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SOCIÉTÉ SUISSE DE ZOOLOGIE
MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
MAURICE BEDOT
fondateur
PUBLIEE SOUS LA DIRECTION DE
EMILE DOTTRENS
Directeur du Muséum d’Histoire naturelle de Genéve
AVEC LA COLLABORATION DE
GASTON MERMOD
Conservateur de zoologie et malacologie
et
HERMANN GISIN
Conservateur des arthropodes
Se
JUN 1 5 1955
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| GENEVE
IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG -
1955
REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE
Tome 62. En cours de publication.
Pages
PIERRE ReviILLIOD, directeur honoraire du Museum d’histoire
naturelle de Genève et de la Revue Suisse de eae
LANTA EP. È 1
No 1. P. BLÜTHGEN, A. p. Fedtechedene east ep Vs
Ausbeute (Hym., ao CORI at 8 Text-
abbildungen.) . . . Hr 7
ESTHER SAGER, Mono RE ARS der Mustechld
beim Pfauenrad. (Mit 6 Tabellen und 66 Textabbildungen.) 25
No 3. ARTHUR LOVERIDGE, On Amphibia Salientia from the Ivory
Coast collected by Dr. V. Aellen (With 2 figures in the text.) 129
No 4. EKKEHARD von TornE, Neue Collembolen aus Österreich,
(Mit 3 Textabbildungen.) De N MI eee
No 5. RoBERT MATTHEY, Nouveaux documents sur he chrome arti
des Muridæ. Problèmes de cytologie comparée et de taxo-
nomie chez les Microtinæ. (Avec 114 figures dans le texte.) 163
zZ
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Prix de Pabonnement:
Suisse Fr. 60.— Union postale Fr. 65.—
(en francs suisses)
Les demandes d’abonnement doivent étre adressées ä la rédaction de
la Revue Suisse de Zoologie, Muséum d’Histoire naturelle, Genève
PIERRE REVILLIOD
1883-1954
REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE 3
Tome 62 — Mars 1955.
PIERRE REVILLIOD
Directeur honoraire du Muséum d'histoire naturelle de Genève
et de la Revue suisse de Zoologie
1883-1954
Pierre F. Revilliod est ne à Genève le 1er décembre 1883. Il
fit toutes ses études dans sa ville natale et fut à l Université l’eleve
de E. Jung. Il publia sa thèse en 1907. Apres un séjour en Alle-
magne, en particulier à Berlin, où il travailla dans le laboratoire
de O. Hertwig, et à Héligoland, il fut successivement assistant au
Musée d’histoire naturelle de Bâle, pendant dix ans, puis à l’Institut
de zoologie de l’Université de Genève, un an, puis au Muséum
d'histoire naturelle de Genève dirigé alors par Maurice Bedot.
Il succède à M. Bedot le 1e octobre 1927. Dès cette date il assume
avec succès la rédaction de la Revue suisse de Zoologie fondée par
son prédécesseur.
S1 le Muséum de Genève doit à la généreuse initiative de M. Bedot
la création et la mise en train de notre revue, c’est à P. Revilliod
que la zoologie suisse doit son maintien dans les circonstances
difficiles et sa situation actuelle remarquable comparée à d’autres
publications similaires. Par sa prudence dans la gestion, par son
amabilite, par son souci constant de rendre service, Revilliod a fait
de notre revue un instrument indispensable à l’ensemble des
instituts suisses de zoologie. C’est en reconnaissance de ces précieux
services que la Société suisse de zoologie lui conférait, en 1953, le
titre de membre d'honneur.
P. Revilliod abandonna ses fonctions et devint directeur hono-
rare du Muséum d'histoire naturelle de Genève en décembre 1953.
Il s’eteignit doucement dans la nuit du 11 au 12 septembre 1954.
L’ceuvre scientifique de P. Revilliod date principalement de
son séjour a Bâle. Sous l’impulsion de H. G. Stehlin, qui fut son
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955 | 1
MAY 3 1 1955
4 PIERRE REVILLIOD
maître en paléontologie, il entreprit ses plus importantes recherches
sur les chauves-souris fossiles dont il eut la réputation d’être le
seul spécialiste. Il étudia conjointement l’ostéologie et collabora
au catalogue des matérieux ostéologiques récents et à la création
de la collection d’ossements d’oiseaux du musée de Bâle. Il créa
de toutes pièces une collection analogue au musée de Genève. Ce
sont là des instruments précieux de détermination, d’une valeur
pratique considérable.
Directeur du Museum de Genève, il se consacra avec une
patience et une ténacité étonnante à la modernisation des collec-
tions, en dépit des difficultés pratiques auxquelles il se heurta
presque sans répit.
Son expérience de rédacteur rendit fructueuse sa collaboration
aux Mémoires suisses de paléontologie. Il était un des membres
actifs de la commission de ces mémoires, publiés par la Société
paléontologique suisse dont 1l était membre fondateur.
P. Revilliod fut aussi un naturaliste enthousiaste et passait
volontiers sur le terrain ses heures de loisir. C’est à ce titre qu'il
collaborait à l’étude scientifique du Parc national suisse. Il était
chargé de l’étude des petits mammifères.
Il consacra beaucoup de temps à des activités parascientifiques
et culturelles. En particulier dans le domaine de la protection de
la nature et des sites. Il fonda à Genève l'Association pour la
création et l’entretien des réserves naturelles qu’il présida presque
sans interruption depuis sa fondation. Il était le délégué genevois
à la Commission consultative de la Ligue suisse pour la protection
de la nature.
Par cette action et par les encouragements et appuis qu'il
donnait à une foule de jeunes naturalistes, il a exercé une influence
bienfaisante dans notre pays qui souffre si gravement de l’indus-
trialisation.
Patriote discret et sincère, il est l’auteur d’un opuscule fort
intéressant et trop peu connu: Physiciens et naturalistes genevois
qui est un remarquable condensé de l’histoire des sciences à Genève.
Il était membre du Sénat de la Société helvétique des Sciences
naturelles.
Parmi les sociétés scientifiques dont il fit partie, on relève,
avec la Société suisse de géologie (des 1907), la Société paléonto-
logique suisse (dès sa fondation en 1921), la Société suisse d’anthro-
PIERRE REVILLIOD 5
pologie et d’ethnologie, la Naturforschende Gesellschaft ın Basel
(des 1910), la Société vaudoise des sciences naturelles et la Société
de physique et d'histoire naturelle de Genève. Il était, depuis 1916,
membre correspondant de la Zoological Society de Londres.
TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE P. REVILLIOD
1907. L'influence du régime alimentaire sur la forme des villosités intes-
tinales. Proc. Seventh Intern. Zool. Congress. Boston Meeting.
4 pp. Cambridge, Mass. 1909.
1908. Influence du régime alimentaire sur la croissance et la structure du
tube digestif (these, Genève 1908). Rev. suisse Zool. 16: 241-319.
1910. L’Okapi. Verh. Schw. Naturf. Ges. 1.
1911. Ueber einige Säugetiere von Celebes. Zool. Anz. 37: 513-517.
1913. Katalog der osteologischen Sammlung des naturhistorischen Museums
in Basel. Verh. Naturf. Ges. Basel. 24: 184-227.
1914 Les mammifères de la Nouvelle Calédonie et des Iles Loyalty, in
Fr. Sarasin et J. Roux, Nova Caledonia Zoologie, vol. I,
4: 341-365.
1915. Note préliminaire sur l’osteologie des Chiropteres fossiles des terrains
tertiaires. Actes Soc. helv. Sc. nat. 2: 223-225.
1916. A propos de l’adaptation au vol chez les Microchiroptères. Verh.
Naturf. Ges. in Basel, 27: 156-183.
1917. Fledermäuse aus der Braunkohle von Messel bei Darmstadt. Abh.
gross. hessisch. Geol. Landesanstalt zu Darmstadt. 7: 161-196.
1917. Contribution à l’etude des Chiroptères des terrains tertiaires. 17e par-
tie. Mém. soc. paléont. suisse, 43: 2-59.
1919. L’etat actuel de nos connaissances sur les Chiropteres fossiles. (Note
préliminaire.) C. R. Soc. phys. Genève, 36: 93-96.
1920. Contribution à l’étude des Chiroptères des terrains tertiaires. 2° par-
tie. Mém. Soc., paléont. suisse, 44: 62-129.
1920. L'origine et le développement des Chiroptères fossiles. Act. Soc. helv.
Sc. nat., Neuchâtel 1920: 206-207.
1922. Note préliminaire sur un Mastodon de Bolivie. Act. Soc. helv.
Sc. nat. Berne 1922: 226-227.
1922. Contribution à l'étude des Chiroptères des terrains tertiaires. 3° par-
tie et fin. Mém. Soc. paléont. suisse, 45: 133-196.
1924. Note préliminaire sur le Canis morenoi Lydekker. C. R. Soc. phys.
Genève, 41: 11-12.
1924. Les grands chiens quaternaires de l'Amérique du Sud; note préli-
minaire. Act. Soc. helv. Sc. nat. Lucerne 1924: 170-171.
1926. Etude critique sur les genres de Canides quaternaires sud-américains
et description d’un crâne de Palaeocyon. Mém. Soc. paléont.
suisse, 46: 1-14.
PIERRE REVILLIOD
. Habitation gauloise de !’Oppidum de Genève: Les animaux domes-
tiques. Genava, 4: 111-118.
. Sur les animaux domestiques de la station de l’époque de la Tène
de Genève et sur le bœuf brachycéphale de l’époque romaine.
Arch. Sc. phys. et nat. 5° per., 8: 65-74.
. (En collaboration avec L. Reverdin): Les ossements d'animaux de
la station lacustre des Eaux-Vives (Genève). Act. Soc. helv.
Sc. nat. Bâle 1927, 2: 240.
. A propos de la dentition d’Archaeonycteris. Verh. Schw. Naturf.
Ges. Lausanne 1928, 2: 222-223.
. Sur un Mastodon de Bolivie. Mém. Soc. paleont. suisse, 51: 1-21.
. La faune de l’abri sous roche «ils Cuvels» près de Zernez. Act.
Soc. helv. Sc. nat. Zurich 1934: 340-341.
4. La faune de l'abri sous roche « ils Cuvels » près de Zernez. Eologae
geol. helvet. 27: 440-442.
. Physiciens et naturalistes genevois. Kündig édit. Genève 1942,
DD pp.
. A propos de nos Merles à plastron. Nos Oiseaux, 14: 297-306.
. Un Petrel tempête à Genève. Nos Oiseaux, 20: 12-14.
. Preparation de spécimens et installation des collections. Museum,
6: 160-163.
BRENZUETSUNSSE! DE ZOO LOGLE 7
Tome 62, n° 1 — Mars 1955
A. P. Fedtschenko’s turkestanische
Vespiden-Ausbeute
(Hym., Vespoidea, Eumenidae)
Paul BLÜTHGEN
Naumburg (Saale).
Mit 8 Textabbildungen.
Die von A. P. FEDTSCHENKO von seiner Forschungsreise nach
Turkestan (1869-1871) mitgebrachten Faltenwespen sind, soviel
ich feststellen konnte, noch nicht zusammenhängend bearbeitet
worden. Aus dem Museum d’Hist. Naturelle de Geneve liegt mir
eine grössere Anzahl Eumeniden vor, die von FEDTSCHENKO ge-
sammelt worden sind. Ihre Determination hat nur zu einem kleinen
Teil und erst in neuerer Zeit stattgefunden (vgl. unten). Alles
befindet sich bei der in dem vorgenannten Museum stehenden
SAUSSURE’ schen Sammlung, und ein Teil der Exemplare ist auch
mit ,, C" DE SAUSSURE“ bezettelt. Der Hergang dürfte so gewesen
sein: FEDTSCHENKO hat die von ihm gesammelten Vespiden an
H. DE SAUSSURE, den damals bekanntesten Spezialisten für diese
Familie, zur Bearbeitung geschickt. Dieser ist aus irgendwelchen
Gründen nicht dazu gekommen, diese zu besorgen; das Material
ist bei ihm stehen geblieben, nach seinem Tode (20. 2. 1905) als zu
seiner Sammlung gehörig betrachtet und mit dieser dem Genfer
Museum übergeben worden. Was mir davon vorliegt, ist im Ver-
gleich zu dem, was FEDTSCHEnko an Apiden der Wissenschaft
zugeführt hat, auffällig wenig. Ich vermute, dass in Genf noch
Bestände an Vespinen, Eumenes-Arten und Masariden vorhanden
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955 2
8 P. BLÜTHGEN
sind, habe mich aber noch nicht darum kümmern können und diese
Frage zunächst zurückgestellt.
Die mir vorliegende Aufsammlung von 33 Exemplaren (wozu
noch 4 in coll. v. SCHULTHESS kommen), besteht aus folgenden
Arten:
1. Ancistrocerus ferghanicus n. sp.
Karakasuk (Ferghana): 1 £ 10.7.1871.
Beschreibung unten p. 12.
2. Pseudepipona (Pseudepipona) variegata (HERRICH-SCHAEFFER,
1839) (Herrichit Sauss., 1856) var. derufata Blüthg., 1951.
Schachimardan (Ferghana, 4500’): 1 2 7.7.1871.
Wegen des gültigen Speciesnamens vgl. Nachr.bl. Bayer. Ento-
mol. 1, 1952, p. 29; die Beschreibung dieser Färbungsabänderung
ist in Mitt. Münchn. Ent. Ges., 41, 1951, p. 184/186 enthalten.
Dieses Stück habe ich als Paratypus bezeichnet.
Ausser ihm steckt in der Aufsammlung ein 2. Exemplar dieser
Varietät von Syra (Kykladen); ein kleiner Zettel in Druckschrift
„Russie“ verlegt den Fundort irrtümlich in die Heimat des überwiegen-
den Teils der Aufsammlung. (Auch dieses © ist Paratypus.)
3. Hoplomerus (Hoplomerus) tristis Blüthg., 1939.
Jagnob: 1 £ 22.6.1870 (Holotypus).
Beschreibung in Veröff. dtsch. Kolon. & Übersee-Mus. Bremen, 2,
1939, p. 261, n. 60. Mit „Jagnob“ ist wohl der zwischen der Hissar-
und der Sarafschankette fliessende Fluss dieses Namens und nicht
der an diesem liegende gleichnamige Ort gemeint, denn nach
FEDTSCHENKO’S „Reise in Turkestan“, Mellifera, p. 56 bei n. 78,
p. 144 bei n. 223, p. 5 n. 9, befand sich die Expedition am 22.6.1870
westlich davon im Gebirge beim Dorf Ansob (7000’-11000’).
Die Auffassung von G. KostyLEv 1940 (Bull. Soc. Natur.
Moscou, S. Biol., 49 (5-6), p. 38, tristis könne ebenso wie sein
Hopl. atropilosus, 1940, als geographische Unterart von Hopl. spi-
nipes (Linnaeus, 1758) betrachtet werden, kann ich, was tristis
belangt, nicht teilen.
4. Hoplomerus (Hoplomerus) melanocephalus tadschicus Blüthg.,
1941,
Taschkent: 1 9 8.4.70; Tschardara (Syr-Darja): 1 9 25.4.71;
Sarafschan-Tal (ohne genauere Bezeichnung, aber nach
FEDTSCHENKO, l.c., p. 71 bei n, 105 und p, 90 bei n. 131,
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 9
zwischen Katty-Kurgan und Dscham): 2 99 10. und 11.5.1869.
Alle 4 Stücke sind Paratypen.
Beschreibung in Arch. Naturgesch., B. [n. F.] 10, p. 340, n. 10.
5. Hoplomerus (Spinicoxa) calcaratus (F. Mor., 1885, 9 $) (rufo-
spinosus F. Mor., 1895, g).
Obburden (Sarafschan-Tal): 1 © 19.5.1869; Paldorak (Saraf-
schan-Tal): 1 g 24.5.1869.
Wegen der Synonymie vgl. G. KostyLEv 1940 (oben bei Nr. 3
zitiert) p. 42.
6. Hoplomerus (Allogymnomerus) nigrosinuatus (Kostylev, 1940,
4 9).
Samarkand: 1 & 19.4.1871.
ebeschreibung].c., p. 39, n. 39.
7. Hoplomerus (Paragymnomerus) spiricornis turanicus (Kostylev,
1940, 2 8):
Sarafschan-Tal (ohne genauere Angabe): 1 © 3.6.1869 (nach
FEDTSCHENKO, l.c., p.54 bei n. 75, zwischen Jori und
Pjandschikent); 1 g 31.5.1869 (nach FEDTSCHENKO, l.c.,
p- 39 bei n. 55 und p. 250 bei n. 378, zwischen Daschty-kasy
und Jori, 3800”).
Beschreibung l. c., p. 39, n. 40.
8. Hoplomerus (Paragymnomerus) excelsus (Kostylev, 1935, 9).
Kisil-kum (nach FEDTSCHENKO, p. 64 bei n. 91 beim Berg
Karak nahe Bairakum): 1 © 1 g 15.5.1871.
Beschreibung des © in Arch. Mus. Zool. Univ. Moscou, 1, 1934
(1935), p- 122. Das & war bisher nicht bekannt, ich beschreibe es
unten p. 14.
9. Hoplomerus (Subgenus ?) signaticollis F. Mor., 1883, © (Semenowi
F. Mor. 1895, 3).
Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 © 20.5.1871.
Die spezifische Zusammengehörigkeit von signaticollis und Seme-
nowi ist von A. Brazynicki-BiruLA 1926 (Bull. Ac. Sci. URSS,
p. 896 ff.) mitgeteilt worden. Danach betrifft signaticollis reich gelb
gezeichnete Stücke aus Transkaspien und Semenowi spärlicher
gezeichnete Stücke aus dem Sarafschan-Tal und aus den Steppen
Golodnaja und Kisil-kum. Die Färbungsveränderlichkeit scheint
aber auch innerhalb einer und derselben Population vorzukommen,
10 P. BLÜTHGEN
denn 1 © 1 g von Golodnaja-Steppe (9 24.5.03, g 25.95.03, JAKOB-
son leg.) aus dem Museum in Leningrad, die ich untersuchen
konnte, gehören zur Färbung signaticollis, während A. BIALYNICKI
BiruLa von da (13.—14.5.03, JaAkoBson leg.) nur die Färbung
Semenowi nennt. Das © „coll. SAUSSURE“ gehört zu Semenowt.
10. Paravespa gr. grandis (F. Mor., 1885, g) (aestimanda [F. Mor.,
1888, 91).
Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 g 20.5.1871.
Wegen der Synonymie vgl. G. KostyLEv 1940, I. c., p. 42, n. 5.
11. Paravespa rex (Schulth., 1923, © g).
Beschreibung in Konowia, 2, p. 285/6.
In der Genfer Sammlung stecken noch 8 99 1 g, in der v.
SCHULTHESS’schen 2 99 2 gg, zusammen 10 99 3 Sg. Ausserdem
müssten (bei Zugrundelegung der in der Beschreibung genannten
Individuenzahl) noch 2 99 der Normalfärbung und 1 & var. clarior
vorhanden sein, deren Verbleib nicht zu ermitteln war. Die 10 99
3 dd setzen sich so zusammen:
Typische Färbung: Kisil-kum: 1 © (undatiert) coll. v. ScH.;
Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 © 1 & (unda-
tiert) coll. v. Sca.; 1 2 1 g (20.5.1871) Mus. Genf; ohne
Fundort (Zettel abhanden gekommen): 1 g coll. v. ScH.
var. obscurior (Schulth.) 9: Steppe zwischen Syr-Darja und
Taschkent: 1 £ 20.5.1871 (Typus), Mus. Genf.
var. clarior (Schulth.) © g: Kisil-kum (vgl. oben bei n. 8):
1 2 15.5.1871; Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent:
1 9 20.5.1871. Beide in Mus. Genf. (Das g fehlt in beiden
Sammlungen.)
var. rufina n. var. 9: Steppe zwischen Syr-Darja und Tasch-
kent: 2 99 20.5.1871 (Typus und Paratypus); Kisil-kum
(vgl. oben bei n. 8): 1 2 15.5.1871 (Paratypus). Alle
3 Mus. Genf.
Mesonotum ausgedehnt rot pigmentiert und Orbitalbinde
auch den oberen Augenlappen säumend (beides wie bei
var. clarıor, aber Tergite nicht gelb gezeichnet). Die
Grundfarbe von Scheitel und Hinterkopf variiert zwischen
rot und schwärzlich rot-braun, die Farbe der Zeichnung
des Kopfes zwischen licht goldgelb und orangegelb, die
des Hinterschildehens zwischen rot und schwarz,
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN AA.
var. submimetica n. var. 9: Kisil-kum (vgl. oben bei n. 8):
1 2 15.5.1871 (Typus), Mus. Genf.
Zeichnung einheitlich indischrot (wie bei Paravespa mimetica
[ScHuLTH. 1923]), alles übrige wie bei rex.
Im übrigen nehme ich auf eine an anderer Stelle erscheinende
Studie über die Gattung Paravespa Rap. Bezug.
12. Pterocheilus b. bembeciformis (F. Mor., 1867, 9g).
Schachimardan (Ferghana, 4500’): 2 99 7.7.1871; Steppe
zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 g 14.5.1871.
Ausserdem 1 g von Astrachan, das einen Zettel in SAUSSURE’S
Handschrift „Odynerus Octavi 3 Sss.“ trägt (Dedikationsname für
RADOSZKOVSKI, dessen Vorname Octavius war).
13. Pterocheilus Fausti F. Mor., 1873, 98.
Kisil-kum (Berg Karak, vgl. oben bei n. 8): 2 90 15.5.1871
(stark durch Anthrenus-Frass beschädigt).
14. Pterocheilus pompiliformis n. sp. 9.
Keless (bei Taschkent): 1 © 25.4.1871; ohne Fundort, aber
nach dem Fangdatum und FEDTSCHENKO, 1. c., p. 63 bei
n. 89, aus der Steppe zwischen Keless und Taschkent: 1 ©
DIETA:
Beschreibung unten p. 18.
15. Pterocheilus luteocinctus n. sp. ©.
Sangy-Djuman (Gebirgspass im Sarafschan-Tal, 3000’-7000’) ;
9255-1871:
Beschreibung unter p. 21.
Aus der FeptscHENKo-Ausbeute stammen, wie die Uberein-
stimmung in der Art der verwendeten Nadeln und der Fangtag-
datierung! beweisen, auch folgende 2 Stücke, die irgendwie in die
v. Raposkovski'sche Sammlung gelangt waren und von diesem
Ed. ANDRE für die „Species des Hyménoptères d'Europe” (Beaune,
1883/1886) zur Verfügung gestellt worden sind, nämlich:
1 In der gesamten FepTtscHENKo-Sammlung ist der Monat durch ein
kleines quadratisches Papierstück in verschiedenen Farben (violett — März,
grin = April, rosa-lila = Mai, hellblau = Juni, gelb = Juli, dunkelblau = Au-
gust), der Tag durch eine auf diese Zettel gedruckte Zahl und das Jahr durch
das Vorhardensein oder Fehlen eines roten Querstrichs bezeichnet.
12 P. BLÜTHGEN
16. Leptochilus sarticus Blüthg., 1939, 9.
Es handelt sich um die von Ed. ANDRÉ 1884, p. 726, irrtümlich
als „Odynerus membranaceus F. Mor.“ (1867) bezeichnete Art, die
ich 1939 (Veröff. dtsch. Kolon. & Ubersee-Mus., 2, p. 237, n. 5)
sarticus benannt habe. Der in coll. v. Ranoszkovskı (Physiogr.
Mus. in Krakau) steckende Typus trägt das Fangdatum 6.5.1871
und ausser einem von RADoszKovskI stammenden Zettel ke die
Herkunftsbezeichnung Karak ! in russischer Schrift.
17. Leptochilus Radoschowski Ed. Andre, 1884, 9.
Der Holotypus, dem leider der Kopf fehlt, befindet sich im
Zool. Museum in Berlin. Er ist am 9.5.1871 gesammelt; der vom
Autor genannte Fundort Taschkent ist (ebenso wie bei sarticus)
nicht durch einen FEDTSCHENKOo’schen Originalzettel (schmal strei-
fenförmig, wenig breiter als die in russischen Schriftzeichen gedruckte
Ortsangabe) sondern durch einen der in coll. v. RaposzkovskI
üblichen quadratischen Zettel mit dem Aufdruck KH 2 belegt.
Die von mir verwandte Originalschreibung des Artnamens ist
durch Art. 19 JRZN geschützt, da weder ein Schreib- noch ein
Druckfehler vorliegt, denn der Autor schreibt auch an anderen
Stellen (p. 572, p. 599) den Namen des Paten dieser Art nicht
richtig.
BESCHREIBUNGEN.
1. Ancistrocerus ferghanicus n. sp. 9.
Färbung: Schwarz, mit spärlicher Zeichnung: am Kopf nur
kleine blassgelbe Schläfenflecke; Thorax (abgesehen von einem bräun-
lichen Fleck mitten auf den Flügeldecken) total schwarz; Tergite 1
und 2 und Sternit 2 mit elfenbeinweisser Binde, auf den Tergiten etwa
1/5 der Länge einnehmend und auf 1 nach den Seiten verschmälert,
auf 2 seitlich etwas breiter und beiderseits der Mitte ganz wenig ge-
schweift, auf Sternit 2 schmaler und beiderseits flach gebuchtet; Beine
schwarz, die kleinen Tarsenglieder dunkelbraun, Krallenglied rötlich-
' Hiernach stammt der Typus nicht aus der Umgebung von Taschkent,
sondern vom Berge Karak in der Kisil-kum-Steppe (siehe FEDTSCHENKO, 1. c.,
p. 21, n. 30).
* Am. 9.5.1871 hat FEpTscHENKO nach p. 111 bei n. 166 und p. 116 bei
n. 175 in der Kisil-kum-Steppe bei Korshun gesammelt, und ich vermute,
dass das der wirkliche Fundort ist.
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 13
braun; Fühler total schwarz; Flügel kräftig gebräunt, Adern und Mal
dunkelbraun. Behaarung: schwarz, auf Kopf und Thorax lang,
auf Tergit 1 und 2 und Sternit 2 etwas kürzer, auf 3 fi. kürzer, aber
(von oben gesehen) seitlich noch ziemlich lang; Beinbehaarung eben-
falls schwarz. Körperform: Kopf ganz wenig schmaler als der
Thorax, Schläfen schwach geschwollen, Gesicht merklich kürzer als breit
(50: 54), nach unten wenig verschmälert, Kopfschild 25: 29, der Aus-
schnitt viel schmaler als der Abstand der Fühlergruben (10: 15), rund-
lich stumpfwinklig; Scheitel ohne Grube. Thorax etwa wie bei oviventris
Wesm. geformt; Pronotumecken abgestumpft stumpfwinklig; Hinter-
schildchen abgerundet in die vertikale Rückwand übergehend, der
schmale horizontale Teil, schräg von vorn gesehen, leicht konkav er-
scheinend; Rückwand des Mittelsegments mit sehr schwach entwickelter,
linearer, seitlich verschwindender Querleiste, Schrägleisten der Seiten-
wände stumpfkantig, ihr Ende im Profil als kurzer, rundlicher Vorsprung
sichtbar. Tergite am Ende (auch seitlich) nicht eingedrückt und nicht
aufgebogen, Scheibe von 1 (von oben) etwas mehr als doppelt so breit wie
mitten lang (98: 48), vorn flach konvex begrenzt, die Quernaht seitlich
verschwindend, 2 wenig breiter als 1; Sternit 2 im Profil vorn in
weiter Ausdehnung mit kräftiger (stärker als bei parietinus [Linnaeus]),
dahinter mit flacher Biegung, seine Basalrippen kräftig, dicht, die
mittleren ziemlich lang. Skulptur: Ohne Lupe erscheinen Kopf
und Thorax glanzlos, die ersten beiden Tergite schwach glänzend, die
folgenden seidig matt; Stirn auf der oberen Hälfte ziemlich kräftig sehr
dicht (Zwischenräume kleiner bis viel kleiner als die Punkte), unten
und in den Augenbuchten viel schwächer und noch gedrängter punktiert,
die Zwischenräume chagriniert; Punktierung des Kopfschilds etwa so
stark wie die der oberen Stirn, die Zwischenräume oben kleiner bis grösser
als die Punkte, punktuliert, mässig glänzend, auf dem unteren Drittel
weitläufiger punktiert, spärlicher punktuliert und stärker glänzend.
Punktierung der Thoraxoberseite etwa so stark wie bei trifasciatus
(Müll.), die Zwischenräume auf Pro- und Mesonotum überwiegend
kleiner als die Punkte, zu Längslinien zusammenfliessend, auf dem
Schildchen stellenweise bis punktgross, chagriniert und (unter der Lupe)
schwach glänzend; Mesopleuren auf dem oberen Abschnitt und auf der
oberen Hälfte des unteren sehr dicht, im übrigen etwas weitläufiger
kräftig runzlig punktiert, dazwischen mit dichten, feinen Schrägrun-
zeln; Rückseite des Hinterschildchens sehr fein chagriniert, glanzlos,
oben ziemlich kräftig punktiert; Seitenfelder des Mittelsegments glanz-
los, runzlig punktiert, seine Rückwand glanzlos, chagriniert und sehr
dicht und sehr fein schräg quergestreift, Seitenwände des Mittelsegments
glanzlos, chagriniert, dicht ziemlich kräftig erhaben quergestreift. Ter-
gite mit mikroskopischem Punktchagrin, Punktierung von 1 etwas
stärker als bei trifasciatus und viel dichter, von 2 an der Basis etwas
stärker als auf 1, im übrigen schwächer, flach und ziemlich zerstreut
(Zwischenräume kleiner bis dreimal grösser als die Punkte), ganz seitlich
etwas dichter, auf 3 wie auf der Endpartie von 2, aber dichter, auf 4 noch
14 P. BLÜTHGEN
dichter; Sternit 2 grob und ungleichmässig zerstreut punktiert, die
Zwischenräume kleiner bis dreimal so gross wie die Punkte (durch-
schnittlich viel grösser als diese), auf der Mitte der Endhälfte der Scheibe
und distal stark glänzend, kaum etwas punktuliert, seitlich und an der
Basis dagegen schwächer und dicht punktiert, chagriniert und glanzlos,
3 ff. chagriniert, seidig matt, stärker als die entsprechenden Tergite,
aber flach punktiert. Grösse: 11 mm (total).
Holotypus: 1 © von Karakasuk (Ferghana, 12000’; 10.7.71,
FEDTSCHENKO leg.) in der SAUSSURE’schen Sammlung im Museum
d’Hist. Naturelle de Geneve. È
Die von G. KostyLEv 1940, I. c., p. 24/25 beschriebenen Arten
kazbekianus, raddei und terekensis unterscheiden sich durch das
Vorhandensein von Scheitelgruben, andere Kontur des 2. Sternits
und ganz abweichende Färbung.
2. Hoplomerus ( Paragymnomerus) excelsus (Kostylev, 1934) g (neu).
Das oben p. 9, n. 8 genannte 9 aus der Steppe Kisil-kum
stimmt ganz mit der Beschreibung (Arch. Mus. Zool.Univ. Moscou,
1, 1934, p. 122) überein. Die Zugehörigkeit des 3 ist evident. Seine
morphologischen Eigentümlichkeiten verweisen diese Art in die
Untergattung Paragymnomerus. Das 3, das ich zum Allotypus
bestimme, sieht so aus:
Färbung: Am schwarzen Körper sind vom Kopf und Thorax
goldgelb: Kopfschild, Stirnhöcker, mittelbreite Orbitalbinde bis in den
Sinus (diesen nicht ganz ausfüllend, unten mit dem Gelb des Stirn-
höckers und des Kopfschildes verschmolzen), Oberlippe, Wangen, un-
teres Ende der Schläfen, die vordere Hälfte der Kopfrückseite, ein Fleck
hinter dem oberen Augenende, Oberkiefer (Innenkante und Zahnreihe
rotbraun), Fühlerschaft (oben dunkel kastanienbraun gestreift), Pro-
notum (ausser dem distalen Drittel), vorn bis zur Mitte des vertikalen
Teils und seitlich etwas auf die Propleuren übergreifend, die Vorderrand-
leiste der letzteren und Prosternum; rostgelb: 2 kleine Flecke hinten auf
dem Schildehen, 1 Fleck auf der Rückseite des Hinterschildchens mitten,
die Schulterbeulen, Flügeldecken (letztere am Rande mitten durch-
sichtig gelblich), Parategulae und (undeutlich) der innere Saum der
Pronotumlappen; Mesopleuren und Mittelsegment ungezeichnet. Ter-
gite 1, 2,6 und 7 mit licht bräunlich goldgelber Endbinde, die auf 1 und 2
last die ganze Länge der Scheibe einnimmt, aber vorn in ganzer Breite
auf 1 stumpfwinklig (mit geschweiften Seiten) auf 2 tief spitzwinklig bis
last ans Ende ausgeschnitten (Abbild. 1), auf 6 schmal und beiderseits
der Mitte rundlich ausgebuchtet, auf 7 breit und seitlich schmal und tief
ausgeschnitten ist; Tergite 3—5 bis auf einen gelben Tüpfel auf den
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 45
Paratergiten (am Rande mitten) total schwarz; Basis des 1. Tergits
beiderseits rostgelb gefleckt; Sternit 2 goldgelb, mit ziemlich breiter,
hinten beiderseits tief ausgebuchteter, schwarzer Basalbinde, 3—6 am
Ende mit ansehnlichen dreieckigen gelben Seitenflecken. Hüften und
Schenkelringe gelb, erstere hinten + gebräunt, Beine goldgelb, Schenkel I
mit rostgelber Basis, II hinten, III hinten und vorn braun gestreift,
App. 4-5.
Hoplomerus (Paragymnomerus) excelsus (Kost.) & (Allotypus):
Abb. 1: 1. und 2. Tergit. — Abb. 2. Clypeus und Mandibel.
Abb. 3. Rechte Mandibel von aussen. — Abb. 4. Linke Fühlerspirale.
Abb. 5. Schenkel des rechten Mittelbeines von oben.
Tarsen rostgelb. Flügel rostgelb getrübt, Adern gelblich-braun, Mal
rötlich-gelbbraun. Fühlergeissel matt orange, oben (das 2. Glied ausge-
nommen) kastanienbraun gezeichnet (Glied 1 gefleckt, 3 ziemlich schmal,
4 fi. immer breiter gestreift, wobei Basis und Ende jedes Gliedes schmal
hell bleiben), die Endglieder total geschwärzt, Unterseite der Geissel-
glieder 3 (auf der Endhälfte), 4 und 5 ausgedehnter, schwarz gefleckt,
6 ff. wie auf der Oberseite gezeichnet.
Körperbau: Sehrrobust; Kopf merklich breiter als der Abstand
der Pronotumecken, Gesichtsform ungefähr wie bei sp. spiricornis
(Spin.) g, Länge zur Breite = 138: 145, Schläfen so breit wie das Augen-
profil im Sinus (30: 30), POL: OOL: OVL ! = 20: 11: 14; Kopfschild viel
1 POL = Abstand der hinteren Ocellen von einander; OOL = kürzester
Abstand der hinteren Ocellen vom oberen Augenlappen; OVL = vertikaler
Abstand der hinteren Ocellen vom Scheitelfirst (von vorn gesehen).
16 P. BLÜTHGEN
breiter als lang (83: 60), der flache (5) Ausschnitt viel breiter als der
Abstand der Fühlergruben (26: 15), rundlich stumpfwinklig mit abge-
rundeten Seitenecken (Abbild. 2); Kopfschild distal dick (bis in den Aus-
schnitt und in die Seitenecken hinein kräftig gewölbt); Schläfenkontur
hinter der Oberkiefereinlenkung rundlich stumpfwinklig nach hinten
gebogen; Oberkiefer kurz und breit (Länge hinten 58, vorn [bis zur Basis
der Zahnreihe] 35, Breite 26), im Querschnitt stark gebogen, das drei-
eckige Feld gross, kräftig konkav, ohne Zahnlücke, dreizähnig, der
Basalzahn gerade abgeschnitten, doppelt so breit wie lang (Abbild. 3);
Fühlergeissel viel kürzer und dicker als bei sp. spiricornis g, Länge (an
der Unterkante gemessen) zur Dicke (distal gemessen) bei Glied
2 — 44:15, bei 3 — 30:15, bei 4 = 28: 15 (alles bei Betrachtung der
Geissel von vorn), Länge (an der Oberkante gemessen) zur grössten Dicke
bei Glied 6 = 30: 14; 7 = 27:12; 8 = 25: 11; 91 Qala:
11 = 15:3,5 (ebenfalls alles von vorn gesehen); bei Betrachtung der
Geissel von oben sind die Glieder 3 ff. viel breiter: Länge zur grössten
Breite bei 3 = 30: 25; 4 = 32:25: 6 = 26: 27; 7 = 28 273 or
12. Glied etwas länger als breit, zungenförmig oval, im Profil papierdünn
und stark hakenförmig zurückgebogen; 11. und 10. Glied im Profil
stark, das 9. schwächer zusammengedrückt und etwas durchgebogen,
auf der Unterseite (wie auch das 8. und 7.) flach ausgehöhlt (Abbild. 4).
Pronotumecken deutlich länger und spitzer als bei sp. spiricornis &,
etwas aufgebogen; Mesonotum mitten längs etwas vertieft, Parapsiden-
furchen bis vorn durchgehend, aber schwach ausgeprägt; Schildchen
mitten mit eingeritzter Längslinie; Rückseite des Hinterschildchens im
untersten 4 konvex, darüber flach stumpfwinklig eingedrückt; Epicne-
mien ohne scharfe Kante; Rückwand des Mittelsegments nach dem scharf
ausgeprägten vertikalen Mittelkiel von den Seiten her abschüssig;
Schrägleisten der Seitenwände des Mittelsegments flach, abgerundet.
Tergit 1 (von oben) fast 21% mal so breit wie lang, die Scheibe mitten mit
einer vorn und hinten abgekürzten, linearen, scharf ausgeprägten
Längsfurche; Kontur des 2. Sternits auf der vorderen Hälfte kräftig
konvex, auf der hinteren schwach konkav, Sternit 5 mitten längs etwas
gehoben, 6 und 7 mitten flach konkav. Schenkel I mit abgerundeter
(nicht wie bei sp. spiriformis & kantig zusammengedrückter), im Profil
nicht an der Basis bogenförmig verbreiterter Unterseite, ihre Oberkante
ım Profil nicht flach konkav sondern gerade, distal flach konvex;
Schenkel II nach dem Schema von spiricornis gebaut, aber die Auf-
treibung des distalen Drittels der Vorderseite stärker entwickelt (weiter
vorspringend, rundlich winkelförmig) und die Einschnürung des Schen-
kelendes kräftiger, so dass die Oberseite der Schenkelspitze stärker auf-
gebogen und vorn im Profil nicht abgerundet sondern winkelförmig ist
' Die scheinbaren Unstimmigkeiten in der Länge einzelner Glieder, von
vorn und von oben gesehen, erklären sich daraus, dass diese Glieder, von
ee gesehen, unsymmetrische Form haben, nämlich vorn kürzer als hinten
SINO,
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 47
(Abbild. 5); Schenkel III unten im distalen Drittel rundlich stumpf-
winklig verbreitert. Behaarung (schlecht erhalten, da der Allotypus ein
stark abgeflogenes Stück ist): Auf Kopf und Thorax wie bei sp. spiricor-
nis 4, aber nur % so lang, blond; Sternite mit staubartiger, mikro-
skopischer, blasser Pubeszenz, 3—5 ohne distale Borstenbinden; Be-
haarung der Beine ebenfalls viel kürzer als bei sp. sp. 4, namentlich die
der Hinterkante der Schienen III.
Skulptur: Kopfschild fein chagriniert, schwach und fettig
glänzend, merklich weitläufiger und kräftiger als bei sp. sp., aber flach
punktiert; Skulptur vom Kopf und Thorax ungefähr wie bei sp. sp.;
Rückseite des Hinterschildchens poliert, oben dicht und kräftig punk-
tiert; Seitenfelder des Mittelsegments flacher und weniger stark als
bei sp. sp. punktiert, Rückwand des Mittelsegments glänzend, ganz
oberflächlich chagriniert, mitten undeutlich punktuliert, nur ganz oben
mässig dicht kräftig, aber flach punktiert. Tergit 1 auf chagriniertem
‚und dicht flach punktuliertem Grunde mässig dicht ziemlich schwach
punktiert (merklich feiner, flacher und zerstreuter als bei sp. sp.), auch
die Skulptur des 2. Tergits entsprechend verschieden, Tergite 3 ff. auf
fettig mattem, chagriniertem Grunde sehr dicht, aber undeutlich (viel
feiner und oberflächlicher als bei sp. sp.) punktuliert; Sternite seidig
matt, chagriniert und dicht punktuliert, 2 und 3 mit weitläufiger, auf
2 ziemlich schwacher, auf 3 kaum bemerkbarer Überpunktierung, 7 mit
kräftigerer, tieferer Punktulierung und distal mit zerstreuter, schwacher
Punktierung. Länge: 18 mm (total).
Dieses & unterscheidet sich von spiricornis (Spin., 1808) 3 mor-
phologisch grundsätzlich durch das Fehlen einer Zahnlücke bei auch
im übrigen abweichendem Bau der Oberkiefer, durch das Nichtvor-
handensein distaler Beborstung auf den Sterniten 3—5 und durch
andere Form der Schenkel I. Die 3g von tbericus (Dusmet, 1909) 1
(von dem ich ein Exemplar untersuchen konnte), und von spirt-
corniformis (Birula, 1926) ? (mir in natura nicht bekannt), haben
ebenfalls unbeborstete Sternite 3—5, aber andere Form der Schen-
kel I, und ausserdem hat ibericus & eine Zahnlücke. (Ob letzteres
auch bei spiricorniformis & der Fall ist, ist ungewiss: der Autor
sagt nichts darüber, so dass man annehmen könnte, die Oberkiefer
seien wie bei spiricornis & beschaffen, mit dem er spiricorniformis
vergleicht, aber es ist wahrscheinlicher, dass er auf die Oberkiefer
nicht geachtet hat, zumal er von dem Unterschied, der insoweit
1 Als Odynerus (Hoplomerus) spiricornis Spin. var. iberica Dusmet & 9,
in Mem. Prim. Congr. Natur. Espan., 1909, p. 172 (loc. typ.: Madrid, Villa-
verde, Escorial, Los Molinos) beschrieben.
2 Als Hoplomerus spiricorniformis & 2 von A. BrAaLyNIcCKI-Brruta in Bull.
Acad. Sci. U.R.S.S., 1926, p. 899/900 (loc. typ.: Araxes-Tal) beschrieben.
18 P. BLÜTHGEN
zwischen Paravespa grandis [F. Mor., 1885] g [Zahnlücke vor-
handen] und Paravespa quadricolor [F. Mor., 1885] $ [keine Zahn-
lücke] besteht, weder p. 886 noch p. 891 etwas erwähnt.)
In der Untergattung Paragymnomerus lassen sich nach den
morphologischen Merkmalen der 3g 3 Gruppen unterscheiden:
1. spiricornis-Gruppe: Oberkiefer mit Zahnlücke; Schläfenkontur von
der Oberkieferbasis geradlinig ansteigend; Schenkel I unterseits
scharfkantig zusammengedrückt; Sternite 3—5 distal dicht rostgelb
beborstet. Arten: sp. spiricornis (Spin., 1808), spiricornis turanicus
(Kostylev, 1940), amitinorum Blüthg., 1952.
2. ibericus-Gruppe: Oberkiefer, Schläfenkontur und Schenkel I wie bei
Gruppe 1, aber Sternite 3—5 nicht beborstet. Arten: ibericus (Dsm.,
1909) und wahrscheinlich auch spiricorniformis (Bial.-Birula, 1906).
3. excelsus-Gruppe: Oberkiefer ohne Zahnlücke (dreizähnig); Schläfen-
kontur hinter der Oberkieferbasis stumpfwinklig nach hinten gebro-
chen; Schenkel I unterseits abgerundet; Sternite 3—5 nicht beborstet.
Art: excelsus (Kostylev, 1934).
Nicht in diese Untergattung gehört die Art signaticollis F. Mor.,
1888 (Semenowi F. Mor., 1895, g): Allerdings ist beim & die
Schläfenkontur wie bei excelsus & stumpfwinklig gebrochen (Ab-
bild. 6), aber die Schenkel sind normal geformt, der Bau der Fühler
(insbes. der Endspirale) ist ganz anders (Abbild. 7), die Schläfen
haben eine winzig kurze, in sich gleichmässige Behaarung. (Die
Sternite 3—5 sind wie bei der spiricornis-Gruppe distal beborstet,
die Oberkiefer haben keine Zahnlücke; Kopfschild Abbild. 8).
\
\
SNA
6 7 x
ABB. 6-8
Hoplomerus (Subgenus ?) signaticollis F. Mor. &:
Abb. 6. Kontur der rechten Schläfe. — Abb. 7. Fühlerspirale.
Abb. 8 Clypeus.
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 19
3. Pterocheilus pompiliformis n. sp. 9.
Dieses © ist offenbar sehr nahe mit crabroniformis 9, das ich
nur aus der Beschreibung ! kenne, verwandt, hat namentlich die-
selbe Bildung der Schrägleisten des Mittelsegments, unterscheidet
sich aber scharf von ihm durch die nicht rechtwinkligen, sondern
zahnartig spitzwinkligen Pronotumecken, durch die orangerote,
nicht weisse Zeichnung von Kopf und Thorax und durch andere
_ Fühlerfärbung. Es sieht so aus:
12 mm (total). Schwarz mit roter Zeichnung und weissen Hinter-
leibsbinden; Lippentaster bernsteingelb, dicht und sehr lang blass
rostgelb zweizeilig behaart, Glied 3 so lang wie 2 und so breit wie
dessen Basalpartie, vorn geradlinig, hinten konvex (distal stärker
als an der Basis), im Profil gebogen; Pronotum mitten ohne Leiste;
Mesonotum hinten mitten zerstreut punktiert, mit polierten
Zwischenräumen; Parapsidenfurchen nur auf der hinteren Hälfte
gut entwickelt. Tergite ohne Überpunktierung. Behaarung von Kopf
und Thorax von gut mittlerer Länge, auf den Schläfen etwas kürzer
(hier so lang wie auf den Hüften I), weich, struppig, blass rostgelb.
Orangerot sind Kopfschild, Oberlippe, Oberkiefer (mit dunkleren
Zähnen), Stirnkiel, Stirnfleck, breite Orbitalbinde vom Kopfschild bis in
den Sinus, diesen ausfüllend, grosse Schläfenflecke, die sich weit nach der
Scheitelmitte erstrecken, Prothorax (mit oder ohne Unterbrechung auf
der Pronotummitte), 2 kleine Flecke vorn auf dem Mesonotum (die
fehlen können), Schildchen (ausser ganz vorn), Hinterschildchen, grosser
Fleck auf dem oberen Abschnitt der Mesopleuren, ein kleiner auf dem
unteren Abschnitt oben, Flecke auf den Seitenfeldern und auf den
Seitenwänden des Mittelsegments, grosse, innen abgerundete und sich
mitten fast berührende seitliche Flecke auf der Mitte des 1. Tergits,
die auf der Basalpartie bis zur Mitte herabreichen, das 2. Tergit aus-
gedehnt, so dass schwarz nur ein halbmondförmiger, der Endbinde
anliegender Fleck bleibt, die Basis des 3. Tergits seitlich, die beiden
ersten Sternite und die Basisseiten des. 3.; Tergite 1—5 mit elfenbein-
weissen Endbinden (1 schmal, seitlich verschmälert und stark abge-
kürzt, 2 mässig breit, stark abgekürzt, 3—5 breit, doppelt gebuchtet
[3 wenig, 4 stärker, 5 stark]), Tergit 6 grösstenteils weiss; Sternite nicht
weiss gezeichnet; Beine orange, Schenkelringe braun; Fühlerschaft
orange, oben distal kastanienbraun gefleckt, Geissel schwarzbraun,
unterseits an der Basis schwach bräunlich; Flügeldecken orangegelb,
Flügel schwach getrübt, Adern und Mal hellbraun, letzeres innen heller,
Radialzelle gebräunt.
1 Horae soc. ent. Ross., 29, 1895, p. 424.
20 P. BLÜTHGEN
Kopf wenig breiter als der Thorax, von oben gesehen dick, mit
rundlich verschmälerten Schläfen, Scheitel mitten mit einer hinten fast
kantig begrenzten, etwas gebogenen, flachen Querfurche, deren Breite
dem von den hinteren Nebenaugen (bis zu ihrem Aussenrande) einge-
nommenen Raum entspricht; Gesicht viel breiter als lang (122: 106),
queroval, Kopfschild viel breiter als lang (65: 48), Ausschnitt wenig
schmaler als der Abstand der Fühlergruben (15:17), flach rundlich
stumpfwinklig (Tiefe 2,5), mit abgerundet dreieckigen Seitenzähnen.
Schildehen hinten mitten flach eingesenkt; Rückwand des Hinter-
schildehens oben flach konvex begrenzt, mitten querüber etwas einge-
drückt, im Profil schwach konvex; Tergit 1 im Profil mit sehr schwach
konvexer Basis und fast ebener, nur am Ende deutlicher konvexer
Scheibe, die miteinander einen Winkel von 100° bilden, Scheibe doppelt
so breit wie lang (92: 46), regelmässig schalenförmig, die lineare Mittel-
furche der Scheibe scharf ausgeprägt, vorn bis auf die gewölbte Mittel-
partie verlängert; Sternit 2 im Profil flach konvex, vorn wenig stärker
gebogen.
Kopfschild ganz oberflächlich chagriniert, stark und etwas fettig
glänzend, mit kaum angedeuteten, flachen Längsfurchen (dadurch etwas
uneben), mit sehr zerstreuter, kräftiger, flacher Punktierung; in den
oberen Seitenwinkeln ist die Chagrinierung deutlich und die Punktierung
fein und dicht; Stirn unten mitten und in den Augenbuchten fein und
sehr dicht, im übrigen kräftig und tief punktiert, hier mit glänzenden
Zwischenräumen, die kleiner bis viel kleiner als die Punkte sind; Scheitel
wenig stärker als der obere Teil der Stirn punktiert, Zwischenräume hier
und da grösser als die Punkte; Punktierung der glänzenden, kaum
merklich chagrinierten Schläfen + zerstreut, etwas schwächer als auf
dem Scheitel. Pronotum mit ungleichmässiger Punktierung (merklich
schwächer bis so stark wie die der oberen Stirn), die glänzenden Zwischen-
räume überwiegend grösser als die Punkte; Mesonotum am Rande
schwach und äusserst dicht, im übrigen so stark wie die Stirn (Zwischen-
räume kleiner bis grösser als die Punkte), hinten mitten grob und un-
gleichmässig (Zwischenräume teils kleiner, teils 2 bis 3 mal grösser als die
Punkte), punktiert, die Zwischenräume glatt und stark glänzend.
Schildehen mitten beiderseits spärlich und grob, im übrigen dicht und
kräftig punktiert, die Zwischenräume wie auf dem Mesonotum. Hinter-
schildehen mit oberflächlich chagrinierter, schwach glänzender, unten
fein und sehr dicht, oben teils dicht, teils zerstreuter kräftig punktierter
Hinterwand. Epienemien auf chagriniertem, mattem Grunde dicht fein
(lach punktiert. Mesopleuren auf dem oberen Abschnitt schwach (merk-
lich schwächer als die Propleuren) sehr dicht punktiert, nur hier und da
ein punktgrosser Zwischenraum; auf dem unteren Abschnitt grob und
nur wenig weitläufiger, mit glatten, glänzenden Zwischenräumen, ganz
hinten rauh chagriniert und glanzlos. Metapleuren seidig matt chagriniert
und (kaum erkennbar) fein quergestreift und fein und dicht punktiert.
Mittelsegment mit glanzlosen, chagrinierten, runzlig dicht fein punktier-
ten und undeutlich schräg gestreiften Seitenfeldern, ebenso, aber deut-
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 21
licher, skulpierten, unten hinten etwas glänzenden Seitenwänden und
chagrinierter, seidig matter, undeutlich bogenförmig quergestreifter und
mitten ganz oberflächlich und kaum bemerkbar punktierter Rückwand.
Tergit 1 schwach und seidig glänzend, auf undeutlicher Chagrinierung
sehr dicht (Zwischenräume etwa punktgross oder darüber) flach, auf
der abschüssigen Basis spärlicher punktiert; 2 ebenso, aber die Punktie-
rung noch zarter; auf den weissen Endbinden ist die Punktierung etwas
zerstreuter und etwas weniger fein. Sternit 2 mitten sehr zart wellig
querchagriniert und mit sehr feinen, haartragenden Punkten spärlich
besetzt, glänzend mit fettigem Schein, seitlich netzartig chagriniert
und dicht winzig punktiert, seidig matt.
Tergit 1 im Profil mit sehr dichter, winziger, brauner Pubeszenz
und auf der Basis ziemlich dichter, auf der Scheibe spärlicherer und
kürzerer, langer Behaarung, 2 an der Basis so behaart; Sternit 2 im
Profil mit spärlicher Behaarung von mittlerer Länge.
Holotypus: 1 © von Keless (bei Taschkent), 25.4.1871. Para-
typus: 1 2 ohne Fundort (aber sicher Steppe zwischen Taschkent
und Keless), 23.4.1871, beide von A. P. FEDTSCHENKO gesammelt,
in der SAUSSURE’schen Sammlung im Universitätsmuseum in Genf.
4. Pterocheilus luteocinctus n. sp. ©.
12 mm (total). Schwarz mit satt hellgelber Zeichnung. Kopf-
schildende etwas schmaler als der Abstand der Fiihlergruben
(12: 16), flach konkav ausgerandet, mit breiten, rundlich stumpf-
winkligen Ecken; Lippentasterglied 323 so lang wie 2, mit ganz
schwach konkaver Vorder- und mässig konvexer Hinterkante, die
miteinander eine rundliche Ecke bilden, im Profil flach gebogen;
2 breit, Basalhälfte etwas breiter als die Endhälfte, mit flach kon-
kaver Vorder- und flach konvexer Hinterkante; Taster dicht und
sehr lang behaart. Schläfen struppig behaart. Pronotum auch
seitlich ohne Leiste, abgerundet; Parapsidenfurchen durchgehend,
ganz vorn aber undeutlich; Schrägleiste (wie bei crabroniformis)
mit (von oben gesehen) rundlich stumpfwinklig vorspringender
Quetschfalte mitten; Tergit 1 im Profil mit flach gewölbter Basis
und ebener, distal leicht gehobener Scheibe, die einen abgerundeten
‘Winkel von etwa 120° miteinander bilden, Scheibe sehr kurz
(45: 86). Punktierung des Mesonotums auch hinten dicht. Tergit 1
auf chagriniertem Grunde auf der Scheibe runzlig dicht, fein, auf
der Basis etwas schwächer, punktiert, Scheibe ganz matt (nur
distal mitten etwas weitläufiger und zarter punktiert und schwach
22 P. BLÜTHGEN
glänzend), Basis seidig matt; 2 ff. auf chagriniertem Grunde sehr
dicht winzig flach, distal mitten etwas zerstreuter, stärker und tiefer
punktiert, hier etwas glänzend, im übrigen seidig matt; Tergite
ohne Überpunktierung.
Gelb sind Kopfschild (der freie Teil schmal braun gesäumt), breite
Orbitalbinden vom Kopfschild bis in den Sinus, grosse Schläfenflecke
(Stirn ohne Zeichnung !), Fühlerschaft (hinten schwarz), Basaldreieck der
rostroten Oberkiefer, Pronotum (mitten schmal unterbrochen), Flügel-
decken, 2 grosse Flecke auf dem Schildchen, Rückseite des Hinterschild-
chens, grosse Flecke auf dem oberen Abschnitt der Mesopleuren und auf
den Seitenfeldern des Mittelsegments, unter letzteren kleinere Flecke;
Scheibe des 1. Tergits, vorn mitten mit rechtwinkligem Ausschnitt, dessen
Spitze bis zur Mitte der Scheibe reicht (der vertiefte Längsstrich bräun-
lich), breite Endbinden des 2.—5. Tergits, die seitlich breit rundlich
nach vorn erweitert sind (auf mehr als ?/, der Tergitlänge), das 1. Sternit,
sehr breite Endbinden des 2.—5. Sternits, auf 2 mitten vorgezogen und
hier vorn ausgeschnitten, auf 3—5 dreimal gebuchtet; Tergit 6 und
Sternit 6 mit Ausnahme der Basis total gelb. Fühlergeissel (einschl. des
1. Gliedes) braunschwarz. Schenkel II und III hinten fast bis zum Ende,
III vorn etwas kürzer, II vorn zu ?/,, schwarzbraun, Oberkante von II
und III grösstenteils gelb, Schenkel I bis zu 3/, oben braun gestreift,
Schenkel im übrigen, Schienen und Tarsen goldgelb, Schienen teilweise
leicht rostgelb getönt. Flügel rostgelb getrübt, Radialzelle schwach
gebräunt, Adern und Mal rötlich bernsteingelb. Lippentaster licht
rostgelb, 1. und 2. Glied gebräunt.
Gesicht und Kopfschild viel breiter als lang (ersteres 110: 95, quer-
oval, letzterer 60: 45); Scheitel mitten in Ausdehnung des Nebenaugen-
abstandes mit einer nicht scharf umgrenzten schmalen, flachen Querver-
tiefung, ohne eigentliche Scheitelgruben; Schläfen dick, etwas gesch-
wollen, rundlich verschmälert. Schildchen mit schwacher Mittelfurche;
Rückseite des Hinterschildchens schwach gewölbt, nach vorn geneigt;
Epienemien abgerundet; Sternit 2 im Profil schwach konvex, vorn
stärker gebogen.
Kopfschild sehr gering chagriniert, mässig und fettig glänzend, mit
reichlicher, unregelmässiger, kräftiger, oben mitten ausgedehnt mit spär-
licher, feiner, Punktierung, auf der Endhälfte durch ganz oberflächliche,
unregelmässige Längsfurchen uneben ;Stirnkiel glatt, glänzend; Stirn auf
der unteren Hälfte mit feiner, runzlig dichter Punktierung, glanzlos,
oben mit ziemlich kräftiger, tiefer, kaum weniger dichter Punktierung,
die vielfach lineare, glänzende, zu einem unregelmässigen Netzwerk
zusammenfliessende Zwischenräume hat; Scheitel mit kräftiger Punktie-
rung, die Zwischenräume viel kleiner als die Punkte bis stellenweise etwas
grösser als diese, deutlich glänzend; ganz hinten ist die Punktierung
schwach und runzlig dicht; Schläfen auf kaum chagriniertem, glänzendem
(Grunde unregelmässig, + zerstreut, kräftig, teilweise ziemlich grob,
FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 25
punktiert. Pronotum neben dem Mesonotum mit kräftiger, tiefer, im
übrigen mit schwächerer Punktierung, die glatten Zwischenräume hier
und da über punktgross; Mesonotum mit sehr dichter, ziemlich kräftiger
(etwa so stark wie auf der oberen Stirn), neben den Flügeldecken und
ganz hinten mit feiner Punktierung, die Zwischenräume überwiegend
kleiner als die Punkte, hier und da etwas grösser als diese, auf der Mittel-
fläche zu unregelmässigen Längslinien zusammenfliessend: Schildchen
mit ziemlich grober, dichter, mitten beiderseits weitläufigerer, tiefer
Punktierung; Rückseite des Hinterschildchens matt, runzlig dicht sehr
fein punktiert. Mittelsegment mit glanzlosen, runzlig dicht sehr fein
punktierten Seitenfeldern, auf chagriniertem, etwas glitzerndem Grunde
teils dicht, teils zerstreuter flach punktierter und mitten ganz obsolet
nadelrissiger Rückwand und seidig matten, rauh chagrinierten und oben
deutlich quergestreiften und reichlich punktierten Seitenwänden. Epiene-
mien schwach chagriniert und reichlich, oben spärlicher, schwach punk-
tiert; Mesopleuren mit kräftiger, unten ziemlich grober, Punktierung, die
unten mitten zerstreut, im übrigen dicht ist, mit unten sehr oberflächlich,
im übrigen etwas deutlicher chagrinierten, glänzenden bis matteren
Zwischenräumen. Sternit 2 auf netzartig chagriniertem Grunde mit
mässig dichter, sehr feiner, flacher, mitten nach dem Ende zu sich ver-
lierender Punktierung, schwach und fettig glänzend.
Behaarung blass rostgelb, auf Kopf und Thorax reichlich und lang,
struppig, auf den Schläfen etwas kürzer; Tergit 1 im Profil auf Basis und
Scheibe mit winziger, sehr dichter, schräger Pubeszenz und aus dieser
herausstehender, spärlicher, ziemlich langer, feiner Behaarung.
Holotypus: 1 9 von Sangy-Dschuman (Sarafschan-Tal), 25.5.71,
A. P. FEDTScHENKO leg., in der Saussure’schen Sammlung im
Universitätsmuseum in Genf.
Dieser Art ist nahe mit crabroniformis Mor. und pompiliformis m.
verwandt, von denen sie sich durch die Färbung und durch die
abgerundeten Schultern unterscheidet.
Adresse des Verfassers:
Dr h. c. Paul Blüthgen, Naumburg (Saale),
Hallische Str. 58.
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Reeve) Ee oa Sis Dh ZOO LO GTE 29
Tome 62, n° 2. — Mars 1955
Morphologische Analyse der Musterbildung
beim Pfauenrad
von
Esther SAGER
Mit 6 Tabellen und 66 Textabbildungen.
INHALTSVERZEICHNIS
Leu, RP EE 26
SE ene VleLhoden: 20. Lai NN Eu QUE oies 27
imeeermorraphische Angaben. - : - .. 1. 2 nn... 30
1. Besonderheiten der Pterylose bei Pavo cristatus L. im
coudalens Beil dertRückentlur u. N. “ced. 30
a) Anordnung der Kontuktederanlapen Ber 30
DE Das Auftreten vonrBelzdunen . . ...... 33
2. Entstehungsordnung der SR ni im
caudalen Teil der Rückenflur . . . 37
3. Abgrenzung des im folgenden Teil der Arbeit So
sichtigten Bezirks der unteren Rückenflur. Zur Kenn-
zeichnung der individuellen Anlagen angewandtes
Numimerierunessystem . . . . i a un. DO,
II. Beschreibung der Federmuster des adulten Pfauenhahns. . DE)
PRC UNC US ROTA e e 40)
2. MICONNREN CEE ee poet EN mas. 43
DONATION IRR ee riet pe 49
n n n all
Do MOIO AC MEER NE N, 94
III. Verteilung der verschiedenen Federtypen des adulten Hahnes
COR OU DESIRE DAI SE et à à 60
iL Bezialt (ee A en Ni. 62
is JSG Arte cp A rt erste DE 62
Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955.
VI
i)
DI
ESTHER SAGER
3. Bezirk B. 2... ws 08 62
FABER GIR ee r-—mx—xmÌ za 64
5. Bezirk D ......5 1... CAS 67
IV. Bildung neuer Federformen durch Reduktion von Ästen . 67
1. Grundtypus .......... . ==) 71
2. Modifikation A... 2.5... . CPS 73
3.-Modifikation BY 242.27 CASE, 3, 0) 75
4. Modifikation ,D . . . „...= . ee Vo 7
5. Modifikation! Cs. ibi. ER Fe 19
V. Der Grundtypus und seine Modifikationen . . . . . . . 84
1. Bezirk À: . 2 Ju no NON Si
2. Bezirk BB... cc -oo E oi
3. Bezirk M0 750 ae ee ee eC 92
4. Bezirk DU. et) pie ess 93
VI. Die Federflur als aes us verschiedener In-
dividuen >... 304 ae en. SNS 94
VII. Das Rad. «<.< ER ill).
1. Die Anordnung er so im Rad ida NO
2. Das Rad als ornamentale Figur . . |e eee 105
a) Radmittelfeld-. .. . . +. Ra 107
b) Radzentrum . <2. RO 108
ce) Oberer Abschlussrand® (000 „nF Feige 109
d) Unterer Abschlussrandi‘\. „7. OPEN 110
Zusammenfassung . . » «1. e 0 116
Literaturverzeichnis . .. . . ....... u 2.20 125
EINLEITUNG.
Der Gegenstand unserer Untersuchungen, das Pfauenrad, ist
eines der reichen visuellen Muster, welche nur während der Balz
in ihrer ganzen Schönheit gezeigt werden. Die Tatsache, dass solche
Muster Anlass zu verschiedenen Spekulationen waren, zeigt die
starke Wirkung, welche sie stets auf den Menschen ausübten.
Schon Darwın 1871 beschäftigte sich eingehend mit den Ver-
zierungen, die männliche Vögel vor den Weibchen zur Schau
stellen. Er interpretierte sie als Produkte der geschlechtlichen
Zuchtwahl. Zur Strassen 1935 folgt grundsätzlich Darwins Idee,
seht aber in seiner Interpretation weiter, indem er z. B. annimmt,
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 27
die plastisch wirkenden Augenflecke (von Argusfasan und Spiegel-
pfau) wirkten auf die Weibchen als „plastisches Körnerbild‘“.
Hier wollen wir uns nicht mit theoretischen Spekulationen über
die Entstehung des Musters beschäftigen, sondern es soll der
Versuch unternommen werden, das vorliegende Muster mit mor-
phologischen Mitteln zu analysieren. Dabei müssen wir uns auch
mit der Frage der Funktion des Gesamtmusters auseinandersetzen.
Die Untersuchungen der Verhaltensforschung zeigten allgemein die
Bedeutung, welche visuelle Muster im Sozialleben der Tiere haben
können. Schon SUEFFERT 1929 hat darauf hingewiesen, dass Muster
im Dienste eines bestimmten ökologischen Prinzips „bildhaft“ aus-
gestaltet sein können. PORTMANN weist in seiner Arbeit über die
Tiergestalt (1948a) auf eine andere Sinnbeziehung solcher bild-
hafter Gestaltungen hin, indem er aufmerksam macht auf ihren
rein formalen Wert, der unabhängig von den elementaren physio-
logischen Funktionen besteht. In der vorliegenden Arbeit werden
Struktur und Muster der Radfedern beschrieben und es soll gezeigt
werden, ob mit morphologischen Mitteln ein Beitrag geleistet wer-
den kann zur Frage, welcher Art die über elementare Funktionen
hinausgehende Wirkung der äusseren Gestalt sein kann.
Herrn Prof. Dr. A. Portmann, unter dessen Leitung diese
Arbeit entstanden ist, danke ich herzlich für seine wertvollen
Anregungen und sein Interesse an meiner Arbeit sowie auch für die
Unterstützung durch Material aus der Sammlung der Zoologischen
Anstalt. Auch Herrn Prof. Dr. H. Hediger, der mir freundlicher-
weise Pfaueneier, Kücken, adulte Hähne sowie eine Anzahl Photo-
graphien zur Verfügung stellte, bin ich zu grossem Dank ver-
pflichtet. Ebenso möchte ich Herrn W. Krebser, Thun, für das
Überlassen von Eiern danken. Besonderen Dank schulde ich
Frl. Lorette Riesterer, die mir bei der Herstellung der Photo-
graphien grosse Hilfe leistete.
MATERIAL UND METHODEN.
Das Material für meine Hauptuntersuchungen lieferten 4 adulte
Hähne (Männchen A—D) von Pavo cristatus L. Zum Teil stammen
sie aus dem Zoologischen Garten Basel, zum Teil von privaten
Pfauenzüchtern. Die Männchen A—C erhielt ich als ausgewachsene
28 ESTHER SAGER
Tiere, Männchen D als zweijähriges Jungtier (Adultkleid im 3. Jahr).
Ein Teil der juvenilen Oberschwanzdecken (sowie auch Rücken-
federn) dieses Exemplars wurden gesammelt, indem die verhornten
Federn an der Basis abgeschnitten und nach dem auf Seite 39 an-
gegebenen Numerierungssystem individuell gekennzeichnet wurden;
Rupfen der Federn hätte die normale Entwicklung gestört. Um
Verwechslungen zwischen den einzelnen Follıkeln zu vermeiden
— es war oft nicht leicht, sich beim lebenden Tier in dem Gewirr
von Konturfedern, Dunen und Blutkielen zurechtzufinden —,
wurden die in der Haut steckengebliebenen Federspulen mit ver-
schiedenen Farben markiert, das Wachstum der Adultfeder wieder-
holt kontrolliert und diese, sobald die verhornte Federspitze aus
der umhüllenden Scheide entlassen wurde, ebenfalls gekenn-
zeichnet.
Männchen D wurde in der Zoologischen Anstalt der Univer-
sität Basel gehalten, bis sein Adultkleid verhornt war, dann wurde
sein Rad montiert (Abb. 65). Das Rad wurde nach zahlreichen
Photographien und Beobachtungen an lebenden Pfauen konstruiert,
nachdem jede Feder individuell markiert worden war, sodass nach
der Rekonstruktion das System der Verteilung der einzelnen
Federn erkannt werden konnte.
Das Material für die weiteren Angaben über Juvenilfedern
stammt von Jungtieren, deren in der Zoologischen Anstalt eine
grössere Zahl aufgezogen wurde. Ein Teil ihrer Federn wurde
abgeschnitten und die einzelnen Follikel wie bei Männchen D
unter Kontrolle gehalten, die Federn anderer Follikel wurden
systematisch gerupft. Da die Arbeit im Laufe der Zeit einen andern
Kurs nahm, als ursprünglich vorgesehen war, wurden nur wenige
Resultate dieser Untersuchungen hier aufgenommen.
Die unten angeführte Liste gibt die für die pterylographischen
Untersuchungen verwendeten Arten der Phasianiden. Der grösste
Teil des Materials stammt aus der Zoologischen Anstalt Basel,
vom Pfau nur das eintägige Exemplar. Von Pavo wurden neben
den erwähnten Adult- und Juveniltieren Embryonen verwendet,
die alle in der Zoologischen Anstalt Basel erbrütet wurden.
Die Zeichnungen der Federn wurden mit einem Präzisions-
pantographen angefertigt, den mir das Baudepartement Basel
ireundheherweise zur Verfügung stellte. Beim Zeichnen hatte ich
die Federn mit einer Glasplatte zu bedecken; dabei konnten
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 29
geringe Verschiebungen der Äste nicht vermieden werden; dadurch
wurde natürlich auch die Form des Musters beeinflusst. Trotzdem
dürfte diese Methode wohl die grösstmögliche Genauigkeit ge-
währleisten. Einige Schwierigkeiten bereitete die Abgrenzung der
verschiedenen Randstreifen, die alle allmählich ineinander über-
gehen und deren Grenzen deshalb nur durch durchbrochene Linien
angedeutet wurden (s. Abb. A). Auch die Samtrand-, die Bruch-
stellen- sowie die Fransenrandstruktur gehen allmählich in die
Normalstruktur über (s. Abb. 5, 16, 17).
Da in diesen Übergangszonen je nach dem Einfallswinkel des
Lichtes die eine oder andere Farbe stärker zutage tritt, wurde
sorgfältig darauf geachtet, dass alle Federn gleich beleuchtet
waren.
Für die pterylographischen Untersuchungen wurde folgendes
Material verwendet:
Haubenperlhuhn (Guitera Edouardı 1 Männchen, adult
S(Eartl.):)
Auerhuhn (Tetrao urogallus L.) De ea p.e.
Rothuhn (Alectoris rufa (L.)) 1 Männchen, adult
Rebhuhn (Perdix perdix (L.)) 1 Ex., 1. Tag p.e.
Wachtel (Coturnix coturnix (L.)) il loox., 7. eve pre
Chines. Zwergwachtel (Excalfactoria
chinensis (L.)) nxn aac pre.
Jagdfasan (Phasianus colchicus L.) Eee are.
iL Bs. 14 Ue Dace
1 Männchen, ad.
Haushuhn (Gallus domesticus, Barne-
velderrasse) I Es I Tage.
Pfau (Pavo cristatus L.) | 6 Embryonen:
ie OIG 12%... 14.
20. Tag e.
DES MENT p.e.
1 Männchen, juv. einjährig
1 Weibchen, juv. 4% Mo-
nate
3 Männchen, ad.
30 ESTHER SAGER
I. PTERYLOGRAPHISCHE ANGABEN.
1. BESONDERHEITEN DER PTERYLOSE BEI Pavo cristatus L.
IM CAUDALEN TEIL DER RÜCKENFLUR.
a) Anordnung der Konturfederanlagen.
Die Federn, welche das Pfauenrad bilden, sind ım caudalen
Abschnitt der Rückenflur inseriert. Abbildung 1 gibt eine Über-
sicht über die Anlagenverteilung in dieser Flur; sie zeigt deutlich,
ABB, 1, Pavo cristatus L., Embryo vom 20. Bruttag.
Übersicht über die Anordnung der Federanlagen in der Rückenflur.
B: Bürzeldrüse, R: Grenze des Radbezirks, S: Schulterflur.
Die Anlagen der ersten Folge (Konturfedern) sind überall deutlich sichtbar als Löcher;
die entsprechenden Federkeime wurden ausgerupft. Im caudalen Teil der Flur können
such die Anlagen der zweiten Folge (Pelzdunen), deren Keime über der Basis abgeschnitten
wurden, als kurze Stoppeln erkannt werden.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD ol
dass sich die Anordnung im caudalen Abschnitt verändert. Der
Vergleich der definitiven Pterylose des Pfaus mit derjenigen an-
derer Hühnervögel soll im folgenden zeigen, ob diese Modifikation
mit dem Rad in Zusammenhang gebracht werden kann.
Unsere Untersuchungen beschränken sich auf den caudalen Teil
der Rückenflur bis zur folgenden,
willkürlich festgesetzten Grenze: °,
Vom caudalen Rand der Schulter- ne
. . F e)
flur wurde eine horizontale, zur Me- lo ° où
= O (o) lo)
dianachse des Körpers senkrecht ste- = rg lue
ai . o)
hende Linie gezogen. Die auf der ess + È
+ i he 9, ir)
Medianachse von dieser Linie ge- 42052005 a
5 5 Oo (o)
troffene Anlage bildet mit der os os
A o lo 90 26
entsprechenden diagonalen Feder- 2000, 0 ©
ih di ial & % 000 Homo
reihe (s. u.) die cranıale Grenze es oO
: ou ©
des untersuchten Bezirkes (Abb. 2). oto %0 o TOO We
- 3 > O
Bei allen bearbeiteten Arten sind oo rie
* o|o_0
die Konturfederanlagen der Riicken le SOO 6
fur in Diagonalreihen UE
SA: : : oO O
angeordnet, die in spitzem Winkel olo 05 OR
; DER © © O
auf der Medianlinie stehen. ele 75 o
Mast CAC CE
00000
pa [2 OL © ©
e 9. = O O © (©)
Si sO
ABB. 2.— Papo cristatus L., Embryo vom MEO Le
20. Bruttag. N Solo. à
IO ef
Anordnung der Federanlagen der 1. und ole. SO 099
2. Folge in der rechten Halfte der untern OSTICO
Rückenflur, halbschematisch (vgl. Abb. 1). Di CAES Boe oe
sir 2 Os Dì e O
B: Bürzeldrüse, S: Schulterflur, M: Medianlinie, 0.0: 0° De O
R: Grenze des Radbezirks. —— ia so): ©
a: Abgrenzung des bei den verschiedenen Arten ‚10.09 00
untersuchten Bezirks. RSS Os oO
Kreise: Anlagen der 1. Folge. OO NO AS
kleine schwarze Punkte: Anlagen der 2. Folge. ote G0 0.9» 0° e
0 AZ © fe 2 Oe [e]
Differenzierung der Anlagen der 1. Folge im ue 5,00 GO 5
Radbezirk : OT ZOO
= ; . se °O', , 2 O o
Grosse Kreise: beim adulten Hahn Schmuck- 0,202, OS °
federn bildend. | TO ig Oe ®*
Kleine Kreise: beim adulten Hahn Halbdunen Ce eg Hr
und Dunen bildend. Le ee
© 1, Z 2, 9 3: bei einem Embryo vom 8. Bruttag È —R
festgestellte Anlagen :
1 gut entwickeltes Hôckerstadium, 2 kleinere M
Höcker, 3 kaum sichtbare Anlagen.
ESTHER SAGER
OO
bo
TABELLE VL:
Anzahl der Konturfederanlagen bei verschiedenen Arten
in der unteren Rücken flur.
Ausser bei den mit * bezeichneten Zahlen, die Einzelwerte darstellen,
handelt es sich bei den Angaben des Körpergewichts um Mittelwerte.
Körper- . Anzahl der Anzahl der
gewicht Diagonal- Anlagen, eine
in g reihen Körperhälfte
Chines. Zwergwachtel . . . . 40 20 119
Wachtel, 7. ee 85 7 109
Rebhuhn: > ur EEE 370 21 168
Kothuhn Li eee a 456* 21 176
Haubenperlhuhn, Mannchen. 815* 25 165
Jagdfasan, Männchen. . . . 1200 24 203
Avierhubns;... Sweat 2700 22, 218
Plan. Männchen 2: 7er 3900 21 236
Die Anzahl der Diagonalreihen sowie die Anzahl der einzelnen An-
lagen variieren von Art zu Art. Aus der Tabelle I geht hervor, dass
sich im allgemeinen die Zahl der Anlagen mit zunehmender Körper-
grösse vermehrt, während die Zahl der Diagonalreihen nur geringe
Schwankungen aufweist. Der Pfau lässt sich ohne weiteres der Reihe
der übrigen Arten anschliessen.
Weder bei den Embryonen, noch bei den Kücken im Dunenkleid,
noch bei den Adulttieren konnte die Grenze zwischen Rückenflur und
Rumpfseitenrain an allen Stellen genau festgelegt werden. In Zweifels-
fällen wurden die Abstände zwischen den einzelnen Anlagen als Kriterien
genommen. Vergrössert sich z. B. in einer Reihe von 10 Anlagen mit
ungefähr gleichem Abstand die Distanz zwischen Anlage 10 und 11
beträchtlich, so wird Nr. 11 zum Rumpfseitenrain gerechnet.
Bei allen Arten bilden die Diagonalreihen leicht geschwungene
Linien, die gut gegeneinander abgesetzt sind, sodass ein Fisch-
grätemuster entsteht, nur beim Pfau und beim Perlhuhn ändert
sich dieser Verlauf in einem begrenzten Abschnitt der Flur. Auf
Abbildung 1 ist das hühnertypische Fischgrätemuster im cranialen
Teil der Flur deutlich zu erkennen, im caudalen Teil werden die
Reihen steiler, sie sind auch nicht mehr durch grössere Zwischen-
räume gegeneinander abgesetzt, hier treten vielmehr ungefähr
senkrecht zur Medianachse stehende Querreihen deutlicher
hervor.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 33
Eine ähnliche Modifikation der Anordnung zeigt das Perlhuhn
im cranialen Abschnitt des untersuchten Bezirks.
Auf Abb. 1 und Abb. 2 wurde der caudale Bezirk der bei der
Entfaltung des Rades vom Körper abgespreizten Radfedern
durch eine durchbrochene Linie (R) abgegrenzt !. Cranial von
dieser Grenze beginnen die Querreihen sich aufzulösen, und die
Anlagenanordnung geht allmählich über in das hühnertypische
Muster.
Dieser Befund lässt vermuten, dass zwischen der Modifikation
der Anlagenanordnung und dem Rad ein Zusammenhang besteht.
Wir denken an eine mögliche Beziehung zum Ausbreitungs-
mechanismus des Rades, an einen Zusammenhang mit der besond-
eren Ausbildung der Muskulatur.
Dass die Art der Modifikation allgemeinerer Natur ist, zeigt
ihr Auftreten beim Perlhuhn.
Wir beobachten diese Modifikation beim männlichen wie beim
weiblichen Pfau. Diese Tatsache spricht nicht gegen den Zusam-
menhang mit dem Rad, da, wie Papoa (1940) durch Kastrations-
experimente zeigen konnte, das Prachtkleid bei Pavo
das neutrale Artkleid ist und kastrierte Hennen
nach der Operation ebenfalls das Rad schlagen können.
b) Das Auftreten von Pelzdunen.
Nicht nur durch die besondere Anlagenverteilung unterscheidet
sich die Spinalflur des Pfauen von derjenigen aller untersuchten
Hühnervögel, sondern auch durch das Vorkommen von Pelzdunen
(Federanlagen der 2. Folge, GERBER, 1939). Dass es sich um solche
und nicht etwa um umgewandelte Konturfedern handelt, zeigt der
Zeitpunkt ihrer Entstehung: die ersten Anlagen der 2. Folge konnten
am 121%. Bruttag festgestellt werden als kleine Höcker, die zwischen
die beträchtlich längeren Anlagen (spätes Papillenstadium bis
Fadenstadium, GERBER, 1939) der ersten Folge eingestreut waren.
Der nächstjüngere Embryo unserer Serie (11. Bebrütungstag) zeigt
1 Die Bestimmung des Radbezirkes wurde bei Männchen A (ad.) vor-
genommen und die Grenze auf den Embryo projiziert. Die geringen indivi-
duellen Schwankungen, welchen der Verlauf dieser Grenze unterworfen ist
(Verschiebungen um höchstens eine Reihe, vgl. Kap. VI), können in diesem
Zusammenhang ohne weiteres vernachlässigt werden.
34 ESTHER SAGER
schon eine grosse Anzahl Konturfederanlagen, aber noch keine
solchen der 2. Folge.
In der Literatur wurden diese Pelzdunen bisher vernach-
lässigt. So erwähnt sie z.B. NirzscH (1840) gar nicht, nach J. C. H.
DE MEIJERE (1895) sollen sie bei Pavo cristatus fehlen, bei Pavo
muticus dagegen vorhanden sein.
Es ist anzunehmen, dass de MEIJERE nur die craniale Partie der
Rückenflur von Pavo cristatus untersucht hat, wo allerdings die Dunen
fehlen. Er gibt z. B. für die Länge des Afterschaftes der Konturfedern,
der im caudalen Teil der Spinalflur fehlt, 20 mm an.
Die Federn der 2. Folge sind bei beiden Geschlechtern vor-
handen, ihre Verteilung auf einer Körperseite wurde auf Abb. 2
und 3 wiedergegeben, die Kontrolle der Anordnung bei einem 3.
Individuum (weiblich) zeigte dieselben Verhältnisse. Da die
beiden Flurhälften spiegelbildlrenmzrzeh
sind, beschränken wir uns im folgenden auf die Beschreibung
einer Hälfte.
Den Abb. 2 und 3 kann entnommen werden, dass sich die
Anlagen der 2. Folge im Wesentlichen auf den Radbezirk be-
schränken, dass sie sich zwischen den cranialen Reihen in geringerer
Anzahl finden und am lateralen Rand der Flur fehlen.
Das Auftreten der Dunen steht in klarem funktionellem Zusam-
menhang mit der Ausbildung des Dunenteils der Konturfeder
beim adulten Hahn; die Ausbildung der Dunenfahne sei deshalb
im folgenden summarisch beschrieben. Wir beziehen uns dabei
auf die Verhältnisse bei Männchen A (ad.), von welchem in Abb. 3
auch die genaue Verteilung der Dunenanlagen wiedergegeben ist.
Die 3 andern adulten Hähne unserer Sammlung zeigen prinzipiell
dieselben Verhältnisse.
Betrachten wir zunächst den mittleren Teil der Flur von der
Längsreihe 15! (Medianlinie) bis zur Längsreihe 6 (Abb. 3): Bei
allen Federn der caudalsten Querreihen Nr. II-X ist der proximale
Schaftabschnitt über eine längere Strecke vollkommen kahl. Um
eine Vorstellung der Verhältnisse zu vermitteln, wurde auf der
Tabelle II die durchschnittliche Länge des kahlen Schaftabschnittes
fiir jede Querreihe angegeben. Die Federn einer Querreihe zeigen
' Auf S, 39 ist eine kurze Beschreibung des Numerierungssystems gegeben.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 39
TABELLE II
a) Ausbildung des Dunenteils der Konturfedern bei Männchen A
(ad.) im mittleren Bezirk der Flur (Längsreihe 15-6).
5 Durchschnittl.
Federlang 4 Länge des ite einer
Querreihe x mm ì Sii Sali: Dent nie
in mm en
MI... 1440 290 ==
re - 1450 320 =
Me... .. 1430 310 =
Me... 1300 310 =
| . _;. _; . 1190 320 =
e... . 1100 320 —
geo Vi... 1035 290 =
We a. a j6 950 280 =
ee. . . 870 250 ==
cu 21 12 o. 780 220 | 2
Wie _ (aL. 695 180 8
IR... . . 600 150 10
wal | nern.) . >: 530 120 11
ei a |... 445 100 13
We. . .. 350 — 15
Magn. ut. 224 = 20
Be... . . 150 = 23
e... 97 — 26
b) Ausbildung des Dunenteils der Konturfedern bei Männchen A
(ad.) im Randbezirk der Flur (Längsreihe 5-1).
Sn Lens te De
Position der Feder Pas à DIGI SISI re
in mm en
LL ORME 1023 21 —
NUL Er ST EEE 669 — 7
NT a u 377 = 28
Me... 660 13 11
Mt LU, ini: 421 — 22
LU D COHEN ee 278 — 26
2 EV 434 — 13
BERNIE, 289 — 28
in Bezug auf diesen Abschnitt nur geringe Schwankungen. Bei
allen Federn weist der kahle Schaft auf beiden Seiten noch
Astrudimente auf, die aber selten die Länge eines halben Milli-
36 ESTHER SAGER
meters erreichen. Nur an der Basis des Schaftes zeigen sich einige
wenige längere Rami von Dunenstruktur, und anstelle der Afterfeder
stehen ein paar pericalamiale Aeste (HEMPEL, 1931), die wir aber
hier vernachlässigen können, da sie kaum als Wärmeschutz dienen
dürften.
Von der Querreihe XI zu XV wird der kahle Schaftabschnitt
allmählich kürzer, gleichzeitig beginnen sich die Astrudimente zu
verlängern. Die durchschnittliche Länge dieser Aeste für jede
Querreihe ist der Tabelle II zu entnehmen !. Der Schaftabschnitt
mit den rudimentären Aesten kann hier noch deutlich gegen den
normal gebildeten distalen Federteil abgegrenzt werden; seine
Länge wurde deshalb in der Tabelle II noch in die Kolonne des
kahlen Schaftes eingetragen. Bei der Querreihe XVI finden wir
im basalen Teil der Federn eine schmale Dunenfahne, die bei Nr. 14
und 12 allmählich in den Konturfederteil übergeht, bei den übrigen
Federn der Querreihe (10-6) sich aber noch abgrenzen lässt. Bei der
Reihe XVII ist die Dunenfahne breiter, die Abgrenzung lässt sich
hier nur noch bei Nr. 7 vornehmen. Bei den Reihen XVIII-XX
ist keine klare Abgrenzung mehr möglich, und die Üppigkeit der
Dunenfahne nimmt weiter zu.
Bei den lateralen Federn der Längsreihen 5-1 ist die Dunen-
lahne anders ausgebildet als bei den medianer inserierten Federn
der entsprechenden Querreihen. Betrachten wir z.B. die Quer-
reihe VII: Bei Nr. 5 ist der kahle Astabschnitt beträchtlich kürzer
als bei den medianen Federn, Nr. 3 zeigt einen gut ausgebildeten,
Nr. 1 einen sehr üppigen Dunenteil (Tab. II). Alle Lateralfedern
verhalten sich ähnlich: stets zeigt die Feder der Längsreihe 5
oder 4 einen beträchtlich kürzeren kahlen Schaftabschnitt (bei
den Reihen II-X) oder wesentlich stärkere Ausbildung des Dunen-
teils als die mittleren Federn der Reihe (bei den Reihen XI-XIX),
und gegen den Rand der Flur nimmt die Üppigkeit des Dunenteils
überall zu (vgl. Querreihen XI, XV, Tab. II).
Pelzdunen finden sich also zwischen Fe
dern, welche beim adulten Hahn nur @imem
rudimentären Dunenteil aufweisen, sie ge-
währen den Wärmeschutz, der von den Kon-
' Zur Ermittlung der Durchschnittswerte wurde die Länge der Aeste bei
allen Federn auf beiden Fahnen ca. 2 em oberhalb des Federnabels gemessen,
wo die Dunenfahne eine mittlere Breite zeigt.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 37]
turfedern nicht geleistet werden kann. Sie
bilden auch tatsächlich beim adulten Hahn einen dichten Pelz,
der während der Mauser oft deutlich sichtbar wird.
Den Angaben in Tabelle II kann entnommen werden, dass
nur die längsten Radfedern den kahlen Schaft ausbilden (vgl. Ab-
bildung 38). Bei diesen Federn erreicht der Schaft in seinem
proximalen Abschnitt eine ausserordentliche Dicke. Das Fehlen
der Aeste kann als Konsequenz dieser enormen Ausbildung des
Schaftes aufgefasst werden; denn es ist denkbar, dass alles Bil-
dungsmaterial zur Herstellung des Schaftes aufgebraucht wird.
Der verdickte Schaft ist ohne Zweifel eine mit dem Rad in
Zusammenhang stehende Spezialisierung: er stützt die Federn
beim Radschlagen. Somit können wir auch das Fehlen der
Aeste und das Auftreten der Pelzdunen als weitere mit dem Rad
zusammenhängende Sonderbildungen werten.
Pelzdunen konnten auch bei Weibchen festgestellt werden,
obwohl bei diesen der Dunenteil aller Konturfedern gut ausgebildet
ist. Da sich unsere Aufmerksamkeit hauptsächlich auf das Muster
der Federn richtete, konnten keine weiteren Untersuchungen an
Dunen vorgenommen werden. Es wäre also noch festzustellen, ob
die Pelzdunen beim Weibchen gleich ausgebildet sind wie beim
Männchen, oder ob auch die Anlagen der zweiten wie diejenigen
der ersten Folge durch das Geschlechtshormon beeinflusst werden.
2. ENTSTEHUNGSORDNUNG DER EMBRYONALEN ANLAGEN
IM CAUDALEN TEIL DER RÜCKENFLUR.
Auf Abb. 2 wurden diejenigen Anlagen der 1. Folge, die beim
jüngsten Embryo unserer Sammlung (8. Bruttag) in dem im
folgenden Teil der Arbeit berücksichtigten Bezirk (Abgrenzung
dieses Bezirkes auf S. 39) schon festgestellt werden konnten, durch
3 verschiedene Signaturen besonders gekennzeichnet. Nach ihrer
Grösse wurden diese Anlagen in 3 Kategorien eingeteilt: die längsten
Papillen werden durch schwarz ausgefüllte Kreise repräsentiert,
weniger lange wurden schraffiert und die nur undeutlich sichtbaren
mit einem Diagonalstrich versehen.
Diese Bezeichnungen sollen einen groben Überblick über die
zeitliche Entstehungsordnung der embryonalen Anlagen ver-
schaffen, da die Länge der Anlage in diesem Stadium noch als Mass
St
38 ESTHER SAGER
fiir den Zeitpunkt ihrer Entstehung gelten darf. Es zeigt die
Anordnung auf Abb. 2, dass, gleich wie bei den von HoLmEs
(1935) und GERBER (1939) untersuchten Haushühnern, die erste
Anlagenreihe auf der Medianlinie des Riickens entsteht und dass
cranial M
XXI O o) o, o, O) ö
XX Ro wai o) o o |
XIX O o ze en 6
XVIII o GW och a-204
XVII OG e 6, DD, ou
X VI O Sig Os O COMO |
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123456789 1011 12131415
ABB. 3
Anordnung der Anlagen der 1. und 2. Folge bei Mannchen A (ad.) in der
linken Hälfte der untern Rückenflur, schematisch.
R: Grenze des Radbezirks, M: Medianlinie. ;
II— XXI Nummern der Querreihen, 1—15 Nummern der Längsreihen.
Kreise: Anlagen der 1. Folge.
Schwarze Punkte: Anlagen der 2. Folge,
sich von diesem Zentrum aus in caudaler und lateraler Richtung
sukzessive weitere Anlagen bilden. Die älteren Pfauenembryonen
vom 9%. und 12%. Bruttag zeigen, dass sich später, wie beim
Huhn, die Anlagen weiter zentrifugal ausbreiten, bis der Flur-
abschnitt ganz besetzt ist.
In unserem Zusammenhang wesentlich ist die Tatsache, dass
bei allen Querreihen von der Medianposition auf beide Seiten
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 39
zentrifugale Ausbreitung stattfindet, da diese medio-laterale Aus-
breitungsrichtung, wie HoLmEes (1935) erstmals gezeigt hat, mit
der Ausgestaltung der adulten Feder in Zusammenhang steht
pel Kap. VI, S. 94).
3. ABGRENZUNG DES IM FOLGENDEN TEIL DER ARBEIT
BERÜCKSICHTIGTEN BEZIRKS DER UNTERN RÜCKENFLUR.
ZUR KENNZEICHNUNG DER INDIVIDUELLEN ANLAGEN
ANGEWANDTES NUMERIERUNGSSYSTEM.
Im folgenden soll die Anlagenanordnung stets schematisch
dargestellt werden wie auf Abbildung 3; dabei werden Längs-
und Querreihen folgendermassen numeriert: Die auf der Median-
linie liegende Längsreihe wird als Nr. 15 bezeichnet, die nächst-
folgende ist Nr. 14 u.s.f. bis zur lateralsten Reihe Nr. 1. Die
entsprechenden Längsreihen beider Kôrperseiten werden gleich
numeriert, die Zugehörigkeit der einzelnen Federn zu einer be-
stimmten Körperseite wird durch r. bezw. 1. angegeben. Die
caudalste Querreihe deren mittlere Anlage auf der Medianlinie
liegt ist Nr. III, caudal von Nr. III folgt Nr. II, dann I, letztere
kann auch fehlen. In cranialer Richtung fortschreitend bezeichnen
wir die Querreihen nach der aufsteigenden Zahlenreihe bis zu
Nr. XXI, die die cranıale Grenze des Flurabschnitts darstellt,
mit dem wir uns im folgenden beschäftigen wollen. Die Längsreihen
werden stets mit arabischen, die Querreihen mit römischen Ziffern
bezeichnet; bei der individuellen Kennzeichnung einer Feder wird
stets die Zahl der Querreihe vorangestellt.
II. BESCHREIBUNG DER FEDERMUSTER DES ADULTEN
PFAUENHAHNS.
Wir beschränken uns im folgenden auf die Beschreibung des
distalen Federteils, der das Farbmuster trägt. Das Muster besteht
aus Schillerfarben, die je nach dem Einfallswinkel des Lichtes
mehr oder weniger wechseln. Da es uns hier lediglich darum geht,
die einzelnen Farbbezirke auseinanderzuhalten, wird für jedes
Musterelement diejenige Farbqualität angegeben, welche sich beı
diffuser Beleuchtung zeigt.
40 ESTHER SAGER
Die folgende Beschreibung bezieht sich im Einzelnen auf die
Verhältnisse be Männchen A (ad.), hat aber allgemeine
Gültigkeit, da die individuellen Variationen, auf die wir in Kapitel
VI kurz eingehen werden, gering sind.
1. GRUNDTYPUS (AUGENFEDER)
Unsere Beschreibung geht aus von der vollständigen Augen-
feder, die das reichste Muster aufweist und deshalb als Opti-
ABB. 4. — gd A. (ad.)
Erklärung zu den Abb. 4—23, 25, 26, 37, 40—43.
| Linke Körperseite.
È Rechte Körperseite.
I—III Augenfeld I—III (I schwarz, II weiss, III schräg schraffiert).
14 Randstreifen 1—4
distale Grenze von NE
ER distale Grenze von ?.
distale Grenze von 3.
distale Grenze von 4.
5 lockere Randzone.
a Bruchstelle (senkrecht schraffiert).
b Samtrand (schwarz).
e Fransenrand (Grenzen: +),
d Grenze zwischen komp: ikte m und lockerem Federteil (nur bei Modifikation C).
E Die einzelnen Punkte repräsentieren die Astspitzen (nur im lockeren Federteil
der Modifikation C). ; ?
I \bgrenzung des Bezirks ohne Bogenradien (nur bei Modifikation ID):
malform bezeichnet werden kann (z. B. XVI/12, Abb. 4, 46).
Die übrigen Federtypen zeigen gegenüber der Optimalform ver-
schiedene Spezialisierungen, die alle funktionelle Bedeutung haben
(Kap. VIT). Da sich die spezialisierten Typen von der Optimalform
ableiten lassen (Kap. V), bezeichnen wir diese als den Grundtypus,
jene als dessen Modifikationen. Die Bezeichnung der 4 verschie-
denen Modifikationen beruht auf der Betrachtung der gesamten
Federflur; aus Gründen der Darstellung wurde in diesem und im
vierten Kapitel die Modifikation D vor C gestellt.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 41
Bei einer vollständigen Augenfeder, Nr. XVI/12 (Abb. 4, 46),
lassen sich 3 Musterelemente deutlich unterscheiden. Vom Zentrum
nach aussen zeigen sich:
1. ein nierenförmiges marineblaues Feld mit sammetschwarzem
Saum (Augenfeld I),
2. ein breitovales türkisfarbenes Feld (Augenfeld II),
3. ein eiförmiges braunes Feld (Augenfeld III).
Um das braune Feld zieht sich ein grüngoldener Randstreifen,
der gegen aussen nicht scharf abgegrenzt ist (Randstrei-
fen 1). Auf der Distalseite des Musters folgt auf den Rand-
streifen 1 ein halbmondförmiger violetter (Randstrei-
fen 2), welcher ebenfalls gegen den nächstäusseren dunkel-
grünen Randstreifen 3 nicht klar abgegrenzt werden kann.
Dieser lässt sich um das ganze Auge herum verfolgen; im proximalen
Drittel wird er allerdings undeutlich; die Äste beginnen hier auch
schon auseinanderzuweichen. Distal folgt auf ihn noch ein etwas
heller getönter gründgoldner Randstreifen A, der proximal
nicht mehr festzustellen ist. Er geht allmählich in die dunkler
grün-goldene lockere Randzone der Feder über, in
welcher Äste und Strahlen sich nicht mehr zu einer kompakten
Fläche zusammenschliessen.
In dieser lockeren Randzone finden wir überall auf den lateralen
Ästen verstreut kleine Lücken, die wie „Frasspuren“
aussehen. Sie fehlen den mittleren Ästen; diese sind dagegen etwas
kürzer und tragen kleinere Strahlen. Die Spitzen der verkürzten
Äste zeigen eine besondere Ausbildung. Bei der normalen Astspitze
stehen die apicalsten Strahlen stets annähernd parallel zum Ast,
und jedes der nun proximal anschliessenden Strahlenpaare bildet
einen etwas grösseren Winkel zu ihm, bis der normale Abgangs-
winkel der Strahlen erreicht ist; dieser wird — wenigstens über
eine gewisse Strecke — beibehalten. Die verkürzten Äste dagegen
zeigen zwischen den Stellungen der apicalsten und der proximal
daran anschliessenden Radien keinen Unterschied; es entsteht der
Eindruck, die Astspitzen seien abgebrochen. Die Strahlen an den
Astlücken sind nur unvollständig ausgebildet. Wo die Lücken
schwach ausgeprägt sind, legen sich die noch ziemlich vollständig
entwickelten Strahlen parallel an den Ast an. Ausgeprägtere Lücken
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 4
42 ESTHER SAGER
dagegen zeigen rudimentäre Ausbildung und Ausfall einzelner
Strahlen. Seltener kommt vollständiger Radienschwund und eine
leichte Degeneration des Ramus vor.
Proximal von der kompakten Fahne nehmen die Abstände
zwischen den Insertionsstellen der Äste zu. An der Basis fehlen
diesen Ästen die Bogenradien (Abb. 28).
Der ganze distale Konturfederteil zeigt Schillerstruktur, aus-
genommen der distale Randbereich des Augenfeldes I, welcher
samtartig wirkt und dadurch das Auge plastisch erscheinen lässt.
Auch dieser Randbereich ist mit schillernden Strahlen besetzt,
die aber ihre Schmalseite gegen den Beschauer richten.
Nach den Untersuchungen von ELSAESSER 1925 handelt es
sich bei den Schillerfarben um Farben dünner Blättchen. Als
Erzeuger der Interferenzfarbe wurde seit Elsässer fälschlich eine
dünne, an der Oberfläche der schillernden Strahlen liegende,
farblose Hornschicht angesehen. Zwar wurde oft hervorgehoben,
dass unter der oberflächlichen Hornschicht der Schillerradien eine
besonders starke Melaninunterlage liegt, doch diese starke Pigmen-
tierung erfuhr erst durch Scumipt (1952 und früher) eine be-
friedigende physikalische Deutung. Der Autor weist darauf hin,
dass nicht das Oberflächenhäutchen, sondern das Melanin die
Dünnblattfarben erzeugt; er zeigt, dass es in den schillernden
Federteilen in der Form von sehr dünnen Blättchen oder Stäbchen
vorkommt, die sich mosaikartig zu einer einschichtigen spiegelnden
Fläche zusammenfügen.
Die Radıen schillernder Federn sind stets verbreitert, abge-
plattet und um 900 gedreht, sodass sie dem Beschauer ihre Breit-
seite zuwenden (ELSAESSER 1925 und Rexscñ 1925).
Von den untersuchten Arten zeigt der Pfau die intensivste
\usbildung der Schillerstruktur. Während bei allen übrigen Arten
nur ein Abschnitt des Radius modifiziert ist (Distal- oder Basal-
modilikation), kommt bei ihm eine totale Umbildung des Radius
vor (lotalmodifikation). Vielfach modifiziert er auch noch die
Bogenradien, selbst in Bezirken, in welchen sie durch die Haken-
radıen vollständig überdeckt sind, während die übrigen Arten
(ausgenommen die Kolibris) nur die Hakenradien umbilden.
Bei keinem der vorliegenden Federtypen, weder beim Grund-
‘ypus noch bei seinen Modifikationen, kommt Drehung der Bogen-
radıen ım proximalen Teil der Feder vor.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 43
Der Vollständigkeit halber sei hier noch angeführt, dass im
proximalen Teil der Feder die Schillerstruktur an der Basis der
Äste fehlt. In diesen Partien zeigt sich hellbraune bis weisse Färbung.
Diese Struktur ist stets von Nachbarfedern bedeckt; sichtbar sind
nur die schillernden Partien.
2. MoDIFIKATION A (AUGENFEDER MIT BRUCHSTELLE).
Betrachten wir nun die caudal von Nr. XVI/12 inserierten, an
Grösse zunehmenden Federn ! Nr. XII/14, XI/15 und VII/15.
(Abb. 5, 11, 6, 47—49.)
XII 141.
ABB. 5. — JA. (ad.)
Legende auf S. 40.
Wir beobachten bei XII/14 (Abb. 5, 47) distal, im Bereich des
Randstreifens 4, an der Grenze zwischen kompaktem und lockerem
Fahnenteil, eine schmale Zone, in welcher die Aeste stark verdiinnt
erscheinen; sie soll im folgenden als Bruchstelle bezeichnet
werden. Die Einbuchtung in der Kontur, hervorgerufen durch
Verkürzung der distalen Aeste, erscheint hier ebenfalls verstärkt.
Auch hier zeigen die verkürzten Aeste dieselbe Ausbildung der
Spitzen wie beim Grundtypus, und ihre Strahlen sind im Bereich
der lockeren Randzone ebenfalls kleiner als diejenigen der übrigen
Aeste.
Frasspuren kommen bei allen Federn dieser Modifikation nur
noch vereinzelt vor.
1 Ihre Länge ist der Abb. 38 zu entnehmen.
un
sd
ESTHER SAGER
ABB. 6-10. — g A (ad.).
Legende auf S. 40.
VII
VII 13 1.
VII SL
ABB. 8.
45
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD
>
ABB. 9.
TON CRONISTA
OU
D Det 0-10 sD
VII
Are. 10.
ESTHER SAGER
ABB. 11—15. — JA (ad.).
Legende auf S. 40.
15
XI
App. 41:
13 L.
x
123
ABB.
47
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD
LINO
ee
. . .
0.0 pico ono
IX
ABB. 13.
SA
IX
ABB AVA.
TA
IX
ABB. 15.
wen
DO
ESTHER SAGER
Nr. X1/15 (Abb. 11, 48) zeigt Bruchstelle, Verdünnung und
Verkürzung der distalen Aeste stärker ausgeprägt.
Bei Nr. VII/15 (Abb. 6, 49) fehlen den distalsten Aesten die
Fortsetzungen über der Bruchstelle. Abbildung 60 zeigt, dass
es sich nicht um eine mechanische Abnutzung handelt. Diese
Federspitze wurde am wachsenden Keim an der Grenze des leben-
digen Gewebes abgeschnitten, als erst die äussersten Spitzen der
längsten Aeste aus der vertrockneten Scheide herausragten. Der
untere Teil der trockenen Scheide wurde erst nachträglich losgelöst,
das Auge freigemacht und so das Fehlen der Fortsetzungen über
der Bruchstelle festgestellt bevor ein Abnutzen möglich war.
Unter der Binocularlupe zeigt sich an der Bruchstelle dieselbe
rudimentäre Ausbildung der Radien wie bei den Frasspuren. Hier
geht die Degeneration aber weiter: der Ast wird ebenfalls reduziert
bis zum vollständigen Entwicklungsunterbruch, sodass even-
tuell noch gebildete distale Fortsetzungen der Aeste von den
zugehörigen Basalstücken abfallen mussten (vgl. S. 74). Bei
schwacher Ausprägung der Bruchstelle zeigt sich deutlich, dass die
Hakenstrahlen stärker von der Degeneration erfasst sind als die
Bogenstrahlen. Dasselbe gilt für die Hakenradien im Bereich der
Frasspuren. An den proximalsten, noch die Bruchstelle aufwei-
senden Aesten erscheinen auch beim Übergang zu den normalen
Verhältnissen immer zuerst die Bogenstrahlen wieder.
FRANK (1939) hat bei fast allen Vertretern der Anseres und bei
manchen andern Vogelarten einen ähnlichen Radienschwund
beobachtet, welcher aber stets an den distalen Enden der Aeste
lokalisiert ist. Auch in diesen Fällen fehlen die Hakenradien über
eine grössere Strecke des Astes als die Bogenradien. Radien-
schwund steht bei den von Frank unter-
suchten Beispielen in klarem Zusammenhang
mit der Färbung des Gefieders. Wir werden
später (Kap. VII) sehen, dassihm auch beim
Pfau eine besondere optische Bedeutung
zukommt.
Bei Modifikation A fehlen, wie beim Grundtypus, an einer
Reihe von Aesten die proximalen Bogenradien (Abb. 29, 30, vgl.
Abb. 28).
Die Bruchstelle bildet sich bei Nr. XI1/14 im Randstreifen 4. Mit
fortschreitender Ausprägung rückt sie im Farbmuster proximal-
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 49
wärts vor und schneidet gleichsam den distalen Teil des dritten
und einen Teil des zweiten Randstreifens ab. Ein schmaler äusserster
Saum behält stets die Farbe des vierten Randstreifens bei.
3. MODIFIKATION B (GOLDSCHUPPENFEDER).
Gehen wir vom Follikel XVI/12 in cranialer Richtung weiter,
so finden wir eine zweite Modifikation des Grundmusters bei
Nr. XVII/15, XVIII/14, XIX/15 (Abb. 16, 51, 52, 53). Der dunkel-
linke Körper-
seite
ABB. 16. — g A (ad.).
Legende auf S. 40.
grüne Randstreifen 3 erfährt zunächst distal über eine kleine
Strecke eine scheinbare Aenderung der Farbe: er wirkt samt-
schwarz. Verbunden mit fortschreitender Ausbildung dieses Sam -
trandes werden die distal davon liegenden Astabschnitte
zunehmend kürzer und schmaler; bei Nr. XIX/15 bildet er praktisch
den äusseren Abschluss der Feder. Ein ganz schmaler schillernder
Saum ist noch festzustellen; er fehlt bei XXI/15 den distalsten
Aesten, bei den cranialer inserierten Federn verschwindet er ganz.
Wie bei den oben beschriebenen Federtypen fehlen auch hier
bei Nr. XVII/15 und XVIII/14 den verkürzten Aesten, welche die
distale Einbuchtung bilden, die Spitzen. Auch in den Fällen, in
welchen der Samtrand als Federabschluss auftritt, stehen die
apicalsten Samtstrahlen unter demselben Winkel zum Schaft wie
50 ESTHER SAGER
die proximal anschliessenden. Meist setzt sich hier der Ast noch
ein kurzes Stück über das distalste Strahlenpaar fort.
Auch hier wird der Samteffekt, wie beim Samtrand des ersten
Augenfeldes, durch schillernde Radien erzeugt, welche
dem Beschauer die Schmalseite zuwenden. Verstärkt wird er noch
durch Aufbiegen des gesamten Radius gegen den Beschauer.
Renscu (1923) fand die Samtfedern mancher Paradiesvôgel eben-
falls durch schillernde, ungedrehte Radien gebildet. Er spricht die Ver-
mutung aus, dass die „ausserordentlich enge Stellung der Radien, wie
auch die eigenartigen, langen, die samtartige Wirkung hervorrufenden
Zähne der einzelnen Radiuszellen“ eine Drehung derselben verhindern.
Da beim Pfau im Bereich des Samtrandes weder die Abstände zwischen
den Radien kleiner sind als in den schillernden Bezirken, noch zahnartige
Fortsetzungen vorkommen, kann diese mechanische Erklärung hier
nicht gelten.
Bei Nr. XVII/15 und XVIII/14 folgt distal auf den schwarzen
Randstreifen ein Bezirk mit der Tendenz, die Strahlen parallel
zum Ast zu legen, wie dies an den Frasspuren und an der Bruchstelle
zu beobachten ist. Bei der Modifikation B sind die Strahlen aber
stets vollständig ausgebildet.
Auch diese Modifikation weist sehr wenige Frasspuren auf.
Wie beim Grundtypus und der Modifikation A fehlen den
proximalen Aesten von Nr. XVII/15 die basalen Bogenradien
(Abb. 31, vgl. mit Abb. 28-30); bei XVIII/14 und XIX/15 sind
sıe überall vorhanden.
Der vierte Randstreifen ist bei diesem Typus nur noch als
schwacher Schimmer zu erkennen und wird hier nicht mehr
berücksichtigt.
Der Samtrand bildet sich bei Feder Nr. XVII/15 im dunkel-
grünen Randstreifen 3, unmittelbar proximal anschliessend an
den Ort der Bruchstelle (Randstreifen 4). Bei der Feder Nr. XV/15
von Männchen B (ad.), welche sowohl Samtrand als auch Bruch-
stelle erkennen lässt, stimmt der distale Rand des Samtstreifens
mit dem proximalen der Bruchstelle überein. Mit fortschreitender
Ausbildung rückt der Samtrand in gleicher Weise wie die Bruch-
stelle im Farbmuster in proximaler Richtung vor und schneidet
den violetten Randstreifen 2 allmählich vollständig ab. Der Rand-
streifen 1 bleibt stets erhalten. Am Ende der Reihe bildet der
distale Rand des Samtstreifens den Abschluss der Feder, wie bei
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD a
der Modifikation A der entsprechende proximale Rand der Bruch-
stelle. Gleichzeitig verarmt das eigentliche Augenmuster: zuerst
fällt das innerste Feld aus, dann wird das zweite bis auf einen
Schaftstrich reduziert.
4. MopiFiKATION D (HALBMONDFEDER).
Im caudal auf Nr. VII/15 folgenden Follikel wird eine von der
Grundform stark abweichende Feder gebildet (Abb. 59). Ihre
distalsten Äste sind einer konkaven Linie entlang verkürzt. Es
handelt sich auch hier nicht um eine mechanische Abnutzung. Bei
wachsenden Federn konnten mehrmals solche Federspitzen aus
der vertrockneten Scheide herausgeschält und ihre endgültige Halb-
mondform festgestellt werden. Die Spitze der verkürzten Äste
wirkt auch hier abgebrochen, da der Winkel, den die distalsten
Radien zum Ramus bilden, gegenüber demjenigen der proximal
anschliessenden Strahlen unverändert ist und dazu noch — wie
bei den Goldschuppenfeldern — der Ramus über das distalste
Strahlenpaar hinausragt. Distal bricht der Ramus ohne Verdün-
nung ab, eine Ausbildung, die nicht erlaubt, an die Möglichkeit
des Abschnürens von distalen Astfortsetzungen zu denken. Die
etwas längeren Äste, die überleiten zu den Hörnern des Halb-
mondes, sind an ihren distalen Enden nur mit Bogenradien besetzt.
Auf den Ästen, welche die Hörner des Halbmondes bilden,
können vereinzelt Frasspuren festgestellt werden. In ihren basalen
Abschnitten fehlen diesen Ästen über eine grössere Strecke die
Bogenradien (Abb. 34); dadurch entsteht eine „Lichtung“ in der
kompakten Federfläche.
Unterhalb des Halbmondes vergrössern sich die Abstände zwi-
schen den Insertionsstellen der Äste beträchtlich und werden dann
proximal wieder kleiner. Diese in den grossen Abständen inserierten
Äste sind ausserordentlich lang. Sie reichen bis zur Spitze der
Hörner des Halbmondes (Abb. 34, 59).
Die Halbmondfedern tragen kein Augenmuster; sie schillern
gleichmässig braun-golden bis grün-golden, ausgenommen ein matt-
schwarzes Querband, das nicht scharf abgegrenzt werden kann und
in Form und Grösse variiert.
Im Gegensatz zu den bisher beschriebenen Federtypen, bei
welchen im allgemeinen Haken- und Bogenradien mehr oder
XII St
ESTHER SAGER
ABB. 17—23. — gd À (ad.),
Legende auf S. 40.
QUE I
XS. Be:
ABB. 19.
ABB. 20.
ABB ‘dee
XVII 5 L
m
x
NEED,
54 ESTHER SAGER
weniger gleichmässig zur Schillerstruktur umgebildet sind, zeigt
sich hier ein deutlicher Unterschied zwischen den beiden Strahlen-
typen. Die Hakenstrahlen allein bewirken das Schillern der Feder.
Von der Breitseite betrachtete Bogenradien schillern nur schwach
in einem metallischen, schwärzlich-goldenen Ton. Weil ihnen
überall, ausser an den Astenden, die Drehung um 90° fehlt, erschei-
nen sie schwarz. Ähnlich verhält es sich mit den Hakenradien im
Bereich des schwarzen Flecks; zudem unterscheiden sie sich auch
in ihrer Form von den übrigen Hakenradien der Halbmondfeder
durch grössere Anzahl der Häkchen und Ausbildung eines Pen-
nulums.
5. MODIFIKATION C (LATERALFEDER).
Eine vierte Modifikation des Grundtypus zeigen die lateral
inserierten Federn Nr. XII1/5, X1/3, X/2, V/3 (Abb. 20722277
21, 55, 56, 57, 58). Zunächst fällt auf, dass die beiden Fahnen-
hälften ın stärkerem Masse als bei den bisher beschriebenen Typen
asymmetrisch ausgebildet sind. Wir beschreiben sie deshalb
gesondert.
I. Der Medianfahne fehlt bei allen unseren Beispielen
die lockere Randzone bis auf eine laterale Spitze, die, wie wir
später sehen werden, auch noch wegfallen kann. Die Äste dieser
lateralen Spitze sowie diejenigen der kompakten Fahne sind bei
AIII/5 und X1/3 in ihrem distalen Abschnitt dünn und brüchig
(Abb. 55, 56). Dies ist darauf zurückzuführen, dass die Strahlen
erstens verkleinert sind und zweitens nicht in der üblichen Weise
beidseitig vom Ast abstehen, sondern gegen den Beschauer hin
aufgeklappt sind, sodass sich die Spitzen der Haken- und Bogen-
radien berühren. Allen diesen dünnen Ästen fehlt, wie den ver-
kürzten Ästen der bisher betrachteten Typen, die typische Spitzen-
bildung; bei Betrachtung unter der Binocularlupe entsteht auch
hier der Eindruck, die Astspitzen seien abgebrochen. Die Ver-
dünnung erstreckt sich von den Astspitzen bis in den Bereich des
|. Randstreifens.
Bei N/2 (Abb. 57) ist diese Erscheinung etwas weniger deutlich
ausgeprägt: die Enden der Äste der kompakten Fahne zeigen die
aulgeklappten Strahlen noch, bei den Ästen der lateralen Spitze
stehen sie in der normalen Weise beidseitig vom Ast ab, sind aber
immer noch beträchtlich kleiner als die Strahlen im proximalen
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD DO
Teil dieser Aste. Bei allen verkürzten Ästen wirkt die Spitze
abgebrochen.
Nr. V/3 (Abb. 58) zeigt weder an der lateralen Spitze noch an
den verkürzten Ästen die Strahlen in dieser Weise verkleinert oder
aufgeklappt. Schon von blossem Auge ist aber zu erkennen, dass
den verkürzten Ästen die Ausbildung der Spitze fehlt.
Die Medianfahne dieser Feder besitzt verschiedene Ähnlich-
keiten mit der Modifikation D. Zuerst fällt die Ähnlichkeit der
Form auf; ferner tragen die Äste von V/3 dieselben Bogenradien
in derselben ungedrehten Stellung wie diejenigen des Halbmond-
typus (vgl. S. 54), ausgenommen die distalsten Äste, die beidseits
die Fransenrandstrahlen ausweisen (Abb. 21, vgl. S. 56). Auch
sind die proximal von der kompakten Fahne inserierten Äste
ausserordentlich lang; sie reichen, wie beim Halbmond, bis zur
Spitze des lateralen Hornes.
Bei allen vier Beispielen der Modifikation C sind proximal von
der kompakten Fahne die Äste in relativ grossen Abständen am
Schaft inseriert; sie tragen kleinere Strahlen als die entsprechenden
Äste der übrigen Typen; zudem fehlen ihnen die Bogenradien in
einem grossen Bezirk (Abb. 35, vel. mit Abb. 28—33). Alle diese
Faktoren bewirken, dass bei der Modifikation C auf der Median-
fahne erstens der kompakte Teil gegenüber dem proximal an-
schliessenden lockeren Teil schärfer abgegrenzt erscheint als bei
Grundtypus, Modifikation A und B, und dass zweitens der
lockere Teil gleichsam weniger substantiell wirkt als bei den bisher
beschriebenen Typen (vgl. Abb.55 —58 mit Abb. 46—54).
Es wurde deshalb auf den Zeichnungen dieses Typus die proximale
Grenze der kompakten Fahnenfläche als punktierte Linie angegeben.
Ferner repräsentiert bei Modifikation C jeder der proximal von der
Grenze der kompakten Fahnenfläche stehenden grösseren Punkte die
Spitze eines Astes. So können die Abstände zwischen diesen Punkten
als Mass für die Abstände zwischen den einzelnen Ästen dienen. Eine
Ausnahme bildet XVII/3 (Abb. 23): kompakter und lockerer Fahnenteil
können hier nicht scharf getrennt werden, es wurde deshalb keine
Grenzlinie angegeben, auch stehen die Punkte bei dieser Feder nicht
für die einzelnen Astspitzen, sondern geben, wie bei allen andern Typen,
nur allgemein den Federumriss an.
Frasspuren treten bei allen diesen Federn auf, bei XIII/5,
X1/3 und X/2 auf der Distalseite des Musters bis ins braune Augen-
feld hinein (Abb. 55—57).
56 ESTHER SAGER
In gleicher Weise wie bei den Goldschuppenfedern fallen von
XIII/5 zu V/3 die Augenfelder von innen nach aussen aus, nur dass
hier alle Felder verschwinden (Abb. 20, 22, 17, 21). Bei XIII/5
sind auf der Distalseite des Musters die Randstreifen bis auf den
ersten verschwunden, die Äste, welche die laterale Spitze bilden,
zeigen noch Reste des zweiten und dritten; sie verschwinden bei
X1/3, X/2, V/3 ganz. Gleich wie bei Modifikation B ist der 4. Rand-
streifen hier nur noch als Schimmer erkennbar. Wir werden ihn
auch hier nicht weiter berücksichtigen.
Die Medianfahne von V/3 zeigt dieselbe Farbe wie die Modifika-
tion D, ausgenommen der Fransenrandbezirk, der intensiv grün
schillert.
2. Auf der Lateralfahne fehlt bei unseren Beispielen
dıe lockere Randzone vollständig, wir werden später sehen, dass
sie ın einzelnen Fällen noch schwach ausgebildet sein kann. Die
distalsten Äste zeigen bei XIII/5 und XI/3 (Abb. 55, 56) an
ihren Enden auch die aufgeklappten Strahlen wie die Äste der
Medianfahne, ebenso fehlt ihnen die Ausbildung der Spitze. Bei
X1/3 schliesst sich eine grosse Anzahl von Ästen zur kompakten
Fahnenfläche zusammen. Auf ihrer distalen Hälfte tragen sie beid-
seitig verlängerte, intensiv grünschillernde Strahlen. Die mit diesen
Strahlen besetzte Fläche fällt als besonderes Musterelement auf;
wir bezeichnen sie deshalb als Fransenrand. Der Einfach-
heit halber sollen im folgenden auch lockere Fahnenabschnitte,
welche die typischen verlängerten Strahlen aufweisen, als Fransen-
rand bezeichnet werden; einen solchen sprechen wir z.B. auch
Nr. XIII/5 zu (vgl. Abb. 55 mit Abb. 20). Von XIII/5 zu V/3
schliesst sich eine zunehmende Anzahl von Ästen zur kompakten
Fahnenfläche zusammen, die gleichzeitig immer schmaler wird
(Abb. 56, 57, 58). Damit dehnt sich auch der Fransenrand in distaler
und proximaler Richtung aus, bis er, wie V/3 zeigt, auch die
distalsten Äste der medianen Fahne erfasst.
Im Bereich des Fransenrandes zeigen sich grosse Unregel-
mässigkeiten in der Ausbildung der Astspitzen: oft setzt sich der
Ast über die distalsten Strahlen fort, oft ist er an der Spitze nur
noch einseitig mit Strahlen besetzt, oft ist er am Apex gespalten.
Auch hier scheinen die Astspitzen „abgebrochen“
Der Fransenrand ist stets von einer grossen Zahl von Frasspuren
durchsetzt; diese vermehren sich bei vergrössertem Fransenrand.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 57
Wie in der Medianfahne sind Frasspuren auch in der Lateralfahne
auf der Distalseite vorhanden und rücken dort bis ins braune
Augenfeld vor (Abb. 55—57).
Von den Randstreifen ist auf der Lateralfahne höchstens der
erste erkennbar, von XIII/5 zu V/3 werden dieser und das braune
Augenfeld durch den Fransenrand mehr und mehr verdrängt.
Gleichzeitig verschwinden auch die innern Augenfelder nachein-
ander von innen nach aussen, sodass zuletzt auf derschmalen
kompakten Fläche nur noch der Fransenrand ibrigbleibt.
Die proximalen Äste der Lateralfahne zeigen Ausfall der Bogen-
radien in einem grossen Bezirk (Abb. 35, vgl. mit Abb. 28—33),
in dem auch die Hakenradien sehr klein sind. Dadurch wirkt dieser
Bezirk viel weniger kompakt als der Fransenrand (am deutlichsten
auf Abb. 58).
Bei allen Federn des Bezirkes C, welche noch das Auge tragen,
kann der 1. Randstreifen auf der Distalseite des Musters zwar
noch deutlich erkannt werden, auf Distanz tritt er aber infolge
der oben beschriebenen Verdünnung der Äste kaum in Erscheinung.
Auch wirkt der distale Rand des braunen Augenfeldes nicht so
scharf gezeichnet wie bei den übrigen ocellentragenden Typen, da
durch die bis ins braune Augenfeld vordringenden Frasspuren die
Struktur stark aufgelockert wird.
Ferner muss noch erwähnt werden, dass der Fransenrand gegen
den angrenzenden Musterteil (braunes Augenfeld, 1. Randstreifen,
Grundfarbe) nicht scharf abgegrenzt ist, zum einen deshalb, weil
in seiner Grenzzone die Äste auf der einen Seite Fransenrand-
strahlen, auf der anderen dagegen solche von der Farbe des an-
grenzenden Musterelementes tragen können, zum andern weil
zwischen den verschiedenen Strahlentypen der aneinandergrenzen-
den Musterelemente Übergangsformen vorkommen.
Auch sind bei stark verarmtem Muster (z.B. IX/3, IX/1, X/2,
Abb. 22, 19, 17 etc.) die Grenzen zwischen den einzelnen Augen-
feldern abgeschwächt dadurch, dass an den Übergangsstellen distale
und proximale Radien eines Astes verschieden gefärbt sein, und auch
Spitze und Basis eines Strahles verschiedene Farbe tragen können.
In diesen Mischregionen tritt je nach dem Einfallswinkel des
Lichtes die eine oder andere Farbe stärker hervor.
Auch bei den stark verarmten Federn der Modifikation B sind
die Grenzen der Augenfelder ähnlich verwischt.
REV. SUISSE DE Zoon., T. 62, 1955.
On
58
ESTHER SAGER
TABELLE III
Signaturen der verschiedenen Federtypen des adulten Hahnes.
©
À
Grundtypus (vgl. Nr. XVI/12, Abb. 4, 46).
Modifikation A.
a) Den distalsten Ästen fehlt die Fortsetzung über der Bruch-
stelle (vgl. Nr. VII/15, Abb. 6, 49).
b) Fortsetzungen über der Bruchstelle vorhanden (vgl. Nr. XII/14,
Abb. 5, 47).
Modifikation B.
a) Der Samtrand bildet den Abschlussrand der Feder. Das Auge
ist meist verarmt, selten ist das erste Augenfeld noch als
schmaler Streifen vorhanden (vgl. Nr. XIX/15, Abb. 16, 53).
b) Distal bildet der Samtrand praktisch den Abschlussrand,
proximal ist die lockere Randzone vorhanden. Alle 3 Augen-
felder sind vorhanden, das erste aber stark reduziert
(Nr. XIX/9, Abb. 16).
c) Medianfahne wie b, Lateralfahne wie a (Nr. XIX/11, Abb 16,
54).
d) Lockere Randzone ausgebildet, stets alle 3 Augenfelder vor-
handen (vgl. Nr. XVII/15, Abb. 16, 51).
Modifikation C.
a) Mit Fransenrand ohne Auge (vgl. Nr. V/3, Abb. 21, 58).
b) Mit Fransenrand, nur zweites oder zweites und drittes Augen-
feld vorhanden, erstes höchstens als schmaler Streifen (vgl.
Nr. X/2, Abb, 17,097):
c) Mit Fransenrand und allen 3 Augenfeldern, drittes durch
Fransenrand stellenweise verdrängt (vgl. Nr. XI/3, Abb. 22,
56).
d) Mit Fransenrand und allen 3 Augenfeldern; keine Verdrän-
gung durch Fransenrand (vgl. Nr. XIII/5, Abb. 20, 55).
e) Ohne Fransenrand mit allen 3 Augenfeldern (vgl. Nr. XVII/5,
Abb. 20).
Fransenrand nimmt wachsenden Bezirk der Feder ein von d zu a
Modifikation D (vgl. Nr. V/13, Abb. 59).
Weist auf eine Feder, welche gewisse Anklänge zeigt an den
Typus, von welchem er herkommt.
Federmuster im Zwischenstadium zwischen Juvenil- und Adult-
ausprägung.
Begrenzt die Region innerhalb des Bezirks C, in welcher die
Medianfahnen der Federn gewisse Eigenschaften des Halb-
mondtypus erkennen lassen (s. S. 66).
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 59
Besonders auffallend ist, dass bei Federn, welche noch das ganze
Auge, gleichzeitig aber einen dichten Fransenrand aufweisen (z.B.
X1/3, Abb. 22, auch VIII/4, Abb. 18 usw.), proximal vom
braunen Augenfeld, im inneren (gegen den Schaft gerich-
teten) Teil des Fransenrandes sich noch Spuren des braunen Augen-
HAS 42 he 10.978 76. 5 A532 1
ABB. 24.
(Vgl. Tab. III)
Anordnung der Federtypen bei Männchen A (ad.), linke Körperseite.
feldes finden, die sich proximalwärts über eine längere Strecke ver-
folgen lassen. (Wir werden auf S. 92 auf diese Erscheinung zurück-
kommen.) In dieser Region des Fransenrandes tragen viele Äste
verschieden gefärbte Strahlen, und zwar sind stets die Haken-
strahlen grün, die Bogenstrahlen braun mit grüner Spitze. Da die
Hakenstrahlen die Bogenstrahlen teilweise überdecken, das leb-
hafte Grün auch viel stärker wirkt als das Braun, treten im Gesamt-
bild diese Zonen als Fransenrand auf.
60 ESTHER SAGER
III. VERTEILUNG DER VERSCHIEDENEN FEDERTYPEN
DES ADULTEN HAHNES IM RADBEZIRK
Wie wir in Kapitel I festgestellt haben, bildet die dorsale
Medianlinie die Symmetrieachse des Flurabschnittes, mit dem wir
uns hier beschäftigen. Die beidseits der Symmetrieachse liegenden
Flurhälften sind nicht nur bezüglich der Anlagenanordnung, sondern
192%
ABB. 25. — JA (ad.).
Legende auf S. 40.
auch bezüglich des Federmusters Spiegelbilder. Wir können uns
in der folgenden Beschreibung daher wieder auf eine Hälfte
der Flur beschränken.
Auf Abb. 24 ist die Anordnung der verschiedenen Federtypen
auf der linken Hälfte des Radbezirks von Männchen A (ad.)
schematisch dargestellt. Die Signaturen des Grundtypus und seiner
Modifikationen sind in Tabelle III aufgeführt. Die Zugehörigkeit
einer gegebenen Feder zu einer bestimmten Modifikation kann
meist leicht an einem typischen Merkmal, wie Bruchstelle, Samt-
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 61
rand, Fransenrand ! oder Halbmondform, erkannt werden. Es gibt
allerdings auch Zwischenformen, die Merkmale zweier Modifika-
tionen aufweisen, oder Federn des Grundtypus, die das eine oder
andere Merkmal einer Modifikation in nur schwacher Ausprägung
zeigen. Jene Zwischenformen wurden durch das Symbol derjenigen
Modifikation wiedergegeben, der sie näher stehen, diese letzteren
durch das Symbol des Grundtypus. Alle diese Federn sind durch
einen Pfeil gekennzeichnet.
Wir können der Verteilung der verschiedenen Federtypen ent-
sprechend den dargestellten Flurabschnitt in verschiedene Bezirke
ile
Abb. 26. — JA (ad.).
Legende auf S. 40.
einteilen. Der Bezirk des Grundtypus soll mit O bezeichnet werden;
für die Bezeichnung der übrigen Bezirke wollen wir die Kenn-
buchstaben der darin enthaltenen Modifikationen verwenden.
Die besonders markierte Feder XV/15 fehlte bei Männchen A, als
das Tier in meinen Besitz gelangte. Die Bestimmung des Musters dieser
Feder geschah auf Grund von Vergleichen mit den 3 andern Individuen,
die mir zur Verfügung standen.
1 Die Federn No. XVII/3, XVII/5, XVIII/4 werden zur Modifikation C
gerechnet, obwohl ihnen der Fransenrand fehlt. Die Ausführungen in den
folgenden Kapiteln begründen diese Zuteilung.
62 ESTHER SAGER
1. Bezirx O (Abb. 25, 26).
Die Federn des Bezirks O weisen alle die 3 Augenfelder, die
4 Farbränder und die lockere Randzone auf. Die Form der Augen-
felder ist bei allen Federn sehr ähnlich; das dritte, das in den an-
deren Bezirken die stärkste Variabilität zeigt, ist überall mehr
oder weniger spitz eiförmig. Die lockere Randzone zeigt stets
distal eine schwache Einbuchtung. Die Grösse des Musters nimmt
entlang den Querreihen in medianer, entlang den Längsreihen in
caudaler Richtung graduell zu, ebenso der Asymmetriegrad mit
wachsender Entfernung der Anlage von der Medianlinie.
2. Bezirk A (Abb. 6—15).
Allen Federn des Bezirks A sind die 3 Augenfelder, die 4 Farb-
ränder, die lockere Randzone und die Bruchstelle eigen. Die Farb-
ränder und die lockere Randzone können auch nur teilweise aus-
gebildet sein. Bei den lateral von der Medianlinie inserierten
asymmetrischen Federn ist die Bruchstelle und die Einbuchtung in
der lockeren Randzone auf der Medianfahne stets stärker ausge-
prägt als auf der lateralen. Die auf der Medianlinie inserierten
Federn sind symmetrisch. Die Ausprägung der Bruchstelle und
der Einbuchtung in der lockeren Randzone nimmt entlang den
Längsreihen in caudaler, entlang den Querreihen in medianer
Richtung zu. Mit dieser Zunahme geht eine Veränderung der
Farbränder 2 und 3 und des braunen Augenfeldes zusammen: die
dıstale Partie des Farbrandes 3 wird schmaler und verschwindet
zuletzt ganz (Abb. 8); dann wird auch der 2. Farbrand schmaler,
von ıhm bleibt aber stets noch ein Streifen erhalten (Abb. 6, 7).
In denselben Richtungen wird das braune Augenfeld auf der
Distalseite abgeflacht.
Wie beim Grundtypus nimmt der Asymmetriegrad des Augen-
musters mit der Entfernung von der Medianlinie zu, ebenso ist
eine Grössenzunahme des Musters in denselben Richtungen wie
beim Grundtypus festzustellen.
3. BEZIRK B (Abb. 16).
Während wir alle übrigen Bezirke in ihrer ganzen Ausdehnung
berücksichtigen, beschränken wir uns auf den caudalen Abschnitt
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 63
dieses Bezirks, der sich bis zum Hals fortsetzt, da die in unserem
Zusammenhang bedeutsamen Änderungen in diesem Abschnitt
auftreten.
Die Musterelemente, die allen Federn dieses Bezirks zukommen,
sind zweites und drittes Augenfeld und Samtrand. Das erste Augen-
feld, die Farbränder 1—3 und die lockere Randzone können
mehr oder weniger vollständig ausgebildet sein oder ganz
fehlen.
Bei den lateral von der Medianlinie inserierten Federn ist der
Samtrand auf der lateralen, die lockere Randzone auf der media-
nen Fahne stärker ausgebildet. Die Verstärkung des Samtrandes
nimmt entlang den Längsreihen in cranialer, entlang den Quer-
reihen in medianer Richtung zu. In denselben Richtungen wird die
lockere Randzone kleiner, bis sie bei XIX/15 und der Querreihe XX
verschwunden ist. +
In denselben Richtungen verschwinden der dritte und der
zweite Farbrand, zuerst auf der Distalseite des Musters, dann
auch proximal. Der erste Farbrand wird etwas breiter, und bei
XX/8—14 bildet derselbe grün-goldene Ton, wie ihn der Farb-
rand 1 aufweist, die Grundfarbe der Feder. Mit dem Verschwinden
der Farbränder verändern sich auch die Augenfelder: das braune
Feld wird auf der Distalseite flacher, dann zieht es sich noch von
der Proximal- und Lateralseite her zurück, wird dreieckförmig und
ist zuletzt nur noch als kleine spindelförmige Marke sichtbar. Mit
dem äusseren verkleinern sich auch die inneren Augenfelder. Das
erste wird zuerst spindel-, dann strichförmig, zuletzt verschwindet
es ganz. Das zweite macht dieselben Formveränderungen durch,
bleibt aber stets als Streifen erhalten. Die 3 Augenfelder stehen
offenbar in gegenseitiger Abhängigkeit: die Grösse der kleineren
wird durch die nächstgrösseren bestimmt; wird vom äusseren eine
gewisse Grösse unterschritten, so fällt zuerst das innerste aus.
Dieses Verhalten entspricht der Verarmungsregel, die
nach Untersuchungen der Muster verschiedener Schmetterlings-
arten aufgestellt wurde (Henke 1948 und früher). Sie besagt, dass
bei Verkleinerung der Muster die inneren Teile stets vor den
äusseren ausfallen. Da das Muster des Schmetterlingsflügels auf
1 Bei allen cranial von Reihe XX inserierten Federn bildet der schwarze
Samtrand den Federabschluss.
64 ESTHER SAGER
eine ganz andere Weise entsteht als das Federmuster 1, muss diese
Gesetzmässigkeit in den beiden Fällen auf ganz verschiedenen
physiologischen Vorgängen beruhen. Der Verarmungsregel ge-
horchen nur die Aagenfelder, nicht auch die Farbränder, die von
aussen nach innen verschwinden.
Das Ausmass der Musterasymmetrie ist bei diesen unter-
schiedlichen Federn nicht zu vergleichen. Es lässt sich nur fest-
stellen, dass die Federn auf der Medianlinie symmetrisch und alle
lateral davon inserierten Federn asymmetrisch sind.
4. Bezirk C (Abb. 1723).
Die Federn dieses Bezirks zeigen untereinander grosse Unter-
schiede. Kein Element des Farbmusters kommt auf allen Federn
vor. Von der lockeren Randzone können Teile vorhanden sein, sie
kann auch vollständig fehlen. Sie verschwindet immer zuerst von
der lateralen Fahne; kommt sie auf beiden Fahnen vor, dann ist
der Anteil der Medianfahne stets grösser als derjenige der Lateral-
fahne. Ausser auf den 3 cranialsten Federn des Bezirks ist der
Fransenrand überall vorhanden; in den meisten Fällen beschränkt
er sich auf die Lateralfahne; nur bei den caudalsten Federn greift
er auch auf die distalen Äste der Medianfahne über. Die lockere
Randzone wird in cranialer und in lateraler Richtung kleiner:
sei VII/5 besitzen beide Fahnen zwei laterale Hörner, beide sind
etwas breiter und länger als bei IX/5 (Abb. 19). Gehen wir von
IX/5 in cranialer Richtung weiter, so erscheinen die beiden Hörner
zunehmend verkürzt, bis das laterale ganz verschwindet (XIII/5,
Abb. 20) und das mediane nur noch eine leichte Ausbuchtung der
Kontur bildet (XVII/5, Abb. 20). Die Medianfahne zeigt
bei allen übrigen Längsreihen des Bezirks dieselben Verhältnisse:
das Horn der lockeren Randzone wird kürzer, je cranialer die Feder
inseriert ist, bis es schliesslich ganz verschwindet (Längsreihe 3,
\bb. 21-23). Genau so ändert die Medianfahne entlang den Quer-
rihen in lateraler Richtung ihre Form (Querreihe IX, Abb. 19, 22;
(Juerreihe XIII und XVII, Abb. 20, 23).
Der Schmetterlingsflügel entwickelt sich durch mehr oder weniger gleich-
Flächenwachstum, während beim Federwachstum von einer be-
1 Wachstumszone her stets neues Material nachgeschoben wird.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 65
Von der Lateralfahne verschwindet die lockere Rand-
zone viel rascher. Lateral der Längsreihe 5 finden wir sie nur noch
bei VIII/4 und X/4, wo das Horn als schwache Ausbuchtung der
Kontur zu erkennen ist; allen anderen Federn fehlt sie. Bei diesen
Federn fällt nun eine andere Reduktion der Fahne auf, die dem
beschriebenen Abbau der lockeren Randzone entgegenläuft: die
Lateralfahne wird immer schmaler je caudaler die Feder inseriert
ist; diese Verschmälerung erstreckt sich über einen wachsenden
Abschnitt der Feder (Abb. 23-21, Längsreihe 3). Gleichzeitig dehnt
sich der Fransenrand immer mehr gegen Spitze und Basis der
Feder aus. Denselben Formwandel lässt andeutend die Lateral-
fahne bei Längsreihe 5 erkennen, indem die seitliche Einbuchtung
der Konturlinie umso deutlicher wird, je caudaler die Feder
inseriert ist (XIII/5, IX/5, Abb. 20, 19). Mit der Verstärkung der
Einbuchtung wird auch hier der Fransenrand länger. In gleicher
Weise nehmen Verschmälerung und Fransenrand entlang den
Querreihen in lateraler Richtung zu (Querreihe IX, Abb. 19 und
22; Querreihe XIII, Abb. 20, 23).
Während in caudaler Richtung Verlängerung des Fransenrandes und
Verlängerung der Feder zusammengehen (vgl. Abb. 38) und stets die
absolute Länge des Fransenrandes zunimmt, laufen in lateraler Richtung
Verlängerung des Fransenrandes und Verlängerung der Gesamtfeder
einander entgegen. Trotzdem nimmt bis zur Längsreihe 2 die absolute
Länge des Fransenrandes zu, nur von hier bis zur Längsreihe 1 nimmt
sie ab. Der prozentuale Anteil des Fransenrandes an der Gesamtlänge
ist aber bei Längsreihe 1 grösser als bei 2.
Das vollständigste Farbmuster dieser Zone findet sich in
Längsreihe 5 (Abb. 19 und 20). Beide Fahnen zeigen alle 3 Augen-
felder, auf der Lateralfahne ist nur der erste, auf der Medianfahne
sind die Randstreifen 1-3 deutlich ausgebildet; 2 und 3 nur auf
den Aesten, welche das laterale Horn der lockeren Randzone
bilden. Während die Federn dieser Reihe ein im Wesentlichen
gleichbleibendes Muster aufweisen, verarmen alle übrigen Federn
in caudaler Richtung.
Dies gilt in lateraler Richtung allgemein für die Querreihen.
Auch hier gehorchen die Augenfelder der Verarmungsregel,
während die Randstreifen von aussen nach innen ausfallen.
Den verschiedenen Formveränderungen der beiden Fahnen
entsprechen solche des Augenmusters. Auf der Medianfahne zieht
66 ESTHER SAGER
es sich gleichsam von der Proximalseite zurück, ähnlich wie bei
den Goldschuppenfedern, auf der Lateralfahne wird es von der
Seite her durch den vorrückenden Fransenrand verdrängt und
verlängert sich gegen die Proximalseite hin; so entsteht bei ein-
zelnen Federn der Eindruck, das Auge werde vom Fransenrand
plattgedrückt (Abb. 17, 22, 23).
Die Verarmung kann auf den beiden Fahnen mit unterschied-
licher Geschwindigkeit fortschreiten; bei VII/3 (Abb. 21) ist das
braune Augenfeld nur noch auf der Lateralfahne festzustellen,
bei IX/1 (Abb. 19) ist es von der Lateralfahne fast verschwunden,
auf der Medianfahne aber noch deutlich sichtbar usw.; die Tat-
sache, dass bei der Längsreihe 5 2. und 3. Farbrand nur auf der
Medianfahne auftreten, weist ebenfalls auf eine Unabhängigkeit
zwischen den beiden Fahnen hin.
Betrachten wir die Längsreihe 3 von XVII/3 zu V/3 (Abb. 23-
21), so gewinnen wir den Eindruck, die beiden Fahnen strebten
geradezu zwei verschiedene Endformen an. Die Endform der
Lateralfahne ist spezifisch für den Bezirk C, die Endform der
Medianfahne aber zeigt grosse Aehnlichkeit mit dem Halbmondty-
pus (Ausbildung der Strahlen, Länge der proximal von der kom-
pakten Fahne inserierten Aeste etc., vgl. S. 55). Die bezirksspe-
zifischen Merkmale, die sich auf der Medianfahne mehr und mehr
ausprägen, je stärker die sonstige Halbmondähnlichkeit wird, sind
die verkleinerten Hakenstrahlen und das Fehlen der Bogenstrahlen
auf den langen, proximal von der kompakten Fahne inserierten
Aesten (S. 55); diese Aeste erscheinen zuletzt nur noch als dünne
Fäden, wie Abbildung 58 zeigt.
seit XVII/3 (Abb. 23) z.B. nehmen die Abstände zwischen den
proximal von der kompakten Fahne inserierten Ästen noch ganz all-
mählich zu wie beim Grundtypus, auch sind die Hakenradien noch
nicht verkleinert und die Bogenradien fehlen nur an der Basis der
\ste.
Diese verschiedenen Tendenzen der beiden Fahnen sind auch
bei den Längsreihen 4, 2 und 1 deutlich erkennbar. Die auf Abbild-
ung 24 durch den Bezirk C gezogene durchbrochene Linie soll
einen Eindruck davon vermitteln, wie weit eranialwärts die Halb-
mondeigenschaften bei jeder Längsreihe ungefähr zu verfolgen
nd.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 67
5. Bezirk D (Abb. 42, A).
Die Federn des Bezirks D sind einander durchaus ähnlich. Sie
zeigen keine Elemente des Augenmusters, sondern nur den schwar-
zen Fleck.
Die Federn auf der Medianlinie zeigen symmetrischen Aufbau,
die lateral davon inserierten dagegen stets eine leichte Asymmetrie.
Die wahrscheinlich bestehenden Unterschiede des Asymmetrie-
grades zwischen den einzelnen Federn konnten mit unseren
Methoden nicht erfasst werden.
Zusammenfassend sei nochmals festge-
halten:
Die Federn des Bezirks O besitzen ein optimales Muster, dessen
sämtliche Elemente in allen angrenzenden Bezirken vorkommen.
Die Federn der Bezirke A-C sind jede durch eine eigene typische
Bildung (Bruchstelle, Samtrand, Fransenrand) und verschiedene
Reduktionen der lockeren Randzone gekennzeichnet und unter-
scheiden sich so von allen Federn anderer Bezirke.
Innerhalb eines Bezirks können die einzelnen Federn ihre
typischen Merkmale stark variieren; diese Aenderungen ent-
wickeln sich graduell in bestimmten Richtungen von Feder zu
Feder, und zwar im allgemeinen vom Bezirk O aus zentrifugal
verstärkt.
Der zunehmenden Ausprägung der spezifischen Merkmale
eines Bezirks entspricht die Verarmung des Optimalmusters,
welches gänzlich verschwinden kann. In allen Bezirken folgt die
Verarmung derselben Gesetzmässigkeit.
Eine Ausnahme bildet der Bezirk D, keine seiner Federn trägt
das Augenmuster.
IV. BILDUNG NEUER FEDERFORMEN DURCH
REDUKTION VON AESTEN
Vergleichen wir die Formen der verschiedenen Feder-
typen, d.h. der mustertragenden Region der Radfedern mit der
Form der weniger spezialisierten Juvenilfedern, mit der Form von
Federn anderer Körperregionen, von solchen des Weibchens und
solchen anderer Hühnerarten, die sich alle gleich verhalten, so
zeigt sich, dass die Federn des Grundbezirks nur leicht von der
68 ESTHER SAGER
Normalform abweichen (distale Einbuchtung), während in allen
anderen Bezirken aussergewöhnliche Formbildungen wir starke
distale Einbuchtung und beträchtliche Asymmetrie auftreten.
Wir können demnach die Formen der Modifikationen gegenüber
dem Grundtypus als spezialisier-
tere bezeichnen.
Im folgenden möchten wir
zeigen, wie die besonders geformten
Pfauenfedern von der Normalform
abgeleitet werden können.
Zuerst sei eine kurze Beschrei-
bung der in unserem Zusammen-
hang interessanten Wachstums-
vorgänge im regenerierenden Fe-
derkeim gegeben. Die neueren
Untersuchungen über die Entwick-
Transverse section at the base of the lung der Feder wurden vor allem
feather germ, diagrammatic. D, dorsal - . È
limit of the germ; V, ventral limit. In durch amerikanische Autoren wie
formation of the initial complement, barbs
are laid down from D to i in each collar LILLIE, JUHN, FRAPS "Main.
limb. In the main vane region barbs are x -
laid down at v; tangential growth carries durchgeführt; dabei wurden stets
barbs from v to u in each collar limb. The %
shaft primordium is indicated by S. This Hühnerfedern, vor allem solche
region is initially defined as the point of
union of the primary ridges; it increases der Brown Leghorn-Rasse verwen-
in the direction of the arrows at S, and
at the base of the feather comes to involve det. Neuere Zusammenfassende
the entire circumference of the collar.
(Nach Fraps und Juhn 1936a.) Darstellungen der Federentwick-
Ane. 99 lung finden sich bei LiLLie 1942,
WILLIER 1948, MavauD 1950.
Von einer ringformigen Zone des Ektoderms, das die meso-
dermale Federpapille bedekt, dem Kragen (,,collar“, LiLLie und
JUHN 1952), wird das Zellmaterial zur Bildung der eigentlichen
Feder geliefert. Bei der Neubildung der Feder entstehen zuerst
auf der Dorsalseite des Keims (Abb. 27), im Kragen, eine mehr
oder weniger grosse Anzahl von Astleisten gleichzeitig! (bei sehr
' Die Beobachtung von LiLLie & Junn (1932), nach welcher Keime in
der 1. Phase der Federbildung entweder keine oder eine beträchtliche Anzahl
von Astleisten zeigen, spricht dafür, dass eine Anzahl der apicalsten Leisten
gleichzeitig entsteht. Die Autoren weisen darauf hin, dass theoretisch aber
auch diese ersten Leisten sukzessive in einer bestimmten zeitlichen Ordnung
entstehen könnten, bevor das axiale Wachstum einsetzt. Für unsere Unter-
suchungen spielt es keine Rolle, welche Alternative zutrifft, da für uns nur
von Bedeutung ist, wieviele Leisten vorhanden sind, wenn das axiale Wachs-
tum einsetzt.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 69
spitzen Federn nur das dorsalste Paar). Diese beginnen gleichzeitig
in axialer Richtung zu wachsen, und weitere Leisten entstehen
nun sukzessive in dorsoventraler Reihenfolge, bis der Kragen be-
setzt ıst. Haben die zuerst gebildeten Leisten eine bestimmte
Länge erreicht, welche von Feder zu Feder differiert, dann ver-
schmelzen die zwei dorsalsten Äste an ihrer Basis und bilden die
Spitze des Schaftes, der unmittelbar darunter emporwächst. Nach
einer bestimmten Zeit (bei verschiedenen Federn verschieden)
verschmelzen die beiden dem Schaft benachbarten Äste an ihrer
Basis mit dem Schaft, und die übrigen Äste beginnen an ihrer
Basis in ventrodorsaler Richtung gegen den Schaft hin nachzu-
rücken, um dann sukzessive mit ıhm zu verschmelzen. Neue
Leisten entstehen nun nur noch sukzessive auf beiden Seiten des
ventralen Dreiecks (,,ventral triangle“, LıLLıe und Juan 1932)
und werden gleich von der Transversalbewegung erfasst.
JuHN und Fraps 1936 und Fraps und Junn 1936a bestimmten
auf der regenerierten, vollkommen verhornten Feder die Punkte,
welche im Keim gleichzeitig zu wachsen anfingen. Die Linie,
welche diese Punkte verbindet, wurde als C-Isochrone
bezeichnet. Vor allem aus der Form der Fehlstreifen und des
Federrandes konnten die Autoren Rückschlüsse ziehen auf die
Wachstumsgeschwindigkeit der Feder. Diese können folgender-
massen ausgedrückt werden: Während einer bestimm-
ten Zeitspanne nehmen der Schaft und alle
vorhandenen Äste um dieselbe Länge zu.
Aus geometrischen Erwägungen folgt, dass die C-Isochronen
gerade Linien sein müssen, wenn alle Äste parallel sind, und dass
sie einen Winkel von 45° zum Schaft! bilden, wenn alle Äste in
rechtem Winkel zu ihm stehen (genauere Angaben über die Prä-
parationsmethoden bei JuHN und Fraps 1936).
Wie wir gesehen haben (S. 68), wird bei der Neubildung der
Feder zuerst eine Anzahl Astleisten gleichzeitig angelegt. Da das
Wachstum bei allen diesen Leisten gleichzeitig einsetzt, müssen
die Spitzen der daraus entstehenden Äste auf einer C-Isochrone
1 Da der Durchmesser des Schaftes bei manchen Federn gegen die Basis
zunimmt, bildet die Linie, die die Verschmelzungspunkte der Aeste mit dem
Schaft verbindet, auf jeder Seite einen kleinen Winkel zur Axe des Schaftes.
Daher müssen alle Winkel von dieser Linie aus gemessen werden. Der Ein-
fachheit halber sprechen wir aber im folgenden von Winkeln, die vom Schaft
aus gemessen sind.
70 ESTHER SAGER
liegen. Diese Isochrone wurde als O-Isochrone bezeichnet
(Juan und Fraps 1936). Die O-Isochrone geht durch die Spitzen.
der zuerst angelegten Äste, die in der fertigen Federfahne apical
liegen, sie geht aber nicht durch die Spitze des Schaftes, die durch
Verschmelzung der Basen der beiden dorsalsten Äste gebildet
wurde, also erst nachdem schon Längenwachstum stattgefunden
hat. Wird die Feder so montiert, dass der Schaft gerade ist und der
apicalste (dorsalste) Ast auf jeder Fahnenhälfte in einer Linie mit
dem Schaft liegt, dann kann die O-Isochrone auf beiden Fahnen-
hälften konstruiert werden als eine Linie, die von der Spitze der
beiden apicalsten Äste ausgeht und auf jeder Seite des Schaftes
einen Winkel von 45° bildet. Werden andere Äste in rechtem
Winkel zum Schaft angeordnet, dann müssen diejenigen, deren
Spitzen die O-Isochrone berühren, gleichzeitig zu wachsen ange-
fangen haben. Aus Juan und Fraps’ Schluss über die Wachstums-
geschwindigkeit von Schaft und Ästen folgt, dass kein Ast die
O-Isochrone überschneiden kann; diese bildet demnach eine
Konturtangente der Feder. Die auf Abbildung 33 dargestellte
Goldschuppenfeder kann hier zur Illustration dienen, wenn wir
für den Augenblick davon absehen, dass ihre Form durch sekundäre
Entwicklungsprozesse zustandekommt.
Die Bedeutung von Juan und Fraps’ Untersuchungen für die
vorliegende Arbeit liegt darin, dass sie es mittels einer einfachen
Konstruktion festzustellen ermöglichen, welche Punkte auf ver-
schiedenen Ästen gleichzeitig zu wachsen anfingen.
Während Junn und Fraps die Federn so montierten, dass die
Äste in einem Winkel von 90° zur Linie der Astschaftverschmelzung
(oder zur Axe des Schaftes) standen, und sie ihre Messungen unter
dem Mikroskop direkt an der Feder oder an Photographien der-
selben durchführten, musste ich wegen der Grösse der Objekte die
Methode etwas abwandeln. Die Länge der Äste und die Abstände
zwischen ihren Insertionstellen am Schaft wurden direkt gemessen
und die Werte in ein Koordinatensystem eingetragen, in der Weise
dass dıe mittlere Axe für beide Fahnenhälften die Linie der Ast-
chaftverschmelzung repräsentiert und die Aste in rechtem Winkel
auf dıeser Linie stehen.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD TA
1. GRUNDTYPUS.
Die O-Isochrone bildet beim Grundtypus (XVI/12, Abb. 28,
vgl. Abb. 4, 46) nicht die Konturtangente, sondern wird von proxi-
maler am Schaft inserierten Ästen überschnitten. Die C-Isochrone,
welche die längsten Astspitzen tangiert, wird mit O’ bezeichneit
Bei Annahme der gleichen axialen Wachstumsgeschwindigket.
aller Teile des Federkeims können wir diesen Befund folgender-
-0
0 a M ie
e =
YEE BEZ VA |
e EX: 10
RER
Es i e ZE 50
55 MES UF EBEN 99
0: a 0
0 pe 0
15- ae 15
72 70
1 1 i I I
10 5 O) 5 10
Ass. 28. — JA, (ad.) XVI, 121.
Legende zu Abb. 28—35.
O & O’ C-Isochronen, verbinden Punkte, welche im Keim gleichzeitig gebildet werden.
M Medianfahne.
L Lateralfahne. i : .
Von den symmetrischen Federn wurde stets nur die linke Fahne dar-
gestellt.
Umrisse der drei Augenfelder (vgl. mit Abb. 4): feine Linien.
— + — - Bruchstelle.
en Samtrand.
euren Fransenrand.
— — — Bezirk ohne Bogenstrahlen.
es Abgebrochene Aste.
Nur jeder 10. Ast eingezeichnet.
Jeder Ast eingezeichnet.
Aus darstellungstechnischen Griinden konnte bei Abb. 28—31 und 34—35 im distalen
Teil der Feder nur jeder 10. Ast eingezeichnet werden, im proximalen Teil wurden alle
Aste eingesetzt. Der Umriss der Feder wurde im distalen Teil durch eine Linie angegeben.
Bei Abb. 32 und 33 konnte auf der ganzen Linge des dargestellten Federteils nur jeder
10. Ast eingetragen werden.
Die vom distalen Pol aus gezählten Astnummern wurden neben den Spitzen
der Äste angegeben.
Am unteren und seitlichen Rand ist en Masstab in cm angebracht, der O-Punkt
des horizontalen Masstabs liegt auf der Verschmelzungslinie von Ästen und Schaft. der
O-Punkt des vertikalen Masstabs auf der Höhe der Spitze der Konturtangente der be-
treffenden Fahne.
12 ESTHER SAGER
massen interpretieren: Bei der Neubildung der Feder sind zuerst
die Äste, welche die O’-Isochrone berühren (Nr. 22-42, Median-
fahne bezw. 24-39, Lateralfahne) gleichzeitig oder nahezu gleich-
zeitig (cf. Anm. S. 68) entstanden. Sie seien im folgenden erster
Astschub genannt. Darauf wurden dorsal vom ersten Schub
in ventro-dorsaler Reihenfolge die Äste 21-1 (Medianfahne),
bezw. 23-1 (Lateralfahne) sukzessive gebildet, im folgenden als
erste dorsale Astsukzession bezeichnet. Gleich-
zeitig setzte, ventral an den ersten Schub anschliessend, die suk-
zessive Bildung weiterer Äste in dorsoventraler Reihenfolge ein.
Das in ventrodorsaler Richtung verlaufende Entstehen der ersten
dorsalen Astsukzession weicht von der normalen Bildungsweise
ab. Da bei den Jugendfedern die Astbildung normal verläuft,
deuten wir dies als Reduktion. Wollen wir gleichzeitige
Astbildung im ersten Teil der ersten Entwicklungsperiode an-
nehmen, dann müssen wir das Prinzip der gleichen axialen Wach-
stumsgeschwindigkeit aufgeben. Die Erklärung durch Reduktion
bei unveränderten Entwicklungsvorgängen erscheint plausibler
als die Annahme eines beim adulten Tier neu auftretenden Ent-
wicklungsprinzips, umso mehr als die Ausbildung der Astspitzen
der ersten dorsalen Sukzession auf Hemmungserscheinungen
hindeutet. Wir haben auf S. 41 f. gesehen, dass die distalsten
Strahlen der reduzierten Äste denselben Winkel zum Ast bilden
wie die proximal daran anschliessenden, im Gegensatz zu den
distalsten Strahlen an normalen Federspitzen, die sich fast parallel
zum Ast stellen. Dies scheint darauf hinzudeuten, dass diese
Astenden einem proximaleren Niveau des Astes entsprechen.
Kunn 1932 hat nach experimenteller Entwicklungsunter-
brechung dasselbe, was wir hier an den Strahlen vorfinden, an den
Federästen beobachtet: „In den Fällen, bei denen ein Feder-
individuum nach kurzem Entwicklungszustand wieder die Bildung
von Fahnenstruktur aufnimmt, stehen die Rami unter dem Winkel
zum Schaft, unter dem sie normalerweise an der betreffenden
Schaftstelle angeordnet sind.“ Dass die Äste der ersten dorsalen
Sukzession stets kleinere Strahlen tragen als die übrigen Äste,
könnte ebenfalls eine Reduktionserscheinung sein.
—]
CO
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD
2. MODIFIKATION A.
Die Feder Nr. XIII/15 (Abb. 29, vgl. Abb. 50) zeigt dieselbe
Reduktion der distalsten Aste wie der Grundtypus (Äste Nr. 1—25).
Hier sind die Aste aber stärker reduziert. Wie beim Grundtypus
fehlen auch hier der ersten Sukzession die typischen Astspitzen,
0 5 10 ar 5 10 15
ABB. 29. — JA (ad.), XIII, 15. ABB. 30. — JA (ad.), VII, 15.
Legende auf S. 71. ~
auch sind die Strahlen der reduzierten Äste kleiner als diejenigen
der übrigen Äste.
Auch die Feder Nr. VII/15 (Abb. 30, vgl. Abb. 6, 49) zeigt
die Ausbildung der ersten dorsalen Sukzession (48 Äste). Die beim
Grundtypus und bei XIII/15 kontinuierlich verlaufende Kontur-
linie der ersten dorsalen Sukzession bricht hier beim 39. Ast?
plötzlich ab, und die distal davon inserierten Äste beginnen erst
1 Bei den Aesten Nr. 39 und 40 sind die distalen Fortsetzungen über der
Bruchstelle nachträglich abgebrochen. Die zurückgebliebenen Aststücke zeigen
deutliche Bruchflächen.
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 6
74 ESTHER SAGER
an der Bruchstelle, die zunächst unterhalb der O-Isochrone, dann
auf ihr verläuft. Die gleichmässige Vertiefung der Konturein-
buchtung von Feder zu Feder, die wir im Bezirk A entlang den
Längsreihen in caudaler, entlang den Querreihen in medianer
O-
ABB. 31.
dB (ad), Meo:
Legende auf $. 71.
0
5
O —
fuchtung beobachtet haben, und die in denselben Richtungen
zunehmende Reduktion von Strahlen und Ästen an der Bruchstelle
li n, dass bei VII/15 mindestens den proximaleren
\sten ol ‘» der Bruchstelle Fortsetzungen eigen waren, welche
aber in ‘ch der Bruchstelle abgetrennt wurden. Bei den
distalsten te die Reduktion die Bruchstelle wohl erreicht
haben, Wie wir auf S. 48 gesehen haben, erlaubt die Ausbildung
der Astenden an der Bruchstelle die Annahme, es habe durch
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 75
Unterbruch der Entwicklung ein Abschnüren stattgefunden. Ver-
stärkte Reduktion einerseits der ersten Astsukzession andererseits
an der Bruchstelle erklärt also das Entstehen der Form VII/15
aus XIII/15.
3. MODIFIKATION B.
Betrachten wir zuerst die Feder XVII/15. Da sie bei Männchen A
stark beschädigt ist (vgl. Abb. 51), wurde auf Abb. 31 die ent-
I
25 0 25 0 25
ABB. 32. — gd A (ad.), XIX, 11 1. ABB. 33. — g A (ad.), XIX, 15.
Legende auf S. 71. |
sprechende Feder von Männchen B dargestellt, die, abgesehen von
geringen Unterschieden in der Länge der Äste, derjenigen von
Männchen A entspricht. XVII/15 zeigt ebenfalls Reduktion der
ersten dorsalen Astsukzession (Äste 1—20 Männchen A, 1-24
Männchen B). Wie bei den oben beschriebenen Typen tragen auch
hier die Äste der ersten dorsalen Sukzession im lockeren Fahnenteil
kleinere Strahlen als die übrigen Äste (Abb. 51) und ihre Spitzen
wirken abgebrochen.
Bei Nr. XIX/11 (Abb. 32, vgl. Abb. 16, Abb. 54) kann die Ver-
kürzung der ersten Astsukzession auf der medianen Fahne noch
festgestellt werden (Aste 1—31) — die Ausbildung dieser Äste ist
gleich wie bei XVII/15 —, auf der lateralen Fahne dagegen bildet
die O-Isochrone die Konturtangente. Obwohl die Form der Lateral-
fahne einer normal gebildeten Feder entspricht, kann es sich nicht
um eine Normalbildung handeln, wie aus dem Abstand zwischen
O- und O’-Isochrone ersichtlich ist. Bei Normalfedern werden die
76 ESTHER SAGER
TABELLEHN:
Männchen b, juv. & D & A
Nummer der Feder : an: ae ana letzte
A TU. 5 UNS Fo WAYS 2 AG TUN, =
: : 1 juv. ad ad
Sukz. : Sukz. : UE à Sukz. Si
RON MR RO 52,5 | 90 | 96,5 : 87* | MESIA
ROI ere CP 28 1 75 i 87,5.: 86* | si
XX/22 . . . . . : | 30,50 762 85 NE SSSR
TABELLE IV a.
Männchen ce juv.
A jive i ive de Bye
Sukz. i Sukz. Sulz ;
| I. ;
| 4. Ae Hee. cy a gal mn 59,5 le
li MDP ARI 42 HS 16 165 nee eo 59 500
| Fe 63,55 9h ae 92 57 53
ME et ne 55 52
De eee eee 645, 9: 95 i ts 54,5 ha
| 0 IE 60,5. in 277 70 56 54
| ee 60 i 78 i 59,5 57
8 60 i 78 AA 58,5 58
9 60 78,5 70,5 60 58
10 cs 76 67 60 58
11 65 99) 66 98 56
12 60 72 70 57 54
13 65,5 27 —- 56 53
| 14 60,5 25 _- 56 52
15 40 78 74 56 22.9
16 63 va: 70 59 54
17 hat — SV 5359 59,5 —
1 45 eye 63 55 54
2 65,5 78 68 60 52
3 35 68 80 55 Gy
? 55 71 59 54,5 52
5 62 78 69 54 51,5
6 — NNO i 72 56 53
7 63 a 65,5 57 56
8 43 I 70 72:5 59,5 57
43 i 75,5 71 59 57
10 67 i478 69,5 59 53,5
11 60 AE 71 58 55
12 39.5. fal eae 2155 55.5 52:5
13 62 ONU 66 55.0 51
14 60,5: Te eee 69,5 53 50,5
15 36 an 80 55,0 52,5
16 62 AB 69 58 53,5
lg 38,5 : 59 55 08 04
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD ie
Länge von Goldschuppenfedern bei juvenilen und adulten Hähnen (exkl. Spule).
Tab. IV: Federn der Querreihe XX des untersuchten Bezirks.
Tab. IV a: Federn des Rückens auf der Höhe der Schulterflur, 2 Diagonal-
reihen, beide Körperseiten. Rechte Körperseite: Reihe I, Nr. 17:
Lateralste Feder auf Linie a (Abb. 2). Nr. 16: Anschliessende Feder derselben
Diagonalreihe usw. bis Nr. 9, die auf der Medianlinie des Rückens liegt.
Nr. 8-1: dieselbe Diagonalreihe auf der linken Körperseite.
Reihe II: Nächstfolgende craniale Reihe.
* Regenerate, die zu einem früheren Zeitpunkt als die normale Sukzession
gebildet wurden, da die vorangegangene Sukzession gerupft wurde. Alle
übrigen Federn wurden an der Basis abgeschnitten, damit die Normalent-
wicklung nicht gestört wurde.
Männchen b juo.:
1. juv. Sukzession: bei 1. Kontrolle verhornt, Tier 15 Wochen alt.
2. juv. Sukzession: alle Federn innerhalb 26.—36. Woche verhornt.
3. Juv. Sukzession: » » » 45.—62. Woche »
4. juv. Sukzession: » » » 70.—74. Woche )
Männchen c juo.:
1. juv. Sukzession: alle Federn innerhalb 11.—23. Woche verhornt.
2. juv. Sukzession: » » » 28.—45. Woche )
3. juv. Sukzession: » » » 42.—81. Woche »
Männchen D :
Letzte juv. Sukz.: bei 1. Kontrolle verhornt, Tier 2 Jahre 1 Monat alt.
Adultsukzession: 4 Monate später verhornt.
ersten Ästen stets auf beiden Seiten des Keims gleichzeitig ange-
lest, sodass die konturtangierende O-Isochrone, wie alle von einem
proximaleren Schaftniveau gezogenen C-Isochronen, auf den beiden
Fahnen symmetrisch ist. Die Reduktion ist bei der Lateralfahne
von XIX/11 also offenbar weiter fortgeschritten als auf der
medianen.
Aus diesen Verhältnissen können wir schliessen, dass auch bei
Feder Nr. XIX/15 (Abb. 33, vgl. Abb. 16, 53) der Samtrand nicht
den normalen Federabschluss bildet, sondern dass hier die Reduk-
tion bei beiden Fahnen die Stufe der Lateralfahne von XIX/11
erreicht hat.
Es wäre allerdings auch denkbar, dass der Samtrand bei den
cranialen Federn an die Federspitze rückt. Gegen diese Auffassung
spricht erstens die Tatsache, dass die Ausbildung der Astspitzen
bei den eigentlichen Goldschuppenfedern — bei welchen der Samt-
rand den Abschlussrand bildet — stets der Ausbildung des Astes
auf einem proximaleren Niveau entspricht (vgl. S. 49), zweitens
zeigt der Vergleich der eigentlichen Goldschuppen- mit Jugend-
federn aus denselben Follikeln, dass die Gesamtlänge der Federn
20
18 ESTHER SAGER
in der späteren Jugendphase und im Adultzustand gegenüber der
Länge in früheren Jugendstadien abnimmt (Tab. IV, IVa); haupt-
sächlich im Fahnenteil zeigt die Adultfeder auch beträchtlich
kürzere Äste als die Juvenilfeder. Wir dürfen wohl annehmen, dass
diese Verkürzung sekundär ist, da normalerweise in allen übrigen
Radbezirken, beim Weibchen in der ganzen Flur und bei beiden
Geschlechtern in den übrigen Körperregionen, die Federlänge vom
1. Juvenil- bis zum Adultkleid zunimmt. Theoretisch könnte eine
solche Verkürzung durch veränderte Wachstumseigenschaften, wie
Wachstumsgeschwindigkeit usw., als auch durch Reduktion des
apicalen Federteils hervorgerufen sein. Da aber in der Übergangs-
zone vom Grundtypus zu den Federn, bei welchen der Samtrand
den Federrand bildet, Reduktion einer zunehmenden Anzahl von
Ästen festgestellt werden kann (bei XVII/15 20, bei XIX/11
31 Äste), ferner auch die Astenden nicht den normalen Feder-
spitzen entsprechen, schliessen wir auf Reduktionserscheinungen.
Das bedeutet aber nicht, dass keine anderen sekundären Modifika-
tionen der Wachstumsprozesse stattgefunden haben; so ist z.B.
die Gesamtzahl der Äste bei der Adultfeder geringer als bei der
Juvenilfeder, während sie bei den übrigen Typen zunimmt. Auch
sind bei den adulten Goldschuppenfedern die Abstände zwischen
den Ästen kleiner als bei den Juvenilfedern, bei den übrigen Typen
nehmen sie dagegen vom Juvenil- zum Adultstadium zu. Die
adulte Goldschuppenfeder ist also gewissermassen zusammen-
gestaucht. Wir werden auf Seite 91 auf diese Erscheinung zurück-
kommen.
Die von der Juvenil- bis zur Adultfeder abnehmende Astanzahl
steht auch in auffälligem Gegensatz zu den Verhältnissen bei
Konturfedern anderer Arten. So hat GoEHRINGER 1951 gezeigt, dass
bei Brust- und Scheitelfedern von Amsel und Star sich die Astzahl
von der Juvenil- zur Adultfeder stets beträchtlich vergrössert.
Wir können dieses Verhalten wohl als Norm betrachten, da in
diesen Fällen keinerlei Spezialisierung der Adultfeder vorliegt,
Juvenil- und Adultfeder also dieselbe Funktion haben.
Die Entwicklung von der Feder mit distaler Kontureinbuchtung
bis zur eigentlichen Goldschuppenfeder können wir uns folgender-
massen vorstellen: Die Reduktion erfasst immer mehr Aste, ver-
kürzt sie aber in keinem Fall proximalwärts über das Niveau des
Samtrandes hinaus. Die distalsten Äste erreichen dieses Niveau
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 79
zuerst (Medianfahne XIX/11); es werden dann nur noch die
proximalen Äste weiter reduziert, bis auch sie den Samtrand
erreichen (Lateralfahne XIX/11). Der Samtrand bildet also gleich-
sam eine Arretierungslinie für die Reduktion. Weil diese Arre-
tierungslinie in ihrem distalen Abschnitt eine C-Isochrone bildet
und in ihrem proximalen Abschnitt proximalwärts davon abweicht,
täuscht die Federform normale Bildungsweise vor.
4. MoODIFIKATION D.
Auch hier musste eine Feder von Männchen B dargestellt
werden, da bei allen Halbmondfedern des Exemplars A eine grosse
Zahl der langen proximalen Äste abgebrochen ist. Kontroll-
messungen an Federn von Männchen A ergaben nur geringe
Unterschiede, die hier vernachlässigt werden können.
Auch bei den Halbmondfedern (III/15, Abb. 34) finden wir
Reduktion der distalen Äste, Diese Äste sind hier auffallend regel-
mässig verkürzt. Die Reduktion ergreift die distalsten Äste sehr
stark, während im ganzen Bezirk stets eine Anzahl proximalerer
Äste ihre natürliche Länge beibehalten. Diese Äste zeigen auch die
normale Spitzenbildung, während sie den verkürzten fehlt (vgl.
Seal).
Die Abstände zwischen den Verschmelzungspunkten der proxi-
malsten Aste des ersten Schubes (Spitzen der Aste auf O’-Isochrone
liegend) sind auffällig gross, grösser als bei jedem anderen Typus:
Äste und Schaft wachsen also mehr in die Länge, bevor sie ver-
schmelzen, als bei den andern Federn.
5. MoDIrFIKATION C.
Im Bezirk C können wir bei Längsreihe 5 eine ähnliche Reduk-
tion der lockeren Randzone wie im Bezirk B beobachten (vgl. IX/5,
RS DOV ITS, Abb. 19, 20, mit XVIIT/14, XIX/9, Abb. 16).
Die caudalsten Federn zeigen eine starke distale Kontureinbuch-
tung. Betrachten wir als Beispiel die auf Abb. 19 dargestellte
Feder Nr. IX/5: Hier sind die langen Äste des Hornes der Median-
fahne (die bis zur O’-Isochrone reichen) normal: die Strahlen gehen
in normalem Winkel vom Ast ab, auch besitzen die Äste normale
Spitzen. Alle verkürzten Äste der Einbuchtung sowie diejenigen
80 ESTHER SAGER
des kurzen lateralen Hornes (die diese O’-Isochrone nicht erreichen),
weisen in ihrem distalen Abschnitt die kleinen aufgeklappten
Strahlen auf (vgl. S. 54), auch fehlt ihnen die Spitze. Der Einfach-
O _
5 —_
1
Ca 10
RES
Se
Ea ea DI
Keen:
BE 54
15 ca ms Sa
20-
0
29r
0
30- Sa
78
I | I I I
0 5 10 15 20
ABB. 34. — SB (ad.), III, 15.
Legende auf S. 71.
heit halber soll im folgenden diese Bildung als Reduktions-
struktur bezeichnet werden, da die kleinen aufgeklappten
Strahlen, die zusammengeklebt wirken, den Eindruck rudimen-
tärer Bildungen erwecken und wir auch, wie schon mehrfach gesagt
wurde, das Fehlen der Spitze als Reduktionserscheinung betrachten.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 81
Gehen wir in cranialer Richtung weiter bis zu XIII/5 (Abb. 20),
dann finden wir, dass hier nur noch 2 Äste des medianen Horns
bis zur O’-Isochrone reichen (als Illustration kann Abb. 35 dienen;
Be: L
M
- 0
10 y VEINS 10
Ii ASS N
UVA e
- 5
0 - 10
- 15
i =20
25- i EN LS
+ -25
30- NB: — =
=== : 178
! i) 1 I I i]
10 5 0 5 10 15
Ass. 35. — JA (ad.), XI, 31.
Legende auf S. 71.
die Konstruktion von XIII/5 zeigt für die Medianfahne ungefähr
die gleiche Anordnung). Beide weisen, wie alle übrigen Äste, die
Reduktionsstruktur auf, auch sie sind offenbar schon reduziert.
Bei XVII/5 (Abb. 20) ist das Horn fast verschwunden, und alle
Äste zeigen auch hier gleichfalls Reduktionsstruktur.
N
ESTHER SAGER
m
Aus diesen Verhältnissen schliessen wir, dass ähnlich wie im
Bezirk B die Reduktion in caudocranialer Richtung immer mehr
proximale Äste erfasst und ebenso bei den distalen Ästen an einer
Arretierungslinie Halt macht, sodass die Feder zuletzt Normal-
form vortäuscht !.
Die Reduktion ist ein Gesamtvorgang, dessen Ursachen uns
nicht bekannt sind. Wir vermuten ein Zusammenspiel verschiedener
Faktoren, ein Variationssystem, das wir ım einzelnen nicht kennen.
Das für die beschriebene Reduktion im Bezirk C verantwortliche
System sei im folgenden als Faktorengruppe 1 be-
zeichnet.
Wir nehmen nun an, dass die Faktorengruppe 1 in gleicher
Weise auch auf die übrigen Längsreihen (4-1) dieses Bezirks wirkt.
Die Medianfahne zeigt bei diesen Reihen auch die gleichen Ver-
hältnisse wie bei Reihe 5: das laterale Horn wird kleiner, je cranialer
die Feder inseriert ist, bis zuletzt die „sekundäre Normalform“
entsteht, bei welcher stets alle Astspitzen abgebrochen erscheinen
(XIII/3-XVII/3, Abb. 23).
Nun erscheint aber bei diesen Reihen nicht wie bei der Reihe 5
mit dem Horn der Medianfahne auch dasjenige der Lateralfahne,
im Gegenteil: die dem lateralen Horn entsprechenden und weitere
proximal davon inserierte Äste werden in craniocaudaler Richtung
mehr und mehr verkürzt (Abb. 23-21, 35). Für diese Verkürzung
der Lateralfahne machen wir eine 2. Faktorengruppe
verantwortlich, deren Wirkung diejenige der ersten überdeckt.
Wir können allgemein feststellen, dass die Wirkung der
2. Faktorengruppe in der caudolateralen Ecke des Bezirks am
stärksten ist und von dort aus nach allen Richtungen abnimmt;
eine Abgrenzung ihres Wirkungsbereiches gegenüber demjenigen
der 1. Faktorengruppe auf der einzelnen Feder können wir aber
nicht vornehmen, noch wissen wir, wie weit proximalwärts sie auf
der einzelnen Feder greift. Es ist möglich, dass diejenigen Äste
unter dem Einfluss der 2. Faktorengruppe stehen, die auch die
Fransenrandstrahlen tragen (Fransenrand und laterale Verkürzung
nehmen in denselben Richtungen zu, vgl. S. 65); dass den Ästen
mit Fransenrandstruktur die Spitze fehlt, deutet jedenfalls auf
Reduktion hin. Demnach würde die 2. Faktorengruppe bei den
' Die Jugendfedern sind bei diesem Typus nicht grösser als die Adult-
federn, was noch nicht gegen die Reduktionsthese sprechen muss.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 83
caudalen Federn auch auf die distalsten Äste der Medianfahne
übergreifen (VII/3, V/3, Abb. 21), es würden also beide Gruppen
auf diese Äste wirken. Längsreihe 5, bei welcher die distalen Äste
vermutlich nur durch die 1. Faktorengruppe verkürzt werden, zeigt
beim distalsten Astpaar von der cranialsten zur caudalsten Feder
eine leichte Längenzunahme; sie ist bei der Längsreihe 3 bis zu
IX/3 ebenfalls festzustellen, von IX/3 zu V/3 nimmt die Länge
aber ab (Abb. 36). DieseAbnahme könnte auf das Hinzutreten
der 2. Gruppe zurückgeführt werden.
30 05
== O —— Oe 0
©
ST Frs Na See SE < à
= DA 3
10 Wis oun Cube
01
0 xvi XV XII XI IX VII V
BB BG
Länge des distalsten Astpaares der Lateralfedern von Männchen A (ad.),
linke Körperseite.
Ordinate: Länge des apicalsten Astpaares in mm.
Abszisse: Position der Feder auf Querreihe (nur jede zweite Reihe angeschrieben).
Alle Federn einer Längsreihe wurden miteinander verbunden und die Nummer der
Längsreihe auf der Seite angegeben. Damit die Reihen leicht auseinandergehalten werden
können, wurden die Punkte der geraden und der ungeraden Reihen verschieden markiert.
Es ist aber auch denkbar, dass eine 3. Faktoren-
gruppe, nämlich diejenige des Bezirks D, an der starken
Verkürzung der distalen Äste mitwirkt!, umso mehr als die
Medianfahne der caudalen Federn dieses Bezirks verschiedene
Anklänge an den Halbmondtypus zeigt (vgl. S. 55, Abb. 24).
Da der Wirkungsbereich der verschiedenen Faktorengruppen
nur experimentell abgegrenzt werden könnte, müssen wir uns hier
mit diesem Hinweis begnügen.
Allgemein lässt sich sagen, dass im Bezirk C offenbar verschie-
dene Faktorengruppen in komplizierter Weise zusammenwirken.
Die verschiedenen Faktorengruppen zeigen deutlichen Feld-
charakter, worauf wir im Kapitel VI eingehen werden. Dadurch
dass die Wirkungsintensität der verschiedenen Systeme ın ver-
schiedenen Richtungen des Bezirks graduell abnimmt, entstehen
1 Abb. 34 zeigt, dass beim Halbmondtypus die distalen Aeste sehr kurz
sind.
84 ESTHER SAGER
O
Übergangsformen, welche die unterschiedlichen Extremformen
am cranialen und caudalen Ende des Bezirks verbinden.
Es sei hier noch bemerkt, dass vermutlich auch andere Vogelarten
bei der Bildung von Schmuckfedern Reduktion von Asten aufweisen.
So kann z.B. bei den rostbraunen Halskragenfedern des Jagdfasans
eine distale Kontureinbuchtung festgestellt werden; dadurch wirkt die
Feder gleichsam doppelzüngig. Dieser Effekt wird noch verstärkt durch
eine die Bucht umsäumende, dunkle, halbmondförmige Marke, die die
Einbuchtung tiefer erscheinen lässt. Auch bei der zur Schmuckfeder
umgew andelten Armschwinge der Mandarinenente sind auf der breiten
Fahne die proximalen Äste deutlich länger als Schaft und distalstes
Astpaar, ragen also über die O’-Isochrone hinaus.
V. DER GRUNDTYPUS UND SEINE MODIFIKATIONEN
Wir können auf Grund unserer Analyse und aufbauend auf der
allgemeinen Darstellung des Federwachstums von Fraps und
JuHN 1936a einige generelle Feststellungen machen:
1. Alle aberranten Formen im Bezirk des Pfauenrades werden
durch Reduktion von Ästen erzeugt.
2. Der Grundtypus besitzt nur einige schwach reduzierte Äste,
alle Modifikationen zeigen stärkere Reduktion.
3. Die Verhältnisse im Bezirk C lassen vermuten, dass zwei
Feldsysteme sich überlagen und relativ unabhängig vonein-
ander wirken. Wir nannten sie Faktorengruppe 1 und 2.
4. Im Grundbezirk ist die Reduktion bei allen Federn gleich
stark, in den Bezirken A und B nimmt sie vom Bezirk O aus
zentrifugal zu. Im Bezirk C sind die Verhältnisse kompli-
zierter: die Reduktion der Lateralfahne (2. Faktorengruppe)
wird ebenfalls in zentrifugaler Richtung verstärkt, die
distale Reduktion durch die 1. Faktorengruppe nimmt
zentripetal zu.
Im Bezirk D, der nicht an den Bezirk O angrenzt, kann
keine Zunahme der Reduktion festgestellt werden.
Wir haben im Kapitel III gesehen, dass in den Bezirken A
und B in denselben Richtungen, in welchen sich die Reduktion
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 85
verstärkt, auch die Ausprägung der spezifischen Bezirkseigen-
schaft (Bruchstelle und Samtrand) deutlicher wird; dass im Bezirk C
mit der lateralen Reduktion auch der Fransenrand zunimmt; dass
das Farbmuster, das im Bezirk O überall voll ausgebildet ist, in
diesen Richtungen jedoch verarmt. Dies lässt vermuten, es bestehe
zwischen Reduktion, Ausbildung der bezirksspezifischen Eigen-
schaft und Verarmung des Farbmusters ein Zusammenhang derart,
dass das Farbmuster durch Reduktion und bezirksspezifische
Eigenschaft verdrängt wird. Vorausgesetzt ist die Annahme, dass
poor alle Follikel dieser Bezirke die Po-
denza nr Bildung des optimalen Grundtypus
besitzen.! Die Reduktion und die Ausbildung der bezirks-
spezifischen Merkmale führen wir demnach auf sekundäre Faktoren
zurück, die den primären Typus modifizieren. Nach Ausschaltung
der sekundären Faktoren müsste demnach der ganze untersuchte
Bezirk Federn des Grundtypus aufweisen. Ein solcher einheitlicher
Bezirk würde den Verhältnissen entsprechen, die wir in diesem
Flurabschnitt im allgemeinen bei anderen Hühnerarten und in den
anderen Fluren beim Pfau finden.
Es liesse sich diese Annahme nur durch das Experiment
beweisen, als Indizien für ihre Richtigkeit können wir folgende
2 Beispiele aufführen:
1. In einem Rupfversuch, der in anderem Zusammenhang
durchgeführt wurde, entstand bei einem 21, jährigen Hahn die
Feder VI/8 (rechte Kôrperseite) der Abbildung 61. Sie zeigt, dass
auch die caudalen Follikel im Bezirk A die Potenz zur Ausbildung
der vollständigen lockeren Randzone in der Adultform besitzen.
Da eine weitere Kontrolle des betreffenden Hahns nicht möglich
war, konnte die Feder, welche auf das in Abb. 61 dargestellte Regenerat
folgte, nicht beobachtet werden. Die beim gleichen Tier auf der linken
Körperseite inserierte Feder Nr. VI/10 (Abb. 60) zeigt aber den Feder-
typus, der später aus dem Follikel VI/8 gebildet werden muss. Nr. VI/10
liegt allerdings näher bei der Medianlinie als VI/8, die Bruchstelle wird
daher bei VI/8 nicht ganz so stark ausgeprägt sein wie bei VI/10. Auf
Grund des Vergleichs entsprechender Federn von 4 adulten Individuen
sowie der Resultate vieler Rupfversuche schliessen wir die Bewertung
der Feder Nr. VI/8 als endgültige Form aus.
1 Eine Einschränkung müssen wir für die Federn des Bezirks B machen;
wir werden bei der Behandlung dieses Bezirks darauf eingehen.
SO ESTHER SAGER
2. Die auf Abbildung 37 und Abbildung 62 dargestellte Feder
Nr. IX/7 (rechte Körperseite) von Männchen C (ad.) zeigt, dass
das Farbmuster prinzipiell durch die Reduktion beeinflusst werden
kann. Es wurden bei dieser Feder eine Anzahl distaler Äste aus
unbekannten Gründen aussergewöhnlich stark reduziert. Die
DAT
ABB. 37. — g C (ad.).
Wirkung dieser Reduktion auf das Farbmuster ist deutlich fest-
zustellen. Der Umschlag zur Bildung der 3 Augenfelder erfolgte
auf den reduzierten Ästen mit Verspätung, sodass bei der fertigen
Feder das ganze Muster auf diesen Ästen proximalwärts verschoben
ist. Die Farbränder reagierten nicht so stark auf die Reduktion:
Die äussersten zogen sich gar nicht, die inneren nur wenig zurück.
So können wir uns vorstellen, dass die Farbränder gleichsam von
aussen „wegreduziert“ werden, während sich die 3 Augenfelder
proximalwärts zurückziehen, sodass sie bei starker Reduktion
nach der Verarmungsregel von innen nach aussen ausfallen müssen.
(senerell lässt sich sagen, dass das Grundmuster, das wir
optimal nennen, die Systemeigenschaften einer in sich selbst
symmetrischen Feder zeigt, also einen primären Mustertypus
aufweist, und so ohne eine besondere Feldeinwirkung in beliebiger
Wiederholung möglich ist. Dem entspricht auch bei vielen Vögeln
das häufige Vorkommen gleichmässiger „Perlen“ oder „Augen-
muster”, die ebenso wie Sperberung den Körper auf weite Strecken
auszeichnen (Perlhühner, Satyrhuhn, Spiegelpfau usw.). Auch di.
auf Seite 96 betonte, von der Medianlinie aus nach beiden Seiten
graduell zunehmende Asymmetrie des Augenmusters lässt dieses
als prımäre Musterform erscheinen.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 87
Diese Tatsachen bestärken uns in der Auffassung, alle Follikel
besässen das optimale Muster als Grundpotenz.
Die folgende Darstellung der Musterveränderungen in den
Radbezirken beruht auf der Annahme, das optimale Grundmuster
sei bei allen Federn latent vorhanden.
Dabei müssen wir aber berücksichtigen, dass bereits auch
zwischen den Federn des Grundbezirks primäre quantitative
Unterschiede bestehen (Unterschiede der Federlänge, der Grösse,
der Asymmetrie des Musters etc.).
In einer Reihe von Untersuchungen über das Hühnergefieder
(hauptsächlich der Brown Leghorn-Rasse) wurden ähnliche quan-
titative Veränderungen festgestellt, und man fand, dass sie sich
stets gesetzmässig verhalten und bestimmte Gradienten bilden,
die die Federflur als Feld charakterisieren (JuHN und Fraps 1934,
Fraps und Juan 19365, Juxn 1938 u.a.m.).
Beim Pfau können wir diese primären Gradienten nun aber
nur in einem kleinen Bezirk des Feldes verfolgen (Bezirk O), nur
wenn sich die Veränderungen gleichmässig in andere Bezirke
fortsetzen, können wir schliessen, dass es sich um die primären
Gradienten handelt.
Wir können generell sagen, dass die primären Gradienten wohl
stets als harmonische Kurven darstellbar sind. Beträchtliche
Störungen dieser Kurven lassen auf das Eingreifen sekundärer
Faktoren schliessen.
So betrachten wir z.B. die gleichmässige, in craniocaudaler
Richtung verlaufende Zunahme der Federlänge und der Grösse des
Augenmusters, die wır am Rand des Bezirks B, in den Zwischen-
zonen, im Bezirk O und im Bezirk A verfolgen, als Eigenschaften
des gesamten primären Feldes (Tab. V, Abb. 38, Längen bis zur
O’-Isochrone vergleichen !). Ebenso werten wir die in lateraler
Richtung graduell zunehmende Asymmetrie des Augenmusters als
Eigenschaft des Primärfeldes, umso mehr als derartige Symmetrie-
verschiebungen bei allen daraufhin untersuchten Mustern be-
obachtet wurden (Hoımes 1935, Juun und Fraps 1934, JUHN
GEIS) WLan)
Andererseits können wir annehmen, dass z.B. die starke
Längenabnahme von der Position 7 zu 1 bzw. 6 zu 2 (Knick der
Kurven auf Abb. 38) durch sekundäre Faktoren (sekundäre
Wachstumsänderungen, die die Feder verkürzen) verursacht sein
ESTHER SAGER
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MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD
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ABB. 38.
(Vgl. Tab. V.)
Männchen A (ad.) Länge der Federn, linke Radhälfte.
Erklärung der Signaturen auf S. 58.
Ordinate: Länge der Federn in cm. se è pi
Abszisse: Position der Follikel auf den Längsreihen (M: Medianlinie).
Alle Federn einer Querreihe wurden miteinander verbunden und die Nummer der
Querreihe neben der Medianlinie angegeben. Die cranialsten Reihen XIX—XXI wurden
nicht mehr bezeichnet, die Länge ihrer Federn ist in Tabelle V angegeben.
Die Verbindungslinie von Nr. V/3 zu V/1 wurde durchbrochen gezeichnet, da Nr. V/1
deutlich auf einem Zwischenstadium zwischen Juvenil- und Adultausprägung stehenge-
blieben ist und nicht die volle Adultlänge erreicht hat. Solche Zwischenfedern finden sich
bei allen Individuen am Rand des Bezirks.
Damit die Länge aller Federtypen verglichen werden kann, wurde bei der Haupt-
messung bei allen Federn die lockere Randzone nicht mitgemessen, da die Strecke, um
welche die Äste reduziert wurden, in vielen Fällen (Bezirk B und C) unbekannt ist. Bei
den Federn der Bezirke B, O und A, bei welchen eine Anzahl der Äste des 1. Schubes
unreduziert blieben, wurde die Länge der lockeren Randzone bis zur O’-Isochrone gemessen
und als Punkt über die 1. Längenangabe gesetzt.
‘edern des Grundtypus wurden bis zum distalen Rand des 3. Randstreifens,
‘edern der Mod, A bis zum proximalen Rand der Bruchstelle,
‘edern der Mod. B bis zum distalen Rand des Samtrandes,
‘edern der Mod, © und D bis zum Apex der distalsten Äste gemessen.
Q
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 91
dürfte. Da sich aber an keiner Stelle des Feldes ein primärer
Gradient bis an den lateralen Rand verfolgen lässt, ist eine sichere
Angabe nicht möglich; auch über das Ausmass der vermutlich
sekundären Änderung wissen wir nichts. Ebensowenig geben uns
die Verhältnisse im mittleren Teil des Feldes z. B. Aufschluss über
die ‚rimäre Grösse des Musters im Lateralbezirk oder im Bezirk D.
Es ist also unmöglich, die für den exakten Vergleich notwendige
Rekonstruktion der Grundform vorzunehmen, die aus jedem ge-
gebenen Follikel nach Ausschaltung der sekundären Faktoren aus-
wachsen müsste. Doch auch der grobe Vergleich der Modifikations-
formen mit dem Grundtypus zeigt uns gewisse neue Möglichkeiten.
1. BEZIRK A.
Neben Reduktion und Ausbildung der Bruchstelle zeigen sich
in diesem Bezirk keine sekundären Änderungen. Möglicherweise ist
die Formveränderung des 3. Augenfeldes (distale Abflachung) eine
Folge der Reduktion (Rückzug auf den reduzierten Ästen, ähnlich
wie bei Männchen C IX/7, rechte Kôrperseite, Abb. 37); deutlich
werden ım distalen Teil des Musters die Farbränder mehr und mehr
„wegreduziert“.
2. BEZIRK B.
Wir kennen bei den eigentlichen Goldschuppenfedern — bei
welchen der Samtrand den äusseren Abschluss bildet — die Strecke
nicht, um welche die Äste verkürzt wurden (vgl. S. 77 f.). Wir
müssen aber damit rechnen, dass mit der prımären Längenabnahme
der Federn in diesem Bezirk auch eine primäre Verarmung des
Musters verbunden ist. Es ist kaum denkbar, dass auf allen Rücken-
federn, die — auch wenn nicht reduziert — nicht sehr viel länger
als die Goldschuppenfedern sein dürften, noch das vollständige
Muster mit 3 Augenfeldern und 4 Randstreifen ausgebildet würde.
Bei der distalen Abflachung des braunen Augenfeldes und beim
Ausfall der Farbränder, die bei den Federn der Querreihen XVII
und XVIII zu beobachten sind, kann die Reduktion beteiligt sein.
Vermutlich ist die Stauchung (Verminderung der Astanzahl,
Verkleinerung der Abstände zwischen den Ästen), welche die
adulten Goldschuppenfedern gegenüber den Jugendfedern zeigen
92 ESTHER SAGER
(vel. S. 78), eine bezirksspezifische sekundäre Erscheinung. Sie
müsste die prımäre Form des Musters natürlich auch verändern.
Mit der Stauchung könnte auch die merkwürdige Tatsache zu-
sammenhängen, dass bei den Goldschuppenfedern einzelne Aste des-
selben Federindividuums einander überdecken, und zwar bilden stets
eine Anzahl distaler Äste eine kompakte „Zunge“, deren proximaler
Rand einige der proximal anschliessenden Rami überdeckt. (Auf den
Photographien nicht sichtbar, da die Feder mit einer Glasplatte bedeckt
werden musste.)
Wir können allgemein die Vermutung aussprechen, dass durch
das Eingreifen der sekundären Faktoren des Bezirkes B die primäre
Musterverarmung beschleunigt wird; weitere Aussagen sind, da
wir über die primäre Verarmung im Einzelnen nicht genug wissen,
nicht möglich.
o: BEZIRK. GC.
Auch im Bezirk C fassen wir die distale Abflachung des braunen
Augenfeldes und den Ausfall der Farbränder als Folge der Reduk-
tion auf.
Das Verschwinden des Musters von der Lateralfahne
(das wir z. B. entlang der Längsreihe 3 beobachten (Abb. 21—23),
lässt sich als Rückzug von den immer stärker reduzierten Ästen
interpretieren. Zugleich scheint das braune Feld durch den Fransen-
rand mehr und mehr überlagert zu werden. Deutlicher als bei der
normalen Anordnung der Äste wird diese Annahme bestärkt durch
die Anordnung auf Abb. 35.
Auch die Tatsache, dass im Fransenrand proximal vom Augen-
muster noch Spuren des braunen Feldes auftreten (S. 59), spricht
für eine solche Überlagerung.
Es ist möglich, dass die Verlängerung der kompakten Fahne
durch sekundäre Teilung von Astanlagen zustandekommt. Dass
Astanlagen prinzipiell die Potenz zur Teilung und Verschmelzung
besitzen, zeigten die Untersuchungen von LiLLie und Wane 1941.
Die Autoren wiesen nach, dass bei geeignetem experimentellen
Eingriff sich die noch undifferenzierten Anlagen teilen, resp. ver-
schmelzen, und dass so aus einer Anlage mehrere Äste oder aus
2 Anlagen ein vollständiger Ast entstehen kann. Die besondere
Ausbildung der Astspitzen (S. 56) im Gebiet des Fransenrandes
könnte mit dieser Teilung in Zusammenhang stehen. Wir fanden
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 93
z. B. Spaltung der Äste an der Spitze, was in den anderen Bezirken,
wo Reduktion vorkommt, nie feststellbar war.
Diese Annahme einer sekundären Teilung von Astanlagen
erklärt die proximale Verlängerung des Augenmusters, die wir auf
der Lateralfahne im Bezirk C feststellen können (Abb. 21—23):
Durch die sekundäre Teilung wird das Muster, das bei der Grund-
form auf einem Ast erscheinen würde, auf 2 oder mehr Äste in der
Anlage verteilt, wodurch natürlich im fertigen Zustand eine Ver-
längerung bewirkt wird.
Die ım Fransenrand proximal vom Augenmuster festgestellten
Spuren des braunen Feldes, die proximalwärts über eine längere
Strecke verfolgt werden können, deuten darauf hin, dass unter
dem Fransenrand ein noch stärker verlängertes braunes Augenfeld
latent vorhanden ist.
Von der Medianfahne verschwindet das Muster umso mehr, je
deutlicher die Halbmondeigenschaften hervortreten (besondere
Ausbildung der Bogenradien, vgl. Seite 55, grosse Abstände
zwischen den proximalen Ästen des 1. Schubes, usw.). Wenn wir
annehmen, das Muster werde auf der Lateralfahne durch sekundäre
Einflüsse modifiziert, müssen wir dasselbe natürlich auch für die
Medianfahne postulieren. Demnach müssen wir auch die typischen
Halbmondeigenschaften sekundären Faktoren zuschreiben, deren
Wirkung das latent vorhandene Grundmuster am Erscheinen
verhindert.
Dasselbe gilt für den Bezirk D.
DE ATK 1D),
Die auf den Abbildungen 40, 42, 63 und 64 dargestellten
Federn Nr. V/13 (rechte und linke Körperseite) von Männchen C
(ad.) + zeigen, dass in diesen Follikeln offenbar 2 antagonistische
‚Tendenzen vorhanden sind: 1. die Tendenz zur Bildung des
Typus A mit Farbmuster und Bruchstelle, und 2. die Tendenz zur
Bildung des Halbmondes. Beim Follikel V/13r. überwiegt die erste
bei V/13l. die zweite Tendenz. Diese Follikel liegen an der Grenze
zwischen Bezirk A und D (vgl. Abb. 44). Wir können ihre Federn
1 Dies Beispiel belegt gleichzeitig, dass die einander entsprechenden
Federn auf den beiden Körperseiten nicht immer genau spiegelbildlich sind.
So grosse Unterschiede finden sich aber höchst selten.
94 ESTHER SAGER
wohl nicht als Beweise, doch immerhin als Indizien gelten lassen
zu Gunsten unserer Annahme, dass das Grundmuster auch in allen
anderen Follikeln des Bezirks D latent enthalten sei und dass die
Halbmondtendenz die andere Tendenz überwiege.
Wir möchten hier noch darauf hinweisen, dass die sprunghafte
Längenzunahme der Federn, die vom Bezirk A zum Bezirk D
stets auftritt (Abb. 38), möglicherweise in Zusammenhang steht
mit dem stärkeren Längenwachstum der proximalen Äste des
1. Schubes und des entsprechenden Schaftabschnittes, das wir
beim Halbmondtypus festgestellt haben (S. 79), und das wir auch
als sekundäre Modifikationserscheinung betrachten.
Ebenso nehmen wir an, dass der Ausfall der Bogenradien beim
Halbmondtypus, der zur Bildung der „Lichtung“ führt (S. 51), die
Verkleinerung der Haken- und der Ausfall der Bogenradien bei der
Modifikation C, die die Äste des lockeren Fahnenteils verdünnen
(S. 55). sowie die Bildung der Reduktionsstruktur bei derselben
Modifikation (S. 54, 80), kurz alle stark vom Grundtypus ab-
weichenden Merkmale sekundäre Modifikationserscheinungen sind.
Um alle diese Beobachtungen und Interpretationen zu einer
Einheit zusammenzufassen, folgern wir: der ganze Radbezirk ist
primär ein Feld mit einheitlichem Muster, das durch sekundäre
Faktoren in den Bezirken A—D in verschiedener Weise modifiziert
wird. Die Modifikationsprozesse schaffen die grosse Mannigfaltig-
keit der Federformen, auf deren optische Wirkung wir in Kapi-
tel VII näher eingehen wollen. Der anschliessende Abschnitt gilt
diesen Feldcharakteren.
VI. DIE FEDERFLUR ALS FELDBILDUNG; VERGLEICH
VERSCHIEDENER INDIVIDUEN
HoLmes 1935 und Gerser 1939 zeigten, dass beim Huhn die
Ausbreitung der embryonalen Anlagen in den verschiedenen Fluren
im allgemeinen von bestimmten Zentren ausgeht. Wir haben auf
Seite 38 erwähnt, dass in der unteren Rückenflur zuerst eine auf
der dorsalen Medianlinie liegende Anlagenreihe auftritt, in der
Brustflur entsteht innerhalb jedes der beiden späteren Brustflur-
schenkel zuerst eine exzentrische, ebenfalls eraniocaudal ver-
laufende Anlagenreihe usw. Von diesen Zentren breiten sich die
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 95
Anlagen nach allen Richtungen aus. Die Ausbreitung in caudaler
und cranialer Richtung erfolgt stets so, dass zuerst die Fort-
setzungen der ersten Federreihe gebildet werden und dann erst die
Ausbreitung auf beide Seiten erfolgt, sodass die zuerst entstandenen
Anlagen aller Querreihen der späteren Flur (im Falle der Brust-
flur des späteren Flurschenkels) auf derselben Linie liegen. Nach
Juan und Fraps 1934, HoLmes 1935, Fraps und Junn 19365
bildet diese Linie der ersten Anlagen für das Muster und ver-
schiedene Struktureigenschaften der späteren Adultfeder die
Symmetrieachse, auch wenn sie, wie z. B. bei der Brustflur, nicht
auf der Medianlinie des Körpers liegt. Die beidseits dieser Sym-
metrieachse liegenden Adultfedern verhalten sich spiegelbildlich
zueinander, ferner nimmt ihr Asymmetriegrad von der Symmetrie-
achse nach beiden Seiten hin graduell zu.
Aus diesen Verhältnissen wurde geschlossen, dass bei der
Determination der Federentwicklung embryonale Feldkräfte wirk-
sam sind, die vom Ort der ersten Anlagenreihe ausgehen.
Die sorgfältige von Fraps und Junn 19365 durchgeführte
Analyse verschiedener Feldeigenschaften bei Federn einzelner
Querreihen der Brustflur von Brown Leghorn zeigte, dass die
Längenzunahme der Federn einer Querreihe einen Gradienten
bildet, der sich nicht auf dieselbe Symmetrieachse (1. Anlagen-
reihe) beziehen lässt, sondern für welchen die Medianlinie des
Körpers die Symmetrielinie bildet (in der unteren Rückenflur
würden allerdings beide Symmetrieachsen zusammenfallen). Aus
dieser Tatsache zogen die Autoren verschiedene Schlüsse über die
mögliche Wirkungsweise der Feldkräfte, auf die wir hier aber nıcht
näher eintreten können. Es sei nur festgehalten, dass die Wir-
kung verschiedener Feldkräfte festgestellt wurde,
die aber verschiedene Eigenschaften (Muster, allgemeine Sym-
metrie der Feder einerseits und gesamte Länge andererseits) beein-
flussen, sodass nicht von einem direkten Zusammen-
spiel der verschiedenen Kräfte gesprochen werden kann, wie
wir dıes beim Pfau vermuten müssen (S. 96).
Wir haben in Kapitel III gesehen, dass das Federmuster beim
adulten Pfauenhahn im Radbezirk auf beiden Seiten der zuerst
entstandenen Anlagenreihe, die wie beim Huhn auf der Medianlinie
des Körpers liegt (S. 38), spiegelbildlich gleich ist. Im Bezirk O
und im Bezirk A, in welchen relativ wenige sekundäre Veränderun-
96 ESTHER SAGER
gen stattgefunden haben, sodass das Augenmuster der einzelnen
Federn noch verglichen werden kann, konnten wir auch feststellen,
dass der Asymmetriegrad des Augenmusters von der Medianlinie
in lateraler Richtung, in welcher auch die weitere Ausbreitung der
embryonalen Anlagen stattfindet, graduell zunimmt.
Für das Augenmuster, das wir als das primäre Muster betrach-
ten, treffen also die beim Huhn gefundenen Gesetzmässigkeiten zu.
Von dieser Verteilung und Symmetrie weichen andere Eigen-
schaften auffällig ab. Bei deren Determination spielen offenbar
andere, nennen wir sie entsprechend sekundäre Feldkräfte
eine Rolle, die mit der Anlagenausbreitung nichts zu tun haben.
Wie wir in Kapitel III gesehen haben, nimmt im Bezirk A
die Ausprägung der sekundären Eigenschaften von einem Maximal-
punkt auf der Medianlinie an der Grenze zum Bezirk D nach allen
Seiten ab. Aus der Ausbildung der Federn am Rand des Bezirks B
kann vermutet werden, dass auch in diesem Bezirk ein auf der
Medianlinie gelegener Maximalpunkt vorhanden ist, doch da wir
von diesem Bezirk nur einen kleinen Teil untersucht haben, ferner,
wie schon mehrfach betont wurde, das Ausmass der sekundären
Veränderungen bei den eigentlichen Goldschuppenfedern nicht
bekannt ıst, können wir nicht mehr als diese Vermutung aus-
sprechen. Im Bezirk C scheinen sich verschiedene sekundäre Felder
zu überlagern, für einen Teil der sekundären Eigenschaften (laterale
Reduktion, Fransenrand) liegt der Maximalpunkt in der caudo-
lateralen Ecke des Bezirks, für die distale Reduktion am cranialen
Ende. Eine genauere Analyse der Eigenschaften der Halbmond-
federn könnte eventuell auch im Bezirk D sekundäre Gradienten
erkennen lassen.
Es scheint also beim Pfau ein kompliziertes System von Feldern
zu bestehen, indem ein primäres Grundfeld von sekundären Feldern
lokal überlagert wird.
Im Gegensatz zu den beim Huhn vorgefundenen verschiedenen
Feldkräften (S. 95) wirken hier primäre und sekundäre Feldkräfte
direkt zusammen, sodass die einzelnen Federn Eigenschaften zeigen,
die als Resultanten der beiden Wirkungen aufgefasst werden
Mussen.
Es ist anzunehmen da wir es mit lebenden Organismen zu
tun haben —, dass die Anlagenanordnung und auch die Aus-
breitung der Feldkräfte in dem lebenden Substrat individuelle
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 97
Unterschiede aufweisen. Da wir nichts über die Beziehung zwischen
Feldkräften und Anlagenanordnung wissen, können wir aus dem
folgenden Vergleich verschiedener Individuen, der allgemein die
Wirkung von Feldkräften sehr schön erkennen lässt, zwar ent-
nehmen, dass die Felder keine starren Gebilde sind; weitere Schlüsse
lassen sich aber daraus nicht ziehen.
Da hauptsächlich in den Bezirken A, B und Cin der Ausprägung
der sekundären Eigenschaften und somit auch in der Form des
Farbmusters zwischen benachbarten Federn relativ grosse Unter-
schiede bestehen, zeigt schon ein grober Vergleich, dass bei den
verschiedenen Individuen die Federn gewissermassen an ver-
schiedenen Punkten des Feldes liegen. Es sind kaum 2 entsprechende
Federn (dieselbe Nummer) bei 2 Individuen genau gleich ausge-
bildet, sondern es lassen sich, wenn wir z.B. Männchen A als
Ausgangsform wählen, durch die Federn von Männchen B und
Männchen C gleichsam die Zwischenräume zwischen den Federn
der Ausgangsform ausfüllen. Als Beispiel mag Abbildung 39 dienen,
auf welcher Federn der Querreihen V— VII von Männchen B und C
nach der Ausbildung der sekundären Eigenschaften zwischen die
Federn von Männchen A eingeordnet wurden. Unterschiede der
Federn, welche durch seitliche Verschiebungen ausgedrückt werden
müssten, wurden bei der Darstellung nicht berücksichtigt. Ab-
bildung 39 zeigt, dass die relative Lagebeziehung zwischen den
Federn der verschiedenen Individuen nicht gleich bleibt, sondern
dass bei den Längsreihen 6—10 die Feder von Männchen C die
caudalste Stelle einnimmt, dann folgt die von A, dann die von B:
bei den Federn der Längsreihen 11—15 finden wir die Feder von A
an caudalster Stelle, darauf folgt die von C, dann die von B (vgl.
Abb. 41 und 42; das Fehlen der Bruchstelle bei den distalen Ästen
von V/9, Männchen C, ist auf die Wirkung des Halbmondfaktors
zurückzuführen; vgl. V/13 rechte Seite, Abb. 64).
Bei der Querreihe XVIII z.B. finden wir wieder eine andere
Beziehung, nämlich an caudalster Stelle die Feder von Männchen A,
dann die von B und am cranialsten die von C (Abb. 45).
Auch bei demselben Individuum können sich ähnliche Ver-
schiebungen zwischen entsprechenden Federn der beiden Körper-
seiten zeigen (vgl. Männchen C V/13 links, Abb. 42, 63 mit Männ-
chen C V/13 rechts, Abb. 40, 64).
Um einen groben Überblick über die Verhältnisse im ganzen
ESTHER SAGER
ce
QO
SR Eh
9 LI se ° 9 ° 3 ° VI
= © e © e (©) = (©) = © VII
(e) (e) (©)
© © © (©) ©
15 14 33.12.77 30:98, 7.8
ABB. 39.
Federn verschiedener Individuen, linke Körperseite.
e Männchen A, O Männchen B, o Männchen C.
Nr. VI/12 von Männchen C fehlte, als das Tier in unseren Besitz gelangte.
Wy LT
" ZN
LS i i, EY
0 5 VOL.
ABB. 41. — gd A, dB, dC.
Bei Abb. 41 43:
\ Männchen A (ad.).
It Männchen B (ad.).
f Männchen © (ad.).
99
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD
RE
m
>
CIA La aa
Ooty SCC D
ABB. 40. — SC (ad.).
(op)
>
BE
A
©)
ABB EI AN
100 ESTHER SAGER
15 14 13 12 11 10 9 8
=
SES AI
ABB. AA.
Bezirksgrenzen bei Männchen A, B und C, linke Körperseite.
Männchen A, Männchen B, ::::: Männchen ©,
bei allen Individuen vorhanden,
5 nur bei Männchen B vorhanden,
bei Männchen B und € vorhanden.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 101
Radbezirk zu vermitteln, wurden auf Abbildung 44 nicht die
Federn verschiedener Individuen nach ihrem Muster in ein Ein-
heitsfeld eingetragen, da diese Darstellung zu unklar würde,
sondern es wurde eine einheitliche Anlagenanordnung angenommen
und die Bezirksgrenzen der verschiedenen Individuen eingetragen.
Die Zwischenzonen wurden hier nicht angegeben, sondern ihre
Federn zu demjenigen Bezirk gerechnet, dem sie näherstehen
(vgl. mit Abb. 24).
Diese Darstellung ist überhaupt nur möglich, weil die Zahl der
Radfedern bei den verschiedenen Individuen auffällig geringe
Schwankungen aufweist. Abbildung 44 gibt also zugleich einen
Beweis dieser relativen Konstanz der Federzahl.
Männchen B zeigt caudal die Querreihe Nr. I, die beidseits aber
nur je 3 Federn enthält; sie fehlt bei den andern Individuen; diese
Reihe (auch nur mit 6 Federn) konnte auch bei Männchen D (auf-
gespanntes Rad, Abb. 65) festgestellt werden. Ferner zeigen die
Männchen B, C und D als neue Feder Nr. 11/4, Männchen B zu dem
Feder Nr. XIX/3, die aber nur auf der linken Körperseite vorhanden
ist. Die übrigen Anlagen sind gleich wie bei Männchen A.
Es konnte gezeigt werden, dass im untersuchten Flurabschnitt
eine Reihe verschiedener Felder bestehen. Nach unserer Auffassung
wird ein primäres Grundfeld lokal von kleineren, sekundären
Feldern überlagert. Nur der Bezirk O ist frei von sekundären
Feldeinflüssen. Hier finden wir den Grundtypus, den wir bisher,
vom morphologischen Standpunkt aus, als optimale Feder-
form bezeichnet und damit von den verarmten Modifika-
tionen unterschieden haben. Betrachten wir aber die Auswirkung
der Feldfaktoren auf das Muster, so ist von diesem Standpunkt
aus der Grundtypus als neutral zu bezeichnen, die Modifika-
tionen dagegen als subordiniert.
VII. DAS RAD
1. Dire ANORDNUNG DER FEDERN IM Rap.
Die grundsätzliche Anordnung der Federn im Rad kann durch
dıe schematische Abbildung 45 deutlich gemacht werden. Die
102 ESTHER SAGER
Abbildungen 65 und 66 geben die natürlichen Verhältnisse
wieder.
Abbildung 65 zeigt das rekonstruierte Rad, da es nicht möglich
ist, von lebenden radschlagenden Pfauen Photographien zu er-
halten, auf welchen alle Federn scharf gezeichnet sind; denn unter
’
rà
7
ra
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xo)
OR
On
OS
AN
È
ABB. 45,
tad von Männchen A.
Erklärung in Text.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 103
natürlichen Verhältnissen liegt das Rad nicht in einer Ebene,
sondern seine Randpartie fällt vornüber.
Bei der schematischen Darstellung wurden folgende Verein-
fachungen durchgeführt:
1. Der ganze Bezirk der unteren Rückenflur, an welchem die
Federn inseriert sind, wurde auf einen Punkt (Z) konzentriert.
2. Die Federn der Längsreihen 15—1 (15 als Medianlinie
bezeichnet) wurden auf gerade Radien aufgetragen, während sie in
der natürlichen Anordnung auf komplizierteren Kurven liegen.
Diese Vereinfachungen beeinträchtigen in keiner Weise die
wesentlichen Eigenschaften des Rades, mit welchen wir uns im
folgenden beschäftigen wollen.
Die verschiedenen Federtypen werden durch die gleichen
Signaturen wie auf Abbildung 24 repräsentiert (vgl. Tab. III).
Vom Mittelpunkt (Z), bis zu welchem auf Abbildung 45a die
Symmetrielinie (M) des Rades ausgezogen ist, wurde die Länge
aller Federn abgetragen und um den Endpunkt der Strecke die
Signatur für den betreffenden Federtyp gezeichnet. Auf den
Radien M und 14-6, die alle denselben Winkel einschliessen, sind
jeweils die Federn der entsprechenden Längsreihe (15—6) aufge-
tragen. Die längste Feder jedes Radius ist die am caudalsten
inserierte Feder der betreffenden Längsreihe (Querreihe II oder
III), die zweitlängste die Feder der nächstfolgenden Querreihe
usw. (vgl. mit Abb. 38). Auf dem Radius 5 (durchbrochener, die
Linie 5—1 kreuzender Strich) liegen nur die Federn XIX/5 und
XXI/5, auf dem Radius 4 liegt nur X X/4 (Radius 4 auf Abb. 45a
nicht angegeben, vgl. mit Abb. A455). Alle übrigen Federn der
Längsreihen 5—1 liegen auf der Linie 5—1 (ausgezogene Linie).
Damit die Anordnung den natürlichen Verhältnissen möglichst
genau entspricht, wurde die Linie 5—1 etwas flacher gelegt als
der Radius 5.
Da viele der auf Linie 5—1 liegenden Federn teilweise oder
ganz verdeckt sind, soll ihre Anordnung durch Abbildung 455
veranschaulicht werden. Diese Anordnung ist nie verwirklicht,
auch nicht während der Ausbreitung oder beim Zusammenfalten
des Rades. Bei dieser Darstellung wurden die Federn der Längs-
reihen 5—1 auf Radien aufgetragen, welche denselben Winkel wie
die Radien 15—6 einschliessen. Denkt man sich die Radien 5—1
fächerartig zusammengeschoben und zwar so, dass die Federn des
104 ESTHER SAGER
Radius 1 unter diejenigen des Radius 2 zu liegen kommen,
diejenigen von 2 unter 3 usw., so entsteht praktisch die Anordnung,
die sich auf der Linie 5—1 von Abbildung 45a zeigt. Eine ganz
leichte, hier unwesentliche Verschiebung der Federn gegeneinander
von der zusammengeschobenen Anordnung auf Radius 5 zur
Anordnung auf der Linie 5—1 ergibt sich natürlich dadurch, dass
die Linie 5—1 etwas flacher verläuft als der Radius 5, wir aber in
beiden Fällen die Länge der Feder von Punkt Z aus abtrugen.
Es wurden auf Abbildung 45 nur die Federn bis und mit Quer-
reihe XXI eingezeichnet. Daher ist vom „Goldschuppenfeld“ im
Zentrum des Rades nur der distale Rand vorhanden. Der Vergleich
mit den Abbildungen 65 und 66 zeigt, dass sich dieses Gold-
schuppen feld fast bis zur innersten Feder der Linie 5—1 nach
unten fortsetzt.
Im natürlichen Rad ordnen sich die Federn nicht in unsere
Radien, die, wie wir schon erwähnt haben, in Wirklichkeit ge-
schweift und recht schwer zu verfolgen sind, sondern es fügen sich
die einzelnen Augenpunkte und Halbmonde in ein System von
spiraligen Linien ein, die auf Abbildung 45a und b als durch-
brochene Linien angedeutet wurden (vgl. Abb. 65 und 66). Abbild-
ung 65 zeigt klar, dass die Linien über die Symmetrieachse hinaus
auf der anderen Seite des Rades fortgesetzt werden können.
Anhand dieser Linien kann die Identität jeder Radfeder leichter
festgestellt werden als durch Verfolgen der Radien. Die Bestimmung
der Insertionsorte aller Federn, die z.B. auf der obersten, die
Symmetrieachse (M) erreichenden Spirallinie liegen, zeigt, dass
diese Spirallinie der Diagonalreihe I11/15—XV/3 entspricht (vel.
Abb. 24). Auf der nächstinneren Spirallinie liegen die Federn der
Diagonalreihe V/15—XVII/3 usw. Die Fortsetzung der Diagonal-
reihe auf der andern Körperseite entspricht der Fortsetzung der
Spirallinie, die wir auf Abbildung 65 feststellen können.
Auf Abb Ada wurde die Spirallinie vom äussersten Halbmond der
Linie 5-1 bis zu demjenigen des Radius 6 angegeben, auf Abb. 455
wurde sie weggelassen. Diese Linie muss nach der Ordnung des Systems
zur halbjugendlichen Feder Nr. 11/6 führen, deren Länge wir aber nicht
kennen, da sie noch nicht ausgewachsen war, als wir den Pfau erhielten.
Es ist aber anzunehmen, dass diese Feder wie Nr. V/1 nicht die volle
Adultlänge erreichen dürfte. Die Linie auf Abb. 45a ist also, wenigstens
für dieses Individuum, eine theoretische. Bei andern Individuen dagegen
steht Nr. 11/6 tatsächlich am Endpunkt der Linie, oder an vorletzter
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 105
Stelle, wenn noch Nr. 1/7 vorhanden ist wie z. B. bei Männchen D und
Männchen B (vgl. Abb. 44).
2. Das RAD ALS ORNAMENTALE FIGUR.
Das Pfauenrad ist von der naiven Anschauung immer als eine
Art „Kunstgebilde der Natur“, als eine in sich geschlossene Bildung
aufgefasst worden. In der Tat fügen sich die einzelnen Federn im
Rad zu einer erstaunlich abgeschlossenen, ornamentalen Figur
zusammen. Die Einzelfedern treten darin als Komponenten eines
übergeordneten Musters auf, ihre Gestalt und Musterung erfährt
Modifikationen, die nur im Hinblick auf ıhre Mitwirkung am
Gesamtmuster verständlich sind. Diese Eigenart mancher Federn
ist bisher in den Untersuchungen über Federmuster wenig beachtet
worden; im Vordergrund standen immer Federeigenschaften, die
der Einzelfeder als Eigensystem zukommen. Nur in geringem Mass
sind Feldcharaktere dieser Einzelfeder untersucht worden. Aber
auch diese Untersuchung beachtete vor allem primär feldartige
Merkmale (Asymmetrie usw.), die infolge eines allgemeinen Ent-
wicklungsprinzips den meisten, wenn nicht allen, Federn zukommen,
wie überhaupt das Finden allgemeiner Entwicklungs-
faktoren bei der Analyse der Federbildung im Vordergrund stand.
SUEFFERT (1929) hat bei Insekten auf „bildhafte Muster“
hingewiessen, die aus relativ unabhängig entstehenden Elementen
komponiert sind. PortMANN (1948a) hat bei einer grossen Zahl
von Tierformen auf die Besonderheit solcher ,,bildhafter“ Erschein-
ungen aufmerksam gemacht. Das Pfauenrad als eines der selt-
samsten und reichsten „bildhaften“ Muster, verdient eine besonders
eingehende Prüfung von diesem Gesichtspunkt aus.
Das Rad besteht aus Elementen (Einzelfedern), von denen je des
in einem grossen Bezirk je ein abgeschlossenes Muster aufweist,
das ihm einen hohen Eigenwert (Porrmann 1948a) ver] eiht.
Aber diese elementare Struktur erfährt vielerlei „funk tio-
EM Abwandilungen im Dienste des vi-
suellen Musters.
Vielleicht ist ein Wort zum Begriffe der „Funktion des
visuellen Musters“ hier am Platz.
Die Tatsache, dass den Zeichnungsmustern eine visuelle Funk-
tion zukommen kann, ist heute allgemein anerkannt. Die Verhal-
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 7
106 ESTHER SAGER
tensforschung hat an einer Anzahl von Beispielen gezeigt, dass
optische Organe im Sozialleben einer Art eine bedeutende Rolle
spielen können. Bei diesen Sozialfunktionen sind aber stets nur
wenige ausgewählte Merkmale wesentlich. Auch können Muster als
Schutz-, Warn- oder Täuschungsmittel dienen. Nun vermag der
Nachweis dieser Funktionen der Muster wohl allgemein deren
visuellen Charakter zu erklären, die besonderen Einzelheiten ihrer
Gestaltung aber gehen stets über ihren physiologischen Wert
hinaus. „Jede vertiefte Untersuchung von Merkmalen der Er-
scheinung . . . führt dazu, neben den Rollen der elementaren
Erhaltung oder der Stiftung von sozialen Beziehungen in der
Ausgestaltung der erscheinenden Glieder auch einen besonderen
Formwert zu erkennen“ (PORTMANN 1953). Dieser Formwert
der äusseren Erscheinung steht in Beziehung zur allgemeinen
Organisationshôühe des Organismus, für welche die
vergleichende Morphologie objektive Masstäbe zu finden sucht.
Der Vergleich der Indices der Hirnteile ermöglicht eine Annäher-
ung an ein solches Mass (Portmann 1947, 1948a, b, Wirz
1950).
Die besonderen Eigenschaften der äusseren Gestalt, die das
funktionell Notwendige überschreiten, erfahren von den niederen
zu den höheren Formen charakteristische Wandlungen. Als Bei-
spiel sei hier die Lage des Musters bei den Wirbeltieren erwähnt,
die sich bei den höheren Formen mehr gegen Kopf- und Schwanzpol
verschiebt (PORTMANN 1948a, b). Diese Eigenschaften verleihen
der Erscheinung des Organismus einen besonderen Sinn, der von
PORTMANN (1948a) als „Darstellungswert“ bezeichnet wurde. Der
Darstellungswert ist eine Eigenschaft der „Erscheinung“, der
Formwert ist eine Eigenschaft jedes Organs, sowohl der äusseren
als auch der inneren Organisation; d.h. nur der Formwert von
Organen, die an der äusseren Gestalt teilnehmen, hat Anteil am
Darstellungswert.
Wenn wir im folgenden von „Funktion“ der verschiedenen
Elemente des Musters reden, so meinen wir nicht die elementare
physiologische Funktion von Federn, sondern deren rein formalen
\Wert, der erst nach der Einordnung in das Gesamtbild verstanden
werden kann und der die ornamentale Wirkung des Gesamtmusters
steigert und seinen Darstellungswert erhöht.
sevor wir den Versuch unternehmen, diese Funktion der
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 107
verschiedenen Federtypen aufzuzeigen, sei eine nomenclatorische
Einteilung der einzelnen Bildelemente des Rades gegeben:
In der Mitte liegt das kompakte Radzentrum oder
Goldschuppenfeld, darum herum sind im Rad-
mittelfeld die Augen gleichmässig verteilt, gegen oben und
auf beiden Seiten bilden die Halbmondfedern den oberen
Abschlussrand, unten findet sich der aus Lateralfedern
bestehende untere Abschlussrand.
Es decken sich die Grenzen dieser Bezirke nicht überall mit
den auf Abbildung 24 angegebenen Grenzen, welche die verschie-
denen Federtypen voneinander sondern. Wir wollen deshalb auf
Abbildung 24 den Verlauf der neuen Grenzen kurz verfolgen, auf
deren Einzeichnung um der Klarheit der Darstellung willen
verzichtet wurde.
Die Grenze zwischen Goldschuppenfeld und Radmittelfeld verläuft
cranial von den mit einem schwarzen Kreissektor versehenen Federn
des Bezirks B. Die einzige Ausnahme bildet Nr. XVIII/14, die schon
in das Goldschuppenfeld einbezogen wird. Die Grenze zwischen unterem
Abschlussrand und Radmittelfeld folgt im cranialen und mittleren Teil
der Flur der Grenze, die den Bezirk C von den Zwischenzonen trennt,
caudal weicht sie etwas ab, indem Nr. IV/4 und III/3 noch zum unteren
Abschlussrand zu rechnen sind. Den oberen Abschlussrand liefern die
Halbmondfedern (inkl. V/5).
a) Radmittelfeld.
Das Mittelfeld enthält vor allem Federn des Grundtypus und
der Modifikation A (Abb. 45a). Die Federn des Grundtypus liegen
im inneren Teil des Feldes, der äussere ist von der Modifikation A
besetzt. Gegen den oberen Abschlussrand hin prägt sich bei der
Modifikation A die Bruchstelle und damit die Verkürzung und
Verdünnung der distalen Äste der lockeren Randzone immer
deutlicher aus bis zur äussersten Partie des Mittelfeldes, die vor-
wiegend aus „Augenbrauenfedern“ besteht, der Maximalform der
Modifikation A, welcher oberhalb des kompakten Auges die lockere
Randzone fehlt (vgl. Abb. 6, 7, 49).
Abbildung 66 zeigt, wie die Wirkung der einzelnen Augen
durch die Farbränder beträchtlich erhöht wird. Der 1. hellgrün-
goidene Randstreifen, der intensiv schillert, bildet gewissermassen
dıe Fassung des Auges, der weniger intensiv schillernde dunkel-
108 ESTHER SAGER
grüne Randstreifen 3, der wesentlich dunkler ist als die Grund-
farbe der Feder, erhöht den Kontrast zwischen dem hellen Rand-
streifen und dem Untergrund.
Sehr schön tritt auf Abbildung 66 auch zutage, wie im inneren
Teil des Mittelfeldes die einzelnen Augen vor einem Netzwerk
von Ästen stehen, das durch die vielfach übereinandergelegten
Federn gebildet wird. Diese Äste schillern alle in der grüngoldenen
Grundfarbe der Feder, welche sich auch in der lockeren Randzone
findet. Im Gegensatz dazu ist im äusseren Teil des Mittelbezirks
das Netzwerk stark aufgelockert, sodass viele Federspitzen über
die relativ kompakte Struktur des Rades herausragen !.
Im inneren Teil des Mittelfeldes stehen die Augen vor einem
Netzwerk, das einen gleichförmigen Hintergrund bildet. Im äus-
seren Teil des Mittelfeldes ist der distale Rand des Auges durch
die Modifizierung deutlicher gemacht, indem es nicht nur durch
die Farbe, sondern auch durch die Form abgegrenzt wird. Nur
dadurch, dass das Netzwerk hier fehlt oder stark reduziert ist,
kann dieser Effekt entstehen.
Die Ausbildung einer Bruchstelle und die Reduktion der locke-
ren Randzone ım inneren Teil des Mittelbezirks hätten keinen
visuellen Effekt, da der gleichfarbene netzförmige Hintergrund
die Lücken ausfüllen und jede Wirkung aufschlucken würde.
Wir haben begründet (S. 75), dass der Abbau der lockeren
Randzone bei der Modifikation A entwicklungsphysiologisch als
eine sekundäre Erscheinung aufgefasst werden muss und sehen
nun, dass diese sekundären Prozesse erst im Hinblick auf die
Stellung der Federn im Rad sinnvoll werden.
b) Radzentrum (Goldschuppenfeld).
Die innersten Federn des Radmittelfeldes leiten über
zum Radzentrum, das als ein kompakter „Kern“ von schuppen-
artiger Struktur in der Mitte des Rades liegt (Abb. 66).
Wir haben auf Seite 75 ff. und Seite 91 dargelegt, dass nach
unserer Auffassung bei den Goldschuppen ähnlich wie bei der
' Das Rad auf Abb. 65 ist nicht von derselben Wirkung wie ein freistehendes,
da sich von der weissen Wand die Aeste der äussersten Federn viel stärker
abheben, als dies im Freien der Fall ist, sodass dadurch die Wirkung der
\ugen zurücktritt.
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 109
Modifikation A die lockere Randzone sekundär
abgebaut wird und dass ferner die Feder eine sekund-
äre Stauchung erfährt (Verringerung sowohl der Astanzahl
als auch der Abstände zwischen den Ästen), sodass neben der durch
beide Prozesse bewirkten Verkürzung der Feder (vgl.
Tab. IV und IVa) auch noch eine Steigerung ıhrer K om-
paktheit erfolgt. Eine weitere sekundäre Erscheinung ist der
schwarze Samtrand, der die intensiv golden schimmernden Federn
umsäumt.
Im Hinblick auf die optische Wirkung ist die Feder durch zwei
der sekundären Prozesse (Abbau der Randzone und Stauchung)
gleichsam zu einer „Schuppe“, zu einem kompakten Bestandteil
bessezensrums „konzentriert“ und „zureceht-
gestutzt“. Durch den Samtrand werden die Federn einzeln
hervorgehoben und ihr schuppenartiger Effekt erhöht.
Wir haben auf Seite 92 die Vermutung ausgesprochen, dass die
Verarmung des Auges im Goldschuppenbezirk durch sekundäre
Prozesse beschleunigt sein könnte. Bei der Anordnung im Rad
zeigt sich, dass die noch relativ gut ausgebildeten Augen am Rand
des Bezirks (vgl. Abb. 16) teilweise durch Nachbarfedern überdeckt
sind. Das Auge verliert also seine optische Funktion, und in diesem
Zusammenhang gesehen, erscheint die Beschleunigung der Verar-
mung sinnvoll.
c) Oberer Abschlussrand.
Im oberen Abschlussrand wird durch die Reduktion der distalen
Äste und das verstärkte Längenwachstum von Schaft und proxi-
malen Ästen des 1. Schubes (Abb. 34, vgl. S. 79, 94) der kompakte
Federteil zu einem schmalen Halbmond umgebildet (Abb. 42, 59).
Die „Lichtung“ an der Basis des Halbmondes, die durch Ausfall
der Bogenradien entsteht (Abb. 34, 42), trägt dazu bei, den kom-
pakten Federteil möglichst auf einen Querstreifen zu
beschränken. Das runde Auge, mit der neuen Form unvereinbar,
verschwindet, ein neues Farbmuster (quergestellter schwarzer
Fleck) trıtt auf, das ebenfalls dazu beiträgt, die hervorgehobene
Streifenwirkung zu verstärken.
Betrachtet man den oberen Abschlussrand im Gesamten, so
fällt auf, in welch vollkommener Weise auch die Längen der
Halbmondfedern darauf abgestimmt sind, dem Rad gegen aussen
110 ESTHER SAGER
eine möglichst abgeschlossene runde Form zu geben. Es zeigt sich,
dass die geringe Zunahme der Federlänge von Querreihe IV zu III
und die Abnahme von III zu II (vgl. Abb. 38 mit Abb. 45a und
Abb. 65) keine zufälligen Erscheinungen sind.
Eine weitere Besonderheit ist der Sprung der Federlänge vom
Bezirk A zum Bezirk D (Abb. 38). Wir haben auf Seite 94 die
Vermutung ausgesprochen, dass dieser Sprung mit dem stärkeren
Längenwachstum des Schaftes und der entsprechenden proximalen
Äste es 1. Schubes zusammenhängen könnte. Die Querstreifen
im Rad werden dadurch von der nächsten Reihe der Augen
weiter entfernt.
Die Halbmondfedern bilden einen (unvollständigen) Rahmen
um das Rad, der etwas von der Gesamtheit der Bildpunkte (Augen)
abgerückt ist. Einige der besonderen Eigenschaften der Halb-
mondfedern konnten wir auf sekundäre Modifikationsprozesse
zurückführen (cf. S. 93), während wir bei anderen nicht wissen,
ob sie sekundäre Modifikationserscheinungen sind.
d) Unterer Abschlussrand.
Bevor wir die ornamentale Wirkung der Federn des unteren
Abschlussrandes näher betrachten, müssen wir die Darstellung
auf Abbildung 45a mit derjenigen auf Abbildung 65 vergleichen,
da Abbildung 45 infolge der Schematisierung nur einen unvoll-
ständigen Eindruck der Verhältnisse vermittelt, und da ferner
auch die Verfälschung im vereinfachten Schema (S. 103) hier am
deutlichsten zutagetritt. Zunächst zeigt der Vergleich, dass die
Lücken, welche auf Abbildung 454 zwischen den einzelnen Federn
auftreten, in Wirklichkeit überbrückt sind durch den langen Frans-
enrand der auf der Aussenseite der Lücken endenden Federn.
In der Zusammenstellung auf Tabelle VI sind in der 1. Kolonne
die auf Abbildung 45a (Männchen A) sichtbaren Federn aufge-
führt, wie sie von innen (Radzentrum) nach aussen auf der Linie
51 aufgereiht sind. Um die Orientierung zu erleichtern, wurden
die teilweise von Nachbarn überdeckten Federn nicht unter-
strichen, die nicht überdeckten durch Unterstreichen gekenn-
zeichnet. In der 2. Kolonne wurden diejenigen Federn von Männ-
chen D (Abb. 65) zusammengestellt, welche im Abschlussrand noch
als Individuen (meist als einzelne Augen) hervortreten; auch hier
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD (Kiki
TRAVE Dede Wal gins. VARA
Im unteren Abschlussrand sichtbare bzw. als Individuen hervortretende
Federn auf Abb. A5a (Männchen A) und Abb. 65 (Männchen D).
VI
Männchen A
XVII/3
XVIII/4
XIV/2
XV/3
XVI/4
XVII/5
XI11/3
XIV/4
x1/3
XV/5
XII/4*
VIII/2
1X/3
xII1/5
WE
VI/2
_XI/5
IV/2
VIII/4
1X/5
V/3
VI/4*E*
VII/5
111/3
IV/4
Männchen D
XVII/3
XVIII /4
(X V/3)**
XVI/4
XVII/5
XIV/4
XV/5
XII/4
XIII/5
x/4
XI/5
VIII/4
IX/5
VIjar**
VII/5
V/5
VIA
Mannchen D
5 4 3
XVII NT XVII
Du Devil (XV)**
DREI XIV
XI XII
OX X
VII VIII
V VI**
* Nur wenig verdeckt, ** Auge nur halb sichtbar, *** kein Auge.
gehen wir von innen nach aussen. Es zeigt diese Liste, dass alle
auf Abbildung 45a als stark verdeckt erscheinenden Federn bei der
natürlichen Anordnung von Männchen D gar nicht zutagetreten,
dass die Reihenfolge der sichtbaren Federn aber gleich ist.
112 ESTHER SAGER
Der Unterschied zwischen den beiden Individuen wird natürlich
dadurch bewirkt, dass auf Abb. A5a nur die Spitzen der Federn ge-
zeichnet wurden. Ferner sind die von den zuäusserst auf der Linie
liegenden Augen mehr oder weniger verdeckten Fransenrandfedern von
Männchen A noch auf der Liste aufgeführt, während die entsprechenden
Federn von Männchen D als nicht hervortretend zu beurteilen sind,
wenn ihre Spitzen auch über die darüberliegenden Augen hinausragen.
Natürlich müssen wir auch damit rechnen, dass bei einem Individuum
eine Feder sich noch zeigt, während sie beim anderen verdeckt ist usw.
Da es uns hier darum geht, das allgemeine Prinzip der Anordnung zu
zeigen, können wir uns auf die Verhältnisse bei Männchen D stützen.
Es sei noch erwähnt, dass die Feder Nr. V/5 bei Männchen D noch
zum unteren Abschlussrand zu rechnen ist, sie trägt ein Auge und
einen kleinen lockeren Fransenrand (äusserstes Auge des Randes),
während sie bei Männchen A als Halbmond ausgebildet ist (vgl. Abb. 24
mit Abb. 44).
Stellt man die als Individuen hervortretenden Federn von
Männchen D nach Längsreihen zusammen, so ergibt sich die
Liste auf Tabelle VIa. Alle auf dieser Liste aufgeführten Federn
zeigen ein wohlausgebildetes Auge, die einzige Ausnahme bildet
Nr. VI/4. Es ist dies diejenige Feder, welche auf Abbildung 65
zwischen dem 2. und 3. Auge steht (von aussen nach innen gezählt).
Sie hat offenbar die Funktion, den Fransenrandstreifen fortzu-
setzen, der von der unter dem 2. Auge liegenden Feder (III/3) nur
bıs ungefähr zur Mitte der Lücke zwischen den beiden Augen
geliefert wird.
Denken wir uns nun alle augentragenden Federn der obersten
Schicht des Abschlussrandes entfernt, dann finden wir eine durch
die übrigbleibenden Federn der Längsreihe 1—3 gebildete Unter-
lage, einen kompakten Streifen aus Fransenrandstruktur, der nur
gegen den äusseren Teil des Rades etwas lockerer wird und etwa
eine Lücke aufweist, die dann aber durch die Federn der Ober-
schicht geschlossen wird. Auf der oberen, gegen das Rad gerich-
teten Seite dieses Fransenrandstückes sitzen einige Augen von
recht hässlicher Form; es sich dies die mehr oder weniger „zu-
sammengedrückten“ und verarmten Augen der Längsreihen 3 und 2
(vel. Abb. 21-23), die sich trotz des Fransenrandes und der
anderen sekundären Veränderungen gleichsam noch auf der Feder
zu halten vermochten. Diese Augen sind nicht „zum Anschauen“
geschaffen; die Funktion der Federn der Längsreihen 3—1 ist
zweifellos die Bildung der kompakten Fransenrandunterlage, auf
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 113
welcher die Federn der Längsreihe 4 und 5 mit ihren besser ge-
formten Augen aufsitzen. Auch diese zeigen einen gewissen Fransen-
randanteil, bei der Reihe 5 ıst er allerdings klein und von sehr
lockerer Struktur (vgl. S. 65, Abb. 19, 20, 55), die caudalen Federn
der Reihe 4 zeigen aber ein recht beträchtliches und kompaktes
Stück (Abb. 18), das zum Teil die oben erwähnten Lücken in der
Unterlage auszufüllen bestimmt ist. Auch die Federn der Ober-
schicht können also dazu beitragen, die Unterlage zu verstärken,
entfernt man aber die Unterlage, so vermögen die Oberschicht-
federn nur einen sehr lockeren lückenhaften Rand zu bilden.
Folgendes Beispiel zeigt deutlich, dass beide Funktionen, nämlich
Bildung der Unterlage und Bildung der Oberschicht, sowohl von zwei
verschiedenen als auch von einer Feder übernommen werden können.
Die beiden Federn Nr. V/3 und IX/5, auf welche auf Abb. 45a ein Pfeil
gerichtet ist (Pfeil ausgezogen), bilden, im Rad miteinander kombiniert,
einen Fransenrandstreifen, der mit einem Auge endet (vgl. Nr. V/3 und
IX/5 auf Abb. 19 und 21). Feder IX/5 trägt nur das Auge, ihr Fransen-
rand ist klein, ganz locker und erzielt nur eine geringe Wirkung (ver-
gleichbar mit XIII/5, Abb. 55). Der Fransenrandanteil wird von V/3
geliefert. Die nächstinnere Feder des unteren Randes Nr. VIII/A,
Abb. 18, auf welche auf Abb. 45a ein durchbrochener Pfeil gerichtet.
ist, bildet auch einen Fransenrandstreifen, der mit einem Auge endet:
sie stellt also selbst beide Elemente des Musters.
Dieselben Verhältnisse zeigt auch Männchen D (Abb. 65): der
Fransenrand, der sich vom dritten Auge (von aussen gezählt) gegen
das Radzentrum hinzieht, stammt von V/3, deren Spitze unter dem
Auge (IX/5) verborgen ist. Das vierte Auge VIII/4 zeigt ebenfalls Auge
und Fransenrand, letzterer ist allerdings nur über eine kurze Strecke
sichtbar.
Die sekundäre Umgestaltung der Lateralfedern zu den ver-
schiedenen Endformen entspricht den verschiedenen Funktionen,
die diesen Federn im Rad zukommen.
1. Die Modifikationsprozesse an den Federn, welche sich zur
Fransenrandunterlage zusammenfügen, scheinen darauf gerichtet
zu sein, möglichst kompakte, möglichst lange Längsbänder hervor-
zubringen (Abb. 58): Auf der Lateralfahne wird der kompakte
Teil stark verlängert und die Äste auf einen schmalen Streifen
verkürzt, die lockere Randzone fällt weg, nur auf der Medianfahne
bleibt ein Horn erhalten, das die Fortsetzung des Längsstreifens
bildet. Die proximal vom Horn inserierten Äste der Medianfahne
werden zu dünnen, kaum sichtbaren Fäden. Das runde Auge, wie
114 ESTHER SAGER
beim Halbmond mit der neuen Form nicht mehr vereinbar, ver-
schwindet. Wie beim Halbmondtypus findet sich auch hier eine
„Lichtung“ in der kompakten Lateralfahne, die durch Ausfall der
Bogenradien an der Basis der proximalen Fransenrandäste gebildet
wird (Abb. 35, 58) und dazu beiträgt, die Bandwirkung des Fransen-
randes zu erhöhen. Auch Verkleinerung und Ausfall der Strahlen
bei den proximal vom Fransenrand inserierten Ästen lassen den
Fransenrand stärker hervortreten. |
2. In der Oberschicht sind eine Anzahl Augen dicht aufgereiht
zu einer Kette. Bei den Federn, die diese Augen tragen, fehlt ein
grösserer oder kleinerer Teil der lockeren Randzone auf der Distal-
seite; bei der Extremform fehlt soviel, dass das Auge am Rand
der Feder steht (vgl. XVII/5, XVII/3, Abb. 20, 23). Diese Reduk-
tion der lockeren Randzone wird durch die erste Faktorengruppe
hervorgebracht (S. 82). Die sekundären Modifikationsprozesse sind
darauf gerichtet zu bewirken, dass der lockere Fransenrand einer
Feder das Auge seiner nahen Nachbarin nicht überdeckt.
Diese Ausführungen zeigen, dass sich die beiden Endformen
(Fransenrand ohne Auge und Auge ohne lockere Randzone) des
3ezirks C sowie die zahlreichen Zwischenformen, die nach unserer
Auffassung durch das Zusammenwirken verschiedener sekundärer
Modifikationssysteme entstanden sein müssen (S. 80 ff.), sich
zusammenfügen zu einem mit einer Reihe von Augen besetzten
Band. Eingeordnet in das Rad bildet es den unteren Abschluss-
rahmen. Dieses untere Abschlussband kann wohl als die “ raffinier-
teste Konstruktion ” des Rades bezeichnet werden.
Wir haben bisher nicht nach einer visuellen Funktion der Frass-
spuren gefragt, obwohl sie bei den verschiedenen Federtypen (Grund-
typus, Lateralfedern) in grosser Zahl zu finden sind. Aus der Tatsache
dass bei Halbmondtypus Modifikation A und B weniger Frasspuren
vorkommen, bei den Typen also, bei welchen eine beträchtlich stärkere
Reduktion von Federelementen einsetzt als beim Grundtypus, könnte
vermutet werden, dass die Frasspuren auf den Asten des Grundtypus
gewissermassen Nebenerscheinungen sind, denen keine besondere Funk-
tion zukommt, Spuren einer schwachen, nicht mehr lokalisierten Wirkung
der Reduktionsfaktoren, die in den Bezirken A und B stärker und
lokalisiert wirken. (Wir haben ja z.B. S. 48 gesehen, dass sich an den
Bruchstellen dieselbe rudimentäre Ausbildung der Radien zeigt wie bei
den Frasspuren; nicht sehr deutlich ausgeprägte Bruchstellen könnten
als eine Ansammlung von Frasspuren aufgefasst werden. Ferner könnten
sich auch im Bezirk der steilgestellten Strahlen, den wir auf den distal
‚ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 115
vom schwarzen Samtrand liegenden Astfortsetzungen feststellen — cf.
S. 50 — nur leicht ausgeprägte Frasspuren angesammelt haben.) Gegen
einen solchen Zusammenhang spricht die Tatsache, dass bei den Lateral-
federn trotz ihrer starken, lokalisierten Reduktion sehr viele Frasspuren
auftreten. Immerhin wissen wir nichts über mögliche Unterschiede der
Reduktionsfaktoren in den verschiedenen Bezirken. Wir vermuten aber,
dass auf dem Fransenrand die Frasspuren keine zufälligen Nebener-
scheinungen sind; allerdings scheinen sie zunächst der Bandbildung
entgegenzuwirken, indem sie die kompakte Fläche auflockern. Sie
schaffen aber dadurch, dass sie die Gesamtfläche in viele winzige Einzel-
flächen auflösen, ein reizvolles Spiel von Reflexen, von dem Abbildung 58
einen Eindruck vermitteln dürfte.
Wir kamen in den vorangegangenen Kapiteln zur Auffassung,
der Grundtypus sei die primäre, ın allen Follikeln latent enthaltene
Federform des Rades, die Modifikationen seien sekundäre Ab-
wandlungen dieser Grundform. So.haben wir als sekundär erkannt:
Reduktion von Ästen, Ausfall und Vermehrung von Ästen,
Stauchung und Verlängerung der gesamten Feder, Umformung
und Reduktion des Musters.
Wir haben in diesem Abschnitt gezeigt, wie diese Modifikationen
im Rad angeordnet sind und ferner haben wir darauf hingewiesen,
wie die auf diese Weise angeordneten modifizierten Federn den
visuellen Effekt des Rades erhöhen.
Wie wir im Kapitel VI ausgeführt haben, mussten wir aus den
Verhältnissen beim Pfau auf das Vorhandensein verschiedener
Felder schliessen, die zu den beim Huhn vorgefundenen Feldern
hinzukommen und auch von diesen verschieden sind. Die für die
Modifikationen verantwortlichen Felder erscheinen ebenso wie die
Modifikationen erst sinnvoll, wenn man ihre Wirkung im Rad
betrachtet.
Wir sind der Auffassung, dass diese Durchstrukturierung des
ganzen Radmusters und daher auch die komplizierte Verteilung
der Modifikationen in der Rückenflur ein Ausdruck der Ranghöhe,
und hoher morphologischer Wertigkeit dieses Organs sei.
Bei den höheren Formen der Wirbeltiere ist stets der Kopf-
pol und in geringerem Masse auch der Schwanzpol durch
besondere Merkmale ausgezeichnet (Portmann 19480). Es mag
auf den ersten Blick wohl scheinen, dass der Pfau, der unter die
höheren Formen der Wirbeltiere einzuordnen ist, eine Ausnahme
von dieser Regel bilde, indem die besondere formale Ausgestaltung
116 ESTHER SAGER
beim Schwanz beträchtlich weiter getrieben ist als beim Kopf.
Doch ist der Pfau zu denjenigen Formen zu zählen, bei welchen
die besonderen Bildungen des Schwanzes „in voller Entfaltung bei
den Schaufunktionen ganz neue überraschende Figuren zu gestalten
haben, die dem ganzen Vogel eine völlig neue Gestalt verleihen,
und bei denen gerade in solchen Momenten eine Beziehung zum
Kopfpol auftritt“ (Portmann 19485). Der strahlend blaue Hals
wird dreieckförmig und hebt sich mit Kopf und Krönchen
kontrastreich ab von der ovalen goldenen Schuppenplatte in der
Radmitte. Durch die Farbgebung wird auch die Plastik des Körpers
herabgesetzt: das Schuppenfeld tritt infolge seiner warmen Gold-
färbung optisch hervor, der blaue Hals dagegen tritt optisch zurück,
wodurch Kopf, Hals und Rad in eine Ebene gedrängt werden. Die
Gesamtwirkung ist so, dass die Aufmerksamkeit des Beobachters
auf den Kopfpol geführt wird. .
Die Männchen vieler anderer Arten ändern ihre Gestalt in
ähnlich bemerkenswerter Weise, wenn sie in Balz- oder Drohstim-
mung kommen (z. B. Paradiesvögel, Leierschwanz, Centrocercus).
So entstehen neue Formen, die von den in anderen Stimmungen
angenommenen Gestalten völlig abweichen.
Im Sinne von Portmann haben die Gestalten solcher Arten
einen höheren Darstellungswert als diejenigen von Arten, welche
ihre wechselnde Stimmung nicht durch solche Gestaltänderungen
ausdrücken.
ZUSAMMENFASSUNG
1. In der vorliegenden Arbeit wird zunächst die Anordnung
der Federanlagen in der untern Rückenflur von Pavo cristatus L.
untersucht. Sie weicht von derjenigen der Hühner ab. Es wird
angenommen, diese Abweichung stehe mit dem Rad in Zusam-
menhang. Eine weitere Besonderheit des Radbezirks stellen die
Pelzdunen dar, die in dieser Flur bei anderen Hühnervögeln
lehlen. Ihr Auftreten steht in Zusammenhang mit der beson-
deren Ausbildung der Konturfeder beim adulten Hahn, welche
zweifellos mit dem Rad zusammenhängt: die zusätzlichen Dunen-
federn übernehmen die Funktion, die sonst dem Dunenteil der
Konturfeder und ihrem Afterschaft zukommt, die aber von den
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 417
langen Radfedern nicht mehr geleistet werden kann: sie dienen
dem Wärmeschutz.
2. Es werden die verschiedenen Federformen des Pfauenrades
beschrieben, und es wird gezeigt, dass sich alle auf einen Grundtypus,
die Augenfeder, zurückführen lassen. Die Abwandlungen, die der
Grundtypus erfährt, geschehen alle im Dienste des visuellen Musters.
3. Der Grundtypus weist das reichste Muster auf, wir haben
ihn deshalb optimal genannt. Bei den abgewandelten Formen,
den Modifikationen, kommen verschiedene Umformungen und
Reduktionen von Muster und Strukturelementen vor.
4. Auf Grund der Konstruktion von C-Isochronen (im Sinne
von JuHN und Fraps 1936) wird die Bildung des Apex einzelner
Vertreter der verschiedenen Federtypen analysiert. Wir stellen
beim Grundtypus eine geringe Reduktion distaler Äste fest, während
bei allen vom Grundtypus abweichenden Formen beträchtlich
stärkere Astreduktion auftritt.
5. Die verschiedenen Umformungen und die Verarmung des
Farbmusters bei den Modifikationen wird mit der Reduktion von
Ästen in Zusammenhang gebracht. Aus dieser Beziehung wird
geschlossen, dass das optimale Grundmuster in allen Federanlagen
latent vorhanden ist und dass alle Abweichungen vom Grundtypus
sekundäre Erscheinungen sind.
6. Die Federn des Grundtypus kommen in der Mitte des
Radbezirks (Bezirk O) in relativ gleichartiger Wiederholung vor,
die Modifikationsformen gruppieren sich in begrenzten Bezirken
um die Region des Grundtypus. Ihre besonderen Merkmale ver-
stärken sich im allgemeinen vom Bezirk O in zentrifugaler Richt-
uno: >)
7. Die graduellen Symmetrieveränderungen der Federn im
Bezirk O entsprechen den bei Hühnern vorgefundenen Verhält-
nissen. Sie zeigen, dass auch beim Pfau bei der Determination der
Federentwicklung Feldkräfte eine Rolle spielen.
8. Aufbauend auf unserer Auffassung, alle Follikel besässen
das optimale Muster als Grundpotenz, nehmen wir ein Grundfeld
an, über welches lokal sekundäre Felder gelagert sind. Durch ein
kompliziertes Zusammenspiel der feldartig wirkenden sekundären
Faktorengruppen wird der Grundtypus abgewandelt.
ABB.
46.
ESTHER SAGER
— d A. (ad.) Grundtypus; Nr. XVI:
46
47
49
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD
& À (ad.) Modifikation A
ABB. 48. — Nr. XI, 15.
ABB. 49. — Nr. VII, 15.
ABB. 50. — Nr. XIII, 15.
ul)
48
50
120 ESTHER SAGER
51
52
53 54
5 A (ad.) Modifikation B
ABB. 51. Nr. AVE:
ABB. 52. — Nr. XVIII, 14 1.
ABB. 53. Nr; ATX As.
ABB. 54. Nr, XIX, 111
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 121
55
57
osta
& A (ad.) Modifikation C
ABB. 55. — Nr. XIII, 51.
ABB. 57. — Nr. X, 2 I.
ABB 58 — Nr. V, 31.
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 9
ND
rite SS
Pan BE ET,
ABB. 56.
ABB. 59.
ESTHER SAGER
g A (ad.) Modifikation C, Nr. XI, 31.
& A (ad.) Modifikation D, Nr. V, 13 1.
56
59
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 123
60
61
62
Ass. 60 und 61. — & d (juv.), Modifikation A
60 NEN TOT
Se NEN Te
Ass. 62. — & C (ad.), Modifikation A, Nr. IX, 7 r.
App. 63 und 64. — & C (ad.), Zwischenformen zwischen Modifikation A u.
63. — Nr. V, 13 I.
FA ND NES Te
ABB.
66. -
ESTHER SAGER
ABB. 65. — SD (ad.).
Phot. Beringer & Pampalucchi.
65
66
ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 125
9. Die Anordnung der verschiedenen Federtypen im Rad wird
beschrieben.
10. Es wird gezeigt, dass die sekundären Modifikationen sinn-
voll werden, wenn wir sie einordnen in das Gesamtmuster. Ihr
Sinn liegt nicht nur in einem elementaren physiologischen Wert,
sondern in einer ornamentalen Wirkung von Gestaltcharakter.
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RENE SULS Sh DE ZOOLOGLE 129
Tome 62, n° 3. — Mars 1955.
On Amphibia Salientia from the Ivory Coast
Collected by Dr. V. AELLEN
by
Arthur LOVERIDGE
(Museum of Comparative Zoology, Cambridge, Massachusetts)
With 2 figures in the text.
When Dr. AELLEN enquired if I would be willing to identify
and report on the toads and frogs collected at the Centre suisse de
Recherches scientifiques (C.S.R.S. for short), west of Abidjan,
I welcomed the suggestion as no other West African area has been
so neglected in its amphibiology. In the literature it is rare
indeed to come across references to amphibians from the Côte
d’Ivoire.
This hiatus in our knowledge was borne out by an examination
of Dr. AELLEN’s material, for, of the eighteen species collected,
all but three or four are here recorded as
New for the Ivory Coast
Xenopus tropicalis Rana longirostris
Bufo c. camerunensis Rana m. mascarentensis
Leptopelis viridis Arthroleptis poecilonotus
Leptopelis boulengeri Phrynobatrachus liberiensis
Hyperolius c. concolor Phrynobatrachus aelleni sp. nov.
Hyperolius fusciventris Phrynobatrachus parogoensis sp. nov.
Rana occipitalis Phrynobatrachus allent
Rana maccarthyensis (known from Mt. Nimba)
and two of these, as will be noted, are believed to represent un-
described species.
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 10
130 A. LOVERIDGE
It is more than likely that several of the species listed above
are specifically identical with some of the fifteen species, half of
which were represented by single individuals, collected for dietary
studies by PauLIAN and VILARDEBO (1947: 129-132).
As it is doubtful whether Dr. AELLEN’s collection contains more
than a third of the amphibian species occurring in the Ivory Coast,
I consider it would be a mistake, at this time, to accede to his
suggestion that I devise a key to aid in the identification of Ivory
Coast amphibia. So incomplete a key would be likely to mislead
local naturalists and result in many misidentifications appearing
in print. Instead, after critical examination of each of the 172 spe-
cimens submitted, I have recorded in some detail the salient charac-
teristics and variation displayed by this material. This study has
led me to synonymize two species, viz. |
Hyperolius nitidulus Peters, 1875 = MH. picturatus Peters, 1875
Rana retropunctata Angel, 1949 — R. maccarthyensis Andersson,
1987:
Not only are Dr. AELLEN’s specimens perfectly preserved and
individually labeled, but the collector has been at considerable
pains to record the coloration in life of many individuals. As this
has not been done before for many of these West African frogs, I
have translated these descriptions and included them under the
heading ” Color in life.” Also included are the collector’s
notes on Breeding condition, Diet and Habitat.
This material is preserved in the Museum d’Histoire naturelle
of Geneva (Switzerland). The Museum of Comparative Zoology has
some duplicates.
List of the Collecting Localities.
Abidjan, 5° 20° N, 4° 4’ W.
Adiopodoumé (cf. C.S.R.S.).
Adjamé, 5° 24 NERE
;anco, 5° 24° N..4°.9° W.
Cosrou, 5° 19’ N, 4° 29° W.
C. S. R.S., 5° 19-21’ N,.4° 7-9" Wit
' Centre Suisse de Recherches Scientifiques (C.S.R.S.) is understood in
an extensive sense including the environs within a radius of 3-4 km.,"also
the territory of O.R.S.O.M. (Office de la Recherche Scientifique Outre-Mer)
and the village of \diopodoumé,
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 131
Waboues 494Nn4° 237 W.
Duékoué, 6° 45’ N, 7° 22’ W.
Duékoué, rock of the Panthère Blanche, 6° 46’ N, 7° 23’ W.
Gasmoa 67) Neb 58" W.
iNidzida,o 19° N, 5° 1° W.
Romah, 1497 N, 4 34° W.
Bam, Nord; 5 46 N, 4 7° W.
Naporsud, 5° 43’ N, £ 6 W.
PIPIDAE
Xenopus tropicalis (Gray)
Silurana tropicalis Gray, 1864, Ann. Mag. Nat. Hist. (3), 14, p. 316:
Lagos, Nigeria.
23 (Nos. 233-6, 278, 341-2, 348-52, 374-7, 380, 383, 385-8, 430)
CS RS. AMIS INETON.5S.
2772713, 8079) Banco Horest. 18. 1V.53.
Snout covered with pustules; eye diameter included 3-4 (4 in
only 8 frogs) times in the interorbital space; lower eyelid vestigial
in lower anterior third of eye.
Color in life. No. 233. Above, dark brownish black
with a slightly greenish tinge. No. 234 Above, khaki green
spotted with dark blue. No. 236. Above, khaki brown irregularly
spotted with black; two fine black lines commencing on the sides
posteriorly extend as far as the anus. Below, rosy cream, irregul-
arly marbled. No. 341-2. Above, olive brown spotted with black.
Below, a slightly khaki, brownish grey, paler than on the dorsum.
In alcohol. Entire series. Below, usually pale, occasionally
dark, finely flecked or with scattered spots.
Size. Length of largest, a © (430), 52 mm.
Diet. Stomach contents of 277 consists of insect fragments,
some of which are recognisable as coming from aquatic coleopterous
larvae.
Habitat. Several were taken in temporary roadside pools,
others in deep forest.
Range. This is the first record of tropicalis for the Ivory
Coast. In the Museum of Comparative Zoology tropicalis is
represented by examples from Sierra Leone (2 localities); Liberia
(5); Gold Coast (1); British Cameroon (3); French Cameroun (1).
132 A. LOVERIDGE
Remarks. PARKER (1936 a: 157) provides figures illus-
trating the differences between X. tropicalis and X. fraseri, two
fully distinct species that were erroneously synonymized by NoBLE
(1924: 160) whose material was actually fraseri Boulenger.
BUFONIDAE
Bufo regularis regularis Reuss
Bufo regularis Reuss, 1834, Mus. Senckenberg, 1, p. 60: Egypt.
& juv. (54) At Km. 25 on Dabou road. 14.111.53.
juv. (96) Toupah. 20.III.53.
3 92 (97-8, 145) Cosrou. 20.III.53.
Q vis Abidjan. 21.111.53.
9 (414) Gagnoa. 15.V.53.
© (455) Ndzida. 20.V.53.
& (823) G.S.R.S. VIL:51. CG PBaer cell
Width of tympanum more than half, usually from two-thirds
to three-quarters, the eye diameter; parotids kidney-shaped;
dorsum almost as tubercular as the flanks; flanks studded with low
rounded tubercles.
Size. Length of larger g (823), 55 mm.; of largest 9 (145),
86 mm.
Habitat. A savannah form occurring in and congregating
about pools in village.
Remarks. It seems advisable to refer these toads to the
typical form which they resemble more closely than they do
B. r. maculatus Hallowell of Liberia.
Bufo camerunensis camerunensis Parker
Bufo camerunensis camerunensis Parker, 1936, Proc. Zool. Soc. London,
p. 153: Oban, Calabar, Nigeria.
22 & juv. (310-1, 558, 576) Yapo Nord. 24.IV-4.VII.53.
© (725) Yapo Sud. 13.VIII.53.
Width of tympanum more than half, usually two-thirds, the
eye diameter; parotids indistinct, straight and very narrow;
dorsum distinetly smoother than the flanks which are studded
with large conical tubereles; greatest length of third finger equals
the distance from tip of snout to centre of eye.
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 133
Color in life. No. 558. Interorbital marks black and
very distinct; from snout to anus a very light, hairlike, vertebral
line. Below, yellowish.
Size. Length of largest 9 (725), 72 mm.
Habitat. A virgin forest species.
RHACOPHORIDAE
Leptopelis viridis (Günther)
Hylambates viridis Günther, 1868, Proc. Zool. Soc. London, p. 487:
West Africa.
5 00 (122, 207, 285, 384, 476) C.S.R.S. 925.111-1.VI.53.
2 33, 2 © (306, 327-8, 557) Yapo Nord. 24.1V-2.V11.53.
Fingers, including outer, slightly webbed at base; disks of
fingers and toes well developed; tibiotarsal articulation of adpressed
hind limb reaches tympanum or just in front of eye, usually to
the eye. ni
Golor in life. No. 306. g. Above, greyish brown,
spotted. Below, throat and chest white, otherwise
greyish white. Iris reddish brown.
No. 327. g. Above, a dark triangular interorbital mark, otherwise
| brown variegated with greyish brown and some more
or less longitudinally arranged black specks. Iris
reddish brown except in its upper portion, which is
orange.
No. 476. 9. Above, a brown triangular interorbital mark, other-
wise rosy brown with distinct brown markings.
Below, white speckled with brown. Iris silver, its
upper portion orange.
No. 557. 92. Above, more or less dark grey irregularly flecked with
creamy white; a dark triangular interorbital mark;
no russet or brown. Below, creamy white. Iris
greyish silver, its upper portion golden.
Color in alcohol. The characteristic semi-triangular
interorbital mark is absent only in No. 306. Below, white; chin,
throat and abdomen more or less flecked (C.S.R.S.) or marbled
with greyish brown.
134 A. LOVERIDGE
Size. Length of larger g (306), 37 mm.; largest 2 (476),
57 mm., the range of 99 being 45-57.
Breeding. During April through June all 99 were gravid.
Habitat. Taken at night in a tree at a height of six feet
from the ground (327); at night in a bush (328); beneath the bark
of a tree (557).
Leptopelis boulengeri (Werner)
Hylambates rufus var. boulengerı Werner, 1898, Verh. Zool.-Bot. Ges.
Wien, 48, p. 197, pl. II, fig. 4: Victoria, Cameroon.
9:,(155), Yapo Nord MP INESSE
All fingers and fourth toe with 1 phalanx free, remaining toes
webbed to disks; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb
reaches between eye and nostril.
Color in life. Above, a light, slightly reddish, brown;
a very dark line across the snout, another between the eyes, and
a third across the occiput.
Sıze. Length 52 mm.
Habitat. Taken at night on a tree, at a height of one and
a half metres. |
Remarks. Indistinguishable from Cameroon material of
boulengeri in the Museum of Comparative Zoology, and specifically
identical with a specimen from Mt. Coffee, Liberia (M.C.Z. 15939)
formerly misidentified as tessmanni (BARBOUR & LOVERIDGE,
1930 a: 785).
II yperolius concolor concolor (Hallowell)
Iralus concolor Hallowell, 1844, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia,
p. 60: Liberia.
© (290) GS. RS. 2241. 58:
3 (319) Yapo Nord! 72218253:
3 dd (440, 456-7) Ndzida. 25-28.V.53.
First and fourth toes with 1 phalanx free of web; second toe
with 1 or a 1 phalanx free, or actually webbed to the disk (in 319
only); third and fifth toes webbed to disks on one side; tibiotarsal
articulation of adpressed hind limb reaches to eye, or between eye
and nostril (in 319 only).
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 135
Dolto rm life. No: 456. ¢. Uniformly light greenish
yellow. No. 475. g. Above, more or less khaki with brown
markings [of the riggenbachi type] on dorsum; from end of snout
through eye to a point just above the axilla is a dark brown band,
light-edged above; thighs on their upper and posterior portions,
reddish.
No. 319. g. Above, light brownish. Below, creamy white.
No. 290. ©. Above, orange yellow, the hind limbs and feet
largely reddish. Below, rose, or more or less reddish. Iris blackish
grey; pupil horizontally lozenge-shaped when closed, round when
open.
Size. Length of gg, 28-32 mm.; of only 2, 39 mm.
Habitat. Taken at night on a bush, a tree, in bananas,
and a hut.
Remarks. Laurent (1951 f: 120) would transfer the
Hyperoliinae from Rhacophoridae and place them in a new grouping
with certain ranids, such as Arthroleptinae, for which he proposes
the name Hyperoliidae.
This sedge-frog has recently been recorded from “ Thiassale ”
(presumably Tiassalé), Ivory Coast by LAURENT (1951 c: 30).
Typical concolor has consequently been reported from every country
(except Nigeria) from Portuguese Guinea to the French Congo;
east of which it is represented by various races.
Hyperolius picturatus Peters
Hyperolius picturatus Peters, 1875, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 206,
pl. Il, fig. 2: Boutry, Ashanti, Gold Coast.
Hyperolius nitidulus Peters, 1875, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 209,
pl. III, figs. 4-4 a: Yoruba, Lagos, Nigeria.
O57) CS RS 17.1V53.
OQ (437, 449) Ndzida. 25-26.V.53.
First and fourth toe with phalanx free of web; second and third
with 1% a phalanx free, fifth with 1, a phalanx (449) or webbed to
the disk; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches
hinder part of eye or to the eye.
Color in life. No. 257. Above, clear brownish; sides
of head, neck and flanks flecked with black. Below, throat, abdo-
136 A. LOVERIDGE
men and forelimbs golden yellow; underside of hands and hind
limbs bright yellow. Iris a rosy reddish brown.
Habitat. Taken at night in a hut (437), and in a row of
bananas (449).
Size. Lengths of these 99 are 33, 35 and 36 mm.
Remarks. LAURENT (1951 d: 395) treats picturatus as a
race of the Ethiopian viridiflavus Duméril & Bibron, and suggests
that it ranges from the Gold Coast through Dahomey to Nigeria.
He also regards as a race of viridiflavus, nitidulus Peters,
assigning it a range of from French Guinea to the Ivory Coast,
having examined a g taken between Alangouassou and “ Mbayakio ”
(presumably M’bahiakrou). But PETERS described nitidulus from
“ Yoruba (Lagos) ” !, and the Yoruba country is in the hinterland
behind Lagos, now a port on the coast of Nigeria. LAURENT
(1951 d: 395) omits Yoruba and gives the type locality as “ Lagos
(in errore)” but gives no reasons here or in his longer discussion
(1951 c: 43) for doubting Peters’ data. Perhaps on the grounds
that it conflicts with his theory of what the distribution should be.
As a matter of fact two of Dr. AELLEN’s three Ivory Coast frogs
resemble pieturatus much more closely than they do nitidulus and
are scarcely distinguishable from two specimens from Lake Azingo,
Gabon, French Congo. In each case one frog lacks the usual
black flecks along the flanks. To my thinking nitidulus is simply
a variant of picturatus in which some of the upper flecks have
coalesced to form a more or less ill-defined line.
Hyperolius fusciventris Peters
Hyperolius fusciventris Peters, 1876, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin,
p. 122: Liberia.
© (381) C.S.R.S. 7.V.53.
First (scarcely) and fourth (clearly) toes with 1 phalanx free of
web; second, third and fifth webbed to the disk on one side; tibio-
tarsal articulation of adpressed hind limb reaches the eye.
Color in life. Above, uniformly spinach green delimited
on the sides by a golden yellow line edged with vinous anteriorly;
upper lip white; thighs anteriorly variegated with yellow, otherwise
' The correct reference is pl. iii, figs. 4-4 a, not as given by LAURENT.
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 137
uniformly vinous; limbs, including the metatarsus green, the latter
edged with white and black; fingers and toes white suffused with
vinous. Below, throat and abdomen vinous vermiculated with
black and grayish white.
Size. Length of 9, 27 mm.
Remarks. The Museum of Comparative Zoology has this
species from Sierra Leone (2 localities) and Liberia (8 localities)
where it is abundent. The only non-Liberian record in the litera-
ture is a somewhat doubtful one from Makomo, Spanish Guinea,
given by NieDEN (1908 b: 503). Consequently the species is new
for the Ivory Coast, though one suspects that the Banco frog
referred to cinctiventris Cope (a species described from Umvoti,
- Natal) in PauLıan and VILARDEBO’s paper (1947: 131), may prove
to be a fusciventris.
RANIDAE
Rana occipitalis Günther
Rana occipitalis Günther, 1858, Cat. Batr. Sal. Coll. Brit. Mus., p. 130,
pl. 11: Gambia (restricted).
SJ (42) Near Adjamé. 14.111.53.
io 297179, 49475355 SISESAR.S. _ 5.1V-29V 11.53.
EI Vapo; Nord 7 27.1V.53:
Characterised by the conspicuous transverse fold connecting
the posterior edges of the upper eyelids; toes webbed to tips;
vomerine teeth in two oblique rows, anteriorly touching inner
posterior edges of choanae.
Color notes. go. Iris reddish brown in life, pupil a
vertical lozenge; retracted vocal sacs flesh-cream, greyish when
inflated.
Size. Length of largest g (42), 120 mm., a slightly smaller
one weighed 120 grams. Length of largest © (494), 127 mm.,
weight 235 grams.
Remarks. A key to the frogs of the genus Rana occurring
in Liberia (LOvERIDGE: 1941 e: 134-135) will be found to cover
all the Ivory Coast species mentioned in this present paper.
In 1950 LAURENT proposed separating occipitalis from Rana by
reviving the generic name Dicroglossus Giinther, 1860, two years
138 A. LOVERIDGE
later DE Wirre reduced it to subgeneric rank which would seem
a more reasonable allocation if no earlier name is available.
Rana albolabris albolabris Hallowell
Rana albolabris Hallowell, 1856, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia,
p. 153: West Africa. i
6 OO (78, 268, 272, 339, 368, 670) C.S.R.S. 17.II1-31.VI7:53.
& © (397, 403) Duékoue. 13.V.53:
Vomerine teeth in two oblique rows between, though not in
contact with, the choanae; tips of fingers and toes dilated into
large disks; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches
eye (in 2), between eye and nostril (15), or end of snout (1). In this
species the vocal sacs are internal, but males are distinguished by a
glandular swelling at base of forearm.
Color in life. No. 78. Above, rosy brownesikudke
greenish grey. Below, white. No. 268. Above, slightly greenish
brown; entire upper lip silvery white; sides greenish; thighs
marbled with yellow green. Below, pure white with some grey
spotting. No. 339. Above, olive green. Below, white.
Size. Length of only & (403), 57 mm.; lareest 2272),
78 mm.
Habitat. Nos. 397 and 403 were taken in a rocky cave
of the Panthère Blanche.
Rana maccarthyensis Andersson
Rana maccarthyensis Andersson, 1937, Arkiv. Zool., 29 A, No. 16, p. 9,
figs. 3-4: Maccarthy Island, Gambia.
Hana (Ptychadena) retropunctata Angel, 1949, Bull. Mus. Hist. Nat.
(Paris), (2), 27, pp. 509-511, fig.: Mount Nimba, French Guinea.
11 gg, 1 Fad., 1 © juv. (176, 223, 237-43, 271, 327 see
CORS,. d.IV=Z4VL55:
An inner and an outer metatarsal tubercle, latter usually
connected by a series of minor or minute (often white-tipped)
tubercles with first subarticular tubercle of fourth toe; fourth toe
with 2 phalanges free of web, first toe usually with 14% (1 only in
Nos. 239, 241; 2 only in 176), second toe (when entire) with 1
(14%, in 176), third toe with 1, fifth toe with 1, or 1 phalanx free
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 139
of web; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches
nostril (both 92 and 3 gg), end of snout (1 3), or well beyond
(7 4g). Males with a vocal sac whose aperture extends posteriorly
toward lower insertion of forearm. One 48 mm. frog, well nou-
rished, lacks its left foot, lost at some early age. _
Golor in life. The collector was much struck by the
variability of this species, the presence or absence of a vertebral
line, etc.
No. 239. 38 mm. g. As 238, but yellow more pronounced and
extending almost as far as the chest.
No. 238. 39 mm. g. Above, a light vertebral line. Below, creamy
white, slightly spotted with brown; vocal
sacs greenish grey; thighs and abdomen
yellowish.
No. 243. 40 mm. 4. Above, rosy brown, the thighs marbled with
bright yellow. Below, throat and chest an-
teriorly cream, chest posteriorly to anus,
thighs and legs, sulphur yellow.
No. 347. 42 mm. 4. Above, brownish gray; head with a black
interorbital crossbar; on the dorsum the
rectangular black spots are more or less
regularly disposed, a strikingly A-shaped
mark; dorsolaterally and on the flanks are an
upper and lower longitudinal series of black
spots. Below, retracted vocal sacs greenish,
but yellow-green striated with yellow when
inflated; otherwise below, yellowish white,
more yellow on the belly. Iris black, its
upper portion golden, the lower part reddish
brown.
No. 550. 48 mm. g. Above, vertebral line light orange brown.
Below, retracted vocal sacs black, greyish
when inflated.
No. 237. 52 mm. g. Above, a light vertebral line. Below, golden
yellow including vocal sacs; chest ivory
white. Iris in its upper part bright golden.
No. 481. 60 mm. 9. Above, the very conspicuous vertebral line
light brick red, otherwise brownish grey
140 A. LOVERIDGE
tinged with olive and spotted with black;
sides grey, yellow towards the loins. Below,
creamy white, slightly yellowish on the belly
and hind limbs.
Size. Length of largest g (237), 52 mm.; only adult © (481)
60 mm.
Breeding. On April 13 the males were taken when calling
“ crak ”, abruptly and somewhat weakly, from a depression in deep
forest; no females were seen. On June 1 a female was taken
distended with ova.
Remarks. I have compared these frogs with a cotype of
maccarthyensis, a species apparently overlooked by ANGEL when he
described retropunctata from five frogs, whose adpressed tibio-
tarsal articulations failed to pass the end of the snout (between eye
and nostril in two 99, nostril in three 33). None were of large size,
however, the 4 and © syntypes being 30 and 36 mm. respectively,
and a “ Gouela ” (? Goueia) © only 41 mm. I have no hesitation
in synonymizing retropunctata with maccarthyensis which is re-
presented in the Museum of Comparative Zoology by specimens
from Gambia (2 localities), Sierra Leone (2), and Liberia (4).
MERTENS (1938 a: 242) has recorded the species from Senegal
and the French Sudan, but it is new for the Ivory Coast if ANGEL’s
record for Mount Nimba is considered as French Guinea.
Rana longirostris Peters
(See Fig. 1)
frana longirostris Peters, 1870, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 646,
pl. I, fig. 5: Keta, Togo (as Guinea).
1 4, 2.22 (45-47) -GS.B.S. 1471153.
4 3g, 1 9 (159, 325-6, 567-8) Yapo Nord. 1.V-30.V1.53.
First, second and third toes with % a phalanx free of web,
fourth with 1 phalanx free, fifth webbed to tip; tibiotarsal articula-
tion of adpressed hind limb reaches just beyond (in 1) or well
beyond (7) end of snout.
Color. There is a tendency for the backs of 3g to be flecked
with black, while those of 99 are usually uniformly grey in alcohol.
ATA
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 141
Ike Ale
Rana longirostris Pet. 9 No. 46.
Phot. Aellen.
Their variability in life caused Dr. AELLEN to note them down as
follows:
No. 325. 45 mm. g. Above, olive brown, back with a few dark
brown spots; sides from snout to groin and
along hind limb to foot, a sharp-edged,
blackish brown band very distinct from the
dorsal colouring; thighs marbled with yellow
and a little green. Below, throat pale
yellow; retracted vocal sacs black, grey when
dilated; chest creamy yellow; belly yellow;
hind limbs greenish yellow. Iris reddish
brown.
—
iN
bo
A. LOVERIDGE
3. Above, cinnamon. Below, slightly greenish
yellow; retracted vocal sacs black, grey
when inflated. Iris golden yellow on upper
portion.
TA
©
(©)
©:
_ a
LS
=]
3
3
O.
No. 45. 48 mm. g. Above, greenish grey; thighs marbled with
bright yellow. Beiow, vocal sacs grey;
throat uniformly white; belly canary yellow.
No. 159. 48 mm. 4. Above, brownish grey; hind legs transversely
banded. Below, white, the belly and thighs
somewhat yellow.
No. 568. 53 mm. 4. Above, slightly greyish olive. Below, yellow
with the chest whitish; inflated vocal sacs
pale grey. Iris as in No. 567.
No. 47. 57 mm. 9. Above, khaki; otherwise resembles No. 46.
No. 326. 61 mm. 9. As No. 325.
No. 46. 63 mm. 9. Above, light rosy brown; thighs marbled
with yellow and green. Below, light yellow,
uniform; soles of feet dark brown.
Size. Length of largest g (568), 53 mm.; largest © (46),
63 mm.
Breeding. On March 14 Nos. 45 and 46 were in coitu.
Habitat. Nos. 325 and 326 were taken at night in a
waterfilled rut and on a forest path respectively.
Rana mascareniensis mascareniensis Duméril & Bibron
Rana mascareniensis Duméril & Bibron, 1841, Erpét. gen., 8, D, 350:
Madagascar; Mauritius; Seychelles.
783,8 99, 10 juv. (34, 79, 123, 125-6, 177, 183, 203-4, 209, 224-5,
94-5, 266-7, 270, 363, 366, 369-73, 482) C.S.R.S. 12.111-5.V1.53.
First, second and third toes with 1 (sometimes rather more)
phalanx free of web, fourth with 2-24 (usually 214) phalanges free,
fifth with 13-1 (usually 1) phalanx free of web; tibiotarsal articula-
tion of the adpressed hind limb reaches nostril (in 2), end of
snout (2), or clearly beyond (20).
Une J (267) is without a vertebral line; 4 44 and 11 99 and
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 143
young have a hairlike vertebral line; 2 gg and 7 99 display a broad,
ribbonlike vertebral line.
Color in life. Dr. AELLEN compares a & (482) masca-
reniensis with a 9 (481) maccarthyensis taken the same day, remark-
ing that the coloration of the g is somewhat similar but more
olivaceous, the vertebral line yellowish green, and the inflated
vocal sacs a light grey.
N07 3697 <<. Above, generally pale; vertebral line broad and
a light golden yellow, as are the outermost dorso-
lateral keels and the prolongation of the upper
lip; tympanum light brown with a median
reddish brown spot. Below, pale golden white,
slightly yellow on the abdomen. Iris golden
yellow on its upper portion.
Nos. 370-2. gg. Above, vertebral line hairlike, yellow. Below,
peppery white (371); vocal sacs brownish white
(370) or black (371-2).
Nom1834 2.8. Retracted vocal sacs black, grey when inflated.
No. 267. &!. Above, no vertebral line; the third skin fold
anteriorly, and whole of the fourth, light yellow.
Below, vocal sacs grey.
Nereis. 69. Flanks variegated with silvery white.
INO. 2548," 0. Above, vertebral line broad, on either side of it
four parallel, longitudinal skin folds bearing
(squarish) black blotches; thighs yellowish.
Below, upper lip to behind the commissure
golden; throat and chest cream; abdomen yellow.
Length 52 mm.
INOS 255. ©. Above, vertebral line very fine but distinct,
otherwise like No. 254 except that the dorsal
skin folds are less regular, more broken. Length
95 mm.
N022066. ©. Above, vertebral line greenish yellow. Below,
upper lip reddish brown. Iris golden on its
upper portion. Length 58 mm.
Size. Length of largest G (482), 53 mm.; largest 99 (266;
270), 61 mm.
144 A. LOVERIDGE
Arthroleptis poecilonotus Peters
Arthroleptis poecilonctus Peters, 1863, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin,
p. 446: Boutry, Ashanti, Gold Coast.
13 dd, 30 99 (19-24, 31-2, 35-38, 41, 43, 59-66, 70-7, 82,778,
184-6, 196-202, 654) C.S.R.S. 10.III-28.VIT.53.
1 © (664) Banco Forest. 30.VII.53.
© her. (409) Duékoué. 14.V.53. :
© her. (460) Ndzida. 28.V.53.
Toes terminate in tiny disks (except when shrivelled), without
(or with the merest trace of) web; an inner metatarsal tubercle
only; tibiotarsal articulation of the adpressed hind limb reaches
the eye in every specimen (12 3g; 33 99), though barely in three
gravid 99. Length of gg (distinguished by their dark chins, and
sometimes throats), 20-27 mm., average 23 mm. Their backs
may be uniform (1), or with a more or less distinct hourglass
pattern (11), on which may be superimposed a hairlike (2) or broad,
ribbonlike (1) vertebral line. Length of 22 (distinguished by larger
size and white or freckled throats), 24-33 mm., average 27 mm.
Their backs may be uniformly pale fawn or dark brown (4 + 2),
more usually grey with an hourglass pattern (16) on which may be
superimposed a hairlike (2) or broad, ribbonlike (2) vertebral line.
Breeding. On April 10 at C.S.R.S. a 23 mm 22015
and 30 mm. ® (202) were taken in cottu. Between March 10 and
July 30 most, if not all, adult 99 were gravid.
Phrynobatrachus liberiensis Barbour & Loveridge
Phrynobatrachus liberiensis Barbour & Loveridge, 1927, Proc. New
England Zool. Club, 10, p. 14: Gbanga, Liberia.
O juy. (323) Yapo Nord. 30:1V 53.
g ad. (396) Duékoué. 13.V.53.
Toes terminate in tiny disks, the first and second narrowly
webbed to the disk or with ¥% a phalanx free, third with 2 phalanges
free, fourth with 3, and the fifth with 2 phalanges free of web;
tibiotarsal articulation of the adpressed hind limb reaches end of
snout; a well-developed outer metatarsal tubercle, a very small
and indistinct inner one, and an ill-defined tarsal tubercle which is
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 145
little more than a skinfold in the adult, indistinguishable in the
young.
Size. Lengths of these gg, 23 and 30 mm. respectively.
Habitat, The Yapo frog was taken on the forest floor,
the adult in a rocky cavern of the Panthère Blanche.
Remarks. These have been compared with the series of
types in the Museum of Comparative Zoology, which has the species
from five localities in Liberia. It is new for the Ivory Coast.
PARKER (1936 a: 148) has referred to this species, though with
some misgivings, two gg from Eshobi, Mamfe Division, British
Cameroon.
Phrynobatrachus aellenı sp. nov.
(See Fig. 2)
Type. Muséum d’Histoire naturelle of Geneva, Switzer-
land, No. origin. 538, an adult 4 taken in a temporary pool on a
forest trail near the research centre (C.S.R.S.) to the west of
Abidjan, Ivory Coast. Collected by V. AELLEN, June 22, 1953.
Diagnosis. A large dark-cheeked species with > < glan-
dular folds on the scapular region of the uniformly coloured dor-
sum; hinder side of thighs with a conspicuous light longitudinal
line between two darker bands extends from anus to back of knee;
lower surface of hind legs, more especially the tibia, exhibit large
brown spots; fourth toe with three terminal phlanges free of web,
the third toe with one and a half or two joints free; a tarsal and two
metatarsal tubercles.
Description. Head slightly longer than broad; snout
rather prominent, pointed, longer than the eye diameter; nostril
nearer end of snout than eye; canthus rostralis somewhat angular;
loreal region slightly oblique, scarcely concave; interorbital space
broader than an upper eyelid; tympanum somewhat indistinct,
raised in centre, greater than half the eye diameter; tongue with
a median papilla.
Finger tips dilated into definite disks, first shorter than second
which is shorter than fourth, third the longest, its length equalling
the distance from snout to orbit; toes with small, but distinct,
disks, first and second toes webbed to the disk, third with 114 or
almost 2 phalanges free of web, fourth with 3 phalanges free, fifth
with 1 phalanx free and only a narrow seam of web on next phalanx,
146 A. LOVERIDGE
third toe extending beyond the fifth; an outer and an inner meta-
tarsal tubercle which are as far from each other as is the inner from
the small tarsal tubercle; tibiotarsal articulation of the adpressed
hind limb reaches the end of snout; length of the tibia contained
about 134 times in the length from snout to vent.
Rie 2;
Phrynobatrachus aelleni sp. nov. type & No. 538.
Phot. Aellen.
Skin of head and back shagreened, from the upper eyelids glan-
dular folds converge to an imaginary line connecting the forelimbs,
then diverge on the dorsum. Below, smooth.
Color. Above, crown of head dark grey merging on the
back into the paler grey of the flanks, a single azygous black spot
on dorsum above the right groin; side of face from end of snout
very dark brown (tinged with green in life) with a few scarcely
discernible white specks along upper lip, edged above by a light
canthal line, this dark band continues through eye to the insertion
of the forelimb; flanks pale grey with a few inconspicuously small
flecks of white and darker grey; thigh anteriorly with a linear
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 147
series of light-edged dark dashes or blotches, posteriorly with a
light (golden yellow in life) longitudinal line, more or less edged
with dark brown above, and markedly so below by a broader band
that extends from anus to hinder side of the knee; upper aspect of
tibia pale grey with four faint crossbands of darker grey.
Below, chin and throat dark grey becoming paler posteriorly and
terminating on chest; rest of undersurface creamy white, becoming
yellow posteriorly and on the hind limbs; tibia strikingly blotched
with variable-sized brown spots; heel to sole, as also elbow to palm,
blackish brown, which colour does not extend to the digits.
Size. Length from snout to anus of 3 holotype, 37 mm.;
length of hind limb, 63 mm.
Phrynobatrachus parogoensis sp. nov.
Type. Muséum d'Histoire naturelle of Geneva, Switzerland,
No. origin. 458, a gravid 9 taken in a banana plantation at Ndzida
near coast, Ivory Coast. Collected by V. AELLEN, May 25, 1953.
Paratype. Museum of Comparative Zoology, Cambridge,
Mass. No. origin. 459, a gravid £ with same data as the type.
Diagnosis. Differs from o. ogoensis and o. brongersmat,
which it resembles in many respects, in the more extensive webbing
of the first, second and fifth toes; probably shorter limb; and in
lacking the conspicuous light and dark barring of the lips which is
so characteristic of o. ogoensis and o. brongersmai; nor are there
any large spots on the throat and breast of the new species.
In amount of webbing the new species approaches plicatus
(Giinther), but differs from that widespread amphibian in many
ways.
Description. (Paratype variations are given in paren-
theses). Head slightly broader than long (slightly longer than
broad); snout scarcely pointed, chiefly rounded; nostril nearer end
of snout than eye; canthus rostralis rounded; loreal region some-
what oblique, scarcely concave; interorbital space as broad as
(or slightly narrower than) an upper eyelid; tympanum somewhat
indistinct, raised in centre, its diameter more than half that of the
eye; tongue with a median papilla.
Finger tips slightly dilated and pointed, first shorter than
second, which is shorter than fourth, third the longest, its length
148 A. LOVERIDGE
equalling the distance from end of snout to orbit; toes with small,
but distinct, pointed disks, first and second toes webbed to the
disks, third with 1 phalanx free of web, fourth with 2 phalanges
free, fifth webbed to disk and subequal in length to the third; an
outer and an inner metatarsal tubercle which are as far from each
other as is the inner from the small tarsal tubercle; tibiotarsal
articulation of the adpressed hind limb reaches the tympanum;
length of the tibia contained more than twice (21% times) in the
length from snout to anus.
Skin of head and back smooth, from the upper eyelids rather
inconspicuous glandular folds converge to an imaginary line
connecting the forelimbs, then diverge on the dorsum. Below,
smooth.
Color. Above, dark brown; from snout to anus a 2 mm.
(11, mm.) broad light pinkish (darker in centre) vertebral line;
dorsolateral area pale, mottled with darker; lips grey more or less
flecked with white; side of head through nostril and eye to halfway
(or groin) along flank an illdefined, more or less continuous, dark
band; thighs above, pale heavily marbled with dark brown, cir-
cum-anal area dark brown extending as an ill-defined band to
hinder side of the knee; upper aspect of tibia pale brown with four,
conspicuous, dark brown crossbands and other scattered markings.
Below, chin and throat very pale grey dotted with white; chest,
abdomen and thighs anteriorly white, thighs posteriorly vermicul-
ated with brown; outer part of heel to sole, also elbow to palm
though less noticeably, blackish brown, extending on to the toes,
but not on to the fingers.
Size. Length from snout to anus of ® holotype (458),
26 mm., of paratype 9 (459), 24 mm.; length of hind limbs 37
and 34 mm. respectively.
Phrynobatrachus alleni Parker
Phrynobatrachus alleni Parker, 1936, Zool. Meded., 19, p. 91: Firestone
Plantation No. 3. Du River, Liberia.
2 (559) Yapo Nord. 28.V1.53.
Toes terminate in tiny disks, the first, second, third and fifth
webbed to the disks, the fourth with 2 phalanges free (except for an
exceedingly narrow seam on the penultimate joint); a well-deve-
ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 149
loped outer metatarsal tubercle, a small but distinct inner one, and
an ill-defined tarsal tubercle; tibiotarsal articulation of adpressed
hind limb reaches slightly beyond end of the snout.
Size. Length of 9, 25 mm.
Remarks. Compared with g and © paratypes of allenı,
a species hitherto known only from half-a-dozen iocalities in
Liberia, and one in Gold Coast.
Summary of the Extent of Webbing in these Ivory Coast
Phrynobatrachus.
Number of joints free on
Species Sex | No. Ist. nt, Ma a SE
toes
liberiensis d 323 1% yy, 2 | 3 2
» So 396 | 0or % | Vor % 2 3 2
aelleni 3 538 0 0 115 or 2 3 1
parogoensis 2 458 0 0 2 0
) © 459 0 0 1 2 0
alleni Q 559 0 0 0 2 0
For comparison with data of Liberian species listed in LovERIDGE (1941 e:
137-139).
REFERENCES!
of papers referred to in the text
BARBOUR, T. & A. Loveringe. 1930a. Reptiles and Amphibians
from Liberia. In Strone, R.: Report of the Harvard-
African Expedition upon the African Republic of Liberia
and the Belgian Congo. Cambridge, Massachusetts
2109780, pls. LL
Carte provisoire de l Afrique Occidentale française. 1939. Cote d'Ivoire,
Abidjan, au 1: 200000. Dresse, dessiné et imprimé
par le Service géographique de l’A.O.F.
1 Where a date is followed by a letter of the alphabet it indicates that,
during the year cited, the author in question published more than one paper
on African herpetology. The latter has chronological significance in a more
comprehensive bibliography of African herpetology (1880-1954) which it is
hoped may be published in the not too-distant future.
150 A. LOVERIDGE
LAURENT, R. 1951 c. Catalogue des Rainettes Africaines (genres
Afrixalus et Hyperolius) de la Collection du Museum
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Belge 82: 23-50, figs. 1-2.
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mentaire des Batraciens en basse Côte dIvoire. Bull.
Soc. zool. Fr. 74: 129-132.
RPM SUESSE’DEIZOOLOGITE 151
Tome 62, n® 4. — Mars 1955
Neue Collembolen aus Österreich
I. Material
von
Ekkehard von TÖRN E
Mit 3 Textabbildungen.
Hypogastrura quadrıpunctata Gisin (1944).
Syn.: Beckerella quadriocellata Jonesco, 1922, nec Absolon, 1900.
Syn. nov.: Mesachorutes Jonescot Delamare Deboutteville, 1947.
In der Beschreibung dieser Art hat JonEsco mit keinem Wort
die Furca erwähnt, ein Umstand, der zu der Vermutung Anlass
gegeben hat, dass die Art keinen Sprungapparat besässe (z.B.
STACH 1949, pp. 166, 170, 174 usw.). Die Grundlosigkeit einer
solehen Annahme geht aber eindeutig aus JonEscos nächst-
folgender Beschreibung von Beckerella spelaea hervor. JONESCO
schreibt zur Begründung der Zugehörigkeit der Art spelaea zur
Gattung Beckerella u. a. folgendes (p. 382): „La difference essen-
tielle entre l’ Acherontiella et la Beckerella spelaea consiste en ce que
la premiere est complètement dépourvue de fourche tandis que la
seconde possède une fourche très développée. “JonEsco hat dem-
nach den Furcabesitz als ein selbstverständliches Merkmal der
Gattung Beckerella angesehen. Wenn er also unter diesen Um-
ständen die Art quadriocellata zur gleichen Zeit in die Gattung
Beckerella stellt, so kann sie unmöglich furcalos gewesen sein.
Wollte man überhaupt aus Jonescos Unterlassung einen
Schluss ziehen, dann doch am ehesten den, dass die Furca keine
spezifischen Besonderheiten aufwies, d. h., dass sie „ganz gewöhn-
lich“ aussah. Dies wird auch durch einen Fund aus einem alten
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 12
152 E. VON TÖRNE
verlassenen Tiroler Bergwerk (s. u. 7. quadripunctata tiroliensis
n. ssp.) wahrscheinlich gemacht.
Eine zweite Unklarheit besteht bezüglich der Anzahl der tibio-
tarsalen Keulenhaare. JoNEsco nennt in seiner Beschreibung nur
ein Keulenhaar, obwohl er in der beigegebenen Zeichnung ein-
deutig zwei Keulenhaare dargestellt hat. Der Irrtum, der diesem
Widerspruch zugrunde liegt, ist wohl im Text zu vermuten, da
sich die Zweizahl beim Spürhaarbesatz bei allen nahestehenden
Arten wiederfindet. Eine Entscheidung in dieser Frage kann jedoch
erst nach einer Revision der Typen gefällt werden.
Die Einordnung dieser Art in die Gattung Hypogastrura !
bedarf der Rechtfertigung. Beckerella quadriocellata Jonesco gehört
in jene Reihe von Arten und Gattungen, für die Sracu (1949, S. 169)
eine ausgezeichnete Übersicht veröffentlicht hat. Ergänzt man
diese Formenreihe durch die Arten bonett Tarsia in Curia und
quadriocellata Jonesco (sowie durch die hier zu beschreibende n. ssp.
tiroliensis), so erweisen sich diese Arten als gestaltliche Binde-
glieder zwischen den von Stacu (1949) als selbständige Gattungen
anerkannten Artengruppen. Eine Zusammenlegung der Gattungen,
wie sie DELAMARE DEBOUTTEVILLE (1947) schon angebahnt und
STACH (1949), einen Schritt weitergehend, in Erwägung gezogen
hat, liesse sich also durch die Berücksichtigung der obengenannten
Arten gewiss noch besser motivieren. Ich habe mich daher um eine
Erweiterung der Gattung Schôttella durch Einbeziehung der
Gattungen Choreutinula Paclt (pro Beckerella Linnaniemi; Syn.
Beckerellodes Salmon, 1945), Mesogastrura Bonet, Mesachorutes
Absolon und Typhlogastrura Bonet bemüht. Diesen Gedanken
habe ich jedoch aufgegeben, weil mir der Unterschied einer Gross-
gattung Schôttella gegenüber der Gattung Hypogastrura nicht
gewichtiger erscheint als die von mir ebenso geringgeschätzten
Unterschiede zwischen den einzelnen Gruppen der in Frage stehen-
den Formenreihe. Der letztliche Unterschied zwischen beiden
Gattungen ergäbe sich aus dem Besitz bzw. Nichtbesitz eines
zusätzlichen Tuberkels (,,accessory boss“) im Postantennalorgan.
' In der Nomenklatur folge ich Gisin, weil durch die noch so wohlbe-
gründete Einführung neuer Namen (s. Sracn, 1949, Neogastruridae, etc.)
nomenklatorische Schwierigkeiten nicht beseitigt werden. Hier gibt es nur
einen Weg, den über die Internationale Kommission für Zoologische Nomen-
klatur, deren Entscheidung für alle verbindlich ist.
NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH Liss
Eine solche Konzeption würde es notwendig machen, Arten wie
Hypogastrura breviempodialis Stach und H. gisini Strenzke in die
Gattung Schöttela einzubeziehen. Das Merkmal ,,accessory boss“
ist aber nicht immer eindeutig und oft sehr schwer zu erkennen
und daher für eine Gattungstrennung nicht gut geeignet. Ich halte
mich deshalb an die weite Auffassung der Gattung Hypogastrura,
wie sie auch Gisin (1944) in seinen „Hilfstabellen“ vertreten hat.
Die Unterscheidung von Artengruppen innerhalb dieser Gattung
ist ein so dorniges Kapitel, dass ich mich nicht entschliessen kann,
die vorstehende Art irgendeiner subgenerischen Kategorie zuzu-
ordnen. Die vielfach vertretene Unterscheidung von Gattungen
bzw. Untergattungen im Bereich der Grossgattung Hypogastrura
ist zu einem guten Teil historisch bedingt, weil zur Zeit der Auf-
stellung jener Kategorien sehr viele Zwischenglieder noch nicht
bekannt waren, die uns heute eine engere Gruppierung schwer
machen.
Hypogastrura quadripunctata tiroliensis n. ssp.
Das Collembolenmaterial, das E. Kritscuer, J. KLIMA und
G. ERTEL in den Knappenlöchern am Tschirgant (Nord-Tirol)
gesammelt haben, enthielt auch 2 Tiere, die mit der Beschreibung
der Beckerella quadriocellata Jonesco weitestgehend überein-
stimmten. In seinem „Beitrag zur Kenntnis der Höhlentierwelt
der nördlichen Kalkalpen“ hat mein Lehrer, Herr Prof. Dr. H.
JANETSCHEK, diesen Fund unter dem Namen Mesachorutes s. sp.
(Beckerella quadriocellata Jonesco aff.) angeführt, weil ich nach der
ersten Bearbeitung des Materials noch eine spezifische Verschieden-
heit des Tiroler Fundes angenommen hatte. Indessen erscheinen mir
die Unterschiede gegenüber Jonescos Beschreibung der quadrı-
ocellata zu gering, um auf Grund des vorliegenden Materials eine
eigene Art zu rechtfertigen.
Im Vergleich zu Jonescos Beschreibung kann ich folgende
Abweichungen der n. ssp. tiroliensis feststellen:
1. Die n. ssp. tiroliensis besitzt an allen Klauen deutliche Empodial-
anhänge.
2. Die n. ssp. tiroliensis besitzt eindeutig je 2 Keulenhaare an den
Tibiotarsen.
154 E. VON TÖRNE
Der erstgenannte Unterschied muss als gegeben hingenommen
werden, denn JoneEsco vermerkt in seiner Beschreibung ausdriick-
lich: „Absence de l’ongle inférieur“.
Der zweite Unterschied ist jedoch, wie oben ausgeführt, zweifel-
haft, da im Text der Beschreibung nur ein Keulenhaar angegeben
wird, während in der Zeichnung je zwei dargestellt worden sind.
Der Innenzahn an den Klauen ist beim vorliegenden Material
sehr schwach entwickelt und mehr distal als bei einer der nächst-
verwandten Arten, der Hypogastrura ( Mesogastrura) levantına
Bonet (nach der Zeichnung von Bonet zu urteilen). Die Furca
gleicht jener von inermis und levantına. Die Dentes sind dorsal mit
je 4 Haaren besetzt. Das Tenaculum ıst dreizähnig, Corpus ohne
Haar. Der Ventraltubus ist jederseits mit 4 Haaren besetzt.
Ein Exemplar ist bei der Bearbeitung leider zerstört worden
und das 2. (der Holotypus) ist wegen ungenügender Fixierung bei
der Milchsäurebehandlung geplatzt. An dem Milchsäurepräparat
sind jedoch noch alle wesentlichen Merkmale zu erkennen, nur die
Ommen sind wegen der vollständigen Zerstörung des Pigments
sehr schwer zu erkennen. Eine Rückbettung in Alkohol scheint mir
zu gewagt, daher verbleibt der Holotypus im mikroskopischen
Dauerpräparat (Milchsäure als Einschlussmittel).
Genaueres über den Fundort s. JANETSCHEK (1952, S. 11—12).
Aufbewahrungsort des Holotypus: Naturhistorisches Museum
ın Genf.
Tetracanthella reducta n. sp. (Abb. 1).
KENNZEICHNUNG. — Grösse bis zu 1,2 mm, blau gefärbt; mit
reticuliertem Integument. Machrocheten auf dem letzten Abdo-
minalsegment häkchenförmig endend und zum Teil schwach ge-
keult. Die beiden medianen praespinalen Haare (s. Abb. 1) auf dem
Abd. V + VI sind voneinander etwa doppelt soweit entfernt wie
von den seitlich benachbarten Machrocheten. Ommen 8 + 8; Post-
antenalorgan länglich-oval. Tibiotarsi mit je 2 die Klauen über-
ragenden, leicht geschwungenen Keulenhaaren. Furca und Retina-
culum fehlen vollständig.
VERGLEICH. Tetracanthella reducta n. sp. in der T. afurcata
Handschin sehr ähnlich. Beide Arten gleichen sich in ihrer Gesamt-
NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 155
erscheinung (Färbung, Gestalt, Grösse) und dem völligen Mangel
von Furca und Retinaculum.
Ein deutlicher Unterschied besteht jedoch in der Behaarung.
Bei der neuen Art sind die dorsomedialen Borsten des Abd. V + VI
viel weiter auseinander gesetzt
als bei afurcata; ihr Abstand ist Degree Minime
so gross oder grösser als derjenige N Y Us
der Analdornen. Ferner sind die Ne P GON jf
Keulenhaare (KH)! der Tibio- LA a N
tarsen sowie die dorsolateralen 74 Y pd i
Macrocheten (M) des Abd. V+ VI VA IA A
deutlich länger. Bezeichnet man ( N i ;
die Abstände (a, b, c) gemäss Ab- Bd
bildung 1, so kann man die Ver- c
haltnisse durch folgende Mass- ABB. 1. — Tetracanthella reducta
zahlen ausdrücken: no sp:; Abd. V VI.
reducta n. Sp. afurcata
BE" OB oR: 12 a ee)
oder oder
a> 2b | a0
GE AC DREI
KH : Klauenaussenkante III D lesi
M : Klaueninnenkante III Al di
WEITERE BESCHREIBUNG. — Färbung dunkelblau, Pigment
körnig, grossteils sehr dicht, aber doch unregelmässig verteilt, viele
helle Flecken freilassend. Integument deutlich, stellenweise grob
reticuliert. (Hinsichtlich dieser Strukturen unterscheiden sich
reducta n. sp. und afurcata nicht wesentlich, da bei afurcata nur
2
gelegentlich eine feinere Reticulation vorkommt.) ? Behaarung
1 Die Spürhaare sind entgegen HanpscHins ausdrücklichem Vermerk
auch bei T. afurcata Handsch. meist mehr oder weniger gekeult, so dass sich
die neue Art diesbezüglich nicht wesentlich unterscheidet.
2 An meinem Tiroler Material von Tetracanthella afurcata habe ich die
verschiedensten Abstufungen zwischen feiner Granulation und deutlicher
Reticulation feststellen können. Dieser Befund gibt zu der Frage Anlass, ob
diese strukturellen Verschiedenheiten des Integuments zu Recht als spezifische
156 E. VON TÖRNE
ähnlich wie bei anderen Arten der Gattung (Th. II 6, Th. III
4, Abd. I—IV gewöhnlich 3 + reguläre dorsale Haarreihen).
Neben den Machrocheten, die gegen das Ende des Abdomens
nach Zahl und Länge stärker hervortreten, finden sich auf jedem
Segment (ausser Th. I) dorsolateral auch 1—3 Paar feine (sinnes-
haarähnliche) Härchen !; solche Härchen finden sich auch bei
anderen Arten wie afurcata und ‚„montana“ in entsprechender
Form, Zahl und Anordnung. Antennalorgan und Postannalorgan
typisch. Die Ommen G und H sind ähnlich wie bei afurcata stark
reduziert. Der Empodialanhang II und III kaum halb so lang wie
die Klaue und der EAI ist nur sehr schwach ausgebildet oder
fehlt ganz.
Holotypus 1 9, 0,83 mm; Antenne: Kopfdiagonale = 10 : 13;
Segmentproportionen nach Aufhellung in Milchsäure (von dorsal
gemessen): Th. II bis Abd. (V + VI) = 30: 24: 22: 242524:
HD: 23.
Fundort: Innsbruck, Höttinger Graben, lichte Gufl; 17 Ex.
Mai 1951; vgl. Angaben bei Pseudanurophorus 4-oculata n. sp.).
Der Holotypus ist ein verhältnismässig kleines aber gut er-
haltenes Exemplar aus der Population. Nach Milchsäurebehandlung
wird er weiter in Alkohol aufbewahrt. Aufbewahrungsort: Natur-
historisches Museum in Genf (dort auch Milchsäurepräparat eines
Paratypoiden). Weiteres Material in meiner Sammlung.
Pseudanurophorus quadrioculatus n. sp. (Abb. 2).
KENNZEICHNUNG DER ART. — Grösse um 0,52 mm. Färbung
kräftig, grau erscheinend, Segmentgrenzen hell. Ommen 2 + 2,
in weiten Abstand hintereinanderliegend. PAO breit eiförmig.
Abd. IV mit 1 + 1, Abd. V mit 3 + 3 fein Sinneshaaren (Abb. 2b).
VERGLEICH. Die nächststehende Art ist Pseudanurophorus
binoculatus Kseneman (1934). Die neue Art ist dieser in ihrer
Merkmale gewertet werden können. Die Tetracanthella montana Stach, deren
seschreibung auf alle von mir bisher beurteilten furcaten (aus Österreich
stammenden) Tetracanthellen passt, ist von (der Beschreibung) der T. alpina
nur in diesem und dem (hier unsicheren) Merkmal des Keulenhaarbesitzes
unterschieden.
' Härchen gleichen Aussehens werden von Srac (und deswegen auch von
mir) bei Pseudanurophorus als Sinneshärchen bezeichnet (vgl. Abb. 2 b)
NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 157
Erscheinung ähnlich (auch keine Analpapille), doch ist sie grösser,
kräftiger gefärbt und nicht so dicht behaart. Beide Arten tragen
seitlich am Ventraltubus je drei Haare, doch auf der Hinterseite
des Tubus stehen bei quadrioculatus n. sp. 3, bei binoculatus hingegen
nur 2 Haare. Die Zahl der Ommen beträgt bei quadrioculatus
n. sp. 2 + 2, bei binoculatus nur 1 + 1. Das PAO der neuen Art
ist deutlich breiter als eine Omme und ist dicht neben der vorderen
Omme gelegen (Abb. 2a); bei binoculatus ist das PAO knapp ommen-
ms Z =
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ABB. 2. — Pseudanurophorus quadrioculatus n. sp.
a) Kopf mit Ommen und Postantennalorgan von dorsolateral; 6) Abd. IV
bis VI von dorsal. (Auf Abd. IV 1 + 1 und Abd. V 3 + 3 dorsolateral
stehende Sinneshärchen.)
breit und um den doppelten Durchmesser einer Omme von der
vorderen Omme entfernt. Das Ant. Org. III ist bei quadrioculatus
n. sp. auffällig schwächer entwickelt als bei binoculatus. Während
quadrioculatus n. sp. auf dem Abd. IV 1 + 1 und auf dem Abd. V
3 + 3 Sinneshaare besitzt, gibt es deren bei binoculatus nur 2 + 2
auf dem Abd. V.
BESCHREIBUNG DES Hororypus. — ©, 0,52 mm lang. Längen-
verhältnis der Körperabschnitte vom Kopf (Antennenbasis bis
Kopfhinterrand) bis Abd. VI = 25/4: 18, 16/ 16: 16: 17: 17: 13: 6.
Antenne: Kopfdiagonale = 30: 35. Integument sehr fein granuliert.
Pigment dunkel, körnig, unregelmässig verteilt. Segmentgrenzen
hell. Ommen durch Anhäufung von Pigmentkörnern als schwärzli-
che Punkte von ihrer Umgebung abgehoben.
Behaarung spärlich, auf den Tergiten 2-3 Querreihen von
Haaren. Haare 1 — 2 mal so lang wie die Innenkante der KI. III.
158 E. VON TORNE
Ommen 2 - 2, im Abstand von 3 Ommendurchmessern hinterein-
anderliegend. Das PAO liegt dicht bei der vorderen Omme, es ist
breit, eiförmig und an dem breiteren, der Omme zugewandten
Ende leicht eingedellt (Abb. 2a). Ant. Org. III wie bei binoculatus,
jedoch schwach ausgebildet. Riechhaare auf Ant. IV in grösserer
Zahl, doch nicht in typischer Ausbildung. Ähnlich wie bei bino-
culatus besitzt auch quadrioculatus n. sp. feine Sinneshaare auf dem
Abdomen. Diese sind jedoch nur bei stärkster Vergrösserung mit
Sicherheit zu erkennen. Auf dem Abd. IV steht je 1 Sinneshaar
auf der Seite des Tergits und auf dem Abd. V finden sich 3 + 3
lateral bis dorsalateral. An den Tibiotarsen sind keine Spürhaare
zu erkennen, die Klauen sind zahnlos, die EA sind gut halb so lang
wie die Klaueninnenkannten und besitzen deutlich erkennbare
gerundete Lamellen.
VORKOMMEN. — Pseudanurophorus quadrioculatus n. sp. habe
ich an drei verschiedenen Stellen im Exkursionsgebiet von Inns-
bruck gefunden, zweimal in feuchten Moos (davon einmal in
Massen) und einmal in einem Waldmoor in grösserer Zahl gekät-
schert. Der Hoïotypus stammt aus einer Berleseprobe die im Mai
1951 ın den Gufln des Höttingergrabens (Nordkette bei Innsbruck,
ın etwas 1000 m. Höhe) entnommen wurde. Das Material
bestand aus Algenbewuchs des Bodens und dem Moosüberzug
der Wand (Höttinger Breccie mit vielen kleinen Vorsprüngen
und Löchern) von zwei feuchten Stellen des sonst sehr trockenen
Gewolbes.
Nach den bisherigen Befunden scheint das Vorkommen der
Art an einen hohen Feuchtigkeitsgrad des Standortes gebunden
zu sein. Uber die Gemeinschaftsbindung lassen sich bisher noch
keine Aussagen machen.
Der Holotypus und 1 Paratypoid in Alkohol, 2 Paratypoide
in Milchsäurepräparaten im Naturhistorischen Museum zu Genf.
Weiteres Material in eigener Sammlung.
Appendisotoma bulbosa europaea n. ssp. (Abb. 3).
Die beiden einzigen Arten dieser Gattung wurden von FoLsom
(1957) aus Nord-Amerika unter den Namen Proisotoma bulbosa
und Proisotoma vesiculata beschrieben.
NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 159
SracH hat später diese beiden Arten zu einer neuen Gattung,
Appendisotoma, gestellt und als Typus Proisotoma vesiculata
Folsom (1937) nominiert. Die generische Abtrennung dieser
beiden Arten wurde vor allem auf Grund des für beide Arten so
charakteristischen Merkmals, derblasenartigen Austülpungen an
der Aussenseite der Dentes, vor-
genommen.
Ein einziges der Appendiso-
toma bulbosa sehr nahestehendes
Exemplar habe ich bei Innsbruck
gefunden. Meine Bemühungen,
mehr von diesem interessanten
Material zu erlangen, sind ohne
Erfolg geblieben.
Das Ex. ist etwa 1,2 mm.
gross und besass grünlich-blaue
Färbung (in Alkohol). Die Merk-
male des Tieres stimmen weit-
gehend mit jenen überein, die
Folsom für bulbosa beschrieben
hat.
Offensichtliche Abweichungen
gegenüber der Beschreibung von
bulbosa sind folgende:
1. Besitz einer an der Aussen-
seite des Mucro inserierten ABB. 3. — Appendisotoma bulbosa
Borste (Abb. 3, vergl. ferner europaea n. ssp. a) Furca von
PINA 9242 943° bei ventrolateral; 5) Mucro von
; f J lateral.
FoLsom, 1937).
2. Stärkere Einfaltung der Dorsalseite der Dentes.
3. Besitz von nur 3 + 3 Zähnen am Tenaculum (gegenüber 4 + 4
bei bulbosa).
Wegen der sonst weitgehenden Übereinstimmung mit bulbosa
und des vereinzelten Vorkommens möchte ich trotz dieser charak-
teristischen Unterschiede von einer artlichen Trennung absehen.
Im übrigen erscheint mir der faktische Unterschied gegenüber der
Hauptart auch garnicht vollständig gesichert. FoLsom stellt zwar
auf seinen Zeichnungen eine entsprechend der Mucronalborste von
»
160 E. VON TÖRNE
europaea n. ssp. situierte Borste so dar, als ob sie aussen am Ende
des Dens inseriert sei, aber die übereinstimmende Lage (in beiden
Fällen reicht die Borste bis zur Höhe des Antapicalzahnes) gibt
doch zu der Frage Anlass, ob Forsom diesem Merkmal auch
wirklich jene Aufmerksamkeit gewidmet hat, wie sie für eine
bewusste und präzise Aussage darüber erforderlich ist. Auch der
zweite Unterschied ist nicht so sicher, weil FoLsom darüber nur
eine sehr ungefähre Aussage macht (,;about eight large dorsal
semicular folds“). Erst die Revision des amerikanischen Materials
wird (besonders wenn weiteres europäisches Material gefunden
wird) die Grundlage für eine Klärung dieser Fragen abgeben.
Zu vermerken ist noch, dass das hiesige Tier ziemlich gleich-
grosse Ommen besitzt.
Mit dieser vorläufigen Mitteilung erscheint mir das bisher
einzige im palaearctischen Bereich gefundene Tier dieser Gattung
hinlänglich gekennzeichnet.
Funport. — Innsbruck, Gramart (in der Nähe des Gramart-
boden, am Beginn des „Höhl’“ genannten Hohlweges). Berlese-
probe aus Moospolstern am Fusse einer halb freistehenden Fichte
(Herbst 1950).
Holotypus im Milchsäurepräparat im Naturhistorischen Museum
zu Genf.
Oncopodura reyersdorfensis Stach (1936).
In meinem Collembolenmaterial, das ich in den Jahren 1949
bis 1951 im Exkursionsgebiet von Innsbruck gesammelt habe,
befanden sich auch 12 Exemplare von Oncopodura reyersdorfensis.
Diese Funde sind von tiergeographischem und taxonomischen
Interesse.
Die Oncopodura reyersdorfensis ist in unseren Breiten die zweite
Art, deren Vorkommen im Freiland festgestellt werden konnte. Die
andere Art (0. crassicornis Shoeb.) habe ich im Gebiet von Innsbruck
nicht gefunden. Die Sracusche Beschreibung ist mustergültig,
aber dem einzigen ihm vorliegenden Exemplar fehlte der Mucro.
Das einzige was ich daher der Beschreibung noch hinzuzufügen
vermag, sind Angaben über den Mucro. Der Mucro der Oncopodura
reyersdorfensis gleicht vollständig jenem von ©. crassicornis. Auch
die Proportionen stimmen genau überein. Nach Angaben von
NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 161
ABsoLon und KsENEMAN (1932, s. dort, Übersichtstabelle, S. 12)
beträgt die relative Entfernung der Mucronalzähne von der Mucro-
basis “bei Oncopodura crassicornis = 17: 26: 35: 39 ( = 85: 130:
175: 195). An Exemplaren der gleichen Art aus Niederösterreich
(leg. Prof. Dr. Ing. H. Franz) habe ich das Verhältnis 80: 130:
170: 190 gemessen. Im Vergleich dazu ergaben Messungen an
O. reyersdorfensis aus Tirol Zahlenverhältnisse wie 80: 130: 180: 200
und 85: 120: 180: 195. Geringe Abweichungen der Werte ergeben
sich stets aus der verschiedenen Lage der Objekte im Präparat.
FUNDORTE.
1. Sillschlucht bei Innsbruck. Oberer Rand des mit Buchen und
Fichten bestandenen NW-Steilhanges. An 2 Stellen 2 bzw.
3 Exemplare aus einer Bodentiefe von 10 bis 20 cm (9.1X.1949).
2. Stangensteig oberhalb von Innsbruck/Hötting (Süd-Exp., in
etwa 850 m Höhe). Junger Mischwald (Föhren, Fichten,
Tannen, Buchen, Birken und Ulmen; Bestandeshöhe bis zu
10 m). Aus einer Bodentiefe von 25- 35 cm 6 Ex. (15.1X.1949).
3. Arzler Alm, oberhalb von Innsbruck (Süd-Exp. in etwa 1500 m
Höhe; verkarstetes Schafweidegebiet nordöstlich oberhalb der
Alm). Aus tiefgründigem Boden eines seichten Hangabsatzes
(mit Erica carnea und Calluna vulgaris bestanden) 1 Ex aus
15 cm Tiefe (20.1V.1951).
Alle Funde stammen aus vorwiegend mineralischen Schichten
in grösserer Bodentiefe. Die Böden aller vier Fundorte waren ver-
mutlich sauer.
4 Belegexemplare werden (in einem Präparat !) im Naturhisto-
rıschen Museum zu Genf aufbewahrt, 1 Exemplar wird Herrn Prof.
Dr. J. Sracx (Naturhist. Museum in Krakau) übersandt, weiteres
Material in eigener Sammlung (Das ganze Material in mikrosko-
pischen (Milchsäure-) Dauerpräparaten).
Herrn Dr. H. Gistn/Genf danke ich für manchen fachlichen
Hinweis und freudlichen Rat sowie für seine Bemühungen beı der
redaktionellen Bearbeitung des Manuskriptes.
162 E. VON TÖRNE
LITERATUR
DELAMARE DEBOUTEVILLE, Cl. 1947. Description de Mesachorutes Mar-
lieri n. sp. Remarques sur les genres Mesachorutes Bon.
Bull. Mus. Paris. (2) 19: 403-408.
& Gisix, H. 1951. Coll. cavern. de la Lombardie récoltés par
M. M. Pavan. Rass. Spel. Ital. 3: 133-136.
CHAMBERLAIN, R. W. 1943. Four new species of Collembola. Great Basin
Naturalist. 4: 39-48.
Gisin, H. 1944. Hilfstabellen zum Bestimmen der holartischen Collem-
bolen. Verh. Natf. Ges. Basel. 55: 1-130.
JANETSCHEK, H. 1952. Beitrag zur Kenntnis der Hôhlentierwelt der
Nördlichen Kalkalpen. Jahrb. Ver. Schutze Alpenpfl.-
& Tiere, München 27 pp.
PacLT, J. 1944. Nomina nova in Collembola. Ent. Listy 7: 92.
STACH, J. 1947. The apteryg. Fauna of Poland in relation to the world-
fauna. Fam.: Isotomidae. Acta Monogr. Mus. Hist. Nat.
Kraköw 1: 1-488.
1949. Id. Fam.: Neogastruridae and Brachystomellidae. Ibid. 2:
1-341.
STRENZKE, K. 1954. Verbreitung und Sysiematik der Collembolen der
deutschen Nord- und Ostseeküste. Verôff. Inst. Meeresf.
Bremerhaven. 3: 46-65.
TARSIA IN CURIA, I. 1941. Due specie nuove et una poco nota di Collemboli
cavernicolt d’Italia. Ann. Mus. Zool. R. Univ. Napoli.
(DES Nr: "10
Bezüglich weiterer Literatur verweise ich auf das ausführliche Ver-
zeichnis von Gisin (1944).
REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE
Tome 62, n® 5. — Mars 1954
Universite de Lausanne
Travaux du Laboratoire de Zoologie et d’Anatomie comparee
Nouveaux documents
sur les chromosomes des Muridae.
Problèmes de cytologie comparée
et de taxonomie chez les Microtinae.
par
Robert MATTHEY
Avec 114 figures dans le texte.
Publication subventionnée par le Fonds national suisse
de la recherche scientifique.
SOMMAIRE
Introduction
Etude de 14 espèces et sous-espèces nouvelles pour la Cytologie
Cytologie comparée et taxonomie des Microtinés
AnkGeneralités; "i. 0,
B. Lemmings et Campagnols
C. Les Pitymys
D. Les Arpicola
CONCLUSIONS Sit .. .
Ye TE ECHEC MCE ET
edile ace te e) Ve, die) ne). Le
Or at MENTO LM CR MON Die, Fl. ) Sem RER edel 0 mei, re
ery fee meter. fem je
Biblosraphie. 2°...
INTRODUCTION
163
163
165
196
196
198
201
203
204
205
Quelques mots suffiront puisque ce travail n’est pas autre chose
que la continuation des recherches exposées dans mes deux
mémoires de 1953 et 1954. Ceux-ci présentaient les caractères
chromosomiques de 50 espèces de Muridae dont 33 n'avaient
Rev. SUISSE DE Z001., T. 62, 1955.
9
oO
164 R. MATTHEY
jamais été étudiées. Ces premières investigations ont naturellement
suscité un certain nombre de problèmes à la solution desquels je
me suis attaché et qui dictaient le choix du matériel à étudier.
Le cas si curieux des Ellobius (MATTHEY, 1954) n’est pas encore
élucidé bien que j'aie examiné un nombre élevé de sujets. Cepen-
dant, je puis déjà affirmer que le nombre insolite 2N = 17 établi
chez la femelle par l’étude de la lignée myéloblastique caractérise
également d’autres lignées somatiques, celles des cellules follicu-
laires et thécales de l’ovaire. Il est donc très probable que le nombre
diploide 17 est constant dans les deux sexes. Les données relatives
à Ellobius ne sont pas retenues dans ce travail mais feront l’objet
d’une publication spéciale.
Les conditions chromosomiques ayant été établies chez de
nombreux Microti, l'étude des Lemmi, considérés souvent comme
des formes archaïques de Microtinae, devenait très désirable. Mes
nombreuses recherches pour me procurer des espèces scandinaves
sont demeurées vaines; par contre, le professeur K. Fisher (Univer-
sité de Toronto) m’a envoyé deux gg de Dicrostonyx groenlandicus.
Une observation fortuite m’ayant révélé l’existence de diffé-
rences chromosomiques dans le genre Arvicola, genre dont la taxo-
nomie est des plus difficiles, Jai commencé une enquête sur la
cytologie de ces Campagnols: grâce au concours du D' Baltazard
(Institut Pasteur de Téhéran), du D' Euzet (Station biologique de
Sète), du Dr Giban (Institut national de la recherche agronomique
de Versailles), de M. Pedraita (Service de la Chasse et de la Pêche
du Canton du Tessin), j'ai obtenu des exemplaires d’Arvicola
terrestris persicus, dA. sapidus, d’A. terrestris italicus.
D’autre part, la position systématique du curieux Pitymys
fattoi, endémique dans la vallée de Zermatt. a pu être élucidée grâce
al’envoi d’un P. multiplex tessinois par M. Cavalli, chef de cultures.
Un autre Pitymys européen, P. 12-costatus a été analysé, trois
exemplaires de cette espèce m’ayant été livrés par le Dr Bourniez
(Ecole nationale d'Agriculture, Montpellier). La comparaison des
Pitymys paléarctique et néarctique m’a été possible, car j’ai reçu
du Dr Anderson (Museum of Natural History, Lawrence, Kansas)
et du Dr Benton (State University of New-York, Albany) des
Pitymys pinetorum des Etats-Unis.
ie dois en outre au D" Anderson deux représentants du genre
Hicrotus, M, ( Pedomys) ochrogaster et M. longicaudus.
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 165
La collaboration avec le D" Petter (Muséum de Paris), specia-
liste de rongeurs sahariens a continue: outre plusieurs especes
appartenant à des familles autres que les Muridae, je suis redevable
au Dt Petter de nombreux spécimens de Gerbillus gerbillus où j'ai
découvert un cas nouveau de chromosomes sexuels multiples, de
Psammomys obesus, de Pachyuromys duprası, de Mus musculus
spretus et d’un Mastomys de l’Oubanghi. Enfin le Dr Petter et
moi-même espérons pouvoir, dans l’avenir, collaborer avec le
Dr Wahrman (Université de Jerusalem) qui poursuit en Palestine
des investigations parallèles aux nôtres. C’est pour moi le plus
agréable des devoirs que de remercier tous mes aimables corres-
pondants.
Je remercie également mon collègue, le professeur Ch. Blanc,
qui a bien voulu examiner les problèmes de statistique qui se sont
posés à moi au cours de ce travail.
Ma technique est demeurée celle que J'ai décrite en 1953 pour
les préparations par écrasement de fragments testiculaires pré-
traités à l’eau, dans mes travaux antérieurs (MATTHEY, passim,
1936-1952) pour les coupes fixées selon la méthode classique de
MINOUCHI.
ÉTUDE DE 14 ESPÈCES ET SOUS-ESPECES DE MURIDES
NOUVELLES POUR LA CYTOLOGIE
Sous-famille des Murinae
1. Mastomys sp. (fig. 1-5).
Le sujet étudié provenait de Bambari (Oubanghi) et sa déter-
mination exacte n’a pas été possible. Comme sa formule chromo-
somique differe de celle de M. coucha Smith (= M. natalensis Smith)
que j'ai décrite en 1954, il est probable que nous avons affaire a
une espèce différente.
Divisions spermatogoniales (fig. 1, 2 et 5).
Le nombre diploide est égal à 32. Bien que les métaphases
etudiees soient très claires, il est difficile, comme chez tous les Rats,
de préciser la position des centromères. La plus grande paire est
166 R. MATTHEY
franchement hétéromorphe et très semblable à celle que forment,
chez M. natalensis, les chromosomes sexuels: l’X est un sub-
métacentrique (rapport des bras = 2/3), VY est presque acro-
Fic. 1-4. — Mastomys sp.
Fig. 1 el 2: métaphases spermatogoniales. — Fig. 3 et 4: métaphases I. —
1800 |
centrique (environ 1/4). Les autosomes forment une série dont les
elements sont de taille assez régulièrement décroissante, de 6 à
0,8 u. La plupart sont des acrocentriques à bras court cependant
bien net (environ 1/5); 4 à 5 couples pourraient être métacen-
triques,
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 167
Divisions meiotiques (fig. 3-4).
D’entre les 16 bivalents, le couple heterochromosomique est
immediatement reconnaissable a sa grande taille et a son asy-
métrie. L’X et l’Y relevent de mon type I (Marruey, 1954), morpho-
Mastomys nafalensis
TC (( L$ 06 >> 53 (N 65
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Mastomys SP.
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(ACTA AA Cena
hi 4 Il Be ROUE WS Oth ana
Fig. 5.
Sériation des chromosomes chez Mastomys natalensis et M. sp.
logie tres exceptionnelle chez un Murinae et que j’ai déja signalee
chez M. natalensis. Hétérochromosomes et autosomes subissent
une élongation trés marquée dés le début de la métaphase I. La
figure 4 permet d’identifier quatre grandes tétrades franchement
métacentriques alors que les autres bivalents sont vraisembla-
blement issus de chromosomes acrocentriques. La disjonction de
PX-Y est constamment pre-reductionnelle.
168 R. MATTHEY
Comparaison de M.natalensıs et de M. sp.
L’étroite parenté des deux espèces se manifeste clairement, en
particulier par la configuration heterochromosomique (type I).
Cependant le nombre 2N qui est de 36 chez M. natalensis est de 32
dans l’espèce de l’Oubanghi. Cette différence est-elle imputable à
des fusions centriques? Les caryogrammes de la figure 5 et la com-
paraison des metaphases I représentées dans ce travail avec celles
que j'ai publiées en 1954 rendent l'hypothèse assez probable, encore
que, comme je l’ai indiqué plus haut, le type d’attachement des
chromosomes soit trop difficile à élucider pour qu’une affirma-
tion formelle soit permise. Quoi qu'il en soit, les deux formes de
Mastomys que j'ai étudiées sont très proches l’une de l’autre alors
que leurs caractères hétérochromosomiques les situent loin des
Rattus s. s. lesquels relèvent toujours du type III.
2. Mus musculus spretus Lataste (fig. 6-7).
Cette petite sous-espèce à pelage ras est abondante dans les
vignes des environs d'Oran. Un mâle a été mis en compagnie de
deux Souris blanches femelles
\ \ A | , avec lesquelles il s’est accou-
= +? > I J ple tres volontiers, malgre la
\ > { forte différence de taille: les
“aig 4 S deux premières portées com-
> (- / As prennent 10 petits qui sont
pi SI tous gris.
Fe À wo
/ Divisions spermato-
x 4 be 0, „© goniales (fig. 6).
6 LS BR Les 40 chromosomes, ca-
& î / ® ractéristiques de toutes les
7 7 ® OY: especes de Mus étudiées jus-
ë oe qu'ici, se retrouvent, acrocen-
% triques, et forment une série
PIC. 6-7. Mus musculus sprelus. sat . , a
SER hie, d’elements de taille régulière-
Fig. 6: métaphase spermatogoniale. À :
Fig. 7: métaphase I. — x 1.800. ment decroissante.
' MULDAL (1950) a compté environ 24 chromosomes chez Rattus coucha
ugandae. En absence de toute figure et d’une description précise, cette numé-
ration ne peut être retenue,
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 169
Divisions méiotiques (fig. 7).
D’entre les 20 bivalents, le complexe X-Y (Type III) ressort
immédiatement, l’X étant grêle et relativement plus allongé,
m’a-t-il paru, que chez la Souris blanche. Quelques mesures com-
paratives ne permettent cependant pas de considérer la différence
comme significative.
Sous-famille des Gerbillinae
3. Gerbillus gerbillus Olivier (fig. 8-30).
J'ai fait connaître (1952, 1953, 1954 a) les conditions chromo-
somiques chez trois espèces de Gerbillus: G. campesiris et G. gara-
mantis ont respectivement 56 et 54 chromosomes, les gg étant
dotés d’un couple X-Y du type I, habituel dans la sous-famille:
PX est métacentrique, l’Y sub-metacentrique et les deux hétéro-
chromosomes de grande taille. Chez G. pyramıdum, le nombre
diploïde est de 40; à la méiose, il y a formation facultative d’un
quadrivalent sexuel, le couple X-Y pouvant s'associer à un bivalent
autosomique. Chez G. gerbillus, les faits sont parfaitement clairs,
mais l’interprétation difficile.
Divisions spermatogoniales (fig. 8-13 et 25-29).
Le nombre diploïde est égal à 43, P’el&ment impair étant repré-
senté par un chromosome acrocentrique (env. 1/6) de grande taille
(de 7 à9 u). Les autres éléments peuvent être distribués en 21 paires,
les dimensions décroissant très graduellement d’un couple au sui-
vant. Les figures les mieux fixées (par exemple les fig. 8, 12, 15
et les sériations correspondantes, 26, 28, 25) permettent de préciser
la position du centromère, médiane ou submediane pour tous les
chromosomes.
Divisions diploides chez la femelle (fig. 14,
et 30).
Des « squashes » d’ovaire m’ont permis d’obtenir quelques meta-
phases folliculaires d’une fixation moins fine que ce n’est le cas
pour les mitoses spermatogoniales, mais où le denombrement est
aisé. Le grand chromosome, impair chez le mâle, est représenté
deux fois. D’autre part le nombre diploide total est de 42. La pre-
170 R. MATTHEY
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Mig. 8-15. — Gerbillus gerbillus.
Fig. 8-13: métaphases spermatogoniales, —
Fig. 14: métaphase folliculaire
ovarienne,
Fig. 15: les deux X d’une métaphase folliculaire. — x 1.800
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 171
sence d’un trivalent sexuel X-Y,Y, chez le 3 devient ainsi très
probable, ce que l’étude de la méiose confirme pleinement.
13% oo » 0
a
16 = 17 18 +:
Fic. 16-24. — Gerbillus gerbillus.
Fig. 16-20: métaphases I. — Fig. 21: métaphase I, de profil (coupe). —
Fig. 22-24: métaphases II, deux avec l’X, deux sans l’X. — x 1.800.
Divisions méiotiques du mâle (fig. 16-24.)
La métaphase I forme une constellation de 20 bivalents auto-
somiques et d’un trivalent sexuel. Celui-ci est fortement épaissi,
hétérochromatique et sa constitution ressort le plus nettement en
étudiant des coupes où le fuseau est vu de profil (fig. 21). L’X figure
alors un chromosome acrcentrique dont la portion centromérique,
disposée transversalement, est fortement étirée, le bras court étant
parallèle à l’axe du fuseau et situé dans le plan équatorial. Le bras
long, indistinctement fissuré, souvent flexueux, s’etend Jusqu'au
niveau d’un centrosome. À son extrémité distale un court bivalent
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CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 173
cordiforme se trouve suspendu. Il est facile d’identifier le grand
élément avec le chromosome impair observé dans les divisions
diploides et qui représente l’X. Quant aux deux éléments placés
dans le prolongement de l’extrémité de l’X, ils peuvent être désignés
comme Y, et Y..
L'examen du trivalent sexuel dans les « squashes» ne permet
pas de préciser la nature de la connexion entre l’X et les Y: la
figure 16 montre des Y que l’on pourrait prendre pour les extré-
mités renflées des chromatides de l’X; la figure 17, au contraire,
manifeste, dans la zone d’union, un fort etirement achromatique
de deux chromatides. Souvent le bivalent se replie sur lui-même,
les Y se trouvant alors en contact avec le bras court de l’X et le
trivalent prenant une forme elliptique (fig. 19). Enfin, dans la
figure 20, seul l’un des Y est rattaché à l’X. Si la connexion est de
nature chiasmatique, ce que nous n'avons aucune raison de sup-
poser, il faudrait admettre l’existence d’un chiasma triple entre
PX et les deux Y. |
La disjonction anaphasique n’a pu être observée directement;
la séparation en X et Y,Y, peut être deduite de l’étude de la seconde
division de maturation.
Les métaphases IT (fig. 22-24) sont en effet de deux types; les
unes renferment l’X (fig. 22, à gauche, et fig. 24) mais ne comptent
que 21 chromosomes; les autres (fig. 22, à droite et fig. 23) sont
dotées de 22 éléments et dépourvues du grand X acrocentrique et
complètement fissuré des divisions de la première catégories.
Interpretation.
Chez tous les Gerbillinae (genres Meriones, Tatera, Desmodillus,
Gerbillus) VX est un element méta- ou sub-metacentrique, alors
qu’il est acrocentrique chez G. gerbillus. D’autre part, VY des
Gerbillinae a generalement une morphologie tres voisine de celle
de l’X avec, cependant, une tendance plus marquée à l’asymetrie,
alors que chez G. gerbillus, cet Y est remplacé par deux petits
éléments.
Chez G. pyramidum (MattHEY, 1954), il existe un quadrı-
valent sexuel constitué par un couple X-Y normal et une paire de
petits autosomes. L’association — facultative s'explique par
une translocation réciproque entre l'extrémité d’un bras de |X
et l'extrémité d’un bras d’un petit autosome.
174 R. MATTHEY
La question se pose alors de savoir si le mécanisme observé
chez G. gerbillus dérive de celui, plus simple, décrit chez G. pyra-
midum, ou bien si des chromosomes sexuels multiples sont apparus
à deux reprises, et d’une manière indépendante, dans le genre qui
nous occupe. Cette seconde éventualité semble improbable en
raison du fait que, chez les Euthériens, il n’y a que trois cas connus
de chromosomes sexuels multiples. Il serait surprenant que deux
d’entre eux fussent apparus indépendamment dans le même genre.
D'autre part, G. pyramidum et G. gerbillus apparaissent assez
voisins systématiquement: ELLERMAN (1941) les place dans le
meme sous-genre mais dans deux groupes d’especes differents
immédiatement juxtaposés.
La dérivation pyramidum-gerbillus est toutefois malaisee à
admettre: sı nous appelons X, Y, a,, a, les 4 chromosomes qui
forment le quadrivalent de G. pyramidum, la formule du trivalent
de G. campestris serait X a, (=Y,), a, (=Y,). Nous aurions alors
a rendre compte des faits suivants: 1) la transformation de l’X
métacentrique en acrocentrique, ce qui pourrait être imputé à une
inversion péricentrique; 2) la disparition totale de l’Y primitif;
3) la non-coorientation de Y,Y, (si ces chromosomes sont homo-
logues de a,a,); 4) le mécanisme d’association entre X et Y,Y,
(triple chiasma ou attraction de télomères). Chacun de ces points
suscite de grosses difficultés théoriques et, en absence de faits
nouveaux que l'analyse extensive du genre pourra peut-être livrer,
il me semble prématuré d’avancer des hypothèses fragiles.
4. Pachyuromys duprasi Lataste (fig. 31 et 32).
Je n'ai disposé que d’un seul mâle de cette rare espèce apparte-
nant à l’un des genres les plus spécialisés de la sous-famille. La
spermatogenese était peu abondante et l’analyse n’a porté que
sur quelques divisions diploïdes.
Divisions spermatogoniales (fig. 31 et 32).
L'espèce est caractérisée par un nombre diploide de 54. En
absence de documents relatifs à sa méiose, il est difficile de recon-
naitre les heterochromosomes: cependant, un élément plus long
que tous les autres apparaît nettement dans la figure 31 et peut
etre soit VX, soit PY. Dans la figure 32, les deux plus grands chro-
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 175
mosomes forment un couple légèrement asymétrique très semblable
à ce que nous trouvons en général chez les Gerbillinae (type I). Le
mode d’attachement des autosomes et leurs dimensions sont très
variés; le nombre de métacentriques est compris entre 16 et 20.
Par sa formule chromosomique, Pachyuromys est un Gerbillinae
typique.
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Fic. 31-32. — Pachyuromys duprast.
Fig. 31 et 32: métaphases spermatogoniales. — x 1.800.
5. Psammomys obesus Cretzchmar (fig. 33-36).
Le genre Psammomys est très voisin du genre Meriones dont
Jai étudié plusieurs espèces.
Divisions spermatogoniales (fig. 33 et 34).
Le nombre diploide est égal à 48; 6 à 8 paires sont nettement
métacentriques, l’X et l’Y ne pouvant être identifiés avec certi-
tude.
Divisions méiotiques (fig. 35 et 36).
La metaphase I présente une constellation de 24 bivalents.
Lorsque les tétrades autosomiques sont fortement condensées
(fig. 35), le couple X-Y est facile à reconnaître et manifeste alors
la morphologie habituelle des hétérochromosomes de Gerbillinae:
les deux elements sont sub-metacentriques, l’X étant moins asy-
métrique que l’Y.
176 R. MATTHEY
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Fic. 33-36. — Psammomys obesus.
Fig. 33 et 34: métaphases spermatogoniales. — Fig. 35 et 36: métaphases I.
X 1.800.
Sous-famille des Microtinae
6. Dicrostonyx groenlandicus Traill (fig. 37-44).
Alors que de nombreux Microti ont été étudiés, le groupe des
Lemmi, généralement considéré comme constitué de Microtinae
archaïques, demeurait complètement inexploré. Les résultats qui
suivent comblent partiellement cette lacune de nos connaissances.
Divisions spermatogoniales (fig. 37-41).
Le nombre diploïde de Dicrostonyx est de 44. Je considère qu'il
s agit là de la formule typique encore que certaines cinèses, quoique
parfaitement claires, ne montrent que 42 éléments (fig. 39 et 41).
Les métaphases sont en général moins nombreuses et moins acces-
sibles à analyse que les prométaphases. L'une d’entre elles (fig.
11) montre 4 grands métacentriques qui, avec une quinzaine
d’aerocentriques relativement longs, forment une couronne autour
d'un groupement central de chromosomes plus petits. Ces 4 grands
metacentriques sont également bien visibles dans la figure 37 où
deux grands sub-métacentriques apparaissent également. La figure
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 177
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Fic. 37-44. — Dicrostonyx groenlandicus.
Fig. 37-41: métaphases spermatogoniales. — Fig. 42-44: métaphases I. —
eds
38 renferme elle aussi 4 métacentriques, alors qu’il n’y en a que
2 dans la figure 40. Il me serait facile de multiplier les exemples
d’exceptions, soit à la loi de constance numérique, soit à la loi de
la constance de la forme, chez ce Lemming comme chez beaucoup
178 R. MATTHEY
d'autres Muridae. Les « squashes» prétraités offrent, dans les cas
favorables, tant de cinèses parfaitement fixées et d’interpretation
univoque qu'il devient difficile d'admettre dans tous les cas des
erreurs d'observation. Provisoirement, nous pouvons supposer que
les figures « aberrantes » ne trouvent pas place dans la lignée sper-
matogénétique «normale»! Je me réserve de consacrer une
étude spéciale à ce sujet tout en émettant, dès maintenant, une
hypothèse que mes observations rendent assez plausible: à la fin
de la période de spermatogénèse annuelle, chez les sujets fixés en
automne, la proportion de formules aberrantes augmente.
44 chromosomes dont 4 grands métacentriques représentent
l'équipement normal de Dicrostonyx.
Divisions méiotiques (fig. 41-44).
Le complexe sexuel est facile à reconnaître et relève de mon
type III D (Marrney, 1954). L’X est un élément allongé, appa-
remment acrocentrique ou même télocentrique, selon que l’on
admet ou non que la portion très étirée qui le prolonge proximale-
ment et l’associe à IX représente un bras court. L’X, long de
3-4 u, est nettement fissuré en deux chromatides et il en est de
même pour VY presque punctiforme (0,3 u). La disjonction du
couple hétérochromosomique a constamment lieu à l’anaphase I.
Les 21 tétrades autosomiques sont dotées, les plus grandes de
deux chiasmas terminalisés à la métaphase, les plus petites d’un
seul chıasma.
7. Microtus longicaudus Merriam (fig. 45-48).
Cette espèce américaine présente certaines affinités avec le
M. nivalis de Vancien-monde.
Divisions spermatogoniales (fig. 45-46).
Le nombre des chromosomes est modal pour un Microtus:
2N = 56. Par contre, alors que les Microtus à 54 ou 56 chromosomes
ne possèdent habituellement que des acrocentriques, le nombre
de métacentriques est très élevé chez M. longicaudus; au total
plus de la moitié de l'équipement diploïde est formé de V ou d’élé-
Ces lignes étaient écrites lorsque j’ai eu connaissance du travail où
HeATTY (1954) aborde ce probleme.
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 179
ments sub-metacentriques. Il s’agit d’un cas exceptionnel dont
Jai rencontré l’equivalent chez Mesocricetus auratus (1952): au
lieu d’une evolution par fusion centrique qui aurait diminue le
nombre diploide, selon le schéma 2I—- 1 V, il y a transformation
directe d’acrocentriques en métacentriques, le mécanisme res-
ponsable étant l’inversion péricentrique. Qu'il en soit bien ainsi
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Fig. 45 et 46: métaphases spermatogoniales. — Fig. 47 et 48: métaphases I.
— 212800.
resulte de la petite taille des chromosomes metacentriques et du
nombre diploide franchement modal. Une confirmation supplé-
mentaire pourrait être tirée d’une comparaison de M. longicaudus
américain avec M. nivalis européen, ces deux espèces ayant un
certain nombre de caractères communs (coloration, longue queue).
M. nivalis (MATTHE Y, 1947, 1953) a lui aussi 56 chromosomes mais
qui sont tous acrocentriques, à la seule exception des hétérochro-
mosomes (type I).
Divisions meiotiques (fig. 47 et 48).
Il existe 28 bivalents. Le complexe X-Y est de type III B, l’X
allongé ayant un bras court très bien marqué alors que l’Y est
punctiforme. La disjonction est constamment pré-réductionnelle.
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 14
180 R. MATTHEY
8. Pedomys ochrogaster ochrogaster Wagner et
P. ochrogaster haydenw Baird (fig. 49-56).
Les auteurs américains (HALL et Cockrum, 1953) considèrent
les Pedomys comme un sous-genre des Microtus. ELLERMAN (1941)
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FIG. 63-68. Pitymys duodecimeostatus.
Fig. 63-68: métaphases spermatogoniales. — x 1.800.
Parfois (fig. 69 et 74) le complexe sexuel est plus condensé et
l'hétérochromatie manque. La pré-réduction est constante.
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 185
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Fic. 69-74. — Pitymys duodecimcostatus.
Fig. 69-72 et 74: métaphases I. — Fig. 73: X-Y a l’anaphase I. — x 1.800.
11. Pitymys pinetorum nemoralis Bailey (fig. 75-80).
Cette espèce nord-américaine a la même formule que P. 12-costa-
ms 2N — 62.
Divisions spermatogoniales (fig. 75 et 76).
L’aspect des métaphases diploïdes est le même que dans l’espece
précédente, encore que, en raison du nombre élevé de chromosomes
et de l’absence de critères morphologiques tranches, il soit difficile
de conclure à l'identité.
Divisions méiotiques (fig. 77-80).
L'aspect du complexe X-Y est souvent celui que présenteraient
des hétérochromosomes de type I: X et Y à peu près semblables
unis par les extrémités des bras longs. Si le lecteur veut bien se
reporter au « schéma II, A, B, C» de mon travail de 1953 (p. 257)
186 R. MATTHEY
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Fic. 75-80. — Pitymys pinetorum.
Fig. 75-77: métaphases spermatogoniales. — Fig. 78: ’X-Y à l’anaphase I.
Fig. 79 et 80: métaphases I. X 1.800.
il verra que la configuration métaphasique peut ètre trompeuse:
i, dans le type I, presque symétrique, nous appelons X, le bras
libre de VX et X, le bras lié à PY, les deux bras de ce dernier étant
alors dénommés Y,, et Y,, il est souvent difficile de savoir si Y,
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appartient effectivement à You a X: nous avons, soit | , sort È
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CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 187
Seul, le comportement anaphasique est alors decisif. Dans l’espece
qui nous occupe, l’anaphase de la figure 78 montre que nous avons
affaire à la seconde éventualité (type III A ou B): l’Y est en effet
très court (1,3 u) et correspond donc à Y, seulement, alors que
l’X est formé d’un bras court (X,) libre et d’un bras allongé qui,
selon notre schéma, est constitué par X, + Y,. Les 30 bivalents
autosomiques ne se divisent pas d’une manière rigoureusement
synchrone, ce qui rend parfois les numérations ardues (voir
fig. 77, le bivalent A).
Les ARvicoLA (fig. 81-113).
Nous discuterons dans un chapitre spécial les raisons pour les-
quelles j’ai commencé l’étude extensive des Campagnols de ce genre.
Pour l’instant une brève description des chromosomes chez les
formes étudiées servira d'introduction à un problème intéressant
à la fois la taxonomie et la cytogénétique des populations.
12. Arvicola terrestris italicus Savi (fig. 81-84 et 113).
Ce Campagnol, de mœurs franchement aquatiques, présente une
formule chromosomique semblable en tout point à celle de À.
scherman exitus Miller, espèce étudiée à plusieurs reprises (MATTHEY
et RENAUD, 1935; RENAUD, 1938; MATTHEY, 1938, 1953).
Divisions spermatogoniales (fig. 81, 82 et 113).
L’espèce est caractérisée par la possession de 36 chromosomes;
13 paires sont franchement méta- ou sub-métacentriques et forment
une série d'éléments de taille régulièrement décroissante. Le chro-
mosome X est le plus grand de ces 26 éléments et possède l’aspect
d’un V presque symétrique. Le chromosome Y est plus petit et
son asymetrie est accusée. Il est d’ailleurs difficile de le reconnaître
avec certitude, car ses dimensions sont celles de plusieurs auto-
somes, alors que l’X est généralement identifiable d’emblée par sa
grande taille.
Les couples 14 et 15 établissent des termes de passage entre les
26 chromosomes les plus longs et les 8 les plus petits; ces derniers,
de dimensions presque égales, n’atteignent pas 2 u. Comme
pour les paires 14 et 15, emplacement du centromère est tres
188 R. MATTHEY
difficile à situer; si les considérations développées dans un mémoire
précédent (1954 a, p. 33) sont exactes, ces petits autosomes seraient
métacentriques. Peut-être en est-il de même pour les éléments des
couples 14 et 15.
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Fic. 81-84. — Arvicola terrestris italicus.
Fig. 81 et 82: métaphases spermatogoniales. — Fig. 83 et 84: métaphases I.
1.800.
Divisions méiotiques (fig. 83, 84 et 113).
Les 18 bivalents, dont un X-Y de type I, se présentent tout à
fait comme chez A. scherman exitus.
13. Arvicola terrestris persicus de Filippi (fig. 85-87 et 113).
Je n'ai pu examiner qu’un seul individu, soit un jeune male,
de cette sous-espèce aux mœurs amphibies. D’autre part, la fixation
a eu lieu en automne et le matériel ne renfermait que des mitoses
diploides.
Divisions spermatogoniales (fig. 85-87 et 143).
La formule chromosomique est identique a celle de la sous-
espèce précédente: 2V 36.
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 189
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Fic. 85-87. — Aroicola terrestris persicus.
Fig. 85-87: metaphases spermatogoniales. — x 1.800.
14. Arvicola scherman exitus Miller (fig. 88-96 et 111).
Bien que cette espèce ait été bien étudiée (cf. MATTHEY, 1953),
Jai préparé un matériel nouveau emprunté à deux individus pris
dans la région de Lausanne. Les figures démontrent les nombres
2N = 36 et N = 18 ainsi que l’appartenance du complexe sexuel
au type I. Il n’est pas possible de distinguer cette espèce de la
précédente.
15. Arvicola sapidus tenebrosus Miller (fig. 97-110, 112 et 113).
J'ai examiné deux mâles adultes provenant, l’un du départe-
ment de l’Aude, l’autre de Seine-et-Oise; le premier provient done
du littoral méditerranéen, terra typica de la sous-espèce, l’autre de
la portion la plus septentrionale de l’aire géographique. Ma descrip-
tion se fonde essentiellement sur le second sujet (fig. 101-110) et
Jai donné séparément les dessins relatifs au premier (fig. 97-100).
Il n'y a d’ailleurs pas de différence entre ces deux individus
dont le Dr F. Petter m’a confirmé l’appartenance à une même
espèce.
R. MATTHEY
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Arvicola scherman exitus.
phases spermatogoniales. — Fig. 92-96:
91: prométaphases et méta
1.800.
CYTOLOGIE COMPARÉE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 191
Divisions spermatogoniales (fig. 97-98, 101-104, 112
et 113).
L’aspect général des mitoses est très voisin de celui des Arvicola
terrestris, mais le nombre diploide est de 40 et non de 36.
Fic. 97-100. — Aroicola sapidus (provenant de I’ Aude).
Fig. 97: métaphase spermatogoniale. — Fig. 98: métaphase I. — Fig. 99:
deux métaphases I, spermatocyte leptotene et spermatocyte pachytène.
— X 1.800.
Par la sériation des figures 111-113, j’ai tenté de préciser la
nature de la difference. Les 8 chromosomes les plus petits rencon-
trés chez A. terrestris et A. scherman exitus se retrouvent sans aucun
doute chez A. sapidus. D’autre part, les 12 paires les plus grandes,
hétérochromosomes y compris, se retrouvent également. Ce sont
donc les A éléments de transition de A. terrestris et de A. scherman
exitus qui sont, chez A. sapidus, remplacés par 8 chromosomes.
S’agit-il de fusions centriques: l’examen des sériations n’est pas
défavorable à cette hypothèse mais ne la prouve pas non plus; les
192 R. MATTHEY
sériations des deux tétrades intermédiaires, chez les Arvicola a
36 chromosomes, indiquent qu’elles sont issues d’elements méta-
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Fic, 101-110. Arvicola sapidus (provenant de Seine-et-Oise).
metaphases spermatogoniales. — Fig. 105-109: métaphases I.
Fig. 101-104:
< 1.800.
Fig. 110: métaphase II.
centriques, alors que les quatre bivalents correspondants de
1. sapidus ont le plus souvent un seul chiasma, ce qui indique
ne dérivation à partir d acrocentriques.
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Fic. 111. — Arvicola scherman exitus.
Fig. 111: sériation des chromosomes et des bivalents de quatre métaphases
spermatogoniales et de quatre métaphases I.
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Fic. 112. lroicola sapidus (provenant de Seine-et-Oise).
Fig. 112: seriation des chromosomes et des bivalents de quatre métaphases
spermatogoniales et de quatre métaphases I.
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Fig. 113: seriation des chromosomes et des bivalents d’une metaphase sper-
matogoniale et d’une métaphase I d’A sapıdus. — sériation des chromo-
somes de trois métaphases spermatogoniales de A. terrestris persicus. —
sériation des chromosomes et des bivalents de deux métaphases spermato-
goniales et de deux metaphases I de A. terrestris italicus.
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196 R. MATTHEY
Si c'est bien à un mécanisme robertsonien que nous avons
affaire, les 4 éléments des espèces à 36 chromosomes devraient
avoir la même longueur que les 8 éléments de l’espèce à 40. Voici
le résultat des mesures comparatives entre A. sapidus (fig. 112)
et À. scherman (fig. 111), la moyenne des 4 sériations de chacune
: 26 à
des deux espèces est de 77 ; si nous comparons seulement les deux
figures où les chromosomes en question sont les plus longs, nous
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celles où ils sont les plus courts, = Theoriquement,
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nous attendions le rapport > (si le mécanisme n'est pas robert-
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sonien) ou = (sil Pest). Nos mensuration nous améne a un rapport
: 2 3 ap
compris entre + et =, c'est-à-dire qu'elles ne permettent pas de
trancher la question.
Une autre explication pourrait reposer sur la duplication de
deux paires de chromosomes; en sa faveur, je pourrais signaler
le fait que des figures « anormales » à 38 chromosomes ne sont pas
rares dans mon materiel.
Divisions méiotiques (fig. 98-100, 105-110, 112 et 113).
Il existe 20 bivalents dont le complexe X-Y semblable à ce
qu'il est chez les autres Arvicola (type I). La figure 110 représente
une metaphase II avec ses 20 dyades.
CYTOLOGIE COMPAREE
ET TAXONOMIE DES MICROTINES
A. GENERALITES.
Les conditions chromosomiques sont maintenant connues
chez 32 espèces de Microtinae. Cet « échantillon » est relativement
considérable: nous connaissons les formules de 188 espèces d’Eu-
thériens; les Muridae, avec 98 espèces, constituent plus de la
moitié de cette collection : la sous-famille des Microtinae, à elle
seule, comprend donc !/, des données relatives aux Muridae,
presque le '/, des acquisitions faites chez les Euthériens. Il con-
vient cependant de souligner, une fois de plus, l'insuffisance de
notre documentation: si je puis faire état ici de 32 espèces appar-
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 197
tenant à 8 genres, le catalogue d’ELLERMAN (1941) admet 29 genres
renfermant 260 espèces: plus des ?/, des genres et les 7/, des
espèces (sans parler des nombreuses sous-espèces) demeurent à
étudier. Les Microtinae forment d’autre part un groupe relative-
ment très homogène et dont les limites ont été bien définies par
les systématiciens. Avant d’aborder l’étude de trois points parti-
culiers, il est nécessaire de présenter ici quelques généralités sur
la sous-famille.
MILLER (1912) répartit les Microtinae en trois tribus, les Lemmi,
les Microti, les Ellobü. Le caractère primitif des Lemmi étant
généralement admis, il considère que les Evotomys (Clethrionomys )
sont les Microti les moins spécialisés, ceux qui se rapprochent le
plus des Lemmings. Pour ne parler que des genres sur lesquels
nous avons des données cytologiques, je citerai encore les opinions
suivantes de MiLLER. Les Arcicola ne diffèrent par aucun caractère
essentiel des Microtus mais constituent néanmoins un groupe très
naturel. Microtus nivalis (sous-genre Chionomys) présente des
particularités dentaires (M,) qui conduisent aux Arvicola et aux
Pitymys: ces derniers sont remarquables par leurs caractères
craniaux et dentaires très diversifiés.
Hinton (1926) admet que les Microtinae dérivent de la souche
ancestrale myomorphe commune à tous les Muridae; ils repré-
sentent un rameau adapté à la vie souterraine et à une nourriture
grossière. Par leurs incisives inférieures brèves et la structure de
leurs molaires, les Microtinae apparaissent comme ayant retenu
des caractères plus primitifs que les autres Muridae.
Hinton, tout en reconnaissant la position très spéciale des
genres Ellobius et Prometheomys, les rattache aux Microti et ne
pratique donc qu’une seule coupure entre les Microti et les Lemmi.
Ces derniers sont les formes inférieures les plus anciennes et les
plus primitives et, parmi eux, le genre Dicrostonyx occupe le rang
le plus bas mais aussi une situation un peu isolée. Les Synaptomys
conduisent aux Microti inférieurs représentés par les Evotomys
( = Clethrionomys) et les Eothenomys. Les Myopus et les Lemmus
sont les Lemmings les plus spécialisés.
La position des Clethrionomys a la base du rameau microtinien
étant reconnue, Hinton considère les affinités des divers genres.
Ici encore, je ne rapporterai que celles de ses opinions qui portent
sur des genres dont j'ai étudié un représentant au moins. Les
198 R. MATTHEY
Arvicola sont tantôt fouisseurs et tantôt aquatiques; les Pitymys,
connus déjà du Pliocène supérieur, ont développé les adaptations
caractéristiques de la vie souterraine. Pitymys, Neodon et Pedomys
sont très voisins. Chez les Microtus, il n’y a jamais de spécialisation
accentuée, alors que l’adaptation à une existence très aquatique
est patente chez les Ondatra et que les Ellobius et les Prometheomys,
ceux-là utilisant leurs dents et ceux-ci leurs pattes, incarnent des
types biologiques extrêmes, adaptés à une existence purement
souterraine.
ELLERMAN (1941) distingue Lemmi et Microti, tout en souli-
enant la position particulière d’Ellobius et de Prometheomys. Son
catalogue ne presente d’ailleurs que peu de discussions portant
sur les affinités des divers groupes. L’ordonnance de ce catalogue
montre qu’ELLERMAN admet dans une très large mesure les idées
de Hınron. Notons quelques points en rapport avec la position
systématique des espèces que j’ai étudiées; le sous-genre Chionomys
que la structure de M, rapproche, selon MILLER, des Pitimys et
des Arvicola, n’est pas retenu. D’autre part, les genres Veodon et
Pedomys devraient être réunis. Cependant le supplément de 1949
modifie ce point de vue: les Neodon et Pedomys ne seraient que
des sous-genres de Pitimys. Pour les auteurs américains (HALL
et CockRUM, 1953), les Pedomys forment un sous-genre parmi les
Microtus.
Relevons enfin que Simpson (1945) reprend la conception de
MILLER en distinguant trois tribus, les Lemmini, les Microtini et
les Ællobiini. Cytologiquement, la position extraordinairement
isolée d’Ellobius — 2N = 17 dans les deux sexes! (MATTHEY,
1954) — justifie pleinement la création d’une tribu spéciale pour
ces types fouisseurs extrêmes.
B. LEMMINGS ET CAMPAGNOLS.
Nous avons vu que, pour tous les taxonomistes, les Lemmi
représentent la souche ancienne des Microtinae et qu’ils ont retenu
beaucoup de caractères archaïques. Il y a également unanimité
sur le fait que le genre Dicrostonyx est formé des espèces les plus
primitives de la tribu. Est-il possible de justifier cette opinion par
l'analyse chromosomique ? Tout d’abord, remarquons que la
réponse à cette question dépend de l’étude des trois autres genres
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 199
de Lemmings et ne peut être que provisoire. La méthode statis-
tique des « limites fiduciaires » nous permet, étant donné un échan-
tilion d’une population, de formuler des inductions relatives à la
composition de la population. La méthode se fonde sur l'hypothèse
d’une population binomiale, c’est-à-dire d’une population infinie.
Dans le cas réel d’une population finie, les « limites fiduciaires »
seraient un peu plus resserrées.
Dans mon travail de 1953, l’échantillon était formé de 19
espèces (n) dont 14 (x) avaient des nombres diploides compris
entre 40 et 56; la fréquence — était donc de 0,736. La consultation
des tables nous apprend alors que la fréquence (©) des formules
comprises entre 40 et 56 dans la population caractérise une fraction
de celle-c1, fraction qui peut être estimée avec un certain degré de
probabilité défini par les limites fiduciaires. Si la fréquence ©
dans la population est située en dehors des limites fiduciaires
trouvées, on en conclut que l’échantillon utilisé avait une proba-
bilité très faible (5 ou 1%). On peut donc dire que l'échantillon °
est significatif (5%) ou très significatif (1%) contre la supposition
que © est en dehors des limites données. Il est dès lors raisonnable
d'admettre que © est compris entre ces limites.
En 1954, avec un échantillon plus grand, les chiffres devenaient:
Limites à 5% Limites à 1 %
n= 25 x= 18 0,506-0,879 0,445-0,911
et nous disposons maintenant de données nouvelles:
n = 32 x — 22 0,500-0,839 0,445-0,873
Les écarts entre les limites ont donc régulièrement diminué, passant
de (limites à 5%) 421 à 373 puis à 339 et de (limites à 1%) 520
à 446 puis à 428. Nous pouvons donc faire confiance à notre méthode
et affirmer que, chez les Microtinae, des nombres diploides compris
entre 40 et 56 caractérisent plus de la moitié des espèces.
Pouvons-nous aller plus loin ? En examinant le graphique de
la figure 114, nous remarquons que 12 espèces représentant 5 genres
de Microti ont l’une ou l’autre des formules modales 54 ou 56.
Nous savons (MartHEY, 1953, 1954) que, pour l’ensemble des
Muridae et même des Euthériens, 48 est le nombre modal. Le seul
Lemming étudié possède 44 chromosomes représentant 48 bras.
200 R. MATTHEY
On peut alors supposer que les Lemmi ont conservé un statut plus
archaïque que les Microti et que ceux-ci sont caractérisés, par rap-
port à ceux-là, par des valeurs modales primitivement plus élevées:
en effet, ce sont les Clethrionomys, les Eothenomys, genres peu
spécialisés qui possèdent ces valeurs de 54 et de 56 qu’auraient
encore, dans cette hypothèse, conservées des Microtus, Pitymys et
Ri ino ii I
|
|
Dee
7
- Nombre d espèces
1 Ondatra
3 Clethrionomys
.
|
IL
+
1
3 Microtus, 1 Pedomys
1 Pitymys
a 1 Eothenomys, 2 Microtus
iL
}
4 Meral
|
|
I
3 2 Microtus
1 Dicrostonyx (Lemmi
SR ge
u
Z|
O |
In |
| E
| %
4 Microtus
1 Arvicola
metre K- arpa bd bd IK
16 18 20 22 24 26|28 30 32
Nombre diploide
Fıc. 114.
Les formules chromosomiques des Microtinae.
Pedomys, déjà plus évolués et même les Ondatra étroitement
adaptés à une existence aquatique. Entre ces Campagnols dotés
de 54 ou 56 chromosomes et les Dicrostonyx, nous trouvons encore
six Mierotus et deux Pitymys présentant de 46 à 50 chromosomes;
les nombres inférieurs, de 24 à 40 n’apparaissent que chez les
Arvıcola et quatre Microtus ; ils seraient le résultat d’une réduction
secondaire dans le nombre chromosomique; cette réduction ne
modifie d’ailleurs pas le nombre fondamental qui reste voisin de
94-56 (MaTTHEY, 1954), Microtus montanus (2N = 24; N.F. = 46)
étant seul à manifester une réduction marquée du nombre fonda-
mental, À ce sujet, il est fort curieux de noter que, selon GRAY
(1954), Harriezn (1935) a réussi le croisement
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 201
Microtus montanus & x Microtus californicus &
ANT 24 N =
N.F. = 46 (MattHEY, 1954) N.F. = 56 (MatruHey, 1954)
obtenant quatre jeunes dont un seul atteignit l’àge adulte, mon-
trant alors un mélange des traits parentaux (yeux et museau de
montanus, coloration caudale de californicus), ce qui exclut la
possibilite d’une pseudogamie; les énormes differences entre les
formules chromosomiques, n’ont pas supprimé la « compétence »
des gènes montanus installés dans le cytoplasme californicus.
Zoologiquement, nous serions donc enclins à admettre que les
Microti, dans leur ensemble, manifesteraient une augmentation du
nombre diploide par rapport aux Lemmi. Il était alors tentant de
soumettre cette hypothèse au calcul statistique.
J’ai constitué trois échantillons, en ne retenant que les données
les plus certaines relatives aux formules chromosomiques de 179
Euthériens,, de 96 Muridae et de 32 Microtinae. Les résultats
obtenus sont les suivants:
Echantillon Moyenne Ecart-type
Mammiferes Eutheriens n
== 179 47,66 Aal
Nii = » .-. : . . n:—= 96 46,71 10,6
MAicrotinae N}. nn... nm —132 47,38 11,0
Les écarts entre moyennes sont très petits et chaque échantillon
présente un écart-type relativement considérable. Ces résultats ne
sont pas du tout significatifs contre l'hypothèse de l’homogénéité
des diverses populations relativement au caractère considéré; ils
sont même étonnamment concordants. Par conséquent, il n’y a pas
de raisons mathématiques actuelles pour séparer les Lemmi des
Microti, la décision définitive dépendant de la connaissance d’un
matériel plus abondant.
C. Les Pitymys.
Bien que les Campagnols de ce genre présentent des caracteres
craniaux et dentaires accusés, étude systématique en demeure
difficile. Or, analyse de la formule chromosomique nous fournit
202 R. MATTHEY
d'excellents critères taxonomiques. J'ai établi ces formules chez les
espèces suivantes.
Paléarctiques
Groupe subterraneus
P. subterraneus S.L. 2N = 54.
P. fatioi jatioi Mottaz. 2N = 48.
P. multiplex multiplex Fatio. 2N = 48.
Groupe tbericus.
P. duodecimcostatus S.L. 2N = 62.
Néarctiques
P. pinetorum Le Conte. 2N = 62.
Entre P. fatior et P. multiplex, je n’ai pu noter de differences
cytologiques. Ce fait permet d’affirmer que P. fatioi, endémique
a Zermatt (Alpes valaisannes) est venu du sud et dérive probable-
ment de P. multiplex. Ce dernier point ne sera certain qu’apres
étude de P. druentius des Basses-Alpes françaises, espèce que
MILLER estime morphologiquement plus voisine de P. fatioi que ne
l’est P. multiplex. En tout cas, P. fatioi n’a rien de commun avec
P. subterraneus qui se rencontre dans les Alpes bernoises et, a
priori, aurait pu traverser le Rhòne pour venir coloniser la région
de Zermatt.
Ces considérations m’interdisent donc d’accepter le regroupe-
ment des Pitymys proposé par ELLERMAN et MORRISON-ScoTT dans
leur catalogue récent (1951) et selon lequel P. multiplex et P. fatioi
ne seraient que des sous-espèces de P. subterraneus. Il est en effet
tout à fait invraisemblable que des différences aussi marquées dans
la formule chromosomique que celles qui existent entre les deux
formes méridionales d’une part et le Campagnol souterrain d’autre
part, soient compatibles avec une interfécondité totale.
Un second cas intéressant est celui de P. 12-costatus, originaire
de la zone méditerranéenne comprise entre l'embouchure du Rhône
CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 203
et les Pyrénées et dont la formule chromosomique brute est la
même que celle de P. pinetorum établi aux Etats-Unis. Le nombre
diploïde 62 n'étant connu que chez trois Microtinae, l’idée d’une
simple coïncidence, tout en demeurant admissible, est peut-être
moins probable que l'hypothèse d’une parenté. Il serait bon d’avoir
sur ce point l’avis des systématiciens. Les Pedomys sont rattachés,
tantôt au genre Microtus, tantôt au genre Pitymys. Cette deuxième
proposition a pour elle un fait cytologique: le complexe sexuel est
du type II, c’est-à-dire que l’Y a la longueur du bras long de l’X,
caractère que manifestent les Pitymys et non les Microtus (à
l'exception de M. agrestis, espèce que le gigantisme de ses hétéro-
chromosomes sépare de tous les autres Microtinae).
D. Les ARVICOLA.
Les Arvicola forment un genre tres homogene dont les diverses
especes sont morphologiquement tres difficiles a définir et a recon-
naître. Les mœurs, semi-aquatiques ou terrestres, ne fournissent
pas un critère satisfaisant. Avant d’énumérer les quatre especes .
qui, selon Hınron constituent le genre, ELLERMAN (1941) précise:
«I do not think it is very likely that there is more than one valid
species in this genus...», point de vue qu'il adoptera complete-
ment dans le catalogue fait en collaboration avec Morrison-
Scott (1951), où A. terrestris subsiste seul. La cytologie nous
démontrant l’existence d’Arvicola à 40 et à 36 chromosomes,
difference apparemment incompatible avec une interfecondite
parfaite, il ne m’est pas possible de me rallier a une concentration
aussi extréme, qui apparait comme une réaction a la pulvérisation
excessive des especes par beaucoup de systématiciens. ELLERMAN
et Morrison-Scott ont sans doute été frappés par les observa-
tions de Vinocrapov (1933): cet auteur estime que, si amphibius,
terrestris et scherman sont reconnaissables à l’ouest de l’Europe, ils
sont en URSS reliés par toutes les transitions possibles. La décou-
verte de différences chromosomiques est donc de nature à contri-
buer à la solution de ce problème systématique. Revenant aux
classifications classiques, je me contenterai ici de rappeler celle
d'ELLERMAN (1941) qui répartit 33 formes en 4 espèces. Je ne
citerai ici que les sous-espèces que j'ai étudiées et dont je me pro-
pose d’etudier les possibilités d’hybridation.
204 R. MATTHEY
A. terrestris L. type est originaire de Scandinavie. À. terrestris
italicus Savi, A. terrestris persicus de Filippi ont tous deux 36 chro-
mosomes. Malgré le nom de terrestris, ces deux formes sont amphi-
bies. A. scherman Shaw type a été décrit de Strasbourg. J'ai étudié
la forme terrestre A. scherman exitus Miller, dotée de 36 chromo-
somes. A. amphibius L. est l’espece de Grande-Bretagne. A. sapi-
dus Miller type provient de Burgos (Espagne); tres aquatique, ce
Campagnol se rencontre sous une forme distinete (A. sapidus
tenebricus Miller) dans le midi de la France, de Biarritz jusque dans
le Var. Hınron (1926) admet les deux sous-espèces et ajoute que
la limite septentrionale est inconnue. Nous avons vu plus haut
qu'un exemplaire m’a été envoyé de Seine-et-Oise: A. sapidus
atteint donc la région parisienne au moins. Cytologiquement, cette
espèce est nettement caractérisée par la possession de 40 chromo-
somes. Nous avons donc, pour la première fois, la possibilité de
reconnaître à coup sûr deux espèces dans le complexe Arcicola.
Des expériences d’hybridation entre les diverses formes seront
entreprises, en particulier pour savoir si l'isolement sexuel est
réalisé entre Arvicola à 36 et à 40 chromosomes. Ajoutons que
MuLpat (1950) a compté 36 chromosomes chez la forme anglaise,
A. amphibius amphibius L. En absence de toute description et de
figures, un complément d’information est désirable.
CONCLUSIONS
|. L'auteur donne les formules chromosomiques de 14 espèces et
sous-espèces de Muridae. 12 espèces (l’une représentée par deux
sous-espèces) et une sous-espèce n’avaient jamais été étudiées.
N
Un cas nouveau de chromosomes sexuels multiples a été decou-
vert chez Gerbillus gerbillus.
5. Au point de vue taxonomique, l’analyse chromosomique con-
duit aux inductions suivantes:
a) Le sous-genre Pedomys est plus voisin des Pitymys que des
Wierotus.
b) P. multiplex et P. fatto. (2N = 48) ont la même formule
chromosomique et celle-ci diffère de la formule de P. sub-
terraneus (2N = 54) et de P. duodecimcostatus (2N = 62).
| CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 205
Il apparaît comme certain que l’endémisme remarquable de
P. fatior dans la région de Zermatt (Alpes valaisannes)
s’explique par une immigration d’origine méridionale.
c) P. duodecimcostatus du sud-ouest de la France a le même
nombre de chromosomes que le P. pinetorum des Etats-Unis
(2N = 62); ce nombre étant exceptionnel chez les Micro-
tinae, une simple coincidence semble improbable.
d) Si nous admettons qu’une difference accusée dans le nombre
chromosomique permet de séparer deux espèces, nous
sommes conduits à rejeter l’hypothèse que tous les Arvicola
ne forment qu’une espèce unique. A. sapidus (2N = 40) est
cytologiquement distinct de A. terrestris persicus, de A.
terrestris italicus comme de A. scherman exitus (2N = 36).
e) Par son nombre diploide (2N = 44) et son nombre fonda-
mental (N.F. — 48), le Lemming Dicrostonyx groenlandicus
se sépare nettement de plusieurs Microti, dont les espèces
appartenant aux genres « primitifs » Clethrionomys et Eothe-
nomys.
4. La méthode statistique des limites fiduciaires appliquée a un
échantillon de 32 Microtinae permet d’affirmer que des nombres
diploides compris entre 40 et 56 caractérisent plus de la moitié
des especes de cette sous-famille.
5. En constituant trois échantillons, le premier de données rela-
tives à une sous-classe (Mammifères euthériens, 179 espèces), le
second a une famille (96 Muridae), le troisième à une sous-
famille (32 Microtinae), on obtient des moyennes de 47, 66;
46, 71; 47, 38 et des écarts types de 11,2; 10,6; 11,0. La disper-
sion est très semblable dans les trois cas et l'hypothèse d’un
nombre modal de 48 chez les Euthériens (PAINTER, 1925) reçoit
une nouvelle confirmation.
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Fase.
Fasc.
Fasc.
Fasc.
Fasc.
Fasc.
Fasc.
Fasc.
Fasc.
Fase.
Fasc.
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Fase.
Fase.
Fasc.
Fasc.
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DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
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. PHYLLOPODES par Th. STINGELIN
. ARAIGNÉES par R. DE LESSERT
. ISOPODES par J. CARL
. PSEUDOSCORPIONS par R. DE LESSERT
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. COPEPODES par M. THIÉBAUD
. OPILIONS par R. DE LESSERT
. SCORPIONS par R. DE LESSERT
SR
18.
2
3
4
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PUBLICATIONS
En vente chez GEORG & Cie, libraires à Genève.
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Fr. 300.—
re,
Tome 62 Fascicule 2 (N° 6 à 31) Juin 1955
x nn
REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE
ANNALES
DELLA
SOCIÉTÉ SUISSE DE ZOOLOGIE
ET DU
MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE
MAURICE BEDOT
fondateur
PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE
EMILE DOTTRENS
Directeur du Muséum d’Histoire naturelle de Genève
AVEC LA COLLABORATION DE
GASTON MERMOD
Conservateur de zoologie et malacologie
et
HERMANN GISIN
Conservateur des arthropodes
Ce fascicule renferme les travaux présentés à l’Assemblée
générale de la Société suisse de Zoologie tenue à Berne,
les 12 et 13 mars 1955.
GENÈVE
IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG
1955
Art, de Geneve et de la Revue Suisse de Zoologie, 18831954. Oe
fe. Now Se abbildungen.) . . . Se BTE
ata ) N° 5. Robert MATTHEY, ra RENE sur tes Er. a Muridae. nt
ee, Problèmes de cytologie comparée et de taxonomie chez leg; Microtinae. Ue
a Ki (Avec 114 figures dans le texte.) . . . . . . A
> di? PME Ne 6. E. BrunoLD, Die Entwicklung des weiblichen Géntalan von Sole- sa
to: nobia triquetrella während des Puppenstadiums. (Mit 4 Textabbildungen.) — of
etka N° 7. H. Nüescx, Das thorakale Nervenmuskelsystem der Pupp? von Telea MAI
h u ER polyphemus (Lep.). (Mit 4 Textabbildungen.) . . . LITE ar a
"a 1 ae BO
AY N° 8, M. REIFF, Nachweis des fermentativen Abbaus der DDT-Wirksubsta ER
as re mit Fliegenextrakten im Papierchromatogramm. (Grundlagen zu uy PS oh ae
Se Resistenzforschung, 2. Mitteilung.) (Mit 3 Textabbildungen.) Beg eet bare
at | N° 9, Marguerite NARBEL-HOFSTETTER, La pseudogamie chez Lupe, lapidella 1 |
ri PW Goeze (Lépid. Psychide). (Avec 1 figure et 2 tabelles.) . AE 224
È a N° 10. Walter FIEDLER, Ueber einige Fälle von Markierungsverhalten bei Sauge- Du
a, tieren. (Mit 5 Textabbildungen.) . . . +: + 230
TIC : N° 11. E. INHELDER, Weber das Spielen mit Gegenständen bei Huftieren. (Mit EN
er 6 Textabbildungen.) . . . «etnia I
er N° 12. Franz SAUER und Eleonore ee Zur Kasse ae nächtlichen Zugorien- TAN AL
Ea tierung von Grasmücken. (Mit 6 Abbildungen.) . . . . . . . JOB
N° 13. R. WEBER und E. J. BoELL, Ueber die Cytochromoxy das des lbs i
Mitochondrien von frühen Entwicklungsstadien des Krallen a Soak
; (Xenopus laevis Daud.). (Mit 3 Textabbildungen.) . . . . . . | me le
N° 14. Th. LENDER, Mise en évidence et propriétés de Loman ae la regene Lx ch i
ration des yeux chez la Planaire Polycelis nigra . . . 268 bi
N° 15. Silvio RANZI et Paolo CITTERIO, Le comportement des différentes Mécitie RS
es proteiques au cours du developpement ee de Rana ae TR
(Avec 2 figures dans le texte.) . . + (LR ORARI
N° 16. P.A. TScHUMI, Versuche über die Machine von interpelle
von Xenopus laevis Daud. und die pied te der ees (Mit VS
4 Textabbildungen.) . . . . « a) ! La ;
N° 17. Pierre TARDENT, Zum Nachweis eines NE. Stoffes im ARE
Hydranth von Tubularia. (Mit 2 Textabbildungen.) . . . . . . . . .. 289 .
N° 18, Peter Bopp, Kolonialterritorien bei Murmeltieren. (Mit 7 Textabbildungen.) 295
a
| (Voir suite page 3 de la couverture) €
%
Prix de Pabonnement:
Suisse Fr. 60.— Union postale Fr. 65. pus
(en francs suisses) oi er
148 et ay
Les demandes d’abonnement doivent étre adressées a la rédaction de gui
la Revue Suisse de Zoologie, Muséum d’Histoire naturelle, Genève ee
Prove SE RSISEND'E ZOOLOG !I EB
Tome 62, n°8 6 à 31, juin 1955
MITGETEILT AN DER GENERALVERSAMMLUNG DER SCHWEIZERISCHEN
ZOOLOGISCHEN GESELLSCHAFT IN BERN DEN 12. UND 13. März 1955
COMMUNICATIONS FAITES A L’ÄSSEMBLEE GENERALE DE LA
SOCIÉTÉ SUISSE DE ZOOLOGIE, TENUE A BERNE LES 12 ET 13 MARS 1955
Mitteilungen die ın einer anderen Zeitschrift veröffentlicht werden.
Communications qui seront publiées dans une autre revue.
F. Baltzer, Bern und M. Bernhard, Neapel. Weitere
Beobachtungen über Vererbungsrichtung und Leta-
lität beim Seeigelbastard Paracentrotus 9 x Arbacıa 3.
(Wird in Experimental Cell Research (Festschrift für Prof.
J. Runnström) veröffentlicht.)
E. Flückiger, Basel. Der O,-Verbrauch von Ratten
bei der Anpassung an O,-Mangel.
(Wird in Helv. Physiol. et Pharmacol. Acta 1955 veröffentlicht.)
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 16
E. BRUNOLD
N° 6. E. Brunold, Zürich. — Die Entwicklung des wei-
blichen Genitalapparates von Solenobia triquetrella
während des Puppenstadiums,
(Zoologisches Institut der E.T.H.)
(Vorläufige Mitteilung.)
Bei den Untersuchungen Seilers und seiner Schüler an intersex-
en Solenobien zeigte sich, dass eine möglichst genaue Kennt-
ABB. 1.
Schema der Keimdrüse und
Ausführwege eines tetraploid
parthenogenetischen Weib-
chens nach einer graphischen
Rekonstruktion. Dorsalan-
sicht. Vom ©Ovar nur 4
gezeichnet. Schema nach
Humbel.
Verger. 24 X.
B Bursa
| Ki.
Er Kiröhre.
ES Kiröhrenstiel,
K Kittdrise,
lL, l,egeeöllnung.
ob Ostium bursae,
po paariger Ovidukt.
ud unpaariger Ovidukt,
It Receptaculum,
nis der Normalentwicklung, insbeson-
dere der Entwicklung des Geschlechts-
apparates, unumgänglich ist. FLORIN
(1945) bearbeitete die postembryo-
nale Entwicklung der männlichen
Geschlechtsorgane, AMMANN (1954)
übernahm die Untersuchungen an der
weiblichen Raupe, während ich mich
mit der Entwicklung des weiblichen
Genitalapparates in der Puppenzeit
befasste.
Über den Bau des Genitalapparates
eines normalen, tetraploiden, partheno-
genetischen Weibchens gibt Abbildung
1 Aufschluss. Die Ergebnisse AMMANNS
(1954) sollen hier kurz zusammen-
gefasst werden: Die mesodermalen
Genitalstränge verwachsen mit dem
unpaaren Ovidukt und wandeln sich
zum paarigen Ovidukt um. Der an-
schliessende kephale Teil des unpaaren
Oviduktes, der annähernd bis zur Re-
ceptaculum-Mündung reicht, wird aus
der ventralen, zwischen der 7. und 8.
Imaginalscheibe liegenden Epidermis
geformt. Der anale Teil des unpaaren
Oviduktes wird, ebenso wie die An-
hangsdrüsen (Abb. 1, B, K, R), aus
ENTWICKLUNG DES WEIBLICHEN GENITALAPPARATES 209
den ektodermalen, ventral liegenden Imaginalscheiben des 8. und
9. Segmentes durch Einstülpen gebildet.
In der Vorpuppe, eventuell schon in der angesponnen Raupe,
unterteilt sich die ursprünglich gemeinsame Mündung der 8. und
9. Imaginalscheibe durch Abfaltung. Abbildung 2 bringt eine
Rekonstruktion des Geschlechtsapparates einer wenige Stunden
alten Puppe (2 a) und einen Sagittalschnitt (2 b) derselben Al-
Abb. 2 Abb. 3 Abb. 4
einige Std. 2. Tag
Corsel ventral
ABB. 2—4.
Weiblicher Genitalapparat von Solenobia triquetrella bei Puppen verschiedenen
Alters.
a) Graphische Rekonstruktionen. Ansicht von dorsal.
b) Sagittalschnitte.
MEET Abbe 2 und 3) 32 xX, Abb. 2 925 X
EX = ANKE. Uebrige Abkiirzungen wie auf
Aw = Afterwolle. Abb. 1.
Bk = Bursakörper.
D = Darm.
Db = Ductus bursae.
Ds = Ductus seminalis.
tersstufe. Die zwei endgiiltigen Offnungen, das Ostium bursae (Ob)
und die Legedffnung (L) sind gut erkennbar. Mit dem kephalen,
unpaaren Ovidukt (uO), der sich schon deutlich von der Epi-
dermis abgehoben hat (Abb. 2 b) ist der paarige Ovidukt (pO)
verwachsen. Der anale Ovidukt wird durch die zwei schwach aus-
AUG? 1955
210 E. BRUNOLD
gebildeten Zipfel der nach hinten hängenden Kittdrüse (K) über-
deckt. Das Receptaculum (R) besteht aus einem grossen, plumpen
Sacke. Die kugelige Bursa (B) sitzt rechts auf dem Ovidukt.
Eine zum Teil rasch fortschreitende Differenzierung morpho-
logischer und histologischer Art setzt in der jungen Puppe ein.
Abbildung 3 veranschaulicht den Geschlechtsapparat Ende des
zweiten Puppentages. Einer auffallenden Verkürzung und Ver-
dickung des paarigen Oviduktes steht eine starke Streckung des
unpaaren Oviduktes gegenüber. Diese Verlängerung vollzieht sich
hauptsächlich im Gewebe, das zwischen den beiden Offnungen
liegt (3 b). Die Legedffnung findet sich annähernd anal, ventral des
Afters. Dagegen hat sich die Lage des Ostium bursae nur un-
wesentlich verschoben. Die spätern Formen der Anhangsdrüsen
sind schon weit vorgebildet. Aus dem plumpen Receptaculumsack
hat sich ein gewundener Gang mit einer Endanschwellung ent-
wickelt. Die vorher rechts aufsitzende Bursa mündet jetzt an-
nähernd medial-dorsal. Ventral ist der Bursagang zu erkennen.
Die ausgeprägt zweizipflige Kittdrüse ist nach kephal-dorsal auf-
gerichtet.
Die bei Zimmertemperatur gehaltenen Puppen schlüpfen meist
am 10. oder 11. Puppentage. In den letzten acht Tagen findet
hauptsächlich eine Streckung und eine ausgeprägte histologische
Differenzierung statt. Die auffallendsten morphologischen Verän-
derungen erleiden Ovidukt und Bursa. Abbildung 4 zeigt den
Geschlechtsapparat einer schlüpfreifen Puppe. Der Bursakörper
(Bk) setzt sich durch eine halsartige Einschnürung von den übrigen
Teilen ab. Der Ductus bursae (Db) ist sehr lang und schlank ge-
worden. Durch Auswachsen der linksseitigen Oviduktwand hat
sich der Ductus seminalis (Ds) gebildet. Die ursprünglich rechts
auf dem Ovidukt aufsitzende Bursa (Abb. 2a) hat sich also im
Laufe der Entwicklung nach links verschoben.
Am vierten oder fünften Puppentag lässt sich eine erste,
schwache Oviduktbiegung erkennen. Diese Krümmung prägt sich
mit fortschreitendem Alter immer stärker aus, sodass der unpaare
Ovidukt der schlüpfreifen Puppe eine S- bis Doppel S-förmige
Schleife bildet (Abb. 4 a u. b). Die Trennungswand zwischen dem
mesodermalen, paarigen und dem ektodermalen, unpaarigen Ovi-
dukt bricht am siebenten oder achten Puppentaee durch.
o
DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM 211
LITERATUR
Ammann, H. 1954. Die postembryonale Entwicklung der weiblichen
Geschlechtsorgane in der Raupe von Solenobia triquetrella
F. R. (Lep.) mit ergänzenden Bemerkungen über die
Entwicklung des männlichen Geschlechtsapparates. Zool.
Vie (Se 331g
Frorin, J. 1945. Beobachtungen über die postembryonale Entwicklung
der männlichen Geschlechtsorgane des Schmetterlings
Solenobia triquetrella F. R. Arch. d. Jul. Klaus-Stiftg.
f. Vererbungsforschung, Soz. anthropolog. u. Rassen-
hygiene. 20: 363-420.
HuwmBeL, E. 1950. Analyse männchenähnlicher Intersexe von Solenobia
triquetrella F. R. Rev. Suisse Zool. 57: 155-236.
N° 7. H. Nüesch, Basel. — Das thorakale Nervenmuskel-
system der Puppe von Telea polyphemus (Lep.).
(Mit 4 Textabbildungen.)
(Aus der Zoologischen Anstalt der Universität Basel.)
Über den Bau des Nervensystems und der Muskeln der adulten
Schmetterlinge sind wir durch eine Reihe von Arbeiten einiger-
massen unterrichtet, wenn auch noch von keiner Art eine genaue
Beschreibung des gesamten Nervenverlaufs vorliegt. LYONETT
(1760) gibt eine sehr eingehende Darstellung des Nervensystems
und der Muskulatur der erwachsenen Cossus-Raupe. Morphologische
Angaben über das Nervenmuskelsystem der Puppe aber fehlen
völlig. Nur die Histologie der Metamorphose einzelner Muskeln
wurde bisher untersucht (HUFNAGEL 1918, BraustEIN 1935). Für
die genaue Beurteilung des Nerveneinflusses auf die Entwicklung
der Muskulatur (NüEescx 1952) ist die Kenntnis des Operations-
stadıums unerlässlich. Im folgenden ist darum die Morphologie der
Nerven und Muskeln im Puppenthorax von Telea polyphemus be-
schrieben. Da die Puppe zunächst eine längere Diapauseperiode
212 H. NÜESCH
durchläuft, in der die gesamte Entwicklung stillsteht, ist das
Stadium der Untersuchung gut definierbar.
Die Grösse der Tiere erlaubt eine Untersuchung durch einfache
Lupen-Sektion. Die Nerven wurden nach der Methode von PANTIN
ABB. 4,
Ventralseite von Kopf und Thorax der Diapausepuppe. Nur Nervensystem
und Muskulatur dargestellt, rechts und links verschiedene Strange.
Von den Kopfnerven ist nur der Antennennerv eingezeichnet. Vergr. 10 x.
\,, A, 1., 2. Abdominalsegment. PVa+s pleuroventraler Muskel.
\ntN Antennennery. S Coxalsehne.
CX, I. Coxalmuskel. Thy, Thy, Th, Theraxsegmente und ihre Gan-
dy dorsoventrale Muskeln. glien.
Gj Gehirn, uN Ast des unpaaren Nerven.
HIMN Hinterflügelnerv. USG Unterschlundganglion.
Me Oesophag VAN Vorderflügelnerv.
VL ventraler Längsmuskel.
(1948) mit Leukomethylenblau gefärbt (Injektion von 1 em? 4fach
mit Ringer verdünnter Lösung; Präparation nach 1 Stunde).
DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM DIS
Durch Zugabe von etwas Phenylthioharnstoff zur Injektionslösung
kann die Färbung für 24—36 Stunden stabilisiert werden (Fest-
stellung von Fr. Schönborn).
1. Muskulatur. Von den zahlreichen Muskelsträngen des
_ Raupenthorax ist in der jungen Puppe nur noch sehr wenig vor-
= FRE
Y_N }\
NGSE A
ABBY DY;
Rechte Kopf- und Thoraxhalfte von links. Nur Muskeln und Nerven dargestellt.
Kopfnerven wie in Abb. 1. Vergr. 5 x.
BN,, BN,, BN; Beinnerven. Sti Sternalmuskel.
dl, dorsaler Längsmuskel. Tt Tentorium.
K Kopf. 1, 2, 3 Thoraxganglien.
M Mund. TR, el Abdominalganglien.
Übrige Bezeichnungen wie in Abb. 1.
handen. Zwischen den einzelnen Lappen des umfangreichen Fett-
körpers finden sich die dünnen völlig hyalinen Anlagen der imagi-
nalen Muskeln, die zunächst nur durch die auf ihnen verlaufenden
Nervenfasern auffallen. Auf Grund der verschiedenen Art der
Innervierung können zwei Typen unterschieden werden, die sich
auch morphologisch unterscheiden:
214 H. NÜESCH
a) Dünne, mehr flächenhaft ausgebildete Zellverbände, auf
denen sich der Nerv mehrfach verzweigt und weit ausbreitet. Be-
stimmte Endorgane konnten nicht festgestellt werden. In diese
Gruppe gehören besonders die ventralen Längsmuskeln (vl, Abb. 1
und 2), ferner mehrere pleurale und coxale Muskelanlagen. Die
Form der Hypodermis ist der des Adultskelettes noch so unähnlich,
dass diese Muskelanlagen nur zum Teil mit imaginalen Muskeln
homologisiert werden können.
b) Muskelanlagen, die meist lange dünne Stränge darstellen,
an einer Stelle aber eine bauchige Verdickung aufweisen. Hier
teilt sich der Nerv ausserordentlich
fein auf, indem auf eng begrenzter
Fläche von der Oberfläche aus feinste
Fäserchen in den Muskel eindringen,
um nach starker Aufgabelung mit
einer kleinen Verdickung zu enden,
sodass im ganzen Querschnitt solche
Terminalpunkte vorhanden sind
(Abb. 3). Einzelne Zweige können
sich in lange Fasern fortsetzen, die
längs des Muskels über eine grössere
Strecke hinlaufen, ähnlich wie bei
der Gruppe a). In der in Abb. 3
dargestellten Aufteilung ım dorsalen
Nervenaufteilung im dl,-Muskel. Längsmuskel dl, des 2. Thoraxseg-
Vergr. 22 x. mentes sind, etwas undeutlich, 4—5
Th a ness © des ® Gruppen von Endpunkten abzugren-
be a zen. Da dieser Muskel in der Imago
aus 5 Einzelsträngen besteht (NüEscH
1953), ist in der Innervierung der Muskelanlage möglicherweise
schon die spätere Unterteilung angebahnt; im histologischen
(Querschnitt ist sie noch nicht festzustellen. Die bauchige Erwei-
terung gerade an der Innervierungsstelle steht wohl mit dem
stimulierenden Nerveneinfluss auf die Muskelentwicklung in
ABB. 3.
Zusammenhang.
Zu diesem 2. Typus gehört der dorsale Längsmuskel dl, des
2. Thoraxsegmentes, während der des 3. Segmentes zur Gruppe a)
zu stellen ist. Gleiche engbegrenzte Innervierung in einer Ver-
diekung zeigen die Anlagen der grossen dorsoventralen Muskeln
DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM DS
(dv, .», dvs, dv,,;), die wie dl, noch nicht in die einzelnen Muskel-
bündel aufgeteilt sind, ferner die gemeinsame Anlage für die mäch-
tigen pleuroventralen Muskeln pv, und pv,. Vor allem die Flug-
muskeln gehören also in diese Gruppe.
Über die Histologie dieser Muskelanlagen können nur wenige
Angaben gemacht werden, da sie noch nicht eingehend untersucht
wurde. An gefärbten Totalpräparaten einzelner Muskeln beider
Typen konnten nie Mitosen festgestellt werden. Sehr zahlreich
finden sich lange Kernreihen, die genau den Bildern entsprechen,
die HüFNAGEL von den Muskelanlagen von Hyponomeuta gibt. Es
wird noch zu prifen sein, ob die von dieser Autorin behauptete
amitotische Entstehung dieser Kerne aus grossen larvalen Kernen
auch bei Telea zutrifft. HurnAGEL unterscheidet zwei Entwick-
lungstypen bei den Thoraxmuskeln. Leider macht sie keine Angaben
über die Innervierung. Parallelen können daher erst gezogen werden,
nachdem auch bei Telea die Entwicklung untersucht ist.
2. Nervensystem. Die Ganglien des Bauchmarkes sind
noch durch lange Konnektive von einander getrennt, nur das
Ganglion des 1. Abdominalsegmentes liegt direkt hinter dem des
3. Thoraxsegmentes. Die Abbildungen 1 und 2 geben den Aspekt
älterer Methylenblaufärbungen wieder, in denen auch die Zell-
körper der Nervenzellen stark gefärbt sind. Dadurch wird auch die
beträchtliche Dicke der Ganglionhülle deutlich. Das Ganglion des
1. Thoraxsegmentes ist durch zwei Fortsätze dieser Hülle mit dem
Skelettstab des Tentoriums verbunden, der quer durch die Hinter-
hauptsöfinung läuft.
Von jedem Ganglion ziehen 3 Nerven an die Peripherie (Abb. 1):
vorn der paarige kräftige Nerv zum Flügel und zum Tergit, auf
der Seite der ebenfalls paarige Beinnerv, der auch die Pleura
innerviert, hinten median der sog. unpaare Nerv. Der vordere Nerv
nimmt einige Fasern aus einem kräftigen Ast des Konnektivs auf,
der selbst weiterzieht und die vl-Muskelanlage innerviert. Lateral
teilt er sich in den eigentlichen Flügelnerven und in den Ast, der zum
dorsalen Längsmuskel dl, und zur Epidermis des Tergiten führt
(Abb. 2). Der Beinnerv gibt zunächst zwei Äste für die dorsoven-
tralen und pleuralen Muskeln ab, biegt dann in die Coxa, imnerviert
dort dv, und die Muskeln in der Coxa, und wendet sich nach
schräg vorwärts in den Femur hinein.
216 H. NÜESCH
Der unpaare Nerv enthält 2 dickere Nervenfasern, die sich am
hintern Ende des medianen Abschnittes gabeln, sodass beide Axone
beide Körperseiten innervieren, wie es schon ZAWARZIN (1924) für
die Aeschna-Larve beschreibt. Die seitlichen Zweige (uN) steigen
nach der Seite hoch und ziehen zum Stigmamuskel, auf dem
ABB. 4.
Nervenverlauf in der Region * der Abb. 2. Nervenscheiden weggelassen.
Vergr. 67 X.
dvN Nery zum Dorsoventralmuskel des 1. Thoraxsegmentes.
uN Ast des unpaaren Nerven.
VIN Vorderfligelnery.
sie sich in zahlreiche langgestreckte Endorgane aufteilen. Der
unpaare Nerv des 2. Thoraxsegmentes endet mit mehreren Zweigen
an der Haut, vor dem dünnen Tracheenast, welcher den grossen
Haupttracheenstamm mit der Stelle des imaginalen Stigmas ver-
bindet.
Die einzelnen Nervenstränge bestehen zumeist aus einigen
dickeren Axonen mit glatter Oberfläche (nur beim unpaaren Nerven
DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM 217
leicht buckelig), ausserdem aber aus einer bis mehreren ausseror-
dentlich feinen Fasern (Abb. 4). Diese weisen in unregelmässigen
Abständen tropfenähnliche Verdickungen auf, die etwa gleiche Dicke
besitzen wie die Axone des Hauptnerven. Diese sehr feinen varıkösen
Nervenfasern stehen an seltenen Stellen mit einzelnen dickeren
Axonen in Verbindung, laufen diesen aber meistens nur parallel, um
da und dort selbständig die Verbindung mit Muskeln oder mit der
Epidermis aufzunehmen. Sie dringen auch in die Endbäumchen in den
Muskeln des Typus b) ein. Es konnte aber nicht festgestellt werden,
ob sie hier enden oder nur durchziehen. Besondere Endorgane
wurden nicht gefunden, auch Zellkerne sah ich an diesen feinen
Fasern in meinen Präparaten nie. An den basalen Teilen der grössern
Nerven fehlen sie, nur im hintern Teil des unpaaren Nerven begleiten
sie die dickeren Axone. Nach Zawarzın (1924, 1924 a) handelt es
sich um sensible Fasern. Leider ist die Ganglienfärbung bei Telea
noch nicht so klar gelungen wie bei Aeschna, sodass die Fasern
nicht bis in die Ganglienaufteilung verfolgt werden konnten. Doch
muss bemerkt werden, dass besonders am Tergit dickere Axone in
Verbindung mit typischen sensiblen Endorganen gesehen wurden
(z.B. die Faser * in Abb. 3). Die wahre Natur dieser sehr feinen
Fasern wird wohl klar werden, wenn die begonnenen entwicklungs-
geschichtlichen Untersuchungen abgeschlossen sind.
Zusammenfassung. Es wird die Morphologie des
Nervensystems und der Anlagen der imaginalen Muskeln in der
Diapause-Puppe beschrieben. Unter den Muskelanlagen zeichnet
sich eine Gruppe (bes. die Flugmuskeln dl und dv) durch besondere
Innervierungsart aus (starke Nervenverästelung auf engem Raum).
Die beiden Axone des unpaaren Nerven gabeln sich und innervieren
je die Stigmenmuskeln beider Körperseiten. Die Nerven enthalten
ausser den dickeren Axonen ausserordentlich dünne, stark varıköse
Fäserchen, die in der Peripherie frei enden.
LITERATUR
Braustein, W. 1935. Histologische Untersuchungen über die Meta-
morphose der Mehlmotte Ephestia kühniella Zeller.
Z. Morph. Oekol. Tiere. 30: 333-354.
~~
18 M. REIFF
HurnAGEL, A. 1918. Recherches histologiques sur la métamorphose dun
Lépidoptère (Hyponomeuta padella L.). Arch. Zool.
expér. gén. 57: 47-202.
Lyoxerr, P. 1760. Traité anatomique de la chenille qui ronge le bois de
saule. Den Haag. 587 S. 18 Taf.
Nürscn, H. 1952. Über den Einfluss der Nerven auf die Muskelent-
wicklung ber Telea polyphemus (Lepid.). Revue Suisse
Zool. 59: 294-301.
— 1953. The Morphology of the Thorax of Telea polyphemus
(Lepidoptera). I. Skeleton and Muscles. J. Morph.
93: 589-609.
Pantin, C. F. A. Microscopical Technique. 1948.
Zawarzin, A. 1924. Uber die histologische Beschaffenheit des unpaaren
ventralen Nervs der Insekten. Z. wiss. Zool. 122: 97-115.
— 1924a. Zur Morphologie der Nervenzentren. Das Bauchmark der
Insekten. Z. wıss. Zool. 122: 323-424.
N° 8. M. Reiff, Basel. — Nachweis des fermentativen
Abbaus der DDT-Wirksubstanz mit Fliegenextrakten
im Papierchromatogramm. (Grundlagen zur Resis-
tenzforschung. 2. Mitteilung). (Mit 3 Textabbildungen.)
(Aus den Forschungslaboratorien der J. R. Geigy A.G.)
Einleitung. Schon seit ein paar Jahren sind die Er-
scheinungen der Resistenz von verschiedenen Insektenarten gegen-
über der DDT-Wirksubstanz bekannt. Aber trotz einer bereits
grossen Serie von Publikationen über das Resistenzgeschehen ist
das Problem bisher noch ungelöst.
Als Ausgangspunkt unserer Bearbeitung der physiologischen
Unterschiede zwischen normal sensiblen (N) und gegenüber der
DDT-Substanz hochresistent gezüchteten (R) Stämmen von Musca
domestica L. dienen die in Abb. 1 kurvenmässig dargestellten
Reaktionscharakteristiken von 2 Stämmen.
Versucht man nun, die für diese grosse physiologische Um-
‘imiung bei resistenten Fliegen verantwortlichen Vorgänge zu
FERMENTATIVER ABBAU DER DDT-WIRKSUBSTANZ 219
gruppieren, so gelangt man, in Übereinstimmung mit den Auffas-
sungen von WIESMANN, zum Schema von Abbildung 1. Mindestens
3 grosse Gruppen von Mechanismen sind festzustellen: 1. Er-
schwerte Aufnahme von Wirksubstanz in den Körper bei kurzer
Zeiteinwirkung, 2. verbesserte Möglichkeiten zur Giftspeicherung,
3. verstärkter Entgiftungsmechanismus.
Normalstamm
(sensible Fliegen)
Resistenter Stamm
0 301 60! go! 15 20 24>
Reaktion der Fliegen im Kontaktversuch
Belag mit DDT-Wirksubstanz 12 mq/400cm?
Haupigriinde für Resistenz
Speicherung
NZ DDT -
Subslanz Subslanz
= +
Abbau der
DDT- Substanz +
CHU > CIO
CCls Nucl CCI,
ABB. 1.
Oberer Teil: Unterschied in Empfindlichkeit bei sensiblen (N) und resistenten
(R) Fliegen. Kurvenbänder mit Mittelwerten der Reaktion (Rückenlage).
Unterer Teil: Schema über die wichtigsten Faktorengruppen, die für Resistenz
verantwortlich sind.
220 M. REIFF
Im Folgenden wird nur der fermentative Abbau der DDT-
Substanz zur ungiftigen Aethylenverbindung berücksichtigt. Nach
biochemischen Untersuchungen von STERNBURG et al. greift für die
HCI-Abspaltung ein Ferment oder ev. eine Fermentgruppe (De-
hydrochlorinase) ein.
Die Prüfung der Abbauvorgänge beim N- und R-Stamm geschah
mit einer neuen Methodik in Kombination mit Papierchromato-
graphie und Papierelektrophorese; ein Vorgehen, das auch weitere
Testmöglichkeiten eröfinet.
Methodik. Der ganze Arbeitsgang ist in Abbildung 2
dargestellt. Homogenatherstellung: Verpuppungsreife Larven, resp.
adulte 3—4 tägige Fliegen in physiologischer Kochsalzlösung oder
0,2 M Glycerin- oder Zuckerlösung in Mörser oder Homogenisator
(Polytron-Apparat) zerkleinert. Flüssigkeitsmenge 4- höchstens
6-facher Betrag des Lebendgewichtes der Tiere, z. B. pro 100 Flie-
gen 6—10 cem. Eiskühlung. Zentrifugierung (3000 U.): 3 Min.,
dann Entfernung der obersten lipoidhaltigen Schicht, sowie des
festen Depots. Eiskühlung. Mittlere Schichten nochmals 3 Min.
zentrifugieren, dann flüssige und leicht gelige Phase durchmischen
und verwenden. Aufbewahrung bis zu 24 Stunden im Kühlschrank
möglıch. Papierchromatographie: aufsteigendes Verfahren mit
Kochsalz-, Puffer- oder Glycerinlösung, Papier SS 2043 b. Ver-
teilung der Anteile erwartungsgemäss gering, zusammenhängende
Proteinzone von R, 0,4—0,9. Fermentaktivität (z.B. auch Dopa-
reaktion) bleibt aber erhalten. Lufttrocknung. Papierelektropho-
rese: Apparat Elphor H, Laufzeit 6—12 Stunden, Lufttrocknung.
Fermentierung: Imprägnierung von Filterpapier SS 2043 5b mit
alkoholischer DDT-Lösung, pro 100 cm? Fläche 10 mg Rein-
substanz. Inkubation nach Besprayen der beiden übereinander
liegenden Papiere mit Puffer- oder Kochsalzlösung und Aufbe-
wahrung zwischen Glasplatten. Lufttrocknung. Nachweis des Ab-
baus der DDT-Substanz: 1. färberisch auf Papier mit Rhodamin
B-Nilblausulfat und UV-Beobachtung, aber nicht quantitativ;
2. quantitativ chemischer Nachweis (Methode SCHECHTER-HALLER);
siotest mit sensiblen (N) Fliegen. Der Abbau des Insektizids
zeigt sich in der Reaktion der Fliegen, da nach 1%, Stunden Test-
zeit theoretisch alle Fliegen in Rückenlage (}) sein sollten. An
den Abbauzonen trifft man aber Fliegen an, die nur leichte Krampf-
symptome (K) oder gar keine Vergiftung (n) zeigen.
FERMENTATIVER ABBAU DER DDT-WIRKSUBSTANZ 221
Homogenat
Fliegen total
oder Organe x
s. NaCI -Lsqg,
ner Puffer
Phosphal-
puffer pn 3,0%
7 —» chem. Nachweis
DDT-WS - Jmprägnalion
4-6 Sid. ferment. 30°C
zw. Glasplatten mit Puffer
N-Fliegen in
Gummiring mir
Glasdecke|
1%» - 111 Std.
x Resultate
+ = 100
Ka 50
na 0
Ergänzg. zu 100= Mass für Abbau.
ABB 02:
Schematische Darstellung der Arbeitsganges fiir den Nachweis des fermen-
tativen Abbaus. Lösungsmittel für Papierchomatographie: 0,9%, Kochsalzlö-
sung oder Phosphatpuffer nach Scerensen pH 8,04, 1/15 M: oder 0,1-0,2 M
Glycerin, resp. Zucker in Wasser. Für Papierelektrophorese: Phosphatpuffer
nach Scerensen pH 8,04, 1/15 M.
222 M. REIFF
Berechnung des Abbauwertes: Die Durchschnittszahl aus der
. 100 Iya ou 20
Klassierung D = (ay 0) al | entsprechend der
(i Se ily Sp ils
Anzahl Fliegen mit Riickenlage (100), Krampf (50) oder symptom-
los (0) ergibt das Resultat des Biotestes. Als indirektes Mass für
den fermentativen Abbau gilt die Zahl 100-D.
60 60
50 50
£ o 30
S
_
lo)
Dro 20
è
a
+10 49
LJ
Le) 0
50 50
A
oO
Chromatogramme
wm
o
i Si E ST R R R NR kr
Larven Fliegen Fliegen 60% Malp.Fettk. Blut Aeth. Pae. CS,
phys.Lisg. Glyc. Zuck. physiolog. NaCi - Lösung
ABB. 3.
Durch den Biotest ermittelte Abbauwerte ausgehend von Totalhomogenaten
und Organextrakten. Punktierte Flächen auf den Säulen repräsentieren die
im Biotest mögliche Streuung der Einzelresultate. N = Präparationen vom
sensiblen Fliegenstamm, R vom resistenten Stamm.
Resultate. In Abbildung 3 sind einige Ergebnisse, parallel
nach Papierchromatogramm und Papierelektrophorese geordnet,
als Mittelwerte aus jeweils mehreren Versuchsserien mit je 50—
150) Bioteststellen zusammengefasst. Die beiden ersten Säulen-
gruppen links beziehen sich auf Resultate mit Homogenaten ganzer
tere (Totalhomogenate) bei Präparation in physiologischer Koch-
FERMENTATIVER ABBAU DER DDT-WIRKSUBSTANZ FAR
salzlösung. Sowohl bei Larven als auch bei adulten Fliegen konnte
festgestellt werden, dass auch die N-Tiere die Fähigkeit zum Ab-
bau des DDT-Wirkstoffes besitzen, aber in geringerem Masse als die
resistenten. Sehr gute Abbauwerte wurden auch bei Präparation
und Fermentierung mit 0,1—0,2 M Glycerin- oder Zuckerlösung
erreicht. Die Einwirkung von 60°C auf das Homogenat oder die
Fermentierung ergibt eine starke Schädigung der Aktivität.
Auch den Proteinextrakten aus Malpighi’schen Gefässen und
Fettkörpern von Larven, sowie der Haemolymphe von Larven und
Imagines kommen deutliche Wirkungen zu. Bei der Behandlung
des Totalhomogenates mit organischen Lösungsmitteln wird Äther
ohne Schädigung ertragen, Petroläther und besonders Schwefel-
kohlenstoff oder Chloroform beeinträchtigen die Aktivität.
Diese letzten Angaben zeigten bereits, dass mit der vorliegenden
Methode die Beeinflussung der Fermentaktivität recht gut abge-
klärt werden kann. Zur Prüfung von Modellsubstanzen, z.B. von
Inhibitoren der Dehydrochlorinase, können diverse Stoffe entweder
dem Homogenat, oder dem Lösungsmittel bei der Chromatographie
zugesetzt werden. Schliesslich lässt sich auch bei der Fermentierung
die Beeinflussung durch Zusätze untersuchen. Diesbezügliche Re-
sultate bleiben einer ausführlicheren Arbeit vorbehalten.
Nachprüfungen mit chemischem Nachweis der noch an den
fermentierten Stellen vorhandenen Menge DDT-Substanz haben
ergeben, dass bei guten Abbauverhältnissen 15—25% Wirkstoff
fehlen. Das Insektizid wird vermutlich vor allem an der Oberfläche
des imprägnierten Papiers abgebaut; dies ist aber diejenige Schicht,
die im Biotest die Vergiftung verursachen würde. An allen Stellen
ausserhalb den Proteinzonen der Auflage, reagieren die Fliegen
mit Rückenlage.
Aus den vorliegenden Resultaten geht klar hervor, dass bei
unsern Stämmen sowohl sensible als auch resistente Fliegen den
fermentativen Abbau ausführen können. Dieses Ergebnis stimmt
mit denjenigen von Perry et al. und Basers et al. überein,
währenddem STERNBURG und Mitarbeiter die Dehydrochlorierung
nur bei resistenten Stämmen nachweisen können. Auch in unserem
Falle ist ein quantitatives Überwiegen beim R-Stamm deutlich,
jedoch kann von diesem einen Faktor aus die hohe Resistenz
nicht erklärt werden. Die bessere Abbauwirkung stellt nach allen
bisherigen Kenntnissen nur einen Teilprozess (Schema Abb 1) ım
Rev. Suisse DE ZooL., T. 62, 1955. ity,
224 M. NARBEL-HOFSTETTER
ganzen Geschehen der so weitgehenden Unempfindlichkeit bei
R-Fliegen dar.
LITERATUR
Bagers, F. H. & J. J. Pratt. 1953. Resistance of insects to insecticides :
the metabolism of injectet DDT. J. econ. Ent. 46: 977.
— &C.C. Roan. 1953. The dehydrochlorination of DDT by resistant
cockroaches. J. econ. Ent. 46: 1105.
Perry, A. S. & W. M. Hoskins. 1951. Detoxification of DDT as a factor
in the resistance of house flies. J. econ. Ent. 44: 850.
SCHECHTER, M. S., SoLoway, S. B., Haves, RR: A. @ HS Eee
1945. Colorimetric determination of DDT. Color test for
related compounds. Ind. Eng. Chem.-Anal. Ed. 17: 704.
STERNBURG, J., Winson, E. B. & C. W. Kearns. 1953. Enzymatic
dehydrochlorination of DDT by resistant flies. J. econ.
Ent. 46: 513.
WIEsMANN, R. 1955. Der heutige Stand des Insektizid-Resistenzproblems.
(Grundlagen zur Resistenzforschung. 1. Mitteilung).
Mitt. Biol. Reichsanst. Land- & Forstw. Berlin-Dahlem.
Pflanzenschutztagung d.B.B. in Bad Neuenahr 1954
(im Druck).
N° 9. Marguerite Narbel-Hofstetter, Lausanne. — La
pseudogamie chez Luffia lapidella Goeze (Lepid.
Psychide). (Communication préliminaire. Avec 1 figure et
2 tabelles.)
(Laboratoire de Zoologie de l’Université de Lausanne.) Travail subven-
tionné par le Fonds national suisse de la recherche scientifique.
Le genre Luffia se divise en deux espèces, L. lapidella, bisexuée,
et L. ferchaultella, parthénogénétique, la deuxième dérivant pro-
bablement de la première et présentant les caractères d’une par-
thénogénèse géographique thélytoque. Les populations de lapidella
LA PSEUDOGAMIE CHEZ LUFFIA LAPIDELLA GOEZE 225
sont en general caractérisées par une nette prédominance numé-
rique des femelles sur les mâles, anomalie que les entomologistes
ont signalée sans l’expliquer (CHAPMAN, 1901). Ces femelles ont
cependant un comportement bisexué tout à fait normal, elles ne
pondent qu'après accouplement.
L'étude cytologique du développement de l’œuf de lapidella a
porté sur une dizaine de populations provenant de France, du
Tessin et des Grisons. Elle a révélé l’existence d’une pseudogamie
— ou gynogenese — très fréquente.
Dans une seule station parmi celles que j’ai étudiées jusqu’ici,
Mesocco (Grisons), on observe regulierement un développement
normal de l’œuf. Au moment où l’œuf est pondu, les chromosomes
se trouvent en métaphase de la première division de maturation
(figure 1 a). Le fuseau est à la périphérie de l’œuf et le sperma-
tozoide non loin du centre, dans le vitellus. La première division
de maturation se déroule rapidement (figure 1 b), puis la seconde,
cependant que le premier polocyte se divise également (figure 1 c).
Nous avons alors quatre noyaux haploïdes, dont l’un, le pronucléus
femelle, vient au centre de l’œuf fusionner avec le pronucléus mâle
(figure 1 d). Le nombre diploide — environ soixante — est donc
rétabli de façon normale, par amphimixie. On le retrouve dans les
cinèses blastodermiques.
Dans les autres stations de lapidella, les œufs se développent
soit normalement, comme ci-dessus, soit par pseudogamie. Dans
ce dernier cas, on observe une première division de maturation
semblable à celle de l’oeuf normal (figure 2 a et b) puis une régres-
sion des chromosomes en position équatoriale (figure 2c) qui
rétablit précocement le nombre diploide, comme chez l'espèce
parthénogénétique (figure 3 a-d), L. ferchaultella (NARBEL-Hor-
STETTER, 1954), par automixie. Puis nous assistons à la division
du fuseau de restitution, aboutissant à la formation de deux
noyaux diploïdes (figure 2d). Le spermatozoïde, toujours présent,
subit la même évolution que dans l’œuf normal. Il semble que, dans
certains œufs du moins, il fusionne avec le noyau diploïde central,
mais l’absence de noyaux triploides dans le blastoderme, de même
que l’absence d’intersexualité permet de supposer que l'embryon
descend alors de l’autre noyau. Le germen reste en tout cas diploïde.
La suite de l’analyse cytologique précisera le sort du noyau tri-
ploïde. Il semble néanmoins que le spermatozoide active l’œuf
226 M. NARBEL-HOFSTETTER
.
SRL)
040000006 ©
La maturation de l'œuf et le rétablissement du nombre diploide chez Luffia.
I) Type bisexué normal.
:) Type pseudogamique.
3) Type parthénogénétique.
LA PSEUDOGAMIE CHEZ LUFFIA LAPIDELLA GOEZE 227
sans opérer lui-même la régulation du nombre chromosomique.
Nous avons là un cas de pseudogamie naturelle comparable à celui
des Nématodes ou des Turbellariés. Chez Luffia, comme chez ces
derniers, la pseudogamie pourrait être «le pont jeté par la nature
entre la fécondation et la parthénogénèse naturelle» (BRACHET).
La cytologie de la pseudogamie, comparée à celle du dévelop-
pement normal et à celle de la parthénogénèse, fera l’objet d’un
prochain travail. Mais il est déjà possible de faire quelques
remarques sur le determinisme de la pseudogamie chez Luffia.
1) Je n’ai jamais trouvé d’ceufs pseudogamiques isolés dans
une ponte normale, ni l’inverse. Il semble bien que la ponte issue
d’un couple donné est entièrement d’un type ou entièrement de
l’autre.
2) Les femelles bisexuées isolées aussitôt après leur éclosion ne
pondent pas et meurent sans descendance. Les œufs pseudoga-
miques ne sont donc pas des œufs parthénogénétiques fécondés.
3) Tous les œufs pseudogamiques contiennent un ou plusieurs
spermatozoïdes. Les femelles accouplées à un mâle infécond ne
pondent pas. Il semble que ce n’est pas l’accouplement qui déclanche
la ponte et le développement des œufs, mais bien la présence du
spermatozoide.
4) Le degré de polyspermie ne paraît pas influencer le type de
développement de l’œuf.
5) Les caractéristiques individuelles du mâle ne semblent pas
jouer de rôle déterminant dans la pseudogamie. Les pontes fécon-
dées par un mâle donné sont normales ou pseudogamiques sans
qu’on puisse discerner aucune loi dans l’alternance des modes de
développement (table 1).
6) L'âge de la femelle semble être également indifférent à cet
égard.
7) Les femelles de certaines populations semblent fournir exelu-
sivement des pontes normales (Mesocco) ou pseudogamiques
(Saclas-Sud), quels que soient les mâles auxquels elles ont été
accouplées (table 2). Les mâles de Mesocco par contre engendrent
aussi bien des pontes pseudogamiques que normales. Il semble
bien que la pseudogamie est une propriete
dttacheéee a la femelle.
M. NARBEL-HOFSTETTER
IN
Wo
QO
TABLE 1.
Descendance de deux mâles accouples chacun à plusieurs femelles.
Q | E, | @Eufs | 2
1 Lostallo 64 a pseudog. || 1 Lostallo 136
| 2 Lostallo 64 b normaux | 2 Cevio 128
| 3 Lostallo 65 hostage N pseudog. || 3 Cevio 132
4 Saclas 66 pseudog. || 4 Cabbiolo 147
5 Cevio 67 pseudog. || 5 Cabbiolo 148
6 Cevio 130
7 Cabbiolo 110
Lund
Lostallo X
| Œufs
normaux
normaux
douteux
pseudog.
normaux
pseudog.
douteux
Les individus sont désignés par leur lieu d’origine et un numéro d’ordre.
Les œufs « douteux » sont des œufs trop jeunes pour être caractéristiques.
TABLE)
Descendance de femelles de Saclas-Sud et de Mesocco accouplées à des mâles
d'origines diverses.
| Œufs |
Saclas E 66 | Saclas RD e | pseugod. || Mesocco 201
> G 501 Saclas RD » » 249
» G 51 | Mesocco 9 » » 243
» G 52 | Mesocco 0 » » 280
» E 67 | Mesocco © » » 283
Chantilly x
Saclas No
Mesocco U
Mesocco VIII
Mesocco VII
Œufs
normaux
»
8) Les males sont attirés indifféremment par les femelles de
type pseudogamique et de type normal.
9) Une rapide étude morphologique ne montre pas de difference
entre les femelles des deux types.
La seule station exclusivement pseudogamique que j’ai trou-
vée, Saclas-Sud (Seine et Oise, France), permet de faire quelques
observations relatives à l’hérédité et au rôle évolutif de la pseudo-
gamie,
I) Je n'y ai jamais trouvé que des chenilles femelles, alors que
dans les autres stations non parthénogénétiques, j'ai toujours
trouvé quelques chenilles mâles. Il semble done probable que les
lemelles pseudogamiques sont thélytoques,
comme les parthénogénétiques.
LA PSEUDOGAMIE CHEZ LUFFIA LAPIDELLA GOEZE 229
2) Ces femelles — aptères et donc incapables de se déplacer —
sont très probablement fécondées par les mâles d’une population
normale voisine (Saclas-Nord). Les deux populations sont adja-
centes mais distinctes, l’une sur des arbres, l’autre sur un mur.
3) L’étude cytologique de la population de Saclas-Sud s’est
étendue sur les années 1951 à 1954. Le développement des œufs y
est invariablement pseudogamique. La pseudogamie est
donc vraisemblablement héréditaire, comme
la parthénogénèse.
L'existence de la pseudogamie chez Luffia présente un grand
intérêt au point de vue de l’origine de la parthénogénèse. La suite
des recherches doit préciser les résultats déjà acquis, tant dans le
domaine de la cytologie que dans ceux de la systématique et de
la biologie.
BIBLIOGRAPHIE
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phenomenon of parthenogenesis. Entom. Record.
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Luffia ferchaultella Stph. (Lépid. Psychide). Communi-
cation préliminaire. Rev. suisse Zool. 61: 416-419.
230 W. FIEDLER
N° 10. Walter Fiedler, Zürich. — Über einige Fälle
von Markierungsverhalten bel Säugetieren.
Mit 5 Textabbildungen.
(Zoologischer Garten, Zürich: Direktor: Prof. Dr. H. HEDIGER.)
Durch Herrn Prof. HED1GER ! wurde ich seinerzeit auf einen
männlichen Nasenbären (Nasua rufa) im Basler Zoo aufmerksam
gemacht, der offensichtlich eine Markierungshypertrophie zeigte.
Ich habe im Verlaufe eines Jahres dieses Tier oft beobachtet und
anschliessend zum Vergleich im Zürcher Zoo Beobachtungen an
einem Pärchen von Nasua rufa und einem einzelnen Männchen
offensichtlich anderer Artzugehörigkeit (die noch nicht festgestellt
werden konnte) angestellt.
Das in Basel beobachtete Tier kam im Januar 1947 zusammen mit
einem anderen Männchen und zwei Weibchen in den dortigen Zoo und
ist seit Jahren allein. Es wurde mir anfangs als sehr bissig geschildert.
Das Zürcher Weibchen befindet sich schon seit vielen Jahren im Zoo,
das Männchen kam als mehrere Monate altes Jungtier vor zweieinhalb
Jahren dort an. Beide waren bis auf einen Zeitabschnitt von zwei Mona-
ten im Herbst 1954 beisammen. Damals hatte man sie getrennt, weil
man Nachzucht erwartete. Das wesentlich kleinere Einzeltier wurde von
Privaten aus Venezuela geschenkt, auf deren Gut es frei herumlief.
Es war offensichtlich bei seiner Ankunft 1953 schon ausgewachsen,
da es sich seither nicht mehr verändert hat. Es bewohnt einen Käfig
zusammen mit einem Gürteltier. Die Zürcher Tiere sind alle sehr zahm.
Die ım Verlauf der Beobachtungszeit von den Tieren bewohnten
Käfige haben Grundflächen zwischen zwei und sechs m? und sind
ausgestattet mit Kletterbäumen und Wandbrett, die Zürcher Käfige
seit einigen Monaten auch mit von den Tieren zeitweilig gerne
aufgesuchten Holzkisten.
1) Meine Untersuchungen über Territoriumsmarkierung gehen auf einen
Vorschlag von Herrn Prof. HEDIGER zurück und wurden in Zürich gemeinsam
mit ihm durchgeführt. Für seine laufende Unterstützung und darüber hinaus
für all das, was ich die Jahre her bei ihm lernen durfte, danke ich ihm herzlichst.
Auf seine Befürwortung hin wurden mir die Aufenthalte am Basler und
Zürcher Zoo durch die Vorstände der beiden Tiergärten, den Schweizerischen
Nationalfond für wissenschaftliche Forschung und das Zoologische Institut
der Universität Zürich finanziell ermöglicht. Auch ihnen gilt mein Dank,
ferner Herrn Prof. Starck (Anatom. Inst. Frankfurt) und Dr. HALTENORTH
(Zool. Sammlg. d. Bayr. Staates) für die Überlassung von fixiertem Material
und allen, die mich durch Ratschläge und Literatur laufend unterstützten,
nicht zuletzt den Wärtern der beiden Zoos. Meinem Kollegen Dr. INHELDER
danke ich besonders für Überlassung der dieser Arbeit beigefügten Photo-
graphien.
MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN Pat
Bei allen untersuchten Männchen — bei Weibchen wurden nie
Markierungsbewegungen beobachtet — liessen sich zweierlei
Bewegungsweisen feststellen, die wir aus später zu erörternden
Gründen als zum Markierungsverhalten gehörig anzusehen haben:
einerseits ein Reiben der Analregion auf dem Boden, oft gefolgt von
verteilenden Bewegungen der Hinterextremitäten, andererseits ein
Schleifen des Penis über den Boden bzw. häufig auch über Äste,
AUS Ale
Nasua rufa (Männchen aus dem Zürcher Zoo) bei Sekretverteilungsbewe-
gungen unmittelbar nach Reiben der Analregion auf dem Boden; nach
Photo Dr. Inhelder.
Bretter usw. Die Verteilungsbewegungen der Hinterextremitäten
erfolgten oft auch losgelöst vom Reiben der Drüsenregion auf
dem Boden (Abb. 1). Die beiden Bewegungsweisen treten grob
geschätzt im Verhältnis 1:1 auf. Sie wurden in den beigefügten
Diagrammen nicht unterschieden, da sie in vielen Fällen auch in
der Beobachtung schwer auseinanderzuhalten waren.
Das Basler Männchen markierte im Innenkäfig meist nahe dem
Gitter gegen die Zuschauer, nur fallweise auch weiter hinten im
Käfig. Liess man es in den Aussenkäfig, so wurden in der Regel
auch die Schwelle von diesem in den Innenkäfig und ein im
Käfighintergrund liegender Baum mit Marken versehen. Eine
ausgesprochen optische Bezogenheit auf den Besucher war nicht
feststellbar, doch zeigte sich bei anderen Gelegenheiten eindeutig,
dass der Bär jede noch so kleine Bewegung registrierte ohne im
232 W. FIEDLER
geringsten „hinzusehen“. In der Nähe der Besucher verteilen sich
die einzelnen Markierungsstellen auf eine grössere Fläche, in einem
kleineren Käfig im Affenhaus, in dem er vorübergehend auch
gehalten wurde, auf den ganzen Raum. Das Nasua rufa-Männchen
in Zürich sah ich so selten markieren, dass über besondere Markie-
rungsstellen nichts aussagbar ist. Das kleinere Männchen markiert
mit besonderer Vorliebe nahe der Ausflussdole im Wärtergang
hinter den Käfigen.
Harn- und Kotabgabe stehen offensichtlich in keinem unmittel-
baren Zusammenhang mit dem Markieren. In den grösseren
Käfigen in Basel und Zürich liess sich keine lokalisierte Kotabgabe
feststellen. Im kleinen Käfig im Basler Affenhaus notierte der
Wärter, Herr GIULIANI, während der Zeitdauer von über einem
Monat jede Kotabgabe. Bei einem Durchschnitt von etwas mehr
als drei Defäkationen im Tag war wohl eine besondere Bevorzugung
eines bestimmten Bereiches festzustellen. Aber in diesem Bereich
befinden sıch Käfigtüre, Futternapf und Trinkgeschirr.
Das Basler Männchen zeigt nun — verglichen mit den Zürcher
Tieren — eine ausserordentlich hohe Markierungsintensität, und
zwar besonders im ersten Abschnitt der Beobachtungszeit, in den
Monaten Juni und Juli 1953. Später nahm sie eher ab, vielleicht
auch unter dem Einfluss meiner häufigen Anwesenheit. Das Tier
liess sich z. B. von mir gerne kraulen, animierte mich oft geradezu
dazu, während es sofort wütend zu keckern anfing, schlug und biss,
wenn sein Wärter ein gleiches versuchte. Ich vermute, dass der
Wasserschlauch, mit dem Herr Reymonp im Raubtierhaus täglich
den Käfigboden ausspritzte, für diese Feindschaft mit verant-
wortlich ist, gelten doch manche Nasenbären geradezu als
wasserscheu.
In fremden Käfigen benahm sich das Tier sehr unterschiedlich.
War ein solcher von einem anderen Tier bewohnt und nicht gründ-
lichst gereinigt worden, bevor man den Nasenbären hineinliess, so
markierte dieser gar nicht oder doch wesentlich seltener als sonst.
Wurde dagegen ein Käfig gründlich ausgewaschen, so machte dem
Tier der Ortswechsel u. U. gar keinen Eindruck, da es häufig von
einem Käfig in einen anderen umgesetzt wurde. Fast bei jeder
versuchsweisen Umsetzung fand der Bär, wenn er schnuppernd im
Iremden Gebiet herumlief, irgendwelche Nahrungsreste und begann
sofort daran herumzuknuspern, auch dann, wenn er sich sichtlich
DE
MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SAUGETIEREN
107
233
234 W. FIEDLER
Zahlen: Beginn und Ende der Beobachtung.
Punkt: einzelner Markierungsakt.
Senkrechter Pfeil: erstes Knabbern an Nahrung in fremdem Käfig.
Waagrechter Pfeil: andauerndes Fressen während des Herumsuchens im
fremden Käfig.
Schwarze Fläche: Nasenbär in Schlafstellung.
Schraffierte Fläche: Beobachtung durch Ausseneinflüsse unterbrochen.
Senkrechter Strich: Nasenbär wurde gekrault.
Durchgehender Strich unter dem Beobachtungsdiagramm: Nasenbär
befindet sich im Serval- bzw. Babuinkäfig.
Strichlierte Linie unter dem Diagramm: Nasenbär befindet sich im
leeren Käfig neben seinem Käfig im Affenhaus.
Durchgehender Strich über dem Diagramm: fremdes Tier befindet sich
im Nasenbärenkäfig.
Wellenlinie unter Diagramm: Nasenbär befindet sich im eigenen Aussen-
käfig im Raubtierhaus.
Punktierte Linie unter dem Diagramm: Block mit Fremdgeruch im
Nasenbärenkäfig. |
Kreis: Käfig, in dem sich der Nasenbär gerade befindet, wird zu Reini-
gungszwecken ausgespritzt.
Nasenbär im Raubtierhaus
a) 18.6.1953: Nasenbär wurde in den danebenliegenden Servalkäfig
umgesetzt, Diagramm von dieser Zeit im Servalkäfig aufgenommen;
dieser ungereinigt, Taubenfedern auf dem Boden herumliegend;
Markierungsintensität (Anzahl von Markierungsakten je Minute)
i = 0.26.
b) 22.6.1953: Nasenbär teils im von Exkrementen und Futterresten
gereinigten Servalkäfig, teils im eigenen Käfig; noch immer einige Federn
vorhanden, an denen er herumknusperte; I = O (im Servalkäfig)
bzw. 1.16 (im eigenen Käfige).
c) 11.7.1953: Situation wie unter b); erste Beobachtungszeit im
eigenen Käfig beinhaltet lange Schlafperiode, die bei Berechnung der
Intensität nicht berücksichtigt wurde; I = 0.09 bzw. O (für die beiden
Zeitabschnitte im Servalkäfig), 1.46 und 1.75 im eigenen Innen- und 1.83
im eigenen Aussenkäfig.
d) 14.7.1953: Nasenbär im eigenen Käfig, unmittelbar nachdem ein
Holzblock in diesen gelegt worden war, der vorher eine Zeit lang im
Servalkäfig gelegen hatte; Markierungsverhalten dadurch eine Zeit lang
gehemmt, Intensität entsprechend herabgesetzt, — 0.56.
e) 16.7.1953: typisches Beispiel für Verhalten des Bären im eigenen
Käfig; | 1.83; anschliessend wurde ein mit Zwiebeln eingeriebener
MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN Doo
Block in den Käfig gegeben und sofort eingehend untersucht; herab-
gesetzte Intensität (0.27) wohl mehr auf dieses Interesse als auf Hemmung
durch Fremdgeruch zurückzuführen, da das Tier Zwiebeln, die man ihm
anbot, sofort frass.
Der gleiche Nasenbär im Affenhaus.
f) 7.10.1953: Nasenbär im eigenen Käfig meist schlafend, dann in
den leeren Nebenkäfig gelassen, den er mehr oder minder als seinem
Territorium zugehörig betrachtete (I = 0.86 bzw. 1.0), dann in den
Babuinkäfig, in dem er wieder nicht markierte, zurück in den erwähnten
Nebenkäfig und wieder in seinen eigenen Käfig (I = 2.25).
g) 8.10.1953: Meerschweinchen im Nasenbärenkäfig, während sich
der Bär im oben erwähnten Nebenkäfig befand; Bär machte sich auf-
geregt an der Trennwand zu schaffen, markierte aber auch sehr oft
(I = 1.0 gegenüber 0.47, nachdem er nach Entfernung des Meer-
schweinchens wieder zurückgelassen worden war).
h) 10.10.1953: gleiche Situation wie unter g), aber Frettchen in den
Nasenbärenkäfig versetzt; dass der Bär während dieser Zeit nicht mar-
kierte (gegenüber I von 0.37 vorher und 1.75 nachher im Nebenkäfig,
0.6 nachher im eigenen Käfig), ist den Umständen nach auf die ununter-
brochene aufgeregte Tätigkeit des Tieres an der Trennwand zurück-
zuführen.
gedrückt verhielt und nicht markierte. Gab man ihm dann noch
Futter, etwa einige Früchte, in den Käfig, so frass er sofort weiter,
verhielt sich aber anschliessend genau so augenfällig gehemmt wie
vor dem Fressen. Brachte man Fremdgeruch in seinen eigenen
Käfig — etwa in Gestalt eines mit Servalduft imprägnierten
Holzklotzes, so setzte auch dieser eine Zeit lang die Intensität
seines Markierungsverhaltens herab. Zwischendurch kam es auch
vor, dass er zwei Tage lang aus mir nicht ersichtlichen Gründen
überhaupt nie beim Markieren gesehen wurde. Irgendwelche Krank-
heitssymptome waren nicht feststellbar. Einigemale liess ich
frernde Tiere (Meerschweinchen, Frett, Katze) in seinen Käfig im
Affenhaus, während er sich im leer stehenden Nebenkäfig befand.
Die Anwesenheit des fremden Tieres erregte ihn sichtlich.
(Vgl. zu all diesen Beobachtungen Diagramme in Abb. 2.)
Das Zürcher Männchen von Nasua rufa sah ich das erste mal
im Januar dieses Jahres markieren, als man die beiden Tiere nach
der erwähnten Trennung wieder zusammenliess. Dem ersten
Markieren ging aufgeregtes Herumlaufen beider Tiere (der Wärter,
Herr LEE, der mit den Tieren auf sehr gutem Fuss steht, war mit
236 W. FIEDLER
im Käfig, ging aber bald hinaus), sowie eingehende gegenseitige
Beriechung voraus. In der Folge zeigte das Männchen beide ein-
gangs beschriebene Bewegungsweisen. Auch an späteren Tagen sah
ich es noch vereinzelt markieren. Der kleine Nasenbär markiert
in seinem Käfig in der Regel nicht. Er wird jeden Tag in den
Wärtergang hinausgelassen, während sein Käfig gereinigt wird.
Er wandert dann sofort zur Dole des Wasserabflusses und streicht
dort einigemale mit dem Penis, seltener mit der Analregion, über
den Boden, markiert aber — allerdings weniger häuftig — auch an
anderen Stellen. Unmittelbar vor diesem Ausflug bekommt er täg-
lich Milch zu trinken und zeigt jedesmal in Erwartung der kommen-
den Dinge eine ganz eindeutige Laufstereotypie. Da er sehr energisch
aus dem Käfig hinausstrebt, wenn die Türe geöffnet wird, dachte
ich daran, dass diese Stereotypie auch mit dem Drang in sein
erweitertes Territorium zu tun habe. Bei zeitlicher Trennung von
Trinken und Hinausdürfen (Beobachtungen teilweise durch den
Wärter, Herrn HEINIGER, angestellt) zeigte sich aber eindeutig,
dass für die Stereotypie hauptsächlich die Futtererwartung
verantwortlich ist.
Schliesslich ıst noch darauf hinzuweisen, dass der Penis des
Basler Tieres deutlich grösser war als der der anderen beobachteten
Männchen. Der Präputialsack war dauernd mehr oder weniger mit
weissem Schleim erfüllt, der nach einer von Herrn Prof. Tomcik
(Hygien. Institut Basel) verdankenswerterweise durchgeführten
Untersuchung eine Reihe von Bakterienarten enthielt, die für
Balanıtis üblich sind.
Fassen wir die Ergebnisse der geschilderten Beobachtungen
zusammen, so spricht der Vergleich der verschiedenen Exemplare
wohl dafür, dass das Markierungsverhalten des Basler Tieres sich
zu einer Stereotypie im Sinne von HepIGER (1934) und HOLZAPFEL
(1938, 1939a, b, c) entwickelt hat, sicher über das Ausmass von
Intensitätssteigerung hinaus, das Markierungsverhalten auf engem
Raum überhaupt oft erfährt (vgl. Gorrnue 1938). Wenn sich auch
aus Freilandbeobachtungen ergibt, dass alte Rüden solitär zu leben
pllegen (BreHM, Säugetiere, Bd. 3, 1920, CHAPMAN 1925), so darf
sicher das lange dauernde Alleinsein als ein Hauptfaktor für das
Zustandekommen dieser Stereotypie angesehen werden. Es wäre
eine Denkmöglichkeit, dass es sich ursprünglich um ein auf einen
dauernd erwarteten und nicht kommenden Partner gerichtetes
MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN 237
Verhalten, vielleicht im Sinne einer Leerlaufbewegung (Lorenz 1935),
handelte. Dass der Basler Bär den sozialen Kontakt sucht und von
dem von ihm akzeptierten Kumpan z.B. soziale Hautpflege ver-
langt, spricht wohl für eine derartige Deutung. Auch auf die vielen
eingeschobenen unvollständigen Markierungsbewegungen sei hier
hingewiesen. Darauf, dass ein Streben, aus dem Käfig herauszu-
ABB: 3.
Vorderarmdrüse eines Männchens von Lemur catta (Zürcher Zoo).
Photo Dr. Inhelder.
kommen, eine Rolle spielen könnte, lässt nichts Wesentliches
schliessen. Beim kleinen Zürcher Bären kam, wie wir gesehen
haben, diesem Faktor eine sehr geringe Rolle zu. Dieses kleine
Männchen suchte übrigens zum Schlafen engsten Kontakt mit dem
Gürteltier und hat auch sicher mehr Kontakt mit dem Warter als
der Basler Bär. Futtererwartung veranlasste auch diesen zu
unruhigen Hin- und Herlaufen am Gitter. Markiert wurde dann
überhaupt nicht.
Weiters muss geklärt werden, inwieweit das Rutschen mit der
Penisregion auf dem Boden mit dem Markieren zu tun hat. Nach
SCHAFFER (1940) sind beim Nasenbären nur Analdrüsen bekannt.
Ein drüsiges Feld am Bauch wie es Pocock (1921) für Potos flavus
beschreibt, konnte ich zumindest makroskopisch nicht feststellen.
Histologische Untersuchung der in Frage kommenden Bereiche ist
vorgesehen, sobald sich genügend Material findet. Der Befund von
238 W. FIEDLER
Prof. Tomcık liess zunächst vermuten, dass eine Dauerbalanitis
Folge des gehäuften Markierens und dann dauerndes Rutschen Folge
der lästigen Entzündung sei. Aber das völlig gleichartige doppelläu-
fige Verhalten zeigen auch die Zürcher Tiere, weshalb ich
don
|
|
7
;
N È
è
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ABB. 4—5.
Asp. 4. Weibchen von Lemur catta (Zürcher Zoo) schickt sich an, mit dem
Drüsenfeld der Perinealregion das Gitter zu markieren; Photo Dr. Inhelder.
App. 5. Männchen von Lemur catta (Zürcher Zoo) presst durch Armbewegungen
Sekret aus seinen Vorderarmdrüsen, um damit den Rand eines Kessels zu mar-
kieren ;Photo Dr. Inhelder.
auch irgendwie pervertiertes Sexualverhalten ausschliessen möchte.
Solange histologische Befunde ausstehen, steht auch nicht fest,
ob wir zwei getrennte Drüsenregionen und damit Markierungsmodi
vor uns haben. Dass es zweierlei Markierungsverhalten bei derselben
Art gibt, zeigen z.B. die Katzenmakis.
Beim Nasenbären sei noch auf das Herumknuspern an Nahrungs-
resten ın fremden Käfigen hingewiesen. Unter Hinweis beispiels-
weise auf eine Beobachtung von KrirG (1931) über in der Falle zu
[ressen beginnende Gartenschläfer lässt sich hier wohl eindeutig
von einer Übersprunghandlung im Sinne von TINBERGEN sprechen.
MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN 239
Was das Markierungsverhalten der Katzenmakis (Lemur catta
Linneus 1758) betrifft, sind bei Lemuren allgemein zwei differen-
zierte Hautdrüsenbezirke bekannt: einmal der haarlose Bereich
des Perineums und zum andern drüsige Bereiche an Ober- und
Unterarm (Abb. 3). In unserer Kattagruppe fällt jedem zuerst
ein stummelschwänziges aggressives Weibchen auf, das bei jeder
Annäherung ans Gitter sofort herkommt, die Perinealregion ans
Gitter drückt und reibt (Abb. A). Die verschiedenen Tiere der
Gruppe haben bestimmte bevorzugte Markierungsplätze, so das
a-Mannchen besonders an bestimmten Astenden des grossen Kletter-
baumes. Wegen dauernder Streitereien zwischen dem alten und
einem jüngeren Männchen wird letzteres zusammen mit einem
Weibchen abgesperrt. Zu Beobachtungszwecken wurden beide
Gruppen zusammengelassen. Dabei fiel beim «-Männchen auf,
dass es in sichtlicher Erregung den Schwanz zwischen den ver-
schränkten Armen durchzog, und dann in Richtung auf das
Objekt seiner Aufregung schwenkte. Im Zusammenhang mit den
Armdrüsen vermuten wir, dass diese Bewegung duftverteilende
Funktionen hat. Ansonsten könnte es sich unter Berücksichtigung
der auffälligen Schwanzfärbung auch um ein optisches Signal
handeln. Auf eine weitere Betätigung dieser Drüsen wurden wir
durch einen Hinweis von Herrn REHM, dem Warter im Affenhaus,
aufmerksam. Betritt dieser mit einem Kessel den Käfig und stellt
ihn ab, so kommt sofort das jüngere Männchen, erhebt sich auf die
Hinterbeine, ringt die Arme wie um Sekret aus den Drüsen zu
pressen (Abb. 5) und reibt dann mit den Innenflächen der Unter-
arme die Ränder des Kessels ein. Gleichartiges Benehmen zeigt das
andere Männchen zumindest nicht in so auffälliger Form, beı
Weibchen sahen wir es überhaupt noch nicht, wohl aber, dass sıe
mit den Armen einen Ast umfassen und an bestimmten Stellen
reiben. Gelegentlich machen sich auch die Männchen dort zu
schaffen. Die Beobachtungen an den Tieren der Zürcher Katta-
Gruppe erwecken den Eindruck eines gewissen Individualismus ın
der Art des Markierungsverhaltens. Zur weiteren Klärung sınd
noch Beobachtungen an anderen Tieren nötig.
LITERATUR
BrEHM, A. E. Tierleben. 1920. 4. Auflage, Säugetiere. Bd. 3. Leipzig und
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Hamburg.
N° 11. E. Inhelder, Zürich. — Über das Spielen mit
(segenständen bei Huftieren. (Mit Textabbildungen.)
(Aus der Tierpsychologischen Abteilung der Universität Zürich am Zoo-
__ logischen Garten.
Mit Unterstützung durch den Schweizerischen Nationalfonds zur Förde-
rung der wissenschaftlichen Forschung).
sel der Untersuchung über die Verbreitung des Spiels im Tier-
reich kommt Buyrenpisk (1933) zum Schluss, dass Huftiere nicht
SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 241
spielen. „Das Spielen ist immer ein Spielen mit Etwas“, nur
„Ding-Annäherungstiere“ spielen, und er versteht darunter die
Affen und Jagdtiere (Carnivoren). Sie ergreifen die Frucht, das
Beutetier, währenddem Huftiere auf Nahrungsfelder eingestellt
sind. Obige Auffassung stammt wohl von der einseitigen Beachtung
des Spiels als Beutespiel. DaxLING (1937), HEDIGER (1944) und
Pırrers (1954) haben aber gezeigt, dass Huftiere auch spielen,
ABB: Al;
Indischer Panzernashornbulle beim Spiel mit dem Ball, seinem Kampfspiel-
kumpan.
hauptsächlich in Form des Flucht- oder Laufspieles, wobei es vor
allem um das Entkommen geht. Es zeigt sich vornehmlich eine
spielerische Betätigung und Bereicherung im Feindfelde. PıiLTERS
(1954) wies ausserdem auf Kampf- und Sexualspiele bei Neuwelt-
Cameliden hin. Im sog. Festungsspiel (King o’ the Castle, DARLING
(1937)), im dem ein Tier eine Bodenerhöhung gegenüber einem
Anstürmer verteidigt, wird offensichtlich auch die Territoriums-
seite in der dritten Dimension ins Spiel einbezogen. Spiele mit
Gegenständen bei Huftieren sind aber m. W. bis heute unbekannt
geblieben. Offenbar können jedoch auch diese Tiere einen Gegenstand
zum Spiel benutzen, wobei dieser z. B. Kumpanbedeutung erlangen
kann. Dies zeigte sich besonders schön bei einem 61,-jährigen,
noch nicht geschlechtsreifen indischen Nashornbullen (Rhinoceros
unicornis) im Basler Zoo. Das Tier spielte durchschnittlich 50 Mi-
nuten lang mit einem Vollgummiball von 40 cm 8 und 50 kg
Gewicht (Abb. 1). Das eingehend analysierte Verhalten zeigte sich
242 E. INHELDER
als Symbolspiel (Piaget 1945) von Kampf-, teils Sexual-
charakter (InHELDER 1955).
Beobachtungen aus dem Zürcher Zoo zeigen, dass Spielen mit
Gegenständen bei Huftieren weit verbreitet ist. Valaya, ein etwa
10-jähriges indisches Elefantenweibchen (Elephas maximus), be-
obachtete ich oft, wie es auf den Grabenrand niederkniete und
ABB. 2.
Elefant im Spiel mit 2 Gegenständen.
mit dem Rüssel einen Stein zum Spielen heraufholte. Es kann dies
als Spielappetenz bezeichnet werden. Ich gab ihr dann einen
Autoreifen, den sie in kurzer Zeit zum wechselreichen Spiel be-
nutzte. In freier, spielerischer Kombination treten darin teils
erworbene, teils instinktive Bewegungen verschiedener Funktions-
kreise auf. Nach kürzeren oder längeren Unterbrechungen nimmt
sie das Spiel immer wieder auf; der Abbruch geschieht spontan oder
dureh futterbringende Besucher. Rüssel und Füsse als Spielorgane
benutzt das Jungtier wechselreich koordiniert. Der Reifen wird
z.B. mit dem Vorder- oder Hinterfuss nach vorne oder hinten
geschoben, er kann mit Vorder- und Hinterextremitäten gleich-
sinnig, von hinten nach vorne oder umgekehrt, befördert werden.
Die Extremitäten arbeiten aber auch entgegengesetzt, sodass das
Spielding z.B. mit dem Hinterfuss nach vorne und mit dem
Vorderfuss wıeder nach hinten geworfen wird. Den Gegenstand
SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 243
schiebt das Tier beim Vorwärtsgehen vor sich her; Rüssel und
Füsse leisten bei diesen Bewegungen auch kombinierte Arbeit. Die
spielerische Lokomotion bewerkstelligt es ferner mit einem Fuss
im Reifen durch einen Schwung in einer Richtung, oder das
Tier trabt mit dem Pneu am Fuss durchs Gehege. Dass der
Elefant die Form des Reifens kennt, zeigt sich einmal darin,
dass er oft rückwärts auf ihn zugeht und zielgerichtet mit dem
Fuss in den Ring tritt. Erworbenes Spielverhalten zeigt sich wohl
auch dann, wenn er den am Boden liegenden Pneu zwischen die
Hinterfüsse klemmt und so vorwärts oder rückwärts geht. Durch
vielseitiges Herumhantieren mit dem Gegenstand werden dessen
Eigenschaften auf spielerische, unwillkürliche Art und Weise bekannt
(Experimentierspiel, Groos 1930). Als Untersuchungsorgane sind
Rüsselspitze und Fussrand offenbar empfindsame, nervenreiche Tast-
und Greiforgane; durch feine tastende Bewegungen des Rüssels,
ebenso durch sachtes Abtasten mit dem Fusse (bes. Hinterrand des
Hinterfusses), werden Gegenstände erkundet. Neben den z. T. erwor-
benen Spielbewegungen erscheinen instinktive aus verschiedenen
Funktionskreisen. Der zusammengeknüllte Pneu wird z. B. ins Maul
genommen und fallen gelassen ; deutlicher zeigte sich diesim Spiel mit
einem grösseren Stein, wobei sich das Tier in dauernder Wieder-
holung 10 Minuten lange verweilen konnte; es führte den Stein mit
dem Rüssel ins Maul (oder nahezu) und liess ihn wieder fallen. Öfters
führte es Zuführbewegungen zum Maul mit dem blossen Rüssel
aus; offensichtlich Fressbewegungen z. T. mit einem Futtersymbol.
Die dauernd enge Bindung an den Gegenstand, auf die noch zurück-
gekommen wird, sowie vielleicht das Stossen des Gegenstandes mit
dem Rüsselansatz meist gegen Ecken oder den erhöhten Graben-
rand, in derselben Weise wie es das Alttier von hinten dem Jungen
gegenüber tut — die Tiere gehen dann in engem Kontakt Tandem
— dürfte Kumpanverhalten sein. Kampfverhalten zeigt sich beim
Zusammenknüllen und Herumtreten mit den Vorderfüssen auf dem
Gegenstand, z. T. auch im wiederholten Hochwerfen desselben.
Im reichen Wechsel erworbener und instinktiver Spielbewegungen
erhält der Gegenstand beim oft raschen Stimmungswechsel des
Tieres offenbar auch symbolische Futter-, Kumpan- und Feindbe-
deutung.
Bemerkenswert ist, wie erwähnt, die ausserordentlich starke
Bindung, die das Tier zum Gegenstand erhielt. Ausserhalb der
244 E. INHELDER
Spielbetätigung nahm es ihn bei Ortsveränderungen meist mit, so lag
der Reif z.B. beim Futterbetteln regelmässig bei ihm. (Diese Bindung
zeigt sich seit dem 16. Juni 1954 immer wieder, wenn das Tier
das Spielzeug neu erhält). Dabei dachte es wiederholt daran und
suchte es mit dem Hinterfusse tastend ab. Besonders bei neuer
Anwesenheit des Pneus wurde die Kot- und Harnabgabe hart
neben oder die Harnabgabe auf ihn getätigt. K. M. SCHNEIDER (1939)
beschreibt einen grossen Panda (Alluropus melanoleucus), der u. a.
seinen Spielreifen beharnt. W. ZueBLIN (mdl. Mittlg.) beobachtete
Kleinkinder, die ihr Spielzeug beharnen. Ob dieses Verhalten als
Markieren aufzufassen ist, wie dies EıBL-EIBESFELDT (1950) bei einem
Dachs (Meles meles) an seinem Spielgegenstand beobachtete, ist
nicht einfach zu entscheiden. Besonders drastisch zeigte sich die
enge Bindung des Jungtieres zum Gegenstand abends, wenn es in
den Stall gehen sollte. Es hatte die Erfahrung gemacht, dass ihm
das Spielding draussen oder im Stall drin weggenommen wurde.
Um dies zu verhindern, wandte es verschiedene Ausweichmethoden
an: Wegspringen mit dem Gegenstand, mit ıhm ins Bassin gehen
oder ihn ins Wasser werfen, das Spielding zwischen die Hinterbeine
klemmen, mit einem Fuss in die Reifenöffnung stehen, oder was
besonders bemerkenswert ist, auf den Reifen liegen, um ihn vor
dem Zugriff zu schützen. Einmal bemühten sich 3 Männer darum,
ıhm das Spielzeug wegzunehmen. Vielleicht kommt in diesem
Verhalten des Tieres auch ein gewisser Trotz zum Ausdruck oder
Freude am Widerstandleisten im Spiel, das mit ihm getrieben wird.
Ein ebenso starkes Kontaktbedürfnis zeigte das Jungtier zu
„Mandjullah“, einer angeblich etwa 44-jährigen Elefantenkuh (Ele-
phas maximus). Dieses kam in folgender Situation besonders zum
Ausdruck: Wird das Tier morgens allein ins Aussengehege gelassen,
wo sıch der Spielreifen befindet, so entwickelt sich das sofort be-
ginnende Spiel nach durchschnittlich 10 Minuten zu einem Höhe-
punkt. Das Tier spielt intensiv, rasch wechseln die Bewegungen,
es läuft, trompetet, wirft das Spielzeug hoch, schiebt es mit Füssen,
zieht es am Fusse nach, tritt auf ihm herum usf. und zirkuliert
dauernd zwischen Spielding (oder nimmt es mit) und Stalltüre,
wo es mit dem Alttier Kontakt aufzunehmen versucht. Das Spiel
ist erregt, nervös, gehäufte Kotabgabe findet statt. Dieses bis
+5 Minuten dauernde Spiel zeigt, verglichen mit dem entspannteren,
dieselben Verhaltensweisen in reichem Wechsel, zusätzlich Trom-
SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 245
peten, öfters erhobenem Schwanz und etwas gestellten Ohren. Spon-
taner, intensiverer Bewegungsausbruch bei normalem Spiel war sel-
tener zu beobachten. Das Tier brach aber auch dieses affektivere
Spiel spontan ab oder liess sich durch Besucher (Futterbettelnd)
ablenken. Situation und Verhalten zeigen offenbar folgendes: Die
Spannung, hervorgerufen durch die Blockierung des Kontaktbe-
dürfnisses mit dem Alttier, wird in Form eines erregten Spiels ab-
reagiert. BALLY (1945) setzt für das eigentliche Spiel ein ent-
spanntes Feld voraus. Beobachtungen zeigen, dass Spielverhalten
auch in gespannter Situation auftritt, bei gestautem Trieb oder
Antagonismus zweier Bedürfnisse, wobei sich die Verwandtschaft
mit der Ubersprungbewegung nach TINBERGEN (1940) aufdrängt.
Ich möchte dieses Verhalten, wie es bei andern Säugern in ver-
schiedenen gespannten Situationen oft zu beobachten ist, vorläufig
als Übersprungspiel bezeichnen (INHELDER 1955). Dieses
erregte Spiel zeigte sich auch bei einem Besuch des Elefanten-
wärters nach 14-tägiger Abwesenheit, als er kurz nach der stür-
mischen Begrüssung des Tieres wieder verschwand. Wird nun aber
das Alttier ins Aussengehege gelassen, so nehmen die Tiere sofort
engsten Körperkontakt auf (z. B. durch Tandemlaufen, indem die
Alte die Junge mit dem Rüsselansatz von hinten stösst, oder
nebeneinanderstehend die Rüssel umeinanderschlingen wie im
Paarungsvorspiel). Das nervöse Spiel hört sofort auf; aber trotz
dem Kontakt mit der Alten bleibt das Spielzeug nicht vergessen;
dauernd wird es mitgenommen oder wieder geholt. Das Spiel ist
jedoch abgeschwächt, in eher tändelnder Form.
Ein Watussistier (ca. 11-jährig) spielte sozusagen täglich (im
Winter seltener) und zu jeder Tageszeit (Häufung zwischen
10/12 h und 16/17 h; Abb. 3B) mit seiner Stalltüre, indem er meist
den obern Türflügel zwischen seinen Hörnern hin- und herschwingen
liess, gleichförmig, leicht ablenkbar, selten intensiv, eher lässıg und
tändelnd (Abb. 4). Dies dauerte jeweils wenige Minuten und ın
kurzen Unterbrüchen bis zu 20 Minuten. Dazu musste er oft zuvor
die arretierte Türe mit der Hornspitze lösen. Es ıst denkbar, dass
sich dieses gleichförmige Verhalten z. B. bei räumlich enger Haltung
zu einer Stereotypie ausarten könnte. Der Bulle zeigte das Ver-
halten auch am realen Objekt, einer Watussikuh, mit der er ın
ähnlicher Weise ein Horngeplänkel ausführte, nachfolgend oder
vorgängig der Tätigkeit an der Türe. Vielleicht darf auch das
50
» W r
© © ©
Zod. gesamten Spielbeob.
O Wi > Gy
© © © ©
%d gesamten Spielbeob.
E. INHELDER
Su
So
23 1 22
Tageszeit
7 9 1 1 À TOR
Tageszeit
ABB. 3
Graphische Darstellung der Spielzeiten.
\) Bison 2 mit dem Stamm.
Beoh \ NU 4 54 14 55.
Fütterungszeit ca, 17.00/17.30.
B) Watussi 3 mit der Stalltüre (schwarz), mit der Spieltiire (weiss).
he ol) | > Ae / { ) FF
‘ / 1,14 ),4, dy,
(ber die Mittagszeit wurde nicht beobachtet.
SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 247
gleichsinnige, mit den Hörnern abwechselnde Aufritzen des Erd-
bodens dazu gerechnet werden. Offenbar ist der Türflügel ein
symbolischer Kumpan im Kampfspiel. Wir planten für den Bullen
ABB: A:
Der Watussistier penuelt die Stalltüre zwischen seinen Hörnern hin und her,
offenbar als Ersatz für einen Kampfspielpartner.
ABB. 9.
Watussi an der Spieltüre.
eine Spieltüre mit den Dimensionen der Stalltüre, unweit von
dieser, zu bauen, in der Hoffnung, dass er seine Beschäftigung
daran ausübe, zur Schonung der Stalltüre. Nach ersten Kontakt-
248 E. INHELDER
nahmen begann er sich mit dem neuen symbolischen Kampfspiel-
kumpan, der Spieltüre, zu beschäftigen (Abb. 5) und konnte am
alten Objekt nur selten mehr beobachtet werden. Allerdings geschah
die Montage des Geräts zur kalten Jahreszeit, während der sich
der Bulle nur wenig mehr zum Spiele gestimmt zeigte.
ABB. 6.
Der Bisonbulle spieit mit dem symbolischen Kampfkumpan, dargestellt durch
ein Stammstück.
Ein Bisonbulle (ca. 13-jährig) bearbeitete mit den Hörnern oft
am Boden liegende Äste. Man gab ihm dann ein starkes, verzweigtes
Stammstück, welches in der Mitte des Geheges an einer Kette
befestigt wurde. Nach der Futterbedeutung des Objektes — Blätter
wurden abgefressen — wechselte diese offensichtlich zur Kumpan-
bedeutung im Kampfspiel (Abb. 6). Da das Spiel ausschliesslich
vor der Fütterung auftritt (Abb. 3A), wobei das Tier offenbar die
Spannung im Nahrungsfeld abreagiert, trägt es auch Uebersprung-
charakter.
Die Grenzen zwischen Spiel und Ernstverhalten, besonders
vegenüber Gegenständen, ist bei Huftieren m. E. in manchen Fällen
nicht säuberlich zu ziehen. Je mehr ein Spiel an Triebe gebunden
ist, umso weniger wird es sich gegen das Ernstverhalten abgrenzen
lassen (Eıer-EıgesreLpr 1950). Zwei Fälle zeigten jedoch ein Ver-
halten mit Gegenständen, das starrer und zielgerichteter verlief:
oo behandelte ein Vieunjahengst, der in Gefangenschaft oft recht
SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 249
bösartig wird, einen Besen offensichtlich als ernsten Feind
(Pırrers 1954), ein Weisschwanzgnubulle im Zürcher Zoo be-
kämpfte seine verschiebbare Stalltüre. In diesen Fällen besass
das Objekt offenbar ernste Feindbedeutung, an dem als Ersatz-
objekt mit voller Affektivität, zielgerichtet, starr, kurzfristig und
nicht ablenkbar, Instinkthandlungen abliefen.
Die Bedeutung solchen Verhaltens mit Gegenständen, sei es
nun in Form echten Spiels, Spiels mit Übersprungcharakter oder
Ernstverhalten, hat für die Tiergartenpraxis offensichtliche Bedeu-
tung. Sozusagen psychohygienischen Wert besitzt das Spiel einmal
ganz allgemein, um gefangenschaftsbedingten, pathologischen Er-
scheinungen entgegenzuwirken, gewissermassen als Ersatzbetäti-
gung (Kompensation) für den Ausfall von Feindvermeidung und
_Nahrungssuche im Zoo, sowie im engern Sinne als Katharsis bei
Übersprungphänomenen (hier in Spielform) zur Abreaktion momen-
taner Spannungen. Das Uberspringen auf unschädliche oder wert-
vollere Tätigkeiten, wie Spiel, — man möchte beinahe von Subli-
mation sprechen — ist für das Individuum von gesunderhaltendem
Wert. Bei sozial lebenden Tieren erhält dieses Verhalten insofern
Bedeutung, als sich schädlich auswirkende Triebe auf diese Weise
harmlos kanalisiert werden. Vielleicht finden auch manche Säuger
für einen Teil ihrer Ernstbetätigungen, denen die Gefangenschafts-
bedingungen bezüglich ihrer Triebansprüche nicht genügend Raum
lassen, bis zu einem gewissen Grade eine Ersatzbetätigung im
Spiele, eben auch anhand von Symbolen. Spiel sowie Dressur als
positive, gesunderhaltende Ersatzleistungen der Tiere in der sekun-
dären Umwelt des Zoos sind prophylaktisch wie therapeutisch
von grosser Wichtigkeit (HEDIGER 1944, INHELDER 1955).
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Breisgau. — Zur Frage der nächtlichen Zugorientie-
rung von Grasmücken. (Mit 6 Abbildungen.)
(Aus dem Zoologischen Institut der Universität Freiburg/Breisgau.)
Direkte Zugbeobachtungen und Rekonstruktionen der Zugwege
anhand von Ringfunden (Drosr 1951; ScHiz 1951, 1952) zeigen,
dass der Vogelzug gerichtet ist. Zahlreiche Ergebnisse weisen darauf
hin, dass sich Vögel auf dem Zuge nicht nur nach bekannten
optischen Wegmarken richten, sondern dass sie auch andere Orien-
lierungsvermögen besitzen; dafür sprechen Verfrachtungsergeb-
nisse zur Brutzeit (RüPPELL 1935, 1936, 1937; u. a.), zur Zugzeit
(RÜPPELL 1942, 1944; ScHüz 1938, 1949, 1950), besonders aber
KRAMERS Zugorientierungsversuche im Rundkäfig und seine Futter-
dressuren auf Himmelsrichtungen (1949, 1950, 1951 a, 1952 a, b,
1954; Kramer und Saint Pau. 1950).
NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN 251
Die bisherigen Feststellungen beziehen sich weitgehend auf den
Tagzug, für den sich der direkt oder indirekt wahrgenommene
Sonnenazimut als steuernder Reiz erschliessen liess (KrAMER
1951 a, 1952 a, b, 1954; Marruews 1951, 1952).
Den Nachtzug hat besonders Lowery seit 1945 in den
südlichen U.S.A. beobachtet; da bestimmte Arten im Frühjahr
stets mit Rückenwind fliegen, fasst er diesen als einen
Orientierungsreiz auf und nimmt an, dass eine bestimmte Wetter-
lage den Zug auslöst. Dagegen sah DınnenpanL (1954) auf Helgo-
land in fünf Jahren 13 bei Nacht ziehende Arten weder auf Früh-
jahrs- noch auf Herbstzug eine bestimmte Windrichtung bevor-
zugen. Diese örtlichen Verhältnisse lassen sich jedoch nicht auf die
gesamte Flugstrecke übertragen; auf einzelnen Zugabschnitten
könnten auch verschiedene Orientierungsreize verwertet werden.
In der Umgebung von Freiburg/Breisgau trafen in jedem Frühjahr
von 1950-1955 bei klarem Strahlungswetter mit ausgedehnten
nächtlichen Südwindlagen besonders viele Mönchs-, Dorn- und
Gartengrasmücken, Haus-, Gartenrotschwänze u.a. ein.
Die ersten Versuche über die Nachtzugorientierung machte
KRAMER 1949, 1950. In einem Rundkäfig mit seitlichen Ausblick-
möglichkeiten zogen Neuntôter, Dorn- und Mönchsgrasmücke
sowohl im Zimmer als auch im Freien gerichtet. Sie tendierten
keineswegs in die natürliche Zugrichtung und wechselten die Rich-
tung von einer zur anderen Nacht sowie mit jedem Ortswechsel
des Versuchskäfigs. Kramer machte hierfür z.B. eine dunkle
Zimmerecke, die Hafenbeleuchtung oder Ausweichstereotypien
mitverantwortlich. Ein am störungsfreien Ort aufgestellter Mönch
hielt in vier Nächten jede Nacht eine andere Hauptzugrichtung
zwischen OSO und SSW ein. Wenn Kramer den Käfigschon vor der
Abenddämmerung im Freien aufstellte, verbesserten sich die Rich-
tungswahlen; so zogen eine Mönchsgrasmücke je eine Nacht nach
SO und S und ein frisch eingefangener Mönch in einer Nacht
nach S. Es scheint somit denkmöglich, dass der Mechanismus der
Sonnenorientierung, den SAINT PauL (1953) im Dressurversuch
auch bei nachtziehenden Arten, drei Sperbergrasmücken und einem
Neuntöter nachweisen konnte, über Nacht weiterliefe, so wie
nach Linpauvers (1954) Entdeckung einzelne Bienen in Dauer-
tänzen auch zur Nacht oder am anderen Tage ohne erneuten Aus-
flug sich auf den genauen Sonnenstand beziehen.
252 F. SAUER UND E. SAUER
x
In unseren Aufzuchten von Dorngrasmücken, Sylvia communis
(Sauer 1954), konnten wir zunächst feststellen, dass die vom Ei
D
Pra
a
Wa
ZA
A
A
EG
I
B
= ee Na
ABB. 1.
Versuchskäfig:
a) Ansicht nach Wegnahme des Filzumhanges sowie der Wandverkleidung W;
Gesamthöhe 1,13 m; Rundkäfig: Höhe 0,60 m, Durchmesser 0,90 m;
6) Aufriss; x Ausblickswinkel, B Bodenscheibe, D Deckscheibe, E Ein-
schlupfluke, N Netz, S Sitzring.
oder vom Nestlingsstadium an dauernd in schalldichten Kammern
einzelisolierten Tiere in den gleichen Herbst- und Frühjahrsnächten
wie ıhre wildlebenden Artgenossen „zogen“, wenn auch zeitlich
etwas verkürzt. Diese Vögel hatten nie den Himmel gesehen und
NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN 258
lebten in den gleichmässig temperierten, elektrisch beleuchteten
Kammern bei künstlichem Wechsel von Tag und Nacht; zudem
hatten sie während des ganzen Jahres uneingeschränkt gutes Futter.
Dennoch zeigten sie wie die Wildlinge den gleichen Rhythmus von
Zug- und Ruhephase.!
Im Herbst 1954 begannen wir von August, bzw. September bis
November Orientierungsversuche mit zugunerfahrenen acht Garten-
(Sylvia borin) und drei Mönchsgrasmücken (Sylvia atricapilla).
Vier der Gartengrasmücken wuchsen vom 9. Lebenstage an in
einem Zimmer mit zwei Nordfenstern auf, zwei Mönchsgrasmücken
vom 9. Tage in einem Zimmer mit einem Westfenster. Diese Tiere
durften häufig frei im Zimmer fliegen; die übrigen Vögel hielten
wir optisch isoliert (s. u.).
Den handzahmen zugaktiven Vogel brachten wir in einem
schwarzen Beutel nachts zum Versuchsort und setzten ihn durch
die Einschlupfluke (E) des mit undurchsichtiger Krepp-Pappe
allseits verkleideten, drehbaren Rundkäfigs (Abb. 1) auf dem mit
der unteren Plexiglasplatte gesondert drehbaren Sitzring (S) ab.
Im Gegensatz zu Kramers Käfig mit seitlicher Ausblicksméglich-
keit konnte in unserem der Vogel nur nach oben durch eine 3 mm
dicke Plexiglasscheibe ausblicken, vom Sitzring aus etwa im Winkel
von 68°. Den Ausblick begrenzt allseits gleichförmig der Innenrand
des oberen Käfigringes. Damit nahmen wir dem Vogel die Sicht
fehlweisender optischer Marken und störender Lichtreize, die im
horizontnahen Bereich häufig sind.
Der Beobachter liegt für den Vogel unsichtbar, völlig ver-
dunkelt unter der bis zum Boden mit einem Filzumhang gegen
Unterlicht abgeschirmten Versuchsapparatur, blickt durch den
Plexiglasboden nach oben und dreht während des Versuches häufig
den Käfig, den Sitzring und wechselt selbst seine Richtung. Ohne
sich vorher zu orientieren, bezieht er seine Richtungsangaben auf
eine mit jedem Versuch wechselnde Null-Linie, ein am Boden
liegendes Brett, und meldet leise nach wechselnden Seiten dem
Mitbeobachter die Zugrichtungen des von unten her beobachteten
Vogels relativ zu ihr als Sektorenzahlen einer 45°-Winkeleinteilung
auf der Unterseite der Bodenscheibe; die Ablesegenauigkeit beträgt
etwa + 5°. Nach den Versuchen rechneten wir die Richtungswerte
1 Anm. bei der Korrektur: Gekäfigte einjährige Gartengrasmücken began-
nen im Frühjahr bei verspätet beendeter Vollmauser auch verspätet zu ziehen.
254 F. SAUER UND E. SAUER
in Kompassgrade um. In den Diagrammen bezeichnet der volle
Radius die am häufigsten beobachtete Zugeinstellung; die Länge
aller übrigen Vektoren geben die zugehörigen Zeiten in Prozenten
zur Gesamtzeit der Hauptrichtung an.
Der Vogel sieht nur den Himmel und bekundet seine Zug-
aktivität in intensivem Fliegen an Ort, d.h. er steht oder trippelt
seitwärts auf dem Sitzring, den Körper horizontal geneigt, schwirrt
heftig mit den ausgebreiteten Flügeln und dreht sich dabei fast
ständig ein wenig nach links und rechts um seine Körperhochachse.
Nur scheue Tiere fliegen mitunter, zielgerichtet vom Ring zur
Wand oder von einer Wand zur anderen. |
Wir registrierten das gesamte Verhalten; als Zugrichtungen
werteten wir die deutlichen Mittelebenen, um die der Ziehende ein
wenig hin und her dreht, und bei noch scheuen Tieren alle Flüge.
Jeder Versuch fand an einem neuen Ort statt im Garten des
Zoologischen und auf den beiden verschieden hohen, 300 bzw.
450 m? grossen, flachen Dächern des Pharmazeutischen Instituts !.
1. In sternklarer Nacht, in der die Milchstrasse, die
Sternbilder Leier, Schwan und Cassiopeja das Blickfeld beherrschen,
halten die Tiere beider Arten unverkennbar eine Hauptrichtung
ein, die am häuñgsten, aber nicht starr beflogen wird. Zu Beginn
des Versuches trippelt der ziehende Vogel in seine Hauptrichtung
ein, hin und wieder aus ihr heraus, wählt sich für kurze Zeit eine
neue Richtung und kehrt meist rasch, mitunter über Nord herum
in die Hauptrichtung zurück. Während des Ziehens dreht er sich
häufig ein wenig hin und her; der Drehwinkel der Körperlängs-
achse kann bis zu + 5° gross werden; er nimmt mit steigender
Zugaktivität zuerst ab und wird bei sehr intensivem Ziehen wieder
welter.
Trotz jedes Wechsels des Versuchsortes, häufigen Drehens des
Käfigs, des Sitzringes u.s.w. hält der Vogel die Hauptrichtung mit
erstaunlicher Sicherheit fest. Es ist noch unbekannt, ob sein Drehen
und kurzes Hin- und Hertrippeln um die Hauptrichtung eine aktive
Orientierungsleistung, etwa ein Einpeilen oder ein Ausweichen vor
der Kafigwand ist, die den zielgerichteten Abflug hemmt. Letzteres
trıfft gewiss für das rasche Trippeln im Kreise um 360° zu, das
+ Herrn Prof, Dr. Dr. K. W. Merz danken wir herzlich für die Erlaubnis,
die Versuche auf den Dächern seines Institutes durchzuführen.
-
NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN 255
besonders aus stark angestiegener Zugaktivität resultiert; es lässt
sich als ein „übersprunghaftes“ Abreagieren der angestauten Flug-
energie erklären.
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— _—
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\
W 0 Ww | lo)
9
Ss 5
ABB. 9
Vektorendiagramm; sternklare Nacht:
a) Gartengrasmücke Blau, 31.VIII.54, 22.30-0.40.
b) Mönchsgrasmücke Blaurot, 18.X.54, 20.30-22.40.
Für de Garten- und Mönchsgrasmücken ist
verschiedenen Nachtzeiten die Haupt-
Zeh une, stets gleicherweise SSW bis SW
(Abb. 2 au. 5), das heisst die natürliche Zugrichtung beider Arten.
Die Zusammenfassung sämt-
licher Versuche während
des Herbstzuges bei stern-
klarem Himmel stimmt mit
dem Einzelversuch überein,
die Vögel ziehen vorwiegend nach
SSW bis SW (Beispiel für ein Ver-
suchstier: Abb. 3); die Richtungs-
tendenzen bei abklingendem Zug-
trieb seien hier nicht besprochen. s
N
Um zu prüfen, ob der Anblick
des Himmels bei Tag und Nacht vor
der Zugzeit und vor dem Versuch
die Orientierungsleistung verändern
könnte oder nicht, hielten wir die
vier anderen Gartengrasmücken und
ABB. 3.
Zusammenfassung der Zugver-
suche von Gartengrasmücke Blau
beisternklarer Nacht:31.VIII.54,
32330-042057 S210 0 705-815:
MIX... ©) 20.59-21.55 25aLX..
32.15-23.00, 18.X, 23.15-23.30.
den einen Mönch vom ersten Lebenstag an in denselben Räumen
ohne Ausblicksmöglichkeiten auf den Himmel, bei elektrischer
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 19
256 F. SAUER UND E. SAUER
Tagesbeleuchtung und willkürlich verändertem Tag-Nacht-
Rhythmus.
Auch diese Tiere zogen im Rundkäfig genau so gerichtet nach
SSW bis SW (Abb. 4); nur pendelten sie träger um die Hauptrich-
tung als die Nichtisolierten (Abb. 2 a, b).
Also finden auch Garten- und Mönchsgrasmücken, die in den
Rundkäfig eingesetzt zum ersten Mal in ihrem Leben den klaren
Nachthimmel erblicken, sogleich ihre natürliche Zugrichtung.
ABB. 4.
Erster Zugversuch mit der optisch
isolierten Gartengrasmücke Grün-
gelb bei sternklarer Nacht, 3.1X.54,
21.25-23.10. Die beiden Vektoren-
paare in die Richtungen 125°—305°
und 80°—260° (268°) zeigen deutlich
ABB. 5.
Einfluss des Mondlichtes: Richtungs-
tendenz zur mondbeschienenen
Wandfläche (von 2000—3460, Zen-
trum bei 2780), .... zum sichtbaren
Mond (Azimutweg von 96,8°—103°) ;
Mönchsgrasmücke Blaurot, 13.X.54,
das aufänglich scheue Hin- und 21.00-22.00.
Herfliegen in eine noch zufällig ge-
wählte Richtung und Gegenrichtung.
2. Mondschein und helle Sternschnuppen
stören die Zugorientierung. Sobald das Licht des tiefstehenden
vollen oder nahezu vollen Mondes auf die Innenwand des Käfigs
scheint, wendet sich die ziehende Garten- und Mönchsgrasmücke
aus ihrer südwestlichen Zugrichtung heraus und der mondbe-
schienenen Wandfläche zu; der Vogel pendelt sich in die Hauptrich-
tung zur hellsten Wandstelle ein. Wenn dann später der höherge-
stiegene Mond selbst über dem oberen Käfigrand sichtbar wird, wendet
die Grasmücke nach kurzem Widerstreit zwischen dem Lichtschein
an der Wand und dem Mond um 180° und zieht direkt auf den
Mond zu (Abb. 5) 2.
© Herrn Prof. Dr. A. Bourmann von der Landessternwarte Heidelberg
danken wir sehr für das Berechnen von Mondazimuten.
NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN Dy]
In Kramers (1949) seitlich blickfreiem Käfig dagegen beein-
flusste der Mond die Zugrichtung nicht.
Beim Fall heller Sternschnuppen kann die Grasmiicke entweder
erschrocken ihren Zug unterbrechen, oder sie gibt sofort die süd-
westliche Zugrichtung auf und zieht fiir kurze Zeit in der Richtung
weiter, in der die Sternschnuppe verschwand; z.B. löste eine
nordwärts fallende Sternschnuppe 30” lang Nordzug aus.
3. Mit aufkommender B e w 6 1 -
kung werden beide Arten rich-
tungsunsicher; bei vollständig, dicht
bedecktem Himmel sind sie völlig
desorientiert und ziehen in sämt-
liche Richtungen rund um 360°,
ohne eine zu bevorzugen (das Dia-
gramm gleicht Abb. 6). Mitunter
erlischt hierbei die Zugaktivität;
z.B. kam während eines Versuches
Er ancleprasmmücke mers bei Kontrollversuch mit Gartengras-
zunehmender Bewölkung zur Ruhe mücke Blau am 19.1X.54, 21.03-
und begann, sowie es aufklarte, 22.20; —— polarisiertes Licht
2 3 (<> Schwingungsrichtung), ....
wieder zu ziehen. ch Fire Lens
Diese völlige Desorientiertheit
bei wolkenverhangenem Himmel belegt, dass die Versuchsapparatur
selbst keine richtenden Reize bietet, und die natürliche Zugrich-
tung unter den Versuchsbedingungen nur bei klarer Nacht gehalten
wird. Ob etwa Sternenazimute den Zug steuern, wissen wir noch
nicht; auch andere als sichtbare Reize könnten vom Vogel wahr-
genommen werden (vgl. Kramer 1951 b).
4. Auch Kontrollversuche in verschiedenen, total verdunkelten
Räumen des Zoologischen Instituts zeigten, dass im Käfig Jegliche
Ersatzreize fehlen, die ein Orientiertsein vortäuschen könnten. Bei
diffusem Licht ohne bevorzugte Schwingungsrichtung und bei
polarisiertem Licht, deren Helligkeiten derjenigen unter klarem
Nachthimmel entsprachen, stellten sich die ziehenden Garten- und
Mönchsgrasmücken wie bei dicht bewölktem Himmel gleich häufig
in alle möglichen Richtungen ein, gleichgültig ob nur diffuses oder
nur polarisiertes oder beides abwechselnd in einem Versuch geboten
wurde (Abb. 6). Fällt das Licht von der Seite ein, so orientieren
sich die Vögel wie beim Mond positiv phototaktisch.
ABB. 6.
F. SAUER UND E. SAUER
ND
Cyt
QD
ZUSAMMENFASSUNG.
1. Erstziehende Garten- und Mönchsgrasmücken wählten im
Rundkäfig, der ihnen jegliche Sicht von richtenden Landmarken
versagte und nur etwa 680 Ausblick nach oben frei liess, zur Zeit
des Herbstzuges in klaren Sternennächten die natürliche Zugrich-
tung SSW bis SW, gleichgültig, ob sie zuvor den Himmel bei Tag
und Nacht hatten sehen können oder nicht. Die spezifischen
up) sind noch unbekannt.
. Bei Mondschein geben die Vögel die natürliche Zugrichtung
auf ie werden positiv phototaktisch.
3. Ebenso fliegen sie kurze Zeit in Richtung des Falles heller
Sternschnuppen oder unterbrechen erschrocken ihren Zug.
4. Bei aufkommender Bewölkung wird der ziehende Vogel un-
sicher, ist bei vollständig bedecktem Himmel völlig desorientiert
und geht dabei vielfach zur Ruhe.
5. Im Dunkelzimmer ohne Himmelssicht sind beide Arten bei
diffusem und streng polarisiertem Licht völlig desorientiert, seitlich
einfallendem Licht wenden sie sich zu.
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260 R. WEBER UND FE: Je BORLE
No 13. R. Weber, Bern und E. J. Boell, New Haven. —
Über die Cytochromoxydaseaktivität der Mitochon-
drien von frühen Entwicklungsstadien des Krallen-
frosches (Xenopus laevis Daud.). (Mit 3 Textabbildungen).
(Aus dem Zoologischen Institut der Universität Bern und dem Osborn
Zoological Laboratory Yale University).
1. EINLEITUNG.
Gewebezellen können mechanisch so zerkleinert werden, dass
die verschiedenen Zellbestandteile erhalten bleiben. Solche ın
„physiologischen Medien“ suspendierte Gewebe- bzw. Zellhomo-
genate lassen sich durch ,,differentielle Zentrifugierung“ in relativ
reine Fraktionen von Zellkernen, Mitochondrien und submikros-
kopischen Cytoplasmapartikeln zerlegen. Diese Methode gestattet,
die chemische Beschaffenheit von Zellstrukturen direkt zu erfassen
und ihre Funktionen im Zellgefüge experimentell zu erschliessen.
Bei den bisher am besten untersuchten Geweben von adulten
Säugetieren zeichnet sich die Fraktion der grossen Cytoplasma-
partikel, der Mitochondrien, gegenüber denen von anderen Zell-
bestandteilen durch ihren Reichtum an Fermenten aus (siehe z. B.
SCHNEIDER 1953, LAnG & SIEBERT 1954). Diese Strukturen ent-
halten u. a. die Fermentsysteme der biologischen Oxydation (z.B.
Cytochromoxydase, Succinodehydrase) und diejenigen, welche zur
3ildung der energiereichen Phosphatverbindungen notwendig sind.
Damit ıst bereits die zentrale Bedeutung der Mitochondrien im
Stoffwechsel von differenzierten Gewebezellen angedeutet.
Weniger bekannt hingegen ist die Verteilung dieser wichtigen
Fermente in embryonalen Zellen. Cytochromoxydase wird einer-
seits als an Granula gebunden erwähnt (RECKNAGEL 1950) und
andererseits aber auch als im Cytoplasma gelöst vermutet (DEUTSCH
& Gustarson 1952). Da zur Deutung entwicklungsphysiologischer
Befunde in vermehrtem Masse die Frage nach der Bedeutung der
' Diese Arbeit wurde ausgeführt mit Unterstützung der ”Janggen-Pöhn-
ıftung” (RW) sowie eines „Fulbright-Forschungs-Stipendiums“ (EJB).
CYTOCHROMOXYDASE IN DER XENOPUSENTWICKLUNG 261
physiologisch aktiven Cytoplasmapartikel aufgeworfen wurde
(LEHMANN & Wanuı 1954, Gustarson & HasseLBERG 1951),
zeichnet sich das Problem der biochemischen Eigenschaften dieser
Strukturen in embryonalen Zellen immer deutlicher ab.
Im folgenden werden einige quantitative Befunde über das
Vorkommen der Cytochromoxydase sowie ihre Beziehung zu den
Mitochondrien im Laufe der Entwicklung des Krallenfrosches
(Xenopus laevis Daud.) mitgeteilt. Es sollte zunächst die Frage
abgeklärt werden, ob dieses Ferment in embryonalen Zellen an
bestimmte Strukturen gebunden oder in gelöster Form vorkommt.
Ferner war zu untersuchen, in welcher Weise die im Laufe der
Embryonalentwicklung beobachtete Zunahme der Fermentakti-
vität (BoELL 1948) mit der Vermehrung der Mitochondrienpopu-
lation verknüpft ist.
2. ERGEBNISSE UND Diskussion. !
ia Die Veer berlunms der-Gytochromoxydase
im unbefruchteten Ei: Aus Homogenaten von Ovarial-
eiern konnte ohne weiteres nach Abtrennung der Dotter- und
Pigmentgranula eine Mitochondrienfraktion auszentrifugiert wer-
den. Bei der Betrachtung im Phasenkontrastmikroskop findet
man in dieser Suspension zahlreiche, sich rasch bewegende Granula.
In Abbildung 1 sind ein paar typische Formen von Mitochondrien
aus elektronenmikroskopischen Aufnahmen ? zusammengestellt.
Man erkennt, dass es sich dabei um eine morphologisch einheitliche
Partikelpopulation (0,5—1,5 u) handelt.
Die Aktivität der Cytochromoxydase wurde manometrisch
mit Hilfe des „Cartesianischen Tauchers“ bestimmt, wobei die
Intensität der Oxydation — gemessen als O,-Aufnahme/Zeit-
einheit — eines bekannten Substrates (p-Phenylen-diamin 0,04 m
+ Cytochrom c 5x 10“ m: Endkonzentrationen) ein Mass für den
Fermentgehalt der untersuchten Partikelfraktion darstellt.
Aus Tabelle 1 ist zu entnehmen, dass die relative Cyto-
chromoxydaseaktivität der Mitochondrien alle andern Fraktionen
1 Einzelheiten über die Versuchstechnik, siehe BoeLL & WEBER (1955)
2 Die EM-Aufnahmen wurden im Chemischen Institut der Universität
Bern mit dem Trüb-Täuber Elektronenmikroskop gemacht. Wir danken
Frau Y. Roulet für ihre Hilfe.
262 R. WEBER UND E. J. BOELL
um ein Mehrfaches übertrifft. Die Pigmentgranula und auch
die submikroskopischen Partikel weisen geringe Anteile auf, die
sich ohne weiteres als Verunreinigungen durch mitgeschleppte
Mitochondrien erklären lassen. Da in der Mitochondrienfraktion
allein nur 60% der Aktivität des Totalhomogenates gemessen
wurden, könnte man vermuten, dass ein beträchtlicher Anteil des
ABB. 1.
Mitochondrien aus unbefruchteten Eiern.
Suspendiert in 0,28 m Saccharose + 0,012 m Phosphatpuffer pH=7,4+10-4 m
Komplexon III, fixiert mit 2% Osmiumtetroxyd. Gold-manganin beschattet
(104):
TABELLE 1.
Verteilung von Stickstoff und Cytochromoxydase im unbefruchteten Ei.
| Gesamt-N Cytochromoxydase
Fraktion [=
| ug % sp. Akt. 1 Total 2 | %
|
Homogenat . . . 39.60 (100) 112 3950 (100)
DOr isk Li; TAR 68 — a
Pigment . NN 1.14 3.2 228 260 6
Mitochondrien . . | 2.10 5.9 1120 2350 60
Mikros.-Hyalopl. . | 4.70 1955 58 275 7
Waschmedium . . | 2.65 7.4 — “Fa +
Total. Ri 97.8 - 2885 73
10 wl Oo/h ug N ( spezifische Aktivität).
il wl Os/h ( Totalaktivität).
CYTOCHROMOXYDASE IN DER XENOPUSENTWICKLUNG 263
Fermentes ausserhalb der Mitochondrien vorkommt. Wir glauben
jedoch diese Möglichkeit ausschliessen zu dürfen; denn immer
fanden wir für Partikelfraktionen ohne Mitochondrien keine
grösseren Anteile als 7% der Totalaktivität. Ferner ist noch das
Defizit von 27% zu erörtern, das resultiert, wenn man die Summe
420 x e
+8
x
10 ’
tobe /
5
0 &—+
rale ga
Oa 10,7 207,30 40) 50 160,470 480: IDE
ee Did cime. =.
prrenegilo bull's 2,
PEER ESTE ER „——benzidine __,
Frzmyosne =
Fracbes,
Fre
Courbes de relargage du stade 19 et de la grenouille adulte. Les segments
horizontaux representent au stade 19 les fractions qui donnent la reaction
de l’orcinol (RNA), de Dische (DNA), de la benzidine et les réactions sérolo-
giques du plasme, des globules, de la myosine et de l’actine (act.). Les fleches
indiquent que l’extension de la reaction est plus grande dans la grenouille
adulte.
La reaction de la benzidine est positive au stade 19 dans la
fraction qui précipite entre 45 et 85% de saturation, tandis que,
dans la grenouille adulte, toutes les fractions que l’on peut préci-
piter avec du sulphate d’ammonium jusqu'à une concentration
de 85% de saturation présentent cette réaction. L’ebauche du sang
la présente cependant déjà dans un stade un peu plus jeune que le
stade 19 [8].
1 Au moment de la correction des épreuves, nous pouvons préciser qu'au
stade 15 de Rugh (bourrelets mcdullaires jontifs mais non soudés): la fraction
qui précipite entre 50 et 75% donne la réaction immunologique du plasme
sanguin et une précipitation avec le sérum antiglobules; la fraction qui pré-
cipite entre 45 et 75% donne la réaction de la benzidine. On n’observe pas
de telles réactions au stade 14 de Rugh.
280 S. RANZI ET P. CITTERIO
Par la méthode viscosimétrique employée par nous pour recon-
naître la forme des particules protéiques en solution [5], nous avons
essayé de voir la forme des particules en solution dans les différentes
fractions; nous avons généralement fractionné les différents stades
du développement en prenant cinq fractions dont quatre corres-
pondaient aux pics de la courbe de relargage de la grenouille
adulte (0-25%; 25-45%; 45-70%; 70-85% de saturation) et la
cinquième aux protéines qui restent en solution à 85% de saturation
de sulphate d’ammonium. Les quatre fractions qui précipitent
entre 0 et 85% de saturation contiennent des particules filamen-
teuses ou des particules filamenteuses repliées; seule la fraction qui
reste en solution à 85% a des particules globulaires. Il faut cepen-
dant remarquer que, dans des essais d'orientation faits sur du foie
de lapin, on peut voir les quatre pics principaux de relargage de la
grenouille séparés à 20, 45, 80%, et que la fraction là-aussi la plus
abondante (précipitée entre 45 et 80%) donne la réaction de
particules globulaires (c’est-à-dire que les particules globulaires y
sont prédominantes). Cette prédominance des particules globulaires
dans la fraction extraite du foie isolé peut être mise en rapport avec
le fait qu'il n’y a pas dans le foie de myosine et d’actine, qui sont
au contraire prösentes dans la grenouille entiere.
Un dernier point doit être considéré. A partir de la gastrulation,
les mêmes antigènes sont doués des mêmes propriétés de précipita-
tion, c’est-à-dire qu'ils semblent identiques. Ce phénomène est en
accord avec les recherches de EBERT [4] pour la myosine cardiaque
de Pembryon de poulet. Ce n’est que l’acide ribonucleique et la
réaction de la benzidine qui, chez l’adulte, apparaissent aussi dans
des fractions plus facilement précipitées que dans le stade 20,
également étudié par nous. Le comportement de la réaction de
acide ribonucléique doit peut-être être mis en rapport avec la
synthèse de nouvelles ribonucléoprotéines pendant la différenciation
chimique.
Ces recherches ont été réalisées avec l’aide du « Consiglio
Nazionale delle Ricerche ». Nous avons aussi employé des appareils
donnés par la Rockfeller Foundation ou achetés avec des
fonds ERP. Nous remercions le professeur F.-E. LEHMANN pour
son invitation à parler des résultats de ces recherches à la réunion
de Berne,
Sn um
‘O 90
WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 281
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N° 16. P. A. Tschumi, Versuche über die Wachstumsweise
von Hinterbeinknospen von Xenopus laevıs Daud.
und die Bedeutung der Epidermis.*
(Mit 4 Textabbildungen.)
(Dept. of Anatomy, University, Cambridge.)
I. EINFÜHRUNG.
Obwohl die Extremitätenentwicklung schon Gegenstand zahl-
reicher Untersuchungen war, ist dem Wachstum der Knospe
bisher wenig Beachtung geschenkt worden. Eingehend untersucht
wurde nur die Entwicklung der Flügelknospen bei Hühnchen durch
SAUNDERS (1948):
* Vorläufige Mitteilung. Eine ausführlichere und erweiterte Arbeit mit
genaueren Angaben über Material und Methode und Diskussion der Literatur
wird später anderswo publiziert. Die Durchführung dieser Arbeit wurde durch
die «Nuffield Foundation » und den Schweizerischen Nationalfonds ermöglicht.
282 P. A. TSCHUMI
SAUNDERS zeigte durch Setzen von Vitalmarken, dass die
Knospe an ihrem distalen Ende wächst. Auf das zuerst angelegte
Oberarmmaterial wird sukzessive Unterarm-, Carpal- und Strahlen-
Material aufgesetzt. SAUNDERS fand, dass das distale Knospen-
wachstum von der Anwesenheit der apikalen Epidermisleiste ab-
hängt: Nach deren Entfernung werden nur jene Flügelteile aus-
gebildet, die zur Zeit der Operation schon niedergelegt waren.
ABB. 1.
Verhalten distaler und proximaler Marken beim Wachsen der Beinknospe
von Xenopus. Zahlen: Tage nach dem Setzen der Marken.
Entsprechende Befunde liegen für keine andern Typen vor.
Die Untersuchungen von STEINER (1928) und BaLinsKy (1935)
lassen aber auch bei Amphibien eine den Hühnchen entsprechende
Bedeutung der Epidermis vermuten. Es war daher naheliegend,
die Verhältnisse bei Amphibien näher zu untersuchen.
II. MARKIERUNGSEXPERIMENTE BEI Xenopus.
Zur Ermittlung der Wachstumsrate und der präsumtiven Bedeu-
‘ung bestimmter Knospenbereiche wurden Marken ins Mesenchym
WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 283
verschieden alter Hinterbeinknospen gesetzt. Hierzu wurde
Karmin oder Tierkohlepulver mit destilliertem Wasser zu einem
Brei zerrieben und mit einer feinsten Stahlnadel in das Knospen-
mesenchym eingeführt. Knospen und Marken wurden unmittelbar
nach dem Eingriff und dann alle 2—5 Tage mit einem Zeichen-
apparat in Seitenansicht gezeichnet. Die vorliegende Arbeit stützt
sich auf ca. 200 Markierungsversuche.
ABBN 2.
Links: Verschieden alte Beinknospen mit frischgesetzen distalen Marken.
Mitte: Abszisse: Länge der Knospe. Ordinate: Prozentualer Anteil der Distanz
zwischen proximaler Markengrenze und Knospenspitze von der Gesamt-
länge der Knospe (siehe Text).
Rechts: Beinbereiche, in die die proximalen Markenteilchen gelangen.
Be =Hemur- CE wi — Tibia -— Fibula: Ta = Tarsus.
Die meisten Marken liessen sich während 3—4 Wochen ver-
folgen. Sobald die knorpeligen Skelett-Teile des Beins ausgebildet
waren, wurden die Larven fixiert. Die Marken konnten dann nach
Färbung des Knorpels und Aufhellung (siehe Tscaumt 1954, S. 194)
lokalısiert werden.
Das Ergebnis dieser Markierungsversuche ist kurz zusammen-
gefasst folgendes (siehe Abb. 1): Eine in proximale Knospenbe-
reiche gesetzte Marke breitet sich zunächst nur wenig aus, und
284 P. A. TSCHUMI
beim Wachsen der Knospe nımmt ihre Entfernung von der Knospen-
spitze viel rascher zu als die Distanz zur Knospenbasis. In die
Spitze der Knospe, dicht unter die distale Epidermis gesetzte
Marken werden zunächst stark auseinandergezogen, um dann
schliesslich in ihren Hauptteilen zurückzubleiben. Jenach dem Alter
der Knospe finden sich solche ursprünglich distalen Marken endlich
im Oberschenkel, Unterschenkel, Tarsus oder im Fuss (siehe Abb. 2).
Das Verhalten der Marken lässt sich objektiver fassen, wenn
die Entfernung der proximalen Markengrenze von der Knospen-
spitze gemessen und der Anteil dieser Distanz von der Gesamtlänge
der Knospe berechnet wird. Abbildung 2 zeigt, wie dieser Anteil
im Laufe der Entwicklung erheblich zunimmt. Er fällt schliesslich
umso grösser aus, Je jünger die Knospe war, in deren Spitze die
Marke gesetzt wurde.
Dieses Zurückbleiben der Marken wird am besten durch die
Annahme gedeutet, dass die Knospe vor allem an ıhrem distalen
Ende wächst. Hier wird in einem besonderen Proliferationsbereich
Extremitätenmaterial wie beim Hühnchen in proximo-distaler
Reihenfolge niedergelegt. Nach den Marken bestünde eine 0,3 mm
lange Knospe zur Hauptsache nur aus Oberschenkelmaterial. Die
distaleren Abschnitte werden aus dem kleinen Mesenchymbereich
hervorgehen, in welchen die Marke gesetzt wurde. Bei 0,5 mm
langen Knospen sind Oberschenkel- und Unterschenkelmaterial
niedergelegt. Es lässt sich so die prospektive Bedeutung von
Knospen verschiedener Entwicklungsgrade ermitteln (siehe Abb. 2).
Nachdem sich die Knospe distal abgeflacht hat, wachsen die
Strahlen, analog wie die junge Knospe, ebenfalls vorwiegend an
ıhrem distalen Ende: Neben oder in die Spitze eines Strahles
gesetzte Marken werden zunächst gedehnt und bleiben dann zurück.
Nebst der distalen Proliferation findet ein Längen- und Breiten-
wachstum der schon niedergelegten proximaleren Knospenbereiche
statt. Dies geht daraus hervor, dass sich auch die Entfernung
zwischen proximalen und distalen Marken vergrössert (Abb. 1),
und dass proximale Marken zeitweise stark in die Länge gezogen
werden. Das Wachstum der distalen Bereiche ist aber stets inten-
siver. Dementsprechend finden sich bei jungen Beinknospen distal
mehr Mitosen als proximal, wenn auch die Unterschiede gering
sein sollen (siehe BRETSCHER 1949, S. 52).
WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 285
III. VERSUCHE ÜBER DIE BEDEUTUNG DER EPIDERMIS
BEIM WACHSTUM DER KNOSPEN.
Nachdem sich bei Hühnchen die apikale Epidermisleiste für
das distale Wachstum als unentbehrlich erwies, lag es nahe, zu
prüfen, ob die Epidermis auch bei Xenopus eine entsprechende
ABE. 3.
Entwicklung einer Beinknospe, der die distale Epidermis abgezogen und
durch Kopfhaut ersetzt wurde. Unterbrochene Linie: Umriss des Knospen-
mesenchyms unter dem Transplantat (punktiert). Zahlen: Tage nach der
Transplantation.
Rolle spielt. Bei Hühnchen wird entfernte Epidermisleiste nicht
ersetzt. Ihre Bedeutung konnte daher durch Extirpation aufgezeigt
werden. Bei Amphibien ist dies wegen der viel grösseren Restitu-
tionsfähigkeit nicht möglich. Ich stellte daher unter andern folgende
Versuche an:
Bei 10 Larven wurde der linken Beinknospe die distale Epidermis
vorsichtig abgezogen. Auf das entblösste Mesenchym wurde ein
Stück pigmentierte Kopfhaut transplantiert (Abb. 3). Die Knospen-
286 P. A. TSCHUMI
spitze sollte dadurch mit einer fremdartigen und weiter differen-
zierten Epidermis bedeckt werden, und so würde die Restitution
der fehlenden Epidermiskappe verhindert.
Als Kontrollen wurde 8 Tieren die distale Knospenepidermis
abgezogen und dann entweder in derselben oder in anderer Orien-
tierung wieder aufgesetzt oder durch Epidermis anderer Bein-
knospen im gleichen Entwicklungsstadium ersetzt.
Die Epidermis wuchs bei den Kontrollknospen in 7 Fällen gut
an, und jene entwickelten sich, abgesehen von leichteren Anoma-
lien, zu vollständigen Extremitäten. Die transplantierte Kopfhaut
wuchs in 6 Fällen gut an. Lebendbeobachtungen ergaben folgendes:
Wenige Tage nach der Transplantation wurde zwischen der
Kopfepidermis und dem distalen Mesenchym eine allmählich dicker
werdende Schicht eines lockeren und durchsichtigen Gewebes
sichtbar. Dessen Anlage war wahrscheinlich zusammen mit der
Kopfepidermis transplantiert worden. Unter dem Transplantat
hatte das dichtere Knospenmesenchym also keinen direkten Kon- .
takt mit der Epidermis. Es zeigte sich nun, dass sich aus diesem
von der Epidermis getrennten Mesenchym keine distaleren Struk-
turen entwickelten. Es differenzierten sich daraus nur jene Teile,
die zur Zeit der Transplantation schon niedergelegt waren:
Bei dem auf Abbildung 3 dargestellten Fall waren, nach den
Markierungsversuchen zu schliessen, in der Knospe Oberschenkel-,
Unterschenkel- und Tarsal-Material niedergelegt. Zunächst schien
die ganze Knospenspitze vom Transplantat umhüllt zu sein. Später
wichen aber, wenig dorsal von der Spitze, die Ränder des Trans-
plantates etwas auseinander. Das distale Knospenmesenchym kam
an dieser Stelle mit wahrscheinlich regenerierter Knospenepidermis
ın Kontakt, und hier wuchs der Lage entsprechend eine V. Zehe
heraus. Die Entwicklung der übrigen Strahlen, die im Bereich des
Transplantates hätten entstehen sollen, unterblieb vollständig
(siehe Abb. 4, links).
3el einer weiteren etwas älteren Knospe (Abb. A, rechts) war
zur Zeit der Transplantation nebst den Beinstammteilen auch
schon proximales Metatarsalmaterial niedergelegt. Auch hier ent-
wickelte sich hinter dem Transplantat eine 5. Zehe. Die übrigen
Bereiche der Knospenspitze blieben aber mit lockerem Mesenchym
und Kopfepidermis bedeckt, und hier differenzierten sich lediglich
die proximalen Abschnitte zweier Metatarsalia (wahrscheinlich IV
WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 287
und III). Entsprechende Beobachtungen wurden in den übrigen
Fällen gemacht.
Aus den Markierungsexperimenten darf mit ziemlicher Sicher-
heit geschlossen werden, dass das Beinknospenwachstum bei Xeno-
pus auf ähnliche Weise erfolgt wie beim Hühnchen: In einem
ABB. 4.
Links: Extremität der Knospe von Abb. 3 nach der Metamorphose.
Rechts: Extremität, die sich nach Transplantation von Kopfhaut auf eine
etwas ältere Knospe entwickelte (siehe Text).
ti = tibiale; fi = fibulare; Mt = Metatarsus.
distalen Proliferationsbereich werden die präsumtiven Beinab-
schnitte in proximo-distaler Reihenfolge niedergelegt. Die Trans-
plantationsversuche bestätigen diese Schlussfolgerungen. Sie
sprechen ferner dafür, dass eine enge Beziehung zwischen
Mesenchym und Epidermis Voraussetzung ist für das apikale
Wachstum der Beinanlagen. Noch nicht abgeschlossene Versuche
sind mit den hier besprochenen in Übereinstimmung und werden
Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. 21
288 P. A. TSCHUMI
voraussichtlich noch Aufschluss geben über die spezifische Funktion
der Epidermis.
SUMMARY.
By inserting carbon and carmin particles into the mesenchyme
of growing hind limb buds of Xenopus, it was shown that the
future limb parts are laid down in a proximo-distal sequence at
the distal end of the bud. Transplantation of larval head skin
over the tip of a bud, from which the epidermis had previously
been stripped away, resulted in a suppression of further apical
growth. This was most probably due to the separation of mesen-
chyme and epidermis by a layer of loose connective tissue, pre-
sumably transplanted with the head epidermis. It is concluded
that a close contact between apical mesenchyme and epidermis is
necessary for the apical growth of the limb bud.
LITERATUR
Barınsky, B. I. 1935. Selbstdifferenzierung des Extremitätenmesoderms
ım Interplantat. Zool. Jahrb. Allg. Zool. Physiol.
54: 327-348.
BRETSCHER, A. 1949. Die Hinterbeinentwicklung von Xenopus laevis
Daud. und thre Beeinflussung durch Colchicin. Rev.
suisse Zool. 56: 33-96.
SAUNDERS, J. W. 1948. The proximo-distal sequence of origin of the parts
of the chick wing and the role of the ectoderm. J. exp.
Zool. 108: 363-404.
STEINER, K. 1928. Entwicklungsmechanische Untersuchungen über die
Bedeutung des ektodermalen Epithels der Extremitäten-
knospe von Amphibienlarven. Roux’ Arch. 113: 1-11.
IscHumi, P. 1954. Konkurrenzbedingte Rückbildungen der Hinter-
extremitàt von Xenopus nach Behandlung mit einem
Chloraethylamin. Rev. suisse Zool. 61: 177-270.
REGENERATIONSHEMMENDER STOFF IN TUBULARIA 289
N° 17. Pierre Tardent, Neapel. — Zum Nachweis eines
regenerationshemmenden Stoffes im Hydranth von
Tubularia. (Mit 2 Textabbildungen.)
(Aus der Stazione Zoologica di Napoli.) !
Neuere Befunde weisen darauf hin, dass u.a. gewisse Kon-
kurrenz- und Hemmungsmechanismen als limitierende, gestalt-
bestimmende Faktoren in die tierischen Wachstums- sowie Rege-
nerationsgeschehnisse eingreifen (SPIEGELMAN 1945, LEHMANN 1953).
TscHumi (1954) konnte feststellen, dass benachbarte Phalangen-
anlagen in experimentell verkleinerten Extremitätenblastemen
von Xenopus um Zellmaterial konkurrieren. Als Folge davon
werden einzelne Phalangen reduziert oder können vollständig
ausfallen. Sehr ähnliche Erscheinungen sind von den Regenera-
tionsvorgängen bei Hydroiden bekannt, wo sich z. B. zwei simultan
am gleichen Individuum entstehende Regenerate einseitig oder
gegenseitig in ihrer Ausbildung hemmen (Tarpent 1954). Bei
T'ubularia kann diese Wechselwirkung zwischen den am distalen
und proximalen Schnittende eines Hydrocaulusstückes regenerie-
renden Hydranthen beobachtet werden, wobei das distale Regenerat
stets die Bildung des proximalen hemmt (BartH 1938). Die von
Cuitp (1941) als ,,physiological dominance“ bezeichnete Erschei-
nung fällt weg, sobald jede stoffliche oder zelluläre Austausch-
möglichkeit zwischen den beiden regenerierenden Zentren mittels
einer Ligatur unterbunden wird. Wie schon früher festgestellt,
(TARDENT 1954) könnte diese Hemmungserscheinung auch die
Folge einer Konkurrenz um elementares Regenerationsmaterial
(I-Zellen) sein. Neuere Untersuchungen zu dieser Frage (TARDENT
1955) lassen jedoch eher vermuten, dass sich die am gleichen
Stammstück regenerierenden Hydranthen direkt auf dem Wege
eines spezifischen Hemmstoffes an ihrer Ausbildung hemmen.
Diese Annahme findet in den Beobachtungen von Rose & ROSE
1 Diese Untersuchungen konnten dank einem Stipendium der Eli Lilly
Foundation durchgeführt werden.
290 P. TARDENT
(1941) und STEINBERG (1954) ihre Bestätigung. Einen derartigen
Hemmstoff im Hydranthen von Tubularia vermutend, habe ich
deshalb von diesem Organ Extrakte hergestellt und deren Wirkung
auf den Regenerationsvorgang untersucht.
MATERIAL UND METHODE
Herstellung der Extrakte: Eine möglichst grosse Zahl (1000—
2000) Hydranthen frisch eingebrachter Tubularia larynx wird von
VERSUCH 4 VERSUCHTE
GQ) (ON ote) le te)
© = Gy le ae
o)
a
LA
3
O
®
©)
> NO WW
= ae = Ge =
REGENERATIONSRATE CR.) ABS.
©)
©
OO @0,8/@@
© = KONTROLLEN @ - EXTRAKT NICHT GEKOCHT O=EXTR. GEKOCHT
ABB. 1.
L 4
Absolute Regenerationsraten (R, — 7 nach Barth 1938) von regenerierenden
Hydrocauli (1 cm), die Hydranthen-Extrakten verschiedener Konzentration
ausgesetzt waren. Konz. 17 z. B. bedeutet: Extrakt von 17 Hydranthen per
15 cem Kulturwasser. Versuch 1: frischer gekochter und nicht gekochter
Extrakt. Versuch 7: 6 Tage alter, sterilisierter Extrakt.
der Kolonie isoliert und nach Absaugen des Meerwassers im Rota-
tionshomogenisator (AHT. Phil. Co. No. B 1137) zu einem rot-
braunen Brei verarbeitet. Dieses Homogenat wird mit destilliertem
REGENERATIONSHEMMENDER STOFF IN TUBULARIA 291
Wasser zu einem von Fall zu Fall bestimmten Volumen ergänzt.
Durch zweimaliges Abzentrifugieren (7.000, resp. 100.000 G) der
in Suspension vorhandenen Zellen und Zellfragmente gewinnt man
eine klar gelbliche Lösung, die als sog. Hydranthenextrakt in
bestimmten Mengen dem Kulturwasser beigefügt wird, in dem
sich als Testobjekte die regenerierenden Hydrocaulusstücke
befinden. Da sich die im Extrakt enthaltene regenerationshem-
mende Substanz als thermostabil erwies, wird das Homogenat
vor der Zentrifugierung kurz aufgekocht, wobei stets ein weisslich
flockiger Niederschlag (Eiweisse) ausfällt. In analoger Weise werden
auch die aus zerstückelten Hydrocauli gewonnenen Extrakte
hergestellt, die sich von den Hydranthen-Extrakten durch ihre
absolute Farblosigkeit unterscheiden. Die Zahl der auf einen cem
des Homogenates entfallenden Hydranthen wird vorläufig als Mass
für die Konzentration dieser Stammlösung betrachtet. Als Test-
objekte dienen proximal mit einer Nylonschlinge abgeschnürte
Hydrocaulusstücke von 1 cm Länge, deren distale Schnittstelle
unmittelbar unterhalb des amputierten Hydranthen liegt. Sie
stellen somit stets den gleichen Axialabschnitt des Hydrocaulus
dar (Bartu 1938). Ebenfalls sind sie auch in Bezug auf ihre Herkunft
gleichwertig, da sie alle aus der gleichen Kolonie stammen. Diese
nur am distalen Ende regenerationsfähigen Stücke werden in
Syracuseschalen mit 15 ccm Wasser (inkl. Extrakt) bei 18° C
aufgehoben. Die distalen Hydranthen der Testpolypen werden erst
nach Zugabe des Extraktes amputiert, dessen Wirkung die Stücke
während der ganzen Versuchsdauer ausgesetzt sind. Parallel zu
jeder Testreihe wird unter gleichen Bedingungen eine Kontroll-
reihe ohne Extrakt geführt. Die Messung der Regenerationsrate
erfolgt nach den von Barth (1938) vorgeschlagenen Kriterien:
L
Regenerationsdauer = t; Länge des Regenerates = L; R, = "n
RESULTATE.
Die bis heute durchgeführten Versuche zeigen deutlich, dass
die in der beschriebenen Weise aus Tubularia-Hydranthen gewon-
nenen Extrakte auf die Regeneration des gleichen Organs eine
hemmende Wirkung ausüben. Ihre noch unbekannte wirksame
Komponente erwies sich dabei als thermostabil (Abb. 1, Versuch 1).
292 P. TARDENT
In sterilisiertem Zustand überdauern sie ebenfalls eine längere
Aufbewahrung (6 Tage bei 0° C; Abb. 1, Versuch 7). Die Folgen
der Extraktwirkung äussern sich je nach Konzentration in Form
einer Verzögerung der Hydranthenregeneration, einer Verklei-
nerung der Regeneratsanlage oder durch das vollständige Aus-
bleiben eines Reparationsprozesses. In Abb. 1 sind die Resultate
zweier Konzentrationsversuche graphisch wiedergegeben. Die
zwischen den Werten beider Kontrollreihen aufgetretene Differenz
ist auf eine verschiedene Herkunft des für die beiden Reihen
verwendeten Testmaterials zurückzuführen. Eine vergleichende
%
100 Lo KONTROLLE
80 ©
REG.RATE (Ra)
O 10 20 30 40
KONZENTRATION — |
An: oe
Konzentrationsabhängigkeit der Extrakt-Wirkung. Regenerationsrate der
Kontrollen = 100%.
Gegenüberstellung zeitlich auseinanderliegender Versuche ist des-
halb nur berechtigt, wenn die durch die jeweilige Konzentration des
Extraktes bedingte Verringerung der Regenerationsrate prozentual
dargestellt wird (Regenerationsrate der Kontrollen = 100%):
Abbildung 2 zeigt deutlich, dass die Wirkungsintensität der rege-
nerationshemmenden Komponente von der Konzentration abhängt.
Nach den ersten Befunden haben schwache Extraktkonzentrationen
vor allem eine Verzögerung des Regenerationsvorganges zur
Folge, während höhere Konzentrationen ausserdem eine Verkleine-
rung des Regenerates bewirken oder den Regenerationsprozess
(Abb. 1, Versuch 7) vollständig unterdrücken; wobei nicht einmal
soweit äusserlich feststellbar — die Anfangsstadien der Rege-
nerate zur Ausbildung kommen. Histologische Untersuchungen
‚erden zeigen können, welche Phasen der Regenerats-Histogenese
REGENERATIONSHEMMENDER STOFF IN TUBULARIA 293
durch den Extrakt beeinträchtigt werden. Aus grösseren Mengen
von Hydrocauli hergestellte Extrakte beeinflussen den Regenera-
tionsvorgang weder in positivem noch in negativem Sinne. Es ist
deshalb anzunehmen, dass die im Hydranth nachgewiesene aktive
Komponente im Coenosarcgewebe fehlt oder nur in sehr geringer
Menge vorhanden ist.
DISKUSSION.
Rose & Rose (1941) und STEINBERG (1954) haben festgestellt,
dass Wasser, in dem Tubularıa-Polypen, amputierte Hydranthen
oder Hydrocaulusfragmente gelegen haben, die Hydranthen-
regeneration verzögert. Die Verfasser schliessen daraus, dass
irgend ein regenerationshemmendes Produkt aus dem Polypen ins
Wasser diffundiert. Die in der vorliegenden Arbeit aus Tubularia-
Hydranthen hergestellten Extrakte wiesen die gleichen Eigen-
schaften auf. Ob die darin enthaltene aktive Komponente mit der
von Rose und STEINBERG gefundenen Substanz identisch ist, kann
noch nicht entschieden werden; denn in meinem Falle liess sich
der Hemmstoff nur im Hydranthen und nicht im Hydrocaulus
nachweisen; auch ist er thermostabil und nicht thermolabil.
Es muss angenommen werden, dass der im Apicalorgan vor-
gefundene regenerationshemmende Stoff im Organismus selbst
gebildet wird und dass er durch seine Anwesenheit das Entstehen
gleichartiger Organe verhindert. In dieser Funktion wirkt er als
sestaltendes Element bei der Steuerung morphogenetischer Vor-
gänge mit und bildet offenbar im Zusammenhang mit den inhae-
renten Gradientensystemen (CHILD 1941, TARDENT 1954) einen
natürlichen Antagonisten zu den fast unbeschränkten morpho-
genetischen Potenzen des Hydroiden-Organismus. Es wäre zu
untersuchen, ob sich der Wirkungskreis dieses Hemmstoffes nicht
auch auf die primären Wachstumsvorgänge ausdehnt, wo er unter
Umständen ähnliche steuernde Funktionen erfüllt. Die Befunde
eröffnen auch verschiedene Aspekte histologischer und bioche-
mischer Natur, die ich durch entsprechende Untersuchungen zu
bearbeiten gedenke.
SUMMARY.
Extracts from hydranths of Tubularia have been made which
inhibit partially or totally hydranth formation in stem pieces.
294 P. TARDENT
Similar extracts of the hydrocaulus did not show the same
effects.
LITERATURVERZEICHNIS
Barta, L. G. 1938. Quantitative Studies of the Factors Governing the Rate
of Regeneration in Tubularia. Biol. Bull. 74: 155.
Cuizp, C. M. 1941. Patterns and Problems of Development. University
of Chicago Press.
LEHMANN, F. E. 1953. Konkurrenz- und Schwelleneffekte bei der Reali-
sierung von Körper- und Organgestalten. Rev. suisse
Zool. 60: 490.
Rose, S. M. 1952. A hierarchy of self limiting reactions as the basis of
cellular differentiation and growth control. Amer. Nat.
Br 337.
Rose, S. M. & F. C. Rose. 1941. The role of a cut surface in Tubularia
Regeneration. Physiol. Zool. 14: 323.
SPIEGELMAN, S. 1945. Phystological competition as a regulatory mechanism
in morphogenesis. Quart. Rev. Biol. 20: 121.
STEINBERG, M. S. 1954. Studies on the mechanism of physiological
dominance in Tubularia. J. exp. Zool. 127: 1.
TarpENT, P. 1952. Über Anordnung und Eigenschaften der interstitiellen
Zellen bei Hydra und Tubularia. Rev. suisse Zool.
59: 247.
— 1954. Axiale Verteilungsgradienten der interstitiellen Zellen bei
Hydra und Tubularia und ihre Bedeutung für die Rege-
neration. Roux’ Archiv 146: 593.
— & R. Tarpent. 1955. Wiederholte Regeneration bei Tubularia.
Erscheint in: Pubbl. Staz. Zool. Napoli.
IscHumi, P. 1954. Konkurrenzbedingte Rückbildungen der Hinterextre-
mität von Xenopus nach Behandlung mit einem Chlorae-
thylamin. Rev. suisse Zool. 61: 177.
KOLONIALTERRITORIEN BEI MURMELTIEREN 295
N° 18. Peter Bopp, Basel. — Kolomalterritorien bei
Murmeltieren. (Mit 7 Textabbildungen.)
(Sekretariat des Schweizerischen Bundes für Naturschutz.)
In Fortsetzung der Studien an Alpenmurmeltieren (Marmota
marmota L.) im Gebiete des glarnerischen Freibergs Kärpf wurde im
September 1954 eine rund 14 km? grosse Alp auf ihre Murmeltier-
besiedlung hin untersucht. Wiederum stand die Eruierung der
oberirdisch-topographischen Verhältnisse im Vordergrund. Auf
die gegenwärtige zahlenmässige Besiedlung der einzelnen Kolonien
soll nicht eingegangen werden, da über sie erst nach einigen Jahren
Sicheres ausgesagt werden kann. Während der letztjährigen
Beobachtungszeit wurde auf der untersuchten Alp, des regnerischen
Sommerwetters wegen verspätet, intensiv geheuet, was direkte
Beobachtung und Erfassung des Tierbestandes beinahe unmöglich
machte.
Der Biotop wurde 1954 beschrieben (siehe dazu Abb. 3); ferner
wurden dort einige grundsätzliche Bemerkungen zum Begriff
„lerritorium“ gemacht. In Abbildung 1 sind die territorialen
Verhältnisse dargestellt: Es konnten insgesamt 14 Familienter-
ritorien (— FT) festgestellt werden, die sich auf 4 Kolonialterritorien
(=KT) verteilen. FT 1 ist das 1954 beschriebene Gebiet; alle
14 FT entsprechen grössenmässig diesem ausgemessenen Terri-
torium (2000—3000 m? Fläche); sie werden durch die peripher
gelegenen Löcher begrenzt. Die KT II-IV sind die ursprünglichsten,
höchstgelegenen, I ist zweifellos das später erworbene. Auch an
manchen anderen Orten im Kärpfgebiet sind durch die künstliche
Erweiterung und Verbesserung des Alpareals (Rodung, Düngung
durch Viehhaltung) günstige Biotope für Gemsen und Murmeltiere
in tieferen Lagen geschaffen worden (siehe die entsprechenden
Angaben bei Hoesuı, etc., 1954).
Die Flächen der FT bilden die Hauptnahrungsgebiete der
betreffenden Familien, diejenigen der KT, sofern sie nicht FT sind,
die zusätzlichen Nahrungsgebiete. Der Raum wird gegenüber
Artgenossen nicht verteidigt.
296 P. BOPP
Die untersuchte Alp ist seit rund 100 Jahren Heualp (Abb. 2),
auf der keine Bestossung durch Vieh stattfindet; andere Kärpf-
alpen sind ausgesprochene Viehalpen; auch diese weisen einen
erheblichen Murmeltierbestand auf (Günstige Äsungsverhältnisse
. 1680
0 0;
o i
Höbenkurven \\\) Schiefer , Fels
en anu am mm renze aed oo
untersuchten Gebietes 00 Fichten
000
Kolonialterritorien x
x
(I-IV) * x, Grünerlen
O Familienterritorien
(1-14) a Alphütte (bei Fam.3)
ABB. 1.
‘lalbschematische Darstellung der territorialen Verhältnisse von 4 Murmel-
ierkolonien auf einer Alp im Naturschutz- und Jagdbanngebiet Kärpf.
KOLONIALTERRITORIEN
BEI MURMELTIEREN 297
RER. 27.
Ass. 2. Blick aufs Familienterritorium Nr. 6. Deutlich sichtbar sind Wechsel
und Löcher (Bildmitte). Trotz alpwirtschaftlicher Nutzung (gemähte Wiesen !)
bestehen hier Kolonien.
Ass. 3. Murmeltierbiotop des untersuchten Gebietes: Alpwiese mit Grüner-
lenbüschen. Im Hintergrund Kärpfstock.
Ass. 4. Fluchtloch aus Felsbiotop.
ABB. 5. Hauptloch aus Felsbiotop.
Ass. 6. Murmeltierfährten im ersten Herbstschnee (aus Val del Botsch;
Schweizerischer Nationalpark; 1952).
ABB. 7. Murmeltierfàhrten im Schnee.
Oben: Fuss (5 Zehen). Unten: Hand (4 Finger).
(Aus Val del Botsch; Schweizerischer Nationalpark; 1952.)
P. BOPP
IND
de
00)
Möglichkeit rascher Gewöhnung an weidende Tiere). Wo Jagdbann
herrscht, können die Tierbestände trotz landwirtschaftlicher
Nutzung (Gras- und Viehwirtschaft) erhalten werden; oft gedeihen
sie in diesen bewirtschafteten Gebieten noch besser als in absoluten
Schutzzonen.
Der Ausdruck „Familie“ wird hier im weitesten Sinne ver-
wendet: Einzelgänger, gg und 99, gg und 99 und Junge, ältere
Junge, mehrerer 44 und £9 usw. Auf einige dieser vielen Möglich-
keiten hat kürzlich MueLLER (1954) hingewiesen. Alle 14 FT
waren bewohnt. Es scheint, dass hier Sommer und Winter die
gleichen Baue beibehalten werden. |
In Ergänzung zu den 1954 verôffentlichten Einfallwinkel- und
Temperaturmessungen an Löchern im Hügelbiotop (FT 1) sei hier
eine Reihe neuer aus einem Felsbiotop des Kärpfgebietes
beschrieben:
Einfall- Beschaffen- SonnÊrs SCHAUEN
Loch Exposition winkel, aol ae Windsehat- 20-50 aa
Hauptloch SE 153 Fels 29 16
~ Hauptloch n SE a: ‘Fels, Gras 7 29 à 15
Nebenloch E IRE 144 ale Gras i 29 ILE
E S IE, 151 rede: iz 29 E 14
~ Hauptloch ra = 143 Fels, Gras
Ne => aE © dE 130 Fe Farne
|. Fluchtloch E SE Ip 90 Erde, Gras oh
- Nebenloch mn a 125 ‘Erde, Gras | gen an ER
einer Murmeltier-
Nebenloch Ss 159 Erde, Gras Be,
11.00 Uhr; bei
mässigem Wind).
Fluchtloch SW 147 Erde, Gras
Nebenloch SE 129 Erde, Gras
Die Einfallwinkel der Gänge zeigen hier einen Mittelwert von
+, was mit dem früheren Mittel der „Hügelgänge“ von 145°
zut übereinstimmt. Ausgenommen bei der Errechnung des Mittels
KOLONIALTERRITORIEN BEI MURMELTIEREN 299
ist das Fluchtloch mit 90° Einfallwinkel. Dies war einer jener
kleinen, nicht tiefen, bei plötzlich auftauchender Gefahr rachses
Verschwinden ermöglichenden Unterstände, wie man sie öfters
antrifft.
Die niedrigen Gangtemperaturen sind auch hier wieder bemer-
kenswert und stimmen mit den früher gewonnenen Zahlen überein.
Diese thermische Situation verlangt, dass die wärmeliebenden
Murmeltiere während des Sommers genügend Möglichkeiten
besitzen, ihren Körper der Sonne voll zu exponieren; dies wiederum
setzt ein beträchtliches Mass von Ruhe und Sicherheit im Besied-
lungsgebiet voraus. Häufige Störungen sind schon aus diesem
Grunde dem guten Gedeihen der Art schädlich. Abbildungen 4
und 5 zeigen zwei dieser Löcher aus dem Felsbiotop.
Murmeltiere wechseln vor und nach dem Winterschlaf oft im
Schnee (Abb. 6 und 7). Selbst in neusten Werken über unser
einheimisches Wild fehlen aber solche Fährtenbilder; die Existenz
von Murmeltierfährten im Schnee wird sogar oft geleugnet.
MUELLER hat 1954 erstmalig gute Fährtenbilder veröffentlicht
nebst einigen interessanten Bemerkungen zur Lokomotion des
Murmeltiers. Die Murmeltierfährten sind u.a. leicht daran zu
erkennen, dass die Füsse je 5 Zehen, die Hände aber nur je 4 Finger
abdrücken.
LITERATUR
Bopp, P. 1954. Zur Topographie der Murmeltierterritorien. Rev. suisse
Pool Ib. Gil, Hage. Do Nr)”
Hoesut, J., Ch. AMstutz, B. Stuessi und F. Knoget. 1954. 400 Jahre
Glarner Freiberg am Kärpfstock. Verlag Schweiz. Bund
für Naturschutz, Basel.
MueLLER-UsinG, D. 1954. Beiträge zur Oekologie der Marmota m.
marmota (L.). Z. f. Säugetierkunde 19: 166-177.
300 C. BARIGOZZI UND A. DI PASQUALE
No 19. C. Barigozzi und A. di Pasquale, Mailand. —
Lokalisierte polygenische Systeme, die die Mani-
festierung von Pseudomelanomen bei D. melanogaster
bestimmen. (Mit 4 Textabbildungen.)
(Istituto di Genetica, Università di Milano.)
In der Literatur findet man schon viele Angaben über poly-
genische Systeme, die quantitative erbliche Merkmale beeinflussen,
deren Lokalisation sehr schwierig oder unmöglich scheint. Deshalb
wird im Allgemeinem auch angenommen, dass die Polygene
längst der Chromosomen mehr oder weniger regelmässig verteilt
sind. In dieser Hinsicht wäre ein Chromosom mit allen dominanten
Polygenen um die Hälfte in seiner Funktion herabgesetzt, wenn,
nach Austausch, eine Hälfte durch Substitution von rezessiven
allelischen Polygenen rekombiniert wird. Eine Untersuchung von
MATHER aber hat einen Unterschied in der Kontrolle der Haarhäu-
figkeit bei D. melanogaster zwischen Chromosomen-Stücken bewie-
sen, sodass ein Stück ein grösseres Gewicht als ein anderes hat.
Ausser den echten quantitativen Merkmalen gibt es noch eine
Gruppe von bisher weniger untersuchten Fällen, die nach LERNER
als Phänodevianten bezeichnet werden und die man definieren
kann, wie folgt:
Abänderungen der normalen Merkmale, die in allen Sippen
einer Art, auch wenn in geringer Häufigkeit, ubiquitär vorkommen,
und von einem System von Polygenen bedingt sind, die in den
Chromosomen je nach dem Stamm verschieden verteilt sind.
Gewohnlich bestehen die einzelnen Phänodevianten aus einer
Gruppe verschiedener Variationen, die sich nicht allelisch ver-
halten.
Alle diese Merkmale finden sich bei den Pseudomelanomen von
Drosophila, die in zahlreichen Stämmen vorkommen, und ein
sehr ähnliches Phänotyp bei den erwachsenen Tieren zeigen,
doch unterscheiden sie sich ziemlich scharf, wenn man die Ent-
wicklung der melanotichen Körper während des Wachstums
untersucht.
LOKALISIERTE POLYGENISCHE SYSTEME 301
Bis jetzt wurde die Lokalisation der melanotischen Massen
von manchen Verfassern an verschiedenen Stämmen von Drosophila
studiert (HERSKOWITZ u. BURDETTE, HARTUNG), doch sind die
Resultate nicht gänzlich befriedigend. Wir haben demnach vier
A, B. E: D
H
A
4.7 152 2 (0) 072
AN
=
DI
E
7
IA
CE
) (6 5033 Se] 27.4 711,2
j |
« 25 0.8 5.4 On
I Im
N if
26 51.4 91.5 60.2 Tee
cr Su
N vi
Jo 002 0.0 56.8 ONO
i om
N 7
DIG 80.6 ee 84.0 49.7
ma Lay
82.8 gigia 75.8 52.6
a
N
7A
HH
ABB. 1.
Schematische Darstellung des Verhältnisses zwischen Chromosomenkombi-
nationen und Pseudomelanomeninzidenz.
302 C. BARIGOZZI UND A. DI PASQUALE
neue spontane melanomentragende Stämme (A,—B,—C,—D) bei
D. melanogaster mit einer besonderen Technik analysiert, um die
die in Frage kommenden Faktoren eingehend zu lokalisieren. Die
Forschung wurde in drei folgenden Stufen ausgeführt:
1. Identifizierung der Chromosomen die bei der Erzeugung von
Pseudomelanomen beteiligt sınd.
Durch balancierte letalfaktorentragende Stämme wurden die
folgenden Kombinationen hergestellt (Abb. 1). Die Chromosomen,
die von den pseudomelanontragenden Stämmen herkommen, sind
mit dem Symbol tu bezeichnet. Als balancierter Stock wurde der
folgende gebraucht:
OB
+ Pm MéSb.
Das IV. Chromosom wurde nicht betrachtet.
Die Schlüsse dieser Untersuchung zeigen, dass die Faktoren
bei den Stämmen A2, B3 und D meistens im zweiten Chromosom
liegen, da alle Kombinationen nur mit den tu I und tu III Paaren
4
2
8
O
ABB. 2.
Schematische Darstellung des Prozentsatzes der nichtmelanomentragenden
Individuen in den Kreuzungen zwischen den Stämmen A,, B,, D
fast keine Pseudomelanome besitzen. Ein Vergleich mit den ursprüng-
hchen Stämmen beweist, dass in dem ersten und zweiten Chromo-
som Faktoren lokalisiert sind, die die Penetranz beeinflussen.
Beim C4, sind im Gegenteil die Faktoren mindestens zwei
Paare, nämlich im ersten und im zweiten Chromosomenpaar.
Das dritte Paar wirkt nur sehr unregelmässig.
Zusammenfassend, kann man schliessen, dass die 4 Stämme
genotypisch sehr verschieden sind; genauer, bilden A2, B3 und D
eine Gruppe einerseits, während C4 als selbstständig zu betrachten
ist,
LOKALISIERTE POLYGENISCHE SYSTEME 303
2. Kreuzungen zwischen den 4 Stämmen.
Die 4 Stämme wurden in allen möglichen Kombinationen
gekreuzt und folgende Resultate wurden erhalten: im Allgemeinen,
ist der Prozentsatz der Pseudomelanome in der F1 herabgesetzt;
doch, zeigen einige Kreuzungen eine höhere und andere eine beson-
ders nıedrige Manifestierungsrate. Das lässt sich als Ausdruck von
genotypischen Affinitàtsgraden interpretieren, wenn die Pseudo-
melanome einem rezessiven Genotyp entsprechen. Das gilt freilich
für A2, B3 und D, die, nach den Kreuzungsangaben, sich in der
folgenden Reihe ordnen lassen:
A2— D — Bs.
C4, als dominant, kann in dieser Hinsicht nicht betrachtet werden
(Abb. 2).
(1) Te, 2 DEVI I A; end a
I A, b cn vg b cn vg
I A, EURE rekombiniert oe
E _ > eee und QQ
(2) a b cn vg Pm Cud
rekombiniert EURE rekombiniert FE
—__—______ x > ———____ u.
=> Gg ik Pm Gye x %
rekombiniert rekombiniert rekombiniert
EURE Gyre rekombiniert
(Geschwisterpaarung) (isogenisch)
ABB. 3.
Schema der Methode zur Analyse des Austausches.
Der verschiedene Affinitätsgrad zwischen Stämmen lässt vor-
aussehen, im Zusammenhang mit der Faktorenlokalisation in
einem einzigen Chromosom, dass die 3 Stämme A2—B3 und D
(besonders aber A2 und B3) durch verschieden lokalisierte Gene
unterscheidbar sind. Dass im zweiten Chromosom mehrere Gene
(Polygene) zusammenwirken, ist wahrscheinlich.
3. Die Lokalisation im zweiten Chromosom.
Die Lokalisation dieser Faktoren, nach einer Untersuchung der
betreffenden Literatur, wurde mit einer besonderen Methode aus-
geführt, die schematisch in der Abbildung 3 angegeben ist.
bo
bo
REV. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955.
304 C. BARIGOZZI UND A. DI PASQUALE
Die Angaben führen zum Schluss, dass A2 und B3 zwei Modi
darstellen, die, durch den markierten Stamm b cn vg, leicht unter-
scheidbar sind. In der Tat, besitzt der Stamm A2 in einem Abstand
von ungefähr 20 Einheiten links von black (47,5) tu-Faktoren,
während in B3 die entsprechenden Faktoren ungefähr 17 Einheiten
rechts von vestigial (69.0) liegen. !
Die Methode zur Herstellung isogener und rekombinierter
Stämme hat uns auch ermöglicht, eine Anzahl wilder oder b cn vg
Genotypen zu studieren, die einen typischen Prozentsatz Pseudo-
A,
EU D cn vg
528 48/5%57.54670
B ;
D cn vg tu ——>
4'850. 57.526720 287
ABB. A.
Lokalisation von tu-Zonen im II Chromosom bei A, und Bg.
melanome (wie z.B. 2—4% oder 10—15%) besitzen; während
die 2 Ausgangsstämme durch einen Prozentsatz von 80% oder
mehr oder, beziehungsweise, von 0% charakterisiert sind.
Das bedeutet, das Vorkommen von Austausch innerhalb
einer Genereihe, die das Merkmal beeinflusst. Mit anderen
Worten, spricht das zugunsten eines polygenischen Mechanismus,
der polygenische Systeme voraussetzt.
Die Systeme müssen sich, wie gesagt, bei A2 ungefähr vom
Locus 28 nach der linken Extremität um einen unbekannten
Abstand erstrecken; bei B3 ungefähr vom Locus 85 bis zu einem
etwas näheren Punkt weitergehen (Abb. 4).
Die Lokalisation solcher polygenischen Systeme wurde auch
zytologisch geprüft. Vorläufige Resultate einer Analyse von
Speicheldrüsenchromosomen haben gezeigt, dass keine Chromo-
somenmutationen im zweiten Chromosom zu beobachten sind,
während dies oft lange ungepaarte Stücke zeigt, wie bei manchen
interspezifischen Heterozygoten.
' Diese Angaben schliessen weitere Unterschiede zwischen A2 und B3
Tile ht AUS,
FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 305
Die Resultate erinnern an manchen Punkten, die der Unter-
suchungen von GOLDSCHMIDT u. a. über das podoptera Effekt und
die von Dugınin über die extraveins, beide bei D. melanogaster.
ZITIERTE LITERATUR
Dusintn, N. P. 1948. Experimental investigation of the integration of
hereditary systems ın the processes of evolution of popula-
tions. Zhurn. Obshoch Biol. 9: 203. (Übersetzung von
Prof. I. M. Lerner.)
GOLDSCHMIDT, R. B. et al. 1951. The Podoptera effect in D. melanogaster.
Univ. of California Publ. in Zöology 55: 67.
Hartung, E. W. 1950. Inheritance of a Tumor in D. mel. Journ. of
Heredity 41: 269.
Herskowirz, J. H. a. W. J. BurDETTE. 1951. Some genetic and enviro-
mental influences on the incidence of a melanotic tumor in
Drosophila. J. Exp. Zoology 117: 449.
LERNER, J. M. 1954. Genetic Homeostasis. Edinburgh and London.
MATHER, K. 1942. The balance of polygenic combinations. J. of Genetics
709: |
N° 20. Georg Benz, Zürich. — Zur Funktion einiger
Sinnesorgane bei Larven von Drosophila melanogaster.
(Mit 2 Textabbildungen.)
Die vorliegenden Untersuchungen wurden zum grössten Teil am
entomologischen Institut der Universität Cambridge (England) aus-
geführt und im Zoologisch vergl. anatomischen Institut der Universität
Zürich beendigt. Herrn Prof. V. B. WIGGLESWORTH möchte ich für die
Überlassung des Materials und für wertvolle Ratschläge meinen
herzlichsten Dank aussprechen.
I. EINLEITUNG.
Drosophila melanogaster ist wohl das vielseitigst untersuchte
Insekt. Trotzdem ist vieles aus der Biologie dieser Fliegen noch
306 G. BENZ
unbekannt. In dem neuen, zusammenfassenden Werke „Biology
of Drosophila“ ! werden zwar verschiedene larvale Sinnesorgane
beschrieben; über deren Funktion wird jedoch nichts ausgesagt.
Die Angaben in dem erwähnten Buche beziehen sich auf eine Arbeit
von HERTWECK (1931), worin dieser den Bau des Nervensystems
und der Sinnesorgane von Drosophila melanogaster beschreibt.
Die Sinnesphysiologie von Drosophila-larven ist nie untersucht
worden. Alle Arbeiten in dieser Richtung wurden mit den Larven
von Hausfliegen und Fleischfliegen gemacht (u. a. BorLwıc 1946,
Harzz 1950). Die wichtigsten Sinnesorgane des Kopfsegmentes von
Drosophila-larven sind nochmals untersucht und ıhre Funktionen
nach Möglichkeit bestimmt worden.
IT. METHODEN
Zu den verschiedenen Untersuchungen wurden Larven, die kurz vor
der Migrationsphase standen, verwendet. Die einzelnen Sinnesorgane
konnten mit einem Mikrokauterisator zerstört werden. Alle Operationen
wurden an narkotisierten Tieren unter dem Binokular ausgeführt;
gleichzeitig sind auch die Kontrolltiere narkotisiert worden. Da Droso-
phila melanogaster-Larven auf trockenem Grunde nicht gut kriechen
können, mussten sie auf feuchtem Filterpapier oder auf Agarböden
geprüft werden.
Für die Geruchsteste wurde auf das Zentrum einer Glasplatte ein
rundes Scheibchen Filterpapier (2 = 2 cm) mit der Geruchsubstanz
gelegt. Dieses Scheibchen wurde mit einem feuchten Filterpapierring
umgeben und darauf geachtet, dass zwischen diesem und dem zentralen
Scheibehen ein Zwischenraum von ca. 3 mm offen blieb. Larven, die
auf dem feuchten Ring herumkrochen, verliessen diesen selten, falls
man dafür sorgte, dass die richtige Feuchtigkeit bewahrt wurde (der Ring
darf nicht zu nass sein). Bei negativer Reaktion zur Geruchsubstanz
krochen die Larven zur Peripherie des Ringes; bei positiver Reaktion
dagegen sammelten sie sich am Innenrand des Ringes oder wagten sich
sogar zur Geruchsquelle hinüber.
Nach jedem Versuch musste die Glasplatte mit heissem Wasser gut
gewaschen werden.
Morphologische Studien wurden an 64 dicken Schnittpräparaten
(Färbung: Hämalaun — Orange oder Hämalaun — Lichtgrün), an
Frischpräparaten mit Methylenblaufärbung und an lebenden, mit
Koblendioxyd oder Aether narkotisierten Tieren gemacht. Zur Ergänzung
und zum Vergleich wurden Larven von Calliphora erythrocephala und
Wusca domestica untersucht.
! Demeree edit. 1950.
FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 307
III. Die ORGANE DES KOPFSEGMENTES
1. Die Organe der Kopflappen
Die Organe der Kopflappen bilden je einen Antenno-Maxillar-
Komplex (Keırın 1915, HERTWECK 1931). Das Antennen-Ganglion
(Abb: la — A,; Abb. 1 56 = A,, A,) mit seinem Terminalorgan (AE)
wird vom Oberschlundganglion her innerviert. Das Maxillar- und
ABB. 1.
Zwei aufeinanderfolgende Schnitte durch den Antenno-Maxillar- Komplex
einer Larve von Drosophila melanogaster. A,, A, Antennenganglion; AE
Terminalorgan des Antennenganglions; AM Antenno-Maxillar-Ganglion;
Ch Chordotonalorgan; HB Hakenborstenplatte; M Maxillarganglion; ME
Terminalorgan des Maxillarganglions; MO Mundorgan; V Ventralganglion;
VE Ventralorgan.
das Ventral-Ganglion (M und V) mit ihren Terminalorganen (ME
und VE) sind in Verbindung mit dem Unterschlund-Verbund-
ganglion. Zwischen dem Antennen- und dem Maxillarganglion
befinden sich zwei Chordotonalorgane (davon eines Abb. 1a Ch).
Kerwin (1915) fand in Larven verschiedener Familien cyclorhapher
Dipteren (u.a. in Muscidae und Drosophilidae) ein sekundäres
Ganglion, welches eine Verbindung zwischen dem Antennen- und
dem Maxillarganglion bildet. Herrtweck (1931) erwähnt dieses
Antenno-Maxillarganglion ebenfalls für Drosophila melanogaster
308 G. BENZ
Abb. 1a = AM), während BoLwic (1946) berichtet, dass er keine
solche Verbindung bei Musca domestica habe finden können.
Das Terminalorgan von AM (das akzessorische Maxillarorgan,
Abb. 2 = AME) besteht aus zwei Zapfen, die bei Drosophila mela-
nogaster in das Terminalorgan des Maxillarganglions eingeschlossen
sind. Nach BoLwic sollen diese Zapfen nicht mit AM, sondern durch
ein akzessorisches Ganglion mit dem Maxillarganglion verbunden
sein. Dies stimmt sicher nicht. Abbildung 1 a zeigt deutlich, dass
AM aus A, abzweigt. Die gleiche Situation wurde auch ın Larven
von Musca und Calliphora gefunden.
a) Das Antennenorgan.
Nachdem dieses Organ, das in einen glaskörperähnlichen
Zapfen ausläuft (AE), von verschiedenen Autoren als Lichtsinnes-
organ bezeichnet worden ist, konnte BoLwic (1946) bei Musca
domestica sehr präzis zeigen, dass es sich hier um ein Geruchsorgan
handelt. Nach meinen Befunden gilt dies auch für Drosophila-
larven. Wurden beide Antennenorgane mit dem Mikrokauterisator
vorsichtig zerstört, so verloren die Larven den Geruchsinn, nicht
aber den Lichtsinn. Getestet wurden die Reaktionen der Larven
auf die Gerüche von Bäckerhefe, Pfeifensaft (Tabakteer) und
Butylamin. Die ersten beiden Gerüche wirken auf normale Droso-
phila-larven anziehend, der dritte abstossend. Wurde den Tieren
nur eines der Organ entfernt, so waren die Larven noch in der
Lage, die Quelle eines angenehmen Geruches zu finden, resp.
einen abstossenden Geruch zu meiden.
Es wurde nun untersucht, welche Rolle der Geruchsinn im
Leben der Drosophilalarve spielt. In Geruchstesten mit frischen
Früchten (Apfel, Pfirsich, Banane, Orange, Citrone), Melasse und
frischem Mais-Standardfutter zeigten die Tiere keine Reaktionen.
Melasse, Maisfutter und alle Früchte wirkten hingegen positiv,
wenn sie durch Hefe zur Gärung gebracht wurden; diese Reaktion
war aber nicht stärker als bei reiner Hefe. Es schien daher wahr-
scheinlich, dass normalerweise vor allem die Hefegerüche wahr-
genommen werden. Die Reaktion der Drosophila-larven zu den
(serüchen chemisch reiner Substanzen wurde getestet, um zu
sehen, ob eine bestimmte Stoffgruppe besonders bevorzugt werde.
Wie die Tabelle 1 zeigt, spielen die normalen Gärungsprodukte
vie Aethanol und Essigsäure keine Rolle, ebensowenig Vitamin B,,
FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 309
welches für uns ähnlich wie Hefe riecht. Die schwach positive
Reaktion auf Butylacetat zeigt, dass Fruchtaether eventuell doch
eine positive Rolle spielen können. Aus welchem Grunde Euka-
lyptusoel und Pfeifensaft auf Drosophilalarven anziehend wirken,
ist dem Autor vorläufig unerklärlich.
TABELLE 1.
Alkohole | Reakt. | Säuren Reakt. Verschiedene Reakt.
Methyl-A. 0 Ameisen-S. — Ammoniak
Aethyl-A. 0 Essig-S. 05 Pyridin —
Butyl-A. (—) Propion-S. (+) Eukalyptusöl + **
Amyl-A. + Butter-S. JL Butylacetat (+)
Capryl-A. (—) Capron-S. (—) Vitamin B, 0
Tabelle 1: Reaktion von Drosophilalarven auf die Gerüche verschiedener reiner Sub-
stanzen. + = positive, 0 = keine, — = negative, (+) (—) = schwache Reaktion.
* — bei hoher Konzentration negativ. ** = bei hoher Konzentration treten Störungen
ein, da die gesamte Larvenhaut gereizt wird.
Die Orientierungsmechanismen einer Larve in einem Duftfeld
sind sehr einfach. Wie die Tabelle 2 zeigt, beschleunigt eine Larve
ihre durchschnittliche Geschwindigkeit in einem positiven Duftfeld,
während sie sich umgekehrt in einem negativen Geruchsfeld lang-
samer bewegt. Dies ist ein Beispiel von positiver und negativer
Orthokinese (Gunn, KENNEDY and PiLou 1937). In einem ange-
nehmen Duftfeld kriecht die Larve geradeaus, während sie in
einem unangenehmen Duftfeld Suchbewegungen macht und einen
unregelmässigen Weg verfolgt. Dieser zweite Mechanismus wird von
Gunn et all. Klinokinese genannt. Beide Mechanismen wirken
kombiniert. In einem zunehmenden Gradienten eines positiven
Duftes wirkt fast nur die Orthokinese und die Larve kommt rasch
vorwärts; umgekehrt wird in einem abnehmenden positiven
Duftgradienten die Geschwindigkeit verlangsamt, und die Klino-
kinese bringt die Larve wieder in die richtige, direkte Stellung zur
Duftquelle.
310 G. BENZ
TABELLE 2
Geschwindigkeit
Testgeruch Reakt. in mm/min. Differenz zu Kontrolle
Pyridin — 27,4 + 1523 —3,8 signifikant
Ammoniak 5% . — DE Dr —3,9* :
) 1% . = 31,6 + 1,33 28 [nicht
Capronsaure . . (—) 31,2 + 1,77 —2,7 f 8
Kontrolle 33,9 321,32
Het Fu te at 38,9 + 1,94 +5,0 ee
Pfeifensaft . . . Bie 14,5 + 1,23 156 fo
Tabelle 2: Geschwindigkeit in mm/min von je 10 Larven in verschiedenen Geruchsfel-
dern. Bei einer Irrtumswahrscheinlichkeit von 5% betragt t etwa 2,3. * In hohen Kon-
zentrationen scheint Ammoniak besondere Nebenwirkungen zu haben, deshalb die starke
Streuung.
b) Das Maxillarorgan und das Ventralorgan.
Das Maxillar- und das Ventralorgan sind von je einem Ast
des gleichen, aus dem Suboesophagealganglion entspringenden
Nervenstammes innerviert. Man erwartet, dass beide Organe
Geschmacksfunktion haben. Diese Hypothese wurde von BoLWIG
(1946) aufgestellt; er konnte sie aber nicht verifizieren. Da die
Larven von Musca und Calliphora sehr
schlechte „Schmecker“ sind, ist dies
nicht ertaunlich. Sie zeigen keine Re-
aktion auf gesättigte Lösungen von
Kochsalz oder Oxalsäure, während
Drosophila-larven auf beide Substanzen
schon beischwächeren Konzentrationen
ees negativ reagieren.
Tendai des Saves Das Maxillarorgan setzt sich aus 7
Maxillar-Ganglions (AME) kleinen Zäpfchen zusammen (Abb. 2
nn Maxi, ME). Da das aus zwei grösseren Zapfen
Se a © bestehende Terminalorgan des Anten-
no-Maxillarganglions (Abb. 2 AME)
bei Drosophila im Maxillarorgan eingeschlossen ist, war es nicht
möglıch, nur AME resp. ME zu zerstören.
Für die Geschmacksteste wurden Petrischalen mit Agarböden
verwendet. Die eine Hälfte eines solchen Testbodens war vorher
mil 40%iger Kochsalz- resp. Oxalsäurelösung behandelt worden.
Larven mit kauterisierten Maxillarorganen blieben auf der
FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 1
geschmacklosen Seite der Arena; d.h. sie zogen sich zurück,
wenn sie die salzige, resp. saure Agarfläche erreichten, hatten also
ihren Geschmacksinn nicht verloren. Wurde den Larven nur das
Ventralorgan zerstört, so blieb die Reaktion zu salzig oder sauer
zwar negativ, jedoch nicht mehr sehr streng. Eine sehr schwache
(aber immer noch negative) Reaktion zeigten die Larven, wenn
sowohl die Maxillar- wie auch die Ventralorgane zerstört worden
waren. Bei diesen Organen handelt es sich also ohne Zweifel um
Geschmacksorgane. Es muss aber noch andere Geschmacksrezep-
toren geben.
ce) Das Terminalorgan des Antenno- Maxillarganglions.
Larven, die in einer Arena, deren Agarboden zur Hälfte glatt
und zur Hälfte aufgerauht ist, herumkriechen, bleiben auf der
rauhen Fläche oder kriechen darauf, falls sie diese zufällig erreichen.
Meistens wenden sich die Larven brüsk zurück, wenn sie von der
rauhen auf die glatte Fläche kommen. HERTWECK (1931) und
STRASBURGER (1935) glaubten, dass der ganze Antenno-Maxillar-
Komplex taktile Funktionen habe. Dies stimmt nur in beschränk-
tem Ausmass. Der taktile Sinn der Larven wird etwas geschwächt,
wenn das Maxillarorgan zerstört wird. Solche Tiere meiden immer
noch die glatte Fläche der Arena, machen aber nicht mehr eine
so brüske Wendung, sobald sie die Kopflappen auf die glatte
Fläche gesetzt haben. Es könnte also sein, dass das im Maxillar-
organ eingeschlossene Terminalorgan des Antenno-Maxillargan-
glions taktile Funktion hat; seine Innervierung vom Antennen-
ganglıon her würde dieser Funktion recht gut entsprechen.
d) Die Chordotonalorgane des Antenno-Maxillar- Komplexes.
Sicher wird der leichteste Druck auf die Kopflappenorgane
auch auf die Chordotonalorgane (Abb. 1 a Ch), die zwischen dem
Antennen- und dem Maxillarganglion ausgespannt sind, übertragen.
Beim Kriechen presst die Larve ihre Kopflappen fest auf die Unter-
lage. Tiere ohne Kopflappen bewegen sich nur träge. Nach starker
Kauterisation dieser Lappen beobachtet man auch oft eine tonische
Kontraktion des Rückens und unkoordinierte Kriechbewegungen.
Die Beobachtungen lassen die Hypothese zu, dass die Chordotonal-
organe der Kopflappen zur Stimulation und Koordination der
Kriechbewegungen beitragen.
2. Die Mund- und Pharynx-Sinnesorgane.
Lage wie auch Innervation der Mundorgane (Abb. 1 MO)
und der Pharynxsinnesorgane deuten auf Geschmacksorgane hin.
(Einzelheiten bei HERTWECK 1931.)
Es ist bereits erwähnt worden, dass Larven, bei denen sowohl
die Maxillar- wie auch die Ventralorgane zerstört worden waren,
immer noch eine schwache Reaktion auf Kochsalz und Oxalsäure
gezeigt haben. Diese Reaktionen hörten aber ganz auf, wenn auch
die Mundorgane auf der Unterlippe zerstört wurden.
Dass die Pharynxorgane ebenfalls Geschmacksfunktion haben,
ist sehr wahrscheinlich. In einer Testarena mit zur Hälfte süssem
Agarboden konnte keine ausgeprägte Bevorzugung der süssen
Hälfte beobachtet werden. Trotzdem fressen Drosophila-larven auf
süssem Futter mehr und wachsen schneller als auf relativ
geschmacklosem, oder gar saurem oder bitterem Futter. Diese
Ergebnisse konnten durch die in Tabelle 4 eingetragenen Fütte-
rungsversuche bestätigt werden. Die Kontrolltiere bekamen eine
Karminaufschwemmung auf Filterpapier zu fressen; die Testtiere
eine solche Aufschwemmung mit verschiedenen Zusätzen. Die
Ergebnisse deuten an, dass die Geschmacksqualität süss von den
inneren Pharynx-Sinnesorganen wahrgenommen wird.
TABBLOE «4
ae 2 BRAS : Fütterungsdauer Zustand des Verdauungs-
Karminaufschwemmung mil in Std. traktes
Kontrolle FER 2 ganz gefüllt
Hefeaufschwemmung 2 ) )
AGGKEY cn n 15 » »
Citronensäure 5 nur teilweise gefüllt
Chinin . 5 » ) )
Jabelle 4: Aufnahme von Karmin mit verschiedenen Zusälzen in den Verdauungs-
traktus,
IV. ZUSAMMENFASSUNG.
|. Es wird eine kurze Übersicht über die Sinnesorgane des Kopf-
segmentes von Drosophila melanogaster-Larven gegeben. Das
FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN >49
von Keirin (1915) und Hertweck (1931) beschriebene, von
Borwıc (1946) aber abgestrittene Antenno-Maxillar-Ganglion
existiert.
2. Das Antennenorgan ist ein Geruchsorgan. Frischhefe liefert,
unter den im natürlichen Nährsubstrat vorkommenden Sub-
stanzen, den anziehendsten Geruch. Orientierungsmechanismen
sind Orthokinese und Klinokinese.
3. Das Maxillar-, das Ventral-, das Mundorgan und die Pharynx-
Sinnesorgane haben Geschmacksfunktion. Süsses Futter wird
rascher aufgenommen als geschmackloses.
4. Das Terminalorgan des Antenno-Maxillarganglions hat wahr-
scheinlich taktile Funktion.
5. Die Chordotonalorgane des Antenno-Maxillar-Komplexes
scheinen zur Stimulation und Koordination der Kriechbewe-
gungen beizutragen.
V. LITERATURVERZEICHNIS
Borwig, N. 1946. Sense and sense organs of the anterior end of the house-fly
larvae. Vidensk. Medd. naturh. Foren. 109: 82.
Cun aie Kennepy, J. S. and D. P. Pırrou: 1937. Classification of
taxes and kineses. Nature 140: 1064.
Harez, M. 1950. On the behaviour and sensory physiology of the house-fly
larva, Musca domestica L. Parasitol. 40: 215.
HERTWECK, H. 1931. Anatomie und Variabilität des Nervensystems und
der Sinnesorgane von Drosophila melanogaster Meig.
Te WASS = LOO 199:2539.
Keırın, D. 1915. Recherches sur les larves des Dipteres Cyclorhaphes.
Bull. scient. France et Belg. 49: 15.
STRASBURGER, E. H. 1935. Drosophila melanogaster Meigen. — Eine
Einführung in den Bau und die Entwicklung. Julius
Springer Berlın.
D. BURCKHARDT
QO
—
Ho
No 21. Dieter Burckhardt, Sempach. — Uber Unter-
schiede in der Dunenzahl von Meisennestlingen aus
England und aus der Schweiz !. Mit 1 Textabbildung
und 3 Tabellen.
(Aus der Schweizerischen Vogelwarte Sempach.)
Junge Singvögel verlassen das Ei nackt oder mit einem schüttern
Kleid von Nestlingsdunen bedeckt. Ob die Nestlinge nackt sind
oder ob in bestimmten Fluren Federanlagen zu Neoptilen aus-
wachsen ist arttypisch festgelegt. Die Zahl der Neoptile innerhalb
einer Art ist aber grossen Schwankungen unterworfen (BURCKHARDT
1954). Es schien wertvoll, die Dunenzahl einiger nahe verwandter
Arten und Unterarten (sympatric species) genauer anzusehen.
TABELLE TE
Zahl und Herkunft der untersuchten Vögel.
Art | Anzahl | Herkunft
Kohlmeise 34 Basel
Parus m’ major Inne A De 42 Sempach, Knutwil
Parus gn, DEWIONI; PRATARN OL Baar 60 Oxford
AUC Oc es ate LR 13 Basel
PARUS C0; DOeruleus 12... 3. Pe 7 Knutwil
Parus c. obscurus PRAZAK .. .. .. 90 Oxford
Tannenmeise
Parus ater britannicus SHARPE & DRESSER 19 Oxford
Sumpfmeise
Parus palustris dresseri STEIN .... 7 Oxford
Dazu sind die Nestlinge unserer Meisenarten besonders geeignet.
Die Meisen sind häufige Vögel und brüten mit Vorliebe in Nist-
kasten. Deshalb können die Neoptile leicht an einer genügend
grossen Zahl von Nestlingen ausgezählt werden.
' Ausgeführt mit Unterstützung des Schweiz. Nationalfonds zur För-
derung der Wissenschaftlichen Forschung.
UNTERSCHIEDE IN DER DUNENZAHL 2349
TAI GLI 2.
Die Zahl der Neoptile von Kohl-, Blau-, Tannen- und Sumpfmeise.
n = Anzahl Fälle, M = arithmetisches Muttel, o = Streuung,
V = Variationskoeffizient, r = rechts, 1 = links.
Art Flur n M - Ni ER
|
Kohlmeise
Oxford Rücken r 60 4.68 1.096 23.40 | 44.29
» ] 4.63 1.104 23.83
Schulter r 5.98 0.688 | 11.49
» ] 5.90 0.774 413311
Stirn ig 6.47 0.892 11899)
» l 6.37 0.901 | 14.15
Nacken r 3.30 0.462 14.00
» ] 3.39 0.468 | 14.11
Basel Rücken r 34 3.94 06540 5671835719
» ] 3.91 0.742 | 18.97
Schulter r 5.56 0.613 11.00
» l 5.50 0.707 12.86
Stirn r 5.56 0.561 10.10
» ] 5.50 0.826 | 15.04
Nacken Tr 2.97 0.285 9.58
» ] 2.97 0.285 9.59
Sempach Rücken r 42 BO | (0020 | 26419 O0
» ] 3.50 0.931 | 26.59
Schulter r 9297, 0.501 8.99
» ] 5.50 05522 710883
Stirn r 5.14 0.720 | 14.08
» ] 5.24 0.565 10.83
Nacken r 3.00 0.221 7.03
» ] 2.98 0.269 9.05
Blaumeise
Oxford Rücken r 90 0.11 D.878 STO VAL
» l 0.12 0.384 | 314.24
Schulter r 2.41 1.207 50.06
» Il DD. 1.224 55.08
Stirn r 6.63 1.212 | 18.30
» Il 6.62 1.213 118532
Nacken r 3.48 0.706 20.30
» Il alto 0.707 20.14
Basel Rücken r 13 — 20.58
» ] —
Schulter r 1.38 1676412 7105.53
» Il All 1152 82.25
Stirn ip aa 0.928 16.08
» Il Da 0.928 16.08
Nacken r 2.92 0.862 30.18
» ] 3.08 1.038 Joe
Sempach Rücken r 8 — 25.63
» l —
Schulter r 63 1.923 53740
» Il 329 1.389 43.64
316 D. BURCKHARDT
|
Art Flur n | M o M tai
Stirn r 6.00 05759 172933
) ] 6.00 0.926 15.44
Nacken -r 3236 0. 7755023505
) ] 3.36 0.775 122308
Tannenmeise |
Oxford Rücken r 19 0.95 1.025 108 08482552
) l 1.05 0.972 | 92.34
Schulter r 1.79 1.084 | 60.51
» ] TE 1.045 60-13
Stirn r 5.16 0.688 1,1352
» ] I 0.567 TR
Nacken r 3.79 0.535 14.12
» ] 3.84 0.602 15.67
Sumpfmeise
Rücken r 7 4.00 0 0 39.00
) l 4.00 0 0
Schulter r 5.86 0.378 6.45
) l 5.97 0.534 9.58
Stirn r 5.86 0.378 6.45
) ] Se 0.488 8.54
Nacken r 4.00 0 0
) | 4.00 0 0
Die Zählung wurde mit Hilfe einer Uhrmacherlupe im Felde
am lebenden Vogel durchgeführt. Folgende Arten wurden unter-
sucht (Tab. 1). Bei einer Art variiert nicht nur die Zahl der
Neoptile, sondern auch ihre Stellung innerhalb der Flur. Im Fol-
genden lassen wir die Stellung unberücksichtigt und beschränken
uns auf die Betrachtung der Neoptilzahl.
Wie Tabelle 2 zeigt sind die Unterschiede in der Neoptilzahl
zwischen den A Meisenarten nicht sehr gross, aber doch deutlich.
Allerdings kann der Unterschied zwischen zwei Arten in einer Flur
wegfallen, wie z.B. auf der Stirn von Kohlmeise und Sumpfmeise.
sei jeder Art ist die Zahl der Dunen beträchtlichen Schwankungen
unterworfen. Auch bei einem Individuum ist häufig die Neoptilzahl
in der gleichen Flur auf der linken und rechten Körperseite ver-
schieden gross. Der Variabilitätskoeflizient ist für die einzelnen
Fluren verschieden. Er steht weder in Zusammenhang mit der
Zahl der Neoptile, noch in Abhängigkeit von der Lage der betr.
Flur auf dem Körper.
Von Kohl- und Blaumeise konnten Vertreter verschiedener
geographischer Rassen untersucht werden. Zwischen den beiden
Gruppen von Parus m. major einerseits und den untersuchten
UNTERSCHIEDE IN DER DUNENZAHL 347
Individuen von Parus m. newtoni findet sich ein statistisch signifi-
kanter Unterschied in der Dunenzahl (Tab. 3). Die Nestlinge aus
Oxford besitzen mehr Nestlingsdunen als die jungen Kohlmeisen
aus der Umgebung von Basel und Sempach (Abb. 1). Bei der
Blaumeise schienen die Verhältnisse nach der Analyse der Vögel
von Oxford und Basel gleich zu liegen (Abb. 1). Die jungen Blau-
AUS le
Unterschiede in der Neoptilzahl von Kohl- und Blaumeisennestlingen.
A. Parus m. newtoni von Oxford, B. Parus m. major von Basel, C. Parus
m. major von Sempach, D. Parus c. obscurus von Oxford, E. Parus ce.
caeruleus von Basel, F. Parus c. caeruleus von Knutwil.
meisen von Basel haben ebenfalls weniger Neoptile als diejenigen
von Oxford. Dagegen besitzen die Nestlinge einer Blaumeisenbrut
von Knutwil gleich viele Nestlingsdunen wie die Jungmeisen von
Oxford. Da aber nur eine Brut untersucht werden konnte, wäre es
möglich, dass diese Vögel besonders viele Neoptile aufgewiesen
haben, und dass bei einer grössern Zahl von Nestlingen sich eine
mittlere Dunenzahl ergibt, die den Basler Verhältnissen entspricht.
Die vorliegenden Resultate erlauben keine weitgehenden
Schlüsse. Vor allem wäre eine zu grosse Betonung der Unterschiede
31
(® ©)
D. BURCKHARDT
zwischen Parus m. major und Parus m. newtoni gefährlich. Um
Unterschiede zwischen den beiden Unterarten sicher nachzuweisen,
dürfen die untersuchten Individuen nicht nur von einem oder zwei
Orten des Verbreitungsgebietes stammen. Das gilt besonders für
eine Gruppe, die so stark zu lokalen Unterschieden neigt, ohne
dass man diesen Gruppen subspezifischen Charakter zuzuerkennen
vermöchte (DELacour et VAURIE 1950). Trotzdem möchten wir
2 Punkte hervorheben.
1. Die Unterschiede in der Neoptilzahl zwischen den 4 nahe
verwandten Arten, die auch ökologisch nur geringe Unterschiede
aufweisen (GigB 1954, HartLEY 1953, Snow 1954 b), ist be-
merkenswert.
PAB eo:
Die Sicherung des Mittelwertes der Neoptilzahl von Parus m. major und
Parus m. newtoni. D = Differenz zweier arıthmetischer Mittel.
— von Sempach und Oxford
Vergleich der Kohlmeisen
von Basel und Oxford
| D 99.73% 99% 98% D 99.73% 99%
Rücken r 0.7427 | 0.6156 1.1357 | 0.6222
» l 0272413... 0.6397 1.1333.) 020252
| Schulter r | 0.4245 0.3666 0.4119 | 0.3723
| » | 0.4 0.3566 | 0.4 0.3769
i Stirn r 0.9078 | 0.4959 1.3237 | 0.4986
| ) | 0.8666 | 0.8554 1.1523 | 7.2683
Nacken r 0.3263. | 052622 0.3000 | 0.2367
) | 0.3431 | 0.2607 0.3404 | 0.2409
2. Falls die vermuteten Unterschiede der europäischen Rassen
von Kohl- und Blaumeise wirklich in dem Sinne bestehen, dass die
englischen Rassen mehr Neoptile verglichen mit der Nominatform
besitzen, so ist das darum interessant, weil sich bei beiden Arten
die Rassen auch in Bezug auf andere Merkmale (Pigmentierung,
Schwanzlänge, Tarsuslänge usw) gleichsinnig verändern (Snow
1954 a). Der Verdacht liegt auf der Hand, einen Zusammenhang
zwischen diesen Unterschieden und den Veränderungen im Mittel-
wert der Dunenzahl zu suchen. Das besonders, weil eine primäre
"unktion der Neoptile bis heute noch nicht nachgewiesen werden
BEZUG DES SCHLAFPLATZES BEIM STAR 319
konnte. Leider wurde bis heute dem Zustand des Federkleides im
Schlüpfmoment bei den Passeriformen nur geringe Aufmerksam-
keit geschenkt. Gerade eine Untersuchung der Neoptilzahl inner-
halb des weitverbreiteten Genus Parus müsste für das Verständnis
des Nestlingskleides der Passeriformen überhaupt wichtige Auf-
schlüsse bringen.
LITERATUR
BURCKHARDT, D. 1954. Beitrag zur embryonalen Pterylose einiger Nest-
hocker. Rev. suisse Zool. 61: 551-633.
DELACOUR, J. et C. VAURIE. 1950. Les Mesanges charbonnières. Oiseau
20: 91-121.
Grips, J. 1954. Feeding Ecology of Tits, with notes on Treecreeper and
Goldcrest. Ibis 96: 513-543.
HARTLEY, P. H. T. 1953. An ecological study of the feeding habits of the
‚English titmice. J. Anim. Ecol. 22: 261-288.
Snow, D. W. 1954a. Trends in geographical variation in Palaearctic
members of the genus Parus. Evolution 8:19-28.
— 1954b. The habitats of Eurasian Tits ( Parus spp.). Ibis 96: 565-585.
N° 22. W. Nef, Bern. — Beobachtungen über den Bezug
des Schlafplatzes beim Star (Sturnus vulgaris L.).
Mit 3 Textabbildungen.
In dem Naturreservat Elfenau bei Bern übernachten alljährhch
im Frühling und Herbst in einem etwa zweihundert Meter langen
Schilffleck, der teilweise von freistehenden Bäumen und Wald
umgeben ist, tausende von Staren. Ungefähr zweihundert Meter
vom Schilf entfernt steht auf einer kleinen Anhöhe eine auffällige
Gruppe grosser Bäume. Auf diesen sammeln sich im allgemeinen
die aus der weitern Umgebung ankommenden Starenflüge, bevor
sie ın das Schlafquartier einfallen.
Die Grösse der Schlafgesellschaft unterliegt
bedeutenden jahreszeitlichen Schwankungen (Abb. 1). Im Frühling
Eve SUISSE DE Zoor., I. 62, 1955. 25
390 W. NEF
und Herbst herrscht Hochbetrieb, im Sommer und Winter geht
der Besuch des Schlafplatzes sehr stark zurück und fällt für einige
Zeit oft gänzlich aus. Eine augenfällige Beziehung zur Jahreszeit
zeigt auch die Zeit des Einfluges inszschsilt
(Abb. 1). Da sich der Einflug über längere Zeit hinziehen kann,
wurden den Kurven die geschätzten durchschnittlichen Einflug-
20000
1900
ABB, 1-
Einflugzeit und Grösse der Schlafgesellschaft im Jahresverlauf.
Unten: Durchschnittliche Einflugzeiten ins Schilf für 1954, Frühling 1949 und Herbst 1953.
\bszisse: Monate; Ordinate: Mitteleuropäische Zeit (MEZ). — Durchgehende dünne
Kurve: theoretischer Sonnenuntergang für Beobachtungsort (Bern). Punktiert
umrandete Bereiche entsprechen Abb. 2.
Oben: Geschätzte Anzahlen der Stare für 1946 und 1954.
zeiten zugrunde gelegt. Diese folgen im grossen und ganzen dem
Sonnenuntergang, so dass der Sommereinflug bis zu drei Stunden
später als der Wintereinflug stattfindet. Damit wird wahrschein-
lich, dass der wesentliche Faktor für den Bezug des Nachtquartiers
die Helligkeit ist. (Literatur über Zurruhegehen, Einschlafen und
Erwachen der Vögel bezüglich Helligkeit siehe AscHorr, 1954).
Verfolgt man die Einflugzeit der Stare im einzelnen, so zeigen
sich auffallende Unregelmässigkeiten in ihrem Verlauf (punktiert
BEZUG DES SCHLAFPLATZES BEIM STAR 32
umrandete Bereiche der Abb.1!, vergrössert als Abb. 2). Be-
trachten wir die nähern Umstände, vorerst das Wetter (siehe Text
zu Abb. 2). Die beiden Früheinflüge der gezeichneten Herbstphase
und der extreme Früheinflug der Frühlingsphase lassen sich
zwangslos aus den Wetterverhältnissen erklären; dies gilt jedoch
nicht für die, dem bereits betrachteten, vorangehenden Frühlings-
2000
4830
|
| 7
|
I
: I
I 7
I
|
i n
I 4
|
|
|
I
S | 1900
|
I
| A 4730
|
|
|
Als N
I :
I È
14. 24. 34.4. 2639. A: 41.40.
INBB. 02.
Zur Deutung der Unregelmässigkeiten in der durchschnittlichen Einflugzeit
(punktiert umrandete Bereiche der Abb. 1 (1954)).
Senkrechte Striche: Einflugdauer (punktierte Enden: Beginn früher, nicht festgestellt),
Verdickungen: grössere Einflugdichte. Kreise: Schwärme von mindestens 1000 Indivi-
duen; schwarze Kreisfläche: zahlenmässiger Anteil des Schwarmes von der gesamten
Mio scan. — Schemata für Einflugverhalten (unten links): Erklärung in
Wetter: links: am 26.4. während ganzer Einflugdauer Regen, später starkes Gewitter;
am 17.4. zeitweise leichter Niederschlag (Graupeln) : übrige Abende ohne Niederschlag.
rechts: am 27.9 während Einflug kräftige Regenschauer, sehr starker Westwind,
ab Einfallende starker Dauerregen; am 28.9. seit Mitte Nachmittag fast pausenloser,
gleichmässig ausgiebiger Regen; übrige Abende ohne Niederschlag.
Einflugverhalten (links): A: Abflug der Hauptmassein einem Schwarm, nach Flugspie-
len direktes und endgültiges Einfallen ins Schilf. B: Abflug in kleineren Schwärmen
innerhalb längerer Zeit, ohne Flugspiele Besetzen des Schilfs und der Randbaume;
lebhaftes Hinundher zwischen Schilf und Bäumen bis zum endgültigen Absetzen
im Schilf. (12.10: normaler Abflug von Sammelbäumen (punktierter Kreis), jedoch
verzögerter Einflug ins Schilf; Ursache unbekannt.)
(Grösse der Schlafgesellschaft in beiden Perioden = konstant: links etwa 5— 8000
(exkl. 3.5: 2500), rechts 20—25°000 Individuen.)
322 W. NEF
tage. Es ist wohl naheliegend, den wirksamen Wetterfaktor wieder-
um in den veränderten Helligkeitsbedingungen zu suchen. Ver-
schiedene Beobachtungen widersprechen jedoch dieser Annahme
weitgehend und lassen eher eine Reaktion der Vögel auf starke
Niederschläge oder diesbezügliche Vorzeichen vermuten.
Aufschlussreich ist ferner die Untersuchung der Art und
Weise des Einfluges ins Schlafquartier (Text und
Abb. 2, links). Dabei zeigt sich im dargestellten Frühlingsbereich
ein grundlegender Wechsel im Einflugverhalten innerhalb weniger
ABB. 3.
Das Einflugverhalten im Jahresverlauf (übereinstimmende Beobachtungen
der Jahre 1949 (A—C), 1953 (C—E) und 1954 (A—E)).
{ = Sammelbäume. A,B: Frühling.
2 = Schlafplatz (Schilf). C: Sommer.
3 = Baume an Schilfrand. D: Herbst.
E: Winter.
Pfeile: Bewegungen der einfliegenden Schwärme; mehrfach verschlungen: Flugspiele;
eine Schlinge: einige Schleifen ohne Flugspielcharakter. Pfeilspitzen: Einfallen in
Schilf oder Bäume. Punktschwärme: Gruppierungsform beim Einflug, zum
Beispiel B: teils in kleineren Schwärmen, teils einzeln und in Paaren; D: Hauptmasse
in einem grossen Schwarm.
Tage; dieser Wechsel stellt aber offensichtlich die Ursache für die
nicht wetterbedingte, andauernde Vorverlegung des Einfluges nach
dem 11. April dar.
In diesem Zusammenhang ist auch der Einflug am 27.9., bei
extrem schlechtem Wetter, interessant. Die Stare flogen in zu
dieser Zeit ungewöhnlich kleinen Schwärmen und während langer
Zeit ein; offenbar erfolgte lediglich der normale Zusammenschluss
bis zu einigen hundert Individuen in den engeren Tagrevieren,
jedoch keine sekundäre Vereinigung zu grössern Verbänden auf den
schilfnahen Sammelbäumen. Durch besondere Wetterverhältnisse
kann also neben der Einflugzeit auch das Einflugverhalten wesent-
lich abgeändert werden. Ob hierbei der frühere Einflug lediglich
eine Folge dieser zeitsparenden Einflugform darstellt, ist noch
unsicher.
BEZUG DES SCHLAFPLATZES BEIM STAR >23
Der geschilderte Wechsel des Einflugverhaltens im Frühling
1954 ıst nun keineswegs eine zufällige, abnorme Erscheinung. Die
Beobachtungen aus mehreren Jahren zeigen, dass solche Wechsel
jahresrhythmisch auftreten (Abb. 3). Im Frühling, mit Einsetzen
des Massenbetriebes am Schlafplatz, erfolgt der Einflug in ein bis
wenigen grossen Schwärmen, nachdem diese über dem Schilf einige
Schleifen mit blitzartigen Wendungen und Verformungen der
Schwarmgestalt ausgeführt haben. Später, ungefähr zu Beginn
der Brutzeit, lockert sich die Einflugformation zu vielen Einzelnen
und sich jagenden Paaren und Dreiergruppen sowie Flügen bis zu
mehreren hundert Individuen auf, wobei die Bäume des Schlaf-
platzrandes in eine auffällige Herumfliege-Aktivität einbezogen
werden. Im Sommer fliegt die ohnehin stark reduzierte Schlafge-
sellschaft in kleinen Flügen nach einigem Kreisen ein. Während des
Massenbesuchs im Herbst wird wiederum in ein bis wenigen grossen
Schwärmen eingeflogen. Flugspiele und sekundäres Auffliegen sind
dabei viel weniger ausgeprägt als im Frühling. Der Wintereinflug
vollzieht sich, sofern überhaupt Stare am Schlafplatz erscheinen,
in wenigen Flügen von einigen Individuen.
Zusammenfassend stelle ich mir die Steuerung des Ein-
fluges folgendermassen vor: Die durchschnittliche Zeit des Einfluges
folgt ungefähr der Zeit des Sonnenunterganges. Der primäre Steuer-
faktor für den Einflug ist somit höchst wahrscheinlich der Hellig-
keitswechsel. Wetterbedingte, wesentliche Unterschiede in der
Helligkeit aufeinanderfolgender Abende kommen aber in der Ein-
flugzeit nicht unbedingt zum Ausdruck, falls relativ dunkle Abende
nicht zugleich starke Niederschläge aufweisen. Daraus lässt sich
schliessen, dass die Helligkeitsverhältnisse wohl die Zeitmarke für
den Einflug liefern, jedoch keinen eigentlichen Auslöser dafür
enthalten; so können die wetterbedingten Helligkeitsschwankungen
mittels des Zeitsinnes ausgeglichen werden. Die tatsächliche
Existenz einer solchen, zuverlässigen „innern Uhr“ beim Staren
kommt in Versuchen von Kramer (1950) überzeugend zum Aus-
druck. Da der allgemeine Einflugverlauf aber eben dem Sonnen-
untergang folgt, unterliegt demnach die Zeitmarke für den Einflug
einer steten Verschiebung durch die mittlere Helligkeit bei Sonnen-
untergang. Und schliesslich werden die so erhaltenen „theoretischen
Einflugzeiten“ durch weitere Faktoren modifiziert. Die Wetter-
verhältnisse und die jahresrhythmischen Wechsel im Einflug-
324 W. NEF
verhalten wurden bereits als solche erkannt, weitere sind zu
vermuten.
Könnte beispielsweise nicht auch der Bezug des Schlafplatzes in
grossen Schwärmen zu Unregelmässigkeiten führen ? — Horst-
MANN (1953) stellte fest, dass die Schwärme nicht durch bestimmte
Individuen geführt werden, sondern dass beliebige Individuen
Schwarmbewegungen auslösen können. Ferner field SCHUSTER
(1949) an einem Mäusebussard-Schlafplatz das sehr regelmässige
Eintreffen der einzelnen Tiere, jedoch bei sehr grossen individuellen
Unterschieden in der Einflugzeit auf. Falls solche individuelle
Gangunterschiede der innern Uhr auch bei Staren auftreten, könnte
ein grosser Schwarm durch ein paar wenige, frühgestimmte Tiere
zu einer Zeit ins Schilf mitgerissen werden, die keineswegs der
durchschnittlichen Einfalltendenz entspräche. Man kann tat-
sächlich nicht selten beobachten, dass ein paar Stare aus einem
über dem Schilf kreisenden, offensichtlich noch nicht einflugbereiten
Schwarm einfallen, wodurch der Schwarm mitgerissen wird;
manchmal allerdings findet die Splittergruppe keine Gefolgschaft.
Die Form des ungeselligen, von Artgenossen weitgehend un-
abhängigen Einzelfluges zum Schlafplatz, etwa der Amsel,
Turdus merula (HEYDER 1933), wäre deshalb für die Analyse der die
Einflugzeit beeinflussenden äussern Faktoren grundsätzlich ge-
eigneter. Andererseit bringen aber normalerweise die tages-
rhythmisch bedeutsamen Bewegungen grosser Schwärme die
durchschnittlichen Tendenzen tausender von Individuen zeitlich
genau und eindrücklich zur Geltung.
LITERATUR
ASCHOFF, J. 1954. Zeitgeber der tierischen Tagesperiodik. Naturwiss.
41: 49-56.
Heyper, R. 1933. Das Zuruhegehen der Amsel, Turdus merula L., in
seinem Verhältnis zur Tageshelle. Mitt. d. Ver. sächs.
Ornithol. A: 57-81.
Horstmann, E. 1953. Form und Struktur von Starenschwärmen. Zool.
Anz. Suppl. 17: 153-159.
KRAMER, G. 1950. Weitere Analyse der Faktoren, welche die Zugaktivität
des gekäfigten Vogels orientieren. Naturwiss. 37: 377-78.
Stare (Sturnus vulgaris L.) lassen sich auf Himmelsrichtungen
dressieren. Naturwiss. 37: 526-27.
UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 925
SCHUSTER, L. 1949. Beobachtungen über Aufsuchen und Verlassen des
Schlafplatzes beim Mäusebussard (B. buteo), nebst einigen
allgemeinen Bemerkungen über das Zurruhegehen der
Vögel. Ornithologie als biologische Wissenschaft (Fest-
schrift Stresemann).
N° 23. W. Geiger, Bern. — Elektronenoptische Unter-
suchungen am Salmonıdensperma !.
Mit 4 Textabbildungen.
(Aus dem Zoologischen Institut der Universität Bern.)
EINLEITUNG
Obwohl schon verschiedene Arbeiten über den Feinbau des
plasmatischen Anteils des Salmonidenspermiums erschienen sind,
ist bis heute die Frage nach dem Äquivalenzgrad dieser Befunde
noch offen geblieben.
Im Spermaliquor sind die Samenzellen der Salmoniden noch
unbeweglich. Erst beim Laichakt, wenn sie ins Wasser gelangen,
machen sie eine kurzfristige Bewegungsphase durch. ROETHELI
und Ror# (1950) fanden an Forellen- und Felchensperma, das
während seiner Bewegungsphase aus Seewasser, dem natürlichen
Laichmilieu, fixiert worden war, im Elektronenmikroskop soge-
nannte „Kinoplasmabläschen“. Die Autoren nahmen an, dass diese
in regelmässigen Abständen auf der Längsachse des Sperma-
schwanzes verteilten blasigen Anschwellungen des Zytoplasmas ın
funktionellem Zusammenhang mit der Bewegung der Spermien
stünden.
Diesem Befund stehen Beobachtungen mittelst Phasenkontrast-
mikroskop über das Verhalten von Salmonidenspermien in 1soto-
1 Ausgeführt mit Unterstützung der Eidg. Kommission zur Förderung
der wissenschaftlichen Forschung aus Arbeitsbeschaffungsmitteln des Bundes.
326 W. GEIGER
nischen und hypotonischen Medien gegenüber (FiscHER, Hue und
Lippert 1952; Hue, Lippert und FiscHER 1953), wonach die
Kinoplasmabläschen Produkte osmotischer Schwellung und be-
ginnender „Plasmolyse“ wären. Andere, von RoETHELI und RoTH
(l.c.) und RoetHELI, RotH und MEDEM (1950) innerhalb der
Plasmahülle festgestellte fadenförmige, plasmatische Strukturen
mit undeutlicher Querstreifung werden von FiscHER, HuG und
Lippert als „Antrocknungsränder“ betrachtet. Lowman (1953)
deutet die „Kinoplasmabläschen“ ebenfalls als Artefakte, „weil
RoETHELI und Roru ihre Existenz nicht mit allen angewendeten
Fixierungsmethoden nachweisen konnten“.
Huc und Lippert (1951) halten die am Spermien der
Salmoniden beobachteten, vermutlich auf osmotischer Schwellung
beruhenden Vorgänge für vergleichbar mit Schwellungserscheinun-
gen anderer tierischer Zellen (z. B. Blutzellen) und Zellbestandteilen
(z. B. Mitochondrien) im hypotonischen Milieu. In der Tat weisen
die von WEBER (1954) als „blisters“ beschriebenen, an der Ober-
fläche von Mitochondriengranula befindlichen Bläschen auffallend
starke Ähnlichkeit mit den „Kinoplasmabläschen“ am Spermien-
schwanz auf.
Die an den Befunden von RoetHELI und Rorx geübte Kritik ©
veranlasste uns, die Resultate zu überprüfen und zu versuchen,
durch Anwendung verschiedenartiger Behandlungs- und Fixierungs-
methoden zum bessern Verständnis der Feinstruktur des Spermien-
schwanzes und im besonderen seiner plasmatischen Hülle beizu-
tragen.
MATERIAL UND METHODEN.
Zur Untersuchung wurde reifes Sperma der Bachforelle (Salmo
farto L.) aus dem Glütschbach (Berner Oberland) und der Bondelle
(Coregonus sp.), eines Felchens aus dem Bielersee verwendet. Die
Tiere wurden lebendfrisch in den Monaten Dezember und Januar
1954/55 in den staatlichen Fischzuchtanstalten Faulensee und
Ligerz gestreift ! und das Sperma wenige Stunden nach der Ge-
winnung verarbeitet (Aufbewahrungstemperatur zwischen 1° und
6 6). Die Fixierung erfolgte entweder direkt oder nach kurzer
' Ich möchte an dieser Stelle Herrn Dr. H. RorH, Fischereiadjunkt der
Forstdirektion des Kantons Bern, der uns in freundlicher Weise das Unter-
uchungsmaterial verschafft hat, he rzlich danken.
UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 327
Vorbehandlung mit hypotonischen oder isotonischen Lösungen vor
Ende des Ablaufs der Bewegungsphase. Fixiert wurde während
10 Minuten im Vibrator, mit nachfolgendem Auswaschen in a.dest.
durch mehrmaliges Zentrifugieren der Suspension, worauf ein
kleiner Tropfen der sehr verdünnten Suspension auf der Formvar-
Trägerfolie aufgetrocknet wurde. Als Vorbehandlungsmedien wur-
den verwendet: 1. a.dest., 2. Bielersee- resp. Thunerseewasser,
3. Komplexon III 10° m, 4. Isotonische Kochsalzlösung 0.13 m,
5. Isotonische Mannitlösung 0.24 m, 6. Isotonische Saccharose-
lösung 0.29 m, 7. Glycerin konz. resp. 50%, 8. Fruchtwasser der
entsprechenden Fischart. Als Fixierungsmittel dienten: 1. Formalin
4% resp. 8%, 2. Osmiumtetroxyd 2% und Phosphatpuffer 1:1,
und Osmiumtetroxyd 2% und Veronalacetatpuffer 1:1 nach
PALADE 1952, 3. das Gemisch von Regaud (K-bichromat, Formol),
4. Regaud sauer (K-bichromat, Formol, Eisessig), 5. Bouin (Pikrin-
säure, Formol, Eisessig), 6. Rabl (Pikrinsäure, Sublimat). Von den
Gemischen nach Regaud und Bouin wurden verschiedene Konzen-
trationsstufen verwendet (100%, 50% und 25%), wobei jeweils das
fertige Gemisch mit a.dest. verdünnt wurde. Zum Teil wurde unfi-
xiertes Material direkt oder nach kurzer Vorbehandlung auf die
_ Trägerfolien gebracht und im gekühlten Exsiccator unter Vakuum
rasch getrocknet. Während des Präparationsgangs gelangte das Ma-
terial nie in höhere Temperaturen als 12° C. Sein Verhalten wurde
im Verlauf der Behandlung ständig im Phasenkontrastmikroskop
kontrolliert. Die Beschattung der fertigen Präparate erfolgte durch
Schrägbedampfung (Beschattungswinkel tg x = 4%) mit Gold-
manganin. Die Bilder wurden mit dem Trüb-Täuber Elektronen-
_ mikroskop des Chemischen Instituts der Universität Bern (0.4 mA,
48 kV) aufgenommen.
ERGEBNISSE.
A. Das Verhalten der Spermien in verschiedenen Medien
(Beobachtung im Phasenkontrastmikroskop )
1. Forellen- und Felchensperma in destilliertem Wasser, Thuner-
resp. Bielerseewasser und Komplexon III 10° m:
Die verschiedenen Abschnitte der Bewegungsphase der Spermien
sind im allgemeinen von normaler Dauer und laufen in der gleichen
Folge ab, wie sie MEDEM, RoETHELI und RorH (1949) beschrieben
328 W. GEIGER
haben (.vollaktiv, langsamer, freies Zittern, zittern an Ort, be-
wegungslos“).
Zu Beginn sind die Schwänze scharf konturiert, dann erscheint
zu beiden Seiten des Achsenfadens und um den Kopf ein dünner,
gleichmässiger, grauer Saum. Bald darauf treten, mehr oder
weniger regelmässig über die Länge des Schwanzes verteilt, als
graue Schatten die ersten Bläschen auf. Häufig erscheint (ca.
2 Min. nach Zugabe des Wassers) an der Schwanzspitze eine
umfangreichere Blase, die langsam, unter Aufrollung des Achsen-
fadens, gegen den Spermakern zuwandert und dabei die kleineren
Bläschen in sich aufnimmt. Nach insgesamt ca. 4 Minuten hat die
Blase den Kopf erreicht. In andern Fällen wandert nicht eine Blase
von der Schwanzspitze gegen den Kern hin, sondern die verteilten
kleinen lokalen Anschwellungen vergrössern und vereinigen sich
mit benachbarten Blasen. Die anliegenden Abschnitte des Achsen-
fadens werden zu Schleifen gebogen, sodass schliesslich ebenfalls
der ganze Achsenfaden um eine einzige grosse Blase gerollt dicht
hinter dem Kopf und zuletzt in losen Windungen um den Kopf
selber herumgelegt erscheint. Wird zuerst eine grössere Endblase
gebildet, so kann man beobachten, dass bei der Spermabewegung
Kopf und Endblase nur sehr schwach hin und her pendeln, während
der zwischen beiden liegende freie Schwanzteil noch kräftig Bewe-
gungen ausführt. Hat die Blase mit dem aufgerollten Achsenfaden
das caudale Ende des Kopfes erreicht, so kommt es vor, dass der
Kopf noch immer schwach hin und her pendelt. Bei längerem
Zuwarten splittert der Achsenfaden in seine Fibrillen auf, das
Zwischenstiick beginnt zu quellen und sich vom Kopf abzulösen, und
die Plasmablase zerfällt in verschiedene kleinere vom Achsenfaden
des Schwanzes isolierte Bläschen.
Kinzelne Phasen dieser Blasenbildung und Aufrollung des
Achsenfadens wurden durch Fixierung mit gepuffertem Osmium-
tetroxyd festgehalten und unter das Elektronenmikroskop gebracht
(ADD. 1 a, bi. es Abb. 2a bro)
2. Forellen- und Felchensperma in (isotonischer) Kochsalzlösung:
\uf „freies Zittern“ folgt nicht „Zittern an Ort“, sondern all-
mählich langsamer werdende undulierende Bewegung der Schwänze
mit entsprechend langsamem Pendeln der Köpfe. Nur an ganz
wenigen Schwänzen können vereinzelte lokale Anschwellungen
UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 329
a b c
ABB. 1.
Sperma der Bachforelle. Fix. 0s0, 1% gepuffert. Vorbehandlung A. dest.
20.00
a: Plasmasaum. — b: ,,Kinoplasmablaschen“. — c: Endblase. Beginnende
Einrollung des Achsenfadens.
a b (o
ABB. 2.
(Fortsetzung von Abb. 1.)
a: Fix. 050, 1% gepuffert. 3 000 x. Beginnende, Schleifenbildung. — b:
2 000 x. Schleifen des Achsenfadens. — c: Fix. Formol 4%. Aufwicklung
des Achsenfadens. 3 000 x.
330 W. GEIGER
beobachtet werden, die sich aber nicht verändern. Beim Eintrocknen
der Salzlösung und der damit rasch ansteigenden Konzentration
zerplatzen die Köpfe, wie nach der Beschreibung von POLLISTER
und Mirsky (1946). Die Schwänze sind gestreckt.
3. Forellen- und Felchensperma in (isotonischer) Saccharoselösung:
Der Bewegungsablauf entspricht ungefähr demjenigen in der
Kochsalzlösung. Lokale Anschwellungen der Plasmahülle waren im
Lichtmikroskop nicht zu beobachten. Nach abgelaufener Bewe-
gungsphase sind die Schwänze gestreckt.
4. Forellen- und Felchensperma in (isotonischer) Mannitlösung:
Nach ea. 1 Minute geht die langsamer werdende freie Bewegung
in eine kurze Phase unkoordinierter Zuckungen der Schwänze über,
worauf diese ausgestreckt still liegen, während die Köpfe sich noch
langsam hin und her bewegen. Die Schwänze zeigten in äusserst sel-
tenen Fällen schwache lokale Anschwellungen.
5. Forellen- und Felchensperma im arteigenen unverdünnten
Fruchtwasser:
Der Bewegungsablauf ıst normal. Lokale Anschwellungen der
Plasmahülle sind nicht zu beobachten. Beim Eintrocknen des
Mediums platzen die Köpfe in gleicher Weise wie in der Kochsalz-
lösung.
B. Das Verhalten des Spermienschwanzes gegenüber verschiedenen
Fixierstoffen und Fixierstoff gemischen.
Beim Vergleich der elektronenmikroskopischen Bilder fällt der
grosse Unterschied zwischen den mit Osmiumtetroxyd und den
mit andern Stoffen fixierten Spermien auf. Nach Fixierung mit
Osmiumtetroxyd (Abb. 3 a) erscheint, in Übereinstimmung mit
den von den andern Autoren gezeigten Bildern, die Plasmahülle
als breites, der Trägerfolie flach aufliegendes Band. Die Fibrillen
des Achsenfadens sind meist unterscheidbar. Im Plasmasaum
erscheinen häufig fadenförmige oder perlschnurartige, parallel zum
Achsenfaden verlaufende Strukturen. Ob es sich dabei um ,,An-
trocknungsartefakte“ (Hug, Lippert und FiscHER /. c.) oder um
natürliche (kontraktile ?) Strukturelemente handelt (RoETHELI und
ioTH /. c.), können wir nach dem jetzigen Stand unserer Unter-
suchungen nicht entscheiden.
DI
O9
—
UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA
a b c
NBB 3.
Sperma der Bachforelle. 10 000 x.
a: Fix. 0s0, 1% gepuffert. — b: luftgetrocknet aus NaCl-Lésung 0,75%. —
c: Fix. Regaud.
a b c
ABB. 4.
Sperma der Bachforelle 10 000 x.
a: Fix. Regaud mit Zusatz von Eisessig. — d: Fix. Bouin und A. dest. 1:1. —
e: Fix Bormol 49.
332 W. GEIGER
Nach Fixierung mit stark fällenden Reagentien, wie Regaud
(Abb. 3 c), Regaud mit Zusatz von Essigsäure (Abb. 4 a), Bouin
(Abb. 4 b) und Rabl ist der Plasmasaum bedeutend schmäler und
kompakter und für Elektronen nur schwach durchlässig. Die mit
diesen vier Gemischen erhaltenen Bilder unterscheiden sich kaum
voneinander. Sie unterscheiden sich auch nicht vom Bild, welches
das mit unverdünntem Spermaliquor auf die Trägerfolie ge-
brachte, luftgetrocknete Sperma liefert (Abb. 3 b). Nach Formol-
fixierung erscheint der Schwanz als dünner zylindrischer Körper
von kreisrundem (Querschnitt (Abb. 4 c).
DISKUSSION DER ERGEBNISSE.
Die überlebenden Spermien zeigen in den geprüften Medien
unterschiedliches Verhalten. Kurz nach dem Einbringen in See-
wasser, das biologisch normale Milieu der Spermienaktivität, voll-
zieht sich eine rasch fortschreitende Schwellung der Plasmahülle
unter Blasenbildung und schliesslichem Zerfall des protoplasma-
tischen Anteils des Spermiums. Dieser Vorgang kann auch durch
Anwesenheit von Komplexon III nicht aufgehalten oder verlang-
samt werden. Der Prozess verläuft ın Seewasser, a.dest. und
Komplexon III 10° m in gleicher Weise und mit derselben Ge-
schwindigkeit. Die dabei auftretenden Blasen, von ROETHELI und
Rorn (l.c.) als „Kinoplasmabläschen“ beschrieben, können aus
folgenden Gründen nicht ın funktionellen Zusammenhang mit der
Bewegung des Spermaschwanzes gebracht werden:
I. Spermien, in (isotonische) Kochsalz-, Mannit- oder Saccharose-
lösung sowie Fruchtwasser gebracht, bewegen sich, trotz
Fehlens der „Kinoplasmabläschen“.
bh
.
Noch unbewegliche, mit Spermaliquor ins Fixierungsmittel ge-
brachte Spermien weisen im Licht- und Elektronenmikroskop
die gleichen Struktureigenschaften auf wie Spermien, die
während oder nach abgelaufener Bewegungsphase aus Koch-
salz-, Saccharose- oder Mannitlösung sowie Fruchtwasser heraus
fixiert wurden.
\lan darf deshalb wohl annehmen, dass die beschriebenen Bläschen
Schwellungsprodukte sind und den Beginn des physiologischen
Strukturzerfalls des Spermas nach dem Laichakt im biologisch
UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 333
normalen Milieu darstellen. Ein wichtiger Punkt in der Beweis-
führung ist auch die Tatsache, dass mässige Schwellung des
Plasmasaums bei Rückführung der Spermien in „physiologisches“
Milieu reversibel ist (Huc, Lippert und FiscHer l.c.).
Der breite Plasmasaum der mit Osmiumtetroxyd fixierten
Spermien lässt darauf schliessen, dass dieses Fixierungsmittel nicht
im Stande ist, die Schwellung und die beginnenden autolytischen
Prozesse vollkommen zu verhindern. Dafür spricht auch das
Vorhandensein von lokalen, bläschenförmigen Anschwellungen, die
wir hie und da bei direkt aus Spermaliquor fixierten Spermien
finden konnten. Sollten die nach Osmiumtetroxydfixierung inner-
halb des Plasmasaums sichtbaren fadenförmigen oder perlschnur-
artigen Gebilde sich nicht als Artefakte erweisen, so wäre Osmium-
tetroxyd, trotz seines erwähnten Nachteils, in dieser Hinsicht den
andern Fixierungsmitteln vorzuziehen. Bei der Annahme eines
kreisrunden Querschnittes des Spermaschwanzes der Salmoniden
würden die Bilder formolfixierter Spermien dem nativen Zustand
am nächsten kommen. Bemerkenswert ist die Ähnlichkeit in der
Wirkungsweise von sauren Gemischen (Bouin, Regaud sauer und
Rabl) und dem neutralen Regaud sowie der raschen Lufttrocknung.
Die von andern Autoren postulierten Spiralwindungen der
Plasmahülle um den Achsenfaden herum können wir noch nicht
darstellen. Nach Vorbehandlung mit hochprozentigem Glycerin
und nachfolgender Lufttrocknung fanden wir allerdings im Elektro-
nenmikroskop Strukturen, welche die Existenz einer spiralig ge-
wundenen Plasmascheide, wie sie Lowman (I. c.) in leider nur sehr
undeutlichen Bildern zeigt, wenigstens vermuten lassen.
Trotz der Anwendung verschiedener Fixierungsmittel, ist es
uns bis jetzt noch nicht gelungen, weder in der Plasmahülle noch
in den Fibrillen, mit Sicherheit spezifische Strukturen nachzu-
weisen, die funktionell als Träger der Bewegung des Salmoniden-
spermiums interpretiert werden könnten.
LITERATUR
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Studien an Forellenspermatozoen und ihren Zellkernen.
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WEBER, R. 1954. Strukturveränderungen an isolierten Mitochondrien
von Xenopus-Leber. Z. Zellf. 39: 630-640.
No 24. 0. Puchta und J. Seiler,* Zürich. — Die Ent-
wicklung des Genitalapparates bei triploiden Inter-
sexen von Solenobia triquetrella (Lepid. Psychidae).
Es sollen hier nur die wesentlichen Ergebnisse unserer Unter-
suchung kurz referiert werden.
|. Seiler zeigte in seiner zusammenfassenden Darstellung in der
.Experientia® (1949), dass das Goldschmidt’sche Zeitgesetz der
Intersexualität weder auf die triploiden noch auf die diploiden
intersexen Solenobien anwendbar ist. Gleichzeitig wurde ein neuer
* In Dankbarkeit sei festgestellt, dass die Durchführnng dieser Arbeit
durch ein Stipendium aus dem Nationalfonds ermöglicht wurde.
ENTWICKLUNG DES GENITALAPPARATES 395
Erklärungsversuch für das Phänomen der Intersexualitàt gegeben.
Er ruht auf der Annahme, dass bei Intersexen F und M im Gleich-
gewicht sind und phaenotypische Faktoren bei der Geschlechts-
bestimmung den Ausschlag geben. Ferner wurde angenommen,
dass F und M von Anfang an simultan wirken und dass die Deter-
minationspunkte für die verschiedenen Organe oder Organteile
sehr früh in der Entwicklung liegen müssen.
Um diese Annahmen an neuem Tatsachenmaterial überprüfen
zu können, untersuchten wir die Entwicklung des Genitalapparates
der triploiden Intersexe, hervorgegangen aus der Kreuzung tetra-
ploid parthenogenetischer Weibchen mit Männchen der diploid
bisexuellen Rasse. Anhand genauer Rekonstruktionen aus Schnitt-
präparaten analysierten wir den gesamten Genitalapparat. Wir
begannen mit spinnreifen Raupen, die im Frühjahr, kurz vor der
Verpuppung, fixiert wurden, schritten weiter zu jüngeren Raupen-
stadien und werden zurückgehen bis zum jungen Räupchen.
Desgleichen soll die Entwicklung von der Puppe bis zum Imago
analysiert werden.
2. Die Keimdrüse. Die neuen Beobachtungen über den
Bau der intersexen Keimdrüsen spinnreifer Raupen stimmen in
allen Teilen überein mit SEILERS Beobachtungen von 1929 (Arch.
f. Entwicklungsmech.) über dieses Entwicklungsstadium. In ein
und derselben Keimdrüse können nebeneinander reine Hoden-
fächer und reine Eiröhren liegen, und das Samenmaterial sowohl
wie das Eimaterial befindet sich bei den Intersexen auf demselben
Entwicklungsstadium wie bei der normalen Entwicklung.
Bei der Diskussion über das intersexualitätsphänomen spielten
die sogenannten Drehfächer eine grosse Rolle. Die Drehfächer
haben gegen den Ausführgang Eimaterial und am blinden Ende
Samenmaterial. Drehfächer kamen auch im neuen Material nur
sehr selten zur Beobachtung; das in Übereinstimmung mit früheren
Beobachtungen (SEILER, Experientia, 1949).
3. Für die jüngeren Raupenstadien gelten
dieselben Feststellungen. Wiederum befindet sich das Eimaterial in
den intersexen Keimdrüsen auf demselben Entwicklungsstadium
wie in der normalen Entwicklung. Auch in jüngeren Raupen
kommen als seltene Ausnahmen Drehfächer vor; sie sind aber
nicht häufiger als in älteren Stadien. Wir werden über diesen
Rev. SUISSE DE Zootr., T. 62, 1955. 24
336 O. PUCHTA UND J. SEILER
Punkt in der ausführlichen Arbeit genaues Zahlenmaterial geben.
Gemäss der Goldschmidt’schen Drehpunkt-Hypothese müsste
bei jungen Raupen die Umwandlung des Ovars in einen Hoden
manifest werden. Anzeichen für eine solche Umwandlung gibt es
aber nicht.
4. Die mesodermalen Ausführwege. Aus un-
seren entwicklungsgeschichtlichen Untersuchungen an den reinen
Geschlechtern von Solenobia (vergl. Arbeit BRUNOLD, dieses Heftes)
wissen wir, dass die proximalen Gonodukte beider Geschlechter von
der Keimdrüse bis ins 7. Segment homolog sind. Die distalen Teile
der Ausführwege sind nicht homolog; die Ovidukte ziehen am
Hinterrand des 7. Segmentes gegen die Mediane und finden dort
Anschluss an den ektodermalen, unpaaren Ovidukt, die Samenleiter
ziehen bis an den Hinterrand des 9. Segmentes zum ektodermalen
Herold’schen Organ (H. O.).
Sind bei den Intersexen Eileiter und Samenleiter vorhanden, so
hätten wir zu erwarten, dass von einem einheitlichen proximalen
Teil im 7. Segment die Ovidukte abzweigen und gegen die Mediane
ziehen, und dass von dem einheitlichen proximalen Teil aus die
Samenleiter ins 9. Segment zum H. O. ziehen. Und das ist das, was
wir tatsächlich beobachten.
Wie immer bei Intersexen, sind auch in Bezug auf die Aus-
führwege die Korrelationen sehr mangelhaft. Es gibt Tiere mit
männlichen Keimdrüsen und Samenleitern, aber ausserdem können
noch Eileiter vorhanden sein, oder bei Tieren mit Ovarien können
ausser den Eileitern noch Samenleiter vorhanden sein u.s.w.
Auch die Korrelation zwischen rechts und links ist sehr unvoll-
kommen.
5. Die Imaginalscheiben. Über den Zeitpunkt des
Auftretens der Imaginalscheiben, aus welchen die ektodermalen
Teile des Genitalapparates hervorgehen, sind wir für Solenobia
relatıv gut unterrichtet (Florin 1945; Ammann 1951: BrunoLp,
dieses Heft der Revue). Das eben aus dem Ei schlüpfende männliche
Räupchen hat bereits ein H. O., die weiblichen Imaginalscheiben
des 7., 8. und 9. Segmentes dagegen treten erst bei etwa 11 Wochen
alten Raupen auf. Wiederum stellen wir für die Intersexen fest,
dass das Auftreten der Imaginalscheiben bei den Triploiden zeitlich
übereinstimmt mit der Normalentwicklung.
ENTWICKLUNG DES GENITALAPPARATES 831
Tiere, die den Weibchen nahestehen, haben in der Regel auch
die weiblichen Imaginalscheiben, und Tiere, die den Männchen
nahestehen, haben zumeist auch das H. O. Aber sehr häufig sind
bei Intersexen beiderlei Imaginalscheiben, mehr oder minder gut
ausgebildet, vorhanden. Auch in Bezug auf die Imaginalscheiben
ıst die Korrelation zwischen dem Geschlecht der Keimdrüse, der
Art der Ausführwege und der Art der Imaginalscheiben sehr
mangelhaft. Es gibt weibliche Tiere, die neben den weiblichen
Imaginalscheiben auch ein H.O. besitzen, und es gibt männliche
Tiere, die neben dem H.O. die 7. Imaginalscheibe besitzen, oder die
8., oder die 9., oder die 7., 8. und 9. u.s.w.
6. Die Entwicklung bei Solenobia zeigt viele Charakteristika
einer Mosaikentwicklung. Selbst räumlich eng benachbarte und
scheinbar zusammengehörige Merkmale wie Struktur und Grösse
der Tunica propria der Eiröhren und Hodenfächer, sowie die
Pigmentierung der Hodenhüllen sind in Wirklichkeit voneinander
unabhängig. Wir fanden bei Intersexen z. B. Eiröhrenhüllen um
Hodenfächer, Hodenhüllen um Eiröhren, pigmentierte Eiröhren-
hüllen (normalerweise sind nur die Hodenhüllen pigmentiert),
unpigmentierte Hodenhüllen, normalgrosse Eiröhrenhüllen um viel
zu kleine Eiröhren u.s.w.
7. Es scheint uns, dass die mitgeteilten neuen Tatsachen nicht
nur in sehr guter Übereinstimmung stehen mit der Interpretation
des Phänomens der Intersexualität, die Seiler 1949 gab, sie er-
weitern überdies das Fundament, auf dem die Hypothese ruht.
338 P. S. CHEN UND E. HADORN
No 25. P. S. Chen und E. Hadorn, Zürich. — Zur Stoff-
wechselphysiologie der Mutante letal-meander (lme)
von Drosophila melanogaster. (Mit 6 Textabbildungen)
(Zoologisch-vergl. anatomisches Institut der Universitàt Zirich. Ausge-
führt und herausgegeben mit Unterstützung der Georges und Antoine
Claraz-Schenkung.
Herrn Prof. Dr. A. Künn zum 70. Geburtstag gewidmet.
1. PROBLEMSTELLUNG.
Im Rahmen unserer Untersuchungen über die biochemische
und entwicklungsphysiologische Auswirkung von Letalfaktoren
(vergl. Haporn 1955) gewinnen Mutanten ein besonderes Interesse,
deren Stoffwechsel in locus-spezifischer Weise verändert ist. Für
den Faktor letal-meander (lme; 2, 71-73) ist ein monophasischer
Entwicklungsstillstand während des 3. Larvenstadiums charak-
teristisch (HApDeRN und ScHmip 1947). Eine eingehende Unter-
suchung (Scumip 1949) zeigte dann, dass die Mutation sich in
einer Störung des Proteinstoffwechsels auswirkt. Mit den nach-
folgend zu besprechenden Experimenten versuchen wir, die ver-
dauungsphysiologischen Grundlagen der zur Letalität führenden
Mutationswirkung zu analysieren.
2. ALLGEMEINE TECHNIK UND ZUCHTMETHODE.
Der zu untersuchende Letalfaktor ({me) wird in einem balan-
cierten System über Curly (Cy) gezüchtet. Da dieser Stamm
eine niedrige Vitalität zeigt, wurden die unbefruchteten lme/Cy-
Weibchen mit -+/+-Ménnchen eines Wildstammes „Sevelen“
ausgekreuzt. Die F,-Tiere wurden inter se gepaart und die in
der F, entstehenden /me/lme-Larven als Versuchsmaterial ver-
wendet. Als Kontrolle dienten die +/+-Larven des Wildstammes
„nevelen“. Das Geschlecht der Larven haben wir nicht berück-
sichtigt. Es wurden 4-stündige Gelege benützt und die Larven
auf Standardfutter (Mais-Zucker-Hefe-Agar) bei 25° gezüchtet.
STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 339
Die in den vorliegenden Versuchen verwendete papierchroma-
tographische Technik ist in verschiedenen Arbeiten eingehend
beschrieben (HADoRN und STUMM-ZOLLINGER 1953, STUMM-
ZOLLINGER 1954, CHEN und Haporn 1954). Wir untersuchten die
Le
. Mi
> ; {yy
Pr
( > n- Propanol nn
a
) n-Propanol —
&
i P henol _— |
ARR Ae
Vergleich der freien Aminosäuren, Peptide und Amide in Körperextrakten von
normalen Larven (A) und von Larven der Mutante letal-meander (B) bei
Drosophila melanogaster (je 50 Larven). Das Glycin (Gly) der letalen Larven
ist gegenüber den Kontrollen verstärkt, während die übrigen Ninhydrin-
positiven Stoffe, insbesondere die essentiellen Aminosäuren stark herabgesetzt
sind oder ganz fehlen. P,-P, Peptide, As Asparaginsäure, Gls Glutaminsäure,
Se Serin, Th Threonin, Ty Tyrosin, «-Al «-Alanin, ß-Al ß-Alanin, Gln Gluta-
min, Ly Lysin, Va Valin, Le Leucin, Hi Histidin, Ag Arginin, y-AbS y-Amino-
buttersäure, Pr Prolin.
Ninhydrin-positiven Stoffe teils in Extrakten aus ganzen Larven
und teils in der Hämolymphe. Für die Extraktion der einzelnen
Stoffe wurden 50 Ime/lme, bzw. 25 +/+-Larven nach gründlichem
Waschen mit 80%-igem Methylalkohol versetzt. Nach dem
340 P. S. CHEN UND E. HADORN
Abzentrifugieren des Körperrückstandes wurde die überstehende
Lösung auf das Papier (Whatman Nr. 1, 28,6x 46,2 cm) gebracht
und zweidimensional chromatographiert (70%-iges n-Propanol
und wassergesättigtes Phenol). Zur Bestimmung der totalen
Menge der im Larvenkörper befindlichen Ninhydrin-positiven
Substanzen wurden je vier Larven direkt auf dem Papier (16,1 x
22,8 cm) zerquetscht und in 70% -igem n-Propanol eindimensional
entwickelt. Zur Untersuchung der Zusammensetzung der Hämo-
Iymphe wurden für ein einzelnes eindimensionales Chromatogramm
je 5 Larven in siedendem Wasser kurz erhitzt, geöffnet und als
„Blutspender“ verwendet.
3. VERGLEICH DER NINHYDRIN-POSITIVEN SUBSTANZEN
ZWISCHEN +/+- UND Ime/lme-LARVEN.
Die letalen /me/lme-Larven unterscheiden sich von den +/---
Tieren in einer übernormalen Akkumulation von Glycin. Auf dem
zweidimensionalen Chromatogramm (vergl. Abb. 1) erscheint
diese Aminosäure fast so konzentriert wie «-Alanın, das bei den
Normalen am stärksten in Erscheinung tritt. Dagegen fehlen alle
essentiellen Aminosäuren entweder vollständig (wie Valin, Leucin,
Isoleucin, Histidin, Arginin und Lysin) oder sie sind nur in Spuren
vorhanden (wie Threonin). Die Ime/lme-Larven zeichnen sich also
durch ein weitgehend abnormes Stoffinventar aus. Dieses Ergebnis
stimmt überein mit dem Befund von ScHmip (1949), wonach die
Wirkung des /me-Faktors zu einer Störung des Eiweisstoffwechsels
führt.
4. PHÄNOKOPIEVERSUCHE:
ÄNDERUNG DER EINZELNEN AMINOSAUREN UND PEPTIDE
WÄHREND DES HUNGERNS DER +/+-LARVEN.
Scumip (1949) fand eine weitgehende Übereinstimmung
zwischen /me/lme- und hungernden +/+-Tieren in bezug auf das
Wachstum der verschiedenen Larvenorgane. Wir prüften nun, ob
auch die stoflliche Zusammensetzung der Mutante durch Entzug
des Futters phänokopiert werden kann. Es wurden 65-stündige
/+-Larven ohne jegliches Futter auf feuchtem Filtrierpapier
bei 25° C gehalten. Nach 24, 48, 72 und 96 Stunden bestimmten wir
die einzelnen Aminosäuren und Peptide dieser Hungerlarven.
STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 341
Es ergaben sich sowohl Ähnlichkeiten wie auch Unterschiede
zwischen letalen und hungernden Tieren. Wir haben verschiedene
Ninhydrin-positive Stoffe qualitativ und quantitativ untersucht.
Hier werden nur einige typische Beispiele besprochen (Abb. 2).
Die Gesamtmenge der Ninhydrin-positiven Stoffe und die Glutamin-
säure verhalten sich bei den Hungerlarven sehr ähnlich wie beı
120 744 168 h
Bins
Zustand und Veränderung der stofflichen Zusammensetzung bei normalen
Larven (n), bei Larven der Mutante letal-meander (lme) und bei Hungerphäno-
kopien (ph) von Drosophila melanogaster. Auf der Abszisse ist überall das Alter
in Stunden (h) nach Eiablage (bei 25° Zuchttemperatur) angegeben. Die
normalen Larven verpuppen sich bei etwa 100 h. Phänokopien und Ime-Larven
überleben als kleine Larven des 3. Stadiums um mehrere Tage. Für die Total-
menge an freien, Ninhydrin-positiven Stoffen (Total) sowie für das Peptid 4
ist die Menge auf der Ordinate in Extinktionseinheiten (E) eines Beckman-
Spektrophotometers angegeben. Total: pro 4 Larven; Peptid 4: für n pro
25 Larven; für ph und {me pro 50 Larven. Für Glutaminsäure und Glycin
konnte die Menge in y pro Tier (Ordinate) direkt bestimmt werden. Es handelt
sich um Mittelwertskurven aus zahlreichen Einzelbestimmungen.
den letalen Larven. Sie nehmen während des Hungerns allmählich
ab. Hingegen steigt der Gehalt an Polypeptid 4 bei den Hunger-
larven stark an, während er bei den /me/lme-Tieren konstant
42 P. S. CHEN UND E. HADORN
os
bleibt. Das Umgekehrte gilt für die Aminosäure Glycin: sie nimmt
bei den meander-Larven zu, bei den Hungerlarven bleibt sie unver-
ändert. Diese Tatsache beweist, dass die Störung des Eiweisstoff-
wechsels locusspezifisch bedingt ist und, im Gegensatz zu den
morphologischen Auswirkungen, nicht durch einfaches Hungern
phänokopiert werden kann.
5. ERNÄHRUNGSVERSUCHE.
Für eine Störung des Eiweisstoffwechsels bestehen vier Möglich-
keiten: 1. Die letalen Larven können überhaupt keine Nahrung
ABB. 3.
Einfluss von Zuckerfütterung (Z) auf die Ninhydrin-positiven Stoffe in der
Hämolymphe von gehungerten Normallarven (+) und von Letallarven (lme).
Je rechts daneben ein Chromatogramm der Hämolymphe aus ungefütterten
Tieren (—). Die Pfeile geben die Stelle des «-Alanins an, dessen Menge nach
/ıckerfütterung stark zunimmt. Pro Chromatogramm (Startfleck) wurde die
Hämolymphe von 5 Larven aufgetragen.
aufnehmen. 2. Sie können wohl fressen, aber das Eiweiss nicht
verdauen. 3. Sie können Eiweiss verdauen, aber die Aminosäuren
und Peptide nicht resorbieren. 4. Sie können die Stoffe verdauen
und resorbieren, aber nicht für die Synthese der Körpereiweisse
verwerten. Im folgenden teilen wir mit, wie zwischen den einzelnen
\öglichkeiten experimentell entschieden werden konnte.
STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 343
a) Fütterung mit Rohrzucker.
65-stiindige +/+ bzw. 70-stündige /me/lme-Larven blieben
während 24 Stunden ohne Futter. Sie wurden dann auf einem
Nährboden aus 1 g Kaolin + 0,5 g Rohrzucker + 1 cc Holtfreter-
lösung ca. 24 Stunden bei 25° C gehalten. Die chromatographische
Analyse der Hämolymphe ergab Verstärkung der Konzentration
von «-Alanin sowohl bei den +/+-wie auch bei den Ime/lme-
à + lme me
— __ 7—_
à
IKKS N N A SERS — =
K = K uu
ABB. 4.
Einfluss von Kaseinfütterung (K) auf die Ninhydrin-positiven Stoffe der
Hämolymphe bei gehungerten Normallarven (+) und bei Letallarven (me).
Stofimenge und Bezeichnungen wie in Abb. 3.
Larven (Abb. 3). Es ist bekannt, dass gewisse entbehrliche Amino-
säuren wie Asparaginsäure, Glutaminsäure und Alanin im Orga-
nismus aus Kohlehydraten synthetisiert werden können (BALDWIN
1952, S. 449). Der Darmtraktus der letalen Larven war beim
Sezieren teilweise mit Futter gefüllt. Die {me/lme-Larven nehmen
also noch Nahrung auf, und sie können Zucker verdauen, resor-
bieren und für die Synthese der Eiweissbausteine verwenden.
b) Fütterung mit Kasein.
Die Versuchsanordnung wurde jetzt so abgeändert, dass dem
Nährboden anstatt Rohrzucker 0,5 g Kasein (reines, vitaminfreies
344 P. S. CHEN UND E. HADORN
Präparat ,, Roche“) zugesetzt wurde. Das eindimensionale Chroma-
togramm zeigt bei den +/+-Tieren eine sehr starke Akkumulation
der freien Ninhydrin-positiven Substanzen (Abb. 4). Dagegen
bleibt die Hämolymphe der mit Kasein gefütterten /me/lme-Larven
genau so arm an Ninhydrin-positiven Substanzen wie die Hämo-
lymphe der Hungertiere. Die letalen Larven sind also nicht fähig,
Eiweiss auszunützen.
A | A È
AS — S n
ABB. Di
Einfluss einer Fütterung mit den Aminosäuren (As) Valin (unterer Pfeil) und
Leucin (oberer Pfeil) auf die Zusammensetzung der Hämolymphe bei gehun-
gerten Normallarven (+) und bei Letallarven (lme). Stoffmenge und Bezeich-
nungen wie in Abb. 3.
M
c) Fütterung mit Aminosäuren.
Um zu prüfen, ob Aminosäuren das Darmepithel der letalen
Larven passieren können, wurden die hungernden Larven auf
einen Nährboden gebracht, der 1 g Kaolın + 1 cc Aminosäurelösung
(30 mg Leucin und 25 mg Valin pro 10 ce Holtfreterlösung) enthielt.
Nach 20 Stunden untersuchten wir die freien Ninhydrin-positiven
Stoffe in der Hämolymphe. Wie aus Abbildung 5 ersichtlich ist,
zeigen die lme/lme-Larven ebenfalls eine stärkere Konzentration
der beiden Aminosäuren, die dem Nährboden beigefügt wurden.
Somit besteht kein Zweifel, dass das Darmepithel der letalen Tiere
lür diese Eiweissbausteine durchlässig ist.
STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 345
7. INJEKTION DER AMINOSAUREN.
Nun fragen wir uns, ob die letalen Larven fähig sind, die
freien Aminosäuren der Hämolymphe für die Synthese körper-
eigener Eiweisse zu verwerten. Zunächst ist festzustellen, wie sich
die letalen Larven verhalten, wenn der Aminosäurengehalt ihrer
Körperflüssigkeit künstlich durch Injektion von konzentrierter Lös-
ung erhöht wird. Es wurden
0,1-0,2mm?3einer Aminosäuren-
lösung (30 mg Leucin + 25 mg
Valin in 10 ce Holtfreterlösung)
in die Körperhöhle von /me/lme-
und +/+-Larven injiziert, die
vorher je 24 Stunden gehungert
hatten. Etwa 1 Stunde nach
der Injektion wurde ein Teil
der behandelten Larven auf
dem Papier leicht gequetscht
und der Aminosäurengehalt
ihrer Hämolymphe untersucht,
während die chromatographi-
sche Analyse der übrigen
Larven erst nach 16-stündigem
Aufenthalt in einer feuchten
Schale erfolgte. Wie zu erwar- | qe
Proteolytische Aktivität des Darmes.
ven, zeigen die Larven kurz x Kaseinlösung allein (Kontrolle),
nach der Injektion gegenüber K+D Kaseinlösung + Darmhomogenat
| aus Normallarven (+), resp. aus
den Hungerkontrollen eine Letallarven (Ime).
deutliche Verstärkung der
Konzentration von Valin und Leucin. 16 Stunden später ver-
schwinden die beiden Aminosäuren sowohl bei den +/+-wie
auch bei den /me/lme-Larven. Wir haben allerdings noch keine
totale N-Bestimmung durchgeführt. Es bleibt deshalb vorläufig
unentschieden, ob die injizierten Aminosäuren für die Synthese
der Körpereiweisse verwendet oder einfach ausgeschieden wurden.
Auf alle Fälle zeigt der vorliegende Versuch, dass die injizierten
Aminosäuren in der Hämolymphe sowohl der normalen wie der
letalen Genotypen in gleicher Weise verschwinden.
ABB. 6.
P. S. CHEN UND E. HADORN
DI
Ho
DI
8. VERDAUUNGSVERSUCHE ,,IN VITRO“.
Die eben besprochenen Versuche zeigen, dass die Ilme/lme-
Larven Nahrung aufnehmen können. Sie sind fähig, nicht nur
Zucker, sondern auch Aminosäuren zu resorbieren und weiter zu
verarbeiten. Es bleibt nun noch die Fermentaktivität des Darmes
für Eiweiss-Verdauung zu untersuchen. Wir haben den Darm-
traktus von 10 Hungerlarven herausseziert, in Salzlösung homo-
genisiert und das Homogenat einer Kaseinlösung zugesetzt. Nach
24 Stunden (bei 25°) wurde der Gehalt an freien Aminosäuren in
der Eiweisslösung chromatographisch untersucht. Wie aus Abbil-
dung 6 ersichtlich ist, zeigt die Kaseinlösung, der das Homogenat
aus den +/+-Tieren zugegeben wurde, eine hochgradige Verstär-
kung der Ninhydrin-positiven Stoffe. Dagegen bleibt die Kasein-
lösung, die das Homogenat der lme/lme-Larven enthielt, sehr arm
an freien Aminosäuren. Damit ist bewiesen, dass die Protease-Akti-
vität im Darm der {me/lme-Larven extrem herabgesetzt ist.
SUMMARY.
1. Using paper chromatography the free amino acids, peptides
and amides in the larval body-extract of the lethal mutant ,,letal-
meander“ (lme) of Drosophila melanogaster were investigated. The
Ime/lme-larvae show an abnormally high concentration of glycine.
On the other hand their essential amino acids are either entirely
absent (valine, leucine, isoleucine, methionine, histidine, arginine
and lysine) or greatly reduced (threonine).
2. According to previous findings of Scumip (1949) the lethal
effects of this mutant can be phenocopied by starving normal
larvae. Our chromatographic studies have now shown that during
starvation most of the amino acids drop to a low level as in the
lethals. Other substances like the polypeptides, which remain
rather constant in the larval development of the lethals, increase
greatly in the starved normal larvae. Glycine, however, does not
increase in the phenocopies but in the lethals. Therefore starvation
leads biochemically by no means to a genuine phenocopy of the
elleets specific of the mutant.
ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA 347
3. Feeding experiments showed that /me/lme-lethals are able
to assimilate carbonhydrate (saccharose) for the synthesis of the
amino acid «-alanine. However, in contrast to the +/+ controls,
they cannot make use of protein (casein). Experiments in vitro
with intestine-homogenate confirmed that a much reduced activity
of proteolytic enzymes is responsible for the disturbances of
protein metabolism found in this mutant.
LITERATURVERZEICHNIS
BaLpwin, E. 1952. Dynamic aspects of biochemistry. Cambridge.
CHEN, P. S. und E. Haporn. 1954. Vergleichende Untersuchungen über
die freien Aminosäuren in der larvalen Hämolymphe
von Drosophila, Ephestia und Corethra. Rev. suisse Zool.
OMS TE
Hapvorn, E. 1955. Letalfaktoren in ihrer Bedeutung für Erbpathologie und
Genphysiologie der Entwicklung. Stuttgart.
— und W. Scumip. 1947. Drosophila Information Service 21: 68.
— und E. Srumm-Zorrincer. 1953. Untersuchungen zur biochemi-
schen Auswirkung der Mutation ,,letal-translucida“ (ltr)
von Drosophila melanogaster. Rev. suisse Zool. 60: 506.
Scumip, W. 1949. Analyse der letalen Wirkung des Faktors Ime (letal-
meander) von Drosophila melanogaster. Z. Vererbungs-
lehre 83: 220.
STUMM-ZOLLINGER, E. 1954. Vergleichende Analyse der Aminosäuren
und Peptide in der Hämolymphe des Wildtypus und der
Mutante „‚letal-translucida“ (lir) von Drosophila mela-
nogaster. Z. Vererbungslehre 86: 126.
N° 26. J. Kälin, Freiburg (Schweiz). — Zur Stammes-
geschichte der Crocodılıa.
Die Phylogenese der Crocodilia umfasst eine Reihe paralleler
und divergenter evolutiver „Trends“, deren Eigenart und phyle-
348 J. KÄLIN
tische Zusammenhänge nur in geringem Masse bekannt geworden
sind. Zwar wurde durch die Unterscheidung der Mesosuchia und
der Eusuchia im Sinne von Hux ey (1875) ein Kombinat von
Merkmalen erfasst, dem eine hohe phyletische Valenz zukommt
und das im Sinne einer Allgemeinanpassung deutbar ist. 1 Aber
| durch die Gegenüberstellung
von Longirostres und Breviros-
tres (ZITTEL, 1890) wurde ein
ausgesprochenes Spezialisa-
tionsmerkmal (die Schnauzen-
länge) taxonomisch überwertet
und damit Deutungen Vor-
schub geleistet, die den ver-
gleichend-morphologischen
Gavialıs Tatsachen nicht mehr stand-
7 halten. So hat Nopcsa (1928)
die „longirostral group“ und
die „brevirostral group“ (trotz
des Fortschrittes, den sein Sys-
tem gegenüber jenem früherer
i De aus Autoren zeigt) als phyletische
Einheiten behandelt und dabei
die Gavialidae (= Gavialinae
te .. . . Nopesa) aus den Thoracosaurt-
Region der Columna postorbitalis je . i:
eines Vertreters der Teleosauriden, "de abgeleitet, während Mook
Tomistoma :
Brendi
Gavialiden und Tomistominen. ju = (1928) die Gavialiden an die
Jugale (links die Fenestra infratem- 3
poralis, rechts die Orbita). unmittelbare Vorstufe der Fa-
milie Crocodilidae anschliesst.
Für eine optimale evolutive Deutung ist es auch hier notwendig,
die typophaenen, d.h. die im morphologischen Typus (KALIN 1945)
‘ Durch den in verschiedenen parallelen Evolutionslinien der Crocodilia
nachweisbaren gemeinsamen ,,Trend“ der fortschreitenden Ausdehnung des
Gaumendaches wie der Verlagerung der Choanen nach hinten wird nämlich
eine Verschiebung der Kreuzungsstelle von Atemweg und Nahrungsweg in
gleicher Richtung bedingt, welche die Kontinuität der Atembewegungen bei
geöffneter Schnauze in Kombination mit relativ grösserer Ausdehnung des
offenen Mundhöhlenraumes ermöglicht. In diesem evolutiven Zusammenhang,
d.h. allgemein mit dem Übergang in die eusuchide Konfiguration des Schadels,
ist die procoele Gestalt der Wirbelkörper verwirklicht worden. Mit Ausnahme
der Unterordnungen der Protosuchia (Protosuchidae und Notochampsidae)
und der Sebecosuchia (Sebecidae und Baurusuchidae) sind alle bis heute
bekannten Crocodilier in die Mesosuchia und die Eusuchia eingestuft.
ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA 349
verankerten Merkmalskombinate der einzelnen Gruppen (insbe-
sondere der Familien) soweit als möglich herauszustellen und zu
vergleichen, wobei die erst seit wenigen Jahren (CoLBERT E. H. und
Mook Ch. C., 1951) genauer bekannt gewordene Familie der Proto-
suchidae aus der Trias von Arızona eine besondere Rolle spielt.
Tomıstoma Teleosaurus Gavialis
Free 2:
Schädel je eines Vertreters der Teleosauriden, Gavialiden und Tomistominen
von dorsal und von hinten. Fr. — Frontale; F.so. — Fenestra supratemporalis;
Na = Nasale; Pmx = Praemaxillare; P.bo. = Processus basioceipitalis;
G = Gelenkfläche des Quadrato-Articular-Gelenkes.
Die Unmöglichkeit eines direkten evolutiven Zusammenhanges
der Gavialiden und Tomistominen einschliesslich den Thoraco-
saurinae Nopcsa’s ergibt sich aus einer ganzen Reihe von mor-
phologischen Sonderheiten, welche primäre Zusammenhänge der
Gavialiden mit den Teleosauriden anzudeuten scheinen und dem
Typus der Tomistominen widersprechen. Wie Figur 1 und Figur 2
zeigen, gehören dahin der dorsale Ansatz der Columna postorbitalis
auf dem Jugale, die Form des letzteren (mit mehr oder weniger
isodiametrischem Querschnitt der mittleren Zone), die Beteiligung
des Frontale an der Fenestra supratemporalis, die Distanz zwischen
350 J. KÄLIN
Praemaxillare und Nasale, die medioventrade Neigung der Gelenk-
achsen am Quadrato-Articular-Gelenk. In Figur 3 sind die wich-
tigsten Merkmalskategorien mit den Familien der Crocodilia
zusammengestellt. Soweit die Merkmalsprägungen im Typus der
einzelnen Familien auch für die Ordnung der Crocodilia als typo-
. un . [To] e
Oo] a = “ld n [en Da à L
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Notochampsidae El | FES EE EL SEE
MOTTE — — | M ER
Notosuchidae SE | ESS ET BSB Ess
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Atoposauridae Este] | id Py EE) LE:
= Fe.)
Thertoaueriaae ES Éd = +
Goniopholidae SR = =- HER ERR SDR
Hylaeochampsidae == MEN ERE Es
Tel eosauridae Re = Ra====$ ==
Bernissartidae =—— | = —— =o ==
Pholidosauridae Barros === Rees
votrioriynemiaae [EEE BB u ——
Crocodilidae == BS == Henn)
Gavialidae == = re gen
Stomatosuchidae ANNÉE SS RI EI
Rico}
Die Verteilung von typophaenen und atypophaenen Merkmalen der Crocodilia
hs: > - - n. “1. =
innerhalb der einzelnen Familien-Typen. Strichelung bedeutet atypophaenes,
Punktierung typophaenes Verhalten in Bezug auf den Ordnungs-Typus.
phaen auzusehen und in diesem Sinne ursprünglich sind, wurden
die entsprechenden Felder durch Punktierung hervorgehoben.
Horizontale Strichelung deutet einen im Hinblick auf den Ordnungs-
Typus atypophaenen (abgeleiteten) Zustand an. Soweit eine begrün-
dete Ansicht über die Merkmalsprägung in einem Familien-Typus
nicht gewonnen werden konnte, ist das betreffende Feld leer
oelassen.
ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA Sol
Von den für die Protosuchidae und die ganze Ordnung der
Crocodilia als typophaen anzusehenden Merkmalen seien als
besonders bedeutsam hervorgehoben:
Choanen durch Pterygoidea und Palatina gebildet
Pterygoidea kurz
Wirbel nicht procoel
Sutura parietopostorbitalis an der Oberfläche des Schädels
vorhanden
Pubis am Acetabulum beteiligt
Nasalia gross, mit Praemaxillaria in Berührung, Schnauze kurz
Maxillaria nur wenig grösser als Praemaxillaria
Columna postorbitalis an der Oberfläche des Schädels
Starker Processus anterior am Ilium
Nasenöffnungen nach der Seite geneigt; paarig
Quadratojugale ohne Spina
Processus basioccipitalis ohne Verbreiterung nach unten
Splenialia nicht an der Symphyse beteiligt
Dorsalpanzer aus zwei Längsreihen gebildet, ohne abgegliederten
Nackenschild
Bauchpanzer vorhanden
Mandibula mit Fenster an der Aussenseite
Elemente der vorderen Extremitäten nicht abgeplattet, mit
verlängerten proximalen Elementen (Synradiale und Ulnare),
ohne flossenförmige Spezialisierung.
Eine anatomische Reihe führt vom typophaenen Zustand der
Crocodilia in der Beckenregion von Protosuchus richardsoni
(Broom) bis zum atypophaenen Verhalten der rezenten Crocodiliden
über verschiedene Zwischenstufen bei Teleosauriden und Metrio-
rhynchiden. Durch diese Formenreihe der Beckenkonstruktion
wird die Deutung des anteroventralen Elementes als ,,Epipubis“
endgültig widerlegt.
Als einzige in die untere Kreide zurückreichende Gruppe der
Eusuchia galt bisher die nur durch ein Schädelfragment von
Hylaeochampsa Owen belegte Familie der Hylaeochampsidae. Sie
gehört wohl (wie vor allem die sonderheitliche Gestaltung des
Gaumendaches zeigt) einer stark spezialisierten Seitenlinie der
Eusuchia an. In diesem Zusammenhang ist nun eine Form aus
der unteren Kreide (Wealden) von Belgien bedeutsam geworden,
Rev. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955. 25
352 J. KÄLIN
die DoLLo (1883) in einer vorläufigen Mitteilung nur ungenügend
beschrieben hatte. Es handelt sich um Bernissartia, welche von
Moox (1934) ebenso wie von NopcsA (1928) zu den Gontopholidae
gestellt wird. Das Institut Royal des Sciences Naturelles in Brüssel
hat mir den sehr gut erhaltenen Originalfund zur monographischen
Bearbeitung zur Verfügung gestellt. Die bisherige Untersuchung
hat bereits ergeben, dass wir es hier mit einem Eusuchier zu tun
NO Dmx
No «Mx
Pr. AI Nee Lo
fr.
oa
Protosuchus Notosuchus Libycosuchus Atoposaurus
Gomopholis Theriosuchus Bernissarha
Free:
Die Schädelformen der brevirostralen und mesorostralen Crocodilier-Familien
des Mesozoikum. Obere Reihe: Vertreter der Protosuchidae, Noto-
suchidae, Libycosuchidae und Atoposauridae. Untere Reihe: Vertreter
der Goniopholidae, Theriosuchidae und Bernissartidae.
haben, der eine Vorläufergruppe der Crocodilidae repräsentiert.
Die Unterschiede sind derart gering, dass später vielleicht die
Einstufung als Subfamilie der Crocodiliden gerechtfertigt sein wird.
(Die wichtigsten Unterschiede gegenüber dem letzteren sind:
das Fehlen des Fensters an der Aussenseite des Unterkiefers, die
ausserordentliche Breite der Scapula, die grosse anteroposteriore
Ausdehnung der Dornfortsätze in der vorderen Region der Schwanz-
wirbelsäule und die eigentümliche Ausbuchtung am Vorderrande
der Orbita.)
Die Verhältnisse des Schädels der Crocodilia erlauben vier
verschiedene Formtypen der Schnauze zu unterscheiden.
ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA 399
1. Brevirostraler Typus: Schnauze kürzer als orbito-postorbitale
Region, relatıv hoch, mit meist paarigen Nasenöffnungen.
2. Mesorostraler Typus: Schnauze länger oder gleich lang wie
orbito-postorbitale Region, relativ abgeflacht und breit,
mit 2 Varianten:
a) Alligatoroider Typus: ohne horizontale Festonierung;
b) Crocodiloider Typus: mit horizontaler Festonierung.
PEZZI
Schlangelschwımmen
e cc
Schlangelschwımmen
a
U van
Knechschreiten
7 Kriechschreiten
Di Sprungbinedie
Ge:
Die Lokomotionstypen der procrocodiliden Sphenosuchier und der Crocodilia.
(In Berücksichtigung mittlerer Dimensionen der Adultformen in natürlichen
Proportionen dargestellt.)
3. Longirostraler Typus: Schnauze mindestens zwei mal so lang
wie orbito-postorbitale Region, mit zwei Varianten:
a) Fangrechen-Typus;
b) Pelikan-Typus.
4. Therapsidiomorpher Typus: mit hoher, «mesorostraler »
Schnauze, und stark nach unten über den Unterkiefer
vorragenden ‚„Pseudocanini“.
Figur 4 zeigt die Schädelformen der mesozoischen Familien mit
brevirostralem und mit mesorostralem Schnauzentypus. Dem
354 IVAN
typophaenen Zustand der Protosuchidae (mit kleiner kurzer
Schnauze und oberflächlich gelegener Columna postorbitalis) steht
wohl der Typus der Notosuchidae am nächsten. Die Schnauze ist
auch hier noch klein und die Columna postorbitalis ganz an der
Oberfläche gelegen. Stärker spezialisiert sind die Atoposauridae
Crocodilidee Gavialidhe
Q Pholide
S Sebeco olıdo -
RS suchidae 3907 (oe
Noto - [} Bauru- Gonio-
ee She pholidoe
Stomato-
suchidoe
2 Metrio -
2: \rhynchidoe
ie BET /
face
Fic. 6.
Schema der phyletischen Beziehungen zwischen den Familien der Crocodilia.
und die Libycosuchidae. Die zu den Mesosuchiern gehörenden
mesorostralen Gruppen (Theriosuchidae und Goniopholidae) ebenso
wie die Bernissartidae unter den Eusuchiern entsprechen dem
crocodiloiden Schnauzentypus.
Der Pelikan-Typus ist nur bei der Gattung Stomatosuchus
Stromer aus dem Cénomanien (obere Kreide) von Libyen verwirk-
licht. Er zeigt eine enorm verlängerte Schnauze mit parallelen
Rändern, schwachen Zähnen im Oberkiefer und völliger Zahn-
losigkeit im Unterkiefer. Der vermutlich biegsame Unterkiefer von
ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILA 359
ca. zwei Meter Länge trug höchst wahrscheinlich an der Unterseite
eine als Schöpfapparat dienende mächtige Hauttasche. Eine Son-
derform der mesorostralen Gruppe liegt vor in der Differenzierung
von Gebiss und Schnauze beim ‚„Schalenknacker-Typus“ von
Allognathosuchus polyodon Cope.
Der Fangrechentypus ist in den mesosuchiden Familien der
Teleosauridae und Pholidosauridae sowie in den recenten Familien
der Gavialidae und Crocodilidae in parallelen Linien evoluiert
worden. In den Crocodiliden sind die Subfamilien der Crocodilinae
und Tomistominae durch eine anatomische Reihe verbunden, deren
Spannweite vom crocodiloiden Typus der mesorostralen Gruppe
bis zum extremen Bild des Fangrechen-Typus bei den Tomistominen
reicht. Der Fangrechen-Typus ist verbunden mit einer Verkürzung
der Extremitäten relativ zur Rumpflänge und einer relativen
Verkleinerung des Schädels.
Innerhalb der Subfamilie der Alligatorinae geht die anatomische
Reihe aus von der extrem kurzschnauzigen Gestalt bei Arambourgia,
welche ich aus dem Oligocaen von Catalonien beschrieben habe
(Kirın, 1939), zu der bis heute längsten Schnauzenform bei
Orthogenysuchus aus dem Eocaen von Wyoming.
Auch innerhalb der Gavialidae beginnt die anatomische Formen-
reihe der Schnauze mit einer mesorostralen Art: Gavialis breviceps
Pilgrim aus dem unteren Miocaen der Bugti-Hills.
Die Metriorhynchidae sind zwar schmalschnauzig, aber dennoch
mesorostral und durch eine extreme Vergrösserung der oberen
Schläfengruben gekennzeichnet, welche mit der enormen Aus-
bildung des Musculus pterygoideus zusammenhängt. Dazu gesellt
sich die extreme Umbildung der Extremitäten zu Ruder- und
Steuerorganen in Kombination mit einer hypobatischen Schwanz-
flosse ähnlich jener bei den Ichthyosauriern.
Wie schon früher nachgewiesen wurde (KALIN 1944), zeigen
die recenten Crocodilia den Lokomotionstypus des Kriechschrei-
tens, der, wie inzwischen die Beschreibung von Protosuchus gezeigt
hat, bei diesem noch viel ausgesprochener ist. Das zeigt vor allem
die relative Länge der Extremitäten und die Konfiguration des
Tarsus mit dem starken Tuber des ,,Calcaneus“ (Synfibulare).
Im Übergang von der wahrscheinlichen Vorläufergruppe der
Sphenosuchier bis zu den Metriorhynchidae lassen sich folgende
Anpassungsstufen nachweisen (fig. 5).
356 R. MATTHEY
1. Ausgangsstufe der procrocodiloiden Sphenosuchier: Bipedie
(wahrscheinlich arboricole Sprungbipedie).
2. Protosuchidae: Kriechschreiten.
Ci
ne
Meiste Crocodilier: Kriechschreiten kombiniert mit Schlän-
gelschwimmen.
Metriorhynchidae: Spezialisiertes Schlängelschwimmen mit
hypobatischer Schwanzflosse.
RSS
In Figur 6 sind die aus dem methodischen Vergleich der heute
vorliegenden Sachverhalte sich ergebenden phyletischen Deutungen
dargestellt. Der Abstand der einzelnen Familien vom linken
Bildrand entspricht annähernd dem Ausmass der evolutiven
Änderungen gegenüber dem morphologischen Typus der Proto-
suchia.
WICHTIGSTE LITERATUR
Käzix, J. 1944. Uber die Lokomotion der Crocodiliden. Rev. suisse Zool.
7.54, No. 18:
— 1945. Die Homologie als Ausdruck ganzheitlicher Baupläne von
Typen. Bull. Soc. Frib. Se. Nat. Vol. VII.
— Crocodiles, in: Traité de Paléontologie, publié sous la direction
de Jean Piveteau, T. V. (paraitra au courant de 1955).
Masson & Cie, Paris.
NopcsA, F. 1928. Paleontological Notes on Reptilia. 7. Classification of
the Crocodilia. Geol. Hung. Ser. Pal. I.
Mook, C. C. 1934. The Evolution and Classification of the Crocodilia.
Journ. Geol. T. 42.
=]
EIABLAGE VON TRITON ALPESTRIS 3D
No 27. R. Matthey, Lausanne. — Deux contributions
de la cytologie à la systématique des Microtinés.
Pitymys fatior Mottaz, endémique dans la région de Zermatt,
a la même formule chromosomique (2 N = 48) que P. multiplex
Fatio, espèce connue du Tessin et du nord de l’Italie. Il diffère par
contre de P. subterraneus S.L. qui se rencontre dans les Alpes
bernoises (2 N = 54).
Arvicola scherman exitus Miller, A. terrestris italicus Savi,
A. t. persicus Filippi possedent 36 chromosomes et ne sont pas
séparables morphologiquement. Arvicola sapidus Miller, forme
méridionale remontant Jusque dans la région parisienne, est dotée
de 40 chromosomes et mérite probablement un statut spécifique.
Ce travail est publié ın extenso dans la Revue suisse de Zoologie
(1955: 62: 163-206).
N° 28. H. Morgenthaler, Bern. — Beobachtungen über
die Fiablage von Triton alpestris.
Mit 2 Textabbildungen.
Die vorliegenden Beobachtungen wurden angeregt durch eine
Bemerkung, die SPEMANN (1901) niedergeschrieben hat. Er stellte
fest, „dass das Eimaterial bei Triton taeniatus auf der Höhe der
Laichzeit für Eingriffe am günstigsten ist.“ Lassen sich solche
Unterschiede im Laufe der Laichzeit an den Eiern nachweisen ?
Die Untersuchungen wurden anlässlich einer grösseren Arbeit
im zoologischen Institut Bern 1947 begonnen. Dabei handelt es
sich nur um Molche, die im Freien gefangen wurden und nicht
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EIABLAGE VON TRITON ALPESTRIS 359
um aus dem Ei aufgezogene. Ca. 120 Tiere teils aus der Umgebung
von Bern, teils aus Graubünden wurden getrennt in 2 Sammelaqua-
rien gehalten. Daneben waren einzelne Weibchen zusammen mit je
2 Männchen in Einzelaquarien untergebracht. Für meine Untersu-
chungen ergaben sich indessen keine grundlegenden Unterschiede
zwischen den beiden Populationen (vergl. FiscHBERG 1947, S. 96).
Der Beginn der Eiablage im Frühling variiert stark bei ver-
schiedenen Weibchen. Die Abb. 1 zeigt als Beispiel die Legetätigkeit
eines Molches, der am 25. März 1948 auf dem Trockenen gefangen
wurde, also sehr wahrscheinlich noch nicht mit der Eiablage be-
sonnen hatte. Die Laichzeit dieses Tieres dauerte vom 2. April bis
25. Mai. In diesen 54 Tagen wurden in einem mehr oder weniger
zweitägigen Rhythmus total 161 Eier abgelegt. Dabei ist die Ei-
ablage an den einzelnen Tagen nicht gleichmässig. In Abb. 2 sind
die Eier, die in einem Tag aus den Sammelaquarien stündlich
abgelesen wurden, zusammengestellt. Es ergibt sich, dass die
Eiablage nachts am intensivsten ist. Die Legetätigkeit lässt sich
bis zu einem gewissen Grad beeinflussen. Füttert man die Tiere
abends, so tritt eine längere Verdauungspause ein, während der
nur vereinzelt Eier gelegt werden. Umso intensiver setzt nachher
die Legetätigkeit wieder ein. Der einzige Unterschied zwischen
Bernern und Bündnern war die Verspätung des Bündnerischen
Rhythmus um ca. 2 Stunden gegenüber dem Bernischen.
Von den so gesammelten Eiern furchten sich eine ganze Anzahl
nicht oder unregelmässig. Im Fall, der in Abb. 1 dargestellt ist,
waren es 24 von den total 161 Eiern, also 15%. Nun wissen wir
aber von FANKHAUSER (1925), dass polysperme Eier keine normale
Entwicklung erwarten lassen. Lassen wir diese Eier weg, so bleiben
16 schlechte Eier von 161 (10%). Im Sammelaquarium entwickelten
sich unter Weglassung der polyspermen 143 von 1071 Eiern
wicht, 13,5%.
Teilt man die Legeperiode in 3 Teile und berechnet den Anteil
der Eier, die sich nicht furchen, so ergeben sich folgende Zahlen:
am Anfang A von 60, in der Mitte 4 von 52, am Ende 8 von 49. Die
entsprechenden Zahlen im Sammelaquarium lauten: am Anfang
23 von 320 (7,1%), in der Mitte 18 von 335 (5,2%), am Ende 102
von 416 (25,5%).
Diese verbleibenden schlechten Eier lassen sich nochmals in
2 Gruppen teilen, die sich bei einiger Übung schon von aussen
360 H. MORGENTHALER
unterscheiden. Bei einer kleineren Anzahl sieht man keinen Unter-
schied gegenüber den furchenden Eiern. Gegen Ende der Laichzeit
tritt immer zahlreicher eine zweite Gruppe Eier auf, die sich dadurch
auszeichnet, dass sie nicht prall sind, graues, dünnflüssigeres Plasma
enthalten, und möglicherweise weniger pigmentiert sind. Diese
letzte, äusserlich erkennbare Gruppe wurde auf Schnittpräparaten
mit den Farbmethoden nach BRACHET auf ihren Ribonuklein-
säuregehalt untersucht und mit guten, prallen Eiern verglichen.
Es ergaben sich indessen keine Anhaltspunkte, dass die Kernsäure
den Unterschied in der Entwicklungsfähigkeit bedingt. Gute und
schlechte Eier liessen sich mit Toluidinblau gleich gut färben,
und auch der Dottergehalt scheint, soweit er sich untersuchen lässt,
nicht verschieden zu sein (vergl. MORGENTHALER 1951, S. 595).
Das zunehmende Auftreten der zweiten Gruppe gegen Ende der
Laichzeit scheint darauf hinzudeuten, dass die Eierstöcke sıch
erschöpfen. Haporn und ZELLER (1944) haben bei Drosophila
ein schlechter Werden des Eimaterials mit zunehmendem Alter
nachgewiesen. Das lässt sich bei Molchen nicht ohne weiteres
untersuchen, da alle meine Tiere, die in Gefangenschaft über-
winterten, in den nächsten Frühjahren weniger Eier legten, von
denen ein grosser Prozentsatz sich nicht furchten und die oben
erwähnten Merkmale aufwiesen. Es scheint sich aber bei den
Molchen nicht gleich zu verhalten wie bei Drosophila, da die
Erscheinung sich jedes Jahr wiederholt.
Solche schlechten Eier kann man auch künstlich hervorrufen,
wenn man die Molche einige Tage hungern lässt; und schliesslich
traten sie-auch beinahe 100% an einzelnen kalten Tagen auf.
Bei Beobachtungen an einem Molchgraben im Freien fand ich
an diesen kalten Tagen kein einziges frisch gelegtes Ei. Es ist
durchaus wahrscheinlich, dass bei niedrigen Temperaturen im
Freien keine Eier gelegt werden, während die Zimmertemperatur
von ca. 16° die Molche zum Legen von schlechten Eiern angeregt
hat.
Schlechte Eier, d. h. solche, die nicht furchen, können also in
drei Gruppen eingeteilt werden: 1. die Polyspermen, 2. solche, die
bei Erschöpfungszuständen gelegt werden, was bei den Eierstöcken
gegen Ende der Laichzeit normal ist, aber auch während der Laich-
zeit wegen Hunger oder Kälte vorkommen kann, und 3. Eier, die
sich aus unbekannten Gründen nicht entwickeln.
SCHUPPENTIEREN DER ELFENBEINKÜSTE 361
LITERATUR
BRACHET, J. 1947. Embryologie chimique. Masson, Paris, 2. Aufl.
FANKHAUSER, G. 1925. Analyse der physiologischen Polyspermie des
Tritoneies auf Grund von Schnürungsexperimenten. Arch.
Entw. mech. 105.
FiscHBERG, M. 1947. Experimentelle Auslösung von Heteroploidie durch
Kältebehandlung der Eier von Triton alpestris aus
verschiedenen Populationen. Genetica 24.
Haporn, E. und H. ZELLER. 1944. Fertilitätsstudien an Drosophila I.
Untersuchungen zum altersbedingten Fertilitätsabfall.
Arch. Entw. mech.
MORGENTHALER, H. 1951. Zytologische und histochemische Untersuchungen
an diploiden und haploiden Keimen von Triton alpestris.
Rev. suisse Zool. 58.
SPEMANN, H. 1901. Entwicklungsphysiologische Studien am Tritonei I.
Arch. Entw. mech. 12.
N° 29. U. Rahm, Basel. — Beobachtungen an den
Schuppentieren Manis tricuspis und Manis longi-
caudata der Elfenbeinküste. (Mit 2 Textabbildungen.)
Während meines dreijährigen Aufenthaltes an der Schwei-
zerischen Forschungsstation an der Elfenbeinküste hatte ich
Gelegenheit, das Weissbauchschuppentier Manıs (Phataginus)
tricuspis (Rafinesque) und das langschwänzige Schuppentier
Manis (Uromanis) longicaudata (Brisson) in Gefangenschaft zu
halten und zu beobachten. Eine erfolgreiche Haltung ist nur bei
einwandfreiem Gesundheitszustand der Tiere möglich. Durch
Schlingenfallen oder Buschmesser verletzte Tiere gingen in Gefan-
genschaft trotz Wundbehandlung in den ersten 8—14 Tagen ein.
Die Schuppentiere lebten in einem grossen, vergitterten Raum im
Erdgeschoss des Labors. Sie erwiesen sich als raffinierte Ausbrecher,
362 U. RAHM
welche sich dank ihres Schuppenkleides durch kleinste Öffnungen
hindurchzwängen konnten.
Manis tricuspis : Ein frisch eingefangenes Weissbauchschuppen-
tier ist sehr scheu und rollt sich zu der charakteristischen Kugel
zusammen, die seine einzige passive Abwehrmöglichkeit darstellt.
Der Kopf wird dabei gegen die Brust gelegt und seitlich von den
Vorder- und Hinterbeinen geschützt. Der Schwanz wird um den
ganzen Leib gerollt und oft hakt sich die Schwanzspitze in den
Körperschuppen fest. Nur mit Mühe kann man das Tier entrollen
und ist es endlich ausgestreckt, so überrascht einem eine aktive
Abwehrreaktion des Tieres, es spritz dem „Gegner“ seinen Harn
entgegen. SCHOUTEDEN ist der Ansicht, dass dies die Flüssigkeit
der Analdrüse ist. Ich konnte jedoch einwandfrei feststellen, dass
es sich um eine Harnabgabe handelt. Die Analdrüse wirkt nur
sekundär mit. Oft wird auch nach einiger Zeit, wenn man das Tier
weiter belästigt, Kot abgegeben.
Manis tricuspis ist ausgesprochen nächtlich und sucht am Tage
dunkle, geschützte Orte als Schlafstelle auf. Die Tiere sind ganz
dem Baumleben angepasst und ich stellte ihnen in Gefangenschaft
Äste zum Klettern zur Verfügung. Als Schlafstelle hatten sie in
erhöhter Lage eine Kiste mit Holzwolle, welche oben zur Hälfte
zugedeckt war. Die Tiere gruben sich jeweils ganz in die Holzwolle
ein und schliefen meist als Kugel zusammengerollt. In der Regel
suchten sie jeden Tag diese Schlafstelle erneut auf, doch kam es
gelegentlich vor, dass sie ohne scheinbaren Grund eine andere
Kiste oder einen geschützten Ort hinter den Kisten als Schlafstelle
wählten. Die drei Exemplare, welche ich 1954 zusammen hielt,
schliefen meist beisammen, oft sogar als grosser Kneuel ineinander
verwickelt.
Kurz nach Einnachten verliessen die Tiere ihre Schlafstelle und
gingen auf die Suche nach Nahrung aus, die ich ihnen meist um
diese Zeit darbot. Sie kletterten gerne an Kisten, Ästen und der-
gleichen empor. Dabei pressen sie die Handballen seitlich an die
Gegenstände um sich festzuhalten. Dann werden der Körper, die
Hinterbeine und der Schwanz nachgezogen, worauf sich dann das
Tier auf die gleiche Weise mit den Hinterextremitäten festhält.
Der Schwanz dient oft zum Ausbalancieren des Gleichgewichtes,
sofern er nicht selbst zum Festhalten verwendet wird. Obwohl das
Weissbauchschuppentier sicher vorwiegend auf den Bäumen lebt,
SCHUPPENTIEREN DER ELFENBEINKÜSTE 363
hält es sich aber nicht ungern auf dem Boden auf. Dies lässt sich
schon daraus schliessen, dass viele Tiere mit den am Boden auf-
gestellten Schlingenfallen gefangen werden.
Die Weissbauchschuppentiere ernähren sich sowohl von Ter-
miten als auch von Ameisen, doch ziehen sie eindeutig Termiten
vor. Die Ameisen scheinen durch ihre Bisse Manis tricuspis weit
stärker zu belästigen als Manis longicaudata. Das Weissbauch-
schuppentier kann nicht alle Termitenbauten, die es in der Natur
ABB. 1.
Manis tricuspis mit Jungtier.
findet, als Nahrungsquelle ausbeuten. Gewisse Termitennester wie
zum Beispiel diejenigen von Cephalotermes, Cubitermes und Pro-
cubitermes sind so hart, dass sie die Schuppentiere trotz der starken
Grabwerkzeuge nicht aufzubrechen vermögen. Zerstückelt man
solche Nester, so werden auch diese Termitenarten gefressen.
Gibt man den Tieren hingegen die weicher gebauten Baumnester
von Nasutitermes oder Microcerotermes, so beginnen sie sogleich mit
dem Aufbrechen der Bauten. Die Klauen graben dabei haarscharf
links und rechts der Schnauze, welche gleichzeitig in die im Nest
entstehende Höhlung vordringt. Die lange, spitze Zunge ist ständig
in Bewegung und sticht wie eine Nadel in die kleinen Gänge der
Termitenbauten ein, um die Beute aufzunehmen. Die Zunge wird
stets mit klebrigem Speichel benetzt. Viele Autoren bemerken,
dass die Schuppentiere mit der Insektennahrung gleichzeitig auch
Steinchen aufnehmen, die beim Zermahlen der Nahrung mithelfen
364 U. RAHM
sollen. Von den 15 Exemplaren, die ich sezierte, wies nur eines
solche Steinchen auf. Die Tiere, welche ich in Gefangenschaft
hielt, hatten nie Gelegenheit, Steinchen oder Sand aufzunehmen
und zeigten dennoch eine normale Verdauung. Es ist möglich,
dass bei den beiden Baumformen Manis tricuspis und longicaudata
die mit der Nahrung aufgenommenen Ameisen- und Termitennest-
stückchen eine gewisse Mahlfunktion im Magen ausüben, aber
regelmässig mit dem Kot wieder abgegeben werden. Die Tiere
werden von einer eigentlichen Grabwut gepackt und reissen den
Termitenstock auseinander oder höhlen ihn aus. Eigenartiger-
weise ziehen sie es in der Regel vor, an einem Termitenhügel zu
scharren, statt daneben frei auf dem Boden dargebotene Termiten
aufzunehmen. Die Termitensoldaten beginnen sogleich das Schup-
pentier anzugreifen und beissen sich mit den Kiefern an allen
nicht mit Schuppen bedeckten Körperstellen fest. Während der
Nahrungsaufnahme streift es sich mit den Vorderextremitäten
die Termiten vom Kopfe ab. Die Augen sind durch starke Augen-
lider geschützt, eine äussere Ohrmuschel fehlt, der Gehörgang ist
leicht verschliessbar und die Nasenöffnungen sind sehr klein.
Wird das Tier zu stark von den Termiten belästigt, so unterbricht
es für kurze Zeit seine Mahlzeit und beginnt sich auf eine eigen-
artige Weise der Angreifer zu entledigen. Um sich die Termiten
an Brust und Bauch abzustreifen oder zu zerquetschen, rutscht es,
alle Viere von sich streckend, über den Boden. Zwischen dem
Rutschen richtet es sich jeweils wieder kurz auf, um erneut für
die Rutschpartie einen Anlauf zu nehmen. Die zweite Putzprozedur
gilt denjenigen Termiten, die sich unter den Schuppen verkrochen
haben und sich an der Schuppenbasis festbissen. Es zwängt sich
zwischen Kisten und anderen Gegenständen hindurch, auf eine
Art und Weise, dass die Rückenschuppen stark aufeinander
gepresst werden und die Termiten zerquetschen. Deshalb sind die
Rückenschuppen bei alten Exemplaren immer stark abgenutz.
Dann beginnt es von neuem mit der Mahlzeit. Die pro Nacht auf-
genommene Termitenmenge beträgt 150—200 g, wie ich aus frei
dargebotenen Termiten errechnen konnte. Ameisen werden als
Nahrung auch aufgenommen, doch kann man das Weissbauch-
schuppentier gut nur mit reiner Termitennahrung halten. Wichtig
ist, dass die Tiere immer Wasser zur Verfügung haben, welches
sie mit der Zunge lecken.
SCHUPPENTIEREN DER ELFENBEINKÜSTE 365
Die wurstförmigen, harten Exkremente werden an irgend-
welchen Stellen abgegeben. Obwohl sie öfters am gleichen Orte
deponiert werden, kann man nicht von typischen Kotstellen
sprechen.
Das Weissbauchschuppentier lässt sich leicht eingewöhnen
und zähmen. Schon nach 8 Tagen Gefangenschaft kamen die
Tiere auf mich zu und rollten ‘sich nicht mehr ein, wenn ich sie
berührte. Wenn ich am Tage in ihrem Gehege einen Termitenstock
UBS, 2.
~ Manis longicaudata.
zerkleinerte, kamen sie sogar aus ihrer Schlafstelle hervor. Jung-
tiere, die ich zu den Adulttieren gesellte, wurden ohne weiteres
adoptiert. Bekanntlich führen die Schuppentierweibchen ihre
Jungen auf der Schwanzbasis spazieren, wo sie sich seitlich fest-
klammern. Auch Adulttiere lassen sich öfters voneinander auf diese
Art transportieren und gelegentlich hingen alle drei Exemplare
so aneinandergekuppelt. Beim Schlafen rollt sich das Jungtier ın
das Muttertier ein.
Für die Haltung von Schuppentieren in Zoologischen Gärten
wäre ein Nahrungswechsel unumgänglich. Ein Weissbauchschup-
pentier konnte ich auf andere Nahrung umgewöhnen. Ich gab ıhm
gekochte, gehackte Eier, gekochten Reis, zerkleinerte Bananen
und hie und da auch fein geschabtes Fleisch. Zuerst bot ich ıhm
neben dieser Nahrung alle 5 Tage wieder Termiten dar, dann
366 U. RAHM
hielt ich es aber drei Monate nur mit anderer Kost. Die Tages-
ration betrug ein halbes Ei, eine Handvoll Reis und eine halbe
Banane. Für die Nahrungsumgewöhnung war es von grossem
Nutzen, dass das Tier völlig zahm war. Leider starb es, als ich
drei Wochen abwesend war und das Tier von einem Eingeborenen
gepflegt wurde. Der Versuch zeigt immerhin, dass eine Nahrungs-
umstellung unter günstigen Bedingungen und guter Pflege durch-
führbar ist.
Ein zwei bis drei Tage altes Jungtier konnten wir 5 Wochen
lang mit Pelargon-Pulvermilch ernähren. Es nahm pro Mahlzeit
3—4 cem Milch alle 3 Stunden mit der Zunge auf. Vor jeder Mahl-
zeit verstrichen 10-15 Minuten bis es bereit war, die Milch zu
nehmen und es erwies sich als gutes Stimulans, das Junge an
unserer Haut, besonders an den Wangen und Ohren zuerst lecken
zu lassen.
Manis longicaudata: Vom viel selteneren langschwänzigen
Schuppentier konnte ich drei Tiere während einiger Wochen in
Gefangenschaft halten. Ich stellte fest, dass sein Verhalten mit
demjenigen des Weissbauchschuppentieres weitgehend überein-
stimmt. Manis longicaudata ist jedoch ein ausgesprochenes Tagtier.
Es verliess bei Tagesanbruch die Schlafstelle, tummelte sich im
Raum und begann sofort zu fressen, wenn ich ihm Ameisen darbot.
Alle Exemplare bevorzugten von Sonne beschienene Plätze im
Gehege, wo sie, meist in etwas erhöhter Lage, lange bewegungslos
ruhten. Die Nahrungsbeschaffung für das langschwänzige Schuppen-
tier ist selbst in tropischem Gebiet schwierig, da es eindeutig
Ameisen bevorzugt. Da die Ameisen bei der geringsten Störung
an die Nestoberfläche kommen, braucht sich das Schuppentier nur
hinzustellen und mit der Zunge die Ameisen wegzuwischen und
aufzunehmen. Erst wenn nur noch wenige Ameisen auf der Nest-
oberfläche vorhanden sind, beginnt auch Manis longicaudata
mit den starken Krallen der Vorderextremitäten das Nest auf-
zubrechen.
Leider hatte ich nur kurze Zeit Exemplare von Manis longi-
caudata, so dass ich nie einen Nahrungswechsel versuchte. Auch
scheint mir diese Art viel heikler zu sein in Gefangenschaft.
seide Schuppentierarten waren regelmässig von Zecken para-
sitiert, die sich hauptsächlich an der Basis der Nacken- und Rücken-
schuppen ansiedelten und sich dort in der Haut festsaugten.
NEURALE INDUKTION BEI AMPHIBIEN 367
Es handelt sich sowohl bei Manis tricuspis als auch bei Manis
longicaudata um Amblyomma cuneatum (Neumann), die mir in
freundlicher Weise von Dr. J. Cotas BeLcouR bestimmt wurden.
Die Cestoden, welche ich im Darm der beiden Schuppentierarten
fand, werden von Prof. J. G. Baer bearbeitet.
LITERATUR
Bicourpan et Pruniger. 1937. Les Mammifères sauvages de l'Ouest
africain et leur milieu. Montrouge, Jean de Rudder.
DEKEYSER, P. L. 1953. Les Pangolins. Notes Africaines IFAN, Dakar.
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SCHOUTEDEN, H. 1930. Les Pangolins. Rev. Zool. et Bot. Afr. XVII (4).
Ne 30. P. D. Nieuwkoop, Utrecht. — Die neurale Induk-
tion bei Amphibien. Autonomie und Abhängigkeit als
Leitprinzipien.
(Hubrecht Laboratorium, Utrecht.)
Die Schule SPEMANNS hat gezeigt, dass die Neuralinduktion
ein vom Urdarmdach abhängiger Prozess ist, der sich während der
Gastrulation vollzieht. Von dieser Abhängigkeit leiten sich die
Begriffe der Induktion und der Determination ab. Diese Entwick-
lung führt schliesslich zu dem wohlbekannten Bau des Zentral-
nervensystems. SPEMANN zeigte 1931, dass die regionale Gliede-
Rev. SUISSE DE Zoot.., T. 62, 1955. 26
368 P. D. NIEUWKOOP
rung des induzierten Nervensystems zum grössten Teil auf regionalen
Unterschieden der Induktion beruhen muss, da der vordere Teil
des Urdarmdaches (die junge Urmundlippe) Kopf und der hintere
Teil (die alte Urmundlippe) Rumpf und Schwanz induziert. Die
regionale Lage des Implantates im Wirt kann jedoch die Induktion
beeinflussen, sodass noch kein endgültiges Muster existieren kann.
Die DaLco-PasteELssche Schule hat 1937/38 den Ursprung der
Regionalität auf rein quantitative Unterschiede zurückzuführen
versucht und den Begriff des morphogenetischen Potentials ent-
wickelt.
Durch eigene Arbeit am Hubrecht Laboratorium hat sich jedoch
in den letzten Jahren das Grundproblem der neuralen Induktion
wesentlich verändert. |
Mittels einer neuen Technik der Implantation von Ektoderm-
falten, Nizuwkoop et al. 1952, können die Induktionsverhältnisse
lokal qualitativ und quantitativ analysiert werden, da sich die
verschiedenen Einflüsse je nach ihrer Stärke in den Falten aus-
breiten. Ob man es hier mit Diffusionsvorgängen oder mit ganz
anderen Prozessen zu tun hat, ist noch eine offene Frage. Es zeigt
sich, dass die Lage des Implantats in der Neuralplatte den Cha-
rakter der Induktion bestimmt. Im prächordalen Bezirk bilden sich
prosencephale Gehirnteile mit dem Telencephalon in apikaler
Position. Im rhombencephalen Gebiet sind die Induktionen recht
kompliziert und zeigen eine ganze Serie von Gehirnteilen: basal ein
Rhombencephalon und mehr apikal alle mehr kranialen Gehirnteile.
Das gilt auch noch für das vorder Rückenmark, obwohl sich hier die
prosencephalen Strukturen kaum durchsetzen können und ver-
hältnismässig klein werden. Im kaudalen Rumpf, wo sich basal
Rückenmark entwickelt, bilden sich im apikalen Teil des aktivierten
Ektoderms als Ausdruck kranialer Tendenzen nur noch rhombence-
phale Strukturen. Unter Berücksichtigung der Tatsache, dass kom-
petentes Ektoderm nach künstlicher Aktivierung durch erhöhte
oder erniedrigte Wasserstoflionenkonzentration nicht nur neurale
sondern auch rein prosencephale Strukturen bildet (HOLTFRETER
1944-47), wurde die folgende Erklärung der Faltenimplantatver-
suche entwickelt. Es gibt zwei verschiedene Induktionsprozesse:
eine Aktivierung des Ektoderms, welche die Grösse des Neural-
gebietes bestimmt und dann zur autonomen Ausbildung prosen-
cephaler Strukturen führt; und 2. ein regionaler Prozess der
NEURALE INDUKTION BEI AMPHIBIEN 369
Transformation, der je nach der Intensität, die Entwicklung mehr
oder weniger stark in kaudaler Richtung ablenkt. In den Falten
kommt die Zusammenarbeit autonomer und abhängiger Ent-
wicklungsfaktoren in Form einer abgestuften Gliederung zum Aus-
druck. Neuerdings haben wir uns (Nieuwkoop & v. NICHTEVEGT
1954) noch einer weiteren Technik bedient, der sog. „Sandwich“-
Technik. Auch dabei ergab sich der gleiche Gliederungsprozess, doch
erfolgte die Gliederung nicht nur in einer Richtung, sondern
konzentrisch. Beide Methoden führen zu den gleichen Ergebnissen.
Die beiden Induktionswirkungen, welche zur Aktivierung und
Transformation führen, haben eine verschiedene Verteilung im
Urdarmdach. Sara hat in Utrecht die kranio-kaudale Verteilung
mit der Sandwichtechnik untersucht (‚joint team-work“-Publika-
tion 1955). Die Aktivierung steigt rasch an, hat ihr Maximum am
Vorderende des Chordabereichs und sinkt in kaudaler Richtung
wieder rasch ab, um im Schwanz-mesodermbereich fast ganz zu
verschwinden. Dagegen steigt die Transformation erst im rhomben-
cephalen Gebiet an und nimmt in kaudaler Richtung immer mehr zu.
Wie schon SPEMANN gezeigt hat, ist der Induktionsprozess ein
dynamischer Prozess. Leider hat man den dynamischen Charakter
der Induktion später oft zu wenig beachtet, und den Induktions-
prozess viel zu statisch betrachtet. Vor kurzem haben WADDINGTON
& Yao 1950 wieder auf die Bedeutung der Dynamik hinge-
wiesen. ;
Frau EyarL-Gırapı 1953 hat den dynamischen Charakter klar
hervorgehoben, nachdem sie durch die zeitliche und räumliche
Unterbrechung der Induktion zeigen konnte, dass während der
Gastrulation eine aktivierende Welle, welche vom prächordalen
Urdarmdach ausgelöst wird, im Ektoderm von hinten nach vorne
geht. Darauf folgt eine Welle von transformierenden Einflüssen,
welche während der Gastrulation an Intensität zunimmt, wenn
mehr kaudale Teile des Urdarmdaches eingerollt werden. Das
bedeutet, dass das präsumptive Rückenmarkgebiet alle Stufen der
Aktivierung und Transformation durchläuft, bevor es endgültig
zu Rückenmark determiniert wird. Vielleicht gilt dies auch für
das Schwanzmesoderm.
Die Versuche von HoLTFrRETER 1944-47 über die künstliche
Aktivierung, welche in den letzten Jahren von Yamapıa 1950 und
im vorigen Jahre von GLENISTER und Horı in Utrecht wieder
370 P. D. NIEUWKOOP
aufgenommen wurden, zeigen, dass die aktivierende Wirkung
wahrscheinlich ziemlich unspezifischer Natur ist. Hort und Nieuw-
xoop 1955 konnten zeigen, dass die Aktivierung dem Alles oder
Nichts-Gesetz folgt, indem entweder keine cder eine maximale
Reaktion auftritt. Es entwickeln sich nämlich unter der Einwirkung
denaturierter Induktoren (Chorda) und unter dem Einfluss
schädigender Wirkungen von Salzlösungen prosencephale Gebilde,
welche sich, obwohl sie von ganz verschiedener Grösse sein können,
in mediane Strukturen des Nervensystems differenzieren: sie bilden
entweder kleine telencephale Hemisphären oder Augenstrukturen
(Tapetum und bezw. oder Retina). Sind die neuralen Gebilde
grösser, so entwickelt sich ein Prosencephalon mit tel- und dien-
cephalen Teilen. HoLTFRETERS Ausdruck „Release mechanism“
(Entriegelungs-Vorgang) scheint mir zur Charakterisierung der
Aktivierung am besten geeignet. Den entstehenden Gebilden fehlt
jede Neuralleistenstruktur ! Die Differenzierung ist entweder epi-
dermal oder neural. Die Neuralleistenstrukturen bilden sich durch
Auflockerung der peripheren Zellen der Neuralinduktion sobald
auch schwach transformierende Einflüsse wirksam sind. Wenn
stärkere transformierende Einflüsse wirksam sind, wird die ganze
Entwicklungsrichtung offenbar abgelenkt (,joint team-work“-
Publikation 1955). Es ist sehr interessant, dass die weitere Ent-
wicklung zu Rhombencephalon oder Rückenmark offenbar wieder
autonom vor sich geht, wenn der transformierende Einfluss lange
genug eingewirkt hat (einige Stunden). Auch hier sind die abhän-
gigen Entwicklungsphasen offenbar kurz, und sind sie zwischen
längere Phasen mit autonomer Entwicklung eingeschaltet.
Vor kurzem hat Frl. BOTERENBROOD eine Analyse der Selbst-
organisationsfähigkeit des Ektoderms in Angriff genommen. Die
Experimente zeigen, dass desaggregierte und nachher reaggregierte
vordere Neuralplatte zusammen mit Ektoderm, im Stande ist,
nicht nur eine Segregation in Ektoderm, Neuralleiste und Neural-
gewebe herbeizuführen, sondern auch alle essentiellen prosen-
cephalen Organdifferenzierungen neu zu bilden. Es zeigen sich
verschiedene Organisationstypen, die teilweise von mechanischen
Faktoren abhängig sind. Den höchsten Realisationsgrad zeigen die
Augen (mediane Strukturen der Neuralplatte), welche oft einen
stark dominierenden Einfluss haben (vergleiche LEHMANN 1948).
Man darf schon hieraus schliessen, dass im autonomen Segrega-
NEURALE INDUKTION BEI AMPHIBIEN 371
tionsprozess das Prinzip der physiologischen Dominanz eine sehr
wichtige Rolle spielt.
Das kompetente Ektoderm ist offenbar ein hochgeladenes
System, in welchem alle Energiequellen und Enzymsysteme schon
vorhanden sind, welche für eine vollständige Entwicklung und
Differenzierung notwendig sind. Die erste Phase der Induktion, die
Aktivierung, ist nur eine Entriegelung dieser wahrscheinlich
teilweise inaktiven Systeme. Hierfür kann man der Begriff des
morphogenetischen Potenzials, welcher quantitativ verschiedene
Aktivitätszustände und nicht gleichberechtigte nebeneinander-
stehende Entwicklungsrichtungen voraussetzt, kaum anwenden.
Ob man diesen Begriff noch für die Transformation anwenden
kann, welche einen quantitativ gestuften Charakter zeigt, ist
ebenfalls fraglich, da es sehr gut möglıch ist, dass z.B. ein anderes
Enzymsystem durch den transformierenden Einfluss deblockiert
wird, und dass auch hier eine maximale Leistung autonom zustande
kommt.
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372 K. GÖSSWALD
No 31. Karl Gösswald, Würzburg. — Zur Kastenbestim-
mung bei Ameisen.
(Institut f. Angewandte Zoolögie der Universität Würzburg.)
I. EINLEITUNG UND PROBLEMSTELLUNG.
Die Bildung von Insektenstaaten ist geknüpft an eine Sonderung
ihrer Gemeinschaft in Geschlechtstier- und Arbeiterkasten. Indem
die Hauptmasse des Insektenvolkes, nämlich die sog. Arbeiterkaste,
zufolge ihrer physischen und psychischen Organisation im wesent-
lichen auf eigene Fortpflanzung verzichtet, ist der Grund gelegt
zu einem reibungslosen Zusammenleben, das andernfalls an dem
Fortpflanzungstrieb und Brutegoismus der Einzelindividuen schei-
tern müsste, weil in den Tierstaaten der Zusammenschluss ja
keineswegs wie beim Menschen auf höheren Motiven fussen kann.
Darüber hinaus werden bei den Insektenstaaten durch die erwähnte
organische Differenzierung Kräfte frei für eine spezifische Weiter-
entwicklung sowehl der Arbeiterkaste wie der Geschlechtstierkaste
mit dem Erfolg der Entfaltung eines hohen Arbeits- und Fort-
pflanzungspotentials zum Vorteil des Gesamtvolkes.
Wegen dieser grundlegenden Bedeutung der Kastendifferen-
zierung für das soziale Zusammenleben der staatenbildenden
Insekten verdient die Frage nach den Vorgängen, die zur Bildung
der Kasten führen, unser besonderes Interesse. Ein Sammelreferat
unserer Kenntnisse zur Kastenbildung sämtlicher staatenbildender
Insekten ıst nıcht vorgesehen; auch im Rahmen der Ameisen muss
ich mir zeitbedingt Beschränkungen auferlegen, indem ich haupt-
sächlich auf eigene Ergebnisse Bezug nehme und vor allem auf
solche, die ich in Zusammenarbeit mit meinem Mitarbeiter Dr. Brer
bet Waldameisen (Formica rufa L.) gewonnen habe. Wir stehen
in den allerersten Anfingen und miissen bescheiden sagen, dass
wir weit davon entfernt sind, allgemein gültige Gesetzmässigkeiten
aufzeigen zu können. Sogar bei nahe stehenden Arten sind die
Ergebnisse sehr verschieden !
Bevor wir auf unser eigentliches Thema eingehen, sei in Erin-
erung gebracht, dass die Arbeitereigenschaften durch Voll-
ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 313
weibchen, also sog. Königinnen, vererbt werden. Zwar sind die
Arbeiterinnen mancher Arten in der Lage Eier zu legen, aus denen
sich zumeist gg entwickeln, aber dieser Weg der Vererbung von
Arbeitereigenschaften stellt eine Ausnahme dar.
Die Kastendetermination (= KD) kann auf verschiedenen
Ursachen beruhen. Während dem Unterschied zwischen der
Bildung von Vollweibehen und Arbeiterinnen überwiegend tro-
phogene und blastogene Faktoren zugrunde liegen, ist der Unter-
schied zwischen gg und 9° durch den Chromosomenmechanismus
und zwar überwiegend im Sinne Dzierzon’s bestimmt. Zur Aus-
gestaltung des Phaenotyps jeder Kaste wiederum wirken sekundäre
Faktoren aus der engeren und weiteren Umgebung mit. Ungelöst
ist die Frage nach den Vorgängen, die bei sozialparasitischen
Ameisenarten zur allmählichen Rückbildung des Arbeiterstandes
bis zur völligen Arbeiterlosigkeit geführt haben.
II. DETERMINATION von 99 UND 5.
Bisher standen sich bekanntlich zwei Anschauungen über die
Ausprägung des weiblichen Dimorphismus der Ameisen gegenüber,
die blastogene, hauptsächlich vertreten durch Forel und die tro-
phogene mit Emery an der Spitze. Da der Ausdruck blastogen
später in recht verschiedener Bedeutung gebraucht und zum Teil
dem Terminus genetisch gleichgestellt wurde, sei ausdrücklich
betont, dass wir bisher für eine genetische, also auf chromosomalen
Verschiedenheiten beruhende Differenzierung des Weibchen- und
Arbeiterinnenstandes in unseren Experimenten keinen Anhalts-
punkt gewinnen konnten. Unter der Bezeichnung „blastogen“
fassen wir sämtliche Faktoren der Kastendetermination zusammen,
die ohne von den im Kern bzw. Cytoplasma lokalisierten Genen
der Eizelle selbst ihren Ausgang zu nehmen bis zur Ablage des
Eies auf die Oozyte einwirken. Die reine trophogene KD weist
auf eine Beeinflussung der Larven durch den Vorgang ihrer Ernäh-
rung hin. Nun kann aber auch die blastogene KD durch Ernährung
vordisponiert sein und zwar durch die Art und Weise, wie die
Oocyten in den Ovariolen mit Nährstoffen versorgt werden. Damit
ist bei der blastogenen KD ein trophischer Einfluss bereits in einem
frühen Entwicklungsstadium des Eies wirksam, statt wie bei der
374 K. GÖSSWALD
trophogenen KD erst im Larvenstadium. Das Eı bekommt dann
bei dieser Art der blastogenen KD unter bestimmten Voraus-
setzungen die Potenz für die Entwicklung sowohl zum Vollweibchen
wie zur $ mit. Endgültig wird die Entwicklung solcher bipotenter
Eier zum Vollweibchen bzw. zur è im Fall der Kleinen Roten Wald-
ameise erst im Larvenstadium realisiert. So können also blastogene
und trophogene KD ineinander übergreifen.
1. Nachweis blastogener Differenzierung der weiblichen Kasten
bei der Kleinen Roten Waldmeise (Formica rufopratensis minor).
Die polygyne Kleine Rote Waldameise eignet sich wegen der
Vielzahl ihrer Königinnen besonders gut zu Versuchen über die
KD. Es ist also leicht, genügend Königinnen der Kleinen Roten
Waldameise zu gewinnen. Ihre Arbeiterinnen sind allerdings in
Gefangenschaft verhältnismässig schlecht zur Aufzucht von Brut
geeignet, vielleicht gerade deshalb, weil die Nester wegen des
Königinnenreichtums besonders individuenreich sind und auch in
solchen Fällen die Abspaltung von $$, die unter natürlichen
Verhältnissen in grossen Mengen zusammenwirken, einen stärkeren
Eingriff bedeutet als bei weniger individuenreichen Kolonien.
Die 29 der rel. individuenärmeren Wiesenameise Formica pratensis
leisten jedoch zur Aufzucht auch der Waldameisen als Ammen
ausgezeichnete Dienste. Selbstverständlich liefen parallel Versuchs-
reihen mit Waldameisen-33 als Pflegerinnen der Brut, da man
anfänglich nicht wissen konnte, wie sich die Verwendung fremd-
artiger ©9, die ganz andere trophische Eigenschaften mitbringen
konnten, auswirken würde. Solche Vorsicht war umso mehr gebo-
ten, als bei den Waldameisen und den Wiesenameisen ein ganz
anderer Rhythmus in der Aufzucht von Geschlechtstieren zutage
trıtt. Während nämlich die Waldmeisen nur einmal im Jahr ein
Geschlechtstiergelege, und zwar im Frühjahr zur Reife bringen
und anschliessend nur 9% entwickeln, ziehen in klimatisch wärme-
begünstigten Gegenden, wie im Mittleren Maingebiet, die Wiesen-
ameisen regelmässig im Frühjahr und im Spätsommer Geschlechts-
tere, dazwischen und darnach 9%, auf. In mässig warmen Gegenden,
z. B. bei Berlin-Eberswalde, hat auch die Wiesenameise nur ein
einziges Geschlechtstiergelege im Jahr und zwar etwas später als
die Waldameisen. Ich muss auf diese Besonderheiten hinweisen,
|
Al sie für die Ergebnisse der KD mit von Bedeutung sind und die
ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN STO
Kleine Rote Waldameise und die Wiesenameise zwei verschiedenen
Typen der KD angehören.
Königinnen der Kleinen Roten Waldameise, die aus einem
während der Winterruhe ausgegrabenen Nest stammend im Labo-
ratorium bei einer Temperatur von 27° C gehalten wurden, legen
zunächst eine grosse Zahl von Eiern ab. Hierauf lässt die Lege-
tätigkeit nach, bis sie einige Tage ganz eingestellt wird, um anschlies-
send mit einer geringeren, aber nunmehr lange Zeit regelmässig
anhaltenden Eiproduktion fortgesetzt zu werden. Zahlreiche Auf-
zuchtversuche mit arteigenen 99 haben ergeben, dass nur aus den
zuerst abgelegten Eiern, die wir als Winter-Eier (w-E) bezeichnen,
sich Geschlechtstiere entwickeln, während aus den später abge-
legten Sommer-Eiern (s-E) bei der Kleinen Roten Waldameise nur
OS hervorgehen.
In Übereinstimmung mit diesen biologischen Ergebnissen
früherer Freilandbeobachtungen und nunmehr durchgeführter
Laboratoriumszuchten ergab sich bei der Kleinen Roten Wald-
ameise nach Untersuchungen von Bier ein Saisondimorphismus
der Oocyten. Während der Oogenese zeigen die Nahrzellen und vor
allem deren Kerne jahreszeitlich ausgeprägte Unterschiede. Der
grösste Kerndurchmesser, gewonnen aus jeweils 30—50 Einzelmes-
sungen an 26 Eierstöcken, wird vor und während der Ausbildung
der Winter-Eier erreicht. Nun wird weiterhin das zu bestimmten
Zeiten vergrösserte Nährzellkernvolumen in dem gleichen Masse
wie die Kerngrösse zunimmt, begleitet von weiteren Anzeichen
erhöhter Ribonukleinsäure- und Eiweissynthese, nämlich von
einer Vergrösserung der Nucleolen und Ausbildung einer stark
basophilen Kernmembran. In der Oocyte selbst wirkt sich der
Saisondimorphismus des Nährfaches so aus, dass bei grossen
Nährzellkernen im hinteren Pol der Eizelle grosse, ribonuclein-
säurehaltige, dotterfreie Plasmaregionen entstehen, während in den
von kleinen Nährzellkernen versorgten Oocyten an der gleichen
Stelle nur ein schmaler basophiler Saum gebildet wird, der oft
mit dem Keimhautblastem ganz verschmolzen ist.
Zur Zeit der Winterruhe befindet sich keine Brut in den Nestern
der Waldameisen und der Wiesenameise.
Nach dem Erwachen aus der Winterruhe erlangen die Oocyten
mit den grossen Polplasmen ihre endgültige Grösse und werden
nach der Sonnungsperiode, in der sich die 2? und $9 auf der Nest-
376 K. GÖSSWALD
oberfläche den wärmenden Sonnenstrahlen aussetzen, abgelegt.
Nach der Sonnungsperiode wird ein eigener Wärmehaushalt in den
Nestkuppeln aufrecht erhalten und dieser Zeitpunkt wird in der
Jahreskurve der Nährzellkerngrösse durch den steilen Abfall der
Kernvolumina angezeigt. Nunmehr beginnt die Ablage der Sommer-
eier, aus denen 59 entstehen.
Es erscheint zunächst merkwürdig, dass bei den Waldameisen
die Aufzucht der Geschlechtstiere gerade im zeitigen Frühjahr vor
sich geht, wenn die Nahrungsquellen der Umgebung noch sehr
dürftig sind. Aber bereits im Herbst des Vorjahres, wenn die
Entwicklung der Brut längst abgeschlossen ist, sammeln die
Waldameisen weiterhin eifrig erbeutete Insekten und Rinden-
lausexkremente. Gräbt man im Winter Nester aus, so zeigt
sich, dass das Gaster vieler 95 prall gefüllt ist mit Fetterkör-
pern, und diese liefern vermutlich auf dem Weg über Speichel-
drüsensekrete die hochwertige Nahrung zur schnellen Aufzucht
der Geschlechtstiere in der nahrungsarmen Frühjahrszeit. Zur
Klarstellung dieses trophischen Zyklus der $$ laufen seit einigen
Jahren histologische Untersuchungen an Fettkörpern und Futter-
saftdrüsen.
Die Ablage der Wintereier kann durch fortgesetzte Kälteein-
wirkung auf rechtzeitig ausgegrabene Königinnen bis in den Sommer
hinein verzögert werden. Hierbei bleibt bei der Kleinen Roten
Waldameise die winterliche Kerngrösse der Nährzellen erhalten.
Solche Königinnen schreiten, sobald man sie in höhere Temperatur
von etwa 27° C bringt, innerhalb weniger Tage zur Eiablage, auch
wenn sie nur von vereinzelten 5% im Formikarium gepflegt werden.
Dagegen findet die später einsetzende Produktion der Sommereier
nur dann statt, wenn die Königinnen durch eine grössere Zahl
von Pflegerinnen versorgt werden.
Nun ist es aber auch im Winter möglich, den Sommer-Eityp
zu gewinnen, wenn man lang vor dem Zeitpunkt der natürlichen
Sonnung und ersten Eiablage bereits etwa im Dezember aus-
gegrabene 99 der Einwirkung hoher Temperatur aussetzt. So
beginnt bald die Produktion der Winter-Eier und nach Unter-
brechung anschliessend die Ablage der Sommer-Eier noch im
Januar-Februar. Es ist also möglich, für Experimente vom Dezem-
ber an, wenn die Nährzellen ihre maximale Grösse bereits erreicht
haben, bis in den Hochsommer einerseits Winter-Eier und anderer-
ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN SU
seits nach Ablage der Wintereier bereits im Winter Sommer-Eier
zur Verfügung zu haben.
Die beginnende Vergrösserung der Nährzellkerne ist keine reine
Funktion der Winterkälte, sondern mehr durch die Speicherung
von Nahrungsreserven im Herbst bedingt, wie die Grösse der
Nährzellkerne bei 99 erkennen lässt, die nach der Ablage ihrer
Wintereier in 2 Monate dauerndem Aufenthalt bei 4°C keine
steigende Tendenz der Nährzellkern-Volumina erkennen lassen.
2. Nahrungskonkurrenz der Königinnen als Hindernis der
Entwicklung von Geschlechtstier-Brut bei der Kleinen Roten
Waldameise.
Die Aufzucht von Geschlechtstieren aus Winter-Eiern gelang
zunächst im Formikarıum niemals in Anwesenheit von Königinnen
der eigenen Art, sondern nur bei weisellosen 9-Gruppen der Kleinen
Roten Waldameise und bei 53 der Wiesenameise In solchen
weisellosen %-Gruppen wiederum ist die Aufzucht der Winter-Eier
zu Vollweibchen an eine Mindestzahl von Pflegerinnen gebunden.
Kolonie-Gruppen von 500 bis 1200 SS werden im einfachen
Formikarium durch die Anwesenheit von 5—12 99 so beeinflusst,
dass auch aus Winter-Eiern, die an sich die Potenz hätten, sich
zu Geschlechtstieren zu entwickeln, nur 99 aufgezogen werden und
dazu manchmal auffallend viele Pseudogynen. Dagegen entwickeln
sich die gleichen Winterei-Gelegen entnommenen Eier in entspre-
chend grossen weisellosen ¢-Gruppen sowohl der Kleinen Roten
Waldameise wie der Wiesenameise ausnahmslos zu 99. Sind jedoch
die $-Gruppen zu klein, dann können sie auch in Abwesenheit der
Königin keine Vollweibchen aus Winter-Eiern aufziehen. Die
kleinste Wiesenameisen-5-Gruppe, bei der sich noch Waldameisen-
22 entwickelten, umfasste 50 35; mit der höheren Zahl steigt
die Befähigung zur 9-Aufzucht. Gruppen mit nur 20 Wiesenamei-
sen-95 ziehen aus den Winter-Eiern $9 und gelegentlich Pseudo-
gynen auf; letztere unterscheiden sich nicht durch Grösse, sondern
durch besondere Thoraxform von den 39. Pseudogynen treten
bekanntlich bei der Blutroten Raubameise (Raptiformica san-
guinea) infolge Befalls ihrer Kolonie mit dem Büschelkäfer
(Lomechusa strumosa) und bei der Wald- und Wiesenameise bei
Anwesenheit von Atemeles auf. Im Laboratorium waren aber diese
Symphilen-Käfer, die von den Ameisen wegen ihrer Exsudatorgane
‘
378 K. GOSSWALD
freundschaftlich gepflegt werden, nicht zugegen. WasMANN nahm
an, dass die Pseudogynen ein Umzüchtungsprodukt der 99 aus
ursprünglichen 9-Larven darstellen. Durch Ausfall von $-Brut,
die von den Käferlarven verzehrt wird, sollen die $$ zu dieser
Umzüchtung veranlasst worden sein. Mit mehr Wahrscheinlichkeit
sind die Pseudogynen bei Anwesenheit der Käfer eine Folge der
Nahrungskonkurrenz der Käfer-Larven, die nicht nur Ameisenbrut
verzehren, sondern auch zusätzlich von den Arbeiterinnen gefüttert
werden. In unseren Versuchen aber ist die Entstehung von Pseudo-
gynen im einen Fall durch den Mangel an Pflegerinnen und im
anderen Fall durch die Anwesenheit von Königinnen im Formika-
rium, also durch die Nahrungskonkurrenz der letzteren, bedingt.
Da rein quantitativ betrachtet auch noch 20 pratensis-9%
wenigstens ein 9 aufziehen müssten, nachdem 50 pratensis-9%
immerhin unter sonst gleichen Bedingungen noch mindestens 3 99
zur Reife bringen, ist an einen Gruppeneffekt zu denken, der als
Auslöser wirken könnte für die Bildung eines kastendeterminieren-
den Wirkstoffes, wie er für Bienen nachgewiesen ist.
Die Determination der weiblichen Kasten wird im frühen
Larvenstadium vollzogen. Aus 6 Zuchten mit je 20 99 wurden die
aus Winter-Eiern hervorgegangenen Larven 48—72 Stunden nach
dem Schlüpfen entnommen und 300 $$ starken Gruppen, die nach
ihrer Starke QQ aufziehen könnten, zugesetzt. Es entwickelten
sich aber 72. Desgleichen stützt ein Gegenversuch die Vermutung,
dass innerhalb 3 Tagen die Weibchen-Kaste endgültig determiniert
ist. Aus vier grossen $-Gruppen, die selbst später aus Winter-
Kıern nur 99 aufzogen, wurden bereits 3 Tage alte Larven ent-
nommen und 6 Gruppen von je 20 8% zur Aufzucht übergeben.
Trotz anfänglicher Pflege gelang die Weiterzucht nicht, woraus
vielleicht geschlossen werden kann, dass die 3 Tage alten Larven
bereits zu 99 determiniert waren, sich ihre Entwicklung aber in
den zu kleinen $-Gruppen nicht vollenden konnte.
Die Tatsache, dass im Laboratorium die Aufzucht von Voll-
weibchen bisher nur in weisellosen %-Gruppen gelang, während im
"reien doch bei der Kleinen Roten Waldameise schätzungsweise
Königin auf ca. 1000 5% kommt und hier gleichwohl im Frühjahr
ch Geschlechtstiere entwickeln, gab Veranlassung zu weiteren
‘perimenten mit verschieden stark erwärmten Nestkammern.
‘tn Freien ziehen sich die Königinnen nämlich nach der Sonnung
ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 319
in tiefe kühle Nestkammern zurück. Die Larven werden weiter
oben in wärmeren Nestschichten aufgezogen. Auf solche Weise
kommt eine physiologische Trennung der Königinnen und ihrer
Pflegerinnen einerseits und der Brut sowie deren Ammen anderer-
seits zustande.
In einem 1954 (vgl. S. 310) beschriebenen Formikar-Typ wurde
das Ziel einer physiologischen Trennung der Königinnen von der
Brut und deren Pflegerinnen erreicht. Ein Zurückwandern der
Königinnen wurde mechanisch durch den Einbau von Schiebern
verhindert, die bei Versuchsbeginn den ganzen Durchgang offen
liessen und nach Abwanderung der 99 so gestellt wurden, dass
zwar die 99 mehr oder weniger ungestört durchlaufen konnten,
die grösseren 99 jedoch zurückbleiben mussten. Ferner wurde den
Ameisen durch den Einbau eines wärmeisolierten Nestteiles der
Anreiz gegeben, einen eigenen Wärmehaushalt wie im Freien in der
Nestkuppel aufzubauen, indem zwischen der erwärmten Kammer
und der mittleren Kammer ein Dewargefäss hinter einer Abschir-
mung zur Verfügung stand. Die Laboratoriums-Temperatur
betrug am Morgen 19° + 1°C, nach längerer Einwirkung eines
Infrarotstrahlers stieg die Temperatur in dem gegen die Strahlen
abgeschirmten Dewargefäss schliesslich auf 27,5° C, während die
Raumtemperatur sich nur um 0,5°C erhöhte. Bei der gleichen
Versuchsanordnung ohne Ameisen zeigte das Dewargefäss keine
Temperaturerhöhung gegenüber der Raumtemperatur. Somit kann
die Temperatursteigerung nur auf die Tätigkeit der Ameisen
zurückgeführt werden.
Mit der Einwirkung der Wärmestrahlen setzte starkes Hin-
und Herlaufen der 55 vom Dewargefäss nach der bestrahlten Kam-
mer ein, das erst nach dem Ausschalten der Infrarotlampe nach-
liess. Auf dem Rückweg trugen viele 95 zusammengerollte Gefähr-
tinnen, die wohl aufgewärmt waren und im Dewar-Gefäss, vielleicht
in Verbindung mit dem hier vor sich gehenden erhöhten Stoff-
wechsel, gewissermassen wie Wärmflaschen, einen eigenen Wärme-
haushalt aufbauen halfen. Ohne auf Einzelheiten der Protokolle
einzugehen, sei erwähnt, dass nach der physiologischen Trennung der
Königinnen in der kühlen Kammer, in grosser Zahl ausschliesslich
Geschlechtstiere aufgezogen wurden. Es wurde zusammenfassend
bei dieser Versuchsanordnung folgendes festgestellt: eine räumliche
Trennung von Königinnen und Brut, Verbleiben der Brut bei den
380 K. GÖSSWALD
aktiven SS im warmen Nestteil, Verlangsamung des Stoffwechsels
der Königinnen in der niedrigen Temperatur, z. B. ersichtlich aus
einer Verminderung des Nahrungsbedarfes pro Zeiteinheit und
verminderte Versorgung durch die 99. Die Verbindung zwischen
dem warmen Brutnest und dem kalten Königinnen-Nest wird nur
durch eine geringe Zahl von $$ aufrecht erhalten.
Durch Farbmarkierung von 85 konnte festgestellt werden, dass
sich der Wechsel der 53 vom warmen zum kalten Nestbereich nur
langsam vollzieht und nicht mit dem ständigen Hin- und Herlaufen
der bereits durch Wärme aktivierten 55 zwischen der bestrahlten
Kammer und dem Dewargefäss zu vergleichen ist. So darf auch
angenommen werden, dass die in den 83 in Form von Fettkörpern
überwinterten Nahrungsreserven nicht plötzlich nach dem
Erwachen aus der Winterruhe auf einmal im ganzen Volk aktiviert
werden, sondern allmählıch, so dass sıe für die Dauer der Aufzucht
von Geschlechtstieren ausreichen. Auch im Freien nehmen nicht
auf einmal sämtliche ¢ an der Sonnung teil, sondern man kann
in tieferen Nestkammern noch einige Zeit inaktive $9 mit dem
Vollbesitz der Fettkörperreserven feststellen. Auf solche Weise
wird Zeit gewonnen zum Anschluss an die wieder insektenreichere
Vegetationsperiode. Gegen Ende der Aufzuchtzeit der Geschlechts-
tiere ist ein Nachlassen der Ernährungspotenz der $9 zur Aufzucht
von Geschlechtstieren sowohl im Formikarium wie im Freien
deutlich zu erkennen, indem dann die $$ wie die dd gegenüber den
zuvor wohl besser versorgten Tieren einwandfrei an Grösse
zurückbleiben.
3. Nachweis eines Jahreszyklus starker trophischer Potenzen bei
Arbeiterinnen der Wiesenameise gegenüber geringer trophischer
Potenz bei der Kleinen Roten Waldameise.
Die bisherigen Darlegungen über die blastogene Differenzierung
der Entwicklungspotenzen im Eistadium beziehen sich auf die
Kleine Rote Waldameise. Bei der nahestehenden Wiesenameise
könnte die bereits erwähnte zweimal im Jahr wiederholte Aufzucht
von Geschlechtstieren entweder durch das zweimalige Auftreten
uerzu bestimmter Eitypen oder durch wiederholtes Vorkommen
einer geschlechtstierbestimmenden physiologischen Disposition der
\rbeiterinnen bedingt sein.
ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 381
Untersuchungen der Oogenese bei der Wiesenameise haben
ergeben, das zwar ein Jahreszeitlicher Dimorphismus der Nähr-
zellkerne vorhanden ist, aber dieser weist bei weitem nicht die
deutliche Ausprägung auf wie bei der Kleinen Roten Waldameise.
Bei den ersteren beträgt der Unterschied nur zwischen 39,6 und
34,5 u, bei den letzteren aber zwischen 38,5 und 29,0 u. In Über-
einstimmung mit diesen cytologischen Befunden erhellt die
schwächere Differenzierungs-Potenz der Eier bzw. der 99 einerseits
und die umso stärkere Differenzierungs-Potenz der 3% anderer-
seits aus der Tatsache, dass hier bei der Wiesenameise aus Winter-
Eiern in einer Kolonien-Gruppe, bestehend aus 1 Wiesenameisen-
Königin und 600 59 der gleichen Art nicht nur, wie es bei der
Kleinen Roten Waldameise der Fall sein würde, ausschliesslich 53,
sondern mit diesen gleichzeitig auch gg und 99 zur Reife gebracht
wurden. Somit kommt bei der Wiesenameise der physiologischen
Weisellosigkeit nicht die grosse Bedeutung zu wie bei der Kleinen
Roten Waldameise. Das war auch nicht anders zu erwarten, weil
die Nester der Wiesenameise aus biologischen und ökologischen
Gründen nicht im entferntesten einen so konstanten Wärme-
haushalt in der Nestkuppal und Temperaturgradienten gegen die
Tiefe aufweisen wie die Nester der Kleinen Roten Waldameise.
Da nun die Wiesenameisen-99 leicht Eier der Kleinen Roten
Waldameise adoptieren, ergibt sich durch Darbietung einheitlichen
Eimaterials, und zwar der Winter-Eier, die Möglichkeit, etwaige
blastogene Faktoren bei der Kastendetermination seitens der
Wiesenameise auszuschalten und festzustellen, inwieweit die
zweimalige Aufzucht von Geschlechtstieren bei der Wiesenameise
tatsächlich von trophischen Potenzen ihrer $$ abhängig ist.
Arbeiterinnen mit trophischer Tendenz zur Aufzucht von
Vollweibchen werden als Gynen-Arbeiterinnen (G-%), solche mit
Tendenz zur Aufzucht von Arbeiterinnen als Ergaten-Arbeiterinnen
(E-5) bezeichnet.
Tausend weisellosen Wiesenameisen-5Ÿ wurden jeweils eine
grössere Anzahl von bipotenten Winter-Eiern der Kleinen Roten
Waldameise zur Aufzucht übergeben. Wie im Freien hatten die
aus der Winterruhe entnommenen Wiesenameisen zu diesem
Zeitpunkt die trophische Tendenz zur Aufzucht von Vollweibchen.
Anders verlief ein Versuch mit Wiesenameisen-9$ aus Nestern,
die bereits gegen Ende April geflügelte Geschlechtstiere und
82 K. GÖSSWALD
YY
U
Geschlechtstierpuppen, zum Teil sogar schon einige Arbeiterinnen-
Puppen aufwiesen. Die Periode der Fütterung des ersten Ge-
schlechtstiergeleges war zu dieser Zeit bereits abgeschlossen. Die
Ergaten-33 mit der trophischen Tendenz zur Aufzucht von Arbei-
terinnen zogen aus den bipotenten Eiern der Kleinen Roten Wald-
ameise ausschliesslich 99 auf. In einer dritten Versuchsserie wurden
Wiesenameisen-3?? aus einem Nest verwendet, in dem neben
Arbeiterinnen-Puppen bereits wieder Larven bis zur Geschlechts-
tiergrösse vorhanden waren, weshalb anzunehmen ist, dass hier
schon die Aufzucht des zweiten Geschlechtstiergeleges eingesetzt
hatte. Diese Gynen-Ammen brachten nun zufolge ihrer trophischen
Tendenz keine $9, sondern nur Geschlechtstiere der Kleinen Roten
Waldameise zur Reife.
Die trophischen Tendenzen der Wiesenameisen-99 ändern sich
also entsprechend der zweimaligen Aufzucht von Geschlechtstieren
in warmen Gegenden zweimal im Laufe des Jahres. Dabei sind die
trophischen Potenzen der Gynen-59 hier bei der Wiesenameise
stärker als bei der Kleinen Roten Waldameise, da bei den Wiesen-
ameisen auch in Anwesenheit der Königin noch Geschlechtstiere
entstehen, während bei der Kleinen Roten Waldameise in unmittel-
barer Anwesenheit der Königin die trophische Potenz der Arbeite-
rınnen nicht zur Aufzucht von Geschlechtstieren ausreicht.
Die Arbeiterinnen der Kleinen Roten Waldameise haben wegen
der einmaligen Aufzucht von Geschlechtstieren auch nur einmal
ım Frühjahr die trophische Fähigkeit aus den bipotenten Winter-
Eiern Geschlechtstiere heranzuziehen.
Ill. DETERMINATION von gg UND PI.
In den Nestern der Waldameisen entwickeln sich im Frühjahr
zur gleichen Zeit in der Regel nur gg oder nur 99; dabei findet
unter den polygynen benachbarten Nestern der Kleinen Roten
Waldameise sogar ein Austausch von Königinnen statt und die
5-Nester ziehen anschliessend 9%, also auch weibliche Wesen auf.
Daher ıst anzunehmen, dass nicht innere Faktoren, sondern
Aussenfaktoren entscheiden, ob die 22 unbefruchtete Eier in den
5-Nestern oder befruchtete Eier in den 9-Nestern ablegen. Jahre-
lange ökologische Beobachtungen haben ergeben, dass die && in
schwachen und in starken, aber besonders schattig gelegenen
ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 383
Nestern zur Aufzucht gelangen, die 99 dagegen zumeist in indivi-
duenreichen sowie in gut besonnten.
Um im einzelnen den Einfluss verschiedener Nest-Temperatur
zu untersuchen, liessen wir in einem Brückenthermostaten 99 der
Kleinen Roten Waldameise, die noch während der Winterruhe
ausgegraben worden waren, also zu Geschlechtstieren praedispo-
nierte Winter-Eier ablegen konnten, bei verschiedenen Temperatur-
stufen zwischen 11 und 28,5° C zur Eiablage schreiten.
Die abgelegten Eier wurden nach Temperaturherkunft getrennt
weisellosen Gruppen von je 100 Wiesenameisen-55 bei 27°C zur
Aufzucht übergeben. Aus den niedrigeren Temperaturstufen bis
zu 19,5° C entwickelten sich dd, aus den ab 23,5° C fast ausschliess-
lich nur 99.
Von rel. wenigen Ausnahmen abgesehen, entwickeln sich auch
bei den Ameisen nach der von Dzierzon für Honigbienen auf-
gestellten Theorie die g3 aus unbefruchteten Eiern. Wir möchten
mit allem Vorbehalt das bisherige Ergebnis, das mit umfangreichen
Versuchsserien gesichert werden soll, zunächst so deuten, dass
nach der Winterruhe die Ovulation bei einer geringeren effektiven
Wärmesumme anläuft als die Tätigkeit der Spermapumpe und dass
zu deren Tätigkeit eine höhere Temperatur benötigt wird als nur
zur Eiablage.
IV. ZUSAMMENFASSUNG UND SCHLUSS.
Unter der Einwirkung jahreszeitlich bedingter spezifischer
Ernährung der Oocyten in den Ovariolen bringen die Königinnen
der Kleinen Roten Waldameise zwei Ei-Typen zur Reife, die
spezifische Plasma-Strukturen aufweisen. Die von der Königin
nach ihrem Erwachen aus der Winterruhe abgelegten Eier besitzen
ein deutliches Polplasma; das sind die bipotenten Winter-Eier,
die sich sowohl zu Vollweibchen wie zu $$ entwickeln können,
während die Sommer-Eier, welche kein sehr deutliches Polplasma
aufweisen, im Volk der Kleinen Roten Waldameise nur zu 99
herangezogen werden. Die Eier sind nur praedisponiert, dıe Deter-
mination der weiblichen Kasten findet erst durch spezifische Ernäh-
rung im frühen Larvenstadium statt. Ein enger Konnex mit der
Königin verhindert die Entwicklung bipotenter Junglarven zu
Vollweibchen. Die daher notwendige physiologische Trennung der
34 K. GOSSWALD
VI
Königin von der Brut und deren Pflegerinnen findet statt, indem die
Königinnen bald nach der Sonnung und Ablage der Winter-Eier
sich in kühle, tief gelegene Nestkammern zurückziehen, während
die SS oben in der Nestkuppel einen eigenen hohen Wärmehaushalt
zur Aufzucht der Brut unterhalten. Zur Fütterung der Geschlechts-
tier-Larven im zeitigen Frühjahr dienen vermutlich überwiegend
hochwertige Nährstoffe aus Futtersaftdrüsen, die selbst aus den
in den $$ in Form von Fettkörpern angereicherten Nahrungsreser-
ven versorgt werden.
Bei der Wiesenameise weist der jahreszeitliche Dimorphismus
der Nährzellkerne und des Polplasmas bei weitem nicht die starke
Ausprägung auf wie bei der Kleinen Roten Waldameise. Zum
Ausgleich für diese weniger oder kaum ausgeprägte blastogene
Differenzierung der Eier sind bei der Wiesenameise die trophischen
Potenzen der 3% umso stärker entwickelt. Das zeigt sich zunächst
durch die Fähigkeit der $$, sogar in Anwesenheit ihrer Königin
Vollweibehen heranzuziehen, was den 99 der Kleinen Roten Wald-
ameise nie gelingt. Im einzelnen können sich die trophischen
Tendenzen der Wiesenameisen-39 entsprechend einer zweimaligen
Aufzucht von Geschlechtstieren zweimal ändern. Die erwähnten
Gynen-55 der Wiesenameisen erziehen aus bipotenten Winter-Eiern
der Kleinen Roten Waldameise entsprechend ihrem eigenen natür-
lichen Zucht-Rhythmusim Frühjahr und Spätsommer Vollweibchen,
dazwischen bringen Ergaten-5Ÿ auch aus bipotenten Winter-Eiern
der Kleinen Roten Waldameise nur $% zur Reife. Nun ist noch als
bemerkenswert nachzuholen, dass die überlegene trophische
Potenz der Wiesenameisen, die in der Gynen-Phase befindlichen
Ammen in die Lage setzt, sogar aus Sommer-Eiern der Kleinen
Roten Waldameise Vollweibehen, dazu Zwischenformen, wie sie
m. W. in Freien noch nicht gefunden worden sind, heranzuziehen.
Die >> der Kleinen Roten Waldameise haben entsprechend
der einmaligen Aufzucht von Geschlechtstieren auch nur einmal
im Jahr die trophische Fähigkeit, aus bipotenten Winter-Eiern
Vollweibehen heranzuziehen. Die Zucht von 99 aus ihren Sommer-
Kiern, wie sie seitens der Wiesenameisen festgestellt wurde, erscheint
hier im Rahmen der gleichen Art völlig ausgeschlossen. '
Die Tatsache, dass bei der Kleinen Roten Waldameise die
\nwesenheit der Königin auch bei dem Vorhandensein von Winter-
iern und Gynen-7% die Entstehung von Vollweibchen unterdrückt,
ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 335
ferner der Umstand, dass bei Versuchen mit der Wiesenameise die
Aufzucht von Vollweibehen in Anwesenheit der Königin zwar
möglich ist, aber die Befähigung hierzu verhältnismässig bald
erlischt, nach Entfernung der Königin jedoch sofort wieder einsetzt,
spricht dafür, dass die Königin mit dem gleichen, vermutlich sehr
eiweissreichen Futter versorgt wird, das den Larven, wenn es
ihnen in hinreichenden Mengen verabreicht wird, die Entwicklung
zum Geschlechtstier ermöglicht.
Die Konkurrenz nicht nur zwischen der Königin und den Larven,
sondern auch gegenüber den $Y um den von den 99 produzierten
Futtersaft, offenbart sich bei Arten mit fortpflanzungsfähigem
5-Stand darin, dass die 99 nach Entnahme der Königin in steigen-
dem Masse fertil werden, während sie sich in Anwesenheit ihrer
Königin der Eiablage enthalten. In diesem Zusammenhang sei
darauf hingewiesen, dass in jungen Kolonien erst nach einer
Mindestzahl von aufgezogenen 99 genügend hochwertige Stoffe
zur Aufzucht von jungen Geschlechtstieren produziert werden
können, z.B. bei der Schwarzgrauen Wegameise (Lasius niger L.)
3 Jahre nach der Koloniegründung, sobald das Volk auf etwa
10 000 >> angewachsen ist, wie sich in Laboratoriumszuchten
feststellen liess.
So zeigt sich also, dass auch im Ameisenstaat trotz organischer
Differenzierung eine Konkurrenz der weiblichen Kasten nicht ganz
entfällt, doch ist sie in sinnvolle Bahnen gelenkt und zum geregelten
Ablauf des Staatenlebens sowie für die Entwicklung der Kolonien
sogar förderlich.
dd werden bei den Waldameisen überwiegend in Nestern mit
weniger hohem Warmehaushalt, 99 dagegen in besonders indivi-
duenreichen oder gut besonnten Nestern aufgezogen. Während
die Ablage unbefruchteter Eier auch in niedriger Temperatur
möglich ist, scheint die Muskulatur der Samenpumpe erst bei
über 20° C aktiviert zu werden. Also ist nur in höherer Temperatur
die Ablage von befruchteten Eiern, die sich nach der Dzierzon schen
Theorie zu Weibchen entwickeln, möglich. So stimmen auch hier
Laboratoriums- und Freilandbefunde überein.
Damit ist in groben Zügen soweit bisher geklärt, die Art der
Kastendetermination bei den Waldameisen dargelegt.
Die einschlägige Literatur findet sich in der Arbeit von Karl
GôsswaLp und Karlheinz Brer: Untersuchungen zur Kastendeter-
als Voraussetzung der Aufzucht von
Volk in Insectes sociaux, I, Nr. 4, N
. . re . . . . D LAC
Blshachtunsen über den Beine des Schlafplatzes beim Star EMEA Fer ae
s vulgaris L.). (Mit 3 TEORIA a 319 at ee!
Be Se apte ene Untersuchungen am Salmonidensperma. Le a TC Cai
loiden Intersexen von Solenobia ee in Psye] hidae) .
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EE a ae + NE EN SEN A 338
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Abhängigkeit SEE RIE CIO N. Se N en NUE 367
eur
Ach . Karl GÖSSWALD, Zur Kastenbestimmung bei Ameisen. . . . . AS Stor 372
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P. BLiTHGEN, A. P. Fedtschenko’s turkestanische Vespiden- x
(Hym., Vespoidea, Eumenidae). (Mit 8 Textabbildungen.)
Esther SAGER, Morphologische Analyse der Musterbildung POS
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by Dr. V. Aellen. (With 2 figures in the text.) .
Ekkehard von TÖRNE, Neue a aus Det nl quit a
abbildungen.) . u A
Robert MATTHEY, SRI RE sur ne N... dues
Problèmes de eytologie comparée et de taxonomie chez les
(Avec 114 figures dans le texte.) . Dur
E. BrunoLD, Die Entwicklung des weiblichen Genitalapparetee
nobia triquetrella während des Puppenstadiums. (Mit 4 Textabbi
H. NijescH, Das thorakale Nervenmuskelsystem der FURBO
polyphemus (Lep.). (Mit 4 Textabbildungen.) :
M. REIFF, Nachweis des fermentativen Abbaus der DDT-Wir
mit Fliegenextrakten im Papierchromatogramm. (Grundla
Resistenzforschung, 2. Mitteilung.) (Mit 3 Textabbildungen.
Marguerite NARBEL-HOFSTETTER, La pseudogamie chez Lufia!
Goeze (Lepid. Psychide). (Avec 1 figure et) 2) tabelles ie :
Walter FIEDLER, Ueber einige Falle von Markierungeve ta bei
tieren. (Mit 5 Textabbildungen.) . AA SE
E. INHELDER, Ueber das Er mit Gegenständen bei Hurtie
6 Textabbildungen. ) i
Franz SAUER und Eleonore N. Zur nes de nächtlichen Zi
tierung von Grasmücken. (Mit 6 "Abbildungen.) .
R. WEBER und E. J. BoELL, Ueber die Crtochromo Sia
Mitochondrien von frühen Entwicklungsstadien des
(Xenopus laevis Daud.). (Mit 3 Textabbildungen.)
Th. LENDER, Mise en évidence et propriétés de l’organisine de i
ration des yeux chez la Planaire: Polycelis nigra 77 ee
Silvio RANZI et Paolo Cirrerio, Le comportement des différentes
protéiques au cours du développement me de Rana e
(Avec 2 figures dans le texte.) . à
P. A. TScHUMI, Versuche über die Wache von Hinterbei a
von Xenopus laevis Daud. und die Bedeutung der pis
4 Textabbildungen.) NE
Pierre TARDENT, Zum Nachweis eines ;' regénera tite te TS si
Hydranth von Tubularia. (Mit 2 Textabbildungen.) . ee er
Peter Bopp, Kolonialterritorien bei Murmeltieren. (Mit 7 Textabbild
(Voir suile page 3 d
Re VU SUrS Ss Ei DE ZOOLOGI E 387
Tome 62, n° 32. — Septemrbe 1955
Quelques problémes de régénération
chez les Urodèles
par
Charles TABAN
(avec 60 figures dans le texte)
SOMMAIRE
Mr ee 989
PREMIÈRE PARTIE: ETUDE DE L'ACTION DU NERF DANS
LA REGENERATION, CHEZ LE TRITON.
Chapitre premier: Histologie de bourgeons axiaux et sur déviation
an ea 2. erde 391
Chapitre deuxième: Les fibres nerveuses actives dans la régénération 398
Effets de la déviation d’artères dans le territoire patte chez
PERS RO Phe A AS ET SR. * ‘999
A) Les fibres sympathiques exercent-elles une action spéci-
NO AE N ser 399
B) Déviation d’une artère dans le territoire de la patte . . . 401
I. Rappel anatomique: 1) Innervation de la patte anté-
rieure . Othe (0401
2) Vascularisation de la patte
anherieure, u... sedis. ty 402
MibeMarericlket Méthodes. sis... 2.0» (Pewee 404
DL SOE Sita eset rise © vu Lans eee eo
1 Travail exécuté et publié grâce à une subvention de la « Donation Georges
et Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspiciis .»
Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. 27
388 C. TABAN
IV. Commentaires—. 2 2.02 ne me ee 415
V. Conclusions i 200» SOON 418
Chapitre troisième: Essais infructueux pour remplacer l’action du
nerf par des substances chimiques . . . . . pr
Chapitre quatrième: Déviation du nerf brachial sur larves de Tritons 421
a) Introduction . . SAI e!
b) Matériel et methode . ee ne = 2
c) Résultats: A. Premièressérie!. .. ....)..12 eee
B. Deuxième série . . . 423
d) Commentaires et conclusions: Influence abtrachivel exercée
par les membres en place desinnerves sur leurs nerfs déviés 425
DEUXIÈME PARTIE: La NOTION DE TERRITOIRE
DE REGENERATION.
Chapitre cinquième: Obtention de pattes supplémentaires par la
méthode de déviation du nerf chez les larves d’Amblystoma
mexicanum .. » 2.2 2 2 2 ae ee ee ave
a) Introduction. .........°. .: 2 Ho
b) Materiel et Méthode . en a =
c) Résultats et Commentaires. . . ..... + A
Chapitre sixieme: Exploration des territoires de la patte anterieure
et de la crête chez Triton alpestris . . . . .. Re
19 Exploration du territoire de la patte antérieure . . . . . 436
a) Introduction . . . . . . 6. men ss 5 nr
b) Matériel et Méthode . : ....... 20... CO
c) Résultats... . ww. wt oe
d) Commentaires. . . . : . . . . 2 AI
20 Déviation du il brachial long inférieur dans le territoire
Crete Le De lll
a) Materiel et Méthode oe ee ee ww
6) Résultats . . . . 2.0. 2. 1 m Ve err
c) Commentaires. . . 2. 1... 0. 2
3° Déviation du nerf brachial supérieur dans le stylopode, sans
amputation de la patte, chez Triton alpestris . . . . . . 454
a) Introduction . . . it... nn 2
6) Matériel et Méthode . 0: 2... 2... 2
c) Résultats . . . Lui. ONE
a) Commentaires. . . . 2.2... „ul A
Chapitre septième: Commentaires et Conclusions générales . . . 456
RÉSUMÉ ., «4 à à Je a a ee 460
Auteurs culés > en a OR tei A EL 461
REGENERATION CHEZ LES URODELES 389
INTRODUCTION
La présente recherche a été effectuée à la Station de zoologie
expérimentale de l’Université de Genève, sous la direction du
professeur Emile Guyénot. La plus grande partie en était déjà
achevée en 1952, mais d’autres occupations m'ont empéché de la
mener à chef plus rapidement.
Ce travail porte sur plusieurs problèmes différents:
1. M. le professeur Guyénot m’a proposé, tout d’abord, l’étude
histologique de jeunes bourgeons de régénération, chez le Triton,
à l’aide de colorations habituelles et argentiques. Il avait remarqué
que, dans les premiers stades de la régénération, des filets nerveux
aboutissaient à la limite de l’épithélium et semblaient déterminer,
à l’intérieur de ce tissu, le déclenchement de mitoses, mais seules
des colorations spécifiques du nerf permettraient d’affirmer ce fait.
Ses vues ont été confirmées par l’expérience et j’ai trouvé que non
seulement le nerf détermine le lieu de croissance du petit bourgeon
épithélial, premier signe de régénération, mais encore que ses fibres
pénètrent très précocement et en grand nombre à l’intérieur de
Pépithélium. Ces résultats ont fait l’objet d’une note préliminaire
(1949).
SINGER, avec une méthode similaire, a obtenu des résultats
comparables; notons en passant que les expériences de cet auteur
et les miennes ont été menées de façon complètement indépendante.
Pour compléter cette étude du mode d’action du nerf, mon
maître me proposa d'essayer de remplacer la stimulation nerveuse
par des actions chimiques. Poursuivies pendant longtemps, avec
des méthodes variées, ces recherches n’ont donné encore aucun
résultat positif. Je n’en ferai qu’une mention très brève. Comme
presque toujours en biologie, un résultat négatif n’a pas la même
valeur intrinsèque qu’un positif, je veux dire par là que, malgré
mes essais restés négatifs, il n’est pas exclu que le système nerveux
puisse déclencher les phénomènes de régénération par l'inter-
médiaire d’une ou plusieurs substances chimiques, qui sont peut-
être celles-là même que j'ai expérimentées, mais agissant à des
concentrations différentes, ou par un mode d’application plus
electif.
OFT 1 01958
dr.
390 C. TABAN
2. Longtemps les auteurs ont estimé que toutes les fibres ner-
veuses n’avaient pas un pouvoir de stimulation uniforme dans la
régénération. Jusqu'à ces dernières années, nous pensions, à la
suite des expériences de SCHOTTE, que les fibres sympathiques
seules importaient. SINGER, plus récemment, est venu, à la suite
d'une serie de recherches, à l’idée que n'importe quel élément
nerveux était capable de déclencher la régénération, pourvu qu'il
soit représenté par un nombre de fibres suffisant. GUYÉNOT avait
d’ailleurs déjà émis cette hypothèse.
La question étant controversée, il m'a semblé utile de la
reprendre au moyen d’une nouvelle méthode. Les descriptions
anatomiques montrent que les fibres sympathiques suivent dans
leur quasi-totalité la voie périartérielle. Si le sympathique était
capable de déclencher, à lui seul, la régénération, la déviation
dans la région du territoire de la patte antérieure de l’artère, avec
son adventice, devrait déterminer la croissance de pattes. Ces
opérations ont été suivies, dans un certain nombre de cas, d’exa-
mens histologiques.
3. Les territoires patte de la larve de Triton et celle d’Amblys-
tome sont-ils capables de répondre à la stimulation nerveuse
comme celui du Triton adulte ? J’ai entrepris d’élucider ce problème.
4. Le territoire de la patte antérieure de Triton cristatus a été
exploré dans le détail par GUYÉNOT, DinicHERT et GALLAND,
puis par KiorrsIs, grâce à la methode de déviation du nerf, de
la transplantation et du retournement de zones territoriales. Il
était intéressant de voir si la subdivision du territoire patte anté-
rieure en plusieurs zones aux capacités morphogénétiques diffe-
rentes se retrouvait dans une autre espèce de Triton, en l’occurence,
T. alpestris.
5. En dernier lieu, j'ai eu l’occasion de faire quelques remarques
sur l’influence attractive exercée sur les fibres nerveuses, par les
pattes en place, privées de leur innervation, en particulier chez
les larves de Triton.
Que mon maître, M. le professeur E. Guyénot, directeur de
cette thèse, veuille bien trouver ici l’expression de ma profonde
gratitude et de ma grande admiration. Maître brillant, il dirige et
side ses élèves avec une compétence et une largeur de vue remar-
I 1
quaples,
REGENERATION CHEZ LES URODELES 391
Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont apporté leurs encou-
ragements au cours de ce travail, en particulier mes camarades
du laboratoire et de la Station de zoologie de Genève, et spéciale-
ment Mlle Pierrette Jeanneret pour son aide précieuse.
Je remercie aussi vivement le Kuratorium de la Donation
Georges et Antoine Claraz, pour sa subvention.
PREMIÈRE PARTIE
ÉTUDE DE L’ACTION DU NERF DANS LA REGENERATION
CHEZ LE TRITON
CHAPITRE PREMIER
HISTOLOGIE DE JEUNES BOURGEONS AXIAUX
ET SUR DÉVIATION DE NERF
Effectuées sur Triton cristatus, mes recherches ont porté sur
93 régénérats de pattes antérieures in situ et sur 31 bourgeons de
pattes induites. Les pattes avaient été amputées proximalement
dans le bras, après extirpation de l’humérus, ce qui a l’avantage
de faciliter grandement la confection des coupes. Les deviations
concernent le nerf brachial long inférieur que je fis aboutir dans
la zone hétérotopique située entre l’insertion du membre et le
territoire de la crête.
J'ai divisé, conformément aux descriptions de SCHOTTÉ (1925),
les bourgeons de régénération en bourgeons initiaux, cônes et
palettes.
Une partie des régénérats ont été traités par la méthode de
l’imprégnation argentique de BreLcHOwSKI; le reste a été fixé au
mélange de Bouin et coloré à l’hémalun-éosine.
La première manifestation, histologiquement visible, de la
formation d’un regenerat est l’apparition d’une saillie a sommet
mousse constituée uniquement de cellules épidermiques situées à
Pextrémité du nerf. On peut compter, dans l’axe du bourgeon,
jusqu'à une vingtaine de strates cellulaires. Contrairement à ce
que nous verrons après déviation d’arteres ou implantation d’un
C. TABAN
REGENERATION CHEZ LES URODELES 393
caillot sanguin, cet épaississement epithelial n’est pas uniforme,
mais bien délimité, comme cela se voit particulièrement sur les
figures 1 et 3.
Ce massif epithelial est pénétré par des fibres nerveuses (fig. 1,
2, 4, 5, 6, 7) qui paraissent nues. Ces axones serpentent entre les
cellules épithéliales et peuvent arriver Jusque sous la couche la
plus superficielle. On peut rencontrer quelques fibres nerveuses
dans l’épithélium cicatriciel périphérique, mais elles s’accroissent
parallèlement à la surface et non perpendiculairement, comme dans
le bourgeon lui-même. Il est probable, sans que l’on puisse l’affirmer
de façon absolue, que la présence de ces fibres nerveuses augmente
la fréquence des mitoses; il est possible qu’elle exerce également
une sorte de tropisme sur les cellules épithéliales en train de se
déplacer pour recouvrir la plaie.
Le massif épithélial ne tarde pas à se creuser d’une cavité
remplie de cellules épithéliales plus ou moins lysées et de poly-
nucléaires (fig. 3). NAviLLE en 1925 a observé sur des larves âgées
de Rana temporaria des cavités semblables, dont il a étudié la
genèse. J’ai retrouvé des images similaires après déviation d’artere
chez le Triton. La présence de telles cavités n’est donc pas carac-
téristique d’une régénération. (La proportion de polynucléaires
m'a cependant paru être plus importante dans les épaississements
epitheliaux consécutifs aux déviations artérielles.)
La cavité se vide ensuite dans le lophioderme et l’épithélium
ainsi excavé est pénétré par des éléments sanguins et mésoder-
miques. Dans le jeune cône, les fibres nerveuses sont encore pré-
sentes en grand nombre dans l’épiderme et s’y accroissent en
direction axiale. Ces fibres ne pénètrent pas à !’apex du cône où
se différencie assez rapidement une membrane conjonctive limitante
Fic. 1—3.
Fic. 1. Jeune bourgeon (patte induite), formé d’un massif épidermique dans
lequel pénètre un faisceau nerveux.
(Coloration de Bielchowski (gross. 85 x).
Fic. 2. Pénétration du faisceau de fibres nerveuses dans le bourgeon représenté
fig. .1-
Coloration de Bielchowski (gross. 500 x).
Fic. 3. Cavité intraépidermique: début de formation du pertuis.
Coloration de Bielchowski (gross. 100 x).
394 C. TABAN
qui oppose certainement un obstacle considérable à la pénétration
intraépithéliale des axones. Il est possible que chez les espèces qui
ne régénèrent pas, la formation précoce d’une telle membrane
explique dans une certaine mesure le défaut de régénération. Je
rappellerai à ce propos les expériences de GIDGE et Rose (1944),
Rice
3ourgeon un peu plus avancé que celui représenté fig. 1. Régénérat in situ.
Coloration de Bielchowski (gross. 300 x).
qui ont obtenu de petits régénérats chez un anoure adulte (Rana)
au moyen de greffes de peau larvaire ou en retardant la cicatrisa-
tion au moyen de solutions salées. Une autre constatation courante
vient étayer cette idée: si un nerf est dévié dans la région qui donne
habituellement des membres mais qu’au lieu de le faire affleurer à
la surface, il soit simplement glissé sous un épithélium indemne,
normal, aucune néoformation ne se produit jamais. Il faut, pour
REGENERATION CHEZ LES URODELES 395
qu’un bourgeon apparaisse, que le nerf agisse sur une plaie ou une
cicatrice fraiche. D’autre part, GUYÉNOT a décrit depuis longtemps
l’«étouffement » possible des bourgeons par une cicatrice fibreuse
constrictive contre laquelle il a proposé de pratiquer des « denu-
one):
Faisceau de fibres nerveuses pénétrant dans l’épiderme du bourgeon représenté
figure 4. (A la base droite du cliché on entrevoit la limite de la zone lophio-
dermique plus claire.) On peut suivre le trajet de quelques fibres jusque dans
les couches cellulaires superficielles.
Coloration de Bielchowski (gross. 500 x).
dations » plus ou moins fréquentes. PoLEZAJEW, en 1939, a constaté
que la régénération chez les Tritons, Axolotls et tétards de Crapauds
ne survient pas lorsqu'il recouvre la plaie d’un morceau de peau.
396 C. TABAN
Enfin, citons à l’appui de cette thèse, les expériences plus récentes
de THornTox et celles de SCHOTTÉ et ses collaborateurs.
THornToN inhibe la régénération des membres chez les larves
d’Amblystome au moyen d’une solution de beryllium (0,1999 N
de Be(NO,), . 3H,0); il observe alors histologiquement la forma-
BiG.
Cone avancé, riche en éléments sanguins, à épithélium mince au sommet,
plus large sur les parties latérales.
Coloration de Bielchowski (gross. 60 x).
tion d’une importante membrane conjonctive limitante. S’il ampute
a nouveau ces animaux, sans les soumettre à un nouveau traite-
ment, les capacités régénératives réapparaissent.
HALL et SCHOTTÉ reprenant les expériences de SCHOTTE et
celles de Ricnarpson, font précéder ou suivre l’ablation d’une
patte de Triturus viridescens d’une hypophysectomie. Ils observent
REGENERATION CHEZ LES URODELES 397
alors un défaut de régénération et l’image histologique révèle un
épithélium très épais avec une prolifération rapide, au-dessous, des
tissus dermiques. Dans une série d’expériences subséquentes, les
mêmes auteurs observent que l'influence de l’hypophysectomie
RCA
Zone épidermique latéro-inférieure du cône représenté figure 6. On peut voir
pénétrer et suivre à l’intérieur de l’épiderme une ou deux fibres nerveuses
accolées. On remarque l’absence de membrane conjonctive basale nette dans
cette zone.
Coloration de Bielchowski (gross. 400 x).
diminue au fur et à mesure que les phénomènes de régénération
sont plus avancés; ils en viennent à l'hypothèse d’une action
hypophysaire qui agirait par l’intermédiaire de la surrénale, dans
les premières phases de la régénération.
398 C. TABAN
J’ajouterai encore que j'ai souvent observé que les animaux
qui subissent le plus grand nombre d’amputations simultanées
réagissent le mieux et régénèrent plus vite. On pourrait expliquer
par un stress plus considérable, déclenchant une sécrétion hormo-
nale hypophyso-cortico-surrénalienne plus grande, avec action de
l'hormone surrénalienne sur la cicatrice, principalement en retar-
dant la formation de la membrane conjonctive fibreuse.
Je pense que s’il était possible de retarder suffisamment la
formation de cette membrane par des agents chimiques (cortisone
ou hyaluronidase peut-être) ou autres, le nombre d’espèces mon-
trant des possibilités de régénération en serait encore accru.
Je n’ai remarqué aucune différence essentielle en ce qui concerne
l'édification du régénérat et la pénétration des fibres nerveuses,
selon que l’on étudie des régénérats de pattes en place ou les
régénérats induits en situation hétérotopique par déviation d’un
tronc nerveux.
CHAPITRE DEUXIÈME
LES FIBRES NERVEUSES ACTIVES
DANS LA RÉGÉNÉRATION
De nombreux travaux ont été consacrés à ce sujet. Je rappel-
lerai plus bas ceux de LOCATELLI, SCHOTTÉ, SINGER.
À la lumière des expériences pratiquées par ces auteurs et des
miennes, je crois, comme l’avaient suggéré Guyénor, puis Krort-
sis et suivant les expériences de SINGER, que ni l’élément moteur,
ni l'élément sensoriel, ni le sympathique n’ont une action pri-
vilégiée, mais que les fibres agissent par leur nombre. A l’intérieur
de chacun de ces nerfs se trouve-t-il des fibres spécialement actives
dans les phénomènes de régénération? Je crois que dans l’état actuel
de nos connaissances, il n’est possible ni de l’affirmer, ni de le nier.
Chaque territoire réagit de façon spécifique à l'incitation ner-
veuse, mais nous savons, depuis les travaux de GUYENOT et
SCHOTTÉ, que la morphologie du régénérat dépend en partie de
‘a grosseur du bourgeon. Or, s’il y a pour chaque territoire, suivant
l'état de ce territoire, Page de l’animal, ses conditions de vie, un
REGENERATION CHEZ LES URODELES 399
nombre limite de fibres nerveuses au-dessous duquel la rege-
neration n’est pas possible, il semble logique d’admettre que plus
les fibres seront nombreuses, plus le bourgeon sera gros, et la patte
formée typique !. Mais existe-t-il également un seuil de fibres supé-
rieur, au-dessus duquel les pattes formées ne peuvent être plus
grandes que normalement? Je le pense, sans en être certain.
Effets de déviations d’artères dans le territoire patte,
chez Triton cristatus.
A) Les fibres sympathiques exercent-elles une action spécifique?
SCHOTTÉ, à la suite d’une série de travaux en 1922, 26, 41,
arriva à penser que l’élément nerveux important dans la régéné-
ration, l’inducteur essentiel, est le Grand Sympathique.
Il base son affirmation sur les expériences suivantes, pour-
suivies chez Triton cristatus:
1. La section isolée, soit du composant moteur, soit du com-
posant sensitif n'empêche pas la régénération.
2. La section simultanée de l’élément moteur et du sensitif
n'empêche pas la régénération, il obtient des régénérats sur des
pattes avec paralysie motrice et sensorielle.
3. La section du réseau sympathique dans la région brachiale,
le nettoyage de la région du plexus brachial de toutes les brides
conjonctives, de tout ce qui n’est pas vaisseaux, muscles ou nerfs
sensitifs et moteurs, empêche la régénération. Cette dernière expé-
rience a été faite sur 8 animaux qui avaient régénéré une patte,
malgré une première désinnervation.
Voici comment SCHOTTÉ relate ces expériences:
«8 animaux, dont l’examen anatomique avait révélé l’absence
de toute innervation, malgré la régénération tardive du membre
gauche, ont pu être opérés de la manière suivante: Après l’ouver-
ture de la région du plexus, comme pour les séries précédentes,
toute la région de l’ancien plexus est soigneusement nettoyée de
tout ce qui n’est pas muscles ou vaisseaux. Ainsi, toute bride d’as-
pect conjonctif, tout filament suspect est extirpé. Par ce nettoyage,
je pouvais espérer avoir éliminé à nouveau les fibres nerveuses
1 Les petits bourgeons donnent des pattes hypotypiques et les plus petits
avortent (GuyENoT et ScHoTTE, 1923).
400 C. TABAN
invisibles qui auraient, d’après ma supposition, suffi à innerver
les membres ou permis leur régénération. Les nerfs collatéraux,
par contre, ont été laissés en place, afin que le résultat obtenu
restät sans équivoque.
» L’issue de l’expérience répondit pleinement aux prévisions:
aucun des individus ne montra trace de régénération du côté où
l’innervation invisible, bien que vraisemblablement présente,
avait été si radicalement supprimée. |
» Si cette experience paraît assez probante, il n’en reste pas moins
dans l’esprit un certain doute, étant donné que tout le raisonnement
repose sur l’existence des nerfs invisibles qui seuls auraient ete
régénérés. Il manque à cette démonstration la constatation directe
de la presence de fibres nerveuses amyeliniques, recherche que je
n’ai pas eu le temps, en raison des séries en cours, d’effectuer jus-
qu’à présent !. »
SCHOTTÉ ajoute encore une preuve physiologique à l’appui de
sa theorie: il observe un effet inhibiteur du gynergène et de la bel-
lafoline sur la régénération du T. cristatus.
LocATELLI, en 1929, réfuta les arguments de SCHOTTÉ, et comme
Wo rr (1902-1910), attrıbua la régénération aux nerfs sensitifs.
Plus récemment, SINGER (1942) a repris l’étude de la question.
Il étudie d’abord la répartition anatomique des fibres sympathiques,
se rendant au membre antérieur, en partie à l’aide de coupes histo-
logiques colorées, d’après la méthode de Bodian.
Chez 15 animaux (T. viridescens), il sectionne les nerfs spi-
naux 3 et 4, en laissant le sympathique en place. Dans une deu-
xième série, il sectionne les nerfs spinaux 3, 4 et 5, laissant toujours
le sympathique en place. Enfin, chez 34 animaux, il sectionne le
sympathique, en laissant les nerfs sensoriels et moteurs en place.
Aucun des animaux des deux premières séries n’a présenté
de régénération, si ce n’est après un délai de temps considérable.
Par contre, tous ceux de la dernière série ont donné un régénérat.
L'auteur conclut que la présence du sympathique n’est pas
nécessaire à la régénération.
A la suite d’une série de recherches plus récentes, il aboutira
d’ailleurs à la conclusion qu’il n’y a pas une sorte de fibres ner-
"0. SCHOTTÉ: Regeneration chez le Triton. Revue suisse de Zoologie,
n° 33, p. 165 (1926).
REGENERATION CHEZ LES URODELES 401
veuses spécifiques qui déclenchent la régénération, mais que seul
le nombre de fibres intervient, quelle que soit leur origine.
B. Déviation d’une artère dans le territoire de la patte
Devant ces résultats divergents, j’ai pensé utile de contrôler
l’action de la régénération des fibres sympathiques péri-artérielles.
Pour que leurs effets apparaissent plus nettement, j'ai isolé l’ar-
tère sous-clavière et ses branches, et l’ai fait aboutir dans le terri-
toire de la patte antérieure,
I. Rappel anatomique
1. Innervation de la patte antérieure.
Les descriptions anatomiques de l’innervation de la patte
antérieure du Triton sont peu nombreuses, mais précises. Rappe-
lons celles de ScHorTtE (1926), SINGER (1942), et celle de FRANCIS,
chez la Salamandre (1934).
Les nerfs de la patte proviennent principalement des racines
spinales 3 et 4; un rameau moins important vient de la 5me et un
filet nerveux minuscule se détache de la 2me paire, pour rejoindre
celui de la troisième.
Avant leur pénétration dans le membre, de nombreuses anas-
tomoses sont échangées entre ces différents troncs nerveux,
qui se divisent en 4 rameaux principaux de grosseurs inégales,
deux fléchisseurs et deux extenseurs.
D’après SINGER, seule la branche spinale N° 5 reçoit un rameau
communicant sympathique, formé de fibres afférentes viscérales
et de fibres préganglionnaires. La partie la plus importante du
sympathique destine-a la patte antérieure, quitte la chaîne sym-
pathique à l’endroit où l’artère sous-claviere se détache de l’aorte
dorsale.
Ce sont des fibres post-ganglionnaires qui s’accolent à l’artère
sous-claviere et se subdivisent avec elle. Ainsi l’artere brachiale
et l’artère profonde du bras sont entourées de filets nerveux sym-
pathiques, sur ou dans l’adventice. Cet auteur n’a pas trouvé de
communication entre ces fibres sympathiques et les autres nerfs
du bras. Ceux-ci peuvent accompagner les vaisseaux, mais sans
émettre, ni recevoir de rameaux les reliant au sympathique péri-
artériel.
402 C. TABAN
De son côté, Francıs rapporte les travaux de ANDERSSON
(1892), Jaquet (1900), Horrmann (1902), puis décrit la réparti-
tion anatomique du sympathique de la patte antérieure de la façon
suivante:
Le sympathique cervical est composé de ganglions arrangés
par paires qui se suivent longitudinalement, de chaque côté de l’aorte
dorsale. Chaque ganglion est relie au précédent et au suivant
par des fibres nerveuses, et aux rameaux ventraux des nerfs spi-
naux par les rami-communicantes. Il y a de nombreuses anas-
tomoses entre les deux séries de ganglions sympathiques. Le pre-
mier et le second de ces ganglions sont tres petits, mais le troisieme,
situé juste en avant de l’artere sous-claviere, est beaucoup plus
gros. Il reçoit les rami-communicantes de la racine spinale III.
De nombreuses anastomoses relient a ce niveau les ganglions sym-
pathiques des chaines gauche et droite, anastomoses passant par
dessus et par dessous l’aorte. Le tout forme la portion cervicale
du Sympathique (ANDERSSON). De ce 3M€ ganglion ou ganglion
sous-clavier, émergent trois ou quatre nerfs. Deux de ceux-ci pas-
sent dans le ganglion sous-clavier posterieur. Le troisieme, tou-
jours present, suit l’artere sous-claviere du cöte antérieur et gagne
ainsi le bras et l’avant-bras. Le quatrieme, quand il existe, se rend
aux visceres (estomac).
L’auteur note que les rami-communicantes des six premiers
nerfs spinaux ne se voient pas facilement, parce qu’ils quittent
fréquemment le nerf au cours de son trajet à travers les muscles
para-vertébraux et les traversent pour ressortir à proximité immé-
diate de la colonne vertébrale. Ils sont difficiles à repérer. Ainsi
ANDERSON n’a pas vu les rameaux communicants de la quatrième
racine, dont FRANCIS affirme cependant l’existence.
2. Vascularisation de la patte antérieure :
Les premières images de l’anatomie des vaisseaux de la Sala-
mandre ont été données par Rusconi, en 1854 (cité d’après FRANCIS),
puis par HOCHSTETTER (1888), mais ce dernier ne s’interessa guère
aux vaisseaux desservant les membres.
Puis viennent les travaux de ZUCKERKANDL, BETHGE, les pre-
miers à s'intéresser à l'anatomie des vaisseaux du Triton (Triton
laeniatus ).
REGENERATION CHEZ LES URODELES 403
Voici, en bref, la description de Francıs relative à la Sala-
mandre. Celle du Triton n’est pas differente; je n’en ai d’ailleurs
pas trouvé dans la littérature.
L’artere sous-clavière qui irrigue la patte antérieure
est une branche de l’aorte dorsale. Elle se divise en plusieurs artères
de calibre inégal: |
1) L’artère thoracique quitte la sous-claviére du côté
postérieur et se rend dans les muscles de la paroi.
Dans la région axillaire se détachent ensuite quatre artères:
2) Artère épigastrique antérieure. Elle se rend
dans la région abdominale, vers les muscles droits et obliques de
Pabdomen. .
3) Artere supra-coracoidienne. Elle est petite et
parfois absente. Elle irrigue les muscles attachés au coracoide.
4) Artere pectorale. Elle irrigue le muscle pectoral et
la peau qui le recouvre.
5) Artere capsulaire circonflexe. Elle quitte dor-
salement l’artère sous-clavière et passe le long de la face latérale
du scapulum, en compagnie de la veine scapulaire circonflexe.
Elle donne six branches:
5’) Artere brachiale profonde. Elle entre dans la
partie dorsale du bras et passe le long de la partie dorsale de
l’humérus, en compagnie des nerfs extenseurs. Elle se termine
au niveau du coude, non sans avoir donné la petite artere cutanée
postérieure du bras.
5’’) Artere sous-scapulaire qui irrigue le muscle scapulaire.
5°”) Rameaux musculaires (pour le triceps et le deltoide).
5°) Artère du trapèze, qui irrigue la peau de l’épaule.
5°) Arteres procoraco-humérale (pour les muscles et la peau
de cette région).
6) Artere brachiale. C’est l’artere la plus importante de
Pavant-bras. Elle est la continuation directe de la sous-clavière.
Elle penetre dans le bras, en compagnie des nerfs flechisseurs. Au
cours de son trajet, elle donne des rameaux musculaires et cutanés.
Au niveau du coude part l'artère radiale, qui passe du
côté radial de l’avant-bras et se dirige vers le premier doigt, tout
en irrigant la peau et libérant un rameau récurrent.
Elle se continue par l’artère interosseuse qui donne naissance à
l'artère cubitale. Celle-ci irrigue les muscles fléchisseurs de
Rev. SUISSE DE Zoor., T. 62, 1955. 28
404 C. TABAN
l’avant-bras et de la main. Un rameau récurrent de la cubitale se
rend vers le coude, à travers les muscles extenseurs.
D’autres rameaux de cette artère irriguent le carpe et la main.
Il. Matériel et méthode.
Ces expériences ont été faites sur des T. cristatus provenant
d'Italie.
Dans une première série de 47 animaux, l’opération a consisté
en une section des nerfs des racines spinales III et IV, environ 4 mm.
après leur sortie de la colonne vertébrale, c’est-à-dire bien plus bas
que le niveau du départ des rameaux communicants; ensuite l’artere
sous-clavière ou une de ses branches (artère profonde du bras ou
artère brachiale) est libérée et déviée dans la zone située entre la
patte et la crête.
Les instruments nécessaires à cette opération sont les mêmes
que ceux utilisés pour les déviations de nerf, soit:
Un bistouri, des pinces d’horloger, deux aiguilles montées,
une paire de ciseaux à iridectomie; aiguilles et soie stériles.
L'animal est endormi dans une émulsion d’ether à 4%, puis
lavé au savon, rincé et fixé par des bandelettes sur un liège lavé
à l’alcool et séché. Un linge stérile fenêtré est posé par-dessus.
Il faut faire une longue incision, partant près de la crête,
descendant derrière le scapulum, se poursuivant sur le côté dorsal
de la patte maintenue au liège par une aiguille fichée au travers du
carpe. Une fois la peau fendue, l’incision porte en profondeur sur
les muscles intercostaux pour mettre à nu les racines nerveuses III
et IV qui sont sectionnées à 4 mm. environ de la colonne et, pour
éviter une régénération trop rapide de ces nerfs, un fragment de
2 ou 3 mm. environ est réséqué.
Après résection du triceps, le coude est désarticulé, l’humérus
libéré et désarticulé à l’épaule. Le nerf et l’artère brachiale sont
bien visibles. Libérée avec les aiguilles montées, l’artère est saisie
dans la région du coude, avec une pince d’horloger qui en comprime
la lumière, puis sectionnée en aval. Elle est remontée soigneuse-
ment vers le haut de la plaie et libérée avec les ciseaux à iridec-
tomie des attaches conjonctives qui la retiennent encore.
Le plus possible de tissu conjonctif est cependant gardé autour
du vaisseau, afin de ne pas léser les fibres sympathiques qui pour-
raient s’y trouver.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 405
Si, au cours de ces manipulations, l’artere brachiale, tres fra-
gile, s’est rompue ou si l’on préfère devier l’artere sous-clavière, la
dissection est poursuivie. La liberation des vaisseaux au niveau du
creux axillaire déclenche une hémorragie due à la section des bran-
ches secondaires (épigastrique, supra-coracoidienne, pectorale, scapu-
laire circonflexe, brachiale profonde) qui se détachent à ce niveau.
Pour éviter que l’hémorragie ne devienne dangereuse, il faut
comprimer avec les pincettes l’extrémité du paquet vasculaire. La
libération de l’artere sous-clavière ne présente pas de difficultés.
Le vaisseau ne côtoie pas les nerfs d’aussi près que dans la patte,
et une très large part du tissu conjonctif qui le retient peut être
devie avec lui. Le sympathique adventiciel et péri-adventiciel n’est
certainement pas lésé (l’artère sous-clavière a été déviée dans les
neuf dixiemes des cas).
L’artere déviée, les muscles et la peau retenant encore la patte
sont rapidement sectionnés; la plaie est fermée par des fils de soie.
On laisse dépasser un peu l’extrémité du vaisseau dévié et on la
sectionne au-dessous du niveau de pincement, pour que les fibres
sympathiques ne soient pas écrasées. À ce moment peut se produire
une hémorragie, d’autant plus abondante que l’anımal est pres de
se réveiller, et qui est parfois mortelle.
L’animal est ensuite mis dans un sac préalablement stérilisé
selon la méthode décrite par Ponse en 1924. Les fils sont retirés
7 à 10 jours plus tard et l’animal replacé dans un cristallisoir. La
méthode permettant de reconnaître l’animal est celle utilisée par
la plupart des chercheurs, et consiste à sectionner un ou plusieurs
doigts des pattes restantes.
Dans une deuxième série de 8 animaux, la même opération a été
effectuée avec, en plus, une ablation des ganglions sensitifs spinaux
et un arrachement des racines motrices.
Enfin, dans une dernière série de 8 animaux, des caillots de sang
ont été placés sous l’épiderme d’une cicatrice fraîche, dans la région
située entre la patte et la crête, chez des Tritons préalablement
désinnervés (ablation des nerfs des racines III-IV-V) et amputes
du même côté.
Il a été fait 12 prélèvement dans la première série, pour examen
histologique (fixation au Bouin et coloration à l’hémalun-éosine),
et 8 prélèvements dans la dernière série, animaux témoins, examinés
de la même manière.
406 C. TABAN
Les soins post-operatoires sont les mêmes que pour les animaux
avec deviation de nerf, selon la technique de Guyenot.
Les observations ont porté sur une période de plus de trois mois.
III. Résultats.
PREMIERE SÉRIE: Resection des nerfs venant des racines spinales III
et IV, déviation de l’artere dans le territoire patte.
Des 47 animaux de cette série, 6 sont morts d’hémorragie, au
cours de l’opération ou peu après. Pour 12 autres, la région dans
laquelle l’artère avait été déviée a été prélevée et fixée au liquide
de Bouin, pour examen histologique. |
Il reste 29 Tritons qui ont été observés régulièrement, pendant
plus de trois mois. 6 d’entre eux, soit moins de 21%, n’ont donné
qu'une cicatrice simple, sans particularité. 23 animaux, soit le
80%, ont réagi à la déviation de l’artère par la formation d’un petit
bourgeon proéminent, au niveau d’aboutissement du vaisseau. Ces
bourgeons s'élèvent de 1 à 2 mm. en moyenne au-dessus de la
surface de la cicatrice. Ils atteignent leur taille maximum du qua-
trième au dixième jour après l’opération, puis tous, sans exception,
régressent. Voici le résultat des pointages des dixième, vingtième
et trentième jours après l’opération:
Au dixième jour, 8 animaux présentent de petits bourgeons,
légèrement rougeätres; 12 ont des bourgeons de taille plus grande
et plus franchement colorés; enfin 3 montrent de gros bourgeons
rouges.
Le vingtième jour, tous les bourgeons ont régressé. Dans sept cas,
la cicatrice a repris un aspect normal. Dans les seize autres, la place
de l’ancien bourgeon n’est plus marquée que par la présence d’une
petite tache blanche, légèrement proéminente.
Le trentième jour, la tache blanche a quasiment disparu dans
tous les cas.
DEUXIÈME SÉRIE: Déviation d’artère accompagnée d’un arrachement
des ganglions sensitifs et des racines motrices des troisième et
quatrième paires spinales, du côté de la déviation. |
5 animaux ont été opérés. 3 d’entre eux n’ont donné qu’une
cicatrice simple d'emblée. Les 5 autres ont formé des bourgeons
a l'extrémité de l'artère déviée. Les observations des dixième,
REGENERATION CHEZ LES URODELES 407
vingtième et trentième jours après l’opération donnent les résultats
suivants:
Au dixieme jour, deux petits bourgeons rouges et trois gros
bourgeons trés colorés.
Au vingtieme jour, un petit bourgeon encore coloré; quatre
taches blanches légérement surélevées; une cicatrice simple.
Au trentiéme jour, trois petites taches blanches et deux cica-
trices simples. Les trois petites taches blanches, encore présentes,
ont ensuite rapidement disparu.
Ainsi, comme chez les animaux de la premiere série, nous retrou-
vons la présence, dans un grand nombre de cas, de bourgeons au
niveau d’affleurement de l’artere a la surface. La formation de ces
bourgeons n’est donc pas influencée par la section des rameaux
communicants des troisieme et quatrieme paires.
Témoins.
Comme à la suite de l’operation, l’extrémité de l'artère déviée
se coiffe d’un caillot sanguin dans la plupart des cas, la présence
de ces bourgeons n'est-elle pas due uniquement à ce caillot de sang ?
Pour le voir, nous avons pris 8 animaux témoins chez lesquels,
dans le territoire de la patte antérieure, un petit carré de peau de
3 à 4 mm. de côté a été enlevé avec une partie des tissus conjonctifs
et musculaires sous-jacents.
Apres une dizaine de jours, un caillot de sang du même animal,
obtenu par section de la queue, est placé sous la jeune cicatrice.
Ce caillot se résorbe lentement. Au bout de 8 à 10 jours, caillot et
cicatrice sont prélevés pour un examen histologique comparatif
ultérieur.
Examens microscopiques.
A) Prélèvements faits sur des animaux de la première série —
2, 5, 8, 10, 23 jours et un an après l'opération.
1) Image du bourgeon deux jours après l'opération (schéma
fig. 8). — Ce qui frappe dès l’abord, c’est l'importance du caillot
et du tissu épithélial.
Le caillot est divisé en deux parties: l’une externe, formée
d’une couche dense d’érythrocytes, très colorée; l’autre interne,
fibrineuse, claire, comprenant beaucoup moins de cellules sanguines.
Les érythrocytes, bien reconnaissables, sont déjà à moitié degeneres.
408 C. TABAN
L’epithelium, formé de grandes cellules claires, jeunes, à gros
noyaux, parait se développer sur trois fronts:
1. Un groupe de cellules entoure le caillot et semble vouloir
le recouvrir.
Un autre groupe penetre directement dans le caillot, paral-
lelement a la surface de la peau.
3. Un dernier groupe suit les bords de la plaie et penetre en
profondeur.
bo
Fic. 8.
Schema indiquant les directions de progression de l’épithélium, au niveau
d’un caillot sanguin comblant une plaie, ou surmontant une deviation d’artere.
A) Progression en surface. B) Pénétration à l’intérieur même du caillot.
c) Glissement en profondeur, sous le caillot, dans le lophioderme.
d) Caillot, partie externe. e) Caillot, partie interne. f) Epithelium.
g) Lophioderme. h) Artere. i) Ilot de cellules épithéliales.
Parmi les cellules épithéliales qui se trouvent au contact direct
du sang coagule, plusieurs renferment dans leur protoplasme des
débris d’erythrocytes, nettement reconnaissables grâce à l’hémo-
globine qu'ils contiennent.
l'artère, entourée de tissu peri-adventiciel, est facilement
visible, Sa lumière est obstruée par de nombreux polynucléaires,
de petits amas granulaires, quelques débris cellulaires.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 409
2) Image du bourgeon de huit jours (fig. 9, 10, 11, 12, 13, 14 et 15).
— Un élément a, déjà à ce moment, perdu beaucoup de son impor-
tance: c’est le caillot. Ce qu’il en subsiste est complètement recou-
vert par l’epithelium qui est, à ce stade, le tissu le plus marquant.
re
Animal n° 144.
Prélèvement effectué huit jours après la déviation de l’artère. On remarque
de nombreux débris sanguins à l’intérieur de l’épithélium. Celui-ci est épaissi,
mais a surtout tendance à partir en profondeur; on distingue une grande
« coulée » cellulaire, bifide à son extrémité inférieure. (On voit sur d’autres
coupes du même animal des îlots de cellules épithéliales complètement isolés
au milieu du conjonctif.) L’artère elle-même est visible à gauche de la coulée
épithéliale, elle est entourée d’erythrocytes; sa lumière en contient aussi
quelques-uns. Au -dessous, à côté des masses musculaires, on voit du sang
hémolysé, de la fibrine, un caillot en voie de résorption.
Il forme à la surface de la plaie une couche épaisse de plusieurs
étages cellulaires (8 à 10 et parfois plus). Un grand nombre de ces
cellules contiennent des débris d’érythrocytes colorés par l’hémo-
globine. Il est creusé à certains endroits par des lacunes, de gran-
deurs variables, remplies de sang hémolysé, de déchets d’érythro-
cytes; les cellules épithéliales qui les bordent ont souvent leur
protoplasme bourré de déchets (fig. 13 et 14).
410 C. TABAN
Sous cet épithélium se trouvent, dans les bords de la cicatrice:
du tissu conjonctif, des glandes régénérées, des pigments méla-
niques. Au centre de la cicatrice, on rencontre du sang dégradé,
en voie de résorption, l’artère — dont la lumière, dans un cas,
contenait des globules rouges —, enfin des muscles et du tissu
Freord0.
Animal n° 144.
Même coupe. Détail d’une partie de l’épithélium, au fort grossissement. La
présence de sang phagocyté est facile à repérer.
conjonctif assez riche en macrophages, comme d’ailleurs lépi-
théhum (fig. 9).
Notons encore la présence d’assez nombreuses « coulées» de
cellules épithéliales à l’intérieur du lophioderme, qui descendent
souvent profondément et peuvent même parfois perdre le contact
avec Pépithélium, formant de petits îlots épithéliaux entourés de
conjonctif (fig. 9).
>) Image du bourgeon de vingt-trois jours (fig. 16 et 17). — Il
ne présente que peu de différence avec celui de huit jours. La
REGENERATION CHEZ LES URODELES 411
cicatrice est plus petite; l’épithélium est resté épaissi, mais il n’y
a pratiquement plus de sang provenant du caillot. Par contre, de
nombreuses cellules de l’épithélium sont bourrées d’hémosidérine,
produit de dégradation des érythrocytes. Glandes et pigments
Mer Alle
Animal n° 144.
Image d’une autre coupe, vue au fort grossissement (500 fois environ). On
distingue les nombreuses inclusions d’hemosiderine à l’intérieur du protoplasme
des cellules épithéliales.
n’ont pas encore atteint le centre de la cicatrice. L’artere est bien
visible, la lumière libre dans le cas examiné.
B) Prelevements faits sur les animaux témoins, chez
lesquels un caillot de sang a été placé dans une cicatrice
fraîche (Images de bourgeons de 8-10 et 11 jours).
Nous retrouvons, l’artère en moins, l’image donnée par les
bourgeons sur déviation d’artère de huit jours. L’epithelium a
considérablement proliféré, recouvert le caillot, glissé en profon-
412 C. TABAN
Fic. 12. — Animal n° 183.
Prélèvement huit jours après la déviation artérielle. On voit l’épithélium
épaissi, contenant du sang et le caillot sous-épithélial en pleine organisation.
Fic. 13. — Animal n° 183.
Meme coupe au fort grossissement: détail de l’épithélium, une cellule épithé-
ale en train de phagocyter un érythrocyte dont on distingue bien le noyau
entoure de pigment. En bas à gauche, un polynucléaire, facilement discernable
des cellules épithéliales.
REGENERATION CHEZ LES URODELES GAS
Fic. 14. — Animal n° 184.
Prelevement histologique huit jours apres la déviation de l’artere. On voit
tres nettement une grosse vésicule intra-epidermique remplie de débris cellu-
laires, d’hémosiderine, de polynucleaires
Fic. 15. — Animal n° 184.
Même coupe que pour la figure 14. Vue fragmentaire de la vésicule intra-
épidermique, a un grossissement plus fort.
414 C. TABAN
Fic. 16; — Animal n°178:
Prelevement 23 jours apres la deviation arterielle. Le bourgeon est beaucoup
moins saillant. On distingue encore des débris de cellules sanguines à l’intérieur
de l’epithelium. [lots de cellules épithélie les en profondeur.
BEN,
Fic. 17. — Animal n° 173.
Autre coupe sur laquelle sont visibles le léger épaississement épithélial, le
sang au-dessous, l'artère en coupe transversale et les coulées épithéliales à
gauche et à droite. On note aussi absence de pigment à l’endroit de la
déviation. |
REGENERATION CHEZ LES URODELES 415
deur. Il contient des lacunes remplies de sang hémolysé et de
débris cellulaires. Ces cellules renferment souvent, dans leur pro-
toplasme, des débris d’erythrocytes.
Le reste du caillot, sang hémolysé, dégénéré, se trouve sous
P’epithelium (fig. 13).
Fie. 18. — Animal n° 165.
Prélèvement effectué onze jours après la mise en place d’un caillot sanguin
sous l’épithélium. On voit nettement une cellule épithéliale distendue, remplie
de débris d’erythrocyte. L’epithelium est épaissi, comprend plusieurs strates
cellulaires, comme dans les bourgeons sur déviation d’arteres, mais il n’est
pas proéminent comme les vrais bourgeons de régénération; au contraire, il
a l’air de s’enfoncer en profondeur. Sous l’épithélium: des restes d’erythrocytes
du caillot.
IV. Commentaires.
Ces résultats appellent des commentaires sur l'importance de
deux facteurs: le rôle du sympathique péri-artériel et celui de
l’épithélium dans la régénération.
1) Importance du Sympathique peri-arteriel.
Les experiences de deviation d’artere montrent de facon tres
claire que le sympathique péri-artériel n’est pas capable de déclen-
cher la formation d’une patte, chez le Triton. Ces résultats confir-
ment ceux de SCHOTTÉ qui a remarqué que la résection d'importants
vaisseaux, dans la patte, n'empêche pas la régénération, si les nerfs
sont intacts (1926).
416 C. TABAN
D’après les travaux de SINGER, sur le Triton (1942) et de
Francıs, sur la salamandre (1934), l’artère sous-claviere est le
vecteur de la quasi totalité des fibres sympathiques destinées à la
patte antérieure. Si nous l’admettons, la déviation de l'artère
entraine du même coup celle des fibres sympathiques. Nous aurions
ainsi pratiqué une déviation élective du Sympathique.
Nous avons vu que l'influence des nerfs du système nerveux
autonome est très discutée. Tandis que LocATELLI et SINGER lui
dénient toute influence prépondérante, SCHOTTÉ et BUTLER pen-
sent qu'il est le facteur essentiel, indispensable à la régénération.
Si les descriptions anatomiques sont exactes, nous pouvons
dire que le Sympathique ne joue pas un rôle essentiel. Nous avons
dévié l’artère avec les tissus péri-adventiciels, comme cela se voit
sur nos préparations histologiques et les nerfs qui devaient s’y
trouver, ont certainement été déviés.
La question des rameaux communicants ne Joue presque pas
de rôle dans nos expériences. Indépendamment du fait que leur
existence est niee par certains auteurs, s’ils sont présents, ils n’ont
certainement pas été lésés dans notre première série d’opérations,
où le nerf est sectionné bien après leur départ. Dans la deuxième
série, il est probable qu'ils ont été supprimés; cependant les résul-
tats n’en ont pas été modifiés.
2) Importance de l’epithelium.
Le rôle joué par ce tissu, au cours des phénomènes de régéné-
ration, est discuté. Pour GopLEwSKI et Rose, il contribue de
façon essentielle à la formation du blasteme et cela pas seulement
pendant les tout premiers stades. Rose en particulier (1948) base
son affirmation sur les faits suivants:
1) Aucun tissu local ne commence à se développer par mitoses,
avant la formation du blasteme, sauf l’épithélium.
2) Pendant la formation du blastème, on trouve une perte de
12.000 cellules épidermiques et un gain de 18.000 cellules de la
régénération, dans un cas, et, dans un autre, une disparition de
18.600 cellules épithéliales pour un gain de 19.700 cellules de la
régénération. (Expériences pratiquées à l’aide d’une coloration
vitale des cellules épithéliales au Bleu de Nil.)
3) Un grand nombre de cellules épidermiques se forment à
l'extrémité distale d’un moignon, avant la formation du blastème.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 417
4) Aucun autre tissu ne perd autant de cellules pendant la
formation du blastème.
5) Rose décrit la transformation des cellules épithéliales en
cellules de régénération.
Rose en conclut que la plus grande partie du blastème de régé-
nération dérive de cellules épithéliales « dédifférenciées ». Mais les
expériences de GUYÉNOT sur le lézard montrent l’importance du
tissu conjonctif. Weiss, en remplaçant la peau du bras par du
tissu pulmonaire, a obtenu des régénérats; ce qui prouve que
l’épithélium n’est pas déterminant. C’est aussi l’avis de METTETAL,
TAUBE, BUTLER, SCHOTTÉ, PUCKETT, THORNTON, Kıorrsıs,
MANNER, HEATH.
J'ai remarqué, comme Rose et d’autres, que la première appa-
rition du bourgeon consiste dans la formation d’une saillie à
sommet mousse, constituée uniquement par des cellules épider-
miques et pouvant compter dans l’axe du bourgeon jusqu’à vingt
couches cellulaires. Cette saillie est centrée par le nerf, aussi bien
pour les régénérats en place, que pour ceux induits par déviation du
nerf. Les fibres de ce dernier pénètrent en grand nombre à l’intérieur
du tissu épithélial, à ce moment (SINGER, 1949; Tarzan, 1949).
Mais les résultats des déviations d’artère et d’implantations de
caillots montrent que cette dernière accumulation de cellules épi-
theliales n’est pas spécifique; elle se trouve aussi en dehors de
toute régénération. Elle favorise, cependant, très probablement la
croissance du jeune blastème. Il faut remarquer, toutefois, que les
bourgeons épithéliaux de régénération forment des saillies mousses
au-dessus du niveau habituel de la peau tandis que l’épaississement
epithelial, dans les déviations d’artere, donne plutöt une image
d’épaississement en profondeur, comme on le remarque particuliè-
rement sur les coupes de l’animal 183 (fig. 12), dont le prélève-
ment pour examen histologique a été fait huit jours après l’opéra-
tion et chez lequel on compte une quinzaine de strates de cellules
épithéliales, au-dessous du niveau normal. Ce n’est pas toujours le
cas et parfois même, dans les déviations d’artère, on trouve un
épithélium proéminent, comme par exemple chez l’animal 184, où
le prélèvement a été fait lui aussi huit jours après l’opération.
GUYÉNOT a remarqué que placer un caillot à l’extremite du
nerf dévié favorise le bourgeonnement. On peut penser que l’action
de ce sang est liée à l’afflux de cellules épithéliales qu'il déclenche.
418 C. TABAN
La perte de cellules epitheliales dans le tissu conjonctif n’est
pas non plus spécifique de la régénération, puisque je l’ai trouvée
après déviation d’artere et implantation d’un caillot. On peut
donc, avec la plupart des auteurs, admettre l’origine mésenchy-
mateuse du blastème.
J'ai observé, à la suite d'ORECHOWITSCH, BROMLEY, POLEZAJEW,
la capacité lytique des cellules épithéliales à l’endroit du caillot
sanguin.
Un fait surprenant est l’intensité de la phagocytose exercée
par les cellules épithéliales (fig. 10, 12, 16). IsHIKAWA en 1927 a
vu que les cellules de l’épithélium de la peau de Rana nigro-macu-
lata sont capables de phagocyter l’encre de Chine mise dans une
petite incision cutanée. On connaît, d’autre part, les capacités
phagocytaires des épithéliums bronchique, vaginal. Chez le Tri-
ton, les capacités de phagocytose de l’épithélium de la peau n’a-
valent, à ma connaissance, pas encore été décrites.
La confusion des amas sanguins intra-épithéliaux avec des
capillaires ne me semble pas possible; l’état des globules rouges,
l'aspect des cellules environnantes, ne donnent pas l’image habi-
tuelle des capillaires, même si ceux-ci se trouvent en grand nom-
bre. La présence, au début, de débris d’érythrocytes, puis plus
tard de pigments (hémosidérine), à l’intérieur du protoplasme des
cellules épithéliales, sont autant d’images caractéristiques d’une
phagocytose.
V. Conclusions :
1. Le Sympathique périartériel ne joue aucun rôle prépondérant
dans la régénération.
2. La déviation de l'artère sous-clavière dans le territoire patte
amène la formation de sortes de bourgeons qui disparaissent
assez rapidement, sans jamais donner naissance à un membre ou
fragment de membre.
3. Le placement d’un caillot sanguin sur une plaie fraiche donne
naissance à des formations semblables à ces bourgeons stériles.
is
L’epithelium entoure le caillot, le pénétre, et il se glisse en pro-
fondeur dans la plaie, formant parfois des ilots épithéliaux
en plein lophioderme.
o. L’epithelium possède des capacités lytiques et phagocytaires.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 419
CHAPITRE TROISIÈME
ESSAIS INFRUCTUEUX POUR REMPLACER L'ACTION
DU NERF PAR DES SUBSTANCES CHIMIQUES
Depuis la découverte de Loewi (1921), on sait que l’excitation
des nerfs végétatifs libère dans les organes qu’ils innervent des sub-
stances dont l’action est semblable à celle de ces nerts. Cet auteur
a montré par exemple que l'excitation du pneumogastrique libère
dans le cœur une substance douée, comme les filets du vague, de
la propriété de ralentir les battements cardiaques. On a constaté
depuis des phénomènes semblables pour tous les autres nerfs végé-
tatifs. Les substances ainsi libérées sont dites soit sympathico-
mimétiques, soit parasympathico-mimétiques, selon leur origine.
On a pensé qu’elles provenaient des terminaisons nerveuses et
qu’elles étaient les intermédiaires nécessaires entre celles-ci et
les organes innervés, d’où leur nom de médiateurs chi-
HNP EC] Ke) Si
Le médiateur du parasympathique est l’acetyl-choline, ester
synthétisé en 1906 par BEYER, qui agit déja a des doses tres faibles;
on obtient par exemple un effet hypotenseur avec une dose de
0,000.001 mg./par kg. Toute une série de substances ont également
des effets parasympathico-mimétiques, par exemple: les substances
muscariniques; d’autres, comme l’ésérine, prolongent l’action de
Pacétyl-choline en inhibant la cholinestérase, ferment qui scinde
dans l’organisme l’acetyl-choline en choline et acide acétique.
La carbaminoyl-choline, la mécholine, sont d’un effet plus durable
que l’acétyl-choline, parce que moins sensible a cette diastase.
L’atropine supprime l’action de la choline et de ses esters.
Le médiateur du sympathique est la « sympathine » ou adrénaline,
qui, au point de vue chimique, est un diphénol avec une fonction
alcoolique et une fonction aminée secondaire. Les sympathicoly-
tiques se trouvent parmi les alcaloides de l’ergot, de la Yohimbine.
Partant de ces faits j’ai essayé de remplacer l’action du nerf
dans la régénération par un ou des médiateurs. Ces expériences
ayant abouti à des résultats négatifs je ne ferai que les relater de
façon succincte.
J'ai été obligé d'utiliser plusieurs techniques pour tenter d’ob-
tenir une action continue des substances essayées.
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 29
420 C. TABAN
J'ai fait subir à un certain nombre de 7. cristatus une desinner-
vation complete de la patte antérieure par ablation des ganglions
rachidiens et section des racines motrices des IIIme, [Vme et Vme
paire. De cette manière j'ai pu faire agir les substances à étudier
dans la région axiale, la plus favorable à la régénération, sans
craindre une éventuelle action des fibres nerveuses. C’est là une
précaution élémentaire sans laquelle les résultats resteraient sus-
pects; n'importe quelle manœuvre opératoire pourrait en effet
permettre à des filets nerveux d’affleurer à la surface, et fausser
ainsi les résultats. La plus grande partie des animaux a été utilisée
pour les expériences, les autres étant gardés comme témoins.
Dans une première série, j'ai essayé d’insinuer sous la peau
du dos de l’animal des tubes capillaires de verre préalablement
coudés, dont l’extremite aboutissait dans une petite plaie de la
région axiale. Dans une deuxième série, j'ai essayé de remplacer
le verre par un tube de tout petit calibre, en matière plastique, puis
par un tube de collodion, très fin. Dans un délai de 7 à 15 jours,
tous ces tubes ont été expulsés comme corps étrangers. Les sub-
stances placées dans les lumières des tubes et renouvelées regulie-
rement n’ont donc pas pu agir pendant un temps suffisant. Dans
une quatrième série, J'ai utilisé comme tube une aorte prelevee sur
un autre animal. Cette méthode a donné des résultats un peu
meilleurs, ces aortes sont restées en place parfois pendant trois
semaines. Dans une cinquième série J’ai mélangé les substances a
essayer à de la poudre de Kaolin, puis placé le tout dans une
cicatrice fraîche, à épithélium transparent mais suffisant pour retenir
le mélange. Dans une sixième série, le Kaolin a été remplacé par
de lAgar-agar et le mélange séché dans la cloche à vide.
J'ai tenté également de faire affleurer dans la region axiale des
nerfs préalablement desséchés puis imbibés de substance à essayer.
Ces trois dernières méthodes permettent aux substances incluses
d'agir de façon lente mais constante; les premières permettaient
d'essayer des substances rapidement dégradables, mais qui doivent
être renouvelées fréquemment pour pouvoir agir de la façon
la plus constante possible.
J'ai également essayé d’une sorte de carcan immobilisant le
Triton et permettant à un goutte à goutte d’imbiber constamment
une petite plaie, mais animal réussit presque toujours à se dépla-
cer ou finit par se blesser en voulant se dégager. Enfin j’ai essayé
REGENERATION CHEZ LES URODELES 421
de mettre certaines substances directement dans l’eau du cristalli-
soir contenant les Tritons amputés, plaies à vif.
Au moyen de ces différentes techniques, j'ai essayé seules et
à des concentrations différentes, ou mélangées les unes aux autres,
les substances suivantes: Adrénaline, Bénerva, Becozyme, Choline,
Acétyl-choline, Mécholine, Carbaminoyl-choline, Esérine, Choli-
nestérase, vitamine A.
Les résultats obtenus sont complètement négatifs, aucun ani-
mal n’ayant présenté de néoformation rappelant un bourgeon de
régénération. Cela ne veut pas dire que mélangées dans d’autres
proportions ou à des concentrations différentes, ces mêmes substances
ne soient pas susceptibles de déclencher une régénération.
A noter que les témoins désinnervés n’ont pas, eux non plus,
présenté de régénération, après plus d’un an.
CHAPITRE QUATRIÈME
DÉVIATION DU NERF BRACHIAL SUR LARVES
DE TRITON
a) Introduction.
Des déviations du nerf ont été effectuées en même temps que
les miennes par GUYENOT, KiorTsis et JEANNERET, qui ont opéré
65 larves de Triton; plusieurs sont mortes mais 37 ont survécu
assez longtemps pour pouvoir régénérer. Sur celles-ci, 2 ont donné
naissance à des pattes sur déviation, l’une dans le territoire ortho-
topique A, normale, l’autre dans le territoire C, duplicaturée, de
latéralité inverse. Quatre autres iarves n’ont réagi que par la forma-
tion de bourgeons abortifs, le reste n’a présenté aucune réaction.
Ces auteurs ont remarqué le fait intéressant que les déviations
des nerfs chez les larves de Triton donnent un pourcentage de ré-
ponses beaucoup moins élevé que chez l’adulte. Ce fait ne se retrouve
d’ailleurs pas, nous le verrons, chez les larves d’ Amblystome.
Il y a probablement plusieurs explications à ce phénomène.
L’une d’entre elles est le glissement des fibres du nerf dévié en direc-
tion du lieu d'insertion habituelle de la patte.
Ce glissement est probablement facilité par la nature de la peau
larvaire du Triton. Celle de l’Axolotl, beaucoup plus épaisse, sur-
422 C. TABAN
tout s’il s’agit de larves âgées, retient mieux par sa cicatrisation le
nerf dévié. Ce glissement semble encore plus fréquent lorsque le
membre est laissé en place.
J. SZENPSENWOL, en 1939, a montré que chez Amblystoma et
Triturus larvaires, la greffe d’un membre en position hétérotopique
exerce une influence attractive sur le système nerveux environnant; il
pense que cette action persiste, mais à un moindre degré, chez l'adulte.
Je me suis demandé si la patte laissée en place dans les opéra-
tions de déviation du nerf agissait de façon similaire.
Mes expériences ont porté sur 55 larves de Triton cristatus et
Triton alpestris.
Dans une première série de 23 animaux, J'ai effectué simplement
la déviation du nerf brachial ou du plexus brachial, en laissant le
membre en place.
Dans une deuxième série de 32 animaux, la déviation nerveuse
a été accompagnée d’une amputation complète de la patte.
b) Matériel et méthode.
Les opérations ont été faites sur des larves de 7. cristatus et
T. alpestris provenant des étangs de la Station de zoologie experi-
mentale de Malagnou ou pêchées dans les mares du canton de
Genève, et dont la taille variait de 4 à 6 cm.
Les narcoses ont été obtenues par barbotage de vapeurs d’éther
(voir détail de la technique au chapitre 5). La technique opératoire
a été la même que celle que je décris plus loin pour les larves
d’Amblystome (chapitre 5).
Après l’opération, les larves sont laissées pendant 24 ou 48 heures
sur du coton humide, à l’abri de la lumière. De cette manière, elles
bougent moins. Elles sont ensuite remises dans des cristallisoirs,
dont l’eau est oxygénée constamment par barbotage d’air, et par-
tellement renouvelée tous les deux à trois jours.
Un certain nombre d’animaux ont été autopsiés 4 à 5 mois
après l’opération.
Résultats.
À. Première série. — Déviation sans amputation.
Des 23 larves qui n’ont subi que la déviation du nerf ou du
plexus brachial, sans amputation simultanée de la patte
REGENERATION CHEZ LES URODELES 423
entière, aucune n’a donné de patte, même incomplète, sur le lieu
de la déviation; une seule a présenté à ce niveau un bourgeon
minuscule qui a rapidement régressé, et dont il ne restait plus trace
15 jours après l’opération. Par contre, les pattes paralysées depuis
l’opération retrouvent, après un délai de 15 à 20 jours, leur motilité
et, semble-t-il, leur sensibilité. (Le degré de sensibilité est très
difficile à apprécier chez ces animaux.)
Résultats des autopsies.
Quatre animaux de cette serie ont été autopsiés 4 mois après
l’opération. Tous les animaux ont été opérés du côté gauche.
N° 17: opération le 9 juin 1950; déviation du plexus brachial
à mi-chemin entre la patte et la crête. La patte est laissée en place.
Le 18 juin 1950 on voit un petit bourgeon sur déviation, encore
apparent le 24 juin, mais qui a complètement disparu le 6 juillet
1950;
On note, le 12 octobre, que la peau s’est pigmentée, mais que
les branchies subsistent. Les pattes droite et gauche sont de même
longueur (1,2 cm.). La patte gauche est sensible à la piqùre, bien
mobile. Vérification anatomique sous le contrôle de la loupe bino-
culaire Leitz. L’innervation de la patte est assurée par les nerfs
des racines III et IV. Aucun nerf n’est visible à l’endroit de la
déviation. È
Nos 32, 33 et 34: Operation le 27 juin 1950, déviation du nerf à
mi-chemin entre crête et patte. Ablation de l’extrémité distale du
membre par section au travers du carpe.
10 juillet, aucun bourgeon n’est visible sur les déviations.
Le 26 juillet, la patte est complètement régénérée, mobile,
sensible.
A l’autopsie, le 16 octobre 1950, les nerfs de la patte proviennent
des paires III-IV et V. Rien n’est visible a l’endroit de la déviation.
B. Deuxième serie. — Déviation avec amputation.
32 larves ont subi la déviation du tronc nerveux et l’amputa -
tion de la patte. Dix jours après l’opération, dix d’entre elles
présentaient des bourgeons sur déviation, nettement visibles, et
cinq de celles-ci montraient également des bourgeons au lieu habi-
tuel d’insertion du membre; 15 larves avaient des bourgeons au
lieu d'insertion du membre seulement; enfin 7 n’en avaient pas
424 C. TABAN
du tout. Apres 30 jours, 6 des 10 bourgeons sur deviation avaient
régressé.
Après 5 à 6 semaines, 18 larves présentent des régénérats en
place, c’est-à-dire au lieu habituel d’insertion du membre, et
complets. Un animal (le n° 63), montre une patte simple insérée
tres pres du lieu habituel.
Fic. 19. — Larve n° 50.
On distingue la patte surnuméraire hétérotopique, hypotypique, à un doigt
dirigé vers le bas.
FIG. 20. — Larve n° 51 (gross. 5 x).
Patte sur déviation avec le pli du coude ouvert en haut; elle est hypotypique.
Pas de régénérat axial.
La larve n° 50 montre à la fois une patte bien régénérée, en
place, et un rudiment de patte inséré juste au-dessus (fig. 19), dont
la base est mème rattachée à la face supérieure du stylopode de la
patte en place. La patte surnuméraire est hypotypique; elle se
compose d’un avant-bras, d’une ébauche de carpe et d’un doigt
dirigé vers le bas.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 425
Une autre (n° 51) montre une patte incomplète, le pli du coude
ouvert vers le haut, au lieu de déviation (fig. 20); elle est prélevée
et fixée pour un examen histologique .
Autopsies d'animaux de la deuxième série.
Cinq des opérés ont été autopsiés 4 mois après l’opération.
No 24: Opération le 24 juin 1950, déviation du plexus entre la
crête et la patte.
Le 6 juillet, on voit un petit bourgeon sur déviation, qui, le
30 juillet, a déjà un peu régressé.
Autopsie le 12 octobre 1950. Il n’y a pas de régénérat en place,
pas de patte au lieu de déviation, mais à cet endroit aboutit,
en un agglomérat à moitié fixé a la peau, l’extrémité des nerfs
provenant des racines III-IV-V.
Nes 43-44: Opération, le 7 juillet 1950. Déviation du nerf et
amputation de la patte. Le 26 juillet, apparition d’un régénérat
en place.
Le 12 octobre 1950, autopsie: on trouve en arrière du scapulum,
au tiers du chemin entre crête et patte, un amas nerveux, en partie
adhérant aux tissus cutanés, formé par les branches de III-IV et V,
et d’où partent les nerfs allant à la patte régénérée.
N° 66 : Opération le 21 septembre 1950. Le 21 octobre, on trouve
un régénérat en place.
Autopsie le 6 janvier 1951: la branche de la quatrième paire est
restée là où elle avait été déviée. L’innervation du régénérat est
assurée par les branches des troisième et cinquième paires.
No 55: Opération le 21 septembre 1950. Apparition d’un petit
bourgeon à l’extremite du nerf dévié, le 17 octobre 1950. Ce bour-
geon regresse; ıl est encore visible le 22 octobre 1950. Pas de régé-
nérat en place. Autopsie le 5 janvier 1951: les nerfs déviés aboutis-
sent sur le lieu de la déviation où ils forment une intumescence
blanchâtre.
Commentaires et conclusions.
Influence attractive exercée par les membres en place desinnerves
sur leurs nerfs déviés.
Ainsi, dans la première série, un seul animal sur vingt-trois
a présenté un bourgeon sur déviation, qui s’est d’ailleurs rapidement
426 C. TABAN
résorbé. Aucun n’a donné de patte à l’extremite du nerf dévié.
Nous avons donc 4% d’inductions et 0% de formation de patte.
Dans la deuxième série, sur 32 animaux, 10 ont présenté des
bourgeons sur déviation visibles 10 jours après l'opération. 4 de
ceux-ci subsistaient après 30 jours et 2 ont donné naissance à des
pattes plus ou moins complètes. Nôus avons, sur 32 animaux,
31% d’induction et plus de 9% de formation de pattes, mais incom-
pletes, sur deviation.
Si l’on considère que, dans tous les cas de la premiere serie, les
pattes laissées en place ont rapidement retrouvé leur motilite et
leur sensibilite, on peut admettre que les nerfs ont glisse dans
100%, des cas pour reinnerver le membre axial. Le résultat des
autopsies vient le confirmer dans tous les cas où elles ont été pra-
tiquées.
Dans la deuxième série, par contre, nous ne trouvons que
18 régénérats axiaux, soit 56%, ce qui veut dire que, dans le 44%
des cas, les nerfs sont restés à l’endroit où ils avaient été déplacés,
et les résultats des autopsies le confirment.
Guyénor, Kıortsıs et JEANNERET ont obtenu et décrit la
formation de deux pattes complètes et utilisables pour la descrip-
tion du territoire de régénération de la patte, par la déviation du
nerf chez la larve de Triton cristatus. Ils ont constaté 16,2% d’in-
duction et 5,4% de formation de membres complets.
Rappelons que, chez le Triton cristatus adulte, on obtient la
formation de pattes supplémentaires dans plus de 10% des cas,
et que j’en ai obtenu dans le 34% des cas chez Triton alpestris.
Comment expliquer ces différences de pourcentage:
1° entre larves et adultes:
2° entre les larves des auteurs précités et celles de ma première
série (patte axiale laissée en place);
->~
3° entre les larves de ces auteurs (patte axiale laissée en place) et
celles de ma deuxieme série (membre ampute).
1. Les causes des pourcentages plus faibles chez les larves sont
exposées par GUYENOT et collaborateurs. Ce sont d’abord les diffi-
cultés de Popération (branchies qui recouvrent la région du plexus,
nerfs peu visibles parce qu’insuffisamment myélinisés) et surtout le
glissement des nerfs déviés, mal retenus par la cicatrice. Ces nerfs
vont alors réinnerver le membre axial.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 427
2. Chez les animaux de Kiortsis et GUYENOT, comme pour
ceux de ma première série, la patte axiale a été laissée en place.
Les résultats diffèrent beaucoup cependant (16,2%, d’induction et
5,4% de formation de membre, contre 4% d’induction et 0% de
formation de membre). Les techniques n’ont pas été les mêmes.
Les larves des auteurs précités, endormies avant l’opération, sont
laissées immobiles près de 24 heures, dans une solution de narco-
tique (MS 222). Les risques de glissement du nerf sont ainsi dimi-
nués pendant la première phase de la cicatrisation.
Il n’en a pas été de même pour mes animaux, qui, bien que
placés à l’obscurité, se sont mis à bouger dès après l’opération. Ces
mouvements généraux favorisent le déplacement du nerf dévié.
Les différences de technique expliquent que les résultats soient
dissemblables.
3. Les résultats observés chez les animaux de Kiortsis et dans
ceux de ma deuxième série diffèrent aussi, mais cette fois dans
l’autre sens (16,2% d’induction et 5,4% de formation de membre
contre 31% d’induction et 9% de formation de pattes incomplètes).
L’amputation du membre, comme la narcose prolongée post-
opératoire, contribuent donc au maintien du nerf à l’endroit où
il a été dévié.
Il est bien connu que le nerf dévié montre une tendance à se
rendre dans la région naturelle d'implantation du membre, même
après amputation de celui-ci. Nous le voyons dans le 56% des cas
de notre deuxième série. Cette tendance est cependant encore plus
marquée lorsque la patte est laissée en place, et nous la trouvons
dans le 100% des cas de la première série.
En conclusion: Chez les larves de Triton, les pattes
axiales exercent des actions attractives et mécaniques sur leurs
nerfs, lorsque ceux-ci ont été déviés de leur trajet.
Ces actions rappellent celles exercées sur les nerfs par les
membres hétérotopiques greffés chez les larves d’Amphibiens, et
observées par J. SZEPSENWOL.
a
DD
CO
C. TABAN
DEUXIEME PARTIE
LES TERRITOIRES DE REGENERATION
CHEZ L’AXOLOTL ET CHEZ TRITON CRISTATUS
La notion de territoires de régénération chez le Triton cristatus
a été découverte en 1925 par GUYÉNOT à la suite d’experiences sur
la régénération du museau de cet animal.
Elle a été établie ensuite expérimentalement par les travaux de
Guyénor et ScHoTTÉ (1926), Guytnot et Ponse (1930), BoveT
(1930). GuyENoT a insisté a plusieurs reprises sur importance de
cette notion nouvelle (1927, 1929, 1945) qui, entre autres, permet
de mieux comprendre le mécanisme du mode d’action des gènes.
Ces territoires existent déja chez les larves et embryons, comme le
montrent les expériences de Kiortsis (1953).
Leur existence, prouvée de facon irréfutable chez le Lézard et
le Triton, n’est pas limitée a ces animaux et je suis persuadé qu’une
division de l’individu en une mosaïque de territoires, indépendants
de la répartition vasculaire ou nerveuse, se retrouve dans d’autres
phénomènes que ceux de la régénération, par exemple lors de
certains processus physio-pathologiques.
Pourquoi les vertébrés supérieurs ne seraient-ils pas, eux aussi,
divisés en une mosaïque de territoires, dès leur formation embryon-
naire ? Les pathologues et généticiens connaissent bien les lignées
d'individus qui souffrent particulièrement d’atteintes d’un organe,
soit, suivant les générations, d’une tumeur, d’une infection, d’un
trouble trophique ou métabolique. C’est un point de moindre
résistance, un territoire subissant l’action d’un ou de plusieurs
gènes de façon élective.
Les expériences relatées ci-dessous contribuent à montrer que
les territoires de régénération ne sont pas le fait d’une seule espèce
de Triton, ni celui des Tritons seulement.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 429
CHAPITRE CINQUIEME
OBTENTION DE PATTES SUPPLEMENTAIRES PAR LA
METHODE DE DEVIATION DU NERF CHEZ LES LARVES
D’AMBLYSTOMA MEXICANUM
Introduction.
SPALLANZANI, en 1768, Bonner, en 1777, ont montre les pre-
miers que les Urodeles avaient la possibilité de reformer un membre
ampute.
Depuis, de nombreuses expériences ont mis en évidence l’impor-
tance considérable du rôle joué dans cette régénération par le
système nerveux périphérique. Topp, en 1823 déjà, s’est aperçu
que la section des nerfs empêchait la régénération chez la Sala-
mandre. De nombreuses expériences, consistant à sectionner le
nerf avant, pendant et après l’amputation du membre, ont été
effectuées depuis, tant chez la larve que chez l'adulte. Ces travaux
sont cités et commentés dans les synthèses de SCHOTTÉ (1926),
LocateELLI (1929), AsELOOS (1932), Rose (1948), SiNGEr (1952).
Fritsch en 1911, LocatELLI en 1923, ont montré que la dévia-
tion chez le Triton d’un tronc nerveux déclenche l’apparition d’un
membre surnuméraire là où ce nerf aboutit à la surface de la peau.
La morphologie du membre ainsi engendré dépend, comme
GUYÉNOT et SCHOTTÉ l’ont montré en 1926, du territoire excité.
Chez l’Axolotl, on connaît depuis longtemps l'importance du
système nerveux sur la régénération du membre en place. Les
expériences de SCHOTTÉ (1944) présentent un intérêt particulier.
Il pratique chez des larves de 22 à 38 mm. des sections répétées
tous les sept jours des nerfs des troisième, quatrième et cinquième
paires spinales, la première section étant faite de deux à seize Jours
après l’amputation de la patte, et trouve que l’action du nerf est
indispensable pendant toute la première phase de la régénéra-
tion: dédifférenciation, établissement du blastème, transformation
de ce jeune blastème en un régénérat possédant une détermina-
tion morphogénétique. Dès ce moment, par contre, le nerf n'est
plus nécessaire à la croissance du régénérat.
430 C. TABAN
Un nerf dévié est-il capable de donner naissance à une patte
surnuméraire chez l’Axolotl aussi bien que chez le Triton ? Le
professeur E. Guyénot m’a chargé de résoudre cette question.
BELKIN avait d’ailleurs déjà essayé, sans succès, d’obtenir des
pattes surnuméraires par déviation du nerf chez l’Axolotl (non
publié).
Matériel et méthode.
Les animaux opérés proviennent d’une ponte élevée à la station
de Zoologie expérimentale de l’Université de Genève. Ils vivent
dans des bacs dont le contenu est constamment renouvelé par un
filet d’eau courante. La température des aquariums suit les fluctua-
tions de la température ambiante; je n’ai pas utilisé de thermostat.
Au moment de l’opération, les animaux avaient atteint une
taille de 8 à 12 cm.
Chaque opération a été précédée d’une narcose à l’éther. La
larve est placée dans un bocal à moitié rempli d’eau au-dessus de
laquelle on pratique une aspiration, au moyen d’un petit tube de
verre relié à une trompe à eau. Une deuxième ouverture est pratiquée
dans le bouchon, par ailleurs hermétiquement fermé. Dans cette
ouverture passe un tube de verre provenant d’un deuxième réci-
pient et aboutissant au fond du bocal, sous la surface de l’eau. Le
deuxième récipient est partiellement rempli d’éther et l’admission
de lair se fait sous la surface de ce liquide. Quand l’appareil est en
marche, les vapeurs d’éther viennent barboter dans l’eau où se
trouve l’animal et assurent une narcose très douce, que toutes les
larves ont très bien supportée.
Une fois endormi (après 15 minutes environ) l’animal est mis
sur un petit plateau de liège, préalablement nettoyé à l’alcool et
fixe au moyen de deux bandes de gaze passant l’une au niveau de
la ceinture pelvienne, l’autre à celui de la tête et retenues par
leurs extrémités au plateau de liège avec des punaises. Du coton
humide est placé sur les branchies.
Pour l’opération, j'ai utilisé les instruments suivants: une paire
de ciseaux à iridectomie, des pincettes d’horloger, deux aiguilles
montées et un bistouri formé d’un fragment de lame de rasoir
fiché à Vextrémité d’une baguette de verre.
L'opération elle-même est très simple: on pratique une longue
incision partant à mi-chemin entre la crête et l'épaule, passant der-
REGENERATION CHEZ LES URODELES 431
riere le scapulum, puis tout au long de la face dorsale de la patte
antérieure. Il faut ensuite isoler le nerf brachial long inférieur qui
est remonté dans la plaie et placé au sommet de l’incision. Si le
nerf ne reste pas en place ou s’il a été lésé, on pratique une incision
en profondeur pour libérer le plexus qui est ensuite ramené en
surface à la partie supérieure de la plaie. L’humérus est désarticulé,
les muscles qui retiennent le membre sont sectionnés, ainsi que les
téguments.
Je n’ai placé aucun fil de suture, car ils facilitent l’infection
de la plaie. La larve opérée est remise aussitôt dans un bac à eau
courante. Aucun animal n’est mort d’une infection consécutive à
l’opération. Les deux décès survenus sont dts, le premier à une
morsure faite par un congénère, infectée secondairement, le second
de l’ingestion d’un morceau de viande trop gros.
Le nerf est maintenu au lieu de déviation par le tissu cicatriciel.
31 opérations ont été effectuées, 18 à gauche, 13 à droite, sur
18 animaux. Deux des pattes obtenues ont été traitées par la
méthode de SPALTEHOLZ modifiée selon PERROT et dessinées à la
chambre claire.
Résultats et commentaires.
J’ai obtenu trois pattes, certainement sur déviation, dont l’une
a poussé très près de l'emplacement habituel du membre; enfin,
un quatrième régénérat en place. Ceci donne un pourcentage de
10% de pattes sur déviation. Bien qu'il soit difficile de conclure
sur un petit nombre de cas, nous pouvons cependant remarquer
que ce pourcentage est proche de celui obtenu chez le Triton adulte.
Le nombre infime de pattes régénérées en place (une sur trente
et une opérations) montre que les nerfs déviés sont bien restés au
lieu de déviation et n’ont pas repris leur trajet normal. Ces animaux
ont été observés pendant plus de trois ans et aucune autre patte
n’a régénéré.
Une autre preuve du maintien des nerfs au lieu de déviation est
celle apportée par les dénudations pratiquées chez les animaux
n'ayant rien régénéré. Elles consistent en l’ablation d’un fragment
de tissu cicatriciel circulaire, d'environ 6 mm. de diamètre, au
point d’aboutissement du nerf dévié. Une première dénudation a
été faite un mois environ après l'opération, les deux ou trois sui-
vantes après trois et six mois. Dans tous les cas, il a été possible de
432 C. TABAN
repérer le nerf qui se trouvait à l’endroit où ıl avait été place ou
legerement en dessous.
Les raisons pour lesquelles tous les nerfs devies n’ont pas donne
naissance à des pattes sont très probablement les mêmes que celles
invoquées chez le Triton pour expliquer ce phénomène: cicatrisa-
tion trop rapide, bourgeon étranglé par la cicatrice.
Un fait intéressant, mais non surprenant, est celui de la forma-
tion de deux pattes duplicaturées et d’une patte au nombre de
doigts insuffisant. Nous savons, depuis les recherches de GUYÉNOT
et de son école, que le Triton est une mosaïque de territoires que
l’on retrouve chez l'embryon de Triton (Kiortsis, 1953) et la
larve de Triton (GUYÉNOT, Kiortsis, JEANNERET, 1952). Nos
résultats nous engagent à penser qu'il en est de même chez la larve
d’Amblystome.
Animal n° 16 (fig. 21).
Peu de temps après l’opération on observe un gros bourgeon
sur déviation, du côté gauche; il se transforme après un mois et
demi environ en palette puis en une patte simple, à trois doigts,
dirigée en arrière. Elle est prélevée au bout d’un an, après photo-
graphie, et traitée selon la méthode de SPALTEHOLZ, puis dessinée
alors à la chambre claire. On voit deux noyaux d’ossification
distaux et deux proximaux, radiaux et cubitaux, trois os carpiens
puis les trois doigts dont deux comprennent un métacarpien, une
phalange, une phalangine, une phalangette (fig. 25 et 26) et le
troisième, dorsal, qui ne possède que deux phalanges. Cette patte
a pris naissance dans une zone comparable à la zone A, orthoto-
pique, du Triton.
Animal n° 6 (fig. 22).
Un mois après l’operation on voit un bourgeon de 2 mm. de
long environ, situé au-dessus du lieu d’insertion du membre. Il est
bientôt remplacé par une petite patte duplicaturée. Celle-ci est
photographiée après huit mois, puis enlevée et traitée selon la
méthode de SPATELHOLZ et dessinée ensuite à la chambre claire.
On observe (fig. 27 et 28) un os long qui tient lieu tout à la fois
d’humerus, de radius et de cubitus, cinq pièces carpiennes et quatre
doigts. L'ensemble ne forme pas une patte harmonieuse, mais les
doigts sont associés deux à deux, chaque groupe représentant
REGENERATION CHEZ LES URODELES 433
Krems Animal n° 16.
On voit une patte située un peu au-dessus du lieu d’insertion normal (que l’on
peut reperer par la cicatrice), mais encore dans la zone A.
Fic. 22. — Animal n° 6.
Patte sur déviation de nerf dans la zone C, hétérotopique; elle est duplicaturée.
Fic. 23. — Animal n° 2 (gross. 5 x).
Patte antérieure, vue par-dessus.
nn
DI
iS
GC. TABAN
Fic. 24. — Animal n° 2 (gross. 5 x).
Méme patte que sur la fig. 23, vue de la face ventrale, qui permet de mieux
distinguer les duplicatures. Zone C.
Fic. 25. — Animal n° 16 (gross. 5 x).
Patte située au-dessus du lieu d’insertion habituel, mais encore dans la zone A.
Traitement a la methode de Spalteholz, puis dessin du squelette a la chambre
claire. Face externe.
FIG. 26. — Animal n° 16 (gross. 6 x).
Meme patte que sur la figure 25, mais vue cette fois par la face interne.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 435
manifestement une tendance vers une orientation propre. Trois
doigts se composent d’un métacarpien et deux phalanges, le qua-
trième d’un métacarpien et de l’ébauche d’une phalange. Il s’agit
d’une patte duplicaturée et la zone où elle a pris naissance est
comparable à la zone hétérotopique C du Triton.
Fic. 27. — Animal n° 6 (gross. 6 x).
Dessin à la chambre claire du squelette de la patte droite, obtenue par déviation
dans la zone C. On distingue un composant « patte gauche » et un autre « patte
droite ».
Fic. 28. — Animal n° 6 (gross. 6 x).
Méme patte que sur la figure 27, mais vue par la face interne.
Animal n° 2 (fig. 23).
Un premier petit bourgeon sur déviation a régénéré au bout
d’un mois, mais, grace à des dénudations répétées, il en est apparu
un autre, plus bas situé, qui s’est développé rapidement et a donné
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 30
436 C. TABAN
naissance à une petite palette, puis à une patte qui, après trois
mois, a été dessinée à la chambre claire. Cette patte est duplica-
turée; on peut admettre facilement qu’elle a pris naissance dans le
territoire hétérotopique C, mais comme elle se trouve proche du lieu
d'insertion habituel, le composant. « normal» s’est le mieux deve-
loppé (fig. 23 et 24).
Ces résultats concordent avec ceux obtenus chez T. cristatus
adulte et larvaire (GuYENOT et coll.).
J'ai également obtenu une patte postérieure sur déviation, dans
la zone proche de l'insertion du membre; il s’agit d’une patte
orthotopique, qui voisine avec la patte régénérée en place.
CHAPITRE SIXIÈME
EXPLORATION DES TERRITOIRES DE LA PATTE
ANTÉRIEURE ET DE LA CRÊTE
CHEZ TRITON ALPESTRIS
1) Exploration du territoire de la patte antérieure.
INTRODUCTION
GUYÉNOT, DINICHERT-FAVARGER et GALLAND ont montré, en
1948, que le territoire de la patte antérieure du Triton cristatus se
divisait en quatre zones: une zone orthotopique A, située à proxi-
mité immédiate du bras ou dans le bras; une zone B, hétérotopique
limite, située près de la crête, à la limite dorsale du territoire; une
zone C, hétérotopique dorsale, située dans la région intermédiaire
entre la proximité du membre et la proximité de la crête; enfin
une zone D, hétérotopique ventrale, entre la patte et le ventre.
Les déviations de nerf dans la zone A donnent naissance à des
pattes simples, conformes à la latéralité, non duplicaturées.
Dans la zone B, elles donnent aussi des pattes non duplicatu-
rées conformes à la latéralité du corps, mais inverties, c’est-à-dire
avec le bord radial tourné du côté dorsal.
Dans la zone C apparaissent des pattes duplicaturees; il s’agit
le plus souvent d’un dédoublement partiel de l’autopode. Chaque
fois que les relations d’asymétrie ont pu être déterminées avec
REGENERATION CHEZ LES URODELES 437
certitude, le composant primaire s’est révélé être une patte gauche
non invertie, formée sur le côté droit (asymétrie inverse au côté)
qui correspond avec les résultats de Bover, 1930, sur la patte
postérieure.
Enfin, dans la zone D, les pattes sur déviation ne s’obtiennent
que rarement et sont hypotypiques.
J’ai tenté de vérifier si l’action du nerf dévié était la même
chez T. alpestris que chez les autres espèces de Triton et si l’on
retrouvait les mêmes territoires, avec leurs subdivisions, que chez
T. cristatus.
Matériel et méthode
Les T. alpestris qui ont été opérés provenaient en partie des
étangs de la Station de Zoologie expérimentale de Malagnou et,
pour la plus grande part, d’une petite mare des environs d’Anne-
masse. Ils atteignaient la taille de 8 a 10 cm.
Pour pratiquer les deviations du nerf brachial long inferieur,
Jai suivi la technique mise au point par l’école de GUYÉNOT et
décrite en particulier dans le travail de GUYÉNOT, DINICHERT et
GALLAND, page 8 et suivantes.
Cinquante T. alpestris ont subi une deviation du nerf brachial
long inférieur dans la region située entre la patte et la crête, à
des niveaux plus ou moins dorsaux. Douze sont morts peu après
l’opération, avant d’avoir eu le temps de présenter une régénéra-
tion quelconque. Nous n’en tiendrons donc pas compte.
Des 38 animaux restants, 13 ont donné des pattes sur dévia-
tion, soit plus de 34%. Ils ont produit dans certains cas des pattes
simples, dans d’autres des membres duplicaturés. Les pattes obte-
nues ont été dessinées à la chambre claire et photographiées, les
animaux sacrifiés et conservés au formol, 4 à 5 mois après l’opé-
ration.
Toutes les opérations ont été pratiquées du côté gauche. La
distance séparant la base de la crête et le centre d'insertion du
membre a été mesurée des deux côtés.
Résultats.
Sur 38 animaux, 13 ont donné naissance à des pattes sur
déviation. J’en donnerai la description.
438 C. TABAN
No 85 (fig. 29, 30, 31).
Déviation du nerf brachial long inférieur dans la zone entre patte
et crête, mais plus près de la patte. — Après 40 jours, aucun bour-
geon n’apparaissant, une dénudation circulaire est pratiquée à
TP TN TEE SR
en,
e
©
57]
raro PIAN
Fic. 29. Fic. 30.
Animal n° 85 (gross. 3-4 x). Animal n° 85 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire, Chambre claire. Vue par-
vue de profil. dessus.
Côté gauche: distance crête- C. = créte médiane.
patte: 3 mm.; diametre de
la patte à sa base: 2,5 mm.;
distance de la patte à la
cicatrice in situ: 1,5 mm.
Coté droit: distance créte-
patte 5 mm.; diamétre de
la patte à sa base: 2 mm.
Fie. 31.
Vue de profil de Panimal n° 85.
l’extrémité du nerf dévié, pour le libérer de la cicatrice cutanée
fibreuse, qui empêche son action.
Cinquante jours apres l’operation, on note un petit bourgeon
sur déviation, qui a de la peine a s’accroitre; aussi de nouvelles
denudations sont-elles pratiquées aprés 62 et 77 jours.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 439
Au bout de trois mois et demi apparait un gros bourgeon qui
donne naissance à une patte sur déviation située peu au-dessus
du niveau habituel d'insertion du membre.
Tg:
ee
HG al EG. 235.
Animal n° 39 (gross. 3-4 x). Animal n° 39 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire, vue de Chambre claire. Vue par-dessus.
profil. C. — crête médiane.
Côté gauche: distance crête-patte:
1 mm.; diamètre de la patte à
sa base: 1,5 mm.; distance de la
patte à la cicatrice in situ: 3,5 mm.
Côté droit: distance crête-patte:
4,5 mm.; diamètre de la patte
à sa base: 2 mm.
Fic. 34.
Vue de profil de l’animal n° 39.
Le centre de l’insertion de la patte régénérée se trouve à 4,5 mm.
du bord de la crête, tandis que le centre d’insertion de la patte
droite, témoin, se trouve à 6 mm. du bord de la crête.
Un an après l’opération, le régénérat, long de 8 mm. environ,
est dessiné à la chambre claire et photographié.
440 C. TABAN
Il s’agit d’une patte gauche à quatre doigts, fonctionnelle; elle
présente cependant une petite anomalie: l’ébauche d’un premier
doigt en miroir.
Cette patte a donc pris naissance dans le territoire A, mais
elle est bien sur déviation, comme le montrent les mesures de la
distance patte-crête et la présence d’une cicatrice au niveau d’in-
sertion normal du membre, située au dessous d’elle.
No 39 (fig. 32, 33, 34).
Déviation du nerf brachial à proximité de la crête, un peu au
dessous delle (en zone B). — Trente jours après l’opération, on
note la présence d’un petit bourgeon à l’extrémité du nerf.
Plusieurs dénudations sont pratiquées, après 30, 44, 64 et
110 jours. Six mois après l’opération, on est en présence d’une
petite patte, non duplicaturée.
Au bout d’un an, elle est photographiée, dessinée à la chambre
claire et l’animal est fixé à la formaline.
Il s’agit d’une petite patte montrant le pli du coude ouvert
du côté dorsal. Le doigt le plus long est le troisième à partir du
dos. Il s’agit donc d’une patte gauche simple, dirigée en arrière,
invertie, dont le bord radial occupe une position dorsale.
La distance séparant le centre de l’insertion du membre et la
limite de la crête est de 1,5 mm. à gauche et 5,5 mm. à droite.
No 70 (fig /535 6046)
Déviation du nerf à mi-distance entre la patte et la crête. — Apres
12 jours, apparition des deux bourgeons, un sur déviation et un
au niveau normal d'insertion du membre.
Dénudation après 15 jours.
Apparition après deux mois et demi de deux régénérats, un
axial et l’autre situé plus dorsalement, dans la zone C. Ils sont
photographiés.
Après quatre mois ils sont dessinés à la chambre claire et
animal est fixé à la formaline.
Le régénérat axial donne une patte gauche simple, normale-
ment orientée. Celui sur déviation donne par contre une patte
duplicaturée, le pli du coude est ouvert en direction dorsale. Il
s’agit probablement d’une patte droite, non invertie, formée sur
le côté gauche, constituant le composant principal, avec dédouble-
ment du premier doigt. L’épaisseur de la patte laisse supposer des
REGENERATION CHEZ LES URODELES 441
duplicatures osseuses dans le stylopode, le zeugopode et les os du
carpe.
La distance séparant le bord de la crête et le centre d’insertion
des pattes est de A mm. pour le regenerat sur deviation, 5,75 mm.
pour le régénérat axial, 6 mm. pour la patte droite.
A Te ae
m N TE Eris TT
=
RS
BIEN Fic. 36.
Animal n° 70 (gross. 3-4 x). Animal n° 70 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire, vue de profil. Chambre claire. Vue par-dessus.
Côté gauche: distance créte-patte: 3 C. = crête médiane.
mm.; diametre de la patte à sa base:
2,5 mm.; distance de la patte à la
cicatrice in situ: 1,5 mm.
Côté droit: distance crete-patte: 5 mm.;
diametre de la patte à sa base: 2 mm.
Ines Sy
Vue de profil de l’animal n° 70.
C’est le seul animal de la serie à avoir donné à la fois un régé-
nerat axial et une patte sur déviation du nerf.
We st (fig.-38, 39, 40).
Déviation dans la zone C, entre la patte et la créte. — Apparition
20 jours aprés l’operation d’un petit bourgeon a l’endroit de la
déviation. |
442 C. TABAN
Dénudations après 43 et 77 jours; à ce moment on est en
présence d’un gros bourgeon.
Après 11 mois d'observation, l’animal est photographié, dessiné
à la chambre claire et fixé à la formaline.
fe ©
See
Fic. 38. Fic. 39.
Animal n° 81 (gross. 3-4 x). Dessin chambre claire.
Dessin à la chambre claire, patte vue Patte vue par sa face pal-
dorsalement. maire.
Côté gauche: distance crête-patte: 3 Animal n° 81
mm.; diamètre de la patte à sa base: (gross. 3-4 x).
2,5 mm.; distance de la patte à la
cicatrice ın sıtu: 0,5 mm.
Côté droit: distance crête-patte: 4mm.;
diamètre de la patte à sa base: 0,5 mm.
Fic. 40.
Vue de profil, légèrement par-dessous, de l’animal n° 81.
La distance séparant le centre d'insertion de la patte hétéro-
topique, et la limite de la crête est de 4,25 mm. contre 5 mm.
pour la patte droite, normale.
La patte sur déviation est duplicaturée et se divise en une
partie supérieure formée d’un composant patte droite, à trois
doigts, dirigés dorsalement, (c’est le composant principal) et une
REGENERATION CHEZ LES URODELES 443
partie inférieure formée d’un composant patte gauche à deux
doigts; entre les deux parties se trouve une petite formation
dirigée dans le même sens que la partie supérieure, mais qui semble
compléter la partie inférieure.
Fic. 41. | Fic. 42.
Animal n° 98 (gros. 3-4 x). Animal n° 98 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire, vue de profil. Dessin a la chambre claire. Vue
Côté gauche: distance crete-patte: par-dessus.
5 mm.; diamètre de la patte à sa C. — crête médiane.
base: 3 mm.; distance de la patte à
la cicatrice ın situ: 1 mm.
Côté droit: distance crête-patte : 9 mm. ;
diamètre de la patte à sa base: 3 mm.
Fic. 43.
Vue de profil de l’anımal n° 98.
Pour la partie supérieure, le pli de flexion est ouvert vers le
haut. Elle est composée de trois doigts à compter de haut en bas:
les premier, deuxième et troisième.
Pour la partie inférieure, le pli de flexion est ouvert en bas et
en dedans. Cette partie ne comprend que deux doigts: premier et
deuxième. Ceux qui forment la partie intermédiaire, bien que
beaucoup plus petits et dirigés vers le haut, semblent correspondre
444 C. TABAN
aux doigts trois et quatre de la partie inférieure. On peut penser
qu'ils ont subi l'influence de la partie supérieure et se sont dirigés
dans le même sens qu’elle.
La duplicature est donc formée d’un composant principal patte
droite, non invertie formée sur le côté gauche et d’un composant
secondaire patte gauche.
No 98 (fig. 41, 42, 43).
Déviation dans la zone C, entre crête et patte. — Quinze jours
après l’opération, apparition à l’endroit de la déviation d’un gros
bourgeon dirigé en arrière, qui s’accroit rapidement.
Après 10 mois, l’animal est photographié, dessiné à la chambre
claire et fixé au formol.
La distance entre le centre d'insertion de la patte sur déviation
et la limite de la crête est de 6,5 mm.; celle séparant la limite de
la crête et le centre d'insertion de la patte droite normale est de
11 mm.
Il s’agit d’une patte simple, non duplicaturée, dirigée en arrière,
dont le pli du coude est ouvert dorsalement; elle a quatre doigts,
dont le premier se trouve situé dorsalement, la face palmaire de
la main semble dirigée en dehors et la face dorsale en dedans. Il
s'agirait donc d’une patte invertie. Cependant, il est difficile d’as-
surer que la face palmaire de la main est bien dirigée en dehors.
La main ne s’est pas fléchie en dehors et seuls les plis de la paume
de la main, qui sont plus marqués, permettent de juger de son
orientation. Il est cependant difficile d’exelure tout à fait la possi-
bilité d’une patte droite non invertie.
No 103 (fig. 44, 45, 46).
Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre la patte et la
crête. — Vingt jours après l’opération, apparaît un petit bourgeon
sur déviation, qui tend d’abord à disparaître, puis s’accroit, après
avoir été libéré par deux dénudations faites les 36€ et 61€ jours
après l’opération.
Après deux mois et demi, ont voit apparaître une petite patte
sur déviation.
L'animal est dessiné puis fixé au formol neuf mois plus tard.
La patte sur déviation est située à une distance de 3,5 mm. de la
‘irnite de la crête, tandis que la patte droite, normale, est insérée
ı 6 mm. de ce point de repère.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 445
La patte obtenue par déviation du nerf est duplicaturée, le pli
du coude est ouvert vers le bas. Le premier doigt est petit et dupli-
caturé, le deuxième est petit, les troisième et quatrième sont de
taille presque normale.
Au milieu de la face palmaire se trouve une petite prolifération,
complexe, rudimentaire, d’un ou deux doigts.
= csi Sn
E
Fic. 44. Fig. 45.
Animal n° 103 (gross. 3-4 x). Animal n° 103 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire, vue de Chambre claire. Vue par-dessus.
profil. C. = crete médiane.
Côté gauche: distance crête-patte:
2,5 mm.; diametre de la patte a
sa base: 1,5 mm.; distance de la
patte à la cicatrice in situ: 2 mm.
Cöte droit: distance crete-patte:
4 mm.; diamètre de la patte à sa
base: 2 mm.
Fic. 46.
Animal n° 103 (gross. 6,5 X).
Patte vue par la face palmaire.
Le composant primaire de cette patte duplicaturée est difficile
à déterminer.
No (fic. 47, 48).
Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre la patte et la
crête. — Un mois et demi après l’opération on voit un petit bour-
geon sur déviation dirigé en arrière. Il grossit rapidement. Une
seule dénudation s'avère nécessaire, après deux mois.
L’animal est photographié, dessiné à la chambre claire et fixé
au formol au bout de neuf mois.
446 C. TABAN
On voit alors une patte sur déviation dont le centre d’insertion
est situé à 3,5 mm. de la limite de la créte, tandis que celui de la
patte droite se trouve à 6 mm. de ce repere. |
La patte est duplicaturee. La face palmaire de la main, cette
fois nettement visible, est dirigee en dehors et en bas. Le premier
doigt est duplicature, petit, et accolé au second qui s’inflechit
vers lui. Les deuxième, troisième et quatrième doigts semblent bien
formés.
dn
NE D
Fic. 47. Fic. 48.
Animal n° 91 (gross. 3-4 x). Animal n° 91 (gross. 3-4 x).
Dessin a la chambre claire, vue de Chambre claire. Vue par-dessus.
profil. C. = créte médiane.
Coté gauche: distance créte-patte:
2,5 mm.; diametre de la patte a
sa base: 2 mm.; distance de la
patte à la cicatrice in situ: 1,5 mm.
Côté droit: distance crête-patte:
5 mm.; diamètre de la patte à sa
base: 2 mm.
No 40 (fig. 49, 50, 51).
Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre la patte et la
crête. — Quinze jours après l’opération, aucun bourgeon n’est
visible. Des dénudations sont pratiquées après 27, 45, 61, 79 jours.
Après deux mois et demi, on voit un petit bourgeon sur déviation.
Après cinq mois et demi, on aperçoit une petite patte qui paraît
simple, dirigée en arrière.
Au bout de neuf mois, l’animal est photographié (fig. 51), des-
siné à la chambre claire et fixé au formol.
On trouve une patte dont le centre d’insertion se trouve situé
a 3 mm. de la limite de la crête, tandis que celui de la patte droite
s’en trouve à 6 mm.
Cette patte est dirigée vers l’arrière, elle a quatre doigts dont
le plus long est le deuxième, si l’on compte à partir du doigt le
plus central. Les deux faces sont également pigmentées.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 447
Bien qu'il n’y ait pas de duplicature des doigts, l’épaisseur de
la base du membre ne peut s'expliquer que par la présence d’une
duplicature des os du stylo- et du zeugopode, peut-être aussi des
os du carpe.
On peut donc penser que cette patte est duplicaturée.
Fig. 49. | Fic. 50.
Animal n° 40 (gross. 3-4 x). Animal n° 40 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire. Vue de profil. Chambre claire. Vue par-dessus.
Côté gauche: distance crête-patte: C. = crête médiane.
2 mm.; diamètre de la patte à sa
base: 2 mm.
Côté droit: distance créte-patte: 5 mm. ;
diamètre de la patte à sa base: 2 mm.
Fie. 51.
Vue de profil de Panimal n° 40.
No 90 (fig. 52, 53).
Deviation du nerj brachial dans la zone C, entre la patte et la
crête. — Quinze jours après l’opération, un bourgeon est visible à
l'endroit de la déviation. Il a de la peine à se développer et trois
denudations sont nécessaires: après 24, 42 et 58 jours. A ce moment,
on note qu'il est descendu en position ventrale.
448 C. 1ABAN
Après trois mois et demi, on constate une palette à la place
du bourgeon, mais elle n’évolue pas. L’animal est dessiné à la
chambre claire, douze mois après l’opération.
On trouve une patte hypotypique, formée d’un gros doigt dont
le centre d'insertion est situé à 3,75 mm. de la limite de la crête.
(Celui de la patte droite se trouve à 6,25 mm. de cette limite.)
EE ae
ene
re A. eae
Fic. 52. BiG. soa:
Animal n° 90 (gross. 3-4 x). Animal n° 90 (gross. 3-4 x).
Dessin a la chambre claire. Vue Chambre claire. Vue par-dessus.
de profil. C. = créte médiane.
Coté gauche: distance créte-patte:
3 mm.; diametre de la patte
a sa base: 1,5 mm.; distance
de la patte a la cicatrice in
stu: 3 mm.
Côté droit: distance créte-patte:
5 mm.; diamétre de la patte a
sa base: 2,5 mm.
NO 92: (fio. 54.255),
Deviation du nerf brachial dans la zone C, située entre la paue
et la créte. — Quinze jours apres l’operation on voit un petit bour-
geon sur déviation. Des denudations sont faites apres 24, 42 et
58 jours. A ce moment, le bourgeon s’est transformé en une petite
palette, mais il a de la peine a se développer.
L’animal est dessiné au bout d’un an.
On se trouve en présence d’une patte hypotypique, de petite
taille. Son centre d’insertion est situé à 4,75 mm. de la limite de la
crête, tandis que celui de la patte droite se trouve à 6,25 mm. de
cette limite.
La patte se dresse en direction dorsale, légèrement inclinée vers
l'arriere; son extrémité est formée par trois doigts mal différenciés.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 449
@
be —
Fig. 54. Bre2 55%
Animal n° 92 (gross. 3-4 x). Animal n° 92 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire. Vue de Chambre claire. Vue par-dessus.
profil. C2 créte meédiane:
Côté gauche: distance créte-patte:
5 mm.; diamétre de la patte a sa
base: 1 mm.; distance de la patte
a la cicatrice in situ: 1,5 mm.
Côté droit: distance créte-patte:
5,5 mm.; diametre de la patte a sa
base: 2 mm.
Be _
=—_———_—_____—_—_.——_—__e_mm——_e
Û Cc
Fic. 56. BiG aoe
Animal n° 95 (gross. 3-4 x). Animal n° 95 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire. Vue de Chambre claire. Vue par-dessus.
profil. C. = créte médiane.
Coté gauche: distance créte-patte:
4 mm.; diametre de la patte a
sa base: 1,5 mm.; distance de la
patte a la cicatrice ın sıtu: 2 mm.
Côté droit: distance créte-patte:
5 mm.; diamètre de la patte a sa
base: 2,5 mm.
WO 9a t(fie: 56; 57).
Deviation du nerf dans la zone C, entre créte et patte. — Quinze
jours après l’opération, on voit un gros bourgeon à l’endroit où
aboutit le nerf, ce bourgeon s’accroit d’abord, puis se met a regres-
ser, malgr& une dénudation. Il donne naissance a une patte hypo-
450 C. TABAN
typique, située à 5,5 mm. de la crête (la patte droite s’en trouve à
6,5 mm.).
L'animal meurt un an plus tard. Il est dessiné et conservé au
formol. |
No 66.
Deviation du nerf dans la zone C, entre crête et patte. — Quinze
jours après l’opération, on voit un petit bourgeon sur déviation.
TI Pe
a
D — LES
Pate. 8% Fic. 59.
Animal n° 48 (gross. 3-4 x). Animal n° 48 (gross. 3-4 x).
Dessin à la chambre claire. Vue de Chambre claire. Vue par-dessous.
profil.
Côté gauche: distance crête-patte:
5 mm.; diamètre de la patte à
sa base: 1,25 mm.
Côté droit: distance crête-patte:
4,5 mm.; diamètre de la patte à
sa base: 1,5 mm.
Malgré plusieurs dénudations on n’obtient qu’un petit régénérat
hypotypique à un doigt.
No 48 (fig. 58, 59).
Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre patte et crête. —
Vingt jours après l’operation la plaie s’infecte, s'agrandit, puis se
cicatrise. On note, deux mois après l’opération, l’apparition d’un
bourgeon de régénération inséré en dessous de la zone habituelle
d'implantation du membre. Ce régénérat se développe et apparaît
au bout de trois mois nettement duplicaturé. Après cinq mois et
demi ıl est dessiné à la chambre claire et fixé au formol.
Le centre d'insertion de cette patte se trouve à 5,75 mm. de
la limite de la crête, tandis que celui de la patte droite normale en
est distant de 5,25 mm. On peut donc admettre que cette patte se
trouve dans la zone D.
Elle est duplicaturée, dirigée vers en bas, le pli du coude est
ouvert en avant, côté oral, la face palmaire regarde en dedans.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 451
L’alignement des doigts est perpendiculaire à la face palmaire.
Seuls deux doigts, externes par rapport aux autres, sont nettement
visibles; les autres forment un ensemble mal développé et inana-
lysable.
Commentaires.
Les deux questions que nous avions a résoudre étaient:
1. Un nerf dévié dans le territoire de la patte antérieure de
T. alpestris est-il capable de provoquer la croissance d’un membre
surnumeraire ?
2. Si tel est le cas, le territoire de la patte antérieure de 7. alpes-
iris se divise-t-il, à l’image de celui de 7. cristatus, en plusieurs zones
aux capacités morphogénétiques bien déterminées ?
A la premiere question il est facile de répondre que sans aucun
doute le nerf agit chez alpestris comme chez cristatus; il se montre
capable d’induire la formation de pattes à l’endroit où il a été
dévié. Le pourcentage de réponses est même étonnamment élevé:
dans 34% des cas nous avons obtenu une réponse. (On admet chez
le T. cristatus que seuls 10% des animaux environ réagissent favo-
rablement.)
A la deuxième question, il est aussi possible de répondre par
l’affirmative; nous avons retrouvé la division du territoire de la
patte antérieure de 7. alpestris et elle se superpose a celle observée
par GUYENOT, DinicHERT-FAVARGER et GALLAND chez 7. cristatus.
On peut donc diviser ce territoire en quatre zones: zone À,
orthotopique, à proximité immédiate de l'insertion de la patte
normale; zone B, hétérotopique limite, près de la crête, à la limite
dorsale du territoire; zone C, hétérotopique dorsale dans la région
dorsale intermédiaire entre la proximité du membre et la proximité
de la crête; zone D, hétérotopique ventrale, entre la patte et le
ventre.
Zone À.
Une seule patte a été obtenue dans la zone A, à sa limite dor-
sale, celle de l’animal n° 85 (fig. 29, 30, 31).
Elle est conforme à la latéralité, l’axe radio-cubital est normale-
ment orienté. Elle présente cependant une petite anomalie:
l’ébauche d’un doigt en miroir (le premier).
REV SUISSE DE ZOOL., I. 62, 1955. 31
452 C. TABAN
Cette observation est comparable à celle de l’animal n° 254 de
GuyÉnor et collaborateurs (p. 54). La déviation s’étant rapprochée
de la place où s’inserait le membre normal, le régénérat a donné
une patte orientée comme une patte normale, mais avec un méta-
carpien et un doigt supplémentaire (le quatrième).
Dans le cas du n° 85, il y a eu aussi très vraisemblablement
glissement du bourgeon sur déviation vers la zone d’insertion nor-
male du membre, ce qui explique la présence d’une duplicature
d’un doigt.
Zone B.
Une patte a été obtenue en zone B, celle de l’animal n° 39
(fig. 32, 33, 34). C’est une patte complète, le bord radial tourné du
côté dorsal, le pli du coude ouvert en direction dorsale, tournée en
direction de la queue. Il s’agit donc d’une patte gauche invertie.
Zone C.
Neuf pattes ont été obtenues en zone C, trois d’entre elles sont
hypotypiques, une seule est accompagnée d’un régénérat axial.
Mis à part les régénérats hypotypiques, tous les bourgeons qui
se sont développés dans la zone C ont donné des pattes duplica-
turées, à une seule exception près (n° 98).
On ne peut expliquer le cas de l’animal n° 98 (fig. 41, 42, 43); une
telle patte devrait se trouver dans la zone B, mais il n’en est rien.
Zone D.
Une seule patte (n° 48, fig. 58, 59) a été obtenue en zone D, le
bourgeon initial n’a d’ailleurs pas pris naissance dans cette zone
et n'y est parvenu que par un déplacement, suite d’une infection
de la plaie.
On ne peut donc être certain que la morphologie réalisée pro-
vienne uniquement de la zone D. Le fait que cette patte soit dupli-
caturée semble au contraire indiquer une influence de la zone C.
2) Déviation du nerf brachial long inférieur dans le territoire crête.
Matériel et méthode.
La déviation du nerf brachial long inférieur a été menée comme
précédemment pour l’exploration du territoire de la patte, mais en
faisant aboutir cette fois-ci le nerf dans le territoire de la crête.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 453
Dix Tritons alpestris ont été opérés, deux sont morts un mois
après l’operation; nous n’en tiendrons pas compte. Les survivants
ont été dessinés à la chambre claire et l’un d’eux photographié.
Résultats.
Sur les huit animaux restants, cinq ont réagi à la stimulation
du nerf par la formation d’une crête très développée au niveau
Fie. 60.
Vue de profil, déviation du nerf dans le territoire crête.
d’affleurement du nerf (fig. 60). Nous avons done obtenu une réponse
dans 60% des cas, ce qui parait beaucoup.
Commentatres.
La presence d’un territoire « créte » repondant à la stimulation
d’un nerf devie par la formation d’une petite crête mieux déve-
loppée que le reste de l’organe ne peut faire de doute chez 7. al-
pestris.
Il est possible que dans un ou deux cas (celui de l’anımal 137,
par exemple), la formation induite n’ait pas été constituée unique-
ment de crête, mais aussi d’un petit rudiment de patte. Il s'agirait
alors d’une chimère « crête-patte», comme nous les connaissons
chez T. cristatus.
C. TABAN
HN
OT
RS
3) Deviations du nerf brachial superieur dans le stylopode,
sans amputation de la patte, chez T. alpestris.
INTRODUCTION
Nous savons que la deviation du nerf brachial long inferieur
dans le stylopode amene, chez le T. cristatus, la formation de
pattes simples. Celles-ci sont assez souvent hypotypiques (5 sur 17
dans le travail de GuYENoT et coll.), ce qui semble dû, pour les cas
cités, à la presence d’une régénération axiale concomitante, et au
fait que les bourgeons nes sur deviation sont restes en place, loin
du centre axial de régénération. GuyENoT et collaborateurs disent
ceci: «On peut penser qu'ils se sont trouvés en dehors du courant qui
faisait affluer vers la surface du moignon les matériaux formateurs,
et que, pour cette raison, leur différenciation a été inhibée. A plu-
sieurs reprises, des palettes paraissant normales, avec indication
de deux ou trois doigts ont, en effet, subi une involution ultérieure.
» Dans un cas (n° 131), il s’est formé sur la déviation une palette
avec indication des doigts qui aurait pu évoluer normalement si
son déplacement en direction distale ne l’avait amenée à fusionner
avec le régénérat axial et à être entièrement assimilée par ce der-
nier. »
L’inhibition du développement du bourgeon sur déviation, son
assimilation dans un cas, sont le fait de régénérats axiaux en cours
de croissance. Une patte adulte est-elle capable d’exercer une
action similaire ? C’est la question que nous nous sommes posée.
Matériel et méthode.
Par une petite incision dans le stylopode le nerf brachial supe-
rieur (extenseur) est mis à nu, avec l’artère profonde du bras qui
l'accompagne. Ce paquet vasculo-nerveux est sectionné à la partie
la plus distale, atteinte par l’incision et placé de telle sorte que
l'extrémité sectionnée vienne affleurer à la surface, en la dépassant
légèrement. La plaie est ensuite fermée par un ou deux points de
suture,
Vingt-neuf Tritons ont été opérés de cette manière; ils ont subi
ensuite plusieurs dénudations.
RE GENERATION CHEZ LES URODELES 455
Résultats.
Des vingt-neuf opérés trois sont inutilisables, étant morts trop
rapidement après l’opération.
Après quinze jours, 25 des 26 survivants présentent à l’extrémité
du nerf dévié un petit bourgeon de régénération d’aspect habituel.
Mais, dans les trois mois qui suivent, et malgré de nombreuses
dénudations, la grande majorité de ces bourgeons (23) régressent
complètement, faisant place à une cicatrice simple.
Deux bourgeons seulement continuent leur développement,
donnant naissance chacun à une patte hypotypique se réduisant
à un gros doigt un peu crochu.
Commentaires.
Ainsi la déviation du nerf dans le stylopode ne donne-t-elle
naissance que dans 7% des cas à des régénérats, et encore sont-ils
tous hypotypiques. Pourtant le pourcentage d’inductions est très
élevé (25 animaux sur 26, soit 96%), ce qui prouve que les opéra-
tions ont été réussies et les nerfs bien déviés.
Il ne s’agit certainement pas là de l’incapacité d’un territoire
à former une patte sur déviation, mais bien de l'influence inhibi-
trice causée par la patte en place. Cette action ne s’exerce probable-
ment pas uniquement par frustration du matériel nutritif néces-
saire au jeune bourgeon, puisque le membre trouve ses aliments
dans la branche principale de l’artère sous-clavière, l’artère bra-
chiale, laissée en place, et que le bourgeon est alimenté par l'artère
profonde du bras accompagnant le nerf brachial supérieur (exten-
seur). On peut penser qu’il y a aussi intervention d’une action d’un
autre ordre, peut-être une attraction du nerf dévié par la masse
de la patte en place, comme on le voit chez la larve de Triton.
Il est possible que la déviation d’une masse nerveuse plus consi-
dérable, comme par exemple celle du nerf brachial long inférieur,
puisse contrebalancer cette inhibition. Il ne s’agit la que d’une
hypothèse. De toutes façons, on sait que la déviation du nerf
brachial supérieur est suffisante pour déclencher, dans le territoire
patte, par exemple, la formation d’un membre surnuméraire.
D’autre part, les bourgeons observés ne sont pas düs unique-
ment à la présence de l’artère déviée puisque deux d’entre eux se
456 C. TABAN
sont montrés capables d’engendrer des pattes hypotypiques, ce qui
n’est jamais le cas pour les bourgeons nés sur déviation d’artere.
La patte adulte est donc capable d’exercer une action inhibi-
trice sur le développement de bourgeons obtenus par déviation du
nerf brachial supérieur dans le stylopode.
CHAPITRE SEPTIÈME
CONCLUSIONS GÉNÉRALES
En schématisant, il est possible de partager les facteurs impor-
tants qui interviennent dans la régénération en trois grands groupes:
1) Facteurs locaux;
2) Facteurs généraux;
3) Facteurs inducteurs.
Mais bien entendu, chacun d’eux subit l'influence des autres.
Dans le premier groupe, plusieurs éléments interviennent:
a) L’epithelium;
b) La limitante;
c) Le conjonctif;
d) Les autres tissus: musculaire, cartilagineux, osseux, les
vaisseaux.
I a) L’epithelium recouvre rapidement la plaie, par glissement
cellulaire et prolifération mitotique. Il forme un petit amas cellu-
laire au-dessus de la surface, au lieu d’aboutissement du nerf, et
centré par celui-ci. Mais bientôt cet amas cellulaire se creuse et
nous assistons à la formation du cône, puis de la palette.
Pour plusieurs auteurs, à la suite de GopLEWSKI, et surtout
pour Rose, l’épithélium contribuerait de façon essentielle à la
formation du blastème, les cellules épithéliales passeraient en
masse dans le conjonctif, engendreraient les cellules de la régéné-
ration qui, par dédifférenciation, donneraient à leur tour naissance
aux divers éléments du régénérat. Je peux suivre cet auteur quand
il décrit la chute de cellules épithéliales dans le conjonctif. J'ai
montré que des groupes de cellules épithéliales peuvent se rencon-
trer dans le conjonctif, et le schéma indique le processus de ce
passage (fig. 8), que j’ai d’ailleurs retrouvé dans la régénération
REGENERATION CHEZ LES URODELES 457
normale, lors de déviation de nerfs et aussi lors de déviation
d’artere. Soulignons que dans ce dernier cas, le bourgeon n’est pas
suivi de l’édification d’un régénérat.
Mais je pense, avec la plupart des auteurs, et au vu des expé-
riences d’Krimov, GUYENOT, Kiortsis et d’autres, que si l’épi-
thelium joue un rôle important peu après l’amputation, les poten-
tialités morphogénétiques du régénérat sont apportées par le
conjonctif.
Ib) La limitante. — Un fait est certain: la limitante n’existe
pas encore lorsque les fibres nerveuses pénètrent dans l’epithelium,
ensuite dans le cône. Elle réapparaît d’abord au sommet, puis le
long des parois. Sous l’épithélium se développe une membrane de
plus en plus épaisse, bientôt semblable à celle de la peau d’adulte
normale. Si la formation de cette membrane est trop précoce, elle
entrave certainement la régénération en s’opposant à la croissance
des axones; nous en avons plusieurs preuves: lors de l’inhibition de
la régénération par une substance chimique, le beryllium, THORNTON
observe la formation précoce d’une importante membrane. A l’in-
verse, chez les animaux qui habituellement ne régénèrent pas, des
retards de cicatrisation provoqués par des solutions salines (ROSE)
permettent la formation de régénérats. De même, le remplacement
de la peau adulte par de la peau larvaire entraîne les mêmes consé-
quences, grâce au même phénomène: retard dans la formation de
cette membrane sous-épithéliale. Inversement, l’absence de mem-
brane permet un contact direct entre épithélium et tissu conjonctif
probablement très important, et qui n’est d’ailleurs pas sans
analogie avec ce qui se passe dans certains processus tumoraux.
Enfin LirscHKo (1934), cité par Rose, remarque que les
membres d’Axolotls irradies (aux rayons X) ne régénèrent pas, à
moins que l’on enlève la cicatrice collagène due à ces rayons. Ces ré-
sultats sont à mettre en rapport avec ceux de BUTLER et O’BRIEN,
de Puckett. BUTLER et O’BRIEN ont montré que l’action inhibi-
trice des rayons X sur la régénération n’atteignait que les régions
directement irradiées, en modifiant des facteurs locaux.
Ic) Le conjonctif. — Porteur des potentialités du régénérat, il
contribue grandement à la formation du bourgeon. La localisation
précise de ses potentialités est intéressante. A quoi est-elle due ?
Les territoires de régénération se retrouvent, comme l’a bien
458 C. TABAN
montré Kıorrtsıs, aussi bien chez l’embryon, la larve, que l’adulte.
Cette localisation doit être due à une répartition de substances
cytoplasmiques, dès les premiers stades du développement embryon-
naire. |
GuYENoT a exposé en 1948 une théorie qu’il considère comme
une image, expliquant les territoires, les duplicatures, interaction
des territoires entre eux. De chaque côté du corps se trouveraient
des « molécules droites » et des « molécules gauches ». La predomi-
nance d’une sorte de molécules déterminerait la formation d’une
patte simple si elle est suffisante, d’une duplicature si elle est
insuffisante.
Id) Les autres tissus: musculaire, cartilagineux, osseux, les
vaisseaux. — Les théories de FRAISSE, BARFURTH, voulant que
chaque tissu du régénérat provienne d’un tissu semblable sont
dépassées. BISCHLER, par exemple, a montré depuis longtemps que
la formation du squelette pouvait parfaitement bien s’établir en
l'absence de tissu osseux préexistant. Les auteurs actuels pensent,
et Je les suis, que les cellules qui participent à la formation du
régénérat subissent une dédifférenciation suivie d’une différencia-
tion secondaire, qui, dans les premiers stades, requiert la présence
des fibres nerveuses (voir les expériences sur larves, de SCHOTTÉ,
SCHOTTÉ et KARCZMAR).
II) Facteurs généraux.
Leur importance paraît surtout très grande au moment de la
perte des facultés régénératrices en fonction de la métamorphose,
chez les anoures. Leur action se manifeste par des modifications
dans les capacités des facteurs locaux. Les capacités régénératrices
ne sont pas complètement abolies, comme le montrent les résultats
obtenus par Rose, GIDGE et Rose, SINGER, les premiers en modi-
liant les conditions de cicatrisation, le troisième en augmentant le
stimulus nerveux.
GUYÉNOT a montré, par greffes de bourgeons de régénération
de larves d’anoures sur les animaux adultes que le milieu intérieur
de ces derniers, nourricier du greffon n’entravait nullement sa
croissance. Il semble donc que les facteurs humoraux nécessitent
un temps d'action assez grand avant d'intervenir en modifiant les
facteurs locaux.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 459
Parmi les facteurs généraux, les hormones tiennent une place
de choix et leur influence a été montrée par les expériences de
RICHARDSON, SCHOTTE, HALL et SCHOTTÉ, au moyen de thyroidec-
tomies, d’hypophysectomies plus ou moins retardées, d’injections
d'extraits hormonaux.
Mes observations me conduisent à penser que des substances,
sécrétées peut-être par le cortex surrénalien sous l’influence d’ACTH
agissent sur la cicatrisation et de ce fait sur la régénération.
III) Facteurs inducteurs.
Ce sont les fibres nerveuses. Il est possible qu’elles agissent par
Pintermédiaire de substances médiatrices. Mes essais de remplace-
ment de l’action du nerf par de multiples substances, médiatrices
chimiques, composantes du système nerveux, sont jusqu'ici restés
infructueux; cela ne prouve cependant pas que l’hypothèse de
départ de mes expériences soit infondée. La répartition spatiale de
ces substances est peut-être particulièrement fine, liée à chaque
axone dans des conditions difficilement réalisables expérimentale-
ment. Le jeune bourgeon de régénération est en effet pénétré par
un très grand nombre de fibrilles nerveuses; plusieurs cellules du
blastème m'ont paru littéralement «enveloppees» par une sorte
de corbeille formée de fibrilles nerveuses entrelacées. Ces observa-
tions sont d’ailleurs en accord avec celles de SINGER.
Plusieurs auteurs avaient pensé que toutes les fibres nerveuses
n’avaient pas les mêmes capacités inductrices. SCHOTTE en par-
ticulier croyait, à la suite de ses expériences, à une action prefe-
rentielle des fibres sympathiques. SINGER, au contraire, admet que
les fibres nerveuses interviennent surtout par leur nombre; ıl
aboutit à ce résultat à la suite d’une remarquable série d’expé-
riences. Je viens de démontrer que le sympathique périartériel est
tout à fait incapable a lui seul de déclencher la formation d'un
régénérat. Or, la quasi-totalité des fibres sympathiques suivent la
voie périartérielle.
Kiorrsis se rallie à l'hypothèse de SINGER.
Cependant, il est encore difficile de dire si à l’intérieur des
nerfs, il n’y a pas une sorte de fibre privilégiée, plus active, ana-
logue aux fibres dites trophiques, que l’on invoque pour expliquer
l'intensité des fontes musculaires dans certaines paralysies, fontes
460 C. TABAN
musculaires trop rapides et importantes pour être dues simpiement
à la perte de fonction.
Dans l’état actuel de nos connaissances, nous pouvons com-
prendre comment s’intègrent les phénomènes essentiels de la régé-
nération, quels en sont les facteurs principaux, pourquoi chez
certains animaux la modification de ces facteurs au moment de
la métamorphose amène la perte du pouvoir régénérateur. Mais
nous ne sommes pas encore à même de comprendre pourquoi les
animaux supérieurs ne régénèrent que des tissus et non leurs
organes. S'agit-il d’une différenciation cellulaire irréversible, d’une
disparition d'éventuelles cellules embryonnaires latentes, d’une cica-
trisation fibreuse beaucoup trop intense ou mieux d’une association
de quelques-unes de ces causes possibles ? Je penche pour cette der-
nière hypothèse. Toutefois, le champ qui reste ouvert aux cher-
cheurs, dans ce domaine, paraît plein de promesses et je souhaite
que bientôt de nouvelles expériences contribuent à résoudre ces
importants problèmes biologiques.
RÉSUMÉ
PREMIÈRE PARTIE
Etude de l’action du nerf dans la régénération.
Dans le chapitre premier, l’auteur décrit l’histologie de jeunes
bourgeons de régénération axiaux et sur déviation de nerf, chez
Triton cristatus. Cette étude est menée à l’aide des colorations
habituelles à Phémalun-éosine, et de colorations argentiques. Il
décrit la pénétration précoce dans l’épithélium des fibres ner-
veuses, observations en accord avec celles de SINGER.
Dans le deuxième chapitre, il aborde l’étude des fibres actives
dans la régénération, à l’aide de déviations artérielles. Il conclut
a l’impossibilité pour le sympathique périartériel de déclencher la
formation d’un membre. Il décrit l’histologie des sortes de bour-
geons obtenus par déviations artérielles et le comportement de
"epithelium en cette occurrence. Ce tissu montre des capacités
phagocytaires qui n'avaient, à sa connaissance, pas encore été
décrites chez le Triton.
REGENERATION CHEZ LES URODELES 461
Au chapitre III, il aborde la question des mediateurs chimiques
des nerfs et rapporte une série d’essais infructueux pour remplacer
l’action des nerfs par de tels médiateurs.
Au chapitre IV, il observe l’influence attractive exercée sur les
fibres nerveuses par les membres desinnervés laissés en place chez
les larves de Triton.
DEUXIÈME PARTIE
La deuxième partie est une contribution à l’étude de la notion
de territoires.
Au chapitre V, l’auteur décrit la formation de pattes induites
par déviation du nerf chez la larve d’Amblystoma mexicanum.
Le chapitre VI est consacré à l’étude du territoire patte anté-
rieure par la méthode de déviation du nerf chez Triton Alpestris.
Les commentaires et conclusions générales sont suivis d’une
liste des auteurs cités.
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RENO SUES SER DIET ZOOL OGTIE 469
Tome 62, n® 33. — Septembre 1955
Les Trématodes de Chiroptéres
de la collection Villy AELLEN
Etude suivie d’une revision du sous-genre
Prosthodendrium Dollfus 1937 (Lecithodendriinae Lühe)
par
Georges DUBOIS
Avec 10 figures.
Les matériaux de la collection AELLEN ! (dont les numéros sont
indiqués entre parenthèses après les localités) ont été récoltés
essentiellement dans le Jura suisse, quelques-uns en Valais et dans
le Jura français ou à l’étranger. La liste des grottes visitées figure
ci-après (d’après V. AELLEN, 1949, p. 27-30; carte, p. 31).
Nous avons identifié cinq espèces de Trématodes, dont trois
appartiennent à la famille des Lecithodendriidae Odhner 1910.
L'intérêt de ce travail porte sur celles-ci, car c’est au sujet de
deux d’entre elles, Lecithodendrium linstowi Dollfus et Prosthoden-
drium ascidia (Van Beneden), que Robert-Ph. Dorrrus (1937)
a publié une documentation complete et précieuse sur leur véri-
table identite. Son commentaire a mis fin aux confusions commises
par divers auteurs durant un demi-siècle. Sur la base de cette étude
historique et avec le bénéfice que nous accorde l’utilisation d’une
abondante collection, nous avons jugé utile d’etablir des dıagnoses
des espèces en question, auxquelles s’ajoute Prosthodendrium
chilostomum (Mehlis).
Cette mise au point de nos connaissances sur les espèces classı-
ques nous a engagé à entreprendre une revision du sous-genre
Prosthodendrium Dollfus 1937, dont plusieurs formes décrites ne
1 Muséum d'Histoire naturelle, Genève.
Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955.
dI
bo
470 G. DUBOIS
méritaient pas le statut d’espèce. En élaguant ainsi, nous en rédui-
sons les représentants à 19, qu’une clé de détermination permettra
d'identifier.
Nous remercions le Dt Villy AELLEN de nous avoir remis le soin
d'étudier cette faune obscure, et notre ami, M. le professeur Jean-
G. BAER, d’avoir ajouté quelques sources de lumière à notre docu-
mentation par le prêt de divers ouvrages.
Nous sommes obligé au Dr H.-D. Srivastava, chef de la Divi-
sion de Parasitologie à l’« Indian Veterinary Research Institute »
d’Izatnagar, U.P., de nous avoir gratifié du prêt de matériaux
originaux recueillis et identifiés par G.-D. BHALERAO.
"DIEUX DE TROUY ATES
Chatillon/Saint-Hippolyte. — Alt. env. 800 m., petit village
situé à 4 km. W. de Saint-Hippolyte (département du Doubs),
avec château et grottes dans les environs immédiats.
Grotte Bleue. — Alt. 1210 m., chaîne de l’Echelette, 2 km. S. de
Renan (val de Saint-Imier).
Grotte du Chemin de fer. — Alt. 605 m., gorges de l’Areuse
(Jura neuchâtelois).
Grotte de l’Echelette. — Alt. 1220 m., 2 km. S. de Renan (val de
Saint-Imier).
Grotte de la Faille. — Alt. 700 m., combe de Biaufond (Jura
neuchätelois).
Grotte du Lierre. — Alt. 650 m., cötes du Doubs, 600 m. N. des
Brenetets (Jura neuchâtelois).
Grotte de Moron. — Alt. 695 m., bord du Doubs (Jura neu-
chätelois).
Grotte de Pertuis. — Alt. 1070 m., 3,5 km. N. de Saint-Martin
(Jura neuchätelois).
Grotte du Poteux. — Alt. 640 m., à quelques centaines de mètres
au N.W. de Saillon, entre Saxon et Riddes (Valais).
Grotte de Ver. — Alt. 540 m., gorges de l’Areuse (Jura neucha-
telois).
Grotte de Vers-Chez-le-Brandt. — Alt. 1162 m., 4 km. N. des
Verrieres (Jura neuchätelois).
(Grotte de Vallorbe. — Alt. 860 m., 3,25 km. W.S.W. de Vallorbe
(Grotte aux Fées).
TREMATODES DE CHIROPTERES 471
Tunnel des gorges de l’Areuse. — Alt. 470 m., entre les usines
des Clées et du Chanet (Jura neuchätelois).
Familia PLAGIORCHIIDAE Lühe 1901, emend. Ward 1917.
[Syn. Lepodermatidae Looss 1901.]
Subfamilia PLAGIORCHIINAE Lühe 1901, emend. Pratt 1902.
Plagiorchis vespertilionis (Müller 1784) Braun 1900.
[Syn. Fasciola vespertilionis Müller 1784;
Distoma vespertilionis Zeder 1803; Distoma lima Rudolphi 1809.]
Longueur: jusqu’à 5,6 mm., généralement 2 à 4 mm. (d’après
MôbLiNGER 1930: 2 à 2,6 mm.; CABALLERO 1940: 2,6 à 2,7 mm.).
On trouve des exemplaires ovigères n'ayant que 0,8 à 1 mm.!.
Largeur: 0,3 à 0,9 mm. (d’après MODLINGER: 0,37 à 0,58 mm. ;
CABALLERO: 0,52 à 0,56 mm.).
(Eufs: 32-40/16-20 u; moyenne: 36,3/18 u (d’après MODLIN-
GER: 37/18,5 u; CABALLERO: 37-39/20 u; LuKASIAK: 36-38/19 u.)
Glandes vitellogenes s’avancant jusqu’au niveau du bord poste-
rieur ou du centre de la ventouse ventrale.
Sur plusieurs exemplaires un metraterm est nettement distinct.
(Cet organe n'est pas mentionné dans la description de BRAUN.
Il a été observé et mesuré par CABALLERO ?.)
Cette espèce est des plus fréquentes. V. AELLEN (1949) la citait
dans sa liste d’endoparasites. Elle provient des hôtes et des lieux
suivants:
Rhinolophus hipposideros hipposideros (Bechstein).
Grotte de Ver, 20.5.1943 (cf. AELLEN 1949, J.-G. BAER leg.):
—.11.1948 (n° 46).
Grotte de Moron, 21.4.1948 (n° 1).
Grotte de Vers-Chez-le-Brandt, 24.2.1949 (n° 224).
Rhinolophus ferrumequinum ferrumequinum (Schreber).
Chätillon/Saint-Hippolyte (France), —.5.1948 (n° 20, M. STUDER
leg.); 30.11.1949 (n° 280).
1 Mie M.-M. Henriop, qui a fait, en 1953, une « Etude biométrique d’une
population de Trématodes de Chauves-Souris» (non publiée), basée sur
l’examen d’une partie des matériaux de la collection V. AELLEN (240 exem-
plaires de Plagiorchis vespertilionis), constate l’ampleur des variations morpho-
logiques, mais conclut cependant à l’existence d’une seule espèce.
2 Mlle HenrIoD l’a également observé et dessiné.
SS
=]
DI
G. DUBOIS
Grotte du Poteux (Valais), 3.11.1951 (n° 452).
Provenance inconnue.
Grotte St. Michel/Olevano, près Battipaglia, S. Italie, 4.4.1948
(n° 184-188). | |
Myotis daubentoni daubentoni (Kuhl).
Grotte Bleue, 20.1.1949 (n° 220).
Grotte de Ver, 13.4.1952 (n° 529).
Myotis mystacinus mystacinus (Kuhl).
Grotte Bleue, 20.1.1949 (n° 221).
Grotte de Vallorbe, 28.1.1950 (n°8 288 et 290); 20.3.1951
(n° 407); 25.11.1951 (n°S 469, 470 et 471).
Grotte de Pertuis, 2.2.1951 (n°5 391 et 392).
Grotte du Lierre, 25.3.1951 (ns 414 et 415).
Myotis myotis myotis (Borkhausen) [= Vespertilto murinus Schreber].
Grotte de l’Echelette, 20.1.1949 (n° 219).
Myotis bechsteini (Kuhl).
Altmühltal, Allemagne, 28.12.1950 (n° 479, W. Isset leg.).
Plecotus auritus auritus (Linne).
Grotte Bleue, 2.2.1951 (n° 394).
Eptesicus nilssoni nilssoni (Keyserling et Blasius).
Grotte de la Faille, 30.12.1948 (n° 175) !.
Grotte de l’Echelette, 2.2.1951 (n° 390).
Grotte de Vallorbe, 20.3.1951 (n° 405); 25.11.1951 (n° 473) 2.
Eptesicus serotinus serotinus (Schreber).
Grotte de Ver, 29.3.1950 (n° 301); 27.4.1950 (n° 308) 3: 28.1.1951
(n° 383).
* Les testicules de la plupart des individus sont plus ou moins lobés.
Cette déformation est probablement due à la fixation, car elle affecte aussi les
caeca qui apparaissent ondules. La limite antérieure des follicules vitellogènes
dans la zone acétabulaire écarte toute possibilité d'identifier cette forme de
moyenne dimension (1-2,8 mm.) avec Plagiorchis asper Stossich 1904, décrit
d’après un seul exemplaire et dont nous mettons en doute la validité.
* Une lobulation apparente des testicules a été observée sur certains exem-
plaires de ce lot, où elle semble due à une rétraction inégale du tissu testiculaire
(la limite circulaire ou ovale des gonades reste visible).
._* Ce lot contient de nombreux exemplaires n’excédant pas 1,75 mm.,
a testicules sphériques ou ovoides, et deux très grands individus (5,3 et 5,6 mm.),
de mêmes dimensions que ceux que GEBAUR a dessinés (in Braun 1900),
dont les testicules sont plus ou moins lobés: chez l’un la gonade antérieure est
presque régulièrement ovoïde (quelques légères incisions détachent le tissu
testiculaire de l'enveloppe arrondie), tandis que la gonade postérieure est
manifestement lobée; chez l’autre les deux gonades sont aussi découpées que
des feuilles de chêne. Ges exemplaires ont l’ovaire ellipsoide, non lobé, et
extension de leurs glandes vitellogenes est conforme à celle de Plagiorchis
vespertilionis.
TREMATODES DE CHIROPTERES 473
Miniopterus schreibersi schreibersi (Kuhl).
Grotte du Chemin de Fer, 9.11.1949 (n° 275); 29.5.1951 (n° 417).
Tunnel des gorges de l’Areuse, printemps 1950 (n° 309).
Grotte de Ver, 28.1.1951 (n° 386); 23.3.1951 (n° 413).
Familia MESOTRETIDAE Poche 1926.
Mesotretes peregrinus (Braun 1900) Braun 1900.
[Syn. Distoma peregrinum Braun 1900.]
Longueur: 5,5 mm.; largeur: 1,15 mm.
Diamètre de la ventouse buccale: 300/340 u; de la ventouse
ventrale: 570/595 u; du pharynx sphérique: 170 u; de l’ovaire:
350/425 u; des œufs: 55-63/34-37 u (moyenne: 59/35,5 u). Lar-
geur des testicules: 300-370 u. Glandes vitellogenes atteignant le
bord posterieur de la ventouse ventrale.
Cette espèce n’a été trouvée que deux fois chez:
Miniopterus schreibersi schreibersi (Kuhl).
Grotte du Chemin de Fer, 29.5.1951 (n° 417).
Tunnel des gorges de l’Areuse, printemps 1950 (n° 309).
Familia LECITHODENDRIIDAE Odhner 1910,
emend. Mehra 1935.
Subfamilia LECITHODENDRIINAE Lühe 1901, emend. Looss 1902.
Lecithodendrium linstowi Dollfus 1931.
[= ascidia von Linstow, Looss et Lühe, nec Van Beneden;
— lagena Northup (1928) et Mödlinger (1930, pl. XX, fig. 6),
nec Brandes !.] .
(Fig. 1.)
Longueur: 0,6 à 0,8 mm.; largeur: 0,23 à 0,45 mm.
Diamètres de la ventouse buccale: 57-73 u; de la ventouse
ventrale: 55-84 u; du pharynx: 40/35 u; de l’ovaire: 73-105/50-
85 u; des testicules: 80-150/65-120 u; des œufs: 18-19/8-10 u;
des follicules vitellogenes: 20-50 u. Longueur de l’œsophage (sans
les sinuosites): 90-105 u.
cl HOLLFUS. 1937, p. 4.
474 G. DUBOIS
Corps ovale à fusiforme ou piriforme, à cuticule inerme; ven-
touse ventrale située entre le tiers et la mi-longueur (35-44/100).
Caeca sacciformes, courts et divergents. Testicules ovoides ou sub-
sphériques, post-cæcaux, situés symétriquement dans la zone de
la ventouse ventrale. Ovaire non lobé, ovoïde, médian ou sub-
médian, intertesticulaire, légèrement en arrière de la ventouse
ventrale. Glandes vitellogènes post-testiculaires, équatoriales ou
post-équatoriales, chacune étant composée de quelques gros folli-
cules (8 ou 9) réunis en une petite grappe latérale. Utérus sinueux
et bourré d’ceufs, remplissant la moitié postérieure du corps.
Vésicule excrétrice en forme de V.
Cette espèce, qui est le génotype de Lecithodendrium Looss !,
a été trouvée dans les hôtes et les lieux suivants:
Rhinolophus ferrumequinum ferrumequinum (Schreber).
Provenance inconnue.
Eptesicus serotinus serotinus (Schreber).
Grotte de Ver, 28.1.1951 (n° 383).
Eptesicus nilssoni nilssoni (Keyserling et Blasius).
Grotte de Vallorbe, 20.3.1951 (n° 405); 25.11.1951 (n° 473).
Miniopterus schreibersi schreibersi (Kuhl).
Grotte de Ver, 28.1.1951 (n° 386).
Prosthodendrium (Prosthodendrium) ascidia
(Van Beneden 1873) Dollfus 1931.
[nec von Linstow, nec Looss, nec Lühe;
— Distoma lagena Brandes 1888 nom. nov.;
— Lecithodendrium laguncula Stiles et Nolan 1931 nom. nov.
Var. Prosthodendrium ascidia navicula Macy 1936; syn. P. scabrum
(Caballero 1940) Caballero 1943 et P. paeminosum Caballero 1943.]
(Fig. 2.)
C’est la plus petite espèce de la collection. Nous l’identifions
avec Distoma ascidia Van Beneden, en nous fondant sur la ressem-
blance qu’elle présente avec les figures 15 et 17 (pl. VI) données
par cet auteur et dont la première est reproduite par DOLLFUS
(1937, fig. 3): les testicules, placés symetriquement, sont plus grands
que la ventouse ventrale, celle-ci étant plus petite que la ventouse
» Cf. Dorrrus, 1937, pp. 2, laret 16,
TREMATODES DE CHIROPTERES 475
buccale et située à mi-longueur du corps; les glandes vitellogènes
sont localisées très en avant. VAN BENEDEN (1873, p. 30) précise
que les deux testicules « occupent la même hauteur à peu près et,
pendant le repos, quand le Ver est contracté, ils sont situés à
droite et à gauche de la ventouse ventrale. Ils sont symétriques.
Le germigène (ovaire) consiste, comme le testicule, en une petite
sphère transparente, pleine de globules, et qui est située à la hau-
teur à peu près de la ventouse abdominale ».
Si l’on s’en tenait à la clé de détermination proposée par
R.-W. Macy (1936) pour ie genre Prosthodendrium, on identifierait
le parasite avec P. chilostomum (Mehlis 1831). C’est probablement
parce que l’auteur américain, auquel on doit la découverte de
plusieurs espèces congénériques, s’est basé sur la description de
MODLINGER (1930, pp. 192-194, pl. XX, fig. 3). En effet, le descrip-
teur hongrois donne les dimensions suivantes: pour le diametre
de la ventouse ventrale: 0,1295 mm.; pour celui des testicules:
0,1221 mm. Dans la figure 3, de MÖDLINGER, ces derniers sont
effectivement un peu plus petits que l’acetabulum; les glandes
vitellogenes sont dessinées au niveau des ceca: « Die Dotter-
stöcke liegen im Vorderteil des Körpers neben dem Oesophagus
und den Darmschenkeln, wie dies schon Van BENEDEN richtig
erkannte » (p. 193). Il est possible que MODLINGER n’ait pas eu un
matériel suffisant ou convenablement préparé: le seul hòte indiqué
est Rhinolophus ferrumequinum (Schreber).
La description suivante est basée sur l’étude de divers maté-
riaux mentionnés ci-après:
Longueur: 0,36 à 0,72 mm.; largeur: 0,24 à 0,60 mm. (maximum
au milieu ou dans la moitié postérieure du corps).
Diamètres de la ventouse buccale: 73-115 u (ou 94-125/68-
95 u); de la ventouse ventrale: 52-84 u (moyenne: 64 u); du
pharynx: 30-45 u; de l’ovaire: 78-140/63-120 u; des testicules:
95-190/89-160 u (moyenne: 132/120 u); des œufs: 20-22/10-12 u;
des follicules vitellogenes: 30-50 u; de la masse prostatique:
80-150/70-130 u. Longueur des caeca: 95-135 u.
Corps largement ovale ou elliptique, arrondi par contraction,
à cuticule inerme; ventouse ventrale située à mi-longueur du corps
(46-58/100, moyenne: 50/100). Œsophage court, généralement
replié; ceca sacciformes, courts et divergents, séparant les glandes
vitellogènes des testicules symétriquement disposés, ovoides ou
476 G. DUBOIS
TABLEAU
Prosthodendrium naviculum
MAcY Byrp et Macy
1936 1942
Corpse „Ag. fr atlesidzal. 4! 490-770/350-460 379-453/305-360
Ventouse/buccale - .,. .-. .,. 52-78/83-116 67-76/80-88
Ventousesventrale tt, see. 53-63/55-67 54-63
Phacynxe rai ee air 18-24/27-33 _
ESS RNA n 80-130/90-119 96-125/93-116
Masse prostatique . . . . . . 85-100 67-104/71-104
Oyamelliissbri.na ati 96-116/63-80 104-112/67-84
nisi ee 20 De cl: 19210102 25-34/13-18*
Cecandoneueur) t..2 e er — 125
* Voir explication donnée par Byrp et Macy, 1942, p. 151.
spheriques. Ovaire non lobé, ovoide, dorsal, médian ou submedian,
intertesticulaire, post-cæcal, situé dans la zone de la ventouse
ventrale ou plus ou moins en avant de celle-ci. Glandes vitellogenes
pretesticulaires et précæcales, au niveau du pharynx, chacune étant
composée de quelques gros follicules réunis en une grappe latérale
flabelliforme. Uterus sinueux et bourré d’œufs, remplissant la
moitié postérieure du corps. Masse prostatique antérieure à la
ventouse ventrale. Vésicule excrétrice en forme de V.
Provenance des matériaux:
Myotis mystacinus mystacinus (Kuhl).
Grotte Bleue, 20.1.1949 (n° 221).
Grotte de Pertuis, 20.1.1949 (n° 222); 2.2.1951 (n° 391).
Grotte de Vallorbe, 28.1.1950 (n° 288 et 290); 25.11.1951
(n°5 469, 470, 471 et 472).
Grotte du Lierre, 25.3.1951 (ns 414 et 415).
Tel que nous l’avons observé (c’est-à-dire avec une ventouse
buccale et des testicules plus grands que la ventouse ventrale, un
ovaire localisé dans la zone acétabulaire ou même plus ou moins
en avant), Prosthodendrium ascidia (Van Beneden) s’identifie presque
à P. naviculum Macy 1936, redécrit par Byrp et Macy en 1942.
D’après la première diagnose de P. naviculum, la ventouse ventrale
était pré-équatoriale (cf. pl. XLII, fig. 6), ce qui constituait le
seul caractère différentiel. Celui-ci disparait avec la seconde descrip-
tion, Pacetabulum étant en moyenne à 182 u de l’extrémité anté-
rieure du corps et à 180 u de l’extrémité postérieure.
TREMATODES DE CHIROPTERES 477
P. scabrum P. paeminosum P. ascidia
CABALLERO CABALLERO DUBOIS
1940 et 1951 1943
360-630/200-360 680/470 360-720/240-600
53-74/70-82 108/116 73-115 (94-125/68-95)
49-65 1D 52-84
22-29/20-37 23/26 30-45
94-102/90-115 136-140/112-120 95-190/89-160
? 180/120 80-150/70-130
65/78 168/64 78-140/63-120
18-21/10-15 17-18/12 20-22/10-12
123 160 95-135
ites les dimensions sont en u.
Aucun indice suffisant ne permet de distinguer Prosthodendrium
scabrum (Caballero 1940) Caballero 1943 et P. paeminosum ! Cabal-
lero 1943 de P. naviculum, ainsi que le prouve le tableau I. Dans
les trois formes les testicules sont paracétabulaires.
Nous considérons donc Prosthodendrium naviculum Macy
comme une variété nord-américaine de P. ascidia (Van Beneden),
avec P. scabrum et P. paeminosum Caballero comme synonymes.
Prosthodendrium (Prosthodendrium) chilostomum
(Mehlis 1831) Dollfus 1931.
[Syn. Distoma ascidioides Van Beneden 1873;
Lecithodendrium cordiforme laxmit Bhalerao 1926a;
Prosthodendrium piriforme Yamaguti 1939.]
(Fig. 3, 4 et 5.)
La description de M6pLINGER (1930) se rapporte a de grands
exemplaires (1,30-1,67/0,50-0,66 mm.), dont les œufs mesurent
28/15 u. Celle de BHALERAO (1926 a), qui n’a aucun rapport avec
la diagnose du « Lecithodendrium cordiforme» de Braun (1900), est
aussi basée sur l’examen de grands spécimens (1,05-1,85/0,80-
0,88 mm.) ayant des œufs de 31-33/13-16 u (d’après nos mesures) ?.
1 Sur le dessin et la microphotographie de P. paeminosum (CABALLERO
1943, fig. 1 et 2), l’ovaire apparaît déplacé et déformé.
2 BHALERAO a donné les dimensions (exagérées) des œufs pour celles de
l'ovaire !
47
8
G. DUBOIS
55,365 ER
SES
Fic. 1-4.
FIG. 1. Lecithodendrium linstowi Dollfus, de Eptesicus nilssoni (Keyserling et
Fic.
Fic,
Fıs.
(Bechstein) [n° 224].
Blasius) [n° 405]. Vue ventrale. Longueur: 0,72 mm.
2. Prosthodendrium ascidia (Van Beneden), de Myotis mystacinus (Kuhl)
[n° 415]. Vue ventrale. Longueur: 0,58 mm.
3. Prosthodendrium chilostomum (Mehlis), de Rhinolophus hipposideros
(Bechstein) [n° 224]. Vue ventrale. Longueur: 0,86 mm.
1. Prosthodendrium chilostomum (Mehlis), de Rhinolophus hipposideros
Vue ventrale (situs inversus). Longueur: 0,75 mm.
(Les 4 figures sont à la même échelle)
TREMATODES DE CHIROPTERES 479
La forme et la grosseur de la ventouse buccale, à longue ouverture
ventrale longitudinale, ne laisse aucun doute sur ces identifications.
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Kes 58
« Lecithodendrium cordiforme laxmii» Bhalerao 1926 [= Prosthodendrium
chilostomum (Mehlis)], de l’intestin de Tadarida plicata (Buch.) [Collection
G. D. BHALERAO].
Vue dorsale. Longueur: 1,34 mm.
La diagnose de Line (1909) indique des dimensions déjà plus
réduites (0,9-1,5/0,7 mm.), sauf pour les œufs (31-33/13-15 u). Les
exemplaires de la collection AELLEN, constituant un seul lot, sont
480 G. DUBOIS
TABLEAU
« L. cordiforme laxmii »
BHALERAO/DUBOIS
Longueur:du corps. : 7 .. Esse ren 1050-1850
LarseurZdu Corps. es . sea eee 770-880
Ventouse buccale . . Fiere, Meat: 230-260/180-200
Situation de son bord postérieur MERE DRE 20/100
Ventousesventrale se gn NOR 165-180
Situation de son Centre rie Le. Zee 50/100
Pharynx. ut.) Ar IA 63/68
Ovaure,) 2 . i... Ea... STORE 160/135
Pesticules,.. . ARMS. Cc SRO 170-250/145-200
eur situation’. 3 Berk. 2: : Me 42/100
Masse prostatique . . 200/160
Nombre de follicules vitellogènes par grappe
laterale << Po 5 he 8 à 9
ius a LOCI CR 31-33/13-16
Hotes: ">... Se es CRM ae LITE. Tadarida plicata
Toutes les dimensions sont en u.
plus petits, de même que ceux dont YamaautTr (1939) releva les
caracteres de variété.
Longueur: 0,66 à 0,89 mm.; largeur: 0,42 à 0,52 mm. (maximum
au milieu ou dans la moitié postérieure du corps).
Diametres de la ventouse buccale: 160-183/110-146 u; de la
ventouse ventrale: 85-96/94-105 u (moyenne: 91/99 u); du pha-
rynx: 40-50/45-57 u; de Povaire: 110-150/90-115 u; des testicules:
115-160/90-130 u (moyenne: 132/115 u); des œufs: 25-29/13-15 u;
des follicules vitellogenes: 35-60 u; de la masse prostatique:
130-157/100-110 u. Longueur des ceca: 150-170 u; largeur: 45-70 u.
Corps ovale, a cuticule spinescente seulement dans la zone
de la ventouse buccale, où l’on distingue de très petites épines
diminuant de grandeur d’avant en arrière. Ventouse buccale ovale
a elliptique, relativement grande, atteignant le cinquième ou
presque le quart de la longueur du corps (bord postérieur aux
22-24/100), à longue ouverture ventrale longitudinale; pharynx
globuleux; ventouse ventrale située à mi-longueur du corps (47-51/
100, moyenne: 49/100) 1. CEsophage court, souvent invisible parce
! Lune (1909) indique le même emplacement.
È
TREMATODES DE CHIROPTERES 481
| Prosthodendrium chilostomum P. piriforme
LÜHE MÖDLINGER DUBOIS YAMAGUTI
LL
900-1500 1305-1677 660-890 500-750
700 501-663 420-520 270-460
250 377/337 160-183/110-146 150-200/120-180
ca 14/100 (?) | 22-24/100 27/100
160 315 85-96/94-105 84-100
| «just postequatorial »
au milieu env. 40/100 47-51/100 60/100
— 33/? 40-50/45-57 36-45/39-45
— 263/152 110-150/90-115 63-110/54-105
— 370/270 115-160/90-130 78-100/66-90
— 30-33/100 moyenne: 42/100 a mi-longueur du corps
— —- 140-157/110 84-114/75-100
— = 8à9 eS
31-33/13-15 28/15 25-29/13-15 30-33/15-19
Myotis daubentoni | Rh. ferrumequinum | Rh. hipposideros | Rh. ferrumequinum nippon
Myotis mystacinus Myotis myotis
| que replié; ceca sacciformes, courts et divergents. Testicules ellip-
soides ou spheriques, symétriquement disposés, légèrement pre-
equatoriaux (aux 32-52/100 de la longueur du corps, moyenne:
42/100), donc un peu en avant de la ventouse ventrale. Ovaire non
lobe, ellipsoide, a peine plus petit que les testicules, nettement
antérieur à la zone acétabulaire, localisé à droite (rarement à
gauche) de la ligne médiane, au niveau de la masse prostatique.
Glandes vitellogènes prétesticulaires, immédiatement au-devant des
testicules, chacune étant composée de quelques follicules (8 ou 9)
réunis en grappe latérale qui atteint la zone de la ventouse buccale
ou y pénètre quand le corps se contracte. Uterus sinueux et bourré
d'œufs, remplissant la moitié postérieure du corps. Masse prosta-
tique entre la bifurcation intestinale et la ventouse ventrale.
Vésicule excrétrice en forme de V.
Provenance du matériel:
Rhinolophus hipposideros hipposideros (Bechstein).
Grotte de Vers-Chez-le-Brandt, 24.2.1949 (n° 224).
La forme que BHALERAO (1926 a) décrivit en sept lignes sous
le nom de « Lecithodendrium cordiforme laxmi n. var.» (fig. 5),
comme parasite de Tadarida (Chaerephon) plicata (Buchanan)
482 G. DUBOIS
[= Nyctinomus plicatus], répond en tout point à la description
précédente, dont les dimensions seraient à multiplier par un coefli-
cient compris entre 1,5 et 1,9. Les mesures donnees par l’auteur
hindou ! (et completees par nous dans le tableau II) correspondent
à celles que MÖDLINGER prit sur des exemplaires de provenance
hongroise.
Par contre, la forme que Yamacurı (1939, p. 138-140, fig. 5)
a décrite sous le nom de Prosthodendrium piriforme (de Rhino-
lophus ferrumequinum nippon Temm.) se distinguerait de P. chilos-
tomum par la situation un peu plus reculée de tout le complexe
formé par les glandes sexuelles et l’acetabulum (celui-ci aux 60/100
de la longueur du corps, d’après la figure 5), dont la disposition des
parties reste cependant identique. Nous ne pensons pas que ce
faible déplacement de zone puisse constituer un caractère diffé-
rentiel spécifique. En effet, si l’on considère les données relatives
aux deux espèces, telles qu’elles sont consignées dans le tableau II,
on constatera que le déplacement vers l’avant de ce complexe
d’organes serait fonction de la longueur du Ver, de sa maturite
sexuelle attestée par l’accroissement de l’utérus et l’augmentation
relative du diamètre des testicules. Ceci explique que, d’après
von Linstow (1885: description de Distomum ascidioides), les
glandes vitellogenes remontent jusqu’au tiers postérieur de la
ventouse buccale (ce que nous constatons également), tandis que
chez P. piriforme elles ne pénètrent pas dans la zone de cet organe.
Ainsi, il ne nous paraît pas y avoir de raison de maintenir
l’espèce Japonaise à côté de celle de MEHLIs ?, ni même de la consi-
derer comme une variété geographique.
Un parasite de Pipistrellus subflavus (F. Cuvier)? a été décrit
aux Etats-Unis sous le nom de Prosthodendrium oligolecithum par
MANTER et DeBus (1945). Le nombre réduit de follicules vitello-
genes (7 à 9 par grappe latérale) et la forme de la ventouse buccale
* YAMAaGUTI n’a consulté ni la brève diagnose de Line (1909), ni la descrip-
tion de MopLINGER (1930) dans lesquelles il est fait mention de la forme
tres caractéristique de la ventouse buccale de P. chilostomum, forme qu’on
retrouve identique chez P. piriforme.
* L'identification originale de l’hôte est erronée: il ne s’agit pas de Myotis
californicus (Audubon et Bachman) [Communication épistolaire du 6 octobre
1954 reçue de H.-W. MANTER.]
TREMATODES DE CHIROPTERES 483
à fente longitudinale l’apparentent a P. chilostomum, mais la
position très avancée de l’ovaire (antérieur à la masse prostatique
et empiétant la zone de cette ventouse) l’en distingue assez pour
que le statut d’espèce soit validé.
Tableau de répartition géographique
des espèces trouvées en Suisse et dans le Jura français.
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= à = © | =
® Fa = jan) < n
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©) (ds) (do) ida) Oo ida) ida) ida) ida) dal es) | Oo cal m
I
Plagiorchis vespertilionis Pee ere | | 2 Za AS PSE Re
ISIS (CCIE RO | - | f === -| -.-|-|-|1|2
Wecilhodendriunblinstiog ©. | LE NN — = 2] = | 9 | = | 4
Wrosthodendrium'ascidia : . | — 1 homo | 9 D — 12! = | — | — | 6 | — |11
Brosthodendrium chuostomum. | -| —-|—-|-|-| - | - | -|- | -|I1]| = 1
Les chiffres indiquent le nombre des cas d’infestation.
Cas de double infestation.
Plagiorchis vespertilionis + Prosthodendrium ascidia :
No. 221, 288, 290, 414, 415, 469, 470, 471.
Plagiorchis vespertilionis + Prosthodendrium chilostomum :
INQ 224.
Plagiorchis vespertilionis + Lecithodendrium linstowi:
No 383, 386, 405, 473.
Plagiorchis vespertilionis + Mesotretes peregrinus :
No 309, 417.
REVISION DU SOUS-GENRE PROSTHODENDRIUM
DOLLFUS
En 1931, R.-Ph. DoLLFUS proposait le nom générique Prostho-
dendrium pour les Distomes de Chiroptères à glandes vitellogènes
prétesticulaires, appartenant à la sous-famille des Lecithoden-
484 G. DU BOIS
driinae Lühe 1901. Outre ce caractère, le genre est défini par
l'absence de poche du cirre et la présence d’une masse prostatique
incluant la vésicule séminale, avec pore sexuel préacétabulaire,
par la situation des testicules devant les anses utérines et par le
fait que la cuticule est pratiquement inerme.
En 1937, DoLLrus réunissait dans un premier sous-genre
Prosthodendrium les especes a ovaire non lobe, attribuant celles
dont cet organe est fortement lobe et toujours préacétabulaire à un
second sous-genre Paralecithodendrium Odhner 1910.
Selon son inventaire (pp. 12 et 14), le sous-genre Prosthoden-
drium comprenait quinze espèces, dont une incertaine: dinanatum
Bhalerao 1926 (type), chilostomum Mehlis 1831 (= ascidioides Van
Beneden 1873), ascidia Van Beneden 1873, oviforme Poirier 1886,
pyramidum Looss 18961, cordıforme 2 Braun 1900, posticum Staf-
ford 1905, urna Looss 1907, longiforme Bhalerao 1926, orospinosum
Bhalerao 1926, luzonicum Tubangui 1928, lilliputianum Travassos
1928 (sp. inquir.), loosst Pande 1935, mehrai Pande 1935 et bhaleraoi
Pande 1935.
Depuis lors, quinze espèces ont été décrites: macnabi Macy
1936, swansoni Macy 1936, naviculum Macy 1936, pushpai Bhalerao
1936, travassosi Macy 1938, piriforme Yamaguti 1939, scabrum
Caballero 1940, transversum Byrd et Macy 1942, singularıum Byrd
et Macy 1942, postacetabulum Yamaguti et Asada 1942, emollidum
Caballero 1943, paeminosum Caballero 1943, oligolecithum Manter
et Debus 1945, buongermini Lent, Freitas et Proenca 1945, mizellei
Seamster et Stevens 1948.
A laide d’un tableau comparatif très détaillé des mesures et des
caractères de ces trente espèces, nous avons constaté plusieurs cas de
synonymie et abaissé au rang de variétés quelques-unes d’entre elles.
Le Distomum oviforme Poirier 1886, parasite d’un Prosimien
(Nyeticebus cougang javanicus E. Geoffroy), ne doit pas être compté
au nombre des espèces de Prosthodendrium, comme l'ont fait
DoLLFus (1937, pp. 12, 13 et 14; 1954, p. 630) et Macy (1936,
p. 353 et 356) *. Ce Ver possède, en effet, une poche du cirre « tubu-
* Yamacutret Asapa (1942) attribueront à P. pyramidum une prétendue
sous-espèce orientale et DoLLFUS (1954), une prétendue forme maroccana
(cf. p. 494).
* Avec les prétendues variétés laxmii et parvouterus Bhalerao 1926.
* Le Distome oviforme de PorrieR n’est pas inclus dans la clé des espèces
de Prosthodendrium, proposée par Macy (1936).
TREMATODES DE CHIROPTERES 485
leuse, tres longue », debouchant sur la ligne mediane « immediate-
ment en arrıere de la ventouse orale» et ne s’etendant pas au delä
de l’acetabulum. Le corps est « couvert entièrement de piquants
très petits et très nombreux». Ces caractères, observés par PoIRIER,
entrent dans la définition du genre Phaneropsolus auquel Looss
(1899) attribua le Distome oviforme. Celui-ci est inclus dans la clé
des espèces de Phaneropsolus, établie par CABALLERO et GrocoTT
(1952).
Comme type de Prosthodendrium, DoLLrus a proposé dinana-
tum ! Bhalerao 1926 plutôt que ascidia Van Beneden 1873 (nec
von Linstow, Looss, Lühe) « dont les figures originales, dit-il, ne
sont peut-être pas bien homogènes et dont le nom spécifique a été,
pendant si longtemps, employé à tort». Des observations faites
sur les matériaux de la collection AELLEN, il résulte que les deux
espèces sont voisines, mais non identiques. À dimensions égales,
P. dinanatum se distingue d’ascidia par la situation avancée de
Pacetabulum (aux 37/100), par le rapport des diamètres des ven-
touses (9: 5), par la petitesse des testicules (70-80/60-70 u) et de
la masse prostatique (60 u), par le fait que les ceca sont très courts
(70 u) et n’atteignent pas les testicules, par le nombre plus élevé
des follicules vitellogenes dans chaque grappe laterale (14 a 18)
et par la distribution géographique (Inde).
Ainsi que nous l’avons dit (p. 477), Prosthodendrium naviculum
Macy 1936 est si voisin de P. ascidia (Van Beneden) que nous le
considérons comme une variété nord-américaine, sous le nom de
P. ascidia navicula Macy. |
Deux autres formes nord-américaines ont été décrites au Mexique
par CABALLERO (1940 et 1943): P. scabrum (syn. Limatulum sca-
brum Caballero 1940) et P. paeminosum *. À vrai dire, rien ne les
distingue suffisamment de P. naviculum Macy: leur ovaire médian
ou dextre est partiellement postacétabulaire, mais peut être
déplacé vers l’avant par contraction du corps 3; les testicules, plus
grands que la ventouse ventrale, sont toujours paracétabulaires; les
glandes vitellogènes s'étendent au-devant d’eux jusqu’à la ventouse
buccale qui est plus grande que l’acetabulum équatorial ou pré-
1 Orthographié dinanantum par DoLLrus (1937), pp. 10, 12, 13 et 14;
1954, p. 629).
2 Orthographié praeminosum par Dourrus (1954, p. 631).
3 C’est le cas notamment pour l’exemplaire de P. paeminosum figuré par
CABALLERO (1943) et dont l’ovaire est même deforme.
REV. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 33
486 G. DUBOIS
équatorial; l’oesophage est court. Les dimensions concordent (voir
le tableau comparatif I, p. 476-477).
Ainsi, Prosthodendrium dinanatum et P. ascidia avec sa variete
navicula constituent ce qu’on pourrait appeler le groupe « ascidia »,
caractérisé comme suit: 1° par les testicules paracetabulaires et
l'ovaire partiellement postacétabulaire, celui-ci empiétant toujours
plus ou moins la zone de la ventouse ventrale et pouvant, selon le
degré de contraction du corps, être déplacé quelque peu en avant
et devenir partiellement préacétabulaire; 20 par la ventouse buccale
plus grande que l’acetabulum et l’œsophage court.
On peut inclure dans ce groupe Prosthodendrium buongerminu
Lent, Freitas et Proenca 1945, trouvé dans l'intestin de Molossus
crassicaudatus E. Geoffroy, au Paraguay. Il se distingue des formes
précédentes par sa taille un peu plus forte (0,91/0,63 mm.), le dia-
mètre plus grand des ventouses (buccale 130 u, ventrale 90 u) et
du pharynx (50 u), par la présence d’un œsophage mesurant 60 u
et surtout par la situation des glandes vitellogènes dans une zone
comprise entre l’œsophage et le bord antérieur des testicules (les
follicules n’atteignent pas le niveau du pharynx).
Par contre, Prosthodendrium emollidum Caballero 1943 s’écarte
des formes « ascidia » par la situation préacétabulaire des testicules
et de l’ovaire.
Des autres espèces à ovaire partiellement ou entièrement post-
acétabulaire, il y aurait lieu de constituer deux groupes: l’un com-
prenant Prosthodendrium pyramidum (Looss 1896), P. macnabi
Macy 1936 et P. travassosi Macy 1938, tous trois ayant les ventouses
subégales et l’cesophage relativement long (jusqu’à 100 ou 200 u);
l’autre représenté par Prosthodendrium urna (Looss 1907) et P.
loossı ! Pande 1935, possédant l’un et l’autre une ventouse buccale
plus grande que l’acetabulum, un oesophage deux fois plus long
seulement que le pharynx et un ovaire hors de la zone acétabulaire.
P. loossı nous paraît presque identique à P. urna, ainsi qu’en
témoigne le tableau comparatif (p. 487).
La seule différence réside dans la position de la masse prosta-
tique claviforme: Looss (fig. 5 B) la représente devant la ventouse
ventrale et allongée dorso-ventralement, tandis que PANDE (fig. 1)
l’observe à droite de l’acetabulum et en contact avec l’ovaire. Il est
* Orthographié loossit par PANDE.
TREMATODES DE CHIROPTERES 487
P. urna P. loossi
eomps-lonsueur - . . |: . . . 0,50-0,55 mm. 0,77 mm.
ae INRIA 0,30-0,33 0,51
LOTO MNES 0c. Ly pot my AS dy te piriforme ovoide
Wembonsesbuccale . . . . |... 60-70 u 60 u.
Nemtouse yentrale : . 2... . . 40/50-55 45
Rapport de leurs diamètres . . Be 4:3
Situation de acetabulum . . 43/100 35/100
Bice. a. Li. 30-33 u 30 u
Wsephoeef 7 . . . .:£. 2 fois la longueur du pharynx
Festicules,: . . . . . + | leur bord antérieur au niveau de l’acetabulum
Situation des testicules . . . . 44-50/100 42/100
Glandes vitellogènes . . . . . du bord antérieur du bord antérieur
des testicules des testicules
à la bifurcation à la mi-longueur
intestinale de l’cesophage
Masse: prostatique . : .-. 5 préacétabulaire paracétabulaire
eis: loneueur . . 2.5: 00. 24-26 u 25 u
Lie LR os Te ER ee Pipistrellus kuhli Pipistrellus javanıcus
abramus !
Distribution géographique . . Egypte Inde
e A woemose, cana
et Java. Il s’agit probablement de l’espèce voisine, Pipistrellus coromandra (Gray), largement
répandue aux Indes et régions voisines.
probable que son orientation varie selon l’état de fixation du Ver
et que ces deux situations ne sont pas discriminantes. Jusqu'à plus
ample informé, nous considérons P. loossi comme variété de
P. urna, sous le nom de P. urna loossi (Pande).
Prosthodendrium mizellet Seamster et Stevens 1948, que les
descripteurs opposaient à toutes les espèces congénériques par la
position de l’acetabulum (localisé entièrement ou presque dans
l'aire circonscrite par la masse prostatique), est à notre avis iden-
tique à P. macnabi Macy (sauf en ce qui concerne les dimensions
des œufs, mais nous croyons qu’elles sont erronées: 36/18 u!)
Les glandes vitellogènes de l’un comme de l’autre ne s’étendent pas
au delà de la bifurcation intestinale. L’ovaire est postacétabulaire.
L’höte est le même, Eptesicus fuscus (Beauvois) et la distribution
géographique aussi (États-Unis: Indiana et Minnesota)! Le
tableau suivant prouve la concordance des données numériques:
Nous considérons donc P. mizellei comme synonyme de P. mac-
nabi.
1 P. macnabi a été retrouvé au Mexique et redécrit par CABALLERO et
ZERECERO (1951).
G. DUBOIS
Prosthodendrium macnabi P. mizellei
MACY i coment dra
Corps: longueur . 1-1,19 mm. 0,68-0,74 mm. 0,94-1,35 mm
largeur 0,40-0,45 0,36-0,41 0,40-0,67
Ventouse buccale 85-87 u 95-99/80 u 90/72 u
Ventouse ventrale . 80-100 91-99/103-110 memes dimensions
Rapport de leurs
diamètres la ai dee 14
Pharynx . 27-35/32-35 u 38/34 u 36-54 u
(Esophage 100 (fig. 1) 38-95 108-198
Testicules 160-200/66-130 114-182/84-118 181-205/147-162
Situation des testi-
cules equatoriaux ou equatoriaux ou equatoriaux ou
postequatoriaux postéquatoriaux postéquatoriaux
Ovaire . Mr 110-122/71-84 114/57-76 90-144/90-126
Masse prostatique . 150-170 133/179-190 126-198
(Huls TT 18-19/11-12 17-19/9-11 (36/18) ! ?
Hôtes TARN
Distribution géogra-
phique . |
Eptesicus fuscus
Minnesota
Lasiurus cinereus
Mexique
Eptesicus fuscus
Indiana
Quatre espèces de Prosthodendrium dont la longueur n’excède
pas 1,85 mm., ont une ventouse buccale ovale, atteignant le cin-
quième, le quart ou même les trois dixièmes de la longueur du corps
et dont le diamètre excède celui de l’acetabulum: ce sont P. chilos-
tomum (Mehlis 1831) [syn. P. piriforme Yamaguti 1939 et Lecitho-
dendrium cordiforme laxmit Bhalerao 1926, cf. pp. 480-482]et P. oligo-
lecithum Manter et Debus 1945 d’une part, P. orospinosum
(Bhalerao 1926) et P. luzonicum (Tubangui 1928) d’autre part.
Chez les deux premières, la ventouse buccale s’ouvre par une fente
longitudinale et le pharynx est petit (40 a 65 u environ); chez les
deux autres, l’ouverture orale est ovale et le pharynx mesure 70
à 90 u de diamètre.
P. luzonicum ne se distinguerait de P. orospinosum que par son
ovaire plus petit (70-80 u, au lieu de 170/140 u), situé moins en
avant, et par l’absence de fines épines sur la ventouse buccale. Les
œufs, en particulier, ont les mêmes dimensions, respectivement
37/16 u et 38/14 u, et les ventouses le même rapport 3:2 et la
' H.-W. Manrer (communication épistolaire du 6 octobre 1954) nous a
signalé une erreur dans l'identification de l’hòte de P. oligolecithum, qui est en
réalité Pipistrellus subflavus (F. Cuvier) et non pas Myotis californicus (Au-
dubon et Bachman).
TREMATODES DE CHIROPTERES 439
meme situation. Le premier provient des Philippines, le second
de Birmanie. Nous croyons à l’identité des deux formes. Toutefois,
malgré la concordance des mesures et en tenant compte des pré-
tendus caractères différentiels, nous considérons P. luzonicum
comme variété de P. orospinosum, sous le nom de P. orospinosum
luzonicum (Tubangui).
P. orospinosum P. luzonicum
Porps=lonaweur . . . ...:... 1,07 mm. 1,10-1,37 mm.
|| QUEERS WIP oie eee a relies 0,70 0,44-0,46
Meniouse "buccale N. i... 330/250 u 260-280/160-170 u
Wentouse ventrale . : . . . . plus petite 140-150
Situation de celle-ci . . . 99/100 50/100
Rapport des diametres des deux
VEMUCUSES 5 Ses) Soe AE DE Be A
BAD ee tk 70 u 70-90 u
HESCBUIES ne N... 150-170/150 100-120
Situation de Ceux-Cl .. . . . 43-44/100 43-45/100
Oyamer.... . Se cs So 170/140 u 70-80 u
Situation de celui-ci . . . . . préacétabulaire, préacétabulaire,
recouvrant le recouvrant un peu
caecum droit la ventouse ventrale
mis: DERE TANT 38/14 37/16
Masse prostatique ES a 160/140 130-160
Distribution géographique etre Birmanie Philippines
nn. le eh eo |
Le sous-genre Prosthodendrium possède une espèce particulière-
ment grande, P. longiforme (Bhalerao 1926), mesurant 2 à 3,5 mm.
et dont le nombre des follicules vitellogènes est de 25 à 30 par
grappe latérale. Panne (1935) décrivait une variété allahabadi
en se basant uniquement sur la présence de glandes unicellulaires
dans le parenchyme entourant la première moitié de la ventouse
buccale et sur la prétendue absence d’un réceptacle séminal !
Cette variété ne saurait être validée. De plus, le même auteur
créait l’espece bhaleraoi pour de grands Distomes ayant tous les
caractères de P. longiforme, auquel il ne les compara même pas!
Cette espèce tombe comme synonyme de celle de BHALERAO. (Voir
le tableau comparatif des trois formes, p. 490.)
Au sous-genre Prosthodendrium se rattache encore un groupe
d'espèces ayant normalement le corps aussi large ou plus large que
long et dont la première en date est le « Lecithodendrium cordi-
forme » que BRAUN (1900) a décrit comme parasite d’un Chiroptère
490 G. DUBOIS
P. longiforme var. allahabadi P. bhaleraoi
Corps: longueur . . . . 2,14-3,48 mm. 1,90-3 mm. 2,69 mm.
larseun Mm 1,07-1,47 0,80 1,50
Ventouse buccale . . . | 488-550/460-470 u | 220-440/290-370 u | 470/370 u
Ventouse ventrale . . . 320-370 220-300 320
Rapport de leurs diame-
tres à 1,50 1027 451
Situation de l’acetabulum 43/100 48-50/100 47/100
Pharyuzgea a ots 2 130 u 90-100/100-130 u | 100/140 u
Testienles’. 2535 Sa 320-370/400-420 270-460/170-440 340-420
Situation de ceux-ci . . 40-50/100 42-43/100 35-45/100
Masse len 230/230 u 190-340/190-370 u ?
| Ovarre Mt. e ae 240-270/190-270 220-340/170-370 320/340
Œufs . . 29-35/15-16 32-35/15-17 32/15
| Nombre de hans vi-
tellogenes par grappe
laterale i Sr. 25 à 30 20 à 30 20 à 30
Hapest EME, EL Tadarıda plicata | Scotophilus kuhli ! | Scotophilus
Distribution kuhli
géographique . . . . . Birmanie Inde Inde
1 Le statut de cette espèce de LEAcH est confus; il s’agit probablement de Scotophilus
heathi Horsf.
brésilien du genre Molossus E. Geoffroy. MODLINGER (1930) lui a
identifié une espèce européenne, provenant de Miniopterus schrei-
bersi (Kuhl) (fig. 6). Nous révoquons cette identification, car si la
forme et les dimensions du corps sont pareilles, si la disposition des
glandes génitales est la même, le rapport des diamètres des ven-
touses et le nombre des follicules vitellogènes par grappe latérale
sont différents. Malheureusement la comparaison est rendue diffi-
cile par les erreurs que l’on peut relever dans les mesures consignées
par MOpLINGER et qui sont probablement dues à une confusion
d’echelles de grossissement: par rapport aux dimensions réelles
Fic. 6—10.
Prosthodendrium parvouterus (Bhalerao 1926) comb. nov.
Fig. 6. — « Lecithodendrium cordiforme » Médlinger 1930, nec Braun 1900, de l’intestin
de Miniopterus schreibersi (Kuhl) [d’après MODLINGER 1930, pl. XX, fig. 4]. Vue
ait ale. Longueur: 1,03 mm. (?).
Fig. 7. — « Lecithodendrium cordiforme parvouterus » Bhalerao 1926, de l’intestin de Tada-
ida plicata (Buch.) [Collection G.-D. BHALERAO, matériel original]. Vue ventrale.
Longueur: 0,53 mm.
Fig. 8. — « Prosthodendrium pushpai » Ban rao 1936, de l’intestin de Tadarida plicala
(Buch. ) [d'après BHALERAO 1936, fig. 5]. Vue ve ntrale. Longueur: 1,07 mm.
Fig. 9. « Prosthodendrium pyramidum RE » Yamaguti et Asada 1942, de l'intestin de
Rhinolophus ferrumequinum nippon Temm. [d’après YAMAGUTI et ASADA 1942, fig. 5].
Vue ventrale. Longueur: 0,36 mm.
Fig. 10, — « Prosthodendrium pyramidum forma maroccana » Dollfus 1954, de l’intestin
af Miniopterus schreibersi (Kuhl) [d’après DoLLFUS 1954, fig. 31]. Vue dorsale.
‚ongueur: 0,53 mm.
TREMATODES DE CHIROPTERES 491
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492 G. DUBOIS
indiquees dans le texte (0.585-0,702/0,663 mm.) et auxquelles l’am-
plification (x 40) de la figure 4 (pl. XX) ne correspond pas, il est
impossible que la ventouse buccale ait 170 u de diamètre, la ven-
touse ventrale 118 u, le pharynx 52 u, les testicules 148-289 u et
Povaire 158 u. Il semble bien que les dimensions des œufs soient
exagérées dans la même proportion (30-32/23 u). Si, au contraire,
on admet l’exactitude des mesures de ces differents organes, on est
amené à considérer l’échelle de la figure 4 comme répondant à la
réalité, et les dimensions du Ver seraient de 1,03 mm. en longueur
comme en largeur. Quoi qu'il en soit, contrairement à ce que
Braun observait chez L. cordiforme (« Die beiden Saugnäpfe sind
ungefähr gleich gross, eher der Mundsaugnapf etwas kleiner»), la
ventouse buccale est ici manifestement plus grande que l’aceta-
bulum, le rapport des diamètres étant 170/118 = 1,44 (d’après la
figure 4 de MÖDLINGER, 1,50). Quant au nombre des follicules
vitellogènes, il est de 7 à 8 selon Braun (pl. X, fig. 11 et texte 1),
tandis qu'il atteint ou excède la douzaine dans l’espece de MODLIN-
GER (cf. pl. XX, fig. 4).
Nous croyons avoir retrouvé cette dernière dans un matériel
original de «Lecithodendrium cordıforme parvouterus» Bhalerao
1926 a, de Tadarıda (Chaerephon) plicata (Buchanan) [= Nyeti-
nomus plicatus], recueilli en Birmanie et comprenant six Vers
montés en preparation totale (prêt du Dr Srivastava). En réalité,
cette préparation associe deux formes d’apparence semblable
(circulaires ou même plus larges que longues) et de mêmes dimen-
sions: l’une (5 exemplaires), ayant l’ovaire fortement lobé et pré-
acétabulaire (190-270/115-160 w), appartient au sous-genre Para-
lecithodendrium Odhner, tandis que l’autre (1 exemplaire), avec
son ovaire ovoide, non lobé et paracétabulaire (140/95 u), ressemble
en tout point à l’espece cordiforme de MÖDLINGER (fig. 7). Quant à
la diagnose originale (BHALERAO 1926 a, p. 183), elle reflète l’habitus
et la constitution de cette dernière, c’est-à-dire d’un Prosthoden-
drium («the ovary, measuring 0,10-0,14 mm. x 0,08 mm., was
on the right side of the ventral sucker») ?. A remarquer que les
dimensions données pour les œufs (28-32/14-17 u) ne correspondent
' Braun indique que ce nombre peut s'élever jusqu’à 15 par suite de
scission longitudinale des follicules (?!).
* Les exemplaires de Paralecithodendrium ont une ventouse buccale de
115-130 y de diamètre et un ovaire mesurant 190-270/115-160 u (cf. note 1,
p. 193).
TREMATODES DE CHIROPTERES 493
ni a la première, nı à la seconde des deux formes: nous trouvons
pour l’une (Paralecithodendrium) 24-25/12-13 u et pour l’autre
(Prosthodendrium) 23-25/12-14 u!
Nous conférons au « Lecithodendrium cordiforme parvouterus »
de BHALERAO le statut d’espece distincte de celle de BRAUN, avec
« Lecithodendrium cordiforme » Mödlinger 1930, nec Braun, comme
synonyme, et en donnons la diagnose suivante d’apres l’examen
du spécimen contenu dans le matériel original (fig. 7):
Prosthodendrium parvouterus Bhalerao 19261: Corps long de
0,53 mm., large de 0,61 mm. (circulaire d’après MOpLINGER: 0,58-
0,70/0,66 mm.), à cuticuie non spinescente. Ventouses sphériques:
buccale 85 u; ventrale 57 u, subéquatoriale, aux 44/100 de la
longueur du Ver (à mi-longueur d’après M6pLincER). Pharynx
34/28 u; œsophage nul, cæca longuement sacciformes (205-220/
20-40 u), très divergents, atteignant le bord antérieur des testi-
cules ovoides et préacétabulaires (155/110 u de diamètre), symé-
triquement disposés aux 37/100 de la longueur du Ver. Ovaire
dorsal, non lobé, ovoide (140/95 u), situé à droite ? entre le testicule
et la masse prostatique (celle-ci mesurant 120/95 u). Glandes
vitellogènes (18 à 20 follicules) s’étendant de la ventouse buccale
au bord frontal des testicules. Circonvolutions utérines orientées
transversalement, en petit nombre, libérant la marge postérieure
du corps. (Eufs 23-25/12-14 u. Vésicule excrétrice en forme de V.
L'espèce que BHALERAO (1936, p. 6-10, fig. 5) décrit sous le
nom de Prosthodendrium pushpai, provient du même hôte (Tada-
rida plicata) et du même lieu (Rangoon, Birmanie) (fig. 8). Les
dimensions que l’auteur en donne (cf. notre tableau III) corres-
pondent assez bien à celles des organes (consignées dans le texte)
et à celles de la figure 4 (échelle x 40) du Lecithodendrium cordiforme
Môdlinger 1930, nec Braun (vide supra). La principale différence
réside dans le déplacement de l’ovaire jusqu’à la zone testiculaire.
Mais nous avons constaté la même situation dans l’exemplaire
de P. parvouterus soumis à notre examen (fig. 7), et l’on sait que
la position de cet organe varie quelque peu d’un individu à l’autre
1 BHALERAO donne les dimensions suivantes : corps 0,42-0,52/0,37-
0,58 mm.; ventouse buccale 80-100 u, ventouse ventrale 50-80 u; testicules
120-150/90-120 u, ronds ou ovales; ovaire 100-140/80 u, à droite de l’aceta-
bulum.
2 Situs inversus d’apres le texte de MÖDLINGER, mais non pas d’apres sa
figure 4.
G. DUBOIS
TABLEAU Ill
parvouterus (Bhal.)
BHALERAO DUBOIS
Longueur du corps 420-520 u 530 u
Largeur du corps 370-580 610
Ventouse buccale 80-100 85
Ventouse ventrale . 90-80 97
Situation de son centre — 44/100
Pharynx 34/28
(Esophage —- nul
Testicules . 120-150/90-120 155/110
Leur situation — 37/100
Masse ne — 120/95
Ovaire 100-140/80 140/95
Sa situation dextre | dextre
paracétabulaire entre testicule
et masse prostatique
ŒUIS ER. AU Tan ar LI eae 28-32/14-17 23-25/12-14
Caeca (longueur) oF — 205-220
Nombre de follicules vitellogenes par
grappe latérale . . . . i 18-20 ?
Hotesat). € MEU, retatnte - : Tadarida plicata
Distribution géographique . . . . . Birmanie
1 Voir page 490. Nous indiquons ici les dimensions selon les deux versions. 4
2 Dimensions d’un exemplaire moyen (entre parenthèses, celles d’un des plus grands spécimens).
de la même espèce !. De plus, si l’on tient compte de la mention
par BHALERAO (op. cit., p. 12) d’un « Prosthodendrium cordiforme »
référable typiquement, dit-il, à l’espece de Braun, hébergé par
Tadarıda plicata et provenant de Rangoon, on n’hésitera pas à
considérer ces deux formes comme appartenant à P. parvouterus
Bhal. 1926.
C’est à cette espèce parvouterus que nous attribuons encore le
« Prosthodendrium pyramidum orientale» de YAMAGUTI et ASADA
(1942) [hébergé par Rhinolophus ferrumequinum nippon Temm., au
Manchoukuo] (fig. 9), ainsi que le « Prosthodendrium pyramıdum
forma maroccana» de DoLLFus (1954) [provenant de Miniopterus
schreiberst (Kuhl), au Maroc] (fig. 10). Tous deux sont caractérisés
par la forme subglobuleuse du corps, par l’acetabulum plus petit
! BiaLerao dit de l’ovaire de P. parvouterus qu’il est «on the right
side of the ventral sucker ».
pushpai Bhal.
TREMATODES DE CHIROPTERES
cordiforme MOdl.,
pyramidum
495
pyramidum orientale
nec Braun f. maroccana Dollf. Yamag. et Asada
BHALERAO MÖDLINGER 1 DOLLFUS 2 YAMAGUTI et ASADA
1070 u 1030 u (585-702) 925 u (880) 360-550 u
970 1030 (663) 9290.30) 300-360
175 (180) d’apres 170 —- 82-97 (135/125) 50-75
160 (150) fig. 5 118 — 69 (108) 48-60
52/100 a mi-longueur 47-53/100 46/100
| 75 92 — 44 (45) 20-30/20-35
nul nul nul ou presque très court
240-265/200-240 148-289 — 130-140 (160-215) 80-100
34/100 37/100 — 35/100 (30/100) 41/100
== ae as 155/120 (230/140) 80-90
| 125 158 — 125/100 (180/135) 50-65
| dextre dextre (fig. 4) dextre dextre
| préacétabulaire, paracétabulaire paracétabulaire paracétabulaire
| dans la zone
| des testicules
25-28/12-15 ! — 25-29/14,5-18,5 21-27/12-15
245 = — 150 (150-160) 100
| une trentaine n — assez nombreux * 25 environ 4
| Tadarida plicata Miniopterus Miniopterus Rhinolophus ferrum-
| schreibersi schreibersi equinum nippon
Birmanie Hongrie Maroc Mandchourie
D’après la figure 31, on en compterait une vingtaine par grappe latérale.
D’après la figure 5.
que la ventouse buccale, par l’ovaire dextre et paracétabulaire, par
l’oesophage nul ou très court, avec ceca dirigés transversalement,
cachés en partie par les glandes vitellogènes bien développées, et
tangents par leur extrémité aux gros testicules préacétabulaires,
qui sont situés entre les 35-41/100 de la longueur du Ver et dont le
diamètre est presque double de celui de la ventouse ventrale.
D’après YAMAGuTI et Asapa, comme d’après Dorrrus, la spinula-
tion cuticulaire n’est visible qu'aux très forts grossissements et
dans la partie antérieure du corps seulement.
Au contraire, Prosthodendrium pyramidum (Looss 1896), de
Rhinolophus hippocrepis Bonap.!, a des ventouses subégales, un
assez long cesophage (100 u, c’est-à-dire plus de trois fois le diamètre
du pharynx), et les cæca, dont l’angle de divergence est « tout au
1 Synonyme de Rhinolophus hipposideros (Bechstein), dont la sous-espèce
minimus Heuglin se rencontre en Egypte (signalée dans des travaux de para-
sitologie).
496 G. DUBOIS
plus droit», n’atteignent pas les testicules. Ceux-ci ont les mêmes
dimensions que l’acetabulum et sont situés aux 52/100 de la lon-
gueur du Ver. Les vitellogènes « sont très exigus et peu ramifiés » 1.
Le tableau comparatif III prouve l’identité de P. parvouterus
(Bhal.), P. pushpai Bhal., P. cordiforme (Mödl., nec Braun), « P. py-
ramidum orientale» Yamag. et Asada, et « P. pyramidum f. maroc-
cana» Dollf. (voir fig. 6-10).
Nous mettons en doute l’identification par Azim (1936, fig. 8)
du « Lecithodendrium» trouvé en disséquant des Chauves-Souris
(Pipistrellus kuhli (Kuhl) et Rhinolophus euryale Blasius) capturées
dans un village de l’Oasis Dakhla (Egypte), et auquel cet auteur
rapportait, sans preuves expérimentales, une Xiphidiocercaire du
groupe « Virgula », parasite de Melania tuberculata Bourg. et s’en-
kystant dans des larves d’Anopheles. Azım croyait retrouver en
ce Ver adulte (dont ıl ne donne ni description, ni mesures) le
« Distomum pyramidum» de Looss (1896). D’après l’echelle (x 46
circa) de sa figure 8, les dimensions seraient 1,33/1,26 mm., exce-
dant fort celles de ce Distome (0,6-0,8/0,4 mm.). Celui-ci possede,
comme nous l’avons rappelé, un cesophage de 100 u qui fait défaut
a l’espèce recueillie par Azım ?, espèce dont la topographie des
glandes genitales par rapport a l’acetabulum et l’exiguite des
glandes vitellogènes plaideraient cependant en faveur de l’identité
des deux formes. La question reste suspendue.
Ainsi élagué, le sous-genre Prosthodendrium Dollfus 1937 pos-
sède actuellement dix-neuf espèces (dont trois ont chacune une
variété), sans compter P. lilliputianum (Travassos 1928) et P. pos-
tucum (Stafford 1905). DoLLFUS (1937, p. 14, note 13) estimait que
P. lilliputianum « devra être décrit d’après du meilleur matériel
pour que l’on puisse s'assurer définitivement que c’est bien un
Prosthodendrium ». Ce serait alors la seule espèce ayant un aceta-
bulum plus grand que la ventouse buccale. Quant à P. posticum,
il est impossible, comme le relevait Macy (1936), de l’inelure dans
une clé de détermination, sa description étant par trop incom-
plete et, de surcroit, non illustrée.
' LUKASIAK (1939, p. 97) prétend avoir retrouvé l’espece dans Eptesicus
nilssoni (Keyserling et Blasius): dimensions du Ver 0,69/0,40 mm.; œufs
25-28/12 wu. Il considère P. cordiforme (Braun 1900) comme synonyme.
* Azim n'aurait-il pas vu l’œsophage dans l’exemplaire contracté que
représente sa figure 8 ?
TREMATODES DE CHIROPTERES 497
La repartition de ces dix-neuf especes en categories systema-
tiques nous paraît superflue. DoLLFus (1954), considérant toutes
les formes décrites à cette date (sans élimination de synonymes),
les distribuait en deux sections avec plusieurs sous-sections, d’après
l'emplacement de l’ovaire par rapport à l’acetabulum et aux testi-
cules. Il reconnaissait d’ailleurs le caractère artificiel de ces divisions
proposées simplement pour faciliter la taxinomie. Nous pensons,
au contraire, que c’est la compliquer et même l’embrouiller. De fait,
en raison des déplacements que peut subir l’ovaire, une même
espèce risque d’être mentionnée dans les deux sections. (C’est le
cas pour P. ascidia et P. scabrum.) Au surplus, des groupes natu-
rels d’espèces (basés sur des caractères que nous avons recherchés
dans cette revision) se trouvent disloqués (c’est le cas pour dina-
natum-ascidia-scabrum-naviculum-paeminosum-buongerminit, pour
urna-loossi, pour macnabi-mizellet, pour chilostomum-oligolecithum-
cordiforme laxmii-piriforme, et pour luzonicum-orospinosum).
Quant à la multiplicité des genres, telle qu’elle est envisagée
par SKARBILOVITCH (1947), elle nous paraît inadmissible en raison
de la difficulté qu’on a déjà à discriminer la plupart des espèces.
Comme l’étude de cet auteur n’était pas à notre disposition, notre
opinion ne se fonde que sur ce qu’en révèle la distribution en sec-
tions de DoLLFus: tandis que nous considérons P. luzonicum
comme une variété de P. orospinosum (cf. p. 489), SKARBILOVITCH
fait de ces deux formes les générotypes de Chiropterodendrium et de
Skrjabinodendrium ! D'autre part, il rapproche de P. bhaleraoi,
type générique de Travassodendrium, des espèces bien distinctes
comme P. oligolecithum ou P. pushpat.
L’histoire du sous-genre Prosthodendrium aura montré que la
tendance a diviser et subdiviser une unité systématique peut
aboutir a un gaspillage dans la nomenclature. L’existence de
formes locales ou d’habitus variant selon le degré de maturité
sexuelle donne souvent l’impression d’un polymorphisme, celui de
«l’espèce en soi». Cette revision est partie de la constatation d’un
abus et du principe de tenir les petites différences pour neglı-
geables, en considérant les rapports des mesures comme plus révé-
lateurs que les mesures elles-mêmes. Nous croyons avoir retenu
de « bonnes espèces » en recherchant les limites de leurs variations,
surtout si elles se manifestent dans des aires étendues. Cela com-
portait d’assez lourds sacrifices !
498 G. DUBOIS
CLE DE DETERMINATION
1. Longueur du Ver: 1,90-3,50 mm.
[20 à 30 follicules vitellogenes par grappe laterale. Œufs
29-35/15-17 u. Inde et Birmanie.]
P. (P.) longiforme (Bhalerao 1926)! _
— Longueur du Ver: 0,36-1,85 mm. SRE
— Longueur du Ver: 0,23-0,32 mm.
[Acetabulum entre les ?/, et les ?/,, de la longueur du corps.
Œufs très grands 34-39/18-21 u. Mandchourie.]
P. (P.) postacetabulum Yamaguti et Asada 1942
2. Corps généralement plus large (0,30-0,98 mm.) que long
(0,36-0,88 mm.) ou de contour circulaire, parfois cour- _
tement. piriforme. . 2. 2 2 2 + Lo;
— Corps toujours plus long que large (elliptique, piriforme
ou. fusiforme) . 2, 2020 Jo. 090).
DI
Acetabulum situé aux 3/, de la longueur du corps. Folli-
cules vitellogènes nombreux (50 à 60 par grappe laté-
rale) 2. Longueur des œufs: 18-22 u. États-Unis.
P. (P.) transversum Byrd et Macy 1942
— Acetabulum situé a mi-longueur du corps. Follicules
vitellogenes moins nombreux (jusqu’à une vingtaine ou
une trentaine par grappe latérale) Longueur des
œufs Jusqu'à 32 „2.2 2 nun ee!
LD
.
Ventouses subégales. 7 à 8 follicules vitellogènes par
grappe latérale (jusqu’a 15 par suite de scissions). Brésil.
P. (P.) cordiforme (Braun 1900)
Ventouse buccale plus grande que la ventouse ventrale.
Une vingtaine a une trentaine de follicules vitellogenes
par grappe latérale. Birmanie, Mandchourie, Europe et
Maroc. P. (P.) parvouterus (Bhalerao 1926) ?
' Syn. P. longiforme allahabadi (Pande 1935) et P. bhaleraoi (Pande 1935).
2 D’après Byrp et Macy (1942, pl. I, fig. 3).
* Syn. Lecithodendrium cordiforme Mödlinger 1930, nec Braun 1900,
Prosthodendrium pushpai Bhalerao 1936, Prosthodendrium cordiforme Bhalerao
1936, nec Braun, Prosthodendrium pyramidum orientale Yamaguti et Asada
1942 et P. pyramidum forma maroccana Dollfus 1954.
TREMATODES DE CHIROPTERES
Acetabulum situé aux 70-75/100 de la longueur du corps,
en sorte que l’ovaire en est très éloigné (localisé devant
les testicules ou au niveau de leur bord antérieur);
retrait corrélatif de la masse prostatique devenant inter-
testiculaire ou même posttesticulaire. Rapport des dia-
mètres: ventouse buccale/ventouse ventrale — 2,4 à 4,5
Acetabulum situé aux 32-57/100 de la longueur du corps.
Rapport des diamètres: ventouse Li ven-
trate) - 1 à 1,8 .
Diamètres de la ventouse buccale 250- ‘980/320. 320,0:
des testicules 240 u; des œufs 22/12 u. Inde.
P. (P.) mehrai (Pande 1935)
Diametres de la ventouse buccale 210/200 u; des testi-
cules 87-100/96-100 u; des œufs 25-29/14-20 u. Etats-
Unis. P. (P.) singularium Byrd et Macy 1942
Ventouse buccale de forme ovale ou elliptique, assez
grande (150-380/110-340 u), atteignant le 1/,, le te ou
même les 3/,, de la longueur du corps
Ventouse buccale de forme arrondie, moyenne ou petite
(60-175 u)
Ventouse buccale s’ouvrant par une fente longitudinale.
Pharynx petit (40-65 u). Follicules vitellogenes peu
. nombreux (7 à 9 par grappe latérale). Longueur des œufs
20-33 u
Ventouse buccale à ouverture ovale. Pharynx moyen
(70-90 u). Follicules vitellogènes nombreux (24 à 28 par
grappe latérale) 1. Longueur des œufs 37-38 u.
a) Ovaire 170/140 u, prétesticulaire et antérieur à la
masse prostatique, voisin du pharynx et recouvrant
le cæcum droit. Birmanie.
P. (P.) orospinosum (Bhalerao 1926)
b) Ovaire 70-80 u, intertesticulaire et postérieur à la
masse prostatique, recouvrant le bord frontal de l’ace-
tabulum. Philippines.
P. (P.) orospinosum luzonicum (Tubangui 1928)
499
10
(Le)
1 D’après BHALERAO (1926, pl. II, fig. 4) et TuBANGUI (1928, pl. V, fig. 2).
500
10 (7).
IM,
12.
G. DUBOIS
Ovaire éloigné des testicules, situé au niveau du bord
postérieur de la ventouse buccale et antérieur à la masse
prostatique. Œufs 20-25/12-13 u. États-Unis.
P. (P.) oligolectthum Manter et Debus 1945
Ovaire contigu à l’un des testicules, postcæcal et situé
dans la zone de la masse prostatique. Œufs 25-33/13-16 u.
Europe, Inde et Japon.
P. (P.) chilostomum (Mehlis 1831) !
Ventouses subégales .
Ventouse buccale > ventouse ventrale
Ovaire paracétabulaire, dextre, débordant légèrement
en avant la zone de la ventouse ventrale. Testicules situés
aux 37-42/100 de la longueur du corps. Glandes vitello-
gènes occupant une large zone qui s’étend du bord anté-
rieur des testicules jusqu’au niveau du pharynx ou de
la ventouse buccale. (Esophage très court ou absent.
États-Unis. P. (P.) swansoni Macy 1936
Ovaire partiellement ou entièrement postacétabulaire.
Testicules situés aux 49-57/100 de la longueur du corps.
Glandes vitellogènes confinées dans une zone étroite,
pré-, para- ou postcecale. Œsophage assez long (40-200 u)
Glandes vitellogènes précæcales ? (les cæca étant à mi-
distance entre les deux ventouses). Testicules préacéta-
bulaires, au niveau du bord antérieur de la ventouse
ventrale et de dimensions égales à elle. Œufs (?). Égypte.
P. (P.) pyramidum (Looss 1896)
Glandes vitellogenes paracæcales, dans la zone de la
masse prostatique (ou la debordant legerement en avant).
Testicules paracetabulaires, plus grands que la ventouse
ventrale. Œufs 17-19/9-12 u. États-Unis et Mexique.
P. (P.) macnabi Macy 1936 3
Glandes vitellogènes postcecales, pénétrant plus ou
moins dans la zone testiculaire. Testicules postacéta-
drium piriforme Yamaguti 1939.
* Tres exigués et peu ramifiées (d’après Looss).
* Syn. P. mizellei Seamster et Stevens 1948.
11
Lg
12
' Syn. Lecithodendrium cordiforme laxmii Bhalerao 1926 et Prosthoden-
TREMATODES DE CHIROPTERES
bulaires, plus grands que la ventouse ventrale. (Eufs
23/12 u. Etats-Unis. P. (P.) travassosı Macy 1938
13 (10). Testicules postacétabulaires (leur bord antérieur
14.
étant au niveau de la ventouse ventrale). Ovaire nette-
ment en arrière et hors de la zone acétabulaire.
[Glandes vitellogènes ne s’etendant que jusqu’à la bifurcation
intestinale ou à mi-longueur de l’oesophage, celui-ci étant
deux fois plus long (55-70 u) que le pharynx. Œufs 24-26/
12-15 u.]
a) Masse prostatique préacétabulaire. Égypte.
PAPN)Nuina (Ecoss-1907)
b) Masse prostatique paracétabulaire. Inde.
P. (P.) urna loossi (Pande 1935)
Testicules préacétabulaires (leur bord postérieur étant
au niveau de la ventouse ventrale). Ovaire préacéta-
bulaire, situé dans la même zone.
[Glandes vitellogènes s'étendant jusqu’à la ventouse buccale.
(Esophage 18-78 u; caeca 140-200 u, circonscrivant une
grosse masse prostatique (120-168/176-188 u). Œufs 18-21/
10-12 p.]
P. (P.) emollidum Caballero 1943
Testicules paracétabulaires. Ovaire partiellement posta-
cétabulaire, mais pouvant, selon le degré de contraction
du corps, être déplacé queique peu en avant et devenir
partiellement préacétabulaire (Groupe « ascidia ») .
Zone vitellogène comprise entre l’œsophage et le front
des testicules. Longueur du Ver 0,91 mm. Diamètres
de la ventouse buccale 130 u, de la ventouse ventrale
90 u, du pharynx 50 u, des œufs 18/12 u. CEsophage
long de 60 u. Paraguay.
P. (P.). buongerminii Lent, Freitas et Proenca 1945
Zone vitellogene comprise entre la ventouse buccale et
le front des testicules. Longueur du Ver n’excédant pas
0,77 mm. Diamètres de la ventouse buccale 60-115 u,
de la ventouse ventrale 50-84 u, du pharynx 20-45 u.
(Esophage court ou nul
501
14
15
502 G. DUBOIS
15. 14 à 18 follicules vitellogènes dans chaque grappe late-
rale. Rapport des diamètres: ventouse buccale/ventouse
ventrale = 1,8. Testicules (70-80/60-70 u) et masse
prostatique (60 u) petits. Ceca très courts (70 u) et
n’atteignant pas les testicules. Œufs 22-23/12-14 u. Inde.
P. (P.) dinanatum (Bhalerao 1926)
— 8a 12 follicules vitellogènes dans chaque grappe latérale.
Rapport des diamètres: ventouse buccale/ventouse ven-
trale = 1,5 ou moins. Testicules (80-190/90-160 u) et
masse prostatique (70-180/70-130 u) moyens. Cæca longs
de 95-160 u et atteignant les testicules. Œufs 17-22/
10-15 u.
a) Pharynx 30-45 u. Europe.
P. (P.) ascidia (Van Beneden 1873)
b) Pharynx 21-33 u. Amerique du Nord.
P. (P.) ascidia navicula Macy 1936 !
RESUME
Les Lecithodendriinae Lühe font l’objet d’une étude spéciale.
Lecithodendrium linstowi Dollfus 1931, Prosthodendrium ascidia
(Van Beneden 1873) et P. chilostomum (Mehlis 1831) sont redécrits
d’après des matériaux de la collection AELLEN.
Le sous-genre Prosthodendrium Dollfus 1937, revisé, groupe
dix-neuf espèces (voir clé de détermination, p. 498). Le type est
P. dinanatum (Bhalerao 1926) par désignation originale.
Sur la base d’un examen du matériel original le statut d’espèce
est conféré à « Lecithodendrium cordiforme parvouterus» Bhalerao
1926, avec la denomination de Prosthodendrium parvouterus (Bhale-
rao) comb. nov. « Lecithodendrium cordiforme » Müdlinger 1930, nec
Braun, Prosthodendrium pushpai Bhalerao 1936, Prosthodendrium
cordiforme Bhalerao 1936, nec Braun, Prosthodendrium pyramidum
subsp. orientale Yamaguti et Asada 1942, nec Looss, et Prostho-
dendrium pyramıdum forma maroccana Dollfus 1954, nec Looss,
sont considérés comme synonymes. L’espece parvouterus a une
‘Syn. P. scabrum (Caballero 1940) Caballero 1943 et P. paeminosum
Caballero 1943.
TREMATODES DE CHIROPTERES 503
distribution géographique étendue: Birmanie, Mandchourie, Eu-
rope, Maroc.
P. bhaleraoı (Pande 1935) tombe en synonymie avec P. longi-
forme (Bhalerao 1926) dont la var. allahabadı Pande 1935 est
supprimee.
P. loossi (Pande 1935) devient une variété de P. urna (Looss
1907), dénommée P. urna loossi (Pande), et P. luzonicum (Tubangui
1928) une variété de P. orospinosum (Bhalerao 1926), désignée
sous le nom de P. orospinosum luzonicum (Tubangui).
P. piriforme Yamaguti 1939 est considéré comme synonyme
de P. chilostomum (Mehlis 1831), avec lequel « Lecithodendrium
cordiforme laxmit» Bhalerao 1926 est également identifié.
P. scabrum [— Limatulum scabrum Caballero 1940] Caballero
1943 et P. paeminosum Caballero 1943 sont indifférenciables de
P. naviculum Macy 1936, lui-même n’étant qu'une variété géogra-
phique de P. ascidia (Van Beneden 1873), dénommée P. ascidia
navicula Macy.
P. mizeller Seamster et Stevens 1948 est rejeté comme synonyme
de P. macnabi Macy 1956.
Les species inquirendae sont: P. posticum (Stafford 1905) et
P. lilliputianum (Travassos 1928).
Le sectionnement du sous-genre ou la création de genres pour
certaines de ses espèces ne sont pas approuvés.
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1 Nous n’avons pu prendre connaissance de ce travail.
506 G. DUBOIS
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bev evs bl Sis ExrD:ErZ 00 LOGIE 507
Tome 62, n° 34. — Septembre 1955
TRAVAUX DE L’INSTITUT DE ZOOLOGIE ET ANATOMIE COMPAREE ET DE
LA STATION DE ZOOLOGIE EXPERIMENTALE DE L’UNIVERSITE DE GENEVE
Directeur: Professeur E. GUYÉNOT
Régression et régénération des excroissances
nuptiales de Bombina variegata (L).
par
Emile GUYENOT et Alexander YANOVSKY
(avec 17 figures dans le texte)
INTRODUCTION
En étudiant, en 1932, les excroissances nuptiales de Bombinator
pachypus, A. Moszkowsxa fit une série de constatations d’un grand
intérét. En premier lieu, elle observa que, du simple fait de la
captivite, les excroissances régressent en quelques jours. Deja, au
bout de trois jours, la pigmentation des crochets cornés est tres
affaiblie; au bout de dix jours, les brosses copulatrices n’ont plus
qu'une teinte brun clair. Les crochets diminuent de hauteur,
deviennent plus rares et finalement sont à peine visibles comme de
petites saillies incolores et clairsemées.
Cette régression se produit chez des animaux sains, bien nourris,
quelle que soit la température et même si ces Batraciens sont con-
servés dans de grands bassins en plein air. L’auteur a pensé qu’au
moins au début, la diminution des excroissances résultait peut-
être d’une plus grande fréquence des mues chez les animaux captifs.
Toutefois, la régression à l’échelle histologique ne peut être muse
sur le compte d’une simple desquamation de la couche cornée
superficielle. MoszkowskA n’a pas réussi à découvrir quel facteur,
parmi les conditions réalisées par la « captivité », était responsable
de cette régression d’un caractère sexuel secondaire morphologique,
1 Travail exécuté et publié grâce à une subvention de la « Donation Georges
et Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspiciis ».
Rev. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955. 34
508 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
alors que le rut, la possibilité d’accouplement et le crı du mâle ne
sont pas modifies.
On conçoit que, dans ces conditions, les effets de la castration
soient difficiles à établir en ce qui concerne les brosses copulatrices :
la régression des castrats est semblable à celle des normaux main-
tenus comme eux en captivité: tout au plus, la disparition des
crochets cornés est-elle plus complète. Les greffes de testicules
sur castrats furent tout aussi décevantes. Les greffons subissent
une longue phase de dégénérescence; même quand ils sont bien
repris et développés, ils ne font pas réapparaitre les excroissances.
Comment auraient-ils pu produire cette récupération, alors que les
testicules en pleine activité des individus normaux n’empêchent
nullement la régression des excroissances ? On peut, semble-t-il,
retenir de ces observations que le facteur en jeu ne paraît pas être
lié exclusivement à un fléchissement de l’activité testiculaire.
Un deuxième groupe d'observations effectuées par MOSZKOWSKA
concerne l'influence remarquable des implantations d’hypophyses.
En introduisant, tous les deux à trois jours, des hypophyses de
Bombinator, de Rana, de Bufo, de Triton, dans le cul-de-sac Iym-
phatique dorsal, l’auteur a obtenu une réapparition rapide des
excroissances, avec élévation et noircissement des crochets cornés:
déjà, après trois implantations, la pigmentation des crochets est
intense; 1ls sont nombreux, serrés les uns contre les autres, plus
élevés parfois que dans un mâle en rut pris dans la nature. L’éléva-
tion de la couche épithéliale, le développement des glandes complè-
tent le tableau de cette récupération des excroissances. Les hypo-
physes implantées sont l’objet d’une simple résorption; c’est donc
par l'effet des hormones ainsi libérées que le traitement hypophysaire
intervient. Il est curieux que Moszkowska n’ait pas eu de résultat
en utilisant des extraits hydroalcalins d’hypophyses de bœuf.
Le résultat le plus remarquable fut obtenu lorsque, sur le conseil
du professeur E. GUYÉNOT, MOSZKOWSKA appliqua le traitement par
les implantations d’hypophyses à des Bombinator mâles castrés.
Même chez des castrats anciens, opérés depuis quatorze mois, le
traitement fait réapparaître les excroissances. Dès que l’on cesse
les implantations, la régression se produit à nouveau. Le fait
établit indiscutablement que ce n’est pas une insuffisance de la
sécrétion hormonale testiculaire qui est le facteur principal de la
régression des excroissances.
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 509
Cependant, la regeneration des excroissances chez les castrats
est toujours moins complete que chez les mäles entiers, d’autant
plus difficile à obtenir que la castration est plus ancienne. Ceci
montre que le testicule intervient certainement, en sensibilisant le
territoire des brosses copulatrices, mais que le maintien de ces
dernières dépend d’autres facteurs hormonaux.
On est ainsi conduit à envisager un déterminisme endocrinien
complexe. C’est la conclusion qui résulte aussi des expériences de
castration effectuées chez d’autres Batraciens. Dans le cas du
Crapaud, par exemple, où les excroissances sont présentes d’octobre
à juin de l’année suivante, la castration pratiquée pendant cette
période en janvier, en mars, en mai, n’entraine pas la disparition
immédiate des excroissances (Ponse, 1924). Celles-ci ne régressent
entièrement, comme chez les normaux, qu’au mois de juillet 1.
La différence entre les castrats et les mâles entiers se trouve dans
le fait qu’elles ne réapparaissent pas en septembre chez les castrats,
leur évolution cyclique étant définitivement interrompue. Un point
interessant est que ces excroissances persistent plus ou moins atté-
nuées pendant des mois, malgré l’absence des testicules. On peut
en conclure qu'ici également les testicules interviennent en sensi-
bilisant le territoire des pelottes copulatrices au début du cycle
génital, mais que leur maintien est lié à l’intervention d’autres
facteurs hormonaux. Quels sont ces facteurs ?
Le cas du Bombinator est spécialement favorable à une telle
étude puisque les excroissances régressent du simple fait de la
captivité et peuvent être restaurées par des implantations d’hypo-
physes. Il semble donc que la régression soit liée à une insuffisance
hypophysaire. Cette insuffisance est-elle d’ordre général ou porte-
t-elle sur telle ou telle hormone sécrétée par la glande ? L’inter-
vention de l’hormone gonadotrope paraît peu probable puisque le
résultat positif est obtenu même chez les castrats. Faut-il alors
incriminer une insuffisance d’hormone somatotrope qui pourrait
agir directement sur l’aptitude à la croissance des territoires
récepteurs ? Ou a un défaut d’hormone thyréotrope ? Ou enfin à
1 Très noires et bien développées pendant la période de reproduction
(mars-avril), les excroissances du Crapaud regressent, plus ou moins vite
suivant les individus, au cours du printemps et au debut de l’ete. Elles devien-
nent brunes et même blanches. Les mues successives jouent certainement
un rôle dans cette décoloration. Les excroissances apparaissent à nouveau à
la fin de juillet et ont tout leur développement en octobre.
510 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
une insuffisance d’hormone corticotrope (A C T H) ? Cette dernière
hypothese parait le plus probable depuis que l’on connait les pro-
prietes andromimetiques du cortex surrenalien. On peut aussi
penser que la poussée des excroissances pourrait résulter d’un deter-
minisme complexe dans lequel plusieurs hormones agiraient de facon
synergique.
CHAPITRE PREMIER
EXCROISSANCES NUPTIALES DE BOMBINA
Les Bombina variegata (= Bombinator pachypus) sur lesquels
ont été effectuées ces recherches, proviennent des environs de
Genève et du Jura. L’espèce, autrefois très répandue dans le canton
de Genève, a presque disparu par suite des travaux de drainage et
d’endiguement qui ont supprimé la quasi-totalité des pièces d’eau
et transformé les petites rivières en canaux cimentés. Bien des essais
envisagés auraient pu être effectués ou être plus étendus si ces
tentatives n'avaient pas été constamment gênées par la rareté
des animaux.
Excroissances nuptiales. — Elles ont été bien décrites et étudiées
histologiquement par Moszkowska. Elles occupent, à la face anté-
rieure des avant-bras, une zone grossièrement ovalaire, subdivisée
en deux ou trois écussons; elles sont particulièrement développées
sur le tubercule métacarpien situé à la base du pouce; on les retrouve
à la face interne des deux premiers doigts. Un autre caractère sexuel
sur lequel notre attention n’a été attirée que tardivement est cons-
titué par de grands crochets cornés et noirs dispersés sur toute la
surface dorsale de la peau. En réalité, ces crochets existent dans
les deux sexes, mais sont beaucoup plus développés chez les mâles.
En passant le doigt sur la peau du dos de femelles, celle-ci donne
impression d’être complètement lisse. Chez les mâles, on perçoit,
au contraire, les rugosités que forment ces crochets cornés. Dans
les quelques femelles masculinisées (fig. 17) que nous avons obtenues,
ce caractère était très apparent: la peau, au toucher, paraissait
fortement rugueuse.
Cycle. — Les excroissances de l’avant-bras sont constituées
par une série de petits crochets cornés, brun foncé à noirs, qui chez
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 541
les mâles récoltés dans la nature, pendant la saison des amours
(mai à Juillet), sont très denses, serrés les uns contre les autres.
D’après Moszkowska, le cycle de ces excroissances serait le suivant.
On trouve déjà, à la fin d’avril, des mâles pourvus d’excroissances
fortement colorées en noir. Elles persistent dans cet état pendant
tout l’été. En septembre-octobre commence leur régression: elles
deviennent brunes, brun pâle. Nous pouvons confirmer toutes ces
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Bine, Ale
Mue d’une partie des excroissances de l’avant-bras reapparues apres traitement
par l’extrait de lobe antérieur d’hypophyse.
observations. Par contre, nous ne savons pas exactement à quelle
époque leur régression est la plus complete. Sans doute, à la fin
d’octobre, mais, à cette époque, les Bombina sont sortis de l’eau et
deviennent introuvables. Il est tout aussi difficile de dire à quelle
époque le nouveau cycle recommence. Les observations d'animaux
conservés au laboratoire n’apprennent rien, puisque les excrois-
sances sont constamment régressées en captivité.
Dans la nature, à côté de mâles à excroissances très noires, on
en rencontre dont ces parties sont simplement brun sombre. C’est
l'apparence qu’elles prennent lorsque des mâles récemment capturés
subissent une mue. La couche cornée desquamée emporte les
sommets fortement pigmentés des crochets. Ces mues, montées
dans le baume (fig. 1), offrent une excellente image de la distri-
bution de ces crochets. Les coupes, pratiquées dans la région des
excroissances, montrent souvent la couche superficielle pigmentée
512 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
prete a se detacher (fig. 3 et 9). Il faut admettre que, dans la nature,
aussitôt après une mue, les crochets se pigmentent à nouveau et
redeviennent noirs. Dans les conditions d’élevage en captivité, cette
nouvelle pigmentation n’a pas lieu ou reste très incomplète. Il est
Eric
Coupe à travers les excroissances d’un mâle témoin, capturé le 3/8 et fixé
aussitôt.
Free,
Coupe à travers les excroissances d’un mâle témoin, capturé le 10 septembre.
On note déjà une légère régression.
donc certain que les mues successives, si elles sont plus fréquentes
au laboratoire, sont un des facteurs de la diminution de coloration
des excroissances.
Toutefois, la régression comprend des transformations histolo-
giques que les mues ne suffisent pas à expliquer. Dans la région des
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 513
y¥
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be
RMR aN I
Die Hi
Coupe a travers les excroissances d’un mâle après quelques jours de captivité:
epithelium moins élevé; crochets aplatis.
re Ox
Coupe à travers les excroissances d’un mâle, après 17 jours de captivité:
régression forte malgré l’exposition aux rayons infra-rouges puis à la lumière
blanche.
Benzi
Coupe à travers les excroissances d’un mâle après un mois de captivite:
régression très accentuee.
514 E. GUYÉNOT ET A. YANOVSKY
excroissances, l’épiderme est très élevé, formé de 10 à 12 strates
superposées (fig. 2 et 3), atteignant 75, 100, même 125 u d'épaisseur.
En dehors des excroissances, l’épiderme est mince, lisse, compre-
nant seulement 4 à 5 couches de cellules, ne dépassant pas 60 u
d'épaisseur.
L’epiderme des excroissances, bien décrit par Moszkowska,
forme de plus des saillies, véritables papilles constituées par un
axe dermique très mince (voir fig. 3, à droite) et par un soulève-
ment des couches épidermiques. Chaque papille est coiffee par une
saillie cornée d’un beau noir dont la forme et la hauteur varient.
Cette coiffe peut être simplement arquée, en forme de cône aplati
ou constituer des élévations pointues très saillantes (fig. 2). Enfin,
dans la couche sous-cutanée, sont des glandes plus développées,
glandes acineuses muqueuses et glandes à venin holocrines.
Après la castration, la régression est à peu près complète:
l’epiderme est mince, conservant encore la trace de l’organisation
des papilles; on ne voit que de rares crochets très peu saillants dont
la couche superficielle est incolore; les glandes sous-épidermiques
sont aplasiées (fig. 4).
Lors de la régression, chez les animaux entiers en captivité,
les images sont plus variables. La diminution des couches épider-
miques est moins marquée; les papilles existent encore bien que
clairsemées; elles sont coiffées d’une couche superficielle cornée
peu saillante et faiblement colorée (fig. 5, 6 et 7). L'aspect varie
avec le temps écoulé depuis la capture.
CHAPITRE II
HYPOPHYSE ET EXTRAITS HYPOPHYSAIRES
A. Implantation d’hypophyses
Nous avons, à titre de contrôle, répété dans quelques cas
l'expérience fondamentale de MoszkoWSKA.
Trois Bombina, capturés le 8 mai et dont les excroissances sont
lortement régressées le 20/5, reçoivent 3 à 4 implantations d’hypo-
physes de Rana temporaria et de Bufo vulgaris, en 10 à 14 jours.
-
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 515
Le n° 84, après A implantations réparties sur deux semaines,
a une réaction nettement positive, malgré trois mues survenues
pendant la période du traitement.
Le n° 86 reçoit 4 implantations en 12 jours et récupère ses
excroissances malgré deux mues.
Le n° 87 reçoit 3 implantations en 10 jours et présente une
réponse positive malgré trois mues.
Ces expériences confirment pleinement les résultats obtenus par
Moszkowska, relativement à l’action des implantations d’hypo-
physe. Les mues amènent nécessairement un pâlissement des
excroissances, mais le phénomène est compensé par la reconstitu-
tion subséquente et le noircissement des crochets.
B. Extrait d’hypophyse antérieure
Nous avons noté que MoszkowskA n’avait pas obtenu de
résultat en traitant les Bombina en captivité par un extrait alcalin
d’hypophyse de bœuf.
Nous avons repris ces expériences en utilisant un extrait d’hypo-
physes antérieures de bœuf: les hypophyses sont broyées au sable
en présence de soude décinormale. Après 12 heures à la glacière,
le produit est neutralisé, centrifugé, puis précipité par 5 volumes
d’alcool à 95°. Le précipité, lavé à l’alcool, à l’ether, est redissous
dans l’eau physiologique (4,5 p. 1000) de façon qu’un centimètre
cube de solution corresponde à un demi-gramme de tissu
frais.
Quatre Bombina a excroissances régressées (deux sont brun clair
et deux sont gris pâle) reçoivent l’extrait en injections intra-
péritonéales (juin-juillet).
Les doses utilisées furent d’abord très faibles (0,2 ce. tous les
2 jours) et le résultat fut peu net après 10 jours de traitement.
La dose injectee fut alors portée à 0,4 puis 0,5. En cinq jours, les
excroissances devinrent très brunes puis noires. Cette réaction spé-
cifique est très différente du noircissement général de l’animal,
lié à la presence d’intermedine.
Ce résultat positif fut obtenu après deux à trois injections de
0,5 cc. (soit 0,25 gr. d’hypophyse fraiche). Les injections furent
continuées chez trois animaux qui reçurent en tout dix à douze
injections de 0,5 cc., soit 2 gr. 5 à 3 grammes de glande. Ce traite-
516 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
ment conserva les excroissances devenues noires ou brun clair,
sans entraîner d'augmentation dans la réponse obtenue.
Le traitement incita les animaux à s’accoupler, soit entre eux
soit avec des femelles introduites dans le cristallisoir. Les excrois-
sances de trois des animaux traités ont été fixées et coupées. On
note une élévation nette de l’épiderme, la formation de papilles
RTE NS;
Coupe à travers les excroissances d’un mâle en captivité, qui a reçu 6 cm?
(3 gr. de lobe frais) d’extrait d’hypophyse antérieure en 20 jours.
ke)
Coupe à travers les excroissances d’un mâle régressé, qui a reçu 5 cm? (2,5 g.
de lobe frais) d’extrait d’hypophyse antérieure en 20 jours. Notez les mues
qui se détachent.
saillantes, coiffées de crochets pigmentés et un développement des
glandes sous-épidermiques (fig. 8 et 9).
Cette expérience a été répétée avec un nouvel extrait, mais
dans la seconde moitié de septembre. Elle porte sur 2 mâles entiers
a excroissances très régressées et sur 2 castrats récents, opérés
depuis 10 jours et dont les excroissances ont pratiquement disparu.
Une réaction nettement positive fut obtenue chez les deux mâles
entiers après 4 jours de traitement ayant comporté 2 et 3 injections
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 517
intrapéritonéales de 0,5 cc. (1 cc? = 0,5 gr. de glande fraiche). Un
castrat présente, après une seule injection, un développement des
crochets qui restent bruns (fig. 10). L’autre castrat meurt acciden-
tellement et est remplacé. Les quatre animaux sont à nouveau
4,20
u
an
Ze > ag 22
PME TA RE
oe BE oF #
Fic. 10.
Coupe à travers les excroissances d’un mâle castré depuis 20 jours, qui a reçu
0,5 cm? d’extrait d’hypophyse antérieure.
Fires 1:
Coupe a travers les excroissances d’un male castré qui a recu 2 cm? d’extrait
d’hypophyse anterieure en un mois.
Abe.
Coupe à travers les excroissances d’un castrat, opéré depuis deux mois, qui
a recu 3,5 cm? d'extrait d’hypophyse antérieure, en 36 jours.
traités, du 24 septembre au 7 octobre, et reçoivent pendant ce
temps 4 à 6 injections de 0,5 cc. Les résultats notés le 27 septembre
(excroissances noires et brun foncé chez les entiers; brunes chez les
castrats) ne sont pas sensiblement améliorés par la prolongation du
traitement (fig. 11 et 12).
518 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
En definitive, au cours des deux series d’experiences, le traite-
ment a fait rapidement réapparaître des excroissances noires à
brun sombre, chez 6 mâles entiers. La réponse de trois castrats
a été moins complète, mais certaine. La différence indique que la
sécrétion testiculaire intervient, pour une part, dans la réaction
produite.
C. Extrait d’hypophyses postérieures
Les lobes postérieurs d’hypophyses de boeuf sont épuisés pen-
dant plusieurs jours dans l’acétone fréquemment renouvelée. Les
glandes sont séchées, broyées, traitées par l’alcool à 80° et par
l’éther. La poudre obtenue est redissoute dans l’eau physiologique
(1 cent. c. = 0,20 gr. d’hypophyse fraiche).
Cet extrait s’est montré encore plus actif que celui de lobes
antérieurs, mais s’est révélé très toxique pour les Bombina.
Quatre mâles entiers, dont les excroissances sont très fortement
régressées après un mois de captivité, reçoivent, le 30 juin, chacun
0,2 cc. en injection intrapéritonéale. Ils deviennent entièrement
noirs (action de l’intermédine). Dès le 1er juillet, leurs excroissances
sont devenues bien visibles, de teinte brun clair. Une deuxième
injection de 0,2 cc., faite le 3 juillet, rend les excroissances encore
plus nettes, brun foncé. On fait, le 5 juillet, une troisieme injection
de 0,5 ce. mais les anımaux meurent deux jours plus tard.
La dose efficace (0,4 ce. — 0,076 gr. de glande fraîche) a suffi
pour faire reapparaitre les excroissances et les rendre très nettes
et fortement colorées en deux à trois jours. Les coupes (fig. 13 et 14)
montrent une forte croissance des papilles qui font une saillie
accentuée, l’élévation des couches épidermiques et le noircissement
des crochets cornés qui les coiffent.
Tandis que ces essais ont été faits en plein milieu de l'été,
alors que les animaux trouvés dans la nature ont des excroissances
très développées et noires, une deuxième série a été réalisée aux
mois de septembre-octobre, époque où les excroissances sont norma-
lement réduites. Nous avons utilisé un extrait de lobes postérieurs
d’hypophyses de bœuf préparé comme le précédent et dont 1 ce.
correspond également à 0,20 gr. de glandes fraîches.
Deux mâles entiers dont les excroissances, examinées à la loupe,
ne montrent que quelques crochets clairsemés et pâles, reçoivent,
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 519
les 23 et 24 septembre, deux injections de 0,3 cc. La toxicité est
telle que les deux animaux meurent le 25 septembre.
On recommence, en traitant un mâle entier et un mâle castré,
auxquels on fait, du 26 septembre au 7 octobre, 5 injections de
0,2 ec. On voit apparaître, chez le mâle entier, des crochets nom-
breux d’un beau noir. Chez le castrat, la réaction est positive, mais
moins nette d'autant qu’au moment de la fixation l’animal vient
Fic. 13.
Coupe à travers les excroissances d’un mâle régressé qui a reçu 1,2 cm? (0,25 g.
de lobe frais) d’hypophyse postérieure en 28 jours.
va * * +
Ms, à: CS
ue. NT
Fic. 14.
Coupe à travers les excroissances régressées d’un mâle qui a été traité par
0,7 cm? d’extrait d’hypophyse postérieure en 8 jours.
de muer. Les coupes montrent, dans la région des excroissances, une
élévation de la couche épithéliale et le développement de papilles
surmontées de crochets noirs.
En résumé, les deux extraits de lobes antérieurs et de lobes
postérieurs d’hypophyse de bœuf ont donné un résultat positif,
comparable à celui qui résulte des implantations d’hypophyses de
Batraciens. La réponse rapide à l’extrait d’hypophyses postérieures,
obtenue avec de très faibles doses, est à première vue surprenante.
La question se pose de savoir si ce résultat est dü à des substances
propres au lobe postérieur ou si elle ne résulte pas d’une accumula-
tion, dans ce lobe, d'hormones produites au niveau du lobe anté-
520 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
rieur. La similitude d’action des deux extraits parait en faveur de
cette derniere interpretation.
La conclusion de ces essais est que les hypophyses implantées
agissent par le déversement dans l’organısme de substances hormo-
nales hypophysaires. Le resultat ne donne par contre aucune indi-
cation sur celle des hormones hypophysaires qui intervient dans la
rénovation des excroissances.
Comment agit la captivité ?
Les résultats que nous venons de rapporter conduisent à penser
que l’action de la « captivité» doit se ramener, comme cause pre-
mière, à une dépression de l’activité hypophysaire, Quels facteurs
externes peuvent la conditionner ?
Pas plus que MoszkowsKA, nous n’avons pu découvrir par quel
mécanisme intervient la captivité. Ce point n’était pas, il est vrai,
notre objectif, mais nous avons fait quelques expériences qu'il
n’est peut-être pas inutile de relater.
Pensant que la captivité en laboratoire pouvait intervenir par
la diminution de l’eclairage et notamment des rayons infra-rouges,
nous avons soumis 4 Bombina à des expositions quotidiennes de
plusieurs heures à une source de rayons rouges et infra-rouges.
La température de l’eau s'élevait, après chaque séance de 3 heures
environ, à 32-35°. Le traitement, poursuivi du 30 juin au 13 juillet,
ne modifia en aucune manière les excroissances régressées.
Les mêmes animaux ont été soumis, du 13 au 17 juillet, à un
éclairage continu, en lumière blanche. Le résultat fut tout aussi
négatif (fig. 6). L'action exercée par la cessation des conditions
naturelles ne paraît donc se ramener ni à une insuffisance de chaleur,
ni à une variation d'éclairage.
La régression pourrait aussi être liée à une insuffisance d’alimen-
tation. Le rôle de ce facteur a été reconnu dans le cas du Triton
où la crête dorsale, la ligne argentée des flancs de la queue subissent
a la longue une régression du fait de la captivité. Ponse (1924)
a insisté, de son côté, sur l’importance d’une bonne alimentation
pour le maintien des excroissances digitales du Crapaud. Nos
Bombina ont été nourris assez régulièrement avec des vers de farine,
mais la régression des excroissances se produit parfois si rapide-
ment que l’on ne peut guère incriminer, semble-t-il, une alimenta-
tion déficiente.
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. SRI
CHAPITRE III
ACTION DE L’HORMONE CORTICOTROPE (A.C.T.H.)
ET DES CORTINES
Ces expériences ont été inspirées, d’une part, par le fait que le
cortex surrénalien produit des stéroides andromimétiques et,
d’autre part, par la constatation que la sécrétion testiculaire ne
joue qu’un rôle secondaire dans le maintien ou la récupération des
excroissances: c’est ainsi que les implantations d’hypophyses ou
les extraits hypophysaires sont actifs même sur les Bombina castrés.
Il était donc indiqué de chercher un autre mécanisme endocrinien.
A. Traitement par l’A.C.T.H.
Les expériences ont été faites en utilisant le Cibacthen Ciba,
qui se présente sous forme d’une poudre que l’on dissout dans
l’eau physiologique. La solution est telle que 1 cc? = 2 unités.
Ite serie. — 8 mâles normaux et 8 mâles castrés, ayant perdu
leurs excroissances, reçoivent des injections dans le cul-de-sac
lymphatique dorsal, alternant avec des injections intrapéritonéales.
Les doses injectées correspondent à 0,1, 0,2, 0,4 unités effectuées
soit deux à trois fois par semaine, soit tous les jours.
La régénération des crochets, suivie à la loupe, est déjà nette
après une semaine de traitement, à raison de trois injections hebdo-
madaires correspondant chacune à 0,2 unité. Si le traitement est
longtemps continué, les excroissances pâlissent après chaque mue,
mais se recolorent.
Les meilleurs résultats ont été obtenus après une semaine de
traitement avec des doses quotidiennes de 0,2 à 0,4 unité. Les cro-
chets sont si développés et si pigmentés qu'ils ne font que diminuer
légèrement après chaque mue.
Un essai, consistant à immerger un animal castré dans une
solution contenant 0,5 unité d’A.C.T.H. pour 50 cc., a été prolongé
pendant 15 jours (du 31 juillet au 15 août) sans aucun résultat.
Ces expériences ont été effectuées pendant la période favorable,
de juin à août.
592 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
2e serie. — Un mâle entier et un mâle castré depuis un mois
ont recu, entre le 11 et le 25 octobre, période où dans la nature les
excroissances commencent à régresser, des injections intrapérito-
néales, renouvelées tous les deux jours, de 0,5 cc., correspondant
chacune à une unité.
Malgré la période défavorable, les deux animaux en expérience
ont présenté une réaction positive, consistant en la croissance de
crochets noirs sur fond brun (fig. 15). La réponse du castrat est
restée plus faible.
Pies 45)
Coupe a travers les excroissances d’un male regresse qui a recu en octobre
6 cm? (6 unités) de corticotrope (Cibacthen) en 15 jours.
A noter que les animaux traités ont présenté un noircissement
général de la peau comme avec les extraits hypophysaires.
En conclusion, bien que la pénurie d’animaux n’ait pas permis
de donner a ces essais l’ampleur qui aurait été désirable, il en résulte
que les injections d’A.C.T.H. ont fait réapparaitre les excroissances
chez 9 males normaux et chez 9 males castrés. L’intervention du
cortex surrenalien, dans le maintien ou la réapparition des excrois-
sances, est done trés vraisemblable.
B. Traitement par des extraits de surrénales
Pour vérifier ce point, nous avons utilisé directement les extraits
de cortex surrénalien.
1. Implantation. — Préalablement, nous avons fait une premiere
serie d’essais, consistant à implanter dans la cavité péritonéale
de Bombina des surrénales de Rana temporaria ou de Bufo vulgaris.
Les surrénales étaient découpées aussi soigneusement que possible
pour les isoler du rein et les bandelettes obtenues ont été introduites
directement dans la cavité péritonéale. Un mâle recut ainsi les
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 523
deux surrénales d’une grenouille le 23 juillet; un second les deux
surrénales d’une grenouille le 25 juillet, un troisième les deux surré-
nales d’un crapaud le 28 juillet. Les trois animaux furent conservés
jusqu’au 15 septembre, mais ne présentèrent aucune réapparition
de leurs excroissances.
Nous utilisàmes alors des extraits de surrénales de bœuf pré-
parés de deux façons différentes.
2. Extrait hydro-alcalin. — Dans son travail sur la masculinisa-
tion du Cobaye par des extraits de cortex surrénalien, D. HoDLER
(1937) a obtenu des résultats positifs avec des extraits alcalins,
tandis que des fractions éthéro-solubles restèrent complètement
inactives.
Nous basant sur ces recherches, nous avons préparé un extrait
hydrosoluble, en broyant au sable 50 gr. de cortex de bœuf et en
ajoutant 50 cc. de soude décinormale. Après 24 heures de séjour
a la glacière, le produit fut centrifugé, le liquide neutralisé, puis
précipité par 4 volumes d’alcool à 95°. Le précipité, lavé à l’alcool
a 80°, puis a l’ether, fut desséché et dissous dans 50 cc. d’eau
physiologique.
Deux mäles entiers, à excroissances très régressées, recurent,
du 19 au 28 septembre, huit injections intrapéritonéales de chacune
de 0,5 cc., ce qui correspond à une dose totale de 4 grammes de cortex.
Le résultat fut complètement négatif. Il paraissait d’ailleurs impro-
bable qu'avec la préparation utilisée des steroides masculinisants
aient pu être conservés dans l’extrait.
3. Extrait éthéro-acétonique. — Des fragments de cortex surréna-
lien furent épuisés par l’acétone, puis par l’éther. La fraction acé-
tono-soluble fut évaporée, de même que la fraction éthéro-soluble.
On laissa une quantité d’éther juste suffisante pour maintenir les
substances extraites en dissolution et on ajouta de l’eau physio-
logique de manière à obtenir une émulsion instable qui était
reconstituée par agitation et fut injectée telle quelle dans le cul-de-
sac lymphatique dorsal.
Un & (B. 88) reçoit, entre le 24 août et le 1er octobre, quatre
injections de 0,3 cc. chacune (1 cc. = 0,5 gr. environ). L'animal
meurt sans avoir présenté de modifications des excroissances.
Un & (B. 89) reçoit, le 31 août, une seule injection de 0,3 ce.
La réaction est positive au niveau des excroissances, en 48 heures,
mais l’animal meurt le 3 septembre.
>
I
REV SUISSE DE ZOOL.. T. 62, 1955.
524 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
Un mäle (B. 91) recoit trois injections de 0,1 cc. entre le 3 et le
9 septembre, mais il meurt le 9 septembre, sans que ses excroissances
aient été régénérées.
Un quatrième mâle reçoit deux injections de 0,1 cc. sans résultat.
Il n’y eut, en somme, qu’une seule réponse positive. Les doses
utilisées ont, sans doute, été trop faibles, mais le produit est si
toxique qu’il engendre la mort des animaux avant qu'ils aient eu
le temps de réagir.
a) Extrait acétonique de surrénales. — 35 gr. de cortex surréna-
lien, découpé en fragments, furent épuisés par l’acétone renouvelée
trois fois en trois jours. La liqueur acétonique fut distillée, reprise
par l’éther. Après évaporation, on obtint une pâte brune qui fut
utilisée telle quelle, par implantation de fragments sous la peau.
Ici encore, l'expérience fut rendue difficile par la toxicité du produit.
Deux mâles entiers reçoivent, les 15 et 17 septembre, un petit
fragment de la pâte constituant l’extrait. L’un meurt dans la
journée du 17; ıl présente, au niveau des excroissances, de petits
crochets sur fond brun. Il est remplacé par un autre mâle qui reçoit
une boulette de pâte le 18 septembre. Les deux animaux présentent,
le 21 septembre, de beaux crochets bruns; on implante un nouveau
fragment et, le 26 septembre, on note la présence de beaux crochets,
noirs dans un animal, brun sombre dans l’autre.
Le produit a donné un résultat positif, mais ıl est toxique et
ne peut être dosé.
5. Essai d’une cortine commerciale. — Nous avons utilisé la
Cortine Organon dont 1 cent. cube représente 50 gr. de cortex
surrénalien. Le produit a été dilué au dixième dans l’eau physio-
logique, si bien que 1 cc. correspond à 5 gr. de tissu cortical.
Ite série. — Traitement de 3 3 normaux à excroissances régres-
sées par injections dans le cul-de-sac dorsal.
L’un, traité du 24 au 31 août par trois injections de 0,3 cc.
chacune, meurt le 31 août, mais présente une réaction positive.
Le second, traité du 31 août au 15 septembre par trois injections
de 0,5 ce., meurt le 15 septembre, en présentant une réaction posi-
tive au niveau des excroissances.
Un troisième mâle reçoit deux injections de 0,3 cc. et meurt
sans avoir récupéré ses excroissances.
2e série. — On injecte, le 1er août, à trois mâles, 0,2 cc:;
deux mâles meurent le lendemain.
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 525
Au mâle qui a survécu, ainsi qu'à deux animaux neufs, on
injecte 0,2 cc. le 7 août. Le mâle qui a survécu et a reçu trois
injections a des excroissances déjà brunes.
On injecte 0,2 cc. le 9 août; le 11 août on note, chez les trois
animaux, des excroissances bien développées et brun sombre. Un
animal est mort le 9 août. Un autre meurt le 13 août, après avoir
reçu encore une injection de 0,2 cc.
Trois nouveaux mâles sont traités du 7 au 13 août par deux
injections de 0,2 cc. Leurs excroissances deviennent brunes puis
Fc 16.
Coupe à travers les excroissances d’un mâle régressé qui a reçu 0,6 cm? de
Cortine Organon diluée (0,15 gr. de cortex frais) en 6 jours.
noires. Deux meurent le 16 août. Le seul survivant, à excroissances
très brunes, reçoit encore 0,2 cc. le 18 août et meurt le 20.
Le résultat est rapide et extrêmement net. Il y a reconstitution
d’excroissances à crochets nombreux, hauts et pigmentés. Toute-
fois, la toxicité du produit ne permet que des expériences de courte
durée se terminant par la mort des sujets.
3e série. — Deux mâles entiers et deux castrats, à excroissances
très régressées, reçoivent, en injections intrapéritonéales, 0,2 cc.
le 9 et le 14 octobre, puis 0,25 cc. les 13 et 16 octobre. Du 18 au
28 octobre, ils reçoivent 6 injections de 0,5 cc. d’une nouvelle
dilution de cortine.
Le résultat fut un peu plus tardif que dans les séries précédentes,
mais à l’examen, le 28 octobre, les deux mâles entiers présentaient
des excroissances brun foncé; l’examen à la loupe montrait de
beaux crochets noirs, serrés les uns contre les autres, surtout bien
développés au niveau de la callosité métacarpienne. La réponse des
castrats fut faible: les excroissances avaient acquis une teinte
générale brune, mais les crochets n’etaient pas noirs. L’examen des
coupes (fig. 16) confirme le caractère positif de la réponse.
526 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
Conclusions. — L’effet positif du traitement par l’hormone
hypophysaire corticotrope se trouve confirmé par l’action, sur les
excroissances régressées, de la cortine ou d’extraits surrénaliens
obtenus après épuisement du cortex par l’acétone et l’éther. Ces
extraits de surrénales exercent une action rapide, mais sont d’un
maniement délicat à cause de leur toxicité.
Ces extraits agissent, comme les implantations d’hypophyse et
les extraits d’hypophyse, même sur les castrats. On peut donc
considérer que l’hormone corticotrope et la réponse surrénalienne
qu’elle déclenche représentent le mécanisme essentiel capable de
maintenir les excroissances en captivité et dont la déficience pro-
duit leur régression.
CHAPITRE IV
ACTION DES GREFFES DE TESTICULES
ET DES ANDROGENES
L'importance des sécrétions du cortex surrénalien dans la régé-
nération des excroissances régressées en captivité ne permet nulle-
ment de considérer comme inexistante l’action de l’hormone mâle
d’origine testiculaire. Bien au contraire, nous considérons que cette
action est primordiale dans la sensibilisation du territoire des
excrolssances, au moins au début du cycle génital. Même, pendant
la période qui s’etend de mai à octobre, rien ne prouve que le testi-
cule, si son action est affaiblie et non suffisante pour le maintien
des excroissances en captivité, ne joue pas cependant un rôle,
en collaboration avec le cortex surrénalien. Les excroissances pour-
raient résulter d’un double determinisme dans lequel la sécrétion
testiculaire est d’abord principale et doit être ensuite soutenue,
renforcée par les sécrétions corticales. Le fait que les réactions des
castrats sont toujours moins intenses que celles des animaux entiers
indique déjà suffisamment que l’action du testicule n’est pas négli-
geable.
Pour vérifier cette interprétation, nous avons effectué deux
séries d’expériences.
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. BT
A. Tentatives de surmasculinisation
Nous avons pensé que la sensibilité des excroissances aux
conditions de la captivité pouvait étre due a une diminution de la
quantité d’androgenes libérés par le testicule. Nous avons cherché
a remédier a une telle situation en implantant dans ie péritoine
d’animaux males entiers des testicules de Bombina.
Un mäle a ainsi recu les deux testicules d’un autre individu,
les glandes étant découpées en plusieurs fragments. Deux autres
males ont recu, en huit morceaux, 4 testicules de Bombina. Les
animaux ont été conservés du 3 au 24 septembre, sans qu’aucune
récupération des excroissances ait pu étre notée.
Nous n’espérions pas ainsi obtenir des greffes, avec reprise, de
ces testicules surnumeraires. D’abord, la loi de quantité maximum
fait que des testicules introduits dans le péritoine n’ont chance de
se fixer et de reprendre que si l’animal a été privé, en tout ou partie,
de ses propres glandes génitales. D’autre part, les expériences de
MoszKkowska ont montré que la reprise des greffons, même sur
animaux castres, est précédée d’une longue période de dégénéres-
cence et reste tres lente et précaire. La reprise ne se fait bien que si
Pon implante en méme temps des hypophyses, mais nous ne pou-
vions utiliser cette technique car, en cas de résultat positif au
niveau des excroissances, le röle respectif des testicules en sur-
nombre et des hypophyses implantées n’aurait pu être précisé.
Notre but était simplement de provoquer la dégénérescence et la
résorption des testicules surnuméraires implantés, espérant qu’il en
resulterait une élévation suffisante du taux d’androgenes, pour
qu’un effet fit visible au niveau des excroissances. Le fait ne s’est
pas réalisé. Faut-il en conclure que la quantité d’hormone mâle
apportée par ces suppléments testiculaires était restée au-dessous
du seuil efficace ?
B. Traitement par la testostérone
10 Propionate de testostérone en micro-cristaux.
Nous avons d’abord utilisé une suspension de microcristaux,
généralement employée pour une résorption lente.
L’animal B 91 recut une premiere injection sous-cutanée le
23 aoùt et une deuxième le 29 aoùt. La dose introduite était d’envi-
-
528 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
ron 500 y par injection. Au bout d’une semaine, on nota un debut
de reaction positive qui persistait encore, en l’absence de tout nou-
veau traitement, au bout de deux mois, ce qui s’explique par la
lenteur et la continuité de la résorption.
20 Solution huileuse de perandren.
Ce produit avait été dilué de façon à ce que 0,1 cc. contint
10 gr. de substance active.
Un mâle entier (B 120) a reçu, du 7 septembre au 18 octobre,
6 injections sous-cutanées correspondant chacune à 10 y. Il faut
ici compter avec les aléas de la résorption dont la vitesse est incon-
nue. Cinq jours après le début du traitement, on note un début de
réaction positive. Celle-ci est encore très nette, le 18 octobre, à la
mort de l’animal, 18 jours après la dernière injection.
Un mâle castré, à excroissances très régressées, a reçu une seule
injection correspondant à 20 y. Deux jours plus tard, on notait
un début de réaction positive.
30 Bains de méthyl-testostérone.
Concurremment aux injections, nous avons utilisé des bains de
méthyl-testostérone, espérant que l’hormone pourrait être absorbée
par la peau. Des animaux à excroissances régressées furent placés
dans des bocaux contenant 100 cc. d’eau de robinet, plus une demi-
linguette de Perandren Ciba (= 2,5 mil.). Le fragment de linguette
ne se dissout pas complètement dans cette quantité d’eau en don-
nant une solution saturée. En 7 jours au maximum, les Bombina
montrent un accroissement et un brunissement des excroissances.
Par exemple, l’animal B 36, capturé le 5 août 1952, qui avait le
26 août des excroissances presque invisibles à l’oeil nu (crochets
minuscules et très pâles vus à la loupe), est placé le même jour dans
un bain de perandren. Le 27 août, une mue se produit. Le 3 sep-
tembre, on distingue un brunissement net des excroissances qui
présentent de grands crochets pigmentés, visibles à la loupe. Une
nouvelle mue (6 septembre) décolore les excroissances, mais déjà
deux jours après les crochets redeviennent grands et pigmentes. Une
troisième mue (17 septembre) modifie peu les brosses copulatrices qui
montrent le 19 septembre de grands crochets noirs. On étudie histo-
logiquement un fragment prélevé avant le traitement et un autre
après. Tandis que le 26 août il n’y a que des crochets rares, minus-
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 529
cules et non pigmentés, on observe le 17 septembre des crochets bien
noirs, plus saillants que ceux des témoins, bien qu’il y ait eu une
mue deux jours avant. Les glandes sont plus grandes et l’épithélium
est plus élevé que chez les témoins. Le traitement a donc exercé une
action positive certaine.
C. Autres traitements androgènes
1. Solutions huileuses d’androsterone et d’androstenione.
Le mâle entier B 130, auquel on avait implanté des testicules
en surnombre sans résultat, recoit une solution huileuse d’androsté-
rone: quatre injections correspondant chacune à 10 y, les 24, 26 et
31 septembre et le 3 octobre.
Le 28 septembre, après deux injections, on note un début de
réaction positive qui persiste jusqu'au 19 octobre. L’animal meurt
le 25 octobre: les excroissances sont à nouveau régressées.
Le mâle entier B 133 reçoit, entre le 1er et le 9 octobre, une
injection de 10 y d’androsténione en solution huileuse et une
deuxième injection de 20 y. Une réaction positive est observée
8 jours après la première injection et s’observe encore le 31 octobre.
Les androgènes sont donc capables, aux doses utilisées, de
provoquer une réaction positive au niveau des excroissances. C’est
le propionate de testostérone qui est certainement le plus actif.
2. Perandren et A.C.T.H.
Puisque la testostérone d’une part et l’A.C.T.H. de l’autre
agissent dans le même sens sur les excroissances, ıl était indiqué
de combiner les deux traitements.
Un mâle entier B 121 reçut d’abord, du 7 septembre au 6 oc-
tobre, 6 injections correspondant chacune à 10 y de perandren en
solution huileuse et 6 injections de Cibacthen. Au bout de quatre
jours, après deux injections, la réaction des excroissances était
nettement positive. Le 31 octobre, la réaction était encore forte.
C’est le traitement le plus efficace, dans la série des androgènes.
3. Autres traitements.
Un mâle normal a recu, du 15 au 28 octobre, 5 injections de
20 y chacune d’une solution huileuse de déhydro-isoandrostérone.
On nota un début de réaction positive le 19 octobre. Cette réaction
persista à la mort de l’animal, survenue le 31 octobre.
530 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
Un mäle entier B 132 a recu, en 5 injections, une dose totale de
200 y d’homoestrol; ce traitement n’a eu aucun effet sur les excrois-
sances.
L’urine de femme enceinte, simplement filtrée et ajoutee à l’eau
des cristallisoirs (10 cc. d’urine pour 250 cc. d’eau), utilisée du
19 juin au 7 juillet, n’a exercé aucune action sur les animaux à
excroissances régressées.
De même, l'injection intrapéritonéale d’un prolan d’urine de
femme gestante, du 18 juillet au 11 août (dosetotale correspondant
à 10 ce.? d’urine) n’a donné aucun résultat.
Des Bombina ont été nourris avec une pâte contenant de
l’hormone thyroidienne sous forme de Thyranon et n’ont présenté
aucune modification de leurs excroissances régressées. Quelques
essais effectués avec une- préparation de thyréotrope et une de
somatotrope ont donné des résultats incertains qui devront être
repris avec des hormones plus purifiées.
CHAPITRE V
ESSAIS DE MASCULINISATION DE FEMELLES
L'apparition des caractères sexuels secondaires mâles chez le
Crapaud a été obtenue par K. Ponse (1923) et, sur une plus vaste
échelle, par E. Werrı (1926). Sur deux jeunes femelles castrées,
PONSE a vu apparaître, après greffe intrapéritonéale de fragments
de testicules, des excroissances identiques à celles des mâles sur
les deux premiers doigts des pattes antérieures. Ce résultat fut
obtenu trois à sept mois après la greffe. Par contre, des essais
similaires sur femelles adultes restèrent négatifs.
Werrı a greffé intrapéritonéalement des testicules de même
espèce sur 37 femelles adultes de Bufo vulgaris, castrées totalement
(19 cas) ou partiellement (18 cas); il y eut en outre 5 greffes sous-
cutanées dont 3 réussirent. Il y eut en tout 26 reprises des greffons.
Dans sept cas seulement, cette reprise fut suivie d’une masculinisa-
tion des femelles manifestée par l’apparition des excroissances
digitales, de la voix, du réflexe de l’embrassement et de l’instinct
male. Ces caractères peuvent apparaître ensemble ou isolément.
|
|
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 531
Les premières expériences de masculinisation de Bombina ont
été effectuées par MoszkowskA (1932). Une première série de
greffes de testicules sur 13 femelles ovariotomisées ne donna que
des résultats négatifs, la greffe n’ayant pas été suivie d’implanta-
tions d’hypophyses destinées à supprimer la phase de dégénéres-
cence et à faciliter la reprise des greffons. Seule, une femelle, opérée
en décembre 1929, présenta, en juin 1931, une masculinisation
purement physiologique, consistant dans l’acquisition du réflexe de
l’embrassement et d’un faible cri.
Dans une deuxième série, deux femelles furent ovariotomisées
et recurent, en fragments, des greffes de quatre et six testicules.
On implanta à la première 31 hypophyses en deux mois et demi et
a la seconde 30 hypophyses en deux mois et 25 jours. La première
femelle commença à pousser des cris après la 6€ implantation et la
seconde après la 10€. Les excroissances apparurent sur le pouce
un peu plus tard et dans le second cas, après 23 jours de traitement.
Ces résultats furent confirmés à la suite d’ımplantations d’hypo-
physes à trois femelles porteuses de greffes de testicules depuis 8, 9
et 16 mois et qui n’avaient présenté aucun signe de masculinisation.
Icı encore, les caractères physiologiques (cri, réflexe) apparurent
en premier lieu; les excroissances ne se développèrent que plus
tard sur le coussinet métacarpien (1 cas), sur le coussinet et les
deux premiers doigts (1 cas). Enfin, chez une femelle, elles s’éten-
dirent à la base de l’avant-bras.
A. Greffes de testicules sur femelles.
Nous n’avons fait qu’incidemment des greffes de testicules sur
femelles de Bombina castrées totalement ou partiellement.
a) Après ovariotomie unilatérale. — Neuf femelles, ayant subi
l’ablation de l’ovaire gauche, reçurent en même temps, dans la
cavité péritonéale, deux à quatre testicules de Bombina en frag-
ments. Les opérations furent faites entre le 21 et le 28 juillet. Les
animaux reçurent, en outre, une hypophyse de Bombina, en implan-
tation sous-cutanée.
Comme dans la série sans implantations de Moszkowska, les
résultats furent complètement négatifs. Nous n’ignorions pas qu'il
aurait fallu continuer les implantations d’hypophyses tous les deux
ou trois jours. Nous ne disposions malheureusement plus d'assez
532 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
de Bombina ou d’autres Batraciens pour effectuer correctement
cette experience.
b) Apres ovariotomie totale. — Trois femelles, ayant subi la
double ovariotomie en septembre et reçu des greffons de testicules,
ne donnèrent non plus, et pour la même raison, aucun résultat.
B. Traitement par le Perandren
Deux femelles, castrées bilatéralement et n’ayant pas réagi
à des implantations de testicules, reçurent, en injections intra-
resize
Coupe à travers la peau du dos d’une femelle masculinisée par injection de
perandren. On voit un des grands crochets pigmentés de la peau du dos.
péritonéales, une dilution de perandren telle que 0,1 ce. = 10 y.
Les injections furent faites les 29 septembre, 9, 11 et 16 octobre;
en 17 jours, la dose totale fut de 120 y.
Le cri a été noté chez une femelle le 11 octobre. Des le 16 octobre,
des excroissances sont présentes sous forme de beaux crochets
noirs sur la callosité métacarpienne. Il n’y en a ni sur les doigts,
ni sur l’avant-bras.
Des phénomènes de masculinisation identiques ont été obtenus,
chez deux femelles castrées unilatéralement, à la suite d’injections
de perandren huileux, effectuées du 19 octobre au 7 novembre et
correspondant à une dose totale de 100 +. C’est encore sur la callo-
sité métacarpienne seulement que se développèrent des crochets
noirs.
En étudiant ces femelles masculinisées, nous avons été frappés
par la présence, sur la peau du ventre et surtout au niveau de
toute la surface dorsale, de volumineux crochets noirs (fig. 17),
incomparablement plus gros que ceux des excroissances. Ces cro-
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 599
chets existent aussi chez les mäles normaux. Il s’agit d’un caractère
sexuel secondaire qui n’a pas, croyons-nous, été signalé comme tel.
Ces crochets sont présents dans les deux sexes, mais sont beaucoup
plus développés chez les mäles et les femelles masculinisées. La peau
donne la sensation d’un corps rugueux tandis qu’elle paraît lisse
chez les femelles normales.
Nous signalerons encore que cinq femelles normales, ayant été
traitées tardivement (du 25 octobre au 3 novembre) par des injec-
tions intra-péritonéales d’A.C.T.H. (dose totale: 7 unités), ont
présenté le développement de crochets noirs clairsemés, unique-
ment à la face ventrale du corps.
Il semble, en definitive, que les processus de masculinisation de
femelles soient liés au franchissement d’une série de seuils hormo-
naux. D'abord apparaissent les caractères physiologiques, puis les
crochets de la peau ventrale et dorsale, ensuite les petits crochets
des excroissances sur le tubercule métacarpien. Une observation
plus longue, rendue impossible par la mort des animaux, aurait
probablement permis d’obtenir le développement des excroissances
sur les deux premiers doigts et peut-être (1 seul cas partiel de
MoszkowsKkA) sur les avant-bras.
CONCLUSIONS
I. Du fait de la captivité, les excroissances digitales de Bombina
présentent une régression rapide: les papilles noires deviennent
brunes, puis brun pâle et finalement grises. Ces papilles diminuent
de nombre et de hauteur; elles sont bientôt rares, clairsemées. Il
est possible qu’une plus grande fréquence des mues, due aux mani-
pulations auxquelles sont soumis les animaux, soit un facteur
important de décoloration: chaque mue enlève la couche cornée
superficielle qui seule contient du pigment noir.
II. Ainsi que l’a vu Moszkowska, les implantations sous-cuta-
nées d’hypophyses de diverses espèces de Batraciens (Bombina,
Bufo, Rana, Triton) provoquent la réapparition des excroissances
chez les animaux captifs. Il faut renouveler ces implantations tous
les trois à quatre jours. Dès qu’on les cesse, la régression réapparait.
III. Les caractères sexuels secondaires mâles de Bombina sont le
cri, le réflexe de l’embrassement, les excroissances. Il faut ajouter
534 E. GUYÉNOT ET A. YANOVSKY
le développement de gros crochets noirs sur le dos, plus rares sur
le ventre, qui donnent à la peau une consistance rugueuse. Les
excroissances nuptiales sont constituées par un épiderme qui double
de hauteur et forme des saillies ou papilles, centrées autour d’un
axe dermique très mince. Ces papilles élevées, serrées les unes contre
les autres, sont coiffées d’une couche cornée pigmentée de noir qui
forme normalement une pointe très saillante.
IV. Lors de la régression consécutive à la captivité, les excrois-
sances ne disparaissent pas entièrement, cependant l’épithélium est
moins élevé; les papilles sont plus rares et peu saillantes; la couche
cornée superficielle est incolore ou à peine pigmentée. La castration
produit une régression plus complète des papilles qui sont clairse-
mées et deviennent incolores. Il en subsiste toujours quelques vestiges.
V. Il n’a pas été possible de déterminer par quel mécanisme la
«captivité» provoque la régression des caractères sexuels secon-
daires. Même les animaux bien nourris la présentent. Pensant
qu’une dépression de l’hypophyse pourrait être liée à une insuffi-
sance de chaleur ou d’éclairement — comme cela se produit dans
le cas du Canard étudié par M. J. BENOÎT — nous avons maintenu
des Bombina dans une faible couche d’eau, en les soumettant à une
irradiation par les rayons rouges et infra-rouges, puis à une lumière
blanche continue. Le traitement n’a produit aucun résultat micro-
scopiquement visible.
VI. Quoi qu’il en soit, la régression est manifestement liée a
une insuffisance hypophysaire, ainsi que le montrent les résultats
des implantations; nos essais sur ce point confirment entièrement
les faits relatés par MoszKowskKA.
Par contre, tandis que cet auteur n’a rien obtenu par l’injection
d'extraits d’hypophyses (lobes antérieurs) de bœuf, nous avons pro-
duit une magnifique poussée d’excroissances d’un beau noir en
injectant aux Bombina un extrait alcalin précipité par l’alcool.
Les papilles sont souvent plus hautes, plus serrées que chez les
normaux, à la même époque, dans la nature. Le traitement fait
reapparaitre le cri et le réflexe: les animaux cherchent constam-
ment à s’accoupler.
Un extrait de lobes postérieurs d’hypophyses de bœuf (glande
épuisée par l’acétone) a donné des résultats identiques, mais à dose
plus faible. Il semble que les hormones actives, produites par le lobe
antérieur, s'accumulent dans le lobe postérieur.
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 535
L’action de ces extraits met hors de doute que les hypophyses
implantées agissent par les hormones libérées au cours de leur
résorption.
VII. De même que les implantations d’hypophyses, les extraits
de lobes antérieurs et postérieurs agissent aussi sur les castrats.
Toutefois, la réponse reste toujours plus discrète.
VIII. En présence des résultats des traitements hypophysaires
(implantations et extraits) on pense naturellement à une interven-
tion de l’hormone gonadotrope qui, en stimulant la sécrétion interne
des testicules, accroitrait la production d’hormone mâle. Il con-
vient de se souvenir que Moszkowska a montré que les implan-
tations d’hypophyses agissent sur les greffons de testicules, en
réduisant considérablement la phase de dégénérescence et en faci-
litant la reprise. Une action de même ordre doit s’exercer sur les
glandes en place.
Nous avons d’abord abordé ce probleme en essayant de produire
une surmasculinisation, en implantant dans le péritoine d'animaux
normaux, deux à six testicules supplémentaires de Bombina, des-
tinés non à se greffer, mais à être résorbés. La libération escomptée
d’hormone mâle n’a produit aucun effet.
Nous avons alors effectué des traitements par des hormones
mâles synthétiques: testostérone, perandren huileux en injections;
methyl-testosterone sous forme de bains. Nous avons utilisé égale-
ment l’androstérone, l’androsténione. Tous ces produits ont donné,
plus ou moins marqué, un résultat positif chez les mâles régressés
et aussi chez les castrats.
IX. Cependant il ne serait pas satisfaisant de faire appel unique-
ment à l'intervention de ’hormone gonadotrope. Il convient de
ne pas oublier que les traitements hypophysaires sont, en effet,
actifs sur les animaux privés de leurs testicules. La comparaison
avec le cycle d’autres Batraciens anoures, en particulier de celui
du Crapaud si bien étudié par K. PonsE (1923), montre que, dans
ce cas, la castration pratiquée pendant l’automne, l'hiver et le
printemps n’a pas d'effet immédiat. Les excroissances déjà formées
persistent chez les castrats. Elles subissent, comme celles des nor-
maux, une régression graduelle au cours de l’ete; le seul résultat
certain est qu’elles ne réapparaissent pas dans la période de fin
juillet à août, époque où un nouveau cycle commence. Ces obser-
vations montrent que si l'hormone mâle est indispensable au début
536 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY
du cycle en sensibilisant les territoires des excroissances, elle n’in-
tervient pas ou n’agit que faiblement pendant une longue période,
où les excroissances persistent malgré la castration.
X. C’est pourquoi nous avons pensé que le maintien des excrois-
sances pouvait être lié aux sécrétions du cortex surrénalien dont
on connaît les effets andromimétiques.
La régression due à la captivité pourrait être due à une insuffi-
sance de l’hormone corticotrope (A.C.T.H.) et, par voie de consé-
quence, des corticoides à effet masculinisant.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons traité les animaux
regresses par des injections de corticotrope (Cibachthen). Les resul-
tats ont été très nets: on provoque une récupération des excrois-
sances, au moins aussi marquée qu'après emploi des hormones
mâles synthétiques. L'effet a été positif également chez les
castrats.
XI. Pour compléter ces recherches, nous avons utilisé directe-
ment des extraits du cortex de surrénales de bœuf. Un extrait hydro-
alcalin, semblable à celui qu'a employé D. Hoprer (1937) sur le
Cobaye est resté complètement inactif. Aussi avons-nous utilisé
des méthodes d’extraction susceptibles d’entraîner les stéroïdes
corticaux. La difficulté est que tous ces extraits se sont montrés
extrêmement toxiques et d’un emploi délicat.
Un extrait a été obtenu par épuisement de fragments de cortex
par l’acétone et l’éther. Après évaporation de l’acétone et de la
plus grande partie de l’éther, le produit a été mis en émulsion
instable dans l’eau physiologique et injecté tel quel. Un autre
extrait acétonique a été distillé; le produit brun, pâteux, obtenu
a été utilisé sous forme d'implantation de fragments sous la peau.
Les deux extraits ont donné des résultats positifs.
Nous avons enfin employé la Cortine Organon, un peu moins
toxique, et qui a donné les résultats les plus nets chez les Bombina
régressés et chez les castrats.
Ces faits montrent que les traitements corticaux suffisent, à
eux seuls, à produire la récupération des caractères sexuels secon-
daires mâles.
XII. Toutefois, les résultats, aussi bien des implantations et
extraits d’hypophyses que des extraits de cortex surrénalien, étant
toujours plus faibles chez les castrats, le fait montre qu’on ne peut
exclure une intervention de l’hormone mâle.
EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 537
Nous pensons, en consequence, que les excroissances nuptiales
sont liées à une double détermination par l'hormone mâle et par les
steroides surrénaliens. Le mécanisme de la régression paraît lié,
en définitive, à une insuffisance hypophysaire qui peut conduire,
par la voie gonadotrope, à une carence en hormone mâle et surtout
par la voie corticotrope, à une diminution des stéroïdes surrénaliens
masculinisants.
Nous avons vérifié ce point de vue en traitant simultanément
les animaux par la testostérone et par l’A.C.T.H. L’action a été
la plus puissante que nous ayons obtenue.
XIII. Nous avons pratiqué des essais de masculinisation de
femelles. Moszkowska avait obtenu des résultats très nets en
greffant a des femelles castrées des testicules de Bombina et en
implantant régulièrement des hypophyses (jusqu’à 40 et plus). Ce
double traitement fit apparaître le crı, le réflexe, des excroissances
sur le coussinet métacarpien et, dans quelques cas, sur les deux
premiers doigts et même à la base de l’avant-bras.
Nos greffes de testicules sur femelles sont restées sans effet,
ce qui ne saurait étonner, car nous ne disposions pas des hypophyses
nécessaires pour effectuer des implantations.
Nous avons alors traité des femelles castrées ou non par le
perandren huileux. Dans celles qui survécurent, on put noter
l'acquisition du cri et l’apparition de belles papilles noires sur le
tubercule métacarpien, ainsi que le développement de gros crochets
noirs sur la peau du dos et du ventre. La mort trop précoce des
animaux empécha d'obtenir une masculinisation plus complete.
Enfin, des femelles normales, traitées par l’A.C.T.H., ont pré-
senté l’apparition des crochets de la peau ventrale qui paraissent
représenter le premier signe de la masculinisation.
XIV. Le développement de caractères sexuels secondaires
mâles, chez les Bombina régressés et lors de la masculinisation,
paraît correspondre à une série de seuils nécessitant des quantités
croissantes d'hormones pour être franchis. D’abord apparaissent
le cri et le réflexe, puis les crochets de la peau ventrale et de la
peau dorsale; viennent ensuite les papilles cornées du tubercule
métacarpien, celles des doigts et enfin celles de l’avant-bras.
538 E. GUYENOT ET A. YANOYSKY
. AUTEURS CITÉS
HoDLERr, Daisy. 1937. Surrénales et masculinisation. Arch. Anat. Hist.
Embryol., XXIV: 1-80.
Moszgowska, Anna. 1932. Etudes endocrinologiques (Testicule et hypo-
physe) chez le Bombinator. Bull. biol. France-Belgique,
XLVI: 503-551.
Ponse, Kitty. 1924. L’organe de Bidder et le déterminisme des caractères
sexuels secondaires du Crapaud (Bufo vulgaris). Rev.
suisse Zool., 31: 177-336.
WeLTI, Eva. 1928. Evolution des greffes de glandes génitales chez le
Crapaud (Bufo vulgaris). Auto-homo-hétérogreffes. Rev.
suisse Zool., 36: 75-200.
FELL SURSSE DE 2ZOOLOGIE 539
Tome 62, n° 35. — Septembre 1955.
TRAVAUX DE L’INSTITUT DE ZOOLOGIE ET ANATOMIE COMPAREE ET
DE LA STATION DE ZOOLOGIE EXPERIMENTALE DE L’UNIVERSITE DE GENEVE.
Directeur: Professeur E. GUYENOT.
Dimorphisme sexuel des glandes
sous-maxillaires du Rat
Ses relations avec la thyroïde et
l’action goitrigène du soja !
par
Pezechgpour MOSTACHFI
(avec 2 figures dans le texte)
SOMMAIRE
IF TEODUCTION 22 2° 2 Se ee ER 1/1 0)
PREMIERE PARTIE: Le dimorphisme sexuel de la glande salivaire
de la souris et du rat; exposé historique. . . . . . . . . . 542
I. Dimorphisme sexuel chez la souris . . . . . . . . . . «542
Developpement (2%) Milan. Au pee 54
Dl\cuonides{somades 2... : a en. 049
sa Neuonsderkhypophyser my! ........_ 98
eNctionderlassurrenale 4. .. 2 5 . «+. 1049
5. Action de la thyroïde . . . . . U RE 0
6. Actions diverses (cholestérol; rachitisme) ATO ALT T0)
74 Baeteurs physiologiquese.us svt «him. ouur D 1548
IT. Dimorphisme sexuel chez le rat . . . . . . . . . . . 551
1. Résultats négatifs 904
2. Action de la thyroide . MS ANR SORT LEN PAST
SEA ctionrdendl ih dante aS ue tL etree), 093
4. Action des antithyroidiens shirt 554
5. Action du rachitisme expérimental . . . . . . . 554
1 Travail exécuté et publié grâce à une subvention de la « Donation Georges
et Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspicus ».
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 36
540 P. MOSTACHFI
DEUXIEME PARTIE: Recherches sur la glande salivaıre du rat.
I. Dimorphisme sexuel de la glande salivaire
1. Rats de 4 à 7 mois .
2. Rats de plus de 7 mois
II. Etablissement du dimorphisme sexuel de la glande salivaire.
III. Action de la castration (rats mäles et femelles)
IV. Action de l’hypophysectomie
V. Action de la surrénalectomie
TROISIEME PARTIE: Action du soja .
I. Effet d’un aliment goitrigène, le soja, sur la sous-maxillaire
du rat .
II. Tractus génital de rats soumis au régime du soja pur .
III. Action de la sous-alimentation
IV. Action d’une nourriture riche, composee partiellement de
SOJA .
V. Conclusions .
CONCLUSIONS GENERALES
BIBLIOGRAPHIE .
INTRODUCTION
904
994
995
906
560
563
565
566
967
967
970
Si
973
976
578
581
Les goitres hypofonctionnels, dont l’aspect histologique est
celui d’une thyroïde activée par l’action de l’hormone thyréotrope,
sont connus depuis longtemps. Ces formes de goitres sont souvent
provoquées par l’action des substances dites goitrigenes ou anti-
thyroïdiennes qui se trouvent dans certains aliments. Ainsi en
1927 CHESNAY, CLAWSON et WEBSTER ont découvert l’action goitri-
gène des choux cuits chez le lapin. Depuis, on connaît une foule de
plantes telles que certaines Crucifères, Ombellifères et Composées
contenant des principes goitrigènes. Ces derniers sont pour la
plupart formés de thiocyanates, d’isocyanates et de thiodérivés.
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 541
La thyroïde vis-à-vis de ces substances présente les réactions
suivantes:
1) hyperhémie intense,
2) décharge de colloïde avec surcharge de gouttelettes colloïdes
transitoire,
3) hypertrophie cellulaire,
4) apparition de boules structurées dans les cavités des vésicules,
5) collapsus des vésicules.
Pendant la guerre, Mlle Ponse s’apercut que tous les rats et
hamsters de la Station de zoologie expérimentale de Genève
présentaient à l’autopsie d'énormes goitres du type parenchyma-
teux. Elle attribua ce fait à l’influence d’une nourriture composée
en grande partie de graines de soja broyées qui remplacait les
farines nutritives rationnées à cette époque-là. De plus, Mile Ponse
a trouvé que les glandes salivaires de ces animaux montraient un
aspect femelle de la répartition des acini séreux. Aussi m’a-t-elle
suggéré d'entreprendre l’étude de l’action goitrigène du soja chez
le rat. Au cours de ces recherches, le dimorphisme de la glande
salivaire serait examiné afin de mettre en évidence la réaction de
cette dernière en rapport avec l’hypofonctionnement thyroidien.
Nous connaissons en effet les travaux de LEBLOND et RAYNAUD
sur l’action de la thyroïde dans le développement et la répartition
des tubes séreux de la glande sous-maxillaire du rat.
Le dimorphisme sexuel de la glande salivaire, bien connu chez
la souris, est encore discuté chez le rat. C’est pourquoi, sur la pro-
position de M. Guyenot et de Mlle Ponse, j’ai repris ce sujet dans
mes expériences en vérifiant l’âge de la différenciation et l’action
des gonades dans le développement de la glande sous-maxillaire
chez les rats des deux sexes.
Je remercie M. le professeur Guyénot, directeur de la Station
de Zoologie expérimentale, qui a bien voulu m’accueillir dans son
laboratoire, m’a fourni le matériel et les moyens de recherche en
me faisant bénéficier notamment d’une partie des crédits mis à sa
disposition par la Donation G. et A. Claraz. Je lui exprime ma
gratitude pour l'intérêt avec lequel il a suivi la marche de mon
travail et pour le soin qu'il a pris de lire et de corriger mon
manuscrit.
542 P. MOSTACHFI
J’adresse mes vifs remerciements à Me le professeur K. Ponse
qui a inspiré ce travail et n’a cessé de s’intéresser activement à
mes recherches. |
PREMIÈRE PARTIE
LE DIMORPHISME SEXUEL DE LA GLANDE SALIVAIRE
DE LA SOURIS ET DU RAT (exposé historique)
La sous-maxillaire est une glande mérocrine, mixte, composée
d'éléments sereux et muqueux. La partie séreuse comprend des
tubes plus ou moins allongés dont les cellules sont cubiques avec
un protoplasme chargé de granules de sécrétion et quelquefois
des striations protoplasmiques à la zone basale. Les noyaux sont
souvent en croissant, aplatis et repoussés au pôle basal des cellules
(fig. 2 C).
Les acini muqueux sont plus courts et plus ramifiés, formant
des culs-de-sac qui se touchent. Les cellules sont moins volumi-
neuses que celles des tubes séreux et renferment des granules
muqueux. Les noyaux occupent le tiers basal des cellules. Les
canaux excreteurs sont revêtus par un epithelium cylindrique
stratifié, renfermant des noyaux ronds et centraux; une épaisse
couche de conjonctif est visible autour de chaque canal. Enfin, le
segment intermédiaire des tubes excréteurs est tapissé par des
cellules cubiques basses contenant des noyaux ronds, centraux et
quelquefois des granules de sécrétion. Les canaux forment des
conduits assez larges et souvent remplis de sécrétion.
I. DIMORPHISME SEXUEL CHEZ LA SOURIS
LACASSAGNE, en 1940, découvre le dimorphisme (poids et
structure histologique) de la glande sous-maxillaire des souris
mâle et femelle. Il remarque, dans le type mâle, une prédominance
des tubes séreux hypertrophiés, remplis de granulations et dont les
noyaux occupent le tiers externe des cellules, tandis que les acini
muqueux sont réduits, leurs cellules claires et vacuolisees; le poids
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 543
total de la sous-maxillaire et de la rétrolinguale est de 65 mg., et
le diamètre moyen des tubes 47 u (chez les souris mâles de 20 g.).
Le type femelle présente une prédominance des acini muqueux.
Le poids total de la glande est égal à 48 mg. et le diamètre moyen
des tubes est de 37 u. (chez les souris femelles de 20 g.).
D'autre part, le même auteur a remarqué l’existence de certains
éléments sécréteurs parmi les conduits externes intralobulaires de
la rétrolinguale, chez la souris mâle, qui sont absents chez la souris
femelle et chez le mâle castré.
1. DÉVELOPPEMENT.
L'établissement du dimorphisme sexuel chez la souris n’est
appréciable que quinze jours après la naissance (LACASSAGNE, 1940).
J. CHAULIN-SERVINIERE, en 1942, étudia de plus près ce sujet.
Au 20me jour, aspect de la glande est encore identique dans les
deux sexes. Au 25me jour, les grains de sécrétion apparaissent.
Vers le 30me-40me jour, les tubes sécréteurs offrent des aspects
variés. Cette variabilité se trouve aussi dans le contenu des cellules
tubulaires. (La disparition des stries protoplasmiques et la position
basale des noyaux chez le mâle ne se présentent qu’au 60™ jour.)
Enfin, la position définitive des noyaux et le poids de la glande,
ainsi que la différence pondérale de celle-ci dans les deux sexes, se
remarquent du 45me au 60me jour (Harvey, 1952).
2. ACTION DES GONADES.
Action de la castration sur la souris mâle et femelle.
9
Chez la souris femelle castree a l’äge de 3 mois, le développe-
. ment des tubes séreux de la glande sous-maxillaire devient consi-
dérable et présente aspect mâle. Neuf mois après la castration, les
souris femelles possédent des glandes salivaires qui pésent environ
80 mg. et le diamétre moyen des tubes est de 48 u (J. CHAULIN-
SERVINIERE, 1942).
Ce développement est lent et ne commence que trois a quatre
mois après l’operation. Notons encore que le rapport tubuli/acini,
chez ces femelles castrees, augmente a 1,87 (témoins 0,58)
(Mme J. Raynaup, 1943). Il faut encore considérer la possibilité
d’un ratatinement des acini muqueux.
544 P. MOSTACHFI
Chez la souris mâle castree, au contraire, on assiste à une
atrophie de la glande sous-maxillaire qui porte surtout sur la partie
tubuleuse. Les souris mâles âgées de 5 mois, castrées depuis 2 mois,
présentent un diamètre moyen des tubes sécréteurs de 31 u (Lacas-
SAGNE, 1940).
Réaction de la gestation.
Chez la souris gravide, le développement des tubes est plus
marqué que chez la souris femelle vierge (LAcASSAGNE, 1940).
Chez ces animaux gravides, la glande sous-maxillaire présente
un aspect intermédiaire entre le type mâle et le type femelle.
Mâle Femelle Mâle Femelle
adulte adulte castré gestante
Diamètre moyen des tubes . . | 49 u | BO u | SR 42 u
Action des hormones sexuelles mâle et femelle sur
la giande sous-maxillaire de la souris.
L’hormone mâle provoque l’hypertrophie des tubes sereux de
la glande sous-maxillaire dans les souris des deux sexes. Sur cinq
souris de 4 à 5 mois, de même lignée, l’injection hebdomadaire de
50 y de benzoate d’cestrone, pendant quatre mois, diminue le
poids de la sous-maxillaire jusqu’à 46 mg. et le diamètre moyen
des tubes s’abaisse à 38,5 u; il y a diminution du nombre des granu-
lations; les cellules mesurent 16 u de hauteur. 1
L’injection de 2,5 mg. de propionate de testostérone à ces
mêmes animaux fait augmenter le poids de la sous-maxillaire à
67 mg. et le diamètre des tubes à 55 u (LAcassaGnE, 1940). Le
propionate de testostérone, par injection à fortes doses, est capable
de provoquer une augmentation du diamètre des tubuli et une
production des granules de sécrétion allant jusqu’au stade caracté-
ristique du mâle adulte, aussi bien chez les mâles que chez les
femelles de 30 jours (Harvey, 1952).
Cette action de l’hormone androgène s’exerce sans aucun
intermédiaire. Cela est mis en évidence grâce à une expérience de
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 545
Mme J. Raynaup (1950). L’injection directe, au moyen d’une
aiguille fine en verre, dans la glande sous-maxillaire droite d’une
souris femelle, de propionate de testostérone pendant quatre à
cinq mois provoque l’hypertrophie des tubes séreux (épithélium
haut et gonflé), tandis que l’autre glande n’est pas changée, ce qui
montre que l'effet de l’hormone male sur cette glande est direct
et non pas secondaire.
Diamètre des tubes de glandes injectees en u:
96,3 94,9 91,6 93,8 47,9
Diametre des tubes de glandes non injectées en u:
39,5 39,1 38,7 41,7 35,8
3. ACTION DE L’HYPOPHYSE.
L’hypophysectomie sur la souris cause une atrophie très poussée
en peu de temps; le 6€ jour après l’opération, la glande sous-
maxillaire pese 23 mg. et le diamètre moyen des tubes est de 27 u.
Cette atrophie peut étre corrigée par une série d’injections de
propionate de testostérone à raison de 2,5 mg. par jour (LACASSAGNE
et CHAMORRO, 1940).
Action gonadotrope hypophysatre.
L’action gonadotrope du serum de jument gravide exerce une
action masculinisante sur la glande sous-maxillaire et la zone X
chez la souris femelle hypophysectomisée (CHAMORRO, 1943).
Cette expérience est négative sur la souris castrée, ce qui prouve
que c’est bien gràce à la secretion d’androgènes par les ovaires
(action du PMS) que la masculinisation de la glande sous-maxillaire
s’effectue.
A. ACTION DE LA SURRENALE.
L’injection de l’acetate de desoxycorticosterone à des souris
mâles castrées n’exerce aucune action sur la glande sous-maxillaire
atrophiée (par la castration) ni sur le tractus génital, nı sur la
zone X réapparue dans les surrénales (CHAMORRO, 1942). Ce fait
n’a rien d'étonnant, et ce serait plutôt l’action d’un glucocorticoide
tel que la cortisone qu'il faudrait étudier.
546 P. MOSTACHFI
La desoxycorticosterone ne montre aucun caractère androgène.
Cependant la régression des tubes séreux dans la glande sous-
maxillaire des souris castrées et surrénalectomisées est beaucoup
plus accentuée que celle des témoins seulement castrés (J. RAYNAUD,
1947). Mais cette atrophie n’est jamais si forte que chez les hypophy-
sectomisées. L’injection d’acétate de désoxycorticostérone ne
modifie nullement la glande sous-maxillaire atrophiée de ces
animaux. |
D’après Howarp, les surrénales interviendraient sur la glande
sous-maxillaire par la voie du métabolisme général.
5. ACTION DE LA THYROÏDE.
C’est seulement en 1950 que l’action de la thyroxine sur le
développement de la glande sous-maxillaire de la souris a été
examinée.
L’injection de thyroxine, à raison de 40 y par jour pendant
10-15 jours, à des souris mâles et femelles castrées depuis trois mois,
provoque une augmentation de poids de la sous-maxillaire ainsi
que l’hypertrophie de la glande. Cette expérience a été faite par
Mme J. RaynauD en 1950; en voici les résultats:
Pe
oids de Poids des Diamétre
Traitement de l’animal sous- des tubes
maxillaires
(Er mg.
Males: castrés®. Un HIFI SER 23 58 39,7
2559 68 38,9
19,5 41,5 34,4
Mäles castres + thyroxine . . 23.9 115 96,3
29,9 126 54,6
DIO 144 61,1
Femelles castrées . . . . . . 20,5 70 36,6
23 96,5 38,8
| Femellescastrées + thyroxine . 18 60 47,7
| 21 78,5 45,9
29 79,5 56,8
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 547
Cette hypertrophie est accompagnée d’une augmentation
d’activite amylasique. Autrement dit, il y a masculinisation de la
glande sous-maxillaire. Cependant les vésicules séminales sont
toujours atrophiées; cela ne provient donc pas d’un effet andro-
gène.
Nous savons d’autre part que l’injection de thyroxine provoque
l’hypertrophie de la surrénale. On pourrait dès lors penser que la
thyroxine agit par voie surrenalienne. Dans ce but Mme Raynaup,
en 1950, injecta de la thyroxine à des animaux à la fois castrés et
surrénalectomisés: elle constata que la stimulation des tubes a
quand même lieu et que la supposition précédente ne peut être
retenue.
Thyroidectomie.
La thyroidectomie cause une atrophie rapide et considérable
de la sous-maxillaire (Avry L. et G48E M., 1950).
Quatre semaines apres la thyroidectomie, le poids de la sous-
maxillaire tombe à 30% et le diamètre moyen des tubes n’est plus
que de 35 u chez la souris mâle (diamètre moyen des témoins égal
a 50 u). |
L’injection quotidienne de 0,25 mg. de thyroxine pendant six
jours à ces animaux fait réapparaître l’aspect normal de la glande.
Il est utile de remarquer que, pendant toutes ces expériences,
aucune modification n’est manifeste ni dans les surrénales, nı dans
le tractus génital. |
Nous noterons de plus que cette atrophie est plus rapide que
chez la souris mâle castrée. Les auteurs mentionnés concluent que
l’atrophie de la sous-maxillaire après la castration chez la souris
mâle est une conséquence de l’hypofonctionnement thyroidien,
car la castration entraîne une atrophie lente de la thyroïde.
Ces auteurs, d’autre part, ont effectué des injections de 0,25 mg.
de thyroxine pendant 5 jours à des souris femelles et ont observé
une augmentation du rapport tubuli/acini à 0,81; le diamètre moyen
des tubes a passé de 35 u à 45 u.
Si à ces injections on associe 5 injections de 0,1 mg. de benzoate
de dihydrofolliculine, l’hypertrophie n’a pas lieu. Donc il existe
un effet antagoniste entre thyroxine et hormone œstrogène.
548 P. MOSTACHFI
6. ACTIONS DIVERSES. (cholestérol; rachitisme)
A) Action du cholestérol.
En 1947, FEYEL-CABANES, frappé de l’effet de la testostérone
sur la sous-maxillaire de la souris mâle castrée ainsi que par l’effet
analogue du sérum de jument gravide, eut l’idée de vérifier l’action
d’un stérol quelconque sur cette glande. En effet, il trouva que
l'administration de cholestérol à raison de 500 y par jour pendant
10 jours à des souris mâles castrées corrige l’atrophie des tubes.
Cependant cette hypertrophie n’est pas aussi marquée que celle
produite par une dose 5 fois moindre de propionate de testostérone;
même résultat chez les souris femelles normales et castrées.
Il conclut dès lors que ce n’est pas en tant qu’androgene que la
testostérone agit, mais en tant que stérol.
En 1948, Mme Raynaup reprend ces travaux et montre que
0,5 à 2 mg. de cholestérol dans l’huile d’olive, donnée à des souris
mâles et femelles castrées, ne modifie nullement les glandes sali-
vaires, tandis que les mêmes animaux traités par la testostérone
montrent une hypertrophie très marquée de la glande salivaire;
c’est donc bien comme androgène et non pas en tant que stérol que
la testostérone agit sur la glande sous-maxillaire.
B) Action du rachitisme expérimental.
Le régime rachitigène pendant un mois diminue considérable-
ment le rapport tubuli/acini, qui s’abaisse à 0,20 (témoins 0,66),
ainsi que le diamètre moyen des tubes: 41 u (témoins 51 u). Le
poids de la glande par rapport au poids du corps ne change pas;
nı le tractus génital ni les surrénales ne montrent de changements,
tandis que naturellement la thyroïde présente un épithélium aplatı
et une colloïde abondante et acidophile (Arvy et M. GABE, 1950).
7. FACTEURS PHYSIOLOGIQUES.
À. Activités amylasique et protéasique.
De même que la structure histologique de la glande sous-
maxillaire de la souris mâle et femelle est différente, de même
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 549
leur teneur en protease est dissemblable chez les deux sexes
(JuNQUEIRA, 1948). Mais ce dernier auteur donne une valeur égale
à la teneur amylasique de la glande chez le mâle et la femelle.
En 1949, experience à montré à Mmes J, Raynaup et
REBEYROTTE qu’une quantité égale de salive, à partir de l’amidon,
libère une quantité beaucoup plus considérable de glucose chez le
mâle que chez la femelle (228 g. pour le mâle et 177 g. pour
la femelle). On constate que la salive des souris femelles a une
action de 50%, moindre que celle des mâles.
Ces expériences ont été effectuées sur la salive prélevée sur
10 souris mâles et 9 souris femelles; un poids égal de salive a été
ajouté à une solution d’amidon à 20 2/4, ensuite on fit une defeca-
tion cadmique et un dosage du glucose libéré par la méthode de
réduction du ferricyanure de K.
Ces auteurs ont vérifié l’effet du propionate de testostérone sur
10 souris femelles recevant chacune 0,5-1 mg. par jour pendant
un mois. Ces expériences ont été répétées trois fois et les résultats
sont indiqués dans le tableau suivant:
Quantité en milligrammes de glucose libéré pour 100 mg. de salive.
Femelle
Mâle | Femelle + testostérone
experience 1-2: vie ie 200 118 157
AÉMEXPÉFIENCE LIN. iL. 167 82 132
Se GT NC © al cl. 181 77 145
Ces auteurs ont mesuré également l’activité amylasique de
l’extrait de la glande salivaire, en broyant la mème quantité de
glande fraîche prélevée sur les souris mäles et femelles et sur des
femelles traitées par 27 mg. de propionate de testostérone plus
1, cm? d’eau physiologique. On mesure l’activité amylasique par
la quantité de glucose produite par la méthode mentionnée ci-
dessus.
Il en résulte que les mâles et les femelles recevant lhormone
màle donnent les mémes réponses, mais les femelles normales
donnent une réponse beaucoup plus faible.
550 P. MOSTACHFI
Cette expérience a été répétée deux fois, et voici les résultats:
Quantité en milligrammes de glucose libéré pour 100 mg. de salive.
| Mäle | Femelle
Femelle
+ testostérone
Te experience np ee 239 139 210
ZE EXPERIENCE Amor ee 263 220 268
Donc l'intensité de l’activité amylasique chez les souris mâles est
liée à l’action de l’hormone testiculaire. |
B. Activité phosphatasique.
Nogack et MonTAGNA, en 1947, décrivent l’activité intense de
la phosphatase alcaline et l’activité modérée de la phosphatase
acide dans la glande acineuse chez la souris mâle. L'activité phos-
phatasique acide et alcaline est faible dans la glande tubuleuse.
JUNQUEIRA et RABINOVITCH et FAJER, en 1948, parlent d’« une
variation sexuelle dans la répartition cytochimique et biochimique
de cette enzyme». Ces auteurs remarquent des granulations apicales
des cellules de la région tubulaire qui contiendraient des phos-
phatases acides. Et la phosphatase alcaline existerait d’une façon
diffuse.
En 1949, Mme J. Raynaup et SouLarraAc étudient plus en detail
la répartition des phosphatases dans la glande sous-maxillaire des
souris des deux sexes, dans le but de vérifier si un dimorphisme
sexuel existe dans la répartition d’activité phosphatasique:
a) Phosphatase alcaline.
On n’observe aucun dimorphisme dans la répartition de cette
enzyme; elle est présente partout dans la glande mâle et femelle et
se trouve surtout dans les noyaux.
b) Phosphatase acide.
On trouve une activité légèrement plus forte dans la glande
tubuleuse du mâle (au niveau de la partie apicale des cellules).
Mais cependant on ne peut pas parler d’un dimosphisme de l’activité
phosphatasique.
Or
Or
MES
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT
II. DIMORPHISME SEXUEL CHEZ LE RAT
Dans ce chapitre, il faut mentionner le nom de HAMMETT qui,
en 1923, trouva que, chez les rats mäles de 150 jours, la glande
sous-maxillaire est plus lourde que chez les femelles de même âge.
Cet auteur a remarqué aussi que cette différence n’est pas encore
sensible chez les rats de 100 jours. Malheureusement, il n’a pas eu
l’idée d’etudier l’histologie de cette glande.
En 1940 LacassaGneE a étudié la glande sous-maxillaire du rat;
il trouve un dimorphisme sexuel beaucoup moins marqué que chez
la souris, le diamètre moyen des tubes chez le rat mâle est égal
à 40 u et chez la femelle à 39 u; en injectant deux fois par semaine
de la testostérone (12,5 mg.) à des femelles, le diamètre des tubes
augmente à 51-53. L'existence du dimorphisme sexuel chez le rat
a été confirmée par TAILLARD et VEYRAT (1947).
1. RÉSULTATS NÉGATIFS.
Cependant, GABE, en 1950, prétend qu'il n’y a aucun dimor-
phisme sexuel dans la glande sous-mazillaire du rat. De plus, cet
auteur nie l’influence des androgènes sur le développement de la
partie tubuleuse de cette glande chez le rat, en se basant sur
l’expérience suivante: l’injection de 0,001 g. de catéchine (Vit. P)
pendant 15 jours à des rats albinos cause une atrophie marquée
des tubes sereux de la sous-maxillaire, tandis qu’aucun changement
n’a été observé dans le tractus génital.
2. INFLUENCE DE LA THYROIDE.
Hammett, en 1923, trouve que les rats thyroidectomisés pré-
sentent des glandes salivaires atrophiques dans les deux sexes;
malheureusement cet auteur se refere uniquement au poids de la
glande et non à l’aspect histologique.
LeBLOND et Grab, en 1948, ont étudié la glande sous-maxillaire
chez le rat thyroidectomisé et l’influence de l’hormone thyroidienne.
Quatre mois après la thyroidectomie, on remarque l’atrophie
552 P. MOSTACHFI
des tubes sereux et la diminution de poids de la glande; le fait est
plus accentué chez les femelles que chez les mâles.
L’administration de 15 u de dl Na thyroxine pendant 15 jours
par injection sous-cutanée et quotidienne corrige cette atrophie.
Une année plus tard, ces deux auteurs étudient l’effet simultané
des hormones androgènes et thyroidiennes sur la partie tubuleuse
de la sous-maxillaire de ces animaux:
I. Six groupes de rats ont Jeûné et ont été sacrifiés à des inter-
valles de 2-8 — 30 - 120 heures, après le dernier repas. Ceux
qui avaient jetné 120 heures présentaient une diminution
sensible des diametres des tubes et de la granulation.
II. Seize mäles et 9 femelles furent thyroidectomises; un certain
nombre reçurent deux injections par jour de 7,5 de dl Na
thyroxine pendant 2 semaines. Voici le résultat:
Diamètre Témoins — th. a en
Tubes chez les femelles (u) . . 42,3 Bead 37,7
) » » males (ue . - 45,8 38,7 43,9
III. Quatre groupes de rats mâles furent castres et thyroidecto-
misés:
un groupe a) a recu des injections de testostérone pendant
47 jours;
un groupe b) a reçu des injections de thyroxine pendant
47 jours;
un groupe c) a recu des injections de testostérone plus
thyroxine pendant 47 jours.
Voici le poids de la glande des trois groupes comparés aux témoins:
Témoins
a | b | c
Poids de la sous-maxillaire
PR TG Li av os Ce COR 350 366 436 936
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 553
Donc, d’après ces auteurs, la testostérone seule a) n’a que peu
d'effet sur la glande sous-maxillaire du rat. La thyroxine seule b)
exerce une action sensible surtout sur le nombre des cellules. Mais
le traitement combiné c) des deux hormones rétablit le nombre des
cellules aussi bien que la grandeur des tubes, les granulations et le
poids de la sous-maxillaire.
GABE, en 1950, a vérifié l’action de la thyroxine sur la glande
sous-maxillaire du rat hypophysectomise. Chez le rat hypophysecto-
misé depuis un mois, la glande sous-maxillaire perd 50% de son
poids. Cette atrophie porte surtout sur la partie tubuleuse de cette
glande. Le rapport tubuli/acini tombe à 0,15 et le diamètre des
tubes à 18-25 u.
A la suite de l’injection de 0,5 mg. de thyroxine à ces animaux,
pendant 10 jours, la glande sous-maxillaire retrouve son aspect et
son poids normaux (rapport tubuli/acini = 0,60 et diamètre des
tubes — 46 u.
Il est utile de signaler qu'après ce traitement aucun changement
n’a été noté dans le tractus génital n1 dans les surrénales.
3. ACTION DE L’UFE (Urine de femme enceinte).
TAILLARD et VEYRAT, en 1947, ont étudié l’effet masculinisant
de PUFE sur la glande sous-maxillaire des rats femelles.
Ces auteurs citent trois types de tubes: A, B, C.
Formule tubulaire
Animaux Diamètre
des tubes
A | B C
Femelle normale . . . . . 31,8 u 63% 2006 196
Malemormal ... 2 =... 39,4 600 15% 29%
Bemelle 7 UFE. ..... 41 196 ESA 80%
Mâle SAVER ey Rice a: 30,0 35% Gr 30%
Femelle — 2 surr. + UFE . 39 DUCA BER un
AY — type femelle:
B = type intermediaire.
CS AOE male
Il semble que les auteurs aient parfois confondu les canaux
excréteurs avec des tubes de type A.
Sa P. MOSTACHFI
La glande sous-maxillaire, sous l’action de ’UFE, montre donc
une modification dans le sens mäle, soit sur les femelles normales,
soit sur les surrénalectomisées. Les auteurs n’ont cependant pas de
données relatives à des témoins simplement surrénalectomisés.
Cette question a été reprise par Mlle Ponse.
4. ACTION DES ANTITHYROÏDIENS.
ARVY, DEBRAY et GABE, en 1950, administrent 0,01 g. de
thiourée par jour (par une sonde cesophagienne); après 15-95 jours,
ils remarquent une diminution de poids de la sous-maxillaire chez
les rats des deux sexes. Cette atrophie porte surtout sur la glande
tubuleuse; cependant aucun hypofonctionnement génital n’a été
apercu. Aussi ces auteurs n’attribuent aux androgènes aucune
action sur la glande sous-maxillaire du rat mais rattachent le
développement de cette glande uniquement à l’influence thy-
roidienne.
5. ACTION DU RACHITISME EXPERIMENTAL.
ARVY et GABE, en 1950, trouvent que le régime rachitigene
atrophie la partie tubuleuse de la sous-maxillaire; ce régime a été
imposé à 12 rats pendant 100 jours. L’atrophie peut être corrigée
grâce à un traitement par 300.000 UI de vit. D et par la thyroxine.
Ces auteurs mentionnent que les glandes génitales des animaux
rachitiques ne montrent aucune modification; par conséquent,
une fois de plus, ils affirment qu’il n’y a aucun dimorphisme sexuel
ni aucun effet des androgènes sur la glande salivaire du rat.
DEUXIÈME PARTIE
RECHERCHE SUR LA GLANDE SALIVAIRE DU RAT
I. DIMORPHISME SEXUEL DE LA GLANDE SALIVAIRE
Comme nous l’avons vu, en ce qui concerne le dimorphisme
sexuel de la glande salivaire chez le rat, les auteurs ne sont pas
d’accord. LACASSAGNE trouve que, chez le rat mâle, les tubes
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 555
séreux de la glande sous-maxillaire sont plus développés que chez
les femelles, alors que GABE et ARvy s’opposant à cette idée ne
notent aucune différence histologique dans la glande salivaire
des deux sexes.
Pour vérifier ce qu'il en est, j'ai autopsie à plusieurs reprises
trois groupes de rats mâles et femelles. La plupart de ces animaux
étaient des frères et sœurs de la même portée, élevés dans les mêmes
conditions, nourris avec une même nourriture; j’ai autopsié à des
intervalles différents un nombre égal de mâles et de femelles. Toutes
les glandes sous-maxillaires et rétrolinguales ont été prélevées de la
même façon et fixées au liquide de Bouin. Voici ce qu’on remarque
dans l’étude de la glande sous-maxillaire : on peut en général classer
ces animaux en deux catégories, les uns âgés de 4 à 7 mois, et les
autres de plus de 7 mois.
1. Rats DE 4 Aa 7 MOIS.
Pour la premiere catégorie, le rat male 39 et la femelle 1020,
tous deux autopsiés a l’âge de 6 mois, seront comparés à titre
-d’exemple. Chez le mâle 39, le poids de l’ensemble de la sous-
maxillaire et de la rétrolinguale pour 100 g. de poids du corps est
de 160 mg.; la sous-maxillaire présente des tubes séreux assez
développés, d’une hauteur cellulaire moyenne de 20 u; le diametre
moyen des tubuli est de 45 u et, dans la plupart de ces tubes, on
remarque la présence de quelques granules de sécrétion surtout
dans les parties apicales des cellules. Les noyaux se trouvent a
l'extrémité basale de ces dernières. Les tubes séreux sont nombreux
et séparés les uns des autres par des acini muqueux assez volumi-
neux. Le rapport des tubuli aux acini muqueux est égal a 0,18.
Ce rapport a été déterminé par le dénombrement des tubes séreux
et des acini muqueux dans une surface correspondant a 1000-
1500 acini. Quant aux canaux excréteurs, ils sont étroits avec des
lumiéres remplies de sécrétion et présentent par endroits des
granulations.
Chez la femelle 1020, le poids de l’ensemble des sous-maxillaires
et rétrolinguales est de 126 mg. pour 100 g. de poids du corps. Les
tubes séreux sont sensiblement moins volumineux que ceux de
l’animal précédent. Présentant un diametre moyen de 36 u et une
hauteur cellulaire moyenne de 14 u, ces acini sont munis de rares
Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. 37
556 P. MOSTACHFI
granulations dans les régions périphériques de la glande. Les tubuli
sont composés d’un nombre considérable de segments intermédiaires
dont les noyaux occupent le centre ou le tiers basal des cellules. Le
rapport des tubuli aux acini est de 0,17 et sa différence avec celui
du mâle 39 n’est perceptible qu’à la mensuration. Les canaux
excréteurs ressemblent à ceux du mâle 39.
Comparaison des valeurs numériques de la glande salivaire des femelles
et mâles de 4 à 7 mois dans deux individus choisis comme exemples.
x ; Hauteur
a Milligrammes en moyenne AI TARGET
at pour 100 g. du “mimi en des cellules Tubuli/acini
poids du corps m sereuses en
LL
Mâle 39 (6 mois) . 160 45 20 0,18
Femelle 1020
GÉMOIS NE «Sn. 126 36 14 0,17
?
2. RATS DE PLUS DE 7 MOIS.
Pour la deuxième catégorie, des animaux plus âgés, le mâle 1014
et la femelle 59, tous les deux autopsiés à l’âge de 14 mois, sont
comparés.
Chez le mâle 1014, les glandes sous-maxillaires et rétrolinguales
pèsent 130 mg. pour 100 g. de poids du corps. La sous-maxillaire
présente des tubes séreux très gros, dont la hauteur cellulaire
moyenne est de 21 u; le diamètre moyen des tubuli est égal à 42,7 u.
Les cellules séreuses sont très granulées avec des noyaux en crois-
sant, repoussés vers la paroi basale. Les tubes sont très nombreux,
se touchant les uns les autres, et leur rapport aux acini est de 0,46.
Les canaux excréteurs sont fortement granulés et par endroits
pleins de sécrétion.
Chez la femelle 59, le poids des sous-maxillaires et des rétro-
linguales est de 146 mg. pour 100 g. de poids du corps. Les tubes
sereux sont moins nombreux et moins volumineux que chez le
mâle, présentant un rapport tubuli/acini de 0,20 et un diamètre
moyen des tubuli de 33,6. De plus, on remarque la présence de
nombreux segments intermédiaires (fig. 2 D), ce qui est très rare chez
le mâle de même âge. La cytologie des cellules séreuses est assez
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 557
semblable à celle du mâle 1014, cependant les granules sont moins
dispersés que chez celui-ci et sont disposés en paquet.
Comparaison des valeurs numériques de la glande sous-maxillaire
des mâles et femelles de plus de 7 mois choisis comme exemple.
Milligrammes Diamètre Hauteur Rapport
pour 100 g. de moyen cellulaire Tubuli/acini
poids du corps | des tubuli (u) | moyenne (u)
& 1014 (14 mois) . 130 49,7 21 0,46
® 59 (14 mois) . . 146 33.6 16 0,20
TABLEAU I.
Valeurs numériques de la glande salivaire de tous les animaux
sacrifiés pour cette étude.
Poids | Haut.| Diam. Poids | Haut.| Diam.
Rat % g. u des |Tubulil Age || Rat | % 8. | cellu- | des |Tubulil Age
5 Tu aire | tubuli acini | mois 3 A an : laire | tubuli acini | mois
eee u u me. He u
102 | 137 | 14,5 | 37,3 |-0,21 | 3 61 | 173 13 | 31 0,11 | 3
101 | 125 | 18 37,4 | 0,30 | 3 6201505192027, 0,10 3
1067) 120 | 20 40 0,30 | 4 63 | 173 13 | 29 0,10 4
25 | 143 | 20 39 0,27 | 31211016 | 122 16 | 35 0,13 3
39 | 160 | 20 45 0,18 | 6 1020 | 124 14 | 36 0,17 6
28101) 18 39 0,30 | 61% || 1019 | 117 15 | 35,8 | 0,13 6
1010 | 115 | 21 41 0,50 | 14 1021 | 115 13 | 30 0,14 7
1011 | 132 | 23 90 0,50 | 14 57| 160 | 13 | 28 0,15 | 14
1012 | 120 | 20 45 0,51 | 14 60 | 134 13 | 33 0,18 | 14
ADS PSN 2155| 45 0,50 | 14 64 | 175 13 | 33,8 | 0,22 | 14
1014 | 130 | 21 42,7 | 0,46 | 14 99 | 146 TOMINSS CARO 20 te
1022 131 12 | 29 0,10 ?
En considérant l’ensemble des résultats obtenus sur ces indivi-
dus, on peut conclure que le dimorphisme sexuel de la glande sous-
maxillaire chez le rat est un fait certain. Mais cet hétéromorphisme
chez le mâle et la femelle ne semble pas être d’ordre pondéral. Car le
poids de la glande salivaire est très variable pour des sujets de même
âge et de même poids. En effet, les rats mâles 1010, 1011, 1012
et 1013, qui sont des frères de la même portée et ont tous été autop-
siés à l’âge de 14 mois, présentent des poids très différents en ce qui
concerne l’ensemble de la sous-maxillaire et de la rétrolinguale;
558 P. MOSTACHFI
il en est de même des femelles 59, 60 et 64, sœurs et âgées de
14 mois. |
Poids comparatif de la glande salivaire
des rats d’une même portée.
Milligram. Milligram.
% 8- Rats Poids % 8.
du corps Q du corps
660 99 310 453
720 60 300 403
625 64 280 245
740
Par contre, l’image histologique de ces glandes est très semblable
pour les individus de même sexe.
Le dimorphisme sexuel de la glande salivaire est perceptible avant
tout par la prédominance de la partie tubuleuse chez le mâle et la
difference des diamètres des tubuli (fig. 1A et B).
Moyennes globales des dimensions des tubes et des cellules
chez le rat mâle et femelle.
Hauteur moyenne }
des cellules Tubuli/acini
séreuses en u
Diamétre moyen
des tubuli en u
Males; ae 41,9 19 0,33
Femelles . . . SQ, 13,9 0,16
De plus, on remarque la présence d’un nombre assez fréquent
de segments intermédiaires ! chez les femelles de 14 mois, tandis
qu'ils sont rares chez les mâles du même âge. Ce fait prouve que la
différenciation de la sous-maxillaire chez les femelles est très
lente (fig. 2 D).
Je reviendrai plus longuement sur ce point dans le chapitre
consacré à l’étude du développement de la glande sous-maxillaire
chez le rat.
' Nous appelons segments intermédiaires des tubes présentant quelques
cellules non vacuolisées, cylindriques avec des noyaux arrondis, turgescents
et centraux, tandis que les autres cellules sont glandulaires normales.
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 559
Bie. 4
Répartition de la glande tubuleuse dans la glande sous-maxillaire chez le rat.
Rat mâle adulte n° 1010, témoin normal.
Rat femelle adulte n° 60, témoin normal.
Rat mâle castré n° 5.
Rat femelle castrée n° 204.
Rat mâle n° 104, nourri partiellement par le soja.
Rat mâle n° 1024 d, à l’inanitation depuis 18 jours.
SERRE
560 P. MOSTACHFI
ET, ETABLISSEMENT DU DIMORPHISME SEXUEL
DE LA GLANDE SALIVAIRE
Il est interessant de préciser le moment où se fait la differen-
ciation de la glande sous-maxillaire dans le sens màle ou femelle,
au cours du développement. Dans ce but, j'ai élevé deux groupes
de rats, composés de 10 mâles et de 10 femelles, dans les mêmes
conditions de température et de nourriture. J’ai autopsié les
animaux les 21e, 30e, 45e, 51e, 56°, 68° jours et ainsi de suite
jusqu’au 130€ jour et, chaque fois, un mâle et une femelle de même
âge. Toutes les glandes salivaires ont été prélevées de la même
manière, fixées dans le liquide de Bouin et colorées à l’azocarmin
Mallory. Voici les résultats observés.
21 à 30 jours. Chez le mâle 18 et la femelle 19, tous les deux
âgés de 21 jours, on remarque que les glandes sous-maxillaires sont
tout à fait identiques; elles sont composées partout de culs-de-sac
muqueux; parmi eux plusieurs canaux, en arborisation et en voie de
ramification, présentant des cellules cylindriques avec très peu de
protoplasme et des noyaux ronds au centre, sont collés l’un contre
l’autre avec de petites lumières sans sécrétion. Le mâle 17 et la
femelle 29, âgés de 30 jours, sont à peu de choses près semblables
aux précédents.
45 jours. Chez le mâle 26 et la femelle 27, âgés de 45 jours,
les glandes sous-maxillaires sont histologiquement semblables. Le
segment sécréteur est plus volumineux que celui des précédents,
avec des cellules cubiques présentant quelquefois des striations
protoplasmiques vers le pôle basal. Les cellules sont encore réduites,
mesurant 11 à 12 u, renferment des noyaux ronds, centraux et se
touchant. Ce segment est formé uniquement de tubes avec des
lumières très larges et. vides.
51-56 jours. La femelle 21, âgée de 56 jours, présente encore
une glande salivaire semblable à celle de la femelle 27, tandis
que son partenaire, le mâle 20, âgé de 51 jours, offre une différence
remarquable dans la structure des cellules du segment sécréteur;
cependant, la hauteur cellulaire, le diamètre des tubes et le rapport
des tubuli aux acini muqueux restent les mêmes dans les deux sexes.
La différence cytologique des tubes séreux consiste dans apparition
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 561
de granules de sécrétion en quantité considérable, ainsi qu’en une
sécrétion limpide et peu colorable dans les lumières des tubes. Les
striations basales sont encore présentes et les noyaux occupent
toujours le centre des cellules.
96-65 jours. Chez le mâle 53, âgé de 56 jours, la glande tubu-
leuse devient plus volumineuse et plus fréquente. Le diamètre des
tubuli est égal à 28 u et le rapport tubuli/acini à 0,15. La cytologie
des cellules est semblable à celle du mâle 20. La femelle 25, autop-
siée à l’âge de 65 jours, possède des sous-maxillaires plus dévelop-
pées que les femelles précédentes. La partie tubuleuse a le même
volume et le rapport aux acini muqueux est le même, mais on
remarque l’apparition de granules dans les cellules et de la sécré-
tion dans les lumières. Les striations basales sont très fréquentes
et les noyaux ont la même disposition que les précédents.
68 jours. Le rat mâle 37, autopsié à l’âge de 68 jours, présente
de véritables tubes séreux pleins de granulations fortement colo-
rées; les striations basales ont presque disparu et les noyaux
commencent à émigrer, gagnant le tiers périphérique basal des
cellules. Les cellules, en augmentant de volume, deviennent cubo-
cylindriques. Les lumières des canaux excréteurs sont assez larges
et remplies de sécrétion colorée en bleu pâle. Le diamètre moyen
des tubes est de 30 u, et le rapport tubuli/acini est égal à 0,16,
donc nettement supérieur à celui de la partenaire de même âge;
toutefois 1l n’est pas encore équivalent à celui des mâles adultes.
77-84 jours. La femelle 67, âgée de 77 jours, présente des sous-
maxillaires semblables à celles de la femelle 25; cependant la
hauteur cellulaire et le diamètre moyen des tubuli sont légèrement
plus élevés. Le diamètre des tubuli est encore plus large chez la
femelle 61, âgée de 84 jours. Cette dernière présente, en outre,
plusieurs segments intermédiaires et quelques tubes séreux pro-
prement dits, mais peu granulés. Le mâle 56, âgé de 80 jours,
montre quelques acini séreux bien développés avec des noyaux
tout à fait à la périphérie et en croissant. Les cellules sont cubo-
cylindriques et bourrées de granules de sécrétion mais ıl y a encore
de nombreux segments intermédiaires et le rapport tubuli/acini
est égal à 0,17.
Plus de 94 jours. Chez les mâles 42, 46, 58 respectivement âgés
de 94, 110 et 128 jours, les tubuli augmentent de plus en plus de
562 P. MOSTACHFI
volume et les rapports tubuli/acini s’elevent progressivement. Le
nombre des segments intermediaires diminue. Les noyaux emi-
grent de plus en plus vers la peripherie, prenant une forme de
croissant. Les femelles 63 et 57, âgées de 112 et 125 jours, ont des
sous-maxillaires plus développées que la femelle précédente. Le
nombre des acini augmente mais il est sensiblement inférieur à celui
des partenaires mâles. Les segments intermédiaires sont très nom-
breux et environ trois fois plus fréquents que chez les mâles. Les
granules de sécrétion sont en paquet et rares (fig. 2, Cet D).
TABLEAU II.
Etude histométrique de la glande salivaire chez le rat
en fonction de l’âge et du sexe.
Gl. ss-mx
; Poids
3 jour et
2 Jour g. H Daw
No Age | Poids Gl. ss-mx | No Age
T/a
419, 1.24 1299, 100.02
DST on aa or
27 | 45 | 282] 14,8 | 25
2 |.56 |- 20 |14 195
23 |. 58 | 68 mio || 26
DE NE ATEN TONNES
anne | a
61 | 84 | 150 Jıs | 31
63 | 412 | 445 | 13 | 29
57 | 125 | 160 | 13 | 28
18 | 21 | 30 | 414 | 22,5 | 0,09
17 | 30 | 35 | 426200
26 | 45 | 50 | 12,5 | 26 | 044
20 | 51 | 60 [11 |25 | 0,08
56 | 65 113 |28 | 0,45
0,16
0,17
0,25
0,25
0,27
»
-
>
v
37 | 68 | 130 | 14,5 | 30
56 | 80 | 200 | 13,5 | 29,7
4D | 94 | 903 oa
46 | 110 | 250 | ı7 | 34
58 | 128 | 215 | 18,5 | 39
» » ~
»
SOL LLLLLILL
EEE
Ul > è © © a SO © 00
(SA
aw
s
De ces résultats l’on peut conclure que la différenciation cyto-
logique de la glande sous-maxillaire commence environ le 50€ jour
par l’apparition des granules chez le mâle. La croissance des cellules
séreuses et l’envahissement des tubes séreux débutent le 56€ jour
chez le mâle; la différenciation des tubuli et la migration des noyaux
se produisent, selon mes observations, à partir du 80€ jour. Chez
la femelle, l’apparition des granules se fait le 65€ jour, la croissance
de la glande tubuleuse commence à partir du 75€ au 80€ jour. La
différenciation des culs-de-sac terminaux est beaucoup plus tardive:
elle commence du 112€ au 125€ jour. Cette différenciation se fait
beaucoup plus lentement chez la femelle que chez le mâle, de sorte
que les femelles 59, 61 et 64, à l’âge de 14 mois, présentent encore de
nombreux segments intermédiaires tandis que chez les mâles 37, 41
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 563
et 43, äges de 230, 245 et 260 jours, les segments intermédiaires
sont rares.
III. ACTION DE LA CASTRATION
(rats mäles et femelles)
Dans le but de verifier le röle des gonades dans la differenciation
des glandes sous-maxillaires du rat, une serie de rats mäles, äges de
30 à 45 Jours, ont subi l’opération de la castration. L’autopsie a
été effectuée du 3° au 15€ mois après l’operation. Voici ce qu’on
remarque a l'étude histologique de la glande salivaire. Chez le
mâle 6 b, autopsié 107 jours après l’opération, la glande salivaire
présente l’aspect trouvé dans un adulte de son âge: le diamètre
des tubuli est égal à 41 u et le rapport des tubuli aux acini est égal
à 0,18. Toutefois on remarque que les tubes séreux sont moins
granulés. Le mâle 4 b, autopsié 5 mois après l’opération, possède
également des glandes sous-maxillaires du type mâle; le diamètre
moyen des tubuli est de 39 u et le rapport des tubuli aux acini 0,19.
On aperçoit également la présence de quelques vacuoles autour des
parois externes des tubes séreux, comprimant les cellules de ces
derniers.
Chez le mâle n° 9, autopsié 9 mois après l’opération, l’aspect de
la glande sous-maxillaire est semblable au précédent; pourtant le
rapport des tubuli aux acini, étant égal à 0,22, est inférieur à celui
du mâle normal de même âge. Mais l’activité de la glande semble
être la même. Les cellules séreuses sont normalement granulées avec
des lumières pleines de sécrétion. Les canaux sont de gros diamètre,
remplis d’une sécrétion compacte et homogène. Le mâle 4, autopsié
10 mois après l’opération, présente également une glande active,
mais le rapport des tubuli aux acini étant égal à 0,15 est toujours
plus bas que chez le mäle entier de son äge. Chez le mäle 6, castré
depuis 11 mois, le diamètre des tubuli est sensiblement inférieur à
celui des mäles entiers, les cellules séreuses sont moins granulées
que celles du précédent et la sécrétion à l’intérieur des canaux
excréteurs est moins dense et vacuolisée. Dans la plupart des
acini séreux, les granules sont en voie de résorption.
Chez le mâle 5, autopsié 12 mois après la castration, la glande
sous-maxillaire présente un aspect semblable à celui du précédent.
On remarque une fois de plus la presence de vacuoles à l’exterieur
564 P. MOSTACHFI
des acini, causant le retrecissement de cellules de ces der-
niers (fig. 1 C). Enfin chez le mâle 2, sacrifié plus de 14 mois après
la castration, le rapport des tubuli aux acini baisse de plus en plus,
allant jusqu’à 0,13. Cette diminution de nombre des acini séreux
est accompagnée par la réduction du diamètre des tubuli présen-
tant un diamètre moyen de 26 u. La diminution de nombre des
acini se fait par une dégénérescence progressive au niveau des
culs-de-sac séreux terminaux.
Voici ce qu’on observe en étudiant la série des femelles castrées
qui ont été opérées à l’âge d’environ un an. L’aspect histologique de
leur glande sous-maxillaire ne montre pas de différence par rapport
à celui des femelles entières.
TABLEAU III.
Valeurs numériques de la glande sous-maxillaire de rats mâles et femelles
castrés comparées aux témoins normaux.
Gl. Salivaire Gl. Salivaire Gl. Salivaire Gl. Salivaire
3 u 3 ?
H. u|D u| T/a H. u Du! T/a H.u| D 4 | a H.u Dw} T/a
]
À 15,6| 26 [0,13] 1016116,5137 |0,24/1010| 21 /41 10,50 99| 16 [33,6/0,20
4 14 |3810,15| 201113 |36 10,14! 106| 20 139,8/0,30| 60113133 10,18
5 14 |3410,23| 202/14 |33 |0,14| 107| 20147 |0,38 64| 13 133,810,22
6 15 135110520) 5203/45) 8348 0716 N09 20) ES MIO SA 26/15/36 10,18
Lab 4% 3910,19) 2041271307 0/15 39120145 |0,18|1020]| 14 |36 [0,17
65 117 |41|0,18| 205/13 137 10,17! 5811839 10,27) 1019) 1572321073
9 15 38 [0,22 41120142 10,26
Moyen-
nes [15 |36{0,19 13,5/34,5/0,16 19 |42,6|0,31 14 |34,5|0,18
D’apres ces expériences, on peut conclure que, chez le male,
l'absence des gonades n’empéche pas la différenciation des glandes
salivaires. Toutefois cette différenciation ne suit pas un développe-
ment aussi rapide que chez les males entiers. Les animaux, castrés
depuis une année et plus, présentent une différence sensible de la
glande salivaire quant au nombre et au diametre des acini sereux;
cependant ces valeurs restent supérieures à celles des femelles
normales.
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 565
En ce qui concerne la glande salivaire des femelles castrées,
je n’ai pas observé de différence appréciable avec celle des femelles
normales (fig. 1 D).
On peut donc dire que les hormones mâles et femelles n’inter-
viennent pas dans la différenciation des tubes séreux, mais que
seule l’hormone mâle accélère leur développement.
Bien entendu, dans ces expériences, tous les caractères sexuels
secondaires et les récepteurs sexuels des rats opérés avaient obéi
à la castration. On peut cependant se demander si les stérols
surrénaliens ne peuvent pas jouer un rôle protecteur chez les
castrats.
IV. ACTION DE L’HYPOPHYSECTOMIE
Nous avons vu que GABE (1951) avait observé une réduction
de 50% du volume et du poids de la glande salivaire à la suite de
l’hypophysectomie. Cet auteur interprète cette atrophie comme
due à un manque d’hormone thyroïdienne.
J’ai repris cette question en étudiant la glande salivaire d’une
dizaine de rats femelles hypophysectomisés, opérés par Mlle PonsE
(1952), laquelle a bien voulu me les confier.
Je prends comme exemple le cas de la femelle 1049, âgée de
122 jours et opérée 47 jours avant l’autopsie. L’aspect de la glande
salivaire est celui d’une glande infantile et non différenciée; on est
irappé par l’atrophie intense du segment sécréteur, offrant des
tubes de petit diamètre dont les cellules sont réduites aux noyaux
avec des lumières larges et sans sécrétion. A noter qu'aucune
striation ni granulation n’est visible dans les cellules.
La hauteur cellulaire est égale à 8 u (au lieu de 13 u chez le
témoin de même âge) et le diamètre moyen des tubes est de 20 u
(au lieu de 29 u chez le témoin entier). Les acini muqueux sont
également de petites dimensions. En conclusion; l’hypophysectomie
cause une régression étonnante du segment séreux de la sous-
maxillaire chez le rat. Cette atrophie est beaucoup plus intense que
celle provoquée par la thyroïdectomie (LEBLOND et GRAD, 1948). On
pourrait donc se demander si un autre système endocrinien, tel que
le cortex surrénalien, en synergie avec la thyroïde, ne Jouerait pas
un rôle actif dans la différenciation de la glande sous-maxillaire
chez le rat.
566 P. MOSTACHFI
V. ACTION DE LA SURRENALECTOMIE
D’après les travaux de J. Raynaup, la surrénalectomie chez la
souris mäle castree provoque une regression des tubes sereux de la
glande sous-maxillaire plus forte que chez les témoins seulement
castrés. Cependant cet auteur n’a pas trouvé de changement
considérable dans la glande sous-maxillaire de ces individus après
l'administration de desoxycorticosterone. D’autre part, CHAMORRO,
travaillant toujours sur la souris, arrive à la même conclusion pour
l’action de la désoxycorticostérone. Pour Howarp, l'intervention
de la surrénale sur le développement de la sous-maxillaire se fait
par la voie du métabolisme. Mais aucune étude permettant de
vérifier la participation des surrénales dans le dimorphisme sexuel
de la glande salivaire chez le rat n’a encore été effectuée.
C’est en étudiant les coupes des glandes salivaires d'animaux
opérés par Mlle K. Ponse, que j’ai trouvé une réduction sensible
des tubes séreux chez les surrénalectomisés par rapport aux nor-
maux. Ainsi la femelle 1078, surrénalectomisée depuis 4 mois,
présente une glande salivaire dont les tubuli sont beaucoup moins
développés que chez une femelle normale de même âge. Le dia-
mètre moyen de ses tubes est égal à 27 u et le rapport des tubuli
aux acını à 0,10, tandis que son témoin, la femelle 1016, de même
âge et du même élevage, présente un diamètre moyen des tubes
de 35 u et un rapport des tubuli aux acini de 0,13.
Il est intéressant de mentionner le cas de la femelle 1077, sœur de
la même portée que la femelle 1078, surrénalectomisée et autopsiée
en même temps que cette dernière. Cet individu possède une
grosse surrénale accessoire échappée à l’opération. La glande sali-
vaire de cette femelle présente un aspect actif, avec des tubes
séreux bien développés. Le diamètre des tubes est de 40 u et le
rapport des tubuli aux acini est égal à 0,14. La présence d’une
surrénale accessoire avait donc empêché l’arrêt de développement
de la glande salivaire. L'observation de ces sujets montre que la
surrénale prend une part active dans le développement de la
glande sous-maxillaire chez le rat. Cependant mes observations
n'étant pas assez poussées, j'estime que ce sujet mériterait d’être
étudié de plus près.
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 567
TROISIEME PARTIE
ACTION DU SOJA
I. EFFET D’UN ALIMENT GOITRIGENE, LE SOJA,
SUR LA SOUS-MAXILLAIRE DU RAT
D’après les travaux de LEBLOND et Gran (1948), la répartition
des tubuli séreux dans la glande sous-maxillaire du rat est sous
influence de deux hormones qui agissent simultanément: l’hor-
mone thyroïdienne et l’hormone mâle. J'ai vérifié l’effet de l’hypo-
fonctionnement de la thyroïde sur la glande sous-maxillaire du rat,
en utilisant un procédé indirect: l'emploi d’un aliment goitrigene
(tourteau de soja), capable de produire une hypertrophie de la
thyroïde (goitre), mais avec hypofonction de la glande, comme cela
résulte des recherches de Mc. Carrison (1934); SCHARLESS,
PEARSON et PRATO (1939).
Dans ce but, quatre séries d’expériences ont été effectuées.
Les deux premières séries portent sur deux groupes de rats
mâles soumis à un régime de soja pur; le premier à la température
ambiante de 220 et le deuxième à une température de 100. Paral-
lèlement à ces deux groupes, deux autres groupes de rats mâles
ont été soumis aux mêmes conditions de milieu et de température,
mais nourris avec la nourriture normale, pour servir de témoins.
Ces animaux étaient tous adultes et pesaient environ 250 à 300 g.
A partir du 45€ jour, un rat de chaque groupe a été autopsié toutes
les semaines.
Voici ce qu’on observe à l’étude histologique chez ces deux séries
d'animaux.
Tous les animaux qui ont subi le régime du soja pur ont maigri
de 50 à 150 g. proportionnellement à la durée du régime. Le premier
groupe, ayant subi le régime de soja à la température ambiante
de 220, présente chez tous les individus un aspect à peu près sem-
blable. Je me contente de mentionner le cas du n° 43, autopsié
60 jours après la mise au régime; le poids initial de l’anımal, qui
était de 260 g., est à l’autopsie de 150 g. seulement. Cet individu
568 P. MOSTACHFI
présente un thymus très réduit et un tractus génital infantile dont
le poids absolu est égal à 2,5 g. soit 1,65 g. pour 100 g. de poids du
corps. La glande sous-maxillaire présente des tubes séreux peu
nombreux, un rapport tubuli/acini de 0,20 et des tubuli d’un
diamètre réduit égal à 32 u. Les cellules séreuses sont de petites
dimensions avec un protoplasme clair, homogène et rarement gra-
nulé. La plupart des cellules présentent des noyaux ronds occupant
la base ou le tiers basal des cellules. Les segments intermédiaires
ne sont pas rares et les canaux excréteurs ont des lumières assez
larges avec peu de sécrétion.
On est frappé par l’aspect activé de la glande thyroïde de cet
animal, par sa vascularisation abondante, l’absence de colloïde et
l’heterogeneite des vésicules. Ces dernières sont en collapsus, vidées,
bourgeonnantes, présentant de grosses cellules cylindriques d’une
hauteur moyenne de 14u et sans granulations ni gouttelettes
colloïdes intra-cellulaires. Des microvésicules sont en voie de for-
mation dans les parois plissées des vésicules centrales. Quelques
vésicules périphériques présentent encore des cavités réduites con-
tenant un peu de colloide résiduelle pleine de vacuoles et des boules
structurées. Quant aux témoins de cette série, ils possèdent tous des
glandes salivaires de type mâle adulte et des thyroïdes normales
(voir fig. 2, A et B).
Le deuxième groupe, nourri au soja pur à la température
ambiante de 100, présente un aspect typiquement femelle de la
glande salivaire, en harmonie avec la réaction des thyroïdes. Je
mentionne ici le cas du mâle 50, choisi comme exemple, qui a subi
ce régime durant 34 jours. Cet individu avait maigri de 35 g. pour
un poids initial de 215 g. A l’autopsie, le thymus était minuscule et
le tractus génital légèrement réduit de dimensions. La glande
salivaire présente un aspect typiquement femelle, dans lequel la
reduction des tubes séreux est frappante: rapport des tubuli aux
acını égal à 0,18, diamètre moyen des tubuli égal à 31 u. Les lumières
des canaux excréteurs sont larges et vides de sécrétion.
La glande thyroïde de cet individu est très intéressante:
les cellules sont très hautes, turgescentes et ne laissant entre elles
que des cavités minuscules remplies de colloïde fluide et absolu-
ment sans vacuole. La glande est très hétérogène, plusieurs micro-
vésicules sont en voie de formation aux dépens du tissu interstitiel
assez abondant. On remarque dans ce dernier quelques figures de
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 569
cineses; la colloide est présente sous deux formes: claire occupant
quelques microvesicules et foncee remplissant toutes les autres
cavites.
Les temoins de ce groupe sont des mäles adultes normaux,
ne présentant aucune particularité; cependant les cellules epi-
théliales des glandes thyroïdes sont très granulées avec de nom-
breuses gouttelettes colloïdes intra-cellulaires et la colloide est
pleine de boules azanophiles structurées 1.
Le tableau suivant montre les valeurs numériques des glandes
salivaires et des thyroïdes de tous les animaux de ces quatre
groupes.
TaBLEAU IV.
| & N° Poids Salivaire Thyroïde
Traite- 1 nl
ment
| Tot. | Poids | Poids | Haut.|D tub. Poids | Poids | Haut.
Soja à 22° Ye abs. Ya cell. T/a abs. 9% cell.
mg mg. u
| 8- me. ei je u ,
270513 13
20.71.13 14
18 | 14 13
10 9,9 | 13
SOUMIS 15
39 47 10508385 1912.12 2505
20 11 14,8
Soja a 10°
31 14 220 2 È ES 02329 20.19
38 19 120 370 3007 71.155 | 26 0,20
32 43 190 Le % 16 Se ML
43 602.21750 1380 | 253 | 14,7 | 32
45 61 1252 2800226019 33
47 O30) 130) | 340, | 188) 143°) 28
48 652 0205-17930212270 0193 28
49 63 | 180 | 440 | 244 | 13 28
51 6385722007245: 1122" | 11,321. 28,6
w »
»
a
»
SESS SSS
jm fe ee ee ie AD i
00 00 xINI © O
»
1.085114
50 34 | 180 | 380 | 211 | 136 | 31 | 0,18
41 59) 5.120%1.399: 1996-117: 37 | 0,26
Temoins
a 22°
42 62 208 3a Los 7 Su
46 63 2500450060177 oo
58 70 215 3935 | 180 MES 5099
29 70 300 | 490 | 163 | 20 41
Temoins
310°
39 59 232 3210: 17176020121
94 66 else het AG beh?
DO 66 280 6207 72277. 20
96 I; 245 400 160°) 22
07 67 200 | 420 | 210 | 24
er
ho bo NO 9
Ro SI Ot Ut
C1 @ Go «1
DISIDIO
Li
©
«© 00 O0
1
I
+ en en SD en
Dom # OI
un ju
m= DD
1 Décrit par K. Ponse (1951).
570 P. MOSTACHFI
II. TRACTUS GENITAL DE RATS SOUMIS AU REGIME
DU SOJA PUR
L’aspect atrophique de l’ensemble du tractus chez les animaux
soumis au régime du soja est frappant.
Cette atrophie est identique chez tous les sujets; par exemple,
le rat n° 47, qui a été soumis 63 jours au régime soja à 220, présente
un poids total du tractus génital de 2,02 g. soit 1,12 g. pour 100 g.
de poids du corps au lieu de 3,5 g. - |
Testicules. L’albuginée est très épaisse; le diamètre des cana-
licules seminiferes est tres reduit; on remarque trois sortes de
canalicules séminifères:
a) canalicules sertoliniens purs;
b) canalicules qui contiennent des spermatogonies, des sper-
matocytes en diacinèse et une absence complète de spermio-
genese;
c) canalicules qui contiennent encore quelques spermatides en
pycnose ei des cinèses abortives.
Les spermatides prennent l’aspect de boules gris foncé après
coloration avec l’azocarmin. De plus on est frappé par la presence
de cellules mégacaryocytes très volumineuses qui sont presentes dans
tous les canalıcules; il y a donc eu une destruction active du
matériel spermatogenetique.
La charpente conjonctive est hyperplasiee. Le tissu interstitiel
est réduit à ses noyaux qui sont réunis autour des vaisseaux
sanguins.
Vésicule séminale. Elle présente l’aspect caractéristique d’un
rat hypophysectomisé. Les lumières sont réduites, les cellules
épithéliales sont basses et l’on ne voit qu’une rangée de noyaux
collés les uns à côté des autres.
Prostate ventrale. La glande est très atrophiée, les vésicules sont
minuscules avec l’épithélium réduit à ces noyaux, les cavités
oblitérées.
Urètre. Fortement kératinisé, ce qui est probablement dû à
l’avitaminose.
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT bid
Le rat n° 50, soumis au régime soja pendant 34 jours à la tem-
pérature de 10°, présente un tractus génital de 3,70 g. de poids
total et un poids de 2,05 pour 100 g. de poids du corps.
Dans les testicules, l’albuginée est très forte, la plupart des
canalicules sont sertoliniens et les canalicules à spermatides sont
très rares. On ne trouve aucune cellule mégacaryocyte dans les
canalicules; la vésicule séminale et la prostate ventrale sont
semblables à celles du précédent.
III. ACTION DE LA SOUS-ALIMENTATION
Dans les séries précédentes, les rats qui avaient été soumis au
régime du soja pur, avaient tous maigri d’un poids relatif egal au
tiers du poids du corps environ. En effet cet amaigrissement est dù
au manque de matière nutritive dans le tourteau de soja. Pour
déterminer la part de la déficience nutritive dans les résultats des
expériences précédentes, J'ai mis un groupe de 8 animaux à un
régime de jeûne partiel; ces animaux étaient nourris tous les jours
de 10 à 12 heures et à 12 heures on les privait de toute nourriture
(sauf d’eau) jusqu’au lendemain à 10 heures. Ces animaux ont maigri
de la même façon que ceux qui étaient au régime du soja pur.
Voici ce qu’on observe chez ces individus (fig. 1 F).
Ces rats sont tous semblables à l’autopsie: je cite le cas du
mâle 1011 a, qui avait subi depuis 42 jours ce régime. La glande
salivaire se rapproche du type mâle par le nombre des acini sereux;
le rapport tubuli/acini est égal à 0,27. Cependant le diamètre des
tubuli est réduit à 34 u et la cytologie des cellules séreuses ressemble
plutôt au type femelle. Les segments intermédiaires sont fréquents ;
les granules des cellules séreuses sont rares et les canaux excréteurs
sont larges sans sécrétion. La glande thyroïde est normale, les
vésicules régulières ; une colloide dense et peu vacuolisée les remplit
et les cellules sont plates, homogènes, quelquefois granulées. Le
tractus génital de ce rat est infantile, ne pèse que 2,38 g. pour 100 g.
de poids du corps; l’aspect histologique du testicule et les glandes
annexes des voies sexuelles ressemblent à ceux des animaux qui
avaient subi le régime du soja pur.
Bey: SUISSE DE Z001., T. 62, 1955. 38
572 P. MOSTACHFI
TABLEAU V.
Valeurs numériques de la glande salivaire, de la thyroïde et du tractus génital
des rats soumis au jeûne.
i EEE
Sous-Maxillaire Thyroïde Tractus
génital
ment! CPS | Pds | Pas |Haut.| DT | T/a | Pds | Pas |Haut.| Pas | Pas
mg. u u mg. | mg. u mg. mg.
1014 | 18 | 220 | 255 | 145 | 17 |34 |0,27| 15| 7 | 7 |4,96 | 2,25
1024 | 18 | 220 | 403 | 184 | 16 |36,3|0,31| 18 |13 | 6,5 |5,00 | 2,36
1009 | 34 | 220 | 345 | 150 | 16 |30,8|0,23| 30 |13 | 5,5 | 4,355| 4,977
1013 | 37 | 210 | 275 | 130 | 16 |31,310,27| 19 | 9 | 7 |557 | 2,60
1011 | 42 | 190 | 260 | 150 | 17 |31,310,27| 20 |10 | 8 |6,45 | 3,380
1010 | 48 | 175 | 275 | 156 | 16 |33,6\0,22| 20 |14 | 7,5 | 5,38 | 3,07
1012 | 54 | 200 | 335 | 167 | 17 |32,8\0,32| 20 |10 | 8 |6,410| 3,200
1008 | 61 | 230 | 370 | 168 | 17 |33,6|0,24| 30 |13,6| 9 |4,470|1,90
TABLEAU VI.
Comparaison du poids du tractus génital pour 100 g. de poids du corps.
dans les groupes précédents.
Soja pur à 22° | Soja pur à 10° | Témoins à 22° | Témoins à 10° Jeüne
le m ZIONI
Poids du | no Poids du N° Poids du No Poids du No Poids du
tractus tractus tractus tractus tractus
3 genital 3 génital 3 génital 3 génital génital
% g. Corps % 8. COTPS % 8. corps % 8. COrps % g. Corps
en | al ? 42 | 4, 56 | 4,4 |1044| 2,25
43 N19 051) sg ezine Ro 270 55 | 3 1024| 2,36
BN DAS NBO) 212005 58907 54 | 3,30 |1009| 1,97
47 | 1,26. | 32 ? 59 | 312 39 | 48 |1013| 2,60
48 | 398 | 41 | 1,80 | 25 | 2,375° 157 | 2.10 MAITRE
19 | 1,16 1010| 3,07
51 | 1,50 1012) 3,20
1008) 1,90
s
L’hypogénitalisme observé chez tous ces rats soumis au régime
du soja pur pourrait donc provenir d’une déficience de la nourriture,
comme dans le groupe qui avait simplement jeüne. De plus, l’étude
du groupe sous-alimenté (jeûne partiel) montre qu’un jeûne pro-
longé agit bien sur la glande sous-maxillaire, dont les tubes séreux
deviennent moins actifs. Cependant, le nombre de ces derniers ne
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT SUS
varie pas comme c'était le cas dans les groupes ayant été traités
par un goîtrigène (soja). Donc la diminution du nombre des tubuli
chez ces derniers est due à l’insuffisance thyroidienne. D’autre part,
la réduction du nombre des tubuli chez les rats soumis au régime du
jeune pourrait être due précisément à l’hypogénitalisme provoquant
en quelque sorte une castration physiologique chez ces individus.
IV. ACTION D’UNE NOURRITURE RICHE
COMPOSÉE PARTIELLEMENT DE SOJA
Pour éviter les réactions dues à la sous-alimentation, une
nourriture riche a été mélangée avec une quantité égale de tourteau
de soja, et présentée sous forme de biscuits.
Voici la formule de cette nourriture:
IBTÉRCONMIDIE CRM ES PR LU ame. 20%
Maïs moulu . LOMME: CEST EC 7
Farine de millet . . MATA pare 5
Boudre de lait eereme : . 0... . 9,9
Farine de luzerne he Pay eee «od eed N 4
SO NOUS Ye er... aa hr LE. 0,5
Fecule de pomme de terre 5
Levure de biére séchée . e 3
Mounrteautdessoga . >. . ssc... 2 2 2.80
Un premier groupe d’une dizaine de rats mâles a été nourri par
ces biscuits; un deuxième groupe d’une dizaine de rats mâles de
même âge et de même poids a été nourri par des biscuits semblables
mais dont le soja a été supprimé.
Le premier groupe montre, déjà au bout du 26€ jour de régime,
une réaction très forte de la thyroïde. En effet, le n° 27, autopsié
après 26 jours de ce régime, présente une thyroïde nettement
activée: les vésicules ne renferment presque plus de colloïde, formant
des parois plissées à cellules cubo-cylindriques. De plus, cette glande
est fortement hyperémique. Cette activation s’accentue de plus en
plus chez les rats autopsies ultérieurement jusqu’à un état d’hypo-
fonctionnement complet de la glande.
Malheureusement, chez les témoins de cette série, on remarque
à partir du 50€ jour de régime, une activation de la thyroïde sem-
blable à celle du rat n° 27 soumis au régime du soja partiel depuis
26 jours. Cette anomalie ne peut pas provenir du manque d’iode
chez ces rats, car une série d’animaux mis en parallèle avec ces
574 P. MOSTACHFI
témoins, ayant partiellement Jeüne (selon régime), alimentés par la
même formule, montrent des thyroïdes tout à fait normales. Donc
il doit s’agir d’un facteur goitrigène encore inconnu. Dans ces
expériences, les témoins anormaux ont été supprimés et remplacés
par des rats mâles normaux. |
Encore deux groupes d’animaux ont été mis en experience,
cette fois-ci nourris par un aliment tout autre que le précédent.
Voici la nouvelle formule:
Farine de, blé complet, ...... . ... «thee eee
Caséine . SI N Scio
Huile de poisson ee... =
Viande de poisson: 0. 25. Eee
Sel iode Miei)
Farine de luzerne è ai AE ©
Tourteau de Soja. LA EUR CSD
Chaque jour une quantité de ce mélange sous forme de poudre
a été mélangée avec de l’eau afin de former une pâte servant de
nourriture à ces animaux. Les témoins ont eu la même nourriture,
de laquelle le soja a été supprimé. Cette fois la réaction de la thy-
roide vis-à-vis de ce régime alimentaire partiellement composé de
soja fut tardive. Les premières réactions d’activation de la thyroïde
ne se présentèrent qu’au bout du 65€ jour de régime.
C’est seulement après 4 à 5 mois de régime que les thyroïdes
présentent un aspect aussi activé que celles du groupe précédent.
Voici l’étude d’un cas typique de chaque groupe.
Je décrirai le cas du mâle 50a au régime du soja partiel
(première formule) depuis 48 jours, et celui du mâle 54 b, son frère
de même portée, nourri par le même aliment mais sans soja. De
même le mâle 705 nourri depuis 4 mois par la deuxième formule
sera comparé avec le mâle /07 son frère de la même portée, alimenté
par la même nourriture sans soja, tous les deux autopsiés le même
Jour.
Rat male 50 a.
La thyroïde est très volumineuse, présentant un poids de 33 mg.
pour 100 g. de poids du corps. L’aspect de la glande est celui d’une
thyroïde très activée; la plupart des vésicules sont en collapsus
complet; quelques acini présentent encore des cavités très réduites,
vides ou contenant très peu de colloïde résiduelle. Les cellules sont
cubo-cylindriques, d’une hauteur moyenne de 13 u, avec des
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 5
noyaux basaux, un protoplasme clair, sans granules ni striations,
et quelquefois vacuolisé.
Ere. 2.
Thyroïde du rat mâle 45, ayant subi un régime alimentaire composé
partiellement de soja durant 77 jours.
Thyroïde du rat mâle 46, témoin normal.
Tube séreux de la glande salivaire du rat mâle adulte.
Segment intermédiaire formant la plupart des tubuli de la glande salivaire
du rat femelle adulte.
Ser
La glande salivaire est du type femelle avec plusieurs culs-de-sac
en voie de dedifferenciation. Ces glandes sont de petites dimensions,
la plupart formees de cellules cubiques dont les noyaux ont gagne
le centre. La reduction du nombre des tubuli est frappante. On
remarque quelques tubes sereux de forme mäle adulte dont les
576 P. MOSTACHFI
cellules sont dépourvues de granulation. Les canaux excreteurs sont
nombreux, mais de petites dimensions et sans sécrétion. Le tractus
génital étant bien développé, de type mâle adulte, présente un
poids de 4.100 g. pour 100 g. du poids du corps.
Le mâle 546 présente des glandes sous-maxillaires d’aspect
mâle adulte normal; il en est de même pour la thyroïde et le tractus
génital (voir fig. 2, A et B et fig. 1, E).
Rat mâle 105.
L’animal a subi le régime du soja partiel (deuxieme formule)
durant 4 mois. La thyroide pèse 20 mg. pour 100 g. de poids du
corps, présente une réaction très forte: la glande est activée, toute-
fois les vesicules présentent des cavités, quoique très réduites et
contenant cà et là des traces de colloide très vacuolisée. On remar-
que, de plus, de considérables plages de sang entre les acini.
La glande salivaire est de même type que celle du précédent,
mais les acini sereux sont plus développés et plus actifs. Le diametre
des tubuli est egal à 35,2 u et le rapport tubuli/acini de 0,18. Le
tractus genital est du type màle adulte bien developpe.
Rat male 107.
C’est le frère du 105, ayant le même âge et le même poids que
ce dernier, mais soumis à une nourriture privée de soja.
La glande thyroide présente un poids de 12 mg. pour 100 g. de
poids du corps. L’aspect histologique de cette glande est normal,
les vésicules sont régulieres, avec des cellules plates formant des
cavités assez larges contenant une colloide visqueuse et modérément
vacuolisée. La glande sous-maxillaire est du type male normal avec
des acini séreux nombreux et bien développés, présentant un
diamètre moyen des tubuli de 47 u et un rapport tubuli/acini
de 0,58. Le tractus génital de cet animal ne montre pas de différence
avec son partenaire, le n° 105.
V. CONCLUSIONS
A. Le tourteau de soja employé comme nourriture provoque
des goitres hypofonctionnels chez le rat (fig. 2 A). Les étapes de
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 57.7
l’action de ce goitrigene sur la glande thyroïde se résument de la
facon suivante:
1. Hyperémie exageree de la glande, qu’on peut interpréter
comme un appel intense d’hormone hypophysaire.
2. Resorption de colloide et presence de gouttelettes colloides
intracellulaires.
3. Hypertrophie cellulaire.
4. Apparition des grosses vacuoles de résorption et de boules
structurees dans la colloide.
9. Non-production de colloide nouvelle.
6. Collapsus et bourgeonnement des vésicules.
Cette action est due à une substance goitrigene du soja et non
pas à un manque de nourriture ou une avitaminose quelconque,
car le soja était accompagné d’une nourriture riche, de sorte que le
poids du corps de ces rats était identique à celui de leurs témoins
normaux.
Voici le poids du corps au moment de l’autopsie de 5 frères de la
même portée, dont 3 furent soumis au régime du soja:
Rat mâle No Poids du corps Régime
O2 BE ALCOL. 300 Normal
MODERN) DEU DZ »
1027 ap. 350 Soja
12025 RE. RE. 300 »
1026 . 300 »
B. La glande sous-maxillaire présente une réaction forte a
VPhypofonctionnement de la thyroïde. Cette réaction porte sur la
reduction de la dimension et surtout du nombre des tubes séreux
(is LE).
I] faut mentionner également que les acini muqueux n’échap-
pent pas a l’action de l’hypofonctionnement de la thyroïde;
le diamétre de ces acini montre une réduction proportionnelle a celle
des tubes séreux. De plus, l’activité de la glande semble être
atténuée, ce qui est démontré par la rareté des granules de sécrétion
dans le segment sécréteur de la glande salivaire des rats goitreux.
578 P. MOSTACHFI
TABLEAU VII.
Valeurs numériques de la glande salivaire et la thyroïde des rats mâles
nourris au soja et de leurs témoins.
Salivaire
Salivaire Thyroïde Thyroïde
g 2 Bine D Pds | me. | Haut.) pe D Pds Dar Haut
tub. | Tja | abs | %e. cella T/a | abs. a cell
u mg. | corps u u mg. mg.
35 | soja pur | 25,5 | 0,19 27 | 13 13 102 | 37,3 | 0,24 | 25 8 8
43 ) 32 0,20 20 | 13 14 160 | 42,4 | 0,262 7 DS 680) 8
45 ) 33 0,15 18 | 14 13 101 | 37,4 | 0,30 | 33 9 6,9
47 ) 28 0,17 10 9,9 | 13 103 | 40,8 | 0,29 | 35 9 9
48 » 28,2 | 0,17 30 | 14 15 106 | 39,7 | 0,30 | 25 7 8
49 ) 28 0,18 20 | 11 14,8 | 107 | 47 0,38 | 30 7 7,3 |
91 » 28,6 | 0,18 17 8,9 | 14 109 | 45 0,31 | 18 6 2
96 | soja partiel| 29,7 | 0,17 30 | 15 12,7 39 | 45 0,18 | 19 8 8
1021 » 40 0,14 45 | 15 10,7 37a| 39 0,30 | 75 18 | 13
45 » 37,8 | 0,15 | 138 | 37 11 41 | 42 0,26) 772 21 8,6 |
105 ) 39,2 | 0,18 99 | 20 13
99 » 35 0,12 8,7 25 | 39 0,271 1 15 259
1005 ) 44 0,43 70 | 16 12 |1022 | 46,4 | 0,24 | 25 8 7,4
1004 » 39,5 | 0,40 70 | 14 13 |1023 | 45 0,25 | 32 10 do
15 » 38 0,29 625) 12705) 19 94 | 46 0,24 | 55 24 7,3
16 ) 42,6 | 0,25 ? 11,5 [1010 | 41 0,50 | 60 10 8
104 ) 33,7 | 06,17 35 | 12,7 | 11 |1011 | 50 0,50 | 65 12 9
27 ) 38 0,20 293 | 20 13 |1012 | 45 0,51 | 45 8 8
32 biscuits | 40 0,15 65 | 16,2 | 11 |1013 | 45 0,50 | 65 12 9
s. part.
1026 » 37 0,14 68 | 22,7 | 11,5 |1014 | 42,7 | 0,46 | 50 11 7
29 » 39,9 | 0,14 80 | 18 12,5 |10235| 33 0,23] 265 12 9,5
0a ) 28,6 | 0,11 62 | 33,5 | 13 46 | 37 0,25 | 27 10 8
1024 ) 36 0,15 65 | 18,5 | 15,3 42 | 35 0,25 | 10 Ò 7
91 ) 31 0,12 90 | 23,8 | 15 98 | 39 0,27 | 25 11 8
28 » 39 0,15 | 105 | 24,7 | 15,3 99 | 41 0,222 027 9 7
1025 ) 36 0,12 45 | 15 12,4 97 | 42 0,26 | 22 11 8,9
30 » 42 0,20 | 100 | 24 13,3 96b| 43 0,25 | 31 12 9
31 ) 39 0,14 | 100 | 27 15,3 99b| 42 0,27 | 23 9 8
»
>
CONCLUSIONS GENERALES
1. Le developpement de la glande salivaire et son dimorphisme sexuel
chez le rat.
La glande sous-maxillaire chez le rat présente des tubes séreux
d’une activité plus intense chez le mäle (fig. 2 D) que chez la femelle,
offrant un dimorphisme histologique dans les deux sexes.
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 579
Dans le développement de la glande salivaire, le dimorphisme ne
se remarque qu'après le 56€ jour; jusqu’alors, cette glande présente
encore des formations tubuleuses d’un stade non différencié et
infantile, avec extrémités bourgeonnantes non différenciées. Les
cellules de cette partie se développent plus rapidement chez le
mâle. Elles deviennent turgescentes et les cellules sont bourrées
de granules de sécrétion, ce qui refoule les noyaux à la partie basale,
dès le 68€ jour chez le mâle. La femelle présente une différenciation
plus lente du cul-de-sac sécréteur dont les cellules restent toujours
d’une dimension réduite, et moins chargées de granules par rapport
au mâle. Chez la femelle adulte, dans la plupart des acini séreux,
les noyaux occupent toujours une situation médiane formant le
segment intermédiaire qui est rare ou absent chez le mâle adulte.
De plus, on remarque chez ce dernier un rapport des tubuli aux
acini et un diamètre moyen des tubes, supérieurs à ceux de la
femelle.
2. Action des gonades.
Puisque ce dimorphisme est avant tout sexuel, 1l convient de
vérifier le rôle de l'hormone testiculaire dans le développement de
la glande sous-maxillaire. Dans mes expériences de castration,
on remarque que l’absence de testicule n’a pas empêché la différen-
ciation dans le sens mâle de la glande salivaire. Mais elle provoque
un ralentissement dans le développement de celle-ci (fig. 1C).
Cependant la glande ne prend pas l’aspect du type femelle, ce qui
peut être dû à une activité androgène compensatrice de la surrénale.
Mile Ponse a vu une atrophie complete chez les castrats
surrénalectomisés.
D’autre part, les femelles castrées présentent des glandes sali-
vaires identiques à celles des femelles entières; ce ne sont donc pas
des hormones ovariennes qui inhiberaient le développement des
tubes séreux (fig. 1 D).
3. Action de l’hypophyse.
L’hypophysectomie chez des rats des deux sexes, pratiquée
par P. C. Lesronn et B. Grap, ainsi que par Mle K. Ponse,
montre une atrophie considérable de la glande salivaire. Cette
dégénérescence porte surtout sur le segment sécréteur; elle est
corrigée par l’administration de thyroxine (LEBLoND). Donc
580 P. MOSTACHFI
l’hypophysectomie agit sur cette glande, principalement en rendant
inactive la thyroïde.
4. Action goitrigene du soja.
Depuis les travaux de Mc. Carrison (1934) on connaît la
nature goitrigène du soja. En 1939 ScHARLESS, PEARSON et PRATO
ont obtenu des goitres hypofonctionnels au bout de sept semaines
de régime. Ces auteurs avaient employé un régime nutritif assez
riche, composé de farine de soja, de levure de bière, de sucre,
de graisse sous forme de beurre, de chlorure de sodium et de
carbonate de calcium. De plus, ils ont montré que l’action goitrigène
du soja est inhibée lorsqu'on augmente la dose d’iode dans la
nourriture. Ainsi une dose deux fois plus forte que la dose normale,
soit 2000 y par 1000 calories de nourriture, empêche complètement
la réaction hypofonctionnelle de la thyroïde. Ces auteurs ont observé
que la farine de soja traitée par l’éther, l’acétone ou la vapeur d’eau
chaude, perd son caractère goitrigene. Ceci montre que le principe
goitrigene du soja est de nature lipidique !.
D'autre part, ErsHoFF (1949), travaillant sur le développement
des rats impubères en fonction de l’activité thyroïdienne, confirme
la nature antithyroïdienne de l’huile de soja. Dans mes trois séries
d'expériences, le soja était employé sous forme de tourteau dégraissé
fourni par différentes maisons. La réaction de la thyroïde est tout
à fait semblable dans les trois séries d’animaux. Elle commence dès
le 14€ jour et, au bout du 60€ jour, on remarque des goitres ayant
trois à quatre fois le poids de la thyroïde normale (fig. 2 A). Ces
glandes sont formées d’un amas de vésicules en collapsus caractéri-
sées par des cellules exagérément hypertrophiées, d’un aspect
cytologique hyperactif d’une part, et d’une absence totale de
colloïde d’autre part. De plus, les gouttelettes colloides intra-
cellulaires et les striations basales ont completement disparu.
Done le soja possede un principe fortement goitrigene se trouvant
dans le tourteau degraisse. Ainsi la nature chimique du principe
goitrigène est encore inconnue et ne semble pas devoir être exclu-
sivement rattachée à la partie lipidique. On note chez ces animaux
* Il semble que le facteur goîtrigène présent dans le soja agisse comme les
thiocyanates avant tout sur la fixation des iodures dans la cellule thyroïdienne
et non par une inhibition du mécanisme ultérieur de métabolisation organique
de l’iode.
GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 581
que la glande sous-maxillaire est du type femelle et même, dans la
plupart des cas, le rapport des tubuli sereux aux acini muqueux est
inférieur à celui des femelles. Ceci met en évidence la part active
de la thyroïde dans le développement et la répartition des tubes
séreux dans la glande salivaire. En effet, ’hypofonctionnement de la
glande thyroïde amène une régression dans la portion tubuleuse de
la glande salivaire allant jusqu’au type femelle et au delà.
Done, en confirmant l'hypothèse de LEBLOND et GRAD, on peut
dire que le développement du composant tubuleux de la glande
sous-maxillaire chez le rat mâle est sous l’influence simultanée de
Phormone testiculaire et de l’hormone thyroidienne. Un facteur
goitrigene non lipidique a été mis en évidence dans le tourteau
de soja, qui provoque l’involution des tubes séreux de la glande
salivaire par hypothyroidie.
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39.
C. BARIGOZZI und A. DI PASQUALE, Lokalisierte polygenische Systeme,
die die Manifestierung von Pseudomelanomen bei D. nie be-
stimmen. (Mit 4 Textabbildungen.) . AS ae
Georg BENZ, Zur Funktion einiger Sinnesorgane bei en von n Drosophila
melanogaster. (Mit 2 Textabbildungen.) : .
Dieter BURCKHARDT, Ueber Unterschiede in der Dale von Meisen-
nestlingen aus England und aus der Schweiz. un 1 DA I
und 3 Tabellen.) î
W. NEF, Beobachtungen’ aber den Benue. des Schlafplatzes Vin Star
(Sturnus vulgaris L.). (Mit 3 Textabbildungen.) :
W. GEIGER, Elektronenoptische FN hanes am Salmonideusperma.
(Mit 4 Textabbildungen.) ARRE
O. PucHTA und J. SEILER, Die Entwicklune des I tetes bei
triploiden Intersexen von Solenobia triquetrella. (Lepid. Psychidae).
. P. S. CHEN und E. HADORN, Zur Stoffwechselphysiologie der Mutante
letal-meander (are von Drosophila tel en 6 Textabbil-
dungen.) : 3
Je KALIN, Zur Coma dini der end (Mit 6 le N
R. MATTHEY, Deux contributions de la a a la Pevevemapiane des
Microtinés Ä
H. MORGENTHALER, a über die Liablage von Triton alpe
(Mit 2 Textabbildungen. DE MEN
U. RAHM, Beobachtungen an den SES Maris nio und
Manis longicaudata der Elfenbeinküste. (Mit 2 Textabbildungen.)
P. D. NieuwKoopP, Die neurale Induktion bei ADI DIST: Autonomie und
Abhängigkeit als Leitprineipien. x ; COURS idle Pie LAI
Karl GOsswALD, Zur Kastenbestimmung bei een.
Charles TABAN, Quelques problèmes de Reno chez les Urodèles.
(Avec 60 figures dans le texte.) REA
Georges DuBoIs, Les Trématodes de Chiroptères Hie i les Villy ln
Etude suivie ‘d’une revision du sous- genre Prosthodendrium Dollfus 1937
(Leeithodendriinae Lühe). (Avec 10 figures.)
Emile GUYÉNOT et Alexander YANOVSKY, Regression et Rui des
excroissances nuptiales de Bombina variegata di Oe 17 figures dans
le TEEN. AR ACHES ER
Pezechgpour MOSTACHFI, Dar oui el ee ange: sous-maxillaires
du Rat. Ses relations avec la thyroïde et l’action ee du a
2 figures dans le texte.) ee:
507
939
PUBLICATIONS
DU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
En vente chez GEORG & Cie, libraires à Genève.
CATALOGUE DES INVERTEBRES DE LA SUISSE
Fasc. 1. SARCODINES par E. PENARD Fr. 12.50
Fasc. 2. PHYLLOPODES par Th. STINGELIN » 12.50
Fasc. 3. ARAIGNEES par R. DE LEssERT 2.40.
Fasc. 4. ISOPODES par J. CARL » 8—
Fasc. 5. PSEUDOSCORPIONS par R. DE LEssERT #11050
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Fasc. 7. OLIGOCHETES par E. Picuer et K. BretscHER » 18.—
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Fasc. 13. ACANTHOCEPHALES par E. ANDRÉ » 1.—
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Fasc. 16. HIRUDINEES, BRANCHIOBDELLES
et POLYCHETES par E. ANDRÉ di 19.50
Fasc. 17. CESTODES par O. FuUHRMANN » 30.—
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1 vol. 4° avec 117 planches. Fr. 300.—
IMPRIMÉ EN SUISSE
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Tome 62 Fascicule supplémentaire Novembre 1955
REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE
ANNALES
DE LA
SOCIETE SUISSE DE ZOOLOGIE
ET DU
MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE
MAURICE BEDOT
fondateur
PUBLIEE SOUS LA DIRECTION DE
EMILE DOTTRENS
reeieur du Museum d’Histoire naturelle de Genève
AVEC LA COLLABORATION DE
GASTON MERMOD
Conservateur de zoologie et malacologie
et
HERMANN GISIN
Conservateur des arthropodes
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GENEVE
IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG
1955
REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE
Tome 62. Fascicule supplémentaire.
Pages
No 1. Jean G. Baer. Revision critique de la sous-famille /diogeninae
Fuhrmann 1907 (Cestodes: Davaineidae) et étude analytique
de la distribution des espèces. Avec 33 figures dans le texte. 3
N° 2. Jacques DE Beaumont. La stylopisation chez les Sphecidae.
Avec 13 figures dans le texte. 102 eee 51
No 3. Eugène Binper. Mollusques nouveaux de Côte d’Ivoire. Pro- - |
sobranches d’eau douce. Avec 18 figures dans le texte. 73
No 4. Vera BiscHLER. Une forme particulière de surdimutité avec
blepharophimose et dystopie des points lacrymaux infe-
rieurs, synophris, albinisme partiel et hypoplasie du stroma
irien (Syndrome de Klein- We Avec 6 figures
damsnlerkexter er ee Je eae 83
N° 5. D. Bovet, F. Bovet-Nitti, G. P. CANTORE, G. C. Casinovi,
VY. G. Lonco, G. B. Marini BETToLo, L. Renzi et E. F.
Rocers. Sur un nouveau principe contracturant isolé de
la Méduse Rhizostoma pulmo L. (Avec 2 figures dans le
CORTON ONE 94
N° 6. E. Dorrrens. Acclimatation et hybridation de Corégones.
Avec 3 figures et 2 tableaux dans le texte i REM Li
No 7. Anne M. Du Bois et Simone Ducommun. Développement et
teneur en glycogene du reas de cobaye. Avec 3 eu
danusnleriextem ey Spr de PA EN UNS. co. ci RSS
NOs Sa. BHGEIeY. bec tho sur les Phacocheres du Tanganyika.
Avec 22 figures en 11 planches. .. "4. RIS
No 9. G. ne Harrer. L’isolement du symbiote intracellulaire de la
Blatte (B. germanica) (note préliminaire) . .„ NTIC"
N° 10. Vassili Kiortsis. Le territoire embryonnaire de la patte anté-
rieure du Triton étudié par les a her
Avec 8 figures dans le texte . . . . ) TES 174
(Voir suile page 3 de la couverture)
Prix de Pabonnement:
Suisse Fr. 60.— Union postale Fr. 65.—
(en francs suisses) x
Les demandes d'abonnement doivent être adressées a la rédaction de
la Revue Suisse de Zoologie, Muséum d'Histoire naturelle, Genève
EMILE GUYENOT
Professeur à l’Université de Genève
Membre de l’Institut de France
Ce fascicule supplémentaire est un hommage
au Professeur D" Emile Guyénot.
Ses élèves, auxquels se sont joints, en souvenir de leur séjour
a Genève, les professeurs A. Portmann, Bâle, et J.-G. BAER,
Neuchatel, sont heureux de lui apporter, à l’occasion de son
70€ anniversaire, ce témoignage de leur sympathie et de leur
admiration.
Kitty Ponse, Station de zoologie expérimentale, Université, Genève
Oscar SCHOTTÉ, Amherst College, Mass., U.S.A.
Vera BiscHLER, Clinique ophtalmologique de l’Université, Genève
Robert MATTHEY, Institut de zoologie, Université, Lausanne
Anne-Marie DuBois, Institut d’histologie, Ecole de médecine, Genève
Jacques DE BEAUMONT, Musée zoologique, Lausanne
Rudolf Griay, Institut tropical suisse, Bale
Emile Dortrens, Muséum d’histoire naturelle, Genève
Anna MoszxowsxA, Laboratoire d’histophysiologie du Collège de
France, Paris
Daniel Bover et F. Bover-Nırrı, Istituto superiore di sanita, Roma
Renée Dovaz, Station de zoologie expérimentale, Genève
Eugène Binper, Muséum d’histoire naturelle, Genève
Marko ZALoKAR, Yale University, New Haven, U.S.A.
Willy TAILLARD, Clinique orthopédique du Balgrist, Zurich
Robert VEYRAT, Institut pathologique, Université, Genève
Luc THÉLIN, Station de zoologie expérimentale, Genève
Vassili Kıortsis, Institut de zoologie, Université, Genève
Charles TABAN, Clinique psychiätrique, Bel-Air, Genève
Gerard DE HALLER, Institut de zoologie, Université, Genève.
Odette LiBERT, Station de zoologie expérimentale, Genève
Doris WEIHS, Station de zoologie expérimentale, Genève
Pierrette JEANNERET, Station de zoologie expérimentale, Genève
Etienne CHAROLLAIS, Station de zoologie expérimentale, Genève
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 1
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REVUE SUISSE, DE, ZOOLOGIE
Tome 62, Fascicule supplémentaire — Novembre 1955.
No 1. Jean G. Baer.
Revision critique de la sous-
famille /diogeninae Fuhrmann 1907 (Cestodes: Davai-
neidae) et étude analytique de la distribution des
espéces. Avec 33 figures dans le texte.
(Institut de Zoologie, Neuchatel.)
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Travail dédié au professeur Emile Guyénot a
l’occasion de son 70€ anniversaire, en témoignage
d'estime et d'amitié.
SOMMAIRE
Introduction . BREIL. PEUR
Revision des espèces et des genres .
Le genre Ascometra Cholodkowsky
Ascometra vestita Cholodkowsky 1912 |
Ascometra gutterae (Baylis 1914) nov. comb.
Ascometra i (Fuhrmann 1909) nov. comb.
Le genre Chapmania Monticelli . .
Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853)
Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943 .
Chapmania tapıka (Clerc 1906)
"Chapmania tauricollis (Chapman 1876)
Le genre Otidiotaenia Beddard . . EEE
Otidioiaenia conoideis (Bloch 1782) nov. comb.
Otidiotaenia macqueent (Woodland 1930) nov. comb. |
Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904) nov. comb. .
Le genre Sphyronchotaenia Ransom . . .
Sphryonchotaenia uncinata Ransom 1911
Unite morphologique de la sous-famille /diogeninae
Cle de determination des genres et des especes .
Repartition des especes chez les hötes
Conclusions
Résumé .
Bibliographie .
HN HN IE Pr
D Rn OO —
4 J. G. BAER
INTRODUCTION
La sous-famille /diogeninae sensu FUHRMANN (1932) nec Lopez-
NEYRA (1954), renferme cinq genres et vingt et une espèces.
Le caractère propre à cette sous-famille est de posséder un
organe parutérin qui fait son apparition dans les segments mûrs
et à l’intérieur duquel sont accumulés les œufs. La totalité de ceux-ci
se trouve ainsi protégée par une capsule de parenchyme de nature
fibreuse, au moment où le segment gravide, détaché, est expulsé.
Comme les hôtes hébergeant ces Ténias appartiennent à des
groupes d’Oiseaux relativement circonscrits, spécialisés par leur
biologie et, pour certains du moins, isolés sur des continents
distincts, il nous a paru intéressant de chercher à établir l’évolution
des espèces de Cestodes et d’examiner la portée éventuelle des
conclusions sur l’évolution des hôtes eux-mêmes.
Toutefois, une étude de ce genre ne peut porter des fruits qu’à
la condition d’être basée sur des données précises ainsi que sur la
structure détaillée des Ténias en question. Il est indispensable
d’avoir recours aux matériaux originaux pour ne pas être obligé
de devoir se fier aux seules descriptions contenues dans la littérature
helminthologique. Nous insistons d’autant plus sur cette nécessité
qu'il existe une tendance actuelle a créer non seulement des espèces
mais encore des genres basés sur les travaux des auteurs dont les
descriptions sont souvent insuffisantes ou incomplètes. Cette façon
de concevoir la révision taxinomique introduit dans les principes
de classification une incohérence qui ne cesse de s’accroître et qui
finira par masquer complètement les affinités véritables des genres
entre eux.
Le genre /diogenes Krabbe vient d’être révisé par Manon (1954)
sur la base des matériaux originaux. Depuis la parution de ce
travail, une seule espèce nouvelle, /. mahonae Baer 1955 y a été
ajoutée. Nous utiliserons les conclusions de cette étude dans la
discussion générale (p. 39).
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 3)
REVISION DES ESPECES ET DES GENRES
LE GENRE Ascometra CHOLODKOWSKY.
Ascometra vestita Cholodkowsky 1912.
Syn. Inermicapsifer otidis Meggitt 1927.
Multicapsiferina otidis (Meggitt), Joyeux et Baer 1949.
Sobolovenia otidis (Meggitt), Spassky 1951.
Chapmanıa vestita (Cholodkowsky), Lopez-Neyra 1954.
Chapmania tapika (Clerc), Lopez-Neyra 1954.
Hotes: Chlamydotis u. undulata (Jacq.), Ch. u. macqueentii (Gray),
Lophotis ruficristata (Smith).
Distribution: Asie mineure, Afrique.
Etant en possession des paratypes de /. otidis Meggitt 1927,
il nous a été possible d’étudier de façon complete cette intéressante
espece que nous avons d’ailleurs retrouvée dans du matériel prove-
nant d’une Outarde du Transvaal. Nous avons également pu
examiner deux spécimens bien conservé, récoltés par notre collegue
R. Ph. DoLLFus qui les a aimablement mis à notre disposition.
Quoique la description originale que CHoLopkowsky (1912)
a consacrée à cette espèce, soit accompagnée de quatre figures,
aucun auteur ne paraît avoir retrouvé ce Ver. Il est vrai que
MeGGITT (1927: 446) le signale chez Chlamydotis undulata (Jacq.)
(= Otis houbara Desf.) dans la collection Looss, au Caire et dans
laquelle il ne semble y avoir eu que des exemplaires immatures,
longs de 5 cm. Apparemment, MEGGITT ne s’est pas rendu compte
que dans ce même matériel se trouvait le Cestode qu'il avait lui-
même décrit (1927: 319) sous le nom de /nermicapsifer otidis.
Nous avons d’ailleurs retrouvé des formes immatures parmi les
paratypes de la collection Looss que cet auteur a donné, autrefois,
à notre institut.
Ascometra vestita est la seule espèce de Ténia, signalée chez
POutarde, dont le scolex soit dépourvu de rostre et de crochets.
Il est vrai que CHoLopKowsky (loc. cit.: 45) parle d’un rostre
rudimentaire, mais celui-ci ne se retrouve plus sur les coupes du
HEC > 0 ser
Fic. 1-6.
Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. 1. Scolex du paratype de J. otidis
Meggitt de la collection Looss (matériel mal conservé et gonflé); 2-3. Deux
scolex de spécimens récoltés chez Rufotis cristatus, dessinés à la même
échelle que la figure 1; 4. Portion d’une coupe horizontale d’un utérus
jeune, montrant les ramifications; 5. Scolex d’un spécimen récolté chez
Chlamydotis undulata (R. Ph. DoLLrus legit); 6. Segment adulte dont
l’atrium génital est évaginé.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 7
scolex. Il s’agit, simplement, d’un état particulier de contraction
de la region apicale du scolex (fig. 1-5). Ni CHOLODKOWSKY ni
MeGGITT n’indiquent les dimensions des ventouses. Toutefois dans
le dessin du scolex publie par l’auteur russe (loc. cıt.: fig. 75) on
RSA
Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. Portion d’une coupe transversale pour
montrer le développement de la musculature.
constate que les ventouses sont de grande taille et que le bord
exterieur de chacune d’elles présente, vers son milieu, une legere
saillie. L’examen de plusieurs scolex nous a montré que chacune
des ventouses est munie de deux prolongements musculeux, situés
de facon symétrique. Suivant le degré de contraction du scolex,
ces prolongements sont plus ou moins saillants mais toujours
visibles quoique parfois avec peine lorsque le scolex est fortement
contracté.
8 J. G. BAER
La longueur totale du Ver atteint 180 à 200 mm. dans les
spécimens que nous avons examinés. MEGGITT (loc. cit.: 319)
indique 100 à 200 mm. tandis que CHOLODKOWSKY (loc. cit.: 45)
observe 80 mm. seulement. Ces différences doivent être mises sur
le compte du degré de contraction du strobila dont la musculature
longitudinale est particulièrement bien développée. La largeur
maximum du strobila est de 4 à 5 mm. Le scolex mesure 460 à 580 u
de diamètre et les ventouses, ovalaires, 230 à 297 u sur 190 à 240 u,
suivant l’état de contraction. Elles sont munies, chacune, de deux
petits prolongements musculaires déjà signalés plus haut.
Les pores sexuels alternent très irrégulièrement et l’on observe,
dans certains strobila, une tendance marquée vers l’unilatéralité.
Ils débouchent vers le milieu du bord latéral du segment. On ne
trouve qu’une paire de vaisseaux excréteurs longitudinaux qui sont
volumineux et représentent la paire de vaisseaux ventraux, réunis
par un gros vaisseau transversal dans chaque segment. Il existe,
de chaque côté, un très gros nerf longitudinal qui a 50 à 55 u de
de diamètre et qui se trouve immédiatement en dehors et latérale-
ment du vaisseau excréteur. La musculature longitudinale est
formée de nombreux petits faisceaux irréguliers, disposés sur plu-
sieurs couches qui s'étendent presque jusqu’à la cuticule (fig. 7).
La musculature transversale forme deux larges bandes de fibres,
dorsale et ventrale, délimitant le parenchyme médullaire. Les fibres
dorso-ventrales sont très nombreuses et semblent augmenter de
volume, en se contractant, dans le voisinage de l’organe parutérin.
Les conduits sexuels passent à la face dorsale du nerf et du vaisseau
excréteur. Les testicules, de grande taille, sont très nombreux et
forment un champ dorsal presque continu (fig. 6). Il y en a 200 a
250 entourant les glandes sexuelles femelles; ils sont disposés sur
deux et parfois trois couches. La poche du cirre n’atteint même pas
le nerf longitudinal poral dans les segments contractés. Elle mesure
180 à 240 u. de long sur 45 à 36 „u de diamètre. Sa paroi est épaisse,
musclée et le cirre n’est pas armé. Dans la partie proximale de la
poche du cirre on observe plusieurs boucles du canal déférent, mais
il n’y a pas de vésicule séminale interne. En dehors de la poche du
cirre, le canal déférent décrit de nombreuses circonvolutions qui
sont entourées par de grosses cellules prostatiques. L’atrium génital
est très profond et apparaît, dans les segments contractés, sous la
forme d’un étroit canal venant déboucher au sommet d’une papille.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 9
Toutefois, lorsque la musculature de l’anneau est relàchée, l’atrium
genital peut s’evaginer partiellement ou parfois dans sa totalite,
formant une papille saillante sur le bord lateral du segment (fig. 8).
Les glandes sexuelles femelles sont à peu pres médianes, la glande
vitellogène étant située obliquement par rapport à l’ovaire et plus
D
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Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. Portion d’une coupe transversale
montrant les rapports de la poche du cirre, du vagin et du canal deferent
avec le vaisseau excreteur longitudinal, ventral; Ag- atrium genital;
Cd- canal déférent entouré de cellules prostatiques; Mr- muscle rétracteur
de la poche du cirre; Pc- poche du cirre; Va- vagin; Vlv- vaisseau excré-
teur longitudinal, ventral.
près du centre du segment que celui-ci. Le vagin, dilaté dans sa
partie proximale pour former un réceptacle séminal plus ou moins
fusiforme, passe à la face ventrale de la poche du cirre et débouche
dans l’atrium génital en arrière de celle-ci. Toute sa lumière est
garnie de soies rigides. L’uterus, ramifié des sa formation, possède
une paroi nettement délimitée par une couche de cellules. Il s’étend
sur toute la face ventrale du segment mais ne dépasse pas, latérale-
ment, les vaisseaux excréteurs. Même rempli d'œufs, l’utérus
possède une paroi intacte, quoique les lobulations soient très
nombreuses ainsi que l’a fort bien dessiné CHOLODKOWSKY
(loc. cit.: fig. 76). Il n’y a jamais formation de capsules utérines
comme le prétend MEGaiTr (loc. cit.: 319). Cet auteur a, probable-
ment, été trompé par l’aspect très particulier, en coupe optique,
des lobes de l’utérus remplis d’ceufs ainsi que par la présence d’une
substance granuleuse, contenue dans l’utérus, qui s’étale à la surface
des œufs, donnant parfois l'illusion d’une capsule. Même dans les
segments gravides où l’organe parutérin est déjà rempli d'œufs,
la paroi de l’utérus demeure intacte. Les œufs sont gros, ils ont
10 j.4 kG BARR
64 u de diamètre tandis que l’onchosphère mesure 50 u de diamètre
et les crochets de ce dernier, 19 à 23 u.
La synonymie que nous avons établie ci-dessus fait clairement
ressortir combien il est hasardeux de procéder à des remaniements
taxinomiques sans voir les matériaux originaux. En effet, /. otidis
dont l'identité avec A. vestita n’avait pas été reconnue jusqu'ici,
a été placé, successivement, dans quatre genres distincts et dont
un même, à savoir Sobolovenia Spassky fut créé spécialement pour
cette espèce. La présence d’appendices musculaires sur les ventouses
exclut ce Ténia du genre Chapmania auquel Lopez-NEYRA
(loc. cit.: 49) a voulu l’assimiler. Il est vrai, toutefois, qu’au point
de vue de l’anatomie des organes sexuels, Ascometra est nettement
apparenté à Ch. tapika et nous reviendrons sur ce point dans
la suite.
La nouvelle description de À. vestita et, notamment, la structure
particulière du scolex et des ventouses, fait ressortir l’identité
du genre Octopetalum Baylıs 1914 avec le genre Ascometra. Rappe-
lons que Bay tis (1914: 414) avait créé ce genre pour une nouvelle
espèce de Cestode trouvée chez une Pintade et classée par lui dans
la sous-famille des Paruterininae Fuhrmann 1907 dans laquelle,
d’ailleurs, CHOLODKOWSKY avait également logé le genre Ascometra.
Plus tard, une deuxième espèce parasite de Pintade, O. longicirrosum
Baer 1925 fut attribuée à ce genre et reconnue, dans la suite,
par FUHRMANN et BAER (1943), comme étant identique à Rhabdo-
metra numida Fuhrmann 1909. Par conséquent, ces deux espèces
devront être transférées dans le genre Ascometra et inclues dans la
sous-famille des /diogeninae avec les diagnoses suivantes.
Ascometra gutterae (Baylıs 1914) n. comb.
Syn. Octopetalum gutterae Baylis 1914.
Hötes: Guttera e. edouardı (Hartl.), Numida meleagris coronata
Gurney, N. m. marungensis Schalow.
Distribution: Congo belge, Nyassaland, Transvaal.
Longueur totale 90 mm. avec une largeur maximum de 2 mm.
Le scolex mesure 640 à 700 u de diamètre et les ventouses, 298 à
320 p sur 250 à 270 u. Les pores sexuels alternent irrégulièrement
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 41
et débouchent près du milieu du bord latéral du segment. Il existe
un très petit vaisseau excréteur dorsal que BAYLIS n’a pas observé
et qui disparaît d’ailleurs dans les segments mürs. Les glandes
sexuelles femelles sont médianes, entourées, comme chez À. vestita,
par les testicules (fig. 9). Ceux-ci sont au nombre de 50 à 60. La
poche du cirre mesure 228 à 274 u sur 45 „ et, dans des segments
très allongés, peut atteindre même 360 u de long. Les œufs ont
80 à 100 u de diamètre et l’onchosphère, 45 u.
—
Fre. 9.
Ascometra gutterae (Baylis 1914). Anatomie d’un segment adulte.
Ascometra numida (Fuhrmann 1909). n. comb.
Syn. Rhabdometra numida Fuhrmann 1909.
Octopetalum longicirrosum Baer 1925.
Unciunia sudanea Woodland 1928, Baylis 1934.
Octopetalum numida (Fuhrmann 1909), Fuhrmann et Baer 1943.
Hotes: Numida m. meleagris (L.), N. m. macroceras Erlang., N. m.
maxima Neum., N. m. reichenovi Ogilvie-Grant, Guttera
e. edouardi (Hartl.).
Distribution: Afrique au sud du Sahara.
12 TIER TBRER
Longueur totale 70 mm. avec une largeur maximum de 800 u.
Le scolex a 500 à 530 u de diamètre et chacune des ventouses mesure
210 u. Il existe également, chez cette espèce, un étroit canal excré-
teur dorsal. Les pores sexuels alternent irrégulièrement et debou-
chent vers le milieu du bord latéral du segment dans un atrium
Fic. 10.
Ascometra numida (Fuhrmann 1909). Anatomie d’un segment adulte.
génital profond. La poche du cirre, très longue et étroite, atteint et
dépasse de sa portion proximale, la ligne médiane du seg-
ment (fig. 10). Elle mesure 400 u sur 34 u et, comme chez l’espece
précédente, possède un muscle rétracteur. Les testicules, au nombre
d’une cinquantaine, sont disposés comme chez les autres espèces
mais il n’y a pas de testicules en avant du canal déférent et de la
poche du cirre. L’uterus est fortement lobé et les œufs ont 96 u de
diamètre tandis que l’onchosphère mesure 27 à 32 u de diamètre
(fig. 11).
Il est possible, maintenant, de préciser la diagnose du genre
Ascometra qui renferme désormais trois espèces.
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Ascometra numida (Fuhrmann 1909). Un segment gravide dont tous les ceufs
ont passé à l’intérieur de l’organe parutérin. L’uterus, vide, apparaît
nettement ramifié et les vaisseaux excreteurs longitudinaux, ventraux,
très dilatés, paraissent aboutir dans une ampoule qui représente le vaisseau
excréteur transverse.
14 J. G. BAER
Diagnose du genre Ascometra Cholodkowsky 1912 (syn. Znermi-
capsifer Janicki 1904 p.p., Octopetalum Baylis 1914, Multicapsiferina
Fuhrmann 1921 p.p., Sobolevina Spassky 1951, Chapmania Monti-
celli 1898 p.p.). /diogeninae à scolex inerme et à ventouses munies
chacune de deux papilles musculaires symétriques. Pores sexuels
alternant irregulierement; conduits sexuels passant à la face dorsale
du vaisseaux excréteur et du nerf. Musculature du strobila bien
développée. Vaisseaux excréteurs dorsaux absents ou existant seu-
lement dans les segments jeunes du strobila. Glandes sexuelles
femelles médianes; utérus ramifié, persistant, se vidant dans un
organe parutérin dans les segments gravides. Testicules nombreux,
entourant les glandes sexuelles femelles. Parasites d’Oiseaux.
Espèce type: Ascometra vestita Cholodkowsky 1912.
Autres espèces: À. gutterae (Baylis 1914);
A. numida (Fuhrmann 1909).
Gwynn et HamiLton (1935) ont découvert dans la cavité du
corps d’un Criquet, Nomadacrıs septemfasciata Serv. au Tchad, des
cysticercoides inermes dont les ventouses présentaient deux papilles
musculaires. Un seul Criquet sur plusieurs centaines disséqués
s’est trouvé être parasité. Les larves enkystées mesuraient, avec
le kyste, 1,6 mm. sur 800 y tandis que le cysticercoïde lui-même
n’avait que 600 u de long et 300 u. de large. Consulté par les auteurs
cités, BAYLIs pense qu'il s’agit de larves du genre Octopetalum et,
par conséquent, de Ascometra !.
Il est intéressant de remarquer que les auteurs cités (loc. cit. : 554)
ajoutent à la liste des Oiseaux prédateurs de Criquets et dans
laquelle ne figurent pas les Pintades, que ces Insectes «may form
an important item in the diet of some of the bustards which occur
in this area ».
LE GENRE Chapmania MontIcELLI 1893.
Après étude d’un matériel considérable, nous ne maintenons
dans le genre Chapmania plus que quatre espèces, à savoir, Ch. bra-
1 Nous avons observé, parmi les Cestodes récoltés chez une Pintade au
Congo belge, de nombreuses et très petites formes immatures. La plus petite
n’avait que 240 u de long avec un seul segment à peine ébauché. Le scolex
mesurait 206 & de diamètre et les ventouses, munies des appendices carac-
téristiques, 100 u sur 91 u.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 15
chyrhyncha (Creplin), Ch. macrocephala Fuhrmann, Ch. tapıka
(Clerc) et Ch. tauricollis (Chapman). Le Ver signalé récemment
par Baer et Farin (1955) sous le nom de Ch. pinguis (Fuhrmann)
a été transféré dans le genre Schistometra Cholodkowsky vu que
l'examen du scolex a révélé l’existence sur les ventouses, de papilles
musculaires.
Les quatre espèces sont décrites ci-dessous.
Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853).
Syn. Taenia brachyrhyncha Creplin 1853.
Davainea brachyrhyncha (Creplin) Fuhrmann 1908.
Chapmania brachyrhyncha (Creplin) Fuhrmann 1932.
Höte: Cariama cristata (L.).
Distribution: Bresil.
Il est curieux de constater que cette espèce, connue depuis
un siècle, n’a jamais été décrite depuis que CREPLIN (1853: 64) 1
la mentionne pour la première fois. En relisant cette description,
nous en avons retiré l'impression que le matériel examiné par
CREPLIN et qu'il avait recu du Brésil de BURMEISTER, renfermait
deux espèces et non une et qu’à côté du 7. brachyrhyncha se trouvait
également le Cestode décrit, bien plus tard, sous le nom de /diogenes
horridus Fuhrmann 1909. Toutefois les préparations que nous
possédons dans nos collections et qui ont été faites avec le matériel
original de CREPLIN, correspondent à d’autres Cestodes de Cariama
provenant également du Brésil.
La longueur totale est de 100 à 150 mm. et la plus grande
largeur, 2 mm. Le scolex mesure 530 à 585 u de diamètre et porte
quatre ventouses saillantes, circulaires, qui ont 183 à 229 u de
diamètre. Le rostre mesure 229 à 274 u de diamètre et porte
environ 400 à 500 crochets, disposés suivant deux couronnes, et
qui ont 15 à 17 u de long (fig. 12). La forme des crochets est du type
habituel pour les Davainéidés, cependant, la garde du crochet est
plus incurvée que d'habitude. Les crochets sont implantés suivant
1 Le travail de CREPLIN a paru en 1853 dans les Comptes rendus de la
Société des naturalistes de Halle, mais le tiré à part ne fut publié qu’en 1854.
Par conséquent, c’est la première date qui doit être retenue pour la description
originale.
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17
Fic. 12-17.
12. Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853). Scolex; 13-14. Chapmania tapıka
Deux scolex avec rostres partiellement évaginés; 15-16. Chap-
(Clerc 1906).
mania macrocephala Fuhrmann 1943. Deux scolex avec rostres évagines ;
17. Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853). Anatomie d’un segment
adulte.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 17
une ligne festonnee dont les boucles sont symétriques par rapport
aux faces dorsale et ventrale du scolex. La musculature longitudi-
nale est tres bien developpee, formee par plusieurs couches de
grosses fibres, réunies par faisceaux irréguliers situés à la limite du
parenchyme médullaire. Les pores sexuels sont unilatéraux. Les
conduits sexuels passent à la face dorsale du nerf et du vaisseau
ventral. Il n’y a pas de vaisseaux excréteurs longitudinaux dorsaux.
La poche du cirre est longue, elle atteint et, parfois même, dépasse,
le vaisseau excreteur poral. Elle mesure 320 a 340 u de long
sur 100 à 105 u de diamètre (fig. 17). Le canal deferent est fortement
enroulé sur lui-même, en dehors de la poche du cirre, où il est
entouré par des cellules prostatiques. Il y a environ 100 a 120 testi-
cules qui se trouvent en arrière et sur les côtés des glandes sexuelles
femelles ainsi qu’en avant de celles-ci dans la moitié antiporale du
segment. Le vagin chemine à la face ventrale de la poche du cirre
et se dilate dans sa partie proximale pour former un réceptacle
séminal. La lumière du vagin est tapissée de courtes soies rigides.
Les glandes sexuelles femelles ne présentent rien de particulier.
L’uterus, fortement lobe, s’etend dans tout le segment, en arrière
de l’organe parutérin. Les œufs ont 80 u de diamètre tandis que
Ponchosphére ne mesure que 45 u avec des crochets longs de 23 u.
Ne disposant pas d’anneaux gravides, détachés, nous n’avons pas
vu les œufs à l’intérieur de l’organe parutérin.
Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943.
Hotes: Neotis denhami jackson: Bann. (= Neotis cafra (Licht.)),
Lissotis m. melanogaster (Rüpp.).
Distribution: Angola, Congo belge.
La longueur varie de 300 a 350 mm. et la plus grande largeur de
3 à 3,9 mm. Les derniers segments du strobila, prêts à se détacher,
sont plus longs que larges tandis que tous les autres segments sont
plus larges que longs ou carrés. Le scolex, de grande taille, a 900 u
à 1,3 mm. de diamètre suivant que le rostre est évaginé ou non.
Les quatre ventouses sont relativement petites et inermes, mesurant
260 à 330 u de diamètre. Le rostre, ovalaire, mesure 900 u à 1,7 mm.
de diamètre, sur 650 à 800 u de long. Il porte une double couronne
d'environ 1400 crochets longs de 12 à 13 u, implantés suivant une
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 2
18 ie (Cg IMIDE
ligne festonnée (fig. 15-16). Toute la base du rostre, en arriére des
crochets, est recouverte de petites épines.
La musculature longitudinale consiste en de tres nombreuses
fibres qui occupent presque tout le parenchyme cortical et ne
....
| oo
lie Alle. Fic. 19.
18. Chapmanıa macrocephala Fuhrmann 1943. Coupe transversale pour
montrer les faisceaux irreguliers de la musculature longitudinale; 19. Chap-
mania tauricollis (Chapman 1876). Coupe transversale montrant les gros
faisceaux formes par la musculature longitudinale.
forment des faisceaux réguliers qu’à la limite de celui-ci avec le
parenchyme médullaire (fig. 18). Les muscles transverses forment
deux larges bandes dorsale et ventrale. Les vaisseaux excréteurs
longitudinaux, dorsaux, font défaut et les vaisseaux ventraux, très
gros, sont réunis par une commissure transversale dans chaque
anneau. Les pores sexuels sont unilatéraux et les conduits sexuels
passent à la face dorsale du vaisseau excréteur ventral et du nerf.
Le nombre des testicules, indiqué par FunrMANN (1943: 459)
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 19
serait de 90 à 100. Toutefois, un nouvel examen du matériel décrit
par cet auteur, complété par celui de matériel provenant du Congo
belge, nous montre que ce chiffre est un peu trop élevé et qu’il y a,
en moyenne, 75 à 80 testicules par segment. La poche du cirre
a 335 à 370 u de long sur 60 à 90 u de diamètre. Sa paroi est
puissamment musclée. En dehors de la poche du cirre, le canal
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Fic. 20-21.
20. Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943. Coupe transversale de la poche
du cirre et du vagin, entouré d’un puissant sphincter. Le canal déférent,
à l’intérieur de la poche du cirre, est entouré de fibres musculaires ;
21. Chapmania tauricollis (Chapman 1876). Coupe transversale de la poche
du cirre et du vagin pour montrer la puissante musculature longitudinale
et circulaire de la poche du cirre.
deferent, entouré de grosses cellules prostatiques, est fortement
enroulé sur lui-même. Dans la portion proximale de la poche du
cirre, le canal déférent, enroulé sur lui-même, est entouré d’une
gaine de fibres musculaires et le cirre est armé de fines soies.
L’atrium génital est profond, à paroi épaisse, s’élargissant à l’endroit
où débouchent la poche du cirre et le vagin. Ce dernier s’ouvre au
fond d’un entonnoir dont les parois sont tapissées de longues soies
et dont la partie la plus étroite est entourée par un gros muscle
sphincter. Le vagin est garni de fines soies et se dilate, dans sa
portion proximale, en un réceptacle séminal fusiforme (fig. 20).
20 J. G. BAER
Les glandes sexuelles femelles sont à peu pres medianes et ne
présentent rien de particulier. L’utérus, fortement lobé, refoule les
testicules vers la partie postérieure du segment. L’organe parutérin,
rempli d'œufs, mesure 488 à 550 u de diamètre. Les œufs ont 78 à
80 u de diamètre et l’onchosphère, 55 à 60 u avec des crochets
longs de 22 u.
Chapmania tapika (Clerc 1906).
Syn. /diogenes tapika Clerc 1906.
Chapmania tapika (Clerc 1906) Fuhrmann 1908.
Höte: Tetrax tetrax (L.).
Distribution: Europe et Asie.
La description originale publiée par CLERC (1906: 722) contient
de nombreuses contradictions qui nous inclinent à penser que cet
auteur a eu affaire à deux espèces au moins. Il dit, en effet
(loc. cit.: 723) que les conduits sexuels passent entre les vaisseaux
excréteurs. Or, chez toutes les espèces du genre et chez Ch. tapika
en particulier, les vaisseaux excréteurs longitudinaux dorsaux
font défaut. D’autre part, CLERC affirme que les ventouses sont
armées de minuscules épines très caduques, un caractère qui n’a
été observé, jusqu'ici, que dans quelques rares espèces du genre
Idiogenes. Toutefois, nous considererons que l’étude consacrée par
SKRJABIN (1914: 400) à cette espèce, constitue une première
révision. Nous avons d’ailleurs retrouvé Ch. tapika, qui paraît
absolument typique pour l’Outarde canepetiere, sous le n° 356
du Musée de Vienne.
La longueur totale est de 160 à 200 mm. et la plus grande
largeur, 2 mm. Le scolex a 400 à 457 u de diamètre et les quatre
ventouses, relativement petites, mesurent 188 à 200 u sur 160 u
chacune. Le rostre a 160 à 270 u de diamètre et porte une double
couronne de 400 à 500 crochets longs de 11 à 13 u. SKRJABIN
(loc. cit.: 400) trouve 600 crochets longs de 16 x tandis que
CLERC (loc. cit.: 722) n’en a compté que 300, également longs
de 16 u. Ces crochets sont implantés suivant une ligne festonnée
(fig. 13-14).
La musculature longitudinale est relativement moins fortement
développée que dans les deux espèces précédentes. On trouve
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 21
que les faisceaux formes de quelques fibres seulement sont repartis
sans aucun ordre dans le parenchyme cortical. Il n’existe qu’une
seule paire de gros vaisseaux excreteurs longitudinaux ventraux.
Les pores sexuels alternent irrégulièrement et debouchent dans le
tiers antérieur du bord latéral du segment. La poche du cirre,
relativement petite, atteint le vaisseau excréteur poral lorsque le
segment est contracté. Elle mesure 220 à 275 u sur 46 à 50 u.
On trouve 95 à 120 testicules qui entourent les glandes sexuelles
femelles sur trois côtés (fig. 22). Le nombre des testicules évalué
par SKRJABIN (loc. cit.) nous paraît nettement trop élevé
(150 à 200). Les glandes sexuelles femelles se trouvent dans la
moitié porale du segment et la portion distale du vagin est entourée
d’un muscle sphincter à l’endroit où le vagin débouche dans
Patrium génital, en arrière de la poche du cirre. L’utérus est forte-
ment lobé et les œufs mesurent 90 u de diamètre. L’ouchosphere
a 50 à 57 u de diamètre.
Chapmania tauricollis (Chapman 1876).
Syn. Taenia tauricollis Chapman 1876.
Taenia argentina Zschokke 1888.
Chapmania tauricollis (Chapmann) Monticelli 1893.
Davainea tauricollis (Chapman) Fuhrmann 1896.
Capsodavainea tauricollis (Chapman) Fuhrmann 1901.
Höte: Rhea americana (L.).
Distribution: Brésil, Argentine.
La longueur de cette espèce atteint 210 mm. et la plus grande
largeur, 5 mm. Le scolex a 600 à 680 u de diamètre et chacune
des ventouses circulaires, 230 à 280 u de diamètre. Le rostre,
large de 250 u, porte une double couronne de 950 à 1100 crochets
longs de 10 à 12 u, implantés, comme chez les autres espèces,
suivant une ligne festonnée. Le rostre lui-même, en arrière des
crochets, est recouvert de minuscules épines.
La musculature longitudinale est fortement développée, com-
posée de faisceaux de grandeur variable et dont les plus grands sont
situés à la limite interne du parenchyme cortical (fig. 19). Les
muscles transverses et dorso-ventraux, sont également très bien
développés. Il n’y a qu’une seule paire de vaisseaux excréteurs
22 J. G. BAER
longitudinaux, réunis, dans chaque segment, par un vaisseau
transverse. Les pores sexuels alternent irregulierement et débou-
chent au fond d’un atrium génital trés profond, a paroi musculaire.
La poche du cirre est de très grande taille puisqu’elle atteint la
ligne médiane du segment de sa partie proximale. Elle mesure 550 a
560 u de long sur 90 a 120 u de diamètre. Sa paroi, épaisse de 36 u,
est constituée essentiellement par des muscules circulaires à
l'extérieur desquels se trouvent des fibres spiralées et longitudinales.
Her?
Chapmania tapıka (Clerc 1906). Anatomie d’un segment adulte.
Le cirre est recouvert, des sa base, de longues et très fines soies.
La poche du cirre passe à la face dorsale du vaisseau excréteur
tandis que le vagin, d’abord ventral par rapport à la poche du cirre,
croise celle-ci à sa face dorsale pour déboucher dans l’atrium génital
(fig. 21). L’atrium génital débouche dans la moitié antérieure du
bord latéral du segment. Les glandes sexuelles femelles sont
médianes. L’uterus est très fortement lobé et nous confirmons
entièrement les observations de Bepparp (1915: 439), à savoir
qu’à aucun moment les œufs ne se trouvent enfermés dans des
capsules ovifères ainsi que l’avait supposé FUHRMANN (loc. cit. : 121,
fig. 5) et comme l’a répété SKRJABIN (1914: 399). Il arrive que dans
un utérus relativement jeune, les ramifications, vues en coupe,
apparaissent isolées avec les œufs qu’elles englobent. Toutefois, une
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 23
série ininterrompue de coupes permet de réfuter l’hypothèse de
capsules oviferes (fig. 24). Les œufs ont 65 u de diamètre et les
onchosphères 37 à 40 u avec des crochets longs de 18 u.
Les anneaux gravides, détachés, ont 5 mm. de long et l’organe
parutérin, contenant tous les œufs, a2 mm. de diamètre (fig. 23).
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Fic. 23-24.
Chapmania tauricollis (Chapman 1876). 23. Un segment gravide, détaché,
trouvé libre sur le sol; 24. Coupe passant au niveau de l’utérus et de la base
de l’organe parutérin. On apercoit, lateralement, les deux nerfs longitu-
dinaux ainsi que les deux vaisseaux excréteurs longitudinaux, ventraux.
Ces anneaux, une fois expulsés, demeurent mobiles et se déplacent
sur l’herbe ainsi que cela nous a été communiqué par le DT FIEDLER
qui en a recueilli dans l’enclos des Nandous du jardin zoologique
de Zurich.
Diagnose du genre Chapmania Monticelli 1893 (syn. /diogenes
Krabbe 1867 p.p., Davainea R. Blanchard 1891, p.p., Capsodavainea
Fuhrmann 1901, Bertia R. Blanchard 1891, p.p., Bertiella Stiles et
Hassall 1902, p.p., Anoplocephala E. Blanchard 1848, p.p., Ophryo-
cotyloides Fuhrmann 1920, p.p.) /diogeninae pouvant atteindre une
24 Ti (EI BAER
grande taille, segments généralement plus larges que longs sauf les
segments gravides. Scolex avec ventouses circulaires et un rostre
generalement volumineux armé d’une double couronne de très
nombreux crochets, souvent implantés suivant une ligne festonnée.
Base du rostre recouvert de minuscules épines très caduques.
Pores sexuels alternant irrégulièrement, rarement unilateraux. Con-
duits sexuels passant à la face dorsale du vaisseau excréteur
ventral et du nerf. Vaisseau excréteur dorsal absent. Glandes
sexuelles femelles médianes ou legerement porales. Uterus forte-
ment ramifié. Testicules nombreux, entourant les glandes sexuelles
femelles. Parasites d’Oiseaux. |
Espèce type: Chapmania tauricollis (Chapman 1876).
Autres espèces: Ch. brachyrhyncha (Creplin 1853).
Ch. macrocephala Fuhrmann 1943.
Ch. tapika (Clerc 1906).
LE GENRE Otidiotaenia BepparDp 1912.
Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782) nov. comb.
Syn. Taenia conoideis Bloch 1782.
Taenia cuneata Batsch 1786.
Schistometra togata Cholodkowsky 1912.
Otidiotaenia eupodotidis Beddard 1912.
Schistometra conoideis (Bloch) Skrjabin 1914.
Schistometra embiensis Cholodkowsky 1915. (1)
Schistometra wettstetni Weithofer 1916.
Hotes: Otis tarda L. Choriotis arabs (L.), Ch. kori (Burch.), Lophotis
ruficristata (Smith), Neotis denhami (Child.), Lissotis melano-
gaster (Rüpp.).
Distribution: Afrique, Asie.
C’est sous le nom de Taenia articulis conoideis que BLocH
(1782: 13) décrit des Ténias trouvés par lui chez des Canards ainsi
que chez l’Outarde. Toutefois, les Vers représentés par cet auteur
(pl. 3, fig. 1) ne correspondent pas a un Cestode de Canard mais bien
1 C’est par erreur que CHoLOoDKOWSKY (1916: 41) attribue cette espèce a
DOPPELMAYR.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 25
à une espèce qui se rencontre chez l’Outarde. En outre, BLocH a
remarqué que, chez le Ver décrit et figuré, les derniers segments
étaient colorés en jaune-orange, ce qu'il attribue à l’action de la
bile de l’hôte sur le Ver. Remarquons que CHOLODKOWSKY
(1913: 227), Benparp (1918: 195) ainsi que SKRJABIN (1914: 403)
ont observé le même phénomène et que le premier de ces auteurs a,
en outre, observé la disparition de la couleur dans l’alcool. Par
conséquent, en dépit de la description imprecise de BLocH, on peut
parfaitement admettre que cet auteur a bien décrit un Cestode
d’Outarde sous le nom qui figure plus haut. Batscu (1786: 190)
reprenant la description et une partie de l’illustration de BLOCH,
nomme ce Ver Taenia cuneata et lui attribue comme hötes, selon
BLocx, les Canards et l’Outarde. Deux ans plus tard, SCHRANK
(1788: 45) indique Taenia conoidea comme ne se trouvant que
chez les Canards. Enfin, RupoLpHi (1810: 123) assimile l’espece
décrite par BLocH a 7. infundibulifornis de Goeze (1782), estimant
sans doute que les dessins publiés par BLocH étaient insuffisants
(ic. mediocr.).
Nous nous rallions à opinion émise par SKRJABIN (loc. cit. : 404)
et conservons à cette espèce le nom que BLocx lui a attribué
le premier en dépit de l’opposition soulevée par CHOLODKOWSKY
(1915: 164). Ce dernier affirme qu’il existe, chez l’Outarde, deux
espèces attribuables au genre Schistometra, à savoir S. togata
Cholodkowsky 1912 et S. embiensis Cholodkowsky 1915 et que
c’est la deuxième que SKRJABIN aurait décrite sous le nom de la
premiere ! Or, tous les matériaux que nous avons examinés demon-
trent qu'il n’y a qu'une seule espèce de Schistometra parasite de
l’Outarde d’Eurasie et que, par conséquent, le point de vue soutenu
par l’auteur russe ne saurait être adopté.
Il n’y a aucun doute que Otidiotaenia eupodotidis Beddard 1912,
récolté par cet auteur chez Choriotis (Eupodotis) korı (Burch.) et
dont nous avons pu examiner quelques segments, soit identique à
l'espèce décrite par CHOLODKOWSKY. Cependant, l'identité de ces
deux espèces pose un problème délicat de nomenclature car les deux
genres Schistometra et Otidiotaenia ont été créés la même année.
SKRJABIN (loc. cit.) adopte, sans autre, le nom générique pro-
posé par CHOLODKOWSKY et place Otidiotaenia en synonyme. En
quoi il a été suivi par tous les auteurs subséquents. Seul BEDDARD
(1920: 205) s’en étonne et, le premier, pose la question de la date de
26 JAAGBAER
publication du mémoire de CHOLODKOWSKY en faisant remarquer
que sa propre note est parue au mois de mars 1912 (elle fut présentée
à la Société zoologique de Londres dans la séance du 21 novembre
191):
Le mémoire de CHOLODKOWSKY n’a pas été publié dans un
périodique et porte la seule mention «St. Petersbourg 1912 ».
Malgré toutes les démarches que nous avons faites, il ne nous a pas
été possible de préciser cette date +. Toutefois, pour les raisons
que nous indiquons ci-dessous, nous pensons que la priorité doit
revenir à BEDDARD et par conséquent, que le genre Schistometra
doit tomber en synonymie devant Otidiotaenia.
Dans l'introduction de son mémoire, CHOLODKOWSKY (loc. cit.: 3)
indique l’état de la collection helminthologique du Musée zoologique
de l’Académie Impériale Militaire de Médecine, en date du 1° sep-
tembre 1911. Or, la bibliographie ne cite pas l’étude que Clerc a
consacrée aux Matériaux pour la faune helminthologique du Gou-
vernement d’Orel, que cet auteur dit avoir achevée le 23 janvier 1911,
mais dont la date de publication n’est pas connue. Remarquons,
toutefois, que ce dernier travail a certainement dû paraître vers
la fin de l’année 1911 puisque le compte rendu n’en a été publié
que le 27 avril 1912 dans le volume 52 du Centralblatt für Bakterio-
logie und Parasitenkunde.
Enfin, en date du 19 septembre 1912, CHoLoDKowsKY (1913: 221)
présentait à l’Académie [Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg,
une note, en français, consacrée aux diagnoses des espèces nouvelles
qu'il avait décrites, en russe, dans son mémoire antérieur. Or, la
date indiquée implique, pensons nous, que le mémoire publié en
russe doit donc être postérieur à mars 1912 et, par conséquent,
que c’est à la note de BEDDARD que doit revenir la priorité.
D’autres arguments qui nous conduisent à adopter ce point
de vue sont tirés des descriptions originelles. En effet, aucun des
Vers examinés par CHOLODKOWSKY ne possédait de scolex et c’est
par analogie anatomique avec le genre Ascometra que l’auteur russe
* Nous remercions particulièrement le professeur E. N. PavLowsky, de
l’Académie des sciences de ’U.R.S.S., des précieux renseignements qu’il nous
a fournis, confirmant l’impossibilité de fixer la date de parution de ce mémoire.
Notre reconnaissance va également à M. A. C. TownsEND, bibliothécaire au
British Museum (Nat. Hist.), ainsi que le Dr E. W. Price, responsable de
la bibliographie helminthologique fondée par Stites et Hassazz à Washing-
ton, pour les recherches auxquelles ils se sont livrés sur notre demande.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 DT
attribue son genre a la sous-famille Paruterininae Fuhrmann 1907.
Quoique la description fournie par BEDDARD soit parfois confuse,
son matériel est intact et la coupe du scolex ne laisse aucun doute.
Il est vrai que l’auteur anglais n’a pas vu les appendices musculaires
des ventouses, mais ceux-ci sont parfois difficiles à observer ainsi
que nous avons pu nous en convaincre nous-même. Enfin, dans un
travail paru en septembre 1914, BEDDARD redécrit l’organe paru-
térin et constate qu'il existe une parenté évidente entre Otidiotaenia
et Chapmania tapika (Clerc), ce qui l’entraine à attribuer son genre
à la sous-famille /diogeninae Fuhrmann 1907. Ainsi, sans avoir eu
connaissance du travail de SKRJABIN (loc. cit.) paru le 25 avril
de la même année, il est parvenu aux conclusions identiques de cet
auteur, qui, le premier, signalait la présence des papilles musculeuses
des ventouses !.
S. wettsteini a été décrit très sommairement par WEITHOFER
(1916: 312) qui a eu entre les mains du matériel provenant de
Choriotis arabs (L.). Cette description n’est accompagnée d’aucune
mesure et seule la présence de 60 (?) testicules permet de se deman-
der si l’espece est valable ou non. Comme il n’est pas possible de
retrouver le matériel original et que l’on peut compter fréquem-
ment sur une coupe, 60 testicules chez O. conoideis, nous assimilons
S. wettsteint à l’espece de BLocH.
La longueur totale du Ver varie considérablement à cause de
la très puissante musculature longitudinale du strobila. Elle est
de 150 à 300 mm. et la plus grande largeur, 6 à 11 mm. Le scolex
a 650 à 860 u de diamètre suivant son degré de contraction et
l’état de conservation du matériel; un scolex légèrement macéré
gonfle dans le liquide fixateur. Les ventouses ont 230 à 360 u de
diamètre et sont munies, chacune, de deux papilles musculaires
presque toujours très visibles. Le rostre mesure 250 a 300 u de
diamètre et porte une double couronne de 400 à 500 crochets,
longs de 9 à 10 u. La musculature longitudinale est formée de
plusieurs couches de gros faisceaux (fig. 29) entre lesquels on voit,
nettement, les très nombreuses fibres dorso-ventrales. La muscula-
ture transverse forme deux bandes bien délimitées, dorsale et
ventrale. Il y a quatre vaisseaux excréteurs longitudinaux dont les
1 Ce caractère avait bien été observé par FUHRMANN (1909: 19, fig. 14)
qui croyait, cependant, avoir affaire au scolex de Chapmania tapika !
28 INCHIENER
deux dorsaux, à lumière très réduite, se trouvent du côté médian
par rapport aux vaisseaux ventraux de gros calibre. Ceux-ci sont
reliés par un vaisseaux transversal dans chaque segment. Les pores
sexuels alternent irrégulièrement et les conduits sexuels passent
entre les vaisseaux excréteurs longitudinaux et à la face dorsale
du nerf. La poche du cirre, volumineuse, mesure 455 à 600 u de
long sur 98 a 117 u de diamètre. Sa paroi épaisse est très musclée
et sa partie proximale atteint, ou dépasse même, le vaisseau excré-
teur ventral, poral (fig. 25). Le cirre, armé d’épines, est long. Le
canal déférent est très fortement enroulé sur lui même avant de
pénétrer dans la poche du cirre; ıl est, en outre, entouré d’une
couche de grosses cellules prostatiques. La poche du cirre débouche
au fond d’un atrium génital dont une partie peut s’évaginer et
former ainsi une papille génitale. Tout le fond de l’atrium est
tapissé de fines soies, très serrées. Il est difficile de se faire une
opinion sur le nombre exact des testicules, car ces glandes sont
toujours très grandes, 48 à 65 u de diamètre et se trouvent com-
primées les unes contre les autres dans la plupart des strobila.
SKRJABIN (loc. cit.: 405) estime leur nombre de 150 à 200, toutefois
ce chiffre nous paraît nettement trop élevé. Après avoir examiné de
nombreux échantillons, nous pensons qu'il n’y a pas plus de
90 à 150 testicules par segment. Ils sont situés sur les côtés et en
arrière des glandes sexuelles femelles et parfois même, lorsque les
segments sont peu contractés, en avant de celles-ci, du côté anti-
poral. Cependant, dès que l’utérus fait son apparition, les testicules
sont refoulés vers la partie postérieure du segment. Le vagin
débouche à la face ventrale de la poche du cirre et, parfois, en
arrière de celle-ci, dans l’atrıum général. Dans la majorité des cas le
vagin chemine à la face ventrale de la poche du cirre, mais on peut
observer, occasionnellement, qu’il se trouve à la face dorsale de
cet organe. Dans sa portion proximale, le vagin se dilate pour for-
mer un réceptacle séminal fusiforme. Les glandes sexuelles femelles
se trouvent dans la moitié porale du segment et ne présentent
rien de particulier. L’uterus, très fortement lobé, occupe finalement
tout le segment, en arrière de l’organe parutérin. Il est toujours
persistant et à aucun moment ne se résout en capsules ovifères
ainsi que le prétend SKRJABIN (loc. cit.: 403). Il s’agit, de la part
de cet auteur, d’une erreur d'interprétation de même nature que
celle qu’il a commise dans le cas déjà signalé de Ch. tauricollis.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 29
Les œufs ont 90 u de diamètre et l’onchosphère mesure 50 u de
diamètre avec des crochets longs de 23 u.
Otidiotaenta macqueeni (Woodland 1930) nov. comb.
Syn. Paraschistometra macqueeni Woodland 1930.
Otidiotaenia macqueeni (Woodland) Fuhrmann 1932.
Schistometra korhaanı Ortlepp 1938.
Hötes: Afrotis atra afroides (Smith), Chlamydotis undulata mac-
queenii (Gray), Eupodotis senegalensis barrowit (Gray),
Lophotis ruficristata (Smith).
Distribution: Afrique.
Quoique la description originale de cette espèce, publiée par
WoopLanp (1930: 214), contienne de très nombreuses erreurs
d'interprétation et que cet auteur ait confondu, entre autres,
l’utérus avec l’ovaire, nous avons pu nous convaincre que Sch.
korhaanı Ortlepp 1938 en est synonyme. Nous possédons dans nos
collections des exemplaires que nous attrıbuons à cette dernière
espece, et dont le scolex, contracte, ressemhle exactement a la
figure publiée par WoopLanD (loc. cit.: fig. 1) pour le scolex de
O. macqueeni (fig. 26). Il est, d’autre part, très difficile d’observer
les papilles sur les ventouses de cette espèce et il n’y a rien d’éton-
nant que WOooDLAND ne les ait pas vues, d’autant plus que des
structures similaires lui ont échappé à une autre occasion déjà
(voir BayLis 1934).
Les plus grands exemplaires que nous ayons examinés avalent
160 mm. de long et atteignaient une largeur maximum de 3 mm.
Le scolex a 460 a 550 u de diametre et chacune des ventouses,
165 a 170 u. Les papilles musculeuses sont bien visibles sur les
ventouses non contractées. Le rostre a 270 à 280 u de diametre et
porte une double couronne de 700 à 800 crochets longs de 9 à 11 u.
Ils sont implantés suivant une ligne festonnée qui est interrompue
lateralement de sorte que l’on peut distinguer une ligne ventrale
et une ligne dorsale d’implantation des crochets.
Les pores sexuels alternent irregulierement et l’on peut observer
plusieurs segments successifs dans lesquels les pores sexuels s’ou-
vrent du même côté. Les conduits sexuels passent tantôt entre
nn EZ
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Fic. 25-28.
25. Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782). Coupe transversale passant par l’atrium
génital, en partie évaginé, montrant les rapports de la poche du cirre et
du vagin avec le nerf et le vaisseau excréteur longitudinal, ventral;
26. Otidiotaenia macqueent (Woodland 1930). Scolex avec rostre retracte;
27. Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904). Scolex de l’exemplaire type;
28. Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904). Coupe transversale passant par
l’atrium génital d’un segment fortement contracté, montrant les rapports
de la poche du cirre et du vagin avec le vaisseau et le nerf longitudinaux;
Ag- atrium génital; Mr- muscle rétracteur de la poche du cirre; Mt- muscu-
lature transversale du segment; Pc- poche du cirre; Va- vagin; VIv-
vaisseau excréteur longitudinal, ventral.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 31
les vaisseaux excreteurs longitudinaux et a la face dorsale du nerf,
tantöt a la face dorsale des vaisseaux et du nerf.
Les deux paires de vaisseaux excréteurs longitudinaux sont
disposes de facon telle que les deux vaisseaux dorsaux se trouvent
du côté médian des vaisseaux ventraux correspondant et qui sont
beaucoup plus gros. Nous avons observé que le trajet des vaisseaux
dorsaux est en général très sinueux et que, sur les coupes transversales,
le vaisseau apparaît tantôt à la face ventrale tantôt à la face dorsale
du parenchyme médullaire. C’est sans doute la raison pour laquelle
les conduits sexuels semblent parfois passer à la face dorsale des
deux vaisseaux excréteurs. La musculature est très fortement
développée et les fibres longitudinales sont groupées en plusieurs
couches de gros faisceaux. Les fibres transverses forment deux larges
bandes dorsale et ventrale. La poche du cirre est plus petite que
celle de l’espèce précédente, et n’atteint jamais le vaisseau excré-
teur ventral, poral. Elle a 136 à 160 u de long et renferme un cirre
finement armé d’épines. La poche du cirre débouche au fond d’un
atrium génital profond et c’est sans doute celui-ci que ORTLEPP
(1938: 28) a mesuré avec la poche du cirre puisqu'il trouve à
celle-ci une longueur de 200 à 300 u. Cette dimension n’est cepen-
dant jamais atteinte dans aucun des nombreux spécimens que nous
avons examinés et qui se trouve à divers états de contraction. Le
diamètre de la poche du cirre est de 40 à 45 u et sa paroi est musclée.
Comme chez l’espèce précédente, le canal déférent est fortement
enroulé sur lui-même avant de pénétrer dans la poche du cirre. Il
est également entouré de grosses cellules prostatiques. Le nombre
des testicules est difficile à évaluer, mais nous l’estimons de 60 à 65.
Ils sont de grande taille, mesurant 56 u de diamètre et sont répartis
en arrière et sur les côtés des glandes sexuelles femelles. Lorsque
l'utérus commence à se développer, il refoule les testicules vers la
partie postérieure du segment au point qu'ils forment hernie dans
le vaisseau excréteur transversal. Le vagin débouche en arrière
de la poche du cirre et chemine à la face ventrale de celle-cı au
niveau des vaisseaux excréteurs. Sa lumière est tapissée de fines
soies et sa portion proximale dilatée pour former un réceptacle
seminal. Les glandes sexuelles femelles se trouvent dans la moitié
porale du segment et l’utérus est fortement lobé dès son apparition.
Il finit par envahir tout le segment, en arrière de l’organe parutérin
qui apparaît de bonne heure déjà dans les segments où les testicules
32 J. G. BAER
sont en pleine évolution. Les œufs mesurent 75 à 78 u. de diamètre
et l’onchosphère, 46 u de diamètre. L’organe parutérin, rempli
d'œufs, est sphérique et mesure 460 u de diamètre.
Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904) n. comb.
Syn. Bertia pinguis Fuhrmann 1904.
Bertiella pinguis (Fuhrmann) Douthitt 1915.
Chapmania unilateralis Skrjabin 1915, Baer et Fain 1955.
Anoplocephala pinguis (Fuhrmann) Fuhrmann 1922. |
Ophryocotyloides pinguis (Fuhrmann) Baer 1927
Chapmania pinguis (Fuhrmann) Baer et Fain 1955.
Hôtes: Bucorvus abyssinicus (Bodd.), B. leadbeateri (Vig.).
Distribution: Afrique.
C’est certain que peu d’espèces aient été placées, successivement,
dans cinq genres différents dans l’espace d’un demi-siècle ! Il est
vrai que le scolex est très gros et qu'il est difficile d’observer le
rostre et les crochets et que, vu l’état de contraction des ventouses,
les papilles musculaires se voient à peine. D’autre part plusieurs
erreurs d'interprétation, dues à l’étude de matériaux trop forte-
ment contractés, ont contribué à masquer les véritables affinités
de cette espèce ainsi qu’en témoigne la liste, ci-dessus, des syno-
nymes.
Les spécimens non contractés et possédant des anneaux gra-
vides, atteignent une longueur de 180 mm. et une largeur maximum
de 4 mm. Le scolex a 600 à 900 u de diamètre et les ventouses,
circulaires, 230 à 350 u. Elles sont munies, comme nous avons pu
nous en convaincre, de deux papilles musculeuses chacune (fig. 27).
Le rostre est relativement petit et mesure 100 à 200 u de diamètre.
Il est armé d’une double couronne de 200 à 275 crochets longs
de 8 à 12 u. La base du rostre est recouverte de minuscules
épines.
La musculature est très fortement développée (fig. 30). Les
fibres musculaires longitudinales forment plusieurs couches de gros
faisceaux entre lesquels apparaissent les fibres dorso-ventrales. Les
muscles transverses, comme chez les autres espèces, forment deux
bandes dorsale et ventrale. Le système excréteur comporte
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 33
quatre vaisseaux longitudinaux, dont les deux dorsaux, parfois
très petits, sont souvent difficiles à distinguer. Les pores sexuels
alternent irregulierement, mais ils présentent parfois une tendance
marquée à l’unilateralit& dans certains strobila (Joyeux, BAER et
MARTIN 1936: 84). Les conduits sexuels passent entre les vaisseaux
excréteurs longitudinaux et à la face dorsale du nerf. Il arrive
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Coupes transversales à travers le parenchyme cortical pour montrer le dévelop-
pement de la musculature longitudinale, groupée en volumineux faisceaux.
29. Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782); 30. Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann
1904).
parfois que le vagin, normalement ventral par rapport à la poche
du cirre, passe à la face dorsale de celle-cı pour venir déboucher,
dans l’atrium génital en arrière de la poche du cirre. On observe
parfois sur le trajet du vagin, dans sa portion située entre le canal
excréteur et l’atrium génital, un renflement très caractéristique de
la lumière du vagin qui est tapissée de fines soies. Dans sa portion
proximale, le vagin se dilate en un réceptacle séminal fusiforme.
L’atrium génital, ainsi que nous avons pu le vérifier, n’est pas
entouré d’un muscle sphincter comme l’a dessiné SKRJABIN
REV. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 3
34 KI@IBAER
(loc. eit.: fig. 24). La poche du cirre, longue et étroite, dépasse de
deux tiers environ de sa longueur le vaisseau excréteur ventral,
poral. Elle mesure 520 à 840 u. de long sur 45 à 32 u de diamètre;
elle renferme un cirre finement spinulé (fig. 28). Ces dimensions de
la poche du cirre diffèrent considérablement de celles indiquées par
la plupart des auteurs à l’exception de Funrmann (1922: 441).
Nous avons cependant pu vérifier les mesures sur les matériaux
originaux et pensons que les auteurs, ayant pris leurs mesures sur
des coupes, vu l’état de concontraction du strobila, ont été ainsi
induits en erreur par l’angle que fait la poche du cirre avec le bord
de l’anneau. Dans la figure publiée par SkRJABIN (19144: fig. 24),
on voit que l'extrémité présumée de la poche du cirre est, en réalité,
une coupe optique de l’organe. Le nombre des testicules est de 80 à
90 environ. Ils sont groupés en arrière et sur les côtés des glandes
femelles qui sont, chez cette espèce, presque médianes. L’uterus,
comme dans les autres espèces du genre, envahit tout le segment.
Les œufs ont 77 u de diamètre et l’onchosphère, 40 u avec des
crochets longs de 22 u.
Diagnose du genre Otidiotaenia Beddard 1912 (syn. Anoplo-
cephala E. Blanchard 1848, p.p., Bertia R. Blanchard 1891 p.p.,
Chapmania Monticelli 1893 p.p., Bertiella Stiles et Hassall 1902 p.p.,
Schistometra Cholodkowsky 1912, Ophryocotyloides Fuhrmann
1920 p.p., Paraschistometra Woodland 1930). /diogeninae de grande
taille a segments toujours plus larges que longs. Scolex avec rostre
bien développé arme d’une double couronne de crochets parfois
implantée suivant une ligne festonnée. Base du rostre recouverte
d’épines. Ventouses munies chacune de deux papilles musculaires,
contractiles. Pores sexuels irregulierement alternants ou parfois
unilatéraux ; conduits sexuels passant entre les vaisseaux excréteurs
longitudinaux et à la face dorsale du nerf. Musculature du strobila
puissante. Glandes sexuelles femelles en général dans la moitié
porale du segment, plus rarement médianes. Utérus fortement
ramifié. Testicules nombreux situés en arrière et sur les côtés des
glandes sexuelles femelles. Parasites d’Oiseaux.
Espèce type: Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782).
Autres espèces: O. macqueent (Woodland 1930);
O. pinguis (Fuhrmann 1904).
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 35
LE GENRE Sphyronchotaenia Ransom 1911.
Grâce à l’amabilité de notre collègue le DT PRICE, nous avons
pu examiner les préparations originales de Ransom, déposées à
Washington. Ce matériel est en très mauvais état et l’on a l’im-
pression qu'il a été desséché, partiellement, avant même d’avoir
été fixé. Nous pouvons toutefois confirmer l'essentiel de la des-
cription originale et ajouter quelques détails utiles à la présente
étude.
Sphyronchotaenia uncinata Ransom 1911.
Höte: Neotis denhami jacksont Bann. (= Neotis cafra (Licht.)).
Distribution: Kenya.
Cette espèce paraît extrêmement rare malgré le grand nombre
d’Outardes africaines examinées en vue de parasites internes.
La longueur totale est de 220 à 370 mm. et la plus grande
largeur, A mm. Le scolex mesure 590 u de large, mais comme la
preparation a été aplatie, les dimensions indiquées par Ransom
(1911: 638) soit 400 à 450 u de diamètre, ont sans doute été prises
sur un autre scolex ou avant que celui-c1 n’ait été aplati. Le rostre,
conique, a 320 u de large à sa base (190 à 200 u) et 160 u à sa
partie supérieure. Il est arme, à sa partie supérieure, d’une double
couronne de gros crochets en forme de marteau qui ont 22 à 25 u
de long. En arrière de cette couronne, se trouvent six à huit rangées
de crochets dont la partie qui émerge du rostre a la même forme
que la lame des crochets de la couronne antérieure, mais dont la
garde, par contre, ne paraît pas développée (fig. 31 a). Nous n’avons
pas pu confirmer sur la préparation type si tous les crochets du
rostre avaient cette forme caractéristique. Le rostre est retiré dans
une cavité dont les parois s’évaginent lorsque le rostre émerge et
sont revêtues de minuscules épines. Les ventouses, inermes et
sans papilles musculaires apparemment, ont 229 u de diamètre
(175 à 200 u).
La musculature est fortement développée et rappelle beaucoup
celle du genre Chapmania. Les fibres longitudinales forment de
petits faisceaux à la périphérie du parenchyme medullaire et la
musculature transverse est constituée par deux larges bandes
dorsale et ventrale à la limite du parenchyme medullaire. Il n’y a
36 IE BAR
qu’une seule paire de vaisseaux excréteurs longitudinaux, réunis
par un vaisseau transversal dans chaque segment. Les pores sexuels
sont unilatéraux et les conduits sexuels passent à la face dorsale
du vaisseau et du nerf.
Il y a 60 à 80 testicules situés en arrière et sur les côtés des
glandes sexuelles femelles ainsi qu’en avant de celles-ci, dans la
AN 0
f
= 18h
ORAN P
PREDATED AA A
Fc 310 32%
Sphyronchotaenia unicinata Ransom 1911 (matériel type). 31. Scolex forte-
ment aplati; a- un crochet de la base du rostre; 32. Atrium genital avec
une partie du cirre évaginé, montrant sa puissante armature.
moitie antiporale du segment. Le canal deferent, fortement enroule
sur lui-même, entouré par de très nombreuses cellules prostati-
ques, débouche dans une poche du cirre qui est relativement petite.
Celle-ci mesure 230 à 250 u de long sur 57 u. de diamètre. Sa paroi,
épaisse, est très musculaire. La portion proximale de la poche du
cirre n’atteint pas le vaisseau excréteur poral. Le cirre ne paraît être
armé qu'à sa base, de très gros crochets de forme caractéristi-
que (fig. 32). Le vagin débouche dans l’atrium génital en arrière
de la poche du cirre. Sa paroi est fortement musclée et sa lumière
tapissée de longues soies. Dans sa portion proximale, le vagin se
dilate en un réceptacle séminal fusiforme. Les glandes sexuelles
femelles sont presque médianes et l’utérus est fortement ramifié.
Les œufs ont 69 u de diamètre et l’onchosphère, 45 u avec des
crochets longs de 25 u.
Diagnose du genre Sphyronchotaenia Ransom 1911. /diogeninae
a musculature bien développée. Scolex muni de ventouses circu-
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 31
laires, inermes et sans papilles musculaires ainsi que d’un rostre
conique armé d’une double couronne de crochets en arrière de
laquelle se trouvent six à huit rangées de crochets incomplets,
dépourvus de garde. Pores sexuels unilatéraux, conduits sexuels
passant à la face dorsale du vaisseau excréteur longitudinal et du
nerf. Glandes sexuelles femelles médianes. Uterus fortement
ramifié. Parasites d’Oiseaux.
Espèce type: Sphyronchotaenia uncinata Ransom 1911 }.
UNITE MORPHOLOGIQUE DE LA SOUS-FAMILLE
IDIOGENINAE
A la suite d’une étude récente consacrée à la famille des Anoplo-
cephalidae, Lopez-NEYRA (loc. cit.) jugeant que la structure du
scolex n’a pas une grande importance en taxinomie, a réuni en une
seule famille, les deux familles Anoplocephalidae Fuhrmann 1907
et Davaineidae Fuhrmann 1907. Il s’ensuit, entre autres, que l’on
rencontre, dans un même genre, des espèces à scolex inerme et
celles dont le scolex est muni d’un rostre armé des crochets de
forme caractéristique. Nous n’avons pas l’intention de développer,
ici, une critique de cette nouvelle classification que nous devons
considérer comme malheureuse. On trouve maintenant réunis
dans la sous-famille /diogeninae, en plus des cing genres que nous
avons étudiés, tous ceux qui se trouvaient autrefois dans la sous-
famille Thysanosominae Fuhrmann 1907, à savoir: Ascotaenia
Baer 1927, Avitellina Gough 1911, Stilesia Railliet 1893, Thysaniezia
Skrjabin 1926 (= Helictometra Baer 1927), Thysanosoma Diesing
1834 et Wyominia Scott 1941 qui possedent tous des organes
parutérins mais sont parasites exclusifs de Ruminants ?.
1 Nous avons cherché, sans succès, à faire tirer des exemplaires de Outarde
de Jackson dans la région type. Vu les difficultés du moment, toute chasse y
est interdite et il faudra donc attendre jusqu’à que cette espèce intéressante
de Cestode soit retrouvée ultérieurement.
2 Lopez-NeyRA n’a sans doute pas eu connaissance du mémoire de
SPASSKY (1951) sur les Anoplocephalata. Cet auteur, reconnaît, en effet, la
famille des Avitellinidae Spassky 1950 qui est divisée en trois sous-familles :
1. Avitellininae Gough 1911 avec les genres Avitellina Gough (= Ascotaenia
Baer 1927) et Stilesia Railliet 1893; 2. Thysanosomatinae (Fuhrmann 1907) avec
le genre Thysanosoma Diesing 1834; 3. Thysanieziinae Skrjabin et Schulz 1937
avec le genre Thysaniezia Skrjabin 1926.
38 ILA GIA
Sans approuver entièrement la classification de SpassKy, nous
lui reconnaissons une certaine logique dans ses grandes lignes qui
conservent à ce groupe de parasites de Ruminants, une autonomie
que nous estimons Justifiée.
La révision que nous venons d’entreprendre fait bien ressortir
l’individualité des quatre genre Ascometra, Chapmania, Otidiotaenia
et Sphyronchotaenia. Par la structure de son scolex décrite plus
haut, Ascometra apparait comme une mutation de Otidiotaenia dont
les crochets ainsi que le rostre auraient disparu.
Lorsqu’on observe sur des coupes longitudinales de segments
gravides l’utérus des quatre genres énumérés, on constate que
celui-ci, partiellement vidé de ses œufs, est refoulé vers l’extrémité
postérieure du segment, autour du réceptacle séminal et des restes
de l’oviducte ainsi que du vitelloducte (fig. 11). Dans ces conditions,
Putérus prend la forme d’un fer a cheval à convexité antérieure
et dont les deux branches sont fortement lobées. Cette forme carac-
téristique de l’utérus est encore accentuée lorsque le segment
gravide s’allonge et que l’organe parutérin, maintenant rempli
d'œufs, en occupe le tiers au moins. On retrouve ainsi, chez ces
quatre genres, la structure considérée, jusqu’ici, comme caractéris-
tique des anneaux gravides du genre /diogenes. Il existe, par
conséquent, entre tous ces genres une unité fondamentale mais qui
est masquée, au premier abord, par le développement excessif de la
musculature longitudinale tel qu’on l’observe chez Otidiotaenia et,
à un degré moindre, chez Ascometra, Chapmania et Sphyron-
chotaenia.
La structure du scolex et, en particulier, la présence ou l’absence
de papilles musculaires sur les ventouses et aussi le developpement
de la musculature longitudinale, font ressortir l’existence de deux
lignées évolutives.
Dans la premiere de celles-ci, représentée par Chapmania et
Sphyronchotaenia, les papilles font défaut. La musculature lon-
gitudinale, tout en étant composée de très nombreuses fibres, n’est
pas disposée en faisceaux réguliers, superposés. Il n’y a pas de
vaisseau excréteur longitudinal, dorsal. Le rostre, normal chez
Chapmania, c’est-à-dire qu’il porte une double couronne de cro-
chets, a subi, chez Sphyronchotaenia, une mutation qui a eu pour
conséquence d'augmenter le nombre des rangées de crochets qui
recouvrent presque tout le rostre.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 39
La deuxième lignée évolutive est représentée par les genres
Ascometra et Otidiotaenia dont les ventouses sont munies de papilles
musculaires. La musculature longitudinale est presque toujours
composées de nombreux, gros, faisceaux, formant plusieurs couches
superposées. Chez Ascometra les faisceaux sont peu nombreux mais
les fibres isolées occupent presque tout le parenchyme cortical. Les
vaisseaux excreteurs dorsaux existent dans les segments Jeunes et
persistent, en général, dans les segments adultes et gravides. Le
rostre, normal chez Otidiotaenia a subi, comme nous l’admettons
plus haut, une mutation chez Ascometra qui l’a fait disparaître
completement.
Dans le genre /diogenes, plusieurs espèces se distinguent par
la perte totale du scolex qui est, alors, remplacé par un pseudo-
scolex. Il ne s’agit pas, ici, de cas fortuits, mais au contraire, d’un
processus évolutif normal dont la finalité est frappante ! Le scolex
normal de la larve tombe, au cours des premières phases du déve-
loppement du Ver adulte chez l’hòte défimtif. Toutefois, la perte
de cet organe de fixation est compensée par la transformation des
premiers segments du strobila dont les bords postérieurs, libres,
deviennent lobes et forment un appareil d'ancrage efficace qui
permet au Ver de s’accroître normalement.
L’anatomie des organes sexuels du genre /diogenes présente
les mêmes caractères fondamentaux que celle des autres genres.
On observe parfois une paire de vaisseaux excréteurs longitudinaux
dorsaux dans les anneaux immatures tandis qu’ils disparaissent
dans les segments adultes (CLAUSEN 1915: 31). Le strobila est en
général de petite taille et peu musclé, mais on retrouve chez
Idiogenes les gros testicules et la grande poche du cirre caractéris-
tiques des autres genres et, ainsi que nous l’avons dit plus haut,
un utérus en forme de fer-à-cheval à convexité antérieure.
Enfin, chez toutes les espèces des cinq genres, les œufs sont
très gros.
On ne connaît pas les cycles évolutifs de ces genres sinon qu'ils
se déroulent peut-être chez des Insectes (voir ci-dessus). Il est
probable qu’ils sont tous très semblables et empruntent des hôtes
intermédiaires voisins car, dans la plupart des cas, les espèces du
genre /diogenes, se trouvent associées, chez l'hôte définitif, à celles
de l’un ou de l’autre des genres ci-dessus.
40
10
12
J. G. BAER
CEESDE DÉTERMINATION DES GENRES ET ESPECES
Ventouses portant deux papilles musculaires . 2
Ventouses dépourvues de papilles musculaires 3
Scolex depourvu de rostre . 5
Scolex muni d’un rostre armé Di
Surface du rostre recouverte d’épines 4
Surface du rostre recouverte de crochets
Sphyronchotaenia uncinata Ransom 1911
Strobila de grande taille, musculeux; plus de 50 testicules . . 9
Strobila de taille moyenne ou petite, gréle; moins de 50 tes-
ticulés |). ei Oe DR FD I ONE
Poche du cirre n’atteint pas le vaisseau longitudinal poral;
parasites d’Outardes . . Ascometra vestita Cholodkowsky 1912
Poche du cirre atteint ou dépasse le vaisseau longitudinal poral;
parasites de Pintades . . . . MT a .
Poche du cirre mesurant 228-274 u de mn
Ascometra gutterae (Baylis 1914)
Poche du cirre mesurant 400 u de long
Ascometra numida (Fuhrmann 1909)
Poche du cirre dépassant 800 u de long; parasites de Bucorvus
Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904)
Poche du cirre n’atteint pas 800 u de long; parasites d’Outardes 8
Crochets du rostre implantés suivant une ligne festonnée
Otidiotaenia macqueeni (Woodland 1930)
Crochets du rostre implantés suivant une ligne circulaire
Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782)
Parasites d’Oiseaux du Nouveau Monde . . . . 2... 2 7240
Parasites d’Oiseaux de l'Ancien Monde RE
Poche du cirre mesurant 320-340 u de long; parasites de Cariama
Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853)
Poche du cirre mesurant 550-560 u de long; parasites de Rhea
Chapmania tauricollis (Chapman 1876)
Scolex dépassant 700 u de diamètre; plus de 1000 crochets
Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943
Scolex n’atteignant pas 700 de diamètre; moins de 1000 cro-
chets . . . 22. 2 22 Chapmania Tapıka (Gera
Ventouses armées d’epines; parasites de Falconiformes
Idiogenes flagellum (Goeze 1782)
Ventouses inermes; scolex parfois absent (pseudoscolex) . . . 13
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 41
13 0,158 30 testicules par'segment ... . - Sai ag tot lay of RE NP LT.
En général, moins de 15 testicules par segment ee dla)
14 Atrium génital garni d’épines; rostre avec 120-140 crochets
Idiogenes grandiporus Cholodkowsky 1906
Atrium génital inerme; pas de scolex connu, un pseudoscolex
Idiogenes otidis Krabbe 1867
15 Nombre de testicules inférieur ou egala9 . . . . . . . . . 16
Nombre de testicules Supérieur à 9 . .. . . . . . . 18
degl Sifesticules: parasites d'Outardes . . . 22 : . : . . . . 17
7-9 testicules; parasites de Cariama
Idiogenes horridus Fuhrmann 1908
17 4-8 testicules; rostre avec 120-140 crochets
Idiogenes kolbei Ortlepp 1938
2 testicules; un pseudoscolex . . . Idiogenes mahonae Baer 1955
18 Parasites de Bucorvus; un pseudoscolex
Idiogenes bucoret Joyeux, Baer et Martin 1936
Parasites d Outardes: scolex normal. . . . : „ : . . 9... 49
Dr 50 Lerochets 00 | a I
75-80 crochets; 9-12 testicules . . | Idiogenes | nana , Fuhrmann 1925
20 Crochets longs de 12-13 u; 15-20 testicules
Idiogenes pseudotidis Mahon 1954
Crochets longs de 36-48 u; 10-15 testicules
Idiogenes kori Ortlepp 1938
REPARTITION DES ESPECES CHEZ LES HÖTES
En vue d’etudier la repartition des especes, nous les avons
groupées, de façon schématique, qui permet de mettre en relief
les hôtes parasités (fig. 33).
On constate que sur vingt et une espèces, treize se rencontrent
exclusivement chez les Outardes et que celles-ci hébergent, en
outre, des représentants de tous les genres. Nous y voyons une
indication que c’est à l’intérieur de ce groupe d’Oiseaux spécialisés
habitant les plaines et les steppes d’Eurasie et d'Afrique que se
serait produite l’évolution des genres et des espèces telle que nous
l'avons admise ci-dessus.
Il paraîtrait même logique d’admettre que c’est à l’intérieur
du groupe des Otidés récents ou de leurs ancêtres, qu’aurait pris
naissance la sous-famille /diogeninae. Toutefois, il ressort de
42 IE eB AB
l'examen de notre schéma un certain nombre de constatations
importantes qui méritent d’étre examinees de facon particuliere.
A deux reprises, deux genres et deux espéces se sont établis
dans des groupes d’hötes très différents des Otidés. C’est ainsi
NUMIDES
OTIDES
Chapmania
2spp
Otidiotaenia
2spp
(diogenes
7spp
FALCONES
Rigs ss.
Schema destiné a montrer la répartition des genres et des especes de la sous-
famille Idiogeninae Fuhrmann 1907 chez leurs hôtes. (Pour l’explication,
voir le texte.)
que /diogenes bucorvi et Otidiotaenia pinguis sont hébergés par les
Calaos terrestres d’Afrique (Bucorvus) et Idiogenes horridus et
Chapmania brachyrhyncha, chez Cariama de l’Amerique du sud.
D’autre part, Chapmania tauricollis se rencontre exclusivement
chez les Nandous sud-americains, /diogenes flagellum chez les
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 43
Milans africains 1, et Ascometra numida et A. gutterae, chez les
Pintades d’Afrique.
Il est vrai qu’au point de vue biologique, tous ces Oiseaux
habitent les steppes, savanes et pampas de l’Ancien et du Nouveau
Monde et l’on peut concevoir comment, à la faveur de conditions
écologiques semblables, des espèces de Cestodes se seraient établies
dans des hôtes autres que les Otidés. Cependant, si pareille explica-
tion pourrait, à la rigueur, s’appliquer aux espèces parasites des
hôtes africains, c’est-à-dire, les Calaos terrestres, Milans et Pin-
tades qui partagent leur territoire avec les Outardes, elle ne saurait
plus être invoquée pour les Cestodes hébergés par Cariama et le
Nandou, sud-américains, qui se trouvent séparés du continent
africain depuis la fin du Mésozoïque.
On sait que la plupart des Cestodes et, en particulier, ceux
parasites d’Oiseaux, sont très étroitement inféodés à leurs hôtes
(cf. BAER 1948). Dans quelques cas spécialement favorables, ce haut
degré de spécificité parasitaire permet de mettre en évidence la
présence de liens phylogéniques entre les hôtes eux-mêmes
(Baer 1954). Par conséquent, l’etude de la faune parasitaire d’un
groupe d’hötes dont la position systématique est discutée, permet
d'apporter aux ornithologistes des arguments tirés de la para-
sitologie.
La famille des Otidés est rangée par BERLIoz (1951: 899) parmi
les Gruiformes (Ralliformes), au voisinage des Burhinidés. Ces
deux familles sont considérées comme étant intermédiaires entre
les Gruiformes et les Charadriiformes. Par contre, Mayr et AMADON
(1951: 34) conservent parmi les Grues la seule famille des Otides et
releguent les Burhinidés parmi les Charadriiformes auxquels,
d’ailleurs, leurs Cestodes les rattachent tout naturellement.
Tous les auteurs modernes classent les Cariamides dans l’ordre
des Grues. On sait, d’autre part (PIVETEAU 1951: 821), que Cariama
est connu en Amérique du Sud, depuis l’Oligocene et que cette
famille ne renfermant que deux genres modernes, monotypiques,
est issue des Phororhaci miocenes. Les Diatryma de l’Eocene d’Ame-
tıque du Nord et de France semblent, eux aussi, presenter certains
caractères qui se retrouvent chez Cariama et qui justifient l’inclu-
1 I. flagellum a été signalé une seule fois chez une Buse nord-américaine
(MAHON, loc. cit.).
44 Te LICH BAER
sion de ces formes fossiles parmi les Grues. Il y aurait donc une
origine commune, lointaine, des Phororhaci et des Diatryma d’où
serait issu, également, Cariama.
On ne possède pas de documents sur les Otidés, mais rien ne
s'oppose à ce qu'ils aient pris naissance quelque part sur une
branche du tronc commun. En effet, à moins d’envisager une
évolution parallèle des genres de Cestodes, on est obligé d'admettre
que les Oiseaux primitifs qui formaient ce tronc commun, étaient
déjà parasités par les genres /diogenes et Chapmania. On observe,
en outre, que les Cariamidés ne paraissent pas avoir beaucoup
évolué, puisque cette famille ne renferme aujourd’hui encore que
deux genres monotypiques dont un seul, d’ailleurs, héberge les
deux espèces de Ténias citées plus haut. La famille des Otidés,
par contre, s’est épanouie en neuf genres contenant vingt-trois
espèces et, chez celles-ci, les Cestodes ont également évolué en
cinq genres et treize espèces 1.
On pense aujourd’hui que les Ratites ont une origine poly-
phylétique et que les Rhéas se rapprochent des Tinamous. Ce qui
impliquerait que les Nandous sont issus de groupes capables,
à l’origine, de voler mais ayant perdu, secondairement, l’usage de
leurs ailes. La présence de Chapmania tauricollis chez Rhea, pour
lequel ce parasite représente un Ténia typique, permettrait d’en-
visager une parenté éventuelle entre ces Oiseaux coureurs et les
Cariamidés. Il est vrai que tous deux habitent les pampas sud-
américaines où ils se trouvent écologiquement ségrégés et l’on
doit se demander si l'identité d'habitat ne serait pas la cause sinon
la conséquence d’une convergence physiologique de leur organisme
à la faveur de laquelle le genre Chapmania a pu s'adapter à un
hôte nouveau, en l’occurrence, le Nandou ? On observe, en effet,
que la musculature longitudinale des deux espèces de Ténias
sud-americains, Ch. tauricollis et Ch. brachrhyncha, est particu-
lièrement développée et que les fibres sont groupées en faisceaux
grossiers, Caractère qui distingue ces deux espèces des espèces
africaines du genre Chapmania. Enfin, les parasites de Rhea ne sont
1 Selon Mayr et Amapon (loc. cit.: 6), quelques auteurs voudraient trans-
férer dans les Cariamidés le Serpentaire africain, classé en général parmi les
Falconiformes. Or, Sagittarius serpentarius (Müll.) héberge, ainsi que nous
avons pu nous en rendre compte à deux reprises (observation inédite), le
Cestode Mesocestoides perlatus (Goeze) qui est un Ténia caractéristique des
Falconiformes.
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 45
pas encore suffisamment connus pour que l’on puisse affirmer
l'absence, chez ces Oiseaux, de représentants du genre /dio-
genes 1.
Parmi les Calaos (Bucérotidés), le genre Bucorvus Less. avec
deux espèces occupe une position à part du fait que ce Calao géant
est presque exclusivement terrestre. Ces Oiseaux, caractéristiques
des savanes en Afrique, y mènent une existence analogue à celle
des Outardes. Il est cependant étonnant de retrouver chez eux un
représentant de chacun des genres /diogenes et Otidiotaenia qui sont
d’ailleurs inconnus chez tous les autres Bucérotidés. Aucun orni-
thologiste n’a jamais supposé qu’il put y avoir entre les Calaos
terrestres et les Outardes une parenté quelconque, même lointaine
et nous pensons qu'il faut invoquer, ici, l'hypothèse d’une conver-
gence physiologique survenue chez deux ordres d’Oiseaux habitant
un même biotope, mais qui sont considérés, au point de vue
systématique, comme complètement distincts ?. |
Idiogenes flagellum est une espèce caractéristique des Falconi-
formes africains et, plus particulièrement, des Milans 3. Nous
pensons qu'il s’agit ici d’une infestation secondaire qui s’est établie
dans ce groupe d’höte à une époque assez lointaine au point d’être
devenue, maintenant, habituelle. On peut toutefois se demander si,
à l’origine, l’infestation des Milans s’est produite à partir d’une
souche hébergée par les Outardes ou par les Calaos terrestres.
Nous admettons la première de ces deux hypothèses plutôt que la
seconde, parce que /. flagellum possède encore un scolex, tandis
que /. bucorei n’a plus qu’un pseudoscolex et que cinq espèces,
au moins, parasites des Outardes, sont, elles aussi, pourvues d’un
scolex. Signalons en outre un détail intéressant: parmi toutes les
espèces connues du genre /diogenes, I. flagellum paraît être la
seule à posséder des ventouses armées d’épines.
1 Nous avons créé, autrefois (1928) une variété neogeae pour un Cestode
d’Autruche, Houttuynia struthiocameli (Houttuyn) trouvée chez le Nandou.
Toutefois, nous constatons aujourd’hui qu’il plane un doute sur la provenance
de ce matériel qui semble avoir été récolté au Jardin zoologique de Berlin.
Tant que cette variété n’aura pas été retrouvée chez le Nandou en Amérique
du Sud, nous estimons qu’il ne faudrait pas en faire état dans la discussion
relative aux affinités possibles entre Autruches et Nandous.
2 Il est curieux de constater que parmi les vingt-trois espèces de Mallo-
phages signalées chez les Bucérotidés, trois seulement vivent sur les Calaos
terrestres où elles semblent cantonnées, exclusivement (Hopkins et Cray,
1951).
3 Voir note infrapaginale à la page 43.
46 J. G. BAER
Il nous paraît peu probable qu’il existe entre les Pintades et
les Outardes des liens phylogéniques comme l’impliquerait la pré-
sence, chez les premières, de deux espèces du genre Ascometra.
Toutefois, il est intéressant de relever que parmi les Mallophages
des Gallinacés, trois genres de la famille des Ménoponidés sont
caractéristiques des Pintades et que parmi les quelque deux cents
espèces de la famille des Philoptéridés signalées chez les Gallinacés,
sept seulement sont hébergées par les Pintades. Ces renseignements
semblent montrer que même parmi les Gallinacés, les Pintades
occupent une place à part et constitueraient un biotope particulier
où ont pris naissance trois genres caractéristiques. Cette indication
d’une spécialisation ne serait pas incompatible avec l’hypothèse
d’une convergence physiologique de leur milieu intestinal avec
celui des Outardes. Mais il est vrai, aussi, que les neuf espèces de
Mallophages signalées sur les Outardes et rentrant toutes dans le
genre Otidoecus Bedford constituent un groupe qui serait très
voisin du genre Cuclotogaster Carricker des Gallinacés, ce qui
pourrait impliquer une affinité phylogénique des Outardes avec
les Gallinacés.
Comme nous l’avons fait remarquer antérieurement (1955), 1l est
possible de distinguer chez un même hôte, deux biotopes différents
occupés par les parasites, à savoir l'intestin et le plumage ou le
pelage. Chacun de ceux-ci paraît avoir évolué dans une direction
distincte et à une vitesse différente, en sorte que les renseignements
sur la spécificité parasitaire que l’on peut tirer des entoparasites ne
coïncident pas, nécessairement, avec ceux fournis par les
ectoparasites.
CONCLUSIONS
Basée sur les matériaux originaux, complétée par d’autres
collections, cette étude permet de tirer des conelusions intéressantes
quant aux relations et au degré d’inféodation des Cestodes vis-à-vis
de leurs hôtes.
La présence de deux genres distincts, à la fois chez Carıama
et chez les Outardes qui sont séparés sur deux continents différents
depuis le Mésozoïque, doit être imputée à la présence, déjà chez les
ancêtres communs de ces Oiseaux, de Ténias voisins, sinon iden-
tiques, aux genres actuels. Il s’agit, par conséquent, 1c1, d’un cas
SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 47
très net de ce que nous avons appelé la spécificité phylogénique.
On connaît le degré très élevé d’inféodation des Cestodes
cyclophyllidiens à l’egard de leurs hôtes. Ce phénomène est bien
étudié, chez les Oiseaux surtout, depuis plus d’un demi-siècle. La
présence d’espèces particulières, mais appartenant à des genres
caractéristiques pour les Outardes, chez des hôtes aussi différents
que le sont les Pintades, Calaos terrestres, Milans et Nandous, nous
a permis de formuler l'hypothèse d’une convergence physiologique
de leur milieu intestinal. Tous ces hôtes, en effet, habitent les
grands espaces découverts les uns, d’Eurasie et d'Afrique et les
autres, d'Amérique du Sud. Nous laisserons à d’autres le soin de
déterminer si l’écologie de ces Oiseaux a été déterminée par une
convergence physiologique fort ancienne, ou si celle-ci est la
conséquence d’un habitat commun.
Comme en aucun des cas mentionnés, la même espèce de
Cestode ne s’observe chez deux hôtes appartenant à des ordres dis-
tinets d’Oiseaux, il faut en conclure qu’il y a eu spéciation des
Ténias à la suite de leur isolement qui doit être, très probablement,
fort ancien.
Une spéciation de Vers parasites par suite de leur isolement chez
des hôtes apparentés écologiquement et chez lesquels doit exister
en outre une convergence physiologique du milieu intestinal,
rappelle ce que l’on observe chez les Mallophages parasites des
Oiseaux. Chez ceux-ci, en effet, le milieu écologique du parasite est
représenté par le plumage de l’hôte et, plus particulièrement, par la
texture ainsi que la composition chimique des barbules (CLAY 1949).
Il serait donc plus facile de démontrer par voie expérimentale,
le rôle de la convergence physiologique du milieu où vit le parasite
chez les Mallophages plutôt que chez les Cestodes, vu la complexité
chimique du milieu intestinal. Il ne faut pas perdre de vue, non
plus, que les Mallophages passent toute leur existence sur l’hòte,
ne le quittant à aucun stade de leur développement et se trouvent,
par conséquent, dans des conditions théoriquement idéales pour
favoriser la spéciation par isolement. Les Cestodes, par contre,
passent la plus grande partie de leur vie larvaire dans un hôte
intermédiaire qui doit, nécessairement, pour que le parasite survive,
se rencontrer dans le même biotope que l’hôte définitif.
Nous pensons que la convergence physiologique des milieux
intestinaux d'hôtes écologiquement voisins et leur infestation par
48 J. *G. BAER
des Cestodes appartenant aux mémes genres, doit étre considérée
comme un phenomene secondaire, survenu lorsque l’evolution des
Oiseaux avait déja abouti aux genres actuels et non comme une
indication d’évolution parallele entre hötes et parasites.
RESUME
La présente étude nous a permis d’analyser, à l’intérieur d’une
sous-famille, l’évolution probable des genres et des espèces. Elle
nous a conduit à préciser l’existence d’une parenté entre les hôtes,
telle que nous l’avions formulée antérieurement. En outre, elle
nous oblige à envisager la possibilité d’une convergence physio-
logique entre hötes écologiquement apparentés. Cette derniere
hypothese, qui résulte d’une étude détaillée des faits envisagés dans
leur ensemble, fait ressortir clairement la complexité des rapports
entre les Oiseaux et leurs Ténias que la seule spécificité phylo-
génique ne suffit pas 4 expliquer de facon satisfaisante.
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tralbl. Bakt. Parasit. Orig. 3: 2-6; 41-66, 3 fig.
N° 2. Jacques de Beaumont. La stylopisation chez
les Sphecidae. (Avec 13 figures dans le texte.)
(Musée zoologique de Lausanne.)
A mon maître, le professeur E. Guyénot, à
l’occasion de son 70% anniversaire.
INTRODUCTION
Les Strepsiptères forment un ordre d’insectes intéressants à bien
des points de vue. Tous sont parasites durant la plus grande partie
de leur existence; ils s’attaquent à des Hyménoptères nidifiants,
des Homoptères, des Orthoptères ou des Thysanoures; seuls les
premiers seront pris en considération dans ce travail.
Brièvement résumé, voici comment se présente le cycle évolutif.
Chez l’Hyménoptère adulte, le Strepsiptère apparaît comme une
sorte de hernie brune, faisant saillie entre les segments abdo-
minaux (fig. 4, 6, 7); cette protubérance représente le céphalothorax
du parasite. Si ce dernier est une femelle, il restera en place sur
l’hòte, subissant sa métamorphose à l’intérieur de la dépouille
larvaire; il s’agit d’un insecte fortement dégradé, sans appendices
externes et dont l’abdomen, caché dans l’hôte, contient un grand
nombre d’ceufs. La larve mâle, qui se distingue entre autres par
sa forme plus cylindrique, donnera par contre un adulte ailé,
libre, qui ira feconder la femelle in situ. En se libérant, le mâle
laisse dans l’Hyménoptère un puparium vide, largement ouvert —
52 J. DE BEAUMONT
en arrière, formé par les exuvies emboîtées de la larve et de la
nymphe. La femelle, vivipare, donne naissance à de nombreuses
larves primaires, triongulinides, qui se repandent sur le corps de
l'hôte; de là, par des voies non précisées, elles arrivent en contact
d’une larve de l’Hyménoptère hôte dans laquelle elles pénètrent
et se transforment en larves endoparasites apodes. Elles subissent
encore diverses modifications et, au moment où l’hôte se méta-
morphose, elles font saillir entre deux segments abdominaux de
celui-ci la partie antérieure de leurs corps et le cycle se trouve
bouclé. |
Rappelons qu’un Hyménoptère atteint par les Strepsiptères
est dit « stylopisé », du nom d’un des genres les plus anciennement
connus, Stylops. On ne trouve souvent qu’un seul parasite par hôte,
mais il peut aussi y en avoir plusieurs; j’en ai compté jusqu’à cinq.
Les Strepsiptères peuvent provoquer sur leur hôte des modifica-
tions variées, morphologiques ou physiologiques. C’est surtout chez
les Apides, et en particulier dans le genre Andrena que les effets
de la stylopisation ont été étudiés. Le travail classique est celui de
PEREZ (1886); le mémoire le plus complet est celui de Sarr (1927)
où l’on trouvera un résumé des recherches antérieures. La stylopisa-
tion affecte quelques caractères généraux, tels que la taille, la gran-
deur de la tête ou la nervulation, mais elle agit surtout sur les
caractères sexuels morphologiques ou chromatiques. Sous l'influence
du parasite, l’on peut voir régresser certains caractères sexuels ou
apparaître, chez un individu, ceux de l’autre sexe. Les Andrena
stylopisées peuvent donc fréquemment être considérées comme des
intersexués. La morphologie interne, les caractères physiologiques
et éthologiques sont également touchés par le parasitisme.
Des effets du même ordre, souvent moins accusés, ont été obser-
ves chez d’autres Apides et chez certains Vespides; chez d’autres
Vespides, par contre (VANDEL 1933), seules les différences sexuelles
chromatiques sont affectées; chez les Polistes enfin, les individus
stylopisés ne semblent pas différer des individus normaux. Il y a
donc de grandes variations, selon les groupes d’Hymenopteres,
dans les effets de la stylopisation et c’est ce qui m’a incité à étudier
le phénomène dans la famille des Sphecidae pour lesquels nous
n’avons que de brèves indications de SALT.
Les genres de Sphecidae chez lesquels on a rencontré jusqu’à
présent des Strepsiptères, appartenant probablement tous au genre
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 53
Pseudoxenos Saund (voir BoHarT 1941) sont: Ammophila K.
(y compris Podalonia Spin.), Sphex L., Sceliphron Kl., Bembix F.,
Microbembex Patton, Stizus Latr., Bembecinus Costa, Tachytes F.,
Tachysphex Kohl et Trypoxylon Latr.
J’exposerai ici les premières constatations que j'ai pu faire
sur les Ammophila paléarctiques, Bembecinus tridens et les Bembix.
Le matériel étudié provient des Musées de Berne, Gênes, Genève,
Lausanne et Paris, ainsi que des collections de MM. DE ANDRADE,
R. M. NaEr, J. PastEELS, P. RoTH, A. STEINER et P. M. F. VER-
HOEFF. Je remercie ces entomologistes obligeants qui ont mis du
matériel à ma disposition. M. PasrTers s’est chargé de la
détermination d’une partie des parasites.
Dans le but de préciser la variation de certains caractères
atteints par la stylopisation, j'ai été amené à faire une étude
biométrique. Voici quelques indications sur la méthode utilisée.
Le microscope qui m’a servi est un binoculaire Leitz muni d’un
porte-insecte articulé qui peut remplacer la platine. La partie
supérieure du statif, supportant l’optique, peut être déplacée
horizontalement dans deux directions perpendiculaires au moyen
de- deux boutons de commande. Un des oculaires contient une
échelle graduée. On comprend qu’il est aisé, avec ce dispositif,
d'orienter correctement l’insecte et d’amener l'échelle graduée
au-dessus de l’organe à mesurer. L’échelle micrométrique est un
centimètre divisé en dixièmes de millimètres. Pour l’étude d’un
organe donné, 1l faut choisir le grossissement de telle manière que
les plus grandes mesures ne dépassent pas les 100 divisions de
Péchelle, mais que les plus petites comptent au moins 30 divisions;
J'ai opéré à x 48 et x 24.
Lorsque l’on établit ainsi, chez une série d'individus, les pro-
portions de tel ou tel organe, l’on constate naturellement une
certaine variation; il est difficile de connaître quelle est la part de
l’imprécision des mesures et celle de la véritable variation. Dans le
cas présent, cela n’a pas grande importance lorsque l’on veut
juger de l’effet global de la stylopisation sur une série d'individus
comparés à une série d'individus normaux. Les difficultés
surviennent par contre si l’on cherche à ordonner les individus;
de petites différences de mesure ont alors leur importance. L’impré-
cision des mesures provient de diverses causes qu’il est inutile
d’indiquer ici; disons seulement que la répétition d’une même
54 J. DE BEAUMONT
mesure m’a souvent donné le même chiffre, mais parfois aussi un
écart d’une division de l’échelle.
La véritable variation existe bien entendu et peut se rattacher
à divers types; la méthode biométrique ne nous permet pas d’en
déceler les causes, génétiques ou phénotypiques, mais elle nous
permet par contre de savoir, par exemple, si cette variation est
géographique ou individuelle et, dans ce dernier cas, si elle est de
type dysharmonique. Il est en tout cas indispensable, pour inter-
préter les effets de la stylopisation, de bien connaître tout d’abord
le type de variation des individus normaux.
Les résultats de cette étude biométrique étant en général très
démonstratifs, il m’a paru inutile, pour le moment tout au moins,
de faire un contrôle statistique.
Voici maintenant le résultat de mes observations.
GENRE AMMOPHILA K.
Je donne tout d’abord la liste des spécimens stylopisés que J'ai
examinés Jusqu'à maintenant, ce qui constituera une petite contri-
bution à la faunistique des Strepsiptères. Pour chaque individu,
Jai indiqué le lieu et la date de capture, la collection où il est
conservé, ainsi que les parasites qu'il porte; le signe 4 peut indiquer
un mâle en place ou un puparium vide. Sous le nom de heydeni
Dahlb. n° 1 et heydeni n° 2 figurent deux espèces qui n’ont pas été
séparées Jusqu'à maintenant; heydeni 2 se distingue entre autres
par son clypéus plus bombé, sa face plus étroite par rapport aux
yeux. M. PastEeELS (1954) a déterminé comme Pseudoxenos sphe-
cidarum Duf. les parasites de certains spécimens; il est probable,
comme M. PAsTEELs me l’a indiqué, que la même espèce parasite
toutes les Ammophiles paléarctiques.
Ammophila (Podalonia) tyder Le Guill.
. France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 22.VII-5.VIII.1934 (coll.
mea) 2 gd.
. Espagne, Almeria, 31.V.1952 (coll. mea) 1 g.
. Egypte, Gebel Asfar, 7.VI.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 g.
. Egypte (Mus. Genève) 19.
. Egypte (Mus. Genève) 2g, 1 9.
—
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OFH0 #04003 03 O, O O 03 O, Os
N = © I ork © ND > re OD OR GON ee
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LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE DD
. Egypte (Mus. Genève) 3 J, 2 9.
. Maroc, Goulimine, 5.V.1947 (coll. Naef) 1 g.
. Espagne, Almeria, 31.V.1952 (coll. mea) 1 ©.
. Egypte (Mus. Genève) 13,19. |
. Egypte (Mus. Genève) 3 4, 2 9.
. Arabie, Djedda (Mus. Paris) 1 ¢.
Ammophila (Podalonia) hirsuta Scop.
. Loc ? (Mus. Paris) 1 g.
Ammophila (Podalonia) dispar Taschbg.
. Egypte, Fayoum, 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 g.
. Egypte, Fayoum, 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 ©.
. Egypte, Fayoum 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 3, 3 9.
Ammophila (Podalonia) ebenina Spin. (micipsa Morice).
. Egypte, Fayoum 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea).
. Egypte, Fayoum, 8.11.1936 (Mochi leg., coll. mea).
Ammophila (s.s.) sabulosa L.
. Suisse, Tessin, Tegna, 7.VI.1946 (Bouvier leg., coll. mea) 1 g, 1 ©.
Suisse, Tessin, Val Bavona, 2.VIII.1936 (Bouvier leg., coll. mea) 1 4.
. Suisse, Valais, Brigue, 16.V11.1953 (coll. mea) 1 ©.
. Suisse, Grisons, Grono, VII.1887 (Steck leg., Mus. Berne) 2 g, 3 ©.
. Suisse, Grisons, Grono, VII.1887 (Steck leg., Mus. Berne) 1 g.
. Suisse, Valais, Useigne, 14.VII.1911 (Steck leg., Mus. Berne) 1 g.
. Suisse, Tessin, Val Bavona, 2.VIII.1936 (Bouvier leg., coll. mea) 1 9.
Ammophila (s.s.) heydeni Dahlb. n° 1.
. France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 6-16.VIT.1948 (Aubert leg., coll.
mea) 19.
. France, Var, Caillan (Berland leg., Mus. Paris) 1 ©.
. France, Pyr. or., Villefranche de Conflans (Mus. Paris) 1 9.
. Grèce, Mytilene (Mus. Paris) 1 9.
. Liban, Kammodha Plain (Christiansen leg., coll. mea) 1 9.
. Portugal, Rezende, 24.VIII.1951 (coll. de Andrade) 1 ©.
. Suisse, Grisons, Grono, VII.1887 (Steck leg., Mus. Berne) 1 9.
. Suisse, Valais, Sierre, 16.VII.1908 (Steck leg., Mus. Berne) 1 9.
. France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, VI.1929 (coll. mea).
. France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 22.VII-5.VIII.1934 (coll. mea)
1g
. France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 7-21.1X.1932 (coll. mea) 1g, 1 ©.
. Maroc, Tiznit, 10.VI.1947 (coll. mea) 1 ©.
56 J. DE BEAUMONT
Q 5. ?, Passomart, 20.V1.1877 (Mus. Berne) 1 &!.
. France, Var, Callian, 10.V1.1931 (coll. Naef.) 13,19.
+0
Si <
Ammophila (s.s.) heydenı Dahlb. n° 2.
. France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 7-21.1X.1932 (coll. mea) 1 ©.
. France, Corrèze, Argentat, 4.1X.1890 (Vachal leg., Mus. Paris) 1 g.
. Espagne, Gérone, Tamaria, VIII.1954 (Pasteels leg., coll. mea) 1 9.
. Espagne, Gérone, Tamaria, VIII.1954 (Pstells leg., coll. mea) 1 9.
. Espagne, Gerone, Tamaria, VIII.1954 (Pasteels leg., coll. mea) 1 9.
+O Oy Oy Os Os
> HONE
Ammophila (s.s.) campestris Latr.
. Suisse, Valais, Martigny, 29.V1.1936 (coll. mea) 1 9.
. Suisse, Valais, Sierre (Mus. Lausanne) 1 3.
. France, Pyr. or., Saillagouse, 10.VII.1922 (Benoist leg., Mus. Paris)
Le i ©.
. Suisse, Valais, Sierre, 18.VII.1906 (Mus. Lausanne) 1 ©.
. France, Lozère, Bagnols-les-Bains, VII.1939 (coll. Roth) 1 ©.
. Suisse, Valais, Alpe Ponchette, 13.VII (Frey-gessner leg. Mus.
Berne) 19.
. Suisse, Valais, Sierre, 24.VII (Frey-Gessner leg., Mus. Berne) 1 9.
. Suisse, Valais, Brigue, 6.VII.1930 (coll. Naef) 1 3.
. Suisse, Valais, Brigue, 6.V11.1930 (coll. Naef) 1 ©.
. Suisse, Valais, Hothenn, 19.VI.1937 (coll. Naef) 1 &!.
. Suisse, Grisons, Grono, 16.VII.1885 (Steck leg., Mus. Berne) 2 9.
mr SSH DE
+OFHOTOTOTON tO+O70 TO 0-04
ON DI a
Ammophila (s.s.) pubescens Curt.
ile (Wu ee) La
1. ? (Mus. Paris) 1 8.
2. France, Hautes-Pyrénées, Bareges (Mus. Paris) 2 g.
3. Suisse, Valais, Martigny, 15.VI.1889 (Mus. Berne) 1 g&.
Ammophila (s.s.) apicalis Brullé.
2 1. Suisse, Valais, Brigue, 30.VII.1932 (coll. Naef) 1 &, 2 9.
Ammophila (s.s.) nasuta Lep.
1. Algérie, Alger, Les Caroubiers, 16.VIII.1920 (coll. Roth) 1 g, 3 2.
2. Algérie, Alger, Les Caroubiers, 31.V.1920 (coll. Roth) 1 g.
Ammophila (Eremochares) dives Brullé.
& 1. Maroc, Marrakech, 15.VI.1947 (coll. mea) 1 g.
© 1. Maroc, Marrakech, 11.V.1947 (coll. Naef) 1 9.
© 2. Maroc, Marrakech, 15.V1.1934 (coll. Naef) 1 9.
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE DI
Dans le genre Ammophila, j'ai étudié principalement les effets
de la stylopisation sur les proportions de l’abdomen, la forme de la
tête et armature des pattes.
PROPORTIONS DE L’ABDOMEN.
Chez les Ammophiles, comme chez les genres voisins, le premier
sternite abdominal, long et cylindrique, forme le petiole; le premier
5+6 tydei | sabulosa |
= |
|
L:
Pf LT an I trite
SASA A RARI
|
|
|
heydeni 1 | heyden 2 | campestris pubescens dives
LO
4
1,4 |
DETIENE IE A
SETTA ATI ATTI
ITA IE TTTTI
se TITTI
ARA ANA BER ARS SANA SANE
"BE BE EROE 2000 I IONI DE
BiG de
Graphique montrant l’influence de la stylopisation sur le rapport
petiole + postpétiole /5 + 6
tibia posterieur ( 4 )
chez les Ammophila. Pour chaque espèce, le trait vertical épais indique
les rapports mesurés chez les mâles (3), les mâles stylopisés (g s.), les
femelles (9) et les femelles stylopisées (9 s.).
tergite qui lui fait suite, plus ou moins dilaté, est souvent nommé
postpetiole. Les espèces appartenant au sous-genre Ammophila s. s
ont le postpétiole allongé et situé dans le prolongement du pétiole;
les espèces qui se rattachent aux sous-genres Podalonia Spin.
58 J. DE BEAUMONT
(Psammophila Dahlb.) et Eremochares Grib. ont un postpetiole
plus fortement dilaté et formant un angle plus ou moins net avec
le petiole. Ces deux premiers articles de l’abdomen sont propor-
tionnellement plus courts et le deuxieme est plus elargi chez les
femelles que chez les mâles; toutefois, chez les Eremochares,
la différence sexuelle est faible.
Chez les individus stylopisés, on observe toujours, à côté de
déformations mécaniques locales dues à la présence des parasites,
hice 2-8
Ammophila tydei. — 2: Abdomen d’un ¢ normal (5 = longueur du petiole;
6 = longueur du postpétiole). — 3: & stylopisé n° 1. — 4: 4 stylopisé n° 5.
— 5: 9 normale. — 6: 9 stylopisée n° 1. — 7: 9 stylopisée n° 3. — 8: Tibia
postérieur, vu par la face postérieure, montrant la manière de mesurer la
longueur 4.
un raccourcissement du pétiole et du postpétiole. Il en résulte de
grandes différences d’aspect, rendant souvent difficile l’identifica-
tion des espèces. Jai souvent vu, dans les collections, des Ammo-
phila s.s. stylopisées prises pour des Podalonia. MERCET avait
décrit une Ammophila homogenea, se distinguant de tydet par
l'aspect ramassé de l’abdomen et le pétiole court; KoHL a montré
que les individus sur lesquels MERCET avait basé son espèce étaient
simplement des tydei stylopisés.
Pour étudier ce phénomène, j’ai mesuré chez les individus
stylopisés et chez des témoins provenant des mêmes régions la
longueur de la face dorsale du pétiole (5), du postpétiole (6) et,
pour comparaison, la longueur du tibia postérieur (4). Les figures 2
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 59
et 8 indiquent comment ces mesures ont été prises; il n’est pas
toujours aisé, chez les Ammophila s.s., de déterminer la limite
entre le petiole et le postpetiole; il y a cependant en général,
lorsque l’on examine l’organe de profil, une légère échancrure,
précédant le postpetiole, et que j’ai choisie comme limite.
J’ai ensuite calculé les rapports de la longueur du pétiole, du
postpétiole ou des deux réunis sur la longueur du tibia posté-
tom 2
fo ASTI
pas toujours également sur les deux premiers articles de abdomen.
Ainsi, chez les males normaux d’A. tydei, le pétiole est toujours
nettement plus long que le postpétiole; chez les males stylopisés
de la même espèce, il en est parfois de même, mais le rapport peut
aussi étre inversé: le pétiole étant proportionnellement plus
raccourci que le postpétiole, c’est ce dernier qui devient le plus
long. Suivant que l’on choisit l’un ou l’autre des trois rapports
mesurés, on obtient donc une sériation différente des individus;
Dae Ù
4
du petiole et du postpétiole sur celle du tibia postérieur.
Le graphique n° 1 resume l’ensemble des observations; je n’y ai
cependant pas fait figurer les espèces pour lesquelles je n’avais pas
de mâles stylopisés à ma disposition, et qui viennent d’ailleurs con-
firmer ce que l’on voit chez les autres. Les figures 2 à 7 donnent
quelques exemples, choisis chez A. tydet. Voici les principaux faits
mis en évidence.
1. Tous les individus sont modifiés par la stylopisation, qui agit
de façon semblable chez toutes les espèces. On observe un raccour-
cissement des deux premiers articles de l’abdomen; l’examen des
. Les effets de la stylopisation ne se manifestent
j'ai surtout étudié le rapport soit les longueurs additionnées
rapports - et 7 montre que le pétiole et le postpétiole sont tous
deux atteints. L’abdomen des individus stylopisés devient plus
globuleux et, avec une augmentation de l’effet, on note que l’angle
entre les faces dorsales du pétiole et du postpétiole est de moins en
moins obtus.
2. Les deux sexes sont également atteints. L’abdomen étant
normalement plus ramassé chez les femelles que chez les mâles,
certains mäles stylopisés ressemblent beaucoup, à ce point de vue,
à des femelles (voir par exemple les figures 3 et 5). Peut-on parler
d’intersexualité ? C’est une affaire de definition, mais si on l’admet,
60 J. DE BEAUMONT
on doit alors considérer les femelles stylopisées comme des hyper-
femelles. Il est plus simple d'admettre que la stylopisation a un
effet general sur la forme de l’abdomen, sans parler d’intersexualite.
3. Les effets de la stylopisation, en ce qui concerne le caractère
étudié ici, sont assez marqués pour que les individus parasités,
même les moins déformés, soient presque toujours nettement en
dehors des limites de la variation des individus normaux. Ce fait
ERE È 5 6
se verifie aussi dans l’examen des rapports — et —
Dr
4. L’étendue de la variation est à peu pres semblable chez les
femelles et les mäles normaux. Lorsque le nombre d’individus
examines est suffisant, cette varıation apparait plus etendue chez
les specimens stylopises.
2 tydei | sabulosa | heydeni 1 heydeni 2 campestris pubescens dives
|
|
: =o
1,6 *o
©
È
s
= ; =
La al ttt MEME
Fic. 9.
Graphique montrant l'influence de la stylopisation sur le rapport - Lo (voir la
fig. 10) chez les Ammophila. Pour chaque espèce, le trait vertical épais
indique les rapports mesurés chez les mâles (3), les mâles stylopisés (g's),
les femelles (9) et les femelles stylopisées (2 s).
7
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LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 61
FORME DE LA TETE.
Les Ammophiles presentent souvent de grandes differences
sexuelles dans la forme de la tête. Chez les espèces des sous-genres
Ammophila s. s. et Podalonia, la face de la femelle est large, avec
les bords internes des yeux presque paralleles (fig. 11); les mäles
ont la face plus étroite, avec les yeux nettement convergents vers
le bas (fig. 10). Le clypéus est plus large et moins allongé chez les
Fic. 10-12.
Ammophila tydei. — 10: Tête de &, vue de face, montrant les trois longueurs
mesurées. — 11: Tête de 9, vue de face. — 12: Tête de g, vue par-dessus,
montrant la manière de placer l’échelle graduée pour mesurer la longueur 3;
celle-ci comprendrait ici 48 divisions.
femelles que chez les mâles. Chez les Eremochares, la face est étroite
dans les deux sexes, mais les yeux sont plus fortement convergents
vers le bas chez les mâles.
La forme de la tête étant modifiée par la stylopisation, j'ai
cherché à l’apprecier par des mesures faciles à effectuer, et je me
suis arrêté à trois de ces dimensions (fig. 10): 1° la largeur minimum
de la face (distance interoculaire) dans sa partie inférieure; 20 la
distance entre le rebord inférieur des insertions antennaires (plus
facile à déterminer que la limite supérieure du clypéus) et le bord
antérieur du clypéus: 3° la distance interoculaire au niveau de
l’ocelle antérieur; la figure 12 indique comment il faut placer
l’échelle pour prendre cette dernière mesure.
J'ai établi, chez les individus stylopisés et les mêmes témoins
> 2 3
que pour le caractère précédemment étudié, les rapports x et >.
62 J. DE BEAUMONT
Le premier indique les proportions du clypéus augmenté dans le
haut de l’écusson frontal, le deuxième mesure la convergence des
yeux. Les deux rapports donnent d’ailleurs des résultats tout à
fait comparables; un allongement du clypéus est en effet lié, chez
les Ammophiles, à une plus forte convergence des yeux.
Le graphique n° 9, relatif au rapport i donne une vue d’en-
semble du phénomène et nous permet de tirer les conclusions
générales suivantes.
1. Tous les mâles sont modifiés, et de façon semblable chez les
diverses espèces, par la stylopisation; celle-ci a pour effet d’elargir
le clypéus; l’etude du rapport = montre qu'il ya, de façon concomi-
tante, une diminution de la convergence des yeux. Les femelles
stylopisées ne se distinguent par contre guère des femelles normales;
les faibles déviations observées se produisant dans un sens ou dans
l’autre, elles ne sont très probablement pas significatives, et l’on
peut admettre que le parasitisme est sans effet sur ce caractère
chez les femelles.
2. Les mâles stylopisés, tout en restant assez voisins des mâles
normaux, se rapprochent cependant des femelles. Ces dernières
n’étant pas modifiées, on peut admettre plus facilement que dans
le cas précédent que les mâles stylopisés sont intersexués.
3. Comme pour le caractère précédent, les individus stylopisés
se trouvent tous en dehors des limites de variation des individus
normaux.
4. La variation est faible chez les femelles normales, plus accusée
chez les mâles normaux, ce qui est peut-être dû au fait qu’elle est,
chez ces derniers, de type dysharmonique. L’amplitude de la
variation ne semble pas être sensiblement plus élevée chez les mâles
stylopisés, mais le nombre de spécimens examinés n’est pas suffisant
pour que cette conclusion soit considérée comme certaine.
ARMATURE DES PATTES
Il y a de fortes différences sexuelles dans le développement des
épines et des poils sur les pattes. On peut prendre comme exemple
A. tydei; ce qui est vrai pour cette espèce l’est en grande partie
pour les autres.
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 63
Chez la femelle, les trochanters et les fémurs antérieurs portent
en dessous une rangée de longues soies noires (psammophores);
les tibias antérieurs portent d’assez nombreuses épines et, de plus,
sur leurs faces interne et inférieure, quelques longs poils noirs;
les tarses antérieurs, assez fortement asymétriques, sont munis
à leur bord externe d’un peigne formé de longues et fortes épines;
ils portent de nombreuses épines plus courtes sur leurs autres faces.
Les tibias et les tarses 2 et 3 sont fortement épineux.
Chez le mâle, les trochanters et les fémurs antérieurs ne portent
généralement en dessous que des poils blancs; j'ai vu cependant
6 exemplaires de l’Europe méridionale, sur une trentaine que j'ai
examinés, où quelques soies noires apparaissent parmi les poils
blancs; les 60 exemplaires nord-africains étudiés ne montrent que
des poils blancs. Les tarses antérieurs ne sont pas asymétriques et
leurs épines, de même que celles des tibias, sont beaucoup moins
nombreuses et moins longues que chez la femelle. Les tibias anté-
rieurs ne portent généralement pas de poils; j'ai cependant observé
5 spécimens portant un, parfois deux poils sur cet article. Les
épines des tibias et des tarses 2 et 3 sont moins nombreuses et plus
faibles que chez la femelle.
La variation individuelle dans le développement des poils et des
épines, le fait que ces dernières se raccourcissent par usure, rend
difficile l'appréciation de l’influence éventuelle de la stylopisation;
cette influence est toujours faible, mais évidente chez certaines
espèces. Il semble que la stylopisation des femelles entraîne parfois
une légère régression de la spinulation des pattes; c’est ce que J'ai
observé chez A. dispar et certains exemplaires de tydet.
Une particularité plus facile à mettre en évidence est le déve-
loppement des épines et des poils chez les mâles stylopisés. Ce fait
est très net chez certains tydei. Les mâles 3 et 7 ne sont pas modifiés
à ce point de vue; les mâles 1 et 2 montrent quelques poils noirs
aux fémurs, mais guère plus développés que chez certains mâles
normaux. Le développement de l’armature des pattes est évident
chez les trois derniers mâles, 4, 5 et 6, d'Egypte. Tous trois ont une
rangée de soies noires aux fémurs antérieurs, caractère qui n’appa-
rait jamais chez les mâles normaux de l’Afrique du Nord; les tibias
antérieurs portent d’assez nombreux poils; les épines du peigne
sont plus longues que chez les mâles normaux, tout en n’atteignant
cependant de loin pas le développement de celles de la femelle.
64 J. DE BEAUMONT
Toutes les autres épines des pattes sont également plus développées
que chez les mâles. Chez d’autres espèces aussi, j’ai observé un
développement un peu plus accusé de la spinulation des pattes
chez les mâles stylopisés.
Ces mâles, chez lesquels on voit se développer jusqu'à un
certain degré les caractères sexuels de la femelle peuvent à juste
titre être considérés comme intersexués.
AUTRES CARACTÈRES.
Parmi les individus stylopisés, quatre présentent de nettes
anomalies de nervulation: interruption de nervures dans la région
des cellules cubitales. Ce nombre est trop faible pour assurer que ces
modifications sont en relation avec le parasitisme, comme ce semble
être le cas chez les Andrena. La stylopisation peut modifier la
pilosité. Ainsi, la pubescence argentée est toujours plus développée
sur la face chez les mâles que chez les femelles; sous l’effet de la
stylopisation, cette pubescence peut s’accroitre chez les femelles.
Chez les mäles les plus fortement atteints, ayant des proportions
du clypéus qui se rapprochent de celles de la femelle, on observe
aussi une modification de la forme du bord antérieur et de la
sculpture du clypéus. Je n’ai pas observé d’autres modifications des
caractères sexuels chez les individus parasités.
GENRE BEMBECINUS cosra
La seule espèce étudiée est B. tridens F., longtemps classée dans
le genre Stizus Latr. Le parasite a été récemment décrit par
PastEELS (1954) sous le nom de Pseudoxenos crassidens. Voici la
liste des spécimens stylopisés que J'ai examinés.
1. France, Dordogne, Les Eyzies, 1953 (Steiner leg., coll. mea) 2 g.
3 2. Ussuri, Sichota Alin (Inst. Zurich) 1 9.
43. Yougoslavie, Herceenovi, VIII.1952 (Verhoeff leg., coll. mea) 2 9.
% 4. Grèce, Corfou, VII-VIII.1954 (coll. Verhoeff) 29.
$5 à 8. Grèce, Corfou, VII-VIII.1954 (coll. Verhoeff) 19.
39. Algérie, El Kantara, 14.V.1954 (Linsenmaier leg., coll. mea) 2 g.
? 1. France, Haute-Savoie, Sciez, 19.VII.1931 (coll. mea) 1 9.
© 2. France, Haute-Savoie, Sciez, 6.VII.1930 (coll. mea) 1 gd.
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 65
. France, Haute-Savoie, Sciez, 6.VII.1930 (coll. mea) 1 &.
. France, Haute-Savoie, Sciez, 6.VII.1930 (coll. mea) 1 ©.
. Suisse, Berne, La Neuveville (Jacob leg., Mus. Lausanne) 1 © (type).
. Suisse, Genève, Peney, 14.VII.1876 (Tourner leg., Mus. Genève) 1 9.
. Suisse, Genève (Mus. Genève) 1 9.
? Suisse (Mus. Genève) 1 g.
" Ttalie, Piemont, Orada (Berio leg., Mus. Gênes) 1 9.
10. Italie, Bicone. Orada (Berio leg., Mus. Gênes 19.
CARTE Grèce, Corfou, VII -VIII.1954 (coll. Verhoeff) 1 ¢.
931 2: To Corfou, VII-VIII.1954 (coll. Li 160:
© 13. Suisse, Valais, Useigne, 9.VII.1908 (Steck leg., Mus. Berne) 1 9.
© 14. France, Dordogne, Les Eyzies, 1954 (Steiner leg., coll. mea) 3 g.
DONO TA ©
9
9
9
9
9
9
9
9
J'ai étudié principalement, chez cette expece, la forme de la
tete et la coloration du clypéus.
FORME DE LA TETE.
On observe des differences sexuelles comparables à celles que
nous avons signalées chez les Ammophila. Ici cependant, les bords
internes des yeux de la femelle ne sont pas à peu près parallèles,
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Graphique montrant l’influence de la stylopisation sur le rapport — chez
Bembecinus tridens.
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 5
66 J. DE BEAUMONT
mais seulement un peu moins convergents que chez le mäle. J’ai
Poets: A À 2 3
apprécié la forme de la tête par les mêmes rapports 7et que chez
les Ammophiles; le graphique n° 13 donne le résultat des observa-
tions pour le premier de ces rapports.
Notons tout d’abord que j’ai dû séparer les individus d'Europe
de ceux de l’Afrique du Nord, qui forment la sous-espèce errans
Beaum. Comme je l’ai indiqué en effet (1954), chez les mâles nord-
africains, le clypéus est proportionnellement plus large: chez les
femelles, la différence est moins marquée. |
Sur les 8 mâles stylopisés d'Europe et d’Asie, 7 ne m’ont pas
paru différer des individus normaux par la forme de leur tête;
ils sont porteurs d’un ou deux parasites du sexe femelle; le 8e indi-
vidu, par contre, infecté par deux Strepsiptères mâles, présente un
clypéus plus large, qui le rapproche des mâles de la sous-espèce
errans. D’Afrique du Nord, j'ai examiné un mâle porteur de deux
parasites mâles, dont la tête, modifiée par rapport aux mâles
normaux de la même région, rappelle celle de la femelle. Les
15 femelles européennes stylopisées, atteintes par des parasites
des deux sexes, ne diffèrent pas, par la forme de leur tête, des
femelles témoins.
Laissant de côté le lien possible entre le sexe du parasite et le
degré de la modification, nous aurions ici, au cas où les faits signalés
se confirmeraient, une réaction assez différente de celle observée
chez les Ammophila. Chez ces dernières, tout individu parasité se
distingue nettement des normaux; chez les Bembecinus au contraire,
ce n’est que dans certains cas que la stylopisation ferait effet. II
serait nécessaire de vérifier ce fait sur un plus grand nombre de
spécimens.
COLORATION DU CLYPÉUS.
Chez le mâle, le clypéus et le labre sont toujours Jaunes; chez la
femelle, la couleur de ces pièces est sujette à la variation géogra-
phique. En Europe, le clypéus et le labre de la femelle sont générale-
ment noirs ou à peine tachés de jaune au bord antérieur, la tendance
à Péclaircissement étant plus marquée dans certaines régions.
Chez la sous-espèce errans, on observe plus fréquemment une
coloration jaune plus ou moins étendue du clypéus. A Chypre,
cette coloration claire devient la règle.
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 67
Les mâles stylopisés ont le clypéus et le labre jaunes comme les
individus normaux. Chez les femelles, d’après le matériel que j’ai
à ma disposition, l’effet semble varier géographiquement ; 9 femelles
stylopisées de Suisse et de France ont le clypéus et le labre en
grande partie jaune, comme chez les mâles; sur 2 femelles d’Italie,
de la même localité, atteintes chacune d’un parasite, l’une a le
clypéus jaune, l’autre le clypéus à peine éclairci au bord antérieur.
Chez 2 femelles parasitées de Corfou, le clypéus est aussi noir que
chez les témoins.
Il est entendu que ces individus ne sont pas assez nombreux
pour que l’on puisse tirer des conclusions définitives. Cependant,
le fait que la couleur du clypéus varie déjà géographiquement chez
les individus témoins renforce l’hypothèse d’une variation géogra-
phique des effets de la stylopisation. On pourrait supposer par
exemple que chez la race de Corfou la coloration noire du clypéus est
plus fortement fixée (génétiquement) que dans d’autres races et
qu’elle ne peut pas être modifiée par la présence d’un Strepsiptère.
GENRE BEMBIX F.
Mes observations ne portent que sur trois spécimens, mais qui
présentent un certain intérêt taxonomique. Ces insectes, en effet,
sont les types de deux espèces décrites par des auteurs espagnols et
qui ne sont, comme je l’ai déjà signalé (1953) que des individus
stylopisés d'espèces banales; ils sont conservés à l’Institut d’ento-
mologie de Madrid.
Bembix hispanica Mercet a été basé sur deux mâles, qui sont
en fait des oculata Latr. stylopisés. J’ai pu examiner en détail l’un
de ces exemplaires, atteint par deux parasites femelles immatures
et je signale ici ses principales caractéristiques.
Chez les individus de l’Europe du Sud-Ouest de cette espèce,
les dessins sont glauques chez le mâle, jaunes chez la femelle et ıls
sont distribués de façon un peu différente chez les deux sexes.
Le mâle stylopisé a les dessins distribués comme ceux d’un mâle,
mais de couleur jaune, comme chez la femelle. Cet individu présente
aussi une régression de ses caractères sexuels. Les saillies des articles
du funicule sont moins accusées que chez un mâle normal. Les
fémurs 2 ne sont presque pas dentés en scie à leur face inférieure.
68 J. DE BEAUMONT
Quoique la taille de l’individu soit grande, le deuxième sternite
ne montre qu’une tres faible indication de carene; la plate-forme
du sixième sternite est peu nettement limitée, moins saillante que
chez les très petits mâles, les tubercules des angles postérieurs à
peine indiqués. Le septième tergite est plus long que d’habitude,
non sinué sur les côtés; sur le septième sternite, la carène médiane
est aplatie Jusque près de l'extrémité. Valves de l’armature génitale
un peu plus étroites et un peu plus ponctuées que chez un individu
normal.
Je n’ai pas pu étudier en détail l’autre exemplaire de B. hispa-
nica, mais J'ai pu constater qu'il s’agissait également d’un oculata
stylopisé.
Bembix paradoxa Giner Mari a été décrit d’après un seul exem-
plaire femelle provenant de Las Arenas. D’après son auteur, ce
serait une espèce bien extraordinaire. En réalité, l’examen du type
m'a montré qu'il s’agit sans doute d’un individu stylopisé de
B. rostrata L. L'aspect particulier de l’insecte provient surtout du
fait que l’abdomen est fortement déformé et sa sculpture modifiée
par la présence de quatre parasites. Les dessins clairs sont peu
développés, mais j’ai vu un individu normal de même provenance
de coloration assez semblable. Tous les autres caractères principaux:
forme des mandicules, du labre, du elypeus, du vertex, sculpture
de la tête et du thorax ne diffèrent pas de ce que l’on voit chez une
femelle normale. Il reste cependant un caractère « paradoxal »,
c’est la structure des antennes ou du moins du fragment d’antenne
subsistant seul chez cet unique exemplaire; GInEr MARI a figuré
les articles, curieusement déformés, de cette partie basale du
funicule. Y a-t-ıl un lien entre cette structure spéciale et la stylopisa-
tion ? Il est difficile de le savoir; cependant, il me paraît plutòt
qu'il s’agit là d’une malformation accidentelle et sans rapport
avec la présence des parasites.
DISCUSSION DES RÉSULTATS.
L’on a souvent cherché a donner une interprétation des effets
de la stylopisation de même que de phénomènes semblables observés
à la suite du parasitisme chez divers Arthropodes (Dryinides chez
les Homoptères, Sacculines chez les Crabes, etc.). Mais il faut bien
avouer que si certaines hypothèses sont vraisemblables, aucune
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 69
n’est prouvée a l’heure qu’il est. Il faudrait pouvoir expliquer le fait
même que la présence d’un parasite entraîne des modifications chez
l’höte, le fait que ces modifications prennent souvent l'allure de
l’intersexualité et enfin la variation du phénomène.
En ce qui concerne les deux premiers points, on peut constater
que le parasite mime l’action de certains gènes. On voit par exemple
apparaître chez les mâles, sous l'effet de la stylopisation, des
caractères sexuels qui sont normalement déterminés par le com-
plexe des gènes sexuels de la femelle. Nous avons vu se développer
chez les femelles européennes de Bembecinus tridens, sous l'effet des
parasites, une coloration du clypéus qui caractérise normalement
une race de la Méditerranée orientale; nous avons vu également
certains mâles européens stylopisés de cette espèce acquérir les
proportions de la tête des mâles normaux de l'Afrique du Nord.
Enfin, les différences observées dans la longueur du pétiole des
Ammophila parasitées sont semblables à celles que l’on note entre
les diverses espèces du genre. On peut donc dire que les
Hyménoptères stylopisés réalisent en quelque sorte des phénocopies.
Quel est le mécanisme profond du phénomène ? Si l’on admet que
les gènes agissent sur les caractères par de longues chaînes de
réaction, l’on peut supposer que le parasite empêche le déroulement
normal de ces réactions et en substitue d’autres. Il pourrait le
le faire en émettant certaines substances ou en en soustrayant;
il pourrait également agir de façon générale sur le métabolisme
de l’hôte, ce qui provoquerait indirectement des modifications plus
spécifiques. Nous n’avons aucune manière de savoir actuellement
si l’une ou l’autre de ces modalités se réalise en fait ou si d’autres
phénomènes sont en cause. Le seul document que je puisse verser
au dossier est l’examen d’un gynandromorphe biparti d’ Ammophila
tydei. Chez ce spécimen, les appendices du côté gauche sont typique-
ment femelles, ceux du còté droit typiquement mäles; au cours du
développement, il n’y a donc eu aucune influence, par d’éventuelles
hormones de gènes, d’un des cötes du corps sur l’autre. Or nous
avons vu que la spinulation des pattes était facilement modifiée
par la présence d’un parasite.
Un autre problème est celui de la variation des effets. Pourquoi
l’influence de la stylopisation est-elle très nette chez certains grou-
pes ou certaines espèces, faible ou nulle chez l’autres ? Pourquoi,
chez une espèce donnée, certains caractères sont-ils atteints et
70 J. DE BEAUMONT
d’autres pas ? On a supposé que la stylopisation agissait surtout
sur les caractères phylogénétiquement ou ontogénétiquement les
plus recents, ou sur ceux qui sont naturellement les plus variables.
La base de cette variation serait donc dans la nature même du
caractère; de ce fait, les explications que nous pourrions en donner
sont tout aussi hypothétiques que celles qui ont été mises en avant
pour les effets généraux de la stylopisation.
Demandons-nous enfin pourquoi le degré de la modification
varie d’un individu à l’autre de la même espèce. Les différences de
réaction pourraient provenir en partie des différences de constitu-
tion génétique des individus atteints, mais 1l est plus probable
qu’elles sont liées à des variations dans l’action du parasite; c’est
l’inducteur qui serait variable, ce que l’on pourrait rattacher par
exemple au nombre de parasites, à leur sexe ou à l’époque de
l’infestation. Il me semble que pour l’étude de ce type de variation,
la méthode biométrique que j'inaugure ici dans ce domaine,
pourra rendre des services. Il faudrait encore la perfectionner et
surtout multiplier les observations; le faible nombre d'individus
examinés ne me permet pas de tirer des conclusions bien solidement
établies et les résultats sont jusqu’à présent assez décevants.
J’ai cherché à savoir, par exemple, s’il existait chez un individu
donné une concordance dans le degré de transformation des divers
caractères. Autrement dit, un individu ayant un caractère forte-
ment modifié par la stylopisation a-t-il aussi ses autres caractères
fortement atteints ? Placons les mâles stylopisés d’ Ammophila
DO
40
et spinulation des pattes, nous obtenons les seriations suivantes:
tydet par ordre de modification croissante des caractères
3, 1,7, 6,2, 4, 5. — 4, 3)°7) 42) 5.6. 29) 7 ee
Suivant le caractère envisagé, l’ordre n’est pas exactement le
même, mais il faut tenir compte de certaines causes d’erreur:
chez les mâles normaux, il n’y a déjà pas de concordance entre les
o + 6
4
F u
de? a
4
: ì Re | 2 3
caractères + et : si l’on choisit, à la place de 1 le rapport ti
D lv
les Di 2 E Varrangement est un pe
es rapports + ou a geme peu
TA
différent; enfin, de légères erreurs de mesure peuvent avoir ici
une assez grande importance. Ceci admis, on observe une certaine
concordance dans le degré de modification des divers caractères;
et à la plac
LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE FA
les individus, 1,3 et 7 sont relativement peu modifies, les individus
4,5 et 6 le sont plus fortement, pour tous les caractéres envisages.
Ceci est en accord avec les constatations de SALT. Les résultats sont
malheureusement moins bons avec les autres espèces que J'ai
étudiées.
Existe-t-1l un rapport entre le degré de la transformation et le
nombre de parasites ? Dans une certaine mesure seulement. Les
porteurs de plusieurs parasites sont généralement plus fortement
modifiés que ceux qui n’en présentent qu'un seul, mais il y a des
exceptions. On peut constater aussi que deux individus atteints par
un seul Strepsiptère, du même sexe, peuvent montrer des degrés
différents de transformation. Chez Bembecinus tridens, il pourrait
exister un rapport entre l'intensité de l’influence et le sexe des
parasites; ce serait à vérifier sur de plus nombreux exemplaires.
Chez Ammophila, je n’ai rien constaté de semblable. Il est d’ailleurs
possible que si, dans certains cas, les parasites mäles agissent de
facons plus marquée, ce soit dù simplement à leur plus forte taille.
Bref, avec le matériel dont j'ai disposé jusqu’à maintenant il ne
m’a pas été possible de tirer des conclusions précises sur les causes
de la variation dans les effets du parasitisme. Ces causes sont
probablement multiples.
Dans l’étude de la stylopisation, nous en sommes au stade un
peu ingrat où il est surtout necessaire d’accumuler des faits précis,
qui permettront peut-être par la suite de donner une explication
générale du phénomène. J'espère pouvoir, dans un deuxième
travail, apporter des renseignements complémentaires et Je serais
reconnaissant aux entomologistes qui voudraient bien me confier
du matériel à l’etude.
RESUME.
1. Chez les Ammophila, les individus stylopisés se distinguent
constamment des individus normaux par un raccourcissement du
pétiole et du postpétiole dans les deux sexes et par une modification
de la forme de la téte chez les males, qui les rapproche des femelles.
On peut aussi observer des phenomenes d’intersexualite dans
l’armature des pattes.
2. Chez Bembecinus tridens F. une modification dans la forme
de la tête s’observe chez certains mâles stylopisés seulement. Il
12 J. DE BEAUMONT
semble exister d’autre part une variation géographique dans les
effets du parasitisme sur la couleur du clypéus de la femelle.
3. Chez les Bembix mâles stylopisés, on peut noter une régression
des caractères sexuels.
4. La méthode biométrique permet d’étudier de façon plus
précise qu’on ne l’a fait jusqu’à maintenant la variation dans les
effets de la stylopisation.
TRAVAUX CITÉS
Beaumont, J. DE. 1953. Les Bembix espagnols et nord-africains décrits
par R. G. Mercet et J. Giner Mari. Mitt. schweiz. ent.
Ges. 26: 77-80.
— 1954. Les Bembecinus de la region paléarctique. Ibid. 27: 241-276.
BoHART, R. M. 1941. A revision of the Strepsiptera with special reference
to the species of North America. Univ. Californ. Publ.
in Ent. 7: 91-160.
PASTEELS, J. 1954. Enquêtes sur les Strepsiptères; 4° série; Strepsiptères
du Musée zoologique de Lausanne. Bull. Ann. Soc. ent.
Bel. 90: 349-355.
PEREZ, J. 1886. Des effets du parasitisme des Stylops sur les Apiaires du
genre Andrena. Act. Soc. linn. Bordeaux. 40: 21-60.
SALT, G. 1927. The effects of stylopisation on aculeate Hymenoptera. Jour.
exp. Zool. 48: 223-319.
VANDEL, A. 1933. Un cas d’inversion sexuelle parasitaire produit chez
Odynerus innumerabilis Saussure par un Strepsiptère du
genre Pseudoxenos. Bull. biol. Fr. Belg., 67: 125-133.
MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÔTE D'IVOIRE 13
N° 3. Eugene Binder. Mollusques nouveaux de Côte
d'Ivoire. Prosobranches d’eau douce.
(Avec 18 figures dans le texte.)
(Centre suisse de recherche scientifique en Côte d’Ivoire. — Muséum
d'histoire naturelle de Genève.)
Au Professeur Guyénot, mon maitre, pour
son 70° anniversaire, en témoignage de ma gratitude.
J'ai récolté ces quelques espèces nouvelles au cours d’un séjour
que j'ai fait en automne 1954 au Centre suisse de recherche scien-
tifique d’Adiopodoume pour étudier les mollusques d’eau douce.
Je tiens à remercier, dans cette première publication sur les
résultats de mon séjour, M. le professeur J.-G. BAER et le Comité
pour le Centre suisse de recherche scientifique, M. le professeur
MANGENOT, directeur de ’IDERT dans l’enceinte duquel se trouve
le laboratoire du Centre suisse, M. G. TouRNIER, directeur du
Centrifan d’Abidjan, M. le vice-consul de Suisse M. WIMMER,
_ toutes les personnes qui ont contribué à rendre mon séjour fruc-
io ie
Neritina tiassalensıs, grandeur naturelle.
tueux, et particulièrement M. le Dt U. Raum, gérant du Centre
suisse, à qui je dois la découverte de l’espece à laquelle j’ai donné
son nom.
74 E. BINDER
ÄRCHAEOGASTROPODA NERITACEA
Fam. Neritidae.
Genre NERITINA Lam.
Neritina (Neripteron, section Alina) tiassalensis n. sp.
Coquille aplatie, à dernier tour enveloppant et à sommet
recouvert. La suture est visible sur un demi à trois quarts de tours.
L'ouverture forme avec l’aire columellaire un cercle presque
parfait divisé en deux demi-cercles par le bord columellaire qui est
droit et ne porte pas de dents. Le bord supérieur est séparé de
l’avant-dernier tour par un sillon étroit et remonte en direction du
sommet en formant un lobe qui ne
a b s’etale pas dans le plan de l’ouverture.
Couleur brun rougeätre, couvert
d’un réseau plus ou moins serré de
lignes noires, avec parfois des taches
noires réparties selon des bandes
spirales. La couleur transparaît à
travers le cal blanc brillant qui re-
| couvre l’aire columellaire.
Face interne de l’opercule chez -
a) N. tiassalensis, b) N. aequi- La surface de la coquille a un
noxvalis Morelet. aspect satiné. Les stries d’accroisse-
ment sont très fines, à peine visibles
à l'oeil nu, mais il y a de place en place des bourrelets. Au micros-
cope on distingue de minuscules dépressions alignées formant des
lignes spirales pointillées très serrées: environ 65 dépressions par
millimètre dans le sens spiral et 100 lignes spirales par millimètre
de hauteur.
L’opercule est de couleur orangée à l’extérieur avec souvent une
zone noiratre pres de la columelle. Sa face interne porte une crête
bien développée et une cheville courte, verticale, reliée à la crête
par une arête d'importance variable mais toujours faible. Le bour-
relet qui forme le bord inférieur de l’opercule est sinueux.
La dent centrale de la radula est presque carrée, ses angles pos-
térieurs arrondis. La première latérale est allongée, avec un bord
postérieur anguleux et une crête qui n’occupe que la moitié externe
de la longueur de la dent. En avant, cette dent présente une petite
re 02;
MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÔTE D'IVOIRE 75
lamelle qui s'articule avec le bord postérieur de la dent précédente.
La latérale externe porte une «ombrelle» forte, garnie de 10
à 12 petites pointes du côté externe seulement; le côté interne
est lisse et arrondi. Les dents marginales sont au nombre de 80 par
rangée de chaque côté; les premières portent 15 pointes, sur le
côté externe seulement.
ME: SÌ
Radula de Neritina tiassalensis.
Fic. 4. Fig. 5.
Surface de la coquille de Neritina Surface de la coquille de Neritina
tiassalensıs vue au microscope. aequinoxialis Morelet vue au micro-
Le trait dans la marge représente scope.
1 mm. Méme échelle que la figure 4.
La taille est nettement différente dans les deux sexes. Chez les
mäles, elle varie entre
Hauteur 8 mm., largeur 10 mm., épaisseur 5 mm.
et » 15) ) Toy » Boa
celle des femelles varie entre
Hauteur 11 mm., largeur 13 mm., épaisseur 7 mm.
et ) IE ) Zali » 120
76 E. BINDER
Localité type: rapides du fleuve Bandama, à Tiassalé, sur les
rochers moussus en plein courant. Souvent hors de l’eau.
N. tiassalensıs est une espèce d’eau douce, typiquement rhéo-
phile. Cet habitat suffirait à la distinguer de N. aequinoxialis
Morelet, espèce d’eau saumâtre et stagnante à laquelle elle res-
semble beaucoup. Les différences morphologiques sont pourtant
nettes, ce sont: le bord columellaire de l’ouverture sans dents,
l'aire columellaire colorée et qui n’est pas séparée par une aréte
de la face externe de la coquille, mais arrondie, la forme de la
cheville et du bourrelet postérieur sur la face interne de
l’opercule (fig. 2), et la sculpture microscopique de la coquille
(fig. 4 et 5). La taille de N. tiassalensis est en moyenne plus grande
que celle de N. aequinoxialis.
MESOGASTROPODA RISSOACEA
Fam. Hydrobiidae, sous-fam. Hydrobiinae.
Genre HyproBia Hartmann.
Hydrobia guyenoti n. sp.
Coquille perforée, conique, de proportions variables. Les
quatre tours de spire sont bien détachés et la suture est très pro-
LE u 3
| :
O) sn i
DA
Fic. 6. FIG. 7.
Radula de Hydrobia guyenoti.
a: dent Jatérale vue par-dessus.
Hydrobia guyenoti.
fonde. La spire est légèrement plus haute que l’ouverture. Couleur
jaune corné, surface montrant des stries d’accroissement serrées
et irrégulières et quelques faibles stries spirales.
MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÖTE D’IVOIRE 17
Ouverture ovale plus étroite en haut, légèrement aplatie du
côté pariétal. Péristome continu, non épaissi ni évasé.
Opercule spiralé faisant deux tours.
Radula à dent centrale échancrée en avant etportant 13 pointes
antérieures plus une pointe adventice de chaque côté. Latérale
à 4 pointes du côté interne et 5 du côté externe de la pointe prin-
cipale. Première marginale à 30, seconde marginale à 25 pointes très
fines.
Hauteur de Largeur de
Longueur Largeur l'ouverture l'ouverture
272 mm. 1,81 mm. 1,28 mm. 12.06. mm?
DIS ) 15975,» TO) QUE 5
Trouvée sur les morceaux de bois flottants, parmi la végétation
inondée, au fond de la baie de Toupah, lagune Ebrié (localité type).
Fam. Hydrobiidae, sous-fam. Bithyniinae.
Genre BirtHyNIA Leach.
Bithynia (Gabbia) tournieri n. sp.
Coquille ombiliquée, conique, lisse et
transparente. Quatre tours et demi bom-
bés, surtout le dernier. Spire à peine plus
haute que l’ouverture. Pas de stries d’ac-
croissement ni de stries spirales.
Ouverture anguleuse en haut, arrondie
en bas, à bord pariétal droit. Péristome
continu, à peine détaché, non épaissi.
Opercule à partie spiralée occupant
moins du tiers de la largeur chez l’adulte
et rapproché de la columelle. Un ou Fic. 8.
plusieurs forts bourrelets concentriques Fauna CRD
à place variable. Grossissement trois fois.
Radula à dent centrale portant 7
pointes antérieures et 5 pointes accessoires de chaque cöte.
Dent laterale à 7 pointes, la plus forte au milieu, et à talon
court et proéminent. Marginale interne à base très large.
78 E. BINDER
Hauteur de Largeur de
Longueur Largeur l’ouverture l’ouverture
7,3 mm. 5,6 mm. 3,7 mm 3,3, Tan
9 ) 6,6 » ar) en)
LL) Do Bae) oo)
15318) Da) JO) 932100)
Localité type: dans le Davo aux environs de Gagnoa.
Ley
a MM
a
0,05 mm
Fic. 9. Pre 10:
Opercule de
Radula de Bithynia tournieri.
Bithynia tourniert. |
MESOGASTROPODA CERITHIACEA
Fam. Melaniidae, sous-fam. Melanatriinae.
Genre POTADOMA Swainson.
Potadoma vogelii n. sp.
x
Coquille turriculée, légère, à tours bombés et à suture bien
marquée. Chez les individus jeunes elle est anguleuse dans le
prolongement de la suture, tandis que chez l’adulte le dernier
tour est arrondi. Le sommet est érodé sur tous nos spécimens,
mais le nombre total des tours doit ètre de 12 à 15. Couleur brun
Isabelle mat lorsque la coquille est sèche; animal noir. Cordons
spirals en relief, regulierement espacés et apparaissant des les
premiers tours. Ces cordons sont généralement au nombre de 11 sur
le dernier tour (rarement 10, quelquefois 12 ou 13), dont 6 au-dessus
de la suture, visibles sur l’avant-dernier tour, séparés des cordons
inférieurs par un espace plus grand dans le prolongement de la
MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÖTE D’IVOIRE 79
suture. A la loupe on distingue les stries d’accroissement, très
régulières (3 par mm.), qui sont surtout marquées dans les inter-
valles entre les cordons. Elles sont croisees par des lignes spirales
onduleuses et tres fines (28 par mm.).
ia
rer 19%
Potadoma
vogelti,
individu
jeune.
Fig. 11. Grandeur
Potadoma vogelit. Grandeur naturelle. naturelle.
Pre 18
Surface de la coquille de Potadoma vogelit.
Le trait dans la marge représente 1 mm.
Ouverture ovale, à péristome non épaissi. Bord inférieur arrondi,
à peine étiré en forme de gouttière. Bord latéral sinueux. L’intérieur
80 E. BINDER
est blanc, les cordons en relief de la surface extérieure s’y marquent
en creux.
Opercule faisant quatre tours, nucleus aux deux cinquiemes
inférieurs.
Radula à dent centrale deux fois plus large que longue, portant
une forte pointe médiane et 3 pointes de chaque côté. Dent latérale
à forte pointe médiane, avec trois pointes du côté externe et 3 du
côté interne, dont la plus médiane est forte. Dents marginales à
3 lobes arrondis.
Je (
a
\
Olmm Ÿ
L
Fic. 14. Fic. 15.
Radula de Potadoma vogelit. Mesures prises sur les coquilles
érodées: 1 longueur totale, 2
largeur, 3 hauteur de l’ouver-
ture, 4 largeur de l’ouverture.
Longueur Hauteur de Largeur de
totale * Largeur l’ouverture l’ouverture
44 mm. 12,7 mm. Mean 7 mm.
43 » 12,8 » deo, Lo
9920) 12,5 ©» in » 8 »
38» 12,52 14 ) 8 »
Bole) 12,110 10%) 120100)
Localité type: dans l’Agneby à Agboville. Trouvée aussi dans
le Davo aux environs de Gagnoa.
* Toutes ces coquilles ayant leur sommet érodé, la longueur totale est
mesurée à partir d’un point correspondant autant que possible à la position
de l’ancien sommet et trouvé en prolongeant les côtés de la spire (fig. 15),
ce qui est praticable sur des coquilles à spire régulière. Cette mesure est
forcément approximative mais a l’avantage de donner des dimensions compa-
rables, tandis que la mesure de tronçons de coquilles incomplètes ne correspond
a rien,
MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÔTE D IVOIRE 81
Potadoma rahmi n. sp.
Coquille épaisse, solide. Couleur brun jaunätre ou verdätre,
animal gris. Tours plats, suture à peine marquée. Contour présen-
tant un angle arrondi à la périphérie, dans le prolongement de la
Fic. 16.
Potadoma rahmi, grandeur naturelle.
suture. Sommet érodé, nombre total de tours probablement 8 à 10.
La surface est lisse, d’un aspect soyeux à l’oeil nu. Il y a 6 à 8 cor-
dons spiralés autour de la columelle, les plus inférieurs étant les
mieux marqués. À la loupe on distingue de fines stries d’accroisse-
ment (20 par mm.) réumies en bourrelets de un tiers de millimètre
nie, 47%
Surface de la coquille de Potadoma rahmı.
Le trait marginal represente 1 mm.
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 6
82 E. BINDER
environ et coupées de stries spirales aussi fines mais irrégulières;
il en resulte par places un aspect finement granuleux.
Ouverture allongée, occupant plus du tiers de la hauteur totale
et deux fois plus haute que large. Péristome non épaissi, à bord
inférieur étiré en gouttière. Bord latéral non sinueux, presque
vertical. Cal blanc sans épaisseur, intérieur blanc.
Fic. 18.
Radula de Potadoma rahmi. La premiere dent marginale a été représentée
dans deux positions différentes.
Opercule de trois tours, nucleus au quart postérieur.
Radula à dent centrale rectangulaire portant une grosse pointe
médiane arrondie et 2 ou 3 pointes de chaque côté, la troisième peu
dinstincte. Latérale à large pointe principale arrondie et 3 pointes
du côté interne, dont la plus médiane est grande, et 3 du côté
externe, la dernière mal détachée du bord. Les marginales sont
trapues, portant 3 dents chacune dont les plus internes, sur la
première, sont aiguës, les autres arrondies.
Longueur Hauteur de Largeur de
totale Largeur l’ouverture l’ouverture
40 mm. 16 mm. 16 mm. 10,5 mm.
36 » 17 » 17100) 10,7 »
36 » 16 ) 16 » 97 00)
DD.) 16 » 15 » 9,5.
40 » 15000 LES 11,4. m
Localité type: dans la Bia à Aboisso.
Ce sont surtout les dimensions de l’ouverture, haute et allongée,
ainsi que la sculpture microscopique de la surface qui permettent
de distinguer ce Potadoma des autres espèces à coquille apparem-
ment lisse.
UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 83
N° 4. Vera Bischler. Une forme particulière de surdi-
mutité avec blépharophimose et dystopie des points
lacrymaux inférieurs, synophris, albinisme partiel et
hypoplasie du stroma irien (Syndrome de Klein-
Waardenburg). Avec 6 figures dans le texte.
(Clinique ophtalmologique universitaire de Genève, Directeur: Professeur
A. Franceschetti.)
A mon cher maître, M. le professeur
Emile Guyénot, pour son 70° anniversaire,
en témoignage de ma profonde gratitude.
En août 1947 !, KLEIN présente à la Société suisse de Génétique
une fillette de 10 ans atteinte d’un syndrome complexe, encore
Jamais décrit, associant à une surdi-mutité d’origine labyrinthique
des malformations très diverses. La plus frappante est un albinisme
partiel (leucisme) se manifestant par une dépigmentation presque
totale de la peau à la partie supérieure du corps, alors que la moitié
inférieure est marbrée de placards brunâtres de forme irrégulière.
Les cheveux sont couleur de chanvre à l’exception d’une mèche
rousse, les cils et sourcils complètement blancs, les iris d’un bleu
métallique très particulier. L’enfant est atteinte d’autre part d’une
dyscranie avec absence de l’angle naso-frontal (profil d’oiseau
caractéristique), épaississement de l’os nasal, confluence des
sourcils, palais ogival et implantation dentaire défectueuse. Il
existe de plus un raccourcissement des fentes palpébrales, un
déplacement vers l’extérieur des angles internes (blépharophimosis
opéré à l’âge de 2 mois) et un déportement des points lacrymaux
inférieurs vers le limbe de la cornée (syndrome de van der Hoeve-
Halbertsma-Waardenburg). Enfin le tableau est encore compliqué
de raideurs articulaires multiples avec amyoplasies des membres
supérieurs (syndrome de Rocher-Sheldon), de dysplasies osseuses,
d’une palmature thoraco-humérale et d’une syndactylie cutanée.
1 Une monographie plus détaillée a paru en 1950.
84 VERA BISCHLER
En l’absence de consanguinité des parents et de toute manifesta-
tion de même ordre chez les autres membres de la famille, KLEIN ad-
met que l’apparition de cet ensemble de dysmorphies tant ectodermi-
ques que mésodermiques résulte soit d’une mutation d’un seul gène,
soit plus probablement d’une mutation (aberration) chromosomique.
Cherchant à rattacher cette entité clinique nouvelle à des
associations de caractères de type apparenté, l’auteur rappelle que
dans diverses espèces animales certains sujets à pelage blanc et
yeux bleus sont atteints de surdité. Il en est ainsi pour le chat blanc
hétérochrome, habituellement sourd du côté de l’oeil vairon. En
pathologie humaine, des cas isolés ou familiaux d’albinisme partiel
avec surdi-mutité ont été décrits par HammeRrscHLAG (1905),
VAN GILSE (1926) et MENDE (1934).
Dans un grand arbre généalogique d’albinisme, commencé par
RizzoLi en 1877 et complété par Mazzini en 1924, on note l’appa-
rition, à la sixième génération, de deux cousins germains sourds-
muets. Enfin, en 1947, WarsH relate, dans son traité de neuro-
ophtalmologie clinique, le cas d’un frère et d’une sœur alliant à une
surdité une mèche blanche frontale, dont les photographies révèlent,
en plus, l’existence d’une dystopie des points lacrymaux inférieurs
avec blepharophimosis.
D’autre part, en décembre 1947, WAARDENBURG, de son côté,
avait soumis à la Société d’Ophtalmologie d’Utrecht l’observation
d’un sourd-muet de 72 ans atteint de la malformation des fentes
palpébrales et des points lacrymaux déjà mentionnée plus haut,
découverte par VAN DER HOoEvE en 1916 chez deux Jumelles
sourdes-muettes et appelée par lui elongatio canaliculorum inferio-
rum cum ankyloblepharon, rebaptisée plus tard dystopia lateroversa
punctorum lacrimalium cum blepharophimosis par WAARDENBURG
lui-même. Les iris de couleur bleue montraient une atrophie péri-
pupillaire très marquée, avec rigidité pupillaire apparemment
conditionnée par une atteinte tant du sphincter que du dilatateur,
la présence d’un glaucome compliquant du reste l'interprétation
de cès lésions. Tout en envisageant la probabilité d’une origine
génétique de ces trois anomalies, l’auteur n’exclut toutefois pas
la possibilité de l'intervention, au cours de la vie embryonnaire,
d’une cause nocive exogène.
Cependant, dans la discussion, GOEDBLOED déclarait avoir
connaissance d’un cas tout à fait similaire.
UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 85
Frappé par l’analogie des quatre cas hollandais et ayant vu
d’autre part, à Genève, la malade de KLEIN et examiné les photo-
graphies dans le livre de WALSH, WAARDENBURG, afin d’exclure
une coïncidence fortuite des anomalies, décide d’entreprendre une
vaste étude, portant sur tous les sourds-muets hospitalisés dans les
quatre grands asiles de son pays.
Les résultats de ces recherches, communiqués brièvement au
Congrès international de Londres (1950), ont été exposés en détail
en 1951.
L’examen de 840 malades a permis à l’auteur d’établir existence
d’un syndrome héréditaire, présent chez 14 d’entre eux, formé par
l'association des six caractères suivants:
1° déplacement latéral des angles internes (sans déplacement des
angles externes) avec dystopie des points lacrymaux et blépha-
rophimosis ;
2° proéminence et élargissement de la racine du nez;
30 hyperplasie des sourcils avec confluence médiane;
4° mèche blanche frontale;
90 hétérochromie partielle ou totale des iris;
6° surdi-mutité ou surdité congénitale incomplète.
Sur 14 cas princeps, 5 étaient, semble-t-il, des cas sporadiques
que l’auteur assimile à des mutations. Des arbres généalogiques,
parfois très importants, purent être établis pour les 9 autres
familles (dont celle des jumelles de van DER HOEvE), le nombre
total des membres étant de 170. L’hérédité est dominante, il y a
87 atteints pour 83 normaux. Cependant, deux malades seulement
présentaient le syndrome au complet. En effet, la pénétrance
diffère pour chacune des anomalies: sous déduction des cas prin-
ceps, elle est de 99% pour la malformation palpébrale, de 78%
pour la proéminence de la racine du nez, de 45% pour la confluence
des sourcils, de 25% pour l’hétérochromie, de 20% pour la surdité
et de 17% pour l’albinisme circonscrit. C’est done sous forme de
dystopie des angles internes avec élongation des canalicules infé-
rieurs que le syndrome se manifeste le plus fréquemment.
L’heterochromie peut porter sur l'iris tout entier (29 cas) ou
n’en toucher qu’un secteur (4 cas) ou encore n’atteindre que sa
86 VERA BISCHLER
périphérie (2 malades). La couleur de lœ1l hétérochrome est
pratiquement toujours bleue (bleu clair, bleu blanchâtre, bleu vif).
Dans plusieurs des cas, le stroma de l’iris le plus clair était en outre
très hypoplasique. Or, comme cette même hypoplasie se retrouve
chez plusieurs sujets ayant des yeux bleus (bleu blanchâtre ou
bleu vif) homochromes, il semble logique de voir là une expressivite
bilatérale du facteur conditionnant ailleurs une hétérochromie
seulement (cette interprétation nous paraît d'autant plus légitime
“que la surdité aussi était unilatérale dans deux des cas et que même
la dystopie des angles internes peut n’intéresser que l’un des côtés
(noté à deux reprises). Si l’on admet cette façon de voir, le nombre
de malades présentant le syndrome complet est plus élevé.
Quant au cas de KLEIN, il semble représenter, comme le pense
aussi WAARDENBURG, la forme homozygote, extensive du syndrome.
Cependant, le fait capital ressortant de ces recherches, c’est la
preuve, apportée par WAARDENBURG, de l’existence d’une nouvelle
forme de surdité congénitale, à dominance irrégulière, facilement
reconnaissable grâce aux symptômes associés et comprenant, en
Hollande, le 1,43% de tous les sourds-muets (14 cas princeps, mais
un total de 39 sourds-muets selon les arbres généalogiques).
Il est véritablement étonnant qu’un type clinique si bien carac-
térisé, aussi fréquent et s’accompagnant d’une infirmité grave, soit
resté méconnu si longtemps.
Aucun cas n’a d’ailleurs été signalé depuis cette monographie,
hormis celui, tout à fait superposable, d’un chien basset relaté par
SorsBy (surdité, fentes palpébrales obliques, pelage tacheté, iris
décoloré, microphtalmie).
Nous pouvons rapporter ici deux observations nouvelles, tout
à fait typiques.
Cas 1. D., Jean-Pierre, 1935 (fig. 1, 2,.3); III/2 de l’arbre généa-
logique (fig. 4). Pol. n° 4912/55.
Notre premier malade est un jeune homme de 20 ans, élève
de l’Institution nationale des sourds-muets de Chambéry. Intelli-
gent et bien constitué (il est champion sportif des sourds-muets de
France), il n’en présente pas moins un aspect bien particulier.
Une mèche blanche frontale, implantée dans un secteur de cuir
chevelu dépigmenté, tranche nettement sur sa chevelure noire
UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 87
(fig. 1). Les sourcils, très fournis et confluents sur le dos du nez,
présentent également, du côté gauche, une zone de canitie (fig. 2),
il n'existe, de plus, un cil blanc unique et quelques taches
Ried
Cas 1. D., Jean-Pierre, 1935, 20 ans (Pol. n° 4912/55).
Surdi-mutité, mèche blanche, quelques taches décolorées au niveau du front,
quelques poils blancs dans le sourci! gauche, blepharophimose avec dys-
topie des points lacrymaux inférieurs, sourcils confluents, yeux d’un bleu
intense.
nie 2:
Région oculaire du même malade, montrant bien la blépharophimose
et la confluence des sourcils.
blanches sur le front. L’angle naso-frontal est aboli par l’élargisse-
ment et l'élévation de la base du nez (fig. 3). Les fentes palpébrales,
un peu obliques vers en haut et en dehors, sont nettement raccour-
cies. L’angle palpebral interne ainsi que les points lacrymaux infé-
88 VERA BISCHLER
rieurs sont fortement déplacés en dehors (dislocatio lateroversa
canthi medialis et punctorum lacrımalium cum blepharophimosis ),
ainsi qu’il ressort des mensurations suivantes:
Distance des deux angles internes: 45 mm. (Ls = 36 mm.)!
Distance des deux angles externes: 92 mm. (Ls — 90 mm.)
Distance entre les deux points lacrymaux inférieurs: 56 mm.
(Ls = 46 mm.)
Distance entre les deux points lacrymaux supérieurs: 49 mm.
Ries!
Même malade de profil. Absence de l’angle naso-frontal.
Les 1ris sont homochromes, d’un bleu intense, ne trouvant pas
d’homologue dans les échelles chromatiques standard (Martin). :
Cette nuance particulière est due a une hypoplasie, surtout marquée
à la périphérie, du stroma irien, laissant transparaître l’épithélium
fortement pigmenté.
On note de plus une implantation irrégulière de la rangée supé-
rieure des dents, sans palais ogival.
L'examen de la famille du malade (voir arbre généalogique, fig. 4)
a permis de recueillir des données intéressantes. [Issu d’un premier
mariage de sa mère, il a un frère aîné (III/1) et trois demi-sœurs
cadettes (111/3-5), nées du second mariage. Aucun cas de surdité
1 Les valeurs standard sont tirées de la thèse de P. JoHR (J. Génét. hum.,
2, 247-282, 1953). m = valeur moyenne; Ls = limite fiduciaire supérieure
normale (95%).
UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 89
ou d’albinisme partiel n’est connu dans la famille. Selon les dires
de la mère, qui est elle-même tout à fait normale, le père (II/1)
n'aurait présenté aucune des altérations entrant ici en ligne de
compte. On ne remarque pas non plus d'anomalies sur les photo-
graphies du frère, qui a les yeux foncés. Par contre, deux des demi-
sœurs (III/3 et 5) sont atteintes de la dystrophie, qui s'exprime
chez elles sous la forme de la malformation palpébrale, le stigmate
le plus fréquent.
MB = Surdi-mutite,
+ blepharophımose,
; + albini i
G. Andre is © E Marie SOINERSRATHEN
1860-1932 1884
A = Cas princeps
[3 = Blépharophimose
abortive
P. Dominique
1
= Hypoplasie périphérique ~
du stroma irien.
10 { }=Legere syndactylie
André Jean- Marıe- Anne- Marıe- :
1932 Pierre Jose Marie Noel T X =Sujets examinés
1935 1942 1945 1947
Pol.No.4912/55
= 2enfants morts
en bas âge.
Arbre généalogique de la famille D.
Bie, &
Arbre généalogique de la famille D.
L’ainée des fillettes (III/3), âgée de 13 ans, a les cheveux blond
foncé et les yeux bruns comme sa mère. La racine du nez est
legerement élargie. La distance des angles internes des paupieres
est de 33 mm. (m = 31 mm.), celle des angles externes est de
87 mm. (m = 82 mm., Ls = 89 mm.). La distance des points
lacrymaux inférieurs est de 46 mm. (m = 40 mm., Ls = 45 mm.),
la distance interpupillaire de 58 mm. La deuxième fillette (III/4),
ägee de 10 ans, est exempte de l’anomalie. Cependant, elle pré-
sente, dans la zone périphérique de ses iris bruns, un liseré de
couleur bleu verdätre, qui provient probablement d’une legere
hypoplasie du stroma irien. La troisième (III/5), âgée de 8 ans, a
les cheveux et les iris de méme couleur que la sceur ainée. La mal-
formation est ici un peu plus accentuée, l’écartement des angles
internes étant de 36 mm. (m = 30mm., Ls = 35 mm.), des
90 | VERA BISCHLER
angles externes de 81 mm. (m = 80 mm., Ls = 87 mm.), des
points lacrymaux inferieurs de 44 mm. (m = 38 mm., Ls = 43 mm.),
des points lacrymaux superieurs de 38 mm. Distance interpupil-
laire = 53 mm. La mère nous apprend que, lorsque l’enfant était
plus petite, le blanc de l’ceil n’était presque pas visible du côté
nasal.
Relevons encore que toutes les trois sœurs présentent une
syndactylie de degré léger, malformation qui se retrouve, beaucoup
plus prononcée, dans le cas original de KLEIN.
L’atteinte de trois enfants sur cinq, de deux pères différents,
montre, sans doute possible, que la transmission du syndrome
s’est faite par la mère, elle-même en apparence indemne. Tout en
apportant une preuve de plus de la dominance et de la variabilité
de pénétrance de la maladie, cette observation démontre que, dans
les cas en apparence sporadiques, il ne s’agit pas nécessairement
d’une mutation du sujet lui-même.
Cas 2. Va., Jacques, 1948 (fig. 5); V/4 de l’arbre généalogique
fig. 6). Pol. n° 5729/55.
Quant à notre second malade, pensionnaire depuis peu a la
même institution, ıl nous a été signalé spontanément par la direc-
trice de l’infirmerie, à cause de sa ressemblance frappante avec le
premier. Il s’agit d’un garconnet de 6 ans, à cheveux châtains, sans
mèche blanche, à sourcils épais confluents, dont les yeux sont du
même bleu que dans le cas précédent, l’iris gauche étant toutefois
bicolore du fait d’une mélanose surimposée à sa moitié inférieure.
La forme des fentes palpébrales, ainsi que l'emplacement des
points lacrymaux inférieurs sont également tout à fait simi-
laires.
La distance des angles internes est de 41 mm. (m = 30, Ls = 34),
celle des angles externes de 82 mm. (m = 79, Ls = 86), alors que
les points lacrymaux inférieurs sont distants de 46 mm. (m = 36,
Ls = 43) et les supérieurs de 40 mm. L’espace intercornéen mesu-
rant 45 mm., le secteur scléral interne est ainsi presque complete-
ment masqué par la blépharophimose.
Le palais est ogival, les dents inférieures hypoplasiques et
espacées. Le nez petit et droit par absence d’ensellure à sa base
confére au petit malade un profil de type grec.
UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 91
[nies Sys
Cas 2. Va., Jacques, 1948, 6 ans et demi (Pol. n° 5729/55).
Surdi-mutité, blépharophimose avec dystopie des points lacrymaux inférieurs,
sourcils confluents, oreilles décollées, prognathisme inferieur, yeux bleu
gentiane. « Air de famille » avec le cas 1.
Examen de la famille (fig. 6). — Les grands-parents paternels,
les parents, les trois fréres et la sceur de l’enfant sont tout a fait
normaux. De plus, personne dans la famille n’aurait jamais pre-
senté de surdité, d’albinisme ou de malformation palpébrale.
Relevons cependant, à défaut d’autre indice, que le père (IV/1),
issu d’un mariage entre cousins germains, a des sourcils fortement
développés, confluant a la racine du nez, et des yeux d’un bleu tres
clair, du type recessif, couleur qu’il semblerait d’ailleurs tenir de sa
grand’mere et qu'il a transmise à son fils cadet (V/5), âgé de 5 ans,
ainsi qu'à sa fille (V/2), dont Viris droit présente à midi un secteur
brun clair triangulaire. (La mere, ainsi que les deux autres fils, ont
les yeux marrons.)
Bien que le nombre tres limité de nos cas ne justifie aucune
déduction statistique, il est intéressant de noter que le chiffre
de 2 sur 140 eleves correspond approximativement au pourcentage
établi par WAaRDENBURG en Hollande (1,43%).
92 VERA BISCHLER
Relevons encore qu’à l’occasion de notre visite à l’Institut des
sourds-muets, on nous a signalé le passage, peu de jours aupara-
vant, d’un troisième malade, tout à fait semblable, mais que nous
n'avons pas vu.
1 2 :
I BB = Surdi-mutité + blépharophimose,
+iris bicolore 0.6
[©] = Yeux bleu-clair
[5] = eux bleu-clair avec
petite tache brune O.D.
Be] = Consanquinite
X = Sujets examines
5A = Cas princeps
x2
(D ch.Jeanne
N V.Pierre
1921
O [o] Jean-Pierre
Claude Danielle Paul Alam 1950
1945 1946 1947 1948
Pol No.5729/55
Arbre généalogique de la famille Va., de Baix (Ardeche).
Fic. 6.
Arbre généalogique de la famille Va.
Nul doute que la casuistique ne s’enrichisse encore beaucoup
dans un prochain avenir.
Etant donné la propension des sourds-muets à s’unir entre eux,
le dépistage des cas présente en outre un intérét pratique certain
du point de vue du pronostic héréditaire.
RESUME ET CONCLUSIONS.
Description de deux cas de surdi-mutité avec blepharophimosis,
dystopie des points lacrymaux inférieurs, synophris et iris d’un
bleu intense (hypoplasie du stroma). Dans le premier, il existait en
outre un albinisme partiel (meche blanche frontale et canitie
partielle d’un sourcil, ete.). Deux de ses demi-soeurs présentent
également une légère blepharophimose avec dystopie des points
lacrymaux, ce qui parle en faveur d’un gène à pénétrance et expressi-
vité très variables. Le père du deuxième malade, issu d’un mariage
UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 93
consanguin, a un synophris bien marqué et des yeux d’un bleu très
clair.
L’ensemble des symptômes présents dans ces deux cas corres-
pond au syndrome décrit par KLEIN, puis par WAARDENBURG. Son
importance réside dans le fait qu’il permet de distinguer une forme
spéciale de surdi-mutité avec transmission dominante irrégulière,
facilement décelable grâce aux symptômes associés mentionnés
ci-dessus. Ceux-ci pouvant être plus ou moins frustes ou abortifs,
1l est indiqué, dans chaque cas de surdi-mutité, de les rechercher
avec soin et d'examiner également la famille.
BIBLIOGRAPHIE
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HAMMERSCHLAG, V. 1907. Ztschr. Ohrenh. 54: 18-36.
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94 D. BOVET ET COLLABORATEURS
No 5. D. Bovet, F. Bovet-Nitti, G. P. Cantore, G. C. Casi-
novi, V. G. Longo, G. B. Marini-Bettolo, L. Renzi et
E. F. Rogers. Sur un nouveau principe contrac-
turant isolé de la Meduse Rhizostoma pulmo L.
(Avec 2 figures dans le texte.)
(Roma — Istituto Superiore di Sanita — Laboratorio di Chimica Tera-
peutica.)
A notre maitre le professeur Guyenot en
témoignage d’admiration et de reconnaissante
amine.
F. Bovet-NITTI ET D. Bover.
L’une des caractéristiques les plus interessantes des Meduses
comme aussi d’autres animaux marins (Actinies, Ascidies, etc.)
est celle de sécréter, dans des conditions données, une substance
urticante et même légèrement paralysante qui est utilisée par
Panimal dans un but de défense ou alors pour immobiliser sa proie.
Malgré l’intérét rattaché à l’étude de ces substances, les
recherches chimiques ou biologiques poursuivies jusqu’à ce jour
ne sont guère nombreuses.
DUJARRIC DE LA RIVIÈRE en 1915 a isolé de la méduse Rhi-
zostoma cuviert de la Manche une substance qu'il a dénommé
méduso-congestine et qu'il a obtenu par simple précipitation par
l'alcool de l’extrait aqueux de l’animal entier. Cette substance
serait douée de propriétés toxiques et irritantes marquées. Succes-
sivement Mour (1947) en étudiant une méduse de la mer du Nord,
la Cynea capillata, arrivait à isoler de l’oxyde de triméthylammo-
nium.
Dans le but d’éclaircir aussi bien la nature chimique que les
propriétés pharmacologiques du principe actif des méduses, nous
avons nous-mêmes été amenés à reprendre l’étude de ces substances
qui pour leurs propriétés paralysantes, rentraient dans l’ensemble
des recherches effectuées par notre laboratoire sur les curares
naturels d’origine végétale et sur les curarisants de synthèse.
(Bovet & Bover-Nırri, 1949.)
Nos recherches ont porté sur l’une des especes de méduse les
plus communes de la Méditerranée, le Rhizostoma pulmo du sous-
ordre des Rhizostomacées, dans l’ordre des Discoméduses.
PRINCIPE CONTRACTURANT DE LA MEDUSE RHIZOSTOMA PULMO L. 95
Le matériel a été récolté dans la mer Thyrrénienne, sur la côte
toscane (Orbetello) au cours des années 1952-1954, aux mois de
juillet et d’aoüt.
Dans chaque campagne, 250 à 300 kg. de méduses ont été
récoltées et conservées dans des cuves de verre où elles ont été
congelées sur place et conservées Jusqu'au moment de l’extraction
en vue d'éviter les phénomènes d’autolyse et de putréfaction.
Une étude préliminaire, réalisée au laboratoire, a permis de
fixer les conditions d’une extraction semi-industrielle sur l’échelle
de plusieurs centaines de litres.
A partir du produit de congélation de Rhizostoma pulmo on a
obtenu par homogénéisation un liquide visqueux d’une couleur
gris bleuté, contenant environ 90% d’eau (déterminé par lyophy-
lisation).
Dans ce liquide l’on peut distinguer 4 fractions principales:
1) une substance à poids moléculaire élevé, probablement une
protéine (muco-protéine) facilement précipitable,
2) des sels inorganiques,
3) un groupe de produits que l’on extrait facilement par le
butanol,
4) un groupe de produits difficilement solubles dans le butanol
(oxyde de triméthylammonium).
La séparation de ces diverses fractions s'effectue par précipi-
tation et par extraction au moyen de différents solvants organiques.
Afin d’arriver à concentrer et à isoler le produit actif, chaque
séparation a été suivie par un essai pharmacologique destiné à
déceler l’activité des différentes fractions.
Si l’on ajoute à l’homogénéisat de méduse de 2,5 à 3 volumes
d’acétone, l’on obtient un précipité qui représente environ 0,8 à 1%,
en poids sec du volume initial. Ce précipité est probablement une
protéine dénaturée. La phase aqueuse, débarrassée de l’acétone
par distillation sous pression réduite est alors soumise à une série
d’extractions successives par le butanol.
La fraction de butanol saturée d’eau, débarrassée du butanol
par distillation dans le vide, abandonne des sels minéraux (chlorure
de sodium). Après avoir évaporé à sec on reprend à plusieurs
reprises une extraction par le butanol.
96 D. BOVET ET COLLABORATEURS
Le résidu est constitué alors principalement par un sel organique
identifié comme oxyde de triméthylammonium, qui se trouve dans
la proportion de 0,7 g. par kilo d’homogenöisat.
Débarrassé de l’oxyde de triméthylammonium et des sels
minéraux, l’extrait par le butanol est distribué entre butanol et
eau (counter-current distribution). L’on obtient ainsi un produit
d’un aspect gras et cireux, à partir duquel on peut séparer, par
des extractions successives par l’eau, une substance hydrosoluble
très active sur la préparation de l’intestin isolé du lapin (fraction 73).
Le résidu renferme une forte proportion de lipides. |
Bien que l’activité du produit initial puisse être en grande
partie retrouvée dans le produit final de l’extraction, le rendement
en fraction 73 est très bas, et atteint pour 300 kg., envi-
ron 15,2.
Les plus grandes difficultés ont été rencontrées au cours de la
dernière phase de l’extraction, dans la séparation de la fraction 73
a partir des lipides.
Des essais de stabilité de la fraction active 73 ont été effectuées
a différents pH et a différentes températures pendant 24 heures.
L’activité subsiste aprés exposition a une température de 0°, 18°
et 37° a pH 1, 4,5, 7 et 12 pendant 24 heures; ou encore apres
chauffage a 100° pendant une heure a pH 4,5, 7 et 12. L’activite
disparait apres chauffage a 100° pendant une heure a pH 1 ce qui
parait indiquer une scission du type hydrolytique.
La fraction active 73 n’apparait pas comme homogene si on
la soumet a des fractionnements par chromatographie et électro-
phorèse sur papier. Si l’on effectue en effet l’éléctrophorèse sur
papier dans l’acide acétique à 25% et que l’on examine ensuite
Pélectrophérogramme soit par des réactifs spécifiques soit en
testant l’activité, l’on observe une série de bandes qui ont migré
vers la cathode et qui paraissent principalement constituées par
des acides aminés. Aux environs de la tache d’origine persistent
des substances fluorescentes et une substance qui absorbe forte-
ment la lumiére ultra-violette filtree (fig. 1).
Les essais pharmacologiques permettent de confirmer que la
substance active ne s’est pas sensiblement déplacée sous l’influence
du champ électrique. Par élution au point d’origine de Pélectro-
phérogramme Von peut séparer la thymine et l’uracile à l’état
cristallin: la chromatographie sur papier permet également d’iden-
PRINCIPE CONTRACTURANT DE LA MEDUSE RHIZOSTOMA PULMO L. 97
tifier la xanthine et l’hypoxanthine auxquelles l’on peut attribuer
l'absorption de la lumière ultra-violette.
Quant à la substance pharmacologiquement active contenue
dans la fraction 73, il est possible de l’obtenir, débarrassée des
bases puriques et pyrimidiniques au moyen de la chromatographie
de bande, en utilisant la morpholine-butanol comme solvant.
Le produit d’elution de la bande est extrait par le méthanol et
évaporé dans le vide. La substance apparaît comme un composé
oleeux tres visqueux, soluble dans l’eau, et qui cristallise avec une
grande difficulté. Soumise à différents essais sur papier par des
FLUORESCENCE À LA LAMPE U.V.
REACTION AVEC LE R.DE EHRLICH
REACTION AVEC LA NINHYDRINE
ACTIVITE CONTRACTURANTE
+ DEPART —
Fic. 1.
Electrophérogramme de la fraction 73.
(Acide acétique 25%; 8 V/cm; 1 h.)
réactifs spécifiques, elle fournit une réaction colorée légèrement
positive par la ninhydrine. La chromatographie par différents
solvants prouve qu'il s’agit d’une substance unique, que nous
proposons de désigner sous le nom de rhizostomine.
L’hydrolyse de la rhizostomine par l’acide chlorhydrique N/6
et la chromatographie successive de l’hydrolysat qui met en évi-
dence 6 acides amines rend probable une structure polypepti-
dique.
Les essais pharmacologiques effectués au cours des phases
d'extraction se sont révélés fort utiles pour préciser et pour localiser
les substances actives au cours des différents traitements. Les
extractions successives ont permis de séparer les trois activités:
toxique, relâchante et contracturante.
1) L’action toxique qui se manifeste chez la souris par des
symptômes dépressifs allant jusqu’à la mort par paralysie respi-
ratoire à la suite de l'injection de 0,8 à 1 cm? d’extrait total par
20 gr. d’animal, est essentiellement due à la fraction protéique de
_
Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 7
98 D. BOVET ET COLLABORATEURS
l’extrait. Nos observations sur ce point confirment les données de
DUJARRIC DE LA RIVIÈRE. Les propriétés toxiques de l’extrait brut
qu’il a désigné sous le nom de méduso-congestine semblent être
dues à la protéine que l’on retrouve à l’état colloïdal dans le jus de
méduse, ainsi qu’en témoignent les essais que nous avons nous-
mêmes effectués.
+ Pa ACEA RIG CIR COREA ORTA ISO
73
0,01 0,1
bo
FIG.
Action contracturante de la fraction 73 sur la préparation de l’intestin gréle
isolé de lapin selon Magnus.
Effet de l’addition de doses croissantes du produit; comparaison avec le
chlorure d’acétylcholine (Ac). Doses en mg/l; solution de tyrode à 389;
0,. Temps en minutes.
PRINCIPE CONTRACTURANT DE LA MEDUSE RHIZOSTOMA PULMO L. 99
2) Une double action, contracturante à petites doses (0,1 cm?
dans un bain contenant 30 cm? de liquide) et relächante à des doses
élevées (1 cm?) qui peut facilement être observée sur l’intestin
isolé de lapin dans du tyrode oxygéné à 38°. Les propriétés paraly-
santes sont dues à la présence de l’oxyde de triméthyiammonium,
dont on connaît la faible action curarisante, rapportée pour la
première fois par Inc (1931), et plus récemment par RoGers,
BovET, Longo & Marini-BETTOLO (1953), Lonco & BoveTt-NITTI
(1954) et Patazzo, Rocers & Marını-BETToLo (1954) qui ont
décrit la preparation et l’action d’une serie homogene de dérivés
contenant la fonction
3) L'activité contracturante de l’homogénéisat se retrouve
entièrement dans la fraction 73, qui provoque la contraction de
Pintestin isolé du lapin à la dilution de 1/10.000.000 (0,1 meg./l)
(fig. 2) et dans la rhizostomine active à la dilution de 1/100.000.000
(0,01 mg./l). La structure de la rhizostomine correspond vraisem-
blablement à celle d’un polypeptide dont la structure est actuel-
lement à l’étude.
Il est intéressant de noter l’activité de ce polypeptide qui par
ses propriétés peut être rapprochée de certaines substances d’origine
animale extrêmement actives teiles que la substance P de EULER
& Gappum (1931) étudiée récemment par Voet (1949, 1950) et
par Pernow (1953) et extraite du cerveau et la bradykinine de
Rocha et Silva que l’on extrait du sérum traité par certains venins
de serpents et les enzymes triptyques.
Ces deux substances, dont la structure n’a pas encore été
élucidée, témoignent d’une action contracturante analogue à celle
de la substance active de la méduse.
L'étude de la rhizostomine revêt un intérêt particulier en raison
des propriétés pharmacologiques particulièrement intenses qu’elle
manifeste et du fait que sa structure polypeptidique permet de la
rapprocher d’autres molécules douées d’une activité biologique
marquée, et en particulier de l’ocytocine, de l’hypertensine et de
la vasopressine. |
100 D. BOVET ET COLLABORATEURS
MEDUSE
(Rhizostoma pulmo L.)
Homogénéisation
Liquide visqueux homogène
Précipitation par l’acétone
Y
Filtrat aqueux Précipité
(Protéine)
Extraction par le butanol
Y
Eaux-mères Extrait butanolique
Concentration
dans le vide
Extrait aqueux Résidu
. : Sels mineraux
| Evaporation a sec (NaCl, MgCl.)
Résidu
Extraction par le butanol
Residu Extrait butanolique
(CH3)3NO LEURS
Counter-current distribution
si entre eau et butanol
(15 stades)
|
Ÿ Ÿ
Extrait butanolique Extrait aqueux
Lipides Fraction active 73
Electrophorèse sur papier
(Catode) (Origine)
Acıdes aminés Fraction active
Sép. chromatographique
sur papier butanol
morpholine
Bases puriques Rhizostomine
et du groupe
de la pyrimidine
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 101
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N° 6. E. Dottrens. Acclimatation et hybridation de
Corégones. Avec 3 figures et 2 tableaux dans le texte.
(Museum d’Histoire naturelle, Genève.)
Hommage au professeur E. Guyénot, à l’occa-
sion de son 70° anniversaire, en témoignage de ma
profonde gratitude.
1. LE CAS DU LAC D’ÄNNECY.
Dans une note récente, nous avons montré (J. RoLLEY et
E. Dotrrens 1955) que l’acclimatation des Corégones dans le lac
d’Annecy est un fait acquis. Il résulte de cette étude que plusieurs
formes ont été introduites dans le lac en question, ce sont:
Avant 1900 (en 1888) environ 3.300 alevins d’un Corégone du
lac de Constance qui était peut-être le Blaufelchen, qui s’est établi,
mais qui resta toujours peu abondant.
Entre 1905 et 1912, 25.000 ceufs et 125.000 alevins de Lavaret
du lac du Bourget et, vers la même époque, soit de 1908 à 1911,
quelque 100.000 ceufs et 50.000 alevins provenant de Thonon,
lac Léman, et qui étaient peut-être de la Gravenche (Coregonus
hiemalis Jur.) au moins en partie.
De 1921 à 1925, environ 650.000 alevins provenant de Thonon,
mais d’origine incertaine, c’etaient très probablement des Lavarets
du lac du Bourget.
102 E. DOTTRENS
Notons qu’en 1928, Le Roux déclare avoir acquis la certitude
que ce qu’il appelle « la soi-disant Féra d’ Annecy » n’était autre que
le Coregonus Schinzi helveticus = alpinus Fat., le Corégone du lac
de Constance. Il ne précise pas la raison qui lui fait attribuer à
cette espèce les alevins immergés en 1888 sauf le fait qu'ils pro-
venaient effectivement du lac de Constance. Nous reparlerons un
peu plus loin du degré de confiance qu’on peut accorder aux livrai-
sons faites par la pisciculture de Huningue à qui ce matériel fut
commandé. La determination faite par Le Roux en 1928 n’emporte
pas la conviction, il n’a pas considéré les branchiospines et il semble
ignorer les immersions faites dans le lac entre 1921 et 1925. En
revanche il cite la date de 1892 pour des immersions de Lavaret
dont J. RoLLEY n’a pas retrouvé trace à l’inspection d’Annecy.
En 1934, 125.000 alevins de Corégone acclımate au Léman
(Palée du lac de Neuchâtel donc) sont encore introduits et enfin
en 1953 600.000 alevins du lac du Bourget.
Dès 1936, les Corégones acclimatés sont assez nombreux sur les
frayères pour que la pêche des reproducteurs sur place fournisse en
moyenne 800.000 alevins par an, le rendement ayant augmenté
progressivement jusqu’à atteindre au début de cette année (1955)
étonnant record de 5,4 millions.
Mon propos était de vérifier si le peuplement actuel du lac
d'Annecy était encore analysable, si les contingents introduits
avaient conservé leurs caractères distinctifs ou si au contraire un
mélange s’etait produit.
Le chef de district Royer se chargea de récolter selon mes indi-
cations les premiers ares branchiaux sur un grand nombre d’indi-
vidus pendant une année. Il l’a fait parfaitement et je l’en remercie.
Les arcs branchiaux ont été prélevés de décembre 1953 à novembre
1954 sur des Corégones capturés en des points du lac aussi variés
que possible, au hasard des pêches. On peut admettre qu'ils four-
nissent, pour le caractère des branchiospines — le seul valable
pour ce genre de recherches comme l’a montré SVÄRDSON — une
image fidèle de la population actuelle du lac. Il va sans dire que les
contingents de Lavaret introduits à l’état d’alevins en 1953 ne sont
pas représentés dans ces pêches, ce n’est qu’ulterieurement qu’on
pourra savoir comment ils se comportent et par conséquent
comment ils s’intégreront.
Le tableau 1 fournit les résultats de cette analyse.
HABEN
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104 E. DOTTRENS
Le melange intime des formes introduites ne parait pas discu-
table. Tout au plus les poissons en fraie le 21 décembre près
d’Annecy-le-Vieux se singularisent-ils par un nombre de bran-
chiospines inférieur en moyenne, égal à 28,5 contre 31,4 pour
l’ensemble des individus en fraie. |
Les souches qui ont apparemment le plus de chances d’avoir
contribué au peuplement actuel sont le Lavaret surtout, moyenne
38 branchiospines et le Corégone du Léman, la Palée donc, avec
27 br. Comme les premières tentatives ont partiellement réussi,
il faut encore mettre en cause la Gravenche, moyenne environ 29
et le Blaufelchen, moyenne 36,4 (à moins que l’essai de 1888 ait été
fait avec Cor. schinzi, moyenne environ 24 |).
Les individus de la fraie du 21 décembre seront peut-être
considérés par certains comme un contingent issu directement de
l’ancienne forme du Léman, la Gravenche; cette interprétation
me paraît improbable, tous les autres lots témoignant d’un
mélange intime, d'autant plus que les alevins immergés de 1908
à 1911 qui seuls pourraient avoir cette origine n’ont eu aucune
influence apparente sur le rendement des pêches.
J’ai pu dénombrer au total les branchiospines de 509 individus.
Le nombre a varié entre 23 br. et 41 br., la moyenne étant exacte-
ment 31,55 + 0,14. Le graphique figure 1 présente la courbe de
variation comparée à celle de la Palee du lac Léman (courbe basée
sur 472 individus) et à celle du Lavaret-Blaufelchen (comprenant
98 Laverets, 194 Blaufelchen du lac supérieur de Constance et
66 du lac inférieur). La courbe fournie par les Corégones du lac
d'Annecy me paraît une preuve évidente de complète hybridation.
Non seulement elle est intermédiaire entre les courbes de variabilité
des espèces souches les plus probables, mais encore la variabilité
de la population considérée comme hybride s’etale presque autant
que les deux autres ensemble avec une régularité exemplaire. Il
n’y a pas trace du maintien d'individus de race pure (en tout cas
statistiquement). Or cette courbe ne résulte pas de l'accumulation
de courbes partielles dissemblables, la variabilité est sensiblement
uniforme dans toutes les séries partielles, sauf une qui s’en écarte
quelque peu. Les séries ont pourtant été prélevées en des points
du lac aussi variés que possible tout au long de l’année.
À première vue, ce résultat parle en faveur de l’opinion que les
Corégones subalpins appartiennent à une seule et même espèce.
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 105
Mais des formes parfaitement distinctes coexistent dans un même
lac et s’y maintiennent inchangées depuis des siècles, souvent même
en dépit des perturbations causées par l’homme. Il n’est pas
possible puisqu'elles sont pratiquement séparées reproductivement,
quand elles sont sympatriques, de leur refuser le statut d’espèces.
STEINMANN pourtant les considérait comme des races écologiques
apparues séparément dans chaque bassin lacustre et par conséquent
N à
15 jr \
m / Ne o PALEE DU LEMAN
a
/ o COREGONE D’ANNECY
; à LAVARET- BLAUFELCHEN
Ok È e o
20 BR 25 30 35 40 MS
free
Courbe de variabilité du nombre des branchiospines du premier arc chez le
Corégone du lac d’Annecy comparée à celles de la Palée provenant du
Léman et aux Blaufelchen (Lavarets) des lacs de Constance et du Bourget.
comme des convergences. L'expérience du lac d'Annecy contraint,
semble-t-il, d’écarter cette interprétation et de nier la réalité
objective du processus d'isolement imaginé par cet auteur. En
effet, non seulement les différentes formes introduites n’ont pas
constitué des «Sippen» isolées reproductivement, mais encore
quoique déjà différenciées, déjà spécialisées, elles n’ont même pas
maintenu leur isolement écologique puisque les pêches pratiquées
dans tous les points du lac, à des profondeurs variées et avec des
filets de différents types fournissent toujours des contingents
d’allure intermédiaire et jamais des groupes de race pure.
Les souches utilisées pour ensemencer le lac d'Annecy se sont
donc révélées capables de fournir une descendance fertile si l’on
106 E. DOTTRENS
en juge par l’abondance des individus reproducteurs sur les frayères
actuelles. Les conditions dans lesquelles l’acclimatation s’est pro-
duite ne permettent pas d’analyser ce qui s’est passé au juste. On
peut supposer que par hasard on a réuni des formes de croissance
analogue, frayant à la même époque dans des conditions semblables,
bref, des formes capables de s’hybrider quand elles se sont trouvées
artificiellement en contact. Ce n’est pas toujours forcément le cas.
SvÄrpson (1951) cite au moins un exemple d’hybrides fournissant
un frai déficient, indiquant l’existence de barrières génétiques
dans certains cas entre des espèces de Corégones artificiellement
réunies. |
Un fait me paraît curieux dans l’acclimatation des Corégones au
lac d'Annecy. Il semble évident que c’est surtout le Lavaret du
Bourget qui a été introduit, en proportion considérable comparé
aux autres souches. Comment se fait-1l que la population acclimatée
soit exactement intermédiaire entre la Palée et le Lavaret et non
pas plus voisine de ce dernier ? On peut penser que l’eutrophisation
du lac lui est plus défavorable et qu’elle a compensé dans une
certaine mesure son avantage numérique. Je ne suis pas satisfait
de cette supposition. Je pense qu’il faut attribuer cet intime mélange
à la pratique sur une grande échelle de la fécondation artificielle
qui dure maintenant depuis 20 ans. On peut se demander ce qui
se serait passé si les individus acclimatés s’etaient reproduits
spontanément sans plus d'intervention humaine. Appartenant a
des espèces différentes, auraient-ils maintenu leur isolement repro-
ducteur malgré qu'ils fraient tous normalement dans le courant
de décembre et sur la beine (pour des raisons d’habitudes sexuelles
de nature psychique par exemple) ou se seraient-ils spontanément
mélangés ? Un exemple cité par Svirpson (1951) ferait plutôt
pencher pour la deuxième supposition, mais seule une expérience
rigoureusement conduite permettrait de trancher. En tout cas,
l'isolement reproducteur tel qu’on l’observe au lac de Neuchatel
par exemple ou au lac de Constance (le seul fait objectif qui per-
mette de qualifier d’espèces les différentes formes observées)
cet isolement peut être rompu lorsque dans un milieu donné on
met en présence des souches dont les habitudes sexuelles sont
suffisamment proches, surtout, semble-t-il, si on introduit des
formes intermédiaires entre les extrêmes. (Ici peut-être un lot non
négligeable de Gravenches qui, en définitive, étaient peut-être déjà
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 107
une population hybride comme le supposait Fatio !). Dans ce cas,
Vhybridation serait au moins accélérée grâce au «coup de pouce »
de la fécondation artificielle.
Actuellement, au lac d'Annecy, l’hybride créé se révèle une
forme stable et féconde, mais peut-être faut-il considérer avec quel-
que attention la lenteur du processus d’acclimatation qui a abouti
à la situation présente. Certes, la courbe ascensionnelle du rende-
ment du lac en Corégones (voir J. RoLLEY et E. DOTTRENS) coïncide
avec celle de la prospérité générale de la pêche et débute comme
elle en 1936, mais le temps de latence, si on peut dire, qui s’est
écoulé depuis les premiers essais d’acclimatation jusqu’à cette
date a peut-être une signification: l’elimination de facteurs géné-
tiques s’opposant à la multiplication rapide des hybrides. Ne
serait-ce pas que dans les premières générations un certain déséqui-
libre génétique cause l’apparition d’une notable proportion d’in-
dividus mal lotis, voire stériles, et freine la reproduction ? Le
phénomène, combiné avec la rareté des individus sur les frayères,
expliquerait pourquoi il a fallu un tel délai avant que s’affirme la
vitalité de la population acclimatée.
2. L’ACCLIMATATION AUX LACS ITALIENS.
La comparaison des circonstances du lac d'Annecy avec celle
des lacs italiens est instructive. Grâce à l'intermédiaire de
M. PEDRAITA, inspecteur de la pêche du canton du Tessin, qui m’a
obligeamment introduit auprès des pêcheurs du lac Majeur et grâce
à l’assistance si courtoise du Dt TonoLLiı, directeur de la Station
hydrobiologique de Pallanza, j’ai eu l’occasion d’etudier sur place
les Corégones du lac Majeur et du petit lac de Viverone.
Les lacs italiens, eux non plus, ne recélaient aucun Corégone
jusqu’au siècle dernier, avant les interventions humaines.
R. Monti me paraît bien optimiste quand elle déclare que nous
connaissons très bien l’histoire de leur acclimatation qu’elle résume
dans son étude de 1933:
Apres l’echec au lac Majeur de DE Fırıppi, les premiers résul-
tats positifs furent obtenus par Pavesi au lac de Côme avec
Coreogonus wartmannı coeruleus Fat. du lac de Constance, le
Blaufelchen donc ou Coregono azzuro et Coregonus schinzi
helveticus Far., var. bodensis du lac de Constance et var. zugensis Fat.
108 E. DOTTRENS
du lac de Zoug ou Weissfelchen, soit Coregono bianco qui ont été
immergés dès 1880 au Lario puis au Verbano; les immersions furent
répétées jusqu’en 1896.1
A cette date, on fit encore des introductions au Ceresio. Ces
trois lacs insubriques furent ultérieurement enrichis par des ense-
mencements avec du matériel du Lario d’abord puis avec des
produits des trois lacs. Par ailleurs on introduisit des Corégones dans
d’autres lacs italiens tels que le Sebino en 1897-98, avec des œufs
de Coregono bianco du Lario et du Verbano, le Benaco, en 1918-19
avec des œufs du Verbano. En 1899-1901 on pratiqua des immer-
sions au lac de Viverone avec du matériel du Lario. Les Coregones
du Lario produisirent aussi le matériel pour ensemencer le lac de
Bolsena, quand on répéta les immersions faites par VINCIGUERRA
en 1891-94 avec des œufs provenant directement du lac de
Constance. Du lac de Bolsena les Corégones passèrent au Cimino
en 1920 et de celui-ci au Sabatino en 1923. Ce n’est qu’au lac de
Monate (proche du Verbano) qu’en 1902-05 on introduisit Coregonus
maraena Bl provenant des étangs de Wittingau en Bohême. Et
R. Monti de conclure: cette vaste expérience d’acclimatation est
particulierement heureuse parce qu’aux premières introductions
on n’a pas ajouté d’espèces ou de variétés diverses comme ce fut
le cas dans d’autres lacs de l’autre côté des Alpes.
Cet auteur schématise quelque peu et néglige trop les réserves
faites par Pavesi lui-même.
Dans une note de 1898 Pavesi signale des immersions faites
au lac Majeur, par MaGORIA, de Coregonus maraena du lac Madui et
reconnaît que le pisciculteur HAAK de Huningue avait mélangé
sans le lui dire des Coregonus schinzi helveticus du lac de Zoug
aux Coregonus wartmanni coeruleus de Constance qui avaient été
expressément commandés. ?
Voici librement traduite la conclusion de Pavesi:
1 Je crois bon de rappeler ici les synonymies des noms de lacs italiens:
Lario = lac de Côme Sebino — lac d’Iseo
Verbano — lac Majeur Cimino — lac de Vico
Ceresio — lac de Lugano Sabatino — lac de Bracciano
Benaco = lac de Garde
2 La pisciculture de Huningue, la même probablement qui avait fourni
le matériel pour des immersions au Laachersee, semble avoir donc pris de
déplorables libertés dans ses livraisons et provoqué par une négligence qui
frise l’incorrection pas mal de confusion dans l’étude des Corégones.
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 109
« En somme, de même qu’en Suisse Fario déplore qu’on importe
aujourd’hui les yeux fermés et qu’on introduise annuellement dans
divers lacs des millions d’alevins de Corégones dont on ne sait pas
toujours quels ont été le père et la mère, de même chez nous, sans
aucun esprit de suite et même contre les dispositions expresses de
l’article 15 de la convention italo-suisse sur la pêche, on a introduit
ou tenté d'introduire:
1° Coregonus wartmanni coeruleus du lac de Constance, par
De FILIPPI puis par BETTONI qui en a réussi l’acclimatation;
20 la Marène de Pomeranie;
3° Coregonus albus de Californie qui semble ne pas s’étre
implanté tandis que le Corégone du bas Tessin (un exem-
plaire unique retrouvé par hasard) est
4° Coregonus schinzi helveticus. »
A mon avis rien ne prouve que le poisson retrouvé à l’embou-
chure du Tessin n’etait pas par exemple une Marène ! L’exemple du
lac d’Annecy ou le Corégone introduit en 1888 (fourni par la
pisciculture de Huningue !) et qu’on ne retrouve que 10 ans plus
tard grâce à l’emploi de filets spéciaux m’incite à douter de l’échec
complet admis généralement de certaines tentatives comme celle
de DE Fırıppı ou celle de Macoria.
Quoi qu'il en soit, l’acclimatation semble avoir procédé comme
au lac d'Annecy, le succès éclatant ayant suivi de fort loin des ten-
tatives réitérées autant que confuses ! A l’endroit même où en 1885
on trouvait par hasard un unique exemplaire, PeLLONI (1934)
signale une importante frayère. Le Corégone acclimaté se déplace
à la fin de septembre et au début d’octobre vers le bassin de Locarno
pour se diriger, à la fraie, vers l'embouchure du Tessin où il pénètre
même, à ce moment. Ce sont là des habitudes de reproduction bien
différentes de celles des Blaufelchen réputés frayer en pleine eau
au-dessus des grands fonds. PELLONI rapporte ce Corégone au
Coregonus schinzi helveticus, sans préciser comment il l’a determine.
Qu’en est-il au juste ?
Dans un travail de 1929, R. Monti rend compte d’une étude
statistique exécutée par son assistante, D' Srozz, et publie quel-
ques tabelles se rapportant à divers caractères somatiques des
110 E. DOTTRENS
Coregones acclimatés dans une dizaine de lacs italiens. Si on
considère ces résultats à la lumière des connaissances acquises
actuellement, on attribue peu d'importance aux rapports expri-
mant des proportions du corps, sur lesquels Monrtı base toutes ses
démonstrations. En revanche on retiendra surtout la tabelle des
nombres de branchiospines du premier arc. Or, il saute aux yeux
que les dix lacs étudiés par STOLZ se classent en deux catégories
bien tranchées. D’une part les quatre grands lacs insubriques:
Lario, Verbano, Ceresio et Benaco, plus le lac de Monate voisin du
Verbano, et d’autre part le Sebino (insubrique), le lac de Viverone
(au sud de Biella, province de Vercelli), le lac de Bolsena, le Cimino
et le Sabatino, lacs d’Ombrie situés au nord de Rome.
Chez les Corégones du premier groupe de lacs, le nombre moyen
de branchiospines oscille entre 28 et 31, ceux du deuxième groupe
accusent 23 ou 24, très uniformément. Ces derniers sont à coup sùr
des Coregonus schinzi, Weissfelchen-Sandfelchen de Constance ou
Balchen de Zoug, sans doute, qui se sont maintenus stables en
passant d’un bassin dans l’autre. En effet R. Monti précise que le
lac de Bolsena a été ensemencé avec des alevins issus du Lario.
Il faut bien admettre que, sciemment ou non, on a opéré sur une
population de Weissfelchen puisque les descendants ont 24 br.
en moyenne et que ces Corégones acclimatés ont fourni des alevins
pour le Cimino dont la population conserve le caractère inchangé,
quelqu’aient été par ailleurs les modifications somatiques influen-
cées par le milieu. Le dernier transfert au Sabatino confirme cette
stabilité, moyenne 23, mais avec les mêmes extrêmes que ceux du
lac de Bolsena (20 à 27).
Pour ce premier groupe de lacs, la situation paraît done simple
et claire: au moment où Srozz établit ses moyennes, les populations
sont uniformément constituées par Coregonus schinzi.
9. LE CAS DU LAC MAJEUR:
D’après Srozz, la population du Verbano accuse une moyenne
du nombre de branchiospines égale à 29 (extrêmes 22 et 34).
Ce lac appartient done au premier groupe signalé plus haut. J'ai
pu vérifier les caractères de deux contingents de la population
actuelle. J’ai mesuré une première série à lîle des Pêcheurs, en
septembre 1953. Je n’ai malheureusement pu disposer que de
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES {44
26 individus malgré l’obligeante assistance de Mme ZaccHERA qui
dirige le commerce de poisson de l’île. Ces individus de grande taille
mesuraient en moyenne 44 cm. (entre 37 et 53 cm.). J’ai disposé
ensuite 4 Genéve d’un contingent d’une centaine de piéces grace
aux bons soins de la maison ZAccHERA. Les individus de cette
série mesuraient en moyenne 31 cm. seulement.
IRB DA
Comparaison du Coregone du Verbano (Coregono bianco) avec les
souches probables.
| Blau- Coregono Weiss- | Sand-
felchen bianco felchen felchen
Nombre de branchiospines . . 36,4 31,7 25 24,8
Nombre d’écailles de la ligne
Berl 40.11. 84,8 85,2 86,2 86,4
Rapports:
D/F Base de la dorsale sur base
de l’anale .. 978) 101,4 101,4 101
C/D Hauteur sur base de la dor-
sale . . 166 151 175 169
3/1 Longueur de la tête sur lon-
gueur totale . . 16,7 NG 102 16,7
6/G Longueur de la pectorale
sur longueur de la dorsale SE 87,2 85,5 87,9
M/3 Hauteur sur longueur de la
Len in. 67 70 70,7 70,6
L/7 Hauteur sur longueur ‘du
pédicule caudal . . . - DIS 82 88 86,4
6/1 Longueur de la pectorale
sur longueur totale . . 19 13,6 14,5 1/05
4/3 Diamètre de l’œil sur lon-
sueur de la tête. . . . 197 20,4 20,2 18,4
Les deux contingents appartiennent d’évidence à la même forme,
malgré les différences considérables de leurs dimensions. Il faudrait
naturellement une étude plus complète que ces deux sondages pour
déterminer si, comme l’affirment les professionnels de ce lac, il
existe vraiment encore une certaine proportion de Coregoni azzuri,
de Blaufelchen donc. Je peux au moins affirmer que les Coregoni
bianchi qui constituent les contingents ordinaires dont j'ai mesuré
deux séries sont une population bien définie de caractère manifeste-
ment hybride et parfaitement comparable a celle du lac d’ Annecy.
142 E. DOTTRENS
La moyenne du nombre des branchiospines égale en effet 31,7 + 0,25
(extrêmes 23 et 38), je rappelle qu'à Annecy j’ai obtenu
31,55 + 0,14 (extrêmes 22 et 41). Une ressemblance qui atteint
donc à l’identité quoique les souches aient été différentes.
Pour le lac d'Annecy, je n’ai pu envisager que le caractère des
branchiospines. Pour le lac Majeur, j’ai pris en considération
toutes les mensurations que je prends habituellement, ce qui me
permet de confronter cette population avec les souches probables.
Je résume les résultats en un tableau (tableau 2) où l’on peut com-
parer le Corégone du Verbano avec le Blaufelchen du lac de
Constance d’une part (C. wartmanni) et avec le Sandfelchen de
l’Obersee et le Weissfelchen de l’Untersee d’autre part (C. schinzi).
La plupart des mesures et proportions chez le Corégone du Verbano
sont intermédiaires. Il convient cependant de relever que le rapport
des proportions de la nageoire dorsale (hauteur sur largeur à la base)
est remarquablement faible dans la population du lac Majeur.
Deux autres curieux résultats sont:
1° le rapport de la base de la dorsale à la base de l’anale — si diffé-
rents comme nous l’avons établi avec QUARTIER (DOTTRENS
et QUARTIER 1949) dans les deux expèces du lac de Neu-
chätel — qui se trouve ici identique à celui du Weissfelchen et
2° le rapport de la longueur de la tête à la longueur totale, nette-
ment plus fort chez le Weissfelchen que chez les trois
autres formes.
Ce sont là des caractères qui dépendent de l’âge et de la croissance
relative des sujets ou qui sont très fluctuants selon les conditions
d'existence. Quant au rapport du diamètre de l’oeil à la longueur
de la tête, il ne peut subsister aucun doute qu'il est fonction de la
taille de l'individu beaucoup plus que de la race ou de l'espèce.
La différence entre les grands Sandfelchen (18,4%) et les Weiss-
felchen (20,2%) en apporte une nouvelle démonstration comme
aussi l’écart entre les deux series du Verbano, les grands individus
de septembre 1953 accusant 18,8% et les petits de juin 1954 20,8%.
Un autre rapport donne aussi des résultats différents dans les
deux séries du lac Majeur, c’est celui de la longueur de la pectorale à
la longueur totale, nous savons déjà qu’il dépend de la croissance
de la pectorale laquelle se développe relativement d’autant plus
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 115
vite que l'individu est plus âgé, ou si l’on préfère continue de
s’allonger quand la croissance corporelle tend à cesser:
Grands Corégones du Verbano: 14%
Petits ) » ) Mise
Par analogie avec les Corégones acclimatés au lac d'Annecy, on
peut donc conclure de ces résultats biométriques à un mélange
intime. La population actuelle du lac Majeur, réserve faite de
l'existence éventuelle de Coregoni azzuri, est le produit équilibré
de l’hybridation des formes souches. C’est ce que montre les courbes
de variabilité de la figure 2 qui concerne le nombre des bran-
chiospines.
2Q a WEISSFELCHEN - SANDFELCHEN
o COREGONO BIANCO
A BLAUFELCHEN
~ 30
FC A
Courbe de variabilité du nombre de branchiospines du premier arc chez le
Coregono bianco du lac Majeur comparée à celles du Blaufelchen et du
Weissfelchen du lac de Constance.
Mais dans ce cas, il ne semble pas y avoir eu de forme inter-
médiaire analogue à la Gravenche qui aurait pu favoriser le mélange.
Il reste donc le fait essentiel que deux espèces bien définies, Cor.
wartmanni et Cor. schinzi qui se maintiennent distinctes au lac de
Constance et qui l’étaient aussi très nettement à l’époque de Farro
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 8
114 E. DOTTRENS
en tout cas, introduites conjointement dans un lac primitivement
sans Corégones ont donné naissance à une population hybride.
Ce résultat est d'autant plus surprenant que les conditions de
fraie des espèces mises en présence paraissent bien différentes dans
leur milieu originel. Seule une expérience rigoureusement menée
dans un lac vierge permettrait de définir les conditions de cette
hybridation.
4. LE CAS DU LAC DE VIVERONE.
Pour le lac de Viverone SToLz, toujours d’après R. MontI, a
trouvé 24 branchiospines en moyenne. Cet auteur a donc eu entre
les mains des Coregonus schinzi de race pure. Actuellement, la
situation est différente. J'ai eu la possibilité de mesurer plusieurs
15 :
o VIVERONE
2 VERBANO
10
20 BR 25 30 35 20
Price 3.
Courbe de variabilité du nombre de branchiospines du premier arc chez les
Corégones du lac de Viverone, comparée à celle du Coregono bianco du
lac Majeur.
contingents provenant de ce petit lac situé au sud de Biella dans
la province de Vercelli. J’ai disposé au total de 140 individus. C’est
peu, mais suffisant pour établir que la population actuelle de ce
lac est mélangée comme le prouve la figure 3. J’ai obtenu deux
maximums de fréquence, lun à 25 branchiospines répond d’évi-
dence aux Weissfelchen. Le deuxième mode à 29 branchiospines
révèle la presence d’hybrides intermédiaires entre le Weissfelchen
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE CORÉGONES 445
et le Corégone du lac Majeur. Il me paraît donc probable qu’après
une première acclimatation réussie, réalisée avec des alevins de
Coregonus schinzi (en provenance du Lario et en 1899-1901 d’après
Moxri), d’autres immersions ont eu lieu, d’alevins d’origine hybride.
C’est du moins l'hypothèse la plus plausible et qui a l'avantage
de ne pas faire appel à de mystérieuses transformations. L’examen
de la courbe donne l’impression que l’hybride tend à être « absorbé »
dans la population tandis que le mode (ici à 26) se déplace vers
la droite. Mais je n’ai pas de renseignements sur les opérations qui
ont pu être menées dans ce lac.
Quant aux caractères somatiques des deux formes qui cohabi-
tent, il est peut-être aventureux de les indiquer, la variation du
nombre de branchiospines étant telle qu’elle exclut un triage
objectif des individus. D’ailleurs les proportions mesurables dépen-
dant largement du milieu, il faut s’attendre à ce qu’elles diffèrent
peu puisqu'il s’agit d’un lac de faible étendue, peu profond, qui
n’offre pas de « niches » bien distinctes où les deux formes puissent
s'installer séparément. Ayant de la difficulté à faire des prélève-
ments sur les frayères, je me suis contente de sélectionner les
individus extrêmes de la courbe des branchiospines, d’une part
ceux qui ont 21 à 24 Br., d’autre part ceux qui en possèdent 30 à 34,
ces derniers étant vraisemblablement des hybrides. Le tableau 3
montre les résultats de cette sélection.
Plusieurs de ces résultats appellent des commentaires:
Ecailles latérales.
On remarquera l’analogie sans doute fortuite avec le Blaufelchen.
Le nombre d’écailles étant fonction de la température de l’eau,
il est normal que les moyennes soient identiques dans les deux
formes surtout si les alevins éclosent et se développent à la même
époque.
Rapport de la base de la dorsale à celle de l’anale.
Ce rapport est décidément fonction d’un facteur du milieu. Les
documents dont je dispose par ailleurs m’inclinent à mettre en cause
la profondeur à laquelle le Corégone se tient d'ordinaire ou peut-
être à un moment déterminant de sa croissance. Dans le lac peu pro-
fond de Virerone ce rapport est analogue à celui qu’accusent les
116 E. DOTTRENS
Coregones vivant surtout en beine ou dans les eaux superficielles.
Sı la Bondelle du lac de Neuchätel fournit une moyenne tres basse
de 87,5, c’est qu’elle vit normalement en profondeur, tandis que la
Palée du même lac avec 111,8 est un Corégone de surface. Autres
exemples, le Lavaret du lac-etang d’Aiguebelette (un Blaufelchen):
114,9, le Blaufelchen de Constance, poisson de pleine eau, 97,3,
TABLEAU 9.
Comparaison des individus extrêmes de la courbe de variabilité des
branchiospines avec les moyennes de la population actuelle du lac de Viverone
Individus ‘Ensemble | Individus
à es
30-34 Br. | individus | 21-24 Br.
Nombre de branchiospines . . | 30 à 34 DIL 21 à 24
Nombre d’écailles de la ligne latérale . 84,8 85 84,6
Rapports:
D/F Base de la dorsale sur base de l’anale 110,2 110,8 114,3
C/D Hauteur sur base de la dorsale . . . 19757 157 199,9
3/1 Longueur de la tête sur longueur totale 17 17,1 172
3/C Longueur de la pectorale sur longue
de la dorsale . . ur: 80,9 79,8 79,6
M/3 Hauteur sur longueur delatête .. 68,2 68 67,3
6/7 Hauteur sur longueur du pédicule
caudale = 84,5 85,7 87,7
6/1 Longueur de la pectorale sur longueur
totaler. 13,3 13,3 13,7
4/3 Diamètre de l'œil sur longueur de la
Cee, ARTE 21,2 21,2 19,7
comme le Kilch poisson de fond: 97 ou encore l’ancienne Féra du
Léman qui frayait dans les profonds: environ 98.
Et pourtant, il semble bien que les Weissfelchen, ici, conservent
une tendance à un rapport plus élevé que les hybrides, comme si
l’influence du genre de vie ne masquait pas totalement une tendance
hereditaire.
Rapport de la hauteur a la longueur du pedicule caudal.
L’écart entre les deux groupes extrêmes est net, les individus
ı 30-34 br. se rapprochant des Blaufelchen, tandis que le groupe
opposé est presque identique aux Weissfelchen-Sandfelchen.
ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES AAG
Rapport du diamètre de Veil a la longueur de la tete.
Il est remarquablement élevé: 21,2%, proportion typique
d’individus jeunes ou de petite taille, malgré la profendeur res-
treinte du lac (environ 50 m.). Ce qui démontre une fois de plus
que la grandeur relative de l’ceil ne dépend en aucune facon de la
vie en profondeur.
Si on admet que le lac de Viverone héberge maintenant une
population mélangée de deux formes distinctes quoique voisines, on
est amené à rejeter les conclusions de R. Monti quand elle affirme
que chaque lac italien contient une forme et une seule, modelée par
les caracteres de milieu particuliers qu’il offre, forme qui constitue
une natto. D’ailleurs on peut se demander quel intérêt il y a à
qualifier de natio une population introduite dans un lac en la
désignant d’un nom latin (... natio vivarensis...). Méme si elle ne
risquait pas d’aboutir à une inextricable confusion, une telle
pratique aurait contre elle une surcharge de la nomenclature.
CONCLUSION.
L’étude biométrique des populations de trois lacs où les Coré-
gones sont aujourd’hui bien acclimatés, leur introduction ayant
débuté à la fin du xıx® siècle, établit clairement que des formes
parfaitement distinctes dans leur lac d’origine comme le Blau-
felchen et le Lavaret d’une part (Coregonus wartmanni selon FATIO)
et le Sandfelchen-Weissfelchen (Coregonus schinzi) d’autre part
peuvent se mélanger intimement pour former des populations
hybrides lorsqu’elles sont introduites conjointement ou successive-
ment dans un bassin lacustre. Je n’avais pas observé un tel mélange
au lac Léman ot seule la Palée du lac de Neuchatel s’est implantée a
Pexclusion du Lavaret. J’ai avancé l’opinion que les modalités de la
pisciculture et de la fécondation artificielle sur place pourraient
avoir une part dans la création de ces populations hybrides. J’aı
en outre formulé la remarque que dans les cas présents le succès de
l’acclimatation n’est apparu clairement qu’aprés des délais corres-
pondant à un certain nombre de générations.
118 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
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N° 7. Anne M. Du Bois et Simone Ducommun. —
Developpement et teneur en glycogène du placenta de
cobaye. Avec 3 figures dans le texte.
(Institut d’Histologie et d’Embryologie de l’ Ecole de Médecine de Genève.
Directeur: Prof. E. Busarp.)
Ce travail est dedie au professeur E. Guyénot
en l’honneur de son 70° anniversaire, en hommage
de trés grande admiration et de profonde reconnats-
sance.
Dans un travail précédent (S. Ducommun 1951), nous avons
constaté que le glycogene n’apparait dans ie foie du foetus de
cobaye que pendant le dernier tiers de la gestation. Il était inté-
PLACENTA DE COBAYE 119
ressant de se demander si cette accumulation tardive du glyco-
gene hépatique pouvait s’expliquer par un mécanisme placentaire;
Claude BERNARD avait en effet, des 1859, émis l’idée que, pendant
la première période de la gravidité chez les ruminants, le placenta
assumait la fonction glycogénique jusqu’au moment où elle était
assurée par le foie foetal.
Nous nous sommes rapidement rendu compte que pour suivre
avec précision, l’évolution pendant la gestation de la teneur en
glycogène, tant dans les décidues que dans le placenta, il était
indispensable de reprendre toute la question du développement de
la structure histologique de ces organes chez le cobaye.
Les placentas de 30 femelles gravides, sacrifiées entre le 14 jour
de la gestation et la mise bas (66€ jour) ont été étudiés. L’àge de
ces placentas s’échelonne de deux en deux jours et même de jour en
jour pour certaines périodes, à l’exception de deux intervalles de
5 jours (43-46€ jour et du 57-62¢ jour) où le matériel nous a fait
défaut. Les animaux ont toujours été sacrifiés à 11 heures afin
d’éviter les variations possibles de la teneur en glycogène, dues au
rythme nyctéméral.
Les pièces fixées dans la solution picro-alcoolique de Dubosq-
Brazil ont été incluses à la paraffine et coupées à 10 u d’épaisseur.
Nous avons fait une coloration topographique à l’hémalun éosine
et recherché le glycogène par la coloration au carmin de Best
et par la méthode de Bauer.
DÉVELOPPEMENT ET STRUCTURE DU PLACENTA
Le développement du placenta de coba ye et sa structure défi
nitive ont été étudiés par divers auteurs (M. Duvar, 1892;
A. Maximov, 1896; R. PyrLER et H. Strasser, 1925; O. GROSSER-
1927; H. W. Mossmann, 1937). Nous n’en rappellerons brièvement
que les points essentiels nécessaires à notre étude.
A. DÉCIDUES.
L’oeuf pénètre, le 7€ jour après la ponte ovarique, dans la
muqueuse utérine, dans la zone diamétralement opposée au méso-
mètre; l’implantation est totale. Sous l’effet de la croissance
120 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
rapide de l’œuf, du 9 au 12€ jour, l’endomètre fait hernie dans
la lumière utérine. Cette hernie grandit, se pédonculise progressi-
vement et, au 12€ jour, l’épithélium utérin qui la recouvre arrive
au contact de l’épithélium utérin de l’endometre mésométrial,
c’est-à-dire diamétralement opposé au point d'implantation. La
soudure s’opere avec disparition des deux épithéliums utérins sur
toute leur surface de contact. Le pédoncule qui rattachait la hernie
à l’endomètre antimésométrial disparaît le 15€ jour. A la fin de
ce processus de double implantation successive, il est donc possible
de reconnaître deux décidues.
line, 118
Schéma d’un œuf de cobaye in situ dans la corne utérine (c. longitudinale
de la corne), 16€ jour. a: amnios. b: bouchon mésoblastique. d.c.: décidue
capsulaire. d.p.: décidue placentaire, en pointillé serré la zone compacte,
en pointillé espacé la zone désorganisée. e.u.: épithélium utérin et glandes
utérines. e.v.: épithélium vitellin. m.: myomètre. p.: placenta. s.t.: sinus
terminal du système vasculaire vitellin. v.a.: vaisseaux allantoïdiens.
v.m.: vaisseaux maternels du mésomètre. Schéma modifié d’après Duval
(1892).
La décidue capsulaire (fie. 4, d'c)“revebhoemes
excepté au pôle placentaire. Elle n’est définitivement constituée
qu’au 15° jour de la gestation après la rupture du pédoncule qui
reliait l’oeuf au pôle antimésométrial et elle a disparu vers le
26° jour. Elle est constituée par un épithélium utérin dépourvu de
PLACENTA DE COBAYE 12H
glandes, recouvrant quelques couches de cellules deciduales. Elle
est rapidement lysée par l’épithélium endoblastique ou vitellin (e.v.)
qui forme la membrane externe de l’œuf (voir plus loin). Dans les
deux derniers tiers de la gestation l’œuf, uniquement rattaché
à la décidue placentaire par le subplacenta et les tubes plasmodiaux,
est libre dans la cavité utérine.
La seconde décidue résulte de la coalescence de l’endomètre
mésométrial avec la portion superficielle de l’endomètre anti-
mésométrial et servira de point d’attache au placenta. C’est la
sérotine de Duvar (1892), la décidue subplacentaire
ou basale de Grosser (1927), la decidua basalis de MossMANN
(1937). Nous adopterons, pour la désigner le terme de décidue
placentaire (fig. 1, d.p.) car, par son mode de formation,
elle differe essentiellement de la décidue basale humaine, par
exemple.
Du point de vue histologique, la décidue placentaire est cons-
tituée des le 15-16 jour de deux zones distinctes: une zone compacte
et une zone désorganisée. La zone compacte, en bordure
du mésomètre est formée de nombreuses couches de cellules déci-
duales typiques à gros noyaux clairs. En ce qui concerne la
vascularisation, il faut noter que les artères et les veines maternelles
sont localisées dans la portion tout à fait périphérique de l’endo-
mètre, la zone compacte ne renfermant pratiquement qu’un réseau
assez serré de petits capillaires. Cette zone compacte s’amenuisera
peu à peu et, à la fin de la gestation, il ne reste plus, à la face interne
du mésomètre, que deux ou trois couches de cellules déciduales
encore en bon état.
Sous la zone compacte, la décidue est fortement altérée. C’est
la zone désorganisée, en forme de dôme, qui coiffe le
placenta et dans laquelle se ramifient les vaisseaux plasmodiaux
émanant de celui-ci (voir plus loin). Elle s’épaissit constamment
aux dépens de la zone compacte jusqu’à la fin de la gestation.
On reconnaît, en bordure de la zone compacte, des cellules déci-
duales plus ou moins altérées ou lysées, souvent très hypertrophiées,
à noyaux géants. Entre cette zone de lyse et le placenta, la zone
désorganisée est constituée par un magma informe, dense, où l’on
trouve encore, au milieu d’une masse assez éosinophile, quelques
noyaux hypertrophiés de forme irrégulière, des masses cyto-
plasmiques bourrées de noyaux, qui sont des bourgeons plasmo-
122 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
diaux, parfois un peu de pigment et, à partir du 35€ jour, des amas
de petits noyaux pycnotiques décrits par Duvat (1897) mais dont
l’origine restait pour lui problématique. Nous reviendrons sur ce
point à propos du subplacenta. La zone désorganisée ne contient
pratiquement pas de vaisseaux sanguins maternels. Elle est envahie,
dès le 13° jour de la gestation, par de nombreux tubes à parois
plasmodiales provenant du placenta.
B. FORMATION DU PLACENTA.
Au moment de son implantation, le 7° jour de la gestation,
Poeuf de cobaye est sphérique, constitué par une boule compacte
de cellules de 80u de diamètre approximativement. La couche
en oem tes où mn = en
~
A B C
FC.
Schema de la différenciation du placenta dans l’œuf de cobaye (8-9€ jour).
am.: amnios. en.: endoblaste. ec.: ectoblaste. pl.: matériel ectoblastique
aux dépens duquel se différenciera le placenta. tr.: trophoblaste. D’après
Pytler et Strasser (1925).
cellulaire superficielle formera le trophoblaste destiné à disparaître
48 heures plus tard; la masse centrale donnera l’embryon, le
placenta et les autres annexes embryonnaires. Du 7° au 9€ jour,
l'œuf grandit rapidement, prend une forme de plus en plus cylin-
drique dont le grand diamètre correspond à l’axe mésomètre-
antimésomètre de l’utérus; la masse cellulaire centrale s’allonge en
forme de champignon (fig. 2 A), mais moins rapidement que le
PLACENTA DE COBAYE 123
trophoblaste, d’où résulte la formation du blastocoele. L’endoblaste
(fig. 2, en), se sépare de l’ectoblaste (fig. 2, ec), par un processus de
delamination sur toute la surface du pied du champignon cellulaire.
Des que la differenciation de l’endoblaste est achevee, le tropho-
blaste (fig. 2, A) a disparu. L’œuf est alors formé uniquement d’une
sorte de calice endoblastique dans lequel est engagé le pied de la
masse ectoblastique
Le calice endoblastique continuant à s’allonger rapidement,
le cylindre ectoblastique qu'il contient s’étire puis se scinde
(fig. 2, B). L’ectoblaste embryonnaire, l’amnios (fig. 2 C, am.),
Pallantoide et le mésenchyme se développeront à partir de la petite
masse ectoblastique qui reste fixée au fond du calice endoblastique
tandis que la grosse masse ectoblastique, qui fait hernie à l’extre-
mité ouverte du calice en direction de la décidue basale, donnera
le placenta (fig. 2 C, pl.). Cette masse placentaire se déprime en
forme de dòme et se creuse d’une cavité incurvée, délimitant deux
feuillets, linterne devient plasmodial tandis que le superficiel
reste cellulaire.
Du 12e au 14€ jour, l’œuf perd sa forme cylindrique, s’arrondit
et le placenta (fig. 1, p), s’etale en calotte sur le pôle engagé dans
la décidue placentaire. Son feuillet plasmodial prolifère, remplit
d’un réseau lacunaire la cavité et bourgeonne, en dissociant la
couche cellulaire, jusque dans la décidue placentaire. Ces bourgeons
plasmodiaux, ébauches des futurs tubes plasmodiaux, se ramifient
rapidement et entrent en rapport avec les capillaires sanguins
maternels de la décidue. Duvar (1898) a décrit, en détail, comment
le plasmode engaine l’endothelium du capillaire qui disparaît
ensuite permettant ainsi au sang maternel de circuler dans tout le
réseau plasmodial placentaire.
L'établissement de la circulation fœtale dans le placenta est
hé aux différenciations mésoblastiques. Un feuillet mésoblastique,
dans lequel se forment les vaisseaux vitellins vient rapidement
doubler l’epithelium endoblastique ou vitellin qui forme la paroi
externe de l’œuf sur presque toute sa surface. Les vaisseaux vitellins
ne pénètrent jamais dans le placenta, ils se terminent en un vaisseau
circulaire, ou sinus terminal (fig. 1 et fig. 3, s.t.), situé dans la paroi
de l’œuf directement sous le placenta et que l’on reconnait encore
parfaitement macroscopiquement sous le placenta à terme. Par
contre, la lame mésoblastique sans vaisseau se prolonge au-delà
124 ANNE.M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
du sinus terminal sous la calotte placentaire au centre de laquelle
elle forme un véritable bouchon qui refoule vers la décidue basale
la portion centrale du placenta. Au 15° jour, on reconnaît donc dans
le placenta deux régions distinctes: une sorte de dôme central, riche
en bourgeons plasmodiaux intra déciduaux qui surmonte le bouchon
mésenchymateux (fig. 1, b.) et qui donnera le subplacenta.
Cette dénomination est due à H. W. Mossmann (1937), elle corres-
pond au «toit de l’excavation centrale » de Duvar (1892) et au
«Dach der zentralen Excavation» de Grosser (1927). La couronne
périphérique de tissu placentaire encore très étroite, pourvue de
quelques bourgeons déciduaux et doublée d’une mince lame
mésoblastique donnera le placenta proprement dit.
Ù
(Pap
4404)
OI
di
AU
3
N
Coupe schématique d’un placenta de cobaye du 37€ jour. c.g.: cellules géantes.
e.u.: épithélium utérin (les glandes utérines n’ont pas été figurées). e.v.:
épithélium vitellin doublé de la lame mésoblastique. la.: labyrinthe du
lobe placentaire. p.m.: plasmode marginal. s.p.: subplacenta. s.t.: sinus
terminal du systeme vasculaire vitellin. t.p.: tubes plasmodiaux (portion
initiale) du placenta proprement dit. t.s.: tubes plasmodiaux (portion ini-
tiale) du subplacenta. v.a.: vaisseaux allantoidiens. En pointille, partie
profonde de la zone désorganisée de la décidue placentaire.
PLACENTA DE COBAYE 125
Ce dernier se developpera rapidement et formera, a lui seul, la masse
quasi totale du placenta. Vers le milieu de la gestation, le sub-
placenta apparait comme une petite protuberance centrale, peu
élevée dont le diamètre ne dépasse guère le tiers de celui du pla-
centa (fig. 3, s.b.).
Les vaisseaux foetaux qui irriguent le placenta appartiennent au
système vasculaire allantoidien. L’allantoide se différencie vers
le 14€ jour, il reste court et se prolonge par un bourgeon mésen-
chymateux massué qui contient les vaisseaux (fig. 1, v.a.). Ce
bourgeon mésenchymateux traverse le coœlome embryonnaire et
vient s'appliquer, au 17€ jour, sur la face interne du placenta,
exactement sous le bouchon mésoblastique qui soulève le sub-
placenta. A partir de ce moment, les vaisseaux allantoïdiens se
distribueront en deux régimes nettement séparés: les uns pénétrant
dans le bouchon mésoblastique assureront la vascularisation du
subplacenta, les autres se distribueront dans le tissu plasmodial du
placenta proprement dit et, par toute une série de remaniements
topographiques compliqués, réaliseront la circulation fœtale si
complexe de cet organe (fig. 3, v.a.).
Pour la clarté de l’exposé, il est indispensable dès maintenant
de suivre séparément l’évolution du subplacenta et celle du placenta
proprement dit.
1. Evolution et régression du subplacenta.
Les différents auteurs qui ont étudié le développement du
placenta chez le cobaye n’ont fait que signaler l’existence du
subplacenta sans en préciser la structure et aucun ne s’est attaché
à l’etude des processus de régression qui se manifestent à son niveau
à partir du 48€ jour.
Au moment où les vaisseaux allantoïdiens arrivent à la face
interne du plasmode subplacentaire, celui-ci est constitué, dans
sa partie profonde par une lame plasmodiale ondulée, à noyaux
ovalaires très chromatiques, serrés les uns contre les autres, qui
lui donnent une allure épithéloïde. En direction de la décidue
placentaire, cette lame basale se continue par un réseau plasmodial
très lacunaire à travées cytoplasmiques minces s’élargissant autour
des noyaux, irrégulièrement répartis, noyaux nettement plus
volumineux et moins chromatiques que ceux de la lame basale.
126 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
De ce réseau plasmodial peu épais partent les tubes plasmodiaux
qui pénètrent dans la décidue placentaire (fig. 3, t.s.). Ils sont
relativement étroits, se ramifient activement et aboutissent aux
capillaires sanguins maternels (voir décidue placentaire). Les bour-
geons des ramifications parfois décapités sur coupes, se présentent
dans la décidue comme de gros éléments irréguliers, plurinucléés, à
petits noyaux fortement chromatiques, souvent en mitose. Ce sont
les cellules plurinucleees de la decidue décrites par Duval. A la
surface du réseau plasmodial, entre les bases des tubes plasmodiaux,
on retrouve encore quelques cellules géantes, à noyaux volumineux,
restes de la couche cellulaire superficielle du bourgeon placentaire
primitif.
Sous l’effet de la multiplication des vaisseaux embryonnaires
allantoïdiens, la lame basale, tout en conservant son allure épi-
theloide compacte, est irrégulièrement refoulée par de longues
papilles mésenchymo-vasculaires, si bien que vers le 38-39 jour
(fig. 3, s.p.) le subplacenta semble, sur coupes, étre fortement
plissé dans sa partie inférieure. Les capillaires foetaux pénètrent
ainsi profondément dans les replis du subplacenta, mais ils sont
toujours séparés du sang maternel circulant dans le réseau plasmo-
dial par l’épaisse lame basale épithéloide.
A partir du 48€ jour et jusqu’à la mise bas (66€ jour), le sub-
placenta subira une lente régression; les tubes plasmodiaux de la
décidue deviennent étroits, perdent leur lumière, leurs noyaux
dégénèrent et les amas de noyaux pycnotiques décrits par Duval
dans la décidue sont vraisemblablement des restes de ces tubes.
Les dernières cellules géantes, très hypertrophiées disparaissent
par lyse, et le réseau plasmodial subplacentaire, ne contenant
presque plus de sang maternel perd son aspect lacunaire. Enfin,
la lame épithéloide basale devient par place assez irrégulière
d'épaisseur et reprend une allure de plasmode avec, par-ci par-là,
des noyaux pycnotiques.
2. Placenta proprement dit.
Le développement du placenta proprement dit, basé sur des
remaniements très compliqués des circulations maternelle et fœtale
a été décrit, dans ses moindres details, par Duvaz (1892) et
MossMANN (1937). Nous n’y reviendrons pas, nous bornant à
PLACENTA DE COBAYE 127
rappeler ici sa structure définitive acquise à la fin de la premiere
moitié de la gestation. C’est un organe compact en forme d’ellipsoide
aplati. Le sang maternel y pénètre et en ressort par des tubes
plasmodiaux de gros calibre à paroi épaisse, disposés en couronne
autour du subplacenta; ils sont peu nombreux et peu ramifiés et
traversent la zone désorganisée de la décidue placentaire pour se
terminer sur les artères et veines à la limite de la zone compacte.
Dans cette région, on peut fréquemment trouver une artère assez
volumineuse, par exemple, dont la mésartère plus ou moins altérée
est engainée par le plasmode d’un tube.
La structure du placenta est essentiellement plasmodiale; il est
formé de lobules irréguliers étroitement juxtaposés. On reconnaît
dans chaque lobule, une portion centrale formée d’un réseau
plasmodial à paroi épaisse, à larges mailles et dans lequel circule
le sang maternel artériel. Les veines foetales, entourées d’un peu de
mésenchyme sont intriquées dans ce plasmode centrolobulaire.
Dans la portion périphérique du lobule, le réseau plasmodial épais
centrolobulaire se transforme en un réseau plasmodial à parois
minces possédant une orientation radiée très précise. Le sang
maternel y circule dans des lacunes étroites et allongées tandis que
les capillaires foetaux extrêmement ténus passent dans les travées
cytoplasmiques du plasmode. Cette partie périphérique où les
échanges entre le sang maternel et fœtal doivent être extrêmement
intenses, a été dénommée par Duvaı (1892) «substance striee du
lobule » et par les auteurs plus récents (Grosser 1927, MossMANN
1937) le labyrinthe (fig. 3, la). A la périphérie du labyrinthe
de chaque lobule, le plasmode redevient brusquement plus grossier;
tout le sang maternel provenant des lobules adjacents y est drainé.
C’est la «cloison périlobulaire» de Duvar, le «interlobuläres
Syncytium » de Grosser, la «spongy zone» de Mossmann. Dans
ce plasmode interlobulaire, on trouve, entourées de
leur gaine mésenchymateuse, quelques petites artères foetales,
origine du système capillaire foetal du labyrinthe (fig. 3).
Le sang maternel ressort du placenta en circulant dans le
plasmode interlobulaire puis dans le plasmode marginal
(fig. 3, p.m.), zone spongieuse à larges mailles qui constitue
_ le revêtement plasmodial périphérique du placenta, puis dans
les tubes plasmodiaux déciduaux aboutissant aux veines mater-
nelles.
128 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
En resume, dans le placenta proprement dit, le sang maternel
circule donc du centre du lobule vers la périphérie, tandis que la
circulation fœtale se fait en sens inverse.
Il faut noter encore pour achever cette description que sur
la face inférieure du placenta (fig. 3), le plasmode marginal est
limité par une simple lame mésoblastique tandis que sur ses faces
latérale et dorsale, il est recouvert par l’épithélium endoblastique
ou vitellin (fig. 3, e.v.) qui a débordé sur le placenta proprement dit
pendant son développement. Cet épithélium endoblastique repose
directement sur le réseau plasmodial dans le placenta âgé. Sur la
face dorsale du placenta jeune, l’épithélium est séparé du plasmode
par une couche plus ou moins continue de cellules géantes
(fig. 3, c.g.), restes du feuillet externe cellulaire de l’ébauche pla-
centaire. Ces cellules géantes, légèrement fusiformes à gros noyaux
clairs, prolongent dans le placenta proprement dit la couche discon-
tinue des cellules géantes décrites dans le subplacenta. Elles
semblent incapables de se multiplier et au fur et à mesure que le
placenta proprement dit augmente de volume, leur couche devient
de plus en plus discontinue; elles dégénèrent par lyse et, à partir
du 48€ jour, elles ont pratiquement disparu.
L’epithelium endoblastique ou vitellin s'arrête, du côté dorsal,
en bordure du subplacenta. Il est prismatique simple sauf dans la
région sous équatoriale du placenta où 1l devient nettement sérié,
formant des ébauches de courts prolongements villeux. Son noyau
ovalaire basal est peu chromatique et son cytoplasme également
peu colorable renferme généralement dans sa portion apicale des
inclusions (graisse et glycogène).
Au-dessous du placenta, l’épithélium endoblastique, doublé de
la lame mésoblastique renfermant tous les vaisseaux vitellins forme
la paroi externe de l’œuf. Dans la région du sinus termi-
nal (fig. 3, s.t.), cet épithélium forme de nombreuses villosités
assez allongées et ramifiées.
LA TENEUR EN GLYCOGENE DU PLACENTA
ET DES DECIDUES PENDANT LA GESTATION
Le glycogene n’apparait dans la decidue placentaire et le
placenta que lorsque l’œuf est définitivement implanté dans l’en-
PLACENTA DE COBAYE 129
dometre mésométrial, vers les 14¢-16¢ jours, c’est-à-dire à partir
du moment où la circulation maternelle est bien établie dans le
placenta.
A. DECIDUE PLACENTAIRE
Dans la zone compacte de la décidue pla-
centaire la quantité de glycogène est toujours peu importante.
Des le 14€ jour, les cellules déciduales à gros noyaux clairs, en
contiennent quelques granulations (fig. 1, zone en pointillé serré).
La quantité de glycogène s’accroît legerement vers le 18€ jour, puis
elle se maintient, sans grandes variations, jusqu’a la fin de la
gestation. Rappelons que cette couche compacte s’amenuise pro-
gressivement et qu’elle n’est plus représentée au moment de la
mise bas que par quelques rangées de cellules en bordure du
myometre. A partir du 26€ jour et jusqu’a la fin de la gestation,
on trouve constamment un peu de glycogène dans les cellules mus-
culaires et l’adventice des plus grosses artères utérines.
Dans lazone désorganisée de la décidue pla-
centaire, qui coiffe le placenta et dans laquelle se ramifient
les vaisseaux plasmodiaux, le glycogène s’accumule en quantités
assez importantes. Dans le tissu complètement désorganisé (fig. 1,
zone en pointillé espacé), le glycogène apparaît au 14€ jour, sous
forme de très petites flaques disséminées entre les cellules déciduales
en dégénérescence. A partir du 22€ jour, le glycogène augmente
brusquement et la décidue paraît irregulierement tachetée de
flaques rouges (par la coloration au carmin de Best), parfois assez
volumineuses. A côté de cette accumulation de glycogène extra-
cellulaire surtout localisée au voisinage du subplacenta, on en
trouve également, en quantité variable, dans les cellules déciduales
plus ou moins altérées.
La masse de cette zone désorganisée de la décidue augmentant
très rapidement, aux dépens de la zone compacte, la teneur en
glycogene augmente parallelement et atteint son maximum du
39e-43€ jour. A partir de ce moment, qui correspond au début des
phénomènes de régression dans le subplacenta, la quantité du
glycogène décidual diminue progressivement; à la fin de la gesta-
tion, la zone désorganisée de la decidue placentaire très altérée et
volumineuse ne contient plus que quelques petites flaques éparses
de glycogène.
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 9
130 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
B. PLACENTA.
En ce qui concerne le metabolisme du glycogene, les deux
parties du placenta, subplacenta et placenta proprement dit, se
comportent tout à fait différemment. Alors que le subplacenta
semble avoir, jusqu’à la fin du second tiers de la gestation, pour
fonction essentielle de constituer une énorme réserve de glycogène,
le placenta proprement dit en est pratiquement toujours dépourvu.
Subplacenta.
Rappelons que le plasmode qui constitue essentiellement cet
organe peut être divisé en trois régions distinctes: la lame basale
à allure épithéloïde, le réseau plasmodial et les tubes plasmodiaux
étroits qui forment des arborescences compliquées dans la décidue
placentaire et qui par leurs extrémités sont en continuité avec les
capillaires sanguins maternels. Quelques cellules géantes forment
une couche discontinue autour des pieds des canaux plasmodiaux.
Enfin les axes mésenchymatovasculaires fœtaux pénètrent plus
ou moins profondément dans les replis de la lame basale.
Le glycogène apparaît dans le subplacenta vers le 18€ jour,
sous forme de quelques granulations discrètes dans les travées
cytoplasmiques du réseau plasmodial et s’y accumule progressive-
ment. La teneur en glycogène maximale est atteinte vers le 36€ jour
et se maintient jusqu’au 49€ jour. Pendant cette période, le réseau
plasmodial est littéralement bourré de glycogène, surtout dans sa
partie profonde en bordure de la lame basale épithéloïde qui, elle,
n’en contient jamais. Pendant ces deux semaines, le subplacenta
paraît donc constituer une importante réserve de glycogène. Elle
diminue brusquement du 49€-54e jour et pendant les 10 derniers
jours de la gestation, le réseau plasmodial n’en contient plus qu’une
très petite quantité.
Il est intéressant de rapprocher ces variations de la teneur
en glycogène du réseau plasmodial des modifications de sa structure
histologique. Pendant la période d’accumulation du glycogène, le
réseau plasmodial est fortement lacunaire et le sang maternel y
circule activement. Entre le 43€ et le 48€ jour, les tubes plasmo-
PLACENTA DE COBAYE 131
diaux entrent en régression et le réseau plasmodial devient compact
par épaississement des travées cytoplasmiques; les lacunes devien-
nent étroites et la circulation du sang maternel est fortement
ralentie. La chute caractéristique de la teneur en glycogène
coincide très exactement avec ce ralentissement rapide de la
circulation maternelle et s'explique vraisemblablement par la
diminution d’un apport nouveau de glycogène par le sang maternel.
Il est évident que le glycogène du subplacenta passe activement
dans la circulation fœtale, mais comme on n’en trouve jamais dans
la lame basale épithéloïde, il faut supposer que le passage s’effectue
sous forme non de glycogène, mais de sucres. Pendant la phase de
régression du subplacenta, à partir du 46°-48¢ jour, rappellons que
la lame basale perd, par place, son apparence épithéloïde et on
peut alors trouver quelques granulations de glycogène dans cette
lame. |
Pendant la phase de grosse accumulation de glycogène, on
trouve également un peu de glycogène dans les cellules réticulées
et dans la paroi des vaisseaux foetaux des axes mésenchymo-
vasculaires. Enfin les cellules géantes d’origine placentaire qui
entourent les pieds des tubes plasmodiaux en contiennent également
une certaine quantité, qui diminue progressivement au fur et à
mesure que ces cellules sont lysées.
Placenta proprement dit.
a) Plasmode.
Pendant toute la gestation, le plasmode du placenta proprement
dit, que ce soit le plasmode épais périlobulaire et marginal, ou le
plasmode grêle du labyrinthe, ne renferme jamais de glycogène.
Ce tissu plasmodial bien que d’origine identique à celle du plasmode
subplacentaire, se comporte d’une manière tout à fait différente
quant au métabolisme glycogénique, puisqu'il paraît tout à fait
incapable d’accumuler du glycogène. Il faut noter cependant que
durant la période où la teneur en glycogène du subplacenta est
maximale (352-482 jour), on peut trouver parfois des traces de
glycogene sous forme de très fines granulations éparses dans la
région du plasmode périlobulaire directement adjacente au
subplacenta.
132 ANNE.M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
b) Cellules géantes. |
Comme nous l’avons décrit plus haut, le plasmode marginal
de la partie dorsale du placenta n’est pas directement revêtu par
l’épithélium endoblastique; il en est séparé par une nappe de
cellules géantes (fig. 3, c.g.) légèrement fusiformes, à gros noyaux
clairs qui prolongent dans le placenta proprement dit la couche
discontinue des cellules géantes rencontrées dans la décidue pla-
centaire autour de la base des canaux plasmodiaux. Les cellules
géantes, assez nombreuses à la surface du placenta proprement dit
dans les stades jeunes jusqu’au 34€ jour, ont à peu près disparu
au 48 jour. Des traces de glycogène apparaissent dans ces cellules
vers le 22€ jour et elles en contiennent Jusque vers le 30€ jour,
mais toujours en faible quantité; au delà du 30€ jour, on en retrouve
plus que des traces dans les cellules les moins altérées. Le glyco-
gène contenu dans ces cellules, ne provient vraisemblablement pas
du sang maternel dont elles sont toujours séparées par des travées
du plasmode marginal qui lui, n’accumule pas de glycogène, comme
nous l’avons vu plus haut, mais plutôt de l’épithélium endoblastique
qui les recouvre directement.
c) Epithelium endoblastique placentatre.
Rappellons que cet epithelium (fig. 3, e.v.) est prismatique
simple a l’exception d’une zone en couronne, à la face inférieure
du placenta où il est fortement serie, formant des ébauches de
courtes villosités. Les premières traces de glycogène apparaissent
dans la zone lisse dorsale le 22€ jour et dans la couronne villeuse
vers le 27€ jour. Dès ce moment, la teneur en glycogene de l’épi-
thélium endoblastique placentaire augmente rapidement et, du
38-49 jour, les cellules en contiennent une quantité importante
qui diminue ensuite progressivement. Mais jusqu’à la mise bas,
les cellule épithéliales en contiennent toujours peu.
Signalons pour être complet que:
Dans Pendomètre extraplacentaire, l’épithélium utérin ainsi que
les glandes utérines (fig. 3, e.u.) sont pratiquement dépourvus de
glycogène pendant toute la gestation, à l’exception d’une brève
période, du 352-452 jour, où ils en contiennent de faibles traces.
Dans la musculature utérine (fig. 1, m.) les premières granula-
tions de glycogène apparaissent au 14° jour. Le glycogène muscu-
PLACENTA DE COBAYE 433
laire reste constamment à l’état de traces jusqu’au 43€ jour; il
augmente alors brusquement et devient extrêmement abondant
du 63€-66€ jour. Cette accumulation tardive de glycogene intra-
musculaire est, de toute évidence, en rapport avec la préparation
du myomètre pour le processus physiologique de la mise bas.
Enfin les fibres musculaires de la mésartère des grosses artères
maternelles du myomètre et du mésomètre renferme constamment
un peu de glycogène.
DISCUSSION DES RÉSULTATS ET CONCLUSIONS
Il ressort de notre étude que, dans le placenta de cobaye au
cours de la gestation, la fonction glycogénique est essentiellement
assurée par le subplacenta. Le glycogène s’accumule, en effet,
à partir du 18° jour de la gestation, dans le cytoplasme de la zone
plasmodiale subplacentaire en tres grande quantite. Durant le
dernier tiers de la gestation le subplacenta entre en lente régres-
sion et parallelement sa teneur en glycogene diminue progres-
sivement. Fr
U. Sitvestri (1936) avait déjà signalé que, chez le cobaye
le «sottoplacenta » renfermait du glycogene en abondance sans
préciser à quel moment de la gestation. Par contre, G. B. WisLocki
et ses collaborateurs (1946) dans une étude sur la basophilie cyto-
plasmique et sur la teneur en glycogène, lipides, phosphatases
alcalines, fer, etc. du placenta de différents rongeurs arrivent
à la conclusion que chez le cobaye comme chez le rat, la souris,
le lapin et le hamster, le placenta, plus précisément le « syneytial
trophoblast » ne contient jamais de glycogene. Il semble que dans
leur travail, ils se soient bornés à l’étude du placenta proprement
dit et n’aient pas pris en considération le subplacenta. Le fait paraît
assez surprenant puisque, dans une travail antérieur, WISLOCKI
(1936), en injectant du bleu de trypan dans la circulation mater-
nelle de cobayes gestantes, avait montré que le bleu de trypan
s’accumulait dans le plasmode du placenta proprement dit qui
devenait intensément bleu, tandis que le subplacenta n’en accumu-
lait jamais et restait parfaitement incolore. Il avait donc constaté,
du point de vue physiologique, que les deux régions du placenta
se comportaient d’une manière tout à fait différente.
134 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
Cette différence marquée entre le comportement physiologique
du placenta proprement dit et du subplacenta ressort également de
l’etude de H. L. Harp (1944) sur les phosphatases alcalines du pla-
centa de cobaye du 11€ jour de la gestation à la mise bas. Le
subplacenta en est constamment dépourvu tandis que le plasmode
du placenta proprement dit, spécialement de la région du labyrinthe
donne toujours une réaction fortement positive.
En ce qui concerne le glycogène, on retrouve cette divergence
fonctionnelle entre les deux régions du placenta, puisque le plas-
mode du placenta proprement dit n’en contient à aucun moment
de la gestation, alors qu’au contraire, le subplacenta en accumule
en quantité importante. La teneur maximale est réalisée du
36€-49e jour et elle fléchit ensuite.
Il est impossible d’établir une corrélation chimico-physiolo-
gique entre l’absence de glycogène et la richesse en phosphatases
alcalines du placenta proprement dit, d’une part, et l'accumulation
de glycogène et l’absence de phosphatases alcalines dans le sub-
placenta, d’autre part; mais puisque les deux régions du placenta
ont la même origine embryonnaire, que le sang maternel qui les
irrigue a vraisembiablement la même teneur en glucides, l’accumu-
lation de glycogene dans le subplacenta et son absence dans le
placenta proprement dit doivent être en relation avec des conditions
spécifiques réalisées secondairement dans le cytoplasme du
plasmode de ces deux régions.
Il semble difficile d'admettre que ce soit la présence de phospha-
tases alcalines qui empêche le glycogene de s’accumuler dans le
plasmode du placenta proprement dit puisque dans d’autres tissus
les phosphatases alcalines et le glycogène peuvent parfaitement
coexister. Pour n’en citer qu’un exemple pris dans le placenta de
cobaye lui-même, H. L. Hard (1946) a démontré que l’épithélium
endoblastique aussi bien dans sa portion placentaire qu’extra-
placentaire donne une réaction très positive de phosphatases
alcalines; or, comme nous l’avons déjà signalé plus haut, cet
épithélium renferme, dès le 22€ jour et jusqu’à la mise bas, une
quantité importante de glycogène.
Un second fait reste à discuter, celui de la diminution pro-
gressive de la teneur en glycogène du subplacenta pendant le
dernier tiers de la gestation, soit du 49€ jour à la mise bas (66€
Jour).
PLACENTA DE COBAYE 135
Chez le rat, L. E. Corey (1935) et chez le lapin J. LocHHEAD
et W. Cramer (1906), G. LoveLAND et ses collaborateurs (1931)
et H. TucHmann et R. BartoLAMI (1954) ont également observé
une diminution marquée de la teneur en glycogene de la zone
perivasculaire, homologue du subplacenta de cobaye, pendant le
dernier tiers de la gestation. Chez le lapin et chez le rat, en effet,
il n’existe pas de subplacenta morphologiquement identique à celui
du cobaye, mais la region centrale du placenta proprement dit est
surmontée d’une zone à larges sinus engaines d’epais manchons
dans lesquels s’accumule le glycogene pendant le second tiers de
la gestation.
Come nous l’avons décrit plus haut, a partir du 43€ jour,
le subplacenta de cobaye entre lentement en régression; la plupart
des tubes plasmodiaux qui assurent la connexion entre les capillaires
sanguins de la décidue placentaire et le réseau plasmodial du
subplacenta dégénèrent. La circulation du sang maternel à l’inté-
rieur de cet organe ralentit progressivement. L’apport de glucides
diminue et par conséquent le glycogène cesse peu à peu de s’accu-
muler dans le réseau plasmodial.
A partir du 49€ jour, la teneur en glycogène du subplacenta
fléchit assez rapidement, le glycogène doit passer sous forme de
sucres dans la circulation allantoidienne et être utilisé par le foetus.
Il est interessant de rapprocher cette diminution du glycogene
subplacentaire de la glycogenese hepathique. L’une de nous a,
en effet montré, dans un travail antérieur (S. Ducommun, 1951),
que chez le foetus de cobaye, la glycogenese hepatique debute
tardivement. Jusqu'à la fin du second tiers de la gestation
(42e-43e jour), les cellules hépatiques sont complètement dépour-
vues de glycogène. Les premières granulations n’apparaissent que
vers le 45€ jour dans les cellules de la zone periportale. La teneur en
glycogene augmente dès lors rapidement dans la zone périportale
puis dans la zone centrolobulaire et du 56€ jour à la mise bas,
le foie est littéralement bourré de glycogène.
Il existe donc, chez le cobaye, une corrélation très précise,
dans le temps, entre la diminution du glycogène dans le subplacenta
et son accumulation dans le foie.
Cette constatation vient confirmer, une fois de plus, l’hypo-
thèse émise en 1859 déjà par Cl. BERNARD. Il admettait en effet
que, au cours du développement, le placenta assumait la fonction
136 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN
glycogénique Jusqu’au moment où le foie était capable de l’assurer;
depuis cette époque, de nombreux travaux ont mis en évidence
chez les espèces animales les plus diverses cette corrélation entre
la diminution de la teneur en glycogène du placenta à la fin de la
gestation et l'accumulation de glycogene dans le foie.
Dans le cas particulier du cobaye, la fonction glycogénique
du placenta est assurée exclusivement par subplacenta, région qui
se différencie très précocement au cours du développement, qui
possède une structure tout à fait particulière et une irrigation
maternelle propre et qui dégénère progressivement lorsque s’etablit
la glycogénèse hépatique.
RÉSUMÉ
1. Du point de vue morphologique, on distingue dans le pla-
centa de cobaye, dès le 15€ jour de la gestation, deux régions
distinctes: le placenta proprement dit et le subplacenta. Tous deux
ont une structure plasmodiale et émettent des tubes plasmodiaux
qui pénètrent dans la décidue placentaire. Ceux du subplacenta,
étroits et ramifiés entrent en rapport avec les capillaires sanguins
maternels de la décidue placentaire. Les tubes plasmodiaux du
placenta proprement dit, larges et peu ramifiés traversent la décidue
placentaire et se terminent sur la paroi des gros vaisseaux mater-
nels à la limite du myometre. La vascularisation fœtale des deux
régions du placenta est assurée par la vascularisation allantoïdienne.
La circulation vitelline n’y pénètre pas et se termine par un anneau
vasculaire, sinus terminal, sousplacentaire.
2. En ce qui concerne le métabolisme du glycogène, les deux
régions du placenta se comportent d’une façon tout à fait différente.
Le placenta proprement dit n’en renferme jamais alors que le
subplacenta semble avoir, du 14€ au 48€ jour, pour fonction essen-
tielle de constituer une énorme réserve de glycogène. A partir du
48€ jour, le subplacenta entre en régression et sa teneur en glyco-
gène diminue brusquement du 48¢-54¢ jour. Pendant les 10 derniers
jours de la gestation, le subplacenta plus ou moins dégénéré n’en
contient plus de trace.
Cette chute brusque de la teneur en glycogène du subplacenta
coïncide très exactement avec la mise en train de la fonction
PLACENTA DE COBAYE 197
glycogenique du foie du fœtus. Les premières traces de glycogene
dans les cellules hépatiques apparaissent au 45€ jour et la teneur
en glycogène hépatique augmente rapidement jusqu’à la mise bas.
Chez le cobaye, le subplacenta paraît donc assurer la glyco-
génèse Jusqu'au moment où le foie foetal est capable d'assumer
cette fonction.
3. Les premières traces de glycogène apparaissent dans l’épi-
thelium endoblastique vitellin, vers le 22€ jour; la teneur en glyco-
gene maximale est atteinte du 38-49¢ jour, puis elle flechit sen-
siblement mais jusqu’à la mise bas, les cellules épithéliales en
contiennent toujours un peu.
A. Les cellules géantes du placenta et les cellules déciduales
plus ou moins altérées, contiennent toujours un peu de glycogène;
on en trouve même, en flaques extracellulaires, dans la zone
désorganisée de la décidue placentaire. |
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metrium in pregnancy. Am. J. Anat. 77: 365.
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 139
N° 8. R. Geigy. Observations sur les Phacocheres du
Tanganyıka. Avec 22 figures en 11 planches.
(Institut Tropical Suisse, Bäle)
Pages
Mie Ep TER TA er eer Help ep 1249
Espèces africaines de Suidés et variétés géographiques de Phaco-
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HOC WIDE E ve a ge 41 ABD
INTRODUCTION.
En 1954, du mois de mai au mois de septembre, un séjour scienti-
fique dans le district d’Ulanga, au Tanganyika, fut organisé sous les
auspices de la Fondation Roche à Bâle. Le principal but était d’etudier
certaines questions concernant l’epidemiologie de la fievre récurrente
africaine. A cette expédition participaient le professeur H. MoosER,
directeur de l’Institut d'Hygiène de l’Université de Zurich et l’auteur de
cette publication. La fièvre récurrente africaine est une spirochétose provo-
quee par Borrelia duttoni, agent pathogène transmis à l'homme par un Ar-
gaside, Ornithodorus moubata. Ges Tiques vivent habituellement dans le sol
argileux des cases indigènes et sortent la nuit pour prélever périodi-
quement le sang dont elles se nourrissent sur les habitants qui, généra-
lement, dorment par terre sur une simple natte. Celles qui sont porteuses
du Spirochète le transmettent pendant qu'elles piquent l’homme, soit
par injection directe avec la salive dans le sang, soit par l'intermédiaire
140 R. GEIGY
d’une exsudation spéciale, appelée liquide coxal (voir a ce sujet p. ex.
BURGDORFER, 1951, GEIGY et HERBIG, 1955). L’épidémiologie de cette
maladie fort répandue en Afrique tropicale s’explique donc par la
cohabitation de l’homme avec O. moubata. Cette Tique a été considérée
comme adaptée et strictement confinée aux cases indigenes. Or, certains
auteurs anglais, tel que HeıscH et GRAINGER, 1950 et Watton, 1953,
ont constaté que O. moubata se rencontre aussi en pleine brousse, dans
des terriers de Phacocheres et de Porcs-épics. Ces auteurs avaient sim-
plement noté la présence occasionnelle des Ornithodores sans cependant
apporter des données précises quant à leur fréquence et sans examiner
si ces « Tiques de brousse » pouvaient également être porteuses de
B. duttoni. L’eclaircissement de ces questions pouvait avoir une influence
importante sur la conception épidémiologique de cette maladie; un des
buts de notre expédition était de vérifier la répartition d’O. moubata
en dehors des agglomérations indigenes, d’étudier ses rapports avec des
animaux vivant dans des terriers, de constater si les Tiques trouvées en
brousse pouvaient étre infectees de Spirochetes, et si leurs hötes pou-
vaient éventuellement fonctionner comme réservoirs de B. duttont.
Les résultats de ces investigations seront publiés ailleurs (voir GEicy R.
et H. Mooser, 1955). La présente étude est limitée à diverses observa-
tions accessoires qui ont pu étre faites sur les Phacocheres, Suidés
tres fréquents dans bien des régions africaines, mais dont la biologie est
encore insuffisamment connue !.
Parmi les animaux sauvages susceptibles d’héberger des Ornitho-
dores dans leurs galeries souterraines et de fonctionner, le cas échéant,
aussi comme réservoir de la fièvre récurrente, le Phacochére (Phaco-
choerus aethiopicus) s’imposait avant tout. Il est assez commun dans
la savane boisée du district d’Ulanga et il a, comme nous le verrons
plus en detail, la curieuse habitude de se retirer pendant la nuit dans
des terriers délaissés d’Oryctéropes (Orycteropus afer). Cinquante-cing
de ces terriers répartis dans diverses régions du district ont été examinés
en detail au cours de nos recherches. On a chasse 25 Phacocheres pour
faire sur le cadavre frais des frottis de sang et, après trépanation,
des prelevements de cerveau qu’on injectait directement sous forme
de broyages à des souris blanches, dans le but de mettre en évidence
microscopiquement ou bactériologiquement la présence éventuelle de
l’agent pathogène de la fièvre récurrente. Chacun des 25 Phacochères
a également été disséqué. On a en outre capturé des Phacochères pour
injecter à l’animal vivant, tenu en captivité, des broyages de Tiques
porteuses d’une souche virulente de B. duttoni, afin d’examiner la récep-
tivité de ce Suidé vis-à-vis du Spirochète. Au cours de tous ces travaux
exécutés en pleine brousse pendant quatre mois nous avons eu l’occasion
d'apprendre à connaître de plus près les Phacocheres, leur comporte-
1 Sur ce sujet on peut consulter par exemple W. B. Corron, 1912;
P. H. G. P. Corton, 1902 et 1904; KITTENBERGER, 1929; LyELL, 1913; PER-
CIVAL, 1924; SHORTRIDGE, 1934 et J. STEVENSON-HAMILTON, 1912 et 1947,
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 141
ment et leur mode de reproduction. Ce sont ces observations qui ont
inspiré l’étude qui suit !.
Je voudrais exprimer ici mes remerciements à M. C. A. W. Guggisberg
(Nairobi) qui m’a fait part de plusieurs de ses observations sur des
Phacochères et qui a mis à ma disposition les photographies représentées
dans les figures 10, 11, 12 et 22. Les photos des figures 1, 3, 4, 5 et 6 ont
été réalisées au Jardin Zoologique de Bâle, par H. Bertolf, et la figure 8
par E. Siegrist également au Jardin Zoologique. Les photos des figures 2,
7,9, 13, 14, 15, 16, 17, 20 et 21 ont été prises par l’auteur au Tanganyika
et au laboratoire. Le dessin, figure 18, est dû à Mme A. Herbig.
ESPÈCES AFRICAINES DES SUIDÉS
ET VARIÉTÉS GÉOGRAPHIQUES DE PHACOCHÈRES.
En Afrique on rencontre à l’état sauvage quatre espèces de
Suidés. D’abord le Sanglier (Sus scrofa), dans le nord, puis le
Potamochere { Potamochoerus porcus, y compris P. kotropotamus),
cochon sauvage à pelage roux avec raie dorsale blanche et oreilles
plumées de soies blanches, espèce assez fréquente, menant une vie
plus ou moins secrète et nocturne dans la savane boisée, et dont
la taille est plutôt inférieure à celle du Phacochère. La troisième
espèce l’Hylochère (Hylochoerus meinertzhageni) est le plus grand
Sanglier d'Afrique tropicale, massif et très velu, ses défenses toute-
fois n’atteignent jamais le développement de celles du Phacochere;
cet animal assez rare et peu connu est confiné à la grande forêt. La
dernière espèce, probablement la plus fréquente et la plus répandue,
est le Phacochère (Phacochoerus aethiopicus).
G. M. ALLEN mentionne dans son ouvrage « Checklist of African
Mammals » (Cambridge, U.S.A. 1939) que l'espèce Phacochoerus
aethiopicus se subdivise en au moins six à sept races ou variétés
géographiques, qui se distinguent les unes des autres par leur taille
et surtout par différents caractères ostéologiques du crâne. Je cite
par exemple Ph. aethiopicus aethiopicus (Pallas) qui est le Phaco-
chère du Cap, Ph. aeth. centralis (Lünnberg) qui est signalé du Lac
Albert et du Congo Belge, Ph. aeth. delamerei (Lönnberg) qui serait
limité au Somaliland, Ph. aeth. africanus (Gmelin) qui représente
le type occidental observé au Cap-Vert et en Sénégambie, puis
Ph. aeth. aeliani (Cretzschmar) qu’on rencontre en Abyssinie, en
Nor aussi>R. Gricy, 1954.
142 R: GEIGY
Erythrée et au Tanganyika. C’est donc sur ce dernier qu’auraient
porté surtout nos observations. Nous aurons l’occasion de revenir
plus tard également sur la forme occidentale qui semble se dis-
tinguer de celle du Tanganyika non seulement par son aspect, mais
également par son cycle reproductif (pp. 144, 145, 150 et 151).
DESCRIPTION DU PHACOCHÈRE.
a) Caractères généraux.
Le Phacochère adulte (nous reviendrons plus loin sur certaines
particularités du marcassin nouveau-né et de l’embryon) ne
dépasse guère les deux tiers du volume et du poids de notre Sanglier
européen. Le poids maximum d’un adulte en bonne forme varie
entre 80 et 90 kilos environ, tandis que celui d’un Sanglier peut.
atteindre jusqu’à 150 kilos. Le corps du Sanglier est plus long et
plus haut, mais aussi plus massif et recouvert d’un pelage dense
(fig. 3). La silhouette du Phacochère, par contre, est plus
gracile, moins ramassée. La hure avec son long et large boutoir
— dont l’importance est encore renforcée par les grandes défenses
(fig. 2) — ainsi que toute la portion céphalo-thoracique, prédo-
minent sur l’arrière-train qui est plus svelte (fig. 5). La ligne
dorsale présente généralement une ensellure qui se dessine surtout.
quand l’animal s’agenouille pour fouiller le sol (fig. 8). Le Phaco-
chère fait penser un peu, toutes proportions gardées, à un jeune
Rhinocéros africain, ressemblance qui est encore soulignée par la
forme de sa queue glabre, laquelle se termine par une houppe
plate et bifide à la manière de celle du Rhinocéros ou de l’Elephant
(fig. 6 et p. 157).
A côté du Sanglier, le Phacochère paraît presque glabre: des
soles noiràtres, réunies en petits faisceaux espacés, couvrent
imparfaitement la peau couleur de terre. Dans la savane, à une
certaine distance, on peut aisément confondre un Phacochère au
repos avec une des nombreuses termitières, surtout s’il est souillé
de terre à la suite d’un des fréquents bains de boue. L’importante
criniere, aussi développée chez la femelle que chez le mâle, se compose
de longues soies noires, quelquefois aussi brunâtres et même
rousses. Elle s'étend du sommet de la tête jusque sur la croupe
(fig. 4). La teinte est indépendante du sexe de l'individu et peut
varier dans une même région. Sur les deux joues, ou plus précisé-
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 143
ment sur un bourrelet dermique longeant la mâchoire inférieure,
s'élève une épaisse bordure de soies très blanches: c’est la fameuse
barbiche recourbée vers le haut qui est si typique pour la physio-
nomie de l’animal (fig. 1, 5 et 10). Les quatre défenses falciformes
dont les pointes sont dirigées vers le haut sortent d’un repli déjeté
de la lèvre supérieure, qui court entre le groin et la barbiche. Ce
sont les canines inférieures et supérieures qui avec leurs surfaces
lisses s'appliquent intimément l’une contre l’autre, réalisant ainsi
un instrument fouisseur permettant de déterrer des racines dans
le sol le plus dur, et en même temps une arme redoutable capable
de taillader comme un sabre et de couper comme une cisaille (p. 158).
Une vieille laie peut avoir des défenses presque aussi bien dévelop-
pées qu'un mâle. Les caractères sexuels secondaires les plus sûrs
ne sont donc pas les défenses, mais les fameuses verrues, d’où vient le
nom allemand de l’animal: «Warzenschwein». Le mâle porte quatre
de ces protuberances composées d’un tissu dermique très coriace;
une paire sur le museau des deux côtés entre les défenses et l’ceil,
l’autre paire sur les joues à quelques centimètres au-dessous de l’ceil
(fig. 1). Cette dernière paire peut devenir énorme et atteindre une
longueur de 10 à 15 cm. (fig. 2). La femelle n’a pas de verrues sur
le museau et celles des joues restent petites, n’atteignant jamais
les dimensions impressionnantes qu’on observe chez les mâles. La
signification de ces produits dermiques est inconnue (p. 154). Un
autre caractère qui frappe lorsqu'on compare le Phacochère à notre
Sanglier est la position des yeux, placés très haut sur le crâne chez
le premier, les arcades orbitaires faisant pour ainsi dire saillie à la
marge du front, droit devant les oreilles (fig. 5). Les yeux sont
munis de cils noirs et de longs sourcils. Les oreilles sont taillées
obliquement et pointues, elles portent à la marge antérieure de longs
poils soyeux et blancs (fig. 2). Des vingt-cinq Phacochères que nous
avons tirés puis disséqués au Tanganyika, aucun, même pas les plus
gros individus, ne possédaient une couche de graisse sous la peau,
comparable au lard du Sanglier ou du Cochon domestique. Nous
ne pensons pas que cette différence puisse être expliquée par un
état alimentaire défectueux, car la nourriture était très abondante
dans les régions que nous avons visitées et tous les individus étaient
en excellente forme. Il semble que la possibilité d’accumuler des
dépôts sous-cutanés de graisse fasse complètement défaut aux
Phacochères. Leur viande n’en est pas moins bonne à manger.
144 R. GEIGY
Sur les flancs, la peau montre souvent des plis verticaux visibles
surtout quand l’animal lève la tête, comme sı les côtes se dessi-
naient à la surface. Mais la dissection montrait que ces plis sont
des formations dermiques purement superficielles s'étendant même
au-dessus de l’omoplate (fig. 5 et 6). Les extrémités des Phaco-
chères sont très fines; les sabots pointus laissent des empreintes
caractéristiques dans le sol argileux; les gardes sont fortement
développées aux quatre pieds. On a déjà mentionné la curieuse
habitude des Phacochères, unique parmi les Suidés, de s’agenouiller
lorsqu'ils labourent la terre avec leurs défenses en quête de nourri-
ture (fig. 8). Ils s'appuient alors fortement sur leurs poignets
replies et se poussent en avant avec les pattes de derrière. La partie
de la peau qui touche alors au sol est nue. Elle porte, sur un champ
ovale bien délimité, des callosités carpiennes. Aux membres
postérieurs se trouvent des callosités semblables sous-calcanéennes.
L'apparition très précoce de ces épaississements de l’épiderme
(déjà chez l'embryon) a été étudié par LecHE 1902, leur histologie
chez l’adulte par ANTHONY & CUÉNOT 1939; Gurnor 1951 a attiré
l’attention sur le caractère préadaptif de ces formations (p. 150).
b) Différences raciales.
Au retour de notre voyage au Tanganyika nous avons eu l’oc-
casion d'acquérir pour le jardin zoologique de Bâle trois Phaco-
chères, un mâle et deux femelles, âgés d’un an environ. Ils avaient
été capturés au Kenya et ressemblaient en tout point à ceux que
nous venons de décrire pour le Tanganyika, donc au type Phaco-
choerus aethiopicus aeliani. Dans la même année notre jardin zoo-
logique avait l’occasion d’acheter un autre couple de ces Suidés,
âgés de six mois environ, qui avaient été rapportés par O. KoENIG
(Station biologique de Wilhelminenberg, Vienne) d’Ansongo, situé
au sud du Soudan français, au bord du Niger. Dès le début nous
avons été frappés par la difference entre le type aelianı et cette
forme occidentale correspondant probablement à Phacochoerus
aethiopicus africanus (Gmelin). Et cette impression première s’est
confirmée par la suite quand nous avons vu se développer côte à
côte les Phacochères du Niger et ceux de l’Afrique orientale. Une
confrontation des deux individus mâles des figures 5 et 6 montre
que la forme occidentale, qui possède tous les caractères typiques
des Phacocheres, que nous venons d’énumérer, est cependant plus
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 145
rondelette et plus trapue (quoique l’état de nutrition soit pareil
chez les deux); son arriere-train est plus lourd, les plis verticaux
sur les flancs sont un peu plus accusés, le cou est plus épais, surtout
dans la region du gosier qui pend comme un fanon. La difference
devient surtout nette quand on compare les têtes: la race du
Niger a un museau plus court et la position surélevée des yeux en
marge du front semble moins prononcée. Nous reviendrons plus
loin sur certaines distinctions biologiques.
BIOLOGIE DU PHACOCHÈRE.
1. Habitat et nourriture.
Au district d’Ulanga la grande saison des pluies s’etend nor-
malement du mois de mars jusqu’à fin mai; vient alors la grande
saison sèche qui dure jusqu’à fin novembre, où commence la petite
saison des pluies, suivie en janvier par la petite saison sèche qui
évolue assez ırregulierement. Lorsque nos observations ont com-
mencé en Juin 1954 la grande saison des pluies était pratiquement
terminée et, quoiqu’elle ait été exceptionnellement modérée,
la couverture végétale du pays se trouvait à ce moment-là toute
verdoyante. Les régions non boisées de la savane, où se tiennent
les Phacochères, plusieurs espèces d’Antilopes, des Buffles, des
Zèbres, des Eléphants, des Hippopotames, disparaissaient derrière
de hauts rideaux de graminées. Cette remarquable protection du
gibier, qui n'empêche pas seulement la chasse, mais aussi toute
observation suivie, se maintient d'habitude jusqu’en septembre,
où l’herbe desséchée par le soleil devient la proie des feux de brousse
que les indigènes allument partout. Avant cet événement les
Phacochères mènent une vie très cachée. Ils utilisent rarement les
sentiers des hommes, mais surtout leurs propres pistes contournées,
marquées souvent profondément dans la terre molle par le martel-
lement des sabots qui y passent et repassent. Parfois on aperçoit
leurs petites troupes traverser le chemin à l’improviste et s’en-
foncer rapidement dans un des étroits passages qui s'ouvrent a
eux dans la muraille de brousse. Ces pistes semblent être propres
aux Phacochères (les autres animaux en utilisent d’autres) et
forment un véritable réseau qui relie leurs gîtes, les divers lieux
de pâturages, les trous d’eau qui leur servent d’abreuvoir, et leurs
REV. Suisse DE ZOOL., T. 62, 1955, Fasc: suppl. 10
146 R. GEIGY
souilles, cuvettes où ils viennent prendre leurs bains de boue, car
les Phacochères aiment la proximité de l’eau. (En captivité leur
peau se fissure si l’on ne leur donne pas l’occasion de se souiller
régulièrement). Ils continuent d’ailleurs souvent à se servir de ces
sentes, probablement imprégnées de leur odeur, — et marquées
de leurs excréments sous forme de crottes arrondies, — même
quand le terrain est dégagé par le feu de brousse et qu’ils pour-
raient circuler librement.
Il y a cependant des endroits où même en saison de pluie on
a quelque chance de les rencontrer, quand on connaît leurs habi-
tudes: ce sont les abreuvoirs et surtout les rizières. Car à côté de
leur amour pour certaines racines, qu'ils trouvent en toute saison,
ils ont une grande prédilection pour le riz. Le matin surtout et
vers le soir, mais aussi dans la journée, ils font de fréquentes inva-
sions dans les rizières des indigènes et des blancs, dispersées un
peu partout dans la brousse autour des agglomérations. Ils aiment
le riz surtout quand il est encore vert et viennent savourer les
épis tendres, devastant les cultures à cette occasion. Quand le riz
est mur ou même un peu après la moisson ils viennent encore
dans les champs pour ramasser par terre les grains tombés. C’est
ainsi qu'ils menacent la principale fortune des indigènes qui se
défendent comme ils peuvent; ils ont inventé un système d’alerte
sous forme d’une longue corde qui traverse le champ par exemple
d’un arbre à l’autre. A la corde sont attachés des bidons en métal
qui peuvent s’entrechoquer. Un indigène monté sur l’arbre sur-
veille le champ et quand les Phacochères surviennent il met la
corde en branle; le tintamarre produit rejette l’envahisseur. Cer-
taines tribus du district d’Ulanga, tels que les Wambunga et les
Wandamba chassent les Phacochères à la lance, quelquefois aussi
avec l’aide de chiens, comme je l’ai observé près de Mofu. Cette
chasse demande une très grande habileté, non seulement pour se
servir efficacement de l’arme, mais aussi pour approcher les bêtes
souvent très défiantes. Ces indigènes chassent aussi à l’affüt le
soir, à l’entrée des terriers dont nous parlerons plus loin.
Le régime alimentaire des Phacochères change quelque peu,
lorsque la moisson du riz est terminée et quand, après le feu, la
végétation recommence à pousser. Ils viennent alors brouter les
jeunes herbes qui pointent à travers les cendres recouvrant la
savane brûlée. Ca et là on peut rencontrer aussi d’assez vastes
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANUIKA 147
emplacements, où ils ont labouré la terre à la recherche de racines
et de bulbes dont ils sont friands. Toute cette activité a lieu de
jour (p. 154-155) et parfois ils se reposent en plein air, couchés sur le
ventre ou sur le flanc. Si par hasard ils trouvent une charogne
d’oiseau ou de mammifère, ils la mangent volontiers; j'ai vu de
leurs marcassins même dévorer les restes d’un oiseau en pleine
décomposition. En captivité les Phacochères acceptent facilement
de la viande. Il est connu que le Sanglier européen a la même
particularité. On prétend que les Phacochères mangent aussi des
mille-pattes et d’autres grands arthropodes ou leurs larves, mais
je ne l’ai jamais observé et pas trouvé des restes de chitine ni
dans leurs crottes, ni dans les contenus intestinaux que J'ai tou-
Jours examinés.
Comme nous verrons encore plus loin, les Phacochères vivent
généralement en compagnies, troupes d'individus apparentés qui
se mélangent rarement avec d’autres et mènent une existence assez
indépendante. Cela s’observe de jour sur les pâturages, mais aussi
de nuit, car ces bêtes ont la curieuse habitude, unique d’ailleurs
chez les Suidés, d'utiliser des dortoirs en commun qui sont d’an-
ciens terriers d’Oryctérope (Orycteropus afer). Ce singulier Tubuli-
denté, mangeur de termites, a environ la même taille qu'un Phaco-
chère et mène dans les mêmes régions sa discrète vie nocturne.
Grand fouisseur, il creuse des terriers dans la terre même ou à
l'intérieur de vastes termitières (fig. 9), pour s’y cacher de jour
et pour y chasser des termites. Ces galeries souterraines à une
seule ouverture sont parfois de simples boyaux droits ou contour-
nés de longueur variable, creusés jusqu’à 1 ou 2 mètres de profon-
deur. Dans certains cas leur plan se complique par des excavations
et des ramifications (fig. 18 et 19). On connaît très mal la biologie
de l’Oryctérope, mais il doit vivre en solitaire ou à deux, sur-
tout en période de reproduction. Il ne semble pas avoir une demeure
très stable et doit souvent abandonner un terrier, parfois à peine
commencé, pour en creuser un autre à quelques dizaines de mètres
de distance. Le résultat est qu’une région à Oryctéropes est parfois
parsemée de ces trous, et c’est le Phacochère qui profite de cette
situation. Pour se protéger contre son grand ennemi le Lion, qui
est encore très fréquent presque dans toute l’Afrique orientale, 1l
a adopté les tanières délaissées par l’Oryctérope (jamais une coha-
bitation n’a pu être observée). Un solitaire, un couple et plus
148 RAGCEICGY
souvent toute une compagnie de Phacochères occupent un certain
terrier probablement pendant d’assez longues périodes. Une impor-
tante troupe peut aussi adopter plusieurs trous voisins. Le soir,
tout de suite après le coucher du soleil, parfois déjà une ou deux
heures plus tôt, ıls y rentrent à reculons. Un certain ordre est
observé dans ce sens que les individus jeunes entrent les premiers,
puis la laie, puis le grand mâle. Ils sont ainsi admirablement pro-
tégés contre le Lion qui chasse de nuit et qui ne peut pénétrer dans
ces étroits terriers. Il y a cependant des régions habitées par des
Phacochères ou l’Oryctérope est rare ou absent. Ils sont alors
obligés de coucher dehors sous les broussailles ou dans des renfon-
cements de terrain où ils grattent avec leurs sabots des creux peu
profonds leur servant de gîtes mal protégés. Des crânes et des
restes de squelettes de Phacochères qu’on y rencontre témoignent
alors qu'ils sont devenus la proie des Lions (observation de
C. A. W. GUGGISBERG au Queen Elizabeth National Park en
Ouganda).
2. Formation des compagnies, reproduction, embryons
et marcassıns.
On rencontre rarement des Phacochères solitaires vivant à
l’écart de toute compagnie; il s’agit généralement d’un mâle âgé ou
d’une vieille laie. Une seule fois, le 14 août, J'ai pu observer et tirer
près d’Itété un jeune couple vivant à part. Les deux individus
avaient entre 2 et 3 ans; ils s'étaient réunis sans doute assez récem-
ment. L’autopsie a montré que la femelle devait être portante, pour
la première fois, de trois embryons. En me basant sur mes propres
observations sur le terrain ainsi que sur la dissection de dix indi-
vidus mâles et quinze femelles de tout âge, je suis arrivé à la conclu-
sion que les groupes de Phacochères que l’on rencontre en brousse
doivent généralement se composer de membres d’une même
famille. La compagnie familiale la plus simple est formée du père,
de la mère (à moins qu’un des deux partenaires ait été tué par le
Lion, l'Homme ou une maladie) et des jeunes qui ont été mis au
monde dans la seconde moitié de l’année précédente. Dans le
district d’Ulanga, je n’ai jamais pu compter plus de quatre petits,
quelquefois il y en a moins. Ces compagnies simples se chiffraient
donc au maximum à six têtes, comme on le voit représenté dans
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 149
la figure 10. Cependant, M. C. A. W. GuGcisBErG (Nairobi) me
signale qu’il a pu observer au Kenya plusieurs fois des couples
adultes accompagnés de six (fig. 11), une fois probablement même
de sept marcassins. B. PercIvaL (1924), qui fut longtemps « game-
ranger » et qui possède donc une grande expérience, prétend avoir
rencontré souvent six à sept petits marcassins près d’une mère.
Il n’est cependant pas toujours possible de juger si les jeunes
suivant un couple appartiennent tous à la mère, ou si certains
d’entre eux, ayant perdu leurs parents, se sont joints à la famille.
Le moyen le plus sûr pour trancher la question est de compter les
embryons de femelles portantes. Des quinze femelles que j’ai
chassées de juillet à septembre, neuf étaient adultes, dont deux
non portantes (l’une d’elles venait de mettre bas, car elle avait des
glandes lactéales fonctionnelles, mais elle n’était pas accompagnée
de ses petits). Les 7 autres femelles adultes étaient prégnantes,
quatre portaient quatre embryons (2 gg et 2 99, fig. 13), deux,
trois embryons (1 & et 2 99) et une seulement deux (99), au total
vingt-quatre embryons. Le chiffre maximum de quatre embryons
— qui est d’ailleurs en accord avec les indications de STEVENSON-
HamiLTon (1912) et de S. A. Asperı (1946) — correspond au
nombre des mamelles chez la mère. Les quatre mamelles appa-
raissent déjà au stade embryonnaire chez le mâle comme chez la
femelle (fig. 15).
Les embryons trouvés en juillet étaient plus petits que ceux
du mois d’aoüt; dans les deux cas ils étaient encore complètement
nus. Des embryons disséqués dans la première moitié de septembre
étaient nettement plus avancés et portaient un duvet. Même chez
les embryons jeunes, on pouvait déjà distinguer le sexe d’après les
organes génitaux externes. Chez les mâles de fin juillet ou du début
d'août on ne pouvait distinguer que le pénis en arrière du cordon
ombilical (fig. 15), chez ceux de fin août, par contre, uu champ
scrotal pigmenté était devenu visible (fig. 16); j’en conclus que la
descente des testicules doit s’effectuer à ce moment-là. Les embryons
femelles présentent juste devant l’anus une vulve surmontée d’un
lobule qui doit représenter le clitoris (fig. 17). Comme chez les
adultes le sexe des embryons se reconnaît extérieurement — en
juillet déjà — aux ébauches des verrues: deux petites verrues
postérieures chez la femelle, tandis que le mâle présente en plus
deux verrues antérieures. Celles-ci, au stade embryonnaire, sont
150 R. GEIGY
bien plus developpees que les postérieures; c’est le contraire à
l’état adulte. Dans les deux sexes, le repli déjeté de la lèvre supe-
rieure, où passeront plus tard les défenses, est nettement preforme,
ainsi que les bourrelets dermiques où s’inserera la barbiche. Les
paupières des embryons sont fermées, les canaux auditifs égale-
ment, mais les oreilles externes ont déjà leur forme typique, elles
sont rabattues en arrière et libres (fig. 14). Le bout de la queue
qui portera la houppe est aplati latéralement mais ne porte pas
encore de soies. Quant aux callosités carpiennes et sous-calca-
néennes, elles sont, comme LEcHE (1902) l’a décrit (p. 144), déjà
visibles sous forme de champs cutanés lisses, dépourvus de toute
ébauche de poils (fig. 17).
Je decrirai tout à l’heure dans quelles circonstances nous avons
découvert le 14 septembre les premiers marcassins nouveau-nés.
Cette observation prouve que la période de mise bas débute dans
la première partie du mois de septembre. Selon des indications que
j'ai récoltées en Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Tanganyika,
Mozambique) chez des chasseurs, tant indigènes que blancs, cette
période doit s’étendre de septembre à novembre; AspeLL (1946)
indique octobre et novembre. Je ne sais pas si en Afrique du Sud
les Phacochères mettent bas à la même saison, mais M. KoENIG
(Vienne) m’a aimablement fait part des observations qu'il a pu
faire à ce sujet en Afrique occidentale. Les deux marcassins de
Phacochères qu'il a pu se procurer à Ansongo, au bord du Niger
(Sud du Soudan francais, voir p. 144), quelques jours après leur
naissance, et qui se trouvent actuellement au Jardin zoologique de
Bâle, sont venus au monde au début de juin 1954. J'ai déjà attiré
l’attention sur des differences morphologiques qui caractérisent Ph.
aeth. africanus (p. 141, 144 et 145). L’observation de KoENIG prouve
que cette forme occidentale se distingue du type oriental en outre
par son cycle reproductif, car la mise bas a lieu chez lui environ
quatre mois plus töt. M. KoENIG, qui a reuni de nombreux docu-
ments sur les nichées des oiseaux dans différentes régions de
’Afrique, pense qu’il y a un rapport entre le cycle reproductif
des animaux et la saison des pluies. En effet, celle-ci commence au
Soudan vers la fin juin, donc quand la reproduction des oiseaux et,
dans notre cas, des Phacochères est terminée. Cela correspondrait
plus ou moins aux dates que j’ai retenues pour le district d’Ulanga,
où la petite saison des pluies commence fin novembre (p. 145), alors
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA Ho
que les dernières mises bas des Phacochères doivent avoir lieu en
novembre au plus tard. Je n’ai pu obtenir ni dans la littérature,
ni chez les chasseurs, une indication précise quant à la durée de la
période de gestation et quant au rut des Phacochères. Si par
analogie avec le Sanglier européen et le Porc, nous comptons
quatre à cinq mois de gestation, le rut des Phacochères se produirait
théoriquement dans le mois de mai au Tanganyika, en février au
Soudan.
L'événement du 14 septembre, auquel j'ai déjà fait allusion,
nous a permis de découvrir une « pouponnière » de Phacochère.
Ce matin-là J'étais en chasse avec mon excellent guide dans la
savane boisée près de Mofu. Nous nous trouvâmes tout à coup à
une cinquantaine de mètres d’une femelle de Phacochère. Elle
était perchée sur le flanc d’un de ces nombreux monticules, formés
par des agglomérations de termitières, en partie abandonnées.
Nous surgissions à l’improviste de derrière un buisson, l’animal nous
aperçut et prit aussitôt la fuite. En le poursuivant, nous le vimes
de loin rejoindre sa compagnie, composée du mâle et de trois mar-
cassins d’un an, et disparaître avec eux dans la brousse. Nous
avions eu le temps de remarquer que cette femelle avait les mame-
lons gonflés et mon guide avait entrevu un tout petit marcassin
entre les jambes de la mère, tétant probablement. Le petit s’enfuit
en même temps que la mère, non pas dans la brousse, mais à l’inté-
rieur du monticule. Et, en effet, arrivés à la butte, nous découvrimes
l'entrée d’un terrier d’Oryctérope que nous bouchàmes aussitôt
avec des branches, car nous le supposions occupé par des Phaco-
chères. Aid& de deux autres membres de notre expédition que
nous avions appelés sur les lieux, nous avons alors exploré la
galerie souterraine. Les dessins schématiques (fig. 18 et 19) en
représentent la configuration et les dimensions. Une étroite galerie
d'entrée, pas plus large que 40 cm., menait en profondeur et
aboutissait à une chambre souterraine un peu plus vaste où étaient
suspendues deux chauves-souris. De là partait un embranchement,
presque parallèle à la galerie d’accès, qui se terminait dans un
cul-de-sac latéral. A la lumière de nos lampes-torches nous pouvions
deviner que «quelque chose de poilu» bougeait dans le coin le
plus reculé du terrier et nous supposions que ce devait être un
jeune Phacochère. Il fallut trois heures de travail à la pioche pour
défoncer la termitière à cet endroit et nous eûmes la bonne fortune
152 R. GEIGY
d’y capturer trois jeunes marcassins, deux mâles et une femelle pas
plus grands que des chats et âgés sans doute de quelques jours
seulement. Les petites bêtes se debattaient et essayaient de mordre
avec leurs défenses, dont les pointes sortaient à peine des gencives.!
Leur corps était couvert d’un pelage de fines soies gris-beige assez
dense, il ne présentait donc pas l’aspect semi-glabre de celui des
adultes (fig. 20 et 21). On y distinguait une ombre de rayures
longitudinales à peine perceptibles, indication très vague du
pelage juvénile typique de divers Suidés. Il y avait déjà un début
de crinière. Des deux côtés de la tête, au groin court et au front
bombé, les barbiches blanches étaient développées de même que
les verrues. Aux quatre pattes on reconnaissait nettement les
plages dénudées, ébauches des callosités carpiennes et sous-
calcanéennes.
Plus tard, en observant nos jeunes marcassins pendant une
quinzaine de jours en captivité, nous avons remarqué leur besoin
constant de chaleur. On comprend aisément que le terrier qui sert
de pouponnière doit procurer aux nouveau-nés des conditions
idéales pendant les premières semaines de leur existence. Il forme
une véritable chambre d’incubation. Nous avons mesuré que la
température s’y maintient à environ 30° C et l'humidité relative
de l’air autour de 90%. Les couloirs sont juste assez hauts pour
que les marcassins puissent se tenir debout et circuler librement ;
leurs parois sont lisses et propres, composées de ce ciment tendre
qu’elaborent les termites. Dans le cul-de-sac où les petits, couchés,
se tenaient étroitement serrés l’un contre l’autre, il n’y avait même
pas de litière d’herbe sèche (comme les Phacochères en constituent
parfois dans leurs dortoirs), le sable poudreux formant une couche
suffisamment molle. Il semble que les nouveau-nés, au début, ne
suivent pas leur mère (la femelle à glandes lactéales fonctionnelles
se promenait sans ses petits, p. 149), mais restent dans le terrier où
la mise bas a probablement lieu.
Pendant la nuit toute la compagnie familiale, le père, la mère,
la génération de l’année précédente et les nouveau-nés, occupe
le terrier; dans la journée les petits seulement restent au gîte et
! Il était surprenant de constater que les marcassins saisis à l’état sau-
vage dans leur terrier n’émettaient aucun son, alors que plus tard, lorsqu'ils
étaient déjà apprivoisés. ils poussaient facilement des cris stridents de porcelets
dès qu’on les prenait à pleines mains (p. 159).
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 153
la mère vient de temps en temps les rejoindre pour les allaiter.
Mais les jeunes deviennent assez vite mobiles et suivront un jour
leur compagnie sur les pistes de brousse. C’est à ce moment-là
que la compagnie est en quelque sorte doublée par la seconde
portée et peut compter Jusqu'à dix têtes. Mais quand les individus
de la première portée entrent dans leur deuxième année d existence,
ils doivent bientôt atteindre la maturité sexuelle, à la manière du
Sanglier européen et du Cochon domestique, gagner leur indépen-
dance et former de nouveaux couples avec des membres d’autres
troupes. La compagnie considérée retrouve alors sa composition
simple.
Voici encore quelques notes sur les jeunes marcassins que nous
avons observés en captivité pendant quinze jours, c’est-à-dire jus-
qu’au moment où nous avons tenté de les transporter par avion
en Europe, essai qui par un enchaînement malheureux de circons-
tances indépendantes de notre volonté, a causé leur décès. La
dentition au moment de la capture se composait des deux paires
de défenses, canines supérieures et inférieures; de deux incisives
inférieures; des molaires supérieures qui avaient à peine perforé
les gencives. Quoique cette dentition semblait les prédisposer
uniquement à téter, les marcassins se désintéressèrent rapidement
du lait de vache présenté au biberon, et préférèrent bientôt la coupe
où on leur offrait des flocons d’avoine dans du lait tiède, addition-
nés parfois de grains de riz germés, ou de quelques brins d’herbe
jeune et tendre. On les laissaient fréquemment s’ébattre dans une
cour et là je les ai vus une fois dévorer un cadavre d’oiseau en pleine
décomposition (p. 147). Les jeunes Phacochères semblent donc
passer assez vite à un régime plus ou moins omnivore.
Leur poids ne changea pratiquement pas pendant ces deux
semaines. Les mâles pesaient 1,6 et 1,4, la femelle 1,35 kilo. La
hauteur au garrot était de 22,5 et de 20,5 cm. pour les mâles et
de 26,5 pour la femelle. Les températures anales variaient entre
les extrêmes de 35,3° C et 38,6°C et fluctuaient généralement
entre 37 et 38°.
3. Comportement et mœurs.
Lorsqu'on a l’occasion de surveiller pendant plusieurs mois une
certaine région et qu’on finit par reconnaître certains Phacochères
a des particularités individuelles, on acquiert petit à petit la
154 Ru GEIGY
conviction qu’ils doivent occuper des territoires assez fixes et
limités. Une compagnie donnée restera fidele pendant une période
prolongée à un ou plusieurs terriers voisins, elle utilisera toujours les
mêmes abreuvoirs et souilles, et visitera certains pâturages, certaines
rizieres qui ne sont pas trop éloignés de ses abris nocturnes. Seule
la période des pluies avec ses inondations peut obliger les porcs
a modifier leurs itinéraires, voire même à émigrer assez loin. Mais,
d’après des renseignements recueillis sur place, les mêmes terri-
toires peuvent être réintégrés lorsque les conditions redeviennent
favorables. Je n’ai cependant aucune observation qui permettrait
de dire qu’une compagnie, ou le vieux mâle d’une troupe, marque
son territoire ou le défende contre d’autres Phacochères. Les crottes
sont disposées sans règle et je n’ai pas pu constater des emplace-
ments choisis pour la défécation. D’autre part, je n’ai jamais vu
m entendu parler de luttes entre Phacochères dans la nature et
je n’ai pas trouvé de plaies ou de cicatrices témoins de tels com-
bats. En ce disant je fais abstraction du traitement assez brutal
qu'un vieux mâle ou une grande laie peut appliquer parfois avec
ses défenses à ses partenaires ou à des marcassins. Mais Je pense
que pour élucider complètement ce point, il faudrait surveiller les
bêtes surtout en période de rut. En captivité le cas est différent.
Lorsqu'on voulut réunir dans notre jardin zoologique deux lots de
Phacochères, ceux d’Ansongo avec ceux du Kenya, les bêtes s’at-
taquèrent immédiatement et se blessèrent grièvement. On est
maintenant obligé de les tenir séparément. On sait que les fameuses
verrues sont des caractères sexuels secondaires (p. 143). On ne
possède cependant aucun examen histologique qui permettrait de
savoir si des glandes sudoripares ou d’autres débouchent à leur
surface. Toutefois, le Dr Lang, directeur du Jardin zoologique de
Bâle, m’a fait part d’une observation que j’ai pu vérifier à plu-
sieurs reprises: en captivité le mâle (et lui seulement) frotte parfois
ses grandes verrues postérieures contre la grille de son enclos,
comme s’il voulait marquer le territoire. Mais on ne peut constater
aucune exsudation ni aucune odeur particulière à l’endroit du
frottement. La femelle qui vit dans ce même enclos ne montre
aucune réaction vis-à-vis des parties de la grille contre lesquelles
le mâle s’est frotté.
A l’encontre du Potamochere qui mène au Tanganyika et ailleurs
une vie strictement nocturne, l’activité des Phacochères se déroule
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 155
entre le lever et le coucher du soleil, sans aucune regle stricte, mais
suivant un certain rythme journalier. Lorsqu’on se rend avant
6 heures (heure locale) sur un poste d’observation pres d’une
rizière visitée régulièrement par des Phacochères, on voit apparaître
les premiers individus déjà peu avant que le soleil se montre à
l'horizon. Ils sortent de la brousse attenante où se trouvent leurs
abris nocturnes et avancent lentement, broutant par ci et par la,
ou trottant rapidement à une cadence légère jusqu’au milieu du
champ où d’autres viennent bientôt les rejoindre. On observe
alors parfois une curieuse cérémonie de bienvenue, peut-être
aussi de soumission, dans ce sens que les Jeunes individus en
arrivant vont d’abord « saluer » le grand mâle ou la laie, guide de
leur compagnie. Les deux bêtes se touchent du groin et le jeune
donne un ou deux légers coups de boutoir contre le menton de
Painé. J'ai également vu des couples se saluer de cette facon-la,
quelquefois ils se caressaient aussi des lèvres le long du crâne et de
la crinière. Comme cela se passait en dehors de la période de rut,
on doit interpréter ces cérémonies comme simples «témoignages
de sympathie ». Une seule fois j’ai observé un jeu pareil entre deux
individus adultes qui par moments gambadaient véritablement.
L’un, à juger d’après les verrues, était un mâle, tandis que je
considérais l’autre comme une femelle. Mais plus tard j'ai réussi à
tirer celui-ci et je me suis alors aperçu que c’etait un mâle à verrues
très faiblement développées, possesseur d’un unique testicule, dans le
scrotum. Il s'agissait probablement d’un semi-castrat naturel car au-
cune cicatrice ne prouvait que l’absence du second testicule était due
à un accident ou à une attaque. Les faibles verrues de ce castrat
semblent indiquer que leur développement intense chez le mâle
est conditionnée par des hormones de la gonade. Très gracieux sont
aussi les jeux des marcassins entre eux; ils se poussent du groin
contre les flancs, sautent en l’air, ou tournent rapidement sur eux-
mêmes en poussant des cris ou de petits grognements. A l’occasion
plusieurs compagnies se confondent temporairement sur un pâturage ;
il y a donc possibilité de rencontres entre individus jeunes qui for-
meront plus tard des couples et de nouvelles compagnies. Dans des
régions très giboyeuses, comme par exemple dans certains pares
nationaux au nord du Tanganyika ou au Kenya, on peut souvent
voir les Phacochères se mêler à des troupeaux d’antilopes ou de
zèbres, je les ai même vus au Voi-Park, près d’une pièce d’eau,
156 R: GEIGY
à proximité d’elephants. Sur la figure 11, photo prise au Nairobi
National Park, on distingue au fond à droite des Gazelles de
Thompson. Il n’y a d’ailleurs pas un véritable mélange, mais plutôt
une coexistence intime sur les pâturages, chaque troupe gardant
tout de même son individualité. Je n’ai jamais observé une situation
semblable au district d’Ulanga où le gibier est beaucoup plus
rare, de sorte que les différentes espèces animales sont moins
habituées les unes aux autres et observent plus strictement leurs
territoires.
Lorsqu'on observe des Phacochères broutant, on remarque
qu'ils restent parfois debout, mais très souvent ils s’agenouillent,
même s’il n’y a aucune racine à deterrer (fig. 11). Il en est de même
pour nos Phacochères adultes en captivité; ils se posent sur leurs
callosités carpiennes dès qu’on leur offre par terre de la nourriture
(par exemple des flocons d’avoine) qu'ils pourraient tout aussi bien
atteindre avec leur groin en restant debout (fig. 8). Les marcassins
nouveau-nés que nous avions capturés avaient déjà cette habitude;
leurs minuscules défenses ne leur permettaient point de creuser le
sol et pourtant ils se mettaient à genoux dès qu’on leur présentait
leur écuelle de lait. Comme la callosité carpienne, le réflexe de
s’agenouiller est donc inne et relié à l’acte de nutrition.
Pendant les heures les plus chaudes de la journée, donc entre
11 et 15 heures, l’activité des Phacochères baisse en général.
Cependant on peut en rencontrer à toute heure, quoique à ce moment
on les voie moins en route dans la brousse et sur les pâturages.
Parfois ils se couchent paresseusement dans des bains de sable en
plein soleil, parfois ils se retirent sous les broussailles, mais proba-
blement pas dans leurs terriers. Vers la fin de l’après-midi, après
17 heures et jusqu’à l’aube, ils sont de nouveau plus actifs, et se
rendent aux abreuvoirs et aux souilles. Lorsqu'on rentre de la
brousse à la nuit tombante, on peut voir passer comme des ombres
les derniers individus qui regagnent leur retraite nocturne dans
un terrier ou un abri quelconque. A plusieurs reprises nous avons
tenté, mais en vain, de capturer la nuit, au filet, des Phacochères
vivants, dans leurs terriers. Même si on avance avec circonspection
pour éviter tout bruit et toute vibration du sol, les Phacochères
remarquent l’approche de l’homme et quittent leur terrier rapide-
ment. Ils en surgissent à toute allure et lorsqu’on est tout près de
l'ouverture, il faut prendre garde d’être renversé. Nous avons pu
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 157
observer une pareille sortie de tout près, une fois à 17 h. 30
déjà: un Phacochère s’élança devant nos yeux d’un trou que
nous allions fouiller pour y chercher des Tiques. On peut s’étonner
que le Phacochère ne reste pas dans la cachette qu’il a choisie
précisément pour se mettre à l’abri de ses ennemis. Mais
je crois qu'il faut distinguer entre le Lion et l’homme. L’obser-
vation mentionnée plus haut a été faite dans une région où le
Phacochère est beaucoup chassé par les indigènes qui précisément
tâchent de le tuer avec leur lance près de son terrier ou dedans. Les
bêtes ont donc probablement appris à fuir l’homme, mais lorsque
passe le Lion, la nuit, ils restent cachés, sachant qu'ils sont alors
hors de sa portée. Il était d’ailleurs aisé de constater que les
Phacochères sont beaucoup moins farouches dans les parties du
district d’Ulanga où les indigènes ne connaissent pas la chasse.
Mr. GUGGISBERG m'écrit qu’au Parc National de Nairobi ils sont
devenus plus fréquents au cours des quatre dernieres années et,
petit à petit, moins méfiants, ayant fait l’expérience que l’homme
ne leur fait aucun mal. Quand un Phacochère est fortement intri-
gué ou excité, et surtout lorsqu’il fuit, il dresse infailliblement la
queue en laissant flotter la houppe comme un fanion (fig. 12 et 22).
Cet organe est donc un véritable baromètre de la tension psychique
de l’animal.
Comparables au Sanglier européen, les Phacocheres flairent le
danger de loin et leur odorat est si subtil qu’ils peuvent déceler
l’homme, à bon vent, à 400 ou 500 mètres de distance. Ils ont aussi
l’oreille très fine; le ronflement d’un moteur, le claquement d’une
portiere de voiture ou de la platine du fusil, des voix d’homme,
le bruissement de branches ou de feuilles mortes, tout cela peut
éveiller leur attention. Ils lèvent alors la tête et regardent dans la
direction du bruit. Aussitôt qu'ils perçoivent le signal du danger
ils prennent la fuite, éperdument et toujours du côté de la brousse
protectrice. Nous avons observé que cette direction est maintenue
même s'ils doivent par exemple traverser le chemin devant la
voiture qui arrive à toute allure, l’attraction exercée par le refuge
étant plus forte que la peur devant l’objet ennemi. Je n’ai pas
observé moi-même mais appris de source sûre que le cas échéant ils
savent aussi se sauver à la nage. La vue Joue un rôle moindre que l’ouie
et surtout que l’odorat. Ils peuvent toutefois remarquer des objets
qui bougent à une distance d’environ 200 mètres. Lorsqu'on veut ap-
158 R. GEIGY
procher une compagnie de Phacochères en plein champ, a découvert,
il faut donc observer quelques précautions: approcher en position
baissee contre le vent, éviter tout bruit, n’avancer que quand toutes
les bêtes ont le nez dans l’herbe ou sont agenouillées pour brouter.
De temps à autre l’une ou l’autre lèvera la tête. L’animal est alors
sur ses gardes, il faut s’ımmobiliser net jusqu’à ce que tous broutent
de nouveau en toute quiétude. A 40 mètres environ ils distingueront
la forme de l’homme accroupi, mais par vent contraire ils ne
reconnaitront pas le danger, ils se montreront par contre intrigués
par «l’objet insolite ». Le premier Phacochére qui nous a aperçu
se rapprochera, et bientôt toute la compagnie le suivra, souvent
en poussant des grognements qui ressemblent beaucoup à ceux du
Cochon domestique. Même si, à très courte distance, ıls finissent
par reconnaître l’homme, ils n’attaqueront jamais, leur réaction
est toujours la fuite. Je n’ai vu qu’une fois un Phacochère foncer
sur l’homme, mais il était alors grièvement blessé et serré de pres.
Un chasseur m’a raconté que s’étant approché trop vite d’un animal
abattu, il fut cruellement mordu au doigt: la bête, dressant la tête
à l’improviste lui infligea un coup de cisaille qui faillit lui sectionner
une phalange. On prétend qu’une laie peut très efficacement protéger
ses petit à coups de boutoir contre un Lion ou un Léopard. Le vieux
mâle ou la laie peut être plus ou moins considéré comme guide de la
compagnie. C’est lui ou elle qui dirige la troupe sur les pâturages
et prend généralement l'initiative de la fuite. Quand on abat le
guide, le reste de la compagnie est désorienté pendant quelques
instants, retourne même vers la bête tombée ou galope autour
d’elle avant de se décider à la fuite.
Les Phacochères capturés tout petits s’apprivoisent en quelques
jours et finissent par suivre l’homme partout; quelquefois ils s’at-
tachent particulièrement à celui qui les nourrit. M. Kornıc a
observé que ses marcassins se liaient d’amitie avec des chiens
bergers. Les très jeunes individus que nous avons pu observer en
captivité avaient également leur rythme journalier, c’est-à-dire des
temps d'activité de 34 d’heure environ, coupés de repos. Une pre-
mière période de mouvement qui commençait très tôt le matin
quand ils demandaient leur nourriture, était suivie d’une sieste
dès qu’ils avaient mangé. Plus tard, ils redevenaient actifs, réus-
sissaient très habilement à sortir de la caisse où ils passaient la
nuit et aimaient trottiner, presque toujours ensemble, dans la
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 159
chambre ou dans la cour en émettant à tout instant des bruits et
des grognements très comparables à ceux de nos cochons de lait.
Ils avaient l'habitude de s’arréter net, tous les trois, comme s’ils
ecoutaient un bruit suspect; puis ıls continuaient leur promenade.
Ils inspectaient tous les objets, étaient intrigués par les pieds des
gens, mâchaient des lacets de souliers, des courroies, du papier.
De temps à autre, ils intercalaient une nouvelle période de repos
et dormaient en plein jour. Pendant la nuit ils étaient très tran-
quilles, mais ne se sentaient à l’aise qu’à une température de 30°
environ, correspondant donc à celle mesurée dans le terrier-pou-
ponnière (p. 152).
PARASITES DES PHACOCHÈRES
a) Ectoparasttes.
Sur presque tous les Phacochères chassés en brousse nous avons
trouvé, fixées ou se déplaçant sur la peau, des Tiques (/xodidés )
de diverses espèces actuellement encore à l’etude.! Dans le sable
argileux des terriers vivaient très fréquemment et en grand nombre,
les larves hématophages d’Auchmeromyia luteola; autour de
l’ouverture et sur les parois des galeries on rencontrait les mouches
adultes qui formaient parfois de véritables essaims. Souvent les
larves de tous stades étaient fraichement gorgées, car chaque nuit
elles avaient l’occasion de s’attaquer aux Phacochères qui y
venaient dormir. Dans quelques rares cas nous avons découvert.
dans le sol des terriers de très petits acariens hémato-
phages dont la determination est en cours.? C’étaient souvent
des individus gorges. Ils s’attaquaient aussi a l’homme et causaient
des démangeaisons fortes et prolongées.
Presque aussi fréquentes que Auchmeromyia étaient les Tiques
Argasides, Ornithodorus moubata, auxquelles nous avons voué
1 Je remercie M. R. Wynicer de sa determination, selon laquelle il s’agi-
rait exclusivement de Rhipicephalus appendiculatus ou de Rhipicephalus
capensis longus, parfois aussi des deux espèces trouvées simultanément sur
le même Phacochère.
2 Selon le Dr J. ScHwEIZER, éminent spécialiste qui s’est aimablement mis
a notre disposition pour la determination, les spécimens récoltés seraient
exclusivement de sexe femelle. Ils appartiendraient au genre Hypoaspis
Canestrini 1885 (Famille Laelaptidae Berl. 1892, sous-ordre Parasitiformes
Reuter 1909). Ce serait probablement une espèce nouvelle voisine de Hypoaspis
aculeifer Canestrini signalée de l’Italie.
160 R: OGEIGY
toute notre attention en raison de notre prospection épidémiolo-
gique. Sur 55 terriers d’Oryctérope adoptés par des Phacochères,
18 étaient infestés d’Ornithodores. Nous y avons récolté environ
1200 spécimens qui appartenaient exclusivement a l’espece mou-
bata; nous n’avons jamais trouvé O. erraticus, assez frequent dans
les terriers d’autres animaux, comme, par exemple, dans ceux de
Dipodillus. C. A. W. GUGGISBERG a aussi observé au Tanganyika
et au Kenya cette présence exclusive d’O. moubata chez les Pha-
cocheres. Il a eu l’amabilité de vérifier la détermination de
nos spécimens d’Ornithodores provenant de différents terriers,
il a confirmé qu'il s’agissait dans tous les cas d’O. moubata. Le
microclimat que nous avons mesuré dans différents trous de
Phacochéres à l’aide d’un thermo-hygrometre enregistreur corres-
pond à peu près à celui d’une case d’indigène, avec la différence
que l’humidité relative de l’air augmente, non pas la nuit, mais
de jour; elle atteint environ 90%. Cela est probablement dû à
l’evaporation des eaux souterraines sous l'influence de la forte
insolation diurne du sol. Ainsi, à peu de chose près, l’Ornithodore
rencontre le même microclimat, qu'il se trouve dans une case
d’indigene ou dans un terrier de Phacochère. Cette observation
pourrait expliquer comment 0. moubata, qui fut à l’origine certai-
nement une Tique de brousse, a sı facilement réussi à s’adapter
aux habitations de l’homme, où elle nous est familière. En prospec-
tant des terriers nous avons maintes fois observé avec quelle
avidité les tiques s’attaquent à l’homme. On imagine donc aisément
qu’un indigène revenant de la chasse ramène dans ses vêtements,
dans sa chevelure, ou encore sur le cadavre d’un Phacochère qu’il
aurait chassé, quelques Ornithodores qui s'installent par la suite
sans difficulté dans sa case où elles trouvent les mêmes conditions
climatiques et de la nourriture sanguine en abondance. La disper-
sion des Tiques dans tout un village et même leur transport de
village à village n’est qu’une question de temps. Du point de vue
de l’épidémiologie de la fièvre récurrente africaine nous voulons
savoir si parmi ces Ornithodores de brousse il y avait des individus
infectés de Borrelia duttoni. Des dissections de centaines de spéci-
mens ont montré qu'il n’en était rien, aucune de ces tiques n’était
porteuse de l’agent pathogène de la fièvre récurrente. Cette consta-
tation a trouvé son corollaire par l’analyse de frottis de sang et
de broyages de cerveau des 25 Phacochères que nous avions chassés.
Foren
Têtes de Phacochères ¢ (à gauche) et © âgés de 2 ans et 3 mois;
verrues peu développées.
Fic. 2.
Tête de vieil individu mâle, verrues postérieures fortement développées.
ip
10
Ica)
Sanglier européen &, 2 ans et demi.
Fic. 4.
Phacochère mâle, type oriental, 2 ans.
SNS
N N
SIR
Gee 5%
Phacochere mäle, type oriental, 2 ans.
Fic. 6.
Phacochere mäle, type occidental, 2 ans et 3 mois.
Hic. 7.
Emplacement de brousse pres de Mofu labouré par des Phacochères.
EMG 6.
Phacochères mangeant agenouillés
i a
es.
é par des Phacocher
tilis
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érope u
’Oryct
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ler
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‘(Ted feuoryen IqoareN) ue un,p saad op ‘syrjod 9 19 7 e salayIooeY, ap Sojrure, I
"TV 39 OF 914
SR
a
VI
TE, 18
Embryons de Phacochères, à gauche 2 gg, à droite 2 99.
Fic. 14.
Tête $ (à gauche) et © d’embryon, callosité carpienne.
15
16
Kies #15:
Organes génitaux externes 4 (a gauche) et ®, d’embryons du début d’aoüt,
4 mamelons.
Fie. 16.
Champ scrotal et penis d’un embryon mäle plus avance que fig. 15.
te, 47h,
Vue postérieure d’un embryon ® avec anus, clitoris, queue
I ® LA La 7
et callosités sous-calcanéennes.
‘uejd uo NA Jolie} QUI JN
‘60 8A
61
"SLIMNOS-SHANBUI xnep :ofedıourid a1quieyo e] ep puoye]d ne :SUISSEOIEUI SIO.I) 99AB
eJgruuodnod-I91119) 9] JUBUAJUOD NJON op 919131199 B] 9p UOTONAPSUOIOY
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2) > E: I (4
Dy su 240 CZ
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i. ae DICA
N: M i GA di
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Be
a <
Fic. 20.
Les trois marcassins deterres près de Mofu.
4,
Yj ji
Yi
Y
Free 24:
Un des deux marcassins de sexe male.
1 2%,
Compagnie de Phacocheres en fuite (Nairobi National Park).
OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 161
Dans aucun cas on n’a pu mettre en évidence la présence de
B. duttoni. Et lorsque nous avons injecté à 4 Phacochères des souches
virulentes de B. duttoni, ils se sont montrés entièrement réfractaires.
D’où l’on peut conclure que Phacochoerus aethiopicus ne pourrait
pas fonctionner comme réservoir de l’agent pathogène de la fièvre
récurrente africaine.
b) Endoparasites.
Avec la dernière constatation nous avons déjà passé des Ecto-
aux Endoparasites des Phacochères. Nous pouvons ajouter que
dans les nombreux frottis que nous avons examinés nous n’avons
pas trouvé un seul parasite du sang. Par contre, chaque Phacochère
avait des vers intestinaux. Le professeur J. G. Barr (Neuchatel)
a eu la grande obligeance de les déterminer. Je fais suivre ici son
inventaire : |
CESTODES: Moniezia mettami. Baylis, 1934.
Parasite qui paraît caractéristique du Phacochere au
Tanganyika ainsi qu’au Congo Belge.
TRÉMATODES: Gastrodiscus aegyptiacus. Cobbold, 1876.
Espèce très connue du Phacochère; presque toujours à
P ;
profusion dans le contenu intestinal compose de matieres
vegetales.
NEMATODES: Oesophagostomum mwanzae. Daubney, 1916.
Souvent à profusion. Chez le Phacochere on a décrit plus
de 14 espèces d’Oesophagostomum qui paraissent d’ailleurs
toutes très voisines et représentent peut-être des variétés ou
sous-espèces locales.
Setaria congolensis. Raillet et Henry, 1911.
Il s’agit ici d’une filaire péritonéale probablement récoltée
en même temps que les parasites intestinaux.
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 11
162 R. GEIGY
Voilà donc mon recueil d’observations sur les Phacochères.
Il ajoutera quelques details à nos connaissances sur ce singulier
Suide de l’Afrique tropicale dont le comportement m’a sı souvent
fasciné et amusé au cours de nos prospections. Cette esquisse,
très superficielle en bien des points, incitera peut-être d’autres
voyageurs qui se rendront dans ces régions à approfondir le sujet
en tenant compte aussi des différences qui pourraient exister
d’une variété géographique à l’autre. Tout en me rendant compte
de l’imperfection de la présente étude, je me permets de la dédier
à mon cher maître, M. le professeur Emile Guyénot, en l’honneur
de son soixante-dixième anniversaire que nous avons eu le plaisir
de fêter cette année à Genève. Qu'il l’accepte en témoignage de ma
grande admiration pour sa remarquable œuvre scientifique et de
ma profonde gratitude pour tout ce qu’il a bien voulu me donner
au cours de mes études et de mes travaux dans son sympathique
institut de recherches. Le rayonnement kaléidoscopique de sa
grande personnalité éclaire le chemin de ses élèves et leur reste
toujours inoubliable.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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164 G.. DE HAULER
No 9. G. de Haller. L’isolement du symbiote intracellu-
laire de la Blatte (B. germanica) (note préliminaire).
(Travaux de l’Institut de Zoologie et d’Anatomie comparée de l’Université
de Genève. Directeur: M. le professeur Guyenot.)
En témoignage de reconnaissance et de res-
pectueuse affection, à mon maitre, Monsieur le
Professeur Guyénot.
L’étude d’une symbiose consiste en premier lieu à déterminer
le rôle que joue chacun des partenaires en faveur de l’autre. Une
condition essentielle à cette recherche est d’obtenir la dissociation
de la symbiose, afin d'examiner sépa-
rément hôte et symbiote.
L’isolement des bactéries symbioti-
poushoncds ques qui vivent dans certaines cellules
coton du tissu adipeux de la Blatte a été tenté
baguette de des leur découverte par BLOCHMANN en
Verso 1887. Plusieurs auteurs ont annoncé la
goutte de réussite de cultures de ces bactéries.
e (MERcIER 1906, GROPENGIESSER 1925,
physiologique 5 259
GLASER 1930.) Ils ont toujours utilisé
f È ; . rs
ftt les méthodes classiques de la bactério-
logie: bouillon, gélose, pomme de terre,
ee lait, etc. De nombreux autres cher-
isotonique
cheurs n’ont pas obtenu ces cultures
et contestent energiquement les résul-
tats des précédents. (JAVELLY 1914,
Hertic 1921, SreiNnHAUS 1945, entre
autres.)
Fred: Plus récemment GUBLER (Zurich
Système d’explantation de 1947) fit des essais systématiques sur
a Masa a a SIE, les milieux les plus divers, sans aucun
résultat. En revanche KELLER, élève
de KocH (Munich 1950), dit avoir cultivé des symbiotes de Blatte
sur milieu de gélose à l’acide urique. J’ai tenté de répéter cette
SYMBIOTE INTRACELLULAIRE DE LA BLATTE 165
experience, mais en vain. Le compte rendu de mes essais paraîtra
dans ma thèse: « La symbiose intracellulaire de la Blatte B. ger-
manica » (Université de Genève).
Des injections de suspensions provenant du broyage d’organes
porteurs de symbiotes (corps adipeux et ovaires), de même que
des greffes d’organes symbiotiques entiers sur des Orthoptères
d’autres familles, n’ont permis aucune prolifération de ces bacté-
ries. On assiste au contraire à une destruction rapide des symbiotes
inoculés. C’est également en vain que GUBLER avait fait de sem-
blables essais en 1947.
On est amené à supposer que les bactéries symbiotiques ne
peuvent ni vivre ni se multiplier en dehors des strictes condi-
tions de la symbiose.
La question se pose dès lors de savoir ce qu’il advient des
symbiotes dans le tissu de l’hôte mort. Un examen sur l’animal
entier est impossible du fait de l'infection immédiate de l’insecte
mort par des bactéries étrangères et des champignons. J’ai donc
explanté aseptiquement des fragments de tissus symbiotiques
de Blattes vivantes sur des milieux artificiels, afin d’en observer
la dégénérescence et le comportement des symbiotes.
PREMIÈRE SÉRIE
Pour commencer je fis des explantations en goutte pendante.
Des baguettes de verre d’une longueur de 10 cm. et de 4 mm.
d'épaisseur servaient de support. Elles comportaient au tiers
supérieur de leur longueur un renflement, et leur extrémité infé-
rieure était légèrement élargie. Une bande de coton enroulée autour
de la baguette, en dessous du renflement, constituait un bouchon
qui pouvait s’adapter à une éprouvette. Je suspendais une goutte
de liquide physiologique au bout inférieur de la baguette, et, au
moyen d’une pipette, plaçais un fragment de tissu dans cette
goutte. La baguette était alors placée dans le col d’une éprouvette,
où elle était maintenue par son bouchon de coton. L’éprouvette
elle-même était remplie, jusqu'à 1 cm. au-dessous de la goutte
pendante, d’une solution de NaCl, isotonique au liquide physio-
logique, pour prévenir un dessechement du système (voir fig. 1).
Cette méthode permet d'éviter toute contamination extérieure.
100% > G. DE HALLER
Le liquide physiologique employé pour cette expérience était fait,
selon une indication de LockE-Lewis, de la manière suivante: NaCl
0,7 g.; KCl 0,042 g.; CaCl, 0,025 g.; NaHCO, 0,02 g.; dextrose 0,25 g.;
eau dist. 90 cc. |
RÉSULTAT.
Si le tissu adipeux résiste assez longtemps à la dégénérescence
dans une goutte de liquide physiologique aseptique, et qu'après
6 jours une altération notable ne s’y manifeste pas, les fragments
d’ovaire au contraire dégénèrent. Le protoplasme des ovocytes perd
son homogénéité, de nombreuses vacuoles s’y creusent. Déjà 5 jours
après l’explantation les ovocytes sont presque complètement
détruits et la couche des cellules folliculaires ne présente plus sa
structure histologique nette.
Or dans les tubes ovariques ainsi dégénérés d’un fragment
d’ovaire explanté, les bactéries symbiotiques se sont multipliees.
La couche que les symbiotes forment autour de chaque ovocyte
était disproportionnée et atteignait au moins le quadruple de son
épaisseur normale. Les bactéries avaient pénétré dans la couche
folliculaire, ce qui ne s’observe jamais dans des conditions nor-
males (fig. 2, B).
Il y a done la une dissociation des symbiotes et de leur hôte.
Les bacteries ne se trouvent plus sous le contröle de l’insecte et
proliferent aux depens de ses tissus.
DEUXIEME SERIE
Cette experience comporta l’explantation de 48 organes sur
quatre milieux légèrement différents, tous à base de gelose.
Le milieu était fait d’agar à 1% dans l’eau, et de 0,1% d’acide
urique. L’adjonction de substances nutritives était de 0,5% soit de
peptone, soit de glucose, soit de chacun de ces deux produits; le qua-
trième milieu n’en comportait point.
Les fragments d’organe étaient placés dans de petites cavités
creusées à la surface du milieu solidifié, dont la forte teneur en eau
évitait le dessèchement du tissu. Je faisais périodiquement des
sondages sur l’état des symbiotes au moyen de prélèvements.
SYMBIOTE INTRACELLULAIRE DE LA BLATTE 167
ie. 2.
A. Couche mince de bactéries symbiotiques a la surface des ovocytes dans
l’ovaire normal. b: bactéries.
B. Couche épaisse et envahissante de ces mêmes bactéries dans l’ovaire
dégénéré.
C. Deux cellules à bactéries (bactériocytes) telles qu’on les trouve dans le
corps adipeux normal. b: bactéries.
D. Fragment de corps adipeux explanté. Les bactéries se multiplient dans le
tissu dégénéré.
168 G. DE HALLER
Apres un laps de temps allant de 7 a 39 jours, ces fragments
d’organes étaient fixés au fixateur de Bouin, puis coupés et colorés.
En général, avant de fixer l’explantat, j’en faisais un dernier
prélèvement qui m’indiquait immédiatement sur un frottis:
si les symbiotes existaient encore dans l’organe, et dans quel
état ils étaient,
si le fragment avait été la proie de microorganismes étrangers.
Les coupes, d’autre part, me montraient:
l’état du tissu symbiotique,
la disposition des symbiotes à l’intérieur de l’organe.
RÉSULTAT.
13 pièces, soit 3 fragments de corps adipeux et 10 ovaires, sont
inutilisables.
Dans 12 cas, les symbiotes sont morts ou ont disparu, dans un
tissu mort.
6 fragments de tissu semblent avoir survécu jusqu’au moment
de leur fixation. La présence de symbiotes en bon état y est donc
normale.
Dans 9 fragments dégénérés, les symbiotes ont subsisté, sans
qu’il soit possible de prouver leur état de vie.
Enfin 8 organes, dégénérés, présentent des bactéries vivantes.
On remarque que dans aucun cas les bactéries n’ont disparu
ni ne sont mortes tant que le tissu restait en bon état.
Les seules pièces intéressantes du point de vue d’une disso-
ciation de la symbiose, sont celles où l’on assiste à la survie des
symbiotes dans un tissu dégénéré. La durée de l’expérience pour
les huit cas qui entrent dans cette catégorie est la suivante:
ovaire :
corps adipeux:
cas de 39 jours.
cas de 14 jours.
cas de 15 Jours.
cas de 21 jours.
cas de 34 jours.
cas de 39 jours.
= Le OE > _por
SYMBIOTE INTRACELLULAIRE DE LA BLATTE 169
Quatre de ces fragments (14, 15 et deux fois 21 jours) prouvent
que les symbiotes ne se contentent pas de survivre dans l’organe
mort, mais sy multiplient activement. C’est en quelque sorte a
une pullulation que l’on assiste. Les bactériocytes (cellules à
bactéries) ayant perdu leur membrane, les symbiotes se repandent
dans les cellules voisines et dans tout le tissu (fig. 2, D).
Enfin le fragment de corps adipeux resté 39 jours en explanta-
tion présente, sur frottis, des figures typiques de multiplication
des bactéries.
Dans l’ovaire, la survie des symbiotes se manifeste de la même
manière que dans la première série (goutte pendante).
Jamais les bactéries ne sont sorties du tissu symbiotique pour
proliferer sur le milieu artificiel. Les colonies qui se formaient
parfois autour d’un fragment d’organe ont toujours pu être
reconnues comme étrangères à la symbiose.
Cette expérience confirme donc les résultats des explantations
en goutte pendante. |
CONCLUSION
Ces observations établissent que les bactéries symbiotiques de
la Blatte peuvent survivre au tissu symbiotique, se multiplier à
ses dépens, vivre en dehors des conditions normales de la symbiose.
Dans cette mesure, nous pouvons parler d’une dissociation de cette
symbiose, d’un premier pas vers l’isolement du symbiote.
OUVRAGES CITÉS
BLocHMANN, Fr. 1887. Ueber das regelmässige Vorkommen von bakterie-
nähnlichen Gebilden in den Geweben und Eiern ver-
schiedener Insekten. Z. Biol. 24 (N. F. 6).
— 1892. Ueber das Vorkommen von bakterienähnlichen Gebilden in
den Geweben und Eiern verschiedener Insekten. Zbl.
Bakt. 11.
Buchner, P. 1953. Endosymbiose der Tiere mit pflanzlichen Microorga-
nismen. Verl. Birkhäuser, Basel/Stuttgart.
GLASER, R. W. 1930. On the isolation, cultivation and classification of the
so-called intracellular « symbionts» or « Rickettsia» of
Periplaneta americana. J. exper. Med. 51.
170 G. DE HALLER
GROPENGIESSER, C. 1925. Untersuchungen über die Symbiose der Blattiden
mit niederen pflanzlichen Organismen. Zbl. Bakt. 64.
GUBLER, H. U. 1947. Versuche zur Züchtung intracellulärer Insekten-
symbionten. Dissertation, Zürich, et Schweiz. Zeitschr.
Path. u. Bakt. 11.
HertIG, M. 1921. Attempts to cultivate the bacteroids of the Blattidae. Biol.
Bull. 41.
JaveLLY, E. 1914. Les corps bacteroides de la Blatte (Periplaneta orien-
talis) n’ont pas encore été cultivés. C. R. Soc. Biol. 77.
KELLER, H. 1950. Die Kultur der intracellularen Symbionten von Peri-
planeta orientalis. Z. Naturf. 5 b.
Mercier, L. 1906. Les corps bacteroides de la Blatte ( Periplaneta orien-
talis): Bacillus cuénoti n. spec. C. R. Soc. Biol. 61.
STEINHAUS, E. A. 1946. Insect Microbiology. Comstok Publishing Co.,
Ithaka.
On trouvera une bibliographie très complète sur la symbiose bacté-
rienne intracellulaire des Blattes dans BucHNER 1953.
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 174
Ne 10. Vassili Kiortsis. Le territoire embryonnaire de la
patte antérieure du Triton étudié par les greffes
hétéroplastiques !. Avec 8 figures dans le texte.
(Travaux de l’Institut de Zoologie et d’Anatomie comparée de l’Université
de Genève. Directeur: M. le professeur E. GuYENOT.)
SOMMAIRE
Pages
LL FTROD TCTION ee Re AA
2. MATERIEL — TECHNIQUE . 7
3. EXPERIENCES a te En 74
2. Serie CE Se ce nl er l ae ana 175
Deaserte © . ARE sde me EE | 7
IMAC ACTONS DURS 4.9" 2. ee MTS
DERCACHONSENMIRTES EEE
4. DISCUSSION DES RÉSULTATS ET CONCLUSIONS . . . . . . . 186
5. AFTETRS CIS >] Ad ìèoeds spagN>Ag;y,àa]Zz]y(pz 188
1. INTRODUCTION
Dans une publication antérieure (Kıorrsıs, 1953) j'avais
montré que le territoire de la patte antérieure du Triton adulte,
avec ses zones caractéristiques, découvertes par GUYÉNOT (1946,
1948), existait aussi chez l’embryon.
Cette démonstration fut rendue possible gràce à deux faits:
19 La zone C du territoire « patte antérieure » ? est caractérisée
par la formation de membres de latéralité inverse et dupli-
caturés ;
1 Travail exécuté grâce a une subvention de la « Donation Georges et
Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspiciis ».
2 Je rappelle brièvement les subdivisions du territoire « patte antérieure »:
Zone A, entourant la base du membre, produit des extrémités simples et
harmoniques comme le membre lui-même. Zone B, limitrophe de la crête
dorsale; les pattes formées sont de latéralité conforme au côté envisagé mais
inverties, avec le pli du coude dorsal. Zone C, située entre les deux précé-
dentes: donne naissance à des membres, dans la règle, duplicatures; le compo-
sant primaire est toujours dysharmonique, de latéralité inverse du côté
envisagé; les autres sont en miroir sur le primaire.
172 V. KIORTSIS
20 Cette zone, qui normalement ne participe pas à la formation de
l'extrémité, peut, après transplantation à la place de l’ébauche
du membre, former une patte avec les caractères morphologiques
de la zone C énoncés plus haut.
Mes expériences d’alors supposaient qu'il y avait:
19 Action inductrice ou, du moins, situation privilégiée du lieu
d'implantation, en absence de matériel formateur du membre.
C’est grâce à cette induction ou situation privilégiée que la
zone C transplantée pouvait y exprimer ses potentialités
morphogenes;
20 Certitude quant à l’origine des formations obtenues au niveau
de la greffe.
La première condition a été réalisée par la suppression préalable
de l’ébauche normale du membre, le nettoyage soigné de toutes les
cellules mésodermiques, et le recouvrement de la plaie par du tissu
étranger (zone C d’un autre embryon). D’après Harrison (1918),
il devrait en résulter une réduction considérable du pourcentage
des membres formés. Malgré cela, le nombre de réactions positives
fut d'environ 70%.
Quant à la deuxième condition, sa réalisation était plus aléa-
toire. En effet, les greffes étant homoplastiques, seule la persistance
de leur coloration vitale au bleu de Nil permettait la délimitation
des transplants et la reconnaissance de l’origine des structures
formées. Mais la conservation du colorant est toujours de courte
durée et il y a parfois diffusion aux tissus adjacents de l’hòte.
Evidemment l’orientation inversée et la duplicature, caracté-
ristiques de la zone C chez l’adulte et la larve, m’autorisaient à
considérer à priori toute formation de ce genre comme résultant
d’une morphogénèse à partir du transplant. Mais c’etait aussi ce
qu'il fallait prouver, ce qui rendait l'interprétation délicate.
Toutes ces considérations m’ont amené à utiliser cette fois-ci
une autre methode: au lieu de greffer la zone C de 7. cristatus sur
des embryons de la même espèce, je l’ai transplantée sur d’autres
espèces de Tritons. Des embryons de 7. taeniatus et de T. alpestris
m'ont servi comme hôtes.
La différence naturelle de coloration entre le donneur (T. cris-
tatus), non pigmenté et de couleur jaune verdätre, et les hôtes
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 173
(T. taeniatus et T. alpestris), pigmentés respectivement en brun
clair ou foncé, permettait pendant longtemps une délimitation
précise de la greffe et rendait superflue la coloration au bleu de Nil.
Plus tard, des différences morphologiques considérables entre les
extrémités de l’höte et celles du donneur suffisaient pour en recon-
naître avec certitude l’origine.
Bref, tous les avantages de la greffe hétéroplastique contri-
buaient à une étude plus rationnelle du problème et donnaient
une certitude plus grande dans l’appréciation des résultats.
Cette recherche a été effectuée à l’Institut de Zoologie de l’Uni-
versité de Genève, sous la bienveillante direction de M. le profes-
seur E. GUYÉNoT. Je désire exprimer ici ma profonde gratitude à
ce maitre incomparable pour son aide, ses judicieux conseils, ses
encouragements. Qu’il veuille bien accepter, à l’occasion de son
70€ anniversaire, ce travail comme un humble témoignage de
respect, d’admiration et de fidèle attachement.
2. MATERIEL — TECHNIQUE
Les embryons utilisés provenaient de pontes obtenues au labo-
ratoire. Les couples reproducteurs de T. cristatus étaient d’origine
italienne. Ceux de T. taeniatus et de T. alpestris furent capturés
aux environs de Genève. Parmi les 7. taeniatus utilisés il y avait
quelques T. palmatus (helveticus). Les différences entre ces deux
espèces étant insignifiantes, je n’en ai pas tenu compte lors de
l'appréciation des résultats.
Il n’existe pas de tables de normalisation pour le développement
de 7. cristatus; j'ai donc employé celles que Harrison a établi
pour Amblystoma punctatum (Rucn, 1952). Pour 7. taeniatus j'ai
utilisé les tables de GLAESNER (1925) et pour 7. alpestris celles de
Knicut (1938). Chaque fois que j’aurai à indiquer le stade d’un
embryon, j’ajouterai à côté du chiffre la lettre H pour les stades
de Harrison, G pour les stades de GLAESNER et K pour ceux de
KNIGHT.
La technique opératoire n’a pas beaucoup varié par rapport à
celle que j’utilisai pour mes greffes homoplastiques (Kıorrsıs,
1953): L’ebauche présomptive du membre antérieur d’un embryon
de T. taeniatus ou alpestris, au stade bourgeon caudal, est suppri-
174 V. KIORTSIS
mée. A sa place on met une greffe provenant d’un embryon de
T. cristatus du même âge et qui comprend la région immédiatement
dorsale à cette ébauche: tiers supérieur du pronéphros, mésen-
chyme diffus, somites 3,4 et 5 en totalité; le tout recouvert par de
l’épiblaste. La seule différence avec les greffes homoplastiques de
1953 était la suivante: dans celles-là je ne greffais que la région
prospective de la zone C du territoire. Dans les greffes hétéro-
plastiques, le rectangle transplanté, de taille plus grande, compre-
nait toute la région entre le disque formateur du membre et la
ligne médiodorsale, donc les zones prospectives A, C et B.
Les transplantations sont toutes homopleurales, dorsodorsales,
antéroantérieures et, dans la règle, faites du côté droit.
L’addition d’antibiotiques aux solutions a éliminé d’emblée
toute infection bactérienne. La mortalité post-opératoire descendit
à 0%. De même, le maintien des opérés pendant les douze heures
qui suivent l’opération à une très basse température (+ 80 C.) a
grandement favorisé la reprise rapide et complete des greffons.
Des observations fréquentes et des dessins à la chambre claire,
après anesthésie dans une solution de MS 2221 (1: 3000), ont permis
de suivre l’évolution du transplant. Quand le troisième doigt
apparut (parfois plus tard), une partie des embryons a été fixée au
Bouin en vue d’une étude histologique. Le reste a été fixé au
Kaiserling pour une conservation ın toto.
3. EXPÉRIENCES
J'ai fait deux series de transplantations. Dans la première, j’ai
utilisé comme hôtes des embryons de 7. taeniatus (série C). Dans
la seconde, des embryons de T. alpestris (série C’).
Je dois signaler, dès maintenant, une différence remarquable
entre les deux séries. La première se singularise par le faible pour-
centage de formations complètes et par une fréquence élevée
d’absences de réaction (voir tableau I). Pour la série C’ où ce fut
T. alpestris qui a servi comme hôte, c’est l’inverse: La formation
d’extrémités complètes prédomine; les réactions faibles ou nulles
font défaut.
1 Je remercie la maison Sandoz S.A., de Bâle, qui m’a gracieusement fourni
cet anesthésique.
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 775
PABLEAU b
Serie C Serie C’ |
Total
Höte: Höte:
T. taeniatus T. alpestris
Embryons opérés . . . . | 9 11 20
Extremites completes 2 10 12
Formations hypotypiques . 1 1 2
Bourgeons sans évolution . 3 — 3
Posfdegecaction . — . +. | 3 — 3
Voici la description de quelques cas particulièrement démons-
tratifs :
SERIE O.
C 3. Opéré le 12.1V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 30 H);
höte: 7. taeniatus (st. 26 G). Deux jours après l’operation (fig. 1A),
la greffe, d’un jaune clair, bien visible sur le fond pigmenté de
l'hôte, présente déjà un épaississement. Le 23.1V.1955, donc
neuf jours plus tard, cette éminence donne naissance à un bourgeon
de patte, dirigé en avant. Malheureusement, ce bourgeon, qui
conserve son orientation primitive, n’evolue plus (fig. 1B). L'animal
meurt le 4.V.1955. Il est immédiatement fixé au Bouin.
Ce cas est représentatif des réactions faibles ou nulles qu’on
rencontre si souvent quand l’hòte est T. taeniatus. La greffe
avait bien pris et le bourgeon formé à ses dépens montre une
orientation dysharmonique, caractéristique de la zone C de 7. cris-
tatus. S’il avait pu évoluer, il aurait sans doute donné naissance à
une patte gauche.
C 5. Opere le 12.1V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H);
hôte: T. taeniatus (st. 24/25 G.). Le 14.1V.1955, la greffe se situe
juste derrière le bourgeon régénérant l’extrémité normale de l’hôte
(fig. 1C). L'évolution de ce bourgeon est curieuse: Il se dédouble
(fig. 1D, E); en direction postérieure on aperçoit une autre émi-
nence, tachetée de gros chromatophores du T. cristatus. Il s’agit
indiscutablement du transplant. Finalement, il y a formation d’une
patte anormale, partiellement duplicaturée et dont l’asymétrie
n’a pas pu être déterminée avec certitude. Derrière elle, 1l persiste
176 V. KIORTSIS
une region rétrécie, représentant le greffon (fig. IF, G). Animal
fixe le 4.V.1955 au Bouin.
F G
Fred
A et B: Dessins à la chambre claire du n° C 3.
A = le 14.1V.1955; B = le 24.IV.1944, vue ventrale; br = bourgeon:
C, D, E, F et G: Dessins à la chambre claire du n° C5.
C = le 14.1V.1955; D = le 24.1V.1955, vue ventrale; br = bourgeon dedou-
blé; gr = greffe; E = vue laterale; F = le 4.V.1955, vue dorsale; G = vue
ventrale.
L'intérêt de ce cas réside dans le fait qu’il y a eu incontestable-
ment régénération de l’extrémité normale de l’hôte. Toutefois, il
s’est fait un dédoublement d’un type assez particulier. Il se peut
que la duplicature ait résulté de la perturbation causée par l’opé-
ration dans la structure de l’ébauche normale. Mais on peut penser
aussi à une action duplicatrice de la greffe, qui se trouvait à
proximité immédiate. Cette greffe est en effet constituée par le
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 471
tissu péribrachial dorsal qui, d’après Swett (1945), favoriserait la
duplicature chez l’Amblystome.
C9. Opéré le 13.IV.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 30 H.)
(coloré au bleu de Nil); hôte: 7. taeniatus (st. 25 G). Trois jours
après l’opération, le greffon, qui occupe toute la region de l’ébauche
prospective du membre de l'hôte, présente un épaississement
iP 4K
E Cc
Dessins a la chambre claire du n° C 9 (17 x).
IN IE TON21955:2B = le 24.1V:1955, vue ventrale; GC — le 4.V.1955, vue
ventrale.
postérieur (fig. 2A). Il s’agit d’un bourgeon dirigé latéralement.
Le 25.1V.1955, ce gros bourgeon se trouve inséré sur une base
large, tachetée de chromatophores de 7. cristatus (fig. 2B). Finale-
ment c’est une double formation hypotypique (fig. 2C) qui reste
longtemps sans évolution. Animal fixé au Bouin le 5.V.1955.
On peut rapprocher ce cas de C 3. Méme orientation dyshar-
monique du bourgeon, méme arrét précoce de la différenciation
morphologique. Toutefois, ici, la morphogénèse a été poussée plus
loin: le bourgeon s’est dédoublé; il s’est allongé, formant deux
palettes hypotypiques.
Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 12
178 V. KIORTSIS
Dans l’ensemble, les resultats de transplantation du territoire
patte de cristatus sur taeniatus furent decevants. Le faible pour-
centage d’extrémités complètement formées ne permet pas de
dire quelles sont les potentialités morphogènes de la région greffée.
Néanmoins, il y a des indications précieuses: une seule régénération
de membre de l’hôte. Chaque fois que la nature et l’orientation
des structures formées ont pu être reconnues avec certitude, il
s’agissait de bourgeons ou de formations de cristatus, reconnais-
sables par leur absence de pigment, leur orientation, le dessin
particulier de leurs chromatophores.
De Sims (Oy.
a) Réactions pures.
C' 111. Opéré le 11.V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H.);
höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). La greffe occupe toute la région
du disque formateur du membre (fig. 3A). Le 16.V.1955, le trans-
plant est encore bien visible; on y apercoit deux élévations qui sont
peut-étre des bourgeons. Le 23.V.1955, il y a deux bourgeons dont
le plus antérieur et ventral est normalement orienté (adduction
postérodorsale). 25.V.1955: ce bourgeon ventral évolue en palette,
tandis que le bourgeon dorsal et postérieur reste au stade de cône.
31.V.1955: formation d’une extrémité plus grosse que celle du
côté témoin. C’est une patte harmonique de 7. cristatus à très longs
doigts (fig. 3B). Le bourgeon postérodorsal reste involué sous forme
d’une élévation hémisphérique. Animal fixé le 14.VI.1955.
La réaction morphogène de cette greffe: formation d’une patte
de cristatus simple et harmonique, est typique de la zone A, c’est-
à-dire du territoire qui entoure, chez l’adulte, la base du membre.
Quant au bourgeon secondaire, resté sans évolution, il s’agit très
probablement d’une réaction de la zone C greffée, qui n’a pas pu
s'exprimer pleinement.
C’ 108. Opere le 11.V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H.);
höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Le bord ventral de la greffe est
legerement dechire mais son emplacement est bon (fig. AA).
16.V.1955: bourgeon normalement oriente qui prend naissance
pres du bord superieur du transplant. 23.V.1955: apparition d’un
second bourgeon. 25.V.1955: les limites de la greffe sont encore
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 179
bien visibles. Le second bourgeon a presque disparu. Le premier a
évolué en une palette présentant l’indication de deux doigts
(fig. 4B). Ayant apparu plus tard, elle est plus petite et moins
différenciée que la palette témoin d’alpestris. Cela ne l'empêche pas
:
A 1
7 4
br 3 2
Fig. 3.
Dessins à la chambre claire du n° C’ 111 (13 x).
A = l’hôte après l’opération; la plage incolore représente la greffe; B = le
14.V1.1955, vue dorsale; br — bourgeon involué.
de former une extrémité plus vigoureuse que le membre normal
d’alpestris (fig. 4C). 31.V.1955: il s’agit, sans doute possible, d’une
patte de 7. cristatus simple et harmonique avec son premier doigt
partiellement dédoublé. A sa base on aperçoit une petite formation
arrondie: c’est tout ce qui reste du bourgeon secondaire.
Ce cas est analogue au précédent: Patte de cristatus, simple et
harmonique, donc réaction de la zone A du territoire. La presence
d’un doigt bifurqué n’est pas une véritable duplicature. C’est plutôt
une tendance vers le dédoublement qui se manifeste parfois à la
région frontière entre les zones A et C (cf. Guyénor et coll., 1948,
180 V. KIORTSIS
pp. 46, 56). La taille de cette extrémité qui avait toutes les carac-
réristiques de cristatus (forme des doigts, pigmentation, etc.) est
réduite par rapport à celle de C’ 111. Les facteurs de nutrition
n’entrant pas en ligne de compte, on doit penser à une insuffisance
du matériel formateur.
Free:
Dessins à la chambre claire du n° C’ 108 (14 x).
A = l’hòte après l’opération; B = le 25.V.1955, vue ventrale; gr = greffe;
C = le 14.VI.1955, vue ventrale; 1, 1’ = premier doigt dédoublé;
sec = bourgeon secondaire.
C' 110. Opere le 11.V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 29 H.);
hôte: 7. alpestris (st. 21/22 K.). Toute la région du disque forma-
teur de membre est recouverte par le greffon (fig. 5A). Le 23.V.1955,
apparition de deux bourgeons en position plutôt ventrale. Le
25.V.1955, apparition d’un troisième bourgeon. On a ainsi, prove-
nant du greffon: une première formation ayant l’aspect d’une
volumineuse palette pigmentée (I); derrière elle un second bourgeon
non pigmenté (II) et, plus dorsalement, surplombant la première
palette, un troisième bourgeon jeune et transparent (fig. 5B).
31.V.1955: les formations I et III ont subi une fusion partielle.
Le I a formé trois doigts, tandis que le III n’en produit qu’un seul,
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 181
faisant vis-à-vis au premier doigt du I. Il s’agit donc d’une dupli-
cature radiale. La formation II, mince et allongée, dirigée en
arrière, ne différencie qu’un seul doigt.
LD
N
\
LANCE or
Dessins à la chambre claire du n° C’ 110 (14 x).
A = l’hôte après l’opération; B = le 25.V.1955; I = composant primaire;
II = composant secondaire; III = composant tertiaire; C = le 14.VI.1955,
vue laterale; D = vue ventrale.
Au moment de la fixation (14.VI.1955), on est en présence
d’une triplicature partielle (fig. 5C et D). Le composant primaire
est une patte dirigée en avant, la face palmaire tournée vers l’exté-
rieur et un peu ventralement. Les doigts sont sur un plan frontal.
182 V. KIORTSIS
C’est une patte gauche qui a subi une torsion autour de son axe
proximodistal. Il y a un doigt supplémentaire, seul reste du compo-
sant III. Le composant II à un seul doigt est toujours dirigé en
3\ 1 D
2
Fac 29)
Dessins a la chambre claire du n° C’ 109 (14 x).
A = l’hôte après l’opération; B = le 25.V.1955, vue ventrale; gr = grefie;
C = le 14.V1.1955, vue laterale, la fleche indique le pli du coude; D = vue
ventrale.
arrière. Sa posture indique qu'il est en miroir sur le I, mais la
duplicature ici est cubitale.
Le cas décrit illustre la réaction de la zone C du territoire:
formations multiples, composant primaire dysharmonique.
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 183
C’ 109. Opéré le 11.V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 29 H.);
höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Bon emplacement du grefion
(fig. 6A). Le 16.V.1955, on voit apparaître sur la greffe, pres de
son bord dorsal, un bourgeon. 23.V.1955: les limites du transplant
sont encore bien reconnaissables. Le bourgeon grandit et son axe
proximodistal est perpendiculaire à l’axe cephalocaudal du corps
de l’hôte (fig. 6B). 31.V.1955: le pli du coude est dorsal. Au moment
de la fixation (14.VI.1955), la formation est une patte simple, de
latéralité droite mais invertie (fig. 6C et D). La taille de cette
extrémité est réduite, même par rapport au membre témoin. Ici,
on est en présence d’une réaction typique de la zone B.
b) Réactions mixtes.
C’ 106. Opéré le 11.V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 29 H.);
hôte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Greffe ovale (fig. 7A). Le 16.V.1955,
apparition de deux bourgeons provenant du transplant. L’un est
dorsal, l’autre ventral. Le 25.V.1955, la formation supérieure prend
l’aspect d’une double palette, tandis que l’inférieure apparaît
comme une palette de membre harmonique (fig. 7B). 31.V.1955:
l'extrémité dorsale est duplicaturée et dirigée vers le haut. La
ventrale est une patte simple harmonique de T. cristatus.
Au terme de cette évolution, on voit deux formations complète-
ment indépendantes (fig. 7C). La dorsale est une patte duplicaturée,
à cinq doigts (duplicature radiale). Le composant primaire est dys-
harmonique, le pli du coude en direction céphalique; le composant
secondaire, en miroir sur le premier. C’est la réaction caractéris-
tique de la zone C. La formation ventrale est une patte simple,
harmonique, bien développée. C’est le type morphologique de la
zone À. Les deux formations appartiennent à T. cristatus.
C’ 105. Opere le 11.V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H.);
höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Greffe un peu ventrale (fig. SA).
Le 16.V.1955, on voit apparaitre deux bourgeons sur le transplant:
l’un dorsal, l’autre ventral. Le 25.V.1955, il y a formation de deux
palettes dirigees posterieurement (fig. 8B). La plus dorsale est
tachetee de chromatophores, sans indication precise des doigts. La
ventrale est une palette normale, à deux doigts, dépourvue de
pigment. Le 31.V.1955, on est en presence de deux extrémités
indépendantes. La dorsale dirigée en avant, la ventrale en arrière
184 V. KIORTSIS
comme une patte normale. 13.VI.1955, juste avant la fixation:
l’extremite dorsale s’est partiellement dédoublée. C’est une patte
épaisse, dirigée latéralement, la face palmaire ventrale. Elle a
Fie: 7.
Dessins a la chambre claire du n° C’ 106 (14 x).
A = l’hôte après l’operation; B = le 25.V.1955; sup = formation supérieure;
inf = formation inférieure; C = le 13.VI.1955; 2’, 3” = deuxieme et
troisieme doigt du composant secondaire.
trois doigts. Au niveau du carpe s’insere un doigt supplémentaire
recourbé (S). L’asymétrie de cette formation double est difficile à
reconnaître, l’autopode ayant subi une torsion secondaire. L’extré-
mité ventrale a évolué en une patte harmonique simple de cristatus.
Elle est normalement orientée mais raide et immobile. C’est un
membre non fonctionnel (fig. 8C et D).
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 185
On peut considérer — sous certaines réserves — la patte dupli-
caturée dorsale comme l’expression des potentialités morphogenes
de la zone C du territoire. Quant à l’extrémité ventrale, c’est une
réaction typique de la zone A.
Fic. 8.
Dessins à la chambre claire du n° C’ 105 (13 x).
A = l'hôte après l'opération; B = le 25.V.1955; sup = formation supérieure;
inf = formation inférieure; C = le 13.VI.1955, vue ventrale; S = doigt
supplémentaire; D = vue latérale.
En définitive: La greffe du territoire patte de 7. cristatus sur
T. alpestris a donné des formations pures et mixtes.
Les premières peuvent appartenir à l’une des trois zones du
territoire patte de l’adulte (zone A: cas n° C’ 111, C’ 108; zone C:
cas n° C’ 110; zone B: cas n° C’ 109).
Les secondes sont, dans la règle, composées d’extrémités indé-
pendantes caractérisant la zone A et la zone C du territoire (cas
186 V. KIORTSIS
n° C’ 106, C’ 105, etc.). Il est remarquable que le point d’appa-
rition des membres dans les formations mixtes correspond exacte-
ment à la stratification dorsoventrale de ces zones. Les pattes
duplicaturées et dysharmoniques de la zone C sont toujours dorsales
par rapport aux extrémités simples et harmoniques de la zone A.
Une étude attentive des points d’apparition des différents
bourgeons, dans les formations pures et mixtes, me permet d’affir-
mer qu'à de rares exceptions près, les ébauches qui formeront les
extrémités de la zone À apparaissent au voisinage du bord ventral
de la greffe, celles qui donneront naissance à des membres de la
zone C, vers le milieu et celles qui produiront des pattes de la
zone B, prés du bord dorsal du transplant.
4. DISCUSSION DES RESULTATS ET CONCLUSIONS
Le principal objectif de ces recherches était la confirmation de
mes expériences antérieures. Il me semble que ce but a été atteint.
L’existence chez l’embryon de T. cristatus d’un territoire « patte
antérieure » avec ses subdivisions est maintenant un fait solidement
établi. La greffe de la région située dorsalement par rapport à
l’ébauche normale, sur l’emplacement de cette ébauche donne
naissance à des extrémités caractérisant les zones A, C et B du
territoire.
Les résultats des greffes hétéroplastiques ne corroborent pas
simplement les faits observés dans les homogreffes mais les com-
plètent et les rectifient. Pour la première fois, j'ai obtenu des
membres complets appartenant à la zone B du territoire. D’autre
part, beaucoup de pattes simples que je considérais autrefois
comme des régénérats de l’hôte se révélèrent des formations
typiques de la zone A.
Les faits nouveaux apportés par ces expériences sont les
suivants:
a) L’indépendance du territoire étudié par rapport à son substra-
tum spécifique. Les extrémités formées sur hôte 7. taeniatus
et surtout sur T. alpestris avaient toutes les caractéristiques
morphologiques et physiologiques de cristatus pour ce qui
concerne la structure générale du membre et les formes parti-
culières à chaque zone (cf. aussi GLÜCKSOHn, 1931);
PATTE ANTERIEURE DU TRITON 187
b) L’apparition de formations mixtes. La puissance organo-
formatrice du territoire se manifeste parfois par des reactions
simultanées de deux zones. Les structures réalisées n’en gardent
pas moins leur indépendance morphologique et spatiale.
S1 l’on considère le territoire patte du point de vue «organe »,
c’est un tout; si l’on regarde de plus-près, on aperçoit à son intérieur
une véritable mosaïque de zones dont chacune possède ses poten-
tialités morphogènes et ceci déjà chez l’embryon. La ségrégation
de ces zones au cours du développement doit avoir lieu très tôt:
en tout cas avant le stade de bourgeon caudal.
Quant au problème des facteurs qui déterminent la formation
préférentielle de l’extrémité in situ, l’image n’a pas changé depuis
la dernière mise au point (Kiorrsis, 1953).
Des auteurs ont remplacé l’ébauche par du tissu ayant la
compétence « patte » mais n’en faisant jamais partie au cours du
développement normal. Cette expérience a été réalisée avec des
tissus du flanc (ScHwinp, 1931; PoLEZAYEW, 1936, 1939; TAKAYA,
1938) ou des somites (Rotmann, 1931; Yamapa, 1938), à des
stades précoces (gastrula, jeune neurula) ou avancés (bourgeon
caudal), au moyen de greffes homoplastiques ou hétéroplastiques.
Les résultats furent variables; leurs interprétations diverses.
ROTMANN (1931) transplante du matériel somitique de cristatus
provenant du côté gauche à l’emplacement de l’ébauche du
membre droit de taeniatus. Il observe la formation d’une
patte harmonique ayant les caractéristiques de cristatus. Nous
savons maintenant le pourquoi de ce résultat. Pour l'expliquer, il
n’est pas besoin d’invoquer une influence régulatrice de l'hôte sur
la posture du membre ainsi formé. La région transplantée faisait
de toute évidence partie de la zone C du territoire gauche qui
produit toujours des pattes droites.
ScHWIND (1931) essaya sans succès l'activation du mésoderme
de la plaque latérale d’ Amblystoma tigrinum, par transplantation au
niveau de l’ebauche du membre d’A. punctatum. POLEZAYEW (1939)
a eu le même insucces avec des greffes de lame laterale d’Axolotl au
niveau du membre de T. taeniatus et réciproquement. Par contre,
il obtint la formation d’extremites par des greffes homoplastiques
sur T. taeniatus (1936). De même Takaya (1938) sur 7. pyrrho-
gaster.
188 V. KIORTSIS
Il semble donc que le lieu de formation de l’extremite normale
soit un endroit privilégié qui peut induire la formation d’un membre
à partir d’un matériel mésodermique compétent. Mais la réponse
du mésoderme activé dépend toujours des potentialités morpho-
gènes inhérentes et spécifiques.
PoLEZAYEW a donné le nom de « facteur X » aux forces qui pré-
sident à cette activation. On n’a pas la moindre idée sur ce qu’elles
représentent. Quoi qu’il en soit, ces forces ne sont pas spécifiques;
mes expériences l’ont montré de façon péremptoire. Le « facteur X »
de T. alpestris — pour employer le terme de POLEZAYEW — peut
induire une ou plusieurs extrémités de 7. cristatus. Mais en cas de
réponse négative on ne peut pas toujours incriminer la non-réactivité
du matériel greffé.
Je dois enfin faire une mention spéciale du fait que le pourcen-
tage de réactions positives et complètes a été beaucoup plus élevé
sur T. alpestris que sur T. taeniatus. Sur ce dernier je n’ai pas
obtenu une seule patte complete de cristatus, tandıs que sur alpes-
tris, et avec des conditions identiques, il y en eut 10 (sur 11 ani-
maux). Pour expliquer cette difference, on est réduit à des hypo-
thèses. Les échecs de PoLezayew dans les hétérogreffes entre
T. taentatus et Axolotl ont peut-être la même cause. Le facteur
toxique pour l’Amblystome et present chez Triturus (Twitty)
offre une analogie précieuse pour la compréhension de ce résultat.
5. AUTEURS CITÉS
DinicHERT, J. et E. GuyÉNoT. 1946. Etudes sur un territoire de regene-
ration chez le Triton. I. Détermination des territoires.
II. Conditions d’apparition de la duplicature dans les
membres surnumeraires. C. R. Soc. Phys. Hist. nat.
Genève 63: 14-18.
GLAESNER, L. 1925. Normaltafel zur Entwicklung des gemeinen Wasser-
molches. In F. KeıgeL: Normaltafeln zur Entwicklungs-
geschichte der Wirbeltiere, H. 14.
GLÜCKSOHNn, S. 1931. Aeussere Entwicklung der Extremitäten und Stadien-
einleitung der Larvenperiode von Triton taeniatus Leyd.
und Triton cristatus Laur. Arch. Entw. Mech. 125: 341-
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GUYENOT, E., J. DiNICHERT-FAVARGER & M. GaLLAND. 1948. L’explo-
ration du territoire de la patte antérieure du Triton. Rev.
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PATTE ANTERIEURE DU TRITON 189
Harrison, R. G. 1918. Experiments on the development of the fore limb
of Amblystoma, a self differentiating equipotential
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Ktortsis, V. 1953. Potentialités du territoire patte chez le Triton. Rev.
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CR Acad. Sci. URSS. (Doklady) 4: 387-391.
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girdle of Amblystoma. J. exp. Zool. 59: 265-295.
Swett, F. H. 1945. The role of the peribrachial area in the control of
reduplication in Amblystoma. Ibid. 100: 67-77.
TAKAYA, H. 1938. On the dysharmonic asymmetry of induced limbs. Zool.
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Yamapa, T. 1938. Der Determinationszustand des Rumpfmesoderms im
Molchkeim nach der Gastrulation. Arch. Entw. Mech.
137: 151-270.
190 R. MATTHEY
Ne 11. Robert Matthey. Les chromosomes de Galago
senegalensis Geoffroy (Prostmit — Lorisidae — Gala-
ginae). Avec 8 figures dans le texte.
(Travail subventionné par le Fonds National Suisse de la Recherche
scientifique.)
Au professeur E. Guyénot, mon cher maitre,
pour ses soixante-dix ans.
En dépit de l’intérêt croissant que suscite l’étude des chromo-
somes chez les Primates, nos connaissances demeurent très maigres:
PAINTER (1925) a compté 54 chromosomes chez un Platyrhinien
du genre Cebus et 48 chez le Catarhinien « Rhesus macacus » dont
l'identité, en absence de nom d’auteur n’est pas certaine: si le
Rhesus macacus de PaintTER est Macacus rhesus True, il s’agit de
Pespece appelée actuellement Macaca mulatta Zım., ce que DAR-
LINGTON et HacquE (1955) admettent. Si tel est bien le cas, le
décompte de PAINTER est inexact puisque cette espèce, selon les
deux auteurs précités, n’a que 42 chromosomes. YEAGER, PAINTER
et YERKES (1940) ont publié quatre figures de diacinèse chez le
Chimpanzé qui, comme l’Homme, serait doté de 48 chromosomes.
Makino (1952) a compté 42 chromosomes chez Macaca cyclopis
et 50 chez Presbytis entellus. Nous avons vu que DARLINGTON et
HacQue fixent à 42 le nombre diploide de Macaca mulatta: le
même nombre caractérise M. nemestrina L. et Papio papio L.
J’ai eu l’occasion d’étudier cette dernière espèce, ce qui me permet
de confirmer le chiffre donné par DARLINGTON et HAGQUE.
En résumé, nous avons des données fragmentaires et très peu
certaines sur un Platyrhinien et un Anthropoïde et nous connaissons
la formule chromosomique de 4 Catarhiniens appartenant tous à
la famille des Cercopithecidae. Des Prosimiens, nous ignorons tout.
Dans l’espoir de compléter nos connaissances, j’ai envoyé en
Guinée un collaborateur, le Dr F. Schmid, qui, aimablement reçu
par les Directeurs des Instituts Pasteur de Dakar et de Kindia,
MM. les Drs Légret et Lefrou (que je remercie ici), a pu fixer du
matériel emprunté à diverses espèces. Malheureusement, les frag-
CHROMOSOMES DE GALAGO SENEGALENSIS GEOFFROY 191
ments testiculaires prélevés sur cinq Chimpanzés de 4 et 5 ans ne
montraient pas de spermatogénèse et les cinèses étaient totalement
absentes: je signale cet échec à l’intention des cytologistes qui
auraient l’occasion d’étudier cet Anthropoide et qui devraient
disposer d’animaux âgés de 7 ans au moins. Des trois mâles de
Galago mis à la disposition du D' Schmid, un seul présentait une
spermatogénèse active: des fragments testiculaires ont servi à la
confection de « squashes » colorés au Feulgen, après prétraitement
à l’eau et fixation à l’acide acétique à 50% (pour les détails de la
méthode, voir MATTHEY, 1953).
OBSERVATIONS PERSONNELLES.
Divisions spermatogoniales (fig. 1-3). Les méta-
phases diploides appartiennent toutes à des générations goniales
tardives et sont donc de petite taille: il y a 38 chromosomes dont
la sériation suivante peut être proposée: plus de 20 éléments sont
grands (4-6 u), métacentriques ou sub-métacentriques; huit chro-
mosomes sont très petits (0,7 u) et quatre un peu plus grands (de
1 à 1,5 u), le type d’attachement de ces 12 éléments n’etant pas
directement observable. Il est difficile de reconnaître le chromo-
some X que les observations faites à la méiose désignent comme un
long chromosome sub-métacentrique et exclu de repérer l’Y qui
doit être l’un des cinq éléments de taille intermédiaire entre les
grands et les petits chromosomes.
Divisions réductionnelles (fig. 4-7). Les méta-
phases I sont abondantes et très bien fixées: ıl est probable que les
figures A et 5 correspondent à des diploténies tardives, les figures 6
et 7 à des métaphases proprement dites. La sériation des tétrades
autosomiques des figures 4 et 5 (fig. 8, À, B) permet de préciser les
observations faites sur les divisions diploïdes: 12 grands bivalents
dérivent d’elements métacentriques ou sub-métacentriques; à
l'exception de la septième tétrade qui présente 3 chiasmas, les
autres bivalents n’en montrent en général que deux et ce dernier
chiffre est constant à la métaphase. Nous trouvons ensuite 6 petites
tétrades, dont 4, de dimensions particulièrement réduites, corres-
pondent aux 8 petits autosomes identifiés dans les plaques équa-
toriales des spermatogonies. Ces 4 petits éléments ne possèdent
qu’un seul chiasma. Les deux autres, un peu plus grands, dérivent
BIG? 1-7.
Mitose et méiose chez Galago senegalensis.
Fig. 1-3: Métaphases spermatogoniales. — Fig. 4-5: Diploténies avancées. —
00
4"
‘ig. 6-7: Métaphases I. x 1 800.
CHROMOSOMES DE GALAGO SENEGALENSIS GEOFFROY 193
certainement de chromosomes acrocentriques. A la métaphase I
(fig. 8, C, D), la structure tetradique est moins visible en raison
d’une condensation assez marquee et de la terminalisation des
chiasmas.
QdJocoiTRbROS
: | , wenn
into) toise
E:
5 CC 090 x» 9) 3 a è 00
Re. nr: YI
DEGORAUDIDOS…
eg OE ne CJ)
Fine” 8.
La sériation des bivalents à la diploténie avancée (A, B) et à la métaphase I
(Geen 4800:
Voyons maintenant ce qui concerne les hétérochromosomes: a
la diploténie-diacinése (fig. 4, 5, 8 A et B), PX et PY, de contour
légèrement flou, sont placés dans le prolongement l’un de l’autre
et unis par un très fin connectif. Leur longueur, probablement en
raison d’une spiralisation encore incomplète, est alors à son
maximum, 10 u pour l’X et 3,6 uw pour l’Y. Il est impossible de
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 13
194 R. MATTHEY
deceler la moindre differenciation longitudinale, en particulier
l'emplacement des centromeres. A la métaphase (fig. 6, 7, 8 C
et D), par contre, il est aisé de reconnaître que les deux hétéro-
chromosomes sont pourvus de deux bras: l’X est très asymétrique
(1/7 environ) et l’Y Vest également, mais dans une moindre mesure.
Les deux bras courts s’affrontent sans montrer de chiasma, l’occur-
rence d’un tel mécanisme associatif étant rendue très improbable
par les observations faites à la diploténie. Les chromosomes sexuels
de Galago relèvent donc de mon type III/B (MattTHEY, 1954). Les
figures anaphasiques montrent une séparation pré-réductionnelle
de ’X et de !’Y.
DISCUSSION.
Il va sans dire que ces observations limitées à une seule espèce
ne permettent guère de formuler des inductions. La question inté-
ressante est évidemment de savoir sì Galago présente des affinités
avec les Insectivores et les Simiens. Ces deux groupes sont eux-
mêmes fort mal connus: j’ai rappelé au début de cette étude les
données relatives aux Primates et que je résume en un tableau:
Sous-Ordres et Especes 2N NF.
Familles
Platyrhiniens
Cebidae Cebus sp. 94 2
Catarhiniens
Cercopithecidae Macaca nemestrina 42 | © 66-70
M. cyclopis 42 ?
Papio papio 42 | © 66-70
Presbytis entellus 50 | © 74-78
Pongidae Pan chimpanze 48 ?
Hominidae Homo sapiens 48 | © 68-72
La moyenne des nombres diploïdes est de 47,4, la variance
de 20,7 ce qui correspond à un écart-type de 4,5 environ.
Considérons maintenant l’Ordre des Insectivores en nous
fondant sur le travail de Bovey (1949) auquel je puis ajouter les
données relatives a un Macroscélide (MATTHEY, 1954a).
La moyenne est alors de 37,3: il est évident que la valeur
exceptionnelle 23 trouvée chez Sorex par Bovey abaisse fortement
CHROMOSOMES DE GALAGO SENEGALENSIS GEOFFROY 195
Familles Especes 2N N.F.
Erinaceidae Erinaceus europaeus 48 88
T'alpidae Talpa europaea 34 ~ 68
Mogera insularis 32 © 58
Soricidae Neomys fodiens 52 co 92
Crocidura russula 42 el 50
C. murina 40 46
Sorex araneus 23 ~ 44
Macroscelidae Macroscelides rozeti 28 ~ 38-40 |
cette moyenne d’un échantillon limité à huit espèces: si je n’avais
pas recueilli les données relatives à 32 Microtinae (MaTTHEY, 1955),
mais à huit seulement, la moyenne serait fortement abaissée par
Ellobius (2N = 17; Martuey, 19534) alors que, l’échantillon étant
assez grand, elie est de 47,38 dans cette sous-famille.
Revenant aux Insectivores, nous trouvons une variance de
86,22 ce qui donne un écart-type de 9,2. J’ai montré récemment
(1955) que des échantillons suffisamment grands conduisent, en ce
qui concerne le nombre de chromosomes chez les Mammifères, à
un écart-type voisin de 10 et à une moyenne proche de 48 (ces
valeurs sont: pour 179 Euthériens, 11,2 et 47,66; pour 96 Muridae,
10,6 et 46,71; pour 32 Microtinae, 11 et 47,38). Il est donc probable
que la distribution binomiale de mode 48 que l’on trouve chez
l’ensemble des Euthériens est caractéristique non seulement de la
Sous-Classe considérée comme un tout, mais encore de chacun
des Ordres (ou même des Familles) qui lui appartiennent, ce qui
entraine les conséquences suivantes: a) le nombre 2N n’est pas
un caractère propre à une catégorie systématique supérieure;
b) les processus d’évolution chromosomique ont été identiques
dans tous les Ordres des Euthériens. Le nombre diploïde 38, établi
chez Galago, ne revêt donc aucune importance particulière. On
peut alors se demander ce qu’il en est du nombre de bras (Nombre
fondamental ou N.F.): j'ai montré à diverses reprises que les pro-
cessus robertsoniens ont été actifs dans l’évolution chromosomique
des Mammifères, l’ecart entre N.F. extrêmes étant plus petit que
Pécart entre nombres diploïdes. Cette conclusion a été récemment
adopté par WAHRMAN et ZAHAVI (1955) à la suite de leur enquête
196 R. MATTHEY
sur les Gerbillinae palestiniens du Genre Gerbillus. Mais j’ai aussi
souligné que le nombre de bras était difficile à établir avec précision,
en raison de l’existence très générale d’une gamme d’intermédiaires
entre acro- et métacentriques, ce qui introduit un élément subjectif
regrettable dans l’appréciation du N.F. Cependant, il semble bien
que le domaine des processus robertsoniens est celui des chromo-
somes de grande taille seuls (MATTHEY, 1954). Chez les Primates,
les N.F. sont actuellement compris entre 66 et 72, chez les Insecti-
vores entre 44 et 92. Notre Prosimien Galago, avec un N.F. de 62
environ, rappellerait un peu plus ceux-ci que ceux-là, encore que le
caractère si incomplet de nos connaissances ne nous permette pas,
aussi longtemps que nous ne disposerons pas d’une cytologie
chromosomique comparée un peu complète, de formuler la moindre
tentative de généralisation.
CONCLUSIONS.
1) Le Prosimien Galago senegalensis Geoffroy a une formule
chromosomique égale à 38. Les 36 autosomes se répartissent en
trois catégories: 24 grands éléments à centromère médian ou sub-
médian; 4 chromosomes acrocentriques de petite taille; 8 micro-
chromosomes mesurant moins de 1 u.
2) La digamétie est du type X-Y habituel chez les Euthériens.
L’X est très grand et sub-métacentrique; l’Y est trois fois plus
court et doté également de deux bras inégaux.
3) A la métaphase I, les deux hétérochromosomes sont unis
par leurs bras courts etires des la diploténie. La ségrégation est
constamment pré-réductionnelle.
4) Etant donné que Galago est le seul Prosimien dont les chro-
mosomes aient été étudiés et que nos connaissances sur les Simiens
et les Insectivores sont très maigres, il serait prématuré d'envisager
la valeur phylétique et systématique de ces résultats.
AUTEURS CITÉS
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198 A. MOSZKOWSKA
N° 12. A. Moszkowska. — L’Antagonisme épiphyso-
hypophysaire.
(Laboratoire d’Histophysiologie du College de France, Paris.)
A mon maître, le professeur E. Guyenot, en
témoignage de sincère reconnaissance.
Par sa situation, la glande pinéale de ’Homme commande le
passage du liquide céphalo-rachidien entre les troisième et quatrième
ventricules; sous-jacente aux veines de GALIEN, elle gêne lorsqu'elle |
s’hypertrophie la circulation veineuse du cerveau. Une hyper-
trophie simple est liée chez l’enfant à d’autres troubles endocriniens
tels que myxœdème et dysfonction polyglandulaire. D’autres
tumeurs: kystes, teratomes, pinéalomes et pinéoblastomes entrai-
nent une augmentation de pression sur la région hypothalamo-
hypophysaire. Cela pourrait expliquer certains cas de puberté
précoce, d’hirsutisme, quelquefois liés à l’adiposite et à une crois-
sance démesurée. Dans presque tous ces cas, on constate des
symptômes oculaires et cérébraux.
STRUCTURE.
L’epiphyse est entourée d’une capsule conjonctive d’origine
pie-mérienne, d’où partent des cloisons conjonctivo-névrogliques.
Le parenchyme glandulaire neuro-ectoblastique se compose
des épiphysocytes. On distingue des épiphysocytes globuleux rares
chez ’Homme, fréquents chez le Cobaye, des éléments à prolonge-
ments longs, ramifiés ou légèrement onduleux, d’autres à prolonge-
ments courts et trapus. Les épiphysocytes sont argentophiles.
Ils ont une structure finement réticulée et sont riches en inclusions
et en pigments. D’après Wıstockı (1948), le parenchyme épiphy-
saire contient une petite quantité de glycogène ayant une réaction
Mac MANUS positive, ce qui pourrait plaider en faveur d’une
fonction secrétoire de ces cellules.
DIiMmITROVA distingue quatre sortes de noyaux:
ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 199
1. des noyaux clairs, à fines granulations et à un ou deux nucléoles.
Ils sont les plus nombreux,
2. des noyaux clairs à granulations plus grosses, à un ou deux
nucleoles,
3. des noyaux foncés sans nucléole,
des noyaux foncés, petits, sans nucléole.
Ces différents aspects nucléaires pourraient être en rapport
avec l’activité sécrétoire de la glande.
Les cellules névrogliques ont la même origine neuroblastique
que le parenchyme et appartiennent à la série astrocytaire. Il est
vraisemblable que les épiphysocytes peuvent subir avec l’âge la
métaplasie astrocytaire.
Les cellules épendymaires proviennent des cellules du revête-
ment épendymaire du recessus pinéal. Elles possèdent un cyto-
plasme plus abondant que les autres cellules pinéales. Parfois, elles
ont des prolongements donnant à la cellule une forme en T. Leurs
noyaux sont ovales, riches en nucléine disposée en réseau.
Le tissu conjonctivo-vasculaire se compose des capillaires
intralobulaires et des travées conjonctives où on rencontre des
cellules rameuses épiphysocytaires, des mastocytes et des plasmo-
eytes, des cellules Iymphoides et des cellules à pigment jaune.
Tous ces éléments peuvent être capables d’une fonction de transport
des produits d’élaboration. D’après Roussy et MosınGER, les
arguments histologiques du rôle endocrinien de l’epiphyse sont:
1° la présence de grains de secrétion, 2° la vascularisation abondante
par des capillaires adossés directement aux cellules pinéales, 3° la
polarisation vasculotrope fréquente des épiphysocytes, 4° des
modifications structurales constantes protoplasmiques et nucléaires
des épiphysocytes, 5° les amitoses qui mettent en évidence un
travail de régénération actif, 6° l’innervation abondante de l’épi-
physe provenant des centres végétatifs multiples.
L’hypothalamus envoie à l’epiphyse un contingent de fibres
hypothalamo-épiphysaires. D’autre part l’épithalamus qui contient
les principaux centres excito-secrétoires de l’épiphyse présente des
connexions avec l’hypophyse. On peut penser que la plupart des
impulsions nerveuses afférentes au diencéphale affecte à la fois
l’épiphyse et l’hypophyse.
200 A. MOSZKOWSKA
A ces arguments s’ajoutent des modifications histologiques
épiphysaires suivant l’âge, très nettes surtout chez les Gallinacés,
avec une involution caractérisée par une hyperplasie conjonctive
et névroglique et par une apparition de concrétions calcaires et des
formations kystiques.
THIEBLOT et ses collaborateurs ont constaté des transformations
dans la structure épiphysaire à la suite de la castration puis à la
suite d’injections d'hormones sexuelles et d’hormones gonado-
tropes hypophysaires. Ces changements paraissent avoir un sens
involutif, mais sont difficiles à interpréter.
En résumé, la pathologie, l’histologie et l’histophysiologie de
l’épiphyse ne nous donnent que peu d’arguments en faveur du rôle
endocrinien de cet organe.
L’expérimentation comprenant l’epiphysectomie, la trans-
plantation et l’injection d’extraits épiphysaires, semble apporter
des arguments favorables au rôle endocrinien de la glande pinéale.
RÉSULTATS OBTENUS DE L’EPIPHYSECTOMIE.
I. Epiphysectomie chez les Oiseaux.
Les premières épiphysectomies furent exécutées sur des coque-
lets en 1912 puis en 1928 par Foa.
Cet auteur constate chez des jeunes coquelets épiphysectomisés,
une croissance somatique accélérée et une hypertrophie des testi-
cules et de la crête. Le rapport entre la masse du tissu interstitiel
et du tissu séminifère ne change pas. La même année GRIGORIU
trouve après l’épiphysectomie de coquelets une hypertrophie de
l’hypophyse avec accroissement du nombre des cellules acidophiles
et un accroissement du seul tissu interstitiel testiculaire. Il nie
l’hypertrophie testiculaire et la croissance somatique.
Izawa (1922) puis CLEMENTE (1925), YoHoH (1922) obtiennent
des résultats confirmant ceux de Foa. Izawa obtient la puberté
précoce des poules et une ponte précoce. Traina (1934) constate
que l’épiphysectomie, nettement stimulante chez les jeunes, est
sans action sur les glandes génitales de l’adulte.
Récemment Paray (1952) constate l’hypertrophie des testicules
consécutive à l’épiphysectomie des jeunes coquelets.
ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 201
Par contre les auteurs tels que M. Hosxixs (1919), KoLMER et
Loewy (1922), Hormann (1925), Anperson et Worr (1934) nient
l’hypertrophie des organes génitaux consécutifs à l’épiphysectomie.
SHELLABARGER et BRENEMAN en 1950, puis SHELLABARGER
en 1952 et 1953 obtiennent des resultats contradictoires suivant
Page des opérés. En 1950 et 1952, ils epiphysectomisent des poussins
de 2 jours et constatent 20 jours après une diminutien du poids
des testicules. Les injections des extraits épiphysaires dans de
Peau distillée rétablissent le poids normal des testicules. Par
contre, SHELLABARGER (1953) fait l’épiphysectomie à l’âge de 40
à 65 jours et, cette fois, d’accord avec de nombreux auteurs, PATAY
entre autres, 1l constate une hypertrophie des testicules et l’aug-
mentation de l’activité hypophysaire des animaux épiphysecto-
misés.
HanpA (1953) fait des destructions de la region pinéale par
électrocoagulation ou par introduction d’une pièce de métal.
Sur 41 coquelets, il provoque ainsi des lésions cérébrales diverses
et constate que les troubles de croissance (accélération ou retard)
sont lies à la localisation des lésions. Dans les cas de lésion du troi-
sième ventricule, il constate un retard de croissance. Par contre,
les cas de croissance accélérée et les cas où on ne constate aucun
trouble de croissance peuvent avoir les mêmes lésions. HANDA
conclut que l’accélération ou le retard dans le développement
somato-sexuel peut être produit par une dysfonction secondaire
de l’hypothalamus provoquée par interruption de ses connexions
nerveuses avec la zone diencéphalique.
IT. Epiphysectomie chez les Mammiferes.
C’est encore FoA qui fut le premier à obtenir la puberté précoce
chez le Rat après épiphysectomie. Horrax (1916), CLEMENTE
(1923), Izawa (1926), TRAINA (1939) obtiennent les mêmes résultats
SARTESCHI en 1913 obtient une puberté précoce chez le Chien
épiphysectomisé.
A partir de 1944 THIEBLOT, SIMONNET et leurs collaborateurs
donnent de nombreux résultats concernant l’épiphysectomie chez
le Rat. Ils obtiennent la puberté précoce chez le Rat mâle épiphy-
sectomisé avec une hypertrophie testiculaire allant du simple au
202 A. MOSZKOWSKA
double. Les vesicules seminales subissent une hypertrophie dans
les mêmes proportions. Chez la femelle épiphysectomisée, ils
constatent la puberté précoce, l’hypertrophie ovarienne et une
augmentation du nombre des corps Jaunes par rapport aux ovaires
témoins. Ils concluent que l’épiphysectomie chez le Rat accélère la
puberté par une libération plus grande de l’hormone hypophysaire
LH. |
En 1953 SIMONNET, THIEBLOT et leurs collaborateurs étudient
l’histologie de l’hypophyse des rats épiphysectomisés et constatent
une augmentation du nombre des cellules acidophiles et basophiles
et une diminution des chromophobes dans les proportions sui-
vantes:
rats témoins rats épiphysectomisés
ÉOSIno piles RE 5) 38.108 47,7%
Basophiles teur road a 149% 2 %
Chromophobes cis: . .... 60,8% 50 %
NAKIK puis NAKASHITA (1951) obtiennent la puberté précoce
chez le Lapin par épiphysectomie.
Kıray (1954) décrit une hypertrophie ovarienne chez la Rate
épiphysectomisée, mais seulement si l’épiphysectomie a lieu à
26 jours. Si l’opération est faite à 21 jours, un choc opératoire
analogue à celui qu’entraine l’épiphysectomie donne les mêmes
réactions que l’épiphysectomie elle-même.
En résumé, l’épiphysectomie provoque une puberté précoce
dans les deux sexes. Faite à un âge trop Jeune (poulet de 2 jours,
rat de 21 jours) elle donne des résultats incertains. Les cas de
retard de croissance après épiphysectomie semblent explicables
par des lésions du troisième ventricule. Chez l’adulte, la réaction
de ’hyperactivité sexuelle après l’épiphysectomie est très atténuée.
Ainsi, c’est l’animal prépubère (jusqu’à 30 jours pour les coquelets,
jusqu’à 26 à 30 pour les rats) qui est le plus sensible à l’épiphysec-
tomie et donne l’hypertrophie génitale la plus nette.
Cette action gonado-stimulante de lépiphysectomie semble
impliquer un relai hypophysaire avec libération accentuée des
hormones gonadotropes et surtout de l’hormone LH.
ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 203
RESULTATS OBTENUS AVEC TRANSPLANTS ET
EXTRAITS EPIPHYSAIRES.
L’inhibition du cycle cestral, l’atrophie ovarienne et testiculaire
ont été obtenues par des transplants sous-cutanés d’épiphyse chez
le Rat, la Souris et le Cobaye par divers auteurs: Joxnson et
Iorx (1930); FLEISCHMANN et GoLDHAMMER (1934), Monnier et
DEVRIENT (1941), JuLıen (1946), MoszkowskA (1947). THIEBLOT
(1945) a pu corriger avec les greffes pinéales les effets de la pinéalec-
tomie. ENGEL (1933), Brouxa et SIMONNET (1927) décèlent la
présence de l’hormone cestrogéne dans les glandes pinéales. Une
glande pinéale d’ Homme ou de Femme contient 2 ou 3 unités
souris de folliculine (BRouHA), une glande de Bœuf 8 unités souris
(ENGEL). La présence d’hormone cestrogène dans la glande pinéale
a pu évidemment contribuer à des résultats contradictoires obtenus
soit avec des transplants, soit avec des extraits bruts épiphy-
saires.
C’est en 1910 que PELLızzı, puis Priore en 1915 ont obtenu
les premiers avec des extraits épiphysaires le ralentissement génital
du jeune lapin. En 1927 UREcHIA et Groza décrivent une régression
des caractères sexuels secondaires consécutifs au traitement d’un
cog par les extraits épiphysaires. En 1930, BrouxaA obtient des
extraits épiphysaires alcalins ayant un pouvoir gonadotrope.
SILBERSTEIN et ENGEL (1933) puis ENGEL (1935) trouvent une
substance cestrogene dans les épiphyses de Boeuf, mais point de
substance gonadotrope.
CALVET (1933) obtient avec des extraits hypophysaires une
atrophie testiculaire chez le Rat impubère et une dégénérescence
ovarienne chez le Cobaye. WisLANSKI (1932) constate une dimi-
nution du nombre des spermatozoïdes dans les testicules de Jeune
lapin traités avec des extraits épiphysaires. Chez le Lapin adulte
la réponse est très atténuée.
CLARK et. STEINBERG (1934), ROWNTREE, CLARK, STEINBERG
et Hanson (1936) traitent des générations successives de rats par
des extraits épiphysaires, obtiennent des portées de plus en plus
rapprochées et une puberté de plus en plus précoce à tel point qu’à
la cinquième génération des animaux traités, l'ouverture vaginale
se produit selon ces auteurs à 24 jours.
204 A. MOSZKOWSKA
ENGEL (1935-1939) obtient avec des extraits bruts, puis purifies
une diminution de la croissance testiculaire et une inhibition
transitoire de l’ouverture vaginale chez la Souris.
FisHER (1936) sépare deux principes contenus dans l'extrait
epiphysaire, 1° un principe stimulant capable de provoquer l’ouver-
ture vaginale chez la Souris impubère, actif seulement à fortes
doses et seulement chez la femelle. Ce principe a de plus un effet
synergique renforçant l’action gonadotrope de l’urine de femme
enceinte, 2° un principe inhibiteur actif à faibles doses et dans les
deux sexes. De plus FisHer determine une unité correspondant à
la plus petite quantité d’extrait qui, injectée chaque jour, pendant
six jours, inhibe la formation du canal vaginal au sixième jour de
Pexpérimentation chez au moins cinq souris sur six traitées. La
durée d’inhibition de l’ouverture vaginale dépend de la dose
employée, mais même avec de fortes doses, l’action n’est pas
durable.
Vınars (1935) contrairement à BROUHA, ne trouve pas d’hor-
mone œstrogène dans les extraits épiphysaires, mais un facteur
agissant en synergie avec l’hormone gonadotrope de l’urine de
femme enceinte.
Mırco et Pırıs (1948) observent cette action synergique des
extraits épiphysaires avec la gonadotrophine placentaire.
Les mêmes auteurs ont empêché en 1939 l’action de la testo-
stérone sur le rat impubère en injectant en même temps un extrait
épiphysaire.
ParHon et Mırco (1939) par des injections quotidiennes
d'extrait alcalin d’epiphyse de Boeuf, inhibent la fonction mens-
truelle chez la Femme.
VEGUA Y. et GANDOLFO (1950) décèlent une activité antigona-
dotrope d’un extrait épiphysaire au moyen de la réaction GALLI-
MAININI. |
RÉSULTATS PERSONNELS.
I. Action des extraits epiphysaires chez le Cobaye.
En raison de la pauvreté de l’hypophyse en hormones gonado-
tropes et de la durée du cycle oestral, le Cobaye femelle semble un
matériel de choix pour l’étude de l’action antigonadotrope des
ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 205
extraits épiphysaires. Nos expériences concernent plus de 400
Cobayes. Nous avons d’abord essayé des extraits bruts dans le
sérum physiologique, puis des extraits acétoniques et alcooliques.
Tous sont actifs. Par contre l’extraction par la soude déci-normale,
par l’eau distillée ou le sérum physiologique glycosé nous a donné
des produits tout à fait inactifs. Nous avons aussi essayé de
reprendre dans de l’huile la fraction acéto-soluble, elle se montre
également inactive. Les groupes témoins comprennent 1° les
animaux non traités, 20 les animaux traités par le sérum physiolo-
gique, 30 les animaux traités par les extraits de la substance cérébrale.
Nos résultats positifs ont été obtenus avec des extraits acéto-
niques d’épiphyse de Mouton. Dans nos premières expériences (1945)
nous avons enregistré chez le Cobaye impubère une forte atrophie
ovarienne accompagnée d’atresie et l'arrêt complet du cycle
cestral. Si le traitement débute après la formation d’un corps jaune,
on constate l’action des extraits épiphysaires uniquement sur la
croissance des follicules, car le corps jaune une fois formé reste
intact et présente une durée de vie normale malgré l’administration
de fortes doses d’extrait épiphysaire et le traitement prolongé (10
à 15 jours, 10 épiphyses par jour.)
Par contre, si le traitement débute chez une femelle prépubère
avant la première ouverture vaginale, et se prolonge au-delà de la
date normale de l’ouverture vaginale, il n’y a pas de formation de
corps jaune (1951).
Si le traitement à faible dose s’applique à des femelles adultes
de 6 mois pendant un temps dépassant la durée de la vie des corps
jaunes cycliques, c’est-à-dire 21 jours, on obtient plusieurs cas
d’cestrus permanent et des ovaires riches en kystes ou en follicules
du type kystique. On constate en outre l’absence totale de corps
jaune (1953). En 1954, THIEBLOT, SIMONNET et leurs collaborateurs
sont parvenus à empêcher chez la Rate avec des extraits épiphy-
saires, la croissance des follicules et la formation des corps Jaunes
dans les ovaires greffés, soit dans la rate, soit dans le rein.
Dans une série d'expériences sur des femelles castrées unilatéra-
lement, nous avons pu constater que quand le traitement épiphy-
saire débute 9 jours avant la castration unilatérale, l’hypertrophie
compensatrice est supprimée (1951). Nous rappelons qu'après un
traitement de 6 à 8 jours, à la dose journalière correspondant à
10 épiphyses de Mouton, les ovaires sont riches en petits follicules
206 A. MOSZKOWSKA
atresies. Ils contiennent souvent un follicule de taille moyenne
intact. C’est à peu pres cette image que nous obtenons chez les
femelles castrées unilateralement le 10€ jour du traitement et
quand le traitement se poursuit encore 20 jours après la castration.
Par contre, si le traitement débute après la castration unilatérale,
l’action du traitement épiphysaire semble atténuée, les ovaires
sont dépourvus de corps Jaunes, mais la croissance des follicules
quoique retardée, n’est pas complètement arrêtée. Les dosages
biologiques, sur la souris de 7 à 8 grammes, des hypophyses de
Cobayes traités par des extraits épiphysaires, montrent une nette
diminution du pouvoir gonadotrope de ces hypophyses par rapport
aux hypophyses du Cobaye témoin (1951). |
Les poids des tractus des souris porte-transplants des trois
hypophyses des cobayes traités sont toujours inférieurs à ceux des
souris porte-transplants des 3 hypophyses des cobayes témoins
(16, 14, 18 et 12 mg. contre 28, 25, 20, 20). C’est surtout l’étude
histologique des ovaires qui montre la différence d’activité gona-
dotrope entre les hypophyses des animaux traités et non traités.
Au lieu de trouver 2 à 3 gros follicules comme c’est le cas des ovaires
de souris porte-transplants des 3 hypophyses témoins, on ne trouve
que de petits follicules et quelques follicules de taille moyenne.
Pour compléter cette série d'expériences sur le Cobaye nous
avons étudié l’action du sérum d’animaux ayant subi un traitement
prolongé par les extraits épiphysaires. Dans six cas sur huit des
femelles traitées simultanément par des extraits épiphysaires et
par le sérum des animaux traités, nous avons constaté une atté-
nuation à des degrés variés ou même une annulation de l’action
frénatrice des extraits épiphysaires. Tandis que les femelles témoins
traitées par les mêmes extraits épiphysaires et le sérum d’animaux
normaux, présentent des ovaires atrophiés et des tractus de petite
taille, les femelles ayant reçu, en même temps que les extraits
épiphysaires, le sérum des animaux traités, ont des ovaires assez
semblables à ceux des animaux témoins du même âge (il s’agit des
femelles ayant 210 g. au début du traitement et 250 à la fin).
On y trouve de gros follicules, on constate même la formation d’un
corps Jaune dans 2 cas et dans 2 autres, la première division de
maturation avec expulsion d’un globule polaire, dans un autre cas
une hyperhémie interthécale. De plus on constate une forte diffé-
rence entre le poids des tractus génitaux (cornes utérines et vagin)
ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 207
des cobayes traités par les extraits épiphysaires seuls ou par les
extraits épiphysaires et le sérum des animaux normaux et le poids
des tractus des cobayes ayant reçu des extraits épiphysaires et le
sérum des animaux traités. Le poids de ces derniers est très proche
du poids normal des tractus des animaux témoins du même âge
et du même poids. Le poids moyen global des cornes utérines et
du vagin des femelles traitées par les extraits et le sérum témoin
est de 515 mg. (maximum de 590 et minimum de 432). Pour les
femelles ayant reçu en même temps les extraits épiphysaires et le
sérum protecteur, cette moyenne est de 961 mg. (maximum
1.317 mg., minimum 945 mg.). Ainsi, le traitement prolongé par
les extraits épiphysaires semble provoquer des réactions sériques,
le sérum des animaux traités pendant 45 jours a une action pro-
tectrice contre le traitement épiphysaire. Ceci plaiderait en faveur
de l’idée d'existence d’une hormone épiphysaire et de la nature
protéinique de cette hormone.
En résumé, les expériences effectuées sur le Cobaye, animal à
cycle cestral long et à hypophyse pauvre en cellules basophiles,
pauvre en hormones gonadotropes (environ 3 fois plus pauvre que
l’hypophyse de la Rate et surtout pauvre en facteur LH: d’après
Wirscui le rapport FSH/LH est de 5,5 pour le Cobaye, tandis qu’il
est de 0,6 pour la Rate) nous donnent des résultats confirmant
l’action épiphysaire frénatrice du système génital.
Il semble que cette action passe par le relais hypophysaire en
diminuant le pouvoir gonadotrope et surtout en troublant l’équi-
libre hypophysaire entre les deux facteurs FSH et LH.
II. Action des extraits épiphysaires sur le Rat et la Souris.
La Rate et la Souris sont des femelles à cycle oestrien très
court, de 4 à 6 jours, et à hypophyse possédant un pouvoir gonado-
trope environ trois fois plus grand que le Cobaye. Le rapport FSH
sur LH est de 0,6, ce qui signifie que l’hypophyse du Rat est
beaucoup plus riche en LH que celle du Cobaye. Il n’est done pas
surprenant que les doses d’extrait épiphysaire, pour être efficaces,
doivent être beaucoup plus fortes que celles employées chez le
Cobaye.
En traitant les Rates et les Souris impubères par les extraits
épiphysaires, nous avons pu retarder la première ouverture vaginale
208 A. MOSZKOWSKA
et surtout le premier oestrus. Chez la Rate ce retard est dans 5 cas
de 16 jours. Dans 4 autres cas sans qu’on constate de retard dans
la date de la première ouverture vaginale, l’œstrus apparaît 8 jours
plus tard que chez les témoins provenant de la même nichée. De
plus, le cycle reste troublé pendant plusieurs semaines (12 et 10 jours
au lieu de 4 des témoins). L'étude histologique des ovaires révèle
la diminution du nombre de follicules mûrs par rapport aux témoins.
En 1954, Kitay J. J. et ALTSCHULE M. D. confirment ces résultats.
Les 9 souris traitées présentent un retard de la première ouver-
ture vaginale allant de 15 à 28 jours. De plus on constate un
proestrus prolongé, à 70 jours aucune des femelles traitées ne
dépasse ce stade. A 76 jours, 7 sur 9 sont encore en proestrus, pro-
bablement à cause de la déficience en hormone LH consécutive au
traitement épiphysaire (1951). Les ovaires des souris traités sont
du type prépubère (absence de follicule mür).
Le retard dans le developpement genital des Souris et Rats
mäles traites par les extraits epiphysaires est moins net que dans
‘ les groupes femelles. Ce sont surtout les glandes annexes, les vesi-
cules séminales et la prostate qui montrent une atrophie plus ou
moins marquée. Les tableaux 1 et 2 illustrent ces résultats.
Les Rats aaultes (8 mâles et 8 femelles) traités même par des
doses fortes ne nous ont donné que des résultats négatifs. Les quel-
ques expériences faites sur les femelles gestantes entraînent régu-
lierement l’avortement chez le Cobaye (6 cas). Chez les 3 Rates
traitées, la gestation s’est poursuivie normalement, la mise bas
s’est produite normalement et, malgré le traitement continu, la
lactation a lieu. Toutefois les jeunes sont plus petits que dans les
nichées témoins, l’apparition du poil est retardée de même que le
développement sexuel, mais ceci d’une manière irrégulière et
passagère.
Les descendants d’une des mères traitées sont autopsiés à
Page de 30 jours. Les mâles ont des testicules de poids légèrement
inférieur à celui des descendants des femelles témoins: 814 mg.,
436 mg., 602 mg., 833 mg. pour 100 g. du corps, contre 913 mg.,
933 mg., 857 mg., 904 mg. pour 100 g. du corps des témoins. Chez
les deux mâles descendants de la mère traitée, nous trouvons de
nombreux tubes séminifères stériles. Les descendants des deux
autres femelles traitées sont autopsiés un mois après l’arret du
traitement à l’âge de 60 jours. À ce moment nous ne trouvons pas
ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 209
de différence entre les mâles descendants de mères traitées et les
mâles descendants de mères témoins.
Les femelles descendantes des mères traitées présentent des
retards dans la date de la première ouverture vaginale allant de
8 à 15 jours, mais ensuite le cycle devient rapidement normal.
Nous voyons que les résultats obtenus chez le Rat et la Souris
sont analogues à ceux obtenus sur le Cobaye: retard de la puberté,
ABREU
|
Poids des testicules Poids des glandes
Rats de 70 jours (5 frères) annexes
Poids du corps en grammes
en mg. pour 100 g. du corps
Traités depuis 90 1452 164
40 jours 83 2084 602
90 1944 881
Témoins 100 2108 1120
96 2010 1050
Poids des testicules Poids des glandes
Souris de 70 jours annexes
Poids du corps en grammes
en mg. pour 100 g. du corps
Traitées depuis 15 533 100
40 jours 18 605 388
DA 528 509
20 640 540
Témoins 20 970 550
22 623 656
20 590 625
20 660 610
atrophie génitale, diminution du pouvoir gonadotrope hypophy-
saire. En effet les dosages sur la souris de 7g. démontrent une tres
forte diminution du pouvoir gonadotrope des hypophyses de rats
traités par rapport au pouvoir gonadotrope des hypophyses des
animaux témoins. Nous cherchons le rapport entre les poids des
ovaires et du tractus de 2 souris sceurs dont la premiere a recu
L
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 14
210 A. MOSZKOWSKA
la transplantation d’une hypophyse normale et l’autre la trans-
plantation d’une hypophyse d’animal traité. Ce rapport, dans les
cas des femelles traitées a des valeurs suivantes: PAOLIDA
3,4; 3,8. Dans les cas des hypophyses de Rats mäles: 1,8;
1,6:2185:
Les ovaires de Souris porte-transplants d’hypophyses temoins
ont 6 à 8 gros follicules avec une hyperhémie interthécale et intra-
folliculaire. Dans quelques cas, on note un début de luteinisation,
dans tous les cas ouverture vaginale. Les ovaires des souris porte-
transplants des hypophyses des animaux traités ne contiennent
que des follicules de taille moyenne.
Ayant constaté une diminution du pouvoir gonadotrope des
hypophyses des animaux traités, aussi bien chez le Cobaye que
chez le Rat, nous avons espéré trouver des changements dans
l’image histologique hypophysaire.
L’étude des hypophyses de Cobaye ne nous a pas révélé de
changements significatifs. Nous avons pensé que le Rat, connu par
ses réponses à la castration, serait un matériel plus favorable pour
ce genre d'étude.
Nous avons examiné une serie d’hypophyses de rats mâles
castrés et traités journellement par les extraits épiphysaires, soit
dès la castration, soit des le 13€ jour et jusqu’à l’autopsie c’est-à-dire
jusqu’au 31€ ou 35€ jour de la castration. Dans le groupe témoin
comprenant 7 rats castrés non traités, 3 rats castrés traités par un
extrait de la substance cérébrale de Mouton, 3 rats castrés traités
par un extrait de cœur de Mouton, nous constatons une basophilie
très prononcée consécutive à la castration avec de très grosses
cellules Mac Manus positives pouvant atteindre 22u à 24u.
L’image négative de l’appareil de Gorcı des cellules basophiles
est très nette et de grande taille. Les cellules de castration sont au
stade de formation, sauf un cas où les vacuoles de résorption rem-
plissent toute la cellule.
Dans les groupes expérimentaux comprenant 3 mâles castrés
traités par les extraits épiphysaires dès la castration et 5 mâles
castrés traités dès le 13€ jour de la castration, nous constatons que
la basophilie consécutive à la castration n’est pas empêchée par le
traitement épiphysaire. De même la colloide remplissant la fente
hypophysaire semble aussi abondante chez les castrats traités que
chez les castrats témoins.
ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 211
Toutefois, la taille des grosses cellules basophiles est inférieure
dans les groupes des castrats traités (17 à 19 u) et le négatif de
GoLGr peu visible est de petite taille. Un fait surprenant est l’aug-
mentation du nombre des cellules de castration et l’aspect caracté-
ristique de ces cellules avec une grosse vacuole remplissant toute
la cellule et ne laissant subsister qu’un étroit bord protoplasmique
et le noyau; quelquefois, on voit un appareil de GoLGr aplati entre
le bord de la vacuole et le noyau. Cette vacuole a généralement
Paspect vide.
Il semble donc qu’à la dose employée (5 épiphyses par jour) les
extraits épiphysaires, quoique incapables d'empêcher la réaction
hypophysaire consécutive à la castration, aient le pouvoir d’une
part d’atténuer les signes d’activité secrétoire des cellules basophiles,
d’autre part d'augmenter les signes d’épuisement cellulaire c’est-a-
dire la taille et le nombre des vacuoles et leur aspect trans-
parent. |
De nombreux auteurs ont obtenu la vacuolisation des cellules
basophiles par des traitements tels que l’irradiation de l’appareil
génital mâle, la résection partielle du canal déférent et la cryptor-
chidie. GETZ appelle ces cellules vacuolisées des cellules de stérilité,
ce qui me semble correspondre à l’état de fait obtenu par nos trai-
tements épiphysaires.
CONCLUSION
Les résultats obtenus après l’épiphysectomie: puberté précoce,
hypertrophie des glandes génitales et des caractères sexuels secon-
daires, augmentation du nombre de corps jaunes dans l’ovaire,
augmentation des éléments chromophiles dans l’hypophyse; puis
ceux consécutifs aux injections des extraits épiphysaires, atrophie
plus ou moins prononcée des glandes génitales, retard de la puberté,
absence de corps jaune, plaident en faveur du rôle frénateur du
système génital attribué à l’epiphyse.
Il semble que l’intensité des résultats obtenus soit par l’épiphy-
sectomie, soit par les injections d’extraits épiphysaires, dépende
de l’état fonctionnel de l’hypophyse de l’animal en expérience.
De plus la diminution du pouvoir gonadotrope et les signes
histologiques d’épuisement des hypophyses après un traitement
PAL A. MOSZKOWSKA
épiphysaire et inversement une augmentation des éléments chro-
mophiles dans les hypophyses des animaux épiphysectomisés sont
des arguments en faveur d’une action épiphysaire frénatrice passant
par un relais hypophysaire.
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214 K. PONSE ET COLLABORATEURS
N° 13. K. Ponse, E. Charollais, R. Dovaz, P. Jeanneret,
0. Libert, D. Weihs. — Virilisation de Cobayes femelles
par l’antuitrine S et dosages des métabolites urimaires
des androgènes et des lutéoïdes. Avec une planche double.
-(Station de Zoologie expérimentale, Genève.)
INTRODUCTION
C’est en 1931-1932 que STEINACH et Kun d’une part, GUYENOT
et Ponse de l’autre, découvraient la masculinisation paradoxale
de Cobayes femelles provoquée par l'injection d’extraits hypo-
physaires impurs.
Depuis lors, ils retrouvèrent la même propriété en ce qui concerne
les prolans d’urine de femme enceinte. Le mécanisme de ces actions
a été précisé par une série d'élèves: NAVILLE-TROLLIET (1934-36),
Hop er (1937), NaLLy-PorTe (1940), TAILLARD et VEYRAT (1947),
TAILLARD (1950).
Ponse a étudié en detail la virilisation des Rats (1952-55) et
vient de présenter un rapport sur la « Fonction androgène de l’ovaire
chez l’animal» (IIIe Reunion des endocrinologistes de langue
française, Bruxelles, 1955).
En Amérique, PapanicoLaou et FALK (1934-36), Morato-
Manaro et ALBRIEUX (1941) ont repris la question sur Cobayes;
GREENE et BuriLz (1939), BrapBury et al. (1939-41), DE JONGH
et al. (1943-46) sur les Rats et PFEIFFER et Hooker (1942) sur les
Souris.
Il faut d’emblee bien faire la distinction entre l’action des
extraits hypophysaires et celle des hormones placentaires. En effet,
les extraits impurs d’hypophyse, à la fois gonado- cortico- et
thyreotropes, sont capables de viriliser même les femelles castrées
(GuYEnorT et Ponse, HopLER, NELSON, Davipson et Moon), mais
pas les sujets surrénalectomisés ou très peu les Cobayes surréna-
lectomisés subtotalement (HoprEr). Cette virilisation est donc
surtout due à la cortico-surrénale, dont la sécrétion d’ hormones
sexuelles est stimulée par ces extraits pituitaires plurivalents.
Cette découverte a été le point de départ de la démonstration de
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 215
l’action sexuelle d’extraits corticaux (PARKES-HopLER) ou de
l'implantation de fragments du cortex, au moment même où
REICHSTEIN isolait l’adrénostérone (1936).
Par contre, la masculinisation par les hormones gravidiques
passent essentiellement par l’ovaire qui est absolument indispen-
sable à la réaction: les gonadotropines choriales n’ont aucun effet
sur femelles castrées et deviennent actives aussitôt qu’on greffe
un ovaire à ces castrats (TROLLIET-Américains).
Il s’agit par conséquent d’un virilisme ovarien expérimental
intéressant à comparer avec le virilisme tumoral ovarien spontané
de la femme. Plusieurs auteurs ont essayé d’en préciser le mécanisme.
1. En premier lieu, on a démontré que l’on peut surrénalectomiser
les Rats sans influencer la masculinisation par ces gonadotro-
pines gravidiques (PonsE), sauf en ce qui concerne les réactions
complexes des glandes salivaires (TAıLLARD et VEYRAT; Mos-
TACHFI sur matériel de Ponse) et celle des glandes préputiales
(PONSE).
2. On peut aussi masculiniser des Rats hypophysectomisés
(DE JONGH et al., Ponse) ou à la fois privés de leur hypophyse et
de leurs surrenales (Ponse). Loin d’attenuer la reaction, ces
interventions l’intensifient, ce qui est net lorsqu’on utilise des
doses modérées (20-40 UI par jour pendant trois semaines).
Chez le Cobaye, D. Weıns vient de confirmer ces faits en ce qui
concerne l’hypophysectomie simple.
3. La virilisation se réalise sans hypophyse en presence de glandes
endocrines atrophiées et peut se passer complètement de l’action
des surrénales. Seul l’ovaire est transformé en une masse im-
pressionnante de follicules détruits, dont les éléments thecaux,
seuls survivants, sont frappés d’une hypertrophie remarquable
et se multiplient activement par mitoses (WEIHS). Les granulosa
des follicules tertiaires ayant été supprimées par l’atresie
massive consécutive à l’hypophysectomie, l’ovaire devient une
culture pure de ce tissu « crinogène », thécal ou théco-interstitiel,
dont GUYENOT a si bien défini la genèse (1936-1946). L’activite
de ce tissu peut être mesurée par son hypertrophie grâce à la
methode de l’étude de l’index nucléaire moyen par unité de
surface (GUYENOT, 1946, p. 29). Nous avons largement utilisé
cette méthode qui rend des services inappréciables.
216 K. PONSE ET COLLABORATEURS
4. Toutefois, étude cytochimique est nécessaire, la simple hyper-
trophie cellulaire pouvant persister malgré la régression de
l’état activé. Tout se passe comme si le facteur gonadotrope LH,
actif sur animaux hypophysectomisés ou non, accumule dans
ce tissu les précurseurs des stéroïdes, puis les stéroïdes eux-
mêmes, dont une partie peut être transmise à la granulosa des
follicules en presence de l’hypophyse et des gonadostimulines
FSH et LH; cette granulosa les utilise pour la fabrication des
corps Jaunes et des hormones progestatives.
5. Il faut souligner que cette virilisatton est accompagnée d’une
féminisation aberrante au cours de la seconde moitié du traite-
ment; mais pas chez les femelles hypophysectomisées.
En résumé, les gonadotropines choriales virilisent puis féminisent
les femelles, en présence d’ovaires qui se modifient considérable-
ment en cours de route, et ceci peut se réaliser (sans féminisation)
en l’absence de l’hypophyse et des surrénales.
Pour apporter une confirmation de ces déductions tirées de
laborieuses études histo-physiologiques, il faudrait apporter
quelques preuves biochimiques.
Morato MANARO et ALBRIEUX ont démontré l’action biologique
virilisante de l’urine et des produits de broyage des ovaires crino-
gènes en prenant pour test l’action locale par application sur la
crête du chapon. |
Chez la femme, l’étude des 17-cétostéroides, des phenolsteroides
et des métabolites d’hormones lutéales a été effectuée dans l’urine
apres injection de doses massives uniques (50.000 UI), ou repetees
(10.000 UI, 15 jours) de gonadotropines gravidiques (voir en
particulier les travaux de SEGALOFF et al. et de PLATE): après
fractionnement chromatographique des 17-cétostéroides, il semble
bien qu'il y ait un excès d’androgènes ovariens, mais aussi
d’oestroides et de lutéoides (GBS 13). Toutefois il faut le signaler
aussi chez les castrats humains des deux sexes (GARRONE et BEAU-
LIEU; BORELL); ce qui pose le probleme de la participation cortico-
surrénalienne a la genése de ces stéroides. L’étude des métabolites
urinaires sur des animaux de laboratoire ouvre une nouvelle voie,
puisqu’ils sont aisement accessibles a l’experimentation.
Avec un groupe de jeunes chercheurs et en collaboration avec
le professeur M.-F. JAYLE, de Paris, dont nous appliquons les
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 217
techniques de base, nous avons entrepris une patiente investigation
de ces métabolites urinaires chez le Cobaye, désirant par là continuer
et compléter l’œuvre de l’Ecole GUYENOT dans ce domaine, à
laquelle l’une de nous participe depuis vingt-cinq ans.
C’est pour nous un plaisir particulier d'offrir à notre maitre
E. Guyenot l’hommage de nos premiers efforts, sans doute encore
bien fragmentaires, mais que nous désirons lui dédier, en reconnais-
sance de l’hospitalité qu’il nous a accordée dans son Institut de Zoo-
logie expérimentale et en témoignage de notre admiration pour l’une
des œuvres de sa vie.
Sans doute, nous n’aurions pu accomplir ce travail si le Fonds
national suisse pour la Recherche scientifique n’avait mis à notre
disposition les moyens nécessaires et nous lui témoignons également
toute notre gratitude.
Nous avons encore devant nous un travail ardu et long que
nous souhaitons cependant pouvoir réaliser.
La présente note préliminaire est le fruit de la collaboration de
six chercheurs:
D. Weıns pour les hypophysectomies du Cobaye, les traitements
et l’observation des animaux,
K. Ponse et D. Weıns pour l’étude histologique et la direction
des recherches,
O. LIiBERT et R. Dovaz pour le dosage des métabolites d’hor-
mones progestatives (GBS 7 = glycuronides butylosolubles
au pH 7),
E. CHAROLLAIS et P. JEANNERET pour le dosage fractionné des
17-cetosteroides neutres métabolites des androgènes.
Dans ce premier travail, les oestroides n’ont malheureusement
pas encore pu être dosés, ce qui est actuellement en voie de réalisa-
tion, puisque le professeur JAYLE a bien voulu s’en charger lui-
même, à Paris.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
a) Produits et doses utilisés.
Parmi plus de 120 animaux déjà étudiés, nous ne retiendrons
que ceux qui ont été traités par l’Antuitrine S que la maison PARKE
Davis a mise gracieusement à notre disposition.
218 K. PONSE ET COLLABORATEURS
Dans les essais précédents de l’Ecole GUYENOT, à Genève, la
standardisation des prolans fabriqués par nous-mêmes n’ayant pas
été faite, 1l était impossible d’estimer la valeur des doses utilisées,
les centimètres cubes d’urine contenant des quantités trop variables
d'hormones, surtout après concentration et extraction. C’est pour-
quoi nous nous sommes adressés, en nous limitant volontairement,
à deux produits commerciaux: l’Antitruine S et le Physex Leo.
Pour uniformiser nos résultats, nous avons injecté dans cette
série 150 UI d’Antuitrine S par jour, une fois, huit fois, dix fois,
vingt fois et nous avons autopsié les animaux le lendemain de la
dernière injection. Les doses totales ont été de 150, 1200 et 3000 UI
et les doses relatives moyennes de 0,30 à 0,38 UI par gramme
d'animal.
b) Animaux et régimes.
Les Cobayes utilisés étaient des femelles adultes, de 4 à 5 mois,
pesant de 445 à 555 grammes au début de l’experience et ayant
déjà eu 3 à 5 cycles oestriens avant le traitement. Chez ces gros
Cobayes, la quantité d’urine nécessaire pour les dosages est suffi-
sante (50 a 100 cm? par jour). Les études ont été faites en mars et
en juillet, c’est-a-dire au moment où leur régime alimentaire est
riche en verdure (pissenlits surtout), ce qui est fort important pour
le maintien d’un taux normal de 17-cétostéroides. En effet, le régime
composé uniquement de betteraves et de son dénaturé d’après
guerre provoque l’effondrement de certaines fractions de ces méta-
bolites (CHAROLLAIS).
c) Observation des animaux.
Le pedigree, l’évolution pondérale et celle des cycles oestriens
ont été soigneusement étudiés par D. Wetus: le poids et même
l’âge absolu étant moins importants à connaître que l’état physio-
logique endocrinien qui joue un grand rôle en ce qui concerne la
sensibilité hypophysaire à des stimulations indirectes (hypophyso-
trope acmogene de l’urine gravidique et virilisation par des andro-
gènes); malgré ces soins, il y subsiste toujours une variabilité indi-
viduelle de réaction.
Les animaux ont été pesés deux fois par semaine, avant et
pendant le traitement. L’etat de leur orifice vaginal, de leur clitoris
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 219
et de leurs mamelons noté, et des croquis soigneux à la chambre
claire effectués lors de l’autopsie. Au moment de cette dernière,
une photographie du tractus génital avec externa genitalia et
ovaires a été faite et les organes suivants pesés: ovaires, surrénales,
thyroïdes et hypophyse avec calcul de leur poids relatif en milli-
grammes par 100 grammes de poids du corps.
d) Méthodes histologiques.
Les organes ont été fixés au liquide de Bouin, emparaffinés,
coupés à 6 mus et colorés simplement à l’hémalum-acide-éosine,
ou par l’azo carmin-bleu d’aniline de Mallory-Haidenhain. Les
coupes d’hypophyse, fixée selon Romeis au sublimé salé -formol,
ont été colorées à l’azan. Un ovaire, une surrenale et un fragment
de corne utérine, fixés au formol neutralisé, ont été coupés à la
congélation, puis colorés à l’hémalun-rouge Soudan pour l’étude
des lipides soudanophiles: celle-ci est fort importante, non seule-
ment au point de vue de la délipidation de la surrénale après
hypophysectomie, mais encore pour les réactions utérines (O. PORTE)
et surtout en ce qui concerne l’état du tissu crinogène que l’on
suppose responsable de la sécrétion virilisante: en effet, à l’état très
actif, ces cellules sont hypertrophiées et soudanophobes, et ne se
chargent de lipides en excès qu’à la fin de l'expérience, lorsqu'un
état régressif dû à «l’accoutumance » se réalise, quand des anti-
hormones neutralisent le LH exogène injecté.
Dans les méroxanthosomes et les follicules pré-lutéiniques, la
présence de fins lipides soudanophiles accompagne invariablement
la sécrétion de progestérone ou de lutéoïdes, dont les métabolites
se retrouvent en excès dans l’urine. Il est nécessaire de pratiquer
des coupes sériées des ovaires pour dépister l’action des moindres
reliquats préhypophysaires: en effet, sous l’action de la puissante
stimulation gonadotrope, des reliquats microscopiques sont capables
de conditionner la formation, dans l’ovaire, d’un ou de quelques
méroxanthosomes, alors que le poids des surrénales et des thy-
roides indique une régression importante malgré la présence de ces
très petits reliquats.
Apres hypophysectomie, il va de soi qu’un examen macrosco-
pique soigneux a été pratiqué sous un grossissement de 10 diamètres
à l’autopsie, tant au niveau du tuber que sous la tente hypophysaire
220 K. PONSE ET COLLABORATEURS
intacte et dans le trou de trépanation. La technique améliorée de
l’hypophysectomie par voie parapharyngienne sera publiée ailleurs.
L’examen de la réaction histologique du vagin et de la corne
utérine complète obligatoirement le diagnostic posé sur l’état
ovarien.
L'étude de l’index nucléaire a premis à D. Weıns de précieuses
observations: de + 35 à l’état normal, il s’abaisse à 28,1 quatre jours
après une seule injection sur animal hypophysectomisé et à 10,5 à
16,1 à partir de la huitième injection et jusqu’à la fin des obser-
vations.
e) Masculinisation.
Le début de la masculinisation du clitoris de nos Cobayes (seul
signe possible de cette réaction en plus des glandes anales) s’observe
précisément entre le huitième-douzième jour des injections: les
éminences blanches chitineuses arrondies, appliquées à droite et à
gauche du gland clitoridien incomplet, se détachent en bloc et
deviennent pointues, prenant la valeur de crochets homologues de
ceux du pénis des Cobayes mâles. Le repli balano-preputial se clive,
le gland devient dévaginable. Dans la suite, il s'accroît, se couvre
de petits tubercules (odontoïdes cornés) en même temps que la
sécrétion sébacée de petites glandes préputiales diffuses le recouvre.
f) Etudes métaboliques.
Les Cobayes sont des animaux émotifs et sociaux, qui suppor-
tent très mal le transfert dans des cages métaboliques sans litière,
dans lesquelles on suspend une touffe de pissenlits et un godet
étroit rempli de son. Ce transfert peut occasionner une refus de
nourriture et un stress caractéristique. Le taux des 17-cétostéroides
baisse de façon globale. Il s’agit donc de mettre ces animaux en
cages métaboliques au moins quatre à cinq jours avant la récolte
des urines. Celle-ci est faite sur plateaux de zinc soigneusement
lavés quotidiennement et additionnés d’un mélange désinfectant:
1 cm? de Merfen + 2 cm? de butanol. Les crottes passent au travers
d’un premier plateau amovible à grosses mailles et sont retenues
sur un deuxième plateau à fin grillage.
Les méthodes d’hydrolyse et d’extraction, le fractionnement
et la purification des extraits, les précautions nécessaires pour la
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE s 294
reprise par un solvant approprié et la mesure colorimétrique à
l’électrophotomètre Unicam ont été décrits dans deux notes pré-
cédentes de E. CHARoLLAIS et de K. Pose, O. Lißerrt et R. Dovaz,
après modification des techniques de base mises au point par JAYLE
et aidé de ses précieux conseils. Ces études sont excessivement
longues et laborieuses et ne peuvent être faites sur plus de quatre
à cinq animaux à la fois.
I. COBAYES FEMELLES NORMALES ADULTES VIRILISEES
PAR L'ANTUITRINE S.
Cinq Cobayes de 4-5 mois pesant 465 à 555 g. au début de
l'expérience et 530 à 615 g. à la fin, ont reçu 150 UI d’Antuitrine S
par jour (10 fois: n° 352) ou 20 fois, soit une dose totale de 1500
et de 3000 UI et une dose relative de + 0,30 UI par gramme
d'animal.
Ces femelles avaient eu précédemment 5 ruts et leur vagin
s’est ouvert en fin d'expérience, les 10€, 14e, 18e jour.
A Vautopsie, le 21-23€ jour, les mamelons étaient gros, tur-
gescents: 4,9 à 7,5 mm., leur clitoris dévaginable et recouvert de
tubercules sur le gland; les crochets mesuraient de 1,2 à 2,5 mm.
Ceux de la femelle n° 329 ont mal réagi. Les ovaires très gros chez
les femelles n° 226 (214 mg.), 327 (199 mg.), 329 (116 mg.) et 352
(248 mg. le 10€ jour), étaient plus petits chez la femelle 328 (93 mg.).
Ils présentent une triple réaction:
a) Un état crinogène fort, cytologiquement régressé et lipidique,
des atrésies thécales avec un index de 11,6 (femelle 352, 10€ jour),
14,75 (femelle 329), 15,5 (femelle 327), 17 (femelle 226) et 19,5
(femelle 328, ayant de moins gros ovaires).
Au 21€ jour, ce tissu est vacuolisé et lipidique tandis qu’au
10€ jour il est encore soudanophobe, éosinophile et non vacuolisé
(femelle 352). Il semble que l’ Antuitrine S conditionne plus rapide-
ment la formation d’anticorps que le Physex qui est probablement
plus pur.
b) En présence de l’hypophyse de l’animal, il y a eu, en outre,
formation:
229, K. PONSE ET COLLABORATEURS
1° de deux gros méroxanthosomes, le 10€ jour (réaction au
facteur x hypophysotrope + LH lutéinisant), comme on peut
le constater sur la photographie n° 1a;
2° apparition de nombreux follicules de grande taille, pré-
lutéiniques et à fins lipides soudanophiles, surtout dans les
cellules palissadiques de la granulosa hypertrophiée, bordant
la membrane de Slavjanski, ainsi que dans l’ovocyte en atrésie;
ces follicules refoulent devant eux les masses crinogènes atré-
tiques déformées et soudanophiles (pl. fig. 2a et 3a).
Il reste deux ou trois cicatrices très vacuolisées correspondant
aux gros méroxanthosomes du début, tandis que chez la femelle 328,
en fin d'expérience, ceux-ci sont encore actifs, non vacuolisés, peu
lipogènes, ce qui a retardé quelque peu la réaction de croissance
folliculaire et inhibé l’hypertrophie ovarienne. Cette réaction de
folliculo-stimulation, couplée à une faible évolution pré-lutéinique,
se déclenche au cours de la dernière semaine du traitement et est
due vraisemblablement au déversement d’une hormone FSH hypo-
physaire endogène, chez un animal virilisé, qui a déjà neutralisé
par des antihormones l’action inhibitrice de l’état crinogene
déclenché par le LH exogène injecté. L’hypophyse de ces femelles
fonctionne comme celle des mâles (excès de FSH, peu de LH);
il se pourrait du reste que ce soient les centres hypothalamiques
excito-sécréteurs gonadotropes qui soient modifiés (voir ALLOITEAU).
À partir de ce moment, l’ovaire sécrète certainement des oestro-
gènes, et en moindre quantité des hormones lutéales, ce qui se
traduit par une mucification exagérée du vagin avec leucocytose
localisée (pl., fig. 2b) et une faible stratification de la couche basale
(pl., fig. 3b) (femelles 226 et 327); cette réaction est plus forte chez
la femelle 329, dont une partie des villosités vaginales se stratifie
et se kératinise sous la couche muqueuse, et on constate un état
de plein rut chez la femelle 328, à follicules non pré-lutéiniques.
Les cornes utérines sont grosses et plus arrondies et présentent
une évolution caractéristique: l’epithelium de l’endometre forme
des franges prononcées, voire polypeuses, et entre partiellement en
métaplasie vaginale localisée (femelle 328). Les glandes se dilatent,
parfois de façon très prononcée. Le chorion est fibrosé dans sa
portion juxta-musculaire. Le myomètre est gros, bien développé;
une abondante sécrétion remplit la lumière de ces cornes utérines
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 223
et les lipides soudanophiles font défaut dans l’epithelium (pl.,
ie 2c, 3c).
En somme, ıl y a un debut d’hyperplasie glandulo-kystique
avec ou sans metaplasie et de fibromyose exagérée, traduisant,
semble-t-il, une sécrétion prononcée d’oestrogenes endogenes en
synergie avec des doses faibles de progesterone.
Cette feminisation aberrante secondaire qui accompagne si
regulierement la virilisation spontanee ou experimentale dans
d’autres cas analysés par K. Ponse, dans son rapport de Bruxelles
1955, pourrait-elle &tre due a une action paradoxale, folliculoide
d’androgenes ovariens polyvalents, « amphisexuels », du type de
la dehydro-iso-androsterone ou de l’androstenediol ? L’explication
est tentante, mais la virilisation pure des animaux traités après
hypophysectomie va nous rendre prudents.
II. VIRILISATION DE FEMELLES HYPOPHYSECTOMISEES
TRAITÉES PAR L’ÄNTUITRINE S.
Quatre femelles ont été hypophysectomisées au même âge et
au même poids et traitées exactement de la même façon:
8 injections de 150 UI = 1200 UI (femelle 224)
20 injections de 150 UI = 3000 UI (femelles 238, 221, 222).
Une cinquième femelle, traitée de même, est à l’étude (femelle
349), étant atteinte d’alcaptonurie, elle a donné des résultats de
dosages urinaires aberrants.
Bien qu'ayant eu 3 à 5 ruts avant l’operation et le traitement,
aucune de ces femelles n’a présenté d'ouverture vaginale, contraire-
ment à ce qui se passait dans la série précédente en présence d’hypo-
physe, et les mamelons sont restés petits ou flétris (2,8 mm.; 3 mm.;
3,8 mm.; 3,5 mm.). Deux femelles (238 et 349) ont présenté une
mucification vaginale avec légère stratification sous-jacente et des
cornes utérines, trop grosses, présentant un œdème chorial léger,
une forte hyperémie et un endomètre frangé: dans l’ovaire, on a
noté la présence d’un nombre inusité de jeunes follicules au début
de leur croissance, ce qui laisse supposer l’existence d’un très petit
reliquat hypophysaire ayant échappé à l'observation lors de
Pautopsie.
224 K. PONSE ET COLLABORATEURS
Le vagin des quatre autres femelles est resté aussi fermé et celui
des trois premières à l’autopsie, en strict dioestre (pl., fig. 5b). Leurs
cornes utérines, petites, ne présentaient aucune réaction d’hyper-
plasie glandulo-kystique et la paroi de la cavité était bordée d’un
epithelium rectiligne cubique (pl., fig. 5c).
Or ces cinq femelles se sont parfaitement virilisees: on ne saurait
par conséquent mettre la réaction de féminisation aberrante secon-
daire sur le compte de la polyvalence amphisexuelle, d’androgenes
ovariens, elle est bien plutôt en relation avec une évolution folli-
culaire prononcée et multiple avec tendance lutéinique, qui se
réalise seulement lorsque l’hypophyse est en place et qui conditionne
les réactions vaginale, utérine et mammaire aberrantes.
En ce qui concerne la virilisation, elle débute après 8 injections
(femelle 224) et est nette après 20 injections, quoique moins forte
chez la femelle 222 (index nucléaire de 16,75); les autres femelles
avaient des index de 12,4; 15,6; 16,8 et 18. Mentionnons qu’une
femelle hypophysectomisée témoin, mais qui avait reçu par erreur
une seule injection de 150 UI quatre jours avant l’autopsie, pré-
sentait un index nucléaire de 28,1, ce qui représente une chute très
rapide à partir de + 45 (hypophysectomisés absolus).
Les ovaires sont complètement hépatisés des le 8° jour, la
réaction crinogène très belle (pl., fig. 4); le rete ovarii est parfois
très kystique. À peine voit-on, ici et là, quelques jeunes follicules
tertiaires (plus nombreux et de taille moyenne chez la femelle 222
et la femelle 349). Le tissu crinogène est surchargé de lipides souda-
nophiles et très vacuolisé sur coupes à la paraffine, au 21€ jour
(pl., fig.-50).
SURRENALES ET THYROIDES.
Contrairement aux Cobayes traités par le Physex, les animaux
hypophysectomisés recevant de l’Antuitrine S, présentent à l’au-
topsie, après 21 jours de traitement et 28 jours de privation d’hypo-
physe, des surrénales trop grosses: 45%, 51% au lieu de + 30%.
Une femelle, n° 224, a même un poids relatif de 101%, mais cela
est dü à un fort amaigrissement dans ce cas, le poids absolu de ses
surrénales était pareil à celui des autres femelles. Il est à noter que
toutes ces surrénales sont surchargées de lipides soudanophiles dans
la plus grande partie du cortex: nous attribuons ce fait à l’action
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 225
d’une impureté corticotrope contenue vraisemblablement dans
P’Antuitrine S et qui est absente dans le cas du Physex.
Besschyroides (11%, 12,5%, 14%, 14,8%, 21,3%) ont pu aussi
être partiellement stimulées par un contaminant thyréotrope et le
tissu interstitiel de Wôlffler hyperplasié témoigne d’une activation
précédente. Les animaux témoins de la série I avaient d’assez grosses
thyroïdes (13,4%, 17,6%, 25,2%, 18,8%): ces Cobayes-là avaient
séjourné à une température trop basse et leur régime n’a pas été
contrôlé au point de vue goitrigène.
En resume, l’Antuirine S, à ces doses massives, masculinise,
aussi bien les Cobayes hypophysectomisés que les femelles entières,
mais la réaction ovarienne terminale est fort différente: sans hypo-
physe, la phase terminale de stimulation folliculaire fait défaut et,
correlativement la féminisation aberrante n’a pas lieu. Il doit y
avoir, par conséquent, des hormones et des métabolites différents,
ce qui devrait pouvoir être démontré par les dosages urinaires.
Hélas ! dans l’état actuel de nos recherches, seuls les animaux entiers
ont fait l’objet des dosages.! Néanmoins, l’étude de leurs méta-
bolites est intéressante mais doit être considérée comme une pre-
mière tentative de vérification biochimique des faits morphologiques
observés.
MÉTABOLITES URINAIRES.
1. 3-x-STÉROIDES NEUTRES GLYCURO-CONJUGUES (GBS 7).
Les glycuronides butylo-solubles au pH 7 ont été dosés après
lavage au pH 13 pour éliminer les substances hydro-solubles en
milieu alcalin. Rappelons que le rapport:
GBS 7 en gammas par 24 heures
poids moyen de l’animal en grammes
lorsqu’il dépasse 1 est caractéristique de la presence d’un corps Jaune
ou d’un méroxanthosome, ou encore d’un placenta fonetionnels.
1 La femelle 349 a fait l’objet de dosages urinaires. Malheureusement
l’alcaptonurie et la présence probable d’un très petit reliquat hypophysaire
ayant stimulé le vagin et la corne utérine et provoqué le développement de
trop gros follicules en petit nombre, n’est pas demonstrative comme type de
dosage sur © hypophysectomisees.
Rev. Suisse DE Zoor., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 15
226 K. PONSE ET COLLABORATEURS
L’urine des trois femelles, n° 327, 328 et 329, non hypophysec-
tomisées, a été dosée par Mmes LiBErT et Dovaz, juste avant la
premiere injection, ainsi qu'aux 1er, 2e, 3e, 4e 5e, 7e, ge, 15€ et 19e
jours du traitement. La veille du traitement, ces femelles en dioestre
et au début du métoestre (avant la montée correspondant à l’acti-
vite du corps jaune), présentaient un taux de GBS 7 allant de 300
à 400 gammas par 24 heures, le poids étant de 525 à 545 g.
Les résultats peuvent se lire sur le graphique, en haut, et
montrent:
a) Une montée nette des GBS 7 après la première injection chez
les trois femelles; cependant le taux ne dépasse pas le poids
moyen, qui est juste atteint par la femelle 327 (montée, pour
les trois femelles, entre 450 et 550 gammas par 24 heures).
Il semble qu'il y ait eu à ce moment une tendance à la sécrétion
de lutéoïdes. Ce fait s’observe du reste chez toutes les femelles
entières traitées par n'importe quelle préparation de gonado-
tropine chorionique et correspond peut-être à la formation de
1 à 3 meroxanthosomes, que l’on retrouve encore au 8° jour
et qui traduisent, chez ces femelles adultes entières, l’action
combinée du facteur « hypophysotrope et acmogène et du
facteur lutéinisant LH. La réaction que l’on observe en fin
d'expérience est très différente et porte sur un grand nombre
d'unités folliculaires stimulées par un facteur FSH;
b) A cette première ascension succède une chute marquée à environ
250 gammas/24 heures au 3€-9€ jour et une nouvelle ascension
modérée et non significative entre le 10€ et le 16€ jours, au
moment du début de la masculinisation. La femelle 328 présente
cependant déjà une ascension précoce exceptionnelle avant le
16€ jour et c’est elle qui a précisément au 21€ jour, deux gros
Graphique des GBS 7 et des 17 CS au cours du traitement de Cobayes
femelles adultes entières par 150 UI/jour d’ Antuitrine S.
En haut: Les métabolites des hormones progestatives (GBS 7).
En bas: Les métabolites des androgenes (17 CS neutres, fractionnés). La
fraction A correspond principalement à l’androstérone et l’étio-
cholanolone; la fraction B à la déhydro-iso-androstérone.
Le poids moyen est indiqué sur le graphique du haut.
900
700
600
500
300
200
909
800
600
500
400
300
200
100
15
der
19
21 jours de
traitemenr
228 K. PONSE ET COLLABORATEURS
meroxanthosomes encore actifs, un rut complet et un ovaire
dont l’évolution folliculaire a été nettement freinee;
c) Cette montée finale des GBS 7 se réalise chez les autres femelles
plus tardivement, après le 16€ jour, comme c’est le cas habituel.
Le degré de cette élimination est du reste très variable: rela-
tivement forte chez la femelle 327 (792 gammas/24 heures,
R = 1,29) et faible pour la femelle 329 (454 gammas/24 heures,
R = 0,7). Chez la femelle 328 à meroxanthosomes volumineux
et très actifs, le taux est de 921 gammas/24 heures et R = 1,54.
Ces quelques faits sont évidemment trop peu nombreux mais
tirent leur signification des deux considérations suivantes:
19 Il en est de même chez de nombreuses autres femelles ayant
déjà fait l’objet de dosages après injections de Physex ou de
prolan gravidique préparé au laboratoire;
2° Il y a concordance remarquable entre les variations individuelles
histologiquement constatées et celles que dévoilent le dosage
urinaire.
La femelle 329 se comporte exactement comme les femelles
prépubères étudiées ailleurs et a une folliculo-stimulation moins
nette, avec un état crinogene hépatisé fort (index = 14,75) et un
rapport bas (R = 0,7).
II. 17-cétostéroides neutres.
Le dosage de ces métabolites a été effectué après triple frac-
tionnement: les urines amenées au pH 4,7 et additionnées de 50%
de tampon acétique sont hydrolysées à reflux pendant 5 heures,
puis extraites à l’éther, ce qui fournit une première fraction B
(correspondant vraisemblablement à la déhydro-1so-androstérone
plus un artefact d’hydrolyse). L’urine résiduelle amenée à pH 11
est extraite au butanol et, après évaporation au vide et reprise au
méthanol, est hydrolysée au suc d’escargot pendant 36 heures à
370: après une nouvelle extraction éthérée on obtient la fraction A
(principalement formée d’androstérone et d’étiocholanolone). Le
dernier résidu est acidifié au pH 2,5 et extrait au butanol, pour
être ensuite traité comme la fraction À, c’est-à-dire hydrolysé par
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE s 229
le suc d’escargot: ceci donne la fraction C (17-cétostéroides oxygénés
en 11). Il est en effet préférable de ne pas soumettre les steroides
conjugués à l’hydrolyse brutale par les acides minéraux à un pH
trop acide.
Les modifications apportées à la technique de mesure colorimé-
trique sont indiquées dans la note de E. CHAROLLAIS (1955).
Les dosages ont été faits sur les mêmes Cobayes 327, 328 et 329,
utilisés pour les GBS 7 et l’urine a été recueillie 2-3 jours avant la
première injection, puis 24 heures plus tard, ensuite après la 9€ in-
jeetion, juste au début de la masculinisation, enfin le 21€ jour,
immédiatement avant l’autopsie.
Les résultats peuvent se lire sur le graphique, en bas:
Fraction A.
1. Avant traitement.
Chez les femelles 328 et 329, examinées en plein rut (vagin
ouvert), le taux de la fraction A était de 685 gammas/24 heures
(n° 328) et de 602 gammas/24 heures (n° 329). Par contre, celui de
la femelle 327 n’était que de 400, et cet animal était en di-oestre.
Les deux premières femelles ont présenté le lendemain une chute
marquée à 342 et 313 gammas/24 heures (probablement lors du
métoestre).
2. En cours de traitement.
a) 24 heures après la premiere injection, il n’y a pas eu de chan-
gement chez les femelles 327 et 329, tandis que la femelle 328
monte légèrement de 342 à 484 gammas/24 heures.
b) Après 9 injections, les trois femelles présentent une nette
ascension (de 478 à 675 gammas/24 heures et de 318 à 497 gammas/
24 heures pour la femelle 329). Il y a donc une apparente ascension
des métabolites androgènes exactement au moment où débute la
masculinisation.
c) A la fin du traitement, il v a retour au point de départ,
comme on peut le voir sur le graphique.
Fraction B.
En ce qui concerne cette fraction, les chiffres varıent peu et
restent bas jusqu’à la 9€ injection, peut-être même après, mais
remontent très fortement en fin d'expérience: ils passent de
230 K. PONSE ET COLLABORATEURS
143 gammas/24 heures en moyenne a 614 gammas (n° 327), à
740 gammas (n° 329) et à 795 gammas (n° 328). Il semble que la
corticosurrénale participe tardivement à l'activation due aux
gonadotropines, mais il faudrait encore préciser le moment exact
de cette réaction. On sait que les oestrogènes sont cortigènes par
voie hypophysaire et 1l se peut que cette ascension finale soit une
réaction à la stimulation folliculaire observée en fin d'expérience
ou à un contaminant corticotrope de l’Antuitrine S.1
Fraction C.
Cette fraction, très variable au début, semble fléchir nettement
en fin d'expérience.
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS
1. L’Antuitrine S, injectee à raison de 150 UI par jour à des
Cobayes femelles adultes entières, virilise leur clitoris a partir du
8° jour en présence d’une réaction « crinogène » caractéristique du
tissu théco-interstitiel de leurs ovaires. Cette dernière peut être
mesurée par l’abaissement de l’index nucléaire moyen de ce tissu
de + 35 à 10-16, dès le 8° jour et jusqu’à la fin de l’experience.
Toutefois, a cette epoque, la surcharge des cellules en lipides
soudanophiles indique une régression de l’état sécrétoire actif par
formation d’antihormones qui neutralisent l’action du facteur LH
urinaire injecté: état « d’accoutumance ». |
2. Sur femelles hypophysectomisées, la masculinisation se
réalise tout aussi bien avec les mêmes caractéristiques de ce tissu
crinogène.
3. Chez les femelles entières, la fraction A des 17-cétostéroides
monte nettement pour atteindre un maximum mesuré au moment
du début de la masculinisation et rebaisser ensuite au taux normal:
elle mesure peut-être les métabolites des androgènes ovariens dont
la production a été stimulée par le facteur LH, seul actif sur femelles
hypophysectomisees, virilisées. Par contre, il y a une chute cons-
tante des GBS 7: la progesterone et les hormones luteales ne sont
pas nécessaires a la virilisation.
1 Chez la © hypophysectomisée alcaptonurique n° 349, il n’y a pas cette
ascension finale de la fraction B et il semble qu’il ne s’agisse pas d’une action
d’un contaminant corticotrope.
VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE Ss 231
4. Chez les femelles adultes, non opérées, et aux doses utilisées,
le facteur «x hypophysotrope acmogene, en combinaison avec
l'hormone lutéinisante LH de l’urine gravidique, conditionne tout
d’abord la formation d’un ou deux méroxanthosomes bien lutéinisés
que l’on retrouve au 10€ jour. Ceux-ci régressent en général (sauf
chez la femelle 328) en fin d'expérience. A cette évolution initiale
correspond une montée modérée mais brusque des GBS 7, contenant
des métabolites des lutéoïdes ovariens, qui ne dépassent toutefois
pas l’unité dans le rapport défini par O. LiBeRT; il s’agit de la pro-
duction discrète d'hormones lutéales par des formations qui ne sont
pas de vrais corps Jaunes.
5. Au cours de la seconde moitié du traitement, le développe-
ment exagéré de multiples foilicules traduit la décharge secondaire
d’un puissant facteur FSH préhypophysaire, très différent du
facteur hypophysotrope de l’urine injectée. Son action, combinée
à celle de traces de LH endogène non neutralisé par la formation
d'anticorps (pas d’autoimmunisation) conditionne l’évolution « pré-
lutéinique » de ces follicules de grande taille, et les premières étapes
de la genèse de multiples méroxanthosomes kystiques.
A ce moment, il y a une forte et tardive ascension des GBS 7
urinaires, traduisant ce fonctionnement luteal multiple et le rapport
passe au-dessus de l’unite: il est du reste strictement proportionnel
au degré de la réaction ovarienne.
6. L’action de folliculo-stimulation secondaire conditionne une
feminisation périphérique aberrante: a) ouverture vaginale avec
mucification exagérée, stratification inhibée ou retardée et par-
tielle; b) évolution glandulo-kystique avec fibromyose discrète de
la corne utérine; c) développement mammaire gravidique. Dans
cette série, le dosage des oestroides n’a pu être fait, si bien qu’on
ne peut confirmer biochimiquement cette réaction.
7. Cette féminisation tardive ne s’observe pas après hypo-
physectomie complete et corrélativement, l'ovaire ne présente
aucune trace de stimulation folliculaire prélutéinique.
8. Cette absence de réaction des femelles hypophysoprives —
par ailleurs dûment virilisées — exclut l'hypothèse d’une action
polyvalente d’androgènes ovariens spéciaux, à action «amphi-
sexuelle » du type de la déhydro-iso-androstérone, par exemple.
Ce métabolite paraît cependant exister en excès dans l’urine des
femelles entières à la fin de l’expérience (montée significative de la
LE) K. PONSE ET COLLABORATEURS
fraction B des 17-cétostéroides neutres). Ce dernier fait paraît
indiquer la participation tardive de la cortico-surrénale à la réaction
à l’Antuitrine S. |
9. Ce produit semble être par ailleurs légèrement contaminé
par un facteur corticotrope (et thyréotrope ?), ce qui se traduit
par une chute incomplète du poids des surrénales des animaux
hypophysectomisés depuis plus de quatre semaines et par une nette
surcharge lipidique, que l’on n’observe pas après utilisation du
Physex. |
En résumé, l’action virilisante et féminisante aberrante secon-
daire provoquée par l’Antuitrine S sur Cobayes femelles adultes
non hypophysectomisés se reflète de façon remarquable dans les
quelques mesures des métabolites urinaires que nous avons entre-
prises. Cette étude est encore tout à fait partielle et préliminaire
mais ouvre des perspectives encourageantes.
AUTEURS CITÉS
BorELL, U. 1954. The effect of large doses of human chorionic gonado-
trophine on the excretion of neutral 17-ketosteroids in
women. Acta endocr. 17: 13-21.
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Rie.
Fic.
Fic.
Fic.
Pic.
Fic.
Fic.
re.
Fic.
Fic.
Fic.
Fic.
Pie.
1a.
2b.
De:
5b.
DE
mäle. Rev. suisse Zool. 57: 109-154.
EXPLICATION DE LA PLANCHE
Ovaire de la femelle n° 352 (10 x 150 = 1500 UI Antui-
trine S). Noter la présence de deux gros méroxanthosomes
avec le disque proligère lutéinisé inclus dans le centre; atrésies
thécales « crinogènes » — deux kystes du rete (x 14).
Vagin atypique avec tendance à la mucification et trous rem-
plis de leucocytes (x 56).
Corne utérine encore petite et peu frangée, au 10€ jour (x 14).
Ovaire de la femelle n° 226 (20 x 150 = 3000 UI Antui-
trine S). Coupe à la congélation colorée au rouge soudan,
l’état lipidique des atrésies thécales ressort en noir, seconde
phase de stimulation folliculaire très forte avec état pré-
luteinique des granulosa (x 14).
Son vagin très mucifie, avec légère stratification épidermique
profonde (x 56).
Sa corne uterine, plus grosse, tres frangee, avec leger debut
de dilatation des glandes et tendance à la fibrose profonde
(XL
. Ovaire de la femelle n° 329 (20 x 150 = 3000 UI). Phase de
stimulation folliculaire, tissu crinogène très vascularisé (x 14).
Son vagin très mucifié, un peu plus stratifié (x 56).
La corne utérine glandulo-kystique.
Ovaire de la femelle n° 224, hypophysectomisée traitée par
8 x 150 = 1200 UI d’Antuitrine S. Etat «hepatise » des
atresies crinogènes (x 14).
Ovaire de la femelle 221, hypophysectomisée et traitee par
20 x 150 = 3000 UI d’Antuitrine S. Même aspect, mais l’état
des cellules crinogènes est vacuolisé, en régression; noter les
kystes du rete ovarit (x 14).
Son vagin en di-oestre (Xx 56).
Sa corne utérine atrophiée (x 14).
236 A. PORTMANN
No 14. Adolphe Portmann. — La Metamorphose «abritée»
de Fusus (Gast. Prosobranches).
Avec 11 figures dans le texte.
(Laboratoire de Zoologie de l’Université, Bâle et Laboratoire Arago,
Banyuls-sur-mer, Pyrénées orientales, France.)
Au professeur Emile Guyénot, en souvenir de
l’année inoubliable 1921 passée à Genève et en
reconnaissance pour les impulsions puissantes que
je dois à son enseignement et à son exemple.
Parmi les Gastéropodes Prosobranches un nombre assez élevé
se développe à l’intérieur des capsules chitineuses solides et quitte
ces abris à un stade qui paraît être la forme définitive. Il était
naturel de considérer comme direct ce mode d’ontogénèse et de
Kieser
Ponte de Fusus — à droite le couvercle de la capsule.
l’opposer à la métamorphose typique. Cette interpretation a
longtemps empêché une étude plus approfondie de ce qui se passe
dans ces pontes.
Notre description du développement de Fusus rejoint celle
que j’ai donnée en 1925 de Buccinum et de Purpura ainsi que
METAMORPHOSE « ABRITEE ) DE FUSUS Zon
celles ajoutées par Franc (1943) et THorson (1946). Le cas de
Fusus démontre d’une facon particulierement frappante que ces
ontogénèses dites « directes » sont en réalité des métamorphoses
bien plus compliquées que celles des espèces à larves nageantes.
Le matériel de ces recherches, collectionné pendant mes séjours
au Laboratoire Arago (Pyrénées Orientales, France) provient des
chalutages effectués dans la vase côtière de cette région. A cette
étude s’attache le souvenir de l’ami-
tie et de l’encouragement que j'ai
trouvés auprès des anciens direc-
teurs, Octave DuBosco et Edouard
CHATTON. Je remercie très vivement
M. le professeur G. Petit de l’aide
constante que J'ai reçue dans son
Laboratoire. J’adresse également mes
remerciements à Mlle S. Baur qui
a exécuté la plus grande partie des
dessins et achevé les autres.
Les pontes (fig. 1 et 2) ont été
récoltées sur les tuniques d’Ascidia
mentula et de Microcosmus. BoBRE-
TZKY (1877) en a donné une pre-
miere description. Mais pas plus que
BOBRETZKY et PELSENEER, je n’ai
pas pu verifier la ponte. L’attribution Pe D.
au genre Fusus reste donc provisoire. Jeune Fusus après trois semaines
Des pontes semblables, mais de di- de vie libre. X marque le bord
à BR ee HR de la coquille au moment de
mensions différentes, ont été décrites eclosion!
pour plusieurs genres de Prosobran-
ches. La description du développement, due à BoBRETSKY, cesse
au moment ou débute la différenciation du tube digestif. C’est
donc avant tout sur les phases ultérieures que s’est portée notre
attention.
Le matériel a été observé très largement sur le vivant. L’etude
histologique se base sur les méthodes courantes. Quelques observa-
tions préliminaires ont été publiées en 1932, mais l’etude appro-
fondie n’a été entreprise qu’à la suite d’une revision générale de nos
notions sur l’évolution des formes larvaires (GEIGY et PORTMANN
1941).
238 A. PORTMANN
1. TRAITS GENERAUX DE L’ONTOGENESE
Les pontes nummuliformes de 8 à 9 mm. de diamètre sont
pourvues d’une zone centrale dont la structure particulière permet
la sortie des larves. L’ouverture de ce couvercle est provoquée
par la digestion de la couche inférieure de cette zone, suivie d’une
rupture le long des lignes préformées. La structure de ces pontes de
Prosobranches a été décrite par Anker (1937).
La vie intracapsulaire peut être divisée en trois périodes,
marquées dans la formation du tube digestif.
La première étape conduit à un embryon de symétrie bilatérale.
La segmentation suit le mode bien connu jusqu’à la cinquième divi-
sion des macromères. Par la quantité considérable de vitellus,
l'embryon ressemble à celui de Fulgur. Avec la formation de la
première coquille et le pied apparaissent deux groupes de cellules
rénales du type que j’ai décrit en detail en 1930 (fig. 3).
L’ectoblaste larvaire produit des cellules très grandes, plates
et ciliees (fig. 5, 8 et 9). Leur cytoplasme est complètement rempli
de petites vacuoles qui se colorent rapidement avec les colorants
vitaux. Ces cellules jouent probablement un rôle important dans le
métabolisme de la larve pendant la période prolongée que celle-ci
passe dans la masse visqueuse de la capsule. Les plus grands de ces
éléments se trouvent au sommet de la future vésicule céphalique,
sur le pied et le long du bord de la coquille.
Dès que le stomodeum s’est ouvert dans la cavité mésentérique,
la petite larve commence à ingérer la masse protéique opaque et
dense qui remplit la capsule (fig. 4). Cette alimentation transitoire
ouvre la seconde période qui achève une forme larvaire riche en
structures caduques. Une grande vésicule céphalique se forme.
Le vélum est très développé. L’ontogénèse du système nerveux
central est fortement retardée. La torsion s’effectue et la petite
cavité palléale apparaît dès son début du coté dorsal, en position
définitive. Le plancher de cette cavité acquiert tôt la structure d’un
cœur larvaire bien connu chez les véligères des Prosobranches.
Les réserves alimentaires s’accumulent dans un organe à cellules
très réfringentes qui est le trait le plus saillant de ce stade. La
larve la plus avancée que figure BoBRETZKY appartient au début
de cette étape. En rapport avec la nutrition larvaire, le stomodeum
METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 239
maintient longtemps sa structure transitoire et la formation de
Parmature buccale si puissante de l’adulte est complètement
ajournée. Le moment culminant de l’activité larvaire est représenté
par la figure 4.
Ie, 3.
Trois stades du développement — à gauche: segmentation et embryon symé-
trique de la première période — à droite: larve au début de la deuxième
période. La masse des quatre macromères reste constante.
La troisième période est celle de la métamorphose lente. Elle
débute dans la capsule et se poursuit assez loin dans la vie libre.
La coquille larvaire se continue par le premier tour de la spirale
définitive et son bord forme, avant l’éclosion déjà, l’echancrure du
siphon palléal et la structure typique de l’adulte. Dans la cavité
palléale aggrandie, le ctenidium et la glande hypobranchiale
apparaissent. Cependant, les cellules des reins larvaires restent en
pleine fonction. Aussi longtemps que j'ai pu en suivre le dévelop-
pement, les quatre macromères restent intacts et bien visibles à
240 A. PORTMANN
travers la coquille transparente. L’ontogénèse du système nerveux
s'accélère des que l’accumulation des substances de réserve est
terminée. En même temps l’œsophage, libéré de sa première tâche
larvaire, reprend sa différenciation arrêtée et forme enfin, au
4g
LD
FIG. 4.
Larve à la fin de la seconde période.
niveau et en avant du collier œsophagien, l’appareil buccal et la
radula. Le contenu de la capsule est maintenant un liquide claire
et les larves, qui auparavant se trouvaient réunies en un petit
groupe de 8 à 20 au centre de la capsule, remplissent celle-ci
complètement.
Il m'est impossible de préciser la durée de la période de repro-
duction. Toutefois, mes pêches permettent une approximation:
Jai trouvé les premiers stades de segmentation dans la seconde
METAMORPHOSE « ABRITEE ) DE FUSUS DAN
moitié d’aoüt, à côté de larves déjà avancées. L’éclosion de ces
dernières a commencé vers le milieu de septembre. Des stades
intracapsulaires ont été vus jusqu'à mi-octobre, date ultime de
mes observations.
2. ONTOGENESE DU TUBE DIGESTIF
a) LE STOMODEUM.
| L’invagination de cellules ciliées ectoblastiques forme rapide-
ment un tube qui prend contact avec le mésentéron. Ces cellules
presentent très töt, du còté de la cavité generale, des vacuoles qui
s’agrandissent par la suite. Nous avons déjà remarqué l’arrét de
différenciation de l’armature buccale. L’ebauche de ces structures
adultes est limitée à un très petit groupe de cellules situées du côté
ventral, à l’entrée du stomodeum. Ces cellules ne participent pas
à la formation des vacuoles.
Dès que la continuité des lumières est établie avec le mésen-
téron, le stomodeum prend une part active à l’ingestion des réserves
protéiques de la capsule. BoBRETSKY attribue ce processus à la
seule activité des cils. Pourtant la viscosité de la masse intra-
capsulaire est telle que les cils ne peuvent la transporter par leurs
battements. Ce sont des mouvements d’ingurgitation qui assurent
l’alimentation larvaire et la constitution de la réserve de l’albumen.
Une partie dorsale du stomodeum (fig. 8, 9 A) produit un tissu
transitoire qui aplatit le côté dorsal de l’entrée et permet une
fermeture rythmique ainsi que la formation de bouchées qui sont
transportées ensuite vers le mésenteron. Après la période d’inges-
tion, l’appareil de fermeture disparaît et ses cellules reprennent
l’aspect typique des autres éléments vacuolisés. C’est alors que
commence la croissance de la poche radulaire et de la trompe de
l'adulte. Vers la fin de la vie larvaire, le stomodeum s’allonge et les
vacuoles remplissent complètement ces cellules, leur conférant une
turgescence très prononcée.
b) LES MACROMÈRES.
Après la formation du cinquième quartette, les macromères
cessent de se diviser. Cet arrêt a été signalé par BOBRETZKY,
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 16
242 A. PORTMANN
mais l’auteur russe a cru voir la disparition des noyaux tandis que
dans notre matériel ceux-ci se maintiennent et présentent des
nucleoles très marqués jusque dans la seconde période (fig. 6).
Le macromere D est de la taille des trois autres. Il se distingue
cependant par une nuance très nette quand on colore sur le vivant
par le bleu de cresyl brillant: D reste presque incolore tandis que
les trois autres macromères montrent une teinte bleuätre (fig. 5).
Rie: 5,
Embryon du stade symétrique (vu du côté ventral) après coloration au bleu
de crésyl brillant. Les grandes cellules de l’ectoblaste larvaire sont remplies
de vacuoles bleues.
Le nucléole du noyau D est orange dans les préparations fixées au
liquide de Helly, ceux des cellules sœurs, par contre, prennent
l’hémalun. Pendant la métamorphose, les nucléoles se dissolvent et
une grande vacuole très claire prend leur place. Les noyaux pren-
nent des formes irrégulières par la suite, mais sont demeurés
jusqu’à la fin de mes observations. Les fixations à l’acide osmique
prouvent la disparition de bonne heure des réserves grasses dans
les macromères, tandis que la résorption des plaquettes vitellines
ne débute que bien plus tard, vers la fin de la grande période larvaire
(comparer les fig. 6 et 10).
METAMORPHOSE « ABRITEE » DE FUSUS 243
C) LE MESENTERON DE L’INTESTIN.
Les dernières divisions des macromeres établissent une premiere
couche d’entoblastes qui forme une voûte en direction céphalique
sur la base des macromeres. La lumière étroite du mésenteron se
Fic. 6.
Coupe parasagittale d’un embryon au stade symétrique.
continue en une fente très mince qui s'ouvre dans l’ébauche intes-
tinale, dérivée elle aussi des entoblastes. L’intestin est un petit
cul-de-sac dirigé vers le bord de la coquille (fig. 6). Sa formation
ultérieure ne présente rien de particulier: il s’allonge et se déplace
en suivant les mouvements de la torsion du complexe palléo-
viscéral.
244 A. PORTMANN
|
He:
Coupe sagittale d’une larve au début de la seconde période correspondant
à la larve la plus âgée de la fig. 3.
METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 245
C’est dans la voûte mésentérique que s’effectuent les transfor-
mations les plus impressionnantes. Elle fournit successivement le
Rd albumen, Ta glande hépatique ét
imestomac.
Fig. 8.
A — Coupe sagittale du stomodeum avec le bourrelet de fermeture.
B — Cellules de la glande hépatique d’un stade un peu plus avance que celui
de la figure 8 A.
Une zone presque annulaire, adjacente aux macromeres, com-
mence a produire, du cöte de la cavité du corps, une vacuole gran-
dissant dans chaque cellule, transformant et accumulant ainsi la
masse protéique qui distend fortement la lumière du mésenteron
METAMORPHOSE «ABRITEE » DE FUSUS 247
(fig. 6). Nos figures rendent mieux qu’une description l’extension
rapide de ces cellules et par la suite celle de l’organe que nous
appelons le sac de l’albumen. Le nombre de cellules participant
à cette structure larvaire semble rester constant. Je n’ai jamais pu
trouver trace de divisions à partir du moment où ce sac est claire-
ment visible. Chaque cellule ne forme qu’une seule vacuole géante
et le cytoplasme est réduit à une paroi très mince. Jusqu’ä la fin de
notre période d'étude, l’individualité des cellules de ce sac est
intacte (fig. 11). Ce fait distingue l’organe larvaire de Fusus de
ceux, analogues sous beaucoup de rapport, des embryons des
Pulmonés (BLocH 1938). Le sac de l’albumen reste une structure
épithéliale et conserve une lumiere qui s’ouvre dans la future
cavité stomacale. Il remplit pendant la première période de la vie
libre le sommet de la coquille.
La glande hépatique naît aux dépens d’un groupe de cellules
épithéliales qui forment la saillie mésentérique dirigée vers le pied.
Très tôt ces cellules sont plurinucléées (fig. 7, 8B) et produisent une
sécrétion dans la lumière mésentérique. Des granules, qui sont à la
base de cette activité, sont visibles dans les préparations fixées à
l’acide osmique. Leur transformation en vésicule sécrétrice et le
deversement de ce liquide peuvent s’observer sur le vivant. Le
contact avec le sac de l’albumen se fait par un ph de l’ébauche
hepatique, dont les cellules gardent la structure jusqu’au niveau
du premier élément du sac. Cette disposition montrée par les figures
10 et 11 reste stable et ce n’est qu’apres l’eclosion qu’une activité
plus intense acheve la differenciation de la glande.
L’estomac est differencie par la partie mésentérique voisinant le
stomodeum et qui s’etend jusqu’à l’intestin. Le côté opposé au diver-
ticule hépatique reste en contact avec les macromères. Une zone
ciliée nettement délimitée se forme (fig. 11). L’extension de l’esto-
mac sépare par la suite les macromeres de la lumière mésentérique
qu'ils ont contribué à limiter auparavant.
rer:
Coupes transversales de la region du stomodeum. Le stade est un peu plus
avance que celui de la figure 8A.
A — Niveau de l’appareil de fermeture.
B — En arrière de A; la vésicule cephalique avec ses cellules a vacuoles
est contractée.
Hic, 10.
Larve à la fin de la deuxième période, avant la métamorphose.
La coupe est à peu près sagittale pour la région mésentérique.
METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 249
3. CONSIDERATIONS GENERALES
Sı fragmentaire que soit cette contribution à la connaissance
de l’ontogénèse des Prosobranches, les phénomènes observés dans les
pontes de Fusus touchent plusieurs problèmes d’un intérêt plus
général.
Un de ces faits est la correspondance entre la sécrétion d’une
substance de réserve par la mère et la formation d’un organe
transitoire d'absorption et d’elaboration par la larve. Une telle
corrélation rappelle celle qui existe entre la présence d’ceufs nourri-
ciers abortifs et les structures coadaptées de l’intestin de la larve.
Ce mode d’alimentation larvaire, parfois décrit sous le nom d’adel-
phophagie, est connu chez plusieurs genres de Prosobranches.
Le développement larvaire se trouve fortement transformé
dans les deux cas: aussi bien par les œufs nourriciers que par la
masse protéique de Fusus. La différenciation du stomodeum est
retardée d’une façon frappante, en particulier la formation de
armature buccale et de la radula. Pour se rendre compte du degré
de cette hétérochronie, il faut comparer le développement des
Pulmonés où, malgré un mode assez semblable de nutrition, la
radula s’ebauche avant même que la poche stomodéale ait atteint
le mésentéron.
Un retard analogue mais moins prononcé caractérise la genèse
de la glande hépatique et de l'estomac. Les données que
Franc (1943) communique sur l’ontogénèse de Conus permettent
de juger de l’arrêt de différenciation dans le cas que nous étudions:
chez Conus, en l’absence d’un mode d’alimentation spécial, la
glande hépatique se forme très directement et rapidement.
Cependant, l’hétérochronie n’est pas le seul changement
évolutif survenu dans le développement de Fusus. Nous assistons
aussi à l’apparition de territoires à signification purement larvaire
en pleine organisation définitive: celui d’un système de fermeture
rythmique dans le stomodeum, celui bien plus étonnant du sac
de l’albumen qui est le trait le plus saillant de la période larvaire.
Chez Buccinum c’est l’intestin qui forme une large vésicule pure-
ment larvaire, lieu de la digestion des plaquettes vitellines libérées
par la fragmentation des œufs nourriciers. La liste de ces structures
transitoires s’allongera certainement par la suite. Ajoutons à ces
dio — ee nn
ille;
.
l est retracte dans sa coqu
11
anima
ttale pour la tête et le stomodeum.
’
Fic
ll
t sagi
a metamorphose
lativemen
st re
anti
ion e
pend
ect
rve
la 8
La
METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 251
organes d'alimentation larvaire le cœur et les cellules rénales tran-
sitoires qui tiennent pendant longtemps le rôle des organes définitifs,
arrêtés eux aussi pendant la période intracapsulaire. Rappelons les
cellules caduques de l’ectoblaste larvaire que nous ne connaissons
pas encore dans leurs fonctions, ainsi que le vélum qui est loin d’être
la structure réduite qu’on a supposée, sous l’empire de l’idée que
l’ontogénèse à l’abri d’une capsule devait forcément être un dévelop-
pement condensé sinon direct. Franc a montré les dimensions
considérables du velum chez Pisania, nos observations chez
Buccinum sont correspondantes.
La vie intracapsulaire, loin de réduire les traits de la méta-
morphose, amène au contraire une forme larvaire très prononcée,
bien plus riche en structures transitoires que celle de la vie néritique
ou pélagique.
La longue période intracapsulaire est une «metamor-
phose abritée» trop peu connue jusqu’à présent. On a bien
remarqué la variété de la forme des pontes mais on a négligé la
vie qu’elles cachent. Nous savons maintenant qu’un être en pleine
transformation intérieure sort de la capsule de Fusus.
L'évolution des Prosobranches, outre la diversité de modes de la
vie adulte et des structures correspondantes, a produit une variation
non moins riche dans les voies du développement. Et cette richesse
de productions ontogénétiques est particulièrement grande dans des
groupes où une certaine monotonie dans le mode de reproduction
laisse croire à l’uniformité: des pontes assez ressemblantes peuvent
abriter des modes de développement d’une divergence inattendue.
Les différences qui séparent la nutrition larvaire d’un Fusus de celle
de Buccinum et ces deux dernières de celle de la larve de Murex
me paraissent plus profondes que celles qui distinguent les formes
adultes.
BIBLIOGRAPHIE
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miss. for Danmarks Fiskeriog Havundersggelser. Serie:
Plankton, V. IV. Kgbenhavn.
EXPLICATION DES LETTRES DANS LES FIGURES
alb albumen nm noyau de macromere
ce vesicule cephalique 0) ceil
cl cœur larvaire o.alb sac de l’albumen
co coquille OP opercule
cpa cavité palléale p pied
e estomac pa bord palléal
eh ébauche hépatique ra radula
ga ganglions du système nerveux rd rein définitif
central rl rein larvaire
int intestin sta statocyste
m manteau sto stomodeum
ma macromères te tentacule
mes mésentéron va vacuoles du stomodeum
mco muscle columellaire ve velum
mD macromere D x bord de la coquille à l’éclosion
ACTH AND REGENERATION 253
N° 15. Oscar E. Schotte and John L. Chamberlain.
Effects of ACTH upon Limb Regeneration in Normal
and in Hypophysectomized Triturus viridescens. *
(With 11 figures in the text.)
(Department of Biology Amherst College. Amherst, Massachusetts).
A mon maitre, Monsieur le Professeur Emile
Guyenot, qui a guide mes premiers pas en mor-
phologie expérimentale et dont l’influence n’a
jamais cessé de dominer ma vie scientifique, ce
modeste travail est dédié en témoignage de gratitude
et d affection respectueuse.
INTRODUCTION
Experimental and histological investigations, at least as far as
amphibia are concerned, have shown that normal regeneration is
the result of correlative interactions between two spatially and
morphologically independent factors. There are first the local
factors to be found within the general area affected by amputation
and it is their nature which determines whether regeneration may
or may not occur. Second, within the body of the regenerating
anımal reside the physiological or general systemic factors through
the combined activities of which the regenerative potencies of the
locally affected organ may express themselves or may fail to do so.
These two agents of regeneration, the first providing the building
materials of the blastema the other its histogenetic and morpho-
genetic organization and also the physiological integration of the
regenerate within the organism, may be compared with the internal
and the external factors in embryonic development.
The local factors, closely related to the cellular properties pre-
vailing within the amputational area of a limb, can be shown to be
independent of the otherwise demonstrable capacıty for regenera-
tion of the organism from which the amputated limb originates or
to which it is being transplanted (GuYÉNOT, 1927; NAVILLE, 1927).
They also are responsible for the fact that a particular organ of a
1 Supported by grant C-2236 from the National Institutes of Health.
254 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
given animal may regenerate while this property is denied to the
corresponding organ of another animal or to another organ of the
same animal. It is not yet fully established whether normal
regeneration and normative non-regeneration within the various
groups of animals is the result of congenital local properties or
whether these supposedly predetermined properties are amenable
to change by experimentation. It is one of the purposes of the
present series of investigations to clarify this latter point and to
determine whether a change within organismal properties may
influence or modify the regenerative properties of a limb.
The external factors which, in the developing embryo, influence
and modify the prospective potencies of various areas are, in
regeneration, those factors which may influence, modify, accelerate
or even suppress the normal course of regeneration. Among the
external agents of regeneration one distinguishes the physical and
chemical factors which provide propitious, indifferent, or detri-
mental media in which regeneration occurs. These are just as
important for regeneration as they are for embryonic development,
but at this time it is not intended to discuss their role in regenera-
tion.
It ıs also not planned to consider specifically those external
factors of development which determine the morphogenesis of the
blastema. It is well known that the blastema is induced to become
a fore limb if it derives from a fore limb, a tail if it derives from a
tail; there is furthermore evidence to suggest that the morpho-
genetic induction of blastemata by their supporting stumps is just
as clearly an example of dependent differentiation as is the diffe-
rentiation of a lens in relation to the eye cup. Without entering
into much detail, it will suffice to state that for several reasons the
notion of morphogenetic fields (Weiss, 1939) has replaced, in
regeneration, the organiser concept used for the embryo. Recent
discoveries made by GUYENOT, DINICHERT-FAVARGER, GALLAND,
1948 and by Kıorrsıs, 1953 have conferred upon the notion of
“territoires de régénération ” (GuyENOT, 1927) a physical reality
which was not implied in the more general views on morphogenetic
fields expressed by other authors.
It is certainly premature to consider in this paper the all impor-
tant but incompletely known agents which are instrumental in the
elaboration of materials for cellular syntheses, histogenesis and
ACTH AND REGENERATION 255
general induction, the fundamental problem of regeneration.
Thus among the external factors there remain only two agents of
integration, namely, the nervous and endocrine systems, the latter
being the main object of the present research activities at this
laboratory.
There is cumulative evidence to show that local conditions
prevailing at the amputation surface are influenced by experimen-
tally induced changes within the hormonal balance of the regenerat-
ing anımal. The time is not ripe for a general discussion of the
action of hormones upon regeneration, but some considerations
dealing wıth already published data on the influence of the pituitary
upon regeneration in newts are in order. Indeed, recent researches
have revealed that the pituitary plays an important role in regenera-
tion, a fact which was abundantly proved by removal of this gland
(SCHOTTÉ, 1926; RicHarpson, 1940, 1945; Hatt & ScHoTTE,
1951) and by replacement therapy (Anams, 1941; RICHARDSON
opera cit.).
In a histological study devoted to the investigation of the
events following amputation in hypophysectomized newts (HALL
& SCHOTTE, op. cu.) we were able to show that in proved absence
of the pituitary precocious and permanent cicatrization of the
amputation surface takes place, provided amputations and hypo-
physectomies are performed concomitantly. While in all these
experiments removal of the pituitary was invariably shown to
interfere with the open wound condition —a prerequisite of normal
blastema formation— the method used was inadequate to shed any
light upon the problem as to why deficient hormonal supply should
influence the amputation area in such a way as to lead to early
cicatrization of the wound.
A first insight into the possible mechanism of pituitary action
upon regeneration was gained when hypophysectomies were
performed after, not before, the onset of the successive phases of
the regenerative process. By delaying the hypophysectomies in
respect to amputations from there to thirty-seven days, it became
possible to show (ScHoTTE & Hatt, 1952) that, contrary to legiti-
mate expectations, the pituitary is not instrumental in growth,
not in histogenetic and in morphogenetic differentiation, nor even
in blastema formation. Since this gland’s presence is indispensable
solely for the initiation of the wound-healing phase, the restrictive
„256 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
effectiveness of the pituitary in regeneration became the inevitable
conclusion from all these experiments.
The limitation of pituitary action to the wound-healing phase
alone deserves special consideration and has led us to examine
these findings in the light of new developments from mammalian
endocrinology. SELYE’S “stress reaction ” theory (1947, 1950)
and other papers of this author as well as recent developments
concerned with the pituitary-adrenal synergism instrumental in
wound-healing processes in mammals have suggested a correlation
between these new discoveries and between our findings. (See
recent reviews on the subject of the influence of ACTH and of
cortical hormones upon wound healing in mammals by Ragan,
1952 and CAMERON, 1953, and also the papers of CREDITOR, BEVANS,
Munpy & Ragan, 1950; Racan, Howes, PLATZ, MAYER & BLUNT,
1949; and SPRAGUE, Power & Mason, 1950). Assuming that
SELYE’s theory is applicable to amphibia, we hypothesized that
in normal regeneration the amputational stress determines a series
of hormonal releases which brings about retardation of cicatrization,
thereby initiating the conditions which are thought to be essential
for blastema formation. It was the newly discovered role of the
pituitary as an agent of the wound-healing phase in regeneration
which permitted us to state in 1952 “that it is the ACTH fraction
of the pituitary and its co-partner from the adrenals, cortisone,
which might be of prime importance as an essential, perhaps even
efficient agent regulating the earliest phases of regeneration in
urodele amphibia ” (ScHOTTÉ & HALL, op. cit., p. 553). While it
is by no means proved that other hormones of the pituitary might
not be equally (or perhaps to a somewhat lesser degree) as effective
in substituting for the totality of the extirpated gland, it was
decided to accept the above proposed idea of a pituitary-adrenal
synergism in regeneration as a heuristic basis for further research.
Experiments performed during the last two years in collabora-
tion with an enthusiastic group of students and which consisted in
substituting the missing pituitary with either ACTH or with
various cortical extracts have yielded results which confirm the
above hypothesis on the pituitary-adrenal synergism in regeneration
(ScHorTÉ, 1953). In this paper only the experiments dealing
with the influence of ACTH upon regeneration of limbs in hypo-
physectimized newts are reported.
ACTH AND REGENERATION 257
MATERIALS AND METHODS
All the experiments were performed on adult newts (Triturus
viridescens). In a first series of experiments the effects of ACTH
administration upon the regeneration of limbs in normal newts
with intact pituitaries were studied (65 control cases). In a second
series of 57 cases the limbs of hypophysectomized animals were
amputated simultaneously with the first administration of ACTH
{generally a few days after the hypophysectomy to allow the
animal to recuperate from the trauma inflicted). Finally, in a
last series of 28 cases of hypophysectomized newts the administra-
tion of the ACTH injections was delayed by a certain number of
days after the amputation. All the animals were kept for the
duration of the experiment under constant temperature conditions
(at 20° C. + 10).
ACTHAR was supplied by the Armour Laboratories! as a dry
powder which may be kept indefinitely in this form at room tempe-
rature, but once dissolved it must be kept refrigerated and the
solution maintains its potency for only five to seven days. Two
hormonal preparations, a sterile and an unsterile, were used. The
sterile ACTHAR came in vials containing 40 milligrams, standard
LA-1-A; this powder was dissolved in 4 cc. sterile physiological
solution, and each newt received daily 0.05 cc. of the solution, an
equivalent of 0.5 I.U. of ACTH. The unsterile solution of ACTH,
supplied in strengths of 1.75 I.U. was diluted proportionately so
that each animal received the equivalent of 0.5 I.U. daily injections.
Neither in their general response toward the two substances used
nor in the effects which they produced upon regeneration were
there any differences observed. After fifteen days the injections
were generally discontinued because previous experiments had
proved (SCHOTTÉ & Hatt, 1952) that once a blastema is established
the pituitary (and it was assumed also a substitute of it) could
exert no further action one way or another. The ACTHAR was
administered to the newts with 27 gauge needles subcutaneously
or intramuscularly using a 0.5 ec. Yale Tuberculin syringe,
graded to the 100th of a cc.
1 We wish to express our sincere thanks to the scientific directors of the
Armour Laboratories for kindly providing us with quantities of ACTH.
Rev. Suisse DE Zoor., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 17
258 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
The physiological effects of daily ACTH injections became at
once noticeable in hypophysectomized newts because of the
conspicuous expansion of the chromatophores bringing about a
nearly black skin color. The well known deleterious effects of
hypophysectomies on the skin, expressed in irregularities of epi-
dermal desquamation and disfunction of the mucous glands were
nullified after two or three days of injections. The skin became
smooth and slippery again and the injection sites showed very
little tendency to inflammatory reaction. The general health of
hypophysectomized newts was excellent, the animals ate very well
and remained lively for the duration of the experiments. Contrary
to that which is reported ın another place on the disastrous effects
of injections of adreno-cortical hormones in hypophysectomized
newts (SCHOTTE & BIERMAN, in the process of publication), it is
clear that ACTH in dosages administered is clearly beneficial to
newts deprived of their pituitaries.
General procedure followed. The effects of ACTH upon rege-
neration in normal and in hypophysectomized newts may be
ascertained by macroscopical observations only for the later
stages, at twenty-five days or older amputation ages. Since,
however, the effectiveness of the pituitary is limited to the first
few days of regeneration, it became essential to determine whether
the supposed substitute for this gland, ACTH, would confirm this
restrictive action of the pituitary. Emphasis was, therefore, laid
on the study of the early stages of regeneration in order to determine
whether after administration of ACTH a particular phase of
regeneration had been retarded, modified, suppressed or had
become altogether normal.
The histological features of normal regeneration characteristic
for each amputation age?! are predictable within the limits of a
few days (see recent description of these stages for adult newts
! The phrase “amputation age” arose in the course of regeneration
experiments because it was a short, efficient term which conveyed without
ambiguity the treatment to which the animal in question had been subjected.
In addition, there is no commitment as to the status of regeneration, since
amputated limbs of two different animals under different treatment for the
same length of time often show in one case perfect regeneration, while in the
other regeneration is delayed or altogether blocked. The adoption of this
term in these papers in place of conventional but more cumbersome phrases is
considered justified inasmuch as we felt that rather than confusing the reader,
a new, useful and concise terminology had been introduced.
ACTH AND REGENERATION 259
kept at 20° C. in SCHOTTÉ & Hatt, op. cit.). There are, therefore,
reasonably valid criteria for every regeneration age considered for
determining the effects of ACTH treatments upon the regeneration
in hypophysectomized newts if the histological features of their
limbs are compared (a) with the aspect in limbs from normal
untreated newts serving as standard sample, and (6) with limbs
from control animals with intact pituitary, having received identical
or near identical amounts-of ACTH. The limbs from hypophy-
sectomized and from control newts were fixed a variable number
of days after amputation, but the fixation dates were so arranged
as to coincide with those amputation ages which, in controls,
correspond to the wound-healing phase, the phase of dedifferentia-
tion, the phase of blastema formation and finally the phases of
growth and differentiation. The limbs and also the heads of the
newts were fixed in Bouin’s fixative, decalcified in Jenkins’ decal-
cifier and stained routinely with Harris’ hematoxylin and Orange G.
EXPERIMENTAL
In a research intended to test the action of a substitute for the
supposedly removed pituitary, it was important to ascertain
whether this organ was actually absent. For this reason we have
made histological sections of 56 heads among the 85 animals
studied (with 85 limbs) and it was found that in 48 cases no traces
of the pituitary were found within the cranial cavity of the operated
animals; in 8 cases, however, some pituitary remnants were dis-
covered, often only in the form of little islets composed of a few
cells. In the data of tables 1 and 2 one would expect to find a
correlation between the operational success of the hypophysecto-
mies and the regeneration of limbs after replacement therapy with
ACTH. The data show, however, that there is no correlation
between the presence of pituitary remnants and regeneration,
since there are several cases in which small islets of pituitary were
found within the cranial cavity, yet regeneration failed to appear.
Conversely, there are many cases which showed regeneration in
proved absence of the pituitary.
In table 1 all the experiments dealing with the effects of ACTH
injections in normal and in hypophysectomized animals are sum-
260 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
marized. Since the several groups received varıable amounts of
ACTH, it is at once plain that there is no correlation between the
amounts of ACTH received and regeneration. There were anımals
which had received as little as six injections (amounting to 3 I.U.
of ACTH) and which showed regeneration; there were other
anımals which had received the double amount and in which
TABLE 1.
Correlations between numbers of injections of ACTH, total amounts of the
substance administered, amputation ages of the limbs at the time of
fixation and histological findings concerning the status of regeneration
in normal and in hypophysectomized newts. (Cases with asterisk
indicate inconclusive results concerning regeneration. The operational
success of the hypophysectomies is indicated in the following way:
cases with pituitary absent marked —, pituitary present +, not veri-
fied °.)
I. Regeneration in Limbs of Controls with Pituitary Intact.
Status of Regeneration on
Total Amputation Sections
NO: > nos; of a ni
simbs Injections (6) fixation
(in I. U.’s) (Days) Present CO,
10 5 (max.) Me 4- 8 = 6 and 4*
19 6-10 3-5 9-12 12 and
18 8-12 4-6 16-20 16 2*
18 Ay 7,510 20-50 15 3*
Total 65 43 8 14*
II. Regeneration in Limbs of Hypophysectomized Newis.
Status of Regeneration on Sections
at 4 to 50 days Amputation Age
Total Amputa- | and Findings concerning pituitary
No, of No, of amounts | tion age operations
Limbs injections | of ACTH |at fixation
(in I.U.’s) (Days) È
Regeneration Regeneration
uncertain *
7 DE 13,5 | _ 7*
18 10-14 en 9-18 7.:(5-, 44,19), Branson
19 154 7,9 + 15-20 14 ( 9-, 2+, 30) = DE
13 20+ 10+ 21-50 | 10 ( 6-,1+, 30) | — 9h
Total 57 31 (20-, 4+, 7°) | 8 18*
ACTH AND REGENERATION 261
regeneration failed to appear. Presence or absence of regeneration,
the tabulation shows, depends more upon the time of fixation and
on other factors dealing with critical regeneration phases than on
absolute amounts of ACTH administered.
It is important to state that all the cases which are discussed
in detail in this report concern limbs from anımals in which the
operational success of the hypophysectomies was thoroughly
verified by histological examination of the brain cavity.
I. Effects of ACTH on amputated limbs of normal and of hypophy-
sectomized newts during the first week of regeneration.
The wound-healing phase follows amputation without delay
and in limbs of untreated normal newts these complex processes
are completed, at 20° C., within seven days independently of the
final fate of regeneration. On histological sections there are even
<. 8 at
ERO È
I Ni
Rire ze
Photomicrograph of limb of Case CA-4, from a normal control newt which
received five injections of ACTH and was fixed five days after amputation.
Note clear edge of wound epithelium of approximately five layers of
squamous cells, the unchanged aspect of the cut bone, complete absence of
any granulation tissue and the radial nerve butting against the epidermis.
(x 2624.)
262 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
at this early regeneration age recognizable features relative to the
nature of the epidermal covering and to the behavior of sub-dermal
tissues which are somewhat indicative of the future fate of rege-
neration. If there is only delay in regeneration, the epidermis
across the raw tissues of the amputation surface will grow in
thickness, but will not be lined with a basal membrane and there
Pre. 2:
Photomicrograph of Case CB-5, a left fore limb from an hypophysectomised and
ACTH treated newt after only four days of regeneration. Note consider-
ably more advanced aspect of wound epithelium than in fig. 1 (over twelve
strata of cells), beginning dedifferentiation among cellular debris between
radius and ulna and fuzzy aspect of distal portions of cut bones indicating
possible breaking down of bone tissue. (x 2627.)
will be no or only a few subdermal cells beneath that surface, no
matter how advanced the amputation age ofthe limb. If, however,
there is to be a complete arrest of regeneration, the epidermis will
rapidly acquire a basal membrane, which once established becomes
invariably lined with connective tissue cells—a condition clearly
detrimental to further regeneration.
A representative case from each series, Case CA 4, a limb from
an ACTH injected control and Case CB 5, for the similarly treated
limb of a hypophysectomized newt, is illustrated on figures 1 and 2.
(Consult the explanation of these figures for experimental data.)
A comparison of the figures of these two limbs indicates that while
ACTH AND REGENERATION 263
neither limb, as may be expected, only five days after amputation,
exhibits any visible regeneration, it is clear that the control limb
is less advanced than is the limb from its hypophysectomized
equivalent. Particularly in respect to the aspects of the wound
epithelia and to the early beginnings of dedifferentiation, there is
suggestive evidence, but not yet any certitude, that ACTH has
affected the limbs of controls more noticeably than the limbs of
pituitary deficient animals.
Comparison with standard limbs from normal untreated controls
of the same amputation age show that they are in a status of pre-
regeneration which resemble more that represented by the limb
of the ACTH treated and hypophysectomized case (fig. 2) than
that which illustrates the effect of ACTH upon a normal newt
(fig. 1). In other words, the limbs of normal but ACTH injected
newts are the least advanced ın regeneration. These general
observations are based on histological studies of seven limbs of
hypophysectomized newts and of ten limbs from ACTH treated
controls.
II. Effects of ACTH upon amputated limbs in normal and in
hypophysectomized newts during the second week after amputation.
Normalcy in the process of dedifferentiation which takes place
within the second week of regeneration is judged by the end product,
namely, presence and number of blastematous cells; delays are
recognized by absence of blastema cells when controls kept at the
same temperature show appreciable numbers of these; inhibitory
effects of ACTH upon regeneration are diagnosed positively when
within the first two weeks after amputation cartilage-bone, muscle
and connective tissue elements show either no detectable signs of
dedifferentiation or only weak beginnings of it.
Nineteen limbs from control animals and 18 limbs from hypo-
physectomized newts, both groups of animals having received
identical daily dosages of ACTH, were fixed between 9 and 12 days
after amputation. On histological examination the control series
and the limbs from pituitary deprived newts show, each series
within itself, remarkably uniform results. The histological features
of two representative, but by no means isolated, cases—one from
n
an injected normal animal, Case PB 6 (fig. 3) and one from an
264 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
hypophysectomized newt, Case CC 14 (fig. 4) are most instructive.
The comparison of these and of similar cases shows that, while
there is unmistakable evidence of dedifferentiation in the limbs of
hypophysectomized anımals, dedifferentiation is not yet noticeable
in the unoperated control animals treated with ACTH. However,
the absence of dedifferentiated cellular elements beneath the
RES
Photomicrograph of Case PB-6, a left limb amputated through the fore arm
from a normal, ACTH injected newt fixed 12 days after amputation and
after ten injections of a total of 5 I. U. of ACTH. Comparison between
the “ old ” epidermis in which there is only one layer of keratinised des-
quamating epithelium and the new, regenerated epidermis over the ulna
shows that the latter is much thicker than in the normal skin and that it
exhibits two or three layers of keratinised epithelium, selectively staining
with Orange G. In addition, there is no space between severed bone and
the epidermis, the few connective tissue elements found at the top being
adult cells. There is altogether no sign of dedifferentiation within the
entire amputation area. (x 2627.)
wound epithelium of the control cases does not indicate suppression
of regeneration, for there is no evidence of dermal invasion and the
general aspect of the amputation surface is one of delayed, not
blocked, dedifferentiation. Comparison of the ACTH treated
hypophysectomized cases with untreated controls indicates that at
comparable amputation ages a normal limb shows a somewhat
larger number of blastematous cells than is visible in figure 4, for
ACTH AND REGENERATION 265
example. There are obviously individual differences between the
cases, but the general impression gained from the study of both
the ACTH injected controls and the hypophysectomized cases is
one of “ freezing ” of development in the controls and of only
slightly delayed initiation of regenerative processes in the limbs of
hypophysectomized animals.
Bre.
Photomicrograph of Case CC-14, a right limb of an hypophysectomised newt
having been administered 5 I. U. of ACTH and fixed 12 days after amputa-
tion. Note that the desquamating keratinised layers of the “ old ” epi-
dermis continue without change and without additive layers over the
amputation surface; there are many more epithelial layers over the amputa-
tion surface than in the control case represented in fig. 3. The ulna, while
not yet eroded by dedifferentiation, shows at its distal tip and within its
periosteum numerous giant cells. There are additional giant cells visible
on the left of the ulna which lie close to the periosteum of the radius (not
visible on this figure). The cut surface of the bone is not directly adjacent
to the epidermis, but is separated from the latter by half a dozen layers of
cells, the nuclei of which present the swollen aspect of nuclei characteristic
of blastematous cells. (x 2627.)
III. Influence of ACTH injections upon limbs of normal and of
hypophysectomized newts during the third week of regeneration.
Criteria for presence of a blastema which normally occurs at the
onset of the third week of regeneration are not difficult to establish,
266 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
since the accumulation of a mass of blastematous cells in the form
of a conical elevation is most typical. In cases, however, where
there is interference with regeneration, two types of non-regenera-
tion may occur: there may be a simple blocking of early regeneration
or there may be permanent inhibition of regeneration. If con-
ditions have determined a temporary arrest of regeneration only,
then such a limb will acquire an aspect similar to that which
Bıe«5:
Photomicrograph of Case PA-2, a left limb from a normal newt having received
a total of 7,5 I. U. of ACTH, and fixed after fifteen days of regeneration.
Note dermis-free wound epithelium and the edges of radius-ulna in full
dedifferentiation; numerous giant cells are visible in this and in adjacent
sections; there are also appreciable numbers of blastematous cells in the
accumulation stage. (x 2627.)
has been represented in figure 3—no matter what its amputation
age. If, however, there is inability to regenerate such as might be
caused by absence of nerves or by hypophysectomy previous to
amputation, then there is not only absence of a blastema, but also
the formation of a crescent-like cap of connective tissue cells which
clearly indicates final arrest of regeneration. (See recent discussion
of the dermal cap occurrence in non-regenerating limbs in SCHOTTE
& HALL, op. cit.).
Eighteen limbs from normal but ACTH injected animals and
19 limbs from identically treated hypophysectomized newts, all
ACTH AND REGENERATION 267
fixed after at least 15 and not more than 20 days of amputation
age, constitute the material of this series.
The inhibitory effect of ACTH upon regeneration in normal
newts, merely indicated in the two previous series, now becomes
general and pronounced. The differences in regeneration within
the two treated series will become evident by the comparison of the
ee,
nti
re 6:
Photomicrograph of left limb of Case CC-121, from a hypophysectomised,
ACTH injected newt after fifteen days of regeneration. A typical young
blastema is unmistakable. Note also the vacuolated cells within the core
of the long shaft of the radius. (x 2627.)
section from the most advanced case of regeneration among the
18 injected controls (Case Pa 2, figure 5) with the most advanced
case of regeneration among the 19 hypophysectomized newts
(Case CC 121, figure 6). Both these cases had been administered
identical amounts of 7.5 I.U. of ACTH, and they were both fixed
15 days after amputation. The presence of a distinet blastema
formed in absence of the pituitary is unmistakable in figure 6,
while figure 5 shows only bare beginning of dedifferentiative acti-
vities within the limb of the control animal with intact pituitary.
268 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
There is no doubt from this and from similar cases fixed at the
time when a blastema may be expected in untreated normal
controls, that the limbs from injected controls are lagging behind
the hypophysectomized cases by a full stage, while the limbs from
injected hypophysectomized newts are retarded in respect to
untreated controls by not more than 2 or 3 days.
IV. Effects of prolonged ACTH treatment.
In normal regeneration the phase of differentiation, growth
and morphogenesis begins when at 20° C. the blastema is well
established around the 20th day and continues throughout the 4th
week of regeneration during which time the “ visible ” organoge-
nesis is evidenced particularly by presence of procartilaginous
ae ag
tise
> #
og
CPE
+ Fi er,’
L
Er
Fc 7
Photomicrograph of right limb of Case CC-130, from a hypophysectomised
newt after 21 days of ACTH treatment and regeneration. Note the
unmistakable but relatively small blastema representing a lag of about
five to six days in comparison to a normal, uninjected control. (x 2644.)
ACTH AND REGENERATION 269
prongs, precursors of skeletal formations. While the progressive
steps of the advanced phases of regeneration are difficult to evaluate
in terms of standard criteria, this is not important in this research
because it has been shown for nearly every physiological factor
influencing regeneration, particularly nerves and endocrines, that
once the beginning phases of regeneration have run their course,
a progressive emancipation of later phases of regeneration in
respect to these factors takes place.
ner.
Photomicrograph of Case CC-3, a right limb from a normal, ACTH treated
newt after 21 days of regeneration and injections. Note advanced blastema
with beginning formation of a skeletal core in front of the cut bone, the
only case among 65 control injected limbs having shown under prolonged
ACTH treatment, no inhibition of regeneration whatsoever. (x 2627.)
Observations on the effects of ACTH upon regeneration tested
on these later stages are based on 18 control limbs and on 13 limbs
from hypophysectomized animals, ACTH injected and fixed after
20 days or more of regeneration. The results present a greater
variation in responses than was encountered in the previous series.
270 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
Among the controls particularly there were three cases in which,
even at the advanced amputation age of 25 days, regeneration in
form of an obvious increment in new tissue was for all intents and
purposes absent, in spite of the presence of blastematous cells.
Except for a single control case, regeneration in limbs of hypo-
physectomized newts was regularly more advanced than in the
N
LS
è
è
ER
LS —* à
+ à ee x
» + e N
; #7 SS nn
è Os
f ‘ate
34
Fic. 9.
Photomicrograph of left limb of Case CC-3 after 32 days of ACTH treatment
and regeneration. Note the relatively small blastema with central pro-
cartilaginous prong, but without any carpal, metacarpal or phalangeal
differentiation.
controls. Among the 13 cases within the hypophysectomized
series, the least advanced regenerate fixed 21 days after amputation
is represented by Case 130 (fig. 7). The most advanced control
case CC 3 of the same regeneration age and represented in figure 8
had received an identical number of ACTH injections. The advanced
status of regeneration of this case is truly exceptional since it
corresponds to what might be expected from an untreated normal
control limb regenerating under the most favorable conditions.
ACTH AND REGENERATION DITA:
Mio
3
%
3
11, Wy 4,4
GE
ites
O
4
$
x
&
8 sE as > x
= ri +. È di
PR SR \ a Oe
e. Sr de
*
«all x È #
Riesco:
Photomicrograph of Case CB-18, a left limb of an hypophysectomised newt
having received daily injections of ACTH and having regenerated for
32 days. The section shows advanced morphogenesis with digital diffe-
rentiations arising from a general mass of carpal and metacarpal procar-
tilage. Advanced morphogenesis is further indicated by well differentiated
distal capillaries and more proximally by larger blood vessels. Beginning
differentiation of dermal formations at the distal end of the regenerate is
also indicated.
DIR SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
All the other limbs of hypophysectomized ACTH treated newts
were far ahead in their regeneration in regard to the injected controls
as is evidenced by the two oldest cases which were both permitted
to regenerate for 32 days and which both had received, in 25 injec-
tions, a total of 12.5 I.U. of ACTH. In figure 9 is represented,
after 32 days of regeneration, the left limb of the same case CC 3,
the right limb of which was illustrated in figure 8 at 21 days of
amputation age. It can be seen from the status of regeneration
of this left limb that it has barely advanced over its partner during
an additional 11 days during which it had received another 5.5 I.U.
of ACTH. The figure 10 illustrating the status of regeneration
in the limb of a hypophysectomized newt (Case CB 18) shows a very
large and normal regenerate exhibiting the requisite features of
advanced histogenetic and morphogenetic differentiation, including
even the regeneration of a blood vascular system. The comparison
of these two sections of the same amputation age and of other
comparable sets as well shows that there is no doubt that under
ACTH treatment the limb of a hypophysectomized newt regenerates
far better than the limb of a control animal with its pituitary
intact. The more advanced status of regeneration of the hypophy-
sectomized cases as opposed to the treated controls manifests
itself in earlier appearance of the blastemata, in earlier differentia-
tion and in better growth and morphogenesis.
V. Regeneration of limbs amputated after hypophysectomy and prior
to ACTH administration.
The purpose of this particular experiment was to test the
assumption of whether the administration of ACTH to animals
regenerating for some time in absence of their pituitaries may
overcome the effects of early cicatrization which, if prolonged,
invariably leads to complete arrest of regeneration in hypophy-
sectomized newts.
A computation of the results obtained from 28 cases is presented
in Table 2. Results show that when limbs were allowed to “ rege-
nerate ” in absence of the pituitary for less than a week before the
onset of ACTH injections, recuperation of regeneration took place
in all but one case. When, however, the wound-healing processes
in absence of the pituitary had progressed for over a week (9 to
ACTH AND REGENERATION 273
TABELR D.
Results of observations in 28 limbs from hypophysectomized newts having
been amputated a certain number of days prior to administration of
ACTH. (The numbers in parentheses indicate the results of histolo-
gical verification of the operational success of hypophysectomies :
pituitary absent —, pituitary present +, not verified °.)
Status of Regeneration at 21 to
Amputa- Total 37 Days Amputation Age and
tion Prior Amounts Findings Concerning Pituitary
No. of to ACTH No. of of ACTH Operations
Limbs Adminis- | Injections | Adminis-
tration tered (in Reg
No.of Days I. U.’s) Reg. Present ADEN
10 1- 6 15-20 = 10 9 ( 6-,2+, 1°) 1-
18 9-12 over 20 | over 10 | 12 (10-,1+,?°) 6—
Total 28 Di (16 84,28 j=
12 days), then even the administration of 25 injections failed in
about a third of the cases to re-establish the conditions of a “ fresh ”
amputation surface leading to regeneration. In twelve other
cases, however, regeneration took place after a considerable delay.
The belated recuperation of the capacity for regeneration or its
absence is apparently not attributable to the presence or absence
of small pituitary fragments as the histological examination of the
heads of operated animals has shown. Non-regeneration or great
delays in the recuperation of regenerative processes are, however,
clearly correlated with the number of days an amputated limb was
permitted to heal its wound surface before the administration of
ACTH.
Regeneration of the ACTH treated cases (controls and hypophy-
sectomized newts) after cessation of the injections proceeds normally.
It has already been mentioned previously that the injections, while
inhibiting the appearance of early regeneration phases, do not do
so permanently: there is no formation of a dermal block, and there
is therefore no further interference in blastema formation after
cessation of the injections. The injections of ACTH block the
progress of regeneration by slowing down the rate of regeneration,
but they do not seem to interfere with the mechanism of the process,
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 18
274 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
as may be observed for ACTH treated hypophysectomized newts.
This is not surprising, since we have already shown in previous
papers that after the initiation of dedifferentiative processes hypo-
physectomy does not interfere substantially with regeneration.
Pre ER
Photograph of Case CC-113 taken 43 days after hypophysectomy and beginn-
ing of ACTH administration. This hypophysectomized newt showed
prominent blastemata on both limbs at the time when ACTH injections
were discontinued (23 days previous to the taking of the photograph).
The right limb amputated after cessation of ACTH injection shows a
typical non-regenerating stump. The left limb shows typical normal
regeneration of four digits.
Proof that administration of ACT Haims
presses the effects of hypophysectomy only
temporarily. A special case in which the limbs of an
ACTH AND REGENERATION 219
hypophysectomized animal regenerate after the administration
of ACTH, then lose the capacity for regeneration after withdrawal
of the drug, followed by fresh amputation, is illustrated in figure 11.
(See experimental data of Case CC 113 under explanation of the
figure.) This newt received the routine ACTH injections for
18 days, and the injections were discontinued when the two fore
limbs showed prominent blastemata. The left limb remained
unamputated while the right limb with its 22 day day blastema was
fixed and examined histologically. The sections show a well deve-
loped blastema with beginning of procartilaginous differentiation.
In absence of any further ACTH injection the undisturbed left limb
continued to regenerate, and at the total amputation age of 43 days,
when the photograph was taken, it showed differentiation of a four
digited hand. The right limb, amputated four days after cessation
of the ACTH injections, however, failed to regenerate, and 20 days
after the second amputation the stump was not only covered with
“ adult ” skin, but there was also a prominent chromatophore,
distinguishable on the figure, occupying the center of the healed
over surface, a positive proof of complete dermal cicatrization.
After the termination of the experiment the head of thıs case was
sectioned, and no trace of pituitary was found within the whole
cranial cavity.
The explanation of this case is simple: the histologically
verified completeness of pituitary removal makes it certain that
both these limbs would not have regenerated, since they were
amputated, one simultaneously, the other shortly after the hypo-
physectomy. Following the administration of ACTH the capacity
for regeneration is re-established and leads to the formation of
an histologically normal blastema. After cessation of the treatment
the left limb continues to regenerate in absence of the pituitary and
of ACTH--a result which is not surprising, since we were able to
show in previous researches that growth and differentiation may
proceed in absence of the pituitary. However, the freshly re-
amputated right limb is now exposed to a condition which ıs similar
to that which determines non-regeneration: the pituitary was shown
to be missing, and, apparently, the effects of ACTH injections have
subsided. Consequently, the newly amputated limb exhibits the
well-known aspect of complete cicatrization of a non-regenerating
limb.
276 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
RECAPITULATION AND CONCLUSION
If we consider first the effects of ACTH on hypophysectomized
animals, the compilation of all the cases from the two tables shows
that regeneration after ACTH administration had occurred in
34 cases in which the completeness of pituitary removal was
histologically ascertained. In view of this dramatic fact it seems
superfluous to engage in lengthy discussion concerning the other
cases where regeneration failed to appear, since most of these
cases concern limbs which were fixed too early or in which diagnosis
was uncertain, or in which the administration of ACTH was started
when the limb had practically terminated its wound healing pro-
cesses in absence of the pituitary. The above reported experiments
have therefore shown that:
1. The injection of ACTH produces early and immediate
effects in the sense that it interferes with the type of wound healing
which in hypophysectomized animals invariably leads to blockage
of regeneration. This release from the inhibitory effects of hypo-
physectomies may bring about near normalcy in the regenerative
processes within limbs otherwise incapable of regeneration.
2. The restitution by ACTH administration of regenerative
capacities in limbs of hypophysectomized newts is complete in the
sense that it leads to normal regeneration with full morphogenetic
and histogenetic differentiation.
3. The restitution of the capacity for regeneration in limbs
of hypophysectomized newts is (for the above reported experi-
ments) attributable to ACTH alone. It acts as an efficient cause
only when present; when no more is administered, it ceases to
exert its “ curative” action and regeneration is blocked again as
in limbs of hypophysectomized animals.
The effects of ACTH administration upon limb regeneration in
newts with intact pituitary have brought unexpected results:
1. The injection of a few I.U. of ACTH suffices to produce
enough disturbances within the early processes of regeneration to
block regeneration in all controls.
2. In spite of obvious handicaps to regeneration it is fairly
certain that the injection of ACTH in normal animals does not lead
to complete inhibition of regeneration. Sections show that in no
ACTH AND REGENERATION AT
case was there formed a dermal pad of the type which can be
observed in denervated limbs or in limbs of hypophysectomized
and simultaneously amputated newts. Furthermore, the inhibition
of regeneration by ACTH administration in animals with intact
pituitaries is only a temporary one, since it was shown that after
cessation of the injections normal regeneration processes are always
resumed, a fact which confirmed the non-toxicity of the ACTH used.
It is not too difficult to understand why the administration of
ACTH should cause recuperation of regeneration in an hypophy-
sectomized animal. But it is only a postponement of any explana-
tion of its action to state that ACTH administration releases the
mechanism of Selye’s general adaptation syndrome in inducing
the adrenals to secrete the cortico-steroids which act locally upon
the injured area. Any discussion relative to changes of a cellular
nature occurring within the amputation surface and determined
via ACTH by an hypothetically assumed release of cortical steroids
must necessarily remain futile until it is shown by experiment that
replacement therapy by cortical hormones is capable of restoring
regenerative potencies to limbs of hyophysectomized newts.
SUMMARY
1. The effects of ACTH injections on limb regeneration in normal
and in hypophysectomized newts have been studied. ACTH
(0.5 I.U. daily) was administered to newts for different periods
of time and, therefore, in different amounts. Altogether
150 cases were studied and 56 heads were examined histolo-
gically to verify the completeness of pituitary removal.
2. The physiological effects of ACTH injections upon newts are
generally beneficial: the animals are lively, eat well and
recover from the ill effects of the hypophysectomies; there is
marked expansion of chromatophores resulting in nearly black
coloration.
3. Injections in control animals with intact pituitaries show that
ACTH strongly influences normal regenerative processes.
Among the 65 limbs studied histologically and fixed from 4
to 50 days after amputation, it was found that regeneration
was considerably inhibited during the first 20 days, less so at
278
4.
SCHOTTE AND CHAMBERLAIN
later amputation ages when emancipation from the inhibitory
effects of ACTH is observed and normal regeneration ensues.
The effects of ACTH on hypophysectomized newts were investi-
gated in 57 cases in which ACTH was administered simultane-
ously with the amputations; in an additional series of 28 experi-
ments, ACTH was administered to hypophysectomized newts
a variable number of days after amputation. Recuperation
of regenerative potencies in limbs of hypophysectomized newts
has been observed in most of the cases, but the number of cases
of positive regeneration increases with the amputation age of
the limb: whereas among the 85 cases studied none showed
regeneration if fixed not later than 10 days after amputation,
52 limbs fixed at later amputation ages exhibited clear-cut
regeneration. Cases are described where limbs of hypophy-
sectomized animals show evidence of regenerative processes
while injected controls of the same amputation age but with
intact pituitaries exhibit no signs of regeneration.
The fact that positive regeneration has been observed in histolo-
gically verified absence of the pituitary shows that ACTH
alone is efficient in replacing the missing pituitary. However,
the “ curative ” action of ACTH upon regeneration of hypophy-
sectomized newts is only a temporary one, since after cessation
of ACTH administration, subsequently amputated hmbs show
no regeneration.
It is suggested that the action of ACTH in determining recu-
peration of lost regenerative potencies in hypophysectomized
newts is attributable to its role within the pituitary-adrenal
synergism, operative according to SELYE under conditions of
(i stress
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280 C. TABAN
Ne 16 C. Taban. Variations du poids dans les trai-
tements de longue durée à la chlorpromazine (1).
Avec 3 figures dans le texte.
(Travail de la Clinique universitaire de Psychiatrie, Bel-Air, Genève.
Directeur Professeur F. Morel.)
A mon cher maître, le professeur E. Guyénot.
à l’occasion de son 70° anniversaire, en respectueux
hommage.
Acquisition thérapeutique récente, la chlorpromazine a été
introduite en psychiatrie par les auteurs français, en 1952 ?. Son
emploi s’est rapidement généralisé. Elle exerce des effets dits
«neuroplégiques » sur le système nerveux végétatif et central. On
sait l’importance de son action centrale depuis les travaux de
CATHALA et PocipaLo (injections de chlorpromazine dans les
ventricules cérébraux du chien), et de TERZIAN (examens électro-
encéphalographiques). Elle potentialise également l’action de
plusieurs autres médicaments, dont les hypnotiques.
En psychiatrie, ses deux modes d'administration les plus
habituels sont les suivants: 1) par injections intramusculaires
répétées, en association ou non avec d’autres médicaments (luminal,
plexonal, phénergan, par exemple), réalisant ainsi une cure de
sommeil prolongé, discontinu, qui est poursuivie pendant quelques
semaines, 2) par voie orale, en gouttes ou en comprimés, souvent
administrés pendant des mois. Bien souvent la cure par injection
est accompagnée et suivie d’un traitement per os.
Je ne parlerai ici que des cures de longue durée, par comprimés.
Les malades soumis au traitement per os changent relativement
rapidement de comportement. L’agitation, lorsqu'il y en a, cesse
ou est réduite dans une large mesure, les activités motrices et
mentales diminuent. On observe, surtout au début, de la somno-
lence, de la passivité. Les repas sont pris plus régulièrement. Chez
les hallucinés les automatismes mentaux pathologiques sont mieux
' Chlorhydrate de chloro-3 (dimethylamino-3-propyl)-10 phénothiazine —
largactil Specia.
* DELAY, DENIKER et Hare — DescHaMmPs — Hamon, PARAIRE et
VELLUZ, suivis de nombreux autres.
TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 281
toleres, entrainent moins de reactions vives (anxiete, colere);
parfois même, ils disparaissent progressivement. Certains malades
agités, chroniques, ont pu être modifiés ainsi, même après des
années d’hospitalisation (LaBHARDT). Malheureusement, chez ces
patients, la cessation du traitement permet souvent à la psychose
de se manıfester à nouveau. Pour cette raison, nous avons appliqué,
à la Clinique de Bel-Air, des cures de chlorpromazine per os d’une
durée de plusieurs mois, et dans quelques cas de plus de deux ans,
chaque essai de suppression du médicament ayant amené une
rechute.
Ces malades ont presque tous grossi, parfois dans des propor-
tions considérables. Il m’a paru interessant de quantifier cet effet
secondaire, devenu important. Dans ce but, j'ai examiné deux
groupes de malades hospitalisés depuis longtemps. Leur poids,
avant le traitement, était relativement stable, et le régime ali-
mentaire n’a pas varié.
Le premier groupe comprend 25 femmes. La plus âgée avait
70 ans et la plus jeune 17 ans au début de la cure. L’âge moyen
était de 53 ans. Les diagnostics suivants ont été posés chez ces
malades: démence précoce, 12 cas; psychose hallucinatoire chro-
nique, 8 cas; psychopathie, 2 cas; psychose maniaque-dépressive
2 cas; psychose d’étiologie inconnue, 1 cas.
Les doses de chlorpromazine per os administrées quotidienne-
ment ont varié d’une malade à l’autre et, chez chaque malade,
de 2 à 6 comprimés à 25 mg. Il a fallu adapter la posologie suivant
la résistance personnelle ou l’état du moment. Les interruptions
de traitement, toutes de brève durée, n’ont pas été relevées, car
elles n’ont pas modifié la courbe de poids de façon importante.
Le deuxième groupe comprend 30 hommes. Le plus âgé avait
73 ans et le plus jeune 27 au début de la cure. L’äge moyen était
alors de 44 ans. Chez ces malades, les diagnostics suivants ont été
posés: démence précoce, 20 cas; manie chronique, 3 cas; paralysie
generale, 2 cas; psychopathie constitutionnelle, 3 cas; psychose
d’etiologie inconnue, 1 cas; dépression, hypocondrie, 1 cas.
Ils ont reçu des doses quotidiennes de chlorpromazine per os
allant de 3 à 12 comprimés à 25 mg., là aussi, suivant le moment et
suivant la résistance personnelle.
Pour les deux groupes, j'ai relevé les variations du poids après
un, trois, six et douze mois, en prenant comme point de compa-
282 C. TABAN
raison le poids avant le traitement. J’ai recherche si ces variations
étaient conditionnees par le sexe, par l’âge ou par le type de maladie
mentale.
RESULTATS.
Le poids moyen avant le traitement oscillait pour chaque groupe
et sous-groupe autour de 60 kg. (de 57 à 65 kg.).
I. Influence du sexe (fig. 1).
Après 1 mois de traitement: a) Premier groupe (femmes). La
moitie de ces malades (52%) ont réagi par une prise de poids. La
moyenne obtenue en divisant par le nombre des malades la diffé-
rence: somme des gains de poids, moins somme des pertes, est de
+ 0,58 kg. Cette augmentation représente le 1,35%, du poids
moyen initial (fig. 1).
Freud
Augmentation moyenne du poids en fonction du sexe, au cours de traitement
a la chlorpromazine, exprimée en % du poids moyen initial. Le trait
pointillé représente le groupe des femmes, le trait plein celui des hommes.
Le temps est porté en abscisse, le % de l’augmentation en ordonnée.
b) Deuxième groupe (hommes). — La moitié de ces malades
(53%) ont augmenté de poids. La moyenne du gain par malade
est de 1 kg., ce qui représente le 1,67%, du poids moyen initial
(hend),
TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 283
Apres 3 mois de traitement : a) Premier groupe (femmes). — Le
88% de ces malades ont pris du poids. La moyenne du gain par
cas est de 2,1 kg., ce qui représente le 3,75% du poids moyen
initial (fig. 1).
b) Deuxième groupe (hommes). — Le nombre de malades
ayant pris du poids représente le 84% du nombre total. La moyenne
_ du gain par malade est de 3,2 kg., soit le 5,15% du poids initial
moyen (fig. 1).
Apres 6 mois de traitement: a) Premier groupe (femmes). — Le
nombre des malades ayant pris du poids représente le 79% de ce
groupe, soit un pourcentage moindre qu'après 3 mois. La moyenne
du gain par malade est de 3,7 kg., soit le 6,53% du poids moyen
initial.
b) Deuxième groupe (hommes). — Le 87% de ces malades
ont augmenté de poids. La moyenne du gain par malade est de
4,8 kg., soit le 8,16% de la valeur initiale moyenne.
Après 12 mois de traitement: a) Premier groupe (femmes). —
83% de ces malades ont pris du poids, pour le 17% l’augmentation
dépasse 20 kg. Le gain moyen par cas est de 6,8 kg., soit le 10,9%
du poids initial moyen.
b) Deuxième groupe (hommes). — Le 86% de ces malades ont
pris du poids, pour le 19% l’augmentation dépasse 15 kg. L’aug-
mentation moyenne par malade est de 7,6 kg., soit le 12,8% du
poids initial moyen.
Apres plus d’un an de traitement: Le 73% des femmes et le
53% des hommes ont continué de grossir.
Dans le premier groupe, il faut relever le cas de Mme Gr.,
psychose hallucinatoire chronique, dont le poids a passé en 18 mois
de 47 à 94 kg., soit du simple au double. Dans le deuxième groupe,
le malade ayant grossi le plus est M. Sch., démence précoce, qui a
passé en 14 mois de 56 à 81 kg., soit une augmentation de 45%.
II. Influence de l’age (fig. 2).
. Les malades ont été divisés en trois groupes: a) ceux âgés
de 20 à 40 ans (13 cas); b) ceux âgés de 40 à 55 ans (19 cas) ; enfin
c) ceux âgés de plus de 55 ans (23 cas).
Après 1 mois de traitement: Pour les malades âgés de 20 à 40 ans,
l'augmentation moyenne représente le 2,3 % du poids moyen avant
284 C. TABAN
traitement. Pour ceux de 40 à 55 ans, comme pour ceux de plus
de 55 ans, elle en représente le 0,9%.
Après 3 mois de traitement: Pour les malades de 20 à 40 ans,
l'augmentation moyenne est le 5,2% du poids initial. Chez ceux
de 40 à 55 ans, elle en est le 4,3%; chez ceux de plus de 55 ans,
leto 0
Apres 6 mois de traitement: Pour les malades de 20 a 40 ans, _
l'augmentation moyenne est de 7%, elle est de 6,1% chez ceux de
40 a 55 ans, et de 7,7% chez ceux de plus de 55 ans.
%
15
10
Om 5 6 12
Mois
enne
Variations de poids en fonction de l’àge, exprimées en % des poids moyens
avant le traitement à la chlorpromazine. La courbe dessinée en point-
trait-point représente le groupe de malades äges de 20 a 40 ans, la ligne
pointillée celui des malades äges de 40 à 55 ans, enfin le trait plein, celui
des patients de plus de 55 ans.
Apres 1 an de traitement: L’augmentation moyenne est de 6,1%
pour les malades de 20 à 40 ans, de 9,5% pour ceux de 40 à 55 ans,
et de 12,2% pour ceux de plus de 55 ans.
Ces variations sont semblables chez les hommes et les femmes.
La baisse du pourcentage de l’augmentation, après douze mois,
chez les malades les plus jeunes, s'explique par le départ de la
clinique, avant ce délai, de trois patients en très bonne voie d’amé-
TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 285
lioration. Ceux qui sont restés réagissent moins bien cliniquement
et prennent moins de poids.
III. Influence du type de maladie mentale (fig. 3).
1) Huit malades atteints de psychose hallucinatoire chronique
ont été examinés, tous sont de sexe féminin.
Après un mois l’augmentation moyenne représentait le 0,6%
du poids moyen avant traitement. Après trois mois elle en repré-
sentait le 2,4%; après six mois le 7,5%; après un an, la 16,1%.
O] 3 6 12
Mois
re:
Augmentation moyenne de poids en fonction du temps, exprimée en % du
poids moyen avant le traitement, chez des psychoses hallucinatoires
chroniques (traits pleins), des psychoses maniaque-dépressives (point-
trait-point), et des déments précoces (pointille).
2) J’ai examiné 31 malades (dont 19 hommes) souffrant de
démence précoce.
Apres un mois l'augmentation moyenne de poids représentait
le 1,8% du poids initial moyen. Après trois mois elle en représentait
le 45%; après six mois, le 7,3%; après un an, le 11%.
Il n’y a pas de différence notable entre hommes et femmes quant
aux variations observées.
286 C. TABAN
3) Chez cing malades présentant une psychose maniaque-
dépressive, les résultats sont les suivants: Après un mois l’augmen-
tation moyenne du poids représentait le 1,2% du poids initial
moyen. Après trois mois elle en représentait le 6%; après six mois,
le 10,79%; apres una les la Oe
4) Parmi les malades restant, il n’a pas été possible de former
des groupes comparatifs, chaque affection n’étant représentée que
par un trop petit nombre de cas. Leurs variations de poids n’offrent
d’ailleurs pas de particularités notables. Par contre, augmentation
a été importante dans un cas d’anorexie mentale que m’a rapporté
la doctoresse N. Bover. Il s’agissait d’une jeune fille de 17 ans
chez laquelle le traitement classique (isolement, psychotherapie)
n’avait pas donné de bons résultats. L’administration de chlorpro-
mazine per os a amené une amélioration importante, bien que la
malade soit revenue dans son milieu familial ?.
COMMENTAIRES.
Chez l’anımal, des mesures de l’action de la chlorpromazine
sur la prise de poids pendant la croissance ont été effectuées par
COURVOISIER et Ducror. Ces auteurs n’ont pas trouvé de différence
entre les animaux testés et les temoins. Leurs expériences ont duré
un mois pour les ratons et six semaines pour les chiots. Ces durees,
beaucoup plus courtes que celles de nos traitements, et le fait qu’il
s’agissait d’animaux très jeunes, en cours de croissance et non
d’adultes, expliquent la difference des résultats. Quelles sont chez
l’homme, les raisons de la prise de poids ?
Les résultats que nous avons vu plus haut montrent qu’elle
est à peu de chose près la même dans les deux sexes, quels que
soient l’äge ou la maladie mentale des patients (psychose halluci-
natoire, psychose maniaque-dépressive, démence précoce). C’est
chez les psychoses hallucinatoires chroniques que l'augmentation
est la plus forte, mais pas de beaucoup.
L’appetit est en général peu modifié. Mais les malades, plus
dociles, mangent plus régulièrement qu'auparavant. Dans la quasi-
totalité des cas, l'augmentation de poids accompagne l'amélioration
1 BiLLIOTET et GoASGUEN ont déjà signalé l’action favorable de la chlor-
promazine dans un cas d’anorexie mentale.
TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 287
clinique. Cette dernière comprend la cessation de l’agitation, la
diminution des activités motrices et mentales, diminution surtout
marquée au début du traitement. Le métabolisme basal est abaissé
sous l’action de la chlorpromazine (CourvorsieR et coll., DELAY
et coll.). C’est pourquoi il faut chercher, je pense, dans la diminution
des dépenses énergétiques la cause principale de l’augmentation
pondérale.
Pour DonnADIEU et coll., qui l’ont aussi signalée, elle est due a
une action de la chlorpromazine sur le métabolisme des lipides. Il
est aussi possible qu’il y ait une certaine rétention d’eau, l’appa-
rition d’œdèmes malléolaires discrets peu de temps après le début
du traitement chez certains petits cardiaques, le laisse supposer.
La répartition sur les individus du poids acquis ne présente pas
de traits caractéristiques; le tissu sous-cutané devient ferme, le
visage, le cou, le tronc, la partie inférieure du corps augmentent
de volume de façon relativement harmonieuse. Lorsqu'elle entraîne
une obésité marquée, cette prise de poids peut devenir gênante,
particulièrement chez les cardiaques. Pour parer à cet inconvénient,
on peut tenter de limiter la ration alimentaire et, lorsque cela est
possible, engager ces patients à une activité plus grande. Mis en
regard de l’amélioration remarquable de l’état mental, les ennuis
causés dans quelques cas par l’augmentation pondérale sont
mineurs.
AUTEURS CITÉS
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RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 289
N° 17. W. Taillard. — Le rôle de l’hérédité en pathologie
vertebrale. Avec 8 figures dans le texte.
(Clinique Orthopedique du Balgrist. Zurich. (Directeur: Professeur
Dr M. R. FRANCILLON.)
En respectueux hommage au professeur
E. Guyénot pour son 70° anniversaire.
S'il est certain que l’hérédité joue un rôle très important dans
le déterminisme de tous les caractères anatomiques, physiologiques
ou psychiques qui différencient l'individu, il est parfois difficile de
mettre ce rôle en évidence. Les difficultés se présentent déjà en
génétique expérimentale, même lorsqu'on s'attaque à des êtres
relativement simples. Il suffit de citer la complexité des facteurs
déterminant la forme des ailes de la Drosophile ou la couleur de ses
yeux. Lorsqu'on aborde les mammifères, le nombre des chromo-
somes, celui des gènes augmente encore, leur action se complique,
et un caractère semblant très simple, comme la couleur du pelage
chez la souris, peut être le résultat de l’action combinée de 12 gènes
présentant chacun toute une série de mutations.
Quant à l’hérédité humaine, elle accumule toutes les difficultés
de la génétique expérimentale: irrégularité de la dominance,
fluctuation des caractères pathologiques, pénétrance et expressivité
variées, influences du milieu, gènes modificateurs, ete. (GUYENOT).
A ces difficultés d’ordre purement génétique, il faut encore ajouter
toutes celles inhérentes à la recherche médicale: définition et
classification des syndromes pathologiques, terminologie, difficultés
de retrouver et de contrôler des familles souvent dispersées, modi-
fications importantes dues au milieu, au genre de vie, à la profession:
influences pathologiques surajoutées (maladies de la mère durant
la grossesse par exemple) sans compter l’incertitude toujours
possible de la paternité !
Le rachis humain, organe complexe, soumis pour la première
fois dans le règne animal aux conditions mécaniques créées par la
station debout ne constitue certes pas un sujet d’études génétiques
particulièrement adéquat. Dans la plupart des cas on devra se
REV. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 19
290 W. TAILLARD
contenter de reunir un faisceau d’arguments en faveur d’une
etiologie héréditaire, ou en faveur d’un mode de transmission,
mais on ne pourra que rarement pénétrer plus avant dans les
mecanismes intimes et les interactions des genes qui determinent
les caracteres normaux ou pathologiques que nous observons.
Nous nous bornerons à l’étude des lésions vertébrales pures,
excluant tous les grands syndromes héréditaires osseux qui, pour
la plupart, touchent également la colonne vertébrale (nanisme,
chondrodystrophie, fragilité osseuse, maladie d’Albers-Schônberg,
etc...).
1. LA VARIABILITE DE LA COLONNE VERTEBRALE.
La colonne vertébrale, organe complexe, et peu stable, présente
un grand nombre de variations anatomiques localisées de préférence
a union de deux de ses segments et surtout au niveau lombo-sacré
et cervico-dorsal (côtes cervicales, lombalisations, sacralisations,
vertébres de transition, hypertrophie des apophyses transverses,
etc...). Il est même très difficile, pour ne pas dire impossible de
définir un type standard « normal », de colonne vertébrale humaine.
Künne (1932, 1934) a le mérite d’avoir tenté une synthèse de nos
connaissances sur .ce sujet. Son travail, maintes fois critiqué
(Lenz 1952, ScHaDE 1954) et peut être critiquable est cependant
remarquablement documente et nous apporte un tres grand nombre
de faits et de résultats intéressants.
KÜHNE a étudié 10.000 radiographies de toute la colonne
vertébrale et a retenu parmi elles, celles de 121 individus apparte-
nant a 23 familles. A ce matériel il a ajouté plus tard (Künne 1936)
108 paires de jumeaux uni- et bivitellins. Il a montré qu'il fallait
classer les variations de la colonne vertébrale en deux grands
groupes: les variations vers le haut ou variations craniales d’une
part; les variations vers le bas ou variations caudales d’autre part.
Ainsi, chez la plupart des individus, la dernière vertèbre lombaire
est la vingt-quatrième, la vingt-cinquième constituant la base du
sacrum. Lorsque la vingt-quatrième vertèbre est typiquement
lombaire et que la vingt-cinquième est typiquement sacrée, 1l
n'existe aucune variation et l’articulation lombo-sacrée peut être
considérée comme «normale ». Mais la vingt-quatrième vertèbre
(cinquième lombaire) peut présenter des caractères plus ou moins
RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 291
nets de vertèbre sacrée; elle peut même, dans les cas extrêmes,
s’incorporer complètement au sacrum et ne plus se différencier
d’une vertèbre sacrée typique. On dit alors qu’il y a eu variation
dans le sens cranial. Par contre, la vingt-cinquième vertèbre
(première sacrée) peut présenter des caractères plus ou moins
nets de vertèbre lombaire jusqu’à se lombaliser complètement.
Il y a eu alors variation dans le sens caudal.
De telles variations se retrouvent à la limite de tous les segments
vertébraux, soit l’union cervico-dorsale, dorso-lombaire, lombo-
sacrée, et sacro-coccygienne. Elles sont génétiquement déterminées.
Ce n’est cependant pas la variation elle-même qui répond à un
gène donné, mais le sens seulement de cette variation. Une minime
variation de l’un quelconque des niveaux de la colonne vertébrale
suffit pour la classer et pour déterminer son sens général. Il existe
une paire d’allèles Cr — cr qui déterminent le sens de la variation:
Cr, détermine le sens cranial; il est dominant.
cr, détermine le sens caudal; il est récessif.
Voici, à titre d'exemple, un arbre généalogique démonstratif (fig. 1).
Bre. 1%
Arbre généalogique (Künne) montrant la transmission du sens de la variation
de la colonne vertébrale.
@ Variation dans le sens caudal (recessif).
O O Variation dans le sens cranial (dominant).
@ Type «normal».
L'étude des 23 familles de KüaNE, ainsi que celle des paires de
jumeaux a pleinement confirmé l'hypothèse génétique ci-dessus.
48 paires de jumeaux univitellins ont montré une concordance
parfaite du sens de la variation; 19 paires présentant une variation
caudale et 29 une variation craniale. Par contre, dans 44 paires
292 W. TAILLARD
de jumeaux bivitellins, on trouvait 12 paires (soit 27,3%) pre-
sentant une variation de sens opposé. Cette proportion de discor-
dance se retrouve dans le groupe des frères et sœurs ordinaires
où 66,23% présentent une variation concordante et 27,27% une
variation discordante.
Les variations caudales sont toujours plus importantes que les
variations craniales. Ainsi la variation caudale se manifeste au
niveau de tous les segments vertébraux dans 25% des cas, alors
que la variation craniale ne le fait que dans 4% des cas. La péné-
trance du gène semble donc nettement plus forte pour les homo-
zygotes récessifs que sont les variants dans le sens caudal, que
pour les homo- et hétérozygotes dominants que sont les variants
dans le sens cranial. Il y aurait là un phenomene de modification
de la dominance ou de l’expressivité selon le milieu génotypique
a mettre en parallele avec les résultats obtenus par TIMOFEEFF-
Ressovsky chez Drosophila funebris avec le gene Vti (venae trans-
versae incompletae).
La population de Berlin comprend, selon KiHNE, 58,5% de
types « cranial » et 34,2% de types « caudal », 7,25% des individus
ne montrant aucune variation et répondant à la définition d’un
type «normal». Ainsi, une colonne vertébrale correspondant à
l’absence de toute variation constatée sur une radiographie, ne
serait que le résultat d’une variation non exprimée, mais présente
dans le patrimoine héréditaire et susceptible de se manifester dans
la descendance. Il y aurait seulement absence de pénétrance du
gene. L’expressivite serait également très variable comme le
montre l’etude des paires de jumeaux univitellins.
2. LE SYNDROME DE KLIPPEL-FEIL.
Ce curieux syndrome malformatif de la colonne cervicale,
décrit pour la première fois par de HaLLER en 1745 et par MORGAGNI
Pannée suivante, individualisé par Krippen et Frit en 1912, se
caractérise avant tout par la brièveté du cou. C’est la maladie des
hommes sans cou, le « Froschhals » (cou de crapaud) des auteurs
allemands, le télescopage vertébral des auteurs français. Les
patients présentent un cou anormalement court, la limite inférieure
des cheveux semble abaissée sur le dos, les mouvements de la tête
sont plus ou moins limités; les radiographies montrent une réduc-
RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 293
tion variable du nombre des vertebres cervicales qui, souvent
encore, sont soudées entre elles. Dans les cas graves, la déformation
atteint egalement la colonne dorsale et les cötes provoquant des
troubles respiratoires importants, et pouvant même entraîner la
mort. On observe aussi de nombreuses malformations associées
(bec de lièvre, aplasie de l’oreille, spina bifida, polydactylie, malfor-
mations cardiaques). Ce syndrome est relativement rare puisque
ZIELENGOLD (1937) n’en relève pas plus de 100 cas dans
la littérature. Quelques cas héréditaires démonstratifs ont été
publiés.
el à 1
IE 2
Arbre généalogique d’une famille présentant 4 cas du syndrome de Klippel-
Feil (selon DEmELER). La fille aînée (n° 1) présentait une légère scoliose
cervicale avec spina bifida occulta et une synostose de 3 vertèbres cer-
vicales. Le n° 2 avait une synostose de C 5 à D 1 avec une raideur très
marquée du cou. Le n° 3 présentait une synostose étendue cervico-dorsale
avec un spina bifida occulta. Le n° 4 était normal, sauf une aplasie des
apophyses transverses de L 1.
Le premier, étudié par JarcHo et Levin (1938) est celui d’une
famille de nègres dont la mère présentait seulement quelques
légères anomalies de la colonne cervicale, en particulier un spina
bifida occulta. de C 5. Elle eut, à la suite d’un premier mariage
avec un homme sain, un enfant également sain. D’un second
mariage avec un homme cliniquement sain, elle eut deux autres
enfants. Le premier était un garçon présentant une scoliose dorsale
avec une réduction du nombre des vertèbres cervicales (5) et
dorsales (10). Le nombre des côtes était également diminué;
il mourut à l’âge de 6 mois à la suite de troubles respiratoires. Le
294 W. TAILLARD
second enfant était une fille présentant également une réduction
du nombre des vertèbres cervicales (6) et dorsales (11). Le cou
était complètement raide, les côtes soudées entre elles et la respira-
tion très difficile. Cette enfant mourut aussi, âgée de 19 jours.
Une seconde famille étudiée par DEMELER (1933) est intéressante
par la présence d’un mariage consanguin (fig. 2). Elle parle nette-
ment en faveur d’une hérédité récessive.
Une autre famille présentant un mariage consanguin a été publiée
par DE Luccui (1942). Sıcarp (1923) avait pour la première fois
mis l’accent sur le rôle joué par l’hérédité dans l’étiologie de ce
syndrome, en étudiant le cas d’une mère, de sa fille et de ses deux
fils, tous atteints du même syndrome.
3. LE SPINA BIFIDA.
Schématiquement, le spina bifida se présente sous deux formes
différentes. La première, grave (Spina bifida aperta), est accom-
pagnée d’une tumeur sacrée plus ou moins volumineuse contenant
Pextrémité de la moëlle épinière et les méninges. Elle provoque des
lésions nerveuses de la vessie et du rectum ainsi que des membres
inférieurs et entraîne souvent la mort des nouveau-nés qui en sont
atteints. Elle se trouve dans environ 1°/,59 des naissances. La
seconde forme, bénigne (spina bifida occulta) se rencontre dans
15 à 20% des individus adultes, soit au niveau de L5 soit au
niveau de S 1. Son rôle pathogenique est actuellement considéré
comme nul, et elle ne représente plus qu’une simple curiosité osseuse
sans importance.
Le rôle joué par l’hérédité dans le déterminisme de cette
malformation a été discuté maintes fois sans que l’on arrive à une
solution satisfaisante (DEMELER 1933, GaATEs 1946, Baur, etc...).
A part quelques familles (celles de DEMELER ou de VERSCHUER
par exemple) la plupart des cas surviennent isolément et sont le
plus souvent uniques dans des familles de plusieurs enfants
(Leveur 1937).
DEMELER publie une forme grave touchant 4 enfants sur 5.
On connaît également une vingtaine de cas de jumeaux (DE LUCCHI
1942, DEMELER 1933) avec une concordance de 8 sur 10 pour les
jumeaux univitellins et de 8 sur 21 pour les jumeaux bivitellins.
Les cas publiés parlent en faveur d’un gène récessif conditionnant
RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 295
au moins les formes graves, mais les faits sont encore trop disparates,
et le matériel trop peu important pour que l’on puisse en tirer des
conclusions sérieuses.
%. [DA SCOLIOSE.
Dans le vaste chapitre des deviations laterales de la colonne
vertébrale, ıl faut différencier deux grands groupes principaux:
a) Des courbures dites secondaires, dont létiologie et le
mécanisme sont bien connus. Il s’agit soit d’une malformation
congénitale (vertèbre cunéiforme), soit d’une paralysie entraînant
la rupture de l’equilibre musculaire du tronc (poliomyélite) soit
d’une maladie ayant provoqué une lésion asymétrique du thorax
(empyeme) soit d’une inégalité de la longueur des jambes, etc.
b) Des courbures dites primaires ou essentielles dont nous
ignorons complètement l’étiologie et qui surviennent en général
au cours de la seconde enfance, s’aggravant rapidement à la puberté
pour se stabiliser des que la croissance de la colonne vertébrale
est terminée. Ce groupe comprend le plus grand nombre des
scolioses (90% selon OSMOND-CLARK).
Pre: 3.
Arbre généalogique d’une famille présentant 8 cas de scoliose (selon STAUB).
C’est pratiquement à ce dernier groupe seulement que s’appli-
quent les recherches génétiques. Quelques travaux traitent des
scolioses dues à une malformation osseuse de la colonne vertébrale
(FABER, SCHULTHESS); ils ne nous fournissent cependant aucun
argument en faveur d’une étiologie héréditaire. Par contre de
nombreux documents ont été publiés sur la scoliose essentielle,
et presque tous les auteurs qui se sont occupés de ce problème
crucial de l’orthopédie ont cité quelques arguments en faveur ou à
l'encontre d’une étiologie héréditaire. Ainsi STAUB (1924) publie le
cas d’une famille de 9 enfants. Le père et la mère ont une scoliose
et leurs 6 enfants vivants en ont une également. Trois enfants morts
prématurément ne purent être étudiés (fig. 3). ASHNER et NITSCHE
296 W. TAILLARD
DINA
tadiographies de la colonne vertébrale chez la mère (c) et chez ses deux filles
jumelles univitellines âgées de 11 ans (a et 5). Toutes les trois présentent
une même forme de scoliose (selon Nitscne et ARMKNECHT).
RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 297
(1928) citent des cas de jumeaux vrais concordants, présentant des
scolioses tantôt a convexité droite, tantôt à convexité gauche (fig. 4).
KLEINBERG (1951) trouve 23% de cas familiaux dans une statistique
de 150 cas. Des familles comptant 3 à 6 membres atteints ne sont
pas rares. En accord avec la plupart des auteurs, il admet une
sex-ratio de 70 filles pour 30 garçons.
C’est à FABER que l’on doit l’etude la plus documentée sur la
génétique des scolioses. Il a réuni parmi 660 cas, 174 cas familiaux
(soit le 26,4%). La répartition des sexes reste toujours dans la
proportion de deux filles pour un garçon, mais il ne semble pas
qu'il faille chercher ici l’influence d’un gene lie au sexe; il s’agirait
plus simplement d’un effet de la coquetterie féminine poussant les
parents à consulter plus facilement leur médecin pour une mauvaise
tenue de leur fille que de leur fils. Les statistiques faites dans les
_écoles, où ce facteur de sélection ne joue plus, donnent une sex-ratio
très voisine de 50% (ScHuLTHESS 1907).
Selon les conclusions de l’étude de FABER, la scoliose serait due
à un facteur dominant irrégulier. On constate très souvent le saut
d’une ou de deux générations. L’expressivite du gène serait très
variable et le milieu aurait également une grande influence. Ces
conclusions de FABER sont loin d’être convaincantes et nous
manquons encore d'explications pour le grand nombre de cas
isolés qui forment la majorité de toutes les grandes statistiques.
5. LE TORTICOLIS CONGENITAL.
Cette déformation n’entre pas en fait dans les lésions de la
colonne vertébrale proprement dites. Elle est due à un raccourcisse-
ment d’un des muscles sterno-cléido-mastoïdiens, raccourcissement
entraînant une déviation homolatérale de la tête avec rotation du
côté opposé (fig. 7). La colonne vertébrale ne présente en général
pas d'anomalies, si ce n’est une courbure fonctionnelle qui se
laisse redresser dès que le raccourcissement musculaire est corrigé.
On a longtemps considéré le torticolis congénital comme une
séquelle d’un traumatisme du muscle sterno-cléido-mastoidien à la
naissance; on trouve en effet dans 75% des cas une dystocie ou
une malposition du fœtus ın utero. Certains faits cependant, parlent
contre une telle étiologie. On connaît plusieurs cas de lésion bila-
térale et parfaitement symétrique du sterno-cléido-mastoidien.
298 W. TAILLARD
Las EB (H.11082)
linee
Montage photographique mettant en évidence l’asymétrie du visage
dans le torticolis congénital.
RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 299
Certains nouveau-nés ayant présenté lors d’un accouchement
difficile un hématome très net du sterno-clédo-mastoïdien se sont
guéris sans jamais présenter de torticolis. La description de nom-
breux cas familiaux a dirigé l’attention des chercheurs vers la
possibilité d’une étiologie héréditaire. (Busch 1920, Isickerr 1931,
FRANCILLON 1938, PrinpLER 1952.) BuscH a publié un très bel
arbre généalogique (fig. 6).
CRC:
Arbre généalogique d’une famille présentant 9 cas de torticolis congénital
(selon Busch).
Isickeir (1931) étudiant 2673 cas trouve 11,2% de cas familiaux
et publie 156 arbres généalogiques plus ou moins complets. La
lésion se transmet aussi bien par le père que par la mère; la con-
sanguinité des parents est trois fois plus fréquente dans les cas de
torticolis; les jumeaux vrais montrent une concordance des lésions
dans 80% des cas et les deux sexes sont touchés de façon identique.
IsiGKEIT admet une origine génétique certaine. La dystocie, si
fréquente dans ces cas, serait la suite et non la cause du torticolis.
Il s'agirait d’une transmission récessive dihybride. Un fait reste
cependant troublant, c’est la rareté des cas familiaux, puisque
Isiekeir lui-même ne peut en réunir plus que le 11% des cas.
Cependant en examinant mieux les sujets atteints de torticolis,
on voit que le plus grand nombre d’entre eux et même la totalité
dans la statistique de FrancıLLon (100 cas) présentent une asy-
métrie très nette de la face et du crâne (scoliosis capitis, fig. 5).
On connaît également plusieurs familles dont certains membres ne
montrent qu’une asymétrie faciale sans torticolis alors que d’autres
présentent à la fois le torticolis et l’asymétrie du visage. Ainsi dans
une famille citée par FRANCILLON, un frère avait une forte asymétrie
“| -0s4joj4puodg
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Kydode :z ‘5 "] op Teaqaza0a sd 105) : 7 ‘(
ROLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 301
faciale isolée, alors que la sœur présentait la même asymétrie mais
avec un torticolis. Cette asymétrie n’est donc pas une conséquence
du torticolis puisqu'on la trouve souvent sans lui. D’autre part,
elle ne lui est pas proportionnelle. Une légère déviation latérale
de la tête peut s’accompagner d’une forte déformation du visage
et vice versa.
PFANDLER (1952) a trouvé d’autres anomalies associées au
torticolis, en particulier une hypoplasie du trapèze et du grand
pectoral. Reprenant l’étude du matériel d’IsicKeir, il arrive à la
conclusion que la lesion se transmet selon le mode d’une dominance
irrégulière.
Il serait intéressant de reprendre l’étude génétique du torticolis
en y associant celle des asymétries de la face et des autres lésions
musculaires de l’epaule et du cou, toutes ces anomalies étant
probablement l’expression différente d’un même gène (pléiotropie ?).
5. LA SPONDYLOLYSE ET LE SPONDYLOLISTHESIS.
L’arc vertebral peut être le siège de solutions de continuité,
de fentes à localisations variées. La plus connue et la plus fréquente
est la fente postérieure ou spina bifida, due au défaut de soudure
des deux moitiés de l’arc vertébral sur la ligne médiane. Une autre
de ces fentes est située dans ia courte portion osseuse qui relie les
deux apophyses articulaires supérieure et inférieure (isthme); elle
porte le nom de spondylolyse (fig. 7).
Lorsque la solution de continuité est bilatérale, la partie
antérieure de la vertèbre (corps vertébral, pédicules et apophyses
articulaires supérieures) n’est plus reliée à son arc; le verrou
articulaire qui la maintenait dans l’alignement des autres vertèbres
est rompu, et, sous l'influence de la pesanteur, elle peut glisser
en avant, réalisant l’image classique du spondylolisthesis.
La présence d’une lyse se retrouve avec une fréquence remar-
quablement constante dans les différentes races. Ainsi la race
blanche (européens, américains) présente un pourcentage de 5%
de lyses; les esquimaux de l'Alaska et du Yukon étudiés par
STEWART en ont un pourcentage beaucoup plus élevé (27,4%). Le
tableau suivant résume d’ailleurs les chiffres obtenus dans les
diverses populations étudiées:
302 W. TAILLARD
Fréquence de la lyse.
Auteur Race noe Nombre de cas
Blanes
Bailey... . . | Etats-Unis 4,4 2080 (radiographies)
Congdon . . . . | Etats-Unis 5,0 200 (squelettes)
Friberg .. : . | Scandinavie 5,6 1834 (radiographies)
Glorieus® <2. — 5,0 —
Jaroschy . . . | Tchécoslovaquie 5,0 130 (squelettes)
Bachameler 727° Eiiranee 5,4 —
Lanier AD tats Unis 7,0 101 (squelettes)
Le Double . . | Touraine 9,67 200 (squelettes)
Marique . . . . | Belgique 6,0 400 (radiographies)
Meshan i Etats-Unis 5,1 1131 (radiographies)
RoweetRoche . | Etats-Unis 6,4 4200 (squelettes)
Willis Pr MINE tata Unis 6,4 1023 (squelettes)
Lanier. . . . . | Etats-Unis (Nègres) 5,0 100 (squelettes)
Stewart . . . . | Etats-Unis (Nègres) 288 497 (squelettes)
Stewart . . . . | Etats-Unis (Indiens) 6,3 79 (squelettes)
Stewart . . . . | Esquimaux 27,4 350 (squelettes)
Hasebe . . . . | Japonais 9,6 287 (squelettes)
Shore 0 1. 1 \.Bantous 8,9 56 (squelettes)
L’etiologie de la spondylolyse n’est pas encore éclaircie. Il ne
s’agit certainement pas d’une fracture ni d’une fente congénitale
analogue au spina bifida. En effet, l'examen de plus de 600 nouveau-
nés n’a Jamais permis de la retrouver à la naissance.
Elle se développe entre la naissance et la dixième année. A partir
de 10 ans, la proportion classique de 5% (FriBERG 1939) est déjà
atteinte. Il semble qu’elle soit liée à la station debout et au déve-
loppement de la lordose lombaire qui en est la conséquence directe.
Elle n’est en effet jamais observée chez le singe.
L’hérédité Joue certainement un rôle dans sa genèse, sans que
lon puisse encore en préciser le mode. De nombreux cas familiaux
ont été publiés (BAKKE, BAILEY, JAEGER, ROCHER et RouDıL,
MARIQUE, FRANCILLON, HANHART, Remp). C’est à FRIBERG que
l’on doit le plus bel arbre généalogique: celui d’une famille de
66 membres étudiée durant 4 générations et présentant 16 cas de
lyse et de spondylolisthesis, soit environ un quart de ses membres.
RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 303
Un mariage entre deux sujets atteints a donné 7 enfants touchés
sur 9 (fig. 8).
GEORGE a publié une famille semblable où des parents atteints
tous deux de spondylolisthesis de la cinquième vertèbre lombaire
ont eu un fils avec une sacralisation de L 5 et une fille avec une
spondylolyse.
Nous n’avons pas encore un nombre suffisant de faits pour
tenter une interprétation génétique de ces observations. Des
arbres généalogiques comme celui de FRIBERG parlent en faveur
[| O 00000 (1100 a = ex : D UUUOCEUOC OLIOUO IJOUD ut UU LI
(TOO OTT ® o U) ® © ©
Rage
Arbre généalogique d’une famille présentant 16 cas de spondylolisthesis
(selon FRIBERG).
d’un gene récessif ou à dominance incomplète. Nous devrons
d’abord réunir un matériel clinique et surtout radiographique
suffisant avant de pousser plus loin des recherches rendues d’autant
plus difficiles que de nombreux cas de lyse ou de spondylolisthesis
ne souffrent jamais et ne consultent pas leur médecin.
7. LA MALADIE DE BECHTEREW.
La maladie de Bechterew ou spondylarthrite ankylosante est
une maladie rhumatismale caractérisée par un enraidissement pro-
gressif de toute la colonne vertébrale due à l’ossification des liga-
ments et des petites articulations. Elle débute durant la Jeunesse,
souvent aux articulations sacro-iliaques, et montre une nette
prédilection pour le sexe masculin (80 à 90%).
L'observation de familles de spondylarthritiques, ainsi que de
cas de jumeaux vrais atteints au même âge et dans les mêmes
conditions a attiré l’attention sur le rôle possible de l’hérédité dans
304 W. TAILLARD
son étiologie (Boni 1950, CLaussen 1938, HerscH 1951, etc.).
BONI cite des cas de transmission de père à fils et de mère à fille.
Il montre que la maladie de Bechterew touche surtout les individus
de type leptosome. Le type constitutionnel seul serait héréditaire,
un facteur X, inconnu declenchant la maladie elle-même. C’est
aussi l’avis de CLAUSSEN. Récemment HERScH et ses collaborateurs,
dans une large revue de la littérature, groupent 139 individus
appartenant à 61 familles. Ils font une étude statistique soignée
des arbres généalogiques publiés et arrivent à la conclusion que la
maladie de Bechterew dépend d’un facteur dominant autosomique
avec une pénétrance de 70%, chez l’homme et de 10% chez la
femme. Le gène se trouve probablement présent à l’état hétéro-
zygote dans la proportion de 6 pour 10 0/5. Dans les fratries où la
femme est atteinte, on note un effet stabilisant sur la pénétrance,
ce qui la rend presque complète dans les deux sexes.
Voici, brièvement résumé, l’état actuel de nos connaissances
sur le rôle de l’hérédité en pathologie vertébrale. Certes, nous
disposons déjà de nombreux points de repère et d’un abondant
matériel clinique parfois fort bien étudié. Cependant, dès que l’on
tente de grouper les faits et de réunir les résultats obtenus par des
chercheurs différents pour les interpréter en termes génétiques, on
s’apercoit que ce matériel est encore trop disparate, que les méthodes
de recherches sont trop variées, et que la plupart des observations,
trop souvent incomplètes, ne peuvent être comparées. Compléter
ce matériel par des observations cliniques et surtout radiologiques
précises; accumuler des documents conformes aux exigences de
l'analyse génétique sera la tâche des futurs chercheurs.
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UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM 307
N° 18. Luc Thelin. Un nouveau Protiste du genre
Dermocystidium, parasite de la Perche.
Avec 3 figures et 2 tableaux dans le texte.
(Institut de zoologie et d’anatomie comparée de l’Université de Genève.
Prof. E. Guyénot.)
Le genre Dermocysiidium, créé par PÉREZ en 1907, comprend
des organismes parasites, dont la caractéristique principale est la
- présence de spores sphériques contenant une grosse inclusion réfrin-
gente et colorable. La formation de kystes de forme définie,
possédant une membrane propre, constitue une seconde caracté-
ristique.
L’infection est peu généralisée et n’atteint pas gravement
l'hôte.
Les affinités de ce genre ne sont pas nettes et prêtent à dis-
cussion. Tandis que PÉREZ l’avait placé parmi les Haplosporidies,
ALEXEIEFF, puis Poisson l’ont rapproché du genre Blastocystis
(parasite de l’intestin des Batraciens, également fort mal connu);
Poisson a même réuni les deux genres dans une famille nouvelle:
les Blastocystidées, qu’il place « au voisinage des levures ».
D’autres auteurs considérent ce genre comme voisin des Chy-
tridinées (champignons parasites, possédant des zoospores avec
flagelles mobiles).
Toutes ces hypothèses n’emportent pas ma conviction, et, avec
tous les auteurs ayant personnellement observé des Dermocystidium,
je considére qu’aucune observation précise ne permet d’assigner a
ce parasite une place systématique bien definie et que le plus
raisonnable est de le laisser dans la classe suffisamment ouverte,
des Haplosporidies.
Les espèces connues jusqu’à present sont:
1) Dermocystidium pusula. Pérez, 1907.
Parasite de la peau des Tritons (T. cristatus et T. marmoratus ).
Les kystes sont sphériques avec une paroi épaisse. Les spores
mesurent 8 à 10 u; l’inclusion, 7 à 8 u.
308 L. THELIN
2) Dermocystidium branchialis. LEGER 1914, DUNKERLY 1914.
Parasite des branchies de la Truite (7. fario) où il forme des
kystes sphériques de 0,2 à 0,5 mm. de diamètre, munis d’une paroi
épaisse. Les spores mesurent 7 à 8 u et l'inclusion 3 à 4 u.
3) Dermocystidium ranae. GUYÉNOT et NaviLLe 1922.
Forme sur la peau des Grenouilles (R. temporaria) des kystes
en fer à cheval dont la membrane est épaisse autour du corps du
boyau et plus fine aux extrémités.
Les spores mesurent 7 à 9 u et l’inclusion 2 à 4,5 u.
4) Dermocystidium vejdovskyi. Jirovec 1939.
Ce Dermocystidium forme sur les branchies du Brochet (Esox
lucıus) des kystes spheriques de 0,2 a 1,2 mm. de diamètre, à
membrane fine. Les spores sont légèrement ovoides et mesurent
3 à 4 u; l’inclusion, 1 à 3 u.
5) Dermocystidium salmonis. Davis 1947.
Parasite des branchies d’un Saumon (Oncorhynchus tschawytscha )
ou il forme des kystes sphériques a membrane fine. Le diametre
des spores est de 8 à 12 u; celui de inclusion centrale, de 6 à 7 u.
6) Dermocystidium kot. HosHiNA et SAHARA 1950.
Parasite de l’epiderme et de la surface des muscles de la Carpe
(Cyprinus carpio). Les kystes sont filiformes et les spores subsphé-
riques. Ces dernieres mesurent 6 à 14 u et leur inclusion 4,5 a 10 u.
Un parasite de l’Huître (Crassostrea virginica), qui ne forme
pas de kystes et provoque une infection grave de l’hòte est égale-
ment placé par les auteurs parmi les Dermocystidium:
7) Dermocystidium marinum. Mackin, OWEN, COLLIER 1950.
Ce parasite provoque dans tous les tissus de l’Huître des abcès
bourrés de spores sphériques de 3 a 10 u. L’inclusion centrale est
de forme très variable. Ces spores se divisent directement pour
former de petites spores qui grandissent et étendent l’infection.
Il faut probablement rapprocher cette espèce d’un organisme
ne formant pas non plus de kyste et mortel pour son hòte:
8) Lymphocystidium daphniae. RUHBERG 1933.
Cet organisme avait été décrit par JIROVEC comme un Dermo-
cystidium. Il se développe librement dans Vhémolymphe des
Daphnies (D. magna et longispina). Le diamètre des spores est de
4 à 5 u. L’inclusion centrale n’est pas colorable. Son développement,
UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM 309
étudié par WEIsER, l’éloigne encore des Dermocystidium et cet
auteur a créé pour lui le genre Lymphocystidium.
Les observations concernant ces Dermocystidium sont avant
tout descriptives; celles concernant le cycle et le développement
du parasite sont vite résumées. La formation de l’inclusion centrale
a été observée avec précision, d’une part chez D. ranae (GUYENOT
et NAVILLE); d'autre part chez D. salmonis (Davis); elle est en
tout point comparable dans les deux cas. Par contre les différentes
observations concernant la sporulation sont divergentes: Plasmode
unique chez D. branchialis, selon les observations de LEGER;
Plasmode compartimenté chez D. vejdovskyi (JIROVEC); Develop-
pement par cellules individuelles dès le début chez D. salmonis
(Davis). LÉGER suggère en outre l’éventuelle union de deux sporo-
blastes, mais sans l’avoir constatée.
Les spores müres sont libérées directement dans l’eau chez
D. pusula et D. vejdovskyr, alors que les kystes mürs de D. bran-
chialis sont énucléés en entier.
Il faut peut-être mentionner que, dans un seul cas, différents
stades ont pu être observés simultanément dans le même kyste
(DUNKERLY).
OBSERVATIONS PERSONNELLES
Mes observations personnelles m'ont conduit à étudier sur les
nageoires et la peau de jeunes Perches du lac Léman { Perca fluvia-
tılıs), en captivité depuis deux semaines au moins, une espèce de
Dermocystidium encore inconnue: Dermocystidium guyenoti, que
jai l'honneur de dédier à mon maitre, Monsieur le Professeur
E. Guyénot, en respectueux témoignage de mon admiration et de
ma reconnaissance.
Hôte.
Perca fluviatilis du lac Léman. Le parasite n’a jamais été
observé au moment de la pêche. Il apparaît après une quinzaine
de jours passés en aquarium, ou plus. (Eau courante.)
Localisation.
Le plus souvent, les kystes sont situés sur les nageoires: le long
des rayons ou dans la membrane. Lorsque l'infection est intense,
310 L. THELIN
ils se trouvent quelquefois sur la peau, à proximité immédiate des
nageoires. J’en ai également observé un petit nombre sur la peau
de la tête et sur les membranes buccales.
Les kystes.
Les plus petits (0,1 mm. environ) sont ovoides ou presque
‘ sphériques. Ils possèdent une membrane épaisse, opaque, fortement
colorable.
Les autres kystes sont allongés en un boyau cylindrique,
légèrement renflé à chaque extrémité. Ils sont blancs, brillants,
et mesurent jusqu’à 1,5 mm. de long. Ils sont entourés d’une
membrane fine, transparente et peu colorable, suffisamment solide
pour que les kystes puissent être isolés sans déchirure.
A maturité, ces kystes peuvent soit être énucléés en entier, soit
se rompre à l’extérieur.
Les spores.
Elles sont sphériques, de 8 à 10 u de diamètre et contiennent
l’inclusion réfringente caractéristique des Dermocystidium. Cette
dernière se colore en rose par le panchrome de Laveran et en noir
par l’hématoxyline; elle mesure 5 à 7 u et remplit presque tout
l’espace disponible. Le protoplasme forme une couche fine, un peu
plus épaisse et concentrée autour du noyau. Celui-ci est petit
(1,5 pu); il est composé d’un nucléole entouré d’une zone claire.
(Fig. 1 a, et c.)
Les spores sont plongées dans une masse protoplasmique
visqueuse, qui forme, sur les frottis, des tractus reliant les spores
les unes aux autres (cf. D. ranae). (Fig. 1 d.)
La formation de l'inclusion centrale est comparable à celle qui
a été observée chez D. ranae et D. salmonis : tout d’abord de fines
granulations se réunissant pour former des grains, puis une seule
masse homogène.
L’etude au microscope à contraste de phase confirme ce mode
de formation et, de plus, met en évidence l’existence d’un réseau
protoplasmique entourant les fines granulations (fig. 1 b). Ce réseau
diminue à mesure que l’inclusion apparaît. Les restes en sont
visibles après coloration à Phématoxyline ou au Laveran, sous
forme d’une zone irrégulière entourant le noyau.
UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM 341
Le dispositif à contraste de phase permet également d’examiner
le noyau des spores, peu visible par les colorations. Il est nettement
double dans les spores dont le réseau protoplasmique est peu
développé; puis simple, plus gros et plus dense, lorsque le réseau
occupe toute la spore; dans les spores müres, il a tendance à former
plusieurs nucléoles. Cette observation pourrait peut-être suggérer
l’idée d’un début de germination.
ree As
Spores de Dermocystidium guyenoti (2 000 x).
a) Hématoxyline de Heidenhain. — 5) et c) Contraste de phase. — d) Pan-
chrome de Laveran.
Développement.
Les kystes de ce Dermocystidium n’étaient pas tous au méme
point de développement. J’ai observé quatre stades différents,
mais jamais de formation intermédiaire.
Stade I.
Les plus petits kystes possedent une membrane épaisse qui
renferme du protoplasme très finement divisé formant un réseau
32 L. THELIN
tres vague (fig. 2 a). Les noyaux sont toujours peu nombreux
(entre 20 et 100 par kyste); ils sont gros (7 à 9 u) et contiennent
un petit nucléole, quelques grains chromatiques et une membrane
nucléaire bien visible (fig. 2 b). Ce sont probablement des figures
représentant une multiplication précédant la sporogenèse.
nig, 2.
Kystes de Dermocystidium guyenoti
(colorés à l’hématoxyline de Heidenhain).
a) Stade I (210 x ).— b) Noyaux du kyste précédent (1060 X).—c) Stade II
(170 x). — d) Stade II (400 x).
Stade II.
Ce second stade est représenté par des kystes déjà allongés,
avec une membrane fine et transparente. Ils sont remplis de proto-
plasme clair, semblable à celui des stades I. Par places, il devient
plus dense, autour d’une grosse boule fortement chromatique de
10 à 20 u de diamètre. Il y a 5 ou 6 de ces boules par kyste. Aucun
noyau n’est visible (fig. 2 c et d).
Ce stade est comparable aux descriptions de LÉGER concernant
D. branchialis.
RS
UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM slo
Stade III.
Un kyste allongé, à membrane fine, était plein de petits éléments
irréguliers, allongés (long. 4-5 u). Ce sont probablement les noyaux
des sporoblastes non individualisés. Parmi ces noyaux, on retrouve
les boules du stade II, plus grosses (30 u), mais moins colorables
(fig. 3 a).
Fic. 3.
Kystes de Dermocystidium guyenoti (100 x )
(colorés à l’hématoxyline de Heidenhain).
a) Stade III. — b) Stade IV, rempli de sporoblastes. — c) Stade IV, rempli
de spores. — d) idem (coupe transversale).
Ce stade pourrait éventuellement dériver du stade I par multi-
plication des noyaux et diminution de la membrane kystique. Il
faudrait alors admettre que le stade IT serait une figure de dégé-
nerescence du stade I n’ayant pas pu évoluer ?
Stade IV.
Je réunis sous ce chiffre les kystes contenant des sporoblastes
individualises ou des spores müres. La membrane est plus fine et
souvent déchirée. Les sporoblastes sont encore polyédriques, avec
31% L. THELIN
un noyau vesiculaire dont le nucléole est très visible. Tous les stades
de la formation de l’inclusion centrale sont présents (fig. 3 b, cet d).
Lorsque les spores sont mûres, elles sont toujours sphériques,
laissant entre elles des espaces occupés par du protoplasme visqueux,
reste de plasmode.
Il faut remarquer que, sauf pour ce stade IV (formation du
corps central), l’évolution se fait synchroniquement. Il n’y a
jamais de zones plus ou moins évoluées comme celles observées
pour D. branchialis ou D. salmonis.
Le tableau I résume les caractéristiques des différentes espèces
de Dermocystidium. D. guyenoti ne peut être rapproché des para-
sites des Batraciens à cause de l’épaisseur de la membrane kystique.
Il se distingue des parasites des Poissons par la localisation, la forme
des kystes, l'épaisseur de la paroi et la dimension des spores.
L'espèce la plus semblable, D. salmonis, présente un développement
par cellules individualisées, tandis que D. guyenoti présente un
plasmode unique dans les stades jeunes.
ESSAIS DE CULTURE
Morat (1913) a essayé de cultiver Dermocysticium pusula sur
des milieux au sucre de raisin ou au jus de prunes. Il n’a obtenu
aucun résultat. J’aı à mon tour tenté de cultiver des spores de
D. guyenoti sur divers milieux (eau stérile; pepsine à 2%; gélose
glucosée et gélose de Sabouraud) et selon différents procédés (en
milieu humide dans des verres de montre, en gouttes pendantes ou
directement entre lame et lamelle). Observées au microscope à
contraste de phase toutes les semaines durant un mois et demi, les
spores n’ont pas changé d’aspect.
EXPÉRIENCES D’INFECTION.
A. Infections spontanées.
Les Perches ne portent jamais de kyste au moment de la pêche,
cependant après un séjour de deux semaines, ou plus, en aquarium,
il peut apparaître des kystes sur les nageoires.
La présence de ces kystes, assez peu nombreux, n’a pas d’influ-
ence sur l’hôte. Certains les ont conservés pendant plus de deux
mois sans en souffrir.
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316 DRE LIN
B. Infections expérimentales.
J'ai essayé de provoquer des infections en faisant ingérer des
kystes à des Perches non parasitées. Plus tard, j’ai procédé par
injections intra-péritonéales.
Dans 11 cas sur 16, j’ai observé l'apparition de kystes après ces
traitements; il n’est cependant pas toujours possible d’ecarter la
possibilité d’une infection spontanée intercurrente. Toutefois,
dans certains cas, cette éventualité n’entre pour ainsi dire pas en
ligne de compte; en voici des exemples:
Perche 32.
Péchée le 4 aoùt, elle ingurgite, le 6 aoùt, des kystes de Dermo-
cystidium. Huit jours plus tard, elle portait un petit kyste (stade IV)
sur la nageoire caudale.
C’est la seule Perche parasitee moins de deux semaines après
sa Capture.
Perche 102.
Pêchée en septembre, elle reste Jusqu'au mois de février en
aquarium sans Jamais porter de kystes. Le 9 février, elle mange
des kystes mürs et le 18, elle porte sur la nageoire pectorale gauche
un kyste au stade IV.
Perche 71.
Pêchée en septembre, elle reçoit au début d’octobre en injection
deux kystes mürs dont l’un avait crevé lors de la manipulation.
Une semaine plus tard, elle présente une très forte infection, des
kystes apparaissent sur toutes les nageoires, au nombre d’environ 40,
et présentant, au moment de la dissection (début novembre) les
stades I, II et III.
D’autre part, l’étude statistique des chiffres observés, au moyen
du test d’independance et du critérium X? de Pearson permet
d’affirmer que ces résultats sont significatifs. Le tableau II donne
les chiffres observés et les chiffres qui devraient théoriquement
apparaître si le traitement était inopérant.
UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM 317
(Mugnano IIC
Comparaison des résultats observés et théoriques.
Table observée Table théorique
Traitement Traitement
expérimental Total Total experimental
Non | Qui 3 Non | Qui
I
n Non 32 5) 37 37 Da SH NOI
d rn
= =
È | | 5
Oui 20 11 31 ou | DI) FES Our
Total | 52 16 68 68 52.0 16.0 | Total
La difference entre les résultats de l’experience et les chiffres
théoriques est sensible. Doit-elle être attribuée uniquement au
hasard ou exprime-t-elle l'efficacité du traitement ? Le calcul du
critérium X? de Pearson donne avec ces chiffres X? = 4,52 d’où
l’on déduit que la probabilité P (X?) est comprise entre 0,02 et 0,05
(environ 0,04). Autrement dit, les chances pour que les chiffres
observés soient dus au hasard sont de 4%. Les statisticiens consi-
dèrent qu'une probabilité de 0,05 constitue un seuil en dessous
duquel les chiffres sont significatifs. Dans ce cas, on est en droit
d'admettre que les Perches ont réellement été infectées expérimen-
talement.
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INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 319
N° 19. Robert Veyrat. Infarctus subaigus du tibia,
chez un jeune chien. (Avec 5 figures et 1 tableau.)
(Institut de Pathologie de l’Université de Genève. Directeur: Professeur
Erwin RUTISHAUSER.)
Au professeur Emile Guyénot, en témoignage
d’admiration et de reconnaissance.
Admise aujourd’hui par chacun, l'existence des infarctus
ischémiques de l’os passa longtemps inaperçue; la pauvreté de leur
symptomatologie clinique, la rareté chez l’homme des examens
anatomo-pathologiques du squelette des membres sont les princi-
pales raisons de leur méconnaissance. Les premiers cas cliniques
décrits — d’ailleurs sous des diagnostics erronés — furent pour
la plupart découverts fortuitement, sur des radiographies faites
pour un tout autre motif.
Les pathologistes connaissaient depuis longtemps la nécrose
aseptique de l’os, si fréquente dans les épiphyses des os longs
(maladies de LeGG-CALvE-PERTHES, d’ÖSGOOD-SCHLATTER), dans
les os du poignet (maladie de KıEnBock) et dans les os du pied
(maladies de KoHLer). En 1928, AxHAUSEN décrivit des infarctus
anemiques aigus de l’os, qu'il pensait avoir été causés par des
embolies artérielles; en 1934, JAFFE et POMERANZ découvrirent
un infarctus cunéiforme dans l’astragale d’un membre amputé
pour des troubles circulatoires.
Mais c’est avant tout la maladie des caissons qui attira l’atten-
tion des médecins sur les infarctus de l’os et leur permit d’en
reconnaître avec certitude l’origine ischémique. Ces lésions osseuses
s’observent fréquemment chez les ouvriers qui travaillent dans un
milieu où la pression de l’air est portée à plusieurs atmosphères.
Lors des decompressions trop hâtives, l’azote, maintenu en solution
physique dans le plasma sanguin par la pression élevée de l’aır
ambiant, se dégage dans le sang et dans les tissus sous la forme de
bulles, de la même manière que se libère le gaz carbonique dans une
bouteille d’eau minérale fraîchement ouverte. Ces embolies gazeuses
s’ımmobilisent dans les vaisseaux sanguins les plus étroits — notam-
ment dans les artérioles et dans les capillaires — et les obstruent.
320 R. VEYRAT
Les vaisseaux obstrues sont-ils fonctionnellement terminaux
— comme dans le tissu nerveux, le myocarde, le rein, la rate —
le territoire qu'ils irriguent souffre d’ischémie et se nécrose. C’est
par ce mécanisme que se constituent les infarctus de l’os dans la
maladie des caissons. La grande solubilité de l’azote dans les
lipides favorise aussi la localisation médullaire de ces lésions.
La plupart de ces infarctus ne donnent lieu à aucune sympto-
matologie clinique; toutefois, lorsqu'ils sont situés dans les épi-
physes, ils entraînent avec le temps une déformation et un affaisse-
ment de la surface articulaire qui favorisent le développement d’une
arthrose secondaire. Cette dernière affection, par la gêne fonc-
tionnelle qu’elle occasionne, conduit le malade chez le médecin
qui découvre alors, sur les radiographies, la présence d’infarctus
chroniques dans les épiphyses arthrosiques (BorNsTEIN 1910;
BassoE 1911 et 1913).
De tels cas éveillèrent l’attention de plusieurs auteurs, qui
eurent le mérite de rechercher systématiquement ces infarctus de
Pos et d’en démontrer la grande fréquence chez les ouvriers des
caissons (KAHLSTROM, Burton et PHEMISTER 1939 a; COLEY et
Moore 1940; PHEMISTER 1940 et 1950; TayLor 1944).
Plus tard, ils retrouverent des lésions osseuses identiques chez
des individus qui n’avaient jamais séjourné dans l’air comprimé.
Chez quelques-uns de ces malades, la présence d’une thrombar-
térite ou d’une artériosclérose sténosante des membres rendait
probable une oblitération de l’artère irriguant le territoire nécrosé,
mais dans beaucoup d’autres cas, l’étiologie de l’infarctus demeura
mystérieuse. (KAHLSTROM, BURTON et PHEMISTER 1939 bd.)
Tous les infarctus que l’on découvre ainsi radiologiquement
sont déjà très anciens et datent probablement de plusieurs années.
Ils se présentent sous l’aspect de calcifications de taille et de forme
très diverses: plages arrondies ou allongées de densité uniforme,
grappe d’anneaux calcifiés, pseudo-kystes à parois radio-opaques
(ScHinz, BAENSCH, FRIEDL et UEHLINGER 1951). Ces lésions ont
deux localisations électives, les métaphyses et les épiphyses. Les
infarctus récents — donc, pas encore calcifiés — sont presque
toujours invisibles sur les radiographies.
Dans les rares cas examinés histologiquement, l’infarctus appa-
rait constitué de tissus nécrotiques — moelle gélatineuse, sans
noyaux reconnaissables; trabécules osseux pâles et déshabités —
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 324
entourés d’une coque d’apatite, qui établit une démarcation entre
Pos complètement nécrosé et los vivant ou organisé. Jusqu’ici,
il n’a jamais été possible de retrouver l’oblitération arterielle
responsable de lischémie (KAHLSTROM et PHEMISTER 1946;
RUTISHAUSER 1949).
Ces aspects radiologique et histologique sont communs à tous
les infarctus chroniques de l’os, que l’ischémie soit due aux embo-
lies gazeuses de la maladie des caissons, à l’artériosclérose ou que
sa cause demeure inconnue.
Pour apporter la preuve de l’origine ischémique de ces infarctus,
plusieurs auteurs ont tenté de les reproduire expérimentalement
chez l’animal, par des ligatures artérielles (KistLER 1934; Hucarxs
et WIEGE 1939; BRAGDON, FOSTER et Sosman 1949; DE MARNEFFE
4951) TL
Avant de résumer les résultats de ces travaux, 1l est nécessaire
de rappeler que l'irrigation sanguine d’un os long est assurée par
plusieurs groupes d’artères, qui se distribuent plus particulièrement
à une partie déterminée de los:
1) les branches de ou des artères nourricières irriguent la
moelle osseuse, les métaphyses et le tiers interne de la
corticale;
2) les artérioles periostees, les deux tiers externes de la corticale
diaphysaire;
3) les artères métaphysaires, les métaphyses;
4) les artères épiphysaires, chacune des deux épiphyses.
Chez un animal adulte, la brusque interruption de l’un de ces
apports artériels entraine une nécrose cellulaire de tout le terri-
toire correspondant: par exemple, la nécrose de la moelle osseuse
et du tiers interne de la corticale après la ligature de l’artere
nourricière ou la souffrance des deux tiers externes de la compacte
diaphysaire après section des artérioles périostées, par décortica-
tion du périoste. Dans les jours suivants, une suppléance vasculaire
s'établit à partir des territoires voisins et l’on assiste à une res-
titution complete de la moelle et de l’os sans que la nécrose soit
1 Pour une bibliographie plus complete de ces travaux, veuillez consulter:
E. RutisHAUSER, Ch. RoviLLer et R. VEYRAT: La vascularisation de l'os:
-
état actuel de nos connaissances. Arch. Putti: 1954, 5, 9-40.
Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 21
322 R. VEYRAT
suivie d’une lyse tissulaire ou d’une fibrose. Apres quelques
semaines, l’os a recouvré son aspect habituel et ne se distingue en
rien de l’os témoin normal (Huccıns et WiEGE 1939; Bracpon,
Foster et Sosman 1949). La ligature d’autres groupes artériels
produit des résultats comparables.
Chez l’animal en croissance, la présence des cartilages de conju-
gaison réduit les possibilités de suppléance vasculaire, de telle
sorte que la nutrition des épiphyses dépend entièrement des artères
épiphysaires; la ligature de ces vaisseaux entraîne une nécrose de
toute l’épiphyse.
Pour produire des lésions plus durables, KistLER (1934 et 1936)
eut l’idée d’injecter dans les artères des membres de jeunes lapins
une suspension d’encre de Chine, dont les particules les plus gros-
sières obstruent les artérioles. Par ce procédé, les nécroses sont
beaucoup plus étendues et, plusieurs mois après l’opération, on
observe encore un remaniement osseux intense.
Toutefois, aucune de ces lésions osseuses ne présente l’aspect
des infarctus chroniques; il s’agit toujours de lésions aiguës, pro-
duites par des perturbations vasculaires très importantes et suivies,
dans un délai relativement bref, d’une restitution le plus souvent
complète. Jusqu'ici il n’a pas été possible de reproduire, chez
l’animal, des infarctus chroniques de l’os, semblables à ceux que
l’on observe chez l’homme. De même, toutes les tentatives faites
pour produire des infarctus de l’os, en soumettant des animaux à
d'importantes et brutales variations de la pression de l’air ambiant,
sont demeurées sans succès (HATCHER 1940).
Le cas que nous allons rapporter appartient au groupe des animaux
en croissance.
Il s’agit d’une jeune chienne de quelques mois (C 123), pesant
7,5 kg., chez qui nous avions établi une fistule artério-veineuse fémorale
selon FIscHLER et ScHREDER (1909), immédiatement au-dessous du
ligament inguinal gauche. Nous nous proposions d’étudier chez cet
animal les transformations osseuses causées par un shunt vasculaire, qui
dérive dans la circulation de retour une grande partie du sang artériel
destiné au membre.
L’etroitesse des vaisseaux fémoraux rendit l’opération difficile.
L’artere et la veine, étirées par les sutures vasculaires, furent appliquées
l’une contre l’autre de telle façon que leurs lumières en furent fortement
réduites. L’anastomose fut néanmoins réalisée et l’audition d’un souffle
continu avec renforcement systolique, comme la palpation d’un fré-
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 323
missement sur la plaie operatoire, nous prouva que le shunt arterio-
veineux etait fonctionnel.
Le lendemain, cependant, le souffle avait perdu toute son intensite
et se réduisait à un murmure lointain ; nous en conclümes qu’un thrombus
pariétal avait obstrué la fistule dans sa presque totalité. Des ce jour,
l’auscultation demeura inchangée.
Trois semaines après l’opération, cette chienne contracta une maladie
fébrile, probablement une encéphalite des jeunes chiens, dont un autre
animal était mort dans notre chenil peu de temps auparavant. Son état
général déclina rapidement. Le corps secoué par de violentes convulsions,
cette chienne ne respirait qu'avec beaucoup de difficulté par une bouche
remplie d’ecume.
Nous la sacrifiämes 25 jours après l’operation, alors que le souffle
auscultatoire était toujours aussi faible et lointain.
Protocole d’autopsie:
Au niveau de la cicatrice opératoire, les vaisseaux fémoraux gauches
sont comprimés par une gangue fibreuse; leur lumière est nettement
rétrécie sur une distance de 2 cm. A l’ouverture de la veine nous voyons
qu’un thrombus pariétal obstrue presque complètement la fistule artério-
veineuse; ce même trombus apparaît dans la lumière de l’artère.
De part et d’autre de la cicatrice opératoire, artère et veine fémorales
gauches reprennent leur calibre habituel, identique à celui des vaisseaux
homonymes droits.
Au cours de la dissection du squelette des deux membres postérieurs,
nous avons d'emblée été frappé par l’hypertrophie et l’aspect massif du
tibia gauche par rapport au droit. Les autres pièces du squelette
— fémurs, péronés, os du tarse et phalanges — sont identiques dans les
deux membres, sans la moindre différence de dimension, de poids ou
d'aspect.
Les examens radiologiques et histologiques ont confirmé l'intégrité
de tout le squelette des membres postérieurs, à l’exception du tibia
gauche.
Précisons encore que sur les radiographies faites le jour de l’opéra-
tion, l’aspect du tibia gauche est tout à fait normal et identique à celui
du tibia droit (fig. 1 A).
DESCRIPTION COMPARÉE DES TIBIAS
1. EXAMEN MACROSCOPIQUE.
La simple juxtaposition de ces deux os permet d’apprécier,
au premier regard, l’importance des transformations subies en
25 jours par le tibia gauche.
324
R. VEYRAT
Sa forme est nouvelle. Les deux incurvations opposées, qui
donnent au tibia normal la silhouette d’une lettre S largement
ouverte, sont comblees. Cet os est devenu un lourd pilier, rectiligne,
dont le calibre, à peu pres égal sur toute sa longueur, est à peine
inférieur à celui des épiphyses. Sa surface périostée est bosselée
et rugueuse, même aux endroits où ne s’insère aucun muscle.
A
—
ww
DE
D
Bre. Ms
radiographie du tibia gauche le jour de l’opération.
radiographie du tibia droit témoin, le jour de l’autopsie, soit après une
survie post-opératoire de 25 jours.
radiographie du tibia gauche le jour de l’autopsie. L’osteophytose périostée
forme une gangue épaisse autour de la diaphyse tibiale primitive.
superposition des radiographies B et C, mettant en évidence l’élargisse-
ment de la diaphyse tibiale gauche par rapport à celle du tibia droit
(hachures horizontales) et la légère supériorité de longueur du tibia droit
sur le gauche (hachures verticales). En trait épais: la silhouette du tibia
gauche; en trait fin: celle du tibia droit témoin.
Réduction: environ 24.
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 325
Les mensurations et les poids, reunis dans le tableau I, confir-
ment en tout point cette premiere impression. Le tibia gauche
est légèrement plus court que le droit (de 2 mm.); le périmètre de
la diaphyse est fortement accru, de 31 à 39% suivant le niveau
examiné. Son hypertrophie, enfin, est attestée par un poids de
84 g. contre 60 g. pour le tibia droit, soit une différence de 40%.
Pigs 2.
radiographie de la métaphyse supérieure du tibia droit temoin.
radiographie de la métaphyse supérieure du tibia gauche.
schema de la métaphyse supérieure du tibia gauche.
radiographie de la métaphyse inférieure du tibia droit témoin.
radiographie de la métaphyse inférieure du tibia gauche.
schéma de la métaphyse inférieure du tibia gauche.
Zeon e
Observer, dans le tibia gauche (B et E), important élargissement des
cartilages de conjugaison (en a), la presence dans chaque metaphyse d’un
triangle radio-opaque (en 5), appliqué par sa base contre le cartilage conjugal,
et l’integrite des epiphyses.
Grossissement: 1 x.
326 R. VEYRAT
TABLEAU I.
Dimensions et poids des tibias de la chienne 123.
Différence
Tibia droit Tibia gauche au profit du
tibia gauche
Longueur totale, mesurée des
épines tibiales à l’interligne | 122,5 mm. 120,5 mm. — 2 mm.
articulaire tibio-tarsien.
Largeur de l’epiphyse supe-
rieure, mesurée dans le plan 33,0 mm. 33,0 mm. 0 mm.
frontal.
Largeur de l’épiphyse infé-
rieure, mesuree dans le plan 23,0 mm. 24,0 mm. + 1 mm.
frontal.
Périmètre de la diaphyse, me-
sure 5 cm. au-dessous des 65,0 mm. 85,0 mm. + 20 mm.
épines tibiales. + 31 %
Perimetre de la diaphyse, me-
suré 5 cm. au-dessus de l’in- 54,0 mm. 75,0 mm. + 21 mm.
terligne articulaire tibio- + 39 %
tarsien.
Poids. 60 g. 84 g. + 24 g.
+ 40%
2. EXAMEN RADIOLOGIQUE.
Sur les radiographies, il est possible de distinguer, dans la
masse radio-opaque du tibia gauche, la silhouette plus mince et
galbée de la diaphyse primitive, qui maintenant est entourée de
tous côtés par un tissu radio-opaque, sans structure reconnaissable.
Cette gangue comble toutes les concavités du tibia original et
lui donne cet aspect massif et lourd qui nous avait d’emblee
frappés.
Les radiographies de la figure 2 permettent un examen plus
approfondi des extrémités du tibia gauche. Nous constatons
notamment que les deux épiphyses n’ont subi aucune transfor-
mation et qu’elles sont identiques à celles du tibia droit témoin,
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 327
tant par leurs dimensions que par leur structure. Il n’en va pas
de même des régions métaphysaires.
Sur les radiographies du tibia droit normal, le cartilage de
conjugaison proxımal apparaît comme une lame radioperméable,
large de 0,5 mm., en forme d’accent circonflexe renversé, limitée
sur ces deux faces par un trait radio-opaque. Les stries longitudi-
nales de la métaphyse correspondent aux travées initiales de
l’ossification enchondrale.
Sur les radiographies du tibia gauche, le cartilage conjugal
proximal ne se présente sous l’aspect d’une ligne franche, radio-
perméable, que dans ses parties, interne et externe, les plus laté-
rales. Dans sa portion médiane, au niveau de la tubérosité anté-
rieure, 1l se confond avec une large bande grisâtre de 6 mm. de
hauteur, limitée sur sa face inférieure par un trait radio-opaque, à
bords francs, parallèles à la limite supérieure du cartilage conjugal.
Plus bas, dans la métaphyse proximale, se détache un triangle radio-
opaque, plus dense que le reste de l’os, dont la base est appliquée
contre le cartilage de conjugaison.
Au niveau de la métaphyse distale, on retrouve les mêmes diffé-
rences de structure entre les deux os. Dans le tibia droit, le car-
tilage de conjugaison distal apparaît comme une ligne blanche
étroite, large d’un demi-millimètre, dessinant une courbe à concavité
supérieure. Dans le tibia gauche, ce cartilage, fortement épaissié dans
ses deux tiers médians, atteint une hauteur de 6 mm. Il est sur-
monté par un triangle radio-opaque, dont la pointe est dirigée vers
le haut.
Les constatations radiographiques faites sur le tibia gauche
peuvent se résumer ainsi:
1. Les épiphyses tibiales, supérieure et inférieure, comme le
péroné gauche, n’ont subi aucune modification radiologique-
ment décelable.
2. L'important élargissement de la diaphyse tibiale est dû à
une apposition périostée massive.
3. Les deux cartilages de conjugaison sont considérablement
élargis dans leur portion médiane.
4. Dans chaque métaphyse se détache un territoire cunéiforme,
radio-opaque, appliqué par sa base au cartilage conjugal.
328 R. VEYRAT
3. EXAMEN HISTOLOGIQUE.
Apres décalcification par l’acide nitrique dilué, les deux tibias ont
été débités, selon le même schéma, en fragments longitudinaux et
transversaux. De cette manière, chaque coupe histologique du tibia
gauche modifié a pu être comparée avec la coupe correspondante du tibia
normal droit.
Une partie de ce matériel a été enrobé en celloïdine, l’autre en
paraffine. Les colorations histologiques suivantes ont été utilisées:
hématoxyline-éosine, trichromes de van Gieson et de Mallory, coloration
de lélastine, imprégnation argentique selon UrEecHIA-NaGyY (1931).
a) Coupes transversales des diaphyses tibiales.
La comparaison des coupes transversales prélevées à mi-hauteur
de la diaphyse nous oriente rapidement sur la nature des transfor-
mations subies par le tibia gauche.
La corticale du tibia droit témoin est encore du type juvénile
(fig. 3 À et C). Elle ne contient des ostéones, d’ailleurs incomplets,
que dans son tiers externe. En allant du périoste à l’endoste, les
espaces vasculaires s’elargissent et le tissu osseux devient tra-
béculaire; si bien que, dans sa moitié interne, la corticale est
Pie.
Coupes transversales des diaphyses tibiales, faites a des hauteurs corres-
pondantes (A s’oppose a B et C a D).
Grossissement A,B. Cet Di ie toe
A: tibia droit témoin. Col.: hématoxyline-éosine.
B: tibia gauche. Col.: hématoxyline-éosine.
On distingue nettement les deux couches concentriques: la corticale
spongiosée et l’ostéophytose périostée massive. En face de la flèche: le secteur
de la diaphyse reproduit en E.
C: tibia droit témoin. Coupe épaisse de 200 u, photographiee en lumière
polarisée.
D: tibia gauche. Coupe épaisse de 200 u, photographiée en lumière polarisée.
La démarcation entre corticale spongiosée et ostéophytes périostés radiaires
est particulièrement franche.
E: agrandissement d’un secteur de la diaphyse du tibia gauche, reproduite
en B.
De gauche à droite: le périoste, les ostéophytes périostés radiaires, la
corticale spongiosée et la cavité médullaire.
A cet endroit, un espace vasculaire, contenant une artériole et un large
sinus veineux, traverse la couche ostéophytaire de part en part, réunissant
l’ancienne corticale au périoste.
329
TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN
INFARCTUS SUBAIGUS DU
330 R. VEYRAT
constituée par un os spongieux, richement vascularise, mais sans
systemes de Havers.
A cette hauteur de la diaphyse, la cavité médullaire est remplie
d’une moelle adipeuse au centre et mixte à la périphérie.
L’épaisse corticale du tibia gauche se compose de deux couches
concentriques distinctes (fig. 3 B, D et E).
La couche interne représente la corticale primitive, dont elle a
conservé toutes les dimensions; ses diamètres, son épaisseur sont les
mömes que ceux du tibia droit. Sa structure histologique, par contre,
a été fortement remaniée. Dans la zone superficielle, la plupart des
systèmes de Havers ont disparu et sont remplacés par des espaces
vasculaires si larges que la zone interne, constituée d’os spongieux,
est relativement plus compacte que la zone superficielle.
La couche externe néoformée est constituée d’innombrables
ostéophytes radiaires, hauts de 3 à 5 mm., qui s’insèrent à la surface
de la corticale primitive, sur l’ancien emplacement du périoste.
Tous les espaces vasculaires de la corticale primitive et de la
couche ostéophytaire contiennent une moelle fibrillaire et de larges
vaisseaux sanguins, gorgés d’hematies ; plusieurs arterioles tra-
versent la couche ostéophytaire de part en part.
Le péroné gauche n’est pas modifié, son aspect est identique à
celui du péroné droit témoin.
L'examen, à un plus fort grossissement, de cette même coupe
transversale du tibia gauche permet de constater d'importantes
transformations histologiques dans la cavité médullaire. La plus
grande partie de la moelle est nécrosée. Seuls les noyaux des nom-
breux polynucléaires, les silhouettes des cellules adipeuses et les
parois artérielles se détachent avec netteté; toutes les autres
structures sont floues, pâles, à peine reconnaissables.
A ce niveau de la diaphyse, l’artère nourricière a déjà pénétré
dans la cavité médullaire. Large de 650 u, elle est oblitérée par un
thrombus en organisation, composé de fibrine, d’amas anhistes
calcifiés, intensément colorés par l’hématoxyline, de fibrocytes, de
quelques fibrilles argyrophiles, mais dépourvu d’éléments figurés
du sang (fig. 4 B). Ce thrombus est traversé par plusieurs capillaires
d'environ 20 u de diamètre et par un vaisseau beaucoup plus large,
de 200 p, dont la paroi est constituée d’un endothélium et de quel-
ques cellules fusiformes. Tous ces vaisseaux, qui ont recanalisé le
thrombus, sont remplis d’hematies et de quelques globules blancs,
u
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN aan
bien colorés et morphologiquement intacts. La thrombose de
l’artère nourriciére est très étendue; déjà présente dans le canal
nourricier (fig. 4 A), elle s’etend jusqu’aux branches principales de
l’artère, où son organisation est moins avancée. A plusieurs niveaux,
le thrombus est recanalisé.
Nulle part, on ne retrouve une trace reconnaissable du sinus
veineux central; la nappe de liquide qui occupe une partie de la
cavité médullaire n’a pas de paroi et provient peut-étre de la lyse
necrotique de la moelle osseuse.
Au voisinage de l’artere nourriciere et à la périphérie de la
cavité médullaire, dans une zone en forme de croissant, la moelle
osseuse est fibreuse. Composée de fibrocytes, de fibrilles argyro-
philes et de fibres hyalines, elle se colore en bleu avec le trichrome
de Mallory et prend la fuchsine dans la coloration de van Gieson;
elle est parcourue par de jeunes vaisseaux sanguins, remplis
d’hématies intactes.
Tout autour du tibia gauche, la coupe contient plusieurs artères,
dont les plus larges ont un calibre de 700 u; leur structure pariétale
est normale et leur lumière exempte de tout thrombus.
Le tissu osseux proprement dit est aussi le siège de transforma-
tions importantes. Dans les deux tiers internes de l’ancienne corti-
cale, on observe tous les signes de la nécrose osseuse. Le centre de
chaque trabécule est formé d’un os pâle, sans lamellation ni struc-
ture reconnaissables, avec des ostéoplastes agrandis et déshabités.
Dans le tiers externe, il n’y a pas de necrose massive, mais la pré-
sence de quelques ostéoplastes élargis, les uns vides, les autres
contenant un ostéocyte ratatiné et appliqué contre la paroi, atteste
la souffrance de l’os; ce sont là, en effet, les critères de l’oncose,
décrite par RECKLINGHAUSEN (1910).
Ces territoires de souffrance et de nécrose osseuses sont limités
par des lignes de suture festonnées, à convexités dirigées vers
le centre du trabécule. Ce sont les lignes d’érosion de von EBNER,
qui se forment à la surface de l’os, quand cesse la résorption ostéo-
clasique. Plus tard, quand l’ostéogénèse a repris, elles établissent
une démarcation entre l’os ancien — ici nécrosé — et l’os néoformé.
L’apposition osseuse est beaucoup plus active dans la partie
interne de l’ancienne corticale, où la nécrose était complète, que
dans la partie externe, dont les espaces vasculaires demeurent,
pour cette raison, fortement élargis. Cette ostéogénèse s'étend bien
332 R. VEYRAT
au delà des limites de la corticale primitive, en formant une couche
dense de grands ostéophytes périostés et quelques petits foyers
d’ostéophytes internes, dans la fibrose périmédullaire.
Les ostéophytes périostés sont constitués d’un os métaplasique,
sur lequel commence à s’apposer des lamelles osseuses, parallèles aux
espaces médullaires radiaires. Dans la corticale, la qualité de l’os
néoformé est moins facile à définir; la trame osseuse formée de
fibres conjonctives entrelacées, l'abondance et la grande taille des
ostéocytes apparentent ce tissu à un os métaplasique, mais son
mode de production par des ostéoblastes disposés en rangées et son
type d’apposition en lames successives le rapprochent d’un os
lamellaire (fig. 4 C et D). En fait, il doit s’agir probablement
d’une ossification perturbée, pathologique, qui a ses caractères
propres.
Pre. A
A: artère nourricière du tibia gauche dans son canal nourricier. Col.: van
Gieson-élastine. Grossissement: 120 x. L’artère, oblitérée par un thrombus
en pleine organisation, est recanalisée par deux jeunes artérioles contenant
des hématies intactes.
B: artère nourricière du tibia gauche, dans la cavité médullaire. Col.: héma-
toxyline-éosine. Grossissement: 65 X.
Le thrombus qui obstrue l’artère est entièrement organisé et calcifié par
endroits. Il est recanalisé par un vaisseau de 200 u de diamètre, dont il est
encore impossible de déterminer la nature, artérielle ou veineuse.
C: corticale du tibia gauche. Col: hématoxyline-éosine. Grossissement: |
IDE
Trabécule osseux, proche de la cavité médullaire, dont le centre est
constitué par un os nécrosé à ostéoplastes vides et la partie superficielle par
l’os néoformé. Observer la ligne d’érosion qui établit la limite entre les deux
tissus osseux différents.
D: corticale du tibia gauche. Col.: imprégnation argentique selon Urechia-
Nagy. Grossissement: 110 x.
Même endroit qu’en C. Noter la nette différence de structure entre l’os
lamellaire nécrosé, au centre du trabécule, et l’os fraîchement apposé en
surface. L’os néoformé possède une trame grossière, faite de fibres conjonctives
entrelacées.
E: coupe frontale de la métaphyse inférieure du tibia gauche. Col.: hémato-
xyline-éosine. Grossissement: 15 X.
Detail du sommet de l’infactus (voir fig. 5 D).
A droite: l’infarctus avec des trabécules pâles, étroits, et une moelle, sans
aucune structure reconnaissable. A cet endroit, la nécrose est totale.
Au centre: le tissu de granulation qui entoure l’infarctus. Il contient de nom-
breuses cellules, des capillaires néoformés, mais pas de trabécules.
A gauche: trabécules osseux, nécrosés en leur centre. et moelle fibrillaire,
richement vascularisee.
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN I
334 R. VEYRAT
En résumé, l’examen des coupes transversales de la diaphyse
tibiale gauche permet d’etablir les faits suivants:
1. L’artere nourriciere est oblitérée par un thrombus en orga-
nisation, partiellement recanalisé, dont l’extension continue
dans les branches artérielles périphériques.
2. La moelle osseuse est nécrosée au centre de la cavité médul-
laire et fibreuse à la périphérie.
3. Les deux tiers internes de la corticale primitive sont nécrosés,
le tiers externe souffre d’oncose. L’os lese a été partiellement
résorbé, comme le prouve la spongiose de la corticale et la
présence de lignes d’érosion.
4. L’apposition osseuse a repris à la surface des trabécules
osseux nécrosés. L’importante hypertrophie du tibia gauche
est due à une ostéophytose périostée massive.
5. La couche ostéophytaire et la corticale sont traversées par de
nombreux vaisseaux sanguins, qui atteignent la périphérie
de la cavité médullaire. La moelle de ces espaces vasculaires
est de type fibrillaire.
6. Aucun des vaisseaux situés autour du tibia n’est thrombosé.
Les épiphyses tibiales et le péroné gauches ne sont pas
modifiés.
b) Coupes longitudinales des metaphyses tibiales.
Comparons, sur des coupes frontales, les métaphyses inférieures
des deux tibias.
Dans le tibia droit normal, un cartilage de conjugaison, large
d’un demi-millimetre, sépare l’épiphyse de la métaphyse, où l’ossi-
fication enchondrale est active (fig. 5 C). La moelle mixte de ce
territoire est irriguée par de nombreux capillaires artériels et par
des sinus veineux dilatés. La corticale métaphysaire est en plein
remaniement ; la resorption ostéoclasique prédomine sur l’apposition.
Dans le tibia gauche, le cartilage conjugal attire notre attention
par l'extraordinaire hyperplasie de ses deux tiers médians, dont la
hauteur atteint 6 mm., soit plus de dix fois celle du cartilage corres-
pondant de Vos sain; latéralement, son épaisseur demeure inchangée
(fig. 5 D).
a
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN BE
Fre. 5:
En A, B, C et D: Col.: hématoxyline-éosine. Grossissement: 1,5 X.
A: coupe sagittale de la métaphyse supérieure du tibia droit témoin.
Le cartilage de conjugaison se réduit à une lame étroite, d’epaisseur
uniforme.
B: coupe sagittale de la métaphyse supérieure du tibia gauche.
Le cartilage conjugal est fortement hyperplasié dans sa portion moyenne;
sur sa face métaphysaire, est appliqué un infarctus.
C: coupe frontale de la métaphyse inférieure du tibia droit témoin.
D: coupe frontale de la métaphyse inférieure du tibia gauche.
Le cartilage de conjugaison hyperplasié se prolonge par un infarctus
cunéiforme entouré, à sa périphérie, d’une bande de tissu de granulation,
dépourvu de trabécules osseux. Noter, dans le cartilage hyperplasié, les ine-
galités de coloration, la présence de raies transversales et d’un foyer de nécrose,
limité et isolé.
336 R. VEYRAT
La structure de ce cartilage columnaire hyperplasique n’est pas
normale. En plusieurs endroits, les fibres conjonctives de la sub-
stance fondamentale sont démasquées, ailleurs 1l existe de véritables
fissures longitudinales. Enfin, l’affinité inégale de ce cartilage
pour l’hématoxyline — expression probable d’une différence de
qualité — explique la présence de raies transversales différemment
colorées. Ce cartilage est composé, pour sa plus grande part,
de chondrocytes volumineux et tuméfiés, semblables à ceux qui,
dans un cartilage de conjugaison normal, sont sur le point d’être
détruits par l’ossification enchondrale.
Dans la métaphyse, un territoire triangulaire de 10 mm. de côté,
reposant par sa base sur le cartilage hyperplasié, est le siège d’une
necrose tissulaire complète: les trabécules osseux, étroits et diffi-
cilement colorables, sont entièrement déshabités; les cellules de la
moelle sont à peine reconnaissables; seuls les noyaux des leucocytes
rassemblés à la périphérie se distinguent nettement (fig. 5 D et 4 E).
Devant une telle image histologique, aucun doute n’est possible;
il s’agit d’un infarctus ischémique cunéiforme de la métaphyse,
dont la limite inférieure s’établit exactement sur la ligne d’ossifica-
tion enchondrale. Malgré des signes de souffrance, le cartilage
conjugal n’est pas nécrosé.
Sur ses deux autres côtés, l’infarctus est entouré d’une bande
de tissu, large de 1 ou 2 mm., dépourvue de tout trabécule osseux
(fig. 4 E). Examinée à un plus fort grossissement, cette zone de
transition se révèle être composée de plusieurs couches tissulaires
distinctes, que nous décrirons en partant du centre de la métaphyse.
Dans linfarctus même, la nécrose tissulaire est complete;
ce n’est qu’à sa périphérie que l’on observe, à côté d’amas d’hemo-
sidérine, les premières cellules intactes: des leucocytes et des
ostéoclastes.
La zone sans trabécules osseux, qui entoure l’infarctus, est
constituée par un tissu de granulation contenant des fibrocytes en
abondance, des lipophages, des leucocytes et de nombreux capillaires
sanguins néoformés; ces derniers sont tous dirigés vers l’infaretus.
En dehors de cette zone, en particulier près du sommet de
l’infarctus, la moelle est fibreuse ; elle se compose de fibres grossières,
entremélées, qui se colorent en rouge dans la coloration de
van Gieson, en bleu, et par endroits en rouge, dans celle de Mallory.
Partout ailleurs dans la métaphyse, elle est finement fibrillaire.
a
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 337
Qu’elle appartienne à l’un ou à l’autre de ces deux types histologi-
ques, la moelle est toujours abondamment vascularisée. Dans ce
territoire, ’ apposition osseuse a repris à la surface des trabécules
nécrosés. C’est grace a elle que les trabécules osseux de ce territoire
sont beaucoup plus larges que ceux situés dans l’infaretus. Quant à
Pos neoforme, il présente les mêmes caractères que ceux que nous
avons décrits pour la diaphyse.
De chaque côté de l’infarctus, l’ossification enchondrale méta-
physaire se poursuit activement, comme le prouve l’étroitesse du
cartilage conjugal à cet endroit. Cette ossification entame les côtés
du cartilage hyperplasié et produit des travées osseuses dirigées
vers le centre de ce cartilage et obliques par rapport au grand axe
de la diaphyse. Résorbé latéralement, le cartilage hyperplasié
demeure plus large à son extrémité métaphysaire, où 1l se prolonge
de chaque côté par une languette cartilagineuse de 1 à 3 mm.
La présence de ces vestiges du cartillage de conjugaison initial
permet de déterminer quelle était la largeur de Vinfarctus au
moment où s’est établi le trouble circulatoire et avant que débute
l’organisation réparatrice.
Dans la métaphyse supérieure du tibia gauche, 11 existe aussi un
infarctus triangulaire, haut de 6 mm., large de 14 mm., appliqué
par sa base contre le cartillage de conjugaison (fig. 5 B). Sur toute
l'étendue de son contact avec l’infarctus, ce cartilage est fortement
hyperplasié et mesure 6 mm. d'épaisseur. Au niveau de sa surface
métaphysaire, il se prolonge de chaque côté par une étroite lame
cartilagineuse, de 3 à 7 mm. de longueur, qui situe la position de
la ligne d’ossification au moment où s’est constitué l’infarctus.
En avant, cette expansion cartilagineuse s’infléchit vers le bas et
dessine une courbe parallèle à la ligne d’ossification actuelle.
Les modifications structurelles du cartilage hyperplasié sont
les mêmes que celles que nous avons décrites dans le cartilage conju-
gal inférieur. Quant à l’infarctus, ses trabécules osseux sont tous
nécrosés et déshabités et seule la moelle osseuse se trouve dans un
état different de celui que nous avons observé dans la metaphyse
inférieure. En effet, la plupart des espaces médullaires sont comblés
par un tissu fibreux dense, dont les fibres grossières, souvent
groupées en faisceaux, sont fuchsinophiles dans la coloration de
van Gieson et se colorent pour la plupart en bleu, mais quelques-
unes en rouge orangé, dans celle de Mallory. Ce tissu fibreux
Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 22
338 R. VEYRAT
renferme d’innombrables fibrocytes, serres les uns contre les autres,
et beaucoup d’ostéoclastes, qui ont résorbé ou qui résorbent encore.
les trabécules nécrosés; il est le siège de plusieurs hemorragies. Une
plage fibreuse, depourvue de tout tissu osseux, occupe le sommet de
Pinfarctus. Les vaisseaux sanguins, rares au centre de l’infarctus,
abondent à sa périphérie, où les larges sinus veineux sont beaucoup
plus nombreux que les capillaires arteriels; tous sont remplis
d’hématies bien colorées et apparemment intactes.
En dehors de ce territoire triangulaire, la moelle osseuse est
partout fibrillaire et contient de nombreux capillaires néoformés.
Toujours au niveau des métaphyses, la corticale a subi les
mêmes transformations que dans la diaphyse: apposition osseuse à
la surface des trabécules nécrosés de la corticale et ostéophytose
radiaire sous le périoste. Ce dernier, d’ailleurs, est plus épais et
d’une texture plus lâche dans le tibia gauche que dans le droit;
il contient aussi davantage de jeunes vaisseaux. Sur toutes les
faces du tibia gauche, on trouve, accolées au périoste, des artères
extra-osseuses indemnes de toute thrombose, dont les plus larges
atteignent un diamètre de 850 u.
Enfin, insistons encore sur l’intégrité des deux épiphyses du
tibia gauche, que rien ne distingue de celles du tibia droit, si ce
n’est des vaisseaux sanguins plus nombreux au voisinage de la
face épiphysaire du cartilage conjugal.
En résumé, dans le tibia gauche, chacune des deux métaphyses
est le siège d’un infarctus ischémique cunéiforme, dont la base
repose sur le cartilage de conjugaison.
L’infarctus inférieur est en pleine nécrose; son organisation
cependant a débuté à la périphérie.
Dans linfarctus supérieur, où tous les trabécules osseux sont
nécrosés, la plus grande partie de la moelle est déjà fibreuse.
Tout autour de ces infarctus existe une importante vascularisa-
tion sanguine, dans laquelle abondent les capillaires néoformés.
Enfin, la portion de chaque cartilage conjugal, contigué à l’infar-
ctus, est fortement hyperplasiée et présente des modifications de sa
structure histologique.
DISCUSSION.
Les transformations subies par le tibia gauche de ce jeune chien
sont de deux ordres; les unes se caractérisent par la souffrance ou
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 339
la mort cellulaire — necrose de la moelle osseuse et de la corticale,
infarctus métaphysaire —, les autres par une prolifération tissu-
laire intense — ostéophytose périostée, hyperplasie du cartilage
conjugal.
En présence d’une thrombose de l’artere nourriciére et de ses
branches principales, l’origine ischémique des nécroses ne fait
aucun doute; d’autant plus que toutes les lésions nécrotiques sont
situées dans le territoire vasculaire de cette artére, qui dans un os
sain irrigue la cavité médullaire, les métaphyses et le tiers interne
de la corticale. Les épiphyses de ce tibia ont été épargnées, comme
du reste tous les autres os de la patte postérieure gauche, du fémur
a la derniére phalange.
Expérimentalement, jamais la ligature de l’artere nourriciére
d’un os long ne produit des lésions aussi étendues, ni du méme type
que celles que nous venons de décrire. La brusque interruption de
l'apport sanguin de cette artère entraine une nécrose de la moelle
osseuse dans la cavité médullaire et une souffrance cellulaire dans
la corticale interne, mais en quelques jours une circulation vica-
riante s’etablit a partir des territoires vasculaires voisins et rend
possible une restitution complete de la moelle, sans fibrose, ni
cicatrice (BERGMANN 1927; Huccıns et WIEGE 1939).
Même chez l’animal en croissance, où les possibilités de supple-
ance vasculaire sont réduites par la présence des cartilages de
conjugaison, la ligature de l’artere nourriciere ne produit pas de
lésions plus étendues. Par ce procédé, Huccins et WIEGE (1939),
Bracpon, Foster et KELLY (1949), DE MARNEFFE (1951) n’ont
obtenu dans le fémur de jeunes lapins, qu’une nécrose, sans fibrose,
de la moelle et des lésions discrètes de la corticale osseuse.
La destruction de toute l'irrigation endostale par le curetage
de la cavité médullaire ne provoque une souffrance des osté-
ocytes que dans la moitié interne de la corticale (DE MARNEFFE
1950):
Toujours dans le fémur de jeunes lapins, Foster, KELLY et
Warts (1951) sont parvenus à produire des lésions ischémiques
étendues qui ressemblent beaucoup à celles que nous avons
observées chez le chien 123: nécrose de la moelle osseuse, infarctus
métaphysaires, nécrose de la corticale avec ostéophytose secondaire.
Mais pour provoquer de telles lésions, ces auteurs ont dü associer
à la section de l’artère nourricière une décortication complète du
340 R. VEYRAT
périoste de la diaphyse fémorale, opération qui revient en fait à
supprimer toute l'irrigation sanguine de la diaphyse, car la décor-
tication doit détruire avec les artérioles périostées la plupart des
artères métaphysaires.
Devant la netteté de ces résultats expérimentaux, il est évident
que la thrombose de l’artère nourricière n’a pas pu, à elle seule,
causer toutes les lésions du tibia gauche et qu’une autre perturbation
hémodynamique a dû aggraver l’ischémie. Quel est ce facteur
adjuvant ? Les artères métaphysaires sont indemnes et c’est
justement leur intégrité qui a permis la poursuite de l’ossification
enchondrale sur les côtés de l’infarctus et la résorption latérale des
cartillages conjugaux hyperplasiés. Les arterioles périostées sont
perméables et même dilatées, comme toutes les artères qui entourent
le tibia gauche. Quant à la fistule artério-veineuse femorale,
demeurée ouverte quelques heures, elle ne semble pas pouvoir être
mise en cause. En revanche, l’étroitesse de l’artère fémorale au
niveau de la cicatrice opératoire — sténose partielle due aux sutures
vasculaires et à la présence d’un thrombus pariétal, appliqué sur
l’orifice de la fistule — a peut-être créé une ischémie relative,
insuffisante en soi pour produire des lésions, mais susceptible
d’aggraver les conséquences fonctionnelles de l’oblitération de
l'artère nourriciere du tibia.
Cette hypothèse aurait l'avantage d'expliquer aussi bien l’excep-
tionnelle gravité des modifications de la diaphyse tibiale que l’inté-
grité des épiphyses et de tous les autres os de la patte postérieure
gauche. Elle ne pourra cependant être retenue qu’apres la demons-
tration expérimentale de l’aggravation et de l’extension, par la
ligature de l’artère fémorale, des lésions ischémiques d’un tibia
dues à la section de l’artère nourricière.
La présence dans chaque métaphyse d’un infarctus cuneiforme,
d’aspect identique à celui d’un infarctus du rein, de la rate ou du
poumon, démontre l’importance de l’apport sanguin de l’artere
nourricière pour la partie centrale de la métaphyse et, par consé-
quent, pour l’ossification enchondrale. Elle constitue, par ailleurs,
un excellent argument en faveur de l’existence d’artérioles fonc-
tionnellement terminales, dont plusieurs auteurs ont soupçonné la
présence dans les métaphyses, mais sans parvenir toutefois à en
apporter une preuve formelle (LANGER 1875; PuHemistER 1940
et 1950; KAHLSTROM et PHEMISTER 1946).
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA- CHEZ UN JEUNE CHIEN 341
L’hyperplasie des cartilages de conjugaison, dans leur partie
contigu& à l’infarctus est plus apparente que reelle. Dès le moment
où se constitue l’infarctus métaphysaire, l’ossification enchondrale
est interrompue par la nécrose des bourgeons conjonctivo-vascu-
laires. Le cartilage conjugal, dont la nutrition est assurée exclusive-
ment par les vaisseaux sanguins épiphysaires, continue à proliférer
comme auparavant, mais n'étant plus détruit sur sa face méta-
physaire, il s’allonge au rythme de la croissance (SEVER 1933;
KistLER 1934; Foster, KELLY et Warts 1951). Les mensurations
faites sur les radiographies montrent que la hauteur des deux
cartilages conjugaux hyperplasiés (12 mm.) correspond à l’allonge-
ment du tibia gauche pendant les 25 jours de la survie post-
opératoire.
La hauteur égale des deux cartilages de conjugaison hyper-
plasiés nous prouve que les deux infarctus métaphysaires ont le
même âge et cependant l’état de leur moelle est fortement différent.
Celle de l’infarctus inférieur est entièrement nécrosée et son orga-
nisation ne se fait qu'à la périphérie; celle de l’infarctus supérieur
est déjà fibrosée dans sa plus grande part, avec une structure
identique au centre et à la périphérie. Dans ce dernier cas, il ne
semble donc pas s’agir d’une organisation marginale particulière-
ment avancée, mais bien plutôt d’une fibrose née sur place à partir
d'éléments conjonctifs épargnés par la nécrose, dans un infarctus
incomplet.
L’osteophytose périostée de ce tibia frappe par son ampleur
exceptionnelle. On s'étonne, au premier abord, qu’une ostéogénèse
aussi active puisse se produire à la surface d’un os en grande partie
nécrosé. Mais en fait, les ostéophytes apparaissent toujours sur des
os lésés: dans un cas par un agent chimique (application de nitrate
d’argent sur une corticale osseuse), dans un autre par une infection
(osteomyelite), dans un troisième par l’ischémie (décollement du
périoste). Dans tous ces exemples, la souffrance ou la nécrose de
los déclenche une hyperémie réactionnelle, qui semble bien
constituer un facteur indispensable à la genèse d’une ostéophytose.
Dans le cas qui nous occupe, la nécrose ischémique de la moelle,
des métaphyses et de la corticale a provoqué le développement d’une
importante circulation collatérale, à partir du réseau vasculaire
périosté et des artères métaphysaires. Tout autour du tibia et dans
le périoste, les artères sont nombreuses et dilatées; la cavité
342 R. VEYRAT
médullaire est reliée au périoste par des artérioles qui cheminent
entre les ostéophytes et traversent la corticale spongiosée; l’artere
nourriciere est recanalisee à plusieurs niveaux; dans le tissu de
granulation, enfin, la proliferation capillaire est intense. Cette
vascularisation nouvelle a probablement rendu possible l’orga-
nisation de la moelle nécrosée et la resorption partielle de l’os
mort, à la périphérie des infarctus et dans la corticale; elle
a dû aussi favoriser l’apposition osseuse et la formation des
ostéophytes.
En conclusion, l’importance inhabituelle des modifications de ce
tibia — grande extension de la nécrose; présence d’infarctus méta-
physaires de même âge, mais d'évolution différente; apparition
d’une fibrose de la moelle, sans fonte tissulaire préalable; intensité
exceptionnelle de l’ostéophytose périostée — illustrent bien la
complexité des lésions ischémiques de l’os. L’origine et l’évolution
de ces transformations posent, d’ailleurs, plusieurs problèmes que
nous n’avons pas pu résoudre: la responsabilité exacte de la
thrombose de l’artère nourricière; le rôle éventuel d’un facteur
adjuvant; la possibilité, enfin, d’une évolution par poussées
successives, hypothèse qui nous est suggérée par la présence, dans
les cartilages de conjugaison et dans les ostéophytes, de couches
distinctes, parallèles à la ligne d’apposition.
RESUME.
Etude radiologique et histologique d’une nécrose de la diaphyse
tibiale, avec infarctus métaphysaires et ostéophytose périostée,
survenue chez un jeune chien à la suite d’une intervention chirur-
gicale sur l’artère fémorale correspondante.
La thrombose de l’artère nourricière du tibia ne semble pas
pouvoir à elle seule expliquer l’étendue des lésions et le rôle éventuel
d’un facteur adjuvant doit être envisagé.
La présence d’un infarctus cunéiforme dans chaque métaphyse
constitue un argument de poids en faveur de l'existence d’artérioles
fonctionnellement terminales dans ce territoire.
Enfin, l’hyperplasie des cartilages de conjugaison dans leur
partie contiguë à l’infaretus apporte une nouvelle preuve de la
nutrition par les artères épiphysaires de ces cartilages.
INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 343
ZUSAMMENFASSUNG.
Radiologische und histologische Untersuchung einer Diaphysen-
nekrose der Tibia mit Infarkten in den Metaphysen und periostaler
Osteophytose, die bei einem jungen Hund im Anschluss an einen
chirurgischen Eingriff an der entsprechenden Art. femoralis
beobachtet wurden.
Die Thrombose der Art. nutricia tibiae allein scheint für diese
ausgedehnten Läsionen keine ausreichende Erklärung zu sein,
sodass die Rolle eines zusätzlichen Faktors in Erwägung gezogen
werden muss.
Die keilförmigen Infarkte in den beiden Metaphysen bilden ein
wichtiges Argument dafür, dass die Arteriolen dieses Gebietes
funktionell als Endarterien zu betrachten sind.
Endlich stellt die Knorpelhyperplasie der Epiphysenfugen in
den an den Infarkt angrenzenden Gebieten einen neuen Beweis
für die Annahme dar, dass dieser Knorpel durch die epiphysären
Arterien ernährt wird.
SUMMARY.
Radiological and histological study of necrosis of the tibial
diaphysis with metaphyseal infarct and periosteal osteophytosis on
a young dog; posterior to surgical intervention on the corresponding
femoral artery.
By itself, thrombosis of the tibial nutritive artery does not
seem able to explain the extension of lesions. The part played by
an adjunctive factor should be considered.
The wedge-shaped infarct in each one of the metaphysis em-
powers the argument for the existence of terminal arterioles ın
this territory.
Hyperplasia of epiphyseal cartilage, contiguous to the infarct
established another proof for the nutrition of those cartilages by
epiphyseal arteries.
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346 M. ZALOKAR
N° 20. Marko Zalokar. — Sur la nature d’un modifi-
cateur de Bar dans la Drosophile.
Avec 2 tableaux et 3 figures dans le texte.
u of Microbiology, Yale University, New Haven, Connecticut,
En hommage au professeur E. Guyénot à
l’occasion de son 70° anniversaire, avec l expression
de mon admiration et de ma gratitude pour la part
qu’il a prise dans ma formation scientifique.
I. INTRODUCTION.
L’effet du gene Bar, qui est en réalité une duplication chro-
mosomique (BRIDGES 1936), est de réduire le nombre d’ommatidies
(facettes) dans l’œ1l composé de la Drosophile. Des facteurs externes,
surtout la température, et le milieu génétique ont une influence
sur le nombre d’ommatidies dans les yeux Bar (voir CHEVAIS 1943).
Le travail très intéressant de CHEVAIS
montre qu’une substance extraite des
pupes de Calliphora pouvait diminuer
l’effet de Bar et reconstituer le nombre
presque normal d’ommatidies. Cette sub-
stance agit soit par injection, soit par voie
orale. Sa nature chimique n’est pas encore
connue, mais le travail de KHOUVINE et
(weil Bis de Ce collaborateurs (1943) ln la possibilite
gauche) et de Zurich de l’existence d’un dérivé de l’imidazole.
Fred
fa droite) dessiné a la En travaillant avec les souches Bar et
chambre claire (même 3 î 3
grossissement). CIB provenant de Genève et de Zurich, je
me suis apercu de la grande difference
dans la taille de l’ceil des femelles hétérozygotes pour Bar (B +),
selon le lieu d’origine. Les yeux avaient un aspect reniforme dans
la race de Zurich et ils étaient considérablement plus petits, plutôt
fusiformes, dans la race de Genève (fig. 1). Les croisements entre
les deux races montrèrent qu’il devait s’agir d’un modificateur
de Bar et dans le travail présent je montrerai quelques particularités
de l’action de ce modificateur.
MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 347
II. MATERIEL ET MÉTHODES.
La race de Drosophila melanogaster, dite de Genève (Ge) pro-
venait des mouches récoltées dans une vinaigrerie près de
Genève (Carouge) en 1921. Elle fut maintenue depuis lors
dans le Laboratoire de Zoologie expérimentale à Genève. La
souche Par, cultivée dans ce même laboratoire, est originaire du
stock de Morgan. La race dite de Zurich (Zu) provenait de
la souche CIB de l’Institut de Zoologie à l’Université de Zurich;
je ne connais pas son origine antérieure. J’ai introduit le caractère
Zurich dans la souche Bar Ge en la croisant pendant cinq généra-
tions avec les mâles de Zurich et en sélectionnant les mouches pour
la grandeur des yeux réniformes.
Je me servais pour toutes les cultures du milieu de culture mis
au point par GUYÉNOT (1913): il consiste en coton imbibé d’une
suspension de levure dans trois parts de vinaigre (de pommes) et
stérilisé. Tous les élevages étaient faits à température constante de
25 te Oe
Pour compter les facettes, les yeux sont disséqués, puis plongés
dans la potasse 4 10% bouillante pour quelques minutes. Ces
yeux, alignés sur une lame de microscope et couverts d’une lamelle,
sont lavés à l’eau, ensuite imbibés avec une solution concentrée de
chlorure de zinc et finalement avec la solution de Lugol. Ce traite-
ment colore les lentilles des ommatidies en violet foncé et les limites
entre les facettes deviennent facilement visibles. Je compte les
facettes soit directement sous le microscope, quand leur nombre
est petit, soit en projetant l’image de l’ceil sur un écran.
meeparation de |’? extrait. Les mouches collec-
tionnées dans l’alcool a 95% étaient broyées, centrifugees et
extraites plusieurs fois par l’alcool. L’extrait a été concentré sous
vide et les lipides séparés par addition d’éther et d’eau. La phase
aqueuse est concentrée davantage, puis purifiée selon le procédé de
BuTENANDT et collaborateurs (1946): la solution rendue alcaline est
secouée avec du butanol et la phase au butanol est extraite avec
de l’eau acidifiée qui se charge de la substance active.
Pour une séparation chromatographique de l’extrait, le liquide
a été déposé le long d’une ligne en bas d’une feuille de papier à
filtre (17 x 50 cm.) (Whatman n° 1) que l’on dessèche ensuite.
348 M. ZALOKAR
Dans le chromatogramme développé, les substances se séparent
en bandes paralleles au lieu de taches. Les mouches et les larves
ont été chromatographiées selon la methode de Haporn et
MircHELL (1951). J’utilise les solvants suivants: butanol — acide
acétique — eau 4: 1: 1 et isopropanol — ammoniaque à 1% 2: 1.
La chromatographie a été faite par voie descendante. Plusieurs
substances séparées montrent une fluorescence caractéristique en
lumière ultra-violette. L'application de la réaction de Pauly
(on asperge le papier avec la sulfanilamide diazotée et ensuite
avec une solution de carbonate de soude) révèle différents dérivés
phénoliques et ceux de l’imidazole.
III. EXPÉRIENCES.
Il est difficile de dire laquelle des deux races doit être appelée
sauvage et laquelle contient des modificateurs. Puisque l’on consi-
dere l’œil Bar comme ayant un petit nombre de facettes, j’appellerai
toute augmentation de ce nombre le résultat d’un modificateur,
donc les gènes modificateurs sont présents dans la race de Zurich.
Le tableau I nous donne le nombre moyen des facettes dans les
deux races. L’effet du modificateur est plus prononcé dans les
Bar hétérozygotes, moins dans les mâles et femelles homozygotes.
L'étude de l’heredite des modificateurs a montré qu'il s'agissait
d’un caractère quantitatif sous contrôle polygénique et donc non
analysable par la méthode simple mendélienne. Toute analyse est
compliquée par l'effet maternel (prédétermination) qui était mis
en évidence dans les croisements réciproques entre les deux races
(ZALOKAR 1954). Les femelles de Zurich soit Bar, soit sauvages,
croisées avec les mâles sauvages ou Bar de Genève donnent la
génération filiale (F,) aux yeux considérablement plus grands que
le croisement réciproque (tableau I). Cet effet est très prononcé
dans les yeux réniformes, mais négligeable dans les yeux Dar
homozygotes.
Les modificateurs se comportent dans les croisements indepen-
damment du gène Bar, ils ne sont donc pas liés au chromosome X.
En absence de l’effet maternel, le nombre de facettes dans la F,
se rapproche de celui de Genève, donc les modificateurs sont presque
totalement récessifs. Des croisements de retour excluent clairement
la possibilité de l'existence d’un seul gène car le type récessif
MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 349
paternel apparaît dans une proportion bien inférieure à la ratio 1: 1
théorique. Dans le cas de deux gènes indépendants, la proportion
des hétérozygotes aux homozygotes serait dans le croisement de
retour 3:1, et dans le cas de trois gènes, 7: 1. En supposant que
tous les hétérozygotes sont égaux à la F,, nous pouvons considérer
TABLEAU I.
Nombre moyen d’ommatidies dans différentes races de Drosophile
et leur croisements.
Nombre d’ommatidies + erreur standard
Souche ou Fy,
du croisement
N Qe | N | dd
Bar Co ...... DA 67,2 + 1,3 54 70,1 + 0,76
Ben Ze 32 117,6 £ 2,8 54 MAGE de DE
B/+ Ge 20 205,1 + 4,4
B/+ Zu 12 588,2 + 6,0
B/B Ge x B Zu. 63 78,6 + 0,70
B/B Zu x B Ge. 106 |: 86,7 + 0,88
B/B Ge x + Zu. 40 PIE AR
B/B Zu x + Ge 40 485,1 + 7,4
comme homozygotes tous les yeux dont le nombre d’ommatidies
tombe en dehors de la courbe de distribution de F, (fig. 2). Une
moitié de la courbe de Zurich est en dehors de la courbe de F,,
donc le nombre de types Zurich obtenu selon le raisonnement
précédent doit être double pour donner le nombre réel des homo-
zygotes. Nous arrivons au nombre 14, qui dans un lot de 110 mou-
ches, donne une proportion d’hétérozygotes par rapport aux
homozygotes de 6,8: 1. Nous pouvons conclure que les modificateurs
de Bar sont représentés par trois gènes ou par trois groupes de
linkage indépendants, donc situés dans les trois autosomes. Chacun
des gènes est capable, par lui-même, de donner naissance à des
yeux plus petits; il s’agit donc de gènes polymères.
L'effet maternel de la race de Zurich indique qu'une substance
élaborée par cette race est transmise par le cytoplasme de l'œuf.
Cette substance peut agir alors sur la formation des ommatidies
dans la larve en croissance. Il serait naturel de supposer que cette
350 M. ZALOKAR
substance est identique à la substance anti-Bar de CHEvAIS. Pour
examiner cette possibilité, j’ai fait l’essai pour la substance anti-
Bar dans les extraits de mouches de Genève et de Zurich. CHEVAIS
9 Ge xd Zu 9 Zu xdGe
N=63 N=106
Fy
F, xozu
RICO:
Courbes de variabilité du nombre de facettes (en %) dans les mäles des races
de Genève et de Zurich, de la F, des croisements réciproques et des croi-
sements de retour.
a montré que les yeux Bar hérérozygotes ont une sensibilité plus
grande que les yeux des homozygotes pour de faibles concentrations
de la substance. J’utilisais donc des larves provenant de femelles
CIB de Genève pour l’essai. Pour assurer une action de la substance
MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 351
pendant la période sensible qui tombe entre la 40€ et 60€ heure de
la vie larvaire à 250 C, je place les larves âgées de 26 à 36 heures
sur le milieu contenant l’extrait. Le milieu nutritif (0,2 ml. de levure
mélangée avec de l’eau et stérilisée) est ajouté à une quantité
mesurée de l’extrait, desséché au fond d’un tube, et le tout absorbé
sur un peu de coton. Un jour après, j'ajoute davantage de milieu
nutritif pour assurer une croissance normale des larves. Les essais
sont faits avec 0,2, 1,0 et 2,5 ml. de l’extrait correspondant à
22, 110 et 275 mg. du poids sec des mouches (après extraction).
Dans le cas d’une action anti-Bar positive il serait possible de
distinguer, dans les mouches écloses, les yeux traités des yeux
témoins sans mesurer leur taille ou compter les facettes. La réponse
a été positive seulement dans les extraits les plus concentrés.
Les mouches nourries avec l’extrait de Genève avaient des yeux
égaux aux témoins, les mouches nourries
avec l’extrait de Zurich avaient des yeux
aussi grands que la race de Zurich (fig. 3).
L’essai pour la substance antı-Bar
demandant une quantité considérable
d'extrait et prenant 10 jours, j'ai essayé
d'identifier la substance par chromato-
gramme sur papier. Afin de trouver la
position de la substance sur le papier,
hres se
L’ceil CIB/4 de Genève.
0,5 ml. d’un extrait partiellement purifié La larve était nourrie
des mouches sauvages a été appliqué au avec l'extrait de Genève
: ; 7 (a gauche) et l’extrait
papier et le chromatogramme développé de Zurich (à droite).
selon le procede decrit. Les differentes Meme grossissement.
zones visibles en lumière ultra-violette
ont été marquées au crayon dans le chromatogramme séché.
Le papier a été ensuite découpé en bandes parallèles suivant les
limites marquées. Chaque bande était coupée en petits morceaux,
mise dans un tube de verre et imbibée d’une suspension stérile de
la levure dans l’eau. L’essai a été pratiqué comme avant avec des
larves CLB de Genève âgées de 26 à 36 heures. Si la substance active
était révélée par le chromatogramme les larves nourries avec la
bonne fraction de celui-ci devaient donner des mouches à grands
yeux. Le tableau II donne les résultats obtenus avec des chro-
matogrammes développés par deux solvants différents. Même si
la quantité de l’extrait à chromatographier est grande, la séparation
352 M. ZALOKAR
des bandes fluorescentes est très nette. La substance anti-Bar,
au contraire semble être répartie parmi plusieurs taches. Les mêmes
bandes sont chargées d’une substance toxique, tuant une grande
proportion des larves et ralentissant le développement des autres.
L'action lethale est pourtant mieux localisée que l’action anti-Bar
et il doit s’agir de deux substances différentes ayant un comporte-
ment chromatographique pareil. Les bandes actives montrent une
légère fluorescence bleue et la réaction de Pauly révèle une couleur
orange diffuse. La bande toxique donne une coloration orange plus
sombre. Ce sera la tâche de recherches futures de trouver si la
réaction chimique et l’action anti-Bar proviennent de la même
substance.
‘Bite Ile
Chromatographie sur papier d’un extrait de mouches sauvages. Les Rf sont
donnes pour les centres des bandes fluorescentes ou colorées. Les majuscules
identifient les bandes correspondantes dans les deux solvants.
A ; Action
Solvant Rf Fluorescence SR tee eat se anale
Isopropanol | 0,12 | bleu päle = = —
ammoniaque| 0,24 | bleu violet A — = —
0,30 | jaunätre B fluorescence jaune C _- —-
05375 "bleu vert DM srouge — _
0,51 | bleu päle — —
0,99 | bleu pâle + + + _
0,69 — orange F + + +
0,78 | bleu pâle + +
0,83 — orange fonce
Butanol 0,00 — — +
acide acet. | 0,08 | bleu päle rouge +++ =F
eau 0,14 | bleu violet A | orange F + + +
0,20 _ fluorescence jaune C — —
0,24 | jaunâtre B — _ —
0,29 | bleu pâle — — —
0,38 — rouge E — —
0,40 | bleu vert D — —
0,64 | bleu pâle — =
S’ıl y avait une difference entre les substances visibles ou
fluorescentes dans les deux races, on devrait la mettre en évidence
avec la méthode de Haporn et MircHELL (1951). Une serie de
MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 353
chromatogrammes ont été préparés avec des mouches adultes et
des larves prêtes à la pupaison. Dans les adultes, il n’y avait pas
de différences dans les substances fluorescentes, mais la réaction
de Pauly a révélé une tache orange avec Rf 0,06 (butanol-ac. acét.)
ou 0,57 (isopropanol-ammon.) et une tache jaune fluorescente avec
Rf 0,18 (0,30) plus fortes dans la race de Zurich que dans la race
de Genève. En ce qui concerne les larves, la chromatographie a mis
en évidence plusieurs taches différentes de celles que donnent les
adultes. La seule différence entre les deux races était localisée à la
tache orange à Rf 0,08 (0,57) qui était plus forte dans la race
de Zurich.
IV. CONCLUSIONS.
Même si les données génétiques ne nous permettent pas de
préciser les gènes modificateurs de Bar, nos expériences nous
permettent de tirer certaines conclusions sur la nature de ces
modificateurs. Nous supposerons l'existence d’un complexe de
gènes polymères, situés dans les trois autosomes, qui ensemble,
produisent l'effet d'agrandir le nombre de facettes dans la muta-
tion Bar de Drosophile. Nous avons pu montrer qu'ils agissent
par l’intermédiaire d’une substance qui est transmise par le cyto-
plasme des œufs, de manière semblable à la substance a” dans
Ephestia (CAspARI 1936). Son action est bien évidente dans les
yeux des heterozygotes B/*, mais plus obscure dans les yeux des
homozygotes. Comme les hétérozygotes de Dar réagissent plus
fortement à l’action de la substance anti-Bar (CHEVAIS) nous
pouvons conclure que la concentration de la substance dans les
œufs est trop faible pour influencer les homozygotes considérable-
ment, mais suffisante pour provoquer des différences bien visibles
chez les hétérozygotes.
Nous n’avons pas de preuve directe que la substance produite
par les modificateurs est indentique avec la substance antı-Bar
de CHevaıs. La similitude de l’effet est pourtant suggestive et
la méthode de détection de cette substance sur le chromatogramme
sur papier nous permettra de trancher cette question. En tout cas,
l'absence de l’action anti-Bar dans les extraits de mouches de
Genève et sa présence dans les mouches de Zurich indiquent
l'identité de deux principes.
354 M. ZALOKAR
La substance, dont la production est réglée par les gènes
modificateurs et qui est indépendante du gene Bar, ne peut pas
être identique à une substance B*, considérée dans l’hypothèse
de CHevaıs (1943). Les faits s'accordent mieux avec l’idée de
MarcoLIs (1935), supposant une substance destructrice des facettes.
Nous pouvons modifier cette idée en supposant qu'il s’agit de deux
réactions utilisant A (la substance anti-Bar) comme précurseur
pour donner la substance B*, dont la quantité détermine le nombre
d’ommatidies, et une substance C. Si la vitesse de transformation
de A —> B* est réduite ou la vitesse A —> C accélérée, une
déficience de la substance B* en résulte. Le gène Bar serait la cause
du changement d’une des deux vitesses de réaction. Une augmen-
tation de la concentration du substrat peut rétablir la production
d’une quantité suffisante de B*. On peut construire d’autres
hypothèses aussi valables, se basant par exemple sur le principe
d’inhibition compétitive.
Cette étude a révélé le fait remarquable que les modificateurs
de Bar existaient dans une population sauvage, celle de Zurich
(bien que nos observations étaient faites sur la souche CIB, la
souche sauvage était pareille). Des tests préliminaires ont montré
qu'ils existent aussi dans les mouches de Berlin et dans les mouches
sauvages récoltées à Genève. Comme les modificateurs n’ont
d'effet visible qu’en présence de Bar, ils doivent avoir une fonction
autre que le redressage du nombre de facettes dans la population
sauvage. Leur action sur Bar est alors seulement un effet secondaire.
Tel doit étre le cas avec beaucoup de prétendus modificateurs:
ce sont des gènes à fonction inconnue, qui manifestent leur présence
seulement en présence d’un systeme test, tel qu'une mutation
particulière. Il serait intéressant de voir si le modificateur ou son
absence donnent aux mouches sauvages un avantage donnant prise
à la sélection (selective advantage de DOBZHANSKY).
V. RESUME.
Les yeux Bar de la race de Zurich ont un nombre d’ommatidies
plus grand que ceux de Geneve. Cette difference est conditionnee
par trois gènes (ou groupee de linkage ?) modificateurs polymères,
situés dans les autosomes. Les croisements réciproques montrent
CO
MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 399
un effet maternel de la race de Zurich. Il s’agit d’une substance
anti-Bar transmise par le cytoplasme de l’œuf. L’essai des extraits
des mouches de Zurich et de Genève démontre la présence d’une
telle substance dans les premiers et non dans les seconds. Il est
possible de séparer la substance anti-Bar par chromatographie
sur papier, où elle se comporte en outre comme une substance
toxique. Sa position sur papier coïncide avec la coloration orange
révélée par la réaction de Pauly. Les chromatogrammes de mouches
et de larves n’ont pas démontré de différences visibles nettes entre
les deux races.
BIBLIOGRAPHIE
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BUTENANDT, A, Karıson, P. et Hannes, G. 1946. Über den « Anti-Bar-
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Caspari, E. 1936. Zur Analyse der Matroklinie der Vererbung in der
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Ephestia kuhniella Z. Z. Ind. Abst.-Vererb. 71: 546.
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genetique de dérivés de l’imidazol sur le mutant Bar de
Drosophila melanogaster. C. R. Acad. Sci. 217: 161.
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DD D BERT, D. Weiss. Virilisation de Cobayes femelles par l’an- FISSI Be!
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Adolphe Porrmann. La Métamorphose «abritée» de Fusus VIE SER EEE
(Gast. Prosobranches). Avec 11 figures dans le texte. 236 — CHAR
Oscar E. Scnorté and John L. Cuampertarn. Effects of # M
_ACTH upon Limb Regeneration in Normal and in Hypo- ITACA, x IA
_ physectomized Triturus viridescens. With 11 figures in the er SANI
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16. C. TABAN. Variations du poids dans les traitements de longue | oa 4
FE durée à la chlorpromazine. Avec 3 figures dans le texte. 280 N
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48. Luc Tu£ıın. Un nouveau protiste du genre Dermocystidium, |
| parasite de la perche. Avec 3 figures et 2 tableaux dans le
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19. Robart Veyrat. Infarctus subaigus du tibia, chez un jeune à Ei x :
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20. Marko Zaroxar. Sur la nature d’un modificateur de Bar dans eee
_ la Drosophile. Avec 2 tableaux et 3 figures dans le texte. . 346 | 2 Sag
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290,494
BULLETIN-ANNEXE
DE LA
REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE
(TOME 62)
Juin 1955
Jahresversammlun
unter dem Vorsitz von
Prof. Dr. F. E. Lehmann
GESCHÄFTSSITZUNG
Samstag, den 12. März 1955, 12 Uhr
im Zoologischen Institut der Universität Bern
Der Präsident begrüsst die Anwesenden und heisst sie in Bern
herzlich willkommen.
1. BERICHT DES PRÄSIDENTEN FÜR DAS JAHR 1954
Mitglieder :
Am 12. September 1954 haben wir unser Ehrenmitglied Dr.
P. RevırLıop, Direktor des Naturhistorischen Museums Genf,
durch den Tod verloren. Herr Revirrıon hat unserer Gesellschaft
während mehr als 25 Jahren als Direktor und Redaktor der Revue
Suisse de Zoologie unschätzbare Dienste geleistet. In selbstloser
Weise stellte er seine Kräfte und seine Zeit zur Verfügung und
erreichte damit, dass die Zeitschrift mit relativ bescheidenen
finanziellen Mitteln in stattlichen Bänden einen guten Teil der
zoologischen Publikationen der Schweiz hat aufnehmen können.
Dafür ist ihm unsere Gesellschaft zu bleibendem Dank verpflich-
tet. Wir alle werden dem bescheidenen, liebenswürdingen und
stets hilfsbereiten Kollegen ein gutes Andenken bewahren (s.
Nekrologe in Verh. S.N.G. 1954. S. 349 und R.S.Z. 1955, S. 3).
AUG2 1955
PER ce te
Am 24. Januar 1955 starb unser getreues Mitglied Dr. Ch.
LinpER in Lausanne im Alter von 76 Jahren. LinpER, der zunächst
Lehrer in St. Imier, dann in Lausanne (Ecole supérieure de jeunes
filles) war, befasste sich mit limnologischen Fragen, nachdem er
schon mit einer Arbeit über die Limnologie des Lac de Bret dok-
toriert hatte. Er war Mitglied der hydrobiologischen Kommission
der S.N.G.
Mit Bedauern haben wir Kenntnis genommen vom Austritt
folgender Mitglieder: Ernst Aeppli (Zürich), Jacques Aubert
(Neuchâtel), Maurice Blanc (Neuchâtel), Walter Müller (Muttenz).
Ein weiteres Mitglied das seit Jahren seine Beiträge nicht bezahlt
hat, wird als ausgeschieden betrachtet. Da heute 4 neue Mit-
glieder aufgenommen wurden, beträgt die Mitgliederzahl 220.
Wissenschaftliche Tätigkeit:
Über die Frühjahrsversammlung, die in Neuchätel am 13.
und 14. März stattfand, wird in Heft 3 der Revue Suisse de Zoo-
logie Band 61, 1954 berichtet und über die Herbstversammlung
der SZG in Altdorf, anlässlich der 133. Tagung der SNG liegen
in den Verhandlungen der SNG 1954 die genaueren Angaben vor.
Revue Suisse de Zoologie:
Die Revue Suisse de Zoologie hat im Jahre 1954 den 61. Band
mit 33 Arbeiten auf 677 Seiten und ein Supplementheft von 210
Seiten publiziert. Die Revue erhielt auch dieses Jahr einen Bundes-
beitrag von Fr. 3.500.—. Infolge ihres vielseitigen Inhaltes erfreut
sie sich eines guten Ansehens im Ausland. Eine weitere Zunahme
der Abonnentenzahl wäre ihr auch im Interesse der publizierten
Arbeiten zu wünschen.
Subventionen der Gesellschaft:
Die Gesellschaft richtete einen ausserordentlichen Beitrag
von Fr. 2.500.— zu Gunsten des Neubaues der Vogelwarte Sempach
aus. Ferner einen ordentlichen Beitrag von Fr. 200.— an die gleiche
Institution. Die Revue Suisse erhielt von unserer Gesellschaft wie
üblich Fr. 600.—.
Biologische Station Roscof und Zoologische Station Neapel:
Der Arbeitsplatz in Roscoff wurde von folgenden Herren
benützt: Dr. H. SrarcER vom 4.2.-9.10.1954 (Chromosomendi-
3
morphismus und seine Bedeutung bei der Schnecke Purpura
sowie cytogenetische Untersuchungen an der marinen Assel
Jaera); Dr. P. WENK, Basel vom 27.6.-10.7.1954 (Untersuchungen
über Heparin bei marinen Muscheln); 5 Schweizer Studierende
(Teilnahme an von der Sorbonne organisierten Kursen); Dr.
GuENIN, Lausanne mit 10 Studierenden vom 12.-15.4.1954
(Mariner Kurs).
In Neapel haben gearbeitet: Prof. F. Battzer, Bern vom
1.3.—13.3. und vom 23.6.—8.9.1954 (Weiterführung von Unter-
suchungen an Seeigelbastarden); Dr. R. WEBER, Bern vom 2.4.—
9.6.1954 (Zellphysiologische Untersuchungen an Seeigeleiern);
Prof. A. Ernst und Frau Prof. M. ERNST-SCHWARZENBACH, Zürich
während 6 Wochen im April und Mai 1954 (Untersuchungen an
marinen Algen); Dr. P. Bopp, Bern vom 1.7.— 27.8.1954 (Unter-
suchung des Verhaltens von Meerfischen und Assistenz bei Prof.
BALTZER).
Vogelwarte Sempach :
Die Vogelwarte Sempach wurde im März 1954 in eine Stiftung
umgewandelt. Im Neubau sind die Büros im Februar 1955 bezogen
worden. Die Vogelwarte bereitete die 16 Exkursionen des Inter-
nat. Ornithologen-Kongresses vor und stellte die Leiter für die
Nationalparkexkursion. Die wissenschaftliche Tätigkeit, die auch
vom Nationalfonds unterstützt wurde, erstreckte sich auf œko-
logische und faunistische Untersuchungen im Oberengadin und
im Nationalpark.
Forschungsstation an der Elfenbeinküste :
Dr. U. Raum hat seine Untersuchungen über Hydrologie und
Fauna an der Lagune fortgesetzt, deren Salzgehalt je nach der
Jahreszeit sehr stark schwankt. Ferner hat die Station einen
Führer publiziert, der von Dr. Raum geschrieben als Wegleitung
für die Forscher dient, die sich an die Elfenbeinküste begeben.
Dr. E. Bixper von Genf hielt sich während 21 Monaten an der
Station auf um Land- und Wassermollusken zu sammeln. Am
1. Februar 1955 wurde der Verwalter der Station, Dr. RAHM
abgelöst durch Herrn Dr. Hj. HuGGEL, der mit Hilfe des National-
fonds zoophysiologische Untersuchungen auszuführen beabsıch-
tigt. Nachdem der Nationalfonds im Jahre 1954 einen erheb-
Ber
lichen Überbrückungsbeitrag geleistet hat, erhält die Station von
1955 an einen jährlichen Bundesbeitrag an die Betriebskosten.
Internationale Kongresse:
Vom 29. Mai—5. Juni 1954 fand der 11. internationale Orni-
thologenkongress in Basel statt, der durch unseren Kollegen Port-
MANN in seiner Eigenschaft als Generalsekretär des Kongresses
in vorzüglicher Weise organisiert wurde. Der Vorstand unserer
Gesellschaft war offiziell an diesem Kongress vertreten, der eine
erfreuliche Brücke zwischen Amateurornithologen und zünftigen
Wissenschaftern schlug. Er möchte auch an dieser Stelle Herrn
PorTMANN den besten Dank für seine erfolgreichen Bemühungen
aussprechen. Am 8. internationalen Kongress für Zellbiologie in
Leiden vom 1.—8. September 1954 nahmen verschiedene Mitglieder
unserer Gesellschaft teil: E. Haporn, Zürich sprach zusammen-
fassend über Biochemie der Genwirkung und präsidierte die ent-
sprechende Sektion; F. E. LEHMANN, Bern referierte über phy-
siologische und strukturelle Aspekte der Zellteilung und ihre
chemische Empfindlichkeit und leitete die entsprechende Sektion.
Förderung der zoologischen Forschung ın der Schweiz durch den
Nationalfonds :
Die Aktivierung der wissenschaftlichen Tätigkeit in der Schweiz,
die seit der Gründung des Nationalfonds am 1. August 1952 ein-
setzte, macht sich auch auf dem Gebiet der Zoologie ın erfreu-
licher Weise geltend. Folgende Mitglieder unserer Gesellschaft
erhielten Beiträge im Jahre 1954: D. BurckHArDT (Populations-
dynamik der Grossäuger der Nationalparks); J. GALLERA (Ent-
wicklungsphysiologische Untersuchungen); H. GASCHEN (Rassen
von Culex); Madame HorsTETTER-NARBEL, Lausanne (Cytologie
von Psychiden); W. Huser, Bern (Erforschung der peritrophi-
schen Membran); H. Kutter, Flawil (Ameisenfauna der Schweiz);
F. E. LEHMANN, Bern (Entwicklungsphysiologie der Regeneration);
M. LiscHER, Bern (Kastendetermination bei Termiten); H. Misuin,
Basel (Kreislaufphysiologie von Tropentieren).
Diese knappe Übersicht zeigt erfreulicherweise, dass sehr
verschiedenartige Forschungsrichtungen in sehr verschiedenen
Gegenden des Landes gefördert werden konnten. Es bleibt für
die Zukunft zu wünschen, dass insbesondere für die Erfassung
Sai ga
der heimatlichen Fauna, sei es durch systematische, sei es durch
cekologische Untersuchungen, ein grösserer Nachwuchs unter dem
amtierenden Lehrern unseres Landes gewonnen werden könne.
Auch auf dem Gebiete der Hydrobiologie wäre ein breiter Mit-
arbeiterkreis sehr erwünscht. Unsere Gesellschaft möchte auch an
dieser Stelle ihre Dankbarkeit bekunden dafür, dass die schwei-
zerische Zoologie jetzt in so grosszügiger Weise gefördert werden
kann.
2. RAPPORT DU TRESORIER
Bilan au 31 décembre 1954
Actif Passif
Casse . . . ge 135 Pour balance 3.223,87
Chèques x CE 373,42
Livrets de dépôts . . 2.849,10
SOI] 3.223,87
Compte de profits et pertes en 1954
Recettes
TSS ELOISE aI a Po Re 1.715.—
Bmksidestederal © oo ee . 8. zu... 3.900. —
Remboursement titres . -. . . 2.2.02... 5.000.—
PCS ye eG e 2110
10.286,10
Depenses
Balance actif transitoire 1953 . . . . . . . .. 14. —
Subside fédéral à Revue suisse de Zoologie . . . . 3.500.—
Subside S.S.Z. à Revue suisse de Zoologie . . . 600.—
Subside ordinaire S.S.Z. a Vogelwarte SRI 200.—
Subside extraordinaire S.S.Z. à N lat Sem-
Bachs a. um: 2.500.—
Frais généraux et tirage à nen Bee suisse er Zah.
loate .. ... EN TT aL EEN AS. SOLS 1.086,70
Solde pour lence LL eS ng, 10.4800 2.389,40
10.286,10
ut
Evolution de la fortune
Etat au,31.dee. 19535. et ra ae 9.898,47
Btatausl décd1954& nola ir 3.223,87
Diminution au S14déc 4954). MR 2.614,60
Le trésorier: H. A. GUENIN
Proposition de budget pour 1955
Recettes
Cotisations i GSS ee 1.650, —
Imberets; «OE RME PNR ICI MI D0.—
1:00
Dépenses
Subside S.S.Z. a Revue suisse de Zoologie . . . . 600.—
Subside S.S.Z. à Vogelwarte Sempach . . . . . . 200.—
Tirage à part du fascicule « séance» de la Revue CUVE
Frais généraux culla 300.—
1.700.—
Le budget proposé a été établi en admettant le maintien de la
cotisation annuelle a Fr. 14.— pour les membres ordinaires, a
Fr. 7.— pour les membres affiliés 4 la S.H.S.N. et pour les Jeunes
Zoologistes.
3. RAPPORT DES VERIFICATEURS DES COMPTES
Les soussignés ont procédé ce jour a la vérification des comptes
de la Société suisse de Zoologie pour l’année 1954. Apres un poin-
tage des piéces justificatives, ils ont reconnu les comptes exacts
et invitent l’Assemblée à en donner décharge au trésorier, avec
vifs remerciements pour la gestion.
Les verificateurs:
J. AUBERT
Lausanne, le 5 janvier 1955. R. Bovey
de SR.
4. BuüuDGET. — MITGLIEDERBEITRAGE
Der Kassier schlägt vor, zu Ausbalancierung unserer Budgets
die Jahresbeiträge bei Fr. 14.— und Fr. 7.— zu belassen. Die
Gesellschaft gibt hierzu ihre Zustimmung.
5. AUFNAHME NEUER MITGLIEDER
Auf Empfehlung der Mitglieder werden nachgenannte 4 neue
Mitglieder aufgenommen:
André AESCHLIMANN, cand. phil., Rheinländerstr. 14, Basel;
Frl. Carola Krauss, cand. phil, Zoologische Anstalt, Basel;
Frl. Margrit Grur, cand. phil., Zoologische Anstalt, Basel; Frl.
Lilly SCHÖNHOLZER, cand. phil., Susenbergstr. 90, Zürich 7/44.
6. WAHL DES JAHRESVORSTANDES 1955/56
Die Versammlung nimmt mit Akklamation die Wahlen der
Kollegen von Fribourg vor:
Prasident: Prof. Dr. J. Kirın.
Vice-Präsident: Dr. ©. Bücm.
Sekretär: cand. phil. E. RicKENMANN.
7. WAHL DER RECHNUNGSREVISOREN
Die bisherigen Revisoren, die Herren J. AUBERT und R. Bovey
werden in ihrem Amt bestätigt. |
8. INTERNATIONALE BEZIEHUNGEN
Der Präsident setzt sich für eine Intensivierung der interna-
tionalen Beziehungen ein. Die Herren Prof. DE BEAUMONT und
BAER machen auf die unzulängliche Organisation der Union Inter-
nationale de Biologie aufmerksam. Diese wurde letztes Jahr reor-
ganisiert, doch lässt sich noch nicht absehen, inwiefern sich die Re-
orgasation bewähren wird. Auf Antrag des Präsidenten beschliesst
die Versammlung, dass der Zentralpräsident der S.N.G., Herr
Prof. pe BEAUMONT gebeten werden soll, sich von der S.N.G. aus
für eine straffere Ordnung der Beziehungen der S.N.G. zu den natio-
ASA
nalen Comites für die internationalen Organisationen insbeson-
dere für Biologie einzusetzen.
Herr Prof. KALIn macht darauf aufmerksam, dass die Schweiz.
Nationale Unescokommission eine Reduktion des Beitrags der
Schweiz an die Unesco von 200.000 auf 120.000 Fr. erwirken
konnte, und dass versucht werden soll, beim Bund zu erreichen,
dass der eingesparte Betrag für wissenschaftliche Zwecke, spe-
ziell für die Organisation von Symposien zur Verfügung gestellt
wird. Herr Prof. Kärın ist bereit, Anregungen betreffend die
Organisation von Symposien entgegenzunehmen.
9. PUBLIKATION DER AN DER TAGUNG DER S. N. G. GEHALTENEN
REFERATE
Auf Anregung des Redaktors, Herrn Dr. E. DoTTRens, be-
schliesst die Versammlung, dass im Hinblick auf eine Entlastung
der Frühjahrsversammlung der Versuch gemacht werden soll,
die an der Tagung der S.N.G. gehaltenen Referate in die im Laufe
des Winters erscheinenden Hefte der Revue Suisse de Zoologie
aufzunehmen.
MO NANA
Von der E.T.H. liegt eine Einladung zur Teilnahme an ihrem
Stiftungsfest zum 100 jährigen Bestehen vor. Auf Antrag von Herrn
Prof. Kirın bezeichnet die Versammlung den amtierenden Pra-
sidenten, Herrn Prof. Leumann als Delegierten der Schweiz.
Zoolog. Gesellschaft. |
WISSENSCHAFTLICHE SITZUNGEN
1. Sitzung am Samstag, den 12. März, 10.15 Uhr
im Hörsaal des Zoologischen Instituts, Sahlistr. 8, Bern
W. SAUTER, Zürich: Zur Morphologie und Systematik der schwei-
zerischen Solenobiaarten.
E. Bruno», Zürich: Die Entwicklung des weiblichen Genital-
apparates von Solenobia triquetrella während des Puppen-
stadiums.
To per
O. Pucuta uND J. SEILER, Zürich: Die Entwicklung des Geni-
talapparates bei trıploiden Intersexen.
H. Nüescx, Basel: Das thorakale Nervenmuskelsystem von Telea
polyphemus (Lep.).
M. Reırr, Basel: Nachweis des fermentativen Abbaus der DDT-
Wirksubstanzen mit Fliegenextrakten ım Papierchromato-
gramm.
E. FLückiger, Basel: Der 0,-Verbrauch von Ratten bei der
Anpassung an 0,-Mangel.
2. Sitzung ab 14.30 im Zoologischen Institut
M. HorsTETTER-NARBEL, Lausanne: La Pseudogamie chez Luf-
fia lapidella Goeze (Lépid. Pschychide).
W. FiepLER, Zürich: Über einige Fälle von Markierungsver-
halten bei Säugetieren.
E. InneLper, Zürich: Über das Spielen mit Gegenständen bei
Huftieren.
F. unp E. Saver, Freiburg i. Br.: Zur Frage der nächtlichen
Zugorientierung bei Grasmücken.
R. WeBER, Bern unp E. J. Borrr, New Haven: Veränder-
ungen im Cytochromoxydasegehalt der Mitochondrien
während der Embryonalentwicklung des Krallenfrosches
(Xenopus laevis Daud.).
TH. LENDER, Strasbourg: Mise en évidence et propriétés de
l’organisine de la régénération des yeux chez la Planaire
Polycelis nigra.
S. Ranzı, Milano: Comportement des différentes fractions pro-
téiques pendant le développement de Rana esculenta.
P. Tscaumi, Cambridge: Versuche über die Entwicklungsweise
der Hinterbeinknospen bei Xenopus und die Bedeutung der
Epidermis.
P. TarDENT, Neapel: Zum Nachweis eines regenerationshem-
menden Stoffes im Hydranth von Tubularia.
Hauptvortrag mit anschliessender Diskussion:
P. D. Nreuwkoop, Utrecht: Die neurale Induktion bei Amphi-
bien.
Bee
3. Sitzung, Sonntag, den 13. März, 8.15 Uhr
ım Naturhistorischen Museum, Bernastrasse 15
P. Bopp, Basel: Kolonialterritorien bei Murmeltieren.
R. MartHEY, Lausanne: Deux contributions de la Cytologie à
la Systématique des Microtinae.
C. BarıGozzı UND A. DI PASQUALE, Milano: Lokalisierte poly-
genetische Systeme, die die Manifestierung von Pseudomela-
nomen bei D. melanogaster bestimmen.
F. BALTZER, Bern unp M. BERNHARD, Neapel: Weitere Beo-
bachtungen über Vererbungsrichtung und Letalitàt beim
Seeigelbastard Paracentrotus 9 x Arbacia &.
P.S. CHEN unp E. Haporn, Zürich: Zur Stoffphysiologie der
Mutante letal-meander (Lme) von Drosophila melanogaster.
G. Benz, Zürich: Die Funktion verschiedener Sinnesorgane bei
Larven von Drosophila melanogaster.
Hauptvortrag mit anschliessender Diskussion:
K. GosswaLp, Würzburg: Untersuchungen über die Kastenbil-
dung bei Ameisen.
J. Kirın, Freiburg: Zur Stammesgeschichte der Crocodilia.
U. Raum, Basel-Adiopodoume: Beobachtungen an den Schup-
pentieren der Elfenbeinküste.
D. BurckHarDT, Sempach: Über Unterschiede in der Dunen-
zahl von Meisennestlingen aus England und aus der Schweiz.
W. NEF, Bern: Beobachtungen über den Bezug des Nachtquar-
tiers beim Staren (Sturnus vulgaris L.).
W. GEIGER, Bern: Elektronenoptische Untersuchungen am Sal-
monidensperma.
H. MORGENTHALER, Bern: Beobachtungen über die Eiablage
von Triton alpestris in Gefangenschaft.
Am Sonntag Nachmittag waren die Teilnehmer eingeladen
zu einem Besuch im Tierpark Dählhölzli und
zu einer Besichtigung der Bienenaustellung im Naturhisto-
rıschen Museum.
OLI VIS
Etwa 80 Mitglieder und Gäste nahmen am Samstag am Nacht-
essen in der Inneren Enge teil. Der Präsident begrüsste die aus-
wärtigen Gäste und die Vertreter der Behörden, durch die die
Tagung in grosszügiger Weise unterstützt wurde. Nach dem
Nachtessen zeigte Herr Dr. FIEDLER einen gemeinsam mit Dr.
INHELDER und Frl. SCHÖNHOLZER aufgenommen Film über das
Trinken, das Markierungsverhalten und das Spiel bei Säugetieren.
Zum Schluss führte Herr Dr. RAHM farbige Lichtbilder der von
ihm in Adiopodoume in Gefangenschaft gehaltenen afrikanischen
Säugetiere vor.
Am gemeinsamen Mittagessen vom Sonntag im Tierparkre-
staurant Dählhölzli dankte der neue Jahrespräsident, Herr Prof.
Kirın, dem abtretenden Jahresvorstand und lud die anwesenden
Mitglieder zur im nächsten Jahr in Fribourg stattfindenden Ver-
sammlung ein.
Der Jahresvorstand:
F. E. LEHMANN
Präsident
S. Rosın M. LùscHER
Vice- Präsident Sekretär
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LISTE DES MEMBRES
SOCIETE SUISSE DE ZOOLOGIE
mars 1955
President d’honneur:
BALTZER, F., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern.
A. Membre à vie:
*NAEF, R.-M., Blümlimatt, Thun.
B. Membres ordinaires:
AELLEN, Villy, Dr., Muséum d'Histoire naturelle, Genève.
1) *AESCHLIMANN, A., cand. phil., Rheinländerst. 14, Basel.
ALTHERR, E., Dr., prof. au Collège, Aigle (Vaud).
*AMMANN, Hans, Dr. Quellenstr. 16, Rheinfelden.
1) *ANDERS, Georges, cand. phil., Turnerstr. 39, Zürich 6.
ANDRES, Gert, Dr., Max-Planck-Institut für Biologie, Tübingen (Deut-
schland).
AUBERT, J., Dr., Musée zoologique, Lausanne.
*AUBERT, S., Prof., 2 rue d’Entremont, Yverdon.
*BADER, C., Assistent, Naturhistorisches Museum, Basel.
BAER, J. G., Prof. Dr., Institut de Zoologie, Université, Neuchatel.
BarGetzi, J. P., assistant, Institut de Zoologie, Neuchatel.
BiscHLIN, C., Dr., Seminarlehrer, Aarau.
BAUMANN, F., Prof. Dr., Parkstrasse, Thun.
*BAUMANN, J. A., Prof. Dr., Ecole de Médecine, Genève.
BAUMEISTER, L., Dr., St. Gallerring 87, Basel.
BEAUMOoNT (DE), J., Prof. Dr., Musée zoologique, Lausanne.
*Benz, G., Fröhlichstr. 4, Aarau.
*BERNASCONI, Antonio, Dr., Goldbrunnenstr., 81, Zürich 3/55.
BieBER, Alb., Dr., Schwengirain, Langenbruck (Baselland).
*BINDER, E., Dr., Genève, Museum d’Histoire naturelle.
*BISCHLER, V., Mlle., Dr., 5 quai du Mont-Blanc, Geneve.
BLocn, J., Prof. Dr., Burgunderstr. 4, Solothurn.
BrocH-Weiır, S., Frau, Dr., Steinenring 19, Basel.
BLOME, A., Elsässerstr. 44, Basel.
BLuNTSCHLI, H., Prof. Dr., Aebistr. 9, Bern.
*BÖNI-GEIGER, A., Dr., Gymnasiallehrer, In den Klosterreben 15, Basel.
Bopp, Peter, Dr. phil., Glaserbergstr. 82, Basel.
*BÖSIGER-ENSNER, E., Dr., In den Klosterreben 7, Basel.
Bovey, P., Prof. Dr., Entomolog. Institut E.T.H., Zürich 6.
Bovey, Rene, Dr., 18 Montagibert, Lausanne.
BRETSCHER, Alfred, Dr. phil., Sekundarlehrer, Sonnegg, Huttwil (Bern).
*Britscuel, H., Heinrich Wirristr. 6, Aarau.
*BruHın, Herbert, Dr. phil., Gotthelfstr. 5, Basel.
*BRUNOLD, E., Frl., Dr. phil., Zoolog. Institut E.T.H., Zürich 6.
1) *BucHer Nelly, Frl., cand. phil., Letzistr. 46, Zürich 6.
Bückı, Othmar, Dr., Conservateur du Musée d’hist. nat. Fribourg,
60 Vignettaz, Fribourg.
*BURCKHARDT, Dietrich, Dr. phil., Im Dreiangel, Sempach.
*BURGDORFER, Willy, Dr. phil., Marignanostr. 94, Basel.
*BurLa, Hans, Dr. phil., Zoolog. Institut, Universität, Zürich.
CHappuis, P.-A., Dr., Lab. de zoologie, Faculté des Sciences, Toulouse,
Haute-Garonne, France.
*CHEN, Pei-Shen, P. D. Dr. phil., Zoolog. Institut, Universität, Zürich 6.
*CULLEN-SAGER, Esther, Frau, Dr. phil., Dept. of Zoology and comp.
Anatomy, University, Oxford, England.
Cuony, Jean-Auguste, pharmacien, avenue de la Gare, Fribourg.
*Curry, H. A., Dr., 620 Sheridan Blvd., Orlando, Fla., U.S.A.
1) *DEBRUNNER, H., cand. phil., Untererzellung, 5, Lyss.
*DELLA SANTA, Ed., professeur au Collège, Versoix, Genève.
*DETTELBACH, H. R., Dr., Northtroy St. 4724, Chicago 25, II MUSA
Dourn, R., Prof. Dr., Stazione zoologica, Via nazionale, Napoli, Italia.
DorTRENS, E., Dr., Directeur du Muséum d’Histoire naturelle, Genève.
*Dovaz, Renee, 99 Florissant, Genève.
Du Bors, A.-M., Mlle., Dr., Laboratoire d’histologie, Ecole de médecine,
Genève.
Dugois, G., Dr., 33 avenue du 17 Mars, Neuchatel.
1) *ENGELMANN, F., cand. phil., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern.
1) *Ernst, Eberhard, Socinstr. 57, Basel.
ESCHER, K., Prof. Dr., Hinterbergstr. 68, Zürich 44.
*EyMANN, Hermann, Riedweg 2, Bern.
Fars, H., Dr., anc. directeur Station fédérale essais viticoles, Montagi-
bert, Lausanne.
FANKHAUSER, G., Dr., Dept. of Zoology, Princeton University, Prin-
ceton, N.J., U.S.A.
Favre, J., Dr., Muséum d'Histoire naturelle, Genève.
FERRIERE, Ch., Dr., 57 route de Florissant, Genève.
*FIEDLER, Walter, Dr., assistant, Zoolog. Garten, Zürich.
*FISCHBERG, Michael, Dr., Dept. of Zoology, Oxford, England.
*FLORIN, J., Dr., Wiesentalstr. 6, St. Gallen.
*FLÜCKIGER, Edward, Dr., Physiolog. Anstalt, Universität, Basel.
Forcart, L., Dr., Custos, Naturhist. Museum, Augustinergasse, Basel.
*FREYVOGEL, Dieter, Dr., Lange Gasse, 11, Basel.
*Frirz, Walter, Dr., Grenzacherweg 128, Riehen (Basel).
Frirz-NiGGLi, Hedi, Frau, P. D. Dr. phil., Bellariarain 2, Zürich 38.
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FuRRER, Martin, Gymnasialleher, Waldenburg, (Bl).
1) *Gaconp, René, stud. phil., 53 Valangines, Neuchâtel.
GALLERA, J., Dr., Institut d’Anatomie, Université, Genève.
*GANDER, Ralf, Dr. phil., Wudstrasse, Heerbrugg (St. Gallen).
GASCHEN, H., Dr., Institut de Bactériologie, Policlinique, Lausanne.
*GEIGER, Wolfgang, Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern.
GEIGY, R., Prof. Dr., Riehenstr. 394, Basel.
GERBER, A., Dr., Zur Gempenfluh 64, Basel.
1) *Ginr, Margrit, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel.
*Gisi, Julie, Frl., Dr., Burgunderstr. 40, Basel.
Gisin, Hermann, Dr., Muséum d’Histoire naturelle, Genève.
*GLooR, H., Prof. Dr., Genetisch Instituut, Leyden (Nederl.).
*GOHRINGER, Rudolf, Dr. phil., St. Jakobstr. 101, Basel.
*GRABER, Hans, Dr., Schwarzenbachweg 22, Zürich 49.
1) *GROBE, Dorrit, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel.
GUÉNIN, H.-A., Dr., chargé de cours, Institut de Zool., Université,
Lausanne. |
GÜNTERT, H., Dr., Herrengasse, Schwyz.
GUYENOT, E., Prof. Dr., Laboratoire de Zoologie, Université, Genève.
HapORN, E., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Universität, Zürich 6.
*HAEFELFINGER, H. R., Zoolog. Institut, Universität, Basel.
1) *Harrr, L. A., Frl., cand. phil., St. Albananlage 37, Basel.
1) *HALLER (DE), G., lic. ès sc., 60a route de Frontenex, Genève.
HALLER, P. H., Dr. phil., Gundeldingerstr. 91, Basel.
HAmMERLI-Bovert, Victoire, Frau, Dr., Ottostr. 20, Chur.
HANDScHIN, Ed., Prof. Dr., Missionsstr. 9, Basel.
HEDIGER, H., Prof. Dr., Ackermannstr. 14, Zürich.
*HENZEN, W., Gymnasiallehrer, Spitalackerstr. 9, Bern.
HERBIG-SANDREUTER, A., Frau, Dr., School of tropical medicine, Uni-
versity of Puerto Rico, San Juan, Puerto Rico, U.S.A.
1) *Herzog, Peter, stud. phil., Dornhägliweg 5, Arlesheim.
*HopLER, Felix, Dr., Sek.-Lehrer, Grossholzweg 14, Gümligen (Bern).
HoFFMAnNN, Lukas, Dr. phil., Tour du Valat, par Le Sambuc, B.d.Rh.,
France.
HoFMANNER, Barthol., Dr., Kanzlererstrasse, Frauenfeld.
HOoFSTETTER-NARBEL, Marguerite, Frau, Dr., route de Berne 31, Lau-
sanne.
*HuBER, A., Dr., Gymnasiallehrer, Holeeletten 20, Basel.
1) *HuBer, Marianne, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel.
Huser, W., Dr., Naturhistorisches Museum, Bern.
Huccer, Hansjörg, Dr., Centre suisse de Recherches scientifiques en
Cöte d’Ivoire, boite postale 1303, Abidjan (Adiopodoume),
Côte d’Ivoire, Afrique.
1) *InHELDER, E., cand., phil., Krähbühlstr. 128, Zürich 7/44.
JENNI, Werner, Dr. phil., Gymnasiallehrer, Ottenbergstr. 36, Zürich 49.
KAELIN, J., Prof. Dr., Institut de Zoologie, 24 Pérolles, Fribourg.
Keiser, Fred., Dr., Marschalkenstr. 78, Basel.
|
*Kıorrsıs, Vassilios, Dr., Institut de Zoologie, Université, Genève.
KnopFLI, W., Dr., Stauffacherstr. 9, Zürich 4.
*Kocx, Joseph, Löbernstr. 17, Zug.
*Kocuer, C1, Dr., Äuss. Baslerstr. 96, Riehen (Basel).
1) *Krauss, Carola, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel.
*KREBSER, W., Buchhändler, Thun.
Kürnzı, W., Dr., Direktor, Naturhistorisches Museum, Bern.
*Lang, Ernst M., Dr. med. vet., Zoolog. Garten, Basel.
LEHMANN, F. E., Prof. Dr., Kuhnweg 10, Bern.
1) *Lemp, Margrit, Frl., St. Johanns-Ring 91, Basel.
*LIBERT, Odette, 124 route de Chêne, Genève.
*LINDENMANN, Walter, Dr. phil., Kastanienweg 8, Münchenstein (Basel-
land).
Lormar, Ruth, Frl., Dr., Institut f. physikal. Therapie, Kantonsspital,
Zürich 32.
LüscHer, M., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern.
MANDACH (VON), Erwin, Dr. med., Schützengraben 20, Schaffhausen.
MATTHEY, R., Prof. Dr., Institut de Zoologie, Universite, Lausanne.
MenzeL, R., Dr., Eidg. Versuchsanstalt, Wädenswil.
Mermop, G., Dr., Av. Soret 22, Genève.
MEYER, Frieda, Frl., Dr., Weinigerstr. 27, Dietikon (Zürich).
MEYER-HOoLZAPFEL, M., Frau, Prof. Dr., Dalmaziquai 149, Bern.
MicHÒeL, F., Dr., Göttibach 3, Thun.
MisLin, Hans, Prof. Dr., Zoolog. Institut, Universität, Mainz (Deutsch-
land).
Monret, Gabrielle, Mlle., Dr., Le Verger, Saint-Legier sur Vevey.
MORGENTHALER, Hans, Dr. phil., Haspelgasse 16, Bern.
MORGENTHALER, O., Prof. Dr., Talbrünnliweg 33, Bern-Liebefeld.
*Moser, Hermann, Dr., Carnegie Institution of Washington, Dept. of
Genetics, Cold Spring Harbor, Long Island, N.Y., U.S.A.
1) *MU Lier, Heinrich, cand. phil., Redernweg 1, Biel.
MÜLLER, R., Dr., Wabernstr. 16, Bern.
Napic, Ad., Dr., Lyceum, Zuoz.
1) *#NEF, W., cand. phil., Fichtenweg 5, Bern.
Nüescx, H., P. D. Dr. sc. nat., Zoolog. Anstalt, Universität, Basel.
*PeRRON, Rolf, Dr. phil., Tellstr. 60, Winterthur.
*PERROT, J.-L., Dr., Le Verez, Allaman (Vaud).
PEYER, Bernh., Prof. Dr., Rosenbühlstr. 28, Zürich 44.
*#PiqueT, J., Mlle., Dr., 25 boulevard Georges-Favon, Genève.
PLATTNER, W., Dr., Schneebergstr. 4, St. Gallen.
Ponse, Kitty, Mlle., Prof. Dr., Institut de Zoologie expér., 154 route de
Malagnou, Genève.
PORTMANN, Ad., Prof. Dr., Zoolog. Anstalt, Universitàt, Basel.
*Pruvor-For, Mme., Dr., 12 rue de Fontenay, Sceaux, Seine,
France.
QuartIER, Archibald, Inspecteur cantonal de la pêche, Neuchâtel.
*Raum, Urs, Dr. phil., Schweiz. Tropeninstitut, Socinstr. 57, Basel.
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REICHENSPERGER, Aug., Prof. Dr., Löwenburgstr., 24, Bad Godesberg
a/Rh. Deutschland.
ReIFF, M., Dr., Unterer Schellenberg 55, Riehen (Basel).
REINHARDT, H., Dr., Rossbergstr. 30, Zürich 2.
*Rey, A., Dr., 2 place Bourg-de-Four, Geneve.
*RICKENBACHER, J., Dr. med., Anatom. Institut, Universität, Zürich 6.
1) *RICKENMANN, Engelbert, assistant, Institut de Zoologie, Fribourg.
Rosın, S., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern.
Rotu, Hermann, Dr., Haldenweg 36, Muri (Bern).
*ROTHELI, Adolf, Dr., Solothurnstr., Büren a. Aare.
1) *#SAUTER, Willi, cand. rer. nat., Zool. Institut E.T.H., Zürich 6.
SCHAEPPI, Th., Dr., Mühlebachstr. 41, Zürich 7.
SCHAUB, S., Dr., Breisacherstr. 35, Basel.
*SCHENK, R., P. D. Dr. med., Anatom. Institut, Universität, Zürich 6.
SCHIFFERLI, A., Dr. phil., Vogelwarte, Sempach.
SCHINZ, H. R., Prof. Dr., Kurhausstr. 78, Zürich 32.
*SCHLEGEL-OPRECHT, Eva, Frau, Dr. phil., Gloriastr. 70, Zürich
Ah.
*SCHLOETH, Robert, Dr., Hölzlistr. 17, Binningen (Baselland).
SCHMASSMANN, W., Dr., Kant. Wasserwirtsch. Exp., Langhagweg 7,
Liestal.
*ScHMID, H., Dr. med., rue du Stand, Bienne.
"SCHMID, W., Dr. phil., Kantonsschule, Aarau.
*SCHMIDT-EHRENBERG, L., Frl., Dr., Susenbergstr. 93, Zürich 44.
SCHNEIDER, Fritz, Dr. sc. nat., Eidg. Versuchsanstalt, Wädenswil.
1) *ScHONHOLZER, Lilly, Frl., cand. phil., Susenbergstr. 90, Zürich 7/44.
SCHONMANN, W., Dr., Kloosweg 64, Biel.
SCHOPFER, W. H., Prof. Dr., Jubiläumsstr. 57, Bern.
SEILER-NEUENSCHWANDER, J., Prof. Dr., Zoolog. Institut E.T.H.,
Zürich 6.
*SOBELS, F. H., Dr. phil., Genetisch Instituut der Rijks-Universiteit,
Stationstr. 9, Utrecht, Holland.
*STAIGER, Hansrudolf, Dr. phil., Augsterweg 17, Basel.
*STAUFFER, Erwin, Dr., In den Klosterreben 48, Basel.
STEINER-BALTZER, A., Dr., Gymnasiallehrer, Rabbentalstr. 51, Bern.
STEINER, G., Dr., Division of Nematology, Bureau of Plant Industry,
Dept. of Agriculture, Washington, D.C., U.S.A.
STEINER, H., Prof. Dr., Heilighüsli 10, Zürich 53.
*STEMMLER-MORATH, Carl, Weiherhofstr. 132, Basel.
1) *STOHLER, Harro, cand. phil., Margarethenstr. 63, Binningen (Basel-
land).
STOHLER, R., Dr., 1584 Milvia St., Berkeley, Calif., U.S.A.
*STOLL, Eva, Frl., Dr., Weinplatz 3, Zürich 1.
Strauss, F., Dr. med., Stadtbachstr. 46, Bern.
STUDER, Marcel, 49, Croix-Blanche, Les Verrieres.
SUTTER, Ernst, Dr., Naturhist. Museum, Augustinergasse, Basel.
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*TABAN, Charles, 7 Pont-de-Ville, Chéne-Bougeries, Genève.
*TAILLARD, Willy, médecin, Dr. es sc., 8 route de Malagnou, Genève.
*TARDENT, P., Dr., Stazione zoologica, Napoli (Italia).
1) *THELın, Luc, 82 chemin des Fours, Cologny, Genève.
*ToBLER, Albert, Dr., Bungertweg, Küsnacht (Zürich).
Tönpury, G., Prof. Dr., Höhestr. 69, Zollikon (Zürich).
*TscHuMı, Pierre, Dr., Dept. of Anatomy, University, Cambridge
(England).
VALLETTE, M., Mlle., Dr., 2 rue du Cloître, Genève.
1) *VoLKART, H. D., cand. phil., Gryphenhübeliweg 41, Bern.
VonwiILLER, P., Dr., Salmenweg, Rheinau (Zürich).
*WACKERNAGEL, Hans, Dr., Sonnenweg 2, Basel.
WAGNER, G., Dr., Gymanasiallehrer, Wabernstr. 24, Bern.
1) #WAGNER-JEVSEENKO, Olga, Frau, cand. phil., Bättwilerstr. 3, Basel.
*WALDER, Paul, Dr., Sek.-Lehrer, Richterswil (Zürich).
WEBER, Rudolf, Dr. phil., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern.
1) *#WEIDMANN, Ulrich, 18, Apsley Road, Oxford (England).
WeLTI, E., Mme., Dr., chemin des Voirons, Grange-Falquet, Genève.
WERDER, O., Dr., Kirchliweg 8, St. Gallen 10.
WETTSTEIN, E., Prof. Dr., Freiestr. 139, Zürich 32.
1) *WIESINGER, Dorothee, Frl., cand. phil., Rigistr. 56, Basel.
WIESMANN, R., Dr., Wilhelm Denzstr. 52, Binningen (Baselland).
WILDHABER, M.-A., Dr. pharm., rue de l’Orangerie, Neuchâtel.
*Wırz, Käthi, Frl., Dr., Labor. Arago, Banyuls s/Mer, Pyr. orient.,
France.
1) *WizIiNGER, Hans, stud. phil., Birsigstr. 137, Basel.
*WokeErR, Hanspeter, Dr., Hochstr. 39, Zürich 44.
*WUTHRICH, M., Mlle., assistante à l’Inspectorat de la Chasse et de la
Pöche, Neuchätel.
ZEHNTNER, L., Dr., Reigoldswil (Baselland).
ZESIGER, Fred, Bois Noir, 3, La Chaux-de-Fonds.
ZINKERNAGEL, R., Dr., Sieglinweg 12, Riehen (Basel).
*Zwicky, Karl, Dr., Zoolog. Institut, Universität, Zürich 6.
Les membres dont le nom est précédé d’un * ne font pas partie de la Société
helvetique des Sciences naturelles.
Ceux dont le nom est précédé d’un 1) bénéficient de la demi-cotisation consentie aux
étudiants.
Prière de communiquer les changements d’adresse au trésorier, M. le D' H.-A. GUENIN,
Institut de Zoologie, Université, Lausanne.
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