ya c DEN RC À Ne we a » ey eH tere ee 6 dr è i” A : as : LAS wae ‘ i Ne a | » à UNE 6 Y Nr Livia dat da 4% È a . NRA n° : A ILE À K ‘ i 4 Pr er 4, vun \ ma ’ , | + . ; é a CURA DD Ar vor tne’ ee > COTTO RAA Me a, ‘ : ‘ i i i vi | Be 2 OMAN, f ; À Rh are - N } 24 n 7 A è war Du ae ST Ja I 2 n wy aut we L / ; Az 7 KIA, ; | Ki, > r eer ear here het Sky N x ; | : we - he LT re ee Wepre tea, ey & : we Ve ee et © Te perte e wu Tut ten” Mr o hour EL ey a. . à 5 . l RTL i Ar w “ > + CK he! « > LE eer er Pa de At ASS A ARIA A . r LIA L x - } he e PATES CRE "ST PIE Se |. 4 “ ' ee E ; + Ab te Bed a A AS me Wate 9? get MME Bes un AIA È . ’ à M : A K È IL pal À Ù ae pd e ty ore © ager der La rete re epr ka ve dl Oe rte re Oe a PIE atri = ” mr u unge ngi ET Eu N LARA Ti TT de POPS Oa OT Le Ft Mette Med dic A ot TT Nm dens ddr me, 2 V Le rà si A . POSTERS BIT GER WIE FUN TEA DE A had E ì n = : ann e PR ag Mt rt A du eta ate 2 dr Let pe An QT k n . C . gl » ds . . I Pu hy al ns n et TE Ar x È + PLU Le & dl DI CETTE te eer es ee ETES TE a DEZE Cadet de MI de sa o “ grep “ er i . REES a EE Ne att Oy e CRA ia atta Ti ieri tn rn nm Pen Des ; ce LS eee à DPD PRE ep ME ss iz. e e TE RI Zee ET VE a DE N ee nn ML 6 SEE Bose IA ZT be a BEES TR % ii SEN [BR + oor [fy BE TE Ein be ST. ey opens a r > Eye ne, et Se fi, || i I e il N Ni da, et ee i DR ES e EF | a = È PE Ta | "eater 2 „ | % =; a . Fa “ie bel i 3 À | À ill) | | i | | | ll il | | lu iL "i | de) A | i i si <> M a ‘pel 7 ie Aa O > (ATI % ie ies Ht a Ya ie +. Mu do Re 6346-13 in N! | ae . À EVUE SUISSE DE ZOOLOGIE ANNALES battle ni : u DE LA 2 SOCIÉTÉ SUISSE DE ZOOLOGIE MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE MAURICE BEDOT fondateur PUBLIEE SOUS LA DIRECTION DE EMILE DOTTRENS Directeur du Muséum d’Histoire naturelle de Genéve AVEC LA COLLABORATION DE GASTON MERMOD Conservateur de zoologie et malacologie et HERMANN GISIN Conservateur des arthropodes Se JUN 1 5 1955 Ny < \ N NO | GENEVE IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG - 1955 REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE Tome 62. En cours de publication. Pages PIERRE ReviILLIOD, directeur honoraire du Museum d’histoire naturelle de Genève et de la Revue Suisse de eae LANTA EP. È 1 No 1. P. BLÜTHGEN, A. p. Fedtechedene east ep Vs Ausbeute (Hym., ao CORI at 8 Text- abbildungen.) . . . Hr 7 ESTHER SAGER, Mono RE ARS der Mustechld beim Pfauenrad. (Mit 6 Tabellen und 66 Textabbildungen.) 25 No 3. ARTHUR LOVERIDGE, On Amphibia Salientia from the Ivory Coast collected by Dr. V. Aellen (With 2 figures in the text.) 129 No 4. EKKEHARD von TornE, Neue Collembolen aus Österreich, (Mit 3 Textabbildungen.) De N MI eee No 5. RoBERT MATTHEY, Nouveaux documents sur he chrome arti des Muridæ. Problèmes de cytologie comparée et de taxo- nomie chez les Microtinæ. (Avec 114 figures dans le texte.) 163 zZ © ho Prix de Pabonnement: Suisse Fr. 60.— Union postale Fr. 65.— (en francs suisses) Les demandes d’abonnement doivent étre adressées ä la rédaction de la Revue Suisse de Zoologie, Muséum d’Histoire naturelle, Genève PIERRE REVILLIOD 1883-1954 REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE 3 Tome 62 — Mars 1955. PIERRE REVILLIOD Directeur honoraire du Muséum d'histoire naturelle de Genève et de la Revue suisse de Zoologie 1883-1954 Pierre F. Revilliod est ne à Genève le 1er décembre 1883. Il fit toutes ses études dans sa ville natale et fut à l Université l’eleve de E. Jung. Il publia sa thèse en 1907. Apres un séjour en Alle- magne, en particulier à Berlin, où il travailla dans le laboratoire de O. Hertwig, et à Héligoland, il fut successivement assistant au Musée d’histoire naturelle de Bâle, pendant dix ans, puis à l’Institut de zoologie de l’Université de Genève, un an, puis au Muséum d'histoire naturelle de Genève dirigé alors par Maurice Bedot. Il succède à M. Bedot le 1e octobre 1927. Dès cette date il assume avec succès la rédaction de la Revue suisse de Zoologie fondée par son prédécesseur. S1 le Muséum de Genève doit à la généreuse initiative de M. Bedot la création et la mise en train de notre revue, c’est à P. Revilliod que la zoologie suisse doit son maintien dans les circonstances difficiles et sa situation actuelle remarquable comparée à d’autres publications similaires. Par sa prudence dans la gestion, par son amabilite, par son souci constant de rendre service, Revilliod a fait de notre revue un instrument indispensable à l’ensemble des instituts suisses de zoologie. C’est en reconnaissance de ces précieux services que la Société suisse de zoologie lui conférait, en 1953, le titre de membre d'honneur. P. Revilliod abandonna ses fonctions et devint directeur hono- rare du Muséum d'histoire naturelle de Genève en décembre 1953. Il s’eteignit doucement dans la nuit du 11 au 12 septembre 1954. L’ceuvre scientifique de P. Revilliod date principalement de son séjour a Bâle. Sous l’impulsion de H. G. Stehlin, qui fut son Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955 | 1 MAY 3 1 1955 4 PIERRE REVILLIOD maître en paléontologie, il entreprit ses plus importantes recherches sur les chauves-souris fossiles dont il eut la réputation d’être le seul spécialiste. Il étudia conjointement l’ostéologie et collabora au catalogue des matérieux ostéologiques récents et à la création de la collection d’ossements d’oiseaux du musée de Bâle. Il créa de toutes pièces une collection analogue au musée de Genève. Ce sont là des instruments précieux de détermination, d’une valeur pratique considérable. Directeur du Museum de Genève, il se consacra avec une patience et une ténacité étonnante à la modernisation des collec- tions, en dépit des difficultés pratiques auxquelles il se heurta presque sans répit. Son expérience de rédacteur rendit fructueuse sa collaboration aux Mémoires suisses de paléontologie. Il était un des membres actifs de la commission de ces mémoires, publiés par la Société paléontologique suisse dont 1l était membre fondateur. P. Revilliod fut aussi un naturaliste enthousiaste et passait volontiers sur le terrain ses heures de loisir. C’est à ce titre qu'il collaborait à l’étude scientifique du Parc national suisse. Il était chargé de l’étude des petits mammifères. Il consacra beaucoup de temps à des activités parascientifiques et culturelles. En particulier dans le domaine de la protection de la nature et des sites. Il fonda à Genève l'Association pour la création et l’entretien des réserves naturelles qu’il présida presque sans interruption depuis sa fondation. Il était le délégué genevois à la Commission consultative de la Ligue suisse pour la protection de la nature. Par cette action et par les encouragements et appuis qu'il donnait à une foule de jeunes naturalistes, il a exercé une influence bienfaisante dans notre pays qui souffre si gravement de l’indus- trialisation. Patriote discret et sincère, il est l’auteur d’un opuscule fort intéressant et trop peu connu: Physiciens et naturalistes genevois qui est un remarquable condensé de l’histoire des sciences à Genève. Il était membre du Sénat de la Société helvétique des Sciences naturelles. Parmi les sociétés scientifiques dont il fit partie, on relève, avec la Société suisse de géologie (des 1907), la Société paléonto- logique suisse (dès sa fondation en 1921), la Société suisse d’anthro- PIERRE REVILLIOD 5 pologie et d’ethnologie, la Naturforschende Gesellschaft ın Basel (des 1910), la Société vaudoise des sciences naturelles et la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Il était, depuis 1916, membre correspondant de la Zoological Society de Londres. TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE P. REVILLIOD 1907. L'influence du régime alimentaire sur la forme des villosités intes- tinales. Proc. Seventh Intern. Zool. Congress. Boston Meeting. 4 pp. Cambridge, Mass. 1909. 1908. Influence du régime alimentaire sur la croissance et la structure du tube digestif (these, Genève 1908). Rev. suisse Zool. 16: 241-319. 1910. L’Okapi. Verh. Schw. Naturf. Ges. 1. 1911. Ueber einige Säugetiere von Celebes. Zool. Anz. 37: 513-517. 1913. Katalog der osteologischen Sammlung des naturhistorischen Museums in Basel. Verh. Naturf. Ges. Basel. 24: 184-227. 1914 Les mammifères de la Nouvelle Calédonie et des Iles Loyalty, in Fr. Sarasin et J. Roux, Nova Caledonia Zoologie, vol. I, 4: 341-365. 1915. Note préliminaire sur l’osteologie des Chiropteres fossiles des terrains tertiaires. Actes Soc. helv. Sc. nat. 2: 223-225. 1916. A propos de l’adaptation au vol chez les Microchiroptères. Verh. Naturf. Ges. in Basel, 27: 156-183. 1917. Fledermäuse aus der Braunkohle von Messel bei Darmstadt. Abh. gross. hessisch. Geol. Landesanstalt zu Darmstadt. 7: 161-196. 1917. Contribution à l’etude des Chiroptères des terrains tertiaires. 17e par- tie. Mém. soc. paléont. suisse, 43: 2-59. 1919. L’etat actuel de nos connaissances sur les Chiropteres fossiles. (Note préliminaire.) C. R. Soc. phys. Genève, 36: 93-96. 1920. Contribution à l’étude des Chiroptères des terrains tertiaires. 2° par- tie. Mém. Soc., paléont. suisse, 44: 62-129. 1920. L'origine et le développement des Chiroptères fossiles. Act. Soc. helv. Sc. nat., Neuchâtel 1920: 206-207. 1922. Note préliminaire sur un Mastodon de Bolivie. Act. Soc. helv. Sc. nat. Berne 1922: 226-227. 1922. Contribution à l'étude des Chiroptères des terrains tertiaires. 3° par- tie et fin. Mém. Soc. paléont. suisse, 45: 133-196. 1924. Note préliminaire sur le Canis morenoi Lydekker. C. R. Soc. phys. Genève, 41: 11-12. 1924. Les grands chiens quaternaires de l'Amérique du Sud; note préli- minaire. Act. Soc. helv. Sc. nat. Lucerne 1924: 170-171. 1926. Etude critique sur les genres de Canides quaternaires sud-américains et description d’un crâne de Palaeocyon. Mém. Soc. paléont. suisse, 46: 1-14. PIERRE REVILLIOD . Habitation gauloise de !’Oppidum de Genève: Les animaux domes- tiques. Genava, 4: 111-118. . Sur les animaux domestiques de la station de l’époque de la Tène de Genève et sur le bœuf brachycéphale de l’époque romaine. Arch. Sc. phys. et nat. 5° per., 8: 65-74. . (En collaboration avec L. Reverdin): Les ossements d'animaux de la station lacustre des Eaux-Vives (Genève). Act. Soc. helv. Sc. nat. Bâle 1927, 2: 240. . A propos de la dentition d’Archaeonycteris. Verh. Schw. Naturf. Ges. Lausanne 1928, 2: 222-223. . Sur un Mastodon de Bolivie. Mém. Soc. paleont. suisse, 51: 1-21. . La faune de l’abri sous roche «ils Cuvels» près de Zernez. Act. Soc. helv. Sc. nat. Zurich 1934: 340-341. 4. La faune de l'abri sous roche « ils Cuvels » près de Zernez. Eologae geol. helvet. 27: 440-442. . Physiciens et naturalistes genevois. Kündig édit. Genève 1942, DD pp. . A propos de nos Merles à plastron. Nos Oiseaux, 14: 297-306. . Un Petrel tempête à Genève. Nos Oiseaux, 20: 12-14. . Preparation de spécimens et installation des collections. Museum, 6: 160-163. BRENZUETSUNSSE! DE ZOO LOGLE 7 Tome 62, n° 1 — Mars 1955 A. P. Fedtschenko’s turkestanische Vespiden-Ausbeute (Hym., Vespoidea, Eumenidae) Paul BLÜTHGEN Naumburg (Saale). Mit 8 Textabbildungen. Die von A. P. FEDTSCHENKO von seiner Forschungsreise nach Turkestan (1869-1871) mitgebrachten Faltenwespen sind, soviel ich feststellen konnte, noch nicht zusammenhängend bearbeitet worden. Aus dem Museum d’Hist. Naturelle de Geneve liegt mir eine grössere Anzahl Eumeniden vor, die von FEDTSCHENKO ge- sammelt worden sind. Ihre Determination hat nur zu einem kleinen Teil und erst in neuerer Zeit stattgefunden (vgl. unten). Alles befindet sich bei der in dem vorgenannten Museum stehenden SAUSSURE’ schen Sammlung, und ein Teil der Exemplare ist auch mit ,, C" DE SAUSSURE“ bezettelt. Der Hergang dürfte so gewesen sein: FEDTSCHENKO hat die von ihm gesammelten Vespiden an H. DE SAUSSURE, den damals bekanntesten Spezialisten für diese Familie, zur Bearbeitung geschickt. Dieser ist aus irgendwelchen Gründen nicht dazu gekommen, diese zu besorgen; das Material ist bei ihm stehen geblieben, nach seinem Tode (20. 2. 1905) als zu seiner Sammlung gehörig betrachtet und mit dieser dem Genfer Museum übergeben worden. Was mir davon vorliegt, ist im Ver- gleich zu dem, was FEDTSCHEnko an Apiden der Wissenschaft zugeführt hat, auffällig wenig. Ich vermute, dass in Genf noch Bestände an Vespinen, Eumenes-Arten und Masariden vorhanden Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955 2 8 P. BLÜTHGEN sind, habe mich aber noch nicht darum kümmern können und diese Frage zunächst zurückgestellt. Die mir vorliegende Aufsammlung von 33 Exemplaren (wozu noch 4 in coll. v. SCHULTHESS kommen), besteht aus folgenden Arten: 1. Ancistrocerus ferghanicus n. sp. Karakasuk (Ferghana): 1 £ 10.7.1871. Beschreibung unten p. 12. 2. Pseudepipona (Pseudepipona) variegata (HERRICH-SCHAEFFER, 1839) (Herrichit Sauss., 1856) var. derufata Blüthg., 1951. Schachimardan (Ferghana, 4500’): 1 2 7.7.1871. Wegen des gültigen Speciesnamens vgl. Nachr.bl. Bayer. Ento- mol. 1, 1952, p. 29; die Beschreibung dieser Färbungsabänderung ist in Mitt. Münchn. Ent. Ges., 41, 1951, p. 184/186 enthalten. Dieses Stück habe ich als Paratypus bezeichnet. Ausser ihm steckt in der Aufsammlung ein 2. Exemplar dieser Varietät von Syra (Kykladen); ein kleiner Zettel in Druckschrift „Russie“ verlegt den Fundort irrtümlich in die Heimat des überwiegen- den Teils der Aufsammlung. (Auch dieses © ist Paratypus.) 3. Hoplomerus (Hoplomerus) tristis Blüthg., 1939. Jagnob: 1 £ 22.6.1870 (Holotypus). Beschreibung in Veröff. dtsch. Kolon. & Übersee-Mus. Bremen, 2, 1939, p. 261, n. 60. Mit „Jagnob“ ist wohl der zwischen der Hissar- und der Sarafschankette fliessende Fluss dieses Namens und nicht der an diesem liegende gleichnamige Ort gemeint, denn nach FEDTSCHENKO’S „Reise in Turkestan“, Mellifera, p. 56 bei n. 78, p. 144 bei n. 223, p. 5 n. 9, befand sich die Expedition am 22.6.1870 westlich davon im Gebirge beim Dorf Ansob (7000’-11000’). Die Auffassung von G. KostyLEv 1940 (Bull. Soc. Natur. Moscou, S. Biol., 49 (5-6), p. 38, tristis könne ebenso wie sein Hopl. atropilosus, 1940, als geographische Unterart von Hopl. spi- nipes (Linnaeus, 1758) betrachtet werden, kann ich, was tristis belangt, nicht teilen. 4. Hoplomerus (Hoplomerus) melanocephalus tadschicus Blüthg., 1941, Taschkent: 1 9 8.4.70; Tschardara (Syr-Darja): 1 9 25.4.71; Sarafschan-Tal (ohne genauere Bezeichnung, aber nach FEDTSCHENKO, l.c., p. 71 bei n, 105 und p, 90 bei n. 131, FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 9 zwischen Katty-Kurgan und Dscham): 2 99 10. und 11.5.1869. Alle 4 Stücke sind Paratypen. Beschreibung in Arch. Naturgesch., B. [n. F.] 10, p. 340, n. 10. 5. Hoplomerus (Spinicoxa) calcaratus (F. Mor., 1885, 9 $) (rufo- spinosus F. Mor., 1895, g). Obburden (Sarafschan-Tal): 1 © 19.5.1869; Paldorak (Saraf- schan-Tal): 1 g 24.5.1869. Wegen der Synonymie vgl. G. KostyLEv 1940 (oben bei Nr. 3 zitiert) p. 42. 6. Hoplomerus (Allogymnomerus) nigrosinuatus (Kostylev, 1940, 4 9). Samarkand: 1 & 19.4.1871. ebeschreibung].c., p. 39, n. 39. 7. Hoplomerus (Paragymnomerus) spiricornis turanicus (Kostylev, 1940, 2 8): Sarafschan-Tal (ohne genauere Angabe): 1 © 3.6.1869 (nach FEDTSCHENKO, l.c., p.54 bei n. 75, zwischen Jori und Pjandschikent); 1 g 31.5.1869 (nach FEDTSCHENKO, l.c., p- 39 bei n. 55 und p. 250 bei n. 378, zwischen Daschty-kasy und Jori, 3800”). Beschreibung l. c., p. 39, n. 40. 8. Hoplomerus (Paragymnomerus) excelsus (Kostylev, 1935, 9). Kisil-kum (nach FEDTSCHENKO, p. 64 bei n. 91 beim Berg Karak nahe Bairakum): 1 © 1 g 15.5.1871. Beschreibung des © in Arch. Mus. Zool. Univ. Moscou, 1, 1934 (1935), p- 122. Das & war bisher nicht bekannt, ich beschreibe es unten p. 14. 9. Hoplomerus (Subgenus ?) signaticollis F. Mor., 1883, © (Semenowi F. Mor. 1895, 3). Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 © 20.5.1871. Die spezifische Zusammengehörigkeit von signaticollis und Seme- nowi ist von A. Brazynicki-BiruLA 1926 (Bull. Ac. Sci. URSS, p. 896 ff.) mitgeteilt worden. Danach betrifft signaticollis reich gelb gezeichnete Stücke aus Transkaspien und Semenowi spärlicher gezeichnete Stücke aus dem Sarafschan-Tal und aus den Steppen Golodnaja und Kisil-kum. Die Färbungsveränderlichkeit scheint aber auch innerhalb einer und derselben Population vorzukommen, 10 P. BLÜTHGEN denn 1 © 1 g von Golodnaja-Steppe (9 24.5.03, g 25.95.03, JAKOB- son leg.) aus dem Museum in Leningrad, die ich untersuchen konnte, gehören zur Färbung signaticollis, während A. BIALYNICKI BiruLa von da (13.—14.5.03, JaAkoBson leg.) nur die Färbung Semenowi nennt. Das © „coll. SAUSSURE“ gehört zu Semenowt. 10. Paravespa gr. grandis (F. Mor., 1885, g) (aestimanda [F. Mor., 1888, 91). Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 g 20.5.1871. Wegen der Synonymie vgl. G. KostyLEv 1940, I. c., p. 42, n. 5. 11. Paravespa rex (Schulth., 1923, © g). Beschreibung in Konowia, 2, p. 285/6. In der Genfer Sammlung stecken noch 8 99 1 g, in der v. SCHULTHESS’schen 2 99 2 gg, zusammen 10 99 3 Sg. Ausserdem müssten (bei Zugrundelegung der in der Beschreibung genannten Individuenzahl) noch 2 99 der Normalfärbung und 1 & var. clarior vorhanden sein, deren Verbleib nicht zu ermitteln war. Die 10 99 3 dd setzen sich so zusammen: Typische Färbung: Kisil-kum: 1 © (undatiert) coll. v. ScH.; Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 © 1 & (unda- tiert) coll. v. Sca.; 1 2 1 g (20.5.1871) Mus. Genf; ohne Fundort (Zettel abhanden gekommen): 1 g coll. v. ScH. var. obscurior (Schulth.) 9: Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 £ 20.5.1871 (Typus), Mus. Genf. var. clarior (Schulth.) © g: Kisil-kum (vgl. oben bei n. 8): 1 2 15.5.1871; Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 9 20.5.1871. Beide in Mus. Genf. (Das g fehlt in beiden Sammlungen.) var. rufina n. var. 9: Steppe zwischen Syr-Darja und Tasch- kent: 2 99 20.5.1871 (Typus und Paratypus); Kisil-kum (vgl. oben bei n. 8): 1 2 15.5.1871 (Paratypus). Alle 3 Mus. Genf. Mesonotum ausgedehnt rot pigmentiert und Orbitalbinde auch den oberen Augenlappen säumend (beides wie bei var. clarıor, aber Tergite nicht gelb gezeichnet). Die Grundfarbe von Scheitel und Hinterkopf variiert zwischen rot und schwärzlich rot-braun, die Farbe der Zeichnung des Kopfes zwischen licht goldgelb und orangegelb, die des Hinterschildehens zwischen rot und schwarz, FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN AA. var. submimetica n. var. 9: Kisil-kum (vgl. oben bei n. 8): 1 2 15.5.1871 (Typus), Mus. Genf. Zeichnung einheitlich indischrot (wie bei Paravespa mimetica [ScHuLTH. 1923]), alles übrige wie bei rex. Im übrigen nehme ich auf eine an anderer Stelle erscheinende Studie über die Gattung Paravespa Rap. Bezug. 12. Pterocheilus b. bembeciformis (F. Mor., 1867, 9g). Schachimardan (Ferghana, 4500’): 2 99 7.7.1871; Steppe zwischen Syr-Darja und Taschkent: 1 g 14.5.1871. Ausserdem 1 g von Astrachan, das einen Zettel in SAUSSURE’S Handschrift „Odynerus Octavi 3 Sss.“ trägt (Dedikationsname für RADOSZKOVSKI, dessen Vorname Octavius war). 13. Pterocheilus Fausti F. Mor., 1873, 98. Kisil-kum (Berg Karak, vgl. oben bei n. 8): 2 90 15.5.1871 (stark durch Anthrenus-Frass beschädigt). 14. Pterocheilus pompiliformis n. sp. 9. Keless (bei Taschkent): 1 © 25.4.1871; ohne Fundort, aber nach dem Fangdatum und FEDTSCHENKO, 1. c., p. 63 bei n. 89, aus der Steppe zwischen Keless und Taschkent: 1 © DIETA: Beschreibung unten p. 18. 15. Pterocheilus luteocinctus n. sp. ©. Sangy-Djuman (Gebirgspass im Sarafschan-Tal, 3000’-7000’) ; 9255-1871: Beschreibung unter p. 21. Aus der FeptscHENKo-Ausbeute stammen, wie die Uberein- stimmung in der Art der verwendeten Nadeln und der Fangtag- datierung! beweisen, auch folgende 2 Stücke, die irgendwie in die v. Raposkovski'sche Sammlung gelangt waren und von diesem Ed. ANDRE für die „Species des Hyménoptères d'Europe” (Beaune, 1883/1886) zur Verfügung gestellt worden sind, nämlich: 1 In der gesamten FepTtscHENKo-Sammlung ist der Monat durch ein kleines quadratisches Papierstück in verschiedenen Farben (violett — März, grin = April, rosa-lila = Mai, hellblau = Juni, gelb = Juli, dunkelblau = Au- gust), der Tag durch eine auf diese Zettel gedruckte Zahl und das Jahr durch das Vorhardensein oder Fehlen eines roten Querstrichs bezeichnet. 12 P. BLÜTHGEN 16. Leptochilus sarticus Blüthg., 1939, 9. Es handelt sich um die von Ed. ANDRÉ 1884, p. 726, irrtümlich als „Odynerus membranaceus F. Mor.“ (1867) bezeichnete Art, die ich 1939 (Veröff. dtsch. Kolon. & Ubersee-Mus., 2, p. 237, n. 5) sarticus benannt habe. Der in coll. v. Ranoszkovskı (Physiogr. Mus. in Krakau) steckende Typus trägt das Fangdatum 6.5.1871 und ausser einem von RADoszKovskI stammenden Zettel ke die Herkunftsbezeichnung Karak ! in russischer Schrift. 17. Leptochilus Radoschowski Ed. Andre, 1884, 9. Der Holotypus, dem leider der Kopf fehlt, befindet sich im Zool. Museum in Berlin. Er ist am 9.5.1871 gesammelt; der vom Autor genannte Fundort Taschkent ist (ebenso wie bei sarticus) nicht durch einen FEDTSCHENKOo’schen Originalzettel (schmal strei- fenförmig, wenig breiter als die in russischen Schriftzeichen gedruckte Ortsangabe) sondern durch einen der in coll. v. RaposzkovskI üblichen quadratischen Zettel mit dem Aufdruck KH 2 belegt. Die von mir verwandte Originalschreibung des Artnamens ist durch Art. 19 JRZN geschützt, da weder ein Schreib- noch ein Druckfehler vorliegt, denn der Autor schreibt auch an anderen Stellen (p. 572, p. 599) den Namen des Paten dieser Art nicht richtig. BESCHREIBUNGEN. 1. Ancistrocerus ferghanicus n. sp. 9. Färbung: Schwarz, mit spärlicher Zeichnung: am Kopf nur kleine blassgelbe Schläfenflecke; Thorax (abgesehen von einem bräun- lichen Fleck mitten auf den Flügeldecken) total schwarz; Tergite 1 und 2 und Sternit 2 mit elfenbeinweisser Binde, auf den Tergiten etwa 1/5 der Länge einnehmend und auf 1 nach den Seiten verschmälert, auf 2 seitlich etwas breiter und beiderseits der Mitte ganz wenig ge- schweift, auf Sternit 2 schmaler und beiderseits flach gebuchtet; Beine schwarz, die kleinen Tarsenglieder dunkelbraun, Krallenglied rötlich- ' Hiernach stammt der Typus nicht aus der Umgebung von Taschkent, sondern vom Berge Karak in der Kisil-kum-Steppe (siehe FEDTSCHENKO, 1. c., p. 21, n. 30). * Am. 9.5.1871 hat FEpTscHENKO nach p. 111 bei n. 166 und p. 116 bei n. 175 in der Kisil-kum-Steppe bei Korshun gesammelt, und ich vermute, dass das der wirkliche Fundort ist. FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 13 braun; Fühler total schwarz; Flügel kräftig gebräunt, Adern und Mal dunkelbraun. Behaarung: schwarz, auf Kopf und Thorax lang, auf Tergit 1 und 2 und Sternit 2 etwas kürzer, auf 3 fi. kürzer, aber (von oben gesehen) seitlich noch ziemlich lang; Beinbehaarung eben- falls schwarz. Körperform: Kopf ganz wenig schmaler als der Thorax, Schläfen schwach geschwollen, Gesicht merklich kürzer als breit (50: 54), nach unten wenig verschmälert, Kopfschild 25: 29, der Aus- schnitt viel schmaler als der Abstand der Fühlergruben (10: 15), rund- lich stumpfwinklig; Scheitel ohne Grube. Thorax etwa wie bei oviventris Wesm. geformt; Pronotumecken abgestumpft stumpfwinklig; Hinter- schildchen abgerundet in die vertikale Rückwand übergehend, der schmale horizontale Teil, schräg von vorn gesehen, leicht konkav er- scheinend; Rückwand des Mittelsegments mit sehr schwach entwickelter, linearer, seitlich verschwindender Querleiste, Schrägleisten der Seiten- wände stumpfkantig, ihr Ende im Profil als kurzer, rundlicher Vorsprung sichtbar. Tergite am Ende (auch seitlich) nicht eingedrückt und nicht aufgebogen, Scheibe von 1 (von oben) etwas mehr als doppelt so breit wie mitten lang (98: 48), vorn flach konvex begrenzt, die Quernaht seitlich verschwindend, 2 wenig breiter als 1; Sternit 2 im Profil vorn in weiter Ausdehnung mit kräftiger (stärker als bei parietinus [Linnaeus]), dahinter mit flacher Biegung, seine Basalrippen kräftig, dicht, die mittleren ziemlich lang. Skulptur: Ohne Lupe erscheinen Kopf und Thorax glanzlos, die ersten beiden Tergite schwach glänzend, die folgenden seidig matt; Stirn auf der oberen Hälfte ziemlich kräftig sehr dicht (Zwischenräume kleiner bis viel kleiner als die Punkte), unten und in den Augenbuchten viel schwächer und noch gedrängter punktiert, die Zwischenräume chagriniert; Punktierung des Kopfschilds etwa so stark wie die der oberen Stirn, die Zwischenräume oben kleiner bis grösser als die Punkte, punktuliert, mässig glänzend, auf dem unteren Drittel weitläufiger punktiert, spärlicher punktuliert und stärker glänzend. Punktierung der Thoraxoberseite etwa so stark wie bei trifasciatus (Müll.), die Zwischenräume auf Pro- und Mesonotum überwiegend kleiner als die Punkte, zu Längslinien zusammenfliessend, auf dem Schildchen stellenweise bis punktgross, chagriniert und (unter der Lupe) schwach glänzend; Mesopleuren auf dem oberen Abschnitt und auf der oberen Hälfte des unteren sehr dicht, im übrigen etwas weitläufiger kräftig runzlig punktiert, dazwischen mit dichten, feinen Schrägrun- zeln; Rückseite des Hinterschildchens sehr fein chagriniert, glanzlos, oben ziemlich kräftig punktiert; Seitenfelder des Mittelsegments glanz- los, runzlig punktiert, seine Rückwand glanzlos, chagriniert und sehr dicht und sehr fein schräg quergestreift, Seitenwände des Mittelsegments glanzlos, chagriniert, dicht ziemlich kräftig erhaben quergestreift. Ter- gite mit mikroskopischem Punktchagrin, Punktierung von 1 etwas stärker als bei trifasciatus und viel dichter, von 2 an der Basis etwas stärker als auf 1, im übrigen schwächer, flach und ziemlich zerstreut (Zwischenräume kleiner bis dreimal grösser als die Punkte), ganz seitlich etwas dichter, auf 3 wie auf der Endpartie von 2, aber dichter, auf 4 noch 14 P. BLÜTHGEN dichter; Sternit 2 grob und ungleichmässig zerstreut punktiert, die Zwischenräume kleiner bis dreimal so gross wie die Punkte (durch- schnittlich viel grösser als diese), auf der Mitte der Endhälfte der Scheibe und distal stark glänzend, kaum etwas punktuliert, seitlich und an der Basis dagegen schwächer und dicht punktiert, chagriniert und glanzlos, 3 ff. chagriniert, seidig matt, stärker als die entsprechenden Tergite, aber flach punktiert. Grösse: 11 mm (total). Holotypus: 1 © von Karakasuk (Ferghana, 12000’; 10.7.71, FEDTSCHENKO leg.) in der SAUSSURE’schen Sammlung im Museum d’Hist. Naturelle de Geneve. È Die von G. KostyLEv 1940, I. c., p. 24/25 beschriebenen Arten kazbekianus, raddei und terekensis unterscheiden sich durch das Vorhandensein von Scheitelgruben, andere Kontur des 2. Sternits und ganz abweichende Färbung. 2. Hoplomerus ( Paragymnomerus) excelsus (Kostylev, 1934) g (neu). Das oben p. 9, n. 8 genannte 9 aus der Steppe Kisil-kum stimmt ganz mit der Beschreibung (Arch. Mus. Zool.Univ. Moscou, 1, 1934, p. 122) überein. Die Zugehörigkeit des 3 ist evident. Seine morphologischen Eigentümlichkeiten verweisen diese Art in die Untergattung Paragymnomerus. Das 3, das ich zum Allotypus bestimme, sieht so aus: Färbung: Am schwarzen Körper sind vom Kopf und Thorax goldgelb: Kopfschild, Stirnhöcker, mittelbreite Orbitalbinde bis in den Sinus (diesen nicht ganz ausfüllend, unten mit dem Gelb des Stirn- höckers und des Kopfschildes verschmolzen), Oberlippe, Wangen, un- teres Ende der Schläfen, die vordere Hälfte der Kopfrückseite, ein Fleck hinter dem oberen Augenende, Oberkiefer (Innenkante und Zahnreihe rotbraun), Fühlerschaft (oben dunkel kastanienbraun gestreift), Pro- notum (ausser dem distalen Drittel), vorn bis zur Mitte des vertikalen Teils und seitlich etwas auf die Propleuren übergreifend, die Vorderrand- leiste der letzteren und Prosternum; rostgelb: 2 kleine Flecke hinten auf dem Schildehen, 1 Fleck auf der Rückseite des Hinterschildchens mitten, die Schulterbeulen, Flügeldecken (letztere am Rande mitten durch- sichtig gelblich), Parategulae und (undeutlich) der innere Saum der Pronotumlappen; Mesopleuren und Mittelsegment ungezeichnet. Ter- gite 1, 2,6 und 7 mit licht bräunlich goldgelber Endbinde, die auf 1 und 2 last die ganze Länge der Scheibe einnimmt, aber vorn in ganzer Breite auf 1 stumpfwinklig (mit geschweiften Seiten) auf 2 tief spitzwinklig bis last ans Ende ausgeschnitten (Abbild. 1), auf 6 schmal und beiderseits der Mitte rundlich ausgebuchtet, auf 7 breit und seitlich schmal und tief ausgeschnitten ist; Tergite 3—5 bis auf einen gelben Tüpfel auf den FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 45 Paratergiten (am Rande mitten) total schwarz; Basis des 1. Tergits beiderseits rostgelb gefleckt; Sternit 2 goldgelb, mit ziemlich breiter, hinten beiderseits tief ausgebuchteter, schwarzer Basalbinde, 3—6 am Ende mit ansehnlichen dreieckigen gelben Seitenflecken. Hüften und Schenkelringe gelb, erstere hinten + gebräunt, Beine goldgelb, Schenkel I mit rostgelber Basis, II hinten, III hinten und vorn braun gestreift, App. 4-5. Hoplomerus (Paragymnomerus) excelsus (Kost.) & (Allotypus): Abb. 1: 1. und 2. Tergit. — Abb. 2. Clypeus und Mandibel. Abb. 3. Rechte Mandibel von aussen. — Abb. 4. Linke Fühlerspirale. Abb. 5. Schenkel des rechten Mittelbeines von oben. Tarsen rostgelb. Flügel rostgelb getrübt, Adern gelblich-braun, Mal rötlich-gelbbraun. Fühlergeissel matt orange, oben (das 2. Glied ausge- nommen) kastanienbraun gezeichnet (Glied 1 gefleckt, 3 ziemlich schmal, 4 fi. immer breiter gestreift, wobei Basis und Ende jedes Gliedes schmal hell bleiben), die Endglieder total geschwärzt, Unterseite der Geissel- glieder 3 (auf der Endhälfte), 4 und 5 ausgedehnter, schwarz gefleckt, 6 ff. wie auf der Oberseite gezeichnet. Körperbau: Sehrrobust; Kopf merklich breiter als der Abstand der Pronotumecken, Gesichtsform ungefähr wie bei sp. spiricornis (Spin.) g, Länge zur Breite = 138: 145, Schläfen so breit wie das Augen- profil im Sinus (30: 30), POL: OOL: OVL ! = 20: 11: 14; Kopfschild viel 1 POL = Abstand der hinteren Ocellen von einander; OOL = kürzester Abstand der hinteren Ocellen vom oberen Augenlappen; OVL = vertikaler Abstand der hinteren Ocellen vom Scheitelfirst (von vorn gesehen). 16 P. BLÜTHGEN breiter als lang (83: 60), der flache (5) Ausschnitt viel breiter als der Abstand der Fühlergruben (26: 15), rundlich stumpfwinklig mit abge- rundeten Seitenecken (Abbild. 2); Kopfschild distal dick (bis in den Aus- schnitt und in die Seitenecken hinein kräftig gewölbt); Schläfenkontur hinter der Oberkiefereinlenkung rundlich stumpfwinklig nach hinten gebogen; Oberkiefer kurz und breit (Länge hinten 58, vorn [bis zur Basis der Zahnreihe] 35, Breite 26), im Querschnitt stark gebogen, das drei- eckige Feld gross, kräftig konkav, ohne Zahnlücke, dreizähnig, der Basalzahn gerade abgeschnitten, doppelt so breit wie lang (Abbild. 3); Fühlergeissel viel kürzer und dicker als bei sp. spiricornis g, Länge (an der Unterkante gemessen) zur Dicke (distal gemessen) bei Glied 2 — 44:15, bei 3 — 30:15, bei 4 = 28: 15 (alles bei Betrachtung der Geissel von vorn), Länge (an der Oberkante gemessen) zur grössten Dicke bei Glied 6 = 30: 14; 7 = 27:12; 8 = 25: 11; 91 Qala: 11 = 15:3,5 (ebenfalls alles von vorn gesehen); bei Betrachtung der Geissel von oben sind die Glieder 3 ff. viel breiter: Länge zur grössten Breite bei 3 = 30: 25; 4 = 32:25: 6 = 26: 27; 7 = 28 273 or 12. Glied etwas länger als breit, zungenförmig oval, im Profil papierdünn und stark hakenförmig zurückgebogen; 11. und 10. Glied im Profil stark, das 9. schwächer zusammengedrückt und etwas durchgebogen, auf der Unterseite (wie auch das 8. und 7.) flach ausgehöhlt (Abbild. 4). Pronotumecken deutlich länger und spitzer als bei sp. spiricornis &, etwas aufgebogen; Mesonotum mitten längs etwas vertieft, Parapsiden- furchen bis vorn durchgehend, aber schwach ausgeprägt; Schildchen mitten mit eingeritzter Längslinie; Rückseite des Hinterschildchens im untersten 4 konvex, darüber flach stumpfwinklig eingedrückt; Epicne- mien ohne scharfe Kante; Rückwand des Mittelsegments nach dem scharf ausgeprägten vertikalen Mittelkiel von den Seiten her abschüssig; Schrägleisten der Seitenwände des Mittelsegments flach, abgerundet. Tergit 1 (von oben) fast 21% mal so breit wie lang, die Scheibe mitten mit einer vorn und hinten abgekürzten, linearen, scharf ausgeprägten Längsfurche; Kontur des 2. Sternits auf der vorderen Hälfte kräftig konvex, auf der hinteren schwach konkav, Sternit 5 mitten längs etwas gehoben, 6 und 7 mitten flach konkav. Schenkel I mit abgerundeter (nicht wie bei sp. spiriformis & kantig zusammengedrückter), im Profil nicht an der Basis bogenförmig verbreiterter Unterseite, ihre Oberkante ım Profil nicht flach konkav sondern gerade, distal flach konvex; Schenkel II nach dem Schema von spiricornis gebaut, aber die Auf- treibung des distalen Drittels der Vorderseite stärker entwickelt (weiter vorspringend, rundlich winkelförmig) und die Einschnürung des Schen- kelendes kräftiger, so dass die Oberseite der Schenkelspitze stärker auf- gebogen und vorn im Profil nicht abgerundet sondern winkelförmig ist ' Die scheinbaren Unstimmigkeiten in der Länge einzelner Glieder, von vorn und von oben gesehen, erklären sich daraus, dass diese Glieder, von ee gesehen, unsymmetrische Form haben, nämlich vorn kürzer als hinten SINO, FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 47 (Abbild. 5); Schenkel III unten im distalen Drittel rundlich stumpf- winklig verbreitert. Behaarung (schlecht erhalten, da der Allotypus ein stark abgeflogenes Stück ist): Auf Kopf und Thorax wie bei sp. spiricor- nis 4, aber nur % so lang, blond; Sternite mit staubartiger, mikro- skopischer, blasser Pubeszenz, 3—5 ohne distale Borstenbinden; Be- haarung der Beine ebenfalls viel kürzer als bei sp. sp. 4, namentlich die der Hinterkante der Schienen III. Skulptur: Kopfschild fein chagriniert, schwach und fettig glänzend, merklich weitläufiger und kräftiger als bei sp. sp., aber flach punktiert; Skulptur vom Kopf und Thorax ungefähr wie bei sp. sp.; Rückseite des Hinterschildchens poliert, oben dicht und kräftig punk- tiert; Seitenfelder des Mittelsegments flacher und weniger stark als bei sp. sp. punktiert, Rückwand des Mittelsegments glänzend, ganz oberflächlich chagriniert, mitten undeutlich punktuliert, nur ganz oben mässig dicht kräftig, aber flach punktiert. Tergit 1 auf chagriniertem ‚und dicht flach punktuliertem Grunde mässig dicht ziemlich schwach punktiert (merklich feiner, flacher und zerstreuter als bei sp. sp.), auch die Skulptur des 2. Tergits entsprechend verschieden, Tergite 3 ff. auf fettig mattem, chagriniertem Grunde sehr dicht, aber undeutlich (viel feiner und oberflächlicher als bei sp. sp.) punktuliert; Sternite seidig matt, chagriniert und dicht punktuliert, 2 und 3 mit weitläufiger, auf 2 ziemlich schwacher, auf 3 kaum bemerkbarer Überpunktierung, 7 mit kräftigerer, tieferer Punktulierung und distal mit zerstreuter, schwacher Punktierung. Länge: 18 mm (total). Dieses & unterscheidet sich von spiricornis (Spin., 1808) 3 mor- phologisch grundsätzlich durch das Fehlen einer Zahnlücke bei auch im übrigen abweichendem Bau der Oberkiefer, durch das Nichtvor- handensein distaler Beborstung auf den Sterniten 3—5 und durch andere Form der Schenkel I. Die 3g von tbericus (Dusmet, 1909) 1 (von dem ich ein Exemplar untersuchen konnte), und von spirt- corniformis (Birula, 1926) ? (mir in natura nicht bekannt), haben ebenfalls unbeborstete Sternite 3—5, aber andere Form der Schen- kel I, und ausserdem hat ibericus & eine Zahnlücke. (Ob letzteres auch bei spiricorniformis & der Fall ist, ist ungewiss: der Autor sagt nichts darüber, so dass man annehmen könnte, die Oberkiefer seien wie bei spiricornis & beschaffen, mit dem er spiricorniformis vergleicht, aber es ist wahrscheinlicher, dass er auf die Oberkiefer nicht geachtet hat, zumal er von dem Unterschied, der insoweit 1 Als Odynerus (Hoplomerus) spiricornis Spin. var. iberica Dusmet & 9, in Mem. Prim. Congr. Natur. Espan., 1909, p. 172 (loc. typ.: Madrid, Villa- verde, Escorial, Los Molinos) beschrieben. 2 Als Hoplomerus spiricorniformis & 2 von A. BrAaLyNIcCKI-Brruta in Bull. Acad. Sci. U.R.S.S., 1926, p. 899/900 (loc. typ.: Araxes-Tal) beschrieben. 18 P. BLÜTHGEN zwischen Paravespa grandis [F. Mor., 1885] g [Zahnlücke vor- handen] und Paravespa quadricolor [F. Mor., 1885] $ [keine Zahn- lücke] besteht, weder p. 886 noch p. 891 etwas erwähnt.) In der Untergattung Paragymnomerus lassen sich nach den morphologischen Merkmalen der 3g 3 Gruppen unterscheiden: 1. spiricornis-Gruppe: Oberkiefer mit Zahnlücke; Schläfenkontur von der Oberkieferbasis geradlinig ansteigend; Schenkel I unterseits scharfkantig zusammengedrückt; Sternite 3—5 distal dicht rostgelb beborstet. Arten: sp. spiricornis (Spin., 1808), spiricornis turanicus (Kostylev, 1940), amitinorum Blüthg., 1952. 2. ibericus-Gruppe: Oberkiefer, Schläfenkontur und Schenkel I wie bei Gruppe 1, aber Sternite 3—5 nicht beborstet. Arten: ibericus (Dsm., 1909) und wahrscheinlich auch spiricorniformis (Bial.-Birula, 1906). 3. excelsus-Gruppe: Oberkiefer ohne Zahnlücke (dreizähnig); Schläfen- kontur hinter der Oberkieferbasis stumpfwinklig nach hinten gebro- chen; Schenkel I unterseits abgerundet; Sternite 3—5 nicht beborstet. Art: excelsus (Kostylev, 1934). Nicht in diese Untergattung gehört die Art signaticollis F. Mor., 1888 (Semenowi F. Mor., 1895, g): Allerdings ist beim & die Schläfenkontur wie bei excelsus & stumpfwinklig gebrochen (Ab- bild. 6), aber die Schenkel sind normal geformt, der Bau der Fühler (insbes. der Endspirale) ist ganz anders (Abbild. 7), die Schläfen haben eine winzig kurze, in sich gleichmässige Behaarung. (Die Sternite 3—5 sind wie bei der spiricornis-Gruppe distal beborstet, die Oberkiefer haben keine Zahnlücke; Kopfschild Abbild. 8). \ \ SNA 6 7 x ABB. 6-8 Hoplomerus (Subgenus ?) signaticollis F. Mor. &: Abb. 6. Kontur der rechten Schläfe. — Abb. 7. Fühlerspirale. Abb. 8 Clypeus. FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 19 3. Pterocheilus pompiliformis n. sp. 9. Dieses © ist offenbar sehr nahe mit crabroniformis 9, das ich nur aus der Beschreibung ! kenne, verwandt, hat namentlich die- selbe Bildung der Schrägleisten des Mittelsegments, unterscheidet sich aber scharf von ihm durch die nicht rechtwinkligen, sondern zahnartig spitzwinkligen Pronotumecken, durch die orangerote, nicht weisse Zeichnung von Kopf und Thorax und durch andere _ Fühlerfärbung. Es sieht so aus: 12 mm (total). Schwarz mit roter Zeichnung und weissen Hinter- leibsbinden; Lippentaster bernsteingelb, dicht und sehr lang blass rostgelb zweizeilig behaart, Glied 3 so lang wie 2 und so breit wie dessen Basalpartie, vorn geradlinig, hinten konvex (distal stärker als an der Basis), im Profil gebogen; Pronotum mitten ohne Leiste; Mesonotum hinten mitten zerstreut punktiert, mit polierten Zwischenräumen; Parapsidenfurchen nur auf der hinteren Hälfte gut entwickelt. Tergite ohne Überpunktierung. Behaarung von Kopf und Thorax von gut mittlerer Länge, auf den Schläfen etwas kürzer (hier so lang wie auf den Hüften I), weich, struppig, blass rostgelb. Orangerot sind Kopfschild, Oberlippe, Oberkiefer (mit dunkleren Zähnen), Stirnkiel, Stirnfleck, breite Orbitalbinde vom Kopfschild bis in den Sinus, diesen ausfüllend, grosse Schläfenflecke, die sich weit nach der Scheitelmitte erstrecken, Prothorax (mit oder ohne Unterbrechung auf der Pronotummitte), 2 kleine Flecke vorn auf dem Mesonotum (die fehlen können), Schildchen (ausser ganz vorn), Hinterschildchen, grosser Fleck auf dem oberen Abschnitt der Mesopleuren, ein kleiner auf dem unteren Abschnitt oben, Flecke auf den Seitenfeldern und auf den Seitenwänden des Mittelsegments, grosse, innen abgerundete und sich mitten fast berührende seitliche Flecke auf der Mitte des 1. Tergits, die auf der Basalpartie bis zur Mitte herabreichen, das 2. Tergit aus- gedehnt, so dass schwarz nur ein halbmondförmiger, der Endbinde anliegender Fleck bleibt, die Basis des 3. Tergits seitlich, die beiden ersten Sternite und die Basisseiten des. 3.; Tergite 1—5 mit elfenbein- weissen Endbinden (1 schmal, seitlich verschmälert und stark abge- kürzt, 2 mässig breit, stark abgekürzt, 3—5 breit, doppelt gebuchtet [3 wenig, 4 stärker, 5 stark]), Tergit 6 grösstenteils weiss; Sternite nicht weiss gezeichnet; Beine orange, Schenkelringe braun; Fühlerschaft orange, oben distal kastanienbraun gefleckt, Geissel schwarzbraun, unterseits an der Basis schwach bräunlich; Flügeldecken orangegelb, Flügel schwach getrübt, Adern und Mal hellbraun, letzeres innen heller, Radialzelle gebräunt. 1 Horae soc. ent. Ross., 29, 1895, p. 424. 20 P. BLÜTHGEN Kopf wenig breiter als der Thorax, von oben gesehen dick, mit rundlich verschmälerten Schläfen, Scheitel mitten mit einer hinten fast kantig begrenzten, etwas gebogenen, flachen Querfurche, deren Breite dem von den hinteren Nebenaugen (bis zu ihrem Aussenrande) einge- nommenen Raum entspricht; Gesicht viel breiter als lang (122: 106), queroval, Kopfschild viel breiter als lang (65: 48), Ausschnitt wenig schmaler als der Abstand der Fühlergruben (15:17), flach rundlich stumpfwinklig (Tiefe 2,5), mit abgerundet dreieckigen Seitenzähnen. Schildehen hinten mitten flach eingesenkt; Rückwand des Hinter- schildehens oben flach konvex begrenzt, mitten querüber etwas einge- drückt, im Profil schwach konvex; Tergit 1 im Profil mit sehr schwach konvexer Basis und fast ebener, nur am Ende deutlicher konvexer Scheibe, die miteinander einen Winkel von 100° bilden, Scheibe doppelt so breit wie lang (92: 46), regelmässig schalenförmig, die lineare Mittel- furche der Scheibe scharf ausgeprägt, vorn bis auf die gewölbte Mittel- partie verlängert; Sternit 2 im Profil flach konvex, vorn wenig stärker gebogen. Kopfschild ganz oberflächlich chagriniert, stark und etwas fettig glänzend, mit kaum angedeuteten, flachen Längsfurchen (dadurch etwas uneben), mit sehr zerstreuter, kräftiger, flacher Punktierung; in den oberen Seitenwinkeln ist die Chagrinierung deutlich und die Punktierung fein und dicht; Stirn unten mitten und in den Augenbuchten fein und sehr dicht, im übrigen kräftig und tief punktiert, hier mit glänzenden Zwischenräumen, die kleiner bis viel kleiner als die Punkte sind; Scheitel wenig stärker als der obere Teil der Stirn punktiert, Zwischenräume hier und da grösser als die Punkte; Punktierung der glänzenden, kaum merklich chagrinierten Schläfen + zerstreut, etwas schwächer als auf dem Scheitel. Pronotum mit ungleichmässiger Punktierung (merklich schwächer bis so stark wie die der oberen Stirn), die glänzenden Zwischen- räume überwiegend grösser als die Punkte; Mesonotum am Rande schwach und äusserst dicht, im übrigen so stark wie die Stirn (Zwischen- räume kleiner bis grösser als die Punkte), hinten mitten grob und un- gleichmässig (Zwischenräume teils kleiner, teils 2 bis 3 mal grösser als die Punkte), punktiert, die Zwischenräume glatt und stark glänzend. Schildehen mitten beiderseits spärlich und grob, im übrigen dicht und kräftig punktiert, die Zwischenräume wie auf dem Mesonotum. Hinter- schildehen mit oberflächlich chagrinierter, schwach glänzender, unten fein und sehr dicht, oben teils dicht, teils zerstreuter kräftig punktierter Hinterwand. Epienemien auf chagriniertem, mattem Grunde dicht fein (lach punktiert. Mesopleuren auf dem oberen Abschnitt schwach (merk- lich schwächer als die Propleuren) sehr dicht punktiert, nur hier und da ein punktgrosser Zwischenraum; auf dem unteren Abschnitt grob und nur wenig weitläufiger, mit glatten, glänzenden Zwischenräumen, ganz hinten rauh chagriniert und glanzlos. Metapleuren seidig matt chagriniert und (kaum erkennbar) fein quergestreift und fein und dicht punktiert. Mittelsegment mit glanzlosen, chagrinierten, runzlig dicht fein punktier- ten und undeutlich schräg gestreiften Seitenfeldern, ebenso, aber deut- FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 21 licher, skulpierten, unten hinten etwas glänzenden Seitenwänden und chagrinierter, seidig matter, undeutlich bogenförmig quergestreifter und mitten ganz oberflächlich und kaum bemerkbar punktierter Rückwand. Tergit 1 schwach und seidig glänzend, auf undeutlicher Chagrinierung sehr dicht (Zwischenräume etwa punktgross oder darüber) flach, auf der abschüssigen Basis spärlicher punktiert; 2 ebenso, aber die Punktie- rung noch zarter; auf den weissen Endbinden ist die Punktierung etwas zerstreuter und etwas weniger fein. Sternit 2 mitten sehr zart wellig querchagriniert und mit sehr feinen, haartragenden Punkten spärlich besetzt, glänzend mit fettigem Schein, seitlich netzartig chagriniert und dicht winzig punktiert, seidig matt. Tergit 1 im Profil mit sehr dichter, winziger, brauner Pubeszenz und auf der Basis ziemlich dichter, auf der Scheibe spärlicherer und kürzerer, langer Behaarung, 2 an der Basis so behaart; Sternit 2 im Profil mit spärlicher Behaarung von mittlerer Länge. Holotypus: 1 © von Keless (bei Taschkent), 25.4.1871. Para- typus: 1 2 ohne Fundort (aber sicher Steppe zwischen Taschkent und Keless), 23.4.1871, beide von A. P. FEDTSCHENKO gesammelt, in der SAUSSURE’schen Sammlung im Universitätsmuseum in Genf. 4. Pterocheilus luteocinctus n. sp. ©. 12 mm (total). Schwarz mit satt hellgelber Zeichnung. Kopf- schildende etwas schmaler als der Abstand der Fiihlergruben (12: 16), flach konkav ausgerandet, mit breiten, rundlich stumpf- winkligen Ecken; Lippentasterglied 323 so lang wie 2, mit ganz schwach konkaver Vorder- und mässig konvexer Hinterkante, die miteinander eine rundliche Ecke bilden, im Profil flach gebogen; 2 breit, Basalhälfte etwas breiter als die Endhälfte, mit flach kon- kaver Vorder- und flach konvexer Hinterkante; Taster dicht und sehr lang behaart. Schläfen struppig behaart. Pronotum auch seitlich ohne Leiste, abgerundet; Parapsidenfurchen durchgehend, ganz vorn aber undeutlich; Schrägleiste (wie bei crabroniformis) mit (von oben gesehen) rundlich stumpfwinklig vorspringender Quetschfalte mitten; Tergit 1 im Profil mit flach gewölbter Basis und ebener, distal leicht gehobener Scheibe, die einen abgerundeten ‘Winkel von etwa 120° miteinander bilden, Scheibe sehr kurz (45: 86). Punktierung des Mesonotums auch hinten dicht. Tergit 1 auf chagriniertem Grunde auf der Scheibe runzlig dicht, fein, auf der Basis etwas schwächer, punktiert, Scheibe ganz matt (nur distal mitten etwas weitläufiger und zarter punktiert und schwach 22 P. BLÜTHGEN glänzend), Basis seidig matt; 2 ff. auf chagriniertem Grunde sehr dicht winzig flach, distal mitten etwas zerstreuter, stärker und tiefer punktiert, hier etwas glänzend, im übrigen seidig matt; Tergite ohne Überpunktierung. Gelb sind Kopfschild (der freie Teil schmal braun gesäumt), breite Orbitalbinden vom Kopfschild bis in den Sinus, grosse Schläfenflecke (Stirn ohne Zeichnung !), Fühlerschaft (hinten schwarz), Basaldreieck der rostroten Oberkiefer, Pronotum (mitten schmal unterbrochen), Flügel- decken, 2 grosse Flecke auf dem Schildchen, Rückseite des Hinterschild- chens, grosse Flecke auf dem oberen Abschnitt der Mesopleuren und auf den Seitenfeldern des Mittelsegments, unter letzteren kleinere Flecke; Scheibe des 1. Tergits, vorn mitten mit rechtwinkligem Ausschnitt, dessen Spitze bis zur Mitte der Scheibe reicht (der vertiefte Längsstrich bräun- lich), breite Endbinden des 2.—5. Tergits, die seitlich breit rundlich nach vorn erweitert sind (auf mehr als ?/, der Tergitlänge), das 1. Sternit, sehr breite Endbinden des 2.—5. Sternits, auf 2 mitten vorgezogen und hier vorn ausgeschnitten, auf 3—5 dreimal gebuchtet; Tergit 6 und Sternit 6 mit Ausnahme der Basis total gelb. Fühlergeissel (einschl. des 1. Gliedes) braunschwarz. Schenkel II und III hinten fast bis zum Ende, III vorn etwas kürzer, II vorn zu ?/,, schwarzbraun, Oberkante von II und III grösstenteils gelb, Schenkel I bis zu 3/, oben braun gestreift, Schenkel im übrigen, Schienen und Tarsen goldgelb, Schienen teilweise leicht rostgelb getönt. Flügel rostgelb getrübt, Radialzelle schwach gebräunt, Adern und Mal rötlich bernsteingelb. Lippentaster licht rostgelb, 1. und 2. Glied gebräunt. Gesicht und Kopfschild viel breiter als lang (ersteres 110: 95, quer- oval, letzterer 60: 45); Scheitel mitten in Ausdehnung des Nebenaugen- abstandes mit einer nicht scharf umgrenzten schmalen, flachen Querver- tiefung, ohne eigentliche Scheitelgruben; Schläfen dick, etwas gesch- wollen, rundlich verschmälert. Schildchen mit schwacher Mittelfurche; Rückseite des Hinterschildchens schwach gewölbt, nach vorn geneigt; Epienemien abgerundet; Sternit 2 im Profil schwach konvex, vorn stärker gebogen. Kopfschild sehr gering chagriniert, mässig und fettig glänzend, mit reichlicher, unregelmässiger, kräftiger, oben mitten ausgedehnt mit spär- licher, feiner, Punktierung, auf der Endhälfte durch ganz oberflächliche, unregelmässige Längsfurchen uneben ;Stirnkiel glatt, glänzend; Stirn auf der unteren Hälfte mit feiner, runzlig dichter Punktierung, glanzlos, oben mit ziemlich kräftiger, tiefer, kaum weniger dichter Punktierung, die vielfach lineare, glänzende, zu einem unregelmässigen Netzwerk zusammenfliessende Zwischenräume hat; Scheitel mit kräftiger Punktie- rung, die Zwischenräume viel kleiner als die Punkte bis stellenweise etwas grösser als diese, deutlich glänzend; ganz hinten ist die Punktierung schwach und runzlig dicht; Schläfen auf kaum chagriniertem, glänzendem (Grunde unregelmässig, + zerstreut, kräftig, teilweise ziemlich grob, FEDTSCHENKO’S TURKESTANISCHE VESPIDEN 25 punktiert. Pronotum neben dem Mesonotum mit kräftiger, tiefer, im übrigen mit schwächerer Punktierung, die glatten Zwischenräume hier und da über punktgross; Mesonotum mit sehr dichter, ziemlich kräftiger (etwa so stark wie auf der oberen Stirn), neben den Flügeldecken und ganz hinten mit feiner Punktierung, die Zwischenräume überwiegend kleiner als die Punkte, hier und da etwas grösser als diese, auf der Mittel- fläche zu unregelmässigen Längslinien zusammenfliessend: Schildchen mit ziemlich grober, dichter, mitten beiderseits weitläufigerer, tiefer Punktierung; Rückseite des Hinterschildchens matt, runzlig dicht sehr fein punktiert. Mittelsegment mit glanzlosen, runzlig dicht sehr fein punktierten Seitenfeldern, auf chagriniertem, etwas glitzerndem Grunde teils dicht, teils zerstreuter flach punktierter und mitten ganz obsolet nadelrissiger Rückwand und seidig matten, rauh chagrinierten und oben deutlich quergestreiften und reichlich punktierten Seitenwänden. Epiene- mien schwach chagriniert und reichlich, oben spärlicher, schwach punk- tiert; Mesopleuren mit kräftiger, unten ziemlich grober, Punktierung, die unten mitten zerstreut, im übrigen dicht ist, mit unten sehr oberflächlich, im übrigen etwas deutlicher chagrinierten, glänzenden bis matteren Zwischenräumen. Sternit 2 auf netzartig chagriniertem Grunde mit mässig dichter, sehr feiner, flacher, mitten nach dem Ende zu sich ver- lierender Punktierung, schwach und fettig glänzend. Behaarung blass rostgelb, auf Kopf und Thorax reichlich und lang, struppig, auf den Schläfen etwas kürzer; Tergit 1 im Profil auf Basis und Scheibe mit winziger, sehr dichter, schräger Pubeszenz und aus dieser herausstehender, spärlicher, ziemlich langer, feiner Behaarung. Holotypus: 1 9 von Sangy-Dschuman (Sarafschan-Tal), 25.5.71, A. P. FEDTScHENKO leg., in der Saussure’schen Sammlung im Universitätsmuseum in Genf. Dieser Art ist nahe mit crabroniformis Mor. und pompiliformis m. verwandt, von denen sie sich durch die Färbung und durch die abgerundeten Schultern unterscheidet. Adresse des Verfassers: Dr h. c. Paul Blüthgen, Naumburg (Saale), Hallische Str. 58. ra ” d'y % | SI ; | 11 m CS ot ù | _ i à, pai i 1% he aio ER | t tal Sa dt tye shunt oe , bi ai wh seis Tass 1 un, CA | se Tr dt at ı ir pre | | | vr ee TTT br peri SEL ed TE Be LAC IE 2 ee LE "8% i Sea hese We He ale Ten RME tr ARE | Mailer he PEN 14 4 Pit: Ares UFR f LI | ‘ et io Mit Wii ie hate ade 7 Ù h f LI * è | (if went i | i val ei si . a é 3 4 War: 7 + j 4 vi ~ 2 ‘ J ‘1 “ [I ; ra n _~ i h fis dhe athe TT SEE ; FEU, Shave le MER È lit Ù NI tà & Hi? 7 LL \ ni debs ee ia | È CAR n | SIAE 7 ba 17 CE" ii ie Le tenella H ul er 19 | Reeve) Ee oa Sis Dh ZOO LO GTE 29 Tome 62, n° 2. — Mars 1955 Morphologische Analyse der Musterbildung beim Pfauenrad von Esther SAGER Mit 6 Tabellen und 66 Textabbildungen. INHALTSVERZEICHNIS Leu, RP EE 26 SE ene VleLhoden: 20. Lai NN Eu QUE oies 27 imeeermorraphische Angaben. - : - .. 1. 2 nn... 30 1. Besonderheiten der Pterylose bei Pavo cristatus L. im coudalens Beil dertRückentlur u. N. “ced. 30 a) Anordnung der Kontuktederanlapen Ber 30 DE Das Auftreten vonrBelzdunen . . ...... 33 2. Entstehungsordnung der SR ni im caudalen Teil der Rückenflur . . . 37 3. Abgrenzung des im folgenden Teil der Arbeit So sichtigten Bezirks der unteren Rückenflur. Zur Kenn- zeichnung der individuellen Anlagen angewandtes Numimerierunessystem . . . . i a un. DO, II. Beschreibung der Federmuster des adulten Pfauenhahns. . DE) PRC UNC US ROTA e e 40) 2. MICONNREN CEE ee poet EN mas. 43 DONATION IRR ee riet pe 49 n n n all Do MOIO AC MEER NE N, 94 III. Verteilung der verschiedenen Federtypen des adulten Hahnes COR OU DESIRE DAI SE et à à 60 iL Bezialt (ee A en Ni. 62 is JSG Arte cp A rt erste DE 62 Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. VI i) DI ESTHER SAGER 3. Bezirk B. 2... ws 08 62 FABER GIR ee r-—mx—xmÌ za 64 5. Bezirk D ......5 1... CAS 67 IV. Bildung neuer Federformen durch Reduktion von Ästen . 67 1. Grundtypus .......... . ==) 71 2. Modifikation A... 2.5... . CPS 73 3.-Modifikation BY 242.27 CASE, 3, 0) 75 4. Modifikation ,D . . . „...= . ee Vo 7 5. Modifikation! Cs. ibi. ER Fe 19 V. Der Grundtypus und seine Modifikationen . . . . . . . 84 1. Bezirk À: . 2 Ju no NON Si 2. Bezirk BB... cc -oo E oi 3. Bezirk M0 750 ae ee ee eC 92 4. Bezirk DU. et) pie ess 93 VI. Die Federflur als aes us verschiedener In- dividuen >... 304 ae en. SNS 94 VII. Das Rad. «<.< ER ill). 1. Die Anordnung er so im Rad ida NO 2. Das Rad als ornamentale Figur . . |e eee 105 a) Radmittelfeld-. .. . . +. Ra 107 b) Radzentrum . <2. RO 108 ce) Oberer Abschlussrand® (000 „nF Feige 109 d) Unterer Abschlussrandi‘\. „7. OPEN 110 Zusammenfassung . . » «1. e 0 116 Literaturverzeichnis . .. . . ....... u 2.20 125 EINLEITUNG. Der Gegenstand unserer Untersuchungen, das Pfauenrad, ist eines der reichen visuellen Muster, welche nur während der Balz in ihrer ganzen Schönheit gezeigt werden. Die Tatsache, dass solche Muster Anlass zu verschiedenen Spekulationen waren, zeigt die starke Wirkung, welche sie stets auf den Menschen ausübten. Schon Darwın 1871 beschäftigte sich eingehend mit den Ver- zierungen, die männliche Vögel vor den Weibchen zur Schau stellen. Er interpretierte sie als Produkte der geschlechtlichen Zuchtwahl. Zur Strassen 1935 folgt grundsätzlich Darwins Idee, seht aber in seiner Interpretation weiter, indem er z. B. annimmt, ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 27 die plastisch wirkenden Augenflecke (von Argusfasan und Spiegel- pfau) wirkten auf die Weibchen als „plastisches Körnerbild‘“. Hier wollen wir uns nicht mit theoretischen Spekulationen über die Entstehung des Musters beschäftigen, sondern es soll der Versuch unternommen werden, das vorliegende Muster mit mor- phologischen Mitteln zu analysieren. Dabei müssen wir uns auch mit der Frage der Funktion des Gesamtmusters auseinandersetzen. Die Untersuchungen der Verhaltensforschung zeigten allgemein die Bedeutung, welche visuelle Muster im Sozialleben der Tiere haben können. Schon SUEFFERT 1929 hat darauf hingewiesen, dass Muster im Dienste eines bestimmten ökologischen Prinzips „bildhaft“ aus- gestaltet sein können. PORTMANN weist in seiner Arbeit über die Tiergestalt (1948a) auf eine andere Sinnbeziehung solcher bild- hafter Gestaltungen hin, indem er aufmerksam macht auf ihren rein formalen Wert, der unabhängig von den elementaren physio- logischen Funktionen besteht. In der vorliegenden Arbeit werden Struktur und Muster der Radfedern beschrieben und es soll gezeigt werden, ob mit morphologischen Mitteln ein Beitrag geleistet wer- den kann zur Frage, welcher Art die über elementare Funktionen hinausgehende Wirkung der äusseren Gestalt sein kann. Herrn Prof. Dr. A. Portmann, unter dessen Leitung diese Arbeit entstanden ist, danke ich herzlich für seine wertvollen Anregungen und sein Interesse an meiner Arbeit sowie auch für die Unterstützung durch Material aus der Sammlung der Zoologischen Anstalt. Auch Herrn Prof. Dr. H. Hediger, der mir freundlicher- weise Pfaueneier, Kücken, adulte Hähne sowie eine Anzahl Photo- graphien zur Verfügung stellte, bin ich zu grossem Dank ver- pflichtet. Ebenso möchte ich Herrn W. Krebser, Thun, für das Überlassen von Eiern danken. Besonderen Dank schulde ich Frl. Lorette Riesterer, die mir bei der Herstellung der Photo- graphien grosse Hilfe leistete. MATERIAL UND METHODEN. Das Material für meine Hauptuntersuchungen lieferten 4 adulte Hähne (Männchen A—D) von Pavo cristatus L. Zum Teil stammen sie aus dem Zoologischen Garten Basel, zum Teil von privaten Pfauenzüchtern. Die Männchen A—C erhielt ich als ausgewachsene 28 ESTHER SAGER Tiere, Männchen D als zweijähriges Jungtier (Adultkleid im 3. Jahr). Ein Teil der juvenilen Oberschwanzdecken (sowie auch Rücken- federn) dieses Exemplars wurden gesammelt, indem die verhornten Federn an der Basis abgeschnitten und nach dem auf Seite 39 an- gegebenen Numerierungssystem individuell gekennzeichnet wurden; Rupfen der Federn hätte die normale Entwicklung gestört. Um Verwechslungen zwischen den einzelnen Follıkeln zu vermeiden — es war oft nicht leicht, sich beim lebenden Tier in dem Gewirr von Konturfedern, Dunen und Blutkielen zurechtzufinden —, wurden die in der Haut steckengebliebenen Federspulen mit ver- schiedenen Farben markiert, das Wachstum der Adultfeder wieder- holt kontrolliert und diese, sobald die verhornte Federspitze aus der umhüllenden Scheide entlassen wurde, ebenfalls gekenn- zeichnet. Männchen D wurde in der Zoologischen Anstalt der Univer- sität Basel gehalten, bis sein Adultkleid verhornt war, dann wurde sein Rad montiert (Abb. 65). Das Rad wurde nach zahlreichen Photographien und Beobachtungen an lebenden Pfauen konstruiert, nachdem jede Feder individuell markiert worden war, sodass nach der Rekonstruktion das System der Verteilung der einzelnen Federn erkannt werden konnte. Das Material für die weiteren Angaben über Juvenilfedern stammt von Jungtieren, deren in der Zoologischen Anstalt eine grössere Zahl aufgezogen wurde. Ein Teil ihrer Federn wurde abgeschnitten und die einzelnen Follikel wie bei Männchen D unter Kontrolle gehalten, die Federn anderer Follikel wurden systematisch gerupft. Da die Arbeit im Laufe der Zeit einen andern Kurs nahm, als ursprünglich vorgesehen war, wurden nur wenige Resultate dieser Untersuchungen hier aufgenommen. Die unten angeführte Liste gibt die für die pterylographischen Untersuchungen verwendeten Arten der Phasianiden. Der grösste Teil des Materials stammt aus der Zoologischen Anstalt Basel, vom Pfau nur das eintägige Exemplar. Von Pavo wurden neben den erwähnten Adult- und Juveniltieren Embryonen verwendet, die alle in der Zoologischen Anstalt Basel erbrütet wurden. Die Zeichnungen der Federn wurden mit einem Präzisions- pantographen angefertigt, den mir das Baudepartement Basel ireundheherweise zur Verfügung stellte. Beim Zeichnen hatte ich die Federn mit einer Glasplatte zu bedecken; dabei konnten ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 29 geringe Verschiebungen der Äste nicht vermieden werden; dadurch wurde natürlich auch die Form des Musters beeinflusst. Trotzdem dürfte diese Methode wohl die grösstmögliche Genauigkeit ge- währleisten. Einige Schwierigkeiten bereitete die Abgrenzung der verschiedenen Randstreifen, die alle allmählich ineinander über- gehen und deren Grenzen deshalb nur durch durchbrochene Linien angedeutet wurden (s. Abb. A). Auch die Samtrand-, die Bruch- stellen- sowie die Fransenrandstruktur gehen allmählich in die Normalstruktur über (s. Abb. 5, 16, 17). Da in diesen Übergangszonen je nach dem Einfallswinkel des Lichtes die eine oder andere Farbe stärker zutage tritt, wurde sorgfältig darauf geachtet, dass alle Federn gleich beleuchtet waren. Für die pterylographischen Untersuchungen wurde folgendes Material verwendet: Haubenperlhuhn (Guitera Edouardı 1 Männchen, adult S(Eartl.):) Auerhuhn (Tetrao urogallus L.) De ea p.e. Rothuhn (Alectoris rufa (L.)) 1 Männchen, adult Rebhuhn (Perdix perdix (L.)) 1 Ex., 1. Tag p.e. Wachtel (Coturnix coturnix (L.)) il loox., 7. eve pre Chines. Zwergwachtel (Excalfactoria chinensis (L.)) nxn aac pre. Jagdfasan (Phasianus colchicus L.) Eee are. iL Bs. 14 Ue Dace 1 Männchen, ad. Haushuhn (Gallus domesticus, Barne- velderrasse) I Es I Tage. Pfau (Pavo cristatus L.) | 6 Embryonen: ie OIG 12%... 14. 20. Tag e. DES MENT p.e. 1 Männchen, juv. einjährig 1 Weibchen, juv. 4% Mo- nate 3 Männchen, ad. 30 ESTHER SAGER I. PTERYLOGRAPHISCHE ANGABEN. 1. BESONDERHEITEN DER PTERYLOSE BEI Pavo cristatus L. IM CAUDALEN TEIL DER RÜCKENFLUR. a) Anordnung der Konturfederanlagen. Die Federn, welche das Pfauenrad bilden, sind ım caudalen Abschnitt der Rückenflur inseriert. Abbildung 1 gibt eine Über- sicht über die Anlagenverteilung in dieser Flur; sie zeigt deutlich, ABB, 1, Pavo cristatus L., Embryo vom 20. Bruttag. Übersicht über die Anordnung der Federanlagen in der Rückenflur. B: Bürzeldrüse, R: Grenze des Radbezirks, S: Schulterflur. Die Anlagen der ersten Folge (Konturfedern) sind überall deutlich sichtbar als Löcher; die entsprechenden Federkeime wurden ausgerupft. Im caudalen Teil der Flur können such die Anlagen der zweiten Folge (Pelzdunen), deren Keime über der Basis abgeschnitten wurden, als kurze Stoppeln erkannt werden. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD ol dass sich die Anordnung im caudalen Abschnitt verändert. Der Vergleich der definitiven Pterylose des Pfaus mit derjenigen an- derer Hühnervögel soll im folgenden zeigen, ob diese Modifikation mit dem Rad in Zusammenhang gebracht werden kann. Unsere Untersuchungen beschränken sich auf den caudalen Teil der Rückenflur bis zur folgenden, willkürlich festgesetzten Grenze: °, Vom caudalen Rand der Schulter- ne . . F e) flur wurde eine horizontale, zur Me- lo ° où = O (o) lo) dianachse des Körpers senkrecht ste- = rg lue ai . o) hende Linie gezogen. Die auf der ess + È + i he 9, ir) Medianachse von dieser Linie ge- 42052005 a 5 5 Oo (o) troffene Anlage bildet mit der os os A o lo 90 26 entsprechenden diagonalen Feder- 2000, 0 © ih di ial & % 000 Homo reihe (s. u.) die cranıale Grenze es oO : ou © des untersuchten Bezirkes (Abb. 2). oto %0 o TOO We - 3 > O Bei allen bearbeiteten Arten sind oo rie * o|o_0 die Konturfederanlagen der Riicken le SOO 6 fur in Diagonalreihen UE SA: : : oO O angeordnet, die in spitzem Winkel olo 05 OR ; DER © © O auf der Medianlinie stehen. ele 75 o Mast CAC CE 00000 pa [2 OL © © e 9. = O O © (©) Si sO ABB. 2.— Papo cristatus L., Embryo vom MEO Le 20. Bruttag. N Solo. à IO ef Anordnung der Federanlagen der 1. und ole. SO 099 2. Folge in der rechten Halfte der untern OSTICO Rückenflur, halbschematisch (vgl. Abb. 1). Di CAES Boe oe sir 2 Os Dì e O B: Bürzeldrüse, S: Schulterflur, M: Medianlinie, 0.0: 0° De O R: Grenze des Radbezirks. —— ia so): © a: Abgrenzung des bei den verschiedenen Arten ‚10.09 00 untersuchten Bezirks. RSS Os oO Kreise: Anlagen der 1. Folge. OO NO AS kleine schwarze Punkte: Anlagen der 2. Folge. ote G0 0.9» 0° e 0 AZ © fe 2 Oe [e] Differenzierung der Anlagen der 1. Folge im ue 5,00 GO 5 Radbezirk : OT ZOO = ; . se °O', , 2 O o Grosse Kreise: beim adulten Hahn Schmuck- 0,202, OS ° federn bildend. | TO ig Oe ®* Kleine Kreise: beim adulten Hahn Halbdunen Ce eg Hr und Dunen bildend. Le ee © 1, Z 2, 9 3: bei einem Embryo vom 8. Bruttag È —R festgestellte Anlagen : 1 gut entwickeltes Hôckerstadium, 2 kleinere M Höcker, 3 kaum sichtbare Anlagen. ESTHER SAGER OO bo TABELLE VL: Anzahl der Konturfederanlagen bei verschiedenen Arten in der unteren Rücken flur. Ausser bei den mit * bezeichneten Zahlen, die Einzelwerte darstellen, handelt es sich bei den Angaben des Körpergewichts um Mittelwerte. Körper- . Anzahl der Anzahl der gewicht Diagonal- Anlagen, eine in g reihen Körperhälfte Chines. Zwergwachtel . . . . 40 20 119 Wachtel, 7. ee 85 7 109 Rebhuhn: > ur EEE 370 21 168 Kothuhn Li eee a 456* 21 176 Haubenperlhuhn, Mannchen. 815* 25 165 Jagdfasan, Männchen. . . . 1200 24 203 Avierhubns;... Sweat 2700 22, 218 Plan. Männchen 2: 7er 3900 21 236 Die Anzahl der Diagonalreihen sowie die Anzahl der einzelnen An- lagen variieren von Art zu Art. Aus der Tabelle I geht hervor, dass sich im allgemeinen die Zahl der Anlagen mit zunehmender Körper- grösse vermehrt, während die Zahl der Diagonalreihen nur geringe Schwankungen aufweist. Der Pfau lässt sich ohne weiteres der Reihe der übrigen Arten anschliessen. Weder bei den Embryonen, noch bei den Kücken im Dunenkleid, noch bei den Adulttieren konnte die Grenze zwischen Rückenflur und Rumpfseitenrain an allen Stellen genau festgelegt werden. In Zweifels- fällen wurden die Abstände zwischen den einzelnen Anlagen als Kriterien genommen. Vergrössert sich z. B. in einer Reihe von 10 Anlagen mit ungefähr gleichem Abstand die Distanz zwischen Anlage 10 und 11 beträchtlich, so wird Nr. 11 zum Rumpfseitenrain gerechnet. Bei allen Arten bilden die Diagonalreihen leicht geschwungene Linien, die gut gegeneinander abgesetzt sind, sodass ein Fisch- grätemuster entsteht, nur beim Pfau und beim Perlhuhn ändert sich dieser Verlauf in einem begrenzten Abschnitt der Flur. Auf Abbildung 1 ist das hühnertypische Fischgrätemuster im cranialen Teil der Flur deutlich zu erkennen, im caudalen Teil werden die Reihen steiler, sie sind auch nicht mehr durch grössere Zwischen- räume gegeneinander abgesetzt, hier treten vielmehr ungefähr senkrecht zur Medianachse stehende Querreihen deutlicher hervor. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 33 Eine ähnliche Modifikation der Anordnung zeigt das Perlhuhn im cranialen Abschnitt des untersuchten Bezirks. Auf Abb. 1 und Abb. 2 wurde der caudale Bezirk der bei der Entfaltung des Rades vom Körper abgespreizten Radfedern durch eine durchbrochene Linie (R) abgegrenzt !. Cranial von dieser Grenze beginnen die Querreihen sich aufzulösen, und die Anlagenanordnung geht allmählich über in das hühnertypische Muster. Dieser Befund lässt vermuten, dass zwischen der Modifikation der Anlagenanordnung und dem Rad ein Zusammenhang besteht. Wir denken an eine mögliche Beziehung zum Ausbreitungs- mechanismus des Rades, an einen Zusammenhang mit der besond- eren Ausbildung der Muskulatur. Dass die Art der Modifikation allgemeinerer Natur ist, zeigt ihr Auftreten beim Perlhuhn. Wir beobachten diese Modifikation beim männlichen wie beim weiblichen Pfau. Diese Tatsache spricht nicht gegen den Zusam- menhang mit dem Rad, da, wie Papoa (1940) durch Kastrations- experimente zeigen konnte, das Prachtkleid bei Pavo das neutrale Artkleid ist und kastrierte Hennen nach der Operation ebenfalls das Rad schlagen können. b) Das Auftreten von Pelzdunen. Nicht nur durch die besondere Anlagenverteilung unterscheidet sich die Spinalflur des Pfauen von derjenigen aller untersuchten Hühnervögel, sondern auch durch das Vorkommen von Pelzdunen (Federanlagen der 2. Folge, GERBER, 1939). Dass es sich um solche und nicht etwa um umgewandelte Konturfedern handelt, zeigt der Zeitpunkt ihrer Entstehung: die ersten Anlagen der 2. Folge konnten am 121%. Bruttag festgestellt werden als kleine Höcker, die zwischen die beträchtlich längeren Anlagen (spätes Papillenstadium bis Fadenstadium, GERBER, 1939) der ersten Folge eingestreut waren. Der nächstjüngere Embryo unserer Serie (11. Bebrütungstag) zeigt 1 Die Bestimmung des Radbezirkes wurde bei Männchen A (ad.) vor- genommen und die Grenze auf den Embryo projiziert. Die geringen indivi- duellen Schwankungen, welchen der Verlauf dieser Grenze unterworfen ist (Verschiebungen um höchstens eine Reihe, vgl. Kap. VI), können in diesem Zusammenhang ohne weiteres vernachlässigt werden. 34 ESTHER SAGER schon eine grosse Anzahl Konturfederanlagen, aber noch keine solchen der 2. Folge. In der Literatur wurden diese Pelzdunen bisher vernach- lässigt. So erwähnt sie z.B. NirzscH (1840) gar nicht, nach J. C. H. DE MEIJERE (1895) sollen sie bei Pavo cristatus fehlen, bei Pavo muticus dagegen vorhanden sein. Es ist anzunehmen, dass de MEIJERE nur die craniale Partie der Rückenflur von Pavo cristatus untersucht hat, wo allerdings die Dunen fehlen. Er gibt z. B. für die Länge des Afterschaftes der Konturfedern, der im caudalen Teil der Spinalflur fehlt, 20 mm an. Die Federn der 2. Folge sind bei beiden Geschlechtern vor- handen, ihre Verteilung auf einer Körperseite wurde auf Abb. 2 und 3 wiedergegeben, die Kontrolle der Anordnung bei einem 3. Individuum (weiblich) zeigte dieselben Verhältnisse. Da die beiden Flurhälften spiegelbildlrenmzrzeh sind, beschränken wir uns im folgenden auf die Beschreibung einer Hälfte. Den Abb. 2 und 3 kann entnommen werden, dass sich die Anlagen der 2. Folge im Wesentlichen auf den Radbezirk be- schränken, dass sie sich zwischen den cranialen Reihen in geringerer Anzahl finden und am lateralen Rand der Flur fehlen. Das Auftreten der Dunen steht in klarem funktionellem Zusam- menhang mit der Ausbildung des Dunenteils der Konturfeder beim adulten Hahn; die Ausbildung der Dunenfahne sei deshalb im folgenden summarisch beschrieben. Wir beziehen uns dabei auf die Verhältnisse bei Männchen A (ad.), von welchem in Abb. 3 auch die genaue Verteilung der Dunenanlagen wiedergegeben ist. Die 3 andern adulten Hähne unserer Sammlung zeigen prinzipiell dieselben Verhältnisse. Betrachten wir zunächst den mittleren Teil der Flur von der Längsreihe 15! (Medianlinie) bis zur Längsreihe 6 (Abb. 3): Bei allen Federn der caudalsten Querreihen Nr. II-X ist der proximale Schaftabschnitt über eine längere Strecke vollkommen kahl. Um eine Vorstellung der Verhältnisse zu vermitteln, wurde auf der Tabelle II die durchschnittliche Länge des kahlen Schaftabschnittes fiir jede Querreihe angegeben. Die Federn einer Querreihe zeigen ' Auf S, 39 ist eine kurze Beschreibung des Numerierungssystems gegeben. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 39 TABELLE II a) Ausbildung des Dunenteils der Konturfedern bei Männchen A (ad.) im mittleren Bezirk der Flur (Längsreihe 15-6). 5 Durchschnittl. Federlang 4 Länge des ite einer Querreihe x mm ì Sii Sali: Dent nie in mm en MI... 1440 290 == re - 1450 320 = Me... .. 1430 310 = Me... 1300 310 = | . _;. _; . 1190 320 = e... . 1100 320 — geo Vi... 1035 290 = We a. a j6 950 280 = ee. . . 870 250 == cu 21 12 o. 780 220 | 2 Wie _ (aL. 695 180 8 IR... . . 600 150 10 wal | nern.) . >: 530 120 11 ei a |... 445 100 13 We. . .. 350 — 15 Magn. ut. 224 = 20 Be... . . 150 = 23 e... 97 — 26 b) Ausbildung des Dunenteils der Konturfedern bei Männchen A (ad.) im Randbezirk der Flur (Längsreihe 5-1). Sn Lens te De Position der Feder Pas à DIGI SISI re in mm en LL ORME 1023 21 — NUL Er ST EEE 669 — 7 NT a u 377 = 28 Me... 660 13 11 Mt LU, ini: 421 — 22 LU D COHEN ee 278 — 26 2 EV 434 — 13 BERNIE, 289 — 28 in Bezug auf diesen Abschnitt nur geringe Schwankungen. Bei allen Federn weist der kahle Schaft auf beiden Seiten noch Astrudimente auf, die aber selten die Länge eines halben Milli- 36 ESTHER SAGER meters erreichen. Nur an der Basis des Schaftes zeigen sich einige wenige längere Rami von Dunenstruktur, und anstelle der Afterfeder stehen ein paar pericalamiale Aeste (HEMPEL, 1931), die wir aber hier vernachlässigen können, da sie kaum als Wärmeschutz dienen dürften. Von der Querreihe XI zu XV wird der kahle Schaftabschnitt allmählich kürzer, gleichzeitig beginnen sich die Astrudimente zu verlängern. Die durchschnittliche Länge dieser Aeste für jede Querreihe ist der Tabelle II zu entnehmen !. Der Schaftabschnitt mit den rudimentären Aesten kann hier noch deutlich gegen den normal gebildeten distalen Federteil abgegrenzt werden; seine Länge wurde deshalb in der Tabelle II noch in die Kolonne des kahlen Schaftes eingetragen. Bei der Querreihe XVI finden wir im basalen Teil der Federn eine schmale Dunenfahne, die bei Nr. 14 und 12 allmählich in den Konturfederteil übergeht, bei den übrigen Federn der Querreihe (10-6) sich aber noch abgrenzen lässt. Bei der Reihe XVII ist die Dunenfahne breiter, die Abgrenzung lässt sich hier nur noch bei Nr. 7 vornehmen. Bei den Reihen XVIII-XX ist keine klare Abgrenzung mehr möglich, und die Üppigkeit der Dunenfahne nimmt weiter zu. Bei den lateralen Federn der Längsreihen 5-1 ist die Dunen- lahne anders ausgebildet als bei den medianer inserierten Federn der entsprechenden Querreihen. Betrachten wir z.B. die Quer- reihe VII: Bei Nr. 5 ist der kahle Astabschnitt beträchtlich kürzer als bei den medianen Federn, Nr. 3 zeigt einen gut ausgebildeten, Nr. 1 einen sehr üppigen Dunenteil (Tab. II). Alle Lateralfedern verhalten sich ähnlich: stets zeigt die Feder der Längsreihe 5 oder 4 einen beträchtlich kürzeren kahlen Schaftabschnitt (bei den Reihen II-X) oder wesentlich stärkere Ausbildung des Dunen- teils als die mittleren Federn der Reihe (bei den Reihen XI-XIX), und gegen den Rand der Flur nimmt die Üppigkeit des Dunenteils überall zu (vgl. Querreihen XI, XV, Tab. II). Pelzdunen finden sich also zwischen Fe dern, welche beim adulten Hahn nur @imem rudimentären Dunenteil aufweisen, sie ge- währen den Wärmeschutz, der von den Kon- ' Zur Ermittlung der Durchschnittswerte wurde die Länge der Aeste bei allen Federn auf beiden Fahnen ca. 2 em oberhalb des Federnabels gemessen, wo die Dunenfahne eine mittlere Breite zeigt. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 37] turfedern nicht geleistet werden kann. Sie bilden auch tatsächlich beim adulten Hahn einen dichten Pelz, der während der Mauser oft deutlich sichtbar wird. Den Angaben in Tabelle II kann entnommen werden, dass nur die längsten Radfedern den kahlen Schaft ausbilden (vgl. Ab- bildung 38). Bei diesen Federn erreicht der Schaft in seinem proximalen Abschnitt eine ausserordentliche Dicke. Das Fehlen der Aeste kann als Konsequenz dieser enormen Ausbildung des Schaftes aufgefasst werden; denn es ist denkbar, dass alles Bil- dungsmaterial zur Herstellung des Schaftes aufgebraucht wird. Der verdickte Schaft ist ohne Zweifel eine mit dem Rad in Zusammenhang stehende Spezialisierung: er stützt die Federn beim Radschlagen. Somit können wir auch das Fehlen der Aeste und das Auftreten der Pelzdunen als weitere mit dem Rad zusammenhängende Sonderbildungen werten. Pelzdunen konnten auch bei Weibchen festgestellt werden, obwohl bei diesen der Dunenteil aller Konturfedern gut ausgebildet ist. Da sich unsere Aufmerksamkeit hauptsächlich auf das Muster der Federn richtete, konnten keine weiteren Untersuchungen an Dunen vorgenommen werden. Es wäre also noch festzustellen, ob die Pelzdunen beim Weibchen gleich ausgebildet sind wie beim Männchen, oder ob auch die Anlagen der zweiten wie diejenigen der ersten Folge durch das Geschlechtshormon beeinflusst werden. 2. ENTSTEHUNGSORDNUNG DER EMBRYONALEN ANLAGEN IM CAUDALEN TEIL DER RÜCKENFLUR. Auf Abb. 2 wurden diejenigen Anlagen der 1. Folge, die beim jüngsten Embryo unserer Sammlung (8. Bruttag) in dem im folgenden Teil der Arbeit berücksichtigten Bezirk (Abgrenzung dieses Bezirkes auf S. 39) schon festgestellt werden konnten, durch 3 verschiedene Signaturen besonders gekennzeichnet. Nach ihrer Grösse wurden diese Anlagen in 3 Kategorien eingeteilt: die längsten Papillen werden durch schwarz ausgefüllte Kreise repräsentiert, weniger lange wurden schraffiert und die nur undeutlich sichtbaren mit einem Diagonalstrich versehen. Diese Bezeichnungen sollen einen groben Überblick über die zeitliche Entstehungsordnung der embryonalen Anlagen ver- schaffen, da die Länge der Anlage in diesem Stadium noch als Mass St 38 ESTHER SAGER fiir den Zeitpunkt ihrer Entstehung gelten darf. Es zeigt die Anordnung auf Abb. 2, dass, gleich wie bei den von HoLmEs (1935) und GERBER (1939) untersuchten Haushühnern, die erste Anlagenreihe auf der Medianlinie des Riickens entsteht und dass cranial M XXI O o) o, o, O) ö XX Ro wai o) o o | XIX O o ze en 6 XVIII o GW och a-204 XVII OG e 6, DD, ou X VI O Sig Os O COMO | XV O CG, = or OS CO cn 6 XIV “eo nern, oe itm XIII O GA LOI 0 49) a 6 XII e, O BONO ee ie Mico O lo) È a 4 Os: Oe) | OF X e) Br AO SO 2 9 X 0 o Mite fa O SRE it VIII o, 0.510.) OS SCC o i VII © or On 00 Teo Oe ae A 9 VI Bea AE ee Vi lo) CNP il SONT EU TOME 9 - ee Pa. e ° 4 IV (©) Oye Ero) SHOE THE Lu ©) u ©) ‘ Ill onto vo luo) oe Il e {0 5e 0. Bro A RP TA .. | 123456789 1011 12131415 ABB. 3 Anordnung der Anlagen der 1. und 2. Folge bei Mannchen A (ad.) in der linken Hälfte der untern Rückenflur, schematisch. R: Grenze des Radbezirks, M: Medianlinie. ; II— XXI Nummern der Querreihen, 1—15 Nummern der Längsreihen. Kreise: Anlagen der 1. Folge. Schwarze Punkte: Anlagen der 2. Folge, sich von diesem Zentrum aus in caudaler und lateraler Richtung sukzessive weitere Anlagen bilden. Die älteren Pfauenembryonen vom 9%. und 12%. Bruttag zeigen, dass sich später, wie beim Huhn, die Anlagen weiter zentrifugal ausbreiten, bis der Flur- abschnitt ganz besetzt ist. In unserem Zusammenhang wesentlich ist die Tatsache, dass bei allen Querreihen von der Medianposition auf beide Seiten ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 39 zentrifugale Ausbreitung stattfindet, da diese medio-laterale Aus- breitungsrichtung, wie HoLmEes (1935) erstmals gezeigt hat, mit der Ausgestaltung der adulten Feder in Zusammenhang steht pel Kap. VI, S. 94). 3. ABGRENZUNG DES IM FOLGENDEN TEIL DER ARBEIT BERÜCKSICHTIGTEN BEZIRKS DER UNTERN RÜCKENFLUR. ZUR KENNZEICHNUNG DER INDIVIDUELLEN ANLAGEN ANGEWANDTES NUMERIERUNGSSYSTEM. Im folgenden soll die Anlagenanordnung stets schematisch dargestellt werden wie auf Abbildung 3; dabei werden Längs- und Querreihen folgendermassen numeriert: Die auf der Median- linie liegende Längsreihe wird als Nr. 15 bezeichnet, die nächst- folgende ist Nr. 14 u.s.f. bis zur lateralsten Reihe Nr. 1. Die entsprechenden Längsreihen beider Kôrperseiten werden gleich numeriert, die Zugehörigkeit der einzelnen Federn zu einer be- stimmten Körperseite wird durch r. bezw. 1. angegeben. Die caudalste Querreihe deren mittlere Anlage auf der Medianlinie liegt ist Nr. III, caudal von Nr. III folgt Nr. II, dann I, letztere kann auch fehlen. In cranialer Richtung fortschreitend bezeichnen wir die Querreihen nach der aufsteigenden Zahlenreihe bis zu Nr. XXI, die die cranıale Grenze des Flurabschnitts darstellt, mit dem wir uns im folgenden beschäftigen wollen. Die Längsreihen werden stets mit arabischen, die Querreihen mit römischen Ziffern bezeichnet; bei der individuellen Kennzeichnung einer Feder wird stets die Zahl der Querreihe vorangestellt. II. BESCHREIBUNG DER FEDERMUSTER DES ADULTEN PFAUENHAHNS. Wir beschränken uns im folgenden auf die Beschreibung des distalen Federteils, der das Farbmuster trägt. Das Muster besteht aus Schillerfarben, die je nach dem Einfallswinkel des Lichtes mehr oder weniger wechseln. Da es uns hier lediglich darum geht, die einzelnen Farbbezirke auseinanderzuhalten, wird für jedes Musterelement diejenige Farbqualität angegeben, welche sich beı diffuser Beleuchtung zeigt. 40 ESTHER SAGER Die folgende Beschreibung bezieht sich im Einzelnen auf die Verhältnisse be Männchen A (ad.), hat aber allgemeine Gültigkeit, da die individuellen Variationen, auf die wir in Kapitel VI kurz eingehen werden, gering sind. 1. GRUNDTYPUS (AUGENFEDER) Unsere Beschreibung geht aus von der vollständigen Augen- feder, die das reichste Muster aufweist und deshalb als Opti- ABB. 4. — gd A. (ad.) Erklärung zu den Abb. 4—23, 25, 26, 37, 40—43. | Linke Körperseite. È Rechte Körperseite. I—III Augenfeld I—III (I schwarz, II weiss, III schräg schraffiert). 14 Randstreifen 1—4 distale Grenze von NE ER distale Grenze von ?. distale Grenze von 3. distale Grenze von 4. 5 lockere Randzone. a Bruchstelle (senkrecht schraffiert). b Samtrand (schwarz). e Fransenrand (Grenzen: +), d Grenze zwischen komp: ikte m und lockerem Federteil (nur bei Modifikation C). E Die einzelnen Punkte repräsentieren die Astspitzen (nur im lockeren Federteil der Modifikation C). ; ? I \bgrenzung des Bezirks ohne Bogenradien (nur bei Modifikation ID): malform bezeichnet werden kann (z. B. XVI/12, Abb. 4, 46). Die übrigen Federtypen zeigen gegenüber der Optimalform ver- schiedene Spezialisierungen, die alle funktionelle Bedeutung haben (Kap. VIT). Da sich die spezialisierten Typen von der Optimalform ableiten lassen (Kap. V), bezeichnen wir diese als den Grundtypus, jene als dessen Modifikationen. Die Bezeichnung der 4 verschie- denen Modifikationen beruht auf der Betrachtung der gesamten Federflur; aus Gründen der Darstellung wurde in diesem und im vierten Kapitel die Modifikation D vor C gestellt. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 41 Bei einer vollständigen Augenfeder, Nr. XVI/12 (Abb. 4, 46), lassen sich 3 Musterelemente deutlich unterscheiden. Vom Zentrum nach aussen zeigen sich: 1. ein nierenförmiges marineblaues Feld mit sammetschwarzem Saum (Augenfeld I), 2. ein breitovales türkisfarbenes Feld (Augenfeld II), 3. ein eiförmiges braunes Feld (Augenfeld III). Um das braune Feld zieht sich ein grüngoldener Randstreifen, der gegen aussen nicht scharf abgegrenzt ist (Randstrei- fen 1). Auf der Distalseite des Musters folgt auf den Rand- streifen 1 ein halbmondförmiger violetter (Randstrei- fen 2), welcher ebenfalls gegen den nächstäusseren dunkel- grünen Randstreifen 3 nicht klar abgegrenzt werden kann. Dieser lässt sich um das ganze Auge herum verfolgen; im proximalen Drittel wird er allerdings undeutlich; die Äste beginnen hier auch schon auseinanderzuweichen. Distal folgt auf ihn noch ein etwas heller getönter gründgoldner Randstreifen A, der proximal nicht mehr festzustellen ist. Er geht allmählich in die dunkler grün-goldene lockere Randzone der Feder über, in welcher Äste und Strahlen sich nicht mehr zu einer kompakten Fläche zusammenschliessen. In dieser lockeren Randzone finden wir überall auf den lateralen Ästen verstreut kleine Lücken, die wie „Frasspuren“ aussehen. Sie fehlen den mittleren Ästen; diese sind dagegen etwas kürzer und tragen kleinere Strahlen. Die Spitzen der verkürzten Äste zeigen eine besondere Ausbildung. Bei der normalen Astspitze stehen die apicalsten Strahlen stets annähernd parallel zum Ast, und jedes der nun proximal anschliessenden Strahlenpaare bildet einen etwas grösseren Winkel zu ihm, bis der normale Abgangs- winkel der Strahlen erreicht ist; dieser wird — wenigstens über eine gewisse Strecke — beibehalten. Die verkürzten Äste dagegen zeigen zwischen den Stellungen der apicalsten und der proximal daran anschliessenden Radien keinen Unterschied; es entsteht der Eindruck, die Astspitzen seien abgebrochen. Die Strahlen an den Astlücken sind nur unvollständig ausgebildet. Wo die Lücken schwach ausgeprägt sind, legen sich die noch ziemlich vollständig entwickelten Strahlen parallel an den Ast an. Ausgeprägtere Lücken Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 4 42 ESTHER SAGER dagegen zeigen rudimentäre Ausbildung und Ausfall einzelner Strahlen. Seltener kommt vollständiger Radienschwund und eine leichte Degeneration des Ramus vor. Proximal von der kompakten Fahne nehmen die Abstände zwischen den Insertionsstellen der Äste zu. An der Basis fehlen diesen Ästen die Bogenradien (Abb. 28). Der ganze distale Konturfederteil zeigt Schillerstruktur, aus- genommen der distale Randbereich des Augenfeldes I, welcher samtartig wirkt und dadurch das Auge plastisch erscheinen lässt. Auch dieser Randbereich ist mit schillernden Strahlen besetzt, die aber ihre Schmalseite gegen den Beschauer richten. Nach den Untersuchungen von ELSAESSER 1925 handelt es sich bei den Schillerfarben um Farben dünner Blättchen. Als Erzeuger der Interferenzfarbe wurde seit Elsässer fälschlich eine dünne, an der Oberfläche der schillernden Strahlen liegende, farblose Hornschicht angesehen. Zwar wurde oft hervorgehoben, dass unter der oberflächlichen Hornschicht der Schillerradien eine besonders starke Melaninunterlage liegt, doch diese starke Pigmen- tierung erfuhr erst durch Scumipt (1952 und früher) eine be- friedigende physikalische Deutung. Der Autor weist darauf hin, dass nicht das Oberflächenhäutchen, sondern das Melanin die Dünnblattfarben erzeugt; er zeigt, dass es in den schillernden Federteilen in der Form von sehr dünnen Blättchen oder Stäbchen vorkommt, die sich mosaikartig zu einer einschichtigen spiegelnden Fläche zusammenfügen. Die Radıen schillernder Federn sind stets verbreitert, abge- plattet und um 900 gedreht, sodass sie dem Beschauer ihre Breit- seite zuwenden (ELSAESSER 1925 und Rexscñ 1925). Von den untersuchten Arten zeigt der Pfau die intensivste \usbildung der Schillerstruktur. Während bei allen übrigen Arten nur ein Abschnitt des Radius modifiziert ist (Distal- oder Basal- modilikation), kommt bei ihm eine totale Umbildung des Radius vor (lotalmodifikation). Vielfach modifiziert er auch noch die Bogenradien, selbst in Bezirken, in welchen sie durch die Haken- radıen vollständig überdeckt sind, während die übrigen Arten (ausgenommen die Kolibris) nur die Hakenradien umbilden. Bei keinem der vorliegenden Federtypen, weder beim Grund- ‘ypus noch bei seinen Modifikationen, kommt Drehung der Bogen- radıen ım proximalen Teil der Feder vor. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 43 Der Vollständigkeit halber sei hier noch angeführt, dass im proximalen Teil der Feder die Schillerstruktur an der Basis der Äste fehlt. In diesen Partien zeigt sich hellbraune bis weisse Färbung. Diese Struktur ist stets von Nachbarfedern bedeckt; sichtbar sind nur die schillernden Partien. 2. MoDIFIKATION A (AUGENFEDER MIT BRUCHSTELLE). Betrachten wir nun die caudal von Nr. XVI/12 inserierten, an Grösse zunehmenden Federn ! Nr. XII/14, XI/15 und VII/15. (Abb. 5, 11, 6, 47—49.) XII 141. ABB. 5. — JA. (ad.) Legende auf S. 40. Wir beobachten bei XII/14 (Abb. 5, 47) distal, im Bereich des Randstreifens 4, an der Grenze zwischen kompaktem und lockerem Fahnenteil, eine schmale Zone, in welcher die Aeste stark verdiinnt erscheinen; sie soll im folgenden als Bruchstelle bezeichnet werden. Die Einbuchtung in der Kontur, hervorgerufen durch Verkürzung der distalen Aeste, erscheint hier ebenfalls verstärkt. Auch hier zeigen die verkürzten Aeste dieselbe Ausbildung der Spitzen wie beim Grundtypus, und ihre Strahlen sind im Bereich der lockeren Randzone ebenfalls kleiner als diejenigen der übrigen Aeste. Frasspuren kommen bei allen Federn dieser Modifikation nur noch vereinzelt vor. 1 Ihre Länge ist der Abb. 38 zu entnehmen. un sd ESTHER SAGER ABB. 6-10. — g A (ad.). Legende auf S. 40. VII VII 13 1. VII SL ABB. 8. 45 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD > ABB. 9. TON CRONISTA OU D Det 0-10 sD VII Are. 10. ESTHER SAGER ABB. 11—15. — JA (ad.). Legende auf S. 40. 15 XI App. 41: 13 L. x 123 ABB. 47 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD LINO ee . . . 0.0 pico ono IX ABB. 13. SA IX ABB AVA. TA IX ABB. 15. wen DO ESTHER SAGER Nr. X1/15 (Abb. 11, 48) zeigt Bruchstelle, Verdünnung und Verkürzung der distalen Aeste stärker ausgeprägt. Bei Nr. VII/15 (Abb. 6, 49) fehlen den distalsten Aesten die Fortsetzungen über der Bruchstelle. Abbildung 60 zeigt, dass es sich nicht um eine mechanische Abnutzung handelt. Diese Federspitze wurde am wachsenden Keim an der Grenze des leben- digen Gewebes abgeschnitten, als erst die äussersten Spitzen der längsten Aeste aus der vertrockneten Scheide herausragten. Der untere Teil der trockenen Scheide wurde erst nachträglich losgelöst, das Auge freigemacht und so das Fehlen der Fortsetzungen über der Bruchstelle festgestellt bevor ein Abnutzen möglich war. Unter der Binocularlupe zeigt sich an der Bruchstelle dieselbe rudimentäre Ausbildung der Radien wie bei den Frasspuren. Hier geht die Degeneration aber weiter: der Ast wird ebenfalls reduziert bis zum vollständigen Entwicklungsunterbruch, sodass even- tuell noch gebildete distale Fortsetzungen der Aeste von den zugehörigen Basalstücken abfallen mussten (vgl. S. 74). Bei schwacher Ausprägung der Bruchstelle zeigt sich deutlich, dass die Hakenstrahlen stärker von der Degeneration erfasst sind als die Bogenstrahlen. Dasselbe gilt für die Hakenradien im Bereich der Frasspuren. An den proximalsten, noch die Bruchstelle aufwei- senden Aesten erscheinen auch beim Übergang zu den normalen Verhältnissen immer zuerst die Bogenstrahlen wieder. FRANK (1939) hat bei fast allen Vertretern der Anseres und bei manchen andern Vogelarten einen ähnlichen Radienschwund beobachtet, welcher aber stets an den distalen Enden der Aeste lokalisiert ist. Auch in diesen Fällen fehlen die Hakenradien über eine grössere Strecke des Astes als die Bogenradien. Radien- schwund steht bei den von Frank unter- suchten Beispielen in klarem Zusammenhang mit der Färbung des Gefieders. Wir werden später (Kap. VII) sehen, dassihm auch beim Pfau eine besondere optische Bedeutung zukommt. Bei Modifikation A fehlen, wie beim Grundtypus, an einer Reihe von Aesten die proximalen Bogenradien (Abb. 29, 30, vgl. Abb. 28). Die Bruchstelle bildet sich bei Nr. XI1/14 im Randstreifen 4. Mit fortschreitender Ausprägung rückt sie im Farbmuster proximal- ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 49 wärts vor und schneidet gleichsam den distalen Teil des dritten und einen Teil des zweiten Randstreifens ab. Ein schmaler äusserster Saum behält stets die Farbe des vierten Randstreifens bei. 3. MODIFIKATION B (GOLDSCHUPPENFEDER). Gehen wir vom Follikel XVI/12 in cranialer Richtung weiter, so finden wir eine zweite Modifikation des Grundmusters bei Nr. XVII/15, XVIII/14, XIX/15 (Abb. 16, 51, 52, 53). Der dunkel- linke Körper- seite ABB. 16. — g A (ad.). Legende auf S. 40. grüne Randstreifen 3 erfährt zunächst distal über eine kleine Strecke eine scheinbare Aenderung der Farbe: er wirkt samt- schwarz. Verbunden mit fortschreitender Ausbildung dieses Sam - trandes werden die distal davon liegenden Astabschnitte zunehmend kürzer und schmaler; bei Nr. XIX/15 bildet er praktisch den äusseren Abschluss der Feder. Ein ganz schmaler schillernder Saum ist noch festzustellen; er fehlt bei XXI/15 den distalsten Aesten, bei den cranialer inserierten Federn verschwindet er ganz. Wie bei den oben beschriebenen Federtypen fehlen auch hier bei Nr. XVII/15 und XVIII/14 den verkürzten Aesten, welche die distale Einbuchtung bilden, die Spitzen. Auch in den Fällen, in welchen der Samtrand als Federabschluss auftritt, stehen die apicalsten Samtstrahlen unter demselben Winkel zum Schaft wie 50 ESTHER SAGER die proximal anschliessenden. Meist setzt sich hier der Ast noch ein kurzes Stück über das distalste Strahlenpaar fort. Auch hier wird der Samteffekt, wie beim Samtrand des ersten Augenfeldes, durch schillernde Radien erzeugt, welche dem Beschauer die Schmalseite zuwenden. Verstärkt wird er noch durch Aufbiegen des gesamten Radius gegen den Beschauer. Renscu (1923) fand die Samtfedern mancher Paradiesvôgel eben- falls durch schillernde, ungedrehte Radien gebildet. Er spricht die Ver- mutung aus, dass die „ausserordentlich enge Stellung der Radien, wie auch die eigenartigen, langen, die samtartige Wirkung hervorrufenden Zähne der einzelnen Radiuszellen“ eine Drehung derselben verhindern. Da beim Pfau im Bereich des Samtrandes weder die Abstände zwischen den Radien kleiner sind als in den schillernden Bezirken, noch zahnartige Fortsetzungen vorkommen, kann diese mechanische Erklärung hier nicht gelten. Bei Nr. XVII/15 und XVIII/14 folgt distal auf den schwarzen Randstreifen ein Bezirk mit der Tendenz, die Strahlen parallel zum Ast zu legen, wie dies an den Frasspuren und an der Bruchstelle zu beobachten ist. Bei der Modifikation B sind die Strahlen aber stets vollständig ausgebildet. Auch diese Modifikation weist sehr wenige Frasspuren auf. Wie beim Grundtypus und der Modifikation A fehlen den proximalen Aesten von Nr. XVII/15 die basalen Bogenradien (Abb. 31, vgl. mit Abb. 28-30); bei XVIII/14 und XIX/15 sind sıe überall vorhanden. Der vierte Randstreifen ist bei diesem Typus nur noch als schwacher Schimmer zu erkennen und wird hier nicht mehr berücksichtigt. Der Samtrand bildet sich bei Feder Nr. XVII/15 im dunkel- grünen Randstreifen 3, unmittelbar proximal anschliessend an den Ort der Bruchstelle (Randstreifen 4). Bei der Feder Nr. XV/15 von Männchen B (ad.), welche sowohl Samtrand als auch Bruch- stelle erkennen lässt, stimmt der distale Rand des Samtstreifens mit dem proximalen der Bruchstelle überein. Mit fortschreitender Ausbildung rückt der Samtrand in gleicher Weise wie die Bruch- stelle im Farbmuster in proximaler Richtung vor und schneidet den violetten Randstreifen 2 allmählich vollständig ab. Der Rand- streifen 1 bleibt stets erhalten. Am Ende der Reihe bildet der distale Rand des Samtstreifens den Abschluss der Feder, wie bei ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD a der Modifikation A der entsprechende proximale Rand der Bruch- stelle. Gleichzeitig verarmt das eigentliche Augenmuster: zuerst fällt das innerste Feld aus, dann wird das zweite bis auf einen Schaftstrich reduziert. 4. MopiFiKATION D (HALBMONDFEDER). Im caudal auf Nr. VII/15 folgenden Follikel wird eine von der Grundform stark abweichende Feder gebildet (Abb. 59). Ihre distalsten Äste sind einer konkaven Linie entlang verkürzt. Es handelt sich auch hier nicht um eine mechanische Abnutzung. Bei wachsenden Federn konnten mehrmals solche Federspitzen aus der vertrockneten Scheide herausgeschält und ihre endgültige Halb- mondform festgestellt werden. Die Spitze der verkürzten Äste wirkt auch hier abgebrochen, da der Winkel, den die distalsten Radien zum Ramus bilden, gegenüber demjenigen der proximal anschliessenden Strahlen unverändert ist und dazu noch — wie bei den Goldschuppenfeldern — der Ramus über das distalste Strahlenpaar hinausragt. Distal bricht der Ramus ohne Verdün- nung ab, eine Ausbildung, die nicht erlaubt, an die Möglichkeit des Abschnürens von distalen Astfortsetzungen zu denken. Die etwas längeren Äste, die überleiten zu den Hörnern des Halb- mondes, sind an ihren distalen Enden nur mit Bogenradien besetzt. Auf den Ästen, welche die Hörner des Halbmondes bilden, können vereinzelt Frasspuren festgestellt werden. In ihren basalen Abschnitten fehlen diesen Ästen über eine grössere Strecke die Bogenradien (Abb. 34); dadurch entsteht eine „Lichtung“ in der kompakten Federfläche. Unterhalb des Halbmondes vergrössern sich die Abstände zwi- schen den Insertionsstellen der Äste beträchtlich und werden dann proximal wieder kleiner. Diese in den grossen Abständen inserierten Äste sind ausserordentlich lang. Sie reichen bis zur Spitze der Hörner des Halbmondes (Abb. 34, 59). Die Halbmondfedern tragen kein Augenmuster; sie schillern gleichmässig braun-golden bis grün-golden, ausgenommen ein matt- schwarzes Querband, das nicht scharf abgegrenzt werden kann und in Form und Grösse variiert. Im Gegensatz zu den bisher beschriebenen Federtypen, bei welchen im allgemeinen Haken- und Bogenradien mehr oder XII St ESTHER SAGER ABB. 17—23. — gd À (ad.), Legende auf S. 40. QUE I XS. Be: ABB. 19. ABB. 20. ABB ‘dee XVII 5 L m x NEED, 54 ESTHER SAGER weniger gleichmässig zur Schillerstruktur umgebildet sind, zeigt sich hier ein deutlicher Unterschied zwischen den beiden Strahlen- typen. Die Hakenstrahlen allein bewirken das Schillern der Feder. Von der Breitseite betrachtete Bogenradien schillern nur schwach in einem metallischen, schwärzlich-goldenen Ton. Weil ihnen überall, ausser an den Astenden, die Drehung um 90° fehlt, erschei- nen sie schwarz. Ähnlich verhält es sich mit den Hakenradien im Bereich des schwarzen Flecks; zudem unterscheiden sie sich auch in ihrer Form von den übrigen Hakenradien der Halbmondfeder durch grössere Anzahl der Häkchen und Ausbildung eines Pen- nulums. 5. MODIFIKATION C (LATERALFEDER). Eine vierte Modifikation des Grundtypus zeigen die lateral inserierten Federn Nr. XII1/5, X1/3, X/2, V/3 (Abb. 20722277 21, 55, 56, 57, 58). Zunächst fällt auf, dass die beiden Fahnen- hälften ın stärkerem Masse als bei den bisher beschriebenen Typen asymmetrisch ausgebildet sind. Wir beschreiben sie deshalb gesondert. I. Der Medianfahne fehlt bei allen unseren Beispielen die lockere Randzone bis auf eine laterale Spitze, die, wie wir später sehen werden, auch noch wegfallen kann. Die Äste dieser lateralen Spitze sowie diejenigen der kompakten Fahne sind bei AIII/5 und X1/3 in ihrem distalen Abschnitt dünn und brüchig (Abb. 55, 56). Dies ist darauf zurückzuführen, dass die Strahlen erstens verkleinert sind und zweitens nicht in der üblichen Weise beidseitig vom Ast abstehen, sondern gegen den Beschauer hin aufgeklappt sind, sodass sich die Spitzen der Haken- und Bogen- radien berühren. Allen diesen dünnen Ästen fehlt, wie den ver- kürzten Ästen der bisher betrachteten Typen, die typische Spitzen- bildung; bei Betrachtung unter der Binocularlupe entsteht auch hier der Eindruck, die Astspitzen seien abgebrochen. Die Ver- dünnung erstreckt sich von den Astspitzen bis in den Bereich des |. Randstreifens. Bei N/2 (Abb. 57) ist diese Erscheinung etwas weniger deutlich ausgeprägt: die Enden der Äste der kompakten Fahne zeigen die aulgeklappten Strahlen noch, bei den Ästen der lateralen Spitze stehen sie in der normalen Weise beidseitig vom Ast ab, sind aber immer noch beträchtlich kleiner als die Strahlen im proximalen ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD DO Teil dieser Aste. Bei allen verkürzten Ästen wirkt die Spitze abgebrochen. Nr. V/3 (Abb. 58) zeigt weder an der lateralen Spitze noch an den verkürzten Ästen die Strahlen in dieser Weise verkleinert oder aufgeklappt. Schon von blossem Auge ist aber zu erkennen, dass den verkürzten Ästen die Ausbildung der Spitze fehlt. Die Medianfahne dieser Feder besitzt verschiedene Ähnlich- keiten mit der Modifikation D. Zuerst fällt die Ähnlichkeit der Form auf; ferner tragen die Äste von V/3 dieselben Bogenradien in derselben ungedrehten Stellung wie diejenigen des Halbmond- typus (vgl. S. 54), ausgenommen die distalsten Äste, die beidseits die Fransenrandstrahlen ausweisen (Abb. 21, vgl. S. 56). Auch sind die proximal von der kompakten Fahne inserierten Äste ausserordentlich lang; sie reichen, wie beim Halbmond, bis zur Spitze des lateralen Hornes. Bei allen vier Beispielen der Modifikation C sind proximal von der kompakten Fahne die Äste in relativ grossen Abständen am Schaft inseriert; sie tragen kleinere Strahlen als die entsprechenden Äste der übrigen Typen; zudem fehlen ihnen die Bogenradien in einem grossen Bezirk (Abb. 35, vel. mit Abb. 28—33). Alle diese Faktoren bewirken, dass bei der Modifikation C auf der Median- fahne erstens der kompakte Teil gegenüber dem proximal an- schliessenden lockeren Teil schärfer abgegrenzt erscheint als bei Grundtypus, Modifikation A und B, und dass zweitens der lockere Teil gleichsam weniger substantiell wirkt als bei den bisher beschriebenen Typen (vgl. Abb.55 —58 mit Abb. 46—54). Es wurde deshalb auf den Zeichnungen dieses Typus die proximale Grenze der kompakten Fahnenfläche als punktierte Linie angegeben. Ferner repräsentiert bei Modifikation C jeder der proximal von der Grenze der kompakten Fahnenfläche stehenden grösseren Punkte die Spitze eines Astes. So können die Abstände zwischen diesen Punkten als Mass für die Abstände zwischen den einzelnen Ästen dienen. Eine Ausnahme bildet XVII/3 (Abb. 23): kompakter und lockerer Fahnenteil können hier nicht scharf getrennt werden, es wurde deshalb keine Grenzlinie angegeben, auch stehen die Punkte bei dieser Feder nicht für die einzelnen Astspitzen, sondern geben, wie bei allen andern Typen, nur allgemein den Federumriss an. Frasspuren treten bei allen diesen Federn auf, bei XIII/5, X1/3 und X/2 auf der Distalseite des Musters bis ins braune Augen- feld hinein (Abb. 55—57). 56 ESTHER SAGER In gleicher Weise wie bei den Goldschuppenfedern fallen von XIII/5 zu V/3 die Augenfelder von innen nach aussen aus, nur dass hier alle Felder verschwinden (Abb. 20, 22, 17, 21). Bei XIII/5 sind auf der Distalseite des Musters die Randstreifen bis auf den ersten verschwunden, die Äste, welche die laterale Spitze bilden, zeigen noch Reste des zweiten und dritten; sie verschwinden bei X1/3, X/2, V/3 ganz. Gleich wie bei Modifikation B ist der 4. Rand- streifen hier nur noch als Schimmer erkennbar. Wir werden ihn auch hier nicht weiter berücksichtigen. Die Medianfahne von V/3 zeigt dieselbe Farbe wie die Modifika- tion D, ausgenommen der Fransenrandbezirk, der intensiv grün schillert. 2. Auf der Lateralfahne fehlt bei unseren Beispielen dıe lockere Randzone vollständig, wir werden später sehen, dass sie ın einzelnen Fällen noch schwach ausgebildet sein kann. Die distalsten Äste zeigen bei XIII/5 und XI/3 (Abb. 55, 56) an ihren Enden auch die aufgeklappten Strahlen wie die Äste der Medianfahne, ebenso fehlt ihnen die Ausbildung der Spitze. Bei X1/3 schliesst sich eine grosse Anzahl von Ästen zur kompakten Fahnenfläche zusammen. Auf ihrer distalen Hälfte tragen sie beid- seitig verlängerte, intensiv grünschillernde Strahlen. Die mit diesen Strahlen besetzte Fläche fällt als besonderes Musterelement auf; wir bezeichnen sie deshalb als Fransenrand. Der Einfach- heit halber sollen im folgenden auch lockere Fahnenabschnitte, welche die typischen verlängerten Strahlen aufweisen, als Fransen- rand bezeichnet werden; einen solchen sprechen wir z.B. auch Nr. XIII/5 zu (vgl. Abb. 55 mit Abb. 20). Von XIII/5 zu V/3 schliesst sich eine zunehmende Anzahl von Ästen zur kompakten Fahnenfläche zusammen, die gleichzeitig immer schmaler wird (Abb. 56, 57, 58). Damit dehnt sich auch der Fransenrand in distaler und proximaler Richtung aus, bis er, wie V/3 zeigt, auch die distalsten Äste der medianen Fahne erfasst. Im Bereich des Fransenrandes zeigen sich grosse Unregel- mässigkeiten in der Ausbildung der Astspitzen: oft setzt sich der Ast über die distalsten Strahlen fort, oft ist er an der Spitze nur noch einseitig mit Strahlen besetzt, oft ist er am Apex gespalten. Auch hier scheinen die Astspitzen „abgebrochen“ Der Fransenrand ist stets von einer grossen Zahl von Frasspuren durchsetzt; diese vermehren sich bei vergrössertem Fransenrand. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 57 Wie in der Medianfahne sind Frasspuren auch in der Lateralfahne auf der Distalseite vorhanden und rücken dort bis ins braune Augenfeld vor (Abb. 55—57). Von den Randstreifen ist auf der Lateralfahne höchstens der erste erkennbar, von XIII/5 zu V/3 werden dieser und das braune Augenfeld durch den Fransenrand mehr und mehr verdrängt. Gleichzeitig verschwinden auch die innern Augenfelder nachein- ander von innen nach aussen, sodass zuletzt auf derschmalen kompakten Fläche nur noch der Fransenrand ibrigbleibt. Die proximalen Äste der Lateralfahne zeigen Ausfall der Bogen- radien in einem grossen Bezirk (Abb. 35, vgl. mit Abb. 28—33), in dem auch die Hakenradien sehr klein sind. Dadurch wirkt dieser Bezirk viel weniger kompakt als der Fransenrand (am deutlichsten auf Abb. 58). Bei allen Federn des Bezirkes C, welche noch das Auge tragen, kann der 1. Randstreifen auf der Distalseite des Musters zwar noch deutlich erkannt werden, auf Distanz tritt er aber infolge der oben beschriebenen Verdünnung der Äste kaum in Erscheinung. Auch wirkt der distale Rand des braunen Augenfeldes nicht so scharf gezeichnet wie bei den übrigen ocellentragenden Typen, da durch die bis ins braune Augenfeld vordringenden Frasspuren die Struktur stark aufgelockert wird. Ferner muss noch erwähnt werden, dass der Fransenrand gegen den angrenzenden Musterteil (braunes Augenfeld, 1. Randstreifen, Grundfarbe) nicht scharf abgegrenzt ist, zum einen deshalb, weil in seiner Grenzzone die Äste auf der einen Seite Fransenrand- strahlen, auf der anderen dagegen solche von der Farbe des an- grenzenden Musterelementes tragen können, zum andern weil zwischen den verschiedenen Strahlentypen der aneinandergrenzen- den Musterelemente Übergangsformen vorkommen. Auch sind bei stark verarmtem Muster (z.B. IX/3, IX/1, X/2, Abb. 22, 19, 17 etc.) die Grenzen zwischen den einzelnen Augen- feldern abgeschwächt dadurch, dass an den Übergangsstellen distale und proximale Radien eines Astes verschieden gefärbt sein, und auch Spitze und Basis eines Strahles verschiedene Farbe tragen können. In diesen Mischregionen tritt je nach dem Einfallswinkel des Lichtes die eine oder andere Farbe stärker hervor. Auch bei den stark verarmten Federn der Modifikation B sind die Grenzen der Augenfelder ähnlich verwischt. REV. SUISSE DE Zoon., T. 62, 1955. On 58 ESTHER SAGER TABELLE III Signaturen der verschiedenen Federtypen des adulten Hahnes. © À Grundtypus (vgl. Nr. XVI/12, Abb. 4, 46). Modifikation A. a) Den distalsten Ästen fehlt die Fortsetzung über der Bruch- stelle (vgl. Nr. VII/15, Abb. 6, 49). b) Fortsetzungen über der Bruchstelle vorhanden (vgl. Nr. XII/14, Abb. 5, 47). Modifikation B. a) Der Samtrand bildet den Abschlussrand der Feder. Das Auge ist meist verarmt, selten ist das erste Augenfeld noch als schmaler Streifen vorhanden (vgl. Nr. XIX/15, Abb. 16, 53). b) Distal bildet der Samtrand praktisch den Abschlussrand, proximal ist die lockere Randzone vorhanden. Alle 3 Augen- felder sind vorhanden, das erste aber stark reduziert (Nr. XIX/9, Abb. 16). c) Medianfahne wie b, Lateralfahne wie a (Nr. XIX/11, Abb 16, 54). d) Lockere Randzone ausgebildet, stets alle 3 Augenfelder vor- handen (vgl. Nr. XVII/15, Abb. 16, 51). Modifikation C. a) Mit Fransenrand ohne Auge (vgl. Nr. V/3, Abb. 21, 58). b) Mit Fransenrand, nur zweites oder zweites und drittes Augen- feld vorhanden, erstes höchstens als schmaler Streifen (vgl. Nr. X/2, Abb, 17,097): c) Mit Fransenrand und allen 3 Augenfeldern, drittes durch Fransenrand stellenweise verdrängt (vgl. Nr. XI/3, Abb. 22, 56). d) Mit Fransenrand und allen 3 Augenfeldern; keine Verdrän- gung durch Fransenrand (vgl. Nr. XIII/5, Abb. 20, 55). e) Ohne Fransenrand mit allen 3 Augenfeldern (vgl. Nr. XVII/5, Abb. 20). Fransenrand nimmt wachsenden Bezirk der Feder ein von d zu a Modifikation D (vgl. Nr. V/13, Abb. 59). Weist auf eine Feder, welche gewisse Anklänge zeigt an den Typus, von welchem er herkommt. Federmuster im Zwischenstadium zwischen Juvenil- und Adult- ausprägung. Begrenzt die Region innerhalb des Bezirks C, in welcher die Medianfahnen der Federn gewisse Eigenschaften des Halb- mondtypus erkennen lassen (s. S. 66). ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 59 Besonders auffallend ist, dass bei Federn, welche noch das ganze Auge, gleichzeitig aber einen dichten Fransenrand aufweisen (z.B. X1/3, Abb. 22, auch VIII/4, Abb. 18 usw.), proximal vom braunen Augenfeld, im inneren (gegen den Schaft gerich- teten) Teil des Fransenrandes sich noch Spuren des braunen Augen- HAS 42 he 10.978 76. 5 A532 1 ABB. 24. (Vgl. Tab. III) Anordnung der Federtypen bei Männchen A (ad.), linke Körperseite. feldes finden, die sich proximalwärts über eine längere Strecke ver- folgen lassen. (Wir werden auf S. 92 auf diese Erscheinung zurück- kommen.) In dieser Region des Fransenrandes tragen viele Äste verschieden gefärbte Strahlen, und zwar sind stets die Haken- strahlen grün, die Bogenstrahlen braun mit grüner Spitze. Da die Hakenstrahlen die Bogenstrahlen teilweise überdecken, das leb- hafte Grün auch viel stärker wirkt als das Braun, treten im Gesamt- bild diese Zonen als Fransenrand auf. 60 ESTHER SAGER III. VERTEILUNG DER VERSCHIEDENEN FEDERTYPEN DES ADULTEN HAHNES IM RADBEZIRK Wie wir in Kapitel I festgestellt haben, bildet die dorsale Medianlinie die Symmetrieachse des Flurabschnittes, mit dem wir uns hier beschäftigen. Die beidseits der Symmetrieachse liegenden Flurhälften sind nicht nur bezüglich der Anlagenanordnung, sondern 192% ABB. 25. — JA (ad.). Legende auf S. 40. auch bezüglich des Federmusters Spiegelbilder. Wir können uns in der folgenden Beschreibung daher wieder auf eine Hälfte der Flur beschränken. Auf Abb. 24 ist die Anordnung der verschiedenen Federtypen auf der linken Hälfte des Radbezirks von Männchen A (ad.) schematisch dargestellt. Die Signaturen des Grundtypus und seiner Modifikationen sind in Tabelle III aufgeführt. Die Zugehörigkeit einer gegebenen Feder zu einer bestimmten Modifikation kann meist leicht an einem typischen Merkmal, wie Bruchstelle, Samt- ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 61 rand, Fransenrand ! oder Halbmondform, erkannt werden. Es gibt allerdings auch Zwischenformen, die Merkmale zweier Modifika- tionen aufweisen, oder Federn des Grundtypus, die das eine oder andere Merkmal einer Modifikation in nur schwacher Ausprägung zeigen. Jene Zwischenformen wurden durch das Symbol derjenigen Modifikation wiedergegeben, der sie näher stehen, diese letzteren durch das Symbol des Grundtypus. Alle diese Federn sind durch einen Pfeil gekennzeichnet. Wir können der Verteilung der verschiedenen Federtypen ent- sprechend den dargestellten Flurabschnitt in verschiedene Bezirke ile Abb. 26. — JA (ad.). Legende auf S. 40. einteilen. Der Bezirk des Grundtypus soll mit O bezeichnet werden; für die Bezeichnung der übrigen Bezirke wollen wir die Kenn- buchstaben der darin enthaltenen Modifikationen verwenden. Die besonders markierte Feder XV/15 fehlte bei Männchen A, als das Tier in meinen Besitz gelangte. Die Bestimmung des Musters dieser Feder geschah auf Grund von Vergleichen mit den 3 andern Individuen, die mir zur Verfügung standen. 1 Die Federn No. XVII/3, XVII/5, XVIII/4 werden zur Modifikation C gerechnet, obwohl ihnen der Fransenrand fehlt. Die Ausführungen in den folgenden Kapiteln begründen diese Zuteilung. 62 ESTHER SAGER 1. Bezirx O (Abb. 25, 26). Die Federn des Bezirks O weisen alle die 3 Augenfelder, die 4 Farbränder und die lockere Randzone auf. Die Form der Augen- felder ist bei allen Federn sehr ähnlich; das dritte, das in den an- deren Bezirken die stärkste Variabilität zeigt, ist überall mehr oder weniger spitz eiförmig. Die lockere Randzone zeigt stets distal eine schwache Einbuchtung. Die Grösse des Musters nimmt entlang den Querreihen in medianer, entlang den Längsreihen in caudaler Richtung graduell zu, ebenso der Asymmetriegrad mit wachsender Entfernung der Anlage von der Medianlinie. 2. Bezirk A (Abb. 6—15). Allen Federn des Bezirks A sind die 3 Augenfelder, die 4 Farb- ränder, die lockere Randzone und die Bruchstelle eigen. Die Farb- ränder und die lockere Randzone können auch nur teilweise aus- gebildet sein. Bei den lateral von der Medianlinie inserierten asymmetrischen Federn ist die Bruchstelle und die Einbuchtung in der lockeren Randzone auf der Medianfahne stets stärker ausge- prägt als auf der lateralen. Die auf der Medianlinie inserierten Federn sind symmetrisch. Die Ausprägung der Bruchstelle und der Einbuchtung in der lockeren Randzone nimmt entlang den Längsreihen in caudaler, entlang den Querreihen in medianer Richtung zu. Mit dieser Zunahme geht eine Veränderung der Farbränder 2 und 3 und des braunen Augenfeldes zusammen: die dıstale Partie des Farbrandes 3 wird schmaler und verschwindet zuletzt ganz (Abb. 8); dann wird auch der 2. Farbrand schmaler, von ıhm bleibt aber stets noch ein Streifen erhalten (Abb. 6, 7). In denselben Richtungen wird das braune Augenfeld auf der Distalseite abgeflacht. Wie beim Grundtypus nimmt der Asymmetriegrad des Augen- musters mit der Entfernung von der Medianlinie zu, ebenso ist eine Grössenzunahme des Musters in denselben Richtungen wie beim Grundtypus festzustellen. 3. BEZIRK B (Abb. 16). Während wir alle übrigen Bezirke in ihrer ganzen Ausdehnung berücksichtigen, beschränken wir uns auf den caudalen Abschnitt ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 63 dieses Bezirks, der sich bis zum Hals fortsetzt, da die in unserem Zusammenhang bedeutsamen Änderungen in diesem Abschnitt auftreten. Die Musterelemente, die allen Federn dieses Bezirks zukommen, sind zweites und drittes Augenfeld und Samtrand. Das erste Augen- feld, die Farbränder 1—3 und die lockere Randzone können mehr oder weniger vollständig ausgebildet sein oder ganz fehlen. Bei den lateral von der Medianlinie inserierten Federn ist der Samtrand auf der lateralen, die lockere Randzone auf der media- nen Fahne stärker ausgebildet. Die Verstärkung des Samtrandes nimmt entlang den Längsreihen in cranialer, entlang den Quer- reihen in medianer Richtung zu. In denselben Richtungen wird die lockere Randzone kleiner, bis sie bei XIX/15 und der Querreihe XX verschwunden ist. + In denselben Richtungen verschwinden der dritte und der zweite Farbrand, zuerst auf der Distalseite des Musters, dann auch proximal. Der erste Farbrand wird etwas breiter, und bei XX/8—14 bildet derselbe grün-goldene Ton, wie ihn der Farb- rand 1 aufweist, die Grundfarbe der Feder. Mit dem Verschwinden der Farbränder verändern sich auch die Augenfelder: das braune Feld wird auf der Distalseite flacher, dann zieht es sich noch von der Proximal- und Lateralseite her zurück, wird dreieckförmig und ist zuletzt nur noch als kleine spindelförmige Marke sichtbar. Mit dem äusseren verkleinern sich auch die inneren Augenfelder. Das erste wird zuerst spindel-, dann strichförmig, zuletzt verschwindet es ganz. Das zweite macht dieselben Formveränderungen durch, bleibt aber stets als Streifen erhalten. Die 3 Augenfelder stehen offenbar in gegenseitiger Abhängigkeit: die Grösse der kleineren wird durch die nächstgrösseren bestimmt; wird vom äusseren eine gewisse Grösse unterschritten, so fällt zuerst das innerste aus. Dieses Verhalten entspricht der Verarmungsregel, die nach Untersuchungen der Muster verschiedener Schmetterlings- arten aufgestellt wurde (Henke 1948 und früher). Sie besagt, dass bei Verkleinerung der Muster die inneren Teile stets vor den äusseren ausfallen. Da das Muster des Schmetterlingsflügels auf 1 Bei allen cranial von Reihe XX inserierten Federn bildet der schwarze Samtrand den Federabschluss. 64 ESTHER SAGER eine ganz andere Weise entsteht als das Federmuster 1, muss diese Gesetzmässigkeit in den beiden Fällen auf ganz verschiedenen physiologischen Vorgängen beruhen. Der Verarmungsregel ge- horchen nur die Aagenfelder, nicht auch die Farbränder, die von aussen nach innen verschwinden. Das Ausmass der Musterasymmetrie ist bei diesen unter- schiedlichen Federn nicht zu vergleichen. Es lässt sich nur fest- stellen, dass die Federn auf der Medianlinie symmetrisch und alle lateral davon inserierten Federn asymmetrisch sind. 4. Bezirk C (Abb. 1723). Die Federn dieses Bezirks zeigen untereinander grosse Unter- schiede. Kein Element des Farbmusters kommt auf allen Federn vor. Von der lockeren Randzone können Teile vorhanden sein, sie kann auch vollständig fehlen. Sie verschwindet immer zuerst von der lateralen Fahne; kommt sie auf beiden Fahnen vor, dann ist der Anteil der Medianfahne stets grösser als derjenige der Lateral- fahne. Ausser auf den 3 cranialsten Federn des Bezirks ist der Fransenrand überall vorhanden; in den meisten Fällen beschränkt er sich auf die Lateralfahne; nur bei den caudalsten Federn greift er auch auf die distalen Äste der Medianfahne über. Die lockere Randzone wird in cranialer und in lateraler Richtung kleiner: sei VII/5 besitzen beide Fahnen zwei laterale Hörner, beide sind etwas breiter und länger als bei IX/5 (Abb. 19). Gehen wir von IX/5 in cranialer Richtung weiter, so erscheinen die beiden Hörner zunehmend verkürzt, bis das laterale ganz verschwindet (XIII/5, Abb. 20) und das mediane nur noch eine leichte Ausbuchtung der Kontur bildet (XVII/5, Abb. 20). Die Medianfahne zeigt bei allen übrigen Längsreihen des Bezirks dieselben Verhältnisse: das Horn der lockeren Randzone wird kürzer, je cranialer die Feder inseriert ist, bis es schliesslich ganz verschwindet (Längsreihe 3, \bb. 21-23). Genau so ändert die Medianfahne entlang den Quer- rihen in lateraler Richtung ihre Form (Querreihe IX, Abb. 19, 22; (Juerreihe XIII und XVII, Abb. 20, 23). Der Schmetterlingsflügel entwickelt sich durch mehr oder weniger gleich- Flächenwachstum, während beim Federwachstum von einer be- 1 Wachstumszone her stets neues Material nachgeschoben wird. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 65 Von der Lateralfahne verschwindet die lockere Rand- zone viel rascher. Lateral der Längsreihe 5 finden wir sie nur noch bei VIII/4 und X/4, wo das Horn als schwache Ausbuchtung der Kontur zu erkennen ist; allen anderen Federn fehlt sie. Bei diesen Federn fällt nun eine andere Reduktion der Fahne auf, die dem beschriebenen Abbau der lockeren Randzone entgegenläuft: die Lateralfahne wird immer schmaler je caudaler die Feder inseriert ist; diese Verschmälerung erstreckt sich über einen wachsenden Abschnitt der Feder (Abb. 23-21, Längsreihe 3). Gleichzeitig dehnt sich der Fransenrand immer mehr gegen Spitze und Basis der Feder aus. Denselben Formwandel lässt andeutend die Lateral- fahne bei Längsreihe 5 erkennen, indem die seitliche Einbuchtung der Konturlinie umso deutlicher wird, je caudaler die Feder inseriert ist (XIII/5, IX/5, Abb. 20, 19). Mit der Verstärkung der Einbuchtung wird auch hier der Fransenrand länger. In gleicher Weise nehmen Verschmälerung und Fransenrand entlang den Querreihen in lateraler Richtung zu (Querreihe IX, Abb. 19 und 22; Querreihe XIII, Abb. 20, 23). Während in caudaler Richtung Verlängerung des Fransenrandes und Verlängerung der Feder zusammengehen (vgl. Abb. 38) und stets die absolute Länge des Fransenrandes zunimmt, laufen in lateraler Richtung Verlängerung des Fransenrandes und Verlängerung der Gesamtfeder einander entgegen. Trotzdem nimmt bis zur Längsreihe 2 die absolute Länge des Fransenrandes zu, nur von hier bis zur Längsreihe 1 nimmt sie ab. Der prozentuale Anteil des Fransenrandes an der Gesamtlänge ist aber bei Längsreihe 1 grösser als bei 2. Das vollständigste Farbmuster dieser Zone findet sich in Längsreihe 5 (Abb. 19 und 20). Beide Fahnen zeigen alle 3 Augen- felder, auf der Lateralfahne ist nur der erste, auf der Medianfahne sind die Randstreifen 1-3 deutlich ausgebildet; 2 und 3 nur auf den Aesten, welche das laterale Horn der lockeren Randzone bilden. Während die Federn dieser Reihe ein im Wesentlichen gleichbleibendes Muster aufweisen, verarmen alle übrigen Federn in caudaler Richtung. Dies gilt in lateraler Richtung allgemein für die Querreihen. Auch hier gehorchen die Augenfelder der Verarmungsregel, während die Randstreifen von aussen nach innen ausfallen. Den verschiedenen Formveränderungen der beiden Fahnen entsprechen solche des Augenmusters. Auf der Medianfahne zieht 66 ESTHER SAGER es sich gleichsam von der Proximalseite zurück, ähnlich wie bei den Goldschuppenfedern, auf der Lateralfahne wird es von der Seite her durch den vorrückenden Fransenrand verdrängt und verlängert sich gegen die Proximalseite hin; so entsteht bei ein- zelnen Federn der Eindruck, das Auge werde vom Fransenrand plattgedrückt (Abb. 17, 22, 23). Die Verarmung kann auf den beiden Fahnen mit unterschied- licher Geschwindigkeit fortschreiten; bei VII/3 (Abb. 21) ist das braune Augenfeld nur noch auf der Lateralfahne festzustellen, bei IX/1 (Abb. 19) ist es von der Lateralfahne fast verschwunden, auf der Medianfahne aber noch deutlich sichtbar usw.; die Tat- sache, dass bei der Längsreihe 5 2. und 3. Farbrand nur auf der Medianfahne auftreten, weist ebenfalls auf eine Unabhängigkeit zwischen den beiden Fahnen hin. Betrachten wir die Längsreihe 3 von XVII/3 zu V/3 (Abb. 23- 21), so gewinnen wir den Eindruck, die beiden Fahnen strebten geradezu zwei verschiedene Endformen an. Die Endform der Lateralfahne ist spezifisch für den Bezirk C, die Endform der Medianfahne aber zeigt grosse Aehnlichkeit mit dem Halbmondty- pus (Ausbildung der Strahlen, Länge der proximal von der kom- pakten Fahne inserierten Aeste etc., vgl. S. 55). Die bezirksspe- zifischen Merkmale, die sich auf der Medianfahne mehr und mehr ausprägen, je stärker die sonstige Halbmondähnlichkeit wird, sind die verkleinerten Hakenstrahlen und das Fehlen der Bogenstrahlen auf den langen, proximal von der kompakten Fahne inserierten Aesten (S. 55); diese Aeste erscheinen zuletzt nur noch als dünne Fäden, wie Abbildung 58 zeigt. seit XVII/3 (Abb. 23) z.B. nehmen die Abstände zwischen den proximal von der kompakten Fahne inserierten Ästen noch ganz all- mählich zu wie beim Grundtypus, auch sind die Hakenradien noch nicht verkleinert und die Bogenradien fehlen nur an der Basis der \ste. Diese verschiedenen Tendenzen der beiden Fahnen sind auch bei den Längsreihen 4, 2 und 1 deutlich erkennbar. Die auf Abbild- ung 24 durch den Bezirk C gezogene durchbrochene Linie soll einen Eindruck davon vermitteln, wie weit eranialwärts die Halb- mondeigenschaften bei jeder Längsreihe ungefähr zu verfolgen nd. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 67 5. Bezirk D (Abb. 42, A). Die Federn des Bezirks D sind einander durchaus ähnlich. Sie zeigen keine Elemente des Augenmusters, sondern nur den schwar- zen Fleck. Die Federn auf der Medianlinie zeigen symmetrischen Aufbau, die lateral davon inserierten dagegen stets eine leichte Asymmetrie. Die wahrscheinlich bestehenden Unterschiede des Asymmetrie- grades zwischen den einzelnen Federn konnten mit unseren Methoden nicht erfasst werden. Zusammenfassend sei nochmals festge- halten: Die Federn des Bezirks O besitzen ein optimales Muster, dessen sämtliche Elemente in allen angrenzenden Bezirken vorkommen. Die Federn der Bezirke A-C sind jede durch eine eigene typische Bildung (Bruchstelle, Samtrand, Fransenrand) und verschiedene Reduktionen der lockeren Randzone gekennzeichnet und unter- scheiden sich so von allen Federn anderer Bezirke. Innerhalb eines Bezirks können die einzelnen Federn ihre typischen Merkmale stark variieren; diese Aenderungen ent- wickeln sich graduell in bestimmten Richtungen von Feder zu Feder, und zwar im allgemeinen vom Bezirk O aus zentrifugal verstärkt. Der zunehmenden Ausprägung der spezifischen Merkmale eines Bezirks entspricht die Verarmung des Optimalmusters, welches gänzlich verschwinden kann. In allen Bezirken folgt die Verarmung derselben Gesetzmässigkeit. Eine Ausnahme bildet der Bezirk D, keine seiner Federn trägt das Augenmuster. IV. BILDUNG NEUER FEDERFORMEN DURCH REDUKTION VON AESTEN Vergleichen wir die Formen der verschiedenen Feder- typen, d.h. der mustertragenden Region der Radfedern mit der Form der weniger spezialisierten Juvenilfedern, mit der Form von Federn anderer Körperregionen, von solchen des Weibchens und solchen anderer Hühnerarten, die sich alle gleich verhalten, so zeigt sich, dass die Federn des Grundbezirks nur leicht von der 68 ESTHER SAGER Normalform abweichen (distale Einbuchtung), während in allen anderen Bezirken aussergewöhnliche Formbildungen wir starke distale Einbuchtung und beträchtliche Asymmetrie auftreten. Wir können demnach die Formen der Modifikationen gegenüber dem Grundtypus als spezialisier- tere bezeichnen. Im folgenden möchten wir zeigen, wie die besonders geformten Pfauenfedern von der Normalform abgeleitet werden können. Zuerst sei eine kurze Beschrei- bung der in unserem Zusammen- hang interessanten Wachstums- vorgänge im regenerierenden Fe- derkeim gegeben. Die neueren Untersuchungen über die Entwick- Transverse section at the base of the lung der Feder wurden vor allem feather germ, diagrammatic. D, dorsal - . È limit of the germ; V, ventral limit. In durch amerikanische Autoren wie formation of the initial complement, barbs are laid down from D to i in each collar LILLIE, JUHN, FRAPS "Main. limb. In the main vane region barbs are x - laid down at v; tangential growth carries durchgeführt; dabei wurden stets barbs from v to u in each collar limb. The % shaft primordium is indicated by S. This Hühnerfedern, vor allem solche region is initially defined as the point of union of the primary ridges; it increases der Brown Leghorn-Rasse verwen- in the direction of the arrows at S, and at the base of the feather comes to involve det. Neuere Zusammenfassende the entire circumference of the collar. (Nach Fraps und Juhn 1936a.) Darstellungen der Federentwick- Ane. 99 lung finden sich bei LiLLie 1942, WILLIER 1948, MavauD 1950. Von einer ringformigen Zone des Ektoderms, das die meso- dermale Federpapille bedekt, dem Kragen (,,collar“, LiLLie und JUHN 1952), wird das Zellmaterial zur Bildung der eigentlichen Feder geliefert. Bei der Neubildung der Feder entstehen zuerst auf der Dorsalseite des Keims (Abb. 27), im Kragen, eine mehr oder weniger grosse Anzahl von Astleisten gleichzeitig! (bei sehr ' Die Beobachtung von LiLLie & Junn (1932), nach welcher Keime in der 1. Phase der Federbildung entweder keine oder eine beträchtliche Anzahl von Astleisten zeigen, spricht dafür, dass eine Anzahl der apicalsten Leisten gleichzeitig entsteht. Die Autoren weisen darauf hin, dass theoretisch aber auch diese ersten Leisten sukzessive in einer bestimmten zeitlichen Ordnung entstehen könnten, bevor das axiale Wachstum einsetzt. Für unsere Unter- suchungen spielt es keine Rolle, welche Alternative zutrifft, da für uns nur von Bedeutung ist, wieviele Leisten vorhanden sind, wenn das axiale Wachs- tum einsetzt. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 69 spitzen Federn nur das dorsalste Paar). Diese beginnen gleichzeitig in axialer Richtung zu wachsen, und weitere Leisten entstehen nun sukzessive in dorsoventraler Reihenfolge, bis der Kragen be- setzt ıst. Haben die zuerst gebildeten Leisten eine bestimmte Länge erreicht, welche von Feder zu Feder differiert, dann ver- schmelzen die zwei dorsalsten Äste an ihrer Basis und bilden die Spitze des Schaftes, der unmittelbar darunter emporwächst. Nach einer bestimmten Zeit (bei verschiedenen Federn verschieden) verschmelzen die beiden dem Schaft benachbarten Äste an ihrer Basis mit dem Schaft, und die übrigen Äste beginnen an ihrer Basis in ventrodorsaler Richtung gegen den Schaft hin nachzu- rücken, um dann sukzessive mit ıhm zu verschmelzen. Neue Leisten entstehen nun nur noch sukzessive auf beiden Seiten des ventralen Dreiecks (,,ventral triangle“, LıLLıe und Juan 1932) und werden gleich von der Transversalbewegung erfasst. JuHN und Fraps 1936 und Fraps und Junn 1936a bestimmten auf der regenerierten, vollkommen verhornten Feder die Punkte, welche im Keim gleichzeitig zu wachsen anfingen. Die Linie, welche diese Punkte verbindet, wurde als C-Isochrone bezeichnet. Vor allem aus der Form der Fehlstreifen und des Federrandes konnten die Autoren Rückschlüsse ziehen auf die Wachstumsgeschwindigkeit der Feder. Diese können folgender- massen ausgedrückt werden: Während einer bestimm- ten Zeitspanne nehmen der Schaft und alle vorhandenen Äste um dieselbe Länge zu. Aus geometrischen Erwägungen folgt, dass die C-Isochronen gerade Linien sein müssen, wenn alle Äste parallel sind, und dass sie einen Winkel von 45° zum Schaft! bilden, wenn alle Äste in rechtem Winkel zu ihm stehen (genauere Angaben über die Prä- parationsmethoden bei JuHN und Fraps 1936). Wie wir gesehen haben (S. 68), wird bei der Neubildung der Feder zuerst eine Anzahl Astleisten gleichzeitig angelegt. Da das Wachstum bei allen diesen Leisten gleichzeitig einsetzt, müssen die Spitzen der daraus entstehenden Äste auf einer C-Isochrone 1 Da der Durchmesser des Schaftes bei manchen Federn gegen die Basis zunimmt, bildet die Linie, die die Verschmelzungspunkte der Aeste mit dem Schaft verbindet, auf jeder Seite einen kleinen Winkel zur Axe des Schaftes. Daher müssen alle Winkel von dieser Linie aus gemessen werden. Der Ein- fachheit halber sprechen wir aber im folgenden von Winkeln, die vom Schaft aus gemessen sind. 70 ESTHER SAGER liegen. Diese Isochrone wurde als O-Isochrone bezeichnet (Juan und Fraps 1936). Die O-Isochrone geht durch die Spitzen. der zuerst angelegten Äste, die in der fertigen Federfahne apical liegen, sie geht aber nicht durch die Spitze des Schaftes, die durch Verschmelzung der Basen der beiden dorsalsten Äste gebildet wurde, also erst nachdem schon Längenwachstum stattgefunden hat. Wird die Feder so montiert, dass der Schaft gerade ist und der apicalste (dorsalste) Ast auf jeder Fahnenhälfte in einer Linie mit dem Schaft liegt, dann kann die O-Isochrone auf beiden Fahnen- hälften konstruiert werden als eine Linie, die von der Spitze der beiden apicalsten Äste ausgeht und auf jeder Seite des Schaftes einen Winkel von 45° bildet. Werden andere Äste in rechtem Winkel zum Schaft angeordnet, dann müssen diejenigen, deren Spitzen die O-Isochrone berühren, gleichzeitig zu wachsen ange- fangen haben. Aus Juan und Fraps’ Schluss über die Wachstums- geschwindigkeit von Schaft und Ästen folgt, dass kein Ast die O-Isochrone überschneiden kann; diese bildet demnach eine Konturtangente der Feder. Die auf Abbildung 33 dargestellte Goldschuppenfeder kann hier zur Illustration dienen, wenn wir für den Augenblick davon absehen, dass ihre Form durch sekundäre Entwicklungsprozesse zustandekommt. Die Bedeutung von Juan und Fraps’ Untersuchungen für die vorliegende Arbeit liegt darin, dass sie es mittels einer einfachen Konstruktion festzustellen ermöglichen, welche Punkte auf ver- schiedenen Ästen gleichzeitig zu wachsen anfingen. Während Junn und Fraps die Federn so montierten, dass die Äste in einem Winkel von 90° zur Linie der Astschaftverschmelzung (oder zur Axe des Schaftes) standen, und sie ihre Messungen unter dem Mikroskop direkt an der Feder oder an Photographien der- selben durchführten, musste ich wegen der Grösse der Objekte die Methode etwas abwandeln. Die Länge der Äste und die Abstände zwischen ihren Insertionstellen am Schaft wurden direkt gemessen und die Werte in ein Koordinatensystem eingetragen, in der Weise dass dıe mittlere Axe für beide Fahnenhälften die Linie der Ast- chaftverschmelzung repräsentiert und die Aste in rechtem Winkel auf dıeser Linie stehen. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD TA 1. GRUNDTYPUS. Die O-Isochrone bildet beim Grundtypus (XVI/12, Abb. 28, vgl. Abb. 4, 46) nicht die Konturtangente, sondern wird von proxi- maler am Schaft inserierten Ästen überschnitten. Die C-Isochrone, welche die längsten Astspitzen tangiert, wird mit O’ bezeichneit Bei Annahme der gleichen axialen Wachstumsgeschwindigket. aller Teile des Federkeims können wir diesen Befund folgender- -0 0 a M ie e = YEE BEZ VA | e EX: 10 RER Es i e ZE 50 55 MES UF EBEN 99 0: a 0 0 pe 0 15- ae 15 72 70 1 1 i I I 10 5 O) 5 10 Ass. 28. — JA, (ad.) XVI, 121. Legende zu Abb. 28—35. O & O’ C-Isochronen, verbinden Punkte, welche im Keim gleichzeitig gebildet werden. M Medianfahne. L Lateralfahne. i : . Von den symmetrischen Federn wurde stets nur die linke Fahne dar- gestellt. Umrisse der drei Augenfelder (vgl. mit Abb. 4): feine Linien. — + — - Bruchstelle. en Samtrand. euren Fransenrand. — — — Bezirk ohne Bogenstrahlen. es Abgebrochene Aste. Nur jeder 10. Ast eingezeichnet. Jeder Ast eingezeichnet. Aus darstellungstechnischen Griinden konnte bei Abb. 28—31 und 34—35 im distalen Teil der Feder nur jeder 10. Ast eingezeichnet werden, im proximalen Teil wurden alle Aste eingesetzt. Der Umriss der Feder wurde im distalen Teil durch eine Linie angegeben. Bei Abb. 32 und 33 konnte auf der ganzen Linge des dargestellten Federteils nur jeder 10. Ast eingetragen werden. Die vom distalen Pol aus gezählten Astnummern wurden neben den Spitzen der Äste angegeben. Am unteren und seitlichen Rand ist en Masstab in cm angebracht, der O-Punkt des horizontalen Masstabs liegt auf der Verschmelzungslinie von Ästen und Schaft. der O-Punkt des vertikalen Masstabs auf der Höhe der Spitze der Konturtangente der be- treffenden Fahne. 12 ESTHER SAGER massen interpretieren: Bei der Neubildung der Feder sind zuerst die Äste, welche die O’-Isochrone berühren (Nr. 22-42, Median- fahne bezw. 24-39, Lateralfahne) gleichzeitig oder nahezu gleich- zeitig (cf. Anm. S. 68) entstanden. Sie seien im folgenden erster Astschub genannt. Darauf wurden dorsal vom ersten Schub in ventro-dorsaler Reihenfolge die Äste 21-1 (Medianfahne), bezw. 23-1 (Lateralfahne) sukzessive gebildet, im folgenden als erste dorsale Astsukzession bezeichnet. Gleich- zeitig setzte, ventral an den ersten Schub anschliessend, die suk- zessive Bildung weiterer Äste in dorsoventraler Reihenfolge ein. Das in ventrodorsaler Richtung verlaufende Entstehen der ersten dorsalen Astsukzession weicht von der normalen Bildungsweise ab. Da bei den Jugendfedern die Astbildung normal verläuft, deuten wir dies als Reduktion. Wollen wir gleichzeitige Astbildung im ersten Teil der ersten Entwicklungsperiode an- nehmen, dann müssen wir das Prinzip der gleichen axialen Wach- stumsgeschwindigkeit aufgeben. Die Erklärung durch Reduktion bei unveränderten Entwicklungsvorgängen erscheint plausibler als die Annahme eines beim adulten Tier neu auftretenden Ent- wicklungsprinzips, umso mehr als die Ausbildung der Astspitzen der ersten dorsalen Sukzession auf Hemmungserscheinungen hindeutet. Wir haben auf S. 41 f. gesehen, dass die distalsten Strahlen der reduzierten Äste denselben Winkel zum Ast bilden wie die proximal daran anschliessenden, im Gegensatz zu den distalsten Strahlen an normalen Federspitzen, die sich fast parallel zum Ast stellen. Dies scheint darauf hinzudeuten, dass diese Astenden einem proximaleren Niveau des Astes entsprechen. Kunn 1932 hat nach experimenteller Entwicklungsunter- brechung dasselbe, was wir hier an den Strahlen vorfinden, an den Federästen beobachtet: „In den Fällen, bei denen ein Feder- individuum nach kurzem Entwicklungszustand wieder die Bildung von Fahnenstruktur aufnimmt, stehen die Rami unter dem Winkel zum Schaft, unter dem sie normalerweise an der betreffenden Schaftstelle angeordnet sind.“ Dass die Äste der ersten dorsalen Sukzession stets kleinere Strahlen tragen als die übrigen Äste, könnte ebenfalls eine Reduktionserscheinung sein. —] CO ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 2. MODIFIKATION A. Die Feder Nr. XIII/15 (Abb. 29, vgl. Abb. 50) zeigt dieselbe Reduktion der distalsten Aste wie der Grundtypus (Äste Nr. 1—25). Hier sind die Aste aber stärker reduziert. Wie beim Grundtypus fehlen auch hier der ersten Sukzession die typischen Astspitzen, 0 5 10 ar 5 10 15 ABB. 29. — JA (ad.), XIII, 15. ABB. 30. — JA (ad.), VII, 15. Legende auf S. 71. ~ auch sind die Strahlen der reduzierten Äste kleiner als diejenigen der übrigen Äste. Auch die Feder Nr. VII/15 (Abb. 30, vgl. Abb. 6, 49) zeigt die Ausbildung der ersten dorsalen Sukzession (48 Äste). Die beim Grundtypus und bei XIII/15 kontinuierlich verlaufende Kontur- linie der ersten dorsalen Sukzession bricht hier beim 39. Ast? plötzlich ab, und die distal davon inserierten Äste beginnen erst 1 Bei den Aesten Nr. 39 und 40 sind die distalen Fortsetzungen über der Bruchstelle nachträglich abgebrochen. Die zurückgebliebenen Aststücke zeigen deutliche Bruchflächen. Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 6 74 ESTHER SAGER an der Bruchstelle, die zunächst unterhalb der O-Isochrone, dann auf ihr verläuft. Die gleichmässige Vertiefung der Konturein- buchtung von Feder zu Feder, die wir im Bezirk A entlang den Längsreihen in caudaler, entlang den Querreihen in medianer O- ABB. 31. dB (ad), Meo: Legende auf $. 71. 0 5 O — fuchtung beobachtet haben, und die in denselben Richtungen zunehmende Reduktion von Strahlen und Ästen an der Bruchstelle li n, dass bei VII/15 mindestens den proximaleren \sten ol ‘» der Bruchstelle Fortsetzungen eigen waren, welche aber in ‘ch der Bruchstelle abgetrennt wurden. Bei den distalsten te die Reduktion die Bruchstelle wohl erreicht haben, Wie wir auf S. 48 gesehen haben, erlaubt die Ausbildung der Astenden an der Bruchstelle die Annahme, es habe durch ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 75 Unterbruch der Entwicklung ein Abschnüren stattgefunden. Ver- stärkte Reduktion einerseits der ersten Astsukzession andererseits an der Bruchstelle erklärt also das Entstehen der Form VII/15 aus XIII/15. 3. MODIFIKATION B. Betrachten wir zuerst die Feder XVII/15. Da sie bei Männchen A stark beschädigt ist (vgl. Abb. 51), wurde auf Abb. 31 die ent- I 25 0 25 0 25 ABB. 32. — gd A (ad.), XIX, 11 1. ABB. 33. — g A (ad.), XIX, 15. Legende auf S. 71. | sprechende Feder von Männchen B dargestellt, die, abgesehen von geringen Unterschieden in der Länge der Äste, derjenigen von Männchen A entspricht. XVII/15 zeigt ebenfalls Reduktion der ersten dorsalen Astsukzession (Äste 1—20 Männchen A, 1-24 Männchen B). Wie bei den oben beschriebenen Typen tragen auch hier die Äste der ersten dorsalen Sukzession im lockeren Fahnenteil kleinere Strahlen als die übrigen Äste (Abb. 51) und ihre Spitzen wirken abgebrochen. Bei Nr. XIX/11 (Abb. 32, vgl. Abb. 16, Abb. 54) kann die Ver- kürzung der ersten Astsukzession auf der medianen Fahne noch festgestellt werden (Aste 1—31) — die Ausbildung dieser Äste ist gleich wie bei XVII/15 —, auf der lateralen Fahne dagegen bildet die O-Isochrone die Konturtangente. Obwohl die Form der Lateral- fahne einer normal gebildeten Feder entspricht, kann es sich nicht um eine Normalbildung handeln, wie aus dem Abstand zwischen O- und O’-Isochrone ersichtlich ist. Bei Normalfedern werden die 76 ESTHER SAGER TABELLEHN: Männchen b, juv. & D & A Nummer der Feder : an: ae ana letzte A TU. 5 UNS Fo WAYS 2 AG TUN, = : : 1 juv. ad ad Sukz. : Sukz. : UE à Sukz. Si RON MR RO 52,5 | 90 | 96,5 : 87* | MESIA ROI ere CP 28 1 75 i 87,5.: 86* | si XX/22 . . . . . : | 30,50 762 85 NE SSSR TABELLE IV a. Männchen ce juv. A jive i ive de Bye Sukz. i Sukz. Sulz ; | I. ; | 4. Ae Hee. cy a gal mn 59,5 le li MDP ARI 42 HS 16 165 nee eo 59 500 | Fe 63,55 9h ae 92 57 53 ME et ne 55 52 De eee eee 645, 9: 95 i ts 54,5 ha | 0 IE 60,5. in 277 70 56 54 | ee 60 i 78 i 59,5 57 8 60 i 78 AA 58,5 58 9 60 78,5 70,5 60 58 10 cs 76 67 60 58 11 65 99) 66 98 56 12 60 72 70 57 54 13 65,5 27 —- 56 53 | 14 60,5 25 _- 56 52 15 40 78 74 56 22.9 16 63 va: 70 59 54 17 hat — SV 5359 59,5 — 1 45 eye 63 55 54 2 65,5 78 68 60 52 3 35 68 80 55 Gy ? 55 71 59 54,5 52 5 62 78 69 54 51,5 6 — NNO i 72 56 53 7 63 a 65,5 57 56 8 43 I 70 72:5 59,5 57 43 i 75,5 71 59 57 10 67 i478 69,5 59 53,5 11 60 AE 71 58 55 12 39.5. fal eae 2155 55.5 52:5 13 62 ONU 66 55.0 51 14 60,5: Te eee 69,5 53 50,5 15 36 an 80 55,0 52,5 16 62 AB 69 58 53,5 lg 38,5 : 59 55 08 04 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD ie Länge von Goldschuppenfedern bei juvenilen und adulten Hähnen (exkl. Spule). Tab. IV: Federn der Querreihe XX des untersuchten Bezirks. Tab. IV a: Federn des Rückens auf der Höhe der Schulterflur, 2 Diagonal- reihen, beide Körperseiten. Rechte Körperseite: Reihe I, Nr. 17: Lateralste Feder auf Linie a (Abb. 2). Nr. 16: Anschliessende Feder derselben Diagonalreihe usw. bis Nr. 9, die auf der Medianlinie des Rückens liegt. Nr. 8-1: dieselbe Diagonalreihe auf der linken Körperseite. Reihe II: Nächstfolgende craniale Reihe. * Regenerate, die zu einem früheren Zeitpunkt als die normale Sukzession gebildet wurden, da die vorangegangene Sukzession gerupft wurde. Alle übrigen Federn wurden an der Basis abgeschnitten, damit die Normalent- wicklung nicht gestört wurde. Männchen b juo.: 1. juv. Sukzession: bei 1. Kontrolle verhornt, Tier 15 Wochen alt. 2. juv. Sukzession: alle Federn innerhalb 26.—36. Woche verhornt. 3. Juv. Sukzession: » » » 45.—62. Woche » 4. juv. Sukzession: » » » 70.—74. Woche ) Männchen c juo.: 1. juv. Sukzession: alle Federn innerhalb 11.—23. Woche verhornt. 2. juv. Sukzession: » » » 28.—45. Woche ) 3. juv. Sukzession: » » » 42.—81. Woche » Männchen D : Letzte juv. Sukz.: bei 1. Kontrolle verhornt, Tier 2 Jahre 1 Monat alt. Adultsukzession: 4 Monate später verhornt. ersten Ästen stets auf beiden Seiten des Keims gleichzeitig ange- lest, sodass die konturtangierende O-Isochrone, wie alle von einem proximaleren Schaftniveau gezogenen C-Isochronen, auf den beiden Fahnen symmetrisch ist. Die Reduktion ist bei der Lateralfahne von XIX/11 also offenbar weiter fortgeschritten als auf der medianen. Aus diesen Verhältnissen können wir schliessen, dass auch bei Feder Nr. XIX/15 (Abb. 33, vgl. Abb. 16, 53) der Samtrand nicht den normalen Federabschluss bildet, sondern dass hier die Reduk- tion bei beiden Fahnen die Stufe der Lateralfahne von XIX/11 erreicht hat. Es wäre allerdings auch denkbar, dass der Samtrand bei den cranialen Federn an die Federspitze rückt. Gegen diese Auffassung spricht erstens die Tatsache, dass die Ausbildung der Astspitzen bei den eigentlichen Goldschuppenfedern — bei welchen der Samt- rand den Abschlussrand bildet — stets der Ausbildung des Astes auf einem proximaleren Niveau entspricht (vgl. S. 49), zweitens zeigt der Vergleich der eigentlichen Goldschuppen- mit Jugend- federn aus denselben Follikeln, dass die Gesamtlänge der Federn 20 18 ESTHER SAGER in der späteren Jugendphase und im Adultzustand gegenüber der Länge in früheren Jugendstadien abnimmt (Tab. IV, IVa); haupt- sächlich im Fahnenteil zeigt die Adultfeder auch beträchtlich kürzere Äste als die Juvenilfeder. Wir dürfen wohl annehmen, dass diese Verkürzung sekundär ist, da normalerweise in allen übrigen Radbezirken, beim Weibchen in der ganzen Flur und bei beiden Geschlechtern in den übrigen Körperregionen, die Federlänge vom 1. Juvenil- bis zum Adultkleid zunimmt. Theoretisch könnte eine solche Verkürzung durch veränderte Wachstumseigenschaften, wie Wachstumsgeschwindigkeit usw., als auch durch Reduktion des apicalen Federteils hervorgerufen sein. Da aber in der Übergangs- zone vom Grundtypus zu den Federn, bei welchen der Samtrand den Federrand bildet, Reduktion einer zunehmenden Anzahl von Ästen festgestellt werden kann (bei XVII/15 20, bei XIX/11 31 Äste), ferner auch die Astenden nicht den normalen Feder- spitzen entsprechen, schliessen wir auf Reduktionserscheinungen. Das bedeutet aber nicht, dass keine anderen sekundären Modifika- tionen der Wachstumsprozesse stattgefunden haben; so ist z.B. die Gesamtzahl der Äste bei der Adultfeder geringer als bei der Juvenilfeder, während sie bei den übrigen Typen zunimmt. Auch sind bei den adulten Goldschuppenfedern die Abstände zwischen den Ästen kleiner als bei den Juvenilfedern, bei den übrigen Typen nehmen sie dagegen vom Juvenil- zum Adultstadium zu. Die adulte Goldschuppenfeder ist also gewissermassen zusammen- gestaucht. Wir werden auf Seite 91 auf diese Erscheinung zurück- kommen. Die von der Juvenil- bis zur Adultfeder abnehmende Astanzahl steht auch in auffälligem Gegensatz zu den Verhältnissen bei Konturfedern anderer Arten. So hat GoEHRINGER 1951 gezeigt, dass bei Brust- und Scheitelfedern von Amsel und Star sich die Astzahl von der Juvenil- zur Adultfeder stets beträchtlich vergrössert. Wir können dieses Verhalten wohl als Norm betrachten, da in diesen Fällen keinerlei Spezialisierung der Adultfeder vorliegt, Juvenil- und Adultfeder also dieselbe Funktion haben. Die Entwicklung von der Feder mit distaler Kontureinbuchtung bis zur eigentlichen Goldschuppenfeder können wir uns folgender- massen vorstellen: Die Reduktion erfasst immer mehr Aste, ver- kürzt sie aber in keinem Fall proximalwärts über das Niveau des Samtrandes hinaus. Die distalsten Äste erreichen dieses Niveau ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 79 zuerst (Medianfahne XIX/11); es werden dann nur noch die proximalen Äste weiter reduziert, bis auch sie den Samtrand erreichen (Lateralfahne XIX/11). Der Samtrand bildet also gleich- sam eine Arretierungslinie für die Reduktion. Weil diese Arre- tierungslinie in ihrem distalen Abschnitt eine C-Isochrone bildet und in ihrem proximalen Abschnitt proximalwärts davon abweicht, täuscht die Federform normale Bildungsweise vor. 4. MoODIFIKATION D. Auch hier musste eine Feder von Männchen B dargestellt werden, da bei allen Halbmondfedern des Exemplars A eine grosse Zahl der langen proximalen Äste abgebrochen ist. Kontroll- messungen an Federn von Männchen A ergaben nur geringe Unterschiede, die hier vernachlässigt werden können. Auch bei den Halbmondfedern (III/15, Abb. 34) finden wir Reduktion der distalen Äste, Diese Äste sind hier auffallend regel- mässig verkürzt. Die Reduktion ergreift die distalsten Äste sehr stark, während im ganzen Bezirk stets eine Anzahl proximalerer Äste ihre natürliche Länge beibehalten. Diese Äste zeigen auch die normale Spitzenbildung, während sie den verkürzten fehlt (vgl. Seal). Die Abstände zwischen den Verschmelzungspunkten der proxi- malsten Aste des ersten Schubes (Spitzen der Aste auf O’-Isochrone liegend) sind auffällig gross, grösser als bei jedem anderen Typus: Äste und Schaft wachsen also mehr in die Länge, bevor sie ver- schmelzen, als bei den andern Federn. 5. MoDIrFIKATION C. Im Bezirk C können wir bei Längsreihe 5 eine ähnliche Reduk- tion der lockeren Randzone wie im Bezirk B beobachten (vgl. IX/5, RS DOV ITS, Abb. 19, 20, mit XVIIT/14, XIX/9, Abb. 16). Die caudalsten Federn zeigen eine starke distale Kontureinbuch- tung. Betrachten wir als Beispiel die auf Abb. 19 dargestellte Feder Nr. IX/5: Hier sind die langen Äste des Hornes der Median- fahne (die bis zur O’-Isochrone reichen) normal: die Strahlen gehen in normalem Winkel vom Ast ab, auch besitzen die Äste normale Spitzen. Alle verkürzten Äste der Einbuchtung sowie diejenigen 80 ESTHER SAGER des kurzen lateralen Hornes (die diese O’-Isochrone nicht erreichen), weisen in ihrem distalen Abschnitt die kleinen aufgeklappten Strahlen auf (vgl. S. 54), auch fehlt ihnen die Spitze. Der Einfach- O _ 5 —_ 1 Ca 10 RES Se Ea ea DI Keen: BE 54 15 ca ms Sa 20- 0 29r 0 30- Sa 78 I | I I I 0 5 10 15 20 ABB. 34. — SB (ad.), III, 15. Legende auf S. 71. heit halber soll im folgenden diese Bildung als Reduktions- struktur bezeichnet werden, da die kleinen aufgeklappten Strahlen, die zusammengeklebt wirken, den Eindruck rudimen- tärer Bildungen erwecken und wir auch, wie schon mehrfach gesagt wurde, das Fehlen der Spitze als Reduktionserscheinung betrachten. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 81 Gehen wir in cranialer Richtung weiter bis zu XIII/5 (Abb. 20), dann finden wir, dass hier nur noch 2 Äste des medianen Horns bis zur O’-Isochrone reichen (als Illustration kann Abb. 35 dienen; Be: L M - 0 10 y VEINS 10 Ii ASS N UVA e - 5 0 - 10 - 15 i =20 25- i EN LS + -25 30- NB: — = === : 178 ! i) 1 I I i] 10 5 0 5 10 15 Ass. 35. — JA (ad.), XI, 31. Legende auf S. 71. die Konstruktion von XIII/5 zeigt für die Medianfahne ungefähr die gleiche Anordnung). Beide weisen, wie alle übrigen Äste, die Reduktionsstruktur auf, auch sie sind offenbar schon reduziert. Bei XVII/5 (Abb. 20) ist das Horn fast verschwunden, und alle Äste zeigen auch hier gleichfalls Reduktionsstruktur. N ESTHER SAGER m Aus diesen Verhältnissen schliessen wir, dass ähnlich wie im Bezirk B die Reduktion in caudocranialer Richtung immer mehr proximale Äste erfasst und ebenso bei den distalen Ästen an einer Arretierungslinie Halt macht, sodass die Feder zuletzt Normal- form vortäuscht !. Die Reduktion ist ein Gesamtvorgang, dessen Ursachen uns nicht bekannt sind. Wir vermuten ein Zusammenspiel verschiedener Faktoren, ein Variationssystem, das wir ım einzelnen nicht kennen. Das für die beschriebene Reduktion im Bezirk C verantwortliche System sei im folgenden als Faktorengruppe 1 be- zeichnet. Wir nehmen nun an, dass die Faktorengruppe 1 in gleicher Weise auch auf die übrigen Längsreihen (4-1) dieses Bezirks wirkt. Die Medianfahne zeigt bei diesen Reihen auch die gleichen Ver- hältnisse wie bei Reihe 5: das laterale Horn wird kleiner, je cranialer die Feder inseriert ist, bis zuletzt die „sekundäre Normalform“ entsteht, bei welcher stets alle Astspitzen abgebrochen erscheinen (XIII/3-XVII/3, Abb. 23). Nun erscheint aber bei diesen Reihen nicht wie bei der Reihe 5 mit dem Horn der Medianfahne auch dasjenige der Lateralfahne, im Gegenteil: die dem lateralen Horn entsprechenden und weitere proximal davon inserierte Äste werden in craniocaudaler Richtung mehr und mehr verkürzt (Abb. 23-21, 35). Für diese Verkürzung der Lateralfahne machen wir eine 2. Faktorengruppe verantwortlich, deren Wirkung diejenige der ersten überdeckt. Wir können allgemein feststellen, dass die Wirkung der 2. Faktorengruppe in der caudolateralen Ecke des Bezirks am stärksten ist und von dort aus nach allen Richtungen abnimmt; eine Abgrenzung ihres Wirkungsbereiches gegenüber demjenigen der 1. Faktorengruppe auf der einzelnen Feder können wir aber nicht vornehmen, noch wissen wir, wie weit proximalwärts sie auf der einzelnen Feder greift. Es ist möglich, dass diejenigen Äste unter dem Einfluss der 2. Faktorengruppe stehen, die auch die Fransenrandstrahlen tragen (Fransenrand und laterale Verkürzung nehmen in denselben Richtungen zu, vgl. S. 65); dass den Ästen mit Fransenrandstruktur die Spitze fehlt, deutet jedenfalls auf Reduktion hin. Demnach würde die 2. Faktorengruppe bei den ' Die Jugendfedern sind bei diesem Typus nicht grösser als die Adult- federn, was noch nicht gegen die Reduktionsthese sprechen muss. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 83 caudalen Federn auch auf die distalsten Äste der Medianfahne übergreifen (VII/3, V/3, Abb. 21), es würden also beide Gruppen auf diese Äste wirken. Längsreihe 5, bei welcher die distalen Äste vermutlich nur durch die 1. Faktorengruppe verkürzt werden, zeigt beim distalsten Astpaar von der cranialsten zur caudalsten Feder eine leichte Längenzunahme; sie ist bei der Längsreihe 3 bis zu IX/3 ebenfalls festzustellen, von IX/3 zu V/3 nimmt die Länge aber ab (Abb. 36). DieseAbnahme könnte auf das Hinzutreten der 2. Gruppe zurückgeführt werden. 30 05 == O —— Oe 0 © ST Frs Na See SE < à = DA 3 10 Wis oun Cube 01 0 xvi XV XII XI IX VII V BB BG Länge des distalsten Astpaares der Lateralfedern von Männchen A (ad.), linke Körperseite. Ordinate: Länge des apicalsten Astpaares in mm. Abszisse: Position der Feder auf Querreihe (nur jede zweite Reihe angeschrieben). Alle Federn einer Längsreihe wurden miteinander verbunden und die Nummer der Längsreihe auf der Seite angegeben. Damit die Reihen leicht auseinandergehalten werden können, wurden die Punkte der geraden und der ungeraden Reihen verschieden markiert. Es ist aber auch denkbar, dass eine 3. Faktoren- gruppe, nämlich diejenige des Bezirks D, an der starken Verkürzung der distalen Äste mitwirkt!, umso mehr als die Medianfahne der caudalen Federn dieses Bezirks verschiedene Anklänge an den Halbmondtypus zeigt (vgl. S. 55, Abb. 24). Da der Wirkungsbereich der verschiedenen Faktorengruppen nur experimentell abgegrenzt werden könnte, müssen wir uns hier mit diesem Hinweis begnügen. Allgemein lässt sich sagen, dass im Bezirk C offenbar verschie- dene Faktorengruppen in komplizierter Weise zusammenwirken. Die verschiedenen Faktorengruppen zeigen deutlichen Feld- charakter, worauf wir im Kapitel VI eingehen werden. Dadurch dass die Wirkungsintensität der verschiedenen Systeme ın ver- schiedenen Richtungen des Bezirks graduell abnimmt, entstehen 1 Abb. 34 zeigt, dass beim Halbmondtypus die distalen Aeste sehr kurz sind. 84 ESTHER SAGER O Übergangsformen, welche die unterschiedlichen Extremformen am cranialen und caudalen Ende des Bezirks verbinden. Es sei hier noch bemerkt, dass vermutlich auch andere Vogelarten bei der Bildung von Schmuckfedern Reduktion von Asten aufweisen. So kann z.B. bei den rostbraunen Halskragenfedern des Jagdfasans eine distale Kontureinbuchtung festgestellt werden; dadurch wirkt die Feder gleichsam doppelzüngig. Dieser Effekt wird noch verstärkt durch eine die Bucht umsäumende, dunkle, halbmondförmige Marke, die die Einbuchtung tiefer erscheinen lässt. Auch bei der zur Schmuckfeder umgew andelten Armschwinge der Mandarinenente sind auf der breiten Fahne die proximalen Äste deutlich länger als Schaft und distalstes Astpaar, ragen also über die O’-Isochrone hinaus. V. DER GRUNDTYPUS UND SEINE MODIFIKATIONEN Wir können auf Grund unserer Analyse und aufbauend auf der allgemeinen Darstellung des Federwachstums von Fraps und JuHN 1936a einige generelle Feststellungen machen: 1. Alle aberranten Formen im Bezirk des Pfauenrades werden durch Reduktion von Ästen erzeugt. 2. Der Grundtypus besitzt nur einige schwach reduzierte Äste, alle Modifikationen zeigen stärkere Reduktion. 3. Die Verhältnisse im Bezirk C lassen vermuten, dass zwei Feldsysteme sich überlagen und relativ unabhängig vonein- ander wirken. Wir nannten sie Faktorengruppe 1 und 2. 4. Im Grundbezirk ist die Reduktion bei allen Federn gleich stark, in den Bezirken A und B nimmt sie vom Bezirk O aus zentrifugal zu. Im Bezirk C sind die Verhältnisse kompli- zierter: die Reduktion der Lateralfahne (2. Faktorengruppe) wird ebenfalls in zentrifugaler Richtung verstärkt, die distale Reduktion durch die 1. Faktorengruppe nimmt zentripetal zu. Im Bezirk D, der nicht an den Bezirk O angrenzt, kann keine Zunahme der Reduktion festgestellt werden. Wir haben im Kapitel III gesehen, dass in den Bezirken A und B in denselben Richtungen, in welchen sich die Reduktion ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 85 verstärkt, auch die Ausprägung der spezifischen Bezirkseigen- schaft (Bruchstelle und Samtrand) deutlicher wird; dass im Bezirk C mit der lateralen Reduktion auch der Fransenrand zunimmt; dass das Farbmuster, das im Bezirk O überall voll ausgebildet ist, in diesen Richtungen jedoch verarmt. Dies lässt vermuten, es bestehe zwischen Reduktion, Ausbildung der bezirksspezifischen Eigen- schaft und Verarmung des Farbmusters ein Zusammenhang derart, dass das Farbmuster durch Reduktion und bezirksspezifische Eigenschaft verdrängt wird. Vorausgesetzt ist die Annahme, dass poor alle Follikel dieser Bezirke die Po- denza nr Bildung des optimalen Grundtypus besitzen.! Die Reduktion und die Ausbildung der bezirks- spezifischen Merkmale führen wir demnach auf sekundäre Faktoren zurück, die den primären Typus modifizieren. Nach Ausschaltung der sekundären Faktoren müsste demnach der ganze untersuchte Bezirk Federn des Grundtypus aufweisen. Ein solcher einheitlicher Bezirk würde den Verhältnissen entsprechen, die wir in diesem Flurabschnitt im allgemeinen bei anderen Hühnerarten und in den anderen Fluren beim Pfau finden. Es liesse sich diese Annahme nur durch das Experiment beweisen, als Indizien für ihre Richtigkeit können wir folgende 2 Beispiele aufführen: 1. In einem Rupfversuch, der in anderem Zusammenhang durchgeführt wurde, entstand bei einem 21, jährigen Hahn die Feder VI/8 (rechte Kôrperseite) der Abbildung 61. Sie zeigt, dass auch die caudalen Follikel im Bezirk A die Potenz zur Ausbildung der vollständigen lockeren Randzone in der Adultform besitzen. Da eine weitere Kontrolle des betreffenden Hahns nicht möglich war, konnte die Feder, welche auf das in Abb. 61 dargestellte Regenerat folgte, nicht beobachtet werden. Die beim gleichen Tier auf der linken Körperseite inserierte Feder Nr. VI/10 (Abb. 60) zeigt aber den Feder- typus, der später aus dem Follikel VI/8 gebildet werden muss. Nr. VI/10 liegt allerdings näher bei der Medianlinie als VI/8, die Bruchstelle wird daher bei VI/8 nicht ganz so stark ausgeprägt sein wie bei VI/10. Auf Grund des Vergleichs entsprechender Federn von 4 adulten Individuen sowie der Resultate vieler Rupfversuche schliessen wir die Bewertung der Feder Nr. VI/8 als endgültige Form aus. 1 Eine Einschränkung müssen wir für die Federn des Bezirks B machen; wir werden bei der Behandlung dieses Bezirks darauf eingehen. SO ESTHER SAGER 2. Die auf Abbildung 37 und Abbildung 62 dargestellte Feder Nr. IX/7 (rechte Körperseite) von Männchen C (ad.) zeigt, dass das Farbmuster prinzipiell durch die Reduktion beeinflusst werden kann. Es wurden bei dieser Feder eine Anzahl distaler Äste aus unbekannten Gründen aussergewöhnlich stark reduziert. Die DAT ABB. 37. — g C (ad.). Wirkung dieser Reduktion auf das Farbmuster ist deutlich fest- zustellen. Der Umschlag zur Bildung der 3 Augenfelder erfolgte auf den reduzierten Ästen mit Verspätung, sodass bei der fertigen Feder das ganze Muster auf diesen Ästen proximalwärts verschoben ist. Die Farbränder reagierten nicht so stark auf die Reduktion: Die äussersten zogen sich gar nicht, die inneren nur wenig zurück. So können wir uns vorstellen, dass die Farbränder gleichsam von aussen „wegreduziert“ werden, während sich die 3 Augenfelder proximalwärts zurückziehen, sodass sie bei starker Reduktion nach der Verarmungsregel von innen nach aussen ausfallen müssen. (senerell lässt sich sagen, dass das Grundmuster, das wir optimal nennen, die Systemeigenschaften einer in sich selbst symmetrischen Feder zeigt, also einen primären Mustertypus aufweist, und so ohne eine besondere Feldeinwirkung in beliebiger Wiederholung möglich ist. Dem entspricht auch bei vielen Vögeln das häufige Vorkommen gleichmässiger „Perlen“ oder „Augen- muster”, die ebenso wie Sperberung den Körper auf weite Strecken auszeichnen (Perlhühner, Satyrhuhn, Spiegelpfau usw.). Auch di. auf Seite 96 betonte, von der Medianlinie aus nach beiden Seiten graduell zunehmende Asymmetrie des Augenmusters lässt dieses als prımäre Musterform erscheinen. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 87 Diese Tatsachen bestärken uns in der Auffassung, alle Follikel besässen das optimale Muster als Grundpotenz. Die folgende Darstellung der Musterveränderungen in den Radbezirken beruht auf der Annahme, das optimale Grundmuster sei bei allen Federn latent vorhanden. Dabei müssen wir aber berücksichtigen, dass bereits auch zwischen den Federn des Grundbezirks primäre quantitative Unterschiede bestehen (Unterschiede der Federlänge, der Grösse, der Asymmetrie des Musters etc.). In einer Reihe von Untersuchungen über das Hühnergefieder (hauptsächlich der Brown Leghorn-Rasse) wurden ähnliche quan- titative Veränderungen festgestellt, und man fand, dass sie sich stets gesetzmässig verhalten und bestimmte Gradienten bilden, die die Federflur als Feld charakterisieren (JuHN und Fraps 1934, Fraps und Juan 19365, Juxn 1938 u.a.m.). Beim Pfau können wir diese primären Gradienten nun aber nur in einem kleinen Bezirk des Feldes verfolgen (Bezirk O), nur wenn sich die Veränderungen gleichmässig in andere Bezirke fortsetzen, können wir schliessen, dass es sich um die primären Gradienten handelt. Wir können generell sagen, dass die primären Gradienten wohl stets als harmonische Kurven darstellbar sind. Beträchtliche Störungen dieser Kurven lassen auf das Eingreifen sekundärer Faktoren schliessen. So betrachten wir z.B. die gleichmässige, in craniocaudaler Richtung verlaufende Zunahme der Federlänge und der Grösse des Augenmusters, die wır am Rand des Bezirks B, in den Zwischen- zonen, im Bezirk O und im Bezirk A verfolgen, als Eigenschaften des gesamten primären Feldes (Tab. V, Abb. 38, Längen bis zur O’-Isochrone vergleichen !). Ebenso werten wir die in lateraler Richtung graduell zunehmende Asymmetrie des Augenmusters als Eigenschaft des Primärfeldes, umso mehr als derartige Symmetrie- verschiebungen bei allen daraufhin untersuchten Mustern be- obachtet wurden (Hoımes 1935, Juun und Fraps 1934, JUHN GEIS) WLan) Andererseits können wir annehmen, dass z.B. die starke Längenabnahme von der Position 7 zu 1 bzw. 6 zu 2 (Knick der Kurven auf Abb. 38) durch sekundäre Faktoren (sekundäre Wachstumsänderungen, die die Feder verkürzen) verursacht sein ESTHER SAGER 76 L6G 799 87 ILL 08L VE 156 606 76 em a 0907 LE OED BCl GY CGI 0071 GI 9G 969 059 08 9L8 G68 66 6YOr 066 GG 86S GG 66 G6L 8YL ge €56 006 96 GVII 8607 LE ESE) SOCI 27 0971 9071 LT 669 239 08 9L8 LG8 Vis 0801 LL6 LE VOLI SETT 97 819 Gag 08 018 c9L Ye 1246 666 LE LEVI ELOT 68 CIEL 8081 SÙ 8871 CEI 87 86L 969 GE 166 688 LE 0807 9601 VY SEG) CLV cv 8671 6771 cy L649) 6671 &L9 989 Te 658 718 86 GEOT 686 07 COLI ELI 08 G8L 97L 96 GG6 916 1” 9711 9601 87 I6@l THC) Q a 8IST 1971 OG SECT 1841 ‘A ATIIEV] 66 GOL 699 GE LL8 078 VY 7901 COD ity Ich 6LVl GG GIET LVEl ZS 99ST HIST 08 79L VEL 96 886 868 GY GLI G801 OS 066) SUC) 95 9757 1671 2k OK OK GG 779 869 6G 069 099 78 768 818 GY C901 C01 67 6961 7081 VI 897 297 8G 609 7L9 TE 182 770 8T0l 0% 676 676 87 967 169 61 LTE 0cE = GG 0% 686 76 806 7.9 ONE nn Na in) co 08 8IL 0L9 97 L8T 8LT 6l LGE 866 61 50% LLE LI 860 987 IIIX IIX 89 MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD ANALYSE DER -uoyrosaodaoy Uaprogq ne [ormyynig um ‘{SIpRYOseg MIejs 9JI0Q UOMUIT dep dopey ep ‘orossodioM U97Y99I Jop OPA OP ‘SunSipeyosog UdsOM YOILGQUL JYOIU Sunssom ‘amdq wep assur] ‘(QUOIYIOST-,C SIq) 0JSV U99SBUR] Jop ozyIdg anz sıq osur] ‘q pun n uoleyyipoy 194 oysy ueyeysip Joep xody wnz siq ‘q UOlWYYYIPOW loq sopuemumeg sep pue usyeysip NZ sıq ‘V UOIJYYYIPOW 104 opfoysyonag sop puey uopeurxoud wnz sıq ‘sndAjpuniy wog suojleaspueyy 'g Sep pueyy uofejsıp umz SIG odurr] Japa] asse AK CES * -JyezZ 94d :[yez 9J19M7Z :Iyez (03S10Q0) 9981747 ‘UdYLOUSSURT] :CI—T "UOYTOLIONL) “TORI ‘(emdg ‘Pur uoduer alle) o1JTEUPed oyum ‘(po) VY uayouuppy vos Udapay sop aBUDT GL L fi Li G ©) 000 “6 18 OG GL G6L vol 6 18 94 GL G6L IXX L 9 9 9 L G LOT 98 8L GL 98 **68 LOT 98 8L LA cg **68 XX 8 8 L L 6 Gl VI) 96 G8 66 OCT 991 1247 96 G8 98 607 997 XIX OT II Gl SI LY 97 96) 86) GUI c6l 795 LUG SUI GUI VIA! 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V/3 zu V/1 wurde durchbrochen gezeichnet, da Nr. V/1 deutlich auf einem Zwischenstadium zwischen Juvenil- und Adultausprägung stehenge- blieben ist und nicht die volle Adultlänge erreicht hat. Solche Zwischenfedern finden sich bei allen Individuen am Rand des Bezirks. Damit die Länge aller Federtypen verglichen werden kann, wurde bei der Haupt- messung bei allen Federn die lockere Randzone nicht mitgemessen, da die Strecke, um welche die Äste reduziert wurden, in vielen Fällen (Bezirk B und C) unbekannt ist. Bei den Federn der Bezirke B, O und A, bei welchen eine Anzahl der Äste des 1. Schubes unreduziert blieben, wurde die Länge der lockeren Randzone bis zur O’-Isochrone gemessen und als Punkt über die 1. Längenangabe gesetzt. ‘edern des Grundtypus wurden bis zum distalen Rand des 3. Randstreifens, ‘edern der Mod, A bis zum proximalen Rand der Bruchstelle, ‘edern der Mod. B bis zum distalen Rand des Samtrandes, ‘edern der Mod, © und D bis zum Apex der distalsten Äste gemessen. Q ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 91 dürfte. Da sich aber an keiner Stelle des Feldes ein primärer Gradient bis an den lateralen Rand verfolgen lässt, ist eine sichere Angabe nicht möglich; auch über das Ausmass der vermutlich sekundären Änderung wissen wir nichts. Ebensowenig geben uns die Verhältnisse im mittleren Teil des Feldes z. B. Aufschluss über die ‚rimäre Grösse des Musters im Lateralbezirk oder im Bezirk D. Es ist also unmöglich, die für den exakten Vergleich notwendige Rekonstruktion der Grundform vorzunehmen, die aus jedem ge- gebenen Follikel nach Ausschaltung der sekundären Faktoren aus- wachsen müsste. Doch auch der grobe Vergleich der Modifikations- formen mit dem Grundtypus zeigt uns gewisse neue Möglichkeiten. 1. BEZIRK A. Neben Reduktion und Ausbildung der Bruchstelle zeigen sich in diesem Bezirk keine sekundären Änderungen. Möglicherweise ist die Formveränderung des 3. Augenfeldes (distale Abflachung) eine Folge der Reduktion (Rückzug auf den reduzierten Ästen, ähnlich wie bei Männchen C IX/7, rechte Kôrperseite, Abb. 37); deutlich werden ım distalen Teil des Musters die Farbränder mehr und mehr „wegreduziert“. 2. BEZIRK B. Wir kennen bei den eigentlichen Goldschuppenfedern — bei welchen der Samtrand den äusseren Abschluss bildet — die Strecke nicht, um welche die Äste verkürzt wurden (vgl. S. 77 f.). Wir müssen aber damit rechnen, dass mit der prımären Längenabnahme der Federn in diesem Bezirk auch eine primäre Verarmung des Musters verbunden ist. Es ist kaum denkbar, dass auf allen Rücken- federn, die — auch wenn nicht reduziert — nicht sehr viel länger als die Goldschuppenfedern sein dürften, noch das vollständige Muster mit 3 Augenfeldern und 4 Randstreifen ausgebildet würde. Bei der distalen Abflachung des braunen Augenfeldes und beim Ausfall der Farbränder, die bei den Federn der Querreihen XVII und XVIII zu beobachten sind, kann die Reduktion beteiligt sein. Vermutlich ist die Stauchung (Verminderung der Astanzahl, Verkleinerung der Abstände zwischen den Ästen), welche die adulten Goldschuppenfedern gegenüber den Jugendfedern zeigen 92 ESTHER SAGER (vel. S. 78), eine bezirksspezifische sekundäre Erscheinung. Sie müsste die prımäre Form des Musters natürlich auch verändern. Mit der Stauchung könnte auch die merkwürdige Tatsache zu- sammenhängen, dass bei den Goldschuppenfedern einzelne Aste des- selben Federindividuums einander überdecken, und zwar bilden stets eine Anzahl distaler Äste eine kompakte „Zunge“, deren proximaler Rand einige der proximal anschliessenden Rami überdeckt. (Auf den Photographien nicht sichtbar, da die Feder mit einer Glasplatte bedeckt werden musste.) Wir können allgemein die Vermutung aussprechen, dass durch das Eingreifen der sekundären Faktoren des Bezirkes B die primäre Musterverarmung beschleunigt wird; weitere Aussagen sind, da wir über die primäre Verarmung im Einzelnen nicht genug wissen, nicht möglich. o: BEZIRK. GC. Auch im Bezirk C fassen wir die distale Abflachung des braunen Augenfeldes und den Ausfall der Farbränder als Folge der Reduk- tion auf. Das Verschwinden des Musters von der Lateralfahne (das wir z. B. entlang der Längsreihe 3 beobachten (Abb. 21—23), lässt sich als Rückzug von den immer stärker reduzierten Ästen interpretieren. Zugleich scheint das braune Feld durch den Fransen- rand mehr und mehr überlagert zu werden. Deutlicher als bei der normalen Anordnung der Äste wird diese Annahme bestärkt durch die Anordnung auf Abb. 35. Auch die Tatsache, dass im Fransenrand proximal vom Augen- muster noch Spuren des braunen Feldes auftreten (S. 59), spricht für eine solche Überlagerung. Es ist möglich, dass die Verlängerung der kompakten Fahne durch sekundäre Teilung von Astanlagen zustandekommt. Dass Astanlagen prinzipiell die Potenz zur Teilung und Verschmelzung besitzen, zeigten die Untersuchungen von LiLLie und Wane 1941. Die Autoren wiesen nach, dass bei geeignetem experimentellen Eingriff sich die noch undifferenzierten Anlagen teilen, resp. ver- schmelzen, und dass so aus einer Anlage mehrere Äste oder aus 2 Anlagen ein vollständiger Ast entstehen kann. Die besondere Ausbildung der Astspitzen (S. 56) im Gebiet des Fransenrandes könnte mit dieser Teilung in Zusammenhang stehen. Wir fanden ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 93 z. B. Spaltung der Äste an der Spitze, was in den anderen Bezirken, wo Reduktion vorkommt, nie feststellbar war. Diese Annahme einer sekundären Teilung von Astanlagen erklärt die proximale Verlängerung des Augenmusters, die wir auf der Lateralfahne im Bezirk C feststellen können (Abb. 21—23): Durch die sekundäre Teilung wird das Muster, das bei der Grund- form auf einem Ast erscheinen würde, auf 2 oder mehr Äste in der Anlage verteilt, wodurch natürlich im fertigen Zustand eine Ver- längerung bewirkt wird. Die ım Fransenrand proximal vom Augenmuster festgestellten Spuren des braunen Feldes, die proximalwärts über eine längere Strecke verfolgt werden können, deuten darauf hin, dass unter dem Fransenrand ein noch stärker verlängertes braunes Augenfeld latent vorhanden ist. Von der Medianfahne verschwindet das Muster umso mehr, je deutlicher die Halbmondeigenschaften hervortreten (besondere Ausbildung der Bogenradien, vgl. Seite 55, grosse Abstände zwischen den proximalen Ästen des 1. Schubes, usw.). Wenn wir annehmen, das Muster werde auf der Lateralfahne durch sekundäre Einflüsse modifiziert, müssen wir dasselbe natürlich auch für die Medianfahne postulieren. Demnach müssen wir auch die typischen Halbmondeigenschaften sekundären Faktoren zuschreiben, deren Wirkung das latent vorhandene Grundmuster am Erscheinen verhindert. Dasselbe gilt für den Bezirk D. DE ATK 1D), Die auf den Abbildungen 40, 42, 63 und 64 dargestellten Federn Nr. V/13 (rechte und linke Körperseite) von Männchen C (ad.) + zeigen, dass in diesen Follikeln offenbar 2 antagonistische ‚Tendenzen vorhanden sind: 1. die Tendenz zur Bildung des Typus A mit Farbmuster und Bruchstelle, und 2. die Tendenz zur Bildung des Halbmondes. Beim Follikel V/13r. überwiegt die erste bei V/13l. die zweite Tendenz. Diese Follikel liegen an der Grenze zwischen Bezirk A und D (vgl. Abb. 44). Wir können ihre Federn 1 Dies Beispiel belegt gleichzeitig, dass die einander entsprechenden Federn auf den beiden Körperseiten nicht immer genau spiegelbildlich sind. So grosse Unterschiede finden sich aber höchst selten. 94 ESTHER SAGER wohl nicht als Beweise, doch immerhin als Indizien gelten lassen zu Gunsten unserer Annahme, dass das Grundmuster auch in allen anderen Follikeln des Bezirks D latent enthalten sei und dass die Halbmondtendenz die andere Tendenz überwiege. Wir möchten hier noch darauf hinweisen, dass die sprunghafte Längenzunahme der Federn, die vom Bezirk A zum Bezirk D stets auftritt (Abb. 38), möglicherweise in Zusammenhang steht mit dem stärkeren Längenwachstum der proximalen Äste des 1. Schubes und des entsprechenden Schaftabschnittes, das wir beim Halbmondtypus festgestellt haben (S. 79), und das wir auch als sekundäre Modifikationserscheinung betrachten. Ebenso nehmen wir an, dass der Ausfall der Bogenradien beim Halbmondtypus, der zur Bildung der „Lichtung“ führt (S. 51), die Verkleinerung der Haken- und der Ausfall der Bogenradien bei der Modifikation C, die die Äste des lockeren Fahnenteils verdünnen (S. 55). sowie die Bildung der Reduktionsstruktur bei derselben Modifikation (S. 54, 80), kurz alle stark vom Grundtypus ab- weichenden Merkmale sekundäre Modifikationserscheinungen sind. Um alle diese Beobachtungen und Interpretationen zu einer Einheit zusammenzufassen, folgern wir: der ganze Radbezirk ist primär ein Feld mit einheitlichem Muster, das durch sekundäre Faktoren in den Bezirken A—D in verschiedener Weise modifiziert wird. Die Modifikationsprozesse schaffen die grosse Mannigfaltig- keit der Federformen, auf deren optische Wirkung wir in Kapi- tel VII näher eingehen wollen. Der anschliessende Abschnitt gilt diesen Feldcharakteren. VI. DIE FEDERFLUR ALS FELDBILDUNG; VERGLEICH VERSCHIEDENER INDIVIDUEN HoLmes 1935 und Gerser 1939 zeigten, dass beim Huhn die Ausbreitung der embryonalen Anlagen in den verschiedenen Fluren im allgemeinen von bestimmten Zentren ausgeht. Wir haben auf Seite 38 erwähnt, dass in der unteren Rückenflur zuerst eine auf der dorsalen Medianlinie liegende Anlagenreihe auftritt, in der Brustflur entsteht innerhalb jedes der beiden späteren Brustflur- schenkel zuerst eine exzentrische, ebenfalls eraniocaudal ver- laufende Anlagenreihe usw. Von diesen Zentren breiten sich die ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 95 Anlagen nach allen Richtungen aus. Die Ausbreitung in caudaler und cranialer Richtung erfolgt stets so, dass zuerst die Fort- setzungen der ersten Federreihe gebildet werden und dann erst die Ausbreitung auf beide Seiten erfolgt, sodass die zuerst entstandenen Anlagen aller Querreihen der späteren Flur (im Falle der Brust- flur des späteren Flurschenkels) auf derselben Linie liegen. Nach Juan und Fraps 1934, HoLmes 1935, Fraps und Junn 19365 bildet diese Linie der ersten Anlagen für das Muster und ver- schiedene Struktureigenschaften der späteren Adultfeder die Symmetrieachse, auch wenn sie, wie z. B. bei der Brustflur, nicht auf der Medianlinie des Körpers liegt. Die beidseits dieser Sym- metrieachse liegenden Adultfedern verhalten sich spiegelbildlich zueinander, ferner nimmt ihr Asymmetriegrad von der Symmetrie- achse nach beiden Seiten hin graduell zu. Aus diesen Verhältnissen wurde geschlossen, dass bei der Determination der Federentwicklung embryonale Feldkräfte wirk- sam sind, die vom Ort der ersten Anlagenreihe ausgehen. Die sorgfältige von Fraps und Junn 19365 durchgeführte Analyse verschiedener Feldeigenschaften bei Federn einzelner Querreihen der Brustflur von Brown Leghorn zeigte, dass die Längenzunahme der Federn einer Querreihe einen Gradienten bildet, der sich nicht auf dieselbe Symmetrieachse (1. Anlagen- reihe) beziehen lässt, sondern für welchen die Medianlinie des Körpers die Symmetrielinie bildet (in der unteren Rückenflur würden allerdings beide Symmetrieachsen zusammenfallen). Aus dieser Tatsache zogen die Autoren verschiedene Schlüsse über die mögliche Wirkungsweise der Feldkräfte, auf die wir hier aber nıcht näher eintreten können. Es sei nur festgehalten, dass die Wir- kung verschiedener Feldkräfte festgestellt wurde, die aber verschiedene Eigenschaften (Muster, allgemeine Sym- metrie der Feder einerseits und gesamte Länge andererseits) beein- flussen, sodass nicht von einem direkten Zusammen- spiel der verschiedenen Kräfte gesprochen werden kann, wie wir dıes beim Pfau vermuten müssen (S. 96). Wir haben in Kapitel III gesehen, dass das Federmuster beim adulten Pfauenhahn im Radbezirk auf beiden Seiten der zuerst entstandenen Anlagenreihe, die wie beim Huhn auf der Medianlinie des Körpers liegt (S. 38), spiegelbildlich gleich ist. Im Bezirk O und im Bezirk A, in welchen relativ wenige sekundäre Veränderun- 96 ESTHER SAGER gen stattgefunden haben, sodass das Augenmuster der einzelnen Federn noch verglichen werden kann, konnten wir auch feststellen, dass der Asymmetriegrad des Augenmusters von der Medianlinie in lateraler Richtung, in welcher auch die weitere Ausbreitung der embryonalen Anlagen stattfindet, graduell zunimmt. Für das Augenmuster, das wir als das primäre Muster betrach- ten, treffen also die beim Huhn gefundenen Gesetzmässigkeiten zu. Von dieser Verteilung und Symmetrie weichen andere Eigen- schaften auffällig ab. Bei deren Determination spielen offenbar andere, nennen wir sie entsprechend sekundäre Feldkräfte eine Rolle, die mit der Anlagenausbreitung nichts zu tun haben. Wie wir in Kapitel III gesehen haben, nimmt im Bezirk A die Ausprägung der sekundären Eigenschaften von einem Maximal- punkt auf der Medianlinie an der Grenze zum Bezirk D nach allen Seiten ab. Aus der Ausbildung der Federn am Rand des Bezirks B kann vermutet werden, dass auch in diesem Bezirk ein auf der Medianlinie gelegener Maximalpunkt vorhanden ist, doch da wir von diesem Bezirk nur einen kleinen Teil untersucht haben, ferner, wie schon mehrfach betont wurde, das Ausmass der sekundären Veränderungen bei den eigentlichen Goldschuppenfedern nicht bekannt ıst, können wir nicht mehr als diese Vermutung aus- sprechen. Im Bezirk C scheinen sich verschiedene sekundäre Felder zu überlagern, für einen Teil der sekundären Eigenschaften (laterale Reduktion, Fransenrand) liegt der Maximalpunkt in der caudo- lateralen Ecke des Bezirks, für die distale Reduktion am cranialen Ende. Eine genauere Analyse der Eigenschaften der Halbmond- federn könnte eventuell auch im Bezirk D sekundäre Gradienten erkennen lassen. Es scheint also beim Pfau ein kompliziertes System von Feldern zu bestehen, indem ein primäres Grundfeld von sekundären Feldern lokal überlagert wird. Im Gegensatz zu den beim Huhn vorgefundenen verschiedenen Feldkräften (S. 95) wirken hier primäre und sekundäre Feldkräfte direkt zusammen, sodass die einzelnen Federn Eigenschaften zeigen, die als Resultanten der beiden Wirkungen aufgefasst werden Mussen. Es ist anzunehmen da wir es mit lebenden Organismen zu tun haben —, dass die Anlagenanordnung und auch die Aus- breitung der Feldkräfte in dem lebenden Substrat individuelle ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 97 Unterschiede aufweisen. Da wir nichts über die Beziehung zwischen Feldkräften und Anlagenanordnung wissen, können wir aus dem folgenden Vergleich verschiedener Individuen, der allgemein die Wirkung von Feldkräften sehr schön erkennen lässt, zwar ent- nehmen, dass die Felder keine starren Gebilde sind; weitere Schlüsse lassen sich aber daraus nicht ziehen. Da hauptsächlich in den Bezirken A, B und Cin der Ausprägung der sekundären Eigenschaften und somit auch in der Form des Farbmusters zwischen benachbarten Federn relativ grosse Unter- schiede bestehen, zeigt schon ein grober Vergleich, dass bei den verschiedenen Individuen die Federn gewissermassen an ver- schiedenen Punkten des Feldes liegen. Es sind kaum 2 entsprechende Federn (dieselbe Nummer) bei 2 Individuen genau gleich ausge- bildet, sondern es lassen sich, wenn wir z.B. Männchen A als Ausgangsform wählen, durch die Federn von Männchen B und Männchen C gleichsam die Zwischenräume zwischen den Federn der Ausgangsform ausfüllen. Als Beispiel mag Abbildung 39 dienen, auf welcher Federn der Querreihen V— VII von Männchen B und C nach der Ausbildung der sekundären Eigenschaften zwischen die Federn von Männchen A eingeordnet wurden. Unterschiede der Federn, welche durch seitliche Verschiebungen ausgedrückt werden müssten, wurden bei der Darstellung nicht berücksichtigt. Ab- bildung 39 zeigt, dass die relative Lagebeziehung zwischen den Federn der verschiedenen Individuen nicht gleich bleibt, sondern dass bei den Längsreihen 6—10 die Feder von Männchen C die caudalste Stelle einnimmt, dann folgt die von A, dann die von B: bei den Federn der Längsreihen 11—15 finden wir die Feder von A an caudalster Stelle, darauf folgt die von C, dann die von B (vgl. Abb. 41 und 42; das Fehlen der Bruchstelle bei den distalen Ästen von V/9, Männchen C, ist auf die Wirkung des Halbmondfaktors zurückzuführen; vgl. V/13 rechte Seite, Abb. 64). Bei der Querreihe XVIII z.B. finden wir wieder eine andere Beziehung, nämlich an caudalster Stelle die Feder von Männchen A, dann die von B und am cranialsten die von C (Abb. 45). Auch bei demselben Individuum können sich ähnliche Ver- schiebungen zwischen entsprechenden Federn der beiden Körper- seiten zeigen (vgl. Männchen C V/13 links, Abb. 42, 63 mit Männ- chen C V/13 rechts, Abb. 40, 64). Um einen groben Überblick über die Verhältnisse im ganzen ESTHER SAGER ce QO SR Eh 9 LI se ° 9 ° 3 ° VI = © e © e (©) = (©) = © VII (e) (e) (©) © © © (©) © 15 14 33.12.77 30:98, 7.8 ABB. 39. Federn verschiedener Individuen, linke Körperseite. e Männchen A, O Männchen B, o Männchen C. Nr. VI/12 von Männchen C fehlte, als das Tier in unseren Besitz gelangte. Wy LT " ZN LS i i, EY 0 5 VOL. ABB. 41. — gd A, dB, dC. Bei Abb. 41 43: \ Männchen A (ad.). It Männchen B (ad.). f Männchen © (ad.). 99 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD RE m > CIA La aa Ooty SCC D ABB. 40. — SC (ad.). (op) > BE A ©) ABB EI AN 100 ESTHER SAGER 15 14 13 12 11 10 9 8 = SES AI ABB. AA. Bezirksgrenzen bei Männchen A, B und C, linke Körperseite. Männchen A, Männchen B, ::::: Männchen ©, bei allen Individuen vorhanden, 5 nur bei Männchen B vorhanden, bei Männchen B und € vorhanden. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 101 Radbezirk zu vermitteln, wurden auf Abbildung 44 nicht die Federn verschiedener Individuen nach ihrem Muster in ein Ein- heitsfeld eingetragen, da diese Darstellung zu unklar würde, sondern es wurde eine einheitliche Anlagenanordnung angenommen und die Bezirksgrenzen der verschiedenen Individuen eingetragen. Die Zwischenzonen wurden hier nicht angegeben, sondern ihre Federn zu demjenigen Bezirk gerechnet, dem sie näherstehen (vgl. mit Abb. 24). Diese Darstellung ist überhaupt nur möglich, weil die Zahl der Radfedern bei den verschiedenen Individuen auffällig geringe Schwankungen aufweist. Abbildung 44 gibt also zugleich einen Beweis dieser relativen Konstanz der Federzahl. Männchen B zeigt caudal die Querreihe Nr. I, die beidseits aber nur je 3 Federn enthält; sie fehlt bei den andern Individuen; diese Reihe (auch nur mit 6 Federn) konnte auch bei Männchen D (auf- gespanntes Rad, Abb. 65) festgestellt werden. Ferner zeigen die Männchen B, C und D als neue Feder Nr. 11/4, Männchen B zu dem Feder Nr. XIX/3, die aber nur auf der linken Körperseite vorhanden ist. Die übrigen Anlagen sind gleich wie bei Männchen A. Es konnte gezeigt werden, dass im untersuchten Flurabschnitt eine Reihe verschiedener Felder bestehen. Nach unserer Auffassung wird ein primäres Grundfeld lokal von kleineren, sekundären Feldern überlagert. Nur der Bezirk O ist frei von sekundären Feldeinflüssen. Hier finden wir den Grundtypus, den wir bisher, vom morphologischen Standpunkt aus, als optimale Feder- form bezeichnet und damit von den verarmten Modifika- tionen unterschieden haben. Betrachten wir aber die Auswirkung der Feldfaktoren auf das Muster, so ist von diesem Standpunkt aus der Grundtypus als neutral zu bezeichnen, die Modifika- tionen dagegen als subordiniert. VII. DAS RAD 1. Dire ANORDNUNG DER FEDERN IM Rap. Die grundsätzliche Anordnung der Federn im Rad kann durch dıe schematische Abbildung 45 deutlich gemacht werden. Die 102 ESTHER SAGER Abbildungen 65 und 66 geben die natürlichen Verhältnisse wieder. Abbildung 65 zeigt das rekonstruierte Rad, da es nicht möglich ist, von lebenden radschlagenden Pfauen Photographien zu er- halten, auf welchen alle Federn scharf gezeichnet sind; denn unter ’ rà 7 ra - -O - - N — age oo O ©. en xo) OR On OS AN È ABB. 45, tad von Männchen A. Erklärung in Text. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 103 natürlichen Verhältnissen liegt das Rad nicht in einer Ebene, sondern seine Randpartie fällt vornüber. Bei der schematischen Darstellung wurden folgende Verein- fachungen durchgeführt: 1. Der ganze Bezirk der unteren Rückenflur, an welchem die Federn inseriert sind, wurde auf einen Punkt (Z) konzentriert. 2. Die Federn der Längsreihen 15—1 (15 als Medianlinie bezeichnet) wurden auf gerade Radien aufgetragen, während sie in der natürlichen Anordnung auf komplizierteren Kurven liegen. Diese Vereinfachungen beeinträchtigen in keiner Weise die wesentlichen Eigenschaften des Rades, mit welchen wir uns im folgenden beschäftigen wollen. Die verschiedenen Federtypen werden durch die gleichen Signaturen wie auf Abbildung 24 repräsentiert (vgl. Tab. III). Vom Mittelpunkt (Z), bis zu welchem auf Abbildung 45a die Symmetrielinie (M) des Rades ausgezogen ist, wurde die Länge aller Federn abgetragen und um den Endpunkt der Strecke die Signatur für den betreffenden Federtyp gezeichnet. Auf den Radien M und 14-6, die alle denselben Winkel einschliessen, sind jeweils die Federn der entsprechenden Längsreihe (15—6) aufge- tragen. Die längste Feder jedes Radius ist die am caudalsten inserierte Feder der betreffenden Längsreihe (Querreihe II oder III), die zweitlängste die Feder der nächstfolgenden Querreihe usw. (vgl. mit Abb. 38). Auf dem Radius 5 (durchbrochener, die Linie 5—1 kreuzender Strich) liegen nur die Federn XIX/5 und XXI/5, auf dem Radius 4 liegt nur X X/4 (Radius 4 auf Abb. 45a nicht angegeben, vgl. mit Abb. A455). Alle übrigen Federn der Längsreihen 5—1 liegen auf der Linie 5—1 (ausgezogene Linie). Damit die Anordnung den natürlichen Verhältnissen möglichst genau entspricht, wurde die Linie 5—1 etwas flacher gelegt als der Radius 5. Da viele der auf Linie 5—1 liegenden Federn teilweise oder ganz verdeckt sind, soll ihre Anordnung durch Abbildung 455 veranschaulicht werden. Diese Anordnung ist nie verwirklicht, auch nicht während der Ausbreitung oder beim Zusammenfalten des Rades. Bei dieser Darstellung wurden die Federn der Längs- reihen 5—1 auf Radien aufgetragen, welche denselben Winkel wie die Radien 15—6 einschliessen. Denkt man sich die Radien 5—1 fächerartig zusammengeschoben und zwar so, dass die Federn des 104 ESTHER SAGER Radius 1 unter diejenigen des Radius 2 zu liegen kommen, diejenigen von 2 unter 3 usw., so entsteht praktisch die Anordnung, die sich auf der Linie 5—1 von Abbildung 45a zeigt. Eine ganz leichte, hier unwesentliche Verschiebung der Federn gegeneinander von der zusammengeschobenen Anordnung auf Radius 5 zur Anordnung auf der Linie 5—1 ergibt sich natürlich dadurch, dass die Linie 5—1 etwas flacher verläuft als der Radius 5, wir aber in beiden Fällen die Länge der Feder von Punkt Z aus abtrugen. Es wurden auf Abbildung 45 nur die Federn bis und mit Quer- reihe XXI eingezeichnet. Daher ist vom „Goldschuppenfeld“ im Zentrum des Rades nur der distale Rand vorhanden. Der Vergleich mit den Abbildungen 65 und 66 zeigt, dass sich dieses Gold- schuppen feld fast bis zur innersten Feder der Linie 5—1 nach unten fortsetzt. Im natürlichen Rad ordnen sich die Federn nicht in unsere Radien, die, wie wir schon erwähnt haben, in Wirklichkeit ge- schweift und recht schwer zu verfolgen sind, sondern es fügen sich die einzelnen Augenpunkte und Halbmonde in ein System von spiraligen Linien ein, die auf Abbildung 45a und b als durch- brochene Linien angedeutet wurden (vgl. Abb. 65 und 66). Abbild- ung 65 zeigt klar, dass die Linien über die Symmetrieachse hinaus auf der anderen Seite des Rades fortgesetzt werden können. Anhand dieser Linien kann die Identität jeder Radfeder leichter festgestellt werden als durch Verfolgen der Radien. Die Bestimmung der Insertionsorte aller Federn, die z.B. auf der obersten, die Symmetrieachse (M) erreichenden Spirallinie liegen, zeigt, dass diese Spirallinie der Diagonalreihe I11/15—XV/3 entspricht (vel. Abb. 24). Auf der nächstinneren Spirallinie liegen die Federn der Diagonalreihe V/15—XVII/3 usw. Die Fortsetzung der Diagonal- reihe auf der andern Körperseite entspricht der Fortsetzung der Spirallinie, die wir auf Abbildung 65 feststellen können. Auf Abb Ada wurde die Spirallinie vom äussersten Halbmond der Linie 5-1 bis zu demjenigen des Radius 6 angegeben, auf Abb. 455 wurde sie weggelassen. Diese Linie muss nach der Ordnung des Systems zur halbjugendlichen Feder Nr. 11/6 führen, deren Länge wir aber nicht kennen, da sie noch nicht ausgewachsen war, als wir den Pfau erhielten. Es ist aber anzunehmen, dass diese Feder wie Nr. V/1 nicht die volle Adultlänge erreichen dürfte. Die Linie auf Abb. 45a ist also, wenigstens für dieses Individuum, eine theoretische. Bei andern Individuen dagegen steht Nr. 11/6 tatsächlich am Endpunkt der Linie, oder an vorletzter ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 105 Stelle, wenn noch Nr. 1/7 vorhanden ist wie z. B. bei Männchen D und Männchen B (vgl. Abb. 44). 2. Das RAD ALS ORNAMENTALE FIGUR. Das Pfauenrad ist von der naiven Anschauung immer als eine Art „Kunstgebilde der Natur“, als eine in sich geschlossene Bildung aufgefasst worden. In der Tat fügen sich die einzelnen Federn im Rad zu einer erstaunlich abgeschlossenen, ornamentalen Figur zusammen. Die Einzelfedern treten darin als Komponenten eines übergeordneten Musters auf, ihre Gestalt und Musterung erfährt Modifikationen, die nur im Hinblick auf ıhre Mitwirkung am Gesamtmuster verständlich sind. Diese Eigenart mancher Federn ist bisher in den Untersuchungen über Federmuster wenig beachtet worden; im Vordergrund standen immer Federeigenschaften, die der Einzelfeder als Eigensystem zukommen. Nur in geringem Mass sind Feldcharaktere dieser Einzelfeder untersucht worden. Aber auch diese Untersuchung beachtete vor allem primär feldartige Merkmale (Asymmetrie usw.), die infolge eines allgemeinen Ent- wicklungsprinzips den meisten, wenn nicht allen, Federn zukommen, wie überhaupt das Finden allgemeiner Entwicklungs- faktoren bei der Analyse der Federbildung im Vordergrund stand. SUEFFERT (1929) hat bei Insekten auf „bildhafte Muster“ hingewiessen, die aus relativ unabhängig entstehenden Elementen komponiert sind. PortMANN (1948a) hat bei einer grossen Zahl von Tierformen auf die Besonderheit solcher ,,bildhafter“ Erschein- ungen aufmerksam gemacht. Das Pfauenrad als eines der selt- samsten und reichsten „bildhaften“ Muster, verdient eine besonders eingehende Prüfung von diesem Gesichtspunkt aus. Das Rad besteht aus Elementen (Einzelfedern), von denen je des in einem grossen Bezirk je ein abgeschlossenes Muster aufweist, das ihm einen hohen Eigenwert (Porrmann 1948a) ver] eiht. Aber diese elementare Struktur erfährt vielerlei „funk tio- EM Abwandilungen im Dienste des vi- suellen Musters. Vielleicht ist ein Wort zum Begriffe der „Funktion des visuellen Musters“ hier am Platz. Die Tatsache, dass den Zeichnungsmustern eine visuelle Funk- tion zukommen kann, ist heute allgemein anerkannt. Die Verhal- Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 7 106 ESTHER SAGER tensforschung hat an einer Anzahl von Beispielen gezeigt, dass optische Organe im Sozialleben einer Art eine bedeutende Rolle spielen können. Bei diesen Sozialfunktionen sind aber stets nur wenige ausgewählte Merkmale wesentlich. Auch können Muster als Schutz-, Warn- oder Täuschungsmittel dienen. Nun vermag der Nachweis dieser Funktionen der Muster wohl allgemein deren visuellen Charakter zu erklären, die besonderen Einzelheiten ihrer Gestaltung aber gehen stets über ihren physiologischen Wert hinaus. „Jede vertiefte Untersuchung von Merkmalen der Er- scheinung . . . führt dazu, neben den Rollen der elementaren Erhaltung oder der Stiftung von sozialen Beziehungen in der Ausgestaltung der erscheinenden Glieder auch einen besonderen Formwert zu erkennen“ (PORTMANN 1953). Dieser Formwert der äusseren Erscheinung steht in Beziehung zur allgemeinen Organisationshôühe des Organismus, für welche die vergleichende Morphologie objektive Masstäbe zu finden sucht. Der Vergleich der Indices der Hirnteile ermöglicht eine Annäher- ung an ein solches Mass (Portmann 1947, 1948a, b, Wirz 1950). Die besonderen Eigenschaften der äusseren Gestalt, die das funktionell Notwendige überschreiten, erfahren von den niederen zu den höheren Formen charakteristische Wandlungen. Als Bei- spiel sei hier die Lage des Musters bei den Wirbeltieren erwähnt, die sich bei den höheren Formen mehr gegen Kopf- und Schwanzpol verschiebt (PORTMANN 1948a, b). Diese Eigenschaften verleihen der Erscheinung des Organismus einen besonderen Sinn, der von PORTMANN (1948a) als „Darstellungswert“ bezeichnet wurde. Der Darstellungswert ist eine Eigenschaft der „Erscheinung“, der Formwert ist eine Eigenschaft jedes Organs, sowohl der äusseren als auch der inneren Organisation; d.h. nur der Formwert von Organen, die an der äusseren Gestalt teilnehmen, hat Anteil am Darstellungswert. Wenn wir im folgenden von „Funktion“ der verschiedenen Elemente des Musters reden, so meinen wir nicht die elementare physiologische Funktion von Federn, sondern deren rein formalen \Wert, der erst nach der Einordnung in das Gesamtbild verstanden werden kann und der die ornamentale Wirkung des Gesamtmusters steigert und seinen Darstellungswert erhöht. sevor wir den Versuch unternehmen, diese Funktion der ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 107 verschiedenen Federtypen aufzuzeigen, sei eine nomenclatorische Einteilung der einzelnen Bildelemente des Rades gegeben: In der Mitte liegt das kompakte Radzentrum oder Goldschuppenfeld, darum herum sind im Rad- mittelfeld die Augen gleichmässig verteilt, gegen oben und auf beiden Seiten bilden die Halbmondfedern den oberen Abschlussrand, unten findet sich der aus Lateralfedern bestehende untere Abschlussrand. Es decken sich die Grenzen dieser Bezirke nicht überall mit den auf Abbildung 24 angegebenen Grenzen, welche die verschie- denen Federtypen voneinander sondern. Wir wollen deshalb auf Abbildung 24 den Verlauf der neuen Grenzen kurz verfolgen, auf deren Einzeichnung um der Klarheit der Darstellung willen verzichtet wurde. Die Grenze zwischen Goldschuppenfeld und Radmittelfeld verläuft cranial von den mit einem schwarzen Kreissektor versehenen Federn des Bezirks B. Die einzige Ausnahme bildet Nr. XVIII/14, die schon in das Goldschuppenfeld einbezogen wird. Die Grenze zwischen unterem Abschlussrand und Radmittelfeld folgt im cranialen und mittleren Teil der Flur der Grenze, die den Bezirk C von den Zwischenzonen trennt, caudal weicht sie etwas ab, indem Nr. IV/4 und III/3 noch zum unteren Abschlussrand zu rechnen sind. Den oberen Abschlussrand liefern die Halbmondfedern (inkl. V/5). a) Radmittelfeld. Das Mittelfeld enthält vor allem Federn des Grundtypus und der Modifikation A (Abb. 45a). Die Federn des Grundtypus liegen im inneren Teil des Feldes, der äussere ist von der Modifikation A besetzt. Gegen den oberen Abschlussrand hin prägt sich bei der Modifikation A die Bruchstelle und damit die Verkürzung und Verdünnung der distalen Äste der lockeren Randzone immer deutlicher aus bis zur äussersten Partie des Mittelfeldes, die vor- wiegend aus „Augenbrauenfedern“ besteht, der Maximalform der Modifikation A, welcher oberhalb des kompakten Auges die lockere Randzone fehlt (vgl. Abb. 6, 7, 49). Abbildung 66 zeigt, wie die Wirkung der einzelnen Augen durch die Farbränder beträchtlich erhöht wird. Der 1. hellgrün- goidene Randstreifen, der intensiv schillert, bildet gewissermassen dıe Fassung des Auges, der weniger intensiv schillernde dunkel- 108 ESTHER SAGER grüne Randstreifen 3, der wesentlich dunkler ist als die Grund- farbe der Feder, erhöht den Kontrast zwischen dem hellen Rand- streifen und dem Untergrund. Sehr schön tritt auf Abbildung 66 auch zutage, wie im inneren Teil des Mittelfeldes die einzelnen Augen vor einem Netzwerk von Ästen stehen, das durch die vielfach übereinandergelegten Federn gebildet wird. Diese Äste schillern alle in der grüngoldenen Grundfarbe der Feder, welche sich auch in der lockeren Randzone findet. Im Gegensatz dazu ist im äusseren Teil des Mittelbezirks das Netzwerk stark aufgelockert, sodass viele Federspitzen über die relativ kompakte Struktur des Rades herausragen !. Im inneren Teil des Mittelfeldes stehen die Augen vor einem Netzwerk, das einen gleichförmigen Hintergrund bildet. Im äus- seren Teil des Mittelfeldes ist der distale Rand des Auges durch die Modifizierung deutlicher gemacht, indem es nicht nur durch die Farbe, sondern auch durch die Form abgegrenzt wird. Nur dadurch, dass das Netzwerk hier fehlt oder stark reduziert ist, kann dieser Effekt entstehen. Die Ausbildung einer Bruchstelle und die Reduktion der locke- ren Randzone ım inneren Teil des Mittelbezirks hätten keinen visuellen Effekt, da der gleichfarbene netzförmige Hintergrund die Lücken ausfüllen und jede Wirkung aufschlucken würde. Wir haben begründet (S. 75), dass der Abbau der lockeren Randzone bei der Modifikation A entwicklungsphysiologisch als eine sekundäre Erscheinung aufgefasst werden muss und sehen nun, dass diese sekundären Prozesse erst im Hinblick auf die Stellung der Federn im Rad sinnvoll werden. b) Radzentrum (Goldschuppenfeld). Die innersten Federn des Radmittelfeldes leiten über zum Radzentrum, das als ein kompakter „Kern“ von schuppen- artiger Struktur in der Mitte des Rades liegt (Abb. 66). Wir haben auf Seite 75 ff. und Seite 91 dargelegt, dass nach unserer Auffassung bei den Goldschuppen ähnlich wie bei der ' Das Rad auf Abb. 65 ist nicht von derselben Wirkung wie ein freistehendes, da sich von der weissen Wand die Aeste der äussersten Federn viel stärker abheben, als dies im Freien der Fall ist, sodass dadurch die Wirkung der \ugen zurücktritt. ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 109 Modifikation A die lockere Randzone sekundär abgebaut wird und dass ferner die Feder eine sekund- äre Stauchung erfährt (Verringerung sowohl der Astanzahl als auch der Abstände zwischen den Ästen), sodass neben der durch beide Prozesse bewirkten Verkürzung der Feder (vgl. Tab. IV und IVa) auch noch eine Steigerung ıhrer K om- paktheit erfolgt. Eine weitere sekundäre Erscheinung ist der schwarze Samtrand, der die intensiv golden schimmernden Federn umsäumt. Im Hinblick auf die optische Wirkung ist die Feder durch zwei der sekundären Prozesse (Abbau der Randzone und Stauchung) gleichsam zu einer „Schuppe“, zu einem kompakten Bestandteil bessezensrums „konzentriert“ und „zureceht- gestutzt“. Durch den Samtrand werden die Federn einzeln hervorgehoben und ihr schuppenartiger Effekt erhöht. Wir haben auf Seite 92 die Vermutung ausgesprochen, dass die Verarmung des Auges im Goldschuppenbezirk durch sekundäre Prozesse beschleunigt sein könnte. Bei der Anordnung im Rad zeigt sich, dass die noch relativ gut ausgebildeten Augen am Rand des Bezirks (vgl. Abb. 16) teilweise durch Nachbarfedern überdeckt sind. Das Auge verliert also seine optische Funktion, und in diesem Zusammenhang gesehen, erscheint die Beschleunigung der Verar- mung sinnvoll. c) Oberer Abschlussrand. Im oberen Abschlussrand wird durch die Reduktion der distalen Äste und das verstärkte Längenwachstum von Schaft und proxi- malen Ästen des 1. Schubes (Abb. 34, vgl. S. 79, 94) der kompakte Federteil zu einem schmalen Halbmond umgebildet (Abb. 42, 59). Die „Lichtung“ an der Basis des Halbmondes, die durch Ausfall der Bogenradien entsteht (Abb. 34, 42), trägt dazu bei, den kom- pakten Federteil möglichst auf einen Querstreifen zu beschränken. Das runde Auge, mit der neuen Form unvereinbar, verschwindet, ein neues Farbmuster (quergestellter schwarzer Fleck) trıtt auf, das ebenfalls dazu beiträgt, die hervorgehobene Streifenwirkung zu verstärken. Betrachtet man den oberen Abschlussrand im Gesamten, so fällt auf, in welch vollkommener Weise auch die Längen der Halbmondfedern darauf abgestimmt sind, dem Rad gegen aussen 110 ESTHER SAGER eine möglichst abgeschlossene runde Form zu geben. Es zeigt sich, dass die geringe Zunahme der Federlänge von Querreihe IV zu III und die Abnahme von III zu II (vgl. Abb. 38 mit Abb. 45a und Abb. 65) keine zufälligen Erscheinungen sind. Eine weitere Besonderheit ist der Sprung der Federlänge vom Bezirk A zum Bezirk D (Abb. 38). Wir haben auf Seite 94 die Vermutung ausgesprochen, dass dieser Sprung mit dem stärkeren Längenwachstum des Schaftes und der entsprechenden proximalen Äste es 1. Schubes zusammenhängen könnte. Die Querstreifen im Rad werden dadurch von der nächsten Reihe der Augen weiter entfernt. Die Halbmondfedern bilden einen (unvollständigen) Rahmen um das Rad, der etwas von der Gesamtheit der Bildpunkte (Augen) abgerückt ist. Einige der besonderen Eigenschaften der Halb- mondfedern konnten wir auf sekundäre Modifikationsprozesse zurückführen (cf. S. 93), während wir bei anderen nicht wissen, ob sie sekundäre Modifikationserscheinungen sind. d) Unterer Abschlussrand. Bevor wir die ornamentale Wirkung der Federn des unteren Abschlussrandes näher betrachten, müssen wir die Darstellung auf Abbildung 45a mit derjenigen auf Abbildung 65 vergleichen, da Abbildung 45 infolge der Schematisierung nur einen unvoll- ständigen Eindruck der Verhältnisse vermittelt, und da ferner auch die Verfälschung im vereinfachten Schema (S. 103) hier am deutlichsten zutagetritt. Zunächst zeigt der Vergleich, dass die Lücken, welche auf Abbildung 454 zwischen den einzelnen Federn auftreten, in Wirklichkeit überbrückt sind durch den langen Frans- enrand der auf der Aussenseite der Lücken endenden Federn. In der Zusammenstellung auf Tabelle VI sind in der 1. Kolonne die auf Abbildung 45a (Männchen A) sichtbaren Federn aufge- führt, wie sie von innen (Radzentrum) nach aussen auf der Linie 51 aufgereiht sind. Um die Orientierung zu erleichtern, wurden die teilweise von Nachbarn überdeckten Federn nicht unter- strichen, die nicht überdeckten durch Unterstreichen gekenn- zeichnet. In der 2. Kolonne wurden diejenigen Federn von Männ- chen D (Abb. 65) zusammengestellt, welche im Abschlussrand noch als Individuen (meist als einzelne Augen) hervortreten; auch hier ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD (Kiki TRAVE Dede Wal gins. VARA Im unteren Abschlussrand sichtbare bzw. als Individuen hervortretende Federn auf Abb. A5a (Männchen A) und Abb. 65 (Männchen D). VI Männchen A XVII/3 XVIII/4 XIV/2 XV/3 XVI/4 XVII/5 XI11/3 XIV/4 x1/3 XV/5 XII/4* VIII/2 1X/3 xII1/5 WE VI/2 _XI/5 IV/2 VIII/4 1X/5 V/3 VI/4*E* VII/5 111/3 IV/4 Männchen D XVII/3 XVIII /4 (X V/3)** XVI/4 XVII/5 XIV/4 XV/5 XII/4 XIII/5 x/4 XI/5 VIII/4 IX/5 VIjar** VII/5 V/5 VIA Mannchen D 5 4 3 XVII NT XVII Du Devil (XV)** DREI XIV XI XII OX X VII VIII V VI** * Nur wenig verdeckt, ** Auge nur halb sichtbar, *** kein Auge. gehen wir von innen nach aussen. Es zeigt diese Liste, dass alle auf Abbildung 45a als stark verdeckt erscheinenden Federn bei der natürlichen Anordnung von Männchen D gar nicht zutagetreten, dass die Reihenfolge der sichtbaren Federn aber gleich ist. 112 ESTHER SAGER Der Unterschied zwischen den beiden Individuen wird natürlich dadurch bewirkt, dass auf Abb. A5a nur die Spitzen der Federn ge- zeichnet wurden. Ferner sind die von den zuäusserst auf der Linie liegenden Augen mehr oder weniger verdeckten Fransenrandfedern von Männchen A noch auf der Liste aufgeführt, während die entsprechenden Federn von Männchen D als nicht hervortretend zu beurteilen sind, wenn ihre Spitzen auch über die darüberliegenden Augen hinausragen. Natürlich müssen wir auch damit rechnen, dass bei einem Individuum eine Feder sich noch zeigt, während sie beim anderen verdeckt ist usw. Da es uns hier darum geht, das allgemeine Prinzip der Anordnung zu zeigen, können wir uns auf die Verhältnisse bei Männchen D stützen. Es sei noch erwähnt, dass die Feder Nr. V/5 bei Männchen D noch zum unteren Abschlussrand zu rechnen ist, sie trägt ein Auge und einen kleinen lockeren Fransenrand (äusserstes Auge des Randes), während sie bei Männchen A als Halbmond ausgebildet ist (vgl. Abb. 24 mit Abb. 44). Stellt man die als Individuen hervortretenden Federn von Männchen D nach Längsreihen zusammen, so ergibt sich die Liste auf Tabelle VIa. Alle auf dieser Liste aufgeführten Federn zeigen ein wohlausgebildetes Auge, die einzige Ausnahme bildet Nr. VI/4. Es ist dies diejenige Feder, welche auf Abbildung 65 zwischen dem 2. und 3. Auge steht (von aussen nach innen gezählt). Sie hat offenbar die Funktion, den Fransenrandstreifen fortzu- setzen, der von der unter dem 2. Auge liegenden Feder (III/3) nur bıs ungefähr zur Mitte der Lücke zwischen den beiden Augen geliefert wird. Denken wir uns nun alle augentragenden Federn der obersten Schicht des Abschlussrandes entfernt, dann finden wir eine durch die übrigbleibenden Federn der Längsreihe 1—3 gebildete Unter- lage, einen kompakten Streifen aus Fransenrandstruktur, der nur gegen den äusseren Teil des Rades etwas lockerer wird und etwa eine Lücke aufweist, die dann aber durch die Federn der Ober- schicht geschlossen wird. Auf der oberen, gegen das Rad gerich- teten Seite dieses Fransenrandstückes sitzen einige Augen von recht hässlicher Form; es sich dies die mehr oder weniger „zu- sammengedrückten“ und verarmten Augen der Längsreihen 3 und 2 (vel. Abb. 21-23), die sich trotz des Fransenrandes und der anderen sekundären Veränderungen gleichsam noch auf der Feder zu halten vermochten. Diese Augen sind nicht „zum Anschauen“ geschaffen; die Funktion der Federn der Längsreihen 3—1 ist zweifellos die Bildung der kompakten Fransenrandunterlage, auf ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 113 welcher die Federn der Längsreihe 4 und 5 mit ihren besser ge- formten Augen aufsitzen. Auch diese zeigen einen gewissen Fransen- randanteil, bei der Reihe 5 ıst er allerdings klein und von sehr lockerer Struktur (vgl. S. 65, Abb. 19, 20, 55), die caudalen Federn der Reihe 4 zeigen aber ein recht beträchtliches und kompaktes Stück (Abb. 18), das zum Teil die oben erwähnten Lücken in der Unterlage auszufüllen bestimmt ist. Auch die Federn der Ober- schicht können also dazu beitragen, die Unterlage zu verstärken, entfernt man aber die Unterlage, so vermögen die Oberschicht- federn nur einen sehr lockeren lückenhaften Rand zu bilden. Folgendes Beispiel zeigt deutlich, dass beide Funktionen, nämlich Bildung der Unterlage und Bildung der Oberschicht, sowohl von zwei verschiedenen als auch von einer Feder übernommen werden können. Die beiden Federn Nr. V/3 und IX/5, auf welche auf Abb. 45a ein Pfeil gerichtet ist (Pfeil ausgezogen), bilden, im Rad miteinander kombiniert, einen Fransenrandstreifen, der mit einem Auge endet (vgl. Nr. V/3 und IX/5 auf Abb. 19 und 21). Feder IX/5 trägt nur das Auge, ihr Fransen- rand ist klein, ganz locker und erzielt nur eine geringe Wirkung (ver- gleichbar mit XIII/5, Abb. 55). Der Fransenrandanteil wird von V/3 geliefert. Die nächstinnere Feder des unteren Randes Nr. VIII/A, Abb. 18, auf welche auf Abb. 45a ein durchbrochener Pfeil gerichtet. ist, bildet auch einen Fransenrandstreifen, der mit einem Auge endet: sie stellt also selbst beide Elemente des Musters. Dieselben Verhältnisse zeigt auch Männchen D (Abb. 65): der Fransenrand, der sich vom dritten Auge (von aussen gezählt) gegen das Radzentrum hinzieht, stammt von V/3, deren Spitze unter dem Auge (IX/5) verborgen ist. Das vierte Auge VIII/4 zeigt ebenfalls Auge und Fransenrand, letzterer ist allerdings nur über eine kurze Strecke sichtbar. Die sekundäre Umgestaltung der Lateralfedern zu den ver- schiedenen Endformen entspricht den verschiedenen Funktionen, die diesen Federn im Rad zukommen. 1. Die Modifikationsprozesse an den Federn, welche sich zur Fransenrandunterlage zusammenfügen, scheinen darauf gerichtet zu sein, möglichst kompakte, möglichst lange Längsbänder hervor- zubringen (Abb. 58): Auf der Lateralfahne wird der kompakte Teil stark verlängert und die Äste auf einen schmalen Streifen verkürzt, die lockere Randzone fällt weg, nur auf der Medianfahne bleibt ein Horn erhalten, das die Fortsetzung des Längsstreifens bildet. Die proximal vom Horn inserierten Äste der Medianfahne werden zu dünnen, kaum sichtbaren Fäden. Das runde Auge, wie 114 ESTHER SAGER beim Halbmond mit der neuen Form nicht mehr vereinbar, ver- schwindet. Wie beim Halbmondtypus findet sich auch hier eine „Lichtung“ in der kompakten Lateralfahne, die durch Ausfall der Bogenradien an der Basis der proximalen Fransenrandäste gebildet wird (Abb. 35, 58) und dazu beiträgt, die Bandwirkung des Fransen- randes zu erhöhen. Auch Verkleinerung und Ausfall der Strahlen bei den proximal vom Fransenrand inserierten Ästen lassen den Fransenrand stärker hervortreten. | 2. In der Oberschicht sind eine Anzahl Augen dicht aufgereiht zu einer Kette. Bei den Federn, die diese Augen tragen, fehlt ein grösserer oder kleinerer Teil der lockeren Randzone auf der Distal- seite; bei der Extremform fehlt soviel, dass das Auge am Rand der Feder steht (vgl. XVII/5, XVII/3, Abb. 20, 23). Diese Reduk- tion der lockeren Randzone wird durch die erste Faktorengruppe hervorgebracht (S. 82). Die sekundären Modifikationsprozesse sind darauf gerichtet zu bewirken, dass der lockere Fransenrand einer Feder das Auge seiner nahen Nachbarin nicht überdeckt. Diese Ausführungen zeigen, dass sich die beiden Endformen (Fransenrand ohne Auge und Auge ohne lockere Randzone) des 3ezirks C sowie die zahlreichen Zwischenformen, die nach unserer Auffassung durch das Zusammenwirken verschiedener sekundärer Modifikationssysteme entstanden sein müssen (S. 80 ff.), sich zusammenfügen zu einem mit einer Reihe von Augen besetzten Band. Eingeordnet in das Rad bildet es den unteren Abschluss- rahmen. Dieses untere Abschlussband kann wohl als die “ raffinier- teste Konstruktion ” des Rades bezeichnet werden. Wir haben bisher nicht nach einer visuellen Funktion der Frass- spuren gefragt, obwohl sie bei den verschiedenen Federtypen (Grund- typus, Lateralfedern) in grosser Zahl zu finden sind. Aus der Tatsache dass bei Halbmondtypus Modifikation A und B weniger Frasspuren vorkommen, bei den Typen also, bei welchen eine beträchtlich stärkere Reduktion von Federelementen einsetzt als beim Grundtypus, könnte vermutet werden, dass die Frasspuren auf den Asten des Grundtypus gewissermassen Nebenerscheinungen sind, denen keine besondere Funk- tion zukommt, Spuren einer schwachen, nicht mehr lokalisierten Wirkung der Reduktionsfaktoren, die in den Bezirken A und B stärker und lokalisiert wirken. (Wir haben ja z.B. S. 48 gesehen, dass sich an den Bruchstellen dieselbe rudimentäre Ausbildung der Radien zeigt wie bei den Frasspuren; nicht sehr deutlich ausgeprägte Bruchstellen könnten als eine Ansammlung von Frasspuren aufgefasst werden. Ferner könnten sich auch im Bezirk der steilgestellten Strahlen, den wir auf den distal ‚ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 115 vom schwarzen Samtrand liegenden Astfortsetzungen feststellen — cf. S. 50 — nur leicht ausgeprägte Frasspuren angesammelt haben.) Gegen einen solchen Zusammenhang spricht die Tatsache, dass bei den Lateral- federn trotz ihrer starken, lokalisierten Reduktion sehr viele Frasspuren auftreten. Immerhin wissen wir nichts über mögliche Unterschiede der Reduktionsfaktoren in den verschiedenen Bezirken. Wir vermuten aber, dass auf dem Fransenrand die Frasspuren keine zufälligen Nebener- scheinungen sind; allerdings scheinen sie zunächst der Bandbildung entgegenzuwirken, indem sie die kompakte Fläche auflockern. Sie schaffen aber dadurch, dass sie die Gesamtfläche in viele winzige Einzel- flächen auflösen, ein reizvolles Spiel von Reflexen, von dem Abbildung 58 einen Eindruck vermitteln dürfte. Wir kamen in den vorangegangenen Kapiteln zur Auffassung, der Grundtypus sei die primäre, ın allen Follikeln latent enthaltene Federform des Rades, die Modifikationen seien sekundäre Ab- wandlungen dieser Grundform. So.haben wir als sekundär erkannt: Reduktion von Ästen, Ausfall und Vermehrung von Ästen, Stauchung und Verlängerung der gesamten Feder, Umformung und Reduktion des Musters. Wir haben in diesem Abschnitt gezeigt, wie diese Modifikationen im Rad angeordnet sind und ferner haben wir darauf hingewiesen, wie die auf diese Weise angeordneten modifizierten Federn den visuellen Effekt des Rades erhöhen. Wie wir im Kapitel VI ausgeführt haben, mussten wir aus den Verhältnissen beim Pfau auf das Vorhandensein verschiedener Felder schliessen, die zu den beim Huhn vorgefundenen Feldern hinzukommen und auch von diesen verschieden sind. Die für die Modifikationen verantwortlichen Felder erscheinen ebenso wie die Modifikationen erst sinnvoll, wenn man ihre Wirkung im Rad betrachtet. Wir sind der Auffassung, dass diese Durchstrukturierung des ganzen Radmusters und daher auch die komplizierte Verteilung der Modifikationen in der Rückenflur ein Ausdruck der Ranghöhe, und hoher morphologischer Wertigkeit dieses Organs sei. Bei den höheren Formen der Wirbeltiere ist stets der Kopf- pol und in geringerem Masse auch der Schwanzpol durch besondere Merkmale ausgezeichnet (Portmann 19480). Es mag auf den ersten Blick wohl scheinen, dass der Pfau, der unter die höheren Formen der Wirbeltiere einzuordnen ist, eine Ausnahme von dieser Regel bilde, indem die besondere formale Ausgestaltung 116 ESTHER SAGER beim Schwanz beträchtlich weiter getrieben ist als beim Kopf. Doch ist der Pfau zu denjenigen Formen zu zählen, bei welchen die besonderen Bildungen des Schwanzes „in voller Entfaltung bei den Schaufunktionen ganz neue überraschende Figuren zu gestalten haben, die dem ganzen Vogel eine völlig neue Gestalt verleihen, und bei denen gerade in solchen Momenten eine Beziehung zum Kopfpol auftritt“ (Portmann 19485). Der strahlend blaue Hals wird dreieckförmig und hebt sich mit Kopf und Krönchen kontrastreich ab von der ovalen goldenen Schuppenplatte in der Radmitte. Durch die Farbgebung wird auch die Plastik des Körpers herabgesetzt: das Schuppenfeld tritt infolge seiner warmen Gold- färbung optisch hervor, der blaue Hals dagegen tritt optisch zurück, wodurch Kopf, Hals und Rad in eine Ebene gedrängt werden. Die Gesamtwirkung ist so, dass die Aufmerksamkeit des Beobachters auf den Kopfpol geführt wird. . Die Männchen vieler anderer Arten ändern ihre Gestalt in ähnlich bemerkenswerter Weise, wenn sie in Balz- oder Drohstim- mung kommen (z. B. Paradiesvögel, Leierschwanz, Centrocercus). So entstehen neue Formen, die von den in anderen Stimmungen angenommenen Gestalten völlig abweichen. Im Sinne von Portmann haben die Gestalten solcher Arten einen höheren Darstellungswert als diejenigen von Arten, welche ihre wechselnde Stimmung nicht durch solche Gestaltänderungen ausdrücken. ZUSAMMENFASSUNG 1. In der vorliegenden Arbeit wird zunächst die Anordnung der Federanlagen in der untern Rückenflur von Pavo cristatus L. untersucht. Sie weicht von derjenigen der Hühner ab. Es wird angenommen, diese Abweichung stehe mit dem Rad in Zusam- menhang. Eine weitere Besonderheit des Radbezirks stellen die Pelzdunen dar, die in dieser Flur bei anderen Hühnervögeln lehlen. Ihr Auftreten steht in Zusammenhang mit der beson- deren Ausbildung der Konturfeder beim adulten Hahn, welche zweifellos mit dem Rad zusammenhängt: die zusätzlichen Dunen- federn übernehmen die Funktion, die sonst dem Dunenteil der Konturfeder und ihrem Afterschaft zukommt, die aber von den ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 417 langen Radfedern nicht mehr geleistet werden kann: sie dienen dem Wärmeschutz. 2. Es werden die verschiedenen Federformen des Pfauenrades beschrieben, und es wird gezeigt, dass sich alle auf einen Grundtypus, die Augenfeder, zurückführen lassen. Die Abwandlungen, die der Grundtypus erfährt, geschehen alle im Dienste des visuellen Musters. 3. Der Grundtypus weist das reichste Muster auf, wir haben ihn deshalb optimal genannt. Bei den abgewandelten Formen, den Modifikationen, kommen verschiedene Umformungen und Reduktionen von Muster und Strukturelementen vor. 4. Auf Grund der Konstruktion von C-Isochronen (im Sinne von JuHN und Fraps 1936) wird die Bildung des Apex einzelner Vertreter der verschiedenen Federtypen analysiert. Wir stellen beim Grundtypus eine geringe Reduktion distaler Äste fest, während bei allen vom Grundtypus abweichenden Formen beträchtlich stärkere Astreduktion auftritt. 5. Die verschiedenen Umformungen und die Verarmung des Farbmusters bei den Modifikationen wird mit der Reduktion von Ästen in Zusammenhang gebracht. Aus dieser Beziehung wird geschlossen, dass das optimale Grundmuster in allen Federanlagen latent vorhanden ist und dass alle Abweichungen vom Grundtypus sekundäre Erscheinungen sind. 6. Die Federn des Grundtypus kommen in der Mitte des Radbezirks (Bezirk O) in relativ gleichartiger Wiederholung vor, die Modifikationsformen gruppieren sich in begrenzten Bezirken um die Region des Grundtypus. Ihre besonderen Merkmale ver- stärken sich im allgemeinen vom Bezirk O in zentrifugaler Richt- uno: >) 7. Die graduellen Symmetrieveränderungen der Federn im Bezirk O entsprechen den bei Hühnern vorgefundenen Verhält- nissen. Sie zeigen, dass auch beim Pfau bei der Determination der Federentwicklung Feldkräfte eine Rolle spielen. 8. Aufbauend auf unserer Auffassung, alle Follikel besässen das optimale Muster als Grundpotenz, nehmen wir ein Grundfeld an, über welches lokal sekundäre Felder gelagert sind. Durch ein kompliziertes Zusammenspiel der feldartig wirkenden sekundären Faktorengruppen wird der Grundtypus abgewandelt. ABB. 46. ESTHER SAGER — d A. (ad.) Grundtypus; Nr. XVI: 46 47 49 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD & À (ad.) Modifikation A ABB. 48. — Nr. XI, 15. ABB. 49. — Nr. VII, 15. ABB. 50. — Nr. XIII, 15. ul) 48 50 120 ESTHER SAGER 51 52 53 54 5 A (ad.) Modifikation B ABB. 51. Nr. AVE: ABB. 52. — Nr. XVIII, 14 1. ABB. 53. Nr; ATX As. ABB. 54. Nr, XIX, 111 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 121 55 57 osta & A (ad.) Modifikation C ABB. 55. — Nr. XIII, 51. ABB. 57. — Nr. X, 2 I. ABB 58 — Nr. V, 31. Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 9 ND rite SS Pan BE ET, ABB. 56. ABB. 59. ESTHER SAGER g A (ad.) Modifikation C, Nr. XI, 31. & A (ad.) Modifikation D, Nr. V, 13 1. 56 59 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 123 60 61 62 Ass. 60 und 61. — & d (juv.), Modifikation A 60 NEN TOT Se NEN Te Ass. 62. — & C (ad.), Modifikation A, Nr. IX, 7 r. App. 63 und 64. — & C (ad.), Zwischenformen zwischen Modifikation A u. 63. — Nr. V, 13 I. FA ND NES Te ABB. 66. - ESTHER SAGER ABB. 65. — SD (ad.). Phot. Beringer & Pampalucchi. 65 66 ANALYSE DER MUSTERBILDUNG BEIM PFAUENRAD 125 9. Die Anordnung der verschiedenen Federtypen im Rad wird beschrieben. 10. Es wird gezeigt, dass die sekundären Modifikationen sinn- voll werden, wenn wir sie einordnen in das Gesamtmuster. Ihr Sinn liegt nicht nur in einem elementaren physiologischen Wert, sondern in einer ornamentalen Wirkung von Gestaltcharakter. LITERATURVERZEICHNIS ErsAsser, Th. 1925. 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AELLEN by Arthur LOVERIDGE (Museum of Comparative Zoology, Cambridge, Massachusetts) With 2 figures in the text. When Dr. AELLEN enquired if I would be willing to identify and report on the toads and frogs collected at the Centre suisse de Recherches scientifiques (C.S.R.S. for short), west of Abidjan, I welcomed the suggestion as no other West African area has been so neglected in its amphibiology. In the literature it is rare indeed to come across references to amphibians from the Côte d’Ivoire. This hiatus in our knowledge was borne out by an examination of Dr. AELLEN’s material, for, of the eighteen species collected, all but three or four are here recorded as New for the Ivory Coast Xenopus tropicalis Rana longirostris Bufo c. camerunensis Rana m. mascarentensis Leptopelis viridis Arthroleptis poecilonotus Leptopelis boulengeri Phrynobatrachus liberiensis Hyperolius c. concolor Phrynobatrachus aelleni sp. nov. Hyperolius fusciventris Phrynobatrachus parogoensis sp. nov. Rana occipitalis Phrynobatrachus allent Rana maccarthyensis (known from Mt. Nimba) and two of these, as will be noted, are believed to represent un- described species. Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 10 130 A. LOVERIDGE It is more than likely that several of the species listed above are specifically identical with some of the fifteen species, half of which were represented by single individuals, collected for dietary studies by PauLIAN and VILARDEBO (1947: 129-132). As it is doubtful whether Dr. AELLEN’s collection contains more than a third of the amphibian species occurring in the Ivory Coast, I consider it would be a mistake, at this time, to accede to his suggestion that I devise a key to aid in the identification of Ivory Coast amphibia. So incomplete a key would be likely to mislead local naturalists and result in many misidentifications appearing in print. Instead, after critical examination of each of the 172 spe- cimens submitted, I have recorded in some detail the salient charac- teristics and variation displayed by this material. This study has led me to synonymize two species, viz. | Hyperolius nitidulus Peters, 1875 = MH. picturatus Peters, 1875 Rana retropunctata Angel, 1949 — R. maccarthyensis Andersson, 1987: Not only are Dr. AELLEN’s specimens perfectly preserved and individually labeled, but the collector has been at considerable pains to record the coloration in life of many individuals. As this has not been done before for many of these West African frogs, I have translated these descriptions and included them under the heading ” Color in life.” Also included are the collector’s notes on Breeding condition, Diet and Habitat. This material is preserved in the Museum d’Histoire naturelle of Geneva (Switzerland). The Museum of Comparative Zoology has some duplicates. List of the Collecting Localities. Abidjan, 5° 20° N, 4° 4’ W. Adiopodoumé (cf. C.S.R.S.). Adjamé, 5° 24 NERE ;anco, 5° 24° N..4°.9° W. Cosrou, 5° 19’ N, 4° 29° W. C. S. R.S., 5° 19-21’ N,.4° 7-9" Wit ' Centre Suisse de Recherches Scientifiques (C.S.R.S.) is understood in an extensive sense including the environs within a radius of 3-4 km.,"also the territory of O.R.S.O.M. (Office de la Recherche Scientifique Outre-Mer) and the village of \diopodoumé, ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 131 Waboues 494Nn4° 237 W. Duékoué, 6° 45’ N, 7° 22’ W. Duékoué, rock of the Panthère Blanche, 6° 46’ N, 7° 23’ W. Gasmoa 67) Neb 58" W. iNidzida,o 19° N, 5° 1° W. Romah, 1497 N, 4 34° W. Bam, Nord; 5 46 N, 4 7° W. Naporsud, 5° 43’ N, £ 6 W. PIPIDAE Xenopus tropicalis (Gray) Silurana tropicalis Gray, 1864, Ann. Mag. Nat. Hist. (3), 14, p. 316: Lagos, Nigeria. 23 (Nos. 233-6, 278, 341-2, 348-52, 374-7, 380, 383, 385-8, 430) CS RS. AMIS INETON.5S. 2772713, 8079) Banco Horest. 18. 1V.53. Snout covered with pustules; eye diameter included 3-4 (4 in only 8 frogs) times in the interorbital space; lower eyelid vestigial in lower anterior third of eye. Color in life. No. 233. Above, dark brownish black with a slightly greenish tinge. No. 234 Above, khaki green spotted with dark blue. No. 236. Above, khaki brown irregularly spotted with black; two fine black lines commencing on the sides posteriorly extend as far as the anus. Below, rosy cream, irregul- arly marbled. No. 341-2. Above, olive brown spotted with black. Below, a slightly khaki, brownish grey, paler than on the dorsum. In alcohol. Entire series. Below, usually pale, occasionally dark, finely flecked or with scattered spots. Size. Length of largest, a © (430), 52 mm. Diet. Stomach contents of 277 consists of insect fragments, some of which are recognisable as coming from aquatic coleopterous larvae. Habitat. Several were taken in temporary roadside pools, others in deep forest. Range. This is the first record of tropicalis for the Ivory Coast. In the Museum of Comparative Zoology tropicalis is represented by examples from Sierra Leone (2 localities); Liberia (5); Gold Coast (1); British Cameroon (3); French Cameroun (1). 132 A. LOVERIDGE Remarks. PARKER (1936 a: 157) provides figures illus- trating the differences between X. tropicalis and X. fraseri, two fully distinct species that were erroneously synonymized by NoBLE (1924: 160) whose material was actually fraseri Boulenger. BUFONIDAE Bufo regularis regularis Reuss Bufo regularis Reuss, 1834, Mus. Senckenberg, 1, p. 60: Egypt. & juv. (54) At Km. 25 on Dabou road. 14.111.53. juv. (96) Toupah. 20.III.53. 3 92 (97-8, 145) Cosrou. 20.III.53. Q vis Abidjan. 21.111.53. 9 (414) Gagnoa. 15.V.53. © (455) Ndzida. 20.V.53. & (823) G.S.R.S. VIL:51. CG PBaer cell Width of tympanum more than half, usually from two-thirds to three-quarters, the eye diameter; parotids kidney-shaped; dorsum almost as tubercular as the flanks; flanks studded with low rounded tubercles. Size. Length of larger g (823), 55 mm.; of largest 9 (145), 86 mm. Habitat. A savannah form occurring in and congregating about pools in village. Remarks. It seems advisable to refer these toads to the typical form which they resemble more closely than they do B. r. maculatus Hallowell of Liberia. Bufo camerunensis camerunensis Parker Bufo camerunensis camerunensis Parker, 1936, Proc. Zool. Soc. London, p. 153: Oban, Calabar, Nigeria. 22 & juv. (310-1, 558, 576) Yapo Nord. 24.IV-4.VII.53. © (725) Yapo Sud. 13.VIII.53. Width of tympanum more than half, usually two-thirds, the eye diameter; parotids indistinct, straight and very narrow; dorsum distinetly smoother than the flanks which are studded with large conical tubereles; greatest length of third finger equals the distance from tip of snout to centre of eye. ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 133 Color in life. No. 558. Interorbital marks black and very distinct; from snout to anus a very light, hairlike, vertebral line. Below, yellowish. Size. Length of largest 9 (725), 72 mm. Habitat. A virgin forest species. RHACOPHORIDAE Leptopelis viridis (Günther) Hylambates viridis Günther, 1868, Proc. Zool. Soc. London, p. 487: West Africa. 5 00 (122, 207, 285, 384, 476) C.S.R.S. 925.111-1.VI.53. 2 33, 2 © (306, 327-8, 557) Yapo Nord. 24.1V-2.V11.53. Fingers, including outer, slightly webbed at base; disks of fingers and toes well developed; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches tympanum or just in front of eye, usually to the eye. ni Golor in life. No. 306. g. Above, greyish brown, spotted. Below, throat and chest white, otherwise greyish white. Iris reddish brown. No. 327. g. Above, a dark triangular interorbital mark, otherwise | brown variegated with greyish brown and some more or less longitudinally arranged black specks. Iris reddish brown except in its upper portion, which is orange. No. 476. 9. Above, a brown triangular interorbital mark, other- wise rosy brown with distinct brown markings. Below, white speckled with brown. Iris silver, its upper portion orange. No. 557. 92. Above, more or less dark grey irregularly flecked with creamy white; a dark triangular interorbital mark; no russet or brown. Below, creamy white. Iris greyish silver, its upper portion golden. Color in alcohol. The characteristic semi-triangular interorbital mark is absent only in No. 306. Below, white; chin, throat and abdomen more or less flecked (C.S.R.S.) or marbled with greyish brown. 134 A. LOVERIDGE Size. Length of larger g (306), 37 mm.; largest 2 (476), 57 mm., the range of 99 being 45-57. Breeding. During April through June all 99 were gravid. Habitat. Taken at night in a tree at a height of six feet from the ground (327); at night in a bush (328); beneath the bark of a tree (557). Leptopelis boulengeri (Werner) Hylambates rufus var. boulengerı Werner, 1898, Verh. Zool.-Bot. Ges. Wien, 48, p. 197, pl. II, fig. 4: Victoria, Cameroon. 9:,(155), Yapo Nord MP INESSE All fingers and fourth toe with 1 phalanx free, remaining toes webbed to disks; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches between eye and nostril. Color in life. Above, a light, slightly reddish, brown; a very dark line across the snout, another between the eyes, and a third across the occiput. Sıze. Length 52 mm. Habitat. Taken at night on a tree, at a height of one and a half metres. | Remarks. Indistinguishable from Cameroon material of boulengeri in the Museum of Comparative Zoology, and specifically identical with a specimen from Mt. Coffee, Liberia (M.C.Z. 15939) formerly misidentified as tessmanni (BARBOUR & LOVERIDGE, 1930 a: 785). II yperolius concolor concolor (Hallowell) Iralus concolor Hallowell, 1844, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, p. 60: Liberia. © (290) GS. RS. 2241. 58: 3 (319) Yapo Nord! 72218253: 3 dd (440, 456-7) Ndzida. 25-28.V.53. First and fourth toes with 1 phalanx free of web; second toe with 1 or a 1 phalanx free, or actually webbed to the disk (in 319 only); third and fifth toes webbed to disks on one side; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches to eye, or between eye and nostril (in 319 only). ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 135 Dolto rm life. No: 456. ¢. Uniformly light greenish yellow. No. 475. g. Above, more or less khaki with brown markings [of the riggenbachi type] on dorsum; from end of snout through eye to a point just above the axilla is a dark brown band, light-edged above; thighs on their upper and posterior portions, reddish. No. 319. g. Above, light brownish. Below, creamy white. No. 290. ©. Above, orange yellow, the hind limbs and feet largely reddish. Below, rose, or more or less reddish. Iris blackish grey; pupil horizontally lozenge-shaped when closed, round when open. Size. Length of gg, 28-32 mm.; of only 2, 39 mm. Habitat. Taken at night on a bush, a tree, in bananas, and a hut. Remarks. Laurent (1951 f: 120) would transfer the Hyperoliinae from Rhacophoridae and place them in a new grouping with certain ranids, such as Arthroleptinae, for which he proposes the name Hyperoliidae. This sedge-frog has recently been recorded from “ Thiassale ” (presumably Tiassalé), Ivory Coast by LAURENT (1951 c: 30). Typical concolor has consequently been reported from every country (except Nigeria) from Portuguese Guinea to the French Congo; east of which it is represented by various races. Hyperolius picturatus Peters Hyperolius picturatus Peters, 1875, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 206, pl. Il, fig. 2: Boutry, Ashanti, Gold Coast. Hyperolius nitidulus Peters, 1875, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 209, pl. III, figs. 4-4 a: Yoruba, Lagos, Nigeria. O57) CS RS 17.1V53. OQ (437, 449) Ndzida. 25-26.V.53. First and fourth toe with phalanx free of web; second and third with 1% a phalanx free, fifth with 1, a phalanx (449) or webbed to the disk; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches hinder part of eye or to the eye. Color in life. No. 257. Above, clear brownish; sides of head, neck and flanks flecked with black. Below, throat, abdo- 136 A. LOVERIDGE men and forelimbs golden yellow; underside of hands and hind limbs bright yellow. Iris a rosy reddish brown. Habitat. Taken at night in a hut (437), and in a row of bananas (449). Size. Lengths of these 99 are 33, 35 and 36 mm. Remarks. LAURENT (1951 d: 395) treats picturatus as a race of the Ethiopian viridiflavus Duméril & Bibron, and suggests that it ranges from the Gold Coast through Dahomey to Nigeria. He also regards as a race of viridiflavus, nitidulus Peters, assigning it a range of from French Guinea to the Ivory Coast, having examined a g taken between Alangouassou and “ Mbayakio ” (presumably M’bahiakrou). But PETERS described nitidulus from “ Yoruba (Lagos) ” !, and the Yoruba country is in the hinterland behind Lagos, now a port on the coast of Nigeria. LAURENT (1951 d: 395) omits Yoruba and gives the type locality as “ Lagos (in errore)” but gives no reasons here or in his longer discussion (1951 c: 43) for doubting Peters’ data. Perhaps on the grounds that it conflicts with his theory of what the distribution should be. As a matter of fact two of Dr. AELLEN’s three Ivory Coast frogs resemble pieturatus much more closely than they do nitidulus and are scarcely distinguishable from two specimens from Lake Azingo, Gabon, French Congo. In each case one frog lacks the usual black flecks along the flanks. To my thinking nitidulus is simply a variant of picturatus in which some of the upper flecks have coalesced to form a more or less ill-defined line. Hyperolius fusciventris Peters Hyperolius fusciventris Peters, 1876, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 122: Liberia. © (381) C.S.R.S. 7.V.53. First (scarcely) and fourth (clearly) toes with 1 phalanx free of web; second, third and fifth webbed to the disk on one side; tibio- tarsal articulation of adpressed hind limb reaches the eye. Color in life. Above, uniformly spinach green delimited on the sides by a golden yellow line edged with vinous anteriorly; upper lip white; thighs anteriorly variegated with yellow, otherwise ' The correct reference is pl. iii, figs. 4-4 a, not as given by LAURENT. ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 137 uniformly vinous; limbs, including the metatarsus green, the latter edged with white and black; fingers and toes white suffused with vinous. Below, throat and abdomen vinous vermiculated with black and grayish white. Size. Length of 9, 27 mm. Remarks. The Museum of Comparative Zoology has this species from Sierra Leone (2 localities) and Liberia (8 localities) where it is abundent. The only non-Liberian record in the litera- ture is a somewhat doubtful one from Makomo, Spanish Guinea, given by NieDEN (1908 b: 503). Consequently the species is new for the Ivory Coast, though one suspects that the Banco frog referred to cinctiventris Cope (a species described from Umvoti, - Natal) in PauLıan and VILARDEBO’s paper (1947: 131), may prove to be a fusciventris. RANIDAE Rana occipitalis Günther Rana occipitalis Günther, 1858, Cat. Batr. Sal. Coll. Brit. Mus., p. 130, pl. 11: Gambia (restricted). SJ (42) Near Adjamé. 14.111.53. io 297179, 49475355 SISESAR.S. _ 5.1V-29V 11.53. EI Vapo; Nord 7 27.1V.53: Characterised by the conspicuous transverse fold connecting the posterior edges of the upper eyelids; toes webbed to tips; vomerine teeth in two oblique rows, anteriorly touching inner posterior edges of choanae. Color notes. go. Iris reddish brown in life, pupil a vertical lozenge; retracted vocal sacs flesh-cream, greyish when inflated. Size. Length of largest g (42), 120 mm., a slightly smaller one weighed 120 grams. Length of largest © (494), 127 mm., weight 235 grams. Remarks. A key to the frogs of the genus Rana occurring in Liberia (LOvERIDGE: 1941 e: 134-135) will be found to cover all the Ivory Coast species mentioned in this present paper. In 1950 LAURENT proposed separating occipitalis from Rana by reviving the generic name Dicroglossus Giinther, 1860, two years 138 A. LOVERIDGE later DE Wirre reduced it to subgeneric rank which would seem a more reasonable allocation if no earlier name is available. Rana albolabris albolabris Hallowell Rana albolabris Hallowell, 1856, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, p. 153: West Africa. i 6 OO (78, 268, 272, 339, 368, 670) C.S.R.S. 17.II1-31.VI7:53. & © (397, 403) Duékoue. 13.V.53: Vomerine teeth in two oblique rows between, though not in contact with, the choanae; tips of fingers and toes dilated into large disks; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches eye (in 2), between eye and nostril (15), or end of snout (1). In this species the vocal sacs are internal, but males are distinguished by a glandular swelling at base of forearm. Color in life. No. 78. Above, rosy brownesikudke greenish grey. Below, white. No. 268. Above, slightly greenish brown; entire upper lip silvery white; sides greenish; thighs marbled with yellow green. Below, pure white with some grey spotting. No. 339. Above, olive green. Below, white. Size. Length of only & (403), 57 mm.; lareest 2272), 78 mm. Habitat. Nos. 397 and 403 were taken in a rocky cave of the Panthère Blanche. Rana maccarthyensis Andersson Rana maccarthyensis Andersson, 1937, Arkiv. Zool., 29 A, No. 16, p. 9, figs. 3-4: Maccarthy Island, Gambia. Hana (Ptychadena) retropunctata Angel, 1949, Bull. Mus. Hist. Nat. (Paris), (2), 27, pp. 509-511, fig.: Mount Nimba, French Guinea. 11 gg, 1 Fad., 1 © juv. (176, 223, 237-43, 271, 327 see CORS,. d.IV=Z4VL55: An inner and an outer metatarsal tubercle, latter usually connected by a series of minor or minute (often white-tipped) tubercles with first subarticular tubercle of fourth toe; fourth toe with 2 phalanges free of web, first toe usually with 14% (1 only in Nos. 239, 241; 2 only in 176), second toe (when entire) with 1 (14%, in 176), third toe with 1, fifth toe with 1, or 1 phalanx free ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 139 of web; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches nostril (both 92 and 3 gg), end of snout (1 3), or well beyond (7 4g). Males with a vocal sac whose aperture extends posteriorly toward lower insertion of forearm. One 48 mm. frog, well nou- rished, lacks its left foot, lost at some early age. _ Golor in life. The collector was much struck by the variability of this species, the presence or absence of a vertebral line, etc. No. 239. 38 mm. g. As 238, but yellow more pronounced and extending almost as far as the chest. No. 238. 39 mm. g. Above, a light vertebral line. Below, creamy white, slightly spotted with brown; vocal sacs greenish grey; thighs and abdomen yellowish. No. 243. 40 mm. 4. Above, rosy brown, the thighs marbled with bright yellow. Below, throat and chest an- teriorly cream, chest posteriorly to anus, thighs and legs, sulphur yellow. No. 347. 42 mm. 4. Above, brownish gray; head with a black interorbital crossbar; on the dorsum the rectangular black spots are more or less regularly disposed, a strikingly A-shaped mark; dorsolaterally and on the flanks are an upper and lower longitudinal series of black spots. Below, retracted vocal sacs greenish, but yellow-green striated with yellow when inflated; otherwise below, yellowish white, more yellow on the belly. Iris black, its upper portion golden, the lower part reddish brown. No. 550. 48 mm. g. Above, vertebral line light orange brown. Below, retracted vocal sacs black, greyish when inflated. No. 237. 52 mm. g. Above, a light vertebral line. Below, golden yellow including vocal sacs; chest ivory white. Iris in its upper part bright golden. No. 481. 60 mm. 9. Above, the very conspicuous vertebral line light brick red, otherwise brownish grey 140 A. LOVERIDGE tinged with olive and spotted with black; sides grey, yellow towards the loins. Below, creamy white, slightly yellowish on the belly and hind limbs. Size. Length of largest g (237), 52 mm.; only adult © (481) 60 mm. Breeding. On April 13 the males were taken when calling “ crak ”, abruptly and somewhat weakly, from a depression in deep forest; no females were seen. On June 1 a female was taken distended with ova. Remarks. I have compared these frogs with a cotype of maccarthyensis, a species apparently overlooked by ANGEL when he described retropunctata from five frogs, whose adpressed tibio- tarsal articulations failed to pass the end of the snout (between eye and nostril in two 99, nostril in three 33). None were of large size, however, the 4 and © syntypes being 30 and 36 mm. respectively, and a “ Gouela ” (? Goueia) © only 41 mm. I have no hesitation in synonymizing retropunctata with maccarthyensis which is re- presented in the Museum of Comparative Zoology by specimens from Gambia (2 localities), Sierra Leone (2), and Liberia (4). MERTENS (1938 a: 242) has recorded the species from Senegal and the French Sudan, but it is new for the Ivory Coast if ANGEL’s record for Mount Nimba is considered as French Guinea. Rana longirostris Peters (See Fig. 1) frana longirostris Peters, 1870, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 646, pl. I, fig. 5: Keta, Togo (as Guinea). 1 4, 2.22 (45-47) -GS.B.S. 1471153. 4 3g, 1 9 (159, 325-6, 567-8) Yapo Nord. 1.V-30.V1.53. First, second and third toes with % a phalanx free of web, fourth with 1 phalanx free, fifth webbed to tip; tibiotarsal articula- tion of adpressed hind limb reaches just beyond (in 1) or well beyond (7) end of snout. Color. There is a tendency for the backs of 3g to be flecked with black, while those of 99 are usually uniformly grey in alcohol. ATA ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 141 Ike Ale Rana longirostris Pet. 9 No. 46. Phot. Aellen. Their variability in life caused Dr. AELLEN to note them down as follows: No. 325. 45 mm. g. Above, olive brown, back with a few dark brown spots; sides from snout to groin and along hind limb to foot, a sharp-edged, blackish brown band very distinct from the dorsal colouring; thighs marbled with yellow and a little green. Below, throat pale yellow; retracted vocal sacs black, grey when dilated; chest creamy yellow; belly yellow; hind limbs greenish yellow. Iris reddish brown. — iN bo A. LOVERIDGE 3. Above, cinnamon. Below, slightly greenish yellow; retracted vocal sacs black, grey when inflated. Iris golden yellow on upper portion. TA © (©) ©: _ a LS =] 3 3 O. No. 45. 48 mm. g. Above, greenish grey; thighs marbled with bright yellow. Beiow, vocal sacs grey; throat uniformly white; belly canary yellow. No. 159. 48 mm. 4. Above, brownish grey; hind legs transversely banded. Below, white, the belly and thighs somewhat yellow. No. 568. 53 mm. 4. Above, slightly greyish olive. Below, yellow with the chest whitish; inflated vocal sacs pale grey. Iris as in No. 567. No. 47. 57 mm. 9. Above, khaki; otherwise resembles No. 46. No. 326. 61 mm. 9. As No. 325. No. 46. 63 mm. 9. Above, light rosy brown; thighs marbled with yellow and green. Below, light yellow, uniform; soles of feet dark brown. Size. Length of largest g (568), 53 mm.; largest © (46), 63 mm. Breeding. On March 14 Nos. 45 and 46 were in coitu. Habitat. Nos. 325 and 326 were taken at night in a waterfilled rut and on a forest path respectively. Rana mascareniensis mascareniensis Duméril & Bibron Rana mascareniensis Duméril & Bibron, 1841, Erpét. gen., 8, D, 350: Madagascar; Mauritius; Seychelles. 783,8 99, 10 juv. (34, 79, 123, 125-6, 177, 183, 203-4, 209, 224-5, 94-5, 266-7, 270, 363, 366, 369-73, 482) C.S.R.S. 12.111-5.V1.53. First, second and third toes with 1 (sometimes rather more) phalanx free of web, fourth with 2-24 (usually 214) phalanges free, fifth with 13-1 (usually 1) phalanx free of web; tibiotarsal articula- tion of the adpressed hind limb reaches nostril (in 2), end of snout (2), or clearly beyond (20). Une J (267) is without a vertebral line; 4 44 and 11 99 and ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 143 young have a hairlike vertebral line; 2 gg and 7 99 display a broad, ribbonlike vertebral line. Color in life. Dr. AELLEN compares a & (482) masca- reniensis with a 9 (481) maccarthyensis taken the same day, remark- ing that the coloration of the g is somewhat similar but more olivaceous, the vertebral line yellowish green, and the inflated vocal sacs a light grey. N07 3697 <<. Above, generally pale; vertebral line broad and a light golden yellow, as are the outermost dorso- lateral keels and the prolongation of the upper lip; tympanum light brown with a median reddish brown spot. Below, pale golden white, slightly yellow on the abdomen. Iris golden yellow on its upper portion. Nos. 370-2. gg. Above, vertebral line hairlike, yellow. Below, peppery white (371); vocal sacs brownish white (370) or black (371-2). Nom1834 2.8. Retracted vocal sacs black, grey when inflated. No. 267. &!. Above, no vertebral line; the third skin fold anteriorly, and whole of the fourth, light yellow. Below, vocal sacs grey. Nereis. 69. Flanks variegated with silvery white. INO. 2548," 0. Above, vertebral line broad, on either side of it four parallel, longitudinal skin folds bearing (squarish) black blotches; thighs yellowish. Below, upper lip to behind the commissure golden; throat and chest cream; abdomen yellow. Length 52 mm. INOS 255. ©. Above, vertebral line very fine but distinct, otherwise like No. 254 except that the dorsal skin folds are less regular, more broken. Length 95 mm. N022066. ©. Above, vertebral line greenish yellow. Below, upper lip reddish brown. Iris golden on its upper portion. Length 58 mm. Size. Length of largest G (482), 53 mm.; largest 99 (266; 270), 61 mm. 144 A. LOVERIDGE Arthroleptis poecilonotus Peters Arthroleptis poecilonctus Peters, 1863, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 446: Boutry, Ashanti, Gold Coast. 13 dd, 30 99 (19-24, 31-2, 35-38, 41, 43, 59-66, 70-7, 82,778, 184-6, 196-202, 654) C.S.R.S. 10.III-28.VIT.53. 1 © (664) Banco Forest. 30.VII.53. © her. (409) Duékoué. 14.V.53. : © her. (460) Ndzida. 28.V.53. Toes terminate in tiny disks (except when shrivelled), without (or with the merest trace of) web; an inner metatarsal tubercle only; tibiotarsal articulation of the adpressed hind limb reaches the eye in every specimen (12 3g; 33 99), though barely in three gravid 99. Length of gg (distinguished by their dark chins, and sometimes throats), 20-27 mm., average 23 mm. Their backs may be uniform (1), or with a more or less distinct hourglass pattern (11), on which may be superimposed a hairlike (2) or broad, ribbonlike (1) vertebral line. Length of 22 (distinguished by larger size and white or freckled throats), 24-33 mm., average 27 mm. Their backs may be uniformly pale fawn or dark brown (4 + 2), more usually grey with an hourglass pattern (16) on which may be superimposed a hairlike (2) or broad, ribbonlike (2) vertebral line. Breeding. On April 10 at C.S.R.S. a 23 mm 22015 and 30 mm. ® (202) were taken in cottu. Between March 10 and July 30 most, if not all, adult 99 were gravid. Phrynobatrachus liberiensis Barbour & Loveridge Phrynobatrachus liberiensis Barbour & Loveridge, 1927, Proc. New England Zool. Club, 10, p. 14: Gbanga, Liberia. O juy. (323) Yapo Nord. 30:1V 53. g ad. (396) Duékoué. 13.V.53. Toes terminate in tiny disks, the first and second narrowly webbed to the disk or with ¥% a phalanx free, third with 2 phalanges free, fourth with 3, and the fifth with 2 phalanges free of web; tibiotarsal articulation of the adpressed hind limb reaches end of snout; a well-developed outer metatarsal tubercle, a very small and indistinct inner one, and an ill-defined tarsal tubercle which is ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 145 little more than a skinfold in the adult, indistinguishable in the young. Size. Lengths of these gg, 23 and 30 mm. respectively. Habitat, The Yapo frog was taken on the forest floor, the adult in a rocky cavern of the Panthère Blanche. Remarks. These have been compared with the series of types in the Museum of Comparative Zoology, which has the species from five localities in Liberia. It is new for the Ivory Coast. PARKER (1936 a: 148) has referred to this species, though with some misgivings, two gg from Eshobi, Mamfe Division, British Cameroon. Phrynobatrachus aellenı sp. nov. (See Fig. 2) Type. Muséum d’Histoire naturelle of Geneva, Switzer- land, No. origin. 538, an adult 4 taken in a temporary pool on a forest trail near the research centre (C.S.R.S.) to the west of Abidjan, Ivory Coast. Collected by V. AELLEN, June 22, 1953. Diagnosis. A large dark-cheeked species with > < glan- dular folds on the scapular region of the uniformly coloured dor- sum; hinder side of thighs with a conspicuous light longitudinal line between two darker bands extends from anus to back of knee; lower surface of hind legs, more especially the tibia, exhibit large brown spots; fourth toe with three terminal phlanges free of web, the third toe with one and a half or two joints free; a tarsal and two metatarsal tubercles. Description. Head slightly longer than broad; snout rather prominent, pointed, longer than the eye diameter; nostril nearer end of snout than eye; canthus rostralis somewhat angular; loreal region slightly oblique, scarcely concave; interorbital space broader than an upper eyelid; tympanum somewhat indistinct, raised in centre, greater than half the eye diameter; tongue with a median papilla. Finger tips dilated into definite disks, first shorter than second which is shorter than fourth, third the longest, its length equalling the distance from snout to orbit; toes with small, but distinct, disks, first and second toes webbed to the disk, third with 114 or almost 2 phalanges free of web, fourth with 3 phalanges free, fifth with 1 phalanx free and only a narrow seam of web on next phalanx, 146 A. LOVERIDGE third toe extending beyond the fifth; an outer and an inner meta- tarsal tubercle which are as far from each other as is the inner from the small tarsal tubercle; tibiotarsal articulation of the adpressed hind limb reaches the end of snout; length of the tibia contained about 134 times in the length from snout to vent. Rie 2; Phrynobatrachus aelleni sp. nov. type & No. 538. Phot. Aellen. Skin of head and back shagreened, from the upper eyelids glan- dular folds converge to an imaginary line connecting the forelimbs, then diverge on the dorsum. Below, smooth. Color. Above, crown of head dark grey merging on the back into the paler grey of the flanks, a single azygous black spot on dorsum above the right groin; side of face from end of snout very dark brown (tinged with green in life) with a few scarcely discernible white specks along upper lip, edged above by a light canthal line, this dark band continues through eye to the insertion of the forelimb; flanks pale grey with a few inconspicuously small flecks of white and darker grey; thigh anteriorly with a linear ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 147 series of light-edged dark dashes or blotches, posteriorly with a light (golden yellow in life) longitudinal line, more or less edged with dark brown above, and markedly so below by a broader band that extends from anus to hinder side of the knee; upper aspect of tibia pale grey with four faint crossbands of darker grey. Below, chin and throat dark grey becoming paler posteriorly and terminating on chest; rest of undersurface creamy white, becoming yellow posteriorly and on the hind limbs; tibia strikingly blotched with variable-sized brown spots; heel to sole, as also elbow to palm, blackish brown, which colour does not extend to the digits. Size. Length from snout to anus of 3 holotype, 37 mm.; length of hind limb, 63 mm. Phrynobatrachus parogoensis sp. nov. Type. Muséum d'Histoire naturelle of Geneva, Switzerland, No. origin. 458, a gravid 9 taken in a banana plantation at Ndzida near coast, Ivory Coast. Collected by V. AELLEN, May 25, 1953. Paratype. Museum of Comparative Zoology, Cambridge, Mass. No. origin. 459, a gravid £ with same data as the type. Diagnosis. Differs from o. ogoensis and o. brongersmat, which it resembles in many respects, in the more extensive webbing of the first, second and fifth toes; probably shorter limb; and in lacking the conspicuous light and dark barring of the lips which is so characteristic of o. ogoensis and o. brongersmai; nor are there any large spots on the throat and breast of the new species. In amount of webbing the new species approaches plicatus (Giinther), but differs from that widespread amphibian in many ways. Description. (Paratype variations are given in paren- theses). Head slightly broader than long (slightly longer than broad); snout scarcely pointed, chiefly rounded; nostril nearer end of snout than eye; canthus rostralis rounded; loreal region some- what oblique, scarcely concave; interorbital space as broad as (or slightly narrower than) an upper eyelid; tympanum somewhat indistinct, raised in centre, its diameter more than half that of the eye; tongue with a median papilla. Finger tips slightly dilated and pointed, first shorter than second, which is shorter than fourth, third the longest, its length 148 A. LOVERIDGE equalling the distance from end of snout to orbit; toes with small, but distinct, pointed disks, first and second toes webbed to the disks, third with 1 phalanx free of web, fourth with 2 phalanges free, fifth webbed to disk and subequal in length to the third; an outer and an inner metatarsal tubercle which are as far from each other as is the inner from the small tarsal tubercle; tibiotarsal articulation of the adpressed hind limb reaches the tympanum; length of the tibia contained more than twice (21% times) in the length from snout to anus. Skin of head and back smooth, from the upper eyelids rather inconspicuous glandular folds converge to an imaginary line connecting the forelimbs, then diverge on the dorsum. Below, smooth. Color. Above, dark brown; from snout to anus a 2 mm. (11, mm.) broad light pinkish (darker in centre) vertebral line; dorsolateral area pale, mottled with darker; lips grey more or less flecked with white; side of head through nostril and eye to halfway (or groin) along flank an illdefined, more or less continuous, dark band; thighs above, pale heavily marbled with dark brown, cir- cum-anal area dark brown extending as an ill-defined band to hinder side of the knee; upper aspect of tibia pale brown with four, conspicuous, dark brown crossbands and other scattered markings. Below, chin and throat very pale grey dotted with white; chest, abdomen and thighs anteriorly white, thighs posteriorly vermicul- ated with brown; outer part of heel to sole, also elbow to palm though less noticeably, blackish brown, extending on to the toes, but not on to the fingers. Size. Length from snout to anus of ® holotype (458), 26 mm., of paratype 9 (459), 24 mm.; length of hind limbs 37 and 34 mm. respectively. Phrynobatrachus alleni Parker Phrynobatrachus alleni Parker, 1936, Zool. Meded., 19, p. 91: Firestone Plantation No. 3. Du River, Liberia. 2 (559) Yapo Nord. 28.V1.53. Toes terminate in tiny disks, the first, second, third and fifth webbed to the disks, the fourth with 2 phalanges free (except for an exceedingly narrow seam on the penultimate joint); a well-deve- ON AMPHIBIA SALIENTIA FROM THE IVORY COAST 149 loped outer metatarsal tubercle, a small but distinct inner one, and an ill-defined tarsal tubercle; tibiotarsal articulation of adpressed hind limb reaches slightly beyond end of the snout. Size. Length of 9, 25 mm. Remarks. Compared with g and © paratypes of allenı, a species hitherto known only from half-a-dozen iocalities in Liberia, and one in Gold Coast. Summary of the Extent of Webbing in these Ivory Coast Phrynobatrachus. Number of joints free on Species Sex | No. Ist. nt, Ma a SE toes liberiensis d 323 1% yy, 2 | 3 2 » So 396 | 0or % | Vor % 2 3 2 aelleni 3 538 0 0 115 or 2 3 1 parogoensis 2 458 0 0 2 0 ) © 459 0 0 1 2 0 alleni Q 559 0 0 0 2 0 For comparison with data of Liberian species listed in LovERIDGE (1941 e: 137-139). REFERENCES! of papers referred to in the text BARBOUR, T. & A. Loveringe. 1930a. Reptiles and Amphibians from Liberia. In Strone, R.: Report of the Harvard- African Expedition upon the African Republic of Liberia and the Belgian Congo. Cambridge, Massachusetts 2109780, pls. LL Carte provisoire de l Afrique Occidentale française. 1939. Cote d'Ivoire, Abidjan, au 1: 200000. Dresse, dessiné et imprimé par le Service géographique de l’A.O.F. 1 Where a date is followed by a letter of the alphabet it indicates that, during the year cited, the author in question published more than one paper on African herpetology. The latter has chronological significance in a more comprehensive bibliography of African herpetology (1880-1954) which it is hoped may be published in the not too-distant future. 150 A. LOVERIDGE LAURENT, R. 1951 c. Catalogue des Rainettes Africaines (genres Afrixalus et Hyperolius) de la Collection du Museum National d'Histoire naturelle de Paris. Ann. Soc. zool. Belge 82: 23-50, figs. 1-2. — 1951 d. Aperçu des Formes actuellement reconnaissables dans la Superespèce Hyperolius marmoratus. Ann. Soc. zool. Belge 82: 379-397, figs. 1-15. — 19517. Sur la Nécessité de supprimer la Famille des Rhaco- phoridae mais de créer celle des Hyperoludae. Rev. Zool. Bot. afr. Bruxelles 45: 116-122. LOVERIDGE, A. 194le. Report on the Smithsonian-Firestone Expe- dition’s Collection of Reptiles and Amphibians from Liberia. Proc. U.S. nat. Mus. 91: 113-140, map. Mertens, R. 1938 a. Uber eine Froschsammlung aus Westafrika. Zool. Anz. Leipzig 123: 241-245, figs. 1-2. NIEDEN, F. 19086. 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In der Beschreibung dieser Art hat JonEsco mit keinem Wort die Furca erwähnt, ein Umstand, der zu der Vermutung Anlass gegeben hat, dass die Art keinen Sprungapparat besässe (z.B. STACH 1949, pp. 166, 170, 174 usw.). Die Grundlosigkeit einer solehen Annahme geht aber eindeutig aus JonEscos nächst- folgender Beschreibung von Beckerella spelaea hervor. JONESCO schreibt zur Begründung der Zugehörigkeit der Art spelaea zur Gattung Beckerella u. a. folgendes (p. 382): „La difference essen- tielle entre l’ Acherontiella et la Beckerella spelaea consiste en ce que la premiere est complètement dépourvue de fourche tandis que la seconde possède une fourche très développée. “JonEsco hat dem- nach den Furcabesitz als ein selbstverständliches Merkmal der Gattung Beckerella angesehen. Wenn er also unter diesen Um- ständen die Art quadriocellata zur gleichen Zeit in die Gattung Beckerella stellt, so kann sie unmöglich furcalos gewesen sein. Wollte man überhaupt aus Jonescos Unterlassung einen Schluss ziehen, dann doch am ehesten den, dass die Furca keine spezifischen Besonderheiten aufwies, d. h., dass sie „ganz gewöhn- lich“ aussah. Dies wird auch durch einen Fund aus einem alten Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 12 152 E. VON TÖRNE verlassenen Tiroler Bergwerk (s. u. 7. quadripunctata tiroliensis n. ssp.) wahrscheinlich gemacht. Eine zweite Unklarheit besteht bezüglich der Anzahl der tibio- tarsalen Keulenhaare. JoNEsco nennt in seiner Beschreibung nur ein Keulenhaar, obwohl er in der beigegebenen Zeichnung ein- deutig zwei Keulenhaare dargestellt hat. Der Irrtum, der diesem Widerspruch zugrunde liegt, ist wohl im Text zu vermuten, da sich die Zweizahl beim Spürhaarbesatz bei allen nahestehenden Arten wiederfindet. Eine Entscheidung in dieser Frage kann jedoch erst nach einer Revision der Typen gefällt werden. Die Einordnung dieser Art in die Gattung Hypogastrura ! bedarf der Rechtfertigung. Beckerella quadriocellata Jonesco gehört in jene Reihe von Arten und Gattungen, für die Sracu (1949, S. 169) eine ausgezeichnete Übersicht veröffentlicht hat. Ergänzt man diese Formenreihe durch die Arten bonett Tarsia in Curia und quadriocellata Jonesco (sowie durch die hier zu beschreibende n. ssp. tiroliensis), so erweisen sich diese Arten als gestaltliche Binde- glieder zwischen den von Stacu (1949) als selbständige Gattungen anerkannten Artengruppen. Eine Zusammenlegung der Gattungen, wie sie DELAMARE DEBOUTTEVILLE (1947) schon angebahnt und STACH (1949), einen Schritt weitergehend, in Erwägung gezogen hat, liesse sich also durch die Berücksichtigung der obengenannten Arten gewiss noch besser motivieren. Ich habe mich daher um eine Erweiterung der Gattung Schôttella durch Einbeziehung der Gattungen Choreutinula Paclt (pro Beckerella Linnaniemi; Syn. Beckerellodes Salmon, 1945), Mesogastrura Bonet, Mesachorutes Absolon und Typhlogastrura Bonet bemüht. Diesen Gedanken habe ich jedoch aufgegeben, weil mir der Unterschied einer Gross- gattung Schôttella gegenüber der Gattung Hypogastrura nicht gewichtiger erscheint als die von mir ebenso geringgeschätzten Unterschiede zwischen den einzelnen Gruppen der in Frage stehen- den Formenreihe. Der letztliche Unterschied zwischen beiden Gattungen ergäbe sich aus dem Besitz bzw. Nichtbesitz eines zusätzlichen Tuberkels (,,accessory boss“) im Postantennalorgan. ' In der Nomenklatur folge ich Gisin, weil durch die noch so wohlbe- gründete Einführung neuer Namen (s. Sracn, 1949, Neogastruridae, etc.) nomenklatorische Schwierigkeiten nicht beseitigt werden. Hier gibt es nur einen Weg, den über die Internationale Kommission für Zoologische Nomen- klatur, deren Entscheidung für alle verbindlich ist. NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH Liss Eine solche Konzeption würde es notwendig machen, Arten wie Hypogastrura breviempodialis Stach und H. gisini Strenzke in die Gattung Schöttela einzubeziehen. Das Merkmal ,,accessory boss“ ist aber nicht immer eindeutig und oft sehr schwer zu erkennen und daher für eine Gattungstrennung nicht gut geeignet. Ich halte mich deshalb an die weite Auffassung der Gattung Hypogastrura, wie sie auch Gisin (1944) in seinen „Hilfstabellen“ vertreten hat. Die Unterscheidung von Artengruppen innerhalb dieser Gattung ist ein so dorniges Kapitel, dass ich mich nicht entschliessen kann, die vorstehende Art irgendeiner subgenerischen Kategorie zuzu- ordnen. Die vielfach vertretene Unterscheidung von Gattungen bzw. Untergattungen im Bereich der Grossgattung Hypogastrura ist zu einem guten Teil historisch bedingt, weil zur Zeit der Auf- stellung jener Kategorien sehr viele Zwischenglieder noch nicht bekannt waren, die uns heute eine engere Gruppierung schwer machen. Hypogastrura quadripunctata tiroliensis n. ssp. Das Collembolenmaterial, das E. Kritscuer, J. KLIMA und G. ERTEL in den Knappenlöchern am Tschirgant (Nord-Tirol) gesammelt haben, enthielt auch 2 Tiere, die mit der Beschreibung der Beckerella quadriocellata Jonesco weitestgehend überein- stimmten. In seinem „Beitrag zur Kenntnis der Höhlentierwelt der nördlichen Kalkalpen“ hat mein Lehrer, Herr Prof. Dr. H. JANETSCHEK, diesen Fund unter dem Namen Mesachorutes s. sp. (Beckerella quadriocellata Jonesco aff.) angeführt, weil ich nach der ersten Bearbeitung des Materials noch eine spezifische Verschieden- heit des Tiroler Fundes angenommen hatte. Indessen erscheinen mir die Unterschiede gegenüber Jonescos Beschreibung der quadrı- ocellata zu gering, um auf Grund des vorliegenden Materials eine eigene Art zu rechtfertigen. Im Vergleich zu Jonescos Beschreibung kann ich folgende Abweichungen der n. ssp. tiroliensis feststellen: 1. Die n. ssp. tiroliensis besitzt an allen Klauen deutliche Empodial- anhänge. 2. Die n. ssp. tiroliensis besitzt eindeutig je 2 Keulenhaare an den Tibiotarsen. 154 E. VON TÖRNE Der erstgenannte Unterschied muss als gegeben hingenommen werden, denn JoneEsco vermerkt in seiner Beschreibung ausdriick- lich: „Absence de l’ongle inférieur“. Der zweite Unterschied ist jedoch, wie oben ausgeführt, zweifel- haft, da im Text der Beschreibung nur ein Keulenhaar angegeben wird, während in der Zeichnung je zwei dargestellt worden sind. Der Innenzahn an den Klauen ist beim vorliegenden Material sehr schwach entwickelt und mehr distal als bei einer der nächst- verwandten Arten, der Hypogastrura ( Mesogastrura) levantına Bonet (nach der Zeichnung von Bonet zu urteilen). Die Furca gleicht jener von inermis und levantına. Die Dentes sind dorsal mit je 4 Haaren besetzt. Das Tenaculum ıst dreizähnig, Corpus ohne Haar. Der Ventraltubus ist jederseits mit 4 Haaren besetzt. Ein Exemplar ist bei der Bearbeitung leider zerstört worden und das 2. (der Holotypus) ist wegen ungenügender Fixierung bei der Milchsäurebehandlung geplatzt. An dem Milchsäurepräparat sind jedoch noch alle wesentlichen Merkmale zu erkennen, nur die Ommen sind wegen der vollständigen Zerstörung des Pigments sehr schwer zu erkennen. Eine Rückbettung in Alkohol scheint mir zu gewagt, daher verbleibt der Holotypus im mikroskopischen Dauerpräparat (Milchsäure als Einschlussmittel). Genaueres über den Fundort s. JANETSCHEK (1952, S. 11—12). Aufbewahrungsort des Holotypus: Naturhistorisches Museum ın Genf. Tetracanthella reducta n. sp. (Abb. 1). KENNZEICHNUNG. — Grösse bis zu 1,2 mm, blau gefärbt; mit reticuliertem Integument. Machrocheten auf dem letzten Abdo- minalsegment häkchenförmig endend und zum Teil schwach ge- keult. Die beiden medianen praespinalen Haare (s. Abb. 1) auf dem Abd. V + VI sind voneinander etwa doppelt soweit entfernt wie von den seitlich benachbarten Machrocheten. Ommen 8 + 8; Post- antenalorgan länglich-oval. Tibiotarsi mit je 2 die Klauen über- ragenden, leicht geschwungenen Keulenhaaren. Furca und Retina- culum fehlen vollständig. VERGLEICH. Tetracanthella reducta n. sp. in der T. afurcata Handschin sehr ähnlich. Beide Arten gleichen sich in ihrer Gesamt- NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 155 erscheinung (Färbung, Gestalt, Grösse) und dem völligen Mangel von Furca und Retinaculum. Ein deutlicher Unterschied besteht jedoch in der Behaarung. Bei der neuen Art sind die dorsomedialen Borsten des Abd. V + VI viel weiter auseinander gesetzt als bei afurcata; ihr Abstand ist Degree Minime so gross oder grösser als derjenige N Y Us der Analdornen. Ferner sind die Ne P GON jf Keulenhaare (KH)! der Tibio- LA a N tarsen sowie die dorsolateralen 74 Y pd i Macrocheten (M) des Abd. V+ VI VA IA A deutlich länger. Bezeichnet man ( N i ; die Abstände (a, b, c) gemäss Ab- Bd bildung 1, so kann man die Ver- c haltnisse durch folgende Mass- ABB. 1. — Tetracanthella reducta zahlen ausdrücken: no sp:; Abd. V VI. reducta n. Sp. afurcata BE" OB oR: 12 a ee) oder oder a> 2b | a0 GE AC DREI KH : Klauenaussenkante III D lesi M : Klaueninnenkante III Al di WEITERE BESCHREIBUNG. — Färbung dunkelblau, Pigment körnig, grossteils sehr dicht, aber doch unregelmässig verteilt, viele helle Flecken freilassend. Integument deutlich, stellenweise grob reticuliert. (Hinsichtlich dieser Strukturen unterscheiden sich reducta n. sp. und afurcata nicht wesentlich, da bei afurcata nur 2 gelegentlich eine feinere Reticulation vorkommt.) ? Behaarung 1 Die Spürhaare sind entgegen HanpscHins ausdrücklichem Vermerk auch bei T. afurcata Handsch. meist mehr oder weniger gekeult, so dass sich die neue Art diesbezüglich nicht wesentlich unterscheidet. 2 An meinem Tiroler Material von Tetracanthella afurcata habe ich die verschiedensten Abstufungen zwischen feiner Granulation und deutlicher Reticulation feststellen können. Dieser Befund gibt zu der Frage Anlass, ob diese strukturellen Verschiedenheiten des Integuments zu Recht als spezifische 156 E. VON TÖRNE ähnlich wie bei anderen Arten der Gattung (Th. II 6, Th. III 4, Abd. I—IV gewöhnlich 3 + reguläre dorsale Haarreihen). Neben den Machrocheten, die gegen das Ende des Abdomens nach Zahl und Länge stärker hervortreten, finden sich auf jedem Segment (ausser Th. I) dorsolateral auch 1—3 Paar feine (sinnes- haarähnliche) Härchen !; solche Härchen finden sich auch bei anderen Arten wie afurcata und ‚„montana“ in entsprechender Form, Zahl und Anordnung. Antennalorgan und Postannalorgan typisch. Die Ommen G und H sind ähnlich wie bei afurcata stark reduziert. Der Empodialanhang II und III kaum halb so lang wie die Klaue und der EAI ist nur sehr schwach ausgebildet oder fehlt ganz. Holotypus 1 9, 0,83 mm; Antenne: Kopfdiagonale = 10 : 13; Segmentproportionen nach Aufhellung in Milchsäure (von dorsal gemessen): Th. II bis Abd. (V + VI) = 30: 24: 22: 242524: HD: 23. Fundort: Innsbruck, Höttinger Graben, lichte Gufl; 17 Ex. Mai 1951; vgl. Angaben bei Pseudanurophorus 4-oculata n. sp.). Der Holotypus ist ein verhältnismässig kleines aber gut er- haltenes Exemplar aus der Population. Nach Milchsäurebehandlung wird er weiter in Alkohol aufbewahrt. Aufbewahrungsort: Natur- historisches Museum in Genf (dort auch Milchsäurepräparat eines Paratypoiden). Weiteres Material in meiner Sammlung. Pseudanurophorus quadrioculatus n. sp. (Abb. 2). KENNZEICHNUNG DER ART. — Grösse um 0,52 mm. Färbung kräftig, grau erscheinend, Segmentgrenzen hell. Ommen 2 + 2, in weiten Abstand hintereinanderliegend. PAO breit eiförmig. Abd. IV mit 1 + 1, Abd. V mit 3 + 3 fein Sinneshaaren (Abb. 2b). VERGLEICH. Die nächststehende Art ist Pseudanurophorus binoculatus Kseneman (1934). Die neue Art ist dieser in ihrer Merkmale gewertet werden können. Die Tetracanthella montana Stach, deren seschreibung auf alle von mir bisher beurteilten furcaten (aus Österreich stammenden) Tetracanthellen passt, ist von (der Beschreibung) der T. alpina nur in diesem und dem (hier unsicheren) Merkmal des Keulenhaarbesitzes unterschieden. ' Härchen gleichen Aussehens werden von Srac (und deswegen auch von mir) bei Pseudanurophorus als Sinneshärchen bezeichnet (vgl. Abb. 2 b) NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 157 Erscheinung ähnlich (auch keine Analpapille), doch ist sie grösser, kräftiger gefärbt und nicht so dicht behaart. Beide Arten tragen seitlich am Ventraltubus je drei Haare, doch auf der Hinterseite des Tubus stehen bei quadrioculatus n. sp. 3, bei binoculatus hingegen nur 2 Haare. Die Zahl der Ommen beträgt bei quadrioculatus n. sp. 2 + 2, bei binoculatus nur 1 + 1. Das PAO der neuen Art ist deutlich breiter als eine Omme und ist dicht neben der vorderen Omme gelegen (Abb. 2a); bei binoculatus ist das PAO knapp ommen- ms Z = Fa RT Te N an page I @ A >; Per Ce — 2 Di; TS can 4 4 \ : = = \ Ÿ x => N N 4 \ == = x Ze ß I VT > = en ner) STE wa b = < as e a ABB. 2. — Pseudanurophorus quadrioculatus n. sp. a) Kopf mit Ommen und Postantennalorgan von dorsolateral; 6) Abd. IV bis VI von dorsal. (Auf Abd. IV 1 + 1 und Abd. V 3 + 3 dorsolateral stehende Sinneshärchen.) breit und um den doppelten Durchmesser einer Omme von der vorderen Omme entfernt. Das Ant. Org. III ist bei quadrioculatus n. sp. auffällig schwächer entwickelt als bei binoculatus. Während quadrioculatus n. sp. auf dem Abd. IV 1 + 1 und auf dem Abd. V 3 + 3 Sinneshaare besitzt, gibt es deren bei binoculatus nur 2 + 2 auf dem Abd. V. BESCHREIBUNG DES Hororypus. — ©, 0,52 mm lang. Längen- verhältnis der Körperabschnitte vom Kopf (Antennenbasis bis Kopfhinterrand) bis Abd. VI = 25/4: 18, 16/ 16: 16: 17: 17: 13: 6. Antenne: Kopfdiagonale = 30: 35. Integument sehr fein granuliert. Pigment dunkel, körnig, unregelmässig verteilt. Segmentgrenzen hell. Ommen durch Anhäufung von Pigmentkörnern als schwärzli- che Punkte von ihrer Umgebung abgehoben. Behaarung spärlich, auf den Tergiten 2-3 Querreihen von Haaren. Haare 1 — 2 mal so lang wie die Innenkante der KI. III. 158 E. VON TORNE Ommen 2 - 2, im Abstand von 3 Ommendurchmessern hinterein- anderliegend. Das PAO liegt dicht bei der vorderen Omme, es ist breit, eiförmig und an dem breiteren, der Omme zugewandten Ende leicht eingedellt (Abb. 2a). Ant. Org. III wie bei binoculatus, jedoch schwach ausgebildet. Riechhaare auf Ant. IV in grösserer Zahl, doch nicht in typischer Ausbildung. Ähnlich wie bei bino- culatus besitzt auch quadrioculatus n. sp. feine Sinneshaare auf dem Abdomen. Diese sind jedoch nur bei stärkster Vergrösserung mit Sicherheit zu erkennen. Auf dem Abd. IV steht je 1 Sinneshaar auf der Seite des Tergits und auf dem Abd. V finden sich 3 + 3 lateral bis dorsalateral. An den Tibiotarsen sind keine Spürhaare zu erkennen, die Klauen sind zahnlos, die EA sind gut halb so lang wie die Klaueninnenkannten und besitzen deutlich erkennbare gerundete Lamellen. VORKOMMEN. — Pseudanurophorus quadrioculatus n. sp. habe ich an drei verschiedenen Stellen im Exkursionsgebiet von Inns- bruck gefunden, zweimal in feuchten Moos (davon einmal in Massen) und einmal in einem Waldmoor in grösserer Zahl gekät- schert. Der Hoïotypus stammt aus einer Berleseprobe die im Mai 1951 ın den Gufln des Höttingergrabens (Nordkette bei Innsbruck, ın etwas 1000 m. Höhe) entnommen wurde. Das Material bestand aus Algenbewuchs des Bodens und dem Moosüberzug der Wand (Höttinger Breccie mit vielen kleinen Vorsprüngen und Löchern) von zwei feuchten Stellen des sonst sehr trockenen Gewolbes. Nach den bisherigen Befunden scheint das Vorkommen der Art an einen hohen Feuchtigkeitsgrad des Standortes gebunden zu sein. Uber die Gemeinschaftsbindung lassen sich bisher noch keine Aussagen machen. Der Holotypus und 1 Paratypoid in Alkohol, 2 Paratypoide in Milchsäurepräparaten im Naturhistorischen Museum zu Genf. Weiteres Material in eigener Sammlung. Appendisotoma bulbosa europaea n. ssp. (Abb. 3). Die beiden einzigen Arten dieser Gattung wurden von FoLsom (1957) aus Nord-Amerika unter den Namen Proisotoma bulbosa und Proisotoma vesiculata beschrieben. NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 159 SracH hat später diese beiden Arten zu einer neuen Gattung, Appendisotoma, gestellt und als Typus Proisotoma vesiculata Folsom (1937) nominiert. Die generische Abtrennung dieser beiden Arten wurde vor allem auf Grund des für beide Arten so charakteristischen Merkmals, derblasenartigen Austülpungen an der Aussenseite der Dentes, vor- genommen. Ein einziges der Appendiso- toma bulbosa sehr nahestehendes Exemplar habe ich bei Innsbruck gefunden. Meine Bemühungen, mehr von diesem interessanten Material zu erlangen, sind ohne Erfolg geblieben. Das Ex. ist etwa 1,2 mm. gross und besass grünlich-blaue Färbung (in Alkohol). Die Merk- male des Tieres stimmen weit- gehend mit jenen überein, die Folsom für bulbosa beschrieben hat. Offensichtliche Abweichungen gegenüber der Beschreibung von bulbosa sind folgende: 1. Besitz einer an der Aussen- seite des Mucro inserierten ABB. 3. — Appendisotoma bulbosa Borste (Abb. 3, vergl. ferner europaea n. ssp. a) Furca von PINA 9242 943° bei ventrolateral; 5) Mucro von ; f J lateral. FoLsom, 1937). 2. Stärkere Einfaltung der Dorsalseite der Dentes. 3. Besitz von nur 3 + 3 Zähnen am Tenaculum (gegenüber 4 + 4 bei bulbosa). Wegen der sonst weitgehenden Übereinstimmung mit bulbosa und des vereinzelten Vorkommens möchte ich trotz dieser charak- teristischen Unterschiede von einer artlichen Trennung absehen. Im übrigen erscheint mir der faktische Unterschied gegenüber der Hauptart auch garnicht vollständig gesichert. FoLsom stellt zwar auf seinen Zeichnungen eine entsprechend der Mucronalborste von » 160 E. VON TÖRNE europaea n. ssp. situierte Borste so dar, als ob sie aussen am Ende des Dens inseriert sei, aber die übereinstimmende Lage (in beiden Fällen reicht die Borste bis zur Höhe des Antapicalzahnes) gibt doch zu der Frage Anlass, ob Forsom diesem Merkmal auch wirklich jene Aufmerksamkeit gewidmet hat, wie sie für eine bewusste und präzise Aussage darüber erforderlich ist. Auch der zweite Unterschied ist nicht so sicher, weil FoLsom darüber nur eine sehr ungefähre Aussage macht (,;about eight large dorsal semicular folds“). Erst die Revision des amerikanischen Materials wird (besonders wenn weiteres europäisches Material gefunden wird) die Grundlage für eine Klärung dieser Fragen abgeben. Zu vermerken ist noch, dass das hiesige Tier ziemlich gleich- grosse Ommen besitzt. Mit dieser vorläufigen Mitteilung erscheint mir das bisher einzige im palaearctischen Bereich gefundene Tier dieser Gattung hinlänglich gekennzeichnet. Funport. — Innsbruck, Gramart (in der Nähe des Gramart- boden, am Beginn des „Höhl’“ genannten Hohlweges). Berlese- probe aus Moospolstern am Fusse einer halb freistehenden Fichte (Herbst 1950). Holotypus im Milchsäurepräparat im Naturhistorischen Museum zu Genf. Oncopodura reyersdorfensis Stach (1936). In meinem Collembolenmaterial, das ich in den Jahren 1949 bis 1951 im Exkursionsgebiet von Innsbruck gesammelt habe, befanden sich auch 12 Exemplare von Oncopodura reyersdorfensis. Diese Funde sind von tiergeographischem und taxonomischen Interesse. Die Oncopodura reyersdorfensis ist in unseren Breiten die zweite Art, deren Vorkommen im Freiland festgestellt werden konnte. Die andere Art (0. crassicornis Shoeb.) habe ich im Gebiet von Innsbruck nicht gefunden. Die Sracusche Beschreibung ist mustergültig, aber dem einzigen ihm vorliegenden Exemplar fehlte der Mucro. Das einzige was ich daher der Beschreibung noch hinzuzufügen vermag, sind Angaben über den Mucro. Der Mucro der Oncopodura reyersdorfensis gleicht vollständig jenem von ©. crassicornis. Auch die Proportionen stimmen genau überein. Nach Angaben von NEUE COLLEMBOLEN AUS ÖSTERREICH 161 ABsoLon und KsENEMAN (1932, s. dort, Übersichtstabelle, S. 12) beträgt die relative Entfernung der Mucronalzähne von der Mucro- basis “bei Oncopodura crassicornis = 17: 26: 35: 39 ( = 85: 130: 175: 195). An Exemplaren der gleichen Art aus Niederösterreich (leg. Prof. Dr. Ing. H. Franz) habe ich das Verhältnis 80: 130: 170: 190 gemessen. Im Vergleich dazu ergaben Messungen an O. reyersdorfensis aus Tirol Zahlenverhältnisse wie 80: 130: 180: 200 und 85: 120: 180: 195. Geringe Abweichungen der Werte ergeben sich stets aus der verschiedenen Lage der Objekte im Präparat. FUNDORTE. 1. Sillschlucht bei Innsbruck. Oberer Rand des mit Buchen und Fichten bestandenen NW-Steilhanges. An 2 Stellen 2 bzw. 3 Exemplare aus einer Bodentiefe von 10 bis 20 cm (9.1X.1949). 2. Stangensteig oberhalb von Innsbruck/Hötting (Süd-Exp., in etwa 850 m Höhe). Junger Mischwald (Föhren, Fichten, Tannen, Buchen, Birken und Ulmen; Bestandeshöhe bis zu 10 m). Aus einer Bodentiefe von 25- 35 cm 6 Ex. (15.1X.1949). 3. Arzler Alm, oberhalb von Innsbruck (Süd-Exp. in etwa 1500 m Höhe; verkarstetes Schafweidegebiet nordöstlich oberhalb der Alm). Aus tiefgründigem Boden eines seichten Hangabsatzes (mit Erica carnea und Calluna vulgaris bestanden) 1 Ex aus 15 cm Tiefe (20.1V.1951). Alle Funde stammen aus vorwiegend mineralischen Schichten in grösserer Bodentiefe. Die Böden aller vier Fundorte waren ver- mutlich sauer. 4 Belegexemplare werden (in einem Präparat !) im Naturhisto- rıschen Museum zu Genf aufbewahrt, 1 Exemplar wird Herrn Prof. Dr. J. Sracx (Naturhist. Museum in Krakau) übersandt, weiteres Material in eigener Sammlung (Das ganze Material in mikrosko- pischen (Milchsäure-) Dauerpräparaten). Herrn Dr. H. Gistn/Genf danke ich für manchen fachlichen Hinweis und freudlichen Rat sowie für seine Bemühungen beı der redaktionellen Bearbeitung des Manuskriptes. 162 E. VON TÖRNE LITERATUR DELAMARE DEBOUTEVILLE, Cl. 1947. Description de Mesachorutes Mar- lieri n. sp. Remarques sur les genres Mesachorutes Bon. Bull. Mus. Paris. (2) 19: 403-408. & Gisix, H. 1951. Coll. cavern. de la Lombardie récoltés par M. M. Pavan. Rass. Spel. Ital. 3: 133-136. CHAMBERLAIN, R. W. 1943. Four new species of Collembola. Great Basin Naturalist. 4: 39-48. Gisin, H. 1944. Hilfstabellen zum Bestimmen der holartischen Collem- bolen. Verh. Natf. Ges. Basel. 55: 1-130. JANETSCHEK, H. 1952. Beitrag zur Kenntnis der Hôhlentierwelt der Nördlichen Kalkalpen. Jahrb. Ver. Schutze Alpenpfl.- & Tiere, München 27 pp. PacLT, J. 1944. Nomina nova in Collembola. Ent. Listy 7: 92. STACH, J. 1947. The apteryg. Fauna of Poland in relation to the world- fauna. Fam.: Isotomidae. Acta Monogr. Mus. Hist. Nat. Kraköw 1: 1-488. 1949. Id. Fam.: Neogastruridae and Brachystomellidae. Ibid. 2: 1-341. STRENZKE, K. 1954. Verbreitung und Sysiematik der Collembolen der deutschen Nord- und Ostseeküste. Verôff. Inst. Meeresf. Bremerhaven. 3: 46-65. TARSIA IN CURIA, I. 1941. Due specie nuove et una poco nota di Collemboli cavernicolt d’Italia. Ann. Mus. Zool. R. Univ. Napoli. (DES Nr: "10 Bezüglich weiterer Literatur verweise ich auf das ausführliche Ver- zeichnis von Gisin (1944). REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE Tome 62, n® 5. — Mars 1954 Universite de Lausanne Travaux du Laboratoire de Zoologie et d’Anatomie comparee Nouveaux documents sur les chromosomes des Muridae. Problèmes de cytologie comparée et de taxonomie chez les Microtinae. par Robert MATTHEY Avec 114 figures dans le texte. Publication subventionnée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. SOMMAIRE Introduction Etude de 14 espèces et sous-espèces nouvelles pour la Cytologie Cytologie comparée et taxonomie des Microtinés AnkGeneralités; "i. 0, B. Lemmings et Campagnols C. Les Pitymys D. Les Arpicola CONCLUSIONS Sit .. . Ye TE ECHEC MCE ET edile ace te e) Ve, die) ne). Le Or at MENTO LM CR MON Die, Fl. ) Sem RER edel 0 mei, re ery fee meter. fem je Biblosraphie. 2°... INTRODUCTION 163 163 165 196 196 198 201 203 204 205 Quelques mots suffiront puisque ce travail n’est pas autre chose que la continuation des recherches exposées dans mes deux mémoires de 1953 et 1954. Ceux-ci présentaient les caractères chromosomiques de 50 espèces de Muridae dont 33 n'avaient Rev. SUISSE DE Z001., T. 62, 1955. 9 oO 164 R. MATTHEY jamais été étudiées. Ces premières investigations ont naturellement suscité un certain nombre de problèmes à la solution desquels je me suis attaché et qui dictaient le choix du matériel à étudier. Le cas si curieux des Ellobius (MATTHEY, 1954) n’est pas encore élucidé bien que j'aie examiné un nombre élevé de sujets. Cepen- dant, je puis déjà affirmer que le nombre insolite 2N = 17 établi chez la femelle par l’étude de la lignée myéloblastique caractérise également d’autres lignées somatiques, celles des cellules follicu- laires et thécales de l’ovaire. Il est donc très probable que le nombre diploide 17 est constant dans les deux sexes. Les données relatives à Ellobius ne sont pas retenues dans ce travail mais feront l’objet d’une publication spéciale. Les conditions chromosomiques ayant été établies chez de nombreux Microti, l'étude des Lemmi, considérés souvent comme des formes archaïques de Microtinae, devenait très désirable. Mes nombreuses recherches pour me procurer des espèces scandinaves sont demeurées vaines; par contre, le professeur K. Fisher (Univer- sité de Toronto) m’a envoyé deux gg de Dicrostonyx groenlandicus. Une observation fortuite m’ayant révélé l’existence de diffé- rences chromosomiques dans le genre Arvicola, genre dont la taxo- nomie est des plus difficiles, Jai commencé une enquête sur la cytologie de ces Campagnols: grâce au concours du D' Baltazard (Institut Pasteur de Téhéran), du D' Euzet (Station biologique de Sète), du Dr Giban (Institut national de la recherche agronomique de Versailles), de M. Pedraita (Service de la Chasse et de la Pêche du Canton du Tessin), j'ai obtenu des exemplaires d’Arvicola terrestris persicus, dA. sapidus, d’A. terrestris italicus. D’autre part, la position systématique du curieux Pitymys fattoi, endémique dans la vallée de Zermatt. a pu être élucidée grâce al’envoi d’un P. multiplex tessinois par M. Cavalli, chef de cultures. Un autre Pitymys européen, P. 12-costatus a été analysé, trois exemplaires de cette espèce m’ayant été livrés par le Dr Bourniez (Ecole nationale d'Agriculture, Montpellier). La comparaison des Pitymys paléarctique et néarctique m’a été possible, car j’ai reçu du Dr Anderson (Museum of Natural History, Lawrence, Kansas) et du Dr Benton (State University of New-York, Albany) des Pitymys pinetorum des Etats-Unis. ie dois en outre au D" Anderson deux représentants du genre Hicrotus, M, ( Pedomys) ochrogaster et M. longicaudus. CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 165 La collaboration avec le D" Petter (Muséum de Paris), specia- liste de rongeurs sahariens a continue: outre plusieurs especes appartenant à des familles autres que les Muridae, je suis redevable au Dt Petter de nombreux spécimens de Gerbillus gerbillus où j'ai découvert un cas nouveau de chromosomes sexuels multiples, de Psammomys obesus, de Pachyuromys duprası, de Mus musculus spretus et d’un Mastomys de l’Oubanghi. Enfin le Dr Petter et moi-même espérons pouvoir, dans l’avenir, collaborer avec le Dr Wahrman (Université de Jerusalem) qui poursuit en Palestine des investigations parallèles aux nôtres. C’est pour moi le plus agréable des devoirs que de remercier tous mes aimables corres- pondants. Je remercie également mon collègue, le professeur Ch. Blanc, qui a bien voulu examiner les problèmes de statistique qui se sont posés à moi au cours de ce travail. Ma technique est demeurée celle que J'ai décrite en 1953 pour les préparations par écrasement de fragments testiculaires pré- traités à l’eau, dans mes travaux antérieurs (MATTHEY, passim, 1936-1952) pour les coupes fixées selon la méthode classique de MINOUCHI. ÉTUDE DE 14 ESPÈCES ET SOUS-ESPECES DE MURIDES NOUVELLES POUR LA CYTOLOGIE Sous-famille des Murinae 1. Mastomys sp. (fig. 1-5). Le sujet étudié provenait de Bambari (Oubanghi) et sa déter- mination exacte n’a pas été possible. Comme sa formule chromo- somique differe de celle de M. coucha Smith (= M. natalensis Smith) que j'ai décrite en 1954, il est probable que nous avons affaire a une espèce différente. Divisions spermatogoniales (fig. 1, 2 et 5). Le nombre diploide est égal à 32. Bien que les métaphases etudiees soient très claires, il est difficile, comme chez tous les Rats, de préciser la position des centromères. La plus grande paire est 166 R. MATTHEY franchement hétéromorphe et très semblable à celle que forment, chez M. natalensis, les chromosomes sexuels: l’X est un sub- métacentrique (rapport des bras = 2/3), VY est presque acro- Fic. 1-4. — Mastomys sp. Fig. 1 el 2: métaphases spermatogoniales. — Fig. 3 et 4: métaphases I. — 1800 | centrique (environ 1/4). Les autosomes forment une série dont les elements sont de taille assez régulièrement décroissante, de 6 à 0,8 u. La plupart sont des acrocentriques à bras court cependant bien net (environ 1/5); 4 à 5 couples pourraient être métacen- triques, CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 167 Divisions meiotiques (fig. 3-4). D’entre les 16 bivalents, le couple heterochromosomique est immediatement reconnaissable a sa grande taille et a son asy- métrie. L’X et l’Y relevent de mon type I (Marruey, 1954), morpho- Mastomys nafalensis TC (( L$ 06 >> 53 (N 65 Beeren na ra a Mastomys SP. oo. x: ; | = = ES ti È = 8 a e: laden Rei I SE à Ri ee en Sm a i % zi DE) af «i # è è ER LE 3 3 a u 23 ow Shi ys A 2 4 ® = af = ca =: “ ne Ti E - i i Ns SO i dt > fm È 2 (ACTA AA Cena hi 4 Il Be ROUE WS Oth ana Fig. 5. Sériation des chromosomes chez Mastomys natalensis et M. sp. logie tres exceptionnelle chez un Murinae et que j’ai déja signalee chez M. natalensis. Hétérochromosomes et autosomes subissent une élongation trés marquée dés le début de la métaphase I. La figure 4 permet d’identifier quatre grandes tétrades franchement métacentriques alors que les autres bivalents sont vraisembla- blement issus de chromosomes acrocentriques. La disjonction de PX-Y est constamment pre-reductionnelle. 168 R. MATTHEY Comparaison de M.natalensıs et de M. sp. L’étroite parenté des deux espèces se manifeste clairement, en particulier par la configuration heterochromosomique (type I). Cependant le nombre 2N qui est de 36 chez M. natalensis est de 32 dans l’espèce de l’Oubanghi. Cette différence est-elle imputable à des fusions centriques? Les caryogrammes de la figure 5 et la com- paraison des metaphases I représentées dans ce travail avec celles que j'ai publiées en 1954 rendent l'hypothèse assez probable, encore que, comme je l’ai indiqué plus haut, le type d’attachement des chromosomes soit trop difficile à élucider pour qu’une affirma- tion formelle soit permise. Quoi qu'il en soit, les deux formes de Mastomys que j'ai étudiées sont très proches l’une de l’autre alors que leurs caractères hétérochromosomiques les situent loin des Rattus s. s. lesquels relèvent toujours du type III. 2. Mus musculus spretus Lataste (fig. 6-7). Cette petite sous-espèce à pelage ras est abondante dans les vignes des environs d'Oran. Un mâle a été mis en compagnie de deux Souris blanches femelles \ \ A | , avec lesquelles il s’est accou- = +? > I J ple tres volontiers, malgre la \ > { forte différence de taille: les “aig 4 S deux premières portées com- > (- / As prennent 10 petits qui sont pi SI tous gris. Fe À wo / Divisions spermato- x 4 be 0, „© goniales (fig. 6). 6 LS BR Les 40 chromosomes, ca- & î / ® ractéristiques de toutes les 7 7 ® OY: especes de Mus étudiées jus- ë oe qu'ici, se retrouvent, acrocen- % triques, et forment une série PIC. 6-7. Mus musculus sprelus. sat . , a SER hie, d’elements de taille régulière- Fig. 6: métaphase spermatogoniale. À : Fig. 7: métaphase I. — x 1.800. ment decroissante. ' MULDAL (1950) a compté environ 24 chromosomes chez Rattus coucha ugandae. En absence de toute figure et d’une description précise, cette numé- ration ne peut être retenue, CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 169 Divisions méiotiques (fig. 7). D’entre les 20 bivalents, le complexe X-Y (Type III) ressort immédiatement, l’X étant grêle et relativement plus allongé, m’a-t-il paru, que chez la Souris blanche. Quelques mesures com- paratives ne permettent cependant pas de considérer la différence comme significative. Sous-famille des Gerbillinae 3. Gerbillus gerbillus Olivier (fig. 8-30). J'ai fait connaître (1952, 1953, 1954 a) les conditions chromo- somiques chez trois espèces de Gerbillus: G. campesiris et G. gara- mantis ont respectivement 56 et 54 chromosomes, les gg étant dotés d’un couple X-Y du type I, habituel dans la sous-famille: PX est métacentrique, l’Y sub-metacentrique et les deux hétéro- chromosomes de grande taille. Chez G. pyramıdum, le nombre diploïde est de 40; à la méiose, il y a formation facultative d’un quadrivalent sexuel, le couple X-Y pouvant s'associer à un bivalent autosomique. Chez G. gerbillus, les faits sont parfaitement clairs, mais l’interprétation difficile. Divisions spermatogoniales (fig. 8-13 et 25-29). Le nombre diploïde est égal à 43, P’el&ment impair étant repré- senté par un chromosome acrocentrique (env. 1/6) de grande taille (de 7 à9 u). Les autres éléments peuvent être distribués en 21 paires, les dimensions décroissant très graduellement d’un couple au sui- vant. Les figures les mieux fixées (par exemple les fig. 8, 12, 15 et les sériations correspondantes, 26, 28, 25) permettent de préciser la position du centromère, médiane ou submediane pour tous les chromosomes. Divisions diploides chez la femelle (fig. 14, et 30). Des « squashes » d’ovaire m’ont permis d’obtenir quelques meta- phases folliculaires d’une fixation moins fine que ce n’est le cas pour les mitoses spermatogoniales, mais où le denombrement est aisé. Le grand chromosome, impair chez le mâle, est représenté deux fois. D’autre part le nombre diploide total est de 42. La pre- 170 R. MATTHEY was: i's, 2 ? n + = MN Le dA ete x à È. né / ge ) mm) Ç 10 + ~ | vw L d- N à. da + / 3 -\, > / N m 9) jr \ Sie * E, ‘ty x ( \ va Fr 2.2 / A ll è Va A + x N Di rw . BE i SI Pet PAT € a ~~ 1A ] AS m x \.- Mu Mu 5, 4 AVR Ns | Sen \ CRE I ‘ fa ee Vs — “i ( N ee U # Mig. 8-15. — Gerbillus gerbillus. Fig. 8-13: métaphases spermatogoniales, — Fig. 14: métaphase folliculaire ovarienne, Fig. 15: les deux X d’une métaphase folliculaire. — x 1.800 CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 171 sence d’un trivalent sexuel X-Y,Y, chez le 3 devient ainsi très probable, ce que l’étude de la méiose confirme pleinement. 13% oo » 0 a 16 = 17 18 +: Fic. 16-24. — Gerbillus gerbillus. Fig. 16-20: métaphases I. — Fig. 21: métaphase I, de profil (coupe). — Fig. 22-24: métaphases II, deux avec l’X, deux sans l’X. — x 1.800. Divisions méiotiques du mâle (fig. 16-24.) La métaphase I forme une constellation de 20 bivalents auto- somiques et d’un trivalent sexuel. Celui-ci est fortement épaissi, hétérochromatique et sa constitution ressort le plus nettement en étudiant des coupes où le fuseau est vu de profil (fig. 21). L’X figure alors un chromosome acrcentrique dont la portion centromérique, disposée transversalement, est fortement étirée, le bras court étant parallèle à l’axe du fuseau et situé dans le plan équatorial. Le bras long, indistinctement fissuré, souvent flexueux, s’etend Jusqu'au niveau d’un centrosome. À son extrémité distale un court bivalent AT py A ( LE 43» dA AO = of CH att ie + Just, D tra he <> {TT <3 tee I 2 > te pe 26 7 thar tearm dit Dr ıı ) ) a | UD KE 13 KI 19 I (HOT EN O 7) (E Sieg | CARE TTD SR Oe Vi eee pi, Lo PARO I ING CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 173 cordiforme se trouve suspendu. Il est facile d’identifier le grand élément avec le chromosome impair observé dans les divisions diploides et qui représente l’X. Quant aux deux éléments placés dans le prolongement de l’extrémité de l’X, ils peuvent être désignés comme Y, et Y.. L'examen du trivalent sexuel dans les « squashes» ne permet pas de préciser la nature de la connexion entre l’X et les Y: la figure 16 montre des Y que l’on pourrait prendre pour les extré- mités renflées des chromatides de l’X; la figure 17, au contraire, manifeste, dans la zone d’union, un fort etirement achromatique de deux chromatides. Souvent le bivalent se replie sur lui-même, les Y se trouvant alors en contact avec le bras court de l’X et le trivalent prenant une forme elliptique (fig. 19). Enfin, dans la figure 20, seul l’un des Y est rattaché à l’X. Si la connexion est de nature chiasmatique, ce que nous n'avons aucune raison de sup- poser, il faudrait admettre l’existence d’un chiasma triple entre PX et les deux Y. | La disjonction anaphasique n’a pu être observée directement; la séparation en X et Y,Y, peut être deduite de l’étude de la seconde division de maturation. Les métaphases IT (fig. 22-24) sont en effet de deux types; les unes renferment l’X (fig. 22, à gauche, et fig. 24) mais ne comptent que 21 chromosomes; les autres (fig. 22, à droite et fig. 23) sont dotées de 22 éléments et dépourvues du grand X acrocentrique et complètement fissuré des divisions de la première catégories. Interpretation. Chez tous les Gerbillinae (genres Meriones, Tatera, Desmodillus, Gerbillus) VX est un element méta- ou sub-metacentrique, alors qu’il est acrocentrique chez G. gerbillus. D’autre part, VY des Gerbillinae a generalement une morphologie tres voisine de celle de l’X avec, cependant, une tendance plus marquée à l’asymetrie, alors que chez G. gerbillus, cet Y est remplacé par deux petits éléments. Chez G. pyramidum (MattHEY, 1954), il existe un quadrı- valent sexuel constitué par un couple X-Y normal et une paire de petits autosomes. L’association — facultative s'explique par une translocation réciproque entre l'extrémité d’un bras de |X et l'extrémité d’un bras d’un petit autosome. 174 R. MATTHEY La question se pose alors de savoir si le mécanisme observé chez G. gerbillus dérive de celui, plus simple, décrit chez G. pyra- midum, ou bien si des chromosomes sexuels multiples sont apparus à deux reprises, et d’une manière indépendante, dans le genre qui nous occupe. Cette seconde éventualité semble improbable en raison du fait que, chez les Euthériens, il n’y a que trois cas connus de chromosomes sexuels multiples. Il serait surprenant que deux d’entre eux fussent apparus indépendamment dans le même genre. D'autre part, G. pyramidum et G. gerbillus apparaissent assez voisins systématiquement: ELLERMAN (1941) les place dans le meme sous-genre mais dans deux groupes d’especes differents immédiatement juxtaposés. La dérivation pyramidum-gerbillus est toutefois malaisee à admettre: sı nous appelons X, Y, a,, a, les 4 chromosomes qui forment le quadrivalent de G. pyramidum, la formule du trivalent de G. campestris serait X a, (=Y,), a, (=Y,). Nous aurions alors a rendre compte des faits suivants: 1) la transformation de l’X métacentrique en acrocentrique, ce qui pourrait être imputé à une inversion péricentrique; 2) la disparition totale de l’Y primitif; 3) la non-coorientation de Y,Y, (si ces chromosomes sont homo- logues de a,a,); 4) le mécanisme d’association entre X et Y,Y, (triple chiasma ou attraction de télomères). Chacun de ces points suscite de grosses difficultés théoriques et, en absence de faits nouveaux que l'analyse extensive du genre pourra peut-être livrer, il me semble prématuré d’avancer des hypothèses fragiles. 4. Pachyuromys duprasi Lataste (fig. 31 et 32). Je n'ai disposé que d’un seul mâle de cette rare espèce apparte- nant à l’un des genres les plus spécialisés de la sous-famille. La spermatogenese était peu abondante et l’analyse n’a porté que sur quelques divisions diploïdes. Divisions spermatogoniales (fig. 31 et 32). L'espèce est caractérisée par un nombre diploide de 54. En absence de documents relatifs à sa méiose, il est difficile de recon- naitre les heterochromosomes: cependant, un élément plus long que tous les autres apparaît nettement dans la figure 31 et peut etre soit VX, soit PY. Dans la figure 32, les deux plus grands chro- CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 175 mosomes forment un couple légèrement asymétrique très semblable à ce que nous trouvons en général chez les Gerbillinae (type I). Le mode d’attachement des autosomes et leurs dimensions sont très variés; le nombre de métacentriques est compris entre 16 et 20. Par sa formule chromosomique, Pachyuromys est un Gerbillinae typique. © RAS ANT, — , È ss DIL A Li 4 d 7 7 \ e æ ae Q>y => Key “> Sag N \ + N ren, \,3 £ bi ee .. = Fic. 31-32. — Pachyuromys duprast. Fig. 31 et 32: métaphases spermatogoniales. — x 1.800. 5. Psammomys obesus Cretzchmar (fig. 33-36). Le genre Psammomys est très voisin du genre Meriones dont Jai étudié plusieurs espèces. Divisions spermatogoniales (fig. 33 et 34). Le nombre diploide est égal à 48; 6 à 8 paires sont nettement métacentriques, l’X et l’Y ne pouvant être identifiés avec certi- tude. Divisions méiotiques (fig. 35 et 36). La metaphase I présente une constellation de 24 bivalents. Lorsque les tétrades autosomiques sont fortement condensées (fig. 35), le couple X-Y est facile à reconnaître et manifeste alors la morphologie habituelle des hétérochromosomes de Gerbillinae: les deux elements sont sub-metacentriques, l’X étant moins asy- métrique que l’Y. 176 R. MATTHEY SN FS oa deli OL ST 1 a ny Re A eN J 9 + e > x< / Je ° E US (a L a. FA / Fe Ml ON eno < = Ne / Päd J lm CL de 34 + IN ? \ Ae oe — RU à N 4 Pa We S ” & 3 Py «è E à TV 2 3 ol ke O A y F8 9 Far ee 39 4 A 0 A 9 f Oo ee a 0 @ a % O Fic. 33-36. — Psammomys obesus. Fig. 33 et 34: métaphases spermatogoniales. — Fig. 35 et 36: métaphases I. X 1.800. Sous-famille des Microtinae 6. Dicrostonyx groenlandicus Traill (fig. 37-44). Alors que de nombreux Microti ont été étudiés, le groupe des Lemmi, généralement considéré comme constitué de Microtinae archaïques, demeurait complètement inexploré. Les résultats qui suivent comblent partiellement cette lacune de nos connaissances. Divisions spermatogoniales (fig. 37-41). Le nombre diploïde de Dicrostonyx est de 44. Je considère qu'il s agit là de la formule typique encore que certaines cinèses, quoique parfaitement claires, ne montrent que 42 éléments (fig. 39 et 41). Les métaphases sont en général moins nombreuses et moins acces- sibles à analyse que les prométaphases. L'une d’entre elles (fig. 11) montre 4 grands métacentriques qui, avec une quinzaine d’aerocentriques relativement longs, forment une couronne autour d'un groupement central de chromosomes plus petits. Ces 4 grands metacentriques sont également bien visibles dans la figure 37 où deux grands sub-métacentriques apparaissent également. La figure CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 177 = Æ N We Lt ION è N 9 e > / His > o ‘ > ave ~~ e VA oe / © > æ V4 0 2 ) € ) = A 4 di er e y N) ce Q “= 38 > K 8 \ N À: A a K Le N E xd = 37 N a” wee + Le rali ) \ te e» ‘ ID ~ || A 97 2 + 4 oon == > PA A 4 an | ae u % 40 N \ fat; fe == SCE, i; il à ° im \ a / N dio K >- di A \ a \ e = <= = {~ > 2 N > = jus 9 , e 4 7 Gm du — al / é 1 = MN In N xy YO O 2 cu 2 = ra) 2 Ve 8 le) 9e ons + Dy N () Le 8 E lo a + 2 = = == o es ne t 6 42 aw oF e. 44 À \ Fic. 37-44. — Dicrostonyx groenlandicus. Fig. 37-41: métaphases spermatogoniales. — Fig. 42-44: métaphases I. — eds 38 renferme elle aussi 4 métacentriques, alors qu’il n’y en a que 2 dans la figure 40. Il me serait facile de multiplier les exemples d’exceptions, soit à la loi de constance numérique, soit à la loi de la constance de la forme, chez ce Lemming comme chez beaucoup 178 R. MATTHEY d'autres Muridae. Les « squashes» prétraités offrent, dans les cas favorables, tant de cinèses parfaitement fixées et d’interpretation univoque qu'il devient difficile d'admettre dans tous les cas des erreurs d'observation. Provisoirement, nous pouvons supposer que les figures « aberrantes » ne trouvent pas place dans la lignée sper- matogénétique «normale»! Je me réserve de consacrer une étude spéciale à ce sujet tout en émettant, dès maintenant, une hypothèse que mes observations rendent assez plausible: à la fin de la période de spermatogénèse annuelle, chez les sujets fixés en automne, la proportion de formules aberrantes augmente. 44 chromosomes dont 4 grands métacentriques représentent l'équipement normal de Dicrostonyx. Divisions méiotiques (fig. 41-44). Le complexe sexuel est facile à reconnaître et relève de mon type III D (Marrney, 1954). L’X est un élément allongé, appa- remment acrocentrique ou même télocentrique, selon que l’on admet ou non que la portion très étirée qui le prolonge proximale- ment et l’associe à IX représente un bras court. L’X, long de 3-4 u, est nettement fissuré en deux chromatides et il en est de même pour VY presque punctiforme (0,3 u). La disjonction du couple hétérochromosomique a constamment lieu à l’anaphase I. Les 21 tétrades autosomiques sont dotées, les plus grandes de deux chiasmas terminalisés à la métaphase, les plus petites d’un seul chıasma. 7. Microtus longicaudus Merriam (fig. 45-48). Cette espèce américaine présente certaines affinités avec le M. nivalis de Vancien-monde. Divisions spermatogoniales (fig. 45-46). Le nombre des chromosomes est modal pour un Microtus: 2N = 56. Par contre, alors que les Microtus à 54 ou 56 chromosomes ne possèdent habituellement que des acrocentriques, le nombre de métacentriques est très élevé chez M. longicaudus; au total plus de la moitié de l'équipement diploïde est formé de V ou d’élé- Ces lignes étaient écrites lorsque j’ai eu connaissance du travail où HeATTY (1954) aborde ce probleme. CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 179 ments sub-metacentriques. Il s’agit d’un cas exceptionnel dont Jai rencontré l’equivalent chez Mesocricetus auratus (1952): au lieu d’une evolution par fusion centrique qui aurait diminue le nombre diploide, selon le schéma 2I—- 1 V, il y a transformation directe d’acrocentriques en métacentriques, le mécanisme res- ponsable étant l’inversion péricentrique. Qu'il en soit bien ainsi VAS N N e / - SLI Myer 45 L N = > EA x È Se -— A PRESE ‘ Reuse Che Sa \ ~ < Bet © 3 ’ “en J ? di / a E 46 7 eh ¢ ce > ea Cb LER kh e 2 >» arte 7 #P ? à > 9 I n Q PA a e oO se nr ON DA We N [n N ) N AX Bri”. & =° 9 DH" = Q © & ( © + 2 & { ox 4 VA: a 48 0 Ve f 0 Fic. 45-48. — Microtus longicaudus. Fig. 45 et 46: métaphases spermatogoniales. — Fig. 47 et 48: métaphases I. — 212800. resulte de la petite taille des chromosomes metacentriques et du nombre diploide franchement modal. Une confirmation supplé- mentaire pourrait être tirée d’une comparaison de M. longicaudus américain avec M. nivalis européen, ces deux espèces ayant un certain nombre de caractères communs (coloration, longue queue). M. nivalis (MATTHE Y, 1947, 1953) a lui aussi 56 chromosomes mais qui sont tous acrocentriques, à la seule exception des hétérochro- mosomes (type I). Divisions meiotiques (fig. 47 et 48). Il existe 28 bivalents. Le complexe X-Y est de type III B, l’X allongé ayant un bras court très bien marqué alors que l’Y est punctiforme. La disjonction est constamment pré-réductionnelle. Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 14 180 R. MATTHEY 8. Pedomys ochrogaster ochrogaster Wagner et P. ochrogaster haydenw Baird (fig. 49-56). Les auteurs américains (HALL et Cockrum, 1953) considèrent les Pedomys comme un sous-genre des Microtus. ELLERMAN (1941) Co = °° » Ai) f ce TA > 2 J , ° Lay > y > e ~ | 4, SS ys > X I n = *, ‘la > Som = pa “te 50 * PS me 19 7 ithe 3 ai u» 3 & 29 56 N ali / EU NEN ne N > ‘6 = N ) n a | Pa Me = 2 ( : È x => “i om So o ! Zr ie 64 = a ES EX ) Pd eV vi DAT A ARS LT PAS aM LS ‘<= y [= e ) yo = x = e dio ld [| = RNA y = SZ ati zs = ‘ ça = > N bai — “146 (N— O 4 = sN CS — °° me ai Jo > I, je , D n 65 GE Mir, Be « “AN \ 5 v 4 fs N; A = en x etm = as © = 0 a > 3 Yo = u \ 4. SUE n a |P 4 a PE lf > * - =! ¢ < ~ e Y lo a ee 2 9% GE se => 008 fh N i E | » ee ‘i is 6/ 08 FIG. 63-68. Pitymys duodecimeostatus. Fig. 63-68: métaphases spermatogoniales. — x 1.800. Parfois (fig. 69 et 74) le complexe sexuel est plus condensé et l'hétérochromatie manque. La pré-réduction est constante. CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 185 f PA A. 2 : 0 n > = Ÿ xi pe vo & Mao DÀ a a.‘ où 0 CRE >: È 7, bp a: DI Ss ER - = we 0 «> OS PR JA 0 70 Se 7 € 2 a & a > nA of f a { a A 0 do SaS Sn 69 SR Q => fis R © Q & N = L O s =D © 0 N Oo Fa N > DCS d ro O x “te = 7 5 a ÿ © © è io LO GORE SO en © 74 TO = = à xy 73 Fic. 69-74. — Pitymys duodecimcostatus. Fig. 69-72 et 74: métaphases I. — Fig. 73: X-Y a l’anaphase I. — x 1.800. 11. Pitymys pinetorum nemoralis Bailey (fig. 75-80). Cette espèce nord-américaine a la même formule que P. 12-costa- ms 2N — 62. Divisions spermatogoniales (fig. 75 et 76). L’aspect des métaphases diploïdes est le même que dans l’espece précédente, encore que, en raison du nombre élevé de chromosomes et de l’absence de critères morphologiques tranches, il soit difficile de conclure à l'identité. Divisions méiotiques (fig. 77-80). L'aspect du complexe X-Y est souvent celui que présenteraient des hétérochromosomes de type I: X et Y à peu près semblables unis par les extrémités des bras longs. Si le lecteur veut bien se reporter au « schéma II, A, B, C» de mon travail de 1953 (p. 257) 186 R. MATTHEY = = = à N = t, à bs «VI “ + al Ba ) N 4 u | a to 7. il Aa N \ oe n Vero 75 o SE IS \ | ner sat 76 v y A 2 | o% Ù Or) em © o 4 v of (9-00 2 A 4. = © f a = va xy f / © E", 2 Hs Fo" ei ee vom ” DS pes 17 I PÒ > a wf 9 fi D d 79 Q ae Renee A a PA: x { À Pre Lal q =? to Re re 80 Fic. 75-80. — Pitymys pinetorum. Fig. 75-77: métaphases spermatogoniales. — Fig. 78: ’X-Y à l’anaphase I. Fig. 79 et 80: métaphases I. X 1.800. il verra que la configuration métaphasique peut ètre trompeuse: i, dans le type I, presque symétrique, nous appelons X, le bras libre de VX et X, le bras lié à PY, les deux bras de ce dernier étant alors dénommés Y,, et Y,, il est souvent difficile de savoir si Y, ‚air | ma appartient effectivement à You a X: nous avons, soit | , sort È si pv CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 187 Seul, le comportement anaphasique est alors decisif. Dans l’espece qui nous occupe, l’anaphase de la figure 78 montre que nous avons affaire à la seconde éventualité (type III A ou B): l’Y est en effet très court (1,3 u) et correspond donc à Y, seulement, alors que l’X est formé d’un bras court (X,) libre et d’un bras allongé qui, selon notre schéma, est constitué par X, + Y,. Les 30 bivalents autosomiques ne se divisent pas d’une manière rigoureusement synchrone, ce qui rend parfois les numérations ardues (voir fig. 77, le bivalent A). Les ARvicoLA (fig. 81-113). Nous discuterons dans un chapitre spécial les raisons pour les- quelles j’ai commencé l’étude extensive des Campagnols de ce genre. Pour l’instant une brève description des chromosomes chez les formes étudiées servira d'introduction à un problème intéressant à la fois la taxonomie et la cytogénétique des populations. 12. Arvicola terrestris italicus Savi (fig. 81-84 et 113). Ce Campagnol, de mœurs franchement aquatiques, présente une formule chromosomique semblable en tout point à celle de À. scherman exitus Miller, espèce étudiée à plusieurs reprises (MATTHEY et RENAUD, 1935; RENAUD, 1938; MATTHEY, 1938, 1953). Divisions spermatogoniales (fig. 81, 82 et 113). L’espèce est caractérisée par la possession de 36 chromosomes; 13 paires sont franchement méta- ou sub-métacentriques et forment une série d'éléments de taille régulièrement décroissante. Le chro- mosome X est le plus grand de ces 26 éléments et possède l’aspect d’un V presque symétrique. Le chromosome Y est plus petit et son asymetrie est accusée. Il est d’ailleurs difficile de le reconnaître avec certitude, car ses dimensions sont celles de plusieurs auto- somes, alors que l’X est généralement identifiable d’emblée par sa grande taille. Les couples 14 et 15 établissent des termes de passage entre les 26 chromosomes les plus longs et les 8 les plus petits; ces derniers, de dimensions presque égales, n’atteignent pas 2 u. Comme pour les paires 14 et 15, emplacement du centromère est tres 188 R. MATTHEY difficile à situer; si les considérations développées dans un mémoire précédent (1954 a, p. 33) sont exactes, ces petits autosomes seraient métacentriques. Peut-être en est-il de même pour les éléments des couples 14 et 15. ST Q GI Mey a a DIRRS A 4 av 1 = © D" Er A fa g* 83 81 Fic. 81-84. — Arvicola terrestris italicus. Fig. 81 et 82: métaphases spermatogoniales. — Fig. 83 et 84: métaphases I. 1.800. Divisions méiotiques (fig. 83, 84 et 113). Les 18 bivalents, dont un X-Y de type I, se présentent tout à fait comme chez A. scherman exitus. 13. Arvicola terrestris persicus de Filippi (fig. 85-87 et 113). Je n'ai pu examiner qu’un seul individu, soit un jeune male, de cette sous-espèce aux mœurs amphibies. D’autre part, la fixation a eu lieu en automne et le matériel ne renfermait que des mitoses diploides. Divisions spermatogoniales (fig. 85-87 et 143). La formule chromosomique est identique a celle de la sous- espèce précédente: 2V 36. CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 189 N la i o N» — 85 \ 2 a ARTS 7 4 ae 22091, NN; =. SN rc REX -f fe moe LCL se D? JAN > ai wf ~ ¢ gu | ua Fi (N (, ep’? 86 — Ç 87 “ZI n Fic. 85-87. — Aroicola terrestris persicus. Fig. 85-87: metaphases spermatogoniales. — x 1.800. 14. Arvicola scherman exitus Miller (fig. 88-96 et 111). Bien que cette espèce ait été bien étudiée (cf. MATTHEY, 1953), Jai préparé un matériel nouveau emprunté à deux individus pris dans la région de Lausanne. Les figures démontrent les nombres 2N = 36 et N = 18 ainsi que l’appartenance du complexe sexuel au type I. Il n’est pas possible de distinguer cette espèce de la précédente. 15. Arvicola sapidus tenebrosus Miller (fig. 97-110, 112 et 113). J'ai examiné deux mâles adultes provenant, l’un du départe- ment de l’Aude, l’autre de Seine-et-Oise; le premier provient done du littoral méditerranéen, terra typica de la sous-espèce, l’autre de la portion la plus septentrionale de l’aire géographique. Ma descrip- tion se fonde essentiellement sur le second sujet (fig. 101-110) et Jai donné séparément les dessins relatifs au premier (fig. 97-100). Il n'y a d’ailleurs pas de différence entre ces deux individus dont le Dr F. Petter m’a confirmé l’appartenance à une même espèce. R. MATTHEY 190 J (y4 SG, Wea ala” I \ — Ka «vl I° Nos m ET. e = i à er u 5° Se 9 sip (> BEN = a = 9 o 4 {i -\ Pir € DE: En = + SIAE gg fe 2 3 > = SA - \ p22 sv NA < ag SU sac oN ZT Da : de NI Saye D 3 © “a La ) N° B = I i LS a ee 12° SE = = = “o N er ar > = “IR © 6 wy IS ene s © a Em > te rin \®) Q Ch Arvicola scherman exitus. phases spermatogoniales. — Fig. 92-96: 91: prométaphases et méta 1.800. CYTOLOGIE COMPARÉE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 191 Divisions spermatogoniales (fig. 97-98, 101-104, 112 et 113). L’aspect général des mitoses est très voisin de celui des Arvicola terrestris, mais le nombre diploide est de 40 et non de 36. Fic. 97-100. — Aroicola sapidus (provenant de I’ Aude). Fig. 97: métaphase spermatogoniale. — Fig. 98: métaphase I. — Fig. 99: deux métaphases I, spermatocyte leptotene et spermatocyte pachytène. — X 1.800. Par la sériation des figures 111-113, j’ai tenté de préciser la nature de la difference. Les 8 chromosomes les plus petits rencon- trés chez A. terrestris et A. scherman exitus se retrouvent sans aucun doute chez A. sapidus. D’autre part, les 12 paires les plus grandes, hétérochromosomes y compris, se retrouvent également. Ce sont donc les A éléments de transition de A. terrestris et de A. scherman exitus qui sont, chez A. sapidus, remplacés par 8 chromosomes. S’agit-il de fusions centriques: l’examen des sériations n’est pas défavorable à cette hypothèse mais ne la prouve pas non plus; les 192 R. MATTHEY sériations des deux tétrades intermédiaires, chez les Arvicola a 36 chromosomes, indiquent qu’elles sont issues d’elements méta- L- Liu o \ fe yh 0 dint, | eS 2 a uc è ee ; Str > RE: ey I ae N “2 Ne ia Cor o Var a RA Da © a 12 » 2 © Res” o & o Ak: c ER Lx & 5 Q N =) 45 ae > x O \ af f Q + SA o VX 104 105 ‘ar Ke N E oO! X © ada 9 O FL a 9 ty A o 107 do I m À A. gen O\\ n Le 17 i si x ¢ Mid vio I) 09° te an “li "EEE © AD 109 È & A "0 no © à Fic, 101-110. Arvicola sapidus (provenant de Seine-et-Oise). metaphases spermatogoniales. — Fig. 105-109: métaphases I. Fig. 101-104: < 1.800. Fig. 110: métaphase II. centriques, alors que les quatre bivalents correspondants de 1. sapidus ont le plus souvent un seul chiasma, ce qui indique ne dérivation à partir d acrocentriques. = is È 2 < >= el Va = È = = = > a< >e 24 S= -«< - CAI to La z = > Ÿ a o Ô ini = (288 L & A = È > © <3 q LD No to wy) = = > nee Ze 2 © > = = ae © > 6 L DR eo < r e a vo Lo) — o es) T = = Pe ae A © => CO O ut =— Vv Ee de < = a (a = o | LESS de} NZ PS - POSSA = oO © Ss > =) De = Prg ez Ma a aD x S te È È ceo he (aa < | SN Ca: n e — nt ——s jd CS Fic. 111. — Arvicola scherman exitus. Fig. 111: sériation des chromosomes et des bivalents de quatre métaphases spermatogoniales et de quatre métaphases I. ce ci = 5 oc e æ = ® = - cm = o Le o = > _ = = — — => 2 o a = = ~ = > > > u = = — — = (ani da = — + = = = = 7-= = — ~ = = Es — — TT sa — aj = — E ~ a = ea = _ D De A à a6 SR v = = ren = te © * — — a Cm = sli a LM EN Q bc co 9 u SN & L n w e < a ” = x) À = (ai e. a u d © a a U c — ws = tl le, C Ve ze = 7 = > Q A fa G rr — = = "a Ws eu “= ee ge en pa NES D 0 © 8 U È 22 — = A © x= 2 Cc X 9 n D Ww CN € m à I CC 99 oO € un 2 OC ee NN Fic. 112. lroicola sapidus (provenant de Seine-et-Oise). Fig. 112: seriation des chromosomes et des bivalents de quatre métaphases spermatogoniales et de quatre métaphases I. = e - - 2 = > or n è e = = - = - = x ; È 2 n | sil SERIE SACRE AA - = = n ah Dee a = a = se = A Tae Fi re a » Di E D > ea = en a at Me as as t < Fa 2 © a o v ~~ ~ < V = Si = n - I - © Yi w > V c Gm lo e es [ == e = A So he ~ ~~ a x So = ~ WL Sete sa Xt = = 3 aus en sa Ò è ce n. in 7 =— & f= vo nn = e © [pa RS; ® Oo u SOM STATE EGS eee 2 4 te ON es Pr RENTE > © È £ 2 SL OS (Re II n Tee = N ae Fig. 113: seriation des chromosomes et des bivalents d’une metaphase sper- matogoniale et d’une métaphase I d’A sapıdus. — sériation des chromo- somes de trois métaphases spermatogoniales de A. terrestris persicus. — sériation des chromosomes et des bivalents de deux métaphases spermato- goniales et de deux metaphases I de A. terrestris italicus. Proz OUISSHED EH AOOte le 62, 1955. 15 196 R. MATTHEY Si c'est bien à un mécanisme robertsonien que nous avons affaire, les 4 éléments des espèces à 36 chromosomes devraient avoir la même longueur que les 8 éléments de l’espèce à 40. Voici le résultat des mesures comparatives entre A. sapidus (fig. 112) et À. scherman (fig. 111), la moyenne des 4 sériations de chacune : 26 à des deux espèces est de 77 ; si nous comparons seulement les deux figures où les chromosomes en question sont les plus longs, nous 7 wee 2 33 eee celles où ils sont les plus courts, = Theoriquement, / obtenons SE Av dig: a nous attendions le rapport > (si le mécanisme n'est pas robert- . 1 . e x A sonien) ou = (sil Pest). Nos mensuration nous améne a un rapport : 2 3 ap compris entre + et =, c'est-à-dire qu'elles ne permettent pas de trancher la question. Une autre explication pourrait reposer sur la duplication de deux paires de chromosomes; en sa faveur, je pourrais signaler le fait que des figures « anormales » à 38 chromosomes ne sont pas rares dans mon materiel. Divisions méiotiques (fig. 98-100, 105-110, 112 et 113). Il existe 20 bivalents dont le complexe X-Y semblable à ce qu'il est chez les autres Arvicola (type I). La figure 110 représente une metaphase II avec ses 20 dyades. CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE DES MICROTINES A. GENERALITES. Les conditions chromosomiques sont maintenant connues chez 32 espèces de Microtinae. Cet « échantillon » est relativement considérable: nous connaissons les formules de 188 espèces d’Eu- thériens; les Muridae, avec 98 espèces, constituent plus de la moitié de cette collection : la sous-famille des Microtinae, à elle seule, comprend donc !/, des données relatives aux Muridae, presque le '/, des acquisitions faites chez les Euthériens. Il con- vient cependant de souligner, une fois de plus, l'insuffisance de notre documentation: si je puis faire état ici de 32 espèces appar- CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 197 tenant à 8 genres, le catalogue d’ELLERMAN (1941) admet 29 genres renfermant 260 espèces: plus des ?/, des genres et les 7/, des espèces (sans parler des nombreuses sous-espèces) demeurent à étudier. Les Microtinae forment d’autre part un groupe relative- ment très homogène et dont les limites ont été bien définies par les systématiciens. Avant d’aborder l’étude de trois points parti- culiers, il est nécessaire de présenter ici quelques généralités sur la sous-famille. MILLER (1912) répartit les Microtinae en trois tribus, les Lemmi, les Microti, les Ellobü. Le caractère primitif des Lemmi étant généralement admis, il considère que les Evotomys (Clethrionomys ) sont les Microti les moins spécialisés, ceux qui se rapprochent le plus des Lemmings. Pour ne parler que des genres sur lesquels nous avons des données cytologiques, je citerai encore les opinions suivantes de MiLLER. Les Arcicola ne diffèrent par aucun caractère essentiel des Microtus mais constituent néanmoins un groupe très naturel. Microtus nivalis (sous-genre Chionomys) présente des particularités dentaires (M,) qui conduisent aux Arvicola et aux Pitymys: ces derniers sont remarquables par leurs caractères craniaux et dentaires très diversifiés. Hinton (1926) admet que les Microtinae dérivent de la souche ancestrale myomorphe commune à tous les Muridae; ils repré- sentent un rameau adapté à la vie souterraine et à une nourriture grossière. Par leurs incisives inférieures brèves et la structure de leurs molaires, les Microtinae apparaissent comme ayant retenu des caractères plus primitifs que les autres Muridae. Hinton, tout en reconnaissant la position très spéciale des genres Ellobius et Prometheomys, les rattache aux Microti et ne pratique donc qu’une seule coupure entre les Microti et les Lemmi. Ces derniers sont les formes inférieures les plus anciennes et les plus primitives et, parmi eux, le genre Dicrostonyx occupe le rang le plus bas mais aussi une situation un peu isolée. Les Synaptomys conduisent aux Microti inférieurs représentés par les Evotomys ( = Clethrionomys) et les Eothenomys. Les Myopus et les Lemmus sont les Lemmings les plus spécialisés. La position des Clethrionomys a la base du rameau microtinien étant reconnue, Hinton considère les affinités des divers genres. Ici encore, je ne rapporterai que celles de ses opinions qui portent sur des genres dont j'ai étudié un représentant au moins. Les 198 R. MATTHEY Arvicola sont tantôt fouisseurs et tantôt aquatiques; les Pitymys, connus déjà du Pliocène supérieur, ont développé les adaptations caractéristiques de la vie souterraine. Pitymys, Neodon et Pedomys sont très voisins. Chez les Microtus, il n’y a jamais de spécialisation accentuée, alors que l’adaptation à une existence très aquatique est patente chez les Ondatra et que les Ellobius et les Prometheomys, ceux-là utilisant leurs dents et ceux-ci leurs pattes, incarnent des types biologiques extrêmes, adaptés à une existence purement souterraine. ELLERMAN (1941) distingue Lemmi et Microti, tout en souli- enant la position particulière d’Ellobius et de Prometheomys. Son catalogue ne presente d’ailleurs que peu de discussions portant sur les affinités des divers groupes. L’ordonnance de ce catalogue montre qu’ELLERMAN admet dans une très large mesure les idées de Hınron. Notons quelques points en rapport avec la position systématique des espèces que j’ai étudiées; le sous-genre Chionomys que la structure de M, rapproche, selon MILLER, des Pitimys et des Arvicola, n’est pas retenu. D’autre part, les genres Veodon et Pedomys devraient être réunis. Cependant le supplément de 1949 modifie ce point de vue: les Neodon et Pedomys ne seraient que des sous-genres de Pitimys. Pour les auteurs américains (HALL et CockRUM, 1953), les Pedomys forment un sous-genre parmi les Microtus. Relevons enfin que Simpson (1945) reprend la conception de MILLER en distinguant trois tribus, les Lemmini, les Microtini et les Ællobiini. Cytologiquement, la position extraordinairement isolée d’Ellobius — 2N = 17 dans les deux sexes! (MATTHEY, 1954) — justifie pleinement la création d’une tribu spéciale pour ces types fouisseurs extrêmes. B. LEMMINGS ET CAMPAGNOLS. Nous avons vu que, pour tous les taxonomistes, les Lemmi représentent la souche ancienne des Microtinae et qu’ils ont retenu beaucoup de caractères archaïques. Il y a également unanimité sur le fait que le genre Dicrostonyx est formé des espèces les plus primitives de la tribu. Est-il possible de justifier cette opinion par l'analyse chromosomique ? Tout d’abord, remarquons que la réponse à cette question dépend de l’étude des trois autres genres CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 199 de Lemmings et ne peut être que provisoire. La méthode statis- tique des « limites fiduciaires » nous permet, étant donné un échan- tilion d’une population, de formuler des inductions relatives à la composition de la population. La méthode se fonde sur l'hypothèse d’une population binomiale, c’est-à-dire d’une population infinie. Dans le cas réel d’une population finie, les « limites fiduciaires » seraient un peu plus resserrées. Dans mon travail de 1953, l’échantillon était formé de 19 espèces (n) dont 14 (x) avaient des nombres diploides compris entre 40 et 56; la fréquence — était donc de 0,736. La consultation des tables nous apprend alors que la fréquence (©) des formules comprises entre 40 et 56 dans la population caractérise une fraction de celle-c1, fraction qui peut être estimée avec un certain degré de probabilité défini par les limites fiduciaires. Si la fréquence © dans la population est située en dehors des limites fiduciaires trouvées, on en conclut que l’échantillon utilisé avait une proba- bilité très faible (5 ou 1%). On peut donc dire que l'échantillon ° est significatif (5%) ou très significatif (1%) contre la supposition que © est en dehors des limites données. Il est dès lors raisonnable d'admettre que © est compris entre ces limites. En 1954, avec un échantillon plus grand, les chiffres devenaient: Limites à 5% Limites à 1 % n= 25 x= 18 0,506-0,879 0,445-0,911 et nous disposons maintenant de données nouvelles: n = 32 x — 22 0,500-0,839 0,445-0,873 Les écarts entre les limites ont donc régulièrement diminué, passant de (limites à 5%) 421 à 373 puis à 339 et de (limites à 1%) 520 à 446 puis à 428. Nous pouvons donc faire confiance à notre méthode et affirmer que, chez les Microtinae, des nombres diploides compris entre 40 et 56 caractérisent plus de la moitié des espèces. Pouvons-nous aller plus loin ? En examinant le graphique de la figure 114, nous remarquons que 12 espèces représentant 5 genres de Microti ont l’une ou l’autre des formules modales 54 ou 56. Nous savons (MartHEY, 1953, 1954) que, pour l’ensemble des Muridae et même des Euthériens, 48 est le nombre modal. Le seul Lemming étudié possède 44 chromosomes représentant 48 bras. 200 R. MATTHEY On peut alors supposer que les Lemmi ont conservé un statut plus archaïque que les Microti et que ceux-ci sont caractérisés, par rap- port à ceux-là, par des valeurs modales primitivement plus élevées: en effet, ce sont les Clethrionomys, les Eothenomys, genres peu spécialisés qui possèdent ces valeurs de 54 et de 56 qu’auraient encore, dans cette hypothèse, conservées des Microtus, Pitymys et Ri ino ii I | | Dee 7 - Nombre d espèces 1 Ondatra 3 Clethrionomys . | IL + 1 3 Microtus, 1 Pedomys 1 Pitymys a 1 Eothenomys, 2 Microtus iL } 4 Meral | | I 3 2 Microtus 1 Dicrostonyx (Lemmi SR ge u Z| O | In | | E | % 4 Microtus 1 Arvicola metre K- arpa bd bd IK 16 18 20 22 24 26|28 30 32 Nombre diploide Fıc. 114. Les formules chromosomiques des Microtinae. Pedomys, déjà plus évolués et même les Ondatra étroitement adaptés à une existence aquatique. Entre ces Campagnols dotés de 54 ou 56 chromosomes et les Dicrostonyx, nous trouvons encore six Mierotus et deux Pitymys présentant de 46 à 50 chromosomes; les nombres inférieurs, de 24 à 40 n’apparaissent que chez les Arvıcola et quatre Microtus ; ils seraient le résultat d’une réduction secondaire dans le nombre chromosomique; cette réduction ne modifie d’ailleurs pas le nombre fondamental qui reste voisin de 94-56 (MaTTHEY, 1954), Microtus montanus (2N = 24; N.F. = 46) étant seul à manifester une réduction marquée du nombre fonda- mental, À ce sujet, il est fort curieux de noter que, selon GRAY (1954), Harriezn (1935) a réussi le croisement CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 201 Microtus montanus & x Microtus californicus & ANT 24 N = N.F. = 46 (MattHEY, 1954) N.F. = 56 (MatruHey, 1954) obtenant quatre jeunes dont un seul atteignit l’àge adulte, mon- trant alors un mélange des traits parentaux (yeux et museau de montanus, coloration caudale de californicus), ce qui exclut la possibilite d’une pseudogamie; les énormes differences entre les formules chromosomiques, n’ont pas supprimé la « compétence » des gènes montanus installés dans le cytoplasme californicus. Zoologiquement, nous serions donc enclins à admettre que les Microti, dans leur ensemble, manifesteraient une augmentation du nombre diploide par rapport aux Lemmi. Il était alors tentant de soumettre cette hypothèse au calcul statistique. J’ai constitué trois échantillons, en ne retenant que les données les plus certaines relatives aux formules chromosomiques de 179 Euthériens,, de 96 Muridae et de 32 Microtinae. Les résultats obtenus sont les suivants: Echantillon Moyenne Ecart-type Mammiferes Eutheriens n == 179 47,66 Aal Nii = » .-. : . . n:—= 96 46,71 10,6 MAicrotinae N}. nn... nm —132 47,38 11,0 Les écarts entre moyennes sont très petits et chaque échantillon présente un écart-type relativement considérable. Ces résultats ne sont pas du tout significatifs contre l'hypothèse de l’homogénéité des diverses populations relativement au caractère considéré; ils sont même étonnamment concordants. Par conséquent, il n’y a pas de raisons mathématiques actuelles pour séparer les Lemmi des Microti, la décision définitive dépendant de la connaissance d’un matériel plus abondant. C. Les Pitymys. Bien que les Campagnols de ce genre présentent des caracteres craniaux et dentaires accusés, étude systématique en demeure difficile. Or, analyse de la formule chromosomique nous fournit 202 R. MATTHEY d'excellents critères taxonomiques. J'ai établi ces formules chez les espèces suivantes. Paléarctiques Groupe subterraneus P. subterraneus S.L. 2N = 54. P. fatioi jatioi Mottaz. 2N = 48. P. multiplex multiplex Fatio. 2N = 48. Groupe tbericus. P. duodecimcostatus S.L. 2N = 62. Néarctiques P. pinetorum Le Conte. 2N = 62. Entre P. fatior et P. multiplex, je n’ai pu noter de differences cytologiques. Ce fait permet d’affirmer que P. fatioi, endémique a Zermatt (Alpes valaisannes) est venu du sud et dérive probable- ment de P. multiplex. Ce dernier point ne sera certain qu’apres étude de P. druentius des Basses-Alpes françaises, espèce que MILLER estime morphologiquement plus voisine de P. fatioi que ne l’est P. multiplex. En tout cas, P. fatioi n’a rien de commun avec P. subterraneus qui se rencontre dans les Alpes bernoises et, a priori, aurait pu traverser le Rhòne pour venir coloniser la région de Zermatt. Ces considérations m’interdisent donc d’accepter le regroupe- ment des Pitymys proposé par ELLERMAN et MORRISON-ScoTT dans leur catalogue récent (1951) et selon lequel P. multiplex et P. fatioi ne seraient que des sous-espèces de P. subterraneus. Il est en effet tout à fait invraisemblable que des différences aussi marquées dans la formule chromosomique que celles qui existent entre les deux formes méridionales d’une part et le Campagnol souterrain d’autre part, soient compatibles avec une interfécondité totale. Un second cas intéressant est celui de P. 12-costatus, originaire de la zone méditerranéenne comprise entre l'embouchure du Rhône CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 203 et les Pyrénées et dont la formule chromosomique brute est la même que celle de P. pinetorum établi aux Etats-Unis. Le nombre diploïde 62 n'étant connu que chez trois Microtinae, l’idée d’une simple coïncidence, tout en demeurant admissible, est peut-être moins probable que l'hypothèse d’une parenté. Il serait bon d’avoir sur ce point l’avis des systématiciens. Les Pedomys sont rattachés, tantôt au genre Microtus, tantôt au genre Pitymys. Cette deuxième proposition a pour elle un fait cytologique: le complexe sexuel est du type II, c’est-à-dire que l’Y a la longueur du bras long de l’X, caractère que manifestent les Pitymys et non les Microtus (à l'exception de M. agrestis, espèce que le gigantisme de ses hétéro- chromosomes sépare de tous les autres Microtinae). D. Les ARVICOLA. Les Arvicola forment un genre tres homogene dont les diverses especes sont morphologiquement tres difficiles a définir et a recon- naître. Les mœurs, semi-aquatiques ou terrestres, ne fournissent pas un critère satisfaisant. Avant d’énumérer les quatre especes . qui, selon Hınron constituent le genre, ELLERMAN (1941) précise: «I do not think it is very likely that there is more than one valid species in this genus...», point de vue qu'il adoptera complete- ment dans le catalogue fait en collaboration avec Morrison- Scott (1951), où A. terrestris subsiste seul. La cytologie nous démontrant l’existence d’Arvicola à 40 et à 36 chromosomes, difference apparemment incompatible avec une interfecondite parfaite, il ne m’est pas possible de me rallier a une concentration aussi extréme, qui apparait comme une réaction a la pulvérisation excessive des especes par beaucoup de systématiciens. ELLERMAN et Morrison-Scott ont sans doute été frappés par les observa- tions de Vinocrapov (1933): cet auteur estime que, si amphibius, terrestris et scherman sont reconnaissables à l’ouest de l’Europe, ils sont en URSS reliés par toutes les transitions possibles. La décou- verte de différences chromosomiques est donc de nature à contri- buer à la solution de ce problème systématique. Revenant aux classifications classiques, je me contenterai ici de rappeler celle d'ELLERMAN (1941) qui répartit 33 formes en 4 espèces. Je ne citerai ici que les sous-espèces que j'ai étudiées et dont je me pro- pose d’etudier les possibilités d’hybridation. 204 R. MATTHEY A. terrestris L. type est originaire de Scandinavie. À. terrestris italicus Savi, A. terrestris persicus de Filippi ont tous deux 36 chro- mosomes. Malgré le nom de terrestris, ces deux formes sont amphi- bies. A. scherman Shaw type a été décrit de Strasbourg. J'ai étudié la forme terrestre A. scherman exitus Miller, dotée de 36 chromo- somes. A. amphibius L. est l’espece de Grande-Bretagne. A. sapi- dus Miller type provient de Burgos (Espagne); tres aquatique, ce Campagnol se rencontre sous une forme distinete (A. sapidus tenebricus Miller) dans le midi de la France, de Biarritz jusque dans le Var. Hınron (1926) admet les deux sous-espèces et ajoute que la limite septentrionale est inconnue. Nous avons vu plus haut qu'un exemplaire m’a été envoyé de Seine-et-Oise: A. sapidus atteint donc la région parisienne au moins. Cytologiquement, cette espèce est nettement caractérisée par la possession de 40 chromo- somes. Nous avons donc, pour la première fois, la possibilité de reconnaître à coup sûr deux espèces dans le complexe Arcicola. Des expériences d’hybridation entre les diverses formes seront entreprises, en particulier pour savoir si l'isolement sexuel est réalisé entre Arvicola à 36 et à 40 chromosomes. Ajoutons que MuLpat (1950) a compté 36 chromosomes chez la forme anglaise, A. amphibius amphibius L. En absence de toute description et de figures, un complément d’information est désirable. CONCLUSIONS |. L'auteur donne les formules chromosomiques de 14 espèces et sous-espèces de Muridae. 12 espèces (l’une représentée par deux sous-espèces) et une sous-espèce n’avaient jamais été étudiées. N Un cas nouveau de chromosomes sexuels multiples a été decou- vert chez Gerbillus gerbillus. 5. Au point de vue taxonomique, l’analyse chromosomique con- duit aux inductions suivantes: a) Le sous-genre Pedomys est plus voisin des Pitymys que des Wierotus. b) P. multiplex et P. fatto. (2N = 48) ont la même formule chromosomique et celle-ci diffère de la formule de P. sub- terraneus (2N = 54) et de P. duodecimcostatus (2N = 62). | CYTOLOGIE COMPAREE ET TAXONOMIE CHEZ LES MICROTINAE 205 Il apparaît comme certain que l’endémisme remarquable de P. fatior dans la région de Zermatt (Alpes valaisannes) s’explique par une immigration d’origine méridionale. c) P. duodecimcostatus du sud-ouest de la France a le même nombre de chromosomes que le P. pinetorum des Etats-Unis (2N = 62); ce nombre étant exceptionnel chez les Micro- tinae, une simple coincidence semble improbable. d) Si nous admettons qu’une difference accusée dans le nombre chromosomique permet de séparer deux espèces, nous sommes conduits à rejeter l’hypothèse que tous les Arvicola ne forment qu’une espèce unique. A. sapidus (2N = 40) est cytologiquement distinct de A. terrestris persicus, de A. terrestris italicus comme de A. scherman exitus (2N = 36). e) Par son nombre diploide (2N = 44) et son nombre fonda- mental (N.F. — 48), le Lemming Dicrostonyx groenlandicus se sépare nettement de plusieurs Microti, dont les espèces appartenant aux genres « primitifs » Clethrionomys et Eothe- nomys. 4. La méthode statistique des limites fiduciaires appliquée a un échantillon de 32 Microtinae permet d’affirmer que des nombres diploides compris entre 40 et 56 caractérisent plus de la moitié des especes de cette sous-famille. 5. En constituant trois échantillons, le premier de données rela- tives à une sous-classe (Mammifères euthériens, 179 espèces), le second a une famille (96 Muridae), le troisième à une sous- famille (32 Microtinae), on obtient des moyennes de 47, 66; 46, 71; 47, 38 et des écarts types de 11,2; 10,6; 11,0. La disper- sion est très semblable dans les trois cas et l'hypothèse d’un nombre modal de 48 chez les Euthériens (PAINTER, 1925) reçoit une nouvelle confirmation. BIBLIOGRAPHIE Beatty, R. A. 1954. How many chromosomes in mammalian somatic cells > Int. Rev. Cyt., 3, 177-197. ELLERMAN, J. R. 1940, 1941, 1949. The families and genera of living rodents. Trust. Brit. Museum, London. 206 R. MATTHEY ELLERMAN, J. R. and T.C.S. Morrıson-Scort. 1951. Checklist of Palaearctic and Indian Mammals. Trust. Brit. Museum, London. ELLERMAN, J. R., T.C.S. Morrison-Scott and R. W. Hayman. 1953. Southern African Mammals 1758 to 1951: a reclas- sification. Trust. Brit. Museum, London. Gray, A. P. 1954. Mammalian hybrids. A check-list with bibliography. Techn. Comm. of the Commonwealth Bureau Animal breed and Genet. Edinburgh, 10 Cunningham, Alva. HALL, E. R. and E. L. Cockrum. 1953. A synopsis of the North American Microtinae Rodents. Univ. Kansas Publ. Mus. Nat. Hist., 5, 373-498. HarrieLD, D. M. 1935. 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COPEPODES par M. THIÉBAUD . OPILIONS par R. DE LESSERT . SCORPIONS par R. DE LESSERT SR 18. 2 3 4 9 6 7 8 9 10 11. 12 13 14 15 16 PUBLICATIONS En vente chez GEORG & Cie, libraires à Genève. SARCODINÉS par E. PENARD ROTATEURS par E.-F. WEBER et G. MoNTET . DECAPODES par J. Carr . ACANTHOCEPHALES par E. ANDRÉ . GASTEROTRICHES par G. Moxter . AMPHIPODES par J. CARL . HIRUDINEES, BRANCHIOBDELLES et POLYCHETES par E. ANDRÉ CESTODES par O. FUHRMANN GASTEROPODES par G. MERMOD CATALOGUE DE; INVERTÉBRÉS DE LA SUISSE = Le | LES OISEAUX DU PORT DE GENÈVE EN HIVER par F. DE SCHAECK Avec 46 figures dans le texte. En vente au Muséum d’ Histoire naturelle de Genève. CATALOGUE ILLUSTRÉ LA COLLECTION LAMARCK appartenant au DE Fr. MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE 1re partie. — FOSSILES I vol. 4° avec 117 planches. IMPRIMÉ EN SUISSE . 12.50 40, —: y 8.— | = 9.00:3 18.— CRC = x < < © < ® < = <> 12.50 | 18— | Fr. 300.— re, Tome 62 Fascicule 2 (N° 6 à 31) Juin 1955 x nn REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE ANNALES DELLA SOCIÉTÉ SUISSE DE ZOOLOGIE ET DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE MAURICE BEDOT fondateur PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE EMILE DOTTRENS Directeur du Muséum d’Histoire naturelle de Genève AVEC LA COLLABORATION DE GASTON MERMOD Conservateur de zoologie et malacologie et HERMANN GISIN Conservateur des arthropodes Ce fascicule renferme les travaux présentés à l’Assemblée générale de la Société suisse de Zoologie tenue à Berne, les 12 et 13 mars 1955. GENÈVE IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG 1955 Art, de Geneve et de la Revue Suisse de Zoologie, 18831954. Oe fe. Now Se abbildungen.) . . . Se BTE ata ) N° 5. Robert MATTHEY, ra RENE sur tes Er. a Muridae. nt ee, Problèmes de cytologie comparée et de taxonomie chez leg; Microtinae. Ue a Ki (Avec 114 figures dans le texte.) . . . . . . A > di? PME Ne 6. E. BrunoLD, Die Entwicklung des weiblichen Géntalan von Sole- sa to: nobia triquetrella während des Puppenstadiums. (Mit 4 Textabbildungen.) — of etka N° 7. H. Nüescx, Das thorakale Nervenmuskelsystem der Pupp? von Telea MAI h u ER polyphemus (Lep.). (Mit 4 Textabbildungen.) . . . LITE ar a "a 1 ae BO AY N° 8, M. REIFF, Nachweis des fermentativen Abbaus der DDT-Wirksubsta ER as re mit Fliegenextrakten im Papierchromatogramm. (Grundlagen zu uy PS oh ae Se Resistenzforschung, 2. Mitteilung.) (Mit 3 Textabbildungen.) Beg eet bare at | N° 9, Marguerite NARBEL-HOFSTETTER, La pseudogamie chez Lupe, lapidella 1 | ri PW Goeze (Lépid. Psychide). (Avec 1 figure et 2 tabelles.) . AE 224 È a N° 10. Walter FIEDLER, Ueber einige Fälle von Markierungsverhalten bei Sauge- Du a, tieren. (Mit 5 Textabbildungen.) . . . +: + 230 TIC : N° 11. E. INHELDER, Weber das Spielen mit Gegenständen bei Huftieren. (Mit EN er 6 Textabbildungen.) . . . «etnia I er N° 12. Franz SAUER und Eleonore ee Zur Kasse ae nächtlichen Zugorien- TAN AL Ea tierung von Grasmücken. (Mit 6 Abbildungen.) . . . . . . . JOB N° 13. R. WEBER und E. J. BoELL, Ueber die Cytochromoxy das des lbs i Mitochondrien von frühen Entwicklungsstadien des Krallen a Soak ; (Xenopus laevis Daud.). (Mit 3 Textabbildungen.) . . . . . . | me le N° 14. Th. LENDER, Mise en évidence et propriétés de Loman ae la regene Lx ch i ration des yeux chez la Planaire Polycelis nigra . . . 268 bi N° 15. Silvio RANZI et Paolo CITTERIO, Le comportement des différentes Mécitie RS es proteiques au cours du developpement ee de Rana ae TR (Avec 2 figures dans le texte.) . . + (LR ORARI N° 16. P.A. TScHUMI, Versuche über die Machine von interpelle von Xenopus laevis Daud. und die pied te der ees (Mit VS 4 Textabbildungen.) . . . . « a) ! La ; N° 17. Pierre TARDENT, Zum Nachweis eines NE. Stoffes im ARE Hydranth von Tubularia. (Mit 2 Textabbildungen.) . . . . . . . . .. 289 . N° 18, Peter Bopp, Kolonialterritorien bei Murmeltieren. (Mit 7 Textabbildungen.) 295 a | (Voir suite page 3 de la couverture) € % Prix de Pabonnement: Suisse Fr. 60.— Union postale Fr. 65. pus (en francs suisses) oi er 148 et ay Les demandes d’abonnement doivent étre adressées a la rédaction de gui la Revue Suisse de Zoologie, Muséum d’Histoire naturelle, Genève ee Prove SE RSISEND'E ZOOLOG !I EB Tome 62, n°8 6 à 31, juin 1955 MITGETEILT AN DER GENERALVERSAMMLUNG DER SCHWEIZERISCHEN ZOOLOGISCHEN GESELLSCHAFT IN BERN DEN 12. UND 13. März 1955 COMMUNICATIONS FAITES A L’ÄSSEMBLEE GENERALE DE LA SOCIÉTÉ SUISSE DE ZOOLOGIE, TENUE A BERNE LES 12 ET 13 MARS 1955 Mitteilungen die ın einer anderen Zeitschrift veröffentlicht werden. Communications qui seront publiées dans une autre revue. F. Baltzer, Bern und M. Bernhard, Neapel. Weitere Beobachtungen über Vererbungsrichtung und Leta- lität beim Seeigelbastard Paracentrotus 9 x Arbacıa 3. (Wird in Experimental Cell Research (Festschrift für Prof. J. Runnström) veröffentlicht.) E. Flückiger, Basel. Der O,-Verbrauch von Ratten bei der Anpassung an O,-Mangel. (Wird in Helv. Physiol. et Pharmacol. Acta 1955 veröffentlicht.) Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 16 E. BRUNOLD N° 6. E. Brunold, Zürich. — Die Entwicklung des wei- blichen Genitalapparates von Solenobia triquetrella während des Puppenstadiums, (Zoologisches Institut der E.T.H.) (Vorläufige Mitteilung.) Bei den Untersuchungen Seilers und seiner Schüler an intersex- en Solenobien zeigte sich, dass eine möglichst genaue Kennt- ABB. 1. Schema der Keimdrüse und Ausführwege eines tetraploid parthenogenetischen Weib- chens nach einer graphischen Rekonstruktion. Dorsalan- sicht. Vom ©Ovar nur 4 gezeichnet. Schema nach Humbel. Verger. 24 X. B Bursa | Ki. Er Kiröhre. ES Kiröhrenstiel, K Kittdrise, lL, l,egeeöllnung. ob Ostium bursae, po paariger Ovidukt. ud unpaariger Ovidukt, It Receptaculum, nis der Normalentwicklung, insbeson- dere der Entwicklung des Geschlechts- apparates, unumgänglich ist. FLORIN (1945) bearbeitete die postembryo- nale Entwicklung der männlichen Geschlechtsorgane, AMMANN (1954) übernahm die Untersuchungen an der weiblichen Raupe, während ich mich mit der Entwicklung des weiblichen Genitalapparates in der Puppenzeit befasste. Über den Bau des Genitalapparates eines normalen, tetraploiden, partheno- genetischen Weibchens gibt Abbildung 1 Aufschluss. Die Ergebnisse AMMANNS (1954) sollen hier kurz zusammen- gefasst werden: Die mesodermalen Genitalstränge verwachsen mit dem unpaaren Ovidukt und wandeln sich zum paarigen Ovidukt um. Der an- schliessende kephale Teil des unpaaren Oviduktes, der annähernd bis zur Re- ceptaculum-Mündung reicht, wird aus der ventralen, zwischen der 7. und 8. Imaginalscheibe liegenden Epidermis geformt. Der anale Teil des unpaaren Oviduktes wird, ebenso wie die An- hangsdrüsen (Abb. 1, B, K, R), aus ENTWICKLUNG DES WEIBLICHEN GENITALAPPARATES 209 den ektodermalen, ventral liegenden Imaginalscheiben des 8. und 9. Segmentes durch Einstülpen gebildet. In der Vorpuppe, eventuell schon in der angesponnen Raupe, unterteilt sich die ursprünglich gemeinsame Mündung der 8. und 9. Imaginalscheibe durch Abfaltung. Abbildung 2 bringt eine Rekonstruktion des Geschlechtsapparates einer wenige Stunden alten Puppe (2 a) und einen Sagittalschnitt (2 b) derselben Al- Abb. 2 Abb. 3 Abb. 4 einige Std. 2. Tag Corsel ventral ABB. 2—4. Weiblicher Genitalapparat von Solenobia triquetrella bei Puppen verschiedenen Alters. a) Graphische Rekonstruktionen. Ansicht von dorsal. b) Sagittalschnitte. MEET Abbe 2 und 3) 32 xX, Abb. 2 925 X EX = ANKE. Uebrige Abkiirzungen wie auf Aw = Afterwolle. Abb. 1. Bk = Bursakörper. D = Darm. Db = Ductus bursae. Ds = Ductus seminalis. tersstufe. Die zwei endgiiltigen Offnungen, das Ostium bursae (Ob) und die Legedffnung (L) sind gut erkennbar. Mit dem kephalen, unpaaren Ovidukt (uO), der sich schon deutlich von der Epi- dermis abgehoben hat (Abb. 2 b) ist der paarige Ovidukt (pO) verwachsen. Der anale Ovidukt wird durch die zwei schwach aus- AUG? 1955 210 E. BRUNOLD gebildeten Zipfel der nach hinten hängenden Kittdrüse (K) über- deckt. Das Receptaculum (R) besteht aus einem grossen, plumpen Sacke. Die kugelige Bursa (B) sitzt rechts auf dem Ovidukt. Eine zum Teil rasch fortschreitende Differenzierung morpho- logischer und histologischer Art setzt in der jungen Puppe ein. Abbildung 3 veranschaulicht den Geschlechtsapparat Ende des zweiten Puppentages. Einer auffallenden Verkürzung und Ver- dickung des paarigen Oviduktes steht eine starke Streckung des unpaaren Oviduktes gegenüber. Diese Verlängerung vollzieht sich hauptsächlich im Gewebe, das zwischen den beiden Offnungen liegt (3 b). Die Legedffnung findet sich annähernd anal, ventral des Afters. Dagegen hat sich die Lage des Ostium bursae nur un- wesentlich verschoben. Die spätern Formen der Anhangsdrüsen sind schon weit vorgebildet. Aus dem plumpen Receptaculumsack hat sich ein gewundener Gang mit einer Endanschwellung ent- wickelt. Die vorher rechts aufsitzende Bursa mündet jetzt an- nähernd medial-dorsal. Ventral ist der Bursagang zu erkennen. Die ausgeprägt zweizipflige Kittdrüse ist nach kephal-dorsal auf- gerichtet. Die bei Zimmertemperatur gehaltenen Puppen schlüpfen meist am 10. oder 11. Puppentage. In den letzten acht Tagen findet hauptsächlich eine Streckung und eine ausgeprägte histologische Differenzierung statt. Die auffallendsten morphologischen Verän- derungen erleiden Ovidukt und Bursa. Abbildung 4 zeigt den Geschlechtsapparat einer schlüpfreifen Puppe. Der Bursakörper (Bk) setzt sich durch eine halsartige Einschnürung von den übrigen Teilen ab. Der Ductus bursae (Db) ist sehr lang und schlank ge- worden. Durch Auswachsen der linksseitigen Oviduktwand hat sich der Ductus seminalis (Ds) gebildet. Die ursprünglich rechts auf dem Ovidukt aufsitzende Bursa (Abb. 2a) hat sich also im Laufe der Entwicklung nach links verschoben. Am vierten oder fünften Puppentag lässt sich eine erste, schwache Oviduktbiegung erkennen. Diese Krümmung prägt sich mit fortschreitendem Alter immer stärker aus, sodass der unpaare Ovidukt der schlüpfreifen Puppe eine S- bis Doppel S-förmige Schleife bildet (Abb. 4 a u. b). Die Trennungswand zwischen dem mesodermalen, paarigen und dem ektodermalen, unpaarigen Ovi- dukt bricht am siebenten oder achten Puppentaee durch. o DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM 211 LITERATUR Ammann, H. 1954. Die postembryonale Entwicklung der weiblichen Geschlechtsorgane in der Raupe von Solenobia triquetrella F. R. (Lep.) mit ergänzenden Bemerkungen über die Entwicklung des männlichen Geschlechtsapparates. Zool. Vie (Se 331g Frorin, J. 1945. Beobachtungen über die postembryonale Entwicklung der männlichen Geschlechtsorgane des Schmetterlings Solenobia triquetrella F. R. Arch. d. Jul. Klaus-Stiftg. f. Vererbungsforschung, Soz. anthropolog. u. Rassen- hygiene. 20: 363-420. HuwmBeL, E. 1950. Analyse männchenähnlicher Intersexe von Solenobia triquetrella F. R. Rev. Suisse Zool. 57: 155-236. N° 7. H. Nüesch, Basel. — Das thorakale Nervenmuskel- system der Puppe von Telea polyphemus (Lep.). (Mit 4 Textabbildungen.) (Aus der Zoologischen Anstalt der Universität Basel.) Über den Bau des Nervensystems und der Muskeln der adulten Schmetterlinge sind wir durch eine Reihe von Arbeiten einiger- massen unterrichtet, wenn auch noch von keiner Art eine genaue Beschreibung des gesamten Nervenverlaufs vorliegt. LYONETT (1760) gibt eine sehr eingehende Darstellung des Nervensystems und der Muskulatur der erwachsenen Cossus-Raupe. Morphologische Angaben über das Nervenmuskelsystem der Puppe aber fehlen völlig. Nur die Histologie der Metamorphose einzelner Muskeln wurde bisher untersucht (HUFNAGEL 1918, BraustEIN 1935). Für die genaue Beurteilung des Nerveneinflusses auf die Entwicklung der Muskulatur (NüEescx 1952) ist die Kenntnis des Operations- stadıums unerlässlich. Im folgenden ist darum die Morphologie der Nerven und Muskeln im Puppenthorax von Telea polyphemus be- schrieben. Da die Puppe zunächst eine längere Diapauseperiode 212 H. NÜESCH durchläuft, in der die gesamte Entwicklung stillsteht, ist das Stadium der Untersuchung gut definierbar. Die Grösse der Tiere erlaubt eine Untersuchung durch einfache Lupen-Sektion. Die Nerven wurden nach der Methode von PANTIN ABB. 4, Ventralseite von Kopf und Thorax der Diapausepuppe. Nur Nervensystem und Muskulatur dargestellt, rechts und links verschiedene Strange. Von den Kopfnerven ist nur der Antennennerv eingezeichnet. Vergr. 10 x. \,, A, 1., 2. Abdominalsegment. PVa+s pleuroventraler Muskel. \ntN Antennennery. S Coxalsehne. CX, I. Coxalmuskel. Thy, Thy, Th, Theraxsegmente und ihre Gan- dy dorsoventrale Muskeln. glien. Gj Gehirn, uN Ast des unpaaren Nerven. HIMN Hinterflügelnerv. USG Unterschlundganglion. Me Oesophag VAN Vorderflügelnerv. VL ventraler Längsmuskel. (1948) mit Leukomethylenblau gefärbt (Injektion von 1 em? 4fach mit Ringer verdünnter Lösung; Präparation nach 1 Stunde). DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM DIS Durch Zugabe von etwas Phenylthioharnstoff zur Injektionslösung kann die Färbung für 24—36 Stunden stabilisiert werden (Fest- stellung von Fr. Schönborn). 1. Muskulatur. Von den zahlreichen Muskelsträngen des _ Raupenthorax ist in der jungen Puppe nur noch sehr wenig vor- = FRE Y_N }\ NGSE A ABBY DY; Rechte Kopf- und Thoraxhalfte von links. Nur Muskeln und Nerven dargestellt. Kopfnerven wie in Abb. 1. Vergr. 5 x. BN,, BN,, BN; Beinnerven. Sti Sternalmuskel. dl, dorsaler Längsmuskel. Tt Tentorium. K Kopf. 1, 2, 3 Thoraxganglien. M Mund. TR, el Abdominalganglien. Übrige Bezeichnungen wie in Abb. 1. handen. Zwischen den einzelnen Lappen des umfangreichen Fett- körpers finden sich die dünnen völlig hyalinen Anlagen der imagi- nalen Muskeln, die zunächst nur durch die auf ihnen verlaufenden Nervenfasern auffallen. Auf Grund der verschiedenen Art der Innervierung können zwei Typen unterschieden werden, die sich auch morphologisch unterscheiden: 214 H. NÜESCH a) Dünne, mehr flächenhaft ausgebildete Zellverbände, auf denen sich der Nerv mehrfach verzweigt und weit ausbreitet. Be- stimmte Endorgane konnten nicht festgestellt werden. In diese Gruppe gehören besonders die ventralen Längsmuskeln (vl, Abb. 1 und 2), ferner mehrere pleurale und coxale Muskelanlagen. Die Form der Hypodermis ist der des Adultskelettes noch so unähnlich, dass diese Muskelanlagen nur zum Teil mit imaginalen Muskeln homologisiert werden können. b) Muskelanlagen, die meist lange dünne Stränge darstellen, an einer Stelle aber eine bauchige Verdickung aufweisen. Hier teilt sich der Nerv ausserordentlich fein auf, indem auf eng begrenzter Fläche von der Oberfläche aus feinste Fäserchen in den Muskel eindringen, um nach starker Aufgabelung mit einer kleinen Verdickung zu enden, sodass im ganzen Querschnitt solche Terminalpunkte vorhanden sind (Abb. 3). Einzelne Zweige können sich in lange Fasern fortsetzen, die längs des Muskels über eine grössere Strecke hinlaufen, ähnlich wie bei der Gruppe a). In der in Abb. 3 dargestellten Aufteilung ım dorsalen Nervenaufteilung im dl,-Muskel. Längsmuskel dl, des 2. Thoraxseg- Vergr. 22 x. mentes sind, etwas undeutlich, 4—5 Th a ness © des ® Gruppen von Endpunkten abzugren- be a zen. Da dieser Muskel in der Imago aus 5 Einzelsträngen besteht (NüEscH 1953), ist in der Innervierung der Muskelanlage möglicherweise schon die spätere Unterteilung angebahnt; im histologischen (Querschnitt ist sie noch nicht festzustellen. Die bauchige Erwei- terung gerade an der Innervierungsstelle steht wohl mit dem stimulierenden Nerveneinfluss auf die Muskelentwicklung in ABB. 3. Zusammenhang. Zu diesem 2. Typus gehört der dorsale Längsmuskel dl, des 2. Thoraxsegmentes, während der des 3. Segmentes zur Gruppe a) zu stellen ist. Gleiche engbegrenzte Innervierung in einer Ver- diekung zeigen die Anlagen der grossen dorsoventralen Muskeln DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM DS (dv, .», dvs, dv,,;), die wie dl, noch nicht in die einzelnen Muskel- bündel aufgeteilt sind, ferner die gemeinsame Anlage für die mäch- tigen pleuroventralen Muskeln pv, und pv,. Vor allem die Flug- muskeln gehören also in diese Gruppe. Über die Histologie dieser Muskelanlagen können nur wenige Angaben gemacht werden, da sie noch nicht eingehend untersucht wurde. An gefärbten Totalpräparaten einzelner Muskeln beider Typen konnten nie Mitosen festgestellt werden. Sehr zahlreich finden sich lange Kernreihen, die genau den Bildern entsprechen, die HüFNAGEL von den Muskelanlagen von Hyponomeuta gibt. Es wird noch zu prifen sein, ob die von dieser Autorin behauptete amitotische Entstehung dieser Kerne aus grossen larvalen Kernen auch bei Telea zutrifft. HurnAGEL unterscheidet zwei Entwick- lungstypen bei den Thoraxmuskeln. Leider macht sie keine Angaben über die Innervierung. Parallelen können daher erst gezogen werden, nachdem auch bei Telea die Entwicklung untersucht ist. 2. Nervensystem. Die Ganglien des Bauchmarkes sind noch durch lange Konnektive von einander getrennt, nur das Ganglion des 1. Abdominalsegmentes liegt direkt hinter dem des 3. Thoraxsegmentes. Die Abbildungen 1 und 2 geben den Aspekt älterer Methylenblaufärbungen wieder, in denen auch die Zell- körper der Nervenzellen stark gefärbt sind. Dadurch wird auch die beträchtliche Dicke der Ganglionhülle deutlich. Das Ganglion des 1. Thoraxsegmentes ist durch zwei Fortsätze dieser Hülle mit dem Skelettstab des Tentoriums verbunden, der quer durch die Hinter- hauptsöfinung läuft. Von jedem Ganglion ziehen 3 Nerven an die Peripherie (Abb. 1): vorn der paarige kräftige Nerv zum Flügel und zum Tergit, auf der Seite der ebenfalls paarige Beinnerv, der auch die Pleura innerviert, hinten median der sog. unpaare Nerv. Der vordere Nerv nimmt einige Fasern aus einem kräftigen Ast des Konnektivs auf, der selbst weiterzieht und die vl-Muskelanlage innerviert. Lateral teilt er sich in den eigentlichen Flügelnerven und in den Ast, der zum dorsalen Längsmuskel dl, und zur Epidermis des Tergiten führt (Abb. 2). Der Beinnerv gibt zunächst zwei Äste für die dorsoven- tralen und pleuralen Muskeln ab, biegt dann in die Coxa, imnerviert dort dv, und die Muskeln in der Coxa, und wendet sich nach schräg vorwärts in den Femur hinein. 216 H. NÜESCH Der unpaare Nerv enthält 2 dickere Nervenfasern, die sich am hintern Ende des medianen Abschnittes gabeln, sodass beide Axone beide Körperseiten innervieren, wie es schon ZAWARZIN (1924) für die Aeschna-Larve beschreibt. Die seitlichen Zweige (uN) steigen nach der Seite hoch und ziehen zum Stigmamuskel, auf dem ABB. 4. Nervenverlauf in der Region * der Abb. 2. Nervenscheiden weggelassen. Vergr. 67 X. dvN Nery zum Dorsoventralmuskel des 1. Thoraxsegmentes. uN Ast des unpaaren Nerven. VIN Vorderfligelnery. sie sich in zahlreiche langgestreckte Endorgane aufteilen. Der unpaare Nerv des 2. Thoraxsegmentes endet mit mehreren Zweigen an der Haut, vor dem dünnen Tracheenast, welcher den grossen Haupttracheenstamm mit der Stelle des imaginalen Stigmas ver- bindet. Die einzelnen Nervenstränge bestehen zumeist aus einigen dickeren Axonen mit glatter Oberfläche (nur beim unpaaren Nerven DAS THORAKALE NERVENMUSKELSYSTEM 217 leicht buckelig), ausserdem aber aus einer bis mehreren ausseror- dentlich feinen Fasern (Abb. 4). Diese weisen in unregelmässigen Abständen tropfenähnliche Verdickungen auf, die etwa gleiche Dicke besitzen wie die Axone des Hauptnerven. Diese sehr feinen varıkösen Nervenfasern stehen an seltenen Stellen mit einzelnen dickeren Axonen in Verbindung, laufen diesen aber meistens nur parallel, um da und dort selbständig die Verbindung mit Muskeln oder mit der Epidermis aufzunehmen. Sie dringen auch in die Endbäumchen in den Muskeln des Typus b) ein. Es konnte aber nicht festgestellt werden, ob sie hier enden oder nur durchziehen. Besondere Endorgane wurden nicht gefunden, auch Zellkerne sah ich an diesen feinen Fasern in meinen Präparaten nie. An den basalen Teilen der grössern Nerven fehlen sie, nur im hintern Teil des unpaaren Nerven begleiten sie die dickeren Axone. Nach Zawarzın (1924, 1924 a) handelt es sich um sensible Fasern. Leider ist die Ganglienfärbung bei Telea noch nicht so klar gelungen wie bei Aeschna, sodass die Fasern nicht bis in die Ganglienaufteilung verfolgt werden konnten. Doch muss bemerkt werden, dass besonders am Tergit dickere Axone in Verbindung mit typischen sensiblen Endorganen gesehen wurden (z.B. die Faser * in Abb. 3). Die wahre Natur dieser sehr feinen Fasern wird wohl klar werden, wenn die begonnenen entwicklungs- geschichtlichen Untersuchungen abgeschlossen sind. Zusammenfassung. Es wird die Morphologie des Nervensystems und der Anlagen der imaginalen Muskeln in der Diapause-Puppe beschrieben. Unter den Muskelanlagen zeichnet sich eine Gruppe (bes. die Flugmuskeln dl und dv) durch besondere Innervierungsart aus (starke Nervenverästelung auf engem Raum). Die beiden Axone des unpaaren Nerven gabeln sich und innervieren je die Stigmenmuskeln beider Körperseiten. Die Nerven enthalten ausser den dickeren Axonen ausserordentlich dünne, stark varıköse Fäserchen, die in der Peripherie frei enden. LITERATUR Braustein, W. 1935. Histologische Untersuchungen über die Meta- morphose der Mehlmotte Ephestia kühniella Zeller. Z. Morph. Oekol. Tiere. 30: 333-354. ~~ 18 M. REIFF HurnAGEL, A. 1918. Recherches histologiques sur la métamorphose dun Lépidoptère (Hyponomeuta padella L.). Arch. Zool. expér. gén. 57: 47-202. Lyoxerr, P. 1760. Traité anatomique de la chenille qui ronge le bois de saule. Den Haag. 587 S. 18 Taf. Nürscn, H. 1952. Über den Einfluss der Nerven auf die Muskelent- wicklung ber Telea polyphemus (Lepid.). Revue Suisse Zool. 59: 294-301. — 1953. The Morphology of the Thorax of Telea polyphemus (Lepidoptera). I. Skeleton and Muscles. J. Morph. 93: 589-609. Pantin, C. F. A. Microscopical Technique. 1948. Zawarzin, A. 1924. 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Als Ausgangspunkt unserer Bearbeitung der physiologischen Unterschiede zwischen normal sensiblen (N) und gegenüber der DDT-Substanz hochresistent gezüchteten (R) Stämmen von Musca domestica L. dienen die in Abb. 1 kurvenmässig dargestellten Reaktionscharakteristiken von 2 Stämmen. Versucht man nun, die für diese grosse physiologische Um- ‘imiung bei resistenten Fliegen verantwortlichen Vorgänge zu FERMENTATIVER ABBAU DER DDT-WIRKSUBSTANZ 219 gruppieren, so gelangt man, in Übereinstimmung mit den Auffas- sungen von WIESMANN, zum Schema von Abbildung 1. Mindestens 3 grosse Gruppen von Mechanismen sind festzustellen: 1. Er- schwerte Aufnahme von Wirksubstanz in den Körper bei kurzer Zeiteinwirkung, 2. verbesserte Möglichkeiten zur Giftspeicherung, 3. verstärkter Entgiftungsmechanismus. Normalstamm (sensible Fliegen) Resistenter Stamm 0 301 60! go! 15 20 24> Reaktion der Fliegen im Kontaktversuch Belag mit DDT-Wirksubstanz 12 mq/400cm? Haupigriinde für Resistenz Speicherung NZ DDT - Subslanz Subslanz = + Abbau der DDT- Substanz + CHU > CIO CCls Nucl CCI, ABB. 1. Oberer Teil: Unterschied in Empfindlichkeit bei sensiblen (N) und resistenten (R) Fliegen. Kurvenbänder mit Mittelwerten der Reaktion (Rückenlage). Unterer Teil: Schema über die wichtigsten Faktorengruppen, die für Resistenz verantwortlich sind. 220 M. REIFF Im Folgenden wird nur der fermentative Abbau der DDT- Substanz zur ungiftigen Aethylenverbindung berücksichtigt. Nach biochemischen Untersuchungen von STERNBURG et al. greift für die HCI-Abspaltung ein Ferment oder ev. eine Fermentgruppe (De- hydrochlorinase) ein. Die Prüfung der Abbauvorgänge beim N- und R-Stamm geschah mit einer neuen Methodik in Kombination mit Papierchromato- graphie und Papierelektrophorese; ein Vorgehen, das auch weitere Testmöglichkeiten eröfinet. Methodik. Der ganze Arbeitsgang ist in Abbildung 2 dargestellt. Homogenatherstellung: Verpuppungsreife Larven, resp. adulte 3—4 tägige Fliegen in physiologischer Kochsalzlösung oder 0,2 M Glycerin- oder Zuckerlösung in Mörser oder Homogenisator (Polytron-Apparat) zerkleinert. Flüssigkeitsmenge 4- höchstens 6-facher Betrag des Lebendgewichtes der Tiere, z. B. pro 100 Flie- gen 6—10 cem. Eiskühlung. Zentrifugierung (3000 U.): 3 Min., dann Entfernung der obersten lipoidhaltigen Schicht, sowie des festen Depots. Eiskühlung. Mittlere Schichten nochmals 3 Min. zentrifugieren, dann flüssige und leicht gelige Phase durchmischen und verwenden. Aufbewahrung bis zu 24 Stunden im Kühlschrank möglıch. Papierchromatographie: aufsteigendes Verfahren mit Kochsalz-, Puffer- oder Glycerinlösung, Papier SS 2043 b. Ver- teilung der Anteile erwartungsgemäss gering, zusammenhängende Proteinzone von R, 0,4—0,9. Fermentaktivität (z.B. auch Dopa- reaktion) bleibt aber erhalten. Lufttrocknung. Papierelektropho- rese: Apparat Elphor H, Laufzeit 6—12 Stunden, Lufttrocknung. Fermentierung: Imprägnierung von Filterpapier SS 2043 5b mit alkoholischer DDT-Lösung, pro 100 cm? Fläche 10 mg Rein- substanz. Inkubation nach Besprayen der beiden übereinander liegenden Papiere mit Puffer- oder Kochsalzlösung und Aufbe- wahrung zwischen Glasplatten. Lufttrocknung. Nachweis des Ab- baus der DDT-Substanz: 1. färberisch auf Papier mit Rhodamin B-Nilblausulfat und UV-Beobachtung, aber nicht quantitativ; 2. quantitativ chemischer Nachweis (Methode SCHECHTER-HALLER); siotest mit sensiblen (N) Fliegen. Der Abbau des Insektizids zeigt sich in der Reaktion der Fliegen, da nach 1%, Stunden Test- zeit theoretisch alle Fliegen in Rückenlage (}) sein sollten. An den Abbauzonen trifft man aber Fliegen an, die nur leichte Krampf- symptome (K) oder gar keine Vergiftung (n) zeigen. FERMENTATIVER ABBAU DER DDT-WIRKSUBSTANZ 221 Homogenat Fliegen total oder Organe x s. NaCI -Lsqg, ner Puffer Phosphal- puffer pn 3,0% 7 —» chem. Nachweis DDT-WS - Jmprägnalion 4-6 Sid. ferment. 30°C zw. Glasplatten mit Puffer N-Fliegen in Gummiring mir Glasdecke| 1%» - 111 Std. x Resultate + = 100 Ka 50 na 0 Ergänzg. zu 100= Mass für Abbau. ABB 02: Schematische Darstellung der Arbeitsganges fiir den Nachweis des fermen- tativen Abbaus. Lösungsmittel für Papierchomatographie: 0,9%, Kochsalzlö- sung oder Phosphatpuffer nach Scerensen pH 8,04, 1/15 M: oder 0,1-0,2 M Glycerin, resp. Zucker in Wasser. Für Papierelektrophorese: Phosphatpuffer nach Scerensen pH 8,04, 1/15 M. 222 M. REIFF Berechnung des Abbauwertes: Die Durchschnittszahl aus der . 100 Iya ou 20 Klassierung D = (ay 0) al | entsprechend der (i Se ily Sp ils Anzahl Fliegen mit Riickenlage (100), Krampf (50) oder symptom- los (0) ergibt das Resultat des Biotestes. Als indirektes Mass für den fermentativen Abbau gilt die Zahl 100-D. 60 60 50 50 £ o 30 S _ lo) Dro 20 è a +10 49 LJ Le) 0 50 50 A oO Chromatogramme wm o i Si E ST R R R NR kr Larven Fliegen Fliegen 60% Malp.Fettk. Blut Aeth. Pae. CS, phys.Lisg. Glyc. Zuck. physiolog. NaCi - Lösung ABB. 3. Durch den Biotest ermittelte Abbauwerte ausgehend von Totalhomogenaten und Organextrakten. Punktierte Flächen auf den Säulen repräsentieren die im Biotest mögliche Streuung der Einzelresultate. N = Präparationen vom sensiblen Fliegenstamm, R vom resistenten Stamm. Resultate. In Abbildung 3 sind einige Ergebnisse, parallel nach Papierchromatogramm und Papierelektrophorese geordnet, als Mittelwerte aus jeweils mehreren Versuchsserien mit je 50— 150) Bioteststellen zusammengefasst. Die beiden ersten Säulen- gruppen links beziehen sich auf Resultate mit Homogenaten ganzer tere (Totalhomogenate) bei Präparation in physiologischer Koch- FERMENTATIVER ABBAU DER DDT-WIRKSUBSTANZ FAR salzlösung. Sowohl bei Larven als auch bei adulten Fliegen konnte festgestellt werden, dass auch die N-Tiere die Fähigkeit zum Ab- bau des DDT-Wirkstoffes besitzen, aber in geringerem Masse als die resistenten. Sehr gute Abbauwerte wurden auch bei Präparation und Fermentierung mit 0,1—0,2 M Glycerin- oder Zuckerlösung erreicht. Die Einwirkung von 60°C auf das Homogenat oder die Fermentierung ergibt eine starke Schädigung der Aktivität. Auch den Proteinextrakten aus Malpighi’schen Gefässen und Fettkörpern von Larven, sowie der Haemolymphe von Larven und Imagines kommen deutliche Wirkungen zu. Bei der Behandlung des Totalhomogenates mit organischen Lösungsmitteln wird Äther ohne Schädigung ertragen, Petroläther und besonders Schwefel- kohlenstoff oder Chloroform beeinträchtigen die Aktivität. Diese letzten Angaben zeigten bereits, dass mit der vorliegenden Methode die Beeinflussung der Fermentaktivität recht gut abge- klärt werden kann. Zur Prüfung von Modellsubstanzen, z.B. von Inhibitoren der Dehydrochlorinase, können diverse Stoffe entweder dem Homogenat, oder dem Lösungsmittel bei der Chromatographie zugesetzt werden. Schliesslich lässt sich auch bei der Fermentierung die Beeinflussung durch Zusätze untersuchen. Diesbezügliche Re- sultate bleiben einer ausführlicheren Arbeit vorbehalten. Nachprüfungen mit chemischem Nachweis der noch an den fermentierten Stellen vorhandenen Menge DDT-Substanz haben ergeben, dass bei guten Abbauverhältnissen 15—25% Wirkstoff fehlen. Das Insektizid wird vermutlich vor allem an der Oberfläche des imprägnierten Papiers abgebaut; dies ist aber diejenige Schicht, die im Biotest die Vergiftung verursachen würde. An allen Stellen ausserhalb den Proteinzonen der Auflage, reagieren die Fliegen mit Rückenlage. Aus den vorliegenden Resultaten geht klar hervor, dass bei unsern Stämmen sowohl sensible als auch resistente Fliegen den fermentativen Abbau ausführen können. Dieses Ergebnis stimmt mit denjenigen von Perry et al. und Basers et al. überein, währenddem STERNBURG und Mitarbeiter die Dehydrochlorierung nur bei resistenten Stämmen nachweisen können. Auch in unserem Falle ist ein quantitatives Überwiegen beim R-Stamm deutlich, jedoch kann von diesem einen Faktor aus die hohe Resistenz nicht erklärt werden. Die bessere Abbauwirkung stellt nach allen bisherigen Kenntnissen nur einen Teilprozess (Schema Abb 1) ım Rev. Suisse DE ZooL., T. 62, 1955. ity, 224 M. NARBEL-HOFSTETTER ganzen Geschehen der so weitgehenden Unempfindlichkeit bei R-Fliegen dar. LITERATUR Bagers, F. H. & J. J. Pratt. 1953. Resistance of insects to insecticides : the metabolism of injectet DDT. J. econ. Ent. 46: 977. — &C.C. Roan. 1953. The dehydrochlorination of DDT by resistant cockroaches. J. econ. Ent. 46: 1105. Perry, A. S. & W. M. Hoskins. 1951. Detoxification of DDT as a factor in the resistance of house flies. J. econ. Ent. 44: 850. SCHECHTER, M. S., SoLoway, S. B., Haves, RR: A. @ HS Eee 1945. Colorimetric determination of DDT. Color test for related compounds. Ind. Eng. Chem.-Anal. Ed. 17: 704. STERNBURG, J., Winson, E. B. & C. W. Kearns. 1953. Enzymatic dehydrochlorination of DDT by resistant flies. J. econ. Ent. 46: 513. WIEsMANN, R. 1955. Der heutige Stand des Insektizid-Resistenzproblems. (Grundlagen zur Resistenzforschung. 1. Mitteilung). Mitt. Biol. Reichsanst. Land- & Forstw. Berlin-Dahlem. Pflanzenschutztagung d.B.B. in Bad Neuenahr 1954 (im Druck). N° 9. Marguerite Narbel-Hofstetter, Lausanne. — La pseudogamie chez Luffia lapidella Goeze (Lepid. Psychide). (Communication préliminaire. Avec 1 figure et 2 tabelles.) (Laboratoire de Zoologie de l’Université de Lausanne.) Travail subven- tionné par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Le genre Luffia se divise en deux espèces, L. lapidella, bisexuée, et L. ferchaultella, parthénogénétique, la deuxième dérivant pro- bablement de la première et présentant les caractères d’une par- thénogénèse géographique thélytoque. Les populations de lapidella LA PSEUDOGAMIE CHEZ LUFFIA LAPIDELLA GOEZE 225 sont en general caractérisées par une nette prédominance numé- rique des femelles sur les mâles, anomalie que les entomologistes ont signalée sans l’expliquer (CHAPMAN, 1901). Ces femelles ont cependant un comportement bisexué tout à fait normal, elles ne pondent qu'après accouplement. L'étude cytologique du développement de l’œuf de lapidella a porté sur une dizaine de populations provenant de France, du Tessin et des Grisons. Elle a révélé l’existence d’une pseudogamie — ou gynogenese — très fréquente. Dans une seule station parmi celles que j’ai étudiées jusqu’ici, Mesocco (Grisons), on observe regulierement un développement normal de l’œuf. Au moment où l’œuf est pondu, les chromosomes se trouvent en métaphase de la première division de maturation (figure 1 a). Le fuseau est à la périphérie de l’œuf et le sperma- tozoide non loin du centre, dans le vitellus. La première division de maturation se déroule rapidement (figure 1 b), puis la seconde, cependant que le premier polocyte se divise également (figure 1 c). Nous avons alors quatre noyaux haploïdes, dont l’un, le pronucléus femelle, vient au centre de l’œuf fusionner avec le pronucléus mâle (figure 1 d). Le nombre diploide — environ soixante — est donc rétabli de façon normale, par amphimixie. On le retrouve dans les cinèses blastodermiques. Dans les autres stations de lapidella, les œufs se développent soit normalement, comme ci-dessus, soit par pseudogamie. Dans ce dernier cas, on observe une première division de maturation semblable à celle de l’oeuf normal (figure 2 a et b) puis une régres- sion des chromosomes en position équatoriale (figure 2c) qui rétablit précocement le nombre diploide, comme chez l'espèce parthénogénétique (figure 3 a-d), L. ferchaultella (NARBEL-Hor- STETTER, 1954), par automixie. Puis nous assistons à la division du fuseau de restitution, aboutissant à la formation de deux noyaux diploïdes (figure 2d). Le spermatozoïde, toujours présent, subit la même évolution que dans l’œuf normal. Il semble que, dans certains œufs du moins, il fusionne avec le noyau diploïde central, mais l’absence de noyaux triploides dans le blastoderme, de même que l’absence d’intersexualité permet de supposer que l'embryon descend alors de l’autre noyau. Le germen reste en tout cas diploïde. La suite de l’analyse cytologique précisera le sort du noyau tri- ploïde. Il semble néanmoins que le spermatozoide active l’œuf 226 M. NARBEL-HOFSTETTER . SRL) 040000006 © La maturation de l'œuf et le rétablissement du nombre diploide chez Luffia. I) Type bisexué normal. :) Type pseudogamique. 3) Type parthénogénétique. LA PSEUDOGAMIE CHEZ LUFFIA LAPIDELLA GOEZE 227 sans opérer lui-même la régulation du nombre chromosomique. Nous avons là un cas de pseudogamie naturelle comparable à celui des Nématodes ou des Turbellariés. Chez Luffia, comme chez ces derniers, la pseudogamie pourrait être «le pont jeté par la nature entre la fécondation et la parthénogénèse naturelle» (BRACHET). La cytologie de la pseudogamie, comparée à celle du dévelop- pement normal et à celle de la parthénogénèse, fera l’objet d’un prochain travail. Mais il est déjà possible de faire quelques remarques sur le determinisme de la pseudogamie chez Luffia. 1) Je n’ai jamais trouvé d’ceufs pseudogamiques isolés dans une ponte normale, ni l’inverse. Il semble bien que la ponte issue d’un couple donné est entièrement d’un type ou entièrement de l’autre. 2) Les femelles bisexuées isolées aussitôt après leur éclosion ne pondent pas et meurent sans descendance. Les œufs pseudoga- miques ne sont donc pas des œufs parthénogénétiques fécondés. 3) Tous les œufs pseudogamiques contiennent un ou plusieurs spermatozoïdes. Les femelles accouplées à un mâle infécond ne pondent pas. Il semble que ce n’est pas l’accouplement qui déclanche la ponte et le développement des œufs, mais bien la présence du spermatozoide. 4) Le degré de polyspermie ne paraît pas influencer le type de développement de l’œuf. 5) Les caractéristiques individuelles du mâle ne semblent pas jouer de rôle déterminant dans la pseudogamie. Les pontes fécon- dées par un mâle donné sont normales ou pseudogamiques sans qu’on puisse discerner aucune loi dans l’alternance des modes de développement (table 1). 6) L'âge de la femelle semble être également indifférent à cet égard. 7) Les femelles de certaines populations semblent fournir exelu- sivement des pontes normales (Mesocco) ou pseudogamiques (Saclas-Sud), quels que soient les mâles auxquels elles ont été accouplées (table 2). Les mâles de Mesocco par contre engendrent aussi bien des pontes pseudogamiques que normales. Il semble bien que la pseudogamie est une propriete dttacheéee a la femelle. M. NARBEL-HOFSTETTER IN Wo QO TABLE 1. Descendance de deux mâles accouples chacun à plusieurs femelles. Q | E, | @Eufs | 2 1 Lostallo 64 a pseudog. || 1 Lostallo 136 | 2 Lostallo 64 b normaux | 2 Cevio 128 | 3 Lostallo 65 hostage N pseudog. || 3 Cevio 132 4 Saclas 66 pseudog. || 4 Cabbiolo 147 5 Cevio 67 pseudog. || 5 Cabbiolo 148 6 Cevio 130 7 Cabbiolo 110 Lund Lostallo X | Œufs normaux normaux douteux pseudog. normaux pseudog. douteux Les individus sont désignés par leur lieu d’origine et un numéro d’ordre. Les œufs « douteux » sont des œufs trop jeunes pour être caractéristiques. TABLE) Descendance de femelles de Saclas-Sud et de Mesocco accouplées à des mâles d'origines diverses. | Œufs | Saclas E 66 | Saclas RD e | pseugod. || Mesocco 201 > G 501 Saclas RD » » 249 » G 51 | Mesocco 9 » » 243 » G 52 | Mesocco 0 » » 280 » E 67 | Mesocco © » » 283 Chantilly x Saclas No Mesocco U Mesocco VIII Mesocco VII Œufs normaux » 8) Les males sont attirés indifféremment par les femelles de type pseudogamique et de type normal. 9) Une rapide étude morphologique ne montre pas de difference entre les femelles des deux types. La seule station exclusivement pseudogamique que j’ai trou- vée, Saclas-Sud (Seine et Oise, France), permet de faire quelques observations relatives à l’hérédité et au rôle évolutif de la pseudo- gamie, I) Je n'y ai jamais trouvé que des chenilles femelles, alors que dans les autres stations non parthénogénétiques, j'ai toujours trouvé quelques chenilles mâles. Il semble done probable que les lemelles pseudogamiques sont thélytoques, comme les parthénogénétiques. LA PSEUDOGAMIE CHEZ LUFFIA LAPIDELLA GOEZE 229 2) Ces femelles — aptères et donc incapables de se déplacer — sont très probablement fécondées par les mâles d’une population normale voisine (Saclas-Nord). Les deux populations sont adja- centes mais distinctes, l’une sur des arbres, l’autre sur un mur. 3) L’étude cytologique de la population de Saclas-Sud s’est étendue sur les années 1951 à 1954. Le développement des œufs y est invariablement pseudogamique. La pseudogamie est donc vraisemblablement héréditaire, comme la parthénogénèse. L'existence de la pseudogamie chez Luffia présente un grand intérêt au point de vue de l’origine de la parthénogénèse. La suite des recherches doit préciser les résultats déjà acquis, tant dans le domaine de la cytologie que dans ceux de la systématique et de la biologie. BIBLIOGRAPHIE CHAPMAN, T. A. 1901. Notes on Luffias — with incidental remarks on the phenomenon of parthenogenesis. Entom. Record. 10. NARBEL-HOFSTETTER, M. 1954. La cytologie de la parthenogenese chez Luffia ferchaultella Stph. (Lépid. Psychide). Communi- cation préliminaire. Rev. suisse Zool. 61: 416-419. 230 W. FIEDLER N° 10. Walter Fiedler, Zürich. — Über einige Fälle von Markierungsverhalten bel Säugetieren. Mit 5 Textabbildungen. (Zoologischer Garten, Zürich: Direktor: Prof. Dr. H. HEDIGER.) Durch Herrn Prof. HED1GER ! wurde ich seinerzeit auf einen männlichen Nasenbären (Nasua rufa) im Basler Zoo aufmerksam gemacht, der offensichtlich eine Markierungshypertrophie zeigte. Ich habe im Verlaufe eines Jahres dieses Tier oft beobachtet und anschliessend zum Vergleich im Zürcher Zoo Beobachtungen an einem Pärchen von Nasua rufa und einem einzelnen Männchen offensichtlich anderer Artzugehörigkeit (die noch nicht festgestellt werden konnte) angestellt. Das in Basel beobachtete Tier kam im Januar 1947 zusammen mit einem anderen Männchen und zwei Weibchen in den dortigen Zoo und ist seit Jahren allein. Es wurde mir anfangs als sehr bissig geschildert. Das Zürcher Weibchen befindet sich schon seit vielen Jahren im Zoo, das Männchen kam als mehrere Monate altes Jungtier vor zweieinhalb Jahren dort an. Beide waren bis auf einen Zeitabschnitt von zwei Mona- ten im Herbst 1954 beisammen. Damals hatte man sie getrennt, weil man Nachzucht erwartete. Das wesentlich kleinere Einzeltier wurde von Privaten aus Venezuela geschenkt, auf deren Gut es frei herumlief. Es war offensichtlich bei seiner Ankunft 1953 schon ausgewachsen, da es sich seither nicht mehr verändert hat. Es bewohnt einen Käfig zusammen mit einem Gürteltier. Die Zürcher Tiere sind alle sehr zahm. Die ım Verlauf der Beobachtungszeit von den Tieren bewohnten Käfige haben Grundflächen zwischen zwei und sechs m? und sind ausgestattet mit Kletterbäumen und Wandbrett, die Zürcher Käfige seit einigen Monaten auch mit von den Tieren zeitweilig gerne aufgesuchten Holzkisten. 1) Meine Untersuchungen über Territoriumsmarkierung gehen auf einen Vorschlag von Herrn Prof. HEDIGER zurück und wurden in Zürich gemeinsam mit ihm durchgeführt. Für seine laufende Unterstützung und darüber hinaus für all das, was ich die Jahre her bei ihm lernen durfte, danke ich ihm herzlichst. Auf seine Befürwortung hin wurden mir die Aufenthalte am Basler und Zürcher Zoo durch die Vorstände der beiden Tiergärten, den Schweizerischen Nationalfond für wissenschaftliche Forschung und das Zoologische Institut der Universität Zürich finanziell ermöglicht. Auch ihnen gilt mein Dank, ferner Herrn Prof. Starck (Anatom. Inst. Frankfurt) und Dr. HALTENORTH (Zool. Sammlg. d. Bayr. Staates) für die Überlassung von fixiertem Material und allen, die mich durch Ratschläge und Literatur laufend unterstützten, nicht zuletzt den Wärtern der beiden Zoos. Meinem Kollegen Dr. INHELDER danke ich besonders für Überlassung der dieser Arbeit beigefügten Photo- graphien. MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN Pat Bei allen untersuchten Männchen — bei Weibchen wurden nie Markierungsbewegungen beobachtet — liessen sich zweierlei Bewegungsweisen feststellen, die wir aus später zu erörternden Gründen als zum Markierungsverhalten gehörig anzusehen haben: einerseits ein Reiben der Analregion auf dem Boden, oft gefolgt von verteilenden Bewegungen der Hinterextremitäten, andererseits ein Schleifen des Penis über den Boden bzw. häufig auch über Äste, AUS Ale Nasua rufa (Männchen aus dem Zürcher Zoo) bei Sekretverteilungsbewe- gungen unmittelbar nach Reiben der Analregion auf dem Boden; nach Photo Dr. Inhelder. Bretter usw. Die Verteilungsbewegungen der Hinterextremitäten erfolgten oft auch losgelöst vom Reiben der Drüsenregion auf dem Boden (Abb. 1). Die beiden Bewegungsweisen treten grob geschätzt im Verhältnis 1:1 auf. Sie wurden in den beigefügten Diagrammen nicht unterschieden, da sie in vielen Fällen auch in der Beobachtung schwer auseinanderzuhalten waren. Das Basler Männchen markierte im Innenkäfig meist nahe dem Gitter gegen die Zuschauer, nur fallweise auch weiter hinten im Käfig. Liess man es in den Aussenkäfig, so wurden in der Regel auch die Schwelle von diesem in den Innenkäfig und ein im Käfighintergrund liegender Baum mit Marken versehen. Eine ausgesprochen optische Bezogenheit auf den Besucher war nicht feststellbar, doch zeigte sich bei anderen Gelegenheiten eindeutig, dass der Bär jede noch so kleine Bewegung registrierte ohne im 232 W. FIEDLER geringsten „hinzusehen“. In der Nähe der Besucher verteilen sich die einzelnen Markierungsstellen auf eine grössere Fläche, in einem kleineren Käfig im Affenhaus, in dem er vorübergehend auch gehalten wurde, auf den ganzen Raum. Das Nasua rufa-Männchen in Zürich sah ich so selten markieren, dass über besondere Markie- rungsstellen nichts aussagbar ist. Das kleinere Männchen markiert mit besonderer Vorliebe nahe der Ausflussdole im Wärtergang hinter den Käfigen. Harn- und Kotabgabe stehen offensichtlich in keinem unmittel- baren Zusammenhang mit dem Markieren. In den grösseren Käfigen in Basel und Zürich liess sich keine lokalisierte Kotabgabe feststellen. Im kleinen Käfig im Basler Affenhaus notierte der Wärter, Herr GIULIANI, während der Zeitdauer von über einem Monat jede Kotabgabe. Bei einem Durchschnitt von etwas mehr als drei Defäkationen im Tag war wohl eine besondere Bevorzugung eines bestimmten Bereiches festzustellen. Aber in diesem Bereich befinden sıch Käfigtüre, Futternapf und Trinkgeschirr. Das Basler Männchen zeigt nun — verglichen mit den Zürcher Tieren — eine ausserordentlich hohe Markierungsintensität, und zwar besonders im ersten Abschnitt der Beobachtungszeit, in den Monaten Juni und Juli 1953. Später nahm sie eher ab, vielleicht auch unter dem Einfluss meiner häufigen Anwesenheit. Das Tier liess sich z. B. von mir gerne kraulen, animierte mich oft geradezu dazu, während es sofort wütend zu keckern anfing, schlug und biss, wenn sein Wärter ein gleiches versuchte. Ich vermute, dass der Wasserschlauch, mit dem Herr Reymonp im Raubtierhaus täglich den Käfigboden ausspritzte, für diese Feindschaft mit verant- wortlich ist, gelten doch manche Nasenbären geradezu als wasserscheu. In fremden Käfigen benahm sich das Tier sehr unterschiedlich. War ein solcher von einem anderen Tier bewohnt und nicht gründ- lichst gereinigt worden, bevor man den Nasenbären hineinliess, so markierte dieser gar nicht oder doch wesentlich seltener als sonst. Wurde dagegen ein Käfig gründlich ausgewaschen, so machte dem Tier der Ortswechsel u. U. gar keinen Eindruck, da es häufig von einem Käfig in einen anderen umgesetzt wurde. Fast bei jeder versuchsweisen Umsetzung fand der Bär, wenn er schnuppernd im Iremden Gebiet herumlief, irgendwelche Nahrungsreste und begann sofort daran herumzuknuspern, auch dann, wenn er sich sichtlich DE MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SAUGETIEREN 107 233 234 W. FIEDLER Zahlen: Beginn und Ende der Beobachtung. Punkt: einzelner Markierungsakt. Senkrechter Pfeil: erstes Knabbern an Nahrung in fremdem Käfig. Waagrechter Pfeil: andauerndes Fressen während des Herumsuchens im fremden Käfig. Schwarze Fläche: Nasenbär in Schlafstellung. Schraffierte Fläche: Beobachtung durch Ausseneinflüsse unterbrochen. Senkrechter Strich: Nasenbär wurde gekrault. Durchgehender Strich unter dem Beobachtungsdiagramm: Nasenbär befindet sich im Serval- bzw. Babuinkäfig. Strichlierte Linie unter dem Diagramm: Nasenbär befindet sich im leeren Käfig neben seinem Käfig im Affenhaus. Durchgehender Strich über dem Diagramm: fremdes Tier befindet sich im Nasenbärenkäfig. Wellenlinie unter Diagramm: Nasenbär befindet sich im eigenen Aussen- käfig im Raubtierhaus. Punktierte Linie unter dem Diagramm: Block mit Fremdgeruch im Nasenbärenkäfig. | Kreis: Käfig, in dem sich der Nasenbär gerade befindet, wird zu Reini- gungszwecken ausgespritzt. Nasenbär im Raubtierhaus a) 18.6.1953: Nasenbär wurde in den danebenliegenden Servalkäfig umgesetzt, Diagramm von dieser Zeit im Servalkäfig aufgenommen; dieser ungereinigt, Taubenfedern auf dem Boden herumliegend; Markierungsintensität (Anzahl von Markierungsakten je Minute) i = 0.26. b) 22.6.1953: Nasenbär teils im von Exkrementen und Futterresten gereinigten Servalkäfig, teils im eigenen Käfig; noch immer einige Federn vorhanden, an denen er herumknusperte; I = O (im Servalkäfig) bzw. 1.16 (im eigenen Käfige). c) 11.7.1953: Situation wie unter b); erste Beobachtungszeit im eigenen Käfig beinhaltet lange Schlafperiode, die bei Berechnung der Intensität nicht berücksichtigt wurde; I = 0.09 bzw. O (für die beiden Zeitabschnitte im Servalkäfig), 1.46 und 1.75 im eigenen Innen- und 1.83 im eigenen Aussenkäfig. d) 14.7.1953: Nasenbär im eigenen Käfig, unmittelbar nachdem ein Holzblock in diesen gelegt worden war, der vorher eine Zeit lang im Servalkäfig gelegen hatte; Markierungsverhalten dadurch eine Zeit lang gehemmt, Intensität entsprechend herabgesetzt, — 0.56. e) 16.7.1953: typisches Beispiel für Verhalten des Bären im eigenen Käfig; | 1.83; anschliessend wurde ein mit Zwiebeln eingeriebener MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN Doo Block in den Käfig gegeben und sofort eingehend untersucht; herab- gesetzte Intensität (0.27) wohl mehr auf dieses Interesse als auf Hemmung durch Fremdgeruch zurückzuführen, da das Tier Zwiebeln, die man ihm anbot, sofort frass. Der gleiche Nasenbär im Affenhaus. f) 7.10.1953: Nasenbär im eigenen Käfig meist schlafend, dann in den leeren Nebenkäfig gelassen, den er mehr oder minder als seinem Territorium zugehörig betrachtete (I = 0.86 bzw. 1.0), dann in den Babuinkäfig, in dem er wieder nicht markierte, zurück in den erwähnten Nebenkäfig und wieder in seinen eigenen Käfig (I = 2.25). g) 8.10.1953: Meerschweinchen im Nasenbärenkäfig, während sich der Bär im oben erwähnten Nebenkäfig befand; Bär machte sich auf- geregt an der Trennwand zu schaffen, markierte aber auch sehr oft (I = 1.0 gegenüber 0.47, nachdem er nach Entfernung des Meer- schweinchens wieder zurückgelassen worden war). h) 10.10.1953: gleiche Situation wie unter g), aber Frettchen in den Nasenbärenkäfig versetzt; dass der Bär während dieser Zeit nicht mar- kierte (gegenüber I von 0.37 vorher und 1.75 nachher im Nebenkäfig, 0.6 nachher im eigenen Käfig), ist den Umständen nach auf die ununter- brochene aufgeregte Tätigkeit des Tieres an der Trennwand zurück- zuführen. gedrückt verhielt und nicht markierte. Gab man ihm dann noch Futter, etwa einige Früchte, in den Käfig, so frass er sofort weiter, verhielt sich aber anschliessend genau so augenfällig gehemmt wie vor dem Fressen. Brachte man Fremdgeruch in seinen eigenen Käfig — etwa in Gestalt eines mit Servalduft imprägnierten Holzklotzes, so setzte auch dieser eine Zeit lang die Intensität seines Markierungsverhaltens herab. Zwischendurch kam es auch vor, dass er zwei Tage lang aus mir nicht ersichtlichen Gründen überhaupt nie beim Markieren gesehen wurde. Irgendwelche Krank- heitssymptome waren nicht feststellbar. Einigemale liess ich frernde Tiere (Meerschweinchen, Frett, Katze) in seinen Käfig im Affenhaus, während er sich im leer stehenden Nebenkäfig befand. Die Anwesenheit des fremden Tieres erregte ihn sichtlich. (Vgl. zu all diesen Beobachtungen Diagramme in Abb. 2.) Das Zürcher Männchen von Nasua rufa sah ich das erste mal im Januar dieses Jahres markieren, als man die beiden Tiere nach der erwähnten Trennung wieder zusammenliess. Dem ersten Markieren ging aufgeregtes Herumlaufen beider Tiere (der Wärter, Herr LEE, der mit den Tieren auf sehr gutem Fuss steht, war mit 236 W. FIEDLER im Käfig, ging aber bald hinaus), sowie eingehende gegenseitige Beriechung voraus. In der Folge zeigte das Männchen beide ein- gangs beschriebene Bewegungsweisen. Auch an späteren Tagen sah ich es noch vereinzelt markieren. Der kleine Nasenbär markiert in seinem Käfig in der Regel nicht. Er wird jeden Tag in den Wärtergang hinausgelassen, während sein Käfig gereinigt wird. Er wandert dann sofort zur Dole des Wasserabflusses und streicht dort einigemale mit dem Penis, seltener mit der Analregion, über den Boden, markiert aber — allerdings weniger häuftig — auch an anderen Stellen. Unmittelbar vor diesem Ausflug bekommt er täg- lich Milch zu trinken und zeigt jedesmal in Erwartung der kommen- den Dinge eine ganz eindeutige Laufstereotypie. Da er sehr energisch aus dem Käfig hinausstrebt, wenn die Türe geöffnet wird, dachte ich daran, dass diese Stereotypie auch mit dem Drang in sein erweitertes Territorium zu tun habe. Bei zeitlicher Trennung von Trinken und Hinausdürfen (Beobachtungen teilweise durch den Wärter, Herrn HEINIGER, angestellt) zeigte sich aber eindeutig, dass für die Stereotypie hauptsächlich die Futtererwartung verantwortlich ist. Schliesslich ıst noch darauf hinzuweisen, dass der Penis des Basler Tieres deutlich grösser war als der der anderen beobachteten Männchen. Der Präputialsack war dauernd mehr oder weniger mit weissem Schleim erfüllt, der nach einer von Herrn Prof. Tomcik (Hygien. Institut Basel) verdankenswerterweise durchgeführten Untersuchung eine Reihe von Bakterienarten enthielt, die für Balanıtis üblich sind. Fassen wir die Ergebnisse der geschilderten Beobachtungen zusammen, so spricht der Vergleich der verschiedenen Exemplare wohl dafür, dass das Markierungsverhalten des Basler Tieres sich zu einer Stereotypie im Sinne von HepIGER (1934) und HOLZAPFEL (1938, 1939a, b, c) entwickelt hat, sicher über das Ausmass von Intensitätssteigerung hinaus, das Markierungsverhalten auf engem Raum überhaupt oft erfährt (vgl. Gorrnue 1938). Wenn sich auch aus Freilandbeobachtungen ergibt, dass alte Rüden solitär zu leben pllegen (BreHM, Säugetiere, Bd. 3, 1920, CHAPMAN 1925), so darf sicher das lange dauernde Alleinsein als ein Hauptfaktor für das Zustandekommen dieser Stereotypie angesehen werden. Es wäre eine Denkmöglichkeit, dass es sich ursprünglich um ein auf einen dauernd erwarteten und nicht kommenden Partner gerichtetes MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN 237 Verhalten, vielleicht im Sinne einer Leerlaufbewegung (Lorenz 1935), handelte. Dass der Basler Bär den sozialen Kontakt sucht und von dem von ihm akzeptierten Kumpan z.B. soziale Hautpflege ver- langt, spricht wohl für eine derartige Deutung. Auch auf die vielen eingeschobenen unvollständigen Markierungsbewegungen sei hier hingewiesen. Darauf, dass ein Streben, aus dem Käfig herauszu- ABB: 3. Vorderarmdrüse eines Männchens von Lemur catta (Zürcher Zoo). Photo Dr. Inhelder. kommen, eine Rolle spielen könnte, lässt nichts Wesentliches schliessen. Beim kleinen Zürcher Bären kam, wie wir gesehen haben, diesem Faktor eine sehr geringe Rolle zu. Dieses kleine Männchen suchte übrigens zum Schlafen engsten Kontakt mit dem Gürteltier und hat auch sicher mehr Kontakt mit dem Warter als der Basler Bär. Futtererwartung veranlasste auch diesen zu unruhigen Hin- und Herlaufen am Gitter. Markiert wurde dann überhaupt nicht. Weiters muss geklärt werden, inwieweit das Rutschen mit der Penisregion auf dem Boden mit dem Markieren zu tun hat. Nach SCHAFFER (1940) sind beim Nasenbären nur Analdrüsen bekannt. Ein drüsiges Feld am Bauch wie es Pocock (1921) für Potos flavus beschreibt, konnte ich zumindest makroskopisch nicht feststellen. Histologische Untersuchung der in Frage kommenden Bereiche ist vorgesehen, sobald sich genügend Material findet. Der Befund von 238 W. FIEDLER Prof. Tomcık liess zunächst vermuten, dass eine Dauerbalanitis Folge des gehäuften Markierens und dann dauerndes Rutschen Folge der lästigen Entzündung sei. Aber das völlig gleichartige doppelläu- fige Verhalten zeigen auch die Zürcher Tiere, weshalb ich don | | 7 ; N È è LI ABB. 4—5. Asp. 4. Weibchen von Lemur catta (Zürcher Zoo) schickt sich an, mit dem Drüsenfeld der Perinealregion das Gitter zu markieren; Photo Dr. Inhelder. App. 5. Männchen von Lemur catta (Zürcher Zoo) presst durch Armbewegungen Sekret aus seinen Vorderarmdrüsen, um damit den Rand eines Kessels zu mar- kieren ;Photo Dr. Inhelder. auch irgendwie pervertiertes Sexualverhalten ausschliessen möchte. Solange histologische Befunde ausstehen, steht auch nicht fest, ob wir zwei getrennte Drüsenregionen und damit Markierungsmodi vor uns haben. Dass es zweierlei Markierungsverhalten bei derselben Art gibt, zeigen z.B. die Katzenmakis. Beim Nasenbären sei noch auf das Herumknuspern an Nahrungs- resten ın fremden Käfigen hingewiesen. Unter Hinweis beispiels- weise auf eine Beobachtung von KrirG (1931) über in der Falle zu [ressen beginnende Gartenschläfer lässt sich hier wohl eindeutig von einer Übersprunghandlung im Sinne von TINBERGEN sprechen. MARKIERUNGSVERHALTEN BEI SÄUGETIEREN 239 Was das Markierungsverhalten der Katzenmakis (Lemur catta Linneus 1758) betrifft, sind bei Lemuren allgemein zwei differen- zierte Hautdrüsenbezirke bekannt: einmal der haarlose Bereich des Perineums und zum andern drüsige Bereiche an Ober- und Unterarm (Abb. 3). In unserer Kattagruppe fällt jedem zuerst ein stummelschwänziges aggressives Weibchen auf, das bei jeder Annäherung ans Gitter sofort herkommt, die Perinealregion ans Gitter drückt und reibt (Abb. A). Die verschiedenen Tiere der Gruppe haben bestimmte bevorzugte Markierungsplätze, so das a-Mannchen besonders an bestimmten Astenden des grossen Kletter- baumes. Wegen dauernder Streitereien zwischen dem alten und einem jüngeren Männchen wird letzteres zusammen mit einem Weibchen abgesperrt. Zu Beobachtungszwecken wurden beide Gruppen zusammengelassen. Dabei fiel beim «-Männchen auf, dass es in sichtlicher Erregung den Schwanz zwischen den ver- schränkten Armen durchzog, und dann in Richtung auf das Objekt seiner Aufregung schwenkte. Im Zusammenhang mit den Armdrüsen vermuten wir, dass diese Bewegung duftverteilende Funktionen hat. Ansonsten könnte es sich unter Berücksichtigung der auffälligen Schwanzfärbung auch um ein optisches Signal handeln. Auf eine weitere Betätigung dieser Drüsen wurden wir durch einen Hinweis von Herrn REHM, dem Warter im Affenhaus, aufmerksam. Betritt dieser mit einem Kessel den Käfig und stellt ihn ab, so kommt sofort das jüngere Männchen, erhebt sich auf die Hinterbeine, ringt die Arme wie um Sekret aus den Drüsen zu pressen (Abb. 5) und reibt dann mit den Innenflächen der Unter- arme die Ränder des Kessels ein. Gleichartiges Benehmen zeigt das andere Männchen zumindest nicht in so auffälliger Form, beı Weibchen sahen wir es überhaupt noch nicht, wohl aber, dass sıe mit den Armen einen Ast umfassen und an bestimmten Stellen reiben. Gelegentlich machen sich auch die Männchen dort zu schaffen. Die Beobachtungen an den Tieren der Zürcher Katta- Gruppe erwecken den Eindruck eines gewissen Individualismus ın der Art des Markierungsverhaltens. Zur weiteren Klärung sınd noch Beobachtungen an anderen Tieren nötig. LITERATUR BrEHM, A. E. Tierleben. 1920. 4. Auflage, Säugetiere. Bd. 3. Leipzig und Wien. Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 18 240 E. INHELDER CHAPMAN, F. M. 1935. Jose. Two months from the life of a Barro Colorado coati. Natural History April, 297-308. Gaerne, F. 1938. Beobachtungen über das Absetzen von Witterungsmarken beim Baummarder. Der Deutsche Jäger, München. Nr. 13. Hepicer, H. 1934. Über Bewegungsstereotypien bei gehaltenen Tieren. Revue suisse Zool. 41: 349-356. — 1950. Wild animals in captivity. An outline of the biology of Zoological Gardens, London. HorzapreL, M. Über Bewegungsstereotypien bei gehaltenen Säugern : 1938a. I. Mitteilung: Bewegungsstereotypien bei Caniden und Hyaena. 1938b. II. Mitteilung: Das Weben der Pferde. Beide: Zs. f. Tierpsychologie. 2: 46-72. 1939a. III. Mitteilung: Analyse der Bewegungsstereotypie eines Gürteltieres. Zool. Garten NF. 10: 184-193. 1939b. IV. Mitteilung: Analyse des ,,Webens® bei zwei Lippen- bären. Zs. f. Tierpsychologie. 3: 151-160. HorzapFeL, M. 1939e. Die Entstehung einiger Bewegungsstereotypien bei gehaltenen Säugern und Vögeln. Rev. suisse Zool. — 46: 567-580. KrieG, H. 1931. Beobachtungen am Gartenschläfer. Zs. f. Säugetierkunde. 6: 137-142. Lorenz, K. 1935. Der Kumpan in der Umwelt des Vogels. Journal für Ornithologie. 83: 137-213, 289-413. Pocock, R. I. 1921. The external characters and classification of the Procyonidae. Proc. Zool. Soc. 389-422. SCHAFFER, J. 1940. Die Hautdrüsenorgane der Säugetiere. Berlin und Wien. TINBERGEN, N. 1952. Instinktlehre (übers. v. O. KoEHLER). Berlin und Hamburg. N° 11. E. Inhelder, Zürich. — Über das Spielen mit (segenständen bei Huftieren. (Mit Textabbildungen.) (Aus der Tierpsychologischen Abteilung der Universität Zürich am Zoo- __ logischen Garten. Mit Unterstützung durch den Schweizerischen Nationalfonds zur Förde- rung der wissenschaftlichen Forschung). sel der Untersuchung über die Verbreitung des Spiels im Tier- reich kommt Buyrenpisk (1933) zum Schluss, dass Huftiere nicht SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 241 spielen. „Das Spielen ist immer ein Spielen mit Etwas“, nur „Ding-Annäherungstiere“ spielen, und er versteht darunter die Affen und Jagdtiere (Carnivoren). Sie ergreifen die Frucht, das Beutetier, währenddem Huftiere auf Nahrungsfelder eingestellt sind. Obige Auffassung stammt wohl von der einseitigen Beachtung des Spiels als Beutespiel. DaxLING (1937), HEDIGER (1944) und Pırrers (1954) haben aber gezeigt, dass Huftiere auch spielen, ABB: Al; Indischer Panzernashornbulle beim Spiel mit dem Ball, seinem Kampfspiel- kumpan. hauptsächlich in Form des Flucht- oder Laufspieles, wobei es vor allem um das Entkommen geht. Es zeigt sich vornehmlich eine spielerische Betätigung und Bereicherung im Feindfelde. PıiLTERS (1954) wies ausserdem auf Kampf- und Sexualspiele bei Neuwelt- Cameliden hin. Im sog. Festungsspiel (King o’ the Castle, DARLING (1937)), im dem ein Tier eine Bodenerhöhung gegenüber einem Anstürmer verteidigt, wird offensichtlich auch die Territoriums- seite in der dritten Dimension ins Spiel einbezogen. Spiele mit Gegenständen bei Huftieren sind aber m. W. bis heute unbekannt geblieben. Offenbar können jedoch auch diese Tiere einen Gegenstand zum Spiel benutzen, wobei dieser z. B. Kumpanbedeutung erlangen kann. Dies zeigte sich besonders schön bei einem 61,-jährigen, noch nicht geschlechtsreifen indischen Nashornbullen (Rhinoceros unicornis) im Basler Zoo. Das Tier spielte durchschnittlich 50 Mi- nuten lang mit einem Vollgummiball von 40 cm 8 und 50 kg Gewicht (Abb. 1). Das eingehend analysierte Verhalten zeigte sich 242 E. INHELDER als Symbolspiel (Piaget 1945) von Kampf-, teils Sexual- charakter (InHELDER 1955). Beobachtungen aus dem Zürcher Zoo zeigen, dass Spielen mit Gegenständen bei Huftieren weit verbreitet ist. Valaya, ein etwa 10-jähriges indisches Elefantenweibchen (Elephas maximus), be- obachtete ich oft, wie es auf den Grabenrand niederkniete und ABB. 2. Elefant im Spiel mit 2 Gegenständen. mit dem Rüssel einen Stein zum Spielen heraufholte. Es kann dies als Spielappetenz bezeichnet werden. Ich gab ihr dann einen Autoreifen, den sie in kurzer Zeit zum wechselreichen Spiel be- nutzte. In freier, spielerischer Kombination treten darin teils erworbene, teils instinktive Bewegungen verschiedener Funktions- kreise auf. Nach kürzeren oder längeren Unterbrechungen nimmt sie das Spiel immer wieder auf; der Abbruch geschieht spontan oder dureh futterbringende Besucher. Rüssel und Füsse als Spielorgane benutzt das Jungtier wechselreich koordiniert. Der Reifen wird z.B. mit dem Vorder- oder Hinterfuss nach vorne oder hinten geschoben, er kann mit Vorder- und Hinterextremitäten gleich- sinnig, von hinten nach vorne oder umgekehrt, befördert werden. Die Extremitäten arbeiten aber auch entgegengesetzt, sodass das Spielding z.B. mit dem Hinterfuss nach vorne und mit dem Vorderfuss wıeder nach hinten geworfen wird. Den Gegenstand SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 243 schiebt das Tier beim Vorwärtsgehen vor sich her; Rüssel und Füsse leisten bei diesen Bewegungen auch kombinierte Arbeit. Die spielerische Lokomotion bewerkstelligt es ferner mit einem Fuss im Reifen durch einen Schwung in einer Richtung, oder das Tier trabt mit dem Pneu am Fuss durchs Gehege. Dass der Elefant die Form des Reifens kennt, zeigt sich einmal darin, dass er oft rückwärts auf ihn zugeht und zielgerichtet mit dem Fuss in den Ring tritt. Erworbenes Spielverhalten zeigt sich wohl auch dann, wenn er den am Boden liegenden Pneu zwischen die Hinterfüsse klemmt und so vorwärts oder rückwärts geht. Durch vielseitiges Herumhantieren mit dem Gegenstand werden dessen Eigenschaften auf spielerische, unwillkürliche Art und Weise bekannt (Experimentierspiel, Groos 1930). Als Untersuchungsorgane sind Rüsselspitze und Fussrand offenbar empfindsame, nervenreiche Tast- und Greiforgane; durch feine tastende Bewegungen des Rüssels, ebenso durch sachtes Abtasten mit dem Fusse (bes. Hinterrand des Hinterfusses), werden Gegenstände erkundet. Neben den z. T. erwor- benen Spielbewegungen erscheinen instinktive aus verschiedenen Funktionskreisen. Der zusammengeknüllte Pneu wird z. B. ins Maul genommen und fallen gelassen ; deutlicher zeigte sich diesim Spiel mit einem grösseren Stein, wobei sich das Tier in dauernder Wieder- holung 10 Minuten lange verweilen konnte; es führte den Stein mit dem Rüssel ins Maul (oder nahezu) und liess ihn wieder fallen. Öfters führte es Zuführbewegungen zum Maul mit dem blossen Rüssel aus; offensichtlich Fressbewegungen z. T. mit einem Futtersymbol. Die dauernd enge Bindung an den Gegenstand, auf die noch zurück- gekommen wird, sowie vielleicht das Stossen des Gegenstandes mit dem Rüsselansatz meist gegen Ecken oder den erhöhten Graben- rand, in derselben Weise wie es das Alttier von hinten dem Jungen gegenüber tut — die Tiere gehen dann in engem Kontakt Tandem — dürfte Kumpanverhalten sein. Kampfverhalten zeigt sich beim Zusammenknüllen und Herumtreten mit den Vorderfüssen auf dem Gegenstand, z. T. auch im wiederholten Hochwerfen desselben. Im reichen Wechsel erworbener und instinktiver Spielbewegungen erhält der Gegenstand beim oft raschen Stimmungswechsel des Tieres offenbar auch symbolische Futter-, Kumpan- und Feindbe- deutung. Bemerkenswert ist, wie erwähnt, die ausserordentlich starke Bindung, die das Tier zum Gegenstand erhielt. Ausserhalb der 244 E. INHELDER Spielbetätigung nahm es ihn bei Ortsveränderungen meist mit, so lag der Reif z.B. beim Futterbetteln regelmässig bei ihm. (Diese Bindung zeigt sich seit dem 16. Juni 1954 immer wieder, wenn das Tier das Spielzeug neu erhält). Dabei dachte es wiederholt daran und suchte es mit dem Hinterfusse tastend ab. Besonders bei neuer Anwesenheit des Pneus wurde die Kot- und Harnabgabe hart neben oder die Harnabgabe auf ihn getätigt. K. M. SCHNEIDER (1939) beschreibt einen grossen Panda (Alluropus melanoleucus), der u. a. seinen Spielreifen beharnt. W. ZueBLIN (mdl. Mittlg.) beobachtete Kleinkinder, die ihr Spielzeug beharnen. Ob dieses Verhalten als Markieren aufzufassen ist, wie dies EıBL-EIBESFELDT (1950) bei einem Dachs (Meles meles) an seinem Spielgegenstand beobachtete, ist nicht einfach zu entscheiden. Besonders drastisch zeigte sich die enge Bindung des Jungtieres zum Gegenstand abends, wenn es in den Stall gehen sollte. Es hatte die Erfahrung gemacht, dass ihm das Spielding draussen oder im Stall drin weggenommen wurde. Um dies zu verhindern, wandte es verschiedene Ausweichmethoden an: Wegspringen mit dem Gegenstand, mit ıhm ins Bassin gehen oder ihn ins Wasser werfen, das Spielding zwischen die Hinterbeine klemmen, mit einem Fuss in die Reifenöffnung stehen, oder was besonders bemerkenswert ist, auf den Reifen liegen, um ihn vor dem Zugriff zu schützen. Einmal bemühten sich 3 Männer darum, ıhm das Spielzeug wegzunehmen. Vielleicht kommt in diesem Verhalten des Tieres auch ein gewisser Trotz zum Ausdruck oder Freude am Widerstandleisten im Spiel, das mit ihm getrieben wird. Ein ebenso starkes Kontaktbedürfnis zeigte das Jungtier zu „Mandjullah“, einer angeblich etwa 44-jährigen Elefantenkuh (Ele- phas maximus). Dieses kam in folgender Situation besonders zum Ausdruck: Wird das Tier morgens allein ins Aussengehege gelassen, wo sıch der Spielreifen befindet, so entwickelt sich das sofort be- ginnende Spiel nach durchschnittlich 10 Minuten zu einem Höhe- punkt. Das Tier spielt intensiv, rasch wechseln die Bewegungen, es läuft, trompetet, wirft das Spielzeug hoch, schiebt es mit Füssen, zieht es am Fusse nach, tritt auf ihm herum usf. und zirkuliert dauernd zwischen Spielding (oder nimmt es mit) und Stalltüre, wo es mit dem Alttier Kontakt aufzunehmen versucht. Das Spiel ist erregt, nervös, gehäufte Kotabgabe findet statt. Dieses bis +5 Minuten dauernde Spiel zeigt, verglichen mit dem entspannteren, dieselben Verhaltensweisen in reichem Wechsel, zusätzlich Trom- SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 245 peten, öfters erhobenem Schwanz und etwas gestellten Ohren. Spon- taner, intensiverer Bewegungsausbruch bei normalem Spiel war sel- tener zu beobachten. Das Tier brach aber auch dieses affektivere Spiel spontan ab oder liess sich durch Besucher (Futterbettelnd) ablenken. Situation und Verhalten zeigen offenbar folgendes: Die Spannung, hervorgerufen durch die Blockierung des Kontaktbe- dürfnisses mit dem Alttier, wird in Form eines erregten Spiels ab- reagiert. BALLY (1945) setzt für das eigentliche Spiel ein ent- spanntes Feld voraus. Beobachtungen zeigen, dass Spielverhalten auch in gespannter Situation auftritt, bei gestautem Trieb oder Antagonismus zweier Bedürfnisse, wobei sich die Verwandtschaft mit der Ubersprungbewegung nach TINBERGEN (1940) aufdrängt. Ich möchte dieses Verhalten, wie es bei andern Säugern in ver- schiedenen gespannten Situationen oft zu beobachten ist, vorläufig als Übersprungspiel bezeichnen (INHELDER 1955). Dieses erregte Spiel zeigte sich auch bei einem Besuch des Elefanten- wärters nach 14-tägiger Abwesenheit, als er kurz nach der stür- mischen Begrüssung des Tieres wieder verschwand. Wird nun aber das Alttier ins Aussengehege gelassen, so nehmen die Tiere sofort engsten Körperkontakt auf (z. B. durch Tandemlaufen, indem die Alte die Junge mit dem Rüsselansatz von hinten stösst, oder nebeneinanderstehend die Rüssel umeinanderschlingen wie im Paarungsvorspiel). Das nervöse Spiel hört sofort auf; aber trotz dem Kontakt mit der Alten bleibt das Spielzeug nicht vergessen; dauernd wird es mitgenommen oder wieder geholt. Das Spiel ist jedoch abgeschwächt, in eher tändelnder Form. Ein Watussistier (ca. 11-jährig) spielte sozusagen täglich (im Winter seltener) und zu jeder Tageszeit (Häufung zwischen 10/12 h und 16/17 h; Abb. 3B) mit seiner Stalltüre, indem er meist den obern Türflügel zwischen seinen Hörnern hin- und herschwingen liess, gleichförmig, leicht ablenkbar, selten intensiv, eher lässıg und tändelnd (Abb. 4). Dies dauerte jeweils wenige Minuten und ın kurzen Unterbrüchen bis zu 20 Minuten. Dazu musste er oft zuvor die arretierte Türe mit der Hornspitze lösen. Es ıst denkbar, dass sich dieses gleichförmige Verhalten z. B. bei räumlich enger Haltung zu einer Stereotypie ausarten könnte. Der Bulle zeigte das Ver- halten auch am realen Objekt, einer Watussikuh, mit der er ın ähnlicher Weise ein Horngeplänkel ausführte, nachfolgend oder vorgängig der Tätigkeit an der Türe. Vielleicht darf auch das 50 » W r © © © Zod. gesamten Spielbeob. O Wi > Gy © © © © %d gesamten Spielbeob. E. INHELDER Su So 23 1 22 Tageszeit 7 9 1 1 À TOR Tageszeit ABB. 3 Graphische Darstellung der Spielzeiten. \) Bison 2 mit dem Stamm. Beoh \ NU 4 54 14 55. Fütterungszeit ca, 17.00/17.30. B) Watussi 3 mit der Stalltüre (schwarz), mit der Spieltiire (weiss). he ol) | > Ae / { ) FF ‘ / 1,14 ),4, dy, (ber die Mittagszeit wurde nicht beobachtet. SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 247 gleichsinnige, mit den Hörnern abwechselnde Aufritzen des Erd- bodens dazu gerechnet werden. Offenbar ist der Türflügel ein symbolischer Kumpan im Kampfspiel. Wir planten für den Bullen ABB: A: Der Watussistier penuelt die Stalltüre zwischen seinen Hörnern hin und her, offenbar als Ersatz für einen Kampfspielpartner. ABB. 9. Watussi an der Spieltüre. eine Spieltüre mit den Dimensionen der Stalltüre, unweit von dieser, zu bauen, in der Hoffnung, dass er seine Beschäftigung daran ausübe, zur Schonung der Stalltüre. Nach ersten Kontakt- 248 E. INHELDER nahmen begann er sich mit dem neuen symbolischen Kampfspiel- kumpan, der Spieltüre, zu beschäftigen (Abb. 5) und konnte am alten Objekt nur selten mehr beobachtet werden. Allerdings geschah die Montage des Geräts zur kalten Jahreszeit, während der sich der Bulle nur wenig mehr zum Spiele gestimmt zeigte. ABB. 6. Der Bisonbulle spieit mit dem symbolischen Kampfkumpan, dargestellt durch ein Stammstück. Ein Bisonbulle (ca. 13-jährig) bearbeitete mit den Hörnern oft am Boden liegende Äste. Man gab ihm dann ein starkes, verzweigtes Stammstück, welches in der Mitte des Geheges an einer Kette befestigt wurde. Nach der Futterbedeutung des Objektes — Blätter wurden abgefressen — wechselte diese offensichtlich zur Kumpan- bedeutung im Kampfspiel (Abb. 6). Da das Spiel ausschliesslich vor der Fütterung auftritt (Abb. 3A), wobei das Tier offenbar die Spannung im Nahrungsfeld abreagiert, trägt es auch Uebersprung- charakter. Die Grenzen zwischen Spiel und Ernstverhalten, besonders vegenüber Gegenständen, ist bei Huftieren m. E. in manchen Fällen nicht säuberlich zu ziehen. Je mehr ein Spiel an Triebe gebunden ist, umso weniger wird es sich gegen das Ernstverhalten abgrenzen lassen (Eıer-EıgesreLpr 1950). Zwei Fälle zeigten jedoch ein Ver- halten mit Gegenständen, das starrer und zielgerichteter verlief: oo behandelte ein Vieunjahengst, der in Gefangenschaft oft recht SPIELEN MIT GEGENSTÄNDEN BEI HUFTIEREN 249 bösartig wird, einen Besen offensichtlich als ernsten Feind (Pırrers 1954), ein Weisschwanzgnubulle im Zürcher Zoo be- kämpfte seine verschiebbare Stalltüre. In diesen Fällen besass das Objekt offenbar ernste Feindbedeutung, an dem als Ersatz- objekt mit voller Affektivität, zielgerichtet, starr, kurzfristig und nicht ablenkbar, Instinkthandlungen abliefen. Die Bedeutung solchen Verhaltens mit Gegenständen, sei es nun in Form echten Spiels, Spiels mit Übersprungcharakter oder Ernstverhalten, hat für die Tiergartenpraxis offensichtliche Bedeu- tung. Sozusagen psychohygienischen Wert besitzt das Spiel einmal ganz allgemein, um gefangenschaftsbedingten, pathologischen Er- scheinungen entgegenzuwirken, gewissermassen als Ersatzbetäti- gung (Kompensation) für den Ausfall von Feindvermeidung und _Nahrungssuche im Zoo, sowie im engern Sinne als Katharsis bei Übersprungphänomenen (hier in Spielform) zur Abreaktion momen- taner Spannungen. Das Uberspringen auf unschädliche oder wert- vollere Tätigkeiten, wie Spiel, — man möchte beinahe von Subli- mation sprechen — ist für das Individuum von gesunderhaltendem Wert. Bei sozial lebenden Tieren erhält dieses Verhalten insofern Bedeutung, als sich schädlich auswirkende Triebe auf diese Weise harmlos kanalisiert werden. Vielleicht finden auch manche Säuger für einen Teil ihrer Ernstbetätigungen, denen die Gefangenschafts- bedingungen bezüglich ihrer Triebansprüche nicht genügend Raum lassen, bis zu einem gewissen Grade eine Ersatzbetätigung im Spiele, eben auch anhand von Symbolen. Spiel sowie Dressur als positive, gesunderhaltende Ersatzleistungen der Tiere in der sekun- dären Umwelt des Zoos sind prophylaktisch wie therapeutisch von grosser Wichtigkeit (HEDIGER 1944, INHELDER 1955). LITERATUR Batty, G. 1945. Vom Ursprung und von den Grenzen der Freiheit; eine Deutung des Spiels bei Tier und Mensch. Benno Schwabe u. Co., Basel. BuyTENDIJK, F. I. I. 1933. Wesen und Sinn des Spiels. Kurt Wolff Verlag. Berlin. DarLING, F. F. 1937. A herd of red deer. London. EigL-EißesreLor, I. 1950. Uber die Jugendentwicklung des Verhaltens eines männlichen Dachses (Meles meles L.) unter beson- derer Berücksichtigung des Spiels. Z. {. Tierpsychol. Bd. 7, Heft 4: 327-355. 250 F. SAUER UND E. SAUER EisL-ErsescreLDT, I. 1950. Beiträge zur Biologie der Haus- und Aehrenmaus nebst einigen Beobachtungen an Nagern. Z. f. Tierpsychol. B. 7, Heft 4: 558-587. Hepicer, H. 1944. Biologische und psychologische Tiergartenprobleme. Vierteljahresschrift der Naturf. Gesellschaft Zürich. Jhg. 89: 92-108. InHELDER, E. 1955. Zur Psychologie einiger Verhaltensweisen — besonders des Spiels — von Zootieren. Z. f. Tierpsychol. B. 12, Heft 1. Groos, K. 1930. Die Spiele der Tiere. 3 Aufl. Jena. PıaGET, J. 1945. La formation du symbole chez l’enfant, imitation, jeu et rêve, image et représentation. Ed. Actualités pédagogiques et psychologiques. Neuchâtel. Pırrers, H. 1954. Untersuchungen über angeborene Verhaltensweisen bei Tylopoden, unter besonderer Berücksichtigung der neu- weltlichen Formen. Z. {. Tierpsychol. Bd. 11, Heft 2: 213-303. ScHNEIDER, K. M. 1939. Einiges vom grossen und kleinen Panda. Der Zoolog. Garten. Bd. 11, Heft 6: 203-232. TINBERGEN, N. 1940. Die Übersprungbewegung. Z. f. Tierpsychol. 4: 1-40. — 1952. Instinktlehre. Verlag Paul Parey. Berlin. No 12. Franz Sauer und Eleonore Sauer, Freiburg im Breisgau. — Zur Frage der nächtlichen Zugorientie- rung von Grasmücken. (Mit 6 Abbildungen.) (Aus dem Zoologischen Institut der Universität Freiburg/Breisgau.) Direkte Zugbeobachtungen und Rekonstruktionen der Zugwege anhand von Ringfunden (Drosr 1951; ScHiz 1951, 1952) zeigen, dass der Vogelzug gerichtet ist. Zahlreiche Ergebnisse weisen darauf hin, dass sich Vögel auf dem Zuge nicht nur nach bekannten optischen Wegmarken richten, sondern dass sie auch andere Orien- lierungsvermögen besitzen; dafür sprechen Verfrachtungsergeb- nisse zur Brutzeit (RüPPELL 1935, 1936, 1937; u. a.), zur Zugzeit (RÜPPELL 1942, 1944; ScHüz 1938, 1949, 1950), besonders aber KRAMERS Zugorientierungsversuche im Rundkäfig und seine Futter- dressuren auf Himmelsrichtungen (1949, 1950, 1951 a, 1952 a, b, 1954; Kramer und Saint Pau. 1950). NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN 251 Die bisherigen Feststellungen beziehen sich weitgehend auf den Tagzug, für den sich der direkt oder indirekt wahrgenommene Sonnenazimut als steuernder Reiz erschliessen liess (KrAMER 1951 a, 1952 a, b, 1954; Marruews 1951, 1952). Den Nachtzug hat besonders Lowery seit 1945 in den südlichen U.S.A. beobachtet; da bestimmte Arten im Frühjahr stets mit Rückenwind fliegen, fasst er diesen als einen Orientierungsreiz auf und nimmt an, dass eine bestimmte Wetter- lage den Zug auslöst. Dagegen sah DınnenpanL (1954) auf Helgo- land in fünf Jahren 13 bei Nacht ziehende Arten weder auf Früh- jahrs- noch auf Herbstzug eine bestimmte Windrichtung bevor- zugen. Diese örtlichen Verhältnisse lassen sich jedoch nicht auf die gesamte Flugstrecke übertragen; auf einzelnen Zugabschnitten könnten auch verschiedene Orientierungsreize verwertet werden. In der Umgebung von Freiburg/Breisgau trafen in jedem Frühjahr von 1950-1955 bei klarem Strahlungswetter mit ausgedehnten nächtlichen Südwindlagen besonders viele Mönchs-, Dorn- und Gartengrasmücken, Haus-, Gartenrotschwänze u.a. ein. Die ersten Versuche über die Nachtzugorientierung machte KRAMER 1949, 1950. In einem Rundkäfig mit seitlichen Ausblick- möglichkeiten zogen Neuntôter, Dorn- und Mönchsgrasmücke sowohl im Zimmer als auch im Freien gerichtet. Sie tendierten keineswegs in die natürliche Zugrichtung und wechselten die Rich- tung von einer zur anderen Nacht sowie mit jedem Ortswechsel des Versuchskäfigs. Kramer machte hierfür z.B. eine dunkle Zimmerecke, die Hafenbeleuchtung oder Ausweichstereotypien mitverantwortlich. Ein am störungsfreien Ort aufgestellter Mönch hielt in vier Nächten jede Nacht eine andere Hauptzugrichtung zwischen OSO und SSW ein. Wenn Kramer den Käfigschon vor der Abenddämmerung im Freien aufstellte, verbesserten sich die Rich- tungswahlen; so zogen eine Mönchsgrasmücke je eine Nacht nach SO und S und ein frisch eingefangener Mönch in einer Nacht nach S. Es scheint somit denkmöglich, dass der Mechanismus der Sonnenorientierung, den SAINT PauL (1953) im Dressurversuch auch bei nachtziehenden Arten, drei Sperbergrasmücken und einem Neuntöter nachweisen konnte, über Nacht weiterliefe, so wie nach Linpauvers (1954) Entdeckung einzelne Bienen in Dauer- tänzen auch zur Nacht oder am anderen Tage ohne erneuten Aus- flug sich auf den genauen Sonnenstand beziehen. 252 F. SAUER UND E. SAUER x In unseren Aufzuchten von Dorngrasmücken, Sylvia communis (Sauer 1954), konnten wir zunächst feststellen, dass die vom Ei D Pra a Wa ZA A A EG I B = ee Na ABB. 1. Versuchskäfig: a) Ansicht nach Wegnahme des Filzumhanges sowie der Wandverkleidung W; Gesamthöhe 1,13 m; Rundkäfig: Höhe 0,60 m, Durchmesser 0,90 m; 6) Aufriss; x Ausblickswinkel, B Bodenscheibe, D Deckscheibe, E Ein- schlupfluke, N Netz, S Sitzring. oder vom Nestlingsstadium an dauernd in schalldichten Kammern einzelisolierten Tiere in den gleichen Herbst- und Frühjahrsnächten wie ıhre wildlebenden Artgenossen „zogen“, wenn auch zeitlich etwas verkürzt. Diese Vögel hatten nie den Himmel gesehen und NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN 258 lebten in den gleichmässig temperierten, elektrisch beleuchteten Kammern bei künstlichem Wechsel von Tag und Nacht; zudem hatten sie während des ganzen Jahres uneingeschränkt gutes Futter. Dennoch zeigten sie wie die Wildlinge den gleichen Rhythmus von Zug- und Ruhephase.! Im Herbst 1954 begannen wir von August, bzw. September bis November Orientierungsversuche mit zugunerfahrenen acht Garten- (Sylvia borin) und drei Mönchsgrasmücken (Sylvia atricapilla). Vier der Gartengrasmücken wuchsen vom 9. Lebenstage an in einem Zimmer mit zwei Nordfenstern auf, zwei Mönchsgrasmücken vom 9. Tage in einem Zimmer mit einem Westfenster. Diese Tiere durften häufig frei im Zimmer fliegen; die übrigen Vögel hielten wir optisch isoliert (s. u.). Den handzahmen zugaktiven Vogel brachten wir in einem schwarzen Beutel nachts zum Versuchsort und setzten ihn durch die Einschlupfluke (E) des mit undurchsichtiger Krepp-Pappe allseits verkleideten, drehbaren Rundkäfigs (Abb. 1) auf dem mit der unteren Plexiglasplatte gesondert drehbaren Sitzring (S) ab. Im Gegensatz zu Kramers Käfig mit seitlicher Ausblicksméglich- keit konnte in unserem der Vogel nur nach oben durch eine 3 mm dicke Plexiglasscheibe ausblicken, vom Sitzring aus etwa im Winkel von 68°. Den Ausblick begrenzt allseits gleichförmig der Innenrand des oberen Käfigringes. Damit nahmen wir dem Vogel die Sicht fehlweisender optischer Marken und störender Lichtreize, die im horizontnahen Bereich häufig sind. Der Beobachter liegt für den Vogel unsichtbar, völlig ver- dunkelt unter der bis zum Boden mit einem Filzumhang gegen Unterlicht abgeschirmten Versuchsapparatur, blickt durch den Plexiglasboden nach oben und dreht während des Versuches häufig den Käfig, den Sitzring und wechselt selbst seine Richtung. Ohne sich vorher zu orientieren, bezieht er seine Richtungsangaben auf eine mit jedem Versuch wechselnde Null-Linie, ein am Boden liegendes Brett, und meldet leise nach wechselnden Seiten dem Mitbeobachter die Zugrichtungen des von unten her beobachteten Vogels relativ zu ihr als Sektorenzahlen einer 45°-Winkeleinteilung auf der Unterseite der Bodenscheibe; die Ablesegenauigkeit beträgt etwa + 5°. Nach den Versuchen rechneten wir die Richtungswerte 1 Anm. bei der Korrektur: Gekäfigte einjährige Gartengrasmücken began- nen im Frühjahr bei verspätet beendeter Vollmauser auch verspätet zu ziehen. 254 F. SAUER UND E. SAUER in Kompassgrade um. In den Diagrammen bezeichnet der volle Radius die am häufigsten beobachtete Zugeinstellung; die Länge aller übrigen Vektoren geben die zugehörigen Zeiten in Prozenten zur Gesamtzeit der Hauptrichtung an. Der Vogel sieht nur den Himmel und bekundet seine Zug- aktivität in intensivem Fliegen an Ort, d.h. er steht oder trippelt seitwärts auf dem Sitzring, den Körper horizontal geneigt, schwirrt heftig mit den ausgebreiteten Flügeln und dreht sich dabei fast ständig ein wenig nach links und rechts um seine Körperhochachse. Nur scheue Tiere fliegen mitunter, zielgerichtet vom Ring zur Wand oder von einer Wand zur anderen. | Wir registrierten das gesamte Verhalten; als Zugrichtungen werteten wir die deutlichen Mittelebenen, um die der Ziehende ein wenig hin und her dreht, und bei noch scheuen Tieren alle Flüge. Jeder Versuch fand an einem neuen Ort statt im Garten des Zoologischen und auf den beiden verschieden hohen, 300 bzw. 450 m? grossen, flachen Dächern des Pharmazeutischen Instituts !. 1. In sternklarer Nacht, in der die Milchstrasse, die Sternbilder Leier, Schwan und Cassiopeja das Blickfeld beherrschen, halten die Tiere beider Arten unverkennbar eine Hauptrichtung ein, die am häuñgsten, aber nicht starr beflogen wird. Zu Beginn des Versuches trippelt der ziehende Vogel in seine Hauptrichtung ein, hin und wieder aus ihr heraus, wählt sich für kurze Zeit eine neue Richtung und kehrt meist rasch, mitunter über Nord herum in die Hauptrichtung zurück. Während des Ziehens dreht er sich häufig ein wenig hin und her; der Drehwinkel der Körperlängs- achse kann bis zu + 5° gross werden; er nimmt mit steigender Zugaktivität zuerst ab und wird bei sehr intensivem Ziehen wieder welter. Trotz jedes Wechsels des Versuchsortes, häufigen Drehens des Käfigs, des Sitzringes u.s.w. hält der Vogel die Hauptrichtung mit erstaunlicher Sicherheit fest. Es ist noch unbekannt, ob sein Drehen und kurzes Hin- und Hertrippeln um die Hauptrichtung eine aktive Orientierungsleistung, etwa ein Einpeilen oder ein Ausweichen vor der Kafigwand ist, die den zielgerichteten Abflug hemmt. Letzteres trıfft gewiss für das rasche Trippeln im Kreise um 360° zu, das + Herrn Prof, Dr. Dr. K. W. Merz danken wir herzlich für die Erlaubnis, die Versuche auf den Dächern seines Institutes durchzuführen. - NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN 255 besonders aus stark angestiegener Zugaktivität resultiert; es lässt sich als ein „übersprunghaftes“ Abreagieren der angestauten Flug- energie erklären. N N — _— Za De X \ W 0 Ww | lo) 9 Ss 5 ABB. 9 Vektorendiagramm; sternklare Nacht: a) Gartengrasmücke Blau, 31.VIII.54, 22.30-0.40. b) Mönchsgrasmücke Blaurot, 18.X.54, 20.30-22.40. Für de Garten- und Mönchsgrasmücken ist verschiedenen Nachtzeiten die Haupt- Zeh une, stets gleicherweise SSW bis SW (Abb. 2 au. 5), das heisst die natürliche Zugrichtung beider Arten. Die Zusammenfassung sämt- licher Versuche während des Herbstzuges bei stern- klarem Himmel stimmt mit dem Einzelversuch überein, die Vögel ziehen vorwiegend nach SSW bis SW (Beispiel für ein Ver- suchstier: Abb. 3); die Richtungs- tendenzen bei abklingendem Zug- trieb seien hier nicht besprochen. s N Um zu prüfen, ob der Anblick des Himmels bei Tag und Nacht vor der Zugzeit und vor dem Versuch die Orientierungsleistung verändern könnte oder nicht, hielten wir die vier anderen Gartengrasmücken und ABB. 3. Zusammenfassung der Zugver- suche von Gartengrasmücke Blau beisternklarer Nacht:31.VIII.54, 32330-042057 S210 0 705-815: MIX... ©) 20.59-21.55 25aLX.. 32.15-23.00, 18.X, 23.15-23.30. den einen Mönch vom ersten Lebenstag an in denselben Räumen ohne Ausblicksmöglichkeiten auf den Himmel, bei elektrischer Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 19 256 F. SAUER UND E. SAUER Tagesbeleuchtung und willkürlich verändertem Tag-Nacht- Rhythmus. Auch diese Tiere zogen im Rundkäfig genau so gerichtet nach SSW bis SW (Abb. 4); nur pendelten sie träger um die Hauptrich- tung als die Nichtisolierten (Abb. 2 a, b). Also finden auch Garten- und Mönchsgrasmücken, die in den Rundkäfig eingesetzt zum ersten Mal in ihrem Leben den klaren Nachthimmel erblicken, sogleich ihre natürliche Zugrichtung. ABB. 4. Erster Zugversuch mit der optisch isolierten Gartengrasmücke Grün- gelb bei sternklarer Nacht, 3.1X.54, 21.25-23.10. Die beiden Vektoren- paare in die Richtungen 125°—305° und 80°—260° (268°) zeigen deutlich ABB. 5. Einfluss des Mondlichtes: Richtungs- tendenz zur mondbeschienenen Wandfläche (von 2000—3460, Zen- trum bei 2780), .... zum sichtbaren Mond (Azimutweg von 96,8°—103°) ; Mönchsgrasmücke Blaurot, 13.X.54, das aufänglich scheue Hin- und 21.00-22.00. Herfliegen in eine noch zufällig ge- wählte Richtung und Gegenrichtung. 2. Mondschein und helle Sternschnuppen stören die Zugorientierung. Sobald das Licht des tiefstehenden vollen oder nahezu vollen Mondes auf die Innenwand des Käfigs scheint, wendet sich die ziehende Garten- und Mönchsgrasmücke aus ihrer südwestlichen Zugrichtung heraus und der mondbe- schienenen Wandfläche zu; der Vogel pendelt sich in die Hauptrich- tung zur hellsten Wandstelle ein. Wenn dann später der höherge- stiegene Mond selbst über dem oberen Käfigrand sichtbar wird, wendet die Grasmücke nach kurzem Widerstreit zwischen dem Lichtschein an der Wand und dem Mond um 180° und zieht direkt auf den Mond zu (Abb. 5) 2. © Herrn Prof. Dr. A. Bourmann von der Landessternwarte Heidelberg danken wir sehr für das Berechnen von Mondazimuten. NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN Dy] In Kramers (1949) seitlich blickfreiem Käfig dagegen beein- flusste der Mond die Zugrichtung nicht. Beim Fall heller Sternschnuppen kann die Grasmiicke entweder erschrocken ihren Zug unterbrechen, oder sie gibt sofort die süd- westliche Zugrichtung auf und zieht fiir kurze Zeit in der Richtung weiter, in der die Sternschnuppe verschwand; z.B. löste eine nordwärts fallende Sternschnuppe 30” lang Nordzug aus. 3. Mit aufkommender B e w 6 1 - kung werden beide Arten rich- tungsunsicher; bei vollständig, dicht bedecktem Himmel sind sie völlig desorientiert und ziehen in sämt- liche Richtungen rund um 360°, ohne eine zu bevorzugen (das Dia- gramm gleicht Abb. 6). Mitunter erlischt hierbei die Zugaktivität; z.B. kam während eines Versuches Er ancleprasmmücke mers bei Kontrollversuch mit Gartengras- zunehmender Bewölkung zur Ruhe mücke Blau am 19.1X.54, 21.03- und begann, sowie es aufklarte, 22.20; —— polarisiertes Licht 2 3 (<> Schwingungsrichtung), .... wieder zu ziehen. ch Fire Lens Diese völlige Desorientiertheit bei wolkenverhangenem Himmel belegt, dass die Versuchsapparatur selbst keine richtenden Reize bietet, und die natürliche Zugrich- tung unter den Versuchsbedingungen nur bei klarer Nacht gehalten wird. Ob etwa Sternenazimute den Zug steuern, wissen wir noch nicht; auch andere als sichtbare Reize könnten vom Vogel wahr- genommen werden (vgl. Kramer 1951 b). 4. Auch Kontrollversuche in verschiedenen, total verdunkelten Räumen des Zoologischen Instituts zeigten, dass im Käfig Jegliche Ersatzreize fehlen, die ein Orientiertsein vortäuschen könnten. Bei diffusem Licht ohne bevorzugte Schwingungsrichtung und bei polarisiertem Licht, deren Helligkeiten derjenigen unter klarem Nachthimmel entsprachen, stellten sich die ziehenden Garten- und Mönchsgrasmücken wie bei dicht bewölktem Himmel gleich häufig in alle möglichen Richtungen ein, gleichgültig ob nur diffuses oder nur polarisiertes oder beides abwechselnd in einem Versuch geboten wurde (Abb. 6). Fällt das Licht von der Seite ein, so orientieren sich die Vögel wie beim Mond positiv phototaktisch. ABB. 6. F. SAUER UND E. SAUER ND Cyt QD ZUSAMMENFASSUNG. 1. Erstziehende Garten- und Mönchsgrasmücken wählten im Rundkäfig, der ihnen jegliche Sicht von richtenden Landmarken versagte und nur etwa 680 Ausblick nach oben frei liess, zur Zeit des Herbstzuges in klaren Sternennächten die natürliche Zugrich- tung SSW bis SW, gleichgültig, ob sie zuvor den Himmel bei Tag und Nacht hatten sehen können oder nicht. Die spezifischen up) sind noch unbekannt. . Bei Mondschein geben die Vögel die natürliche Zugrichtung auf ie werden positiv phototaktisch. 3. Ebenso fliegen sie kurze Zeit in Richtung des Falles heller Sternschnuppen oder unterbrechen erschrocken ihren Zug. 4. Bei aufkommender Bewölkung wird der ziehende Vogel un- sicher, ist bei vollständig bedecktem Himmel völlig desorientiert und geht dabei vielfach zur Ruhe. 5. Im Dunkelzimmer ohne Himmelssicht sind beide Arten bei diffusem und streng polarisiertem Licht völlig desorientiert, seitlich einfallendem Licht wenden sie sich zu. LITERATUR DINNENDAHL, L. 1954. Nächtlicher Zug und Windrichtung auf Helgoland. Vogelwarte 17: 188-194. Drost, R. 1951. Study of Bird Migration 1938-1950. Proc. Xth Intern. Ornith. Congress Uppsala 1950, 216-240. Kramer, G. 1949. Über Richtungstendenzen bei der nächtlichen Zug- unruhe gekäfigter Vögel. Ornithol. als biol. Wissenschaft (Festschrift E. Stresemann), Heidelberg, 269-283. 1950. Orientierte Zugaktivitàt gekäfigter Singvögel. Naturwissen- schaften 37: 188. 1951a. Eine neue Methode zur Erforschung der Zugorientierung und die bisher damit erzielten Ergebnisse. Proc. Xth Intern. Ornith. Congress Uppsala 1950, 269-280. 19515. Versuche zur Wahrnehmung von Ultrakurzwellen durch Vögel. Vogelwarte 16: 55-59. 1952a. Die Sonnenorientierung der Vögel. Verhandl. d. Deutsch. Zoologischen Gesellschaft in Freiburg 1952, 72-84. 1952b. Experiments on Bird Orientation. Ibis 94: 265-285. NÄCHTLICHE ZUGORIENTIERUNG VON GRASMÜCKEN 259 Kramer, G. 1954. Die Sonnenorientierung der Vögel. Vortrag beim XI. Internat. Ornithologenkongress in Basel 1954. — & Saint PAUL, U. v. 1950. Stare (Sturnus vulgaris L.) lassen sich auf Himmelsrichtungen dressieren. Naturwiss. 37: 526- 527. LinpAuER, M. 1954. Dauertänze im Bienenstock und ihre Beziehung zur 2 Sonnenbahn. Naturwiss. 41: 506-507. Lowery, G. H. 1951. A quantitative study of nocturnal migration of birds. Univ. Kansas Publ. 3: 361-472. “Matruews, G. V. T. 1951. 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Tierpsych. 11: 10-93. ScHüz, E. 1938. Auflassung ostpreussischer Jungstörche in England 1936. Vogelzug 9: 65-70. — 1949. Die Spät-Auflassung ostpreussischer Jungstörche in West- deutschland 1933. Vogelwarte 15: 63-78. — 1950. Früh-Auflassung ostpreussischer Jungstörche in West-Deutsch- land durch die Vogelwarte Rossitten 1933-1936. Bonner _ Zoologische Beiträge 1: 239-253. — 1951. Überblick über die Orientierungsversuche der Vogelwarte Rossitten (jetzt: Vogelwarte Radolfzell). Proc. Xth Intern. Ornith. Congress Uppsala 1950, 249-268 . — 1952. Vom Vogelzug. Grundriss der Vogelzugskunde. Frankfurt. 260 R. WEBER UND FE: Je BORLE No 13. R. Weber, Bern und E. J. Boell, New Haven. — Über die Cytochromoxydaseaktivität der Mitochon- drien von frühen Entwicklungsstadien des Krallen- frosches (Xenopus laevis Daud.). (Mit 3 Textabbildungen). (Aus dem Zoologischen Institut der Universität Bern und dem Osborn Zoological Laboratory Yale University). 1. EINLEITUNG. Gewebezellen können mechanisch so zerkleinert werden, dass die verschiedenen Zellbestandteile erhalten bleiben. Solche ın „physiologischen Medien“ suspendierte Gewebe- bzw. Zellhomo- genate lassen sich durch ,,differentielle Zentrifugierung“ in relativ reine Fraktionen von Zellkernen, Mitochondrien und submikros- kopischen Cytoplasmapartikeln zerlegen. Diese Methode gestattet, die chemische Beschaffenheit von Zellstrukturen direkt zu erfassen und ihre Funktionen im Zellgefüge experimentell zu erschliessen. Bei den bisher am besten untersuchten Geweben von adulten Säugetieren zeichnet sich die Fraktion der grossen Cytoplasma- partikel, der Mitochondrien, gegenüber denen von anderen Zell- bestandteilen durch ihren Reichtum an Fermenten aus (siehe z. B. SCHNEIDER 1953, LAnG & SIEBERT 1954). Diese Strukturen ent- halten u. a. die Fermentsysteme der biologischen Oxydation (z.B. Cytochromoxydase, Succinodehydrase) und diejenigen, welche zur 3ildung der energiereichen Phosphatverbindungen notwendig sind. Damit ıst bereits die zentrale Bedeutung der Mitochondrien im Stoffwechsel von differenzierten Gewebezellen angedeutet. Weniger bekannt hingegen ist die Verteilung dieser wichtigen Fermente in embryonalen Zellen. Cytochromoxydase wird einer- seits als an Granula gebunden erwähnt (RECKNAGEL 1950) und andererseits aber auch als im Cytoplasma gelöst vermutet (DEUTSCH & Gustarson 1952). Da zur Deutung entwicklungsphysiologischer Befunde in vermehrtem Masse die Frage nach der Bedeutung der ' Diese Arbeit wurde ausgeführt mit Unterstützung der ”Janggen-Pöhn- ıftung” (RW) sowie eines „Fulbright-Forschungs-Stipendiums“ (EJB). CYTOCHROMOXYDASE IN DER XENOPUSENTWICKLUNG 261 physiologisch aktiven Cytoplasmapartikel aufgeworfen wurde (LEHMANN & Wanuı 1954, Gustarson & HasseLBERG 1951), zeichnet sich das Problem der biochemischen Eigenschaften dieser Strukturen in embryonalen Zellen immer deutlicher ab. Im folgenden werden einige quantitative Befunde über das Vorkommen der Cytochromoxydase sowie ihre Beziehung zu den Mitochondrien im Laufe der Entwicklung des Krallenfrosches (Xenopus laevis Daud.) mitgeteilt. Es sollte zunächst die Frage abgeklärt werden, ob dieses Ferment in embryonalen Zellen an bestimmte Strukturen gebunden oder in gelöster Form vorkommt. Ferner war zu untersuchen, in welcher Weise die im Laufe der Embryonalentwicklung beobachtete Zunahme der Fermentakti- vität (BoELL 1948) mit der Vermehrung der Mitochondrienpopu- lation verknüpft ist. 2. ERGEBNISSE UND Diskussion. ! ia Die Veer berlunms der-Gytochromoxydase im unbefruchteten Ei: Aus Homogenaten von Ovarial- eiern konnte ohne weiteres nach Abtrennung der Dotter- und Pigmentgranula eine Mitochondrienfraktion auszentrifugiert wer- den. Bei der Betrachtung im Phasenkontrastmikroskop findet man in dieser Suspension zahlreiche, sich rasch bewegende Granula. In Abbildung 1 sind ein paar typische Formen von Mitochondrien aus elektronenmikroskopischen Aufnahmen ? zusammengestellt. Man erkennt, dass es sich dabei um eine morphologisch einheitliche Partikelpopulation (0,5—1,5 u) handelt. Die Aktivität der Cytochromoxydase wurde manometrisch mit Hilfe des „Cartesianischen Tauchers“ bestimmt, wobei die Intensität der Oxydation — gemessen als O,-Aufnahme/Zeit- einheit — eines bekannten Substrates (p-Phenylen-diamin 0,04 m + Cytochrom c 5x 10“ m: Endkonzentrationen) ein Mass für den Fermentgehalt der untersuchten Partikelfraktion darstellt. Aus Tabelle 1 ist zu entnehmen, dass die relative Cyto- chromoxydaseaktivität der Mitochondrien alle andern Fraktionen 1 Einzelheiten über die Versuchstechnik, siehe BoeLL & WEBER (1955) 2 Die EM-Aufnahmen wurden im Chemischen Institut der Universität Bern mit dem Trüb-Täuber Elektronenmikroskop gemacht. Wir danken Frau Y. Roulet für ihre Hilfe. 262 R. WEBER UND E. J. BOELL um ein Mehrfaches übertrifft. Die Pigmentgranula und auch die submikroskopischen Partikel weisen geringe Anteile auf, die sich ohne weiteres als Verunreinigungen durch mitgeschleppte Mitochondrien erklären lassen. Da in der Mitochondrienfraktion allein nur 60% der Aktivität des Totalhomogenates gemessen wurden, könnte man vermuten, dass ein beträchtlicher Anteil des ABB. 1. Mitochondrien aus unbefruchteten Eiern. Suspendiert in 0,28 m Saccharose + 0,012 m Phosphatpuffer pH=7,4+10-4 m Komplexon III, fixiert mit 2% Osmiumtetroxyd. Gold-manganin beschattet (104): TABELLE 1. Verteilung von Stickstoff und Cytochromoxydase im unbefruchteten Ei. | Gesamt-N Cytochromoxydase Fraktion [= | ug % sp. Akt. 1 Total 2 | % | Homogenat . . . 39.60 (100) 112 3950 (100) DOr isk Li; TAR 68 — a Pigment . NN 1.14 3.2 228 260 6 Mitochondrien . . | 2.10 5.9 1120 2350 60 Mikros.-Hyalopl. . | 4.70 1955 58 275 7 Waschmedium . . | 2.65 7.4 — “Fa + Total. Ri 97.8 - 2885 73 10 wl Oo/h ug N ( spezifische Aktivität). il wl Os/h ( Totalaktivität). CYTOCHROMOXYDASE IN DER XENOPUSENTWICKLUNG 263 Fermentes ausserhalb der Mitochondrien vorkommt. Wir glauben jedoch diese Möglichkeit ausschliessen zu dürfen; denn immer fanden wir für Partikelfraktionen ohne Mitochondrien keine grösseren Anteile als 7% der Totalaktivität. Ferner ist noch das Defizit von 27% zu erörtern, das resultiert, wenn man die Summe 420 x e +8 x 10 ’ tobe / 5 0 &—+ rale ga Oa 10,7 207,30 40) 50 160,470 480: IDE ee Did cime. =. prrenegilo bull's 2, PEER ESTE ER „——benzidine __, Frzmyosne = Fracbes, Fre Courbes de relargage du stade 19 et de la grenouille adulte. Les segments horizontaux representent au stade 19 les fractions qui donnent la reaction de l’orcinol (RNA), de Dische (DNA), de la benzidine et les réactions sérolo- giques du plasme, des globules, de la myosine et de l’actine (act.). Les fleches indiquent que l’extension de la reaction est plus grande dans la grenouille adulte. La reaction de la benzidine est positive au stade 19 dans la fraction qui précipite entre 45 et 85% de saturation, tandis que, dans la grenouille adulte, toutes les fractions que l’on peut préci- piter avec du sulphate d’ammonium jusqu'à une concentration de 85% de saturation présentent cette réaction. L’ebauche du sang la présente cependant déjà dans un stade un peu plus jeune que le stade 19 [8]. 1 Au moment de la correction des épreuves, nous pouvons préciser qu'au stade 15 de Rugh (bourrelets mcdullaires jontifs mais non soudés): la fraction qui précipite entre 50 et 75% donne la réaction immunologique du plasme sanguin et une précipitation avec le sérum antiglobules; la fraction qui pré- cipite entre 45 et 75% donne la réaction de la benzidine. On n’observe pas de telles réactions au stade 14 de Rugh. 280 S. RANZI ET P. CITTERIO Par la méthode viscosimétrique employée par nous pour recon- naître la forme des particules protéiques en solution [5], nous avons essayé de voir la forme des particules en solution dans les différentes fractions; nous avons généralement fractionné les différents stades du développement en prenant cinq fractions dont quatre corres- pondaient aux pics de la courbe de relargage de la grenouille adulte (0-25%; 25-45%; 45-70%; 70-85% de saturation) et la cinquième aux protéines qui restent en solution à 85% de saturation de sulphate d’ammonium. Les quatre fractions qui précipitent entre 0 et 85% de saturation contiennent des particules filamen- teuses ou des particules filamenteuses repliées; seule la fraction qui reste en solution à 85% a des particules globulaires. Il faut cepen- dant remarquer que, dans des essais d'orientation faits sur du foie de lapin, on peut voir les quatre pics principaux de relargage de la grenouille séparés à 20, 45, 80%, et que la fraction là-aussi la plus abondante (précipitée entre 45 et 80%) donne la réaction de particules globulaires (c’est-à-dire que les particules globulaires y sont prédominantes). Cette prédominance des particules globulaires dans la fraction extraite du foie isolé peut être mise en rapport avec le fait qu'il n’y a pas dans le foie de myosine et d’actine, qui sont au contraire prösentes dans la grenouille entiere. Un dernier point doit être considéré. A partir de la gastrulation, les mêmes antigènes sont doués des mêmes propriétés de précipita- tion, c’est-à-dire qu'ils semblent identiques. Ce phénomène est en accord avec les recherches de EBERT [4] pour la myosine cardiaque de Pembryon de poulet. Ce n’est que l’acide ribonucleique et la réaction de la benzidine qui, chez l’adulte, apparaissent aussi dans des fractions plus facilement précipitées que dans le stade 20, également étudié par nous. Le comportement de la réaction de acide ribonucléique doit peut-être être mis en rapport avec la synthèse de nouvelles ribonucléoprotéines pendant la différenciation chimique. Ces recherches ont été réalisées avec l’aide du « Consiglio Nazionale delle Ricerche ». Nous avons aussi employé des appareils donnés par la Rockfeller Foundation ou achetés avec des fonds ERP. Nous remercions le professeur F.-E. LEHMANN pour son invitation à parler des résultats de ces recherches à la réunion de Berne, Sn um ‘O 90 WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 281 AUTEURS CITES Gicapa, M., P. Citterio, A. OrLANDI, S. Raxzı e L. Tosi. 1949. Ist. Lombardo (Rend. Sc.) 82: 351. Cooper, R., S., J., exp. Zool. 101: 143, 1946; 107: 397, 1948; 114: 403, 1950. DERRIEN, Y., E. P. Sreyn-Parvé, M. Corte and G. 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Eine ausführlichere und erweiterte Arbeit mit genaueren Angaben über Material und Methode und Diskussion der Literatur wird später anderswo publiziert. Die Durchführung dieser Arbeit wurde durch die «Nuffield Foundation » und den Schweizerischen Nationalfonds ermöglicht. 282 P. A. TSCHUMI SAUNDERS zeigte durch Setzen von Vitalmarken, dass die Knospe an ihrem distalen Ende wächst. Auf das zuerst angelegte Oberarmmaterial wird sukzessive Unterarm-, Carpal- und Strahlen- Material aufgesetzt. SAUNDERS fand, dass das distale Knospen- wachstum von der Anwesenheit der apikalen Epidermisleiste ab- hängt: Nach deren Entfernung werden nur jene Flügelteile aus- gebildet, die zur Zeit der Operation schon niedergelegt waren. ABB. 1. Verhalten distaler und proximaler Marken beim Wachsen der Beinknospe von Xenopus. Zahlen: Tage nach dem Setzen der Marken. Entsprechende Befunde liegen für keine andern Typen vor. Die Untersuchungen von STEINER (1928) und BaLinsKy (1935) lassen aber auch bei Amphibien eine den Hühnchen entsprechende Bedeutung der Epidermis vermuten. Es war daher naheliegend, die Verhältnisse bei Amphibien näher zu untersuchen. II. MARKIERUNGSEXPERIMENTE BEI Xenopus. Zur Ermittlung der Wachstumsrate und der präsumtiven Bedeu- ‘ung bestimmter Knospenbereiche wurden Marken ins Mesenchym WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 283 verschieden alter Hinterbeinknospen gesetzt. Hierzu wurde Karmin oder Tierkohlepulver mit destilliertem Wasser zu einem Brei zerrieben und mit einer feinsten Stahlnadel in das Knospen- mesenchym eingeführt. Knospen und Marken wurden unmittelbar nach dem Eingriff und dann alle 2—5 Tage mit einem Zeichen- apparat in Seitenansicht gezeichnet. Die vorliegende Arbeit stützt sich auf ca. 200 Markierungsversuche. ABBN 2. Links: Verschieden alte Beinknospen mit frischgesetzen distalen Marken. Mitte: Abszisse: Länge der Knospe. Ordinate: Prozentualer Anteil der Distanz zwischen proximaler Markengrenze und Knospenspitze von der Gesamt- länge der Knospe (siehe Text). Rechts: Beinbereiche, in die die proximalen Markenteilchen gelangen. Be =Hemur- CE wi — Tibia -— Fibula: Ta = Tarsus. Die meisten Marken liessen sich während 3—4 Wochen ver- folgen. Sobald die knorpeligen Skelett-Teile des Beins ausgebildet waren, wurden die Larven fixiert. Die Marken konnten dann nach Färbung des Knorpels und Aufhellung (siehe Tscaumt 1954, S. 194) lokalısiert werden. Das Ergebnis dieser Markierungsversuche ist kurz zusammen- gefasst folgendes (siehe Abb. 1): Eine in proximale Knospenbe- reiche gesetzte Marke breitet sich zunächst nur wenig aus, und 284 P. A. TSCHUMI beim Wachsen der Knospe nımmt ihre Entfernung von der Knospen- spitze viel rascher zu als die Distanz zur Knospenbasis. In die Spitze der Knospe, dicht unter die distale Epidermis gesetzte Marken werden zunächst stark auseinandergezogen, um dann schliesslich in ihren Hauptteilen zurückzubleiben. Jenach dem Alter der Knospe finden sich solche ursprünglich distalen Marken endlich im Oberschenkel, Unterschenkel, Tarsus oder im Fuss (siehe Abb. 2). Das Verhalten der Marken lässt sich objektiver fassen, wenn die Entfernung der proximalen Markengrenze von der Knospen- spitze gemessen und der Anteil dieser Distanz von der Gesamtlänge der Knospe berechnet wird. Abbildung 2 zeigt, wie dieser Anteil im Laufe der Entwicklung erheblich zunimmt. Er fällt schliesslich umso grösser aus, Je jünger die Knospe war, in deren Spitze die Marke gesetzt wurde. Dieses Zurückbleiben der Marken wird am besten durch die Annahme gedeutet, dass die Knospe vor allem an ıhrem distalen Ende wächst. Hier wird in einem besonderen Proliferationsbereich Extremitätenmaterial wie beim Hühnchen in proximo-distaler Reihenfolge niedergelegt. Nach den Marken bestünde eine 0,3 mm lange Knospe zur Hauptsache nur aus Oberschenkelmaterial. Die distaleren Abschnitte werden aus dem kleinen Mesenchymbereich hervorgehen, in welchen die Marke gesetzt wurde. Bei 0,5 mm langen Knospen sind Oberschenkel- und Unterschenkelmaterial niedergelegt. Es lässt sich so die prospektive Bedeutung von Knospen verschiedener Entwicklungsgrade ermitteln (siehe Abb. 2). Nachdem sich die Knospe distal abgeflacht hat, wachsen die Strahlen, analog wie die junge Knospe, ebenfalls vorwiegend an ıhrem distalen Ende: Neben oder in die Spitze eines Strahles gesetzte Marken werden zunächst gedehnt und bleiben dann zurück. Nebst der distalen Proliferation findet ein Längen- und Breiten- wachstum der schon niedergelegten proximaleren Knospenbereiche statt. Dies geht daraus hervor, dass sich auch die Entfernung zwischen proximalen und distalen Marken vergrössert (Abb. 1), und dass proximale Marken zeitweise stark in die Länge gezogen werden. Das Wachstum der distalen Bereiche ist aber stets inten- siver. Dementsprechend finden sich bei jungen Beinknospen distal mehr Mitosen als proximal, wenn auch die Unterschiede gering sein sollen (siehe BRETSCHER 1949, S. 52). WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 285 III. VERSUCHE ÜBER DIE BEDEUTUNG DER EPIDERMIS BEIM WACHSTUM DER KNOSPEN. Nachdem sich bei Hühnchen die apikale Epidermisleiste für das distale Wachstum als unentbehrlich erwies, lag es nahe, zu prüfen, ob die Epidermis auch bei Xenopus eine entsprechende ABE. 3. Entwicklung einer Beinknospe, der die distale Epidermis abgezogen und durch Kopfhaut ersetzt wurde. Unterbrochene Linie: Umriss des Knospen- mesenchyms unter dem Transplantat (punktiert). Zahlen: Tage nach der Transplantation. Rolle spielt. Bei Hühnchen wird entfernte Epidermisleiste nicht ersetzt. Ihre Bedeutung konnte daher durch Extirpation aufgezeigt werden. Bei Amphibien ist dies wegen der viel grösseren Restitu- tionsfähigkeit nicht möglich. Ich stellte daher unter andern folgende Versuche an: Bei 10 Larven wurde der linken Beinknospe die distale Epidermis vorsichtig abgezogen. Auf das entblösste Mesenchym wurde ein Stück pigmentierte Kopfhaut transplantiert (Abb. 3). Die Knospen- 286 P. A. TSCHUMI spitze sollte dadurch mit einer fremdartigen und weiter differen- zierten Epidermis bedeckt werden, und so würde die Restitution der fehlenden Epidermiskappe verhindert. Als Kontrollen wurde 8 Tieren die distale Knospenepidermis abgezogen und dann entweder in derselben oder in anderer Orien- tierung wieder aufgesetzt oder durch Epidermis anderer Bein- knospen im gleichen Entwicklungsstadium ersetzt. Die Epidermis wuchs bei den Kontrollknospen in 7 Fällen gut an, und jene entwickelten sich, abgesehen von leichteren Anoma- lien, zu vollständigen Extremitäten. Die transplantierte Kopfhaut wuchs in 6 Fällen gut an. Lebendbeobachtungen ergaben folgendes: Wenige Tage nach der Transplantation wurde zwischen der Kopfepidermis und dem distalen Mesenchym eine allmählich dicker werdende Schicht eines lockeren und durchsichtigen Gewebes sichtbar. Dessen Anlage war wahrscheinlich zusammen mit der Kopfepidermis transplantiert worden. Unter dem Transplantat hatte das dichtere Knospenmesenchym also keinen direkten Kon- . takt mit der Epidermis. Es zeigte sich nun, dass sich aus diesem von der Epidermis getrennten Mesenchym keine distaleren Struk- turen entwickelten. Es differenzierten sich daraus nur jene Teile, die zur Zeit der Transplantation schon niedergelegt waren: Bei dem auf Abbildung 3 dargestellten Fall waren, nach den Markierungsversuchen zu schliessen, in der Knospe Oberschenkel-, Unterschenkel- und Tarsal-Material niedergelegt. Zunächst schien die ganze Knospenspitze vom Transplantat umhüllt zu sein. Später wichen aber, wenig dorsal von der Spitze, die Ränder des Trans- plantates etwas auseinander. Das distale Knospenmesenchym kam an dieser Stelle mit wahrscheinlich regenerierter Knospenepidermis ın Kontakt, und hier wuchs der Lage entsprechend eine V. Zehe heraus. Die Entwicklung der übrigen Strahlen, die im Bereich des Transplantates hätten entstehen sollen, unterblieb vollständig (siehe Abb. 4, links). 3el einer weiteren etwas älteren Knospe (Abb. A, rechts) war zur Zeit der Transplantation nebst den Beinstammteilen auch schon proximales Metatarsalmaterial niedergelegt. Auch hier ent- wickelte sich hinter dem Transplantat eine 5. Zehe. Die übrigen Bereiche der Knospenspitze blieben aber mit lockerem Mesenchym und Kopfepidermis bedeckt, und hier differenzierten sich lediglich die proximalen Abschnitte zweier Metatarsalia (wahrscheinlich IV WACHSTUMSWEISE VON HINTERBEINKNOSPEN 287 und III). Entsprechende Beobachtungen wurden in den übrigen Fällen gemacht. Aus den Markierungsexperimenten darf mit ziemlicher Sicher- heit geschlossen werden, dass das Beinknospenwachstum bei Xeno- pus auf ähnliche Weise erfolgt wie beim Hühnchen: In einem ABB. 4. Links: Extremität der Knospe von Abb. 3 nach der Metamorphose. Rechts: Extremität, die sich nach Transplantation von Kopfhaut auf eine etwas ältere Knospe entwickelte (siehe Text). ti = tibiale; fi = fibulare; Mt = Metatarsus. distalen Proliferationsbereich werden die präsumtiven Beinab- schnitte in proximo-distaler Reihenfolge niedergelegt. Die Trans- plantationsversuche bestätigen diese Schlussfolgerungen. Sie sprechen ferner dafür, dass eine enge Beziehung zwischen Mesenchym und Epidermis Voraussetzung ist für das apikale Wachstum der Beinanlagen. Noch nicht abgeschlossene Versuche sind mit den hier besprochenen in Übereinstimmung und werden Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. 21 288 P. A. TSCHUMI voraussichtlich noch Aufschluss geben über die spezifische Funktion der Epidermis. SUMMARY. By inserting carbon and carmin particles into the mesenchyme of growing hind limb buds of Xenopus, it was shown that the future limb parts are laid down in a proximo-distal sequence at the distal end of the bud. Transplantation of larval head skin over the tip of a bud, from which the epidermis had previously been stripped away, resulted in a suppression of further apical growth. This was most probably due to the separation of mesen- chyme and epidermis by a layer of loose connective tissue, pre- sumably transplanted with the head epidermis. It is concluded that a close contact between apical mesenchyme and epidermis is necessary for the apical growth of the limb bud. LITERATUR Barınsky, B. I. 1935. Selbstdifferenzierung des Extremitätenmesoderms ım Interplantat. Zool. Jahrb. Allg. Zool. Physiol. 54: 327-348. BRETSCHER, A. 1949. Die Hinterbeinentwicklung von Xenopus laevis Daud. und thre Beeinflussung durch Colchicin. Rev. suisse Zool. 56: 33-96. SAUNDERS, J. W. 1948. The proximo-distal sequence of origin of the parts of the chick wing and the role of the ectoderm. J. exp. Zool. 108: 363-404. STEINER, K. 1928. Entwicklungsmechanische Untersuchungen über die Bedeutung des ektodermalen Epithels der Extremitäten- knospe von Amphibienlarven. Roux’ Arch. 113: 1-11. IscHumi, P. 1954. Konkurrenzbedingte Rückbildungen der Hinter- extremitàt von Xenopus nach Behandlung mit einem Chloraethylamin. Rev. suisse Zool. 61: 177-270. REGENERATIONSHEMMENDER STOFF IN TUBULARIA 289 N° 17. Pierre Tardent, Neapel. — Zum Nachweis eines regenerationshemmenden Stoffes im Hydranth von Tubularia. (Mit 2 Textabbildungen.) (Aus der Stazione Zoologica di Napoli.) ! Neuere Befunde weisen darauf hin, dass u.a. gewisse Kon- kurrenz- und Hemmungsmechanismen als limitierende, gestalt- bestimmende Faktoren in die tierischen Wachstums- sowie Rege- nerationsgeschehnisse eingreifen (SPIEGELMAN 1945, LEHMANN 1953). TscHumi (1954) konnte feststellen, dass benachbarte Phalangen- anlagen in experimentell verkleinerten Extremitätenblastemen von Xenopus um Zellmaterial konkurrieren. Als Folge davon werden einzelne Phalangen reduziert oder können vollständig ausfallen. Sehr ähnliche Erscheinungen sind von den Regenera- tionsvorgängen bei Hydroiden bekannt, wo sich z. B. zwei simultan am gleichen Individuum entstehende Regenerate einseitig oder gegenseitig in ihrer Ausbildung hemmen (Tarpent 1954). Bei T'ubularia kann diese Wechselwirkung zwischen den am distalen und proximalen Schnittende eines Hydrocaulusstückes regenerie- renden Hydranthen beobachtet werden, wobei das distale Regenerat stets die Bildung des proximalen hemmt (BartH 1938). Die von Cuitp (1941) als ,,physiological dominance“ bezeichnete Erschei- nung fällt weg, sobald jede stoffliche oder zelluläre Austausch- möglichkeit zwischen den beiden regenerierenden Zentren mittels einer Ligatur unterbunden wird. Wie schon früher festgestellt, (TARDENT 1954) könnte diese Hemmungserscheinung auch die Folge einer Konkurrenz um elementares Regenerationsmaterial (I-Zellen) sein. Neuere Untersuchungen zu dieser Frage (TARDENT 1955) lassen jedoch eher vermuten, dass sich die am gleichen Stammstück regenerierenden Hydranthen direkt auf dem Wege eines spezifischen Hemmstoffes an ihrer Ausbildung hemmen. Diese Annahme findet in den Beobachtungen von Rose & ROSE 1 Diese Untersuchungen konnten dank einem Stipendium der Eli Lilly Foundation durchgeführt werden. 290 P. TARDENT (1941) und STEINBERG (1954) ihre Bestätigung. Einen derartigen Hemmstoff im Hydranthen von Tubularia vermutend, habe ich deshalb von diesem Organ Extrakte hergestellt und deren Wirkung auf den Regenerationsvorgang untersucht. MATERIAL UND METHODE Herstellung der Extrakte: Eine möglichst grosse Zahl (1000— 2000) Hydranthen frisch eingebrachter Tubularia larynx wird von VERSUCH 4 VERSUCHTE GQ) (ON ote) le te) © = Gy le ae o) a LA 3 O ® ©) > NO WW = ae = Ge = REGENERATIONSRATE CR.) ABS. ©) © OO @0,8/@@ © = KONTROLLEN @ - EXTRAKT NICHT GEKOCHT O=EXTR. GEKOCHT ABB. 1. L 4 Absolute Regenerationsraten (R, — 7 nach Barth 1938) von regenerierenden Hydrocauli (1 cm), die Hydranthen-Extrakten verschiedener Konzentration ausgesetzt waren. Konz. 17 z. B. bedeutet: Extrakt von 17 Hydranthen per 15 cem Kulturwasser. Versuch 1: frischer gekochter und nicht gekochter Extrakt. Versuch 7: 6 Tage alter, sterilisierter Extrakt. der Kolonie isoliert und nach Absaugen des Meerwassers im Rota- tionshomogenisator (AHT. Phil. Co. No. B 1137) zu einem rot- braunen Brei verarbeitet. Dieses Homogenat wird mit destilliertem REGENERATIONSHEMMENDER STOFF IN TUBULARIA 291 Wasser zu einem von Fall zu Fall bestimmten Volumen ergänzt. Durch zweimaliges Abzentrifugieren (7.000, resp. 100.000 G) der in Suspension vorhandenen Zellen und Zellfragmente gewinnt man eine klar gelbliche Lösung, die als sog. Hydranthenextrakt in bestimmten Mengen dem Kulturwasser beigefügt wird, in dem sich als Testobjekte die regenerierenden Hydrocaulusstücke befinden. Da sich die im Extrakt enthaltene regenerationshem- mende Substanz als thermostabil erwies, wird das Homogenat vor der Zentrifugierung kurz aufgekocht, wobei stets ein weisslich flockiger Niederschlag (Eiweisse) ausfällt. In analoger Weise werden auch die aus zerstückelten Hydrocauli gewonnenen Extrakte hergestellt, die sich von den Hydranthen-Extrakten durch ihre absolute Farblosigkeit unterscheiden. Die Zahl der auf einen cem des Homogenates entfallenden Hydranthen wird vorläufig als Mass für die Konzentration dieser Stammlösung betrachtet. Als Test- objekte dienen proximal mit einer Nylonschlinge abgeschnürte Hydrocaulusstücke von 1 cm Länge, deren distale Schnittstelle unmittelbar unterhalb des amputierten Hydranthen liegt. Sie stellen somit stets den gleichen Axialabschnitt des Hydrocaulus dar (Bartu 1938). Ebenfalls sind sie auch in Bezug auf ihre Herkunft gleichwertig, da sie alle aus der gleichen Kolonie stammen. Diese nur am distalen Ende regenerationsfähigen Stücke werden in Syracuseschalen mit 15 ccm Wasser (inkl. Extrakt) bei 18° C aufgehoben. Die distalen Hydranthen der Testpolypen werden erst nach Zugabe des Extraktes amputiert, dessen Wirkung die Stücke während der ganzen Versuchsdauer ausgesetzt sind. Parallel zu jeder Testreihe wird unter gleichen Bedingungen eine Kontroll- reihe ohne Extrakt geführt. Die Messung der Regenerationsrate erfolgt nach den von Barth (1938) vorgeschlagenen Kriterien: L Regenerationsdauer = t; Länge des Regenerates = L; R, = "n RESULTATE. Die bis heute durchgeführten Versuche zeigen deutlich, dass die in der beschriebenen Weise aus Tubularia-Hydranthen gewon- nenen Extrakte auf die Regeneration des gleichen Organs eine hemmende Wirkung ausüben. Ihre noch unbekannte wirksame Komponente erwies sich dabei als thermostabil (Abb. 1, Versuch 1). 292 P. TARDENT In sterilisiertem Zustand überdauern sie ebenfalls eine längere Aufbewahrung (6 Tage bei 0° C; Abb. 1, Versuch 7). Die Folgen der Extraktwirkung äussern sich je nach Konzentration in Form einer Verzögerung der Hydranthenregeneration, einer Verklei- nerung der Regeneratsanlage oder durch das vollständige Aus- bleiben eines Reparationsprozesses. In Abb. 1 sind die Resultate zweier Konzentrationsversuche graphisch wiedergegeben. Die zwischen den Werten beider Kontrollreihen aufgetretene Differenz ist auf eine verschiedene Herkunft des für die beiden Reihen verwendeten Testmaterials zurückzuführen. Eine vergleichende % 100 Lo KONTROLLE 80 © REG.RATE (Ra) O 10 20 30 40 KONZENTRATION — | An: oe Konzentrationsabhängigkeit der Extrakt-Wirkung. Regenerationsrate der Kontrollen = 100%. Gegenüberstellung zeitlich auseinanderliegender Versuche ist des- halb nur berechtigt, wenn die durch die jeweilige Konzentration des Extraktes bedingte Verringerung der Regenerationsrate prozentual dargestellt wird (Regenerationsrate der Kontrollen = 100%): Abbildung 2 zeigt deutlich, dass die Wirkungsintensität der rege- nerationshemmenden Komponente von der Konzentration abhängt. Nach den ersten Befunden haben schwache Extraktkonzentrationen vor allem eine Verzögerung des Regenerationsvorganges zur Folge, während höhere Konzentrationen ausserdem eine Verkleine- rung des Regenerates bewirken oder den Regenerationsprozess (Abb. 1, Versuch 7) vollständig unterdrücken; wobei nicht einmal soweit äusserlich feststellbar — die Anfangsstadien der Rege- nerate zur Ausbildung kommen. Histologische Untersuchungen ‚erden zeigen können, welche Phasen der Regenerats-Histogenese REGENERATIONSHEMMENDER STOFF IN TUBULARIA 293 durch den Extrakt beeinträchtigt werden. Aus grösseren Mengen von Hydrocauli hergestellte Extrakte beeinflussen den Regenera- tionsvorgang weder in positivem noch in negativem Sinne. Es ist deshalb anzunehmen, dass die im Hydranth nachgewiesene aktive Komponente im Coenosarcgewebe fehlt oder nur in sehr geringer Menge vorhanden ist. DISKUSSION. Rose & Rose (1941) und STEINBERG (1954) haben festgestellt, dass Wasser, in dem Tubularıa-Polypen, amputierte Hydranthen oder Hydrocaulusfragmente gelegen haben, die Hydranthen- regeneration verzögert. Die Verfasser schliessen daraus, dass irgend ein regenerationshemmendes Produkt aus dem Polypen ins Wasser diffundiert. Die in der vorliegenden Arbeit aus Tubularia- Hydranthen hergestellten Extrakte wiesen die gleichen Eigen- schaften auf. Ob die darin enthaltene aktive Komponente mit der von Rose und STEINBERG gefundenen Substanz identisch ist, kann noch nicht entschieden werden; denn in meinem Falle liess sich der Hemmstoff nur im Hydranthen und nicht im Hydrocaulus nachweisen; auch ist er thermostabil und nicht thermolabil. Es muss angenommen werden, dass der im Apicalorgan vor- gefundene regenerationshemmende Stoff im Organismus selbst gebildet wird und dass er durch seine Anwesenheit das Entstehen gleichartiger Organe verhindert. In dieser Funktion wirkt er als sestaltendes Element bei der Steuerung morphogenetischer Vor- gänge mit und bildet offenbar im Zusammenhang mit den inhae- renten Gradientensystemen (CHILD 1941, TARDENT 1954) einen natürlichen Antagonisten zu den fast unbeschränkten morpho- genetischen Potenzen des Hydroiden-Organismus. Es wäre zu untersuchen, ob sich der Wirkungskreis dieses Hemmstoffes nicht auch auf die primären Wachstumsvorgänge ausdehnt, wo er unter Umständen ähnliche steuernde Funktionen erfüllt. Die Befunde eröffnen auch verschiedene Aspekte histologischer und bioche- mischer Natur, die ich durch entsprechende Untersuchungen zu bearbeiten gedenke. SUMMARY. Extracts from hydranths of Tubularia have been made which inhibit partially or totally hydranth formation in stem pieces. 294 P. TARDENT Similar extracts of the hydrocaulus did not show the same effects. LITERATURVERZEICHNIS Barta, L. G. 1938. Quantitative Studies of the Factors Governing the Rate of Regeneration in Tubularia. Biol. Bull. 74: 155. Cuizp, C. M. 1941. Patterns and Problems of Development. University of Chicago Press. LEHMANN, F. E. 1953. Konkurrenz- und Schwelleneffekte bei der Reali- sierung von Körper- und Organgestalten. Rev. suisse Zool. 60: 490. Rose, S. M. 1952. A hierarchy of self limiting reactions as the basis of cellular differentiation and growth control. Amer. Nat. Br 337. Rose, S. M. & F. C. Rose. 1941. The role of a cut surface in Tubularia Regeneration. Physiol. Zool. 14: 323. SPIEGELMAN, S. 1945. Phystological competition as a regulatory mechanism in morphogenesis. Quart. Rev. Biol. 20: 121. STEINBERG, M. S. 1954. Studies on the mechanism of physiological dominance in Tubularia. J. exp. Zool. 127: 1. TarpENT, P. 1952. Über Anordnung und Eigenschaften der interstitiellen Zellen bei Hydra und Tubularia. Rev. suisse Zool. 59: 247. — 1954. Axiale Verteilungsgradienten der interstitiellen Zellen bei Hydra und Tubularia und ihre Bedeutung für die Rege- neration. Roux’ Archiv 146: 593. — & R. Tarpent. 1955. Wiederholte Regeneration bei Tubularia. Erscheint in: Pubbl. Staz. Zool. Napoli. IscHumi, P. 1954. Konkurrenzbedingte Rückbildungen der Hinterextre- mität von Xenopus nach Behandlung mit einem Chlorae- thylamin. Rev. suisse Zool. 61: 177. KOLONIALTERRITORIEN BEI MURMELTIEREN 295 N° 18. Peter Bopp, Basel. — Kolomalterritorien bei Murmeltieren. (Mit 7 Textabbildungen.) (Sekretariat des Schweizerischen Bundes für Naturschutz.) In Fortsetzung der Studien an Alpenmurmeltieren (Marmota marmota L.) im Gebiete des glarnerischen Freibergs Kärpf wurde im September 1954 eine rund 14 km? grosse Alp auf ihre Murmeltier- besiedlung hin untersucht. Wiederum stand die Eruierung der oberirdisch-topographischen Verhältnisse im Vordergrund. Auf die gegenwärtige zahlenmässige Besiedlung der einzelnen Kolonien soll nicht eingegangen werden, da über sie erst nach einigen Jahren Sicheres ausgesagt werden kann. Während der letztjährigen Beobachtungszeit wurde auf der untersuchten Alp, des regnerischen Sommerwetters wegen verspätet, intensiv geheuet, was direkte Beobachtung und Erfassung des Tierbestandes beinahe unmöglich machte. Der Biotop wurde 1954 beschrieben (siehe dazu Abb. 3); ferner wurden dort einige grundsätzliche Bemerkungen zum Begriff „lerritorium“ gemacht. In Abbildung 1 sind die territorialen Verhältnisse dargestellt: Es konnten insgesamt 14 Familienter- ritorien (— FT) festgestellt werden, die sich auf 4 Kolonialterritorien (=KT) verteilen. FT 1 ist das 1954 beschriebene Gebiet; alle 14 FT entsprechen grössenmässig diesem ausgemessenen Terri- torium (2000—3000 m? Fläche); sie werden durch die peripher gelegenen Löcher begrenzt. Die KT II-IV sind die ursprünglichsten, höchstgelegenen, I ist zweifellos das später erworbene. Auch an manchen anderen Orten im Kärpfgebiet sind durch die künstliche Erweiterung und Verbesserung des Alpareals (Rodung, Düngung durch Viehhaltung) günstige Biotope für Gemsen und Murmeltiere in tieferen Lagen geschaffen worden (siehe die entsprechenden Angaben bei Hoesuı, etc., 1954). Die Flächen der FT bilden die Hauptnahrungsgebiete der betreffenden Familien, diejenigen der KT, sofern sie nicht FT sind, die zusätzlichen Nahrungsgebiete. Der Raum wird gegenüber Artgenossen nicht verteidigt. 296 P. BOPP Die untersuchte Alp ist seit rund 100 Jahren Heualp (Abb. 2), auf der keine Bestossung durch Vieh stattfindet; andere Kärpf- alpen sind ausgesprochene Viehalpen; auch diese weisen einen erheblichen Murmeltierbestand auf (Günstige Äsungsverhältnisse . 1680 0 0; o i Höbenkurven \\\) Schiefer , Fels en anu am mm renze aed oo untersuchten Gebietes 00 Fichten 000 Kolonialterritorien x x (I-IV) * x, Grünerlen O Familienterritorien (1-14) a Alphütte (bei Fam.3) ABB. 1. ‘lalbschematische Darstellung der territorialen Verhältnisse von 4 Murmel- ierkolonien auf einer Alp im Naturschutz- und Jagdbanngebiet Kärpf. KOLONIALTERRITORIEN BEI MURMELTIEREN 297 RER. 27. Ass. 2. Blick aufs Familienterritorium Nr. 6. Deutlich sichtbar sind Wechsel und Löcher (Bildmitte). Trotz alpwirtschaftlicher Nutzung (gemähte Wiesen !) bestehen hier Kolonien. Ass. 3. Murmeltierbiotop des untersuchten Gebietes: Alpwiese mit Grüner- lenbüschen. Im Hintergrund Kärpfstock. Ass. 4. Fluchtloch aus Felsbiotop. ABB. 5. Hauptloch aus Felsbiotop. Ass. 6. Murmeltierfährten im ersten Herbstschnee (aus Val del Botsch; Schweizerischer Nationalpark; 1952). ABB. 7. Murmeltierfàhrten im Schnee. Oben: Fuss (5 Zehen). Unten: Hand (4 Finger). (Aus Val del Botsch; Schweizerischer Nationalpark; 1952.) P. BOPP IND de 00) Möglichkeit rascher Gewöhnung an weidende Tiere). Wo Jagdbann herrscht, können die Tierbestände trotz landwirtschaftlicher Nutzung (Gras- und Viehwirtschaft) erhalten werden; oft gedeihen sie in diesen bewirtschafteten Gebieten noch besser als in absoluten Schutzzonen. Der Ausdruck „Familie“ wird hier im weitesten Sinne ver- wendet: Einzelgänger, gg und 99, gg und 99 und Junge, ältere Junge, mehrerer 44 und £9 usw. Auf einige dieser vielen Möglich- keiten hat kürzlich MueLLER (1954) hingewiesen. Alle 14 FT waren bewohnt. Es scheint, dass hier Sommer und Winter die gleichen Baue beibehalten werden. | In Ergänzung zu den 1954 verôffentlichten Einfallwinkel- und Temperaturmessungen an Löchern im Hügelbiotop (FT 1) sei hier eine Reihe neuer aus einem Felsbiotop des Kärpfgebietes beschrieben: Einfall- Beschaffen- SonnÊrs SCHAUEN Loch Exposition winkel, aol ae Windsehat- 20-50 aa Hauptloch SE 153 Fels 29 16 ~ Hauptloch n SE a: ‘Fels, Gras 7 29 à 15 Nebenloch E IRE 144 ale Gras i 29 ILE E S IE, 151 rede: iz 29 E 14 ~ Hauptloch ra = 143 Fels, Gras Ne => aE © dE 130 Fe Farne |. Fluchtloch E SE Ip 90 Erde, Gras oh - Nebenloch mn a 125 ‘Erde, Gras | gen an ER einer Murmeltier- Nebenloch Ss 159 Erde, Gras Be, 11.00 Uhr; bei mässigem Wind). Fluchtloch SW 147 Erde, Gras Nebenloch SE 129 Erde, Gras Die Einfallwinkel der Gänge zeigen hier einen Mittelwert von +, was mit dem früheren Mittel der „Hügelgänge“ von 145° zut übereinstimmt. Ausgenommen bei der Errechnung des Mittels KOLONIALTERRITORIEN BEI MURMELTIEREN 299 ist das Fluchtloch mit 90° Einfallwinkel. Dies war einer jener kleinen, nicht tiefen, bei plötzlich auftauchender Gefahr rachses Verschwinden ermöglichenden Unterstände, wie man sie öfters antrifft. Die niedrigen Gangtemperaturen sind auch hier wieder bemer- kenswert und stimmen mit den früher gewonnenen Zahlen überein. Diese thermische Situation verlangt, dass die wärmeliebenden Murmeltiere während des Sommers genügend Möglichkeiten besitzen, ihren Körper der Sonne voll zu exponieren; dies wiederum setzt ein beträchtliches Mass von Ruhe und Sicherheit im Besied- lungsgebiet voraus. Häufige Störungen sind schon aus diesem Grunde dem guten Gedeihen der Art schädlich. Abbildungen 4 und 5 zeigen zwei dieser Löcher aus dem Felsbiotop. Murmeltiere wechseln vor und nach dem Winterschlaf oft im Schnee (Abb. 6 und 7). Selbst in neusten Werken über unser einheimisches Wild fehlen aber solche Fährtenbilder; die Existenz von Murmeltierfährten im Schnee wird sogar oft geleugnet. MUELLER hat 1954 erstmalig gute Fährtenbilder veröffentlicht nebst einigen interessanten Bemerkungen zur Lokomotion des Murmeltiers. Die Murmeltierfährten sind u.a. leicht daran zu erkennen, dass die Füsse je 5 Zehen, die Hände aber nur je 4 Finger abdrücken. LITERATUR Bopp, P. 1954. Zur Topographie der Murmeltierterritorien. Rev. suisse Pool Ib. Gil, Hage. Do Nr)” Hoesut, J., Ch. AMstutz, B. Stuessi und F. Knoget. 1954. 400 Jahre Glarner Freiberg am Kärpfstock. Verlag Schweiz. Bund für Naturschutz, Basel. MueLLER-UsinG, D. 1954. Beiträge zur Oekologie der Marmota m. marmota (L.). Z. f. Säugetierkunde 19: 166-177. 300 C. BARIGOZZI UND A. DI PASQUALE No 19. C. Barigozzi und A. di Pasquale, Mailand. — Lokalisierte polygenische Systeme, die die Mani- festierung von Pseudomelanomen bei D. melanogaster bestimmen. (Mit 4 Textabbildungen.) (Istituto di Genetica, Università di Milano.) In der Literatur findet man schon viele Angaben über poly- genische Systeme, die quantitative erbliche Merkmale beeinflussen, deren Lokalisation sehr schwierig oder unmöglich scheint. Deshalb wird im Allgemeinem auch angenommen, dass die Polygene längst der Chromosomen mehr oder weniger regelmässig verteilt sind. In dieser Hinsicht wäre ein Chromosom mit allen dominanten Polygenen um die Hälfte in seiner Funktion herabgesetzt, wenn, nach Austausch, eine Hälfte durch Substitution von rezessiven allelischen Polygenen rekombiniert wird. Eine Untersuchung von MATHER aber hat einen Unterschied in der Kontrolle der Haarhäu- figkeit bei D. melanogaster zwischen Chromosomen-Stücken bewie- sen, sodass ein Stück ein grösseres Gewicht als ein anderes hat. Ausser den echten quantitativen Merkmalen gibt es noch eine Gruppe von bisher weniger untersuchten Fällen, die nach LERNER als Phänodevianten bezeichnet werden und die man definieren kann, wie folgt: Abänderungen der normalen Merkmale, die in allen Sippen einer Art, auch wenn in geringer Häufigkeit, ubiquitär vorkommen, und von einem System von Polygenen bedingt sind, die in den Chromosomen je nach dem Stamm verschieden verteilt sind. Gewohnlich bestehen die einzelnen Phänodevianten aus einer Gruppe verschiedener Variationen, die sich nicht allelisch ver- halten. Alle diese Merkmale finden sich bei den Pseudomelanomen von Drosophila, die in zahlreichen Stämmen vorkommen, und ein sehr ähnliches Phänotyp bei den erwachsenen Tieren zeigen, doch unterscheiden sie sich ziemlich scharf, wenn man die Ent- wicklung der melanotichen Körper während des Wachstums untersucht. LOKALISIERTE POLYGENISCHE SYSTEME 301 Bis jetzt wurde die Lokalisation der melanotischen Massen von manchen Verfassern an verschiedenen Stämmen von Drosophila studiert (HERSKOWITZ u. BURDETTE, HARTUNG), doch sind die Resultate nicht gänzlich befriedigend. Wir haben demnach vier A, B. E: D H A 4.7 152 2 (0) 072 AN = DI E 7 IA CE ) (6 5033 Se] 27.4 711,2 j | « 25 0.8 5.4 On I Im N if 26 51.4 91.5 60.2 Tee cr Su N vi Jo 002 0.0 56.8 ONO i om N 7 DIG 80.6 ee 84.0 49.7 ma Lay 82.8 gigia 75.8 52.6 a N 7A HH ABB. 1. Schematische Darstellung des Verhältnisses zwischen Chromosomenkombi- nationen und Pseudomelanomeninzidenz. 302 C. BARIGOZZI UND A. DI PASQUALE neue spontane melanomentragende Stämme (A,—B,—C,—D) bei D. melanogaster mit einer besonderen Technik analysiert, um die die in Frage kommenden Faktoren eingehend zu lokalisieren. Die Forschung wurde in drei folgenden Stufen ausgeführt: 1. Identifizierung der Chromosomen die bei der Erzeugung von Pseudomelanomen beteiligt sınd. Durch balancierte letalfaktorentragende Stämme wurden die folgenden Kombinationen hergestellt (Abb. 1). Die Chromosomen, die von den pseudomelanontragenden Stämmen herkommen, sind mit dem Symbol tu bezeichnet. Als balancierter Stock wurde der folgende gebraucht: OB + Pm MéSb. Das IV. Chromosom wurde nicht betrachtet. Die Schlüsse dieser Untersuchung zeigen, dass die Faktoren bei den Stämmen A2, B3 und D meistens im zweiten Chromosom liegen, da alle Kombinationen nur mit den tu I und tu III Paaren 4 2 8 O ABB. 2. Schematische Darstellung des Prozentsatzes der nichtmelanomentragenden Individuen in den Kreuzungen zwischen den Stämmen A,, B,, D fast keine Pseudomelanome besitzen. Ein Vergleich mit den ursprüng- hchen Stämmen beweist, dass in dem ersten und zweiten Chromo- som Faktoren lokalisiert sind, die die Penetranz beeinflussen. Beim C4, sind im Gegenteil die Faktoren mindestens zwei Paare, nämlich im ersten und im zweiten Chromosomenpaar. Das dritte Paar wirkt nur sehr unregelmässig. Zusammenfassend, kann man schliessen, dass die 4 Stämme genotypisch sehr verschieden sind; genauer, bilden A2, B3 und D eine Gruppe einerseits, während C4 als selbstständig zu betrachten ist, LOKALISIERTE POLYGENISCHE SYSTEME 303 2. Kreuzungen zwischen den 4 Stämmen. Die 4 Stämme wurden in allen möglichen Kombinationen gekreuzt und folgende Resultate wurden erhalten: im Allgemeinen, ist der Prozentsatz der Pseudomelanome in der F1 herabgesetzt; doch, zeigen einige Kreuzungen eine höhere und andere eine beson- ders nıedrige Manifestierungsrate. Das lässt sich als Ausdruck von genotypischen Affinitàtsgraden interpretieren, wenn die Pseudo- melanome einem rezessiven Genotyp entsprechen. Das gilt freilich für A2, B3 und D, die, nach den Kreuzungsangaben, sich in der folgenden Reihe ordnen lassen: A2— D — Bs. C4, als dominant, kann in dieser Hinsicht nicht betrachtet werden (Abb. 2). (1) Te, 2 DEVI I A; end a I A, b cn vg b cn vg I A, EURE rekombiniert oe E _ > eee und QQ (2) a b cn vg Pm Cud rekombiniert EURE rekombiniert FE —__—______ x > ———____ u. => Gg ik Pm Gye x % rekombiniert rekombiniert rekombiniert EURE Gyre rekombiniert (Geschwisterpaarung) (isogenisch) ABB. 3. Schema der Methode zur Analyse des Austausches. Der verschiedene Affinitätsgrad zwischen Stämmen lässt vor- aussehen, im Zusammenhang mit der Faktorenlokalisation in einem einzigen Chromosom, dass die 3 Stämme A2—B3 und D (besonders aber A2 und B3) durch verschieden lokalisierte Gene unterscheidbar sind. Dass im zweiten Chromosom mehrere Gene (Polygene) zusammenwirken, ist wahrscheinlich. 3. Die Lokalisation im zweiten Chromosom. Die Lokalisation dieser Faktoren, nach einer Untersuchung der betreffenden Literatur, wurde mit einer besonderen Methode aus- geführt, die schematisch in der Abbildung 3 angegeben ist. bo bo REV. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955. 304 C. BARIGOZZI UND A. DI PASQUALE Die Angaben führen zum Schluss, dass A2 und B3 zwei Modi darstellen, die, durch den markierten Stamm b cn vg, leicht unter- scheidbar sind. In der Tat, besitzt der Stamm A2 in einem Abstand von ungefähr 20 Einheiten links von black (47,5) tu-Faktoren, während in B3 die entsprechenden Faktoren ungefähr 17 Einheiten rechts von vestigial (69.0) liegen. ! Die Methode zur Herstellung isogener und rekombinierter Stämme hat uns auch ermöglicht, eine Anzahl wilder oder b cn vg Genotypen zu studieren, die einen typischen Prozentsatz Pseudo- A, EU D cn vg 528 48/5%57.54670 B ; D cn vg tu ——> 4'850. 57.526720 287 ABB. A. Lokalisation von tu-Zonen im II Chromosom bei A, und Bg. melanome (wie z.B. 2—4% oder 10—15%) besitzen; während die 2 Ausgangsstämme durch einen Prozentsatz von 80% oder mehr oder, beziehungsweise, von 0% charakterisiert sind. Das bedeutet, das Vorkommen von Austausch innerhalb einer Genereihe, die das Merkmal beeinflusst. Mit anderen Worten, spricht das zugunsten eines polygenischen Mechanismus, der polygenische Systeme voraussetzt. Die Systeme müssen sich, wie gesagt, bei A2 ungefähr vom Locus 28 nach der linken Extremität um einen unbekannten Abstand erstrecken; bei B3 ungefähr vom Locus 85 bis zu einem etwas näheren Punkt weitergehen (Abb. 4). Die Lokalisation solcher polygenischen Systeme wurde auch zytologisch geprüft. Vorläufige Resultate einer Analyse von Speicheldrüsenchromosomen haben gezeigt, dass keine Chromo- somenmutationen im zweiten Chromosom zu beobachten sind, während dies oft lange ungepaarte Stücke zeigt, wie bei manchen interspezifischen Heterozygoten. ' Diese Angaben schliessen weitere Unterschiede zwischen A2 und B3 Tile ht AUS, FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 305 Die Resultate erinnern an manchen Punkten, die der Unter- suchungen von GOLDSCHMIDT u. a. über das podoptera Effekt und die von Dugınin über die extraveins, beide bei D. melanogaster. ZITIERTE LITERATUR Dusintn, N. P. 1948. Experimental investigation of the integration of hereditary systems ın the processes of evolution of popula- tions. Zhurn. Obshoch Biol. 9: 203. (Übersetzung von Prof. I. M. Lerner.) GOLDSCHMIDT, R. B. et al. 1951. The Podoptera effect in D. melanogaster. Univ. of California Publ. in Zöology 55: 67. Hartung, E. W. 1950. Inheritance of a Tumor in D. mel. Journ. of Heredity 41: 269. Herskowirz, J. H. a. W. J. BurDETTE. 1951. Some genetic and enviro- mental influences on the incidence of a melanotic tumor in Drosophila. J. Exp. Zoology 117: 449. LERNER, J. M. 1954. Genetic Homeostasis. Edinburgh and London. MATHER, K. 1942. The balance of polygenic combinations. J. of Genetics 709: | N° 20. Georg Benz, Zürich. — Zur Funktion einiger Sinnesorgane bei Larven von Drosophila melanogaster. (Mit 2 Textabbildungen.) Die vorliegenden Untersuchungen wurden zum grössten Teil am entomologischen Institut der Universität Cambridge (England) aus- geführt und im Zoologisch vergl. anatomischen Institut der Universität Zürich beendigt. Herrn Prof. V. B. WIGGLESWORTH möchte ich für die Überlassung des Materials und für wertvolle Ratschläge meinen herzlichsten Dank aussprechen. I. EINLEITUNG. Drosophila melanogaster ist wohl das vielseitigst untersuchte Insekt. Trotzdem ist vieles aus der Biologie dieser Fliegen noch 306 G. BENZ unbekannt. In dem neuen, zusammenfassenden Werke „Biology of Drosophila“ ! werden zwar verschiedene larvale Sinnesorgane beschrieben; über deren Funktion wird jedoch nichts ausgesagt. Die Angaben in dem erwähnten Buche beziehen sich auf eine Arbeit von HERTWECK (1931), worin dieser den Bau des Nervensystems und der Sinnesorgane von Drosophila melanogaster beschreibt. Die Sinnesphysiologie von Drosophila-larven ist nie untersucht worden. Alle Arbeiten in dieser Richtung wurden mit den Larven von Hausfliegen und Fleischfliegen gemacht (u. a. BorLwıc 1946, Harzz 1950). Die wichtigsten Sinnesorgane des Kopfsegmentes von Drosophila-larven sind nochmals untersucht und ıhre Funktionen nach Möglichkeit bestimmt worden. IT. METHODEN Zu den verschiedenen Untersuchungen wurden Larven, die kurz vor der Migrationsphase standen, verwendet. Die einzelnen Sinnesorgane konnten mit einem Mikrokauterisator zerstört werden. Alle Operationen wurden an narkotisierten Tieren unter dem Binokular ausgeführt; gleichzeitig sind auch die Kontrolltiere narkotisiert worden. Da Droso- phila melanogaster-Larven auf trockenem Grunde nicht gut kriechen können, mussten sie auf feuchtem Filterpapier oder auf Agarböden geprüft werden. Für die Geruchsteste wurde auf das Zentrum einer Glasplatte ein rundes Scheibchen Filterpapier (2 = 2 cm) mit der Geruchsubstanz gelegt. Dieses Scheibchen wurde mit einem feuchten Filterpapierring umgeben und darauf geachtet, dass zwischen diesem und dem zentralen Scheibehen ein Zwischenraum von ca. 3 mm offen blieb. Larven, die auf dem feuchten Ring herumkrochen, verliessen diesen selten, falls man dafür sorgte, dass die richtige Feuchtigkeit bewahrt wurde (der Ring darf nicht zu nass sein). Bei negativer Reaktion zur Geruchsubstanz krochen die Larven zur Peripherie des Ringes; bei positiver Reaktion dagegen sammelten sie sich am Innenrand des Ringes oder wagten sich sogar zur Geruchsquelle hinüber. Nach jedem Versuch musste die Glasplatte mit heissem Wasser gut gewaschen werden. Morphologische Studien wurden an 64 dicken Schnittpräparaten (Färbung: Hämalaun — Orange oder Hämalaun — Lichtgrün), an Frischpräparaten mit Methylenblaufärbung und an lebenden, mit Koblendioxyd oder Aether narkotisierten Tieren gemacht. Zur Ergänzung und zum Vergleich wurden Larven von Calliphora erythrocephala und Wusca domestica untersucht. ! Demeree edit. 1950. FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 307 III. Die ORGANE DES KOPFSEGMENTES 1. Die Organe der Kopflappen Die Organe der Kopflappen bilden je einen Antenno-Maxillar- Komplex (Keırın 1915, HERTWECK 1931). Das Antennen-Ganglion (Abb: la — A,; Abb. 1 56 = A,, A,) mit seinem Terminalorgan (AE) wird vom Oberschlundganglion her innerviert. Das Maxillar- und ABB. 1. Zwei aufeinanderfolgende Schnitte durch den Antenno-Maxillar- Komplex einer Larve von Drosophila melanogaster. A,, A, Antennenganglion; AE Terminalorgan des Antennenganglions; AM Antenno-Maxillar-Ganglion; Ch Chordotonalorgan; HB Hakenborstenplatte; M Maxillarganglion; ME Terminalorgan des Maxillarganglions; MO Mundorgan; V Ventralganglion; VE Ventralorgan. das Ventral-Ganglion (M und V) mit ihren Terminalorganen (ME und VE) sind in Verbindung mit dem Unterschlund-Verbund- ganglion. Zwischen dem Antennen- und dem Maxillarganglion befinden sich zwei Chordotonalorgane (davon eines Abb. 1a Ch). Kerwin (1915) fand in Larven verschiedener Familien cyclorhapher Dipteren (u.a. in Muscidae und Drosophilidae) ein sekundäres Ganglion, welches eine Verbindung zwischen dem Antennen- und dem Maxillarganglion bildet. Herrtweck (1931) erwähnt dieses Antenno-Maxillarganglion ebenfalls für Drosophila melanogaster 308 G. BENZ Abb. 1a = AM), während BoLwic (1946) berichtet, dass er keine solche Verbindung bei Musca domestica habe finden können. Das Terminalorgan von AM (das akzessorische Maxillarorgan, Abb. 2 = AME) besteht aus zwei Zapfen, die bei Drosophila mela- nogaster in das Terminalorgan des Maxillarganglions eingeschlossen sind. Nach BoLwic sollen diese Zapfen nicht mit AM, sondern durch ein akzessorisches Ganglion mit dem Maxillarganglion verbunden sein. Dies stimmt sicher nicht. Abbildung 1 a zeigt deutlich, dass AM aus A, abzweigt. Die gleiche Situation wurde auch ın Larven von Musca und Calliphora gefunden. a) Das Antennenorgan. Nachdem dieses Organ, das in einen glaskörperähnlichen Zapfen ausläuft (AE), von verschiedenen Autoren als Lichtsinnes- organ bezeichnet worden ist, konnte BoLwic (1946) bei Musca domestica sehr präzis zeigen, dass es sich hier um ein Geruchsorgan handelt. Nach meinen Befunden gilt dies auch für Drosophila- larven. Wurden beide Antennenorgane mit dem Mikrokauterisator vorsichtig zerstört, so verloren die Larven den Geruchsinn, nicht aber den Lichtsinn. Getestet wurden die Reaktionen der Larven auf die Gerüche von Bäckerhefe, Pfeifensaft (Tabakteer) und Butylamin. Die ersten beiden Gerüche wirken auf normale Droso- phila-larven anziehend, der dritte abstossend. Wurde den Tieren nur eines der Organ entfernt, so waren die Larven noch in der Lage, die Quelle eines angenehmen Geruches zu finden, resp. einen abstossenden Geruch zu meiden. Es wurde nun untersucht, welche Rolle der Geruchsinn im Leben der Drosophilalarve spielt. In Geruchstesten mit frischen Früchten (Apfel, Pfirsich, Banane, Orange, Citrone), Melasse und frischem Mais-Standardfutter zeigten die Tiere keine Reaktionen. Melasse, Maisfutter und alle Früchte wirkten hingegen positiv, wenn sie durch Hefe zur Gärung gebracht wurden; diese Reaktion war aber nicht stärker als bei reiner Hefe. Es schien daher wahr- scheinlich, dass normalerweise vor allem die Hefegerüche wahr- genommen werden. Die Reaktion der Drosophila-larven zu den (serüchen chemisch reiner Substanzen wurde getestet, um zu sehen, ob eine bestimmte Stoffgruppe besonders bevorzugt werde. Wie die Tabelle 1 zeigt, spielen die normalen Gärungsprodukte vie Aethanol und Essigsäure keine Rolle, ebensowenig Vitamin B,, FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 309 welches für uns ähnlich wie Hefe riecht. Die schwach positive Reaktion auf Butylacetat zeigt, dass Fruchtaether eventuell doch eine positive Rolle spielen können. Aus welchem Grunde Euka- lyptusoel und Pfeifensaft auf Drosophilalarven anziehend wirken, ist dem Autor vorläufig unerklärlich. TABELLE 1. Alkohole | Reakt. | Säuren Reakt. Verschiedene Reakt. Methyl-A. 0 Ameisen-S. — Ammoniak Aethyl-A. 0 Essig-S. 05 Pyridin — Butyl-A. (—) Propion-S. (+) Eukalyptusöl + ** Amyl-A. + Butter-S. JL Butylacetat (+) Capryl-A. (—) Capron-S. (—) Vitamin B, 0 Tabelle 1: Reaktion von Drosophilalarven auf die Gerüche verschiedener reiner Sub- stanzen. + = positive, 0 = keine, — = negative, (+) (—) = schwache Reaktion. * — bei hoher Konzentration negativ. ** = bei hoher Konzentration treten Störungen ein, da die gesamte Larvenhaut gereizt wird. Die Orientierungsmechanismen einer Larve in einem Duftfeld sind sehr einfach. Wie die Tabelle 2 zeigt, beschleunigt eine Larve ihre durchschnittliche Geschwindigkeit in einem positiven Duftfeld, während sie sich umgekehrt in einem negativen Geruchsfeld lang- samer bewegt. Dies ist ein Beispiel von positiver und negativer Orthokinese (Gunn, KENNEDY and PiLou 1937). In einem ange- nehmen Duftfeld kriecht die Larve geradeaus, während sie in einem unangenehmen Duftfeld Suchbewegungen macht und einen unregelmässigen Weg verfolgt. Dieser zweite Mechanismus wird von Gunn et all. Klinokinese genannt. Beide Mechanismen wirken kombiniert. In einem zunehmenden Gradienten eines positiven Duftes wirkt fast nur die Orthokinese und die Larve kommt rasch vorwärts; umgekehrt wird in einem abnehmenden positiven Duftgradienten die Geschwindigkeit verlangsamt, und die Klino- kinese bringt die Larve wieder in die richtige, direkte Stellung zur Duftquelle. 310 G. BENZ TABELLE 2 Geschwindigkeit Testgeruch Reakt. in mm/min. Differenz zu Kontrolle Pyridin — 27,4 + 1523 —3,8 signifikant Ammoniak 5% . — DE Dr —3,9* : ) 1% . = 31,6 + 1,33 28 [nicht Capronsaure . . (—) 31,2 + 1,77 —2,7 f 8 Kontrolle 33,9 321,32 Het Fu te at 38,9 + 1,94 +5,0 ee Pfeifensaft . . . Bie 14,5 + 1,23 156 fo Tabelle 2: Geschwindigkeit in mm/min von je 10 Larven in verschiedenen Geruchsfel- dern. Bei einer Irrtumswahrscheinlichkeit von 5% betragt t etwa 2,3. * In hohen Kon- zentrationen scheint Ammoniak besondere Nebenwirkungen zu haben, deshalb die starke Streuung. b) Das Maxillarorgan und das Ventralorgan. Das Maxillar- und das Ventralorgan sind von je einem Ast des gleichen, aus dem Suboesophagealganglion entspringenden Nervenstammes innerviert. Man erwartet, dass beide Organe Geschmacksfunktion haben. Diese Hypothese wurde von BoLWIG (1946) aufgestellt; er konnte sie aber nicht verifizieren. Da die Larven von Musca und Calliphora sehr schlechte „Schmecker“ sind, ist dies nicht ertaunlich. Sie zeigen keine Re- aktion auf gesättigte Lösungen von Kochsalz oder Oxalsäure, während Drosophila-larven auf beide Substanzen schon beischwächeren Konzentrationen ees negativ reagieren. Tendai des Saves Das Maxillarorgan setzt sich aus 7 Maxillar-Ganglions (AME) kleinen Zäpfchen zusammen (Abb. 2 nn Maxi, ME). Da das aus zwei grösseren Zapfen Se a © bestehende Terminalorgan des Anten- no-Maxillarganglions (Abb. 2 AME) bei Drosophila im Maxillarorgan eingeschlossen ist, war es nicht möglıch, nur AME resp. ME zu zerstören. Für die Geschmacksteste wurden Petrischalen mit Agarböden verwendet. Die eine Hälfte eines solchen Testbodens war vorher mil 40%iger Kochsalz- resp. Oxalsäurelösung behandelt worden. Larven mit kauterisierten Maxillarorganen blieben auf der FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN 1 geschmacklosen Seite der Arena; d.h. sie zogen sich zurück, wenn sie die salzige, resp. saure Agarfläche erreichten, hatten also ihren Geschmacksinn nicht verloren. Wurde den Larven nur das Ventralorgan zerstört, so blieb die Reaktion zu salzig oder sauer zwar negativ, jedoch nicht mehr sehr streng. Eine sehr schwache (aber immer noch negative) Reaktion zeigten die Larven, wenn sowohl die Maxillar- wie auch die Ventralorgane zerstört worden waren. Bei diesen Organen handelt es sich also ohne Zweifel um Geschmacksorgane. Es muss aber noch andere Geschmacksrezep- toren geben. ce) Das Terminalorgan des Antenno- Maxillarganglions. Larven, die in einer Arena, deren Agarboden zur Hälfte glatt und zur Hälfte aufgerauht ist, herumkriechen, bleiben auf der rauhen Fläche oder kriechen darauf, falls sie diese zufällig erreichen. Meistens wenden sich die Larven brüsk zurück, wenn sie von der rauhen auf die glatte Fläche kommen. HERTWECK (1931) und STRASBURGER (1935) glaubten, dass der ganze Antenno-Maxillar- Komplex taktile Funktionen habe. Dies stimmt nur in beschränk- tem Ausmass. Der taktile Sinn der Larven wird etwas geschwächt, wenn das Maxillarorgan zerstört wird. Solche Tiere meiden immer noch die glatte Fläche der Arena, machen aber nicht mehr eine so brüske Wendung, sobald sie die Kopflappen auf die glatte Fläche gesetzt haben. Es könnte also sein, dass das im Maxillar- organ eingeschlossene Terminalorgan des Antenno-Maxillargan- glions taktile Funktion hat; seine Innervierung vom Antennen- ganglıon her würde dieser Funktion recht gut entsprechen. d) Die Chordotonalorgane des Antenno-Maxillar- Komplexes. Sicher wird der leichteste Druck auf die Kopflappenorgane auch auf die Chordotonalorgane (Abb. 1 a Ch), die zwischen dem Antennen- und dem Maxillarganglion ausgespannt sind, übertragen. Beim Kriechen presst die Larve ihre Kopflappen fest auf die Unter- lage. Tiere ohne Kopflappen bewegen sich nur träge. Nach starker Kauterisation dieser Lappen beobachtet man auch oft eine tonische Kontraktion des Rückens und unkoordinierte Kriechbewegungen. Die Beobachtungen lassen die Hypothese zu, dass die Chordotonal- organe der Kopflappen zur Stimulation und Koordination der Kriechbewegungen beitragen. 2. Die Mund- und Pharynx-Sinnesorgane. Lage wie auch Innervation der Mundorgane (Abb. 1 MO) und der Pharynxsinnesorgane deuten auf Geschmacksorgane hin. (Einzelheiten bei HERTWECK 1931.) Es ist bereits erwähnt worden, dass Larven, bei denen sowohl die Maxillar- wie auch die Ventralorgane zerstört worden waren, immer noch eine schwache Reaktion auf Kochsalz und Oxalsäure gezeigt haben. Diese Reaktionen hörten aber ganz auf, wenn auch die Mundorgane auf der Unterlippe zerstört wurden. Dass die Pharynxorgane ebenfalls Geschmacksfunktion haben, ist sehr wahrscheinlich. In einer Testarena mit zur Hälfte süssem Agarboden konnte keine ausgeprägte Bevorzugung der süssen Hälfte beobachtet werden. Trotzdem fressen Drosophila-larven auf süssem Futter mehr und wachsen schneller als auf relativ geschmacklosem, oder gar saurem oder bitterem Futter. Diese Ergebnisse konnten durch die in Tabelle 4 eingetragenen Fütte- rungsversuche bestätigt werden. Die Kontrolltiere bekamen eine Karminaufschwemmung auf Filterpapier zu fressen; die Testtiere eine solche Aufschwemmung mit verschiedenen Zusätzen. Die Ergebnisse deuten an, dass die Geschmacksqualität süss von den inneren Pharynx-Sinnesorganen wahrgenommen wird. TABBLOE «4 ae 2 BRAS : Fütterungsdauer Zustand des Verdauungs- Karminaufschwemmung mil in Std. traktes Kontrolle FER 2 ganz gefüllt Hefeaufschwemmung 2 ) ) AGGKEY cn n 15 » » Citronensäure 5 nur teilweise gefüllt Chinin . 5 » ) ) Jabelle 4: Aufnahme von Karmin mit verschiedenen Zusälzen in den Verdauungs- traktus, IV. ZUSAMMENFASSUNG. |. Es wird eine kurze Übersicht über die Sinnesorgane des Kopf- segmentes von Drosophila melanogaster-Larven gegeben. Das FUNKTION EINIGER SINNESORGANE BEI LARVEN >49 von Keirin (1915) und Hertweck (1931) beschriebene, von Borwıc (1946) aber abgestrittene Antenno-Maxillar-Ganglion existiert. 2. Das Antennenorgan ist ein Geruchsorgan. Frischhefe liefert, unter den im natürlichen Nährsubstrat vorkommenden Sub- stanzen, den anziehendsten Geruch. Orientierungsmechanismen sind Orthokinese und Klinokinese. 3. Das Maxillar-, das Ventral-, das Mundorgan und die Pharynx- Sinnesorgane haben Geschmacksfunktion. Süsses Futter wird rascher aufgenommen als geschmackloses. 4. Das Terminalorgan des Antenno-Maxillarganglions hat wahr- scheinlich taktile Funktion. 5. Die Chordotonalorgane des Antenno-Maxillar-Komplexes scheinen zur Stimulation und Koordination der Kriechbewe- gungen beizutragen. V. LITERATURVERZEICHNIS Borwig, N. 1946. Sense and sense organs of the anterior end of the house-fly larvae. Vidensk. Medd. naturh. Foren. 109: 82. Cun aie Kennepy, J. S. and D. P. Pırrou: 1937. Classification of taxes and kineses. Nature 140: 1064. Harez, M. 1950. On the behaviour and sensory physiology of the house-fly larva, Musca domestica L. Parasitol. 40: 215. HERTWECK, H. 1931. Anatomie und Variabilität des Nervensystems und der Sinnesorgane von Drosophila melanogaster Meig. Te WASS = LOO 199:2539. Keırın, D. 1915. Recherches sur les larves des Dipteres Cyclorhaphes. Bull. scient. France et Belg. 49: 15. STRASBURGER, E. H. 1935. Drosophila melanogaster Meigen. — Eine Einführung in den Bau und die Entwicklung. Julius Springer Berlın. D. BURCKHARDT QO — Ho No 21. Dieter Burckhardt, Sempach. — Uber Unter- schiede in der Dunenzahl von Meisennestlingen aus England und aus der Schweiz !. Mit 1 Textabbildung und 3 Tabellen. (Aus der Schweizerischen Vogelwarte Sempach.) Junge Singvögel verlassen das Ei nackt oder mit einem schüttern Kleid von Nestlingsdunen bedeckt. Ob die Nestlinge nackt sind oder ob in bestimmten Fluren Federanlagen zu Neoptilen aus- wachsen ist arttypisch festgelegt. Die Zahl der Neoptile innerhalb einer Art ist aber grossen Schwankungen unterworfen (BURCKHARDT 1954). Es schien wertvoll, die Dunenzahl einiger nahe verwandter Arten und Unterarten (sympatric species) genauer anzusehen. TABELLE TE Zahl und Herkunft der untersuchten Vögel. Art | Anzahl | Herkunft Kohlmeise 34 Basel Parus m’ major Inne A De 42 Sempach, Knutwil Parus gn, DEWIONI; PRATARN OL Baar 60 Oxford AUC Oc es ate LR 13 Basel PARUS C0; DOeruleus 12... 3. Pe 7 Knutwil Parus c. obscurus PRAZAK .. .. .. 90 Oxford Tannenmeise Parus ater britannicus SHARPE & DRESSER 19 Oxford Sumpfmeise Parus palustris dresseri STEIN .... 7 Oxford Dazu sind die Nestlinge unserer Meisenarten besonders geeignet. Die Meisen sind häufige Vögel und brüten mit Vorliebe in Nist- kasten. Deshalb können die Neoptile leicht an einer genügend grossen Zahl von Nestlingen ausgezählt werden. ' Ausgeführt mit Unterstützung des Schweiz. Nationalfonds zur För- derung der Wissenschaftlichen Forschung. UNTERSCHIEDE IN DER DUNENZAHL 2349 TAI GLI 2. Die Zahl der Neoptile von Kohl-, Blau-, Tannen- und Sumpfmeise. n = Anzahl Fälle, M = arithmetisches Muttel, o = Streuung, V = Variationskoeffizient, r = rechts, 1 = links. Art Flur n M - Ni ER | Kohlmeise Oxford Rücken r 60 4.68 1.096 23.40 | 44.29 » ] 4.63 1.104 23.83 Schulter r 5.98 0.688 | 11.49 » ] 5.90 0.774 413311 Stirn ig 6.47 0.892 11899) » l 6.37 0.901 | 14.15 Nacken r 3.30 0.462 14.00 » ] 3.39 0.468 | 14.11 Basel Rücken r 34 3.94 06540 5671835719 » ] 3.91 0.742 | 18.97 Schulter r 5.56 0.613 11.00 » l 5.50 0.707 12.86 Stirn r 5.56 0.561 10.10 » ] 5.50 0.826 | 15.04 Nacken Tr 2.97 0.285 9.58 » ] 2.97 0.285 9.59 Sempach Rücken r 42 BO | (0020 | 26419 O0 » ] 3.50 0.931 | 26.59 Schulter r 9297, 0.501 8.99 » ] 5.50 05522 710883 Stirn r 5.14 0.720 | 14.08 » ] 5.24 0.565 10.83 Nacken r 3.00 0.221 7.03 » ] 2.98 0.269 9.05 Blaumeise Oxford Rücken r 90 0.11 D.878 STO VAL » l 0.12 0.384 | 314.24 Schulter r 2.41 1.207 50.06 » Il DD. 1.224 55.08 Stirn r 6.63 1.212 | 18.30 » Il 6.62 1.213 118532 Nacken r 3.48 0.706 20.30 » Il alto 0.707 20.14 Basel Rücken r 13 — 20.58 » ] — Schulter r 1.38 1676412 7105.53 » Il All 1152 82.25 Stirn ip aa 0.928 16.08 » Il Da 0.928 16.08 Nacken r 2.92 0.862 30.18 » ] 3.08 1.038 Joe Sempach Rücken r 8 — 25.63 » l — Schulter r 63 1.923 53740 » Il 329 1.389 43.64 316 D. BURCKHARDT | Art Flur n | M o M tai Stirn r 6.00 05759 172933 ) ] 6.00 0.926 15.44 Nacken -r 3236 0. 7755023505 ) ] 3.36 0.775 122308 Tannenmeise | Oxford Rücken r 19 0.95 1.025 108 08482552 ) l 1.05 0.972 | 92.34 Schulter r 1.79 1.084 | 60.51 » ] TE 1.045 60-13 Stirn r 5.16 0.688 1,1352 » ] I 0.567 TR Nacken r 3.79 0.535 14.12 » ] 3.84 0.602 15.67 Sumpfmeise Rücken r 7 4.00 0 0 39.00 ) l 4.00 0 0 Schulter r 5.86 0.378 6.45 ) l 5.97 0.534 9.58 Stirn r 5.86 0.378 6.45 ) ] Se 0.488 8.54 Nacken r 4.00 0 0 ) | 4.00 0 0 Die Zählung wurde mit Hilfe einer Uhrmacherlupe im Felde am lebenden Vogel durchgeführt. Folgende Arten wurden unter- sucht (Tab. 1). Bei einer Art variiert nicht nur die Zahl der Neoptile, sondern auch ihre Stellung innerhalb der Flur. Im Fol- genden lassen wir die Stellung unberücksichtigt und beschränken uns auf die Betrachtung der Neoptilzahl. Wie Tabelle 2 zeigt sind die Unterschiede in der Neoptilzahl zwischen den A Meisenarten nicht sehr gross, aber doch deutlich. Allerdings kann der Unterschied zwischen zwei Arten in einer Flur wegfallen, wie z.B. auf der Stirn von Kohlmeise und Sumpfmeise. sei jeder Art ist die Zahl der Dunen beträchtlichen Schwankungen unterworfen. Auch bei einem Individuum ist häufig die Neoptilzahl in der gleichen Flur auf der linken und rechten Körperseite ver- schieden gross. Der Variabilitätskoeflizient ist für die einzelnen Fluren verschieden. Er steht weder in Zusammenhang mit der Zahl der Neoptile, noch in Abhängigkeit von der Lage der betr. Flur auf dem Körper. Von Kohl- und Blaumeise konnten Vertreter verschiedener geographischer Rassen untersucht werden. Zwischen den beiden Gruppen von Parus m. major einerseits und den untersuchten UNTERSCHIEDE IN DER DUNENZAHL 347 Individuen von Parus m. newtoni findet sich ein statistisch signifi- kanter Unterschied in der Dunenzahl (Tab. 3). Die Nestlinge aus Oxford besitzen mehr Nestlingsdunen als die jungen Kohlmeisen aus der Umgebung von Basel und Sempach (Abb. 1). Bei der Blaumeise schienen die Verhältnisse nach der Analyse der Vögel von Oxford und Basel gleich zu liegen (Abb. 1). Die jungen Blau- AUS le Unterschiede in der Neoptilzahl von Kohl- und Blaumeisennestlingen. A. Parus m. newtoni von Oxford, B. Parus m. major von Basel, C. Parus m. major von Sempach, D. Parus c. obscurus von Oxford, E. Parus ce. caeruleus von Basel, F. Parus c. caeruleus von Knutwil. meisen von Basel haben ebenfalls weniger Neoptile als diejenigen von Oxford. Dagegen besitzen die Nestlinge einer Blaumeisenbrut von Knutwil gleich viele Nestlingsdunen wie die Jungmeisen von Oxford. Da aber nur eine Brut untersucht werden konnte, wäre es möglich, dass diese Vögel besonders viele Neoptile aufgewiesen haben, und dass bei einer grössern Zahl von Nestlingen sich eine mittlere Dunenzahl ergibt, die den Basler Verhältnissen entspricht. Die vorliegenden Resultate erlauben keine weitgehenden Schlüsse. Vor allem wäre eine zu grosse Betonung der Unterschiede 31 (® ©) D. BURCKHARDT zwischen Parus m. major und Parus m. newtoni gefährlich. Um Unterschiede zwischen den beiden Unterarten sicher nachzuweisen, dürfen die untersuchten Individuen nicht nur von einem oder zwei Orten des Verbreitungsgebietes stammen. Das gilt besonders für eine Gruppe, die so stark zu lokalen Unterschieden neigt, ohne dass man diesen Gruppen subspezifischen Charakter zuzuerkennen vermöchte (DELacour et VAURIE 1950). Trotzdem möchten wir 2 Punkte hervorheben. 1. Die Unterschiede in der Neoptilzahl zwischen den 4 nahe verwandten Arten, die auch ökologisch nur geringe Unterschiede aufweisen (GigB 1954, HartLEY 1953, Snow 1954 b), ist be- merkenswert. PAB eo: Die Sicherung des Mittelwertes der Neoptilzahl von Parus m. major und Parus m. newtoni. D = Differenz zweier arıthmetischer Mittel. — von Sempach und Oxford Vergleich der Kohlmeisen von Basel und Oxford | D 99.73% 99% 98% D 99.73% 99% Rücken r 0.7427 | 0.6156 1.1357 | 0.6222 » l 0272413... 0.6397 1.1333.) 020252 | Schulter r | 0.4245 0.3666 0.4119 | 0.3723 | » | 0.4 0.3566 | 0.4 0.3769 i Stirn r 0.9078 | 0.4959 1.3237 | 0.4986 | ) | 0.8666 | 0.8554 1.1523 | 7.2683 Nacken r 0.3263. | 052622 0.3000 | 0.2367 ) | 0.3431 | 0.2607 0.3404 | 0.2409 2. Falls die vermuteten Unterschiede der europäischen Rassen von Kohl- und Blaumeise wirklich in dem Sinne bestehen, dass die englischen Rassen mehr Neoptile verglichen mit der Nominatform besitzen, so ist das darum interessant, weil sich bei beiden Arten die Rassen auch in Bezug auf andere Merkmale (Pigmentierung, Schwanzlänge, Tarsuslänge usw) gleichsinnig verändern (Snow 1954 a). Der Verdacht liegt auf der Hand, einen Zusammenhang zwischen diesen Unterschieden und den Veränderungen im Mittel- wert der Dunenzahl zu suchen. Das besonders, weil eine primäre "unktion der Neoptile bis heute noch nicht nachgewiesen werden BEZUG DES SCHLAFPLATZES BEIM STAR 319 konnte. Leider wurde bis heute dem Zustand des Federkleides im Schlüpfmoment bei den Passeriformen nur geringe Aufmerksam- keit geschenkt. Gerade eine Untersuchung der Neoptilzahl inner- halb des weitverbreiteten Genus Parus müsste für das Verständnis des Nestlingskleides der Passeriformen überhaupt wichtige Auf- schlüsse bringen. LITERATUR BURCKHARDT, D. 1954. Beitrag zur embryonalen Pterylose einiger Nest- hocker. Rev. suisse Zool. 61: 551-633. DELACOUR, J. et C. VAURIE. 1950. Les Mesanges charbonnières. Oiseau 20: 91-121. Grips, J. 1954. Feeding Ecology of Tits, with notes on Treecreeper and Goldcrest. Ibis 96: 513-543. HARTLEY, P. H. T. 1953. An ecological study of the feeding habits of the ‚English titmice. J. Anim. Ecol. 22: 261-288. Snow, D. W. 1954a. Trends in geographical variation in Palaearctic members of the genus Parus. Evolution 8:19-28. — 1954b. The habitats of Eurasian Tits ( Parus spp.). Ibis 96: 565-585. N° 22. W. Nef, Bern. — Beobachtungen über den Bezug des Schlafplatzes beim Star (Sturnus vulgaris L.). Mit 3 Textabbildungen. In dem Naturreservat Elfenau bei Bern übernachten alljährhch im Frühling und Herbst in einem etwa zweihundert Meter langen Schilffleck, der teilweise von freistehenden Bäumen und Wald umgeben ist, tausende von Staren. Ungefähr zweihundert Meter vom Schilf entfernt steht auf einer kleinen Anhöhe eine auffällige Gruppe grosser Bäume. Auf diesen sammeln sich im allgemeinen die aus der weitern Umgebung ankommenden Starenflüge, bevor sie ın das Schlafquartier einfallen. Die Grösse der Schlafgesellschaft unterliegt bedeutenden jahreszeitlichen Schwankungen (Abb. 1). Im Frühling Eve SUISSE DE Zoor., I. 62, 1955. 25 390 W. NEF und Herbst herrscht Hochbetrieb, im Sommer und Winter geht der Besuch des Schlafplatzes sehr stark zurück und fällt für einige Zeit oft gänzlich aus. Eine augenfällige Beziehung zur Jahreszeit zeigt auch die Zeit des Einfluges inszschsilt (Abb. 1). Da sich der Einflug über längere Zeit hinziehen kann, wurden den Kurven die geschätzten durchschnittlichen Einflug- 20000 1900 ABB, 1- Einflugzeit und Grösse der Schlafgesellschaft im Jahresverlauf. Unten: Durchschnittliche Einflugzeiten ins Schilf für 1954, Frühling 1949 und Herbst 1953. \bszisse: Monate; Ordinate: Mitteleuropäische Zeit (MEZ). — Durchgehende dünne Kurve: theoretischer Sonnenuntergang für Beobachtungsort (Bern). Punktiert umrandete Bereiche entsprechen Abb. 2. Oben: Geschätzte Anzahlen der Stare für 1946 und 1954. zeiten zugrunde gelegt. Diese folgen im grossen und ganzen dem Sonnenuntergang, so dass der Sommereinflug bis zu drei Stunden später als der Wintereinflug stattfindet. Damit wird wahrschein- lich, dass der wesentliche Faktor für den Bezug des Nachtquartiers die Helligkeit ist. (Literatur über Zurruhegehen, Einschlafen und Erwachen der Vögel bezüglich Helligkeit siehe AscHorr, 1954). Verfolgt man die Einflugzeit der Stare im einzelnen, so zeigen sich auffallende Unregelmässigkeiten in ihrem Verlauf (punktiert BEZUG DES SCHLAFPLATZES BEIM STAR 32 umrandete Bereiche der Abb.1!, vergrössert als Abb. 2). Be- trachten wir die nähern Umstände, vorerst das Wetter (siehe Text zu Abb. 2). Die beiden Früheinflüge der gezeichneten Herbstphase und der extreme Früheinflug der Frühlingsphase lassen sich zwangslos aus den Wetterverhältnissen erklären; dies gilt jedoch nicht für die, dem bereits betrachteten, vorangehenden Frühlings- 2000 4830 | | 7 | I : I I 7 I | i n I 4 | | | I S | 1900 | I | A 4730 | | | Als N I : I È 14. 24. 34.4. 2639. A: 41.40. INBB. 02. Zur Deutung der Unregelmässigkeiten in der durchschnittlichen Einflugzeit (punktiert umrandete Bereiche der Abb. 1 (1954)). Senkrechte Striche: Einflugdauer (punktierte Enden: Beginn früher, nicht festgestellt), Verdickungen: grössere Einflugdichte. Kreise: Schwärme von mindestens 1000 Indivi- duen; schwarze Kreisfläche: zahlenmässiger Anteil des Schwarmes von der gesamten Mio scan. — Schemata für Einflugverhalten (unten links): Erklärung in Wetter: links: am 26.4. während ganzer Einflugdauer Regen, später starkes Gewitter; am 17.4. zeitweise leichter Niederschlag (Graupeln) : übrige Abende ohne Niederschlag. rechts: am 27.9 während Einflug kräftige Regenschauer, sehr starker Westwind, ab Einfallende starker Dauerregen; am 28.9. seit Mitte Nachmittag fast pausenloser, gleichmässig ausgiebiger Regen; übrige Abende ohne Niederschlag. Einflugverhalten (links): A: Abflug der Hauptmassein einem Schwarm, nach Flugspie- len direktes und endgültiges Einfallen ins Schilf. B: Abflug in kleineren Schwärmen innerhalb längerer Zeit, ohne Flugspiele Besetzen des Schilfs und der Randbaume; lebhaftes Hinundher zwischen Schilf und Bäumen bis zum endgültigen Absetzen im Schilf. (12.10: normaler Abflug von Sammelbäumen (punktierter Kreis), jedoch verzögerter Einflug ins Schilf; Ursache unbekannt.) (Grösse der Schlafgesellschaft in beiden Perioden = konstant: links etwa 5— 8000 (exkl. 3.5: 2500), rechts 20—25°000 Individuen.) 322 W. NEF tage. Es ist wohl naheliegend, den wirksamen Wetterfaktor wieder- um in den veränderten Helligkeitsbedingungen zu suchen. Ver- schiedene Beobachtungen widersprechen jedoch dieser Annahme weitgehend und lassen eher eine Reaktion der Vögel auf starke Niederschläge oder diesbezügliche Vorzeichen vermuten. Aufschlussreich ist ferner die Untersuchung der Art und Weise des Einfluges ins Schlafquartier (Text und Abb. 2, links). Dabei zeigt sich im dargestellten Frühlingsbereich ein grundlegender Wechsel im Einflugverhalten innerhalb weniger ABB. 3. Das Einflugverhalten im Jahresverlauf (übereinstimmende Beobachtungen der Jahre 1949 (A—C), 1953 (C—E) und 1954 (A—E)). { = Sammelbäume. A,B: Frühling. 2 = Schlafplatz (Schilf). C: Sommer. 3 = Baume an Schilfrand. D: Herbst. E: Winter. Pfeile: Bewegungen der einfliegenden Schwärme; mehrfach verschlungen: Flugspiele; eine Schlinge: einige Schleifen ohne Flugspielcharakter. Pfeilspitzen: Einfallen in Schilf oder Bäume. Punktschwärme: Gruppierungsform beim Einflug, zum Beispiel B: teils in kleineren Schwärmen, teils einzeln und in Paaren; D: Hauptmasse in einem grossen Schwarm. Tage; dieser Wechsel stellt aber offensichtlich die Ursache für die nicht wetterbedingte, andauernde Vorverlegung des Einfluges nach dem 11. April dar. In diesem Zusammenhang ist auch der Einflug am 27.9., bei extrem schlechtem Wetter, interessant. Die Stare flogen in zu dieser Zeit ungewöhnlich kleinen Schwärmen und während langer Zeit ein; offenbar erfolgte lediglich der normale Zusammenschluss bis zu einigen hundert Individuen in den engeren Tagrevieren, jedoch keine sekundäre Vereinigung zu grössern Verbänden auf den schilfnahen Sammelbäumen. Durch besondere Wetterverhältnisse kann also neben der Einflugzeit auch das Einflugverhalten wesent- lich abgeändert werden. Ob hierbei der frühere Einflug lediglich eine Folge dieser zeitsparenden Einflugform darstellt, ist noch unsicher. BEZUG DES SCHLAFPLATZES BEIM STAR >23 Der geschilderte Wechsel des Einflugverhaltens im Frühling 1954 ıst nun keineswegs eine zufällige, abnorme Erscheinung. Die Beobachtungen aus mehreren Jahren zeigen, dass solche Wechsel jahresrhythmisch auftreten (Abb. 3). Im Frühling, mit Einsetzen des Massenbetriebes am Schlafplatz, erfolgt der Einflug in ein bis wenigen grossen Schwärmen, nachdem diese über dem Schilf einige Schleifen mit blitzartigen Wendungen und Verformungen der Schwarmgestalt ausgeführt haben. Später, ungefähr zu Beginn der Brutzeit, lockert sich die Einflugformation zu vielen Einzelnen und sich jagenden Paaren und Dreiergruppen sowie Flügen bis zu mehreren hundert Individuen auf, wobei die Bäume des Schlaf- platzrandes in eine auffällige Herumfliege-Aktivität einbezogen werden. Im Sommer fliegt die ohnehin stark reduzierte Schlafge- sellschaft in kleinen Flügen nach einigem Kreisen ein. Während des Massenbesuchs im Herbst wird wiederum in ein bis wenigen grossen Schwärmen eingeflogen. Flugspiele und sekundäres Auffliegen sind dabei viel weniger ausgeprägt als im Frühling. Der Wintereinflug vollzieht sich, sofern überhaupt Stare am Schlafplatz erscheinen, in wenigen Flügen von einigen Individuen. Zusammenfassend stelle ich mir die Steuerung des Ein- fluges folgendermassen vor: Die durchschnittliche Zeit des Einfluges folgt ungefähr der Zeit des Sonnenunterganges. Der primäre Steuer- faktor für den Einflug ist somit höchst wahrscheinlich der Hellig- keitswechsel. Wetterbedingte, wesentliche Unterschiede in der Helligkeit aufeinanderfolgender Abende kommen aber in der Ein- flugzeit nicht unbedingt zum Ausdruck, falls relativ dunkle Abende nicht zugleich starke Niederschläge aufweisen. Daraus lässt sich schliessen, dass die Helligkeitsverhältnisse wohl die Zeitmarke für den Einflug liefern, jedoch keinen eigentlichen Auslöser dafür enthalten; so können die wetterbedingten Helligkeitsschwankungen mittels des Zeitsinnes ausgeglichen werden. Die tatsächliche Existenz einer solchen, zuverlässigen „innern Uhr“ beim Staren kommt in Versuchen von Kramer (1950) überzeugend zum Aus- druck. Da der allgemeine Einflugverlauf aber eben dem Sonnen- untergang folgt, unterliegt demnach die Zeitmarke für den Einflug einer steten Verschiebung durch die mittlere Helligkeit bei Sonnen- untergang. Und schliesslich werden die so erhaltenen „theoretischen Einflugzeiten“ durch weitere Faktoren modifiziert. Die Wetter- verhältnisse und die jahresrhythmischen Wechsel im Einflug- 324 W. NEF verhalten wurden bereits als solche erkannt, weitere sind zu vermuten. Könnte beispielsweise nicht auch der Bezug des Schlafplatzes in grossen Schwärmen zu Unregelmässigkeiten führen ? — Horst- MANN (1953) stellte fest, dass die Schwärme nicht durch bestimmte Individuen geführt werden, sondern dass beliebige Individuen Schwarmbewegungen auslösen können. Ferner field SCHUSTER (1949) an einem Mäusebussard-Schlafplatz das sehr regelmässige Eintreffen der einzelnen Tiere, jedoch bei sehr grossen individuellen Unterschieden in der Einflugzeit auf. Falls solche individuelle Gangunterschiede der innern Uhr auch bei Staren auftreten, könnte ein grosser Schwarm durch ein paar wenige, frühgestimmte Tiere zu einer Zeit ins Schilf mitgerissen werden, die keineswegs der durchschnittlichen Einfalltendenz entspräche. Man kann tat- sächlich nicht selten beobachten, dass ein paar Stare aus einem über dem Schilf kreisenden, offensichtlich noch nicht einflugbereiten Schwarm einfallen, wodurch der Schwarm mitgerissen wird; manchmal allerdings findet die Splittergruppe keine Gefolgschaft. Die Form des ungeselligen, von Artgenossen weitgehend un- abhängigen Einzelfluges zum Schlafplatz, etwa der Amsel, Turdus merula (HEYDER 1933), wäre deshalb für die Analyse der die Einflugzeit beeinflussenden äussern Faktoren grundsätzlich ge- eigneter. Andererseit bringen aber normalerweise die tages- rhythmisch bedeutsamen Bewegungen grosser Schwärme die durchschnittlichen Tendenzen tausender von Individuen zeitlich genau und eindrücklich zur Geltung. LITERATUR ASCHOFF, J. 1954. Zeitgeber der tierischen Tagesperiodik. Naturwiss. 41: 49-56. Heyper, R. 1933. Das Zuruhegehen der Amsel, Turdus merula L., in seinem Verhältnis zur Tageshelle. Mitt. d. Ver. sächs. Ornithol. A: 57-81. Horstmann, E. 1953. Form und Struktur von Starenschwärmen. Zool. Anz. Suppl. 17: 153-159. KRAMER, G. 1950. Weitere Analyse der Faktoren, welche die Zugaktivität des gekäfigten Vogels orientieren. Naturwiss. 37: 377-78. Stare (Sturnus vulgaris L.) lassen sich auf Himmelsrichtungen dressieren. Naturwiss. 37: 526-27. UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 925 SCHUSTER, L. 1949. Beobachtungen über Aufsuchen und Verlassen des Schlafplatzes beim Mäusebussard (B. buteo), nebst einigen allgemeinen Bemerkungen über das Zurruhegehen der Vögel. Ornithologie als biologische Wissenschaft (Fest- schrift Stresemann). N° 23. W. Geiger, Bern. — Elektronenoptische Unter- suchungen am Salmonıdensperma !. Mit 4 Textabbildungen. (Aus dem Zoologischen Institut der Universität Bern.) EINLEITUNG Obwohl schon verschiedene Arbeiten über den Feinbau des plasmatischen Anteils des Salmonidenspermiums erschienen sind, ist bis heute die Frage nach dem Äquivalenzgrad dieser Befunde noch offen geblieben. Im Spermaliquor sind die Samenzellen der Salmoniden noch unbeweglich. Erst beim Laichakt, wenn sie ins Wasser gelangen, machen sie eine kurzfristige Bewegungsphase durch. ROETHELI und Ror# (1950) fanden an Forellen- und Felchensperma, das während seiner Bewegungsphase aus Seewasser, dem natürlichen Laichmilieu, fixiert worden war, im Elektronenmikroskop soge- nannte „Kinoplasmabläschen“. Die Autoren nahmen an, dass diese in regelmässigen Abständen auf der Längsachse des Sperma- schwanzes verteilten blasigen Anschwellungen des Zytoplasmas ın funktionellem Zusammenhang mit der Bewegung der Spermien stünden. Diesem Befund stehen Beobachtungen mittelst Phasenkontrast- mikroskop über das Verhalten von Salmonidenspermien in 1soto- 1 Ausgeführt mit Unterstützung der Eidg. Kommission zur Förderung der wissenschaftlichen Forschung aus Arbeitsbeschaffungsmitteln des Bundes. 326 W. GEIGER nischen und hypotonischen Medien gegenüber (FiscHER, Hue und Lippert 1952; Hue, Lippert und FiscHER 1953), wonach die Kinoplasmabläschen Produkte osmotischer Schwellung und be- ginnender „Plasmolyse“ wären. Andere, von RoETHELI und RoTH (l.c.) und RoetHELI, RotH und MEDEM (1950) innerhalb der Plasmahülle festgestellte fadenförmige, plasmatische Strukturen mit undeutlicher Querstreifung werden von FiscHER, HuG und Lippert als „Antrocknungsränder“ betrachtet. Lowman (1953) deutet die „Kinoplasmabläschen“ ebenfalls als Artefakte, „weil RoETHELI und Roru ihre Existenz nicht mit allen angewendeten Fixierungsmethoden nachweisen konnten“. Huc und Lippert (1951) halten die am Spermien der Salmoniden beobachteten, vermutlich auf osmotischer Schwellung beruhenden Vorgänge für vergleichbar mit Schwellungserscheinun- gen anderer tierischer Zellen (z. B. Blutzellen) und Zellbestandteilen (z. B. Mitochondrien) im hypotonischen Milieu. In der Tat weisen die von WEBER (1954) als „blisters“ beschriebenen, an der Ober- fläche von Mitochondriengranula befindlichen Bläschen auffallend starke Ähnlichkeit mit den „Kinoplasmabläschen“ am Spermien- schwanz auf. Die an den Befunden von RoetHELI und Rorx geübte Kritik © veranlasste uns, die Resultate zu überprüfen und zu versuchen, durch Anwendung verschiedenartiger Behandlungs- und Fixierungs- methoden zum bessern Verständnis der Feinstruktur des Spermien- schwanzes und im besonderen seiner plasmatischen Hülle beizu- tragen. MATERIAL UND METHODEN. Zur Untersuchung wurde reifes Sperma der Bachforelle (Salmo farto L.) aus dem Glütschbach (Berner Oberland) und der Bondelle (Coregonus sp.), eines Felchens aus dem Bielersee verwendet. Die Tiere wurden lebendfrisch in den Monaten Dezember und Januar 1954/55 in den staatlichen Fischzuchtanstalten Faulensee und Ligerz gestreift ! und das Sperma wenige Stunden nach der Ge- winnung verarbeitet (Aufbewahrungstemperatur zwischen 1° und 6 6). Die Fixierung erfolgte entweder direkt oder nach kurzer ' Ich möchte an dieser Stelle Herrn Dr. H. RorH, Fischereiadjunkt der Forstdirektion des Kantons Bern, der uns in freundlicher Weise das Unter- uchungsmaterial verschafft hat, he rzlich danken. UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 327 Vorbehandlung mit hypotonischen oder isotonischen Lösungen vor Ende des Ablaufs der Bewegungsphase. Fixiert wurde während 10 Minuten im Vibrator, mit nachfolgendem Auswaschen in a.dest. durch mehrmaliges Zentrifugieren der Suspension, worauf ein kleiner Tropfen der sehr verdünnten Suspension auf der Formvar- Trägerfolie aufgetrocknet wurde. Als Vorbehandlungsmedien wur- den verwendet: 1. a.dest., 2. Bielersee- resp. Thunerseewasser, 3. Komplexon III 10° m, 4. Isotonische Kochsalzlösung 0.13 m, 5. Isotonische Mannitlösung 0.24 m, 6. Isotonische Saccharose- lösung 0.29 m, 7. Glycerin konz. resp. 50%, 8. Fruchtwasser der entsprechenden Fischart. Als Fixierungsmittel dienten: 1. Formalin 4% resp. 8%, 2. Osmiumtetroxyd 2% und Phosphatpuffer 1:1, und Osmiumtetroxyd 2% und Veronalacetatpuffer 1:1 nach PALADE 1952, 3. das Gemisch von Regaud (K-bichromat, Formol), 4. Regaud sauer (K-bichromat, Formol, Eisessig), 5. Bouin (Pikrin- säure, Formol, Eisessig), 6. Rabl (Pikrinsäure, Sublimat). Von den Gemischen nach Regaud und Bouin wurden verschiedene Konzen- trationsstufen verwendet (100%, 50% und 25%), wobei jeweils das fertige Gemisch mit a.dest. verdünnt wurde. Zum Teil wurde unfi- xiertes Material direkt oder nach kurzer Vorbehandlung auf die _ Trägerfolien gebracht und im gekühlten Exsiccator unter Vakuum rasch getrocknet. Während des Präparationsgangs gelangte das Ma- terial nie in höhere Temperaturen als 12° C. Sein Verhalten wurde im Verlauf der Behandlung ständig im Phasenkontrastmikroskop kontrolliert. Die Beschattung der fertigen Präparate erfolgte durch Schrägbedampfung (Beschattungswinkel tg x = 4%) mit Gold- manganin. Die Bilder wurden mit dem Trüb-Täuber Elektronen- _ mikroskop des Chemischen Instituts der Universität Bern (0.4 mA, 48 kV) aufgenommen. ERGEBNISSE. A. Das Verhalten der Spermien in verschiedenen Medien (Beobachtung im Phasenkontrastmikroskop ) 1. Forellen- und Felchensperma in destilliertem Wasser, Thuner- resp. Bielerseewasser und Komplexon III 10° m: Die verschiedenen Abschnitte der Bewegungsphase der Spermien sind im allgemeinen von normaler Dauer und laufen in der gleichen Folge ab, wie sie MEDEM, RoETHELI und RorH (1949) beschrieben 328 W. GEIGER haben (.vollaktiv, langsamer, freies Zittern, zittern an Ort, be- wegungslos“). Zu Beginn sind die Schwänze scharf konturiert, dann erscheint zu beiden Seiten des Achsenfadens und um den Kopf ein dünner, gleichmässiger, grauer Saum. Bald darauf treten, mehr oder weniger regelmässig über die Länge des Schwanzes verteilt, als graue Schatten die ersten Bläschen auf. Häufig erscheint (ca. 2 Min. nach Zugabe des Wassers) an der Schwanzspitze eine umfangreichere Blase, die langsam, unter Aufrollung des Achsen- fadens, gegen den Spermakern zuwandert und dabei die kleineren Bläschen in sich aufnimmt. Nach insgesamt ca. 4 Minuten hat die Blase den Kopf erreicht. In andern Fällen wandert nicht eine Blase von der Schwanzspitze gegen den Kern hin, sondern die verteilten kleinen lokalen Anschwellungen vergrössern und vereinigen sich mit benachbarten Blasen. Die anliegenden Abschnitte des Achsen- fadens werden zu Schleifen gebogen, sodass schliesslich ebenfalls der ganze Achsenfaden um eine einzige grosse Blase gerollt dicht hinter dem Kopf und zuletzt in losen Windungen um den Kopf selber herumgelegt erscheint. Wird zuerst eine grössere Endblase gebildet, so kann man beobachten, dass bei der Spermabewegung Kopf und Endblase nur sehr schwach hin und her pendeln, während der zwischen beiden liegende freie Schwanzteil noch kräftig Bewe- gungen ausführt. Hat die Blase mit dem aufgerollten Achsenfaden das caudale Ende des Kopfes erreicht, so kommt es vor, dass der Kopf noch immer schwach hin und her pendelt. Bei längerem Zuwarten splittert der Achsenfaden in seine Fibrillen auf, das Zwischenstiick beginnt zu quellen und sich vom Kopf abzulösen, und die Plasmablase zerfällt in verschiedene kleinere vom Achsenfaden des Schwanzes isolierte Bläschen. Kinzelne Phasen dieser Blasenbildung und Aufrollung des Achsenfadens wurden durch Fixierung mit gepuffertem Osmium- tetroxyd festgehalten und unter das Elektronenmikroskop gebracht (ADD. 1 a, bi. es Abb. 2a bro) 2. Forellen- und Felchensperma in (isotonischer) Kochsalzlösung: \uf „freies Zittern“ folgt nicht „Zittern an Ort“, sondern all- mählich langsamer werdende undulierende Bewegung der Schwänze mit entsprechend langsamem Pendeln der Köpfe. Nur an ganz wenigen Schwänzen können vereinzelte lokale Anschwellungen UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 329 a b c ABB. 1. Sperma der Bachforelle. Fix. 0s0, 1% gepuffert. Vorbehandlung A. dest. 20.00 a: Plasmasaum. — b: ,,Kinoplasmablaschen“. — c: Endblase. Beginnende Einrollung des Achsenfadens. a b (o ABB. 2. (Fortsetzung von Abb. 1.) a: Fix. 050, 1% gepuffert. 3 000 x. Beginnende, Schleifenbildung. — b: 2 000 x. Schleifen des Achsenfadens. — c: Fix. Formol 4%. Aufwicklung des Achsenfadens. 3 000 x. 330 W. GEIGER beobachtet werden, die sich aber nicht verändern. Beim Eintrocknen der Salzlösung und der damit rasch ansteigenden Konzentration zerplatzen die Köpfe, wie nach der Beschreibung von POLLISTER und Mirsky (1946). Die Schwänze sind gestreckt. 3. Forellen- und Felchensperma in (isotonischer) Saccharoselösung: Der Bewegungsablauf entspricht ungefähr demjenigen in der Kochsalzlösung. Lokale Anschwellungen der Plasmahülle waren im Lichtmikroskop nicht zu beobachten. Nach abgelaufener Bewe- gungsphase sind die Schwänze gestreckt. 4. Forellen- und Felchensperma in (isotonischer) Mannitlösung: Nach ea. 1 Minute geht die langsamer werdende freie Bewegung in eine kurze Phase unkoordinierter Zuckungen der Schwänze über, worauf diese ausgestreckt still liegen, während die Köpfe sich noch langsam hin und her bewegen. Die Schwänze zeigten in äusserst sel- tenen Fällen schwache lokale Anschwellungen. 5. Forellen- und Felchensperma im arteigenen unverdünnten Fruchtwasser: Der Bewegungsablauf ıst normal. Lokale Anschwellungen der Plasmahülle sind nicht zu beobachten. Beim Eintrocknen des Mediums platzen die Köpfe in gleicher Weise wie in der Kochsalz- lösung. B. Das Verhalten des Spermienschwanzes gegenüber verschiedenen Fixierstoffen und Fixierstoff gemischen. Beim Vergleich der elektronenmikroskopischen Bilder fällt der grosse Unterschied zwischen den mit Osmiumtetroxyd und den mit andern Stoffen fixierten Spermien auf. Nach Fixierung mit Osmiumtetroxyd (Abb. 3 a) erscheint, in Übereinstimmung mit den von den andern Autoren gezeigten Bildern, die Plasmahülle als breites, der Trägerfolie flach aufliegendes Band. Die Fibrillen des Achsenfadens sind meist unterscheidbar. Im Plasmasaum erscheinen häufig fadenförmige oder perlschnurartige, parallel zum Achsenfaden verlaufende Strukturen. Ob es sich dabei um ,,An- trocknungsartefakte“ (Hug, Lippert und FiscHER /. c.) oder um natürliche (kontraktile ?) Strukturelemente handelt (RoETHELI und ioTH /. c.), können wir nach dem jetzigen Stand unserer Unter- suchungen nicht entscheiden. DI O9 — UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA a b c NBB 3. Sperma der Bachforelle. 10 000 x. a: Fix. 0s0, 1% gepuffert. — b: luftgetrocknet aus NaCl-Lésung 0,75%. — c: Fix. Regaud. a b c ABB. 4. Sperma der Bachforelle 10 000 x. a: Fix. Regaud mit Zusatz von Eisessig. — d: Fix. Bouin und A. dest. 1:1. — e: Fix Bormol 49. 332 W. GEIGER Nach Fixierung mit stark fällenden Reagentien, wie Regaud (Abb. 3 c), Regaud mit Zusatz von Essigsäure (Abb. 4 a), Bouin (Abb. 4 b) und Rabl ist der Plasmasaum bedeutend schmäler und kompakter und für Elektronen nur schwach durchlässig. Die mit diesen vier Gemischen erhaltenen Bilder unterscheiden sich kaum voneinander. Sie unterscheiden sich auch nicht vom Bild, welches das mit unverdünntem Spermaliquor auf die Trägerfolie ge- brachte, luftgetrocknete Sperma liefert (Abb. 3 b). Nach Formol- fixierung erscheint der Schwanz als dünner zylindrischer Körper von kreisrundem (Querschnitt (Abb. 4 c). DISKUSSION DER ERGEBNISSE. Die überlebenden Spermien zeigen in den geprüften Medien unterschiedliches Verhalten. Kurz nach dem Einbringen in See- wasser, das biologisch normale Milieu der Spermienaktivität, voll- zieht sich eine rasch fortschreitende Schwellung der Plasmahülle unter Blasenbildung und schliesslichem Zerfall des protoplasma- tischen Anteils des Spermiums. Dieser Vorgang kann auch durch Anwesenheit von Komplexon III nicht aufgehalten oder verlang- samt werden. Der Prozess verläuft ın Seewasser, a.dest. und Komplexon III 10° m in gleicher Weise und mit derselben Ge- schwindigkeit. Die dabei auftretenden Blasen, von ROETHELI und Rorn (l.c.) als „Kinoplasmabläschen“ beschrieben, können aus folgenden Gründen nicht ın funktionellen Zusammenhang mit der Bewegung des Spermaschwanzes gebracht werden: I. Spermien, in (isotonische) Kochsalz-, Mannit- oder Saccharose- lösung sowie Fruchtwasser gebracht, bewegen sich, trotz Fehlens der „Kinoplasmabläschen“. bh . Noch unbewegliche, mit Spermaliquor ins Fixierungsmittel ge- brachte Spermien weisen im Licht- und Elektronenmikroskop die gleichen Struktureigenschaften auf wie Spermien, die während oder nach abgelaufener Bewegungsphase aus Koch- salz-, Saccharose- oder Mannitlösung sowie Fruchtwasser heraus fixiert wurden. \lan darf deshalb wohl annehmen, dass die beschriebenen Bläschen Schwellungsprodukte sind und den Beginn des physiologischen Strukturzerfalls des Spermas nach dem Laichakt im biologisch UNTERSUCHUNGEN AM SALMONIDENSPERMA 333 normalen Milieu darstellen. Ein wichtiger Punkt in der Beweis- führung ist auch die Tatsache, dass mässige Schwellung des Plasmasaums bei Rückführung der Spermien in „physiologisches“ Milieu reversibel ist (Huc, Lippert und FiscHer l.c.). Der breite Plasmasaum der mit Osmiumtetroxyd fixierten Spermien lässt darauf schliessen, dass dieses Fixierungsmittel nicht im Stande ist, die Schwellung und die beginnenden autolytischen Prozesse vollkommen zu verhindern. Dafür spricht auch das Vorhandensein von lokalen, bläschenförmigen Anschwellungen, die wir hie und da bei direkt aus Spermaliquor fixierten Spermien finden konnten. Sollten die nach Osmiumtetroxydfixierung inner- halb des Plasmasaums sichtbaren fadenförmigen oder perlschnur- artigen Gebilde sich nicht als Artefakte erweisen, so wäre Osmium- tetroxyd, trotz seines erwähnten Nachteils, in dieser Hinsicht den andern Fixierungsmitteln vorzuziehen. Bei der Annahme eines kreisrunden Querschnittes des Spermaschwanzes der Salmoniden würden die Bilder formolfixierter Spermien dem nativen Zustand am nächsten kommen. Bemerkenswert ist die Ähnlichkeit in der Wirkungsweise von sauren Gemischen (Bouin, Regaud sauer und Rabl) und dem neutralen Regaud sowie der raschen Lufttrocknung. Die von andern Autoren postulierten Spiralwindungen der Plasmahülle um den Achsenfaden herum können wir noch nicht darstellen. Nach Vorbehandlung mit hochprozentigem Glycerin und nachfolgender Lufttrocknung fanden wir allerdings im Elektro- nenmikroskop Strukturen, welche die Existenz einer spiralig ge- wundenen Plasmascheide, wie sie Lowman (I. c.) in leider nur sehr undeutlichen Bildern zeigt, wenigstens vermuten lassen. Trotz der Anwendung verschiedener Fixierungsmittel, ist es uns bis jetzt noch nicht gelungen, weder in der Plasmahülle noch in den Fibrillen, mit Sicherheit spezifische Strukturen nachzu- weisen, die funktionell als Träger der Bewegung des Salmoniden- spermiums interpretiert werden könnten. LITERATUR Fischer, H., Hue, O. und W. Lippert. 1952. Elektronenmikroskopische Studien an Forellenspermatozoen und ihren Zellkernen. Chromosoma 3: 69-80. 334 O. PUCHTA UND J.' SEILER Huc. O. und W. Lippert. 1951. Grenzschichten animalischer Zeilen im Elektronenmikroskop. Arch. exper. Path. u. Pharmakol. 213: 395-401. — Lippert, W. und H. FiscHER. 1953. Das elektronenoptische Bild der Salmonidenspermatozoen. Protoplasma 42: 94-99. Lowmax, F. G. 1953. Electron Microscope Studies of Silver Salmon Spermatozoa (Oncorhynchus kisutch Walbaum). Exp. Cell Research 5: 335-360. MEDENM, F., RoETHELI, A. und H. Rorn. 1949. Biologischer Nachweis von Befruchtungsstoffen bei Felchen und Flussforelle. Schweiz. 2. Hydrol shies ii. PALADE, G. E. 1952. A study of fixation for electron microscopy. J. exper. Med. 95: 285-298. POLLISTER, A. W. und A. E. Mirsky. 1946. The Nucleoprotamine of Trout Sperm. J. gen. Physiol. 30: 101-116. RoETHELI, A. und H. Rorn. 1950. Elektronenoptische Untersuchungen an Salmonidenspermien. Rev. suisse Zool. 57: 503-510. — Roru, H. und F. Mepem. 1950. Elektronenoptische Untersuchungen der Strukturveränderungen agglutinierter Fischspermien. Exp. Cell Research 1: 115-126. WEBER, R. 1954. Strukturveränderungen an isolierten Mitochondrien von Xenopus-Leber. Z. Zellf. 39: 630-640. No 24. 0. Puchta und J. Seiler,* Zürich. — Die Ent- wicklung des Genitalapparates bei triploiden Inter- sexen von Solenobia triquetrella (Lepid. Psychidae). Es sollen hier nur die wesentlichen Ergebnisse unserer Unter- suchung kurz referiert werden. |. Seiler zeigte in seiner zusammenfassenden Darstellung in der .Experientia® (1949), dass das Goldschmidt’sche Zeitgesetz der Intersexualität weder auf die triploiden noch auf die diploiden intersexen Solenobien anwendbar ist. Gleichzeitig wurde ein neuer * In Dankbarkeit sei festgestellt, dass die Durchführnng dieser Arbeit durch ein Stipendium aus dem Nationalfonds ermöglicht wurde. ENTWICKLUNG DES GENITALAPPARATES 395 Erklärungsversuch für das Phänomen der Intersexualitàt gegeben. Er ruht auf der Annahme, dass bei Intersexen F und M im Gleich- gewicht sind und phaenotypische Faktoren bei der Geschlechts- bestimmung den Ausschlag geben. Ferner wurde angenommen, dass F und M von Anfang an simultan wirken und dass die Deter- minationspunkte für die verschiedenen Organe oder Organteile sehr früh in der Entwicklung liegen müssen. Um diese Annahmen an neuem Tatsachenmaterial überprüfen zu können, untersuchten wir die Entwicklung des Genitalapparates der triploiden Intersexe, hervorgegangen aus der Kreuzung tetra- ploid parthenogenetischer Weibchen mit Männchen der diploid bisexuellen Rasse. Anhand genauer Rekonstruktionen aus Schnitt- präparaten analysierten wir den gesamten Genitalapparat. Wir begannen mit spinnreifen Raupen, die im Frühjahr, kurz vor der Verpuppung, fixiert wurden, schritten weiter zu jüngeren Raupen- stadien und werden zurückgehen bis zum jungen Räupchen. Desgleichen soll die Entwicklung von der Puppe bis zum Imago analysiert werden. 2. Die Keimdrüse. Die neuen Beobachtungen über den Bau der intersexen Keimdrüsen spinnreifer Raupen stimmen in allen Teilen überein mit SEILERS Beobachtungen von 1929 (Arch. f. Entwicklungsmech.) über dieses Entwicklungsstadium. In ein und derselben Keimdrüse können nebeneinander reine Hoden- fächer und reine Eiröhren liegen, und das Samenmaterial sowohl wie das Eimaterial befindet sich bei den Intersexen auf demselben Entwicklungsstadium wie bei der normalen Entwicklung. Bei der Diskussion über das intersexualitätsphänomen spielten die sogenannten Drehfächer eine grosse Rolle. Die Drehfächer haben gegen den Ausführgang Eimaterial und am blinden Ende Samenmaterial. Drehfächer kamen auch im neuen Material nur sehr selten zur Beobachtung; das in Übereinstimmung mit früheren Beobachtungen (SEILER, Experientia, 1949). 3. Für die jüngeren Raupenstadien gelten dieselben Feststellungen. Wiederum befindet sich das Eimaterial in den intersexen Keimdrüsen auf demselben Entwicklungsstadium wie in der normalen Entwicklung. Auch in jüngeren Raupen kommen als seltene Ausnahmen Drehfächer vor; sie sind aber nicht häufiger als in älteren Stadien. Wir werden über diesen Rev. SUISSE DE Zootr., T. 62, 1955. 24 336 O. PUCHTA UND J. SEILER Punkt in der ausführlichen Arbeit genaues Zahlenmaterial geben. Gemäss der Goldschmidt’schen Drehpunkt-Hypothese müsste bei jungen Raupen die Umwandlung des Ovars in einen Hoden manifest werden. Anzeichen für eine solche Umwandlung gibt es aber nicht. 4. Die mesodermalen Ausführwege. Aus un- seren entwicklungsgeschichtlichen Untersuchungen an den reinen Geschlechtern von Solenobia (vergl. Arbeit BRUNOLD, dieses Heftes) wissen wir, dass die proximalen Gonodukte beider Geschlechter von der Keimdrüse bis ins 7. Segment homolog sind. Die distalen Teile der Ausführwege sind nicht homolog; die Ovidukte ziehen am Hinterrand des 7. Segmentes gegen die Mediane und finden dort Anschluss an den ektodermalen, unpaaren Ovidukt, die Samenleiter ziehen bis an den Hinterrand des 9. Segmentes zum ektodermalen Herold’schen Organ (H. O.). Sind bei den Intersexen Eileiter und Samenleiter vorhanden, so hätten wir zu erwarten, dass von einem einheitlichen proximalen Teil im 7. Segment die Ovidukte abzweigen und gegen die Mediane ziehen, und dass von dem einheitlichen proximalen Teil aus die Samenleiter ins 9. Segment zum H. O. ziehen. Und das ist das, was wir tatsächlich beobachten. Wie immer bei Intersexen, sind auch in Bezug auf die Aus- führwege die Korrelationen sehr mangelhaft. Es gibt Tiere mit männlichen Keimdrüsen und Samenleitern, aber ausserdem können noch Eileiter vorhanden sein, oder bei Tieren mit Ovarien können ausser den Eileitern noch Samenleiter vorhanden sein u.s.w. Auch die Korrelation zwischen rechts und links ist sehr unvoll- kommen. 5. Die Imaginalscheiben. Über den Zeitpunkt des Auftretens der Imaginalscheiben, aus welchen die ektodermalen Teile des Genitalapparates hervorgehen, sind wir für Solenobia relatıv gut unterrichtet (Florin 1945; Ammann 1951: BrunoLp, dieses Heft der Revue). Das eben aus dem Ei schlüpfende männliche Räupchen hat bereits ein H. O., die weiblichen Imaginalscheiben des 7., 8. und 9. Segmentes dagegen treten erst bei etwa 11 Wochen alten Raupen auf. Wiederum stellen wir für die Intersexen fest, dass das Auftreten der Imaginalscheiben bei den Triploiden zeitlich übereinstimmt mit der Normalentwicklung. ENTWICKLUNG DES GENITALAPPARATES 831 Tiere, die den Weibchen nahestehen, haben in der Regel auch die weiblichen Imaginalscheiben, und Tiere, die den Männchen nahestehen, haben zumeist auch das H. O. Aber sehr häufig sind bei Intersexen beiderlei Imaginalscheiben, mehr oder minder gut ausgebildet, vorhanden. Auch in Bezug auf die Imaginalscheiben ıst die Korrelation zwischen dem Geschlecht der Keimdrüse, der Art der Ausführwege und der Art der Imaginalscheiben sehr mangelhaft. Es gibt weibliche Tiere, die neben den weiblichen Imaginalscheiben auch ein H.O. besitzen, und es gibt männliche Tiere, die neben dem H.O. die 7. Imaginalscheibe besitzen, oder die 8., oder die 9., oder die 7., 8. und 9. u.s.w. 6. Die Entwicklung bei Solenobia zeigt viele Charakteristika einer Mosaikentwicklung. Selbst räumlich eng benachbarte und scheinbar zusammengehörige Merkmale wie Struktur und Grösse der Tunica propria der Eiröhren und Hodenfächer, sowie die Pigmentierung der Hodenhüllen sind in Wirklichkeit voneinander unabhängig. Wir fanden bei Intersexen z. B. Eiröhrenhüllen um Hodenfächer, Hodenhüllen um Eiröhren, pigmentierte Eiröhren- hüllen (normalerweise sind nur die Hodenhüllen pigmentiert), unpigmentierte Hodenhüllen, normalgrosse Eiröhrenhüllen um viel zu kleine Eiröhren u.s.w. 7. Es scheint uns, dass die mitgeteilten neuen Tatsachen nicht nur in sehr guter Übereinstimmung stehen mit der Interpretation des Phänomens der Intersexualität, die Seiler 1949 gab, sie er- weitern überdies das Fundament, auf dem die Hypothese ruht. 338 P. S. CHEN UND E. HADORN No 25. P. S. Chen und E. Hadorn, Zürich. — Zur Stoff- wechselphysiologie der Mutante letal-meander (lme) von Drosophila melanogaster. (Mit 6 Textabbildungen) (Zoologisch-vergl. anatomisches Institut der Universitàt Zirich. Ausge- führt und herausgegeben mit Unterstützung der Georges und Antoine Claraz-Schenkung. Herrn Prof. Dr. A. Künn zum 70. Geburtstag gewidmet. 1. PROBLEMSTELLUNG. Im Rahmen unserer Untersuchungen über die biochemische und entwicklungsphysiologische Auswirkung von Letalfaktoren (vergl. Haporn 1955) gewinnen Mutanten ein besonderes Interesse, deren Stoffwechsel in locus-spezifischer Weise verändert ist. Für den Faktor letal-meander (lme; 2, 71-73) ist ein monophasischer Entwicklungsstillstand während des 3. Larvenstadiums charak- teristisch (HApDeRN und ScHmip 1947). Eine eingehende Unter- suchung (Scumip 1949) zeigte dann, dass die Mutation sich in einer Störung des Proteinstoffwechsels auswirkt. Mit den nach- folgend zu besprechenden Experimenten versuchen wir, die ver- dauungsphysiologischen Grundlagen der zur Letalität führenden Mutationswirkung zu analysieren. 2. ALLGEMEINE TECHNIK UND ZUCHTMETHODE. Der zu untersuchende Letalfaktor ({me) wird in einem balan- cierten System über Curly (Cy) gezüchtet. Da dieser Stamm eine niedrige Vitalität zeigt, wurden die unbefruchteten lme/Cy- Weibchen mit -+/+-Ménnchen eines Wildstammes „Sevelen“ ausgekreuzt. Die F,-Tiere wurden inter se gepaart und die in der F, entstehenden /me/lme-Larven als Versuchsmaterial ver- wendet. Als Kontrolle dienten die +/+-Larven des Wildstammes „nevelen“. Das Geschlecht der Larven haben wir nicht berück- sichtigt. Es wurden 4-stündige Gelege benützt und die Larven auf Standardfutter (Mais-Zucker-Hefe-Agar) bei 25° gezüchtet. STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 339 Die in den vorliegenden Versuchen verwendete papierchroma- tographische Technik ist in verschiedenen Arbeiten eingehend beschrieben (HADoRN und STUMM-ZOLLINGER 1953, STUMM- ZOLLINGER 1954, CHEN und Haporn 1954). Wir untersuchten die Le . Mi > ; {yy Pr ( > n- Propanol nn a ) n-Propanol — & i P henol _— | ARR Ae Vergleich der freien Aminosäuren, Peptide und Amide in Körperextrakten von normalen Larven (A) und von Larven der Mutante letal-meander (B) bei Drosophila melanogaster (je 50 Larven). Das Glycin (Gly) der letalen Larven ist gegenüber den Kontrollen verstärkt, während die übrigen Ninhydrin- positiven Stoffe, insbesondere die essentiellen Aminosäuren stark herabgesetzt sind oder ganz fehlen. P,-P, Peptide, As Asparaginsäure, Gls Glutaminsäure, Se Serin, Th Threonin, Ty Tyrosin, «-Al «-Alanin, ß-Al ß-Alanin, Gln Gluta- min, Ly Lysin, Va Valin, Le Leucin, Hi Histidin, Ag Arginin, y-AbS y-Amino- buttersäure, Pr Prolin. Ninhydrin-positiven Stoffe teils in Extrakten aus ganzen Larven und teils in der Hämolymphe. Für die Extraktion der einzelnen Stoffe wurden 50 Ime/lme, bzw. 25 +/+-Larven nach gründlichem Waschen mit 80%-igem Methylalkohol versetzt. Nach dem 340 P. S. CHEN UND E. HADORN Abzentrifugieren des Körperrückstandes wurde die überstehende Lösung auf das Papier (Whatman Nr. 1, 28,6x 46,2 cm) gebracht und zweidimensional chromatographiert (70%-iges n-Propanol und wassergesättigtes Phenol). Zur Bestimmung der totalen Menge der im Larvenkörper befindlichen Ninhydrin-positiven Substanzen wurden je vier Larven direkt auf dem Papier (16,1 x 22,8 cm) zerquetscht und in 70% -igem n-Propanol eindimensional entwickelt. Zur Untersuchung der Zusammensetzung der Hämo- Iymphe wurden für ein einzelnes eindimensionales Chromatogramm je 5 Larven in siedendem Wasser kurz erhitzt, geöffnet und als „Blutspender“ verwendet. 3. VERGLEICH DER NINHYDRIN-POSITIVEN SUBSTANZEN ZWISCHEN +/+- UND Ime/lme-LARVEN. Die letalen /me/lme-Larven unterscheiden sich von den +/--- Tieren in einer übernormalen Akkumulation von Glycin. Auf dem zweidimensionalen Chromatogramm (vergl. Abb. 1) erscheint diese Aminosäure fast so konzentriert wie «-Alanın, das bei den Normalen am stärksten in Erscheinung tritt. Dagegen fehlen alle essentiellen Aminosäuren entweder vollständig (wie Valin, Leucin, Isoleucin, Histidin, Arginin und Lysin) oder sie sind nur in Spuren vorhanden (wie Threonin). Die Ime/lme-Larven zeichnen sich also durch ein weitgehend abnormes Stoffinventar aus. Dieses Ergebnis stimmt überein mit dem Befund von ScHmip (1949), wonach die Wirkung des /me-Faktors zu einer Störung des Eiweisstoffwechsels führt. 4. PHÄNOKOPIEVERSUCHE: ÄNDERUNG DER EINZELNEN AMINOSAUREN UND PEPTIDE WÄHREND DES HUNGERNS DER +/+-LARVEN. Scumip (1949) fand eine weitgehende Übereinstimmung zwischen /me/lme- und hungernden +/+-Tieren in bezug auf das Wachstum der verschiedenen Larvenorgane. Wir prüften nun, ob auch die stoflliche Zusammensetzung der Mutante durch Entzug des Futters phänokopiert werden kann. Es wurden 65-stündige /+-Larven ohne jegliches Futter auf feuchtem Filtrierpapier bei 25° C gehalten. Nach 24, 48, 72 und 96 Stunden bestimmten wir die einzelnen Aminosäuren und Peptide dieser Hungerlarven. STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 341 Es ergaben sich sowohl Ähnlichkeiten wie auch Unterschiede zwischen letalen und hungernden Tieren. Wir haben verschiedene Ninhydrin-positive Stoffe qualitativ und quantitativ untersucht. Hier werden nur einige typische Beispiele besprochen (Abb. 2). Die Gesamtmenge der Ninhydrin-positiven Stoffe und die Glutamin- säure verhalten sich bei den Hungerlarven sehr ähnlich wie beı 120 744 168 h Bins Zustand und Veränderung der stofflichen Zusammensetzung bei normalen Larven (n), bei Larven der Mutante letal-meander (lme) und bei Hungerphäno- kopien (ph) von Drosophila melanogaster. Auf der Abszisse ist überall das Alter in Stunden (h) nach Eiablage (bei 25° Zuchttemperatur) angegeben. Die normalen Larven verpuppen sich bei etwa 100 h. Phänokopien und Ime-Larven überleben als kleine Larven des 3. Stadiums um mehrere Tage. Für die Total- menge an freien, Ninhydrin-positiven Stoffen (Total) sowie für das Peptid 4 ist die Menge auf der Ordinate in Extinktionseinheiten (E) eines Beckman- Spektrophotometers angegeben. Total: pro 4 Larven; Peptid 4: für n pro 25 Larven; für ph und {me pro 50 Larven. Für Glutaminsäure und Glycin konnte die Menge in y pro Tier (Ordinate) direkt bestimmt werden. Es handelt sich um Mittelwertskurven aus zahlreichen Einzelbestimmungen. den letalen Larven. Sie nehmen während des Hungerns allmählich ab. Hingegen steigt der Gehalt an Polypeptid 4 bei den Hunger- larven stark an, während er bei den /me/lme-Tieren konstant 42 P. S. CHEN UND E. HADORN os bleibt. Das Umgekehrte gilt für die Aminosäure Glycin: sie nimmt bei den meander-Larven zu, bei den Hungerlarven bleibt sie unver- ändert. Diese Tatsache beweist, dass die Störung des Eiweisstoff- wechsels locusspezifisch bedingt ist und, im Gegensatz zu den morphologischen Auswirkungen, nicht durch einfaches Hungern phänokopiert werden kann. 5. ERNÄHRUNGSVERSUCHE. Für eine Störung des Eiweisstoffwechsels bestehen vier Möglich- keiten: 1. Die letalen Larven können überhaupt keine Nahrung ABB. 3. Einfluss von Zuckerfütterung (Z) auf die Ninhydrin-positiven Stoffe in der Hämolymphe von gehungerten Normallarven (+) und von Letallarven (lme). Je rechts daneben ein Chromatogramm der Hämolymphe aus ungefütterten Tieren (—). Die Pfeile geben die Stelle des «-Alanins an, dessen Menge nach /ıckerfütterung stark zunimmt. Pro Chromatogramm (Startfleck) wurde die Hämolymphe von 5 Larven aufgetragen. aufnehmen. 2. Sie können wohl fressen, aber das Eiweiss nicht verdauen. 3. Sie können Eiweiss verdauen, aber die Aminosäuren und Peptide nicht resorbieren. 4. Sie können die Stoffe verdauen und resorbieren, aber nicht für die Synthese der Körpereiweisse verwerten. Im folgenden teilen wir mit, wie zwischen den einzelnen \öglichkeiten experimentell entschieden werden konnte. STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 343 a) Fütterung mit Rohrzucker. 65-stiindige +/+ bzw. 70-stündige /me/lme-Larven blieben während 24 Stunden ohne Futter. Sie wurden dann auf einem Nährboden aus 1 g Kaolin + 0,5 g Rohrzucker + 1 cc Holtfreter- lösung ca. 24 Stunden bei 25° C gehalten. Die chromatographische Analyse der Hämolymphe ergab Verstärkung der Konzentration von «-Alanin sowohl bei den +/+-wie auch bei den Ime/lme- à + lme me — __ 7—_ à IKKS N N A SERS — = K = K uu ABB. 4. Einfluss von Kaseinfütterung (K) auf die Ninhydrin-positiven Stoffe der Hämolymphe bei gehungerten Normallarven (+) und bei Letallarven (me). Stofimenge und Bezeichnungen wie in Abb. 3. Larven (Abb. 3). Es ist bekannt, dass gewisse entbehrliche Amino- säuren wie Asparaginsäure, Glutaminsäure und Alanin im Orga- nismus aus Kohlehydraten synthetisiert werden können (BALDWIN 1952, S. 449). Der Darmtraktus der letalen Larven war beim Sezieren teilweise mit Futter gefüllt. Die {me/lme-Larven nehmen also noch Nahrung auf, und sie können Zucker verdauen, resor- bieren und für die Synthese der Eiweissbausteine verwenden. b) Fütterung mit Kasein. Die Versuchsanordnung wurde jetzt so abgeändert, dass dem Nährboden anstatt Rohrzucker 0,5 g Kasein (reines, vitaminfreies 344 P. S. CHEN UND E. HADORN Präparat ,, Roche“) zugesetzt wurde. Das eindimensionale Chroma- togramm zeigt bei den +/+-Tieren eine sehr starke Akkumulation der freien Ninhydrin-positiven Substanzen (Abb. 4). Dagegen bleibt die Hämolymphe der mit Kasein gefütterten /me/lme-Larven genau so arm an Ninhydrin-positiven Substanzen wie die Hämo- lymphe der Hungertiere. Die letalen Larven sind also nicht fähig, Eiweiss auszunützen. A | A È AS — S n ABB. Di Einfluss einer Fütterung mit den Aminosäuren (As) Valin (unterer Pfeil) und Leucin (oberer Pfeil) auf die Zusammensetzung der Hämolymphe bei gehun- gerten Normallarven (+) und bei Letallarven (lme). Stoffmenge und Bezeich- nungen wie in Abb. 3. M c) Fütterung mit Aminosäuren. Um zu prüfen, ob Aminosäuren das Darmepithel der letalen Larven passieren können, wurden die hungernden Larven auf einen Nährboden gebracht, der 1 g Kaolın + 1 cc Aminosäurelösung (30 mg Leucin und 25 mg Valin pro 10 ce Holtfreterlösung) enthielt. Nach 20 Stunden untersuchten wir die freien Ninhydrin-positiven Stoffe in der Hämolymphe. Wie aus Abbildung 5 ersichtlich ist, zeigen die lme/lme-Larven ebenfalls eine stärkere Konzentration der beiden Aminosäuren, die dem Nährboden beigefügt wurden. Somit besteht kein Zweifel, dass das Darmepithel der letalen Tiere lür diese Eiweissbausteine durchlässig ist. STOFFWECHSELPHYSIOLOGIE 345 7. INJEKTION DER AMINOSAUREN. Nun fragen wir uns, ob die letalen Larven fähig sind, die freien Aminosäuren der Hämolymphe für die Synthese körper- eigener Eiweisse zu verwerten. Zunächst ist festzustellen, wie sich die letalen Larven verhalten, wenn der Aminosäurengehalt ihrer Körperflüssigkeit künstlich durch Injektion von konzentrierter Lös- ung erhöht wird. Es wurden 0,1-0,2mm?3einer Aminosäuren- lösung (30 mg Leucin + 25 mg Valin in 10 ce Holtfreterlösung) in die Körperhöhle von /me/lme- und +/+-Larven injiziert, die vorher je 24 Stunden gehungert hatten. Etwa 1 Stunde nach der Injektion wurde ein Teil der behandelten Larven auf dem Papier leicht gequetscht und der Aminosäurengehalt ihrer Hämolymphe untersucht, während die chromatographi- sche Analyse der übrigen Larven erst nach 16-stündigem Aufenthalt in einer feuchten Schale erfolgte. Wie zu erwar- | qe Proteolytische Aktivität des Darmes. ven, zeigen die Larven kurz x Kaseinlösung allein (Kontrolle), nach der Injektion gegenüber K+D Kaseinlösung + Darmhomogenat | aus Normallarven (+), resp. aus den Hungerkontrollen eine Letallarven (Ime). deutliche Verstärkung der Konzentration von Valin und Leucin. 16 Stunden später ver- schwinden die beiden Aminosäuren sowohl bei den +/+-wie auch bei den /me/lme-Larven. Wir haben allerdings noch keine totale N-Bestimmung durchgeführt. Es bleibt deshalb vorläufig unentschieden, ob die injizierten Aminosäuren für die Synthese der Körpereiweisse verwendet oder einfach ausgeschieden wurden. Auf alle Fälle zeigt der vorliegende Versuch, dass die injizierten Aminosäuren in der Hämolymphe sowohl der normalen wie der letalen Genotypen in gleicher Weise verschwinden. ABB. 6. P. S. CHEN UND E. HADORN DI Ho DI 8. VERDAUUNGSVERSUCHE ,,IN VITRO“. Die eben besprochenen Versuche zeigen, dass die Ilme/lme- Larven Nahrung aufnehmen können. Sie sind fähig, nicht nur Zucker, sondern auch Aminosäuren zu resorbieren und weiter zu verarbeiten. Es bleibt nun noch die Fermentaktivität des Darmes für Eiweiss-Verdauung zu untersuchen. Wir haben den Darm- traktus von 10 Hungerlarven herausseziert, in Salzlösung homo- genisiert und das Homogenat einer Kaseinlösung zugesetzt. Nach 24 Stunden (bei 25°) wurde der Gehalt an freien Aminosäuren in der Eiweisslösung chromatographisch untersucht. Wie aus Abbil- dung 6 ersichtlich ist, zeigt die Kaseinlösung, der das Homogenat aus den +/+-Tieren zugegeben wurde, eine hochgradige Verstär- kung der Ninhydrin-positiven Stoffe. Dagegen bleibt die Kasein- lösung, die das Homogenat der lme/lme-Larven enthielt, sehr arm an freien Aminosäuren. Damit ist bewiesen, dass die Protease-Akti- vität im Darm der {me/lme-Larven extrem herabgesetzt ist. SUMMARY. 1. Using paper chromatography the free amino acids, peptides and amides in the larval body-extract of the lethal mutant ,,letal- meander“ (lme) of Drosophila melanogaster were investigated. The Ime/lme-larvae show an abnormally high concentration of glycine. On the other hand their essential amino acids are either entirely absent (valine, leucine, isoleucine, methionine, histidine, arginine and lysine) or greatly reduced (threonine). 2. According to previous findings of Scumip (1949) the lethal effects of this mutant can be phenocopied by starving normal larvae. Our chromatographic studies have now shown that during starvation most of the amino acids drop to a low level as in the lethals. Other substances like the polypeptides, which remain rather constant in the larval development of the lethals, increase greatly in the starved normal larvae. Glycine, however, does not increase in the phenocopies but in the lethals. Therefore starvation leads biochemically by no means to a genuine phenocopy of the elleets specific of the mutant. ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA 347 3. Feeding experiments showed that /me/lme-lethals are able to assimilate carbonhydrate (saccharose) for the synthesis of the amino acid «-alanine. However, in contrast to the +/+ controls, they cannot make use of protein (casein). Experiments in vitro with intestine-homogenate confirmed that a much reduced activity of proteolytic enzymes is responsible for the disturbances of protein metabolism found in this mutant. LITERATURVERZEICHNIS BaLpwin, E. 1952. Dynamic aspects of biochemistry. Cambridge. CHEN, P. S. und E. Haporn. 1954. Vergleichende Untersuchungen über die freien Aminosäuren in der larvalen Hämolymphe von Drosophila, Ephestia und Corethra. Rev. suisse Zool. OMS TE Hapvorn, E. 1955. Letalfaktoren in ihrer Bedeutung für Erbpathologie und Genphysiologie der Entwicklung. Stuttgart. — und W. Scumip. 1947. Drosophila Information Service 21: 68. — und E. Srumm-Zorrincer. 1953. Untersuchungen zur biochemi- schen Auswirkung der Mutation ,,letal-translucida“ (ltr) von Drosophila melanogaster. Rev. suisse Zool. 60: 506. Scumip, W. 1949. Analyse der letalen Wirkung des Faktors Ime (letal- meander) von Drosophila melanogaster. Z. Vererbungs- lehre 83: 220. STUMM-ZOLLINGER, E. 1954. Vergleichende Analyse der Aminosäuren und Peptide in der Hämolymphe des Wildtypus und der Mutante „‚letal-translucida“ (lir) von Drosophila mela- nogaster. Z. Vererbungslehre 86: 126. N° 26. J. Kälin, Freiburg (Schweiz). — Zur Stammes- geschichte der Crocodılıa. Die Phylogenese der Crocodilia umfasst eine Reihe paralleler und divergenter evolutiver „Trends“, deren Eigenart und phyle- 348 J. KÄLIN tische Zusammenhänge nur in geringem Masse bekannt geworden sind. Zwar wurde durch die Unterscheidung der Mesosuchia und der Eusuchia im Sinne von Hux ey (1875) ein Kombinat von Merkmalen erfasst, dem eine hohe phyletische Valenz zukommt und das im Sinne einer Allgemeinanpassung deutbar ist. 1 Aber | durch die Gegenüberstellung von Longirostres und Breviros- tres (ZITTEL, 1890) wurde ein ausgesprochenes Spezialisa- tionsmerkmal (die Schnauzen- länge) taxonomisch überwertet und damit Deutungen Vor- schub geleistet, die den ver- gleichend-morphologischen Gavialıs Tatsachen nicht mehr stand- 7 halten. So hat Nopcsa (1928) die „longirostral group“ und die „brevirostral group“ (trotz des Fortschrittes, den sein Sys- tem gegenüber jenem früherer i De aus Autoren zeigt) als phyletische Einheiten behandelt und dabei die Gavialidae (= Gavialinae te .. . . Nopesa) aus den Thoracosaurt- Region der Columna postorbitalis je . i: eines Vertreters der Teleosauriden, "de abgeleitet, während Mook Tomistoma : Brendi Gavialiden und Tomistominen. ju = (1928) die Gavialiden an die Jugale (links die Fenestra infratem- 3 poralis, rechts die Orbita). unmittelbare Vorstufe der Fa- milie Crocodilidae anschliesst. Für eine optimale evolutive Deutung ist es auch hier notwendig, die typophaenen, d.h. die im morphologischen Typus (KALIN 1945) ‘ Durch den in verschiedenen parallelen Evolutionslinien der Crocodilia nachweisbaren gemeinsamen ,,Trend“ der fortschreitenden Ausdehnung des Gaumendaches wie der Verlagerung der Choanen nach hinten wird nämlich eine Verschiebung der Kreuzungsstelle von Atemweg und Nahrungsweg in gleicher Richtung bedingt, welche die Kontinuität der Atembewegungen bei geöffneter Schnauze in Kombination mit relativ grösserer Ausdehnung des offenen Mundhöhlenraumes ermöglicht. In diesem evolutiven Zusammenhang, d.h. allgemein mit dem Übergang in die eusuchide Konfiguration des Schadels, ist die procoele Gestalt der Wirbelkörper verwirklicht worden. Mit Ausnahme der Unterordnungen der Protosuchia (Protosuchidae und Notochampsidae) und der Sebecosuchia (Sebecidae und Baurusuchidae) sind alle bis heute bekannten Crocodilier in die Mesosuchia und die Eusuchia eingestuft. ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA 349 verankerten Merkmalskombinate der einzelnen Gruppen (insbe- sondere der Familien) soweit als möglich herauszustellen und zu vergleichen, wobei die erst seit wenigen Jahren (CoLBERT E. H. und Mook Ch. C., 1951) genauer bekannt gewordene Familie der Proto- suchidae aus der Trias von Arızona eine besondere Rolle spielt. Tomıstoma Teleosaurus Gavialis Free 2: Schädel je eines Vertreters der Teleosauriden, Gavialiden und Tomistominen von dorsal und von hinten. Fr. — Frontale; F.so. — Fenestra supratemporalis; Na = Nasale; Pmx = Praemaxillare; P.bo. = Processus basioceipitalis; G = Gelenkfläche des Quadrato-Articular-Gelenkes. Die Unmöglichkeit eines direkten evolutiven Zusammenhanges der Gavialiden und Tomistominen einschliesslich den Thoraco- saurinae Nopcsa’s ergibt sich aus einer ganzen Reihe von mor- phologischen Sonderheiten, welche primäre Zusammenhänge der Gavialiden mit den Teleosauriden anzudeuten scheinen und dem Typus der Tomistominen widersprechen. Wie Figur 1 und Figur 2 zeigen, gehören dahin der dorsale Ansatz der Columna postorbitalis auf dem Jugale, die Form des letzteren (mit mehr oder weniger isodiametrischem Querschnitt der mittleren Zone), die Beteiligung des Frontale an der Fenestra supratemporalis, die Distanz zwischen 350 J. KÄLIN Praemaxillare und Nasale, die medioventrade Neigung der Gelenk- achsen am Quadrato-Articular-Gelenk. In Figur 3 sind die wich- tigsten Merkmalskategorien mit den Familien der Crocodilia zusammengestellt. Soweit die Merkmalsprägungen im Typus der einzelnen Familien auch für die Ordnung der Crocodilia als typo- . un . [To] e Oo] a = “ld n [en Da à L V| «| 9 o|lo u) COSTE a wo) oO; Cc “| > Tal d|1|-1: TD oO > A|3|® o|a 2 ols|aı & = a CRIE o£ D . o | OO] A| d 3 . e| co) -| = a|o (©) ul 5| vo|=& 2 c v >| a) A (©) © In] © ol A v cli A| © | a] oo no Z| 0] 9°] @ S19 ta © A c . . . . dele sco L|ols|c|x LI] oc] QD] A| oj] < LIA] wo] |] &] OLE] 5) 3 =|4|l0o dlalz|v|0| || s}O} =] »] o ul] o Pal lo] ao] ao} | E|sn|e o|:w| ow. | © oluls|n N «|5|L|>|e|a|lr DI o oO} oO] n|o]|vo| a] ow cslolo|e|a{n| a] a @] tH] A| Oo D (o) D 2 olo | è . | 2a|4|0| v| EI & o|olo glo Liù| sblo|v| | | o plolo ®| w bel E| & | bo © A Alalclolon| BI] » oo} cle|e|c| 3] a al ela el Ee] G] wo] | oo} S| ela al s| cl :a| of 214 ale} e}] se] ce] sc} ©] | a] oO} | NI S| ol) See Ss 41a] 06] o] of oJ of o/ A}ea}] a] & tm A Ale|lx<|a|a=]|x]|a]j> Rrotosueliidae | bead es a sD se Notochampsidae El | FES EE EL SEE MOTTE — — | M ER Notosuchidae SE | ESS ET BSB Ess consi LT | eet ESSO cuci — TE Pe EC Atoposauridae Este] | id Py EE) LE: = Fe.) Thertoaueriaae ES Éd = + Goniopholidae SR = =- HER ERR SDR Hylaeochampsidae == MEN ERE Es Tel eosauridae Re = Ra====$ == Bernissartidae =—— | = —— =o == Pholidosauridae Barros === Rees votrioriynemiaae [EEE BB u —— Crocodilidae == BS == Henn) Gavialidae == = re gen Stomatosuchidae ANNÉE SS RI EI Rico} Die Verteilung von typophaenen und atypophaenen Merkmalen der Crocodilia hs: > - - n. “1. = innerhalb der einzelnen Familien-Typen. Strichelung bedeutet atypophaenes, Punktierung typophaenes Verhalten in Bezug auf den Ordnungs-Typus. phaen auzusehen und in diesem Sinne ursprünglich sind, wurden die entsprechenden Felder durch Punktierung hervorgehoben. Horizontale Strichelung deutet einen im Hinblick auf den Ordnungs- Typus atypophaenen (abgeleiteten) Zustand an. Soweit eine begrün- dete Ansicht über die Merkmalsprägung in einem Familien-Typus nicht gewonnen werden konnte, ist das betreffende Feld leer oelassen. ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA Sol Von den für die Protosuchidae und die ganze Ordnung der Crocodilia als typophaen anzusehenden Merkmalen seien als besonders bedeutsam hervorgehoben: Choanen durch Pterygoidea und Palatina gebildet Pterygoidea kurz Wirbel nicht procoel Sutura parietopostorbitalis an der Oberfläche des Schädels vorhanden Pubis am Acetabulum beteiligt Nasalia gross, mit Praemaxillaria in Berührung, Schnauze kurz Maxillaria nur wenig grösser als Praemaxillaria Columna postorbitalis an der Oberfläche des Schädels Starker Processus anterior am Ilium Nasenöffnungen nach der Seite geneigt; paarig Quadratojugale ohne Spina Processus basioccipitalis ohne Verbreiterung nach unten Splenialia nicht an der Symphyse beteiligt Dorsalpanzer aus zwei Längsreihen gebildet, ohne abgegliederten Nackenschild Bauchpanzer vorhanden Mandibula mit Fenster an der Aussenseite Elemente der vorderen Extremitäten nicht abgeplattet, mit verlängerten proximalen Elementen (Synradiale und Ulnare), ohne flossenförmige Spezialisierung. Eine anatomische Reihe führt vom typophaenen Zustand der Crocodilia in der Beckenregion von Protosuchus richardsoni (Broom) bis zum atypophaenen Verhalten der rezenten Crocodiliden über verschiedene Zwischenstufen bei Teleosauriden und Metrio- rhynchiden. Durch diese Formenreihe der Beckenkonstruktion wird die Deutung des anteroventralen Elementes als ,,Epipubis“ endgültig widerlegt. Als einzige in die untere Kreide zurückreichende Gruppe der Eusuchia galt bisher die nur durch ein Schädelfragment von Hylaeochampsa Owen belegte Familie der Hylaeochampsidae. Sie gehört wohl (wie vor allem die sonderheitliche Gestaltung des Gaumendaches zeigt) einer stark spezialisierten Seitenlinie der Eusuchia an. In diesem Zusammenhang ist nun eine Form aus der unteren Kreide (Wealden) von Belgien bedeutsam geworden, Rev. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955. 25 352 J. KÄLIN die DoLLo (1883) in einer vorläufigen Mitteilung nur ungenügend beschrieben hatte. Es handelt sich um Bernissartia, welche von Moox (1934) ebenso wie von NopcsA (1928) zu den Gontopholidae gestellt wird. Das Institut Royal des Sciences Naturelles in Brüssel hat mir den sehr gut erhaltenen Originalfund zur monographischen Bearbeitung zur Verfügung gestellt. Die bisherige Untersuchung hat bereits ergeben, dass wir es hier mit einem Eusuchier zu tun NO Dmx No «Mx Pr. AI Nee Lo fr. oa Protosuchus Notosuchus Libycosuchus Atoposaurus Gomopholis Theriosuchus Bernissarha Free: Die Schädelformen der brevirostralen und mesorostralen Crocodilier-Familien des Mesozoikum. Obere Reihe: Vertreter der Protosuchidae, Noto- suchidae, Libycosuchidae und Atoposauridae. Untere Reihe: Vertreter der Goniopholidae, Theriosuchidae und Bernissartidae. haben, der eine Vorläufergruppe der Crocodilidae repräsentiert. Die Unterschiede sind derart gering, dass später vielleicht die Einstufung als Subfamilie der Crocodiliden gerechtfertigt sein wird. (Die wichtigsten Unterschiede gegenüber dem letzteren sind: das Fehlen des Fensters an der Aussenseite des Unterkiefers, die ausserordentliche Breite der Scapula, die grosse anteroposteriore Ausdehnung der Dornfortsätze in der vorderen Region der Schwanz- wirbelsäule und die eigentümliche Ausbuchtung am Vorderrande der Orbita.) Die Verhältnisse des Schädels der Crocodilia erlauben vier verschiedene Formtypen der Schnauze zu unterscheiden. ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILIA 399 1. Brevirostraler Typus: Schnauze kürzer als orbito-postorbitale Region, relatıv hoch, mit meist paarigen Nasenöffnungen. 2. Mesorostraler Typus: Schnauze länger oder gleich lang wie orbito-postorbitale Region, relativ abgeflacht und breit, mit 2 Varianten: a) Alligatoroider Typus: ohne horizontale Festonierung; b) Crocodiloider Typus: mit horizontaler Festonierung. PEZZI Schlangelschwımmen e cc Schlangelschwımmen a U van Knechschreiten 7 Kriechschreiten Di Sprungbinedie Ge: Die Lokomotionstypen der procrocodiliden Sphenosuchier und der Crocodilia. (In Berücksichtigung mittlerer Dimensionen der Adultformen in natürlichen Proportionen dargestellt.) 3. Longirostraler Typus: Schnauze mindestens zwei mal so lang wie orbito-postorbitale Region, mit zwei Varianten: a) Fangrechen-Typus; b) Pelikan-Typus. 4. Therapsidiomorpher Typus: mit hoher, «mesorostraler » Schnauze, und stark nach unten über den Unterkiefer vorragenden ‚„Pseudocanini“. Figur 4 zeigt die Schädelformen der mesozoischen Familien mit brevirostralem und mit mesorostralem Schnauzentypus. Dem 354 IVAN typophaenen Zustand der Protosuchidae (mit kleiner kurzer Schnauze und oberflächlich gelegener Columna postorbitalis) steht wohl der Typus der Notosuchidae am nächsten. Die Schnauze ist auch hier noch klein und die Columna postorbitalis ganz an der Oberfläche gelegen. Stärker spezialisiert sind die Atoposauridae Crocodilidee Gavialidhe Q Pholide S Sebeco olıdo - RS suchidae 3907 (oe Noto - [} Bauru- Gonio- ee She pholidoe Stomato- suchidoe 2 Metrio - 2: \rhynchidoe ie BET / face Fic. 6. Schema der phyletischen Beziehungen zwischen den Familien der Crocodilia. und die Libycosuchidae. Die zu den Mesosuchiern gehörenden mesorostralen Gruppen (Theriosuchidae und Goniopholidae) ebenso wie die Bernissartidae unter den Eusuchiern entsprechen dem crocodiloiden Schnauzentypus. Der Pelikan-Typus ist nur bei der Gattung Stomatosuchus Stromer aus dem Cénomanien (obere Kreide) von Libyen verwirk- licht. Er zeigt eine enorm verlängerte Schnauze mit parallelen Rändern, schwachen Zähnen im Oberkiefer und völliger Zahn- losigkeit im Unterkiefer. Der vermutlich biegsame Unterkiefer von ZUR STAMMESGESCHICHTE DER CROCODILA 359 ca. zwei Meter Länge trug höchst wahrscheinlich an der Unterseite eine als Schöpfapparat dienende mächtige Hauttasche. Eine Son- derform der mesorostralen Gruppe liegt vor in der Differenzierung von Gebiss und Schnauze beim ‚„Schalenknacker-Typus“ von Allognathosuchus polyodon Cope. Der Fangrechentypus ist in den mesosuchiden Familien der Teleosauridae und Pholidosauridae sowie in den recenten Familien der Gavialidae und Crocodilidae in parallelen Linien evoluiert worden. In den Crocodiliden sind die Subfamilien der Crocodilinae und Tomistominae durch eine anatomische Reihe verbunden, deren Spannweite vom crocodiloiden Typus der mesorostralen Gruppe bis zum extremen Bild des Fangrechen-Typus bei den Tomistominen reicht. Der Fangrechen-Typus ist verbunden mit einer Verkürzung der Extremitäten relativ zur Rumpflänge und einer relativen Verkleinerung des Schädels. Innerhalb der Subfamilie der Alligatorinae geht die anatomische Reihe aus von der extrem kurzschnauzigen Gestalt bei Arambourgia, welche ich aus dem Oligocaen von Catalonien beschrieben habe (Kirın, 1939), zu der bis heute längsten Schnauzenform bei Orthogenysuchus aus dem Eocaen von Wyoming. Auch innerhalb der Gavialidae beginnt die anatomische Formen- reihe der Schnauze mit einer mesorostralen Art: Gavialis breviceps Pilgrim aus dem unteren Miocaen der Bugti-Hills. Die Metriorhynchidae sind zwar schmalschnauzig, aber dennoch mesorostral und durch eine extreme Vergrösserung der oberen Schläfengruben gekennzeichnet, welche mit der enormen Aus- bildung des Musculus pterygoideus zusammenhängt. Dazu gesellt sich die extreme Umbildung der Extremitäten zu Ruder- und Steuerorganen in Kombination mit einer hypobatischen Schwanz- flosse ähnlich jener bei den Ichthyosauriern. Wie schon früher nachgewiesen wurde (KALIN 1944), zeigen die recenten Crocodilia den Lokomotionstypus des Kriechschrei- tens, der, wie inzwischen die Beschreibung von Protosuchus gezeigt hat, bei diesem noch viel ausgesprochener ist. Das zeigt vor allem die relative Länge der Extremitäten und die Konfiguration des Tarsus mit dem starken Tuber des ,,Calcaneus“ (Synfibulare). Im Übergang von der wahrscheinlichen Vorläufergruppe der Sphenosuchier bis zu den Metriorhynchidae lassen sich folgende Anpassungsstufen nachweisen (fig. 5). 356 R. MATTHEY 1. Ausgangsstufe der procrocodiloiden Sphenosuchier: Bipedie (wahrscheinlich arboricole Sprungbipedie). 2. Protosuchidae: Kriechschreiten. Ci ne Meiste Crocodilier: Kriechschreiten kombiniert mit Schlän- gelschwimmen. Metriorhynchidae: Spezialisiertes Schlängelschwimmen mit hypobatischer Schwanzflosse. RSS In Figur 6 sind die aus dem methodischen Vergleich der heute vorliegenden Sachverhalte sich ergebenden phyletischen Deutungen dargestellt. Der Abstand der einzelnen Familien vom linken Bildrand entspricht annähernd dem Ausmass der evolutiven Änderungen gegenüber dem morphologischen Typus der Proto- suchia. WICHTIGSTE LITERATUR Käzix, J. 1944. Uber die Lokomotion der Crocodiliden. Rev. suisse Zool. 7.54, No. 18: — 1945. Die Homologie als Ausdruck ganzheitlicher Baupläne von Typen. Bull. Soc. Frib. Se. Nat. Vol. VII. — Crocodiles, in: Traité de Paléontologie, publié sous la direction de Jean Piveteau, T. V. (paraitra au courant de 1955). Masson & Cie, Paris. NopcsA, F. 1928. Paleontological Notes on Reptilia. 7. Classification of the Crocodilia. Geol. Hung. Ser. Pal. I. Mook, C. C. 1934. The Evolution and Classification of the Crocodilia. Journ. Geol. T. 42. =] EIABLAGE VON TRITON ALPESTRIS 3D No 27. R. Matthey, Lausanne. — Deux contributions de la cytologie à la systématique des Microtinés. Pitymys fatior Mottaz, endémique dans la région de Zermatt, a la même formule chromosomique (2 N = 48) que P. multiplex Fatio, espèce connue du Tessin et du nord de l’Italie. Il diffère par contre de P. subterraneus S.L. qui se rencontre dans les Alpes bernoises (2 N = 54). Arvicola scherman exitus Miller, A. terrestris italicus Savi, A. t. persicus Filippi possedent 36 chromosomes et ne sont pas séparables morphologiquement. Arvicola sapidus Miller, forme méridionale remontant Jusque dans la région parisienne, est dotée de 40 chromosomes et mérite probablement un statut spécifique. Ce travail est publié ın extenso dans la Revue suisse de Zoologie (1955: 62: 163-206). N° 28. H. Morgenthaler, Bern. — Beobachtungen über die Fiablage von Triton alpestris. Mit 2 Textabbildungen. Die vorliegenden Beobachtungen wurden angeregt durch eine Bemerkung, die SPEMANN (1901) niedergeschrieben hat. Er stellte fest, „dass das Eimaterial bei Triton taeniatus auf der Höhe der Laichzeit für Eingriffe am günstigsten ist.“ Lassen sich solche Unterschiede im Laufe der Laichzeit an den Eiern nachweisen ? Die Untersuchungen wurden anlässlich einer grösseren Arbeit im zoologischen Institut Bern 1947 begonnen. Dabei handelt es sich nur um Molche, die im Freien gefangen wurden und nicht MORGENTHALER H. D 10 ap) #27 <— wPHuHOE6EBEBSEIG FF C L WSC Co VOC & BS Lb WSL W Sb U m pp PINS cod RETTEN IDL] pracl Y SC WET UU OO BY Lr SHAY LY CY We or 6 SE IH EN ea ok MW ST NE EU TT HOT Ok HN HE HOKE BE Q chez —¢ —* u) = — OL boy oud [yok 17 LOGY EIABLAGE VON TRITON ALPESTRIS 359 um aus dem Ei aufgezogene. Ca. 120 Tiere teils aus der Umgebung von Bern, teils aus Graubünden wurden getrennt in 2 Sammelaqua- rien gehalten. Daneben waren einzelne Weibchen zusammen mit je 2 Männchen in Einzelaquarien untergebracht. Für meine Untersu- chungen ergaben sich indessen keine grundlegenden Unterschiede zwischen den beiden Populationen (vergl. FiscHBERG 1947, S. 96). Der Beginn der Eiablage im Frühling variiert stark bei ver- schiedenen Weibchen. Die Abb. 1 zeigt als Beispiel die Legetätigkeit eines Molches, der am 25. März 1948 auf dem Trockenen gefangen wurde, also sehr wahrscheinlich noch nicht mit der Eiablage be- sonnen hatte. Die Laichzeit dieses Tieres dauerte vom 2. April bis 25. Mai. In diesen 54 Tagen wurden in einem mehr oder weniger zweitägigen Rhythmus total 161 Eier abgelegt. Dabei ist die Ei- ablage an den einzelnen Tagen nicht gleichmässig. In Abb. 2 sind die Eier, die in einem Tag aus den Sammelaquarien stündlich abgelesen wurden, zusammengestellt. Es ergibt sich, dass die Eiablage nachts am intensivsten ist. Die Legetätigkeit lässt sich bis zu einem gewissen Grad beeinflussen. Füttert man die Tiere abends, so tritt eine längere Verdauungspause ein, während der nur vereinzelt Eier gelegt werden. Umso intensiver setzt nachher die Legetätigkeit wieder ein. Der einzige Unterschied zwischen Bernern und Bündnern war die Verspätung des Bündnerischen Rhythmus um ca. 2 Stunden gegenüber dem Bernischen. Von den so gesammelten Eiern furchten sich eine ganze Anzahl nicht oder unregelmässig. Im Fall, der in Abb. 1 dargestellt ist, waren es 24 von den total 161 Eiern, also 15%. Nun wissen wir aber von FANKHAUSER (1925), dass polysperme Eier keine normale Entwicklung erwarten lassen. Lassen wir diese Eier weg, so bleiben 16 schlechte Eier von 161 (10%). Im Sammelaquarium entwickelten sich unter Weglassung der polyspermen 143 von 1071 Eiern wicht, 13,5%. Teilt man die Legeperiode in 3 Teile und berechnet den Anteil der Eier, die sich nicht furchen, so ergeben sich folgende Zahlen: am Anfang A von 60, in der Mitte 4 von 52, am Ende 8 von 49. Die entsprechenden Zahlen im Sammelaquarium lauten: am Anfang 23 von 320 (7,1%), in der Mitte 18 von 335 (5,2%), am Ende 102 von 416 (25,5%). Diese verbleibenden schlechten Eier lassen sich nochmals in 2 Gruppen teilen, die sich bei einiger Übung schon von aussen 360 H. MORGENTHALER unterscheiden. Bei einer kleineren Anzahl sieht man keinen Unter- schied gegenüber den furchenden Eiern. Gegen Ende der Laichzeit tritt immer zahlreicher eine zweite Gruppe Eier auf, die sich dadurch auszeichnet, dass sie nicht prall sind, graues, dünnflüssigeres Plasma enthalten, und möglicherweise weniger pigmentiert sind. Diese letzte, äusserlich erkennbare Gruppe wurde auf Schnittpräparaten mit den Farbmethoden nach BRACHET auf ihren Ribonuklein- säuregehalt untersucht und mit guten, prallen Eiern verglichen. Es ergaben sich indessen keine Anhaltspunkte, dass die Kernsäure den Unterschied in der Entwicklungsfähigkeit bedingt. Gute und schlechte Eier liessen sich mit Toluidinblau gleich gut färben, und auch der Dottergehalt scheint, soweit er sich untersuchen lässt, nicht verschieden zu sein (vergl. MORGENTHALER 1951, S. 595). Das zunehmende Auftreten der zweiten Gruppe gegen Ende der Laichzeit scheint darauf hinzudeuten, dass die Eierstöcke sıch erschöpfen. Haporn und ZELLER (1944) haben bei Drosophila ein schlechter Werden des Eimaterials mit zunehmendem Alter nachgewiesen. Das lässt sich bei Molchen nicht ohne weiteres untersuchen, da alle meine Tiere, die in Gefangenschaft über- winterten, in den nächsten Frühjahren weniger Eier legten, von denen ein grosser Prozentsatz sich nicht furchten und die oben erwähnten Merkmale aufwiesen. Es scheint sich aber bei den Molchen nicht gleich zu verhalten wie bei Drosophila, da die Erscheinung sich jedes Jahr wiederholt. Solche schlechten Eier kann man auch künstlich hervorrufen, wenn man die Molche einige Tage hungern lässt; und schliesslich traten sie-auch beinahe 100% an einzelnen kalten Tagen auf. Bei Beobachtungen an einem Molchgraben im Freien fand ich an diesen kalten Tagen kein einziges frisch gelegtes Ei. Es ist durchaus wahrscheinlich, dass bei niedrigen Temperaturen im Freien keine Eier gelegt werden, während die Zimmertemperatur von ca. 16° die Molche zum Legen von schlechten Eiern angeregt hat. Schlechte Eier, d. h. solche, die nicht furchen, können also in drei Gruppen eingeteilt werden: 1. die Polyspermen, 2. solche, die bei Erschöpfungszuständen gelegt werden, was bei den Eierstöcken gegen Ende der Laichzeit normal ist, aber auch während der Laich- zeit wegen Hunger oder Kälte vorkommen kann, und 3. Eier, die sich aus unbekannten Gründen nicht entwickeln. SCHUPPENTIEREN DER ELFENBEINKÜSTE 361 LITERATUR BRACHET, J. 1947. Embryologie chimique. Masson, Paris, 2. Aufl. FANKHAUSER, G. 1925. Analyse der physiologischen Polyspermie des Tritoneies auf Grund von Schnürungsexperimenten. Arch. Entw. mech. 105. FiscHBERG, M. 1947. Experimentelle Auslösung von Heteroploidie durch Kältebehandlung der Eier von Triton alpestris aus verschiedenen Populationen. Genetica 24. Haporn, E. und H. ZELLER. 1944. Fertilitätsstudien an Drosophila I. Untersuchungen zum altersbedingten Fertilitätsabfall. Arch. Entw. mech. MORGENTHALER, H. 1951. Zytologische und histochemische Untersuchungen an diploiden und haploiden Keimen von Triton alpestris. Rev. suisse Zool. 58. SPEMANN, H. 1901. Entwicklungsphysiologische Studien am Tritonei I. Arch. Entw. mech. 12. N° 29. U. Rahm, Basel. — Beobachtungen an den Schuppentieren Manis tricuspis und Manis longi- caudata der Elfenbeinküste. (Mit 2 Textabbildungen.) Während meines dreijährigen Aufenthaltes an der Schwei- zerischen Forschungsstation an der Elfenbeinküste hatte ich Gelegenheit, das Weissbauchschuppentier Manıs (Phataginus) tricuspis (Rafinesque) und das langschwänzige Schuppentier Manis (Uromanis) longicaudata (Brisson) in Gefangenschaft zu halten und zu beobachten. Eine erfolgreiche Haltung ist nur bei einwandfreiem Gesundheitszustand der Tiere möglich. Durch Schlingenfallen oder Buschmesser verletzte Tiere gingen in Gefan- genschaft trotz Wundbehandlung in den ersten 8—14 Tagen ein. Die Schuppentiere lebten in einem grossen, vergitterten Raum im Erdgeschoss des Labors. Sie erwiesen sich als raffinierte Ausbrecher, 362 U. RAHM welche sich dank ihres Schuppenkleides durch kleinste Öffnungen hindurchzwängen konnten. Manis tricuspis : Ein frisch eingefangenes Weissbauchschuppen- tier ist sehr scheu und rollt sich zu der charakteristischen Kugel zusammen, die seine einzige passive Abwehrmöglichkeit darstellt. Der Kopf wird dabei gegen die Brust gelegt und seitlich von den Vorder- und Hinterbeinen geschützt. Der Schwanz wird um den ganzen Leib gerollt und oft hakt sich die Schwanzspitze in den Körperschuppen fest. Nur mit Mühe kann man das Tier entrollen und ist es endlich ausgestreckt, so überrascht einem eine aktive Abwehrreaktion des Tieres, es spritz dem „Gegner“ seinen Harn entgegen. SCHOUTEDEN ist der Ansicht, dass dies die Flüssigkeit der Analdrüse ist. Ich konnte jedoch einwandfrei feststellen, dass es sich um eine Harnabgabe handelt. Die Analdrüse wirkt nur sekundär mit. Oft wird auch nach einiger Zeit, wenn man das Tier weiter belästigt, Kot abgegeben. Manis tricuspis ist ausgesprochen nächtlich und sucht am Tage dunkle, geschützte Orte als Schlafstelle auf. Die Tiere sind ganz dem Baumleben angepasst und ich stellte ihnen in Gefangenschaft Äste zum Klettern zur Verfügung. Als Schlafstelle hatten sie in erhöhter Lage eine Kiste mit Holzwolle, welche oben zur Hälfte zugedeckt war. Die Tiere gruben sich jeweils ganz in die Holzwolle ein und schliefen meist als Kugel zusammengerollt. In der Regel suchten sie jeden Tag diese Schlafstelle erneut auf, doch kam es gelegentlich vor, dass sie ohne scheinbaren Grund eine andere Kiste oder einen geschützten Ort hinter den Kisten als Schlafstelle wählten. Die drei Exemplare, welche ich 1954 zusammen hielt, schliefen meist beisammen, oft sogar als grosser Kneuel ineinander verwickelt. Kurz nach Einnachten verliessen die Tiere ihre Schlafstelle und gingen auf die Suche nach Nahrung aus, die ich ihnen meist um diese Zeit darbot. Sie kletterten gerne an Kisten, Ästen und der- gleichen empor. Dabei pressen sie die Handballen seitlich an die Gegenstände um sich festzuhalten. Dann werden der Körper, die Hinterbeine und der Schwanz nachgezogen, worauf sich dann das Tier auf die gleiche Weise mit den Hinterextremitäten festhält. Der Schwanz dient oft zum Ausbalancieren des Gleichgewichtes, sofern er nicht selbst zum Festhalten verwendet wird. Obwohl das Weissbauchschuppentier sicher vorwiegend auf den Bäumen lebt, SCHUPPENTIEREN DER ELFENBEINKÜSTE 363 hält es sich aber nicht ungern auf dem Boden auf. Dies lässt sich schon daraus schliessen, dass viele Tiere mit den am Boden auf- gestellten Schlingenfallen gefangen werden. Die Weissbauchschuppentiere ernähren sich sowohl von Ter- miten als auch von Ameisen, doch ziehen sie eindeutig Termiten vor. Die Ameisen scheinen durch ihre Bisse Manis tricuspis weit stärker zu belästigen als Manis longicaudata. Das Weissbauch- schuppentier kann nicht alle Termitenbauten, die es in der Natur ABB. 1. Manis tricuspis mit Jungtier. findet, als Nahrungsquelle ausbeuten. Gewisse Termitennester wie zum Beispiel diejenigen von Cephalotermes, Cubitermes und Pro- cubitermes sind so hart, dass sie die Schuppentiere trotz der starken Grabwerkzeuge nicht aufzubrechen vermögen. Zerstückelt man solche Nester, so werden auch diese Termitenarten gefressen. Gibt man den Tieren hingegen die weicher gebauten Baumnester von Nasutitermes oder Microcerotermes, so beginnen sie sogleich mit dem Aufbrechen der Bauten. Die Klauen graben dabei haarscharf links und rechts der Schnauze, welche gleichzeitig in die im Nest entstehende Höhlung vordringt. Die lange, spitze Zunge ist ständig in Bewegung und sticht wie eine Nadel in die kleinen Gänge der Termitenbauten ein, um die Beute aufzunehmen. Die Zunge wird stets mit klebrigem Speichel benetzt. Viele Autoren bemerken, dass die Schuppentiere mit der Insektennahrung gleichzeitig auch Steinchen aufnehmen, die beim Zermahlen der Nahrung mithelfen 364 U. RAHM sollen. Von den 15 Exemplaren, die ich sezierte, wies nur eines solche Steinchen auf. Die Tiere, welche ich in Gefangenschaft hielt, hatten nie Gelegenheit, Steinchen oder Sand aufzunehmen und zeigten dennoch eine normale Verdauung. Es ist möglich, dass bei den beiden Baumformen Manis tricuspis und longicaudata die mit der Nahrung aufgenommenen Ameisen- und Termitennest- stückchen eine gewisse Mahlfunktion im Magen ausüben, aber regelmässig mit dem Kot wieder abgegeben werden. Die Tiere werden von einer eigentlichen Grabwut gepackt und reissen den Termitenstock auseinander oder höhlen ihn aus. Eigenartiger- weise ziehen sie es in der Regel vor, an einem Termitenhügel zu scharren, statt daneben frei auf dem Boden dargebotene Termiten aufzunehmen. Die Termitensoldaten beginnen sogleich das Schup- pentier anzugreifen und beissen sich mit den Kiefern an allen nicht mit Schuppen bedeckten Körperstellen fest. Während der Nahrungsaufnahme streift es sich mit den Vorderextremitäten die Termiten vom Kopfe ab. Die Augen sind durch starke Augen- lider geschützt, eine äussere Ohrmuschel fehlt, der Gehörgang ist leicht verschliessbar und die Nasenöffnungen sind sehr klein. Wird das Tier zu stark von den Termiten belästigt, so unterbricht es für kurze Zeit seine Mahlzeit und beginnt sich auf eine eigen- artige Weise der Angreifer zu entledigen. Um sich die Termiten an Brust und Bauch abzustreifen oder zu zerquetschen, rutscht es, alle Viere von sich streckend, über den Boden. Zwischen dem Rutschen richtet es sich jeweils wieder kurz auf, um erneut für die Rutschpartie einen Anlauf zu nehmen. Die zweite Putzprozedur gilt denjenigen Termiten, die sich unter den Schuppen verkrochen haben und sich an der Schuppenbasis festbissen. Es zwängt sich zwischen Kisten und anderen Gegenständen hindurch, auf eine Art und Weise, dass die Rückenschuppen stark aufeinander gepresst werden und die Termiten zerquetschen. Deshalb sind die Rückenschuppen bei alten Exemplaren immer stark abgenutz. Dann beginnt es von neuem mit der Mahlzeit. Die pro Nacht auf- genommene Termitenmenge beträgt 150—200 g, wie ich aus frei dargebotenen Termiten errechnen konnte. Ameisen werden als Nahrung auch aufgenommen, doch kann man das Weissbauch- schuppentier gut nur mit reiner Termitennahrung halten. Wichtig ist, dass die Tiere immer Wasser zur Verfügung haben, welches sie mit der Zunge lecken. SCHUPPENTIEREN DER ELFENBEINKÜSTE 365 Die wurstförmigen, harten Exkremente werden an irgend- welchen Stellen abgegeben. Obwohl sie öfters am gleichen Orte deponiert werden, kann man nicht von typischen Kotstellen sprechen. Das Weissbauchschuppentier lässt sich leicht eingewöhnen und zähmen. Schon nach 8 Tagen Gefangenschaft kamen die Tiere auf mich zu und rollten ‘sich nicht mehr ein, wenn ich sie berührte. Wenn ich am Tage in ihrem Gehege einen Termitenstock UBS, 2. ~ Manis longicaudata. zerkleinerte, kamen sie sogar aus ihrer Schlafstelle hervor. Jung- tiere, die ich zu den Adulttieren gesellte, wurden ohne weiteres adoptiert. Bekanntlich führen die Schuppentierweibchen ihre Jungen auf der Schwanzbasis spazieren, wo sie sich seitlich fest- klammern. Auch Adulttiere lassen sich öfters voneinander auf diese Art transportieren und gelegentlich hingen alle drei Exemplare so aneinandergekuppelt. Beim Schlafen rollt sich das Jungtier ın das Muttertier ein. Für die Haltung von Schuppentieren in Zoologischen Gärten wäre ein Nahrungswechsel unumgänglich. Ein Weissbauchschup- pentier konnte ich auf andere Nahrung umgewöhnen. Ich gab ıhm gekochte, gehackte Eier, gekochten Reis, zerkleinerte Bananen und hie und da auch fein geschabtes Fleisch. Zuerst bot ich ıhm neben dieser Nahrung alle 5 Tage wieder Termiten dar, dann 366 U. RAHM hielt ich es aber drei Monate nur mit anderer Kost. Die Tages- ration betrug ein halbes Ei, eine Handvoll Reis und eine halbe Banane. Für die Nahrungsumgewöhnung war es von grossem Nutzen, dass das Tier völlig zahm war. Leider starb es, als ich drei Wochen abwesend war und das Tier von einem Eingeborenen gepflegt wurde. Der Versuch zeigt immerhin, dass eine Nahrungs- umstellung unter günstigen Bedingungen und guter Pflege durch- führbar ist. Ein zwei bis drei Tage altes Jungtier konnten wir 5 Wochen lang mit Pelargon-Pulvermilch ernähren. Es nahm pro Mahlzeit 3—4 cem Milch alle 3 Stunden mit der Zunge auf. Vor jeder Mahl- zeit verstrichen 10-15 Minuten bis es bereit war, die Milch zu nehmen und es erwies sich als gutes Stimulans, das Junge an unserer Haut, besonders an den Wangen und Ohren zuerst lecken zu lassen. Manis longicaudata: Vom viel selteneren langschwänzigen Schuppentier konnte ich drei Tiere während einiger Wochen in Gefangenschaft halten. Ich stellte fest, dass sein Verhalten mit demjenigen des Weissbauchschuppentieres weitgehend überein- stimmt. Manis longicaudata ist jedoch ein ausgesprochenes Tagtier. Es verliess bei Tagesanbruch die Schlafstelle, tummelte sich im Raum und begann sofort zu fressen, wenn ich ihm Ameisen darbot. Alle Exemplare bevorzugten von Sonne beschienene Plätze im Gehege, wo sie, meist in etwas erhöhter Lage, lange bewegungslos ruhten. Die Nahrungsbeschaffung für das langschwänzige Schuppen- tier ist selbst in tropischem Gebiet schwierig, da es eindeutig Ameisen bevorzugt. Da die Ameisen bei der geringsten Störung an die Nestoberfläche kommen, braucht sich das Schuppentier nur hinzustellen und mit der Zunge die Ameisen wegzuwischen und aufzunehmen. Erst wenn nur noch wenige Ameisen auf der Nest- oberfläche vorhanden sind, beginnt auch Manis longicaudata mit den starken Krallen der Vorderextremitäten das Nest auf- zubrechen. Leider hatte ich nur kurze Zeit Exemplare von Manis longi- caudata, so dass ich nie einen Nahrungswechsel versuchte. Auch scheint mir diese Art viel heikler zu sein in Gefangenschaft. seide Schuppentierarten waren regelmässig von Zecken para- sitiert, die sich hauptsächlich an der Basis der Nacken- und Rücken- schuppen ansiedelten und sich dort in der Haut festsaugten. NEURALE INDUKTION BEI AMPHIBIEN 367 Es handelt sich sowohl bei Manis tricuspis als auch bei Manis longicaudata um Amblyomma cuneatum (Neumann), die mir in freundlicher Weise von Dr. J. Cotas BeLcouR bestimmt wurden. Die Cestoden, welche ich im Darm der beiden Schuppentierarten fand, werden von Prof. J. G. Baer bearbeitet. LITERATUR Bicourpan et Pruniger. 1937. Les Mammifères sauvages de l'Ouest africain et leur milieu. Montrouge, Jean de Rudder. DEKEYSER, P. L. 1953. Les Pangolins. Notes Africaines IFAN, Dakar. No 57. Hart, R. T. 1934. The Pangolins and Aard-Varks collected by the American Museum Congo expedition. Bull. Amer. Mus. Nat. Hist. LXVI. JEANNIN, A. 1936. Les Mammifères sauvages du Cameroun. Paris. Pocock, R. I. 1924. The external characters of the Pangolıns. Proc. Zool. Soc. London. Raum, U. 1953. Über einige Säugetierfallen der basse Côte d’ Ivoire. Acta Tropica, Basel. SCHOUTEDEN, H. 1930. Les Pangolins. Rev. Zool. et Bot. Afr. XVII (4). Ne 30. P. D. Nieuwkoop, Utrecht. — Die neurale Induk- tion bei Amphibien. Autonomie und Abhängigkeit als Leitprinzipien. (Hubrecht Laboratorium, Utrecht.) Die Schule SPEMANNS hat gezeigt, dass die Neuralinduktion ein vom Urdarmdach abhängiger Prozess ist, der sich während der Gastrulation vollzieht. Von dieser Abhängigkeit leiten sich die Begriffe der Induktion und der Determination ab. Diese Entwick- lung führt schliesslich zu dem wohlbekannten Bau des Zentral- nervensystems. SPEMANN zeigte 1931, dass die regionale Gliede- Rev. SUISSE DE Zoot.., T. 62, 1955. 26 368 P. D. NIEUWKOOP rung des induzierten Nervensystems zum grössten Teil auf regionalen Unterschieden der Induktion beruhen muss, da der vordere Teil des Urdarmdaches (die junge Urmundlippe) Kopf und der hintere Teil (die alte Urmundlippe) Rumpf und Schwanz induziert. Die regionale Lage des Implantates im Wirt kann jedoch die Induktion beeinflussen, sodass noch kein endgültiges Muster existieren kann. Die DaLco-PasteELssche Schule hat 1937/38 den Ursprung der Regionalität auf rein quantitative Unterschiede zurückzuführen versucht und den Begriff des morphogenetischen Potentials ent- wickelt. Durch eigene Arbeit am Hubrecht Laboratorium hat sich jedoch in den letzten Jahren das Grundproblem der neuralen Induktion wesentlich verändert. | Mittels einer neuen Technik der Implantation von Ektoderm- falten, Nizuwkoop et al. 1952, können die Induktionsverhältnisse lokal qualitativ und quantitativ analysiert werden, da sich die verschiedenen Einflüsse je nach ihrer Stärke in den Falten aus- breiten. Ob man es hier mit Diffusionsvorgängen oder mit ganz anderen Prozessen zu tun hat, ist noch eine offene Frage. Es zeigt sich, dass die Lage des Implantats in der Neuralplatte den Cha- rakter der Induktion bestimmt. Im prächordalen Bezirk bilden sich prosencephale Gehirnteile mit dem Telencephalon in apikaler Position. Im rhombencephalen Gebiet sind die Induktionen recht kompliziert und zeigen eine ganze Serie von Gehirnteilen: basal ein Rhombencephalon und mehr apikal alle mehr kranialen Gehirnteile. Das gilt auch noch für das vorder Rückenmark, obwohl sich hier die prosencephalen Strukturen kaum durchsetzen können und ver- hältnismässig klein werden. Im kaudalen Rumpf, wo sich basal Rückenmark entwickelt, bilden sich im apikalen Teil des aktivierten Ektoderms als Ausdruck kranialer Tendenzen nur noch rhombence- phale Strukturen. Unter Berücksichtigung der Tatsache, dass kom- petentes Ektoderm nach künstlicher Aktivierung durch erhöhte oder erniedrigte Wasserstoflionenkonzentration nicht nur neurale sondern auch rein prosencephale Strukturen bildet (HOLTFRETER 1944-47), wurde die folgende Erklärung der Faltenimplantatver- suche entwickelt. Es gibt zwei verschiedene Induktionsprozesse: eine Aktivierung des Ektoderms, welche die Grösse des Neural- gebietes bestimmt und dann zur autonomen Ausbildung prosen- cephaler Strukturen führt; und 2. ein regionaler Prozess der NEURALE INDUKTION BEI AMPHIBIEN 369 Transformation, der je nach der Intensität, die Entwicklung mehr oder weniger stark in kaudaler Richtung ablenkt. In den Falten kommt die Zusammenarbeit autonomer und abhängiger Ent- wicklungsfaktoren in Form einer abgestuften Gliederung zum Aus- druck. Neuerdings haben wir uns (Nieuwkoop & v. NICHTEVEGT 1954) noch einer weiteren Technik bedient, der sog. „Sandwich“- Technik. Auch dabei ergab sich der gleiche Gliederungsprozess, doch erfolgte die Gliederung nicht nur in einer Richtung, sondern konzentrisch. Beide Methoden führen zu den gleichen Ergebnissen. Die beiden Induktionswirkungen, welche zur Aktivierung und Transformation führen, haben eine verschiedene Verteilung im Urdarmdach. Sara hat in Utrecht die kranio-kaudale Verteilung mit der Sandwichtechnik untersucht (‚joint team-work“-Publika- tion 1955). Die Aktivierung steigt rasch an, hat ihr Maximum am Vorderende des Chordabereichs und sinkt in kaudaler Richtung wieder rasch ab, um im Schwanz-mesodermbereich fast ganz zu verschwinden. Dagegen steigt die Transformation erst im rhomben- cephalen Gebiet an und nimmt in kaudaler Richtung immer mehr zu. Wie schon SPEMANN gezeigt hat, ist der Induktionsprozess ein dynamischer Prozess. Leider hat man den dynamischen Charakter der Induktion später oft zu wenig beachtet, und den Induktions- prozess viel zu statisch betrachtet. Vor kurzem haben WADDINGTON & Yao 1950 wieder auf die Bedeutung der Dynamik hinge- wiesen. ; Frau EyarL-Gırapı 1953 hat den dynamischen Charakter klar hervorgehoben, nachdem sie durch die zeitliche und räumliche Unterbrechung der Induktion zeigen konnte, dass während der Gastrulation eine aktivierende Welle, welche vom prächordalen Urdarmdach ausgelöst wird, im Ektoderm von hinten nach vorne geht. Darauf folgt eine Welle von transformierenden Einflüssen, welche während der Gastrulation an Intensität zunimmt, wenn mehr kaudale Teile des Urdarmdaches eingerollt werden. Das bedeutet, dass das präsumptive Rückenmarkgebiet alle Stufen der Aktivierung und Transformation durchläuft, bevor es endgültig zu Rückenmark determiniert wird. Vielleicht gilt dies auch für das Schwanzmesoderm. Die Versuche von HoLTFrRETER 1944-47 über die künstliche Aktivierung, welche in den letzten Jahren von Yamapıa 1950 und im vorigen Jahre von GLENISTER und Horı in Utrecht wieder 370 P. D. NIEUWKOOP aufgenommen wurden, zeigen, dass die aktivierende Wirkung wahrscheinlich ziemlich unspezifischer Natur ist. Hort und Nieuw- xoop 1955 konnten zeigen, dass die Aktivierung dem Alles oder Nichts-Gesetz folgt, indem entweder keine cder eine maximale Reaktion auftritt. Es entwickeln sich nämlich unter der Einwirkung denaturierter Induktoren (Chorda) und unter dem Einfluss schädigender Wirkungen von Salzlösungen prosencephale Gebilde, welche sich, obwohl sie von ganz verschiedener Grösse sein können, in mediane Strukturen des Nervensystems differenzieren: sie bilden entweder kleine telencephale Hemisphären oder Augenstrukturen (Tapetum und bezw. oder Retina). Sind die neuralen Gebilde grösser, so entwickelt sich ein Prosencephalon mit tel- und dien- cephalen Teilen. HoLTFRETERS Ausdruck „Release mechanism“ (Entriegelungs-Vorgang) scheint mir zur Charakterisierung der Aktivierung am besten geeignet. Den entstehenden Gebilden fehlt jede Neuralleistenstruktur ! Die Differenzierung ist entweder epi- dermal oder neural. Die Neuralleistenstrukturen bilden sich durch Auflockerung der peripheren Zellen der Neuralinduktion sobald auch schwach transformierende Einflüsse wirksam sind. Wenn stärkere transformierende Einflüsse wirksam sind, wird die ganze Entwicklungsrichtung offenbar abgelenkt (,joint team-work“- Publikation 1955). Es ist sehr interessant, dass die weitere Ent- wicklung zu Rhombencephalon oder Rückenmark offenbar wieder autonom vor sich geht, wenn der transformierende Einfluss lange genug eingewirkt hat (einige Stunden). Auch hier sind die abhän- gigen Entwicklungsphasen offenbar kurz, und sind sie zwischen längere Phasen mit autonomer Entwicklung eingeschaltet. Vor kurzem hat Frl. BOTERENBROOD eine Analyse der Selbst- organisationsfähigkeit des Ektoderms in Angriff genommen. Die Experimente zeigen, dass desaggregierte und nachher reaggregierte vordere Neuralplatte zusammen mit Ektoderm, im Stande ist, nicht nur eine Segregation in Ektoderm, Neuralleiste und Neural- gewebe herbeizuführen, sondern auch alle essentiellen prosen- cephalen Organdifferenzierungen neu zu bilden. Es zeigen sich verschiedene Organisationstypen, die teilweise von mechanischen Faktoren abhängig sind. Den höchsten Realisationsgrad zeigen die Augen (mediane Strukturen der Neuralplatte), welche oft einen stark dominierenden Einfluss haben (vergleiche LEHMANN 1948). Man darf schon hieraus schliessen, dass im autonomen Segrega- NEURALE INDUKTION BEI AMPHIBIEN 371 tionsprozess das Prinzip der physiologischen Dominanz eine sehr wichtige Rolle spielt. Das kompetente Ektoderm ist offenbar ein hochgeladenes System, in welchem alle Energiequellen und Enzymsysteme schon vorhanden sind, welche für eine vollständige Entwicklung und Differenzierung notwendig sind. Die erste Phase der Induktion, die Aktivierung, ist nur eine Entriegelung dieser wahrscheinlich teilweise inaktiven Systeme. Hierfür kann man der Begriff des morphogenetischen Potenzials, welcher quantitativ verschiedene Aktivitätszustände und nicht gleichberechtigte nebeneinander- stehende Entwicklungsrichtungen voraussetzt, kaum anwenden. Ob man diesen Begriff noch für die Transformation anwenden kann, welche einen quantitativ gestuften Charakter zeigt, ist ebenfalls fraglich, da es sehr gut möglıch ist, dass z.B. ein anderes Enzymsystem durch den transformierenden Einfluss deblockiert wird, und dass auch hier eine maximale Leistung autonom zustande kommt. LITERATURVERZEICHNIS Darco, A. & J. Pısteeıs. 1937. Arch. de Biol. 48: 4, 669-710. — 1938. Bull. Acad. Roy. Med. Belg., 6° serie, 3: 261-308. EyaL-GiLapi, H. 1954. Arch. de Biol. 65: 2, 180-260. HOLTFRETER, J. 1944. J. Exp. Zool. 95: 3, 307-340. — 1945. J. Exp. Zool. 98: 2, 161-209. — 1947. J. Exp. Zool. 106: 2, 197-222. om wb. Dy. Nruwkoor. 1955. Proc. R.. Acad. Sci. A’dam (im Druck). LEHMANN, F. E. 1948. Arch. Klaus-Stiftung f. Vererb. forsch. 23: 3/4, 568-573. Nieuwxoop, P. D. and others 1952. J. Exp. Zool. 120: 1, 1-108. =e «G. vy. NierevecHt. 1954: J. Embryol. exp. Morph. 2: 3, | 175193. — and collaborators (joint team-work publication). 1955. Proc. R. Acad. Sci. A’dam (im Druck). SPEMANN, H. 1931. Roux’ Arch. 123: 390-517. WADDINGTON, C. H. & T. Yao. 1950. J. Exp. Biol. 27: 2, 126-144. YAMADA, T. 1950. Embryologia I: 1, 1-20. 372 K. GÖSSWALD No 31. Karl Gösswald, Würzburg. — Zur Kastenbestim- mung bei Ameisen. (Institut f. Angewandte Zoolögie der Universität Würzburg.) I. EINLEITUNG UND PROBLEMSTELLUNG. Die Bildung von Insektenstaaten ist geknüpft an eine Sonderung ihrer Gemeinschaft in Geschlechtstier- und Arbeiterkasten. Indem die Hauptmasse des Insektenvolkes, nämlich die sog. Arbeiterkaste, zufolge ihrer physischen und psychischen Organisation im wesent- lichen auf eigene Fortpflanzung verzichtet, ist der Grund gelegt zu einem reibungslosen Zusammenleben, das andernfalls an dem Fortpflanzungstrieb und Brutegoismus der Einzelindividuen schei- tern müsste, weil in den Tierstaaten der Zusammenschluss ja keineswegs wie beim Menschen auf höheren Motiven fussen kann. Darüber hinaus werden bei den Insektenstaaten durch die erwähnte organische Differenzierung Kräfte frei für eine spezifische Weiter- entwicklung sowehl der Arbeiterkaste wie der Geschlechtstierkaste mit dem Erfolg der Entfaltung eines hohen Arbeits- und Fort- pflanzungspotentials zum Vorteil des Gesamtvolkes. Wegen dieser grundlegenden Bedeutung der Kastendifferen- zierung für das soziale Zusammenleben der staatenbildenden Insekten verdient die Frage nach den Vorgängen, die zur Bildung der Kasten führen, unser besonderes Interesse. Ein Sammelreferat unserer Kenntnisse zur Kastenbildung sämtlicher staatenbildender Insekten ıst nıcht vorgesehen; auch im Rahmen der Ameisen muss ich mir zeitbedingt Beschränkungen auferlegen, indem ich haupt- sächlich auf eigene Ergebnisse Bezug nehme und vor allem auf solche, die ich in Zusammenarbeit mit meinem Mitarbeiter Dr. Brer bet Waldameisen (Formica rufa L.) gewonnen habe. Wir stehen in den allerersten Anfingen und miissen bescheiden sagen, dass wir weit davon entfernt sind, allgemein gültige Gesetzmässigkeiten aufzeigen zu können. Sogar bei nahe stehenden Arten sind die Ergebnisse sehr verschieden ! Bevor wir auf unser eigentliches Thema eingehen, sei in Erin- erung gebracht, dass die Arbeitereigenschaften durch Voll- ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 313 weibchen, also sog. Königinnen, vererbt werden. Zwar sind die Arbeiterinnen mancher Arten in der Lage Eier zu legen, aus denen sich zumeist gg entwickeln, aber dieser Weg der Vererbung von Arbeitereigenschaften stellt eine Ausnahme dar. Die Kastendetermination (= KD) kann auf verschiedenen Ursachen beruhen. Während dem Unterschied zwischen der Bildung von Vollweibehen und Arbeiterinnen überwiegend tro- phogene und blastogene Faktoren zugrunde liegen, ist der Unter- schied zwischen gg und 9° durch den Chromosomenmechanismus und zwar überwiegend im Sinne Dzierzon’s bestimmt. Zur Aus- gestaltung des Phaenotyps jeder Kaste wiederum wirken sekundäre Faktoren aus der engeren und weiteren Umgebung mit. Ungelöst ist die Frage nach den Vorgängen, die bei sozialparasitischen Ameisenarten zur allmählichen Rückbildung des Arbeiterstandes bis zur völligen Arbeiterlosigkeit geführt haben. II. DETERMINATION von 99 UND 5. Bisher standen sich bekanntlich zwei Anschauungen über die Ausprägung des weiblichen Dimorphismus der Ameisen gegenüber, die blastogene, hauptsächlich vertreten durch Forel und die tro- phogene mit Emery an der Spitze. Da der Ausdruck blastogen später in recht verschiedener Bedeutung gebraucht und zum Teil dem Terminus genetisch gleichgestellt wurde, sei ausdrücklich betont, dass wir bisher für eine genetische, also auf chromosomalen Verschiedenheiten beruhende Differenzierung des Weibchen- und Arbeiterinnenstandes in unseren Experimenten keinen Anhalts- punkt gewinnen konnten. Unter der Bezeichnung „blastogen“ fassen wir sämtliche Faktoren der Kastendetermination zusammen, die ohne von den im Kern bzw. Cytoplasma lokalisierten Genen der Eizelle selbst ihren Ausgang zu nehmen bis zur Ablage des Eies auf die Oozyte einwirken. Die reine trophogene KD weist auf eine Beeinflussung der Larven durch den Vorgang ihrer Ernäh- rung hin. Nun kann aber auch die blastogene KD durch Ernährung vordisponiert sein und zwar durch die Art und Weise, wie die Oocyten in den Ovariolen mit Nährstoffen versorgt werden. Damit ist bei der blastogenen KD ein trophischer Einfluss bereits in einem frühen Entwicklungsstadium des Eies wirksam, statt wie bei der 374 K. GÖSSWALD trophogenen KD erst im Larvenstadium. Das Eı bekommt dann bei dieser Art der blastogenen KD unter bestimmten Voraus- setzungen die Potenz für die Entwicklung sowohl zum Vollweibchen wie zur $ mit. Endgültig wird die Entwicklung solcher bipotenter Eier zum Vollweibchen bzw. zur è im Fall der Kleinen Roten Wald- ameise erst im Larvenstadium realisiert. So können also blastogene und trophogene KD ineinander übergreifen. 1. Nachweis blastogener Differenzierung der weiblichen Kasten bei der Kleinen Roten Waldmeise (Formica rufopratensis minor). Die polygyne Kleine Rote Waldameise eignet sich wegen der Vielzahl ihrer Königinnen besonders gut zu Versuchen über die KD. Es ist also leicht, genügend Königinnen der Kleinen Roten Waldameise zu gewinnen. Ihre Arbeiterinnen sind allerdings in Gefangenschaft verhältnismässig schlecht zur Aufzucht von Brut geeignet, vielleicht gerade deshalb, weil die Nester wegen des Königinnenreichtums besonders individuenreich sind und auch in solchen Fällen die Abspaltung von $$, die unter natürlichen Verhältnissen in grossen Mengen zusammenwirken, einen stärkeren Eingriff bedeutet als bei weniger individuenreichen Kolonien. Die 29 der rel. individuenärmeren Wiesenameise Formica pratensis leisten jedoch zur Aufzucht auch der Waldameisen als Ammen ausgezeichnete Dienste. Selbstverständlich liefen parallel Versuchs- reihen mit Waldameisen-33 als Pflegerinnen der Brut, da man anfänglich nicht wissen konnte, wie sich die Verwendung fremd- artiger ©9, die ganz andere trophische Eigenschaften mitbringen konnten, auswirken würde. Solche Vorsicht war umso mehr gebo- ten, als bei den Waldameisen und den Wiesenameisen ein ganz anderer Rhythmus in der Aufzucht von Geschlechtstieren zutage trıtt. Während nämlich die Waldmeisen nur einmal im Jahr ein Geschlechtstiergelege, und zwar im Frühjahr zur Reife bringen und anschliessend nur 9% entwickeln, ziehen in klimatisch wärme- begünstigten Gegenden, wie im Mittleren Maingebiet, die Wiesen- ameisen regelmässig im Frühjahr und im Spätsommer Geschlechts- tere, dazwischen und darnach 9%, auf. In mässig warmen Gegenden, z. B. bei Berlin-Eberswalde, hat auch die Wiesenameise nur ein einziges Geschlechtstiergelege im Jahr und zwar etwas später als die Waldameisen. Ich muss auf diese Besonderheiten hinweisen, | Al sie für die Ergebnisse der KD mit von Bedeutung sind und die ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN STO Kleine Rote Waldameise und die Wiesenameise zwei verschiedenen Typen der KD angehören. Königinnen der Kleinen Roten Waldameise, die aus einem während der Winterruhe ausgegrabenen Nest stammend im Labo- ratorium bei einer Temperatur von 27° C gehalten wurden, legen zunächst eine grosse Zahl von Eiern ab. Hierauf lässt die Lege- tätigkeit nach, bis sie einige Tage ganz eingestellt wird, um anschlies- send mit einer geringeren, aber nunmehr lange Zeit regelmässig anhaltenden Eiproduktion fortgesetzt zu werden. Zahlreiche Auf- zuchtversuche mit arteigenen 99 haben ergeben, dass nur aus den zuerst abgelegten Eiern, die wir als Winter-Eier (w-E) bezeichnen, sich Geschlechtstiere entwickeln, während aus den später abge- legten Sommer-Eiern (s-E) bei der Kleinen Roten Waldameise nur OS hervorgehen. In Übereinstimmung mit diesen biologischen Ergebnissen früherer Freilandbeobachtungen und nunmehr durchgeführter Laboratoriumszuchten ergab sich bei der Kleinen Roten Wald- ameise nach Untersuchungen von Bier ein Saisondimorphismus der Oocyten. Während der Oogenese zeigen die Nahrzellen und vor allem deren Kerne jahreszeitlich ausgeprägte Unterschiede. Der grösste Kerndurchmesser, gewonnen aus jeweils 30—50 Einzelmes- sungen an 26 Eierstöcken, wird vor und während der Ausbildung der Winter-Eier erreicht. Nun wird weiterhin das zu bestimmten Zeiten vergrösserte Nährzellkernvolumen in dem gleichen Masse wie die Kerngrösse zunimmt, begleitet von weiteren Anzeichen erhöhter Ribonukleinsäure- und Eiweissynthese, nämlich von einer Vergrösserung der Nucleolen und Ausbildung einer stark basophilen Kernmembran. In der Oocyte selbst wirkt sich der Saisondimorphismus des Nährfaches so aus, dass bei grossen Nährzellkernen im hinteren Pol der Eizelle grosse, ribonuclein- säurehaltige, dotterfreie Plasmaregionen entstehen, während in den von kleinen Nährzellkernen versorgten Oocyten an der gleichen Stelle nur ein schmaler basophiler Saum gebildet wird, der oft mit dem Keimhautblastem ganz verschmolzen ist. Zur Zeit der Winterruhe befindet sich keine Brut in den Nestern der Waldameisen und der Wiesenameise. Nach dem Erwachen aus der Winterruhe erlangen die Oocyten mit den grossen Polplasmen ihre endgültige Grösse und werden nach der Sonnungsperiode, in der sich die 2? und $9 auf der Nest- 376 K. GÖSSWALD oberfläche den wärmenden Sonnenstrahlen aussetzen, abgelegt. Nach der Sonnungsperiode wird ein eigener Wärmehaushalt in den Nestkuppeln aufrecht erhalten und dieser Zeitpunkt wird in der Jahreskurve der Nährzellkerngrösse durch den steilen Abfall der Kernvolumina angezeigt. Nunmehr beginnt die Ablage der Sommer- eier, aus denen 59 entstehen. Es erscheint zunächst merkwürdig, dass bei den Waldameisen die Aufzucht der Geschlechtstiere gerade im zeitigen Frühjahr vor sich geht, wenn die Nahrungsquellen der Umgebung noch sehr dürftig sind. Aber bereits im Herbst des Vorjahres, wenn die Entwicklung der Brut längst abgeschlossen ist, sammeln die Waldameisen weiterhin eifrig erbeutete Insekten und Rinden- lausexkremente. Gräbt man im Winter Nester aus, so zeigt sich, dass das Gaster vieler 95 prall gefüllt ist mit Fetterkör- pern, und diese liefern vermutlich auf dem Weg über Speichel- drüsensekrete die hochwertige Nahrung zur schnellen Aufzucht der Geschlechtstiere in der nahrungsarmen Frühjahrszeit. Zur Klarstellung dieses trophischen Zyklus der $$ laufen seit einigen Jahren histologische Untersuchungen an Fettkörpern und Futter- saftdrüsen. Die Ablage der Wintereier kann durch fortgesetzte Kälteein- wirkung auf rechtzeitig ausgegrabene Königinnen bis in den Sommer hinein verzögert werden. Hierbei bleibt bei der Kleinen Roten Waldameise die winterliche Kerngrösse der Nährzellen erhalten. Solche Königinnen schreiten, sobald man sie in höhere Temperatur von etwa 27° C bringt, innerhalb weniger Tage zur Eiablage, auch wenn sie nur von vereinzelten 5% im Formikarium gepflegt werden. Dagegen findet die später einsetzende Produktion der Sommereier nur dann statt, wenn die Königinnen durch eine grössere Zahl von Pflegerinnen versorgt werden. Nun ist es aber auch im Winter möglich, den Sommer-Eityp zu gewinnen, wenn man lang vor dem Zeitpunkt der natürlichen Sonnung und ersten Eiablage bereits etwa im Dezember aus- gegrabene 99 der Einwirkung hoher Temperatur aussetzt. So beginnt bald die Produktion der Winter-Eier und nach Unter- brechung anschliessend die Ablage der Sommer-Eier noch im Januar-Februar. Es ist also möglich, für Experimente vom Dezem- ber an, wenn die Nährzellen ihre maximale Grösse bereits erreicht haben, bis in den Hochsommer einerseits Winter-Eier und anderer- ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN SU seits nach Ablage der Wintereier bereits im Winter Sommer-Eier zur Verfügung zu haben. Die beginnende Vergrösserung der Nährzellkerne ist keine reine Funktion der Winterkälte, sondern mehr durch die Speicherung von Nahrungsreserven im Herbst bedingt, wie die Grösse der Nährzellkerne bei 99 erkennen lässt, die nach der Ablage ihrer Wintereier in 2 Monate dauerndem Aufenthalt bei 4°C keine steigende Tendenz der Nährzellkern-Volumina erkennen lassen. 2. Nahrungskonkurrenz der Königinnen als Hindernis der Entwicklung von Geschlechtstier-Brut bei der Kleinen Roten Waldameise. Die Aufzucht von Geschlechtstieren aus Winter-Eiern gelang zunächst im Formikarıum niemals in Anwesenheit von Königinnen der eigenen Art, sondern nur bei weisellosen 9-Gruppen der Kleinen Roten Waldameise und bei 53 der Wiesenameise In solchen weisellosen %-Gruppen wiederum ist die Aufzucht der Winter-Eier zu Vollweibchen an eine Mindestzahl von Pflegerinnen gebunden. Kolonie-Gruppen von 500 bis 1200 SS werden im einfachen Formikarium durch die Anwesenheit von 5—12 99 so beeinflusst, dass auch aus Winter-Eiern, die an sich die Potenz hätten, sich zu Geschlechtstieren zu entwickeln, nur 99 aufgezogen werden und dazu manchmal auffallend viele Pseudogynen. Dagegen entwickeln sich die gleichen Winterei-Gelegen entnommenen Eier in entspre- chend grossen weisellosen ¢-Gruppen sowohl der Kleinen Roten Waldameise wie der Wiesenameise ausnahmslos zu 99. Sind jedoch die $-Gruppen zu klein, dann können sie auch in Abwesenheit der Königin keine Vollweibchen aus Winter-Eiern aufziehen. Die kleinste Wiesenameisen-5-Gruppe, bei der sich noch Waldameisen- 22 entwickelten, umfasste 50 35; mit der höheren Zahl steigt die Befähigung zur 9-Aufzucht. Gruppen mit nur 20 Wiesenamei- sen-95 ziehen aus den Winter-Eiern $9 und gelegentlich Pseudo- gynen auf; letztere unterscheiden sich nicht durch Grösse, sondern durch besondere Thoraxform von den 39. Pseudogynen treten bekanntlich bei der Blutroten Raubameise (Raptiformica san- guinea) infolge Befalls ihrer Kolonie mit dem Büschelkäfer (Lomechusa strumosa) und bei der Wald- und Wiesenameise bei Anwesenheit von Atemeles auf. Im Laboratorium waren aber diese Symphilen-Käfer, die von den Ameisen wegen ihrer Exsudatorgane ‘ 378 K. GOSSWALD freundschaftlich gepflegt werden, nicht zugegen. WasMANN nahm an, dass die Pseudogynen ein Umzüchtungsprodukt der 99 aus ursprünglichen 9-Larven darstellen. Durch Ausfall von $-Brut, die von den Käferlarven verzehrt wird, sollen die $$ zu dieser Umzüchtung veranlasst worden sein. Mit mehr Wahrscheinlichkeit sind die Pseudogynen bei Anwesenheit der Käfer eine Folge der Nahrungskonkurrenz der Käfer-Larven, die nicht nur Ameisenbrut verzehren, sondern auch zusätzlich von den Arbeiterinnen gefüttert werden. In unseren Versuchen aber ist die Entstehung von Pseudo- gynen im einen Fall durch den Mangel an Pflegerinnen und im anderen Fall durch die Anwesenheit von Königinnen im Formika- rium, also durch die Nahrungskonkurrenz der letzteren, bedingt. Da rein quantitativ betrachtet auch noch 20 pratensis-9% wenigstens ein 9 aufziehen müssten, nachdem 50 pratensis-9% immerhin unter sonst gleichen Bedingungen noch mindestens 3 99 zur Reife bringen, ist an einen Gruppeneffekt zu denken, der als Auslöser wirken könnte für die Bildung eines kastendeterminieren- den Wirkstoffes, wie er für Bienen nachgewiesen ist. Die Determination der weiblichen Kasten wird im frühen Larvenstadium vollzogen. Aus 6 Zuchten mit je 20 99 wurden die aus Winter-Eiern hervorgegangenen Larven 48—72 Stunden nach dem Schlüpfen entnommen und 300 $$ starken Gruppen, die nach ihrer Starke QQ aufziehen könnten, zugesetzt. Es entwickelten sich aber 72. Desgleichen stützt ein Gegenversuch die Vermutung, dass innerhalb 3 Tagen die Weibchen-Kaste endgültig determiniert ist. Aus vier grossen $-Gruppen, die selbst später aus Winter- Kıern nur 99 aufzogen, wurden bereits 3 Tage alte Larven ent- nommen und 6 Gruppen von je 20 8% zur Aufzucht übergeben. Trotz anfänglicher Pflege gelang die Weiterzucht nicht, woraus vielleicht geschlossen werden kann, dass die 3 Tage alten Larven bereits zu 99 determiniert waren, sich ihre Entwicklung aber in den zu kleinen $-Gruppen nicht vollenden konnte. Die Tatsache, dass im Laboratorium die Aufzucht von Voll- weibchen bisher nur in weisellosen %-Gruppen gelang, während im "reien doch bei der Kleinen Roten Waldameise schätzungsweise Königin auf ca. 1000 5% kommt und hier gleichwohl im Frühjahr ch Geschlechtstiere entwickeln, gab Veranlassung zu weiteren ‘perimenten mit verschieden stark erwärmten Nestkammern. ‘tn Freien ziehen sich die Königinnen nämlich nach der Sonnung ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 319 in tiefe kühle Nestkammern zurück. Die Larven werden weiter oben in wärmeren Nestschichten aufgezogen. Auf solche Weise kommt eine physiologische Trennung der Königinnen und ihrer Pflegerinnen einerseits und der Brut sowie deren Ammen anderer- seits zustande. In einem 1954 (vgl. S. 310) beschriebenen Formikar-Typ wurde das Ziel einer physiologischen Trennung der Königinnen von der Brut und deren Pflegerinnen erreicht. Ein Zurückwandern der Königinnen wurde mechanisch durch den Einbau von Schiebern verhindert, die bei Versuchsbeginn den ganzen Durchgang offen liessen und nach Abwanderung der 99 so gestellt wurden, dass zwar die 99 mehr oder weniger ungestört durchlaufen konnten, die grösseren 99 jedoch zurückbleiben mussten. Ferner wurde den Ameisen durch den Einbau eines wärmeisolierten Nestteiles der Anreiz gegeben, einen eigenen Wärmehaushalt wie im Freien in der Nestkuppel aufzubauen, indem zwischen der erwärmten Kammer und der mittleren Kammer ein Dewargefäss hinter einer Abschir- mung zur Verfügung stand. Die Laboratoriums-Temperatur betrug am Morgen 19° + 1°C, nach längerer Einwirkung eines Infrarotstrahlers stieg die Temperatur in dem gegen die Strahlen abgeschirmten Dewargefäss schliesslich auf 27,5° C, während die Raumtemperatur sich nur um 0,5°C erhöhte. Bei der gleichen Versuchsanordnung ohne Ameisen zeigte das Dewargefäss keine Temperaturerhöhung gegenüber der Raumtemperatur. Somit kann die Temperatursteigerung nur auf die Tätigkeit der Ameisen zurückgeführt werden. Mit der Einwirkung der Wärmestrahlen setzte starkes Hin- und Herlaufen der 55 vom Dewargefäss nach der bestrahlten Kam- mer ein, das erst nach dem Ausschalten der Infrarotlampe nach- liess. Auf dem Rückweg trugen viele 95 zusammengerollte Gefähr- tinnen, die wohl aufgewärmt waren und im Dewar-Gefäss, vielleicht in Verbindung mit dem hier vor sich gehenden erhöhten Stoff- wechsel, gewissermassen wie Wärmflaschen, einen eigenen Wärme- haushalt aufbauen halfen. Ohne auf Einzelheiten der Protokolle einzugehen, sei erwähnt, dass nach der physiologischen Trennung der Königinnen in der kühlen Kammer, in grosser Zahl ausschliesslich Geschlechtstiere aufgezogen wurden. Es wurde zusammenfassend bei dieser Versuchsanordnung folgendes festgestellt: eine räumliche Trennung von Königinnen und Brut, Verbleiben der Brut bei den 380 K. GÖSSWALD aktiven SS im warmen Nestteil, Verlangsamung des Stoffwechsels der Königinnen in der niedrigen Temperatur, z. B. ersichtlich aus einer Verminderung des Nahrungsbedarfes pro Zeiteinheit und verminderte Versorgung durch die 99. Die Verbindung zwischen dem warmen Brutnest und dem kalten Königinnen-Nest wird nur durch eine geringe Zahl von $$ aufrecht erhalten. Durch Farbmarkierung von 85 konnte festgestellt werden, dass sich der Wechsel der 53 vom warmen zum kalten Nestbereich nur langsam vollzieht und nicht mit dem ständigen Hin- und Herlaufen der bereits durch Wärme aktivierten 55 zwischen der bestrahlten Kammer und dem Dewargefäss zu vergleichen ist. So darf auch angenommen werden, dass die in den 83 in Form von Fettkörpern überwinterten Nahrungsreserven nicht plötzlich nach dem Erwachen aus der Winterruhe auf einmal im ganzen Volk aktiviert werden, sondern allmählıch, so dass sıe für die Dauer der Aufzucht von Geschlechtstieren ausreichen. Auch im Freien nehmen nicht auf einmal sämtliche ¢ an der Sonnung teil, sondern man kann in tieferen Nestkammern noch einige Zeit inaktive $9 mit dem Vollbesitz der Fettkörperreserven feststellen. Auf solche Weise wird Zeit gewonnen zum Anschluss an die wieder insektenreichere Vegetationsperiode. Gegen Ende der Aufzuchtzeit der Geschlechts- tiere ist ein Nachlassen der Ernährungspotenz der $9 zur Aufzucht von Geschlechtstieren sowohl im Formikarium wie im Freien deutlich zu erkennen, indem dann die $$ wie die dd gegenüber den zuvor wohl besser versorgten Tieren einwandfrei an Grösse zurückbleiben. 3. Nachweis eines Jahreszyklus starker trophischer Potenzen bei Arbeiterinnen der Wiesenameise gegenüber geringer trophischer Potenz bei der Kleinen Roten Waldameise. Die bisherigen Darlegungen über die blastogene Differenzierung der Entwicklungspotenzen im Eistadium beziehen sich auf die Kleine Rote Waldameise. Bei der nahestehenden Wiesenameise könnte die bereits erwähnte zweimal im Jahr wiederholte Aufzucht von Geschlechtstieren entweder durch das zweimalige Auftreten uerzu bestimmter Eitypen oder durch wiederholtes Vorkommen einer geschlechtstierbestimmenden physiologischen Disposition der \rbeiterinnen bedingt sein. ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 381 Untersuchungen der Oogenese bei der Wiesenameise haben ergeben, das zwar ein Jahreszeitlicher Dimorphismus der Nähr- zellkerne vorhanden ist, aber dieser weist bei weitem nicht die deutliche Ausprägung auf wie bei der Kleinen Roten Waldameise. Bei den ersteren beträgt der Unterschied nur zwischen 39,6 und 34,5 u, bei den letzteren aber zwischen 38,5 und 29,0 u. In Über- einstimmung mit diesen cytologischen Befunden erhellt die schwächere Differenzierungs-Potenz der Eier bzw. der 99 einerseits und die umso stärkere Differenzierungs-Potenz der 3% anderer- seits aus der Tatsache, dass hier bei der Wiesenameise aus Winter- Eiern in einer Kolonien-Gruppe, bestehend aus 1 Wiesenameisen- Königin und 600 59 der gleichen Art nicht nur, wie es bei der Kleinen Roten Waldameise der Fall sein würde, ausschliesslich 53, sondern mit diesen gleichzeitig auch gg und 99 zur Reife gebracht wurden. Somit kommt bei der Wiesenameise der physiologischen Weisellosigkeit nicht die grosse Bedeutung zu wie bei der Kleinen Roten Waldameise. Das war auch nicht anders zu erwarten, weil die Nester der Wiesenameise aus biologischen und ökologischen Gründen nicht im entferntesten einen so konstanten Wärme- haushalt in der Nestkuppal und Temperaturgradienten gegen die Tiefe aufweisen wie die Nester der Kleinen Roten Waldameise. Da nun die Wiesenameisen-99 leicht Eier der Kleinen Roten Waldameise adoptieren, ergibt sich durch Darbietung einheitlichen Eimaterials, und zwar der Winter-Eier, die Möglichkeit, etwaige blastogene Faktoren bei der Kastendetermination seitens der Wiesenameise auszuschalten und festzustellen, inwieweit die zweimalige Aufzucht von Geschlechtstieren bei der Wiesenameise tatsächlich von trophischen Potenzen ihrer $$ abhängig ist. Arbeiterinnen mit trophischer Tendenz zur Aufzucht von Vollweibchen werden als Gynen-Arbeiterinnen (G-%), solche mit Tendenz zur Aufzucht von Arbeiterinnen als Ergaten-Arbeiterinnen (E-5) bezeichnet. Tausend weisellosen Wiesenameisen-5Ÿ wurden jeweils eine grössere Anzahl von bipotenten Winter-Eiern der Kleinen Roten Waldameise zur Aufzucht übergeben. Wie im Freien hatten die aus der Winterruhe entnommenen Wiesenameisen zu diesem Zeitpunkt die trophische Tendenz zur Aufzucht von Vollweibchen. Anders verlief ein Versuch mit Wiesenameisen-9$ aus Nestern, die bereits gegen Ende April geflügelte Geschlechtstiere und 82 K. GÖSSWALD YY U Geschlechtstierpuppen, zum Teil sogar schon einige Arbeiterinnen- Puppen aufwiesen. Die Periode der Fütterung des ersten Ge- schlechtstiergeleges war zu dieser Zeit bereits abgeschlossen. Die Ergaten-33 mit der trophischen Tendenz zur Aufzucht von Arbei- terinnen zogen aus den bipotenten Eiern der Kleinen Roten Wald- ameise ausschliesslich 99 auf. In einer dritten Versuchsserie wurden Wiesenameisen-3?? aus einem Nest verwendet, in dem neben Arbeiterinnen-Puppen bereits wieder Larven bis zur Geschlechts- tiergrösse vorhanden waren, weshalb anzunehmen ist, dass hier schon die Aufzucht des zweiten Geschlechtstiergeleges eingesetzt hatte. Diese Gynen-Ammen brachten nun zufolge ihrer trophischen Tendenz keine $9, sondern nur Geschlechtstiere der Kleinen Roten Waldameise zur Reife. Die trophischen Tendenzen der Wiesenameisen-99 ändern sich also entsprechend der zweimaligen Aufzucht von Geschlechtstieren in warmen Gegenden zweimal im Laufe des Jahres. Dabei sind die trophischen Potenzen der Gynen-59 hier bei der Wiesenameise stärker als bei der Kleinen Roten Waldameise, da bei den Wiesen- ameisen auch in Anwesenheit der Königin noch Geschlechtstiere entstehen, während bei der Kleinen Roten Waldameise in unmittel- barer Anwesenheit der Königin die trophische Potenz der Arbeite- rınnen nicht zur Aufzucht von Geschlechtstieren ausreicht. Die Arbeiterinnen der Kleinen Roten Waldameise haben wegen der einmaligen Aufzucht von Geschlechtstieren auch nur einmal ım Frühjahr die trophische Fähigkeit aus den bipotenten Winter- Eiern Geschlechtstiere heranzuziehen. Ill. DETERMINATION von gg UND PI. In den Nestern der Waldameisen entwickeln sich im Frühjahr zur gleichen Zeit in der Regel nur gg oder nur 99; dabei findet unter den polygynen benachbarten Nestern der Kleinen Roten Waldameise sogar ein Austausch von Königinnen statt und die 5-Nester ziehen anschliessend 9%, also auch weibliche Wesen auf. Daher ıst anzunehmen, dass nicht innere Faktoren, sondern Aussenfaktoren entscheiden, ob die 22 unbefruchtete Eier in den 5-Nestern oder befruchtete Eier in den 9-Nestern ablegen. Jahre- lange ökologische Beobachtungen haben ergeben, dass die && in schwachen und in starken, aber besonders schattig gelegenen ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 383 Nestern zur Aufzucht gelangen, die 99 dagegen zumeist in indivi- duenreichen sowie in gut besonnten. Um im einzelnen den Einfluss verschiedener Nest-Temperatur zu untersuchen, liessen wir in einem Brückenthermostaten 99 der Kleinen Roten Waldameise, die noch während der Winterruhe ausgegraben worden waren, also zu Geschlechtstieren praedispo- nierte Winter-Eier ablegen konnten, bei verschiedenen Temperatur- stufen zwischen 11 und 28,5° C zur Eiablage schreiten. Die abgelegten Eier wurden nach Temperaturherkunft getrennt weisellosen Gruppen von je 100 Wiesenameisen-55 bei 27°C zur Aufzucht übergeben. Aus den niedrigeren Temperaturstufen bis zu 19,5° C entwickelten sich dd, aus den ab 23,5° C fast ausschliess- lich nur 99. Von rel. wenigen Ausnahmen abgesehen, entwickeln sich auch bei den Ameisen nach der von Dzierzon für Honigbienen auf- gestellten Theorie die g3 aus unbefruchteten Eiern. Wir möchten mit allem Vorbehalt das bisherige Ergebnis, das mit umfangreichen Versuchsserien gesichert werden soll, zunächst so deuten, dass nach der Winterruhe die Ovulation bei einer geringeren effektiven Wärmesumme anläuft als die Tätigkeit der Spermapumpe und dass zu deren Tätigkeit eine höhere Temperatur benötigt wird als nur zur Eiablage. IV. ZUSAMMENFASSUNG UND SCHLUSS. Unter der Einwirkung jahreszeitlich bedingter spezifischer Ernährung der Oocyten in den Ovariolen bringen die Königinnen der Kleinen Roten Waldameise zwei Ei-Typen zur Reife, die spezifische Plasma-Strukturen aufweisen. Die von der Königin nach ihrem Erwachen aus der Winterruhe abgelegten Eier besitzen ein deutliches Polplasma; das sind die bipotenten Winter-Eier, die sich sowohl zu Vollweibchen wie zu $$ entwickeln können, während die Sommer-Eier, welche kein sehr deutliches Polplasma aufweisen, im Volk der Kleinen Roten Waldameise nur zu 99 herangezogen werden. Die Eier sind nur praedisponiert, dıe Deter- mination der weiblichen Kasten findet erst durch spezifische Ernäh- rung im frühen Larvenstadium statt. Ein enger Konnex mit der Königin verhindert die Entwicklung bipotenter Junglarven zu Vollweibchen. Die daher notwendige physiologische Trennung der 34 K. GOSSWALD VI Königin von der Brut und deren Pflegerinnen findet statt, indem die Königinnen bald nach der Sonnung und Ablage der Winter-Eier sich in kühle, tief gelegene Nestkammern zurückziehen, während die SS oben in der Nestkuppel einen eigenen hohen Wärmehaushalt zur Aufzucht der Brut unterhalten. Zur Fütterung der Geschlechts- tier-Larven im zeitigen Frühjahr dienen vermutlich überwiegend hochwertige Nährstoffe aus Futtersaftdrüsen, die selbst aus den in den $$ in Form von Fettkörpern angereicherten Nahrungsreser- ven versorgt werden. Bei der Wiesenameise weist der jahreszeitliche Dimorphismus der Nährzellkerne und des Polplasmas bei weitem nicht die starke Ausprägung auf wie bei der Kleinen Roten Waldameise. Zum Ausgleich für diese weniger oder kaum ausgeprägte blastogene Differenzierung der Eier sind bei der Wiesenameise die trophischen Potenzen der 3% umso stärker entwickelt. Das zeigt sich zunächst durch die Fähigkeit der $$, sogar in Anwesenheit ihrer Königin Vollweibehen heranzuziehen, was den 99 der Kleinen Roten Wald- ameise nie gelingt. Im einzelnen können sich die trophischen Tendenzen der Wiesenameisen-39 entsprechend einer zweimaligen Aufzucht von Geschlechtstieren zweimal ändern. Die erwähnten Gynen-55 der Wiesenameisen erziehen aus bipotenten Winter-Eiern der Kleinen Roten Waldameise entsprechend ihrem eigenen natür- lichen Zucht-Rhythmusim Frühjahr und Spätsommer Vollweibchen, dazwischen bringen Ergaten-5Ÿ auch aus bipotenten Winter-Eiern der Kleinen Roten Waldameise nur $% zur Reife. Nun ist noch als bemerkenswert nachzuholen, dass die überlegene trophische Potenz der Wiesenameisen, die in der Gynen-Phase befindlichen Ammen in die Lage setzt, sogar aus Sommer-Eiern der Kleinen Roten Waldameise Vollweibehen, dazu Zwischenformen, wie sie m. W. in Freien noch nicht gefunden worden sind, heranzuziehen. Die >> der Kleinen Roten Waldameise haben entsprechend der einmaligen Aufzucht von Geschlechtstieren auch nur einmal im Jahr die trophische Fähigkeit, aus bipotenten Winter-Eiern Vollweibehen heranzuziehen. Die Zucht von 99 aus ihren Sommer- Kiern, wie sie seitens der Wiesenameisen festgestellt wurde, erscheint hier im Rahmen der gleichen Art völlig ausgeschlossen. ' Die Tatsache, dass bei der Kleinen Roten Waldameise die \nwesenheit der Königin auch bei dem Vorhandensein von Winter- iern und Gynen-7% die Entstehung von Vollweibchen unterdrückt, ZUR KASTENBESTIMMUNG BEI AMEISEN 335 ferner der Umstand, dass bei Versuchen mit der Wiesenameise die Aufzucht von Vollweibehen in Anwesenheit der Königin zwar möglich ist, aber die Befähigung hierzu verhältnismässig bald erlischt, nach Entfernung der Königin jedoch sofort wieder einsetzt, spricht dafür, dass die Königin mit dem gleichen, vermutlich sehr eiweissreichen Futter versorgt wird, das den Larven, wenn es ihnen in hinreichenden Mengen verabreicht wird, die Entwicklung zum Geschlechtstier ermöglicht. Die Konkurrenz nicht nur zwischen der Königin und den Larven, sondern auch gegenüber den $Y um den von den 99 produzierten Futtersaft, offenbart sich bei Arten mit fortpflanzungsfähigem 5-Stand darin, dass die 99 nach Entnahme der Königin in steigen- dem Masse fertil werden, während sie sich in Anwesenheit ihrer Königin der Eiablage enthalten. In diesem Zusammenhang sei darauf hingewiesen, dass in jungen Kolonien erst nach einer Mindestzahl von aufgezogenen 99 genügend hochwertige Stoffe zur Aufzucht von jungen Geschlechtstieren produziert werden können, z.B. bei der Schwarzgrauen Wegameise (Lasius niger L.) 3 Jahre nach der Koloniegründung, sobald das Volk auf etwa 10 000 >> angewachsen ist, wie sich in Laboratoriumszuchten feststellen liess. So zeigt sich also, dass auch im Ameisenstaat trotz organischer Differenzierung eine Konkurrenz der weiblichen Kasten nicht ganz entfällt, doch ist sie in sinnvolle Bahnen gelenkt und zum geregelten Ablauf des Staatenlebens sowie für die Entwicklung der Kolonien sogar förderlich. dd werden bei den Waldameisen überwiegend in Nestern mit weniger hohem Warmehaushalt, 99 dagegen in besonders indivi- duenreichen oder gut besonnten Nestern aufgezogen. Während die Ablage unbefruchteter Eier auch in niedriger Temperatur möglich ist, scheint die Muskulatur der Samenpumpe erst bei über 20° C aktiviert zu werden. Also ist nur in höherer Temperatur die Ablage von befruchteten Eiern, die sich nach der Dzierzon schen Theorie zu Weibchen entwickeln, möglich. So stimmen auch hier Laboratoriums- und Freilandbefunde überein. Damit ist in groben Zügen soweit bisher geklärt, die Art der Kastendetermination bei den Waldameisen dargelegt. Die einschlägige Literatur findet sich in der Arbeit von Karl GôsswaLp und Karlheinz Brer: Untersuchungen zur Kastendeter- als Voraussetzung der Aufzucht von Volk in Insectes sociaux, I, Nr. 4, N . . re . . . . D LAC Blshachtunsen über den Beine des Schlafplatzes beim Star EMEA Fer ae s vulgaris L.). (Mit 3 TEORIA a 319 at ee! Be Se apte ene Untersuchungen am Salmonidensperma. Le a TC Cai loiden Intersexen von Solenobia ee in Psye] hidae) . CHEN und E. HADORN, Zur Stoffwechselphysiologie der “Mutante l-meander (Ime) von Drosophila melanogaster. (Mit 6 a a EE a ae + NE EN SEN A 338 , Zur Stammesgeschichte der Crocodilia. (Mit 6 A A ) 347 AT "HEY, Deux contributions de la cytologie à la systématique des. ee GR 357 MORGENTHALER, Beobachtungen über die Eiablage von Triton alpestris. ) ‘(Mit 2 Textabbildungen.) . PSR a NI LET NET, RE RAHM, Beobachtungen an den Schuppentieren Manis GR und i Manis longicaudata der Elfenbeinküste. (Mit 2 Textabbildungen.) . . 361 er NIEUWKOOP, Die neurale Induktion bei Amphibien. Autonomie und Abhängigkeit SEE RIE CIO N. Se N en NUE 367 eur Ach . Karl GÖSSWALD, Zur Kastenbestimmung bei Ameisen. . . . . AS Stor 372 A li PUBLICATIONS C'é DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE En vente chez GEORG & Cie, libraires à Genève. SE CATALOGUE DES INVERTÉBRÉS DE LA SUISSE . SARCODINÉS par E. PENARD Fase. 1 Fr. 12.50: Fasc. 2. PHYLLOPODES par Th. STINGELIN » 12.50 Fasc. 3. ARAIGNEES par R. DE LESsERT » 40.— Fasc. 4. ISOPODES par J. CarL » 8— Fasc. 5. PSEUDOSCORPIONS par R. DE LESSERT » 5,50 Fasc. 6. INFUSOIRES par E. ANDRE » 48.— Fasc. 7. OLIGOCHETES par E. Picuet et K. BRETSCHER » 18.— Fasc. 8. COPEPODES par M. THIÉBAUD » 18.— Fasc. 9. OPILIONS par R. DE LESSERT » 11.— Fasc. 10. SCORPIONS par R. DE LESSERT ÿ 3.58 Fasc. 11. ROTATEURS par E.-F. WEBER et G. MonTET » 36.— Fasc. 12. DECAPODES par J. CarL » 11.— Fasc. 13. ACANTHOCEPHALES par E. ANDRÉ » 11.— Fasc. 14. GASTEROTRICHES par G. Monter » 18— Fasc. 15. AMPHIPODES par J. CARL » 12.50 Fase. 16. HIRUDINEES, BRANCHIOBDELLES et POLYCHETES par E. ANDRÉ » 17.50 Fasc. 17. CESTODES par O. FUHRMANN » 30.— Fasc. 18. GASTEROPODES par G. Mermop | » 55.— LES OISEAUX DU PORT DE GENEVE EN HIVER par F. DE SCHAECK Avec 46 figures dans le texte. Fr. 7.— En vente au Muséum d’Histoire naturelle de Genève. CATALOGUE ILLUSTRE DE LA COLLECTION LAMARCK appartenant au MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE ire partie. — FOSSILES 1 vol. 40 avec 117 planches. Fr. 300.— IMPRIMÉ EN SUISSE Fascicule 3 (No 32-35) Septembre 1955 R REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE (59 ANNALES E | DE LA | SOCIÉTÉ SUISSE DE ZOOLOGIE È EE ET DU 4 [USÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE MAURICE BEDOT fondateur PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE mie < EMILE DOTTRENS Mrecteur du Muséum d’Histoire naturelle de Genève i AVEC LA COLLABORATION DE GASTON MERMOD Conservateur de zoologie et malacologie et we... HERMANN GISIN Conservateur des arthropodes GENEVE IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG 1955 | No ! dl N° 2 N° 3 Ne 4 N° 5 Ne 6 È Ne 7 No 8 N° 9 N° 10 No 11 N° 12 N° 13 No 14 No 15 N° 16 N° 17. N° 18. de Genève et de la Revue Suisse de Zoologie, 1883-1954 P. BLiTHGEN, A. P. Fedtschenko’s turkestanische Vespiden- x (Hym., Vespoidea, Eumenidae). (Mit 8 Textabbildungen.) Esther SAGER, Morphologische Analyse der Musterbildung POS rad. (Mit 6 Tabellen und si Teen os) ak by Dr. V. Aellen. (With 2 figures in the text.) . Ekkehard von TÖRNE, Neue a aus Det nl quit a abbildungen.) . u A Robert MATTHEY, SRI RE sur ne N... dues Problèmes de eytologie comparée et de taxonomie chez les (Avec 114 figures dans le texte.) . Dur E. BrunoLD, Die Entwicklung des weiblichen Genitalapparetee nobia triquetrella während des Puppenstadiums. (Mit 4 Textabbi H. NijescH, Das thorakale Nervenmuskelsystem der FURBO polyphemus (Lep.). (Mit 4 Textabbildungen.) : M. REIFF, Nachweis des fermentativen Abbaus der DDT-Wir mit Fliegenextrakten im Papierchromatogramm. (Grundla Resistenzforschung, 2. Mitteilung.) (Mit 3 Textabbildungen. Marguerite NARBEL-HOFSTETTER, La pseudogamie chez Lufia! Goeze (Lepid. Psychide). (Avec 1 figure et) 2) tabelles ie : Walter FIEDLER, Ueber einige Falle von Markierungeve ta bei tieren. (Mit 5 Textabbildungen.) . AA SE E. INHELDER, Ueber das Er mit Gegenständen bei Hurtie 6 Textabbildungen. ) i Franz SAUER und Eleonore N. Zur nes de nächtlichen Zi tierung von Grasmücken. (Mit 6 "Abbildungen.) . R. WEBER und E. J. BoELL, Ueber die Crtochromo Sia Mitochondrien von frühen Entwicklungsstadien des (Xenopus laevis Daud.). (Mit 3 Textabbildungen.) Th. LENDER, Mise en évidence et propriétés de l’organisine de i ration des yeux chez la Planaire: Polycelis nigra 77 ee Silvio RANZI et Paolo Cirrerio, Le comportement des différentes protéiques au cours du développement me de Rana e (Avec 2 figures dans le texte.) . à P. A. TScHUMI, Versuche über die Wache von Hinterbei a von Xenopus laevis Daud. und die Bedeutung der pis 4 Textabbildungen.) NE Pierre TARDENT, Zum Nachweis eines ;' regénera tite te TS si Hydranth von Tubularia. (Mit 2 Textabbildungen.) . ee er Peter Bopp, Kolonialterritorien bei Murmeltieren. (Mit 7 Textabbild (Voir suile page 3 d Re VU SUrS Ss Ei DE ZOOLOGI E 387 Tome 62, n° 32. — Septemrbe 1955 Quelques problémes de régénération chez les Urodèles par Charles TABAN (avec 60 figures dans le texte) SOMMAIRE Mr ee 989 PREMIÈRE PARTIE: ETUDE DE L'ACTION DU NERF DANS LA REGENERATION, CHEZ LE TRITON. Chapitre premier: Histologie de bourgeons axiaux et sur déviation an ea 2. erde 391 Chapitre deuxième: Les fibres nerveuses actives dans la régénération 398 Effets de la déviation d’artères dans le territoire patte chez PERS RO Phe A AS ET SR. * ‘999 A) Les fibres sympathiques exercent-elles une action spéci- NO AE N ser 399 B) Déviation d’une artère dans le territoire de la patte . . . 401 I. Rappel anatomique: 1) Innervation de la patte anté- rieure . Othe (0401 2) Vascularisation de la patte anherieure, u... sedis. ty 402 MibeMarericlket Méthodes. sis... 2.0» (Pewee 404 DL SOE Sita eset rise © vu Lans eee eo 1 Travail exécuté et publié grâce à une subvention de la « Donation Georges et Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspiciis .» Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. 27 388 C. TABAN IV. Commentaires—. 2 2.02 ne me ee 415 V. Conclusions i 200» SOON 418 Chapitre troisième: Essais infructueux pour remplacer l’action du nerf par des substances chimiques . . . . . pr Chapitre quatrième: Déviation du nerf brachial sur larves de Tritons 421 a) Introduction . . SAI e! b) Matériel et methode . ee ne = 2 c) Résultats: A. Premièressérie!. .. ....)..12 eee B. Deuxième série . . . 423 d) Commentaires et conclusions: Influence abtrachivel exercée par les membres en place desinnerves sur leurs nerfs déviés 425 DEUXIÈME PARTIE: La NOTION DE TERRITOIRE DE REGENERATION. Chapitre cinquième: Obtention de pattes supplémentaires par la méthode de déviation du nerf chez les larves d’Amblystoma mexicanum .. » 2.2 2 2 2 ae ee ee ave a) Introduction. .........°. .: 2 Ho b) Materiel et Méthode . en a = c) Résultats et Commentaires. . . ..... + A Chapitre sixieme: Exploration des territoires de la patte anterieure et de la crête chez Triton alpestris . . . . .. Re 19 Exploration du territoire de la patte antérieure . . . . . 436 a) Introduction . . . . . . 6. men ss 5 nr b) Matériel et Méthode . : ....... 20... CO c) Résultats... . ww. wt oe d) Commentaires. . . . : . . . . 2 AI 20 Déviation du il brachial long inférieur dans le territoire Crete Le De lll a) Materiel et Méthode oe ee ee ww 6) Résultats . . . . 2.0. 2. 1 m Ve err c) Commentaires. . . 2. 1... 0. 2 3° Déviation du nerf brachial supérieur dans le stylopode, sans amputation de la patte, chez Triton alpestris . . . . . . 454 a) Introduction . . . it... nn 2 6) Matériel et Méthode . 0: 2... 2... 2 c) Résultats . . . Lui. ONE a) Commentaires. . . . 2.2... „ul A Chapitre septième: Commentaires et Conclusions générales . . . 456 RÉSUMÉ ., «4 à à Je a a ee 460 Auteurs culés > en a OR tei A EL 461 REGENERATION CHEZ LES URODELES 389 INTRODUCTION La présente recherche a été effectuée à la Station de zoologie expérimentale de l’Université de Genève, sous la direction du professeur Emile Guyénot. La plus grande partie en était déjà achevée en 1952, mais d’autres occupations m'ont empéché de la mener à chef plus rapidement. Ce travail porte sur plusieurs problèmes différents: 1. M. le professeur Guyénot m’a proposé, tout d’abord, l’étude histologique de jeunes bourgeons de régénération, chez le Triton, à l’aide de colorations habituelles et argentiques. Il avait remarqué que, dans les premiers stades de la régénération, des filets nerveux aboutissaient à la limite de l’épithélium et semblaient déterminer, à l’intérieur de ce tissu, le déclenchement de mitoses, mais seules des colorations spécifiques du nerf permettraient d’affirmer ce fait. Ses vues ont été confirmées par l’expérience et j’ai trouvé que non seulement le nerf détermine le lieu de croissance du petit bourgeon épithélial, premier signe de régénération, mais encore que ses fibres pénètrent très précocement et en grand nombre à l’intérieur de Pépithélium. Ces résultats ont fait l’objet d’une note préliminaire (1949). SINGER, avec une méthode similaire, a obtenu des résultats comparables; notons en passant que les expériences de cet auteur et les miennes ont été menées de façon complètement indépendante. Pour compléter cette étude du mode d’action du nerf, mon maître me proposa d'essayer de remplacer la stimulation nerveuse par des actions chimiques. Poursuivies pendant longtemps, avec des méthodes variées, ces recherches n’ont donné encore aucun résultat positif. Je n’en ferai qu’une mention très brève. Comme presque toujours en biologie, un résultat négatif n’a pas la même valeur intrinsèque qu’un positif, je veux dire par là que, malgré mes essais restés négatifs, il n’est pas exclu que le système nerveux puisse déclencher les phénomènes de régénération par l'inter- médiaire d’une ou plusieurs substances chimiques, qui sont peut- être celles-là même que j'ai expérimentées, mais agissant à des concentrations différentes, ou par un mode d’application plus electif. OFT 1 01958 dr. 390 C. TABAN 2. Longtemps les auteurs ont estimé que toutes les fibres ner- veuses n’avaient pas un pouvoir de stimulation uniforme dans la régénération. Jusqu'à ces dernières années, nous pensions, à la suite des expériences de SCHOTTE, que les fibres sympathiques seules importaient. SINGER, plus récemment, est venu, à la suite d'une serie de recherches, à l’idée que n'importe quel élément nerveux était capable de déclencher la régénération, pourvu qu'il soit représenté par un nombre de fibres suffisant. GUYÉNOT avait d’ailleurs déjà émis cette hypothèse. La question étant controversée, il m'a semblé utile de la reprendre au moyen d’une nouvelle méthode. Les descriptions anatomiques montrent que les fibres sympathiques suivent dans leur quasi-totalité la voie périartérielle. Si le sympathique était capable de déclencher, à lui seul, la régénération, la déviation dans la région du territoire de la patte antérieure de l’artère, avec son adventice, devrait déterminer la croissance de pattes. Ces opérations ont été suivies, dans un certain nombre de cas, d’exa- mens histologiques. 3. Les territoires patte de la larve de Triton et celle d’Amblys- tome sont-ils capables de répondre à la stimulation nerveuse comme celui du Triton adulte ? J’ai entrepris d’élucider ce problème. 4. Le territoire de la patte antérieure de Triton cristatus a été exploré dans le détail par GUYÉNOT, DinicHERT et GALLAND, puis par KiorrsIs, grâce à la methode de déviation du nerf, de la transplantation et du retournement de zones territoriales. Il était intéressant de voir si la subdivision du territoire patte anté- rieure en plusieurs zones aux capacités morphogénétiques diffe- rentes se retrouvait dans une autre espèce de Triton, en l’occurence, T. alpestris. 5. En dernier lieu, j'ai eu l’occasion de faire quelques remarques sur l’influence attractive exercée sur les fibres nerveuses, par les pattes en place, privées de leur innervation, en particulier chez les larves de Triton. Que mon maître, M. le professeur E. Guyénot, directeur de cette thèse, veuille bien trouver ici l’expression de ma profonde gratitude et de ma grande admiration. Maître brillant, il dirige et side ses élèves avec une compétence et une largeur de vue remar- I 1 quaples, REGENERATION CHEZ LES URODELES 391 Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont apporté leurs encou- ragements au cours de ce travail, en particulier mes camarades du laboratoire et de la Station de zoologie de Genève, et spéciale- ment Mlle Pierrette Jeanneret pour son aide précieuse. Je remercie aussi vivement le Kuratorium de la Donation Georges et Antoine Claraz, pour sa subvention. PREMIÈRE PARTIE ÉTUDE DE L’ACTION DU NERF DANS LA REGENERATION CHEZ LE TRITON CHAPITRE PREMIER HISTOLOGIE DE JEUNES BOURGEONS AXIAUX ET SUR DÉVIATION DE NERF Effectuées sur Triton cristatus, mes recherches ont porté sur 93 régénérats de pattes antérieures in situ et sur 31 bourgeons de pattes induites. Les pattes avaient été amputées proximalement dans le bras, après extirpation de l’humérus, ce qui a l’avantage de faciliter grandement la confection des coupes. Les deviations concernent le nerf brachial long inférieur que je fis aboutir dans la zone hétérotopique située entre l’insertion du membre et le territoire de la crête. J'ai divisé, conformément aux descriptions de SCHOTTÉ (1925), les bourgeons de régénération en bourgeons initiaux, cônes et palettes. Une partie des régénérats ont été traités par la méthode de l’imprégnation argentique de BreLcHOwSKI; le reste a été fixé au mélange de Bouin et coloré à l’hémalun-éosine. La première manifestation, histologiquement visible, de la formation d’un regenerat est l’apparition d’une saillie a sommet mousse constituée uniquement de cellules épidermiques situées à Pextrémité du nerf. On peut compter, dans l’axe du bourgeon, jusqu'à une vingtaine de strates cellulaires. Contrairement à ce que nous verrons après déviation d’arteres ou implantation d’un C. TABAN REGENERATION CHEZ LES URODELES 393 caillot sanguin, cet épaississement epithelial n’est pas uniforme, mais bien délimité, comme cela se voit particulièrement sur les figures 1 et 3. Ce massif epithelial est pénétré par des fibres nerveuses (fig. 1, 2, 4, 5, 6, 7) qui paraissent nues. Ces axones serpentent entre les cellules épithéliales et peuvent arriver Jusque sous la couche la plus superficielle. On peut rencontrer quelques fibres nerveuses dans l’épithélium cicatriciel périphérique, mais elles s’accroissent parallèlement à la surface et non perpendiculairement, comme dans le bourgeon lui-même. Il est probable, sans que l’on puisse l’affirmer de façon absolue, que la présence de ces fibres nerveuses augmente la fréquence des mitoses; il est possible qu’elle exerce également une sorte de tropisme sur les cellules épithéliales en train de se déplacer pour recouvrir la plaie. Le massif épithélial ne tarde pas à se creuser d’une cavité remplie de cellules épithéliales plus ou moins lysées et de poly- nucléaires (fig. 3). NAviLLE en 1925 a observé sur des larves âgées de Rana temporaria des cavités semblables, dont il a étudié la genèse. J’ai retrouvé des images similaires après déviation d’artere chez le Triton. La présence de telles cavités n’est donc pas carac- téristique d’une régénération. (La proportion de polynucléaires m'a cependant paru être plus importante dans les épaississements epitheliaux consécutifs aux déviations artérielles.) La cavité se vide ensuite dans le lophioderme et l’épithélium ainsi excavé est pénétré par des éléments sanguins et mésoder- miques. Dans le jeune cône, les fibres nerveuses sont encore pré- sentes en grand nombre dans l’épiderme et s’y accroissent en direction axiale. Ces fibres ne pénètrent pas à !’apex du cône où se différencie assez rapidement une membrane conjonctive limitante Fic. 1—3. Fic. 1. Jeune bourgeon (patte induite), formé d’un massif épidermique dans lequel pénètre un faisceau nerveux. (Coloration de Bielchowski (gross. 85 x). Fic. 2. Pénétration du faisceau de fibres nerveuses dans le bourgeon représenté fig. .1- Coloration de Bielchowski (gross. 500 x). Fic. 3. Cavité intraépidermique: début de formation du pertuis. Coloration de Bielchowski (gross. 100 x). 394 C. TABAN qui oppose certainement un obstacle considérable à la pénétration intraépithéliale des axones. Il est possible que chez les espèces qui ne régénèrent pas, la formation précoce d’une telle membrane explique dans une certaine mesure le défaut de régénération. Je rappellerai à ce propos les expériences de GIDGE et Rose (1944), Rice 3ourgeon un peu plus avancé que celui représenté fig. 1. Régénérat in situ. Coloration de Bielchowski (gross. 300 x). qui ont obtenu de petits régénérats chez un anoure adulte (Rana) au moyen de greffes de peau larvaire ou en retardant la cicatrisa- tion au moyen de solutions salées. Une autre constatation courante vient étayer cette idée: si un nerf est dévié dans la région qui donne habituellement des membres mais qu’au lieu de le faire affleurer à la surface, il soit simplement glissé sous un épithélium indemne, normal, aucune néoformation ne se produit jamais. Il faut, pour REGENERATION CHEZ LES URODELES 395 qu’un bourgeon apparaisse, que le nerf agisse sur une plaie ou une cicatrice fraiche. D’autre part, GUYÉNOT a décrit depuis longtemps l’«étouffement » possible des bourgeons par une cicatrice fibreuse constrictive contre laquelle il a proposé de pratiquer des « denu- one): Faisceau de fibres nerveuses pénétrant dans l’épiderme du bourgeon représenté figure 4. (A la base droite du cliché on entrevoit la limite de la zone lophio- dermique plus claire.) On peut suivre le trajet de quelques fibres jusque dans les couches cellulaires superficielles. Coloration de Bielchowski (gross. 500 x). dations » plus ou moins fréquentes. PoLEZAJEW, en 1939, a constaté que la régénération chez les Tritons, Axolotls et tétards de Crapauds ne survient pas lorsqu'il recouvre la plaie d’un morceau de peau. 396 C. TABAN Enfin, citons à l’appui de cette thèse, les expériences plus récentes de THornTox et celles de SCHOTTÉ et ses collaborateurs. THornToN inhibe la régénération des membres chez les larves d’Amblystome au moyen d’une solution de beryllium (0,1999 N de Be(NO,), . 3H,0); il observe alors histologiquement la forma- BiG. Cone avancé, riche en éléments sanguins, à épithélium mince au sommet, plus large sur les parties latérales. Coloration de Bielchowski (gross. 60 x). tion d’une importante membrane conjonctive limitante. S’il ampute a nouveau ces animaux, sans les soumettre à un nouveau traite- ment, les capacités régénératives réapparaissent. HALL et SCHOTTÉ reprenant les expériences de SCHOTTE et celles de Ricnarpson, font précéder ou suivre l’ablation d’une patte de Triturus viridescens d’une hypophysectomie. Ils observent REGENERATION CHEZ LES URODELES 397 alors un défaut de régénération et l’image histologique révèle un épithélium très épais avec une prolifération rapide, au-dessous, des tissus dermiques. Dans une série d’expériences subséquentes, les mêmes auteurs observent que l'influence de l’hypophysectomie RCA Zone épidermique latéro-inférieure du cône représenté figure 6. On peut voir pénétrer et suivre à l’intérieur de l’épiderme une ou deux fibres nerveuses accolées. On remarque l’absence de membrane conjonctive basale nette dans cette zone. Coloration de Bielchowski (gross. 400 x). diminue au fur et à mesure que les phénomènes de régénération sont plus avancés; ils en viennent à l'hypothèse d’une action hypophysaire qui agirait par l’intermédiaire de la surrénale, dans les premières phases de la régénération. 398 C. TABAN J’ajouterai encore que j'ai souvent observé que les animaux qui subissent le plus grand nombre d’amputations simultanées réagissent le mieux et régénèrent plus vite. On pourrait expliquer par un stress plus considérable, déclenchant une sécrétion hormo- nale hypophyso-cortico-surrénalienne plus grande, avec action de l'hormone surrénalienne sur la cicatrice, principalement en retar- dant la formation de la membrane conjonctive fibreuse. Je pense que s’il était possible de retarder suffisamment la formation de cette membrane par des agents chimiques (cortisone ou hyaluronidase peut-être) ou autres, le nombre d’espèces mon- trant des possibilités de régénération en serait encore accru. Je n’ai remarqué aucune différence essentielle en ce qui concerne l'édification du régénérat et la pénétration des fibres nerveuses, selon que l’on étudie des régénérats de pattes en place ou les régénérats induits en situation hétérotopique par déviation d’un tronc nerveux. CHAPITRE DEUXIÈME LES FIBRES NERVEUSES ACTIVES DANS LA RÉGÉNÉRATION De nombreux travaux ont été consacrés à ce sujet. Je rappel- lerai plus bas ceux de LOCATELLI, SCHOTTÉ, SINGER. À la lumière des expériences pratiquées par ces auteurs et des miennes, je crois, comme l’avaient suggéré Guyénor, puis Krort- sis et suivant les expériences de SINGER, que ni l’élément moteur, ni l'élément sensoriel, ni le sympathique n’ont une action pri- vilégiée, mais que les fibres agissent par leur nombre. A l’intérieur de chacun de ces nerfs se trouve-t-il des fibres spécialement actives dans les phénomènes de régénération? Je crois que dans l’état actuel de nos connaissances, il n’est possible ni de l’affirmer, ni de le nier. Chaque territoire réagit de façon spécifique à l'incitation ner- veuse, mais nous savons, depuis les travaux de GUYENOT et SCHOTTÉ, que la morphologie du régénérat dépend en partie de ‘a grosseur du bourgeon. Or, s’il y a pour chaque territoire, suivant l'état de ce territoire, Page de l’animal, ses conditions de vie, un REGENERATION CHEZ LES URODELES 399 nombre limite de fibres nerveuses au-dessous duquel la rege- neration n’est pas possible, il semble logique d’admettre que plus les fibres seront nombreuses, plus le bourgeon sera gros, et la patte formée typique !. Mais existe-t-il également un seuil de fibres supé- rieur, au-dessus duquel les pattes formées ne peuvent être plus grandes que normalement? Je le pense, sans en être certain. Effets de déviations d’artères dans le territoire patte, chez Triton cristatus. A) Les fibres sympathiques exercent-elles une action spécifique? SCHOTTÉ, à la suite d’une série de travaux en 1922, 26, 41, arriva à penser que l’élément nerveux important dans la régéné- ration, l’inducteur essentiel, est le Grand Sympathique. Il base son affirmation sur les expériences suivantes, pour- suivies chez Triton cristatus: 1. La section isolée, soit du composant moteur, soit du com- posant sensitif n'empêche pas la régénération. 2. La section simultanée de l’élément moteur et du sensitif n'empêche pas la régénération, il obtient des régénérats sur des pattes avec paralysie motrice et sensorielle. 3. La section du réseau sympathique dans la région brachiale, le nettoyage de la région du plexus brachial de toutes les brides conjonctives, de tout ce qui n’est pas vaisseaux, muscles ou nerfs sensitifs et moteurs, empêche la régénération. Cette dernière expé- rience a été faite sur 8 animaux qui avaient régénéré une patte, malgré une première désinnervation. Voici comment SCHOTTÉ relate ces expériences: «8 animaux, dont l’examen anatomique avait révélé l’absence de toute innervation, malgré la régénération tardive du membre gauche, ont pu être opérés de la manière suivante: Après l’ouver- ture de la région du plexus, comme pour les séries précédentes, toute la région de l’ancien plexus est soigneusement nettoyée de tout ce qui n’est pas muscles ou vaisseaux. Ainsi, toute bride d’as- pect conjonctif, tout filament suspect est extirpé. Par ce nettoyage, je pouvais espérer avoir éliminé à nouveau les fibres nerveuses 1 Les petits bourgeons donnent des pattes hypotypiques et les plus petits avortent (GuyENoT et ScHoTTE, 1923). 400 C. TABAN invisibles qui auraient, d’après ma supposition, suffi à innerver les membres ou permis leur régénération. Les nerfs collatéraux, par contre, ont été laissés en place, afin que le résultat obtenu restät sans équivoque. » L’issue de l’expérience répondit pleinement aux prévisions: aucun des individus ne montra trace de régénération du côté où l’innervation invisible, bien que vraisemblablement présente, avait été si radicalement supprimée. | » Si cette experience paraît assez probante, il n’en reste pas moins dans l’esprit un certain doute, étant donné que tout le raisonnement repose sur l’existence des nerfs invisibles qui seuls auraient ete régénérés. Il manque à cette démonstration la constatation directe de la presence de fibres nerveuses amyeliniques, recherche que je n’ai pas eu le temps, en raison des séries en cours, d’effectuer jus- qu’à présent !. » SCHOTTÉ ajoute encore une preuve physiologique à l’appui de sa theorie: il observe un effet inhibiteur du gynergène et de la bel- lafoline sur la régénération du T. cristatus. LocATELLI, en 1929, réfuta les arguments de SCHOTTÉ, et comme Wo rr (1902-1910), attrıbua la régénération aux nerfs sensitifs. Plus récemment, SINGER (1942) a repris l’étude de la question. Il étudie d’abord la répartition anatomique des fibres sympathiques, se rendant au membre antérieur, en partie à l’aide de coupes histo- logiques colorées, d’après la méthode de Bodian. Chez 15 animaux (T. viridescens), il sectionne les nerfs spi- naux 3 et 4, en laissant le sympathique en place. Dans une deu- xième série, il sectionne les nerfs spinaux 3, 4 et 5, laissant toujours le sympathique en place. Enfin, chez 34 animaux, il sectionne le sympathique, en laissant les nerfs sensoriels et moteurs en place. Aucun des animaux des deux premières séries n’a présenté de régénération, si ce n’est après un délai de temps considérable. Par contre, tous ceux de la dernière série ont donné un régénérat. L'auteur conclut que la présence du sympathique n’est pas nécessaire à la régénération. A la suite d’une série de recherches plus récentes, il aboutira d’ailleurs à la conclusion qu’il n’y a pas une sorte de fibres ner- "0. SCHOTTÉ: Regeneration chez le Triton. Revue suisse de Zoologie, n° 33, p. 165 (1926). REGENERATION CHEZ LES URODELES 401 veuses spécifiques qui déclenchent la régénération, mais que seul le nombre de fibres intervient, quelle que soit leur origine. B. Déviation d’une artère dans le territoire de la patte Devant ces résultats divergents, j’ai pensé utile de contrôler l’action de la régénération des fibres sympathiques péri-artérielles. Pour que leurs effets apparaissent plus nettement, j'ai isolé l’ar- tère sous-clavière et ses branches, et l’ai fait aboutir dans le terri- toire de la patte antérieure, I. Rappel anatomique 1. Innervation de la patte antérieure. Les descriptions anatomiques de l’innervation de la patte antérieure du Triton sont peu nombreuses, mais précises. Rappe- lons celles de ScHorTtE (1926), SINGER (1942), et celle de FRANCIS, chez la Salamandre (1934). Les nerfs de la patte proviennent principalement des racines spinales 3 et 4; un rameau moins important vient de la 5me et un filet nerveux minuscule se détache de la 2me paire, pour rejoindre celui de la troisième. Avant leur pénétration dans le membre, de nombreuses anas- tomoses sont échangées entre ces différents troncs nerveux, qui se divisent en 4 rameaux principaux de grosseurs inégales, deux fléchisseurs et deux extenseurs. D’après SINGER, seule la branche spinale N° 5 reçoit un rameau communicant sympathique, formé de fibres afférentes viscérales et de fibres préganglionnaires. La partie la plus importante du sympathique destine-a la patte antérieure, quitte la chaîne sym- pathique à l’endroit où l’artère sous-claviere se détache de l’aorte dorsale. Ce sont des fibres post-ganglionnaires qui s’accolent à l’artère sous-claviere et se subdivisent avec elle. Ainsi l’artere brachiale et l’artère profonde du bras sont entourées de filets nerveux sym- pathiques, sur ou dans l’adventice. Cet auteur n’a pas trouvé de communication entre ces fibres sympathiques et les autres nerfs du bras. Ceux-ci peuvent accompagner les vaisseaux, mais sans émettre, ni recevoir de rameaux les reliant au sympathique péri- artériel. 402 C. TABAN De son côté, Francıs rapporte les travaux de ANDERSSON (1892), Jaquet (1900), Horrmann (1902), puis décrit la réparti- tion anatomique du sympathique de la patte antérieure de la façon suivante: Le sympathique cervical est composé de ganglions arrangés par paires qui se suivent longitudinalement, de chaque côté de l’aorte dorsale. Chaque ganglion est relie au précédent et au suivant par des fibres nerveuses, et aux rameaux ventraux des nerfs spi- naux par les rami-communicantes. Il y a de nombreuses anas- tomoses entre les deux séries de ganglions sympathiques. Le pre- mier et le second de ces ganglions sont tres petits, mais le troisieme, situé juste en avant de l’artere sous-claviere, est beaucoup plus gros. Il reçoit les rami-communicantes de la racine spinale III. De nombreuses anastomoses relient a ce niveau les ganglions sym- pathiques des chaines gauche et droite, anastomoses passant par dessus et par dessous l’aorte. Le tout forme la portion cervicale du Sympathique (ANDERSSON). De ce 3M€ ganglion ou ganglion sous-clavier, émergent trois ou quatre nerfs. Deux de ceux-ci pas- sent dans le ganglion sous-clavier posterieur. Le troisieme, tou- jours present, suit l’artere sous-claviere du cöte antérieur et gagne ainsi le bras et l’avant-bras. Le quatrieme, quand il existe, se rend aux visceres (estomac). L’auteur note que les rami-communicantes des six premiers nerfs spinaux ne se voient pas facilement, parce qu’ils quittent fréquemment le nerf au cours de son trajet à travers les muscles para-vertébraux et les traversent pour ressortir à proximité immé- diate de la colonne vertébrale. Ils sont difficiles à repérer. Ainsi ANDERSON n’a pas vu les rameaux communicants de la quatrième racine, dont FRANCIS affirme cependant l’existence. 2. Vascularisation de la patte antérieure : Les premières images de l’anatomie des vaisseaux de la Sala- mandre ont été données par Rusconi, en 1854 (cité d’après FRANCIS), puis par HOCHSTETTER (1888), mais ce dernier ne s’interessa guère aux vaisseaux desservant les membres. Puis viennent les travaux de ZUCKERKANDL, BETHGE, les pre- miers à s'intéresser à l'anatomie des vaisseaux du Triton (Triton laeniatus ). REGENERATION CHEZ LES URODELES 403 Voici, en bref, la description de Francıs relative à la Sala- mandre. Celle du Triton n’est pas differente; je n’en ai d’ailleurs pas trouvé dans la littérature. L’artere sous-clavière qui irrigue la patte antérieure est une branche de l’aorte dorsale. Elle se divise en plusieurs artères de calibre inégal: | 1) L’artère thoracique quitte la sous-claviére du côté postérieur et se rend dans les muscles de la paroi. Dans la région axillaire se détachent ensuite quatre artères: 2) Artère épigastrique antérieure. Elle se rend dans la région abdominale, vers les muscles droits et obliques de Pabdomen. . 3) Artere supra-coracoidienne. Elle est petite et parfois absente. Elle irrigue les muscles attachés au coracoide. 4) Artere pectorale. Elle irrigue le muscle pectoral et la peau qui le recouvre. 5) Artere capsulaire circonflexe. Elle quitte dor- salement l’artère sous-clavière et passe le long de la face latérale du scapulum, en compagnie de la veine scapulaire circonflexe. Elle donne six branches: 5’) Artere brachiale profonde. Elle entre dans la partie dorsale du bras et passe le long de la partie dorsale de l’humérus, en compagnie des nerfs extenseurs. Elle se termine au niveau du coude, non sans avoir donné la petite artere cutanée postérieure du bras. 5’’) Artere sous-scapulaire qui irrigue le muscle scapulaire. 5°”) Rameaux musculaires (pour le triceps et le deltoide). 5°) Artère du trapèze, qui irrigue la peau de l’épaule. 5°) Arteres procoraco-humérale (pour les muscles et la peau de cette région). 6) Artere brachiale. C’est l’artere la plus importante de Pavant-bras. Elle est la continuation directe de la sous-clavière. Elle penetre dans le bras, en compagnie des nerfs flechisseurs. Au cours de son trajet, elle donne des rameaux musculaires et cutanés. Au niveau du coude part l'artère radiale, qui passe du côté radial de l’avant-bras et se dirige vers le premier doigt, tout en irrigant la peau et libérant un rameau récurrent. Elle se continue par l’artère interosseuse qui donne naissance à l'artère cubitale. Celle-ci irrigue les muscles fléchisseurs de Rev. SUISSE DE Zoor., T. 62, 1955. 28 404 C. TABAN l’avant-bras et de la main. Un rameau récurrent de la cubitale se rend vers le coude, à travers les muscles extenseurs. D’autres rameaux de cette artère irriguent le carpe et la main. Il. Matériel et méthode. Ces expériences ont été faites sur des T. cristatus provenant d'Italie. Dans une première série de 47 animaux, l’opération a consisté en une section des nerfs des racines spinales III et IV, environ 4 mm. après leur sortie de la colonne vertébrale, c’est-à-dire bien plus bas que le niveau du départ des rameaux communicants; ensuite l’artere sous-clavière ou une de ses branches (artère profonde du bras ou artère brachiale) est libérée et déviée dans la zone située entre la patte et la crête. Les instruments nécessaires à cette opération sont les mêmes que ceux utilisés pour les déviations de nerf, soit: Un bistouri, des pinces d’horloger, deux aiguilles montées, une paire de ciseaux à iridectomie; aiguilles et soie stériles. L'animal est endormi dans une émulsion d’ether à 4%, puis lavé au savon, rincé et fixé par des bandelettes sur un liège lavé à l’alcool et séché. Un linge stérile fenêtré est posé par-dessus. Il faut faire une longue incision, partant près de la crête, descendant derrière le scapulum, se poursuivant sur le côté dorsal de la patte maintenue au liège par une aiguille fichée au travers du carpe. Une fois la peau fendue, l’incision porte en profondeur sur les muscles intercostaux pour mettre à nu les racines nerveuses III et IV qui sont sectionnées à 4 mm. environ de la colonne et, pour éviter une régénération trop rapide de ces nerfs, un fragment de 2 ou 3 mm. environ est réséqué. Après résection du triceps, le coude est désarticulé, l’humérus libéré et désarticulé à l’épaule. Le nerf et l’artère brachiale sont bien visibles. Libérée avec les aiguilles montées, l’artère est saisie dans la région du coude, avec une pince d’horloger qui en comprime la lumière, puis sectionnée en aval. Elle est remontée soigneuse- ment vers le haut de la plaie et libérée avec les ciseaux à iridec- tomie des attaches conjonctives qui la retiennent encore. Le plus possible de tissu conjonctif est cependant gardé autour du vaisseau, afin de ne pas léser les fibres sympathiques qui pour- raient s’y trouver. REGENERATION CHEZ LES URODELES 405 Si, au cours de ces manipulations, l’artere brachiale, tres fra- gile, s’est rompue ou si l’on préfère devier l’artere sous-clavière, la dissection est poursuivie. La liberation des vaisseaux au niveau du creux axillaire déclenche une hémorragie due à la section des bran- ches secondaires (épigastrique, supra-coracoidienne, pectorale, scapu- laire circonflexe, brachiale profonde) qui se détachent à ce niveau. Pour éviter que l’hémorragie ne devienne dangereuse, il faut comprimer avec les pincettes l’extrémité du paquet vasculaire. La libération de l’artere sous-clavière ne présente pas de difficultés. Le vaisseau ne côtoie pas les nerfs d’aussi près que dans la patte, et une très large part du tissu conjonctif qui le retient peut être devie avec lui. Le sympathique adventiciel et péri-adventiciel n’est certainement pas lésé (l’artère sous-clavière a été déviée dans les neuf dixiemes des cas). L’artere déviée, les muscles et la peau retenant encore la patte sont rapidement sectionnés; la plaie est fermée par des fils de soie. On laisse dépasser un peu l’extrémité du vaisseau dévié et on la sectionne au-dessous du niveau de pincement, pour que les fibres sympathiques ne soient pas écrasées. À ce moment peut se produire une hémorragie, d’autant plus abondante que l’anımal est pres de se réveiller, et qui est parfois mortelle. L’animal est ensuite mis dans un sac préalablement stérilisé selon la méthode décrite par Ponse en 1924. Les fils sont retirés 7 à 10 jours plus tard et l’animal replacé dans un cristallisoir. La méthode permettant de reconnaître l’animal est celle utilisée par la plupart des chercheurs, et consiste à sectionner un ou plusieurs doigts des pattes restantes. Dans une deuxième série de 8 animaux, la même opération a été effectuée avec, en plus, une ablation des ganglions sensitifs spinaux et un arrachement des racines motrices. Enfin, dans une dernière série de 8 animaux, des caillots de sang ont été placés sous l’épiderme d’une cicatrice fraîche, dans la région située entre la patte et la crête, chez des Tritons préalablement désinnervés (ablation des nerfs des racines III-IV-V) et amputes du même côté. Il a été fait 12 prélèvement dans la première série, pour examen histologique (fixation au Bouin et coloration à l’hémalun-éosine), et 8 prélèvements dans la dernière série, animaux témoins, examinés de la même manière. 406 C. TABAN Les soins post-operatoires sont les mêmes que pour les animaux avec deviation de nerf, selon la technique de Guyenot. Les observations ont porté sur une période de plus de trois mois. III. Résultats. PREMIERE SÉRIE: Resection des nerfs venant des racines spinales III et IV, déviation de l’artere dans le territoire patte. Des 47 animaux de cette série, 6 sont morts d’hémorragie, au cours de l’opération ou peu après. Pour 12 autres, la région dans laquelle l’artère avait été déviée a été prélevée et fixée au liquide de Bouin, pour examen histologique. | Il reste 29 Tritons qui ont été observés régulièrement, pendant plus de trois mois. 6 d’entre eux, soit moins de 21%, n’ont donné qu'une cicatrice simple, sans particularité. 23 animaux, soit le 80%, ont réagi à la déviation de l’artère par la formation d’un petit bourgeon proéminent, au niveau d’aboutissement du vaisseau. Ces bourgeons s'élèvent de 1 à 2 mm. en moyenne au-dessus de la surface de la cicatrice. Ils atteignent leur taille maximum du qua- trième au dixième jour après l’opération, puis tous, sans exception, régressent. Voici le résultat des pointages des dixième, vingtième et trentième jours après l’opération: Au dixième jour, 8 animaux présentent de petits bourgeons, légèrement rougeätres; 12 ont des bourgeons de taille plus grande et plus franchement colorés; enfin 3 montrent de gros bourgeons rouges. Le vingtième jour, tous les bourgeons ont régressé. Dans sept cas, la cicatrice a repris un aspect normal. Dans les seize autres, la place de l’ancien bourgeon n’est plus marquée que par la présence d’une petite tache blanche, légèrement proéminente. Le trentième jour, la tache blanche a quasiment disparu dans tous les cas. DEUXIÈME SÉRIE: Déviation d’artère accompagnée d’un arrachement des ganglions sensitifs et des racines motrices des troisième et quatrième paires spinales, du côté de la déviation. | 5 animaux ont été opérés. 3 d’entre eux n’ont donné qu’une cicatrice simple d'emblée. Les 5 autres ont formé des bourgeons a l'extrémité de l'artère déviée. Les observations des dixième, REGENERATION CHEZ LES URODELES 407 vingtième et trentième jours après l’opération donnent les résultats suivants: Au dixieme jour, deux petits bourgeons rouges et trois gros bourgeons trés colorés. Au vingtieme jour, un petit bourgeon encore coloré; quatre taches blanches légérement surélevées; une cicatrice simple. Au trentiéme jour, trois petites taches blanches et deux cica- trices simples. Les trois petites taches blanches, encore présentes, ont ensuite rapidement disparu. Ainsi, comme chez les animaux de la premiere série, nous retrou- vons la présence, dans un grand nombre de cas, de bourgeons au niveau d’affleurement de l’artere a la surface. La formation de ces bourgeons n’est donc pas influencée par la section des rameaux communicants des troisieme et quatrieme paires. Témoins. Comme à la suite de l’operation, l’extrémité de l'artère déviée se coiffe d’un caillot sanguin dans la plupart des cas, la présence de ces bourgeons n'est-elle pas due uniquement à ce caillot de sang ? Pour le voir, nous avons pris 8 animaux témoins chez lesquels, dans le territoire de la patte antérieure, un petit carré de peau de 3 à 4 mm. de côté a été enlevé avec une partie des tissus conjonctifs et musculaires sous-jacents. Apres une dizaine de jours, un caillot de sang du même animal, obtenu par section de la queue, est placé sous la jeune cicatrice. Ce caillot se résorbe lentement. Au bout de 8 à 10 jours, caillot et cicatrice sont prélevés pour un examen histologique comparatif ultérieur. Examens microscopiques. A) Prélèvements faits sur des animaux de la première série — 2, 5, 8, 10, 23 jours et un an après l'opération. 1) Image du bourgeon deux jours après l'opération (schéma fig. 8). — Ce qui frappe dès l’abord, c’est l'importance du caillot et du tissu épithélial. Le caillot est divisé en deux parties: l’une externe, formée d’une couche dense d’érythrocytes, très colorée; l’autre interne, fibrineuse, claire, comprenant beaucoup moins de cellules sanguines. Les érythrocytes, bien reconnaissables, sont déjà à moitié degeneres. 408 C. TABAN L’epithelium, formé de grandes cellules claires, jeunes, à gros noyaux, parait se développer sur trois fronts: 1. Un groupe de cellules entoure le caillot et semble vouloir le recouvrir. Un autre groupe penetre directement dans le caillot, paral- lelement a la surface de la peau. 3. Un dernier groupe suit les bords de la plaie et penetre en profondeur. bo Fic. 8. Schema indiquant les directions de progression de l’épithélium, au niveau d’un caillot sanguin comblant une plaie, ou surmontant une deviation d’artere. A) Progression en surface. B) Pénétration à l’intérieur même du caillot. c) Glissement en profondeur, sous le caillot, dans le lophioderme. d) Caillot, partie externe. e) Caillot, partie interne. f) Epithelium. g) Lophioderme. h) Artere. i) Ilot de cellules épithéliales. Parmi les cellules épithéliales qui se trouvent au contact direct du sang coagule, plusieurs renferment dans leur protoplasme des débris d’erythrocytes, nettement reconnaissables grâce à l’hémo- globine qu'ils contiennent. l'artère, entourée de tissu peri-adventiciel, est facilement visible, Sa lumière est obstruée par de nombreux polynucléaires, de petits amas granulaires, quelques débris cellulaires. REGENERATION CHEZ LES URODELES 409 2) Image du bourgeon de huit jours (fig. 9, 10, 11, 12, 13, 14 et 15). — Un élément a, déjà à ce moment, perdu beaucoup de son impor- tance: c’est le caillot. Ce qu’il en subsiste est complètement recou- vert par l’epithelium qui est, à ce stade, le tissu le plus marquant. re Animal n° 144. Prélèvement effectué huit jours après la déviation de l’artère. On remarque de nombreux débris sanguins à l’intérieur de l’épithélium. Celui-ci est épaissi, mais a surtout tendance à partir en profondeur; on distingue une grande « coulée » cellulaire, bifide à son extrémité inférieure. (On voit sur d’autres coupes du même animal des îlots de cellules épithéliales complètement isolés au milieu du conjonctif.) L’artère elle-même est visible à gauche de la coulée épithéliale, elle est entourée d’erythrocytes; sa lumière en contient aussi quelques-uns. Au -dessous, à côté des masses musculaires, on voit du sang hémolysé, de la fibrine, un caillot en voie de résorption. Il forme à la surface de la plaie une couche épaisse de plusieurs étages cellulaires (8 à 10 et parfois plus). Un grand nombre de ces cellules contiennent des débris d’érythrocytes colorés par l’hémo- globine. Il est creusé à certains endroits par des lacunes, de gran- deurs variables, remplies de sang hémolysé, de déchets d’érythro- cytes; les cellules épithéliales qui les bordent ont souvent leur protoplasme bourré de déchets (fig. 13 et 14). 410 C. TABAN Sous cet épithélium se trouvent, dans les bords de la cicatrice: du tissu conjonctif, des glandes régénérées, des pigments méla- niques. Au centre de la cicatrice, on rencontre du sang dégradé, en voie de résorption, l’artère — dont la lumière, dans un cas, contenait des globules rouges —, enfin des muscles et du tissu Freord0. Animal n° 144. Même coupe. Détail d’une partie de l’épithélium, au fort grossissement. La présence de sang phagocyté est facile à repérer. conjonctif assez riche en macrophages, comme d’ailleurs lépi- théhum (fig. 9). Notons encore la présence d’assez nombreuses « coulées» de cellules épithéliales à l’intérieur du lophioderme, qui descendent souvent profondément et peuvent même parfois perdre le contact avec Pépithélium, formant de petits îlots épithéliaux entourés de conjonctif (fig. 9). >) Image du bourgeon de vingt-trois jours (fig. 16 et 17). — Il ne présente que peu de différence avec celui de huit jours. La REGENERATION CHEZ LES URODELES 411 cicatrice est plus petite; l’épithélium est resté épaissi, mais il n’y a pratiquement plus de sang provenant du caillot. Par contre, de nombreuses cellules de l’épithélium sont bourrées d’hémosidérine, produit de dégradation des érythrocytes. Glandes et pigments Mer Alle Animal n° 144. Image d’une autre coupe, vue au fort grossissement (500 fois environ). On distingue les nombreuses inclusions d’hemosiderine à l’intérieur du protoplasme des cellules épithéliales. n’ont pas encore atteint le centre de la cicatrice. L’artere est bien visible, la lumière libre dans le cas examiné. B) Prelevements faits sur les animaux témoins, chez lesquels un caillot de sang a été placé dans une cicatrice fraîche (Images de bourgeons de 8-10 et 11 jours). Nous retrouvons, l’artère en moins, l’image donnée par les bourgeons sur déviation d’artère de huit jours. L’epithelium a considérablement proliféré, recouvert le caillot, glissé en profon- 412 C. TABAN Fic. 12. — Animal n° 183. Prélèvement huit jours après la déviation artérielle. On voit l’épithélium épaissi, contenant du sang et le caillot sous-épithélial en pleine organisation. Fic. 13. — Animal n° 183. Meme coupe au fort grossissement: détail de l’épithélium, une cellule épithé- ale en train de phagocyter un érythrocyte dont on distingue bien le noyau entoure de pigment. En bas à gauche, un polynucléaire, facilement discernable des cellules épithéliales. REGENERATION CHEZ LES URODELES GAS Fic. 14. — Animal n° 184. Prelevement histologique huit jours apres la déviation de l’artere. On voit tres nettement une grosse vésicule intra-epidermique remplie de débris cellu- laires, d’hémosiderine, de polynucleaires Fic. 15. — Animal n° 184. Même coupe que pour la figure 14. Vue fragmentaire de la vésicule intra- épidermique, a un grossissement plus fort. 414 C. TABAN Fic. 16; — Animal n°178: Prelevement 23 jours apres la deviation arterielle. Le bourgeon est beaucoup moins saillant. On distingue encore des débris de cellules sanguines à l’intérieur de l’epithelium. [lots de cellules épithélie les en profondeur. BEN, Fic. 17. — Animal n° 173. Autre coupe sur laquelle sont visibles le léger épaississement épithélial, le sang au-dessous, l'artère en coupe transversale et les coulées épithéliales à gauche et à droite. On note aussi absence de pigment à l’endroit de la déviation. | REGENERATION CHEZ LES URODELES 415 deur. Il contient des lacunes remplies de sang hémolysé et de débris cellulaires. Ces cellules renferment souvent, dans leur pro- toplasme, des débris d’erythrocytes. Le reste du caillot, sang hémolysé, dégénéré, se trouve sous P’epithelium (fig. 13). Fie. 18. — Animal n° 165. Prélèvement effectué onze jours après la mise en place d’un caillot sanguin sous l’épithélium. On voit nettement une cellule épithéliale distendue, remplie de débris d’erythrocyte. L’epithelium est épaissi, comprend plusieurs strates cellulaires, comme dans les bourgeons sur déviation d’arteres, mais il n’est pas proéminent comme les vrais bourgeons de régénération; au contraire, il a l’air de s’enfoncer en profondeur. Sous l’épithélium: des restes d’erythrocytes du caillot. IV. Commentaires. Ces résultats appellent des commentaires sur l'importance de deux facteurs: le rôle du sympathique péri-artériel et celui de l’épithélium dans la régénération. 1) Importance du Sympathique peri-arteriel. Les experiences de deviation d’artere montrent de facon tres claire que le sympathique péri-artériel n’est pas capable de déclen- cher la formation d’une patte, chez le Triton. Ces résultats confir- ment ceux de SCHOTTÉ qui a remarqué que la résection d'importants vaisseaux, dans la patte, n'empêche pas la régénération, si les nerfs sont intacts (1926). 416 C. TABAN D’après les travaux de SINGER, sur le Triton (1942) et de Francıs, sur la salamandre (1934), l’artère sous-claviere est le vecteur de la quasi totalité des fibres sympathiques destinées à la patte antérieure. Si nous l’admettons, la déviation de l'artère entraine du même coup celle des fibres sympathiques. Nous aurions ainsi pratiqué une déviation élective du Sympathique. Nous avons vu que l'influence des nerfs du système nerveux autonome est très discutée. Tandis que LocATELLI et SINGER lui dénient toute influence prépondérante, SCHOTTÉ et BUTLER pen- sent qu'il est le facteur essentiel, indispensable à la régénération. Si les descriptions anatomiques sont exactes, nous pouvons dire que le Sympathique ne joue pas un rôle essentiel. Nous avons dévié l’artère avec les tissus péri-adventiciels, comme cela se voit sur nos préparations histologiques et les nerfs qui devaient s’y trouver, ont certainement été déviés. La question des rameaux communicants ne Joue presque pas de rôle dans nos expériences. Indépendamment du fait que leur existence est niee par certains auteurs, s’ils sont présents, ils n’ont certainement pas été lésés dans notre première série d’opérations, où le nerf est sectionné bien après leur départ. Dans la deuxième série, il est probable qu'ils ont été supprimés; cependant les résul- tats n’en ont pas été modifiés. 2) Importance de l’epithelium. Le rôle joué par ce tissu, au cours des phénomènes de régéné- ration, est discuté. Pour GopLEwSKI et Rose, il contribue de façon essentielle à la formation du blasteme et cela pas seulement pendant les tout premiers stades. Rose en particulier (1948) base son affirmation sur les faits suivants: 1) Aucun tissu local ne commence à se développer par mitoses, avant la formation du blasteme, sauf l’épithélium. 2) Pendant la formation du blastème, on trouve une perte de 12.000 cellules épidermiques et un gain de 18.000 cellules de la régénération, dans un cas, et, dans un autre, une disparition de 18.600 cellules épithéliales pour un gain de 19.700 cellules de la régénération. (Expériences pratiquées à l’aide d’une coloration vitale des cellules épithéliales au Bleu de Nil.) 3) Un grand nombre de cellules épidermiques se forment à l'extrémité distale d’un moignon, avant la formation du blastème. REGENERATION CHEZ LES URODELES 417 4) Aucun autre tissu ne perd autant de cellules pendant la formation du blastème. 5) Rose décrit la transformation des cellules épithéliales en cellules de régénération. Rose en conclut que la plus grande partie du blastème de régé- nération dérive de cellules épithéliales « dédifférenciées ». Mais les expériences de GUYÉNOT sur le lézard montrent l’importance du tissu conjonctif. Weiss, en remplaçant la peau du bras par du tissu pulmonaire, a obtenu des régénérats; ce qui prouve que l’épithélium n’est pas déterminant. C’est aussi l’avis de METTETAL, TAUBE, BUTLER, SCHOTTÉ, PUCKETT, THORNTON, Kıorrsıs, MANNER, HEATH. J'ai remarqué, comme Rose et d’autres, que la première appa- rition du bourgeon consiste dans la formation d’une saillie à sommet mousse, constituée uniquement par des cellules épider- miques et pouvant compter dans l’axe du bourgeon jusqu’à vingt couches cellulaires. Cette saillie est centrée par le nerf, aussi bien pour les régénérats en place, que pour ceux induits par déviation du nerf. Les fibres de ce dernier pénètrent en grand nombre à l’intérieur du tissu épithélial, à ce moment (SINGER, 1949; Tarzan, 1949). Mais les résultats des déviations d’artère et d’implantations de caillots montrent que cette dernière accumulation de cellules épi- theliales n’est pas spécifique; elle se trouve aussi en dehors de toute régénération. Elle favorise, cependant, très probablement la croissance du jeune blastème. Il faut remarquer, toutefois, que les bourgeons épithéliaux de régénération forment des saillies mousses au-dessus du niveau habituel de la peau tandis que l’épaississement epithelial, dans les déviations d’artere, donne plutöt une image d’épaississement en profondeur, comme on le remarque particuliè- rement sur les coupes de l’animal 183 (fig. 12), dont le prélève- ment pour examen histologique a été fait huit jours après l’opéra- tion et chez lequel on compte une quinzaine de strates de cellules épithéliales, au-dessous du niveau normal. Ce n’est pas toujours le cas et parfois même, dans les déviations d’artère, on trouve un épithélium proéminent, comme par exemple chez l’animal 184, où le prélèvement a été fait lui aussi huit jours après l’opération. GUYÉNOT a remarqué que placer un caillot à l’extremite du nerf dévié favorise le bourgeonnement. On peut penser que l’action de ce sang est liée à l’afflux de cellules épithéliales qu'il déclenche. 418 C. TABAN La perte de cellules epitheliales dans le tissu conjonctif n’est pas non plus spécifique de la régénération, puisque je l’ai trouvée après déviation d’artere et implantation d’un caillot. On peut donc, avec la plupart des auteurs, admettre l’origine mésenchy- mateuse du blastème. J'ai observé, à la suite d'ORECHOWITSCH, BROMLEY, POLEZAJEW, la capacité lytique des cellules épithéliales à l’endroit du caillot sanguin. Un fait surprenant est l’intensité de la phagocytose exercée par les cellules épithéliales (fig. 10, 12, 16). IsHIKAWA en 1927 a vu que les cellules de l’épithélium de la peau de Rana nigro-macu- lata sont capables de phagocyter l’encre de Chine mise dans une petite incision cutanée. On connaît, d’autre part, les capacités phagocytaires des épithéliums bronchique, vaginal. Chez le Tri- ton, les capacités de phagocytose de l’épithélium de la peau n’a- valent, à ma connaissance, pas encore été décrites. La confusion des amas sanguins intra-épithéliaux avec des capillaires ne me semble pas possible; l’état des globules rouges, l'aspect des cellules environnantes, ne donnent pas l’image habi- tuelle des capillaires, même si ceux-ci se trouvent en grand nom- bre. La présence, au début, de débris d’érythrocytes, puis plus tard de pigments (hémosidérine), à l’intérieur du protoplasme des cellules épithéliales, sont autant d’images caractéristiques d’une phagocytose. V. Conclusions : 1. Le Sympathique périartériel ne joue aucun rôle prépondérant dans la régénération. 2. La déviation de l'artère sous-clavière dans le territoire patte amène la formation de sortes de bourgeons qui disparaissent assez rapidement, sans jamais donner naissance à un membre ou fragment de membre. 3. Le placement d’un caillot sanguin sur une plaie fraiche donne naissance à des formations semblables à ces bourgeons stériles. is L’epithelium entoure le caillot, le pénétre, et il se glisse en pro- fondeur dans la plaie, formant parfois des ilots épithéliaux en plein lophioderme. o. L’epithelium possède des capacités lytiques et phagocytaires. REGENERATION CHEZ LES URODELES 419 CHAPITRE TROISIÈME ESSAIS INFRUCTUEUX POUR REMPLACER L'ACTION DU NERF PAR DES SUBSTANCES CHIMIQUES Depuis la découverte de Loewi (1921), on sait que l’excitation des nerfs végétatifs libère dans les organes qu’ils innervent des sub- stances dont l’action est semblable à celle de ces nerts. Cet auteur a montré par exemple que l'excitation du pneumogastrique libère dans le cœur une substance douée, comme les filets du vague, de la propriété de ralentir les battements cardiaques. On a constaté depuis des phénomènes semblables pour tous les autres nerfs végé- tatifs. Les substances ainsi libérées sont dites soit sympathico- mimétiques, soit parasympathico-mimétiques, selon leur origine. On a pensé qu’elles provenaient des terminaisons nerveuses et qu’elles étaient les intermédiaires nécessaires entre celles-ci et les organes innervés, d’où leur nom de médiateurs chi- HNP EC] Ke) Si Le médiateur du parasympathique est l’acetyl-choline, ester synthétisé en 1906 par BEYER, qui agit déja a des doses tres faibles; on obtient par exemple un effet hypotenseur avec une dose de 0,000.001 mg./par kg. Toute une série de substances ont également des effets parasympathico-mimétiques, par exemple: les substances muscariniques; d’autres, comme l’ésérine, prolongent l’action de Pacétyl-choline en inhibant la cholinestérase, ferment qui scinde dans l’organisme l’acetyl-choline en choline et acide acétique. La carbaminoyl-choline, la mécholine, sont d’un effet plus durable que l’acétyl-choline, parce que moins sensible a cette diastase. L’atropine supprime l’action de la choline et de ses esters. Le médiateur du sympathique est la « sympathine » ou adrénaline, qui, au point de vue chimique, est un diphénol avec une fonction alcoolique et une fonction aminée secondaire. Les sympathicoly- tiques se trouvent parmi les alcaloides de l’ergot, de la Yohimbine. Partant de ces faits j’ai essayé de remplacer l’action du nerf dans la régénération par un ou des médiateurs. Ces expériences ayant abouti à des résultats négatifs je ne ferai que les relater de façon succincte. J'ai été obligé d'utiliser plusieurs techniques pour tenter d’ob- tenir une action continue des substances essayées. Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 29 420 C. TABAN J'ai fait subir à un certain nombre de 7. cristatus une desinner- vation complete de la patte antérieure par ablation des ganglions rachidiens et section des racines motrices des IIIme, [Vme et Vme paire. De cette manière j'ai pu faire agir les substances à étudier dans la région axiale, la plus favorable à la régénération, sans craindre une éventuelle action des fibres nerveuses. C’est là une précaution élémentaire sans laquelle les résultats resteraient sus- pects; n'importe quelle manœuvre opératoire pourrait en effet permettre à des filets nerveux d’affleurer à la surface, et fausser ainsi les résultats. La plus grande partie des animaux a été utilisée pour les expériences, les autres étant gardés comme témoins. Dans une première série, j'ai essayé d’insinuer sous la peau du dos de l’animal des tubes capillaires de verre préalablement coudés, dont l’extremite aboutissait dans une petite plaie de la région axiale. Dans une deuxième série, j'ai essayé de remplacer le verre par un tube de tout petit calibre, en matière plastique, puis par un tube de collodion, très fin. Dans un délai de 7 à 15 jours, tous ces tubes ont été expulsés comme corps étrangers. Les sub- stances placées dans les lumières des tubes et renouvelées regulie- rement n’ont donc pas pu agir pendant un temps suffisant. Dans une quatrième série, J'ai utilisé comme tube une aorte prelevee sur un autre animal. Cette méthode a donné des résultats un peu meilleurs, ces aortes sont restées en place parfois pendant trois semaines. Dans une cinquième série J’ai mélangé les substances a essayer à de la poudre de Kaolin, puis placé le tout dans une cicatrice fraîche, à épithélium transparent mais suffisant pour retenir le mélange. Dans une sixième série, le Kaolin a été remplacé par de lAgar-agar et le mélange séché dans la cloche à vide. J'ai tenté également de faire affleurer dans la region axiale des nerfs préalablement desséchés puis imbibés de substance à essayer. Ces trois dernières méthodes permettent aux substances incluses d'agir de façon lente mais constante; les premières permettaient d'essayer des substances rapidement dégradables, mais qui doivent être renouvelées fréquemment pour pouvoir agir de la façon la plus constante possible. J'ai également essayé d’une sorte de carcan immobilisant le Triton et permettant à un goutte à goutte d’imbiber constamment une petite plaie, mais animal réussit presque toujours à se dépla- cer ou finit par se blesser en voulant se dégager. Enfin j’ai essayé REGENERATION CHEZ LES URODELES 421 de mettre certaines substances directement dans l’eau du cristalli- soir contenant les Tritons amputés, plaies à vif. Au moyen de ces différentes techniques, j'ai essayé seules et à des concentrations différentes, ou mélangées les unes aux autres, les substances suivantes: Adrénaline, Bénerva, Becozyme, Choline, Acétyl-choline, Mécholine, Carbaminoyl-choline, Esérine, Choli- nestérase, vitamine A. Les résultats obtenus sont complètement négatifs, aucun ani- mal n’ayant présenté de néoformation rappelant un bourgeon de régénération. Cela ne veut pas dire que mélangées dans d’autres proportions ou à des concentrations différentes, ces mêmes substances ne soient pas susceptibles de déclencher une régénération. A noter que les témoins désinnervés n’ont pas, eux non plus, présenté de régénération, après plus d’un an. CHAPITRE QUATRIÈME DÉVIATION DU NERF BRACHIAL SUR LARVES DE TRITON a) Introduction. Des déviations du nerf ont été effectuées en même temps que les miennes par GUYENOT, KiorTsis et JEANNERET, qui ont opéré 65 larves de Triton; plusieurs sont mortes mais 37 ont survécu assez longtemps pour pouvoir régénérer. Sur celles-ci, 2 ont donné naissance à des pattes sur déviation, l’une dans le territoire ortho- topique A, normale, l’autre dans le territoire C, duplicaturée, de latéralité inverse. Quatre autres iarves n’ont réagi que par la forma- tion de bourgeons abortifs, le reste n’a présenté aucune réaction. Ces auteurs ont remarqué le fait intéressant que les déviations des nerfs chez les larves de Triton donnent un pourcentage de ré- ponses beaucoup moins élevé que chez l’adulte. Ce fait ne se retrouve d’ailleurs pas, nous le verrons, chez les larves d’ Amblystome. Il y a probablement plusieurs explications à ce phénomène. L’une d’entre elles est le glissement des fibres du nerf dévié en direc- tion du lieu d'insertion habituelle de la patte. Ce glissement est probablement facilité par la nature de la peau larvaire du Triton. Celle de l’Axolotl, beaucoup plus épaisse, sur- 422 C. TABAN tout s’il s’agit de larves âgées, retient mieux par sa cicatrisation le nerf dévié. Ce glissement semble encore plus fréquent lorsque le membre est laissé en place. J. SZENPSENWOL, en 1939, a montré que chez Amblystoma et Triturus larvaires, la greffe d’un membre en position hétérotopique exerce une influence attractive sur le système nerveux environnant; il pense que cette action persiste, mais à un moindre degré, chez l'adulte. Je me suis demandé si la patte laissée en place dans les opéra- tions de déviation du nerf agissait de façon similaire. Mes expériences ont porté sur 55 larves de Triton cristatus et Triton alpestris. Dans une première série de 23 animaux, J'ai effectué simplement la déviation du nerf brachial ou du plexus brachial, en laissant le membre en place. Dans une deuxième série de 32 animaux, la déviation nerveuse a été accompagnée d’une amputation complète de la patte. b) Matériel et méthode. Les opérations ont été faites sur des larves de 7. cristatus et T. alpestris provenant des étangs de la Station de zoologie experi- mentale de Malagnou ou pêchées dans les mares du canton de Genève, et dont la taille variait de 4 à 6 cm. Les narcoses ont été obtenues par barbotage de vapeurs d’éther (voir détail de la technique au chapitre 5). La technique opératoire a été la même que celle que je décris plus loin pour les larves d’Amblystome (chapitre 5). Après l’opération, les larves sont laissées pendant 24 ou 48 heures sur du coton humide, à l’abri de la lumière. De cette manière, elles bougent moins. Elles sont ensuite remises dans des cristallisoirs, dont l’eau est oxygénée constamment par barbotage d’air, et par- tellement renouvelée tous les deux à trois jours. Un certain nombre d’animaux ont été autopsiés 4 à 5 mois après l’opération. Résultats. À. Première série. — Déviation sans amputation. Des 23 larves qui n’ont subi que la déviation du nerf ou du plexus brachial, sans amputation simultanée de la patte REGENERATION CHEZ LES URODELES 423 entière, aucune n’a donné de patte, même incomplète, sur le lieu de la déviation; une seule a présenté à ce niveau un bourgeon minuscule qui a rapidement régressé, et dont il ne restait plus trace 15 jours après l’opération. Par contre, les pattes paralysées depuis l’opération retrouvent, après un délai de 15 à 20 jours, leur motilité et, semble-t-il, leur sensibilité. (Le degré de sensibilité est très difficile à apprécier chez ces animaux.) Résultats des autopsies. Quatre animaux de cette serie ont été autopsiés 4 mois après l’opération. Tous les animaux ont été opérés du côté gauche. N° 17: opération le 9 juin 1950; déviation du plexus brachial à mi-chemin entre la patte et la crête. La patte est laissée en place. Le 18 juin 1950 on voit un petit bourgeon sur déviation, encore apparent le 24 juin, mais qui a complètement disparu le 6 juillet 1950; On note, le 12 octobre, que la peau s’est pigmentée, mais que les branchies subsistent. Les pattes droite et gauche sont de même longueur (1,2 cm.). La patte gauche est sensible à la piqùre, bien mobile. Vérification anatomique sous le contrôle de la loupe bino- culaire Leitz. L’innervation de la patte est assurée par les nerfs des racines III et IV. Aucun nerf n’est visible à l’endroit de la déviation. È Nos 32, 33 et 34: Operation le 27 juin 1950, déviation du nerf à mi-chemin entre crête et patte. Ablation de l’extrémité distale du membre par section au travers du carpe. 10 juillet, aucun bourgeon n’est visible sur les déviations. Le 26 juillet, la patte est complètement régénérée, mobile, sensible. A l’autopsie, le 16 octobre 1950, les nerfs de la patte proviennent des paires III-IV et V. Rien n’est visible a l’endroit de la déviation. B. Deuxième serie. — Déviation avec amputation. 32 larves ont subi la déviation du tronc nerveux et l’amputa - tion de la patte. Dix jours après l’opération, dix d’entre elles présentaient des bourgeons sur déviation, nettement visibles, et cinq de celles-ci montraient également des bourgeons au lieu habi- tuel d’insertion du membre; 15 larves avaient des bourgeons au lieu d'insertion du membre seulement; enfin 7 n’en avaient pas 424 C. TABAN du tout. Apres 30 jours, 6 des 10 bourgeons sur deviation avaient régressé. Après 5 à 6 semaines, 18 larves présentent des régénérats en place, c’est-à-dire au lieu habituel d’insertion du membre, et complets. Un animal (le n° 63), montre une patte simple insérée tres pres du lieu habituel. Fic. 19. — Larve n° 50. On distingue la patte surnuméraire hétérotopique, hypotypique, à un doigt dirigé vers le bas. FIG. 20. — Larve n° 51 (gross. 5 x). Patte sur déviation avec le pli du coude ouvert en haut; elle est hypotypique. Pas de régénérat axial. La larve n° 50 montre à la fois une patte bien régénérée, en place, et un rudiment de patte inséré juste au-dessus (fig. 19), dont la base est mème rattachée à la face supérieure du stylopode de la patte en place. La patte surnuméraire est hypotypique; elle se compose d’un avant-bras, d’une ébauche de carpe et d’un doigt dirigé vers le bas. REGENERATION CHEZ LES URODELES 425 Une autre (n° 51) montre une patte incomplète, le pli du coude ouvert vers le haut, au lieu de déviation (fig. 20); elle est prélevée et fixée pour un examen histologique . Autopsies d'animaux de la deuxième série. Cinq des opérés ont été autopsiés 4 mois après l’opération. No 24: Opération le 24 juin 1950, déviation du plexus entre la crête et la patte. Le 6 juillet, on voit un petit bourgeon sur déviation, qui, le 30 juillet, a déjà un peu régressé. Autopsie le 12 octobre 1950. Il n’y a pas de régénérat en place, pas de patte au lieu de déviation, mais à cet endroit aboutit, en un agglomérat à moitié fixé a la peau, l’extrémité des nerfs provenant des racines III-IV-V. Nes 43-44: Opération, le 7 juillet 1950. Déviation du nerf et amputation de la patte. Le 26 juillet, apparition d’un régénérat en place. Le 12 octobre 1950, autopsie: on trouve en arrière du scapulum, au tiers du chemin entre crête et patte, un amas nerveux, en partie adhérant aux tissus cutanés, formé par les branches de III-IV et V, et d’où partent les nerfs allant à la patte régénérée. N° 66 : Opération le 21 septembre 1950. Le 21 octobre, on trouve un régénérat en place. Autopsie le 6 janvier 1951: la branche de la quatrième paire est restée là où elle avait été déviée. L’innervation du régénérat est assurée par les branches des troisième et cinquième paires. No 55: Opération le 21 septembre 1950. Apparition d’un petit bourgeon à l’extremite du nerf dévié, le 17 octobre 1950. Ce bour- geon regresse; ıl est encore visible le 22 octobre 1950. Pas de régé- nérat en place. Autopsie le 5 janvier 1951: les nerfs déviés aboutis- sent sur le lieu de la déviation où ils forment une intumescence blanchâtre. Commentaires et conclusions. Influence attractive exercée par les membres en place desinnerves sur leurs nerfs déviés. Ainsi, dans la première série, un seul animal sur vingt-trois a présenté un bourgeon sur déviation, qui s’est d’ailleurs rapidement 426 C. TABAN résorbé. Aucun n’a donné de patte à l’extremite du nerf dévié. Nous avons donc 4% d’inductions et 0% de formation de patte. Dans la deuxième série, sur 32 animaux, 10 ont présenté des bourgeons sur déviation visibles 10 jours après l'opération. 4 de ceux-ci subsistaient après 30 jours et 2 ont donné naissance à des pattes plus ou moins complètes. Nôus avons, sur 32 animaux, 31% d’induction et plus de 9% de formation de pattes, mais incom- pletes, sur deviation. Si l’on considère que, dans tous les cas de la premiere serie, les pattes laissées en place ont rapidement retrouvé leur motilite et leur sensibilite, on peut admettre que les nerfs ont glisse dans 100%, des cas pour reinnerver le membre axial. Le résultat des autopsies vient le confirmer dans tous les cas où elles ont été pra- tiquées. Dans la deuxième série, par contre, nous ne trouvons que 18 régénérats axiaux, soit 56%, ce qui veut dire que, dans le 44% des cas, les nerfs sont restés à l’endroit où ils avaient été déplacés, et les résultats des autopsies le confirment. Guyénor, Kıortsıs et JEANNERET ont obtenu et décrit la formation de deux pattes complètes et utilisables pour la descrip- tion du territoire de régénération de la patte, par la déviation du nerf chez la larve de Triton cristatus. Ils ont constaté 16,2% d’in- duction et 5,4% de formation de membres complets. Rappelons que, chez le Triton cristatus adulte, on obtient la formation de pattes supplémentaires dans plus de 10% des cas, et que j’en ai obtenu dans le 34% des cas chez Triton alpestris. Comment expliquer ces différences de pourcentage: 1° entre larves et adultes: 2° entre les larves des auteurs précités et celles de ma première série (patte axiale laissée en place); ->~ 3° entre les larves de ces auteurs (patte axiale laissée en place) et celles de ma deuxieme série (membre ampute). 1. Les causes des pourcentages plus faibles chez les larves sont exposées par GUYENOT et collaborateurs. Ce sont d’abord les diffi- cultés de Popération (branchies qui recouvrent la région du plexus, nerfs peu visibles parce qu’insuffisamment myélinisés) et surtout le glissement des nerfs déviés, mal retenus par la cicatrice. Ces nerfs vont alors réinnerver le membre axial. REGENERATION CHEZ LES URODELES 427 2. Chez les animaux de Kiortsis et GUYENOT, comme pour ceux de ma première série, la patte axiale a été laissée en place. Les résultats diffèrent beaucoup cependant (16,2%, d’induction et 5,4% de formation de membre, contre 4% d’induction et 0% de formation de membre). Les techniques n’ont pas été les mêmes. Les larves des auteurs précités, endormies avant l’opération, sont laissées immobiles près de 24 heures, dans une solution de narco- tique (MS 222). Les risques de glissement du nerf sont ainsi dimi- nués pendant la première phase de la cicatrisation. Il n’en a pas été de même pour mes animaux, qui, bien que placés à l’obscurité, se sont mis à bouger dès après l’opération. Ces mouvements généraux favorisent le déplacement du nerf dévié. Les différences de technique expliquent que les résultats soient dissemblables. 3. Les résultats observés chez les animaux de Kiortsis et dans ceux de ma deuxième série diffèrent aussi, mais cette fois dans l’autre sens (16,2% d’induction et 5,4% de formation de membre contre 31% d’induction et 9% de formation de pattes incomplètes). L’amputation du membre, comme la narcose prolongée post- opératoire, contribuent donc au maintien du nerf à l’endroit où il a été dévié. Il est bien connu que le nerf dévié montre une tendance à se rendre dans la région naturelle d'implantation du membre, même après amputation de celui-ci. Nous le voyons dans le 56% des cas de notre deuxième série. Cette tendance est cependant encore plus marquée lorsque la patte est laissée en place, et nous la trouvons dans le 100% des cas de la première série. En conclusion: Chez les larves de Triton, les pattes axiales exercent des actions attractives et mécaniques sur leurs nerfs, lorsque ceux-ci ont été déviés de leur trajet. Ces actions rappellent celles exercées sur les nerfs par les membres hétérotopiques greffés chez les larves d’Amphibiens, et observées par J. SZEPSENWOL. a DD CO C. TABAN DEUXIEME PARTIE LES TERRITOIRES DE REGENERATION CHEZ L’AXOLOTL ET CHEZ TRITON CRISTATUS La notion de territoires de régénération chez le Triton cristatus a été découverte en 1925 par GUYÉNOT à la suite d’experiences sur la régénération du museau de cet animal. Elle a été établie ensuite expérimentalement par les travaux de Guyénor et ScHoTTÉ (1926), Guytnot et Ponse (1930), BoveT (1930). GuyENoT a insisté a plusieurs reprises sur importance de cette notion nouvelle (1927, 1929, 1945) qui, entre autres, permet de mieux comprendre le mécanisme du mode d’action des gènes. Ces territoires existent déja chez les larves et embryons, comme le montrent les expériences de Kiortsis (1953). Leur existence, prouvée de facon irréfutable chez le Lézard et le Triton, n’est pas limitée a ces animaux et je suis persuadé qu’une division de l’individu en une mosaïque de territoires, indépendants de la répartition vasculaire ou nerveuse, se retrouve dans d’autres phénomènes que ceux de la régénération, par exemple lors de certains processus physio-pathologiques. Pourquoi les vertébrés supérieurs ne seraient-ils pas, eux aussi, divisés en une mosaïque de territoires, dès leur formation embryon- naire ? Les pathologues et généticiens connaissent bien les lignées d'individus qui souffrent particulièrement d’atteintes d’un organe, soit, suivant les générations, d’une tumeur, d’une infection, d’un trouble trophique ou métabolique. C’est un point de moindre résistance, un territoire subissant l’action d’un ou de plusieurs gènes de façon élective. Les expériences relatées ci-dessous contribuent à montrer que les territoires de régénération ne sont pas le fait d’une seule espèce de Triton, ni celui des Tritons seulement. REGENERATION CHEZ LES URODELES 429 CHAPITRE CINQUIEME OBTENTION DE PATTES SUPPLEMENTAIRES PAR LA METHODE DE DEVIATION DU NERF CHEZ LES LARVES D’AMBLYSTOMA MEXICANUM Introduction. SPALLANZANI, en 1768, Bonner, en 1777, ont montre les pre- miers que les Urodeles avaient la possibilité de reformer un membre ampute. Depuis, de nombreuses expériences ont mis en évidence l’impor- tance considérable du rôle joué dans cette régénération par le système nerveux périphérique. Topp, en 1823 déjà, s’est aperçu que la section des nerfs empêchait la régénération chez la Sala- mandre. De nombreuses expériences, consistant à sectionner le nerf avant, pendant et après l’amputation du membre, ont été effectuées depuis, tant chez la larve que chez l'adulte. Ces travaux sont cités et commentés dans les synthèses de SCHOTTÉ (1926), LocateELLI (1929), AsELOOS (1932), Rose (1948), SiNGEr (1952). Fritsch en 1911, LocatELLI en 1923, ont montré que la dévia- tion chez le Triton d’un tronc nerveux déclenche l’apparition d’un membre surnuméraire là où ce nerf aboutit à la surface de la peau. La morphologie du membre ainsi engendré dépend, comme GUYÉNOT et SCHOTTÉ l’ont montré en 1926, du territoire excité. Chez l’Axolotl, on connaît depuis longtemps l'importance du système nerveux sur la régénération du membre en place. Les expériences de SCHOTTÉ (1944) présentent un intérêt particulier. Il pratique chez des larves de 22 à 38 mm. des sections répétées tous les sept jours des nerfs des troisième, quatrième et cinquième paires spinales, la première section étant faite de deux à seize Jours après l’amputation de la patte, et trouve que l’action du nerf est indispensable pendant toute la première phase de la régénéra- tion: dédifférenciation, établissement du blastème, transformation de ce jeune blastème en un régénérat possédant une détermina- tion morphogénétique. Dès ce moment, par contre, le nerf n'est plus nécessaire à la croissance du régénérat. 430 C. TABAN Un nerf dévié est-il capable de donner naissance à une patte surnuméraire chez l’Axolotl aussi bien que chez le Triton ? Le professeur E. Guyénot m’a chargé de résoudre cette question. BELKIN avait d’ailleurs déjà essayé, sans succès, d’obtenir des pattes surnuméraires par déviation du nerf chez l’Axolotl (non publié). Matériel et méthode. Les animaux opérés proviennent d’une ponte élevée à la station de Zoologie expérimentale de l’Université de Genève. Ils vivent dans des bacs dont le contenu est constamment renouvelé par un filet d’eau courante. La température des aquariums suit les fluctua- tions de la température ambiante; je n’ai pas utilisé de thermostat. Au moment de l’opération, les animaux avaient atteint une taille de 8 à 12 cm. Chaque opération a été précédée d’une narcose à l’éther. La larve est placée dans un bocal à moitié rempli d’eau au-dessus de laquelle on pratique une aspiration, au moyen d’un petit tube de verre relié à une trompe à eau. Une deuxième ouverture est pratiquée dans le bouchon, par ailleurs hermétiquement fermé. Dans cette ouverture passe un tube de verre provenant d’un deuxième réci- pient et aboutissant au fond du bocal, sous la surface de l’eau. Le deuxième récipient est partiellement rempli d’éther et l’admission de lair se fait sous la surface de ce liquide. Quand l’appareil est en marche, les vapeurs d’éther viennent barboter dans l’eau où se trouve l’animal et assurent une narcose très douce, que toutes les larves ont très bien supportée. Une fois endormi (après 15 minutes environ) l’animal est mis sur un petit plateau de liège, préalablement nettoyé à l’alcool et fixe au moyen de deux bandes de gaze passant l’une au niveau de la ceinture pelvienne, l’autre à celui de la tête et retenues par leurs extrémités au plateau de liège avec des punaises. Du coton humide est placé sur les branchies. Pour l’opération, j'ai utilisé les instruments suivants: une paire de ciseaux à iridectomie, des pincettes d’horloger, deux aiguilles montées et un bistouri formé d’un fragment de lame de rasoir fiché à Vextrémité d’une baguette de verre. L'opération elle-même est très simple: on pratique une longue incision partant à mi-chemin entre la crête et l'épaule, passant der- REGENERATION CHEZ LES URODELES 431 riere le scapulum, puis tout au long de la face dorsale de la patte antérieure. Il faut ensuite isoler le nerf brachial long inférieur qui est remonté dans la plaie et placé au sommet de l’incision. Si le nerf ne reste pas en place ou s’il a été lésé, on pratique une incision en profondeur pour libérer le plexus qui est ensuite ramené en surface à la partie supérieure de la plaie. L’humérus est désarticulé, les muscles qui retiennent le membre sont sectionnés, ainsi que les téguments. Je n’ai placé aucun fil de suture, car ils facilitent l’infection de la plaie. La larve opérée est remise aussitôt dans un bac à eau courante. Aucun animal n’est mort d’une infection consécutive à l’opération. Les deux décès survenus sont dts, le premier à une morsure faite par un congénère, infectée secondairement, le second de l’ingestion d’un morceau de viande trop gros. Le nerf est maintenu au lieu de déviation par le tissu cicatriciel. 31 opérations ont été effectuées, 18 à gauche, 13 à droite, sur 18 animaux. Deux des pattes obtenues ont été traitées par la méthode de SPALTEHOLZ modifiée selon PERROT et dessinées à la chambre claire. Résultats et commentaires. J’ai obtenu trois pattes, certainement sur déviation, dont l’une a poussé très près de l'emplacement habituel du membre; enfin, un quatrième régénérat en place. Ceci donne un pourcentage de 10% de pattes sur déviation. Bien qu'il soit difficile de conclure sur un petit nombre de cas, nous pouvons cependant remarquer que ce pourcentage est proche de celui obtenu chez le Triton adulte. Le nombre infime de pattes régénérées en place (une sur trente et une opérations) montre que les nerfs déviés sont bien restés au lieu de déviation et n’ont pas repris leur trajet normal. Ces animaux ont été observés pendant plus de trois ans et aucune autre patte n’a régénéré. Une autre preuve du maintien des nerfs au lieu de déviation est celle apportée par les dénudations pratiquées chez les animaux n'ayant rien régénéré. Elles consistent en l’ablation d’un fragment de tissu cicatriciel circulaire, d'environ 6 mm. de diamètre, au point d’aboutissement du nerf dévié. Une première dénudation a été faite un mois environ après l'opération, les deux ou trois sui- vantes après trois et six mois. Dans tous les cas, il a été possible de 432 C. TABAN repérer le nerf qui se trouvait à l’endroit où ıl avait été place ou legerement en dessous. Les raisons pour lesquelles tous les nerfs devies n’ont pas donne naissance à des pattes sont très probablement les mêmes que celles invoquées chez le Triton pour expliquer ce phénomène: cicatrisa- tion trop rapide, bourgeon étranglé par la cicatrice. Un fait intéressant, mais non surprenant, est celui de la forma- tion de deux pattes duplicaturées et d’une patte au nombre de doigts insuffisant. Nous savons, depuis les recherches de GUYÉNOT et de son école, que le Triton est une mosaïque de territoires que l’on retrouve chez l'embryon de Triton (Kiortsis, 1953) et la larve de Triton (GUYÉNOT, Kiortsis, JEANNERET, 1952). Nos résultats nous engagent à penser qu'il en est de même chez la larve d’Amblystome. Animal n° 16 (fig. 21). Peu de temps après l’opération on observe un gros bourgeon sur déviation, du côté gauche; il se transforme après un mois et demi environ en palette puis en une patte simple, à trois doigts, dirigée en arrière. Elle est prélevée au bout d’un an, après photo- graphie, et traitée selon la méthode de SPALTEHOLZ, puis dessinée alors à la chambre claire. On voit deux noyaux d’ossification distaux et deux proximaux, radiaux et cubitaux, trois os carpiens puis les trois doigts dont deux comprennent un métacarpien, une phalange, une phalangine, une phalangette (fig. 25 et 26) et le troisième, dorsal, qui ne possède que deux phalanges. Cette patte a pris naissance dans une zone comparable à la zone A, orthoto- pique, du Triton. Animal n° 6 (fig. 22). Un mois après l’operation on voit un bourgeon de 2 mm. de long environ, situé au-dessus du lieu d’insertion du membre. Il est bientôt remplacé par une petite patte duplicaturée. Celle-ci est photographiée après huit mois, puis enlevée et traitée selon la méthode de SPATELHOLZ et dessinée ensuite à la chambre claire. On observe (fig. 27 et 28) un os long qui tient lieu tout à la fois d’humerus, de radius et de cubitus, cinq pièces carpiennes et quatre doigts. L'ensemble ne forme pas une patte harmonieuse, mais les doigts sont associés deux à deux, chaque groupe représentant REGENERATION CHEZ LES URODELES 433 Krems Animal n° 16. On voit une patte située un peu au-dessus du lieu d’insertion normal (que l’on peut reperer par la cicatrice), mais encore dans la zone A. Fic. 22. — Animal n° 6. Patte sur déviation de nerf dans la zone C, hétérotopique; elle est duplicaturée. Fic. 23. — Animal n° 2 (gross. 5 x). Patte antérieure, vue par-dessus. nn DI iS GC. TABAN Fic. 24. — Animal n° 2 (gross. 5 x). Méme patte que sur la fig. 23, vue de la face ventrale, qui permet de mieux distinguer les duplicatures. Zone C. Fic. 25. — Animal n° 16 (gross. 5 x). Patte située au-dessus du lieu d’insertion habituel, mais encore dans la zone A. Traitement a la methode de Spalteholz, puis dessin du squelette a la chambre claire. Face externe. FIG. 26. — Animal n° 16 (gross. 6 x). Meme patte que sur la figure 25, mais vue cette fois par la face interne. REGENERATION CHEZ LES URODELES 435 manifestement une tendance vers une orientation propre. Trois doigts se composent d’un métacarpien et deux phalanges, le qua- trième d’un métacarpien et de l’ébauche d’une phalange. Il s’agit d’une patte duplicaturée et la zone où elle a pris naissance est comparable à la zone hétérotopique C du Triton. Fic. 27. — Animal n° 6 (gross. 6 x). Dessin à la chambre claire du squelette de la patte droite, obtenue par déviation dans la zone C. On distingue un composant « patte gauche » et un autre « patte droite ». Fic. 28. — Animal n° 6 (gross. 6 x). Méme patte que sur la figure 27, mais vue par la face interne. Animal n° 2 (fig. 23). Un premier petit bourgeon sur déviation a régénéré au bout d’un mois, mais, grace à des dénudations répétées, il en est apparu un autre, plus bas situé, qui s’est développé rapidement et a donné Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 30 436 C. TABAN naissance à une petite palette, puis à une patte qui, après trois mois, a été dessinée à la chambre claire. Cette patte est duplica- turée; on peut admettre facilement qu’elle a pris naissance dans le territoire hétérotopique C, mais comme elle se trouve proche du lieu d'insertion habituel, le composant. « normal» s’est le mieux deve- loppé (fig. 23 et 24). Ces résultats concordent avec ceux obtenus chez T. cristatus adulte et larvaire (GuYENOT et coll.). J'ai également obtenu une patte postérieure sur déviation, dans la zone proche de l'insertion du membre; il s’agit d’une patte orthotopique, qui voisine avec la patte régénérée en place. CHAPITRE SIXIÈME EXPLORATION DES TERRITOIRES DE LA PATTE ANTÉRIEURE ET DE LA CRÊTE CHEZ TRITON ALPESTRIS 1) Exploration du territoire de la patte antérieure. INTRODUCTION GUYÉNOT, DINICHERT-FAVARGER et GALLAND ont montré, en 1948, que le territoire de la patte antérieure du Triton cristatus se divisait en quatre zones: une zone orthotopique A, située à proxi- mité immédiate du bras ou dans le bras; une zone B, hétérotopique limite, située près de la crête, à la limite dorsale du territoire; une zone C, hétérotopique dorsale, située dans la région intermédiaire entre la proximité du membre et la proximité de la crête; enfin une zone D, hétérotopique ventrale, entre la patte et le ventre. Les déviations de nerf dans la zone A donnent naissance à des pattes simples, conformes à la latéralité, non duplicaturées. Dans la zone B, elles donnent aussi des pattes non duplicatu- rées conformes à la latéralité du corps, mais inverties, c’est-à-dire avec le bord radial tourné du côté dorsal. Dans la zone C apparaissent des pattes duplicaturees; il s’agit le plus souvent d’un dédoublement partiel de l’autopode. Chaque fois que les relations d’asymétrie ont pu être déterminées avec REGENERATION CHEZ LES URODELES 437 certitude, le composant primaire s’est révélé être une patte gauche non invertie, formée sur le côté droit (asymétrie inverse au côté) qui correspond avec les résultats de Bover, 1930, sur la patte postérieure. Enfin, dans la zone D, les pattes sur déviation ne s’obtiennent que rarement et sont hypotypiques. J’ai tenté de vérifier si l’action du nerf dévié était la même chez T. alpestris que chez les autres espèces de Triton et si l’on retrouvait les mêmes territoires, avec leurs subdivisions, que chez T. cristatus. Matériel et méthode Les T. alpestris qui ont été opérés provenaient en partie des étangs de la Station de Zoologie expérimentale de Malagnou et, pour la plus grande part, d’une petite mare des environs d’Anne- masse. Ils atteignaient la taille de 8 a 10 cm. Pour pratiquer les deviations du nerf brachial long inferieur, Jai suivi la technique mise au point par l’école de GUYÉNOT et décrite en particulier dans le travail de GUYÉNOT, DINICHERT et GALLAND, page 8 et suivantes. Cinquante T. alpestris ont subi une deviation du nerf brachial long inférieur dans la region située entre la patte et la crête, à des niveaux plus ou moins dorsaux. Douze sont morts peu après l’opération, avant d’avoir eu le temps de présenter une régénéra- tion quelconque. Nous n’en tiendrons donc pas compte. Des 38 animaux restants, 13 ont donné des pattes sur dévia- tion, soit plus de 34%. Ils ont produit dans certains cas des pattes simples, dans d’autres des membres duplicaturés. Les pattes obte- nues ont été dessinées à la chambre claire et photographiées, les animaux sacrifiés et conservés au formol, 4 à 5 mois après l’opé- ration. Toutes les opérations ont été pratiquées du côté gauche. La distance séparant la base de la crête et le centre d'insertion du membre a été mesurée des deux côtés. Résultats. Sur 38 animaux, 13 ont donné naissance à des pattes sur déviation. J’en donnerai la description. 438 C. TABAN No 85 (fig. 29, 30, 31). Déviation du nerf brachial long inférieur dans la zone entre patte et crête, mais plus près de la patte. — Après 40 jours, aucun bour- geon n’apparaissant, une dénudation circulaire est pratiquée à TP TN TEE SR en, e © 57] raro PIAN Fic. 29. Fic. 30. Animal n° 85 (gross. 3-4 x). Animal n° 85 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire, Chambre claire. Vue par- vue de profil. dessus. Côté gauche: distance crête- C. = créte médiane. patte: 3 mm.; diametre de la patte à sa base: 2,5 mm.; distance de la patte à la cicatrice in situ: 1,5 mm. Coté droit: distance créte- patte 5 mm.; diamétre de la patte à sa base: 2 mm. Fie. 31. Vue de profil de Panimal n° 85. l’extrémité du nerf dévié, pour le libérer de la cicatrice cutanée fibreuse, qui empêche son action. Cinquante jours apres l’operation, on note un petit bourgeon sur déviation, qui a de la peine a s’accroitre; aussi de nouvelles denudations sont-elles pratiquées aprés 62 et 77 jours. REGENERATION CHEZ LES URODELES 439 Au bout de trois mois et demi apparait un gros bourgeon qui donne naissance à une patte sur déviation située peu au-dessus du niveau habituel d'insertion du membre. Tg: ee HG al EG. 235. Animal n° 39 (gross. 3-4 x). Animal n° 39 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire, vue de Chambre claire. Vue par-dessus. profil. C. — crête médiane. Côté gauche: distance crête-patte: 1 mm.; diamètre de la patte à sa base: 1,5 mm.; distance de la patte à la cicatrice in situ: 3,5 mm. Côté droit: distance crête-patte: 4,5 mm.; diamètre de la patte à sa base: 2 mm. Fic. 34. Vue de profil de l’animal n° 39. Le centre de l’insertion de la patte régénérée se trouve à 4,5 mm. du bord de la crête, tandis que le centre d’insertion de la patte droite, témoin, se trouve à 6 mm. du bord de la crête. Un an après l’opération, le régénérat, long de 8 mm. environ, est dessiné à la chambre claire et photographié. 440 C. TABAN Il s’agit d’une patte gauche à quatre doigts, fonctionnelle; elle présente cependant une petite anomalie: l’ébauche d’un premier doigt en miroir. Cette patte a donc pris naissance dans le territoire A, mais elle est bien sur déviation, comme le montrent les mesures de la distance patte-crête et la présence d’une cicatrice au niveau d’in- sertion normal du membre, située au dessous d’elle. No 39 (fig. 32, 33, 34). Déviation du nerf brachial à proximité de la crête, un peu au dessous delle (en zone B). — Trente jours après l’opération, on note la présence d’un petit bourgeon à l’extrémité du nerf. Plusieurs dénudations sont pratiquées, après 30, 44, 64 et 110 jours. Six mois après l’opération, on est en présence d’une petite patte, non duplicaturée. Au bout d’un an, elle est photographiée, dessinée à la chambre claire et l’animal est fixé à la formaline. Il s’agit d’une petite patte montrant le pli du coude ouvert du côté dorsal. Le doigt le plus long est le troisième à partir du dos. Il s’agit donc d’une patte gauche simple, dirigée en arrière, invertie, dont le bord radial occupe une position dorsale. La distance séparant le centre de l’insertion du membre et la limite de la crête est de 1,5 mm. à gauche et 5,5 mm. à droite. No 70 (fig /535 6046) Déviation du nerf à mi-distance entre la patte et la crête. — Apres 12 jours, apparition des deux bourgeons, un sur déviation et un au niveau normal d'insertion du membre. Dénudation après 15 jours. Apparition après deux mois et demi de deux régénérats, un axial et l’autre situé plus dorsalement, dans la zone C. Ils sont photographiés. Après quatre mois ils sont dessinés à la chambre claire et animal est fixé à la formaline. Le régénérat axial donne une patte gauche simple, normale- ment orientée. Celui sur déviation donne par contre une patte duplicaturée, le pli du coude est ouvert en direction dorsale. Il s’agit probablement d’une patte droite, non invertie, formée sur le côté gauche, constituant le composant principal, avec dédouble- ment du premier doigt. L’épaisseur de la patte laisse supposer des REGENERATION CHEZ LES URODELES 441 duplicatures osseuses dans le stylopode, le zeugopode et les os du carpe. La distance séparant le bord de la crête et le centre d’insertion des pattes est de A mm. pour le regenerat sur deviation, 5,75 mm. pour le régénérat axial, 6 mm. pour la patte droite. A Te ae m N TE Eris TT = RS BIEN Fic. 36. Animal n° 70 (gross. 3-4 x). Animal n° 70 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire, vue de profil. Chambre claire. Vue par-dessus. Côté gauche: distance créte-patte: 3 C. = crête médiane. mm.; diametre de la patte à sa base: 2,5 mm.; distance de la patte à la cicatrice in situ: 1,5 mm. Côté droit: distance crete-patte: 5 mm.; diametre de la patte à sa base: 2 mm. Ines Sy Vue de profil de l’animal n° 70. C’est le seul animal de la serie à avoir donné à la fois un régé- nerat axial et une patte sur déviation du nerf. We st (fig.-38, 39, 40). Déviation dans la zone C, entre la patte et la créte. — Apparition 20 jours aprés l’operation d’un petit bourgeon a l’endroit de la déviation. | 442 C. TABAN Dénudations après 43 et 77 jours; à ce moment on est en présence d’un gros bourgeon. Après 11 mois d'observation, l’animal est photographié, dessiné à la chambre claire et fixé à la formaline. fe © See Fic. 38. Fic. 39. Animal n° 81 (gross. 3-4 x). Dessin chambre claire. Dessin à la chambre claire, patte vue Patte vue par sa face pal- dorsalement. maire. Côté gauche: distance crête-patte: 3 Animal n° 81 mm.; diamètre de la patte à sa base: (gross. 3-4 x). 2,5 mm.; distance de la patte à la cicatrice ın sıtu: 0,5 mm. Côté droit: distance crête-patte: 4mm.; diamètre de la patte à sa base: 0,5 mm. Fic. 40. Vue de profil, légèrement par-dessous, de l’animal n° 81. La distance séparant le centre d'insertion de la patte hétéro- topique, et la limite de la crête est de 4,25 mm. contre 5 mm. pour la patte droite, normale. La patte sur déviation est duplicaturée et se divise en une partie supérieure formée d’un composant patte droite, à trois doigts, dirigés dorsalement, (c’est le composant principal) et une REGENERATION CHEZ LES URODELES 443 partie inférieure formée d’un composant patte gauche à deux doigts; entre les deux parties se trouve une petite formation dirigée dans le même sens que la partie supérieure, mais qui semble compléter la partie inférieure. Fic. 41. | Fic. 42. Animal n° 98 (gros. 3-4 x). Animal n° 98 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire, vue de profil. Dessin a la chambre claire. Vue Côté gauche: distance crete-patte: par-dessus. 5 mm.; diamètre de la patte à sa C. — crête médiane. base: 3 mm.; distance de la patte à la cicatrice ın situ: 1 mm. Côté droit: distance crête-patte : 9 mm. ; diamètre de la patte à sa base: 3 mm. Fic. 43. Vue de profil de l’anımal n° 98. Pour la partie supérieure, le pli de flexion est ouvert vers le haut. Elle est composée de trois doigts à compter de haut en bas: les premier, deuxième et troisième. Pour la partie inférieure, le pli de flexion est ouvert en bas et en dedans. Cette partie ne comprend que deux doigts: premier et deuxième. Ceux qui forment la partie intermédiaire, bien que beaucoup plus petits et dirigés vers le haut, semblent correspondre 444 C. TABAN aux doigts trois et quatre de la partie inférieure. On peut penser qu'ils ont subi l'influence de la partie supérieure et se sont dirigés dans le même sens qu’elle. La duplicature est donc formée d’un composant principal patte droite, non invertie formée sur le côté gauche et d’un composant secondaire patte gauche. No 98 (fig. 41, 42, 43). Déviation dans la zone C, entre crête et patte. — Quinze jours après l’opération, apparition à l’endroit de la déviation d’un gros bourgeon dirigé en arrière, qui s’accroit rapidement. Après 10 mois, l’animal est photographié, dessiné à la chambre claire et fixé au formol. La distance entre le centre d'insertion de la patte sur déviation et la limite de la crête est de 6,5 mm.; celle séparant la limite de la crête et le centre d'insertion de la patte droite normale est de 11 mm. Il s’agit d’une patte simple, non duplicaturée, dirigée en arrière, dont le pli du coude est ouvert dorsalement; elle a quatre doigts, dont le premier se trouve situé dorsalement, la face palmaire de la main semble dirigée en dehors et la face dorsale en dedans. Il s'agirait donc d’une patte invertie. Cependant, il est difficile d’as- surer que la face palmaire de la main est bien dirigée en dehors. La main ne s’est pas fléchie en dehors et seuls les plis de la paume de la main, qui sont plus marqués, permettent de juger de son orientation. Il est cependant difficile d’exelure tout à fait la possi- bilité d’une patte droite non invertie. No 103 (fig. 44, 45, 46). Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre la patte et la crête. — Vingt jours après l’opération, apparaît un petit bourgeon sur déviation, qui tend d’abord à disparaître, puis s’accroit, après avoir été libéré par deux dénudations faites les 36€ et 61€ jours après l’opération. Après deux mois et demi, ont voit apparaître une petite patte sur déviation. L'animal est dessiné puis fixé au formol neuf mois plus tard. La patte sur déviation est située à une distance de 3,5 mm. de la ‘irnite de la crête, tandis que la patte droite, normale, est insérée ı 6 mm. de ce point de repère. REGENERATION CHEZ LES URODELES 445 La patte obtenue par déviation du nerf est duplicaturée, le pli du coude est ouvert vers le bas. Le premier doigt est petit et dupli- caturé, le deuxième est petit, les troisième et quatrième sont de taille presque normale. Au milieu de la face palmaire se trouve une petite prolifération, complexe, rudimentaire, d’un ou deux doigts. = csi Sn E Fic. 44. Fig. 45. Animal n° 103 (gross. 3-4 x). Animal n° 103 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire, vue de Chambre claire. Vue par-dessus. profil. C. = crete médiane. Côté gauche: distance crête-patte: 2,5 mm.; diametre de la patte a sa base: 1,5 mm.; distance de la patte à la cicatrice in situ: 2 mm. Cöte droit: distance crete-patte: 4 mm.; diamètre de la patte à sa base: 2 mm. Fic. 46. Animal n° 103 (gross. 6,5 X). Patte vue par la face palmaire. Le composant primaire de cette patte duplicaturée est difficile à déterminer. No (fic. 47, 48). Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre la patte et la crête. — Un mois et demi après l’opération on voit un petit bour- geon sur déviation dirigé en arrière. Il grossit rapidement. Une seule dénudation s'avère nécessaire, après deux mois. L’animal est photographié, dessiné à la chambre claire et fixé au formol au bout de neuf mois. 446 C. TABAN On voit alors une patte sur déviation dont le centre d’insertion est situé à 3,5 mm. de la limite de la créte, tandis que celui de la patte droite se trouve à 6 mm. de ce repere. | La patte est duplicaturee. La face palmaire de la main, cette fois nettement visible, est dirigee en dehors et en bas. Le premier doigt est duplicature, petit, et accolé au second qui s’inflechit vers lui. Les deuxième, troisième et quatrième doigts semblent bien formés. dn NE D Fic. 47. Fic. 48. Animal n° 91 (gross. 3-4 x). Animal n° 91 (gross. 3-4 x). Dessin a la chambre claire, vue de Chambre claire. Vue par-dessus. profil. C. = créte médiane. Coté gauche: distance créte-patte: 2,5 mm.; diametre de la patte a sa base: 2 mm.; distance de la patte à la cicatrice in situ: 1,5 mm. Côté droit: distance crête-patte: 5 mm.; diamètre de la patte à sa base: 2 mm. No 40 (fig. 49, 50, 51). Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre la patte et la crête. — Quinze jours après l’opération, aucun bourgeon n’est visible. Des dénudations sont pratiquées après 27, 45, 61, 79 jours. Après deux mois et demi, on voit un petit bourgeon sur déviation. Après cinq mois et demi, on aperçoit une petite patte qui paraît simple, dirigée en arrière. Au bout de neuf mois, l’animal est photographié (fig. 51), des- siné à la chambre claire et fixé au formol. On trouve une patte dont le centre d’insertion se trouve situé a 3 mm. de la limite de la crête, tandis que celui de la patte droite s’en trouve à 6 mm. Cette patte est dirigée vers l’arrière, elle a quatre doigts dont le plus long est le deuxième, si l’on compte à partir du doigt le plus central. Les deux faces sont également pigmentées. REGENERATION CHEZ LES URODELES 447 Bien qu'il n’y ait pas de duplicature des doigts, l’épaisseur de la base du membre ne peut s'expliquer que par la présence d’une duplicature des os du stylo- et du zeugopode, peut-être aussi des os du carpe. On peut donc penser que cette patte est duplicaturée. Fig. 49. | Fic. 50. Animal n° 40 (gross. 3-4 x). Animal n° 40 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire. Vue de profil. Chambre claire. Vue par-dessus. Côté gauche: distance crête-patte: C. = crête médiane. 2 mm.; diamètre de la patte à sa base: 2 mm. Côté droit: distance créte-patte: 5 mm. ; diamètre de la patte à sa base: 2 mm. Fie. 51. Vue de profil de Panimal n° 40. No 90 (fig. 52, 53). Deviation du nerj brachial dans la zone C, entre la patte et la crête. — Quinze jours après l’opération, un bourgeon est visible à l'endroit de la déviation. Il a de la peine à se développer et trois denudations sont nécessaires: après 24, 42 et 58 jours. A ce moment, on note qu'il est descendu en position ventrale. 448 C. 1ABAN Après trois mois et demi, on constate une palette à la place du bourgeon, mais elle n’évolue pas. L’animal est dessiné à la chambre claire, douze mois après l’opération. On trouve une patte hypotypique, formée d’un gros doigt dont le centre d'insertion est situé à 3,75 mm. de la limite de la crête. (Celui de la patte droite se trouve à 6,25 mm. de cette limite.) EE ae ene re A. eae Fic. 52. BiG. soa: Animal n° 90 (gross. 3-4 x). Animal n° 90 (gross. 3-4 x). Dessin a la chambre claire. Vue Chambre claire. Vue par-dessus. de profil. C. = créte médiane. Coté gauche: distance créte-patte: 3 mm.; diametre de la patte a sa base: 1,5 mm.; distance de la patte a la cicatrice in stu: 3 mm. Côté droit: distance créte-patte: 5 mm.; diamétre de la patte a sa base: 2,5 mm. NO 92: (fio. 54.255), Deviation du nerf brachial dans la zone C, située entre la paue et la créte. — Quinze jours apres l’operation on voit un petit bour- geon sur déviation. Des denudations sont faites apres 24, 42 et 58 jours. A ce moment, le bourgeon s’est transformé en une petite palette, mais il a de la peine a se développer. L’animal est dessiné au bout d’un an. On se trouve en présence d’une patte hypotypique, de petite taille. Son centre d’insertion est situé à 4,75 mm. de la limite de la crête, tandis que celui de la patte droite se trouve à 6,25 mm. de cette limite. La patte se dresse en direction dorsale, légèrement inclinée vers l'arriere; son extrémité est formée par trois doigts mal différenciés. REGENERATION CHEZ LES URODELES 449 @ be — Fig. 54. Bre2 55% Animal n° 92 (gross. 3-4 x). Animal n° 92 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire. Vue de Chambre claire. Vue par-dessus. profil. C2 créte meédiane: Côté gauche: distance créte-patte: 5 mm.; diamétre de la patte a sa base: 1 mm.; distance de la patte a la cicatrice in situ: 1,5 mm. Côté droit: distance créte-patte: 5,5 mm.; diametre de la patte a sa base: 2 mm. Be _ =—_———_—_____—_—_.——_—__e_mm——_e Û Cc Fic. 56. BiG aoe Animal n° 95 (gross. 3-4 x). Animal n° 95 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire. Vue de Chambre claire. Vue par-dessus. profil. C. = créte médiane. Coté gauche: distance créte-patte: 4 mm.; diametre de la patte a sa base: 1,5 mm.; distance de la patte a la cicatrice ın sıtu: 2 mm. Côté droit: distance créte-patte: 5 mm.; diamètre de la patte a sa base: 2,5 mm. WO 9a t(fie: 56; 57). Deviation du nerf dans la zone C, entre créte et patte. — Quinze jours après l’opération, on voit un gros bourgeon à l’endroit où aboutit le nerf, ce bourgeon s’accroit d’abord, puis se met a regres- ser, malgr& une dénudation. Il donne naissance a une patte hypo- 450 C. TABAN typique, située à 5,5 mm. de la crête (la patte droite s’en trouve à 6,5 mm.). L'animal meurt un an plus tard. Il est dessiné et conservé au formol. | No 66. Deviation du nerf dans la zone C, entre crête et patte. — Quinze jours après l’opération, on voit un petit bourgeon sur déviation. TI Pe a D — LES Pate. 8% Fic. 59. Animal n° 48 (gross. 3-4 x). Animal n° 48 (gross. 3-4 x). Dessin à la chambre claire. Vue de Chambre claire. Vue par-dessous. profil. Côté gauche: distance crête-patte: 5 mm.; diamètre de la patte à sa base: 1,25 mm. Côté droit: distance crête-patte: 4,5 mm.; diamètre de la patte à sa base: 1,5 mm. Malgré plusieurs dénudations on n’obtient qu’un petit régénérat hypotypique à un doigt. No 48 (fig. 58, 59). Déviation du nerf brachial dans la zone C, entre patte et crête. — Vingt jours après l’operation la plaie s’infecte, s'agrandit, puis se cicatrise. On note, deux mois après l’opération, l’apparition d’un bourgeon de régénération inséré en dessous de la zone habituelle d'implantation du membre. Ce régénérat se développe et apparaît au bout de trois mois nettement duplicaturé. Après cinq mois et demi ıl est dessiné à la chambre claire et fixé au formol. Le centre d'insertion de cette patte se trouve à 5,75 mm. de la limite de la crête, tandis que celui de la patte droite normale en est distant de 5,25 mm. On peut donc admettre que cette patte se trouve dans la zone D. Elle est duplicaturée, dirigée vers en bas, le pli du coude est ouvert en avant, côté oral, la face palmaire regarde en dedans. REGENERATION CHEZ LES URODELES 451 L’alignement des doigts est perpendiculaire à la face palmaire. Seuls deux doigts, externes par rapport aux autres, sont nettement visibles; les autres forment un ensemble mal développé et inana- lysable. Commentaires. Les deux questions que nous avions a résoudre étaient: 1. Un nerf dévié dans le territoire de la patte antérieure de T. alpestris est-il capable de provoquer la croissance d’un membre surnumeraire ? 2. Si tel est le cas, le territoire de la patte antérieure de 7. alpes- iris se divise-t-il, à l’image de celui de 7. cristatus, en plusieurs zones aux capacités morphogénétiques bien déterminées ? A la premiere question il est facile de répondre que sans aucun doute le nerf agit chez alpestris comme chez cristatus; il se montre capable d’induire la formation de pattes à l’endroit où il a été dévié. Le pourcentage de réponses est même étonnamment élevé: dans 34% des cas nous avons obtenu une réponse. (On admet chez le T. cristatus que seuls 10% des animaux environ réagissent favo- rablement.) A la deuxième question, il est aussi possible de répondre par l’affirmative; nous avons retrouvé la division du territoire de la patte antérieure de 7. alpestris et elle se superpose a celle observée par GUYENOT, DinicHERT-FAVARGER et GALLAND chez 7. cristatus. On peut donc diviser ce territoire en quatre zones: zone À, orthotopique, à proximité immédiate de l'insertion de la patte normale; zone B, hétérotopique limite, près de la crête, à la limite dorsale du territoire; zone C, hétérotopique dorsale dans la région dorsale intermédiaire entre la proximité du membre et la proximité de la crête; zone D, hétérotopique ventrale, entre la patte et le ventre. Zone À. Une seule patte a été obtenue dans la zone A, à sa limite dor- sale, celle de l’animal n° 85 (fig. 29, 30, 31). Elle est conforme à la latéralité, l’axe radio-cubital est normale- ment orienté. Elle présente cependant une petite anomalie: l’ébauche d’un doigt en miroir (le premier). REV SUISSE DE ZOOL., I. 62, 1955. 31 452 C. TABAN Cette observation est comparable à celle de l’animal n° 254 de GuyÉnor et collaborateurs (p. 54). La déviation s’étant rapprochée de la place où s’inserait le membre normal, le régénérat a donné une patte orientée comme une patte normale, mais avec un méta- carpien et un doigt supplémentaire (le quatrième). Dans le cas du n° 85, il y a eu aussi très vraisemblablement glissement du bourgeon sur déviation vers la zone d’insertion nor- male du membre, ce qui explique la présence d’une duplicature d’un doigt. Zone B. Une patte a été obtenue en zone B, celle de l’animal n° 39 (fig. 32, 33, 34). C’est une patte complète, le bord radial tourné du côté dorsal, le pli du coude ouvert en direction dorsale, tournée en direction de la queue. Il s’agit donc d’une patte gauche invertie. Zone C. Neuf pattes ont été obtenues en zone C, trois d’entre elles sont hypotypiques, une seule est accompagnée d’un régénérat axial. Mis à part les régénérats hypotypiques, tous les bourgeons qui se sont développés dans la zone C ont donné des pattes duplica- turées, à une seule exception près (n° 98). On ne peut expliquer le cas de l’animal n° 98 (fig. 41, 42, 43); une telle patte devrait se trouver dans la zone B, mais il n’en est rien. Zone D. Une seule patte (n° 48, fig. 58, 59) a été obtenue en zone D, le bourgeon initial n’a d’ailleurs pas pris naissance dans cette zone et n'y est parvenu que par un déplacement, suite d’une infection de la plaie. On ne peut donc être certain que la morphologie réalisée pro- vienne uniquement de la zone D. Le fait que cette patte soit dupli- caturée semble au contraire indiquer une influence de la zone C. 2) Déviation du nerf brachial long inférieur dans le territoire crête. Matériel et méthode. La déviation du nerf brachial long inférieur a été menée comme précédemment pour l’exploration du territoire de la patte, mais en faisant aboutir cette fois-ci le nerf dans le territoire de la crête. REGENERATION CHEZ LES URODELES 453 Dix Tritons alpestris ont été opérés, deux sont morts un mois après l’operation; nous n’en tiendrons pas compte. Les survivants ont été dessinés à la chambre claire et l’un d’eux photographié. Résultats. Sur les huit animaux restants, cinq ont réagi à la stimulation du nerf par la formation d’une crête très développée au niveau Fie. 60. Vue de profil, déviation du nerf dans le territoire crête. d’affleurement du nerf (fig. 60). Nous avons done obtenu une réponse dans 60% des cas, ce qui parait beaucoup. Commentatres. La presence d’un territoire « créte » repondant à la stimulation d’un nerf devie par la formation d’une petite crête mieux déve- loppée que le reste de l’organe ne peut faire de doute chez 7. al- pestris. Il est possible que dans un ou deux cas (celui de l’anımal 137, par exemple), la formation induite n’ait pas été constituée unique- ment de crête, mais aussi d’un petit rudiment de patte. Il s'agirait alors d’une chimère « crête-patte», comme nous les connaissons chez T. cristatus. C. TABAN HN OT RS 3) Deviations du nerf brachial superieur dans le stylopode, sans amputation de la patte, chez T. alpestris. INTRODUCTION Nous savons que la deviation du nerf brachial long inferieur dans le stylopode amene, chez le T. cristatus, la formation de pattes simples. Celles-ci sont assez souvent hypotypiques (5 sur 17 dans le travail de GuYENoT et coll.), ce qui semble dû, pour les cas cités, à la presence d’une régénération axiale concomitante, et au fait que les bourgeons nes sur deviation sont restes en place, loin du centre axial de régénération. GuyENoT et collaborateurs disent ceci: «On peut penser qu'ils se sont trouvés en dehors du courant qui faisait affluer vers la surface du moignon les matériaux formateurs, et que, pour cette raison, leur différenciation a été inhibée. A plu- sieurs reprises, des palettes paraissant normales, avec indication de deux ou trois doigts ont, en effet, subi une involution ultérieure. » Dans un cas (n° 131), il s’est formé sur la déviation une palette avec indication des doigts qui aurait pu évoluer normalement si son déplacement en direction distale ne l’avait amenée à fusionner avec le régénérat axial et à être entièrement assimilée par ce der- nier. » L’inhibition du développement du bourgeon sur déviation, son assimilation dans un cas, sont le fait de régénérats axiaux en cours de croissance. Une patte adulte est-elle capable d’exercer une action similaire ? C’est la question que nous nous sommes posée. Matériel et méthode. Par une petite incision dans le stylopode le nerf brachial supe- rieur (extenseur) est mis à nu, avec l’artère profonde du bras qui l'accompagne. Ce paquet vasculo-nerveux est sectionné à la partie la plus distale, atteinte par l’incision et placé de telle sorte que l'extrémité sectionnée vienne affleurer à la surface, en la dépassant légèrement. La plaie est ensuite fermée par un ou deux points de suture, Vingt-neuf Tritons ont été opérés de cette manière; ils ont subi ensuite plusieurs dénudations. RE GENERATION CHEZ LES URODELES 455 Résultats. Des vingt-neuf opérés trois sont inutilisables, étant morts trop rapidement après l’opération. Après quinze jours, 25 des 26 survivants présentent à l’extrémité du nerf dévié un petit bourgeon de régénération d’aspect habituel. Mais, dans les trois mois qui suivent, et malgré de nombreuses dénudations, la grande majorité de ces bourgeons (23) régressent complètement, faisant place à une cicatrice simple. Deux bourgeons seulement continuent leur développement, donnant naissance chacun à une patte hypotypique se réduisant à un gros doigt un peu crochu. Commentaires. Ainsi la déviation du nerf dans le stylopode ne donne-t-elle naissance que dans 7% des cas à des régénérats, et encore sont-ils tous hypotypiques. Pourtant le pourcentage d’inductions est très élevé (25 animaux sur 26, soit 96%), ce qui prouve que les opéra- tions ont été réussies et les nerfs bien déviés. Il ne s’agit certainement pas là de l’incapacité d’un territoire à former une patte sur déviation, mais bien de l'influence inhibi- trice causée par la patte en place. Cette action ne s’exerce probable- ment pas uniquement par frustration du matériel nutritif néces- saire au jeune bourgeon, puisque le membre trouve ses aliments dans la branche principale de l’artère sous-clavière, l’artère bra- chiale, laissée en place, et que le bourgeon est alimenté par l'artère profonde du bras accompagnant le nerf brachial supérieur (exten- seur). On peut penser qu’il y a aussi intervention d’une action d’un autre ordre, peut-être une attraction du nerf dévié par la masse de la patte en place, comme on le voit chez la larve de Triton. Il est possible que la déviation d’une masse nerveuse plus consi- dérable, comme par exemple celle du nerf brachial long inférieur, puisse contrebalancer cette inhibition. Il ne s’agit la que d’une hypothèse. De toutes façons, on sait que la déviation du nerf brachial supérieur est suffisante pour déclencher, dans le territoire patte, par exemple, la formation d’un membre surnuméraire. D’autre part, les bourgeons observés ne sont pas düs unique- ment à la présence de l’artère déviée puisque deux d’entre eux se 456 C. TABAN sont montrés capables d’engendrer des pattes hypotypiques, ce qui n’est jamais le cas pour les bourgeons nés sur déviation d’artere. La patte adulte est donc capable d’exercer une action inhibi- trice sur le développement de bourgeons obtenus par déviation du nerf brachial supérieur dans le stylopode. CHAPITRE SEPTIÈME CONCLUSIONS GÉNÉRALES En schématisant, il est possible de partager les facteurs impor- tants qui interviennent dans la régénération en trois grands groupes: 1) Facteurs locaux; 2) Facteurs généraux; 3) Facteurs inducteurs. Mais bien entendu, chacun d’eux subit l'influence des autres. Dans le premier groupe, plusieurs éléments interviennent: a) L’epithelium; b) La limitante; c) Le conjonctif; d) Les autres tissus: musculaire, cartilagineux, osseux, les vaisseaux. I a) L’epithelium recouvre rapidement la plaie, par glissement cellulaire et prolifération mitotique. Il forme un petit amas cellu- laire au-dessus de la surface, au lieu d’aboutissement du nerf, et centré par celui-ci. Mais bientôt cet amas cellulaire se creuse et nous assistons à la formation du cône, puis de la palette. Pour plusieurs auteurs, à la suite de GopLEWSKI, et surtout pour Rose, l’épithélium contribuerait de façon essentielle à la formation du blastème, les cellules épithéliales passeraient en masse dans le conjonctif, engendreraient les cellules de la régéné- ration qui, par dédifférenciation, donneraient à leur tour naissance aux divers éléments du régénérat. Je peux suivre cet auteur quand il décrit la chute de cellules épithéliales dans le conjonctif. J'ai montré que des groupes de cellules épithéliales peuvent se rencon- trer dans le conjonctif, et le schéma indique le processus de ce passage (fig. 8), que j’ai d’ailleurs retrouvé dans la régénération REGENERATION CHEZ LES URODELES 457 normale, lors de déviation de nerfs et aussi lors de déviation d’artere. Soulignons que dans ce dernier cas, le bourgeon n’est pas suivi de l’édification d’un régénérat. Mais je pense, avec la plupart des auteurs, et au vu des expé- riences d’Krimov, GUYENOT, Kiortsis et d’autres, que si l’épi- thelium joue un rôle important peu après l’amputation, les poten- tialités morphogénétiques du régénérat sont apportées par le conjonctif. Ib) La limitante. — Un fait est certain: la limitante n’existe pas encore lorsque les fibres nerveuses pénètrent dans l’epithelium, ensuite dans le cône. Elle réapparaît d’abord au sommet, puis le long des parois. Sous l’épithélium se développe une membrane de plus en plus épaisse, bientôt semblable à celle de la peau d’adulte normale. Si la formation de cette membrane est trop précoce, elle entrave certainement la régénération en s’opposant à la croissance des axones; nous en avons plusieurs preuves: lors de l’inhibition de la régénération par une substance chimique, le beryllium, THORNTON observe la formation précoce d’une importante membrane. A l’in- verse, chez les animaux qui habituellement ne régénèrent pas, des retards de cicatrisation provoqués par des solutions salines (ROSE) permettent la formation de régénérats. De même, le remplacement de la peau adulte par de la peau larvaire entraîne les mêmes consé- quences, grâce au même phénomène: retard dans la formation de cette membrane sous-épithéliale. Inversement, l’absence de mem- brane permet un contact direct entre épithélium et tissu conjonctif probablement très important, et qui n’est d’ailleurs pas sans analogie avec ce qui se passe dans certains processus tumoraux. Enfin LirscHKo (1934), cité par Rose, remarque que les membres d’Axolotls irradies (aux rayons X) ne régénèrent pas, à moins que l’on enlève la cicatrice collagène due à ces rayons. Ces ré- sultats sont à mettre en rapport avec ceux de BUTLER et O’BRIEN, de Puckett. BUTLER et O’BRIEN ont montré que l’action inhibi- trice des rayons X sur la régénération n’atteignait que les régions directement irradiées, en modifiant des facteurs locaux. Ic) Le conjonctif. — Porteur des potentialités du régénérat, il contribue grandement à la formation du bourgeon. La localisation précise de ses potentialités est intéressante. A quoi est-elle due ? Les territoires de régénération se retrouvent, comme l’a bien 458 C. TABAN montré Kıorrtsıs, aussi bien chez l’embryon, la larve, que l’adulte. Cette localisation doit être due à une répartition de substances cytoplasmiques, dès les premiers stades du développement embryon- naire. | GuYENoT a exposé en 1948 une théorie qu’il considère comme une image, expliquant les territoires, les duplicatures, interaction des territoires entre eux. De chaque côté du corps se trouveraient des « molécules droites » et des « molécules gauches ». La predomi- nance d’une sorte de molécules déterminerait la formation d’une patte simple si elle est suffisante, d’une duplicature si elle est insuffisante. Id) Les autres tissus: musculaire, cartilagineux, osseux, les vaisseaux. — Les théories de FRAISSE, BARFURTH, voulant que chaque tissu du régénérat provienne d’un tissu semblable sont dépassées. BISCHLER, par exemple, a montré depuis longtemps que la formation du squelette pouvait parfaitement bien s’établir en l'absence de tissu osseux préexistant. Les auteurs actuels pensent, et Je les suis, que les cellules qui participent à la formation du régénérat subissent une dédifférenciation suivie d’une différencia- tion secondaire, qui, dans les premiers stades, requiert la présence des fibres nerveuses (voir les expériences sur larves, de SCHOTTÉ, SCHOTTÉ et KARCZMAR). II) Facteurs généraux. Leur importance paraît surtout très grande au moment de la perte des facultés régénératrices en fonction de la métamorphose, chez les anoures. Leur action se manifeste par des modifications dans les capacités des facteurs locaux. Les capacités régénératrices ne sont pas complètement abolies, comme le montrent les résultats obtenus par Rose, GIDGE et Rose, SINGER, les premiers en modi- liant les conditions de cicatrisation, le troisième en augmentant le stimulus nerveux. GUYÉNOT a montré, par greffes de bourgeons de régénération de larves d’anoures sur les animaux adultes que le milieu intérieur de ces derniers, nourricier du greffon n’entravait nullement sa croissance. Il semble donc que les facteurs humoraux nécessitent un temps d'action assez grand avant d'intervenir en modifiant les facteurs locaux. REGENERATION CHEZ LES URODELES 459 Parmi les facteurs généraux, les hormones tiennent une place de choix et leur influence a été montrée par les expériences de RICHARDSON, SCHOTTE, HALL et SCHOTTÉ, au moyen de thyroidec- tomies, d’hypophysectomies plus ou moins retardées, d’injections d'extraits hormonaux. Mes observations me conduisent à penser que des substances, sécrétées peut-être par le cortex surrénalien sous l’influence d’ACTH agissent sur la cicatrisation et de ce fait sur la régénération. III) Facteurs inducteurs. Ce sont les fibres nerveuses. Il est possible qu’elles agissent par Pintermédiaire de substances médiatrices. Mes essais de remplace- ment de l’action du nerf par de multiples substances, médiatrices chimiques, composantes du système nerveux, sont jusqu'ici restés infructueux; cela ne prouve cependant pas que l’hypothèse de départ de mes expériences soit infondée. La répartition spatiale de ces substances est peut-être particulièrement fine, liée à chaque axone dans des conditions difficilement réalisables expérimentale- ment. Le jeune bourgeon de régénération est en effet pénétré par un très grand nombre de fibrilles nerveuses; plusieurs cellules du blastème m'ont paru littéralement «enveloppees» par une sorte de corbeille formée de fibrilles nerveuses entrelacées. Ces observa- tions sont d’ailleurs en accord avec celles de SINGER. Plusieurs auteurs avaient pensé que toutes les fibres nerveuses n’avaient pas les mêmes capacités inductrices. SCHOTTE en par- ticulier croyait, à la suite de ses expériences, à une action prefe- rentielle des fibres sympathiques. SINGER, au contraire, admet que les fibres nerveuses interviennent surtout par leur nombre; ıl aboutit à ce résultat à la suite d’une remarquable série d’expé- riences. Je viens de démontrer que le sympathique périartériel est tout à fait incapable a lui seul de déclencher la formation d'un régénérat. Or, la quasi-totalité des fibres sympathiques suivent la voie périartérielle. Kiorrsis se rallie à l'hypothèse de SINGER. Cependant, il est encore difficile de dire si à l’intérieur des nerfs, il n’y a pas une sorte de fibre privilégiée, plus active, ana- logue aux fibres dites trophiques, que l’on invoque pour expliquer l'intensité des fontes musculaires dans certaines paralysies, fontes 460 C. TABAN musculaires trop rapides et importantes pour être dues simpiement à la perte de fonction. Dans l’état actuel de nos connaissances, nous pouvons com- prendre comment s’intègrent les phénomènes essentiels de la régé- nération, quels en sont les facteurs principaux, pourquoi chez certains animaux la modification de ces facteurs au moment de la métamorphose amène la perte du pouvoir régénérateur. Mais nous ne sommes pas encore à même de comprendre pourquoi les animaux supérieurs ne régénèrent que des tissus et non leurs organes. S'agit-il d’une différenciation cellulaire irréversible, d’une disparition d'éventuelles cellules embryonnaires latentes, d’une cica- trisation fibreuse beaucoup trop intense ou mieux d’une association de quelques-unes de ces causes possibles ? Je penche pour cette der- nière hypothèse. Toutefois, le champ qui reste ouvert aux cher- cheurs, dans ce domaine, paraît plein de promesses et je souhaite que bientôt de nouvelles expériences contribuent à résoudre ces importants problèmes biologiques. RÉSUMÉ PREMIÈRE PARTIE Etude de l’action du nerf dans la régénération. Dans le chapitre premier, l’auteur décrit l’histologie de jeunes bourgeons de régénération axiaux et sur déviation de nerf, chez Triton cristatus. Cette étude est menée à l’aide des colorations habituelles à Phémalun-éosine, et de colorations argentiques. Il décrit la pénétration précoce dans l’épithélium des fibres ner- veuses, observations en accord avec celles de SINGER. Dans le deuxième chapitre, il aborde l’étude des fibres actives dans la régénération, à l’aide de déviations artérielles. Il conclut a l’impossibilité pour le sympathique périartériel de déclencher la formation d’un membre. Il décrit l’histologie des sortes de bour- geons obtenus par déviations artérielles et le comportement de "epithelium en cette occurrence. Ce tissu montre des capacités phagocytaires qui n'avaient, à sa connaissance, pas encore été décrites chez le Triton. REGENERATION CHEZ LES URODELES 461 Au chapitre III, il aborde la question des mediateurs chimiques des nerfs et rapporte une série d’essais infructueux pour remplacer l’action des nerfs par de tels médiateurs. Au chapitre IV, il observe l’influence attractive exercée sur les fibres nerveuses par les membres desinnervés laissés en place chez les larves de Triton. DEUXIÈME PARTIE La deuxième partie est une contribution à l’étude de la notion de territoires. Au chapitre V, l’auteur décrit la formation de pattes induites par déviation du nerf chez la larve d’Amblystoma mexicanum. Le chapitre VI est consacré à l’étude du territoire patte anté- rieure par la méthode de déviation du nerf chez Triton Alpestris. Les commentaires et conclusions générales sont suivis d’une liste des auteurs cités. AUTEURS CITÉS ABELOOS, M. 1928. Sur la régénération aux dépens des tissus régénérés. C. R. Soc. Biol. 98: 1129. — et Lecamp, M. 1931. 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RENO SUES SER DIET ZOOL OGTIE 469 Tome 62, n® 33. — Septembre 1955 Les Trématodes de Chiroptéres de la collection Villy AELLEN Etude suivie d’une revision du sous-genre Prosthodendrium Dollfus 1937 (Lecithodendriinae Lühe) par Georges DUBOIS Avec 10 figures. Les matériaux de la collection AELLEN ! (dont les numéros sont indiqués entre parenthèses après les localités) ont été récoltés essentiellement dans le Jura suisse, quelques-uns en Valais et dans le Jura français ou à l’étranger. La liste des grottes visitées figure ci-après (d’après V. AELLEN, 1949, p. 27-30; carte, p. 31). Nous avons identifié cinq espèces de Trématodes, dont trois appartiennent à la famille des Lecithodendriidae Odhner 1910. L'intérêt de ce travail porte sur celles-ci, car c’est au sujet de deux d’entre elles, Lecithodendrium linstowi Dollfus et Prosthoden- drium ascidia (Van Beneden), que Robert-Ph. Dorrrus (1937) a publié une documentation complete et précieuse sur leur véri- table identite. Son commentaire a mis fin aux confusions commises par divers auteurs durant un demi-siècle. Sur la base de cette étude historique et avec le bénéfice que nous accorde l’utilisation d’une abondante collection, nous avons jugé utile d’etablir des dıagnoses des espèces en question, auxquelles s’ajoute Prosthodendrium chilostomum (Mehlis). Cette mise au point de nos connaissances sur les espèces classı- ques nous a engagé à entreprendre une revision du sous-genre Prosthodendrium Dollfus 1937, dont plusieurs formes décrites ne 1 Muséum d'Histoire naturelle, Genève. Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. dI bo 470 G. DUBOIS méritaient pas le statut d’espèce. En élaguant ainsi, nous en rédui- sons les représentants à 19, qu’une clé de détermination permettra d'identifier. Nous remercions le Dt Villy AELLEN de nous avoir remis le soin d'étudier cette faune obscure, et notre ami, M. le professeur Jean- G. BAER, d’avoir ajouté quelques sources de lumière à notre docu- mentation par le prêt de divers ouvrages. Nous sommes obligé au Dr H.-D. Srivastava, chef de la Divi- sion de Parasitologie à l’« Indian Veterinary Research Institute » d’Izatnagar, U.P., de nous avoir gratifié du prêt de matériaux originaux recueillis et identifiés par G.-D. BHALERAO. "DIEUX DE TROUY ATES Chatillon/Saint-Hippolyte. — Alt. env. 800 m., petit village situé à 4 km. W. de Saint-Hippolyte (département du Doubs), avec château et grottes dans les environs immédiats. Grotte Bleue. — Alt. 1210 m., chaîne de l’Echelette, 2 km. S. de Renan (val de Saint-Imier). Grotte du Chemin de fer. — Alt. 605 m., gorges de l’Areuse (Jura neuchâtelois). Grotte de l’Echelette. — Alt. 1220 m., 2 km. S. de Renan (val de Saint-Imier). Grotte de la Faille. — Alt. 700 m., combe de Biaufond (Jura neuchätelois). Grotte du Lierre. — Alt. 650 m., cötes du Doubs, 600 m. N. des Brenetets (Jura neuchâtelois). Grotte de Moron. — Alt. 695 m., bord du Doubs (Jura neu- chätelois). Grotte de Pertuis. — Alt. 1070 m., 3,5 km. N. de Saint-Martin (Jura neuchätelois). Grotte du Poteux. — Alt. 640 m., à quelques centaines de mètres au N.W. de Saillon, entre Saxon et Riddes (Valais). Grotte de Ver. — Alt. 540 m., gorges de l’Areuse (Jura neucha- telois). Grotte de Vers-Chez-le-Brandt. — Alt. 1162 m., 4 km. N. des Verrieres (Jura neuchätelois). (Grotte de Vallorbe. — Alt. 860 m., 3,25 km. W.S.W. de Vallorbe (Grotte aux Fées). TREMATODES DE CHIROPTERES 471 Tunnel des gorges de l’Areuse. — Alt. 470 m., entre les usines des Clées et du Chanet (Jura neuchätelois). Familia PLAGIORCHIIDAE Lühe 1901, emend. Ward 1917. [Syn. Lepodermatidae Looss 1901.] Subfamilia PLAGIORCHIINAE Lühe 1901, emend. Pratt 1902. Plagiorchis vespertilionis (Müller 1784) Braun 1900. [Syn. Fasciola vespertilionis Müller 1784; Distoma vespertilionis Zeder 1803; Distoma lima Rudolphi 1809.] Longueur: jusqu’à 5,6 mm., généralement 2 à 4 mm. (d’après MôbLiNGER 1930: 2 à 2,6 mm.; CABALLERO 1940: 2,6 à 2,7 mm.). On trouve des exemplaires ovigères n'ayant que 0,8 à 1 mm.!. Largeur: 0,3 à 0,9 mm. (d’après MODLINGER: 0,37 à 0,58 mm. ; CABALLERO: 0,52 à 0,56 mm.). (Eufs: 32-40/16-20 u; moyenne: 36,3/18 u (d’après MODLIN- GER: 37/18,5 u; CABALLERO: 37-39/20 u; LuKASIAK: 36-38/19 u.) Glandes vitellogenes s’avancant jusqu’au niveau du bord poste- rieur ou du centre de la ventouse ventrale. Sur plusieurs exemplaires un metraterm est nettement distinct. (Cet organe n'est pas mentionné dans la description de BRAUN. Il a été observé et mesuré par CABALLERO ?.) Cette espèce est des plus fréquentes. V. AELLEN (1949) la citait dans sa liste d’endoparasites. Elle provient des hôtes et des lieux suivants: Rhinolophus hipposideros hipposideros (Bechstein). Grotte de Ver, 20.5.1943 (cf. AELLEN 1949, J.-G. BAER leg.): —.11.1948 (n° 46). Grotte de Moron, 21.4.1948 (n° 1). Grotte de Vers-Chez-le-Brandt, 24.2.1949 (n° 224). Rhinolophus ferrumequinum ferrumequinum (Schreber). Chätillon/Saint-Hippolyte (France), —.5.1948 (n° 20, M. STUDER leg.); 30.11.1949 (n° 280). 1 Mie M.-M. Henriop, qui a fait, en 1953, une « Etude biométrique d’une population de Trématodes de Chauves-Souris» (non publiée), basée sur l’examen d’une partie des matériaux de la collection V. AELLEN (240 exem- plaires de Plagiorchis vespertilionis), constate l’ampleur des variations morpho- logiques, mais conclut cependant à l’existence d’une seule espèce. 2 Mlle HenrIoD l’a également observé et dessiné. SS =] DI G. DUBOIS Grotte du Poteux (Valais), 3.11.1951 (n° 452). Provenance inconnue. Grotte St. Michel/Olevano, près Battipaglia, S. Italie, 4.4.1948 (n° 184-188). | | Myotis daubentoni daubentoni (Kuhl). Grotte Bleue, 20.1.1949 (n° 220). Grotte de Ver, 13.4.1952 (n° 529). Myotis mystacinus mystacinus (Kuhl). Grotte Bleue, 20.1.1949 (n° 221). Grotte de Vallorbe, 28.1.1950 (n°8 288 et 290); 20.3.1951 (n° 407); 25.11.1951 (n°S 469, 470 et 471). Grotte de Pertuis, 2.2.1951 (n°5 391 et 392). Grotte du Lierre, 25.3.1951 (ns 414 et 415). Myotis myotis myotis (Borkhausen) [= Vespertilto murinus Schreber]. Grotte de l’Echelette, 20.1.1949 (n° 219). Myotis bechsteini (Kuhl). Altmühltal, Allemagne, 28.12.1950 (n° 479, W. Isset leg.). Plecotus auritus auritus (Linne). Grotte Bleue, 2.2.1951 (n° 394). Eptesicus nilssoni nilssoni (Keyserling et Blasius). Grotte de la Faille, 30.12.1948 (n° 175) !. Grotte de l’Echelette, 2.2.1951 (n° 390). Grotte de Vallorbe, 20.3.1951 (n° 405); 25.11.1951 (n° 473) 2. Eptesicus serotinus serotinus (Schreber). Grotte de Ver, 29.3.1950 (n° 301); 27.4.1950 (n° 308) 3: 28.1.1951 (n° 383). * Les testicules de la plupart des individus sont plus ou moins lobés. Cette déformation est probablement due à la fixation, car elle affecte aussi les caeca qui apparaissent ondules. La limite antérieure des follicules vitellogènes dans la zone acétabulaire écarte toute possibilité d'identifier cette forme de moyenne dimension (1-2,8 mm.) avec Plagiorchis asper Stossich 1904, décrit d’après un seul exemplaire et dont nous mettons en doute la validité. * Une lobulation apparente des testicules a été observée sur certains exem- plaires de ce lot, où elle semble due à une rétraction inégale du tissu testiculaire (la limite circulaire ou ovale des gonades reste visible). ._* Ce lot contient de nombreux exemplaires n’excédant pas 1,75 mm., a testicules sphériques ou ovoides, et deux très grands individus (5,3 et 5,6 mm.), de mêmes dimensions que ceux que GEBAUR a dessinés (in Braun 1900), dont les testicules sont plus ou moins lobés: chez l’un la gonade antérieure est presque régulièrement ovoïde (quelques légères incisions détachent le tissu testiculaire de l'enveloppe arrondie), tandis que la gonade postérieure est manifestement lobée; chez l’autre les deux gonades sont aussi découpées que des feuilles de chêne. Ges exemplaires ont l’ovaire ellipsoide, non lobé, et extension de leurs glandes vitellogenes est conforme à celle de Plagiorchis vespertilionis. TREMATODES DE CHIROPTERES 473 Miniopterus schreibersi schreibersi (Kuhl). Grotte du Chemin de Fer, 9.11.1949 (n° 275); 29.5.1951 (n° 417). Tunnel des gorges de l’Areuse, printemps 1950 (n° 309). Grotte de Ver, 28.1.1951 (n° 386); 23.3.1951 (n° 413). Familia MESOTRETIDAE Poche 1926. Mesotretes peregrinus (Braun 1900) Braun 1900. [Syn. Distoma peregrinum Braun 1900.] Longueur: 5,5 mm.; largeur: 1,15 mm. Diamètre de la ventouse buccale: 300/340 u; de la ventouse ventrale: 570/595 u; du pharynx sphérique: 170 u; de l’ovaire: 350/425 u; des œufs: 55-63/34-37 u (moyenne: 59/35,5 u). Lar- geur des testicules: 300-370 u. Glandes vitellogenes atteignant le bord posterieur de la ventouse ventrale. Cette espèce n’a été trouvée que deux fois chez: Miniopterus schreibersi schreibersi (Kuhl). Grotte du Chemin de Fer, 29.5.1951 (n° 417). Tunnel des gorges de l’Areuse, printemps 1950 (n° 309). Familia LECITHODENDRIIDAE Odhner 1910, emend. Mehra 1935. Subfamilia LECITHODENDRIINAE Lühe 1901, emend. Looss 1902. Lecithodendrium linstowi Dollfus 1931. [= ascidia von Linstow, Looss et Lühe, nec Van Beneden; — lagena Northup (1928) et Mödlinger (1930, pl. XX, fig. 6), nec Brandes !.] . (Fig. 1.) Longueur: 0,6 à 0,8 mm.; largeur: 0,23 à 0,45 mm. Diamètres de la ventouse buccale: 57-73 u; de la ventouse ventrale: 55-84 u; du pharynx: 40/35 u; de l’ovaire: 73-105/50- 85 u; des testicules: 80-150/65-120 u; des œufs: 18-19/8-10 u; des follicules vitellogenes: 20-50 u. Longueur de l’œsophage (sans les sinuosites): 90-105 u. cl HOLLFUS. 1937, p. 4. 474 G. DUBOIS Corps ovale à fusiforme ou piriforme, à cuticule inerme; ven- touse ventrale située entre le tiers et la mi-longueur (35-44/100). Caeca sacciformes, courts et divergents. Testicules ovoides ou sub- sphériques, post-cæcaux, situés symétriquement dans la zone de la ventouse ventrale. Ovaire non lobé, ovoïde, médian ou sub- médian, intertesticulaire, légèrement en arrière de la ventouse ventrale. Glandes vitellogènes post-testiculaires, équatoriales ou post-équatoriales, chacune étant composée de quelques gros folli- cules (8 ou 9) réunis en une petite grappe latérale. Utérus sinueux et bourré d’ceufs, remplissant la moitié postérieure du corps. Vésicule excrétrice en forme de V. Cette espèce, qui est le génotype de Lecithodendrium Looss !, a été trouvée dans les hôtes et les lieux suivants: Rhinolophus ferrumequinum ferrumequinum (Schreber). Provenance inconnue. Eptesicus serotinus serotinus (Schreber). Grotte de Ver, 28.1.1951 (n° 383). Eptesicus nilssoni nilssoni (Keyserling et Blasius). Grotte de Vallorbe, 20.3.1951 (n° 405); 25.11.1951 (n° 473). Miniopterus schreibersi schreibersi (Kuhl). Grotte de Ver, 28.1.1951 (n° 386). Prosthodendrium (Prosthodendrium) ascidia (Van Beneden 1873) Dollfus 1931. [nec von Linstow, nec Looss, nec Lühe; — Distoma lagena Brandes 1888 nom. nov.; — Lecithodendrium laguncula Stiles et Nolan 1931 nom. nov. Var. Prosthodendrium ascidia navicula Macy 1936; syn. P. scabrum (Caballero 1940) Caballero 1943 et P. paeminosum Caballero 1943.] (Fig. 2.) C’est la plus petite espèce de la collection. Nous l’identifions avec Distoma ascidia Van Beneden, en nous fondant sur la ressem- blance qu’elle présente avec les figures 15 et 17 (pl. VI) données par cet auteur et dont la première est reproduite par DOLLFUS (1937, fig. 3): les testicules, placés symetriquement, sont plus grands que la ventouse ventrale, celle-ci étant plus petite que la ventouse » Cf. Dorrrus, 1937, pp. 2, laret 16, TREMATODES DE CHIROPTERES 475 buccale et située à mi-longueur du corps; les glandes vitellogènes sont localisées très en avant. VAN BENEDEN (1873, p. 30) précise que les deux testicules « occupent la même hauteur à peu près et, pendant le repos, quand le Ver est contracté, ils sont situés à droite et à gauche de la ventouse ventrale. Ils sont symétriques. Le germigène (ovaire) consiste, comme le testicule, en une petite sphère transparente, pleine de globules, et qui est située à la hau- teur à peu près de la ventouse abdominale ». Si l’on s’en tenait à la clé de détermination proposée par R.-W. Macy (1936) pour ie genre Prosthodendrium, on identifierait le parasite avec P. chilostomum (Mehlis 1831). C’est probablement parce que l’auteur américain, auquel on doit la découverte de plusieurs espèces congénériques, s’est basé sur la description de MODLINGER (1930, pp. 192-194, pl. XX, fig. 3). En effet, le descrip- teur hongrois donne les dimensions suivantes: pour le diametre de la ventouse ventrale: 0,1295 mm.; pour celui des testicules: 0,1221 mm. Dans la figure 3, de MÖDLINGER, ces derniers sont effectivement un peu plus petits que l’acetabulum; les glandes vitellogenes sont dessinées au niveau des ceca: « Die Dotter- stöcke liegen im Vorderteil des Körpers neben dem Oesophagus und den Darmschenkeln, wie dies schon Van BENEDEN richtig erkannte » (p. 193). Il est possible que MODLINGER n’ait pas eu un matériel suffisant ou convenablement préparé: le seul hòte indiqué est Rhinolophus ferrumequinum (Schreber). La description suivante est basée sur l’étude de divers maté- riaux mentionnés ci-après: Longueur: 0,36 à 0,72 mm.; largeur: 0,24 à 0,60 mm. (maximum au milieu ou dans la moitié postérieure du corps). Diamètres de la ventouse buccale: 73-115 u (ou 94-125/68- 95 u); de la ventouse ventrale: 52-84 u (moyenne: 64 u); du pharynx: 30-45 u; de l’ovaire: 78-140/63-120 u; des testicules: 95-190/89-160 u (moyenne: 132/120 u); des œufs: 20-22/10-12 u; des follicules vitellogenes: 30-50 u; de la masse prostatique: 80-150/70-130 u. Longueur des caeca: 95-135 u. Corps largement ovale ou elliptique, arrondi par contraction, à cuticule inerme; ventouse ventrale située à mi-longueur du corps (46-58/100, moyenne: 50/100). Œsophage court, généralement replié; ceca sacciformes, courts et divergents, séparant les glandes vitellogènes des testicules symétriquement disposés, ovoides ou 476 G. DUBOIS TABLEAU Prosthodendrium naviculum MAcY Byrp et Macy 1936 1942 Corpse „Ag. fr atlesidzal. 4! 490-770/350-460 379-453/305-360 Ventouse/buccale - .,. .-. .,. 52-78/83-116 67-76/80-88 Ventousesventrale tt, see. 53-63/55-67 54-63 Phacynxe rai ee air 18-24/27-33 _ ESS RNA n 80-130/90-119 96-125/93-116 Masse prostatique . . . . . . 85-100 67-104/71-104 Oyamelliissbri.na ati 96-116/63-80 104-112/67-84 nisi ee 20 De cl: 19210102 25-34/13-18* Cecandoneueur) t..2 e er — 125 * Voir explication donnée par Byrp et Macy, 1942, p. 151. spheriques. Ovaire non lobé, ovoide, dorsal, médian ou submedian, intertesticulaire, post-cæcal, situé dans la zone de la ventouse ventrale ou plus ou moins en avant de celle-ci. Glandes vitellogenes pretesticulaires et précæcales, au niveau du pharynx, chacune étant composée de quelques gros follicules réunis en une grappe latérale flabelliforme. Uterus sinueux et bourré d’œufs, remplissant la moitié postérieure du corps. Masse prostatique antérieure à la ventouse ventrale. Vésicule excrétrice en forme de V. Provenance des matériaux: Myotis mystacinus mystacinus (Kuhl). Grotte Bleue, 20.1.1949 (n° 221). Grotte de Pertuis, 20.1.1949 (n° 222); 2.2.1951 (n° 391). Grotte de Vallorbe, 28.1.1950 (n° 288 et 290); 25.11.1951 (n°5 469, 470, 471 et 472). Grotte du Lierre, 25.3.1951 (ns 414 et 415). Tel que nous l’avons observé (c’est-à-dire avec une ventouse buccale et des testicules plus grands que la ventouse ventrale, un ovaire localisé dans la zone acétabulaire ou même plus ou moins en avant), Prosthodendrium ascidia (Van Beneden) s’identifie presque à P. naviculum Macy 1936, redécrit par Byrp et Macy en 1942. D’après la première diagnose de P. naviculum, la ventouse ventrale était pré-équatoriale (cf. pl. XLII, fig. 6), ce qui constituait le seul caractère différentiel. Celui-ci disparait avec la seconde descrip- tion, Pacetabulum étant en moyenne à 182 u de l’extrémité anté- rieure du corps et à 180 u de l’extrémité postérieure. TREMATODES DE CHIROPTERES 477 P. scabrum P. paeminosum P. ascidia CABALLERO CABALLERO DUBOIS 1940 et 1951 1943 360-630/200-360 680/470 360-720/240-600 53-74/70-82 108/116 73-115 (94-125/68-95) 49-65 1D 52-84 22-29/20-37 23/26 30-45 94-102/90-115 136-140/112-120 95-190/89-160 ? 180/120 80-150/70-130 65/78 168/64 78-140/63-120 18-21/10-15 17-18/12 20-22/10-12 123 160 95-135 ites les dimensions sont en u. Aucun indice suffisant ne permet de distinguer Prosthodendrium scabrum (Caballero 1940) Caballero 1943 et P. paeminosum ! Cabal- lero 1943 de P. naviculum, ainsi que le prouve le tableau I. Dans les trois formes les testicules sont paracétabulaires. Nous considérons donc Prosthodendrium naviculum Macy comme une variété nord-américaine de P. ascidia (Van Beneden), avec P. scabrum et P. paeminosum Caballero comme synonymes. Prosthodendrium (Prosthodendrium) chilostomum (Mehlis 1831) Dollfus 1931. [Syn. Distoma ascidioides Van Beneden 1873; Lecithodendrium cordiforme laxmit Bhalerao 1926a; Prosthodendrium piriforme Yamaguti 1939.] (Fig. 3, 4 et 5.) La description de M6pLINGER (1930) se rapporte a de grands exemplaires (1,30-1,67/0,50-0,66 mm.), dont les œufs mesurent 28/15 u. Celle de BHALERAO (1926 a), qui n’a aucun rapport avec la diagnose du « Lecithodendrium cordiforme» de Braun (1900), est aussi basée sur l’examen de grands spécimens (1,05-1,85/0,80- 0,88 mm.) ayant des œufs de 31-33/13-16 u (d’après nos mesures) ?. 1 Sur le dessin et la microphotographie de P. paeminosum (CABALLERO 1943, fig. 1 et 2), l’ovaire apparaît déplacé et déformé. 2 BHALERAO a donné les dimensions (exagérées) des œufs pour celles de l'ovaire ! 47 8 G. DUBOIS 55,365 ER SES Fic. 1-4. FIG. 1. Lecithodendrium linstowi Dollfus, de Eptesicus nilssoni (Keyserling et Fic. Fic, Fıs. (Bechstein) [n° 224]. Blasius) [n° 405]. Vue ventrale. Longueur: 0,72 mm. 2. Prosthodendrium ascidia (Van Beneden), de Myotis mystacinus (Kuhl) [n° 415]. Vue ventrale. Longueur: 0,58 mm. 3. Prosthodendrium chilostomum (Mehlis), de Rhinolophus hipposideros (Bechstein) [n° 224]. Vue ventrale. Longueur: 0,86 mm. 1. Prosthodendrium chilostomum (Mehlis), de Rhinolophus hipposideros Vue ventrale (situs inversus). Longueur: 0,75 mm. (Les 4 figures sont à la même échelle) TREMATODES DE CHIROPTERES 479 La forme et la grosseur de la ventouse buccale, à longue ouverture ventrale longitudinale, ne laisse aucun doute sur ces identifications. > y Sy N LI fA > a 7 S 3 CS Y) DIN EL 79 ¥ OR: Re PSR DI DATI (KE N A TUT ; va À q 17 I mE LA S ET NG À 3 ODER) VS LS ZZZ ans SA NT TA) UP 4) Kes 58 « Lecithodendrium cordiforme laxmii» Bhalerao 1926 [= Prosthodendrium chilostomum (Mehlis)], de l’intestin de Tadarida plicata (Buch.) [Collection G. D. BHALERAO]. Vue dorsale. Longueur: 1,34 mm. La diagnose de Line (1909) indique des dimensions déjà plus réduites (0,9-1,5/0,7 mm.), sauf pour les œufs (31-33/13-15 u). Les exemplaires de la collection AELLEN, constituant un seul lot, sont 480 G. DUBOIS TABLEAU « L. cordiforme laxmii » BHALERAO/DUBOIS Longueur:du corps. : 7 .. Esse ren 1050-1850 LarseurZdu Corps. es . sea eee 770-880 Ventouse buccale . . Fiere, Meat: 230-260/180-200 Situation de son bord postérieur MERE DRE 20/100 Ventousesventrale se gn NOR 165-180 Situation de son Centre rie Le. Zee 50/100 Pharynx. ut.) Ar IA 63/68 Ovaure,) 2 . i... Ea... STORE 160/135 Pesticules,.. . ARMS. Cc SRO 170-250/145-200 eur situation’. 3 Berk. 2: : Me 42/100 Masse prostatique . . 200/160 Nombre de follicules vitellogènes par grappe laterale << Po 5 he 8 à 9 ius a LOCI CR 31-33/13-16 Hotes: ">... Se es CRM ae LITE. Tadarida plicata Toutes les dimensions sont en u. plus petits, de même que ceux dont YamaautTr (1939) releva les caracteres de variété. Longueur: 0,66 à 0,89 mm.; largeur: 0,42 à 0,52 mm. (maximum au milieu ou dans la moitié postérieure du corps). Diametres de la ventouse buccale: 160-183/110-146 u; de la ventouse ventrale: 85-96/94-105 u (moyenne: 91/99 u); du pha- rynx: 40-50/45-57 u; de Povaire: 110-150/90-115 u; des testicules: 115-160/90-130 u (moyenne: 132/115 u); des œufs: 25-29/13-15 u; des follicules vitellogenes: 35-60 u; de la masse prostatique: 130-157/100-110 u. Longueur des ceca: 150-170 u; largeur: 45-70 u. Corps ovale, a cuticule spinescente seulement dans la zone de la ventouse buccale, où l’on distingue de très petites épines diminuant de grandeur d’avant en arrière. Ventouse buccale ovale a elliptique, relativement grande, atteignant le cinquième ou presque le quart de la longueur du corps (bord postérieur aux 22-24/100), à longue ouverture ventrale longitudinale; pharynx globuleux; ventouse ventrale située à mi-longueur du corps (47-51/ 100, moyenne: 49/100) 1. CEsophage court, souvent invisible parce ! Lune (1909) indique le même emplacement. È TREMATODES DE CHIROPTERES 481 | Prosthodendrium chilostomum P. piriforme LÜHE MÖDLINGER DUBOIS YAMAGUTI LL 900-1500 1305-1677 660-890 500-750 700 501-663 420-520 270-460 250 377/337 160-183/110-146 150-200/120-180 ca 14/100 (?) | 22-24/100 27/100 160 315 85-96/94-105 84-100 | «just postequatorial » au milieu env. 40/100 47-51/100 60/100 — 33/? 40-50/45-57 36-45/39-45 — 263/152 110-150/90-115 63-110/54-105 — 370/270 115-160/90-130 78-100/66-90 — 30-33/100 moyenne: 42/100 a mi-longueur du corps — —- 140-157/110 84-114/75-100 — = 8à9 eS 31-33/13-15 28/15 25-29/13-15 30-33/15-19 Myotis daubentoni | Rh. ferrumequinum | Rh. hipposideros | Rh. ferrumequinum nippon Myotis mystacinus Myotis myotis | que replié; ceca sacciformes, courts et divergents. Testicules ellip- soides ou spheriques, symétriquement disposés, légèrement pre- equatoriaux (aux 32-52/100 de la longueur du corps, moyenne: 42/100), donc un peu en avant de la ventouse ventrale. Ovaire non lobe, ellipsoide, a peine plus petit que les testicules, nettement antérieur à la zone acétabulaire, localisé à droite (rarement à gauche) de la ligne médiane, au niveau de la masse prostatique. Glandes vitellogènes prétesticulaires, immédiatement au-devant des testicules, chacune étant composée de quelques follicules (8 ou 9) réunis en grappe latérale qui atteint la zone de la ventouse buccale ou y pénètre quand le corps se contracte. Uterus sinueux et bourré d'œufs, remplissant la moitié postérieure du corps. Masse prosta- tique entre la bifurcation intestinale et la ventouse ventrale. Vésicule excrétrice en forme de V. Provenance du matériel: Rhinolophus hipposideros hipposideros (Bechstein). Grotte de Vers-Chez-le-Brandt, 24.2.1949 (n° 224). La forme que BHALERAO (1926 a) décrivit en sept lignes sous le nom de « Lecithodendrium cordiforme laxmi n. var.» (fig. 5), comme parasite de Tadarida (Chaerephon) plicata (Buchanan) 482 G. DUBOIS [= Nyctinomus plicatus], répond en tout point à la description précédente, dont les dimensions seraient à multiplier par un coefli- cient compris entre 1,5 et 1,9. Les mesures donnees par l’auteur hindou ! (et completees par nous dans le tableau II) correspondent à celles que MÖDLINGER prit sur des exemplaires de provenance hongroise. Par contre, la forme que Yamacurı (1939, p. 138-140, fig. 5) a décrite sous le nom de Prosthodendrium piriforme (de Rhino- lophus ferrumequinum nippon Temm.) se distinguerait de P. chilos- tomum par la situation un peu plus reculée de tout le complexe formé par les glandes sexuelles et l’acetabulum (celui-ci aux 60/100 de la longueur du corps, d’après la figure 5), dont la disposition des parties reste cependant identique. Nous ne pensons pas que ce faible déplacement de zone puisse constituer un caractère diffé- rentiel spécifique. En effet, si l’on considère les données relatives aux deux espèces, telles qu’elles sont consignées dans le tableau II, on constatera que le déplacement vers l’avant de ce complexe d’organes serait fonction de la longueur du Ver, de sa maturite sexuelle attestée par l’accroissement de l’utérus et l’augmentation relative du diamètre des testicules. Ceci explique que, d’après von Linstow (1885: description de Distomum ascidioides), les glandes vitellogenes remontent jusqu’au tiers postérieur de la ventouse buccale (ce que nous constatons également), tandis que chez P. piriforme elles ne pénètrent pas dans la zone de cet organe. Ainsi, il ne nous paraît pas y avoir de raison de maintenir l’espèce Japonaise à côté de celle de MEHLIs ?, ni même de la consi- derer comme une variété geographique. Un parasite de Pipistrellus subflavus (F. Cuvier)? a été décrit aux Etats-Unis sous le nom de Prosthodendrium oligolecithum par MANTER et DeBus (1945). Le nombre réduit de follicules vitello- genes (7 à 9 par grappe latérale) et la forme de la ventouse buccale * YAMAaGUTI n’a consulté ni la brève diagnose de Line (1909), ni la descrip- tion de MopLINGER (1930) dans lesquelles il est fait mention de la forme tres caractéristique de la ventouse buccale de P. chilostomum, forme qu’on retrouve identique chez P. piriforme. * L'identification originale de l’hôte est erronée: il ne s’agit pas de Myotis californicus (Audubon et Bachman) [Communication épistolaire du 6 octobre 1954 reçue de H.-W. MANTER.] TREMATODES DE CHIROPTERES 483 à fente longitudinale l’apparentent a P. chilostomum, mais la position très avancée de l’ovaire (antérieur à la masse prostatique et empiétant la zone de cette ventouse) l’en distingue assez pour que le statut d’espèce soit validé. Tableau de répartition géographique des espèces trouvées en Suisse et dans le Jura français. | = Al = à = © | = ® Fa = jan) < n = ® 3 3 Da au 2 = 3 |. = = © | Ss Di Sil = u x È 2 = T 2 SS o She |e 6|5|& Espèces parasites tri iS EURE A 2 &| wo] 2 > fa = © ® © (5) 3 © © he ones Bene leere | | SIE 3 ® ® 3 ® ® 3 ® > ® Es = E [aa] T T T T ko} TS T T = T 15) = © D D © © ® ® ® ® ® ® rs Las — +» — + + _ + + ei = _ = = = = + ~ ~ + — — — _ _ + =) = as} Las ©) =) © © © © © © © © © = + = = - = = =) = - = Si [i = = © ©) (ds) (do) ida) Oo ida) ida) ida) ida) dal es) | Oo cal m I Plagiorchis vespertilionis Pee ere | | 2 Za AS PSE Re ISIS (CCIE RO | - | f === -| -.-|-|-|1|2 Wecilhodendriunblinstiog ©. | LE NN — = 2] = | 9 | = | 4 Wrosthodendrium'ascidia : . | — 1 homo | 9 D — 12! = | — | — | 6 | — |11 Brosthodendrium chuostomum. | -| —-|—-|-|-| - | - | -|- | -|I1]| = 1 Les chiffres indiquent le nombre des cas d’infestation. Cas de double infestation. Plagiorchis vespertilionis + Prosthodendrium ascidia : No. 221, 288, 290, 414, 415, 469, 470, 471. Plagiorchis vespertilionis + Prosthodendrium chilostomum : INQ 224. Plagiorchis vespertilionis + Lecithodendrium linstowi: No 383, 386, 405, 473. Plagiorchis vespertilionis + Mesotretes peregrinus : No 309, 417. REVISION DU SOUS-GENRE PROSTHODENDRIUM DOLLFUS En 1931, R.-Ph. DoLLFUS proposait le nom générique Prostho- dendrium pour les Distomes de Chiroptères à glandes vitellogènes prétesticulaires, appartenant à la sous-famille des Lecithoden- 484 G. DU BOIS driinae Lühe 1901. Outre ce caractère, le genre est défini par l'absence de poche du cirre et la présence d’une masse prostatique incluant la vésicule séminale, avec pore sexuel préacétabulaire, par la situation des testicules devant les anses utérines et par le fait que la cuticule est pratiquement inerme. En 1937, DoLLrus réunissait dans un premier sous-genre Prosthodendrium les especes a ovaire non lobe, attribuant celles dont cet organe est fortement lobe et toujours préacétabulaire à un second sous-genre Paralecithodendrium Odhner 1910. Selon son inventaire (pp. 12 et 14), le sous-genre Prosthoden- drium comprenait quinze espèces, dont une incertaine: dinanatum Bhalerao 1926 (type), chilostomum Mehlis 1831 (= ascidioides Van Beneden 1873), ascidia Van Beneden 1873, oviforme Poirier 1886, pyramidum Looss 18961, cordıforme 2 Braun 1900, posticum Staf- ford 1905, urna Looss 1907, longiforme Bhalerao 1926, orospinosum Bhalerao 1926, luzonicum Tubangui 1928, lilliputianum Travassos 1928 (sp. inquir.), loosst Pande 1935, mehrai Pande 1935 et bhaleraoi Pande 1935. Depuis lors, quinze espèces ont été décrites: macnabi Macy 1936, swansoni Macy 1936, naviculum Macy 1936, pushpai Bhalerao 1936, travassosi Macy 1938, piriforme Yamaguti 1939, scabrum Caballero 1940, transversum Byrd et Macy 1942, singularıum Byrd et Macy 1942, postacetabulum Yamaguti et Asada 1942, emollidum Caballero 1943, paeminosum Caballero 1943, oligolecithum Manter et Debus 1945, buongermini Lent, Freitas et Proenca 1945, mizellei Seamster et Stevens 1948. A laide d’un tableau comparatif très détaillé des mesures et des caractères de ces trente espèces, nous avons constaté plusieurs cas de synonymie et abaissé au rang de variétés quelques-unes d’entre elles. Le Distomum oviforme Poirier 1886, parasite d’un Prosimien (Nyeticebus cougang javanicus E. Geoffroy), ne doit pas être compté au nombre des espèces de Prosthodendrium, comme l'ont fait DoLLFus (1937, pp. 12, 13 et 14; 1954, p. 630) et Macy (1936, p. 353 et 356) *. Ce Ver possède, en effet, une poche du cirre « tubu- * Yamacutret Asapa (1942) attribueront à P. pyramidum une prétendue sous-espèce orientale et DoLLFUS (1954), une prétendue forme maroccana (cf. p. 494). * Avec les prétendues variétés laxmii et parvouterus Bhalerao 1926. * Le Distome oviforme de PorrieR n’est pas inclus dans la clé des espèces de Prosthodendrium, proposée par Macy (1936). TREMATODES DE CHIROPTERES 485 leuse, tres longue », debouchant sur la ligne mediane « immediate- ment en arrıere de la ventouse orale» et ne s’etendant pas au delä de l’acetabulum. Le corps est « couvert entièrement de piquants très petits et très nombreux». Ces caractères, observés par PoIRIER, entrent dans la définition du genre Phaneropsolus auquel Looss (1899) attribua le Distome oviforme. Celui-ci est inclus dans la clé des espèces de Phaneropsolus, établie par CABALLERO et GrocoTT (1952). Comme type de Prosthodendrium, DoLLrus a proposé dinana- tum ! Bhalerao 1926 plutôt que ascidia Van Beneden 1873 (nec von Linstow, Looss, Lühe) « dont les figures originales, dit-il, ne sont peut-être pas bien homogènes et dont le nom spécifique a été, pendant si longtemps, employé à tort». Des observations faites sur les matériaux de la collection AELLEN, il résulte que les deux espèces sont voisines, mais non identiques. À dimensions égales, P. dinanatum se distingue d’ascidia par la situation avancée de Pacetabulum (aux 37/100), par le rapport des diamètres des ven- touses (9: 5), par la petitesse des testicules (70-80/60-70 u) et de la masse prostatique (60 u), par le fait que les ceca sont très courts (70 u) et n’atteignent pas les testicules, par le nombre plus élevé des follicules vitellogenes dans chaque grappe laterale (14 a 18) et par la distribution géographique (Inde). Ainsi que nous l’avons dit (p. 477), Prosthodendrium naviculum Macy 1936 est si voisin de P. ascidia (Van Beneden) que nous le considérons comme une variété nord-américaine, sous le nom de P. ascidia navicula Macy. | Deux autres formes nord-américaines ont été décrites au Mexique par CABALLERO (1940 et 1943): P. scabrum (syn. Limatulum sca- brum Caballero 1940) et P. paeminosum *. À vrai dire, rien ne les distingue suffisamment de P. naviculum Macy: leur ovaire médian ou dextre est partiellement postacétabulaire, mais peut être déplacé vers l’avant par contraction du corps 3; les testicules, plus grands que la ventouse ventrale, sont toujours paracétabulaires; les glandes vitellogènes s'étendent au-devant d’eux jusqu’à la ventouse buccale qui est plus grande que l’acetabulum équatorial ou pré- 1 Orthographié dinanantum par DoLLrus (1937), pp. 10, 12, 13 et 14; 1954, p. 629). 2 Orthographié praeminosum par Dourrus (1954, p. 631). 3 C’est le cas notamment pour l’exemplaire de P. paeminosum figuré par CABALLERO (1943) et dont l’ovaire est même deforme. REV. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955. 33 486 G. DUBOIS équatorial; l’oesophage est court. Les dimensions concordent (voir le tableau comparatif I, p. 476-477). Ainsi, Prosthodendrium dinanatum et P. ascidia avec sa variete navicula constituent ce qu’on pourrait appeler le groupe « ascidia », caractérisé comme suit: 1° par les testicules paracetabulaires et l'ovaire partiellement postacétabulaire, celui-ci empiétant toujours plus ou moins la zone de la ventouse ventrale et pouvant, selon le degré de contraction du corps, être déplacé quelque peu en avant et devenir partiellement préacétabulaire; 20 par la ventouse buccale plus grande que l’acetabulum et l’œsophage court. On peut inclure dans ce groupe Prosthodendrium buongerminu Lent, Freitas et Proenca 1945, trouvé dans l'intestin de Molossus crassicaudatus E. Geoffroy, au Paraguay. Il se distingue des formes précédentes par sa taille un peu plus forte (0,91/0,63 mm.), le dia- mètre plus grand des ventouses (buccale 130 u, ventrale 90 u) et du pharynx (50 u), par la présence d’un œsophage mesurant 60 u et surtout par la situation des glandes vitellogènes dans une zone comprise entre l’œsophage et le bord antérieur des testicules (les follicules n’atteignent pas le niveau du pharynx). Par contre, Prosthodendrium emollidum Caballero 1943 s’écarte des formes « ascidia » par la situation préacétabulaire des testicules et de l’ovaire. Des autres espèces à ovaire partiellement ou entièrement post- acétabulaire, il y aurait lieu de constituer deux groupes: l’un com- prenant Prosthodendrium pyramidum (Looss 1896), P. macnabi Macy 1936 et P. travassosi Macy 1938, tous trois ayant les ventouses subégales et l’cesophage relativement long (jusqu’à 100 ou 200 u); l’autre représenté par Prosthodendrium urna (Looss 1907) et P. loossı ! Pande 1935, possédant l’un et l’autre une ventouse buccale plus grande que l’acetabulum, un oesophage deux fois plus long seulement que le pharynx et un ovaire hors de la zone acétabulaire. P. loossı nous paraît presque identique à P. urna, ainsi qu’en témoigne le tableau comparatif (p. 487). La seule différence réside dans la position de la masse prosta- tique claviforme: Looss (fig. 5 B) la représente devant la ventouse ventrale et allongée dorso-ventralement, tandis que PANDE (fig. 1) l’observe à droite de l’acetabulum et en contact avec l’ovaire. Il est * Orthographié loossit par PANDE. TREMATODES DE CHIROPTERES 487 P. urna P. loossi eomps-lonsueur - . . |: . . . 0,50-0,55 mm. 0,77 mm. ae INRIA 0,30-0,33 0,51 LOTO MNES 0c. Ly pot my AS dy te piriforme ovoide Wembonsesbuccale . . . . |... 60-70 u 60 u. Nemtouse yentrale : . 2... . . 40/50-55 45 Rapport de leurs diamètres . . Be 4:3 Situation de acetabulum . . 43/100 35/100 Bice. a. Li. 30-33 u 30 u Wsephoeef 7 . . . .:£. 2 fois la longueur du pharynx Festicules,: . . . . . + | leur bord antérieur au niveau de l’acetabulum Situation des testicules . . . . 44-50/100 42/100 Glandes vitellogènes . . . . . du bord antérieur du bord antérieur des testicules des testicules à la bifurcation à la mi-longueur intestinale de l’cesophage Masse: prostatique . : .-. 5 préacétabulaire paracétabulaire eis: loneueur . . 2.5: 00. 24-26 u 25 u Lie LR os Te ER ee Pipistrellus kuhli Pipistrellus javanıcus abramus ! Distribution géographique . . Egypte Inde e A woemose, cana et Java. Il s’agit probablement de l’espèce voisine, Pipistrellus coromandra (Gray), largement répandue aux Indes et régions voisines. probable que son orientation varie selon l’état de fixation du Ver et que ces deux situations ne sont pas discriminantes. Jusqu'à plus ample informé, nous considérons P. loossi comme variété de P. urna, sous le nom de P. urna loossi (Pande). Prosthodendrium mizellet Seamster et Stevens 1948, que les descripteurs opposaient à toutes les espèces congénériques par la position de l’acetabulum (localisé entièrement ou presque dans l'aire circonscrite par la masse prostatique), est à notre avis iden- tique à P. macnabi Macy (sauf en ce qui concerne les dimensions des œufs, mais nous croyons qu’elles sont erronées: 36/18 u!) Les glandes vitellogènes de l’un comme de l’autre ne s’étendent pas au delà de la bifurcation intestinale. L’ovaire est postacétabulaire. L’höte est le même, Eptesicus fuscus (Beauvois) et la distribution géographique aussi (États-Unis: Indiana et Minnesota)! Le tableau suivant prouve la concordance des données numériques: Nous considérons donc P. mizellei comme synonyme de P. mac- nabi. 1 P. macnabi a été retrouvé au Mexique et redécrit par CABALLERO et ZERECERO (1951). G. DUBOIS Prosthodendrium macnabi P. mizellei MACY i coment dra Corps: longueur . 1-1,19 mm. 0,68-0,74 mm. 0,94-1,35 mm largeur 0,40-0,45 0,36-0,41 0,40-0,67 Ventouse buccale 85-87 u 95-99/80 u 90/72 u Ventouse ventrale . 80-100 91-99/103-110 memes dimensions Rapport de leurs diamètres la ai dee 14 Pharynx . 27-35/32-35 u 38/34 u 36-54 u (Esophage 100 (fig. 1) 38-95 108-198 Testicules 160-200/66-130 114-182/84-118 181-205/147-162 Situation des testi- cules equatoriaux ou equatoriaux ou equatoriaux ou postequatoriaux postéquatoriaux postéquatoriaux Ovaire . Mr 110-122/71-84 114/57-76 90-144/90-126 Masse prostatique . 150-170 133/179-190 126-198 (Huls TT 18-19/11-12 17-19/9-11 (36/18) ! ? Hôtes TARN Distribution géogra- phique . | Eptesicus fuscus Minnesota Lasiurus cinereus Mexique Eptesicus fuscus Indiana Quatre espèces de Prosthodendrium dont la longueur n’excède pas 1,85 mm., ont une ventouse buccale ovale, atteignant le cin- quième, le quart ou même les trois dixièmes de la longueur du corps et dont le diamètre excède celui de l’acetabulum: ce sont P. chilos- tomum (Mehlis 1831) [syn. P. piriforme Yamaguti 1939 et Lecitho- dendrium cordiforme laxmit Bhalerao 1926, cf. pp. 480-482]et P. oligo- lecithum Manter et Debus 1945 d’une part, P. orospinosum (Bhalerao 1926) et P. luzonicum (Tubangui 1928) d’autre part. Chez les deux premières, la ventouse buccale s’ouvre par une fente longitudinale et le pharynx est petit (40 a 65 u environ); chez les deux autres, l’ouverture orale est ovale et le pharynx mesure 70 à 90 u de diamètre. P. luzonicum ne se distinguerait de P. orospinosum que par son ovaire plus petit (70-80 u, au lieu de 170/140 u), situé moins en avant, et par l’absence de fines épines sur la ventouse buccale. Les œufs, en particulier, ont les mêmes dimensions, respectivement 37/16 u et 38/14 u, et les ventouses le même rapport 3:2 et la ' H.-W. Manrer (communication épistolaire du 6 octobre 1954) nous a signalé une erreur dans l'identification de l’hòte de P. oligolecithum, qui est en réalité Pipistrellus subflavus (F. Cuvier) et non pas Myotis californicus (Au- dubon et Bachman). TREMATODES DE CHIROPTERES 439 meme situation. Le premier provient des Philippines, le second de Birmanie. Nous croyons à l’identité des deux formes. Toutefois, malgré la concordance des mesures et en tenant compte des pré- tendus caractères différentiels, nous considérons P. luzonicum comme variété de P. orospinosum, sous le nom de P. orospinosum luzonicum (Tubangui). P. orospinosum P. luzonicum Porps=lonaweur . . . ...:... 1,07 mm. 1,10-1,37 mm. || QUEERS WIP oie eee a relies 0,70 0,44-0,46 Meniouse "buccale N. i... 330/250 u 260-280/160-170 u Wentouse ventrale . : . . . . plus petite 140-150 Situation de celle-ci . . . 99/100 50/100 Rapport des diametres des deux VEMUCUSES 5 Ses) Soe AE DE Be A BAD ee tk 70 u 70-90 u HESCBUIES ne N... 150-170/150 100-120 Situation de Ceux-Cl .. . . . 43-44/100 43-45/100 Oyamer.... . Se cs So 170/140 u 70-80 u Situation de celui-ci . . . . . préacétabulaire, préacétabulaire, recouvrant le recouvrant un peu caecum droit la ventouse ventrale mis: DERE TANT 38/14 37/16 Masse prostatique ES a 160/140 130-160 Distribution géographique etre Birmanie Philippines nn. le eh eo | Le sous-genre Prosthodendrium possède une espèce particulière- ment grande, P. longiforme (Bhalerao 1926), mesurant 2 à 3,5 mm. et dont le nombre des follicules vitellogènes est de 25 à 30 par grappe latérale. Panne (1935) décrivait une variété allahabadi en se basant uniquement sur la présence de glandes unicellulaires dans le parenchyme entourant la première moitié de la ventouse buccale et sur la prétendue absence d’un réceptacle séminal ! Cette variété ne saurait être validée. De plus, le même auteur créait l’espece bhaleraoi pour de grands Distomes ayant tous les caractères de P. longiforme, auquel il ne les compara même pas! Cette espèce tombe comme synonyme de celle de BHALERAO. (Voir le tableau comparatif des trois formes, p. 490.) Au sous-genre Prosthodendrium se rattache encore un groupe d'espèces ayant normalement le corps aussi large ou plus large que long et dont la première en date est le « Lecithodendrium cordi- forme » que BRAUN (1900) a décrit comme parasite d’un Chiroptère 490 G. DUBOIS P. longiforme var. allahabadi P. bhaleraoi Corps: longueur . . . . 2,14-3,48 mm. 1,90-3 mm. 2,69 mm. larseun Mm 1,07-1,47 0,80 1,50 Ventouse buccale . . . | 488-550/460-470 u | 220-440/290-370 u | 470/370 u Ventouse ventrale . . . 320-370 220-300 320 Rapport de leurs diame- tres à 1,50 1027 451 Situation de l’acetabulum 43/100 48-50/100 47/100 Pharyuzgea a ots 2 130 u 90-100/100-130 u | 100/140 u Testienles’. 2535 Sa 320-370/400-420 270-460/170-440 340-420 Situation de ceux-ci . . 40-50/100 42-43/100 35-45/100 Masse len 230/230 u 190-340/190-370 u ? | Ovarre Mt. e ae 240-270/190-270 220-340/170-370 320/340 Œufs . . 29-35/15-16 32-35/15-17 32/15 | Nombre de hans vi- tellogenes par grappe laterale i Sr. 25 à 30 20 à 30 20 à 30 Hapest EME, EL Tadarıda plicata | Scotophilus kuhli ! | Scotophilus Distribution kuhli géographique . . . . . Birmanie Inde Inde 1 Le statut de cette espèce de LEAcH est confus; il s’agit probablement de Scotophilus heathi Horsf. brésilien du genre Molossus E. Geoffroy. MODLINGER (1930) lui a identifié une espèce européenne, provenant de Miniopterus schrei- bersi (Kuhl) (fig. 6). Nous révoquons cette identification, car si la forme et les dimensions du corps sont pareilles, si la disposition des glandes génitales est la même, le rapport des diamètres des ven- touses et le nombre des follicules vitellogènes par grappe latérale sont différents. Malheureusement la comparaison est rendue diffi- cile par les erreurs que l’on peut relever dans les mesures consignées par MOpLINGER et qui sont probablement dues à une confusion d’echelles de grossissement: par rapport aux dimensions réelles Fic. 6—10. Prosthodendrium parvouterus (Bhalerao 1926) comb. nov. Fig. 6. — « Lecithodendrium cordiforme » Médlinger 1930, nec Braun 1900, de l’intestin de Miniopterus schreibersi (Kuhl) [d’après MODLINGER 1930, pl. XX, fig. 4]. Vue ait ale. Longueur: 1,03 mm. (?). Fig. 7. — « Lecithodendrium cordiforme parvouterus » Bhalerao 1926, de l’intestin de Tada- ida plicata (Buch.) [Collection G.-D. BHALERAO, matériel original]. Vue ventrale. Longueur: 0,53 mm. Fig. 8. — « Prosthodendrium pushpai » Ban rao 1936, de l’intestin de Tadarida plicala (Buch. ) [d'après BHALERAO 1936, fig. 5]. Vue ve ntrale. Longueur: 1,07 mm. Fig. 9. « Prosthodendrium pyramidum RE » Yamaguti et Asada 1942, de l'intestin de Rhinolophus ferrumequinum nippon Temm. [d’après YAMAGUTI et ASADA 1942, fig. 5]. Vue ventrale. Longueur: 0,36 mm. Fig. 10, — « Prosthodendrium pyramidum forma maroccana » Dollfus 1954, de l’intestin af Miniopterus schreibersi (Kuhl) [d’après DoLLFUS 1954, fig. 31]. Vue dorsale. ‚ongueur: 0,53 mm. TREMATODES DE CHIROPTERES 491 VIA az CSS 6, LEO RA ERG À) 23 IRE] <8) 2 ED x Ÿ I / SESS WE ea LA SANTE a BIC BS Re: RS Se 492 G. DUBOIS indiquees dans le texte (0.585-0,702/0,663 mm.) et auxquelles l’am- plification (x 40) de la figure 4 (pl. XX) ne correspond pas, il est impossible que la ventouse buccale ait 170 u de diamètre, la ven- touse ventrale 118 u, le pharynx 52 u, les testicules 148-289 u et Povaire 158 u. Il semble bien que les dimensions des œufs soient exagérées dans la même proportion (30-32/23 u). Si, au contraire, on admet l’exactitude des mesures de ces differents organes, on est amené à considérer l’échelle de la figure 4 comme répondant à la réalité, et les dimensions du Ver seraient de 1,03 mm. en longueur comme en largeur. Quoi qu'il en soit, contrairement à ce que Braun observait chez L. cordiforme (« Die beiden Saugnäpfe sind ungefähr gleich gross, eher der Mundsaugnapf etwas kleiner»), la ventouse buccale est ici manifestement plus grande que l’aceta- bulum, le rapport des diamètres étant 170/118 = 1,44 (d’après la figure 4 de MÖDLINGER, 1,50). Quant au nombre des follicules vitellogènes, il est de 7 à 8 selon Braun (pl. X, fig. 11 et texte 1), tandis qu'il atteint ou excède la douzaine dans l’espece de MODLIN- GER (cf. pl. XX, fig. 4). Nous croyons avoir retrouvé cette dernière dans un matériel original de «Lecithodendrium cordıforme parvouterus» Bhalerao 1926 a, de Tadarıda (Chaerephon) plicata (Buchanan) [= Nyeti- nomus plicatus], recueilli en Birmanie et comprenant six Vers montés en preparation totale (prêt du Dr Srivastava). En réalité, cette préparation associe deux formes d’apparence semblable (circulaires ou même plus larges que longues) et de mêmes dimen- sions: l’une (5 exemplaires), ayant l’ovaire fortement lobé et pré- acétabulaire (190-270/115-160 w), appartient au sous-genre Para- lecithodendrium Odhner, tandis que l’autre (1 exemplaire), avec son ovaire ovoide, non lobé et paracétabulaire (140/95 u), ressemble en tout point à l’espece cordiforme de MÖDLINGER (fig. 7). Quant à la diagnose originale (BHALERAO 1926 a, p. 183), elle reflète l’habitus et la constitution de cette dernière, c’est-à-dire d’un Prosthoden- drium («the ovary, measuring 0,10-0,14 mm. x 0,08 mm., was on the right side of the ventral sucker») ?. A remarquer que les dimensions données pour les œufs (28-32/14-17 u) ne correspondent ' Braun indique que ce nombre peut s'élever jusqu’à 15 par suite de scission longitudinale des follicules (?!). * Les exemplaires de Paralecithodendrium ont une ventouse buccale de 115-130 y de diamètre et un ovaire mesurant 190-270/115-160 u (cf. note 1, p. 193). TREMATODES DE CHIROPTERES 493 ni a la première, nı à la seconde des deux formes: nous trouvons pour l’une (Paralecithodendrium) 24-25/12-13 u et pour l’autre (Prosthodendrium) 23-25/12-14 u! Nous conférons au « Lecithodendrium cordiforme parvouterus » de BHALERAO le statut d’espece distincte de celle de BRAUN, avec « Lecithodendrium cordiforme » Mödlinger 1930, nec Braun, comme synonyme, et en donnons la diagnose suivante d’apres l’examen du spécimen contenu dans le matériel original (fig. 7): Prosthodendrium parvouterus Bhalerao 19261: Corps long de 0,53 mm., large de 0,61 mm. (circulaire d’après MOpLINGER: 0,58- 0,70/0,66 mm.), à cuticuie non spinescente. Ventouses sphériques: buccale 85 u; ventrale 57 u, subéquatoriale, aux 44/100 de la longueur du Ver (à mi-longueur d’après M6pLincER). Pharynx 34/28 u; œsophage nul, cæca longuement sacciformes (205-220/ 20-40 u), très divergents, atteignant le bord antérieur des testi- cules ovoides et préacétabulaires (155/110 u de diamètre), symé- triquement disposés aux 37/100 de la longueur du Ver. Ovaire dorsal, non lobé, ovoide (140/95 u), situé à droite ? entre le testicule et la masse prostatique (celle-ci mesurant 120/95 u). Glandes vitellogènes (18 à 20 follicules) s’étendant de la ventouse buccale au bord frontal des testicules. Circonvolutions utérines orientées transversalement, en petit nombre, libérant la marge postérieure du corps. (Eufs 23-25/12-14 u. Vésicule excrétrice en forme de V. L'espèce que BHALERAO (1936, p. 6-10, fig. 5) décrit sous le nom de Prosthodendrium pushpai, provient du même hôte (Tada- rida plicata) et du même lieu (Rangoon, Birmanie) (fig. 8). Les dimensions que l’auteur en donne (cf. notre tableau III) corres- pondent assez bien à celles des organes (consignées dans le texte) et à celles de la figure 4 (échelle x 40) du Lecithodendrium cordiforme Môdlinger 1930, nec Braun (vide supra). La principale différence réside dans le déplacement de l’ovaire jusqu’à la zone testiculaire. Mais nous avons constaté la même situation dans l’exemplaire de P. parvouterus soumis à notre examen (fig. 7), et l’on sait que la position de cet organe varie quelque peu d’un individu à l’autre 1 BHALERAO donne les dimensions suivantes : corps 0,42-0,52/0,37- 0,58 mm.; ventouse buccale 80-100 u, ventouse ventrale 50-80 u; testicules 120-150/90-120 u, ronds ou ovales; ovaire 100-140/80 u, à droite de l’aceta- bulum. 2 Situs inversus d’apres le texte de MÖDLINGER, mais non pas d’apres sa figure 4. G. DUBOIS TABLEAU Ill parvouterus (Bhal.) BHALERAO DUBOIS Longueur du corps 420-520 u 530 u Largeur du corps 370-580 610 Ventouse buccale 80-100 85 Ventouse ventrale . 90-80 97 Situation de son centre — 44/100 Pharynx 34/28 (Esophage —- nul Testicules . 120-150/90-120 155/110 Leur situation — 37/100 Masse ne — 120/95 Ovaire 100-140/80 140/95 Sa situation dextre | dextre paracétabulaire entre testicule et masse prostatique ŒUIS ER. AU Tan ar LI eae 28-32/14-17 23-25/12-14 Caeca (longueur) oF — 205-220 Nombre de follicules vitellogenes par grappe latérale . . . . i 18-20 ? Hotesat). € MEU, retatnte - : Tadarida plicata Distribution géographique . . . . . Birmanie 1 Voir page 490. Nous indiquons ici les dimensions selon les deux versions. 4 2 Dimensions d’un exemplaire moyen (entre parenthèses, celles d’un des plus grands spécimens). de la même espèce !. De plus, si l’on tient compte de la mention par BHALERAO (op. cit., p. 12) d’un « Prosthodendrium cordiforme » référable typiquement, dit-il, à l’espece de Braun, hébergé par Tadarıda plicata et provenant de Rangoon, on n’hésitera pas à considérer ces deux formes comme appartenant à P. parvouterus Bhal. 1926. C’est à cette espèce parvouterus que nous attribuons encore le « Prosthodendrium pyramidum orientale» de YAMAGUTI et ASADA (1942) [hébergé par Rhinolophus ferrumequinum nippon Temm., au Manchoukuo] (fig. 9), ainsi que le « Prosthodendrium pyramıdum forma maroccana» de DoLLFus (1954) [provenant de Miniopterus schreiberst (Kuhl), au Maroc] (fig. 10). Tous deux sont caractérisés par la forme subglobuleuse du corps, par l’acetabulum plus petit ! BiaLerao dit de l’ovaire de P. parvouterus qu’il est «on the right side of the ventral sucker ». pushpai Bhal. TREMATODES DE CHIROPTERES cordiforme MOdl., pyramidum 495 pyramidum orientale nec Braun f. maroccana Dollf. Yamag. et Asada BHALERAO MÖDLINGER 1 DOLLFUS 2 YAMAGUTI et ASADA 1070 u 1030 u (585-702) 925 u (880) 360-550 u 970 1030 (663) 9290.30) 300-360 175 (180) d’apres 170 —- 82-97 (135/125) 50-75 160 (150) fig. 5 118 — 69 (108) 48-60 52/100 a mi-longueur 47-53/100 46/100 | 75 92 — 44 (45) 20-30/20-35 nul nul nul ou presque très court 240-265/200-240 148-289 — 130-140 (160-215) 80-100 34/100 37/100 — 35/100 (30/100) 41/100 == ae as 155/120 (230/140) 80-90 | 125 158 — 125/100 (180/135) 50-65 | dextre dextre (fig. 4) dextre dextre | préacétabulaire, paracétabulaire paracétabulaire paracétabulaire | dans la zone | des testicules 25-28/12-15 ! — 25-29/14,5-18,5 21-27/12-15 245 = — 150 (150-160) 100 | une trentaine n — assez nombreux * 25 environ 4 | Tadarida plicata Miniopterus Miniopterus Rhinolophus ferrum- | schreibersi schreibersi equinum nippon Birmanie Hongrie Maroc Mandchourie D’après la figure 31, on en compterait une vingtaine par grappe latérale. D’après la figure 5. que la ventouse buccale, par l’ovaire dextre et paracétabulaire, par l’oesophage nul ou très court, avec ceca dirigés transversalement, cachés en partie par les glandes vitellogènes bien développées, et tangents par leur extrémité aux gros testicules préacétabulaires, qui sont situés entre les 35-41/100 de la longueur du Ver et dont le diamètre est presque double de celui de la ventouse ventrale. D’après YAMAGuTI et Asapa, comme d’après Dorrrus, la spinula- tion cuticulaire n’est visible qu'aux très forts grossissements et dans la partie antérieure du corps seulement. Au contraire, Prosthodendrium pyramidum (Looss 1896), de Rhinolophus hippocrepis Bonap.!, a des ventouses subégales, un assez long cesophage (100 u, c’est-à-dire plus de trois fois le diamètre du pharynx), et les cæca, dont l’angle de divergence est « tout au 1 Synonyme de Rhinolophus hipposideros (Bechstein), dont la sous-espèce minimus Heuglin se rencontre en Egypte (signalée dans des travaux de para- sitologie). 496 G. DUBOIS plus droit», n’atteignent pas les testicules. Ceux-ci ont les mêmes dimensions que l’acetabulum et sont situés aux 52/100 de la lon- gueur du Ver. Les vitellogènes « sont très exigus et peu ramifiés » 1. Le tableau comparatif III prouve l’identité de P. parvouterus (Bhal.), P. pushpai Bhal., P. cordiforme (Mödl., nec Braun), « P. py- ramidum orientale» Yamag. et Asada, et « P. pyramidum f. maroc- cana» Dollf. (voir fig. 6-10). Nous mettons en doute l’identification par Azim (1936, fig. 8) du « Lecithodendrium» trouvé en disséquant des Chauves-Souris (Pipistrellus kuhli (Kuhl) et Rhinolophus euryale Blasius) capturées dans un village de l’Oasis Dakhla (Egypte), et auquel cet auteur rapportait, sans preuves expérimentales, une Xiphidiocercaire du groupe « Virgula », parasite de Melania tuberculata Bourg. et s’en- kystant dans des larves d’Anopheles. Azım croyait retrouver en ce Ver adulte (dont ıl ne donne ni description, ni mesures) le « Distomum pyramidum» de Looss (1896). D’après l’echelle (x 46 circa) de sa figure 8, les dimensions seraient 1,33/1,26 mm., exce- dant fort celles de ce Distome (0,6-0,8/0,4 mm.). Celui-ci possede, comme nous l’avons rappelé, un cesophage de 100 u qui fait défaut a l’espèce recueillie par Azım ?, espèce dont la topographie des glandes genitales par rapport a l’acetabulum et l’exiguite des glandes vitellogènes plaideraient cependant en faveur de l’identité des deux formes. La question reste suspendue. Ainsi élagué, le sous-genre Prosthodendrium Dollfus 1937 pos- sède actuellement dix-neuf espèces (dont trois ont chacune une variété), sans compter P. lilliputianum (Travassos 1928) et P. pos- tucum (Stafford 1905). DoLLFUS (1937, p. 14, note 13) estimait que P. lilliputianum « devra être décrit d’après du meilleur matériel pour que l’on puisse s'assurer définitivement que c’est bien un Prosthodendrium ». Ce serait alors la seule espèce ayant un aceta- bulum plus grand que la ventouse buccale. Quant à P. posticum, il est impossible, comme le relevait Macy (1936), de l’inelure dans une clé de détermination, sa description étant par trop incom- plete et, de surcroit, non illustrée. ' LUKASIAK (1939, p. 97) prétend avoir retrouvé l’espece dans Eptesicus nilssoni (Keyserling et Blasius): dimensions du Ver 0,69/0,40 mm.; œufs 25-28/12 wu. Il considère P. cordiforme (Braun 1900) comme synonyme. * Azim n'aurait-il pas vu l’œsophage dans l’exemplaire contracté que représente sa figure 8 ? TREMATODES DE CHIROPTERES 497 La repartition de ces dix-neuf especes en categories systema- tiques nous paraît superflue. DoLLFus (1954), considérant toutes les formes décrites à cette date (sans élimination de synonymes), les distribuait en deux sections avec plusieurs sous-sections, d’après l'emplacement de l’ovaire par rapport à l’acetabulum et aux testi- cules. Il reconnaissait d’ailleurs le caractère artificiel de ces divisions proposées simplement pour faciliter la taxinomie. Nous pensons, au contraire, que c’est la compliquer et même l’embrouiller. De fait, en raison des déplacements que peut subir l’ovaire, une même espèce risque d’être mentionnée dans les deux sections. (C’est le cas pour P. ascidia et P. scabrum.) Au surplus, des groupes natu- rels d’espèces (basés sur des caractères que nous avons recherchés dans cette revision) se trouvent disloqués (c’est le cas pour dina- natum-ascidia-scabrum-naviculum-paeminosum-buongerminit, pour urna-loossi, pour macnabi-mizellet, pour chilostomum-oligolecithum- cordiforme laxmii-piriforme, et pour luzonicum-orospinosum). Quant à la multiplicité des genres, telle qu’elle est envisagée par SKARBILOVITCH (1947), elle nous paraît inadmissible en raison de la difficulté qu’on a déjà à discriminer la plupart des espèces. Comme l’étude de cet auteur n’était pas à notre disposition, notre opinion ne se fonde que sur ce qu’en révèle la distribution en sec- tions de DoLLFus: tandis que nous considérons P. luzonicum comme une variété de P. orospinosum (cf. p. 489), SKARBILOVITCH fait de ces deux formes les générotypes de Chiropterodendrium et de Skrjabinodendrium ! D'autre part, il rapproche de P. bhaleraoi, type générique de Travassodendrium, des espèces bien distinctes comme P. oligolecithum ou P. pushpat. L’histoire du sous-genre Prosthodendrium aura montré que la tendance a diviser et subdiviser une unité systématique peut aboutir a un gaspillage dans la nomenclature. L’existence de formes locales ou d’habitus variant selon le degré de maturité sexuelle donne souvent l’impression d’un polymorphisme, celui de «l’espèce en soi». Cette revision est partie de la constatation d’un abus et du principe de tenir les petites différences pour neglı- geables, en considérant les rapports des mesures comme plus révé- lateurs que les mesures elles-mêmes. Nous croyons avoir retenu de « bonnes espèces » en recherchant les limites de leurs variations, surtout si elles se manifestent dans des aires étendues. Cela com- portait d’assez lourds sacrifices ! 498 G. DUBOIS CLE DE DETERMINATION 1. Longueur du Ver: 1,90-3,50 mm. [20 à 30 follicules vitellogenes par grappe laterale. Œufs 29-35/15-17 u. Inde et Birmanie.] P. (P.) longiforme (Bhalerao 1926)! _ — Longueur du Ver: 0,36-1,85 mm. SRE — Longueur du Ver: 0,23-0,32 mm. [Acetabulum entre les ?/, et les ?/,, de la longueur du corps. Œufs très grands 34-39/18-21 u. Mandchourie.] P. (P.) postacetabulum Yamaguti et Asada 1942 2. Corps généralement plus large (0,30-0,98 mm.) que long (0,36-0,88 mm.) ou de contour circulaire, parfois cour- _ tement. piriforme. . 2. 2 2 2 + Lo; — Corps toujours plus long que large (elliptique, piriforme ou. fusiforme) . 2, 2020 Jo. 090). DI Acetabulum situé aux 3/, de la longueur du corps. Folli- cules vitellogènes nombreux (50 à 60 par grappe laté- rale) 2. Longueur des œufs: 18-22 u. États-Unis. P. (P.) transversum Byrd et Macy 1942 — Acetabulum situé a mi-longueur du corps. Follicules vitellogenes moins nombreux (jusqu’à une vingtaine ou une trentaine par grappe latérale) Longueur des œufs Jusqu'à 32 „2.2 2 nun ee! LD . Ventouses subégales. 7 à 8 follicules vitellogènes par grappe latérale (jusqu’a 15 par suite de scissions). Brésil. P. (P.) cordiforme (Braun 1900) Ventouse buccale plus grande que la ventouse ventrale. Une vingtaine a une trentaine de follicules vitellogenes par grappe latérale. Birmanie, Mandchourie, Europe et Maroc. P. (P.) parvouterus (Bhalerao 1926) ? ' Syn. P. longiforme allahabadi (Pande 1935) et P. bhaleraoi (Pande 1935). 2 D’après Byrp et Macy (1942, pl. I, fig. 3). * Syn. Lecithodendrium cordiforme Mödlinger 1930, nec Braun 1900, Prosthodendrium pushpai Bhalerao 1936, Prosthodendrium cordiforme Bhalerao 1936, nec Braun, Prosthodendrium pyramidum orientale Yamaguti et Asada 1942 et P. pyramidum forma maroccana Dollfus 1954. TREMATODES DE CHIROPTERES Acetabulum situé aux 70-75/100 de la longueur du corps, en sorte que l’ovaire en est très éloigné (localisé devant les testicules ou au niveau de leur bord antérieur); retrait corrélatif de la masse prostatique devenant inter- testiculaire ou même posttesticulaire. Rapport des dia- mètres: ventouse buccale/ventouse ventrale — 2,4 à 4,5 Acetabulum situé aux 32-57/100 de la longueur du corps. Rapport des diamètres: ventouse Li ven- trate) - 1 à 1,8 . Diamètres de la ventouse buccale 250- ‘980/320. 320,0: des testicules 240 u; des œufs 22/12 u. Inde. P. (P.) mehrai (Pande 1935) Diametres de la ventouse buccale 210/200 u; des testi- cules 87-100/96-100 u; des œufs 25-29/14-20 u. Etats- Unis. P. (P.) singularium Byrd et Macy 1942 Ventouse buccale de forme ovale ou elliptique, assez grande (150-380/110-340 u), atteignant le 1/,, le te ou même les 3/,, de la longueur du corps Ventouse buccale de forme arrondie, moyenne ou petite (60-175 u) Ventouse buccale s’ouvrant par une fente longitudinale. Pharynx petit (40-65 u). Follicules vitellogenes peu . nombreux (7 à 9 par grappe latérale). Longueur des œufs 20-33 u Ventouse buccale à ouverture ovale. Pharynx moyen (70-90 u). Follicules vitellogènes nombreux (24 à 28 par grappe latérale) 1. Longueur des œufs 37-38 u. a) Ovaire 170/140 u, prétesticulaire et antérieur à la masse prostatique, voisin du pharynx et recouvrant le cæcum droit. Birmanie. P. (P.) orospinosum (Bhalerao 1926) b) Ovaire 70-80 u, intertesticulaire et postérieur à la masse prostatique, recouvrant le bord frontal de l’ace- tabulum. Philippines. P. (P.) orospinosum luzonicum (Tubangui 1928) 499 10 (Le) 1 D’après BHALERAO (1926, pl. II, fig. 4) et TuBANGUI (1928, pl. V, fig. 2). 500 10 (7). IM, 12. G. DUBOIS Ovaire éloigné des testicules, situé au niveau du bord postérieur de la ventouse buccale et antérieur à la masse prostatique. Œufs 20-25/12-13 u. États-Unis. P. (P.) oligolectthum Manter et Debus 1945 Ovaire contigu à l’un des testicules, postcæcal et situé dans la zone de la masse prostatique. Œufs 25-33/13-16 u. Europe, Inde et Japon. P. (P.) chilostomum (Mehlis 1831) ! Ventouses subégales . Ventouse buccale > ventouse ventrale Ovaire paracétabulaire, dextre, débordant légèrement en avant la zone de la ventouse ventrale. Testicules situés aux 37-42/100 de la longueur du corps. Glandes vitello- gènes occupant une large zone qui s’étend du bord anté- rieur des testicules jusqu’au niveau du pharynx ou de la ventouse buccale. (Esophage très court ou absent. États-Unis. P. (P.) swansoni Macy 1936 Ovaire partiellement ou entièrement postacétabulaire. Testicules situés aux 49-57/100 de la longueur du corps. Glandes vitellogènes confinées dans une zone étroite, pré-, para- ou postcecale. Œsophage assez long (40-200 u) Glandes vitellogènes précæcales ? (les cæca étant à mi- distance entre les deux ventouses). Testicules préacéta- bulaires, au niveau du bord antérieur de la ventouse ventrale et de dimensions égales à elle. Œufs (?). Égypte. P. (P.) pyramidum (Looss 1896) Glandes vitellogenes paracæcales, dans la zone de la masse prostatique (ou la debordant legerement en avant). Testicules paracetabulaires, plus grands que la ventouse ventrale. Œufs 17-19/9-12 u. États-Unis et Mexique. P. (P.) macnabi Macy 1936 3 Glandes vitellogènes postcecales, pénétrant plus ou moins dans la zone testiculaire. Testicules postacéta- drium piriforme Yamaguti 1939. * Tres exigués et peu ramifiées (d’après Looss). * Syn. P. mizellei Seamster et Stevens 1948. 11 Lg 12 ' Syn. Lecithodendrium cordiforme laxmii Bhalerao 1926 et Prosthoden- TREMATODES DE CHIROPTERES bulaires, plus grands que la ventouse ventrale. (Eufs 23/12 u. Etats-Unis. P. (P.) travassosı Macy 1938 13 (10). Testicules postacétabulaires (leur bord antérieur 14. étant au niveau de la ventouse ventrale). Ovaire nette- ment en arrière et hors de la zone acétabulaire. [Glandes vitellogènes ne s’etendant que jusqu’à la bifurcation intestinale ou à mi-longueur de l’oesophage, celui-ci étant deux fois plus long (55-70 u) que le pharynx. Œufs 24-26/ 12-15 u.] a) Masse prostatique préacétabulaire. Égypte. PAPN)Nuina (Ecoss-1907) b) Masse prostatique paracétabulaire. Inde. P. (P.) urna loossi (Pande 1935) Testicules préacétabulaires (leur bord postérieur étant au niveau de la ventouse ventrale). Ovaire préacéta- bulaire, situé dans la même zone. [Glandes vitellogènes s'étendant jusqu’à la ventouse buccale. (Esophage 18-78 u; caeca 140-200 u, circonscrivant une grosse masse prostatique (120-168/176-188 u). Œufs 18-21/ 10-12 p.] P. (P.) emollidum Caballero 1943 Testicules paracétabulaires. Ovaire partiellement posta- cétabulaire, mais pouvant, selon le degré de contraction du corps, être déplacé queique peu en avant et devenir partiellement préacétabulaire (Groupe « ascidia ») . Zone vitellogène comprise entre l’œsophage et le front des testicules. Longueur du Ver 0,91 mm. Diamètres de la ventouse buccale 130 u, de la ventouse ventrale 90 u, du pharynx 50 u, des œufs 18/12 u. CEsophage long de 60 u. Paraguay. P. (P.). buongerminii Lent, Freitas et Proenca 1945 Zone vitellogene comprise entre la ventouse buccale et le front des testicules. Longueur du Ver n’excédant pas 0,77 mm. Diamètres de la ventouse buccale 60-115 u, de la ventouse ventrale 50-84 u, du pharynx 20-45 u. (Esophage court ou nul 501 14 15 502 G. DUBOIS 15. 14 à 18 follicules vitellogènes dans chaque grappe late- rale. Rapport des diamètres: ventouse buccale/ventouse ventrale = 1,8. Testicules (70-80/60-70 u) et masse prostatique (60 u) petits. Ceca très courts (70 u) et n’atteignant pas les testicules. Œufs 22-23/12-14 u. Inde. P. (P.) dinanatum (Bhalerao 1926) — 8a 12 follicules vitellogènes dans chaque grappe latérale. Rapport des diamètres: ventouse buccale/ventouse ven- trale = 1,5 ou moins. Testicules (80-190/90-160 u) et masse prostatique (70-180/70-130 u) moyens. Cæca longs de 95-160 u et atteignant les testicules. Œufs 17-22/ 10-15 u. a) Pharynx 30-45 u. Europe. P. (P.) ascidia (Van Beneden 1873) b) Pharynx 21-33 u. Amerique du Nord. P. (P.) ascidia navicula Macy 1936 ! RESUME Les Lecithodendriinae Lühe font l’objet d’une étude spéciale. Lecithodendrium linstowi Dollfus 1931, Prosthodendrium ascidia (Van Beneden 1873) et P. chilostomum (Mehlis 1831) sont redécrits d’après des matériaux de la collection AELLEN. Le sous-genre Prosthodendrium Dollfus 1937, revisé, groupe dix-neuf espèces (voir clé de détermination, p. 498). Le type est P. dinanatum (Bhalerao 1926) par désignation originale. Sur la base d’un examen du matériel original le statut d’espèce est conféré à « Lecithodendrium cordiforme parvouterus» Bhalerao 1926, avec la denomination de Prosthodendrium parvouterus (Bhale- rao) comb. nov. « Lecithodendrium cordiforme » Müdlinger 1930, nec Braun, Prosthodendrium pushpai Bhalerao 1936, Prosthodendrium cordiforme Bhalerao 1936, nec Braun, Prosthodendrium pyramidum subsp. orientale Yamaguti et Asada 1942, nec Looss, et Prostho- dendrium pyramıdum forma maroccana Dollfus 1954, nec Looss, sont considérés comme synonymes. L’espece parvouterus a une ‘Syn. P. scabrum (Caballero 1940) Caballero 1943 et P. paeminosum Caballero 1943. TREMATODES DE CHIROPTERES 503 distribution géographique étendue: Birmanie, Mandchourie, Eu- rope, Maroc. P. bhaleraoı (Pande 1935) tombe en synonymie avec P. longi- forme (Bhalerao 1926) dont la var. allahabadı Pande 1935 est supprimee. P. loossi (Pande 1935) devient une variété de P. urna (Looss 1907), dénommée P. urna loossi (Pande), et P. luzonicum (Tubangui 1928) une variété de P. orospinosum (Bhalerao 1926), désignée sous le nom de P. orospinosum luzonicum (Tubangui). P. piriforme Yamaguti 1939 est considéré comme synonyme de P. chilostomum (Mehlis 1831), avec lequel « Lecithodendrium cordiforme laxmit» Bhalerao 1926 est également identifié. P. scabrum [— Limatulum scabrum Caballero 1940] Caballero 1943 et P. paeminosum Caballero 1943 sont indifférenciables de P. naviculum Macy 1936, lui-même n’étant qu'une variété géogra- phique de P. ascidia (Van Beneden 1873), dénommée P. ascidia navicula Macy. P. mizeller Seamster et Stevens 1948 est rejeté comme synonyme de P. macnabi Macy 1956. Les species inquirendae sont: P. posticum (Stafford 1905) et P. lilliputianum (Travassos 1928). Le sectionnement du sous-genre ou la création de genres pour certaines de ses espèces ne sont pas approuvés. 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En premier lieu, elle observa que, du simple fait de la captivite, les excroissances régressent en quelques jours. Deja, au bout de trois jours, la pigmentation des crochets cornés est tres affaiblie; au bout de dix jours, les brosses copulatrices n’ont plus qu'une teinte brun clair. Les crochets diminuent de hauteur, deviennent plus rares et finalement sont à peine visibles comme de petites saillies incolores et clairsemées. Cette régression se produit chez des animaux sains, bien nourris, quelle que soit la température et même si ces Batraciens sont con- servés dans de grands bassins en plein air. L’auteur a pensé qu’au moins au début, la diminution des excroissances résultait peut- être d’une plus grande fréquence des mues chez les animaux captifs. Toutefois, la régression à l’échelle histologique ne peut être muse sur le compte d’une simple desquamation de la couche cornée superficielle. MoszkowskA n’a pas réussi à découvrir quel facteur, parmi les conditions réalisées par la « captivité », était responsable de cette régression d’un caractère sexuel secondaire morphologique, 1 Travail exécuté et publié grâce à une subvention de la « Donation Georges et Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspiciis ». Rev. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955. 34 508 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY alors que le rut, la possibilité d’accouplement et le crı du mâle ne sont pas modifies. On conçoit que, dans ces conditions, les effets de la castration soient difficiles à établir en ce qui concerne les brosses copulatrices : la régression des castrats est semblable à celle des normaux main- tenus comme eux en captivité: tout au plus, la disparition des crochets cornés est-elle plus complète. Les greffes de testicules sur castrats furent tout aussi décevantes. Les greffons subissent une longue phase de dégénérescence; même quand ils sont bien repris et développés, ils ne font pas réapparaitre les excroissances. Comment auraient-ils pu produire cette récupération, alors que les testicules en pleine activité des individus normaux n’empêchent nullement la régression des excroissances ? On peut, semble-t-il, retenir de ces observations que le facteur en jeu ne paraît pas être lié exclusivement à un fléchissement de l’activité testiculaire. Un deuxième groupe d'observations effectuées par MOSZKOWSKA concerne l'influence remarquable des implantations d’hypophyses. En introduisant, tous les deux à trois jours, des hypophyses de Bombinator, de Rana, de Bufo, de Triton, dans le cul-de-sac Iym- phatique dorsal, l’auteur a obtenu une réapparition rapide des excroissances, avec élévation et noircissement des crochets cornés: déjà, après trois implantations, la pigmentation des crochets est intense; 1ls sont nombreux, serrés les uns contre les autres, plus élevés parfois que dans un mâle en rut pris dans la nature. L’éléva- tion de la couche épithéliale, le développement des glandes complè- tent le tableau de cette récupération des excroissances. Les hypo- physes implantées sont l’objet d’une simple résorption; c’est donc par l'effet des hormones ainsi libérées que le traitement hypophysaire intervient. Il est curieux que Moszkowska n’ait pas eu de résultat en utilisant des extraits hydroalcalins d’hypophyses de bœuf. Le résultat le plus remarquable fut obtenu lorsque, sur le conseil du professeur E. GUYÉNOT, MOSZKOWSKA appliqua le traitement par les implantations d’hypophyses à des Bombinator mâles castrés. Même chez des castrats anciens, opérés depuis quatorze mois, le traitement fait réapparaître les excroissances. Dès que l’on cesse les implantations, la régression se produit à nouveau. Le fait établit indiscutablement que ce n’est pas une insuffisance de la sécrétion hormonale testiculaire qui est le facteur principal de la régression des excroissances. EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 509 Cependant, la regeneration des excroissances chez les castrats est toujours moins complete que chez les mäles entiers, d’autant plus difficile à obtenir que la castration est plus ancienne. Ceci montre que le testicule intervient certainement, en sensibilisant le territoire des brosses copulatrices, mais que le maintien de ces dernières dépend d’autres facteurs hormonaux. On est ainsi conduit à envisager un déterminisme endocrinien complexe. C’est la conclusion qui résulte aussi des expériences de castration effectuées chez d’autres Batraciens. Dans le cas du Crapaud, par exemple, où les excroissances sont présentes d’octobre à juin de l’année suivante, la castration pratiquée pendant cette période en janvier, en mars, en mai, n’entraine pas la disparition immédiate des excroissances (Ponse, 1924). Celles-ci ne régressent entièrement, comme chez les normaux, qu’au mois de juillet 1. La différence entre les castrats et les mâles entiers se trouve dans le fait qu’elles ne réapparaissent pas en septembre chez les castrats, leur évolution cyclique étant définitivement interrompue. Un point interessant est que ces excroissances persistent plus ou moins atté- nuées pendant des mois, malgré l’absence des testicules. On peut en conclure qu'ici également les testicules interviennent en sensi- bilisant le territoire des pelottes copulatrices au début du cycle génital, mais que leur maintien est lié à l’intervention d’autres facteurs hormonaux. Quels sont ces facteurs ? Le cas du Bombinator est spécialement favorable à une telle étude puisque les excroissances régressent du simple fait de la captivité et peuvent être restaurées par des implantations d’hypo- physes. Il semble donc que la régression soit liée à une insuffisance hypophysaire. Cette insuffisance est-elle d’ordre général ou porte- t-elle sur telle ou telle hormone sécrétée par la glande ? L’inter- vention de l’hormone gonadotrope paraît peu probable puisque le résultat positif est obtenu même chez les castrats. Faut-il alors incriminer une insuffisance d’hormone somatotrope qui pourrait agir directement sur l’aptitude à la croissance des territoires récepteurs ? Ou a un défaut d’hormone thyréotrope ? Ou enfin à 1 Très noires et bien développées pendant la période de reproduction (mars-avril), les excroissances du Crapaud regressent, plus ou moins vite suivant les individus, au cours du printemps et au debut de l’ete. Elles devien- nent brunes et même blanches. Les mues successives jouent certainement un rôle dans cette décoloration. Les excroissances apparaissent à nouveau à la fin de juillet et ont tout leur développement en octobre. 510 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY une insuffisance d’hormone corticotrope (A C T H) ? Cette dernière hypothese parait le plus probable depuis que l’on connait les pro- prietes andromimetiques du cortex surrenalien. On peut aussi penser que la poussée des excroissances pourrait résulter d’un deter- minisme complexe dans lequel plusieurs hormones agiraient de facon synergique. CHAPITRE PREMIER EXCROISSANCES NUPTIALES DE BOMBINA Les Bombina variegata (= Bombinator pachypus) sur lesquels ont été effectuées ces recherches, proviennent des environs de Genève et du Jura. L’espèce, autrefois très répandue dans le canton de Genève, a presque disparu par suite des travaux de drainage et d’endiguement qui ont supprimé la quasi-totalité des pièces d’eau et transformé les petites rivières en canaux cimentés. Bien des essais envisagés auraient pu être effectués ou être plus étendus si ces tentatives n'avaient pas été constamment gênées par la rareté des animaux. Excroissances nuptiales. — Elles ont été bien décrites et étudiées histologiquement par Moszkowska. Elles occupent, à la face anté- rieure des avant-bras, une zone grossièrement ovalaire, subdivisée en deux ou trois écussons; elles sont particulièrement développées sur le tubercule métacarpien situé à la base du pouce; on les retrouve à la face interne des deux premiers doigts. Un autre caractère sexuel sur lequel notre attention n’a été attirée que tardivement est cons- titué par de grands crochets cornés et noirs dispersés sur toute la surface dorsale de la peau. En réalité, ces crochets existent dans les deux sexes, mais sont beaucoup plus développés chez les mâles. En passant le doigt sur la peau du dos de femelles, celle-ci donne impression d’être complètement lisse. Chez les mâles, on perçoit, au contraire, les rugosités que forment ces crochets cornés. Dans les quelques femelles masculinisées (fig. 17) que nous avons obtenues, ce caractère était très apparent: la peau, au toucher, paraissait fortement rugueuse. Cycle. — Les excroissances de l’avant-bras sont constituées par une série de petits crochets cornés, brun foncé à noirs, qui chez EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 541 les mâles récoltés dans la nature, pendant la saison des amours (mai à Juillet), sont très denses, serrés les uns contre les autres. D’après Moszkowska, le cycle de ces excroissances serait le suivant. On trouve déjà, à la fin d’avril, des mâles pourvus d’excroissances fortement colorées en noir. Elles persistent dans cet état pendant tout l’été. En septembre-octobre commence leur régression: elles deviennent brunes, brun pâle. Nous pouvons confirmer toutes ces Te << es re. u. + * . ao o*, + % %» » & a® à. ® . #0 °° Ca Ca « * e “n be Pod re x +0 do 9 de 1 ay do ie em dova‘ ao”, ® led x ve Sagi LAS °° 14 9 8 D aa% „ar tr a et NA fa L 2 . a à . ig sp @eed C-) Bine, Ale Mue d’une partie des excroissances de l’avant-bras reapparues apres traitement par l’extrait de lobe antérieur d’hypophyse. observations. Par contre, nous ne savons pas exactement à quelle époque leur régression est la plus complete. Sans doute, à la fin d’octobre, mais, à cette époque, les Bombina sont sortis de l’eau et deviennent introuvables. Il est tout aussi difficile de dire à quelle époque le nouveau cycle recommence. Les observations d'animaux conservés au laboratoire n’apprennent rien, puisque les excrois- sances sont constamment régressées en captivité. Dans la nature, à côté de mâles à excroissances très noires, on en rencontre dont ces parties sont simplement brun sombre. C’est l'apparence qu’elles prennent lorsque des mâles récemment capturés subissent une mue. La couche cornée desquamée emporte les sommets fortement pigmentés des crochets. Ces mues, montées dans le baume (fig. 1), offrent une excellente image de la distri- bution de ces crochets. Les coupes, pratiquées dans la région des excroissances, montrent souvent la couche superficielle pigmentée 512 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY prete a se detacher (fig. 3 et 9). Il faut admettre que, dans la nature, aussitôt après une mue, les crochets se pigmentent à nouveau et redeviennent noirs. Dans les conditions d’élevage en captivité, cette nouvelle pigmentation n’a pas lieu ou reste très incomplète. Il est Eric Coupe à travers les excroissances d’un mâle témoin, capturé le 3/8 et fixé aussitôt. Free, Coupe à travers les excroissances d’un mâle témoin, capturé le 10 septembre. On note déjà une légère régression. donc certain que les mues successives, si elles sont plus fréquentes au laboratoire, sont un des facteurs de la diminution de coloration des excroissances. Toutefois, la régression comprend des transformations histolo- giques que les mues ne suffisent pas à expliquer. Dans la région des EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 513 y¥ « ni $ Ay ste È È; rem: Fe ee aoe TR I 4. be RMR aN I Die Hi Coupe a travers les excroissances d’un mâle après quelques jours de captivité: epithelium moins élevé; crochets aplatis. re Ox Coupe à travers les excroissances d’un mâle, après 17 jours de captivité: régression forte malgré l’exposition aux rayons infra-rouges puis à la lumière blanche. Benzi Coupe à travers les excroissances d’un mâle après un mois de captivite: régression très accentuee. 514 E. GUYÉNOT ET A. YANOVSKY excroissances, l’épiderme est très élevé, formé de 10 à 12 strates superposées (fig. 2 et 3), atteignant 75, 100, même 125 u d'épaisseur. En dehors des excroissances, l’épiderme est mince, lisse, compre- nant seulement 4 à 5 couches de cellules, ne dépassant pas 60 u d'épaisseur. L’epiderme des excroissances, bien décrit par Moszkowska, forme de plus des saillies, véritables papilles constituées par un axe dermique très mince (voir fig. 3, à droite) et par un soulève- ment des couches épidermiques. Chaque papille est coiffee par une saillie cornée d’un beau noir dont la forme et la hauteur varient. Cette coiffe peut être simplement arquée, en forme de cône aplati ou constituer des élévations pointues très saillantes (fig. 2). Enfin, dans la couche sous-cutanée, sont des glandes plus développées, glandes acineuses muqueuses et glandes à venin holocrines. Après la castration, la régression est à peu près complète: l’epiderme est mince, conservant encore la trace de l’organisation des papilles; on ne voit que de rares crochets très peu saillants dont la couche superficielle est incolore; les glandes sous-épidermiques sont aplasiées (fig. 4). Lors de la régression, chez les animaux entiers en captivité, les images sont plus variables. La diminution des couches épider- miques est moins marquée; les papilles existent encore bien que clairsemées; elles sont coiffées d’une couche superficielle cornée peu saillante et faiblement colorée (fig. 5, 6 et 7). L'aspect varie avec le temps écoulé depuis la capture. CHAPITRE II HYPOPHYSE ET EXTRAITS HYPOPHYSAIRES A. Implantation d’hypophyses Nous avons, à titre de contrôle, répété dans quelques cas l'expérience fondamentale de MoszkoWSKA. Trois Bombina, capturés le 8 mai et dont les excroissances sont lortement régressées le 20/5, reçoivent 3 à 4 implantations d’hypo- physes de Rana temporaria et de Bufo vulgaris, en 10 à 14 jours. - EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 515 Le n° 84, après A implantations réparties sur deux semaines, a une réaction nettement positive, malgré trois mues survenues pendant la période du traitement. Le n° 86 reçoit 4 implantations en 12 jours et récupère ses excroissances malgré deux mues. Le n° 87 reçoit 3 implantations en 10 jours et présente une réponse positive malgré trois mues. Ces expériences confirment pleinement les résultats obtenus par Moszkowska, relativement à l’action des implantations d’hypo- physe. Les mues amènent nécessairement un pâlissement des excroissances, mais le phénomène est compensé par la reconstitu- tion subséquente et le noircissement des crochets. B. Extrait d’hypophyse antérieure Nous avons noté que MoszkowskA n’avait pas obtenu de résultat en traitant les Bombina en captivité par un extrait alcalin d’hypophyse de bœuf. Nous avons repris ces expériences en utilisant un extrait d’hypo- physes antérieures de bœuf: les hypophyses sont broyées au sable en présence de soude décinormale. Après 12 heures à la glacière, le produit est neutralisé, centrifugé, puis précipité par 5 volumes d’alcool à 95°. Le précipité, lavé à l’alcool, à l’ether, est redissous dans l’eau physiologique (4,5 p. 1000) de façon qu’un centimètre cube de solution corresponde à un demi-gramme de tissu frais. Quatre Bombina a excroissances régressées (deux sont brun clair et deux sont gris pâle) reçoivent l’extrait en injections intra- péritonéales (juin-juillet). Les doses utilisées furent d’abord très faibles (0,2 ce. tous les 2 jours) et le résultat fut peu net après 10 jours de traitement. La dose injectee fut alors portée à 0,4 puis 0,5. En cinq jours, les excroissances devinrent très brunes puis noires. Cette réaction spé- cifique est très différente du noircissement général de l’animal, lié à la presence d’intermedine. Ce résultat positif fut obtenu après deux à trois injections de 0,5 cc. (soit 0,25 gr. d’hypophyse fraiche). Les injections furent continuées chez trois animaux qui reçurent en tout dix à douze injections de 0,5 cc., soit 2 gr. 5 à 3 grammes de glande. Ce traite- 516 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY ment conserva les excroissances devenues noires ou brun clair, sans entraîner d'augmentation dans la réponse obtenue. Le traitement incita les animaux à s’accoupler, soit entre eux soit avec des femelles introduites dans le cristallisoir. Les excrois- sances de trois des animaux traités ont été fixées et coupées. On note une élévation nette de l’épiderme, la formation de papilles RTE NS; Coupe à travers les excroissances d’un mâle en captivité, qui a reçu 6 cm? (3 gr. de lobe frais) d’extrait d’hypophyse antérieure en 20 jours. ke) Coupe à travers les excroissances d’un mâle régressé, qui a reçu 5 cm? (2,5 g. de lobe frais) d’extrait d’hypophyse antérieure en 20 jours. Notez les mues qui se détachent. saillantes, coiffées de crochets pigmentés et un développement des glandes sous-épidermiques (fig. 8 et 9). Cette expérience a été répétée avec un nouvel extrait, mais dans la seconde moitié de septembre. Elle porte sur 2 mâles entiers a excroissances très régressées et sur 2 castrats récents, opérés depuis 10 jours et dont les excroissances ont pratiquement disparu. Une réaction nettement positive fut obtenue chez les deux mâles entiers après 4 jours de traitement ayant comporté 2 et 3 injections EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 517 intrapéritonéales de 0,5 cc. (1 cc? = 0,5 gr. de glande fraiche). Un castrat présente, après une seule injection, un développement des crochets qui restent bruns (fig. 10). L’autre castrat meurt acciden- tellement et est remplacé. Les quatre animaux sont à nouveau 4,20 u an Ze > ag 22 PME TA RE oe BE oF # Fic. 10. Coupe à travers les excroissances d’un mâle castré depuis 20 jours, qui a reçu 0,5 cm? d’extrait d’hypophyse antérieure. Fires 1: Coupe a travers les excroissances d’un male castré qui a recu 2 cm? d’extrait d’hypophyse anterieure en un mois. Abe. Coupe à travers les excroissances d’un castrat, opéré depuis deux mois, qui a recu 3,5 cm? d'extrait d’hypophyse antérieure, en 36 jours. traités, du 24 septembre au 7 octobre, et reçoivent pendant ce temps 4 à 6 injections de 0,5 cc. Les résultats notés le 27 septembre (excroissances noires et brun foncé chez les entiers; brunes chez les castrats) ne sont pas sensiblement améliorés par la prolongation du traitement (fig. 11 et 12). 518 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY En definitive, au cours des deux series d’experiences, le traite- ment a fait rapidement réapparaître des excroissances noires à brun sombre, chez 6 mâles entiers. La réponse de trois castrats a été moins complète, mais certaine. La différence indique que la sécrétion testiculaire intervient, pour une part, dans la réaction produite. C. Extrait d’hypophyses postérieures Les lobes postérieurs d’hypophyses de boeuf sont épuisés pen- dant plusieurs jours dans l’acétone fréquemment renouvelée. Les glandes sont séchées, broyées, traitées par l’alcool à 80° et par l’éther. La poudre obtenue est redissoute dans l’eau physiologique (1 cent. c. = 0,20 gr. d’hypophyse fraiche). Cet extrait s’est montré encore plus actif que celui de lobes antérieurs, mais s’est révélé très toxique pour les Bombina. Quatre mâles entiers, dont les excroissances sont très fortement régressées après un mois de captivité, reçoivent, le 30 juin, chacun 0,2 cc. en injection intrapéritonéale. Ils deviennent entièrement noirs (action de l’intermédine). Dès le 1er juillet, leurs excroissances sont devenues bien visibles, de teinte brun clair. Une deuxième injection de 0,2 cc., faite le 3 juillet, rend les excroissances encore plus nettes, brun foncé. On fait, le 5 juillet, une troisieme injection de 0,5 ce. mais les anımaux meurent deux jours plus tard. La dose efficace (0,4 ce. — 0,076 gr. de glande fraîche) a suffi pour faire reapparaitre les excroissances et les rendre très nettes et fortement colorées en deux à trois jours. Les coupes (fig. 13 et 14) montrent une forte croissance des papilles qui font une saillie accentuée, l’élévation des couches épidermiques et le noircissement des crochets cornés qui les coiffent. Tandis que ces essais ont été faits en plein milieu de l'été, alors que les animaux trouvés dans la nature ont des excroissances très développées et noires, une deuxième série a été réalisée aux mois de septembre-octobre, époque où les excroissances sont norma- lement réduites. Nous avons utilisé un extrait de lobes postérieurs d’hypophyses de bœuf préparé comme le précédent et dont 1 ce. correspond également à 0,20 gr. de glandes fraîches. Deux mâles entiers dont les excroissances, examinées à la loupe, ne montrent que quelques crochets clairsemés et pâles, reçoivent, EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 519 les 23 et 24 septembre, deux injections de 0,3 cc. La toxicité est telle que les deux animaux meurent le 25 septembre. On recommence, en traitant un mâle entier et un mâle castré, auxquels on fait, du 26 septembre au 7 octobre, 5 injections de 0,2 ec. On voit apparaître, chez le mâle entier, des crochets nom- breux d’un beau noir. Chez le castrat, la réaction est positive, mais moins nette d'autant qu’au moment de la fixation l’animal vient Fic. 13. Coupe à travers les excroissances d’un mâle régressé qui a reçu 1,2 cm? (0,25 g. de lobe frais) d’hypophyse postérieure en 28 jours. va * * + Ms, à: CS ue. NT Fic. 14. Coupe à travers les excroissances régressées d’un mâle qui a été traité par 0,7 cm? d’extrait d’hypophyse postérieure en 8 jours. de muer. Les coupes montrent, dans la région des excroissances, une élévation de la couche épithéliale et le développement de papilles surmontées de crochets noirs. En résumé, les deux extraits de lobes antérieurs et de lobes postérieurs d’hypophyse de bœuf ont donné un résultat positif, comparable à celui qui résulte des implantations d’hypophyses de Batraciens. La réponse rapide à l’extrait d’hypophyses postérieures, obtenue avec de très faibles doses, est à première vue surprenante. La question se pose de savoir si ce résultat est dü à des substances propres au lobe postérieur ou si elle ne résulte pas d’une accumula- tion, dans ce lobe, d'hormones produites au niveau du lobe anté- 520 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY rieur. La similitude d’action des deux extraits parait en faveur de cette derniere interpretation. La conclusion de ces essais est que les hypophyses implantées agissent par le déversement dans l’organısme de substances hormo- nales hypophysaires. Le resultat ne donne par contre aucune indi- cation sur celle des hormones hypophysaires qui intervient dans la rénovation des excroissances. Comment agit la captivité ? Les résultats que nous venons de rapporter conduisent à penser que l’action de la « captivité» doit se ramener, comme cause pre- mière, à une dépression de l’activité hypophysaire, Quels facteurs externes peuvent la conditionner ? Pas plus que MoszkowsKA, nous n’avons pu découvrir par quel mécanisme intervient la captivité. Ce point n’était pas, il est vrai, notre objectif, mais nous avons fait quelques expériences qu'il n’est peut-être pas inutile de relater. Pensant que la captivité en laboratoire pouvait intervenir par la diminution de l’eclairage et notamment des rayons infra-rouges, nous avons soumis 4 Bombina à des expositions quotidiennes de plusieurs heures à une source de rayons rouges et infra-rouges. La température de l’eau s'élevait, après chaque séance de 3 heures environ, à 32-35°. Le traitement, poursuivi du 30 juin au 13 juillet, ne modifia en aucune manière les excroissances régressées. Les mêmes animaux ont été soumis, du 13 au 17 juillet, à un éclairage continu, en lumière blanche. Le résultat fut tout aussi négatif (fig. 6). L'action exercée par la cessation des conditions naturelles ne paraît donc se ramener ni à une insuffisance de chaleur, ni à une variation d'éclairage. La régression pourrait aussi être liée à une insuffisance d’alimen- tation. Le rôle de ce facteur a été reconnu dans le cas du Triton où la crête dorsale, la ligne argentée des flancs de la queue subissent a la longue une régression du fait de la captivité. Ponse (1924) a insisté, de son côté, sur l’importance d’une bonne alimentation pour le maintien des excroissances digitales du Crapaud. Nos Bombina ont été nourris assez régulièrement avec des vers de farine, mais la régression des excroissances se produit parfois si rapide- ment que l’on ne peut guère incriminer, semble-t-il, une alimenta- tion déficiente. EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. SRI CHAPITRE III ACTION DE L’HORMONE CORTICOTROPE (A.C.T.H.) ET DES CORTINES Ces expériences ont été inspirées, d’une part, par le fait que le cortex surrénalien produit des stéroides andromimétiques et, d’autre part, par la constatation que la sécrétion testiculaire ne joue qu’un rôle secondaire dans le maintien ou la récupération des excroissances: c’est ainsi que les implantations d’hypophyses ou les extraits hypophysaires sont actifs même sur les Bombina castrés. Il était donc indiqué de chercher un autre mécanisme endocrinien. A. Traitement par l’A.C.T.H. Les expériences ont été faites en utilisant le Cibacthen Ciba, qui se présente sous forme d’une poudre que l’on dissout dans l’eau physiologique. La solution est telle que 1 cc? = 2 unités. Ite serie. — 8 mâles normaux et 8 mâles castrés, ayant perdu leurs excroissances, reçoivent des injections dans le cul-de-sac lymphatique dorsal, alternant avec des injections intrapéritonéales. Les doses injectées correspondent à 0,1, 0,2, 0,4 unités effectuées soit deux à trois fois par semaine, soit tous les jours. La régénération des crochets, suivie à la loupe, est déjà nette après une semaine de traitement, à raison de trois injections hebdo- madaires correspondant chacune à 0,2 unité. Si le traitement est longtemps continué, les excroissances pâlissent après chaque mue, mais se recolorent. Les meilleurs résultats ont été obtenus après une semaine de traitement avec des doses quotidiennes de 0,2 à 0,4 unité. Les cro- chets sont si développés et si pigmentés qu'ils ne font que diminuer légèrement après chaque mue. Un essai, consistant à immerger un animal castré dans une solution contenant 0,5 unité d’A.C.T.H. pour 50 cc., a été prolongé pendant 15 jours (du 31 juillet au 15 août) sans aucun résultat. Ces expériences ont été effectuées pendant la période favorable, de juin à août. 592 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY 2e serie. — Un mâle entier et un mâle castré depuis un mois ont recu, entre le 11 et le 25 octobre, période où dans la nature les excroissances commencent à régresser, des injections intrapérito- néales, renouvelées tous les deux jours, de 0,5 cc., correspondant chacune à une unité. Malgré la période défavorable, les deux animaux en expérience ont présenté une réaction positive, consistant en la croissance de crochets noirs sur fond brun (fig. 15). La réponse du castrat est restée plus faible. Pies 45) Coupe a travers les excroissances d’un male regresse qui a recu en octobre 6 cm? (6 unités) de corticotrope (Cibacthen) en 15 jours. A noter que les animaux traités ont présenté un noircissement général de la peau comme avec les extraits hypophysaires. En conclusion, bien que la pénurie d’animaux n’ait pas permis de donner a ces essais l’ampleur qui aurait été désirable, il en résulte que les injections d’A.C.T.H. ont fait réapparaitre les excroissances chez 9 males normaux et chez 9 males castrés. L’intervention du cortex surrenalien, dans le maintien ou la réapparition des excrois- sances, est done trés vraisemblable. B. Traitement par des extraits de surrénales Pour vérifier ce point, nous avons utilisé directement les extraits de cortex surrénalien. 1. Implantation. — Préalablement, nous avons fait une premiere serie d’essais, consistant à implanter dans la cavité péritonéale de Bombina des surrénales de Rana temporaria ou de Bufo vulgaris. Les surrénales étaient découpées aussi soigneusement que possible pour les isoler du rein et les bandelettes obtenues ont été introduites directement dans la cavité péritonéale. Un mâle recut ainsi les EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 523 deux surrénales d’une grenouille le 23 juillet; un second les deux surrénales d’une grenouille le 25 juillet, un troisième les deux surré- nales d’un crapaud le 28 juillet. Les trois animaux furent conservés jusqu’au 15 septembre, mais ne présentèrent aucune réapparition de leurs excroissances. Nous utilisàmes alors des extraits de surrénales de bœuf pré- parés de deux façons différentes. 2. Extrait hydro-alcalin. — Dans son travail sur la masculinisa- tion du Cobaye par des extraits de cortex surrénalien, D. HoDLER (1937) a obtenu des résultats positifs avec des extraits alcalins, tandis que des fractions éthéro-solubles restèrent complètement inactives. Nous basant sur ces recherches, nous avons préparé un extrait hydrosoluble, en broyant au sable 50 gr. de cortex de bœuf et en ajoutant 50 cc. de soude décinormale. Après 24 heures de séjour a la glacière, le produit fut centrifugé, le liquide neutralisé, puis précipité par 4 volumes d’alcool à 95°. Le précipité, lavé à l’alcool a 80°, puis a l’ether, fut desséché et dissous dans 50 cc. d’eau physiologique. Deux mäles entiers, à excroissances très régressées, recurent, du 19 au 28 septembre, huit injections intrapéritonéales de chacune de 0,5 cc., ce qui correspond à une dose totale de 4 grammes de cortex. Le résultat fut complètement négatif. Il paraissait d’ailleurs impro- bable qu'avec la préparation utilisée des steroides masculinisants aient pu être conservés dans l’extrait. 3. Extrait éthéro-acétonique. — Des fragments de cortex surréna- lien furent épuisés par l’acétone, puis par l’éther. La fraction acé- tono-soluble fut évaporée, de même que la fraction éthéro-soluble. On laissa une quantité d’éther juste suffisante pour maintenir les substances extraites en dissolution et on ajouta de l’eau physio- logique de manière à obtenir une émulsion instable qui était reconstituée par agitation et fut injectée telle quelle dans le cul-de- sac lymphatique dorsal. Un & (B. 88) reçoit, entre le 24 août et le 1er octobre, quatre injections de 0,3 cc. chacune (1 cc. = 0,5 gr. environ). L'animal meurt sans avoir présenté de modifications des excroissances. Un & (B. 89) reçoit, le 31 août, une seule injection de 0,3 ce. La réaction est positive au niveau des excroissances, en 48 heures, mais l’animal meurt le 3 septembre. > I REV SUISSE DE ZOOL.. T. 62, 1955. 524 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY Un mäle (B. 91) recoit trois injections de 0,1 cc. entre le 3 et le 9 septembre, mais il meurt le 9 septembre, sans que ses excroissances aient été régénérées. Un quatrième mâle reçoit deux injections de 0,1 cc. sans résultat. Il n’y eut, en somme, qu’une seule réponse positive. Les doses utilisées ont, sans doute, été trop faibles, mais le produit est si toxique qu’il engendre la mort des animaux avant qu'ils aient eu le temps de réagir. a) Extrait acétonique de surrénales. — 35 gr. de cortex surréna- lien, découpé en fragments, furent épuisés par l’acétone renouvelée trois fois en trois jours. La liqueur acétonique fut distillée, reprise par l’éther. Après évaporation, on obtint une pâte brune qui fut utilisée telle quelle, par implantation de fragments sous la peau. Ici encore, l'expérience fut rendue difficile par la toxicité du produit. Deux mâles entiers reçoivent, les 15 et 17 septembre, un petit fragment de la pâte constituant l’extrait. L’un meurt dans la journée du 17; ıl présente, au niveau des excroissances, de petits crochets sur fond brun. Il est remplacé par un autre mâle qui reçoit une boulette de pâte le 18 septembre. Les deux animaux présentent, le 21 septembre, de beaux crochets bruns; on implante un nouveau fragment et, le 26 septembre, on note la présence de beaux crochets, noirs dans un animal, brun sombre dans l’autre. Le produit a donné un résultat positif, mais ıl est toxique et ne peut être dosé. 5. Essai d’une cortine commerciale. — Nous avons utilisé la Cortine Organon dont 1 cent. cube représente 50 gr. de cortex surrénalien. Le produit a été dilué au dixième dans l’eau physio- logique, si bien que 1 cc. correspond à 5 gr. de tissu cortical. Ite série. — Traitement de 3 3 normaux à excroissances régres- sées par injections dans le cul-de-sac dorsal. L’un, traité du 24 au 31 août par trois injections de 0,3 cc. chacune, meurt le 31 août, mais présente une réaction positive. Le second, traité du 31 août au 15 septembre par trois injections de 0,5 ce., meurt le 15 septembre, en présentant une réaction posi- tive au niveau des excroissances. Un troisième mâle reçoit deux injections de 0,3 cc. et meurt sans avoir récupéré ses excroissances. 2e série. — On injecte, le 1er août, à trois mâles, 0,2 cc:; deux mâles meurent le lendemain. EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 525 Au mâle qui a survécu, ainsi qu'à deux animaux neufs, on injecte 0,2 cc. le 7 août. Le mâle qui a survécu et a reçu trois injections a des excroissances déjà brunes. On injecte 0,2 cc. le 9 août; le 11 août on note, chez les trois animaux, des excroissances bien développées et brun sombre. Un animal est mort le 9 août. Un autre meurt le 13 août, après avoir reçu encore une injection de 0,2 cc. Trois nouveaux mâles sont traités du 7 au 13 août par deux injections de 0,2 cc. Leurs excroissances deviennent brunes puis Fc 16. Coupe à travers les excroissances d’un mâle régressé qui a reçu 0,6 cm? de Cortine Organon diluée (0,15 gr. de cortex frais) en 6 jours. noires. Deux meurent le 16 août. Le seul survivant, à excroissances très brunes, reçoit encore 0,2 cc. le 18 août et meurt le 20. Le résultat est rapide et extrêmement net. Il y a reconstitution d’excroissances à crochets nombreux, hauts et pigmentés. Toute- fois, la toxicité du produit ne permet que des expériences de courte durée se terminant par la mort des sujets. 3e série. — Deux mâles entiers et deux castrats, à excroissances très régressées, reçoivent, en injections intrapéritonéales, 0,2 cc. le 9 et le 14 octobre, puis 0,25 cc. les 13 et 16 octobre. Du 18 au 28 octobre, ils reçoivent 6 injections de 0,5 cc. d’une nouvelle dilution de cortine. Le résultat fut un peu plus tardif que dans les séries précédentes, mais à l’examen, le 28 octobre, les deux mâles entiers présentaient des excroissances brun foncé; l’examen à la loupe montrait de beaux crochets noirs, serrés les uns contre les autres, surtout bien développés au niveau de la callosité métacarpienne. La réponse des castrats fut faible: les excroissances avaient acquis une teinte générale brune, mais les crochets n’etaient pas noirs. L’examen des coupes (fig. 16) confirme le caractère positif de la réponse. 526 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY Conclusions. — L’effet positif du traitement par l’hormone hypophysaire corticotrope se trouve confirmé par l’action, sur les excroissances régressées, de la cortine ou d’extraits surrénaliens obtenus après épuisement du cortex par l’acétone et l’éther. Ces extraits de surrénales exercent une action rapide, mais sont d’un maniement délicat à cause de leur toxicité. Ces extraits agissent, comme les implantations d’hypophyse et les extraits d’hypophyse, même sur les castrats. On peut donc considérer que l’hormone corticotrope et la réponse surrénalienne qu’elle déclenche représentent le mécanisme essentiel capable de maintenir les excroissances en captivité et dont la déficience pro- duit leur régression. CHAPITRE IV ACTION DES GREFFES DE TESTICULES ET DES ANDROGENES L'importance des sécrétions du cortex surrénalien dans la régé- nération des excroissances régressées en captivité ne permet nulle- ment de considérer comme inexistante l’action de l’hormone mâle d’origine testiculaire. Bien au contraire, nous considérons que cette action est primordiale dans la sensibilisation du territoire des excrolssances, au moins au début du cycle génital. Même, pendant la période qui s’etend de mai à octobre, rien ne prouve que le testi- cule, si son action est affaiblie et non suffisante pour le maintien des excroissances en captivité, ne joue pas cependant un rôle, en collaboration avec le cortex surrénalien. Les excroissances pour- raient résulter d’un double determinisme dans lequel la sécrétion testiculaire est d’abord principale et doit être ensuite soutenue, renforcée par les sécrétions corticales. Le fait que les réactions des castrats sont toujours moins intenses que celles des animaux entiers indique déjà suffisamment que l’action du testicule n’est pas négli- geable. Pour vérifier cette interprétation, nous avons effectué deux séries d’expériences. EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. BT A. Tentatives de surmasculinisation Nous avons pensé que la sensibilité des excroissances aux conditions de la captivité pouvait étre due a une diminution de la quantité d’androgenes libérés par le testicule. Nous avons cherché a remédier a une telle situation en implantant dans ie péritoine d’animaux males entiers des testicules de Bombina. Un mäle a ainsi recu les deux testicules d’un autre individu, les glandes étant découpées en plusieurs fragments. Deux autres males ont recu, en huit morceaux, 4 testicules de Bombina. Les animaux ont été conservés du 3 au 24 septembre, sans qu’aucune récupération des excroissances ait pu étre notée. Nous n’espérions pas ainsi obtenir des greffes, avec reprise, de ces testicules surnumeraires. D’abord, la loi de quantité maximum fait que des testicules introduits dans le péritoine n’ont chance de se fixer et de reprendre que si l’animal a été privé, en tout ou partie, de ses propres glandes génitales. D’autre part, les expériences de MoszKkowska ont montré que la reprise des greffons, même sur animaux castres, est précédée d’une longue période de dégénéres- cence et reste tres lente et précaire. La reprise ne se fait bien que si Pon implante en méme temps des hypophyses, mais nous ne pou- vions utiliser cette technique car, en cas de résultat positif au niveau des excroissances, le röle respectif des testicules en sur- nombre et des hypophyses implantées n’aurait pu être précisé. Notre but était simplement de provoquer la dégénérescence et la résorption des testicules surnuméraires implantés, espérant qu’il en resulterait une élévation suffisante du taux d’androgenes, pour qu’un effet fit visible au niveau des excroissances. Le fait ne s’est pas réalisé. Faut-il en conclure que la quantité d’hormone mâle apportée par ces suppléments testiculaires était restée au-dessous du seuil efficace ? B. Traitement par la testostérone 10 Propionate de testostérone en micro-cristaux. Nous avons d’abord utilisé une suspension de microcristaux, généralement employée pour une résorption lente. L’animal B 91 recut une premiere injection sous-cutanée le 23 aoùt et une deuxième le 29 aoùt. La dose introduite était d’envi- - 528 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY ron 500 y par injection. Au bout d’une semaine, on nota un debut de reaction positive qui persistait encore, en l’absence de tout nou- veau traitement, au bout de deux mois, ce qui s’explique par la lenteur et la continuité de la résorption. 20 Solution huileuse de perandren. Ce produit avait été dilué de façon à ce que 0,1 cc. contint 10 gr. de substance active. Un mâle entier (B 120) a reçu, du 7 septembre au 18 octobre, 6 injections sous-cutanées correspondant chacune à 10 y. Il faut ici compter avec les aléas de la résorption dont la vitesse est incon- nue. Cinq jours après le début du traitement, on note un début de réaction positive. Celle-ci est encore très nette, le 18 octobre, à la mort de l’animal, 18 jours après la dernière injection. Un mâle castré, à excroissances très régressées, a reçu une seule injection correspondant à 20 y. Deux jours plus tard, on notait un début de réaction positive. 30 Bains de méthyl-testostérone. Concurremment aux injections, nous avons utilisé des bains de méthyl-testostérone, espérant que l’hormone pourrait être absorbée par la peau. Des animaux à excroissances régressées furent placés dans des bocaux contenant 100 cc. d’eau de robinet, plus une demi- linguette de Perandren Ciba (= 2,5 mil.). Le fragment de linguette ne se dissout pas complètement dans cette quantité d’eau en don- nant une solution saturée. En 7 jours au maximum, les Bombina montrent un accroissement et un brunissement des excroissances. Par exemple, l’animal B 36, capturé le 5 août 1952, qui avait le 26 août des excroissances presque invisibles à l’oeil nu (crochets minuscules et très pâles vus à la loupe), est placé le même jour dans un bain de perandren. Le 27 août, une mue se produit. Le 3 sep- tembre, on distingue un brunissement net des excroissances qui présentent de grands crochets pigmentés, visibles à la loupe. Une nouvelle mue (6 septembre) décolore les excroissances, mais déjà deux jours après les crochets redeviennent grands et pigmentes. Une troisième mue (17 septembre) modifie peu les brosses copulatrices qui montrent le 19 septembre de grands crochets noirs. On étudie histo- logiquement un fragment prélevé avant le traitement et un autre après. Tandis que le 26 août il n’y a que des crochets rares, minus- EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 529 cules et non pigmentés, on observe le 17 septembre des crochets bien noirs, plus saillants que ceux des témoins, bien qu’il y ait eu une mue deux jours avant. Les glandes sont plus grandes et l’épithélium est plus élevé que chez les témoins. Le traitement a donc exercé une action positive certaine. C. Autres traitements androgènes 1. Solutions huileuses d’androsterone et d’androstenione. Le mâle entier B 130, auquel on avait implanté des testicules en surnombre sans résultat, recoit une solution huileuse d’androsté- rone: quatre injections correspondant chacune à 10 y, les 24, 26 et 31 septembre et le 3 octobre. Le 28 septembre, après deux injections, on note un début de réaction positive qui persiste jusqu'au 19 octobre. L’animal meurt le 25 octobre: les excroissances sont à nouveau régressées. Le mâle entier B 133 reçoit, entre le 1er et le 9 octobre, une injection de 10 y d’androsténione en solution huileuse et une deuxième injection de 20 y. Une réaction positive est observée 8 jours après la première injection et s’observe encore le 31 octobre. Les androgènes sont donc capables, aux doses utilisées, de provoquer une réaction positive au niveau des excroissances. C’est le propionate de testostérone qui est certainement le plus actif. 2. Perandren et A.C.T.H. Puisque la testostérone d’une part et l’A.C.T.H. de l’autre agissent dans le même sens sur les excroissances, ıl était indiqué de combiner les deux traitements. Un mâle entier B 121 reçut d’abord, du 7 septembre au 6 oc- tobre, 6 injections correspondant chacune à 10 y de perandren en solution huileuse et 6 injections de Cibacthen. Au bout de quatre jours, après deux injections, la réaction des excroissances était nettement positive. Le 31 octobre, la réaction était encore forte. C’est le traitement le plus efficace, dans la série des androgènes. 3. Autres traitements. Un mâle normal a recu, du 15 au 28 octobre, 5 injections de 20 y chacune d’une solution huileuse de déhydro-isoandrostérone. On nota un début de réaction positive le 19 octobre. Cette réaction persista à la mort de l’animal, survenue le 31 octobre. 530 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY Un mäle entier B 132 a recu, en 5 injections, une dose totale de 200 y d’homoestrol; ce traitement n’a eu aucun effet sur les excrois- sances. L’urine de femme enceinte, simplement filtrée et ajoutee à l’eau des cristallisoirs (10 cc. d’urine pour 250 cc. d’eau), utilisée du 19 juin au 7 juillet, n’a exercé aucune action sur les animaux à excroissances régressées. De même, l'injection intrapéritonéale d’un prolan d’urine de femme gestante, du 18 juillet au 11 août (dosetotale correspondant à 10 ce.? d’urine) n’a donné aucun résultat. Des Bombina ont été nourris avec une pâte contenant de l’hormone thyroidienne sous forme de Thyranon et n’ont présenté aucune modification de leurs excroissances régressées. Quelques essais effectués avec une- préparation de thyréotrope et une de somatotrope ont donné des résultats incertains qui devront être repris avec des hormones plus purifiées. CHAPITRE V ESSAIS DE MASCULINISATION DE FEMELLES L'apparition des caractères sexuels secondaires mâles chez le Crapaud a été obtenue par K. Ponse (1923) et, sur une plus vaste échelle, par E. Werrı (1926). Sur deux jeunes femelles castrées, PONSE a vu apparaître, après greffe intrapéritonéale de fragments de testicules, des excroissances identiques à celles des mâles sur les deux premiers doigts des pattes antérieures. Ce résultat fut obtenu trois à sept mois après la greffe. Par contre, des essais similaires sur femelles adultes restèrent négatifs. Werrı a greffé intrapéritonéalement des testicules de même espèce sur 37 femelles adultes de Bufo vulgaris, castrées totalement (19 cas) ou partiellement (18 cas); il y eut en outre 5 greffes sous- cutanées dont 3 réussirent. Il y eut en tout 26 reprises des greffons. Dans sept cas seulement, cette reprise fut suivie d’une masculinisa- tion des femelles manifestée par l’apparition des excroissances digitales, de la voix, du réflexe de l’embrassement et de l’instinct male. Ces caractères peuvent apparaître ensemble ou isolément. | | EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 531 Les premières expériences de masculinisation de Bombina ont été effectuées par MoszkowskA (1932). Une première série de greffes de testicules sur 13 femelles ovariotomisées ne donna que des résultats négatifs, la greffe n’ayant pas été suivie d’implanta- tions d’hypophyses destinées à supprimer la phase de dégénéres- cence et à faciliter la reprise des greffons. Seule, une femelle, opérée en décembre 1929, présenta, en juin 1931, une masculinisation purement physiologique, consistant dans l’acquisition du réflexe de l’embrassement et d’un faible cri. Dans une deuxième série, deux femelles furent ovariotomisées et recurent, en fragments, des greffes de quatre et six testicules. On implanta à la première 31 hypophyses en deux mois et demi et a la seconde 30 hypophyses en deux mois et 25 jours. La première femelle commença à pousser des cris après la 6€ implantation et la seconde après la 10€. Les excroissances apparurent sur le pouce un peu plus tard et dans le second cas, après 23 jours de traitement. Ces résultats furent confirmés à la suite d’ımplantations d’hypo- physes à trois femelles porteuses de greffes de testicules depuis 8, 9 et 16 mois et qui n’avaient présenté aucun signe de masculinisation. Icı encore, les caractères physiologiques (cri, réflexe) apparurent en premier lieu; les excroissances ne se développèrent que plus tard sur le coussinet métacarpien (1 cas), sur le coussinet et les deux premiers doigts (1 cas). Enfin, chez une femelle, elles s’éten- dirent à la base de l’avant-bras. A. Greffes de testicules sur femelles. Nous n’avons fait qu’incidemment des greffes de testicules sur femelles de Bombina castrées totalement ou partiellement. a) Après ovariotomie unilatérale. — Neuf femelles, ayant subi l’ablation de l’ovaire gauche, reçurent en même temps, dans la cavité péritonéale, deux à quatre testicules de Bombina en frag- ments. Les opérations furent faites entre le 21 et le 28 juillet. Les animaux reçurent, en outre, une hypophyse de Bombina, en implan- tation sous-cutanée. Comme dans la série sans implantations de Moszkowska, les résultats furent complètement négatifs. Nous n’ignorions pas qu'il aurait fallu continuer les implantations d’hypophyses tous les deux ou trois jours. Nous ne disposions malheureusement plus d'assez 532 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY de Bombina ou d’autres Batraciens pour effectuer correctement cette experience. b) Apres ovariotomie totale. — Trois femelles, ayant subi la double ovariotomie en septembre et reçu des greffons de testicules, ne donnèrent non plus, et pour la même raison, aucun résultat. B. Traitement par le Perandren Deux femelles, castrées bilatéralement et n’ayant pas réagi à des implantations de testicules, reçurent, en injections intra- resize Coupe à travers la peau du dos d’une femelle masculinisée par injection de perandren. On voit un des grands crochets pigmentés de la peau du dos. péritonéales, une dilution de perandren telle que 0,1 ce. = 10 y. Les injections furent faites les 29 septembre, 9, 11 et 16 octobre; en 17 jours, la dose totale fut de 120 y. Le cri a été noté chez une femelle le 11 octobre. Des le 16 octobre, des excroissances sont présentes sous forme de beaux crochets noirs sur la callosité métacarpienne. Il n’y en a ni sur les doigts, ni sur l’avant-bras. Des phénomènes de masculinisation identiques ont été obtenus, chez deux femelles castrées unilatéralement, à la suite d’injections de perandren huileux, effectuées du 19 octobre au 7 novembre et correspondant à une dose totale de 100 +. C’est encore sur la callo- sité métacarpienne seulement que se développèrent des crochets noirs. En étudiant ces femelles masculinisées, nous avons été frappés par la présence, sur la peau du ventre et surtout au niveau de toute la surface dorsale, de volumineux crochets noirs (fig. 17), incomparablement plus gros que ceux des excroissances. Ces cro- EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 599 chets existent aussi chez les mäles normaux. Il s’agit d’un caractère sexuel secondaire qui n’a pas, croyons-nous, été signalé comme tel. Ces crochets sont présents dans les deux sexes, mais sont beaucoup plus développés chez les mäles et les femelles masculinisées. La peau donne la sensation d’un corps rugueux tandis qu’elle paraît lisse chez les femelles normales. Nous signalerons encore que cinq femelles normales, ayant été traitées tardivement (du 25 octobre au 3 novembre) par des injec- tions intra-péritonéales d’A.C.T.H. (dose totale: 7 unités), ont présenté le développement de crochets noirs clairsemés, unique- ment à la face ventrale du corps. Il semble, en definitive, que les processus de masculinisation de femelles soient liés au franchissement d’une série de seuils hormo- naux. D'abord apparaissent les caractères physiologiques, puis les crochets de la peau ventrale et dorsale, ensuite les petits crochets des excroissances sur le tubercule métacarpien. Une observation plus longue, rendue impossible par la mort des animaux, aurait probablement permis d’obtenir le développement des excroissances sur les deux premiers doigts et peut-être (1 seul cas partiel de MoszkowsKkA) sur les avant-bras. CONCLUSIONS I. Du fait de la captivité, les excroissances digitales de Bombina présentent une régression rapide: les papilles noires deviennent brunes, puis brun pâle et finalement grises. Ces papilles diminuent de nombre et de hauteur; elles sont bientôt rares, clairsemées. Il est possible qu’une plus grande fréquence des mues, due aux mani- pulations auxquelles sont soumis les animaux, soit un facteur important de décoloration: chaque mue enlève la couche cornée superficielle qui seule contient du pigment noir. II. Ainsi que l’a vu Moszkowska, les implantations sous-cuta- nées d’hypophyses de diverses espèces de Batraciens (Bombina, Bufo, Rana, Triton) provoquent la réapparition des excroissances chez les animaux captifs. Il faut renouveler ces implantations tous les trois à quatre jours. Dès qu’on les cesse, la régression réapparait. III. Les caractères sexuels secondaires mâles de Bombina sont le cri, le réflexe de l’embrassement, les excroissances. Il faut ajouter 534 E. GUYÉNOT ET A. YANOVSKY le développement de gros crochets noirs sur le dos, plus rares sur le ventre, qui donnent à la peau une consistance rugueuse. Les excroissances nuptiales sont constituées par un épiderme qui double de hauteur et forme des saillies ou papilles, centrées autour d’un axe dermique très mince. Ces papilles élevées, serrées les unes contre les autres, sont coiffées d’une couche cornée pigmentée de noir qui forme normalement une pointe très saillante. IV. Lors de la régression consécutive à la captivité, les excrois- sances ne disparaissent pas entièrement, cependant l’épithélium est moins élevé; les papilles sont plus rares et peu saillantes; la couche cornée superficielle est incolore ou à peine pigmentée. La castration produit une régression plus complète des papilles qui sont clairse- mées et deviennent incolores. Il en subsiste toujours quelques vestiges. V. Il n’a pas été possible de déterminer par quel mécanisme la «captivité» provoque la régression des caractères sexuels secon- daires. Même les animaux bien nourris la présentent. Pensant qu’une dépression de l’hypophyse pourrait être liée à une insuffi- sance de chaleur ou d’éclairement — comme cela se produit dans le cas du Canard étudié par M. J. BENOÎT — nous avons maintenu des Bombina dans une faible couche d’eau, en les soumettant à une irradiation par les rayons rouges et infra-rouges, puis à une lumière blanche continue. Le traitement n’a produit aucun résultat micro- scopiquement visible. VI. Quoi qu’il en soit, la régression est manifestement liée a une insuffisance hypophysaire, ainsi que le montrent les résultats des implantations; nos essais sur ce point confirment entièrement les faits relatés par MoszKowskKA. Par contre, tandis que cet auteur n’a rien obtenu par l’injection d'extraits d’hypophyses (lobes antérieurs) de bœuf, nous avons pro- duit une magnifique poussée d’excroissances d’un beau noir en injectant aux Bombina un extrait alcalin précipité par l’alcool. Les papilles sont souvent plus hautes, plus serrées que chez les normaux, à la même époque, dans la nature. Le traitement fait reapparaitre le cri et le réflexe: les animaux cherchent constam- ment à s’accoupler. Un extrait de lobes postérieurs d’hypophyses de bœuf (glande épuisée par l’acétone) a donné des résultats identiques, mais à dose plus faible. Il semble que les hormones actives, produites par le lobe antérieur, s'accumulent dans le lobe postérieur. EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 535 L’action de ces extraits met hors de doute que les hypophyses implantées agissent par les hormones libérées au cours de leur résorption. VII. De même que les implantations d’hypophyses, les extraits de lobes antérieurs et postérieurs agissent aussi sur les castrats. Toutefois, la réponse reste toujours plus discrète. VIII. En présence des résultats des traitements hypophysaires (implantations et extraits) on pense naturellement à une interven- tion de l’hormone gonadotrope qui, en stimulant la sécrétion interne des testicules, accroitrait la production d’hormone mâle. Il con- vient de se souvenir que Moszkowska a montré que les implan- tations d’hypophyses agissent sur les greffons de testicules, en réduisant considérablement la phase de dégénérescence et en faci- litant la reprise. Une action de même ordre doit s’exercer sur les glandes en place. Nous avons d’abord abordé ce probleme en essayant de produire une surmasculinisation, en implantant dans le péritoine d'animaux normaux, deux à six testicules supplémentaires de Bombina, des- tinés non à se greffer, mais à être résorbés. La libération escomptée d’hormone mâle n’a produit aucun effet. Nous avons alors effectué des traitements par des hormones mâles synthétiques: testostérone, perandren huileux en injections; methyl-testosterone sous forme de bains. Nous avons utilisé égale- ment l’androstérone, l’androsténione. Tous ces produits ont donné, plus ou moins marqué, un résultat positif chez les mâles régressés et aussi chez les castrats. IX. Cependant il ne serait pas satisfaisant de faire appel unique- ment à l'intervention de ’hormone gonadotrope. Il convient de ne pas oublier que les traitements hypophysaires sont, en effet, actifs sur les animaux privés de leurs testicules. La comparaison avec le cycle d’autres Batraciens anoures, en particulier de celui du Crapaud si bien étudié par K. PonsE (1923), montre que, dans ce cas, la castration pratiquée pendant l’automne, l'hiver et le printemps n’a pas d'effet immédiat. Les excroissances déjà formées persistent chez les castrats. Elles subissent, comme celles des nor- maux, une régression graduelle au cours de l’ete; le seul résultat certain est qu’elles ne réapparaissent pas dans la période de fin juillet à août, époque où un nouveau cycle commence. Ces obser- vations montrent que si l'hormone mâle est indispensable au début 536 E. GUYENOT ET A. YANOVSKY du cycle en sensibilisant les territoires des excroissances, elle n’in- tervient pas ou n’agit que faiblement pendant une longue période, où les excroissances persistent malgré la castration. X. C’est pourquoi nous avons pensé que le maintien des excrois- sances pouvait être lié aux sécrétions du cortex surrénalien dont on connaît les effets andromimétiques. La régression due à la captivité pourrait être due à une insuffi- sance de l’hormone corticotrope (A.C.T.H.) et, par voie de consé- quence, des corticoides à effet masculinisant. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons traité les animaux regresses par des injections de corticotrope (Cibachthen). Les resul- tats ont été très nets: on provoque une récupération des excrois- sances, au moins aussi marquée qu'après emploi des hormones mâles synthétiques. L'effet a été positif également chez les castrats. XI. Pour compléter ces recherches, nous avons utilisé directe- ment des extraits du cortex de surrénales de bœuf. Un extrait hydro- alcalin, semblable à celui qu'a employé D. Hoprer (1937) sur le Cobaye est resté complètement inactif. Aussi avons-nous utilisé des méthodes d’extraction susceptibles d’entraîner les stéroïdes corticaux. La difficulté est que tous ces extraits se sont montrés extrêmement toxiques et d’un emploi délicat. Un extrait a été obtenu par épuisement de fragments de cortex par l’acétone et l’éther. Après évaporation de l’acétone et de la plus grande partie de l’éther, le produit a été mis en émulsion instable dans l’eau physiologique et injecté tel quel. Un autre extrait acétonique a été distillé; le produit brun, pâteux, obtenu a été utilisé sous forme d'implantation de fragments sous la peau. Les deux extraits ont donné des résultats positifs. Nous avons enfin employé la Cortine Organon, un peu moins toxique, et qui a donné les résultats les plus nets chez les Bombina régressés et chez les castrats. Ces faits montrent que les traitements corticaux suffisent, à eux seuls, à produire la récupération des caractères sexuels secon- daires mâles. XII. Toutefois, les résultats, aussi bien des implantations et extraits d’hypophyses que des extraits de cortex surrénalien, étant toujours plus faibles chez les castrats, le fait montre qu’on ne peut exclure une intervention de l’hormone mâle. EXCROISSANCES NUPTIALES CHEZ BOMBINA VARIEGATA L. 537 Nous pensons, en consequence, que les excroissances nuptiales sont liées à une double détermination par l'hormone mâle et par les steroides surrénaliens. Le mécanisme de la régression paraît lié, en définitive, à une insuffisance hypophysaire qui peut conduire, par la voie gonadotrope, à une carence en hormone mâle et surtout par la voie corticotrope, à une diminution des stéroïdes surrénaliens masculinisants. Nous avons vérifié ce point de vue en traitant simultanément les animaux par la testostérone et par l’A.C.T.H. L’action a été la plus puissante que nous ayons obtenue. XIII. Nous avons pratiqué des essais de masculinisation de femelles. Moszkowska avait obtenu des résultats très nets en greffant a des femelles castrées des testicules de Bombina et en implantant régulièrement des hypophyses (jusqu’à 40 et plus). Ce double traitement fit apparaître le crı, le réflexe, des excroissances sur le coussinet métacarpien et, dans quelques cas, sur les deux premiers doigts et même à la base de l’avant-bras. Nos greffes de testicules sur femelles sont restées sans effet, ce qui ne saurait étonner, car nous ne disposions pas des hypophyses nécessaires pour effectuer des implantations. Nous avons alors traité des femelles castrées ou non par le perandren huileux. Dans celles qui survécurent, on put noter l'acquisition du cri et l’apparition de belles papilles noires sur le tubercule métacarpien, ainsi que le développement de gros crochets noirs sur la peau du dos et du ventre. La mort trop précoce des animaux empécha d'obtenir une masculinisation plus complete. Enfin, des femelles normales, traitées par l’A.C.T.H., ont pré- senté l’apparition des crochets de la peau ventrale qui paraissent représenter le premier signe de la masculinisation. XIV. Le développement de caractères sexuels secondaires mâles, chez les Bombina régressés et lors de la masculinisation, paraît correspondre à une série de seuils nécessitant des quantités croissantes d'hormones pour être franchis. D’abord apparaissent le cri et le réflexe, puis les crochets de la peau ventrale et de la peau dorsale; viennent ensuite les papilles cornées du tubercule métacarpien, celles des doigts et enfin celles de l’avant-bras. 538 E. GUYENOT ET A. YANOYSKY . AUTEURS CITÉS HoDLERr, Daisy. 1937. Surrénales et masculinisation. Arch. Anat. Hist. Embryol., XXIV: 1-80. Moszgowska, Anna. 1932. Etudes endocrinologiques (Testicule et hypo- physe) chez le Bombinator. Bull. biol. France-Belgique, XLVI: 503-551. Ponse, Kitty. 1924. L’organe de Bidder et le déterminisme des caractères sexuels secondaires du Crapaud (Bufo vulgaris). Rev. suisse Zool., 31: 177-336. WeLTI, Eva. 1928. Evolution des greffes de glandes génitales chez le Crapaud (Bufo vulgaris). Auto-homo-hétérogreffes. Rev. suisse Zool., 36: 75-200. FELL SURSSE DE 2ZOOLOGIE 539 Tome 62, n° 35. — Septembre 1955. TRAVAUX DE L’INSTITUT DE ZOOLOGIE ET ANATOMIE COMPAREE ET DE LA STATION DE ZOOLOGIE EXPERIMENTALE DE L’UNIVERSITE DE GENEVE. Directeur: Professeur E. GUYENOT. Dimorphisme sexuel des glandes sous-maxillaires du Rat Ses relations avec la thyroïde et l’action goitrigène du soja ! par Pezechgpour MOSTACHFI (avec 2 figures dans le texte) SOMMAIRE IF TEODUCTION 22 2° 2 Se ee ER 1/1 0) PREMIERE PARTIE: Le dimorphisme sexuel de la glande salivaire de la souris et du rat; exposé historique. . . . . . . . . . 542 I. Dimorphisme sexuel chez la souris . . . . . . . . . . «542 Developpement (2%) Milan. Au pee 54 Dl\cuonides{somades 2... : a en. 049 sa Neuonsderkhypophyser my! ........_ 98 eNctionderlassurrenale 4. .. 2 5 . «+. 1049 5. Action de la thyroïde . . . . . U RE 0 6. Actions diverses (cholestérol; rachitisme) ATO ALT T0) 74 Baeteurs physiologiquese.us svt «him. ouur D 1548 IT. Dimorphisme sexuel chez le rat . . . . . . . . . . . 551 1. Résultats négatifs 904 2. Action de la thyroide . MS ANR SORT LEN PAST SEA ctionrdendl ih dante aS ue tL etree), 093 4. Action des antithyroidiens shirt 554 5. Action du rachitisme expérimental . . . . . . . 554 1 Travail exécuté et publié grâce à une subvention de la « Donation Georges et Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspicus ». Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955. 36 540 P. MOSTACHFI DEUXIEME PARTIE: Recherches sur la glande salivaıre du rat. I. Dimorphisme sexuel de la glande salivaire 1. Rats de 4 à 7 mois . 2. Rats de plus de 7 mois II. Etablissement du dimorphisme sexuel de la glande salivaire. III. Action de la castration (rats mäles et femelles) IV. Action de l’hypophysectomie V. Action de la surrénalectomie TROISIEME PARTIE: Action du soja . I. Effet d’un aliment goitrigène, le soja, sur la sous-maxillaire du rat . II. Tractus génital de rats soumis au régime du soja pur . III. Action de la sous-alimentation IV. Action d’une nourriture riche, composee partiellement de SOJA . V. Conclusions . CONCLUSIONS GENERALES BIBLIOGRAPHIE . INTRODUCTION 904 994 995 906 560 563 565 566 967 967 970 Si 973 976 578 581 Les goitres hypofonctionnels, dont l’aspect histologique est celui d’une thyroïde activée par l’action de l’hormone thyréotrope, sont connus depuis longtemps. Ces formes de goitres sont souvent provoquées par l’action des substances dites goitrigenes ou anti- thyroïdiennes qui se trouvent dans certains aliments. Ainsi en 1927 CHESNAY, CLAWSON et WEBSTER ont découvert l’action goitri- gène des choux cuits chez le lapin. Depuis, on connaît une foule de plantes telles que certaines Crucifères, Ombellifères et Composées contenant des principes goitrigènes. Ces derniers sont pour la plupart formés de thiocyanates, d’isocyanates et de thiodérivés. GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 541 La thyroïde vis-à-vis de ces substances présente les réactions suivantes: 1) hyperhémie intense, 2) décharge de colloïde avec surcharge de gouttelettes colloïdes transitoire, 3) hypertrophie cellulaire, 4) apparition de boules structurées dans les cavités des vésicules, 5) collapsus des vésicules. Pendant la guerre, Mlle Ponse s’apercut que tous les rats et hamsters de la Station de zoologie expérimentale de Genève présentaient à l’autopsie d'énormes goitres du type parenchyma- teux. Elle attribua ce fait à l’influence d’une nourriture composée en grande partie de graines de soja broyées qui remplacait les farines nutritives rationnées à cette époque-là. De plus, Mile Ponse a trouvé que les glandes salivaires de ces animaux montraient un aspect femelle de la répartition des acini séreux. Aussi m’a-t-elle suggéré d'entreprendre l’étude de l’action goitrigène du soja chez le rat. Au cours de ces recherches, le dimorphisme de la glande salivaire serait examiné afin de mettre en évidence la réaction de cette dernière en rapport avec l’hypofonctionnement thyroidien. Nous connaissons en effet les travaux de LEBLOND et RAYNAUD sur l’action de la thyroïde dans le développement et la répartition des tubes séreux de la glande sous-maxillaire du rat. Le dimorphisme sexuel de la glande salivaire, bien connu chez la souris, est encore discuté chez le rat. C’est pourquoi, sur la pro- position de M. Guyenot et de Mlle Ponse, j’ai repris ce sujet dans mes expériences en vérifiant l’âge de la différenciation et l’action des gonades dans le développement de la glande sous-maxillaire chez les rats des deux sexes. Je remercie M. le professeur Guyénot, directeur de la Station de Zoologie expérimentale, qui a bien voulu m’accueillir dans son laboratoire, m’a fourni le matériel et les moyens de recherche en me faisant bénéficier notamment d’une partie des crédits mis à sa disposition par la Donation G. et A. Claraz. Je lui exprime ma gratitude pour l'intérêt avec lequel il a suivi la marche de mon travail et pour le soin qu'il a pris de lire et de corriger mon manuscrit. 542 P. MOSTACHFI J’adresse mes vifs remerciements à Me le professeur K. Ponse qui a inspiré ce travail et n’a cessé de s’intéresser activement à mes recherches. | PREMIÈRE PARTIE LE DIMORPHISME SEXUEL DE LA GLANDE SALIVAIRE DE LA SOURIS ET DU RAT (exposé historique) La sous-maxillaire est une glande mérocrine, mixte, composée d'éléments sereux et muqueux. La partie séreuse comprend des tubes plus ou moins allongés dont les cellules sont cubiques avec un protoplasme chargé de granules de sécrétion et quelquefois des striations protoplasmiques à la zone basale. Les noyaux sont souvent en croissant, aplatis et repoussés au pôle basal des cellules (fig. 2 C). Les acini muqueux sont plus courts et plus ramifiés, formant des culs-de-sac qui se touchent. Les cellules sont moins volumi- neuses que celles des tubes séreux et renferment des granules muqueux. Les noyaux occupent le tiers basal des cellules. Les canaux excreteurs sont revêtus par un epithelium cylindrique stratifié, renfermant des noyaux ronds et centraux; une épaisse couche de conjonctif est visible autour de chaque canal. Enfin, le segment intermédiaire des tubes excréteurs est tapissé par des cellules cubiques basses contenant des noyaux ronds, centraux et quelquefois des granules de sécrétion. Les canaux forment des conduits assez larges et souvent remplis de sécrétion. I. DIMORPHISME SEXUEL CHEZ LA SOURIS LACASSAGNE, en 1940, découvre le dimorphisme (poids et structure histologique) de la glande sous-maxillaire des souris mâle et femelle. Il remarque, dans le type mâle, une prédominance des tubes séreux hypertrophiés, remplis de granulations et dont les noyaux occupent le tiers externe des cellules, tandis que les acini muqueux sont réduits, leurs cellules claires et vacuolisees; le poids GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 543 total de la sous-maxillaire et de la rétrolinguale est de 65 mg., et le diamètre moyen des tubes 47 u (chez les souris mâles de 20 g.). Le type femelle présente une prédominance des acini muqueux. Le poids total de la glande est égal à 48 mg. et le diamètre moyen des tubes est de 37 u. (chez les souris femelles de 20 g.). D'autre part, le même auteur a remarqué l’existence de certains éléments sécréteurs parmi les conduits externes intralobulaires de la rétrolinguale, chez la souris mâle, qui sont absents chez la souris femelle et chez le mâle castré. 1. DÉVELOPPEMENT. L'établissement du dimorphisme sexuel chez la souris n’est appréciable que quinze jours après la naissance (LACASSAGNE, 1940). J. CHAULIN-SERVINIERE, en 1942, étudia de plus près ce sujet. Au 20me jour, aspect de la glande est encore identique dans les deux sexes. Au 25me jour, les grains de sécrétion apparaissent. Vers le 30me-40me jour, les tubes sécréteurs offrent des aspects variés. Cette variabilité se trouve aussi dans le contenu des cellules tubulaires. (La disparition des stries protoplasmiques et la position basale des noyaux chez le mâle ne se présentent qu’au 60™ jour.) Enfin, la position définitive des noyaux et le poids de la glande, ainsi que la différence pondérale de celle-ci dans les deux sexes, se remarquent du 45me au 60me jour (Harvey, 1952). 2. ACTION DES GONADES. Action de la castration sur la souris mâle et femelle. 9 Chez la souris femelle castree a l’äge de 3 mois, le développe- . ment des tubes séreux de la glande sous-maxillaire devient consi- dérable et présente aspect mâle. Neuf mois après la castration, les souris femelles possédent des glandes salivaires qui pésent environ 80 mg. et le diamétre moyen des tubes est de 48 u (J. CHAULIN- SERVINIERE, 1942). Ce développement est lent et ne commence que trois a quatre mois après l’operation. Notons encore que le rapport tubuli/acini, chez ces femelles castrees, augmente a 1,87 (témoins 0,58) (Mme J. Raynaup, 1943). Il faut encore considérer la possibilité d’un ratatinement des acini muqueux. 544 P. MOSTACHFI Chez la souris mâle castree, au contraire, on assiste à une atrophie de la glande sous-maxillaire qui porte surtout sur la partie tubuleuse. Les souris mâles âgées de 5 mois, castrées depuis 2 mois, présentent un diamètre moyen des tubes sécréteurs de 31 u (Lacas- SAGNE, 1940). Réaction de la gestation. Chez la souris gravide, le développement des tubes est plus marqué que chez la souris femelle vierge (LAcASSAGNE, 1940). Chez ces animaux gravides, la glande sous-maxillaire présente un aspect intermédiaire entre le type mâle et le type femelle. Mâle Femelle Mâle Femelle adulte adulte castré gestante Diamètre moyen des tubes . . | 49 u | BO u | SR 42 u Action des hormones sexuelles mâle et femelle sur la giande sous-maxillaire de la souris. L’hormone mâle provoque l’hypertrophie des tubes sereux de la glande sous-maxillaire dans les souris des deux sexes. Sur cinq souris de 4 à 5 mois, de même lignée, l’injection hebdomadaire de 50 y de benzoate d’cestrone, pendant quatre mois, diminue le poids de la sous-maxillaire jusqu’à 46 mg. et le diamètre moyen des tubes s’abaisse à 38,5 u; il y a diminution du nombre des granu- lations; les cellules mesurent 16 u de hauteur. 1 L’injection de 2,5 mg. de propionate de testostérone à ces mêmes animaux fait augmenter le poids de la sous-maxillaire à 67 mg. et le diamètre des tubes à 55 u (LAcassaGnE, 1940). Le propionate de testostérone, par injection à fortes doses, est capable de provoquer une augmentation du diamètre des tubuli et une production des granules de sécrétion allant jusqu’au stade caracté- ristique du mâle adulte, aussi bien chez les mâles que chez les femelles de 30 jours (Harvey, 1952). Cette action de l’hormone androgène s’exerce sans aucun intermédiaire. Cela est mis en évidence grâce à une expérience de GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 545 Mme J. Raynaup (1950). L’injection directe, au moyen d’une aiguille fine en verre, dans la glande sous-maxillaire droite d’une souris femelle, de propionate de testostérone pendant quatre à cinq mois provoque l’hypertrophie des tubes séreux (épithélium haut et gonflé), tandis que l’autre glande n’est pas changée, ce qui montre que l'effet de l’hormone male sur cette glande est direct et non pas secondaire. Diamètre des tubes de glandes injectees en u: 96,3 94,9 91,6 93,8 47,9 Diametre des tubes de glandes non injectées en u: 39,5 39,1 38,7 41,7 35,8 3. ACTION DE L’HYPOPHYSE. L’hypophysectomie sur la souris cause une atrophie très poussée en peu de temps; le 6€ jour après l’opération, la glande sous- maxillaire pese 23 mg. et le diamètre moyen des tubes est de 27 u. Cette atrophie peut étre corrigée par une série d’injections de propionate de testostérone à raison de 2,5 mg. par jour (LACASSAGNE et CHAMORRO, 1940). Action gonadotrope hypophysatre. L’action gonadotrope du serum de jument gravide exerce une action masculinisante sur la glande sous-maxillaire et la zone X chez la souris femelle hypophysectomisée (CHAMORRO, 1943). Cette expérience est négative sur la souris castrée, ce qui prouve que c’est bien gràce à la secretion d’androgènes par les ovaires (action du PMS) que la masculinisation de la glande sous-maxillaire s’effectue. A. ACTION DE LA SURRENALE. L’injection de l’acetate de desoxycorticosterone à des souris mâles castrées n’exerce aucune action sur la glande sous-maxillaire atrophiée (par la castration) ni sur le tractus génital, nı sur la zone X réapparue dans les surrénales (CHAMORRO, 1942). Ce fait n’a rien d'étonnant, et ce serait plutôt l’action d’un glucocorticoide tel que la cortisone qu'il faudrait étudier. 546 P. MOSTACHFI La desoxycorticosterone ne montre aucun caractère androgène. Cependant la régression des tubes séreux dans la glande sous- maxillaire des souris castrées et surrénalectomisées est beaucoup plus accentuée que celle des témoins seulement castrés (J. RAYNAUD, 1947). Mais cette atrophie n’est jamais si forte que chez les hypophy- sectomisées. L’injection d’acétate de désoxycorticostérone ne modifie nullement la glande sous-maxillaire atrophiée de ces animaux. | D’après Howarp, les surrénales interviendraient sur la glande sous-maxillaire par la voie du métabolisme général. 5. ACTION DE LA THYROÏDE. C’est seulement en 1950 que l’action de la thyroxine sur le développement de la glande sous-maxillaire de la souris a été examinée. L’injection de thyroxine, à raison de 40 y par jour pendant 10-15 jours, à des souris mâles et femelles castrées depuis trois mois, provoque une augmentation de poids de la sous-maxillaire ainsi que l’hypertrophie de la glande. Cette expérience a été faite par Mme J. RaynauD en 1950; en voici les résultats: Pe oids de Poids des Diamétre Traitement de l’animal sous- des tubes maxillaires (Er mg. Males: castrés®. Un HIFI SER 23 58 39,7 2559 68 38,9 19,5 41,5 34,4 Mäles castres + thyroxine . . 23.9 115 96,3 29,9 126 54,6 DIO 144 61,1 Femelles castrées . . . . . . 20,5 70 36,6 23 96,5 38,8 | Femellescastrées + thyroxine . 18 60 47,7 | 21 78,5 45,9 29 79,5 56,8 GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 547 Cette hypertrophie est accompagnée d’une augmentation d’activite amylasique. Autrement dit, il y a masculinisation de la glande sous-maxillaire. Cependant les vésicules séminales sont toujours atrophiées; cela ne provient donc pas d’un effet andro- gène. Nous savons d’autre part que l’injection de thyroxine provoque l’hypertrophie de la surrénale. On pourrait dès lors penser que la thyroxine agit par voie surrenalienne. Dans ce but Mme Raynaup, en 1950, injecta de la thyroxine à des animaux à la fois castrés et surrénalectomisés: elle constata que la stimulation des tubes a quand même lieu et que la supposition précédente ne peut être retenue. Thyroidectomie. La thyroidectomie cause une atrophie rapide et considérable de la sous-maxillaire (Avry L. et G48E M., 1950). Quatre semaines apres la thyroidectomie, le poids de la sous- maxillaire tombe à 30% et le diamètre moyen des tubes n’est plus que de 35 u chez la souris mâle (diamètre moyen des témoins égal a 50 u). | L’injection quotidienne de 0,25 mg. de thyroxine pendant six jours à ces animaux fait réapparaître l’aspect normal de la glande. Il est utile de remarquer que, pendant toutes ces expériences, aucune modification n’est manifeste ni dans les surrénales, nı dans le tractus génital. | Nous noterons de plus que cette atrophie est plus rapide que chez la souris mâle castrée. Les auteurs mentionnés concluent que l’atrophie de la sous-maxillaire après la castration chez la souris mâle est une conséquence de l’hypofonctionnement thyroidien, car la castration entraîne une atrophie lente de la thyroïde. Ces auteurs, d’autre part, ont effectué des injections de 0,25 mg. de thyroxine pendant 5 jours à des souris femelles et ont observé une augmentation du rapport tubuli/acini à 0,81; le diamètre moyen des tubes a passé de 35 u à 45 u. Si à ces injections on associe 5 injections de 0,1 mg. de benzoate de dihydrofolliculine, l’hypertrophie n’a pas lieu. Donc il existe un effet antagoniste entre thyroxine et hormone œstrogène. 548 P. MOSTACHFI 6. ACTIONS DIVERSES. (cholestérol; rachitisme) A) Action du cholestérol. En 1947, FEYEL-CABANES, frappé de l’effet de la testostérone sur la sous-maxillaire de la souris mâle castrée ainsi que par l’effet analogue du sérum de jument gravide, eut l’idée de vérifier l’action d’un stérol quelconque sur cette glande. En effet, il trouva que l'administration de cholestérol à raison de 500 y par jour pendant 10 jours à des souris mâles castrées corrige l’atrophie des tubes. Cependant cette hypertrophie n’est pas aussi marquée que celle produite par une dose 5 fois moindre de propionate de testostérone; même résultat chez les souris femelles normales et castrées. Il conclut dès lors que ce n’est pas en tant qu’androgene que la testostérone agit, mais en tant que stérol. En 1948, Mme Raynaup reprend ces travaux et montre que 0,5 à 2 mg. de cholestérol dans l’huile d’olive, donnée à des souris mâles et femelles castrées, ne modifie nullement les glandes sali- vaires, tandis que les mêmes animaux traités par la testostérone montrent une hypertrophie très marquée de la glande salivaire; c’est donc bien comme androgène et non pas en tant que stérol que la testostérone agit sur la glande sous-maxillaire. B) Action du rachitisme expérimental. Le régime rachitigène pendant un mois diminue considérable- ment le rapport tubuli/acini, qui s’abaisse à 0,20 (témoins 0,66), ainsi que le diamètre moyen des tubes: 41 u (témoins 51 u). Le poids de la glande par rapport au poids du corps ne change pas; nı le tractus génital ni les surrénales ne montrent de changements, tandis que naturellement la thyroïde présente un épithélium aplatı et une colloïde abondante et acidophile (Arvy et M. GABE, 1950). 7. FACTEURS PHYSIOLOGIQUES. À. Activités amylasique et protéasique. De même que la structure histologique de la glande sous- maxillaire de la souris mâle et femelle est différente, de même GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 549 leur teneur en protease est dissemblable chez les deux sexes (JuNQUEIRA, 1948). Mais ce dernier auteur donne une valeur égale à la teneur amylasique de la glande chez le mâle et la femelle. En 1949, experience à montré à Mmes J, Raynaup et REBEYROTTE qu’une quantité égale de salive, à partir de l’amidon, libère une quantité beaucoup plus considérable de glucose chez le mâle que chez la femelle (228 g. pour le mâle et 177 g. pour la femelle). On constate que la salive des souris femelles a une action de 50%, moindre que celle des mâles. Ces expériences ont été effectuées sur la salive prélevée sur 10 souris mâles et 9 souris femelles; un poids égal de salive a été ajouté à une solution d’amidon à 20 2/4, ensuite on fit une defeca- tion cadmique et un dosage du glucose libéré par la méthode de réduction du ferricyanure de K. Ces auteurs ont vérifié l’effet du propionate de testostérone sur 10 souris femelles recevant chacune 0,5-1 mg. par jour pendant un mois. Ces expériences ont été répétées trois fois et les résultats sont indiqués dans le tableau suivant: Quantité en milligrammes de glucose libéré pour 100 mg. de salive. Femelle Mâle | Femelle + testostérone experience 1-2: vie ie 200 118 157 AÉMEXPÉFIENCE LIN. iL. 167 82 132 Se GT NC © al cl. 181 77 145 Ces auteurs ont mesuré également l’activité amylasique de l’extrait de la glande salivaire, en broyant la mème quantité de glande fraîche prélevée sur les souris mäles et femelles et sur des femelles traitées par 27 mg. de propionate de testostérone plus 1, cm? d’eau physiologique. On mesure l’activité amylasique par la quantité de glucose produite par la méthode mentionnée ci- dessus. Il en résulte que les mâles et les femelles recevant lhormone màle donnent les mémes réponses, mais les femelles normales donnent une réponse beaucoup plus faible. 550 P. MOSTACHFI Cette expérience a été répétée deux fois, et voici les résultats: Quantité en milligrammes de glucose libéré pour 100 mg. de salive. | Mäle | Femelle Femelle + testostérone Te experience np ee 239 139 210 ZE EXPERIENCE Amor ee 263 220 268 Donc l'intensité de l’activité amylasique chez les souris mâles est liée à l’action de l’hormone testiculaire. | B. Activité phosphatasique. Nogack et MonTAGNA, en 1947, décrivent l’activité intense de la phosphatase alcaline et l’activité modérée de la phosphatase acide dans la glande acineuse chez la souris mâle. L'activité phos- phatasique acide et alcaline est faible dans la glande tubuleuse. JUNQUEIRA et RABINOVITCH et FAJER, en 1948, parlent d’« une variation sexuelle dans la répartition cytochimique et biochimique de cette enzyme». Ces auteurs remarquent des granulations apicales des cellules de la région tubulaire qui contiendraient des phos- phatases acides. Et la phosphatase alcaline existerait d’une façon diffuse. En 1949, Mme J. Raynaup et SouLarraAc étudient plus en detail la répartition des phosphatases dans la glande sous-maxillaire des souris des deux sexes, dans le but de vérifier si un dimorphisme sexuel existe dans la répartition d’activité phosphatasique: a) Phosphatase alcaline. On n’observe aucun dimorphisme dans la répartition de cette enzyme; elle est présente partout dans la glande mâle et femelle et se trouve surtout dans les noyaux. b) Phosphatase acide. On trouve une activité légèrement plus forte dans la glande tubuleuse du mâle (au niveau de la partie apicale des cellules). Mais cependant on ne peut pas parler d’un dimosphisme de l’activité phosphatasique. Or Or MES GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT II. DIMORPHISME SEXUEL CHEZ LE RAT Dans ce chapitre, il faut mentionner le nom de HAMMETT qui, en 1923, trouva que, chez les rats mäles de 150 jours, la glande sous-maxillaire est plus lourde que chez les femelles de même âge. Cet auteur a remarqué aussi que cette différence n’est pas encore sensible chez les rats de 100 jours. Malheureusement, il n’a pas eu l’idée d’etudier l’histologie de cette glande. En 1940 LacassaGneE a étudié la glande sous-maxillaire du rat; il trouve un dimorphisme sexuel beaucoup moins marqué que chez la souris, le diamètre moyen des tubes chez le rat mâle est égal à 40 u et chez la femelle à 39 u; en injectant deux fois par semaine de la testostérone (12,5 mg.) à des femelles, le diamètre des tubes augmente à 51-53. L'existence du dimorphisme sexuel chez le rat a été confirmée par TAILLARD et VEYRAT (1947). 1. RÉSULTATS NÉGATIFS. Cependant, GABE, en 1950, prétend qu'il n’y a aucun dimor- phisme sexuel dans la glande sous-mazillaire du rat. De plus, cet auteur nie l’influence des androgènes sur le développement de la partie tubuleuse de cette glande chez le rat, en se basant sur l’expérience suivante: l’injection de 0,001 g. de catéchine (Vit. P) pendant 15 jours à des rats albinos cause une atrophie marquée des tubes sereux de la sous-maxillaire, tandis qu’aucun changement n’a été observé dans le tractus génital. 2. INFLUENCE DE LA THYROIDE. Hammett, en 1923, trouve que les rats thyroidectomisés pré- sentent des glandes salivaires atrophiques dans les deux sexes; malheureusement cet auteur se refere uniquement au poids de la glande et non à l’aspect histologique. LeBLOND et Grab, en 1948, ont étudié la glande sous-maxillaire chez le rat thyroidectomisé et l’influence de l’hormone thyroidienne. Quatre mois après la thyroidectomie, on remarque l’atrophie 552 P. MOSTACHFI des tubes sereux et la diminution de poids de la glande; le fait est plus accentué chez les femelles que chez les mâles. L’administration de 15 u de dl Na thyroxine pendant 15 jours par injection sous-cutanée et quotidienne corrige cette atrophie. Une année plus tard, ces deux auteurs étudient l’effet simultané des hormones androgènes et thyroidiennes sur la partie tubuleuse de la sous-maxillaire de ces animaux: I. Six groupes de rats ont Jeûné et ont été sacrifiés à des inter- valles de 2-8 — 30 - 120 heures, après le dernier repas. Ceux qui avaient jetné 120 heures présentaient une diminution sensible des diametres des tubes et de la granulation. II. Seize mäles et 9 femelles furent thyroidectomises; un certain nombre reçurent deux injections par jour de 7,5 de dl Na thyroxine pendant 2 semaines. Voici le résultat: Diamètre Témoins — th. a en Tubes chez les femelles (u) . . 42,3 Bead 37,7 ) » » males (ue . - 45,8 38,7 43,9 III. Quatre groupes de rats mâles furent castres et thyroidecto- misés: un groupe a) a recu des injections de testostérone pendant 47 jours; un groupe b) a reçu des injections de thyroxine pendant 47 jours; un groupe c) a recu des injections de testostérone plus thyroxine pendant 47 jours. Voici le poids de la glande des trois groupes comparés aux témoins: Témoins a | b | c Poids de la sous-maxillaire PR TG Li av os Ce COR 350 366 436 936 GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 553 Donc, d’après ces auteurs, la testostérone seule a) n’a que peu d'effet sur la glande sous-maxillaire du rat. La thyroxine seule b) exerce une action sensible surtout sur le nombre des cellules. Mais le traitement combiné c) des deux hormones rétablit le nombre des cellules aussi bien que la grandeur des tubes, les granulations et le poids de la sous-maxillaire. GABE, en 1950, a vérifié l’action de la thyroxine sur la glande sous-maxillaire du rat hypophysectomise. Chez le rat hypophysecto- misé depuis un mois, la glande sous-maxillaire perd 50% de son poids. Cette atrophie porte surtout sur la partie tubuleuse de cette glande. Le rapport tubuli/acini tombe à 0,15 et le diamètre des tubes à 18-25 u. A la suite de l’injection de 0,5 mg. de thyroxine à ces animaux, pendant 10 jours, la glande sous-maxillaire retrouve son aspect et son poids normaux (rapport tubuli/acini = 0,60 et diamètre des tubes — 46 u. Il est utile de signaler qu'après ce traitement aucun changement n’a été noté dans le tractus génital n1 dans les surrénales. 3. ACTION DE L’UFE (Urine de femme enceinte). TAILLARD et VEYRAT, en 1947, ont étudié l’effet masculinisant de PUFE sur la glande sous-maxillaire des rats femelles. Ces auteurs citent trois types de tubes: A, B, C. Formule tubulaire Animaux Diamètre des tubes A | B C Femelle normale . . . . . 31,8 u 63% 2006 196 Malemormal ... 2 =... 39,4 600 15% 29% Bemelle 7 UFE. ..... 41 196 ESA 80% Mâle SAVER ey Rice a: 30,0 35% Gr 30% Femelle — 2 surr. + UFE . 39 DUCA BER un AY — type femelle: B = type intermediaire. CS AOE male Il semble que les auteurs aient parfois confondu les canaux excréteurs avec des tubes de type A. Sa P. MOSTACHFI La glande sous-maxillaire, sous l’action de ’UFE, montre donc une modification dans le sens mäle, soit sur les femelles normales, soit sur les surrénalectomisées. Les auteurs n’ont cependant pas de données relatives à des témoins simplement surrénalectomisés. Cette question a été reprise par Mlle Ponse. 4. ACTION DES ANTITHYROÏDIENS. ARVY, DEBRAY et GABE, en 1950, administrent 0,01 g. de thiourée par jour (par une sonde cesophagienne); après 15-95 jours, ils remarquent une diminution de poids de la sous-maxillaire chez les rats des deux sexes. Cette atrophie porte surtout sur la glande tubuleuse; cependant aucun hypofonctionnement génital n’a été apercu. Aussi ces auteurs n’attribuent aux androgènes aucune action sur la glande sous-maxillaire du rat mais rattachent le développement de cette glande uniquement à l’influence thy- roidienne. 5. ACTION DU RACHITISME EXPERIMENTAL. ARVY et GABE, en 1950, trouvent que le régime rachitigene atrophie la partie tubuleuse de la sous-maxillaire; ce régime a été imposé à 12 rats pendant 100 jours. L’atrophie peut être corrigée grâce à un traitement par 300.000 UI de vit. D et par la thyroxine. Ces auteurs mentionnent que les glandes génitales des animaux rachitiques ne montrent aucune modification; par conséquent, une fois de plus, ils affirment qu’il n’y a aucun dimorphisme sexuel ni aucun effet des androgènes sur la glande salivaire du rat. DEUXIÈME PARTIE RECHERCHE SUR LA GLANDE SALIVAIRE DU RAT I. DIMORPHISME SEXUEL DE LA GLANDE SALIVAIRE Comme nous l’avons vu, en ce qui concerne le dimorphisme sexuel de la glande salivaire chez le rat, les auteurs ne sont pas d’accord. LACASSAGNE trouve que, chez le rat mâle, les tubes GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 555 séreux de la glande sous-maxillaire sont plus développés que chez les femelles, alors que GABE et ARvy s’opposant à cette idée ne notent aucune différence histologique dans la glande salivaire des deux sexes. Pour vérifier ce qu'il en est, j'ai autopsie à plusieurs reprises trois groupes de rats mâles et femelles. La plupart de ces animaux étaient des frères et sœurs de la même portée, élevés dans les mêmes conditions, nourris avec une même nourriture; j’ai autopsié à des intervalles différents un nombre égal de mâles et de femelles. Toutes les glandes sous-maxillaires et rétrolinguales ont été prélevées de la même façon et fixées au liquide de Bouin. Voici ce qu’on remarque dans l’étude de la glande sous-maxillaire : on peut en général classer ces animaux en deux catégories, les uns âgés de 4 à 7 mois, et les autres de plus de 7 mois. 1. Rats DE 4 Aa 7 MOIS. Pour la premiere catégorie, le rat male 39 et la femelle 1020, tous deux autopsiés a l’âge de 6 mois, seront comparés à titre -d’exemple. Chez le mâle 39, le poids de l’ensemble de la sous- maxillaire et de la rétrolinguale pour 100 g. de poids du corps est de 160 mg.; la sous-maxillaire présente des tubes séreux assez développés, d’une hauteur cellulaire moyenne de 20 u; le diametre moyen des tubuli est de 45 u et, dans la plupart de ces tubes, on remarque la présence de quelques granules de sécrétion surtout dans les parties apicales des cellules. Les noyaux se trouvent a l'extrémité basale de ces dernières. Les tubes séreux sont nombreux et séparés les uns des autres par des acini muqueux assez volumi- neux. Le rapport des tubuli aux acini muqueux est égal a 0,18. Ce rapport a été déterminé par le dénombrement des tubes séreux et des acini muqueux dans une surface correspondant a 1000- 1500 acini. Quant aux canaux excréteurs, ils sont étroits avec des lumiéres remplies de sécrétion et présentent par endroits des granulations. Chez la femelle 1020, le poids de l’ensemble des sous-maxillaires et rétrolinguales est de 126 mg. pour 100 g. de poids du corps. Les tubes séreux sont sensiblement moins volumineux que ceux de l’animal précédent. Présentant un diametre moyen de 36 u et une hauteur cellulaire moyenne de 14 u, ces acini sont munis de rares Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955. 37 556 P. MOSTACHFI granulations dans les régions périphériques de la glande. Les tubuli sont composés d’un nombre considérable de segments intermédiaires dont les noyaux occupent le centre ou le tiers basal des cellules. Le rapport des tubuli aux acini est de 0,17 et sa différence avec celui du mâle 39 n’est perceptible qu’à la mensuration. Les canaux excréteurs ressemblent à ceux du mâle 39. Comparaison des valeurs numériques de la glande salivaire des femelles et mâles de 4 à 7 mois dans deux individus choisis comme exemples. x ; Hauteur a Milligrammes en moyenne AI TARGET at pour 100 g. du “mimi en des cellules Tubuli/acini poids du corps m sereuses en LL Mâle 39 (6 mois) . 160 45 20 0,18 Femelle 1020 GÉMOIS NE «Sn. 126 36 14 0,17 ? 2. RATS DE PLUS DE 7 MOIS. Pour la deuxième catégorie, des animaux plus âgés, le mâle 1014 et la femelle 59, tous les deux autopsiés à l’âge de 14 mois, sont comparés. Chez le mâle 1014, les glandes sous-maxillaires et rétrolinguales pèsent 130 mg. pour 100 g. de poids du corps. La sous-maxillaire présente des tubes séreux très gros, dont la hauteur cellulaire moyenne est de 21 u; le diamètre moyen des tubuli est égal à 42,7 u. Les cellules séreuses sont très granulées avec des noyaux en crois- sant, repoussés vers la paroi basale. Les tubes sont très nombreux, se touchant les uns les autres, et leur rapport aux acini est de 0,46. Les canaux excréteurs sont fortement granulés et par endroits pleins de sécrétion. Chez la femelle 59, le poids des sous-maxillaires et des rétro- linguales est de 146 mg. pour 100 g. de poids du corps. Les tubes sereux sont moins nombreux et moins volumineux que chez le mâle, présentant un rapport tubuli/acini de 0,20 et un diamètre moyen des tubuli de 33,6. De plus, on remarque la présence de nombreux segments intermédiaires (fig. 2 D), ce qui est très rare chez le mâle de même âge. La cytologie des cellules séreuses est assez GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 557 semblable à celle du mâle 1014, cependant les granules sont moins dispersés que chez celui-ci et sont disposés en paquet. Comparaison des valeurs numériques de la glande sous-maxillaire des mâles et femelles de plus de 7 mois choisis comme exemple. Milligrammes Diamètre Hauteur Rapport pour 100 g. de moyen cellulaire Tubuli/acini poids du corps | des tubuli (u) | moyenne (u) & 1014 (14 mois) . 130 49,7 21 0,46 ® 59 (14 mois) . . 146 33.6 16 0,20 TABLEAU I. Valeurs numériques de la glande salivaire de tous les animaux sacrifiés pour cette étude. Poids | Haut.| Diam. Poids | Haut.| Diam. Rat % g. u des |Tubulil Age || Rat | % 8. | cellu- | des |Tubulil Age 5 Tu aire | tubuli acini | mois 3 A an : laire | tubuli acini | mois eee u u me. He u 102 | 137 | 14,5 | 37,3 |-0,21 | 3 61 | 173 13 | 31 0,11 | 3 101 | 125 | 18 37,4 | 0,30 | 3 6201505192027, 0,10 3 1067) 120 | 20 40 0,30 | 4 63 | 173 13 | 29 0,10 4 25 | 143 | 20 39 0,27 | 31211016 | 122 16 | 35 0,13 3 39 | 160 | 20 45 0,18 | 6 1020 | 124 14 | 36 0,17 6 28101) 18 39 0,30 | 61% || 1019 | 117 15 | 35,8 | 0,13 6 1010 | 115 | 21 41 0,50 | 14 1021 | 115 13 | 30 0,14 7 1011 | 132 | 23 90 0,50 | 14 57| 160 | 13 | 28 0,15 | 14 1012 | 120 | 20 45 0,51 | 14 60 | 134 13 | 33 0,18 | 14 ADS PSN 2155| 45 0,50 | 14 64 | 175 13 | 33,8 | 0,22 | 14 1014 | 130 | 21 42,7 | 0,46 | 14 99 | 146 TOMINSS CARO 20 te 1022 131 12 | 29 0,10 ? En considérant l’ensemble des résultats obtenus sur ces indivi- dus, on peut conclure que le dimorphisme sexuel de la glande sous- maxillaire chez le rat est un fait certain. Mais cet hétéromorphisme chez le mâle et la femelle ne semble pas être d’ordre pondéral. Car le poids de la glande salivaire est très variable pour des sujets de même âge et de même poids. En effet, les rats mâles 1010, 1011, 1012 et 1013, qui sont des frères de la même portée et ont tous été autop- siés à l’âge de 14 mois, présentent des poids très différents en ce qui concerne l’ensemble de la sous-maxillaire et de la rétrolinguale; 558 P. MOSTACHFI il en est de même des femelles 59, 60 et 64, sœurs et âgées de 14 mois. | Poids comparatif de la glande salivaire des rats d’une même portée. Milligram. Milligram. % 8- Rats Poids % 8. du corps Q du corps 660 99 310 453 720 60 300 403 625 64 280 245 740 Par contre, l’image histologique de ces glandes est très semblable pour les individus de même sexe. Le dimorphisme sexuel de la glande salivaire est perceptible avant tout par la prédominance de la partie tubuleuse chez le mâle et la difference des diamètres des tubuli (fig. 1A et B). Moyennes globales des dimensions des tubes et des cellules chez le rat mâle et femelle. Hauteur moyenne } des cellules Tubuli/acini séreuses en u Diamétre moyen des tubuli en u Males; ae 41,9 19 0,33 Femelles . . . SQ, 13,9 0,16 De plus, on remarque la présence d’un nombre assez fréquent de segments intermédiaires ! chez les femelles de 14 mois, tandis qu'ils sont rares chez les mâles du même âge. Ce fait prouve que la différenciation de la sous-maxillaire chez les femelles est très lente (fig. 2 D). Je reviendrai plus longuement sur ce point dans le chapitre consacré à l’étude du développement de la glande sous-maxillaire chez le rat. ' Nous appelons segments intermédiaires des tubes présentant quelques cellules non vacuolisées, cylindriques avec des noyaux arrondis, turgescents et centraux, tandis que les autres cellules sont glandulaires normales. GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 559 Bie. 4 Répartition de la glande tubuleuse dans la glande sous-maxillaire chez le rat. Rat mâle adulte n° 1010, témoin normal. Rat femelle adulte n° 60, témoin normal. Rat mâle castré n° 5. Rat femelle castrée n° 204. Rat mâle n° 104, nourri partiellement par le soja. Rat mâle n° 1024 d, à l’inanitation depuis 18 jours. SERRE 560 P. MOSTACHFI ET, ETABLISSEMENT DU DIMORPHISME SEXUEL DE LA GLANDE SALIVAIRE Il est interessant de préciser le moment où se fait la differen- ciation de la glande sous-maxillaire dans le sens màle ou femelle, au cours du développement. Dans ce but, j'ai élevé deux groupes de rats, composés de 10 mâles et de 10 femelles, dans les mêmes conditions de température et de nourriture. J’ai autopsié les animaux les 21e, 30e, 45e, 51e, 56°, 68° jours et ainsi de suite jusqu’au 130€ jour et, chaque fois, un mâle et une femelle de même âge. Toutes les glandes salivaires ont été prélevées de la même manière, fixées dans le liquide de Bouin et colorées à l’azocarmin Mallory. Voici les résultats observés. 21 à 30 jours. Chez le mâle 18 et la femelle 19, tous les deux âgés de 21 jours, on remarque que les glandes sous-maxillaires sont tout à fait identiques; elles sont composées partout de culs-de-sac muqueux; parmi eux plusieurs canaux, en arborisation et en voie de ramification, présentant des cellules cylindriques avec très peu de protoplasme et des noyaux ronds au centre, sont collés l’un contre l’autre avec de petites lumières sans sécrétion. Le mâle 17 et la femelle 29, âgés de 30 jours, sont à peu de choses près semblables aux précédents. 45 jours. Chez le mâle 26 et la femelle 27, âgés de 45 jours, les glandes sous-maxillaires sont histologiquement semblables. Le segment sécréteur est plus volumineux que celui des précédents, avec des cellules cubiques présentant quelquefois des striations protoplasmiques vers le pôle basal. Les cellules sont encore réduites, mesurant 11 à 12 u, renferment des noyaux ronds, centraux et se touchant. Ce segment est formé uniquement de tubes avec des lumières très larges et. vides. 51-56 jours. La femelle 21, âgée de 56 jours, présente encore une glande salivaire semblable à celle de la femelle 27, tandis que son partenaire, le mâle 20, âgé de 51 jours, offre une différence remarquable dans la structure des cellules du segment sécréteur; cependant, la hauteur cellulaire, le diamètre des tubes et le rapport des tubuli aux acini muqueux restent les mêmes dans les deux sexes. La différence cytologique des tubes séreux consiste dans apparition GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 561 de granules de sécrétion en quantité considérable, ainsi qu’en une sécrétion limpide et peu colorable dans les lumières des tubes. Les striations basales sont encore présentes et les noyaux occupent toujours le centre des cellules. 96-65 jours. Chez le mâle 53, âgé de 56 jours, la glande tubu- leuse devient plus volumineuse et plus fréquente. Le diamètre des tubuli est égal à 28 u et le rapport tubuli/acini à 0,15. La cytologie des cellules est semblable à celle du mâle 20. La femelle 25, autop- siée à l’âge de 65 jours, possède des sous-maxillaires plus dévelop- pées que les femelles précédentes. La partie tubuleuse a le même volume et le rapport aux acini muqueux est le même, mais on remarque l’apparition de granules dans les cellules et de la sécré- tion dans les lumières. Les striations basales sont très fréquentes et les noyaux ont la même disposition que les précédents. 68 jours. Le rat mâle 37, autopsié à l’âge de 68 jours, présente de véritables tubes séreux pleins de granulations fortement colo- rées; les striations basales ont presque disparu et les noyaux commencent à émigrer, gagnant le tiers périphérique basal des cellules. Les cellules, en augmentant de volume, deviennent cubo- cylindriques. Les lumières des canaux excréteurs sont assez larges et remplies de sécrétion colorée en bleu pâle. Le diamètre moyen des tubes est de 30 u, et le rapport tubuli/acini est égal à 0,16, donc nettement supérieur à celui de la partenaire de même âge; toutefois 1l n’est pas encore équivalent à celui des mâles adultes. 77-84 jours. La femelle 67, âgée de 77 jours, présente des sous- maxillaires semblables à celles de la femelle 25; cependant la hauteur cellulaire et le diamètre moyen des tubuli sont légèrement plus élevés. Le diamètre des tubuli est encore plus large chez la femelle 61, âgée de 84 jours. Cette dernière présente, en outre, plusieurs segments intermédiaires et quelques tubes séreux pro- prement dits, mais peu granulés. Le mâle 56, âgé de 80 jours, montre quelques acini séreux bien développés avec des noyaux tout à fait à la périphérie et en croissant. Les cellules sont cubo- cylindriques et bourrées de granules de sécrétion mais ıl y a encore de nombreux segments intermédiaires et le rapport tubuli/acini est égal à 0,17. Plus de 94 jours. Chez les mâles 42, 46, 58 respectivement âgés de 94, 110 et 128 jours, les tubuli augmentent de plus en plus de 562 P. MOSTACHFI volume et les rapports tubuli/acini s’elevent progressivement. Le nombre des segments intermediaires diminue. Les noyaux emi- grent de plus en plus vers la peripherie, prenant une forme de croissant. Les femelles 63 et 57, âgées de 112 et 125 jours, ont des sous-maxillaires plus développées que la femelle précédente. Le nombre des acini augmente mais il est sensiblement inférieur à celui des partenaires mâles. Les segments intermédiaires sont très nom- breux et environ trois fois plus fréquents que chez les mâles. Les granules de sécrétion sont en paquet et rares (fig. 2, Cet D). TABLEAU II. Etude histométrique de la glande salivaire chez le rat en fonction de l’âge et du sexe. Gl. ss-mx ; Poids 3 jour et 2 Jour g. H Daw No Age | Poids Gl. ss-mx | No Age T/a 419, 1.24 1299, 100.02 DST on aa or 27 | 45 | 282] 14,8 | 25 2 |.56 |- 20 |14 195 23 |. 58 | 68 mio || 26 DE NE ATEN TONNES anne | a 61 | 84 | 150 Jıs | 31 63 | 412 | 445 | 13 | 29 57 | 125 | 160 | 13 | 28 18 | 21 | 30 | 414 | 22,5 | 0,09 17 | 30 | 35 | 426200 26 | 45 | 50 | 12,5 | 26 | 044 20 | 51 | 60 [11 |25 | 0,08 56 | 65 113 |28 | 0,45 0,16 0,17 0,25 0,25 0,27 » - > v 37 | 68 | 130 | 14,5 | 30 56 | 80 | 200 | 13,5 | 29,7 4D | 94 | 903 oa 46 | 110 | 250 | ı7 | 34 58 | 128 | 215 | 18,5 | 39 » » ~ » SOL LLLLLILL EEE Ul > è © © a SO © 00 (SA aw s De ces résultats l’on peut conclure que la différenciation cyto- logique de la glande sous-maxillaire commence environ le 50€ jour par l’apparition des granules chez le mâle. La croissance des cellules séreuses et l’envahissement des tubes séreux débutent le 56€ jour chez le mâle; la différenciation des tubuli et la migration des noyaux se produisent, selon mes observations, à partir du 80€ jour. Chez la femelle, l’apparition des granules se fait le 65€ jour, la croissance de la glande tubuleuse commence à partir du 75€ au 80€ jour. La différenciation des culs-de-sac terminaux est beaucoup plus tardive: elle commence du 112€ au 125€ jour. Cette différenciation se fait beaucoup plus lentement chez la femelle que chez le mâle, de sorte que les femelles 59, 61 et 64, à l’âge de 14 mois, présentent encore de nombreux segments intermédiaires tandis que chez les mâles 37, 41 GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 563 et 43, äges de 230, 245 et 260 jours, les segments intermédiaires sont rares. III. ACTION DE LA CASTRATION (rats mäles et femelles) Dans le but de verifier le röle des gonades dans la differenciation des glandes sous-maxillaires du rat, une serie de rats mäles, äges de 30 à 45 Jours, ont subi l’opération de la castration. L’autopsie a été effectuée du 3° au 15€ mois après l’operation. Voici ce qu’on remarque a l'étude histologique de la glande salivaire. Chez le mâle 6 b, autopsié 107 jours après l’opération, la glande salivaire présente l’aspect trouvé dans un adulte de son âge: le diamètre des tubuli est égal à 41 u et le rapport des tubuli aux acini est égal à 0,18. Toutefois on remarque que les tubes séreux sont moins granulés. Le mâle 4 b, autopsié 5 mois après l’opération, possède également des glandes sous-maxillaires du type mâle; le diamètre moyen des tubuli est de 39 u et le rapport des tubuli aux acini 0,19. On aperçoit également la présence de quelques vacuoles autour des parois externes des tubes séreux, comprimant les cellules de ces derniers. Chez le mâle n° 9, autopsié 9 mois après l’opération, l’aspect de la glande sous-maxillaire est semblable au précédent; pourtant le rapport des tubuli aux acini, étant égal à 0,22, est inférieur à celui du mâle normal de même âge. Mais l’activité de la glande semble être la même. Les cellules séreuses sont normalement granulées avec des lumières pleines de sécrétion. Les canaux sont de gros diamètre, remplis d’une sécrétion compacte et homogène. Le mâle 4, autopsié 10 mois après l’opération, présente également une glande active, mais le rapport des tubuli aux acini étant égal à 0,15 est toujours plus bas que chez le mäle entier de son äge. Chez le mäle 6, castré depuis 11 mois, le diamètre des tubuli est sensiblement inférieur à celui des mäles entiers, les cellules séreuses sont moins granulées que celles du précédent et la sécrétion à l’intérieur des canaux excréteurs est moins dense et vacuolisée. Dans la plupart des acini séreux, les granules sont en voie de résorption. Chez le mâle 5, autopsié 12 mois après la castration, la glande sous-maxillaire présente un aspect semblable à celui du précédent. On remarque une fois de plus la presence de vacuoles à l’exterieur 564 P. MOSTACHFI des acini, causant le retrecissement de cellules de ces der- niers (fig. 1 C). Enfin chez le mâle 2, sacrifié plus de 14 mois après la castration, le rapport des tubuli aux acini baisse de plus en plus, allant jusqu’à 0,13. Cette diminution de nombre des acini séreux est accompagnée par la réduction du diamètre des tubuli présen- tant un diamètre moyen de 26 u. La diminution de nombre des acini se fait par une dégénérescence progressive au niveau des culs-de-sac séreux terminaux. Voici ce qu’on observe en étudiant la série des femelles castrées qui ont été opérées à l’âge d’environ un an. L’aspect histologique de leur glande sous-maxillaire ne montre pas de différence par rapport à celui des femelles entières. TABLEAU III. Valeurs numériques de la glande sous-maxillaire de rats mâles et femelles castrés comparées aux témoins normaux. Gl. Salivaire Gl. Salivaire Gl. Salivaire Gl. Salivaire 3 u 3 ? H. u|D u| T/a H. u Du! T/a H.u| D 4 | a H.u Dw} T/a ] À 15,6| 26 [0,13] 1016116,5137 |0,24/1010| 21 /41 10,50 99| 16 [33,6/0,20 4 14 |3810,15| 201113 |36 10,14! 106| 20 139,8/0,30| 60113133 10,18 5 14 |3410,23| 202/14 |33 |0,14| 107| 20147 |0,38 64| 13 133,810,22 6 15 135110520) 5203/45) 8348 0716 N09 20) ES MIO SA 26/15/36 10,18 Lab 4% 3910,19) 2041271307 0/15 39120145 |0,18|1020]| 14 |36 [0,17 65 117 |41|0,18| 205/13 137 10,17! 5811839 10,27) 1019) 1572321073 9 15 38 [0,22 41120142 10,26 Moyen- nes [15 |36{0,19 13,5/34,5/0,16 19 |42,6|0,31 14 |34,5|0,18 D’apres ces expériences, on peut conclure que, chez le male, l'absence des gonades n’empéche pas la différenciation des glandes salivaires. Toutefois cette différenciation ne suit pas un développe- ment aussi rapide que chez les males entiers. Les animaux, castrés depuis une année et plus, présentent une différence sensible de la glande salivaire quant au nombre et au diametre des acini sereux; cependant ces valeurs restent supérieures à celles des femelles normales. GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 565 En ce qui concerne la glande salivaire des femelles castrées, je n’ai pas observé de différence appréciable avec celle des femelles normales (fig. 1 D). On peut donc dire que les hormones mâles et femelles n’inter- viennent pas dans la différenciation des tubes séreux, mais que seule l’hormone mâle accélère leur développement. Bien entendu, dans ces expériences, tous les caractères sexuels secondaires et les récepteurs sexuels des rats opérés avaient obéi à la castration. On peut cependant se demander si les stérols surrénaliens ne peuvent pas jouer un rôle protecteur chez les castrats. IV. ACTION DE L’HYPOPHYSECTOMIE Nous avons vu que GABE (1951) avait observé une réduction de 50% du volume et du poids de la glande salivaire à la suite de l’hypophysectomie. Cet auteur interprète cette atrophie comme due à un manque d’hormone thyroïdienne. J’ai repris cette question en étudiant la glande salivaire d’une dizaine de rats femelles hypophysectomisés, opérés par Mlle PonsE (1952), laquelle a bien voulu me les confier. Je prends comme exemple le cas de la femelle 1049, âgée de 122 jours et opérée 47 jours avant l’autopsie. L’aspect de la glande salivaire est celui d’une glande infantile et non différenciée; on est irappé par l’atrophie intense du segment sécréteur, offrant des tubes de petit diamètre dont les cellules sont réduites aux noyaux avec des lumières larges et sans sécrétion. A noter qu'aucune striation ni granulation n’est visible dans les cellules. La hauteur cellulaire est égale à 8 u (au lieu de 13 u chez le témoin de même âge) et le diamètre moyen des tubes est de 20 u (au lieu de 29 u chez le témoin entier). Les acini muqueux sont également de petites dimensions. En conclusion; l’hypophysectomie cause une régression étonnante du segment séreux de la sous- maxillaire chez le rat. Cette atrophie est beaucoup plus intense que celle provoquée par la thyroïdectomie (LEBLOND et GRAD, 1948). On pourrait donc se demander si un autre système endocrinien, tel que le cortex surrénalien, en synergie avec la thyroïde, ne Jouerait pas un rôle actif dans la différenciation de la glande sous-maxillaire chez le rat. 566 P. MOSTACHFI V. ACTION DE LA SURRENALECTOMIE D’après les travaux de J. Raynaup, la surrénalectomie chez la souris mäle castree provoque une regression des tubes sereux de la glande sous-maxillaire plus forte que chez les témoins seulement castrés. Cependant cet auteur n’a pas trouvé de changement considérable dans la glande sous-maxillaire de ces individus après l'administration de desoxycorticosterone. D’autre part, CHAMORRO, travaillant toujours sur la souris, arrive à la même conclusion pour l’action de la désoxycorticostérone. Pour Howarp, l'intervention de la surrénale sur le développement de la sous-maxillaire se fait par la voie du métabolisme. Mais aucune étude permettant de vérifier la participation des surrénales dans le dimorphisme sexuel de la glande salivaire chez le rat n’a encore été effectuée. C’est en étudiant les coupes des glandes salivaires d'animaux opérés par Mlle K. Ponse, que j’ai trouvé une réduction sensible des tubes séreux chez les surrénalectomisés par rapport aux nor- maux. Ainsi la femelle 1078, surrénalectomisée depuis 4 mois, présente une glande salivaire dont les tubuli sont beaucoup moins développés que chez une femelle normale de même âge. Le dia- mètre moyen de ses tubes est égal à 27 u et le rapport des tubuli aux acını à 0,10, tandis que son témoin, la femelle 1016, de même âge et du même élevage, présente un diamètre moyen des tubes de 35 u et un rapport des tubuli aux acini de 0,13. Il est intéressant de mentionner le cas de la femelle 1077, sœur de la même portée que la femelle 1078, surrénalectomisée et autopsiée en même temps que cette dernière. Cet individu possède une grosse surrénale accessoire échappée à l’opération. La glande sali- vaire de cette femelle présente un aspect actif, avec des tubes séreux bien développés. Le diamètre des tubes est de 40 u et le rapport des tubuli aux acini est égal à 0,14. La présence d’une surrénale accessoire avait donc empêché l’arrêt de développement de la glande salivaire. L'observation de ces sujets montre que la surrénale prend une part active dans le développement de la glande sous-maxillaire chez le rat. Cependant mes observations n'étant pas assez poussées, j'estime que ce sujet mériterait d’être étudié de plus près. GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 567 TROISIEME PARTIE ACTION DU SOJA I. EFFET D’UN ALIMENT GOITRIGENE, LE SOJA, SUR LA SOUS-MAXILLAIRE DU RAT D’après les travaux de LEBLOND et Gran (1948), la répartition des tubuli séreux dans la glande sous-maxillaire du rat est sous influence de deux hormones qui agissent simultanément: l’hor- mone thyroïdienne et l’hormone mâle. J'ai vérifié l’effet de l’hypo- fonctionnement de la thyroïde sur la glande sous-maxillaire du rat, en utilisant un procédé indirect: l'emploi d’un aliment goitrigene (tourteau de soja), capable de produire une hypertrophie de la thyroïde (goitre), mais avec hypofonction de la glande, comme cela résulte des recherches de Mc. Carrison (1934); SCHARLESS, PEARSON et PRATO (1939). Dans ce but, quatre séries d’expériences ont été effectuées. Les deux premières séries portent sur deux groupes de rats mâles soumis à un régime de soja pur; le premier à la température ambiante de 220 et le deuxième à une température de 100. Paral- lèlement à ces deux groupes, deux autres groupes de rats mâles ont été soumis aux mêmes conditions de milieu et de température, mais nourris avec la nourriture normale, pour servir de témoins. Ces animaux étaient tous adultes et pesaient environ 250 à 300 g. A partir du 45€ jour, un rat de chaque groupe a été autopsié toutes les semaines. Voici ce qu’on observe à l’étude histologique chez ces deux séries d'animaux. Tous les animaux qui ont subi le régime du soja pur ont maigri de 50 à 150 g. proportionnellement à la durée du régime. Le premier groupe, ayant subi le régime de soja à la température ambiante de 220, présente chez tous les individus un aspect à peu près sem- blable. Je me contente de mentionner le cas du n° 43, autopsié 60 jours après la mise au régime; le poids initial de l’anımal, qui était de 260 g., est à l’autopsie de 150 g. seulement. Cet individu 568 P. MOSTACHFI présente un thymus très réduit et un tractus génital infantile dont le poids absolu est égal à 2,5 g. soit 1,65 g. pour 100 g. de poids du corps. La glande sous-maxillaire présente des tubes séreux peu nombreux, un rapport tubuli/acini de 0,20 et des tubuli d’un diamètre réduit égal à 32 u. Les cellules séreuses sont de petites dimensions avec un protoplasme clair, homogène et rarement gra- nulé. La plupart des cellules présentent des noyaux ronds occupant la base ou le tiers basal des cellules. Les segments intermédiaires ne sont pas rares et les canaux excréteurs ont des lumières assez larges avec peu de sécrétion. On est frappé par l’aspect activé de la glande thyroïde de cet animal, par sa vascularisation abondante, l’absence de colloïde et l’heterogeneite des vésicules. Ces dernières sont en collapsus, vidées, bourgeonnantes, présentant de grosses cellules cylindriques d’une hauteur moyenne de 14u et sans granulations ni gouttelettes colloïdes intra-cellulaires. Des microvésicules sont en voie de for- mation dans les parois plissées des vésicules centrales. Quelques vésicules périphériques présentent encore des cavités réduites con- tenant un peu de colloide résiduelle pleine de vacuoles et des boules structurées. Quant aux témoins de cette série, ils possèdent tous des glandes salivaires de type mâle adulte et des thyroïdes normales (voir fig. 2, A et B). Le deuxième groupe, nourri au soja pur à la température ambiante de 100, présente un aspect typiquement femelle de la glande salivaire, en harmonie avec la réaction des thyroïdes. Je mentionne ici le cas du mâle 50, choisi comme exemple, qui a subi ce régime durant 34 jours. Cet individu avait maigri de 35 g. pour un poids initial de 215 g. A l’autopsie, le thymus était minuscule et le tractus génital légèrement réduit de dimensions. La glande salivaire présente un aspect typiquement femelle, dans lequel la reduction des tubes séreux est frappante: rapport des tubuli aux acını égal à 0,18, diamètre moyen des tubuli égal à 31 u. Les lumières des canaux excréteurs sont larges et vides de sécrétion. La glande thyroïde de cet individu est très intéressante: les cellules sont très hautes, turgescentes et ne laissant entre elles que des cavités minuscules remplies de colloïde fluide et absolu- ment sans vacuole. La glande est très hétérogène, plusieurs micro- vésicules sont en voie de formation aux dépens du tissu interstitiel assez abondant. On remarque dans ce dernier quelques figures de GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 569 cineses; la colloide est présente sous deux formes: claire occupant quelques microvesicules et foncee remplissant toutes les autres cavites. Les temoins de ce groupe sont des mäles adultes normaux, ne présentant aucune particularité; cependant les cellules epi- théliales des glandes thyroïdes sont très granulées avec de nom- breuses gouttelettes colloïdes intra-cellulaires et la colloide est pleine de boules azanophiles structurées 1. Le tableau suivant montre les valeurs numériques des glandes salivaires et des thyroïdes de tous les animaux de ces quatre groupes. TaBLEAU IV. | & N° Poids Salivaire Thyroïde Traite- 1 nl ment | Tot. | Poids | Poids | Haut.|D tub. Poids | Poids | Haut. Soja à 22° Ye abs. Ya cell. T/a abs. 9% cell. mg mg. u | 8- me. ei je u , 270513 13 20.71.13 14 18 | 14 13 10 9,9 | 13 SOUMIS 15 39 47 10508385 1912.12 2505 20 11 14,8 Soja a 10° 31 14 220 2 È ES 02329 20.19 38 19 120 370 3007 71.155 | 26 0,20 32 43 190 Le % 16 Se ML 43 602.21750 1380 | 253 | 14,7 | 32 45 61 1252 2800226019 33 47 O30) 130) | 340, | 188) 143°) 28 48 652 0205-17930212270 0193 28 49 63 | 180 | 440 | 244 | 13 28 51 6385722007245: 1122" | 11,321. 28,6 w » » a » SESS SSS jm fe ee ee ie AD i 00 00 xINI © O » 1.085114 50 34 | 180 | 380 | 211 | 136 | 31 | 0,18 41 59) 5.120%1.399: 1996-117: 37 | 0,26 Temoins a 22° 42 62 208 3a Los 7 Su 46 63 2500450060177 oo 58 70 215 3935 | 180 MES 5099 29 70 300 | 490 | 163 | 20 41 Temoins 310° 39 59 232 3210: 17176020121 94 66 else het AG beh? DO 66 280 6207 72277. 20 96 I; 245 400 160°) 22 07 67 200 | 420 | 210 | 24 er ho bo NO 9 Ro SI Ot Ut C1 @ Go «1 DISIDIO Li © «© 00 O0 1 I + en en SD en Dom # OI un ju m= DD 1 Décrit par K. Ponse (1951). 570 P. MOSTACHFI II. TRACTUS GENITAL DE RATS SOUMIS AU REGIME DU SOJA PUR L’aspect atrophique de l’ensemble du tractus chez les animaux soumis au régime du soja est frappant. Cette atrophie est identique chez tous les sujets; par exemple, le rat n° 47, qui a été soumis 63 jours au régime soja à 220, présente un poids total du tractus génital de 2,02 g. soit 1,12 g. pour 100 g. de poids du corps au lieu de 3,5 g. - | Testicules. L’albuginée est très épaisse; le diamètre des cana- licules seminiferes est tres reduit; on remarque trois sortes de canalicules séminifères: a) canalicules sertoliniens purs; b) canalicules qui contiennent des spermatogonies, des sper- matocytes en diacinèse et une absence complète de spermio- genese; c) canalicules qui contiennent encore quelques spermatides en pycnose ei des cinèses abortives. Les spermatides prennent l’aspect de boules gris foncé après coloration avec l’azocarmin. De plus on est frappé par la presence de cellules mégacaryocytes très volumineuses qui sont presentes dans tous les canalıcules; il y a donc eu une destruction active du matériel spermatogenetique. La charpente conjonctive est hyperplasiee. Le tissu interstitiel est réduit à ses noyaux qui sont réunis autour des vaisseaux sanguins. Vésicule séminale. Elle présente l’aspect caractéristique d’un rat hypophysectomisé. Les lumières sont réduites, les cellules épithéliales sont basses et l’on ne voit qu’une rangée de noyaux collés les uns à côté des autres. Prostate ventrale. La glande est très atrophiée, les vésicules sont minuscules avec l’épithélium réduit à ces noyaux, les cavités oblitérées. Urètre. Fortement kératinisé, ce qui est probablement dû à l’avitaminose. GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT bid Le rat n° 50, soumis au régime soja pendant 34 jours à la tem- pérature de 10°, présente un tractus génital de 3,70 g. de poids total et un poids de 2,05 pour 100 g. de poids du corps. Dans les testicules, l’albuginée est très forte, la plupart des canalicules sont sertoliniens et les canalicules à spermatides sont très rares. On ne trouve aucune cellule mégacaryocyte dans les canalicules; la vésicule séminale et la prostate ventrale sont semblables à celles du précédent. III. ACTION DE LA SOUS-ALIMENTATION Dans les séries précédentes, les rats qui avaient été soumis au régime du soja pur, avaient tous maigri d’un poids relatif egal au tiers du poids du corps environ. En effet cet amaigrissement est dù au manque de matière nutritive dans le tourteau de soja. Pour déterminer la part de la déficience nutritive dans les résultats des expériences précédentes, J'ai mis un groupe de 8 animaux à un régime de jeûne partiel; ces animaux étaient nourris tous les jours de 10 à 12 heures et à 12 heures on les privait de toute nourriture (sauf d’eau) jusqu’au lendemain à 10 heures. Ces animaux ont maigri de la même façon que ceux qui étaient au régime du soja pur. Voici ce qu’on observe chez ces individus (fig. 1 F). Ces rats sont tous semblables à l’autopsie: je cite le cas du mâle 1011 a, qui avait subi depuis 42 jours ce régime. La glande salivaire se rapproche du type mâle par le nombre des acini sereux; le rapport tubuli/acini est égal à 0,27. Cependant le diamètre des tubuli est réduit à 34 u et la cytologie des cellules séreuses ressemble plutôt au type femelle. Les segments intermédiaires sont fréquents ; les granules des cellules séreuses sont rares et les canaux excréteurs sont larges sans sécrétion. La glande thyroïde est normale, les vésicules régulières ; une colloide dense et peu vacuolisée les remplit et les cellules sont plates, homogènes, quelquefois granulées. Le tractus génital de ce rat est infantile, ne pèse que 2,38 g. pour 100 g. de poids du corps; l’aspect histologique du testicule et les glandes annexes des voies sexuelles ressemblent à ceux des animaux qui avaient subi le régime du soja pur. Bey: SUISSE DE Z001., T. 62, 1955. 38 572 P. MOSTACHFI TABLEAU V. Valeurs numériques de la glande salivaire, de la thyroïde et du tractus génital des rats soumis au jeûne. i EEE Sous-Maxillaire Thyroïde Tractus génital ment! CPS | Pds | Pas |Haut.| DT | T/a | Pds | Pas |Haut.| Pas | Pas mg. u u mg. | mg. u mg. mg. 1014 | 18 | 220 | 255 | 145 | 17 |34 |0,27| 15| 7 | 7 |4,96 | 2,25 1024 | 18 | 220 | 403 | 184 | 16 |36,3|0,31| 18 |13 | 6,5 |5,00 | 2,36 1009 | 34 | 220 | 345 | 150 | 16 |30,8|0,23| 30 |13 | 5,5 | 4,355| 4,977 1013 | 37 | 210 | 275 | 130 | 16 |31,310,27| 19 | 9 | 7 |557 | 2,60 1011 | 42 | 190 | 260 | 150 | 17 |31,310,27| 20 |10 | 8 |6,45 | 3,380 1010 | 48 | 175 | 275 | 156 | 16 |33,6\0,22| 20 |14 | 7,5 | 5,38 | 3,07 1012 | 54 | 200 | 335 | 167 | 17 |32,8\0,32| 20 |10 | 8 |6,410| 3,200 1008 | 61 | 230 | 370 | 168 | 17 |33,6|0,24| 30 |13,6| 9 |4,470|1,90 TABLEAU VI. Comparaison du poids du tractus génital pour 100 g. de poids du corps. dans les groupes précédents. Soja pur à 22° | Soja pur à 10° | Témoins à 22° | Témoins à 10° Jeüne le m ZIONI Poids du | no Poids du N° Poids du No Poids du No Poids du tractus tractus tractus tractus tractus 3 genital 3 génital 3 génital 3 génital génital % g. Corps % 8. COTPS % 8. corps % 8. COrps % g. Corps en | al ? 42 | 4, 56 | 4,4 |1044| 2,25 43 N19 051) sg ezine Ro 270 55 | 3 1024| 2,36 BN DAS NBO) 212005 58907 54 | 3,30 |1009| 1,97 47 | 1,26. | 32 ? 59 | 312 39 | 48 |1013| 2,60 48 | 398 | 41 | 1,80 | 25 | 2,375° 157 | 2.10 MAITRE 19 | 1,16 1010| 3,07 51 | 1,50 1012) 3,20 1008) 1,90 s L’hypogénitalisme observé chez tous ces rats soumis au régime du soja pur pourrait donc provenir d’une déficience de la nourriture, comme dans le groupe qui avait simplement jeüne. De plus, l’étude du groupe sous-alimenté (jeûne partiel) montre qu’un jeûne pro- longé agit bien sur la glande sous-maxillaire, dont les tubes séreux deviennent moins actifs. Cependant, le nombre de ces derniers ne GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT SUS varie pas comme c'était le cas dans les groupes ayant été traités par un goîtrigène (soja). Donc la diminution du nombre des tubuli chez ces derniers est due à l’insuffisance thyroidienne. D’autre part, la réduction du nombre des tubuli chez les rats soumis au régime du jeune pourrait être due précisément à l’hypogénitalisme provoquant en quelque sorte une castration physiologique chez ces individus. IV. ACTION D’UNE NOURRITURE RICHE COMPOSÉE PARTIELLEMENT DE SOJA Pour éviter les réactions dues à la sous-alimentation, une nourriture riche a été mélangée avec une quantité égale de tourteau de soja, et présentée sous forme de biscuits. Voici la formule de cette nourriture: IBTÉRCONMIDIE CRM ES PR LU ame. 20% Maïs moulu . LOMME: CEST EC 7 Farine de millet . . MATA pare 5 Boudre de lait eereme : . 0... . 9,9 Farine de luzerne he Pay eee «od eed N 4 SO NOUS Ye er... aa hr LE. 0,5 Fecule de pomme de terre 5 Levure de biére séchée . e 3 Mounrteautdessoga . >. . ssc... 2 2 2.80 Un premier groupe d’une dizaine de rats mâles a été nourri par ces biscuits; un deuxième groupe d’une dizaine de rats mâles de même âge et de même poids a été nourri par des biscuits semblables mais dont le soja a été supprimé. Le premier groupe montre, déjà au bout du 26€ jour de régime, une réaction très forte de la thyroïde. En effet, le n° 27, autopsié après 26 jours de ce régime, présente une thyroïde nettement activée: les vésicules ne renferment presque plus de colloïde, formant des parois plissées à cellules cubo-cylindriques. De plus, cette glande est fortement hyperémique. Cette activation s’accentue de plus en plus chez les rats autopsies ultérieurement jusqu’à un état d’hypo- fonctionnement complet de la glande. Malheureusement, chez les témoins de cette série, on remarque à partir du 50€ jour de régime, une activation de la thyroïde sem- blable à celle du rat n° 27 soumis au régime du soja partiel depuis 26 jours. Cette anomalie ne peut pas provenir du manque d’iode chez ces rats, car une série d’animaux mis en parallèle avec ces 574 P. MOSTACHFI témoins, ayant partiellement Jeüne (selon régime), alimentés par la même formule, montrent des thyroïdes tout à fait normales. Donc il doit s’agir d’un facteur goitrigène encore inconnu. Dans ces expériences, les témoins anormaux ont été supprimés et remplacés par des rats mâles normaux. | Encore deux groupes d’animaux ont été mis en experience, cette fois-ci nourris par un aliment tout autre que le précédent. Voici la nouvelle formule: Farine de, blé complet, ...... . ... «thee eee Caséine . SI N Scio Huile de poisson ee... = Viande de poisson: 0. 25. Eee Sel iode Miei) Farine de luzerne è ai AE © Tourteau de Soja. LA EUR CSD Chaque jour une quantité de ce mélange sous forme de poudre a été mélangée avec de l’eau afin de former une pâte servant de nourriture à ces animaux. Les témoins ont eu la même nourriture, de laquelle le soja a été supprimé. Cette fois la réaction de la thy- roide vis-à-vis de ce régime alimentaire partiellement composé de soja fut tardive. Les premières réactions d’activation de la thyroïde ne se présentèrent qu’au bout du 65€ jour de régime. C’est seulement après 4 à 5 mois de régime que les thyroïdes présentent un aspect aussi activé que celles du groupe précédent. Voici l’étude d’un cas typique de chaque groupe. Je décrirai le cas du mâle 50a au régime du soja partiel (première formule) depuis 48 jours, et celui du mâle 54 b, son frère de même portée, nourri par le même aliment mais sans soja. De même le mâle 705 nourri depuis 4 mois par la deuxième formule sera comparé avec le mâle /07 son frère de la même portée, alimenté par la même nourriture sans soja, tous les deux autopsiés le même Jour. Rat male 50 a. La thyroïde est très volumineuse, présentant un poids de 33 mg. pour 100 g. de poids du corps. L’aspect de la glande est celui d’une thyroïde très activée; la plupart des vésicules sont en collapsus complet; quelques acini présentent encore des cavités très réduites, vides ou contenant très peu de colloïde résiduelle. Les cellules sont cubo-cylindriques, d’une hauteur moyenne de 13 u, avec des GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 5 noyaux basaux, un protoplasme clair, sans granules ni striations, et quelquefois vacuolisé. Ere. 2. Thyroïde du rat mâle 45, ayant subi un régime alimentaire composé partiellement de soja durant 77 jours. Thyroïde du rat mâle 46, témoin normal. Tube séreux de la glande salivaire du rat mâle adulte. Segment intermédiaire formant la plupart des tubuli de la glande salivaire du rat femelle adulte. Ser La glande salivaire est du type femelle avec plusieurs culs-de-sac en voie de dedifferenciation. Ces glandes sont de petites dimensions, la plupart formees de cellules cubiques dont les noyaux ont gagne le centre. La reduction du nombre des tubuli est frappante. On remarque quelques tubes sereux de forme mäle adulte dont les 576 P. MOSTACHFI cellules sont dépourvues de granulation. Les canaux excreteurs sont nombreux, mais de petites dimensions et sans sécrétion. Le tractus génital étant bien développé, de type mâle adulte, présente un poids de 4.100 g. pour 100 g. du poids du corps. Le mâle 546 présente des glandes sous-maxillaires d’aspect mâle adulte normal; il en est de même pour la thyroïde et le tractus génital (voir fig. 2, A et B et fig. 1, E). Rat mâle 105. L’animal a subi le régime du soja partiel (deuxieme formule) durant 4 mois. La thyroide pèse 20 mg. pour 100 g. de poids du corps, présente une réaction très forte: la glande est activée, toute- fois les vesicules présentent des cavités, quoique très réduites et contenant cà et là des traces de colloide très vacuolisée. On remar- que, de plus, de considérables plages de sang entre les acini. La glande salivaire est de même type que celle du précédent, mais les acini sereux sont plus développés et plus actifs. Le diametre des tubuli est egal à 35,2 u et le rapport tubuli/acini de 0,18. Le tractus genital est du type màle adulte bien developpe. Rat male 107. C’est le frère du 105, ayant le même âge et le même poids que ce dernier, mais soumis à une nourriture privée de soja. La glande thyroide présente un poids de 12 mg. pour 100 g. de poids du corps. L’aspect histologique de cette glande est normal, les vésicules sont régulieres, avec des cellules plates formant des cavités assez larges contenant une colloide visqueuse et modérément vacuolisée. La glande sous-maxillaire est du type male normal avec des acini séreux nombreux et bien développés, présentant un diamètre moyen des tubuli de 47 u et un rapport tubuli/acini de 0,58. Le tractus génital de cet animal ne montre pas de différence avec son partenaire, le n° 105. V. CONCLUSIONS A. Le tourteau de soja employé comme nourriture provoque des goitres hypofonctionnels chez le rat (fig. 2 A). Les étapes de GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 57.7 l’action de ce goitrigene sur la glande thyroïde se résument de la facon suivante: 1. Hyperémie exageree de la glande, qu’on peut interpréter comme un appel intense d’hormone hypophysaire. 2. Resorption de colloide et presence de gouttelettes colloides intracellulaires. 3. Hypertrophie cellulaire. 4. Apparition des grosses vacuoles de résorption et de boules structurees dans la colloide. 9. Non-production de colloide nouvelle. 6. Collapsus et bourgeonnement des vésicules. Cette action est due à une substance goitrigene du soja et non pas à un manque de nourriture ou une avitaminose quelconque, car le soja était accompagné d’une nourriture riche, de sorte que le poids du corps de ces rats était identique à celui de leurs témoins normaux. Voici le poids du corps au moment de l’autopsie de 5 frères de la même portée, dont 3 furent soumis au régime du soja: Rat mâle No Poids du corps Régime O2 BE ALCOL. 300 Normal MODERN) DEU DZ » 1027 ap. 350 Soja 12025 RE. RE. 300 » 1026 . 300 » B. La glande sous-maxillaire présente une réaction forte a VPhypofonctionnement de la thyroïde. Cette réaction porte sur la reduction de la dimension et surtout du nombre des tubes séreux (is LE). I] faut mentionner également que les acini muqueux n’échap- pent pas a l’action de l’hypofonctionnement de la thyroïde; le diamétre de ces acini montre une réduction proportionnelle a celle des tubes séreux. De plus, l’activité de la glande semble être atténuée, ce qui est démontré par la rareté des granules de sécrétion dans le segment sécréteur de la glande salivaire des rats goitreux. 578 P. MOSTACHFI TABLEAU VII. Valeurs numériques de la glande salivaire et la thyroïde des rats mâles nourris au soja et de leurs témoins. Salivaire Salivaire Thyroïde Thyroïde g 2 Bine D Pds | me. | Haut.) pe D Pds Dar Haut tub. | Tja | abs | %e. cella T/a | abs. a cell u mg. | corps u u mg. mg. 35 | soja pur | 25,5 | 0,19 27 | 13 13 102 | 37,3 | 0,24 | 25 8 8 43 ) 32 0,20 20 | 13 14 160 | 42,4 | 0,262 7 DS 680) 8 45 ) 33 0,15 18 | 14 13 101 | 37,4 | 0,30 | 33 9 6,9 47 ) 28 0,17 10 9,9 | 13 103 | 40,8 | 0,29 | 35 9 9 48 » 28,2 | 0,17 30 | 14 15 106 | 39,7 | 0,30 | 25 7 8 49 ) 28 0,18 20 | 11 14,8 | 107 | 47 0,38 | 30 7 7,3 | 91 » 28,6 | 0,18 17 8,9 | 14 109 | 45 0,31 | 18 6 2 96 | soja partiel| 29,7 | 0,17 30 | 15 12,7 39 | 45 0,18 | 19 8 8 1021 » 40 0,14 45 | 15 10,7 37a| 39 0,30 | 75 18 | 13 45 » 37,8 | 0,15 | 138 | 37 11 41 | 42 0,26) 772 21 8,6 | 105 ) 39,2 | 0,18 99 | 20 13 99 » 35 0,12 8,7 25 | 39 0,271 1 15 259 1005 ) 44 0,43 70 | 16 12 |1022 | 46,4 | 0,24 | 25 8 7,4 1004 » 39,5 | 0,40 70 | 14 13 |1023 | 45 0,25 | 32 10 do 15 » 38 0,29 625) 12705) 19 94 | 46 0,24 | 55 24 7,3 16 ) 42,6 | 0,25 ? 11,5 [1010 | 41 0,50 | 60 10 8 104 ) 33,7 | 06,17 35 | 12,7 | 11 |1011 | 50 0,50 | 65 12 9 27 ) 38 0,20 293 | 20 13 |1012 | 45 0,51 | 45 8 8 32 biscuits | 40 0,15 65 | 16,2 | 11 |1013 | 45 0,50 | 65 12 9 s. part. 1026 » 37 0,14 68 | 22,7 | 11,5 |1014 | 42,7 | 0,46 | 50 11 7 29 » 39,9 | 0,14 80 | 18 12,5 |10235| 33 0,23] 265 12 9,5 0a ) 28,6 | 0,11 62 | 33,5 | 13 46 | 37 0,25 | 27 10 8 1024 ) 36 0,15 65 | 18,5 | 15,3 42 | 35 0,25 | 10 Ò 7 91 ) 31 0,12 90 | 23,8 | 15 98 | 39 0,27 | 25 11 8 28 » 39 0,15 | 105 | 24,7 | 15,3 99 | 41 0,222 027 9 7 1025 ) 36 0,12 45 | 15 12,4 97 | 42 0,26 | 22 11 8,9 30 » 42 0,20 | 100 | 24 13,3 96b| 43 0,25 | 31 12 9 31 ) 39 0,14 | 100 | 27 15,3 99b| 42 0,27 | 23 9 8 » > CONCLUSIONS GENERALES 1. Le developpement de la glande salivaire et son dimorphisme sexuel chez le rat. La glande sous-maxillaire chez le rat présente des tubes séreux d’une activité plus intense chez le mäle (fig. 2 D) que chez la femelle, offrant un dimorphisme histologique dans les deux sexes. GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 579 Dans le développement de la glande salivaire, le dimorphisme ne se remarque qu'après le 56€ jour; jusqu’alors, cette glande présente encore des formations tubuleuses d’un stade non différencié et infantile, avec extrémités bourgeonnantes non différenciées. Les cellules de cette partie se développent plus rapidement chez le mâle. Elles deviennent turgescentes et les cellules sont bourrées de granules de sécrétion, ce qui refoule les noyaux à la partie basale, dès le 68€ jour chez le mâle. La femelle présente une différenciation plus lente du cul-de-sac sécréteur dont les cellules restent toujours d’une dimension réduite, et moins chargées de granules par rapport au mâle. Chez la femelle adulte, dans la plupart des acini séreux, les noyaux occupent toujours une situation médiane formant le segment intermédiaire qui est rare ou absent chez le mâle adulte. De plus, on remarque chez ce dernier un rapport des tubuli aux acini et un diamètre moyen des tubes, supérieurs à ceux de la femelle. 2. Action des gonades. Puisque ce dimorphisme est avant tout sexuel, 1l convient de vérifier le rôle de l'hormone testiculaire dans le développement de la glande sous-maxillaire. Dans mes expériences de castration, on remarque que l’absence de testicule n’a pas empêché la différen- ciation dans le sens mâle de la glande salivaire. Mais elle provoque un ralentissement dans le développement de celle-ci (fig. 1C). Cependant la glande ne prend pas l’aspect du type femelle, ce qui peut être dû à une activité androgène compensatrice de la surrénale. Mile Ponse a vu une atrophie complete chez les castrats surrénalectomisés. D’autre part, les femelles castrées présentent des glandes sali- vaires identiques à celles des femelles entières; ce ne sont donc pas des hormones ovariennes qui inhiberaient le développement des tubes séreux (fig. 1 D). 3. Action de l’hypophyse. L’hypophysectomie chez des rats des deux sexes, pratiquée par P. C. Lesronn et B. Grap, ainsi que par Mle K. Ponse, montre une atrophie considérable de la glande salivaire. Cette dégénérescence porte surtout sur le segment sécréteur; elle est corrigée par l’administration de thyroxine (LEBLoND). Donc 580 P. MOSTACHFI l’hypophysectomie agit sur cette glande, principalement en rendant inactive la thyroïde. 4. Action goitrigene du soja. Depuis les travaux de Mc. Carrison (1934) on connaît la nature goitrigène du soja. En 1939 ScHARLESS, PEARSON et PRATO ont obtenu des goitres hypofonctionnels au bout de sept semaines de régime. Ces auteurs avaient employé un régime nutritif assez riche, composé de farine de soja, de levure de bière, de sucre, de graisse sous forme de beurre, de chlorure de sodium et de carbonate de calcium. De plus, ils ont montré que l’action goitrigène du soja est inhibée lorsqu'on augmente la dose d’iode dans la nourriture. Ainsi une dose deux fois plus forte que la dose normale, soit 2000 y par 1000 calories de nourriture, empêche complètement la réaction hypofonctionnelle de la thyroïde. Ces auteurs ont observé que la farine de soja traitée par l’éther, l’acétone ou la vapeur d’eau chaude, perd son caractère goitrigene. Ceci montre que le principe goitrigene du soja est de nature lipidique !. D'autre part, ErsHoFF (1949), travaillant sur le développement des rats impubères en fonction de l’activité thyroïdienne, confirme la nature antithyroïdienne de l’huile de soja. Dans mes trois séries d'expériences, le soja était employé sous forme de tourteau dégraissé fourni par différentes maisons. La réaction de la thyroïde est tout à fait semblable dans les trois séries d’animaux. Elle commence dès le 14€ jour et, au bout du 60€ jour, on remarque des goitres ayant trois à quatre fois le poids de la thyroïde normale (fig. 2 A). Ces glandes sont formées d’un amas de vésicules en collapsus caractéri- sées par des cellules exagérément hypertrophiées, d’un aspect cytologique hyperactif d’une part, et d’une absence totale de colloïde d’autre part. De plus, les gouttelettes colloides intra- cellulaires et les striations basales ont completement disparu. Done le soja possede un principe fortement goitrigene se trouvant dans le tourteau degraisse. Ainsi la nature chimique du principe goitrigène est encore inconnue et ne semble pas devoir être exclu- sivement rattachée à la partie lipidique. On note chez ces animaux * Il semble que le facteur goîtrigène présent dans le soja agisse comme les thiocyanates avant tout sur la fixation des iodures dans la cellule thyroïdienne et non par une inhibition du mécanisme ultérieur de métabolisation organique de l’iode. GLANDES SOUS-MAXILLAIRES DU RAT 581 que la glande sous-maxillaire est du type femelle et même, dans la plupart des cas, le rapport des tubuli sereux aux acini muqueux est inférieur à celui des femelles. Ceci met en évidence la part active de la thyroïde dans le développement et la répartition des tubes séreux dans la glande salivaire. En effet, ’hypofonctionnement de la glande thyroïde amène une régression dans la portion tubuleuse de la glande salivaire allant jusqu’au type femelle et au delà. Done, en confirmant l'hypothèse de LEBLOND et GRAD, on peut dire que le développement du composant tubuleux de la glande sous-maxillaire chez le rat mâle est sous l’influence simultanée de Phormone testiculaire et de l’hormone thyroidienne. Un facteur goitrigene non lipidique a été mis en évidence dans le tourteau de soja, qui provoque l’involution des tubes séreux de la glande salivaire par hypothyroidie. BIBLIOGRAPHIE Arvy, L. et M. Gage. 1950. Action de la thyroidectomie et de l injection de thyroxine sur la glande sous-maxillaire de la souris mäle albinos. C. R. Acad. sc. 18: 1611. — Ch. DeBray et M. Gage. 1950. Action de la thiouree sur la glande sous-maxillaire du rat albinos. C. R. Soc. biol. 144: 111. — et M. Gage. 1950. Action du rachitisme experimental sur la glande sous-maxillaire du rat albinos. C. R. Acad. sc. 230: 576. — et M. Gase. 1950. Action du rachitisme experimental sur la glande sous-maxillaire de la souris albinos. C. R. Acad. se. PSOE WOE — et M. Gage. 1950. Action des injections de thyroxine et de folli- culine sur la glande sous-maxillaire de la souris femelle albinos. C. R. Acad. sc. 230: 2333, n° 6. CHAMORRO, A. 1942. Absence d’action androgène de l’acetate de désoxicor- ticostérone sur la zone X et sur la sous-maxillatre de la souris. C. R. Soc. biol. 136: 489. — 1946. L'action androgene stimulante des extraits gonadotropes sur l'ovaire. C. R. Soc. biol. 140: 25-27. — 1943. Sécrétion de substance androgène par Vovaire de la souris normale, sous l’action d'extrait gonadotrope équin. C. R. Soc. biol. 137: 108-109. CHAULIN-SERVINIÈRE, J. 1942. Sur les variations de la morphologie cellulaire dans le segment tubuleux de la glande sous- mazxillaire de la souris. C. R. Soc. biol. 138: 262-64. 582 P. MOSTACHFI CHAULIN-SERVINIERE, J. 1942. Sur les varıations de la morphologie cellu- laire dans le segment tubuleux de la glande sous-maxillaire de la souris. C. R. Soc. biol. 136: 262-64. — 1942. Castration et glande sous-mazillaire de la souris femelle. C. R. Soc. biol. 136: 335-336. ErsHoFF, B. H. 1949. Productive effects of soybean meal for the immature hyperthyroid rat. J. Nutrition. 39: 259-281. FEYEL-CABANES, T. 1947. L’action du cholestérol sur la glande tubuleuse de la sous-maxillaire de la souris mâle castrée. C. R. Soc. biol. 141: 331-333. GABE, M. 1950. Action de la thyroxine sur la glande sous-maxillatre du rat hypophysectomisé. C. R. Acad. sc. 230: 1317. — 1950. Action de la vit. P. (C2) sur la glande sous-mazillaire du rat albinos. C. R. Soc. biol. 144: 90. Harvey, H. 1952. Sexual dimorphism of submaxillary glands in mice in relation to reproductive maturity and sex hormones. Physiological zoology. XXV, 3: 205-222. HaywarD, J. W. and F. H. Harner. 1941. The supplementary effect of cystine and methionine upon the protein of raw and cooked soybeans as determined with chicks and rats. Poul. Sci. 2022139: JUNQUEIRA, L. C. U., M. RagınovitcH and A. Fasar. 1948. 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NEF, Beobachtungen’ aber den Benue. des Schlafplatzes Vin Star (Sturnus vulgaris L.). (Mit 3 Textabbildungen.) : W. GEIGER, Elektronenoptische FN hanes am Salmonideusperma. (Mit 4 Textabbildungen.) ARRE O. PucHTA und J. SEILER, Die Entwicklune des I tetes bei triploiden Intersexen von Solenobia triquetrella. (Lepid. Psychidae). . P. S. CHEN und E. HADORN, Zur Stoffwechselphysiologie der Mutante letal-meander (are von Drosophila tel en 6 Textabbil- dungen.) : 3 Je KALIN, Zur Coma dini der end (Mit 6 le N R. MATTHEY, Deux contributions de la a a la Pevevemapiane des Microtinés Ä H. MORGENTHALER, a über die Liablage von Triton alpe (Mit 2 Textabbildungen. DE MEN U. RAHM, Beobachtungen an den SES Maris nio und Manis longicaudata der Elfenbeinküste. (Mit 2 Textabbildungen.) P. D. NieuwKoopP, Die neurale Induktion bei ADI DIST: Autonomie und Abhängigkeit als Leitprineipien. x ; COURS idle Pie LAI Karl GOsswALD, Zur Kastenbestimmung bei een. Charles TABAN, Quelques problèmes de Reno chez les Urodèles. (Avec 60 figures dans le texte.) REA Georges DuBoIs, Les Trématodes de Chiroptères Hie i les Villy ln Etude suivie ‘d’une revision du sous- genre Prosthodendrium Dollfus 1937 (Leeithodendriinae Lühe). (Avec 10 figures.) Emile GUYÉNOT et Alexander YANOVSKY, Regression et Rui des excroissances nuptiales de Bombina variegata di Oe 17 figures dans le TEEN. AR ACHES ER Pezechgpour MOSTACHFI, Dar oui el ee ange: sous-maxillaires du Rat. Ses relations avec la thyroïde et l’action ee du a 2 figures dans le texte.) ee: 507 939 PUBLICATIONS DU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE En vente chez GEORG & Cie, libraires à Genève. CATALOGUE DES INVERTEBRES DE LA SUISSE Fasc. 1. SARCODINES par E. PENARD Fr. 12.50 Fasc. 2. PHYLLOPODES par Th. STINGELIN » 12.50 Fasc. 3. ARAIGNEES par R. DE LEssERT 2.40. Fasc. 4. ISOPODES par J. CARL » 8— Fasc. 5. PSEUDOSCORPIONS par R. DE LEssERT #11050 Fasc. 6. INFUSOIRES par E. ANDRÉ » 18.— Fasc. 7. OLIGOCHETES par E. Picuer et K. BretscHER » 18.— Fasc. 8. COPEPODES par M. Tuitsaup » 18.— Fasc. 9. OPILIONS par R. DE LESSERT » 11.— Fasc. 10. SCORPIONS par R. DE LESSERT pini 3.50 Fasc. 11. ROTATEURS par E.-F. WEBER et G. MonTET » 36.— Fasc. 12. DECAPODES par J. Cari » 11.— Fasc. 13. ACANTHOCEPHALES par E. ANDRÉ » 1.— Fasc. 14. GASTEROTRICHES par G. Monter » 18.— Fasc. 15. AMPHIPODES par J. CARL » 12.50 Fasc. 16. HIRUDINEES, BRANCHIOBDELLES et POLYCHETES par E. ANDRÉ di 19.50 Fasc. 17. CESTODES par O. FuUHRMANN » 30.— Fasc. 18. GASTEROPODES par G. Mermop » 55.— LES OISEAUX DU PORT DE GENÈVE EN HIVER par F. DE SCHAECK Avec 46 figures dans le texte. Fr. 7.— En vente au Muséum d’Histoire naturelle de Genève. CATALOGUE ILLUSTRE DE LA COLLECTION LAMARCK appartenant au MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 1Te partie. — FOSSILES 1 vol. 4° avec 117 planches. Fr. 300.— IMPRIMÉ EN SUISSE 2 | ‚ar ; at tat 7 i AN 24 Le: n #t i Er; pae a Re PE Aid fr ‘5 Pag == Pre ì di A i L ' , VE Si © * be “4 . i ae. | a } 17e EA} z si ‚ * è Fa TALIA (hai Ò “ Lo “a i 4 x à Ÿ u *. Lg 1 i u 1 Na i e À 1 ; i LA N ’ fi a x = \ x . a Ra . È: 5 A ta % 3 2 L Uni cs ay , Ba È sì, 4 è 4 i ö ar j 5 LL A » \ 3 3 . Sy, A 1 | 2 % . i 4 Lied 5 we " più ‘ N ‘ al, © at er + 7 | o ‘ ye Oar al A J 24 al 4 x (RCA DU Le | UP. pin rife by “A of! f RN ag tt Ber AU? vi a Li ON (CA P° Dato CAES À | the ee dF Sy"? Ni 7 7 be fa We RT Lean a HAT HR ‘ ta) ty LA + HAV, bi MA Sur; di 1108, \ Les | As PAR AH COURS 2 We LI dI e pi Patti et, à ’ e TRAIN A heey AY ol tal TLT FG ey ee ak bd IL; ARLES a" te ’ i Ù utd Ae a r a “vi ? ' n u “ a LT + Tome 62 Fascicule supplémentaire Novembre 1955 REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE ANNALES DE LA SOCIETE SUISSE DE ZOOLOGIE ET DU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE MAURICE BEDOT fondateur PUBLIEE SOUS LA DIRECTION DE EMILE DOTTRENS reeieur du Museum d’Histoire naturelle de Genève AVEC LA COLLABORATION DE GASTON MERMOD Conservateur de zoologie et malacologie et HERMANN GISIN Conservateur des arthropodes TRI" = de tte Pu TA Zane OF co; ESS (A 4s SUSONIAN, or GENEVE IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG 1955 REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE Tome 62. Fascicule supplémentaire. Pages No 1. Jean G. Baer. Revision critique de la sous-famille /diogeninae Fuhrmann 1907 (Cestodes: Davaineidae) et étude analytique de la distribution des espèces. Avec 33 figures dans le texte. 3 N° 2. Jacques DE Beaumont. La stylopisation chez les Sphecidae. Avec 13 figures dans le texte. 102 eee 51 No 3. Eugène Binper. Mollusques nouveaux de Côte d’Ivoire. Pro- - | sobranches d’eau douce. Avec 18 figures dans le texte. 73 No 4. Vera BiscHLER. Une forme particulière de surdimutité avec blepharophimose et dystopie des points lacrymaux infe- rieurs, synophris, albinisme partiel et hypoplasie du stroma irien (Syndrome de Klein- We Avec 6 figures damsnlerkexter er ee Je eae 83 N° 5. D. Bovet, F. Bovet-Nitti, G. P. CANTORE, G. C. Casinovi, VY. G. Lonco, G. B. Marini BETToLo, L. Renzi et E. F. Rocers. Sur un nouveau principe contracturant isolé de la Méduse Rhizostoma pulmo L. (Avec 2 figures dans le CORTON ONE 94 N° 6. E. Dorrrens. Acclimatation et hybridation de Corégones. Avec 3 figures et 2 tableaux dans le texte i REM Li No 7. Anne M. Du Bois et Simone Ducommun. Développement et teneur en glycogene du reas de cobaye. Avec 3 eu danusnleriextem ey Spr de PA EN UNS. co. ci RSS NOs Sa. BHGEIeY. bec tho sur les Phacocheres du Tanganyika. Avec 22 figures en 11 planches. .. "4. RIS No 9. G. ne Harrer. L’isolement du symbiote intracellulaire de la Blatte (B. germanica) (note préliminaire) . .„ NTIC" N° 10. Vassili Kiortsis. Le territoire embryonnaire de la patte anté- rieure du Triton étudié par les a her Avec 8 figures dans le texte . . . . ) TES 174 (Voir suile page 3 de la couverture) Prix de Pabonnement: Suisse Fr. 60.— Union postale Fr. 65.— (en francs suisses) x Les demandes d'abonnement doivent être adressées a la rédaction de la Revue Suisse de Zoologie, Muséum d'Histoire naturelle, Genève EMILE GUYENOT Professeur à l’Université de Genève Membre de l’Institut de France Ce fascicule supplémentaire est un hommage au Professeur D" Emile Guyénot. Ses élèves, auxquels se sont joints, en souvenir de leur séjour a Genève, les professeurs A. Portmann, Bâle, et J.-G. BAER, Neuchatel, sont heureux de lui apporter, à l’occasion de son 70€ anniversaire, ce témoignage de leur sympathie et de leur admiration. Kitty Ponse, Station de zoologie expérimentale, Université, Genève Oscar SCHOTTÉ, Amherst College, Mass., U.S.A. Vera BiscHLER, Clinique ophtalmologique de l’Université, Genève Robert MATTHEY, Institut de zoologie, Université, Lausanne Anne-Marie DuBois, Institut d’histologie, Ecole de médecine, Genève Jacques DE BEAUMONT, Musée zoologique, Lausanne Rudolf Griay, Institut tropical suisse, Bale Emile Dortrens, Muséum d’histoire naturelle, Genève Anna MoszxowsxA, Laboratoire d’histophysiologie du Collège de France, Paris Daniel Bover et F. Bover-Nırrı, Istituto superiore di sanita, Roma Renée Dovaz, Station de zoologie expérimentale, Genève Eugène Binper, Muséum d’histoire naturelle, Genève Marko ZALoKAR, Yale University, New Haven, U.S.A. Willy TAILLARD, Clinique orthopédique du Balgrist, Zurich Robert VEYRAT, Institut pathologique, Université, Genève Luc THÉLIN, Station de zoologie expérimentale, Genève Vassili Kıortsis, Institut de zoologie, Université, Genève Charles TABAN, Clinique psychiätrique, Bel-Air, Genève Gerard DE HALLER, Institut de zoologie, Université, Genève. Odette LiBERT, Station de zoologie expérimentale, Genève Doris WEIHS, Station de zoologie expérimentale, Genève Pierrette JEANNERET, Station de zoologie expérimentale, Genève Etienne CHAROLLAIS, Station de zoologie expérimentale, Genève Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 1 ts a LE ene 4 ul Vs “son Rat AU DT DI INTENTA, OSS “a «ins «anna 3071 et 1! uray ioe Te al ata pit , ART AMENO Ci À. = vi è ehren: pal. 56 { joey tT 4 re A DA SLI „ul th A ] à È # i L “a EN \ = we es n Pa nici ì N REVUE SUISSE, DE, ZOOLOGIE Tome 62, Fascicule supplémentaire — Novembre 1955. No 1. Jean G. Baer. Revision critique de la sous- famille /diogeninae Fuhrmann 1907 (Cestodes: Davai- neidae) et étude analytique de la distribution des espéces. Avec 33 figures dans le texte. (Institut de Zoologie, Neuchatel.) L , A = > la A Travail dédié au professeur Emile Guyénot a l’occasion de son 70€ anniversaire, en témoignage d'estime et d'amitié. SOMMAIRE Introduction . BREIL. PEUR Revision des espèces et des genres . Le genre Ascometra Cholodkowsky Ascometra vestita Cholodkowsky 1912 | Ascometra gutterae (Baylis 1914) nov. comb. Ascometra i (Fuhrmann 1909) nov. comb. Le genre Chapmania Monticelli . . Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853) Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943 . Chapmania tapıka (Clerc 1906) "Chapmania tauricollis (Chapman 1876) Le genre Otidiotaenia Beddard . . EEE Otidioiaenia conoideis (Bloch 1782) nov. comb. Otidiotaenia macqueent (Woodland 1930) nov. comb. | Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904) nov. comb. . Le genre Sphyronchotaenia Ransom . . . Sphryonchotaenia uncinata Ransom 1911 Unite morphologique de la sous-famille /diogeninae Cle de determination des genres et des especes . Repartition des especes chez les hötes Conclusions Résumé . Bibliographie . HN HN IE Pr D Rn OO — 4 J. G. BAER INTRODUCTION La sous-famille /diogeninae sensu FUHRMANN (1932) nec Lopez- NEYRA (1954), renferme cinq genres et vingt et une espèces. Le caractère propre à cette sous-famille est de posséder un organe parutérin qui fait son apparition dans les segments mûrs et à l’intérieur duquel sont accumulés les œufs. La totalité de ceux-ci se trouve ainsi protégée par une capsule de parenchyme de nature fibreuse, au moment où le segment gravide, détaché, est expulsé. Comme les hôtes hébergeant ces Ténias appartiennent à des groupes d’Oiseaux relativement circonscrits, spécialisés par leur biologie et, pour certains du moins, isolés sur des continents distincts, il nous a paru intéressant de chercher à établir l’évolution des espèces de Cestodes et d’examiner la portée éventuelle des conclusions sur l’évolution des hôtes eux-mêmes. Toutefois, une étude de ce genre ne peut porter des fruits qu’à la condition d’être basée sur des données précises ainsi que sur la structure détaillée des Ténias en question. Il est indispensable d’avoir recours aux matériaux originaux pour ne pas être obligé de devoir se fier aux seules descriptions contenues dans la littérature helminthologique. Nous insistons d’autant plus sur cette nécessité qu'il existe une tendance actuelle a créer non seulement des espèces mais encore des genres basés sur les travaux des auteurs dont les descriptions sont souvent insuffisantes ou incomplètes. Cette façon de concevoir la révision taxinomique introduit dans les principes de classification une incohérence qui ne cesse de s’accroître et qui finira par masquer complètement les affinités véritables des genres entre eux. Le genre /diogenes Krabbe vient d’être révisé par Manon (1954) sur la base des matériaux originaux. Depuis la parution de ce travail, une seule espèce nouvelle, /. mahonae Baer 1955 y a été ajoutée. Nous utiliserons les conclusions de cette étude dans la discussion générale (p. 39). SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 3) REVISION DES ESPECES ET DES GENRES LE GENRE Ascometra CHOLODKOWSKY. Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. Syn. Inermicapsifer otidis Meggitt 1927. Multicapsiferina otidis (Meggitt), Joyeux et Baer 1949. Sobolovenia otidis (Meggitt), Spassky 1951. Chapmanıa vestita (Cholodkowsky), Lopez-Neyra 1954. Chapmania tapika (Clerc), Lopez-Neyra 1954. Hotes: Chlamydotis u. undulata (Jacq.), Ch. u. macqueentii (Gray), Lophotis ruficristata (Smith). Distribution: Asie mineure, Afrique. Etant en possession des paratypes de /. otidis Meggitt 1927, il nous a été possible d’étudier de façon complete cette intéressante espece que nous avons d’ailleurs retrouvée dans du matériel prove- nant d’une Outarde du Transvaal. Nous avons également pu examiner deux spécimens bien conservé, récoltés par notre collegue R. Ph. DoLLFus qui les a aimablement mis à notre disposition. Quoique la description originale que CHoLopkowsky (1912) a consacrée à cette espèce, soit accompagnée de quatre figures, aucun auteur ne paraît avoir retrouvé ce Ver. Il est vrai que MeGGITT (1927: 446) le signale chez Chlamydotis undulata (Jacq.) (= Otis houbara Desf.) dans la collection Looss, au Caire et dans laquelle il ne semble y avoir eu que des exemplaires immatures, longs de 5 cm. Apparemment, MEGGITT ne s’est pas rendu compte que dans ce même matériel se trouvait le Cestode qu'il avait lui- même décrit (1927: 319) sous le nom de /nermicapsifer otidis. Nous avons d’ailleurs retrouvé des formes immatures parmi les paratypes de la collection Looss que cet auteur a donné, autrefois, à notre institut. Ascometra vestita est la seule espèce de Ténia, signalée chez POutarde, dont le scolex soit dépourvu de rostre et de crochets. Il est vrai que CHoLopKowsky (loc. cit.: 45) parle d’un rostre rudimentaire, mais celui-ci ne se retrouve plus sur les coupes du HEC > 0 ser Fic. 1-6. Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. 1. Scolex du paratype de J. otidis Meggitt de la collection Looss (matériel mal conservé et gonflé); 2-3. Deux scolex de spécimens récoltés chez Rufotis cristatus, dessinés à la même échelle que la figure 1; 4. Portion d’une coupe horizontale d’un utérus jeune, montrant les ramifications; 5. Scolex d’un spécimen récolté chez Chlamydotis undulata (R. Ph. DoLLrus legit); 6. Segment adulte dont l’atrium génital est évaginé. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 7 scolex. Il s’agit, simplement, d’un état particulier de contraction de la region apicale du scolex (fig. 1-5). Ni CHOLODKOWSKY ni MeGGITT n’indiquent les dimensions des ventouses. Toutefois dans le dessin du scolex publie par l’auteur russe (loc. cıt.: fig. 75) on RSA Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. Portion d’une coupe transversale pour montrer le développement de la musculature. constate que les ventouses sont de grande taille et que le bord exterieur de chacune d’elles présente, vers son milieu, une legere saillie. L’examen de plusieurs scolex nous a montré que chacune des ventouses est munie de deux prolongements musculeux, situés de facon symétrique. Suivant le degré de contraction du scolex, ces prolongements sont plus ou moins saillants mais toujours visibles quoique parfois avec peine lorsque le scolex est fortement contracté. 8 J. G. BAER La longueur totale du Ver atteint 180 à 200 mm. dans les spécimens que nous avons examinés. MEGGITT (loc. cit.: 319) indique 100 à 200 mm. tandis que CHOLODKOWSKY (loc. cit.: 45) observe 80 mm. seulement. Ces différences doivent être mises sur le compte du degré de contraction du strobila dont la musculature longitudinale est particulièrement bien développée. La largeur maximum du strobila est de 4 à 5 mm. Le scolex mesure 460 à 580 u de diamètre et les ventouses, ovalaires, 230 à 297 u sur 190 à 240 u, suivant l’état de contraction. Elles sont munies, chacune, de deux petits prolongements musculaires déjà signalés plus haut. Les pores sexuels alternent très irrégulièrement et l’on observe, dans certains strobila, une tendance marquée vers l’unilatéralité. Ils débouchent vers le milieu du bord latéral du segment. On ne trouve qu’une paire de vaisseaux excréteurs longitudinaux qui sont volumineux et représentent la paire de vaisseaux ventraux, réunis par un gros vaisseau transversal dans chaque segment. Il existe, de chaque côté, un très gros nerf longitudinal qui a 50 à 55 u de de diamètre et qui se trouve immédiatement en dehors et latérale- ment du vaisseau excréteur. La musculature longitudinale est formée de nombreux petits faisceaux irréguliers, disposés sur plu- sieurs couches qui s'étendent presque jusqu’à la cuticule (fig. 7). La musculature transversale forme deux larges bandes de fibres, dorsale et ventrale, délimitant le parenchyme médullaire. Les fibres dorso-ventrales sont très nombreuses et semblent augmenter de volume, en se contractant, dans le voisinage de l’organe parutérin. Les conduits sexuels passent à la face dorsale du nerf et du vaisseau excréteur. Les testicules, de grande taille, sont très nombreux et forment un champ dorsal presque continu (fig. 6). Il y en a 200 a 250 entourant les glandes sexuelles femelles; ils sont disposés sur deux et parfois trois couches. La poche du cirre n’atteint même pas le nerf longitudinal poral dans les segments contractés. Elle mesure 180 à 240 u. de long sur 45 à 36 „u de diamètre. Sa paroi est épaisse, musclée et le cirre n’est pas armé. Dans la partie proximale de la poche du cirre on observe plusieurs boucles du canal déférent, mais il n’y a pas de vésicule séminale interne. En dehors de la poche du cirre, le canal déférent décrit de nombreuses circonvolutions qui sont entourées par de grosses cellules prostatiques. L’atrium génital est très profond et apparaît, dans les segments contractés, sous la forme d’un étroit canal venant déboucher au sommet d’une papille. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 9 Toutefois, lorsque la musculature de l’anneau est relàchée, l’atrium genital peut s’evaginer partiellement ou parfois dans sa totalite, formant une papille saillante sur le bord lateral du segment (fig. 8). Les glandes sexuelles femelles sont à peu pres médianes, la glande vitellogène étant située obliquement par rapport à l’ovaire et plus D > [ll —@—@——@—&6——&€&—@@—@—— u ; "Ag Pc Kress. Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. Portion d’une coupe transversale montrant les rapports de la poche du cirre, du vagin et du canal deferent avec le vaisseau excreteur longitudinal, ventral; Ag- atrium genital; Cd- canal déférent entouré de cellules prostatiques; Mr- muscle rétracteur de la poche du cirre; Pc- poche du cirre; Va- vagin; Vlv- vaisseau excré- teur longitudinal, ventral. près du centre du segment que celui-ci. Le vagin, dilaté dans sa partie proximale pour former un réceptacle séminal plus ou moins fusiforme, passe à la face ventrale de la poche du cirre et débouche dans l’atrium génital en arrière de celle-ci. Toute sa lumière est garnie de soies rigides. L’uterus, ramifié des sa formation, possède une paroi nettement délimitée par une couche de cellules. Il s’étend sur toute la face ventrale du segment mais ne dépasse pas, latérale- ment, les vaisseaux excréteurs. Même rempli d'œufs, l’utérus possède une paroi intacte, quoique les lobulations soient très nombreuses ainsi que l’a fort bien dessiné CHOLODKOWSKY (loc. cit.: fig. 76). Il n’y a jamais formation de capsules utérines comme le prétend MEGaiTr (loc. cit.: 319). Cet auteur a, probable- ment, été trompé par l’aspect très particulier, en coupe optique, des lobes de l’utérus remplis d’ceufs ainsi que par la présence d’une substance granuleuse, contenue dans l’utérus, qui s’étale à la surface des œufs, donnant parfois l'illusion d’une capsule. Même dans les segments gravides où l’organe parutérin est déjà rempli d'œufs, la paroi de l’utérus demeure intacte. Les œufs sont gros, ils ont 10 j.4 kG BARR 64 u de diamètre tandis que l’onchosphère mesure 50 u de diamètre et les crochets de ce dernier, 19 à 23 u. La synonymie que nous avons établie ci-dessus fait clairement ressortir combien il est hasardeux de procéder à des remaniements taxinomiques sans voir les matériaux originaux. En effet, /. otidis dont l'identité avec A. vestita n’avait pas été reconnue jusqu'ici, a été placé, successivement, dans quatre genres distincts et dont un même, à savoir Sobolovenia Spassky fut créé spécialement pour cette espèce. La présence d’appendices musculaires sur les ventouses exclut ce Ténia du genre Chapmania auquel Lopez-NEYRA (loc. cit.: 49) a voulu l’assimiler. Il est vrai, toutefois, qu’au point de vue de l’anatomie des organes sexuels, Ascometra est nettement apparenté à Ch. tapika et nous reviendrons sur ce point dans la suite. La nouvelle description de À. vestita et, notamment, la structure particulière du scolex et des ventouses, fait ressortir l’identité du genre Octopetalum Baylıs 1914 avec le genre Ascometra. Rappe- lons que Bay tis (1914: 414) avait créé ce genre pour une nouvelle espèce de Cestode trouvée chez une Pintade et classée par lui dans la sous-famille des Paruterininae Fuhrmann 1907 dans laquelle, d’ailleurs, CHOLODKOWSKY avait également logé le genre Ascometra. Plus tard, une deuxième espèce parasite de Pintade, O. longicirrosum Baer 1925 fut attribuée à ce genre et reconnue, dans la suite, par FUHRMANN et BAER (1943), comme étant identique à Rhabdo- metra numida Fuhrmann 1909. Par conséquent, ces deux espèces devront être transférées dans le genre Ascometra et inclues dans la sous-famille des /diogeninae avec les diagnoses suivantes. Ascometra gutterae (Baylıs 1914) n. comb. Syn. Octopetalum gutterae Baylis 1914. Hötes: Guttera e. edouardı (Hartl.), Numida meleagris coronata Gurney, N. m. marungensis Schalow. Distribution: Congo belge, Nyassaland, Transvaal. Longueur totale 90 mm. avec une largeur maximum de 2 mm. Le scolex mesure 640 à 700 u de diamètre et les ventouses, 298 à 320 p sur 250 à 270 u. Les pores sexuels alternent irrégulièrement SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 41 et débouchent près du milieu du bord latéral du segment. Il existe un très petit vaisseau excréteur dorsal que BAYLIS n’a pas observé et qui disparaît d’ailleurs dans les segments mürs. Les glandes sexuelles femelles sont médianes, entourées, comme chez À. vestita, par les testicules (fig. 9). Ceux-ci sont au nombre de 50 à 60. La poche du cirre mesure 228 à 274 u sur 45 „ et, dans des segments très allongés, peut atteindre même 360 u de long. Les œufs ont 80 à 100 u de diamètre et l’onchosphère, 45 u. — Fre. 9. Ascometra gutterae (Baylis 1914). Anatomie d’un segment adulte. Ascometra numida (Fuhrmann 1909). n. comb. Syn. Rhabdometra numida Fuhrmann 1909. Octopetalum longicirrosum Baer 1925. Unciunia sudanea Woodland 1928, Baylis 1934. Octopetalum numida (Fuhrmann 1909), Fuhrmann et Baer 1943. Hotes: Numida m. meleagris (L.), N. m. macroceras Erlang., N. m. maxima Neum., N. m. reichenovi Ogilvie-Grant, Guttera e. edouardi (Hartl.). Distribution: Afrique au sud du Sahara. 12 TIER TBRER Longueur totale 70 mm. avec une largeur maximum de 800 u. Le scolex a 500 à 530 u de diamètre et chacune des ventouses mesure 210 u. Il existe également, chez cette espèce, un étroit canal excré- teur dorsal. Les pores sexuels alternent irrégulièrement et debou- chent vers le milieu du bord latéral du segment dans un atrium Fic. 10. Ascometra numida (Fuhrmann 1909). Anatomie d’un segment adulte. génital profond. La poche du cirre, très longue et étroite, atteint et dépasse de sa portion proximale, la ligne médiane du seg- ment (fig. 10). Elle mesure 400 u sur 34 u et, comme chez l’espece précédente, possède un muscle rétracteur. Les testicules, au nombre d’une cinquantaine, sont disposés comme chez les autres espèces mais il n’y a pas de testicules en avant du canal déférent et de la poche du cirre. L’uterus est fortement lobé et les œufs ont 96 u de diamètre tandis que l’onchosphère mesure 27 à 32 u de diamètre (fig. 11). Il est possible, maintenant, de préciser la diagnose du genre Ascometra qui renferme désormais trois espèces. Q à Z EAA Z ta FH =" a A 2 Ya N XD pa & DA N LAS à LI DI CA 2? N J \ Ft À Ss SY ; - dE SLI UA LI ST linea ie Ascometra numida (Fuhrmann 1909). Un segment gravide dont tous les ceufs ont passé à l’intérieur de l’organe parutérin. L’uterus, vide, apparaît nettement ramifié et les vaisseaux excreteurs longitudinaux, ventraux, très dilatés, paraissent aboutir dans une ampoule qui représente le vaisseau excréteur transverse. 14 J. G. BAER Diagnose du genre Ascometra Cholodkowsky 1912 (syn. Znermi- capsifer Janicki 1904 p.p., Octopetalum Baylis 1914, Multicapsiferina Fuhrmann 1921 p.p., Sobolevina Spassky 1951, Chapmania Monti- celli 1898 p.p.). /diogeninae à scolex inerme et à ventouses munies chacune de deux papilles musculaires symétriques. Pores sexuels alternant irregulierement; conduits sexuels passant à la face dorsale du vaisseaux excréteur et du nerf. Musculature du strobila bien développée. Vaisseaux excréteurs dorsaux absents ou existant seu- lement dans les segments jeunes du strobila. Glandes sexuelles femelles médianes; utérus ramifié, persistant, se vidant dans un organe parutérin dans les segments gravides. Testicules nombreux, entourant les glandes sexuelles femelles. Parasites d’Oiseaux. Espèce type: Ascometra vestita Cholodkowsky 1912. Autres espèces: À. gutterae (Baylis 1914); A. numida (Fuhrmann 1909). Gwynn et HamiLton (1935) ont découvert dans la cavité du corps d’un Criquet, Nomadacrıs septemfasciata Serv. au Tchad, des cysticercoides inermes dont les ventouses présentaient deux papilles musculaires. Un seul Criquet sur plusieurs centaines disséqués s’est trouvé être parasité. Les larves enkystées mesuraient, avec le kyste, 1,6 mm. sur 800 y tandis que le cysticercoïde lui-même n’avait que 600 u de long et 300 u. de large. Consulté par les auteurs cités, BAYLIs pense qu'il s’agit de larves du genre Octopetalum et, par conséquent, de Ascometra !. Il est intéressant de remarquer que les auteurs cités (loc. cit. : 554) ajoutent à la liste des Oiseaux prédateurs de Criquets et dans laquelle ne figurent pas les Pintades, que ces Insectes «may form an important item in the diet of some of the bustards which occur in this area ». LE GENRE Chapmania MontIcELLI 1893. Après étude d’un matériel considérable, nous ne maintenons dans le genre Chapmania plus que quatre espèces, à savoir, Ch. bra- 1 Nous avons observé, parmi les Cestodes récoltés chez une Pintade au Congo belge, de nombreuses et très petites formes immatures. La plus petite n’avait que 240 u de long avec un seul segment à peine ébauché. Le scolex mesurait 206 & de diamètre et les ventouses, munies des appendices carac- téristiques, 100 u sur 91 u. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 15 chyrhyncha (Creplin), Ch. macrocephala Fuhrmann, Ch. tapıka (Clerc) et Ch. tauricollis (Chapman). Le Ver signalé récemment par Baer et Farin (1955) sous le nom de Ch. pinguis (Fuhrmann) a été transféré dans le genre Schistometra Cholodkowsky vu que l'examen du scolex a révélé l’existence sur les ventouses, de papilles musculaires. Les quatre espèces sont décrites ci-dessous. Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853). Syn. Taenia brachyrhyncha Creplin 1853. Davainea brachyrhyncha (Creplin) Fuhrmann 1908. Chapmania brachyrhyncha (Creplin) Fuhrmann 1932. Höte: Cariama cristata (L.). Distribution: Bresil. Il est curieux de constater que cette espèce, connue depuis un siècle, n’a jamais été décrite depuis que CREPLIN (1853: 64) 1 la mentionne pour la première fois. En relisant cette description, nous en avons retiré l'impression que le matériel examiné par CREPLIN et qu'il avait recu du Brésil de BURMEISTER, renfermait deux espèces et non une et qu’à côté du 7. brachyrhyncha se trouvait également le Cestode décrit, bien plus tard, sous le nom de /diogenes horridus Fuhrmann 1909. Toutefois les préparations que nous possédons dans nos collections et qui ont été faites avec le matériel original de CREPLIN, correspondent à d’autres Cestodes de Cariama provenant également du Brésil. La longueur totale est de 100 à 150 mm. et la plus grande largeur, 2 mm. Le scolex mesure 530 à 585 u de diamètre et porte quatre ventouses saillantes, circulaires, qui ont 183 à 229 u de diamètre. Le rostre mesure 229 à 274 u de diamètre et porte environ 400 à 500 crochets, disposés suivant deux couronnes, et qui ont 15 à 17 u de long (fig. 12). La forme des crochets est du type habituel pour les Davainéidés, cependant, la garde du crochet est plus incurvée que d'habitude. Les crochets sont implantés suivant 1 Le travail de CREPLIN a paru en 1853 dans les Comptes rendus de la Société des naturalistes de Halle, mais le tiré à part ne fut publié qu’en 1854. Par conséquent, c’est la première date qui doit être retenue pour la description originale. | ib "| = | IIS 17 Fic. 12-17. 12. Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853). Scolex; 13-14. Chapmania tapıka Deux scolex avec rostres partiellement évaginés; 15-16. Chap- (Clerc 1906). mania macrocephala Fuhrmann 1943. Deux scolex avec rostres évagines ; 17. Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853). Anatomie d’un segment adulte. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 17 une ligne festonnee dont les boucles sont symétriques par rapport aux faces dorsale et ventrale du scolex. La musculature longitudi- nale est tres bien developpee, formee par plusieurs couches de grosses fibres, réunies par faisceaux irréguliers situés à la limite du parenchyme médullaire. Les pores sexuels sont unilatéraux. Les conduits sexuels passent à la face dorsale du nerf et du vaisseau ventral. Il n’y a pas de vaisseaux excréteurs longitudinaux dorsaux. La poche du cirre est longue, elle atteint et, parfois même, dépasse, le vaisseau excreteur poral. Elle mesure 320 a 340 u de long sur 100 à 105 u de diamètre (fig. 17). Le canal deferent est fortement enroulé sur lui-même, en dehors de la poche du cirre, où il est entouré par des cellules prostatiques. Il y a environ 100 a 120 testi- cules qui se trouvent en arrière et sur les côtés des glandes sexuelles femelles ainsi qu’en avant de celles-ci dans la moitié antiporale du segment. Le vagin chemine à la face ventrale de la poche du cirre et se dilate dans sa partie proximale pour former un réceptacle séminal. La lumière du vagin est tapissée de courtes soies rigides. Les glandes sexuelles femelles ne présentent rien de particulier. L’uterus, fortement lobe, s’etend dans tout le segment, en arrière de l’organe parutérin. Les œufs ont 80 u de diamètre tandis que Ponchosphére ne mesure que 45 u avec des crochets longs de 23 u. Ne disposant pas d’anneaux gravides, détachés, nous n’avons pas vu les œufs à l’intérieur de l’organe parutérin. Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943. Hotes: Neotis denhami jackson: Bann. (= Neotis cafra (Licht.)), Lissotis m. melanogaster (Rüpp.). Distribution: Angola, Congo belge. La longueur varie de 300 a 350 mm. et la plus grande largeur de 3 à 3,9 mm. Les derniers segments du strobila, prêts à se détacher, sont plus longs que larges tandis que tous les autres segments sont plus larges que longs ou carrés. Le scolex, de grande taille, a 900 u à 1,3 mm. de diamètre suivant que le rostre est évaginé ou non. Les quatre ventouses sont relativement petites et inermes, mesurant 260 à 330 u de diamètre. Le rostre, ovalaire, mesure 900 u à 1,7 mm. de diamètre, sur 650 à 800 u de long. Il porte une double couronne d'environ 1400 crochets longs de 12 à 13 u, implantés suivant une Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 2 18 ie (Cg IMIDE ligne festonnée (fig. 15-16). Toute la base du rostre, en arriére des crochets, est recouverte de petites épines. La musculature longitudinale consiste en de tres nombreuses fibres qui occupent presque tout le parenchyme cortical et ne .... | oo lie Alle. Fic. 19. 18. Chapmanıa macrocephala Fuhrmann 1943. Coupe transversale pour montrer les faisceaux irreguliers de la musculature longitudinale; 19. Chap- mania tauricollis (Chapman 1876). Coupe transversale montrant les gros faisceaux formes par la musculature longitudinale. forment des faisceaux réguliers qu’à la limite de celui-ci avec le parenchyme médullaire (fig. 18). Les muscles transverses forment deux larges bandes dorsale et ventrale. Les vaisseaux excréteurs longitudinaux, dorsaux, font défaut et les vaisseaux ventraux, très gros, sont réunis par une commissure transversale dans chaque anneau. Les pores sexuels sont unilatéraux et les conduits sexuels passent à la face dorsale du vaisseau excréteur ventral et du nerf. Le nombre des testicules, indiqué par FunrMANN (1943: 459) SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 19 serait de 90 à 100. Toutefois, un nouvel examen du matériel décrit par cet auteur, complété par celui de matériel provenant du Congo belge, nous montre que ce chiffre est un peu trop élevé et qu’il y a, en moyenne, 75 à 80 testicules par segment. La poche du cirre a 335 à 370 u de long sur 60 à 90 u de diamètre. Sa paroi est puissamment musclée. En dehors de la poche du cirre, le canal 77 7 d NT UK —— === > vi Im Eee == DZ a Se Nim I Tr TTI" sO ZI SSSw5ws N - Il 21 Fic. 20-21. 20. Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943. Coupe transversale de la poche du cirre et du vagin, entouré d’un puissant sphincter. Le canal déférent, à l’intérieur de la poche du cirre, est entouré de fibres musculaires ; 21. Chapmania tauricollis (Chapman 1876). Coupe transversale de la poche du cirre et du vagin pour montrer la puissante musculature longitudinale et circulaire de la poche du cirre. deferent, entouré de grosses cellules prostatiques, est fortement enroulé sur lui-même. Dans la portion proximale de la poche du cirre, le canal déférent, enroulé sur lui-même, est entouré d’une gaine de fibres musculaires et le cirre est armé de fines soies. L’atrium génital est profond, à paroi épaisse, s’élargissant à l’endroit où débouchent la poche du cirre et le vagin. Ce dernier s’ouvre au fond d’un entonnoir dont les parois sont tapissées de longues soies et dont la partie la plus étroite est entourée par un gros muscle sphincter. Le vagin est garni de fines soies et se dilate, dans sa portion proximale, en un réceptacle séminal fusiforme (fig. 20). 20 J. G. BAER Les glandes sexuelles femelles sont à peu pres medianes et ne présentent rien de particulier. L’utérus, fortement lobé, refoule les testicules vers la partie postérieure du segment. L’organe parutérin, rempli d'œufs, mesure 488 à 550 u de diamètre. Les œufs ont 78 à 80 u de diamètre et l’onchosphère, 55 à 60 u avec des crochets longs de 22 u. Chapmania tapika (Clerc 1906). Syn. /diogenes tapika Clerc 1906. Chapmania tapika (Clerc 1906) Fuhrmann 1908. Höte: Tetrax tetrax (L.). Distribution: Europe et Asie. La description originale publiée par CLERC (1906: 722) contient de nombreuses contradictions qui nous inclinent à penser que cet auteur a eu affaire à deux espèces au moins. Il dit, en effet (loc. cit.: 723) que les conduits sexuels passent entre les vaisseaux excréteurs. Or, chez toutes les espèces du genre et chez Ch. tapika en particulier, les vaisseaux excréteurs longitudinaux dorsaux font défaut. D’autre part, CLERC affirme que les ventouses sont armées de minuscules épines très caduques, un caractère qui n’a été observé, jusqu'ici, que dans quelques rares espèces du genre Idiogenes. Toutefois, nous considererons que l’étude consacrée par SKRJABIN (1914: 400) à cette espèce, constitue une première révision. Nous avons d’ailleurs retrouvé Ch. tapika, qui paraît absolument typique pour l’Outarde canepetiere, sous le n° 356 du Musée de Vienne. La longueur totale est de 160 à 200 mm. et la plus grande largeur, 2 mm. Le scolex a 400 à 457 u de diamètre et les quatre ventouses, relativement petites, mesurent 188 à 200 u sur 160 u chacune. Le rostre a 160 à 270 u de diamètre et porte une double couronne de 400 à 500 crochets longs de 11 à 13 u. SKRJABIN (loc. cit.: 400) trouve 600 crochets longs de 16 x tandis que CLERC (loc. cit.: 722) n’en a compté que 300, également longs de 16 u. Ces crochets sont implantés suivant une ligne festonnée (fig. 13-14). La musculature longitudinale est relativement moins fortement développée que dans les deux espèces précédentes. On trouve SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 21 que les faisceaux formes de quelques fibres seulement sont repartis sans aucun ordre dans le parenchyme cortical. Il n’existe qu’une seule paire de gros vaisseaux excreteurs longitudinaux ventraux. Les pores sexuels alternent irrégulièrement et debouchent dans le tiers antérieur du bord latéral du segment. La poche du cirre, relativement petite, atteint le vaisseau excréteur poral lorsque le segment est contracté. Elle mesure 220 à 275 u sur 46 à 50 u. On trouve 95 à 120 testicules qui entourent les glandes sexuelles femelles sur trois côtés (fig. 22). Le nombre des testicules évalué par SKRJABIN (loc. cit.) nous paraît nettement trop élevé (150 à 200). Les glandes sexuelles femelles se trouvent dans la moitié porale du segment et la portion distale du vagin est entourée d’un muscle sphincter à l’endroit où le vagin débouche dans Patrium génital, en arrière de la poche du cirre. L’utérus est forte- ment lobé et les œufs mesurent 90 u de diamètre. L’ouchosphere a 50 à 57 u de diamètre. Chapmania tauricollis (Chapman 1876). Syn. Taenia tauricollis Chapman 1876. Taenia argentina Zschokke 1888. Chapmania tauricollis (Chapmann) Monticelli 1893. Davainea tauricollis (Chapman) Fuhrmann 1896. Capsodavainea tauricollis (Chapman) Fuhrmann 1901. Höte: Rhea americana (L.). Distribution: Brésil, Argentine. La longueur de cette espèce atteint 210 mm. et la plus grande largeur, 5 mm. Le scolex a 600 à 680 u de diamètre et chacune des ventouses circulaires, 230 à 280 u de diamètre. Le rostre, large de 250 u, porte une double couronne de 950 à 1100 crochets longs de 10 à 12 u, implantés, comme chez les autres espèces, suivant une ligne festonnée. Le rostre lui-même, en arrière des crochets, est recouvert de minuscules épines. La musculature longitudinale est fortement développée, com- posée de faisceaux de grandeur variable et dont les plus grands sont situés à la limite interne du parenchyme cortical (fig. 19). Les muscles transverses et dorso-ventraux, sont également très bien développés. Il n’y a qu’une seule paire de vaisseaux excréteurs 22 J. G. BAER longitudinaux, réunis, dans chaque segment, par un vaisseau transverse. Les pores sexuels alternent irregulierement et débou- chent au fond d’un atrium génital trés profond, a paroi musculaire. La poche du cirre est de très grande taille puisqu’elle atteint la ligne médiane du segment de sa partie proximale. Elle mesure 550 a 560 u de long sur 90 a 120 u de diamètre. Sa paroi, épaisse de 36 u, est constituée essentiellement par des muscules circulaires à l'extérieur desquels se trouvent des fibres spiralées et longitudinales. Her? Chapmania tapıka (Clerc 1906). Anatomie d’un segment adulte. Le cirre est recouvert, des sa base, de longues et très fines soies. La poche du cirre passe à la face dorsale du vaisseau excréteur tandis que le vagin, d’abord ventral par rapport à la poche du cirre, croise celle-ci à sa face dorsale pour déboucher dans l’atrium génital (fig. 21). L’atrium génital débouche dans la moitié antérieure du bord latéral du segment. Les glandes sexuelles femelles sont médianes. L’uterus est très fortement lobé et nous confirmons entièrement les observations de Bepparp (1915: 439), à savoir qu’à aucun moment les œufs ne se trouvent enfermés dans des capsules ovifères ainsi que l’avait supposé FUHRMANN (loc. cit. : 121, fig. 5) et comme l’a répété SKRJABIN (1914: 399). Il arrive que dans un utérus relativement jeune, les ramifications, vues en coupe, apparaissent isolées avec les œufs qu’elles englobent. Toutefois, une SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 23 série ininterrompue de coupes permet de réfuter l’hypothèse de capsules oviferes (fig. 24). Les œufs ont 65 u de diamètre et les onchosphères 37 à 40 u avec des crochets longs de 18 u. Les anneaux gravides, détachés, ont 5 mm. de long et l’organe parutérin, contenant tous les œufs, a2 mm. de diamètre (fig. 23). > I — I \ N \\ N NI / | Zu / VE) RE EDI 24 Fic. 23-24. Chapmania tauricollis (Chapman 1876). 23. Un segment gravide, détaché, trouvé libre sur le sol; 24. Coupe passant au niveau de l’utérus et de la base de l’organe parutérin. On apercoit, lateralement, les deux nerfs longitu- dinaux ainsi que les deux vaisseaux excréteurs longitudinaux, ventraux. Ces anneaux, une fois expulsés, demeurent mobiles et se déplacent sur l’herbe ainsi que cela nous a été communiqué par le DT FIEDLER qui en a recueilli dans l’enclos des Nandous du jardin zoologique de Zurich. Diagnose du genre Chapmania Monticelli 1893 (syn. /diogenes Krabbe 1867 p.p., Davainea R. Blanchard 1891, p.p., Capsodavainea Fuhrmann 1901, Bertia R. Blanchard 1891, p.p., Bertiella Stiles et Hassall 1902, p.p., Anoplocephala E. Blanchard 1848, p.p., Ophryo- cotyloides Fuhrmann 1920, p.p.) /diogeninae pouvant atteindre une 24 Ti (EI BAER grande taille, segments généralement plus larges que longs sauf les segments gravides. Scolex avec ventouses circulaires et un rostre generalement volumineux armé d’une double couronne de très nombreux crochets, souvent implantés suivant une ligne festonnée. Base du rostre recouvert de minuscules épines très caduques. Pores sexuels alternant irrégulièrement, rarement unilateraux. Con- duits sexuels passant à la face dorsale du vaisseau excréteur ventral et du nerf. Vaisseau excréteur dorsal absent. Glandes sexuelles femelles médianes ou legerement porales. Uterus forte- ment ramifié. Testicules nombreux, entourant les glandes sexuelles femelles. Parasites d’Oiseaux. | Espèce type: Chapmania tauricollis (Chapman 1876). Autres espèces: Ch. brachyrhyncha (Creplin 1853). Ch. macrocephala Fuhrmann 1943. Ch. tapika (Clerc 1906). LE GENRE Otidiotaenia BepparDp 1912. Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782) nov. comb. Syn. Taenia conoideis Bloch 1782. Taenia cuneata Batsch 1786. Schistometra togata Cholodkowsky 1912. Otidiotaenia eupodotidis Beddard 1912. Schistometra conoideis (Bloch) Skrjabin 1914. Schistometra embiensis Cholodkowsky 1915. (1) Schistometra wettstetni Weithofer 1916. Hotes: Otis tarda L. Choriotis arabs (L.), Ch. kori (Burch.), Lophotis ruficristata (Smith), Neotis denhami (Child.), Lissotis melano- gaster (Rüpp.). Distribution: Afrique, Asie. C’est sous le nom de Taenia articulis conoideis que BLocH (1782: 13) décrit des Ténias trouvés par lui chez des Canards ainsi que chez l’Outarde. Toutefois, les Vers représentés par cet auteur (pl. 3, fig. 1) ne correspondent pas a un Cestode de Canard mais bien 1 C’est par erreur que CHoLOoDKOWSKY (1916: 41) attribue cette espèce a DOPPELMAYR. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 25 à une espèce qui se rencontre chez l’Outarde. En outre, BLocH a remarqué que, chez le Ver décrit et figuré, les derniers segments étaient colorés en jaune-orange, ce qu'il attribue à l’action de la bile de l’hôte sur le Ver. Remarquons que CHOLODKOWSKY (1913: 227), Benparp (1918: 195) ainsi que SKRJABIN (1914: 403) ont observé le même phénomène et que le premier de ces auteurs a, en outre, observé la disparition de la couleur dans l’alcool. Par conséquent, en dépit de la description imprecise de BLocH, on peut parfaitement admettre que cet auteur a bien décrit un Cestode d’Outarde sous le nom qui figure plus haut. Batscu (1786: 190) reprenant la description et une partie de l’illustration de BLOCH, nomme ce Ver Taenia cuneata et lui attribue comme hötes, selon BLocx, les Canards et l’Outarde. Deux ans plus tard, SCHRANK (1788: 45) indique Taenia conoidea comme ne se trouvant que chez les Canards. Enfin, RupoLpHi (1810: 123) assimile l’espece décrite par BLocH a 7. infundibulifornis de Goeze (1782), estimant sans doute que les dessins publiés par BLocH étaient insuffisants (ic. mediocr.). Nous nous rallions à opinion émise par SKRJABIN (loc. cit. : 404) et conservons à cette espèce le nom que BLocx lui a attribué le premier en dépit de l’opposition soulevée par CHOLODKOWSKY (1915: 164). Ce dernier affirme qu’il existe, chez l’Outarde, deux espèces attribuables au genre Schistometra, à savoir S. togata Cholodkowsky 1912 et S. embiensis Cholodkowsky 1915 et que c’est la deuxième que SKRJABIN aurait décrite sous le nom de la premiere ! Or, tous les matériaux que nous avons examinés demon- trent qu'il n’y a qu'une seule espèce de Schistometra parasite de l’Outarde d’Eurasie et que, par conséquent, le point de vue soutenu par l’auteur russe ne saurait être adopté. Il n’y a aucun doute que Otidiotaenia eupodotidis Beddard 1912, récolté par cet auteur chez Choriotis (Eupodotis) korı (Burch.) et dont nous avons pu examiner quelques segments, soit identique à l'espèce décrite par CHOLODKOWSKY. Cependant, l'identité de ces deux espèces pose un problème délicat de nomenclature car les deux genres Schistometra et Otidiotaenia ont été créés la même année. SKRJABIN (loc. cit.) adopte, sans autre, le nom générique pro- posé par CHOLODKOWSKY et place Otidiotaenia en synonyme. En quoi il a été suivi par tous les auteurs subséquents. Seul BEDDARD (1920: 205) s’en étonne et, le premier, pose la question de la date de 26 JAAGBAER publication du mémoire de CHOLODKOWSKY en faisant remarquer que sa propre note est parue au mois de mars 1912 (elle fut présentée à la Société zoologique de Londres dans la séance du 21 novembre 191): Le mémoire de CHOLODKOWSKY n’a pas été publié dans un périodique et porte la seule mention «St. Petersbourg 1912 ». Malgré toutes les démarches que nous avons faites, il ne nous a pas été possible de préciser cette date +. Toutefois, pour les raisons que nous indiquons ci-dessous, nous pensons que la priorité doit revenir à BEDDARD et par conséquent, que le genre Schistometra doit tomber en synonymie devant Otidiotaenia. Dans l'introduction de son mémoire, CHOLODKOWSKY (loc. cit.: 3) indique l’état de la collection helminthologique du Musée zoologique de l’Académie Impériale Militaire de Médecine, en date du 1° sep- tembre 1911. Or, la bibliographie ne cite pas l’étude que Clerc a consacrée aux Matériaux pour la faune helminthologique du Gou- vernement d’Orel, que cet auteur dit avoir achevée le 23 janvier 1911, mais dont la date de publication n’est pas connue. Remarquons, toutefois, que ce dernier travail a certainement dû paraître vers la fin de l’année 1911 puisque le compte rendu n’en a été publié que le 27 avril 1912 dans le volume 52 du Centralblatt für Bakterio- logie und Parasitenkunde. Enfin, en date du 19 septembre 1912, CHoLoDKowsKY (1913: 221) présentait à l’Académie [Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, une note, en français, consacrée aux diagnoses des espèces nouvelles qu'il avait décrites, en russe, dans son mémoire antérieur. Or, la date indiquée implique, pensons nous, que le mémoire publié en russe doit donc être postérieur à mars 1912 et, par conséquent, que c’est à la note de BEDDARD que doit revenir la priorité. D’autres arguments qui nous conduisent à adopter ce point de vue sont tirés des descriptions originelles. En effet, aucun des Vers examinés par CHOLODKOWSKY ne possédait de scolex et c’est par analogie anatomique avec le genre Ascometra que l’auteur russe * Nous remercions particulièrement le professeur E. N. PavLowsky, de l’Académie des sciences de ’U.R.S.S., des précieux renseignements qu’il nous a fournis, confirmant l’impossibilité de fixer la date de parution de ce mémoire. Notre reconnaissance va également à M. A. C. TownsEND, bibliothécaire au British Museum (Nat. Hist.), ainsi que le Dr E. W. Price, responsable de la bibliographie helminthologique fondée par Stites et Hassazz à Washing- ton, pour les recherches auxquelles ils se sont livrés sur notre demande. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 DT attribue son genre a la sous-famille Paruterininae Fuhrmann 1907. Quoique la description fournie par BEDDARD soit parfois confuse, son matériel est intact et la coupe du scolex ne laisse aucun doute. Il est vrai que l’auteur anglais n’a pas vu les appendices musculaires des ventouses, mais ceux-ci sont parfois difficiles à observer ainsi que nous avons pu nous en convaincre nous-même. Enfin, dans un travail paru en septembre 1914, BEDDARD redécrit l’organe paru- térin et constate qu'il existe une parenté évidente entre Otidiotaenia et Chapmania tapika (Clerc), ce qui l’entraine à attribuer son genre à la sous-famille /diogeninae Fuhrmann 1907. Ainsi, sans avoir eu connaissance du travail de SKRJABIN (loc. cit.) paru le 25 avril de la même année, il est parvenu aux conclusions identiques de cet auteur, qui, le premier, signalait la présence des papilles musculeuses des ventouses !. S. wettsteini a été décrit très sommairement par WEITHOFER (1916: 312) qui a eu entre les mains du matériel provenant de Choriotis arabs (L.). Cette description n’est accompagnée d’aucune mesure et seule la présence de 60 (?) testicules permet de se deman- der si l’espece est valable ou non. Comme il n’est pas possible de retrouver le matériel original et que l’on peut compter fréquem- ment sur une coupe, 60 testicules chez O. conoideis, nous assimilons S. wettsteint à l’espece de BLocH. La longueur totale du Ver varie considérablement à cause de la très puissante musculature longitudinale du strobila. Elle est de 150 à 300 mm. et la plus grande largeur, 6 à 11 mm. Le scolex a 650 à 860 u de diamètre suivant son degré de contraction et l’état de conservation du matériel; un scolex légèrement macéré gonfle dans le liquide fixateur. Les ventouses ont 230 à 360 u de diamètre et sont munies, chacune, de deux papilles musculaires presque toujours très visibles. Le rostre mesure 250 a 300 u de diamètre et porte une double couronne de 400 à 500 crochets, longs de 9 à 10 u. La musculature longitudinale est formée de plusieurs couches de gros faisceaux (fig. 29) entre lesquels on voit, nettement, les très nombreuses fibres dorso-ventrales. La muscula- ture transverse forme deux bandes bien délimitées, dorsale et ventrale. Il y a quatre vaisseaux excréteurs longitudinaux dont les 1 Ce caractère avait bien été observé par FUHRMANN (1909: 19, fig. 14) qui croyait, cependant, avoir affaire au scolex de Chapmania tapika ! 28 INCHIENER deux dorsaux, à lumière très réduite, se trouvent du côté médian par rapport aux vaisseaux ventraux de gros calibre. Ceux-ci sont reliés par un vaisseaux transversal dans chaque segment. Les pores sexuels alternent irrégulièrement et les conduits sexuels passent entre les vaisseaux excréteurs longitudinaux et à la face dorsale du nerf. La poche du cirre, volumineuse, mesure 455 à 600 u de long sur 98 a 117 u de diamètre. Sa paroi épaisse est très musclée et sa partie proximale atteint, ou dépasse même, le vaisseau excré- teur ventral, poral (fig. 25). Le cirre, armé d’épines, est long. Le canal déférent est très fortement enroulé sur lui même avant de pénétrer dans la poche du cirre; ıl est, en outre, entouré d’une couche de grosses cellules prostatiques. La poche du cirre débouche au fond d’un atrium génital dont une partie peut s’évaginer et former ainsi une papille génitale. Tout le fond de l’atrium est tapissé de fines soies, très serrées. Il est difficile de se faire une opinion sur le nombre exact des testicules, car ces glandes sont toujours très grandes, 48 à 65 u de diamètre et se trouvent com- primées les unes contre les autres dans la plupart des strobila. SKRJABIN (loc. cit.: 405) estime leur nombre de 150 à 200, toutefois ce chiffre nous paraît nettement trop élevé. Après avoir examiné de nombreux échantillons, nous pensons qu'il n’y a pas plus de 90 à 150 testicules par segment. Ils sont situés sur les côtés et en arrière des glandes sexuelles femelles et parfois même, lorsque les segments sont peu contractés, en avant de celles-ci, du côté anti- poral. Cependant, dès que l’utérus fait son apparition, les testicules sont refoulés vers la partie postérieure du segment. Le vagin débouche à la face ventrale de la poche du cirre et, parfois, en arrière de celle-ci, dans l’atrıum général. Dans la majorité des cas le vagin chemine à la face ventrale de la poche du cirre, mais on peut observer, occasionnellement, qu’il se trouve à la face dorsale de cet organe. Dans sa portion proximale, le vagin se dilate pour for- mer un réceptacle séminal fusiforme. Les glandes sexuelles femelles se trouvent dans la moitié porale du segment et ne présentent rien de particulier. L’uterus, très fortement lobé, occupe finalement tout le segment, en arrière de l’organe parutérin. Il est toujours persistant et à aucun moment ne se résout en capsules ovifères ainsi que le prétend SKRJABIN (loc. cit.: 403). Il s’agit, de la part de cet auteur, d’une erreur d'interprétation de même nature que celle qu’il a commise dans le cas déjà signalé de Ch. tauricollis. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 29 Les œufs ont 90 u de diamètre et l’onchosphère mesure 50 u de diamètre avec des crochets longs de 23 u. Otidiotaenta macqueeni (Woodland 1930) nov. comb. Syn. Paraschistometra macqueeni Woodland 1930. Otidiotaenia macqueeni (Woodland) Fuhrmann 1932. Schistometra korhaanı Ortlepp 1938. Hötes: Afrotis atra afroides (Smith), Chlamydotis undulata mac- queenii (Gray), Eupodotis senegalensis barrowit (Gray), Lophotis ruficristata (Smith). Distribution: Afrique. Quoique la description originale de cette espèce, publiée par WoopLanp (1930: 214), contienne de très nombreuses erreurs d'interprétation et que cet auteur ait confondu, entre autres, l’utérus avec l’ovaire, nous avons pu nous convaincre que Sch. korhaanı Ortlepp 1938 en est synonyme. Nous possédons dans nos collections des exemplaires que nous attrıbuons à cette dernière espece, et dont le scolex, contracte, ressemhle exactement a la figure publiée par WoopLanD (loc. cit.: fig. 1) pour le scolex de O. macqueeni (fig. 26). Il est, d’autre part, très difficile d’observer les papilles sur les ventouses de cette espèce et il n’y a rien d’éton- nant que WOooDLAND ne les ait pas vues, d’autant plus que des structures similaires lui ont échappé à une autre occasion déjà (voir BayLis 1934). Les plus grands exemplaires que nous ayons examinés avalent 160 mm. de long et atteignaient une largeur maximum de 3 mm. Le scolex a 460 a 550 u de diametre et chacune des ventouses, 165 a 170 u. Les papilles musculeuses sont bien visibles sur les ventouses non contractées. Le rostre a 270 à 280 u de diametre et porte une double couronne de 700 à 800 crochets longs de 9 à 11 u. Ils sont implantés suivant une ligne festonnée qui est interrompue lateralement de sorte que l’on peut distinguer une ligne ventrale et une ligne dorsale d’implantation des crochets. Les pores sexuels alternent irregulierement et l’on peut observer plusieurs segments successifs dans lesquels les pores sexuels s’ou- vrent du même côté. Les conduits sexuels passent tantôt entre nn EZ —— Mt Va SSSR — ZI” #1 5 — A Z = : = 3 = IS = a === SSNS 9 G - VO > | = Sy 22227 == i: | = >>> ' —= es | "== ar —: LL 1 ‘ Ag 28 Fic. 25-28. 25. Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782). Coupe transversale passant par l’atrium génital, en partie évaginé, montrant les rapports de la poche du cirre et du vagin avec le nerf et le vaisseau excréteur longitudinal, ventral; 26. Otidiotaenia macqueent (Woodland 1930). Scolex avec rostre retracte; 27. Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904). Scolex de l’exemplaire type; 28. Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904). Coupe transversale passant par l’atrium génital d’un segment fortement contracté, montrant les rapports de la poche du cirre et du vagin avec le vaisseau et le nerf longitudinaux; Ag- atrium génital; Mr- muscle rétracteur de la poche du cirre; Mt- muscu- lature transversale du segment; Pc- poche du cirre; Va- vagin; VIv- vaisseau excréteur longitudinal, ventral. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 31 les vaisseaux excreteurs longitudinaux et a la face dorsale du nerf, tantöt a la face dorsale des vaisseaux et du nerf. Les deux paires de vaisseaux excréteurs longitudinaux sont disposes de facon telle que les deux vaisseaux dorsaux se trouvent du côté médian des vaisseaux ventraux correspondant et qui sont beaucoup plus gros. Nous avons observé que le trajet des vaisseaux dorsaux est en général très sinueux et que, sur les coupes transversales, le vaisseau apparaît tantôt à la face ventrale tantôt à la face dorsale du parenchyme médullaire. C’est sans doute la raison pour laquelle les conduits sexuels semblent parfois passer à la face dorsale des deux vaisseaux excréteurs. La musculature est très fortement développée et les fibres longitudinales sont groupées en plusieurs couches de gros faisceaux. Les fibres transverses forment deux larges bandes dorsale et ventrale. La poche du cirre est plus petite que celle de l’espèce précédente, et n’atteint jamais le vaisseau excré- teur ventral, poral. Elle a 136 à 160 u de long et renferme un cirre finement armé d’épines. La poche du cirre débouche au fond d’un atrium génital profond et c’est sans doute celui-ci que ORTLEPP (1938: 28) a mesuré avec la poche du cirre puisqu'il trouve à celle-ci une longueur de 200 à 300 u. Cette dimension n’est cepen- dant jamais atteinte dans aucun des nombreux spécimens que nous avons examinés et qui se trouve à divers états de contraction. Le diamètre de la poche du cirre est de 40 à 45 u et sa paroi est musclée. Comme chez l’espèce précédente, le canal déférent est fortement enroulé sur lui-même avant de pénétrer dans la poche du cirre. Il est également entouré de grosses cellules prostatiques. Le nombre des testicules est difficile à évaluer, mais nous l’estimons de 60 à 65. Ils sont de grande taille, mesurant 56 u de diamètre et sont répartis en arrière et sur les côtés des glandes sexuelles femelles. Lorsque l'utérus commence à se développer, il refoule les testicules vers la partie postérieure du segment au point qu'ils forment hernie dans le vaisseau excréteur transversal. Le vagin débouche en arrière de la poche du cirre et chemine à la face ventrale de celle-cı au niveau des vaisseaux excréteurs. Sa lumière est tapissée de fines soies et sa portion proximale dilatée pour former un réceptacle seminal. Les glandes sexuelles femelles se trouvent dans la moitié porale du segment et l’utérus est fortement lobé dès son apparition. Il finit par envahir tout le segment, en arrière de l’organe parutérin qui apparaît de bonne heure déjà dans les segments où les testicules 32 J. G. BAER sont en pleine évolution. Les œufs mesurent 75 à 78 u. de diamètre et l’onchosphère, 46 u de diamètre. L’organe parutérin, rempli d'œufs, est sphérique et mesure 460 u de diamètre. Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904) n. comb. Syn. Bertia pinguis Fuhrmann 1904. Bertiella pinguis (Fuhrmann) Douthitt 1915. Chapmania unilateralis Skrjabin 1915, Baer et Fain 1955. Anoplocephala pinguis (Fuhrmann) Fuhrmann 1922. | Ophryocotyloides pinguis (Fuhrmann) Baer 1927 Chapmania pinguis (Fuhrmann) Baer et Fain 1955. Hôtes: Bucorvus abyssinicus (Bodd.), B. leadbeateri (Vig.). Distribution: Afrique. C’est certain que peu d’espèces aient été placées, successivement, dans cinq genres différents dans l’espace d’un demi-siècle ! Il est vrai que le scolex est très gros et qu'il est difficile d’observer le rostre et les crochets et que, vu l’état de contraction des ventouses, les papilles musculaires se voient à peine. D’autre part plusieurs erreurs d'interprétation, dues à l’étude de matériaux trop forte- ment contractés, ont contribué à masquer les véritables affinités de cette espèce ainsi qu’en témoigne la liste, ci-dessus, des syno- nymes. Les spécimens non contractés et possédant des anneaux gra- vides, atteignent une longueur de 180 mm. et une largeur maximum de 4 mm. Le scolex a 600 à 900 u de diamètre et les ventouses, circulaires, 230 à 350 u. Elles sont munies, comme nous avons pu nous en convaincre, de deux papilles musculeuses chacune (fig. 27). Le rostre est relativement petit et mesure 100 à 200 u de diamètre. Il est armé d’une double couronne de 200 à 275 crochets longs de 8 à 12 u. La base du rostre est recouverte de minuscules épines. La musculature est très fortement développée (fig. 30). Les fibres musculaires longitudinales forment plusieurs couches de gros faisceaux entre lesquels apparaissent les fibres dorso-ventrales. Les muscles transverses, comme chez les autres espèces, forment deux bandes dorsale et ventrale. Le système excréteur comporte SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 33 quatre vaisseaux longitudinaux, dont les deux dorsaux, parfois très petits, sont souvent difficiles à distinguer. Les pores sexuels alternent irregulierement, mais ils présentent parfois une tendance marquée à l’unilateralit& dans certains strobila (Joyeux, BAER et MARTIN 1936: 84). Les conduits sexuels passent entre les vaisseaux excréteurs longitudinaux et à la face dorsale du nerf. Il arrive 23 ih 2] D, 0 Ss. fo 57 > CAS TA Set Bio CE ni = (= Cl SA Sete i a Be È = : x erh ES Sue, ig RN X © D LC] PARE SSS ose. EEE STE SES SS ER EE ee tous = => SERGE de SIE (ET a Ss — 0920 ig. $ À all \% 0, |B È a o GERE ws LE 6 —__ — a eo e — ° .° . Be re 229; Fic. 30. Coupes transversales à travers le parenchyme cortical pour montrer le dévelop- pement de la musculature longitudinale, groupée en volumineux faisceaux. 29. Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782); 30. Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904). parfois que le vagin, normalement ventral par rapport à la poche du cirre, passe à la face dorsale de celle-cı pour venir déboucher, dans l’atrium génital en arrière de la poche du cirre. On observe parfois sur le trajet du vagin, dans sa portion située entre le canal excréteur et l’atrium génital, un renflement très caractéristique de la lumière du vagin qui est tapissée de fines soies. Dans sa portion proximale, le vagin se dilate en un réceptacle séminal fusiforme. L’atrium génital, ainsi que nous avons pu le vérifier, n’est pas entouré d’un muscle sphincter comme l’a dessiné SKRJABIN REV. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 3 34 KI@IBAER (loc. eit.: fig. 24). La poche du cirre, longue et étroite, dépasse de deux tiers environ de sa longueur le vaisseau excréteur ventral, poral. Elle mesure 520 à 840 u. de long sur 45 à 32 u de diamètre; elle renferme un cirre finement spinulé (fig. 28). Ces dimensions de la poche du cirre diffèrent considérablement de celles indiquées par la plupart des auteurs à l’exception de Funrmann (1922: 441). Nous avons cependant pu vérifier les mesures sur les matériaux originaux et pensons que les auteurs, ayant pris leurs mesures sur des coupes, vu l’état de concontraction du strobila, ont été ainsi induits en erreur par l’angle que fait la poche du cirre avec le bord de l’anneau. Dans la figure publiée par SkRJABIN (19144: fig. 24), on voit que l'extrémité présumée de la poche du cirre est, en réalité, une coupe optique de l’organe. Le nombre des testicules est de 80 à 90 environ. Ils sont groupés en arrière et sur les côtés des glandes femelles qui sont, chez cette espèce, presque médianes. L’uterus, comme dans les autres espèces du genre, envahit tout le segment. Les œufs ont 77 u de diamètre et l’onchosphère, 40 u avec des crochets longs de 22 u. Diagnose du genre Otidiotaenia Beddard 1912 (syn. Anoplo- cephala E. Blanchard 1848, p.p., Bertia R. Blanchard 1891 p.p., Chapmania Monticelli 1893 p.p., Bertiella Stiles et Hassall 1902 p.p., Schistometra Cholodkowsky 1912, Ophryocotyloides Fuhrmann 1920 p.p., Paraschistometra Woodland 1930). /diogeninae de grande taille a segments toujours plus larges que longs. Scolex avec rostre bien développé arme d’une double couronne de crochets parfois implantée suivant une ligne festonnée. Base du rostre recouverte d’épines. Ventouses munies chacune de deux papilles musculaires, contractiles. Pores sexuels irregulierement alternants ou parfois unilatéraux ; conduits sexuels passant entre les vaisseaux excréteurs longitudinaux et à la face dorsale du nerf. Musculature du strobila puissante. Glandes sexuelles femelles en général dans la moitié porale du segment, plus rarement médianes. Utérus fortement ramifié. Testicules nombreux situés en arrière et sur les côtés des glandes sexuelles femelles. Parasites d’Oiseaux. Espèce type: Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782). Autres espèces: O. macqueent (Woodland 1930); O. pinguis (Fuhrmann 1904). SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 35 LE GENRE Sphyronchotaenia Ransom 1911. Grâce à l’amabilité de notre collègue le DT PRICE, nous avons pu examiner les préparations originales de Ransom, déposées à Washington. Ce matériel est en très mauvais état et l’on a l’im- pression qu'il a été desséché, partiellement, avant même d’avoir été fixé. Nous pouvons toutefois confirmer l'essentiel de la des- cription originale et ajouter quelques détails utiles à la présente étude. Sphyronchotaenia uncinata Ransom 1911. Höte: Neotis denhami jacksont Bann. (= Neotis cafra (Licht.)). Distribution: Kenya. Cette espèce paraît extrêmement rare malgré le grand nombre d’Outardes africaines examinées en vue de parasites internes. La longueur totale est de 220 à 370 mm. et la plus grande largeur, A mm. Le scolex mesure 590 u de large, mais comme la preparation a été aplatie, les dimensions indiquées par Ransom (1911: 638) soit 400 à 450 u de diamètre, ont sans doute été prises sur un autre scolex ou avant que celui-c1 n’ait été aplati. Le rostre, conique, a 320 u de large à sa base (190 à 200 u) et 160 u à sa partie supérieure. Il est arme, à sa partie supérieure, d’une double couronne de gros crochets en forme de marteau qui ont 22 à 25 u de long. En arrière de cette couronne, se trouvent six à huit rangées de crochets dont la partie qui émerge du rostre a la même forme que la lame des crochets de la couronne antérieure, mais dont la garde, par contre, ne paraît pas développée (fig. 31 a). Nous n’avons pas pu confirmer sur la préparation type si tous les crochets du rostre avaient cette forme caractéristique. Le rostre est retiré dans une cavité dont les parois s’évaginent lorsque le rostre émerge et sont revêtues de minuscules épines. Les ventouses, inermes et sans papilles musculaires apparemment, ont 229 u de diamètre (175 à 200 u). La musculature est fortement développée et rappelle beaucoup celle du genre Chapmania. Les fibres longitudinales forment de petits faisceaux à la périphérie du parenchyme medullaire et la musculature transverse est constituée par deux larges bandes dorsale et ventrale à la limite du parenchyme medullaire. Il n’y a 36 IE BAR qu’une seule paire de vaisseaux excréteurs longitudinaux, réunis par un vaisseau transversal dans chaque segment. Les pores sexuels sont unilatéraux et les conduits sexuels passent à la face dorsale du vaisseau et du nerf. Il y a 60 à 80 testicules situés en arrière et sur les côtés des glandes sexuelles femelles ainsi qu’en avant de celles-ci, dans la AN 0 f = 18h ORAN P PREDATED AA A Fc 310 32% Sphyronchotaenia unicinata Ransom 1911 (matériel type). 31. Scolex forte- ment aplati; a- un crochet de la base du rostre; 32. Atrium genital avec une partie du cirre évaginé, montrant sa puissante armature. moitie antiporale du segment. Le canal deferent, fortement enroule sur lui-même, entouré par de très nombreuses cellules prostati- ques, débouche dans une poche du cirre qui est relativement petite. Celle-ci mesure 230 à 250 u de long sur 57 u. de diamètre. Sa paroi, épaisse, est très musculaire. La portion proximale de la poche du cirre n’atteint pas le vaisseau excréteur poral. Le cirre ne paraît être armé qu'à sa base, de très gros crochets de forme caractéristi- que (fig. 32). Le vagin débouche dans l’atrium génital en arrière de la poche du cirre. Sa paroi est fortement musclée et sa lumière tapissée de longues soies. Dans sa portion proximale, le vagin se dilate en un réceptacle séminal fusiforme. Les glandes sexuelles femelles sont presque médianes et l’utérus est fortement ramifié. Les œufs ont 69 u de diamètre et l’onchosphère, 45 u avec des crochets longs de 25 u. Diagnose du genre Sphyronchotaenia Ransom 1911. /diogeninae a musculature bien développée. Scolex muni de ventouses circu- SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 31 laires, inermes et sans papilles musculaires ainsi que d’un rostre conique armé d’une double couronne de crochets en arrière de laquelle se trouvent six à huit rangées de crochets incomplets, dépourvus de garde. Pores sexuels unilatéraux, conduits sexuels passant à la face dorsale du vaisseau excréteur longitudinal et du nerf. Glandes sexuelles femelles médianes. Uterus fortement ramifié. Parasites d’Oiseaux. Espèce type: Sphyronchotaenia uncinata Ransom 1911 }. UNITE MORPHOLOGIQUE DE LA SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE A la suite d’une étude récente consacrée à la famille des Anoplo- cephalidae, Lopez-NEYRA (loc. cit.) jugeant que la structure du scolex n’a pas une grande importance en taxinomie, a réuni en une seule famille, les deux familles Anoplocephalidae Fuhrmann 1907 et Davaineidae Fuhrmann 1907. Il s’ensuit, entre autres, que l’on rencontre, dans un même genre, des espèces à scolex inerme et celles dont le scolex est muni d’un rostre armé des crochets de forme caractéristique. Nous n’avons pas l’intention de développer, ici, une critique de cette nouvelle classification que nous devons considérer comme malheureuse. On trouve maintenant réunis dans la sous-famille /diogeninae, en plus des cing genres que nous avons étudiés, tous ceux qui se trouvaient autrefois dans la sous- famille Thysanosominae Fuhrmann 1907, à savoir: Ascotaenia Baer 1927, Avitellina Gough 1911, Stilesia Railliet 1893, Thysaniezia Skrjabin 1926 (= Helictometra Baer 1927), Thysanosoma Diesing 1834 et Wyominia Scott 1941 qui possedent tous des organes parutérins mais sont parasites exclusifs de Ruminants ?. 1 Nous avons cherché, sans succès, à faire tirer des exemplaires de Outarde de Jackson dans la région type. Vu les difficultés du moment, toute chasse y est interdite et il faudra donc attendre jusqu’à que cette espèce intéressante de Cestode soit retrouvée ultérieurement. 2 Lopez-NeyRA n’a sans doute pas eu connaissance du mémoire de SPASSKY (1951) sur les Anoplocephalata. Cet auteur, reconnaît, en effet, la famille des Avitellinidae Spassky 1950 qui est divisée en trois sous-familles : 1. Avitellininae Gough 1911 avec les genres Avitellina Gough (= Ascotaenia Baer 1927) et Stilesia Railliet 1893; 2. Thysanosomatinae (Fuhrmann 1907) avec le genre Thysanosoma Diesing 1834; 3. Thysanieziinae Skrjabin et Schulz 1937 avec le genre Thysaniezia Skrjabin 1926. 38 ILA GIA Sans approuver entièrement la classification de SpassKy, nous lui reconnaissons une certaine logique dans ses grandes lignes qui conservent à ce groupe de parasites de Ruminants, une autonomie que nous estimons Justifiée. La révision que nous venons d’entreprendre fait bien ressortir l’individualité des quatre genre Ascometra, Chapmania, Otidiotaenia et Sphyronchotaenia. Par la structure de son scolex décrite plus haut, Ascometra apparait comme une mutation de Otidiotaenia dont les crochets ainsi que le rostre auraient disparu. Lorsqu’on observe sur des coupes longitudinales de segments gravides l’utérus des quatre genres énumérés, on constate que celui-ci, partiellement vidé de ses œufs, est refoulé vers l’extrémité postérieure du segment, autour du réceptacle séminal et des restes de l’oviducte ainsi que du vitelloducte (fig. 11). Dans ces conditions, Putérus prend la forme d’un fer a cheval à convexité antérieure et dont les deux branches sont fortement lobées. Cette forme carac- téristique de l’utérus est encore accentuée lorsque le segment gravide s’allonge et que l’organe parutérin, maintenant rempli d'œufs, en occupe le tiers au moins. On retrouve ainsi, chez ces quatre genres, la structure considérée, jusqu’ici, comme caractéris- tique des anneaux gravides du genre /diogenes. Il existe, par conséquent, entre tous ces genres une unité fondamentale mais qui est masquée, au premier abord, par le développement excessif de la musculature longitudinale tel qu’on l’observe chez Otidiotaenia et, à un degré moindre, chez Ascometra, Chapmania et Sphyron- chotaenia. La structure du scolex et, en particulier, la présence ou l’absence de papilles musculaires sur les ventouses et aussi le developpement de la musculature longitudinale, font ressortir l’existence de deux lignées évolutives. Dans la premiere de celles-ci, représentée par Chapmania et Sphyronchotaenia, les papilles font défaut. La musculature lon- gitudinale, tout en étant composée de très nombreuses fibres, n’est pas disposée en faisceaux réguliers, superposés. Il n’y a pas de vaisseau excréteur longitudinal, dorsal. Le rostre, normal chez Chapmania, c’est-à-dire qu’il porte une double couronne de cro- chets, a subi, chez Sphyronchotaenia, une mutation qui a eu pour conséquence d'augmenter le nombre des rangées de crochets qui recouvrent presque tout le rostre. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 39 La deuxième lignée évolutive est représentée par les genres Ascometra et Otidiotaenia dont les ventouses sont munies de papilles musculaires. La musculature longitudinale est presque toujours composées de nombreux, gros, faisceaux, formant plusieurs couches superposées. Chez Ascometra les faisceaux sont peu nombreux mais les fibres isolées occupent presque tout le parenchyme cortical. Les vaisseaux excreteurs dorsaux existent dans les segments Jeunes et persistent, en général, dans les segments adultes et gravides. Le rostre, normal chez Otidiotaenia a subi, comme nous l’admettons plus haut, une mutation chez Ascometra qui l’a fait disparaître completement. Dans le genre /diogenes, plusieurs espèces se distinguent par la perte totale du scolex qui est, alors, remplacé par un pseudo- scolex. Il ne s’agit pas, ici, de cas fortuits, mais au contraire, d’un processus évolutif normal dont la finalité est frappante ! Le scolex normal de la larve tombe, au cours des premières phases du déve- loppement du Ver adulte chez l’hòte défimtif. Toutefois, la perte de cet organe de fixation est compensée par la transformation des premiers segments du strobila dont les bords postérieurs, libres, deviennent lobes et forment un appareil d'ancrage efficace qui permet au Ver de s’accroître normalement. L’anatomie des organes sexuels du genre /diogenes présente les mêmes caractères fondamentaux que celle des autres genres. On observe parfois une paire de vaisseaux excréteurs longitudinaux dorsaux dans les anneaux immatures tandis qu’ils disparaissent dans les segments adultes (CLAUSEN 1915: 31). Le strobila est en général de petite taille et peu musclé, mais on retrouve chez Idiogenes les gros testicules et la grande poche du cirre caractéris- tiques des autres genres et, ainsi que nous l’avons dit plus haut, un utérus en forme de fer-à-cheval à convexité antérieure. Enfin, chez toutes les espèces des cinq genres, les œufs sont très gros. On ne connaît pas les cycles évolutifs de ces genres sinon qu'ils se déroulent peut-être chez des Insectes (voir ci-dessus). Il est probable qu’ils sont tous très semblables et empruntent des hôtes intermédiaires voisins car, dans la plupart des cas, les espèces du genre /diogenes, se trouvent associées, chez l'hôte définitif, à celles de l’un ou de l’autre des genres ci-dessus. 40 10 12 J. G. BAER CEESDE DÉTERMINATION DES GENRES ET ESPECES Ventouses portant deux papilles musculaires . 2 Ventouses dépourvues de papilles musculaires 3 Scolex depourvu de rostre . 5 Scolex muni d’un rostre armé Di Surface du rostre recouverte d’épines 4 Surface du rostre recouverte de crochets Sphyronchotaenia uncinata Ransom 1911 Strobila de grande taille, musculeux; plus de 50 testicules . . 9 Strobila de taille moyenne ou petite, gréle; moins de 50 tes- ticulés |). ei Oe DR FD I ONE Poche du cirre n’atteint pas le vaisseau longitudinal poral; parasites d’Outardes . . Ascometra vestita Cholodkowsky 1912 Poche du cirre atteint ou dépasse le vaisseau longitudinal poral; parasites de Pintades . . . . MT a . Poche du cirre mesurant 228-274 u de mn Ascometra gutterae (Baylis 1914) Poche du cirre mesurant 400 u de long Ascometra numida (Fuhrmann 1909) Poche du cirre dépassant 800 u de long; parasites de Bucorvus Otidiotaenia pinguis (Fuhrmann 1904) Poche du cirre n’atteint pas 800 u de long; parasites d’Outardes 8 Crochets du rostre implantés suivant une ligne festonnée Otidiotaenia macqueeni (Woodland 1930) Crochets du rostre implantés suivant une ligne circulaire Otidiotaenia conoideis (Bloch 1782) Parasites d’Oiseaux du Nouveau Monde . . . . 2... 2 7240 Parasites d’Oiseaux de l'Ancien Monde RE Poche du cirre mesurant 320-340 u de long; parasites de Cariama Chapmania brachyrhyncha (Creplin 1853) Poche du cirre mesurant 550-560 u de long; parasites de Rhea Chapmania tauricollis (Chapman 1876) Scolex dépassant 700 u de diamètre; plus de 1000 crochets Chapmania macrocephala Fuhrmann 1943 Scolex n’atteignant pas 700 de diamètre; moins de 1000 cro- chets . . . 22. 2 22 Chapmania Tapıka (Gera Ventouses armées d’epines; parasites de Falconiformes Idiogenes flagellum (Goeze 1782) Ventouses inermes; scolex parfois absent (pseudoscolex) . . . 13 SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 41 13 0,158 30 testicules par'segment ... . - Sai ag tot lay of RE NP LT. En général, moins de 15 testicules par segment ee dla) 14 Atrium génital garni d’épines; rostre avec 120-140 crochets Idiogenes grandiporus Cholodkowsky 1906 Atrium génital inerme; pas de scolex connu, un pseudoscolex Idiogenes otidis Krabbe 1867 15 Nombre de testicules inférieur ou egala9 . . . . . . . . . 16 Nombre de testicules Supérieur à 9 . .. . . . . . . 18 degl Sifesticules: parasites d'Outardes . . . 22 : . : . . . . 17 7-9 testicules; parasites de Cariama Idiogenes horridus Fuhrmann 1908 17 4-8 testicules; rostre avec 120-140 crochets Idiogenes kolbei Ortlepp 1938 2 testicules; un pseudoscolex . . . Idiogenes mahonae Baer 1955 18 Parasites de Bucorvus; un pseudoscolex Idiogenes bucoret Joyeux, Baer et Martin 1936 Parasites d Outardes: scolex normal. . . . : „ : . . 9... 49 Dr 50 Lerochets 00 | a I 75-80 crochets; 9-12 testicules . . | Idiogenes | nana , Fuhrmann 1925 20 Crochets longs de 12-13 u; 15-20 testicules Idiogenes pseudotidis Mahon 1954 Crochets longs de 36-48 u; 10-15 testicules Idiogenes kori Ortlepp 1938 REPARTITION DES ESPECES CHEZ LES HÖTES En vue d’etudier la repartition des especes, nous les avons groupées, de façon schématique, qui permet de mettre en relief les hôtes parasités (fig. 33). On constate que sur vingt et une espèces, treize se rencontrent exclusivement chez les Outardes et que celles-ci hébergent, en outre, des représentants de tous les genres. Nous y voyons une indication que c’est à l’intérieur de ce groupe d’Oiseaux spécialisés habitant les plaines et les steppes d’Eurasie et d'Afrique que se serait produite l’évolution des genres et des espèces telle que nous l'avons admise ci-dessus. Il paraîtrait même logique d’admettre que c’est à l’intérieur du groupe des Otidés récents ou de leurs ancêtres, qu’aurait pris naissance la sous-famille /diogeninae. Toutefois, il ressort de 42 IE eB AB l'examen de notre schéma un certain nombre de constatations importantes qui méritent d’étre examinees de facon particuliere. A deux reprises, deux genres et deux espéces se sont établis dans des groupes d’hötes très différents des Otidés. C’est ainsi NUMIDES OTIDES Chapmania 2spp Otidiotaenia 2spp (diogenes 7spp FALCONES Rigs ss. Schema destiné a montrer la répartition des genres et des especes de la sous- famille Idiogeninae Fuhrmann 1907 chez leurs hôtes. (Pour l’explication, voir le texte.) que /diogenes bucorvi et Otidiotaenia pinguis sont hébergés par les Calaos terrestres d’Afrique (Bucorvus) et Idiogenes horridus et Chapmania brachyrhyncha, chez Cariama de l’Amerique du sud. D’autre part, Chapmania tauricollis se rencontre exclusivement chez les Nandous sud-americains, /diogenes flagellum chez les SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 43 Milans africains 1, et Ascometra numida et A. gutterae, chez les Pintades d’Afrique. Il est vrai qu’au point de vue biologique, tous ces Oiseaux habitent les steppes, savanes et pampas de l’Ancien et du Nouveau Monde et l’on peut concevoir comment, à la faveur de conditions écologiques semblables, des espèces de Cestodes se seraient établies dans des hôtes autres que les Otidés. Cependant, si pareille explica- tion pourrait, à la rigueur, s’appliquer aux espèces parasites des hôtes africains, c’est-à-dire, les Calaos terrestres, Milans et Pin- tades qui partagent leur territoire avec les Outardes, elle ne saurait plus être invoquée pour les Cestodes hébergés par Cariama et le Nandou, sud-américains, qui se trouvent séparés du continent africain depuis la fin du Mésozoïque. On sait que la plupart des Cestodes et, en particulier, ceux parasites d’Oiseaux, sont très étroitement inféodés à leurs hôtes (cf. BAER 1948). Dans quelques cas spécialement favorables, ce haut degré de spécificité parasitaire permet de mettre en évidence la présence de liens phylogéniques entre les hôtes eux-mêmes (Baer 1954). Par conséquent, l’etude de la faune parasitaire d’un groupe d’hötes dont la position systématique est discutée, permet d'apporter aux ornithologistes des arguments tirés de la para- sitologie. La famille des Otidés est rangée par BERLIoz (1951: 899) parmi les Gruiformes (Ralliformes), au voisinage des Burhinidés. Ces deux familles sont considérées comme étant intermédiaires entre les Gruiformes et les Charadriiformes. Par contre, Mayr et AMADON (1951: 34) conservent parmi les Grues la seule famille des Otides et releguent les Burhinidés parmi les Charadriiformes auxquels, d’ailleurs, leurs Cestodes les rattachent tout naturellement. Tous les auteurs modernes classent les Cariamides dans l’ordre des Grues. On sait, d’autre part (PIVETEAU 1951: 821), que Cariama est connu en Amérique du Sud, depuis l’Oligocene et que cette famille ne renfermant que deux genres modernes, monotypiques, est issue des Phororhaci miocenes. Les Diatryma de l’Eocene d’Ame- tıque du Nord et de France semblent, eux aussi, presenter certains caractères qui se retrouvent chez Cariama et qui justifient l’inclu- 1 I. flagellum a été signalé une seule fois chez une Buse nord-américaine (MAHON, loc. cit.). 44 Te LICH BAER sion de ces formes fossiles parmi les Grues. Il y aurait donc une origine commune, lointaine, des Phororhaci et des Diatryma d’où serait issu, également, Cariama. On ne possède pas de documents sur les Otidés, mais rien ne s'oppose à ce qu'ils aient pris naissance quelque part sur une branche du tronc commun. En effet, à moins d’envisager une évolution parallèle des genres de Cestodes, on est obligé d'admettre que les Oiseaux primitifs qui formaient ce tronc commun, étaient déjà parasités par les genres /diogenes et Chapmania. On observe, en outre, que les Cariamidés ne paraissent pas avoir beaucoup évolué, puisque cette famille ne renferme aujourd’hui encore que deux genres monotypiques dont un seul, d’ailleurs, héberge les deux espèces de Ténias citées plus haut. La famille des Otidés, par contre, s’est épanouie en neuf genres contenant vingt-trois espèces et, chez celles-ci, les Cestodes ont également évolué en cinq genres et treize espèces 1. On pense aujourd’hui que les Ratites ont une origine poly- phylétique et que les Rhéas se rapprochent des Tinamous. Ce qui impliquerait que les Nandous sont issus de groupes capables, à l’origine, de voler mais ayant perdu, secondairement, l’usage de leurs ailes. La présence de Chapmania tauricollis chez Rhea, pour lequel ce parasite représente un Ténia typique, permettrait d’en- visager une parenté éventuelle entre ces Oiseaux coureurs et les Cariamidés. Il est vrai que tous deux habitent les pampas sud- américaines où ils se trouvent écologiquement ségrégés et l’on doit se demander si l'identité d'habitat ne serait pas la cause sinon la conséquence d’une convergence physiologique de leur organisme à la faveur de laquelle le genre Chapmania a pu s'adapter à un hôte nouveau, en l’occurrence, le Nandou ? On observe, en effet, que la musculature longitudinale des deux espèces de Ténias sud-americains, Ch. tauricollis et Ch. brachrhyncha, est particu- lièrement développée et que les fibres sont groupées en faisceaux grossiers, Caractère qui distingue ces deux espèces des espèces africaines du genre Chapmania. Enfin, les parasites de Rhea ne sont 1 Selon Mayr et Amapon (loc. cit.: 6), quelques auteurs voudraient trans- férer dans les Cariamidés le Serpentaire africain, classé en général parmi les Falconiformes. Or, Sagittarius serpentarius (Müll.) héberge, ainsi que nous avons pu nous en rendre compte à deux reprises (observation inédite), le Cestode Mesocestoides perlatus (Goeze) qui est un Ténia caractéristique des Falconiformes. SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 45 pas encore suffisamment connus pour que l’on puisse affirmer l'absence, chez ces Oiseaux, de représentants du genre /dio- genes 1. Parmi les Calaos (Bucérotidés), le genre Bucorvus Less. avec deux espèces occupe une position à part du fait que ce Calao géant est presque exclusivement terrestre. Ces Oiseaux, caractéristiques des savanes en Afrique, y mènent une existence analogue à celle des Outardes. Il est cependant étonnant de retrouver chez eux un représentant de chacun des genres /diogenes et Otidiotaenia qui sont d’ailleurs inconnus chez tous les autres Bucérotidés. Aucun orni- thologiste n’a jamais supposé qu’il put y avoir entre les Calaos terrestres et les Outardes une parenté quelconque, même lointaine et nous pensons qu'il faut invoquer, ici, l'hypothèse d’une conver- gence physiologique survenue chez deux ordres d’Oiseaux habitant un même biotope, mais qui sont considérés, au point de vue systématique, comme complètement distincts ?. | Idiogenes flagellum est une espèce caractéristique des Falconi- formes africains et, plus particulièrement, des Milans 3. Nous pensons qu'il s’agit ici d’une infestation secondaire qui s’est établie dans ce groupe d’höte à une époque assez lointaine au point d’être devenue, maintenant, habituelle. On peut toutefois se demander si, à l’origine, l’infestation des Milans s’est produite à partir d’une souche hébergée par les Outardes ou par les Calaos terrestres. Nous admettons la première de ces deux hypothèses plutôt que la seconde, parce que /. flagellum possède encore un scolex, tandis que /. bucorei n’a plus qu’un pseudoscolex et que cinq espèces, au moins, parasites des Outardes, sont, elles aussi, pourvues d’un scolex. Signalons en outre un détail intéressant: parmi toutes les espèces connues du genre /diogenes, I. flagellum paraît être la seule à posséder des ventouses armées d’épines. 1 Nous avons créé, autrefois (1928) une variété neogeae pour un Cestode d’Autruche, Houttuynia struthiocameli (Houttuyn) trouvée chez le Nandou. Toutefois, nous constatons aujourd’hui qu’il plane un doute sur la provenance de ce matériel qui semble avoir été récolté au Jardin zoologique de Berlin. Tant que cette variété n’aura pas été retrouvée chez le Nandou en Amérique du Sud, nous estimons qu’il ne faudrait pas en faire état dans la discussion relative aux affinités possibles entre Autruches et Nandous. 2 Il est curieux de constater que parmi les vingt-trois espèces de Mallo- phages signalées chez les Bucérotidés, trois seulement vivent sur les Calaos terrestres où elles semblent cantonnées, exclusivement (Hopkins et Cray, 1951). 3 Voir note infrapaginale à la page 43. 46 J. G. BAER Il nous paraît peu probable qu’il existe entre les Pintades et les Outardes des liens phylogéniques comme l’impliquerait la pré- sence, chez les premières, de deux espèces du genre Ascometra. Toutefois, il est intéressant de relever que parmi les Mallophages des Gallinacés, trois genres de la famille des Ménoponidés sont caractéristiques des Pintades et que parmi les quelque deux cents espèces de la famille des Philoptéridés signalées chez les Gallinacés, sept seulement sont hébergées par les Pintades. Ces renseignements semblent montrer que même parmi les Gallinacés, les Pintades occupent une place à part et constitueraient un biotope particulier où ont pris naissance trois genres caractéristiques. Cette indication d’une spécialisation ne serait pas incompatible avec l’hypothèse d’une convergence physiologique de leur milieu intestinal avec celui des Outardes. Mais il est vrai, aussi, que les neuf espèces de Mallophages signalées sur les Outardes et rentrant toutes dans le genre Otidoecus Bedford constituent un groupe qui serait très voisin du genre Cuclotogaster Carricker des Gallinacés, ce qui pourrait impliquer une affinité phylogénique des Outardes avec les Gallinacés. Comme nous l’avons fait remarquer antérieurement (1955), 1l est possible de distinguer chez un même hôte, deux biotopes différents occupés par les parasites, à savoir l'intestin et le plumage ou le pelage. Chacun de ceux-ci paraît avoir évolué dans une direction distincte et à une vitesse différente, en sorte que les renseignements sur la spécificité parasitaire que l’on peut tirer des entoparasites ne coïncident pas, nécessairement, avec ceux fournis par les ectoparasites. CONCLUSIONS Basée sur les matériaux originaux, complétée par d’autres collections, cette étude permet de tirer des conelusions intéressantes quant aux relations et au degré d’inféodation des Cestodes vis-à-vis de leurs hôtes. La présence de deux genres distincts, à la fois chez Carıama et chez les Outardes qui sont séparés sur deux continents différents depuis le Mésozoïque, doit être imputée à la présence, déjà chez les ancêtres communs de ces Oiseaux, de Ténias voisins, sinon iden- tiques, aux genres actuels. Il s’agit, par conséquent, 1c1, d’un cas SOUS-FAMILLE IDIOGENINAE FUHRMANN 1907 47 très net de ce que nous avons appelé la spécificité phylogénique. On connaît le degré très élevé d’inféodation des Cestodes cyclophyllidiens à l’egard de leurs hôtes. Ce phénomène est bien étudié, chez les Oiseaux surtout, depuis plus d’un demi-siècle. La présence d’espèces particulières, mais appartenant à des genres caractéristiques pour les Outardes, chez des hôtes aussi différents que le sont les Pintades, Calaos terrestres, Milans et Nandous, nous a permis de formuler l'hypothèse d’une convergence physiologique de leur milieu intestinal. Tous ces hôtes, en effet, habitent les grands espaces découverts les uns, d’Eurasie et d'Afrique et les autres, d'Amérique du Sud. Nous laisserons à d’autres le soin de déterminer si l’écologie de ces Oiseaux a été déterminée par une convergence physiologique fort ancienne, ou si celle-ci est la conséquence d’un habitat commun. Comme en aucun des cas mentionnés, la même espèce de Cestode ne s’observe chez deux hôtes appartenant à des ordres dis- tinets d’Oiseaux, il faut en conclure qu’il y a eu spéciation des Ténias à la suite de leur isolement qui doit être, très probablement, fort ancien. Une spéciation de Vers parasites par suite de leur isolement chez des hôtes apparentés écologiquement et chez lesquels doit exister en outre une convergence physiologique du milieu intestinal, rappelle ce que l’on observe chez les Mallophages parasites des Oiseaux. Chez ceux-ci, en effet, le milieu écologique du parasite est représenté par le plumage de l’hôte et, plus particulièrement, par la texture ainsi que la composition chimique des barbules (CLAY 1949). Il serait donc plus facile de démontrer par voie expérimentale, le rôle de la convergence physiologique du milieu où vit le parasite chez les Mallophages plutôt que chez les Cestodes, vu la complexité chimique du milieu intestinal. Il ne faut pas perdre de vue, non plus, que les Mallophages passent toute leur existence sur l’hòte, ne le quittant à aucun stade de leur développement et se trouvent, par conséquent, dans des conditions théoriquement idéales pour favoriser la spéciation par isolement. Les Cestodes, par contre, passent la plus grande partie de leur vie larvaire dans un hôte intermédiaire qui doit, nécessairement, pour que le parasite survive, se rencontrer dans le même biotope que l’hôte définitif. Nous pensons que la convergence physiologique des milieux intestinaux d'hôtes écologiquement voisins et leur infestation par 48 J. *G. BAER des Cestodes appartenant aux mémes genres, doit étre considérée comme un phenomene secondaire, survenu lorsque l’evolution des Oiseaux avait déja abouti aux genres actuels et non comme une indication d’évolution parallele entre hötes et parasites. RESUME La présente étude nous a permis d’analyser, à l’intérieur d’une sous-famille, l’évolution probable des genres et des espèces. Elle nous a conduit à préciser l’existence d’une parenté entre les hôtes, telle que nous l’avions formulée antérieurement. En outre, elle nous oblige à envisager la possibilité d’une convergence physio- logique entre hötes écologiquement apparentés. Cette derniere hypothese, qui résulte d’une étude détaillée des faits envisagés dans leur ensemble, fait ressortir clairement la complexité des rapports entre les Oiseaux et leurs Ténias que la seule spécificité phylo- génique ne suffit pas 4 expliquer de facon satisfaisante. BIBLIOGRAPHIE BAER, Jean G. 1925. Cestodes nouveaux du sud-ouest de l’ Afrique. Rev. suisse Zool. 31: 529-548, 9 fig. — 1928. Note sur les ténias des Autruches. Bull. Soc. neuch. Sc. nat. DI ae — 1948. Les helminthes parasites des Vertébrés. Relations phylogéni- ques entre leur evolution et celle de leurs hötes. Ann. Franche-Comté et de l’Université de Besançon, 15 p. — 1954. Revision taxinomique et étude biologique des Cestodes de la famille des Tetrabothriidae. Mém. Univ. Neuchatel, Sér. 4to, 1, 123 p., 82 fig. — 1955. Deux espèces nouvelles de Cestodes chez l’Outarde Lophotis ruficristata (Smith). Rev. Iberica Parasit. 15 (sous presse). BAER, Jean G. et Faın, Alex. 1955. Cestodes. Parc National de 1Upemba I. 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INTRODUCTION Les Strepsiptères forment un ordre d’insectes intéressants à bien des points de vue. Tous sont parasites durant la plus grande partie de leur existence; ils s’attaquent à des Hyménoptères nidifiants, des Homoptères, des Orthoptères ou des Thysanoures; seuls les premiers seront pris en considération dans ce travail. Brièvement résumé, voici comment se présente le cycle évolutif. Chez l’Hyménoptère adulte, le Strepsiptère apparaît comme une sorte de hernie brune, faisant saillie entre les segments abdo- minaux (fig. 4, 6, 7); cette protubérance représente le céphalothorax du parasite. Si ce dernier est une femelle, il restera en place sur l’hòte, subissant sa métamorphose à l’intérieur de la dépouille larvaire; il s’agit d’un insecte fortement dégradé, sans appendices externes et dont l’abdomen, caché dans l’hôte, contient un grand nombre d’ceufs. La larve mâle, qui se distingue entre autres par sa forme plus cylindrique, donnera par contre un adulte ailé, libre, qui ira feconder la femelle in situ. En se libérant, le mâle laisse dans l’Hyménoptère un puparium vide, largement ouvert — 52 J. DE BEAUMONT en arrière, formé par les exuvies emboîtées de la larve et de la nymphe. La femelle, vivipare, donne naissance à de nombreuses larves primaires, triongulinides, qui se repandent sur le corps de l'hôte; de là, par des voies non précisées, elles arrivent en contact d’une larve de l’Hyménoptère hôte dans laquelle elles pénètrent et se transforment en larves endoparasites apodes. Elles subissent encore diverses modifications et, au moment où l’hôte se méta- morphose, elles font saillir entre deux segments abdominaux de celui-ci la partie antérieure de leurs corps et le cycle se trouve bouclé. | Rappelons qu’un Hyménoptère atteint par les Strepsiptères est dit « stylopisé », du nom d’un des genres les plus anciennement connus, Stylops. On ne trouve souvent qu’un seul parasite par hôte, mais il peut aussi y en avoir plusieurs; j’en ai compté jusqu’à cinq. Les Strepsiptères peuvent provoquer sur leur hôte des modifica- tions variées, morphologiques ou physiologiques. C’est surtout chez les Apides, et en particulier dans le genre Andrena que les effets de la stylopisation ont été étudiés. Le travail classique est celui de PEREZ (1886); le mémoire le plus complet est celui de Sarr (1927) où l’on trouvera un résumé des recherches antérieures. La stylopisa- tion affecte quelques caractères généraux, tels que la taille, la gran- deur de la tête ou la nervulation, mais elle agit surtout sur les caractères sexuels morphologiques ou chromatiques. Sous l'influence du parasite, l’on peut voir régresser certains caractères sexuels ou apparaître, chez un individu, ceux de l’autre sexe. Les Andrena stylopisées peuvent donc fréquemment être considérées comme des intersexués. La morphologie interne, les caractères physiologiques et éthologiques sont également touchés par le parasitisme. Des effets du même ordre, souvent moins accusés, ont été obser- ves chez d’autres Apides et chez certains Vespides; chez d’autres Vespides, par contre (VANDEL 1933), seules les différences sexuelles chromatiques sont affectées; chez les Polistes enfin, les individus stylopisés ne semblent pas différer des individus normaux. Il y a donc de grandes variations, selon les groupes d’Hymenopteres, dans les effets de la stylopisation et c’est ce qui m’a incité à étudier le phénomène dans la famille des Sphecidae pour lesquels nous n’avons que de brèves indications de SALT. Les genres de Sphecidae chez lesquels on a rencontré jusqu’à présent des Strepsiptères, appartenant probablement tous au genre LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 53 Pseudoxenos Saund (voir BoHarT 1941) sont: Ammophila K. (y compris Podalonia Spin.), Sphex L., Sceliphron Kl., Bembix F., Microbembex Patton, Stizus Latr., Bembecinus Costa, Tachytes F., Tachysphex Kohl et Trypoxylon Latr. J’exposerai ici les premières constatations que j'ai pu faire sur les Ammophila paléarctiques, Bembecinus tridens et les Bembix. Le matériel étudié provient des Musées de Berne, Gênes, Genève, Lausanne et Paris, ainsi que des collections de MM. DE ANDRADE, R. M. NaEr, J. PastEELS, P. RoTH, A. STEINER et P. M. F. VER- HOEFF. Je remercie ces entomologistes obligeants qui ont mis du matériel à ma disposition. M. PasrTers s’est chargé de la détermination d’une partie des parasites. Dans le but de préciser la variation de certains caractères atteints par la stylopisation, j'ai été amené à faire une étude biométrique. Voici quelques indications sur la méthode utilisée. Le microscope qui m’a servi est un binoculaire Leitz muni d’un porte-insecte articulé qui peut remplacer la platine. La partie supérieure du statif, supportant l’optique, peut être déplacée horizontalement dans deux directions perpendiculaires au moyen de- deux boutons de commande. Un des oculaires contient une échelle graduée. On comprend qu’il est aisé, avec ce dispositif, d'orienter correctement l’insecte et d’amener l'échelle graduée au-dessus de l’organe à mesurer. L’échelle micrométrique est un centimètre divisé en dixièmes de millimètres. Pour l’étude d’un organe donné, 1l faut choisir le grossissement de telle manière que les plus grandes mesures ne dépassent pas les 100 divisions de Péchelle, mais que les plus petites comptent au moins 30 divisions; J'ai opéré à x 48 et x 24. Lorsque l’on établit ainsi, chez une série d'individus, les pro- portions de tel ou tel organe, l’on constate naturellement une certaine variation; il est difficile de connaître quelle est la part de l’imprécision des mesures et celle de la véritable variation. Dans le cas présent, cela n’a pas grande importance lorsque l’on veut juger de l’effet global de la stylopisation sur une série d'individus comparés à une série d'individus normaux. Les difficultés surviennent par contre si l’on cherche à ordonner les individus; de petites différences de mesure ont alors leur importance. L’impré- cision des mesures provient de diverses causes qu’il est inutile d’indiquer ici; disons seulement que la répétition d’une même 54 J. DE BEAUMONT mesure m’a souvent donné le même chiffre, mais parfois aussi un écart d’une division de l’échelle. La véritable variation existe bien entendu et peut se rattacher à divers types; la méthode biométrique ne nous permet pas d’en déceler les causes, génétiques ou phénotypiques, mais elle nous permet par contre de savoir, par exemple, si cette variation est géographique ou individuelle et, dans ce dernier cas, si elle est de type dysharmonique. Il est en tout cas indispensable, pour inter- préter les effets de la stylopisation, de bien connaître tout d’abord le type de variation des individus normaux. Les résultats de cette étude biométrique étant en général très démonstratifs, il m’a paru inutile, pour le moment tout au moins, de faire un contrôle statistique. Voici maintenant le résultat de mes observations. GENRE AMMOPHILA K. Je donne tout d’abord la liste des spécimens stylopisés que J'ai examinés Jusqu'à maintenant, ce qui constituera une petite contri- bution à la faunistique des Strepsiptères. Pour chaque individu, Jai indiqué le lieu et la date de capture, la collection où il est conservé, ainsi que les parasites qu'il porte; le signe 4 peut indiquer un mâle en place ou un puparium vide. Sous le nom de heydeni Dahlb. n° 1 et heydeni n° 2 figurent deux espèces qui n’ont pas été séparées Jusqu'à maintenant; heydeni 2 se distingue entre autres par son clypéus plus bombé, sa face plus étroite par rapport aux yeux. M. PastEeELS (1954) a déterminé comme Pseudoxenos sphe- cidarum Duf. les parasites de certains spécimens; il est probable, comme M. PAsTEELs me l’a indiqué, que la même espèce parasite toutes les Ammophiles paléarctiques. Ammophila (Podalonia) tyder Le Guill. . France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 22.VII-5.VIII.1934 (coll. mea) 2 gd. . Espagne, Almeria, 31.V.1952 (coll. mea) 1 g. . Egypte, Gebel Asfar, 7.VI.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 g. . Egypte (Mus. Genève) 19. . Egypte (Mus. Genève) 2g, 1 9. — 00 Os UU WIN +0 +0 +0 +0 Oy Os & © DE I TO OY Os Os Os Os Os OFH0 #04003 03 O, O O 03 O, Os N = © I ork © ND > re OD OR GON ee HS OO LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE DD . Egypte (Mus. Genève) 3 J, 2 9. . Maroc, Goulimine, 5.V.1947 (coll. Naef) 1 g. . Espagne, Almeria, 31.V.1952 (coll. mea) 1 ©. . Egypte (Mus. Genève) 13,19. | . Egypte (Mus. Genève) 3 4, 2 9. . Arabie, Djedda (Mus. Paris) 1 ¢. Ammophila (Podalonia) hirsuta Scop. . Loc ? (Mus. Paris) 1 g. Ammophila (Podalonia) dispar Taschbg. . Egypte, Fayoum, 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 g. . Egypte, Fayoum, 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 ©. . Egypte, Fayoum 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea) 1 3, 3 9. Ammophila (Podalonia) ebenina Spin. (micipsa Morice). . Egypte, Fayoum 8.111.1936 (Mochi leg., coll. mea). . Egypte, Fayoum, 8.11.1936 (Mochi leg., coll. mea). Ammophila (s.s.) sabulosa L. . 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France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, VI.1929 (coll. mea). . France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 22.VII-5.VIII.1934 (coll. mea) 1g . France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 7-21.1X.1932 (coll. mea) 1g, 1 ©. . Maroc, Tiznit, 10.VI.1947 (coll. mea) 1 ©. 56 J. DE BEAUMONT Q 5. ?, Passomart, 20.V1.1877 (Mus. Berne) 1 &!. . France, Var, Callian, 10.V1.1931 (coll. Naef.) 13,19. +0 Si < Ammophila (s.s.) heydenı Dahlb. n° 2. . France, Pyr. or., Banyuls-sur-Mer, 7-21.1X.1932 (coll. mea) 1 ©. . France, Corrèze, Argentat, 4.1X.1890 (Vachal leg., Mus. Paris) 1 g. . Espagne, Gérone, Tamaria, VIII.1954 (Pasteels leg., coll. mea) 1 9. . Espagne, Gérone, Tamaria, VIII.1954 (Pstells leg., coll. mea) 1 9. . Espagne, Gerone, Tamaria, VIII.1954 (Pasteels leg., coll. mea) 1 9. +O Oy Oy Os Os > HONE Ammophila (s.s.) campestris Latr. . Suisse, Valais, Martigny, 29.V1.1936 (coll. mea) 1 9. . Suisse, Valais, Sierre (Mus. Lausanne) 1 3. . France, Pyr. or., Saillagouse, 10.VII.1922 (Benoist leg., Mus. Paris) Le i ©. . Suisse, Valais, Sierre, 18.VII.1906 (Mus. Lausanne) 1 ©. . France, Lozère, Bagnols-les-Bains, VII.1939 (coll. Roth) 1 ©. . Suisse, Valais, Alpe Ponchette, 13.VII (Frey-gessner leg. Mus. Berne) 19. . Suisse, Valais, Sierre, 24.VII (Frey-Gessner leg., Mus. Berne) 1 9. . Suisse, Valais, Brigue, 6.VII.1930 (coll. Naef) 1 3. . Suisse, Valais, Brigue, 6.V11.1930 (coll. Naef) 1 ©. . Suisse, Valais, Hothenn, 19.VI.1937 (coll. Naef) 1 &!. . Suisse, Grisons, Grono, 16.VII.1885 (Steck leg., Mus. Berne) 2 9. mr SSH DE +OFHOTOTOTON tO+O70 TO 0-04 ON DI a Ammophila (s.s.) pubescens Curt. ile (Wu ee) La 1. ? (Mus. Paris) 1 8. 2. France, Hautes-Pyrénées, Bareges (Mus. Paris) 2 g. 3. Suisse, Valais, Martigny, 15.VI.1889 (Mus. Berne) 1 g&. Ammophila (s.s.) apicalis Brullé. 2 1. Suisse, Valais, Brigue, 30.VII.1932 (coll. Naef) 1 &, 2 9. Ammophila (s.s.) nasuta Lep. 1. Algérie, Alger, Les Caroubiers, 16.VIII.1920 (coll. Roth) 1 g, 3 2. 2. Algérie, Alger, Les Caroubiers, 31.V.1920 (coll. Roth) 1 g. Ammophila (Eremochares) dives Brullé. & 1. Maroc, Marrakech, 15.VI.1947 (coll. mea) 1 g. © 1. Maroc, Marrakech, 11.V.1947 (coll. Naef) 1 9. © 2. Maroc, Marrakech, 15.V1.1934 (coll. Naef) 1 9. LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE DI Dans le genre Ammophila, j'ai étudié principalement les effets de la stylopisation sur les proportions de l’abdomen, la forme de la tête et armature des pattes. PROPORTIONS DE L’ABDOMEN. Chez les Ammophiles, comme chez les genres voisins, le premier sternite abdominal, long et cylindrique, forme le petiole; le premier 5+6 tydei | sabulosa | = | | L: Pf LT an I trite SASA A RARI | | | heydeni 1 | heyden 2 | campestris pubescens dives LO 4 1,4 | DETIENE IE A SETTA ATI ATTI ITA IE TTTTI se TITTI ARA ANA BER ARS SANA SANE "BE BE EROE 2000 I IONI DE BiG de Graphique montrant l’influence de la stylopisation sur le rapport petiole + postpétiole /5 + 6 tibia posterieur ( 4 ) chez les Ammophila. Pour chaque espèce, le trait vertical épais indique les rapports mesurés chez les mâles (3), les mâles stylopisés (g s.), les femelles (9) et les femelles stylopisées (9 s.). tergite qui lui fait suite, plus ou moins dilaté, est souvent nommé postpetiole. Les espèces appartenant au sous-genre Ammophila s. s ont le postpétiole allongé et situé dans le prolongement du pétiole; les espèces qui se rattachent aux sous-genres Podalonia Spin. 58 J. DE BEAUMONT (Psammophila Dahlb.) et Eremochares Grib. ont un postpetiole plus fortement dilaté et formant un angle plus ou moins net avec le petiole. Ces deux premiers articles de l’abdomen sont propor- tionnellement plus courts et le deuxieme est plus elargi chez les femelles que chez les mâles; toutefois, chez les Eremochares, la différence sexuelle est faible. Chez les individus stylopisés, on observe toujours, à côté de déformations mécaniques locales dues à la présence des parasites, hice 2-8 Ammophila tydei. — 2: Abdomen d’un ¢ normal (5 = longueur du petiole; 6 = longueur du postpétiole). — 3: & stylopisé n° 1. — 4: 4 stylopisé n° 5. — 5: 9 normale. — 6: 9 stylopisée n° 1. — 7: 9 stylopisée n° 3. — 8: Tibia postérieur, vu par la face postérieure, montrant la manière de mesurer la longueur 4. un raccourcissement du pétiole et du postpétiole. Il en résulte de grandes différences d’aspect, rendant souvent difficile l’identifica- tion des espèces. Jai souvent vu, dans les collections, des Ammo- phila s.s. stylopisées prises pour des Podalonia. MERCET avait décrit une Ammophila homogenea, se distinguant de tydet par l'aspect ramassé de l’abdomen et le pétiole court; KoHL a montré que les individus sur lesquels MERCET avait basé son espèce étaient simplement des tydei stylopisés. Pour étudier ce phénomène, j’ai mesuré chez les individus stylopisés et chez des témoins provenant des mêmes régions la longueur de la face dorsale du pétiole (5), du postpétiole (6) et, pour comparaison, la longueur du tibia postérieur (4). Les figures 2 LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 59 et 8 indiquent comment ces mesures ont été prises; il n’est pas toujours aisé, chez les Ammophila s.s., de déterminer la limite entre le petiole et le postpetiole; il y a cependant en général, lorsque l’on examine l’organe de profil, une légère échancrure, précédant le postpetiole, et que j’ai choisie comme limite. J’ai ensuite calculé les rapports de la longueur du pétiole, du postpétiole ou des deux réunis sur la longueur du tibia posté- tom 2 fo ASTI pas toujours également sur les deux premiers articles de abdomen. Ainsi, chez les males normaux d’A. tydei, le pétiole est toujours nettement plus long que le postpétiole; chez les males stylopisés de la même espèce, il en est parfois de même, mais le rapport peut aussi étre inversé: le pétiole étant proportionnellement plus raccourci que le postpétiole, c’est ce dernier qui devient le plus long. Suivant que l’on choisit l’un ou l’autre des trois rapports mesurés, on obtient donc une sériation différente des individus; Dae Ù 4 du petiole et du postpétiole sur celle du tibia postérieur. Le graphique n° 1 resume l’ensemble des observations; je n’y ai cependant pas fait figurer les espèces pour lesquelles je n’avais pas de mâles stylopisés à ma disposition, et qui viennent d’ailleurs con- firmer ce que l’on voit chez les autres. Les figures 2 à 7 donnent quelques exemples, choisis chez A. tydet. Voici les principaux faits mis en évidence. 1. Tous les individus sont modifiés par la stylopisation, qui agit de façon semblable chez toutes les espèces. On observe un raccour- cissement des deux premiers articles de l’abdomen; l’examen des . Les effets de la stylopisation ne se manifestent j'ai surtout étudié le rapport soit les longueurs additionnées rapports - et 7 montre que le pétiole et le postpétiole sont tous deux atteints. L’abdomen des individus stylopisés devient plus globuleux et, avec une augmentation de l’effet, on note que l’angle entre les faces dorsales du pétiole et du postpétiole est de moins en moins obtus. 2. Les deux sexes sont également atteints. L’abdomen étant normalement plus ramassé chez les femelles que chez les mâles, certains mäles stylopisés ressemblent beaucoup, à ce point de vue, à des femelles (voir par exemple les figures 3 et 5). Peut-on parler d’intersexualité ? C’est une affaire de definition, mais si on l’admet, 60 J. DE BEAUMONT on doit alors considérer les femelles stylopisées comme des hyper- femelles. Il est plus simple d'admettre que la stylopisation a un effet general sur la forme de l’abdomen, sans parler d’intersexualite. 3. Les effets de la stylopisation, en ce qui concerne le caractère étudié ici, sont assez marqués pour que les individus parasités, même les moins déformés, soient presque toujours nettement en dehors des limites de la variation des individus normaux. Ce fait ERE È 5 6 se verifie aussi dans l’examen des rapports — et — Dr 4. L’étendue de la variation est à peu pres semblable chez les femelles et les mäles normaux. Lorsque le nombre d’individus examines est suffisant, cette varıation apparait plus etendue chez les specimens stylopises. 2 tydei | sabulosa | heydeni 1 heydeni 2 campestris pubescens dives | | : =o 1,6 *o © È s = ; = La al ttt MEME Fic. 9. Graphique montrant l'influence de la stylopisation sur le rapport - Lo (voir la fig. 10) chez les Ammophila. Pour chaque espèce, le trait vertical épais indique les rapports mesurés chez les mâles (3), les mâles stylopisés (g's), les femelles (9) et les femelles stylopisées (2 s). 7 1% —— ai ea FE) Bar za 625 ne a ae FF 3 1% È È da = 4 Sp“ ©) w 18 d re | 18 8 De | PES ai SES) LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 61 FORME DE LA TETE. Les Ammophiles presentent souvent de grandes differences sexuelles dans la forme de la tête. Chez les espèces des sous-genres Ammophila s. s. et Podalonia, la face de la femelle est large, avec les bords internes des yeux presque paralleles (fig. 11); les mäles ont la face plus étroite, avec les yeux nettement convergents vers le bas (fig. 10). Le clypéus est plus large et moins allongé chez les Fic. 10-12. Ammophila tydei. — 10: Tête de &, vue de face, montrant les trois longueurs mesurées. — 11: Tête de 9, vue de face. — 12: Tête de g, vue par-dessus, montrant la manière de placer l’échelle graduée pour mesurer la longueur 3; celle-ci comprendrait ici 48 divisions. femelles que chez les mâles. Chez les Eremochares, la face est étroite dans les deux sexes, mais les yeux sont plus fortement convergents vers le bas chez les mâles. La forme de la tête étant modifiée par la stylopisation, j'ai cherché à l’apprecier par des mesures faciles à effectuer, et je me suis arrêté à trois de ces dimensions (fig. 10): 1° la largeur minimum de la face (distance interoculaire) dans sa partie inférieure; 20 la distance entre le rebord inférieur des insertions antennaires (plus facile à déterminer que la limite supérieure du clypéus) et le bord antérieur du clypéus: 3° la distance interoculaire au niveau de l’ocelle antérieur; la figure 12 indique comment il faut placer l’échelle pour prendre cette dernière mesure. J'ai établi, chez les individus stylopisés et les mêmes témoins > 2 3 que pour le caractère précédemment étudié, les rapports x et >. 62 J. DE BEAUMONT Le premier indique les proportions du clypéus augmenté dans le haut de l’écusson frontal, le deuxième mesure la convergence des yeux. Les deux rapports donnent d’ailleurs des résultats tout à fait comparables; un allongement du clypéus est en effet lié, chez les Ammophiles, à une plus forte convergence des yeux. Le graphique n° 9, relatif au rapport i donne une vue d’en- semble du phénomène et nous permet de tirer les conclusions générales suivantes. 1. Tous les mâles sont modifiés, et de façon semblable chez les diverses espèces, par la stylopisation; celle-ci a pour effet d’elargir le clypéus; l’etude du rapport = montre qu'il ya, de façon concomi- tante, une diminution de la convergence des yeux. Les femelles stylopisées ne se distinguent par contre guère des femelles normales; les faibles déviations observées se produisant dans un sens ou dans l’autre, elles ne sont très probablement pas significatives, et l’on peut admettre que le parasitisme est sans effet sur ce caractère chez les femelles. 2. Les mâles stylopisés, tout en restant assez voisins des mâles normaux, se rapprochent cependant des femelles. Ces dernières n’étant pas modifiées, on peut admettre plus facilement que dans le cas précédent que les mâles stylopisés sont intersexués. 3. Comme pour le caractère précédent, les individus stylopisés se trouvent tous en dehors des limites de variation des individus normaux. 4. La variation est faible chez les femelles normales, plus accusée chez les mâles normaux, ce qui est peut-être dû au fait qu’elle est, chez ces derniers, de type dysharmonique. L’amplitude de la variation ne semble pas être sensiblement plus élevée chez les mâles stylopisés, mais le nombre de spécimens examinés n’est pas suffisant pour que cette conclusion soit considérée comme certaine. ARMATURE DES PATTES Il y a de fortes différences sexuelles dans le développement des épines et des poils sur les pattes. On peut prendre comme exemple A. tydei; ce qui est vrai pour cette espèce l’est en grande partie pour les autres. LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 63 Chez la femelle, les trochanters et les fémurs antérieurs portent en dessous une rangée de longues soies noires (psammophores); les tibias antérieurs portent d’assez nombreuses épines et, de plus, sur leurs faces interne et inférieure, quelques longs poils noirs; les tarses antérieurs, assez fortement asymétriques, sont munis à leur bord externe d’un peigne formé de longues et fortes épines; ils portent de nombreuses épines plus courtes sur leurs autres faces. Les tibias et les tarses 2 et 3 sont fortement épineux. Chez le mâle, les trochanters et les fémurs antérieurs ne portent généralement en dessous que des poils blancs; j'ai vu cependant 6 exemplaires de l’Europe méridionale, sur une trentaine que j'ai examinés, où quelques soies noires apparaissent parmi les poils blancs; les 60 exemplaires nord-africains étudiés ne montrent que des poils blancs. Les tarses antérieurs ne sont pas asymétriques et leurs épines, de même que celles des tibias, sont beaucoup moins nombreuses et moins longues que chez la femelle. Les tibias anté- rieurs ne portent généralement pas de poils; j'ai cependant observé 5 spécimens portant un, parfois deux poils sur cet article. Les épines des tibias et des tarses 2 et 3 sont moins nombreuses et plus faibles que chez la femelle. La variation individuelle dans le développement des poils et des épines, le fait que ces dernières se raccourcissent par usure, rend difficile l'appréciation de l’influence éventuelle de la stylopisation; cette influence est toujours faible, mais évidente chez certaines espèces. Il semble que la stylopisation des femelles entraîne parfois une légère régression de la spinulation des pattes; c’est ce que J'ai observé chez A. dispar et certains exemplaires de tydet. Une particularité plus facile à mettre en évidence est le déve- loppement des épines et des poils chez les mâles stylopisés. Ce fait est très net chez certains tydei. Les mâles 3 et 7 ne sont pas modifiés à ce point de vue; les mâles 1 et 2 montrent quelques poils noirs aux fémurs, mais guère plus développés que chez certains mâles normaux. Le développement de l’armature des pattes est évident chez les trois derniers mâles, 4, 5 et 6, d'Egypte. Tous trois ont une rangée de soies noires aux fémurs antérieurs, caractère qui n’appa- rait jamais chez les mâles normaux de l’Afrique du Nord; les tibias antérieurs portent d’assez nombreux poils; les épines du peigne sont plus longues que chez les mâles normaux, tout en n’atteignant cependant de loin pas le développement de celles de la femelle. 64 J. DE BEAUMONT Toutes les autres épines des pattes sont également plus développées que chez les mâles. Chez d’autres espèces aussi, j’ai observé un développement un peu plus accusé de la spinulation des pattes chez les mâles stylopisés. Ces mâles, chez lesquels on voit se développer jusqu'à un certain degré les caractères sexuels de la femelle peuvent à juste titre être considérés comme intersexués. AUTRES CARACTÈRES. Parmi les individus stylopisés, quatre présentent de nettes anomalies de nervulation: interruption de nervures dans la région des cellules cubitales. Ce nombre est trop faible pour assurer que ces modifications sont en relation avec le parasitisme, comme ce semble être le cas chez les Andrena. La stylopisation peut modifier la pilosité. Ainsi, la pubescence argentée est toujours plus développée sur la face chez les mâles que chez les femelles; sous l’effet de la stylopisation, cette pubescence peut s’accroitre chez les femelles. Chez les mäles les plus fortement atteints, ayant des proportions du clypéus qui se rapprochent de celles de la femelle, on observe aussi une modification de la forme du bord antérieur et de la sculpture du clypéus. Je n’ai pas observé d’autres modifications des caractères sexuels chez les individus parasités. GENRE BEMBECINUS cosra La seule espèce étudiée est B. tridens F., longtemps classée dans le genre Stizus Latr. Le parasite a été récemment décrit par PastEELS (1954) sous le nom de Pseudoxenos crassidens. Voici la liste des spécimens stylopisés que J'ai examinés. 1. France, Dordogne, Les Eyzies, 1953 (Steiner leg., coll. mea) 2 g. 3 2. Ussuri, Sichota Alin (Inst. Zurich) 1 9. 43. Yougoslavie, Herceenovi, VIII.1952 (Verhoeff leg., coll. mea) 2 9. % 4. Grèce, Corfou, VII-VIII.1954 (coll. Verhoeff) 29. $5 à 8. Grèce, Corfou, VII-VIII.1954 (coll. Verhoeff) 19. 39. Algérie, El Kantara, 14.V.1954 (Linsenmaier leg., coll. mea) 2 g. ? 1. France, Haute-Savoie, Sciez, 19.VII.1931 (coll. mea) 1 9. © 2. France, Haute-Savoie, Sciez, 6.VII.1930 (coll. mea) 1 gd. LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 65 . France, Haute-Savoie, Sciez, 6.VII.1930 (coll. mea) 1 &. . France, Haute-Savoie, Sciez, 6.VII.1930 (coll. mea) 1 ©. . Suisse, Berne, La Neuveville (Jacob leg., Mus. Lausanne) 1 © (type). . Suisse, Genève, Peney, 14.VII.1876 (Tourner leg., Mus. Genève) 1 9. . Suisse, Genève (Mus. Genève) 1 9. ? Suisse (Mus. Genève) 1 g. " Ttalie, Piemont, Orada (Berio leg., Mus. Gênes) 1 9. 10. Italie, Bicone. Orada (Berio leg., Mus. Gênes 19. CARTE Grèce, Corfou, VII -VIII.1954 (coll. Verhoeff) 1 ¢. 931 2: To Corfou, VII-VIII.1954 (coll. Li 160: © 13. Suisse, Valais, Useigne, 9.VII.1908 (Steck leg., Mus. Berne) 1 9. © 14. France, Dordogne, Les Eyzies, 1954 (Steiner leg., coll. mea) 3 g. DONO TA © 9 9 9 9 9 9 9 9 J'ai étudié principalement, chez cette expece, la forme de la tete et la coloration du clypéus. FORME DE LA TETE. On observe des differences sexuelles comparables à celles que nous avons signalées chez les Ammophila. Ici cependant, les bords internes des yeux de la femelle ne sont pas à peu près parallèles, i 1 = © 5 a LJ a MIO i O ® = D 5 D 100 DZ © ara » Lv A 0 = SENS A Te oe n I} 0,80 Darin = N 0,70 060 IRC tS: » Graphique montrant l’influence de la stylopisation sur le rapport — chez Bembecinus tridens. Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 5 66 J. DE BEAUMONT mais seulement un peu moins convergents que chez le mäle. J’ai Poets: A À 2 3 apprécié la forme de la tête par les mêmes rapports 7et que chez les Ammophiles; le graphique n° 13 donne le résultat des observa- tions pour le premier de ces rapports. Notons tout d’abord que j’ai dû séparer les individus d'Europe de ceux de l’Afrique du Nord, qui forment la sous-espèce errans Beaum. Comme je l’ai indiqué en effet (1954), chez les mâles nord- africains, le clypéus est proportionnellement plus large: chez les femelles, la différence est moins marquée. | Sur les 8 mâles stylopisés d'Europe et d’Asie, 7 ne m’ont pas paru différer des individus normaux par la forme de leur tête; ils sont porteurs d’un ou deux parasites du sexe femelle; le 8e indi- vidu, par contre, infecté par deux Strepsiptères mâles, présente un clypéus plus large, qui le rapproche des mâles de la sous-espèce errans. D’Afrique du Nord, j'ai examiné un mâle porteur de deux parasites mâles, dont la tête, modifiée par rapport aux mâles normaux de la même région, rappelle celle de la femelle. Les 15 femelles européennes stylopisées, atteintes par des parasites des deux sexes, ne diffèrent pas, par la forme de leur tête, des femelles témoins. Laissant de côté le lien possible entre le sexe du parasite et le degré de la modification, nous aurions ici, au cas où les faits signalés se confirmeraient, une réaction assez différente de celle observée chez les Ammophila. Chez ces dernières, tout individu parasité se distingue nettement des normaux; chez les Bembecinus au contraire, ce n’est que dans certains cas que la stylopisation ferait effet. II serait nécessaire de vérifier ce fait sur un plus grand nombre de spécimens. COLORATION DU CLYPÉUS. Chez le mâle, le clypéus et le labre sont toujours Jaunes; chez la femelle, la couleur de ces pièces est sujette à la variation géogra- phique. En Europe, le clypéus et le labre de la femelle sont générale- ment noirs ou à peine tachés de jaune au bord antérieur, la tendance à Péclaircissement étant plus marquée dans certaines régions. Chez la sous-espèce errans, on observe plus fréquemment une coloration jaune plus ou moins étendue du clypéus. A Chypre, cette coloration claire devient la règle. LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 67 Les mâles stylopisés ont le clypéus et le labre jaunes comme les individus normaux. Chez les femelles, d’après le matériel que j’ai à ma disposition, l’effet semble varier géographiquement ; 9 femelles stylopisées de Suisse et de France ont le clypéus et le labre en grande partie jaune, comme chez les mâles; sur 2 femelles d’Italie, de la même localité, atteintes chacune d’un parasite, l’une a le clypéus jaune, l’autre le clypéus à peine éclairci au bord antérieur. Chez 2 femelles parasitées de Corfou, le clypéus est aussi noir que chez les témoins. Il est entendu que ces individus ne sont pas assez nombreux pour que l’on puisse tirer des conclusions définitives. Cependant, le fait que la couleur du clypéus varie déjà géographiquement chez les individus témoins renforce l’hypothèse d’une variation géogra- phique des effets de la stylopisation. On pourrait supposer par exemple que chez la race de Corfou la coloration noire du clypéus est plus fortement fixée (génétiquement) que dans d’autres races et qu’elle ne peut pas être modifiée par la présence d’un Strepsiptère. GENRE BEMBIX F. Mes observations ne portent que sur trois spécimens, mais qui présentent un certain intérêt taxonomique. Ces insectes, en effet, sont les types de deux espèces décrites par des auteurs espagnols et qui ne sont, comme je l’ai déjà signalé (1953) que des individus stylopisés d'espèces banales; ils sont conservés à l’Institut d’ento- mologie de Madrid. Bembix hispanica Mercet a été basé sur deux mâles, qui sont en fait des oculata Latr. stylopisés. J’ai pu examiner en détail l’un de ces exemplaires, atteint par deux parasites femelles immatures et je signale ici ses principales caractéristiques. Chez les individus de l’Europe du Sud-Ouest de cette espèce, les dessins sont glauques chez le mâle, jaunes chez la femelle et ıls sont distribués de façon un peu différente chez les deux sexes. Le mâle stylopisé a les dessins distribués comme ceux d’un mâle, mais de couleur jaune, comme chez la femelle. Cet individu présente aussi une régression de ses caractères sexuels. Les saillies des articles du funicule sont moins accusées que chez un mâle normal. Les fémurs 2 ne sont presque pas dentés en scie à leur face inférieure. 68 J. DE BEAUMONT Quoique la taille de l’individu soit grande, le deuxième sternite ne montre qu’une tres faible indication de carene; la plate-forme du sixième sternite est peu nettement limitée, moins saillante que chez les très petits mâles, les tubercules des angles postérieurs à peine indiqués. Le septième tergite est plus long que d’habitude, non sinué sur les côtés; sur le septième sternite, la carène médiane est aplatie Jusque près de l'extrémité. Valves de l’armature génitale un peu plus étroites et un peu plus ponctuées que chez un individu normal. Je n’ai pas pu étudier en détail l’autre exemplaire de B. hispa- nica, mais J'ai pu constater qu'il s’agissait également d’un oculata stylopisé. Bembix paradoxa Giner Mari a été décrit d’après un seul exem- plaire femelle provenant de Las Arenas. D’après son auteur, ce serait une espèce bien extraordinaire. En réalité, l’examen du type m'a montré qu'il s’agit sans doute d’un individu stylopisé de B. rostrata L. L'aspect particulier de l’insecte provient surtout du fait que l’abdomen est fortement déformé et sa sculpture modifiée par la présence de quatre parasites. Les dessins clairs sont peu développés, mais j’ai vu un individu normal de même provenance de coloration assez semblable. Tous les autres caractères principaux: forme des mandicules, du labre, du elypeus, du vertex, sculpture de la tête et du thorax ne diffèrent pas de ce que l’on voit chez une femelle normale. Il reste cependant un caractère « paradoxal », c’est la structure des antennes ou du moins du fragment d’antenne subsistant seul chez cet unique exemplaire; GInEr MARI a figuré les articles, curieusement déformés, de cette partie basale du funicule. Y a-t-ıl un lien entre cette structure spéciale et la stylopisa- tion ? Il est difficile de le savoir; cependant, il me paraît plutòt qu'il s’agit là d’une malformation accidentelle et sans rapport avec la présence des parasites. DISCUSSION DES RÉSULTATS. L’on a souvent cherché a donner une interprétation des effets de la stylopisation de même que de phénomènes semblables observés à la suite du parasitisme chez divers Arthropodes (Dryinides chez les Homoptères, Sacculines chez les Crabes, etc.). Mais il faut bien avouer que si certaines hypothèses sont vraisemblables, aucune LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE 69 n’est prouvée a l’heure qu’il est. Il faudrait pouvoir expliquer le fait même que la présence d’un parasite entraîne des modifications chez l’höte, le fait que ces modifications prennent souvent l'allure de l’intersexualité et enfin la variation du phénomène. En ce qui concerne les deux premiers points, on peut constater que le parasite mime l’action de certains gènes. On voit par exemple apparaître chez les mâles, sous l'effet de la stylopisation, des caractères sexuels qui sont normalement déterminés par le com- plexe des gènes sexuels de la femelle. Nous avons vu se développer chez les femelles européennes de Bembecinus tridens, sous l'effet des parasites, une coloration du clypéus qui caractérise normalement une race de la Méditerranée orientale; nous avons vu également certains mâles européens stylopisés de cette espèce acquérir les proportions de la tête des mâles normaux de l'Afrique du Nord. Enfin, les différences observées dans la longueur du pétiole des Ammophila parasitées sont semblables à celles que l’on note entre les diverses espèces du genre. On peut donc dire que les Hyménoptères stylopisés réalisent en quelque sorte des phénocopies. Quel est le mécanisme profond du phénomène ? Si l’on admet que les gènes agissent sur les caractères par de longues chaînes de réaction, l’on peut supposer que le parasite empêche le déroulement normal de ces réactions et en substitue d’autres. Il pourrait le le faire en émettant certaines substances ou en en soustrayant; il pourrait également agir de façon générale sur le métabolisme de l’hôte, ce qui provoquerait indirectement des modifications plus spécifiques. Nous n’avons aucune manière de savoir actuellement si l’une ou l’autre de ces modalités se réalise en fait ou si d’autres phénomènes sont en cause. Le seul document que je puisse verser au dossier est l’examen d’un gynandromorphe biparti d’ Ammophila tydei. Chez ce spécimen, les appendices du côté gauche sont typique- ment femelles, ceux du còté droit typiquement mäles; au cours du développement, il n’y a donc eu aucune influence, par d’éventuelles hormones de gènes, d’un des cötes du corps sur l’autre. Or nous avons vu que la spinulation des pattes était facilement modifiée par la présence d’un parasite. Un autre problème est celui de la variation des effets. Pourquoi l’influence de la stylopisation est-elle très nette chez certains grou- pes ou certaines espèces, faible ou nulle chez l’autres ? Pourquoi, chez une espèce donnée, certains caractères sont-ils atteints et 70 J. DE BEAUMONT d’autres pas ? On a supposé que la stylopisation agissait surtout sur les caractères phylogénétiquement ou ontogénétiquement les plus recents, ou sur ceux qui sont naturellement les plus variables. La base de cette variation serait donc dans la nature même du caractère; de ce fait, les explications que nous pourrions en donner sont tout aussi hypothétiques que celles qui ont été mises en avant pour les effets généraux de la stylopisation. Demandons-nous enfin pourquoi le degré de la modification varie d’un individu à l’autre de la même espèce. Les différences de réaction pourraient provenir en partie des différences de constitu- tion génétique des individus atteints, mais 1l est plus probable qu’elles sont liées à des variations dans l’action du parasite; c’est l’inducteur qui serait variable, ce que l’on pourrait rattacher par exemple au nombre de parasites, à leur sexe ou à l’époque de l’infestation. Il me semble que pour l’étude de ce type de variation, la méthode biométrique que j'inaugure ici dans ce domaine, pourra rendre des services. Il faudrait encore la perfectionner et surtout multiplier les observations; le faible nombre d'individus examinés ne me permet pas de tirer des conclusions bien solidement établies et les résultats sont jusqu’à présent assez décevants. J’ai cherché à savoir, par exemple, s’il existait chez un individu donné une concordance dans le degré de transformation des divers caractères. Autrement dit, un individu ayant un caractère forte- ment modifié par la stylopisation a-t-il aussi ses autres caractères fortement atteints ? Placons les mâles stylopisés d’ Ammophila DO 40 et spinulation des pattes, nous obtenons les seriations suivantes: tydet par ordre de modification croissante des caractères 3, 1,7, 6,2, 4, 5. — 4, 3)°7) 42) 5.6. 29) 7 ee Suivant le caractère envisagé, l’ordre n’est pas exactement le même, mais il faut tenir compte de certaines causes d’erreur: chez les mâles normaux, il n’y a déjà pas de concordance entre les o + 6 4 F u de? a 4 : ì Re | 2 3 caractères + et : si l’on choisit, à la place de 1 le rapport ti D lv les Di 2 E Varrangement est un pe es rapports + ou a geme peu TA différent; enfin, de légères erreurs de mesure peuvent avoir ici une assez grande importance. Ceci admis, on observe une certaine concordance dans le degré de modification des divers caractères; et à la plac LA STYLOPISATION CHEZ LES SPHECIDAE FA les individus, 1,3 et 7 sont relativement peu modifies, les individus 4,5 et 6 le sont plus fortement, pour tous les caractéres envisages. Ceci est en accord avec les constatations de SALT. Les résultats sont malheureusement moins bons avec les autres espèces que J'ai étudiées. Existe-t-1l un rapport entre le degré de la transformation et le nombre de parasites ? Dans une certaine mesure seulement. Les porteurs de plusieurs parasites sont généralement plus fortement modifiés que ceux qui n’en présentent qu'un seul, mais il y a des exceptions. On peut constater aussi que deux individus atteints par un seul Strepsiptère, du même sexe, peuvent montrer des degrés différents de transformation. Chez Bembecinus tridens, il pourrait exister un rapport entre l'intensité de l’influence et le sexe des parasites; ce serait à vérifier sur de plus nombreux exemplaires. Chez Ammophila, je n’ai rien constaté de semblable. Il est d’ailleurs possible que si, dans certains cas, les parasites mäles agissent de facons plus marquée, ce soit dù simplement à leur plus forte taille. Bref, avec le matériel dont j'ai disposé jusqu’à maintenant il ne m’a pas été possible de tirer des conclusions précises sur les causes de la variation dans les effets du parasitisme. Ces causes sont probablement multiples. Dans l’étude de la stylopisation, nous en sommes au stade un peu ingrat où il est surtout necessaire d’accumuler des faits précis, qui permettront peut-être par la suite de donner une explication générale du phénomène. J'espère pouvoir, dans un deuxième travail, apporter des renseignements complémentaires et Je serais reconnaissant aux entomologistes qui voudraient bien me confier du matériel à l’etude. RESUME. 1. Chez les Ammophila, les individus stylopisés se distinguent constamment des individus normaux par un raccourcissement du pétiole et du postpétiole dans les deux sexes et par une modification de la forme de la téte chez les males, qui les rapproche des femelles. On peut aussi observer des phenomenes d’intersexualite dans l’armature des pattes. 2. Chez Bembecinus tridens F. une modification dans la forme de la tête s’observe chez certains mâles stylopisés seulement. Il 12 J. DE BEAUMONT semble exister d’autre part une variation géographique dans les effets du parasitisme sur la couleur du clypéus de la femelle. 3. Chez les Bembix mâles stylopisés, on peut noter une régression des caractères sexuels. 4. La méthode biométrique permet d’étudier de façon plus précise qu’on ne l’a fait jusqu’à maintenant la variation dans les effets de la stylopisation. TRAVAUX CITÉS Beaumont, J. DE. 1953. Les Bembix espagnols et nord-africains décrits par R. G. Mercet et J. Giner Mari. Mitt. schweiz. ent. Ges. 26: 77-80. — 1954. Les Bembecinus de la region paléarctique. Ibid. 27: 241-276. BoHART, R. M. 1941. A revision of the Strepsiptera with special reference to the species of North America. Univ. Californ. Publ. in Ent. 7: 91-160. PASTEELS, J. 1954. Enquêtes sur les Strepsiptères; 4° série; Strepsiptères du Musée zoologique de Lausanne. Bull. Ann. Soc. ent. Bel. 90: 349-355. PEREZ, J. 1886. Des effets du parasitisme des Stylops sur les Apiaires du genre Andrena. Act. Soc. linn. Bordeaux. 40: 21-60. SALT, G. 1927. The effects of stylopisation on aculeate Hymenoptera. Jour. exp. Zool. 48: 223-319. VANDEL, A. 1933. Un cas d’inversion sexuelle parasitaire produit chez Odynerus innumerabilis Saussure par un Strepsiptère du genre Pseudoxenos. Bull. biol. Fr. Belg., 67: 125-133. MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÔTE D'IVOIRE 13 N° 3. Eugene Binder. Mollusques nouveaux de Côte d'Ivoire. Prosobranches d’eau douce. (Avec 18 figures dans le texte.) (Centre suisse de recherche scientifique en Côte d’Ivoire. — Muséum d'histoire naturelle de Genève.) Au Professeur Guyénot, mon maitre, pour son 70° anniversaire, en témoignage de ma gratitude. J'ai récolté ces quelques espèces nouvelles au cours d’un séjour que j'ai fait en automne 1954 au Centre suisse de recherche scien- tifique d’Adiopodoume pour étudier les mollusques d’eau douce. Je tiens à remercier, dans cette première publication sur les résultats de mon séjour, M. le professeur J.-G. BAER et le Comité pour le Centre suisse de recherche scientifique, M. le professeur MANGENOT, directeur de ’IDERT dans l’enceinte duquel se trouve le laboratoire du Centre suisse, M. G. TouRNIER, directeur du Centrifan d’Abidjan, M. le vice-consul de Suisse M. WIMMER, _ toutes les personnes qui ont contribué à rendre mon séjour fruc- io ie Neritina tiassalensıs, grandeur naturelle. tueux, et particulièrement M. le Dt U. Raum, gérant du Centre suisse, à qui je dois la découverte de l’espece à laquelle j’ai donné son nom. 74 E. BINDER ÄRCHAEOGASTROPODA NERITACEA Fam. Neritidae. Genre NERITINA Lam. Neritina (Neripteron, section Alina) tiassalensis n. sp. Coquille aplatie, à dernier tour enveloppant et à sommet recouvert. La suture est visible sur un demi à trois quarts de tours. L'ouverture forme avec l’aire columellaire un cercle presque parfait divisé en deux demi-cercles par le bord columellaire qui est droit et ne porte pas de dents. Le bord supérieur est séparé de l’avant-dernier tour par un sillon étroit et remonte en direction du sommet en formant un lobe qui ne a b s’etale pas dans le plan de l’ouverture. Couleur brun rougeätre, couvert d’un réseau plus ou moins serré de lignes noires, avec parfois des taches noires réparties selon des bandes spirales. La couleur transparaît à travers le cal blanc brillant qui re- | couvre l’aire columellaire. Face interne de l’opercule chez - a) N. tiassalensis, b) N. aequi- La surface de la coquille a un noxvalis Morelet. aspect satiné. Les stries d’accroisse- ment sont très fines, à peine visibles à l'oeil nu, mais il y a de place en place des bourrelets. Au micros- cope on distingue de minuscules dépressions alignées formant des lignes spirales pointillées très serrées: environ 65 dépressions par millimètre dans le sens spiral et 100 lignes spirales par millimètre de hauteur. L’opercule est de couleur orangée à l’extérieur avec souvent une zone noiratre pres de la columelle. Sa face interne porte une crête bien développée et une cheville courte, verticale, reliée à la crête par une arête d'importance variable mais toujours faible. Le bour- relet qui forme le bord inférieur de l’opercule est sinueux. La dent centrale de la radula est presque carrée, ses angles pos- térieurs arrondis. La première latérale est allongée, avec un bord postérieur anguleux et une crête qui n’occupe que la moitié externe de la longueur de la dent. En avant, cette dent présente une petite re 02; MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÔTE D'IVOIRE 75 lamelle qui s'articule avec le bord postérieur de la dent précédente. La latérale externe porte une «ombrelle» forte, garnie de 10 à 12 petites pointes du côté externe seulement; le côté interne est lisse et arrondi. Les dents marginales sont au nombre de 80 par rangée de chaque côté; les premières portent 15 pointes, sur le côté externe seulement. ME: SÌ Radula de Neritina tiassalensis. Fic. 4. Fig. 5. Surface de la coquille de Neritina Surface de la coquille de Neritina tiassalensıs vue au microscope. aequinoxialis Morelet vue au micro- Le trait dans la marge représente scope. 1 mm. Méme échelle que la figure 4. La taille est nettement différente dans les deux sexes. Chez les mäles, elle varie entre Hauteur 8 mm., largeur 10 mm., épaisseur 5 mm. et » 15) ) Toy » Boa celle des femelles varie entre Hauteur 11 mm., largeur 13 mm., épaisseur 7 mm. et ) IE ) Zali » 120 76 E. BINDER Localité type: rapides du fleuve Bandama, à Tiassalé, sur les rochers moussus en plein courant. Souvent hors de l’eau. N. tiassalensıs est une espèce d’eau douce, typiquement rhéo- phile. Cet habitat suffirait à la distinguer de N. aequinoxialis Morelet, espèce d’eau saumâtre et stagnante à laquelle elle res- semble beaucoup. Les différences morphologiques sont pourtant nettes, ce sont: le bord columellaire de l’ouverture sans dents, l'aire columellaire colorée et qui n’est pas séparée par une aréte de la face externe de la coquille, mais arrondie, la forme de la cheville et du bourrelet postérieur sur la face interne de l’opercule (fig. 2), et la sculpture microscopique de la coquille (fig. 4 et 5). La taille de N. tiassalensis est en moyenne plus grande que celle de N. aequinoxialis. MESOGASTROPODA RISSOACEA Fam. Hydrobiidae, sous-fam. Hydrobiinae. Genre HyproBia Hartmann. Hydrobia guyenoti n. sp. Coquille perforée, conique, de proportions variables. Les quatre tours de spire sont bien détachés et la suture est très pro- LE u 3 | : O) sn i DA Fic. 6. FIG. 7. Radula de Hydrobia guyenoti. a: dent Jatérale vue par-dessus. Hydrobia guyenoti. fonde. La spire est légèrement plus haute que l’ouverture. Couleur jaune corné, surface montrant des stries d’accroissement serrées et irrégulières et quelques faibles stries spirales. MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÖTE D’IVOIRE 17 Ouverture ovale plus étroite en haut, légèrement aplatie du côté pariétal. Péristome continu, non épaissi ni évasé. Opercule spiralé faisant deux tours. Radula à dent centrale échancrée en avant etportant 13 pointes antérieures plus une pointe adventice de chaque côté. Latérale à 4 pointes du côté interne et 5 du côté externe de la pointe prin- cipale. Première marginale à 30, seconde marginale à 25 pointes très fines. Hauteur de Largeur de Longueur Largeur l'ouverture l'ouverture 272 mm. 1,81 mm. 1,28 mm. 12.06. mm? DIS ) 15975,» TO) QUE 5 Trouvée sur les morceaux de bois flottants, parmi la végétation inondée, au fond de la baie de Toupah, lagune Ebrié (localité type). Fam. Hydrobiidae, sous-fam. Bithyniinae. Genre BirtHyNIA Leach. Bithynia (Gabbia) tournieri n. sp. Coquille ombiliquée, conique, lisse et transparente. Quatre tours et demi bom- bés, surtout le dernier. Spire à peine plus haute que l’ouverture. Pas de stries d’ac- croissement ni de stries spirales. Ouverture anguleuse en haut, arrondie en bas, à bord pariétal droit. Péristome continu, à peine détaché, non épaissi. Opercule à partie spiralée occupant moins du tiers de la largeur chez l’adulte et rapproché de la columelle. Un ou Fic. 8. plusieurs forts bourrelets concentriques Fauna CRD à place variable. Grossissement trois fois. Radula à dent centrale portant 7 pointes antérieures et 5 pointes accessoires de chaque cöte. Dent laterale à 7 pointes, la plus forte au milieu, et à talon court et proéminent. Marginale interne à base très large. 78 E. BINDER Hauteur de Largeur de Longueur Largeur l’ouverture l’ouverture 7,3 mm. 5,6 mm. 3,7 mm 3,3, Tan 9 ) 6,6 » ar) en) LL) Do Bae) oo) 15318) Da) JO) 932100) Localité type: dans le Davo aux environs de Gagnoa. Ley a MM a 0,05 mm Fic. 9. Pre 10: Opercule de Radula de Bithynia tournieri. Bithynia tourniert. | MESOGASTROPODA CERITHIACEA Fam. Melaniidae, sous-fam. Melanatriinae. Genre POTADOMA Swainson. Potadoma vogelii n. sp. x Coquille turriculée, légère, à tours bombés et à suture bien marquée. Chez les individus jeunes elle est anguleuse dans le prolongement de la suture, tandis que chez l’adulte le dernier tour est arrondi. Le sommet est érodé sur tous nos spécimens, mais le nombre total des tours doit ètre de 12 à 15. Couleur brun Isabelle mat lorsque la coquille est sèche; animal noir. Cordons spirals en relief, regulierement espacés et apparaissant des les premiers tours. Ces cordons sont généralement au nombre de 11 sur le dernier tour (rarement 10, quelquefois 12 ou 13), dont 6 au-dessus de la suture, visibles sur l’avant-dernier tour, séparés des cordons inférieurs par un espace plus grand dans le prolongement de la MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÖTE D’IVOIRE 79 suture. A la loupe on distingue les stries d’accroissement, très régulières (3 par mm.), qui sont surtout marquées dans les inter- valles entre les cordons. Elles sont croisees par des lignes spirales onduleuses et tres fines (28 par mm.). ia rer 19% Potadoma vogelti, individu jeune. Fig. 11. Grandeur Potadoma vogelit. Grandeur naturelle. naturelle. Pre 18 Surface de la coquille de Potadoma vogelit. Le trait dans la marge représente 1 mm. Ouverture ovale, à péristome non épaissi. Bord inférieur arrondi, à peine étiré en forme de gouttière. Bord latéral sinueux. L’intérieur 80 E. BINDER est blanc, les cordons en relief de la surface extérieure s’y marquent en creux. Opercule faisant quatre tours, nucleus aux deux cinquiemes inférieurs. Radula à dent centrale deux fois plus large que longue, portant une forte pointe médiane et 3 pointes de chaque côté. Dent latérale à forte pointe médiane, avec trois pointes du côté externe et 3 du côté interne, dont la plus médiane est forte. Dents marginales à 3 lobes arrondis. Je ( a \ Olmm Ÿ L Fic. 14. Fic. 15. Radula de Potadoma vogelit. Mesures prises sur les coquilles érodées: 1 longueur totale, 2 largeur, 3 hauteur de l’ouver- ture, 4 largeur de l’ouverture. Longueur Hauteur de Largeur de totale * Largeur l’ouverture l’ouverture 44 mm. 12,7 mm. Mean 7 mm. 43 » 12,8 » deo, Lo 9920) 12,5 ©» in » 8 » 38» 12,52 14 ) 8 » Bole) 12,110 10%) 120100) Localité type: dans l’Agneby à Agboville. Trouvée aussi dans le Davo aux environs de Gagnoa. * Toutes ces coquilles ayant leur sommet érodé, la longueur totale est mesurée à partir d’un point correspondant autant que possible à la position de l’ancien sommet et trouvé en prolongeant les côtés de la spire (fig. 15), ce qui est praticable sur des coquilles à spire régulière. Cette mesure est forcément approximative mais a l’avantage de donner des dimensions compa- rables, tandis que la mesure de tronçons de coquilles incomplètes ne correspond a rien, MOLLUSQUES NOUVEAUX DE CÔTE D IVOIRE 81 Potadoma rahmi n. sp. Coquille épaisse, solide. Couleur brun jaunätre ou verdätre, animal gris. Tours plats, suture à peine marquée. Contour présen- tant un angle arrondi à la périphérie, dans le prolongement de la Fic. 16. Potadoma rahmi, grandeur naturelle. suture. Sommet érodé, nombre total de tours probablement 8 à 10. La surface est lisse, d’un aspect soyeux à l’oeil nu. Il y a 6 à 8 cor- dons spiralés autour de la columelle, les plus inférieurs étant les mieux marqués. À la loupe on distingue de fines stries d’accroisse- ment (20 par mm.) réumies en bourrelets de un tiers de millimètre nie, 47% Surface de la coquille de Potadoma rahmı. Le trait marginal represente 1 mm. Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 6 82 E. BINDER environ et coupées de stries spirales aussi fines mais irrégulières; il en resulte par places un aspect finement granuleux. Ouverture allongée, occupant plus du tiers de la hauteur totale et deux fois plus haute que large. Péristome non épaissi, à bord inférieur étiré en gouttière. Bord latéral non sinueux, presque vertical. Cal blanc sans épaisseur, intérieur blanc. Fic. 18. Radula de Potadoma rahmi. La premiere dent marginale a été représentée dans deux positions différentes. Opercule de trois tours, nucleus au quart postérieur. Radula à dent centrale rectangulaire portant une grosse pointe médiane arrondie et 2 ou 3 pointes de chaque côté, la troisième peu dinstincte. Latérale à large pointe principale arrondie et 3 pointes du côté interne, dont la plus médiane est grande, et 3 du côté externe, la dernière mal détachée du bord. Les marginales sont trapues, portant 3 dents chacune dont les plus internes, sur la première, sont aiguës, les autres arrondies. Longueur Hauteur de Largeur de totale Largeur l’ouverture l’ouverture 40 mm. 16 mm. 16 mm. 10,5 mm. 36 » 17 » 17100) 10,7 » 36 » 16 ) 16 » 97 00) DD.) 16 » 15 » 9,5. 40 » 15000 LES 11,4. m Localité type: dans la Bia à Aboisso. Ce sont surtout les dimensions de l’ouverture, haute et allongée, ainsi que la sculpture microscopique de la surface qui permettent de distinguer ce Potadoma des autres espèces à coquille apparem- ment lisse. UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 83 N° 4. Vera Bischler. Une forme particulière de surdi- mutité avec blépharophimose et dystopie des points lacrymaux inférieurs, synophris, albinisme partiel et hypoplasie du stroma irien (Syndrome de Klein- Waardenburg). Avec 6 figures dans le texte. (Clinique ophtalmologique universitaire de Genève, Directeur: Professeur A. Franceschetti.) A mon cher maître, M. le professeur Emile Guyénot, pour son 70° anniversaire, en témoignage de ma profonde gratitude. En août 1947 !, KLEIN présente à la Société suisse de Génétique une fillette de 10 ans atteinte d’un syndrome complexe, encore Jamais décrit, associant à une surdi-mutité d’origine labyrinthique des malformations très diverses. La plus frappante est un albinisme partiel (leucisme) se manifestant par une dépigmentation presque totale de la peau à la partie supérieure du corps, alors que la moitié inférieure est marbrée de placards brunâtres de forme irrégulière. Les cheveux sont couleur de chanvre à l’exception d’une mèche rousse, les cils et sourcils complètement blancs, les iris d’un bleu métallique très particulier. L’enfant est atteinte d’autre part d’une dyscranie avec absence de l’angle naso-frontal (profil d’oiseau caractéristique), épaississement de l’os nasal, confluence des sourcils, palais ogival et implantation dentaire défectueuse. Il existe de plus un raccourcissement des fentes palpébrales, un déplacement vers l’extérieur des angles internes (blépharophimosis opéré à l’âge de 2 mois) et un déportement des points lacrymaux inférieurs vers le limbe de la cornée (syndrome de van der Hoeve- Halbertsma-Waardenburg). Enfin le tableau est encore compliqué de raideurs articulaires multiples avec amyoplasies des membres supérieurs (syndrome de Rocher-Sheldon), de dysplasies osseuses, d’une palmature thoraco-humérale et d’une syndactylie cutanée. 1 Une monographie plus détaillée a paru en 1950. 84 VERA BISCHLER En l’absence de consanguinité des parents et de toute manifesta- tion de même ordre chez les autres membres de la famille, KLEIN ad- met que l’apparition de cet ensemble de dysmorphies tant ectodermi- ques que mésodermiques résulte soit d’une mutation d’un seul gène, soit plus probablement d’une mutation (aberration) chromosomique. Cherchant à rattacher cette entité clinique nouvelle à des associations de caractères de type apparenté, l’auteur rappelle que dans diverses espèces animales certains sujets à pelage blanc et yeux bleus sont atteints de surdité. Il en est ainsi pour le chat blanc hétérochrome, habituellement sourd du côté de l’oeil vairon. En pathologie humaine, des cas isolés ou familiaux d’albinisme partiel avec surdi-mutité ont été décrits par HammeRrscHLAG (1905), VAN GILSE (1926) et MENDE (1934). Dans un grand arbre généalogique d’albinisme, commencé par RizzoLi en 1877 et complété par Mazzini en 1924, on note l’appa- rition, à la sixième génération, de deux cousins germains sourds- muets. Enfin, en 1947, WarsH relate, dans son traité de neuro- ophtalmologie clinique, le cas d’un frère et d’une sœur alliant à une surdité une mèche blanche frontale, dont les photographies révèlent, en plus, l’existence d’une dystopie des points lacrymaux inférieurs avec blepharophimosis. D’autre part, en décembre 1947, WAARDENBURG, de son côté, avait soumis à la Société d’Ophtalmologie d’Utrecht l’observation d’un sourd-muet de 72 ans atteint de la malformation des fentes palpébrales et des points lacrymaux déjà mentionnée plus haut, découverte par VAN DER HOoEvE en 1916 chez deux Jumelles sourdes-muettes et appelée par lui elongatio canaliculorum inferio- rum cum ankyloblepharon, rebaptisée plus tard dystopia lateroversa punctorum lacrimalium cum blepharophimosis par WAARDENBURG lui-même. Les iris de couleur bleue montraient une atrophie péri- pupillaire très marquée, avec rigidité pupillaire apparemment conditionnée par une atteinte tant du sphincter que du dilatateur, la présence d’un glaucome compliquant du reste l'interprétation de cès lésions. Tout en envisageant la probabilité d’une origine génétique de ces trois anomalies, l’auteur n’exclut toutefois pas la possibilité de l'intervention, au cours de la vie embryonnaire, d’une cause nocive exogène. Cependant, dans la discussion, GOEDBLOED déclarait avoir connaissance d’un cas tout à fait similaire. UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 85 Frappé par l’analogie des quatre cas hollandais et ayant vu d’autre part, à Genève, la malade de KLEIN et examiné les photo- graphies dans le livre de WALSH, WAARDENBURG, afin d’exclure une coïncidence fortuite des anomalies, décide d’entreprendre une vaste étude, portant sur tous les sourds-muets hospitalisés dans les quatre grands asiles de son pays. Les résultats de ces recherches, communiqués brièvement au Congrès international de Londres (1950), ont été exposés en détail en 1951. L’examen de 840 malades a permis à l’auteur d’établir existence d’un syndrome héréditaire, présent chez 14 d’entre eux, formé par l'association des six caractères suivants: 1° déplacement latéral des angles internes (sans déplacement des angles externes) avec dystopie des points lacrymaux et blépha- rophimosis ; 2° proéminence et élargissement de la racine du nez; 30 hyperplasie des sourcils avec confluence médiane; 4° mèche blanche frontale; 90 hétérochromie partielle ou totale des iris; 6° surdi-mutité ou surdité congénitale incomplète. Sur 14 cas princeps, 5 étaient, semble-t-il, des cas sporadiques que l’auteur assimile à des mutations. Des arbres généalogiques, parfois très importants, purent être établis pour les 9 autres familles (dont celle des jumelles de van DER HOEvE), le nombre total des membres étant de 170. L’hérédité est dominante, il y a 87 atteints pour 83 normaux. Cependant, deux malades seulement présentaient le syndrome au complet. En effet, la pénétrance diffère pour chacune des anomalies: sous déduction des cas prin- ceps, elle est de 99% pour la malformation palpébrale, de 78% pour la proéminence de la racine du nez, de 45% pour la confluence des sourcils, de 25% pour l’hétérochromie, de 20% pour la surdité et de 17% pour l’albinisme circonscrit. C’est done sous forme de dystopie des angles internes avec élongation des canalicules infé- rieurs que le syndrome se manifeste le plus fréquemment. L’heterochromie peut porter sur l'iris tout entier (29 cas) ou n’en toucher qu’un secteur (4 cas) ou encore n’atteindre que sa 86 VERA BISCHLER périphérie (2 malades). La couleur de lœ1l hétérochrome est pratiquement toujours bleue (bleu clair, bleu blanchâtre, bleu vif). Dans plusieurs des cas, le stroma de l’iris le plus clair était en outre très hypoplasique. Or, comme cette même hypoplasie se retrouve chez plusieurs sujets ayant des yeux bleus (bleu blanchâtre ou bleu vif) homochromes, il semble logique de voir là une expressivite bilatérale du facteur conditionnant ailleurs une hétérochromie seulement (cette interprétation nous paraît d'autant plus légitime “que la surdité aussi était unilatérale dans deux des cas et que même la dystopie des angles internes peut n’intéresser que l’un des côtés (noté à deux reprises). Si l’on admet cette façon de voir, le nombre de malades présentant le syndrome complet est plus élevé. Quant au cas de KLEIN, il semble représenter, comme le pense aussi WAARDENBURG, la forme homozygote, extensive du syndrome. Cependant, le fait capital ressortant de ces recherches, c’est la preuve, apportée par WAARDENBURG, de l’existence d’une nouvelle forme de surdité congénitale, à dominance irrégulière, facilement reconnaissable grâce aux symptômes associés et comprenant, en Hollande, le 1,43% de tous les sourds-muets (14 cas princeps, mais un total de 39 sourds-muets selon les arbres généalogiques). Il est véritablement étonnant qu’un type clinique si bien carac- térisé, aussi fréquent et s’accompagnant d’une infirmité grave, soit resté méconnu si longtemps. Aucun cas n’a d’ailleurs été signalé depuis cette monographie, hormis celui, tout à fait superposable, d’un chien basset relaté par SorsBy (surdité, fentes palpébrales obliques, pelage tacheté, iris décoloré, microphtalmie). Nous pouvons rapporter ici deux observations nouvelles, tout à fait typiques. Cas 1. D., Jean-Pierre, 1935 (fig. 1, 2,.3); III/2 de l’arbre généa- logique (fig. 4). Pol. n° 4912/55. Notre premier malade est un jeune homme de 20 ans, élève de l’Institution nationale des sourds-muets de Chambéry. Intelli- gent et bien constitué (il est champion sportif des sourds-muets de France), il n’en présente pas moins un aspect bien particulier. Une mèche blanche frontale, implantée dans un secteur de cuir chevelu dépigmenté, tranche nettement sur sa chevelure noire UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 87 (fig. 1). Les sourcils, très fournis et confluents sur le dos du nez, présentent également, du côté gauche, une zone de canitie (fig. 2), il n'existe, de plus, un cil blanc unique et quelques taches Ried Cas 1. D., Jean-Pierre, 1935, 20 ans (Pol. n° 4912/55). Surdi-mutité, mèche blanche, quelques taches décolorées au niveau du front, quelques poils blancs dans le sourci! gauche, blepharophimose avec dys- topie des points lacrymaux inférieurs, sourcils confluents, yeux d’un bleu intense. nie 2: Région oculaire du même malade, montrant bien la blépharophimose et la confluence des sourcils. blanches sur le front. L’angle naso-frontal est aboli par l’élargisse- ment et l'élévation de la base du nez (fig. 3). Les fentes palpébrales, un peu obliques vers en haut et en dehors, sont nettement raccour- cies. L’angle palpebral interne ainsi que les points lacrymaux infé- 88 VERA BISCHLER rieurs sont fortement déplacés en dehors (dislocatio lateroversa canthi medialis et punctorum lacrımalium cum blepharophimosis ), ainsi qu’il ressort des mensurations suivantes: Distance des deux angles internes: 45 mm. (Ls = 36 mm.)! Distance des deux angles externes: 92 mm. (Ls — 90 mm.) Distance entre les deux points lacrymaux inférieurs: 56 mm. (Ls = 46 mm.) Distance entre les deux points lacrymaux supérieurs: 49 mm. Ries! Même malade de profil. Absence de l’angle naso-frontal. Les 1ris sont homochromes, d’un bleu intense, ne trouvant pas d’homologue dans les échelles chromatiques standard (Martin). : Cette nuance particulière est due a une hypoplasie, surtout marquée à la périphérie, du stroma irien, laissant transparaître l’épithélium fortement pigmenté. On note de plus une implantation irrégulière de la rangée supé- rieure des dents, sans palais ogival. L'examen de la famille du malade (voir arbre généalogique, fig. 4) a permis de recueillir des données intéressantes. [Issu d’un premier mariage de sa mère, il a un frère aîné (III/1) et trois demi-sœurs cadettes (111/3-5), nées du second mariage. Aucun cas de surdité 1 Les valeurs standard sont tirées de la thèse de P. JoHR (J. Génét. hum., 2, 247-282, 1953). m = valeur moyenne; Ls = limite fiduciaire supérieure normale (95%). UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 89 ou d’albinisme partiel n’est connu dans la famille. Selon les dires de la mère, qui est elle-même tout à fait normale, le père (II/1) n'aurait présenté aucune des altérations entrant ici en ligne de compte. On ne remarque pas non plus d'anomalies sur les photo- graphies du frère, qui a les yeux foncés. Par contre, deux des demi- sœurs (III/3 et 5) sont atteintes de la dystrophie, qui s'exprime chez elles sous la forme de la malformation palpébrale, le stigmate le plus fréquent. MB = Surdi-mutite, + blepharophımose, ; + albini i G. Andre is © E Marie SOINERSRATHEN 1860-1932 1884 A = Cas princeps [3 = Blépharophimose abortive P. Dominique 1 = Hypoplasie périphérique ~ du stroma irien. 10 { }=Legere syndactylie André Jean- Marıe- Anne- Marıe- : 1932 Pierre Jose Marie Noel T X =Sujets examinés 1935 1942 1945 1947 Pol.No.4912/55 = 2enfants morts en bas âge. Arbre généalogique de la famille D. Bie, & Arbre généalogique de la famille D. L’ainée des fillettes (III/3), âgée de 13 ans, a les cheveux blond foncé et les yeux bruns comme sa mère. La racine du nez est legerement élargie. La distance des angles internes des paupieres est de 33 mm. (m = 31 mm.), celle des angles externes est de 87 mm. (m = 82 mm., Ls = 89 mm.). La distance des points lacrymaux inférieurs est de 46 mm. (m = 40 mm., Ls = 45 mm.), la distance interpupillaire de 58 mm. La deuxième fillette (III/4), ägee de 10 ans, est exempte de l’anomalie. Cependant, elle pré- sente, dans la zone périphérique de ses iris bruns, un liseré de couleur bleu verdätre, qui provient probablement d’une legere hypoplasie du stroma irien. La troisième (III/5), âgée de 8 ans, a les cheveux et les iris de méme couleur que la sceur ainée. La mal- formation est ici un peu plus accentuée, l’écartement des angles internes étant de 36 mm. (m = 30mm., Ls = 35 mm.), des 90 | VERA BISCHLER angles externes de 81 mm. (m = 80 mm., Ls = 87 mm.), des points lacrymaux inferieurs de 44 mm. (m = 38 mm., Ls = 43 mm.), des points lacrymaux superieurs de 38 mm. Distance interpupil- laire = 53 mm. La mère nous apprend que, lorsque l’enfant était plus petite, le blanc de l’ceil n’était presque pas visible du côté nasal. Relevons encore que toutes les trois sœurs présentent une syndactylie de degré léger, malformation qui se retrouve, beaucoup plus prononcée, dans le cas original de KLEIN. L’atteinte de trois enfants sur cinq, de deux pères différents, montre, sans doute possible, que la transmission du syndrome s’est faite par la mère, elle-même en apparence indemne. Tout en apportant une preuve de plus de la dominance et de la variabilité de pénétrance de la maladie, cette observation démontre que, dans les cas en apparence sporadiques, il ne s’agit pas nécessairement d’une mutation du sujet lui-même. Cas 2. Va., Jacques, 1948 (fig. 5); V/4 de l’arbre généalogique fig. 6). Pol. n° 5729/55. Quant à notre second malade, pensionnaire depuis peu a la même institution, ıl nous a été signalé spontanément par la direc- trice de l’infirmerie, à cause de sa ressemblance frappante avec le premier. Il s’agit d’un garconnet de 6 ans, à cheveux châtains, sans mèche blanche, à sourcils épais confluents, dont les yeux sont du même bleu que dans le cas précédent, l’iris gauche étant toutefois bicolore du fait d’une mélanose surimposée à sa moitié inférieure. La forme des fentes palpébrales, ainsi que l'emplacement des points lacrymaux inférieurs sont également tout à fait simi- laires. La distance des angles internes est de 41 mm. (m = 30, Ls = 34), celle des angles externes de 82 mm. (m = 79, Ls = 86), alors que les points lacrymaux inférieurs sont distants de 46 mm. (m = 36, Ls = 43) et les supérieurs de 40 mm. L’espace intercornéen mesu- rant 45 mm., le secteur scléral interne est ainsi presque complete- ment masqué par la blépharophimose. Le palais est ogival, les dents inférieures hypoplasiques et espacées. Le nez petit et droit par absence d’ensellure à sa base confére au petit malade un profil de type grec. UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 91 [nies Sys Cas 2. Va., Jacques, 1948, 6 ans et demi (Pol. n° 5729/55). Surdi-mutité, blépharophimose avec dystopie des points lacrymaux inférieurs, sourcils confluents, oreilles décollées, prognathisme inferieur, yeux bleu gentiane. « Air de famille » avec le cas 1. Examen de la famille (fig. 6). — Les grands-parents paternels, les parents, les trois fréres et la sceur de l’enfant sont tout a fait normaux. De plus, personne dans la famille n’aurait jamais pre- senté de surdité, d’albinisme ou de malformation palpébrale. Relevons cependant, à défaut d’autre indice, que le père (IV/1), issu d’un mariage entre cousins germains, a des sourcils fortement développés, confluant a la racine du nez, et des yeux d’un bleu tres clair, du type recessif, couleur qu’il semblerait d’ailleurs tenir de sa grand’mere et qu'il a transmise à son fils cadet (V/5), âgé de 5 ans, ainsi qu'à sa fille (V/2), dont Viris droit présente à midi un secteur brun clair triangulaire. (La mere, ainsi que les deux autres fils, ont les yeux marrons.) Bien que le nombre tres limité de nos cas ne justifie aucune déduction statistique, il est intéressant de noter que le chiffre de 2 sur 140 eleves correspond approximativement au pourcentage établi par WAaRDENBURG en Hollande (1,43%). 92 VERA BISCHLER Relevons encore qu’à l’occasion de notre visite à l’Institut des sourds-muets, on nous a signalé le passage, peu de jours aupara- vant, d’un troisième malade, tout à fait semblable, mais que nous n'avons pas vu. 1 2 : I BB = Surdi-mutité + blépharophimose, +iris bicolore 0.6 [©] = Yeux bleu-clair [5] = eux bleu-clair avec petite tache brune O.D. Be] = Consanquinite X = Sujets examines 5A = Cas princeps x2 (D ch.Jeanne N V.Pierre 1921 O [o] Jean-Pierre Claude Danielle Paul Alam 1950 1945 1946 1947 1948 Pol No.5729/55 Arbre généalogique de la famille Va., de Baix (Ardeche). Fic. 6. Arbre généalogique de la famille Va. Nul doute que la casuistique ne s’enrichisse encore beaucoup dans un prochain avenir. Etant donné la propension des sourds-muets à s’unir entre eux, le dépistage des cas présente en outre un intérét pratique certain du point de vue du pronostic héréditaire. RESUME ET CONCLUSIONS. Description de deux cas de surdi-mutité avec blepharophimosis, dystopie des points lacrymaux inférieurs, synophris et iris d’un bleu intense (hypoplasie du stroma). Dans le premier, il existait en outre un albinisme partiel (meche blanche frontale et canitie partielle d’un sourcil, ete.). Deux de ses demi-soeurs présentent également une légère blepharophimose avec dystopie des points lacrymaux, ce qui parle en faveur d’un gène à pénétrance et expressi- vité très variables. Le père du deuxième malade, issu d’un mariage UNE FORME PARTICULIERE DE SURDI-MUTITE 93 consanguin, a un synophris bien marqué et des yeux d’un bleu très clair. L’ensemble des symptômes présents dans ces deux cas corres- pond au syndrome décrit par KLEIN, puis par WAARDENBURG. Son importance réside dans le fait qu’il permet de distinguer une forme spéciale de surdi-mutité avec transmission dominante irrégulière, facilement décelable grâce aux symptômes associés mentionnés ci-dessus. Ceux-ci pouvant être plus ou moins frustes ou abortifs, 1l est indiqué, dans chaque cas de surdi-mutité, de les rechercher avec soin et d'examiner également la famille. BIBLIOGRAPHIE GOEDBLOED. 1948. Discussion de la communication WAARDENBURG. HAMMERSCHLAG, V. 1907. Ztschr. Ohrenh. 54: 18-36. KLEIN, D. 1947. Arch. Julius Klaus-Stiftg. 22: 336-342. — 1950. Helvet. Pead. Acta 5: 38-58. Mazzini, G. 1924. Riv. biol. 6: 413-439. MENDE, I. 1926. Arch. Kinderh. 79: 214-222. Rızzorı. 1877. Nota Boll. Soc. med. chir. Bologna, 23, sez. V. SorsBy, A. 1953. Clinical Genetics. Butterworth a. Co., London, 1953, p. 134. VAN GILSE, P. H. G. 1926. Ned. Tijdschr. Geneesk. 70 (2): 479-480. VAN DER HoEvE, J. 1913. Klin. Mbl. Augenh. 51: 461-470. WAARDENBURG, P. J. 1948. Ned. Tijdschr. Geneesk. 92: 3463-3465. — 1951a. XVI Concilium Ophthalmologicum Acta. Vol. 1: 479-483. Londres. Brit. Med. Ass. — 19516. Amer. J. Hum. Genetics 3: 195-253. Warsn, F. B. 1947. Clinical Neuro-Ophthalmology. Williams & Wilkins, Baltimore, p. 492 (fig. 176 B). 94 D. BOVET ET COLLABORATEURS No 5. D. Bovet, F. Bovet-Nitti, G. P. Cantore, G. C. Casi- novi, V. G. Longo, G. B. Marini-Bettolo, L. Renzi et E. F. Rogers. Sur un nouveau principe contrac- turant isolé de la Meduse Rhizostoma pulmo L. (Avec 2 figures dans le texte.) (Roma — Istituto Superiore di Sanita — Laboratorio di Chimica Tera- peutica.) A notre maitre le professeur Guyenot en témoignage d’admiration et de reconnaissante amine. F. Bovet-NITTI ET D. Bover. L’une des caractéristiques les plus interessantes des Meduses comme aussi d’autres animaux marins (Actinies, Ascidies, etc.) est celle de sécréter, dans des conditions données, une substance urticante et même légèrement paralysante qui est utilisée par Panimal dans un but de défense ou alors pour immobiliser sa proie. Malgré l’intérét rattaché à l’étude de ces substances, les recherches chimiques ou biologiques poursuivies jusqu’à ce jour ne sont guère nombreuses. DUJARRIC DE LA RIVIÈRE en 1915 a isolé de la méduse Rhi- zostoma cuviert de la Manche une substance qu'il a dénommé méduso-congestine et qu'il a obtenu par simple précipitation par l'alcool de l’extrait aqueux de l’animal entier. Cette substance serait douée de propriétés toxiques et irritantes marquées. Succes- sivement Mour (1947) en étudiant une méduse de la mer du Nord, la Cynea capillata, arrivait à isoler de l’oxyde de triméthylammo- nium. Dans le but d’éclaircir aussi bien la nature chimique que les propriétés pharmacologiques du principe actif des méduses, nous avons nous-mêmes été amenés à reprendre l’étude de ces substances qui pour leurs propriétés paralysantes, rentraient dans l’ensemble des recherches effectuées par notre laboratoire sur les curares naturels d’origine végétale et sur les curarisants de synthèse. (Bovet & Bover-Nırri, 1949.) Nos recherches ont porté sur l’une des especes de méduse les plus communes de la Méditerranée, le Rhizostoma pulmo du sous- ordre des Rhizostomacées, dans l’ordre des Discoméduses. PRINCIPE CONTRACTURANT DE LA MEDUSE RHIZOSTOMA PULMO L. 95 Le matériel a été récolté dans la mer Thyrrénienne, sur la côte toscane (Orbetello) au cours des années 1952-1954, aux mois de juillet et d’aoüt. Dans chaque campagne, 250 à 300 kg. de méduses ont été récoltées et conservées dans des cuves de verre où elles ont été congelées sur place et conservées Jusqu'au moment de l’extraction en vue d'éviter les phénomènes d’autolyse et de putréfaction. Une étude préliminaire, réalisée au laboratoire, a permis de fixer les conditions d’une extraction semi-industrielle sur l’échelle de plusieurs centaines de litres. A partir du produit de congélation de Rhizostoma pulmo on a obtenu par homogénéisation un liquide visqueux d’une couleur gris bleuté, contenant environ 90% d’eau (déterminé par lyophy- lisation). Dans ce liquide l’on peut distinguer 4 fractions principales: 1) une substance à poids moléculaire élevé, probablement une protéine (muco-protéine) facilement précipitable, 2) des sels inorganiques, 3) un groupe de produits que l’on extrait facilement par le butanol, 4) un groupe de produits difficilement solubles dans le butanol (oxyde de triméthylammonium). La séparation de ces diverses fractions s'effectue par précipi- tation et par extraction au moyen de différents solvants organiques. Afin d’arriver à concentrer et à isoler le produit actif, chaque séparation a été suivie par un essai pharmacologique destiné à déceler l’activité des différentes fractions. Si l’on ajoute à l’homogénéisat de méduse de 2,5 à 3 volumes d’acétone, l’on obtient un précipité qui représente environ 0,8 à 1%, en poids sec du volume initial. Ce précipité est probablement une protéine dénaturée. La phase aqueuse, débarrassée de l’acétone par distillation sous pression réduite est alors soumise à une série d’extractions successives par le butanol. La fraction de butanol saturée d’eau, débarrassée du butanol par distillation dans le vide, abandonne des sels minéraux (chlorure de sodium). Après avoir évaporé à sec on reprend à plusieurs reprises une extraction par le butanol. 96 D. BOVET ET COLLABORATEURS Le résidu est constitué alors principalement par un sel organique identifié comme oxyde de triméthylammonium, qui se trouve dans la proportion de 0,7 g. par kilo d’homogenöisat. Débarrassé de l’oxyde de triméthylammonium et des sels minéraux, l’extrait par le butanol est distribué entre butanol et eau (counter-current distribution). L’on obtient ainsi un produit d’un aspect gras et cireux, à partir duquel on peut séparer, par des extractions successives par l’eau, une substance hydrosoluble très active sur la préparation de l’intestin isolé du lapin (fraction 73). Le résidu renferme une forte proportion de lipides. | Bien que l’activité du produit initial puisse être en grande partie retrouvée dans le produit final de l’extraction, le rendement en fraction 73 est très bas, et atteint pour 300 kg., envi- ron 15,2. Les plus grandes difficultés ont été rencontrées au cours de la dernière phase de l’extraction, dans la séparation de la fraction 73 a partir des lipides. Des essais de stabilité de la fraction active 73 ont été effectuées a différents pH et a différentes températures pendant 24 heures. L’activité subsiste aprés exposition a une température de 0°, 18° et 37° a pH 1, 4,5, 7 et 12 pendant 24 heures; ou encore apres chauffage a 100° pendant une heure a pH 4,5, 7 et 12. L’activite disparait apres chauffage a 100° pendant une heure a pH 1 ce qui parait indiquer une scission du type hydrolytique. La fraction active 73 n’apparait pas comme homogene si on la soumet a des fractionnements par chromatographie et électro- phorèse sur papier. Si l’on effectue en effet l’éléctrophorèse sur papier dans l’acide acétique à 25% et que l’on examine ensuite Pélectrophérogramme soit par des réactifs spécifiques soit en testant l’activité, l’on observe une série de bandes qui ont migré vers la cathode et qui paraissent principalement constituées par des acides aminés. Aux environs de la tache d’origine persistent des substances fluorescentes et une substance qui absorbe forte- ment la lumiére ultra-violette filtree (fig. 1). Les essais pharmacologiques permettent de confirmer que la substance active ne s’est pas sensiblement déplacée sous l’influence du champ électrique. Par élution au point d’origine de Pélectro- phérogramme Von peut séparer la thymine et l’uracile à l’état cristallin: la chromatographie sur papier permet également d’iden- PRINCIPE CONTRACTURANT DE LA MEDUSE RHIZOSTOMA PULMO L. 97 tifier la xanthine et l’hypoxanthine auxquelles l’on peut attribuer l'absorption de la lumière ultra-violette. Quant à la substance pharmacologiquement active contenue dans la fraction 73, il est possible de l’obtenir, débarrassée des bases puriques et pyrimidiniques au moyen de la chromatographie de bande, en utilisant la morpholine-butanol comme solvant. Le produit d’elution de la bande est extrait par le méthanol et évaporé dans le vide. La substance apparaît comme un composé oleeux tres visqueux, soluble dans l’eau, et qui cristallise avec une grande difficulté. Soumise à différents essais sur papier par des FLUORESCENCE À LA LAMPE U.V. REACTION AVEC LE R.DE EHRLICH REACTION AVEC LA NINHYDRINE ACTIVITE CONTRACTURANTE + DEPART — Fic. 1. Electrophérogramme de la fraction 73. (Acide acétique 25%; 8 V/cm; 1 h.) réactifs spécifiques, elle fournit une réaction colorée légèrement positive par la ninhydrine. La chromatographie par différents solvants prouve qu'il s’agit d’une substance unique, que nous proposons de désigner sous le nom de rhizostomine. L’hydrolyse de la rhizostomine par l’acide chlorhydrique N/6 et la chromatographie successive de l’hydrolysat qui met en évi- dence 6 acides amines rend probable une structure polypepti- dique. Les essais pharmacologiques effectués au cours des phases d'extraction se sont révélés fort utiles pour préciser et pour localiser les substances actives au cours des différents traitements. Les extractions successives ont permis de séparer les trois activités: toxique, relâchante et contracturante. 1) L’action toxique qui se manifeste chez la souris par des symptômes dépressifs allant jusqu’à la mort par paralysie respi- ratoire à la suite de l'injection de 0,8 à 1 cm? d’extrait total par 20 gr. d’animal, est essentiellement due à la fraction protéique de _ Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 7 98 D. BOVET ET COLLABORATEURS l’extrait. Nos observations sur ce point confirment les données de DUJARRIC DE LA RIVIÈRE. Les propriétés toxiques de l’extrait brut qu’il a désigné sous le nom de méduso-congestine semblent être dues à la protéine que l’on retrouve à l’état colloïdal dans le jus de méduse, ainsi qu’en témoignent les essais que nous avons nous- mêmes effectués. + Pa ACEA RIG CIR COREA ORTA ISO 73 0,01 0,1 bo FIG. Action contracturante de la fraction 73 sur la préparation de l’intestin gréle isolé de lapin selon Magnus. Effet de l’addition de doses croissantes du produit; comparaison avec le chlorure d’acétylcholine (Ac). Doses en mg/l; solution de tyrode à 389; 0,. Temps en minutes. PRINCIPE CONTRACTURANT DE LA MEDUSE RHIZOSTOMA PULMO L. 99 2) Une double action, contracturante à petites doses (0,1 cm? dans un bain contenant 30 cm? de liquide) et relächante à des doses élevées (1 cm?) qui peut facilement être observée sur l’intestin isolé de lapin dans du tyrode oxygéné à 38°. Les propriétés paraly- santes sont dues à la présence de l’oxyde de triméthyiammonium, dont on connaît la faible action curarisante, rapportée pour la première fois par Inc (1931), et plus récemment par RoGers, BovET, Longo & Marini-BETTOLO (1953), Lonco & BoveTt-NITTI (1954) et Patazzo, Rocers & Marını-BETToLo (1954) qui ont décrit la preparation et l’action d’une serie homogene de dérivés contenant la fonction 3) L'activité contracturante de l’homogénéisat se retrouve entièrement dans la fraction 73, qui provoque la contraction de Pintestin isolé du lapin à la dilution de 1/10.000.000 (0,1 meg./l) (fig. 2) et dans la rhizostomine active à la dilution de 1/100.000.000 (0,01 mg./l). La structure de la rhizostomine correspond vraisem- blablement à celle d’un polypeptide dont la structure est actuel- lement à l’étude. Il est intéressant de noter l’activité de ce polypeptide qui par ses propriétés peut être rapprochée de certaines substances d’origine animale extrêmement actives teiles que la substance P de EULER & Gappum (1931) étudiée récemment par Voet (1949, 1950) et par Pernow (1953) et extraite du cerveau et la bradykinine de Rocha et Silva que l’on extrait du sérum traité par certains venins de serpents et les enzymes triptyques. Ces deux substances, dont la structure n’a pas encore été élucidée, témoignent d’une action contracturante analogue à celle de la substance active de la méduse. L'étude de la rhizostomine revêt un intérêt particulier en raison des propriétés pharmacologiques particulièrement intenses qu’elle manifeste et du fait que sa structure polypeptidique permet de la rapprocher d’autres molécules douées d’une activité biologique marquée, et en particulier de l’ocytocine, de l’hypertensine et de la vasopressine. | 100 D. BOVET ET COLLABORATEURS MEDUSE (Rhizostoma pulmo L.) Homogénéisation Liquide visqueux homogène Précipitation par l’acétone Y Filtrat aqueux Précipité (Protéine) Extraction par le butanol Y Eaux-mères Extrait butanolique Concentration dans le vide Extrait aqueux Résidu . : Sels mineraux | Evaporation a sec (NaCl, MgCl.) Résidu Extraction par le butanol Residu Extrait butanolique (CH3)3NO LEURS Counter-current distribution si entre eau et butanol (15 stades) | Ÿ Ÿ Extrait butanolique Extrait aqueux Lipides Fraction active 73 Electrophorèse sur papier (Catode) (Origine) Acıdes aminés Fraction active Sép. chromatographique sur papier butanol morpholine Bases puriques Rhizostomine et du groupe de la pyrimidine ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 101 BIBLIOGRAPHIE Bovet, D. & F. Bover-Nırtri. 1949. Rend. Ist. sup. Sanita 12:3. DUJARRIC DE LA RIVIÈRE, R. 1915. C. R. Soc. Biol. 78: 596. EVLER, U.S.v. & J. H. Gappum. 1931. J. Physiol. 72: 74. Ing, H. R. & W. M: Wricnr. 1931. Proc. Roy. Soc. 109 B: 337. Loneo, V. G. & F. Bover-Nıtri. 1954. 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Il résulte de cette étude que plusieurs formes ont été introduites dans le lac en question, ce sont: Avant 1900 (en 1888) environ 3.300 alevins d’un Corégone du lac de Constance qui était peut-être le Blaufelchen, qui s’est établi, mais qui resta toujours peu abondant. Entre 1905 et 1912, 25.000 ceufs et 125.000 alevins de Lavaret du lac du Bourget et, vers la même époque, soit de 1908 à 1911, quelque 100.000 ceufs et 50.000 alevins provenant de Thonon, lac Léman, et qui étaient peut-être de la Gravenche (Coregonus hiemalis Jur.) au moins en partie. De 1921 à 1925, environ 650.000 alevins provenant de Thonon, mais d’origine incertaine, c’etaient très probablement des Lavarets du lac du Bourget. 102 E. DOTTRENS Notons qu’en 1928, Le Roux déclare avoir acquis la certitude que ce qu’il appelle « la soi-disant Féra d’ Annecy » n’était autre que le Coregonus Schinzi helveticus = alpinus Fat., le Corégone du lac de Constance. Il ne précise pas la raison qui lui fait attribuer à cette espèce les alevins immergés en 1888 sauf le fait qu'ils pro- venaient effectivement du lac de Constance. Nous reparlerons un peu plus loin du degré de confiance qu’on peut accorder aux livrai- sons faites par la pisciculture de Huningue à qui ce matériel fut commandé. La determination faite par Le Roux en 1928 n’emporte pas la conviction, il n’a pas considéré les branchiospines et il semble ignorer les immersions faites dans le lac entre 1921 et 1925. En revanche il cite la date de 1892 pour des immersions de Lavaret dont J. RoLLEY n’a pas retrouvé trace à l’inspection d’Annecy. En 1934, 125.000 alevins de Corégone acclımate au Léman (Palée du lac de Neuchâtel donc) sont encore introduits et enfin en 1953 600.000 alevins du lac du Bourget. Dès 1936, les Corégones acclimatés sont assez nombreux sur les frayères pour que la pêche des reproducteurs sur place fournisse en moyenne 800.000 alevins par an, le rendement ayant augmenté progressivement jusqu’à atteindre au début de cette année (1955) étonnant record de 5,4 millions. Mon propos était de vérifier si le peuplement actuel du lac d'Annecy était encore analysable, si les contingents introduits avaient conservé leurs caractères distinctifs ou si au contraire un mélange s’etait produit. Le chef de district Royer se chargea de récolter selon mes indi- cations les premiers ares branchiaux sur un grand nombre d’indi- vidus pendant une année. Il l’a fait parfaitement et je l’en remercie. Les arcs branchiaux ont été prélevés de décembre 1953 à novembre 1954 sur des Corégones capturés en des points du lac aussi variés que possible, au hasard des pêches. On peut admettre qu'ils four- nissent, pour le caractère des branchiospines — le seul valable pour ce genre de recherches comme l’a montré SVÄRDSON — une image fidèle de la population actuelle du lac. Il va sans dire que les contingents de Lavaret introduits à l’état d’alevins en 1953 ne sont pas représentés dans ces pêches, ce n’est qu’ulterieurement qu’on pourra savoir comment ils se comportent et par conséquent comment ils s’intégreront. Le tableau 1 fournit les résultats de cette analyse. HABEN 616 |S|81%1116168|85|19 79185 [09 155158 TC |9T | 6} 0) # | IV co XNeOL (Va % Sais | ee (Pees | le ae |e ia A ase me Pee ee mn S ‘U 07 * WAeg-ep-ze1}49'T vie ‘ y À SUIT 2 ” ZOTIO f-FUIES 66 VANE T T ‘ AIQAUAAOU y S ar à MEANS DA AVA ATA TANT TA ic di oe © UG] 'zeijjoT ap 9709 i T ele lt bit Z I A Be «08 % MUG) ‘ AI) e onstq i PIBIG) 61 ele la ASI i > a ne re = UG) sung G i | D GORE ANNE ly y I T dE dr EL N) ‘UT © SMUy}9d-PUEIN) i) DAA GILG Ie L i) a PE « 9 "S THM, SG TOUTE) i WN Be ré SORT Lene Pew ET CIC = WOLD ° dey 9p 904 ih Piel) wis lai S lens ele * + * 9140790 7 À ‘UG, | ° SJUIMOL-TEN I «| U|b|U G 6 * * * @Iquazdos 6 S | wgr uoyjuom-aonkoN € ball DRE Hour SES MONDE Loy DIDI EES AT ae laa u I ee I TO GG SS | 'wg7 ‘ uojuy-uoTMeYD TG & 9191c|e Ben j ee Er: ZOO ILES Bb bé pie be Pols 719 i UE © a =e SN | (UZ) 9er PUR) neu D I BIKE T se « 97 „> | UTI ef puedo, nell ré DAN EI a PCR nr 7 ae “9 SS SIOE MARAIS ARAR RAR: Ù e aly UT uopuez] i ve | L un Een SS | ‘WGZ ‘ ‘ JHAOQ-UOJUY I DU ‘| AR Bien Ie ee COIN pi ic Soll loan 2: de ee IS | we opmyL er]-uoduy VIZ za i Be Ker o S| WL ° 9eT Wed norrur ib | is vo I Eu 2 UN 126 ce 5967 uosteg 2 | ‘um : xnora-of-Koouuy eee wi ‘ 87 = y 0 AN OA I vie i i Ss « GG S "wg * XNOIA-0]-A99UUY e CIT| SIF) VI VIS T ia « Ta S Wy ° ° ZoLIOF-Jureg T I Ù ee BED ele he ly > « 07 S UC TOTAL OA] ERA TA ai Enz de di « 6T © N I L 9 "+ 91{W999P 8T = EI6T ep ACLI 5 S oY | 17 107 [66 188 | LE 196 IGE |76 166 186 | TE LOE |6% SAS 9% 196 176 [66 166 | TG 10% = sınapuoJoad jo so1Qd9U SQUIASOIMOURIQ 9P dIQUION 104 E. DOTTRENS Le melange intime des formes introduites ne parait pas discu- table. Tout au plus les poissons en fraie le 21 décembre près d’Annecy-le-Vieux se singularisent-ils par un nombre de bran- chiospines inférieur en moyenne, égal à 28,5 contre 31,4 pour l’ensemble des individus en fraie. | Les souches qui ont apparemment le plus de chances d’avoir contribué au peuplement actuel sont le Lavaret surtout, moyenne 38 branchiospines et le Corégone du Léman, la Palée donc, avec 27 br. Comme les premières tentatives ont partiellement réussi, il faut encore mettre en cause la Gravenche, moyenne environ 29 et le Blaufelchen, moyenne 36,4 (à moins que l’essai de 1888 ait été fait avec Cor. schinzi, moyenne environ 24 |). Les individus de la fraie du 21 décembre seront peut-être considérés par certains comme un contingent issu directement de l’ancienne forme du Léman, la Gravenche; cette interprétation me paraît improbable, tous les autres lots témoignant d’un mélange intime, d'autant plus que les alevins immergés de 1908 à 1911 qui seuls pourraient avoir cette origine n’ont eu aucune influence apparente sur le rendement des pêches. J’ai pu dénombrer au total les branchiospines de 509 individus. Le nombre a varié entre 23 br. et 41 br., la moyenne étant exacte- ment 31,55 + 0,14. Le graphique figure 1 présente la courbe de variation comparée à celle de la Palee du lac Léman (courbe basée sur 472 individus) et à celle du Lavaret-Blaufelchen (comprenant 98 Laverets, 194 Blaufelchen du lac supérieur de Constance et 66 du lac inférieur). La courbe fournie par les Corégones du lac d'Annecy me paraît une preuve évidente de complète hybridation. Non seulement elle est intermédiaire entre les courbes de variabilité des espèces souches les plus probables, mais encore la variabilité de la population considérée comme hybride s’etale presque autant que les deux autres ensemble avec une régularité exemplaire. Il n’y a pas trace du maintien d'individus de race pure (en tout cas statistiquement). Or cette courbe ne résulte pas de l'accumulation de courbes partielles dissemblables, la variabilité est sensiblement uniforme dans toutes les séries partielles, sauf une qui s’en écarte quelque peu. Les séries ont pourtant été prélevées en des points du lac aussi variés que possible tout au long de l’année. À première vue, ce résultat parle en faveur de l’opinion que les Corégones subalpins appartiennent à une seule et même espèce. ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 105 Mais des formes parfaitement distinctes coexistent dans un même lac et s’y maintiennent inchangées depuis des siècles, souvent même en dépit des perturbations causées par l’homme. Il n’est pas possible puisqu'elles sont pratiquement séparées reproductivement, quand elles sont sympatriques, de leur refuser le statut d’espèces. STEINMANN pourtant les considérait comme des races écologiques apparues séparément dans chaque bassin lacustre et par conséquent N à 15 jr \ m / Ne o PALEE DU LEMAN a / o COREGONE D’ANNECY ; à LAVARET- BLAUFELCHEN Ok È e o 20 BR 25 30 35 40 MS free Courbe de variabilité du nombre des branchiospines du premier arc chez le Corégone du lac d’Annecy comparée à celles de la Palée provenant du Léman et aux Blaufelchen (Lavarets) des lacs de Constance et du Bourget. comme des convergences. L'expérience du lac d'Annecy contraint, semble-t-il, d’écarter cette interprétation et de nier la réalité objective du processus d'isolement imaginé par cet auteur. En effet, non seulement les différentes formes introduites n’ont pas constitué des «Sippen» isolées reproductivement, mais encore quoique déjà différenciées, déjà spécialisées, elles n’ont même pas maintenu leur isolement écologique puisque les pêches pratiquées dans tous les points du lac, à des profondeurs variées et avec des filets de différents types fournissent toujours des contingents d’allure intermédiaire et jamais des groupes de race pure. Les souches utilisées pour ensemencer le lac d'Annecy se sont donc révélées capables de fournir une descendance fertile si l’on 106 E. DOTTRENS en juge par l’abondance des individus reproducteurs sur les frayères actuelles. Les conditions dans lesquelles l’acclimatation s’est pro- duite ne permettent pas d’analyser ce qui s’est passé au juste. On peut supposer que par hasard on a réuni des formes de croissance analogue, frayant à la même époque dans des conditions semblables, bref, des formes capables de s’hybrider quand elles se sont trouvées artificiellement en contact. Ce n’est pas toujours forcément le cas. SvÄrpson (1951) cite au moins un exemple d’hybrides fournissant un frai déficient, indiquant l’existence de barrières génétiques dans certains cas entre des espèces de Corégones artificiellement réunies. | Un fait me paraît curieux dans l’acclimatation des Corégones au lac d'Annecy. Il semble évident que c’est surtout le Lavaret du Bourget qui a été introduit, en proportion considérable comparé aux autres souches. Comment se fait-1l que la population acclimatée soit exactement intermédiaire entre la Palée et le Lavaret et non pas plus voisine de ce dernier ? On peut penser que l’eutrophisation du lac lui est plus défavorable et qu’elle a compensé dans une certaine mesure son avantage numérique. Je ne suis pas satisfait de cette supposition. Je pense qu’il faut attribuer cet intime mélange à la pratique sur une grande échelle de la fécondation artificielle qui dure maintenant depuis 20 ans. On peut se demander ce qui se serait passé si les individus acclimatés s’etaient reproduits spontanément sans plus d'intervention humaine. Appartenant a des espèces différentes, auraient-ils maintenu leur isolement repro- ducteur malgré qu'ils fraient tous normalement dans le courant de décembre et sur la beine (pour des raisons d’habitudes sexuelles de nature psychique par exemple) ou se seraient-ils spontanément mélangés ? Un exemple cité par Svirpson (1951) ferait plutôt pencher pour la deuxième supposition, mais seule une expérience rigoureusement conduite permettrait de trancher. En tout cas, l'isolement reproducteur tel qu’on l’observe au lac de Neuchatel par exemple ou au lac de Constance (le seul fait objectif qui per- mette de qualifier d’espèces les différentes formes observées) cet isolement peut être rompu lorsque dans un milieu donné on met en présence des souches dont les habitudes sexuelles sont suffisamment proches, surtout, semble-t-il, si on introduit des formes intermédiaires entre les extrêmes. (Ici peut-être un lot non négligeable de Gravenches qui, en définitive, étaient peut-être déjà ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 107 une population hybride comme le supposait Fatio !). Dans ce cas, Vhybridation serait au moins accélérée grâce au «coup de pouce » de la fécondation artificielle. Actuellement, au lac d'Annecy, l’hybride créé se révèle une forme stable et féconde, mais peut-être faut-il considérer avec quel- que attention la lenteur du processus d’acclimatation qui a abouti à la situation présente. Certes, la courbe ascensionnelle du rende- ment du lac en Corégones (voir J. RoLLEY et E. DOTTRENS) coïncide avec celle de la prospérité générale de la pêche et débute comme elle en 1936, mais le temps de latence, si on peut dire, qui s’est écoulé depuis les premiers essais d’acclimatation jusqu’à cette date a peut-être une signification: l’elimination de facteurs géné- tiques s’opposant à la multiplication rapide des hybrides. Ne serait-ce pas que dans les premières générations un certain déséqui- libre génétique cause l’apparition d’une notable proportion d’in- dividus mal lotis, voire stériles, et freine la reproduction ? Le phénomène, combiné avec la rareté des individus sur les frayères, expliquerait pourquoi il a fallu un tel délai avant que s’affirme la vitalité de la population acclimatée. 2. L’ACCLIMATATION AUX LACS ITALIENS. La comparaison des circonstances du lac d'Annecy avec celle des lacs italiens est instructive. Grâce à l'intermédiaire de M. PEDRAITA, inspecteur de la pêche du canton du Tessin, qui m’a obligeamment introduit auprès des pêcheurs du lac Majeur et grâce à l’assistance si courtoise du Dt TonoLLiı, directeur de la Station hydrobiologique de Pallanza, j’ai eu l’occasion d’etudier sur place les Corégones du lac Majeur et du petit lac de Viverone. Les lacs italiens, eux non plus, ne recélaient aucun Corégone jusqu’au siècle dernier, avant les interventions humaines. R. Monti me paraît bien optimiste quand elle déclare que nous connaissons très bien l’histoire de leur acclimatation qu’elle résume dans son étude de 1933: Apres l’echec au lac Majeur de DE Fırıppi, les premiers résul- tats positifs furent obtenus par Pavesi au lac de Côme avec Coreogonus wartmannı coeruleus Fat. du lac de Constance, le Blaufelchen donc ou Coregono azzuro et Coregonus schinzi helveticus Far., var. bodensis du lac de Constance et var. zugensis Fat. 108 E. DOTTRENS du lac de Zoug ou Weissfelchen, soit Coregono bianco qui ont été immergés dès 1880 au Lario puis au Verbano; les immersions furent répétées jusqu’en 1896.1 A cette date, on fit encore des introductions au Ceresio. Ces trois lacs insubriques furent ultérieurement enrichis par des ense- mencements avec du matériel du Lario d’abord puis avec des produits des trois lacs. Par ailleurs on introduisit des Corégones dans d’autres lacs italiens tels que le Sebino en 1897-98, avec des œufs de Coregono bianco du Lario et du Verbano, le Benaco, en 1918-19 avec des œufs du Verbano. En 1899-1901 on pratiqua des immer- sions au lac de Viverone avec du matériel du Lario. Les Coregones du Lario produisirent aussi le matériel pour ensemencer le lac de Bolsena, quand on répéta les immersions faites par VINCIGUERRA en 1891-94 avec des œufs provenant directement du lac de Constance. Du lac de Bolsena les Corégones passèrent au Cimino en 1920 et de celui-ci au Sabatino en 1923. Ce n’est qu’au lac de Monate (proche du Verbano) qu’en 1902-05 on introduisit Coregonus maraena Bl provenant des étangs de Wittingau en Bohême. Et R. Monti de conclure: cette vaste expérience d’acclimatation est particulierement heureuse parce qu’aux premières introductions on n’a pas ajouté d’espèces ou de variétés diverses comme ce fut le cas dans d’autres lacs de l’autre côté des Alpes. Cet auteur schématise quelque peu et néglige trop les réserves faites par Pavesi lui-même. Dans une note de 1898 Pavesi signale des immersions faites au lac Majeur, par MaGORIA, de Coregonus maraena du lac Madui et reconnaît que le pisciculteur HAAK de Huningue avait mélangé sans le lui dire des Coregonus schinzi helveticus du lac de Zoug aux Coregonus wartmanni coeruleus de Constance qui avaient été expressément commandés. ? Voici librement traduite la conclusion de Pavesi: 1 Je crois bon de rappeler ici les synonymies des noms de lacs italiens: Lario = lac de Côme Sebino — lac d’Iseo Verbano — lac Majeur Cimino — lac de Vico Ceresio — lac de Lugano Sabatino — lac de Bracciano Benaco = lac de Garde 2 La pisciculture de Huningue, la même probablement qui avait fourni le matériel pour des immersions au Laachersee, semble avoir donc pris de déplorables libertés dans ses livraisons et provoqué par une négligence qui frise l’incorrection pas mal de confusion dans l’étude des Corégones. ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 109 « En somme, de même qu’en Suisse Fario déplore qu’on importe aujourd’hui les yeux fermés et qu’on introduise annuellement dans divers lacs des millions d’alevins de Corégones dont on ne sait pas toujours quels ont été le père et la mère, de même chez nous, sans aucun esprit de suite et même contre les dispositions expresses de l’article 15 de la convention italo-suisse sur la pêche, on a introduit ou tenté d'introduire: 1° Coregonus wartmanni coeruleus du lac de Constance, par De FILIPPI puis par BETTONI qui en a réussi l’acclimatation; 20 la Marène de Pomeranie; 3° Coregonus albus de Californie qui semble ne pas s’étre implanté tandis que le Corégone du bas Tessin (un exem- plaire unique retrouvé par hasard) est 4° Coregonus schinzi helveticus. » A mon avis rien ne prouve que le poisson retrouvé à l’embou- chure du Tessin n’etait pas par exemple une Marène ! L’exemple du lac d’Annecy ou le Corégone introduit en 1888 (fourni par la pisciculture de Huningue !) et qu’on ne retrouve que 10 ans plus tard grâce à l’emploi de filets spéciaux m’incite à douter de l’échec complet admis généralement de certaines tentatives comme celle de DE Fırıppı ou celle de Macoria. Quoi qu'il en soit, l’acclimatation semble avoir procédé comme au lac d'Annecy, le succès éclatant ayant suivi de fort loin des ten- tatives réitérées autant que confuses ! A l’endroit même où en 1885 on trouvait par hasard un unique exemplaire, PeLLONI (1934) signale une importante frayère. Le Corégone acclimaté se déplace à la fin de septembre et au début d’octobre vers le bassin de Locarno pour se diriger, à la fraie, vers l'embouchure du Tessin où il pénètre même, à ce moment. Ce sont là des habitudes de reproduction bien différentes de celles des Blaufelchen réputés frayer en pleine eau au-dessus des grands fonds. PELLONI rapporte ce Corégone au Coregonus schinzi helveticus, sans préciser comment il l’a determine. Qu’en est-il au juste ? Dans un travail de 1929, R. Monti rend compte d’une étude statistique exécutée par son assistante, D' Srozz, et publie quel- ques tabelles se rapportant à divers caractères somatiques des 110 E. DOTTRENS Coregones acclimatés dans une dizaine de lacs italiens. Si on considère ces résultats à la lumière des connaissances acquises actuellement, on attribue peu d'importance aux rapports expri- mant des proportions du corps, sur lesquels Monrtı base toutes ses démonstrations. En revanche on retiendra surtout la tabelle des nombres de branchiospines du premier arc. Or, il saute aux yeux que les dix lacs étudiés par STOLZ se classent en deux catégories bien tranchées. D’une part les quatre grands lacs insubriques: Lario, Verbano, Ceresio et Benaco, plus le lac de Monate voisin du Verbano, et d’autre part le Sebino (insubrique), le lac de Viverone (au sud de Biella, province de Vercelli), le lac de Bolsena, le Cimino et le Sabatino, lacs d’Ombrie situés au nord de Rome. Chez les Corégones du premier groupe de lacs, le nombre moyen de branchiospines oscille entre 28 et 31, ceux du deuxième groupe accusent 23 ou 24, très uniformément. Ces derniers sont à coup sùr des Coregonus schinzi, Weissfelchen-Sandfelchen de Constance ou Balchen de Zoug, sans doute, qui se sont maintenus stables en passant d’un bassin dans l’autre. En effet R. Monti précise que le lac de Bolsena a été ensemencé avec des alevins issus du Lario. Il faut bien admettre que, sciemment ou non, on a opéré sur une population de Weissfelchen puisque les descendants ont 24 br. en moyenne et que ces Corégones acclimatés ont fourni des alevins pour le Cimino dont la population conserve le caractère inchangé, quelqu’aient été par ailleurs les modifications somatiques influen- cées par le milieu. Le dernier transfert au Sabatino confirme cette stabilité, moyenne 23, mais avec les mêmes extrêmes que ceux du lac de Bolsena (20 à 27). Pour ce premier groupe de lacs, la situation paraît done simple et claire: au moment où Srozz établit ses moyennes, les populations sont uniformément constituées par Coregonus schinzi. 9. LE CAS DU LAC MAJEUR: D’après Srozz, la population du Verbano accuse une moyenne du nombre de branchiospines égale à 29 (extrêmes 22 et 34). Ce lac appartient done au premier groupe signalé plus haut. J'ai pu vérifier les caractères de deux contingents de la population actuelle. J’ai mesuré une première série à lîle des Pêcheurs, en septembre 1953. Je n’ai malheureusement pu disposer que de ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES {44 26 individus malgré l’obligeante assistance de Mme ZaccHERA qui dirige le commerce de poisson de l’île. Ces individus de grande taille mesuraient en moyenne 44 cm. (entre 37 et 53 cm.). J’ai disposé ensuite 4 Genéve d’un contingent d’une centaine de piéces grace aux bons soins de la maison ZAccHERA. Les individus de cette série mesuraient en moyenne 31 cm. seulement. IRB DA Comparaison du Coregone du Verbano (Coregono bianco) avec les souches probables. | Blau- Coregono Weiss- | Sand- felchen bianco felchen felchen Nombre de branchiospines . . 36,4 31,7 25 24,8 Nombre d’écailles de la ligne Berl 40.11. 84,8 85,2 86,2 86,4 Rapports: D/F Base de la dorsale sur base de l’anale .. 978) 101,4 101,4 101 C/D Hauteur sur base de la dor- sale . . 166 151 175 169 3/1 Longueur de la tête sur lon- gueur totale . . 16,7 NG 102 16,7 6/G Longueur de la pectorale sur longueur de la dorsale SE 87,2 85,5 87,9 M/3 Hauteur sur longueur de la Len in. 67 70 70,7 70,6 L/7 Hauteur sur longueur ‘du pédicule caudal . . . - DIS 82 88 86,4 6/1 Longueur de la pectorale sur longueur totale . . 19 13,6 14,5 1/05 4/3 Diamètre de l’œil sur lon- sueur de la tête. . . . 197 20,4 20,2 18,4 Les deux contingents appartiennent d’évidence à la même forme, malgré les différences considérables de leurs dimensions. Il faudrait naturellement une étude plus complète que ces deux sondages pour déterminer si, comme l’affirment les professionnels de ce lac, il existe vraiment encore une certaine proportion de Coregoni azzuri, de Blaufelchen donc. Je peux au moins affirmer que les Coregoni bianchi qui constituent les contingents ordinaires dont j'ai mesuré deux séries sont une population bien définie de caractère manifeste- ment hybride et parfaitement comparable a celle du lac d’ Annecy. 142 E. DOTTRENS La moyenne du nombre des branchiospines égale en effet 31,7 + 0,25 (extrêmes 23 et 38), je rappelle qu'à Annecy j’ai obtenu 31,55 + 0,14 (extrêmes 22 et 41). Une ressemblance qui atteint donc à l’identité quoique les souches aient été différentes. Pour le lac d'Annecy, je n’ai pu envisager que le caractère des branchiospines. Pour le lac Majeur, j’ai pris en considération toutes les mensurations que je prends habituellement, ce qui me permet de confronter cette population avec les souches probables. Je résume les résultats en un tableau (tableau 2) où l’on peut com- parer le Corégone du Verbano avec le Blaufelchen du lac de Constance d’une part (C. wartmanni) et avec le Sandfelchen de l’Obersee et le Weissfelchen de l’Untersee d’autre part (C. schinzi). La plupart des mesures et proportions chez le Corégone du Verbano sont intermédiaires. Il convient cependant de relever que le rapport des proportions de la nageoire dorsale (hauteur sur largeur à la base) est remarquablement faible dans la population du lac Majeur. Deux autres curieux résultats sont: 1° le rapport de la base de la dorsale à la base de l’anale — si diffé- rents comme nous l’avons établi avec QUARTIER (DOTTRENS et QUARTIER 1949) dans les deux expèces du lac de Neu- chätel — qui se trouve ici identique à celui du Weissfelchen et 2° le rapport de la longueur de la tête à la longueur totale, nette- ment plus fort chez le Weissfelchen que chez les trois autres formes. Ce sont là des caractères qui dépendent de l’âge et de la croissance relative des sujets ou qui sont très fluctuants selon les conditions d'existence. Quant au rapport du diamètre de l’oeil à la longueur de la tête, il ne peut subsister aucun doute qu'il est fonction de la taille de l'individu beaucoup plus que de la race ou de l'espèce. La différence entre les grands Sandfelchen (18,4%) et les Weiss- felchen (20,2%) en apporte une nouvelle démonstration comme aussi l’écart entre les deux series du Verbano, les grands individus de septembre 1953 accusant 18,8% et les petits de juin 1954 20,8%. Un autre rapport donne aussi des résultats différents dans les deux séries du lac Majeur, c’est celui de la longueur de la pectorale à la longueur totale, nous savons déjà qu’il dépend de la croissance de la pectorale laquelle se développe relativement d’autant plus ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES 115 vite que l'individu est plus âgé, ou si l’on préfère continue de s’allonger quand la croissance corporelle tend à cesser: Grands Corégones du Verbano: 14% Petits ) » ) Mise Par analogie avec les Corégones acclimatés au lac d'Annecy, on peut donc conclure de ces résultats biométriques à un mélange intime. La population actuelle du lac Majeur, réserve faite de l'existence éventuelle de Coregoni azzuri, est le produit équilibré de l’hybridation des formes souches. C’est ce que montre les courbes de variabilité de la figure 2 qui concerne le nombre des bran- chiospines. 2Q a WEISSFELCHEN - SANDFELCHEN o COREGONO BIANCO A BLAUFELCHEN ~ 30 FC A Courbe de variabilité du nombre de branchiospines du premier arc chez le Coregono bianco du lac Majeur comparée à celles du Blaufelchen et du Weissfelchen du lac de Constance. Mais dans ce cas, il ne semble pas y avoir eu de forme inter- médiaire analogue à la Gravenche qui aurait pu favoriser le mélange. Il reste donc le fait essentiel que deux espèces bien définies, Cor. wartmanni et Cor. schinzi qui se maintiennent distinctes au lac de Constance et qui l’étaient aussi très nettement à l’époque de Farro Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 8 114 E. DOTTRENS en tout cas, introduites conjointement dans un lac primitivement sans Corégones ont donné naissance à une population hybride. Ce résultat est d'autant plus surprenant que les conditions de fraie des espèces mises en présence paraissent bien différentes dans leur milieu originel. Seule une expérience rigoureusement menée dans un lac vierge permettrait de définir les conditions de cette hybridation. 4. LE CAS DU LAC DE VIVERONE. Pour le lac de Viverone SToLz, toujours d’après R. MontI, a trouvé 24 branchiospines en moyenne. Cet auteur a donc eu entre les mains des Coregonus schinzi de race pure. Actuellement, la situation est différente. J'ai eu la possibilité de mesurer plusieurs 15 : o VIVERONE 2 VERBANO 10 20 BR 25 30 35 20 Price 3. Courbe de variabilité du nombre de branchiospines du premier arc chez les Corégones du lac de Viverone, comparée à celle du Coregono bianco du lac Majeur. contingents provenant de ce petit lac situé au sud de Biella dans la province de Vercelli. J’ai disposé au total de 140 individus. C’est peu, mais suffisant pour établir que la population actuelle de ce lac est mélangée comme le prouve la figure 3. J’ai obtenu deux maximums de fréquence, lun à 25 branchiospines répond d’évi- dence aux Weissfelchen. Le deuxième mode à 29 branchiospines révèle la presence d’hybrides intermédiaires entre le Weissfelchen ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE CORÉGONES 445 et le Corégone du lac Majeur. Il me paraît donc probable qu’après une première acclimatation réussie, réalisée avec des alevins de Coregonus schinzi (en provenance du Lario et en 1899-1901 d’après Moxri), d’autres immersions ont eu lieu, d’alevins d’origine hybride. C’est du moins l'hypothèse la plus plausible et qui a l'avantage de ne pas faire appel à de mystérieuses transformations. L’examen de la courbe donne l’impression que l’hybride tend à être « absorbé » dans la population tandis que le mode (ici à 26) se déplace vers la droite. Mais je n’ai pas de renseignements sur les opérations qui ont pu être menées dans ce lac. Quant aux caractères somatiques des deux formes qui cohabi- tent, il est peut-être aventureux de les indiquer, la variation du nombre de branchiospines étant telle qu’elle exclut un triage objectif des individus. D’ailleurs les proportions mesurables dépen- dant largement du milieu, il faut s’attendre à ce qu’elles diffèrent peu puisqu'il s’agit d’un lac de faible étendue, peu profond, qui n’offre pas de « niches » bien distinctes où les deux formes puissent s'installer séparément. Ayant de la difficulté à faire des prélève- ments sur les frayères, je me suis contente de sélectionner les individus extrêmes de la courbe des branchiospines, d’une part ceux qui ont 21 à 24 Br., d’autre part ceux qui en possèdent 30 à 34, ces derniers étant vraisemblablement des hybrides. Le tableau 3 montre les résultats de cette sélection. Plusieurs de ces résultats appellent des commentaires: Ecailles latérales. On remarquera l’analogie sans doute fortuite avec le Blaufelchen. Le nombre d’écailles étant fonction de la température de l’eau, il est normal que les moyennes soient identiques dans les deux formes surtout si les alevins éclosent et se développent à la même époque. Rapport de la base de la dorsale à celle de l’anale. Ce rapport est décidément fonction d’un facteur du milieu. Les documents dont je dispose par ailleurs m’inclinent à mettre en cause la profondeur à laquelle le Corégone se tient d'ordinaire ou peut- être à un moment déterminant de sa croissance. Dans le lac peu pro- fond de Virerone ce rapport est analogue à celui qu’accusent les 116 E. DOTTRENS Coregones vivant surtout en beine ou dans les eaux superficielles. Sı la Bondelle du lac de Neuchätel fournit une moyenne tres basse de 87,5, c’est qu’elle vit normalement en profondeur, tandis que la Palée du même lac avec 111,8 est un Corégone de surface. Autres exemples, le Lavaret du lac-etang d’Aiguebelette (un Blaufelchen): 114,9, le Blaufelchen de Constance, poisson de pleine eau, 97,3, TABLEAU 9. Comparaison des individus extrêmes de la courbe de variabilité des branchiospines avec les moyennes de la population actuelle du lac de Viverone Individus ‘Ensemble | Individus à es 30-34 Br. | individus | 21-24 Br. Nombre de branchiospines . . | 30 à 34 DIL 21 à 24 Nombre d’écailles de la ligne latérale . 84,8 85 84,6 Rapports: D/F Base de la dorsale sur base de l’anale 110,2 110,8 114,3 C/D Hauteur sur base de la dorsale . . . 19757 157 199,9 3/1 Longueur de la tête sur longueur totale 17 17,1 172 3/C Longueur de la pectorale sur longue de la dorsale . . ur: 80,9 79,8 79,6 M/3 Hauteur sur longueur delatête .. 68,2 68 67,3 6/7 Hauteur sur longueur du pédicule caudale = 84,5 85,7 87,7 6/1 Longueur de la pectorale sur longueur totaler. 13,3 13,3 13,7 4/3 Diamètre de l'œil sur longueur de la Cee, ARTE 21,2 21,2 19,7 comme le Kilch poisson de fond: 97 ou encore l’ancienne Féra du Léman qui frayait dans les profonds: environ 98. Et pourtant, il semble bien que les Weissfelchen, ici, conservent une tendance à un rapport plus élevé que les hybrides, comme si l’influence du genre de vie ne masquait pas totalement une tendance hereditaire. Rapport de la hauteur a la longueur du pedicule caudal. L’écart entre les deux groupes extrêmes est net, les individus ı 30-34 br. se rapprochant des Blaufelchen, tandis que le groupe opposé est presque identique aux Weissfelchen-Sandfelchen. ACCLIMATATION ET HYBRIDATION DE COREGONES AAG Rapport du diamètre de Veil a la longueur de la tete. Il est remarquablement élevé: 21,2%, proportion typique d’individus jeunes ou de petite taille, malgré la profendeur res- treinte du lac (environ 50 m.). Ce qui démontre une fois de plus que la grandeur relative de l’ceil ne dépend en aucune facon de la vie en profondeur. Si on admet que le lac de Viverone héberge maintenant une population mélangée de deux formes distinctes quoique voisines, on est amené à rejeter les conclusions de R. Monti quand elle affirme que chaque lac italien contient une forme et une seule, modelée par les caracteres de milieu particuliers qu’il offre, forme qui constitue une natto. D’ailleurs on peut se demander quel intérêt il y a à qualifier de natio une population introduite dans un lac en la désignant d’un nom latin (... natio vivarensis...). Méme si elle ne risquait pas d’aboutir à une inextricable confusion, une telle pratique aurait contre elle une surcharge de la nomenclature. CONCLUSION. L’étude biométrique des populations de trois lacs où les Coré- gones sont aujourd’hui bien acclimatés, leur introduction ayant débuté à la fin du xıx® siècle, établit clairement que des formes parfaitement distinctes dans leur lac d’origine comme le Blau- felchen et le Lavaret d’une part (Coregonus wartmanni selon FATIO) et le Sandfelchen-Weissfelchen (Coregonus schinzi) d’autre part peuvent se mélanger intimement pour former des populations hybrides lorsqu’elles sont introduites conjointement ou successive- ment dans un bassin lacustre. Je n’avais pas observé un tel mélange au lac Léman ot seule la Palée du lac de Neuchatel s’est implantée a Pexclusion du Lavaret. J’ai avancé l’opinion que les modalités de la pisciculture et de la fécondation artificielle sur place pourraient avoir une part dans la création de ces populations hybrides. J’aı en outre formulé la remarque que dans les cas présents le succès de l’acclimatation n’est apparu clairement qu’aprés des délais corres- pondant à un certain nombre de générations. 118 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN BIBLIOGRAPHIE DoTTRENS, E. et A. QuaRTIER. 1949. Les Corégones du lac de Neuchatel. Rev. suisse Zool. 56: 689-730. Le Roux, M. 1934. Recherches biologiques dans les grands lacs de Savoie. Lacs du Bourget et d@ Annecy. Annecy. 164 pp. Monti, R. 1929. Indagini limnologiche. Boll. Pesca, Pisc. e Idrobiol. D: 3-20. — 1933. La genetica der Coregoni italiani e la loro variabilita in relazione coll’ambiente. Arch. Zool. ital. 18: 157-200. Pavesi, E. 1898. Un Coregono nel Ticino. Rendiconti R. ist. Lomb. Sc. e Lett. Ser. 2: 31. PeLLONI, E. 1934. Osservazioni biotttologici sulla pesca di ripopolamento del Coregono (Coregonus schinzi helveticus Fat.). Boll. Soc. ticin. Sc. nat. 29: 35-60. RoLLey, J. et E. Dotrrens. 1955. Sur les Corégones introduits au lac d@ Annecy. Arch. Sc. Genève 8: 207-212. STEINMANN, P. 1950-51. Monographie des schweizerischen Koregonen. Verl. Birkhauser. Basel. SWÂRDSON, G. 1949-51. The Coregonid Problem. Inst. Freshwater Research. Drottningholm. Rep. 29, 31, 32, 33. N° 7. Anne M. Du Bois et Simone Ducommun. — Developpement et teneur en glycogène du placenta de cobaye. Avec 3 figures dans le texte. (Institut d’Histologie et d’Embryologie de l’ Ecole de Médecine de Genève. Directeur: Prof. E. Busarp.) Ce travail est dedie au professeur E. Guyénot en l’honneur de son 70° anniversaire, en hommage de trés grande admiration et de profonde reconnats- sance. Dans un travail précédent (S. Ducommun 1951), nous avons constaté que le glycogene n’apparait dans ie foie du foetus de cobaye que pendant le dernier tiers de la gestation. Il était inté- PLACENTA DE COBAYE 119 ressant de se demander si cette accumulation tardive du glyco- gene hépatique pouvait s’expliquer par un mécanisme placentaire; Claude BERNARD avait en effet, des 1859, émis l’idée que, pendant la première période de la gravidité chez les ruminants, le placenta assumait la fonction glycogénique jusqu’au moment où elle était assurée par le foie foetal. Nous nous sommes rapidement rendu compte que pour suivre avec précision, l’évolution pendant la gestation de la teneur en glycogène, tant dans les décidues que dans le placenta, il était indispensable de reprendre toute la question du développement de la structure histologique de ces organes chez le cobaye. Les placentas de 30 femelles gravides, sacrifiées entre le 14 jour de la gestation et la mise bas (66€ jour) ont été étudiés. L’àge de ces placentas s’échelonne de deux en deux jours et même de jour en jour pour certaines périodes, à l’exception de deux intervalles de 5 jours (43-46€ jour et du 57-62¢ jour) où le matériel nous a fait défaut. Les animaux ont toujours été sacrifiés à 11 heures afin d’éviter les variations possibles de la teneur en glycogène, dues au rythme nyctéméral. Les pièces fixées dans la solution picro-alcoolique de Dubosq- Brazil ont été incluses à la paraffine et coupées à 10 u d’épaisseur. Nous avons fait une coloration topographique à l’hémalun éosine et recherché le glycogène par la coloration au carmin de Best et par la méthode de Bauer. DÉVELOPPEMENT ET STRUCTURE DU PLACENTA Le développement du placenta de coba ye et sa structure défi nitive ont été étudiés par divers auteurs (M. Duvar, 1892; A. Maximov, 1896; R. PyrLER et H. Strasser, 1925; O. GROSSER- 1927; H. W. Mossmann, 1937). Nous n’en rappellerons brièvement que les points essentiels nécessaires à notre étude. A. DÉCIDUES. L’oeuf pénètre, le 7€ jour après la ponte ovarique, dans la muqueuse utérine, dans la zone diamétralement opposée au méso- mètre; l’implantation est totale. Sous l’effet de la croissance 120 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN rapide de l’œuf, du 9 au 12€ jour, l’endomètre fait hernie dans la lumière utérine. Cette hernie grandit, se pédonculise progressi- vement et, au 12€ jour, l’épithélium utérin qui la recouvre arrive au contact de l’épithélium utérin de l’endometre mésométrial, c’est-à-dire diamétralement opposé au point d'implantation. La soudure s’opere avec disparition des deux épithéliums utérins sur toute leur surface de contact. Le pédoncule qui rattachait la hernie à l’endomètre antimésométrial disparaît le 15€ jour. A la fin de ce processus de double implantation successive, il est donc possible de reconnaître deux décidues. line, 118 Schéma d’un œuf de cobaye in situ dans la corne utérine (c. longitudinale de la corne), 16€ jour. a: amnios. b: bouchon mésoblastique. d.c.: décidue capsulaire. d.p.: décidue placentaire, en pointillé serré la zone compacte, en pointillé espacé la zone désorganisée. e.u.: épithélium utérin et glandes utérines. e.v.: épithélium vitellin. m.: myomètre. p.: placenta. s.t.: sinus terminal du système vasculaire vitellin. v.a.: vaisseaux allantoïdiens. v.m.: vaisseaux maternels du mésomètre. Schéma modifié d’après Duval (1892). La décidue capsulaire (fie. 4, d'c)“revebhoemes excepté au pôle placentaire. Elle n’est définitivement constituée qu’au 15° jour de la gestation après la rupture du pédoncule qui reliait l’oeuf au pôle antimésométrial et elle a disparu vers le 26° jour. Elle est constituée par un épithélium utérin dépourvu de PLACENTA DE COBAYE 12H glandes, recouvrant quelques couches de cellules deciduales. Elle est rapidement lysée par l’épithélium endoblastique ou vitellin (e.v.) qui forme la membrane externe de l’œuf (voir plus loin). Dans les deux derniers tiers de la gestation l’œuf, uniquement rattaché à la décidue placentaire par le subplacenta et les tubes plasmodiaux, est libre dans la cavité utérine. La seconde décidue résulte de la coalescence de l’endomètre mésométrial avec la portion superficielle de l’endomètre anti- mésométrial et servira de point d’attache au placenta. C’est la sérotine de Duvar (1892), la décidue subplacentaire ou basale de Grosser (1927), la decidua basalis de MossMANN (1937). Nous adopterons, pour la désigner le terme de décidue placentaire (fig. 1, d.p.) car, par son mode de formation, elle differe essentiellement de la décidue basale humaine, par exemple. Du point de vue histologique, la décidue placentaire est cons- tituée des le 15-16 jour de deux zones distinctes: une zone compacte et une zone désorganisée. La zone compacte, en bordure du mésomètre est formée de nombreuses couches de cellules déci- duales typiques à gros noyaux clairs. En ce qui concerne la vascularisation, il faut noter que les artères et les veines maternelles sont localisées dans la portion tout à fait périphérique de l’endo- mètre, la zone compacte ne renfermant pratiquement qu’un réseau assez serré de petits capillaires. Cette zone compacte s’amenuisera peu à peu et, à la fin de la gestation, il ne reste plus, à la face interne du mésomètre, que deux ou trois couches de cellules déciduales encore en bon état. Sous la zone compacte, la décidue est fortement altérée. C’est la zone désorganisée, en forme de dôme, qui coiffe le placenta et dans laquelle se ramifient les vaisseaux plasmodiaux émanant de celui-ci (voir plus loin). Elle s’épaissit constamment aux dépens de la zone compacte jusqu’à la fin de la gestation. On reconnaît, en bordure de la zone compacte, des cellules déci- duales plus ou moins altérées ou lysées, souvent très hypertrophiées, à noyaux géants. Entre cette zone de lyse et le placenta, la zone désorganisée est constituée par un magma informe, dense, où l’on trouve encore, au milieu d’une masse assez éosinophile, quelques noyaux hypertrophiés de forme irrégulière, des masses cyto- plasmiques bourrées de noyaux, qui sont des bourgeons plasmo- 122 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN diaux, parfois un peu de pigment et, à partir du 35€ jour, des amas de petits noyaux pycnotiques décrits par Duvat (1897) mais dont l’origine restait pour lui problématique. Nous reviendrons sur ce point à propos du subplacenta. La zone désorganisée ne contient pratiquement pas de vaisseaux sanguins maternels. Elle est envahie, dès le 13° jour de la gestation, par de nombreux tubes à parois plasmodiales provenant du placenta. B. FORMATION DU PLACENTA. Au moment de son implantation, le 7° jour de la gestation, Poeuf de cobaye est sphérique, constitué par une boule compacte de cellules de 80u de diamètre approximativement. La couche en oem tes où mn = en ~ A B C FC. Schema de la différenciation du placenta dans l’œuf de cobaye (8-9€ jour). am.: amnios. en.: endoblaste. ec.: ectoblaste. pl.: matériel ectoblastique aux dépens duquel se différenciera le placenta. tr.: trophoblaste. D’après Pytler et Strasser (1925). cellulaire superficielle formera le trophoblaste destiné à disparaître 48 heures plus tard; la masse centrale donnera l’embryon, le placenta et les autres annexes embryonnaires. Du 7° au 9€ jour, l'œuf grandit rapidement, prend une forme de plus en plus cylin- drique dont le grand diamètre correspond à l’axe mésomètre- antimésomètre de l’utérus; la masse cellulaire centrale s’allonge en forme de champignon (fig. 2 A), mais moins rapidement que le PLACENTA DE COBAYE 123 trophoblaste, d’où résulte la formation du blastocoele. L’endoblaste (fig. 2, en), se sépare de l’ectoblaste (fig. 2, ec), par un processus de delamination sur toute la surface du pied du champignon cellulaire. Des que la differenciation de l’endoblaste est achevee, le tropho- blaste (fig. 2, A) a disparu. L’œuf est alors formé uniquement d’une sorte de calice endoblastique dans lequel est engagé le pied de la masse ectoblastique Le calice endoblastique continuant à s’allonger rapidement, le cylindre ectoblastique qu'il contient s’étire puis se scinde (fig. 2, B). L’ectoblaste embryonnaire, l’amnios (fig. 2 C, am.), Pallantoide et le mésenchyme se développeront à partir de la petite masse ectoblastique qui reste fixée au fond du calice endoblastique tandis que la grosse masse ectoblastique, qui fait hernie à l’extre- mité ouverte du calice en direction de la décidue basale, donnera le placenta (fig. 2 C, pl.). Cette masse placentaire se déprime en forme de dòme et se creuse d’une cavité incurvée, délimitant deux feuillets, linterne devient plasmodial tandis que le superficiel reste cellulaire. Du 12e au 14€ jour, l’œuf perd sa forme cylindrique, s’arrondit et le placenta (fig. 1, p), s’etale en calotte sur le pôle engagé dans la décidue placentaire. Son feuillet plasmodial prolifère, remplit d’un réseau lacunaire la cavité et bourgeonne, en dissociant la couche cellulaire, jusque dans la décidue placentaire. Ces bourgeons plasmodiaux, ébauches des futurs tubes plasmodiaux, se ramifient rapidement et entrent en rapport avec les capillaires sanguins maternels de la décidue. Duvar (1898) a décrit, en détail, comment le plasmode engaine l’endothelium du capillaire qui disparaît ensuite permettant ainsi au sang maternel de circuler dans tout le réseau plasmodial placentaire. L'établissement de la circulation fœtale dans le placenta est hé aux différenciations mésoblastiques. Un feuillet mésoblastique, dans lequel se forment les vaisseaux vitellins vient rapidement doubler l’epithelium endoblastique ou vitellin qui forme la paroi externe de l’œuf sur presque toute sa surface. Les vaisseaux vitellins ne pénètrent jamais dans le placenta, ils se terminent en un vaisseau circulaire, ou sinus terminal (fig. 1 et fig. 3, s.t.), situé dans la paroi de l’œuf directement sous le placenta et que l’on reconnait encore parfaitement macroscopiquement sous le placenta à terme. Par contre, la lame mésoblastique sans vaisseau se prolonge au-delà 124 ANNE.M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN du sinus terminal sous la calotte placentaire au centre de laquelle elle forme un véritable bouchon qui refoule vers la décidue basale la portion centrale du placenta. Au 15° jour, on reconnaît donc dans le placenta deux régions distinctes: une sorte de dôme central, riche en bourgeons plasmodiaux intra déciduaux qui surmonte le bouchon mésenchymateux (fig. 1, b.) et qui donnera le subplacenta. Cette dénomination est due à H. W. Mossmann (1937), elle corres- pond au «toit de l’excavation centrale » de Duvar (1892) et au «Dach der zentralen Excavation» de Grosser (1927). La couronne périphérique de tissu placentaire encore très étroite, pourvue de quelques bourgeons déciduaux et doublée d’une mince lame mésoblastique donnera le placenta proprement dit. Ù (Pap 4404) OI di AU 3 N Coupe schématique d’un placenta de cobaye du 37€ jour. c.g.: cellules géantes. e.u.: épithélium utérin (les glandes utérines n’ont pas été figurées). e.v.: épithélium vitellin doublé de la lame mésoblastique. la.: labyrinthe du lobe placentaire. p.m.: plasmode marginal. s.p.: subplacenta. s.t.: sinus terminal du systeme vasculaire vitellin. t.p.: tubes plasmodiaux (portion initiale) du placenta proprement dit. t.s.: tubes plasmodiaux (portion ini- tiale) du subplacenta. v.a.: vaisseaux allantoidiens. En pointille, partie profonde de la zone désorganisée de la décidue placentaire. PLACENTA DE COBAYE 125 Ce dernier se developpera rapidement et formera, a lui seul, la masse quasi totale du placenta. Vers le milieu de la gestation, le sub- placenta apparait comme une petite protuberance centrale, peu élevée dont le diamètre ne dépasse guère le tiers de celui du pla- centa (fig. 3, s.b.). Les vaisseaux foetaux qui irriguent le placenta appartiennent au système vasculaire allantoidien. L’allantoide se différencie vers le 14€ jour, il reste court et se prolonge par un bourgeon mésen- chymateux massué qui contient les vaisseaux (fig. 1, v.a.). Ce bourgeon mésenchymateux traverse le coœlome embryonnaire et vient s'appliquer, au 17€ jour, sur la face interne du placenta, exactement sous le bouchon mésoblastique qui soulève le sub- placenta. A partir de ce moment, les vaisseaux allantoïdiens se distribueront en deux régimes nettement séparés: les uns pénétrant dans le bouchon mésoblastique assureront la vascularisation du subplacenta, les autres se distribueront dans le tissu plasmodial du placenta proprement dit et, par toute une série de remaniements topographiques compliqués, réaliseront la circulation fœtale si complexe de cet organe (fig. 3, v.a.). Pour la clarté de l’exposé, il est indispensable dès maintenant de suivre séparément l’évolution du subplacenta et celle du placenta proprement dit. 1. Evolution et régression du subplacenta. Les différents auteurs qui ont étudié le développement du placenta chez le cobaye n’ont fait que signaler l’existence du subplacenta sans en préciser la structure et aucun ne s’est attaché à l’etude des processus de régression qui se manifestent à son niveau à partir du 48€ jour. Au moment où les vaisseaux allantoïdiens arrivent à la face interne du plasmode subplacentaire, celui-ci est constitué, dans sa partie profonde par une lame plasmodiale ondulée, à noyaux ovalaires très chromatiques, serrés les uns contre les autres, qui lui donnent une allure épithéloïde. En direction de la décidue placentaire, cette lame basale se continue par un réseau plasmodial très lacunaire à travées cytoplasmiques minces s’élargissant autour des noyaux, irrégulièrement répartis, noyaux nettement plus volumineux et moins chromatiques que ceux de la lame basale. 126 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN De ce réseau plasmodial peu épais partent les tubes plasmodiaux qui pénètrent dans la décidue placentaire (fig. 3, t.s.). Ils sont relativement étroits, se ramifient activement et aboutissent aux capillaires sanguins maternels (voir décidue placentaire). Les bour- geons des ramifications parfois décapités sur coupes, se présentent dans la décidue comme de gros éléments irréguliers, plurinucléés, à petits noyaux fortement chromatiques, souvent en mitose. Ce sont les cellules plurinucleees de la decidue décrites par Duval. A la surface du réseau plasmodial, entre les bases des tubes plasmodiaux, on retrouve encore quelques cellules géantes, à noyaux volumineux, restes de la couche cellulaire superficielle du bourgeon placentaire primitif. Sous l’effet de la multiplication des vaisseaux embryonnaires allantoïdiens, la lame basale, tout en conservant son allure épi- theloide compacte, est irrégulièrement refoulée par de longues papilles mésenchymo-vasculaires, si bien que vers le 38-39 jour (fig. 3, s.p.) le subplacenta semble, sur coupes, étre fortement plissé dans sa partie inférieure. Les capillaires foetaux pénètrent ainsi profondément dans les replis du subplacenta, mais ils sont toujours séparés du sang maternel circulant dans le réseau plasmo- dial par l’épaisse lame basale épithéloide. A partir du 48€ jour et jusqu’à la mise bas (66€ jour), le sub- placenta subira une lente régression; les tubes plasmodiaux de la décidue deviennent étroits, perdent leur lumière, leurs noyaux dégénèrent et les amas de noyaux pycnotiques décrits par Duval dans la décidue sont vraisemblablement des restes de ces tubes. Les dernières cellules géantes, très hypertrophiées disparaissent par lyse, et le réseau plasmodial subplacentaire, ne contenant presque plus de sang maternel perd son aspect lacunaire. Enfin, la lame épithéloide basale devient par place assez irrégulière d'épaisseur et reprend une allure de plasmode avec, par-ci par-là, des noyaux pycnotiques. 2. Placenta proprement dit. Le développement du placenta proprement dit, basé sur des remaniements très compliqués des circulations maternelle et fœtale a été décrit, dans ses moindres details, par Duvaz (1892) et MossMANN (1937). Nous n’y reviendrons pas, nous bornant à PLACENTA DE COBAYE 127 rappeler ici sa structure définitive acquise à la fin de la premiere moitié de la gestation. C’est un organe compact en forme d’ellipsoide aplati. Le sang maternel y pénètre et en ressort par des tubes plasmodiaux de gros calibre à paroi épaisse, disposés en couronne autour du subplacenta; ils sont peu nombreux et peu ramifiés et traversent la zone désorganisée de la décidue placentaire pour se terminer sur les artères et veines à la limite de la zone compacte. Dans cette région, on peut fréquemment trouver une artère assez volumineuse, par exemple, dont la mésartère plus ou moins altérée est engainée par le plasmode d’un tube. La structure du placenta est essentiellement plasmodiale; il est formé de lobules irréguliers étroitement juxtaposés. On reconnaît dans chaque lobule, une portion centrale formée d’un réseau plasmodial à paroi épaisse, à larges mailles et dans lequel circule le sang maternel artériel. Les veines foetales, entourées d’un peu de mésenchyme sont intriquées dans ce plasmode centrolobulaire. Dans la portion périphérique du lobule, le réseau plasmodial épais centrolobulaire se transforme en un réseau plasmodial à parois minces possédant une orientation radiée très précise. Le sang maternel y circule dans des lacunes étroites et allongées tandis que les capillaires foetaux extrêmement ténus passent dans les travées cytoplasmiques du plasmode. Cette partie périphérique où les échanges entre le sang maternel et fœtal doivent être extrêmement intenses, a été dénommée par Duvaı (1892) «substance striee du lobule » et par les auteurs plus récents (Grosser 1927, MossMANN 1937) le labyrinthe (fig. 3, la). A la périphérie du labyrinthe de chaque lobule, le plasmode redevient brusquement plus grossier; tout le sang maternel provenant des lobules adjacents y est drainé. C’est la «cloison périlobulaire» de Duvar, le «interlobuläres Syncytium » de Grosser, la «spongy zone» de Mossmann. Dans ce plasmode interlobulaire, on trouve, entourées de leur gaine mésenchymateuse, quelques petites artères foetales, origine du système capillaire foetal du labyrinthe (fig. 3). Le sang maternel ressort du placenta en circulant dans le plasmode interlobulaire puis dans le plasmode marginal (fig. 3, p.m.), zone spongieuse à larges mailles qui constitue _ le revêtement plasmodial périphérique du placenta, puis dans les tubes plasmodiaux déciduaux aboutissant aux veines mater- nelles. 128 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN En resume, dans le placenta proprement dit, le sang maternel circule donc du centre du lobule vers la périphérie, tandis que la circulation fœtale se fait en sens inverse. Il faut noter encore pour achever cette description que sur la face inférieure du placenta (fig. 3), le plasmode marginal est limité par une simple lame mésoblastique tandis que sur ses faces latérale et dorsale, il est recouvert par l’épithélium endoblastique ou vitellin (fig. 3, e.v.) qui a débordé sur le placenta proprement dit pendant son développement. Cet épithélium endoblastique repose directement sur le réseau plasmodial dans le placenta âgé. Sur la face dorsale du placenta jeune, l’épithélium est séparé du plasmode par une couche plus ou moins continue de cellules géantes (fig. 3, c.g.), restes du feuillet externe cellulaire de l’ébauche pla- centaire. Ces cellules géantes, légèrement fusiformes à gros noyaux clairs, prolongent dans le placenta proprement dit la couche discon- tinue des cellules géantes décrites dans le subplacenta. Elles semblent incapables de se multiplier et au fur et à mesure que le placenta proprement dit augmente de volume, leur couche devient de plus en plus discontinue; elles dégénèrent par lyse et, à partir du 48€ jour, elles ont pratiquement disparu. L’epithelium endoblastique ou vitellin s'arrête, du côté dorsal, en bordure du subplacenta. Il est prismatique simple sauf dans la région sous équatoriale du placenta où 1l devient nettement sérié, formant des ébauches de courts prolongements villeux. Son noyau ovalaire basal est peu chromatique et son cytoplasme également peu colorable renferme généralement dans sa portion apicale des inclusions (graisse et glycogène). Au-dessous du placenta, l’épithélium endoblastique, doublé de la lame mésoblastique renfermant tous les vaisseaux vitellins forme la paroi externe de l’œuf. Dans la région du sinus termi- nal (fig. 3, s.t.), cet épithélium forme de nombreuses villosités assez allongées et ramifiées. LA TENEUR EN GLYCOGENE DU PLACENTA ET DES DECIDUES PENDANT LA GESTATION Le glycogene n’apparait dans la decidue placentaire et le placenta que lorsque l’œuf est définitivement implanté dans l’en- PLACENTA DE COBAYE 129 dometre mésométrial, vers les 14¢-16¢ jours, c’est-à-dire à partir du moment où la circulation maternelle est bien établie dans le placenta. A. DECIDUE PLACENTAIRE Dans la zone compacte de la décidue pla- centaire la quantité de glycogène est toujours peu importante. Des le 14€ jour, les cellules déciduales à gros noyaux clairs, en contiennent quelques granulations (fig. 1, zone en pointillé serré). La quantité de glycogène s’accroît legerement vers le 18€ jour, puis elle se maintient, sans grandes variations, jusqu’a la fin de la gestation. Rappelons que cette couche compacte s’amenuise pro- gressivement et qu’elle n’est plus représentée au moment de la mise bas que par quelques rangées de cellules en bordure du myometre. A partir du 26€ jour et jusqu’a la fin de la gestation, on trouve constamment un peu de glycogène dans les cellules mus- culaires et l’adventice des plus grosses artères utérines. Dans lazone désorganisée de la décidue pla- centaire, qui coiffe le placenta et dans laquelle se ramifient les vaisseaux plasmodiaux, le glycogène s’accumule en quantités assez importantes. Dans le tissu complètement désorganisé (fig. 1, zone en pointillé espacé), le glycogène apparaît au 14€ jour, sous forme de très petites flaques disséminées entre les cellules déciduales en dégénérescence. A partir du 22€ jour, le glycogène augmente brusquement et la décidue paraît irregulierement tachetée de flaques rouges (par la coloration au carmin de Best), parfois assez volumineuses. A côté de cette accumulation de glycogène extra- cellulaire surtout localisée au voisinage du subplacenta, on en trouve également, en quantité variable, dans les cellules déciduales plus ou moins altérées. La masse de cette zone désorganisée de la décidue augmentant très rapidement, aux dépens de la zone compacte, la teneur en glycogene augmente parallelement et atteint son maximum du 39e-43€ jour. A partir de ce moment, qui correspond au début des phénomènes de régression dans le subplacenta, la quantité du glycogène décidual diminue progressivement; à la fin de la gesta- tion, la zone désorganisée de la decidue placentaire très altérée et volumineuse ne contient plus que quelques petites flaques éparses de glycogène. Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 9 130 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN B. PLACENTA. En ce qui concerne le metabolisme du glycogene, les deux parties du placenta, subplacenta et placenta proprement dit, se comportent tout à fait différemment. Alors que le subplacenta semble avoir, jusqu’à la fin du second tiers de la gestation, pour fonction essentielle de constituer une énorme réserve de glycogène, le placenta proprement dit en est pratiquement toujours dépourvu. Subplacenta. Rappelons que le plasmode qui constitue essentiellement cet organe peut être divisé en trois régions distinctes: la lame basale à allure épithéloïde, le réseau plasmodial et les tubes plasmodiaux étroits qui forment des arborescences compliquées dans la décidue placentaire et qui par leurs extrémités sont en continuité avec les capillaires sanguins maternels. Quelques cellules géantes forment une couche discontinue autour des pieds des canaux plasmodiaux. Enfin les axes mésenchymatovasculaires fœtaux pénètrent plus ou moins profondément dans les replis de la lame basale. Le glycogène apparaît dans le subplacenta vers le 18€ jour, sous forme de quelques granulations discrètes dans les travées cytoplasmiques du réseau plasmodial et s’y accumule progressive- ment. La teneur en glycogène maximale est atteinte vers le 36€ jour et se maintient jusqu’au 49€ jour. Pendant cette période, le réseau plasmodial est littéralement bourré de glycogène, surtout dans sa partie profonde en bordure de la lame basale épithéloïde qui, elle, n’en contient jamais. Pendant ces deux semaines, le subplacenta paraît donc constituer une importante réserve de glycogène. Elle diminue brusquement du 49€-54e jour et pendant les 10 derniers jours de la gestation, le réseau plasmodial n’en contient plus qu’une très petite quantité. Il est intéressant de rapprocher ces variations de la teneur en glycogène du réseau plasmodial des modifications de sa structure histologique. Pendant la période d’accumulation du glycogène, le réseau plasmodial est fortement lacunaire et le sang maternel y circule activement. Entre le 43€ et le 48€ jour, les tubes plasmo- PLACENTA DE COBAYE 131 diaux entrent en régression et le réseau plasmodial devient compact par épaississement des travées cytoplasmiques; les lacunes devien- nent étroites et la circulation du sang maternel est fortement ralentie. La chute caractéristique de la teneur en glycogène coincide très exactement avec ce ralentissement rapide de la circulation maternelle et s'explique vraisemblablement par la diminution d’un apport nouveau de glycogène par le sang maternel. Il est évident que le glycogène du subplacenta passe activement dans la circulation fœtale, mais comme on n’en trouve jamais dans la lame basale épithéloïde, il faut supposer que le passage s’effectue sous forme non de glycogène, mais de sucres. Pendant la phase de régression du subplacenta, à partir du 46°-48¢ jour, rappellons que la lame basale perd, par place, son apparence épithéloïde et on peut alors trouver quelques granulations de glycogène dans cette lame. | Pendant la phase de grosse accumulation de glycogène, on trouve également un peu de glycogène dans les cellules réticulées et dans la paroi des vaisseaux foetaux des axes mésenchymo- vasculaires. Enfin les cellules géantes d’origine placentaire qui entourent les pieds des tubes plasmodiaux en contiennent également une certaine quantité, qui diminue progressivement au fur et à mesure que ces cellules sont lysées. Placenta proprement dit. a) Plasmode. Pendant toute la gestation, le plasmode du placenta proprement dit, que ce soit le plasmode épais périlobulaire et marginal, ou le plasmode grêle du labyrinthe, ne renferme jamais de glycogène. Ce tissu plasmodial bien que d’origine identique à celle du plasmode subplacentaire, se comporte d’une manière tout à fait différente quant au métabolisme glycogénique, puisqu'il paraît tout à fait incapable d’accumuler du glycogène. Il faut noter cependant que durant la période où la teneur en glycogène du subplacenta est maximale (352-482 jour), on peut trouver parfois des traces de glycogene sous forme de très fines granulations éparses dans la région du plasmode périlobulaire directement adjacente au subplacenta. 132 ANNE.M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN b) Cellules géantes. | Comme nous l’avons décrit plus haut, le plasmode marginal de la partie dorsale du placenta n’est pas directement revêtu par l’épithélium endoblastique; il en est séparé par une nappe de cellules géantes (fig. 3, c.g.) légèrement fusiformes, à gros noyaux clairs qui prolongent dans le placenta proprement dit la couche discontinue des cellules géantes rencontrées dans la décidue pla- centaire autour de la base des canaux plasmodiaux. Les cellules géantes, assez nombreuses à la surface du placenta proprement dit dans les stades jeunes jusqu’au 34€ jour, ont à peu près disparu au 48 jour. Des traces de glycogène apparaissent dans ces cellules vers le 22€ jour et elles en contiennent Jusque vers le 30€ jour, mais toujours en faible quantité; au delà du 30€ jour, on en retrouve plus que des traces dans les cellules les moins altérées. Le glyco- gène contenu dans ces cellules, ne provient vraisemblablement pas du sang maternel dont elles sont toujours séparées par des travées du plasmode marginal qui lui, n’accumule pas de glycogène, comme nous l’avons vu plus haut, mais plutôt de l’épithélium endoblastique qui les recouvre directement. c) Epithelium endoblastique placentatre. Rappellons que cet epithelium (fig. 3, e.v.) est prismatique simple a l’exception d’une zone en couronne, à la face inférieure du placenta où il est fortement serie, formant des ébauches de courtes villosités. Les premières traces de glycogène apparaissent dans la zone lisse dorsale le 22€ jour et dans la couronne villeuse vers le 27€ jour. Dès ce moment, la teneur en glycogene de l’épi- thélium endoblastique placentaire augmente rapidement et, du 38-49 jour, les cellules en contiennent une quantité importante qui diminue ensuite progressivement. Mais jusqu’à la mise bas, les cellule épithéliales en contiennent toujours peu. Signalons pour être complet que: Dans Pendomètre extraplacentaire, l’épithélium utérin ainsi que les glandes utérines (fig. 3, e.u.) sont pratiquement dépourvus de glycogène pendant toute la gestation, à l’exception d’une brève période, du 352-452 jour, où ils en contiennent de faibles traces. Dans la musculature utérine (fig. 1, m.) les premières granula- tions de glycogène apparaissent au 14° jour. Le glycogène muscu- PLACENTA DE COBAYE 433 laire reste constamment à l’état de traces jusqu’au 43€ jour; il augmente alors brusquement et devient extrêmement abondant du 63€-66€ jour. Cette accumulation tardive de glycogene intra- musculaire est, de toute évidence, en rapport avec la préparation du myomètre pour le processus physiologique de la mise bas. Enfin les fibres musculaires de la mésartère des grosses artères maternelles du myomètre et du mésomètre renferme constamment un peu de glycogène. DISCUSSION DES RÉSULTATS ET CONCLUSIONS Il ressort de notre étude que, dans le placenta de cobaye au cours de la gestation, la fonction glycogénique est essentiellement assurée par le subplacenta. Le glycogène s’accumule, en effet, à partir du 18° jour de la gestation, dans le cytoplasme de la zone plasmodiale subplacentaire en tres grande quantite. Durant le dernier tiers de la gestation le subplacenta entre en lente régres- sion et parallelement sa teneur en glycogene diminue progres- sivement. Fr U. Sitvestri (1936) avait déjà signalé que, chez le cobaye le «sottoplacenta » renfermait du glycogene en abondance sans préciser à quel moment de la gestation. Par contre, G. B. WisLocki et ses collaborateurs (1946) dans une étude sur la basophilie cyto- plasmique et sur la teneur en glycogène, lipides, phosphatases alcalines, fer, etc. du placenta de différents rongeurs arrivent à la conclusion que chez le cobaye comme chez le rat, la souris, le lapin et le hamster, le placenta, plus précisément le « syneytial trophoblast » ne contient jamais de glycogene. Il semble que dans leur travail, ils se soient bornés à l’étude du placenta proprement dit et n’aient pas pris en considération le subplacenta. Le fait paraît assez surprenant puisque, dans une travail antérieur, WISLOCKI (1936), en injectant du bleu de trypan dans la circulation mater- nelle de cobayes gestantes, avait montré que le bleu de trypan s’accumulait dans le plasmode du placenta proprement dit qui devenait intensément bleu, tandis que le subplacenta n’en accumu- lait jamais et restait parfaitement incolore. Il avait donc constaté, du point de vue physiologique, que les deux régions du placenta se comportaient d’une manière tout à fait différente. 134 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN Cette différence marquée entre le comportement physiologique du placenta proprement dit et du subplacenta ressort également de l’etude de H. L. Harp (1944) sur les phosphatases alcalines du pla- centa de cobaye du 11€ jour de la gestation à la mise bas. Le subplacenta en est constamment dépourvu tandis que le plasmode du placenta proprement dit, spécialement de la région du labyrinthe donne toujours une réaction fortement positive. En ce qui concerne le glycogène, on retrouve cette divergence fonctionnelle entre les deux régions du placenta, puisque le plas- mode du placenta proprement dit n’en contient à aucun moment de la gestation, alors qu’au contraire, le subplacenta en accumule en quantité importante. La teneur maximale est réalisée du 36€-49e jour et elle fléchit ensuite. Il est impossible d’établir une corrélation chimico-physiolo- gique entre l’absence de glycogène et la richesse en phosphatases alcalines du placenta proprement dit, d’une part, et l'accumulation de glycogène et l’absence de phosphatases alcalines dans le sub- placenta, d’autre part; mais puisque les deux régions du placenta ont la même origine embryonnaire, que le sang maternel qui les irrigue a vraisembiablement la même teneur en glucides, l’accumu- lation de glycogene dans le subplacenta et son absence dans le placenta proprement dit doivent être en relation avec des conditions spécifiques réalisées secondairement dans le cytoplasme du plasmode de ces deux régions. Il semble difficile d'admettre que ce soit la présence de phospha- tases alcalines qui empêche le glycogene de s’accumuler dans le plasmode du placenta proprement dit puisque dans d’autres tissus les phosphatases alcalines et le glycogène peuvent parfaitement coexister. Pour n’en citer qu’un exemple pris dans le placenta de cobaye lui-même, H. L. Hard (1946) a démontré que l’épithélium endoblastique aussi bien dans sa portion placentaire qu’extra- placentaire donne une réaction très positive de phosphatases alcalines; or, comme nous l’avons déjà signalé plus haut, cet épithélium renferme, dès le 22€ jour et jusqu’à la mise bas, une quantité importante de glycogène. Un second fait reste à discuter, celui de la diminution pro- gressive de la teneur en glycogène du subplacenta pendant le dernier tiers de la gestation, soit du 49€ jour à la mise bas (66€ Jour). PLACENTA DE COBAYE 135 Chez le rat, L. E. Corey (1935) et chez le lapin J. LocHHEAD et W. Cramer (1906), G. LoveLAND et ses collaborateurs (1931) et H. TucHmann et R. BartoLAMI (1954) ont également observé une diminution marquée de la teneur en glycogene de la zone perivasculaire, homologue du subplacenta de cobaye, pendant le dernier tiers de la gestation. Chez le lapin et chez le rat, en effet, il n’existe pas de subplacenta morphologiquement identique à celui du cobaye, mais la region centrale du placenta proprement dit est surmontée d’une zone à larges sinus engaines d’epais manchons dans lesquels s’accumule le glycogene pendant le second tiers de la gestation. Come nous l’avons décrit plus haut, a partir du 43€ jour, le subplacenta de cobaye entre lentement en régression; la plupart des tubes plasmodiaux qui assurent la connexion entre les capillaires sanguins de la décidue placentaire et le réseau plasmodial du subplacenta dégénèrent. La circulation du sang maternel à l’inté- rieur de cet organe ralentit progressivement. L’apport de glucides diminue et par conséquent le glycogène cesse peu à peu de s’accu- muler dans le réseau plasmodial. A partir du 49€ jour, la teneur en glycogène du subplacenta fléchit assez rapidement, le glycogène doit passer sous forme de sucres dans la circulation allantoidienne et être utilisé par le foetus. Il est interessant de rapprocher cette diminution du glycogene subplacentaire de la glycogenese hepathique. L’une de nous a, en effet montré, dans un travail antérieur (S. Ducommun, 1951), que chez le foetus de cobaye, la glycogenese hepatique debute tardivement. Jusqu'à la fin du second tiers de la gestation (42e-43e jour), les cellules hépatiques sont complètement dépour- vues de glycogène. Les premières granulations n’apparaissent que vers le 45€ jour dans les cellules de la zone periportale. La teneur en glycogene augmente dès lors rapidement dans la zone périportale puis dans la zone centrolobulaire et du 56€ jour à la mise bas, le foie est littéralement bourré de glycogène. Il existe donc, chez le cobaye, une corrélation très précise, dans le temps, entre la diminution du glycogène dans le subplacenta et son accumulation dans le foie. Cette constatation vient confirmer, une fois de plus, l’hypo- thèse émise en 1859 déjà par Cl. BERNARD. Il admettait en effet que, au cours du développement, le placenta assumait la fonction 136 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN glycogénique Jusqu’au moment où le foie était capable de l’assurer; depuis cette époque, de nombreux travaux ont mis en évidence chez les espèces animales les plus diverses cette corrélation entre la diminution de la teneur en glycogène du placenta à la fin de la gestation et l'accumulation de glycogene dans le foie. Dans le cas particulier du cobaye, la fonction glycogénique du placenta est assurée exclusivement par subplacenta, région qui se différencie très précocement au cours du développement, qui possède une structure tout à fait particulière et une irrigation maternelle propre et qui dégénère progressivement lorsque s’etablit la glycogénèse hépatique. RÉSUMÉ 1. Du point de vue morphologique, on distingue dans le pla- centa de cobaye, dès le 15€ jour de la gestation, deux régions distinctes: le placenta proprement dit et le subplacenta. Tous deux ont une structure plasmodiale et émettent des tubes plasmodiaux qui pénètrent dans la décidue placentaire. Ceux du subplacenta, étroits et ramifiés entrent en rapport avec les capillaires sanguins maternels de la décidue placentaire. Les tubes plasmodiaux du placenta proprement dit, larges et peu ramifiés traversent la décidue placentaire et se terminent sur la paroi des gros vaisseaux mater- nels à la limite du myometre. La vascularisation fœtale des deux régions du placenta est assurée par la vascularisation allantoïdienne. La circulation vitelline n’y pénètre pas et se termine par un anneau vasculaire, sinus terminal, sousplacentaire. 2. En ce qui concerne le métabolisme du glycogène, les deux régions du placenta se comportent d’une façon tout à fait différente. Le placenta proprement dit n’en renferme jamais alors que le subplacenta semble avoir, du 14€ au 48€ jour, pour fonction essen- tielle de constituer une énorme réserve de glycogène. A partir du 48€ jour, le subplacenta entre en régression et sa teneur en glyco- gène diminue brusquement du 48¢-54¢ jour. Pendant les 10 derniers jours de la gestation, le subplacenta plus ou moins dégénéré n’en contient plus de trace. Cette chute brusque de la teneur en glycogène du subplacenta coïncide très exactement avec la mise en train de la fonction PLACENTA DE COBAYE 197 glycogenique du foie du fœtus. Les premières traces de glycogene dans les cellules hépatiques apparaissent au 45€ jour et la teneur en glycogène hépatique augmente rapidement jusqu’à la mise bas. Chez le cobaye, le subplacenta paraît donc assurer la glyco- génèse Jusqu'au moment où le foie foetal est capable d'assumer cette fonction. 3. Les premières traces de glycogène apparaissent dans l’épi- thelium endoblastique vitellin, vers le 22€ jour; la teneur en glyco- gene maximale est atteinte du 38-49¢ jour, puis elle flechit sen- siblement mais jusqu’à la mise bas, les cellules épithéliales en contiennent toujours un peu. A. Les cellules géantes du placenta et les cellules déciduales plus ou moins altérées, contiennent toujours un peu de glycogène; on en trouve même, en flaques extracellulaires, dans la zone désorganisée de la décidue placentaire. | BIBLIOGRAPHIE BERNARD, C. 1859. Sur une nouvelle fonction du placenta. C. R. Acad. SG, Hoe TN. | Corey, L. E. 1935. Growth and glycogen content in the foetal liver and placenta. Am. J. Physiol. 112: 263. Ducommun, S. 1951. L’évolution de la graisse et du glycogène hépatiques chez la femelle gravide et l'embryon de cobaye. Acta anat. 12: 286. Duvar, M. 1892. Le placenta des rongeurs. Félix Alcan, edit. GROSSER, O. 1927. Frühentwicklung, Eihautbildung und Placentation des Menschen und der Säugetiere. J. F. Bergmann, edit. Harp, W. L. 1946. A histochemical and quantitativ study of phosphatase in the placenta and foetal membranes of the Guinea pig. Amer Ana 78:47: LoVELAND, G., MAURER, E. and F. F. Snyper, 1931. The diminution of the glycogen store of the rabbit placenta during the last third of pregnancy. Anat. Rec. 49: 265. Maximov, A. 1898. Zur Kenntnis des feineren Baues der Kaninchen- placenta. Arch. mikr. Anat. 51: 68. LocHHEAD, J. and W. CRAMER. 1906. On the glycogen metabolism of the foetus. J. of Physiol. 35: abenda XI. Mossmann, H. W. 1937. Comparativ morphogenesis of the foetal membra- nes and accessory uterin strutures. Carneg. Contrib. embryol. 26: 129. 138 ANNE-M. DU BOIS ET SIMONE DUCOMMUN PyTLER, R. und H. Strasser. 1925. Die Vorgänge im Meerschweinschen- uterus von der Inokulation des Eies bis zur Bildung des Placentardiskus. Z. Anat. u. Entwickl. 76: 121. TUCHMANN, H. et R. BartoLAMI. 1954. Répartition du glycogene et des phosphatases dans le placenta de la lapıne. C.R. soc. Biol. 148: 66. WisLocki, G. B. 1921. Further experimental studies on foetal absorption. III The behaviour of the foetal membranes and placenta of the Guinea pig toward irypan-blue injected into the maternal Bloodstream. Carneg. Contrib. embryol. ULE ey): — H.W. Deane and E. W. Dempsey. 1946. The histochemistry of the Rodent’s placenta. Am. J. Anat. 78: 281. — and E. W. Dempsey. 1945. Histochemical reactions of the endo- metrium in pregnancy. Am. J. Anat. 77: 365. OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 139 N° 8. R. Geigy. Observations sur les Phacocheres du Tanganyıka. Avec 22 figures en 11 planches. (Institut Tropical Suisse, Bäle) Pages Mie Ep TER TA er eer Help ep 1249 Espèces africaines de Suidés et variétés géographiques de Phaco- ee ae nn, ‘| N ron dumPhacocheren. be. chto Dal onde sh 2142 De ra Ere SCENE Es ser RO ot SA 42 bi ierencespraciales st Se AA EU UC Cr PRG TOO ibi nee AA PRADA eLMoOUrrILUrEn jes 0s ennuis ees db nn 145 2. Formation de compagnies, reproduction, embryons et MOIS SN NT NT CAP MER e o o IE ROMANS 1448 CRODIHDOECeMENTL et maurs . . 2°... u... 6... 153 Esser MOES ED ILACOCIET CS) aaj ne en en el ce 1459 RU cotes Pr ee 157° Delta PCASIUCS atte Er, at AL END pese: nou, 464 HOC WIDE E ve a ge 41 ABD INTRODUCTION. En 1954, du mois de mai au mois de septembre, un séjour scienti- fique dans le district d’Ulanga, au Tanganyika, fut organisé sous les auspices de la Fondation Roche à Bâle. Le principal but était d’etudier certaines questions concernant l’epidemiologie de la fievre récurrente africaine. A cette expédition participaient le professeur H. MoosER, directeur de l’Institut d'Hygiène de l’Université de Zurich et l’auteur de cette publication. La fièvre récurrente africaine est une spirochétose provo- quee par Borrelia duttoni, agent pathogène transmis à l'homme par un Ar- gaside, Ornithodorus moubata. Ges Tiques vivent habituellement dans le sol argileux des cases indigènes et sortent la nuit pour prélever périodi- quement le sang dont elles se nourrissent sur les habitants qui, généra- lement, dorment par terre sur une simple natte. Celles qui sont porteuses du Spirochète le transmettent pendant qu'elles piquent l’homme, soit par injection directe avec la salive dans le sang, soit par l'intermédiaire 140 R. GEIGY d’une exsudation spéciale, appelée liquide coxal (voir a ce sujet p. ex. BURGDORFER, 1951, GEIGY et HERBIG, 1955). L’épidémiologie de cette maladie fort répandue en Afrique tropicale s’explique donc par la cohabitation de l’homme avec O. moubata. Cette Tique a été considérée comme adaptée et strictement confinée aux cases indigenes. Or, certains auteurs anglais, tel que HeıscH et GRAINGER, 1950 et Watton, 1953, ont constaté que O. moubata se rencontre aussi en pleine brousse, dans des terriers de Phacocheres et de Porcs-épics. Ces auteurs avaient sim- plement noté la présence occasionnelle des Ornithodores sans cependant apporter des données précises quant à leur fréquence et sans examiner si ces « Tiques de brousse » pouvaient également être porteuses de B. duttoni. L’eclaircissement de ces questions pouvait avoir une influence importante sur la conception épidémiologique de cette maladie; un des buts de notre expédition était de vérifier la répartition d’O. moubata en dehors des agglomérations indigenes, d’étudier ses rapports avec des animaux vivant dans des terriers, de constater si les Tiques trouvées en brousse pouvaient étre infectees de Spirochetes, et si leurs hötes pou- vaient éventuellement fonctionner comme réservoirs de B. duttont. Les résultats de ces investigations seront publiés ailleurs (voir GEicy R. et H. Mooser, 1955). La présente étude est limitée à diverses observa- tions accessoires qui ont pu étre faites sur les Phacocheres, Suidés tres fréquents dans bien des régions africaines, mais dont la biologie est encore insuffisamment connue !. Parmi les animaux sauvages susceptibles d’héberger des Ornitho- dores dans leurs galeries souterraines et de fonctionner, le cas échéant, aussi comme réservoir de la fièvre récurrente, le Phacochére (Phaco- choerus aethiopicus) s’imposait avant tout. Il est assez commun dans la savane boisée du district d’Ulanga et il a, comme nous le verrons plus en detail, la curieuse habitude de se retirer pendant la nuit dans des terriers délaissés d’Oryctéropes (Orycteropus afer). Cinquante-cing de ces terriers répartis dans diverses régions du district ont été examinés en detail au cours de nos recherches. On a chasse 25 Phacocheres pour faire sur le cadavre frais des frottis de sang et, après trépanation, des prelevements de cerveau qu’on injectait directement sous forme de broyages à des souris blanches, dans le but de mettre en évidence microscopiquement ou bactériologiquement la présence éventuelle de l’agent pathogène de la fièvre récurrente. Chacun des 25 Phacochères a également été disséqué. On a en outre capturé des Phacochères pour injecter à l’animal vivant, tenu en captivité, des broyages de Tiques porteuses d’une souche virulente de B. duttoni, afin d’examiner la récep- tivité de ce Suidé vis-à-vis du Spirochète. Au cours de tous ces travaux exécutés en pleine brousse pendant quatre mois nous avons eu l’occasion d'apprendre à connaître de plus près les Phacocheres, leur comporte- 1 Sur ce sujet on peut consulter par exemple W. B. Corron, 1912; P. H. G. P. Corton, 1902 et 1904; KITTENBERGER, 1929; LyELL, 1913; PER- CIVAL, 1924; SHORTRIDGE, 1934 et J. STEVENSON-HAMILTON, 1912 et 1947, OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 141 ment et leur mode de reproduction. Ce sont ces observations qui ont inspiré l’étude qui suit !. Je voudrais exprimer ici mes remerciements à M. C. A. W. Guggisberg (Nairobi) qui m’a fait part de plusieurs de ses observations sur des Phacochères et qui a mis à ma disposition les photographies représentées dans les figures 10, 11, 12 et 22. Les photos des figures 1, 3, 4, 5 et 6 ont été réalisées au Jardin Zoologique de Bâle, par H. Bertolf, et la figure 8 par E. Siegrist également au Jardin Zoologique. Les photos des figures 2, 7,9, 13, 14, 15, 16, 17, 20 et 21 ont été prises par l’auteur au Tanganyika et au laboratoire. Le dessin, figure 18, est dû à Mme A. Herbig. ESPÈCES AFRICAINES DES SUIDÉS ET VARIÉTÉS GÉOGRAPHIQUES DE PHACOCHÈRES. En Afrique on rencontre à l’état sauvage quatre espèces de Suidés. D’abord le Sanglier (Sus scrofa), dans le nord, puis le Potamochere { Potamochoerus porcus, y compris P. kotropotamus), cochon sauvage à pelage roux avec raie dorsale blanche et oreilles plumées de soies blanches, espèce assez fréquente, menant une vie plus ou moins secrète et nocturne dans la savane boisée, et dont la taille est plutôt inférieure à celle du Phacochère. La troisième espèce l’Hylochère (Hylochoerus meinertzhageni) est le plus grand Sanglier d'Afrique tropicale, massif et très velu, ses défenses toute- fois n’atteignent jamais le développement de celles du Phacochere; cet animal assez rare et peu connu est confiné à la grande forêt. La dernière espèce, probablement la plus fréquente et la plus répandue, est le Phacochère (Phacochoerus aethiopicus). G. M. ALLEN mentionne dans son ouvrage « Checklist of African Mammals » (Cambridge, U.S.A. 1939) que l'espèce Phacochoerus aethiopicus se subdivise en au moins six à sept races ou variétés géographiques, qui se distinguent les unes des autres par leur taille et surtout par différents caractères ostéologiques du crâne. Je cite par exemple Ph. aethiopicus aethiopicus (Pallas) qui est le Phaco- chère du Cap, Ph. aeth. centralis (Lünnberg) qui est signalé du Lac Albert et du Congo Belge, Ph. aeth. delamerei (Lönnberg) qui serait limité au Somaliland, Ph. aeth. africanus (Gmelin) qui représente le type occidental observé au Cap-Vert et en Sénégambie, puis Ph. aeth. aeliani (Cretzschmar) qu’on rencontre en Abyssinie, en Nor aussi>R. Gricy, 1954. 142 R: GEIGY Erythrée et au Tanganyika. C’est donc sur ce dernier qu’auraient porté surtout nos observations. Nous aurons l’occasion de revenir plus tard également sur la forme occidentale qui semble se dis- tinguer de celle du Tanganyika non seulement par son aspect, mais également par son cycle reproductif (pp. 144, 145, 150 et 151). DESCRIPTION DU PHACOCHÈRE. a) Caractères généraux. Le Phacochère adulte (nous reviendrons plus loin sur certaines particularités du marcassin nouveau-né et de l’embryon) ne dépasse guère les deux tiers du volume et du poids de notre Sanglier européen. Le poids maximum d’un adulte en bonne forme varie entre 80 et 90 kilos environ, tandis que celui d’un Sanglier peut. atteindre jusqu’à 150 kilos. Le corps du Sanglier est plus long et plus haut, mais aussi plus massif et recouvert d’un pelage dense (fig. 3). La silhouette du Phacochère, par contre, est plus gracile, moins ramassée. La hure avec son long et large boutoir — dont l’importance est encore renforcée par les grandes défenses (fig. 2) — ainsi que toute la portion céphalo-thoracique, prédo- minent sur l’arrière-train qui est plus svelte (fig. 5). La ligne dorsale présente généralement une ensellure qui se dessine surtout. quand l’animal s’agenouille pour fouiller le sol (fig. 8). Le Phaco- chère fait penser un peu, toutes proportions gardées, à un jeune Rhinocéros africain, ressemblance qui est encore soulignée par la forme de sa queue glabre, laquelle se termine par une houppe plate et bifide à la manière de celle du Rhinocéros ou de l’Elephant (fig. 6 et p. 157). A côté du Sanglier, le Phacochère paraît presque glabre: des soles noiràtres, réunies en petits faisceaux espacés, couvrent imparfaitement la peau couleur de terre. Dans la savane, à une certaine distance, on peut aisément confondre un Phacochère au repos avec une des nombreuses termitières, surtout s’il est souillé de terre à la suite d’un des fréquents bains de boue. L’importante criniere, aussi développée chez la femelle que chez le mâle, se compose de longues soies noires, quelquefois aussi brunâtres et même rousses. Elle s'étend du sommet de la tête jusque sur la croupe (fig. 4). La teinte est indépendante du sexe de l'individu et peut varier dans une même région. Sur les deux joues, ou plus précisé- OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 143 ment sur un bourrelet dermique longeant la mâchoire inférieure, s'élève une épaisse bordure de soies très blanches: c’est la fameuse barbiche recourbée vers le haut qui est si typique pour la physio- nomie de l’animal (fig. 1, 5 et 10). Les quatre défenses falciformes dont les pointes sont dirigées vers le haut sortent d’un repli déjeté de la lèvre supérieure, qui court entre le groin et la barbiche. Ce sont les canines inférieures et supérieures qui avec leurs surfaces lisses s'appliquent intimément l’une contre l’autre, réalisant ainsi un instrument fouisseur permettant de déterrer des racines dans le sol le plus dur, et en même temps une arme redoutable capable de taillader comme un sabre et de couper comme une cisaille (p. 158). Une vieille laie peut avoir des défenses presque aussi bien dévelop- pées qu'un mâle. Les caractères sexuels secondaires les plus sûrs ne sont donc pas les défenses, mais les fameuses verrues, d’où vient le nom allemand de l’animal: «Warzenschwein». Le mâle porte quatre de ces protuberances composées d’un tissu dermique très coriace; une paire sur le museau des deux côtés entre les défenses et l’ceil, l’autre paire sur les joues à quelques centimètres au-dessous de l’ceil (fig. 1). Cette dernière paire peut devenir énorme et atteindre une longueur de 10 à 15 cm. (fig. 2). La femelle n’a pas de verrues sur le museau et celles des joues restent petites, n’atteignant jamais les dimensions impressionnantes qu’on observe chez les mâles. La signification de ces produits dermiques est inconnue (p. 154). Un autre caractère qui frappe lorsqu'on compare le Phacochère à notre Sanglier est la position des yeux, placés très haut sur le crâne chez le premier, les arcades orbitaires faisant pour ainsi dire saillie à la marge du front, droit devant les oreilles (fig. 5). Les yeux sont munis de cils noirs et de longs sourcils. Les oreilles sont taillées obliquement et pointues, elles portent à la marge antérieure de longs poils soyeux et blancs (fig. 2). Des vingt-cinq Phacochères que nous avons tirés puis disséqués au Tanganyika, aucun, même pas les plus gros individus, ne possédaient une couche de graisse sous la peau, comparable au lard du Sanglier ou du Cochon domestique. Nous ne pensons pas que cette différence puisse être expliquée par un état alimentaire défectueux, car la nourriture était très abondante dans les régions que nous avons visitées et tous les individus étaient en excellente forme. Il semble que la possibilité d’accumuler des dépôts sous-cutanés de graisse fasse complètement défaut aux Phacochères. Leur viande n’en est pas moins bonne à manger. 144 R. GEIGY Sur les flancs, la peau montre souvent des plis verticaux visibles surtout quand l’animal lève la tête, comme sı les côtes se dessi- naient à la surface. Mais la dissection montrait que ces plis sont des formations dermiques purement superficielles s'étendant même au-dessus de l’omoplate (fig. 5 et 6). Les extrémités des Phaco- chères sont très fines; les sabots pointus laissent des empreintes caractéristiques dans le sol argileux; les gardes sont fortement développées aux quatre pieds. On a déjà mentionné la curieuse habitude des Phacochères, unique parmi les Suidés, de s’agenouiller lorsqu'ils labourent la terre avec leurs défenses en quête de nourri- ture (fig. 8). Ils s'appuient alors fortement sur leurs poignets replies et se poussent en avant avec les pattes de derrière. La partie de la peau qui touche alors au sol est nue. Elle porte, sur un champ ovale bien délimité, des callosités carpiennes. Aux membres postérieurs se trouvent des callosités semblables sous-calcanéennes. L'apparition très précoce de ces épaississements de l’épiderme (déjà chez l'embryon) a été étudié par LecHE 1902, leur histologie chez l’adulte par ANTHONY & CUÉNOT 1939; Gurnor 1951 a attiré l’attention sur le caractère préadaptif de ces formations (p. 150). b) Différences raciales. Au retour de notre voyage au Tanganyika nous avons eu l’oc- casion d'acquérir pour le jardin zoologique de Bâle trois Phaco- chères, un mâle et deux femelles, âgés d’un an environ. Ils avaient été capturés au Kenya et ressemblaient en tout point à ceux que nous venons de décrire pour le Tanganyika, donc au type Phaco- choerus aethiopicus aeliani. Dans la même année notre jardin zoo- logique avait l’occasion d’acheter un autre couple de ces Suidés, âgés de six mois environ, qui avaient été rapportés par O. KoENIG (Station biologique de Wilhelminenberg, Vienne) d’Ansongo, situé au sud du Soudan français, au bord du Niger. Dès le début nous avons été frappés par la difference entre le type aelianı et cette forme occidentale correspondant probablement à Phacochoerus aethiopicus africanus (Gmelin). Et cette impression première s’est confirmée par la suite quand nous avons vu se développer côte à côte les Phacochères du Niger et ceux de l’Afrique orientale. Une confrontation des deux individus mâles des figures 5 et 6 montre que la forme occidentale, qui possède tous les caractères typiques des Phacocheres, que nous venons d’énumérer, est cependant plus OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 145 rondelette et plus trapue (quoique l’état de nutrition soit pareil chez les deux); son arriere-train est plus lourd, les plis verticaux sur les flancs sont un peu plus accusés, le cou est plus épais, surtout dans la region du gosier qui pend comme un fanon. La difference devient surtout nette quand on compare les têtes: la race du Niger a un museau plus court et la position surélevée des yeux en marge du front semble moins prononcée. Nous reviendrons plus loin sur certaines distinctions biologiques. BIOLOGIE DU PHACOCHÈRE. 1. Habitat et nourriture. Au district d’Ulanga la grande saison des pluies s’etend nor- malement du mois de mars jusqu’à fin mai; vient alors la grande saison sèche qui dure jusqu’à fin novembre, où commence la petite saison des pluies, suivie en janvier par la petite saison sèche qui évolue assez ırregulierement. Lorsque nos observations ont com- mencé en Juin 1954 la grande saison des pluies était pratiquement terminée et, quoiqu’elle ait été exceptionnellement modérée, la couverture végétale du pays se trouvait à ce moment-là toute verdoyante. Les régions non boisées de la savane, où se tiennent les Phacochères, plusieurs espèces d’Antilopes, des Buffles, des Zèbres, des Eléphants, des Hippopotames, disparaissaient derrière de hauts rideaux de graminées. Cette remarquable protection du gibier, qui n'empêche pas seulement la chasse, mais aussi toute observation suivie, se maintient d'habitude jusqu’en septembre, où l’herbe desséchée par le soleil devient la proie des feux de brousse que les indigènes allument partout. Avant cet événement les Phacochères mènent une vie très cachée. Ils utilisent rarement les sentiers des hommes, mais surtout leurs propres pistes contournées, marquées souvent profondément dans la terre molle par le martel- lement des sabots qui y passent et repassent. Parfois on aperçoit leurs petites troupes traverser le chemin à l’improviste et s’en- foncer rapidement dans un des étroits passages qui s'ouvrent a eux dans la muraille de brousse. Ces pistes semblent être propres aux Phacochères (les autres animaux en utilisent d’autres) et forment un véritable réseau qui relie leurs gîtes, les divers lieux de pâturages, les trous d’eau qui leur servent d’abreuvoir, et leurs REV. Suisse DE ZOOL., T. 62, 1955, Fasc: suppl. 10 146 R. GEIGY souilles, cuvettes où ils viennent prendre leurs bains de boue, car les Phacochères aiment la proximité de l’eau. (En captivité leur peau se fissure si l’on ne leur donne pas l’occasion de se souiller régulièrement). Ils continuent d’ailleurs souvent à se servir de ces sentes, probablement imprégnées de leur odeur, — et marquées de leurs excréments sous forme de crottes arrondies, — même quand le terrain est dégagé par le feu de brousse et qu’ils pour- raient circuler librement. Il y a cependant des endroits où même en saison de pluie on a quelque chance de les rencontrer, quand on connaît leurs habi- tudes: ce sont les abreuvoirs et surtout les rizières. Car à côté de leur amour pour certaines racines, qu'ils trouvent en toute saison, ils ont une grande prédilection pour le riz. Le matin surtout et vers le soir, mais aussi dans la journée, ils font de fréquentes inva- sions dans les rizières des indigènes et des blancs, dispersées un peu partout dans la brousse autour des agglomérations. Ils aiment le riz surtout quand il est encore vert et viennent savourer les épis tendres, devastant les cultures à cette occasion. Quand le riz est mur ou même un peu après la moisson ils viennent encore dans les champs pour ramasser par terre les grains tombés. C’est ainsi qu'ils menacent la principale fortune des indigènes qui se défendent comme ils peuvent; ils ont inventé un système d’alerte sous forme d’une longue corde qui traverse le champ par exemple d’un arbre à l’autre. A la corde sont attachés des bidons en métal qui peuvent s’entrechoquer. Un indigène monté sur l’arbre sur- veille le champ et quand les Phacochères surviennent il met la corde en branle; le tintamarre produit rejette l’envahisseur. Cer- taines tribus du district d’Ulanga, tels que les Wambunga et les Wandamba chassent les Phacochères à la lance, quelquefois aussi avec l’aide de chiens, comme je l’ai observé près de Mofu. Cette chasse demande une très grande habileté, non seulement pour se servir efficacement de l’arme, mais aussi pour approcher les bêtes souvent très défiantes. Ces indigènes chassent aussi à l’affüt le soir, à l’entrée des terriers dont nous parlerons plus loin. Le régime alimentaire des Phacochères change quelque peu, lorsque la moisson du riz est terminée et quand, après le feu, la végétation recommence à pousser. Ils viennent alors brouter les jeunes herbes qui pointent à travers les cendres recouvrant la savane brûlée. Ca et là on peut rencontrer aussi d’assez vastes OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANUIKA 147 emplacements, où ils ont labouré la terre à la recherche de racines et de bulbes dont ils sont friands. Toute cette activité a lieu de jour (p. 154-155) et parfois ils se reposent en plein air, couchés sur le ventre ou sur le flanc. Si par hasard ils trouvent une charogne d’oiseau ou de mammifère, ils la mangent volontiers; j'ai vu de leurs marcassins même dévorer les restes d’un oiseau en pleine décomposition. En captivité les Phacochères acceptent facilement de la viande. Il est connu que le Sanglier européen a la même particularité. On prétend que les Phacochères mangent aussi des mille-pattes et d’autres grands arthropodes ou leurs larves, mais je ne l’ai jamais observé et pas trouvé des restes de chitine ni dans leurs crottes, ni dans les contenus intestinaux que J'ai tou- Jours examinés. Comme nous verrons encore plus loin, les Phacochères vivent généralement en compagnies, troupes d'individus apparentés qui se mélangent rarement avec d’autres et mènent une existence assez indépendante. Cela s’observe de jour sur les pâturages, mais aussi de nuit, car ces bêtes ont la curieuse habitude, unique d’ailleurs chez les Suidés, d'utiliser des dortoirs en commun qui sont d’an- ciens terriers d’Oryctérope (Orycteropus afer). Ce singulier Tubuli- denté, mangeur de termites, a environ la même taille qu'un Phaco- chère et mène dans les mêmes régions sa discrète vie nocturne. Grand fouisseur, il creuse des terriers dans la terre même ou à l'intérieur de vastes termitières (fig. 9), pour s’y cacher de jour et pour y chasser des termites. Ces galeries souterraines à une seule ouverture sont parfois de simples boyaux droits ou contour- nés de longueur variable, creusés jusqu’à 1 ou 2 mètres de profon- deur. Dans certains cas leur plan se complique par des excavations et des ramifications (fig. 18 et 19). On connaît très mal la biologie de l’Oryctérope, mais il doit vivre en solitaire ou à deux, sur- tout en période de reproduction. Il ne semble pas avoir une demeure très stable et doit souvent abandonner un terrier, parfois à peine commencé, pour en creuser un autre à quelques dizaines de mètres de distance. Le résultat est qu’une région à Oryctéropes est parfois parsemée de ces trous, et c’est le Phacochère qui profite de cette situation. Pour se protéger contre son grand ennemi le Lion, qui est encore très fréquent presque dans toute l’Afrique orientale, 1l a adopté les tanières délaissées par l’Oryctérope (jamais une coha- bitation n’a pu être observée). Un solitaire, un couple et plus 148 RAGCEICGY souvent toute une compagnie de Phacochères occupent un certain terrier probablement pendant d’assez longues périodes. Une impor- tante troupe peut aussi adopter plusieurs trous voisins. Le soir, tout de suite après le coucher du soleil, parfois déjà une ou deux heures plus tôt, ıls y rentrent à reculons. Un certain ordre est observé dans ce sens que les individus jeunes entrent les premiers, puis la laie, puis le grand mâle. Ils sont ainsi admirablement pro- tégés contre le Lion qui chasse de nuit et qui ne peut pénétrer dans ces étroits terriers. Il y a cependant des régions habitées par des Phacochères ou l’Oryctérope est rare ou absent. Ils sont alors obligés de coucher dehors sous les broussailles ou dans des renfon- cements de terrain où ils grattent avec leurs sabots des creux peu profonds leur servant de gîtes mal protégés. Des crânes et des restes de squelettes de Phacochères qu’on y rencontre témoignent alors qu'ils sont devenus la proie des Lions (observation de C. A. W. GUGGISBERG au Queen Elizabeth National Park en Ouganda). 2. Formation des compagnies, reproduction, embryons et marcassıns. On rencontre rarement des Phacochères solitaires vivant à l’écart de toute compagnie; il s’agit généralement d’un mâle âgé ou d’une vieille laie. Une seule fois, le 14 août, J'ai pu observer et tirer près d’Itété un jeune couple vivant à part. Les deux individus avaient entre 2 et 3 ans; ils s'étaient réunis sans doute assez récem- ment. L’autopsie a montré que la femelle devait être portante, pour la première fois, de trois embryons. En me basant sur mes propres observations sur le terrain ainsi que sur la dissection de dix indi- vidus mâles et quinze femelles de tout âge, je suis arrivé à la conclu- sion que les groupes de Phacochères que l’on rencontre en brousse doivent généralement se composer de membres d’une même famille. La compagnie familiale la plus simple est formée du père, de la mère (à moins qu’un des deux partenaires ait été tué par le Lion, l'Homme ou une maladie) et des jeunes qui ont été mis au monde dans la seconde moitié de l’année précédente. Dans le district d’Ulanga, je n’ai jamais pu compter plus de quatre petits, quelquefois il y en a moins. Ces compagnies simples se chiffraient donc au maximum à six têtes, comme on le voit représenté dans OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 149 la figure 10. Cependant, M. C. A. W. GuGcisBErG (Nairobi) me signale qu’il a pu observer au Kenya plusieurs fois des couples adultes accompagnés de six (fig. 11), une fois probablement même de sept marcassins. B. PercIvaL (1924), qui fut longtemps « game- ranger » et qui possède donc une grande expérience, prétend avoir rencontré souvent six à sept petits marcassins près d’une mère. Il n’est cependant pas toujours possible de juger si les jeunes suivant un couple appartiennent tous à la mère, ou si certains d’entre eux, ayant perdu leurs parents, se sont joints à la famille. Le moyen le plus sûr pour trancher la question est de compter les embryons de femelles portantes. Des quinze femelles que j’ai chassées de juillet à septembre, neuf étaient adultes, dont deux non portantes (l’une d’elles venait de mettre bas, car elle avait des glandes lactéales fonctionnelles, mais elle n’était pas accompagnée de ses petits). Les 7 autres femelles adultes étaient prégnantes, quatre portaient quatre embryons (2 gg et 2 99, fig. 13), deux, trois embryons (1 & et 2 99) et une seulement deux (99), au total vingt-quatre embryons. Le chiffre maximum de quatre embryons — qui est d’ailleurs en accord avec les indications de STEVENSON- HamiLTon (1912) et de S. A. Asperı (1946) — correspond au nombre des mamelles chez la mère. Les quatre mamelles appa- raissent déjà au stade embryonnaire chez le mâle comme chez la femelle (fig. 15). Les embryons trouvés en juillet étaient plus petits que ceux du mois d’aoüt; dans les deux cas ils étaient encore complètement nus. Des embryons disséqués dans la première moitié de septembre étaient nettement plus avancés et portaient un duvet. Même chez les embryons jeunes, on pouvait déjà distinguer le sexe d’après les organes génitaux externes. Chez les mâles de fin juillet ou du début d'août on ne pouvait distinguer que le pénis en arrière du cordon ombilical (fig. 15), chez ceux de fin août, par contre, uu champ scrotal pigmenté était devenu visible (fig. 16); j’en conclus que la descente des testicules doit s’effectuer à ce moment-là. Les embryons femelles présentent juste devant l’anus une vulve surmontée d’un lobule qui doit représenter le clitoris (fig. 17). Comme chez les adultes le sexe des embryons se reconnaît extérieurement — en juillet déjà — aux ébauches des verrues: deux petites verrues postérieures chez la femelle, tandis que le mâle présente en plus deux verrues antérieures. Celles-ci, au stade embryonnaire, sont 150 R. GEIGY bien plus developpees que les postérieures; c’est le contraire à l’état adulte. Dans les deux sexes, le repli déjeté de la lèvre supe- rieure, où passeront plus tard les défenses, est nettement preforme, ainsi que les bourrelets dermiques où s’inserera la barbiche. Les paupières des embryons sont fermées, les canaux auditifs égale- ment, mais les oreilles externes ont déjà leur forme typique, elles sont rabattues en arrière et libres (fig. 14). Le bout de la queue qui portera la houppe est aplati latéralement mais ne porte pas encore de soies. Quant aux callosités carpiennes et sous-calca- néennes, elles sont, comme LEcHE (1902) l’a décrit (p. 144), déjà visibles sous forme de champs cutanés lisses, dépourvus de toute ébauche de poils (fig. 17). Je decrirai tout à l’heure dans quelles circonstances nous avons découvert le 14 septembre les premiers marcassins nouveau-nés. Cette observation prouve que la période de mise bas débute dans la première partie du mois de septembre. Selon des indications que j'ai récoltées en Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Tanganyika, Mozambique) chez des chasseurs, tant indigènes que blancs, cette période doit s’étendre de septembre à novembre; AspeLL (1946) indique octobre et novembre. Je ne sais pas si en Afrique du Sud les Phacochères mettent bas à la même saison, mais M. KoENIG (Vienne) m’a aimablement fait part des observations qu'il a pu faire à ce sujet en Afrique occidentale. Les deux marcassins de Phacochères qu'il a pu se procurer à Ansongo, au bord du Niger (Sud du Soudan francais, voir p. 144), quelques jours après leur naissance, et qui se trouvent actuellement au Jardin zoologique de Bâle, sont venus au monde au début de juin 1954. J'ai déjà attiré l’attention sur des differences morphologiques qui caractérisent Ph. aeth. africanus (p. 141, 144 et 145). L’observation de KoENIG prouve que cette forme occidentale se distingue du type oriental en outre par son cycle reproductif, car la mise bas a lieu chez lui environ quatre mois plus töt. M. KoENIG, qui a reuni de nombreux docu- ments sur les nichées des oiseaux dans différentes régions de ’Afrique, pense qu’il y a un rapport entre le cycle reproductif des animaux et la saison des pluies. En effet, celle-ci commence au Soudan vers la fin juin, donc quand la reproduction des oiseaux et, dans notre cas, des Phacochères est terminée. Cela correspondrait plus ou moins aux dates que j’ai retenues pour le district d’Ulanga, où la petite saison des pluies commence fin novembre (p. 145), alors OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA Ho que les dernières mises bas des Phacochères doivent avoir lieu en novembre au plus tard. Je n’ai pu obtenir ni dans la littérature, ni chez les chasseurs, une indication précise quant à la durée de la période de gestation et quant au rut des Phacochères. Si par analogie avec le Sanglier européen et le Porc, nous comptons quatre à cinq mois de gestation, le rut des Phacochères se produirait théoriquement dans le mois de mai au Tanganyika, en février au Soudan. L'événement du 14 septembre, auquel j'ai déjà fait allusion, nous a permis de découvrir une « pouponnière » de Phacochère. Ce matin-là J'étais en chasse avec mon excellent guide dans la savane boisée près de Mofu. Nous nous trouvâmes tout à coup à une cinquantaine de mètres d’une femelle de Phacochère. Elle était perchée sur le flanc d’un de ces nombreux monticules, formés par des agglomérations de termitières, en partie abandonnées. Nous surgissions à l’improviste de derrière un buisson, l’animal nous aperçut et prit aussitôt la fuite. En le poursuivant, nous le vimes de loin rejoindre sa compagnie, composée du mâle et de trois mar- cassins d’un an, et disparaître avec eux dans la brousse. Nous avions eu le temps de remarquer que cette femelle avait les mame- lons gonflés et mon guide avait entrevu un tout petit marcassin entre les jambes de la mère, tétant probablement. Le petit s’enfuit en même temps que la mère, non pas dans la brousse, mais à l’inté- rieur du monticule. Et, en effet, arrivés à la butte, nous découvrimes l'entrée d’un terrier d’Oryctérope que nous bouchàmes aussitôt avec des branches, car nous le supposions occupé par des Phaco- chères. Aid& de deux autres membres de notre expédition que nous avions appelés sur les lieux, nous avons alors exploré la galerie souterraine. Les dessins schématiques (fig. 18 et 19) en représentent la configuration et les dimensions. Une étroite galerie d'entrée, pas plus large que 40 cm., menait en profondeur et aboutissait à une chambre souterraine un peu plus vaste où étaient suspendues deux chauves-souris. De là partait un embranchement, presque parallèle à la galerie d’accès, qui se terminait dans un cul-de-sac latéral. A la lumière de nos lampes-torches nous pouvions deviner que «quelque chose de poilu» bougeait dans le coin le plus reculé du terrier et nous supposions que ce devait être un jeune Phacochère. Il fallut trois heures de travail à la pioche pour défoncer la termitière à cet endroit et nous eûmes la bonne fortune 152 R. GEIGY d’y capturer trois jeunes marcassins, deux mâles et une femelle pas plus grands que des chats et âgés sans doute de quelques jours seulement. Les petites bêtes se debattaient et essayaient de mordre avec leurs défenses, dont les pointes sortaient à peine des gencives.! Leur corps était couvert d’un pelage de fines soies gris-beige assez dense, il ne présentait donc pas l’aspect semi-glabre de celui des adultes (fig. 20 et 21). On y distinguait une ombre de rayures longitudinales à peine perceptibles, indication très vague du pelage juvénile typique de divers Suidés. Il y avait déjà un début de crinière. Des deux côtés de la tête, au groin court et au front bombé, les barbiches blanches étaient développées de même que les verrues. Aux quatre pattes on reconnaissait nettement les plages dénudées, ébauches des callosités carpiennes et sous- calcanéennes. Plus tard, en observant nos jeunes marcassins pendant une quinzaine de jours en captivité, nous avons remarqué leur besoin constant de chaleur. On comprend aisément que le terrier qui sert de pouponnière doit procurer aux nouveau-nés des conditions idéales pendant les premières semaines de leur existence. Il forme une véritable chambre d’incubation. Nous avons mesuré que la température s’y maintient à environ 30° C et l'humidité relative de l’air autour de 90%. Les couloirs sont juste assez hauts pour que les marcassins puissent se tenir debout et circuler librement ; leurs parois sont lisses et propres, composées de ce ciment tendre qu’elaborent les termites. Dans le cul-de-sac où les petits, couchés, se tenaient étroitement serrés l’un contre l’autre, il n’y avait même pas de litière d’herbe sèche (comme les Phacochères en constituent parfois dans leurs dortoirs), le sable poudreux formant une couche suffisamment molle. Il semble que les nouveau-nés, au début, ne suivent pas leur mère (la femelle à glandes lactéales fonctionnelles se promenait sans ses petits, p. 149), mais restent dans le terrier où la mise bas a probablement lieu. Pendant la nuit toute la compagnie familiale, le père, la mère, la génération de l’année précédente et les nouveau-nés, occupe le terrier; dans la journée les petits seulement restent au gîte et ! Il était surprenant de constater que les marcassins saisis à l’état sau- vage dans leur terrier n’émettaient aucun son, alors que plus tard, lorsqu'ils étaient déjà apprivoisés. ils poussaient facilement des cris stridents de porcelets dès qu’on les prenait à pleines mains (p. 159). OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 153 la mère vient de temps en temps les rejoindre pour les allaiter. Mais les jeunes deviennent assez vite mobiles et suivront un jour leur compagnie sur les pistes de brousse. C’est à ce moment-là que la compagnie est en quelque sorte doublée par la seconde portée et peut compter Jusqu'à dix têtes. Mais quand les individus de la première portée entrent dans leur deuxième année d existence, ils doivent bientôt atteindre la maturité sexuelle, à la manière du Sanglier européen et du Cochon domestique, gagner leur indépen- dance et former de nouveaux couples avec des membres d’autres troupes. La compagnie considérée retrouve alors sa composition simple. Voici encore quelques notes sur les jeunes marcassins que nous avons observés en captivité pendant quinze jours, c’est-à-dire jus- qu’au moment où nous avons tenté de les transporter par avion en Europe, essai qui par un enchaînement malheureux de circons- tances indépendantes de notre volonté, a causé leur décès. La dentition au moment de la capture se composait des deux paires de défenses, canines supérieures et inférieures; de deux incisives inférieures; des molaires supérieures qui avaient à peine perforé les gencives. Quoique cette dentition semblait les prédisposer uniquement à téter, les marcassins se désintéressèrent rapidement du lait de vache présenté au biberon, et préférèrent bientôt la coupe où on leur offrait des flocons d’avoine dans du lait tiède, addition- nés parfois de grains de riz germés, ou de quelques brins d’herbe jeune et tendre. On les laissaient fréquemment s’ébattre dans une cour et là je les ai vus une fois dévorer un cadavre d’oiseau en pleine décomposition (p. 147). Les jeunes Phacochères semblent donc passer assez vite à un régime plus ou moins omnivore. Leur poids ne changea pratiquement pas pendant ces deux semaines. Les mâles pesaient 1,6 et 1,4, la femelle 1,35 kilo. La hauteur au garrot était de 22,5 et de 20,5 cm. pour les mâles et de 26,5 pour la femelle. Les températures anales variaient entre les extrêmes de 35,3° C et 38,6°C et fluctuaient généralement entre 37 et 38°. 3. Comportement et mœurs. Lorsqu'on a l’occasion de surveiller pendant plusieurs mois une certaine région et qu’on finit par reconnaître certains Phacochères a des particularités individuelles, on acquiert petit à petit la 154 Ru GEIGY conviction qu’ils doivent occuper des territoires assez fixes et limités. Une compagnie donnée restera fidele pendant une période prolongée à un ou plusieurs terriers voisins, elle utilisera toujours les mêmes abreuvoirs et souilles, et visitera certains pâturages, certaines rizieres qui ne sont pas trop éloignés de ses abris nocturnes. Seule la période des pluies avec ses inondations peut obliger les porcs a modifier leurs itinéraires, voire même à émigrer assez loin. Mais, d’après des renseignements recueillis sur place, les mêmes terri- toires peuvent être réintégrés lorsque les conditions redeviennent favorables. Je n’ai cependant aucune observation qui permettrait de dire qu’une compagnie, ou le vieux mâle d’une troupe, marque son territoire ou le défende contre d’autres Phacochères. Les crottes sont disposées sans règle et je n’ai pas pu constater des emplace- ments choisis pour la défécation. D’autre part, je n’ai jamais vu m entendu parler de luttes entre Phacochères dans la nature et je n’ai pas trouvé de plaies ou de cicatrices témoins de tels com- bats. En ce disant je fais abstraction du traitement assez brutal qu'un vieux mâle ou une grande laie peut appliquer parfois avec ses défenses à ses partenaires ou à des marcassins. Mais Je pense que pour élucider complètement ce point, il faudrait surveiller les bêtes surtout en période de rut. En captivité le cas est différent. Lorsqu'on voulut réunir dans notre jardin zoologique deux lots de Phacochères, ceux d’Ansongo avec ceux du Kenya, les bêtes s’at- taquèrent immédiatement et se blessèrent grièvement. On est maintenant obligé de les tenir séparément. On sait que les fameuses verrues sont des caractères sexuels secondaires (p. 143). On ne possède cependant aucun examen histologique qui permettrait de savoir si des glandes sudoripares ou d’autres débouchent à leur surface. Toutefois, le Dr Lang, directeur du Jardin zoologique de Bâle, m’a fait part d’une observation que j’ai pu vérifier à plu- sieurs reprises: en captivité le mâle (et lui seulement) frotte parfois ses grandes verrues postérieures contre la grille de son enclos, comme s’il voulait marquer le territoire. Mais on ne peut constater aucune exsudation ni aucune odeur particulière à l’endroit du frottement. La femelle qui vit dans ce même enclos ne montre aucune réaction vis-à-vis des parties de la grille contre lesquelles le mâle s’est frotté. A l’encontre du Potamochere qui mène au Tanganyika et ailleurs une vie strictement nocturne, l’activité des Phacochères se déroule OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 155 entre le lever et le coucher du soleil, sans aucune regle stricte, mais suivant un certain rythme journalier. Lorsqu’on se rend avant 6 heures (heure locale) sur un poste d’observation pres d’une rizière visitée régulièrement par des Phacochères, on voit apparaître les premiers individus déjà peu avant que le soleil se montre à l'horizon. Ils sortent de la brousse attenante où se trouvent leurs abris nocturnes et avancent lentement, broutant par ci et par la, ou trottant rapidement à une cadence légère jusqu’au milieu du champ où d’autres viennent bientôt les rejoindre. On observe alors parfois une curieuse cérémonie de bienvenue, peut-être aussi de soumission, dans ce sens que les Jeunes individus en arrivant vont d’abord « saluer » le grand mâle ou la laie, guide de leur compagnie. Les deux bêtes se touchent du groin et le jeune donne un ou deux légers coups de boutoir contre le menton de Painé. J'ai également vu des couples se saluer de cette facon-la, quelquefois ils se caressaient aussi des lèvres le long du crâne et de la crinière. Comme cela se passait en dehors de la période de rut, on doit interpréter ces cérémonies comme simples «témoignages de sympathie ». Une seule fois j’ai observé un jeu pareil entre deux individus adultes qui par moments gambadaient véritablement. L’un, à juger d’après les verrues, était un mâle, tandis que je considérais l’autre comme une femelle. Mais plus tard j'ai réussi à tirer celui-ci et je me suis alors aperçu que c’etait un mâle à verrues très faiblement développées, possesseur d’un unique testicule, dans le scrotum. Il s'agissait probablement d’un semi-castrat naturel car au- cune cicatrice ne prouvait que l’absence du second testicule était due à un accident ou à une attaque. Les faibles verrues de ce castrat semblent indiquer que leur développement intense chez le mâle est conditionnée par des hormones de la gonade. Très gracieux sont aussi les jeux des marcassins entre eux; ils se poussent du groin contre les flancs, sautent en l’air, ou tournent rapidement sur eux- mêmes en poussant des cris ou de petits grognements. A l’occasion plusieurs compagnies se confondent temporairement sur un pâturage ; il y a donc possibilité de rencontres entre individus jeunes qui for- meront plus tard des couples et de nouvelles compagnies. Dans des régions très giboyeuses, comme par exemple dans certains pares nationaux au nord du Tanganyika ou au Kenya, on peut souvent voir les Phacochères se mêler à des troupeaux d’antilopes ou de zèbres, je les ai même vus au Voi-Park, près d’une pièce d’eau, 156 R: GEIGY à proximité d’elephants. Sur la figure 11, photo prise au Nairobi National Park, on distingue au fond à droite des Gazelles de Thompson. Il n’y a d’ailleurs pas un véritable mélange, mais plutôt une coexistence intime sur les pâturages, chaque troupe gardant tout de même son individualité. Je n’ai jamais observé une situation semblable au district d’Ulanga où le gibier est beaucoup plus rare, de sorte que les différentes espèces animales sont moins habituées les unes aux autres et observent plus strictement leurs territoires. Lorsqu'on observe des Phacochères broutant, on remarque qu'ils restent parfois debout, mais très souvent ils s’agenouillent, même s’il n’y a aucune racine à deterrer (fig. 11). Il en est de même pour nos Phacochères adultes en captivité; ils se posent sur leurs callosités carpiennes dès qu’on leur offre par terre de la nourriture (par exemple des flocons d’avoine) qu'ils pourraient tout aussi bien atteindre avec leur groin en restant debout (fig. 8). Les marcassins nouveau-nés que nous avions capturés avaient déjà cette habitude; leurs minuscules défenses ne leur permettaient point de creuser le sol et pourtant ils se mettaient à genoux dès qu’on leur présentait leur écuelle de lait. Comme la callosité carpienne, le réflexe de s’agenouiller est donc inne et relié à l’acte de nutrition. Pendant les heures les plus chaudes de la journée, donc entre 11 et 15 heures, l’activité des Phacochères baisse en général. Cependant on peut en rencontrer à toute heure, quoique à ce moment on les voie moins en route dans la brousse et sur les pâturages. Parfois ils se couchent paresseusement dans des bains de sable en plein soleil, parfois ils se retirent sous les broussailles, mais proba- blement pas dans leurs terriers. Vers la fin de l’après-midi, après 17 heures et jusqu’à l’aube, ils sont de nouveau plus actifs, et se rendent aux abreuvoirs et aux souilles. Lorsqu'on rentre de la brousse à la nuit tombante, on peut voir passer comme des ombres les derniers individus qui regagnent leur retraite nocturne dans un terrier ou un abri quelconque. A plusieurs reprises nous avons tenté, mais en vain, de capturer la nuit, au filet, des Phacochères vivants, dans leurs terriers. Même si on avance avec circonspection pour éviter tout bruit et toute vibration du sol, les Phacochères remarquent l’approche de l’homme et quittent leur terrier rapide- ment. Ils en surgissent à toute allure et lorsqu’on est tout près de l'ouverture, il faut prendre garde d’être renversé. Nous avons pu OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 157 observer une pareille sortie de tout près, une fois à 17 h. 30 déjà: un Phacochère s’élança devant nos yeux d’un trou que nous allions fouiller pour y chercher des Tiques. On peut s’étonner que le Phacochère ne reste pas dans la cachette qu’il a choisie précisément pour se mettre à l’abri de ses ennemis. Mais je crois qu'il faut distinguer entre le Lion et l’homme. L’obser- vation mentionnée plus haut a été faite dans une région où le Phacochère est beaucoup chassé par les indigènes qui précisément tâchent de le tuer avec leur lance près de son terrier ou dedans. Les bêtes ont donc probablement appris à fuir l’homme, mais lorsque passe le Lion, la nuit, ils restent cachés, sachant qu'ils sont alors hors de sa portée. Il était d’ailleurs aisé de constater que les Phacochères sont beaucoup moins farouches dans les parties du district d’Ulanga où les indigènes ne connaissent pas la chasse. Mr. GUGGISBERG m'écrit qu’au Parc National de Nairobi ils sont devenus plus fréquents au cours des quatre dernieres années et, petit à petit, moins méfiants, ayant fait l’expérience que l’homme ne leur fait aucun mal. Quand un Phacochère est fortement intri- gué ou excité, et surtout lorsqu’il fuit, il dresse infailliblement la queue en laissant flotter la houppe comme un fanion (fig. 12 et 22). Cet organe est donc un véritable baromètre de la tension psychique de l’animal. Comparables au Sanglier européen, les Phacocheres flairent le danger de loin et leur odorat est si subtil qu’ils peuvent déceler l’homme, à bon vent, à 400 ou 500 mètres de distance. Ils ont aussi l’oreille très fine; le ronflement d’un moteur, le claquement d’une portiere de voiture ou de la platine du fusil, des voix d’homme, le bruissement de branches ou de feuilles mortes, tout cela peut éveiller leur attention. Ils lèvent alors la tête et regardent dans la direction du bruit. Aussitôt qu'ils perçoivent le signal du danger ils prennent la fuite, éperdument et toujours du côté de la brousse protectrice. Nous avons observé que cette direction est maintenue même s'ils doivent par exemple traverser le chemin devant la voiture qui arrive à toute allure, l’attraction exercée par le refuge étant plus forte que la peur devant l’objet ennemi. Je n’ai pas observé moi-même mais appris de source sûre que le cas échéant ils savent aussi se sauver à la nage. La vue Joue un rôle moindre que l’ouie et surtout que l’odorat. Ils peuvent toutefois remarquer des objets qui bougent à une distance d’environ 200 mètres. Lorsqu'on veut ap- 158 R. GEIGY procher une compagnie de Phacochères en plein champ, a découvert, il faut donc observer quelques précautions: approcher en position baissee contre le vent, éviter tout bruit, n’avancer que quand toutes les bêtes ont le nez dans l’herbe ou sont agenouillées pour brouter. De temps à autre l’une ou l’autre lèvera la tête. L’animal est alors sur ses gardes, il faut s’ımmobiliser net jusqu’à ce que tous broutent de nouveau en toute quiétude. A 40 mètres environ ils distingueront la forme de l’homme accroupi, mais par vent contraire ils ne reconnaitront pas le danger, ils se montreront par contre intrigués par «l’objet insolite ». Le premier Phacochére qui nous a aperçu se rapprochera, et bientôt toute la compagnie le suivra, souvent en poussant des grognements qui ressemblent beaucoup à ceux du Cochon domestique. Même si, à très courte distance, ıls finissent par reconnaître l’homme, ils n’attaqueront jamais, leur réaction est toujours la fuite. Je n’ai vu qu’une fois un Phacochère foncer sur l’homme, mais il était alors grièvement blessé et serré de pres. Un chasseur m’a raconté que s’étant approché trop vite d’un animal abattu, il fut cruellement mordu au doigt: la bête, dressant la tête à l’improviste lui infligea un coup de cisaille qui faillit lui sectionner une phalange. On prétend qu’une laie peut très efficacement protéger ses petit à coups de boutoir contre un Lion ou un Léopard. Le vieux mâle ou la laie peut être plus ou moins considéré comme guide de la compagnie. C’est lui ou elle qui dirige la troupe sur les pâturages et prend généralement l'initiative de la fuite. Quand on abat le guide, le reste de la compagnie est désorienté pendant quelques instants, retourne même vers la bête tombée ou galope autour d’elle avant de se décider à la fuite. Les Phacochères capturés tout petits s’apprivoisent en quelques jours et finissent par suivre l’homme partout; quelquefois ils s’at- tachent particulièrement à celui qui les nourrit. M. Kornıc a observé que ses marcassins se liaient d’amitie avec des chiens bergers. Les très jeunes individus que nous avons pu observer en captivité avaient également leur rythme journalier, c’est-à-dire des temps d'activité de 34 d’heure environ, coupés de repos. Une pre- mière période de mouvement qui commençait très tôt le matin quand ils demandaient leur nourriture, était suivie d’une sieste dès qu’ils avaient mangé. Plus tard, ils redevenaient actifs, réus- sissaient très habilement à sortir de la caisse où ils passaient la nuit et aimaient trottiner, presque toujours ensemble, dans la OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 159 chambre ou dans la cour en émettant à tout instant des bruits et des grognements très comparables à ceux de nos cochons de lait. Ils avaient l'habitude de s’arréter net, tous les trois, comme s’ils ecoutaient un bruit suspect; puis ıls continuaient leur promenade. Ils inspectaient tous les objets, étaient intrigués par les pieds des gens, mâchaient des lacets de souliers, des courroies, du papier. De temps à autre, ils intercalaient une nouvelle période de repos et dormaient en plein jour. Pendant la nuit ils étaient très tran- quilles, mais ne se sentaient à l’aise qu’à une température de 30° environ, correspondant donc à celle mesurée dans le terrier-pou- ponnière (p. 152). PARASITES DES PHACOCHÈRES a) Ectoparasttes. Sur presque tous les Phacochères chassés en brousse nous avons trouvé, fixées ou se déplaçant sur la peau, des Tiques (/xodidés ) de diverses espèces actuellement encore à l’etude.! Dans le sable argileux des terriers vivaient très fréquemment et en grand nombre, les larves hématophages d’Auchmeromyia luteola; autour de l’ouverture et sur les parois des galeries on rencontrait les mouches adultes qui formaient parfois de véritables essaims. Souvent les larves de tous stades étaient fraichement gorgées, car chaque nuit elles avaient l’occasion de s’attaquer aux Phacochères qui y venaient dormir. Dans quelques rares cas nous avons découvert. dans le sol des terriers de très petits acariens hémato- phages dont la determination est en cours.? C’étaient souvent des individus gorges. Ils s’attaquaient aussi a l’homme et causaient des démangeaisons fortes et prolongées. Presque aussi fréquentes que Auchmeromyia étaient les Tiques Argasides, Ornithodorus moubata, auxquelles nous avons voué 1 Je remercie M. R. Wynicer de sa determination, selon laquelle il s’agi- rait exclusivement de Rhipicephalus appendiculatus ou de Rhipicephalus capensis longus, parfois aussi des deux espèces trouvées simultanément sur le même Phacochère. 2 Selon le Dr J. ScHwEIZER, éminent spécialiste qui s’est aimablement mis a notre disposition pour la determination, les spécimens récoltés seraient exclusivement de sexe femelle. Ils appartiendraient au genre Hypoaspis Canestrini 1885 (Famille Laelaptidae Berl. 1892, sous-ordre Parasitiformes Reuter 1909). Ce serait probablement une espèce nouvelle voisine de Hypoaspis aculeifer Canestrini signalée de l’Italie. 160 R: OGEIGY toute notre attention en raison de notre prospection épidémiolo- gique. Sur 55 terriers d’Oryctérope adoptés par des Phacochères, 18 étaient infestés d’Ornithodores. Nous y avons récolté environ 1200 spécimens qui appartenaient exclusivement a l’espece mou- bata; nous n’avons jamais trouvé O. erraticus, assez frequent dans les terriers d’autres animaux, comme, par exemple, dans ceux de Dipodillus. C. A. W. GUGGISBERG a aussi observé au Tanganyika et au Kenya cette présence exclusive d’O. moubata chez les Pha- cocheres. Il a eu l’amabilité de vérifier la détermination de nos spécimens d’Ornithodores provenant de différents terriers, il a confirmé qu'il s’agissait dans tous les cas d’O. moubata. Le microclimat que nous avons mesuré dans différents trous de Phacochéres à l’aide d’un thermo-hygrometre enregistreur corres- pond à peu près à celui d’une case d’indigène, avec la différence que l’humidité relative de l’air augmente, non pas la nuit, mais de jour; elle atteint environ 90%. Cela est probablement dû à l’evaporation des eaux souterraines sous l'influence de la forte insolation diurne du sol. Ainsi, à peu de chose près, l’Ornithodore rencontre le même microclimat, qu'il se trouve dans une case d’indigene ou dans un terrier de Phacochère. Cette observation pourrait expliquer comment 0. moubata, qui fut à l’origine certai- nement une Tique de brousse, a sı facilement réussi à s’adapter aux habitations de l’homme, où elle nous est familière. En prospec- tant des terriers nous avons maintes fois observé avec quelle avidité les tiques s’attaquent à l’homme. On imagine donc aisément qu’un indigène revenant de la chasse ramène dans ses vêtements, dans sa chevelure, ou encore sur le cadavre d’un Phacochère qu’il aurait chassé, quelques Ornithodores qui s'installent par la suite sans difficulté dans sa case où elles trouvent les mêmes conditions climatiques et de la nourriture sanguine en abondance. La disper- sion des Tiques dans tout un village et même leur transport de village à village n’est qu’une question de temps. Du point de vue de l’épidémiologie de la fièvre récurrente africaine nous voulons savoir si parmi ces Ornithodores de brousse il y avait des individus infectés de Borrelia duttoni. Des dissections de centaines de spéci- mens ont montré qu'il n’en était rien, aucune de ces tiques n’était porteuse de l’agent pathogène de la fièvre récurrente. Cette consta- tation a trouvé son corollaire par l’analyse de frottis de sang et de broyages de cerveau des 25 Phacochères que nous avions chassés. Foren Têtes de Phacochères ¢ (à gauche) et © âgés de 2 ans et 3 mois; verrues peu développées. Fic. 2. Tête de vieil individu mâle, verrues postérieures fortement développées. ip 10 Ica) Sanglier européen &, 2 ans et demi. Fic. 4. Phacochère mâle, type oriental, 2 ans. SNS N N SIR Gee 5% Phacochere mäle, type oriental, 2 ans. Fic. 6. Phacochere mäle, type occidental, 2 ans et 3 mois. Hic. 7. Emplacement de brousse pres de Mofu labouré par des Phacochères. EMG 6. Phacochères mangeant agenouillés i a es. é par des Phacocher tilis , érope u ’Oryct d ler d’un terri 2 ee Entr J98uo4 ta og np eddeys dali "DIA ‘(Ted feuoryen IqoareN) ue un,p saad op ‘syrjod 9 19 7 e salayIooeY, ap Sojrure, I "TV 39 OF 914 SR a VI TE, 18 Embryons de Phacochères, à gauche 2 gg, à droite 2 99. Fic. 14. Tête $ (à gauche) et © d’embryon, callosité carpienne. 15 16 Kies #15: Organes génitaux externes 4 (a gauche) et ®, d’embryons du début d’aoüt, 4 mamelons. Fie. 16. Champ scrotal et penis d’un embryon mäle plus avance que fig. 15. te, 47h, Vue postérieure d’un embryon ® avec anus, clitoris, queue I ® LA La 7 et callosités sous-calcanéennes. ‘uejd uo NA Jolie} QUI JN ‘60 8A 61 "SLIMNOS-SHANBUI xnep :ofedıourid a1quieyo e] ep puoye]d ne :SUISSEOIEUI SIO.I) 99AB eJgruuodnod-I91119) 9] JUBUAJUOD NJON op 919131199 B] 9p UOTONAPSUOIOY a, IL ES I DI 2) > E: I (4 Dy su 240 CZ Sy i. ae DICA N: M i GA di LOS AR - hi ) AM Be a < Fic. 20. Les trois marcassins deterres près de Mofu. 4, Yj ji Yi Y Free 24: Un des deux marcassins de sexe male. 1 2%, Compagnie de Phacocheres en fuite (Nairobi National Park). OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 161 Dans aucun cas on n’a pu mettre en évidence la présence de B. duttoni. Et lorsque nous avons injecté à 4 Phacochères des souches virulentes de B. duttoni, ils se sont montrés entièrement réfractaires. D’où l’on peut conclure que Phacochoerus aethiopicus ne pourrait pas fonctionner comme réservoir de l’agent pathogène de la fièvre récurrente africaine. b) Endoparasites. Avec la dernière constatation nous avons déjà passé des Ecto- aux Endoparasites des Phacochères. Nous pouvons ajouter que dans les nombreux frottis que nous avons examinés nous n’avons pas trouvé un seul parasite du sang. Par contre, chaque Phacochère avait des vers intestinaux. Le professeur J. G. Barr (Neuchatel) a eu la grande obligeance de les déterminer. Je fais suivre ici son inventaire : | CESTODES: Moniezia mettami. Baylis, 1934. Parasite qui paraît caractéristique du Phacochere au Tanganyika ainsi qu’au Congo Belge. TRÉMATODES: Gastrodiscus aegyptiacus. Cobbold, 1876. Espèce très connue du Phacochère; presque toujours à P ; profusion dans le contenu intestinal compose de matieres vegetales. NEMATODES: Oesophagostomum mwanzae. Daubney, 1916. Souvent à profusion. Chez le Phacochere on a décrit plus de 14 espèces d’Oesophagostomum qui paraissent d’ailleurs toutes très voisines et représentent peut-être des variétés ou sous-espèces locales. Setaria congolensis. Raillet et Henry, 1911. Il s’agit ici d’une filaire péritonéale probablement récoltée en même temps que les parasites intestinaux. Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 11 162 R. GEIGY Voilà donc mon recueil d’observations sur les Phacochères. Il ajoutera quelques details à nos connaissances sur ce singulier Suide de l’Afrique tropicale dont le comportement m’a sı souvent fasciné et amusé au cours de nos prospections. Cette esquisse, très superficielle en bien des points, incitera peut-être d’autres voyageurs qui se rendront dans ces régions à approfondir le sujet en tenant compte aussi des différences qui pourraient exister d’une variété géographique à l’autre. Tout en me rendant compte de l’imperfection de la présente étude, je me permets de la dédier à mon cher maître, M. le professeur Emile Guyénot, en l’honneur de son soixante-dixième anniversaire que nous avons eu le plaisir de fêter cette année à Genève. Qu'il l’accepte en témoignage de ma grande admiration pour sa remarquable œuvre scientifique et de ma profonde gratitude pour tout ce qu’il a bien voulu me donner au cours de mes études et de mes travaux dans son sympathique institut de recherches. Le rayonnement kaléidoscopique de sa grande personnalité éclaire le chemin de ses élèves et leur reste toujours inoubliable. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE ALLEN, G. M. 1939. Checklist of African Mammals, Cambridge (U.S.A.) ANTONY, R. et CUÉNOT, L. 1939. Les callosités carpiennes du Phacochère. Rev. Gén. Ser. 50: 313. ASDELL, S. A. 1946. Patterns of Mammalian Reproduction. London. BURGDORFER, W. 1951. Analyse des Infektionsverlaufes bei Ornithodorus moubata (Murray) und der natürlichen Übertragung von Spirochaeta duttoni. Acta Tropica. 8: 193-262. Corton, W. B. 1912. Sport in the eastern Sudan, from Souakin, to the Blue Nile. London. R. Ward. Cotton, P. H. G. P. 1902. A sporting trip through Abyssinia. London. R. Ward. — 1904. In unknown Africa. London. Hurst and Blackett. CRETZSCHMAR, Ph. J. 1826. « Säugetiere » in « Atlas zu der Reise im nôrdli- chen Afrika», von Eduard RüPPEL. Frankfurt a/M. CuEnot, L. 1925. L’Adaptation. Paris, p. 237. — 1951. L'évolution biologique. Paris, pp. 546-550. GEIGY, R. 1955. Rund um Warzenschweine. 82. Jahresbericht 1954 des Zoologischen Gartens, Basel. — & HERBIG, A. 1955. Erreger und Uberträger tropischer Krank- heiten. Acta Tropica, Basel. Supplementum 6. OBSERVATIONS SUR LES PHACOCHERES DU TANGANYIKA 163 GEIGY & Mooser, H. 1955. Studies on the Epidemiology of African Relapsing Fever ın Tanganyıka. Journ. Trop. Med. and Hyg. HeiscH, R. B. & GRAINGER, W. E. 1950. On the occurrence of Ornitho- dorus moubata Murray in burrows. Ann. Trop. Med. & Parasitology. 44: 153-155. KITTENBERGER, K. 1929. Big Game Hunting and Collecting in East Africa. London, Arnold. LecHE, W. 1902. Cité d’après Cuénot, 1951. LYELL, W. Ed. 1913. Life in Central Africa. LONNBERG, E. 1908. Remarks on some Wart-Hog Skulls in the British Museum. Proc. Zool. Soc. London. 2: 936-940. PercIvaL, B. 1924. A Game Ranger’s note Book, London. SHORTRIDGE, G. C. 1934. The mammals of South West Africa; a biological account of the forms occurring in that region. London. 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L’isolement des bactéries symbioti- poushoncds ques qui vivent dans certaines cellules coton du tissu adipeux de la Blatte a été tenté baguette de des leur découverte par BLOCHMANN en Verso 1887. Plusieurs auteurs ont annoncé la goutte de réussite de cultures de ces bactéries. e (MERcIER 1906, GROPENGIESSER 1925, physiologique 5 259 GLASER 1930.) Ils ont toujours utilisé f È ; . rs ftt les méthodes classiques de la bactério- logie: bouillon, gélose, pomme de terre, ee lait, etc. De nombreux autres cher- isotonique cheurs n’ont pas obtenu ces cultures et contestent energiquement les résul- tats des précédents. (JAVELLY 1914, Hertic 1921, SreiNnHAUS 1945, entre autres.) Fred: Plus récemment GUBLER (Zurich Système d’explantation de 1947) fit des essais systématiques sur a Masa a a SIE, les milieux les plus divers, sans aucun résultat. En revanche KELLER, élève de KocH (Munich 1950), dit avoir cultivé des symbiotes de Blatte sur milieu de gélose à l’acide urique. J’ai tenté de répéter cette SYMBIOTE INTRACELLULAIRE DE LA BLATTE 165 experience, mais en vain. Le compte rendu de mes essais paraîtra dans ma thèse: « La symbiose intracellulaire de la Blatte B. ger- manica » (Université de Genève). Des injections de suspensions provenant du broyage d’organes porteurs de symbiotes (corps adipeux et ovaires), de même que des greffes d’organes symbiotiques entiers sur des Orthoptères d’autres familles, n’ont permis aucune prolifération de ces bacté- ries. On assiste au contraire à une destruction rapide des symbiotes inoculés. C’est également en vain que GUBLER avait fait de sem- blables essais en 1947. On est amené à supposer que les bactéries symbiotiques ne peuvent ni vivre ni se multiplier en dehors des strictes condi- tions de la symbiose. La question se pose dès lors de savoir ce qu’il advient des symbiotes dans le tissu de l’hôte mort. Un examen sur l’animal entier est impossible du fait de l'infection immédiate de l’insecte mort par des bactéries étrangères et des champignons. J’ai donc explanté aseptiquement des fragments de tissus symbiotiques de Blattes vivantes sur des milieux artificiels, afin d’en observer la dégénérescence et le comportement des symbiotes. PREMIÈRE SÉRIE Pour commencer je fis des explantations en goutte pendante. Des baguettes de verre d’une longueur de 10 cm. et de 4 mm. d'épaisseur servaient de support. Elles comportaient au tiers supérieur de leur longueur un renflement, et leur extrémité infé- rieure était légèrement élargie. Une bande de coton enroulée autour de la baguette, en dessous du renflement, constituait un bouchon qui pouvait s’adapter à une éprouvette. Je suspendais une goutte de liquide physiologique au bout inférieur de la baguette, et, au moyen d’une pipette, plaçais un fragment de tissu dans cette goutte. La baguette était alors placée dans le col d’une éprouvette, où elle était maintenue par son bouchon de coton. L’éprouvette elle-même était remplie, jusqu'à 1 cm. au-dessous de la goutte pendante, d’une solution de NaCl, isotonique au liquide physio- logique, pour prévenir un dessechement du système (voir fig. 1). Cette méthode permet d'éviter toute contamination extérieure. 100% > G. DE HALLER Le liquide physiologique employé pour cette expérience était fait, selon une indication de LockE-Lewis, de la manière suivante: NaCl 0,7 g.; KCl 0,042 g.; CaCl, 0,025 g.; NaHCO, 0,02 g.; dextrose 0,25 g.; eau dist. 90 cc. | RÉSULTAT. Si le tissu adipeux résiste assez longtemps à la dégénérescence dans une goutte de liquide physiologique aseptique, et qu'après 6 jours une altération notable ne s’y manifeste pas, les fragments d’ovaire au contraire dégénèrent. Le protoplasme des ovocytes perd son homogénéité, de nombreuses vacuoles s’y creusent. Déjà 5 jours après l’explantation les ovocytes sont presque complètement détruits et la couche des cellules folliculaires ne présente plus sa structure histologique nette. Or dans les tubes ovariques ainsi dégénérés d’un fragment d’ovaire explanté, les bactéries symbiotiques se sont multipliees. La couche que les symbiotes forment autour de chaque ovocyte était disproportionnée et atteignait au moins le quadruple de son épaisseur normale. Les bactéries avaient pénétré dans la couche folliculaire, ce qui ne s’observe jamais dans des conditions nor- males (fig. 2, B). Il y a done la une dissociation des symbiotes et de leur hôte. Les bacteries ne se trouvent plus sous le contröle de l’insecte et proliferent aux depens de ses tissus. DEUXIEME SERIE Cette experience comporta l’explantation de 48 organes sur quatre milieux légèrement différents, tous à base de gelose. Le milieu était fait d’agar à 1% dans l’eau, et de 0,1% d’acide urique. L’adjonction de substances nutritives était de 0,5% soit de peptone, soit de glucose, soit de chacun de ces deux produits; le qua- trième milieu n’en comportait point. Les fragments d’organe étaient placés dans de petites cavités creusées à la surface du milieu solidifié, dont la forte teneur en eau évitait le dessèchement du tissu. Je faisais périodiquement des sondages sur l’état des symbiotes au moyen de prélèvements. SYMBIOTE INTRACELLULAIRE DE LA BLATTE 167 ie. 2. A. Couche mince de bactéries symbiotiques a la surface des ovocytes dans l’ovaire normal. b: bactéries. B. Couche épaisse et envahissante de ces mêmes bactéries dans l’ovaire dégénéré. C. Deux cellules à bactéries (bactériocytes) telles qu’on les trouve dans le corps adipeux normal. b: bactéries. D. Fragment de corps adipeux explanté. Les bactéries se multiplient dans le tissu dégénéré. 168 G. DE HALLER Apres un laps de temps allant de 7 a 39 jours, ces fragments d’organes étaient fixés au fixateur de Bouin, puis coupés et colorés. En général, avant de fixer l’explantat, j’en faisais un dernier prélèvement qui m’indiquait immédiatement sur un frottis: si les symbiotes existaient encore dans l’organe, et dans quel état ils étaient, si le fragment avait été la proie de microorganismes étrangers. Les coupes, d’autre part, me montraient: l’état du tissu symbiotique, la disposition des symbiotes à l’intérieur de l’organe. RÉSULTAT. 13 pièces, soit 3 fragments de corps adipeux et 10 ovaires, sont inutilisables. Dans 12 cas, les symbiotes sont morts ou ont disparu, dans un tissu mort. 6 fragments de tissu semblent avoir survécu jusqu’au moment de leur fixation. La présence de symbiotes en bon état y est donc normale. Dans 9 fragments dégénérés, les symbiotes ont subsisté, sans qu’il soit possible de prouver leur état de vie. Enfin 8 organes, dégénérés, présentent des bactéries vivantes. On remarque que dans aucun cas les bactéries n’ont disparu ni ne sont mortes tant que le tissu restait en bon état. Les seules pièces intéressantes du point de vue d’une disso- ciation de la symbiose, sont celles où l’on assiste à la survie des symbiotes dans un tissu dégénéré. La durée de l’expérience pour les huit cas qui entrent dans cette catégorie est la suivante: ovaire : corps adipeux: cas de 39 jours. cas de 14 jours. cas de 15 Jours. cas de 21 jours. cas de 34 jours. cas de 39 jours. = Le OE > _por SYMBIOTE INTRACELLULAIRE DE LA BLATTE 169 Quatre de ces fragments (14, 15 et deux fois 21 jours) prouvent que les symbiotes ne se contentent pas de survivre dans l’organe mort, mais sy multiplient activement. C’est en quelque sorte a une pullulation que l’on assiste. Les bactériocytes (cellules à bactéries) ayant perdu leur membrane, les symbiotes se repandent dans les cellules voisines et dans tout le tissu (fig. 2, D). Enfin le fragment de corps adipeux resté 39 jours en explanta- tion présente, sur frottis, des figures typiques de multiplication des bactéries. Dans l’ovaire, la survie des symbiotes se manifeste de la même manière que dans la première série (goutte pendante). Jamais les bactéries ne sont sorties du tissu symbiotique pour proliferer sur le milieu artificiel. Les colonies qui se formaient parfois autour d’un fragment d’organe ont toujours pu être reconnues comme étrangères à la symbiose. Cette expérience confirme donc les résultats des explantations en goutte pendante. | CONCLUSION Ces observations établissent que les bactéries symbiotiques de la Blatte peuvent survivre au tissu symbiotique, se multiplier à ses dépens, vivre en dehors des conditions normales de la symbiose. Dans cette mesure, nous pouvons parler d’une dissociation de cette symbiose, d’un premier pas vers l’isolement du symbiote. OUVRAGES CITÉS BLocHMANN, Fr. 1887. Ueber das regelmässige Vorkommen von bakterie- nähnlichen Gebilden in den Geweben und Eiern ver- schiedener Insekten. Z. Biol. 24 (N. F. 6). — 1892. Ueber das Vorkommen von bakterienähnlichen Gebilden in den Geweben und Eiern verschiedener Insekten. Zbl. Bakt. 11. Buchner, P. 1953. Endosymbiose der Tiere mit pflanzlichen Microorga- nismen. Verl. Birkhäuser, Basel/Stuttgart. GLASER, R. W. 1930. On the isolation, cultivation and classification of the so-called intracellular « symbionts» or « Rickettsia» of Periplaneta americana. J. exper. Med. 51. 170 G. DE HALLER GROPENGIESSER, C. 1925. Untersuchungen über die Symbiose der Blattiden mit niederen pflanzlichen Organismen. Zbl. Bakt. 64. GUBLER, H. U. 1947. Versuche zur Züchtung intracellulärer Insekten- symbionten. Dissertation, Zürich, et Schweiz. Zeitschr. Path. u. Bakt. 11. HertIG, M. 1921. Attempts to cultivate the bacteroids of the Blattidae. Biol. Bull. 41. JaveLLY, E. 1914. Les corps bacteroides de la Blatte (Periplaneta orien- talis) n’ont pas encore été cultivés. C. R. Soc. Biol. 77. KELLER, H. 1950. Die Kultur der intracellularen Symbionten von Peri- planeta orientalis. Z. Naturf. 5 b. Mercier, L. 1906. Les corps bacteroides de la Blatte ( Periplaneta orien- talis): Bacillus cuénoti n. spec. C. R. Soc. Biol. 61. STEINHAUS, E. A. 1946. Insect Microbiology. Comstok Publishing Co., Ithaka. On trouvera une bibliographie très complète sur la symbiose bacté- rienne intracellulaire des Blattes dans BucHNER 1953. PATTE ANTERIEURE DU TRITON 174 Ne 10. Vassili Kiortsis. Le territoire embryonnaire de la patte antérieure du Triton étudié par les greffes hétéroplastiques !. Avec 8 figures dans le texte. (Travaux de l’Institut de Zoologie et d’Anatomie comparée de l’Université de Genève. Directeur: M. le professeur E. GuYENOT.) SOMMAIRE Pages LL FTROD TCTION ee Re AA 2. MATERIEL — TECHNIQUE . 7 3. EXPERIENCES a te En 74 2. Serie CE Se ce nl er l ae ana 175 Deaserte © . ARE sde me EE | 7 IMAC ACTONS DURS 4.9" 2. ee MTS DERCACHONSENMIRTES EEE 4. DISCUSSION DES RÉSULTATS ET CONCLUSIONS . . . . . . . 186 5. AFTETRS CIS >] Ad ìèoeds spagN>Ag;y,àa]Zz]y(pz 188 1. INTRODUCTION Dans une publication antérieure (Kıorrsıs, 1953) j'avais montré que le territoire de la patte antérieure du Triton adulte, avec ses zones caractéristiques, découvertes par GUYÉNOT (1946, 1948), existait aussi chez l’embryon. Cette démonstration fut rendue possible gràce à deux faits: 19 La zone C du territoire « patte antérieure » ? est caractérisée par la formation de membres de latéralité inverse et dupli- caturés ; 1 Travail exécuté grâce a une subvention de la « Donation Georges et Antoine Claraz, instituta et curata Johannis Schinz professoris auspiciis ». 2 Je rappelle brièvement les subdivisions du territoire « patte antérieure »: Zone A, entourant la base du membre, produit des extrémités simples et harmoniques comme le membre lui-même. Zone B, limitrophe de la crête dorsale; les pattes formées sont de latéralité conforme au côté envisagé mais inverties, avec le pli du coude dorsal. Zone C, située entre les deux précé- dentes: donne naissance à des membres, dans la règle, duplicatures; le compo- sant primaire est toujours dysharmonique, de latéralité inverse du côté envisagé; les autres sont en miroir sur le primaire. 172 V. KIORTSIS 20 Cette zone, qui normalement ne participe pas à la formation de l'extrémité, peut, après transplantation à la place de l’ébauche du membre, former une patte avec les caractères morphologiques de la zone C énoncés plus haut. Mes expériences d’alors supposaient qu'il y avait: 19 Action inductrice ou, du moins, situation privilégiée du lieu d'implantation, en absence de matériel formateur du membre. C’est grâce à cette induction ou situation privilégiée que la zone C transplantée pouvait y exprimer ses potentialités morphogenes; 20 Certitude quant à l’origine des formations obtenues au niveau de la greffe. La première condition a été réalisée par la suppression préalable de l’ébauche normale du membre, le nettoyage soigné de toutes les cellules mésodermiques, et le recouvrement de la plaie par du tissu étranger (zone C d’un autre embryon). D’après Harrison (1918), il devrait en résulter une réduction considérable du pourcentage des membres formés. Malgré cela, le nombre de réactions positives fut d'environ 70%. Quant à la deuxième condition, sa réalisation était plus aléa- toire. En effet, les greffes étant homoplastiques, seule la persistance de leur coloration vitale au bleu de Nil permettait la délimitation des transplants et la reconnaissance de l’origine des structures formées. Mais la conservation du colorant est toujours de courte durée et il y a parfois diffusion aux tissus adjacents de l’hòte. Evidemment l’orientation inversée et la duplicature, caracté- ristiques de la zone C chez l’adulte et la larve, m’autorisaient à considérer à priori toute formation de ce genre comme résultant d’une morphogénèse à partir du transplant. Mais c’etait aussi ce qu'il fallait prouver, ce qui rendait l'interprétation délicate. Toutes ces considérations m’ont amené à utiliser cette fois-ci une autre methode: au lieu de greffer la zone C de 7. cristatus sur des embryons de la même espèce, je l’ai transplantée sur d’autres espèces de Tritons. Des embryons de 7. taeniatus et de T. alpestris m'ont servi comme hôtes. La différence naturelle de coloration entre le donneur (T. cris- tatus), non pigmenté et de couleur jaune verdätre, et les hôtes PATTE ANTERIEURE DU TRITON 173 (T. taeniatus et T. alpestris), pigmentés respectivement en brun clair ou foncé, permettait pendant longtemps une délimitation précise de la greffe et rendait superflue la coloration au bleu de Nil. Plus tard, des différences morphologiques considérables entre les extrémités de l’höte et celles du donneur suffisaient pour en recon- naître avec certitude l’origine. Bref, tous les avantages de la greffe hétéroplastique contri- buaient à une étude plus rationnelle du problème et donnaient une certitude plus grande dans l’appréciation des résultats. Cette recherche a été effectuée à l’Institut de Zoologie de l’Uni- versité de Genève, sous la bienveillante direction de M. le profes- seur E. GUYÉNoT. Je désire exprimer ici ma profonde gratitude à ce maitre incomparable pour son aide, ses judicieux conseils, ses encouragements. Qu’il veuille bien accepter, à l’occasion de son 70€ anniversaire, ce travail comme un humble témoignage de respect, d’admiration et de fidèle attachement. 2. MATERIEL — TECHNIQUE Les embryons utilisés provenaient de pontes obtenues au labo- ratoire. Les couples reproducteurs de T. cristatus étaient d’origine italienne. Ceux de T. taeniatus et de T. alpestris furent capturés aux environs de Genève. Parmi les 7. taeniatus utilisés il y avait quelques T. palmatus (helveticus). Les différences entre ces deux espèces étant insignifiantes, je n’en ai pas tenu compte lors de l'appréciation des résultats. Il n’existe pas de tables de normalisation pour le développement de 7. cristatus; j'ai donc employé celles que Harrison a établi pour Amblystoma punctatum (Rucn, 1952). Pour 7. taeniatus j'ai utilisé les tables de GLAESNER (1925) et pour 7. alpestris celles de Knicut (1938). Chaque fois que j’aurai à indiquer le stade d’un embryon, j’ajouterai à côté du chiffre la lettre H pour les stades de Harrison, G pour les stades de GLAESNER et K pour ceux de KNIGHT. La technique opératoire n’a pas beaucoup varié par rapport à celle que j’utilisai pour mes greffes homoplastiques (Kıorrsıs, 1953): L’ebauche présomptive du membre antérieur d’un embryon de T. taeniatus ou alpestris, au stade bourgeon caudal, est suppri- 174 V. KIORTSIS mée. A sa place on met une greffe provenant d’un embryon de T. cristatus du même âge et qui comprend la région immédiatement dorsale à cette ébauche: tiers supérieur du pronéphros, mésen- chyme diffus, somites 3,4 et 5 en totalité; le tout recouvert par de l’épiblaste. La seule différence avec les greffes homoplastiques de 1953 était la suivante: dans celles-là je ne greffais que la région prospective de la zone C du territoire. Dans les greffes hétéro- plastiques, le rectangle transplanté, de taille plus grande, compre- nait toute la région entre le disque formateur du membre et la ligne médiodorsale, donc les zones prospectives A, C et B. Les transplantations sont toutes homopleurales, dorsodorsales, antéroantérieures et, dans la règle, faites du côté droit. L’addition d’antibiotiques aux solutions a éliminé d’emblée toute infection bactérienne. La mortalité post-opératoire descendit à 0%. De même, le maintien des opérés pendant les douze heures qui suivent l’opération à une très basse température (+ 80 C.) a grandement favorisé la reprise rapide et complete des greffons. Des observations fréquentes et des dessins à la chambre claire, après anesthésie dans une solution de MS 2221 (1: 3000), ont permis de suivre l’évolution du transplant. Quand le troisième doigt apparut (parfois plus tard), une partie des embryons a été fixée au Bouin en vue d’une étude histologique. Le reste a été fixé au Kaiserling pour une conservation ın toto. 3. EXPÉRIENCES J'ai fait deux series de transplantations. Dans la première, j’ai utilisé comme hôtes des embryons de 7. taeniatus (série C). Dans la seconde, des embryons de T. alpestris (série C’). Je dois signaler, dès maintenant, une différence remarquable entre les deux séries. La première se singularise par le faible pour- centage de formations complètes et par une fréquence élevée d’absences de réaction (voir tableau I). Pour la série C’ où ce fut T. alpestris qui a servi comme hôte, c’est l’inverse: La formation d’extrémités complètes prédomine; les réactions faibles ou nulles font défaut. 1 Je remercie la maison Sandoz S.A., de Bâle, qui m’a gracieusement fourni cet anesthésique. PATTE ANTERIEURE DU TRITON 775 PABLEAU b Serie C Serie C’ | Total Höte: Höte: T. taeniatus T. alpestris Embryons opérés . . . . | 9 11 20 Extremites completes 2 10 12 Formations hypotypiques . 1 1 2 Bourgeons sans évolution . 3 — 3 Posfdegecaction . — . +. | 3 — 3 Voici la description de quelques cas particulièrement démons- tratifs : SERIE O. C 3. Opéré le 12.1V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 30 H); höte: 7. taeniatus (st. 26 G). Deux jours après l’operation (fig. 1A), la greffe, d’un jaune clair, bien visible sur le fond pigmenté de l'hôte, présente déjà un épaississement. Le 23.1V.1955, donc neuf jours plus tard, cette éminence donne naissance à un bourgeon de patte, dirigé en avant. Malheureusement, ce bourgeon, qui conserve son orientation primitive, n’evolue plus (fig. 1B). L'animal meurt le 4.V.1955. Il est immédiatement fixé au Bouin. Ce cas est représentatif des réactions faibles ou nulles qu’on rencontre si souvent quand l’hòte est T. taeniatus. La greffe avait bien pris et le bourgeon formé à ses dépens montre une orientation dysharmonique, caractéristique de la zone C de 7. cris- tatus. S’il avait pu évoluer, il aurait sans doute donné naissance à une patte gauche. C 5. Opere le 12.1V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H); hôte: T. taeniatus (st. 24/25 G.). Le 14.1V.1955, la greffe se situe juste derrière le bourgeon régénérant l’extrémité normale de l’hôte (fig. 1C). L'évolution de ce bourgeon est curieuse: Il se dédouble (fig. 1D, E); en direction postérieure on aperçoit une autre émi- nence, tachetée de gros chromatophores du T. cristatus. Il s’agit indiscutablement du transplant. Finalement, il y a formation d’une patte anormale, partiellement duplicaturée et dont l’asymétrie n’a pas pu être déterminée avec certitude. Derrière elle, 1l persiste 176 V. KIORTSIS une region rétrécie, représentant le greffon (fig. IF, G). Animal fixe le 4.V.1955 au Bouin. F G Fred A et B: Dessins à la chambre claire du n° C 3. A = le 14.1V.1955; B = le 24.IV.1944, vue ventrale; br = bourgeon: C, D, E, F et G: Dessins à la chambre claire du n° C5. C = le 14.1V.1955; D = le 24.1V.1955, vue ventrale; br = bourgeon dedou- blé; gr = greffe; E = vue laterale; F = le 4.V.1955, vue dorsale; G = vue ventrale. L'intérêt de ce cas réside dans le fait qu’il y a eu incontestable- ment régénération de l’extrémité normale de l’hôte. Toutefois, il s’est fait un dédoublement d’un type assez particulier. Il se peut que la duplicature ait résulté de la perturbation causée par l’opé- ration dans la structure de l’ébauche normale. Mais on peut penser aussi à une action duplicatrice de la greffe, qui se trouvait à proximité immédiate. Cette greffe est en effet constituée par le PATTE ANTERIEURE DU TRITON 471 tissu péribrachial dorsal qui, d’après Swett (1945), favoriserait la duplicature chez l’Amblystome. C9. Opéré le 13.IV.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 30 H.) (coloré au bleu de Nil); hôte: 7. taeniatus (st. 25 G). Trois jours après l’opération, le greffon, qui occupe toute la region de l’ébauche prospective du membre de l'hôte, présente un épaississement iP 4K E Cc Dessins a la chambre claire du n° C 9 (17 x). IN IE TON21955:2B = le 24.1V:1955, vue ventrale; GC — le 4.V.1955, vue ventrale. postérieur (fig. 2A). Il s’agit d’un bourgeon dirigé latéralement. Le 25.1V.1955, ce gros bourgeon se trouve inséré sur une base large, tachetée de chromatophores de 7. cristatus (fig. 2B). Finale- ment c’est une double formation hypotypique (fig. 2C) qui reste longtemps sans évolution. Animal fixé au Bouin le 5.V.1955. On peut rapprocher ce cas de C 3. Méme orientation dyshar- monique du bourgeon, méme arrét précoce de la différenciation morphologique. Toutefois, ici, la morphogénèse a été poussée plus loin: le bourgeon s’est dédoublé; il s’est allongé, formant deux palettes hypotypiques. Rev. SUISSE DE ZooL., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 12 178 V. KIORTSIS Dans l’ensemble, les resultats de transplantation du territoire patte de cristatus sur taeniatus furent decevants. Le faible pour- centage d’extrémités complètement formées ne permet pas de dire quelles sont les potentialités morphogènes de la région greffée. Néanmoins, il y a des indications précieuses: une seule régénération de membre de l’hôte. Chaque fois que la nature et l’orientation des structures formées ont pu être reconnues avec certitude, il s’agissait de bourgeons ou de formations de cristatus, reconnais- sables par leur absence de pigment, leur orientation, le dessin particulier de leurs chromatophores. De Sims (Oy. a) Réactions pures. C' 111. Opéré le 11.V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H.); höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). La greffe occupe toute la région du disque formateur du membre (fig. 3A). Le 16.V.1955, le trans- plant est encore bien visible; on y apercoit deux élévations qui sont peut-étre des bourgeons. Le 23.V.1955, il y a deux bourgeons dont le plus antérieur et ventral est normalement orienté (adduction postérodorsale). 25.V.1955: ce bourgeon ventral évolue en palette, tandis que le bourgeon dorsal et postérieur reste au stade de cône. 31.V.1955: formation d’une extrémité plus grosse que celle du côté témoin. C’est une patte harmonique de 7. cristatus à très longs doigts (fig. 3B). Le bourgeon postérodorsal reste involué sous forme d’une élévation hémisphérique. Animal fixé le 14.VI.1955. La réaction morphogène de cette greffe: formation d’une patte de cristatus simple et harmonique, est typique de la zone A, c’est- à-dire du territoire qui entoure, chez l’adulte, la base du membre. Quant au bourgeon secondaire, resté sans évolution, il s’agit très probablement d’une réaction de la zone C greffée, qui n’a pas pu s'exprimer pleinement. C’ 108. Opere le 11.V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H.); höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Le bord ventral de la greffe est legerement dechire mais son emplacement est bon (fig. AA). 16.V.1955: bourgeon normalement oriente qui prend naissance pres du bord superieur du transplant. 23.V.1955: apparition d’un second bourgeon. 25.V.1955: les limites de la greffe sont encore PATTE ANTERIEURE DU TRITON 179 bien visibles. Le second bourgeon a presque disparu. Le premier a évolué en une palette présentant l’indication de deux doigts (fig. 4B). Ayant apparu plus tard, elle est plus petite et moins différenciée que la palette témoin d’alpestris. Cela ne l'empêche pas : A 1 7 4 br 3 2 Fig. 3. Dessins à la chambre claire du n° C’ 111 (13 x). A = l’hôte après l’opération; la plage incolore représente la greffe; B = le 14.V1.1955, vue dorsale; br — bourgeon involué. de former une extrémité plus vigoureuse que le membre normal d’alpestris (fig. 4C). 31.V.1955: il s’agit, sans doute possible, d’une patte de 7. cristatus simple et harmonique avec son premier doigt partiellement dédoublé. A sa base on aperçoit une petite formation arrondie: c’est tout ce qui reste du bourgeon secondaire. Ce cas est analogue au précédent: Patte de cristatus, simple et harmonique, donc réaction de la zone A du territoire. La presence d’un doigt bifurqué n’est pas une véritable duplicature. C’est plutôt une tendance vers le dédoublement qui se manifeste parfois à la région frontière entre les zones A et C (cf. Guyénor et coll., 1948, 180 V. KIORTSIS pp. 46, 56). La taille de cette extrémité qui avait toutes les carac- réristiques de cristatus (forme des doigts, pigmentation, etc.) est réduite par rapport à celle de C’ 111. Les facteurs de nutrition n’entrant pas en ligne de compte, on doit penser à une insuffisance du matériel formateur. Free: Dessins à la chambre claire du n° C’ 108 (14 x). A = l’hòte après l’opération; B = le 25.V.1955, vue ventrale; gr = greffe; C = le 14.VI.1955, vue ventrale; 1, 1’ = premier doigt dédoublé; sec = bourgeon secondaire. C' 110. Opere le 11.V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 29 H.); hôte: 7. alpestris (st. 21/22 K.). Toute la région du disque forma- teur de membre est recouverte par le greffon (fig. 5A). Le 23.V.1955, apparition de deux bourgeons en position plutôt ventrale. Le 25.V.1955, apparition d’un troisième bourgeon. On a ainsi, prove- nant du greffon: une première formation ayant l’aspect d’une volumineuse palette pigmentée (I); derrière elle un second bourgeon non pigmenté (II) et, plus dorsalement, surplombant la première palette, un troisième bourgeon jeune et transparent (fig. 5B). 31.V.1955: les formations I et III ont subi une fusion partielle. Le I a formé trois doigts, tandis que le III n’en produit qu’un seul, PATTE ANTERIEURE DU TRITON 181 faisant vis-à-vis au premier doigt du I. Il s’agit donc d’une dupli- cature radiale. La formation II, mince et allongée, dirigée en arrière, ne différencie qu’un seul doigt. LD N \ LANCE or Dessins à la chambre claire du n° C’ 110 (14 x). A = l’hôte après l’opération; B = le 25.V.1955; I = composant primaire; II = composant secondaire; III = composant tertiaire; C = le 14.VI.1955, vue laterale; D = vue ventrale. Au moment de la fixation (14.VI.1955), on est en présence d’une triplicature partielle (fig. 5C et D). Le composant primaire est une patte dirigée en avant, la face palmaire tournée vers l’exté- rieur et un peu ventralement. Les doigts sont sur un plan frontal. 182 V. KIORTSIS C’est une patte gauche qui a subi une torsion autour de son axe proximodistal. Il y a un doigt supplémentaire, seul reste du compo- sant III. Le composant II à un seul doigt est toujours dirigé en 3\ 1 D 2 Fac 29) Dessins a la chambre claire du n° C’ 109 (14 x). A = l’hôte après l’opération; B = le 25.V.1955, vue ventrale; gr = grefie; C = le 14.V1.1955, vue laterale, la fleche indique le pli du coude; D = vue ventrale. arrière. Sa posture indique qu'il est en miroir sur le I, mais la duplicature ici est cubitale. Le cas décrit illustre la réaction de la zone C du territoire: formations multiples, composant primaire dysharmonique. PATTE ANTERIEURE DU TRITON 183 C’ 109. Opéré le 11.V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 29 H.); höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Bon emplacement du grefion (fig. 6A). Le 16.V.1955, on voit apparaître sur la greffe, pres de son bord dorsal, un bourgeon. 23.V.1955: les limites du transplant sont encore bien reconnaissables. Le bourgeon grandit et son axe proximodistal est perpendiculaire à l’axe cephalocaudal du corps de l’hôte (fig. 6B). 31.V.1955: le pli du coude est dorsal. Au moment de la fixation (14.VI.1955), la formation est une patte simple, de latéralité droite mais invertie (fig. 6C et D). La taille de cette extrémité est réduite, même par rapport au membre témoin. Ici, on est en présence d’une réaction typique de la zone B. b) Réactions mixtes. C’ 106. Opéré le 11.V.1955. Donneur: 7. cristatus (st. 29 H.); hôte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Greffe ovale (fig. 7A). Le 16.V.1955, apparition de deux bourgeons provenant du transplant. L’un est dorsal, l’autre ventral. Le 25.V.1955, la formation supérieure prend l’aspect d’une double palette, tandis que l’inférieure apparaît comme une palette de membre harmonique (fig. 7B). 31.V.1955: l'extrémité dorsale est duplicaturée et dirigée vers le haut. La ventrale est une patte simple harmonique de T. cristatus. Au terme de cette évolution, on voit deux formations complète- ment indépendantes (fig. 7C). La dorsale est une patte duplicaturée, à cinq doigts (duplicature radiale). Le composant primaire est dys- harmonique, le pli du coude en direction céphalique; le composant secondaire, en miroir sur le premier. C’est la réaction caractéris- tique de la zone C. La formation ventrale est une patte simple, harmonique, bien développée. C’est le type morphologique de la zone À. Les deux formations appartiennent à T. cristatus. C’ 105. Opere le 11.V.1955. Donneur: T. cristatus (st. 29 H.); höte: T. alpestris (st. 21/22 K.). Greffe un peu ventrale (fig. SA). Le 16.V.1955, on voit apparaitre deux bourgeons sur le transplant: l’un dorsal, l’autre ventral. Le 25.V.1955, il y a formation de deux palettes dirigees posterieurement (fig. 8B). La plus dorsale est tachetee de chromatophores, sans indication precise des doigts. La ventrale est une palette normale, à deux doigts, dépourvue de pigment. Le 31.V.1955, on est en presence de deux extrémités indépendantes. La dorsale dirigée en avant, la ventrale en arrière 184 V. KIORTSIS comme une patte normale. 13.VI.1955, juste avant la fixation: l’extremite dorsale s’est partiellement dédoublée. C’est une patte épaisse, dirigée latéralement, la face palmaire ventrale. Elle a Fie: 7. Dessins a la chambre claire du n° C’ 106 (14 x). A = l’hôte après l’operation; B = le 25.V.1955; sup = formation supérieure; inf = formation inférieure; C = le 13.VI.1955; 2’, 3” = deuxieme et troisieme doigt du composant secondaire. trois doigts. Au niveau du carpe s’insere un doigt supplémentaire recourbé (S). L’asymétrie de cette formation double est difficile à reconnaître, l’autopode ayant subi une torsion secondaire. L’extré- mité ventrale a évolué en une patte harmonique simple de cristatus. Elle est normalement orientée mais raide et immobile. C’est un membre non fonctionnel (fig. 8C et D). PATTE ANTERIEURE DU TRITON 185 On peut considérer — sous certaines réserves — la patte dupli- caturée dorsale comme l’expression des potentialités morphogenes de la zone C du territoire. Quant à l’extrémité ventrale, c’est une réaction typique de la zone A. Fic. 8. Dessins à la chambre claire du n° C’ 105 (13 x). A = l'hôte après l'opération; B = le 25.V.1955; sup = formation supérieure; inf = formation inférieure; C = le 13.VI.1955, vue ventrale; S = doigt supplémentaire; D = vue latérale. En définitive: La greffe du territoire patte de 7. cristatus sur T. alpestris a donné des formations pures et mixtes. Les premières peuvent appartenir à l’une des trois zones du territoire patte de l’adulte (zone A: cas n° C’ 111, C’ 108; zone C: cas n° C’ 110; zone B: cas n° C’ 109). Les secondes sont, dans la règle, composées d’extrémités indé- pendantes caractérisant la zone A et la zone C du territoire (cas 186 V. KIORTSIS n° C’ 106, C’ 105, etc.). Il est remarquable que le point d’appa- rition des membres dans les formations mixtes correspond exacte- ment à la stratification dorsoventrale de ces zones. Les pattes duplicaturées et dysharmoniques de la zone C sont toujours dorsales par rapport aux extrémités simples et harmoniques de la zone A. Une étude attentive des points d’apparition des différents bourgeons, dans les formations pures et mixtes, me permet d’affir- mer qu'à de rares exceptions près, les ébauches qui formeront les extrémités de la zone À apparaissent au voisinage du bord ventral de la greffe, celles qui donneront naissance à des membres de la zone C, vers le milieu et celles qui produiront des pattes de la zone B, prés du bord dorsal du transplant. 4. DISCUSSION DES RESULTATS ET CONCLUSIONS Le principal objectif de ces recherches était la confirmation de mes expériences antérieures. Il me semble que ce but a été atteint. L’existence chez l’embryon de T. cristatus d’un territoire « patte antérieure » avec ses subdivisions est maintenant un fait solidement établi. La greffe de la région située dorsalement par rapport à l’ébauche normale, sur l’emplacement de cette ébauche donne naissance à des extrémités caractérisant les zones A, C et B du territoire. Les résultats des greffes hétéroplastiques ne corroborent pas simplement les faits observés dans les homogreffes mais les com- plètent et les rectifient. Pour la première fois, j'ai obtenu des membres complets appartenant à la zone B du territoire. D’autre part, beaucoup de pattes simples que je considérais autrefois comme des régénérats de l’hôte se révélèrent des formations typiques de la zone A. Les faits nouveaux apportés par ces expériences sont les suivants: a) L’indépendance du territoire étudié par rapport à son substra- tum spécifique. Les extrémités formées sur hôte 7. taeniatus et surtout sur T. alpestris avaient toutes les caractéristiques morphologiques et physiologiques de cristatus pour ce qui concerne la structure générale du membre et les formes parti- culières à chaque zone (cf. aussi GLÜCKSOHn, 1931); PATTE ANTERIEURE DU TRITON 187 b) L’apparition de formations mixtes. La puissance organo- formatrice du territoire se manifeste parfois par des reactions simultanées de deux zones. Les structures réalisées n’en gardent pas moins leur indépendance morphologique et spatiale. S1 l’on considère le territoire patte du point de vue «organe », c’est un tout; si l’on regarde de plus-près, on aperçoit à son intérieur une véritable mosaïque de zones dont chacune possède ses poten- tialités morphogènes et ceci déjà chez l’embryon. La ségrégation de ces zones au cours du développement doit avoir lieu très tôt: en tout cas avant le stade de bourgeon caudal. Quant au problème des facteurs qui déterminent la formation préférentielle de l’extrémité in situ, l’image n’a pas changé depuis la dernière mise au point (Kiorrsis, 1953). Des auteurs ont remplacé l’ébauche par du tissu ayant la compétence « patte » mais n’en faisant jamais partie au cours du développement normal. Cette expérience a été réalisée avec des tissus du flanc (ScHwinp, 1931; PoLEZAYEW, 1936, 1939; TAKAYA, 1938) ou des somites (Rotmann, 1931; Yamapa, 1938), à des stades précoces (gastrula, jeune neurula) ou avancés (bourgeon caudal), au moyen de greffes homoplastiques ou hétéroplastiques. Les résultats furent variables; leurs interprétations diverses. ROTMANN (1931) transplante du matériel somitique de cristatus provenant du côté gauche à l’emplacement de l’ébauche du membre droit de taeniatus. Il observe la formation d’une patte harmonique ayant les caractéristiques de cristatus. Nous savons maintenant le pourquoi de ce résultat. Pour l'expliquer, il n’est pas besoin d’invoquer une influence régulatrice de l'hôte sur la posture du membre ainsi formé. La région transplantée faisait de toute évidence partie de la zone C du territoire gauche qui produit toujours des pattes droites. ScHWIND (1931) essaya sans succès l'activation du mésoderme de la plaque latérale d’ Amblystoma tigrinum, par transplantation au niveau de l’ebauche du membre d’A. punctatum. POLEZAYEW (1939) a eu le même insucces avec des greffes de lame laterale d’Axolotl au niveau du membre de T. taeniatus et réciproquement. Par contre, il obtint la formation d’extremites par des greffes homoplastiques sur T. taeniatus (1936). De même Takaya (1938) sur 7. pyrrho- gaster. 188 V. KIORTSIS Il semble donc que le lieu de formation de l’extremite normale soit un endroit privilégié qui peut induire la formation d’un membre à partir d’un matériel mésodermique compétent. Mais la réponse du mésoderme activé dépend toujours des potentialités morpho- gènes inhérentes et spécifiques. PoLEZAYEW a donné le nom de « facteur X » aux forces qui pré- sident à cette activation. On n’a pas la moindre idée sur ce qu’elles représentent. Quoi qu’il en soit, ces forces ne sont pas spécifiques; mes expériences l’ont montré de façon péremptoire. Le « facteur X » de T. alpestris — pour employer le terme de POLEZAYEW — peut induire une ou plusieurs extrémités de 7. cristatus. Mais en cas de réponse négative on ne peut pas toujours incriminer la non-réactivité du matériel greffé. Je dois enfin faire une mention spéciale du fait que le pourcen- tage de réactions positives et complètes a été beaucoup plus élevé sur T. alpestris que sur T. taeniatus. Sur ce dernier je n’ai pas obtenu une seule patte complete de cristatus, tandıs que sur alpes- tris, et avec des conditions identiques, il y en eut 10 (sur 11 ani- maux). Pour expliquer cette difference, on est réduit à des hypo- thèses. Les échecs de PoLezayew dans les hétérogreffes entre T. taentatus et Axolotl ont peut-être la même cause. Le facteur toxique pour l’Amblystome et present chez Triturus (Twitty) offre une analogie précieuse pour la compréhension de ce résultat. 5. AUTEURS CITÉS DinicHERT, J. et E. GuyÉNoT. 1946. Etudes sur un territoire de regene- ration chez le Triton. I. Détermination des territoires. II. Conditions d’apparition de la duplicature dans les membres surnumeraires. C. R. Soc. Phys. Hist. nat. Genève 63: 14-18. GLAESNER, L. 1925. Normaltafel zur Entwicklung des gemeinen Wasser- molches. In F. KeıgeL: Normaltafeln zur Entwicklungs- geschichte der Wirbeltiere, H. 14. GLÜCKSOHNn, S. 1931. Aeussere Entwicklung der Extremitäten und Stadien- einleitung der Larvenperiode von Triton taeniatus Leyd. und Triton cristatus Laur. Arch. Entw. Mech. 125: 341- 405. GUYENOT, E., J. DiNICHERT-FAVARGER & M. GaLLAND. 1948. L’explo- ration du territoire de la patte antérieure du Triton. Rev. suisse Zool. 55, Fasc. suppl. 2. PATTE ANTERIEURE DU TRITON 189 Harrison, R. G. 1918. Experiments on the development of the fore limb of Amblystoma, a self differentiating equipotential system. J. exp. Zool. 25: 413-461. Ktortsis, V. 1953. Potentialités du territoire patte chez le Triton. Rev. suisse Zool. 60: 301-410. Knicar, F. C. E. 1938. Die Entwicklung von Triton alpestris bei ver- schiedenen Temperaturen, mit Normentafel. Arch. Entw. Mech. 137: 461-473. PorezaJev, L. W. 1936. Die Determination der Anfangstadien bei der Entwicklung der Extremitätsanlagen bei Amphibıen. CR Acad. Sci. URSS. (Doklady) 4: 387-391. — 1939. Ueber die Lokalisation der Faktoren, welche normalerweise die Anlage der Vorderextremität der Amphibien deter- minieren. Ibid. 22: 142-145. Rotmann, E. 1931. Die Rolle des Ektoderms und Mesoderms bei der Formbildung der Kiemen und Extremitäten von Triton. Arch. Entw. Mech. 124: 113-136. Rueu, R. 1952. Experimental Embryology. Burgess Publ. Co., Minnea- polis, U.S.A. Scuwinp, J. L. 1931. Heteroplastic experiments on the limb and shoulder girdle of Amblystoma. J. exp. Zool. 59: 265-295. Swett, F. H. 1945. The role of the peribrachial area in the control of reduplication in Amblystoma. Ibid. 100: 67-77. TAKAYA, H. 1938. On the dysharmonic asymmetry of induced limbs. Zool. Magaz. 50: 534-535. Yamapa, T. 1938. Der Determinationszustand des Rumpfmesoderms im Molchkeim nach der Gastrulation. Arch. Entw. Mech. 137: 151-270. 190 R. MATTHEY Ne 11. Robert Matthey. Les chromosomes de Galago senegalensis Geoffroy (Prostmit — Lorisidae — Gala- ginae). Avec 8 figures dans le texte. (Travail subventionné par le Fonds National Suisse de la Recherche scientifique.) Au professeur E. Guyénot, mon cher maitre, pour ses soixante-dix ans. En dépit de l’intérêt croissant que suscite l’étude des chromo- somes chez les Primates, nos connaissances demeurent très maigres: PAINTER (1925) a compté 54 chromosomes chez un Platyrhinien du genre Cebus et 48 chez le Catarhinien « Rhesus macacus » dont l'identité, en absence de nom d’auteur n’est pas certaine: si le Rhesus macacus de PaintTER est Macacus rhesus True, il s’agit de Pespece appelée actuellement Macaca mulatta Zım., ce que DAR- LINGTON et HacquE (1955) admettent. Si tel est bien le cas, le décompte de PAINTER est inexact puisque cette espèce, selon les deux auteurs précités, n’a que 42 chromosomes. YEAGER, PAINTER et YERKES (1940) ont publié quatre figures de diacinèse chez le Chimpanzé qui, comme l’Homme, serait doté de 48 chromosomes. Makino (1952) a compté 42 chromosomes chez Macaca cyclopis et 50 chez Presbytis entellus. Nous avons vu que DARLINGTON et HacQue fixent à 42 le nombre diploide de Macaca mulatta: le même nombre caractérise M. nemestrina L. et Papio papio L. J’ai eu l’occasion d’étudier cette dernière espèce, ce qui me permet de confirmer le chiffre donné par DARLINGTON et HAGQUE. En résumé, nous avons des données fragmentaires et très peu certaines sur un Platyrhinien et un Anthropoïde et nous connaissons la formule chromosomique de 4 Catarhiniens appartenant tous à la famille des Cercopithecidae. Des Prosimiens, nous ignorons tout. Dans l’espoir de compléter nos connaissances, j’ai envoyé en Guinée un collaborateur, le Dr F. Schmid, qui, aimablement reçu par les Directeurs des Instituts Pasteur de Dakar et de Kindia, MM. les Drs Légret et Lefrou (que je remercie ici), a pu fixer du matériel emprunté à diverses espèces. Malheureusement, les frag- CHROMOSOMES DE GALAGO SENEGALENSIS GEOFFROY 191 ments testiculaires prélevés sur cinq Chimpanzés de 4 et 5 ans ne montraient pas de spermatogénèse et les cinèses étaient totalement absentes: je signale cet échec à l’intention des cytologistes qui auraient l’occasion d’étudier cet Anthropoide et qui devraient disposer d’animaux âgés de 7 ans au moins. Des trois mâles de Galago mis à la disposition du D' Schmid, un seul présentait une spermatogénèse active: des fragments testiculaires ont servi à la confection de « squashes » colorés au Feulgen, après prétraitement à l’eau et fixation à l’acide acétique à 50% (pour les détails de la méthode, voir MATTHEY, 1953). OBSERVATIONS PERSONNELLES. Divisions spermatogoniales (fig. 1-3). Les méta- phases diploides appartiennent toutes à des générations goniales tardives et sont donc de petite taille: il y a 38 chromosomes dont la sériation suivante peut être proposée: plus de 20 éléments sont grands (4-6 u), métacentriques ou sub-métacentriques; huit chro- mosomes sont très petits (0,7 u) et quatre un peu plus grands (de 1 à 1,5 u), le type d’attachement de ces 12 éléments n’etant pas directement observable. Il est difficile de reconnaître le chromo- some X que les observations faites à la méiose désignent comme un long chromosome sub-métacentrique et exclu de repérer l’Y qui doit être l’un des cinq éléments de taille intermédiaire entre les grands et les petits chromosomes. Divisions réductionnelles (fig. 4-7). Les méta- phases I sont abondantes et très bien fixées: ıl est probable que les figures A et 5 correspondent à des diploténies tardives, les figures 6 et 7 à des métaphases proprement dites. La sériation des tétrades autosomiques des figures 4 et 5 (fig. 8, À, B) permet de préciser les observations faites sur les divisions diploïdes: 12 grands bivalents dérivent d’elements métacentriques ou sub-métacentriques; à l'exception de la septième tétrade qui présente 3 chiasmas, les autres bivalents n’en montrent en général que deux et ce dernier chiffre est constant à la métaphase. Nous trouvons ensuite 6 petites tétrades, dont 4, de dimensions particulièrement réduites, corres- pondent aux 8 petits autosomes identifiés dans les plaques équa- toriales des spermatogonies. Ces 4 petits éléments ne possèdent qu’un seul chiasma. Les deux autres, un peu plus grands, dérivent BIG? 1-7. Mitose et méiose chez Galago senegalensis. Fig. 1-3: Métaphases spermatogoniales. — Fig. 4-5: Diploténies avancées. — 00 4" ‘ig. 6-7: Métaphases I. x 1 800. CHROMOSOMES DE GALAGO SENEGALENSIS GEOFFROY 193 certainement de chromosomes acrocentriques. A la métaphase I (fig. 8, C, D), la structure tetradique est moins visible en raison d’une condensation assez marquee et de la terminalisation des chiasmas. QdJocoiTRbROS : | , wenn into) toise E: 5 CC 090 x» 9) 3 a è 00 Re. nr: YI DEGORAUDIDOS… eg OE ne CJ) Fine” 8. La sériation des bivalents à la diploténie avancée (A, B) et à la métaphase I (Geen 4800: Voyons maintenant ce qui concerne les hétérochromosomes: a la diploténie-diacinése (fig. 4, 5, 8 A et B), PX et PY, de contour légèrement flou, sont placés dans le prolongement l’un de l’autre et unis par un très fin connectif. Leur longueur, probablement en raison d’une spiralisation encore incomplète, est alors à son maximum, 10 u pour l’X et 3,6 uw pour l’Y. Il est impossible de Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 13 194 R. MATTHEY deceler la moindre differenciation longitudinale, en particulier l'emplacement des centromeres. A la métaphase (fig. 6, 7, 8 C et D), par contre, il est aisé de reconnaître que les deux hétéro- chromosomes sont pourvus de deux bras: l’X est très asymétrique (1/7 environ) et l’Y Vest également, mais dans une moindre mesure. Les deux bras courts s’affrontent sans montrer de chiasma, l’occur- rence d’un tel mécanisme associatif étant rendue très improbable par les observations faites à la diploténie. Les chromosomes sexuels de Galago relèvent donc de mon type III/B (MattTHEY, 1954). Les figures anaphasiques montrent une séparation pré-réductionnelle de ’X et de !’Y. DISCUSSION. Il va sans dire que ces observations limitées à une seule espèce ne permettent guère de formuler des inductions. La question inté- ressante est évidemment de savoir sì Galago présente des affinités avec les Insectivores et les Simiens. Ces deux groupes sont eux- mêmes fort mal connus: j’ai rappelé au début de cette étude les données relatives aux Primates et que je résume en un tableau: Sous-Ordres et Especes 2N NF. Familles Platyrhiniens Cebidae Cebus sp. 94 2 Catarhiniens Cercopithecidae Macaca nemestrina 42 | © 66-70 M. cyclopis 42 ? Papio papio 42 | © 66-70 Presbytis entellus 50 | © 74-78 Pongidae Pan chimpanze 48 ? Hominidae Homo sapiens 48 | © 68-72 La moyenne des nombres diploïdes est de 47,4, la variance de 20,7 ce qui correspond à un écart-type de 4,5 environ. Considérons maintenant l’Ordre des Insectivores en nous fondant sur le travail de Bovey (1949) auquel je puis ajouter les données relatives a un Macroscélide (MATTHEY, 1954a). La moyenne est alors de 37,3: il est évident que la valeur exceptionnelle 23 trouvée chez Sorex par Bovey abaisse fortement CHROMOSOMES DE GALAGO SENEGALENSIS GEOFFROY 195 Familles Especes 2N N.F. Erinaceidae Erinaceus europaeus 48 88 T'alpidae Talpa europaea 34 ~ 68 Mogera insularis 32 © 58 Soricidae Neomys fodiens 52 co 92 Crocidura russula 42 el 50 C. murina 40 46 Sorex araneus 23 ~ 44 Macroscelidae Macroscelides rozeti 28 ~ 38-40 | cette moyenne d’un échantillon limité à huit espèces: si je n’avais pas recueilli les données relatives à 32 Microtinae (MaTTHEY, 1955), mais à huit seulement, la moyenne serait fortement abaissée par Ellobius (2N = 17; Martuey, 19534) alors que, l’échantillon étant assez grand, elie est de 47,38 dans cette sous-famille. Revenant aux Insectivores, nous trouvons une variance de 86,22 ce qui donne un écart-type de 9,2. J’ai montré récemment (1955) que des échantillons suffisamment grands conduisent, en ce qui concerne le nombre de chromosomes chez les Mammifères, à un écart-type voisin de 10 et à une moyenne proche de 48 (ces valeurs sont: pour 179 Euthériens, 11,2 et 47,66; pour 96 Muridae, 10,6 et 46,71; pour 32 Microtinae, 11 et 47,38). Il est donc probable que la distribution binomiale de mode 48 que l’on trouve chez l’ensemble des Euthériens est caractéristique non seulement de la Sous-Classe considérée comme un tout, mais encore de chacun des Ordres (ou même des Familles) qui lui appartiennent, ce qui entraine les conséquences suivantes: a) le nombre 2N n’est pas un caractère propre à une catégorie systématique supérieure; b) les processus d’évolution chromosomique ont été identiques dans tous les Ordres des Euthériens. Le nombre diploïde 38, établi chez Galago, ne revêt donc aucune importance particulière. On peut alors se demander ce qu’il en est du nombre de bras (Nombre fondamental ou N.F.): j'ai montré à diverses reprises que les pro- cessus robertsoniens ont été actifs dans l’évolution chromosomique des Mammifères, l’ecart entre N.F. extrêmes étant plus petit que Pécart entre nombres diploïdes. Cette conclusion a été récemment adopté par WAHRMAN et ZAHAVI (1955) à la suite de leur enquête 196 R. MATTHEY sur les Gerbillinae palestiniens du Genre Gerbillus. Mais j’ai aussi souligné que le nombre de bras était difficile à établir avec précision, en raison de l’existence très générale d’une gamme d’intermédiaires entre acro- et métacentriques, ce qui introduit un élément subjectif regrettable dans l’appréciation du N.F. Cependant, il semble bien que le domaine des processus robertsoniens est celui des chromo- somes de grande taille seuls (MATTHEY, 1954). Chez les Primates, les N.F. sont actuellement compris entre 66 et 72, chez les Insecti- vores entre 44 et 92. Notre Prosimien Galago, avec un N.F. de 62 environ, rappellerait un peu plus ceux-ci que ceux-là, encore que le caractère si incomplet de nos connaissances ne nous permette pas, aussi longtemps que nous ne disposerons pas d’une cytologie chromosomique comparée un peu complète, de formuler la moindre tentative de généralisation. CONCLUSIONS. 1) Le Prosimien Galago senegalensis Geoffroy a une formule chromosomique égale à 38. Les 36 autosomes se répartissent en trois catégories: 24 grands éléments à centromère médian ou sub- médian; 4 chromosomes acrocentriques de petite taille; 8 micro- chromosomes mesurant moins de 1 u. 2) La digamétie est du type X-Y habituel chez les Euthériens. L’X est très grand et sub-métacentrique; l’Y est trois fois plus court et doté également de deux bras inégaux. 3) A la métaphase I, les deux hétérochromosomes sont unis par leurs bras courts etires des la diploténie. La ségrégation est constamment pré-réductionnelle. 4) Etant donné que Galago est le seul Prosimien dont les chro- mosomes aient été étudiés et que nos connaissances sur les Simiens et les Insectivores sont très maigres, il serait prématuré d'envisager la valeur phylétique et systématique de ces résultats. AUTEURS CITÉS Bovey, R. 1949. Les chromosomes des Chiropteres et des Insectivores. Re 9.200250. ans DarLINGTON, C. D. and A. Hague. 1955. Chromosomes of Monkeys and Men. Nat. 175: 32. CHROMOSOMES DE GALAGO SENEGALENSIS GEOFFROY 197 Makino, S. 1952. A contribution to the study of the chromosomes in some _ asiatic Mammals. Cyt. 16: 288. MATTHEY, R. 1949. Les chromosomes des Vertebres. Ed. Rouge, Lausanne. — 1953. Les chromosomes des Muridae. R. S. Zool. 60: 225. — 1953a. La formule chromosomique et le probleme de la determination sexuelle chez Ellobius lutescens Thomas (Rodentia — Muridae — Microtinae). Arch. J. Klaus Xtift. Verer- bungsl. 28: 271. — 1954. Nouvelles recherches sur les chromosomes des Muridae. Caryologia. 6: 1. — 1954a. Les chromosomes de Macroscelides rozeti Duvernoy (Mam- malia — Insectivora). Existe-t-il une serie polyploide chez les Macroscelidae ? R. S. Zool. 61: 669. — 1955. Nouveaux documents sur les chromosomes des Muridae. Problemes de cytologie comparee et de taxonomie chez les Microtinae. R. S. Zool. 62: 163. PAINTER, T. S. 1925. A comparative study of the chromosomes of Mammals. Amer. Nat. 59: 664. WAHRMAN, J. and A. Zanavi. 1955. Cytological contributions to the phy- logeny and classification of the Rodeni genus Gerbillus. Nat. 175: 600. 198 A. MOSZKOWSKA N° 12. A. Moszkowska. — L’Antagonisme épiphyso- hypophysaire. (Laboratoire d’Histophysiologie du College de France, Paris.) A mon maître, le professeur E. Guyenot, en témoignage de sincère reconnaissance. Par sa situation, la glande pinéale de ’Homme commande le passage du liquide céphalo-rachidien entre les troisième et quatrième ventricules; sous-jacente aux veines de GALIEN, elle gêne lorsqu'elle | s’hypertrophie la circulation veineuse du cerveau. Une hyper- trophie simple est liée chez l’enfant à d’autres troubles endocriniens tels que myxœdème et dysfonction polyglandulaire. D’autres tumeurs: kystes, teratomes, pinéalomes et pinéoblastomes entrai- nent une augmentation de pression sur la région hypothalamo- hypophysaire. Cela pourrait expliquer certains cas de puberté précoce, d’hirsutisme, quelquefois liés à l’adiposite et à une crois- sance démesurée. Dans presque tous ces cas, on constate des symptômes oculaires et cérébraux. STRUCTURE. L’epiphyse est entourée d’une capsule conjonctive d’origine pie-mérienne, d’où partent des cloisons conjonctivo-névrogliques. Le parenchyme glandulaire neuro-ectoblastique se compose des épiphysocytes. On distingue des épiphysocytes globuleux rares chez ’Homme, fréquents chez le Cobaye, des éléments à prolonge- ments longs, ramifiés ou légèrement onduleux, d’autres à prolonge- ments courts et trapus. Les épiphysocytes sont argentophiles. Ils ont une structure finement réticulée et sont riches en inclusions et en pigments. D’après Wıstockı (1948), le parenchyme épiphy- saire contient une petite quantité de glycogène ayant une réaction Mac MANUS positive, ce qui pourrait plaider en faveur d’une fonction secrétoire de ces cellules. DIiMmITROVA distingue quatre sortes de noyaux: ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 199 1. des noyaux clairs, à fines granulations et à un ou deux nucléoles. Ils sont les plus nombreux, 2. des noyaux clairs à granulations plus grosses, à un ou deux nucleoles, 3. des noyaux foncés sans nucléole, des noyaux foncés, petits, sans nucléole. Ces différents aspects nucléaires pourraient être en rapport avec l’activité sécrétoire de la glande. Les cellules névrogliques ont la même origine neuroblastique que le parenchyme et appartiennent à la série astrocytaire. Il est vraisemblable que les épiphysocytes peuvent subir avec l’âge la métaplasie astrocytaire. Les cellules épendymaires proviennent des cellules du revête- ment épendymaire du recessus pinéal. Elles possèdent un cyto- plasme plus abondant que les autres cellules pinéales. Parfois, elles ont des prolongements donnant à la cellule une forme en T. Leurs noyaux sont ovales, riches en nucléine disposée en réseau. Le tissu conjonctivo-vasculaire se compose des capillaires intralobulaires et des travées conjonctives où on rencontre des cellules rameuses épiphysocytaires, des mastocytes et des plasmo- eytes, des cellules Iymphoides et des cellules à pigment jaune. Tous ces éléments peuvent être capables d’une fonction de transport des produits d’élaboration. D’après Roussy et MosınGER, les arguments histologiques du rôle endocrinien de l’epiphyse sont: 1° la présence de grains de secrétion, 2° la vascularisation abondante par des capillaires adossés directement aux cellules pinéales, 3° la polarisation vasculotrope fréquente des épiphysocytes, 4° des modifications structurales constantes protoplasmiques et nucléaires des épiphysocytes, 5° les amitoses qui mettent en évidence un travail de régénération actif, 6° l’innervation abondante de l’épi- physe provenant des centres végétatifs multiples. L’hypothalamus envoie à l’epiphyse un contingent de fibres hypothalamo-épiphysaires. D’autre part l’épithalamus qui contient les principaux centres excito-secrétoires de l’épiphyse présente des connexions avec l’hypophyse. On peut penser que la plupart des impulsions nerveuses afférentes au diencéphale affecte à la fois l’épiphyse et l’hypophyse. 200 A. MOSZKOWSKA A ces arguments s’ajoutent des modifications histologiques épiphysaires suivant l’âge, très nettes surtout chez les Gallinacés, avec une involution caractérisée par une hyperplasie conjonctive et névroglique et par une apparition de concrétions calcaires et des formations kystiques. THIEBLOT et ses collaborateurs ont constaté des transformations dans la structure épiphysaire à la suite de la castration puis à la suite d’injections d'hormones sexuelles et d’hormones gonado- tropes hypophysaires. Ces changements paraissent avoir un sens involutif, mais sont difficiles à interpréter. En résumé, la pathologie, l’histologie et l’histophysiologie de l’épiphyse ne nous donnent que peu d’arguments en faveur du rôle endocrinien de cet organe. L’expérimentation comprenant l’epiphysectomie, la trans- plantation et l’injection d’extraits épiphysaires, semble apporter des arguments favorables au rôle endocrinien de la glande pinéale. RÉSULTATS OBTENUS DE L’EPIPHYSECTOMIE. I. Epiphysectomie chez les Oiseaux. Les premières épiphysectomies furent exécutées sur des coque- lets en 1912 puis en 1928 par Foa. Cet auteur constate chez des jeunes coquelets épiphysectomisés, une croissance somatique accélérée et une hypertrophie des testi- cules et de la crête. Le rapport entre la masse du tissu interstitiel et du tissu séminifère ne change pas. La même année GRIGORIU trouve après l’épiphysectomie de coquelets une hypertrophie de l’hypophyse avec accroissement du nombre des cellules acidophiles et un accroissement du seul tissu interstitiel testiculaire. Il nie l’hypertrophie testiculaire et la croissance somatique. Izawa (1922) puis CLEMENTE (1925), YoHoH (1922) obtiennent des résultats confirmant ceux de Foa. Izawa obtient la puberté précoce des poules et une ponte précoce. Traina (1934) constate que l’épiphysectomie, nettement stimulante chez les jeunes, est sans action sur les glandes génitales de l’adulte. Récemment Paray (1952) constate l’hypertrophie des testicules consécutive à l’épiphysectomie des jeunes coquelets. ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 201 Par contre les auteurs tels que M. Hosxixs (1919), KoLMER et Loewy (1922), Hormann (1925), Anperson et Worr (1934) nient l’hypertrophie des organes génitaux consécutifs à l’épiphysectomie. SHELLABARGER et BRENEMAN en 1950, puis SHELLABARGER en 1952 et 1953 obtiennent des resultats contradictoires suivant Page des opérés. En 1950 et 1952, ils epiphysectomisent des poussins de 2 jours et constatent 20 jours après une diminutien du poids des testicules. Les injections des extraits épiphysaires dans de Peau distillée rétablissent le poids normal des testicules. Par contre, SHELLABARGER (1953) fait l’épiphysectomie à l’âge de 40 à 65 jours et, cette fois, d’accord avec de nombreux auteurs, PATAY entre autres, 1l constate une hypertrophie des testicules et l’aug- mentation de l’activité hypophysaire des animaux épiphysecto- misés. HanpA (1953) fait des destructions de la region pinéale par électrocoagulation ou par introduction d’une pièce de métal. Sur 41 coquelets, il provoque ainsi des lésions cérébrales diverses et constate que les troubles de croissance (accélération ou retard) sont lies à la localisation des lésions. Dans les cas de lésion du troi- sième ventricule, il constate un retard de croissance. Par contre, les cas de croissance accélérée et les cas où on ne constate aucun trouble de croissance peuvent avoir les mêmes lésions. HANDA conclut que l’accélération ou le retard dans le développement somato-sexuel peut être produit par une dysfonction secondaire de l’hypothalamus provoquée par interruption de ses connexions nerveuses avec la zone diencéphalique. IT. Epiphysectomie chez les Mammiferes. C’est encore FoA qui fut le premier à obtenir la puberté précoce chez le Rat après épiphysectomie. Horrax (1916), CLEMENTE (1923), Izawa (1926), TRAINA (1939) obtiennent les mêmes résultats SARTESCHI en 1913 obtient une puberté précoce chez le Chien épiphysectomisé. A partir de 1944 THIEBLOT, SIMONNET et leurs collaborateurs donnent de nombreux résultats concernant l’épiphysectomie chez le Rat. Ils obtiennent la puberté précoce chez le Rat mâle épiphy- sectomisé avec une hypertrophie testiculaire allant du simple au 202 A. MOSZKOWSKA double. Les vesicules seminales subissent une hypertrophie dans les mêmes proportions. Chez la femelle épiphysectomisée, ils constatent la puberté précoce, l’hypertrophie ovarienne et une augmentation du nombre des corps Jaunes par rapport aux ovaires témoins. Ils concluent que l’épiphysectomie chez le Rat accélère la puberté par une libération plus grande de l’hormone hypophysaire LH. | En 1953 SIMONNET, THIEBLOT et leurs collaborateurs étudient l’histologie de l’hypophyse des rats épiphysectomisés et constatent une augmentation du nombre des cellules acidophiles et basophiles et une diminution des chromophobes dans les proportions sui- vantes: rats témoins rats épiphysectomisés ÉOSIno piles RE 5) 38.108 47,7% Basophiles teur road a 149% 2 % Chromophobes cis: . .... 60,8% 50 % NAKIK puis NAKASHITA (1951) obtiennent la puberté précoce chez le Lapin par épiphysectomie. Kıray (1954) décrit une hypertrophie ovarienne chez la Rate épiphysectomisée, mais seulement si l’épiphysectomie a lieu à 26 jours. Si l’opération est faite à 21 jours, un choc opératoire analogue à celui qu’entraine l’épiphysectomie donne les mêmes réactions que l’épiphysectomie elle-même. En résumé, l’épiphysectomie provoque une puberté précoce dans les deux sexes. Faite à un âge trop Jeune (poulet de 2 jours, rat de 21 jours) elle donne des résultats incertains. Les cas de retard de croissance après épiphysectomie semblent explicables par des lésions du troisième ventricule. Chez l’adulte, la réaction de ’hyperactivité sexuelle après l’épiphysectomie est très atténuée. Ainsi, c’est l’animal prépubère (jusqu’à 30 jours pour les coquelets, jusqu’à 26 à 30 pour les rats) qui est le plus sensible à l’épiphysec- tomie et donne l’hypertrophie génitale la plus nette. Cette action gonado-stimulante de lépiphysectomie semble impliquer un relai hypophysaire avec libération accentuée des hormones gonadotropes et surtout de l’hormone LH. ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 203 RESULTATS OBTENUS AVEC TRANSPLANTS ET EXTRAITS EPIPHYSAIRES. L’inhibition du cycle cestral, l’atrophie ovarienne et testiculaire ont été obtenues par des transplants sous-cutanés d’épiphyse chez le Rat, la Souris et le Cobaye par divers auteurs: Joxnson et Iorx (1930); FLEISCHMANN et GoLDHAMMER (1934), Monnier et DEVRIENT (1941), JuLıen (1946), MoszkowskA (1947). THIEBLOT (1945) a pu corriger avec les greffes pinéales les effets de la pinéalec- tomie. ENGEL (1933), Brouxa et SIMONNET (1927) décèlent la présence de l’hormone cestrogéne dans les glandes pinéales. Une glande pinéale d’ Homme ou de Femme contient 2 ou 3 unités souris de folliculine (BRouHA), une glande de Bœuf 8 unités souris (ENGEL). La présence d’hormone cestrogène dans la glande pinéale a pu évidemment contribuer à des résultats contradictoires obtenus soit avec des transplants, soit avec des extraits bruts épiphy- saires. C’est en 1910 que PELLızzı, puis Priore en 1915 ont obtenu les premiers avec des extraits épiphysaires le ralentissement génital du jeune lapin. En 1927 UREcHIA et Groza décrivent une régression des caractères sexuels secondaires consécutifs au traitement d’un cog par les extraits épiphysaires. En 1930, BrouxaA obtient des extraits épiphysaires alcalins ayant un pouvoir gonadotrope. SILBERSTEIN et ENGEL (1933) puis ENGEL (1935) trouvent une substance cestrogene dans les épiphyses de Boeuf, mais point de substance gonadotrope. CALVET (1933) obtient avec des extraits hypophysaires une atrophie testiculaire chez le Rat impubère et une dégénérescence ovarienne chez le Cobaye. WisLANSKI (1932) constate une dimi- nution du nombre des spermatozoïdes dans les testicules de Jeune lapin traités avec des extraits épiphysaires. Chez le Lapin adulte la réponse est très atténuée. CLARK et. STEINBERG (1934), ROWNTREE, CLARK, STEINBERG et Hanson (1936) traitent des générations successives de rats par des extraits épiphysaires, obtiennent des portées de plus en plus rapprochées et une puberté de plus en plus précoce à tel point qu’à la cinquième génération des animaux traités, l'ouverture vaginale se produit selon ces auteurs à 24 jours. 204 A. MOSZKOWSKA ENGEL (1935-1939) obtient avec des extraits bruts, puis purifies une diminution de la croissance testiculaire et une inhibition transitoire de l’ouverture vaginale chez la Souris. FisHER (1936) sépare deux principes contenus dans l'extrait epiphysaire, 1° un principe stimulant capable de provoquer l’ouver- ture vaginale chez la Souris impubère, actif seulement à fortes doses et seulement chez la femelle. Ce principe a de plus un effet synergique renforçant l’action gonadotrope de l’urine de femme enceinte, 2° un principe inhibiteur actif à faibles doses et dans les deux sexes. De plus FisHer determine une unité correspondant à la plus petite quantité d’extrait qui, injectée chaque jour, pendant six jours, inhibe la formation du canal vaginal au sixième jour de Pexpérimentation chez au moins cinq souris sur six traitées. La durée d’inhibition de l’ouverture vaginale dépend de la dose employée, mais même avec de fortes doses, l’action n’est pas durable. Vınars (1935) contrairement à BROUHA, ne trouve pas d’hor- mone œstrogène dans les extraits épiphysaires, mais un facteur agissant en synergie avec l’hormone gonadotrope de l’urine de femme enceinte. Mırco et Pırıs (1948) observent cette action synergique des extraits épiphysaires avec la gonadotrophine placentaire. Les mêmes auteurs ont empêché en 1939 l’action de la testo- stérone sur le rat impubère en injectant en même temps un extrait épiphysaire. ParHon et Mırco (1939) par des injections quotidiennes d'extrait alcalin d’epiphyse de Boeuf, inhibent la fonction mens- truelle chez la Femme. VEGUA Y. et GANDOLFO (1950) décèlent une activité antigona- dotrope d’un extrait épiphysaire au moyen de la réaction GALLI- MAININI. | RÉSULTATS PERSONNELS. I. Action des extraits epiphysaires chez le Cobaye. En raison de la pauvreté de l’hypophyse en hormones gonado- tropes et de la durée du cycle oestral, le Cobaye femelle semble un matériel de choix pour l’étude de l’action antigonadotrope des ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 205 extraits épiphysaires. Nos expériences concernent plus de 400 Cobayes. Nous avons d’abord essayé des extraits bruts dans le sérum physiologique, puis des extraits acétoniques et alcooliques. Tous sont actifs. Par contre l’extraction par la soude déci-normale, par l’eau distillée ou le sérum physiologique glycosé nous a donné des produits tout à fait inactifs. Nous avons aussi essayé de reprendre dans de l’huile la fraction acéto-soluble, elle se montre également inactive. Les groupes témoins comprennent 1° les animaux non traités, 20 les animaux traités par le sérum physiolo- gique, 30 les animaux traités par les extraits de la substance cérébrale. Nos résultats positifs ont été obtenus avec des extraits acéto- niques d’épiphyse de Mouton. Dans nos premières expériences (1945) nous avons enregistré chez le Cobaye impubère une forte atrophie ovarienne accompagnée d’atresie et l'arrêt complet du cycle cestral. Si le traitement débute après la formation d’un corps jaune, on constate l’action des extraits épiphysaires uniquement sur la croissance des follicules, car le corps jaune une fois formé reste intact et présente une durée de vie normale malgré l’administration de fortes doses d’extrait épiphysaire et le traitement prolongé (10 à 15 jours, 10 épiphyses par jour.) Par contre, si le traitement débute chez une femelle prépubère avant la première ouverture vaginale, et se prolonge au-delà de la date normale de l’ouverture vaginale, il n’y a pas de formation de corps jaune (1951). Si le traitement à faible dose s’applique à des femelles adultes de 6 mois pendant un temps dépassant la durée de la vie des corps jaunes cycliques, c’est-à-dire 21 jours, on obtient plusieurs cas d’cestrus permanent et des ovaires riches en kystes ou en follicules du type kystique. On constate en outre l’absence totale de corps jaune (1953). En 1954, THIEBLOT, SIMONNET et leurs collaborateurs sont parvenus à empêcher chez la Rate avec des extraits épiphy- saires, la croissance des follicules et la formation des corps Jaunes dans les ovaires greffés, soit dans la rate, soit dans le rein. Dans une série d'expériences sur des femelles castrées unilatéra- lement, nous avons pu constater que quand le traitement épiphy- saire débute 9 jours avant la castration unilatérale, l’hypertrophie compensatrice est supprimée (1951). Nous rappelons qu'après un traitement de 6 à 8 jours, à la dose journalière correspondant à 10 épiphyses de Mouton, les ovaires sont riches en petits follicules 206 A. MOSZKOWSKA atresies. Ils contiennent souvent un follicule de taille moyenne intact. C’est à peu pres cette image que nous obtenons chez les femelles castrées unilateralement le 10€ jour du traitement et quand le traitement se poursuit encore 20 jours après la castration. Par contre, si le traitement débute après la castration unilatérale, l’action du traitement épiphysaire semble atténuée, les ovaires sont dépourvus de corps Jaunes, mais la croissance des follicules quoique retardée, n’est pas complètement arrêtée. Les dosages biologiques, sur la souris de 7 à 8 grammes, des hypophyses de Cobayes traités par des extraits épiphysaires, montrent une nette diminution du pouvoir gonadotrope de ces hypophyses par rapport aux hypophyses du Cobaye témoin (1951). | Les poids des tractus des souris porte-transplants des trois hypophyses des cobayes traités sont toujours inférieurs à ceux des souris porte-transplants des 3 hypophyses des cobayes témoins (16, 14, 18 et 12 mg. contre 28, 25, 20, 20). C’est surtout l’étude histologique des ovaires qui montre la différence d’activité gona- dotrope entre les hypophyses des animaux traités et non traités. Au lieu de trouver 2 à 3 gros follicules comme c’est le cas des ovaires de souris porte-transplants des 3 hypophyses témoins, on ne trouve que de petits follicules et quelques follicules de taille moyenne. Pour compléter cette série d'expériences sur le Cobaye nous avons étudié l’action du sérum d’animaux ayant subi un traitement prolongé par les extraits épiphysaires. Dans six cas sur huit des femelles traitées simultanément par des extraits épiphysaires et par le sérum des animaux traités, nous avons constaté une atté- nuation à des degrés variés ou même une annulation de l’action frénatrice des extraits épiphysaires. Tandis que les femelles témoins traitées par les mêmes extraits épiphysaires et le sérum d’animaux normaux, présentent des ovaires atrophiés et des tractus de petite taille, les femelles ayant reçu, en même temps que les extraits épiphysaires, le sérum des animaux traités, ont des ovaires assez semblables à ceux des animaux témoins du même âge (il s’agit des femelles ayant 210 g. au début du traitement et 250 à la fin). On y trouve de gros follicules, on constate même la formation d’un corps Jaune dans 2 cas et dans 2 autres, la première division de maturation avec expulsion d’un globule polaire, dans un autre cas une hyperhémie interthécale. De plus on constate une forte diffé- rence entre le poids des tractus génitaux (cornes utérines et vagin) ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 207 des cobayes traités par les extraits épiphysaires seuls ou par les extraits épiphysaires et le sérum des animaux normaux et le poids des tractus des cobayes ayant reçu des extraits épiphysaires et le sérum des animaux traités. Le poids de ces derniers est très proche du poids normal des tractus des animaux témoins du même âge et du même poids. Le poids moyen global des cornes utérines et du vagin des femelles traitées par les extraits et le sérum témoin est de 515 mg. (maximum de 590 et minimum de 432). Pour les femelles ayant reçu en même temps les extraits épiphysaires et le sérum protecteur, cette moyenne est de 961 mg. (maximum 1.317 mg., minimum 945 mg.). Ainsi, le traitement prolongé par les extraits épiphysaires semble provoquer des réactions sériques, le sérum des animaux traités pendant 45 jours a une action pro- tectrice contre le traitement épiphysaire. Ceci plaiderait en faveur de l’idée d'existence d’une hormone épiphysaire et de la nature protéinique de cette hormone. En résumé, les expériences effectuées sur le Cobaye, animal à cycle cestral long et à hypophyse pauvre en cellules basophiles, pauvre en hormones gonadotropes (environ 3 fois plus pauvre que l’hypophyse de la Rate et surtout pauvre en facteur LH: d’après Wirscui le rapport FSH/LH est de 5,5 pour le Cobaye, tandis qu’il est de 0,6 pour la Rate) nous donnent des résultats confirmant l’action épiphysaire frénatrice du système génital. Il semble que cette action passe par le relais hypophysaire en diminuant le pouvoir gonadotrope et surtout en troublant l’équi- libre hypophysaire entre les deux facteurs FSH et LH. II. Action des extraits épiphysaires sur le Rat et la Souris. La Rate et la Souris sont des femelles à cycle oestrien très court, de 4 à 6 jours, et à hypophyse possédant un pouvoir gonado- trope environ trois fois plus grand que le Cobaye. Le rapport FSH sur LH est de 0,6, ce qui signifie que l’hypophyse du Rat est beaucoup plus riche en LH que celle du Cobaye. Il n’est done pas surprenant que les doses d’extrait épiphysaire, pour être efficaces, doivent être beaucoup plus fortes que celles employées chez le Cobaye. En traitant les Rates et les Souris impubères par les extraits épiphysaires, nous avons pu retarder la première ouverture vaginale 208 A. MOSZKOWSKA et surtout le premier oestrus. Chez la Rate ce retard est dans 5 cas de 16 jours. Dans 4 autres cas sans qu’on constate de retard dans la date de la première ouverture vaginale, l’œstrus apparaît 8 jours plus tard que chez les témoins provenant de la même nichée. De plus, le cycle reste troublé pendant plusieurs semaines (12 et 10 jours au lieu de 4 des témoins). L'étude histologique des ovaires révèle la diminution du nombre de follicules mûrs par rapport aux témoins. En 1954, Kitay J. J. et ALTSCHULE M. D. confirment ces résultats. Les 9 souris traitées présentent un retard de la première ouver- ture vaginale allant de 15 à 28 jours. De plus on constate un proestrus prolongé, à 70 jours aucune des femelles traitées ne dépasse ce stade. A 76 jours, 7 sur 9 sont encore en proestrus, pro- bablement à cause de la déficience en hormone LH consécutive au traitement épiphysaire (1951). Les ovaires des souris traités sont du type prépubère (absence de follicule mür). Le retard dans le developpement genital des Souris et Rats mäles traites par les extraits epiphysaires est moins net que dans ‘ les groupes femelles. Ce sont surtout les glandes annexes, les vesi- cules séminales et la prostate qui montrent une atrophie plus ou moins marquée. Les tableaux 1 et 2 illustrent ces résultats. Les Rats aaultes (8 mâles et 8 femelles) traités même par des doses fortes ne nous ont donné que des résultats négatifs. Les quel- ques expériences faites sur les femelles gestantes entraînent régu- lierement l’avortement chez le Cobaye (6 cas). Chez les 3 Rates traitées, la gestation s’est poursuivie normalement, la mise bas s’est produite normalement et, malgré le traitement continu, la lactation a lieu. Toutefois les jeunes sont plus petits que dans les nichées témoins, l’apparition du poil est retardée de même que le développement sexuel, mais ceci d’une manière irrégulière et passagère. Les descendants d’une des mères traitées sont autopsiés à Page de 30 jours. Les mâles ont des testicules de poids légèrement inférieur à celui des descendants des femelles témoins: 814 mg., 436 mg., 602 mg., 833 mg. pour 100 g. du corps, contre 913 mg., 933 mg., 857 mg., 904 mg. pour 100 g. du corps des témoins. Chez les deux mâles descendants de la mère traitée, nous trouvons de nombreux tubes séminifères stériles. Les descendants des deux autres femelles traitées sont autopsiés un mois après l’arret du traitement à l’âge de 60 jours. À ce moment nous ne trouvons pas ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 209 de différence entre les mâles descendants de mères traitées et les mâles descendants de mères témoins. Les femelles descendantes des mères traitées présentent des retards dans la date de la première ouverture vaginale allant de 8 à 15 jours, mais ensuite le cycle devient rapidement normal. Nous voyons que les résultats obtenus chez le Rat et la Souris sont analogues à ceux obtenus sur le Cobaye: retard de la puberté, ABREU | Poids des testicules Poids des glandes Rats de 70 jours (5 frères) annexes Poids du corps en grammes en mg. pour 100 g. du corps Traités depuis 90 1452 164 40 jours 83 2084 602 90 1944 881 Témoins 100 2108 1120 96 2010 1050 Poids des testicules Poids des glandes Souris de 70 jours annexes Poids du corps en grammes en mg. pour 100 g. du corps Traitées depuis 15 533 100 40 jours 18 605 388 DA 528 509 20 640 540 Témoins 20 970 550 22 623 656 20 590 625 20 660 610 atrophie génitale, diminution du pouvoir gonadotrope hypophy- saire. En effet les dosages sur la souris de 7g. démontrent une tres forte diminution du pouvoir gonadotrope des hypophyses de rats traités par rapport au pouvoir gonadotrope des hypophyses des animaux témoins. Nous cherchons le rapport entre les poids des ovaires et du tractus de 2 souris sceurs dont la premiere a recu L Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 14 210 A. MOSZKOWSKA la transplantation d’une hypophyse normale et l’autre la trans- plantation d’une hypophyse d’animal traité. Ce rapport, dans les cas des femelles traitées a des valeurs suivantes: PAOLIDA 3,4; 3,8. Dans les cas des hypophyses de Rats mäles: 1,8; 1,6:2185: Les ovaires de Souris porte-transplants d’hypophyses temoins ont 6 à 8 gros follicules avec une hyperhémie interthécale et intra- folliculaire. Dans quelques cas, on note un début de luteinisation, dans tous les cas ouverture vaginale. Les ovaires des souris porte- transplants des hypophyses des animaux traités ne contiennent que des follicules de taille moyenne. Ayant constaté une diminution du pouvoir gonadotrope des hypophyses des animaux traités, aussi bien chez le Cobaye que chez le Rat, nous avons espéré trouver des changements dans l’image histologique hypophysaire. L’étude des hypophyses de Cobaye ne nous a pas révélé de changements significatifs. Nous avons pensé que le Rat, connu par ses réponses à la castration, serait un matériel plus favorable pour ce genre d'étude. Nous avons examiné une serie d’hypophyses de rats mâles castrés et traités journellement par les extraits épiphysaires, soit dès la castration, soit des le 13€ jour et jusqu’à l’autopsie c’est-à-dire jusqu’au 31€ ou 35€ jour de la castration. Dans le groupe témoin comprenant 7 rats castrés non traités, 3 rats castrés traités par un extrait de la substance cérébrale de Mouton, 3 rats castrés traités par un extrait de cœur de Mouton, nous constatons une basophilie très prononcée consécutive à la castration avec de très grosses cellules Mac Manus positives pouvant atteindre 22u à 24u. L’image négative de l’appareil de Gorcı des cellules basophiles est très nette et de grande taille. Les cellules de castration sont au stade de formation, sauf un cas où les vacuoles de résorption rem- plissent toute la cellule. Dans les groupes expérimentaux comprenant 3 mâles castrés traités par les extraits épiphysaires dès la castration et 5 mâles castrés traités dès le 13€ jour de la castration, nous constatons que la basophilie consécutive à la castration n’est pas empêchée par le traitement épiphysaire. De même la colloide remplissant la fente hypophysaire semble aussi abondante chez les castrats traités que chez les castrats témoins. ANTAGONISME EPIPHYSOHYPOPHYSAIRE 211 Toutefois, la taille des grosses cellules basophiles est inférieure dans les groupes des castrats traités (17 à 19 u) et le négatif de GoLGr peu visible est de petite taille. Un fait surprenant est l’aug- mentation du nombre des cellules de castration et l’aspect caracté- ristique de ces cellules avec une grosse vacuole remplissant toute la cellule et ne laissant subsister qu’un étroit bord protoplasmique et le noyau; quelquefois, on voit un appareil de GoLGr aplati entre le bord de la vacuole et le noyau. Cette vacuole a généralement Paspect vide. Il semble donc qu’à la dose employée (5 épiphyses par jour) les extraits épiphysaires, quoique incapables d'empêcher la réaction hypophysaire consécutive à la castration, aient le pouvoir d’une part d’atténuer les signes d’activité secrétoire des cellules basophiles, d’autre part d'augmenter les signes d’épuisement cellulaire c’est-a- dire la taille et le nombre des vacuoles et leur aspect trans- parent. | De nombreux auteurs ont obtenu la vacuolisation des cellules basophiles par des traitements tels que l’irradiation de l’appareil génital mâle, la résection partielle du canal déférent et la cryptor- chidie. GETZ appelle ces cellules vacuolisées des cellules de stérilité, ce qui me semble correspondre à l’état de fait obtenu par nos trai- tements épiphysaires. CONCLUSION Les résultats obtenus après l’épiphysectomie: puberté précoce, hypertrophie des glandes génitales et des caractères sexuels secon- daires, augmentation du nombre de corps jaunes dans l’ovaire, augmentation des éléments chromophiles dans l’hypophyse; puis ceux consécutifs aux injections des extraits épiphysaires, atrophie plus ou moins prononcée des glandes génitales, retard de la puberté, absence de corps jaune, plaident en faveur du rôle frénateur du système génital attribué à l’epiphyse. Il semble que l’intensité des résultats obtenus soit par l’épiphy- sectomie, soit par les injections d’extraits épiphysaires, dépende de l’état fonctionnel de l’hypophyse de l’animal en expérience. De plus la diminution du pouvoir gonadotrope et les signes histologiques d’épuisement des hypophyses après un traitement PAL A. MOSZKOWSKA épiphysaire et inversement une augmentation des éléments chro- mophiles dans les hypophyses des animaux épiphysectomisés sont des arguments en faveur d’une action épiphysaire frénatrice passant par un relais hypophysaire. BIBLIOGRAPHIE ANDERSON D. H. et A. Worr. 1934. J. Physiol. 81: 49-62. BrouxaA L. 1930. Arch. Intern. de Phys. 23: 1-59. Bouuxa L. et H. Sımonner. 1927. C. R. Soc. Biol. 97: 684. CALVET, J. 1933. C. R. Soc. Biol. 113: 300-301. — 1933. C. R. Assoc. Anat. Lisbonne. 28: 118-120. — 1934. L’epiphyse. J. B. Bailliere et Fils, Paris. CLEMENTE, G. 1923. Endocrin. e Patol. costituz. 2: 44-47. Dımıtrowa. Thèse Med. Nancy. 1900-1901. ENGEL, P. 1934. Ztsehr. f. d. Ges. Exper. Med. 93: 69-78. — 1935. Ztschr. f. d. Ges. Exper. Med. 95: 441-457. — 1936. Ergebn. d. inn. Med. u. Kinderh. 50: 116-171. — 1935. Endocrinology. 502. — 1936. Endocrinology. 574. — 1939. Endocrinology. 25: 144-145. FiscHER, O. 1938. Arch. Inter. de Pharm. 59: 340-344. — 1943. 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Depuis lors, ils retrouvèrent la même propriété en ce qui concerne les prolans d’urine de femme enceinte. Le mécanisme de ces actions a été précisé par une série d'élèves: NAVILLE-TROLLIET (1934-36), Hop er (1937), NaLLy-PorTe (1940), TAILLARD et VEYRAT (1947), TAILLARD (1950). Ponse a étudié en detail la virilisation des Rats (1952-55) et vient de présenter un rapport sur la « Fonction androgène de l’ovaire chez l’animal» (IIIe Reunion des endocrinologistes de langue française, Bruxelles, 1955). En Amérique, PapanicoLaou et FALK (1934-36), Morato- Manaro et ALBRIEUX (1941) ont repris la question sur Cobayes; GREENE et BuriLz (1939), BrapBury et al. (1939-41), DE JONGH et al. (1943-46) sur les Rats et PFEIFFER et Hooker (1942) sur les Souris. Il faut d’emblee bien faire la distinction entre l’action des extraits hypophysaires et celle des hormones placentaires. En effet, les extraits impurs d’hypophyse, à la fois gonado- cortico- et thyreotropes, sont capables de viriliser même les femelles castrées (GuYEnorT et Ponse, HopLER, NELSON, Davipson et Moon), mais pas les sujets surrénalectomisés ou très peu les Cobayes surréna- lectomisés subtotalement (HoprEr). Cette virilisation est donc surtout due à la cortico-surrénale, dont la sécrétion d’ hormones sexuelles est stimulée par ces extraits pituitaires plurivalents. Cette découverte a été le point de départ de la démonstration de VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 215 l’action sexuelle d’extraits corticaux (PARKES-HopLER) ou de l'implantation de fragments du cortex, au moment même où REICHSTEIN isolait l’adrénostérone (1936). Par contre, la masculinisation par les hormones gravidiques passent essentiellement par l’ovaire qui est absolument indispen- sable à la réaction: les gonadotropines choriales n’ont aucun effet sur femelles castrées et deviennent actives aussitôt qu’on greffe un ovaire à ces castrats (TROLLIET-Américains). Il s’agit par conséquent d’un virilisme ovarien expérimental intéressant à comparer avec le virilisme tumoral ovarien spontané de la femme. Plusieurs auteurs ont essayé d’en préciser le mécanisme. 1. En premier lieu, on a démontré que l’on peut surrénalectomiser les Rats sans influencer la masculinisation par ces gonadotro- pines gravidiques (PonsE), sauf en ce qui concerne les réactions complexes des glandes salivaires (TAıLLARD et VEYRAT; Mos- TACHFI sur matériel de Ponse) et celle des glandes préputiales (PONSE). 2. On peut aussi masculiniser des Rats hypophysectomisés (DE JONGH et al., Ponse) ou à la fois privés de leur hypophyse et de leurs surrenales (Ponse). Loin d’attenuer la reaction, ces interventions l’intensifient, ce qui est net lorsqu’on utilise des doses modérées (20-40 UI par jour pendant trois semaines). Chez le Cobaye, D. Weıns vient de confirmer ces faits en ce qui concerne l’hypophysectomie simple. 3. La virilisation se réalise sans hypophyse en presence de glandes endocrines atrophiées et peut se passer complètement de l’action des surrénales. Seul l’ovaire est transformé en une masse im- pressionnante de follicules détruits, dont les éléments thecaux, seuls survivants, sont frappés d’une hypertrophie remarquable et se multiplient activement par mitoses (WEIHS). Les granulosa des follicules tertiaires ayant été supprimées par l’atresie massive consécutive à l’hypophysectomie, l’ovaire devient une culture pure de ce tissu « crinogène », thécal ou théco-interstitiel, dont GUYENOT a si bien défini la genèse (1936-1946). L’activite de ce tissu peut être mesurée par son hypertrophie grâce à la methode de l’étude de l’index nucléaire moyen par unité de surface (GUYENOT, 1946, p. 29). Nous avons largement utilisé cette méthode qui rend des services inappréciables. 216 K. PONSE ET COLLABORATEURS 4. Toutefois, étude cytochimique est nécessaire, la simple hyper- trophie cellulaire pouvant persister malgré la régression de l’état activé. Tout se passe comme si le facteur gonadotrope LH, actif sur animaux hypophysectomisés ou non, accumule dans ce tissu les précurseurs des stéroïdes, puis les stéroïdes eux- mêmes, dont une partie peut être transmise à la granulosa des follicules en presence de l’hypophyse et des gonadostimulines FSH et LH; cette granulosa les utilise pour la fabrication des corps Jaunes et des hormones progestatives. 5. Il faut souligner que cette virilisatton est accompagnée d’une féminisation aberrante au cours de la seconde moitié du traite- ment; mais pas chez les femelles hypophysectomisées. En résumé, les gonadotropines choriales virilisent puis féminisent les femelles, en présence d’ovaires qui se modifient considérable- ment en cours de route, et ceci peut se réaliser (sans féminisation) en l’absence de l’hypophyse et des surrénales. Pour apporter une confirmation de ces déductions tirées de laborieuses études histo-physiologiques, il faudrait apporter quelques preuves biochimiques. Morato MANARO et ALBRIEUX ont démontré l’action biologique virilisante de l’urine et des produits de broyage des ovaires crino- gènes en prenant pour test l’action locale par application sur la crête du chapon. | Chez la femme, l’étude des 17-cétostéroides, des phenolsteroides et des métabolites d’hormones lutéales a été effectuée dans l’urine apres injection de doses massives uniques (50.000 UI), ou repetees (10.000 UI, 15 jours) de gonadotropines gravidiques (voir en particulier les travaux de SEGALOFF et al. et de PLATE): après fractionnement chromatographique des 17-cétostéroides, il semble bien qu'il y ait un excès d’androgènes ovariens, mais aussi d’oestroides et de lutéoides (GBS 13). Toutefois il faut le signaler aussi chez les castrats humains des deux sexes (GARRONE et BEAU- LIEU; BORELL); ce qui pose le probleme de la participation cortico- surrénalienne a la genése de ces stéroides. L’étude des métabolites urinaires sur des animaux de laboratoire ouvre une nouvelle voie, puisqu’ils sont aisement accessibles a l’experimentation. Avec un groupe de jeunes chercheurs et en collaboration avec le professeur M.-F. JAYLE, de Paris, dont nous appliquons les VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 217 techniques de base, nous avons entrepris une patiente investigation de ces métabolites urinaires chez le Cobaye, désirant par là continuer et compléter l’œuvre de l’Ecole GUYENOT dans ce domaine, à laquelle l’une de nous participe depuis vingt-cinq ans. C’est pour nous un plaisir particulier d'offrir à notre maitre E. Guyenot l’hommage de nos premiers efforts, sans doute encore bien fragmentaires, mais que nous désirons lui dédier, en reconnais- sance de l’hospitalité qu’il nous a accordée dans son Institut de Zoo- logie expérimentale et en témoignage de notre admiration pour l’une des œuvres de sa vie. Sans doute, nous n’aurions pu accomplir ce travail si le Fonds national suisse pour la Recherche scientifique n’avait mis à notre disposition les moyens nécessaires et nous lui témoignons également toute notre gratitude. Nous avons encore devant nous un travail ardu et long que nous souhaitons cependant pouvoir réaliser. La présente note préliminaire est le fruit de la collaboration de six chercheurs: D. Weıns pour les hypophysectomies du Cobaye, les traitements et l’observation des animaux, K. Ponse et D. Weıns pour l’étude histologique et la direction des recherches, O. LIiBERT et R. Dovaz pour le dosage des métabolites d’hor- mones progestatives (GBS 7 = glycuronides butylosolubles au pH 7), E. CHAROLLAIS et P. JEANNERET pour le dosage fractionné des 17-cetosteroides neutres métabolites des androgènes. Dans ce premier travail, les oestroides n’ont malheureusement pas encore pu être dosés, ce qui est actuellement en voie de réalisa- tion, puisque le professeur JAYLE a bien voulu s’en charger lui- même, à Paris. MATÉRIEL ET MÉTHODES a) Produits et doses utilisés. Parmi plus de 120 animaux déjà étudiés, nous ne retiendrons que ceux qui ont été traités par l’Antuitrine S que la maison PARKE Davis a mise gracieusement à notre disposition. 218 K. PONSE ET COLLABORATEURS Dans les essais précédents de l’Ecole GUYENOT, à Genève, la standardisation des prolans fabriqués par nous-mêmes n’ayant pas été faite, 1l était impossible d’estimer la valeur des doses utilisées, les centimètres cubes d’urine contenant des quantités trop variables d'hormones, surtout après concentration et extraction. C’est pour- quoi nous nous sommes adressés, en nous limitant volontairement, à deux produits commerciaux: l’Antitruine S et le Physex Leo. Pour uniformiser nos résultats, nous avons injecté dans cette série 150 UI d’Antuitrine S par jour, une fois, huit fois, dix fois, vingt fois et nous avons autopsié les animaux le lendemain de la dernière injection. Les doses totales ont été de 150, 1200 et 3000 UI et les doses relatives moyennes de 0,30 à 0,38 UI par gramme d'animal. b) Animaux et régimes. Les Cobayes utilisés étaient des femelles adultes, de 4 à 5 mois, pesant de 445 à 555 grammes au début de l’experience et ayant déjà eu 3 à 5 cycles oestriens avant le traitement. Chez ces gros Cobayes, la quantité d’urine nécessaire pour les dosages est suffi- sante (50 a 100 cm? par jour). Les études ont été faites en mars et en juillet, c’est-a-dire au moment où leur régime alimentaire est riche en verdure (pissenlits surtout), ce qui est fort important pour le maintien d’un taux normal de 17-cétostéroides. En effet, le régime composé uniquement de betteraves et de son dénaturé d’après guerre provoque l’effondrement de certaines fractions de ces méta- bolites (CHAROLLAIS). c) Observation des animaux. Le pedigree, l’évolution pondérale et celle des cycles oestriens ont été soigneusement étudiés par D. Wetus: le poids et même l’âge absolu étant moins importants à connaître que l’état physio- logique endocrinien qui joue un grand rôle en ce qui concerne la sensibilité hypophysaire à des stimulations indirectes (hypophyso- trope acmogene de l’urine gravidique et virilisation par des andro- gènes); malgré ces soins, il y subsiste toujours une variabilité indi- viduelle de réaction. Les animaux ont été pesés deux fois par semaine, avant et pendant le traitement. L’etat de leur orifice vaginal, de leur clitoris VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 219 et de leurs mamelons noté, et des croquis soigneux à la chambre claire effectués lors de l’autopsie. Au moment de cette dernière, une photographie du tractus génital avec externa genitalia et ovaires a été faite et les organes suivants pesés: ovaires, surrénales, thyroïdes et hypophyse avec calcul de leur poids relatif en milli- grammes par 100 grammes de poids du corps. d) Méthodes histologiques. Les organes ont été fixés au liquide de Bouin, emparaffinés, coupés à 6 mus et colorés simplement à l’hémalum-acide-éosine, ou par l’azo carmin-bleu d’aniline de Mallory-Haidenhain. Les coupes d’hypophyse, fixée selon Romeis au sublimé salé -formol, ont été colorées à l’azan. Un ovaire, une surrenale et un fragment de corne utérine, fixés au formol neutralisé, ont été coupés à la congélation, puis colorés à l’hémalun-rouge Soudan pour l’étude des lipides soudanophiles: celle-ci est fort importante, non seule- ment au point de vue de la délipidation de la surrénale après hypophysectomie, mais encore pour les réactions utérines (O. PORTE) et surtout en ce qui concerne l’état du tissu crinogène que l’on suppose responsable de la sécrétion virilisante: en effet, à l’état très actif, ces cellules sont hypertrophiées et soudanophobes, et ne se chargent de lipides en excès qu’à la fin de l'expérience, lorsqu'un état régressif dû à «l’accoutumance » se réalise, quand des anti- hormones neutralisent le LH exogène injecté. Dans les méroxanthosomes et les follicules pré-lutéiniques, la présence de fins lipides soudanophiles accompagne invariablement la sécrétion de progestérone ou de lutéoïdes, dont les métabolites se retrouvent en excès dans l’urine. Il est nécessaire de pratiquer des coupes sériées des ovaires pour dépister l’action des moindres reliquats préhypophysaires: en effet, sous l’action de la puissante stimulation gonadotrope, des reliquats microscopiques sont capables de conditionner la formation, dans l’ovaire, d’un ou de quelques méroxanthosomes, alors que le poids des surrénales et des thy- roides indique une régression importante malgré la présence de ces très petits reliquats. Apres hypophysectomie, il va de soi qu’un examen macrosco- pique soigneux a été pratiqué sous un grossissement de 10 diamètres à l’autopsie, tant au niveau du tuber que sous la tente hypophysaire 220 K. PONSE ET COLLABORATEURS intacte et dans le trou de trépanation. La technique améliorée de l’hypophysectomie par voie parapharyngienne sera publiée ailleurs. L’examen de la réaction histologique du vagin et de la corne utérine complète obligatoirement le diagnostic posé sur l’état ovarien. L'étude de l’index nucléaire a premis à D. Weıns de précieuses observations: de + 35 à l’état normal, il s’abaisse à 28,1 quatre jours après une seule injection sur animal hypophysectomisé et à 10,5 à 16,1 à partir de la huitième injection et jusqu’à la fin des obser- vations. e) Masculinisation. Le début de la masculinisation du clitoris de nos Cobayes (seul signe possible de cette réaction en plus des glandes anales) s’observe précisément entre le huitième-douzième jour des injections: les éminences blanches chitineuses arrondies, appliquées à droite et à gauche du gland clitoridien incomplet, se détachent en bloc et deviennent pointues, prenant la valeur de crochets homologues de ceux du pénis des Cobayes mâles. Le repli balano-preputial se clive, le gland devient dévaginable. Dans la suite, il s'accroît, se couvre de petits tubercules (odontoïdes cornés) en même temps que la sécrétion sébacée de petites glandes préputiales diffuses le recouvre. f) Etudes métaboliques. Les Cobayes sont des animaux émotifs et sociaux, qui suppor- tent très mal le transfert dans des cages métaboliques sans litière, dans lesquelles on suspend une touffe de pissenlits et un godet étroit rempli de son. Ce transfert peut occasionner une refus de nourriture et un stress caractéristique. Le taux des 17-cétostéroides baisse de façon globale. Il s’agit donc de mettre ces animaux en cages métaboliques au moins quatre à cinq jours avant la récolte des urines. Celle-ci est faite sur plateaux de zinc soigneusement lavés quotidiennement et additionnés d’un mélange désinfectant: 1 cm? de Merfen + 2 cm? de butanol. Les crottes passent au travers d’un premier plateau amovible à grosses mailles et sont retenues sur un deuxième plateau à fin grillage. Les méthodes d’hydrolyse et d’extraction, le fractionnement et la purification des extraits, les précautions nécessaires pour la VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE s 294 reprise par un solvant approprié et la mesure colorimétrique à l’électrophotomètre Unicam ont été décrits dans deux notes pré- cédentes de E. CHARoLLAIS et de K. Pose, O. Lißerrt et R. Dovaz, après modification des techniques de base mises au point par JAYLE et aidé de ses précieux conseils. Ces études sont excessivement longues et laborieuses et ne peuvent être faites sur plus de quatre à cinq animaux à la fois. I. COBAYES FEMELLES NORMALES ADULTES VIRILISEES PAR L'ANTUITRINE S. Cinq Cobayes de 4-5 mois pesant 465 à 555 g. au début de l'expérience et 530 à 615 g. à la fin, ont reçu 150 UI d’Antuitrine S par jour (10 fois: n° 352) ou 20 fois, soit une dose totale de 1500 et de 3000 UI et une dose relative de + 0,30 UI par gramme d'animal. Ces femelles avaient eu précédemment 5 ruts et leur vagin s’est ouvert en fin d'expérience, les 10€, 14e, 18e jour. A Vautopsie, le 21-23€ jour, les mamelons étaient gros, tur- gescents: 4,9 à 7,5 mm., leur clitoris dévaginable et recouvert de tubercules sur le gland; les crochets mesuraient de 1,2 à 2,5 mm. Ceux de la femelle n° 329 ont mal réagi. Les ovaires très gros chez les femelles n° 226 (214 mg.), 327 (199 mg.), 329 (116 mg.) et 352 (248 mg. le 10€ jour), étaient plus petits chez la femelle 328 (93 mg.). Ils présentent une triple réaction: a) Un état crinogène fort, cytologiquement régressé et lipidique, des atrésies thécales avec un index de 11,6 (femelle 352, 10€ jour), 14,75 (femelle 329), 15,5 (femelle 327), 17 (femelle 226) et 19,5 (femelle 328, ayant de moins gros ovaires). Au 21€ jour, ce tissu est vacuolisé et lipidique tandis qu’au 10€ jour il est encore soudanophobe, éosinophile et non vacuolisé (femelle 352). Il semble que l’ Antuitrine S conditionne plus rapide- ment la formation d’anticorps que le Physex qui est probablement plus pur. b) En présence de l’hypophyse de l’animal, il y a eu, en outre, formation: 229, K. PONSE ET COLLABORATEURS 1° de deux gros méroxanthosomes, le 10€ jour (réaction au facteur x hypophysotrope + LH lutéinisant), comme on peut le constater sur la photographie n° 1a; 2° apparition de nombreux follicules de grande taille, pré- lutéiniques et à fins lipides soudanophiles, surtout dans les cellules palissadiques de la granulosa hypertrophiée, bordant la membrane de Slavjanski, ainsi que dans l’ovocyte en atrésie; ces follicules refoulent devant eux les masses crinogènes atré- tiques déformées et soudanophiles (pl. fig. 2a et 3a). Il reste deux ou trois cicatrices très vacuolisées correspondant aux gros méroxanthosomes du début, tandis que chez la femelle 328, en fin d'expérience, ceux-ci sont encore actifs, non vacuolisés, peu lipogènes, ce qui a retardé quelque peu la réaction de croissance folliculaire et inhibé l’hypertrophie ovarienne. Cette réaction de folliculo-stimulation, couplée à une faible évolution pré-lutéinique, se déclenche au cours de la dernière semaine du traitement et est due vraisemblablement au déversement d’une hormone FSH hypo- physaire endogène, chez un animal virilisé, qui a déjà neutralisé par des antihormones l’action inhibitrice de l’état crinogene déclenché par le LH exogène injecté. L’hypophyse de ces femelles fonctionne comme celle des mâles (excès de FSH, peu de LH); il se pourrait du reste que ce soient les centres hypothalamiques excito-sécréteurs gonadotropes qui soient modifiés (voir ALLOITEAU). À partir de ce moment, l’ovaire sécrète certainement des oestro- gènes, et en moindre quantité des hormones lutéales, ce qui se traduit par une mucification exagérée du vagin avec leucocytose localisée (pl., fig. 2b) et une faible stratification de la couche basale (pl., fig. 3b) (femelles 226 et 327); cette réaction est plus forte chez la femelle 329, dont une partie des villosités vaginales se stratifie et se kératinise sous la couche muqueuse, et on constate un état de plein rut chez la femelle 328, à follicules non pré-lutéiniques. Les cornes utérines sont grosses et plus arrondies et présentent une évolution caractéristique: l’epithelium de l’endometre forme des franges prononcées, voire polypeuses, et entre partiellement en métaplasie vaginale localisée (femelle 328). Les glandes se dilatent, parfois de façon très prononcée. Le chorion est fibrosé dans sa portion juxta-musculaire. Le myomètre est gros, bien développé; une abondante sécrétion remplit la lumière de ces cornes utérines VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 223 et les lipides soudanophiles font défaut dans l’epithelium (pl., ie 2c, 3c). En somme, ıl y a un debut d’hyperplasie glandulo-kystique avec ou sans metaplasie et de fibromyose exagérée, traduisant, semble-t-il, une sécrétion prononcée d’oestrogenes endogenes en synergie avec des doses faibles de progesterone. Cette feminisation aberrante secondaire qui accompagne si regulierement la virilisation spontanee ou experimentale dans d’autres cas analysés par K. Ponse, dans son rapport de Bruxelles 1955, pourrait-elle &tre due a une action paradoxale, folliculoide d’androgenes ovariens polyvalents, « amphisexuels », du type de la dehydro-iso-androsterone ou de l’androstenediol ? L’explication est tentante, mais la virilisation pure des animaux traités après hypophysectomie va nous rendre prudents. II. VIRILISATION DE FEMELLES HYPOPHYSECTOMISEES TRAITÉES PAR L’ÄNTUITRINE S. Quatre femelles ont été hypophysectomisées au même âge et au même poids et traitées exactement de la même façon: 8 injections de 150 UI = 1200 UI (femelle 224) 20 injections de 150 UI = 3000 UI (femelles 238, 221, 222). Une cinquième femelle, traitée de même, est à l’étude (femelle 349), étant atteinte d’alcaptonurie, elle a donné des résultats de dosages urinaires aberrants. Bien qu'ayant eu 3 à 5 ruts avant l’operation et le traitement, aucune de ces femelles n’a présenté d'ouverture vaginale, contraire- ment à ce qui se passait dans la série précédente en présence d’hypo- physe, et les mamelons sont restés petits ou flétris (2,8 mm.; 3 mm.; 3,8 mm.; 3,5 mm.). Deux femelles (238 et 349) ont présenté une mucification vaginale avec légère stratification sous-jacente et des cornes utérines, trop grosses, présentant un œdème chorial léger, une forte hyperémie et un endomètre frangé: dans l’ovaire, on a noté la présence d’un nombre inusité de jeunes follicules au début de leur croissance, ce qui laisse supposer l’existence d’un très petit reliquat hypophysaire ayant échappé à l'observation lors de Pautopsie. 224 K. PONSE ET COLLABORATEURS Le vagin des quatre autres femelles est resté aussi fermé et celui des trois premières à l’autopsie, en strict dioestre (pl., fig. 5b). Leurs cornes utérines, petites, ne présentaient aucune réaction d’hyper- plasie glandulo-kystique et la paroi de la cavité était bordée d’un epithelium rectiligne cubique (pl., fig. 5c). Or ces cinq femelles se sont parfaitement virilisees: on ne saurait par conséquent mettre la réaction de féminisation aberrante secon- daire sur le compte de la polyvalence amphisexuelle, d’androgenes ovariens, elle est bien plutôt en relation avec une évolution folli- culaire prononcée et multiple avec tendance lutéinique, qui se réalise seulement lorsque l’hypophyse est en place et qui conditionne les réactions vaginale, utérine et mammaire aberrantes. En ce qui concerne la virilisation, elle débute après 8 injections (femelle 224) et est nette après 20 injections, quoique moins forte chez la femelle 222 (index nucléaire de 16,75); les autres femelles avaient des index de 12,4; 15,6; 16,8 et 18. Mentionnons qu’une femelle hypophysectomisée témoin, mais qui avait reçu par erreur une seule injection de 150 UI quatre jours avant l’autopsie, pré- sentait un index nucléaire de 28,1, ce qui représente une chute très rapide à partir de + 45 (hypophysectomisés absolus). Les ovaires sont complètement hépatisés des le 8° jour, la réaction crinogène très belle (pl., fig. 4); le rete ovarii est parfois très kystique. À peine voit-on, ici et là, quelques jeunes follicules tertiaires (plus nombreux et de taille moyenne chez la femelle 222 et la femelle 349). Le tissu crinogène est surchargé de lipides souda- nophiles et très vacuolisé sur coupes à la paraffine, au 21€ jour (pl., fig.-50). SURRENALES ET THYROIDES. Contrairement aux Cobayes traités par le Physex, les animaux hypophysectomisés recevant de l’Antuitrine S, présentent à l’au- topsie, après 21 jours de traitement et 28 jours de privation d’hypo- physe, des surrénales trop grosses: 45%, 51% au lieu de + 30%. Une femelle, n° 224, a même un poids relatif de 101%, mais cela est dü à un fort amaigrissement dans ce cas, le poids absolu de ses surrénales était pareil à celui des autres femelles. Il est à noter que toutes ces surrénales sont surchargées de lipides soudanophiles dans la plus grande partie du cortex: nous attribuons ce fait à l’action VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE S 225 d’une impureté corticotrope contenue vraisemblablement dans P’Antuitrine S et qui est absente dans le cas du Physex. Besschyroides (11%, 12,5%, 14%, 14,8%, 21,3%) ont pu aussi être partiellement stimulées par un contaminant thyréotrope et le tissu interstitiel de Wôlffler hyperplasié témoigne d’une activation précédente. Les animaux témoins de la série I avaient d’assez grosses thyroïdes (13,4%, 17,6%, 25,2%, 18,8%): ces Cobayes-là avaient séjourné à une température trop basse et leur régime n’a pas été contrôlé au point de vue goitrigène. En resume, l’Antuirine S, à ces doses massives, masculinise, aussi bien les Cobayes hypophysectomisés que les femelles entières, mais la réaction ovarienne terminale est fort différente: sans hypo- physe, la phase terminale de stimulation folliculaire fait défaut et, correlativement la féminisation aberrante n’a pas lieu. Il doit y avoir, par conséquent, des hormones et des métabolites différents, ce qui devrait pouvoir être démontré par les dosages urinaires. Hélas ! dans l’état actuel de nos recherches, seuls les animaux entiers ont fait l’objet des dosages.! Néanmoins, l’étude de leurs méta- bolites est intéressante mais doit être considérée comme une pre- mière tentative de vérification biochimique des faits morphologiques observés. MÉTABOLITES URINAIRES. 1. 3-x-STÉROIDES NEUTRES GLYCURO-CONJUGUES (GBS 7). Les glycuronides butylo-solubles au pH 7 ont été dosés après lavage au pH 13 pour éliminer les substances hydro-solubles en milieu alcalin. Rappelons que le rapport: GBS 7 en gammas par 24 heures poids moyen de l’animal en grammes lorsqu’il dépasse 1 est caractéristique de la presence d’un corps Jaune ou d’un méroxanthosome, ou encore d’un placenta fonetionnels. 1 La femelle 349 a fait l’objet de dosages urinaires. Malheureusement l’alcaptonurie et la présence probable d’un très petit reliquat hypophysaire ayant stimulé le vagin et la corne utérine et provoqué le développement de trop gros follicules en petit nombre, n’est pas demonstrative comme type de dosage sur © hypophysectomisees. Rev. Suisse DE Zoor., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 15 226 K. PONSE ET COLLABORATEURS L’urine des trois femelles, n° 327, 328 et 329, non hypophysec- tomisées, a été dosée par Mmes LiBErT et Dovaz, juste avant la premiere injection, ainsi qu'aux 1er, 2e, 3e, 4e 5e, 7e, ge, 15€ et 19e jours du traitement. La veille du traitement, ces femelles en dioestre et au début du métoestre (avant la montée correspondant à l’acti- vite du corps jaune), présentaient un taux de GBS 7 allant de 300 à 400 gammas par 24 heures, le poids étant de 525 à 545 g. Les résultats peuvent se lire sur le graphique, en haut, et montrent: a) Une montée nette des GBS 7 après la première injection chez les trois femelles; cependant le taux ne dépasse pas le poids moyen, qui est juste atteint par la femelle 327 (montée, pour les trois femelles, entre 450 et 550 gammas par 24 heures). Il semble qu'il y ait eu à ce moment une tendance à la sécrétion de lutéoïdes. Ce fait s’observe du reste chez toutes les femelles entières traitées par n'importe quelle préparation de gonado- tropine chorionique et correspond peut-être à la formation de 1 à 3 meroxanthosomes, que l’on retrouve encore au 8° jour et qui traduisent, chez ces femelles adultes entières, l’action combinée du facteur « hypophysotrope et acmogène et du facteur lutéinisant LH. La réaction que l’on observe en fin d'expérience est très différente et porte sur un grand nombre d'unités folliculaires stimulées par un facteur FSH; b) A cette première ascension succède une chute marquée à environ 250 gammas/24 heures au 3€-9€ jour et une nouvelle ascension modérée et non significative entre le 10€ et le 16€ jours, au moment du début de la masculinisation. La femelle 328 présente cependant déjà une ascension précoce exceptionnelle avant le 16€ jour et c’est elle qui a précisément au 21€ jour, deux gros Graphique des GBS 7 et des 17 CS au cours du traitement de Cobayes femelles adultes entières par 150 UI/jour d’ Antuitrine S. En haut: Les métabolites des hormones progestatives (GBS 7). En bas: Les métabolites des androgenes (17 CS neutres, fractionnés). La fraction A correspond principalement à l’androstérone et l’étio- cholanolone; la fraction B à la déhydro-iso-androstérone. Le poids moyen est indiqué sur le graphique du haut. 900 700 600 500 300 200 909 800 600 500 400 300 200 100 15 der 19 21 jours de traitemenr 228 K. PONSE ET COLLABORATEURS meroxanthosomes encore actifs, un rut complet et un ovaire dont l’évolution folliculaire a été nettement freinee; c) Cette montée finale des GBS 7 se réalise chez les autres femelles plus tardivement, après le 16€ jour, comme c’est le cas habituel. Le degré de cette élimination est du reste très variable: rela- tivement forte chez la femelle 327 (792 gammas/24 heures, R = 1,29) et faible pour la femelle 329 (454 gammas/24 heures, R = 0,7). Chez la femelle 328 à meroxanthosomes volumineux et très actifs, le taux est de 921 gammas/24 heures et R = 1,54. Ces quelques faits sont évidemment trop peu nombreux mais tirent leur signification des deux considérations suivantes: 19 Il en est de même chez de nombreuses autres femelles ayant déjà fait l’objet de dosages après injections de Physex ou de prolan gravidique préparé au laboratoire; 2° Il y a concordance remarquable entre les variations individuelles histologiquement constatées et celles que dévoilent le dosage urinaire. La femelle 329 se comporte exactement comme les femelles prépubères étudiées ailleurs et a une folliculo-stimulation moins nette, avec un état crinogene hépatisé fort (index = 14,75) et un rapport bas (R = 0,7). II. 17-cétostéroides neutres. Le dosage de ces métabolites a été effectué après triple frac- tionnement: les urines amenées au pH 4,7 et additionnées de 50% de tampon acétique sont hydrolysées à reflux pendant 5 heures, puis extraites à l’éther, ce qui fournit une première fraction B (correspondant vraisemblablement à la déhydro-1so-androstérone plus un artefact d’hydrolyse). L’urine résiduelle amenée à pH 11 est extraite au butanol et, après évaporation au vide et reprise au méthanol, est hydrolysée au suc d’escargot pendant 36 heures à 370: après une nouvelle extraction éthérée on obtient la fraction A (principalement formée d’androstérone et d’étiocholanolone). Le dernier résidu est acidifié au pH 2,5 et extrait au butanol, pour être ensuite traité comme la fraction À, c’est-à-dire hydrolysé par VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE s 229 le suc d’escargot: ceci donne la fraction C (17-cétostéroides oxygénés en 11). Il est en effet préférable de ne pas soumettre les steroides conjugués à l’hydrolyse brutale par les acides minéraux à un pH trop acide. Les modifications apportées à la technique de mesure colorimé- trique sont indiquées dans la note de E. CHAROLLAIS (1955). Les dosages ont été faits sur les mêmes Cobayes 327, 328 et 329, utilisés pour les GBS 7 et l’urine a été recueillie 2-3 jours avant la première injection, puis 24 heures plus tard, ensuite après la 9€ in- jeetion, juste au début de la masculinisation, enfin le 21€ jour, immédiatement avant l’autopsie. Les résultats peuvent se lire sur le graphique, en bas: Fraction A. 1. Avant traitement. Chez les femelles 328 et 329, examinées en plein rut (vagin ouvert), le taux de la fraction A était de 685 gammas/24 heures (n° 328) et de 602 gammas/24 heures (n° 329). Par contre, celui de la femelle 327 n’était que de 400, et cet animal était en di-oestre. Les deux premières femelles ont présenté le lendemain une chute marquée à 342 et 313 gammas/24 heures (probablement lors du métoestre). 2. En cours de traitement. a) 24 heures après la premiere injection, il n’y a pas eu de chan- gement chez les femelles 327 et 329, tandis que la femelle 328 monte légèrement de 342 à 484 gammas/24 heures. b) Après 9 injections, les trois femelles présentent une nette ascension (de 478 à 675 gammas/24 heures et de 318 à 497 gammas/ 24 heures pour la femelle 329). Il y a donc une apparente ascension des métabolites androgènes exactement au moment où débute la masculinisation. c) A la fin du traitement, il v a retour au point de départ, comme on peut le voir sur le graphique. Fraction B. En ce qui concerne cette fraction, les chiffres varıent peu et restent bas jusqu’à la 9€ injection, peut-être même après, mais remontent très fortement en fin d'expérience: ils passent de 230 K. PONSE ET COLLABORATEURS 143 gammas/24 heures en moyenne a 614 gammas (n° 327), à 740 gammas (n° 329) et à 795 gammas (n° 328). Il semble que la corticosurrénale participe tardivement à l'activation due aux gonadotropines, mais il faudrait encore préciser le moment exact de cette réaction. On sait que les oestrogènes sont cortigènes par voie hypophysaire et 1l se peut que cette ascension finale soit une réaction à la stimulation folliculaire observée en fin d'expérience ou à un contaminant corticotrope de l’Antuitrine S.1 Fraction C. Cette fraction, très variable au début, semble fléchir nettement en fin d'expérience. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS 1. L’Antuitrine S, injectee à raison de 150 UI par jour à des Cobayes femelles adultes entières, virilise leur clitoris a partir du 8° jour en présence d’une réaction « crinogène » caractéristique du tissu théco-interstitiel de leurs ovaires. Cette dernière peut être mesurée par l’abaissement de l’index nucléaire moyen de ce tissu de + 35 à 10-16, dès le 8° jour et jusqu’à la fin de l’experience. Toutefois, a cette epoque, la surcharge des cellules en lipides soudanophiles indique une régression de l’état sécrétoire actif par formation d’antihormones qui neutralisent l’action du facteur LH urinaire injecté: état « d’accoutumance ». | 2. Sur femelles hypophysectomisées, la masculinisation se réalise tout aussi bien avec les mêmes caractéristiques de ce tissu crinogène. 3. Chez les femelles entières, la fraction A des 17-cétostéroides monte nettement pour atteindre un maximum mesuré au moment du début de la masculinisation et rebaisser ensuite au taux normal: elle mesure peut-être les métabolites des androgènes ovariens dont la production a été stimulée par le facteur LH, seul actif sur femelles hypophysectomisees, virilisées. Par contre, il y a une chute cons- tante des GBS 7: la progesterone et les hormones luteales ne sont pas nécessaires a la virilisation. 1 Chez la © hypophysectomisée alcaptonurique n° 349, il n’y a pas cette ascension finale de la fraction B et il semble qu’il ne s’agisse pas d’une action d’un contaminant corticotrope. VIRILISATION DE COBAYES FEMELLES PAR L’ANTUITRINE Ss 231 4. Chez les femelles adultes, non opérées, et aux doses utilisées, le facteur «x hypophysotrope acmogene, en combinaison avec l'hormone lutéinisante LH de l’urine gravidique, conditionne tout d’abord la formation d’un ou deux méroxanthosomes bien lutéinisés que l’on retrouve au 10€ jour. Ceux-ci régressent en général (sauf chez la femelle 328) en fin d'expérience. A cette évolution initiale correspond une montée modérée mais brusque des GBS 7, contenant des métabolites des lutéoïdes ovariens, qui ne dépassent toutefois pas l’unité dans le rapport défini par O. LiBeRT; il s’agit de la pro- duction discrète d'hormones lutéales par des formations qui ne sont pas de vrais corps Jaunes. 5. Au cours de la seconde moitié du traitement, le développe- ment exagéré de multiples foilicules traduit la décharge secondaire d’un puissant facteur FSH préhypophysaire, très différent du facteur hypophysotrope de l’urine injectée. Son action, combinée à celle de traces de LH endogène non neutralisé par la formation d'anticorps (pas d’autoimmunisation) conditionne l’évolution « pré- lutéinique » de ces follicules de grande taille, et les premières étapes de la genèse de multiples méroxanthosomes kystiques. A ce moment, il y a une forte et tardive ascension des GBS 7 urinaires, traduisant ce fonctionnement luteal multiple et le rapport passe au-dessus de l’unite: il est du reste strictement proportionnel au degré de la réaction ovarienne. 6. L’action de folliculo-stimulation secondaire conditionne une feminisation périphérique aberrante: a) ouverture vaginale avec mucification exagérée, stratification inhibée ou retardée et par- tielle; b) évolution glandulo-kystique avec fibromyose discrète de la corne utérine; c) développement mammaire gravidique. Dans cette série, le dosage des oestroides n’a pu être fait, si bien qu’on ne peut confirmer biochimiquement cette réaction. 7. Cette féminisation tardive ne s’observe pas après hypo- physectomie complete et corrélativement, l'ovaire ne présente aucune trace de stimulation folliculaire prélutéinique. 8. Cette absence de réaction des femelles hypophysoprives — par ailleurs dûment virilisées — exclut l'hypothèse d’une action polyvalente d’androgènes ovariens spéciaux, à action «amphi- sexuelle » du type de la déhydro-iso-androstérone, par exemple. Ce métabolite paraît cependant exister en excès dans l’urine des femelles entières à la fin de l’expérience (montée significative de la LE) K. PONSE ET COLLABORATEURS fraction B des 17-cétostéroides neutres). Ce dernier fait paraît indiquer la participation tardive de la cortico-surrénale à la réaction à l’Antuitrine S. | 9. Ce produit semble être par ailleurs légèrement contaminé par un facteur corticotrope (et thyréotrope ?), ce qui se traduit par une chute incomplète du poids des surrénales des animaux hypophysectomisés depuis plus de quatre semaines et par une nette surcharge lipidique, que l’on n’observe pas après utilisation du Physex. | En résumé, l’action virilisante et féminisante aberrante secon- daire provoquée par l’Antuitrine S sur Cobayes femelles adultes non hypophysectomisés se reflète de façon remarquable dans les quelques mesures des métabolites urinaires que nous avons entre- prises. Cette étude est encore tout à fait partielle et préliminaire mais ouvre des perspectives encourageantes. AUTEURS CITÉS BorELL, U. 1954. The effect of large doses of human chorionic gonado- trophine on the excretion of neutral 17-ketosteroids in women. Acta endocr. 17: 13-21. BRADBURY, J. T. and F. J. GAENSBAUER. 1939. Masculinization of the female Rat by gonadotropic extracts. Proc. Soc. exp. Biol. a. Med. 41: 128-131. BrADBURY, J. T. 1941. Permanent after-effects following masculinization of the infantile Rats. Endocr. 28: 101-106. Brown, W. E. and J. T. BrapBury. 1947. A study of the physiologic action of chorionic hormone: the production of pse':do- pregnancy in women by chorionic hormone. Am. J. Obst. Eh in See DEE. CaLLow, R. K. and A. S. Parkes. 1936. J. of Physiol. 87: 28. CHAROLLAIS, E. J. 1955. Contribution a l’etude de la reaction de Zimmer- mann en vue du microdosage des 17-cétostéroides neutres dans Vurine. Bull. Soc. Chim. Biol. 37: 299-305. CLAESSON, L. and N. A. 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EXPLICATION DE LA PLANCHE Ovaire de la femelle n° 352 (10 x 150 = 1500 UI Antui- trine S). Noter la présence de deux gros méroxanthosomes avec le disque proligère lutéinisé inclus dans le centre; atrésies thécales « crinogènes » — deux kystes du rete (x 14). Vagin atypique avec tendance à la mucification et trous rem- plis de leucocytes (x 56). Corne utérine encore petite et peu frangée, au 10€ jour (x 14). Ovaire de la femelle n° 226 (20 x 150 = 3000 UI Antui- trine S). Coupe à la congélation colorée au rouge soudan, l’état lipidique des atrésies thécales ressort en noir, seconde phase de stimulation folliculaire très forte avec état pré- luteinique des granulosa (x 14). Son vagin très mucifie, avec légère stratification épidermique profonde (x 56). Sa corne uterine, plus grosse, tres frangee, avec leger debut de dilatation des glandes et tendance à la fibrose profonde (XL . Ovaire de la femelle n° 329 (20 x 150 = 3000 UI). Phase de stimulation folliculaire, tissu crinogène très vascularisé (x 14). Son vagin très mucifié, un peu plus stratifié (x 56). La corne utérine glandulo-kystique. Ovaire de la femelle n° 224, hypophysectomisée traitée par 8 x 150 = 1200 UI d’Antuitrine S. Etat «hepatise » des atresies crinogènes (x 14). Ovaire de la femelle 221, hypophysectomisée et traitee par 20 x 150 = 3000 UI d’Antuitrine S. Même aspect, mais l’état des cellules crinogènes est vacuolisé, en régression; noter les kystes du rete ovarit (x 14). Son vagin en di-oestre (Xx 56). Sa corne utérine atrophiée (x 14). 236 A. PORTMANN No 14. Adolphe Portmann. — La Metamorphose «abritée» de Fusus (Gast. Prosobranches). Avec 11 figures dans le texte. (Laboratoire de Zoologie de l’Université, Bâle et Laboratoire Arago, Banyuls-sur-mer, Pyrénées orientales, France.) Au professeur Emile Guyénot, en souvenir de l’année inoubliable 1921 passée à Genève et en reconnaissance pour les impulsions puissantes que je dois à son enseignement et à son exemple. Parmi les Gastéropodes Prosobranches un nombre assez élevé se développe à l’intérieur des capsules chitineuses solides et quitte ces abris à un stade qui paraît être la forme définitive. Il était naturel de considérer comme direct ce mode d’ontogénèse et de Kieser Ponte de Fusus — à droite le couvercle de la capsule. l’opposer à la métamorphose typique. Cette interpretation a longtemps empêché une étude plus approfondie de ce qui se passe dans ces pontes. Notre description du développement de Fusus rejoint celle que j’ai donnée en 1925 de Buccinum et de Purpura ainsi que METAMORPHOSE « ABRITEE ) DE FUSUS Zon celles ajoutées par Franc (1943) et THorson (1946). Le cas de Fusus démontre d’une facon particulierement frappante que ces ontogénèses dites « directes » sont en réalité des métamorphoses bien plus compliquées que celles des espèces à larves nageantes. Le matériel de ces recherches, collectionné pendant mes séjours au Laboratoire Arago (Pyrénées Orientales, France) provient des chalutages effectués dans la vase côtière de cette région. A cette étude s’attache le souvenir de l’ami- tie et de l’encouragement que j'ai trouvés auprès des anciens direc- teurs, Octave DuBosco et Edouard CHATTON. Je remercie très vivement M. le professeur G. Petit de l’aide constante que J'ai reçue dans son Laboratoire. J’adresse également mes remerciements à Mlle S. Baur qui a exécuté la plus grande partie des dessins et achevé les autres. Les pontes (fig. 1 et 2) ont été récoltées sur les tuniques d’Ascidia mentula et de Microcosmus. BoBRE- TZKY (1877) en a donné une pre- miere description. Mais pas plus que BOBRETZKY et PELSENEER, je n’ai pas pu verifier la ponte. L’attribution Pe D. au genre Fusus reste donc provisoire. Jeune Fusus après trois semaines Des pontes semblables, mais de di- de vie libre. X marque le bord à BR ee HR de la coquille au moment de mensions différentes, ont été décrites eclosion! pour plusieurs genres de Prosobran- ches. La description du développement, due à BoBRETSKY, cesse au moment ou débute la différenciation du tube digestif. C’est donc avant tout sur les phases ultérieures que s’est portée notre attention. Le matériel a été observé très largement sur le vivant. L’etude histologique se base sur les méthodes courantes. Quelques observa- tions préliminaires ont été publiées en 1932, mais l’etude appro- fondie n’a été entreprise qu’à la suite d’une revision générale de nos notions sur l’évolution des formes larvaires (GEIGY et PORTMANN 1941). 238 A. PORTMANN 1. TRAITS GENERAUX DE L’ONTOGENESE Les pontes nummuliformes de 8 à 9 mm. de diamètre sont pourvues d’une zone centrale dont la structure particulière permet la sortie des larves. L’ouverture de ce couvercle est provoquée par la digestion de la couche inférieure de cette zone, suivie d’une rupture le long des lignes préformées. La structure de ces pontes de Prosobranches a été décrite par Anker (1937). La vie intracapsulaire peut être divisée en trois périodes, marquées dans la formation du tube digestif. La première étape conduit à un embryon de symétrie bilatérale. La segmentation suit le mode bien connu jusqu’à la cinquième divi- sion des macromères. Par la quantité considérable de vitellus, l'embryon ressemble à celui de Fulgur. Avec la formation de la première coquille et le pied apparaissent deux groupes de cellules rénales du type que j’ai décrit en detail en 1930 (fig. 3). L’ectoblaste larvaire produit des cellules très grandes, plates et ciliees (fig. 5, 8 et 9). Leur cytoplasme est complètement rempli de petites vacuoles qui se colorent rapidement avec les colorants vitaux. Ces cellules jouent probablement un rôle important dans le métabolisme de la larve pendant la période prolongée que celle-ci passe dans la masse visqueuse de la capsule. Les plus grands de ces éléments se trouvent au sommet de la future vésicule céphalique, sur le pied et le long du bord de la coquille. Dès que le stomodeum s’est ouvert dans la cavité mésentérique, la petite larve commence à ingérer la masse protéique opaque et dense qui remplit la capsule (fig. 4). Cette alimentation transitoire ouvre la seconde période qui achève une forme larvaire riche en structures caduques. Une grande vésicule céphalique se forme. Le vélum est très développé. L’ontogénèse du système nerveux central est fortement retardée. La torsion s’effectue et la petite cavité palléale apparaît dès son début du coté dorsal, en position définitive. Le plancher de cette cavité acquiert tôt la structure d’un cœur larvaire bien connu chez les véligères des Prosobranches. Les réserves alimentaires s’accumulent dans un organe à cellules très réfringentes qui est le trait le plus saillant de ce stade. La larve la plus avancée que figure BoBRETZKY appartient au début de cette étape. En rapport avec la nutrition larvaire, le stomodeum METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 239 maintient longtemps sa structure transitoire et la formation de Parmature buccale si puissante de l’adulte est complètement ajournée. Le moment culminant de l’activité larvaire est représenté par la figure 4. Ie, 3. Trois stades du développement — à gauche: segmentation et embryon symé- trique de la première période — à droite: larve au début de la deuxième période. La masse des quatre macromères reste constante. La troisième période est celle de la métamorphose lente. Elle débute dans la capsule et se poursuit assez loin dans la vie libre. La coquille larvaire se continue par le premier tour de la spirale définitive et son bord forme, avant l’éclosion déjà, l’echancrure du siphon palléal et la structure typique de l’adulte. Dans la cavité palléale aggrandie, le ctenidium et la glande hypobranchiale apparaissent. Cependant, les cellules des reins larvaires restent en pleine fonction. Aussi longtemps que j'ai pu en suivre le dévelop- pement, les quatre macromères restent intacts et bien visibles à 240 A. PORTMANN travers la coquille transparente. L’ontogénèse du système nerveux s'accélère des que l’accumulation des substances de réserve est terminée. En même temps l’œsophage, libéré de sa première tâche larvaire, reprend sa différenciation arrêtée et forme enfin, au 4g LD FIG. 4. Larve à la fin de la seconde période. niveau et en avant du collier œsophagien, l’appareil buccal et la radula. Le contenu de la capsule est maintenant un liquide claire et les larves, qui auparavant se trouvaient réunies en un petit groupe de 8 à 20 au centre de la capsule, remplissent celle-ci complètement. Il m'est impossible de préciser la durée de la période de repro- duction. Toutefois, mes pêches permettent une approximation: Jai trouvé les premiers stades de segmentation dans la seconde METAMORPHOSE « ABRITEE ) DE FUSUS DAN moitié d’aoüt, à côté de larves déjà avancées. L’éclosion de ces dernières a commencé vers le milieu de septembre. Des stades intracapsulaires ont été vus jusqu'à mi-octobre, date ultime de mes observations. 2. ONTOGENESE DU TUBE DIGESTIF a) LE STOMODEUM. | L’invagination de cellules ciliées ectoblastiques forme rapide- ment un tube qui prend contact avec le mésentéron. Ces cellules presentent très töt, du còté de la cavité generale, des vacuoles qui s’agrandissent par la suite. Nous avons déjà remarqué l’arrét de différenciation de l’armature buccale. L’ebauche de ces structures adultes est limitée à un très petit groupe de cellules situées du côté ventral, à l’entrée du stomodeum. Ces cellules ne participent pas à la formation des vacuoles. Dès que la continuité des lumières est établie avec le mésen- téron, le stomodeum prend une part active à l’ingestion des réserves protéiques de la capsule. BoBRETSKY attribue ce processus à la seule activité des cils. Pourtant la viscosité de la masse intra- capsulaire est telle que les cils ne peuvent la transporter par leurs battements. Ce sont des mouvements d’ingurgitation qui assurent l’alimentation larvaire et la constitution de la réserve de l’albumen. Une partie dorsale du stomodeum (fig. 8, 9 A) produit un tissu transitoire qui aplatit le côté dorsal de l’entrée et permet une fermeture rythmique ainsi que la formation de bouchées qui sont transportées ensuite vers le mésenteron. Après la période d’inges- tion, l’appareil de fermeture disparaît et ses cellules reprennent l’aspect typique des autres éléments vacuolisés. C’est alors que commence la croissance de la poche radulaire et de la trompe de l'adulte. Vers la fin de la vie larvaire, le stomodeum s’allonge et les vacuoles remplissent complètement ces cellules, leur conférant une turgescence très prononcée. b) LES MACROMÈRES. Après la formation du cinquième quartette, les macromères cessent de se diviser. Cet arrêt a été signalé par BOBRETZKY, Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 16 242 A. PORTMANN mais l’auteur russe a cru voir la disparition des noyaux tandis que dans notre matériel ceux-ci se maintiennent et présentent des nucleoles très marqués jusque dans la seconde période (fig. 6). Le macromere D est de la taille des trois autres. Il se distingue cependant par une nuance très nette quand on colore sur le vivant par le bleu de cresyl brillant: D reste presque incolore tandis que les trois autres macromères montrent une teinte bleuätre (fig. 5). Rie: 5, Embryon du stade symétrique (vu du côté ventral) après coloration au bleu de crésyl brillant. Les grandes cellules de l’ectoblaste larvaire sont remplies de vacuoles bleues. Le nucléole du noyau D est orange dans les préparations fixées au liquide de Helly, ceux des cellules sœurs, par contre, prennent l’hémalun. Pendant la métamorphose, les nucléoles se dissolvent et une grande vacuole très claire prend leur place. Les noyaux pren- nent des formes irrégulières par la suite, mais sont demeurés jusqu’à la fin de mes observations. Les fixations à l’acide osmique prouvent la disparition de bonne heure des réserves grasses dans les macromères, tandis que la résorption des plaquettes vitellines ne débute que bien plus tard, vers la fin de la grande période larvaire (comparer les fig. 6 et 10). METAMORPHOSE « ABRITEE » DE FUSUS 243 C) LE MESENTERON DE L’INTESTIN. Les dernières divisions des macromeres établissent une premiere couche d’entoblastes qui forme une voûte en direction céphalique sur la base des macromeres. La lumière étroite du mésenteron se Fic. 6. Coupe parasagittale d’un embryon au stade symétrique. continue en une fente très mince qui s'ouvre dans l’ébauche intes- tinale, dérivée elle aussi des entoblastes. L’intestin est un petit cul-de-sac dirigé vers le bord de la coquille (fig. 6). Sa formation ultérieure ne présente rien de particulier: il s’allonge et se déplace en suivant les mouvements de la torsion du complexe palléo- viscéral. 244 A. PORTMANN | He: Coupe sagittale d’une larve au début de la seconde période correspondant à la larve la plus âgée de la fig. 3. METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 245 C’est dans la voûte mésentérique que s’effectuent les transfor- mations les plus impressionnantes. Elle fournit successivement le Rd albumen, Ta glande hépatique ét imestomac. Fig. 8. A — Coupe sagittale du stomodeum avec le bourrelet de fermeture. B — Cellules de la glande hépatique d’un stade un peu plus avance que celui de la figure 8 A. Une zone presque annulaire, adjacente aux macromeres, com- mence a produire, du cöte de la cavité du corps, une vacuole gran- dissant dans chaque cellule, transformant et accumulant ainsi la masse protéique qui distend fortement la lumière du mésenteron METAMORPHOSE «ABRITEE » DE FUSUS 247 (fig. 6). Nos figures rendent mieux qu’une description l’extension rapide de ces cellules et par la suite celle de l’organe que nous appelons le sac de l’albumen. Le nombre de cellules participant à cette structure larvaire semble rester constant. Je n’ai jamais pu trouver trace de divisions à partir du moment où ce sac est claire- ment visible. Chaque cellule ne forme qu’une seule vacuole géante et le cytoplasme est réduit à une paroi très mince. Jusqu’ä la fin de notre période d'étude, l’individualité des cellules de ce sac est intacte (fig. 11). Ce fait distingue l’organe larvaire de Fusus de ceux, analogues sous beaucoup de rapport, des embryons des Pulmonés (BLocH 1938). Le sac de l’albumen reste une structure épithéliale et conserve une lumiere qui s’ouvre dans la future cavité stomacale. Il remplit pendant la première période de la vie libre le sommet de la coquille. La glande hépatique naît aux dépens d’un groupe de cellules épithéliales qui forment la saillie mésentérique dirigée vers le pied. Très tôt ces cellules sont plurinucléées (fig. 7, 8B) et produisent une sécrétion dans la lumière mésentérique. Des granules, qui sont à la base de cette activité, sont visibles dans les préparations fixées à l’acide osmique. Leur transformation en vésicule sécrétrice et le deversement de ce liquide peuvent s’observer sur le vivant. Le contact avec le sac de l’albumen se fait par un ph de l’ébauche hepatique, dont les cellules gardent la structure jusqu’au niveau du premier élément du sac. Cette disposition montrée par les figures 10 et 11 reste stable et ce n’est qu’apres l’eclosion qu’une activité plus intense acheve la differenciation de la glande. L’estomac est differencie par la partie mésentérique voisinant le stomodeum et qui s’etend jusqu’à l’intestin. Le côté opposé au diver- ticule hépatique reste en contact avec les macromères. Une zone ciliée nettement délimitée se forme (fig. 11). L’extension de l’esto- mac sépare par la suite les macromeres de la lumière mésentérique qu'ils ont contribué à limiter auparavant. rer: Coupes transversales de la region du stomodeum. Le stade est un peu plus avance que celui de la figure 8A. A — Niveau de l’appareil de fermeture. B — En arrière de A; la vésicule cephalique avec ses cellules a vacuoles est contractée. Hic, 10. Larve à la fin de la deuxième période, avant la métamorphose. La coupe est à peu près sagittale pour la région mésentérique. METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 249 3. CONSIDERATIONS GENERALES Sı fragmentaire que soit cette contribution à la connaissance de l’ontogénèse des Prosobranches, les phénomènes observés dans les pontes de Fusus touchent plusieurs problèmes d’un intérêt plus général. Un de ces faits est la correspondance entre la sécrétion d’une substance de réserve par la mère et la formation d’un organe transitoire d'absorption et d’elaboration par la larve. Une telle corrélation rappelle celle qui existe entre la présence d’ceufs nourri- ciers abortifs et les structures coadaptées de l’intestin de la larve. Ce mode d’alimentation larvaire, parfois décrit sous le nom d’adel- phophagie, est connu chez plusieurs genres de Prosobranches. Le développement larvaire se trouve fortement transformé dans les deux cas: aussi bien par les œufs nourriciers que par la masse protéique de Fusus. La différenciation du stomodeum est retardée d’une façon frappante, en particulier la formation de armature buccale et de la radula. Pour se rendre compte du degré de cette hétérochronie, il faut comparer le développement des Pulmonés où, malgré un mode assez semblable de nutrition, la radula s’ebauche avant même que la poche stomodéale ait atteint le mésentéron. Un retard analogue mais moins prononcé caractérise la genèse de la glande hépatique et de l'estomac. Les données que Franc (1943) communique sur l’ontogénèse de Conus permettent de juger de l’arrêt de différenciation dans le cas que nous étudions: chez Conus, en l’absence d’un mode d’alimentation spécial, la glande hépatique se forme très directement et rapidement. Cependant, l’hétérochronie n’est pas le seul changement évolutif survenu dans le développement de Fusus. Nous assistons aussi à l’apparition de territoires à signification purement larvaire en pleine organisation définitive: celui d’un système de fermeture rythmique dans le stomodeum, celui bien plus étonnant du sac de l’albumen qui est le trait le plus saillant de la période larvaire. Chez Buccinum c’est l’intestin qui forme une large vésicule pure- ment larvaire, lieu de la digestion des plaquettes vitellines libérées par la fragmentation des œufs nourriciers. La liste de ces structures transitoires s’allongera certainement par la suite. Ajoutons à ces dio — ee nn ille; . l est retracte dans sa coqu 11 anima ttale pour la tête et le stomodeum. ’ Fic ll t sagi a metamorphose lativemen st re anti ion e pend ect rve la 8 La METAMORPHOSE « ABRITÉE ) DE FUSUS 251 organes d'alimentation larvaire le cœur et les cellules rénales tran- sitoires qui tiennent pendant longtemps le rôle des organes définitifs, arrêtés eux aussi pendant la période intracapsulaire. Rappelons les cellules caduques de l’ectoblaste larvaire que nous ne connaissons pas encore dans leurs fonctions, ainsi que le vélum qui est loin d’être la structure réduite qu’on a supposée, sous l’empire de l’idée que l’ontogénèse à l’abri d’une capsule devait forcément être un dévelop- pement condensé sinon direct. Franc a montré les dimensions considérables du velum chez Pisania, nos observations chez Buccinum sont correspondantes. La vie intracapsulaire, loin de réduire les traits de la méta- morphose, amène au contraire une forme larvaire très prononcée, bien plus riche en structures transitoires que celle de la vie néritique ou pélagique. La longue période intracapsulaire est une «metamor- phose abritée» trop peu connue jusqu’à présent. On a bien remarqué la variété de la forme des pontes mais on a négligé la vie qu’elles cachent. Nous savons maintenant qu’un être en pleine transformation intérieure sort de la capsule de Fusus. L'évolution des Prosobranches, outre la diversité de modes de la vie adulte et des structures correspondantes, a produit une variation non moins riche dans les voies du développement. Et cette richesse de productions ontogénétiques est particulièrement grande dans des groupes où une certaine monotonie dans le mode de reproduction laisse croire à l’uniformité: des pontes assez ressemblantes peuvent abriter des modes de développement d’une divergence inattendue. Les différences qui séparent la nutrition larvaire d’un Fusus de celle de Buccinum et ces deux dernières de celle de la larve de Murex me paraissent plus profondes que celles qui distinguent les formes adultes. BIBLIOGRAPHIE ANKEL, W. E. 1937. Der feinere Bau des Kokons der Purpurschnecke Nucella lapillus (L.) und seine Bedeutung für das Laichleben. Verh. Dt. Zool. Ges. 77-86. BLocH, S. 1938. Beitrag zur Kenntnis der Ontogenese von Süsswasser- pulmonaten mit besonderer Berücksichtigung der Mittel- darmdrüse. Revue suisse de Zool. T. 49. BosreTtzKy, N. W. 1877. Studien über die embryonale Entwicklung der Gastropoden. Arch. f. Mikr. Anat. XII. 252 A. PORTMANN Franc, A. 1943. Etudes sur le développement de quelques Prosobranches méditerranéens. Thèses Faculté des Sciences, Alger. GEIGY, R. und A. Portmann. 1941. Versuch einer morphologischen Ordnung der tierischen Entwicklungsgänge. « Die Natur- wissenschaften », 29. Jahrg., H. 49. Berlin. PORTMANN, A. 1925. 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(Department of Biology Amherst College. Amherst, Massachusetts). A mon maitre, Monsieur le Professeur Emile Guyenot, qui a guide mes premiers pas en mor- phologie expérimentale et dont l’influence n’a jamais cessé de dominer ma vie scientifique, ce modeste travail est dédié en témoignage de gratitude et d affection respectueuse. INTRODUCTION Experimental and histological investigations, at least as far as amphibia are concerned, have shown that normal regeneration is the result of correlative interactions between two spatially and morphologically independent factors. There are first the local factors to be found within the general area affected by amputation and it is their nature which determines whether regeneration may or may not occur. Second, within the body of the regenerating anımal reside the physiological or general systemic factors through the combined activities of which the regenerative potencies of the locally affected organ may express themselves or may fail to do so. These two agents of regeneration, the first providing the building materials of the blastema the other its histogenetic and morpho- genetic organization and also the physiological integration of the regenerate within the organism, may be compared with the internal and the external factors in embryonic development. The local factors, closely related to the cellular properties pre- vailing within the amputational area of a limb, can be shown to be independent of the otherwise demonstrable capacıty for regenera- tion of the organism from which the amputated limb originates or to which it is being transplanted (GuYÉNOT, 1927; NAVILLE, 1927). They also are responsible for the fact that a particular organ of a 1 Supported by grant C-2236 from the National Institutes of Health. 254 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN given animal may regenerate while this property is denied to the corresponding organ of another animal or to another organ of the same animal. It is not yet fully established whether normal regeneration and normative non-regeneration within the various groups of animals is the result of congenital local properties or whether these supposedly predetermined properties are amenable to change by experimentation. It is one of the purposes of the present series of investigations to clarify this latter point and to determine whether a change within organismal properties may influence or modify the regenerative properties of a limb. The external factors which, in the developing embryo, influence and modify the prospective potencies of various areas are, in regeneration, those factors which may influence, modify, accelerate or even suppress the normal course of regeneration. Among the external agents of regeneration one distinguishes the physical and chemical factors which provide propitious, indifferent, or detri- mental media in which regeneration occurs. These are just as important for regeneration as they are for embryonic development, but at this time it is not intended to discuss their role in regenera- tion. It ıs also not planned to consider specifically those external factors of development which determine the morphogenesis of the blastema. It is well known that the blastema is induced to become a fore limb if it derives from a fore limb, a tail if it derives from a tail; there is furthermore evidence to suggest that the morpho- genetic induction of blastemata by their supporting stumps is just as clearly an example of dependent differentiation as is the diffe- rentiation of a lens in relation to the eye cup. Without entering into much detail, it will suffice to state that for several reasons the notion of morphogenetic fields (Weiss, 1939) has replaced, in regeneration, the organiser concept used for the embryo. Recent discoveries made by GUYENOT, DINICHERT-FAVARGER, GALLAND, 1948 and by Kıorrsıs, 1953 have conferred upon the notion of “territoires de régénération ” (GuyENOT, 1927) a physical reality which was not implied in the more general views on morphogenetic fields expressed by other authors. It is certainly premature to consider in this paper the all impor- tant but incompletely known agents which are instrumental in the elaboration of materials for cellular syntheses, histogenesis and ACTH AND REGENERATION 255 general induction, the fundamental problem of regeneration. Thus among the external factors there remain only two agents of integration, namely, the nervous and endocrine systems, the latter being the main object of the present research activities at this laboratory. There is cumulative evidence to show that local conditions prevailing at the amputation surface are influenced by experimen- tally induced changes within the hormonal balance of the regenerat- ing anımal. The time is not ripe for a general discussion of the action of hormones upon regeneration, but some considerations dealing wıth already published data on the influence of the pituitary upon regeneration in newts are in order. Indeed, recent researches have revealed that the pituitary plays an important role in regenera- tion, a fact which was abundantly proved by removal of this gland (SCHOTTÉ, 1926; RicHarpson, 1940, 1945; Hatt & ScHoTTE, 1951) and by replacement therapy (Anams, 1941; RICHARDSON opera cit.). In a histological study devoted to the investigation of the events following amputation in hypophysectomized newts (HALL & SCHOTTE, op. cu.) we were able to show that in proved absence of the pituitary precocious and permanent cicatrization of the amputation surface takes place, provided amputations and hypo- physectomies are performed concomitantly. While in all these experiments removal of the pituitary was invariably shown to interfere with the open wound condition —a prerequisite of normal blastema formation— the method used was inadequate to shed any light upon the problem as to why deficient hormonal supply should influence the amputation area in such a way as to lead to early cicatrization of the wound. A first insight into the possible mechanism of pituitary action upon regeneration was gained when hypophysectomies were performed after, not before, the onset of the successive phases of the regenerative process. By delaying the hypophysectomies in respect to amputations from there to thirty-seven days, it became possible to show (ScHoTTE & Hatt, 1952) that, contrary to legiti- mate expectations, the pituitary is not instrumental in growth, not in histogenetic and in morphogenetic differentiation, nor even in blastema formation. Since this gland’s presence is indispensable solely for the initiation of the wound-healing phase, the restrictive „256 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN effectiveness of the pituitary in regeneration became the inevitable conclusion from all these experiments. The limitation of pituitary action to the wound-healing phase alone deserves special consideration and has led us to examine these findings in the light of new developments from mammalian endocrinology. SELYE’S “stress reaction ” theory (1947, 1950) and other papers of this author as well as recent developments concerned with the pituitary-adrenal synergism instrumental in wound-healing processes in mammals have suggested a correlation between these new discoveries and between our findings. (See recent reviews on the subject of the influence of ACTH and of cortical hormones upon wound healing in mammals by Ragan, 1952 and CAMERON, 1953, and also the papers of CREDITOR, BEVANS, Munpy & Ragan, 1950; Racan, Howes, PLATZ, MAYER & BLUNT, 1949; and SPRAGUE, Power & Mason, 1950). Assuming that SELYE’s theory is applicable to amphibia, we hypothesized that in normal regeneration the amputational stress determines a series of hormonal releases which brings about retardation of cicatrization, thereby initiating the conditions which are thought to be essential for blastema formation. It was the newly discovered role of the pituitary as an agent of the wound-healing phase in regeneration which permitted us to state in 1952 “that it is the ACTH fraction of the pituitary and its co-partner from the adrenals, cortisone, which might be of prime importance as an essential, perhaps even efficient agent regulating the earliest phases of regeneration in urodele amphibia ” (ScHOTTÉ & HALL, op. cit., p. 553). While it is by no means proved that other hormones of the pituitary might not be equally (or perhaps to a somewhat lesser degree) as effective in substituting for the totality of the extirpated gland, it was decided to accept the above proposed idea of a pituitary-adrenal synergism in regeneration as a heuristic basis for further research. Experiments performed during the last two years in collabora- tion with an enthusiastic group of students and which consisted in substituting the missing pituitary with either ACTH or with various cortical extracts have yielded results which confirm the above hypothesis on the pituitary-adrenal synergism in regeneration (ScHorTÉ, 1953). In this paper only the experiments dealing with the influence of ACTH upon regeneration of limbs in hypo- physectimized newts are reported. ACTH AND REGENERATION 257 MATERIALS AND METHODS All the experiments were performed on adult newts (Triturus viridescens). In a first series of experiments the effects of ACTH administration upon the regeneration of limbs in normal newts with intact pituitaries were studied (65 control cases). In a second series of 57 cases the limbs of hypophysectomized animals were amputated simultaneously with the first administration of ACTH {generally a few days after the hypophysectomy to allow the animal to recuperate from the trauma inflicted). Finally, in a last series of 28 cases of hypophysectomized newts the administra- tion of the ACTH injections was delayed by a certain number of days after the amputation. All the animals were kept for the duration of the experiment under constant temperature conditions (at 20° C. + 10). ACTHAR was supplied by the Armour Laboratories! as a dry powder which may be kept indefinitely in this form at room tempe- rature, but once dissolved it must be kept refrigerated and the solution maintains its potency for only five to seven days. Two hormonal preparations, a sterile and an unsterile, were used. The sterile ACTHAR came in vials containing 40 milligrams, standard LA-1-A; this powder was dissolved in 4 cc. sterile physiological solution, and each newt received daily 0.05 cc. of the solution, an equivalent of 0.5 I.U. of ACTH. The unsterile solution of ACTH, supplied in strengths of 1.75 I.U. was diluted proportionately so that each animal received the equivalent of 0.5 I.U. daily injections. Neither in their general response toward the two substances used nor in the effects which they produced upon regeneration were there any differences observed. After fifteen days the injections were generally discontinued because previous experiments had proved (SCHOTTÉ & Hatt, 1952) that once a blastema is established the pituitary (and it was assumed also a substitute of it) could exert no further action one way or another. The ACTHAR was administered to the newts with 27 gauge needles subcutaneously or intramuscularly using a 0.5 ec. Yale Tuberculin syringe, graded to the 100th of a cc. 1 We wish to express our sincere thanks to the scientific directors of the Armour Laboratories for kindly providing us with quantities of ACTH. Rev. Suisse DE Zoor., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 17 258 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN The physiological effects of daily ACTH injections became at once noticeable in hypophysectomized newts because of the conspicuous expansion of the chromatophores bringing about a nearly black skin color. The well known deleterious effects of hypophysectomies on the skin, expressed in irregularities of epi- dermal desquamation and disfunction of the mucous glands were nullified after two or three days of injections. The skin became smooth and slippery again and the injection sites showed very little tendency to inflammatory reaction. The general health of hypophysectomized newts was excellent, the animals ate very well and remained lively for the duration of the experiments. Contrary to that which is reported ın another place on the disastrous effects of injections of adreno-cortical hormones in hypophysectomized newts (SCHOTTE & BIERMAN, in the process of publication), it is clear that ACTH in dosages administered is clearly beneficial to newts deprived of their pituitaries. General procedure followed. The effects of ACTH upon rege- neration in normal and in hypophysectomized newts may be ascertained by macroscopical observations only for the later stages, at twenty-five days or older amputation ages. Since, however, the effectiveness of the pituitary is limited to the first few days of regeneration, it became essential to determine whether the supposed substitute for this gland, ACTH, would confirm this restrictive action of the pituitary. Emphasis was, therefore, laid on the study of the early stages of regeneration in order to determine whether after administration of ACTH a particular phase of regeneration had been retarded, modified, suppressed or had become altogether normal. The histological features of normal regeneration characteristic for each amputation age?! are predictable within the limits of a few days (see recent description of these stages for adult newts ! The phrase “amputation age” arose in the course of regeneration experiments because it was a short, efficient term which conveyed without ambiguity the treatment to which the animal in question had been subjected. In addition, there is no commitment as to the status of regeneration, since amputated limbs of two different animals under different treatment for the same length of time often show in one case perfect regeneration, while in the other regeneration is delayed or altogether blocked. The adoption of this term in these papers in place of conventional but more cumbersome phrases is considered justified inasmuch as we felt that rather than confusing the reader, a new, useful and concise terminology had been introduced. ACTH AND REGENERATION 259 kept at 20° C. in SCHOTTÉ & Hatt, op. cit.). There are, therefore, reasonably valid criteria for every regeneration age considered for determining the effects of ACTH treatments upon the regeneration in hypophysectomized newts if the histological features of their limbs are compared (a) with the aspect in limbs from normal untreated newts serving as standard sample, and (6) with limbs from control animals with intact pituitary, having received identical or near identical amounts-of ACTH. The limbs from hypophy- sectomized and from control newts were fixed a variable number of days after amputation, but the fixation dates were so arranged as to coincide with those amputation ages which, in controls, correspond to the wound-healing phase, the phase of dedifferentia- tion, the phase of blastema formation and finally the phases of growth and differentiation. The limbs and also the heads of the newts were fixed in Bouin’s fixative, decalcified in Jenkins’ decal- cifier and stained routinely with Harris’ hematoxylin and Orange G. EXPERIMENTAL In a research intended to test the action of a substitute for the supposedly removed pituitary, it was important to ascertain whether this organ was actually absent. For this reason we have made histological sections of 56 heads among the 85 animals studied (with 85 limbs) and it was found that in 48 cases no traces of the pituitary were found within the cranial cavity of the operated animals; in 8 cases, however, some pituitary remnants were dis- covered, often only in the form of little islets composed of a few cells. In the data of tables 1 and 2 one would expect to find a correlation between the operational success of the hypophysecto- mies and the regeneration of limbs after replacement therapy with ACTH. The data show, however, that there is no correlation between the presence of pituitary remnants and regeneration, since there are several cases in which small islets of pituitary were found within the cranial cavity, yet regeneration failed to appear. Conversely, there are many cases which showed regeneration in proved absence of the pituitary. In table 1 all the experiments dealing with the effects of ACTH injections in normal and in hypophysectomized animals are sum- 260 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN marized. Since the several groups received varıable amounts of ACTH, it is at once plain that there is no correlation between the amounts of ACTH received and regeneration. There were anımals which had received as little as six injections (amounting to 3 I.U. of ACTH) and which showed regeneration; there were other anımals which had received the double amount and in which TABLE 1. Correlations between numbers of injections of ACTH, total amounts of the substance administered, amputation ages of the limbs at the time of fixation and histological findings concerning the status of regeneration in normal and in hypophysectomized newts. (Cases with asterisk indicate inconclusive results concerning regeneration. The operational success of the hypophysectomies is indicated in the following way: cases with pituitary absent marked —, pituitary present +, not veri- fied °.) I. Regeneration in Limbs of Controls with Pituitary Intact. Status of Regeneration on Total Amputation Sections NO: > nos; of a ni simbs Injections (6) fixation (in I. U.’s) (Days) Present CO, 10 5 (max.) Me 4- 8 = 6 and 4* 19 6-10 3-5 9-12 12 and 18 8-12 4-6 16-20 16 2* 18 Ay 7,510 20-50 15 3* Total 65 43 8 14* II. Regeneration in Limbs of Hypophysectomized Newis. Status of Regeneration on Sections at 4 to 50 days Amputation Age Total Amputa- | and Findings concerning pituitary No, of No, of amounts | tion age operations Limbs injections | of ACTH |at fixation (in I.U.’s) (Days) È Regeneration Regeneration uncertain * 7 DE 13,5 | _ 7* 18 10-14 en 9-18 7.:(5-, 44,19), Branson 19 154 7,9 + 15-20 14 ( 9-, 2+, 30) = DE 13 20+ 10+ 21-50 | 10 ( 6-,1+, 30) | — 9h Total 57 31 (20-, 4+, 7°) | 8 18* ACTH AND REGENERATION 261 regeneration failed to appear. Presence or absence of regeneration, the tabulation shows, depends more upon the time of fixation and on other factors dealing with critical regeneration phases than on absolute amounts of ACTH administered. It is important to state that all the cases which are discussed in detail in this report concern limbs from anımals in which the operational success of the hypophysectomies was thoroughly verified by histological examination of the brain cavity. I. Effects of ACTH on amputated limbs of normal and of hypophy- sectomized newts during the first week of regeneration. The wound-healing phase follows amputation without delay and in limbs of untreated normal newts these complex processes are completed, at 20° C., within seven days independently of the final fate of regeneration. On histological sections there are even <. 8 at ERO È I Ni Rire ze Photomicrograph of limb of Case CA-4, from a normal control newt which received five injections of ACTH and was fixed five days after amputation. Note clear edge of wound epithelium of approximately five layers of squamous cells, the unchanged aspect of the cut bone, complete absence of any granulation tissue and the radial nerve butting against the epidermis. (x 2624.) 262 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN at this early regeneration age recognizable features relative to the nature of the epidermal covering and to the behavior of sub-dermal tissues which are somewhat indicative of the future fate of rege- neration. If there is only delay in regeneration, the epidermis across the raw tissues of the amputation surface will grow in thickness, but will not be lined with a basal membrane and there Pre. 2: Photomicrograph of Case CB-5, a left fore limb from an hypophysectomised and ACTH treated newt after only four days of regeneration. Note consider- ably more advanced aspect of wound epithelium than in fig. 1 (over twelve strata of cells), beginning dedifferentiation among cellular debris between radius and ulna and fuzzy aspect of distal portions of cut bones indicating possible breaking down of bone tissue. (x 2627.) will be no or only a few subdermal cells beneath that surface, no matter how advanced the amputation age ofthe limb. If, however, there is to be a complete arrest of regeneration, the epidermis will rapidly acquire a basal membrane, which once established becomes invariably lined with connective tissue cells—a condition clearly detrimental to further regeneration. A representative case from each series, Case CA 4, a limb from an ACTH injected control and Case CB 5, for the similarly treated limb of a hypophysectomized newt, is illustrated on figures 1 and 2. (Consult the explanation of these figures for experimental data.) A comparison of the figures of these two limbs indicates that while ACTH AND REGENERATION 263 neither limb, as may be expected, only five days after amputation, exhibits any visible regeneration, it is clear that the control limb is less advanced than is the limb from its hypophysectomized equivalent. Particularly in respect to the aspects of the wound epithelia and to the early beginnings of dedifferentiation, there is suggestive evidence, but not yet any certitude, that ACTH has affected the limbs of controls more noticeably than the limbs of pituitary deficient animals. Comparison with standard limbs from normal untreated controls of the same amputation age show that they are in a status of pre- regeneration which resemble more that represented by the limb of the ACTH treated and hypophysectomized case (fig. 2) than that which illustrates the effect of ACTH upon a normal newt (fig. 1). In other words, the limbs of normal but ACTH injected newts are the least advanced ın regeneration. These general observations are based on histological studies of seven limbs of hypophysectomized newts and of ten limbs from ACTH treated controls. II. Effects of ACTH upon amputated limbs in normal and in hypophysectomized newts during the second week after amputation. Normalcy in the process of dedifferentiation which takes place within the second week of regeneration is judged by the end product, namely, presence and number of blastematous cells; delays are recognized by absence of blastema cells when controls kept at the same temperature show appreciable numbers of these; inhibitory effects of ACTH upon regeneration are diagnosed positively when within the first two weeks after amputation cartilage-bone, muscle and connective tissue elements show either no detectable signs of dedifferentiation or only weak beginnings of it. Nineteen limbs from control animals and 18 limbs from hypo- physectomized newts, both groups of animals having received identical daily dosages of ACTH, were fixed between 9 and 12 days after amputation. On histological examination the control series and the limbs from pituitary deprived newts show, each series within itself, remarkably uniform results. The histological features of two representative, but by no means isolated, cases—one from n an injected normal animal, Case PB 6 (fig. 3) and one from an 264 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN hypophysectomized newt, Case CC 14 (fig. 4) are most instructive. The comparison of these and of similar cases shows that, while there is unmistakable evidence of dedifferentiation in the limbs of hypophysectomized anımals, dedifferentiation is not yet noticeable in the unoperated control animals treated with ACTH. However, the absence of dedifferentiated cellular elements beneath the RES Photomicrograph of Case PB-6, a left limb amputated through the fore arm from a normal, ACTH injected newt fixed 12 days after amputation and after ten injections of a total of 5 I. U. of ACTH. Comparison between the “ old ” epidermis in which there is only one layer of keratinised des- quamating epithelium and the new, regenerated epidermis over the ulna shows that the latter is much thicker than in the normal skin and that it exhibits two or three layers of keratinised epithelium, selectively staining with Orange G. In addition, there is no space between severed bone and the epidermis, the few connective tissue elements found at the top being adult cells. There is altogether no sign of dedifferentiation within the entire amputation area. (x 2627.) wound epithelium of the control cases does not indicate suppression of regeneration, for there is no evidence of dermal invasion and the general aspect of the amputation surface is one of delayed, not blocked, dedifferentiation. Comparison of the ACTH treated hypophysectomized cases with untreated controls indicates that at comparable amputation ages a normal limb shows a somewhat larger number of blastematous cells than is visible in figure 4, for ACTH AND REGENERATION 265 example. There are obviously individual differences between the cases, but the general impression gained from the study of both the ACTH injected controls and the hypophysectomized cases is one of “ freezing ” of development in the controls and of only slightly delayed initiation of regenerative processes in the limbs of hypophysectomized animals. Bre. Photomicrograph of Case CC-14, a right limb of an hypophysectomised newt having been administered 5 I. U. of ACTH and fixed 12 days after amputa- tion. Note that the desquamating keratinised layers of the “ old ” epi- dermis continue without change and without additive layers over the amputation surface; there are many more epithelial layers over the amputa- tion surface than in the control case represented in fig. 3. The ulna, while not yet eroded by dedifferentiation, shows at its distal tip and within its periosteum numerous giant cells. There are additional giant cells visible on the left of the ulna which lie close to the periosteum of the radius (not visible on this figure). The cut surface of the bone is not directly adjacent to the epidermis, but is separated from the latter by half a dozen layers of cells, the nuclei of which present the swollen aspect of nuclei characteristic of blastematous cells. (x 2627.) III. Influence of ACTH injections upon limbs of normal and of hypophysectomized newts during the third week of regeneration. Criteria for presence of a blastema which normally occurs at the onset of the third week of regeneration are not difficult to establish, 266 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN since the accumulation of a mass of blastematous cells in the form of a conical elevation is most typical. In cases, however, where there is interference with regeneration, two types of non-regenera- tion may occur: there may be a simple blocking of early regeneration or there may be permanent inhibition of regeneration. If con- ditions have determined a temporary arrest of regeneration only, then such a limb will acquire an aspect similar to that which Bıe«5: Photomicrograph of Case PA-2, a left limb from a normal newt having received a total of 7,5 I. U. of ACTH, and fixed after fifteen days of regeneration. Note dermis-free wound epithelium and the edges of radius-ulna in full dedifferentiation; numerous giant cells are visible in this and in adjacent sections; there are also appreciable numbers of blastematous cells in the accumulation stage. (x 2627.) has been represented in figure 3—no matter what its amputation age. If, however, there is inability to regenerate such as might be caused by absence of nerves or by hypophysectomy previous to amputation, then there is not only absence of a blastema, but also the formation of a crescent-like cap of connective tissue cells which clearly indicates final arrest of regeneration. (See recent discussion of the dermal cap occurrence in non-regenerating limbs in SCHOTTE & HALL, op. cit.). Eighteen limbs from normal but ACTH injected animals and 19 limbs from identically treated hypophysectomized newts, all ACTH AND REGENERATION 267 fixed after at least 15 and not more than 20 days of amputation age, constitute the material of this series. The inhibitory effect of ACTH upon regeneration in normal newts, merely indicated in the two previous series, now becomes general and pronounced. The differences in regeneration within the two treated series will become evident by the comparison of the ee, nti re 6: Photomicrograph of left limb of Case CC-121, from a hypophysectomised, ACTH injected newt after fifteen days of regeneration. A typical young blastema is unmistakable. Note also the vacuolated cells within the core of the long shaft of the radius. (x 2627.) section from the most advanced case of regeneration among the 18 injected controls (Case Pa 2, figure 5) with the most advanced case of regeneration among the 19 hypophysectomized newts (Case CC 121, figure 6). Both these cases had been administered identical amounts of 7.5 I.U. of ACTH, and they were both fixed 15 days after amputation. The presence of a distinet blastema formed in absence of the pituitary is unmistakable in figure 6, while figure 5 shows only bare beginning of dedifferentiative acti- vities within the limb of the control animal with intact pituitary. 268 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN There is no doubt from this and from similar cases fixed at the time when a blastema may be expected in untreated normal controls, that the limbs from injected controls are lagging behind the hypophysectomized cases by a full stage, while the limbs from injected hypophysectomized newts are retarded in respect to untreated controls by not more than 2 or 3 days. IV. Effects of prolonged ACTH treatment. In normal regeneration the phase of differentiation, growth and morphogenesis begins when at 20° C. the blastema is well established around the 20th day and continues throughout the 4th week of regeneration during which time the “ visible ” organoge- nesis is evidenced particularly by presence of procartilaginous ae ag tise > # og CPE + Fi er,’ L Er Fc 7 Photomicrograph of right limb of Case CC-130, from a hypophysectomised newt after 21 days of ACTH treatment and regeneration. Note the unmistakable but relatively small blastema representing a lag of about five to six days in comparison to a normal, uninjected control. (x 2644.) ACTH AND REGENERATION 269 prongs, precursors of skeletal formations. While the progressive steps of the advanced phases of regeneration are difficult to evaluate in terms of standard criteria, this is not important in this research because it has been shown for nearly every physiological factor influencing regeneration, particularly nerves and endocrines, that once the beginning phases of regeneration have run their course, a progressive emancipation of later phases of regeneration in respect to these factors takes place. ner. Photomicrograph of Case CC-3, a right limb from a normal, ACTH treated newt after 21 days of regeneration and injections. Note advanced blastema with beginning formation of a skeletal core in front of the cut bone, the only case among 65 control injected limbs having shown under prolonged ACTH treatment, no inhibition of regeneration whatsoever. (x 2627.) Observations on the effects of ACTH upon regeneration tested on these later stages are based on 18 control limbs and on 13 limbs from hypophysectomized animals, ACTH injected and fixed after 20 days or more of regeneration. The results present a greater variation in responses than was encountered in the previous series. 270 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN Among the controls particularly there were three cases in which, even at the advanced amputation age of 25 days, regeneration in form of an obvious increment in new tissue was for all intents and purposes absent, in spite of the presence of blastematous cells. Except for a single control case, regeneration in limbs of hypo- physectomized newts was regularly more advanced than in the N LS è è ER LS —* à + à ee x » + e N ; #7 SS nn è Os f ‘ate 34 Fic. 9. Photomicrograph of left limb of Case CC-3 after 32 days of ACTH treatment and regeneration. Note the relatively small blastema with central pro- cartilaginous prong, but without any carpal, metacarpal or phalangeal differentiation. controls. Among the 13 cases within the hypophysectomized series, the least advanced regenerate fixed 21 days after amputation is represented by Case 130 (fig. 7). The most advanced control case CC 3 of the same regeneration age and represented in figure 8 had received an identical number of ACTH injections. The advanced status of regeneration of this case is truly exceptional since it corresponds to what might be expected from an untreated normal control limb regenerating under the most favorable conditions. ACTH AND REGENERATION DITA: Mio 3 % 3 11, Wy 4,4 GE ites O 4 $ x & 8 sE as > x = ri +. È di PR SR \ a Oe e. Sr de * «all x È # Riesco: Photomicrograph of Case CB-18, a left limb of an hypophysectomised newt having received daily injections of ACTH and having regenerated for 32 days. The section shows advanced morphogenesis with digital diffe- rentiations arising from a general mass of carpal and metacarpal procar- tilage. Advanced morphogenesis is further indicated by well differentiated distal capillaries and more proximally by larger blood vessels. Beginning differentiation of dermal formations at the distal end of the regenerate is also indicated. DIR SCHOTTE AND CHAMBERLAIN All the other limbs of hypophysectomized ACTH treated newts were far ahead in their regeneration in regard to the injected controls as is evidenced by the two oldest cases which were both permitted to regenerate for 32 days and which both had received, in 25 injec- tions, a total of 12.5 I.U. of ACTH. In figure 9 is represented, after 32 days of regeneration, the left limb of the same case CC 3, the right limb of which was illustrated in figure 8 at 21 days of amputation age. It can be seen from the status of regeneration of this left limb that it has barely advanced over its partner during an additional 11 days during which it had received another 5.5 I.U. of ACTH. The figure 10 illustrating the status of regeneration in the limb of a hypophysectomized newt (Case CB 18) shows a very large and normal regenerate exhibiting the requisite features of advanced histogenetic and morphogenetic differentiation, including even the regeneration of a blood vascular system. The comparison of these two sections of the same amputation age and of other comparable sets as well shows that there is no doubt that under ACTH treatment the limb of a hypophysectomized newt regenerates far better than the limb of a control animal with its pituitary intact. The more advanced status of regeneration of the hypophy- sectomized cases as opposed to the treated controls manifests itself in earlier appearance of the blastemata, in earlier differentia- tion and in better growth and morphogenesis. V. Regeneration of limbs amputated after hypophysectomy and prior to ACTH administration. The purpose of this particular experiment was to test the assumption of whether the administration of ACTH to animals regenerating for some time in absence of their pituitaries may overcome the effects of early cicatrization which, if prolonged, invariably leads to complete arrest of regeneration in hypophy- sectomized newts. A computation of the results obtained from 28 cases is presented in Table 2. Results show that when limbs were allowed to “ rege- nerate ” in absence of the pituitary for less than a week before the onset of ACTH injections, recuperation of regeneration took place in all but one case. When, however, the wound-healing processes in absence of the pituitary had progressed for over a week (9 to ACTH AND REGENERATION 273 TABELR D. Results of observations in 28 limbs from hypophysectomized newts having been amputated a certain number of days prior to administration of ACTH. (The numbers in parentheses indicate the results of histolo- gical verification of the operational success of hypophysectomies : pituitary absent —, pituitary present +, not verified °.) Status of Regeneration at 21 to Amputa- Total 37 Days Amputation Age and tion Prior Amounts Findings Concerning Pituitary No. of to ACTH No. of of ACTH Operations Limbs Adminis- | Injections | Adminis- tration tered (in Reg No.of Days I. U.’s) Reg. Present ADEN 10 1- 6 15-20 = 10 9 ( 6-,2+, 1°) 1- 18 9-12 over 20 | over 10 | 12 (10-,1+,?°) 6— Total 28 Di (16 84,28 j= 12 days), then even the administration of 25 injections failed in about a third of the cases to re-establish the conditions of a “ fresh ” amputation surface leading to regeneration. In twelve other cases, however, regeneration took place after a considerable delay. The belated recuperation of the capacity for regeneration or its absence is apparently not attributable to the presence or absence of small pituitary fragments as the histological examination of the heads of operated animals has shown. Non-regeneration or great delays in the recuperation of regenerative processes are, however, clearly correlated with the number of days an amputated limb was permitted to heal its wound surface before the administration of ACTH. Regeneration of the ACTH treated cases (controls and hypophy- sectomized newts) after cessation of the injections proceeds normally. It has already been mentioned previously that the injections, while inhibiting the appearance of early regeneration phases, do not do so permanently: there is no formation of a dermal block, and there is therefore no further interference in blastema formation after cessation of the injections. The injections of ACTH block the progress of regeneration by slowing down the rate of regeneration, but they do not seem to interfere with the mechanism of the process, Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 18 274 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN as may be observed for ACTH treated hypophysectomized newts. This is not surprising, since we have already shown in previous papers that after the initiation of dedifferentiative processes hypo- physectomy does not interfere substantially with regeneration. Pre ER Photograph of Case CC-113 taken 43 days after hypophysectomy and beginn- ing of ACTH administration. This hypophysectomized newt showed prominent blastemata on both limbs at the time when ACTH injections were discontinued (23 days previous to the taking of the photograph). The right limb amputated after cessation of ACTH injection shows a typical non-regenerating stump. The left limb shows typical normal regeneration of four digits. Proof that administration of ACT Haims presses the effects of hypophysectomy only temporarily. A special case in which the limbs of an ACTH AND REGENERATION 219 hypophysectomized animal regenerate after the administration of ACTH, then lose the capacity for regeneration after withdrawal of the drug, followed by fresh amputation, is illustrated in figure 11. (See experimental data of Case CC 113 under explanation of the figure.) This newt received the routine ACTH injections for 18 days, and the injections were discontinued when the two fore limbs showed prominent blastemata. The left limb remained unamputated while the right limb with its 22 day day blastema was fixed and examined histologically. The sections show a well deve- loped blastema with beginning of procartilaginous differentiation. In absence of any further ACTH injection the undisturbed left limb continued to regenerate, and at the total amputation age of 43 days, when the photograph was taken, it showed differentiation of a four digited hand. The right limb, amputated four days after cessation of the ACTH injections, however, failed to regenerate, and 20 days after the second amputation the stump was not only covered with “ adult ” skin, but there was also a prominent chromatophore, distinguishable on the figure, occupying the center of the healed over surface, a positive proof of complete dermal cicatrization. After the termination of the experiment the head of thıs case was sectioned, and no trace of pituitary was found within the whole cranial cavity. The explanation of this case is simple: the histologically verified completeness of pituitary removal makes it certain that both these limbs would not have regenerated, since they were amputated, one simultaneously, the other shortly after the hypo- physectomy. Following the administration of ACTH the capacity for regeneration is re-established and leads to the formation of an histologically normal blastema. After cessation of the treatment the left limb continues to regenerate in absence of the pituitary and of ACTH--a result which is not surprising, since we were able to show in previous researches that growth and differentiation may proceed in absence of the pituitary. However, the freshly re- amputated right limb is now exposed to a condition which ıs similar to that which determines non-regeneration: the pituitary was shown to be missing, and, apparently, the effects of ACTH injections have subsided. Consequently, the newly amputated limb exhibits the well-known aspect of complete cicatrization of a non-regenerating limb. 276 SCHOTTE AND CHAMBERLAIN RECAPITULATION AND CONCLUSION If we consider first the effects of ACTH on hypophysectomized animals, the compilation of all the cases from the two tables shows that regeneration after ACTH administration had occurred in 34 cases in which the completeness of pituitary removal was histologically ascertained. In view of this dramatic fact it seems superfluous to engage in lengthy discussion concerning the other cases where regeneration failed to appear, since most of these cases concern limbs which were fixed too early or in which diagnosis was uncertain, or in which the administration of ACTH was started when the limb had practically terminated its wound healing pro- cesses in absence of the pituitary. The above reported experiments have therefore shown that: 1. The injection of ACTH produces early and immediate effects in the sense that it interferes with the type of wound healing which in hypophysectomized animals invariably leads to blockage of regeneration. This release from the inhibitory effects of hypo- physectomies may bring about near normalcy in the regenerative processes within limbs otherwise incapable of regeneration. 2. The restitution by ACTH administration of regenerative capacities in limbs of hypophysectomized newts is complete in the sense that it leads to normal regeneration with full morphogenetic and histogenetic differentiation. 3. The restitution of the capacity for regeneration in limbs of hypophysectomized newts is (for the above reported experi- ments) attributable to ACTH alone. It acts as an efficient cause only when present; when no more is administered, it ceases to exert its “ curative” action and regeneration is blocked again as in limbs of hypophysectomized animals. The effects of ACTH administration upon limb regeneration in newts with intact pituitary have brought unexpected results: 1. The injection of a few I.U. of ACTH suffices to produce enough disturbances within the early processes of regeneration to block regeneration in all controls. 2. In spite of obvious handicaps to regeneration it is fairly certain that the injection of ACTH in normal animals does not lead to complete inhibition of regeneration. Sections show that in no ACTH AND REGENERATION AT case was there formed a dermal pad of the type which can be observed in denervated limbs or in limbs of hypophysectomized and simultaneously amputated newts. Furthermore, the inhibition of regeneration by ACTH administration in animals with intact pituitaries is only a temporary one, since it was shown that after cessation of the injections normal regeneration processes are always resumed, a fact which confirmed the non-toxicity of the ACTH used. It is not too difficult to understand why the administration of ACTH should cause recuperation of regeneration in an hypophy- sectomized animal. But it is only a postponement of any explana- tion of its action to state that ACTH administration releases the mechanism of Selye’s general adaptation syndrome in inducing the adrenals to secrete the cortico-steroids which act locally upon the injured area. Any discussion relative to changes of a cellular nature occurring within the amputation surface and determined via ACTH by an hypothetically assumed release of cortical steroids must necessarily remain futile until it is shown by experiment that replacement therapy by cortical hormones is capable of restoring regenerative potencies to limbs of hyophysectomized newts. SUMMARY 1. The effects of ACTH injections on limb regeneration in normal and in hypophysectomized newts have been studied. ACTH (0.5 I.U. daily) was administered to newts for different periods of time and, therefore, in different amounts. Altogether 150 cases were studied and 56 heads were examined histolo- gically to verify the completeness of pituitary removal. 2. The physiological effects of ACTH injections upon newts are generally beneficial: the animals are lively, eat well and recover from the ill effects of the hypophysectomies; there is marked expansion of chromatophores resulting in nearly black coloration. 3. Injections in control animals with intact pituitaries show that ACTH strongly influences normal regenerative processes. Among the 65 limbs studied histologically and fixed from 4 to 50 days after amputation, it was found that regeneration was considerably inhibited during the first 20 days, less so at 278 4. SCHOTTE AND CHAMBERLAIN later amputation ages when emancipation from the inhibitory effects of ACTH is observed and normal regeneration ensues. The effects of ACTH on hypophysectomized newts were investi- gated in 57 cases in which ACTH was administered simultane- ously with the amputations; in an additional series of 28 experi- ments, ACTH was administered to hypophysectomized newts a variable number of days after amputation. Recuperation of regenerative potencies in limbs of hypophysectomized newts has been observed in most of the cases, but the number of cases of positive regeneration increases with the amputation age of the limb: whereas among the 85 cases studied none showed regeneration if fixed not later than 10 days after amputation, 52 limbs fixed at later amputation ages exhibited clear-cut regeneration. Cases are described where limbs of hypophy- sectomized animals show evidence of regenerative processes while injected controls of the same amputation age but with intact pituitaries exhibit no signs of regeneration. The fact that positive regeneration has been observed in histolo- gically verified absence of the pituitary shows that ACTH alone is efficient in replacing the missing pituitary. However, the “ curative ” action of ACTH upon regeneration of hypophy- sectomized newts is only a temporary one, since after cessation of ACTH administration, subsequently amputated hmbs show no regeneration. It is suggested that the action of ACTH in determining recu- peration of lost regenerative potencies in hypophysectomized newts is attributable to its role within the pituitary-adrenal synergism, operative according to SELYE under conditions of (i stress LITERATURE CITED ADAMS, A. E. 1941. Studies in Experimental Zoology. 2d ed. Edwards Brothers, Ann Arbor, Michigan. Cameron, G. R. 1953. A survey of tissue responses to ACTH and cortisone. From: The Suprarenal Cortex, Proceedings Fifth Sym- posium etc. Academic Press, New York and London: 155-166. CrEDITOR, M. C., M. Bevans, W. L. Munpy & C. Racan. 1950. 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Elle exerce des effets dits «neuroplégiques » sur le système nerveux végétatif et central. On sait l’importance de son action centrale depuis les travaux de CATHALA et PocipaLo (injections de chlorpromazine dans les ventricules cérébraux du chien), et de TERZIAN (examens électro- encéphalographiques). Elle potentialise également l’action de plusieurs autres médicaments, dont les hypnotiques. En psychiatrie, ses deux modes d'administration les plus habituels sont les suivants: 1) par injections intramusculaires répétées, en association ou non avec d’autres médicaments (luminal, plexonal, phénergan, par exemple), réalisant ainsi une cure de sommeil prolongé, discontinu, qui est poursuivie pendant quelques semaines, 2) par voie orale, en gouttes ou en comprimés, souvent administrés pendant des mois. Bien souvent la cure par injection est accompagnée et suivie d’un traitement per os. Je ne parlerai ici que des cures de longue durée, par comprimés. Les malades soumis au traitement per os changent relativement rapidement de comportement. L’agitation, lorsqu'il y en a, cesse ou est réduite dans une large mesure, les activités motrices et mentales diminuent. On observe, surtout au début, de la somno- lence, de la passivité. Les repas sont pris plus régulièrement. Chez les hallucinés les automatismes mentaux pathologiques sont mieux ' Chlorhydrate de chloro-3 (dimethylamino-3-propyl)-10 phénothiazine — largactil Specia. * DELAY, DENIKER et Hare — DescHaMmPs — Hamon, PARAIRE et VELLUZ, suivis de nombreux autres. TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 281 toleres, entrainent moins de reactions vives (anxiete, colere); parfois même, ils disparaissent progressivement. Certains malades agités, chroniques, ont pu être modifiés ainsi, même après des années d’hospitalisation (LaBHARDT). Malheureusement, chez ces patients, la cessation du traitement permet souvent à la psychose de se manıfester à nouveau. Pour cette raison, nous avons appliqué, à la Clinique de Bel-Air, des cures de chlorpromazine per os d’une durée de plusieurs mois, et dans quelques cas de plus de deux ans, chaque essai de suppression du médicament ayant amené une rechute. Ces malades ont presque tous grossi, parfois dans des propor- tions considérables. Il m’a paru interessant de quantifier cet effet secondaire, devenu important. Dans ce but, j'ai examiné deux groupes de malades hospitalisés depuis longtemps. Leur poids, avant le traitement, était relativement stable, et le régime ali- mentaire n’a pas varié. Le premier groupe comprend 25 femmes. La plus âgée avait 70 ans et la plus jeune 17 ans au début de la cure. L’âge moyen était de 53 ans. Les diagnostics suivants ont été posés chez ces malades: démence précoce, 12 cas; psychose hallucinatoire chro- nique, 8 cas; psychopathie, 2 cas; psychose maniaque-dépressive 2 cas; psychose d’étiologie inconnue, 1 cas. Les doses de chlorpromazine per os administrées quotidienne- ment ont varié d’une malade à l’autre et, chez chaque malade, de 2 à 6 comprimés à 25 mg. Il a fallu adapter la posologie suivant la résistance personnelle ou l’état du moment. Les interruptions de traitement, toutes de brève durée, n’ont pas été relevées, car elles n’ont pas modifié la courbe de poids de façon importante. Le deuxième groupe comprend 30 hommes. Le plus âgé avait 73 ans et le plus jeune 27 au début de la cure. L’äge moyen était alors de 44 ans. Chez ces malades, les diagnostics suivants ont été posés: démence précoce, 20 cas; manie chronique, 3 cas; paralysie generale, 2 cas; psychopathie constitutionnelle, 3 cas; psychose d’etiologie inconnue, 1 cas; dépression, hypocondrie, 1 cas. Ils ont reçu des doses quotidiennes de chlorpromazine per os allant de 3 à 12 comprimés à 25 mg., là aussi, suivant le moment et suivant la résistance personnelle. Pour les deux groupes, j'ai relevé les variations du poids après un, trois, six et douze mois, en prenant comme point de compa- 282 C. TABAN raison le poids avant le traitement. J’ai recherche si ces variations étaient conditionnees par le sexe, par l’âge ou par le type de maladie mentale. RESULTATS. Le poids moyen avant le traitement oscillait pour chaque groupe et sous-groupe autour de 60 kg. (de 57 à 65 kg.). I. Influence du sexe (fig. 1). Après 1 mois de traitement: a) Premier groupe (femmes). La moitie de ces malades (52%) ont réagi par une prise de poids. La moyenne obtenue en divisant par le nombre des malades la diffé- rence: somme des gains de poids, moins somme des pertes, est de + 0,58 kg. Cette augmentation représente le 1,35%, du poids moyen initial (fig. 1). Freud Augmentation moyenne du poids en fonction du sexe, au cours de traitement a la chlorpromazine, exprimée en % du poids moyen initial. Le trait pointillé représente le groupe des femmes, le trait plein celui des hommes. Le temps est porté en abscisse, le % de l’augmentation en ordonnée. b) Deuxième groupe (hommes). — La moitié de ces malades (53%) ont augmenté de poids. La moyenne du gain par malade est de 1 kg., ce qui représente le 1,67%, du poids moyen initial (hend), TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 283 Apres 3 mois de traitement : a) Premier groupe (femmes). — Le 88% de ces malades ont pris du poids. La moyenne du gain par cas est de 2,1 kg., ce qui représente le 3,75% du poids moyen initial (fig. 1). b) Deuxième groupe (hommes). — Le nombre de malades ayant pris du poids représente le 84% du nombre total. La moyenne _ du gain par malade est de 3,2 kg., soit le 5,15% du poids initial moyen (fig. 1). Apres 6 mois de traitement: a) Premier groupe (femmes). — Le nombre des malades ayant pris du poids représente le 79% de ce groupe, soit un pourcentage moindre qu'après 3 mois. La moyenne du gain par malade est de 3,7 kg., soit le 6,53% du poids moyen initial. b) Deuxième groupe (hommes). — Le 87% de ces malades ont augmenté de poids. La moyenne du gain par malade est de 4,8 kg., soit le 8,16% de la valeur initiale moyenne. Après 12 mois de traitement: a) Premier groupe (femmes). — 83% de ces malades ont pris du poids, pour le 17% l’augmentation dépasse 20 kg. Le gain moyen par cas est de 6,8 kg., soit le 10,9% du poids initial moyen. b) Deuxième groupe (hommes). — Le 86% de ces malades ont pris du poids, pour le 19% l’augmentation dépasse 15 kg. L’aug- mentation moyenne par malade est de 7,6 kg., soit le 12,8% du poids initial moyen. Apres plus d’un an de traitement: Le 73% des femmes et le 53% des hommes ont continué de grossir. Dans le premier groupe, il faut relever le cas de Mme Gr., psychose hallucinatoire chronique, dont le poids a passé en 18 mois de 47 à 94 kg., soit du simple au double. Dans le deuxième groupe, le malade ayant grossi le plus est M. Sch., démence précoce, qui a passé en 14 mois de 56 à 81 kg., soit une augmentation de 45%. II. Influence de l’age (fig. 2). . Les malades ont été divisés en trois groupes: a) ceux âgés de 20 à 40 ans (13 cas); b) ceux âgés de 40 à 55 ans (19 cas) ; enfin c) ceux âgés de plus de 55 ans (23 cas). Après 1 mois de traitement: Pour les malades âgés de 20 à 40 ans, l'augmentation moyenne représente le 2,3 % du poids moyen avant 284 C. TABAN traitement. Pour ceux de 40 à 55 ans, comme pour ceux de plus de 55 ans, elle en représente le 0,9%. Après 3 mois de traitement: Pour les malades de 20 à 40 ans, l'augmentation moyenne est le 5,2% du poids initial. Chez ceux de 40 à 55 ans, elle en est le 4,3%; chez ceux de plus de 55 ans, leto 0 Apres 6 mois de traitement: Pour les malades de 20 a 40 ans, _ l'augmentation moyenne est de 7%, elle est de 6,1% chez ceux de 40 a 55 ans, et de 7,7% chez ceux de plus de 55 ans. % 15 10 Om 5 6 12 Mois enne Variations de poids en fonction de l’àge, exprimées en % des poids moyens avant le traitement à la chlorpromazine. La courbe dessinée en point- trait-point représente le groupe de malades äges de 20 a 40 ans, la ligne pointillée celui des malades äges de 40 à 55 ans, enfin le trait plein, celui des patients de plus de 55 ans. Apres 1 an de traitement: L’augmentation moyenne est de 6,1% pour les malades de 20 à 40 ans, de 9,5% pour ceux de 40 à 55 ans, et de 12,2% pour ceux de plus de 55 ans. Ces variations sont semblables chez les hommes et les femmes. La baisse du pourcentage de l’augmentation, après douze mois, chez les malades les plus jeunes, s'explique par le départ de la clinique, avant ce délai, de trois patients en très bonne voie d’amé- TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 285 lioration. Ceux qui sont restés réagissent moins bien cliniquement et prennent moins de poids. III. Influence du type de maladie mentale (fig. 3). 1) Huit malades atteints de psychose hallucinatoire chronique ont été examinés, tous sont de sexe féminin. Après un mois l’augmentation moyenne représentait le 0,6% du poids moyen avant traitement. Après trois mois elle en repré- sentait le 2,4%; après six mois le 7,5%; après un an, la 16,1%. O] 3 6 12 Mois re: Augmentation moyenne de poids en fonction du temps, exprimée en % du poids moyen avant le traitement, chez des psychoses hallucinatoires chroniques (traits pleins), des psychoses maniaque-dépressives (point- trait-point), et des déments précoces (pointille). 2) J’ai examiné 31 malades (dont 19 hommes) souffrant de démence précoce. Apres un mois l'augmentation moyenne de poids représentait le 1,8% du poids initial moyen. Après trois mois elle en représentait le 45%; après six mois, le 7,3%; après un an, le 11%. Il n’y a pas de différence notable entre hommes et femmes quant aux variations observées. 286 C. TABAN 3) Chez cing malades présentant une psychose maniaque- dépressive, les résultats sont les suivants: Après un mois l’augmen- tation moyenne du poids représentait le 1,2% du poids initial moyen. Après trois mois elle en représentait le 6%; après six mois, le 10,79%; apres una les la Oe 4) Parmi les malades restant, il n’a pas été possible de former des groupes comparatifs, chaque affection n’étant représentée que par un trop petit nombre de cas. Leurs variations de poids n’offrent d’ailleurs pas de particularités notables. Par contre, augmentation a été importante dans un cas d’anorexie mentale que m’a rapporté la doctoresse N. Bover. Il s’agissait d’une jeune fille de 17 ans chez laquelle le traitement classique (isolement, psychotherapie) n’avait pas donné de bons résultats. L’administration de chlorpro- mazine per os a amené une amélioration importante, bien que la malade soit revenue dans son milieu familial ?. COMMENTAIRES. Chez l’anımal, des mesures de l’action de la chlorpromazine sur la prise de poids pendant la croissance ont été effectuées par COURVOISIER et Ducror. Ces auteurs n’ont pas trouvé de différence entre les animaux testés et les temoins. Leurs expériences ont duré un mois pour les ratons et six semaines pour les chiots. Ces durees, beaucoup plus courtes que celles de nos traitements, et le fait qu’il s’agissait d’animaux très jeunes, en cours de croissance et non d’adultes, expliquent la difference des résultats. Quelles sont chez l’homme, les raisons de la prise de poids ? Les résultats que nous avons vu plus haut montrent qu’elle est à peu de chose près la même dans les deux sexes, quels que soient l’äge ou la maladie mentale des patients (psychose halluci- natoire, psychose maniaque-dépressive, démence précoce). C’est chez les psychoses hallucinatoires chroniques que l'augmentation est la plus forte, mais pas de beaucoup. L’appetit est en général peu modifié. Mais les malades, plus dociles, mangent plus régulièrement qu'auparavant. Dans la quasi- totalité des cas, l'augmentation de poids accompagne l'amélioration 1 BiLLIOTET et GoASGUEN ont déjà signalé l’action favorable de la chlor- promazine dans un cas d’anorexie mentale. TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE A LA CHLORPROMAZINE 287 clinique. Cette dernière comprend la cessation de l’agitation, la diminution des activités motrices et mentales, diminution surtout marquée au début du traitement. Le métabolisme basal est abaissé sous l’action de la chlorpromazine (CourvorsieR et coll., DELAY et coll.). C’est pourquoi il faut chercher, je pense, dans la diminution des dépenses énergétiques la cause principale de l’augmentation pondérale. Pour DonnADIEU et coll., qui l’ont aussi signalée, elle est due a une action de la chlorpromazine sur le métabolisme des lipides. Il est aussi possible qu’il y ait une certaine rétention d’eau, l’appa- rition d’œdèmes malléolaires discrets peu de temps après le début du traitement chez certains petits cardiaques, le laisse supposer. La répartition sur les individus du poids acquis ne présente pas de traits caractéristiques; le tissu sous-cutané devient ferme, le visage, le cou, le tronc, la partie inférieure du corps augmentent de volume de façon relativement harmonieuse. Lorsqu'elle entraîne une obésité marquée, cette prise de poids peut devenir gênante, particulièrement chez les cardiaques. Pour parer à cet inconvénient, on peut tenter de limiter la ration alimentaire et, lorsque cela est possible, engager ces patients à une activité plus grande. Mis en regard de l’amélioration remarquable de l’état mental, les ennuis causés dans quelques cas par l’augmentation pondérale sont mineurs. AUTEURS CITÉS BirLLiotet, J. et P. Goascuen. 1954. Guérison rapide d’une anorexte mentale par la déconnexion. Bulletins et Mémoires de la Société Méd. des Hôpitaux de Paris. 17-18: 571-574. CATHALA, H. P. et J. J. Pocınaro. 1952. 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Lorsqu'on aborde les mammifères, le nombre des chromo- somes, celui des gènes augmente encore, leur action se complique, et un caractère semblant très simple, comme la couleur du pelage chez la souris, peut être le résultat de l’action combinée de 12 gènes présentant chacun toute une série de mutations. Quant à l’hérédité humaine, elle accumule toutes les difficultés de la génétique expérimentale: irrégularité de la dominance, fluctuation des caractères pathologiques, pénétrance et expressivité variées, influences du milieu, gènes modificateurs, ete. (GUYENOT). A ces difficultés d’ordre purement génétique, il faut encore ajouter toutes celles inhérentes à la recherche médicale: définition et classification des syndromes pathologiques, terminologie, difficultés de retrouver et de contrôler des familles souvent dispersées, modi- fications importantes dues au milieu, au genre de vie, à la profession: influences pathologiques surajoutées (maladies de la mère durant la grossesse par exemple) sans compter l’incertitude toujours possible de la paternité ! Le rachis humain, organe complexe, soumis pour la première fois dans le règne animal aux conditions mécaniques créées par la station debout ne constitue certes pas un sujet d’études génétiques particulièrement adéquat. Dans la plupart des cas on devra se REV. SUISSE DE ZOOL., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 19 290 W. TAILLARD contenter de reunir un faisceau d’arguments en faveur d’une etiologie héréditaire, ou en faveur d’un mode de transmission, mais on ne pourra que rarement pénétrer plus avant dans les mecanismes intimes et les interactions des genes qui determinent les caracteres normaux ou pathologiques que nous observons. Nous nous bornerons à l’étude des lésions vertébrales pures, excluant tous les grands syndromes héréditaires osseux qui, pour la plupart, touchent également la colonne vertébrale (nanisme, chondrodystrophie, fragilité osseuse, maladie d’Albers-Schônberg, etc...). 1. LA VARIABILITE DE LA COLONNE VERTEBRALE. La colonne vertébrale, organe complexe, et peu stable, présente un grand nombre de variations anatomiques localisées de préférence a union de deux de ses segments et surtout au niveau lombo-sacré et cervico-dorsal (côtes cervicales, lombalisations, sacralisations, vertébres de transition, hypertrophie des apophyses transverses, etc...). Il est même très difficile, pour ne pas dire impossible de définir un type standard « normal », de colonne vertébrale humaine. Künne (1932, 1934) a le mérite d’avoir tenté une synthèse de nos connaissances sur .ce sujet. Son travail, maintes fois critiqué (Lenz 1952, ScHaDE 1954) et peut être critiquable est cependant remarquablement documente et nous apporte un tres grand nombre de faits et de résultats intéressants. KÜHNE a étudié 10.000 radiographies de toute la colonne vertébrale et a retenu parmi elles, celles de 121 individus apparte- nant a 23 familles. A ce matériel il a ajouté plus tard (Künne 1936) 108 paires de jumeaux uni- et bivitellins. Il a montré qu'il fallait classer les variations de la colonne vertébrale en deux grands groupes: les variations vers le haut ou variations craniales d’une part; les variations vers le bas ou variations caudales d’autre part. Ainsi, chez la plupart des individus, la dernière vertèbre lombaire est la vingt-quatrième, la vingt-cinquième constituant la base du sacrum. Lorsque la vingt-quatrième vertèbre est typiquement lombaire et que la vingt-cinquième est typiquement sacrée, 1l n'existe aucune variation et l’articulation lombo-sacrée peut être considérée comme «normale ». Mais la vingt-quatrième vertèbre (cinquième lombaire) peut présenter des caractères plus ou moins RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 291 nets de vertèbre sacrée; elle peut même, dans les cas extrêmes, s’incorporer complètement au sacrum et ne plus se différencier d’une vertèbre sacrée typique. On dit alors qu’il y a eu variation dans le sens cranial. Par contre, la vingt-cinquième vertèbre (première sacrée) peut présenter des caractères plus ou moins nets de vertèbre lombaire jusqu’à se lombaliser complètement. Il y a eu alors variation dans le sens caudal. De telles variations se retrouvent à la limite de tous les segments vertébraux, soit l’union cervico-dorsale, dorso-lombaire, lombo- sacrée, et sacro-coccygienne. Elles sont génétiquement déterminées. Ce n’est cependant pas la variation elle-même qui répond à un gène donné, mais le sens seulement de cette variation. Une minime variation de l’un quelconque des niveaux de la colonne vertébrale suffit pour la classer et pour déterminer son sens général. Il existe une paire d’allèles Cr — cr qui déterminent le sens de la variation: Cr, détermine le sens cranial; il est dominant. cr, détermine le sens caudal; il est récessif. Voici, à titre d'exemple, un arbre généalogique démonstratif (fig. 1). Bre. 1% Arbre généalogique (Künne) montrant la transmission du sens de la variation de la colonne vertébrale. @ Variation dans le sens caudal (recessif). O O Variation dans le sens cranial (dominant). @ Type «normal». L'étude des 23 familles de KüaNE, ainsi que celle des paires de jumeaux a pleinement confirmé l'hypothèse génétique ci-dessus. 48 paires de jumeaux univitellins ont montré une concordance parfaite du sens de la variation; 19 paires présentant une variation caudale et 29 une variation craniale. Par contre, dans 44 paires 292 W. TAILLARD de jumeaux bivitellins, on trouvait 12 paires (soit 27,3%) pre- sentant une variation de sens opposé. Cette proportion de discor- dance se retrouve dans le groupe des frères et sœurs ordinaires où 66,23% présentent une variation concordante et 27,27% une variation discordante. Les variations caudales sont toujours plus importantes que les variations craniales. Ainsi la variation caudale se manifeste au niveau de tous les segments vertébraux dans 25% des cas, alors que la variation craniale ne le fait que dans 4% des cas. La péné- trance du gène semble donc nettement plus forte pour les homo- zygotes récessifs que sont les variants dans le sens caudal, que pour les homo- et hétérozygotes dominants que sont les variants dans le sens cranial. Il y aurait là un phenomene de modification de la dominance ou de l’expressivité selon le milieu génotypique a mettre en parallele avec les résultats obtenus par TIMOFEEFF- Ressovsky chez Drosophila funebris avec le gene Vti (venae trans- versae incompletae). La population de Berlin comprend, selon KiHNE, 58,5% de types « cranial » et 34,2% de types « caudal », 7,25% des individus ne montrant aucune variation et répondant à la définition d’un type «normal». Ainsi, une colonne vertébrale correspondant à l’absence de toute variation constatée sur une radiographie, ne serait que le résultat d’une variation non exprimée, mais présente dans le patrimoine héréditaire et susceptible de se manifester dans la descendance. Il y aurait seulement absence de pénétrance du gene. L’expressivite serait également très variable comme le montre l’etude des paires de jumeaux univitellins. 2. LE SYNDROME DE KLIPPEL-FEIL. Ce curieux syndrome malformatif de la colonne cervicale, décrit pour la première fois par de HaLLER en 1745 et par MORGAGNI Pannée suivante, individualisé par Krippen et Frit en 1912, se caractérise avant tout par la brièveté du cou. C’est la maladie des hommes sans cou, le « Froschhals » (cou de crapaud) des auteurs allemands, le télescopage vertébral des auteurs français. Les patients présentent un cou anormalement court, la limite inférieure des cheveux semble abaissée sur le dos, les mouvements de la tête sont plus ou moins limités; les radiographies montrent une réduc- RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 293 tion variable du nombre des vertebres cervicales qui, souvent encore, sont soudées entre elles. Dans les cas graves, la déformation atteint egalement la colonne dorsale et les cötes provoquant des troubles respiratoires importants, et pouvant même entraîner la mort. On observe aussi de nombreuses malformations associées (bec de lièvre, aplasie de l’oreille, spina bifida, polydactylie, malfor- mations cardiaques). Ce syndrome est relativement rare puisque ZIELENGOLD (1937) n’en relève pas plus de 100 cas dans la littérature. Quelques cas héréditaires démonstratifs ont été publiés. el à 1 IE 2 Arbre généalogique d’une famille présentant 4 cas du syndrome de Klippel- Feil (selon DEmELER). La fille aînée (n° 1) présentait une légère scoliose cervicale avec spina bifida occulta et une synostose de 3 vertèbres cer- vicales. Le n° 2 avait une synostose de C 5 à D 1 avec une raideur très marquée du cou. Le n° 3 présentait une synostose étendue cervico-dorsale avec un spina bifida occulta. Le n° 4 était normal, sauf une aplasie des apophyses transverses de L 1. Le premier, étudié par JarcHo et Levin (1938) est celui d’une famille de nègres dont la mère présentait seulement quelques légères anomalies de la colonne cervicale, en particulier un spina bifida occulta. de C 5. Elle eut, à la suite d’un premier mariage avec un homme sain, un enfant également sain. D’un second mariage avec un homme cliniquement sain, elle eut deux autres enfants. Le premier était un garçon présentant une scoliose dorsale avec une réduction du nombre des vertèbres cervicales (5) et dorsales (10). Le nombre des côtes était également diminué; il mourut à l’âge de 6 mois à la suite de troubles respiratoires. Le 294 W. TAILLARD second enfant était une fille présentant également une réduction du nombre des vertèbres cervicales (6) et dorsales (11). Le cou était complètement raide, les côtes soudées entre elles et la respira- tion très difficile. Cette enfant mourut aussi, âgée de 19 jours. Une seconde famille étudiée par DEMELER (1933) est intéressante par la présence d’un mariage consanguin (fig. 2). Elle parle nette- ment en faveur d’une hérédité récessive. Une autre famille présentant un mariage consanguin a été publiée par DE Luccui (1942). Sıcarp (1923) avait pour la première fois mis l’accent sur le rôle joué par l’hérédité dans l’étiologie de ce syndrome, en étudiant le cas d’une mère, de sa fille et de ses deux fils, tous atteints du même syndrome. 3. LE SPINA BIFIDA. Schématiquement, le spina bifida se présente sous deux formes différentes. La première, grave (Spina bifida aperta), est accom- pagnée d’une tumeur sacrée plus ou moins volumineuse contenant Pextrémité de la moëlle épinière et les méninges. Elle provoque des lésions nerveuses de la vessie et du rectum ainsi que des membres inférieurs et entraîne souvent la mort des nouveau-nés qui en sont atteints. Elle se trouve dans environ 1°/,59 des naissances. La seconde forme, bénigne (spina bifida occulta) se rencontre dans 15 à 20% des individus adultes, soit au niveau de L5 soit au niveau de S 1. Son rôle pathogenique est actuellement considéré comme nul, et elle ne représente plus qu’une simple curiosité osseuse sans importance. Le rôle joué par l’hérédité dans le déterminisme de cette malformation a été discuté maintes fois sans que l’on arrive à une solution satisfaisante (DEMELER 1933, GaATEs 1946, Baur, etc...). A part quelques familles (celles de DEMELER ou de VERSCHUER par exemple) la plupart des cas surviennent isolément et sont le plus souvent uniques dans des familles de plusieurs enfants (Leveur 1937). DEMELER publie une forme grave touchant 4 enfants sur 5. On connaît également une vingtaine de cas de jumeaux (DE LUCCHI 1942, DEMELER 1933) avec une concordance de 8 sur 10 pour les jumeaux univitellins et de 8 sur 21 pour les jumeaux bivitellins. Les cas publiés parlent en faveur d’un gène récessif conditionnant RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 295 au moins les formes graves, mais les faits sont encore trop disparates, et le matériel trop peu important pour que l’on puisse en tirer des conclusions sérieuses. %. [DA SCOLIOSE. Dans le vaste chapitre des deviations laterales de la colonne vertébrale, ıl faut différencier deux grands groupes principaux: a) Des courbures dites secondaires, dont létiologie et le mécanisme sont bien connus. Il s’agit soit d’une malformation congénitale (vertèbre cunéiforme), soit d’une paralysie entraînant la rupture de l’equilibre musculaire du tronc (poliomyélite) soit d’une maladie ayant provoqué une lésion asymétrique du thorax (empyeme) soit d’une inégalité de la longueur des jambes, etc. b) Des courbures dites primaires ou essentielles dont nous ignorons complètement l’étiologie et qui surviennent en général au cours de la seconde enfance, s’aggravant rapidement à la puberté pour se stabiliser des que la croissance de la colonne vertébrale est terminée. Ce groupe comprend le plus grand nombre des scolioses (90% selon OSMOND-CLARK). Pre: 3. Arbre généalogique d’une famille présentant 8 cas de scoliose (selon STAUB). C’est pratiquement à ce dernier groupe seulement que s’appli- quent les recherches génétiques. Quelques travaux traitent des scolioses dues à une malformation osseuse de la colonne vertébrale (FABER, SCHULTHESS); ils ne nous fournissent cependant aucun argument en faveur d’une étiologie héréditaire. Par contre de nombreux documents ont été publiés sur la scoliose essentielle, et presque tous les auteurs qui se sont occupés de ce problème crucial de l’orthopédie ont cité quelques arguments en faveur ou à l'encontre d’une étiologie héréditaire. Ainsi STAUB (1924) publie le cas d’une famille de 9 enfants. Le père et la mère ont une scoliose et leurs 6 enfants vivants en ont une également. Trois enfants morts prématurément ne purent être étudiés (fig. 3). ASHNER et NITSCHE 296 W. TAILLARD DINA tadiographies de la colonne vertébrale chez la mère (c) et chez ses deux filles jumelles univitellines âgées de 11 ans (a et 5). Toutes les trois présentent une même forme de scoliose (selon Nitscne et ARMKNECHT). RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 297 (1928) citent des cas de jumeaux vrais concordants, présentant des scolioses tantôt a convexité droite, tantôt à convexité gauche (fig. 4). KLEINBERG (1951) trouve 23% de cas familiaux dans une statistique de 150 cas. Des familles comptant 3 à 6 membres atteints ne sont pas rares. En accord avec la plupart des auteurs, il admet une sex-ratio de 70 filles pour 30 garçons. C’est à FABER que l’on doit l’etude la plus documentée sur la génétique des scolioses. Il a réuni parmi 660 cas, 174 cas familiaux (soit le 26,4%). La répartition des sexes reste toujours dans la proportion de deux filles pour un garçon, mais il ne semble pas qu'il faille chercher ici l’influence d’un gene lie au sexe; il s’agirait plus simplement d’un effet de la coquetterie féminine poussant les parents à consulter plus facilement leur médecin pour une mauvaise tenue de leur fille que de leur fils. Les statistiques faites dans les _écoles, où ce facteur de sélection ne joue plus, donnent une sex-ratio très voisine de 50% (ScHuLTHESS 1907). Selon les conclusions de l’étude de FABER, la scoliose serait due à un facteur dominant irrégulier. On constate très souvent le saut d’une ou de deux générations. L’expressivite du gène serait très variable et le milieu aurait également une grande influence. Ces conclusions de FABER sont loin d’être convaincantes et nous manquons encore d'explications pour le grand nombre de cas isolés qui forment la majorité de toutes les grandes statistiques. 5. LE TORTICOLIS CONGENITAL. Cette déformation n’entre pas en fait dans les lésions de la colonne vertébrale proprement dites. Elle est due à un raccourcisse- ment d’un des muscles sterno-cléido-mastoïdiens, raccourcissement entraînant une déviation homolatérale de la tête avec rotation du côté opposé (fig. 7). La colonne vertébrale ne présente en général pas d'anomalies, si ce n’est une courbure fonctionnelle qui se laisse redresser dès que le raccourcissement musculaire est corrigé. On a longtemps considéré le torticolis congénital comme une séquelle d’un traumatisme du muscle sterno-cléido-mastoidien à la naissance; on trouve en effet dans 75% des cas une dystocie ou une malposition du fœtus ın utero. Certains faits cependant, parlent contre une telle étiologie. On connaît plusieurs cas de lésion bila- térale et parfaitement symétrique du sterno-cléido-mastoidien. 298 W. TAILLARD Las EB (H.11082) linee Montage photographique mettant en évidence l’asymétrie du visage dans le torticolis congénital. RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 299 Certains nouveau-nés ayant présenté lors d’un accouchement difficile un hématome très net du sterno-clédo-mastoïdien se sont guéris sans jamais présenter de torticolis. La description de nom- breux cas familiaux a dirigé l’attention des chercheurs vers la possibilité d’une étiologie héréditaire. (Busch 1920, Isickerr 1931, FRANCILLON 1938, PrinpLER 1952.) BuscH a publié un très bel arbre généalogique (fig. 6). CRC: Arbre généalogique d’une famille présentant 9 cas de torticolis congénital (selon Busch). Isickeir (1931) étudiant 2673 cas trouve 11,2% de cas familiaux et publie 156 arbres généalogiques plus ou moins complets. La lésion se transmet aussi bien par le père que par la mère; la con- sanguinité des parents est trois fois plus fréquente dans les cas de torticolis; les jumeaux vrais montrent une concordance des lésions dans 80% des cas et les deux sexes sont touchés de façon identique. IsiGKEIT admet une origine génétique certaine. La dystocie, si fréquente dans ces cas, serait la suite et non la cause du torticolis. Il s'agirait d’une transmission récessive dihybride. Un fait reste cependant troublant, c’est la rareté des cas familiaux, puisque Isiekeir lui-même ne peut en réunir plus que le 11% des cas. Cependant en examinant mieux les sujets atteints de torticolis, on voit que le plus grand nombre d’entre eux et même la totalité dans la statistique de FrancıLLon (100 cas) présentent une asy- métrie très nette de la face et du crâne (scoliosis capitis, fig. 5). On connaît également plusieurs familles dont certains membres ne montrent qu’une asymétrie faciale sans torticolis alors que d’autres présentent à la fois le torticolis et l’asymétrie du visage. Ainsi dans une famille citée par FRANCILLON, un frère avait une forte asymétrie “| -0s4joj4puodg ap QUI) TE 18 GT ep oanemodns aurepnary.re as "wu G op Sisoystpop puods un 9048 6] osÂ[oApuods oun juequosord onbruoyeue 2 “OL a: Kydode :z ‘5 "] op Teaqaza0a sd 105) : 7 ‘( ROLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 301 faciale isolée, alors que la sœur présentait la même asymétrie mais avec un torticolis. Cette asymétrie n’est donc pas une conséquence du torticolis puisqu'on la trouve souvent sans lui. D’autre part, elle ne lui est pas proportionnelle. Une légère déviation latérale de la tête peut s’accompagner d’une forte déformation du visage et vice versa. PFANDLER (1952) a trouvé d’autres anomalies associées au torticolis, en particulier une hypoplasie du trapèze et du grand pectoral. Reprenant l’étude du matériel d’IsicKeir, il arrive à la conclusion que la lesion se transmet selon le mode d’une dominance irrégulière. Il serait intéressant de reprendre l’étude génétique du torticolis en y associant celle des asymétries de la face et des autres lésions musculaires de l’epaule et du cou, toutes ces anomalies étant probablement l’expression différente d’un même gène (pléiotropie ?). 5. LA SPONDYLOLYSE ET LE SPONDYLOLISTHESIS. L’arc vertebral peut être le siège de solutions de continuité, de fentes à localisations variées. La plus connue et la plus fréquente est la fente postérieure ou spina bifida, due au défaut de soudure des deux moitiés de l’arc vertébral sur la ligne médiane. Une autre de ces fentes est située dans ia courte portion osseuse qui relie les deux apophyses articulaires supérieure et inférieure (isthme); elle porte le nom de spondylolyse (fig. 7). Lorsque la solution de continuité est bilatérale, la partie antérieure de la vertèbre (corps vertébral, pédicules et apophyses articulaires supérieures) n’est plus reliée à son arc; le verrou articulaire qui la maintenait dans l’alignement des autres vertèbres est rompu, et, sous l'influence de la pesanteur, elle peut glisser en avant, réalisant l’image classique du spondylolisthesis. La présence d’une lyse se retrouve avec une fréquence remar- quablement constante dans les différentes races. Ainsi la race blanche (européens, américains) présente un pourcentage de 5% de lyses; les esquimaux de l'Alaska et du Yukon étudiés par STEWART en ont un pourcentage beaucoup plus élevé (27,4%). Le tableau suivant résume d’ailleurs les chiffres obtenus dans les diverses populations étudiées: 302 W. TAILLARD Fréquence de la lyse. Auteur Race noe Nombre de cas Blanes Bailey... . . | Etats-Unis 4,4 2080 (radiographies) Congdon . . . . | Etats-Unis 5,0 200 (squelettes) Friberg .. : . | Scandinavie 5,6 1834 (radiographies) Glorieus® <2. — 5,0 — Jaroschy . . . | Tchécoslovaquie 5,0 130 (squelettes) Bachameler 727° Eiiranee 5,4 — Lanier AD tats Unis 7,0 101 (squelettes) Le Double . . | Touraine 9,67 200 (squelettes) Marique . . . . | Belgique 6,0 400 (radiographies) Meshan i Etats-Unis 5,1 1131 (radiographies) RoweetRoche . | Etats-Unis 6,4 4200 (squelettes) Willis Pr MINE tata Unis 6,4 1023 (squelettes) Lanier. . . . . | Etats-Unis (Nègres) 5,0 100 (squelettes) Stewart . . . . | Etats-Unis (Nègres) 288 497 (squelettes) Stewart . . . . | Etats-Unis (Indiens) 6,3 79 (squelettes) Stewart . . . . | Esquimaux 27,4 350 (squelettes) Hasebe . . . . | Japonais 9,6 287 (squelettes) Shore 0 1. 1 \.Bantous 8,9 56 (squelettes) L’etiologie de la spondylolyse n’est pas encore éclaircie. Il ne s’agit certainement pas d’une fracture ni d’une fente congénitale analogue au spina bifida. En effet, l'examen de plus de 600 nouveau- nés n’a Jamais permis de la retrouver à la naissance. Elle se développe entre la naissance et la dixième année. A partir de 10 ans, la proportion classique de 5% (FriBERG 1939) est déjà atteinte. Il semble qu’elle soit liée à la station debout et au déve- loppement de la lordose lombaire qui en est la conséquence directe. Elle n’est en effet jamais observée chez le singe. L’hérédité Joue certainement un rôle dans sa genèse, sans que lon puisse encore en préciser le mode. De nombreux cas familiaux ont été publiés (BAKKE, BAILEY, JAEGER, ROCHER et RouDıL, MARIQUE, FRANCILLON, HANHART, Remp). C’est à FRIBERG que l’on doit le plus bel arbre généalogique: celui d’une famille de 66 membres étudiée durant 4 générations et présentant 16 cas de lyse et de spondylolisthesis, soit environ un quart de ses membres. RÖLE DE L’HEREDITE EN PATHOLOGIE VERTEBRALE 303 Un mariage entre deux sujets atteints a donné 7 enfants touchés sur 9 (fig. 8). GEORGE a publié une famille semblable où des parents atteints tous deux de spondylolisthesis de la cinquième vertèbre lombaire ont eu un fils avec une sacralisation de L 5 et une fille avec une spondylolyse. Nous n’avons pas encore un nombre suffisant de faits pour tenter une interprétation génétique de ces observations. Des arbres généalogiques comme celui de FRIBERG parlent en faveur [| O 00000 (1100 a = ex : D UUUOCEUOC OLIOUO IJOUD ut UU LI (TOO OTT ® o U) ® © © Rage Arbre généalogique d’une famille présentant 16 cas de spondylolisthesis (selon FRIBERG). d’un gene récessif ou à dominance incomplète. Nous devrons d’abord réunir un matériel clinique et surtout radiographique suffisant avant de pousser plus loin des recherches rendues d’autant plus difficiles que de nombreux cas de lyse ou de spondylolisthesis ne souffrent jamais et ne consultent pas leur médecin. 7. LA MALADIE DE BECHTEREW. La maladie de Bechterew ou spondylarthrite ankylosante est une maladie rhumatismale caractérisée par un enraidissement pro- gressif de toute la colonne vertébrale due à l’ossification des liga- ments et des petites articulations. Elle débute durant la Jeunesse, souvent aux articulations sacro-iliaques, et montre une nette prédilection pour le sexe masculin (80 à 90%). L'observation de familles de spondylarthritiques, ainsi que de cas de jumeaux vrais atteints au même âge et dans les mêmes conditions a attiré l’attention sur le rôle possible de l’hérédité dans 304 W. TAILLARD son étiologie (Boni 1950, CLaussen 1938, HerscH 1951, etc.). BONI cite des cas de transmission de père à fils et de mère à fille. Il montre que la maladie de Bechterew touche surtout les individus de type leptosome. Le type constitutionnel seul serait héréditaire, un facteur X, inconnu declenchant la maladie elle-même. C’est aussi l’avis de CLAUSSEN. Récemment HERScH et ses collaborateurs, dans une large revue de la littérature, groupent 139 individus appartenant à 61 familles. Ils font une étude statistique soignée des arbres généalogiques publiés et arrivent à la conclusion que la maladie de Bechterew dépend d’un facteur dominant autosomique avec une pénétrance de 70%, chez l’homme et de 10% chez la femme. Le gène se trouve probablement présent à l’état hétéro- zygote dans la proportion de 6 pour 10 0/5. Dans les fratries où la femme est atteinte, on note un effet stabilisant sur la pénétrance, ce qui la rend presque complète dans les deux sexes. Voici, brièvement résumé, l’état actuel de nos connaissances sur le rôle de l’hérédité en pathologie vertébrale. Certes, nous disposons déjà de nombreux points de repère et d’un abondant matériel clinique parfois fort bien étudié. Cependant, dès que l’on tente de grouper les faits et de réunir les résultats obtenus par des chercheurs différents pour les interpréter en termes génétiques, on s’apercoit que ce matériel est encore trop disparate, que les méthodes de recherches sont trop variées, et que la plupart des observations, trop souvent incomplètes, ne peuvent être comparées. Compléter ce matériel par des observations cliniques et surtout radiologiques précises; accumuler des documents conformes aux exigences de l'analyse génétique sera la tâche des futurs chercheurs. BIBLIOGRAPHIE ASCHNER, B. et ENGELMANN, G. 1928. Konstitutionspathologie in der Orthopädie. Wien. Springer. Bont, A. et Haurmann, F. 1950. Familiäres Vorkommen von Morbus Bechterew in der Schweiz. Zeit. 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L’infection est peu généralisée et n’atteint pas gravement l'hôte. Les affinités de ce genre ne sont pas nettes et prêtent à dis- cussion. Tandis que PÉREZ l’avait placé parmi les Haplosporidies, ALEXEIEFF, puis Poisson l’ont rapproché du genre Blastocystis (parasite de l’intestin des Batraciens, également fort mal connu); Poisson a même réuni les deux genres dans une famille nouvelle: les Blastocystidées, qu’il place « au voisinage des levures ». D’autres auteurs considérent ce genre comme voisin des Chy- tridinées (champignons parasites, possédant des zoospores avec flagelles mobiles). Toutes ces hypothèses n’emportent pas ma conviction, et, avec tous les auteurs ayant personnellement observé des Dermocystidium, je considére qu’aucune observation précise ne permet d’assigner a ce parasite une place systématique bien definie et que le plus raisonnable est de le laisser dans la classe suffisamment ouverte, des Haplosporidies. Les espèces connues jusqu’à present sont: 1) Dermocystidium pusula. Pérez, 1907. Parasite de la peau des Tritons (T. cristatus et T. marmoratus ). Les kystes sont sphériques avec une paroi épaisse. Les spores mesurent 8 à 10 u; l’inclusion, 7 à 8 u. 308 L. THELIN 2) Dermocystidium branchialis. LEGER 1914, DUNKERLY 1914. Parasite des branchies de la Truite (7. fario) où il forme des kystes sphériques de 0,2 à 0,5 mm. de diamètre, munis d’une paroi épaisse. Les spores mesurent 7 à 8 u et l'inclusion 3 à 4 u. 3) Dermocystidium ranae. GUYÉNOT et NaviLLe 1922. Forme sur la peau des Grenouilles (R. temporaria) des kystes en fer à cheval dont la membrane est épaisse autour du corps du boyau et plus fine aux extrémités. Les spores mesurent 7 à 9 u et l’inclusion 2 à 4,5 u. 4) Dermocystidium vejdovskyi. Jirovec 1939. Ce Dermocystidium forme sur les branchies du Brochet (Esox lucıus) des kystes spheriques de 0,2 a 1,2 mm. de diamètre, à membrane fine. Les spores sont légèrement ovoides et mesurent 3 à 4 u; l’inclusion, 1 à 3 u. 5) Dermocystidium salmonis. Davis 1947. Parasite des branchies d’un Saumon (Oncorhynchus tschawytscha ) ou il forme des kystes sphériques a membrane fine. Le diametre des spores est de 8 à 12 u; celui de inclusion centrale, de 6 à 7 u. 6) Dermocystidium kot. HosHiNA et SAHARA 1950. Parasite de l’epiderme et de la surface des muscles de la Carpe (Cyprinus carpio). Les kystes sont filiformes et les spores subsphé- riques. Ces dernieres mesurent 6 à 14 u et leur inclusion 4,5 a 10 u. Un parasite de l’Huître (Crassostrea virginica), qui ne forme pas de kystes et provoque une infection grave de l’hòte est égale- ment placé par les auteurs parmi les Dermocystidium: 7) Dermocystidium marinum. Mackin, OWEN, COLLIER 1950. Ce parasite provoque dans tous les tissus de l’Huître des abcès bourrés de spores sphériques de 3 a 10 u. L’inclusion centrale est de forme très variable. Ces spores se divisent directement pour former de petites spores qui grandissent et étendent l’infection. Il faut probablement rapprocher cette espèce d’un organisme ne formant pas non plus de kyste et mortel pour son hòte: 8) Lymphocystidium daphniae. RUHBERG 1933. Cet organisme avait été décrit par JIROVEC comme un Dermo- cystidium. Il se développe librement dans Vhémolymphe des Daphnies (D. magna et longispina). Le diamètre des spores est de 4 à 5 u. L’inclusion centrale n’est pas colorable. Son développement, UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM 309 étudié par WEIsER, l’éloigne encore des Dermocystidium et cet auteur a créé pour lui le genre Lymphocystidium. Les observations concernant ces Dermocystidium sont avant tout descriptives; celles concernant le cycle et le développement du parasite sont vite résumées. La formation de l’inclusion centrale a été observée avec précision, d’une part chez D. ranae (GUYENOT et NAVILLE); d'autre part chez D. salmonis (Davis); elle est en tout point comparable dans les deux cas. Par contre les différentes observations concernant la sporulation sont divergentes: Plasmode unique chez D. branchialis, selon les observations de LEGER; Plasmode compartimenté chez D. vejdovskyi (JIROVEC); Develop- pement par cellules individuelles dès le début chez D. salmonis (Davis). LÉGER suggère en outre l’éventuelle union de deux sporo- blastes, mais sans l’avoir constatée. Les spores müres sont libérées directement dans l’eau chez D. pusula et D. vejdovskyr, alors que les kystes mürs de D. bran- chialis sont énucléés en entier. Il faut peut-être mentionner que, dans un seul cas, différents stades ont pu être observés simultanément dans le même kyste (DUNKERLY). OBSERVATIONS PERSONNELLES Mes observations personnelles m'ont conduit à étudier sur les nageoires et la peau de jeunes Perches du lac Léman { Perca fluvia- tılıs), en captivité depuis deux semaines au moins, une espèce de Dermocystidium encore inconnue: Dermocystidium guyenoti, que jai l'honneur de dédier à mon maitre, Monsieur le Professeur E. Guyénot, en respectueux témoignage de mon admiration et de ma reconnaissance. Hôte. Perca fluviatilis du lac Léman. Le parasite n’a jamais été observé au moment de la pêche. Il apparaît après une quinzaine de jours passés en aquarium, ou plus. (Eau courante.) Localisation. Le plus souvent, les kystes sont situés sur les nageoires: le long des rayons ou dans la membrane. Lorsque l'infection est intense, 310 L. THELIN ils se trouvent quelquefois sur la peau, à proximité immédiate des nageoires. J’en ai également observé un petit nombre sur la peau de la tête et sur les membranes buccales. Les kystes. Les plus petits (0,1 mm. environ) sont ovoides ou presque ‘ sphériques. Ils possèdent une membrane épaisse, opaque, fortement colorable. Les autres kystes sont allongés en un boyau cylindrique, légèrement renflé à chaque extrémité. Ils sont blancs, brillants, et mesurent jusqu’à 1,5 mm. de long. Ils sont entourés d’une membrane fine, transparente et peu colorable, suffisamment solide pour que les kystes puissent être isolés sans déchirure. A maturité, ces kystes peuvent soit être énucléés en entier, soit se rompre à l’extérieur. Les spores. Elles sont sphériques, de 8 à 10 u de diamètre et contiennent l’inclusion réfringente caractéristique des Dermocystidium. Cette dernière se colore en rose par le panchrome de Laveran et en noir par l’hématoxyline; elle mesure 5 à 7 u et remplit presque tout l’espace disponible. Le protoplasme forme une couche fine, un peu plus épaisse et concentrée autour du noyau. Celui-ci est petit (1,5 pu); il est composé d’un nucléole entouré d’une zone claire. (Fig. 1 a, et c.) Les spores sont plongées dans une masse protoplasmique visqueuse, qui forme, sur les frottis, des tractus reliant les spores les unes aux autres (cf. D. ranae). (Fig. 1 d.) La formation de l'inclusion centrale est comparable à celle qui a été observée chez D. ranae et D. salmonis : tout d’abord de fines granulations se réunissant pour former des grains, puis une seule masse homogène. L’etude au microscope à contraste de phase confirme ce mode de formation et, de plus, met en évidence l’existence d’un réseau protoplasmique entourant les fines granulations (fig. 1 b). Ce réseau diminue à mesure que l’inclusion apparaît. Les restes en sont visibles après coloration à Phématoxyline ou au Laveran, sous forme d’une zone irrégulière entourant le noyau. UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM 341 Le dispositif à contraste de phase permet également d’examiner le noyau des spores, peu visible par les colorations. Il est nettement double dans les spores dont le réseau protoplasmique est peu développé; puis simple, plus gros et plus dense, lorsque le réseau occupe toute la spore; dans les spores müres, il a tendance à former plusieurs nucléoles. Cette observation pourrait peut-être suggérer l’idée d’un début de germination. ree As Spores de Dermocystidium guyenoti (2 000 x). a) Hématoxyline de Heidenhain. — 5) et c) Contraste de phase. — d) Pan- chrome de Laveran. Développement. Les kystes de ce Dermocystidium n’étaient pas tous au méme point de développement. J’ai observé quatre stades différents, mais jamais de formation intermédiaire. Stade I. Les plus petits kystes possedent une membrane épaisse qui renferme du protoplasme très finement divisé formant un réseau 32 L. THELIN tres vague (fig. 2 a). Les noyaux sont toujours peu nombreux (entre 20 et 100 par kyste); ils sont gros (7 à 9 u) et contiennent un petit nucléole, quelques grains chromatiques et une membrane nucléaire bien visible (fig. 2 b). Ce sont probablement des figures représentant une multiplication précédant la sporogenèse. nig, 2. Kystes de Dermocystidium guyenoti (colorés à l’hématoxyline de Heidenhain). a) Stade I (210 x ).— b) Noyaux du kyste précédent (1060 X).—c) Stade II (170 x). — d) Stade II (400 x). Stade II. Ce second stade est représenté par des kystes déjà allongés, avec une membrane fine et transparente. Ils sont remplis de proto- plasme clair, semblable à celui des stades I. Par places, il devient plus dense, autour d’une grosse boule fortement chromatique de 10 à 20 u de diamètre. Il y a 5 ou 6 de ces boules par kyste. Aucun noyau n’est visible (fig. 2 c et d). Ce stade est comparable aux descriptions de LÉGER concernant D. branchialis. RS UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM slo Stade III. Un kyste allongé, à membrane fine, était plein de petits éléments irréguliers, allongés (long. 4-5 u). Ce sont probablement les noyaux des sporoblastes non individualisés. Parmi ces noyaux, on retrouve les boules du stade II, plus grosses (30 u), mais moins colorables (fig. 3 a). Fic. 3. Kystes de Dermocystidium guyenoti (100 x ) (colorés à l’hématoxyline de Heidenhain). a) Stade III. — b) Stade IV, rempli de sporoblastes. — c) Stade IV, rempli de spores. — d) idem (coupe transversale). Ce stade pourrait éventuellement dériver du stade I par multi- plication des noyaux et diminution de la membrane kystique. Il faudrait alors admettre que le stade IT serait une figure de dégé- nerescence du stade I n’ayant pas pu évoluer ? Stade IV. Je réunis sous ce chiffre les kystes contenant des sporoblastes individualises ou des spores müres. La membrane est plus fine et souvent déchirée. Les sporoblastes sont encore polyédriques, avec 31% L. THELIN un noyau vesiculaire dont le nucléole est très visible. Tous les stades de la formation de l’inclusion centrale sont présents (fig. 3 b, cet d). Lorsque les spores sont mûres, elles sont toujours sphériques, laissant entre elles des espaces occupés par du protoplasme visqueux, reste de plasmode. Il faut remarquer que, sauf pour ce stade IV (formation du corps central), l’évolution se fait synchroniquement. Il n’y a jamais de zones plus ou moins évoluées comme celles observées pour D. branchialis ou D. salmonis. Le tableau I résume les caractéristiques des différentes espèces de Dermocystidium. D. guyenoti ne peut être rapproché des para- sites des Batraciens à cause de l’épaisseur de la membrane kystique. Il se distingue des parasites des Poissons par la localisation, la forme des kystes, l'épaisseur de la paroi et la dimension des spores. L'espèce la plus semblable, D. salmonis, présente un développement par cellules individualisées, tandis que D. guyenoti présente un plasmode unique dans les stades jeunes. ESSAIS DE CULTURE Morat (1913) a essayé de cultiver Dermocysticium pusula sur des milieux au sucre de raisin ou au jus de prunes. Il n’a obtenu aucun résultat. J’aı à mon tour tenté de cultiver des spores de D. guyenoti sur divers milieux (eau stérile; pepsine à 2%; gélose glucosée et gélose de Sabouraud) et selon différents procédés (en milieu humide dans des verres de montre, en gouttes pendantes ou directement entre lame et lamelle). Observées au microscope à contraste de phase toutes les semaines durant un mois et demi, les spores n’ont pas changé d’aspect. EXPÉRIENCES D’INFECTION. A. Infections spontanées. Les Perches ne portent jamais de kyste au moment de la pêche, cependant après un séjour de deux semaines, ou plus, en aquarium, il peut apparaître des kystes sur les nageoires. La présence de ces kystes, assez peu nombreux, n’a pas d’influ- ence sur l’hôte. Certains les ont conservés pendant plus de deux mois sans en souffrir. souods SIOI@d -wnıprjskooydwAT ja wumiprgsfoowIe(] ap savedsa sap uosipundwo) ‘| OVHIAVI ‘OS6E ‘TE 39 “Ube NW SIUN-S38JH qno7.1ed QIUNH sep 949911p uoryeamdignW = == DI OL-£ unuidu ‘(7 ‘6 ainbeaoys ‘G£61 ‘suequny -099U9 I, solods sap 79 SOFUOZIYIS 9D1U eusewer|y joydurAjoursy | aruydeq | sep osuqiy uoreordtimn n === n9‘z-c‘}| À c- | -ydop wniprshsoyduhT ‘8 9UOAYYUÄS “AVG euy sind ‘ds u assIng SIITOISEU aU2494 onbrun spouse] qd assreda 93uorfe 1 9-c |N 07-6 mouahnd ‘A ‘L ‘OG6T ‘BIEYBS-2UIYSOH uoder | ewepido adae”n) è é AUOT | 07-0 |N 97-9 104 ‘ ‘9 ‘LY6T ‘SAR SIU;)-S}yeIW | sorydueag uounes soquepuadapur sopnffen) « « 1 2-9 |M 01-6 sruouds “CT ‘G ambeaA ‘0867 ‘29AOJIL -0[S009YO J, | Saryoueiq Jay sordr}pnu sopotuse]d au enbuouds | ne-y | 7 %-£ ıhysooplas ‘qQ % ad aSSINS ‘O[TAPN-JOU9ANI) JULIA need A[[INOU9IL) i « n ue ql cHz|nN6-L 9DUDI ‘ ‘£ 9PUBTII AUOAYIYUÄSEB 9S9U9801 ‘5161 ‘19597 aouely | SOryaueug SMALL -ods 30 anbıun apowse]d « R n¥-e |ng-/ sıpwıyounag "I ‘T suse WV -9ssıng "L067 ‘Z9494 -90UCL neod UOFII J, à ossredo |onbuouyds| 8-4 |N0T-8 oqnsnd ‘ ‘J dISAM QUISIIO UOIJESITEDIOT 90H 1u9waddoT3Ag9q np QJSAM UOISNJOU] | FIOdKS 316 DRE LIN B. Infections expérimentales. J'ai essayé de provoquer des infections en faisant ingérer des kystes à des Perches non parasitées. Plus tard, j’ai procédé par injections intra-péritonéales. Dans 11 cas sur 16, j’ai observé l'apparition de kystes après ces traitements; il n’est cependant pas toujours possible d’ecarter la possibilité d’une infection spontanée intercurrente. Toutefois, dans certains cas, cette éventualité n’entre pour ainsi dire pas en ligne de compte; en voici des exemples: Perche 32. Péchée le 4 aoùt, elle ingurgite, le 6 aoùt, des kystes de Dermo- cystidium. Huit jours plus tard, elle portait un petit kyste (stade IV) sur la nageoire caudale. C’est la seule Perche parasitee moins de deux semaines après sa Capture. Perche 102. Pêchée en septembre, elle reste Jusqu'au mois de février en aquarium sans Jamais porter de kystes. Le 9 février, elle mange des kystes mürs et le 18, elle porte sur la nageoire pectorale gauche un kyste au stade IV. Perche 71. Pêchée en septembre, elle reçoit au début d’octobre en injection deux kystes mürs dont l’un avait crevé lors de la manipulation. Une semaine plus tard, elle présente une très forte infection, des kystes apparaissent sur toutes les nageoires, au nombre d’environ 40, et présentant, au moment de la dissection (début novembre) les stades I, II et III. D’autre part, l’étude statistique des chiffres observés, au moyen du test d’independance et du critérium X? de Pearson permet d’affirmer que ces résultats sont significatifs. Le tableau II donne les chiffres observés et les chiffres qui devraient théoriquement apparaître si le traitement était inopérant. UN NOUVEAU PROTISTE DU GENRE DERMOCYSTIDIUM 317 (Mugnano IIC Comparaison des résultats observés et théoriques. Table observée Table théorique Traitement Traitement expérimental Total Total experimental Non | Qui 3 Non | Qui I n Non 32 5) 37 37 Da SH NOI d rn = = È | | 5 Oui 20 11 31 ou | DI) FES Our Total | 52 16 68 68 52.0 16.0 | Total La difference entre les résultats de l’experience et les chiffres théoriques est sensible. Doit-elle être attribuée uniquement au hasard ou exprime-t-elle l'efficacité du traitement ? Le calcul du critérium X? de Pearson donne avec ces chiffres X? = 4,52 d’où l’on déduit que la probabilité P (X?) est comprise entre 0,02 et 0,05 (environ 0,04). Autrement dit, les chances pour que les chiffres observés soient dus au hasard sont de 4%. Les statisticiens consi- dèrent qu'une probabilité de 0,05 constitue un seuil en dessous duquel les chiffres sont significatifs. Dans ce cas, on est en droit d'admettre que les Perches ont réellement été infectées expérimen- talement. BIBLIOGRAPHIE ALEXEIEFF, A. 1910. 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Infarctus subaigus du tibia, chez un jeune chien. (Avec 5 figures et 1 tableau.) (Institut de Pathologie de l’Université de Genève. Directeur: Professeur Erwin RUTISHAUSER.) Au professeur Emile Guyénot, en témoignage d’admiration et de reconnaissance. Admise aujourd’hui par chacun, l'existence des infarctus ischémiques de l’os passa longtemps inaperçue; la pauvreté de leur symptomatologie clinique, la rareté chez l’homme des examens anatomo-pathologiques du squelette des membres sont les princi- pales raisons de leur méconnaissance. Les premiers cas cliniques décrits — d’ailleurs sous des diagnostics erronés — furent pour la plupart découverts fortuitement, sur des radiographies faites pour un tout autre motif. Les pathologistes connaissaient depuis longtemps la nécrose aseptique de l’os, si fréquente dans les épiphyses des os longs (maladies de LeGG-CALvE-PERTHES, d’ÖSGOOD-SCHLATTER), dans les os du poignet (maladie de KıEnBock) et dans les os du pied (maladies de KoHLer). En 1928, AxHAUSEN décrivit des infarctus anemiques aigus de l’os, qu'il pensait avoir été causés par des embolies artérielles; en 1934, JAFFE et POMERANZ découvrirent un infarctus cunéiforme dans l’astragale d’un membre amputé pour des troubles circulatoires. Mais c’est avant tout la maladie des caissons qui attira l’atten- tion des médecins sur les infarctus de l’os et leur permit d’en reconnaître avec certitude l’origine ischémique. Ces lésions osseuses s’observent fréquemment chez les ouvriers qui travaillent dans un milieu où la pression de l’air est portée à plusieurs atmosphères. Lors des decompressions trop hâtives, l’azote, maintenu en solution physique dans le plasma sanguin par la pression élevée de l’aır ambiant, se dégage dans le sang et dans les tissus sous la forme de bulles, de la même manière que se libère le gaz carbonique dans une bouteille d’eau minérale fraîchement ouverte. Ces embolies gazeuses s’ımmobilisent dans les vaisseaux sanguins les plus étroits — notam- ment dans les artérioles et dans les capillaires — et les obstruent. 320 R. VEYRAT Les vaisseaux obstrues sont-ils fonctionnellement terminaux — comme dans le tissu nerveux, le myocarde, le rein, la rate — le territoire qu'ils irriguent souffre d’ischémie et se nécrose. C’est par ce mécanisme que se constituent les infarctus de l’os dans la maladie des caissons. La grande solubilité de l’azote dans les lipides favorise aussi la localisation médullaire de ces lésions. La plupart de ces infarctus ne donnent lieu à aucune sympto- matologie clinique; toutefois, lorsqu'ils sont situés dans les épi- physes, ils entraînent avec le temps une déformation et un affaisse- ment de la surface articulaire qui favorisent le développement d’une arthrose secondaire. Cette dernière affection, par la gêne fonc- tionnelle qu’elle occasionne, conduit le malade chez le médecin qui découvre alors, sur les radiographies, la présence d’infarctus chroniques dans les épiphyses arthrosiques (BorNsTEIN 1910; BassoE 1911 et 1913). De tels cas éveillèrent l’attention de plusieurs auteurs, qui eurent le mérite de rechercher systématiquement ces infarctus de Pos et d’en démontrer la grande fréquence chez les ouvriers des caissons (KAHLSTROM, Burton et PHEMISTER 1939 a; COLEY et Moore 1940; PHEMISTER 1940 et 1950; TayLor 1944). Plus tard, ils retrouverent des lésions osseuses identiques chez des individus qui n’avaient jamais séjourné dans l’air comprimé. Chez quelques-uns de ces malades, la présence d’une thrombar- térite ou d’une artériosclérose sténosante des membres rendait probable une oblitération de l’artère irriguant le territoire nécrosé, mais dans beaucoup d’autres cas, l’étiologie de l’infarctus demeura mystérieuse. (KAHLSTROM, BURTON et PHEMISTER 1939 bd.) Tous les infarctus que l’on découvre ainsi radiologiquement sont déjà très anciens et datent probablement de plusieurs années. Ils se présentent sous l’aspect de calcifications de taille et de forme très diverses: plages arrondies ou allongées de densité uniforme, grappe d’anneaux calcifiés, pseudo-kystes à parois radio-opaques (ScHinz, BAENSCH, FRIEDL et UEHLINGER 1951). Ces lésions ont deux localisations électives, les métaphyses et les épiphyses. Les infarctus récents — donc, pas encore calcifiés — sont presque toujours invisibles sur les radiographies. Dans les rares cas examinés histologiquement, l’infarctus appa- rait constitué de tissus nécrotiques — moelle gélatineuse, sans noyaux reconnaissables; trabécules osseux pâles et déshabités — INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 324 entourés d’une coque d’apatite, qui établit une démarcation entre Pos complètement nécrosé et los vivant ou organisé. Jusqu’ici, il n’a jamais été possible de retrouver l’oblitération arterielle responsable de lischémie (KAHLSTROM et PHEMISTER 1946; RUTISHAUSER 1949). Ces aspects radiologique et histologique sont communs à tous les infarctus chroniques de l’os, que l’ischémie soit due aux embo- lies gazeuses de la maladie des caissons, à l’artériosclérose ou que sa cause demeure inconnue. Pour apporter la preuve de l’origine ischémique de ces infarctus, plusieurs auteurs ont tenté de les reproduire expérimentalement chez l’animal, par des ligatures artérielles (KistLER 1934; Hucarxs et WIEGE 1939; BRAGDON, FOSTER et Sosman 1949; DE MARNEFFE 4951) TL Avant de résumer les résultats de ces travaux, 1l est nécessaire de rappeler que l'irrigation sanguine d’un os long est assurée par plusieurs groupes d’artères, qui se distribuent plus particulièrement à une partie déterminée de los: 1) les branches de ou des artères nourricières irriguent la moelle osseuse, les métaphyses et le tiers interne de la corticale; 2) les artérioles periostees, les deux tiers externes de la corticale diaphysaire; 3) les artères métaphysaires, les métaphyses; 4) les artères épiphysaires, chacune des deux épiphyses. Chez un animal adulte, la brusque interruption de l’un de ces apports artériels entraine une nécrose cellulaire de tout le terri- toire correspondant: par exemple, la nécrose de la moelle osseuse et du tiers interne de la corticale après la ligature de l’artere nourricière ou la souffrance des deux tiers externes de la compacte diaphysaire après section des artérioles périostées, par décortica- tion du périoste. Dans les jours suivants, une suppléance vasculaire s'établit à partir des territoires voisins et l’on assiste à une res- titution complete de la moelle et de l’os sans que la nécrose soit 1 Pour une bibliographie plus complete de ces travaux, veuillez consulter: E. RutisHAUSER, Ch. RoviLLer et R. VEYRAT: La vascularisation de l'os: - état actuel de nos connaissances. Arch. Putti: 1954, 5, 9-40. Rev. SUISSE DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 21 322 R. VEYRAT suivie d’une lyse tissulaire ou d’une fibrose. Apres quelques semaines, l’os a recouvré son aspect habituel et ne se distingue en rien de l’os témoin normal (Huccıns et WiEGE 1939; Bracpon, Foster et Sosman 1949). La ligature d’autres groupes artériels produit des résultats comparables. Chez l’animal en croissance, la présence des cartilages de conju- gaison réduit les possibilités de suppléance vasculaire, de telle sorte que la nutrition des épiphyses dépend entièrement des artères épiphysaires; la ligature de ces vaisseaux entraîne une nécrose de toute l’épiphyse. Pour produire des lésions plus durables, KistLER (1934 et 1936) eut l’idée d’injecter dans les artères des membres de jeunes lapins une suspension d’encre de Chine, dont les particules les plus gros- sières obstruent les artérioles. Par ce procédé, les nécroses sont beaucoup plus étendues et, plusieurs mois après l’opération, on observe encore un remaniement osseux intense. Toutefois, aucune de ces lésions osseuses ne présente l’aspect des infarctus chroniques; il s’agit toujours de lésions aiguës, pro- duites par des perturbations vasculaires très importantes et suivies, dans un délai relativement bref, d’une restitution le plus souvent complète. Jusqu'ici il n’a pas été possible de reproduire, chez l’animal, des infarctus chroniques de l’os, semblables à ceux que l’on observe chez l’homme. De même, toutes les tentatives faites pour produire des infarctus de l’os, en soumettant des animaux à d'importantes et brutales variations de la pression de l’air ambiant, sont demeurées sans succès (HATCHER 1940). Le cas que nous allons rapporter appartient au groupe des animaux en croissance. Il s’agit d’une jeune chienne de quelques mois (C 123), pesant 7,5 kg., chez qui nous avions établi une fistule artério-veineuse fémorale selon FIscHLER et ScHREDER (1909), immédiatement au-dessous du ligament inguinal gauche. Nous nous proposions d’étudier chez cet animal les transformations osseuses causées par un shunt vasculaire, qui dérive dans la circulation de retour une grande partie du sang artériel destiné au membre. L’etroitesse des vaisseaux fémoraux rendit l’opération difficile. L’artere et la veine, étirées par les sutures vasculaires, furent appliquées l’une contre l’autre de telle façon que leurs lumières en furent fortement réduites. L’anastomose fut néanmoins réalisée et l’audition d’un souffle continu avec renforcement systolique, comme la palpation d’un fré- INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 323 missement sur la plaie operatoire, nous prouva que le shunt arterio- veineux etait fonctionnel. Le lendemain, cependant, le souffle avait perdu toute son intensite et se réduisait à un murmure lointain ; nous en conclümes qu’un thrombus pariétal avait obstrué la fistule dans sa presque totalité. Des ce jour, l’auscultation demeura inchangée. Trois semaines après l’opération, cette chienne contracta une maladie fébrile, probablement une encéphalite des jeunes chiens, dont un autre animal était mort dans notre chenil peu de temps auparavant. Son état général déclina rapidement. Le corps secoué par de violentes convulsions, cette chienne ne respirait qu'avec beaucoup de difficulté par une bouche remplie d’ecume. Nous la sacrifiämes 25 jours après l’operation, alors que le souffle auscultatoire était toujours aussi faible et lointain. Protocole d’autopsie: Au niveau de la cicatrice opératoire, les vaisseaux fémoraux gauches sont comprimés par une gangue fibreuse; leur lumière est nettement rétrécie sur une distance de 2 cm. A l’ouverture de la veine nous voyons qu’un thrombus pariétal obstrue presque complètement la fistule artério- veineuse; ce même trombus apparaît dans la lumière de l’artère. De part et d’autre de la cicatrice opératoire, artère et veine fémorales gauches reprennent leur calibre habituel, identique à celui des vaisseaux homonymes droits. Au cours de la dissection du squelette des deux membres postérieurs, nous avons d'emblée été frappé par l’hypertrophie et l’aspect massif du tibia gauche par rapport au droit. Les autres pièces du squelette — fémurs, péronés, os du tarse et phalanges — sont identiques dans les deux membres, sans la moindre différence de dimension, de poids ou d'aspect. Les examens radiologiques et histologiques ont confirmé l'intégrité de tout le squelette des membres postérieurs, à l’exception du tibia gauche. Précisons encore que sur les radiographies faites le jour de l’opéra- tion, l’aspect du tibia gauche est tout à fait normal et identique à celui du tibia droit (fig. 1 A). DESCRIPTION COMPARÉE DES TIBIAS 1. EXAMEN MACROSCOPIQUE. La simple juxtaposition de ces deux os permet d’apprécier, au premier regard, l’importance des transformations subies en 25 jours par le tibia gauche. 324 R. VEYRAT Sa forme est nouvelle. Les deux incurvations opposées, qui donnent au tibia normal la silhouette d’une lettre S largement ouverte, sont comblees. Cet os est devenu un lourd pilier, rectiligne, dont le calibre, à peu pres égal sur toute sa longueur, est à peine inférieur à celui des épiphyses. Sa surface périostée est bosselée et rugueuse, même aux endroits où ne s’insère aucun muscle. A — ww DE D Bre. Ms radiographie du tibia gauche le jour de l’opération. radiographie du tibia droit témoin, le jour de l’autopsie, soit après une survie post-opératoire de 25 jours. radiographie du tibia gauche le jour de l’autopsie. L’osteophytose périostée forme une gangue épaisse autour de la diaphyse tibiale primitive. superposition des radiographies B et C, mettant en évidence l’élargisse- ment de la diaphyse tibiale gauche par rapport à celle du tibia droit (hachures horizontales) et la légère supériorité de longueur du tibia droit sur le gauche (hachures verticales). En trait épais: la silhouette du tibia gauche; en trait fin: celle du tibia droit témoin. Réduction: environ 24. INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 325 Les mensurations et les poids, reunis dans le tableau I, confir- ment en tout point cette premiere impression. Le tibia gauche est légèrement plus court que le droit (de 2 mm.); le périmètre de la diaphyse est fortement accru, de 31 à 39% suivant le niveau examiné. Son hypertrophie, enfin, est attestée par un poids de 84 g. contre 60 g. pour le tibia droit, soit une différence de 40%. Pigs 2. radiographie de la métaphyse supérieure du tibia droit temoin. radiographie de la métaphyse supérieure du tibia gauche. schema de la métaphyse supérieure du tibia gauche. radiographie de la métaphyse inférieure du tibia droit témoin. radiographie de la métaphyse inférieure du tibia gauche. schéma de la métaphyse inférieure du tibia gauche. Zeon e Observer, dans le tibia gauche (B et E), important élargissement des cartilages de conjugaison (en a), la presence dans chaque metaphyse d’un triangle radio-opaque (en 5), appliqué par sa base contre le cartilage conjugal, et l’integrite des epiphyses. Grossissement: 1 x. 326 R. VEYRAT TABLEAU I. Dimensions et poids des tibias de la chienne 123. Différence Tibia droit Tibia gauche au profit du tibia gauche Longueur totale, mesurée des épines tibiales à l’interligne | 122,5 mm. 120,5 mm. — 2 mm. articulaire tibio-tarsien. Largeur de l’epiphyse supe- rieure, mesurée dans le plan 33,0 mm. 33,0 mm. 0 mm. frontal. Largeur de l’épiphyse infé- rieure, mesuree dans le plan 23,0 mm. 24,0 mm. + 1 mm. frontal. Périmètre de la diaphyse, me- sure 5 cm. au-dessous des 65,0 mm. 85,0 mm. + 20 mm. épines tibiales. + 31 % Perimetre de la diaphyse, me- suré 5 cm. au-dessus de l’in- 54,0 mm. 75,0 mm. + 21 mm. terligne articulaire tibio- + 39 % tarsien. Poids. 60 g. 84 g. + 24 g. + 40% 2. EXAMEN RADIOLOGIQUE. Sur les radiographies, il est possible de distinguer, dans la masse radio-opaque du tibia gauche, la silhouette plus mince et galbée de la diaphyse primitive, qui maintenant est entourée de tous côtés par un tissu radio-opaque, sans structure reconnaissable. Cette gangue comble toutes les concavités du tibia original et lui donne cet aspect massif et lourd qui nous avait d’emblee frappés. Les radiographies de la figure 2 permettent un examen plus approfondi des extrémités du tibia gauche. Nous constatons notamment que les deux épiphyses n’ont subi aucune transfor- mation et qu’elles sont identiques à celles du tibia droit témoin, INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 327 tant par leurs dimensions que par leur structure. Il n’en va pas de même des régions métaphysaires. Sur les radiographies du tibia droit normal, le cartilage de conjugaison proxımal apparaît comme une lame radioperméable, large de 0,5 mm., en forme d’accent circonflexe renversé, limitée sur ces deux faces par un trait radio-opaque. Les stries longitudi- nales de la métaphyse correspondent aux travées initiales de l’ossification enchondrale. Sur les radiographies du tibia gauche, le cartilage conjugal proximal ne se présente sous l’aspect d’une ligne franche, radio- perméable, que dans ses parties, interne et externe, les plus laté- rales. Dans sa portion médiane, au niveau de la tubérosité anté- rieure, 1l se confond avec une large bande grisâtre de 6 mm. de hauteur, limitée sur sa face inférieure par un trait radio-opaque, à bords francs, parallèles à la limite supérieure du cartilage conjugal. Plus bas, dans la métaphyse proximale, se détache un triangle radio- opaque, plus dense que le reste de l’os, dont la base est appliquée contre le cartilage de conjugaison. Au niveau de la métaphyse distale, on retrouve les mêmes diffé- rences de structure entre les deux os. Dans le tibia droit, le car- tilage de conjugaison distal apparaît comme une ligne blanche étroite, large d’un demi-millimètre, dessinant une courbe à concavité supérieure. Dans le tibia gauche, ce cartilage, fortement épaissié dans ses deux tiers médians, atteint une hauteur de 6 mm. Il est sur- monté par un triangle radio-opaque, dont la pointe est dirigée vers le haut. Les constatations radiographiques faites sur le tibia gauche peuvent se résumer ainsi: 1. Les épiphyses tibiales, supérieure et inférieure, comme le péroné gauche, n’ont subi aucune modification radiologique- ment décelable. 2. L'important élargissement de la diaphyse tibiale est dû à une apposition périostée massive. 3. Les deux cartilages de conjugaison sont considérablement élargis dans leur portion médiane. 4. Dans chaque métaphyse se détache un territoire cunéiforme, radio-opaque, appliqué par sa base au cartilage conjugal. 328 R. VEYRAT 3. EXAMEN HISTOLOGIQUE. Apres décalcification par l’acide nitrique dilué, les deux tibias ont été débités, selon le même schéma, en fragments longitudinaux et transversaux. De cette manière, chaque coupe histologique du tibia gauche modifié a pu être comparée avec la coupe correspondante du tibia normal droit. Une partie de ce matériel a été enrobé en celloïdine, l’autre en paraffine. Les colorations histologiques suivantes ont été utilisées: hématoxyline-éosine, trichromes de van Gieson et de Mallory, coloration de lélastine, imprégnation argentique selon UrEecHIA-NaGyY (1931). a) Coupes transversales des diaphyses tibiales. La comparaison des coupes transversales prélevées à mi-hauteur de la diaphyse nous oriente rapidement sur la nature des transfor- mations subies par le tibia gauche. La corticale du tibia droit témoin est encore du type juvénile (fig. 3 À et C). Elle ne contient des ostéones, d’ailleurs incomplets, que dans son tiers externe. En allant du périoste à l’endoste, les espaces vasculaires s’elargissent et le tissu osseux devient tra- béculaire; si bien que, dans sa moitié interne, la corticale est Pie. Coupes transversales des diaphyses tibiales, faites a des hauteurs corres- pondantes (A s’oppose a B et C a D). Grossissement A,B. Cet Di ie toe A: tibia droit témoin. Col.: hématoxyline-éosine. B: tibia gauche. Col.: hématoxyline-éosine. On distingue nettement les deux couches concentriques: la corticale spongiosée et l’ostéophytose périostée massive. En face de la flèche: le secteur de la diaphyse reproduit en E. C: tibia droit témoin. Coupe épaisse de 200 u, photographiee en lumière polarisée. D: tibia gauche. Coupe épaisse de 200 u, photographiée en lumière polarisée. La démarcation entre corticale spongiosée et ostéophytes périostés radiaires est particulièrement franche. E: agrandissement d’un secteur de la diaphyse du tibia gauche, reproduite en B. De gauche à droite: le périoste, les ostéophytes périostés radiaires, la corticale spongiosée et la cavité médullaire. A cet endroit, un espace vasculaire, contenant une artériole et un large sinus veineux, traverse la couche ostéophytaire de part en part, réunissant l’ancienne corticale au périoste. 329 TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN INFARCTUS SUBAIGUS DU 330 R. VEYRAT constituée par un os spongieux, richement vascularise, mais sans systemes de Havers. A cette hauteur de la diaphyse, la cavité médullaire est remplie d’une moelle adipeuse au centre et mixte à la périphérie. L’épaisse corticale du tibia gauche se compose de deux couches concentriques distinctes (fig. 3 B, D et E). La couche interne représente la corticale primitive, dont elle a conservé toutes les dimensions; ses diamètres, son épaisseur sont les mömes que ceux du tibia droit. Sa structure histologique, par contre, a été fortement remaniée. Dans la zone superficielle, la plupart des systèmes de Havers ont disparu et sont remplacés par des espaces vasculaires si larges que la zone interne, constituée d’os spongieux, est relativement plus compacte que la zone superficielle. La couche externe néoformée est constituée d’innombrables ostéophytes radiaires, hauts de 3 à 5 mm., qui s’insèrent à la surface de la corticale primitive, sur l’ancien emplacement du périoste. Tous les espaces vasculaires de la corticale primitive et de la couche ostéophytaire contiennent une moelle fibrillaire et de larges vaisseaux sanguins, gorgés d’hematies ; plusieurs arterioles tra- versent la couche ostéophytaire de part en part. Le péroné gauche n’est pas modifié, son aspect est identique à celui du péroné droit témoin. L'examen, à un plus fort grossissement, de cette même coupe transversale du tibia gauche permet de constater d'importantes transformations histologiques dans la cavité médullaire. La plus grande partie de la moelle est nécrosée. Seuls les noyaux des nom- breux polynucléaires, les silhouettes des cellules adipeuses et les parois artérielles se détachent avec netteté; toutes les autres structures sont floues, pâles, à peine reconnaissables. A ce niveau de la diaphyse, l’artère nourricière a déjà pénétré dans la cavité médullaire. Large de 650 u, elle est oblitérée par un thrombus en organisation, composé de fibrine, d’amas anhistes calcifiés, intensément colorés par l’hématoxyline, de fibrocytes, de quelques fibrilles argyrophiles, mais dépourvu d’éléments figurés du sang (fig. 4 B). Ce thrombus est traversé par plusieurs capillaires d'environ 20 u de diamètre et par un vaisseau beaucoup plus large, de 200 p, dont la paroi est constituée d’un endothélium et de quel- ques cellules fusiformes. Tous ces vaisseaux, qui ont recanalisé le thrombus, sont remplis d’hematies et de quelques globules blancs, u INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN aan bien colorés et morphologiquement intacts. La thrombose de l’artère nourriciére est très étendue; déjà présente dans le canal nourricier (fig. 4 A), elle s’etend jusqu’aux branches principales de l’artère, où son organisation est moins avancée. A plusieurs niveaux, le thrombus est recanalisé. Nulle part, on ne retrouve une trace reconnaissable du sinus veineux central; la nappe de liquide qui occupe une partie de la cavité médullaire n’a pas de paroi et provient peut-étre de la lyse necrotique de la moelle osseuse. Au voisinage de l’artere nourriciere et à la périphérie de la cavité médullaire, dans une zone en forme de croissant, la moelle osseuse est fibreuse. Composée de fibrocytes, de fibrilles argyro- philes et de fibres hyalines, elle se colore en bleu avec le trichrome de Mallory et prend la fuchsine dans la coloration de van Gieson; elle est parcourue par de jeunes vaisseaux sanguins, remplis d’hématies intactes. Tout autour du tibia gauche, la coupe contient plusieurs artères, dont les plus larges ont un calibre de 700 u; leur structure pariétale est normale et leur lumière exempte de tout thrombus. Le tissu osseux proprement dit est aussi le siège de transforma- tions importantes. Dans les deux tiers internes de l’ancienne corti- cale, on observe tous les signes de la nécrose osseuse. Le centre de chaque trabécule est formé d’un os pâle, sans lamellation ni struc- ture reconnaissables, avec des ostéoplastes agrandis et déshabités. Dans le tiers externe, il n’y a pas de necrose massive, mais la pré- sence de quelques ostéoplastes élargis, les uns vides, les autres contenant un ostéocyte ratatiné et appliqué contre la paroi, atteste la souffrance de l’os; ce sont là, en effet, les critères de l’oncose, décrite par RECKLINGHAUSEN (1910). Ces territoires de souffrance et de nécrose osseuses sont limités par des lignes de suture festonnées, à convexités dirigées vers le centre du trabécule. Ce sont les lignes d’érosion de von EBNER, qui se forment à la surface de l’os, quand cesse la résorption ostéo- clasique. Plus tard, quand l’ostéogénèse a repris, elles établissent une démarcation entre l’os ancien — ici nécrosé — et l’os néoformé. L’apposition osseuse est beaucoup plus active dans la partie interne de l’ancienne corticale, où la nécrose était complète, que dans la partie externe, dont les espaces vasculaires demeurent, pour cette raison, fortement élargis. Cette ostéogénèse s'étend bien 332 R. VEYRAT au delà des limites de la corticale primitive, en formant une couche dense de grands ostéophytes périostés et quelques petits foyers d’ostéophytes internes, dans la fibrose périmédullaire. Les ostéophytes périostés sont constitués d’un os métaplasique, sur lequel commence à s’apposer des lamelles osseuses, parallèles aux espaces médullaires radiaires. Dans la corticale, la qualité de l’os néoformé est moins facile à définir; la trame osseuse formée de fibres conjonctives entrelacées, l'abondance et la grande taille des ostéocytes apparentent ce tissu à un os métaplasique, mais son mode de production par des ostéoblastes disposés en rangées et son type d’apposition en lames successives le rapprochent d’un os lamellaire (fig. 4 C et D). En fait, il doit s’agir probablement d’une ossification perturbée, pathologique, qui a ses caractères propres. Pre. A A: artère nourricière du tibia gauche dans son canal nourricier. Col.: van Gieson-élastine. Grossissement: 120 x. L’artère, oblitérée par un thrombus en pleine organisation, est recanalisée par deux jeunes artérioles contenant des hématies intactes. B: artère nourricière du tibia gauche, dans la cavité médullaire. Col.: héma- toxyline-éosine. Grossissement: 65 X. Le thrombus qui obstrue l’artère est entièrement organisé et calcifié par endroits. Il est recanalisé par un vaisseau de 200 u de diamètre, dont il est encore impossible de déterminer la nature, artérielle ou veineuse. C: corticale du tibia gauche. Col: hématoxyline-éosine. Grossissement: | IDE Trabécule osseux, proche de la cavité médullaire, dont le centre est constitué par un os nécrosé à ostéoplastes vides et la partie superficielle par l’os néoformé. Observer la ligne d’érosion qui établit la limite entre les deux tissus osseux différents. D: corticale du tibia gauche. Col.: imprégnation argentique selon Urechia- Nagy. Grossissement: 110 x. Même endroit qu’en C. Noter la nette différence de structure entre l’os lamellaire nécrosé, au centre du trabécule, et l’os fraîchement apposé en surface. L’os néoformé possède une trame grossière, faite de fibres conjonctives entrelacées. E: coupe frontale de la métaphyse inférieure du tibia gauche. Col.: hémato- xyline-éosine. Grossissement: 15 X. Detail du sommet de l’infactus (voir fig. 5 D). A droite: l’infarctus avec des trabécules pâles, étroits, et une moelle, sans aucune structure reconnaissable. A cet endroit, la nécrose est totale. Au centre: le tissu de granulation qui entoure l’infarctus. Il contient de nom- breuses cellules, des capillaires néoformés, mais pas de trabécules. A gauche: trabécules osseux, nécrosés en leur centre. et moelle fibrillaire, richement vascularisee. INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN I 334 R. VEYRAT En résumé, l’examen des coupes transversales de la diaphyse tibiale gauche permet d’etablir les faits suivants: 1. L’artere nourriciere est oblitérée par un thrombus en orga- nisation, partiellement recanalisé, dont l’extension continue dans les branches artérielles périphériques. 2. La moelle osseuse est nécrosée au centre de la cavité médul- laire et fibreuse à la périphérie. 3. Les deux tiers internes de la corticale primitive sont nécrosés, le tiers externe souffre d’oncose. L’os lese a été partiellement résorbé, comme le prouve la spongiose de la corticale et la présence de lignes d’érosion. 4. L’apposition osseuse a repris à la surface des trabécules osseux nécrosés. L’importante hypertrophie du tibia gauche est due à une ostéophytose périostée massive. 5. La couche ostéophytaire et la corticale sont traversées par de nombreux vaisseaux sanguins, qui atteignent la périphérie de la cavité médullaire. La moelle de ces espaces vasculaires est de type fibrillaire. 6. Aucun des vaisseaux situés autour du tibia n’est thrombosé. Les épiphyses tibiales et le péroné gauches ne sont pas modifiés. b) Coupes longitudinales des metaphyses tibiales. Comparons, sur des coupes frontales, les métaphyses inférieures des deux tibias. Dans le tibia droit normal, un cartilage de conjugaison, large d’un demi-millimetre, sépare l’épiphyse de la métaphyse, où l’ossi- fication enchondrale est active (fig. 5 C). La moelle mixte de ce territoire est irriguée par de nombreux capillaires artériels et par des sinus veineux dilatés. La corticale métaphysaire est en plein remaniement ; la resorption ostéoclasique prédomine sur l’apposition. Dans le tibia gauche, le cartilage conjugal attire notre attention par l'extraordinaire hyperplasie de ses deux tiers médians, dont la hauteur atteint 6 mm., soit plus de dix fois celle du cartilage corres- pondant de Vos sain; latéralement, son épaisseur demeure inchangée (fig. 5 D). a INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN BE Fre. 5: En A, B, C et D: Col.: hématoxyline-éosine. Grossissement: 1,5 X. A: coupe sagittale de la métaphyse supérieure du tibia droit témoin. Le cartilage de conjugaison se réduit à une lame étroite, d’epaisseur uniforme. B: coupe sagittale de la métaphyse supérieure du tibia gauche. Le cartilage conjugal est fortement hyperplasié dans sa portion moyenne; sur sa face métaphysaire, est appliqué un infarctus. C: coupe frontale de la métaphyse inférieure du tibia droit témoin. D: coupe frontale de la métaphyse inférieure du tibia gauche. Le cartilage de conjugaison hyperplasié se prolonge par un infarctus cunéiforme entouré, à sa périphérie, d’une bande de tissu de granulation, dépourvu de trabécules osseux. Noter, dans le cartilage hyperplasié, les ine- galités de coloration, la présence de raies transversales et d’un foyer de nécrose, limité et isolé. 336 R. VEYRAT La structure de ce cartilage columnaire hyperplasique n’est pas normale. En plusieurs endroits, les fibres conjonctives de la sub- stance fondamentale sont démasquées, ailleurs 1l existe de véritables fissures longitudinales. Enfin, l’affinité inégale de ce cartilage pour l’hématoxyline — expression probable d’une différence de qualité — explique la présence de raies transversales différemment colorées. Ce cartilage est composé, pour sa plus grande part, de chondrocytes volumineux et tuméfiés, semblables à ceux qui, dans un cartilage de conjugaison normal, sont sur le point d’être détruits par l’ossification enchondrale. Dans la métaphyse, un territoire triangulaire de 10 mm. de côté, reposant par sa base sur le cartilage hyperplasié, est le siège d’une necrose tissulaire complète: les trabécules osseux, étroits et diffi- cilement colorables, sont entièrement déshabités; les cellules de la moelle sont à peine reconnaissables; seuls les noyaux des leucocytes rassemblés à la périphérie se distinguent nettement (fig. 5 D et 4 E). Devant une telle image histologique, aucun doute n’est possible; il s’agit d’un infarctus ischémique cunéiforme de la métaphyse, dont la limite inférieure s’établit exactement sur la ligne d’ossifica- tion enchondrale. Malgré des signes de souffrance, le cartilage conjugal n’est pas nécrosé. Sur ses deux autres côtés, l’infarctus est entouré d’une bande de tissu, large de 1 ou 2 mm., dépourvue de tout trabécule osseux (fig. 4 E). Examinée à un plus fort grossissement, cette zone de transition se révèle être composée de plusieurs couches tissulaires distinctes, que nous décrirons en partant du centre de la métaphyse. Dans linfarctus même, la nécrose tissulaire est complete; ce n’est qu’à sa périphérie que l’on observe, à côté d’amas d’hemo- sidérine, les premières cellules intactes: des leucocytes et des ostéoclastes. La zone sans trabécules osseux, qui entoure l’infarctus, est constituée par un tissu de granulation contenant des fibrocytes en abondance, des lipophages, des leucocytes et de nombreux capillaires sanguins néoformés; ces derniers sont tous dirigés vers l’infaretus. En dehors de cette zone, en particulier près du sommet de l’infarctus, la moelle est fibreuse ; elle se compose de fibres grossières, entremélées, qui se colorent en rouge dans la coloration de van Gieson, en bleu, et par endroits en rouge, dans celle de Mallory. Partout ailleurs dans la métaphyse, elle est finement fibrillaire. a INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 337 Qu’elle appartienne à l’un ou à l’autre de ces deux types histologi- ques, la moelle est toujours abondamment vascularisée. Dans ce territoire, ’ apposition osseuse a repris à la surface des trabécules nécrosés. C’est grace a elle que les trabécules osseux de ce territoire sont beaucoup plus larges que ceux situés dans l’infaretus. Quant à Pos neoforme, il présente les mêmes caractères que ceux que nous avons décrits pour la diaphyse. De chaque côté de l’infarctus, l’ossification enchondrale méta- physaire se poursuit activement, comme le prouve l’étroitesse du cartilage conjugal à cet endroit. Cette ossification entame les côtés du cartilage hyperplasié et produit des travées osseuses dirigées vers le centre de ce cartilage et obliques par rapport au grand axe de la diaphyse. Résorbé latéralement, le cartilage hyperplasié demeure plus large à son extrémité métaphysaire, où 1l se prolonge de chaque côté par une languette cartilagineuse de 1 à 3 mm. La présence de ces vestiges du cartillage de conjugaison initial permet de déterminer quelle était la largeur de Vinfarctus au moment où s’est établi le trouble circulatoire et avant que débute l’organisation réparatrice. Dans la métaphyse supérieure du tibia gauche, 11 existe aussi un infarctus triangulaire, haut de 6 mm., large de 14 mm., appliqué par sa base contre le cartillage de conjugaison (fig. 5 B). Sur toute l'étendue de son contact avec l’infarctus, ce cartilage est fortement hyperplasié et mesure 6 mm. d'épaisseur. Au niveau de sa surface métaphysaire, il se prolonge de chaque côté par une étroite lame cartilagineuse, de 3 à 7 mm. de longueur, qui situe la position de la ligne d’ossification au moment où s’est constitué l’infarctus. En avant, cette expansion cartilagineuse s’infléchit vers le bas et dessine une courbe parallèle à la ligne d’ossification actuelle. Les modifications structurelles du cartilage hyperplasié sont les mêmes que celles que nous avons décrites dans le cartilage conju- gal inférieur. Quant à l’infarctus, ses trabécules osseux sont tous nécrosés et déshabités et seule la moelle osseuse se trouve dans un état different de celui que nous avons observé dans la metaphyse inférieure. En effet, la plupart des espaces médullaires sont comblés par un tissu fibreux dense, dont les fibres grossières, souvent groupées en faisceaux, sont fuchsinophiles dans la coloration de van Gieson et se colorent pour la plupart en bleu, mais quelques- unes en rouge orangé, dans celle de Mallory. Ce tissu fibreux Rev. Suisse DE Zoot., T. 62, 1955, Fasc. suppl. 22 338 R. VEYRAT renferme d’innombrables fibrocytes, serres les uns contre les autres, et beaucoup d’ostéoclastes, qui ont résorbé ou qui résorbent encore. les trabécules nécrosés; il est le siège de plusieurs hemorragies. Une plage fibreuse, depourvue de tout tissu osseux, occupe le sommet de Pinfarctus. Les vaisseaux sanguins, rares au centre de l’infarctus, abondent à sa périphérie, où les larges sinus veineux sont beaucoup plus nombreux que les capillaires arteriels; tous sont remplis d’hématies bien colorées et apparemment intactes. En dehors de ce territoire triangulaire, la moelle osseuse est partout fibrillaire et contient de nombreux capillaires néoformés. Toujours au niveau des métaphyses, la corticale a subi les mêmes transformations que dans la diaphyse: apposition osseuse à la surface des trabécules nécrosés de la corticale et ostéophytose radiaire sous le périoste. Ce dernier, d’ailleurs, est plus épais et d’une texture plus lâche dans le tibia gauche que dans le droit; il contient aussi davantage de jeunes vaisseaux. Sur toutes les faces du tibia gauche, on trouve, accolées au périoste, des artères extra-osseuses indemnes de toute thrombose, dont les plus larges atteignent un diamètre de 850 u. Enfin, insistons encore sur l’intégrité des deux épiphyses du tibia gauche, que rien ne distingue de celles du tibia droit, si ce n’est des vaisseaux sanguins plus nombreux au voisinage de la face épiphysaire du cartilage conjugal. En résumé, dans le tibia gauche, chacune des deux métaphyses est le siège d’un infarctus ischémique cunéiforme, dont la base repose sur le cartilage de conjugaison. L’infarctus inférieur est en pleine nécrose; son organisation cependant a débuté à la périphérie. Dans linfarctus supérieur, où tous les trabécules osseux sont nécrosés, la plus grande partie de la moelle est déjà fibreuse. Tout autour de ces infarctus existe une importante vascularisa- tion sanguine, dans laquelle abondent les capillaires néoformés. Enfin, la portion de chaque cartilage conjugal, contigué à l’infar- ctus, est fortement hyperplasiée et présente des modifications de sa structure histologique. DISCUSSION. Les transformations subies par le tibia gauche de ce jeune chien sont de deux ordres; les unes se caractérisent par la souffrance ou INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 339 la mort cellulaire — necrose de la moelle osseuse et de la corticale, infarctus métaphysaire —, les autres par une prolifération tissu- laire intense — ostéophytose périostée, hyperplasie du cartilage conjugal. En présence d’une thrombose de l’artere nourriciére et de ses branches principales, l’origine ischémique des nécroses ne fait aucun doute; d’autant plus que toutes les lésions nécrotiques sont situées dans le territoire vasculaire de cette artére, qui dans un os sain irrigue la cavité médullaire, les métaphyses et le tiers interne de la corticale. Les épiphyses de ce tibia ont été épargnées, comme du reste tous les autres os de la patte postérieure gauche, du fémur a la derniére phalange. Expérimentalement, jamais la ligature de l’artere nourriciére d’un os long ne produit des lésions aussi étendues, ni du méme type que celles que nous venons de décrire. La brusque interruption de l'apport sanguin de cette artère entraine une nécrose de la moelle osseuse dans la cavité médullaire et une souffrance cellulaire dans la corticale interne, mais en quelques jours une circulation vica- riante s’etablit a partir des territoires vasculaires voisins et rend possible une restitution complete de la moelle, sans fibrose, ni cicatrice (BERGMANN 1927; Huccıns et WIEGE 1939). Même chez l’animal en croissance, où les possibilités de supple- ance vasculaire sont réduites par la présence des cartilages de conjugaison, la ligature de l’artere nourriciere ne produit pas de lésions plus étendues. Par ce procédé, Huccins et WIEGE (1939), Bracpon, Foster et KELLY (1949), DE MARNEFFE (1951) n’ont obtenu dans le fémur de jeunes lapins, qu’une nécrose, sans fibrose, de la moelle et des lésions discrètes de la corticale osseuse. La destruction de toute l'irrigation endostale par le curetage de la cavité médullaire ne provoque une souffrance des osté- ocytes que dans la moitié interne de la corticale (DE MARNEFFE 1950): Toujours dans le fémur de jeunes lapins, Foster, KELLY et Warts (1951) sont parvenus à produire des lésions ischémiques étendues qui ressemblent beaucoup à celles que nous avons observées chez le chien 123: nécrose de la moelle osseuse, infarctus métaphysaires, nécrose de la corticale avec ostéophytose secondaire. Mais pour provoquer de telles lésions, ces auteurs ont dü associer à la section de l’artère nourricière une décortication complète du 340 R. VEYRAT périoste de la diaphyse fémorale, opération qui revient en fait à supprimer toute l'irrigation sanguine de la diaphyse, car la décor- tication doit détruire avec les artérioles périostées la plupart des artères métaphysaires. Devant la netteté de ces résultats expérimentaux, il est évident que la thrombose de l’artère nourricière n’a pas pu, à elle seule, causer toutes les lésions du tibia gauche et qu’une autre perturbation hémodynamique a dû aggraver l’ischémie. Quel est ce facteur adjuvant ? Les artères métaphysaires sont indemnes et c’est justement leur intégrité qui a permis la poursuite de l’ossification enchondrale sur les côtés de l’infarctus et la résorption latérale des cartillages conjugaux hyperplasiés. Les arterioles périostées sont perméables et même dilatées, comme toutes les artères qui entourent le tibia gauche. Quant à la fistule artério-veineuse femorale, demeurée ouverte quelques heures, elle ne semble pas pouvoir être mise en cause. En revanche, l’étroitesse de l’artère fémorale au niveau de la cicatrice opératoire — sténose partielle due aux sutures vasculaires et à la présence d’un thrombus pariétal, appliqué sur l’orifice de la fistule — a peut-être créé une ischémie relative, insuffisante en soi pour produire des lésions, mais susceptible d’aggraver les conséquences fonctionnelles de l’oblitération de l'artère nourriciere du tibia. Cette hypothèse aurait l'avantage d'expliquer aussi bien l’excep- tionnelle gravité des modifications de la diaphyse tibiale que l’inté- grité des épiphyses et de tous les autres os de la patte postérieure gauche. Elle ne pourra cependant être retenue qu’apres la demons- tration expérimentale de l’aggravation et de l’extension, par la ligature de l’artère fémorale, des lésions ischémiques d’un tibia dues à la section de l’artère nourricière. La présence dans chaque métaphyse d’un infarctus cuneiforme, d’aspect identique à celui d’un infarctus du rein, de la rate ou du poumon, démontre l’importance de l’apport sanguin de l’artere nourricière pour la partie centrale de la métaphyse et, par consé- quent, pour l’ossification enchondrale. Elle constitue, par ailleurs, un excellent argument en faveur de l’existence d’artérioles fonc- tionnellement terminales, dont plusieurs auteurs ont soupçonné la présence dans les métaphyses, mais sans parvenir toutefois à en apporter une preuve formelle (LANGER 1875; PuHemistER 1940 et 1950; KAHLSTROM et PHEMISTER 1946). INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA- CHEZ UN JEUNE CHIEN 341 L’hyperplasie des cartilages de conjugaison, dans leur partie contigu& à l’infarctus est plus apparente que reelle. Dès le moment où se constitue l’infarctus métaphysaire, l’ossification enchondrale est interrompue par la nécrose des bourgeons conjonctivo-vascu- laires. Le cartilage conjugal, dont la nutrition est assurée exclusive- ment par les vaisseaux sanguins épiphysaires, continue à proliférer comme auparavant, mais n'étant plus détruit sur sa face méta- physaire, il s’allonge au rythme de la croissance (SEVER 1933; KistLER 1934; Foster, KELLY et Warts 1951). Les mensurations faites sur les radiographies montrent que la hauteur des deux cartilages conjugaux hyperplasiés (12 mm.) correspond à l’allonge- ment du tibia gauche pendant les 25 jours de la survie post- opératoire. La hauteur égale des deux cartilages de conjugaison hyper- plasiés nous prouve que les deux infarctus métaphysaires ont le même âge et cependant l’état de leur moelle est fortement différent. Celle de l’infarctus inférieur est entièrement nécrosée et son orga- nisation ne se fait qu'à la périphérie; celle de l’infarctus supérieur est déjà fibrosée dans sa plus grande part, avec une structure identique au centre et à la périphérie. Dans ce dernier cas, il ne semble donc pas s’agir d’une organisation marginale particulière- ment avancée, mais bien plutôt d’une fibrose née sur place à partir d'éléments conjonctifs épargnés par la nécrose, dans un infarctus incomplet. L’osteophytose périostée de ce tibia frappe par son ampleur exceptionnelle. On s'étonne, au premier abord, qu’une ostéogénèse aussi active puisse se produire à la surface d’un os en grande partie nécrosé. Mais en fait, les ostéophytes apparaissent toujours sur des os lésés: dans un cas par un agent chimique (application de nitrate d’argent sur une corticale osseuse), dans un autre par une infection (osteomyelite), dans un troisième par l’ischémie (décollement du périoste). Dans tous ces exemples, la souffrance ou la nécrose de los déclenche une hyperémie réactionnelle, qui semble bien constituer un facteur indispensable à la genèse d’une ostéophytose. Dans le cas qui nous occupe, la nécrose ischémique de la moelle, des métaphyses et de la corticale a provoqué le développement d’une importante circulation collatérale, à partir du réseau vasculaire périosté et des artères métaphysaires. Tout autour du tibia et dans le périoste, les artères sont nombreuses et dilatées; la cavité 342 R. VEYRAT médullaire est reliée au périoste par des artérioles qui cheminent entre les ostéophytes et traversent la corticale spongiosée; l’artere nourriciere est recanalisee à plusieurs niveaux; dans le tissu de granulation, enfin, la proliferation capillaire est intense. Cette vascularisation nouvelle a probablement rendu possible l’orga- nisation de la moelle nécrosée et la resorption partielle de l’os mort, à la périphérie des infarctus et dans la corticale; elle a dû aussi favoriser l’apposition osseuse et la formation des ostéophytes. En conclusion, l’importance inhabituelle des modifications de ce tibia — grande extension de la nécrose; présence d’infarctus méta- physaires de même âge, mais d'évolution différente; apparition d’une fibrose de la moelle, sans fonte tissulaire préalable; intensité exceptionnelle de l’ostéophytose périostée — illustrent bien la complexité des lésions ischémiques de l’os. L’origine et l’évolution de ces transformations posent, d’ailleurs, plusieurs problèmes que nous n’avons pas pu résoudre: la responsabilité exacte de la thrombose de l’artère nourricière; le rôle éventuel d’un facteur adjuvant; la possibilité, enfin, d’une évolution par poussées successives, hypothèse qui nous est suggérée par la présence, dans les cartilages de conjugaison et dans les ostéophytes, de couches distinctes, parallèles à la ligne d’apposition. RESUME. Etude radiologique et histologique d’une nécrose de la diaphyse tibiale, avec infarctus métaphysaires et ostéophytose périostée, survenue chez un jeune chien à la suite d’une intervention chirur- gicale sur l’artère fémorale correspondante. La thrombose de l’artère nourricière du tibia ne semble pas pouvoir à elle seule expliquer l’étendue des lésions et le rôle éventuel d’un facteur adjuvant doit être envisagé. La présence d’un infarctus cunéiforme dans chaque métaphyse constitue un argument de poids en faveur de l'existence d’artérioles fonctionnellement terminales dans ce territoire. Enfin, l’hyperplasie des cartilages de conjugaison dans leur partie contiguë à l’infaretus apporte une nouvelle preuve de la nutrition par les artères épiphysaires de ces cartilages. INFARCTUS SUBAIGUS DU TIBIA CHEZ UN JEUNE CHIEN 343 ZUSAMMENFASSUNG. Radiologische und histologische Untersuchung einer Diaphysen- nekrose der Tibia mit Infarkten in den Metaphysen und periostaler Osteophytose, die bei einem jungen Hund im Anschluss an einen chirurgischen Eingriff an der entsprechenden Art. femoralis beobachtet wurden. Die Thrombose der Art. nutricia tibiae allein scheint für diese ausgedehnten Läsionen keine ausreichende Erklärung zu sein, sodass die Rolle eines zusätzlichen Faktors in Erwägung gezogen werden muss. Die keilförmigen Infarkte in den beiden Metaphysen bilden ein wichtiges Argument dafür, dass die Arteriolen dieses Gebietes funktionell als Endarterien zu betrachten sind. Endlich stellt die Knorpelhyperplasie der Epiphysenfugen in den an den Infarkt angrenzenden Gebieten einen neuen Beweis für die Annahme dar, dass dieser Knorpel durch die epiphysären Arterien ernährt wird. SUMMARY. Radiological and histological study of necrosis of the tibial diaphysis with metaphyseal infarct and periosteal osteophytosis on a young dog; posterior to surgical intervention on the corresponding femoral artery. By itself, thrombosis of the tibial nutritive artery does not seem able to explain the extension of lesions. The part played by an adjunctive factor should be considered. The wedge-shaped infarct in each one of the metaphysis em- powers the argument for the existence of terminal arterioles ın this territory. Hyperplasia of epiphyseal cartilage, contiguous to the infarct established another proof for the nutrition of those cartilages by epiphyseal arteries. BIBLIOGRAPHIE AXHAUSEN, G. 1928. Über anämische Infarkte am Knochensystem und thre Bedeutung für die Lehre von den primären Epiphy- senekrosen. Arch. f. klin. Chir. 151: 72-98. "PES 344 PR. VEYRAT BassoE, P. 1911. J. Nerv. a. Ment. Dis. 38: 368. — 1913. The late manifestations of compressed-air diesease. Am. J. M. 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Avec 2 tableaux et 3 figures dans le texte. u of Microbiology, Yale University, New Haven, Connecticut, En hommage au professeur E. Guyénot à l’occasion de son 70° anniversaire, avec l expression de mon admiration et de ma gratitude pour la part qu’il a prise dans ma formation scientifique. I. INTRODUCTION. L’effet du gene Bar, qui est en réalité une duplication chro- mosomique (BRIDGES 1936), est de réduire le nombre d’ommatidies (facettes) dans l’œ1l composé de la Drosophile. Des facteurs externes, surtout la température, et le milieu génétique ont une influence sur le nombre d’ommatidies dans les yeux Bar (voir CHEVAIS 1943). Le travail très intéressant de CHEVAIS montre qu’une substance extraite des pupes de Calliphora pouvait diminuer l’effet de Bar et reconstituer le nombre presque normal d’ommatidies. Cette sub- stance agit soit par injection, soit par voie orale. Sa nature chimique n’est pas encore connue, mais le travail de KHOUVINE et (weil Bis de Ce collaborateurs (1943) ln la possibilite gauche) et de Zurich de l’existence d’un dérivé de l’imidazole. Fred fa droite) dessiné a la En travaillant avec les souches Bar et chambre claire (même 3 î 3 grossissement). CIB provenant de Genève et de Zurich, je me suis apercu de la grande difference dans la taille de l’ceil des femelles hétérozygotes pour Bar (B +), selon le lieu d’origine. Les yeux avaient un aspect reniforme dans la race de Zurich et ils étaient considérablement plus petits, plutôt fusiformes, dans la race de Genève (fig. 1). Les croisements entre les deux races montrèrent qu’il devait s’agir d’un modificateur de Bar et dans le travail présent je montrerai quelques particularités de l’action de ce modificateur. MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 347 II. MATERIEL ET MÉTHODES. La race de Drosophila melanogaster, dite de Genève (Ge) pro- venait des mouches récoltées dans une vinaigrerie près de Genève (Carouge) en 1921. Elle fut maintenue depuis lors dans le Laboratoire de Zoologie expérimentale à Genève. La souche Par, cultivée dans ce même laboratoire, est originaire du stock de Morgan. La race dite de Zurich (Zu) provenait de la souche CIB de l’Institut de Zoologie à l’Université de Zurich; je ne connais pas son origine antérieure. J’ai introduit le caractère Zurich dans la souche Bar Ge en la croisant pendant cinq généra- tions avec les mâles de Zurich et en sélectionnant les mouches pour la grandeur des yeux réniformes. Je me servais pour toutes les cultures du milieu de culture mis au point par GUYÉNOT (1913): il consiste en coton imbibé d’une suspension de levure dans trois parts de vinaigre (de pommes) et stérilisé. Tous les élevages étaient faits à température constante de 25 te Oe Pour compter les facettes, les yeux sont disséqués, puis plongés dans la potasse 4 10% bouillante pour quelques minutes. Ces yeux, alignés sur une lame de microscope et couverts d’une lamelle, sont lavés à l’eau, ensuite imbibés avec une solution concentrée de chlorure de zinc et finalement avec la solution de Lugol. Ce traite- ment colore les lentilles des ommatidies en violet foncé et les limites entre les facettes deviennent facilement visibles. Je compte les facettes soit directement sous le microscope, quand leur nombre est petit, soit en projetant l’image de l’ceil sur un écran. meeparation de |’? extrait. Les mouches collec- tionnées dans l’alcool a 95% étaient broyées, centrifugees et extraites plusieurs fois par l’alcool. L’extrait a été concentré sous vide et les lipides séparés par addition d’éther et d’eau. La phase aqueuse est concentrée davantage, puis purifiée selon le procédé de BuTENANDT et collaborateurs (1946): la solution rendue alcaline est secouée avec du butanol et la phase au butanol est extraite avec de l’eau acidifiée qui se charge de la substance active. Pour une séparation chromatographique de l’extrait, le liquide a été déposé le long d’une ligne en bas d’une feuille de papier à filtre (17 x 50 cm.) (Whatman n° 1) que l’on dessèche ensuite. 348 M. ZALOKAR Dans le chromatogramme développé, les substances se séparent en bandes paralleles au lieu de taches. Les mouches et les larves ont été chromatographiées selon la methode de Haporn et MircHELL (1951). J’utilise les solvants suivants: butanol — acide acétique — eau 4: 1: 1 et isopropanol — ammoniaque à 1% 2: 1. La chromatographie a été faite par voie descendante. Plusieurs substances séparées montrent une fluorescence caractéristique en lumière ultra-violette. L'application de la réaction de Pauly (on asperge le papier avec la sulfanilamide diazotée et ensuite avec une solution de carbonate de soude) révèle différents dérivés phénoliques et ceux de l’imidazole. III. EXPÉRIENCES. Il est difficile de dire laquelle des deux races doit être appelée sauvage et laquelle contient des modificateurs. Puisque l’on consi- dere l’œil Bar comme ayant un petit nombre de facettes, j’appellerai toute augmentation de ce nombre le résultat d’un modificateur, donc les gènes modificateurs sont présents dans la race de Zurich. Le tableau I nous donne le nombre moyen des facettes dans les deux races. L’effet du modificateur est plus prononcé dans les Bar hétérozygotes, moins dans les mâles et femelles homozygotes. L'étude de l’heredite des modificateurs a montré qu'il s'agissait d’un caractère quantitatif sous contrôle polygénique et donc non analysable par la méthode simple mendélienne. Toute analyse est compliquée par l'effet maternel (prédétermination) qui était mis en évidence dans les croisements réciproques entre les deux races (ZALOKAR 1954). Les femelles de Zurich soit Bar, soit sauvages, croisées avec les mâles sauvages ou Bar de Genève donnent la génération filiale (F,) aux yeux considérablement plus grands que le croisement réciproque (tableau I). Cet effet est très prononcé dans les yeux réniformes, mais négligeable dans les yeux Dar homozygotes. Les modificateurs se comportent dans les croisements indepen- damment du gène Bar, ils ne sont donc pas liés au chromosome X. En absence de l’effet maternel, le nombre de facettes dans la F, se rapproche de celui de Genève, donc les modificateurs sont presque totalement récessifs. Des croisements de retour excluent clairement la possibilité de l'existence d’un seul gène car le type récessif MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 349 paternel apparaît dans une proportion bien inférieure à la ratio 1: 1 théorique. Dans le cas de deux gènes indépendants, la proportion des hétérozygotes aux homozygotes serait dans le croisement de retour 3:1, et dans le cas de trois gènes, 7: 1. En supposant que tous les hétérozygotes sont égaux à la F,, nous pouvons considérer TABLEAU I. Nombre moyen d’ommatidies dans différentes races de Drosophile et leur croisements. Nombre d’ommatidies + erreur standard Souche ou Fy, du croisement N Qe | N | dd Bar Co ...... DA 67,2 + 1,3 54 70,1 + 0,76 Ben Ze 32 117,6 £ 2,8 54 MAGE de DE B/+ Ge 20 205,1 + 4,4 B/+ Zu 12 588,2 + 6,0 B/B Ge x B Zu. 63 78,6 + 0,70 B/B Zu x B Ge. 106 |: 86,7 + 0,88 B/B Ge x + Zu. 40 PIE AR B/B Zu x + Ge 40 485,1 + 7,4 comme homozygotes tous les yeux dont le nombre d’ommatidies tombe en dehors de la courbe de distribution de F, (fig. 2). Une moitié de la courbe de Zurich est en dehors de la courbe de F,, donc le nombre de types Zurich obtenu selon le raisonnement précédent doit être double pour donner le nombre réel des homo- zygotes. Nous arrivons au nombre 14, qui dans un lot de 110 mou- ches, donne une proportion d’hétérozygotes par rapport aux homozygotes de 6,8: 1. Nous pouvons conclure que les modificateurs de Bar sont représentés par trois gènes ou par trois groupes de linkage indépendants, donc situés dans les trois autosomes. Chacun des gènes est capable, par lui-même, de donner naissance à des yeux plus petits; il s’agit donc de gènes polymères. L'effet maternel de la race de Zurich indique qu'une substance élaborée par cette race est transmise par le cytoplasme de l'œuf. Cette substance peut agir alors sur la formation des ommatidies dans la larve en croissance. Il serait naturel de supposer que cette 350 M. ZALOKAR substance est identique à la substance anti-Bar de CHEvAIS. Pour examiner cette possibilité, j’ai fait l’essai pour la substance anti- Bar dans les extraits de mouches de Genève et de Zurich. CHEVAIS 9 Ge xd Zu 9 Zu xdGe N=63 N=106 Fy F, xozu RICO: Courbes de variabilité du nombre de facettes (en %) dans les mäles des races de Genève et de Zurich, de la F, des croisements réciproques et des croi- sements de retour. a montré que les yeux Bar hérérozygotes ont une sensibilité plus grande que les yeux des homozygotes pour de faibles concentrations de la substance. J’utilisais donc des larves provenant de femelles CIB de Genève pour l’essai. Pour assurer une action de la substance MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 351 pendant la période sensible qui tombe entre la 40€ et 60€ heure de la vie larvaire à 250 C, je place les larves âgées de 26 à 36 heures sur le milieu contenant l’extrait. Le milieu nutritif (0,2 ml. de levure mélangée avec de l’eau et stérilisée) est ajouté à une quantité mesurée de l’extrait, desséché au fond d’un tube, et le tout absorbé sur un peu de coton. Un jour après, j'ajoute davantage de milieu nutritif pour assurer une croissance normale des larves. Les essais sont faits avec 0,2, 1,0 et 2,5 ml. de l’extrait correspondant à 22, 110 et 275 mg. du poids sec des mouches (après extraction). Dans le cas d’une action anti-Bar positive il serait possible de distinguer, dans les mouches écloses, les yeux traités des yeux témoins sans mesurer leur taille ou compter les facettes. La réponse a été positive seulement dans les extraits les plus concentrés. Les mouches nourries avec l’extrait de Genève avaient des yeux égaux aux témoins, les mouches nourries avec l’extrait de Zurich avaient des yeux aussi grands que la race de Zurich (fig. 3). L’essai pour la substance antı-Bar demandant une quantité considérable d'extrait et prenant 10 jours, j'ai essayé d'identifier la substance par chromato- gramme sur papier. Afin de trouver la position de la substance sur le papier, hres se L’ceil CIB/4 de Genève. 0,5 ml. d’un extrait partiellement purifié La larve était nourrie des mouches sauvages a été appliqué au avec l'extrait de Genève : ; 7 (a gauche) et l’extrait papier et le chromatogramme développé de Zurich (à droite). selon le procede decrit. Les differentes Meme grossissement. zones visibles en lumière ultra-violette ont été marquées au crayon dans le chromatogramme séché. Le papier a été ensuite découpé en bandes parallèles suivant les limites marquées. Chaque bande était coupée en petits morceaux, mise dans un tube de verre et imbibée d’une suspension stérile de la levure dans l’eau. L’essai a été pratiqué comme avant avec des larves CLB de Genève âgées de 26 à 36 heures. Si la substance active était révélée par le chromatogramme les larves nourries avec la bonne fraction de celui-ci devaient donner des mouches à grands yeux. Le tableau II donne les résultats obtenus avec des chro- matogrammes développés par deux solvants différents. Même si la quantité de l’extrait à chromatographier est grande, la séparation 352 M. ZALOKAR des bandes fluorescentes est très nette. La substance anti-Bar, au contraire semble être répartie parmi plusieurs taches. Les mêmes bandes sont chargées d’une substance toxique, tuant une grande proportion des larves et ralentissant le développement des autres. L'action lethale est pourtant mieux localisée que l’action anti-Bar et il doit s’agir de deux substances différentes ayant un comporte- ment chromatographique pareil. Les bandes actives montrent une légère fluorescence bleue et la réaction de Pauly révèle une couleur orange diffuse. La bande toxique donne une coloration orange plus sombre. Ce sera la tâche de recherches futures de trouver si la réaction chimique et l’action anti-Bar proviennent de la même substance. ‘Bite Ile Chromatographie sur papier d’un extrait de mouches sauvages. Les Rf sont donnes pour les centres des bandes fluorescentes ou colorées. Les majuscules identifient les bandes correspondantes dans les deux solvants. A ; Action Solvant Rf Fluorescence SR tee eat se anale Isopropanol | 0,12 | bleu päle = = — ammoniaque| 0,24 | bleu violet A — = — 0,30 | jaunätre B fluorescence jaune C _- —- 05375 "bleu vert DM srouge — _ 0,51 | bleu päle — — 0,99 | bleu pâle + + + _ 0,69 — orange F + + + 0,78 | bleu pâle + + 0,83 — orange fonce Butanol 0,00 — — + acide acet. | 0,08 | bleu päle rouge +++ =F eau 0,14 | bleu violet A | orange F + + + 0,20 _ fluorescence jaune C — — 0,24 | jaunâtre B — _ — 0,29 | bleu pâle — — — 0,38 — rouge E — — 0,40 | bleu vert D — — 0,64 | bleu pâle — = S’ıl y avait une difference entre les substances visibles ou fluorescentes dans les deux races, on devrait la mettre en évidence avec la méthode de Haporn et MircHELL (1951). Une serie de MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 353 chromatogrammes ont été préparés avec des mouches adultes et des larves prêtes à la pupaison. Dans les adultes, il n’y avait pas de différences dans les substances fluorescentes, mais la réaction de Pauly a révélé une tache orange avec Rf 0,06 (butanol-ac. acét.) ou 0,57 (isopropanol-ammon.) et une tache jaune fluorescente avec Rf 0,18 (0,30) plus fortes dans la race de Zurich que dans la race de Genève. En ce qui concerne les larves, la chromatographie a mis en évidence plusieurs taches différentes de celles que donnent les adultes. La seule différence entre les deux races était localisée à la tache orange à Rf 0,08 (0,57) qui était plus forte dans la race de Zurich. IV. CONCLUSIONS. Même si les données génétiques ne nous permettent pas de préciser les gènes modificateurs de Bar, nos expériences nous permettent de tirer certaines conclusions sur la nature de ces modificateurs. Nous supposerons l'existence d’un complexe de gènes polymères, situés dans les trois autosomes, qui ensemble, produisent l'effet d'agrandir le nombre de facettes dans la muta- tion Bar de Drosophile. Nous avons pu montrer qu'ils agissent par l’intermédiaire d’une substance qui est transmise par le cyto- plasme des œufs, de manière semblable à la substance a” dans Ephestia (CAspARI 1936). Son action est bien évidente dans les yeux des heterozygotes B/*, mais plus obscure dans les yeux des homozygotes. Comme les hétérozygotes de Dar réagissent plus fortement à l’action de la substance anti-Bar (CHEVAIS) nous pouvons conclure que la concentration de la substance dans les œufs est trop faible pour influencer les homozygotes considérable- ment, mais suffisante pour provoquer des différences bien visibles chez les hétérozygotes. Nous n’avons pas de preuve directe que la substance produite par les modificateurs est indentique avec la substance antı-Bar de CHevaıs. La similitude de l’effet est pourtant suggestive et la méthode de détection de cette substance sur le chromatogramme sur papier nous permettra de trancher cette question. En tout cas, l'absence de l’action anti-Bar dans les extraits de mouches de Genève et sa présence dans les mouches de Zurich indiquent l'identité de deux principes. 354 M. ZALOKAR La substance, dont la production est réglée par les gènes modificateurs et qui est indépendante du gene Bar, ne peut pas être identique à une substance B*, considérée dans l’hypothèse de CHevaıs (1943). Les faits s'accordent mieux avec l’idée de MarcoLIs (1935), supposant une substance destructrice des facettes. Nous pouvons modifier cette idée en supposant qu'il s’agit de deux réactions utilisant A (la substance anti-Bar) comme précurseur pour donner la substance B*, dont la quantité détermine le nombre d’ommatidies, et une substance C. Si la vitesse de transformation de A —> B* est réduite ou la vitesse A —> C accélérée, une déficience de la substance B* en résulte. Le gène Bar serait la cause du changement d’une des deux vitesses de réaction. Une augmen- tation de la concentration du substrat peut rétablir la production d’une quantité suffisante de B*. On peut construire d’autres hypothèses aussi valables, se basant par exemple sur le principe d’inhibition compétitive. Cette étude a révélé le fait remarquable que les modificateurs de Bar existaient dans une population sauvage, celle de Zurich (bien que nos observations étaient faites sur la souche CIB, la souche sauvage était pareille). Des tests préliminaires ont montré qu'ils existent aussi dans les mouches de Berlin et dans les mouches sauvages récoltées à Genève. Comme les modificateurs n’ont d'effet visible qu’en présence de Bar, ils doivent avoir une fonction autre que le redressage du nombre de facettes dans la population sauvage. Leur action sur Bar est alors seulement un effet secondaire. Tel doit étre le cas avec beaucoup de prétendus modificateurs: ce sont des gènes à fonction inconnue, qui manifestent leur présence seulement en présence d’un systeme test, tel qu'une mutation particulière. Il serait intéressant de voir si le modificateur ou son absence donnent aux mouches sauvages un avantage donnant prise à la sélection (selective advantage de DOBZHANSKY). V. RESUME. Les yeux Bar de la race de Zurich ont un nombre d’ommatidies plus grand que ceux de Geneve. Cette difference est conditionnee par trois gènes (ou groupee de linkage ?) modificateurs polymères, situés dans les autosomes. Les croisements réciproques montrent CO MODIFICATEUR DE BAR DANS LA DROSOPHILE 399 un effet maternel de la race de Zurich. Il s’agit d’une substance anti-Bar transmise par le cytoplasme de l’œuf. L’essai des extraits des mouches de Zurich et de Genève démontre la présence d’une telle substance dans les premiers et non dans les seconds. Il est possible de séparer la substance anti-Bar par chromatographie sur papier, où elle se comporte en outre comme une substance toxique. Sa position sur papier coïncide avec la coloration orange révélée par la réaction de Pauly. Les chromatogrammes de mouches et de larves n’ont pas démontré de différences visibles nettes entre les deux races. BIBLIOGRAPHIE BRiDGES, C. G. 1936. The Bar « gene » a duplication. Science. 83: 210. BUTENANDT, A, Karıson, P. et Hannes, G. 1946. Über den « Anti-Bar- Siofj », einen genabhangigen, morphogenetischen Wirkstoff bei Drosophila melanogaster. Biol. Zbl. 65: 41. Caspari, E. 1936. Zur Analyse der Matroklinie der Vererbung in der a-Serie der Augenfarbenmutationen bei der Mehlmotte Ephestia kuhniella Z. Z. Ind. Abst.-Vererb. 71: 546. CHEVAIS, S. 1943. Déterminisme de la taille de l’ cil chez le mutant Bar de la Drosophile. Intervention d'une substance diffusible spécifique. Bull. Biol. France-Belgique. 77: 1. Guyenor, E. 1913. Etudes biologiques sur une mouche, Drosophila ampelophila Low. C. R. Soc. Biol. 74: 97. Haporn, E. et MircHELL, H. K. 1951. Properties of mutants of Drosophila melanogaster and changes during development as revealed by paper chromatography. Proc. Nat. Acad. Sci. 37: 650. KHOUVINE, Y., CHEVAIS, S. et GREGOIRE, J. 1943. Action morpho- genetique de dérivés de l’imidazol sur le mutant Bar de Drosophila melanogaster. C. R. Acad. Sci. 217: 161. Marcouis, O. S. 1935. Studies on the Bar series of Drosophila. I. The effect of the gene vestigial on facet number in Bar. ZALOKAR, M. 1953. Maternal effect in the inheritance of a modifier of the Bar mutant in Drosophila melanogaster. Genetics. 38: 704 e ui, mtaay Re alae wid 7 ton ee sima wi; bai Lied Li à che | > - u “Mea LE I est | bf. È. i Fe Masa wg url er È D lin EEE la a Dingo dini. ie é brands arteria cr | sé I a io bl rs 3 À | _ chrome somes de. Caldo: WIE TA imii - — Lorisidae - _ ee i Le Avec 8 fi- SK: i E. each. R. Dovaz, P. JEANNERET, 0. END AT DD D BERT, D. Weiss. Virilisation de Cobayes femelles par l’an- FISSI Be! Ber: | tuitrine S et dosage des métabolites urinaires des androgenes FE oe des lutéoïdes. Âvec une planche double, "62e > ERA HOT FIAT > 3 Sao. re Adolphe Porrmann. La Métamorphose «abritée» de Fusus VIE SER EEE (Gast. Prosobranches). Avec 11 figures dans le texte. 236 — CHAR Oscar E. Scnorté and John L. Cuampertarn. Effects of # M _ACTH upon Limb Regeneration in Normal and in Hypo- ITACA, x IA _ physectomized Triturus viridescens. With 11 figures in the er SANI ent AE Ia AE IR e e ele METE 16. C. TABAN. Variations du poids dans les traitements de longue | oa 4 FE durée à la chlorpromazine. Avec 3 figures dans le texte. 280 N SUM. Le dit en pathologie vertébrale. | TE 4 pacers neures damsiie Lette tr". ker a pain es RI 48. Luc Tu£ıın. Un nouveau protiste du genre Dermocystidium, | | parasite de la perche. Avec 3 figures et 2 tableaux dans le + Re ARI an Pay eM Dial NNR I ARIA 17 19. Robart Veyrat. Infarctus subaigus du tibia, chez un jeune à Ei x : 33 momen Avec.5 fisures et. 1 tableau. rn. SS Jen. 319200: | ala 20. Marko Zaroxar. Sur la nature d’un modificateur de Bar dans eee _ la Drosophile. Avec 2 tableaux et 3 figures dans le texte. . 346 | 2 Sag ER BS a Re M Rex x N + tiem PUBLICATIONS DU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE En vente chez GEORG & Cie, libraires à Genève, CATALOGUE DES INVERTEBRES DE LA SUISSE Fasc. 1. SARCODINES par E. PENARD Fr. 12.50 Fasc. 2. PHYLLOPODES par Th. STINGELIN wi 12.50 Fasc. 3. ARAIGNEES par R. pe LessERT Du 40,— Fasc. 4. ISOPODES par J. Carı » 8— Fasc. 5. PSEUDOSCORPIONS par R. pe LEssERrT i AE AUX Fasc. 6. INFUSOIRES par E. ANDRÉ » 18—. Fasc. 7. OLIGOCHETES par E. Pıcver et K. BRETSOHER » 18,— Fasc. 8. COPEPODES par M. TuréBAUD » 18.— Fasc. 9. OPILIONS par R. pe LEssERT » 411.— Fasc. 10. SCORPIONS par R. DE LESSERT EN, Fasc. 11. ROTATEURS par E.-F. WEBER et G. MonTET » 36.— Fasc. 12. DECAPODES par J. Carı » 11.— Fasc. 13. ACANTHOCEPHALES par E. ANDRÉ Di RI Fasc. 14. GASTEROTRICHES par G. MontET D MB Fasc. 15. AMPHIPODES par J. Car » 12.50 Fasc. 16. HIRUDINEES, BRANCHIOBDELLES et POLYCHETES par E. Anpré » 17.50 Fasc. 17. CESTODES par O. FUHRMANN » 30.— Fasc. 18. GASTEROPODES par G. MerRMoD > 55,4 LES OISEAUX DU PORT DE GENÈVE EN HIVER par F. DE SCHAECK Avec 46 figures dans le texte. Fr. 7.— En vente au Muséum d’Histoire naturelle de Genève. CATALOGUE ILLUSTRE DE LA COLLECTION LAMARCK appartenant au MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE 17e partie. — FOSSILES 1 vol. 4° avec 117 planches. Fr. 300.— IMPRIME EN SUISSE di TA, dal 00 ne: MNT TAS Arie $ 2 A y 3 i i À N a m. Que = ar 290,494 BULLETIN-ANNEXE DE LA REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE (TOME 62) Juin 1955 Jahresversammlun unter dem Vorsitz von Prof. Dr. F. E. Lehmann GESCHÄFTSSITZUNG Samstag, den 12. März 1955, 12 Uhr im Zoologischen Institut der Universität Bern Der Präsident begrüsst die Anwesenden und heisst sie in Bern herzlich willkommen. 1. BERICHT DES PRÄSIDENTEN FÜR DAS JAHR 1954 Mitglieder : Am 12. September 1954 haben wir unser Ehrenmitglied Dr. P. RevırLıop, Direktor des Naturhistorischen Museums Genf, durch den Tod verloren. Herr Revirrıon hat unserer Gesellschaft während mehr als 25 Jahren als Direktor und Redaktor der Revue Suisse de Zoologie unschätzbare Dienste geleistet. In selbstloser Weise stellte er seine Kräfte und seine Zeit zur Verfügung und erreichte damit, dass die Zeitschrift mit relativ bescheidenen finanziellen Mitteln in stattlichen Bänden einen guten Teil der zoologischen Publikationen der Schweiz hat aufnehmen können. Dafür ist ihm unsere Gesellschaft zu bleibendem Dank verpflich- tet. Wir alle werden dem bescheidenen, liebenswürdingen und stets hilfsbereiten Kollegen ein gutes Andenken bewahren (s. Nekrologe in Verh. S.N.G. 1954. S. 349 und R.S.Z. 1955, S. 3). AUG2 1955 PER ce te Am 24. Januar 1955 starb unser getreues Mitglied Dr. Ch. LinpER in Lausanne im Alter von 76 Jahren. LinpER, der zunächst Lehrer in St. Imier, dann in Lausanne (Ecole supérieure de jeunes filles) war, befasste sich mit limnologischen Fragen, nachdem er schon mit einer Arbeit über die Limnologie des Lac de Bret dok- toriert hatte. Er war Mitglied der hydrobiologischen Kommission der S.N.G. Mit Bedauern haben wir Kenntnis genommen vom Austritt folgender Mitglieder: Ernst Aeppli (Zürich), Jacques Aubert (Neuchâtel), Maurice Blanc (Neuchâtel), Walter Müller (Muttenz). Ein weiteres Mitglied das seit Jahren seine Beiträge nicht bezahlt hat, wird als ausgeschieden betrachtet. Da heute 4 neue Mit- glieder aufgenommen wurden, beträgt die Mitgliederzahl 220. Wissenschaftliche Tätigkeit: Über die Frühjahrsversammlung, die in Neuchätel am 13. und 14. März stattfand, wird in Heft 3 der Revue Suisse de Zoo- logie Band 61, 1954 berichtet und über die Herbstversammlung der SZG in Altdorf, anlässlich der 133. Tagung der SNG liegen in den Verhandlungen der SNG 1954 die genaueren Angaben vor. Revue Suisse de Zoologie: Die Revue Suisse de Zoologie hat im Jahre 1954 den 61. Band mit 33 Arbeiten auf 677 Seiten und ein Supplementheft von 210 Seiten publiziert. Die Revue erhielt auch dieses Jahr einen Bundes- beitrag von Fr. 3.500.—. Infolge ihres vielseitigen Inhaltes erfreut sie sich eines guten Ansehens im Ausland. Eine weitere Zunahme der Abonnentenzahl wäre ihr auch im Interesse der publizierten Arbeiten zu wünschen. Subventionen der Gesellschaft: Die Gesellschaft richtete einen ausserordentlichen Beitrag von Fr. 2.500.— zu Gunsten des Neubaues der Vogelwarte Sempach aus. Ferner einen ordentlichen Beitrag von Fr. 200.— an die gleiche Institution. Die Revue Suisse erhielt von unserer Gesellschaft wie üblich Fr. 600.—. Biologische Station Roscof und Zoologische Station Neapel: Der Arbeitsplatz in Roscoff wurde von folgenden Herren benützt: Dr. H. SrarcER vom 4.2.-9.10.1954 (Chromosomendi- 3 morphismus und seine Bedeutung bei der Schnecke Purpura sowie cytogenetische Untersuchungen an der marinen Assel Jaera); Dr. P. WENK, Basel vom 27.6.-10.7.1954 (Untersuchungen über Heparin bei marinen Muscheln); 5 Schweizer Studierende (Teilnahme an von der Sorbonne organisierten Kursen); Dr. GuENIN, Lausanne mit 10 Studierenden vom 12.-15.4.1954 (Mariner Kurs). In Neapel haben gearbeitet: Prof. F. Battzer, Bern vom 1.3.—13.3. und vom 23.6.—8.9.1954 (Weiterführung von Unter- suchungen an Seeigelbastarden); Dr. R. WEBER, Bern vom 2.4.— 9.6.1954 (Zellphysiologische Untersuchungen an Seeigeleiern); Prof. A. Ernst und Frau Prof. M. ERNST-SCHWARZENBACH, Zürich während 6 Wochen im April und Mai 1954 (Untersuchungen an marinen Algen); Dr. P. Bopp, Bern vom 1.7.— 27.8.1954 (Unter- suchung des Verhaltens von Meerfischen und Assistenz bei Prof. BALTZER). Vogelwarte Sempach : Die Vogelwarte Sempach wurde im März 1954 in eine Stiftung umgewandelt. Im Neubau sind die Büros im Februar 1955 bezogen worden. Die Vogelwarte bereitete die 16 Exkursionen des Inter- nat. Ornithologen-Kongresses vor und stellte die Leiter für die Nationalparkexkursion. Die wissenschaftliche Tätigkeit, die auch vom Nationalfonds unterstützt wurde, erstreckte sich auf œko- logische und faunistische Untersuchungen im Oberengadin und im Nationalpark. Forschungsstation an der Elfenbeinküste : Dr. U. Raum hat seine Untersuchungen über Hydrologie und Fauna an der Lagune fortgesetzt, deren Salzgehalt je nach der Jahreszeit sehr stark schwankt. Ferner hat die Station einen Führer publiziert, der von Dr. Raum geschrieben als Wegleitung für die Forscher dient, die sich an die Elfenbeinküste begeben. Dr. E. Bixper von Genf hielt sich während 21 Monaten an der Station auf um Land- und Wassermollusken zu sammeln. Am 1. Februar 1955 wurde der Verwalter der Station, Dr. RAHM abgelöst durch Herrn Dr. Hj. HuGGEL, der mit Hilfe des National- fonds zoophysiologische Untersuchungen auszuführen beabsıch- tigt. Nachdem der Nationalfonds im Jahre 1954 einen erheb- Ber lichen Überbrückungsbeitrag geleistet hat, erhält die Station von 1955 an einen jährlichen Bundesbeitrag an die Betriebskosten. Internationale Kongresse: Vom 29. Mai—5. Juni 1954 fand der 11. internationale Orni- thologenkongress in Basel statt, der durch unseren Kollegen Port- MANN in seiner Eigenschaft als Generalsekretär des Kongresses in vorzüglicher Weise organisiert wurde. Der Vorstand unserer Gesellschaft war offiziell an diesem Kongress vertreten, der eine erfreuliche Brücke zwischen Amateurornithologen und zünftigen Wissenschaftern schlug. Er möchte auch an dieser Stelle Herrn PorTMANN den besten Dank für seine erfolgreichen Bemühungen aussprechen. Am 8. internationalen Kongress für Zellbiologie in Leiden vom 1.—8. September 1954 nahmen verschiedene Mitglieder unserer Gesellschaft teil: E. Haporn, Zürich sprach zusammen- fassend über Biochemie der Genwirkung und präsidierte die ent- sprechende Sektion; F. E. LEHMANN, Bern referierte über phy- siologische und strukturelle Aspekte der Zellteilung und ihre chemische Empfindlichkeit und leitete die entsprechende Sektion. Förderung der zoologischen Forschung ın der Schweiz durch den Nationalfonds : Die Aktivierung der wissenschaftlichen Tätigkeit in der Schweiz, die seit der Gründung des Nationalfonds am 1. August 1952 ein- setzte, macht sich auch auf dem Gebiet der Zoologie ın erfreu- licher Weise geltend. Folgende Mitglieder unserer Gesellschaft erhielten Beiträge im Jahre 1954: D. BurckHArDT (Populations- dynamik der Grossäuger der Nationalparks); J. GALLERA (Ent- wicklungsphysiologische Untersuchungen); H. GASCHEN (Rassen von Culex); Madame HorsTETTER-NARBEL, Lausanne (Cytologie von Psychiden); W. Huser, Bern (Erforschung der peritrophi- schen Membran); H. Kutter, Flawil (Ameisenfauna der Schweiz); F. E. LEHMANN, Bern (Entwicklungsphysiologie der Regeneration); M. LiscHER, Bern (Kastendetermination bei Termiten); H. Misuin, Basel (Kreislaufphysiologie von Tropentieren). Diese knappe Übersicht zeigt erfreulicherweise, dass sehr verschiedenartige Forschungsrichtungen in sehr verschiedenen Gegenden des Landes gefördert werden konnten. Es bleibt für die Zukunft zu wünschen, dass insbesondere für die Erfassung Sai ga der heimatlichen Fauna, sei es durch systematische, sei es durch cekologische Untersuchungen, ein grösserer Nachwuchs unter dem amtierenden Lehrern unseres Landes gewonnen werden könne. Auch auf dem Gebiete der Hydrobiologie wäre ein breiter Mit- arbeiterkreis sehr erwünscht. Unsere Gesellschaft möchte auch an dieser Stelle ihre Dankbarkeit bekunden dafür, dass die schwei- zerische Zoologie jetzt in so grosszügiger Weise gefördert werden kann. 2. RAPPORT DU TRESORIER Bilan au 31 décembre 1954 Actif Passif Casse . . . ge 135 Pour balance 3.223,87 Chèques x CE 373,42 Livrets de dépôts . . 2.849,10 SOI] 3.223,87 Compte de profits et pertes en 1954 Recettes TSS ELOISE aI a Po Re 1.715.— Bmksidestederal © oo ee . 8. zu... 3.900. — Remboursement titres . -. . . 2.2.02... 5.000.— PCS ye eG e 2110 10.286,10 Depenses Balance actif transitoire 1953 . . . . . . . .. 14. — Subside fédéral à Revue suisse de Zoologie . . . . 3.500.— Subside S.S.Z. à Revue suisse de Zoologie . . . 600.— Subside ordinaire S.S.Z. a Vogelwarte SRI 200.— Subside extraordinaire S.S.Z. à N lat Sem- Bachs a. um: 2.500.— Frais généraux et tirage à nen Bee suisse er Zah. loate .. ... EN TT aL EEN AS. SOLS 1.086,70 Solde pour lence LL eS ng, 10.4800 2.389,40 10.286,10 ut Evolution de la fortune Etat au,31.dee. 19535. et ra ae 9.898,47 Btatausl décd1954& nola ir 3.223,87 Diminution au S14déc 4954). MR 2.614,60 Le trésorier: H. A. GUENIN Proposition de budget pour 1955 Recettes Cotisations i GSS ee 1.650, — Imberets; «OE RME PNR ICI MI D0.— 1:00 Dépenses Subside S.S.Z. a Revue suisse de Zoologie . . . . 600.— Subside S.S.Z. à Vogelwarte Sempach . . . . . . 200.— Tirage à part du fascicule « séance» de la Revue CUVE Frais généraux culla 300.— 1.700.— Le budget proposé a été établi en admettant le maintien de la cotisation annuelle a Fr. 14.— pour les membres ordinaires, a Fr. 7.— pour les membres affiliés 4 la S.H.S.N. et pour les Jeunes Zoologistes. 3. RAPPORT DES VERIFICATEURS DES COMPTES Les soussignés ont procédé ce jour a la vérification des comptes de la Société suisse de Zoologie pour l’année 1954. Apres un poin- tage des piéces justificatives, ils ont reconnu les comptes exacts et invitent l’Assemblée à en donner décharge au trésorier, avec vifs remerciements pour la gestion. Les verificateurs: J. AUBERT Lausanne, le 5 janvier 1955. R. Bovey de SR. 4. BuüuDGET. — MITGLIEDERBEITRAGE Der Kassier schlägt vor, zu Ausbalancierung unserer Budgets die Jahresbeiträge bei Fr. 14.— und Fr. 7.— zu belassen. Die Gesellschaft gibt hierzu ihre Zustimmung. 5. AUFNAHME NEUER MITGLIEDER Auf Empfehlung der Mitglieder werden nachgenannte 4 neue Mitglieder aufgenommen: André AESCHLIMANN, cand. phil., Rheinländerstr. 14, Basel; Frl. Carola Krauss, cand. phil, Zoologische Anstalt, Basel; Frl. Margrit Grur, cand. phil., Zoologische Anstalt, Basel; Frl. Lilly SCHÖNHOLZER, cand. phil., Susenbergstr. 90, Zürich 7/44. 6. WAHL DES JAHRESVORSTANDES 1955/56 Die Versammlung nimmt mit Akklamation die Wahlen der Kollegen von Fribourg vor: Prasident: Prof. Dr. J. Kirın. Vice-Präsident: Dr. ©. Bücm. Sekretär: cand. phil. E. RicKENMANN. 7. WAHL DER RECHNUNGSREVISOREN Die bisherigen Revisoren, die Herren J. AUBERT und R. Bovey werden in ihrem Amt bestätigt. | 8. INTERNATIONALE BEZIEHUNGEN Der Präsident setzt sich für eine Intensivierung der interna- tionalen Beziehungen ein. Die Herren Prof. DE BEAUMONT und BAER machen auf die unzulängliche Organisation der Union Inter- nationale de Biologie aufmerksam. Diese wurde letztes Jahr reor- ganisiert, doch lässt sich noch nicht absehen, inwiefern sich die Re- orgasation bewähren wird. Auf Antrag des Präsidenten beschliesst die Versammlung, dass der Zentralpräsident der S.N.G., Herr Prof. pe BEAUMONT gebeten werden soll, sich von der S.N.G. aus für eine straffere Ordnung der Beziehungen der S.N.G. zu den natio- ASA nalen Comites für die internationalen Organisationen insbeson- dere für Biologie einzusetzen. Herr Prof. KALIn macht darauf aufmerksam, dass die Schweiz. Nationale Unescokommission eine Reduktion des Beitrags der Schweiz an die Unesco von 200.000 auf 120.000 Fr. erwirken konnte, und dass versucht werden soll, beim Bund zu erreichen, dass der eingesparte Betrag für wissenschaftliche Zwecke, spe- ziell für die Organisation von Symposien zur Verfügung gestellt wird. Herr Prof. Kärın ist bereit, Anregungen betreffend die Organisation von Symposien entgegenzunehmen. 9. PUBLIKATION DER AN DER TAGUNG DER S. N. G. GEHALTENEN REFERATE Auf Anregung des Redaktors, Herrn Dr. E. DoTTRens, be- schliesst die Versammlung, dass im Hinblick auf eine Entlastung der Frühjahrsversammlung der Versuch gemacht werden soll, die an der Tagung der S.N.G. gehaltenen Referate in die im Laufe des Winters erscheinenden Hefte der Revue Suisse de Zoologie aufzunehmen. MO NANA Von der E.T.H. liegt eine Einladung zur Teilnahme an ihrem Stiftungsfest zum 100 jährigen Bestehen vor. Auf Antrag von Herrn Prof. Kirın bezeichnet die Versammlung den amtierenden Pra- sidenten, Herrn Prof. Leumann als Delegierten der Schweiz. Zoolog. Gesellschaft. | WISSENSCHAFTLICHE SITZUNGEN 1. Sitzung am Samstag, den 12. März, 10.15 Uhr im Hörsaal des Zoologischen Instituts, Sahlistr. 8, Bern W. SAUTER, Zürich: Zur Morphologie und Systematik der schwei- zerischen Solenobiaarten. E. Bruno», Zürich: Die Entwicklung des weiblichen Genital- apparates von Solenobia triquetrella während des Puppen- stadiums. To per O. Pucuta uND J. SEILER, Zürich: Die Entwicklung des Geni- talapparates bei trıploiden Intersexen. H. Nüescx, Basel: Das thorakale Nervenmuskelsystem von Telea polyphemus (Lep.). M. Reırr, Basel: Nachweis des fermentativen Abbaus der DDT- Wirksubstanzen mit Fliegenextrakten ım Papierchromato- gramm. E. FLückiger, Basel: Der 0,-Verbrauch von Ratten bei der Anpassung an 0,-Mangel. 2. Sitzung ab 14.30 im Zoologischen Institut M. HorsTETTER-NARBEL, Lausanne: La Pseudogamie chez Luf- fia lapidella Goeze (Lépid. Pschychide). W. FiepLER, Zürich: Über einige Fälle von Markierungsver- halten bei Säugetieren. E. InneLper, Zürich: Über das Spielen mit Gegenständen bei Huftieren. F. unp E. Saver, Freiburg i. Br.: Zur Frage der nächtlichen Zugorientierung bei Grasmücken. R. WeBER, Bern unp E. J. Borrr, New Haven: Veränder- ungen im Cytochromoxydasegehalt der Mitochondrien während der Embryonalentwicklung des Krallenfrosches (Xenopus laevis Daud.). TH. LENDER, Strasbourg: Mise en évidence et propriétés de l’organisine de la régénération des yeux chez la Planaire Polycelis nigra. S. Ranzı, Milano: Comportement des différentes fractions pro- téiques pendant le développement de Rana esculenta. P. Tscaumi, Cambridge: Versuche über die Entwicklungsweise der Hinterbeinknospen bei Xenopus und die Bedeutung der Epidermis. P. TarDENT, Neapel: Zum Nachweis eines regenerationshem- menden Stoffes im Hydranth von Tubularia. Hauptvortrag mit anschliessender Diskussion: P. D. Nreuwkoop, Utrecht: Die neurale Induktion bei Amphi- bien. Bee 3. Sitzung, Sonntag, den 13. März, 8.15 Uhr ım Naturhistorischen Museum, Bernastrasse 15 P. Bopp, Basel: Kolonialterritorien bei Murmeltieren. R. MartHEY, Lausanne: Deux contributions de la Cytologie à la Systématique des Microtinae. C. BarıGozzı UND A. DI PASQUALE, Milano: Lokalisierte poly- genetische Systeme, die die Manifestierung von Pseudomela- nomen bei D. melanogaster bestimmen. F. BALTZER, Bern unp M. BERNHARD, Neapel: Weitere Beo- bachtungen über Vererbungsrichtung und Letalitàt beim Seeigelbastard Paracentrotus 9 x Arbacia &. P.S. CHEN unp E. Haporn, Zürich: Zur Stoffphysiologie der Mutante letal-meander (Lme) von Drosophila melanogaster. G. Benz, Zürich: Die Funktion verschiedener Sinnesorgane bei Larven von Drosophila melanogaster. Hauptvortrag mit anschliessender Diskussion: K. GosswaLp, Würzburg: Untersuchungen über die Kastenbil- dung bei Ameisen. J. Kirın, Freiburg: Zur Stammesgeschichte der Crocodilia. U. Raum, Basel-Adiopodoume: Beobachtungen an den Schup- pentieren der Elfenbeinküste. D. BurckHarDT, Sempach: Über Unterschiede in der Dunen- zahl von Meisennestlingen aus England und aus der Schweiz. W. NEF, Bern: Beobachtungen über den Bezug des Nachtquar- tiers beim Staren (Sturnus vulgaris L.). W. GEIGER, Bern: Elektronenoptische Untersuchungen am Sal- monidensperma. H. MORGENTHALER, Bern: Beobachtungen über die Eiablage von Triton alpestris in Gefangenschaft. Am Sonntag Nachmittag waren die Teilnehmer eingeladen zu einem Besuch im Tierpark Dählhölzli und zu einer Besichtigung der Bienenaustellung im Naturhisto- rıschen Museum. OLI VIS Etwa 80 Mitglieder und Gäste nahmen am Samstag am Nacht- essen in der Inneren Enge teil. Der Präsident begrüsste die aus- wärtigen Gäste und die Vertreter der Behörden, durch die die Tagung in grosszügiger Weise unterstützt wurde. Nach dem Nachtessen zeigte Herr Dr. FIEDLER einen gemeinsam mit Dr. INHELDER und Frl. SCHÖNHOLZER aufgenommen Film über das Trinken, das Markierungsverhalten und das Spiel bei Säugetieren. Zum Schluss führte Herr Dr. RAHM farbige Lichtbilder der von ihm in Adiopodoume in Gefangenschaft gehaltenen afrikanischen Säugetiere vor. Am gemeinsamen Mittagessen vom Sonntag im Tierparkre- staurant Dählhölzli dankte der neue Jahrespräsident, Herr Prof. Kirın, dem abtretenden Jahresvorstand und lud die anwesenden Mitglieder zur im nächsten Jahr in Fribourg stattfindenden Ver- sammlung ein. Der Jahresvorstand: F. E. LEHMANN Präsident S. Rosın M. LùscHER Vice- Präsident Sekretär l'é u 227 “Tart |) et 1 w i 3 ine ni È Pai en PA N o ta 7 x RI yy an er Mer a RE 1 v i] hiv To ARR ci rire | ua AE ach, sth ti À ) AI pt { Vi) NO ee fl: LIETA be "E % MIN? — | ints Soke: ten p Gonna i a r LL A PA er RARE DR N IA 307) em HR Hip le Yen M a i hai Sylter a Ka el TEENS | 4 A È AU eu, UOSIA lot u als BISI A fu ar A B : il F £ ñ x Pi ig CI > + 7 | EL [| Li 3 14 ra: > % Er N EN à x LA LISTE DES MEMBRES SOCIETE SUISSE DE ZOOLOGIE mars 1955 President d’honneur: BALTZER, F., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern. A. Membre à vie: *NAEF, R.-M., Blümlimatt, Thun. B. Membres ordinaires: AELLEN, Villy, Dr., Muséum d'Histoire naturelle, Genève. 1) *AESCHLIMANN, A., cand. phil., Rheinländerst. 14, Basel. ALTHERR, E., Dr., prof. au Collège, Aigle (Vaud). *AMMANN, Hans, Dr. Quellenstr. 16, Rheinfelden. 1) *ANDERS, Georges, cand. phil., Turnerstr. 39, Zürich 6. ANDRES, Gert, Dr., Max-Planck-Institut für Biologie, Tübingen (Deut- schland). AUBERT, J., Dr., Musée zoologique, Lausanne. *AUBERT, S., Prof., 2 rue d’Entremont, Yverdon. *BADER, C., Assistent, Naturhistorisches Museum, Basel. BAER, J. G., Prof. Dr., Institut de Zoologie, Université, Neuchatel. BarGetzi, J. P., assistant, Institut de Zoologie, Neuchatel. BiscHLIN, C., Dr., Seminarlehrer, Aarau. BAUMANN, F., Prof. Dr., Parkstrasse, Thun. *BAUMANN, J. A., Prof. Dr., Ecole de Médecine, Genève. BAUMEISTER, L., Dr., St. Gallerring 87, Basel. BEAUMOoNT (DE), J., Prof. Dr., Musée zoologique, Lausanne. *Benz, G., Fröhlichstr. 4, Aarau. *BERNASCONI, Antonio, Dr., Goldbrunnenstr., 81, Zürich 3/55. BieBER, Alb., Dr., Schwengirain, Langenbruck (Baselland). *BINDER, E., Dr., Genève, Museum d’Histoire naturelle. *BISCHLER, V., Mlle., Dr., 5 quai du Mont-Blanc, Geneve. BLocn, J., Prof. Dr., Burgunderstr. 4, Solothurn. BrocH-Weiır, S., Frau, Dr., Steinenring 19, Basel. BLOME, A., Elsässerstr. 44, Basel. BLuNTSCHLI, H., Prof. Dr., Aebistr. 9, Bern. *BÖNI-GEIGER, A., Dr., Gymnasiallehrer, In den Klosterreben 15, Basel. Bopp, Peter, Dr. phil., Glaserbergstr. 82, Basel. *BÖSIGER-ENSNER, E., Dr., In den Klosterreben 7, Basel. Bovey, P., Prof. Dr., Entomolog. Institut E.T.H., Zürich 6. Bovey, Rene, Dr., 18 Montagibert, Lausanne. BRETSCHER, Alfred, Dr. phil., Sekundarlehrer, Sonnegg, Huttwil (Bern). *Britscuel, H., Heinrich Wirristr. 6, Aarau. *BruHın, Herbert, Dr. phil., Gotthelfstr. 5, Basel. *BRUNOLD, E., Frl., Dr. phil., Zoolog. Institut E.T.H., Zürich 6. 1) *BucHer Nelly, Frl., cand. phil., Letzistr. 46, Zürich 6. Bückı, Othmar, Dr., Conservateur du Musée d’hist. nat. Fribourg, 60 Vignettaz, Fribourg. *BURCKHARDT, Dietrich, Dr. phil., Im Dreiangel, Sempach. *BURGDORFER, Willy, Dr. phil., Marignanostr. 94, Basel. *BurLa, Hans, Dr. phil., Zoolog. Institut, Universität, Zürich. CHappuis, P.-A., Dr., Lab. de zoologie, Faculté des Sciences, Toulouse, Haute-Garonne, France. *CHEN, Pei-Shen, P. D. Dr. phil., Zoolog. Institut, Universität, Zürich 6. *CULLEN-SAGER, Esther, Frau, Dr. phil., Dept. of Zoology and comp. Anatomy, University, Oxford, England. Cuony, Jean-Auguste, pharmacien, avenue de la Gare, Fribourg. *Curry, H. A., Dr., 620 Sheridan Blvd., Orlando, Fla., U.S.A. 1) *DEBRUNNER, H., cand. phil., Untererzellung, 5, Lyss. *DELLA SANTA, Ed., professeur au Collège, Versoix, Genève. *DETTELBACH, H. R., Dr., Northtroy St. 4724, Chicago 25, II MUSA Dourn, R., Prof. Dr., Stazione zoologica, Via nazionale, Napoli, Italia. DorTRENS, E., Dr., Directeur du Muséum d’Histoire naturelle, Genève. *Dovaz, Renee, 99 Florissant, Genève. Du Bors, A.-M., Mlle., Dr., Laboratoire d’histologie, Ecole de médecine, Genève. Dugois, G., Dr., 33 avenue du 17 Mars, Neuchatel. 1) *ENGELMANN, F., cand. phil., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern. 1) *Ernst, Eberhard, Socinstr. 57, Basel. ESCHER, K., Prof. Dr., Hinterbergstr. 68, Zürich 44. *EyMANN, Hermann, Riedweg 2, Bern. Fars, H., Dr., anc. directeur Station fédérale essais viticoles, Montagi- bert, Lausanne. FANKHAUSER, G., Dr., Dept. of Zoology, Princeton University, Prin- ceton, N.J., U.S.A. Favre, J., Dr., Muséum d'Histoire naturelle, Genève. FERRIERE, Ch., Dr., 57 route de Florissant, Genève. *FIEDLER, Walter, Dr., assistant, Zoolog. Garten, Zürich. *FISCHBERG, Michael, Dr., Dept. of Zoology, Oxford, England. *FLORIN, J., Dr., Wiesentalstr. 6, St. Gallen. *FLÜCKIGER, Edward, Dr., Physiolog. Anstalt, Universität, Basel. Forcart, L., Dr., Custos, Naturhist. Museum, Augustinergasse, Basel. *FREYVOGEL, Dieter, Dr., Lange Gasse, 11, Basel. *Frirz, Walter, Dr., Grenzacherweg 128, Riehen (Basel). Frirz-NiGGLi, Hedi, Frau, P. D. Dr. phil., Bellariarain 2, Zürich 38. DA ER FuRRER, Martin, Gymnasialleher, Waldenburg, (Bl). 1) *Gaconp, René, stud. phil., 53 Valangines, Neuchâtel. GALLERA, J., Dr., Institut d’Anatomie, Université, Genève. *GANDER, Ralf, Dr. phil., Wudstrasse, Heerbrugg (St. Gallen). GASCHEN, H., Dr., Institut de Bactériologie, Policlinique, Lausanne. *GEIGER, Wolfgang, Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern. GEIGY, R., Prof. Dr., Riehenstr. 394, Basel. GERBER, A., Dr., Zur Gempenfluh 64, Basel. 1) *Ginr, Margrit, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel. *Gisi, Julie, Frl., Dr., Burgunderstr. 40, Basel. Gisin, Hermann, Dr., Muséum d’Histoire naturelle, Genève. *GLooR, H., Prof. Dr., Genetisch Instituut, Leyden (Nederl.). *GOHRINGER, Rudolf, Dr. phil., St. Jakobstr. 101, Basel. *GRABER, Hans, Dr., Schwarzenbachweg 22, Zürich 49. 1) *GROBE, Dorrit, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel. GUÉNIN, H.-A., Dr., chargé de cours, Institut de Zool., Université, Lausanne. | GÜNTERT, H., Dr., Herrengasse, Schwyz. GUYENOT, E., Prof. Dr., Laboratoire de Zoologie, Université, Genève. HapORN, E., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Universität, Zürich 6. *HAEFELFINGER, H. R., Zoolog. Institut, Universität, Basel. 1) *Harrr, L. A., Frl., cand. phil., St. Albananlage 37, Basel. 1) *HALLER (DE), G., lic. ès sc., 60a route de Frontenex, Genève. HALLER, P. H., Dr. phil., Gundeldingerstr. 91, Basel. HAmMERLI-Bovert, Victoire, Frau, Dr., Ottostr. 20, Chur. HANDScHIN, Ed., Prof. Dr., Missionsstr. 9, Basel. HEDIGER, H., Prof. Dr., Ackermannstr. 14, Zürich. *HENZEN, W., Gymnasiallehrer, Spitalackerstr. 9, Bern. HERBIG-SANDREUTER, A., Frau, Dr., School of tropical medicine, Uni- versity of Puerto Rico, San Juan, Puerto Rico, U.S.A. 1) *Herzog, Peter, stud. phil., Dornhägliweg 5, Arlesheim. *HopLER, Felix, Dr., Sek.-Lehrer, Grossholzweg 14, Gümligen (Bern). HoFFMAnNN, Lukas, Dr. phil., Tour du Valat, par Le Sambuc, B.d.Rh., France. HoFMANNER, Barthol., Dr., Kanzlererstrasse, Frauenfeld. HOoFSTETTER-NARBEL, Marguerite, Frau, Dr., route de Berne 31, Lau- sanne. *HuBER, A., Dr., Gymnasiallehrer, Holeeletten 20, Basel. 1) *HuBer, Marianne, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel. Huser, W., Dr., Naturhistorisches Museum, Bern. Huccer, Hansjörg, Dr., Centre suisse de Recherches scientifiques en Cöte d’Ivoire, boite postale 1303, Abidjan (Adiopodoume), Côte d’Ivoire, Afrique. 1) *InHELDER, E., cand., phil., Krähbühlstr. 128, Zürich 7/44. JENNI, Werner, Dr. phil., Gymnasiallehrer, Ottenbergstr. 36, Zürich 49. KAELIN, J., Prof. Dr., Institut de Zoologie, 24 Pérolles, Fribourg. Keiser, Fred., Dr., Marschalkenstr. 78, Basel. | *Kıorrsıs, Vassilios, Dr., Institut de Zoologie, Université, Genève. KnopFLI, W., Dr., Stauffacherstr. 9, Zürich 4. *Kocx, Joseph, Löbernstr. 17, Zug. *Kocuer, C1, Dr., Äuss. Baslerstr. 96, Riehen (Basel). 1) *Krauss, Carola, Frl., cand. phil., Zoolog. Anstalt, Basel. *KREBSER, W., Buchhändler, Thun. Kürnzı, W., Dr., Direktor, Naturhistorisches Museum, Bern. *Lang, Ernst M., Dr. med. vet., Zoolog. Garten, Basel. LEHMANN, F. E., Prof. Dr., Kuhnweg 10, Bern. 1) *Lemp, Margrit, Frl., St. Johanns-Ring 91, Basel. *LIBERT, Odette, 124 route de Chêne, Genève. *LINDENMANN, Walter, Dr. phil., Kastanienweg 8, Münchenstein (Basel- land). Lormar, Ruth, Frl., Dr., Institut f. physikal. Therapie, Kantonsspital, Zürich 32. LüscHer, M., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern. MANDACH (VON), Erwin, Dr. med., Schützengraben 20, Schaffhausen. MATTHEY, R., Prof. Dr., Institut de Zoologie, Universite, Lausanne. MenzeL, R., Dr., Eidg. Versuchsanstalt, Wädenswil. Mermop, G., Dr., Av. Soret 22, Genève. MEYER, Frieda, Frl., Dr., Weinigerstr. 27, Dietikon (Zürich). MEYER-HOoLZAPFEL, M., Frau, Prof. Dr., Dalmaziquai 149, Bern. MicHÒeL, F., Dr., Göttibach 3, Thun. MisLin, Hans, Prof. Dr., Zoolog. Institut, Universität, Mainz (Deutsch- land). Monret, Gabrielle, Mlle., Dr., Le Verger, Saint-Legier sur Vevey. MORGENTHALER, Hans, Dr. phil., Haspelgasse 16, Bern. MORGENTHALER, O., Prof. Dr., Talbrünnliweg 33, Bern-Liebefeld. *Moser, Hermann, Dr., Carnegie Institution of Washington, Dept. of Genetics, Cold Spring Harbor, Long Island, N.Y., U.S.A. 1) *MU Lier, Heinrich, cand. phil., Redernweg 1, Biel. MÜLLER, R., Dr., Wabernstr. 16, Bern. Napic, Ad., Dr., Lyceum, Zuoz. 1) *#NEF, W., cand. phil., Fichtenweg 5, Bern. Nüescx, H., P. D. Dr. sc. nat., Zoolog. Anstalt, Universität, Basel. *PeRRON, Rolf, Dr. phil., Tellstr. 60, Winterthur. *PERROT, J.-L., Dr., Le Verez, Allaman (Vaud). PEYER, Bernh., Prof. Dr., Rosenbühlstr. 28, Zürich 44. *#PiqueT, J., Mlle., Dr., 25 boulevard Georges-Favon, Genève. PLATTNER, W., Dr., Schneebergstr. 4, St. Gallen. Ponse, Kitty, Mlle., Prof. Dr., Institut de Zoologie expér., 154 route de Malagnou, Genève. PORTMANN, Ad., Prof. Dr., Zoolog. Anstalt, Universitàt, Basel. *Pruvor-For, Mme., Dr., 12 rue de Fontenay, Sceaux, Seine, France. QuartIER, Archibald, Inspecteur cantonal de la pêche, Neuchâtel. *Raum, Urs, Dr. phil., Schweiz. Tropeninstitut, Socinstr. 57, Basel. a | REICHENSPERGER, Aug., Prof. Dr., Löwenburgstr., 24, Bad Godesberg a/Rh. Deutschland. ReIFF, M., Dr., Unterer Schellenberg 55, Riehen (Basel). REINHARDT, H., Dr., Rossbergstr. 30, Zürich 2. *Rey, A., Dr., 2 place Bourg-de-Four, Geneve. *RICKENBACHER, J., Dr. med., Anatom. Institut, Universität, Zürich 6. 1) *RICKENMANN, Engelbert, assistant, Institut de Zoologie, Fribourg. Rosın, S., Prof. Dr., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern. Rotu, Hermann, Dr., Haldenweg 36, Muri (Bern). *ROTHELI, Adolf, Dr., Solothurnstr., Büren a. Aare. 1) *#SAUTER, Willi, cand. rer. nat., Zool. Institut E.T.H., Zürich 6. SCHAEPPI, Th., Dr., Mühlebachstr. 41, Zürich 7. SCHAUB, S., Dr., Breisacherstr. 35, Basel. *SCHENK, R., P. D. Dr. med., Anatom. Institut, Universität, Zürich 6. SCHIFFERLI, A., Dr. phil., Vogelwarte, Sempach. SCHINZ, H. R., Prof. Dr., Kurhausstr. 78, Zürich 32. *SCHLEGEL-OPRECHT, Eva, Frau, Dr. phil., Gloriastr. 70, Zürich Ah. *SCHLOETH, Robert, Dr., Hölzlistr. 17, Binningen (Baselland). SCHMASSMANN, W., Dr., Kant. Wasserwirtsch. Exp., Langhagweg 7, Liestal. *ScHMID, H., Dr. med., rue du Stand, Bienne. "SCHMID, W., Dr. phil., Kantonsschule, Aarau. *SCHMIDT-EHRENBERG, L., Frl., Dr., Susenbergstr. 93, Zürich 44. SCHNEIDER, Fritz, Dr. sc. nat., Eidg. Versuchsanstalt, Wädenswil. 1) *ScHONHOLZER, Lilly, Frl., cand. phil., Susenbergstr. 90, Zürich 7/44. SCHONMANN, W., Dr., Kloosweg 64, Biel. SCHOPFER, W. H., Prof. Dr., Jubiläumsstr. 57, Bern. SEILER-NEUENSCHWANDER, J., Prof. Dr., Zoolog. Institut E.T.H., Zürich 6. *SOBELS, F. H., Dr. phil., Genetisch Instituut der Rijks-Universiteit, Stationstr. 9, Utrecht, Holland. *STAIGER, Hansrudolf, Dr. phil., Augsterweg 17, Basel. *STAUFFER, Erwin, Dr., In den Klosterreben 48, Basel. STEINER-BALTZER, A., Dr., Gymnasiallehrer, Rabbentalstr. 51, Bern. STEINER, G., Dr., Division of Nematology, Bureau of Plant Industry, Dept. of Agriculture, Washington, D.C., U.S.A. STEINER, H., Prof. Dr., Heilighüsli 10, Zürich 53. *STEMMLER-MORATH, Carl, Weiherhofstr. 132, Basel. 1) *STOHLER, Harro, cand. phil., Margarethenstr. 63, Binningen (Basel- land). STOHLER, R., Dr., 1584 Milvia St., Berkeley, Calif., U.S.A. *STOLL, Eva, Frl., Dr., Weinplatz 3, Zürich 1. Strauss, F., Dr. med., Stadtbachstr. 46, Bern. STUDER, Marcel, 49, Croix-Blanche, Les Verrieres. SUTTER, Ernst, Dr., Naturhist. Museum, Augustinergasse, Basel. Lee *TABAN, Charles, 7 Pont-de-Ville, Chéne-Bougeries, Genève. *TAILLARD, Willy, médecin, Dr. es sc., 8 route de Malagnou, Genève. *TARDENT, P., Dr., Stazione zoologica, Napoli (Italia). 1) *THELın, Luc, 82 chemin des Fours, Cologny, Genève. *ToBLER, Albert, Dr., Bungertweg, Küsnacht (Zürich). Tönpury, G., Prof. Dr., Höhestr. 69, Zollikon (Zürich). *TscHuMı, Pierre, Dr., Dept. of Anatomy, University, Cambridge (England). VALLETTE, M., Mlle., Dr., 2 rue du Cloître, Genève. 1) *VoLKART, H. D., cand. phil., Gryphenhübeliweg 41, Bern. VonwiILLER, P., Dr., Salmenweg, Rheinau (Zürich). *WACKERNAGEL, Hans, Dr., Sonnenweg 2, Basel. WAGNER, G., Dr., Gymanasiallehrer, Wabernstr. 24, Bern. 1) #WAGNER-JEVSEENKO, Olga, Frau, cand. phil., Bättwilerstr. 3, Basel. *WALDER, Paul, Dr., Sek.-Lehrer, Richterswil (Zürich). WEBER, Rudolf, Dr. phil., Zoolog. Institut, Sahlistr. 8, Bern. 1) *#WEIDMANN, Ulrich, 18, Apsley Road, Oxford (England). WeLTI, E., Mme., Dr., chemin des Voirons, Grange-Falquet, Genève. WERDER, O., Dr., Kirchliweg 8, St. Gallen 10. WETTSTEIN, E., Prof. Dr., Freiestr. 139, Zürich 32. 1) *WIESINGER, Dorothee, Frl., cand. phil., Rigistr. 56, Basel. WIESMANN, R., Dr., Wilhelm Denzstr. 52, Binningen (Baselland). WILDHABER, M.-A., Dr. pharm., rue de l’Orangerie, Neuchâtel. *Wırz, Käthi, Frl., Dr., Labor. Arago, Banyuls s/Mer, Pyr. orient., France. 1) *WizIiNGER, Hans, stud. phil., Birsigstr. 137, Basel. *WokeErR, Hanspeter, Dr., Hochstr. 39, Zürich 44. *WUTHRICH, M., Mlle., assistante à l’Inspectorat de la Chasse et de la Pöche, Neuchätel. ZEHNTNER, L., Dr., Reigoldswil (Baselland). ZESIGER, Fred, Bois Noir, 3, La Chaux-de-Fonds. ZINKERNAGEL, R., Dr., Sieglinweg 12, Riehen (Basel). *Zwicky, Karl, Dr., Zoolog. Institut, Universität, Zürich 6. Les membres dont le nom est précédé d’un * ne font pas partie de la Société helvetique des Sciences naturelles. Ceux dont le nom est précédé d’un 1) bénéficient de la demi-cotisation consentie aux étudiants. Prière de communiquer les changements d’adresse au trésorier, M. le D' H.-A. GUENIN, Institut de Zoologie, Université, Lausanne. u f ' À J 1336 vie Ce) MR b di N À À ¥ 4 (A) Y En J \ A 4) A Jak 1 ni ar di u Be titre ot ty Sa EL A Sr PL 3 FA mi erh SS > "A | 4 os # fe EN f = fig =f € È. + na ey ICH ay LA u dre / ~~ | a 3) È CAS | ER %, n hi = a i EN fis “te 448 2 7 is (pig \ Pe Pe —— En a | et PN N N À. NE u 7 : vr SN ae” x O > N So" uu > was 2 N È 4 : ti Il ri . I Er È O A LE oe “ae Taal N all *%, | | Nr fe I PAT DES fl A EI si 5 fy! y a Al tone ; E) GE LITT. 3 9088 01260 1258