CEST re Re PRE as ES = = 2% RETIRE eee ER == ee æ- ES . (Han je « et 1 ! UN AU AL RAA ! ti WU Huthe (His TH » il W! dt En à il il JE Wii [RALLITEHE HE qu ji (A ; ! RTE A gt ju ht {te dl | Le Wie EN ON ‘ REVUE LOOLOGIQUE, PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE. Année 1842. AUS A AIO 1DJOIOONX IMPRIMEURS DE LUNIVERSITÉ ROYALE DE FRANGE, _ Rue Racine, 28, près de l’Odéon. AAAOEN TU) AFHIOE A PTT éhaai REVUE ZOOLOGIQUE, LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE ; ASSOCIATION UNIVERSELLE POUR L’AVANCEMENT DE LA ZOOLOGIE, DE L'ANATOMIE COMPARÉE ET DE LA PALÆONTOLOGIE ; Journal mensuel. PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M, F.-E, GUÉRIN-MÉNEVILLE, PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ZOOLOGIQUE, Rue de Seine-Saint-Germain, 13. 1842. dés RTE 6 à D 4 COAIPPTES dL'naËs: L'En dia “mors aêin à “a. JANVIER 1842: I. TRAVAUX INÉDITS. Essai D'UN ARRANGEMENT DE PLUSIEURS MOLLUSQUES du genre Heliæ Fér. , selon les lois de leurs variations spécifiques. — (Communiqué par extrait à la section de zoologie, physiol. et anat. comp. du 3° congrès des savantsitaliens, réuni à Florence, dans la séance de novembre 1841, sous la présidence de M. le chevalier professeur J. Géné; MM. Ph. de Philippi, et le chevalier Ch. Bassi , secrétaires) par Ch. Porro de Milan. Le mémoire original , comprenant une longue suite d’obser- vations et d'analyses, est déposé chez MM. les secrétaires , à usage de ceux qui voudront en prendre connaissance. L'auteur se borne à l'exposition des derniers résultats auxquels il est arrivé jusqu’à présent, et qu’il fait précéder par des réflexions géné- rales sur l’état actuel des procédés des distinctions et des rap- ports dans l’histoire naturelle. Poussé loin dans ses conséquences, le premier de ces procédés , ou analylique , comprenant la connaissance d’une foule de faits incalculable, ce serait au procédé synlhélique à les évaluer chacun selon son importance , à déceler les rap- ports qu’ils ont naturellement entre eux. Mais si dans les sys- tèmes on a fixé certaines lois, les plus générales de l’organisme ( leurs hautes prévisions n'étant que bien rarement démenties par les découvertes postérieures) , le criterium pour évaluer les faits manque presque absolument. En descendant de degré en degré des classes aux genres , on passe de l'incertitude à la con- fusion ; le mot espèce enfin n’a plus qu’un sens conventionnel, toute idée philosophique lui manque, les phrases que l’on donne comme spécifiques ne sont que des descriptions indivi- duelles plus on moins exactes. 1 faut donc bien étudier les différences des individus, en trouver les lois et arranger les faits d’après elles , pour arriver à des règles philosophiques dans les derniers degrés systéma- tiques , seuls appuis de toute classification. Les Gastéropodes du genre Helix Fér. sont , à beaucoup d’é- gards, trés-propres à ce genre d’études, soit à cause de leur existence cosmopolite, soit pour la presque identité de constitu- Tom. V, Année 1842, il 2 TRAVAUX INÉDITS. tion du plus grand nombre de ces mollusques, soit enfin pour le nombre illimité d’espèces qu’on a introduites en choisissant les moindres différences du test comme des caractères spécifiques, sans égard à la vitalité très-faible de cet appendice , et sans cal- culer que, très-borné comme il l’est dans sa faculté locomotive, chaque individu reste absolument soumis à l’action des agents extérieurs au milieu desquels il est né. Les espèces qui, d’après ces études, doivent être regardées comme de simples modifications spéciales, sont les Helix car- seolana Fér. — circumornala Fér. — Companyoni Anton. — Erycina Jan. — globularis ZLiegler.— Grohmanniana Philippi. — Gualteriana Fér.— Hispanica Partsch (non Lam.). — Hospi- tans Bonelli.— marmorata Fér.— Melilensis Fér.— muralis Mull.—Nebrodensis Mandralisca.— Miciensis Fér.— Paciniana Phil. — Æaspailli Payr.— Segestana Phil. — serpentina Fér. — signata Fér.—splendens Drap.—L’A. Gualteriana exceptée, on les rencontre toutes en Italie, plusieurs même sont caraetéristi- ques de ce pays. Nous les donnons ici en ordre alphabétique, car la place nous manque pour reproduire le tableau synoptique joint au mémoire original, et dans lequel elles se trouvent rangées selon leurs nouveaux rapports. Après avoir indiqué les procédés analytiques auxquels chaque espécesus-mentionnée a été soumise, l'auteur commencenaturel- lement par la séparation des caractères constants ou communs, et des particuliers ou variables. C’est avec les premiers qu’il a rédigé une phrase spécifique, en observant pourtant qu’elle n’est que provisoire , car pour ar- river à en rédiger une bien déterminée et suflisante , il est né- cessaire de la comparer avec celles qui résulteront des études semblables faites sur toutes les hélices restantes. Les caractères variables , suivis dans leurs développements , comparés entre eux , étudiés par rapport aux conditions qui ac- compagnent chaque mollusque dans son existence , se sont pré- sentés de deux manières bien distinctes. Quelques-uns se montrent avec une constance remarquable dans les individus vivant dans des conditions topographique, identiques ou analogues. Les formes les plus opposées en appa- rence viennent se toucher par des transitions capables d’être ar- rangées en série trés-régulière , et dont chaque degré est en rap TRAVAUX INEDITS. 3 port avec les modifications topographiques. Cest ce que l’auteur appelle {°° Ordre des variations sériales. C’est presque toujours par les seules lois de la physique que l’on explique l’ori- gine de ces variations ; chaque degré de cette échelle répond à l’une des espèces des classifications actuelles , ce qui a engagé l’auteur à leur conserver un nom en adoptant pourtant l’usage des terminaisons consonnes (... in4) dont l’atilité est bien reconnue d’après les essais faits dans plusieurs branches d’his- toire naturelle. Les caractères qui varient sérialement sont: 1° La forme des tours de la spire : arrondie dans les climats humides, froids ou chauds , elle se surbaisse dans les lieux secs , en donnant origine à une carène prononcée de plus en plus. — Cette observation est accompagnée de quelques ré- flexions sur l'organe qui vient à être le plus modifié dans le mollusque (et qu’on appelle le festicule), et sur les causes qui peuvent donner origine à cette modification de vitalité défi- ciente. 2° La surface extérieure du test ordinairement lisse, mais qui, par l’action de la sécheresse et de la chaleur, se ride graduelle- ment jusqu’à se faire raboteuse; ce qui est en rapport avec la faculté de dispersion des rayons caloriféres des surfaces scabres. 3° La prédominance de lalbinisme lorsque la chaleur très- forté est dépourvue d'humidité, ou dans les pays très-froids. L’albinisme est , au contraire , très-rare là où la chaleur se tronve combinée à l’humidité. On sait que les plaques blanchâtres sont les plus constantes. 4° L’épaisseur du tissu , qui est en rapport direct avec l’albi- nisme, est inverse de la coloration à cause de sa destination pro- tectrice analogue. 5° Les dimensions absolues et relatives entre la largeur et la hauteur de la coquille se trouvent , dans certaineslimites , en re- lation avec les conditions topographiques. C’est ainsi que l’on voit l'A. ericina Jan., espèce des côtes brülées de la Sicile, pourvue d’une carène très-aigué , profondé- ment ridée à sa surface, et presque toujours blanchâtre, tandis que l'A. serpentina Fér., qui vit dans un climat doux et humide, dans les alentours de Pise, par exemple a les tours de la spire 4 TRAVAUX INÉDITS. arrondis, la surface lisse , la coloration trés-forte et très-va- riable , etc., etc. Les Æelix segestina (segestana Phil.), Paci- nina ( Paciniana Pbil.), Grohmannina (Grohmanniana Pbil.), de Sicile, et Muralina (Muralis Fér.), du midi de l’Italie e4 d’autres régions analogues, sont autant de degrés par lesquels jes deux espèces sus-mentionnées viennentse lier entre elles. D’autres variations , au contraire ; se répètent presque identi- quement dans tous les degrés de la série qu’on vient de consti- tuer, c’est-à-dire, qu’elles se reproduisent dans leur ensemble chez les individus vivant dans les mêmes conditions ou dans des conditions topographiques analogues. Elles constituent ains; un Ze ordre de variations graduelles. Il est presque impossible de deviner leur origine , les causes modifiantes tenant plus di- rectement aux forces organiques. Elles sont : 1° Dans des limites plus bornées, la différence des dimensions absolues et re'atives; 2° L’étendue de la plaque callense qui, se prolongeant à la base de la columelle , cache quelquefois la fente ombilicale, plus rarement la laisse à découvert ; 3° La possibilité, pas la prédominance, d’albinisme ou de co- loration , ainsi que toute disposition de la couleur. Pour donner un exemple de cet ordre de variation nous re- produisons ici la formule adoptée dans le tableau synoptique, formule qui, comme on vient de le dire, est toujours la même pour chaque degré de la série, et nous choïsissons au hasard celle de l'A. serpentina : TE minimum lat. 7! alt. max no » uétr depress : lat. 8’! alt. 4” glob: - » #8 » 5 1/2! oblegens —communis. non oblegens— rarus. inconspicua — rarissima dd | interior — sæpe validissima. DIMENSIONES relativæ CALLUM. . . peristomalis— id. exterior — super- / fase, 5/1.2.3— 4,5/ (1) ne sæpe irregu- ( conspicua laris, fasciisquesu- ) perioribus inter- | CLOORATIO. . » 4/0.2.3 — 4.5/ » 4/1.2.3— 4.0/ » 3/1.2.3— 4,5/ » 3/1.2.3—0.0/ ruplis, inferioribus ‘ subregulares. (1) Pour exprimer le nombre et la disposition des bandes, on a adopté TRAVAUX INÉDITS. 5 ci on arrive tout droit à un 77° Ordre de variations qui devrait comprendre les modifications dont un individu se trouve capable exceptionnellement à tous ses conseriales et congru- duales , les anomalies et les monstruosités. La tératologie, sé parée à tort jusqu’à présent des autres branches d'histoire natu- relle qui considèrent les êtres dans leur normalité, viendrait, de cette manière, acquérir sa place naturelle dans les systèmes, dans le même temps que ses limites gagnent en précision. On peut s’apercevoir du vague des limites qu’on donne actuellement à la tératologie, même par la définition donnée par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , l’un de ceux qui ont fait le plus avancer cette science. H écrit que « toute déviation du {ype spécifique , » ou, en d’autres termes , toule particularité organique que pré- » sente tout individu comparé à la grande majorité des indi- » vidus de son espèce, de son âge, de son sexe, constitne ce » qu’on peut appeler une anomalie, » Cette définition trop in- certaine, comme nous venons de le remarquer, présuppose en outre la connaissance des fypes spécifiques qui résultent de l'individualité, abstraction faite des circonstances propres à chaque individu, et cette abstraction reste impossible tant que les lois des modifications individuelles restent inconnues et inappréciées. D’après tout ce qu’on rient de dire, on verra que les individus d’une même espèce peuvent varier : 1° Exceptionnellement ou individuellement par anomalie ou par monstruosité. — 11° Ordre , des variations individuelles. 2° Avec plus de généralité, par des lois dépendant directe- ment de l'organisme. — Je Ordre, des variations graduelles , dont les principaux caractères sont leur répétition identique et complète dans des individus qui vivent à des conditions topo- graphiques identiques ou analogues, et l’impossibilité d’en ex- pliquer les causes par les seules lois de la physique. 3° Plus largement encôré par des lois dépendantes des condi- tions exlraorganiques , et principalement par des causes fopo- l'hypothèse de M. le Cons. Martens qui en suppose cinq à tout individu normal de plusieurs espèces terrestres. — Voyez Acla Ac. Cæs. Leop. Nat. Cur., v. XVI, 4.1, p. 177-216. Ucber die Ordnung der Baanden in der schalen merhere Land-Schneken. 6 TRAVAUX INÉDITS, graphiques.— Ze Ordre , des variations sériales, ainsi nommé parce qu’il est constitué d’une série à degrés très-réguliers. DEscriPrIoN de cinq espèces nouvelles de Coléoptères du genre Lycus de Fabricius ( Dictyoptera Latr. Dictyopterus Guer..). Par M. Lucien BUQUET. Ce sous-genre Dictyoplère a été fondé par Latreille, dans le Règne animal de Cuvier, et adopté par M. Guérin-Méneville {Zoologie du Voyage autour du Monde de /a Coquille, t. 11, part. ?, première div, Znsectes, pag. 71), où il en a limité les caractères dans un tableau. Il correspond au genre Zygisto- pterus du catalogue de M. Dejean, tandis que le genre Dictyopte- rus de ce même catalogue semble formé avec des espèces du groupe caractérisé et publié par M. Guérin sous le nom d’A4na- rhynchus. (Voyage de la Coquille.) Lycus (Dictyopt.) regalis. Capite thoraceque nigro-violaceis ; elytris dilatatis, vix convexis, basi rubris, postice violaceo-nitidis ; antennis nigris, pedibus abdomineque nigro-violaceis. L. 20-25 : 1. 9-11 millim. — Hab, Santa-Fé de Bogota. D.trifasciatus. Nigro-violaceus, elytris vix dilatatis, fascia me- dia lata rubra ; antennis nigris; pedibus abdomineque nigro- violaceis. L. 19-22 : 1. 7-9 millim. — Hab, la Colombie. D. imperialis. Ater, {horacis margine rufo ; elytris vix dilata- üs, basi rufis, postice violaceo-nitidis. L. 20 : 1. 8 millim.— Hab. la Colombie. D. humeralis. Capite nigro, thorace flavescente, macula me- dia infumata ; elytris vix dilatatis, basi flavo-testaceis, apice nigris. L. 16: 1. 6 millim. — Habitat Santa-Fé de Bogota. D. quadricostatus. Ater, thoracis margine flavescente, elytris flavis, vix dilatatis, macula magna apice , antennis pedibusque nigris. L. 19: 1, 8 millim. — Hab. le Brésil. Nore sur un groupe à séparer du genre Æhisotrogus de Latreille, et description du Æhisotrogus Magagnoscü, par M. Guérin- MÉNEVILLE. En examinant quelques Rhisotrogues d'Algérie récemment dé- couverts dans les parties élevées de ce pays, nous avons reconnu que plusieurs étaient aptères, et que parmi ceux-ci quelques TRAV AUX INÉDITS. ji mâles avaient même les élytres soudées. Tous ceux qui sont dans ce cas ont un aspect particulier qui les fait distinguer, au pre- mier coup d’œil,de nos Rhisotrogues de France ; leur corselet est plus élargi, surtout chez les mäles; ils sont glabres, et leurs élytres n’ont point cette saillie humérale qui indique l’insertion des ailes. Plusieurs espèces de ce groupe, que nous proposerons de nom- mer Geotrogus , si l’on se décide à en faire un sous-genre propre, ont été décrites par MM. Gory et Buquet (Mag. Zool. et Revue Zoologique , 1840, p. 71). Elles ont les antennes composées de dix articles comme les Rhisotrogues , les crochets des tarses uni- dentés en dessous, et ces tarses, dans plusieurs mâles, sont beau- coup plus longs que les jambes, et très-robustes. Nous avions d’abord pensé que ces Insectes devaient être rangés dans le genre Trémalodes de Falderman; mais ayant vu cet insecte dans la belle collection de M.Chevrolat, nous avons reconnu qu'il est ailé et qu’on ne saurait le distinguer des Rhisotrogues. Du reste , si l’on voulait tenir compte de la longueur relative des articles des antennes, des farses, ete, , on serait obligé de faire une foule de genres , même avec nos espèces d'Europe, ce qui nous semble inutile. On doit se contenter d'adopter les deux genres Rhisotrogqus (ant. de 10 art.) et Amphimallon (ant. de 9 art.), proposés par Latreïlle et adoptés par M. De Castelnau ( Buffon de Dumesnil, Ins., t. 2, p. 132 et 133), et peut-être les genres Lepidiota et Microdonta de M. Hope, quand on aura étudié avec soin toutes les espèces renfermées dans les collections. Le groupe qui nous occupe aujourd’hui renferme déjà quatre espèces que l’on peut ranger dans deux divisions, ainsi qu’il suit : I. Tarses postérieurs des mäles robustes, au moins de moitié plus longs que la jambe. 4 1. Rhisotroqus (geotrogus) dispar, Gory. 2. Rh. (geotrogus) Gerardii, Buquet. 3. Rh. (geotrogus) £uphylus, Buquet. II. Tarses postérieurs des mâles gréles, à peine plus longs que la jambe. 4. Ah. (geotrogus), Magagnoscii. Noir lisse ; tête et corselet ponctués, corselet ayant une ligne longitudinale et médiane peu élevée, un peu dilatée au milieu et trés-lisse ; antennes, palpes etcrochets des tarses d’un brun fauve. Quelques poils fauves, clair D] TRAVAUX INÉDITS. semés sur les pattes et sous le corps. Élytres très-finement ponc- tuées, vues à une forte loupe , avec la suture élevée et lisse, — L. 17 à 19:1. 8 1/2 à 10 mill. Cette curieuse espèce a été découverte en avril , au Teniah de Mouzaya , par M. Magagnose , capitaine au dix-septième régiment léger. Chargé d'occuper, avec sa compagnie, des hauteurs d’où les Arabes inquiétaient la marche de l’armée, M. Magagnose apereut un assez grand nombre de ces insectes que ses soldats et les Arabes avaient écrasés en passant. Il reconnut bientôt que ces débris appartenaient à une espèce qu'il n’avait pas encore vue. Il chercha à terre , sur le sommet où il se trouvait, et il ne tarda pas à se procurer plusieurs individus intacts. Ces insectes marchaient lentement à terre, et quelques-uns étaient sous les pierres, dans des lieux dépourvus d'arbres et où l’on ne voit que de maigres broussailles et quelques touffes de gazon. Nous dédions cet insecte à l’intrépide militaire qui l’a recueilli au milieu des balles et pendant la bataille , comme un faible té- moignage de la reconnaissance que les entomologistes lui doivent pour le zèle qu'il a mis à enrichir la science, même dans des moments où son régiment se couvrait de gloire. DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE SANGSUE , par J.-P. LESSON. SANGSUE DE MANiLe, Hirudo Manillensis, Lesson. — Elle at- teint une forte taille, et varie de quatre à cinq pouces et même plus. Son corps est formé de segments assez marqués et assez rapprochés. Sa coloration en dessus est un vert olivâtre, ayant sur la ligne médiane une bandelette brune olivâtre , et sur ses côtés des traits noirs vermiculés rapprochés et sinueux. La partie inférieure est large, noir-plombé uniforme, et relevée de chaque côté et sur les bords du corps d’un assez large liseré aurore. Les segments sont légèrement granuleux, le disque fort large et la bouche petite. Cette sangsue habite les eaux donces des îles Philippines , ou peut-être la Chine. De nombreux échantillons ont été rapportés par M. Pesron, chirurgien-major de la frégate la Magicienne. naufragée dans les mers de Chine en juin 1841. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 9 11. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Tae Birps OF AusrraLia; Les Oiseaux de l'Australie, par J. Gouzn, F. L. S., etc. Parts 4 and 5. Les 4e et 5° livraisons du magnifique ouvrage de M. Gould sur les oiseaux de l’Australie viennent de paraître : la {re con- tient 15 planches et la dernière 17 , exécutées avec le talent et les poses naturelles que l’on remarque dans tous les ouvrages ornithologiques de cet habile dessinateur et savant ornitholo- giste. Dans la 4- livraison , ? planches sont consacrées à repré- senter deux espèces : le Xüta holosericea de Temm. , PI. col., et le Chlamidera maculata Gould; espèces qui ont la singulière habitude, au moment de l’accouplement, de se réunir en troupe pour former , avec de petites branches fichées en terre, une sorte de galerie qu’elles ornent de plumes, et prés de la- quelle elles réunissent diverses coquilles d’Hélices et d'Unios, qu'elles apportent souvent d’assez loin, Cette petite construction devient une sorte de lieu de plaisance où elles se rendent chaque jour pour gambader et se divertir. Ces deux planches, où le sujet principal se détache sur un fond de paysage, font absolu- ment l'effet d’une aquarelle, bien plutôt que d’une gravure coloriée. Sur toutes les autres planches , les diverses espèces sont per- chées sur les branches d’arbres, arbustes ou graminées dont elles mangent ordinairement les fruits ou les graines, ce qui rend cet ouvrage presque aussi intéressant pour le botaniste que pour l’ornithologiste. Le même auteur vient aussi de publier la {r° livraison, même format in-folio, de sa Monographie des Kanguroos. Elle ren- ferme 15 planches et 15 espèces différentes de ce genre particu- lier à l’Australie; sur chaque planche il y a deux figures repré- sentant le mäle et la femelle, quelquefois une troisième du jeune. Elles se détachent sur des fonds de paysages représentant diverses vues de la Nouvelle-Hollande. L'ouvrage entier con- tiendra 45 à 50 planches, où 40 espèces , à peu prés, seront représentées en trois livraisons. Le premier ouvrage a obtenu déja un grand nombre de sous- cripteurs, et il est probable que le second, d’après l'intérêt 10 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX, d’une monographie si nombreuse et le mérite de son exécution, n'aura pas un moindre succès. (DE Larr.) GENERA OG SPECIES AL DANMARKS Eleutherata. — GENERA et species des Coléoptères de Danemark, etc.; par M. Cu. SonioprE. 1er cahier, {°" volume , 1840 , Kjobenhavn. In-8o de 360 p. et 45 pl. Dans ce premier cahier l’auteur trace d’abord les caractères qui distinguent entre eux les ordres des insectes, qu'il limiteäsix, sous les noms adoptés par Fabricius. Ce sont les Zleutherata, Synistala , sous lequel nom l’auteur réunit les Névroptéres, les Orthoptéres, partie des Hémiptéresetdes Podurelles; les Piezata, Glossata, Antliala, auxquels il joint le genre Puleæ , et enfin les Rhingota. Entrant ensuite en matière, l’auteur donne fort en détail les caractères généraux de la famille des Carabiques , que renferme ce cahier, sous tous ses états. Puis il partage cette famille en dix groupes qui sont : 1° les Cicindelint; ?° Brachinini; 3° Scari- tini; 4° Harpalini ; 5° Pterostichini ; 6° Chlænini ; 7° Licinini; 8° Trechinini; 9° Carabini; 10° Elaphrini. Toutes ces di- visions sont déjà connues des entomologistes sous des noms plus où moins approximatifs, sauf peut-être les Licinini, les Brachinini et les Elaphrini, qui étaient compris dans d’autres divisions. 11 devient tout à fait inutile de suivre l’auteur dans les subdi- visions par genres qu'il établit dans ces groupes ; ces genres étant déjà connus, et le titre de chacun de ces groupes les rappelant parfaitement. Nous ferons seulementune remarque sur deux des genres les plus connus. Le genre Carabus ne contient que la description de douze espèces, et l’on aurait pu croire, d’après d’autres genres représentés dans cette faune, qu'il auraitété mieux partagé. En revanche, ce n’est pas sans étonnement que l’on voit le genre Calosoma renfermer quatre espèces, les quatre cinquiémes environ de ce qu’on connaît en ce moment en Europe; c’est bien riche! Les descriptions, tant génériques que spécifiques , nous sem- blent faites avec le plus grand soin. Comme elles sont écrites en danois, l’auteur a fait précéder les unes et les autres d’une ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. ii phrase latine, qui, jointe aux synonymies, permet de bien re- connaître les espèces , qui toutes du reste sont déjà décrites. L'auteur a fait précéder son ouvrage de quelques listes de mots, et d’une orismologie spéciale en latin et en danois , ce qui en fa- cilitera beaucoup la traduction. De même il a fait suivre son ouvrage de quinze planches dessinées et gravées par lui-même avec le plus grand soin. La première a entièrement rapport à l’orismologie ; les autres offrent la figure on au moins les carac- tères au trait de chacun des genres décrits. Tous les entomologistes amis de bons ouvrages doivent faire des vœux pour la continuation de celui-ci, qui est un monu- ment élevé à l’histoire des insectes dans la patrie de Fabricius. (A. P. 1841.) BEITRAGE ZUR MONOGRAPHIE der Pteromalinen, Nées. Essai d’une monographie des PrÉROMALINS, par Arn. FOERSTER. {er cab. iu-4°, avec une planche, Aix-la-Chapelle, 1841. L'auteur, après quelques pages d'introduction, passe de suite à la description des espèces; nous allons parcourir les genres auxquels il les rapporte. G. Pteromalus, Swed. 264 espèces ; il y a un tableau synoptique pour la division de ce genre nombreux. — G. Euryloma, W]1., 8 espèces. — G. T'orimus, Dalm., 25 esp. — G. Zupelmus, Dalm., ? esp.— Siphonura, Nées, 1 esp.— Cleo- nymus, Lat., 11 esp. — PrerocomA, Foerster, 1 esp.— TErTrA- cAwPE, Foers., ? esp.—Phaloscomus , Nées, 4 esp.— Chrysolam- pus, Spin., 26 esp.—DicoriNus, Foers., { esp.—SrHÆRIPALPUS , Foers., 1 esp.— Blachestus,Spin.,16esp.— Srenornrus, Foers., l'esp. — ÆEulophus, Geoff., 34 esp.—Mynia, Nées, 11 esp.— Gonatocerus , Nées, 6 esp. — Aneure , Nées, | esp.— Æutriche, Nées, 3 esp.— Æncyrlus, Lat., 3 esp.—Ceraphron, Lat., { esp. —Hapnoceras, Foers. (Calliceras, Nées), | esp.— LAGyNODEs, Foers., { esp. — Teleas , Spin. , 1 esp. — Prosacantha, Nées, — Platygaster, Lat., { espèce. De 26 genres embrassés par l’anteur dans ce cahier, 7 sont de lui; mais dans le nombre, un n’est qu’un changement de nom pour un nom déjà adopté par M. Nées. Quel que soit le motif de ces changements, nous les blâmons toujours, car ils ne 12 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. servent qu'a embrouiller l’entomologie. Les six autres genres ne sont malheureusement fondés que sur une ou deux espèces et souvent sur un seul sexe, ce qui ne devrait jamais être; les es- pèces décrites par l’auteur sont tellement nombreuses qu’il y a à craindre qu'il n’ait pas eu connaissance des derniers ouvrages des Anglais sur cette partie, et qu'il n’y ait double emploi; en outre le même reproche fait à ses genres peut s'appliquer à ses espèces, à très-peu d’exceplions près , toules ne sont fondées que sur un seul sexe , et peut-être un jour devra-t-il être réduit de moitié. L'ouvrage est écrit en allemand; les descriptions sont très- concises et sans phrase latine ; l’auteur n’a donné les caractères que des genres qu’il a créés, regardant les autres comme sufli- samment connus. Une planche accompagne ce travail : elle con- tient les caractères des genres; les segments thoraciques, les an- tennes et les pattes y sont tracés avec beaucoup de soin. (AP. 1841) ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES, ETC., publiées par M, A. RIVIÈRE. Les Annales des sciences Géologiques paraissent a la fin de chaque mois par numéros d’au moins 4 feuilles d’impres- sion , accompagnées de planches coloriées suivant le besoin. Ces Annales présentent un recueil de mémoires originaux ; le compte rendu des travaux géologiques les plus saillants , com- muniqués aux académies et sociétés savantes de France et de l'étranger ; un compendium de tous les journaux , revues, etc.; le tableau des découvertes et nouvelles les plus importantes; ainsi que l’annonce, suivie parfois d’une analyse, de tous les ouvrages ayant trait à la géologie : elles offrent, en un mot, le résumé complet des progrès des sciences géologiques pures et appliquées. A la fin de chaque année on publiera une table générale mé- thodique des matières. Prix de l’abonnement: 25 fr. par an, pour Paris; — 27 fr. pour les départements ; — 30 fr. pour l'étranger. On souscrit : Au bureau des Annales, rue Dauphine, 33; et chez J.-B, Baillière, rue de l’École de Médecine , 17. SOCIÉTÉS SAVANTES. 15 IH. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE Paris. Séance du 3 janvier 4842. L'Académie procède à la nomina- tion d’un vice-président pour 1842. M. Dumas est nommé. Séance du 40 janvier. M. Vallot adresse une pétrification qu'il désigne sous le nom de Colylélite. Elle lui paraît excessi- vement rare, et il pense que c’est celle de l'extrémité d’un bras appartenant à une espèce de céphalopode sépiaire. Séance du 24 janvier. M. Gasparin lit un rapport sur une note de M. Perrottet, adressée par le ministre de la marine, et contenant une série de questions relatives à l’industrie des vers à soie. Voici les conclusions de ce rapport : « Sans prétendre remédier à tous les inconvénients que l’on rencontre pour l'éducation des vers à soie sous les tropiques , in- convénients que l’on trouve au Bengale et à Java comme aux Antilles, elle conseille (la commission ) : 1° de faire chaque an- née aux Antilles françaises une nouvelle importation d'œufs de vers à soie venus d'Europe ; 20 de déposer les œufs venus d’Eu- rope dans une glacière jusqu’au moment marqué par les conve- nances du climat pour l’éclosion ; 39 de régulariser l’incubation au moyen d’une étuve et de ne pas la laisser exposée aux in- fuences variables de l’atmosphère ; 4° de maintenir une grande propreté sous les vers pendant l’éducation par de fréquents dé- litements, de les saupoudrer de chaux éteinte et de les ventiler activement. Ces moyens semblent au rapporteur pouvoir com- battre une partie des fâcheuses influences du climat. » M. Perrottet, en adressant une série de questions à l’Académie, n'avait pas pour but d'obtenir les renseignements pratiques con- tenus dans le rapport, du reste très-remarquable, de la section d'économie rurale, et il est probable qu'il connaissait trés-bien les sages et excellentes pratiques conseillées par le savant rap- porteur. Il désirait surtout être éclairé sur plusieurs points phy- siologiques auxquels la section d'agriculture n’a pas touché. Les questions adressées par M. Perrottet restent donc presque toutes entières, et il nous semble indispensable que l’Académie cher- che à les résoudre en les renvoyant à une commission composée 14 SOGIÈTÉS SAVANTES, de zoologistes et surtout de physiologistes. Ces questions sont de la plus grande importance , non-seulement pour les colonies, mais aussi pour tous les lieux où l’on eullive le ver à soie. M. Lamarre-Picot adresse plusieurs notices et mémoires relatifs à l’incubation et autres phénomènes signalés chez les Ophidiens. Il rappelle qu’à cette époque M. Duméril dénia aux Serpents plusieurs des fonctions , telles que l’incubation , la dé- glutition des liquides , dont aujourd’hui il lui paraît qu’on ne conteste plus l'existence. Se prévalant du silence que M. Dumé- ril a gardé , lors de la lecture du Mémoire de M. Valenciennes, il demande que l’Académie se fasse faire un nouveau rapport sur les faits compris dans ses anciens mémoires et dans celui qu’il présente aujourd’hui. é M. Duméril répond qu’il persévère dans lopinion qu’il a émise dans le rapport qu’on rappelle ; que si, lors de la lecture du Mémoire de M. Valenciennes , il n’a fait aucune observation, c’est uniquement par égard pour ce zoologiste, dont il ne par- tage pas la manière de voir en cette question. M. J.-E. Cornay ( de Rochefort) adresse le projet d’une nou- velle classification des oiseaux. M. Braguier adresse le manuscrit d’un ouvrage intitulé : Histoire naturelle des animaux sédentaires ou de passage, qui se trouvent à l'état sauvage sur le sol de la France; 4r° partie , MAMMALOGIE. Ces travaux sont renvoyés à l’examen de diverses com- missions. Séance du 31 janvier. M. Duméril lit un mémoire sur le développement de la chaleur dans les œufs des Serpents et sur l'influence attribuée à Pincubation de la mére. 11 ya cinq ou six mois que M. Valenciennes, professeur au Muséum , vint lire à l’Institut nn mémoire sur un fait très-cu- rieux qu'il avait constaté ; c’est que la femelle d’un gros serpent Boa, entourant les œufs qu’elle avait pondus, avait développé six à sept degrés de chaleur de plus que n’en manifestait la boîte dans laquelle elle était renfermée et maintenue dans une tem- pérature qu’on s’efforcait de rendre constante. Ces observations ayant été insérées dans les comptes rendus de PAcadémie, M. La- marre-Picot, qui, en 1833, avait émis des idées semblables, et même établi une polémique à ce snjet avec M. Duméril , nommé SOCIÉTÉS SAVANTES. 15 alors rapporteur de son mémoire, a cru devoir profiter de cette circonstance pour prier l’Académie de revenir sur le jugement porté à cette époque. Le jugement soulevait, en effet, quelques doutes sur les Habi- tudes qu’avaient les serpents de teter les vaches et sur la faculté de développer de la chaleur. Ces doutes étaient motivés d’une part sur la structure de la bouche des serpents, dont les mä- choires, multiples en apparence, représentent des sortes de cardes garnies d’un très-grand nombre de dents toutes crochues, et dont les pointes acérées sont toujours dirigées en arrière ; d’autre part, sur le mode de la circulation des serpents et sur l’organisation de leur poumon , qui ne peuvent produire qu’une température variable, comme celle du milieu dans lequel ces animaux sont appelés à vivre. M. Duméril , rappelant cet historique de la question qu’il est venu traiter de nouvean, persiste dans sa premiére opinion. et prouve par les détails qu’il met sous les yeux de l’Académie qu'un serpent qui aurait saisi le pis d’une vache pour le sucer, ne pourrait se détacher de la peau, puisque nécessairement ses dents y auraient pénétré. Quant à la chaleur que le serpent semble développer lorsqu'il est tapi sur ses œufs, M. Duméril s'est attaché à éclairer cette question avec beaucoup de déve- loppements, dans une dissertation anatomique et physiologique sur l’organisation des serpents et sur celle de leurs œufs. Voici ses conclusions : Aucun Reptile ne couve réellement, ou plutôt ne peut chauffer ses œufs par lui-même ; tous les Reptiles sont à cet égard dans les mêmes conditions que les Poissons dont le corps admet et perd le calorique , suivant la température du milieu qui l'enveloppe. Les germes contenus dans les œufs, aprés avoir été échauffés artificiellement , s’y sont évidemment développés ; leurs organes sont entrés en fonction; il s’y est opéré une solidification des liquides ; les phénomènes qui ont lieu pen- dant la vie s’y sont manifestés , à l’aide de la pénétration du calorique et peut-être de l’électricité ; Pabsorption de l’oxygène a eu lieu , ainsi que l’exhalation de plusieurs fluides ; très-pro- bablement le corps de la mère s’est mis en équilibre avec leur température moyenne. Cette chaleur a dû être distribuée ou répartie également entre eux , puisqu'ils étaient empilés , ou placés les uns sur les autres , sous une sorte de voûte fermée de 6 SOCIÉTÉS SAVANTÉS. toute part, et surtout dans la partie supérieure qui ne permettait pas à la chaleur de s'échapper de cette espèce de four. Une expérience positive a même été faite à ce sujet : On avait disposé une couverture de laine, contournée sur elle-même de manière à former un vide intérieur. Cet ensemble a été placé dans l’une des cages ou boîtes en bois, chauffées par le bas au moyen d’une caisse métallique remplie d’eau chaude, et dans le même appareil que celui qui avait servi aux observations de M.Valenciennes. Au bout de quelques heures deux thermomètres furent placés dans la même caisse , l’un au dehors de l’espace où était disposée la couverture en dôme, l’autre dans le vide intérieur de cette sorte de four, et ce second thermomètre in- diqua dix degrés centigrades de température en plus que le premier, qui était placé dans l’intérieur de cette caisse dont Pair était refroidi. M. Duméril conclut que les œufs du Python observé avaient recu d’abord la chaleur artificielle ambiante ; secondement , que chacun des œufs en a produit un peu, et troisièmement que la mere et ses œufs ont été mis passivement et uniformément en équilibre de température; que par conséquent ce Python n’a pas pu développer plus de chaleur animale que ne le peuvent faire les autres Reptiles. Après la lecture de cette note , M. Dumas prend la parole pour dire qu’il a suivi les expériences de M. Valenciennes, et qu’il lui a semblé que le Python développait de la chaleur. Cependant comme il n’a pas suffisamment suivi la lecture de M. Duméril , il demande qu’on insère son travail au compte rendu pour que la commission qui doit faire un rapport sur le travail de M. Valen- ciennes puisse s’éclairer des observations du savant académi- cien. M. Zsidore Geoffroy Saint-Hilaire présente un squelette fossile d'oiseau trouvé dans les carrières de Pantin. Le même académicien présente, en même temps, une note de M. Pouchet sur les mœurs des Chauves-Souris. M. Coste lit des recherches sur la respiration des Ascidiens. M. de Blainville annonce une nouvelle livraison de son Ostéographie. Ce fascicule contient l’histoire du grand genre Mustela de Linnéus. = SOCIÉTÉS SÂVANTES. 17 M. Laurent écrit pour demander que ses mémoires soient admis à concourir pour le prix de physiologie expérimentale fondé par M. de Monthyon. M. Flourens dit qu’il a vu de très- remarquables résullats de ses mémoires. ‘ M. Alcide d’'Orbigny adresse un Mémoire intitulé : Quelques Considéralions zoologiques et géologiques sur les Rudistes. M. Guyon adresse une [Vote sur la piqüre des Scorpions d'Algérie Il examine les quatre espèces qui se trouvent dans le nord de l’Algérie, et constate que les accidents produits par la piqûre du Scorpio occilanus, en Algérie, se bornent toujours à des accidents locaux qui se dissipent ordinairement dans les vingt- quatre heures , du moins chez l’homme et les animaux qui s’en rapprochent sous le rapport du volume. Chez les animaux d’un petit volume (chiens , chats, lapins), il y a des accidents géné- raux qui peuvent devenir assez graves pour que la mort s’en suive. M. À. Brullé adresse la suite de ses Recherches sur la classi- fication des animaux en séries parallèles. M. Is. Geoffroy dit que la classification de M. Brullé repose sur ds principes qu’il a développés depuis quelques années dans son cours du Jardin du Roi, et que les résultats auxquels M. Brullé arrive sont les mêmes que les siens. M. Duméril dit aussi que les principes de la classification de M. Brullé sont bien connus, qu'ils n’offrent rien de nouveau et qu'il comptait ne pas faire de rapport sur son premier mémoire. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Dans la séance du ?2 décembre 1841, quelques-uns des mem- bres qui avaient provoqué la manifestation dont nous ayons parlé dans notre numéro de novembre 1841 (p. 361), manifes- tation qui a obtenu si peu de succés, ont prétendu que nous avions attaqué loute la société en critiquant l’esprit et le but de la lettre adressée en son nom, à l’Académie des sciences, à l'administration du Muséum et au ministre de l'instruction pu- blique Ces personnes, encore peu habituées aux usages des compa- guies savantes, s'étaient fortement irritées à la lecture de notre Tom, V, Année 18/2, 2 18 SOCIETES SAVANYES. article, et l’nne d'elles, jeune savant au cœur chaud el à la pa- role facile et brillante, ne demandait rien moins que notre exclu- sion des séances de la Société. Cette proposition, appuyéepar trois ou quatre membres seulement, à été rejetée à une majorité de 13 voix contre 5. En passant ainsi à l’ordre du jour sur une proposition dictée par la mauvaise humeur d’une minorité, qui s’est efforcée d’ap- pliquer à la Société tout entière une note qui n’était adressée qu’à une coterie, la Société a pronvé qu’elle n’avait pas con- sidéré notre article comme lui étant hostile , et, en cela, elle a parfaitement compris nos intentions. En effet , les hommes dis- tingués qu’elle renferme, et dont nous nous honorons de comp- ter plusieurs parmi nos amis , nous inspirent pour la société un sentiment de bienveillance et de respect que nous lui avons tou- jours prouvé , en lui ouvrant les colonnes de la Revue zoolo- gique, lorsque quelque membre nous l’a demandé, et si notre critique vient quelquefois contraster, en apparence, avec cette bienveillance et ce respect , elle ne portera jamais, nous l’espé- rons , sur la Société entomologique , mais, comme la dernière fois, sur des actes provoqués par des membres isolés on des co- teries. Dans la séance du 5 janvier nous avons assisté à la lecture du procès-verbal , dans lequel on a inséré un très-long extrait du discours prononcé par le jeune savant qui nous est le plus hos- tile. Les termes de ce morceau, fort peu parlementaire et rempli de grands mots sonores els que loyauté, déloyauté, hospitalité, etc., sont empreints d’une mauvaise humeur que l’on doit pardonner à un auteur déçu. Cependant nous lui ferons remarquer qu'il a été peu généreux et emporté par le dépit de son insuccès, en nous adressant, en séance, longtemps après la lecture du proces-verbal, des paroles que nous ne voulons pas qualifier, et auxquelles notre position d’étranger à la Société nous interdisait de répondre. C'était frapper un ennemi désarmé, la victoire était trop facile. Après cet incident, nous avons demandé la parole pour lire un mémoire. Contrairement aux usages de toutes les compagnies savantes, où le président a le droit d'accorder la parole aux étrangers, quand elle n’est pas réclamée par un membre , M. le président a consulté la Société pour savoir si elle voulait noms SOCIÊTES SAVANTES. 19 entendre, et , là encore, une imposante majorité est venue montrer à trois ou quatre opposants qu’elle ne partageait pas leur opinion. Avant de lire notre mémoire, nous avons dû re- mercier la Société pour la bienveillance qu’elle nous a montrée et pour la justice qu’elle nous a rendue, en rejetant, à une grande majorité, la proposition d’exclusion foudroyée contre nous, et en nous accordant la parole pour notre lecture. Si les usages académiques nous avaient permis de répondre à l’attaque de notre adversaire, il nous aurait suffi de dire qu’elle ne pouvait nous blesser, n'ayant pas obtenu l’assentiment de la Société. Avant de parler de la partie scientifique de cette séance, nous devons revenir sur quelques assertions , nous ne dirons pas men- songères, comme l’a articulé avec tant de convenance et en parlant de notre article, le fongueux savant qui nous attaque, mais au moins très-inexactes. Dans sa, note, insérée au procès- verbal, il dit que la Société nous a accordé l’hospitalité en nous permettant d'assister à ses séances , et que nous n°y assistons que pour Ja dépouiller-de ses meilleurs travaux, et en enrichir notre Revue zoologique. D'abord nous ne faisons qu’user d’un droit consacré par le règlement, en nous faisant présenter par un mem- bre de la Société , et l'insertion dans la Xevue zoologique , d’une analyse de ses travaux est, de notre part, une faveur que nous x'accordons pas à toutle monde , une preuve de l'intention que nous avons d’être agréable aux savants qui lisent des mémoires, en donnant à leurs travaux une publicité plus étendue et plus prompte. Si notre jeune adversaire avait assisté aux séances des autres sociétés savantes , il aurait su que les organes de la publi- cité y sont admis de droit , et qu’à l'Académie des sciences, par exemple , les journalistes ont une place réservée , en face du bureau , quoique souvent ils critiquent les actes de la compagnie qui est heurense de leur donner ainsi l'hospitalité. Quoique nous n’ayons pas encore à nous reprocher d’avoir dé- pouillé la Société des travaux de notre honorable adversaire , nous espérons qu'avec le temps il nous donnera l’heureuse occa- sion de lui offrir les colonnes de la Revue zoologique ; et de nous venger’ainsi de ses attaques. Dans la séance du 22 décembre 1841, la Société a procédé au renouvellement de son bureau, composé ainsi pour l’année 184? : Président, M. Aubé; vice-président, M. Goureau; secrélaire 20 SOCIÉTÉS SAVANTES. M. Desmarest ; secrétaire adjoint , M. Pierret ; trésorier, M. Pitois; trésorier adjoint, M. Buquet ; archiviste, M. Duponchel. Dans les séances du 22 décembre 1841 et du 5 janvier 1842, M. l'abbé Bourlet a lu son travail sur les Podurides et les Sminthurides. Voici une courte analyse de ce mémoire. M. Bourlet, qui déjà a publié sur les Podures un travail assez étendu, et qui a fait connaître sur l’organisation exté- rieure et les mœurs de ces insectes plusieurs particularités inté- ressantes , partage les Podures en cinq genres dont i] fait une tribu sous le nom de Podurides. Cette tribu se divise naturelle- ment en deux sections, La première comprend les Podurides couvertes d’écailles , et forme deux genres ainsi caractérisés : antennes très-longues, de trois articles, dont le dernier, com- posé d’un grand nombre de petits anneaux fort serrés , est presque aussi long que le corps: ier genre , Macroloma (? es- pèces) ; antennes de quatre articles à peu près égaux: ?° g. Le- pidocyrtus (3 espèces). La ?° section comprend les Podurides sans écailles ; elles forment trois genres , offrant pour carac- tères distinctifs : antennes longues , de cinq articles dans leur état normal , fort souvent inégales entre elles : 3° g., Æleo- cerus (1? espèces) ; antennes de longueur moyenne , de quatre articles à peu près égaux: 4° g. Podura (11 espèces £ antennes courtes, de quatre articles, organe ssallaloire inséré sous le ventre, et non à son extrémité, tarses unionguiculés ; 5° g. Hypogastrura ( 4 espèces). A ces genres M. Bourlet en ajoute un sixième (Ædicranus), caractérisé par l'absence d’organe saltatoire et comprenant ? espèces. Il fait remarquer que la place de ces deux insectes parmi les Podurelles ne saurait être que provisoire , attendu qu'ils ne présentent aucun des caractères essentiels assignés à cette famille , étant dépourvus d’organe saltatoire , de tube gas- trique, et l’un d’eux paraissant même manquer d’yeux. Le nombre total de Podurides , observées et décrites jusqu’à ce jour par M. Bourlet, est de 34 ; outre une dizaine de variétés. Dans une séance précédente (3 novembre 1841), M. Bourlet avait lu un mémoire sur le genre Sminthurus , qu'il a également étudié avec beaucoup de soin. Il en décrit huit espèces partagées en deux genres , formant une {ribu et ayant pour carac{ères : antennes de quatre articles, pas de Lubercules dorsaux ; (genre, SOCIÈTÉS SAVANTES. 21 Sminthurus (6 espèces) : antennes de huit articles, deux tuber- cules dorsaux ; ?° g. Dicyrtoma (2? espèces). Dans la séance du 5 janvier 1842, M. l'abbé Bourlet lit quelques réflexions sur une notice relative aux Podurelles publiée par M. Nicollet dans le N° 64 de la Bibliothèque universelle de Genève. 11 pense que l'espèce dont M. Nicollet a fait un genre, qu’il a nommé Desoria, genre absolument identique avec celui créé par M. Bourlet il y a trois ans, sous le non? d’Zsotoma, qu'il a remplacé depuis par celui de Podura, est une Poduride nou- velle , voisine de la P. Arborea. L'auteur de la Notice ayant avancé : |° que les Podurelles ont été regardées jusqu'ici comme se nourrissant uniquement de sucs terreux et végétaux ; ?° qu'il existe chez elles #ne véritable circulation analogue à celle des vertébrés ; 3° que Latreille s’est trompé en les plaçant à côté des Lépismènes : M. Bourlet regarde ces assertions comme ha- sardées et peu exactes. En effet, la plupart des entomologistes , entre autres Latreille , Duméril , etc., ont reconnu que les Podures se nourrissaient, non de sucs seulement, mais de détritus végétaux. Ce même fait a été observé et consigné par M. Bourlet dans son premier mémoire sur les Podures. Quant à la circulation du sang chez les Podurelles, M. Bourlet présume que le mouvement péristaltique qu’on remarque quelquefois dans le corps de ces insectes, et que M. Nicollet regarde comme la preuve d’une véritable circulation, se passe dans le tube digestif, organe , qui, comme on sait, est doué chez les insectes d’un mouvement de cette nature. Les Podurelles n’offrent d’ailleurs aucun vestige de vaisseau dorsal. Enfin, M. Bourlet dit, avec raison , qu'on doit y regarder à deux fois avant d’accuser d’er- reur un savant aussi distingué que Latreille. 11 ajoute que les Podurelles , non plus que les autres insectes, ne sauraient être classées, comme le voudrait M. Nicollet, d’aprés leurs organes in- térieurs ; il conclut que cette famille lui paraît occuper le rang qui lui convenait dans le cadre entomologique. M. £. Blancharda envoyé une note sur un insecte de la fa- mille des Longicornes , décrit et figuré en 1857 sous le nom de Purpuricenus Loreyi par M. Duponchel, dans les Annales de la Société, Comme M. Blanchard arrive au même résultat que M. Buquet , qui avait lu une note antérieurement , nous insérons cette note 22 SOCIÉTÉS SAVANTES. avec l’analyse que M. Blanchard a bien voulu nous remettre de sa communication. Voici ceque M. Buquet a lu dans la séance du {7 novembre 1841. M. Duponchel a publié, dans le tome VI de nos Annales, pag. 409, pl. XII, sous le nom de Purpuricenus Loreyi, un insecte encore rare dans les collections, et dont un exemplaire, en tout semblable à celui qui a été figuré , m’a été donné récem- ment par M. Hubert, entomologiste de Rouen. Comparé à l’in- dividu que possède M. Puponchel, j’ai pu me convaincre qu’il doit appartenir effectivement à la même espèce : mais, ainsique je crois le lui avoir fait observer, il doit être rangé parmi les É'buries, et non avec les Purpuricènes, dont il ne se rapproche guère que par la couleur. Les premiers, en effet , se distinguent facilement du genre Purpuricenus par des caractères consistant principa- lement : 1° dans les antennes qui sont plus longues que le corps dans les deux sexes, et velues ; 2° dans les élytres glabres, al- longées et tronquées à leur extrémité, avec les angles de la tron- cature plus ou moins saillants ; 3° dans la forme de l’écusson qui est trés-court et arrondi postérieurement ; 4° enfin, dans les pattes qui sont longues, ayant les cuisses intermédiaires et pos- térieures armées de fortes épines. Ces caractères faciles à saisir, et qui ne se rencontrent pas dans le genre Purpuricenus, se retrouvent exactement repraduits dans l’espèce de M. Duponchel ; mais il a négligé de les faire res- sortir dans sa description et dans son dessin. Toutefois, il faut le dire pour la justification de ce savant Lépi- doptériste, l’insecte dont il s’agit , par la disposition et l’éclat de ses couleurs, a, au premier aspect, une analogie frappante avec les Purpuricenus, et bien d’autres que lui, ne collectant que des espèces indigènes, auraient pu commettre lerreur que je signale aujourd’hui. Jajouterai à toutes ces observations, que l’insecte qui en fait l’objet, n'étant pas orné de taches d'ivoire, comme la majeure partie des espèces du genre Æburia, devra nécessairement for- mer une division à part, et être rangé avec la J’enusla, que M. le comte Dejean a placée à tort parmi les Zriphus (1). G) Cette Æburia venusta (Eriphus venustus, Dej.), n'est autre que l'Eburia dimidiata de M. Chevrolal, publiée dans cette Revue, 1838, D. 283. (G M) SOCIETES SAVANTES. 23 L'individu que je possède a été trouvé vivant au Havre, mais il y a lieu de présumer qu'il est exotique comme ses congénères. L'analyse dela communication deM. Blanchard est ainsi concue. L'auteur annonce que cel insecte, évidemment exotique, et trouvé par hasard seulement une fois à Marseille, et une fois au Havre, vient d’être de nouveau rencontré dans Paris même , par M. Tappes, à l’entrepôt du magasinage publie, situé à la place des Marais; comme cet entrepôt renferme beaucoup de bois exotiques et particulièrement du bois de Campêche, tout fait supposer qu'il a dû en sortir. M. Blanchard, après avoir reconnu, comme M. Buquet, que cet insecte n’appartenait nullement augenre Purpuricenus, dont il se rapproche seulement par les couleurs, démontre que, bien que ses caractères lui donnent une analogie évidente avec les Fburia, il ne saurait être placé dans ce dernier genre, comme M. Buquet paraît le penser; car il s’en distingue par une tête proportion nellement plus petite , des palpes dont le dernier article est plus épais et moins large à l’extrémité , un thorax plus orbiculaire, des élytres mutiques el tronquées presque carrément à l’extré- mité, etc., etc. D’après cela, l’auteur en induit qu'il devient nécessaire de former avec le Purpuricenus Loreyi un genre particulier , que Von pourrait désigner sous le nom d’Hererors, et dans lequel rentrerait encore l’£buria dimidiata , Chevrolat, de l’île de Cuba (Rev. zool. 1838. p. 283). Ce genre lui paraît d'autant plus fondé, qu’il se distingue des Éburies par des caractères plus nombreux et même plus impor- tants que les genres Chlorida, Coccoderus, Cerasphorus, ge- néralement adoptés. Nous avons Ju un travail ayant pour titre : ]Votices sur quelques insectes nuisibles à l’agriculture. Après avoir expose les principes qui doivent guider un entomologiste dans l’étude des insectes nuisibles, nous passons rapidement en. revue les espèces qui attaquent nos céréales , et nous faisons connaître un nouveau genre d’altération causé par un Diptére qui ne diflére pas des descriptions que l’on posséde de la Musca pumiliontis des auteurs. La larve de cette espèce ronge la tige du froment d’un côté seulement, et cause l'avortement de tous les grains de l'épi de ce même côte. 2% MÉLANGES ET NOUVELLES. Dans un second article nous avons fait connaitre les différents états d’une très-pelite espèce de Lépidoptéère découverte et étudiée à la Guadeloupe par M. Perrottet, et qui ravage les plantations’ de caféiers aux Antilles. Ce petit papillon est nouveau ; il appar- tient au genre Ælachista, et portera le nom d’Ælachista Coffeella. Ce mémoire, fait en commun avec M. Perrottet, sera publié par le ministère de la marine. (G. M.) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. SUR L'ORGANISATION DES MUSÉUMS D'HISTOIRE NATURELLE. 3° Article. Nous avons, dans notre dernier article , insisté sur la haute importance que nous attachions à la création et à la conserva- Hon des grandes collections d'histoire naturelle : malgré notre désir d’être aussi succinct que possible dans l’examen des ques- tions qui nous occupent, nous croyons devoir revenir sur ce sujet, en disant encore un mot des collections elles-mêmes et de leur destination. 1° De la composition des collections. Nous mettons en première ligne la nécessité de réunir dans un muséum national , une série générale des productions appar- tenant aux différents règnes de la nature. Le classement scienti- fique de ces objets ne nous paraîtrait devoir être adopté, par les personnes placées à la tête de l’établissement , qu'après un exa- men approfondi des meilleures méthodes. A côté de cette collection générale , nous voudrions voir con- server soigneusement certaines collections partielles, qui sont souvent du plus haut intérêt pour l'étude : telles sont celles qui ont servi de types à des auteurs estimés, ou qui, formées dans le cours de longs voyages, ont fait la matière de publications spé- ciales : telles sont encore celles qu’on peut appeler géographi- ques, et dans lesquelles sont réunies les productions particu- lières à une contrée. Notre lecteur trouvera naturel que nous n’entrions pas dans de plus grands développements sur une question aussi simple, et nous passerons à la seconde qui l’est un peu moins. MELANGES ET NOUVELLES. 25 . 2 De la destination des collections réunies dans les muséums. Dans quel but ces collections sont-elles formées ? a-t-on en vue l'intérêt scientifique seulement , et celui des maîtres, plutôt que celui des élèves? ces richesses, apportées de toutes les parties du globe, doivent-elles être considérées comme de simples maté- riaux mis uniquement à la disposition d’un petit nombre de professeurs avec mission de s’en servir, soit pour éclairer leurs cours , soit pour reculer les bornes de la science par la publica- tion de mémoires on d'ouvrages spéciaux? ou bien les galeries de nos muséums sont-elles une propriété publique qui doive être accessible aussi bien au disciple qu’an maître, à l’homme du monde comme au savant de profession. Nousavons entendu quelques personnes disposées à admettre, en ce qui concerne le muséum de Paris , que MM. les professeurs avaient , sous le point de vue scientifique bien entendu, une sorte de droit de propriété sur les objetsconfiés à leur garde, etque la libre disposition de cesobjets était la conséquence naturelle des obligations qui leur étaient imposées. On assure même que quel- ques-uns d’entre eux regardent ce droit comme incontestable. Nous adopterions peut-être cette manière de voir, avec quel- que restriction cependant , si l’étude des sciences naturelles n’é- tait le partage que d’un petit nombre d’adeptes : nous ferions le sacrifice de notre part de droits sur une propriété publique, si les œuvres de nos professeurs nous tenaient si complétement au courant des progrés de la science, que nous n’eussions nul besoin de recourir à la nature elle-même ; mais il n’en est pas ainsi, tout leur zèle ne suflirait pas à l’accomplissement d’une tâche qui resterait bien incomplète, si d’autres intelligences ne ve- naient concourir à l’œuvre; car si nous consentons à convenir que tous nos professeurs sont savants, ce n’est qu’à la condition qu'ils reconnaîtront aussi que beaucoup d'hommes habiles ne sont pas professeurs; or, dans l’état actuel des choses, nous ne voyons pas pour quel motif les collections renfermées dans l'enceinte du Jardin du Roï, seraient en quelque sorte la propriété des personnes attachées à l’établissement, à l'exclusion des sa- vants exträ-muros. Elles appartiennent, sans réserve, à tous ceux qui travaillent : nous irons plus loin en disant qu’elles ont le caractère de propriété publique dans toute l'extension de ce mot, et qu'à ce titre elles doiveut être accessibles à tout le 26 MÉLANGES ET NOUVELLES. monde: à ce tifre encore elles devraient être placées sous la sauvegarde de règlements sévères, propres à en garantir la conservation. Nous n’avons pas besoin de dire combien le muséum de Paris laisse à désirer sous ce rapport, mais ajoutons, pour être juste, que nous n’en faisons nullement un reproche aux hommes hono- rables qui sont à la tête de l'établissement. Nous les tenons pour aussi probes qu’instruits ; nous ne doutons ni de leur zèle, ni de leur désintéressement ; nous admettrons même qu'ils ont {ous , quoique savants, un grand esprit d'ordre. Nous reconnaîtrons enfin, si l’on veut , que chacun d’eux est individuellement très- propre à faire un bon administrateur, mais y a t-il administra- tion là où il n’y a ni direction , ni responsabilité, ni contrôle? Cette question fera l’objet de nos prochains articles. (S. PETIT.) M. le docteur PretFrerR, de Cassel, nous prie d'insérer les remarques suivantes : Dans la livraison de l’iconographie de M. Kiener, qui a paru il y a quelque mois, et qui contient des planches supplémentaires des genres Buccin et Marginelle , je trouve deux espèces que j'ai publiées sous d’autres noms. L’une est le Zuccinum obliquum Kien., t. XXXI,f. 4: dans mon Registre critique de l'ouvrage de Martini-Chemnitz, 1840, page 7 , j'ai décrit la même espèce sous le nom de Buccinum vilreum, en citant avec quelque doute la figure de Martini, VI, 1177. L'autre est la Marginella diaphana Kien., tab. XII, f. 3, décrite sous le nom de Margi- mella pellucida Pfr., dans les Archives d’Hist. Nat. de Wieg- mann , 1840,1, p. 258. J'ai encore à ajouter que le Cerithium procerum Kien., t. XVIIT, f. {, est mon Cerithium Martinia- num (Registre crit., p. 8; Mart. IV, 1480), confondu par Lamarck avec le Gerithium verlagus. et que le Cerithium lacteum Kien., t. VIL,f. 3, devra changer de nom, M. Philippi ayant dé- crit une autre espèce de la Sicile sous le même nom. Sous le nom de Cerithium stercus muscarum Say (Kien., t. X,f. 1), il paraît que deux espèces différentes sont confondues, dont l’une seulement (fig. 1 a) répond au Cerithium muscarum Say, Amer. Conch., t. XLIX, f 1. Mon S{rombus Chemnitzit (Registre Crit., p. 8) doit être retiré, étant identique avec le Strombus pavi- frons de Swanison (Exot. Conch., {. XVIT). MÉLANGES ET NOUVELLES. 27 OVOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE , par M. O. nes Murs. Notre honorable confrère nous adresse l’extrait d'un travail tout à fait neuf et curieux, dont il s’occupe depuis longues an- nées, sur le produit ovarien connu des oiseaux de toutes les parties du £lobe, et qu'il compte publier bientôt sous le titre d’Ovographie ornithologique. Ce travail, divisé en quatre cha- pitres principaux , a pour but de démontrer la possibilité de tirer de l’inspection de l'œuf chez les oiseaux, des caractères pour la classification méthodique de cette classe zoologique, en envisa- geant cet œuf sous le triple rapport de sa forme, de sa coquille et de sa coloration. Dans ce premier article, que nous insérerons en entier dans un prochain numéro du Magasin de Zoologie, l’auteur ne traite brièvement que de la forme de l'œuf: il fixe et détermine les limites et les sortes de configuration , au nombre de six, qu’elle affecte d’une manière constante et régulière , selon les familles ou les genres; il recherche ensuite et trouve la cause de cette constance de configuration dans la constitution anatomique et dans les habitudes des diverses familles d'oiseaux; puis il donne la raison de plusieurs anomalies qui se rencontrent parmi les œufs, notamment quant à la disproportion qui existe entre leur vo- lume et celui du corps des individus dont ils proviennent ; enfin il rectifie quelques erreurs consacrées par l'habitude. Ce travail substantiel nous paraît digne en tout point de fixer l'attention des savants et de toutes les personnes qui s'occupent de l’ornithologie , en créant à cette branche de la zoologie un complément demeuré jasqu’à ce jour presque inconnu, et relé- gué en quelque sorte au nombre des inutilités ou curiosités scientifiques. Couréce be France. M. Coste, autorisé par le ministre de l'instruction publique, ouvrira , le mercredi ? février prochain, à une heure précise, un cours d’embryogénie comparée. Il expo- sera les résultats des recherches qu’il a faites pendant les diverses missions scientifiques dont il a été chargé. Il fera con- naître , d’après les collections qu'il a recueillies, l’ensemble des phénomènes que présentent la génération et le développement de l’homme et des animaux considérés, soit dans la réalisation des formes extérieures, soit dans la formation des organes. 28 MÉLANGES ET NOUVELLES. SPECIES ET ICONOGRAPHIE GÉNÉRIQUE DES ANIMAUX ARTICULES OU REPRÉSENTATION DES GENRES, avec la description abrégée de toutes les espèces de cette grande division'du règne animal, ouvrage formant une série de Monographies complètes , PAR M. F.-E, GUÉRIN-MÉNEVILLE , fondateur de la Société Cuvierienne, etc. , ete. Première partie : INSECTES COLÉOPTÈRES. LISTE DES SOUSCRIPTEURS FONDATEURS. MM. MM. 1 De LA FERTÉ SENECTÈRE, Azay-le-| 46 C. L. F. PANCKOUCKE , Paris. Rideau. 47 LiSkENNE, Paris. 2 LE BREME, Paris. 48 LeQuiEN, Chartres. 3 Hope, Londres. 49 ALEX. BRONGNIART, Paris. 4 DE Roman», Tours. 50 F. DENFER, Paris. 5 CHEVROLAT, Paris. 51 Bacoux, Paris. 6 DE Saurcy, Brest. 52 Bounier, Montmorency. 7 SPINOLA , Gênes. 53 L'abbé BLaive, Tours, 8 Reicue, Paris. 54 De LAmoTTE BARACÉ, Coudray. 9 MANNERUEIM, Vibourg. 55 SILBERMANN , Strasbourg. 10 De Cerisy, Toulon. 56 Faces, Montpellier, 11 Fiscuer bE WaLoueim, Moscou. | 57 Poucuer, Rouen. 12 RemWanror, Leyde. 58 AIGNAN-DESAIX, Joigny. 13 Rascun, Christiana. 59 HOUTON DE LA BILLARDIÈRE, à 14 Pory, Havane. Saint-Germain-du-Corbeis, 15 Bunmeisrer, Halle. 60 MENETRIEZ, Saint-Petersbourg. 16 HÉRETIEU, Cahors. 61 CREMIERE , Loudun. 17 CLAUSSEN , Rio-Janeiro. 62 E. PraDien, Paris. 18 Acx. Cosra, Naples, 63 E. DESMARETS, Paris. 19 Biurez, La Rochelle. 64 Goureau, Paris. 20 SIGNORET fils, Paris. 65 LesauLnier , Saint-Lô. 21 ALpy. DECAZES, Amsterdam. 66 Reicu, Berlin. 22 DOMERGUE DE SLFLORENT, Ven-| 67 Fououer, Vannes. dœuvre. 68 MoxTanoON , Paris. 23 Buquer, Paris. 69 A. BruLLÉ, Dijon. 24 SERVILLE, Paris, 70 Tn. LAconDaire, Liége. 25 Mousse, Havre. 71 Pauzüpaki, Paris. 26 JeckeL, Paris. 72 C. DaLEs, Rotterdam. £ 27 DEYROLLE, Paris, 73 Me pe BuzeLer, Saint-Mathurin. 28 Boiscinaub, Toulouse, 74 TroëenT, Brest. 29 Joy, Toulouse. 75 A. LEVOITURIER, Orival. 30 L'abbé BLONDEAU, Paris. 76 CH. PAssERINI, Florence. 31 DUMONTIER, Paris. 77 Von Winrer, Leyde. 32 GOUGELET, Paris. 78 F. Coucuer, Genéve. 33 PAQUET, Tours. 79 V. Peccuiozr, Pise. 34 A. Wozrr, Paris. 80 DS L 35 C. Paris, Epernay. 81 } Waxoen Horr, Leyde. 36 Tu. VuLuier, Paris. 82 Capitaine Parry, Londres. 37 E. Laron», Paris. 83 Dr. BowninG, Londres. 38 A ALLIBERT, Paris. 84 Dupois, Rochefort. 39 H. Gory, Paris. 83 E. Vesco, Toulon, 40 FourxeL, Metz. 86 J. V. Gaup, Genève. 41 BERTRAND, Mont-de-Marsan. 87 E. Picare, Wazemmes-les-Lille 42 E. Permis, Mont-de-Marsan. 88 Poicxée-Darnaup, Ste-Menehould. 43 AMAND TASLÉ, Vannes. 89 En. BouTEILLER , Provins 44 KoeniG aînée, Colmar. 90 Le Roy nE MERrICOURT, Abbeville. 45 FUGIÈRE, Paris. 91 AD. DELESSERT, Paris. MÉLANGES ET NOUVELLES. 29 92 CHENU, Paris. | 99 HOueBrE, Paris. 43 Baye, Clermont-Ferrant. | 100 Jaco8, Tonnerre. 94 L. FERMAIRE, Paris. | 95 P. GERVAIS, Paris. 96 C. Roxpaxi, Parme. Aujourd'hui (31 janvier 1842), le 97 LE GuizLou, Paris. dernier souscripteur inscrit porte le 98 De Brégissox , Falaise. no 121. L'empressement avec lequel les entomologistes se son£ fait inscrire sur cette liste de fondateurs , prouve que la sciencecompte de nombreux adeptes, et présage un grand succés à l’onvrage pour lequel ils nous ont accordé un si prompt et si efficace appui. Nous ne saurions trop remercier les savants qui sont venus assu- rer celte utile publication ; mais nous leur prouverons notre reconnaissance en apportant tous nos soins à l’ouvrage dont ils ont si bien accueilli le projet, afin de le rendre digne de leur bienveillant patronage, et nous considérerons toujours la marque éclatante de confiance qu’ils nous ont donnée comme notre plus beau titre scientifique, Voici , du reste, ce que le Moniteur a dit de notre entreprise, dans son numéro du ?8 novembre 1841 : « Le savant entomologiste qui a concu le plan de cette utile et vaste entreprise vient de recueillir, à son occasion , un témoi- gnage bien flatteur de la confiance qu'une belle réputation scien- lifique , acquise par d’excellents et nombreux travaux sur une spécialité, peut mériter à un homme , jeune encore , mais qui a consacré plus de vingt années de sa vie à l’étude consciencieuse d’une science. En effet, à peine M. Guérin-Méneville a-t-il an- noncé qu’il allait entreprendre une histoire complète des ani- maux articulés , à peine a-t-il sollicité le concours des amis des sciences , que, de tous les pays , les naturalistes se sont empres- sés de se faire inscrire comme souscripteurs , comprenant l’uti- lité scientifique de son projet , etsachant que personne ne saurait mieux l’exécuter. » Cette manifestation honorable est la meilleure preuve d’as- sentiment que l’on puisse donner au projet d’un auteur ,et montre mieux que tous les éloges, que ce projet est bon, utile à la science, el que son auteur offre toutes les garanties désirables aux naturalistes, soit pour l’exécution scientifique -du texte, soit pour celle des planches , qu’il dessinera avec la supériorité artistique dont il a acquis si justement la réputation. » M. Guérin-Méneville, voulant entreprendre cette publication avec sécurité , et désirant surtout qu’elle ne fût pas soumise aux chances des spéculations de la librainie, s’est adressé directement aux savants que son livre intéresse, et il leur a demandé de lui garantir seulement les frais matériels (impression , gravure, etc.), 30 MÉLANGES ET NOUVELLES. couverts, suivant son calcul, par 100 souscripteurs. « Si mon Species , dit M. Guérin-Méneville, s’adressait anx gens du monde, comme les ouvrages d’agrément ou purement liftéraires, on pourrait compter sur 8 ou 10,000souscripteurs, et livrer l'ouvrage à un prix très-bas , en établissant que les frais ne seront couverts que lorsqu'on aura 3 ou 4,000 abonnés. Il n’en est pas ainsi pour un livre d’histoire naturelle spéciale ; car on sait que tous les entomologistes de l’Europe, membres où correspondants des sociétés de France , d'Angleterre et des autres États, forment à peine un personnel de # où 500 naturalistes, ce qui rénd les chances de vente d’un tel ouvrage très-limitées. » » Malgré cet inconvénient ,M. Guérin-Méneville a fixé le prix de chaque livraison de quatre monographies (quatre planches et leur texte), à 2 fr 40 c., et il a annoncé qu'il commencerait son tra- vail dès que 100 souscripteurs seraient inscrits. On aurait peine à le croire, si la liste des souscripteurs n’était pas publiée (dans la Revue zoologique); mais , depuis trois mois à peine que le prospectus a été répandu , M. Guérin-Méneville a recu l’adhé- sion écrile de 95 souscripteurs, et nous pouvons annoncer, sans craindre de trop nous avancer, que les 100 souscriptions qu'il demande seront remplies bien avant la fin de cette année. » Au reste, tous les zoologistes reconnaissent qu'un Species des animaux articulés était un besoin pour la science, et tous ont applaudi à l'idée qu'a eue M. Guérin-Méneville de publier ce grand ouvrage par Monographies séparées. De cette maniére il sera utile dès son commencement, car chaque monographie for- mera un tont complet : chaque genre sera publie séparément , il aura une planche pour représenter ses caractères et le texte nécessaire pour décrire {toutes ses espèces. « Comme je suis convaincu, dit l’auteur, que le temps des méthodes établies à priori et par inspiration est passé , et que la science a besoin actuellement d’une classification appuyée sur des faits bien connus, je ne présenterai ma propre méthode que lorsqu'un groupe assez considérable sera terminé. Je profiterai, pour Ja formuler, des connaissances positives que j'aurai acquises en étudiant sérieusement les genres et les espèces , en combinant les faits de détail avec les observations anatomiques, dont on possède actuellement une assez riche série, el en cherchant à faire concorder cette connaissance avec celle des mœurs des in- sectes sous leurs divers états. » Je dois le répéter, car c’est l’avantage fondamental de mon ouvrage, le Species et genera des animaux articulés formera à lui seul une bibliothèque entomologique ; on pourra, avec une dépense limitée et extrêmement divisée, se passer d’une foule MÉLANGES ET NOUVYELLES. 31 d'ouvrages qu'il serait difficile d’obtenir pour moins de 10 à 15,000 fr. Les matériaux répandus dans ces nombreux ouvrages, et les objets inédits des collections, seront coordonnés sous les yeux des étudiants ; enfin , l’on pourra nommer mon ouvrage la Bibliothèque complète des Entomologistes.» » On doit féliciter M. Guérin-Méneville d’avoir mérité le témoi- gnage éclatant d’estime et de confiance qui lui est donné par les entomologistes de tous les pays. Cette manifestation honore éga- lement celui qui la recoit et ceux qui la donnent, etelle montre qu’un homme d’un mérite réel trouve facilement appui et pro- tection , quand il s’adresse franchement à l'opinion publique. » Conditions de la Souscription : Chaque Monographie, composée d’une planche et du texte nécessaire, qu'il soit court ou étendu, sera payée 60 centimes (figures coloriées, 80 centimes). 11 paraîtra d’abord une livraison de quatre monographies tous les 15 jours. Prix de chaque livraison , fig. noires : 2 fr. 40 cent. (fig. co- loriées : 3 fr. 20 c.) Avis ESSENTIEL.—Les Souscripteurs qui payeront douze livrai- sons à l’avance et les feront prendre au bureau ( ou payeront laffranchissement ) jouiront d’une remise de 10 p. 100. 12 livr, noir. à 2fr. 40 c. ; 28 fr.80 c. ; ôter 10 p.100, reste 26 fr. 12 livr. col. à 3f.20c.; 38 f. 40 c.; ôter 10 p. 100, reste 34f.60 ec. Écrire, FRANCO, à M. Guérin-Méneville, rue de Seine St-Ger- main, 13, à Paris. Nous avons l'honneur de prévenir MM. les souscripleurs-fon- dateurs que nous attendrons, Jusqu'au 50 mars, les envois qu'ils pourraient nous faire des espèces de leurs collections apparte- nant à la famille des Malacodermes, afin que nous puissions leur nommer ces espèces en faisant notre travail. Passé cette époque aucun envoi ne sera recu et nous mettrons des mono- graphies sous presse. Aucun envoi d’Insectes ne sera recu s’il n’est AFFRANCHI. VOYAGE SCIENTIFIQUE A MADAGASCAR ET À MOZAMBIQUE, par MM. Mouarr et Gueupe. Nous avons annoncé, dans nos numéros de décembre 1838, août et novembre 1839 et octobre 1840, le voyage entrepris 32 MÉLANGES ET NOUVELLES, à Madagascar el à Mozambique, par MM. Mouatt et Gheude, et nous avons donné à nos lecteurs une idée des souffrances et des maladies qu’ils ont essuyées pendant leur premier séjour à Madagascar. Depuis l’envoi qu’ils ont fait à leurs sous- cripteurs, et que nous avons distribué, nous n'avions recu aucune nouvelle de ces deux intrépides voyageurs, et nous commencions à craindre qu’il n’eussent succombé à de nouvelles maladies; mais nous venons d’être tiré d'inquiétude par une lettre de M. Mouatt, datée de Zanzibar, du 9 septembre 1841 , et dont voici le contenu : « Après mille entraves dont j'aurai l'avantage de vous entre- tenir sous peu, j'ai repris le cours du voyage. » Comme vous pouvez le voir, je suis à l’île de Zanzibar, après avoir passé à fort Dauphin, Mozambique , Bombetoc ( côte sud- ouest de Madagasear) et Comores. » Je pars sous peu pour Maurice, d’où je vous expédierai un envoi. Je vais encore visiter Madagascar cette année, et je compte aller passer l’hivernage à Maurice où j’attendrai de vos nouvelles. » Je vais, au mois de mai prochain , et si les circonstances le permettent, entreprendre un voyage qui offrira nécessairement le plus grand intérêt. Je passerai au fort Dauphin , que j’explo- rerai pendant un mois; de là je me rendrai à Mozambique où j'emploierai 5 mois à l’exploration de la côte d'Afrique , ensuite à Bombetoc qui m'a offert beaucoup d'intérêt , et j’arriverai de nouveau ici, d’où j’expédierai les envois. J’entreprendrai le voyage du lac Maravi : il me faudra neuf mois pour cela. » Je désire être muni de lout ce qui me sera nécessaire, etc. » Je n’ai pas le temps de vous transmettre des détails aujour- d’hui, ne voulant pas manquer l’occasion pour Bombay. Vous recevrez ma lettre promptement et je serai à même de recevoir de vos nouvelles à temps. » Nouveaux membres admis dans la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE. N° 248. M. DoverGne, fils, bibliothécaire honoraire de la ville d'Hesdin.— Présenté par M. Guérin-Méneville. No 249. M. Vicror Sicnonet, fils, à Paris. — Présenté par M. Carreno. FÉVRIER 1842. J. TRAVAUX INÉDITS. DescriPTION DU CRAPAUD DES VIGNES, Bufo vinearum , espèce nouvelle; par R. P. LEsson. CARACTÈRES. — Premier doigt aussi long que le deuxième; bordsorbitaires supérieurs saillants, arrondis ; peau recouvrant le crâne épaisse, non distincte ; parotides elliptiques de chaque côté arrondies, oblongues , séparées par un intervalle en deux par- ties; tympan caché, non apparent; orteils demi-palmés ; trois tubercules, dont deux gros et un petit au talon, deux aux mains ; pas de glande lenticuliforme sur chaque jambe; pas d’arête cutanée le long du bord interne du tarse; iris rouge-rubis , par- ties supérieures hérissées de tubercules ; les inférieures à tuber- cules petits et réguliers, sans {aches ; pas de brun sur les paro- tides ; tous les pores spinescents et brun rouge. Jai brièvement décrit ce Crapaud dans mon catalogue de la Faune du département de la Charente-Inférieure , mais ayant pu en faire venir du Breuil-Marmaux plusieurs individus vivants, j'ai pu le comparer de nouveau avec les Zufo vulgaris et viri- dis, Laurenti (le Calamite, Lacép. ou V’ariabilis, Auc.), et m’assurer de ses caractères ER pepe Ma description repose aujourd’hui sur plusieurs centaines d'individus, tous capturés dans les vignes en septembre, et Jes termes en sont compara- lifs et pris sur les descriptions données par M. Durnéril dans son E£rpétologie générale (tome VII, pages 670 et 681 ) soit de son Crapaud commun , soit de son Crapaud vert, Le Crapaud des vignes est aussi gros et présente souvent des individus plus volumineux que le Crapaud commun, dont il a les formes ; ses proportions les plus ordinaires sont 84 mill. sur 40 mill. d’ampleur. Il n’a pas de vessie vocale comme le crapaud commun. La peau du crâne est épaisse et trés-verruqueuse, les parotides , cachées par une peau rugueuse , sont arrondies et sé- parées en deux par leur milieu , qui est étranglé , et se dirigent directement de l’œil à l’épaule; elles sont couvertes de pores. La tête est plus large que longue, le contour des mâchoires, d’un angle à l’autre de la bouche , décrit un segment de cercle légèrement anguleux et obtus, vis-à-vis le nez qui est court, ar- rondi, percé de deux narines arrondies, distantes ; le nus Tom. V. Année 1842 3 3% TRAVAUX INÉDITS. du crâne est aplati, comme déprimé entre les deux saillies orbi- taires qui sont remplies, arrondies en voûte. L’œil est bien fendu, à pupille transversale d’avant en arrière, noire , ayant un rayon noir inférieur et cerclé de .rouge-rübis brillant sans mélange (l'œil du calamite entouré d’un cercle doré frangé de petits traits noirs); le maxillaire supérieur présente sous le nez une légère échancrure; le tympan est entièrement caché par les tubercules de la peau. Les formes de ce Crapaud sont lourdes et trapues ; ses membres sont robustes et dans les mêmes rapports de longueur que ceux du Crapaud commun ; les quatre doigts des mains sont gros, assez allongés, enchâssés à leur base par un repli membraneux, presque cylindriques , formant deux paquets ; ils sont renflés à leur extré- mité. Le premier est plus court que le second et est soudé à ce dernier par un repli membraneux; le troisième, soudé au qua triéme , est moins long que le deuxième et le quatrième, et de même longueur que le premier. La paume présente deux tuber- cules, l’un ovalaire, subconvexe au milieu, et un second de même forme à la base du quatrième doigt. Les pieds ont cinq doigts à demi palmés, et dont la palmure festonnée borde chaque doigt en formant un rebord fort étroit. Le premier doigt est court, le second le plus long, et les suivants étagés, tous sont renflés au sommet ; trois tubercules noirâtres s'élèvent sur le talon : celui du milieu est petit, les deux latéraux sont ovalaires, renflés, gros; tous les doigts sont garnis en dessous de verrues, les re- plis membraneux éxceptés. Le milieu du crâne est verruquenx , de même que les lèvres et le rebord du museau. Toute la surface du corps et des mernbres, les flancs et les parties inférieures sont convertes de verrues arrondies et régulièrement maïnelonnées, surmontées de pores; mais celles des parties supérieures sont par masses, circonscrites, semblables à des mamelons d’inégale grosseur , et placées toutes à se toucher ; celles des membres sont égales et forment un épi- derme des plus rugueux: tous ces tubercules sont mamelonnés et comme spinescents; ceux du ventre et des membres sont plus réguliers , mais de même forme et terminés par un pore saillant. Ce Crapaud ne varie point dans sa coloration, seulement il prend des nuances ärgentinés au lieu de blanc quand il est dans toute sa parure, et il revêt son bel épiderme dans le mois de TRAVAUX INÉDITS. 35 septembre. Il est uniformément blanc , roussâtre sous le corps , car chaque tuberculé a son pore coloré en rouge brun foncé. Le corps et les parties extérieures des merñbres sont d’un olive roux uniforme, mais des maculatures blancsale, passant au blane nacré dans toute la parure de Pépiderme, sont disposées ainsi qu’il suit : Une sorte de crocs de double croissant sur le crâne, puis une bandelette inégale prenant de chaque côté à la nuque et suivant les côtés du corps jusqu’au bassin: de cette bande part une bandelette qui traverse l'épaule et va sur les côtés du corps se joindre à une seconde bandelette qui se dirige sur les flancs. Des maculatures blanc jaunâtre occupent le bassin et le dessus des membres; les tubercules sont de la couleur de la peau sur laquelle ils s'élèvent; ils sont olives sur le fond de la coloration , blanes où blanc sale sur les maculatures ou sur les bandelettes, mais tous ont leur pore rouge brun. Les mâles ont les pelotes de leurs doigts d’un rouge brun vif; les femelles ont les pattes rosées , et les bandelettes moins distinctes ; il n’a aucune bande brune sur les yeux, il u’exhale aucune mauvaise odeur. Ce Crapaud vit dans les vignes de la Haute-Saintonge, sur la limite du département de la Charente-Inférieure et des Deux- Sèvres, dans V’arrondissement de Saint-Jean-d’Angely ; il y est tellement commun, qu'un hectare de vigne en recèle plusieurs centaines d'individus ; il se tient tapi au pied des ceps, et s’avance parfois sur la lisière des bois taillis; il court peu vite, ne coasse pas, vague la nuit à la recherche des insectes dont il se nourrit, reste paisible pendant le jour à l’ombre des vignes , dans des terrains secs caillouteux, loin de l’eau, sur des coteaux qui ne sont humectés que par les pluies. Cette description renouvelée pendant trois années, et sur dés centaines d'individus, tous semblables, et ayant sous les yeux les Crapauds calamite et commun , ne me permet pas de mettre en doute que lé Crapaud des vignes ne constitue une espèce bien réelle et bien distincte, Les Crapauds , d’ailleurs, étudiés dans les collections conservées dans l'esprit de vin, ont donné lieu à des masses d'erreurs, dont ne sont pas purgés les ouvrages, même les plus récents. 36 TRAVAUX INÉDITS. Norice sur l’Eurinorhynchus pygmæus Bonaparte; par M.G. HARTLAUB , de Brême. Monsieur, suivantma promesse, je vous adresse ce petit travail sur Ja Spatule pygmée de Linnée, pour le publier, s’il vous con- vient, dans la Revue zoologique. Je l'ai lu, il y a quelques mois, au dernier congrés des naturalistes allemands à Brunsvick et vous le trouverez brièvement mentionné dans le bulletin de ce congrès. La description même est inédite. Une erreur assez grave a été commise par M. Lesson, qui dit de cet oïseau, dans son Traité d’ornithologie p. 162 : « Du nord de l’ancien et du nou- veau continent , très-rare en Europe; le Muséum en possède un individu tué près de Paris,» et encore dans son Complément des œuvres de Buffon (1837) IX, p. 432 : « c’est un oiseau du cercle arctique, dont un individu , déposé au Muséum , a été tué aux environs de Paris. » — Peut-être je ne me trompe pas en regar- dant comme le véritable objet de cette remarque, le rare Fal- cinelle (lErolie de Viellot), dont la collection du Muséum con- tient le seul exemplaire authentique , et qui , suivant l’étiquette, a été tué aux environs de Paris. Certainement la Spatule pygmée de Linneus manquait à votre belle collection en 1840 , où je l’ai visitée pour la dernière fois. Et, qu’il soit dit à tous ceux qui ont soumis le dit oiseau à leurs hypothèses, après le mémoire de Thunberg dans les Actes de l’Académie de Stockholm pour 1816 (p-194), iln’était pas permis de le mentionner comme douteux, ou de l’omettre totalement , ce que fait entre autres M. Schintz, ornithologue allemand, dans son Histoire naturelle des oiseaux. Linneus s’est trompé en indiquant Surinam comme la patrie de cet oiseau ; heureusement il ne reste pas le moindre doute quant à ce point; comme l’exemplaire qui m’a servi pour ma description a été recu du Bengale par M. Leadbeater, à Londres, il se trouve à présent dans la collection de lord Derby, à Knows- ley-Park, et, suivant l'étiquette originaire , a été tué sur l’île de Saugur ; un second exemplaire dont le Journal of the Asiatic society of Bengal, donne une annonce provisoire, provenait de : « Edmondstone Island, which is situated a little to the » northward of Saugur-Sand, » TRAVAUX INÉDITS. 37 Eurinorhynchus pygmœus Bonap. Syn.Platalea pygmæa L., Mus. Adolph. Frid. reg. II, prodrom., p. 26 (1764). Bancroft, Essay natur. Hist. of Guyana, p. 171 (1769) : Je ne sais pas à quelle espèce appliquer la description assez obscure de cet auteur. Il donne à son oiseau quatre doigts palmés ! cer- tainement la Spatule pygmée de Bancroft n’a rien à faire avec l'oiseau dont il s’agit ici, la Spatule pygmée de Linnéus. Est-ce qu'il y aurait peut-être quelques rapports entre l’oiseau de Ban- croft et le genre Ereunetes d’Illiger (Prodrom., p. 262)? Lath,. Gen. Hist., IX, p. 7. Thunberg, one. Vetensk. Academ. Handling, 1816, tab. VI, p. 194 (Figure très-médiocre). Eurinorhynchus griseus Wilson , Ornith. Suecic. IE, p. 29. Cuv., Règne animal , I, p. 528. Temm., Man. d’Ornith., ed. II, Analyse, p. civ. Dumont, Dict. des Scienc. natur. Less., Man. d’Ornith., IL, p. 245. (Cette espèce nous semble être le tyran bec en cuiller !!) Less., Traité d’Orn., p. 562. Id., Complém. à Buff,, IX, p. 432. Journ. of the Asiat. Soc. of Beng., V, p. 127 (1836). Asiatic Researches, vol. XIX , p. 69, tab. IX (1837). Figura et habitus ut in genere Tringa; alæ longæ caudæ apicem nonnihil superantes ; cauda brevis, subrotundata ; re- miges rigidæ , angustæ , acuminatæ , intus emarginatæ, prima longissima , secunda paullo brevior, sequitur tertia , etc., etc. ; rostrum capite paullo longius, planum , tenue , rectum, quoad formam rostro Plataleæ simillimum , ad basin æque altum ac latum , apicibus fere subito dilatatis, cochleariformibus, sub- convexis, dextro acuto, adunco, culmine distincto, apicem versus magis magisque continuo, tomiis maxillaribus tenuis- simis, deflexis, mandibulam lamelliformem amplectentibus ; nares patulæ , basales, longitudinales, sublineares, in sulco laterali positæ; lingua simplex, lanceolata; tarsi lateraliter compressi, reticulali ; digitus internus et externus æquales, hoc cum digito medio longiore membrana parva tertiam partem phalangis primæoccupante ad basin conjuncto ; halluce valde con- spicuo; ungues debiles, acuti, parum arcuati, 38 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Fronte , sincipite , loris, colli lateribus totoque corpore infe- riore albis; yertice, occipite, collo postico, nucha, dorso, humeris tectricibusque alarum minoribus obsolete cinerascente- fuscis, his magis brunnescentibus , nucha magis in cinereum vergente, quaque pluma versus scapum nigrum saturatiore ; pectoris lateribus pallide brunnescentibus scaporum nigredine quasi striolatis; tectricibus alarum majoribus fuscis, pallidius marginatis, apicibus albis vittam quasi formantibus ; remigibus primariis saturate umbrino-fuscis ; apicem versus fere nigris, marginibus pallide rufescentibus, scapis niveis ; remigum secund- arum et tertiarum pogonio interno dimidioque basali pogonii externi albis, hujus dimidio apicali fusco ; tectricibus caudæ superioribus mediis saturate fuscis , lateralibus albis ; rectricum 12 duabus intermediis saturate umbrino-fuscis , anguste palli- dius marginatis; quinis utrinque lateralibus dilute fuseis, scapis, margine pogonii exferni nec non tertia parte basali pogonii in- terni albis ; omnibus subtns albidis ; rostro pedibusque saturate virescente-nigris. Longit. total, 5 ?!” (pied de roi ); rostri a fr., 10 2!!! ; rostri a rict., 11”; mandibul., 10 /.— Latitud. rostr. ad bas., 2 /'; rostri maxima, 5’.— Longit. tibiæ , 11//; tarsi, 10//; digit. med., 9’; digit. ext., 8”; halluc., 1 ://; alæ, 8! 11//; caudæ, 1 [14 5 72e La place systématique donné à cet oisean par Cuvier et Temmink me semble être parfaitement juste. Il doit former un genre dans ia grande famille des Scolopacidées. d Agréez , ete. G. HARTLAUB, Doct. méd. II. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. ARGHIVES D'HISTOIRE NATURELLE (Archiv. fur Naturgeschichte), rédigées par le Dr. A.-F.-A. WiEGmaAnx. Sixième année, 1840. Le Recueil , dont nous allons annoncer les mémoires originaux dé zoologie, a été commencé en 1836, et chaque année est divi- sée en deux volumes, dont le premier ne contient que des mémoires, le second un apereu de tous les progrès qui ont été faits en histoire naturelle dans l’année précédente. Depuis la mort prématurée du professeur Wiegmann, ce journal est rédigé sur le même plan par M. Erichson , professeur à Berlin. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX» 39 1. Suite de l'aperçu des caractères génériques elspécifiques des Chauves-Souris de l'Europe, par MM. A. Comte de KEYSERLING et le professeur J.-A. BLasrus (p. 1-12). La premiére partie de ce mémoire a été insérée dans le même journal, 1839, 1, p. 293-331. Les auteurs y avaient admis et caractérisé sept genres (Dinops Savig., Synotus, Plecotus Geof,, Vespertilio L., Vesperugo, Miniopterus Bonap., et Rhinolophus Geoffr, ), et ils avaient décrit plusieurs espèces nouvelles : Wesperugo Nilssoni (p. 315) et F. Nathusü (p. 320), — Dans le mémoire présent ils cherchent à démontrer que les Chiroptères Yesperti- lionides du Mémoire XIII de Temminck, se rangent aisément parini les genres proposés pour les espèces de l’Europe, Puis les espèces publiées comme nouvelles dans ledit mémoire, sontsou- mises à une critique sévère, et il est prouvé que dans la syno- nymie il y a beaucoup d’erreurs. — Quelques observations sur la manière de vivre du 7. Nathusii sont ajoutées, p. 11. H. Sur une nouvelle espèce du genre Gymnètre , par Risso (publié en français). — Gymnelrus Mullerianus Riss. (p. 13). © A. Notice sur l'organe d’incubalion du genre Hippocampus, par M. A. KHuoux (p. 16). IN. Mémoire sur les poissons de Scandinavie , par M. Fnies, traduit de l'original suédois par M. F.-C.-H. Créruin (p. 18); critique des espèces du genre Pleuronectes. W. Sur la vitalité des vers intestinaux , par M. C.-E. Mira, à Vilna (p. 35). Observation sur la réviviscenee d’individus des- séchés de l’Ascaris aous. NI. Cylindrella, nouveau genre , et observations sur les autres genres des Hélicés, par L. Preirrer , à Cassel (p. 38). Après quelques remarques générales sur les principes de divi- sion de la famille des Mollusques hélicés, l’auteur propose (page 41) un nouveau genre pour un groupe de Clausilies de Lamarck, qui est ainsi caractérisé ; CxuinorecLs. Animal heliciforme. esta subcylindracea , imperforata , mullispirata. Peristoma continuum suborbiculare. Opereulum vel clausilium nullum. — Ce genre embrasse les Claus. truncalula et collaris de Lamarck, antiperversa, subula, perplicata et Chemnitziana de Férussac et Deshayes , et 3 espèces nouvelles de Cuba, pu- bliées dans lés mêmes archives, 1839, 1, 353. la (1. Torticollis, qui avait été admise avec doute dans le nouveau genre, n’y ap- 40 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. partient pas. — Le même genre avait été proposé par Guilding (Zool. journ. IV, 167), pour une espèce de Barbade sous le nom déjà usité de Prachypus!, et depuis M.'Swainson ( Malacologie, 1840, p. 168) l’a reproduit comme sous-genre de Maillot, sous le nom de Siphonostoma. — Nous en connaissons aujourd’hui encore d’autres espèces (Voyez L. Pfeiffer Symbol. ad histor. Helicearum, 1841 ). VII. Propagation de la Columba palumbus dans l’état de captivité, par M. S.-K. de Sz1EMUSz0WA-PIETRUSKI (p. 43). VIIL. Sur l'identité de l’'Urus et du Bison ; par M. G. G. Puscn, à Varsovie (page 47). Dans un mémoire précédent (Paléontologie de la Pologne, appendice) l’auteur avait cherché à réfuter l’opi- nion établie par Cuvier et adoptée par Brinxen et Eichwald , que jusqu’au milieu du xvn° siècle il avait vécu dans les forêts de la Lithuanie et de la Pologne deux espèces différentes de taureaux sauvages, l’une qui existe encore sous le nom de Zubr , l’autre qui aurait eu le nom de Tur, dont à présent il ne se trouverait que les restes fossiles dans les alluvions ( Bos primigenius Boj.). M. de Baer, à Pétersbourg, avait essayé de rétablir l’ancienne opinion en réfutant les raisonnements de Pusch ( Bull. scientif. de l'Acad. de Pét., IV, no 8), et celui-ci prend occasion de renforcer les raisons qui l’avaient porté à croire que le Tur et le Zubr n'étaient qu’une seule espèce, par de nouveaux rensei- gnements historiques et grammaticaux. Ce mémoire entre dans les détails les plus minutieux des anciennes chroniques , des lois de vénerie: tout ce que les adversaires ont proféré est examine rigoureusement, et le résultat est que les noms anciens Urus et Bison, ou Tur et Zubr, ne désignent qu’une mêmeespèce , le Bos Urus de Linné : 1° parce que aucun naturaliste ou topographe du moyen âge n’a réussi à prouver une différence spécifique entre les bêtes désignées par ces noms synonymes ; 2o parce que l’his- torien polonais Dlugasz, de ce temps, emploie les deux noms de Turus et Zubr comme synonymes; 3° parce que dans les lois de vénerie de la Lithuanie et de la Pologne il ne se trouve nommé qu’une seule espèce de taureau sauvage , etc., etc. IX. Sur la neige rouge et verte; par M. Mexen ( p. 166 ). Preuve que le Protococcus viridis et nivalis , considérés d’a- bord comme plantes, sont de vrais Infusoires et identiques avec les Ænchelis sanguinea et pulvisculus. L'auteur admet avec ANALYSES D'ONVRAGES NOUVEAUX. 41 Ehrenberg que les animalcules rouges et verts n’appartiennent qu’à une seule espèce. X. Nouvelle espèce du gexraDetenhils par M.M.-A. MURTZELL (p.171, t. VIN, f. 1). D. Phileuphorbia, intermédiaire entre les D. Gali et Euphorbiæ. Phrases diagnostiques des trois es- pèces. XI. Phrases diagnostiques des nouvelles espèces de Souris, découvertes pendant le voyage de Darwin; par WATERHOUSE (p-. 174). Scapteromys tumidus , Oxymycterus nasutus, Abro- thrix obscurus , longipilis, olivaceus, micropus , Brachyotis, æanthorhinus, canescens, arenicola, Calomys bimaculatus , elegans , gracilipes, flavescens, Mus brevirostris, maurus. — Continuation, p. 284 : Phyllotis Darwinii, xanthopygus , gri- seo-flavus , Reithrodon(n. g ), typicus, cuniculoïdes, Abro- coma (n. g.) Bennettii, Cuvierii. XIE. Observations zoologiques de M. Philippi à Cassel. — 1. Clavagella balanorum Scaechi (p.181, pl. 3, f. 1—6). CI. testa adnata, abbreviata, apertura simplici, valvis subtrian- gularibus , libera tenui, rugosa, parum convexa; spinis fis- tulosis irregularibus absconditis. — Hab. in cespitibus Bala- norum ad costam Pausilippi, prope Neapolin. — ?. Preuve que le genre Zoë Bosc est l’état de jeunesse des Pagures (p.184, pl. 3,f.7,8).— 3. Asterope nov. gen. Ostracopodum ( pl. 3, f.9, 11). Testa bivalvis , corpus abscondens , antice subtusque invisa. Antennæ ? simplices, apices penicillatæ. Ovuli ?. Pedes 4 compressi, subfoliacei. Fila peculiaria ad retinenda ova. Cauda compressa , uncinis pluribus terminata. Asterope ellip- tica Phil. — 4. Nouveaux genres de Copépodes ( p. 188) : Nau- plius Phil. (f. 12), Laophonte (f. 13), Psamathe(pl.4,f.1), T'hyone( f. 2), Peneus siphonoceros Phil. ( pl. 4, f. 3), Pon- tarachma punctulum Phil. (f. 4, 5 ), Desmophyllum stellaria Erenb. XI. Observations sur le développement des Mollusques, par M. Sans (p. 196, pl. 5-7). Trilonia Ascanii ( Amphitrite frondosa, Ascan), Æolidia badaensis ( Doris Bod, Gunn., Doris papillosa Mull. et Fabr.), Doris muricata, Aplisia gultata Sars. XIV. Observations sur la couverture des jambes des oiseaux chanteurs(Passerinæ Nitzsch)}, par M. BunM£ISster, à Halle (p. 220). 42 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX, —MM. de Keyserling et Blasius avaient annoncé ( Wiegm. Arch. 1839, 1, 332), que la.couverture cornée de la partie pos- térieure de la jambe offrait un signe caractéristique de l’ordre des Passereaux. M. Burmeister confirme cette découverte d’après ses observations et celles de feu M. Nitzsch. — Æéponse de MM. de Keyserling et Blasius, p. 362. XV. Recherches sur les espèces du genre Gobius, qui habitent les côtes de la Suède, par M. FRies (p. 233). XVI. Remarques sur le développement des Décapodes ; par M. Rarake ( p. 241). Astacus marinus, Pagurus Bernhardus, Galathea rugosa, Hyas araneus. XVII. Observations sur quelques Mollusques de l'ile de Cuba; par L. Prgirrer ( p.250). La première partie de l’énumération des Mollusques , que l’auteur a recueillis pendant son voyage à Cuba, est insérée dans les mêmes archives ( 4839, I, 348 ). 1 s’y trouve les phrases diagnostiques de beaucoup d’espèces nouvelles : Ancylus Havanensis, Bulla pusilla, Onchidium Cubense( Va- ginulus!) AHelix fragilis, turbiniformis, paludosa, tichos- toma, vortex, Boothiana, Gundlachi ( pusilla), Cubensis , saæicola, Cyclostomoides, Oltonis, Bulimus Canimarensis , turricula , nitidulus, pumilus, Achatina subula( Bulimus! ), gracillima, eæilis, pellucida( genre Tornatellina de Beck! ), pusilla, Poltyphemus (Cochlicopa! ) subulatus, suturalis, so- lidulus, Cylindrella Humboldti, elegans , crispula (la Ci. subula n’est pas l’Helix subula de Férussac; ainsi le nom a été changé en C. variegata ), Pupa marilima, mumiola , margi- nalba, Planorbis Havanensis, lucidus, albicans, tumidus , Physa Cubensis , Limnaeus Cubensis, Helicina adspersa , ru- bra, nitida , hispida, conica, rupestris , rugosa, Cyclosloma pictum, crenulatum, rugosum, Truncatella costata P£r, ( c’est la Tr. clathrus de Lowe, Rissoa scalaris Mich.), pulchella , bi- labiata, Paludina succinea, coronata , crystallina, Melania Cerithioides , varicosa ( le nom a dû être changé en Scalarina), Melania ( Pyrgiseus Philippi!) {urritella, acus, Pedipes qua- dridens, Auricula cingulata, Lillorina nodulosa ( Troch. nod. Gm.), fusca, Natica livida, pulchella, Nerilina Listeri, Rotella pusilla, Litiopa nilidula , ventrosa , striala, carinala, Phasianella ( Littorina!) punctala, Scalaria acuta, Torna- tella ovulum , Cerithium pusillum , varium, pallidum, Pota- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 43 inides iostomus , tenuis , Buccinum pusillum , Fusus pusillus, Pleurotoma hexagonum , vinctellum, Marginella pellucida , minuta. XWIH. Motice sur le Gauri Gau (Bibos cavifrons); par M. Hodgson , arrangée d’après les Mémoires anglais par M. Wigemanx (p. 263, €. 9). XIX. Remarques sur quelques espêces de poissons , décrites par Bloch; par M. Froscuez, à Berlin (p. 267). En comparant les exemplaires authentiques de la collection de Bloch, l’auteur a trouvé , que {° le Platycephalus scaber BI. embrassait plu- sieurs espèces , dont l’une paraît être le PI. Rodericensis, Cuv. Yal., l'autre nouvelle : PI. neglectus Trosch. L'espèce de Cuvier et Valenciennes n’est ni l’un ni l’autre; l’auteur la nomme PI. suppositus. —?. Seorpæna gibbosa B., est très-différente dela Se. bufo Cuv. Val. — 3. Mugil cephalus BI. embrasse le M. auratus Riss., capito et saliens Risso. Mugil tang BI. est le xéritable cephalus. — 4. Sparus Anchorago BI. est une espèce bien caractérisée, qui appartient au genre Cossyphus et présente quelque analogie avec le €. bodianus Cuv. Val. XX. Structure du Pentacrinus caput Medusæ; par M. J. Muier (p. 307.) XXI. Les genres des Astéries ; par MM. J. Muzxer et TROSCHEL (p. 318). D’après des recherches nouvelles sur 55 espèces d’Astéries , les auteurs les divisent en trois familles : I, Astéries à séries de tentacules, des sillons abdominaux , ayant un anus, Gen. 1. Asteracanthion ; ?. Stichaster. KI. Astéries à ? séries de tentacules, ayant un anus: 3. Æehinaster, 4. Crossaster , 5, Chataster,6. Ophidiaster Ag. , 7. Linckia, 8. Goniaster Ag., 9. Asteropsis, 10. Culcila Ag., 11. Asteriseus , 12: Archaster. IH. Astéries à 2 séries de tentacules, dépourvues d’anus : 13 Asterias Ag. (Stellaria Nardo). XXII. Les genres des Ophioures; par MM. MuLLer et TROSCHEL (p.326). Les Ophioures vivantes sont divisées en 5 genres : 1. Ophiolepis (Ophiura Ag. ex parte), 2. Ophiocoma Ag. 3. Ophiothrix , 4. Ophioderma, 5. Ophionyæ. XXII. Descriplion de 4 espèces de Chauve-Souris de l'ile de Cuba; par M. 3. Gunoracn (p. 356). 1. Vespertilio barbatus . Gdl, 2. Lobostoma (n. gen.) cinnamomeum, et 3. quadridens Gal. (M. Wiegmann remarque que ce genre paraît être identique LA ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. avec les Chilonycteris Gray, mais que les deux espèces sont diffé rentes du Ch. Mac-Leayii Gr., qui est aussi de Cuba). 4. Rhi- nopoma Carolinense Geofr. XXIV. Description de 2 espèces de Boa, observées à Cuba par J. GunpLacn (p. 359). 1. Boa melanura Schleg. L'auteur propose de la nommer B. pardalis , parce que le caractère qui avait donné lieu au nom employé par M. Schlegel , n’est pas constant. Il croit qu’il sera nécessaire d’établir un nouveau genre pour ce Boa , qui s’éloigne beaucoup des caractères admis pour ce genre. L'autre espèce est inédite. M. G. en donne la descrip- tion, mais ne l’a pas nommée, parce que probablement elle sera publiée dans l’ouvrage de M. Ramon de la Sagra. XXV. Suile des remarques sur les genres des Astéries ; par J. Muzer et TroscmeL (p. 367 ). A la suite d’un examen appro- fondi des grands Musées de France, de Hollande et d'Allemagne, et surtout des types Lamarckiens, les auteurs proposent de sé- parer les Asteracanthion à dos perlé (genre Pisaster) et les Goniaster à dos aplati ( Platiaster Blainv.)— Pour les Ophioures ils proposent trois genres ultérieurs : Ophiopolis, Ophiomyæa et Ophiocnemis. XXVI. Énumération des Oiseaux de la Gallicie; par M. SuE- MUSZOWA-PIETRUSKI (p. 369). XXVII. Observations sur quelques Poissons de la mer de Nice; par A. Risso (p. 376). 1. Notacanthus Bonaparte Riss. (t. 10), 2, Dentex vulgaris (Sparus dentex Aud.), 3. D. syno- don Riss., 4. D. erythrostoma Riss. (Sparus macrophthalmus Bloch.), 5. Sebastes Argus (Holocentrus Argus Spinol.). XXVINI. Les Foraminiféres de l'Amérique et des les Cana- riennes ; d’après M. À. d’Orbigny, par TROsCnEL (p.398—462). Le volume II, 1840, contient le résumé de tous les travaux d'histoire naturelle qui ont paru en 1839. M. C. T. de Siebold a écrit le rapport sur les travaux en Helminthologie (p. 185), M. Troschel sur les Mollusques (p. 198), et sur les poissons (p. 353), M. Erichson sur l’Entomologie ( p. 217), et M. F. Stein sur les Annélides, Crustacés et Arachnides (p.325). L. PFEIFFER. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 45 DÉVELOPPEMENT des Poissons. Mémoire lu au congrès de Flo- rence, en novembre 1841; par M. DE Fiippr. (Annali uni- versali di medecina di Milano, août 1841, avec une planche.) Les embryologistes modernes ne sont pas tout à fait d'accord, à l’égard du mode de développement de ces animaux. La plu- part appliquant à l’œuf des vertébrés inférieurs les mêmes ob- servations qu'on a faites depuis longtemps sur l’évolution du poulet , ont signalé dans l’œuf des poissons un germe à la sur- face du vitellus , et ont admis que cette dernière partie était peu à peu absorbée par l'intestin de l'embryon , et disparaissait comme la vésicule ombilicale. M. Æusconi, au contraire , qui a étudié avec autant de soin que de succès l’embryologie des ba- traciens , a comparé l’œuf des poissons à l’œuf de ces animaux ; et dans ses lettres à Weber il a cherché à prouver que l’œuf des grenouilles , des salamandres , et des poissons osseux , n’a ni cicatricule ni blestoderme, qu’il résulte d'une masse homo- gène qui peu à peu se moule entièrement dans le nouvel indi- vidu, Les recherches tout à fait récentes du doct. de Filippi , ont prouvé que ni l’une ni l’autre de ces manières de considérer l’embryogénie des poissons, ne sont conformes à la vérité. Suivant cet auteur le sac vitellin, dans l’œuf de ces animaux, ne repré- sente nullement la vésicule ombilicale , le jaune n'étant pas absorbé par l'intestin, il ne disparaît jamais ; mais il ne se moule pas non plus enembryon , comme Rusconi l’a dit ; car l'embryon se développe à sa surface. Voilà en peu de mots le résultat des observations de M. de Filippi , qui ont été faites sur l’œuf du Gobius fluviatilis ,| espèce fort commune aux environs de Milan. L'œuf n’est composé que du vitellus, avant la fécondation ; mais aprés cet acte , après que la vésicule primaire a disparu , une sorte de cicatricule se forme à sa surface , et par une suite de métamorphoses que M. Rusconi a décrites le premier, se ré- duit en un disque de substance granuleuse. Ce disque se trans- forme en membrane qui peu à peu enveloppe presque entière- ment le vilellus , et ne laisse qu'un petit espace qui correspon- dra à l’anus de l’embryon. Le vitellus dans ce cas n’est changé d'aucune manière ; il n’est qu’enveloppé par cette sub- 46 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. stance de nouvelle formation , par cette membrane, entre la- quelle et la surface extérieure du vélellus se forme l'embryon, à peu près suivant des lois généralement admises. M. de Filippi ayant jamais perdu de vue le vitellus depuis la formation de la première couche granuleuse , jusque dans l'embryon complétement développé, a reconnu qu'il ne dis- paraît pas ; mais qu’il reste toujours , et constitue à lui seul un organe du nouvel individu ; cet organe est le foie. La substance renfermée dans la membrane du vitellus est un liquide albumineux mêlé à une grande quantité de petites gont- telettes huileuses. Cette substance se transforme directement en sang. En effet , pendant que l'embryon se développe, les gouttes d'huile se rapprochent de la surface du vilellus , et se rangent suivant la direction des futures ramifications vasculaires. Du premier moment où l’on commence à apercevoir la circulation du sang , on voit sur la convexité du vilellus une grande veine longitudinale autour de laquelle les gouttes d'huile sont accamu- lées en grand nombre. Le cœur puise le sang dans le vilellus au moyen de cette veine , et le sang s’y meut avec le même rithme des pulsations du cœur ; pendant que dans les autres vaisseaux son cours est d’une rapidité toujours uniforme et sans inter= ruption. 2 Si on examine le vitellus dans l'embryon près de quitter Pœuf, on y reconnaît tous les caractères du foie. La grande veine dont nous venons de parler, perçant cette espèce de diaphragme qui sépare la cavité de la poitrine de celle du ventre, verse son sang dans le sinus veineux du cœur; elle est la veine hépatique, et on la voit toujours, même dans les vieux individus , à la surface du foie, La veine porte, qui a son origine comme à l'ordinaire près de l’anus, remonte le long de l'intestin , et , arrivée à la moitié de ce canal, pénètre dans l’intérieur du vitellus. Un petit ra- meau artériel (artère hépatique) provenant de l'aorte , passe au- dessous de la vessie nataloire, et va accompagner la veine porte; enfin , au point où ces deux vaisseaux pénètrent dans le vitellus, on voit la vésicule biliaire très-distinguée par sa cou- leur jaune. Cette distribution des vaisseaux sanguins que l’on observe dans le vitellus de l'embryon , est parfaitement la même dans le foie de l’individu adulte, Après avoir fait ces observations, M. de Filippi cherche à éta- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 47 blir uñ parallèle entre le foie et la sphère vitelline d’autres espèces de poissons, pour en conclure toujours plus, que le vitellus des poissons osseux, après avoir subministré des maté- riaux pour la première formation de l'embryon, se change en- tiérement en foie. De ce fait il tire des corollaires physiologiques, entre autres : que dans cette classe d'animaux, les fonctions de la vésicule ombilicalesont concentrées dans le foie, qui est dans l’origine l’organe générateur du sang. (C. Porro.) AncANA ENTOMOLOGICA , où illustrations de nouveaux , rares et intéressants insectes exotiques, par M. Wesrwoop. Londres, 1841 ét 1842 (n° 3, #et5). Nous avons donné une idée de cette belle publication dans notre numéro de septembre 1841, p. 286. Depuis nous avons reeu les n° 3, 4 ét 5 , qui ne le cèdent aux précédents ni pour la beauté des figures ni pour l'intérêt des matériaux. Dans la 3° livraison on trouve d’abord la description et la fi- gure (pl. 9) de deux mantides fortremarquables, Déroplotys dessicata et angustata , et un synopsis de ce nouveau genre, au- quel M. Westwood rapporte notre Chæradodis lobata. La pl. 10 et le texte qui l’accompagne offrent une dissertation étendue sur le genre Aypocephalus , et M. Westwood arrive aux mêmes résultats que nous relativement à la place que doit oceu- per ce singulier coléoptère. La pl. 11 est destinée à faire connaître les Papilio gyas et cloanthus, W. des Indes orientales. Dans la pl. 12 on trouve quatre nouveaux genres d’éthéromè- res de Australie, décrits par M: Hope ; ces genres sont : Cyrna- LEUS, CnarroPTERyx , HEwiGyoLus et LEPISrILUS ;, Hope. Dans la 4° livraison, les pl. 13 et 14 donnent d'excellentes figu- res de Mydasiens, et le texte est destiné à présenter un synopsis dé cette famille , avec la description de plusieurs espèces non- velles. 11 décrit où indiqué trente-neuf mydas , huit céphalo- cera et trois espèces d’un nouveau genre de la Nouvelle-Hollande qu’il nomme Arlocera. La pl. 15 offre plusieurs nouveaux genres de Longicornes très- remarquables et provenant de l'archipel Indien. Le premier , nommé DoLiors par M, Waterhouse ; comprend une espèce de 48 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Manille ( D. Curculionoïides) , qui ressemble , au premier coup d'œil, à une de ces riches espèces de Pachyrinchus, découvertes par M. Cuming, et décrites par M. Chevrelat dans cette revue. L’au- tre genre, URACALYMMA Westw., comprend des espèces assez voi- sines du genre Cercoplera de Spinola. Enfin il y a une figure de la Colobothea leucospilota , et de la femelle de l’Enicodes Fi- chtelii, dont la tête n’est pas prolongéetransversalement, comme dans le môle. Enfin la pl. 16 donne la figure du Paplio Rhetenor W., prove- nant de l’assam et du Pap. Agestor de Gray. Dans la 5° livraison nous trouvons d’abord, PI. 17, deux Or- thoptéres très-curieux : l’Opsomala gladiator W., de Sierra Leone, et un nouveau genre voisin, BacrroPHOrRA W., dont l’es- pèce unique (B. dominans W.) est, sans indication de localité, dans le Musée de la Société zoologique. La PI. 18 offre une bonne figure du Papilio Pelaus de Fa- bricius, et une espèce voisine que M. Westwood décrit sous le nom de P. Montezuma. Elle provient du Mexique. La PI. 19 est consacrée à la représentation de plusieurs Céto- nides, dont le brillant a été rendu avec beaucoup de talent par M. Westwood. La première est le Mecynorhyna polyphe- mus des auteurs. Les autres figures représentent le nouveau genre TMESORHINA, W.,forméavec le Gnatocera amabilis de Baim- bridge ( Proced. Ent. soc.) ( fig. 2). La Cælorhina concolor , , Hope (ibid.)( fig.3 ),et la Tmesorhina simillima Westw ; toutes trois de Sierra Leone. Enfin la pl. 20 représente cinq espèces nouvelles de Labidus, et est accompagnée d’un texte offrant le synopsis d’une monogra- phie de ce genre, de celui que M. Shuckard a nommé Ænictus, des Dorilus de Fabricias, et des Rhogmus de Shuckard. M.Westwood mentionne ?1 Labidus, ? Ænictus, 10 Dorylus et { Rhogmus. Comme on le voit, ces trois livraisons sontriches en matériaux variés et curieux, et l’ouvrage de M. Westwood est indispensable à tous les entomologistes qui veulent se tenir au courant de la science. (G.M.) PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Description zoologique et géolo- gique de tous les Animaux mollusques et rayonnés fossiles de France, par Alcide d'Onsieny. Livr, 32 à 36. SOCIÉTÉS SAVANTES. 49 Depuis la dernière annonce que nous avons faite de ce bel: ouvrage, les livraisons se sont toujours succédé avec régularité et continuent d'offrir des figures parfaites, dues an talent de M. Delarue. M. d’Orbigny en est toujours aux terrains créfacés , et il décrit , outre toutes les espèces connues propres à ces ter- rains , une foule d'espèces nouvelles offrant les formes les plus remarquables, IH. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PaRis. Séance du T février 1842. Sur la demandé de M. Dumas, M. le président adjoint MM. Flourens, Becquerel, Breschet et Regnault à la commission chargée d’examiner les mémoires de MM. Valenciennes et Lamare-Picquot sur l’incubation des ser- pents. M. Flourens annonce qu'il a fait, avec M. Becquerel, des expériences sur la température des animaux à sang froid. Il fait connaître les principaux résultats de ces expériences. Séance du 14 février. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire présente quelques remarques sur la fréquente répétition des mêmes types parmi les monstres. M. Mine Ediwards lit un rapport sur un mémoire de M. de Quatrefages relalif à la Synapte de Duvernoy. Ce travail, dont nous avons parlé à l’occasion de sa lecture, est apprécié par le rapporteur qui termine en disant qu’il est digne de l’appro- bation de l’Académie. M. Longel lit un mémoire intitulé : Ææpériences sur cette question : Les mouvements de l’estomac dépendent-ils de la huitième paire ou du grand sympathique? Ce travail est renvoyé à la commission nommée pour examiner les mémoires antérieurs de M. Longet. M. Gabillot écrit pour faire connaître ses Recherches sur le mode d'action de la garance dans lu coloration des os. M. Ga- billot est parvenu à colorer les os, les parties cornées et les carti- lages les plus compactes de l’homme et des animaux en les lais- L séjourner pendant plusieurs jours dans une décoction froide de garance. Ayant placé ces os rougis dans un bain d’eau acidulée ou alcaline, ils se sont décolorés entièrement. Tom. V. Année 1842, Sd: 50 SOCIÉTÉS SAVANTES. M. Gabillot conclut de ces expériences que le phénomène de la coloration des os est purement chimique et prouve que les organismes ne sont point doués d’un mouvement continu de com- position et de décomposition. Vainement , poursuit M. Gabillot , le tatouage montrait , par sa fixité et sa constance, les preuves irrécusables que le derme con- servait ses molécules propres pendant toute l’existence, qu’il n’en changeait point ; on disait toujours : Puisque les parties les plus dures du corps, les os, sont perpétuellement changées, offrent un état de mutation incessante, à plus forte raison les parties molles. Voilà le raisonnement tenu par tous les physiolo- gistes; il a sans doute contribué à faire dire que, pour les orga- nismes , la forme était plus importante que la matière, puisque celle-ci se renouvelait continuellement et celle-là persistait tou- jours. J’avance donc , au contraire, que la forme ne persiste que parce que la matière persiste elle-même. M. Flourens dit qu’il n’y a nulle parité à établir entre les expé- riences de M. Gabillot et celles faites sur les animaux vivants. Dans les expériences de M. Gabillot, les substances plongées dans l’eau chargée de garance, se colorent de l'extérieur à l’in- térieur etse décolorent suivant le même ordre ; tandis que chez les animaux vivants les couches nouvelles se déposent à l’exté- rieur, et les couches anciennes non colorées se résorbent à l’in- térieur, d’où M. Flourens conclut que la marche du phénomène dans les deux ordres d’expériences, est inverse. M, Dumas dit que, dans son cours de chimie animale à la faculté de médecine, il a exposé des vues analogues à celles de M. Gabillot, M. Lamare-Picquot écrit qu'il n’a pas attribué à tous les ser- pents l’habitude de teter les vaches, mais qu’il a rapporté, d’après les témoignages nombreux , qu’une espèce asiatique (Coluber Kerros) a en effet cette habitude. M. Duméril dit qu’il serait à désirer que M. Lamare-Picquot pût mettre les naturalistes à portée d’examiner son Coluber Kerros , car celui qu’il connaît sous ce nom a la bouche sem- blable à celle de toutes les autres espèces. Séance du ?1 février. M. Serres, etensuite M. Doyére, lisent les principaux résultats d’un grand travail qu'ils ont fait en commun pour étudier le phénomène de la coïoration des os par la SOCIÉTÉS SAVANTES. 51 garance. Ils sont arrivés aux mêmes résultats que M. Gabillot et ils les résument ainsi : 1° En ce qui concerne la coloration , elle n’a de physiologique que le lieu dans lequel elle se passe. C’est un phénomène pure- ment chimique qui se produit dans le tissu tout formé ; c’est un fait de teinture. 2° En ce qui concerne la circulation, le système capillaire n’est le siége que d’une circulation obscure. Nous indiquons ce fait comme pouvant exister dans d’autres tissus. Nous le prouvons par le tissu osseux. 3° En ce qui concerne la nutrition, cet échange, ce renouvelle- ment perpétuel des molécules n’est point une condition nécessaire des tissus vivants, à moins qu’on ne veuille ranger le tissu osseux parmi les tissus morts, jusqu’à ce que de nouvelles recherches soient venues prouver pour d’autres tissus ce que nous croyons avoir prouvé pour celui-là même, qui seul jusqu'ici avait paru fournir les preuves les plus irrécusables du contraire. M. Flourens, dans nne réponse énergique et quelquefois pi- quante, soutient les principes qu’il a émis précédemment et s'engage à apporter de nouveaux faits à l’appui de son opinion. Il cherche à distinguer la question physiologique de la question purement chimique , dans le phénomène de la coloration des os. M. Serres prend la parole et reproduit, sous une autre forme, les arguments contenus dans le mémoire précédemment lu. Il s'engage aussi à apporter de nouveaux faits et des preuves posi- tives et certaines de la justesse de ses vues. C’est donc une question pendante, il faut attendre que les deux antagonistes aient terminé cette importante discussion. M. De Blainville présente la seconde livraison du grand ou- vrage de M. Benjamin Delessert sur les coquilles non figurées de la collection Lamarck, dont il a fait l'acquisition pour la conser- ver à la science, Cette belle publication est un vrai service rendu à la conchyliologie; elle fait connaître positivement les espèces que Lamarck a décrites, en donnant de belles figures des indi- vidus qui ont servi de types à ses descriptions , et lève tousles doutes que laissent aux conchyliologistes les trop courtes phrases et les descriptions défectuenses faites par Lamarck dans un temps oùsa vue s’affaiblissait, ou même par une main étrangére, lorsque ce grand naturaliste est devenu aveugle. Je SOCIÉTÉS SAVANTES. Séance du ?8 février. M. Eug. Robert présente un travail sur quelques ossements fossiles trouvés près de Paris, et en partie rongés probablement par des Carnassiers. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Communication verbale sur la Plérologie des Lépidoptéres, par M. A. LEFEBVRE. Dans la séance dun 19 janvier 1842, M. Al. Lefebvre a présenté de nombreux dessins à l’appui d’une méthode qui concourt à aider à la classification et à la description plus parfaite des Lépi- doptéres. Elle repose exclusivement sur l’application des carac- tères que présentent dans leur ramification les vaisseaux aéri- fères qui supportent la membrane des ailes des Insectes de cet ordre. C’est la même, à de légères modifications près, qu'il développa à la Société Entomologique, dans sa séance du 7 mars 1832, et dont il fit mention, à cette époque déjà éloignée, dans sa notice insérée au tome Ier des Annales de cette société (p. 80). Regrettant de ne pouvoir suivre cet entomologiste dans les dé- veloppementset les considérations auxquels il s’est livré, vu les limites dans lesquelles cette Revue nous oblige à nons renfermer, nous nous contenterons d’en dire quelques mots et de donner un dessin que l’auteur a bien voulu nous communiquer. Malgré l'absence des couleurs qui servent, dans l'original, à distinguer au premier coup d'œil les diverses nervures, il suffira pour faire comprendre cet ingénieux système bien mieux que les explica- tions les plus détaillées. Nous nous bornerons donc a dire que la présence d’un pli in- ternervulaire plus senti d'habitude aux {res ailes qu'aux ?95, et qui, du bordextérieur, pénètre longitudinalement dans la cellule discoïdale, qu’elle soit ou non fermé par une petite nervule transversale (la disco-cellulaire ), sert à M. Lefebvre à séparer naturellement les faisceaux de nervules en supérieures et infé- rieures d’une manière fixe et invariable, Ce caractère, vérifié sur une masse considérable de Lépidoptères exotiques et indigènes , et de toutes les familles , lui a toujours paru constant, tandis que les autres plis qui partent de la marge s’arrêtent tons, comme devant une barrière infranchissable , aux coudes que présentent les méplats qui entourent et forment Ja cellule discoïdale. SOCIÉTÉS SAVANTES. 53 Se corrigeant, et avec raison, de sa primitive manière de compter les nervules, il les énumère de bas en haut pour les nervules supérieures et de haut en bas pour les inférieures, de sorte que les deux nervules qui sont au-dessus et au-dessous de ce pli sont les premières de chaque groupe, ainsi de suite en recu- lant.Ce mode nous a paru infiniment préférable en ce que les plus près du bord antérieur de l’aile y sont parfois tellement resser- rées, qu’elles sont le plus souvent difficiles à distinguer, tandis qu’à partir de ce pli cellulaire, la première est toujours facile à déterminer. L'auteur a également réussi à prouver, par nombre. d’exem- ples , qu’on s'était jusqu’à ce jour abusé sur le trajet que parcourt la ire supérieure, et qu’on en avait presque {oujours confondu la première partie avec celle de la disco-cellulaire. Un examen prolongé lui a démontré que cette {rt supérieure avait une ten- dance extrême à se courber de diverses manières à son départ : c’est ainsi qu’il la trouva largement brisée au carré dans les Papilio, les Æurycus, très-arrondie chez les Vanessa, génu- flexueuse parmi les Argynnis , simplement coudée aux Pieris, ou bien, droite et sans déviation sensible aux Phaneros, etc., etc. Le G. Vanessa , entre autres, est une des preuves les plus pal- pables de cette déviation, assez ordinaire à cette nervule, vu l'absence de toute disco- cellulaire dans les espèces de ce genre. Des bifurcations , des divers points de départ de ces nervules supérieures aux {rs ailes, etc., M. Lefebvre tire de nombreux ca- ractères génériques très-persistants, qui s'accordent parfaitement avec ceux pris dans les autres parties du corps, et qui suflisaient jusqu’à ce jour à caractériser les genres. Cette coïncidence nous a paru frappante. Bien que ces nervules supérieures lui aient paru les plus inté- ressantes à consulter sous ce rapport, il s'appuie des autres ren- seignements non moins précieux qu’il puise tant dans les nfé- rieures que dans la présence, l’absence ou la forme des autres nervures , de la cellule discoïdale et des aréoles dont elle peut être accompagnée, Les ?° ailes à leur tour lui offrent de précieux documents de même nature dans la disposition de leurs vais- seaux aérifères. Comme il y a dix ans, l’ancien secrétaire de Ja Société distin- Tom, V. Année 1842, 4 54 : SOCIÉTÉS SAVANTES. gue ces ramifications : en nervures celles qui partent du tronc ,en nervules celles qui jaillissent des nervures, et en rameaux celles qui naissent des nervules. Bien que théoriquement il en préco- nise la distinction, il en rejette l'emploi, comme superflu, dans le cours de la description. L’adjectif qui lui sert à préciser telle ou telle nervure devient suffisant étant employé isolément, par suite du soin qu’il apporte à éviter les doubles emplois. Clest ainsi qu'ilse contente de dire la médiane , la 1re inférieure, la disco- cellulaire, la sous-costale, la 3 supérieure , interne, ete., etc. Dans les noms qu’il donne à toutes ces nervures, le but de l’auteur a été d’être avant tout, clair, précis et exact, et que le nom suflise à faire connaître la position de l’objet auquel il s'ap- plique. 11 sacrifie à l’usage dans l'adoption qu’il fait des dénomi- nations qu’il applique à chaque branche des vaisseaux alaires, se privant à dessein d’expressions d’origine hellénique; il fait un choix dans les noms déjà consacrés par l'usage, de manière à éviter autant que possible la confusion des termes ; ef s’il en crée de nouveaux il les met en harmonie avec ceux préexistants, de manière à former un tout homogène facile à comprendre comme à retenir : dernier but qu’il nous paraît avoir atteint avec succés. Cette méthode, à l’aide de laquelle on peut, à Ja simple in- spection de l'aile, préciser déjà le groupe, lé genre auquel ap- partient l’espèce qu’on examine, a cela de précieux qu’elle est d’une application d’autant plus facile qu’on n’a pas besom de briser les parties qu’on observe, et que l’inseete possède moins cet intactum , cette fraîcheur si désirés, et si rarement obtenus au grand chagrin des Lépidoptérophiles, Par ce moyen Ptérographique (selon l'expression de M. Le- febvré) on a, de plus, le précieux avantage, dans le cours des des- criptions spécifiques, de pouvoir préciser d'une manière rigou- reuse les places qu’occupent les dessins alaires dont on a à rendre un compte si minutieux et qui, le plus souvent, restaient dans un vague d'indication difficile à éviter. Sous ce double point de vue, une méthode de cette nature nous paraît d'un haut intérêt : ce fut, du reste, l'opinion que témoignèrent les membres qui assistaient à cette séance , et pour notre compte, nous ne saurions trop engager notre ami à pousser ces investigations curieuses aussi loin que possible dans l'intérêt de la science. (1 Jormnd dela Simo)iom) id pen als dec : Bubord postaieur. SL Castnta.{ "== || < HF. TT. 4. : à Déurd ami vi«dh (rautole Sus ER Ten (a. arole dwvwidalo. GG: Jntoumedianr, WA Dsaales Flan Siro guephi quo qu Systime Marulo-alai D Ppopteres. —— À. Shure. jé # LE L'ile 4848. Composition noumale : (1 fon) Del Seuimdtand vd perd eme decclle | Bu bord pestui ur. : G. Moucroglossa. (tua. ) G: Costniæ.(----- je 5e | 3. 4. ts LS he ri ” k 14 foumu Dula Sou-mèiomu pendant deedle (tiauiole Susullulaito. (a. axtote Duroidato. 34 b21) posa uurs G:Jnlmidions, (4 DiscoDale . G. Holeona. (/gperomnré) 1 Tu cotale. 2. Huuwmarans, (As amalemose deta AS Supur auto Custale, (% Qnostômose de l'Inhnno vqee la sou mdiamu, 1295. Opemple du Divers courbes que Déerie le 17 Sdpuyeure à Jon Dipenr. MP. Cuba à [l'add e dus quelles on puut Düigner Lu Wuun . Costale, es Suostate, 254 Sowusrafe,u Supuiunes, Perse. Ducoullulund «ru 1. Qrèolo Sousedlulattn.. (2. Gureuion dcle-Sous-mdiomu (3. imosfomosu ue deubl eu qui Dpend De te Cl Dise., Ze. Mdiono u Inuwiunu, Zavme, Sousmodiant, Ze. nation de L'Svreune (4. Prieenont: (= Inférieur , Inume, Pire. Mtmmdiand, mem . Naseomdiane, Aston Durocatatss, (US 4rË Hot . Bowmeau Cdluluind. Æidgo. ( Léreplat bete désersus ouate os pou : Gide dun 6 < dés péellenn usage. | " PR y MÉLANGES ET NOUYELLES. 53 M. Lefebyre a terminé en jetant un coup d’æil critique sur un système presque analogue que M. Rambur paraît avoir voulu tout récemment employer dans une livraison, isolée des précé- dentes, de sa Faune d’ Andalousie. 11 fait remarquer les omissions , le défaut des innovations, les erreurs qui se sont glissées dans cette application du système alaire à la classification des Lépidoptères, et l'abandon que M. Rambur semble avoir successivement fait de ce moyen. En effet, après ayoir employéles nervures avec quelques détails dans les premiers genres Papilio, Parnassius, Thais, Pieris, etc., cet entomologiste ne se sert plus que d’un seul et même carac- tère, et des plus secondaires, pour désigner au moyen d’une ner- vule les G, Zegris, Anthocharis, et même le G. Colias! Aux G. Rhodocera et suivants, le renflement d’une certaine ner- vure lui devient suffisant à énoncer, et enfin aux G. Lycæna, Argus et Polyommatus qui terminent cette livraison hâtive, il ne sera mention d’ancun caractère alaire, parmi ceux sur les- quels ces derniers genres sont établis! ! M. Lefebvre, cependant , démontre que ces mêmes genres, par leur dénomination ptérotechnique , étaient susceptibles d’être précisés d’une manière aussi concise que positive. Il pense avec nous que des observations plus prolongées auraient été sans doute nécessaires à M. Rambur, avant que de se hasarder à en faire ainsi une aussi prompte application. Nous insérerons plus au long, dans notre Magasin : cette com- munication verbale de M. Lefebvre qui, à nos yeux, a eu le tort de sembler perdre une priorité qui lui appartient à tant de titres, et que nous nous plaisons avec nos amis à lui reconnaître depuis si longtemps qu’il nous entretient de ses études à ce sujet. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Notices SYNONYMIQUES , par M. HARTLAUS. M. le docteur Hartlaub, de Brême, nous adresse la lettre suivante : « Monsieur , j'ai l'honneur de vous envoyer quelques notices synonymiques , qui regardent des oiseaux publiés comme nou- veaux dans la Xevue zoologique pour 1839 et 1840. Je connais 56 MÉLANGES ET NOUVELLES. moi-même l'extrême difficulté de rester au courant de la litté- rature moderne , et c’est pour celte raison que bien souvent on ne peut pas blâmer ceux qui perdent la priorité de leurs publi- cations. J'avoue avec regret que les remarques faites par M. de Lafresnaye sur ma T'anagra iridina sont parfaitement justes : mais d'autant plus je crois avoir le droit de notifier quelques erreurs commises par les ornithologistes francais. » J'ai l'honneur d’être , etc. G. HarTLAUB , D. M. » 1. Æuphonia cœlestis. Less, Rev. zool. 1839, p. 42. — Pipra elegantissima. Bonap. Proceed. 1837, p. 112. 2. Selophaga castanea. Less. Ibid. — Muscicapa vulnerata. Wagler, Isis, 1831. 3, Carduelis rufogularis. Less. Ibid. — Fringilla thoracica. Ilig. Ermann Reise Atl., pl. IV (fig. bon.), — Pipilo rufisorques. Swains. Anim. in Menag. p. 312. 4. Pyrgila Peruviana. Less. |. c. p.45.—Fr.matulina. Lich- tenst. Catal. p. 25. — Kittl. Kupfert. der Voeg. pl. 23 (fig. bon.). — Wied Beitr. pl. 623, etc., etc. 5, Chizærhis Feliciæ. Less. 1. c. p. 101.— Coliphimus conco- tor. Smith, Report of an Expedit. p. 54 (1838). — Chiz. concolor. Sm. Hlustr. of South Afr. Zool. 6. Uncirostrum Brelayi. Lafresn. 1. c. p. 100 (avec la suite des synonymes modernes).—Diglossa barilula. Wagler, Isis, 1831! — Hahn Abbild. der Voeg. Laniad. pl. I (fig. bon.). C’est donc Jean Wagler qui a décrit, le premier, ce genre curieux, et je réclame la priorité de la dénomination donnée par lui. Les espèces du genre Diglossa sont les suivantes : 1. D. baritula. Wagler. ?. D, carbonaria. Lafr. — Serrirostrum carb. Lafr. d’Orb. Syn. p. ?5. 3. D, personala. Fraser. — Agrilorhinus person. Fra- ser, Proceed. zool. Soc. 1840.—Uncirostrum cya- neum. Lafresn. Rev. zool. 1840 (avril). 4. D, Lafresnayi. Boiss.— Uncirostrum Lafr. Boiss. Rev. zool. 1840. — Agrilorhinus Bonapartei. Fraser, 1. c. (février ). 5. D, humeralis. Fraser. — Agrilorh. hum. Fraser, 1, c. (espèce douteuse). 11. 15. MÉLANGES ET NOUVELLES. 57 6. D, d'Orbignyi. Boiss. 1. c. — Agrilorhinus oliva- ceus. Fr. 1. c. (probablement une femelle! ) . Pyrrhula cruentata. Less. 1. c. — Fringilla hæmorhoa. Wagl. Isis, 1831, p. 325. — Pyrrhula frontalis. Say, Bonap. Amer. Ornith. 1, t. 6. — Ærythrospiza front. Bon. Proceed. 1837, p. 112. Audub. At]. p. 424, . Malaconotus aurantiopectus. Less. 1. c. — M. chrysogas- ter. Swains. Birds of West Afr. I, pl. XXV (1837). . Platyrhynchus pseudogillia. Less.— Muscicapa mystacea. Spix Av. Br., t. 31.— Entomophagus myst. Fr. Wied.— Fluvicola eursoria. Swains. Zool. Illustr., sér. IL, pl. 20. — O0Enanthe clymazura. Niell. Saler. pl. 107. . Pitylus guttatus. Less. — Guiraca melanocephala. Swains. Birds of Mexico, n° 75. — Fringilla xanthomaschalis. Wag], Isis, 1831.—Coccoborus melanoc. Audub. Synops. p- 133 ; Atl., pl. 373. Muscipeta lapis. Less. 1. c. p. 104. — M. melanops. Vig. Gould, cent. of Himal. birds, pl. 6.— Je regarde la Mus- cicapa thalassina Swains. comme la femelle de cette espèce. . Loxia prasipteron. Less. 1. c. — Spermestes cucullata. Swains. Birds of West Afr, I. p. 202 (1837). . Muscicapa bilineata. Less. |. c. — Acanthiza arrogans. Sundeval , Physiograf. Saellskapets Tidskrift. 1, p. 62 (1837). . Calorhamphus sanguinolentus. Less. — Bucco Hayi J.E. Gray, Zool. Miscell. 1, p. 33 (1831). — Megalorhynchus spinosus. Eyton, Proceed, 1839; très-probablement le même que le Micropogon fuliginosus. Temm. pl. col, text. — Bucco Lathami. Auct. 2? J'ai vu une multitude d'exemplaires de cette espèce, qui semble être très-commune à Malacca ; le rouge de sang du dessous du corps désigne l’oiseau adulte et man- que à la femelle et au jeune âge; les individus teintés fortement de cette couleur sont assez rares. Picus tukki. Less. — Picus luridus. Nitsch. Ptérylographie, — Hemicircus brunneus. Eyton, Proceed, 1839. 16, Orthonyx heteroclites. Lafresn.— Muscicapa Chloris. Fors. : 58 pr: 18. 19. 20, 22. MÉLANGES ET NOUVELLES. ter, Icon. inedit. pl. 157.— 74, ochrocephala. Lath. Ind. Orin. Tirdus collaris. Soret. Rèv. 2601. HE, p. 2,— 7. albocinctus. Royÿle, llustr, of the botañy, etc., of the Hiral, pl. 8 (1838). Timalia pæcilorhyncha. Lafr. 1. € p.65. = T. subrufa. Terdon , Madras Journ. for literat. and sciéhice, n° 24 (1838). Crateropus Delesserti. Lafresn. Le même J.:C. Terdon a dé- crit dans son câtalogne des oiseaux de la presqu'île de l'Inde (Madras Journal, ete., n° 24) une nouvelle espèce du genre Crateropus, sous la dénomination dé Cr. Deles- serti T.; il faudrait donc changer l’un de ces denx noms. Chloropsis auriventer. Deless. 1. ce. p. 100; — Ch. curvi- rostris. Swains, Anim. in Menag. (1838). = Ch. chryso- gaster. Horsf. Proceed, 1839, p. 100. . Francolinus nivosus. Del, Ibid, — Curria partridge, Lath. Gen. Hist.— Perditæ Hardwickii. Gray, Hlustr, of Indian zoôl, 1, tab. 39, Muscicapa variegata. Deless. } c:— Siva striqula. Hodgs. Corbyn’s India Review, IL, p. 90 (1837). — Zeiothryx chrysocephalus. Jameson. Des collections anglaises, 3. Cypselus leuconotus. Del. l..e. — Chætura nudipes, Hodgs. Journ. of the Asiat. Soc. of Bengal, V; p. 779. . Pelrocincla ferrugineoventer. Less: 1. ce. p. 266. — P. rufi- ventris. Jard. Selb. Illustr. pl. 119. . Picnonotus (?) niveoventer. Less. p. 266. — Graucalus pec- loralis. Jard. Selb, Ilustr. pl: 57. — Céblepyris pecto- ralis. Swains. Birds of West Afr. I, p. 249. . Pienonotus (?) carbonarius. Less. Ibid. — Ceblepyfis lugu- bris. Sundeval ; Physiogr. Saelsk. Tidskr. 1, p. 62. . Coccothraustes fortirostris. Lafresn.1. c. 228.— C. melano- æanñthus. Hodgs. Asiat. Researches, vol. XIX, p. 150 (1836). . Itos plumigerus. Lafrésn. Ybid. — Brachypus leucogenys. Gray, Ilustrat. of Ind. Zool. Et, pl. 11. . Alcemerops paleuzureus. Leéssoh. — A. Atherloni. Jard. Selb. Ilustr. pl. 58. — Nyctiornis cœruleus. Swains. Classific, IL, p. 333 (1837). — NN. amherstianus. Roylé. Illustr. etc., text. — Bucia nipalensis. Hodgs. Journ. of the Asiat. Soc. of Bengal , V, p. 360 (1836). MÉLANGES ET NOUVBLLESs 59 SUR L'ORGANISATION DES MÜSÉUMS, 4e article. Le développement qu'a pris l’étude des sciences naturelles, la facilité de se procurer ; de toutes les parties du globe ; les objets nécessaires à cette étude, les sacrifices que font pour cela les gouvernements, la libéralité des collecteurs, ont puissamment contribué à enrichir les muséuwms fondés dans les grandes capi- tales de l’Europe, et ces établissements sont réellement aujour- d'hui d’imimenses magasins dont le matériel est on ne peut plus précieux, non-seulement sous le rapport scientifique, mais en- core sons le point de *ue de la valeur intrinsèque des col- lections. L'importance de ces riches dépôts a dû nécessairement en- traîner des dépenses considérables ; qi'on s'explique facilement si l'on se rappelle qu’il a fallu pourvoir en mêmé temps à la cul- türe de vastes jardins , à la construction de serres spacieuses, à Pentietieh de ménageries} à la préparation de tous les objets dé 200logie , à Varrahgement et à la conservation des collections ; à la sutveillarice d’un nombreux personnel ; etc., ete. On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que le Muséum de Päris coûte à l'état 500,000 fr. par àn: Nous somimes loin, en ce qui nous concerne ; de penser qu’un pays cornme la France doive regretter ce sacrifice tout considé- rablé qw'il est; nous verrions inême avec plaisir cette dépense portée plus haut , si les résultats satisfaisaient complétement aux besoins de la science; mais nous dirons aussi que l’importance d'uñ établissement si précieux par cé qu’il renferme, et si com- pliqué dans ses détails; exigerait une administration vigilante ; active , à la tête dé laquelle fût placé uni homme capable et ferme. La direction d’un service dont le personnel seulement se com- pose d’environ 130 fonctionnaires ou agents secoñdairés ; devrait être une, forte et indépendante. L’orgânisation actuelle du Jardin du Roi offre-t-elle de pareilles garanties? c’est très-con- testable. Aux termes du règlement qui régit le muséum, les profes- séurs sont seuls chargés de l'administration générale. Ils délibérent et prennent des dévisions sur tous les objets relatifs à l'établissement. 60 MÉLANGES ET NOUVELLES. Ils nomment les employés secondaires à la majorité des voix. Ils choisissent , au scrutin, l’un d’entre eux pour remplir, pendant un temps de courte durée, les fonctions de directeur, fonctions qui se bornent à peu près à la présidence de l’as- semblée. L'administration générale appartient, comme nous venons de le dire, au conseil, dans lequel le directeur n’a que sa voix. Les détails du service sont, sans réserve, dans les attributions de chaque professeur , pour ce qui concerne la branche dont il est chargé. En cas d'infraction aux règlements, le directeur, il est vrai, doit avertir le délinquant; mais là se borne son pouvoir , et c’est au conseil d’administration qu’il appartient de prononcer sur les abus qui lui sont signalés. Bref, les professeurs réglementent en conseil, puis ils font ensuite isolément ce qu'ils veulent, et comme ils veulent. D’unité, point; et l’on n’apercoit nulle part la main du direc- teur dont la signature, au bas de quelques délibérations ou de quelques pièces comptables , serait très-bien remplacée par l’ap- position d’une griffe ou d’un simple cachet, On concoit tout ce que doit avoir d'illusoire l’influence d’un président sans attributions, nommé pour un court espace de temps par des confrères qui restent ses égaux, et qui, bien en- tendu, n’ont voté pour lui qu'a cette seule condition. Aussi l'union apparente des personnes qui se partagent le pouvoir au Jardin du Roi, n’est en réalité que le résultat de transactions continuelles. L'accord est à la surface; la guerre est intestine. L'unité manque : chacun comprend son devoir comme il l’en- tend ou interprète le règlement à sa guise, et cet esprit d’iso- lement conduit insensiblement au désordre. Toutefois, disons-le, en signalant ici les inconvénients de l’état de choses actuel, nous ne prétendons nullement l’attri- buer au mauvais vouloir ou à la négligence de nos professeurs ; mais pour être savants ils n’en sont pas moins hommes, et aux hommes il faut de bonnes institutions. Nous sommes même convaincus que les administrateurs du Muséum de Paris ont souvent regretté d’être encore soumis, sans direction, au ré- gime anarchique qui leur a été imposé en 1793. MÉLANGES ET NOUVELLES, 61 RéeLexioNs sur la classification des insectes, selon la méthode naturelle. M. Burmeister vient de publier , sous le titre d’'Observations sur les affinités des Paussides (1), un travail qui nous a semblé d’un ordre (rès-élevé, et les recherches auxquelles il s’est livré prouvent avec quel soin il a étudié les caractères anatomiques de la famille des Paussidæ. L'auteur établit en premier lieu des observations générales sur l’arrangement méthodique des Coléoptères , et une des con- séquences de son nouveau système est le rapprochement , pour lui évident , de la famille des Paussidæ avec celle des Coléo- plères carnassiers , c’est-à-dire des Carabiques , Hydrocan- thares , etc., etc. Notre intention n’est pas de suivre M. Bur- meister dans les recherches des affinités et des caractères au moyen desquels il s’efforce d'établir de telles analogies (manière de voir que nous avons de la peine à partager ) , mais seulement d’opposer quelques observations à ses idées nouvelles de classi- fication générale , et d’examiner la préférence qu’il accorde à certains organes pour la recherche des caractères. L'étude scien- tifique et philosophique des animaux articulés est si peu avancée, el l’arrangement naturel de cette grande série d’êtres présente encore tant de difficultés, que tout naturaliste éclairé éprouve la nécessité d’une classification méthodique, fondée sur des carac- tères constants, et conforme par conséquent à l’ordre naturel, ou ne présentant que le moins d’exceptions possible, Telles sont les vues que l’on aime à retrouver dans les travaux des hommes qui, comme M. Burmeister, sont sincèrement animés du désir d'imprimer un mouvement de progrès à la science ; nous devons donc lui savoir gré de se livrer à la recherche de cette loi, au moyen de laquelle il sera enfin possible de grouper d’une ma- nière naturelle et philosophique la grande classe des insectes, loi qui réduira au néant les trop nombreux et infructueux essais d’une foule d'amateurs, qui sont parvenus à faire de l’Entomo- logie un dédale inextricable , où bientôt on craindra de se lan- cer par l'impossibilité de s’y reconnaître. Mais si, de notre côté , nous partageons bien vivement un tel (1) Magasin de zoologie, par M. F.-E, Guérin-Méneville, 1841. Troisième seclion, Insectes, texte et planches, n° :6. 62 MÉLANGES ET NOUVELLES. désir, loin de nous la pensée d’embrasser aveuglément tel ou tel système, plus ou moins ingénieux au premier aspect, mais qui n’aurait réellement d'autre mérite que de mettre en relief les défauts des anciennes méthodes , ou tout au plus d'arriver à quelques rapprochements isolés. De telles innovations seront toujours insignifiantes ef sans aucune valeur scientifique par l'impossibilité d’en appliquer le principe d’ané manière con- stante. Tel est le reproche, nous ne craignons pas de le dire, que l’on peut adresser à M. Burmeister sur ses nouvelles idées de classification. Le système tarsal, créé par Geoffroy, est aujourd’hni en grand discrédit dans l'esprit des entomologistes, comme étant parfois en opposition avec les rapports naturels. Latreïlle l'avait déjà reconnu , et chaque jour on avance des faits d'observation plus ou moins concluants à l'appui de cette vérité. Quoique nous n’ayons pas l'intention de prendre ici la défense de ce système exclusif, tel qu’il a été adopté jusqu'ici, nous devons convenir, avec un de nos savants entomologistes(1), qu’il ne shffit pas de produire des preuves de la défectnosité d’un système généra- lement adopté, mais qu’il faut avoir quelque chose de plus satis- faisant à proposer , et que celui-là seul séra autorisé à le dé- truire qui donnera une méthode complète, constamment appli- cable à toute la série de la grande famille des Coléoptères, composable et décomposable à la fois par la double voie de l’ana- lyse et de la synthèse, D’ailleurs la disposition actuelle de l’or- dre des Coléoptéres est, il nous semble (à quelques exceptions près dans les détails }, assez conforme à cette méthode naturelle; ainsi les familles des Carabiques, Hydrocanthares, Sternoxes, Lamellicornes, Curculioniles , des Chrysomélines et des Lon- gicornes (?) , sont très-naturelles, et il nous paraît évident que, (1) M. Lacordaire, (2) Les Hétéromèresne nousprésentent paé la même homogénéité : nous nous réservons d'exposer notre manière d'envisager cette famille dans un travail quenouscomptons publier incéssamment sur les Cossyphides, Quant aux Longicornes, il nous semble impossible de les consi- dérer comme des Pentamères ; pour nous, un article doit toujours être libre ,et, si nous osons le dire, articulé, et il nous est impossible de regarder comme tél le renflement ou nodule plus ou moins visible que l'on observe à l'origine du 4° article libre de leurs Larses. MÉLANGES ET NOUVELLES. 63 loin de rejeter comme peu importants les caractères fournis par le nombre, la disposilion relative et la forme des articles des tarses, c’est d’après l’ensemble même de ces caractères, con- sidérés dans leurs rapports avec l’organisation des Coléopteres , que nous devons fixer les principes généraux de leur classifi- cation. M, Burmeistér dit avec raison que les meilleurs caractères soht ceux qui admettent le plus petit nombre d’exceptions , et que ; si nous en trouvons un presque invariable, nous devons, sans aucun douté, lui attribuer le plus haut rang dans la défi- nition des familles et des genres, De telles observations sont cértes fort justes ; mais l’auteur nons sémble être en contradic- tion avec lui-même quand il propose comme tels , pour les Co- léoptères, les caractères fondés sur l’étude des nervures des ailes. En considérant premièrément l'importance de ces derniers or- gänés, et en étudiant la marche même de la nature, il nous sera itnpossible d'accorder à ceux-ci la priorité sur les autres organes de ln locomotion. Dans tous les cas, les Insectes ont des pattes, et les ailes mänquent bien souvent; nous rencontrons des exemples de ce fait dans tous les ordres : les Ayménoptères et plusieurs genres d’Hémiptérés nous fournissent dés cas nombreux de femelles äptères , et enfin c’est dans lés Coléoptères surtout que nous re- trouvons non-seulément de fréquents exemples de mâles et de femelles aptères on $emi-aptères , mais encore dés familles en- lières, comme les Mélasomes , dù non-seulement il existe pas de trace des organes de la locomotion aérienne , inais 6ù même les élytres sont tout à fait soudés àatt corps de l’Insecte. Cela suflirait pour démontrer l'infériorité de tels éätaclères dans l’ordre des valemrs, s’il né s'y ajoutait une autre considération non moins importante. Il est impossible d'admettre, comme complete, l'étude d’un orgañe sans l’envisager dans tons les détails et l’ensemble de sa constitulion intime, et, pour cela, il faut commencer par l’examiner dans tous les développements dont il est susceptible, pour rechercher ensuite ses moindres modifications : or est-il possible de procéder ainsi pour les Coléoptéres ? Le nombre des ailes semble varier de detix à quatre parmi 64 MÉLANGES ET NOUVELLES. les Insectes, qui furent en conséquence désignés par les noms de Tétraptères et de Diptéres, en comprenant ces derniers dans un seul ordre qui a pris son nom de ce caractère même, Ces organes, que l’on ne peut donc considérer comme constants dans leur nombre, varient aussi beaucoup trop dans leur na- ture pour qu’on puisse en donner une définition qui convienne également à tous les ordres , et, si l’on considère la série de ces mêmes ordres , on se convaincra aisément que c’est dans les Lé- pidoptères , Hyménoptéres , et les Diptéres, qu’il faut chercher le type primitif de la structure des ailes comme point de départ pour en étudier les caractères : ainsi, en suivant les modifications qu’elles éprouvent , on arrive à l’ordre des Coléoptères : là , les ailes supérieures (les élytres), par leur nature opaque et la- melleuse , ne nous offrent presque plus de traces de nervures : de plus, elles sont tout à fait impropres au vol, ou y ont une bien faible part ; et enfin les ailes inférieures sont généralement trop courtes relativement au corps massif et lourd qu’elles doivent soutenir dans les airs : réunion de circonstances qui , à quelques exceptions près, rendent le vol des Coléoptères très-imparfait et souvent impossible. De telles considérations me semblent prouver jusqu’à l’évi- dence que, si les caractères fournispar les ailes peuvent, à la vé- rité, être d’un grand secours dans les ordres où la structure de ces organes est le plus développée, ils ne peuvent avoir, par cela même qu'ils éprouvent de grandes modifications, qu’une importance bien secondaire pour la classification des Coléoptères. Il ne nous reste maintenant qu’une observation à poser au sujet des savantes et minutieuses études anatomiques auxquelles se livre M. Burmeister pour la recherche des caractères dans les organes les plus cachés de la nutrition. Contrairement à l'opinion de plusieurs entomologistes et à celle émise dernièrement par M. Percheron (1), nous ne pou- vons non plus admettre en principe la priorité des organes man- ducateurs sur ceux de la locomotion , et notre opinion est , nous le répétons, que tous ces organes ayant entre eux une corréla- (r) Essais sur la valeur relative des organes dans les Insectes, pour servir de base à une classification de ces animaux; par M. Percheron. Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, 1841, n° 24 (22 sem.) , 13 décembre, p. 1099. MÉLANGES ET NOUVELLES. 65 tion intime et constante, ils sont par cela même d’une égale va- leur caractéristique. Nous pensons donc que, la structure de la bouche de tous les insectes étant toujours dans des rapports né- cessaires avec celle de l'appareil digestif, chacune des pièces dont se compose celui de la nutrition , considérée soitisolément , soit dans ses rapports avec les autres parties, doitnous indiquer d’une manière presque certaine le genre de nourriture, et, par suite, les mœurs et les habitudes de l’animal. Ainsi, c’est en étudiant d’une manière large et philosophique les principaux organes de la locomotion et de la nutrition ( en tête desquels , pour ceux-ci, nous placons les mâchoires comme siége probable d’un sens important ); c’est en cherchant à établir leurs rapports naturels d'organisation , c’est en s’aidant enfin des autres caractères plus secondaires , que l’on doit arriver à la connaissance des prin- cipes raisonnés d’une bonne classification naturelle : nous aurons alors véritablement un vaste cadre, dans lequel vien- dront se classer méthodiquement les familles et les genres, sans qu'il soit nécessaire, ainsi que le proposent plusieurs nova- teurs , de puiser les principes fondamentaux de cette grande loi dans les parties les plus cachées de l’organisation ; genre d’ob- servalion souvent impraticable à cause de l’extrême ténuité des parties , présentant toujours de graves difficultés et des doutes inutiles, Généraliser et simplifier, tel est, à notre avis, le but princi- pal que l’on doitse proposer dans l’étude de la nature. L’appli- cation sage et raisonnée de ces deux grands principes fera seule disparaître un jour tous ces obstacles , tous ces embarras, qui surgissent maintenant de tous côtés dans la classification, par suite de l’incohérence des systèmes et de la multiplicité toujours croissante des mauvaises et inutiles subdivisions génériques. Alors tout rentrera dans un ordre méthodique et sous la puisssance d’une même loi générale dont les exceptions elles- mêmes viendront confirmer la valeur. 25 février 1842. Marquis de BRÈME. M. Lucien Buouer nous prie d’insérer la note suivante : M. Hope a donné dans the Proceedings of the Entomological Sociely of London, page 11, août 1840, et publié en 1841, 66 MÉLANGES ET NOUVELLES. la description de cinq Coléoptères qu’il regardait comme nou- veaux, et parmi lesquels il s’en trouve deux que j'avais fait con- naître plusieurs mois auparavant. M. Hope désigne sous le nom de Dynastes Jupiter le même insecte que j'ai publié en février 1840 sous celui de Scarabœus Jupiter, dans cette Revue, page 4? , et c’est une assez singulière coïncidence que celle qui nous a amenés tous deux, à une époque peu éloignée, à assigner le même nom à cette grande et belle espèce. Le même auteur a appelé du nom de Æeæaphyllum W'est- «wood une espèce de Lucanide que j'avais publiée en juin 1840 dans cette même Revue, page 173, sous le nom de Zeæaphyllum æquinoctiale. Bien que je n’attache aucune importance réelle à conserver la priorité dans cette occasion, puisqu'il s’agit tout simplement de la description d’insectes isolés, j'ai cru devoir néanmoins si- gnaler ce double emploi de noms, afin de prémunir les ento- mologistes contre les erreurs auxquelles cela pourrait donner lieu. M. Hope et moi nous étions bornés, dans les publications citées plus haut, à donner en latin et très en abrégé la description des deux insectes dont il s’agit; mais depuis j’ai complété mon petit travail en donnant, dans le Magasin de zoologie, année 1840, PI. 46, la figure de grandeur naturelle de mon Scarabæus Ju- piler, de même que j'ai publié dans les Annales de la Société Entomologique de France de la même année, page 375, l’his- torique du genre Æexæaphyllum , et complété la description de l’espèce que j'avais fait connaître précédemment sous le nom de Z. æquinoctiale. Lucien BuQuET. 20 février 1842. M. Duménil nous adresse la lettre suivante : « Monsieur, à la sollicitation de M. de Castelnau, je déclare que je sais que c’est par oubli que M. Lucas a omis de faire figurer le nom de ce naturaliste sur le titre de son volume, et qu’il est à ma connaissance que l’article général sur les Articulés, placé à la tête dudit volume, ainsi que toute la partie des Annélides , est de M, de Castelnau, qui ayait entièrement publié ce travail avant son départ pour l'Amérique septentrionale, MÉLANGES ET NOUVELLES. 67 » Afin derectifier cette erreur involontaire, il a été tiré de nou- veaux titres qui seront envoyés à toutes les personnes qui m’en feront la demande par lettres affranchies. » DuMÉNIL. Paris, ce 15 février 1842. » —————— LisTE DES MEMBRES QUE LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE A PERDUS j DEPUIS SA FONDATION. Membres décédés. MM. MM. Desjardins. Gyllenhall, Roberton. La Via. Cocteau. Manni. Desmarest. Scuderi, Garnot, Eydoux. Turpin. Carreno. Fries. Membres démissionnaires. MM. MM. Badham. Melly. Crémiére, Nyblœus, Desbazeilles. Ruppel. Drapiez. Villa, Grasset, Zoubkofr. Mojou. Cosentino. Bibron. Metaxa. Dupley. Fischer ( de Cambridge ). Meunier. Thompson, Boheman. Berthot (libr. ), Carrou-du-Villards. Wander-Hoeck ( libr. ). De la Luz. Gozzoli. Dujardin. Chenu. De Joannis, Children, Jobard. Treuttel et Wurtz ( libr. ). Krinicki. Boissoneau, Lemaire. Brandt, de Hambourg. Nous devons déplorer surtout les pertes causées à la Société par la mort , car les savants qu’elle a frappés étaient pleins de zèle pour ses progrès et comprenaient sa haute mission scienti- fique, Nous ne pouvons malheureusement en dire autant de 68 MÉLANGES ET NOUVELLES. toutes les personnes qui composent la seconde liste, et nous garderons le silence à leur sujet. Au reste la Société a suffisamment compensé les pertes qu’elle a éprouvées, car beaucoup de savants distingués et pleins de zèle se sont fait admettre et sont venus enrichir sa Revue z00lo- gique de leurs travaux. Tant que les membres actuels resteront fidèles à la mission qu’ils ont acceptée, la Société existera et con- tinuera Ja publication de sa Revue zoologique. NÉCROLOGIE. La Société Cuvierienne vient de perdre un de ses membres, M. Ed. CarrENo, mort à Paris à l’âge de 23 ans. Ce jeune natu- raliste, qui promettait beaucoup à la science, s’était d’abord occupé avec distinction de l’étude de la botanique , et il s’atta- chait, depuis quelque temps, à celle de l’entomologie, qu'il en- visageait d’une manière élevée, générale et philosophique, et non comme un simple amateur. La perte de M. Carreño est dé- plorable pour la science en général et plus encore pour l'Espagne dans laquelle il allait porter le fruit de ses études sérieuses : on nous a assuré, même, qu'il venait de recevoir sa nomination de professeur de botanique à l’université de Barcelone, quand la mort l’a surpris. M. Carreño avait mérité à juste titre l'estime et l'amitié des naturalistes, comme savant et comme homme privé; aussi sa perte a-t-elle été vivement sentie à Paris. Les membres des sociétés savantes dont il faisait partie se sont fait un devoir de l'accompagner à sa dernière demeure; son éloge était dans toutes les bouches, et chacun exprimait le regret qu’une jeune intelli- gence remplie d'avenir fût enlevée si prématurément à la science et à son pays. Nouveaux membres admis dans la Soci£ré CUVIERIENNE. 250. M. Boivin, maître des requêtes, etc., présenté par M. Guérin-Méneville . 251. M. GérarD , employé au ministère de la guerre; présenté par M. Ch. d'Orbigny. 252. M. Hugh Cum, F. L.S.,etc., à Londres. 253. M. L.T.Powis, à Londres. Présentés par M. Peli dela Saussaye, MARS 1842. I. TRAVAUX INÉDITS. Sur quelques Oiseaux, par F. de LAFRESNAYE. Genus CertiParus , Grimpereau-Mésange( de Lafr. ). Caract. gen. — « Rostrum mediocre, huic parorum et præ- » cipue Orthonicis heteroclyti affine, supra et infra parum ar- » cuatum et carinatum , compressum, apice vix emarginatum , >» naribus basi partim setis et plumis frontalibus obtectis ; pedes » validi, tarsis elongatis, digitis et præsertim postico satis for- » tibus, hoc ungulo magno sed parum curvato, armato ; alis » mediocribus , remige primä brevi, secundä, tertià, quartä, » quintâque gradatis, quintä quartä paulisper longiore omnium- » que longissimâ; caudä satis amplà , utrinque à primä usque » ad sextam rectricem gradatà, pennis rigidiusculis, parum acu- » minatis sæpiusque detritis ptilosis corporis prælongä et laxä. » Ce genre australien semble réellement faire le passage des Mésanges aux Grimpereüux. 1] tient aux derniers par sa quèue rigide à rectrices latérales un peu déjetées en dehors, et aux pre- miéres par la forme de son bec et de ses pattes, et par tout son ensemble. L'espèce type est le Parus senilis ( Dubus ). Certhiparus senilis, Nob.— Parus senilis (Dubus, Bullet. de Ai l’Acad, des sc. de Brux., 6 avril 4839). ce petit, Oiseau , de la grosseur à peu prés de notre Fauvette, est haut monté sur pattes, il a la tête, le cou et tout le dessous dun cendré presque blanc ; le manteau, les ailes et la queue d’un brunâtre enfumé plus clair sur la queue; les flancs et le bas de l’abdomen sont un peu teints de la même nuance, et les rémiges sont finement liserées de cendré (1) ; le bec et les pattes sont noirs. Ilse trouve à la Nouvelle-Zélande. (Expéd.de la énus.) On pourrait peut-être lui adjoindre, si ses mœurs sont sem- blables et sous le nom de Grimpereau-Mésange rouge cendré de la Nouvelle-Zélande (Certhiparus Novæ-Zelandiæ, nob.), le - Parus Novæ-Zelandiæ( Latham), Mésange rouge cendré de la Nouvelle-Zélande, Vieill., Dict., t. 20, p. 330, le T'oé-toë des Zélandais , qui a le vertex, le manteau, les ailes et la queue (1) Tous les individus n'ont pas la queue usée, mais chez tous elle est rigide Tom. V. Année 1842. > 70 TRAVAUX INÉDITS. d’un brun sombre ; un peu rougeâtre sur cette dernière partie, qui est traversée dans son milieu, excepté sur les denx moyennes rectrices, par une assez Jarge bande noire ; le cou est cendré en dessus et sur les côtés. Tout le dessous est d’une teinte chamois très-claire, presque blanche sur la gorge. Le bec est de cou- leur claire, rembruni à la pointe , et les pattes de couleur livide. La queue est étagée. ( De la Nouvelle-Zélande. ) Nous devons convenir que cette nouvelle espèce s’éloigne déja de l’espèce type par sa queue non rigide, par son bec beaucoup plus faible, et les farses moins élevés, quoique d’ailleurs la forme de cette queue, des pattes et des ailes soit la même. En comparant notre Certhiparus senilis avec l’'Orthonyx he- teroclylus que nous avons publié dans le Mag. de zool., oc- tobre 1839 , et comme lui habitant de la Nouvelle-Zélande, on est frappé des grands rapports de forme qu'offrent ces deux oi- seaux; mais le caractère particulier an G. Orthonyæ, qui a les doigts et ongles externes et médians très-grands et entièrement de même longueur , ne se retrouvant pas chez le premier, il ne peut lui être réuni génériquement, quoique la rigidité de la queue, la forme du bec, des ailes et de cette queue soient les mêmes absolument. Mais il doit en être rapproché dans un même groupe, et si le genre Mohoua , que M. Lesson a formé de notre Orthonyx hétéroclyte dans les Compl. à Buffon, t.9, p. 139, 1837, offre des caractères assez distincts du genre Orthonyx de Tem- minck pour constituer un autre genre , ce petit groupe austra- lien d’Oiseaux grimpeurs , à queue rigide, se composerait alors des genres Orlhonyx ( Tem.), Mohoua ( Less.), et Cerlthiparus ( Lafr.). Nous devons convenir que d’après les caractères très- saillants assignés par Temminck au genre Orlhonyæ, nous trou- vons que notre Orth. héléroclyte ne peut en être distrait, à moins que l’absence d’échancrure au bec ne paraisse assez im- porfante pour cela. Pyranga bivillala ( de Lafr.). Pyr. ruber, fronte , mento, loris , circuloque oculari, alis caudâque nigerrimis ; at tec- tricibus mediis et majoribus apice niveis, duas vittas alæ forman- tibus; rostrum mediocre, nigrum, pedes fuscescentes. — Lon- git. tota 4 p. 9 1. ou {3 décim. 1/4. Cette espèce est remarquable parmi les Pyrangas par sa petite taille. TRAVAUX INÉDITS. * 71 Sur les mœurs de quelques Palmipédes, par M. DE LAFRESNAYE. Malgré l’extrême analogie que présentent entre eux à l’exté- rieur les Canards et les Oies, puisqu'il se trouve des espèces de Canards à longues pattes et marcheuses comme elles, il est cer- tain que, prenant en considération le mode de nourriture et certaines habitudes de ces deux groupes , on sera étonné de voir que dans toute la famille des Ænas ils présentent peut-être le plus de différence de mœurs. Ayant , depuis plusieurs années ,un certain nombre d’espèces de Canards et d’Oies sauvages vivantes et libres dans un terrain assez étendu, j’ai été à même de recon- naître ces différences, bien suffisantes, à coup sûr, pour autoriser deux genres bien distincts, ceux d’Anser et d’Anas. Pour le mieux faire sentir, j’en présenterai le tableau suivant : Caractères distinclifs lirés des mœurs. Genre O1E ( Anser). {° Instinct de sociabilité des plus forts, les individus d’une même espèce ne se quittant jamais, et lorsqu'il n’y a qu’un seul individu d’une espèce, cet individu, s’associant à celui ou à ceux d’une autre espèce la plus en rap- port avec Ja sienne; tous ces petits groupes, une fois formés, ne se séparant plus jamais, soit sur l’eau, sur le rivage, ou lorsqu'ils s’acheminent pour paître, et s’'appelant avec anxiété quand ils se perdent de vue. 2° Nidification nullement cachée, presque toujours à décou- vert sur le rivage ou dans des îlots immédiatement au bord de l’eau, bien connue du mäle qui se tient constamment auprès. 3° Attachement très-grand et constant du mâle pour sa fe- melle, prés de laquelle il veille et qu’il protége pendant l’incn- bation ; cet attachement se reportant, dès leur éclosion, sur les petits qu’il protége également, les accompagnant sans cesse avec la mére et les défendant avec intrépidité. 4° Une nourriture purement végétale et prise en marchant chez les jeunes, Ja mère s’éloignant de l’eau aussitôt l’éclosion de ses petits, et les emmenant sur des terrains herbus où les premiers jours elle rompt avec son bec l'extrémité des gra- minées qu’elle laisse tomber devant eux ou qu’elle leur présente au bout du bec. Genre Caxsnp (Anas). 1° Instinct de sociabilité pen marqué, excepté au moment de l’accouplement. Hors ce temps les in- 72 TRAVAUX INÉDITS. dividus de même espèce se tenant souvent séparés et isolés, et les mâles paraissant disposés plutôt à se battre entre eux qu’à se rechercher. 2 Nidificalion cachée sous des buissons ou des broussailles, en- tiérement ignorée du mâle. 3° Aucun attachement pour les petits de la part du mâle, qui, au contraire, les bat et les poursuit comme un obstacle à ses nouveaux désirs prés de la femelle. 4° Nourriture purement animale et prise en nageant chez les jeunes: la mère, aussitôt leur éclosion, les emmenant à l’eau où ils nagent sans cesse à la poursuite des insectes et des dip- tères qui volent à sa surface et qu’ils saisissent avec une adresse et une célérité admirables. Lorsque l’on compare l’instinct plus ou moins sauvage de nos différentes espèces d’Oies d'Europe, on est étonné que ce soit l'espèce nommée par Temminck Oie cendrée ou premiére qui soit la souche , selon cet auteur, de notre espèce domestique ; car, en domesticite, elle reste infiniment plus sauvage que l’Oie des moissons et l'Oie à front blanc. Depuis longtemps j'ai un couple des premières; elles cherchent toujours à m’éviter chaque fois que j’approche de la pièce d’eau où elles se tiennent ; tandis que les autres s’approchent de moi pour saisir la nourriture que je leur jette. L’Oie des moissons me paraît susceptible d’être réduite le plus facilement du monde à l’état de domesticité; j'en ai un jeune d’un an , éclos et élevé chez moi. Je ne lui ai point raccourei les ailes ; il prend souvent son essor, s’élève à une assez grande hauteur pour faire plusieurs tournées au-dessus de la ville et des champs, et revient toujours s’abattre dans le parc auprès de ses parents qui ne cessent de le rappeler pendant ces excur- sions aériennes. J1 faut souvent plusieurs années pour que les Oies sauvages s’accouplent et produisent en domesticité. Jai eu pendant plu- sieurs années une femelle d’Oie du Canada qui, chaque été, pondait et couvait des œufs clairs faute de mäle, quoique j'eusse un mâle d’Oie de Guinée, qui se contentait de s'être as- socié comme protecteur et défenseur à un couple d'Oies de Gambie. 11 y a deux ans enfin, il se décida à les quitter , s’ac- coupla avec la femelle d'Oie du Canada, J'en élevai trois metis TRAVAUX INÉDITS, 73 et deux autres l’an dernier. Ces métis, d’une grosseur remar- quable qui surpasse celle de l’Oie domestique , s’accouplent cette année entre eux et jen attends le résultat, ignorant si, comme métis, ils produiront ou non ; dans le premier cas, je mattacherai à propager cette race aussi belle que forte; car ils surpassent en grosseur, et de beaucoup , leur mére, et même le père. Cette année, deux Oies cendrées dont j'ignorais le sexe, quoique les ayant depuis plusieurs années, paraissent enfin s’être accouplées , et j’en attends aussi la production. Il est à remarquer qu’au printemps toutes les parties nues et colorées de ces Oiseaux prennent une teinte bien plus vive et plus prononcée que dans le reste de l’année. Le mâle du Canard Tadorne porte alors à la base du bec un tubercule prononcé qui, ainsi que tout le bec, est du rouge le plus vif. Les Oies cendrées ont alors les pattes et le bec d’un rose très-marqué, et les pattes de l’Oie des Moissons et de celle à fiont blanc devien- nent aussi d’un jaune plus intense qu'auparavant; le bec de cette dernière est également plus rose. Descriprion de neuf espèces de Nénires nouvelles , suivie d’obser- ations sur les Nerila cornea et dubia; par C. A. RécLuz. N° 53. Nerita aurantia. Testa semiglobosa, acuta, sulcata : suleis 35, superioribus latioribus inferioribus angustis, luteo- aurantia , flammis cinereis obsoletis undulatisque picta; spira prominula , conico-acuta , dense el minutissime granulata ; aper- tura lactea ; labio convexiusculo rugoso ac tridentato ; labro intus incrassato , sulcato , bidentato. Hab, Les Philippines. Trés-rare. Nérite voisine de la Mérite quadricolore, avec laquelle on pourrait la confondre si la disposition et la forme de ses sillons, sa spire plus fortement granuleuse, la coloration de ses tours, l’absence de la tache orangée et des granulations du plan colu- mellaire, ne suflisaient pas pour l’en différencier. Longueur, 22 millim. , larg., 27 millim. 54. Nerita Essingtoni. Testa semiglobosa, acuta, dense striata, roseo-violacescente, nigro maculata et subflammulata; spira prominula , conico-acuta ; apertura alba , fauce flavicante; 7A TRAVAUX INÉDITS. labio plano , rugnloso , bidentato ; labro intus sulcato et uniden- tato. Hab. La Nouvelle-Hollande, sur le détroit de Torrès, à la pointe Essington. Cette Nérite a 4 tours de spire convexes, finement sillonnés en travers avec des stries longitudinales serrées et peu apparentes ; la marge columellaire est jaune ainsi que le fond de l’ouver- ture. Long., 18 mill., larg., 2! mill. 55. Nerita atrata, Chemnitz, Gmelin, non Deshayes, nec Lamk. (War. £.) Testa semiglobosa, tenue et dense striata, ater- rima , nitida, striis punctis lacteis valde maculatis ; spira minima et integerrima. Hab. La Malaisie , peu commune, On serait presque tenté de faire de cette variété de l’Atrata de Chemnitz une espèce distincte si son ouverture ne la ramehait au type de l’auteur allemand. Elle est semi-globuleuse, noire, luisante, sillonnée en travers de stries fines, rapprochées et mouchetées de points lactés, nombreux et serrés. Spire très- petite, entière, colorée, peu convexe , mais non saillante. On- verture lactée, bordée de noir à la marge; plan de la cloison comprimé, plane, marqué de { à ? granulations avec 2 très- petites dents à la marge et de forme aiguë ; labre noir à la marge interne et à peine strié, blanc et calleux en dedans , sans sillons et ne présentant qu’une dent obsolète vers la spire, Comme on peut le voir par ces caractères, cette variété est fort remar- quable. 56. MNerita (nerilina)Cumingiana. Testa oblongo - acufa, crassiuscula , nigra, lineolis lutescentibus picta; anfractibus quinis, convexiusculis ;spira prominenti, conico-acula ; aper- tura oblique obconica; labio vix convexe , superne calloso, au- rantio, margine ruguloso, in medio valde emarginato. (Var. a.) T. nigra seu violacescente, lineolis lutescentibus aut bis, Jonsitudinalibus, æquidistantibus, parallelis, approxima- lis , nan Petiv er, Gazoph. PI. 11, fig. 3, optima. — Seba Mus. Pi. 41, fig, 52, on no 16. (Var. d.) T. nigraseu violacescente , lineolis angustioribus un- dulatis seu fulgurantibus et remotis se TRAVAUX INÉDITS, T5 Hab. Les Philippines et les Moluques. Dernier tourovale, un peu plus convexe que ceux de la spire, mais non ventru ; spire constamment entière, à Sommet blän- châtre et pointu. Longueur , 30 mull., larg. du dernier tour, 20 mill. La spire a 12 ? millim. de hauteur de l’extrémité supé- rieure du labre an sommet de la coquille. 11 ne faut pas con- fondre cette Néritine avec la Nerila turrita ou strigilata , parce qu’elle est plus solide, plus allongée , à tours bien moins con- vexes, non comprimés sous la suture , et à spire toujouts en- tiére (1). 57. Nerita ( Neritina) phasiana. Testa subglobosa , nitida, tenue striata , lineolis nigris creberrimis undulatis et maculis lu- tescentibus picta ; spira vix prominula, convexo-depressa, suba- cuta; sutura profunda ; apertura lutescente obliqua ; labio calloso, convexo, margine recto et ruguloso; labro basi depresso , su- pérne producto. (Var. :.) T. crebre lineolata et maculis lutescentibus anterius nigro marginatis, oblongis seu rotundätis variegata vel trans- versim trisériatis cincta. (Var. £.) T. Flammis lutescentibus et nigris undata. Hab. Saint-Domingue. Long. 10 mill., larg. 14 mill. Espèce voisine de la Werita reclivatade Say. Elle en diffère par sa spire trés-déprimée et non conique-aiguë, ses tours plus con- vexes , Sa suture non bordée d’une ligne noire, plus profonde, et sa coloration (2). 58. Merita( Clithon) rugala. Testa semiglobosa, ventricosa, superne vix depressa, ruügoso-granulosa, nigra, inter ocülum ët urine maculis sübtriangularibus fuscis obsita ; spira hülla; apice rotundato-obtuso ; apertura extus ovato-rotundäta , albido- cærulescente; labio plano, declivi, margine in medio tenuiter arcuato et obsolete rugoso. Häab.: Les Philippines. Long. 17 mill., larg. 20 ? mill. Nérite d’un aspect terne et noir, mais qui, interposée entre l'œil et la lumière , parait reticulée de noir avec les intervalles d’un fauve pâle, sous forme de tâches triangulaires à angles (1) Je dédie cette belle Néritine à M, Cuming,. (2) Dans la var. £. les flammes noires sont formées par des linéoles noires longitudinales rapprochées 76 TRAVAUX INÉDITS. mousses. Elle n’a qu’un à nn tour et demi tout au plus avec le sommet arrondi et parfois percé d’un petit trou ou rongé. Je ne connais de ce Clithon que la variété mutique. 59. Merita( Clithon) sandalina. Testa semiglobosa , interdum subovata , subsutura compresso-strangulata, fusco-nigra , tenui- ter striata ; apice convexo-obtuso; apertura albido-lutescente ; labio plano, margine vix arcuato et obsolete dentaticulato; labro patulo, superne depresso, linea nigra marginato. Hab. Les îles Viti, à Sandal-bay, Lébouka, et les îles de la Société à O-Tahiti. Long. 18 mill., larg. 21 mil. Quelques variétés d’un fauve pâle laissent voir à leur surface de petites taches noires, nombreuses et obsolètes. Comparée à la Nerita bengalensis Chemnitz ar. Mutique, elle présente les différences suivantes : la JVérile sandaline est plus grande, plus mince , toujours étranglée sous la suture, nullement nua- gée de vert olivâtre ; son plan columellaire est plus large , plus aplati, moins arqué dans le centre de la marge; son labre est plus ouvert et comprimé en dehors, Je ne connais que la variété Mutique. 60. Nerila( Clithon) avellana. Testa subglobosa, crassins- cula, roseo-violacea , maculis albis anterius nigro marginatis, sagittatis, crebribus, 3 seu 4 fasciata; sutura lactea, maculis nigris arcuatis alternis late cincta ; spira planulata; apertura alba, labio plano, angusto , margine arcuato et ruguloso. Hab. Manille. Long. 14 mill., larg. 17 mill. Nérite mutique , agréablement colorée, variable dans sa forme générale. Elle est tantôt globuleuse , à dernier tour bien arrondi avec la spire saillante et presque conique; tantôt ce tour est déprimé circulairement sur son milieu, mais plus généralement vers la suture avec la spire très-plate. 61. Nerita (nerilina) serrulata. Testa semiglobosa , ventri- cosa , longitudinaliter tenue striata, fusco-nigra, maculis luteo- fuscis diversimode picta ; anfractibus superne depressis ; spira conico-depressa; apertura albido-fuscescente, patula; labio plano , margine recto, serrulato. (Var. 2.) T. fusco-nigra , maculis luteo-fuscis oblongo-qua- dratis picta. : (Var. £.) T. fusco-nigra , lineis seu maculis angulato-flexuo- sis ornala. TRAVAUX INÉDITS. 717 Var. y.) Testa immaculata nigro-violacescente. Hab. Sumatra. Long. 20 mill., larg. 22 mill. Cette Nérite est voisine de la Nerita Philippinarum de Sowerby qui , elle-même, n’est qu’une faible variété de la MVepita dubia Chemnitz ; mais en diffère par sa coloration et les caractères de son ouverture. Je joins à ces nouvelles espèces la description, la synonymie et l’habitat de deux autres Néritines que l’on a souvent confon- dues ensemble ou dont on a fait des espèces de quelques-unes de leurs variétés. L”* indique la source de descriptions étendues ou de bons renseignements sur leur histoire. 62. Nerila cornea { Linné). Testa semiglobosa, ventricosa , transversim tenue sulcata , ravida seu cornea , lineis nigro-vio- laceis variegata; spira brevi, conico-depressa ; apertura flave- scente , labio plano , supra nigro , margine flavo, rectiusculo , edentulo aut denticulato. (War. +). T. ravida seu lutea, zonis nigro-violaceis e lineis concatenatis 3-5 cincta; labio denticulato interdum edentulo. Nerila cornea , Linné, Syst. nat. 12, p. 1258 , n° 72? et Mus. Lud. Ulr., p. 677 , n° 389*.— Born,, Mus. cæs. Vindob., p. 401 *. Gmelin, p. 3676 , n° 28. Syn. Argenv. excluso. — Von Forskael. — Nerila dubia parlim. Gève, Conch., pl. 24, f. 244 a 247, bonæ. — Nerila amphibia, Lesson, Voy. Coq., t. IE, 2e part. (1830), p. 372, n° 124*, pl. 16, f. 1, cum animali et operculo. (Var. £). Testa Are uniedloni seu nigro postice maculata. Nerita ampullaria, ns L.e., p. 376, no 128. —"Nerita subsulcata, Sowerby , Gen. of Le >€-.90 , ACL derosa. (Vär. +). Testa omnino nigra , columella croceo marginata. Nerila morio , Deshayes in Lamk., An. S. verted 3, t. 8, p- 585, n° 34. Non Sowerby.— Vidi species in Collect. Des- hayesiano. (Var. 4). T. violacea, maculis lineisque albis obliquis picta. (Var. «). T. obsolete sulcata , lutea, zonis nigris æquidistanti- bus circumdata ; labio margine crenulato. MNerita fasciata, Lamk., an. s. vert, 1. c., n° 13.— Ency- clop. méth. , pl. 455, f. 5, a. b. bonæ. (Var. £). Testa fusco-nigricante , lineolis lutescentibus cre- berrimis undulato-angulatis picta; columella flava, aurantio- rubente marginata , edentula. Habit, Port-Praslin ( Nouvelle-frlande ), Triton-bay( Nouvelle- 78 TRAVAUX INÉDITS. Guinée) , dans les bois humides , sur les feuilles de Pandanus (Lesson et Le Guillou\, sur la côte nord-ouest de Sumatra (Dujardin et Rang). Long. 20 à 24 mill., larg. ?7 à 31 mill. Les coquilles fraîches ont la columelle et l'ouverture jaunes , après la mort de l’animal, ces parties deviennent blanches, mais la columelle est néanmoins bordée, au côté postérieur , d’une zône noire ou orangée. La spire est constamment sillon- née, mais le labre varie dans sa sculpture, à marge rectiligne sur les jeunes, il l’est beaucoup moins sur les adultes, tantôt denté , tantôt édenté. Quelques-unes de ces Nérites arrivent en Europe avec la columelle et la spire interne cassées et renfer- mant parfois des débris de crustacés; vivraient-elles aussi sur les bords des étangs salés ? Linné dit que la AVérite cornée est fragile, les coquilles jeunes sont minces et fragiles, les adultes sont assez solides. L’opercule de cette Nérite offre des caractères distinctifs suffisants pour la différencier de toutes les autres. Il est noir et lisse en dessus, bordé de 3 à 4 rangées de stries granu- leuses anastomosées, au côté antérieur; la face inférieure est chocolat clair, avec 2? dents au sommet; la supérieure lisse et cylindrique, l’inférieure flabelliforme, arquée, profondément striée en long et denticulée à son sommet. 63. Nerita dubia ( Chemnitz). Testa semiglobosa , ventricosa, tenui , longitudinaliter tenue striata , lutea seu luteo-fulva , zonis tribus nigris margine fimbriatis cincta ; spira prominula, conico- depressa ; labio plano , edentulo. Nerila dubia, Chemnitz. Conch. 5 , p. 193, f. 2019 et?2020. —Lamk., l.c., p. 184, n°3. — Gève, Conch. pl. 24, f. 248. — Sowerby, Conch. illustr., €. 28.—Seba , Mus. 3, pl. 41, f. 24 et 114 sub n° 16, et fig. 12 sub n° {7 , ete. Neritina reliculata. Quoy et Gaimard, Voy. astr. 3, pl. 65, f. 3-4. (Var. 2). T. luteo-fulva, lineis nigris angulato-flexuosis in- terruptis fascias 2-3 efformantibus cireumdata ; apertura alba, labio dilute fulvo. (Var. y). T.luteo-fulvaseuflava, flammis nigrisundulatisornata. Nerita Zebra Chemnitz. Conch. 9, p. 69, pl. 124, f. 1080 ( figuris binis). Non Bruguière , nec Lamk.— Sowerby , Conch. ill. fig. 31.— Seba, Mus. 3. , pl. 41, fig. prima sub n° 16 et 114 supra n° 11. Verita Zebroïdes Lesson, in collect. meä. TRAVAUX INÉDITS. 79 (War. 4). T. ravida, lineis nigris interruptis transversis 5-8 fasciata. (Var, +). T. lutea seu luteo-fulva, lineolis obliquis , interdum angulato-flexuosis , crebribus picta. ( Var. £). T. rosea , maculis nigris et luteis angulatis articu- latim digestis circumeincta ; apertura labioque fusco-rubellis seu sanguineis. Nerita Philippinarum, Sowerby, Conch. illustr, f. 53. (Var, » ).T.sordide lutea, zonis nigrescentibuse lineolis trans- versis factis , obsoletis 3-4 cincta. {Yar. 5). T, omnino lutea. Hab. 0-Tahiti et les îles Viti (Le Guillou ), la Nouvelle-Irlande et la Nouvelle-Guinée (Lesson et Quoy), les Philippines, dans les rivières (Quoy, Gaym. et Souleyet). Long. 19 à 21 mill., Jarg. 24 à 25 mill. Le dernier tour de spire semi-globuleux dans les jeunes co- quilles , tend à la forme ovale transverse chez les adultes. Cette Nérite diffère de la Nérite cornée de Linné par l’absence des sillons et des côtes transversales , qui sont ici remplacées par de fines stries longitudinales pressées et bien visibles à l'œil nu, quoique les tours aient un aspect lisse et brillant ; par un test plus mince, l'absence constante de dents à la columelle, et par son opércule, L'opercule est noir, lisse et légèrement concave en dessus, sans aucune trace de stries granuleuses au côté antérieur, légérement convexe et fauve en dessous , avec une strié longitudinale , arquée et obsolète, qui partage cette face en deux parties. Son sommet est armé de deux apophyses : la supérieure courte, sub-cylindrique, rougeâtre dans le haut et blanchätre à la base ; l’inférieure , linéaire, faiblement striée ou annelée en travers et trés-obtuse au sommet , forme avec la supérieure , un angle trés-ouvert, Cette Nérite est très-variable dans sa coloration; celles des Philippines sont généralement moins volumineuses que celles des autres localités désignées dans l'habitat. Après un examen minutieux de la Verita Philippinarum de “. Sowerby ( (reçue d’Angleterre), je ne vois aucun caractère spé- cifique propre à la faire distinguer des variétés ordinaires de la Nérile chamarrée. Sa coloration extérieure varie et celle de son ouverture passe au jaunâtre et au blanc sur les individus morts, 80 TRAVAUX INÉDITS. Drscrrpriox de deux Coquilles nouvelles appartenant au genre Bulinus, par M. J. C. Jay , de New-York. M. J. C. Jay, de New-York m'a envoyé dernièrement deux Bulimes remarquables, ainsi que la description qu’il en avait faite, avec prière de la faire insérer dans la Xevue zoologique de la société Cuvierienne dont il est membre, si ces deux es- pèces n'avaient pas été publiées depuis peu en Europe. Je n’ai trouvé aucune description qui puisse se rapporter à ces deux Coquilles , auxquelles M. Jay donne les caractères sui- vants : Bulimus Malleatus, Jay. B. Testa ovato-oblonga , subventri- cosa , subfenui, rugoso-malleata, albida, maculis fuscis subse- riatis irregulariter picta; anfractibus quinis, ultimo maximo ; spira conico-subacuta, apice obtuso ; apertura ovato-acuta , in- tüs sublutescente ; columella contorta ; labro albo , crassiusculo, latè reflexo ; umbilico ovato-oblongo. — Longueur 55 mill. ; lar- geur 28 mill. Cette belle Coquille se rapproche du Bul. Zolivarti de M. d'Or- bigny. Elle varie un peu dans sa forme, et l’on rencontre des individus plus raccourcis, plus ventrus que celui qui a servi de type à la description de M. Jay. Bulimus Fulquratus, Jay. B. Testa oblonga, solidiuscula , transversim striato-undulata; anfractibus quinis, convexiusculis, ultimo diluté-olivaceo, flammis fuscis fulgurantibus interdum confluentibus ornato, supernè maculis albis alternis eincto ; spira conico-subacula, decorticata diluté-rosea ; apertura ovato-oblon- ga ,intüs subfulva vel aurañtia; columella plicata ; umbilico oblongo ; labro reflexo , albido. — Longueur 50 mill.; largeur 2? mul. Cette charmante espèce, remarquable par sa coloration, ap- partient au même groupe que l’espèce précédente, groupe qui se distingue par la rugosité du test, et par le pli plus ou moins prononcé de la columelle. M. J. C. Jay m’écrit que ces deux Coquilles lui ont été données comme venant d’une des îles de l'océan Pacifique. Je les crois plutôt originaires de la partie nord de l'Amérique méridionale. Je ne serais pas étonné qu’elles vinssent de l’intérieur de la Nou- velle-Grenade. S. PETIT. TRAVAUX INÉDITS, st Notre monographique sur le genre Misolampus ; par M. le Marquis de BRÈME, Le genre Misolampus a été créé par Latreille dans son Genera Crustaceorum et Insectorum, sur un insecte Héléromére rap- porté de Portugal par un compagnon d’Hoffmansegg, et dédié par l’auteur à ce dernier entomologiste. Cette espèce était cependant déjà décrite et figurée par Herbst , sous le nom de Pimelia gib- bula (Jablonsky und Herbst, col., t. VIII, pl. 420, f. 7), cir- constance qui nous engage à adopter ce dernier nom spécifique de préférence à celui proposé par Latreille. Cette division générique est, il nous semble, bien tranchée, et a élé généralement adoptée par les entomologistes : en voici les principaux caractères. Articles des antennes allant en grossissant peu à peu vers l’ex- trémité, les 3° et4c égaux, allongés, et cylindriques : les 5°, 6eet 7° plus courts et subconiques ; les trois suivants en (oupie , l’ar- ticle terminal ovalaire ; labre très-saillant, corné, transversal et entier ; palpes maæillaires à dernier article sécuriforme ; écus- son très-petit ; corps ovalaire , convexe , dilaté à la partie posté- rieure ; téle infléchie , transversale; épistome en saillie, arrondi et séparé de l’épicrâne par un sillon transversal se prolongeant entre les yeux. T'horaæx aussi long que large, bombe; élytres bombées, arrondies latéralement et fortement embrassantes; leur base à peine plus étroite que le thorax. T'ibias grèles et al- longés , inermes ; {arses soyeux en dessous ; crochels très-petits. Ce genre a le facies des Moluris , et la bouche analogue à celle des Zlaps; de tels rapports lui assignent une place non douteuse entre les Pimelides et les Blapsides : nous le consi- dérons comme type d’un groupe très-naturel formant le passage entre ces deux tribus, groupe qui comprendra les genres Æelio- fugus Guérin , Sphærotus Kirby, ete, ete. (1). Nous connaissons présentement quatre espèces du genre Mi- solampus , dont voici les descriptions : 1. Misolampus gibbulus. — Alter, nilidus, elytris punctato- strialis, punclis numerosissimis , antennis , palpis, larsisque rufescentibus. — L, 3 ,1.2 mill. (1) Dans un prochain numéro, nous donnerons une monographie abrégée de ces genres. 82 TRAVAUX INÉDITS. Pimelia gibbula, Herbst et Jabl. , col. t. VILL, pl. 120, f. 7. Misolampus Hoffmanseggiü, Lat. Genera, €. I, p. 165, pl. 10,f. 8. = —_ Guérin, Icon. du R. A. Ins., pl. 29, fig. 3. Misolampus gibbulus. De Laporte, His.des Col. vol. 2, p: 204. Noir luisant ; tête et thorax finementponctués. Élytres avec des stries longitudinales formées par des points rapprochés et nom- breux ; antennes, palpes et tarses rufescents. — Du Portugal. 2.Misolampus Lusitanicus.—Alter, elytris minute inordinate punctatis, anlennis, palpis et tarsis rufescentibus.— L. 3 1/2, 1. ? 1/4 millim. Cette espèce ressemble un peu à la précédente : noire, ponc- tuation de la tête et du thorax moins serrée , mais plus profonde que dans le M. gibbulus. Élytres non striées, mais finement et irrégulièrement ponctuées; antennes et palpes jaunâtres; extre- mité des tibias et dessous des tarses de la même couleur et soyeux. — Du Portugal , rapporté par M. Deyrolle. 3. Misolampus Ramburii. — Alter, nitidus, punctis haud mullum depressis striatus : intervallis confertissime , minulis- sime punctatis, antennis, palpis el tarsis subrubris.—L. 4 1/?, 1. 3 millim. D'un noir très-luisant, tête et thorax finement ponctués ; élytres avec des stries longitudinales de très-petits points peu profonds; les intervalles finement criblés de points irréguliers à peine visibles. Antennes, palpes et tarses de la même couleur que dans les autres espèces ; ces derniers moins soyeux, De l'Espagne méridionale; dédiée à M. Rambur, qui l’a rap- portée le premier de l’Andalousie. 4. Misolampus Goudotii. — Fusco-niger, elytris minute ru- gosis, cum obsoletis tuberibus infra crassioribus quam versus basim. Palpis et antennarum basi rufescentibus , tarsis sub- flavis. — L. 4 3/4,1.3 mill, Misolampus Goudotii, Guérin , Mag. de Zool., 1834. CI. IX, pl. 114. C’est la plus grosse espèce du genre : d’un noir mat, ponctara- tion de la tête et du thorax fine et serrée ; élytres finement ru- gueuses, avec des tubercules peu visibles vers la base, et gros- TRAVAUX INÉDITS. 83 sissant sur les côtés et vers le bas; dans les intervalles des stries longitudinales formées par des petits points presque effacés, Palpes et base des antennes rufescentes; tarses soyeux et jau- nâtres. De Barbarie ; trouvé par M. Goudot à Tanger, dans le tronc d’un olivier. “ Nore sur le genre d’Hyménoptères nommé Trigonalys ; par M. GuéRiN-MÉNEVILLE. Le genre TricowaLys a été fondé en 1835 par M. Westwood, dans les Proceedings of the zoological Sociely, part. 8, 1835, page 52, avec un Insecte de Bahia. Le savant anglais a regardé, avec raison, ce genre comme anomal, ayant, dit-il, la tête et les antennes des Zyda, l'abdomen des Mutilla, et les nervures des ailes disposées comme dans les Myrmosa. M. Spinola, en 1840 (Mag. de zool. Ins., pl. 41), ayant ob- servé un insecte de Cayenne qui appartenait, disait-il, aux Ichneumonides par le nombre des articles de ses antennes, aux Formicaires par quelques traits de sa tête, aux Mutillaires par la forme de son abdomen , etc., en fit un genre propre qu'il nomma Seminola. Quelques mois après, ce savant reconnut que sa Seminola appartenait au genre Trigonalis. Ayant retrouvé, dit-il (Mag. de z0ol., 1840, ins. pl. 53), dans une boîte où je l’avais oublié, un Hyménoptére Brésilien que le Doct. Klug ’vait ln en 1837 comme étant de son genre Trigonalis, et sous un nom spécifique qui a été égaré, j'ai reconnu que ma Seminola Leprieurit est de ce genre. Comme on le voit par ce qui précède, M. Spinola a été induit en erreur par l'étiquette d’un insecte envoyé par M. Klug; il a cru que ce nom de Trigonalis , mal orthographié, appartenait au professeur de Berlin, et il a regretté de n’avoir pas lu ce que ce savant entomologiste avait dit de ce genre. L'espèce qui a donné à M. Spinola l’occasion de revenir sur son genre Seminola, faisait partie de la collection de M. Hahn, et portait une étiquette indiquant qu’elle avait été trouvée en Bavière. M. Spinola en a donné une description et une figure sous le nom de Trigonalis Hakhmii. Trois individus mâles de 84 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. cet Insecte ont été trouvés en France, près de Lille et aux envi- rons de Versailles, et nous possédons les deux individus prove- nant de cette dernière localité , et qui faisaient partie de la col- lection de M. Leroux. L'un d’eux porte sur une étiquette : Ver- sailles, 4 juillet. Celui qui provient des environs de Lille fait partie de la collection de M. Serville; il a été nommé par M. Le- pelletier , sans publication, Abastus Macquartii , et a été placé par cet entomologiste entre les Stigmus et les Pemphredons. A côté de cet 4bastus, on trouve un autre insecte qui offre les mêmes caractères généraux, qui provient du Brésil, et auquel M. Lepelletier a donné le nom (inédit) de Cœlius Servillei. Celui-ci correspond parfaitement à la description publiée par M. Westwood de son Zrigonalys melanoleuca. Il résulte de ces observations que le genre TRiGONALYS a été fondé en 1835 par M. Westwood, et qu’il se compose actuelle- ment des espèces suivantes : to Tr. Melanoleuca, Westw. ( Cœlius Servillei, Lepell., inédit), du Brésil. 2 Tr. Leprieuri( Seminota Leprieurii, Spinola, Mag. zool., 1840 , ins. pl. 41), de Cayenne. 30 Tr. Hahnü, Spin. Mag. zo0ol., 1840, Ins. pl. 53. ( 4bastus Macquartii, Lepell., inéd.), de France et d'Allemagne. 11 serait à désirer que l’on découvrit l’autre sexe de ces singu- liers insectes , afin de pouvoir mieux fixer la place qu’ils doivent occuper dans la méthode. En attendant, nous pensons qu'on doit les placer à la suite du grand genre Mutilla. 1j. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. A usr of the Genera of Birds. Liste des genres d’Oiseaux avec leur synonymie et une indication des espèces types de chaque genre, par Georges-Robert Gray. 2"e édition, revue, ang- mentée et accompagnée d’un index. Londres, 1841. Comme cet utile travail a été annoncé par M. de Lafresnaye, lors de la publication de la première édition ( voy. cette Revue, 1840 , p. 144), nous nous bornons à signaler cette seconde édi- tion, dans laquelle l’auteur a apporté des modifications heu- reuses; mais nous citerons un passage de sa préface, pour mon- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 85 trer les principes de justice qui l’ont guidé dans l’adoption des noms ; principes dont beaucoup de Zoologistes devraient se pé- nétrer et que nous avons émis , il y a quelques années, dans la première partie de notre texte de l’Iconographie du règne animal. « La base de la nomenclature que je désire voir adopter et établir parmi les naturalistes, est la même que celle qui fut employée par feu Vigors , en tracant la liste des genres, et que M. Swainson qualifie infleæible loi de priorité. Elle a le mérite, dit M. Strickland , d’être seule juste , conservatrice et honorant les dénominations employées par les premiers inventeurs , de préférence à celles introduites par des critiques postérieurs, et elle a encore l’avantage de nous rappeler la date de la décou- verte d’une espèce ou de l’arrangement d’un groupe. » Cette loi peut cependant occasionner , comme ie remarque aussi M. Strickland, l'emploi de mots certainement barbares dans leur formation et peu euphoniques ; mais cet inconvénient est bien racheté par une nomenclature plus correcte que celle qui emploierait de préférence des mots choisis pour leur eu- phonie ou pour la correction de leur formation. Si des systèmes étaient adoptés d’après ce principe, ils varieraient nécessaire- ment avec les goûts et les caprices des hommes. » M. Gray a adopté aussi une règle que devraient suivre les per- sonnes qui fondent de nouveaux genres ; c’est de ne jamais se servir d’un mot déjà employé, même dans une autre branche de l’histoire naturelle. En effet, on voit tous les jours, dans les dictionnaires d'histoire naturelle, le même mot répété cinq ou six fois et désignant un genre de Mammiféres, un genre d’Oi- seaux , deux ou trois genres de Mollusques, d’Insectes, etc., ce qui amène toujours de la confusion. M. Gray, appliquant ce principe , laisse le nom au groupe qui l’a recu le premier , et il en propose de nouveaux pour désigner les autres. Le travail de M. Gray nous paraît nne œuvre consciencieuse, et doit servir de modéle pour des ouvrages semblables qu'il » serait à désirer que l’on fit pour les autres classes du règne animal ; il sera trés-utile ax Ornithologistes et devra même être dans la bibliothèque de toutes les personnes qui ont lem- bition de créer des divisions nouvelles et de les nommer, pour qu'elles ne donnent pas à 'eurs genres de; noms déjà employés. (G. M.) Tom, V, Année 1842, 6 86 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. - ARCHIVES D'HISTOIRE NATURELLE (Archiv, für naturgeschichte), rédigées par le D'. A,-F.-A, Wrecmann. Septième année, 1841. I. Sur la classification des animaux sans vertèbres; par M.Errcuson (p. {). L'auteur cherche à prouver que le système Linnéen est préférable à {ous les systèmes modernes, et que l’on ne devrait admettre que deux grandes divisions , dont l’une cor- respond aux insectes, l’autre aux vers de Linné. Il divise les in- sectes en quatre classes, les Insectes proprement dits , les Arach- nides , les Crustacés et les Entomostracés. 11. Mélamorphoses de la Medusa aurita et Cyanea capillala ; par M. Sars (p. 9, pl. 1-4). L'auteur a réussi à observer toutes les métamorphoses de ces deux animaux ( dont le développe- ment est très-analogue ), du moment où ils sortent de l’œuf jus- qu’à l’âge adulte. 11 s’est assuré que le genre S{robila, qu’il avait publié en 1855 , n’est qu'un état de jeunesse de la Medusa aurila. Les quatre planches démontrent d’une manière incon - testable la suite de ces métamorphoses. = II. Sur le mouvement singulier des Chromalophores dans les Céphalopodes , el une série probablement nouvelle de phéno- mènes de mouvement dans la nature organique; par M.R. Wac- NER, à Gottingue (p. 35). De nouvelles recherches microsco- piques sur les nuances de couleur des Octopus, Loligo, Sepia et Sepiola , ont confirmé les observations antérieures de l’auteur, et il assure que l’origine de ce mouvement est dans la paroi contractile des cellules. IV. Sur les organes piquants des Méduses ; par M.R. WAGNER (p. 38). L'auteur croit que ce sont des formations particulières, qui semblent constituer une nouvelle classe d'organes de motion. V. Observalions zoologiques, par M. Puitpri. — 1. F0s- sarus, nouveau genre des Pectinibranches (p. 42, pl. 5, f. { ). L'auteur a observé lanimal vivant du Fossar d’'Adanson, et croit qu'il constitue un bon gerre dont il décrit le Fossarus Adansoni Phil.— ?. Sur le genre £ulima de Risso ( p. 48, pl.5, f. 2, 3). Description de l’animal des Æ. distorla et polila, L’au- teur ajoute des remarques sur les espèces qu’il a décrites ( dans son Enum. moll. Sicil. ) sous les noms de Melania rufa, Cam- panellæ , pallida, sealaris , el propose pour celui-ci un genre Pyrgiscus. — 3. Sur le genre Truncatella de Risso (p. 51), ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 87 M. Ph, a trouvé une si grande analogie dans la forme extérieure de plusieurs petits Mollusques marins, qu'il les attribue au même genre; ce sont l’//elix lillorina delle Chiaje (f. 7), Truncat. fusca Phil. (f. 5), 7r. alomus Phil. (f, 4).— 4. Des- cription de l'animal de la Tornalella fasciala( p. 55,f. 10). Ce genre a la plus grande analogie avec les Zulla , et doit être rangé à côlé de celles-ci, — 5. Onchidium nanum Phil. (p.56, f,8 ), An. Onchidium Celticum Cuv.?— Euplocamus laciniosus Phil. (p. 57, €. 9). Dans son Eaum. Moll. Sicil, (p. 103), l'auteur avait proposé ce genre, dont depuis (Arch, de Wiegm,, 1839,1, p. 115) il a décrit deux nouvelles espèces. En voici encore une autre qu'il a observée à Naples. VI. Mémoire sur les larves des Coléoplères, par M. ErICnsoN (p. 60). En résumant tout ce qui a été observé jusqu'alors sur celte matière, l’auteur a trouvé que les familles naturelles des Coléopléres ont en général des larves analogues, quoique les analogies de familles soient souvent trés-différentes de celles des Coléoptéres parfaits. 1 décrit les larves des Cicindela, Carabus, Dytiscus, Gyrinus ; — des Staphylinus, Buprestis et Elaler ; — des Alopa et Lampyris ; — des Lycus , Cantharis, Clerus, Anobium ; — Hisler, Siltpha, Dermestes, Byrrhus; — Elmis; — Hydrophilus. — Le mémoire sera continué, NII. Arrangement des genres des Rongeurs ; par M. WaGxer, à Munich (p. {11 ). Aprés avoir examiné les systèmes de Pallas, Schreber, Cuvier et Desmarest, d'Iliger, Wiegmann et Water- house , l’auteur propose un nouveau système embrassant douze familles : 1. Peormana (Chiromys); ?. Sciurina (Sciurus , PLe- romys, T'umias, Spermophilus, Arelomys); 3. Mxox1NA (sous- genres : Graphiurus, £liomys, Glis et Muscardinus ) ; 4. Ma- onovopA (+ Dipus, Scirletes Wagn. [ Alactaga T. Cuv.], /aculus Wagl. [Meriones F. Cuv.; — : Pedeles ); 5. CmincnreriNa ( Zrio- mys, Lagidium, Lagostomnus); 6. PsammonvycTiINA (2 Habro- coma , Octodon, Psammoryctes , — £ Capromys, Aulacodus, Loncheres , Nelomys et Æchiomys, Cercomys, Dactylomys, Petromys ); 7. CuxicuLania (2 Ommalosterqus, Spalax, Chto- noergus , fhizomys , Georhychus , Clenomys , — £ Siphmeus , Ascomys, Thomomys, Geomys , Bathyergus, Haplodon ); 8. Murina (2 Hydromys —# Mus, Cricetus, Dendromys, Akodon, Hapalotis, Pseudomys, Mystromys, Rhombomys ; Psamma: 88 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. mys, Meriones, Euryotis, Sigmodon, Neotoma, Elimodon , Reithrodon, Ctenodactylus , Myodes, Hypudacus , Fiber, — y Sminthus, — 4 Perognathus, Saccomys) ; 9. Casrorina (Cas- tor, Myopotamus) ; 10. HysrriciNA (2 Hystrix, Atherura, — £ Erélhizon, Cercolabes, Synetheres et Sphigqurus) ; 11. Sur- UNGULATA (x Dasyprocta, Cælogenys, — £ Hydrochærus, Ca- via , Kerodon) ; 12. DurzicipentaTa (ZLepus, Lagostomus). — Ensuite l’auteur décrit deux nouveaux genres : Rhombomys A. Wagn. (p. 129) pallidus et Mystromys (p. 132} albipes, et comme nouvelles espèces : Æuryotis pallida, Dendromys pu- milio, Pleromys aurantiacus et Lepus mediterraneus. ( La suite prochainement. ) L. PFEIFFER. Sur les organes génitaux des Moulelles et des Anodontes , par M. NeuwyLer. (Extrait de l’Isis d’Oken , Heft HE, seite 218, 1841, par M. N. Jory, professeur de zoologie à la faculté des sciences de Toulouse. ) On sait que dans ces derniers temps Siebold et Wagner ont affirmé que non-seulement les Mollusques d’eau douce, mais encore presque ous les Mollusques bivalves , ont des sexes dis- tincts. On connaît toutes les opinions qui ont été émises au sujet des rapports sexuels des Mouleltes et des Anodontes. Ainsi Méry et Külreuter considéraient les branchies extérieures comme des ovaires, Le premier prenait même les branchies intérieures pour les organes préparateurs de la semence. Par les recherches consignées dans son magnifique ouvrage, Poli montra le véri- table ovaire tel que Leuwenhæck le connaissait déjà. Puis on vit régner l'opinion d’Oken, de Blainville et de Carus, qui pen- sèrent que la classe entière des Bivalves se compose unique- ment d'individus femelles. Ces trois naturalistes admirent, pour expliquer le développement des œufs des Unio , une prétendue génération non sexuelle, et crurent à une fécondation possible sans l'intervention d’un principe mâle. Les adversaires de cette théorie, notamment Prévost, Siebold et R. Wagner, considé- rèrent à leur tour les Moules d’eau douce comme des animaux à sexes séparés, parce que chez quelques individus, à la place de l'ovaire, ils avaient trouvé un organe d’une structure en- tièrement semblable à la sienne , lequel , au lieu de contenir des ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 89 œufs ou des ovules, était rempli d’une liqueur blanchâtre et fourmillant de zoospermes. S'appuyant sur cette observation, ils prirent pour un testicule cet état de l’ovaire, et déclarèrent que les Moulettes qui l’offraient étaient du sexe mâle. Quoique de Baer conjecturât encore que ces animaux devaient être hermaphrodites , attendu qu’il croyait avoir observé qu’une partie de l'ovaire sécrétait des œufs, et l’autre des zoospermes, cependant les vues de Prévost , qui, le premier depuis Lenwen- hoeck , avait rencontré des animalcules spermatiques dans l’o- aire , semblent avoir maintenant prévalu. Elles ont même recu un nouvel appui des recherches de Siebold et de R. Wagner, ef depuis que la présence des zoospermes a élé démontrée dans d’autres invertébrés, on a cessé de regarder ces animalcules comme des cils vibratiles , quoi qu’en aient prétendu Purkinje et Valentin. ; Mais toutes ces opinions se fondaient uniquement sur la con- sidération de lovaire, et pendant qu’on examinait celui-ci de toutes parts et qu’on espérait y trouver des éclaircissements sur les relations sexuelles, le véritable organe mäle, celui où se développent les zoospermes, le testicule en un mot, demeurait tout à fait négligé. On er faisait un rein, parce que , guidé par quelques analogies avec le sac au noir des Mollusques céphalo- podes, Oken y attachait cette significalion , et parce que Bojanus y avait démontré un trés-beau lacis vasculaire. Ce testicule m'est en effet rien autre chose que la glande brune que Poli a décrite comme l’organe sécréteur de la chaux nécessaire à la formation des coquilles, que Méry et Bojanus ont considérée comme un poumon, Oken et les modernes comme un rein véritable. Dans le cours de ses recherches, M. Neuwyler a découvert dans les tubes des nombreux replis dont cette glande est formée chez les Mouletles et chez les Anodonles , des zoospermes sem- blables à ceux que MM. Prévost, Siebold et R. Wagner ont ob- servés dans l’ovaire de ces Mollusques, 11 a même remarqué la part que cette glande prend aux fonctions génératrices pen- dant la ponte, et il a vu qu’au moment où les œufs sortent des oviductes , des deux orifices dont la glande susdite est munie il s'échappe un liquide muqueux qui sert à les envelopper. Ainsi attachés les uns aux autres, les œufs arrivent à la file, 90 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. traversent les larges ouvertures des canaux branchiaux exté- rieurs , et de la passent dans les locules de ces mêmes branchies, où s’achève leur développement. Guidé par les observations qui précèdent , Neuwyler considère la glande brune comme un organe mâle, et il déclare que les Moulettes sont hermapbrodites, conclusion qui, suivant lui, est tout à fait d'accord avec leur place dans la méthode et avec toutes leurs relations vitales. L'ouverture des testicules est, comme on sait, située préci- sément à côté de celle de l’oviducte , et de même que cette der- uicre, elle est entourée de petits bourrelets blanchâtres qui remplissent l'office d’un sphincter. Ce qui se passe pendant la fécondation s'explique par là facilement. Quand les zoospermes sont formés dans les testicules et que le temps de la reproduc- tion ( trés-variable chez les Unio) est arrivé, les bourrelets se rapprochent les uns des autres, et le passage des animalcules spermatiques commence. Savoir comment le principe féconda- teur, dans l'hypothèse de la séparation des sexes, pourrait pas- ser d’un individu à l’autre à travers les ouvertures si étroites de l’oviducte, ce serait, pour les défenseurs de cette doctrine, un probléme d’une solution passablement diflicile, et il ne leur serait pas’ plus aisé de dire pourquoi les Mollusques inférieurs auraient les sexes dislincts, tandis que les Mollusques plus élevés dans la série seraient hermaphrodites. CONCHOLOGIA SYSTEMATICA, etc. Par M. Lovell REEVE. La cinquième partie de cet important ouvrage vient de pa- raître et complète le premier volume, qui contient 140 planches in-4° et le texte nécessaire. Ce volume est accompagné d’une ta- ble alphabétique des noms de genres et des divisions supérieures. On doit donner des éloges à M. Reeve, pour l’activité qu’il a mise à faire paraître son ouvrage, dont les livraisons sont publiées avec une grande régularité. Le secand volume, qui contiendra 170 planches, paraîtra avec la même exactitude et sera A complété au mois de septembre de cette année. Le prix de ce volume est de 3 liv. 5 schel. fig. noires, et 5 1. 10 schel. figures colorices. (G. M.) ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 91 Tae ENTomorwoGisr; l’Entomologiste, dirigé par M. Edward Newman. (Nos 14, 15, 16 et 17, décembre 1841, janvier, fé- vrier et mars 1842. In-5°, Londres. ) Get utile reeueil entomologique se poursuit avec une grande régularité et continue d'offrir des matériaux précieux et origi- naux et des analyses d'ouvrages nouveaux, - Dans lé n° 14 on trouve la description d’un Polyommatus nouveau de l'Amérique du nord; par M. Doubleday ; celle de trois Amaära d'Angleterre, la continuation de la description des Chalcidites, par M. Walker ; et une suite aux notes entomoloæ giques , par M.E. Newman, Il s’occupe des Diptères des genres Rhyncocephalus Fischer, Neuria New., et Conops, et il en dé: crit plusieurs espèces provenant de la Nouvelle-Hollande. 1] fait connaître aussi plusieurs Coléoptères des genres Popilia et Cal- lidium. - Dans le n° 15 noûs tronvoris nne note str les Myriapodes, par Fr. Walker, avec la description de plusieurs espèces nou- velles de l'Angleterre ; un travail de M. Newman sur les Céram- bycites de Manille, découverts par M. Cuming, précédé de considérations générales sur une nouvelle classification des In- sectes. 1] décrit ensuite 28 Longicornes nouveaux. Dans le n° 16 l’on trouve des observations de M. W. Bentley sur des espèces ou des variétés de Lépidoptéres d'Angleterre, et diverses listes d'insectes trouvés dans le même pays. Enfin , le n° {6 contient une analyse de l’onvrage de M. Hnm- phreys sur les métamorphoses des Lépidoptères de l’Angleterre , un extrait du troisième volume des Transactions de la Société entomologique de Londres, donnant la description des Dytis- cides recueillis, pendant le voyage du capitaine Darwin, par . C.-C. Babington ; la continuation des descriptions de Céram- byeites nouveaux, rapportés de Manille par M. Cuming; une liste de Lépidoptères d'Angleterre et la description, par M. White, de deux Papillons de Senang , sous les noms de Papilio varuna a /swara. Outre ces travaux originaux , l’Z'htomologist donne toutes les nouvelles scientifiques, les procès-verbaux des sociétés sa- vantes, etc, C'est un recueil dont aucun entomologiste ne peut se passér. (G. M.) 92 SOCIÉTÉS SAVANTES. HISTOIRE NATURELLE générale et particulière des Insectes Ve vroptères ; par F.-J. Prcrer. (4° et 5° Livr., in-89, fig., Ge- nève, 1841.) Nous avons fait connaître le plan suivi dans cet ouvrage par M. Pictet ( Rev. zool., 1841, p. 286), et nous avons dit avec quel soin et quel talent ce savant a exécuté les trois premières livraisons de son Histoire naturelle des Névroptéres. Dans les deux livraisons que nous annoncons , nous trouvons le même soin , une étude consciencieuse des travaux de ses devanciers, une sage critique de ces ouvrages, et enfin l’observation de la nature pour fixer son opinion sur la valeur de ces travaux. Ces livraisons sont occupées par la suite de la monographie des Per- lides; nous donnerons une idée des divisions établies dans cette famille quand elle sera terminée. (G. M.) III, SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 7 mars 184?.—M. Maissiat lit un Mémoire sur la stalion des animaux. Dans ce travail, M. Maissiat s’applique à démontrer que la manière de concevoir la station de l’homme , admise jusqu'ici, ne s'applique qu'aux animaux qui usurpent momentanément la pose de station bipède relevée qui ne leur est point naturelle, mais que l’homme jouit en propre, pour cette pose relevée (et c’est ce qui la rend naturelle), d’un méca- nisme particulier, fort élégant, qui lui permet d’y rester dans certaines attitudes , en équilibre suffisamment stable, sans qu’il ait besoin de l’action continue d’aucun muscle. . L'auteur examine les organes qui concourent à produire ce résultat, et il termine en annonçant une suite de ce travail des- tinée à étudier et à discuter la locomotion. Ce mémoire est renvoyé à l’examen de MM. Duméril, Breschet, Piobert et Ba- binet. M. Al. Donné lit un mémoire intitulé : De l’origine des glo- bules du sang, de leur mode de formation et de leur fin. Ce travail est renvoyé à une commission composée de MM. Magen- die, Flourens, Dumas, Milne Edwards et Payen. Séance du 21 mars. M. Joly adresse une Note monographi- SOCIÉTÉS SAVANTES. 93 que sur les genres Lymnadia, Estheria, Cyzicus et Isaura, fai- sant suite au mémoire sur l’Isaura cycladoïdes. Cette note a pour objet de prouver : 1° Que la Zymnadia tetracera de M. Krinicky n’est point une Lymnadie ; y % Que le genre Cyzicus, proposé par M. Audouin, est identi- que avec le genre /saura; 30 Qu'il en est de même du genre Æstheria, établi par Rup- pel, et décrit par M, Straus Durckeim ; 49 Enfin, que le genre Zsaura se compose dès à présent des trois espèces suivantes : 1. Zsaura Cycladoïdes, Joly; Cyzicus Bravaisii, Aud. 2. Isaura tetracera, Joly ; Lymnadia tetracera, Krinicky. 3. Isaura Dahalacensis, Joly; Estheria Dahalacensis, Saus. 11 nous semble que M. Joly n’a pas suivi les règles de l’antério- rité en fait de nomenclature (voy. pag. 85), en rapportant toutes ces espèces à son genre Zsaura. N’aurait-il pas dû adopter le genre Estheria, caractérisé et publié longtemps avant son travail, en y rapportant comme synonymes son /sauraet le genre Cyzicus ? Nous attendrons le rapport de la commission de l’Institut et la publication du mémoire de M. Joly pour discuter cette question, ce qui, du reste , ne diminue en rien l'importance du beau travail de notre honorable confrère. Séance du 27 mars.— M. De Castelnau adresse des observa- tions sur les mœurs des Reptiles, et cite des faits qu’il a eu loc- casion d’observer sur la propriété de fascination dont jouissent les Serpents. 1] a étudié les mœurs des Serpents à sonnettes, et il rapporte des observations de M. Holbrock sur le mode d’action de leur venin. Suivant ce naturaliste, les désordres causés dans l’éco- nomie ont lieu sur le système nerveux, et il parvient à atténuer l'effet de ces accidents au moyen de fortes ligatures pratiquées au-dessus des parties blessées. M. Bazin adresse un mémoire sur le système nerveux des Cé- tacés. M. Vallot adresse un exemplaire de son Mémoire pour ser- vir à l'histoire des Insectes ennemis de la vigne. Le même savant adresse, en manuscrit, une méthode analyti- que pour déterminer d’une manière exacte les espèces du sous- 94 SOCIÉTÉS SAVANTES. genre Able, parmi lesquelles existe, dit-il, la plus grande con- fusion. SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. Dans la séance du 19 février 1842, M. Gervais a communiqué la description qu’il a faite, en commun avec M. J. Verreaux, d’un nouveau genre de Mammifères Didelphes , provenant de la Nou- velle-Hollande. Les auteurs donnent à ce genre le nom de Tarsipes, et à l’espèce unique celni de Tarsipes rostratus. C’est un petit Mammifére de la taille des Musaraignes de l'Inde. M. Gervais a lu ensuite quelques observations sur les genres Phryne et Solpuga, où Galeode, dont il a étudié les espèces en rédigeant, avec M. Walckenaer, le troisième volume de l'Histoire naturelle des Insectes Aptéres des Suites à Buflon, du libraire Roret. Il a décrit trois espèces nouvelles de Phrynes et deux espèces également inédites du genre Solpuga. SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDRES. Dans la séance du 17 juin 1841, M. G. Newport a lu un tra- vail très-important ayant pour titre : Sur les organes de la reproduction el le développement des Myriapodes. Ce beau mé- moire est divisé en quatre sections, dans lesquelles l’auteur décrit les organes de la reproduction, l'œuf, la ponte et les mœurs, et enfin l’évolution de l'embryon. On trouve une analyse assez détaillée de ce travail dans le journal l'/nstilut, n° 430, 24 mars 1842, p.98. ASSOCIATION BRITANNIQUE pour l’avancement des sciences. Dans l’une des séances d'août 1841 , M. Owen a lu des observa- tions très-intéressantes sur le Z'hylacine, le plus grand des Marsupiaux connus. Le colonel Smith a lu une note sur les Sépidires gigantesques, ACADÉMIE DES ASPIRANTS NATURALISTES DE NAPLES. Séance du 1° janvier. M. le professeur Costa, directeur et fondateur de l’Académie, a hi un discours dans lequel il s’est appliqué surtout à recommander l’activité et l'union fraternelle entre les membres de l'académie. I a offert ensuite à la société 0 SOCIÉTÉS SAVANTES, 95 plusieurs instruments qui doivent servir aux membres pour leurs travaux, et qu’il s’est procurés pendant le voyage qu’il vient de faire à Paris et dans diverses autres villes de l’Europe. Le secrétaire, M. Tommasi, a lu la biographie de Pline le naturaliste. Séance du 6 janvier. M. Pasquale a lu un rapport favorable sur un mémoire de M. Avellino , relatif à la botanique. Séance publique du 9 janvier. M. Corigliano , président, a lu un discours sur la position actuelle des sciences en Europe. D’au- tres lectures ont été faites sur des sujets étrangers à la zoologie. M. le directeur a pris ensuite la parole pour recommander l'académie à la considération et à la bienveillance des savants et des personnes qui s'intéressent aux progrés des sciences natu- relles. La distribution des médailles d’enconragement données par M. Cosla, a été faite par l’intendant de la province, M. le com- mandeur Sancio, et par le comte de Camaldoli, président de la Société Borbonique. MM. Avellino, Pasquale et La Cava ont reeu la médaille d'argent; M. de Meis, membre surnuméraire, a recu la médaille de cuivre. Séance du 15 janvier. M. le Docteur Dorotea à la un mémoire sur les organes cervicaux da Chamoiïs. En arrière de la base des cornes, on observe deux cavités imperforées, recouvertes par la peau et pourvues de nombreux follicules qui sécrètent une substance musquée à l’époque des amours. Séance du 20 janvier. M. de Martino a lu la première partie d’an mémoire sur lorgane auditif des Grenouilles. M. Costa a enrichi la bibliothèque de plusieurs ouvrages d’histoire na- turelle. Séance du 27 janvier, M. Costa a communiqué la monographie avec planches du Fierasfer Fontanesii, poisson que l’on trouve dans les Holoturies. M, Costa a constaté l’existence de ce petit poisson dans lAoloturia lubulosa ; où il est placé entre le paquet intestinal et les téguments du corps. Il croit que ce poisson naît dans PHoloturie , car l’on ne pourrait comprendre autrement qu'il pût vivre dans ce vide sans qu’il ait aucune communication avec le dehors. M. Costa n’a pu reconnaitre aucnne dilatation ni cicatrice à l'intestin de l’Holoturie , par laquelle le poisson aurait pu s’introduire. Lorsqu'on l’a sorti de l’Holoturie, il nage avec célérité et la lumiére directe le blesse. 96 MÉLANGES ET NOUVELLES. M. Costa a lu ensuite une note sur le Mocliluca tintinna- bulum, dont il avait donné une première esquisse dans son Annuaire zoologique de l’année 1834. Ayant pris connaissance du mémoire de M. Surriray sur le Voctiluca miliaris, il a été confirmé dans son ‘opinion que son espèce en est bien distincte. Ce travail a été lu en présence de M. Surriray , qui assistait pour la seconde fois aux séances de l’Académie. M. le professeur Cocco , de Messine, a annoncé la découverte qu'il vient de faire de deux espèces nouvelles de Crustacés des mers de Sicile : l’une se rapporte au genre Alima, et l’autre au genre Pontia; ce sontles Alima Edwardsii et Pontia Tinei. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. SUR L'ORGANISATION DES MUSÉUMS. 5e article. En signalant, dans notre dernier article, quelques-uns des inconvénients qu’entraînait le manque de direction dans un éta- blissement aussi vaste que le Jardin du Roi, nous avons fait re- marquer que cet état de choses devait inévitablement conduire à une confusion bien voisine du désordre : on sait, en effet, qu'un règlement , quelque parfait qu'il soit, laisse toujours à désirer, qu’on ne peut y avoir tout prévu, et que les disposi- tions même les plus claires peuvent être encore sujettes à inter- prétation : or, on concevra que les administrateurs du Muséum ont dû souvent différer d’avis sur des questions graves de leur service, et qu'avec l'indépendance de leur position, ils auront dû parfois se montrer peu disposés à faire le sacrifice de leur opinion personnelle. D'accord sur le principe, ils se seront sé- parés lorsqu'il aura été question du mode d'exécution ; et privés de guide, ils se seront égarés ou abstenus. Nous pourrions citer plus d’un fait à l'appui de nos assertions ; mais nous nous con- tenterons aujourd’hui d’en faire connaître un qui se rattache à une question que nous avons pris l’engagement de traiter, c’est- à-dire à la responsabilité de l’administration du Muséum. Le réglement qui, depuis 1793, régit le Jardin des Plantes, dispose que les objets contenus dans les galeries seront inven- toriés , et que l’état en sera dressé en double expédition pour MÉLANGES ET NOUVELLES. 97 rester , l’une d'elles entre les mains du conservateur, l’autre au secrétariat du conseil d'administration. Chaque professeur doit avoir en outreun état des objets relatifs à sa partie. Le con- servateur est responsable , et ne doit rien remettre à la disposition des professeurs que sur leur recu et pour un temps déterminé. Ces dispositions sont précises : on ne concevrait pas d’ailleurs qu'il pût en être autrement à l'égard d’un établissement na- tional qui renferme un matériel aussi précieux. Le bon sens n’admet pas qu’il puisse y avoir de propriété de l’État sans inven- taire : c’est une loi générale aussi nécessaire à la fortune pu- blique qu’elle garantit, qu’utile aux dépositaires dont elle limite la responsabilité, Eh bien ! cependant , il n’existe pas au Jardin du Roi d'inventaire régulier. Les objets contenus dans les collec- tions minéralogiques, si riches sous le rapport de leur valeur matérielle , dans celles des autres branches d'histoire naturelle, non moins précieuses sous le rapportscientifique, pourraient être soustraits sans qu'il fñüt même possible de constater le fait. On ne sait pas légalement ce que les galeries contiennent : personne ne pourrait dire si ce qui s’y {rouvait hier s’y trouve aujourd’hui. En faisant connaître un fait aussi incroyable dans un pays comme le nôtre , et sous un régime qui partout ailleurs se mon- tre si rigoureusement jaloux de la conservation de la fortune publique, notre intention n’est nullement de l’attribuer à des motifs qui puissent porter alteinte à la loyauté des administra- teurs de l’établissement. Le mal tient, avant tout , à ce défaut d'unité , de centralisation, de direction que nous avons signalé à nos lecteurs. C’est ainsi, par exemple, qu’on n'aura pu s’en- tendre sur la forme à donner au catalogue des collections. S’agit- il d’un inventaire purement matériel? ou faut-il établir une nomenclature scientifique? Quel ordre doit être suivi dans le classement” Ce sont autant de questions que chaque professeur aura résolues à sa manière, et la conséquence du désaccord aura été l'application de l’axiome : Dans le doute abstiens-toi. Tout cela est déplorable , et expliquera à nos lecteurs pour- quoi nous leur avons dit qu’il n’y avait réellement pas d’admi- nistration au Jardin du Roi. Si encore on tronvait dans l’organi- salion de cet établissement cette institution qu’on rencontre dans tous les services publics, cette sentinelle vigilante qui, sous le nom de contrôle, veille à l’exécution des règlements , peut-être 93 MELANGES ET NOUVELLES. admettrions-nous la possibilité d’une oligarchie dirigeant l'ad- ministralion du Muséum; mais ce ne serait qu'à la condition que ce contrôle serait indépendant et assez fortement constitué pour que la responsabilité des administrateurs ne füt pas illusoire. Nous ne prétendons pas, au surplus, à l’honneur d’avoir eu le premier l’idée d'appliquer au Jardin du Roi ce régime de sur- veillance adopté partout aujourd’hui. Le gouvernement de 1793, tout large, tout facile qu’il s’est montré pour MM. les profes- seurs du Jardin des Plantes, avait cependant senti la nécessité d’une disposition de ce genre. Le comité d'instruction publique décida, au mois de sep- tembre 1793, qu’un de ses membres assisterail tons les quinze jours à l'assemblée des professeurs du Muséum pour fralerniser avec eux et pour s'assurer que les règlements avaient l'effet heureux dont la discussion avail fait concevoir l'espérance. Lakanal fut nommé, Qw'était-ce donc qu’un membre du comité de ce temps-la, assistant aux séances du conseil pour s'assurer de l’effét heu- reuæ des règlements, si ce west un véritable inspecteur? et Dieu sait ce qu'était alors un inspecteur de ce genre. Évidem- ment la république voulait qu’il y eût an Muséum fraternité et contrôle : c’était trop demander peut-être ; nous serons moins exigeant de moitié. S. PErir. ———— REPRODUCTION, par un procédé nouveau, des onvrages où mé- moires d’entomologie rares ou dispersés dans de grands re- cueils traitant de diverses sciences. Le besoin de mettre à la portée de tous les entomologistes des ouvrages qu’ils ne peuvent consulter que dans de grandes bibliothèques, s’est déjà fait sentir plusieurs fois, el, tout ré- cemment encore, M. Lequien a entrepris la publication de la Bibliothèque entomologique, interrompue seulement au mo- ment où cet éditeur a cessé de s'occuper de librairie, Dans le premier fascicule de cette collection, M. Lequien, voulant faire sentir toute l’utilité de ces reproductions, s’exprimait ainsi : « Un des plus grands obstacles qui sera toujours rencontré par ceux qui se livrent à l'étude de l’histoire naturelie, c’est sans contredit la difficulté de pouvoir acquérir ou consulter tous MÉLANGES ET NOUVELLES, 99 les ouvrages qui ont été publiés par les auteurs : cætte difficulté est surtout sentie par les entomologistes. En effet, lorsque les travaux des savants se dirigérent vers cette partie de l’histoire naturelle, chacun, trouvant une ample moisson de nouvelles découvertes , voulut publier ses travaux : de là cette foule de mémoires et d’opuscules, dont plusieurs sont presque ignorés, même dans les pays où ils ont vu le jour, Les uns, membres de sociélés académiques, consignérent leurs travaux dans de vo- umineux recueils qui trouvent à peine place dans quelques bi- bliothèques publiques ; les autres, voulant seulement satisfaire leur amour-propre d’auteur, firent imprimer leurs ouvrages pour eux-mêmes et pour quelques amis à qui ils en firent hom- mage; quelques publications enfin s’épuisérent dans le com- merce , et n’ont pas été réimprimées depuis. Un grand nombre de ces précieux documents sont devenus aujourd’hui fortrares, presque introuvables, et sont même inconnus des entomolo- gistes ; et, dans les collections , que d’espèces , soi-disant nou- elles, sont obligées de se laisser imposer l’orgueilleux #mnihi ou nobis , tandis que leur acte de baptème est depuis longtemps enregistré dans une publication qui n’a pas été consultée ! » Il nous semble superflu d’insister sur l'immense utilité du recueil que nous annonçons; les vrais entomologistes savent que ces documents leur sont indispensables, Leur prix élevé les rend inabordables pour le plus grand nombre, et ceux même qui les possédent ou sont assez heureusement placés pour les consulter, aceueilleront avec reconnaissance une reproduction en quelques volumes, qui rendra les recherches incomparablement plus fa- ciles. Les entomologistes éloignés des grandes bibliothèques, et surtout ceux qui habitent les provinces, se féliciteront de pou- voir acquérir, en un seul volume par exemple, tous les excel- lents travaux entomologiques dispersés dans les 20 volumes in-4o des Transactions de la Sociélé Linnéenne de Londres, du prix de plus de 60 francs le volume; dans les 60 volumes des Mémoires de l’Académie des Sciences de Berlin, ou dans les 20 volumes des Nova acla philosophico-medica academie Cæsareæ Leopoldino-Carolinæ naturæ curiosorum, ete., ete. Ils ne seront pas moins heureux de pouvoir acquérir, pour un prix modique , des ouvrages rares que l’on ne peut se procurer que de loin en loin dans des ventes de bibliothèques, (els que le 100 MÉLANGES ET NOUVELLES. Museum Ludovicæ Ulricæ Reginæ , etc. ( qui a été payé 44 fr. par la bibl. de l’Institut à la vente de la bibl. de M. Dejean ), ou le 6e volume du Magasin enlomologique d’Illiger, brûlé dans un incendie avant sa publication, dont il n’avait été distribué que quelques exemplaires par l’auteur, et qui est une des plus grandes raretés de la librairie entomologique. L'éditeur, voulant être assuré de la rentrée de ses frais, ne commencera que lorsque 100 souscripteurs se seront fait in- scrire, 11 fera d’abord paraître la partie entomologique du Mu- seum Ludovicæ Ulricæ Reginæ, au prix de 8 fr., etil annoncera à l’avance le prix des autres reproductions qu'il entreprendra , afin que les entomologistes puissent lui envoyer leur adhésion pour chaque ouvrage. Comprenant toute l’utilité que la science peut retirer de ces reproductions d'ouvrages rares, nous nous sommes fait un de- voir d'annoncer cette entreprise à nos honorables confrères, et nous les tiendrons au courant de ses progrès en inscrivant les noms des souscripteurs dans la Zevue zoologique: Écrire FRANCO au bureau de la Revue, rue de Seine Saint- Germain, n° 13, et s’engager à payer 8 francs en retirant un exemplaire de la partie entomologique du Museum Ludovicæ Ulricæ Regineæ. SOUS PRESSE. Voyage autour du monde, pendant les années 1837 , 1838, 1839 et 1840, par M. E. Le Gunxrou, chirurgien-major de {@ Zélée. ? vol. in-8°. Paris, chez Berquet et Pétion, libraires. Nouveaux membres adinis dans la SociËrÉé CUVIERIENNE. 254. M. ne ZACARIEWSKY, conseiller d'état, chambellan de S. M. l'Empereur de Russie, etc., etc., à Charcow; présenté par M. Ménélriés. 255. M. le baron de Brenow, à Wagenitz, près Berlin; pré- senté par M. le Professeur Reich. 256. M. Jules AvezziNo, membre de diverses sociétés savantes, à Naples. 257. Le Père Benoît GrAviNA, moine bénédictin , à Naples, Présentés par M. le Professeur Costa, directeur correspondant, AVRIL 1842. I. TRAVAUX INÉDITS. DescrieTION de quelques coquilles terrestres appartenant aux genres Cyclostome, Hélice, etc. ; par M. SOULEYET. Cyclostoma Gironnierii. — Testä orbiculari , umbilicatä , coni- co-depressà , supra albidä, maculis rufis, sub-undatis, confluenti- bus pictä, ad suturam depresso-canaliculatä, nigro et albo alter- natim variegatä ; subtüs castaneä; anfractibus quinis , convexis, transversim crebrè et undulatè striatis; aperturà rotundatä; peristomate crasso, albo, sub-reflexo ; umbilico dilatato, spi- rali, profundo.—Operculo, supra concavo, epidermide vestito; subtüs convexo, conico, aurato, nitido, in medio apiculato. — Haut. 15, larg. 22 mill. — Habit. : L'île Lucon ( Philippines). Cyclostoma maculosa.—Testà ventricoso-conicà, umbilicatä, carinatà, pellucidä , albidä, lituris fulvis, creberrimis et maculis castaneïs , remotis pictâ ; anfractibus quinis, convexis; anfractu ultimo ventricoso, longitudinaliter tenuè striato ; superioribus levigatis; aperturâ circulari ; peristomate reflexo, albo , supernè interrupto, ad umbilicum compresso; umbilico DE pro- fundo.—Operculo corneo.—Var. : testà {icarinatà ; ; Carinis supe- rioribus obsoletis. — Haut. 12, larg. 14 mill. —Hab. : L'île Luçon. Helix Chenalieri Testhorbienlari miobilicalt, fenuéc-xnetàs conico-depressä, fuscä, ad carinam castanco-fasciatà; subtüs con- vexà , olivaceâ ; anfractibus senis , obseletè rugulosis, basi mar- ginatis ; aperturâ ovatä, obliquà, intüus fuscescente , castaneo- fasciatä ; peristomate acuto; umbilico lato, infundibuliformi, profundo. — Haut. 20 , larg. 37 mill.— Habit.: Malacca. Helix Darondeauii.—Testà orbiculari, umbilicatà , carinatä, suprà depresso-convexä , dilutè fusco-olivaceä ; subtüs convexä castaneà ; anfractibus quinis, obliqué rugosiusculis, transversim tenué et erebré striatis ; aperturâ ovato-rotundatä , ad umbilicum angusté concavà, intüs fuscâ , albo fasciatà ; peristomate acuto; columellä suprä umbilicum laté reflexä, albâ; umbilico mediocri, profundo , ad periphæriam depresso.—Haut. 19, larg. 41 mill.— Habit. : L'île Lucon. L Helix tourannensis.— Testâ umbilicatä, orbiculato-conoïdeà , tenui, levissimè et densè striat, pallidé fuscä ; anfractibus senis, Tom. V. Année 1842, 7 102 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) rotundato-convexis; spirâ conico-depressâ, sub acutâ; suturâ lineali, profundä ; aperturà obliquA, rotandatä, intüs marginatä, violaceä aut purpureà ; peristomate acuto, sub-reflexo; columellà süpérnè dilatatä, reflexä, umbilicum profundum sub-occultante. — Haut. 13, larg. 16 mill. — Hab. { Les environs.de Touranne , en Cochinchine. É Partula Dumartroyii.—Testà ovato-conicâ, pallidè eliväbeé 3 supernè fuscà ; anfractibus senis, sub-convexis, levigatis ; aper- turâ obovatà, bilamellatä ; lamellà palatali , validiori, immersä ; lamellâ columellari, breviori; labro intüs inerassato; albido aut fusco, extus tenuè compresso, basi sub-reflexo; -umbilico mediocri. Var. A. Lutescente, anfractu infimo bifasciato; superioribus unifasciatis; aperturà rufescente. Var. B. Sinistrorsä; anfractu infimo, lutescente, in médio sub-unifasciato; spirâ rufo-fuscà ; apérturârufeséenté, —Long: 10, diam. 5 mill. 1/2.—Hab.: Les îles Sandwich. Bulimus umbilicaris.—Testä umbilicatä, ovato-conicä, albido= rosed, levigatâ; anfractibus 6-7, convexiusculis; aperturâ ovato-oblongâ, angustalä ; columellä subrectâ, reflexiusculà; labro tenui , sub-reflexo ; umbilico magno, cylindrico ; usquè ad apicem perspicuo. — Long. 13, diam. 7 mill.— Hab. : Les envi- rons de Cobija, en Bolivie. - Ces espèces seront décrites avec plus de détails et avec figures dans la Zoologie du voyage de la Bonite. NOTES sur quelques coquilles marines rapportées de la meï du Sud, par M. ÆdolpheLessox. Genre Purpura , Lamk. L. Ricinules. 1° Purpura horrida, Lamk., îles Gambier. — 20 Jodostoma , Less., Rev. z0ol. 1840, p. 39, exclusivement des îles Marquises. — 3 Albolabris, de Blainv., îles Sand- wich, espèce bien distincte dont j’ai vu des centaines d’indivi- dus. — 4° Purpura rufostoma, Lesson, des îles Gambier.. — Coquille ovale, épaisse , subglobuleuse, hérissée de tubercules, à spire obtuse, trés-courte, pauciturriculée ; tubercules espa- cés, disposés par séries, coniques, plus longs sur le rebord de l’ouverture. Celle-ci est allongée, élargie, violette au fond, TRAVAUX INÉDITS. 103 blanche et couverte de stries jaune mordoré sur le pourtour. Le bord droit est mince , sinueux , garni en dedans de six émi- nences dentiformes blanches. La columelle est épaisse , à varices dans le haut, marquée de quatre rides saillantes roux mordoré. Sa surface extérieure est grise, coupée de rainures dans le sens transversal. Longueur, 3 centim. ; largeur, 20 millim.— 5° Pur- pura monstruosa , Lesson, Îles Gambier,— Espèce bien dis- tincte des Purpura digilata et lobala, près desquelles elle doit être placée. Coquille ovalaire , oblongue , déprimée , à spire courte et aiguë; dernier tour le plus grand , atténué à la base, et terminé par un canal court et infléchi. La surface extérieure est grise, très-rugueuse et comme papilleuse. Bord droit replié sur lui-même, ayant six digitations inégales, la supérieure bi- furquée. rs étroite, ringente, déjetée dans le haut et dans le bas, plissée au sommet, jaune orangé uniforme. Cinq mamelons au rebord droit, trois fronçures à la columelle. Re- bord ombilical saillant en avant et squamelleux en arrière. Lon- gueur, 24 millim. ; largeur, idem. Cette jolie coquille est des plus remarquables, et ses caractères reposent sur l’examen de plu- sieurs individus. — 6° Purpura morus, de Blainv., mer du Sud. IL. Armigères. — 7° Purpura armigera, Lamk., mer du Sud.— 80 Purpura pica , de Blainv. , ilés Marquises, — 9° Pur- pura kiosquiformis, Duclos ; Kièner, pl. 15, f. 40. Coquille excessivement commune à Realejo , sur la côte de la république Centre-Amérique. IE. Pyriformes. — 10° Purpura aperta , de Blainv. IV. Concholepas. — 11° Purpura Peruviana, de Blainv., Chili , Chiloë, Pérou. NV. Patulées., — 12° Purpura patula , Lamk, — 13 Purpuüra Persica, Lamk. 6 MiBuccinoïdes. — {4° Purpura biserialis, Blainv. Realejo , Centre-Amérique.—15° Purpura ocellala, Kien , pl..37, f. 86. Chili, Naldivia. — Purpura melones , Duclos, Pérou, 17 Pur- pura calaracta , Lam. , Chili. — P. Callosa, Sowerby. … VII. Licornes.— 18° Purpura crassilabrum, Lam., Pérou et Chili. Cette coquille a de nombreuses variétés sur toute la côte ‘d'Amérique, depuis Valdivia et Chiloë jusqu’au Pérou. Répandue entre les 10 à 45° de latitude australe, elle se retrouve par cés 104 REVUE ZOOLOOIQUE. ( Avril 1842.) parallèles sur les côtes de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle- Hollande. : Genre FascioraRtA. — 190 Fasciolaria aurantiaca, Sowerby, gen. pl. Magnifique espèce de grande taille, rare dans les collec- fions, et qui se pèche dans la rade même d’Acapulco, sur la côte mexicaine de l’océan Pacifique. Genre Fusus, Bruguières. — ?00 Fusus funiculatus, Les- son, Acapulco. Ce fuseau a de grands rapports avec le fuseau du Petit-Thouars, de la pl. {1 de Kiéner ; mais il s’en distingue par les proportions et même par la largeur du rostre. Voici sa phrase comparative : Fusus elongato-fusiformis ; test albä ; cuticulà gri- se, transversim et regulariter sulcatà ; spirâ acuminatä, longä, anfractibus majoribus convexis, aliis subcarinatis, nodulosisque; Jabro ovali, crenato, sinuato; columellä niveâ, sulcatä ; caudà mediocri ,robustà , verticali. Long., 17 centim. Ou la figure de M. Kiéner est très-mauvaise , ou notre fuseau est bien distinct du Fusus Petit-Thouarsi,à en juger non pas sur les descriptions, mais bien sur la corrélation de l’ouverture avec la hauteur de la spire, la longueur du canal, et l'ampleur du diamètre. Cette coquille est commune dans les vases du port d’Acapulco, Hau- teur, 20 centim. ; largeur, 7 centim. 21° Fusus rosa ponti, Lesson, îles Gambier. — Espèce des plus gracieuses du genre par sa forme et sa coloration rose à l’in- térieur, et jaune marron à l’extérieur. Sa phrase est celle-ci : Testâ fusiformi, elongatä, luteo-rubescenti ; anfractibüs con- vexis, fortiter et regulariter mamelonatis ; aperturâ rose; caudâ robustä , labro externo crenulato. Longueur, 6 centim., Ce joli fuseau a ses tours couverts de mamelons arrondis et ré- guliers, séparés par de profonds sillons. Sa surface n’a que de très-légères stries transversales peu apparentes. Le rebord om- bilical est rugueux et épais. R.-P. LESSON. L Descriprion de quelques espèces nouvelles des genres JVatice, Sigaret et Ampullaire; par M. E. Le GuizLou, chirurgien- major de la Zélée. 1. Natica quadrifasciata. — Test ovali, albâ , rufà quadri- fasciatà , fasciis latis simplicibus , aperturâ ovatä, basi subrectä ; spirâ minimA , mamillatâ, subacutà ; columellà superné obli- TRAVAUX INÉDITS. 105 qu, versüs basim rectä, rufâ, umbilicum fusco-nigrum non occultante.— Long. 44 , larg. 35 mill.— Hab. : Mangareva. ?. Natica candidissima. — Testà ventricoso-ovatà , nitidâ , levi, candidissimä; anfractibus quaternis angustis supernè vix depressis; aperturà obliquissimä, semi-lunari; umbilico pro- fundo in capali lato excavato arcuatoque insculpto, — Var. : Ventricoso-globosa.— Long. 29, larg. 27 mill. — Hab. : Vavao. 3. Natica sandalina. — Testà ventricoso - globosâ, dilutè aurantiä ; anfractibus quinis supernè depresso-convexis, suturâ profundè canaliculatä discrelis ; spirà exsertiusculà , rotundato- obtusä ; aperturä ovato-subsemilunari ; columellä angustä ; um- bilico minimo pervio. — Long. 18, larg. 17 mill. — Hab. : San- dal-Bay. 4. Natica parvula.— Testâ ventricoso-globosä ; anfractibus quaternis albido -cærulescentibus, supernè radianter striatis, ultimo rufo-bi-fasciato ; spirà exsertiusculâ, conico-acutà ; aper- turâ semi-lunari ; umbilico minimo , funiculo subclaudente. — Long. 32, larg. 3 +. — Hab. : Bornéo. 5. Sigaretus helicoïdeus. — S. Testâ ventricoso-subovali, Jacteâ , transversim tenué sulcatä , longitudinaliter striatâ, vix cancellatä ; spirâ exsertiusculä, ventricoso-rotundatä , longitu- dinaliter plicatä , ultimo anfractu supernè depresso ; aperturâ subrotundä; columellà basi subtruncati ; umbilico rimali , sub- arcuato. — Long. 17, larg. 47 , hauteur du dernier tour, {2 mill. — Hab. : Amboine. 6. Ampullaria Tasmaniæ.— À. Testà conicà , tenui; anfrac- tibus quinis rotundatis supernè depressis , tenuiter striatis, su- turâ profundä discretis, diluté rufescentibus , ultimo longitudi- naliter lineis spadiceis medio transversim interruptis picto ; aperturä ovato-rotundatäà ; umbilico profundo , pervio. — Lon- gueur 15, larg. 14 mill, — Hab. : La Tasmanie (Terre de Van- Dieman ). - Descrierion de deux Auricules nouvelles (section des Conovules), par M. PETIT DE LA SAUSSAYE. Auricula frumentum. Testä ovato-oblongä, fuscescente, anticè fusco-castancä, transversim tenuissimé striatä; anfractibus quinis; spirä breviy, conico-acutà; columellä triplicatâ, plicà superiori obsoletä, intermediä horizontali, inferiori obtusâ, interdum 106 REVUE ZOOLOGIQUE. (Avril 1842.) obliquà ; umbilico nullo; labro fusco-castaneo, intüs crassiusculo, supernè tenuiore.— L. 8 : 1. 4 mill.:— Hab. les marais salés près du port de Callao, Pérou. Auricula avena. Test oblongo-acutä , cylindracea, fuscà, transversim vix striatà , strüis vel rugis longitudinalibus exaratà ; anfractibus 5-6, spirà prominenti-acutà, apice minimo ; aper- turà oblongä , angustä ; columella friplicata , plicâ superiori mi- nimâ, intermedià validà, subhorizontali, inferiori obliquà; plicis albo-violaceis ; umbilico nullo; labro medio intüs subin- crassato, supernè tenuiore, levigato. — L. 7: —1. 2/3 mill: Hab. : les environs de Valparaiso, Chili. Ces deux jolies petites espèces nous ont été données par M. le commandant Hanet Cléry qui les a recueillies lui-même. nm Moxocrapmedes Sphærotus et de quelques autres genres appar- tenant au premier groupe de la tribu des Zlapsides (famille des Coléoptères hétéromères); par M. le Marquis de BRÊME. Nous complétons aujourd’hui le travail que nous avons publié dans le dernier numéro de cette revue, page 81, en donnant la monographie de quelques genres qui se groupent naturelle- ment avec celui des Misolampus. Le genre Sphærotus a été fondé et décrit par Kirby, dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres, et placé par lui dans la famille des Æélopiens. MM. Latreille et de Laporte ont suivi cet exemple , et M. Solier , tout en signalant les carac- tères qui semblent assigner une place aux Sphærotus dans sa famille des Collapterides, s’est décidé cependant à laisser ce genre parmi les Hélopiens. Quant à nous, nos recherches sur les Hétéromères nous ont conduits à étudier attentivement ces genres , et nous n’hésitons pas à croire qu'ils doivent figurer dans le premier groupe dela tribu des Zlapsides , qu'ils lient à celle des Molurides , et dont les principaux caractères consistent dans l’analogie de leurs an- tennes , la forme de la tête, l'insertion du labre, et enfin dans leurs élytres soudées qui se prolongent plus ou moins en arrière en forme de queue. Nous n’entrerons pas ici dans d’autres considérations sur les TRAVAUX INÉDITS. 107 Blapsides , et les caractères de cette tribu, et nous nous borne- rons maintenant à donner la description de ces différents genres peu connus , sur lesquels nous aurons à revenir. Genre SpnogroTus Kirby. Caractères génériques.— Labre transversal arrondi et cilié. Lèvre inférieure petite, tronquée antérieurement et à peu près aussi longue que large. Mandibules assez petites, légèrement bidentées. Mâchoires médiocres , ciliées; le lobe interne ou in- férieur présentant un très-petit onglet sub-corné peu visible et caché dans les cils. Palpes labiaux à dernier article grand , ova- laire et tronqué ; palpes mazxillaires de quatre articles, le der- nier grand et sécuriforme. Menton tronqué antérieurement , arrondi vers la base et convexe. Zanguette échancrée , saillante, ciliée , et laissant voir à découvert l'insertion des palpes. Æypis- lore très-avancé et séparé du front ou épicräne par une suture profonde , qui s’étend en demi-cercle entre les yeux. Æcusson à peine vi sible, Thorax beaucoup plus large que la tête ; antennes de onze articles , le premier et le deuxième réunis aussi 1 que le troisième et ronds; ce dernier non sensiblement plus long que le quatrième et les deuxsuivants qui sont cylindriques, lisses et égaux ; le septième et les trois suivants plus gros, globuleux et pubescents ; le dernier enovale un peu allongé. Élytrés bombées, embrassantes ou se replianten dessous et se prolongeant en arrière én forme de queue. Pattes assez longues; fibias inermes, re- Courbés en dedans, surtout les intermédiaires : leurs extrémités ainsi que leurs farses soyeux en dessous; crochets petits et simples. Nous connaissons huit espèces de ce genre que nous croyons devoir partager en trois divisions, PREMIÈRE DIVISION. — Thorax plus long que large, fortement convexe, arrondi et embrassant. TE 1. Sphærotus curvipes. — Fusco-cupreus, ovalo-globosus, milidus ; thorace minule punclalo. Elytris cum novem lineis metorum sive variolarum non parum inter se distantium.— ong. 12, larg. 7 millim. EMreroiis europe Kirby, Centur. d’Ins., Trans. Linn., vol. XXI, p. 15,ibid., édit. Lequien, p. 41, pl. 2, f. 8. Entiérement d'un cuivreux obscur; thorax trés-légérement 108 REVUE Z0OLOGIQUE. (Avril 1812.) ponctué et rebordé sur les côtés; élytres lisses et luisantes, avec neuf séries longitudinales de {rès-gros points enfoncés et écartés sur chacune d'elles ; dessous du corps très-finement porctué ; derniers articles desantennes légèrement grisâtres et pubescents ; pattes d’un cuivreux rougeâtre. — Du Brésil. 2. Sphærotus cribratus. — Subviridi-niger , nitidus; tho- race levi; elytris ovato-globosis; in utroque septem depres- sorum punclorum lineæ. —Long. 10, larg. 5 ? millim. Sphærotus cribratus, Guérin, texte de l’Iconographie du règne animal. D'un noir verdâtre assez luisant; tête et thorax lisses et ne laissant voir que de très-petits points à l’aide d’une forte lonpe, ce dernier rebordé postérieurement ; élytres globuleuses, ova- laires, lisses, luisantes ; elles ont chacune sept rangées de points enfoncés assez distants, et moins gros que ceux de l’espèce précé- dente; pattes noires ; dessous des tarses jaunâtre.— Du Paraguay. Nous devons la description de cette espèce à l’obligeance de M. Guérin-Méneville, qui a bien voulu nous permettre de l’ex- traire de la dernière partie du texte de son Iconographie du règne animal, actuellement sous presse. Nous avons dû cepen- dant lui faire observer que cette espèce ne peut appartenir au genre Heliofugus, et que tous ses caractères en font un véritable Sphærotus. 3. Sphærotus levigatus. — OEnco-viridis, nilidus, levis ; thorace globoso. In utroque elytro octo lineæ minutissimæ depressæ. — Long. 10, larg. 6 mill. Entièrement d’un beau vert bronzé et luisant ; tête arrondie et infléchie; thorax fortement globuleux et dilaté antérieure- ment comme dans les Misolampus ; élytres lisses , sensiblement dilatées et déprimées en dessus, se terminant en pointe ; sur chacune d’elles huit lignes enfoncées, à peine visibles à la loupe. Pattes d’un vert noirâtre; tarses soyeux et jaunâtres en dessous. — Du Brésil, province des Mines; ma collection. 4. Sphærotus costatus. — Thorace viridi-nigro, globoso; elytris novenas parum eminentes lineas habentibus , levibus nitido-subcupreo-viridibus ; pedibus nigris. — Long. 9, larg. 5 + millim. D'un noir un peu verdâtre; tête infléchie comme dans l’espèce précédente; thorax globuleux, bombé, d’un vert cuivreux; TRAVAUX INÉDITS. 109 élytres luisantes, lisses , de la même couleur, avec de légers reflets métalliques rougeâtres; chaque élytre avec neuf côtes lon- gitudinales d’égale largeur , formées par huit lignes enfoncées très-fines, mais bien marquées ; les deuxième , troisième et qua- trième en commencant par les côtés, se réunissant postérieure- ment, sans atteindre le bout de l’élytre, et la cinquième se réunissant de la même facon à la sixième. Pattes noirâtres; tarses jaunâtres en dessous. — Du Brésil ; collect. de M. Chevrolat. DEUXIÈME DIVISION. — Thorax plus long que large, faible- ment convexe , plus étroit antérieurement que postérieurement. 5. Sphœrotus politus. — Nitido-niger ; thorace subrolun- dato; elytris oblongis, levibus, posticé acuminatis.—Long. 15, larg. 7 millim. s Entièrement noir ; tête un peu rétrécie postérieurement, fine- ment ponctuée, aplatie en avant; épicräne convexe. Thorax lisse, luisant, légèrement rebordé, surtout postérieurement, et un peu arrondi sur les côtés ; élytres ovalaires se prolongeant un peu en arrière en pointe; au moins deux fois aussi longues que le thorax , entièrement lisses et luisantes ; suture bien mar- quée ; antennes à peine plus courtes que le thorax. Pattes entiè- rement noires, — Du Mexique; collection de M. Chevrolat. TROISIÈME DIVISION. — Thorax plus large que long, dilaté, presque pas convexe et nullement embrassant; les cinq avant- derniers articles des antennes moins globuleux et presque en forme de toupie. 6. Sphærotus gravidus. — Fusco-niger ; capite complanato ; thorace transverso, ab utroque latere rotundato; elytris posticé dilatatis, cum novenis punctorum haud multum de- pressorum lineis; pedibus nigris.—Long. 13, larg. 7 : millim. Entiérement d’un noir brun mat ; tête aplatie, épicrâne ponc- tué ; thorax légèrement convexe , ovalaire transversal , tronqué, entouré d’un rebord plus fort à la partie postérieure ; élytres postérieurement un peu plus larges que le thorax, et à peine une fois et demie aussi longues que ce dernier , se rétrécissant brus- quement en pointe vers le bas ; sur chaque élytre neuf rangées de points enfoncés peu profonds, plus gros vers les côtés et le bas que vers la base et lasuture; dans leur milieu, on distingue, à la loupe , un autre trés-pelit point plus profond; antennes un peu plus longues que le thorax , pubescentes vers l’extrémité ; pattes 110 REVUE ZOOLOGIQUE. { Avril 1842.) noires, extrémité des tibias et dessous des tarses soyeux et jaunâ- tres. —Du Mexique; ma collection. 7. Sphœrotus thoracicus. — Viridi-niger; capite elongato ; thorace levi; elytris conveæis , in acumen desinentibus , cum movenis depressoruwm punclorum lineis; femoribus dilatatis. —Long. 8 ?, larg. 4 7 millim. D'un noir un peu-verdâtre; tête légèrement allongée, fine- ment ponctuée; thorax lisse, rebordé , parallèle, à peine con- vexe, arrondi latéralement et un peu échancré sur les côtés vers la base ; élytres dilatées postérieurement, bombéés , se terminant en pointe; sur chacune d’elles neuf rangées longitudinales de points enfoncés , larges et assez éloignés ; pattes noîres ; cuisses antérieures dilatées. — Du Mexique ; collection de M. Dupont. 8. Sphærotus Mexicanus.— Nitido-niger ; thorace vix con- vezæo, ab utroque latere juxta basim emarginato; elytris ni- gro-brunneis , cum novenis minulorum ac depressorum punc- torum lineis ; femoribus haud parumdilatatis. — Long. 9, larg. 4 Emillim. Noir; tête un peu allongée et déprimée supérieurement ; fho- rax sub-transversal, arrondi sur les côtés, à peine convexe, rebordé ét un peu échancré latéralement vers la base; élytres lisses, d’un noir brunätre ; elles ont chacune en dessus ‘huit rangées longitudinales de petits points enfoncés assez distants ; dessous du corps et pattes noirs; cuisses antérieures sensible- ment dilatées. Dans cette espèce , les cinq avant-derniers articles des antennes sont plus cordiformes ou en toupie que dans les autres espèces, et le dernier est plus long, pyriforme et sensible- ment aplati ; le dessous des tarses est à peine soyeux et de cou- leur noirâtre. Peut-être cette espèce devrait-elle être considérée comme le type d’un sous-genre.—Du Mexique ; ma collection. GENRE Zopmus. Nob. Caractères génériques. Palpes maæillaires longs, de 4 articles, le dernier fortement sécuriforme. Palpes labiaux assez courts et à dernier article très-gros et ovalaire. Zanguetle arrondie, échancrée au milieu ; lèvre inférieure plus large que longue. Menton mitreforme et convexe. Mandibules courtes, fortes et bifides. Mächotres à lobe externe assez grand, arrondi, cilié: Vinterne beaucoup plus petit, également garni de cils, dont TRAVAUX INÉDITS. 111 quelques-uns pluscornés et subépineux. Télearrondie. Epistome à peine échancré antérieurement, et comme inséré sous l’Æpi- crâne, dont il est séparé par une PRET ou suture circulaire très-profonde. Feux très-saillants. Antennes de 11 articles gros- Ssissant vers l'extrémité: les ? premiers articles courts, le 3e plus long que le 4°, et les 4 suivants, qui sont un peu en forme de toupie. Les 9°, 10° et 11° plus globuleux, et un peu aplatis ; ce dernier plus gros que les autres. 7'horax transversal et pa- rallèle , arrondi latéralement et rebordé. Elytres dilatées posté- rieurement, embrassantes, faiblement convexes, et se terminant en pointe vers le bas. Pattes assez longues. Cuisses antérieures un peu dilatées; tibias inermes. T'arses légérement soyeux en dessous. s 1. Zophius rufopictus.— Fusco-brunneus, maxime rugosus. Thorace et Elytris maculas habentibus , et fascias rubro-brun- neas fere obsoletas. Pedibus rugosis brunneis. — Long. 11. Larg. 6 Mill. Hélops rofopictus. Wiedman. Zool. Magaz. 1823, p. 1. Coleopt. nouy. du cap de Bonne-Espérance, etc., D'un brun noirâtre, entièrement rugueux ; tête et thorax avec quelques légères taches rougeäâtre sur les côtés ; ce dernier un pen plus étroit antérieurement, légèrement convexe, et bordé laté- ralement et postérieurement par un sillon assez profond. Elytres ovales un peu plus larges que le thorax, fortement rugueuses ; suture un peu plus lisse et rougeâtre. Sur chaque élytre, et de- puis leur base , trois bandes longitudinales d’un rouge brun, se dilatant de facon à présenter 3 taches rondes vers le milieu, et formant ensuite des zigzags, confluents vers la partie la plus dilatée des élytres , se réunissant ensuite en une bande tortueuse transversale en forme de S. Une autre tache de la même couleur, trés-courte et latérale, semble réunir cette dernière bande aux premières. Abdomen noir-brun, médiocrement rugueux. An- tennes moins noires et un peu plus longues que le thorax. Pattes brunes et fortement rugueuses ; dessous des tarses jau- nâtre. — Du cap de Bonne-Espérance. Ma collection, Genre Heriorueus , Guérin (Amphysus Dej. catalogue). C’est à M. Guérin-Méneville que nous devons la création de ce nouveau genre, sur un insecte Hétéromère rapporté de la 112 REVUR ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) Conception (Chili). Il en a établi les caractères dans la partie entomologique du voyage de la Coquille, pag. 96. Nous les re- produisons ici. Labre arrondi, saillant, transversal, et inséré sur une troncature du bord antérieur de la tête. Mandibules fortes, peu saillantes, bidentées à l’extrémité. Mächoires cour- tes, lobe externe, grand, arrondi et cilié ; l’interne très-petit, étroit, terminé par un onglet peu visible et cilié. Palpes maæil- laires assez longs, de 4 articles; le premier court, le second deux fois plus grand, le troisième plus court, le dernier grand et fortement sécuriforme. Lévre inférieure fortement transver- sale, un peu plus large en avant, avec la languette très-sail- lante et arrondie, laissant voir l’insection des palpes labiaux à découvert. Palpes labiaux assez courts, de 3 articles, les deux premiers presque égaux , le dernier un peu en hache, et arrondi. Antennes de 11 articles: le premier assez grand, le 2e court, le 3° aussi long que les deux premiers réunis; le 4° de moitié moins long que celui qui précède; tous ces articles sont cylindri- ques, etun peu plus renflés vers l'extrémité, ainsi que les 5e et 6°; les suivants aplatis, s’'élargissan( jusqu’au dernier, qui est un peu plus grand , arrondi et très-obtus vers le bout. À ces Caractères nous croyons devoir ajouter les suivants. Épistome très-saillant et séparé de l’Épicrâne par une suture, comme dans les genres précédents. T'horax globuleux tronqué en avant, et rétréci postérieurement. Corps en ovale allongé; Eytres se prolongeant légérement en arrière. Pattes médiocres. Cuisses un peu renflées. Tibias grossissant vers l'extrémité, qui est soyeuse en-dessous, ainsi que le dessous des tarses ; crochets petits. 1. Heliofugus arenosus.— Alter, ore, apice antennarum tarsis- que rufo-brunneis ; thorace cordato, globoso; elytris striato- punclatis, postice acuminatis.—L. 10 , 1. 4 mill. Heliofugus arenosus. Guérin, voyage de [a Coquille, insectes, pag. 96. Atlas Ins. pl.IV, fig. 6. Noir en dessus et en dessous; tête arrondie et tronquée en avant, ayant un sillon transversal près du bord antérieur. Palpes, mâchoires et extrémité des antennes ferrugineuses. Celles-ci de la longueur de la tête et du corselet réunis. Corselet un peu plus large que long, très-arrondi sur les côtés, un peu plus étroit en TRAVAUX INÉDITS. 113 arrière , bombé et très-finement ponctué. Ecusson petit, trans- versal et arrondi. Elytres allongées, plus larges que le corselet', presque parallèles et peu arrondies sur les côtés, jusqu'aux deux tiers de leur longueur; terminées brusquement en pointe et embrassant les côtés de l’abdomen ; elles ont chacune neuf stries assez profondes et ponctuées. Pattes de grandeur moyenne, assez gréles , sans épines ; tarses simples avec un duvet ferrugi- neux.—De la Conception au Chili. Collection de M. Guérin-Méne- ville, 2. Heliofugus sulcatus.— Nitido-niger ; thorace globoso levi ; elytris ovatis, posticè rotundatis cum denis strüs allè de- pressis ; pedibus nigris.—L. 13, L. 6 1/2 mill. Heliofugus sulcatus, Guérin. Magaz. de Zool., cl. IX, pl. 113. Entiérement noir en-dessus et en dessous: tête infléchie et très-petite. Thorax luisant, à peu près aussi long que large, globuleux, un peu plus large que la tête. Antennes de la lon- gueur de la tête. Élytres ovalaires arrondies, 3 fois plus larges que le thorax , bombées , luisantes: elles ont chacune dix stries longitudinales, profondes et lisses. Pattes médiocres et noires. Du Pérou. Ma collection et celle de M. Guérin. 3. Heliofugusimpressus.—Nitido-niger. Thorace maxime con- veæo et globoso , punctato. Élytris ovalis in acumen desinen- tibus: cum septenis punclatorum striarum lineis.—Long. 14, larg. 7 mill. Ieliofugus impressus, Guérin. Mag. Zool., el. IX, pl. 113. Ressemble beaucoup au précédent, mais un peu plus allongé, entièrement noir, lisse et luisant. Tête rétrécie en avant. Anten- nes comme dans l’espèce précédente. Thorax un peu plus large que long, très-convexe , ponctué, un peu plus étroit en arrière. Élytres ovales, terminées en pointe arrondie : elles ont chacune en dessus 7 lignes longitudinales d’impressions ou de points assez dislants entre eux. Pattes moyennes. — Du Pérou. Ma collection et celle de M. Guérin-Méneville. Genre Dixowus. Nob. Nous établissons ce nouveau genre sur un insecte que nous ayons recu dernièrement du Mexique. Quoique très-voisin des 114 REVUE 206L0GIQUE. (Avril 1842.) Héliofugus , il s’en distingue cependant par les caractères sui- vants. Labre à peine arrondi, cilié et peu Saillant, Mandibules trés-fortes, non bidentées, mais fortement recourbées. Mâchoires petites, lobe interne garni de cilssub-épineux. Palpesmaæillaires à deuxième article assez dilaté, le 4e sécuriforme. Palpes la- biaux très-petits, à dernier article globuleux. Zèvre inférieure sub-carrée, quoique un peu plus large en avant; languette peu saillante. Tête aplatie. Zpistomerétréci antérieurement et avancé, mais presque pas sensiblement séparé de l’épicräne. Antennes un peu plus longues que le thorax ; le 3° article pluslong que les deux premiers réunis; les suivants égaux, cylindriques ou à peine renflés vers l’extrémité ; l’avant dernier et le dernier plus courts , celui-ci ovalaire. Thorax peu convexe, plus large que la tête et presque autant que les élytres. Æcusson assez visible, en triangle très-ouvert. Corps en ovale allongé. Ælytres moins embrassantes que dans les genres précédents, presque parallèles. Patles médiwcres ; tibias inermes. Tarses soyeux en dessous ; cro- chets très-petits. 1. Dinomus perforatus. — Nitido-brunneo-niger. Thorace sub- convexo, lato ab utroque latere rotunüalo, Elytris sub- parallelis , versus basim rotundatis, cum noveniis striis variolati s. Sublüs punclatissimus. — Long. 12, larg. 5 mil. Entièrem ent d’un noir brun. Tête criblée de points assez gros et irrégulie vs. Thorax transversal parallèle , légèrement arrondi sur les côtés , très-peu convexe, aussi large à sa partie antérieure qu’à la postérieure, entouré d’un petit rebord très-lisse, for- tement poncl'ué. Élytres une fois et démie aussi longues que le thorax, lisisies, sub-parallèles, avec les angles Hnméraux très- légèrement 1 relevés, convexes à leur base qui ést arrondie; sur chaque élytr'&, 9 rangées longitudinales de points enfoncés et profonds, les ‘uns plus, les autres moins entourés d’une petite dé- pression ou f ossette. Tout le dessous du corps fortement ponctué. Dessous des Éarses jaunâtres.—Du Mexique; ma collection. Lesgenres , Zophius, Heliofugus et Dinomus ont lesplusgrands rapports av @c les Misolampus et Sphærolus, et se lient essen- tiellement à ces genres ; mais ils s’en distinguent par leur lèvre inférieure q ui est plus large que longue et étroite à la base, et enfin par la 1lo;ugueur relative des troisième et quatrième articles des antennes,« TRAVAUX INÉDITS. 115 Norrce sur les ravages que la Liparis dispar ( Bombyx dispar, Laätr.) a exercés aux environs de Toulouse; suivie de quelques réflexions sur un nouveau moyen de détruire cerlains insectes nuisibles , par M. N. Jouy (1). Pendant les années 1837, 38 et 39, on vit paraître dans les fo- rês des environs de Toulouse, une innombrable quantité de Zi- paris dispar. Les Chenilles de ce Lépidoptère se jetaient sur les chênes avec une telle avidité , et les dépouillaient si compléte- ment de leur feuillage , qu'après la première pousse, ces arbres prenaient l’aspect qu’ils présentent en hiver. Elles étaient si nom- breuses , que les personnes qui traversaient les bois les enten- daient manger , et auraient pu se croire au milieu d’une magna- nerie, Ces insectes dévastatéurs finirent par occuper une étendue de plus de vingt-cinq lieues carrées; mais , en s’approchant de Toulouse , ils abandonnèrent les chênes pour se précipiter sur les saules, auxquels ils causèrent beaucoup moins de dommage 4 en raison de la facilité que possèdent ces arbres de se couvrir bientôt de nouvelles feuilles. Parvenués à l’état d'insectes parfaits, les femelles dn Liparis difpar déposaïent leurs œufs sur les troncs qu'elles avaient attaz qués sous la forme de Larves. M. Boïssiraud a observé qu’elles avaient soin de les placer toujours à l’est, et qu’afin de les abriter encore mieux contre le froid , elles les couvraient d’une espêce de bourre, formée avec les longs poils roux qui garnissaient leur abdomen (2). Aussi ces masses d'œufs s’apercevaient-elles de très- loïn , et rien n’était plus facile que de les détruiréenles écrasant. On eut, en effet, recours à ce moyen préservatif ; mais lorsmême qu'un assez grand nombre d’entre eux n’auraient pas été proté- gés contre l’écrasement par les gercures et les tfons de l’écorce, ce procédé aurait été sans doute insuffisant, si les Liparis di par n'avaient eu à leur suite une foule Pastos qui se multiplie- rent avec elles, et qui en firent périr un très-grand nombre. Parmi ces ennemis, les plus acharnés et les plus puissants {out à la fois , furent le Dermestes ater et le Dermestés lardarius, (1) Les matériaux de celte Notice nous ont été généreusement fournis par M. Boisgiraud ainé, doyen de la facullé des sciences de Toulouse, (2) M. Boisgiraud a également observé qu'il suflit d'enlever de dessus Jes œufs la bourre qui les recouvre pour en empêcher l'éclosion, 116 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) qui dévoraient les œufs et les nymphes , et surtout le Calosoma sycophanta , qui finit par dominer les Chenilles, au point que, faute d’une nourriture suffisante , ses Larves se dévoraient entre elles. Peut-être aussi le froid rigoureux qui régnait au printemps de 4840 contribua-t-il pour quelque chose à la disparition pres- que totale des Liparis dispar. Ce qu’il y a de certain, c’est que depuis cette époque ces dangereux Lépidoptères sont devenus comparativement très-rares aux environs de Toulouse, et tout nous fait espérer qu’ils n’y reparaîtront pas de longtemps. Nous voyons le pasteur Brehm recommander expressément d’épargner les Coucous, les Mésanges, les Pics et même les Fourmis rousses, qui peuvent devenir pour nous, dans bien des circonstances, des auxiliaires extrêmement précieux. Cette idée de détruire les insectes malfaisants par d’autres insectes qui les dévorent, se trouve consignée avec détail dans un mémoire inédit de M. Boisgiraud, lu à l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, dans sa séance du 26 juin 1834. Dans ce travail, l’auteur, qui joint à un talent incontestable et incontesté comme chimiste des connaissances très-étendues en entomologie , avait surtout pour but de répondre à quelques at- taques irréfléchies contre l’utilité d’une science à laquelle il con- sacre avec tant de soins ses moments de loisir. Nous ne suivrons point le savant professeur dans toutes les parties de son intéres- sant plaidoyer, nous nous bornerons simplement à transcrire le passage où il est question des services que certains insectes peu- ventnous rendre en nous débarrassant de ceux des animaux de leur classe qui nous sont incommodes ou nuisibles. «Il est, dit M. Boisgiraud, une famille nombreuse composée d’espèces carnassières, la plupart robustes et très-voraces, qui peut être multipliée impunément et sans crainte dans nos jar- dins. Ils ne sauraient, en effet , se nourrir des plantes qu'ils sont appelés à protéger ; eux et leurs Larves font , au contraire, un grand carnage des insectes herbivores , et même des Limaces et des Hélices ou Escargots, Ce sont les carnassiers terresires ou ca- rabiques. Eh bien! qui le croirait, la plupart des cultivateurs écrasent avec une sorte d’empressement ces puissants auxiliaires, tandis que le Papillon, qui doit donner naissance aux nom- breuses Chenilles qui dévorent plus tard leurs plantes, est TRAVAUX INÉDITS. 117 l'objet de leur admiration et souvent même de leur protection. » …. Une multitude d'insectes nuisibles, après avoir exercé pendant plusieurs années leurs ravages sur nos propriétés , dis- paraissent tout à coup sans que nous en connaissions les raisons. En y regardant de plus près, on pourra s'assurer que, dans la plupart des cas, un ennemi de l’insecte qui a disparu a produit cet heureux résultat. Je puis fournir quelques preuves à l’appui de cette opinion. » L’épais feuillage d’une belle allée de peupliers, ma prome- nade habituelle (*), fut tout à coup attaqué par une immense quantité de Chenilles appartenant au Bombyx dispar. Je m'a- visai de leur donner pour compagnie le Calosoma sycophanta, qui passe commeselles sa vie sur les arbres, et fait sa nourriture des Chenilles qu'il rencontre, qui pond même dans leur nid, afin de procurer une nourriture plus facile et plus abondante à sa progéniture vorace. Eh bien! cet insecte se multiplia avec une rapidité vraiment étonnante, et les Chenilles disparurent sans que les personnes qui furent témoins de cette destruction se doutassent le moins du monde des causes qui la produisirent. » Je suis convaincu que si le voisinage de la ville de Tou- louse est si peu désolé par le Hanneton vulgaire, qui fait le désespoir des cultivateurs de presque tout le reste de la France, c’est, au moins en partie, au très-grand nombre de Carabes do- rés dont fourmillent nos champs, nos prairies et nos jardins que nous en sommes redevables. On sait, en effet, que ce Curabe est habile à saisir la femelle du Hanneton quand elle vient dépo- ser ses œufs dans la terre, et de toutes les parties du Hanneton, les œufs forment sa nourriture de prédilection. » On se tromperait beaucoup si l’on croyait qu'il est toujours facile de tirer un parti avantageux de ce moyen de destruction. Une étude approfondie des mœurs des insectes est souvent indis- pensable pour arriver an but qu’on se propose. En voici quel- ques preuves : » Le plus robuste des Carabes de nos contrées, le Procruste chagriné, m’avait servi admirablement dans le centre de la France pour détruire, dans les jardins, les petits insectes qui atlaquent les plantes. Sa Larve, que j'ai eu l’occasion d'élever, (1) M. Boisgiraud habitait alors la ville de Poitiers. Tom, V. Année 1842. $ 118 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) détruit aussi une multitude de Limaces et d’Hélices. Ici, cet in- secte ne détruit plus les mêmes espèces, et quoique assez com- mun , il n’est point connu ; on ne le rencontre presque jamais. C’est que dans le centre, l’ouest et probablement le nord de la France, ce Procruste est diurne ; il exige seulement des lieux frais et ombragés. Chez nous , au contraire, il est essentiellement nocturne. Ilne détriut que les insectes qui sont nocturnes comme lui, ou qui restent à sa portée pendant l’obscurité des nuits. Il est facile de s'assurer, pendant l'été, de la grande quantité de Procrusles chagrinés qui peuplent nos haies et nos prairies. Obligés de se retirer, pour fuir le soleil qui les fatigué, sous les tas de foin accumulés dans les prés qu’on vient de fauther, on les y rencontre en nombre considérable quand on enlève ces foins. » En transportant dans mon jardin une vingtaine de Carabes dorés, j'avais cru détruire en bien peu de temps les essaims de Forficules qui l'ont choisi pour le théâtre de leurs ravages. A mon grand étonnement, les Carabes dorés ou sont morts de faim, ou se sont éloignés, tandis que les Forficules, que ces Ca- rabes dévorent cependant, ainsi que je m’en suis plusieurs fois assuré , continuaient leurs dévastations. C’est que les Forficules sont essentiellement nocturnes, et se retirent le jour sous des fentes étroites où les Carabes ne sauraient les atteindre ; et que d’ailleurs ces derniers n’ont d’activité que pendant le jour et l’ardeur du soleil. Le Staphylin odorant , au contraire , remplit toutes les conditions convenables pour détruire les Forficules. » Vous voyez done,messieurs, qu'il est indispensable d’étudier les mœurs et les habitudes des insectes destructeurs pour employer convenablement leur instinct et leur adresse à la destruction des espèces habiles à nous causer des dommages. Alors, au lieu d’é- craser impitoyablement les espèces utiles qui ont le malheur de n'être pas toujours ornées des riches couleurs du Papillon on du Bupreste , nous les protégerons, nous chercherons à propager leur race. Nous verrons en eux des auxiliaires d'autant plus pré- cieux qu'ils se multiplieront avec nos adversaires, et qu'eux seuls peut-être peuvent rivaliser de ruse avec ces ingénieux enne- mis. » a Nota. Cette intéressante notice avait été placée par M. Joly à la suite de la traduction , qu’il a bien voulu faire pour la Revue, 1 “fee à î ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 119 du travail du pasteur Brehm sur les ravages causés par la Zipa- ris Mmonacha; mais nous avons dû séparer ces deux articles, l’un entrant dans les travaux inédits, l’autre parmi les analyses de travaux publiés. Voir l'analyse du mémoire du pasteur Brehm dans le prochain numéro. G. M. DescriPrioN d’une nouvelle espèce de Zoophyte du genre Fla- belline ( Flabellum ; Less. ). Par M. Hardouin MICHELIN. Flabellum Lessonti. F. liberum, cuneatum, parte inferiori alatum; exteriore striato, rugoso, roseo ; stellà oblongä , lamel- . losä; lamellis albidis, granulosis, duodecim maximis elevatis, duodecim mediis, viginti quatuor minimis ; centro profundo, papilloso ; alis compressis, dilatatis, granulosis; basi truncatä, — Haut. 10 , larg. 10, petit diam. 6 mill. — Hab. ? Cette jolie espèce sera figurée et décrite plus complétement dans le Magasin de Zoologie. II. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. DICTIONNAIRE abrégé d'histoire naturelle, présentant le täbleau des phénomènes de la nature, ete., etc., par MM. Ch. d’Onpr- Gny et De WEGmanx. ? gros vol. in-8°, enrichis de planches gravées sur acier et de vignettes en boïs dans le texte. M. d’Orbigny, encouragé par l'accueil que le public a fait à son Dictionnaire universel d'histoire naturelle, s'est décidé à en donner un abrégé substantiel et d’un prix plus accessible à toutes les fortunes. « Nous avons cherché, dit-il, à concilier les exi- gences scientifiques avec les besoins de l'esprit ; aussi notre livre présentera-t-il surtout une série d’articles généraux choisis avec un soin scrupuleux , et assez étendus pour donner une idée “ précise de l'état actuel des connaissanees ; en évitant la séche- resse el sans négliger les détails propres à y répandre du charme et de l'intérêt, Cet ouvrage sera divisé en 80 livraisons du prix de 30 centimes avec les figures en noir , et de 60 centimes figures coloriées. On vendra le texte séparément 20 centimes par livraison. On souscrit à Paris, au bureau, rue de Seine, 47. La première livraison est en vente. 120 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) OBSERVATIONES anatomicæ de Orthragorisco mola, par M. P.-H.- Y. Weucenseren. ( Thèse inangurale pour le grade de docteur en médecine, soutenue à l'académie de Leyde, le 12 mai 1840, / in-/{° avec une planche in-folio. } | C’est un beau travail anatomique fait avec soin et talent, et ; dans lequel M. Wellenbergh étudie successivement l’histoire na- 1 turelle du Poisson-Lune , son ostéologie, l'anatomie du cœur et du canal intestinal. Dans ce mémoire, l’auteur a fait preuve | d’une profonde connaissance de la zoologie et de Panatomie comparées ; il cite et connaît tous les travaux qui ont été publiés sur ce Poisson, les ouvrages anatomiques des savants de notre époque, et entre autres ceux de Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Meckel, Oken, etc., en rapportant les diverses pièces du sque- lette aux systèmes des principaux d’entre eux. La planche qui accompagne la thèse de M. Wellenbergh représente le squelette et divers détails parfaitement rendus; c’est un travail que les naturalistes consulteront avec fruit. (G.M.) ArcANA ENTomoLoGicA , etc., par M. Westwood, n° 6.—Examen de cette livraison et description de deux espèces nouvelles du genre Gnathoxys, par M. REiCue. / Le sixième numéro des 4reana Entomologica , que publie M. Westwood, est certainement un des plus intéressants qui aient paru jusqu’à présent; il contient une monographie complète des espèces du groupe des Scaritides, originaires de la Nouvelle- Hollande. M. Westwood rattache ces espèces, au nombre de 18, à quatre genres, savoir : onze au genre Carenum, Bonnelli ; quatre au genre Scariles, Fab.; deux an genre Gnalhoæys, Westw.; une au genre Campylocnemis , Westw.(Æyperion , Delaporte). Les collections de Paris ne possèdent guère que deux espèces du genre Carenum, le C. Bomnellii et le C. marginatum. Le premier aété décrit par Bonnelli, qui ena fait le type de son genre Carenum et Va rapporté au Se. cyaneum de Fabricius, espèce que M. Westwood dit être entiérement différente , beaucoup plus petite et à corselet cordiforme. Parmi les onze espèces décrites par l’auteur, quelques-unes paraissent s'éloigner de la forme {y- pique; le C. perpleæum, dont les élytres ne sont pas alténués à la base et ont l’angle huméral saillant, ne serait-il pas pourvu ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 191 d'ailes et ne constituerait-il pas un type nouveau, comme les C. megacephalum et tinctilatum, à corselet cylindrique et lon- gitudinal, qui se classeraient sous le nom générique de Eutoma, judicieusement imposé par M. Newmann à la dernière de ces espèces ? Des quatre espèces rapportées au genre Scarites , une seule, le Se. Silenus, Hope, existe dans nos collections ; elle constitue avec les Sc. Bacchus et Lenœus, et peut-être avec le Sc. rotun- dipennis, Dej., un groupe qui se distingue par l’absence des ailes, la dilatation de l'abdomen et la forme cylindrique, nullement renflée au milieu, de l’article terminal] des palpes. La 4° espèce, le Se. sculptilis, Westw., paraît être très-voisine du Sc. late- ralis, Dej., et appartenir à la 5° division de ce genre. Le genre Gnathoæys, Westwood , comprenant deux espèces, G.granularis, Hope, et G. irregularis, Hope, estreprésenté dans nos collections par trois espèces, le G. granularis et deux espèces nouvelles, les G. obscurus, Reiche, et G. cicatricosus , Reiche, dont voici les descriptions sommaires. Gnalhoæis obscurus, Reiche.—Long. 14 millim., lat. 6 millim. Nigro-æneus subnitidus, pronoto subrotundato canaliculato, an- gulis anticis haud porrectis, elytrorum disco punctato-striato; striis octo, geminatis, interruptis; lateribus et apice crebré et irregulariter punctatis, — Hab. Australia , Swan River.— Musæo Reiche. Gnathoæys cicatricosus, Reiche.—Long. 13 millim., lat. 5 mill. Elongatus, æneo-nitidus, pronoto subovato, canaliculato, angulis anticis haud porrectis, elytris profunde, laté et irregula- riter impressis apice rugoso plicatis. — Hab. Australia, Swan River. — Musæo Reiche. Le 18e Scaritide décrit par M. Westwood est le Se. Schræ- teri, Schreibers , dont M. de Castelnau a fait le type de son genre Hyperion. M. Westwood fait remarquer que ce nom générique a élé antérieurement employé par Mac-Leay, dans ses Annulosa Javanica, et propose, en conséquence, de le changer en celui de Campylocnemis, Westwood. Après les Scaritides de lAustralie, M. Westwood donne la description de trois Cicadaires : la première, du Brésil, déja décrite par M. Burmeister sous le nom de Z/emydictia frondosa, et la séconde , du Népaul, Polyneura ducalis, Westwood , pa- 122 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) raissent former le passage du groupe des Fulcorelles à celui des Cigales, et se distinguent par la séparation marquée de la partie basilaire des quatre ailes, qui est veinée, de la partie apicale, qui est réticulée. La troisième espèce de l'Australie, Cystoma Saundersi , Curtis, diffère des deux précédentes par l’homogénéité des qua- tre ailes. Toutes ces espèces sont décrites et figurées avec le soin et le talent qui distinguent éminemment M. Westwood. L'auteur termine ce numéro par une notice nécrologique sur M. Audouin. Il pense que la publication de ses mémoires inédits le ferait placer, par les savants, au même rang que Réaumur, et termine par un fait que je crois inexact, à savoir que les col- lections du défunt auraient été transférées dans les galeries du Muséum. (R.) QuzænAm INSECTORUM SPECIES NOVÆ in Russiä orientali observatæ, nunc descriptæ et depictæ. À Ed. EvERSMANN , cum 2? tab. ( Bull. de la Soc. imp. des naturalistes de Moscou , 1841, n° II, p. 31, pl. 5 et 6.) Dans ce mémoire , l’auteur fait connaître , au moyen de bonnes descriptions et de figures, deux Libellules (Z. Hellmanni et fallax),V Æshna spectabilis, les Myrmeleon flavomaculatus et tabidus, et l'Acanthia ciliata, espèce très-voisine de la Punaise des lits, mais plus petite, plus arrondie et toute garnie de poils. OssErvarions on the S{enochoridæ, etc. — Observations sur les Sténochoridées de la Nouvelle-Hollande, avec la description des nouvelles espèces, par le Rév. F. W. Hors. ( Proceeding Zool. Societ., part VIH, 1840, p. 46.) 11 décrit {8 Stenochorus proprement dits, 3 Coptocerus, 2 Trachelorachys, ? Meropachis , 2? Uracanthus , ? Strongy- lurus, 1 Coptopterus, 1 Piesarthrius. Les caractères des nouveaux genres sont assez développés et les phrases spécifiques suffisamment étendues et en latin. C’est un travail très-intéressant et qui montre la richesse de Ja col- lection de son savant auteur. (G. M.) LEZ ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 123 MoxocrAPaie du genre Vematoptera, par M. J.-0. WEstTwoon. ( Proceed. Zool. Soc. London, 1841, p. 9. ): L'auteur a ajouté beaucoup d’espèces nouvelles à celles déja caractérisées par M. Klug et par les auteurs qui ont écrit sur ce genre avant lui. M. Westwood pense, comme MM. Klug et Bur- meiïster , que ce genre doit être placé dans la famille des Hémé- robides , non-seulement à cause de la structure de sa bouche, mais aussi par l’arrangerent des nervures de ses ailes. Il divise le genre en deux sections , ainsi qu'il suit: I. Alæ anticæ latissimæ, ovatæ, coloratæ ; serie duplici vel tri- plici cellularum in areä anali. ( 3 espèces. ) II. Alæ anticæ angustiores, hyalinæ; serie unicà cellularum oblongarum in areä anali, Subsectio 1. Alæ posticæ poné medium subito bis aut semel dilatatæ, (5 espèces.) , Subsectio ?. Alæ posticæ absque dilatatione. @. fasciatæ. ( 6 es- pèces.) D. Alæ postieæ setaceæ haud fasciatæ. ( 5 espèces. ) — Total 19 espèces. Comme on le voit , M. Westwood a simplifié l'étude des espèces de ce genre en les rangeant dans plusieurs divisions plus ou moins artificielles, qui ont l'immense avantage de rendre les descriptions spécifiques plus courtes et par conséquent plus pré- cises. (G. M.) Nores on Some Insects, ete. Notes sur quelques Insectes de la Baie du Roi Georges , recueillis et présentés au Muséum Bri- tannique , par M. le capitaine Gray, et décrits par M. Adam Ware. (Appendiæ to Gray'stravels N. W. and W. Australia, vol. 2, nov. 1841.) Notre jeune confrère commence par donner une idée des tra- vaux qui ont été faits sur Pentomologie de la Nouvelle-Hollande, en passant rapidement en revue les auteurs qui ont fait connaître. des insectes de ce pays, et il donne la description des espèces nouvelles rapportées par le capitaine Gray, et lindication de celles qui sont déjà connués , avec quelques notes du voyageur. Les espèces nouvelles sont, parmi les Coléoptères : 1° Carenum perplecum, Chlœnius Greyanus, Cryptodus variolosus, Brachysternus lamprimoïides , BiPnyLLOGERA (n. g. près des Serica), Z, Kirbyana, Helæus echidna, Encephalus 124 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) (Cilibe) tricostellus et Bardistes cibarius. Cet insecte est remar- quable à cause de la note curieuse que le capitaine Gray a prise à son sujet, et il paraît être très-abondant et former un mets favori que les naturels appellent Bardé. Is le mangent à l’état de larve, de nymphe ou d’insecte parfait. « On le trouve, dit le capitaine Gray, dans le Xanthorea. Les larves sont blanches, elles ont une odeur aromatique ; on les mange crues ou rôlies, et elles sont souvent usitées comme un dessert après le repas des natifs. On reconnaît la présence de ces larves dans un arbre quand on remarque que le sommet est mort; alors les naturels frappent sa tige à coups de pied , et s’il contient quelques larves elle cède aux coups. Dans ce cas ils l’abattent, le brisent au moyen de leurs haches ou marteaux de pierre et en extraient le Bardé. » ( Capitaine Gray, Manuscr. ) Parmi les Orthoptères on remarque comme nouveaux la Blatta subverrucosa, V'Achetd ? marginipennis, le Tympanophora pellucida , la Saga denticulalæ, et le Calliptamus brunneus. Dans les Hyménoptères il y a une espèce de Thynnide appar- tenant à un genre nouveau fondé par M. Shuckard dans le ma- nuscrit de sa Monographie des Thynnides. C’est l’Oncorhinus æanthospilos. Cette note à été fournie par M. Shuckard. Dans les Hémiptères nous trouvons nn nouveau genre voisin des Cydnus , le Cnorrocyonus, White, formé avec une espèce, Ch. foveolatus. Les Lépidoptères nons offrent l’Hesperia? Sophia , des Obser- vations sur les deux sexes de l’Æecathesia thiridion, Feisth., le Cossodes Lyonettii, l'Odonestis Elizsabetha, la Trichetra Isabella et ’Agagles Amieus. Le travail de M. White est traité avec soin et talent, et montre que son auteur est parfaitement au courant de la science. Les dessins sur bois répandus dans le texte ont été très-bien exé- cutés. (G.M.) INSECTORUM NOVORUM Centuria, auctore J.-0. Wesiwood (Ann. et mag. d’hist. nat., octobre et novembre 1841). Dans ces deux décades, M. Westwood décrit, au moyen de phrases latines assez étendues, vingt Coléoptères nouveaux , dont voici les noms. Carenum Spenciü, N.-Holl.; Zelota Thibelanæ, Thibet; Tri- SOCIÉTÉS SAVANTES. 125 plaloma apicalis, Afr. tropicale; Sternotomis amæna, Afr. tropicale; Saperda carissima, Afr. trop.; Parislemia (n. g. Longic. Lophonocero et Pteracanthæ, New., affinis) platyptera, Afr. trop.; Lucanus dux, Dehaanü et rotundicollis de Ma- nille, de Bornéo et de la Nouvelle-Hollande; Passalus fronti- cornis, du Thibet; Cicindela cupreola et vigilans , de Maurice ; Goliathus ignitus, auratus et frontalis, de la côte d'Or, en Afrique ; Perastasia ( gen. nov. asiaticum! Rutelidarum) ca- naliculata, des Philippines ; Alurnus cassideus,'de Mexico; Cas- sida alurus , de Mexico ; Tœænodema cincta, du Brésil, et Am- pedus perpulcher, de l'Afrique tropicale. Nous donnerons la nomenclature des autres espèces quand les notices de M. Westwood nous seront parvenues. (G. M.) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 4 avril 1842. M. Paolini adresse un Æssai sur quelques expériences relatives à l’action de la garance dans la coloration des os et du test calcaire des œufs des poules. M. J. Desnoyers adresse un travail sur les cavernes et les bréches à ossements des environs de Paris. Après avoir indiqué toutes les espèces trouvées par lui , il s'exprime ainsi : « L'ensemble de ces observations nous paraît appuyer forte- ment l'opinion que les Mammifères dont les ossements sont en- fouis dans les cavernes , y ont presque tous été entraînés par des cours d’eau , non pas à une seule époque, mais successivement. Ce phénomène est explicable par les causes agissant encore ac- tuellement, et dont nous trouvons de nombreux exemples, non- seulement dans des faits empruntés à des contrées éloignées , mais encore dans des observations qu’on peut vérifier chaque jour aux environs de Paris, sur le plateau même de Montmo- reney , où existe, dans une gorge de l’intérieur de la forêt, une large cavité dans laquelle s’engouffrent, depuis des siècles, toutes les eaux torrentielles des environs, entraînant les sables, les graviers, les limons, les ossements d’animaux, les débris des xégélaux qu’elles rencontrent sur leur trajet et qu’elles déposent dans les anfractuosités du gypse, donnant ainsi l’explication la plus simple et la plus naturelle du remplissage de la plus grande partie des anciennes cavernes. » ? 126 REVUE ZOOLOGIQUE. (Avril 1872.) Séance du 25 avril. M. Alcide d'Orbigny adresse des Consi- dérations sur les Céphalopodes des terrains crétacés, d’où il résulte que cinq fois , pendant la période des terrains crétacés, il y aurait eu extinction et renouvellement presque complets des faunes de Céphalopodes, et que trois fois la circonscription des mers crétacées se serait modifiée ou aurait complétement changé sur le sol de la France. MM. Guérin Méneville et Perrotlet adressentun Mémoire sur un Insecte etun Champignon qui ravagent les caféiers aux Antilles. Dans ce travail , rédigé pour le ministère de la marine, les auteurs s’attachent d’abord à faire ressortir l’importance des études entomologiques appliquées à l’agriculture. Hs font ensuite le tableau des dégâts occasionnés dans les caféieries par un petit Papillon nocturne du genre Zlachista , formant une espèce nou- velle( Zlachista coffeella), et dont la Chenille, en rongeant l’intérieur des feuilles du caféier, rend celles-ci inhabiles à puiser dans l’atmosphère les éléments nécessaires à la végétation, ce qui rend les arbrisseaux languissants , les fait même périr, ou du moins empêche leurs fruits d'arriver à maturité. Ce Lépidoptère se multiplie d’une manière effrayante, et, sous le climat brülant des Antilles , il se reproduit tous les quarante jours. Quoique les auteurs soïent persuadés que la nature a dû placer près de cet insecte quelques parasites destinés à en mo- dérer la multiplication, ils pensent que les agriculteurs doivent rechercher des moyens plus prompts, et ils indiquent plusieurs pratiques dont le succès serait certain si on les employait avec intellisence et simultanément sur tous les points attaqués. Ils désirent surtout que les planteurs de café, éclairés dans leurs tentatives par la connaissance qu’ils leur donnent de Pinsecte et de ses mœurs, fassent de nouvelles expériences pour trouver quelque autre moyen de détruire cet ennemi dangereux et de sauver ainsi les récoltes. Ils signalent aussi une autre maladie non moins dangereuse , causée aux caféiers par le développement d’un petit Champi- gnon qui infecte la terre dans laquelle ils sont plantés. Les moyens de remédier à ce mal sont simples et faciles à pratiquer en grand , et M. Perrottet , qui les a essayés pendant son séjour aux Antilles, pense qu’ils seraient infaillibles si on les exécutait avec soin ef intellizence, SOCIÉTÉS SAVANTES. 127 Ce travail , accompagné de figures trés-détaillées du Papillon, de sa Chenille ét des diverses phases de son existence , sera en- voyé aux planteurs de nos colonies, pour les guider dans les tentatives qu'ils doivent faire afin de se débarrasser d’un insecte qui menace l’une des branches les plus productives de leurs cul- tures. Il a été renvoyé à l’examen de MM. Duméril, Milne Edwards, et de Gasparin. SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. Séance du 18 avril 1842. M. Duvernoy lit une Note sur un nouveau genre de Ver intestinal de la famille des Tænioïdes, le Bothrimone de l'Eslurgeon. Ce Ver a la forme plate, étroite et allongée en ruban qui ca- ractérise la famille des Tænioïdes. Il se rapproche des Ligules par sa forme aplatie et l’homogénéité apparente de son organi- sation. Il a, comme certaines espèces de Ligules et comme les Bothriocéphales et les Bothridies, une série médiane de pores qui sont en partie les orifices probables des œufs. Mais il s’en dis- tingue, et de tous les autres Tænioïdes, par l’existence d’une semblable série, quoique moins prononcée , à la face opposée. La forme du genre Bothrimone est évidemment intermédiaire entre celle des Bothridies et des Ligules. C’est une nouvelle combinaison organique qui vient remplir une lacune dans la série des genres de la famille des Tænioïdes. L'espèce unique de ce genre a recu de M. Duvernoy le nom de Zothrimonus Sturionis ; elle a été découverte par M. Lesuenr dans le canal intestinal de VAccipenser oæyrhinchus , Mitsch, de la rivière de Wabash, en Amérique. Séance du 30 avril. M. Le Guillou présente la première li- vraison de son Voyage autour du monde. Voici la lettre qui ac- compagne cet envoi : « J'ai l’honneur de vous adresser la première livraison de historique de mon Foyage autour du monde, comme chirurgien- major de la corvette la Zélée ; ce livre est en quelque sorte une introduction nécessaire aux recherches d'histoire naturelle qui mont occupé pendant toute la campagne, recherches dont j'ai eu l’honneur de vous soumettre quelques-unes et dont je me pro- pose de faire bientôt une publication plus étendue. 128 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842. ) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Monsieur, agréez mes remerciements pour la prompte insertion dans la Revue de l'extrait de ma communication au congrès de Florence, sur l’Æssai d’un arrangement de plusieurs Mollusques du genre Helix, Fér., selon les lois de leurs variations spéci- fiques. Malheureusement des fautes typographiques s'étant glis- sées dans cette publication , un errata devient indispensable , au moins pour celles qui défigurent ou ôtent le sens à quelques propositions. Ainsi : pag. {, lig. 16. Poussé loin dans ses conséquences le premier de ° ces procédés ou analytique, comprenant la con- naissance d’une foule de faits incalculables, corrigez : profila la connaissance , etc. pag. Î, lig. 21. Leurs hautes prévisions (des systèmes) n’étant que bien rarement démenties par les décou- vertes postérieures, , corrigez : Leurs hautes partitions , etc. pag. 3, lig. 28. On sait que les plaques blanchâtres sont les plus constantes. corrigez : les plus cohibentes. pag. 4, dans le tableau des variations graduelles de l’Helix ser- pentina : Fasc. 3 1.2.3.—4,5. corrigez: Fasc. 3 CR. ms, 1.2,3.—4.5. Métant apercu que la petite note apposée à ce tableau est insuffisante à expliquer ma manière de formuler les accidents de coloration, je crois convenable de la changer ici de la manière suivante : « Pour formuler les variations multiformes du dessin » i] m'a été utile d'adopter l'hypothèse de M. le Cons. Martens, par » laquelle on reconnaît dans un grand nombre de coquilles ter- » restres, cinq bandes normales (V. Acla Acad. Cæs. Leop. nat. » curiosorum, V. XVI, €. 1. Ueber die Ordnung der Baanden » in der Schalen mehere Landschnecken). Toutes les combi- » naisons en moins résultent de l’absence d’une ou de plusieurs » bandes normales ou de leur fusion; les variations en plus, de » leur subdivision. Dans ce tableau, les cinq bandes normales » som numérolées en commencant par la supérieure la plus MÉLANGES ET NOUVELLES. à 129 » proche à la suture; le (°) indique les bandes manquantes; par » le(—), on divise les supérieures des inférieures; le (©), super- » posé aux numéros, en dénote la fusion ; enfin dans le cas qu’une » bande soit subdivisée en plusieurs, on n’aura qu’à placer un » petit numéro en tête du numéro normal; ainsi par exemple : » par 2°, on expliquera clairement que la seconde bande sutu- » rale est partagée , dans le sens de sa longueur, en trois petites » bandes. » Je profite aussi de cette occasion pour vous remercier de l’an- nonce faite dans la même Revue, n. 10, 1841, de la publication d’une partie des Votes pour une bibliographie malacologique , et de la manière obligeante avec laquelle vous en avez recom- mandé la collaboration à MM. les malacologistes ; mais ces notes n'étant pas dans le Commerce, et par là inconnues à {ous ceux auxquels je ne les ai pas envoyées directement , la simple notice donnée par vous qu’elles ont été rangées dans l’ordre géogra- phique pourrait me procurer de justes observations sur l'in- convenance du choix de cette disposition pour une bibliographie générale. Pour ôter toute occasion à un malentendu , il me faut donc ajouter que d’après le projet présenté au congrès de Turin, et mentionné dans le n° de novembre 1840 de la même Revue, cette bibliographie devait se partager en quatre séries a/phabé- tique, méthodique , géographique et chronologique , et que les 200 notes publiées ne se rapportent qu'aux travaux qui illustrent statistiquement les divers pays de l’Europe. C’est avec regret que je dois vous annoncer la suspension de cette publication, que j'avais proposée et entreprise dans le seul but de faciliter le recueil des matériaux nécessaires à la compi- lation d’une bibliographie suflisante. Les résultats de ce moyen n'ayant pas répondu à mon attente, je vais continuer ce re- cueil avec le petit nombre de personnes qui ont bien voulu maider de leurs connaissances; je me trouve heureux de pouvoir mentionner entre autres M. le prof. Oken de Zurich, M. Hartmann de Saint-Gall, MM. les marq. Trotti de Milan et Max. Spinola fils, de Gênes, MM. le prof. Genè , Bellardi , et Mi- chelotti de Turin, etc., etc. Leur amitié me dédommage du si- lence conservé par plusieurs autres savants auxquels jai fait successivement arriver les quatre cahiers en tächant de leur épargner même les frais de transport. 130 REVUE ZOOLOGIQUE. (Avril 1842.) Veuillez , monsieur, donner une place à cette lettre dans notre Revue, et agréez, etc. Milan, 6 avril 4842. Ch. Porno. M. Adolphe Lessow, docteur en médecine , compagnon de l’a- miral d’Urville dans son deuxième voyage, vient d'arriver à Rochefort sur le brick le Pylade, après trois années de campagne dans la mer du Sud. Ce chirurgien-major dans la marine a suc- cessivement visité Sainte-Catherine du Brésil , la Plata et Monte- Video, Valdivia, les îles Chiloé, la Conception, Valparaiso, Lima, les îles Marquises , les îles Gambier , les îles Sandwich, les îles de la Société, San-Carlos, Realejo dans le Centre-Amé- rique , Acapulco an Mexique; puis, au retour, Rio de Janeiro. M. Lesson a rapporté à son frère sept cents oiseaux dont quinze espèces nouvelles , deux écureuils nouveaux , cinq cents espèces de coquilles de la côte d’Amérique , depuis Chiloé jusqu’à la Ca- lifornie, terrestres ou fluviatiles, parmi lesquelles il en est de rares et de nouvelles; six volumes de relation, une collection d’armes et d’étofes des îles de la mer du Sud, des polypiers , des plantes, des crustacés, des insectes du Pérou, de Chiloé, de Valdivia, etc., ete. La plupart de ces objets ont été donnés au cabinet de l’école de médecine de Rochefort. M. R.-P. Lesson nous envoie les indications suivantes : Macroæus Piladei, Lesson, esp. nouv. de San-Carlos, prov. de San-Salvador. Macroæus Adolphei, Lesson , esp. nouv. de Realejo, pro- vince de Nicaragua, Centre-Amérique. (Pour leur description , voyez Nouveau Tableau du règne animal de l’auteur, tome I. } Momotus Lessonii, Less., dédié à M. Adolphe Lesson, belle espèce de San-Carlos. Crypticus fastuosus, Less. Un Colin nouveau de San-Carlos, Orlyx albifrons, Less. Divers Perroquets, un Jacana, etc.; un magnifique Tanagra nouveau à longue queue, remarquable par un riche plumage; parmi les autres oiseaux, le Psittacin, les Héorotaires, etc. Une nombreuse série d’Auricules de Valdivia, la Concep- tion et les îles Chiloé, au nombre de huit espèces et de quinze variétés, dont deux seulement connues par Lamarck et par M. d’Orbigny. £ Trente espèces de Bulimeset Hélix, parmi lesquels il y en Se à CS _ _ MÉLANGES ET NOUVELLES. 131 a de rares , mais presque {ous décrits dans ces fois dernières années par les Anglais. Des coquilles fluviatiles de Ja Plata et de la rivière de Valdivia, Une série de Pourpres de l’océan Pacifique , de toute la côte d'Amérique , mais surtout les Ricinules digitée et iodostome , et une espèce nouvelle des îles Gambier ; plus la Pourpre Kiosque , forme qui est excessivement commune à Realejo, et non pas sur les côtes de la Nouvelle-Hollande; diverses Licornes , ele., etc. Plusieurs espèces de Fuseaux, entre autres le Dupelit- Thouars, qui est excessivement commun sur toute la côte du Centre-Amérique, et une espèce nouvelle , le Fusus gargantua, qui atteint 31 centimètres de longueur sur 11 de largeur. Ce Fu- seau a neuf tours de spire , de fortes côtes espacées sur les tours qui sont convexes; la côte moyenne est surmontée de no- dosités; son épiderme est rouge-brun ; le péristome est d’un riche orangé. C’est la plus grosse espèce du genre sans contredit. Une série de Patelles, et notamment la Gigantesque d’A- capulco ; des Huîtres du Centre-Amérique, des Arches, dont une cordiforme probablement nouvelle, et l’Inéquilatérale, très-commune à Realejo; des Chicorées variées et nombreuses ; des Oseabrions, des Crépidules et Calyptrées du Chili, du Pérou , etc. M. Lesson nous fera successivement parvenir les descriptions des espèces nouvelles ou leurs phrases diagnostiques. La partie historique du voyage sera publiée sous ce titre : Quatre années dans la mer du Sud en 1839 , 1840, 1841 et 1842 ; par M. Adolphe Lesson, publié sur les manuscrits de l’auteur par M. René-Pri- mevére Lesson. ? vol. in-8° avec 30 planches. Apmirion à la Note sur le genre Trigonalys publiée dans le numéro précédent, par M. GuériN-MÉNEVILLE. Le numéro de mars venait d’être mis sous presse quand nous avons trouvé dans l’£ntomologist (n° VII, p. 121, juin 1841) une note de M. Shuckard , sur le genre Trigonalys, dans son travail intitulé : On the Aulacidæ, a family of hymenoptera Pupivora ; and that Trigonalys is one of ils components :wilh the description of a British species of this genus, and inci- dental remarks wpon their collateral affinities. M. Shuckard 132 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1842.) donne, comme addition aux caractères génériques assez courts publiés par M. Westwood, quelques détails sur les caractères de ce genre et une figure de son aile et de l’abdomen; il cite le Trigonalys melanoleuca de M. Westwood, et il donne la des- cription du Trigonalys anglicana, qu’il croit être une nou- velle espèce et qui n’est autre chose que le Trigonalys Hahnii (de Spinola), publié en 1840. Dans ce travail, M. Shuckard place le genre Trigonalys dans la famille des Aulacidæ , qu’il compose de trois genres : Trigo- nalys , Lycogaster et Aulacus. Voir aussi une Note critique et une réclamation de M. West- wood (Entomologist, n° IX ), sur le même sujet, et lopinion de M. Klug dans les généralités de sa Monographie du genre Thynnus, dont nous donnerons une analyse dans le numéro prochain. Les amis du jeune et infortuné CARRENO ont concu la pen- sée de placer sur sa tombe une pierre qui atteste les regrets qu'il a laissés et la perte que Ja science a faite en lui. La communica- tion de ce projet a été faite à la Société entomologique de France, à l’une de ses dernières séances, et tous ceux qui ont connu notre malheureux ami, ou qui ont entendu parlér des hautes espérances qu’il avait fait naître, se sont empressés de prendre part à la souscription ouverte à ce sujet. On compte parmi eux MM. Æudinet-Serville, Duponchel, Lacordaire, Al. Lefebvre, Gourreau , de Villiers , de Castelnau, ete. Le montant des souscriptions est recueilli par M. Amyot, membre de la Société entomologique , rue Neuve-Saint-Roch , n° 24. Srecies et Iconographie générique des animaux articulés. COLÉOPTÈRES. Nous avons l’honneur d’annoncer à MM. les souscripteurs que la première livraison ne paraîtra qu’à la fin de juillet. Ce léger retard est nécessaire pour nous donner le temps de recevoir les précieux matériaux qui nous sont adressés de divers pays. Nouveaux membres admis dans la Soci£ré CUVIERIENNE. 258. M. Jules Ray, présenté par M. 0. Des Murs. MAI 1842. I. TRAVAUX INÉDITS. DESCRIPTION de quelques Oiseaux nouveaux; par M. F. De LAFRESNAYE. Si dans les genres déjà très-nombreux la publication d’une nouvelle espèce est de peu d'importance pour lascience , il n’en est pas ainsi pour ceux qui n’en renferment encore qu’un très- petit nombre, ou qui sont bornés jusqu'ici à l'espèce type, comme celni dont nous allons indiquer deux nouvelles espèces. Le genre Laniagra d’Orb. et de Lafr., ayant pour type le Tanagra Guyanensis de Linnée, avait été formé primitivement par M. Swainson pour recevoir le même oiseau, mais il le sup- prima plus tard, dans sa Classification of birds, et il rangea cet oiseau dans le genre Falcunculus de Vieillot. Genus Cycramis Swains. , Laniagra d’Orb. et de Lafr. (Synop- sis Av. Amer.-Merid. , etc.) 1. Cyc.Guyanensis Sw., Tan. Guyanensis,L, Laniagra Guya- nensis d'Orb. et de Lafr., Tangara verderoux Buff., Piegrièche sourcil roux Vaill., Habia vert Azara. (Hab. in Cayennä, Brasiliä, Paraguaya et rep. Bolivianä. ) 2. Cyc. flaviventris, Nob. Differt à Cyc. Guyanense , staturâ majore, vittà rufä frontali et superciliari latiore et usque ad nucham protensä, et præsertim ventris et crissi colore vivide- flavis (in Guyanense semper albescentibus aut albescenti rufes- centibus) , pedibus fortioribus, pallide flavis vel carneis, (Hab, Santa-Cruce in Mexico. ) 3. Cyc. nigrirostris Nob, Supra totus olivaceus, vittà fron- {ali tantammodo cinerea (in duabus præcedentibus capite collo- que totis hujus coloris) vittà brevi à naribus ad oculos ductà nigricante-cinnamomeë , non rufä ; subtüs, gutture colloque antico cinereis, hoc semitorque angusto olivascente fasciato , pectore abdomineque mediis pallide fulvis; rostram nigrum Mmandibulä basi albo-flavä (in duabus aliis speciebus , livide- xubescens, mandibulä basi nigro-cæruleà ), pedibus plumbeis. (Hab. in Colombiä.) Cette espèce sera figurée dans le Magasin de zoologie. Nota. On sera peut-être étonné de ce que, à la synonymie Tom, V. Année 1842, 13% REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mar 1842.) du Cyclaris Guyanensis, au lieu d'indiquer, comme l'ont fait Azara lui-même, son traduteur Sonnini , etenfin M. d’Orbigny, le Zindo vert à front roux de l’auteur espagnol , nous lui avons substitué son Æabia vert. Nous ne l’avons fait que parce que, après avoir comparé les descriptions des deux espèces minutieu- sement, nous avons reconnu évidemment l’erreur de la pre- mière application , tandis que nous pouvons certifier l’exactitude de la seconde qui, jusqu'ici, avait échappé, à ce que nous pen- sons, à tous les ornithologistes. Dendrocolaptes triangularis Nob. — Dend. rostro mediocre, fere recto, apice subito inflexo , supra obscure olivaceus , uro- pygio remigibusque secundariis apice fantummodorufescentibus, caudâ cinnamomeä ; sublüs æquéolivaceus, gutture, collo antico et laterali pectoreque maculis triangularibus , flabelliformibus pallide stramineis infrà nigro limbatis et eversis , crebre tectis ; abdomine crissoque eædem macula subconformes sed obscurio- res, capili vero et nuchæ ut de more anguississimæ et striæfor- mes apparent. (Hab. in Boliviä.} Sur vingt espèces de ce genre que nous possédons , c’est la seule qui offre des taches semblables quant à leur forme trian- gulaire avec la pointe tournée en haut. Genus Toniramruus, Les., Traité.—T'od. recurvirostris. — Tod. viridi cæruleus, alis caudâque intensius cyaneis, maculà ante-oculari, semitorque postico, pectore,abdomine anoque dilute cervinis, sulture colloque antico albescentibus, rostrum de- pressum, apice obtusam, sursum paulisper recurvatum , nigram, mandibulà apice flavo-albida ; pedes fusci. Long. tota Gune 6lin, rostri {une Glin, (Hab. in insulis maris Australis.) { Cette espèce, la troisième seulement du genre (à ma connais- sance du moins), est assez voisine, par la disposition de ses couleurs , du Todiramphe sacré de Less., Tr. 249, mais elle est plus petite d’un quart; elle est en dessus d’un bleu plus pro- noncé et en dessous couleur chamoïs et non blanche. Elle en diffère surtout, ainsi que de toutes les espèces de la famille 4/- cedidée , par son bec dont la mandibule supérieure est réellement retroussée ; elle n’est que rectiligne chez le Todiramphe sacré et autres espèces du genre Dacelo. TRAVAUX INÉDITS. 135 Nores sur les Oiseaux nouveaux ou peu connus rapportés de la mer du Sud, par M. Adolphe LEsson. Pteroptochos megapodius, Kittlitz, pl. 4. — Valparaiso, Megalonyæ rufogularis, d'Orb., pl. 7.—Chiloë, Valdivia. Megalonyx manus, Lesson, mas. Corpore griseo suprà, cinéreo infra ; abdomine lateribusque rufis; rostro corno ; pe- dibus luteis. Fæmina : corpore bruneo supra, et plumis rufo cireumdatis; collo antici griseo-albenti, rufo tenuiter striato. —Hab. Chiloë. Parra cordifera, Less. Rostro lateo ; caruncula trilo- batâ , cordiformi , cornosä , luteä ; capite, collo, thorace nigris ; dorso, uropygio , alis, abdomine cinnamomeis; remigibus sul- furatis nigro limbatis, aculeis luteis; pedibus cæruleo-nigris. — Hab. Acapulco. Oxiurus Patagonicus, Less.; Sylvia spinicauda, Latham. — Hab. l’île de Chiloë. Arara erylhrofrons, Less. Fronte rubro; capite viridi nigris guttis notato ; corpore viridescenti ; abdomine rubro deli- neato ; alis virescentibus ; remigibus cæruleo-brunneis; caudâ acutä, sanguineä. Rostro corneo; pedibus nigris.—Hab. Valdivia. Psittacus (amazona) auro-palliatus, Less. Viridi ; pallio torquateo aureo ; narium setis nigris ; plumis pallit, collique ru- bro tinctis ; rectricibus superioribus luteis; alis viridis ; remigibus cæruleis cum speculo fulgido ; caudä viridi, ad basim rubro notatä , luteo terminatä ; pedibus nigris. — Hab. Realejo (centre Amérique ). Psiltacus aurifrons, Less., Cent. zool., pl. 18. Callao. Psiltacus (Caïca) Chrysopogon, Less. Rostro et pedi- bus pallidis ; corpore supra viridi, lufeo-viridi infrà ; rectricibus alarum rufulis; mento croceo.—Hab. San-Carlos (centre Am.), Psiltacus (Arainga) eburnirostrum , Less. Rostrum €burneum , pedibus nigris, fronte aurantiaco, sincipite cæruleo, corpore suprà viridi , collo antici viridi-olivaceo, abdomine luteo, remigibus intüs cæruleis, caudà acutà, pennis virescentibus. — Hab, Acapulco. Trogon Mexicanus, Swains., mas. Rostro corneo, pe- dibus nigris , corpore suprà viridi œneû ; fronte, gulâque nigris ; thorace abdomineque rubro fulgido , alis vermiculatis, remi- 136 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842.) gibus brunneis, rectricibus mediis cupreis, atro terminatis; la- teralibus albis, nigro lineatis et niveo limbatis. Fæ@mina : Capite, collo et dorso, fuliginosis; thorace rufo ; abdomine rubro ful- gido ; remigibus brunneis älbo limbatis; rectricibus mediis fer- rugineis, lateralibus albis, albo lineatis. — Hab. San-Carlos (Mexique). M. Swainson n’a connu que la femelle. Trogon capistratum, Less. Rostro corneo; capite, col- loque nigro fuliginoso tinetis; dorso viridi nitenti aureo ; late- ribus brunneis ; thorace et abdomine luteo-aurantiaco ; alis ni- gris, unicoloribus ; rectricibus mediis viridescentibus, nigro sericeis terminatis aut marginaltis : lateralibus nigris, niveo lim- batis. Hab. Realejo ( centre Amérique) : fæmina : corpore toto fuliginoso ; thorace , abdomineque luteis. Garrula qubernatrix , Temm., pl. 436. San-Carlos. Phytotoma Bloxamii, W. Jardine. Les individus tués à Yalparaiso par M. Adolphe Lesson, diffèrent beaucoup du Phy- totoma rutila, figuré en 1832 dans le magasin de zoologie, par le rouge-chocolat foncé de la tête, de la gorge, du thorax et de toutes les parties inférieures. Les joues sont noires ; un miroir blanc marque le milieu de l'aile. Le dos est gris foncé avec flam- méches d’un noir vif. Fringilla matutina, Lichst. Valparaiso, Icterus diadematus , Temm., pl. 482. Acapulco. Crotophaga sulcirostris, Sw., Realejo (centre Amérique). Icterus mentalis, Less., Cent. zool., pl. 41. Hab. San- Carlos (centre Amérique). Les individus rapportés de San-Carlos diflèrent de l’espèce type par un orangé tirant au rouge sur la tête, les côtés du cou et le ventre. Le noir est partout profond et lustré. Le thorax est couvert de gouttes noires. Un seul mi- roir blanc imparfait occupe le milieu de l’aile. Les épaules sont jaunes d’or. R. P. LEsson. DescriPrion de vingt-sept espèces d’Æélices nouvelless par le Dr E. Le GuizLou, chirurgien-major de la Zélée. Vitrina zebra.—N. testà rotundatâ, umbilicatà, suprà de- presso-convexà, subtüs convexiore, hyalinà, flammulis albis et spadiceis oblique undulatis ornatà ; anfractibus quaternis suprà tenuiter striatis; aperturâ subdilatatä ; umbilico minimo,—Hab, : Les îles Auckland.— Diam. 7 , convexité 5 mill, TRAVAUX INÉDITS. 137 Helix umbilicaria. — M. testà orbiculari eleganter, tenue et obliqué striatà, albâ ; anfractibus septenis depressis , basi lineolà fuscâ spiraliter pictis, ullimo obtusè angulato , angulo lineà fuscà utrinquè marginato, spirä conico-depressà , obtusä infimä facie convexà ; umbilico infundibuliformi fusco late picto ; aper- turä obliquâ semi-rotundà , peristomate supernè acuto versus umbilicum crassiusculo subreflexo, — Diam, 33, convex. 19 m. — Hab. : Sumatra. H. subgranosa.—H. testà subglobosä, umbilicatà, tenui, pellucidä ; dilutè rnfo-spadiceà , snbtüs albido-fuscescente , lon- gitudinaliter et transversim tenuiter striatà, ferè granulatà ; anfractibus quaternis convexo-depressis ; labro acuto propè um- bilicum angulato ; labio recto supernè umbilicum latum profun- dum reflexo. —Hab. : L'Australie septentrionale. — Diam. 28, conv. 23 mil]. H. Nouleti.—H. testà rotundatà, conico-depressä, umbilicatà, castaneë , Iucidà, longitudinaliter ac obliquè pulchrè striatà , subtüs depressà, nitidiore, sublævigatà ; anfractibus 5-6, de- presso-convexis, transversim lævissimé supernèque striolatis ; spirä spadiceâ exsertiusculà, obtusä; aperturà obliquà ; labio acuto , basi subincrassato , albido ; umbilieum minimum occul- tante aut suboccultante. — Hab. : Les îles Viti.— Diam, 30, conv. 19 m. I. Recluziana. —H. testà orbiculari, supra convexo-de- pressä, rufo-fuscà , subtüs albidâ; anfractibus quinis leviter ac crebrè striatis , convexo-depressis, ultimo rotundato ; fascià albâ lineà rufâ supernè marginatä cireumeinctà; aperturâ subro- tundâ reflexä fusco tinctà ; columellà dilatatä , intüs truncatä et obtusé unidentatä ; umbilico consolidato rufescente. — Hab. : ? — Diam. 26-27 , conv. 17-20 mil. H. Jannellei. — H. testà globoso-obtusä, dilntè olivacei ; anfractibus quinis transversim tenuè rugulosis, rugis undulatis, superné rotundatis, suturâ profundâ; spirâ convexà, oblusà ; aperturä obliquissimä albidâ ; labro reflexo , albo ; labio obliquo reflexo umbilicum profundum occultante. Var.—Spirà conico-obtusalä; umbilico clauso. — Junior, — Ultimo anfractu supernè subearinato, — Hab. : Australie septen- tionale. — Diam. 25, conv. ?5 mil. H, Salomonis.— M, testà orbiculalà, depresso-subconicà , 138 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 18492.) umbilicatâ, cancellatâ ; anfractibus senis depresso-convexis; ultimo rotundato, subtüs depresso plano; aperturâ obliquàâ; labro acuto: labio obliquissimo , supernè reflexo, umbilicum minimum sub-occultante.—Hab. : Les îles Salomon, — Diam. 18, conv. 13 mil. H. Delessertiana, —H..testà orbiculato-depressä , tenui , al- bido-fuscescente , hyalinà ; anfractibus sub-vitreis , 5 1/2 sapernè convexo-depressis, striis obliquis, creberrimis, pulchre sculp- tis ; suturis sub-canaliculatis ; ultimo anfractu subtüs convexiore ; umbilico lato profundo notalo ; labio superné reflexo. — Junior. — Ultimo anfractu supernè obsoletè angulato. — Hab, : L'île Warrior ( détroit de Torrès). — Diam. 16 1/2, conv. 10 mil. H. Triloniensis. — H. testâ trochoïdeë , sabumbilicatä, al- bido-fulvä, substriatà ; anfractibus 5-6 convexiusculis; ultimo rotundato , subtüs convexo; spirà conico-depressà , obtusä; aper- turâ angustâ; labro subreflexo; umbilico minime , punctifor- mi. — Hab. : Triton - Bay (Nouvelle - Guinée). — Diam. 9, conv, 7 1/2 mil. HI. succinulata.—H. testäorbiculari, convexo-depressä, dilutè succineà , nilidissimä , pellucidä ; anfractibus quinis depressis, ultimo vix carinato, sublüs convexo, medio depresso; spirà obtusä; aperturä obliquà , semi-rotundà acutà ; anterius su- pernè vix angulatâ. — Hab.: Gouaham.—Diam, 8, con. 5 1/2 m. — Var. (a). Gavaoensis — Testâ minore, tenuiore , pallidiore.— Existe aussi à Noukahiva , Hapaï , Hogoleu. + H. Ternatana.—H. test orbiculato-subconoïdeä, umbili- catà, rufâ, tenuiter striatà ; anfractibus septenis , subconvexis: ultimo margine carinato, carinâ albidä ; infimà facie depresso- convexiusculà ; umbilico profundo , margine effuso ; spirà coni- co-depressä, obtusä ; aperturä obliquà, subquadrata, marginata, alba , subreflexa ; basi incrassata. — Hab. : Ternate.— Diam, ??, conv. 12 mil, H. Crouanii. —H. testà discoïdeâ, umbilicatä , utroque la- tere umbilicatä , castaneâ , tenuiter striatâs anfractibus senis supra depresso-convexiusculis , lineà fuscà fasciatis, ultimo cari- nalo, carinä acutà albâ lateraliter lineà fuscâ marginatà ; umbi- lico profundo , aperturâ subovali , acutâ; labio tenui , acuto, — Var. — Ultimo anfractu carinà subobtusâ ; spirâ conico-depressâ. — Hab. : Hamoa. — La variété hab. les îles Salomon. Diam. 7 TRAVAUX INÉDITS, 139 18a19, conv. 10 à 12 1/2 mil. —Var., Diam, 18, conv. 42 mil, H. Albula.—H. testà discoïdeà , albulâ, umbilicatä, carinâ acutä, suprà conico-depressä, subacutä, tenuiter striatà , subtüs depresso-convexä, crebrè striatä; anfractibus 5 1/2 depresso- convexis, ultimo acuto, carinä rufescente notato ; aperturà sub oblongä, anterius acutà , basi depresso-rectä ; peristomate su- pernè subreflexo, subtüs et anterins laminä latà reflexä acutà , umbilico profundo , infundibuliformi, — Hab. : Ternate.— Diam. transx. 27 , conv. 16 mil. H. Valenciennesii. — M. testà discoïdeâ, carinatä, acutâ, um- bilicatâ, depresso-convexä, longitudinaliter tenuè et obliqué striatà ; anfractibus quinis , planatis, lineis rufis trifasciatis, su- premis unifasciatis et convexiusculis; infimä facie nnifasciati, subconvexä , striolis sublentè tenuè cancellatà; aperturä ovatà, anteriüs angulatä , supernè acutà, infernè reflexä; umbilico lato profundo, — Hab. — Diam. transv. 23, conv. 8 mil. H. approximata.—M. discoïdeâ, conico-depressä , umbili- cat , carinatä , fuscâ cinereo-lutescente variegatà ; anfractibus 6-7 subconvexis basi depressis : ultimo margine acuto, subtüs convexo, radiatim tenuiter striolato, striis concentricis signato ; spirä conico-depressä ; umbilico profando ; aperturä obliquèé qua- dratä , incrassatä, anterius acutâ, superné producta, exteriüs- que compressä, — Hab. : Hogoleu et Ternate.— Diam, transv. 17, conv. 1f mil. — Très-rapprochée de l’£xclusa de Férussac, H. Arrowensis.—H. testà trochiformi, carinatä , subumbi- licatä , albà, hyalinä ; anfractibus quinis, convexiusculis, basi depressis, substriatis, ultimo carinä acutà instructo , subtüs con- vexo-depresso; spir conicä , suprà obtusà ; aperturâ sub-semi- oyatà , margine reflexä ; labio latiore, umbilicum suboccultante. — Hab, : Les îles Arrow. — Diam, transv. 17 , conv. 1? mil. H. hyalina, — H. trochoïdeä, carinatä, vix umbilicatâ, hya- linä , subvitreé ; anfractibus senis, subconvexis, basi depressis, tenuë striatis, ullimo carinä acutà sursûm reflexiusculà instructo, subtüs convexo-depresso ; aperturâ sublanceolatä , anteriüs acu- là , basi rotundatäà, subreflexä, versüs umbilicum oblique rec- tiusculä.— Hab. : Les îles Salomon.— Diam, transy. 15, conv. 10 mil, I. concentrica. —M. trochiformi, subfulvâ, pellucidä, sub- wnbilicatä; anfractibus quinis, transversim obsoletè striatis, 120 REVUE Z00LOGIQUE. ( Mai 1842.) striis tribus remotis, ultimo carinato , subtüs depresso-convexo ; spirâ conico-depressâ , subovatâ , anteriüs subangulatä, mar- gine acutâ ; umbilico minutissimo , obsoleto. — Hab. : Vavao. — Diam. transv. 7, conv. 6 mil. q H. Auklandica. — M. testà orbiculato -conoïdeà , fenui, parvä , pellucidà, luteo-fuscescente ; anfractibus senis, depresso- subconvexis, striatis, maculis longitudinalibus spadiceis, æqui- distantibus, regulariter pictis : ultimo carinato , supernè striolis transversis obsoletis notato, subtüs convexiore , immaculato, profundè umbilicato ; aperturà subrotundatä , anteriüs suban- gulatâ; peristomate acuto , fragili, — Hab. : Les îles Aukland.— Diam. transv. 7 , conv. 4 mil. H. Oceanica.— H. testâ orbiculato-convexà, carinatâ, um- bilicatä; anfractibus octonis , albidis, maculis spadiceis angula- to-flexuosis, tenuissimè transversim striatis, depresso-planis, submarginatis ; apice obtuso , fusco ; infimé-facie depresso-con- vexà; umbilico parvo, profundo, acutè-marginato ; aperlurà angustâ , anticè subacutâ. — Hab. : Taïti. — Diam. 5 1/4 conv. à m. . * H. Blainvillei. —M. testâ pyramidatä , trochiformi, umbili . catà, albido-Iutescente, anfractibus 7-8 tenu striatis , depresso- convexis, lineâ fusco-rufà inferné pictis, ultimo carinato ; subtüs plano-convexiusculo striis obsoletis concentricis interdüm notalo ; aperturà subquadratâ reflexâ, albidä, anterius sub- angulatà, columellä violacescente, umbilicum concolorem pro- fandum non occultante. — Hab. : Les îles Arrow.—Diam. 19-21, haut, 23-25 mill.— Var. (a). Striis longitudinalibus plicæfor- mibus, aperturä versüs basim intüs subconvexis. H. torticollis. — H. testä orbiculari, compresso planâ, um- bilicatä , solidà , sub epidermide diluté olivaceä aut purpures- cente albâ; anfractibus 4-5 convexiusculis; spirâ compresso-sub- concavä ; aperturà rotundatä ; extrorsüm valdé compressà, angulo gibboso marginatäâ; peristomate reflexo, intüs roseo ; umbilico profundo , latiusculo, — Var. «. Testà omnind albà. — Hab. : Triton-Bay. — Diam. 24, conv. 13 mil. H. Kiesneri. — M. testà suborbiculari, planatä, albä, nigro- purpurescente unifascialà ; anfractibus quinis subconvexis, fascià in ultimo anfractu supra medium posità; spirà violasces- cente planà ; umbilico cylindrieo profundo ; aperturà rotundatà , a: TRAVAUX INÉDITS. 141 posteriüs coarctatà. — Hab. : Triton-Bay. — Diam. 23, conv. 1 { m. H. purpurostoma. —H. testà orbiculari , umbilicatà , suprà planä, albä , pellucidä ; anfractibus 4 1/2 convexiusculis, suturà profundä sat distinctis ; ultimo fascià nigro-purpurascente latius- culà spiram decurrente ornato, subtüs convexiusculo albo; umbilico profundo , mediocri, extüs effuso et angulo margi- nalo ; aperturâ obliquissimä , rotundatä , peristomate breve reflexo , intüs et extüs roseo , strangulato, — Hab, : Triton-Bay. — Diam. 20 , conv. 9 mil. H. quadrifasciata. —MH. testà orbiculari, depresso-convexius- culà , umbilicatä , ex-albidâ; anfractibus 4 1/2 supremis fusco- fasciatis, ultimo quadrifasciato ; fasciis duabus supernä et duabus infernà facie ; spirâ convexo-obturatà ; umbilico dilatato, pro- fundo ; aperturä obliquissimâ, sub-ovali intüs , ad basim grossè unidentatà ; peristomate reflexo extrorsüm strangulato et versus basim anguloso, — Hab. : Ternate. — Diam. 18, conv. 9 mil. H. guttata. —H. testà orbiculari, umbilicatä , supra excavatà, tenuiore, pellucidä, melleä, maculis opaco-albis guttata; anfrac- tibus 4 1/2, ultimo maximo , alteris angustis; spirâ excavatâ; aperturâ subrotundä, reflexä , intüs albidä; umbilico profundo, externè dilatato. — Hab. Céram. — Diam. 21 , conv. 10 mil. H. cyclostomata.— MH. testà orbiculari, planatä, umbilicatä, pellucidä, dilutè olivaceä, papillis linearibus obsitàâ, anfracti- bus quaternis convexiusculis, lineolâ fuscä fasciatis, suturâ discretis ; spirà convexä, vix exsertà ; aperturä circulari, exteriüs tenuë strangulatä ; peristomate reflexo, tenuissimo ; umbilico in- fundibuliformi, profundo. — Habit. : L'île Warrior (détroit de Torrès).— Diam. 7-8, conv. 4-4 1/2 mill. Mozzusques recueillis dans la mer du Sud par M. Adolphe Lesson. (Genres mitra et Pleurotoma. ) G. Mira, Lamk. 1° M. cardinalis, Lamk. Var. Archiepiscopalis, ib, Taïti. 20 M. Fraga, Quoy et Gaim. Ast. pl. 45 bis, fig. 28-29. Kiéner, pl. 9, fig. 26. — Iles Gambier et Marquises. (Mangareva et Noukahiva.) 3° M. fusiformis , Kién., pl. 29, fig. 97.—Taïti et Sandwich. 4 M. flammea, Quoy , Ast. pl. 45 bis, fig. 23 à 25, Kié- nér, pl. 5, fig. 14, —Jles Sandwich, 142 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mar 1842.) 5° M. Anaïs, Less.— Iles Gambier.— Cette coquille rap- pelle complétement la AZ. Columbelliformis, dont elle a la forme et le bord droit épais et unidenté. Elle a aussi quelques rapports avec les Mitra contracta de Swainson et Mitra litterata de La- marck. Sa phrase diagnostique sera celle-ci : M. testa ovato- lurbinalà, levi, Luled , fasciis rufis angulatis ornatä. Labro dextro crasso, unidentalo ; columellà bi-tridentatäve. 6° M. bicolor et M. casta, Sw. et Kiéner, pl, 33, fig. 109 et pl. 32, fig. 106.— Oliva T'ehuelchana et Puelcha , d’Orb. pl. 59, fig. 7 à 19,— Côtes du Chili, du Pérou, Réalejo (centre Amérique.) De nombreux échantillons m'ont prouvé par la grande variété de taille et de coloration, que les deux es- pèces de Swainson ne devraient former qu'une seule espèce, Il y a de ces mitres entierement rougeâtres, complétement blan- ches ou jaunes , quelques-unes sont grises, etc. 7° M. afjinis, Less. — Mers des îles Gambier. — Cette jolie mitre nouvelle appartient à la section des Mitrella comme la précédente. Elle est remarquable par la persistance de sa coloration. Sa phrase sera celle-ci: M. cylindraced , levi gri- seû cum lineolis flexuosis nigris; suturis lineolà aterrimd motalis : ullimo anfraclu basi transverse sulcato et migrose- riceo ; columella sextiplicalä. Cette coquille a la même forme et tous les caractères de la Bicolore, moins la coloration. Elle est grise, linéolée de noir avec la base d’un noir profond. La Bicolore a toujours la base blanche, ainsi que les tours de Ja Spire, quelles que soient les nuances de sa coloration. Serait- ce une variété seulement et non une espèce ? Je serais assez dis- posé à le croire. d 80 M. obliqua, Less. — Iles Gambier.— Cette mitre voi- sine de la Mitra Chinensis de Griffith, figurée dans Kiéner, pl. 11, fig. 3, en est bien distincte par plusieurs particularités. — Teslà fusiformi, levigalà , immaculalà, lutescente, fulvo cinctà, minulissimé transversim strialà; ultimo anfractu basi strialo; columellä quadriciplatà alba. Cette coquille est ovalaire allongée, triculée, à sommet aigu, formée de neuf tours séparés par une suture saillante, et couverts de filets circulaires régulièrement espacés, traversés par de nombreuses stries d’accroissement. Le dernier tour fait la moitié du test et s’atténue au sommet, Un ruban fauve con- TRAVAUX INÉDITS. 148 tourne les sutures et tranche peu sur le fond jaunâtre de la co- quille. L'ouverture est étroite, déjetée à gauche; la lèvre est coupante et la columelle est marquée de quatre plis saillants, blanes. — Hauteur : 30 millim.— Le test jeune a la moitié du dernier tour blanchätre et les bandelettes fauves non appa- rentes. 9° M. virginalis, Less. — Ile de Taïti. — Cette raris- sime petite mitre a la forme de la Mitra subulata de Lamarck et ressemble à une vis par son faciès général, mais elle appartient aux mitres par les quatre plis saillan{s et décroissants de sa co- lumelle.— 7T'està fusiformi-lurrilà, subulatà, longitudinaliter transversimque striatà, areolatä, nived , columella quadripli- catà , labro exlerno denticulato. — Longue de 14 millim. (7 lignes.) Cette mitre est fusiforme , turriculée, pointue, formée de dix tours de spires, séparés par une suture apparente, et légèrement convexe. Le test, d’un blanc pur, excepté les deux derniers tours qui sont roses, est couvert de côtes fines verticales et transversales , se coupant à angle droit de manière que les horizontales passent sous les verticales pour former des aréoles quadrilatères , produisant l’effet d’un dé à coudre. L’ou- verture est ovalaire allongée ; le bord droit est simulé ; la co- lumelle a le pli qui contourne le bord inférieur du canal. 100 M. marmarola, Quoy et Gaim. Ast.— Kiéner, pl. 34, fig. 112 A.— Conœlix marmoralus, Sw. fig. 1. —C. Sivainsonii, Less. Zool. Coq.— Taïti et toutes les îles de l’O- céanie. __ G. PæurorTowa, Lamk. 1° P. Bottæ, Nal.; Kiéner, pl. 15, fig. 3. — Acapulco. 2° P. Woodi, Kiéner, pl. 7, fig. {.— Acapulco. 3 P. perlata, Less.—Ves Sandwich.—Voisin du P. Albina de Lamarck, mais surtout du &ebra de Kiéner. Testé parvä, ovato-oblongä, rufà , perlis niveis cinctâ; spird aculà ; aperturà ovali ; canali elongatä. — Ce joli et ra- rissime Pleurotome est long de 18 millim. Son test est oblong, turriculé, pointu au sommet, formé de neuf tours de spire , tous élevés au milieu , ayant un ruban étroit qui contourne le centre, et cernban de couleur rousse, couvert d’une rangée régulière de tubercules perliformes, blanc pur. Entre chaque rangée de perle, s'élève sur chaque tour une carène aiguë, saillante , bor- 14% REVUE ZOOLOGIQUE, ( Mai 1842.) dée en dessus comme en dessous d’un sillon profond, creusé lui- même de lignes {rès-fines au nombre de trois on de quatre. Le grand tour est cordonné de côtes et de sillons. L'ouverture est allongée et le canal s’atténue et se prolonge en queue étroite. Ce Pleurotome a été pris à la drague dans la rade de Honoluhu, l’une des îles Sandwich. 4° P, funiculata, Less.—Acapulco, — P. testà parvä, oblon- gatà , turriculatà, rufà, costis circularibus undulatis , lamel- losisque tectà ; spirà acutissimä; aperturä longitudinali ; scis- surû rotundä.—Ce petit Pleurotome est long de 22 millim., allongé, turriculé, à spire trés-aiguë, formée de dix à onze tours, légèrement convexes au milieu, séparés par des sillons, toujours couverts de petites côtes tranchantes, réguliérement espacées, élevées en lames onduleuses vers le milieu , ondulations qui si- mulent des crêtes que séparent un pelit sillon. Des stries très- fines et très-serrées se font remarquer dans les sillons interposés entre chaque lamelle. La coloration de ce Pleurotome est un fauve rougeâtre uniforme. Le canal est court , large et obtus; l'ouverture est étroite ; le bord droit est recourbé en dedans. L'ouverture, d’abord en fente , se termine par une scissure ar- rondie. Il a été pêché à la drague dans la rade d’Acapulco, 5° P. maura , Nal. Kiéner, pl. 23, fig. 1. — Acapulco. R. P, Lessox. DEscriPri0n de quelques Chrysidides nouvelles ; par M. Guérin MÉNEVILLE. En terminant le texte explicatif de notre Zconographie du Règne animal, ouvrage dans lequel nous cherchons à tenir nos souscripteurs au courant de la science, nous avons été conduit à étudier un grand nombre de genres, à classer leurs nom- breuses espèces, ef nous avons souvent été obligé de donner des descriptions de celles qui étaient encore inédites. Le présent travail a été fait à l’occasion de ce texte explicatif , mais comme il a bientôt acquis une trop grande étendue pour notre plan, nous nous sommes décidé à le publier séparément. 1. Stilbum viride. Tout à fait de la taille et de la forme du Stilbum splendidum des auteurs, mais entièrement d’un beau xert-émeraude. Tout Le corps est fortement ponctué et le troi- TRAVAUX INÉDITS, 145 sième segment abdominal, ayant comme dans les autres un fort bourrelet , est plus rétréci en arrière, quadridenté et entière- ment vert, tandis qu'il est toujours d’un beau bleu violet chez les Stilbum splendidum et calens. Ailes transparentes, assez fortement teintées de brun (femelle). —Long. 15 mill., hab. Madagascar. 2. Stilbum sexdentatum. D'un beau vert bleuâtre varié de bleu pur surtout en dessus. Tête et corselet très-fortement ponc- tués , ce dernier ayant le métathorax prolongé en arrière en une pointe conique , assez aiguë, très-peu creusée en dessus et tout à fait différente de celle des S. splendidum et calens. Abdomen ponctué, avec le dernier segment d’un beau violet, surtout dans sa première moitié, à bourrelet peu saillant, très-large à son bord postérieur qui est armé de six dents assez saillantes et aiguës. Dessous et pattes verts; antennes, à l'exception des deux premiers articles, etpartie interne des tarses noirâtres (? femelles). — Long. 15 mill., hab. le Sénégal et Alger. 1 3. Chrysis (Pyria) Mouattii. D'un beau vert brillant à reflets d’or jaune ; dessus de la tête, du corselet et du premier segment abdominal bleus; une forte saillie, aplatie en dessus, au bord pos- térieur du métathorax ; dernier segment de l’abdomen garni de six dents. Ailes brunes à nervures noirâtres, avec la cellule ra- diale presque fermée (femelle ). — Long. 13 mill., hab. Mada- gascar. Dédiée au voyageur qui l’a découverte, 4. C. (Pyria) Gheudei. D'un beau vert brillant. Partie anté- rieure du corselet un peu rétrécie avec la tête un peu plus étroite, petite. Une forte pointe conique sur le bord postérieur du métathorax , dirigée en arriére , un peu arquée; ponctuation de l'abdomen très-forte, avec une petite carène lisse, longitudinale et très-peu visible au milieu. Dernier segment à reflets plus dorés avec quatre dents, précédées d’un bourrelet assez saillant. Des- sous, pattes, tarses et base des antennes verts; fouet des antennes noir, ailes obscures à cellule radiale fermée et à nervures noi- râtres ( mâle). — Long. 10 mill., hab. Madagascar. Nous l'avons dédiée au compagnon de M. Mouatt. 5. C. (Pyria) bispilota. D'un beau vert brillant, avec des taches bleues sur le vertex, sur le milieu et les côtés du méta- {horax, sur l’écusson etsur la pointe du métathorax, qui estsem- blable à celle de l'espèce précédente, Abdomen à bord postérieur 126 REVUE ZOOLOGIQUE, (Mai 1842.) bleu , après le bourrelet du dernier segment , quadridenté ; une grande tache arrondie et d’un beau bleu noir de chaque côté du second segment. Pour le reste semblable à la précédente, dont elle pourrait bien n'être qu'une variété, mais avec la ponctuation de l’abdomen encore plus forte et la carène du milieu plus vi- sible (femelle). — Long. 10 1/2 mill., hab. Madagascar. Cette espèce est très-voisine de la Chrysis lyncea de Fabricius, mais celle-ci en diffère par son abdomen beaucoup plus faible- ment ponctué, plus lisse, sans aucune trace de carène; par le dernier segment entièrement bleu, par ses ailes plus pâles, et par la pointe conique du métathorax , laquelle est lisse au milieu, dans toute sa longueur, tandis que dans les deux précédentes cette pointe n’est lisse qu’au bout. 6: C. (Pyria) orientalis. D’un vert doré brillant, fortement ponctuée ; une tache bleue sur le vertex et au milieu du méso< thorax ; métathorax offrant une saillie assez forte, dirigée en arrière, un peu creusée en.dessus; ponctuation des second et troisième segments plus fine, ce dernier tirant au bleu, terminé par six dents assez aiguës , avec le bourrelet postérieur peu sail- Jant; pattes vertes avec les tarses et le fouet des antennes bruns ; ailes un peu enfumées avec la cellule radiale ouverte (mâle). — Long. 8 mill., hab. Sumatra. 7. C. truncala. D'un vert tirant au bleu, fortement ponctuée ; métathorax offrant une bosse un peu saillante et dirigée en ar- rière ; base des deux premiers segments de l’abdomen , et extré- mité du dernier, d’un noir bleu; ce dernier tronqué carrément, à angles latéraux assez saillants, avec une petile carène élevée au milieu, débordant en arrière en une petite pointe assez aiguë et courbée en bas. Dessous, pattes et tarses, base des antennes, verts; leur fouet noir. Ailes légèrement enfumées, à nervures noirâtres avec la cellule radiale fermée (mâle et femelle).—Long. 11 mill., hab. PAmérique du Nord , à Georgestown. 8. C. brasiliana. D’un beau vert un peu doré, fortement ponctuée, Antennes noirâtres avec les trois premiers articles verts, mélathorax seulement bossu en arrière. Base du second et du troisième segment de l’abdomen, et l’extrémité du troisième d’un noir violet. Le troisième tronqué obliquement de chaque côté, en arrière, avec les angles latéraux aigus mais non épineux, et le milieu faiblement prolongé en pointe résultant d’une très- TRAVAUX INÉDITS. 147 faible carène médiane à peine apparente et bleu violet comme l'extrémité du segment. Dessous et pieds verts , tarses noirâtres , ailes transparentes. — Long. 11 à 12, env. 15 à 16 mill., de Rio-Janeiro. Cette espèce ressemble beaucoup à la Chrysis mexicana (Icon. R. A. Ins. pl. 68, f. 9); mais on pourra toujours la distinguer à la brièveté de la saillie de son métathorax, à l’obliquité de la troncature des deux côlés de l’extrémité de son abdomen , à la faiblesse de sa carène médiane et à la couleur violette de cette carène. 9. €, carinata. D'un beau bleu violacé, avec quelques taches peu limitées et verdâtres sur la tête, le corselet et les côtés de l'abdomen. Tête et corselet fortement ponctués. Abdomen assez allongé, à côtés parallèles, fortement ponctué, avec trois échan- crures à la base du premier segment, une carène lisse, longitu- dinale et assez élevée au milieu du second, et un fort bourrelet près de l’extrémité du troisième. Celui-ci a aussi une carène saillante au milieu, ce qui laisse une fossette assez profonde de chaque côté, et son bord postérieur présente quatre dents assez aiguës, dont les intermédiaires un peu plus saillantes. Pattes et dessous d’un bleu verdâtre. Extrémité des antennes et partie in- terne des tarses noirâtres. Ailes transparentes et incolores à ner- vures noires (femelle). — Long. 14 mill., hab. le Chili. Cetté espèce a beaucoup de rapports avec la Chrysis viridis d'Olivier, mais son métathorax n’a aucune saillie, tandis que celui de l'espèce d'Olivier semble, d’après sa description, avoir un écusson semblable à celui des Chr. splendida et amethistina, mais dont la saillie n’aurait point d’enfoncement. 10. C. Syriaca. Poncluée ; d’un beau violet dessus et dessous, avec le vertex et le milieu du métathorax tachés de doré rouge couleur de feu. Extrémité de l’abdomen coupée presque carré- ment et armée de quatre dents assez saillantes. Antennes , moins Ja base, et tarses noirâtres. Ailes transparentes, un peu brunes au milieu (femelle). — Long. 12 mill., hab. la Syrie. 11. C. Épiscopalis. Fortement ponctuée, d’un bleu violet uni- forme. Abdomen sans échancrure à la base ni carène au milieu, … avec le dernier segment large, terminé très-près du bord par un fort bourrelet , Ctarmé de quatre dents peu saillantes et aiguës. 148 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842.) Antennes et larses noirâtres. Ailes transparentes (femelle), — Long. 10 mill. , hab. le Chili. 12. C. insularis. Tête et corselet d’un beau vert brillant avec le milieu du mésothorax et le bord inférieur du métathorax bleus ; ce dernier simplement arrondi , sans saillie notable. Abdomen d’un beau bleu avec le bord de chaque segment tirant au vert et le dernier armé de six dents; dessous et pattes verts avec le fouet des antennes et les tarses noirs. Ailes enfumées à nervures brunes avec la cellule radiale presque fermée (mäle et femelle). — Long. 8 à 10 mill., hab. Cuba. 13. C. Miegüi. Corps très-ponctué d’un beau bleu vif; une tache noire sur le vertex et an milieu du bord antérieur du mésothorax. Antennes noires avec les deux premiers articles bleus. Abdomen large et court , ressemblant un peu à celui des Hedychrum , d’un beau rouge doré vif avec le dernier segment terminé par une série transverse de gros points ou fossettes enfoncées et par quatre dents aiguës. Pattes et dessous du thorax et de l'abdomen d’un beau bleu mêlé de vert. Tarses noirâtres. Aïles transparentes, un peu teintées de brun jaunâtre près de la côte, — Long 7 1/2 à 8, env. 14 à 16 mill., hab. Barcelone. Dédiée à M. Mieg, entomolo- giste zélé, professeur de physique à Madrid. 14. C. Graelsii. Tète et corselet bleus. Quelques taches vertes sur le prothorax et le mésothorax. Métathorax peu saillant en ar- rière, arrondi. Antennes et pattes noires, les cuisses ayant quel- ques reflets bleuâtres. Abdomen d’un ronge de feu très-brillant avec le bord du dernier segment, après la rangée de points ordi- naires, bleu et quadridenté, Dessous bleu. Aïles transparentes, leur cellule radiale presque fermée (femelle).—Long. 8 1/2 mill., hab. Barcelone. Nous avons dédié cette espèce à M. Graels, l’un des entomologistes les plus distingués de l'Espagne. Elle est très- voisine de la Chrysis ignila. 15. C. Igniventer. Tête et corselet bleus, tachés de vert, avec l’écusson entièrement d’un beau vert doré. Abdomen d’un rouge de feu, mais d'une couleur de laque et d’un ton trés-différent de celui de la Chr. ignila, avec le bord postérieur du dernier segment presque entier , mais offrant cependant trois faibles si- nuosités qui indiquent la place de quatre dents. Dessous de l’ab- domen, pattes et antennes noirâtres avec des reflets bleus et verts, Ailes transparentes à nervures noires et à cellule radiale TRAVAUX INÉDITS. 119 fermée ( mäle et femelle). — Long. 7 mill., hab. l'Algérie. 16. €. bellula. D’un beau vert doré très-brillant à reflets d’or jaune; une tache sur le vertex, milieu du mésothorax, une grande tache à la base des premier et second segments de l’ab- domen et tout le troisième d’un beau bleu vif. Dernier segment sans dentelures au bord , mais un peu sinueux, avec les angles latéraux assez prononcés ; offrant une bordure verte avant la rangée de points enfoncés. Côtés des deux segments précédents d’un doré des plus brillants à reflets de feu. Antennes noires avec les trois premiers articles d’un vert bleu. Pattes vertes à tarses roussâtres .Ailes transparentes à nervures noirâtres, la cellule radiael fermée. Dessous vert doré ( mâle et femelle). — Long. 7 à 8 mill., hab. Madagascar. 17. C. Mionü. Ponctuée, d’un beau vert émeraude avec la base des second et troisième segments de l’abdomen noire pas- sant à une teinte bleue qui se fond ensuite avec le vert. Extré- mité du dernier segment quadridentée à dents peu saillantes. Extrémité des antennes noirâtre. Dessous et pattes verts, avec les tarses d'un brun jaunâtre. Ailes incolores (femelle). — Long. 8 mill., hab. le Sénégal. 18. C. Polinierii. Ponctuée , d’un beau vert émeraude , avec une tache sur le vertex et trois courtes lignes longitudinales sur le mésothorax, noires. Base du premier segment abdominal échancrée. Base du second et du troisième noire passant au bleu, cette couleur couvrant presque entièrement le second segment ; bord postérieur du troisième segment bleu , tronqué carrément, avec les angles latéraux aigus et une petite épine saillante au mi- lieu, provenant d’une carène médiane. Antennes noirâtres, paltes vertes avec les tarses jaunes. Ailes incolores (mâle). — Long. 7 mill., hab. le Sénégal. L'espèce que nous allons faire connaître est des plus cu- rieuses à cause de la forme extraordinaire de ses antennes, el mous pensons même qu'il sera nécessaire d’en faire un sous- genre distinct, que nous proposons de nommer Pleurocera. Tous les caractères de cet insecte le rangent dans le genre Chrysis proprement dit , mais les antennes sont dilatées au milieu et sur le côté extérieur, aplaties et à articles tronqués obliquement. Elles sont insérées sur le devant de la tête, prés de la bouche, daus une cavité de la face ; leur premier article est grand, Tom. V. Année 1842. 1ù 150 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Hair 1842. ) épais, ét il atteint le bord supérieur de la cavité frontale, Le second est beaucoup plus court et moins épais, cylindrique ; le troisième sé dilate beaucoup au côte externe, il est de la longueur du seéond , aplati à l’extrémité; le quatrième est plus court, aplati , tres-dilaté en dehors, tronqué obliquement à l'extrémité de la dilatation; les trois suivants sont encore plus élargis à Pextérieur, tronqués obliquement; mais le septième commence à diminuer de largeur, ainsi que les 8e à 13e, qui diminuent en- suîte graduellement jusqu’au dernier qui est ovoïde. 19. C. ( Pleurocera) viridis. Corps d’un beau vert un peu dôré, couvért de points énfoncés. Premier et second articles des antennes et base du troisième verts, les suivants jaunes avec les bords et quelques raies noires, les 8° à 13° d’un noir térne. Bord postérieur du imétathorax faiblement relevé en une petite caréne longitudinale ; une trace de éarène au milieu de l'abdomen qui est plus long que le thorax, à côtés parallèles avec le dernier sègment terminé par cinq faibles sinuosités qui produisent quatre pointes peu saillantes. Dessous et pattes d’un beau vert, à l’excep- tion des tarses et du dernier segment abdominal qui sont noi- râtres. Aiïles transparentes. — Long. 9, env. 15 mull. , du Chili. 20. Hedychrum viride. Entièrement d’un beau vert doré. Tête et corselet fortement ponctués; métathorax arrondi en arrière, au milieu ét èn dessus, avec les angles latéraux postérieurs aplatis, peu saillants, précédés d’une petite échancrure. Abdo- men entiér finement chagriné en dessus, noir dessous. Pattes vértes, anténnes et pattes noires. Aïles un peu énfumées au bout (mâle ).—Long. 7 1/2 mill., hab. Constantine. II. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des possessions Néer- landaises dans l'Inde, par les membres de la commission d'Histoire Naturelle de l'Inde, et quelques autres auteurs. Nous avons annoncé cette grande publication d’après le pro- spectus , dans notre numéro de février 1840, p. 50, et depuis ce temps , elle a été poursuivie avec activité, sous la direction du savant M. Temminck, si connu des naturalistes par ses beaux travaux sur les animaux vertébrés. 11 a paru 15 livraisons, dont ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 151 5 de vues pittoresques, 5 de botanique et 5 de zoologie. Nous ne devons nous occuper ici que de celles qui comprennent la z00 logie, mais nous pouvons affirmer que les vues pittoresques et la botanique sont exécutées avec une grande perfection et peu- ent rivaliser avec nos plus belles publications, Ce résultat re- marquable est dû à la persévérance et au zèle de M, Temminck, à qui son gouvernement avait imposé l’obligation de faire con- fectionner tout l’ouvrage en Hollande, par des artistes natio- naux, et il y a réussi de la manière la plus satisfaisante et la plus honorable pour son pays. Plus de la moitié de l’ouvrage a déjà paru, car il doit avoir 25 livraisons. La totalité des livraisons de vues pittoresques, etc., sera de 10; il y aura 8 livraisons de zoologie et 7 de botanique. Pour la zoologie 4 n’y a plus que 3 livraisons à paraître. ire Liv. (1839). Le texte comprend lecommencement des géné- ralités sur la zoologie de l'archipel Indien, par M. Salomon Muller, de l’histoire naturelle de l’Orang-Outang , d’un travail sur les Pitla et sur les Crocodiles de l’archipel Indien, par MM. Schlegel et Salomon Muller, Des planches lithographiées et coloriées représentent l’Orang-Outang mâle adulte et plusieurs particularités de son anatomie; deux Pit{a nouvelles, leur nid et leurs œufs; le Crocodilus (Gawialis) Schlegelii et son crâne, comparé à celui de diverses autres espèces. Il y a aussi une belle figure du Potamophilus barbatus, Mammifère carnassier de Bornéo fort curieux. 2e Liv, (1840). Le texte comprend la continuation des généra- lités de M, Muller. Il y a plusieurs planches d'anatomie de l’Orang- Outang, les figures des Semnopithecus frontatus, rubicundus, chrysomelas, et du jeune âge des Sem. cristatus, milraltus et nasicus; celles de la Testudo emys et d'un curieux Poisson, l’'Osteoglossum formosum. 3° Liv. (1840). Cette livraison est entièrement occupée par un travail de M. De Haan sur les Papilionides; ce travail étant ter- miné, nous allons en donner une idée. H est divisé en deux par- ties. Dans la première, M, De Haan donne des généralités sur la distribution géographique des Papilionides, leurs métamor- phoses, leurs ailes et leurs nervures, les parties de la tête, les pieds et les organes extérieurs de Ja génération. La seconde par- tie contient une descriplion des espèces indiennes, de leurs sexes el variétés. 152 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842.) Après avoir fait connaître quelques particularités intéressantes de la distribution des Papilionides, l’auteur montre que leurs Chenilles offrent trois types distincts. 11 parle de la poche rem- plie d’une substance soyeuse blanche, que l’on observe au bord interne des ailes inférieures des mâles de plusieurs espèces, et donne des détails pleins d'intérêt sur plusieurs autres particula- rités dans les divers groupes. 11 a observé que les écailles des ailes ont une forme analogue sur les taches de même couleur et dans les espèces des mêmes groupes où de groupes voisins, et il indique ces formes diverses dans plusieurs espèces. Ses études sur les nervures des ailes sont fort intéressantes et confirmées par les observations publiées sur le même sujet par notre ami M. Alexandre Lefebvre. M. De Haan s'étend beaucoup sur cette partie de son travail qui est, du reste, très-utile pour la classifi- cation , et faite avec le talent que l’on reconnaît à leur auteur, et il propose la division suivante des Papilionides. I. Cellule discoïdale des ailes supérieures fermée. A. Cellule basale des sup. fermée. a. Cell. basale des inf. oblongue. Ornithoptera. Papilio. b. Cell. basale des inf. carrée. Eurycus. B. Cell. basale des sup. ouvertes. Leptocircus. C. id. id. manquant. Woritis. II. Cellule discoïdale des supérieures ouverte. A. Cell. basale des inf. oblongne. Thaïs. B. id. id. manquant. Parnassius. M. De Haan examine ensuite les antennes dans toute la série des Papilionides, leur longueur relative, la forme et la longueur des palpes. Il a observé que les tarses antérieurs de l’Ornith. Am- phrisius mâle sont plus étroits que ceux de la femelle ; dans le Leptocircus femelle, il a trouvé une épine sur la face inférieure des crochets des tarses, qui manque aux mâles. Il a reconnu aussi que les Parnassius, T'haïis et Dorilis mâles ont les ongles très-inégaux , tandis qu'ils sont de même longueur chez les fe- melles. Enfin il a étudié et figuré avec beaucoup de soin les parties extérieures de la génération , et il a vu , par exemple, que les valves extérieures des Ornithopteres, des Pap. Pammon, Stele- nus, et Machaon, chez les mâles, se joignent et recouvrent l’ex- trémité de l'abdomen et les valves intérieures. Dans le Pap. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 153 Coon , les premières sont ouvertes sur les faces supérieures et inférieures. Dans les P. Liris et Polydorus elles sont très-courtes, laissent l'extrémité de l'abdomen à nu , et les valves intérieures sont placées sous les extérieures. Dans la 7'haïs Hypsipyle les der- niéres se joignent à l'extrémité, sont ouvertes en dessus et en dessous ; le bord supérieur est denté, l’inférieur est armé d’une épine. Le Parnassius Apollo mâle a les valves convexes, très- ouvertes, les valves intérieures libres, une fois plus longues, en forme de deux étuis. L'£Eurycus cressida offre des valves apla- ties à la partie inférieure de l'abdomen, recouvertes en dessus par les deux derniers segments. La seconde partie, ou la partie descriptive du travail, est con- sacrée aux espèces. M. De Haan observe d’abord que les Orni- thoptères ne se distinguent par aucun caractère constant des vrais Papillons. La Chenille de l'O. Amphrisius offre, d’après Horsfeld, la plus grande affinité avec celle du P. Polydorus , et les valves extérieures des mâles se retrouvent dans plusieurs espèces de Papillons. 11 décrit et figure une magnifique espèce , sous le nom d’Orn. Tithonus; cette belle espèce, qui pro- vient de la Nouvelle-Guinée, est de la taille de VO. Priamus ; ses ailes supérieures sont noires, avec trois bandes longitudinales d’un jaune verdâtre ; les inférieures sont ovales, vertes, avec le disque d’un jaune d’or et le bord noir. Après avoir donné une table générale des Papillons d’après la forme des Chenilles et la couleur des ailes, l’auteur présente ses observations sur les différentes espèces indiennes, sur la res- semblance de quelques femelles avec d’autres espèces, sur les variétés, sur les différences sexuelles, etc. Il décrit quatre autres espèces nouvelles, les Pap. Dorcus, Leobotes, Melonides et Laodocus , et donne leurs figures, ainsi que celle de beaucoup d’autres , qui ontété seulement décrites dans l’ouvrage de M. Bois- duval , ou dont il offre des variétés inconnues. Son Pap. Mela- nides (pag. 40, pl. 8, f. 3) ressemble beaucoup à notre Pap. Delessertii, publié un an avant dans la Revue Zool. (1839, p. 234). Iest probable que M. De Haan a donné, comme le Pap. Nephelus de M. Boisduval , une espèce très-voisine que nous avons dé- crite (Rev. Zool. , 1840, p. 43) sous le nom de P. Neptunus. Peut-être a-t-il raison, et ne doit-on considérer la nôtre que comme une variété. Cependant nous avons les deux sexes, et 154 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842.) nous avons vu 5 à 6 individus fous identiques. La figure que M. De Haan donne du Pap. Palinurus de Fabricus, va tout à fait à l'espèce que nous avons nommée Pap.{Bramu. (Rev. Zool., 1840, p. 43, pl. 1,f. 3 et 4.) 4e Liv. (1841). Le texte continue le travail anatomique et myo- logique de M. Sandiford sur l'Orang-Outang. Dans les plan- ches on trouve la suite de cette anatomie; les figures d'un nouveau genre de Marsupiaux, voisin des Æypsiprymnus, composé de deux espèces, que l'on pourrait considérer comme des Hypsiprymanus des arbres. M. Muller a donné à ce nouveau genre le nom de Dendrolagus, etil fait connaître les D. wrsinus et inustus , au moyen de belles figures accompagnées de détails fort exacts. On trouve aussi une belle figure de l’Æypsiprymnus Bruni, une belle espèce de Calao (Buceros comatus), et le Monitor proximus. 5° Liv. (1841). Le texte est occupé par une monographie des Semnopithecus , rédigée par MM. Sal. Muller et Schlegel , et les planches représentent plusieurs Sciwrus nouveaux , un Ptero- mys inédit (Pter. elegans), la Viverra Boïei, les crânes des Sus verrucosus et villatus, plusieurs Falco et le Monitor Dumerili. Nous le répétons, cet ouvrage est digne de la haute réputation de son célèbre directeur , et des savants qui le secondent dans cette belle entreprise; il devra être consulté et étudié par les naturalistes, à qui il offre des observations importantes faites d’après la nature vivante, et beaucoup d’espèces nouvelles des plus curieuses. La connaissance de ce bel ouvrage deviendrait surtout plus générale, s’il pouvait convenir au gouvernement néerlandais d’en faire publier une traduction française. Dans tous les cas, les amis des sciences seront reconnaissants envers le roi de Hollande pour les services qu’il leur rend, en fai- sant connaître à l’Europe les productions naturelles de ses riches colonies. C’est une mine inépuisable et qu’il saura sans doute exploiter, Attacher son nom à une pareille entreprise est, pour un souverain, un titre de gloire aussi beau, et certainement plus durable, que la conquête d’une province et même d’un royaume. L'on sait que Napoléon avait bien senti cette vérité quand il fit publier le grand ouvrage d'Égypte, monument qui nous est seul resté de sa mémorable expédition, et qui portera son nom à la postérité la plus reculée. (G. M) ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 155 Sur la famille des Jétérogynes de Latreille, et sur le genre Taywnus en particulier, par le Docteur F. Kzuc. ( Berlin, 1840, in-4o, fig.) Le mémoire que nous annoncons est tout à fait digne de la belle réputation de son auteur, et devra être étudié comme un modele par les personnes qui s'occupent de l'histoire naturelle des Hyménopteres. Dans les considérations générales sur les Hétérogynes et les Mautillaires, M. Klug fait ressortir les grandes différences qui existent entre ces deux groupes, différences qui reposent sur la forme autant que sur les mœurs. M. Klug pense , comme nous, que les femellès des Doryles et des Labydes doivent être Aptères , et que ces deux genres doivent venir, dans une série, immédiatement à la suite des Formicaires. Il pense aussi que ce serait en vain qu’on irait chercher les femelles des Myzines dans le genre Mutilla, et les opinions de Vander Linden, de M. Westwood et de Latreille, qui considèrent la Mutilla diadema comme femelle de la Myzine cylindrica, lui semblent très- hasardées. : Arrivant aux Thynnus, M. Klug dit qu’on pourrait considérer comme des sous-genres nos 2hagigaster, T'elephoromya, Agrio- mya, Thynnoïdes, Anthobosea, Elaphroptera, Ornepetes et Ammodromus, et qu'il est douteux que notre genre T'achypterus puisse être rangé dans ce groupe. C’est à tort, poursuit-il, que M. Westwood rapporte à ce groupe le genre T'rigonalys, dont les antennes, composées de nombreux articles , et les hanches de deux pièces, sufliraient pour les distinguer des Aculeata , et par conséquent des Mutillaires. Au contraire, son genre An0- “dontyra ne diffère pas des Z'hynnus. Voici comment il propose de composer la famille des Mutillaires : les Mutilla, yeompris le G. Psammotherma, qui n’en diffère que par ses antennes flabellées ; les Aptérogynes, et peut-être les Myrmicopsis de nous, ensuite des T'hynnus , comprenant comme sous-genre les Scotæna , les Anodontyra , Rhagigaster , Tachypterus, Agriomya, Thynnoïides, Anthobosca, Ornepetes et Elaphro- ptera, ce dernier voisin des Scotæna; puis, comme femelles, les Myrmecoda et les Ammodromus. Enfin il y placerait encore comme mâles , mais avec doute, le genre Psammatha Shuck. ; 156 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Mai 1842.) en dernier la Methoca et son mâle ( Tengyra). Les genres Ælis et Myzine resteraient dans la famille des Scoliètes, tout en ayant les plus grands rapports avec ce dernier. Telles sont, en abrégé, les idées de M. Klug sur l’arrangement général de ces Insectes , idées que nous avons émises en partie, il y a long- temps, dans le voyage de {a Coquille. I croit, du reste, que nous avons attaché trop d'importance aux caractères pris dans les parties buccales pour l’établissement de nos genres, fondés sur les mâles , et il croit devoir seulement conserver un grand genre T'hynnus partagé en quatre divisions; mais il prend aussi les signes caractéristiques de ces divisions dans les modifications de la bouche et dans la structure extérieure du corps. Sa pre- miére division comprend : les T'hynnus dentatus, varia- bilis, etc., ou notre genre T'hynnus proprement dit; dans sa seconde division il place notre genre ÆAgriomya; la troisième comprend nos genres Æhagigaster et Thynnoïdes, et un petit nombre d’autres espèces, toutes de la Nouvelle-Hollande; enfin dans la quatrième division il réunit toutes les espèces améri- caines comprises dans nos genres Z'elephoromya, Ornepetes , Elaphroptera, Ammodromus (qui, suivant lui, correspon- dent à son genre Scotæna) , et dans le genre Anodontyra de M. Westwood. Il dit que le mâle du G. Diamma , auquel il fau- dra vraisemblablement rapporter le Psammatha de Shuckard, diffère des genres voisins par la seconde cellule cubitale qui reçoit deux nervures récurrentes (1). Enfin, prenant les caractères de la bouche comme moyen de distinction , il établit, avec deux espèces américaines, un genre propre sous le nom d’Ælurus. Après divers raisonnements sur les affinités et les différences qu’il a remarquées entre tous ces insectes, il établit ainsi les caractères qu’il convient d’assigner au genre Z'hynnus tel qu'il le considère : ailes supérieures des mâles ayant une cellule cu- bitale allongée et quatre radiales presque également grandes, dont la seconde et la troisième recoivent les première et seconde pervuresrécurrentes. Lèvre ordinairement cachée dans sagaîne, mais, lorsqu'elle est saillante , elle est conique et pourvue de paraglosses. Articles des palpes semblables entre eux, à l’ex- ception quelquefois du premier. Mandibules à dents aiguës ayant (0) Notre genre T'achypterus a des ailes semblables ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 157 l'extrémité très-courbés (et simples dans les femelles). La dernière écaille ventrale a une ou plusieurs épines. Ces caracteres, très-généraux, conviennent certainement à toutes les espèces que M, Klug comprend dans son genre Thyn- nus; mais ils nadmettraient pas notre genre T'achypterus, formé avec une espèce de la Nouvelle-Hollande, dont les ailes supérieures ont deux nervures récurrentes aboutissant à la se- conde cellule cubitale ; aussi M. Klug n’a-t-il plus mentionné ce genre dans la suite de son travail. Cependant il est certain que cet insecte, ainsi que le G. Psammatha, ne peut être éloigné des Z'hynnus , comme on s’en convaincra en examinant la figure que nous en donnons dans le Magasin de zoologie. Tout en louant le mémoire savant et consciencieux de M. Klug, nous croyons qu'il y à encore quelque chose à faire, et nous n’ap- prouvons pas la réunion en un seul genre des divers sous-genres que nous avons fondés. Nous espérons bien que les entomolo- gistes ne verront pas ici une ridicule préférence pour nos genres, mais il nous semble qu'il est difficile de laisser ensemble des In- sectes aussi différents entre eux, et c’est ce qu’a bien senti M. Klug, puisqu'il les place dans quatre divisions. Nous croyons que les caractères pris par nous dans la forme du chaperon, la situation cachée ou apparente du labre, le nombre des dente- lures des mandibules, etc., ne sont pas moins importants que ceux pris par M. Klug dans les paraglosses larges et saillants, ou cachés et petits. Il y a même plus, c’est que nous sommes portés à croire que ce caractère ne peut être employé, car nous arons reconnu que les paraglosses de tous ces Insectes sont larges et saillants quand l’animal les a poussés en dehors en mourant, et que , chez d’autres individus de la même espèce, ils sont réunis en une pelite masse raccourcie , compacte et relirée sous la lèvre, probablement parce que l’Insecte est mort au mo- ment où sa bouche s'était contractée et fermée. Nous mettrons M. Klug , et les entomologistes que cette ques- tion peut intéresser, à même de se former une opinion, en pu- bliant les nombreuses figures que nous avons faites des parties qui nous ont sérvi à établir nos genres. Disons , en terminant , que M. Klug a fait connaître un grand nombre d'espèces nouvelles, surtout parmi celles qui provien- Tom, V, Année 1842, 11 158 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Mai 1842. ) nent du Brésil, et qu’il en a figuré plusieurs dans nne planche coloriée et parfaitement exécutée. Son genre T'hynnus , compris dans quatre divisions, ren- ferme 60 espèces; son genre Ælurus, caractérisé principale- ment par ses palpes maxillaires dont les trois derniers articles sont plus minces et beaucoup plus longs, renferme deux espèces brésiliennes : M. Klug à décrit et figuré les deux sexes de l’une d'elles, l'Ælurus nasutus. (G.M.) UNE EXCURSION A KLOSTERLAUSZNITZ, près d’Eisenberg (1), dans le but d'examiner les ravages causés par la Ziparis monacha, par le Pasteur Bream, 22 septembre 1840 ( Extrait de sis d’Oken, Heft V, 1841, s. 348); par N. Joy, professeur de z00- logie à la faculté des sciences de Toulouse, En 1836, les Liparis monacha (die Nonnen) furent assez communes aux environs de Klosterlausznitz. En 1838, ces Lé- pidoptères se montrèrent en si grande abondance dans les forêts de la contrée, que toutes les mares furent couvertes de leurs cadavres. Pendant l’été de 1839, l’état des choses devint beau- coup plus triste, Cinq cents acres (2) de bois furent ravagés par les Chenilles de Liparis , et la chambre ducale se vit obligée de prendre des mesures pour arrêter le mal. Le pasteur Brehm pro- posa de faire ramasser les Larves, les Chrysalides et les Papillons, et de les enfouir dans la terre. Cette proposition fut adoptée, et l'on vota les fonds nécessaires pour la mettre à exécution. Par un calcul statistique extrêmement simple, il resta prouvé que les personnes employées à la destruction des Liparis religieuses avaient recueilli. . . . . . 11,200,000 Chenilles ou Chrysalides, 9,587,000 Papillons, CRIS n AOSIETR ANNE, Total, . . ,.. 20,787,000 individus, Or, on sait qu’une femelle de Ziparis pond au delà de 100 œufs. En supposant que la moilié du total précédemment cité eût (1) Duché de Saxe-Altenbourg. (2) Les mesures varient tellement en Allemagne qu'il nous est bien difficile d'en fixer la valeur précise. A Gotha, celle del’4cker—22ares, 7. Voy. Balbi, Géograph., page 1323, (Note du traducteur.) ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX: 159 été composée de femelles, et que chacune d’elles eût pondu 100 œufs , on obtiendrait pour somme. . . . . 4,038,360,000 œufs. Qu'on juge, d’après cela, du mal qui eût été produit en 1840, si tous ces œufs avaient éclos ! Mais, comme il ne pouvait en être ainsi , admettons que chaque femelle n’en eût pondu que 40 dont la moitié seulement serait venue à bien, hypothèse très- certainement au-dessous de la réalité. Eh bien! dans ce cas même, le nombre des Chenilles détruites aux frais de la chambre ducale s’éléverait encore à 207,872,000. On se fera une idée de l’innombrable quantité des Chenilles qui parurent pendant l’été de 1839 , si nous disons que les arbres et Je sol lui-même en semblaient tout couverts, et que les excré- ments formaient , aux endroits qu’elles occupaient, une couche de près d’un pouce d’épaisseur, Les Papillons voltigeaient en quantité si considérable, qu’en passant dans les bois habités par ces insectes, on en rapportait chez soi des masses qui s'étaient attachées aux vêtements. Les femelles déposaient leurs œufs sous l'écorce des pins. Il était donc facile de prévoir que, malgré toutes les mesures qu’on avait prises , les ravages se renouvelle- raïient en 1840. C’est en effet ce qui arriva. Le 30 avril, les œufs commencérent à éclore, et les nymphes sortirent de leurs Chry- salides du 3 au 8 de mai. L'autorité fit cette fois encore tout ce qu’il lui était possible de faire. Les arbres morts ou déjà forte- ment attaqués pendant l'été précédent, et recouverts cette an- née de petites Chenilles , furent abattus ; les branches chargées des Larves de l’insecte destructeur furent coupées et brâlées, et Von fit périr ainsi un très-grand nombre de Liparis. Cependant, ces nuisibles créatures étendirent de plus en plus leurs dépréda- tions : non-seulement elles ravagèrent de nouveau les forêts qu’elles avaient visitées l’année d’auparavant, mais encore elles allèrent s’établir dans d’autres. On les voyait ramper en co- lonnes serrées, sur les grands chemins et sur tous les endroits découverts, de sorte qu'au commencement de juin, elles oc- cupaient un espace de 900 à 1000 acres sur le territoire de Klos ferlausznitz, et de 150 acres sur celui de Saint-Ganglofr. Mais ici encore , dit l’auteur, on peut appliquer la maxime : Toute bénédiction vient du ciel. Les moyens employés par les hommes avaient borné les ravages des Ziparis, mais ils ne les avaient pas fait entièrement cesser, Le maître de la nature 160 RÉVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842.) en employa de plus puissants et de plus efficaces. On sait com- bien le printemps de 1840 fut froid et même rigoureux, et con- séquemment combien la végétation des mois d'avril et de mai fut retardée. Ce fut la perte des petites Chenilles. On les vit bien sor- tir de l’œuf à l’époque ordinaire ; mais les jeunes pousses leur manquèrent, et elles furent ainsi condamnées à un jeûne forcé qui dura quinze jours. Pendant tout ce temps-là, on les vit cou- rir cà et la sur les arbres , et y chercher une nourriture qu'elles ne pouvaient trouver. Enfin, arriva le mois de mai qui leur en apporta. Elles tombérent sur les feuilles comme des loups affa- més, grandirent rapidement, et semblerent prospérer au point que les craintes de voir les forêts détruites par ce fléau devin- rent encore plus vives. Mais avant que les Chenilles fussent par- venues à l’état de Chrysalides, il se déclara parmi elles une mor- talité générale, causée vraisemblablement par les suites du jeûne qu'elles avaient enduré, peut-être aussi par la température froide qui régnait au mois de juin. On a dit aussi qu’elles avaient souf- fert de la prétendue rosée farineuse dont les pins se sont cou- verts. Le fait est possible, mais il n’est pas prouvé ; car cé qu'on nomme ici rosée farineuse (Mehlthau) n’a pas été observé d’une manière convenable, et l’on en ignore encore les princi- pales propriétés. Quoi qu'il en soit, cette année les Chenilles moururent par milliers , et leurs cadavrés putréfiés répandirent dans l'air une odeur tellement empestée, qu’on vit tous les autres animaux s'éloigner des lieux qu’elles dévastaient naguère. L'opinion de ceux qui pensent que les Oiseaux ont pu détruire cette masse de Chenilles est tout à fait inexacte , parce que, à l’état adulte, les Larves de la Liparis monacha ne sont mangées impunément que par le seul Coucou. Les poils des grosses Chenilles causaient des inflammations (Æntzündungen ) aux mains des personnes em- ployées à les ramasser, et très-probablement ils produiraient le même résultat dans tout autre estomac que celui du Coucou. Ce qu'il y a de certain, c’est que des poulets qui avaient mangé de ces insectes destructeurs ne tardérent pas à succomber. Enfin . les forêts étaient mortes , pour ainsi dire ; aucun oiseau ne vol- tigeait aux alentours , aucun cri, aucun chant ne s’y faisait en- tendre. Il est vrai de dire pourtant que les œufs et les petites Chenilles de Liparis deviennent souvent la proie des Mésanges à mr, stat ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX, 161 ( Meisen ), des Roïtelets huppés (Goldhähnchen ), des Grimpe- reaux ( Zaumläufer ), des Pics ( Spechte), et même des Four- mis rousses ( olzameisen). Loin de les détruire, nous devons donc épargner et protéger ces animaux , qui sont pour nous de puissan(s auxiliaires. Parmi le petit nombre de Chenilles qui passérent à l’état de Chrysalides , quelques-unes seulement se métamorphosérent en Papillons ; mais ces Papillons eux-mêmes traînérent une vie lan- guissante. L'année précédente , une fois arrivés à leur dernière métamorphose , ces insectes volligeaient joyeusement cà et là, et les femelles n'avaient rien de plus pressé que de déposer leurs œufs dans les lieux convenables. En 1840, au contraire, la ma- jorité de ceux qui purent éclore demeurèrent stériles et ne vé- curent que peu de temps, … De tout ce qui précède, l’auteur conclut que l'été de 1840 sera très-probablement le dernier pendant lequel les Liparis mona- cha auront pu exercer leurs ravages, Si malheureusement il se trompait , il promet d’en instruire les lecteurs de l’Jsis. Cet exposé est suivi de quelques remarques qui ne nous pa- raissent pas être sans importance, 1° Certains endroits seulement furent attaqués par les Non- nettes (die Nonnen). Elles paraissaient préférer les terrains bas, peu fertiles , sablonneux on marécagenx. Dans les forêts où le sol s'élexait à une certaine hauteur, on les voyait diminuer de nombre à mesure qu’on montait, et l’on n’aperceyait plus aucune trace de leurs dévastations avant même d’être parvenu jusqu'au sommet. Il semble donc que les grands vents leur soient désagréa- bles , et que, pour celte raison , elles fuient les lieux où ces vents règnent ; aussi les endroits attaqués par le fléau étaient-ils plus ou moins éloignés les uns des autres. . 2 Les Pinus picea ( die Fichten ) ont bien plus souffert que les Pinus sylvestris (die Kiefern). Les premiers sont presque tous morts; les seconds, au contraire , avaient reverdi en au tomne , et très-probablement ils se consérveront, Quelques-uns seulement avaient succombé, et ceux-là étaient presque tous at- faqués par le Zorkenkäfer (1). (1) Ce mot. s'emploie communément en Aliemagne pour désigner des espèces et même des genres lrès-différents de Coléoptères qui attaquent 162 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842.) 3° Les grands arbres, ceux dont l’âge dépasse vingt ans, sont attaqués par la MVonnette ; mais elle épargne les taillis (1). Ce n’est qu’exceptionnellement qu’on la trouve sur des individus, et principalement sur des Pinus picea de dix ans. Çela tient peut-être à ce que la Liparis se nourrit de préférence des feuil- les qui ne sont pas très-résineuses. S’il en était ainsi, l’on s’ex- pliquerait encore assez facilement pourquoi elle s’attaque sur- tout aux arbres qui croissent sur un sol bas, sablonneux ou marécageux ; Car les feuilles de ces arbres doivent contenir moins de résine que-celles des individus qui sont nés sur un bon terrain, et qui ont été complétement exposés au soleil et au vent. 4° La Liparis monacha n’épargne pas non plus les myrtilles ( Heidelbeerkraut ). Elle semble se nourrir avec délices de leurs feuilles un peu âpres au goût; aussi les dépouille-t-elle entière- ment. 5° Elle mange également des feuilles de chêne, de bouleau, peut-être même des feuilles de hêtre ; en un mot, elle paraît être l’ennemie déclarée de toute végétation. 6° Le Papillon de la Vonnetle offre , sous le rapport des cou- leurs et des dessins dont il est orné , de trés-grandes variations. La couleur dominante du corps de la plupart des individus est le rouge ; les ailes sont d’un gris blanchâtre. Mais cette dernière nuance est modifiée de diverses manières par des lignes noirâ- tres en forme de zigzag ; tantôt elle est plus foncée , tantôt plus claire; elle offre aussi plus ou moins de lignes ou de bandes en zigzag , de sorte qu’on rencontre des individus dont les ailes en sont presque entièrement couvertes, et d’autres qui n’en pré- sentent qu’un trés-petit nombre. Le corps lui-même devient quel- quefois d’un gris noirâtre. Le pasteur Brehm termine son mémoire par quelques observa- tions relatives aux Borlenkäfer, et il pose en principe que les Coléoptères désignés vulgairement sous cette dénomination les pins ( Aylesinus piniperda, Hylesinus minor, Bostrichus Laricis, parex ); mais il s'applique surtout au Bostrichus typographus. ( Note du traducteur. ) (1) L'auteur a fait la même observation à propos de la T'ortrix pi- netella. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 163 n’attaquent jamais que les arbres malades. Ces arbres sont, dit- il, pour les insectes xylophages, ce qu’est le bétail malade pour les insectes parasites, c’est-à-dire de véritables friandises. La séve concrétée est ce qu'ils recherchent; elle seule leur permet de pratiquer leurs galeries : aussi les pins sous l’écorce desquels Pauteur les rencontra étaient-ils ceux que les Chenilles de la Liparis monacha avaient complétement dépouillés de leurs feuilles , et dont elles avaient ainsi causé la mort. Les jeunes su- jets étaient intacls; les vieux, dont l’écorce était très-épaisse, offraient quelques galeries creusées au milieg de cette même écorce , et non pas entre elle et l’aubier ; mais leur santé n'en avait pas souffert. Il est donc incontestable que les arbres sains et en pleine séve n’offrent pas une nourriture convenable aux Borkenkäfer, et cela parce que ces Coléoptères ne peuvent pas avancer leurs travaux dans la résine. Il faut que le suc résineux ait acquis par la mort el la dessiccation de l’arbre un état tout particulier, avant de se laisser pénétrer par l'animal. L'auteur a même observé que les Zorkenküfer qui vivent sous l’écorce des pins , lorsqu'ils se multiplient outre mesure et qu’ils ne trouvent pas de troncs parfaitement convenables, percent leurs galeries dans les arbres bien portants , et y meurent comme étouffés par la résine. C’est surtout sur le Bostrichus typographus (1) quil a fait cette singulière observation. Ainsi donc , si le Borkenkäfer attaque avec succès, c’est-à-dire sans périr dans la résine , de vastes étendues de forêts, il n’y a pas de temps à perdre: les arbres sont malades et doivent être abattus. Mais, quoi qu’on en ait dit, l’insecte n’a pas causé, il n’a fait que hâter leur mort. Quant au bois ainsi abattu, plusieurs personnes pensent qu’il ne vaut rien , et qu'il bleuit au bout de quelque temps. Cette opinion manque d’exactitude ; ce bois n’est pas plus mauvais que celui qu’on a coupé en pleine séve, et il se vend à un prix tout (1) Le Bostrichus typographus est ce même insecte qui, vers l'année 1503, causa tant de rayages dans les forêts de sapins du Harz et de quelques autres contrées de l'Allemagne. 11 s'y était tellement multi- plié que, au dire de Blumenbach, dans un seul arbre de moyenne grandeur, on trouva plus de 80,000 larves appartenant à ce vorace Co- léoptére. (Note du traducteur.) 16% REVUE ZOOLOGIQUE, ( Mai 1842.) aussi raisonnable que ce dernier, ordinairement comme bois de construction. Malgré les ravages étendus de la Ziparis monacha, on n’a pas livré au commerce plus de 4,000 cordes ( Xlaftern) (1) de bois mort , et celui qui doit mourir encore re formera certainement pas un total de 2,000 cordes. Le dommage que la chambre ducale a déjà souffert ou souffrira plus tard est donc assez modéré. L’au- teur l’évalue à peine à 2,000 thalers (2). Le plus grand mal causé par les Nonnettes consiste , selon Jui, en ce qu'il a fallu abattre, dans beaucoup d’endroits, des arbres qui n’avaient pas encore at- teint toute leur croissance, et pratiquer ainsi dans les forêts des éclaircies qui les exposent davantage pour l’avenir au vent et à ses désastreux effets. III. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 3 mai 1842. M. de Quatrefages it un Mé- moire sur les Edwardsies , nouveau genre de la famille des Aclinies. Ce genre est ainsi caractérisé par l’auteur : corps libre, ver- miforme; partie moyenne couverte d'un épiderme plus ou moins épais et opaque; partie antérieure portant des tenta- cules , translucide; partie postérieure entièrement transpa- rente, arrondie, terminée par un pied à peine marqué; toutes deux exscrtiles et rétractiles. Outre ces caractères zoologiques, M. de Quatrefages formule de la même manière les caractéres anatomiques de ce genre. 11 en décrit trois espèces : les Z'dward. Beaulemps, Ti- mide et de Harasse, qui vivent dans les sables vaseux dés côtes des îles Chausay, près de Granville. Ces animaux sont (1) La valeur de la Klaftern varie suivant les localités, Terme moyen elle est de G pieds de haut sur autant de large, la bûche ayant 3 à 4 pieds de long. (Note du traducteur.) (2) Le thaler du duché de Saxe-Altenbourg =3 fr. 89 c. (Note du traducteur.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 165 libres et jouissent d’un mode de locomotion analogue à celui des Siponcles, avec lesquels ils ont de nombreux rapports exté- rieurs. Dans une seconde partie , l’auteur traite de l’anatomie et de la physiologie de ces zoophytes. Il passe en revue leurs té- guments, le tronc, les organes de la digestion, de la généra- tion , et l’appareil respiratoire. Enfin, dans la troisième partie, M. de Quatrefages examine les affinités zoologiques des Edward- sies, et signale quelques considérations générales qui ressor- tent de l'étude qu'il a faite tant de ces Actinaires que de la Sy- napte de Duvernoy. Il discute les rapports plus ou moins éloignés qui rattachent les Edwardsies aux Siponcles, aux Holoturies par l'intermédiaire des Synaptes , et s'attache à prouver qu’elles sont un véritable intermédiaire entre les Actinies vraies et les Alcyoniens. Le travail de M. de Quatrefages nous a paru fait avec con- science et talent, et il est accompagné d’excellents dessins exé- cutés par l’auteur, et propres à mettre en évidence toutes les particularités de la forme extérieure et de l’organisation in- terne de ces singuliers animaux. Séance du 9 mai. M. Léon Dufour lit une Note intitulée : Aperçu sur un ouvrage relatif à l'anatomie des insectes di- ptéres. Cet apercu, présenté avec la verve qui distingue tous les écrits de ce savant anatomiste , est destiné à donner rapide- ment une idée du grand travail qu'il a présenté à l'Académie pour le concours des prix Monthyon. Il serait difficile d’ana- lyser une pareille analyse , aussi nous bornerons-nous à en in- diquer brièvement le but. L'histoire des insectes, telle que je la comprends, dit M. Léon Dufour, embrasse les études simultanées et paralleles des for- mes extérieures et de l’organisation intérieure. Déduire ration- nellement les habitudes et le genre de vie, de la structure et de la combinaison des organes renfermés dans les cavités du corps , et préjuger de l’existence de ces organes par les actes de l’animal , c’est la incontestablement de la science. C’est dans cet esprit qu'est conçu l’ouvrage de M. Léon Dufour, et, sur les huit ordres qui composent l’ensemble de J’Entomologie , celui des Diptéres est Je septième qu’il soumet à son scapel, 166 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842. ) Après avoir montré que les Diptères sont les animatix les plus répandus sur le globe , après avoir cherché à faire voir le rôle important qu’ils jouent dans la nature, M. Léon Dufour s’ex- prime ainsi : Les exigences scientifiques de l’époque mont fait attacher la même importance à l’autopsie d’an moucheron qu’à celle d’un quadrupède; la taille ne fait rien au sujet. Mes re- cherches actuelles reposent sur des milliers de vivisections, pra- tiquées sur cent quatre-vingt-Cinq espèces choisies dans les principaux groupes de l’ordre. 11 est beau dé rencontrer dans ces mouches , ces cousins que dédaigne ou méprise le vulgaire, un plan d’organisation qui lés rattache si admirablement aux animaux considérés comme les plus parfaits, que, pour la description de leurs appareils de la vie, on peut leur adapter la nomenclature anatomique consacrée depuis des siécles. M. Léon Dufour nous a montré le manuscrit et les dessins de son admirable ouvrage, et nous ne pouvons en faire un plus grand éloge qu’en disant qu'il est én tous points digne de son auteur, et des beaux travaux qu’il a déjà publiés sur l’ana- tomie des insectes. MM. Bouchardat et Sandras présentent des Recherches sur la digestion. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM, Ma- gendie, Flourens , Dumas, Milne Edwards et Payen. M. Choriol adresse une Note sur le mécanisme des mouve- ments du cœur et sur les causes du bruit précordial. Séance du 23 mai. M. Alc. d’Orbigny lit un grand travail ayant pour titre : Mémoire sur deux genres nouveaux de Céphalopodes fossiles (les Conoteuthis et Spirulirostres), offrant des passages, d’un côté entre la Spirule et la Sèche, de l'autre entre les Bélem- nites et les Ommastréphes. k L'auteur passe en revue les diverses modifications des osselets internes des Céphalopodes vivants, compare leur composition et leurs formes aux différentes fonctions qu’ils sont destinés à remplir, aux habitudes des genres qui en sont pourvus, afin d’ar- river à pouvoir dire, par comparaison, ce que devaient être les Céphalopodes dont il n’est plus resté, au sein des couches ter- restres, que des parties plus ou moins complètes. Il cherche à ex- pliquer, relativement au Spirulirostre, au Conoteuthe ét à la Bé- SOCIÉTÉS SAVANTES, 167 lemnite, ce qu’ils doivent avoir été et quelles devaient être leurs habitudes. Après avoir présenté ces généralités, M. d’Orbigny donne les caractères des deux genres Spirulirostra et Conoteuthis. Le premier, établi sur un osselet interne fossile, se rapproche beaucoup des Sèches, dont il a jusqu’à un certain point Vaspect, il tient des Spirules par sa coquille cloisonnée, spirale et composée de tours disjoints. L'espèce unique, nom- mée Spirulirostra Bellardii par M. d’Orbigny, a été trouvée par M. Bellardi dans les couches subapennines de Turin, Le second genre, celui des Conoteuthis, a la plus grande analogie avec les Ommastrèphes , par la forme de son osselet et par la présence du cône postérieur. 11 doit prendre place prés des Ommastrèphes et des Bélemnites. La seule espèce connue est le Conoteuthis Dupinianus, fossile de couches néoco- miennes supérieures. : Ce travail est traité avec soin, conscience et talent, comme tous ceux que M. Alcide d’Orbigny présente souvent à l’Aca- démie. M. Léon Dufour présente un Mémoire ayant pour titre : Histoire comparative des Métamorphoses et de l'anatomie des Cetonia aurata et Dorcus parallelipipedus. C’est un de ces excellents Mémoires auxquels M. Léon Dufour a accontumé PAcadémie, et dans lequel l’auteur prouve que Latreille a eu tort de réunir les Lucanides aux Lamellicornes , et qu’il avait bien mieux pressenti la place que ces deux groupes occupent dans la nature, en en faisant, dans son Genera, deux fa- milles distinctes. M. Duméril, au nom d’une commission , lit un Æapport sur un Mémoire de MM. Guérin Méneville et Perrottet, relalif aux ravages que font dans les Cafeieries des Antilles une racè d'insectes lépidopléres et une espèce de champi- gnon. Après avoir donné une idée exacte de ce travail, en y ajou- tant des réflexions et des observations très-judicieuses, le savant rapporteur présente les conclusions suivantes : « Nous croyons que les observations de MM. Guérin et Perrottet méritent quel- que intérêt de la part de l’Académie , et nous vous proposerions de les faire publier avec les dessins qui sont déjà gravés , si ces 168 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 1842. ) messieurs ne nous ayaien{ fait connaître l'intention où ils étaient de les déposer dans un recueil spécial. » 1 MM. Le Guillou et J. Arago présentent à l’Académie les quatre livraisons déjà publiées du l’oyage autour du Monde pendant les années 1837, 38, 39 et 40. Séance du 20 mai. M. de Quatrefages présente un paquet ca- cheté contenant un Mémoire sur les embryons de la vipére de mer (Syngnathus ophidion Lin). Ce paquet est accompagné d’une lettre dont voici le commencement : On sait que les œufs des Syngnathes subissent en général une véritable incubation dans une poche placée à la face inférieure du corps de leur parent (mäle ou femelle ?}, poche qui.se fend pour laisser sortir les jeunes entièrement développés. 11 n’en est pas tout à fait de même chez la vipère de mer. Iei les œufs sont simplement collés contre la paroi externe de l’abdomen et pres- sés les uns contre les autres, de manière à former une espèce de gâteau à cellules hexagonales dont l’extrémité libre est baignée par l’eau de mer, Chacune de ces cellules renferme un petit Syngnathe dont, à l’œil nu, on ne distingue que les yeux sous la forme de deux points noirs. En ouvrant ces œufs on peut observer le jeune Syngnathe qui continue à yivre pendant plusieurs heures dans l’eau de mer. Cette circonstance, jointe à la parfaite transparence de ces em- bryons, m'a permis de les étudier avec détail, J’ai examiné succes- sivement : 1° les caractères extérieurs et les téguments; 2 le squelette; 3° les muscles; 4° les organes de la nutrition; 5° ceux de la circulation; Go le système nerveux et les organes des sens. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. A Monsieur l'abbé Bourlet, à Paris. — Monsieur , je viens de ire dans le n° 1 (1842) de la Revue zoologique, publiée par la Société Cuvierienne , le résumé de votre rapport sur une notice relative aux Podurelles , insérée dans le n° 64 de la Bibliothèque universelle de Genève. Désirant relever une erreur de copiste et prouver que ce que j'ai avancé n’est que le résultat de longues observations, je prends la liberté de vous adresser quelques lignes explicatives MÉLANGES ET NOUVELLES, 169 sur des assertions que vous regardez comme hasardées et peu exactes. Vous me reprochez, Monsieur, d’accuser Latreille de s'être trompé en placant les Podurelles à côté des Lépismènes.. D’a- bord je n’aï rien formulé de positif, j'ai dit: Je pense que Latreille s'est trompé, et en cela j’ai usé d’un droit qui appartient à tous ceux qui s'occupent d'observations scientifiques ; ensuite je ne vois pas en quoi j'aurais pu attaquer le mérite de Latreille, en disant qu'il a pu se tromper dans une classificalion ; beaucoup d'hommes avant lui se sont dressés à la face de la terre, abrités sous l’égide d’une vaste réputation, et cependant la critique les à alteints, et cependant la plupart ont été convaincus d’erreur , mais leur mérite est resté. D’ailleurs, les erreurs des hommes comme Latreille, bien loin de leur porter atteinte quand elles sont reconnues , sont presque toujours des titres de plus à ajou- ter à leur gloire, car elles ouvrent le plus souvent un vaste champ aux discussions et aux observations futures, et méritent, par les progrès qu’elles font faire à la science, le respect de ceux qui les commentent. En avancant l'espèce de donte que j’émets sur les rapports que Latreille établit entre ces deux familles d'insectes, je me suis appuyé sur des observations que je crois précises. L’organi- sation tout entiére, tant intérieure qu’extérieure, des Lépismides, diffère complétement de celle des Podurides. Les premières pa- raissent se rattacher aux Myriapodes; les secondes semblent marquer le passage des Arachnides aux insectes proprement dits. Mais sans entrer dans une discussion plus ample à cet égard, je cilerai un fait qui prouve qu'un homme, quelque grand qu’il soit, quelque vaste que soit son génie, peut cependant commettre des erreurs. Je vois, dans un mémoire, de Latreille sur l’ordre des Thysa- _nourés, inséré dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle, que ce savant semble prendre pour des tâtonnements de la na- fure, dans la formation des insectes de cetordre, les monstruo- sités que l’on observe dans les antennes de quelques espèces ; J'ai souvent vu ces monstruosités et j'ai voulu en connaître la cause , parce que je ne crois pas aux tâtonnements ; eh bien! J'ai reconnu, et vous pourrez, Monsieur, vous en assurer vous- même, que ces monstruosités , bien loin d’être des tâtonnéments, 170 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mai 18/2.) sont des faits tout naturels , et quise reproduisent chez tous les animaux sujets à des changements périodiques de peau. Ces or- ganes recroissent quand on les coupe, ou qu’un accident quel- conque les enlève; chaque mue amène dans l’organe mutilé un développement plus grand, et toute trace de mutilation dispa- raît déjà à la première mue. Ne pensez-vous pas, Monsieur, que si Latreille avait observé plus attentivement, il aurait reconnu ce fait? Vous dites qu’il faut y regarder à deux fois avant de dire qu’un homme aussi célèbre que Latreille a pu se tromper ; je suis bien de votre avis, mais j'ai con{racté l'habitude d’y regarder à plus de deux fois quand je fais une observation ; j'ai l'habitude aussi de la soumettre à d’autres observateurs , et je ne recule devant aucune perte de temps pour la rendre complète et utile à la science. Je passe à un autre point ; Vous me faites dire qu’il existe chez les Podurides une véri- table circulation analogue à celle des Vertébrés, et ensuite vous avancez que j'ai pris le mouvement péristaltique du tube digestif pour une preuve de cette circulation, . . , . . J’en suis vraiment fâché, Monsieur, mais dans l’article de la Revue Gene- voise il n’y a pas un mot de cela; et puis je crois avoir assez fait de physiologie entomologique pour savoir distinguer un système circulatoire sanguin d’un mouvement digestif des or- ganes intestinaux, Voici ce que dit la Revue : « On remarque dans l’intérieur de ces insectes une circula- tion analogue à celle du sang chez les Vertébrés et tout à fait semblable à celle des Arachrides. , . . . » Et plus bas: « Ce liquide en circulation est d’un blanc jaunâtre très-trans- parent et contient un nombre infini de petits atomes vésiculeux d’une couleur grisâtre. » Il y a ici une erreur de copiste qu’il est facile à tout individu s’occupant sérieusement d'histoire naturelle de rectifier; c’est que cette circulation fout à fait semblable à celle des Arachnides, ne peut être pareille à celle des Vertébrés; il faut donc lire in- vertébrés et dire : analogue à celle des autres invertébrés. Quant à la circulation par elle-même, elle existe, et c’est par MÉLANGES ET NOUVELLES, 171 le mouvement de translation des atomes vésiculeux contenus dans le sang, quej'ai pu le constater. Ce mouvement des atomes est complétement étranger au mouvement péristaltique du tube intestinal , mouvement que j'ai parfaitement reconnu et que j'ai jugé inutile de signaler dans ma notice, parce qu’il est commun à presque tous les insectes broyeurs. D’ailleurs, les parois du tube digestif ne s'étendent pas jusque dans les pattes ; or, c’est dans les pattes que j'ai apercu pour la première fois la cireula- tion du sang. « Vous dites, Monsieur, que les Podurelles n’offrent aucun ves- tige de vaisseau dorsal; je le croyais comme vous lorsque j'ai écrit cette notice, mais depuis je me suis assuré de son existence, ef si je n’ai pu, à cause de son extrême exiguïté, en donner une description complète dans mon Mémoire sur les Podurelles, j'ai pu du moins en constater les fonctions. Quant à la nourriture de ces animaux, je crois, Monsieur, que xous y avez attaché beaucoup plus d'importance que je ne vou- lais y en mettre; qu'ils se nourrissent de sucs ou de détritus végé- taux , peu importe ; l'essentiel était de reconnaître d’une manière complète leur organisation buccale ; celle que leur donne La- treille n’est pas assez précise , celle de Fabricius est fautive. Dans son Mémoire sur l’organisation des Thysanoures, Latreille dit qu’il a souvent examiné avec une grande attention la bouche de ces insectes et qu’il n’en a vu saillir aucune partie; il dit qu'il lui a été impossible d’en déterminer avec certitude l’organisa- tion, et qu'ayant consulté sur cet objet M. Savigny, celui-ci lui répondit qu’il n’avait pas été plus heureux que lui... Il fallait donc, pour reconnaître une organisation aussi difficile à déter- miner , étudier d’abord leur nourriture et les faire manger sous le microscope , et c’est à quoi je suis parvenu, après beaucoup de peine , non en leur donnant des sucs terreux et des détritus de végétaux, mais en leur faisant prendre de minces filets d’herbe fraîche taillés à l’aide d’un fort grossissement : c’est alors que j'ai pu voir le mouvement vertical des lèvres, le mouvement horizon- tal des mâchoires, et comprendre que ces mâchoires devaient offrir une certaine résistance pour pouvoir broyer de pareils ali- ments. C’est alors que j'ai compris que l’on pouvait, avee une minutieuse attention, déterminer d’une manière précise cette organisation, J'ai donc essayé de le faire, 172 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Mai 1842.) Je termine cette longue lettre , Monsieur,en signalant à votre attention les Podurides privées d'organes saltatoires dont j'ai reconnu trois espèces; vous faites remarquer que la place de ces insectes ne saurait être que provisoire, attendu qu'ils ne présentent aucun des caractères essentiels assignés à celte famille ; puis vous ajoutez que, non-seulement ils sont dépourvus d’or- ganes saltatoires, mais encore de tubes gastriques, et que l’un d’eux paraît même manquer d’yeux. J'ignore complétement si ces insectes, dont vous avez formé votre genre Adicranus, sont les mêmes que ceux que j’ai nommés Anurophorus, mais ceux-ci manquent aussi d’appendice salta- toire ; en revanche ils ont tous les autres caractères nécessaires pour les maintenir dans la place qu’ils occupent; chez eux le tube gastrique et les yeux existent, mais ces organes sont très- difficiles à apercevoir. Du reste, ces animaux sont pourvus d’un organe qui, selon moi, suflit à lui seul pour reconnaître une Podurelle, qu’elle soit privée de queue ou non; c’est cette protubérance , tantôt tuberculée, tantôt tubuleuse, mais toujours bilobée, qui se trouve située à l’origine du ventre, près du point ou sont insé- rées les deux pattes postérieures. Cette protubérance , que La- treille pense être l’organe sexuel de l’un ou l’autre sexe, mais que je crois appelée à remplir d’autres fonctions, ne manque à aucune Podurelle et peut devenir le caractère de famille le plus positif. Agréez , Monsieur , je vous prie, l'assurance de la haute consi- dération avec laquelle j’ai l’honneur d’être, etc. H. NiCOLET , De la Société helvétique des sciences naturelles. Neuchâtel (Suisse), le 13 mai 1842, Nouveaux membres admis dans la SociËré CUVIERIENNE. 259. M. Leresourzer , Doct. Méd., Doyen de la Faculté des Sciences de Strasbourg, etc., présenté par M. Sauce- rolle. 260. M. Frédéric GEeurer, Membre de diverses Académies et Sociélés savantes , elc., etc., à Barnaoul ( Sibérie ); pré- senté par M, Guérin Méneville, JUIN 1842. I. TRAVAUX INÉDITS. DESCRIPTION d’un nouveau genre d’Oiseau de proie, par M. De LAFRESNAYE. Familia FALCONIDÆ; subfamilia AQUILINÆ; genus Æarpyha- liætus, nob. Charact. Gen. — « Rostrum aquilæ ant haliæti, sed aperturâ » narinm mul{o minore et semi-ovali; pedes fortissimi, tarsis, di- » gitis et unguibus elongatis, validissimis, plusquam in aquilis et » haliætis; tarsisdigitisque reticulatis ; alis elongatis, caudä me- » diocri quadratà ; occipite cristà pendente ornatà uti in generi- » bus Æarpya et Morphnus Cuvieri; colore ptilosis plumbeo. » Species Æarpyhaliætus coronalus, nob. Aigle couronné, Azara, Tem. PI. col. 234. Harpyia coronata, Vieillot, Encyc. tom.3, PI. 1252. Circaëtus coronatus, Cuv. R. An,; d’Orbigny, Voy. en Am. PI. 75. Lorsqu'un oiseau a été ballotté dans différents genres par les auteurs, c’est souvent une indication süre qu’il ne convient très- bien à aucun de ces genres, et qu’il réunit des caractères mixtes et de transition. C’est positivement le cas de l'oiseau dont il s’a- git ici; présenté d’abord comme un Aigle par Azara et plus tard par Temminck dans ses PI, col. n° 234, il a été rangé par Cuvier, dans son Règne animal, avec les Circaëtes, imité en cela par M. d’Orbigny dans son Voyage en Amérique, tandis que Vieillot en a fait une Harpie (Encyclop. et N. Dict.). 1] ne faut que jeter les yeux sur ce rapace aux pieds formida- bles pour reconnaître en lui un Aigle à tarses nus, mais un Aigle de transition de ce genre aux Æarpies dont il a la huppe occipi- tale tombante et le plumage plombé, tandis qu'il tient aux Cir- caëles par ses tarses et ses doigts réticulés. C’est donc évidem- ment un oiseau à caractères mixtes, ayant la forme d'ailes , de queue et de pattes des Aigles, la huppe et la coloration des Har- pies et la réticulation de tarses des Circaëtes, mais ne pouvant figurer convenablement dans aucun de ces trois genres. C’est ce qui nous a engagé à en former le type d’un nouveau genre sous le nom d’Harpyhaliætus qui indique ses rapports d’Aigle-pêcheur avec les Harpies. Tom, V. Année 1842. 12 174 REVUE ZOOLOGIQUE. (Juin 1842.) Srecres AvIUM novæ aut mints cognitæ : auclore R. P. LESSON, in itinere À. Lessonio collectæ. 1° Cryplicus apiaster, Less. Corpore supra viridi; dorso rufo; sincipite viridi-atro; superciliis lazulinis; lineis aterrimis super genas; collo anticé virenti, cüm lineä verticali atrà, lazu- lino marginatà; abdomine et lateribus castaneis; alis viridi-cæ- ruleis; remigibus etrectricibus cyaneis, nigro-sericeo marginatis ; rectricibus duabus mediis ultra rachim nudam spatulatis, his azureo et nigro dimidiatis.— Hab. San-Carlos, Americæ centralis Oceani Pacifici. , 2° Momotus Lessontt, Less. Sp. Adolpho Lessonio dedicata. M. sincipite atro, margine lazulino cincto; fronte viridi; plumis occipitali cyaneo nitentibus; genis nigerrimis ; gulà, collo anticè viridi lazulino tinclis ; thorace rufo, maculä atrà viridi cincto ; abdomine lateribusque viridescentibus ; dorso smaragdino ; re- migibus, caudâque cyanéis ; rectricibus duabns mediis ultrà ra- chim nudam spalulatis, apice nigro marginalis.— Hab. Realejo, provinciä Nicaraguà. 3° Penelope albiventer, Less. Rostro nigro, albo marginato; genis et oculorum circuitu cæruleis ; gulà nudä, rubrà; corpore olivaceo suprà, thorace rufo, abdomine albo; pedibus cyaneis. Hab. Realejo ( Nicaragu ). 4° Pipra fasluosa, Lesson. Mas : Capite, fronte, genis, collo, olis, abdomine, lateribus, caudaque atro-sericen intensè pictis. Cristà occipitali igneo fulsidà ; pallio azureo ; pedibüs luteis ; pen- nis duabus mediis longissimis, stritisque. Fœmina: corpore toto olivaceo viridescenti; cristà rubrà ; alis oliwaceis ; rectricibus me- dis nigris.—Hab. Realejo, in provineià Nicaraguä. 5° Picolaples capistrala, Less. Simcipite atro; genis nigro maculatis; superciliis, gulà, thorace , abdomineque albis; dorso, tectricibus alarum minoribus castaneis, pustulis brunneis notatis ; alis rufis, nigro striatis, rectricibus nigris, niveo {erminatis aut marginalis.— Hab. Realejo. 6° Spiza Leclancheri, Lafresnaye, Mag. zool., 1841, pl. 22. Hab. Acapulco (Mexique). 7° Penelope cristata, Lalh. — Realejo (Centre-Amérique). 8° Pilylus lazulus, Less. Rostro corneo ; pedibns nigris ; cor- pore cæruleo; pallio nigro maculato ; regione ophthalmicä nigro TRAVAUX INÉDITS, 175 sericeo marginatä; alis brunneis, lineis castaneis duabus inter- sectis : tectricibus inferioribus cæruleis albo limbatis ; caudâ nigrä.— Hab. San-Carlos ( Centre-Amérique). 9% Tanagra(aglaia) diaconus , Less. Rostro et pedibus nigris ; capite, collo, abdomine cæruleo-griseis; dorso cæruleo-cinereo ; alis pallidé cæruleis; pteromatibus lucidè cyaneis ; caudä brun- neâ, cinereo-cæruleo marginatä. Remigibus nigris.— Hab. Realejo. 10° Tanagra (Euphonia) affinis, Less. Capitis dimidia parte, thorace, abdomine , tectricibusque inferioribus aureis ; sincipite, collo, gulà, dorso, alis caudâque cyaneo violaceo tincto; alis totis nigerrimis ; rostro nigro ; pedibus rufis.— Hab, Realejo. 11° Ornismya cinnamomea, Less. Rostro rubro; corpore Suprà aureo-viridi, einnamomeo infra, Alis purpureo brunneis ; eaudà æquali, cinnamomea, nigro marginata.— Hab. Acapulco. 12 Ortyx leucopogon , Less. Fronte guläque albidis; cristà parvä griseä ; corpore griseo, rufo vermiculato suprà; alis varie- gatis; collari antici , rufo; pectore, abdomine, lateribusque rufis cùm guttis albis nigrocinctis ; pedibus et rostro nigris, — Hab. San-Carlos. Description de coquilles du G. Helix, S.-G. Streptaxis de M. Gray, par M. PETIT DE LA SAUSSAYE, Nous avons fait connaître dans la Revue xoologique(avril 1841) quelques Hélices nouvelles appartenant au groupe dont M. Gray a formé legenre Streptaæis. En désignant les espèces qui nous paraissaient devoir être ran- gées dans ce groupe, nous avons cité l’Helix Comboïdes que M. d’Orbigny avait décrite en 1835, dans son Synopsis : elle ve- nait de la province de Chiquitos. Depuis, M. Moricand reçut des environs de Bahia une petite coquille qu'il rapporta à l’Hélice Comboïdes, bien qu'il eût remarqué dans ces deux espèces des différences dont il fitmen- tion dans un travail qui fait partie des mémoires de la Société d'histoire naturelle de Genève. De son côté, M, d'Orbigny ayant eu connaissance des observa- tions de M. Moricand, et ayant eu à sa disposition l’espèce de Bahia, la regarda , sinon comme une espèce distincte, au moins 176 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Juin 1842.) comme une variété bien tranchée de la Comboïde, var. Triden- lala. Nous possédons l’Hélice de M. Moricand, et M. d’Orbigny a bien voulu nous donner un exemplaire de celle qu’il avait rapportée dela province de Chiquitos; or, nous pensons, après un examen attentif, qu’elles constituent deux espèces. Non-seulement elles vivent dans des localités différentes et très-éloignées , ce qui pour nous est d’une grande importance, mais encore chacune d’elles se présente toujours avec les mêmes caractères de dissemblance, et ceux-ci sont trop tranchés pour qu’on ne doive pas les admettre comme caractères spécifiques, sans quoi il faudrait se résoudre à réunir sous le même nom un grand nombre d’Hélices , admises aujourd’hui comme formant autant d'espèces. L’Hélice Comboïdes est constamment plus grande que l’autre, à peu près dans le rapport de {1 à 7. La première n’a que deux dents, l’une lamelliforme sur la columelle, et l’autre obtuse à la partie supérieure du labre. L'espèce de Bahia a bien aussi la dent columellaire lamelliforme ; mais le labre est muni de deux dents, la première assez forte et placée vis-à-vis la dent columellaire; la seconde plus large surlebord inférieur du péristome. La forme et la position des trois dents de cette espèce rendent son ouver- ture beaucoup plus grimaçante que ne l’est celle de l’'H. Com- boïdes. Notre opinion est donc qu’il y a lieu de considérer l’Hélice de Bahia comme formant une espèce particulière à laquelle nous proposerions de donner le nom de Dejecla, que M. Moricand avait d’abord voulu adopter : le nom de Tridentala ne pourrait être admis pour cette espèce puisqu'il y a déja une Hélice de ce nom. La caractéristique de l’Hélice de Bahia serait celle-ci : Helix Dejecta(Streptaxis).—T'esta subglobosa, tenui, subdia- phana, albido-succinea, perforata ; anfractibus septenis con- vexiusculis; spira conico-depressa, apice subacuto; apertura subtrigona ; columella dente alba lamelliformiinstructa; labro reflexo, albo, intus bidentato, dente mediana punctiformi, secunda transversim oblonga; umbilico subcentrali. — Long. 7 mill., larg. 5 mill. Quoique l’on ne connaisseencore qu’un petit nombre d’Hélices appartenant au groupe des Streptaæis , on doit cependant pré- TRAVAUX INÉDITS. 177 sumer qu’il est nombreux en espèces, car nous en possédons déjà de l'Amérique du Sud, de l’Afrique et de l’Asie. M. d’Orbigny a bien voulu, avec son obligeance ordinaire, nous en communiquer une espèce inédite, provenant de la Nou- velle-Grenade (environs de Carthagène), et il nous a autorisé à la publier. En voici la caractéristique : Heliæ Candei, Petit.—Testa subovali, albida, nitida , perfo- rota ; anfractibus 5-6, convexiusculis; apertura rotundata , edentula, brevé reflexa ; umbilico parvulo. — Long. 5 mill., larg. 4 mill. Nous avons adopté pour cette espèce le nom que M. d’Orbigny lui avait donné dans sa collection à titre de reconnaissance pour les bons offices que lui a rendus M, Maussion de Candé, officier supérieur de la marine royale, qui lui a rapporté de ses voyages un grand nombre de coquilles fort intéressantes. S. PETIT. Descriprion de plusieurs espèces de Nérites nouvelles vivantes, par C. A. Récruz, pharmacien. Les Nérites proprement dites, ou de la première section, diffé- rent essentiellement des Néritines, en ce que le sommet marginal de leur plan columellaire est échancré, et non pas précisément parce qu’elles ont des dents sur l’intérieur du labre. En effet : les Nerita histrio Linné non auctorum, N. Orbignyana, nobis, AN. insculpta, nobis, N. Listeri, nobis, N. Georgina, nobis, N. Haneli, nobis (Nerilina morio, Sowerby), ont le labre privé de dents, de crénelures ou de sillons à l’intérieur. Ce caractère du tranchant supérieur de la cloison des Nérites, qui manque aux Néritines, pourra servir aux géologues pour déter- miner sur-le-champ auxquelles des deux sections appartien- nent les espèces fossiles d’une consistance solide et à labre lisse à l’intérieur. 64. N. corrosula, Testa ovata, ventricosa, tenuiuscula , im- polita, corrosiuscula, tenuiter striato-costata; spira laterali, prominula, rotundato-obtusa; apertura extus ovali et subcon- tinua ; labio plano, albido-fuscescente, rugoso et bidentato ; labro acuto , intüs sulcato , supernè subunidentato. Hab, la Nouvelle-Guinée. Long, 25 mill., larg. 32 mill,, con- 178 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) vex. 18 mill. —Ouverture extérieure : hauteur 19 mill,, diam. 23 millim. Tous les individus que j’ai vus étaient parfaitement semblables et remarquables par une surface extérieure dépolie et comme corrodée légèrement par un acide. Opercule inconnu, 65. N. Longii. Testa ventricoso-globosa, costis depressis 26-27 cincta, dilute ravida, nigro-trifasciafta et maculata : maculis subquadratis longitudinalibus seriatim undatis; spira promi- nenti, decorticata ; labio rugoso et verrucoso, ætate compresso- plano et posticè rugis elevatis marginato, anticè flavicante tridentato; labro intüs breviter striato et bidentato, supernè vix dilatato. Hab. la côte de Malabar, à Bombay , avec les AV. sfella et ory- sarum , où elle a été découverte à l’état jeune par M. Roux de Marseille, naturaliste voyageur , et d’où elle a été rapportée à l’état adulte par M. Long, officier de la marine roÿale, à qui j'en fais hommage. Long. 27 mill., larg. 33 mill., convexité 24 mill, Opercule inconnu. En avancant en âge la surface se dépolit, les côtes paraissent s’effacer, la couleur passe au jaune verdâtre pâle; l'ouverture tend à la forme ovale, à la marge externe ; le labre arrondi à la base et au côté antérieur, est déprimé sur le tranchant au-dessus de son milieu, puis se dilate sensiblement vers le sommet ; la dent supérieure du sommet de la série interne des rides du labre, bien apparente dans l’âge moyen, ne forme plus qu’une saillie très-obtuse, dans l’état adulte, Le fond de l'ouverture et la marge columellaire sont jaunes. 66. N. Le Guillouana. T. ventricoso-globosa , crassa, lutea, nigro-undata, sulealo-costata, longitudinaliter oblique et tenue striata ; spira prominenti, conico-acuta ; apertura rotundata, superné dilatata , fauce flavida ; labio plano, rugoso el granuloso, margine 3-4 dentato; labio crenulato, intus suleato, versus spiram bidentato. Var. 2). T. nigra, flammis ravidis undulatis; labio quadri- dentato. Var. 2). T. nigra, flammis albido-lutescentibus varis; labio tridentato. Var. >). ©. dilute ravida, nigro frifasciata ; labio tridentato : -dentibus inferioribus furcatis. TRAVAUX INÉDITS, | 179 Var. d). T. nigro et albo alternalim flammulata ; labio dentibus tribus. Var. «), T, lutea, migro uudulata et postice lrifasciata ; den- tibus labii ternis. Hab, la Malaisie et les îles Salomon, Long. 30 mill., larg. 33 mil]. , convexité 2{ mil]. Opercule ovale-arrondi , échancré vers la base postérieure, plane; verdûtre et finement granuleux en dessus; d’un brun marron sur la face interne, calleux au côté postérieur et muni de deux dents au sommet : la supérieure couchée sur le sommet et trouquée , l’inférieure plane, large, subascendante, striée circulairement et tronquée au sommet, Cette apophyse paraît sortir d’une sorte de côte qui, prenant de la base de la dent su- périeure, s’allonge jusqu’à l’angle postérieur où elle se recourbe jusqu'à l'extrémité de cet angle, et là est empreinte de plusieurs stries transversales. Cette Nérite est voisine des Nérites ondée el ondulée. Com- parée à ces deux Nérites, elle diffère de l’une et de l’autre par plusieurs caractères : la nôtre est plus solide, d’une coloration différente, manquant de cette dépression circulaire ordinaire chez les deux autres, Son labre est plus arrondi que celui de l’ondée , plus solide et moins évasé que celui de l’ondulée. Sa spire est faiblement granuleuse. Je donne à cette intéressante espèce le nom de M. Élie Le Guillou , chirurgien-major de la corvette la Zélée, qui a enrichi la Conchyliologie et l’Entomologie d'espèces nouvelles et fait connaître l’Aabilal exact d’un grand nombre d’autres produc- tions de la nature , et qui, enfin, l’a rapportée de son voyage de circumnavigation sur la corvette la Zélée. 67. NN. maura. Testa ovata, ventricosa, crassa, costis de- pressis 33-55 cincta, luteo-fulva, maculis transversis longitudi- paliter undatim digestis picta ; anfractibus superné depressis; spira laterali, brevissima; apertura alba, fauce luteola; labio largo , plano , basi rugoso, anticè tridentato ; labro extüs super- nèque leviter planulato, intus tenuiter sulcato, edentulo. Var. 2). T. albida, cæruleo-nigrescente undatim flammulata ; apertura extus ovata. Chenmitz, Conch. 5, p. 290, pl, 190, fig. 1948-49, bona.—Seba mus. 5, pl. 59, fig. 11, 12 et 15.— Gualt. test. pl. 66,f, MN. 180 REVUE ZOOLOGIQUE (Juin 1842.) —Lister, Conch. hist. pl. 598, f. 11.— N. histrio, Gmelin, p. 3681, n° 46 partim, pler. syn. eæclusis, non N. histrio Linné. Var. £ major). T. nigerrima , interdum posticé albido macu- Jata; labio nunc albo nunc fuscescente. N. atrata. Lamk, an. s. vert. 6 (2° part.), p. 191 , n° 6.— Knorr, Vergn. 6, pl. 13, f. 2? oplima; non Chenmitz, nec. Gmelin. Var. y). Testa mediæ magnitudinis, ventricoso-semiglobosa , supernè planulata, nigro-cærulescente, albido-variegata; spira depressa ; apertura extus rotundata. Var. d). ? T. ovato-subhemisphærica , supernè rotundata, te- nuiore, costis 38 minoribus ; spira vix prominenti, lutea; aper- tura extüs ovato-rotundata ; labro superne rotundato. Hab. la Polynésie, aux îles Saint-Pierre et Saint-Francois (Péron et Lesueur), à Madagascar (Mus. Paris). Long. 35-38 mill., larg. 46-52 mill. , convexité 25-28 mill. — Ouverture extérieure : haut. 31-35 mill., diam. 35-37 mill. — Var. y). Long. 29 mill., larg. 35 mill., convex. 2{ mill. Ouverture extérieure 27 mill. Le diamètre transversal et longitudinal. Espèce variable dans sa forme : celle des jeunes individus est semblable à la var.» ) avec le labre mince et finement crénelée à la marge externe ; mais à mesure que la coquille prend de l’ac- croissement, sa forme passe insensiblement à l’oyale et presque à l’oblongue, transversalement à l’axe spiral. Gmélin, en rap- portant cette Nérite au M. histrio de Linné, a contribué à in- duire les conchyliologues en erreur ; la Coq. de Linné a le labre lisse à l’intérieur et à l'extérieur, et sa coloration diffère to- talement de la nôtre (Noy. la description du AN. histrio, dans le Mus. Lud. Ulricæ). Lorsque la var. 4) sera plus abondante, on pourra peut-être en former une espèce distincte, 68. TENEBROSA. Testa semiglobosa, crassa, nigerrima, punctulis albis adspersa; costis transversis 25-26 subæqualibus sculpta ; spira brevissima , apice prominula et acuta ; apertura extus ro- tundata, patula, nigro marginata; intus albida, angustata; labio plano, angusto, bidentato et in medio scrobicula notato; labio intus incrassato, breviter crenulato. Hab. l’île Solo, au nord de Bornéo (M. Farges ). Elle a 4 tours de spire, le dernier orbiculaire, un peu rétréci postérieurement , finement sillonnés en travers. Ce tour , sur le TRAVAUX INÉDITS. J8t côté postérieur , le ?- et le 3° sur toute leur surface, sont ponc- tués de blanc sur les côtes. La spire est étroite , très-déprimée, avec le sommet jaunâtre , saillant et pointu. L'ouverture est or- biculaire , très-dilatée au côté antérieur. Le plan columellaire étroit, plan et marqué d’une fossette dans le centre, a une couleur d’un blanc légèrement paillé; le labre, très-arrondi, est mince et aigu à la marge extérieure, bordé à l’intérieur d’une bandelette noire imprimée de dépressions circulaires légères, au-dessons desquelles le labre s’épaissit insensiblement jusqu’à la gorge (Faux), et la se montrent des stries courtes et granu- leuses, sans trace de dents au sommet ni à la base. Longueur 15 mill., largeur 17 mill., convexité 10 mill. Je ne trouve, parmi les 64 espèces de Nérites proprement dites qui me sont connues, aucune autre espèce avec laquelle on puisse la confondre. Sa spire , non saillante , à sommet légérement élevé et aigu; sa Co- Jumelle étroite et creusée d’une large fossette dans le centre, et son labre étroitement crénelé à l’intérieur, ne permettent pas de confondre le Merita tenebrosa avecle Nerila Listeri (nobis), qui , du reste, est.bien moins orbiculaire. 69. N. (Nerilina) pisiformis. T. parva, subglobosa, ni- gerrima, interdum maculis oblongis sparsis albis picta , ætate partim corrosula ; spira brevi, rotundata; apertura extus subro- tunda ; labio angusto, semilunari, plano , lutescente , margine vix arcuato, absolete denticulato : cardinali producto, majori; labro superné subadscendente. Hab. la Polynésie ? O-Tahiti? Je l’ai eu avec des Nérites et au- tres coquilles provenant d’O-Tahiti et de l'Amérique centrale. Néritine de la grosseur d’un fort pois, le plus souvent et en très-grande partie privée d’épiderme, excepté sur le côté anté- rieur , bien que vivante. Lorsque l’épiderme existe, cette coquille est luisante, faiblement striée en long, noire avec un reflet bleuä- tre et marquée de quelques taches blanches , oblongues, éparses, ne se prolongeant point jusqu’à la base du dernier tour. À un fort grossissement, la marge columelleuse, qui paraît unie et tranchante à l'œil nu, paraît denticulée et munie d’une dent cardinale saillante. Long. 6-7 mill., larg. 8 mill., conv. 5-6 mill. 70. N.(Nerilina) Mittreana. T. ovato-rotundata, ventricosa , tenui , glabriuscula, nitida, cornea, maculis oblongis, albis, alternantibus et interstitiis fusco-cæruleis longitudinaliter lineo- 182 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) latis pieta ; spira prominula, latiuscula , subecentrali , planulata; apertura flavescente; labio plano, edentulo, margine recto, acuto; labro supernè et inferné sæpius nigro marginato. Var. Z) T. semiglobosa, tenui, cornea, maculis albis per- paucis obsolelis picta. à Var. y.) T. semiglobosa, tenui, violaceo-nigra , immaculata. Var. d,) T. semiglobosa, tenui, sordide purpurascente, im- maculata. Var. n.) T. semiglobosa, tenui, corneo-fusca, immacula(a. Var, «,) T. ovato-rotundata, tenuissimè et dense lineata, maculis albis obsoletis notata ; spira derosa. Hab. les eaux douces de Grasse en Provence, où elle a été découverte par M. le docteur Mittre, de Toulon, à qui je me fais un plaisir de la dédier, Long. 5-6 mill., larg, 8-9 mill. Les var, £ à y ont une ressemblance de forme avec le Nerila Pelo- ponnensis, nobis (Nerilina Bœætica , Desh, Morée), La nôtre est plus grande , son dernier tour est plus arrondi, sa coloration différente et sa spire est toujours plus entière. 17.1V.(Clithon) Souleyelana.T.ventricoso-globosa , tenuiter striata, nitida, nigra, lineis longitudinalibus stramineis sæpiüs uodulatis ornata ; anfractibus tribus; ultimo superné spinis maculatis instruclo ; spira prominula , apice decorticata ; aper- tura rotundata, basi vix dilatata , flavicante ; labio angusto, plano, medio concavo , supernè calloso, antice subrecto, uni- dentato et obsolete ruguloso. Var. £). T. lineis helvaceis interruptis subpunetiformibus ; spinis brevibus 3-4 ; labio antice basique vix emarginato ; labro superne intuüs fornicato. Var.»). T. lineis productis, remotis , luteolis ; anfractu ultimo supernè rotundato , unispinoso ; labio subrecto , basi subemar- ginato. Var. 4). T, lineolis crebrioribus undulatis ; ultimo anfractu unispinoso ; labii margine recto, unidentato, nec rugoso. Var, y). T. minori , globoso-ovata , mutica , lineolata, Hab. cum ANerilina pisiformi. Long. 10-12 mill., larg, 12 1/2 à 14 3/4 mill., conv. 8-9 mill, — Var. y). Long. 7 mill., larg. 8 1/2 mill., conv. 6 mill. La columelle est imprimée, sur le milieu de son plan, d’un sillon cireulaire assez profond , et porte à son sommet une eal- tr TRAVAUX INÉDITS, 183 losité transversale. Le sommet de la spire, ordinairement plan et décortiqué, a parfois une teinte rouge violacé. Le nombre des épines varie beaucoup sur cette espèce. Jai donné à cette espèce le nom de M. Souleyet, chirurgien de la marine royale, auteur du Voyage de la corvette {4 Bonite autour du monde, dont les travaux anatomiques sur les Ptéropodes, etc., etc., lui donneront une réputation bien méritée. AN. (Clithon) obscurata. T. ventricoso-globosa , longitudina= liter oblique et dense rugosa, subplicata, fusco-nigra, maculis parvulis lutescentibus sub oculo et Iumine notata ; anfractibus 2 1/2 ; ultimo spinis nigris brevibus ostendente ; $pira retusa, partim decorticata ; labio flavescente , superné calloso , antice in medio arcuato et ruguloso. Hab. à O-Tahiti. Long. 18 mill., larg. 22 mill., conv. 15 mill. Je ne connais aucun Clithon qui lui ressemble. Elle est d’un brun- noir et comme plissée obliquement en long. 73. N. (Clithon) spinifera. T. globoso-acuta, tenuiter striata , griseo-nigrescente ,, punctulis albis triangularibus obsolete aspersa ; anfractibus quaternis ; ultimo ventricoso, ad suturam depresso , infrà obtuse-angulato et spinis brevibus armato ; spira conica , lævigata , cæruleo-nigra , acuta ; apertura luteola ; labio angusto , inæqualiter compresso-plano , denticulato et medio arcuato. Hab. L'île de Guaham. Long. 17 mill., larg. 19 mill., conv. 14 mill. La columelle est imprimée sur le milieu de son plan de quelques dépressions qui sont sans doute les restes d’un sillon circulaire. La dent cardinale est saillante et obliquement tron- quée. Ce Clithon assez solide ne peut être confondu avec le Ve- rila Domingensis , Lamk. 74. N. (Clithon) Menkeana. T. ovata, semiglobosa , ventri- cosa, striata, olivaceo-nigricante, maculis parvulis flavescentibus adspersa ; anfractibus 3-4 : ultimo depresso et anguloso : + spinis raris brevibus notato ; spira prominula , con- xexo depressa, decorticala ; apertura intus carneolata , margine flava ; labio lutescente, convexo-depresso, antice recto, dente €ardinali tantum signato. Hab. à O-Tahiti. Lare, Long. 17 mill., larg. 21 mill., conv. 13 mil]. 18% REVUE ZOOLOGIQUE. (Juin 1842.) Le test de cette Nérite est, sous son épiderme, d’une couleur jaune-orange ; les épines sont grosses, courtes ef rares ; la colu- melle a un sillon sur son côté postérieur, qui n’est bien marqué qu’à sa partie inférieure. Je donne à cette Néritine le nom du savant naturaliste Menké. MOLLUSQUES recueillis dans la mer du Sud et l’Océan Atlantique, par M. Adolphe Lessow. CoLuMBELLA, Lamk. 1° Columbella strombiformis, Lamk.— Pérou ; Acapulco: Var. : Kiéner , pl. { , fig. 1 a: Sow., fig. 1. Jeune , est abondamment recouverte d’un épais duvet feutré fauve : on la reconnaît dans cet état à un bourrelet formant va- rice dans le milieu de la columelle. 2 C. Paytensis. Less., Zool., Coq. 1828. PI. 402, n° 163. Pérou (Callao ; Payta).— C. Paytalida , Duclos ; Kiéner, pl. 1, fig. 2.— C. Rustica , Sowerby, cah. IX, fig. 3. 30 C. Meleagris , Duclos ; Kiéner, pl. 3, fig. 3. — Acapulco. 40 C. suturalis, Gray; Griff, an. kingd. pl. 4, fig. 6. Kiéner, pl. IX, fig. 2. Pérou. — C. Coslata, Duc., mon., pl. 12, fig. 1, 2. 5° C. bicolor, Kiéner, pl. 16, fig. 4. Très-commune. San- Carlos (Centre-Amér. ), Acapulco ( Mex. ). 6° C. Axora, Duclos; Kiéner, pl. 6, fig. 2. — Mer du Sud. 7° C. lanceolata , Sow.; Kiéner, pl. 33, fig. 7 et 8. — Pérou. 8° C. clathra, Less.— Iles Sandwich (Oahou). Coquille oblon- gue, conique , renflée au milieu , à sept tours creusés, convexes au milieu, déprimés aux sutures ; le dernier est le plus grand, tous couverts de grosses côtes interrompues , verticales et hori- zontales , formant entre leurs points de jonction des trous pro- fonds, et dessinant des côtes saillantes sur le milieu de chaque tour. Ouverture allongée, blanche, lavée de jaunâtre,, à colu- melle marquée de trois plis, à rebord droit, épais, garni de tubes. Coloration générale blanchâtre. — L. 30, 1. 16 mill. 9° C. buccinoïdes, Less. — Cette espèce, voisine de la C, lu- gubris de Kiéner par les formes , en est bien distincte par la co- loration. Elle est oblongue, turriculée, à spire élevée et conique, pointue, composée de sept tours distants, légèrement étagés, TRAVAUX INÉDITS. 185 déprimés à leur bord supérieur; tous convexes, marqués par des fosses verticales, et tous contournés par des côtes saillantes, séparées par des sillons creux, ayant de petits cordons ; tandis que les côtes sont interrompues par les dépressions. Les parties creusées sont rousses ; les crêtes sont noir vernissé. L'ouverture est étroite , blanc pur. La lèvre droite est renflée, dilatée, garnie de sillons réguliers. La columelle est blanche, couverte de points de la même couleur et terminée de roux. — L: 18 mill.— Cette Colombelle vit sur les côtes de l'Amérique baïignées par l’océan Pacifique, à Acapulco (Mexique), et à San-Carlos (Centre- Amérique ). 100 C. ampla , Less. Iles Gambier.— Coquille oblongue, ova- lairé, à spire aiguë , à sept tours , le dernier ample, dilaté; tous profondément et régulièrement creusés, dans le sens trans- versa] , de sillons séparés par des côtes à arêtes vives. Ouverture allongée, ovalaire dans le haut, à bord droit, ample, dilaté, avec des plis nombreux en dedans, et trois à quatre tubercules au rebord columellaire. Cette ouverture est hlane mat; le test est uniformément rouge-brun, passant au noir sur les côtes; un épais drap marin revêt cette Coquille, et est rouge-brun, court, feutré et très-adhérent ; il tombe par fragments dans les endroits où le test a été en contact avec les rochers. — L. 32, 1. 20 mill. 11°C. Aphthægera, Less.—Acapulco.—Cette jolie et rarissime coquille a été prise à la drague dans la rade d’Acapulco { Mex.), dans l'océan Pacifique. Elle est oblongue, allongée, à spire aiguë, formée de six à sept tours aigus, légérement renflés à leur milieu, déprimés à leur point de jonction. Ces tours , brunätre-fauve , sont régulièrement couverts, dans le sens transversal, de stries très-fines, relevées par des stries plus fortes ou cordonnets noi- râtres réguliérement espacés. Des sortes de côtes verticales dis- tantes marquent le renflement du grand tour. L'ouverture est allongée , blanche, teintée de rouge pourpre au rebord et sur sa columelle. Celle-ci est couverte de points blancs, simülant des aphthes. Sur toute sa surface et dans le haut, elle est traversée par un bourrelet. Le bord droit est peu épais, mais finement garni de dents en peigne teintes en rouge vif à la base et en blanc ausommet. Deux gros plis marquent la partie supérieure. 12 C. Pulicaris, Less. — Iles Marquises, — Cette coquille est woisine par Ja forme de la €, elegans de Duclos. Elle est allongée, 186 REVUE Z00L0GIQUE. ( Juin 1842.) =: turriculée, à spire élancée, conique , formée de huit à neuf tours convexes, à sutures marquées, à côtes verticales renflées et larges, contournées par des cordons et des sillons inégaux, mais très- serrés; couleur générale blanchâtre, avec des stries noir vif par rangées régulières sur les côtes saillantes. Ouverture petite ; blanche ; à lèvre droite peu épaisse, tranchante, tachetée ‘de PIN noir au rebord, renflée et mamelonnée en dedans. Columelle : vitreuse, blanche , avec quelques points peu marqués. 13° C. festiva, Kiéner, PI. XI, fig. 4. —Iles Sandwich. 140 C. digitale, Less.—THes Sandwich.—Coquille bucciniformé, ovalaire, allongée, à spire aiguë, courte, formée de sept toursgon- vexes, séparés par uné suture marquée, le dernier étant le plus des tous aréolés en long et en travers, de manière à sinfuler les vides d’un dé à coudre. Ouverture petite, ovalaire, à colu- melle marquetée de points et portant une varice dans le haut. Bord droit convexe, épaissi, tranchant au rebord, garni en: de- dans de varices régulières. La bouche est blanche, le test: est blanc avec quelques ondes jaune nankin.— Haut 12 mill. 15° C. flavida, Lamk.—Taïti.—Kiéner, PI. 8, fig, 3.— C.punc- lala, Sow. fig, 5. ADDITIONs au genre Purpura ; voyez Revue, p. 102. Purpura violacea , Lesson. Iles Gambier et Marquises, — Voisine de la P. cancellata de Kiener, pl. 7, f. 16 : testà parvä, longitudinaliter et transversim costatà , cancellatä, griseâ; aper- turä violaceä, obliquà, intüs dentatä ; canali distinctä ; colu- mellà lævi. P. marginalba, de Blainv.—Taïti. P. digitata, Lamk.— Iles Sandwich. P. imperialis, de Blainv. — Acapulco. P.turbinoïides , de Blainv. — Acapulco. P. Lefevrei, Lesson, Rev. zool. 1840, p. 355, — Callao. P, Callacensis, de Blainv. —Callao, Realejo. P. bicostalis, Lamk.— Acapulco. P. aterrima, Less. Iles Gambier. — Testä ovatà, nigrà ; spirâ brevi , acutà , tuberculatà , transversaliter funiculatà ; aperturâ amplà, nigrâ ; labro tenui. Long. 0,010. P. avenacea , Lesson, Iles Gambier. — Testä ovato-oblongä, fusiformi, atrû, transversim striatà ; striis perlatis; aperturk TRAVAUX INÉDITS. 187 Jongitudinali; labro dextro lævi; columellà rufo-castaneä. Long. 0,008. P. bicolor, Lesson. !Îles de l'Océanie. — TestA ovati , trans- versim tenuiter striatà, griseâ , striis nigris; anfractibus con- vexis; spirà brevi; ultimo anfractu dilatato ; aperturâ longitu- dinali purpureo-aträ ; labro dextro lærvi; denticulis intüs albis notato ; canali brevi. Long. 0,012. Genre PLanaxis. Lamarck. . . Planaæis imbricatum, Lamk, — Iles de Chiloé, 1° P. sulcata, Lamk.— Mer des Antilles. Sow. pl. fig. 1. 2 P. mollis. Sowerb. gen. fig. 2. ? 3° P. semi-sulcalus, Sow. gen, fig. 3. — Mer des Antilles; golfe du Mexique. 4° P. undulata, Lamk.—Buccinum sulcatum, var. C. Brug. — Yera-Cruz. 5° P. circinalus, Lesson. — Acapulco. — Test ovato-elon- galà, rufä, cum circulis rubicundis planisque, profundé sul- catä ; spirà acutä ; ultimo anfractu convexo; epidermi lanato , rufo ; aperturä lat , ovali, in margine superiori dentalo, infrà canaliculato ; labro dextro intüs crasso, sinuato; columellä lat, depressi, denticulatä. Altit. 0,020. 69 P. areolatus, Lesson. Taïti. — Testàä ovato-oblongä, al- bescente cum rufis tæniis circularibus; anfractibus convexis, areolatis, turgidis ; suturis linearibus, granulatis ; spirä acutä ; aperturä parvä, in alto dentatä; labro dextro crasso, intüs sulcato; columella verrucosä; Canali brevi. Long. 0,014, R. P. Lesson. Description d’une espèce nouvelle de NÉRIPTÈRE, par R. P. LEssow. Genre : Nenrina , Lamk.— Sous-genre : NeRIPTERON, Less, Nerilina (Neripteron) gigas , Less. — T'està dilalatä, subor- Diculari depressä , convewd , tolaliter pustulosà , nigerrimä; spird convexd, integrà; labio depresso, crenulato, intus albo, venis brunneis notulo; columellä plan, in medio incisâ, au- - rantiacà; auriculæ late, albæ cum venis cæruleis, — Hab, Mes îles Sandwich, 188 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) Cette Néritine ailée est bien distincte de la Nuttal de M. Recluz, mais j'ignore les rapports qu’elle peut avoir avec la Nerita alata de Sowerby que je ne connais pas. Cette espèce habite dans lin- térieur de l’île Oahou, une des Sandwich, d’où l’a rapportée M. Adolphe Lesson. Elle a 2? millim. de longueur sur 26 de largeur. Cette coquille est subovalaire, déprimée-convexe, à épiderme uniformément noir, couverte de pustules qui lui don- nent un aspect chagriné; ces pustules sont feuilletées sur les côtés, mamelonnées en dessns et placées à se toucher. La co- quille, sous l’épiderme, est brun-chocolat, picotée de points blancs. La spire n’a qu’un tour et demi et est convexe, entière et tournée à droite. Le labre est crénelé finement et bordé de noir. Le dedans de la coquille est blanc nacré, aréolé de brun dans l'épaisseur du test. La columelle est saillante, plane, lisse, orangé vif, à bord tranchant, échancré au milieu. Les deux pro- longements alaires la débordent et sont colorés en blanc nuancé de bleuâtre. Opercule inconnu. DescniPrion de trois espèces du genre Zvania, par M. le marquis SPINOLA. Monsieur, lorsque j’eus l'honneur de vous communiquer la note monographique sur le G. Evania que vous avez insérée dans la Rev. Zoolog.,n° de juin 1841, je ne connaissais encore que cinq espèces de ce genre peu nombreux. Cette note n’eut d’autre but que celui de faire un meilleur choix dans les caractères distinc- tifs des quatre espèces connues d’ailleurs , et d’en annoncer une cinquièmedécouverte dans un gros morceau de gomme-animé de Madagascar. Depuis lors, j'en aiacquis trois autres que je crois inédites. Elles ont des caractères bien tranchés. Vous pouvez en juger par les détails dans lesquels je vais entrer. Î. Evania fascialis. — Long. 9 1/2 mill. Antennes, nervures alaires, métasternum , comme dans les ÆZv. appendigaster, læ- vigala et dimidiala. Face n’étant ni ridée comme dans la pre- miere, ni glabre et imponctuée comme dans la seconde, mais ponctuée et pubescente comme dans la troisième. Bord antérieur de la face paraissant droit au premier abord, mais étant très- faiblement bi-échancré, la dent médiane étant presque effacée et sans rebord. Dans la dimidiala , les deux échancrures sont plus TRAVAUX INÉDITS, 189 étroites et plus profondes : le lobe médian est plus arrondi et notablement rebordé. Prothorax proportionnellement plus étroit : pente postérieure du métathorax, un peu moins abrupte et plus voisine de celle de la lævigata du même sexe. Pétiole abdo- minal un peu moins long que la moitié du corselet, droit, ponc- tué et pubescent: points clair-semés, assez apparents. Dessous du corps et branches du métasternum ponctués aussi comme dans la dimidiata, à côté de laquelle il faudra placer la fascialis , dont les formes ne diffèrent d’une manière bien tranchée que dans le contour du bord antérieur de la face. Les couleurs sont plus distinctes. Antennes, corps et pattes noirs, poils blancs. Ailes hyalines, nervures noires, — Un mâle du Mexique, fourni par M. Deyroles. Femelle inconnue. 2. Evania Chilensis. — Long. 5 mill. Antennes filiformes, front et face continus, uniformément convexes, graduellement penchés en avant, trou antennaire sans rebord, tête et corselet mats , ponctués et pubescents , points petits, nombreux et rap- prochés ; poils courts, épais et hérissés ; bord antérieur de la face, entier, arrondi etsans rebord. Bord antérieur du mésothorax droit, aussi large que le bord postérieur de la tête, angles anté- rieurs bien prononcés , aussi élevés que le milieu du disque , métathorax réticulé, vertical. Dessous du corps plus finement ponctué que le dos. Branches postérieures du métasternum droites et parallèles comme dans la minula, mais non amincies à leur extrémité. Pétiole abdominal lisse, luisant, un beu courbé, court, sa longueur étant à peu prés le tiers de celle du corselet. Nervures de la région brachiale, des deux premières discoïdales, de la première cubitale et de l'unique radiale, aussi fortement prononcées que dans l’appendigaster : toutes les autres, com- plétement effacées. Antennes, brunes , art. 1er noir. Tête, corse= let, abdomen, pattes intermédiaires et postérieures noires. Pattes antérieures brunes , hanches et trochanter noirs. Ailes - hyalines, nervures noires. — Un individu du Chili, donné par M. Reiche. — Sexe incertain. 3. ÆEvania crassicornis. — Long. 6 mill. Antennes , grossis- sant insensiblement vers extrémité ; {er art. dépassant le bord postérieur de la tête; 2° art. petit obconique ; art. 3-12, encore un peu obconiques, mais sans retrécissementa leur origine, aug- mentant graduellement en longueur et en largeur, articula- Tom. V. Année 1842. 15 190 REVUE ZOOLOGIQUE, (Juin 1842.) tionspeu distinctes : treizième et dernier article, de la grandeur du précédent, extrémité arrondie. Tête luisante, ponctuée : points, de moyenne grandeur et elair-semés ; front concave; trous an- tennaires, antérieurement rebordés ; face convexe , plus longue que large, son bord antérieur profondément échancré des deux côtés, lobe médian étroit et arrondi. Bord antérieur du mésotho- rax arrondi ; angles antérieurs , effacés : disque convexe, élevé, luisant comme le devant de la tête, ponctuation et pabescence semblables. Métathorax réticulé et coupé perpendiculaire à la racine même du pétiole abdominal ; prolongement postérieur du mélasternum, étroit, entier , creusé en gouttière , rebordé des deux côtés, extrémité tronquée ou un peu échancrée, mais non bifide et encore moins bifurquée. Dessous du corselet plus fortement ponctué que le dos; ponctuation confuse ét rugi- forme. Pétiole droit , allongé , visiblement plus long que la moi- tié du corselet , lisse et lnisant. Première cellule discoïdale bien circonscrite, petite, triangulaire, allongée. Autres nervures alaires comme dans la minula. Antennes , corps et pattes noirs , poils blancs. Ailes hyalines à nervures noires. — Une femelle de Colombie , donnée par M. Reiche. Müle inconnu. Il yaurait maintenant bien des choses à ajouter à mon pre- mier tableau synoptique, et autant de changements à faire à mes anciennes phrases spécifiques : je ne compte cependant pas y mettre la main. Un pareil travail exigerait au moins la connais- sance de toutes les espèces d’£vanies qui ont été déjà publiées. Or je ne suis pas encore à cette hauteur. Entre autres travaux sur le même sujet, M, Westwood, qui est le plus heureusement placé dans une vaste capitale, dépositaire des plus riches maté- riaux scientifiques , avait publié , dès 1836 , un premier mémoire sur les Æmaniales qu’il appelle Zvanaides. Cet écrit a échappé jusqu'a présent à toutes mes recherches. En février 1841, le même savant a communiqué à la Société Entomologique de Londres , une suite de son mémoire, Un extrait de cette suite se trouve dans les Ann. of the Nat. hist. de Jardine, ete., t.7,p. 535. Elle contient cinq espèces d’Zvanies la seconde, #v. Abys- sinica Weslw. est mon Zv. dimidiata; les quatre autres me sont inconnues. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 191 II. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. NOMENCLATOR ZO0LOGICUS, continens nomina systematica gene- rum animalium tam viventium quam fossilium, secundum ordi- nem alphabeticum disposita , adjectis auctoribus, libris in quibus reperiuntur, anno editionis, etymologia et familiis , ad quas per- tinent, in variis classibus. Auctore L. Acassiz, fase. 1° continens Mammalia, Echinodermata et Acalephas. — 1842, in-4°, Soleure, Zent et Gassmann, libr. Le titre de cet ouvrage montre déjà combien il sera utile aux zoologistes, et le nom de son auteur est une garantie de l’exacti- tude scientifique avec laquelle il sera rédigé. C’est un travail long, pénible, fastidieux même, auquel M. Agassiz s’est con- damné pour étre utile à tous, pour donner à ceux qui écri- xent sur la zoologie une érudition toute faite ; ils lui devront tous une reconnaissance éternelle pour leur avoir ainsi aplani les difficultés de la synonymie et pour les nombreuses sources qu'il leur indique. Voici du reste comment l’auteur présente son plan. « J'ai inscrit tous les genres qui ont été établis, qu'ils soient adoptés ou non; j'ai indiqué leur auteur et l’ouvrage dans le- quel ils sont mentionnés pour la première fois, avec la date de sa publication, qui est d’une importance réelle dans les questions de priorité ; vient ensuite l’étymologie du nom, et enfin lindi- cation de Ja famille à laquelle le genre appartient. Chaque classe forme un tout indépendant, tandis qu’un registre général, sim- plement nominal , réunit de nouveau toutes les classes, et met à côté les uns des autres tous les noms qui font double emploi, ete, Le manuscrit étant complétement revu, rien ne saurait entraver Ja publication régulière des livraisons de cet ouvrage. Le nombre des genres qui y sont énumérés excède 17,000 ; il n’est dés lors pas surprenant que chaque jour on voie paraître de nouveaux genres, portant des noms déja employés précédemment pour d'autres coupes génériques, et qui ont échappé à leur auteur. Mes registres mettront , je l’espère, un terme à ce fléau de la nomen- élature zoologique, et remplont d’antant mieux ce but, que j’ai eu soin de citer les doubles emploisdu règne végétal , afin d’éviter à l'avenir toute collision. Enfin, je dois dire , en terminant , que je n’ai introduit dans ces registres aucune modification inédite 192 REVUE ZOOLOGIQUE. (Juin 1842.) relative à la nomenclature, quelque désirable qu’elle püût parai- tre. Je n’ai voulu que reproduire l’état actuel de la méthode tel qu'il existe de fait. » Comme on le voit, M. Agassiz a déja donné le manuscrit de tout son travail, et la science possédera bientôt son livre. Il doit avoir une grande étendue pour la partie des animaux articulés , car c’est la branche de la zoologie qui à été étudiée par un plus grand nombre de naturalistes; c’est celle qui compte la plus grande quantité d’êtres divers, et par conséquent le plus grand nombre de genres et de noms. Si M. Agassiz s’est tenu au cou- rant pour celte partie, comme il semble l'avoir fait pour les trois classes déja publiées, nous lui en témoignons d’avance toute notre admiration et toute notre reconnaissance, car ce n’est pas chose facile. L'ouvrage entier aura 6 à 700 pages , et paraîtra par livraisons inégales et de prix variables ; mais le tout n’excedera pas 48 fr. pour les souscripteurs. Disons , en terminant, que la première livraison, que nous avons sous les yeux, est parfaitement traitée sous le point de vue typographique, et que les noms sont imprimés en caractères variés et trés-visibles, de manière à rendre les recherches faciles. (G.M.) ——— Ossenvaziont, etc. Observations sur diverses espèces de Topi T'alpini ( Arvicolæ) qui habitent les environs de Pise, etc. Lettre de M. Victor Peccmiort au professeur Savi.(Pise, 1841, in-4v, avec figures. ) Dans cette lettre, qui est fort étendue , l’auteur examine état des connaissances des zoologistes sur les Campagnols(Arvicola), il donne ses observations sur le Campagnol de Savi, publié pour la première fois par M. de Sélys Longchamps, mammi- fère qu'il a été à même d’étudier vivant. Il a examiné avec soin son analomie, son mode de propagation et les ravages qu'il fait dans les campagnes de l’Italie; enfin il donne une bonne fi- gure de l’adulte et du jeune âge. C’est un travail traité avec soin et érudition , que les mammalogistes liront avec fruit. (G.M.) ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 193 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE , etc. Par M. ALCIDE D'ORBIGNY. — Terrains crélacés. Nous avons sous les yeux les livraisons 39 à 44 terminant le tome 1°, et commencant le tome ?° des Terrains crétacés. Le premier volume , terminé avec la 42° livraison , comprend tous les Céphalopodes des Terrains crétacés. Il est terminé par un résumé géologique sur les céphalopodes, contenant un examen critique du nombre des espèees et des considérations géologico- géographiques , et par une table alphabétique des genres, des es- pèces et de la synonymie de tous les Céphalopodes des terrains crétacés. Dans les livraisons 43 et 44, l’auteur s’occupe des Fee et des Gastéropodes. Parallèlement à ce volume, M. Alc. d’Orbigny fait paraître le tome 1er des Terrains Jurassiques. Nous avons sous les yeux les livraisons 1, 2? et 3, de ce volume, traitant des Céphalopodes. On ne peut donner trop d’éloges à l’auteur pour l’activité qu'il met dans son travail , activité qui ne nuit en rien à la perfection de l'ouvrage. G. M. IzLusTRATIONS sur l’animal de la Janthine, et sur les diverses espèces de ce genre , par M. Achille Cosra. (Extr. des exercices académiques des aspirants naturalistes. Vol. ?, part. 2. Naples, 1841.) C’est un travail fait avec soin et talent, dans lequel le jeune savant de Naples, présente l’histoire du genre , donne une bonne description zoologique et anatomique, d’après la nature vivante, de la Janthina bicolor, Menk (fragilis, Blainv.), et présente le tableau des espèces que le genre contient. Cet intéressant mé- “moire , dans lequel M. Ach. Costa a fait preuve de talent comme “anatomiste et comme zoologiste , est accompagné d’une bonne planche coloriée, représentant la Janthine avec son animal et divers détails anatomiques. (G. M.) 194 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) A Monoëraru., ete. — Monographie des Limniades et autres co- quilles univalves d’eau douce de l'Amérique du Nord. Par S. STENMAN HALDEMAN , in-8v, figures coloriées, Philadel- phia, 1840, 1841 et 1842, (Prix de chaque livraison, un dollar.) M. Haldeman a entrepris cet ouvrage sur le plan et dans le format de ceux que publient MM. Conrad , sur les Unionideæ et Binney sur les Hélices, afin que l’on puisse le considérer comme faisant partie de ces ouvrages, et pour concourir à la publication d’un traité des Mollusques de l’Amérique, La Monographie des Limniades est publiée par livraisons de 5 planches parfaitement gravées et coloriées, et d’une feuille de texte. Il a déja paru quatre livraisons qui comprennent les Monographies des Palu- dina et des Lymnea. Les genres et les espèces sont caractérisés en latin et en anglais et suivis de leur synonymie, toutes les es- pèces sont figurées avec leurs principales variétés, enfin c’est un ouvrage trés-bien fait sous le point de vue scientifique et parfai- tement exéeuté sous celui des planches et de la typographie, Il ne peut que faire le plus grand honneur à son auteur, et il y a lieu de croire qu’il sera accueilli comme il le mérite, par les sa- vants de tous les pays. G. M. Tue Transaorions of the entomological Society of London, vol, 3, part, re, 1841. En tête de ce cahier, l’on trouve les procès-verbaux desséances de la Société, depuis le 4 juin 1838 jusqu'au 2 décembre 1839. Ces procès-verbaux contiennent une foule de bonnes choses et de descriptions qu’il serait intéressant de connaître plus tôt, car MM. les membres de la Société ne peuvent pas penser qu’on doit considérer la date de leurs lectures, mises sur des procès-verbaux conservés en manuscrit plusieurs années , coinme leur donnant l’antériorité sur des travaux publiés pendant que ces procès- verbaux restent déposés et cachés dans les archives de la Société, jusqu’à ce qu'ils soient imprimés et publiés, Le premier article de ce cahier est destiné à la description des Dytiscides recueillis par le capitaine Darwin. M. Ch. Babington en fait connaître 23 espèces réparties dans les genres Cybister, Colymbetes, Copelatus, Hydaticus, Hyphidrus et Hydroporus, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 195 des auteurs. M. Babington a établi les nouveaux genres Æydro- poromorpha, Anodocheilus et Desmopachria. Dans le second article, M. Weshibood donne des observations sur les Hémiptères composant le genre Syrtis de Fabricius, avec une monographie du genre Macrocephalus , composé actuelle- ment de 1? espèces. Le même savant donne ensuite la description d’un nouveau sous-genre d’Hémiptères auquel il donne le nom d’Amblythy- reus. Ce genre est voisin des Macrocephalus et se compose de trois espèces très-curieuses. Le quatrième article, dû à M. £dw. Newman, est destiné à donner une liste des espèces de Popilia du cabinet de M. Hope. I] les partage en plusieurs groupes et en mentionne ou décrit 30 espèces. La première, celle qu’il nomme Popilia Regina, est notre Pop, splendida, publiée en 1840 dans la Revue z0olo- gique, 1840, p. 39. Le cinquième article est consacré à la description d’un nou- veau Strepsiptère, par M. Robert Templelon, Cette espèce porte le nom de Xenos Westiwoodii, Cet insecte a été trouvé sur un sphex de Rio-Janeiro que M. Templeton décrit et figure sous le nom de Sphe aurocapillus, Le sixième article, dû à M. #. W. Saunders, est la description de deux Hymenoptères des Indes. L'un est un nouveau genre de formicaires auquel il donne le nom de Myrmicaria, Vespèce unique est la M. brunnea. L'autre est le Pronœus Campbellii, magnifique espèce à corps et pattes fauves, et à abdomen d’un beau bleu luisant. Le septiéme article est encore dû au même savant ; il décrit plusieurs nouveaux Diptéres de l’Inde centrale. Un nouveau genre de Tabanides, sous le nom de Gastroæides. ( Gastr. ater.) L'Antrazx ruficollis ; a Ceria Eumenoides, et un nouveau genre de Muscide, la Dasyneura zonata. Le huitième article, de M. Æ. W. Hope, donne la description de plusieurs Lamellicornes de l’Inde; ce sont : 1° Æucirrus Griffithii, de l'Assam; 2° Rhomborhina Cantorti, hyacinthina, distincta et Japonica; 3° Les Coryphe jucunda, amæna; 4 le nouveau genre Campsiura Hope ( Camp. nigripennis) ; $ Les Mimela princeps , deeipiens, Pyroscelis et glabra. 196 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) Le neuvième article est une note de M. Twaites, sur une es- pèce de Stylops qu'il a prise pendant qu’elle volait. Les planches qui accompagnent ces divers mémoires sont toutes dues au pinceau de M. Westwood. G. M. ARCANA ENTOMOLOGICA , or illustrations of new,rare, and inte- resting exotic insects; by J. 0. Wesrwoop, n° VII, mai 1842. Cette livraison contient d’abord une notice sur un groupe de cigales à ailes colorées, formé des Cic. speciosa, Illig. ; san- guinea, De Géer; Germarü, Guer, etc., au nombre de 14 espèces, décrites par divers auteurs , avec la description de deux autres espèces nouvelles dont M. Westwood donne d’excellentes figures. Ce sont, sp. XV, Cicada Mearesiana , et XNI, Cic. dives. Leurs figures occupent la pl. 25. La planche 26 appartient à une monographie du genre Mastax, dansles Locustaires; c’est un genre indien et américain, composé de 5 espèces. Dans la pl. 27 l’auteur figure le magnifique Papilio arcturus, nouvelle espèce des monts Hymalaya , voisin du Pap. Paris des auteurs. Ù Enfin la pl. ?8 est occupée par plusieurs nouvelles espèces de Cétonides de l’Australasie, de l’Asie et des îles Asiatiques. Ce sont les Schizorhina obliquata, Beslii, et les Macronota Mea- resii, Rafflesiana , tristis et viltigera. (G. M.) RECHERCHES pour servir à l’histoire des Podurelles ; par M. H. Nr- coLeT. ( Extrait du 6° volume des nouveaux mémoires de la Société Helvétique des Sciences Naturelles, (Neuchâtel , 1841, in-40, fig.) Ce grand et beau travail embrasse l’histoire naturelle de la seconde famille des Thysanoures de Latreille, et sera bientôt suivi de celle des Lépismènes. Il est traité avec un soin et une supériorité incontestables, accompagné d’excellentes et nom- breuses planches, donnant l’histoire de ces insectes depuis l’œuf jusqu’à l'adulte , en passant par tous les degrés de leur dévelop- pement, ét présentant leur anatomie externe et interne , ainsi que les diverses espèces que l’auteur a observées. Dans un pre- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 197 mier chapitre, M. Nicolet donne des considérations générales sur les Podurelles, cite les auteurs qui s’en sont occupés avant lui, et il présente , dans un tableau très-bien concu , les caractères les plus saillants des 19 genres qu’il admet. Enfin il donne des dé- veloppements intéressants sur leurs mœurs. Le chapitre second est consacré à l'anatomie des Podurelles. M. Nicolet a surmonté avec bonheur et talent les difficultés ap- portées dans cette étude par la petitesse de ces animaux. Il a examiné successivement leurs téguments, leurs écailles et les poils qui les couvrent, les divisions primaires de leurs corps ou la tête, le thorax et l’abdomen. En étudiant la bouche de ces insectes, M. Nicolet a reconnu qu'ils sont broyeurs, et possè- dent un labre , deux mandibules , deux mächoires et une lévre inférieure. Passant à leur organisation intérieure, il étudie le système nerveux, les organes de la digestion, de la respira- tion et de la circulation, et il en donne de bonnes figures. Dans le troisième chapitre intitulé Monographie, l’auteur donne les caractères zoologiques développés des divers genres qu'il a admis et de ceux qu’il a créés. Il décrit avec soin et figure toutes les espèces. Voici le tableau de ces genres avec le nombre d’espèces qu’ils renferment. 1. G. Acnorures, Templeton; esp.; 2. AnuroPnorus , Nicolet, 2 esp.; 3. Ponura, Auctor, 6 esp.; 4. DESORIA , Agassiz , 12 esp.; 5. Cyrnoperrus, Nicolet, 8esp.; 6. Tomocerus, Nicolet, 2 esp.; 7. DeceeriA, Nicolet, 11 esp.; 8. OrcuEsELLA, Templ., 6 esp.; 9. Suimraurus, Latr., 6 esp. En résumé, l'ouvrage de M. Nicolet est rempli d’observations neuves et intéressantes , et il ne peut manquer d’être très-utile aux entomologistes qui désirent étudier cette partie si négligée de l’histoire des animaux articulés. , (G.M.) Monocrarnie de quelques genres de Coléoptères hétéroméres, appartenant à la tribu des Zlapsides, par M. le marquis de BRÊME; in-8°, avec une planche au trait. Paris, 1842, Cet intéressant (ravail est une reproduction développée et accompagnée d’une planche, des articles publiés dans cette Re- vue, mars 1842, p. 81, et avril, p. 106. Nous renvoyons donc à ces notices. 198 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. AGADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 6 juin 1842. M. Bourgery dépose un mémoire intitulé : Æecherches microscopiques sur la structure intime de la rate dans l’homme et les mammiféres. 11 résulte de ce beau travail que la rate doit être considérée comme une glande double, Iymphatico-sanguine . dont la tex- ture offre la plus grande analogie avec celle des glandes lym- phatiques proprement dites. — Ce mémoire est renvoyé à l’exa- men de MM. Flourens, Breschet et Milne-Edwards. M. Mandl présente un Mémoire sur la structure intime du système nerveux. — Il résulte de ces recherches, suivant l’auteur, que le système nerveux doit être considéré comme composé de deux portions , l’une blanche , et l’autre grise, Cha- cune de ces portions a une partie centrale et une périsphérique, et constitue, par conséquent, un ensemble particulier. La partie centrale de la portion-blanche se trouve dans la sub- stance blanche de l’encéphale et de la moelle épinière, et sa partie périsphérique dans les nerfs cérébraux spinaux; la partie centrale de la portion grise est constituée par la substance cor- ticale ( grise) des centres nerveux, et sa partie périsphérique par le système ganglionnaire. De même que la portion blanche centrale contient les éléments que nous retrouvons, mais beau- coup plus développés, dans la partie périsphérique, de même la partie centrale de la portion grise contient les éléments, pour ainsi dire rudimentaires, qui se rencontrent plus parfaits dans la partie périsphérique. Les deux portions du système nerveux ne sont pas absolument isolées l’une de l’autre; mais à chacune se trouve mêlée une quantité plus ou moins grande de fibres de Vautre portion. L’individualité des fibres de la portion blanche et de la portion grise explique l’individualité de sensation dans chacune de ces deux portions. Ce travail est renvoyé à MM. Ma- gendie , Flourens et Milne-Edwards. Séance du 20 juin. M. Racibovski lit un Mémoire sur les rapports des trompes avec les ovaires chez les manvmifères , et particulièrement chez les animaux domestiques. Voici les con clusions présentées par l’auteur. SOCIÉTÉS SAVANTES. 199 Au lieu d’attribuer d’une manière absolue les grossesses ultra- utérines abdominales aux émotions éprouvées par la femme pendant l’acte de la génération , on procéderait plus rationnel lement en en recherchant une cause physique dans la disposition anormale des pavillons des trompes. Chez les animaux domestiques , le péritoine ajoute aux trom- pes des appendices membraneux en forme de capsules ou de capuchons, qui recouvrent à la fois les pavillons et les ovaires, lorsque ces parties se trouvent mises en contact, et empêchent ainsi les œufs de tomber dans la cavité du péritoine. Cette dis- position paraît être une des principales raisons de la rareté des grossesses extra-utérines abdominales chez les animaux. Le travail de M. Racibovski est renvoyé à l'examen de MM. de Blainville , Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire et Milne-Edwards. AGADÉMIE DES ASPIRANTS NATURALISTES DE NAPLES, (Voy. le n° de mars 184? , p. 94.) Séance du 3 février 1842.— M. de Martino lit un rapport sur un mémoire de M. Dorotéo intitulé : Sur le Chamois et ses organes cervicaux. M. Achille Costa lit la première section d’un travail qu’il va poursuivre méthodiquement, et qui est intitulé : Observations entomologiques sur le développement successif des insecles dans les environs de Naples. Séance du 3 mars. M. Tommasi lit un mémoire sur le Déve- loppement progressif des œufs du Rhizostome bleu, Cuvier. Ce travail important est accompagné de figures montrant les di- verses gradations du développement des œufs. M. Achille Costa lit la suite de ses observations entomo- logiques. Le même 70ologiste lit une note sur les Distomes trouvés dans la Firola coronata. Séance du 16 mars.— M. le professeur Costa, à l’occasion de la lecture faite par son fils , d’une lettre de M. Guyon à l’Aca- démie des sciences sur l’Aæmopis vorax , présente des observa- tions intéressantes à ce sujet. Outre ces travaux zoologiques , la Société a entendu la lecture de plusieurs mémoires de botanique, de géologie et d'agriculture, 200 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) Srorta de lavori accademici degli aspiranti naturalisti, com- piuti durante l’ultimo semestre del 1841. Letta dal segretario Salvatore Tomas , 9 janv. 1842 (Extrait du Filiatre-Sebezio , journal des sciences médicales ; février 1842.) Ce discours est suivi d’une allocution de M. le professeur Costa. SOGIËTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, Séance du 16 février 1842. M. Buquet dit que M. Hope a décrit, dans les Proceedings of the Entom. Soc. of Lond. p. 11, août 1840 , sous le nom de Dynastes Jupiter, le même insecte, qu'il a publié, en février 1840, dans la Revue zoologique, sous le nom de Scarabœus Jupiler, et qu'il a , de plus, inséré une description plus détaillée et une bonne figure de cet insecte dans le Magasin de zoologie, 1840, pl. 46. M. Reiche lit son Æssai d’une classification méthodique de la tribu des Coprophages, famille des Lamellicornes , division des Scarabæides, Coléoptères pentamèéres. Séance du 16 mars. M. Reiche communique le résultat de ses recherches sur le caractère sexuel apparent des espèces du genre Aleuchus. M. de Villiers fait connaître quelques détails intéressants sur les premiers états du Lucanus cervus, qui lui ont été communi- qués par M. Marchand de Chartres. Le même membre fait connaître quelques-unes de ses obser- vations sur les mœurs de certains Lépidoptères nocturnes. M. de Laporte, comte de Custelnau, communique les obser- vations qu’il a été à même de faire sur les insectes de l’Amé- rique septentrionale, pendant son voyage dans ce pays. Séance du 6 avril. M. Alex. Lefebvre prévient la Société qu'il s’abstiendra de continuer ses communications sur la Ptéro- logie des Lépidoptères, croyant devoir laisser le champ libre à M. Milne-Edwards qui travaille sur le même sujet. Le même membre donne communication d’une lettre de M. Lefébure de Cerisy, de Toulon , qui lui annonce avoir trouvé en septembre dernier, dans un terrain pierreux et sablonneux , un Cebrio gigas femelle qui venait d’éclore et à côté duquel se trouvaient les dépouilles d’une Nymphe. Cet insecte et sa dé- pouille étaient à un mètre de profondeur. SOCIÉTÉS SAVANTES. 201 M. de Cerisy a découvert aussi , le 25 mars, une larve d’Asca- laphe sous des pierres, près de Toulon. Séance du 20 avril. M. Lefebvre propose un système ptéro- graphique applicable à la classification d’une tribu d’Hémiptères homopières , celle des Membracides. M. Goureau lit une note sur les métamorphoses des Coléop- tères et particulièrement sur la Pyrochroa coccinea déjà étudiée par MM, Abrens et Léon Dufour. Séance du 4 mai. M. le marquis de Brême lit un mémoire ayant pour titre : Vote sur le genre Ceratilis de Mac-Leay. Après avoir donné l’histoire et la description de ce genre, d’une manière aussi complète que possible, M. de Brémedécritune espèce nouvelle à laquelle il applique le nom de Ceratitis Hispanica. Il est donné lecture d’une note de M. Dardouin conte- nant la description d’un nouveau Lépidoptére , le Numeria agaritharia. On lit une notice de M. Donzel intitulée : Note sur deux Lépi- doptéres nouveaux recueillis en Barbarie par le capitaine Charlon. Les espèces décrites dans ce mémoire proviennent des environs d'Emsilah et elles ont gecu de M. Donzel les noms de Antocharis Charlonia et Bombyx philopalus. Séance du 1°" juin. M. Desmarest donne lecture d’un mé- moire de M. Léon Dufour sur les métamorphoses du Yriplax nigripennis. M. Westwood prend la parole pour annoncer qu’il a fait connaître , il y a longtemps , les métamorphoses de cette espece dans son ouvrage intitulé : An introduction to the modern classification of insects. 1 dit qu’il a fait aussi connaître, dans le même ouvrage , les métamorphoses d’une espèce d’OEdémère , et que M. Léon Dufour a eu tort d’avancer que les premiers états de ce genre n'étaient pas connus, lorsqu'il a publié un mémoire sur ce sujet dans les Annales de la Société. M. Léon Fermaire Vit la traduction qu’il vient de faire de deux mémoires en espagnol de M. le docteur Graels, Le pre- mier est intitulé : MVotice sur les divers faits qui confirment la propriélé venimeuse du Latrodectus malmignalus. Le second article est consacré à la description d’une nouvelle espèce de Dasytes , sous le nom de D. cilialus. M. Aubé lit une Note sur quelques Coléoptéres nouveaux. 202 REVUE ZOOLOGIQUE. (Juin 1842.) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. le docteur HARTLAUB nous adresse la note suivante: Monsieur, La littérature ornithologique a été enrichie par un excellent petit ouvrage, dont vous avez annoncé la seconde edi- tion dans la Revue : je parle du Genera avium de M. G.-R. Gray, ouvrage plein de mérite et presque indispensable pour l’ornitho- logiste scientifique ; néanmoins il s’y trouve quelques petites erreurs ou omissions, dont la rectification ne peut que satisfaire l’auteur. J’ai rencontre les suivantes: P. 19 : Glyciphila , adde : Philedon , Less. — Gl. fulvifrons , Sw.— Ph. rubrifrons, Less. Coq. Ois. p. 646. P, 21: Psophodes, adde : Corvus, Lath, — Pica, Niell, et Wagl.— Ps. crepilans.—C. olivaceus , Lath.—P. gularis, Wag]. P. 23: Diglosa, Wag]. Le genre Dendroma de Swainson n°y appartient pas ; je prends le 2. caniceps, Sw., dont nous n’avons pas recu la description, pour le même oiseau que la Sphenura poliocephala, Lichtenst. Catal, p. #1; la figure du bec, que nous a donnée M. Swainson , ressemble parfaitement bien à ladite es- pèce de Lichtenstein. P 26: Orthotomus, adde : Malurus, Sundev, — M. sepium, S. Physiogr. Sallsk. Tidskr, II, p. 78. P. 27: Sphenœæacus, Scrickl. adde : Sphenura, Licht.— Tur- dus, Viell, — Sph. tibicen, Licht. Catal. p. 43. P. 31 : Crataionyæ , Eyton. le même genre que Melano- chlora, Less. — Parus, Lafren. et Hodgs. P.34: Macronous, adde : Brachypteryæ, Swain. Classif, IE, p. 250. P. 35: Chamaeza, Vig. adde : Myiothera, Wig. — Myiotur- dus, Wied, — Ch. meruloides, Vig., — M. campanisona, UI.— M. marginatus, Wied. Beitr, p. 1035. P. 37 : Sibia , Hodgs, adde : Cinclosoma , Vig.— Garrulax , Less. — S, nigriceps, Hodgs. — €. capistralum, Nig.— G. capis- tralus , Less. Rev. z00l. P. 38: Turnagra, Less. Quand onregarde la Tanagra capen- sis de Sparmann (Mus, Carls, 45) comme identique avec le Turdus crassirostris, Lath., il faut ajouter le synonyme Cam- pephaga ferruginea ; Viell. Encyel, p. 857. Quand on réduit MÉLANGES ET NOUVELLES. 203 ladite figure au Zanius mellivorus , Lichtenst, (à l’exemplé de Wagler), il faut ajouter ledit synonyme au genre Corvinella. Wagler a rangé le T'urdus crassirostris , Lath, dans son genre Pica. P. 58: Analcipus , adde : Lanius, Drapiez. — L. cruentus , Dr, Dict. class. P. 41: Myiobtus, adde : Platyrhynchus , Spix. — M. bar- batus. — PI. xanthopygius, Spix. P. 41 : Gubernetes, adde: Alecturus, Lafr. d'Orb. — 4. yela- pa, Lafr. d’Orb. voy. Ois. p. 343. P. 41: Pachyrhamphus, adde: Platyrhynchus, Viell. — Muscicapa, Licht. — P. Cuvieri. — PI. Dupontii, Viell. Enc. p. 843. — M. nigriceps, Licht. catal. p. 56. P. 41 : Pyrocephalus, adde : Plalyrhynchus, Viell. P. 42 : Conopophaga , adde: Myoturdus, Wied.— C. nigro- genys, Less. — M. perspicillatus, Wied.— Swains. Orn. Draw. pl. 72. P. 43 : Myagra, adde : Todus, Lath.— Platyrhynchus, Viell. — M. rubeculoïdes.—T. rubecula, Lath. T. O. suppl. xxu. P. 45 : Monarcha, adde : Muscicapa Niell. — M. carinala. — M. menalopsis, Viell. Encycl. p. 826. P. 44 : Minla , Hodgs. , adde : Leiothrix , Horsf.— M. ignos- tincta H.— L. ornata, Horsf. Proceed. 1839. P, 45 : Siva, Hodgs. , adde : Leiothrix , Horsf.-— S. cyanou- roptera, H.—L. lepida , Horsf. Proceed. 1839. P. 45 : Todopleura, adde : Pipra, Eyd. et Gerv. — P. La- placei, Eyd. et Gerv., Zoolog. de la Favor. : Mag. Zool. P. 47 : Campephaga , adde : Pycnonotus , Less. (Rev. Zool. 1842, p. 58). P. 47 : Graucalus, adde : Galgulus, Niell, — G. melanops, Miell. Encycl. p. 869. P.38 : Sphecotheres , adde : Ceblepyris, Schin(z.—C. viridis, Sch. Voeg. p. 86. P. 48 : Corvinella, insérez auprès de ce genre : —Basanistes, Licht.— Z. cissoides, Licht. Verz. südafrik. Thiere, p. 12 (1842). — Lanius melanoleucus , Smith, Yard. et Selb, illustr, pl. 115. P. 58 : Cissopis, adde : Saltator, Lafr. d’Orb. Synops. p. 36. P, 59 : Spermesles, adde : Loæia, Less, (Rev. zool,, 1842, p. 57). 204 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juin 1842.) P.72: Coccyzaea , Less. adde: Coccyzus, Niell.— C. mona- chus, Less. —C. rutilus , Viell. Encycl. P. 72: Dasylophus, Sw. adde : Phænicophaeus , Cuv.—Me- lias , Less. P. 73 : Eudynamis, Nig. Horsf. — Le sous genre Surniculus de Lesson n’y appartient pas; il fut établi par M. Lesson pour une division de Coucous trés-différente, pour le Cuculus flavus auct. et le C. lugubris Horsf. ( Less., zool. de Belang. Ois. p. 235). P.73: Oxylophus, Sw.et Pseudornis, Hodgs., ne sont pas des synonymes ; le Ps. dicruroïides, Hodgs. ne possède pas la huppe caractéristique du genre Oxilophus, et d’abord il est le seul Coucou qui a la queue profondément fourchue , l'habitus d’un véritable Drongo , etc. , etc. } P.76 : Alechthelia, Less. Pendant mon séjour à Leyde, mon attention fut dirigée, par M. Schlegel, vers quelques petites Gallinacées ,-que je reconnus de suite pour des Aléchthelies de Lesson (un genre dont j'avais vu l'original à Paris), mais qui en vérilé n'étaient que de jeunes Mégapodes; M. Schlegel et moi nous m’étions pas tout à fait persuadés de cette identité, mais je crois bien nécessaire d’y diriger l’attention des ornithologistes, et de soumettre cette question à des observations futures. P. 81. Ocypeles, Wagl., changé par Wagler en Z{hys; Isis, 1830, p. 762. Suppl. p. 9: Copurus , adde : Muscipipra, Less.— C. fili- caudus, — M. longipennis , Less. Traité , p. 387. Nouveaux membres admis dans la SociËré CUVIERIENNE. 261. M. STEnMAN HALDEMAN, membre de l’Académie des Sciences de Philadelphie, etc., à Marietta ( Pensylvanie). 262. M. G. W. Prarr, membre de la Societé d'Histoire naturelle de Boston , etc., à Boston; Présentés par M. J. Jay, directeur correspondant. 263. M. Orazio ScORTEGAGNA DE Loxico, membre de diverses : Sociétés savantes , etc., à Padoue. Présenté par M. Charles Porro, de Milan, JUILLET 1842. Le deuil public dans lequel la France a été plongée par la catastrophe à jamais déplorable du 13 juillet 1842, doit être d'autant plus profond pour la Société Cuvierienne , que Son Altesse Royale Monseigneur le Duc D'Onréans avait daigné se déclarer son protecteur. On ne sait pas assez que le Prince Royal, renommé dans les camps où il partagea la gloire et les fatigues du soldat, et dans les conseils où il se préparait par de sérieuses études aux devoirs et aux travaux des Rois, on ne sait pas assez, dis-je, que ce Prince aimait et appréciait les sciences aussi bien que les arts, qu'il les cultivait avec distinction et leur accordait de puissants encouragements. Il appartient à la Société Cuvierienne , dont Son Al- tesse Royale avait bien voulu accepter le titre de fon- dateur , de publier cctte vérité , que. nul ne contestera; elle doit dire que ce prince, pleurè par la France en- tière , ne laissait échapper aucune occasion de stimuler les travaux de cette association toute scientifique. Ceux qui n’eurent pas le bonheur de le connaître person- nellement versent des larmes... Que doivent donc faire ceux qui, ayant eu l'honneur de lui être pré- sentés, ont pu l'entendre s'exprimer sur l'utilité des entreprises scientifiques du genre de la nôtre ?.... Garder un pieux silence ; car il est des douleurs que le langage ne peut exprimer. a — Tom, V, Année 1842, 14 shit ds. ONE re $ Lllut.t ab Aewiiik, quite A Le) Mvoe#).Mrmqhaotorq lg, 08 ae dk s h Ban stores: sanodfde-u10 É Gap, up ne net se déab here dt Ê | Shi LIBVUne Hit: Ears hp sb ke Re subie sol, du “io dal Nes TU eo ‘obnno lisasqhngioé L da eligepoo ef. auab, Jo, des 0 coofleb une za 10 etiorob 2e ob; esétninhe "rata(e nat on ep, S4-alirr, mere "ve ve) pe a tip Aid té bebast anveiuut ab Jistrtongs aol Je soil tros ban Amen e dy. dr ETS: pridh 6 hab nob rarusimeinn sibioof “nor où etre rstuse eo! on d'en sèg: Liu pu lun ap Sfr 9 lin ; | ni Lol 1h4 Mod 1, 594 Fer RL : ambigu 1,94 6028030 ouuouE 104486 finseièl 4 CE 2000 .supilinaise s100t noise alias ab sont ol: nées anne af is riined née fesse tp = oobtonr een) 2 =. niet 201 AREA des BE nt bent ous eo he Tone dti bare) 54 alé al: of ya nb sopitite “eus aenlaaf) énb den. 1as ; eagslir Anh tu MM le à rite “hairque 6 sas! rrtatl ol CONS Forre, NUE me NW - #81 ben ,7 mé! REVUE ZOOLOGIQUE. (Juillet 1842 ). 207 IL TRAVAUX INÉDITS, Nore sur un HyréroonoN observé sur les côtes de la Corse, par M. Doumer. Les vagues ont amené sur les rochers qui sont en face de la Punta, le cadavre d’un de ces monstrueux Cétacés, qui vivent au sein des mers et qu'il est rarement permis de contempler hors de leur élément. Le mammifère que les habitants de Bastia ont eu l’occasion de voir, réunissait la taille à la rareté de l'espèce. Mesuré à laide d’un fil , sa longueur à partir de l'extrémité de la mâchoire jusqu’à celle de la queue, s’est trouvée de 5 mètres 8 centimètres, et sa circonférence prise au-dessous des deux nageoires pecto- rales , a été de 3 mètres 25 centimètres. D’après ses dimensions, son poids pouvait être évalué approximativement à 1,200 kilog. Sa chair, comme celle de ces congénères, n’est honne qu'à faire de l'huile, La mächoire inférieure de ce Cétacé qui dépassait un peu la supérieure, était armée, à son extrémité, de deux dents ai- guës, un peu arquées en dedans, sillonnées longitudinalement et ordinairement longues de 6 à 7 centimètres chez les gros indi- vidus. Celui-ci n’offrait que la base de ces deux dents, parce qu’elles avaient été brisées, soit pendant un combat que lon peut supposer avoir causé la mort de l’animal , soit après celle- ci, par les chocs réitérés qu'il avait dû subir lorsqu'il est venu à la côte. Ce qui pourrait corroborer l’idée que ce Cétacé avait soutenu quelque combat, ce sont les nombreuses blessures qui le couvraient et dont deux surtout offraient l'empreinte bien distincte des mächoires meurtriéres d’un Requin de grande di- mension , dont les dents avaient profondément sillonné les flancs de son ennemi, Le reste des mächoires de l’animal était dépourva de,dents proprement dites, mais semblait pavé de petites granulations osseuses et aiguës, L’organe, le plus curieux, sans contredit, était l’entrée du larynx. Au lieu de se terminer , comme d'ordi- naire , par une.espèce d’entonnoir , l’arrière-bouche offrait, à la base de la langue, un appareil ressemblant exactement au bec d’un canard ou plutôt à celui de oiseau appelé Spatule, et ayant 15 centimètres de long, Les deux mandibules de cette es- 208 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juillet 1842.) pèce de bec étaient réunies longitudinalement par une mem- brane très-forte , mais assez élastique pour permettre entre elles un écartement d'environ 6 centimètres, lorsque la déglutition des aliments devait avoir lieu, et se refermant immédiatement après leur passage. A droite et à gauche naissaient les deux évents par lesquels ces animaux lancent une partie de l’eau qu’ils aspirent , et qui font donner la dénomination générale de souffleurs , à tous ceux qui sont pourvus de ces organes. A partir des commissures de la bouche, qui était petite com- parativement à la grosseur de l’animal , la tête s’élargissait su- bitement en forme de cône renversé et se confondait ensuite avec le reste du corps. Les yeux, situés vers le milieu de la tête, étaient disproportionnément petits, n’ayant que 3 centimètres de diamètre. Au sommet du crâne se trouvait l’orifice commun des évents, ayant la forme d’un croissant dont les pointes étaient dirigées en arrière: L'appareil de la locomotion se composait de deux nageoires pectorales répondant aux membres thoraciques chez les autres mammiferes, et longues seulement de 48 centimètres sur 17 cen- timètres de largeur ; d’une nageoïire dorsale située à 1 mètre 25 centimètres de l’extrémité de la queue, recourbée en arrière et n’ayant que ?0 centimètres de hauteur ; enfin d’une queue ter- minée par une large nageoire horizontale et à lobes égaux, ayant plus d’un mètre et servant de moyen principal de pro- gression. L'apparition de ce Cétacé sur les côtes de la Corse est donc un fait trés-curieux, d’abord par sa rareté, ensuite par l’éloigne- ment des lieux où l’on rencontre ordinairement le genre Hypé- roodon qui paraît ne renfermer encore qu’une seule espèce qui se pêche dans l’océan Atlantique septentrional. Nota. Nous avons cru faire plaisir aux zoologistes en leur donnant , pour compléter cette note, la figure que M. Doumet a faite de ce Cétacé (pl. 1, fig. 2). Ce dessin, fait d’après nature par un observateur exact, consciencieux et instruit, donnera une idée des formes et des proportions de cette intéressante espèce. (G. M.) TRAVAUX INÉDITS. 209 Nore£ sur les Oiseaux nouveaux ou peu connus rapportés de la mer du Sud par M. Adolphe LEssow. Megalonyx rufocapillus, Less. : Sincipite rufo ; corpore su- prà brunneo rufoque tincto; genis griseis; collo antici griseo sordido et rufo tincto ; thorace albo et nigro lineato ; abdomine griseo; alis rufs ; rectricibus lateralibus atro et albo ocellatis, — Hab. Chiloë. Psittirostra icterocephala , Temm., pl. 457, mâle et fem.— Iles Sandwich. Vestiaria heterorhynchus , Less, Lafresn., Mag. zool. 1839, pl. 10.— Iles Sandwich. Genre nouveau.— CaLLYrmyNonus, Lesson ( Pyrrhulinées ). Bec gros, tres-haut, convexe, recourbé, très-comprimé sur les côtés; mandibule supérieure fortement recourbée, étroite, pointue, à bord taillé en demi-cercle; arête du bec convexe, entamant les plumes du front, bordée de chaque côté d’un sillon d’où la lame cornée latérale s'élève pour se renfler; narines rondes, nues, percées sur le rebord des plumes frontales, cou- vertes de quelques soies. Mandibule inférieure très-comprimée sur les côtés, renflée au milieu et en dessous, taillée en demi- segment et aiguë à la pointe. Ailes médiocres, à {r<, 2e, 3e et 4e pennes égales et les plus longues. Queue moyenne, subégale: Tarses courts, faibles, armés d’ongles peu robustes; doigt du milieu de la longueur du tarse. Callyrhynchus peruvianus , Lesson. Rostro et pedibus brun- neis; capite, dorso brunneo-rufis; alis , rectricibusque brunneis ; genis rufulis ; gulà rufo-albidä ; collo antici rufo ; thorace , abdo- mine albidis ; lateralibus griseis ; cauda rufo-brunneä ; remigibus brunneis, griseo marginatis. — L. 0,11 cent.— Hab. Callao. Megalonyx Tarnii, Less. Hylactes tarniüi, King. — Chiloë. Tbis melanopsis, Latham, Syn., pl. 79. Vieillot, Encycl., pl. 65, £. 2. — Valparaiso. s Fulica armillata, Nieillot, Encycl. 1, 343.— Valparaiso. Columba denisea , Temm., pl. col. 502. — Valdivia. Podiceps antarcticus, Less. — Valparaiso. Rostro corneo, nigro maculato; gulâ aterrimä ; collo antici griseo-rufo; dorso brunneo; corpore infra albo, griseo, brunneoque variegato ; pe- dibus nigris. 210 REVUE ZOOLOGIQUE, (Juillet 1842.) Tutare fuscus, Lesson, — Taïti. — Rostro et pedibus plum- . beis; corpore suprà, alis caudâque brunneo-rufis, olivaceo infra. Parra cordifera, Lesson, Junior. Rostro luteo ; fronte plu- moso ; pedibus virescentibus; sincipite brunneo albo circumdato ; dorso, alisque brunnea-castaneïs ; corpore infrà niveo ; late- ribus nigris ; remigibus viridibus , atro marginatis aut terminatis. Tinamus ( nothura ) cinnamomea, Lesson. — La Union (Centre Amérique). Rostro nigro suprà luteo infra; capite et collo cinnamomeis vittis nigro tectis; dorso brunneo-olivaceo ; uropy8i0 , alis brunneis ocraceo lineatis ; gulä albä; collo antici cinnamomeo , atro striato ; abdomine, lateribus, tectricibus infe- rioribus ferrugineis, nigro striatis ; pedibus luteis; remigibus brunneis. Coccothraustes ( Cardinalis ) carneus, Lesson. — Acapulco et Realejo.— Adultus : Rostro rubro; gulà atr ; cristà carne ; corpore ferrugineo aut ochraceo ; corpore suprà olivaceo-brun- neo ; alis b'unneis, pteromalibus sanguinéis; alarum interiore parte rubro carneo ; caudà rubeolä; pedibus cæruleis, Junior an Parielas ? Rostro nigro; fronte sanguinéo ; cristà rubrâ ; gulâ atrâ; collo Iuteo-rubescenti ; abdomine, lateri- busque luteis cùm maculis carneis ; dorso brunneo-rubro ; remi- gibus brunneo rubro limbatis; caudà elongatä, furcatä, rubrä. Psaris tityroïdes , Lesson.— San-Carlos ( Centre Amérique ). —Rostro rubro atro terminato ; oculorum cireuitu nudo, rubro; fronte, mento, genis nigerrimis; sincipite, corpore infrà et suprà griseo margaritaceo ; tectricibus alarum griseis ; remigibus atertimis ; caudà griseà , nigro fasciatä, albo-griseo terminal; pédibus nigris. Long. 0,22. Coceyzus erythropyga , Lesson. — San-Carlos ( Centre Amé- rique }. — Rostro luteo, culmine atro ; capite et dorso brunneo- olivaceis; alis virescentibus ; uropygio rufo; circuitu oculorum nudo; tænia nigra super auriculas; collo, thorace, abdomine rubro férrugineo ; caudâ lucidà , virescenti ; pedibus rubris. MOLLUSQUES recueillis dans la mer du Sud, par M. A. gt Genre: TURBINELLA, Lamk. 1o Turbinella pugillaris, Lamk. Ma yttés, 2 T, nassatula, Lamk.—Astrolabe, pl. 35, fig. 17 à 19.— TRAVAUX INÉDITS, 211 Kiéner, pl. XI, f. 2. La bouche est d’un riche violet. Iles de la mer du Sud. 3° T, tubercularis, Griff. — Kiéner, pl. 16, fig. 2. Centre- Amér. San-Carlos et Realejo. 4° T. pacifica, Lesson. Oahou (îles Sandwich ) et Taïti. Cette coquille a la forme dela Turbinella crenulata de Kiéner, pl. 95, f. 2. Sa phrase comparative sera : T. testâ ovato-ventricosä, crassä, longitudinaliter costatà , transversim sulcatä, griseâ, nigro et fulvo maculatä; aperturâ ovali ; labro dextro crasso, in- tus suleato ; aperturà luted, nigro tinctâ; collumella tri aut qua- driciplicatä. Cette petite coquille, fort voisine de la Turbinelle crénelée , a ses côtes saillantes arrondies, régulièrement traver- sées par des stries transversales plissées, Sa plus grande hanteur est de {8 millim. 5° T!, cingulata, Kiéner, pl. 20 , f. {. Acapulco. — Monoceros cingulatum, Lamk., t. VII, p. 260, n° {.— Sow. gen. fig. Acapulco. 6° T. callosa, Less.— Parpurea callosa, Sow.'gen. f. 9. Realejo (Centre-Amérique). Un gros pli unique sur la columelle. La T'urbinella amplustre de Kiéner est bien voisine de cette espèce, quoique distincte. 70 T, armigera , — Purpura armigera , auct., îles Marquises. Des individus ont surla columelle trois ou quatre varicesbien marquées. Il en est de même de la Purpura pica de Blainville. La plupart de ces tests ont toutefois la columelle lisse ou seule- ment raboteuse. ” 8 T, Tailensis, Less. Taïti. — Coquille très-petite, haute de 6 millim. au plus, turbinée, allongée, à tours séparés par une suture peu marquée , tous couverts de côtes saillantes, peu serrées, au nombre de six sur le dernier tour seulement, tra- versés horizontalement par des cordons espacés, formant des saillies sur les côtes. Ouverture ovalaire, à canal court , à bord droit tranchant , garni de sillons en dedans. Columelle marquée de trois à quatre varices petites, recouvrant une fente ombilicale. » 9° T, purpuroïides Less. Ile Gambier ou Mangareva, — Co- quille à facies de pourpre ricinule, mais sa columelle porte trois varices distinctes et transversales, Elle est ovalaire-ventrue, à spire conique, aiguë, à tours à peine distincts, couverts de grosses côtes obliques, espacées, séparées par des sillons creux 212 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juillet 1842.) ettraversés par deux lignes régulières transversales, ayant d’es- pace en espace des côtes plus saillantes formant des éminences sur les grosses côtes. L'ouverture est étroite, allongée , à bord droit mince, épaissi et renflé en dedans et garni de six dents saillantes. La columelle est élargie et décollée du bord de la fente ombilicale. La coquille est grisâtre en dehors , blanc mat dans la bouche. Le canal est contourné. Genre FascioLARIA , Lamk. 1° Fasciolaria princeps, Sow., Tank., p. 16. Kiener, pl. 12 et 13.— F. auranliaca, Sow. gen.— Acapulco (Mexique). 2 F, rosa-ponti, Less.— Fusus rosa-ponti , Rev. zool, 1342, p. 104. — Iles Gambier. Cette coquille manque souvent de plis à la columelle ; c’est ce qui n’avait porté à en faire un fuseau. Sa forme est celle de la Turbinella filosa de Schubert ou de la Fasciolaire de Tarente. Les plis, quandils existent, sont au nombre de trois ou de quatre, et les inférieurs sont les plus gros. 3° Æ, sulcata, Lesson. — Acapulco. — Coquille allongée , fu- siforme, à 8 tours de spire convexes, à côtes verticales larges et renflées, coupés de cordons régulièrement espaces et alternati- vement gros et moyens. Sa surface extérieure est uniformément rouge-brun. L'ouverture est étroite, ovalaire, blanc-rosâtre, à bord droit aigu, sinuolé, garni en dedans de varices transver- sales. La columelle est garnie de trois varices obliques. Le canal est allongé et presque de la longueur des premiers tours. Hau- teur, 0,24 millim. Genre Fusus, Brug. 1° Fusus funiculatus , Lesson , Rev. zool. 1842, 104. — Aca- pulco. An Fusus Dupetit-Thouarsii? 2 F. purpuroides , d’Orbigny , pl. 63, f. 1.— Callao. 3° FE. turricula, Kiéner, pl. 5, f. 1.— Iles Sandwich. 4° F. imbricatus , Lesson. — Valparaiso, Callao. — De la forme générale des fusus carinatus et despectus de Lamarck ; ce fuseau doit être ainsi caractérisé : «F. Testâ ovatä, turritä, ventricosà, transversim striatà , longitudinaliter costatà ; anfrac- tibus rugosis, lamellis minimis tectis, scabriusculis, luteis, medio bicarinatis ; carinisin marginibus elevatis, subcristis formantibus ; aperturà amplà , oblongä ; caudâ brevi; labro dextro sinuato ; columellà levi. Ce beau fuseau est long de 6 centim. sur 3 de TRAVAUX INÉDITS. 213 largeur. Sa surface extérieure est jaune clair, et se trouve com- plétement recouverte de petites lamelles entuilées, qui la ren- dent rugueuse. Le grand tour a trois carènes saillantes coupant les côtes longitudinales. Sur les premiers tours de la spire, deux carènes se dessinent, l’une au milieu et l’autre au bord du tour, etse couvrent d’éminences saillantes formant couronne. La colu- melle est lisse, et le bord droit sinueux. L'ouverture est entière- ment jaune pâle. La V’ariélé péruvienne de cette espèce est commune sur les rivages de Callao; elle est de moitié plus petite. Les carènes de ses tours sont peu marquées et les éminences de la spire moins sail- lantes. Les lamelles de sa surface sont excessivement petites, mais très-serrées dans leur imbrication. Le fond de l’ouverture est rosätre. Hauteur, 28 millim. 5° F. pyruloides, Lesson. — Valparaiso (Chili ).—De même forme que le précédent, ce fuseau mesure 7 centim. de hauteur et 4 1/2 de largeur. Comme lui, il a des côtes horizontales cor- données saillantes, mais pas de côtes verticales. Celles-ci sont remplacées par des stries régulières et fines qui coupent à angle droit des lignes parallèles horizontales, ce qui forme une trame aréolée. Nulle part n'apparaissent les lamelles feuilletées de l’es- pèce précédente. Le dernier tour est le plus grand. Les autres sont petits , à spire aiguë, ayant une carène à leur milieu, carène formant une série d’éminences arrondies, entrecoupées de sil- lons, L'ouverture est grande , obovale, jaune, à columelle lisse, contournée à la naissance dn canal, qui est court. Le bord droit est sinueux, épaissi en dedans et garni d’une rangée de tuber- cules allongés. L’opercule est très-mince, 6° F. sinuatus , Lesson. — Coquimbo (Chili). — Ce joli fuseau est analogue par la forme au Fusus sulcatus, maisil est beaucoup plus petit, n’ayant que 26 millim. de hauteur. Il est allongé, ventru, formé de six tours convexes, divisés en côtes et couverts en travers de cordons séparés par des sillons creux, {ous régu- lièrement espacés. Le fond des sillons est marqué par deux ou trois lignes trés fines qui les côtoient ,et les cordons sont saillants, souvent flexueux on même zigzagués. Les deux côtes moyennes sont les plus saillantes. L'ouverture est allongée, ovalaire, à bord droit sinueux. La columelle est lisse, tordue au milieu, et le canal est court et un peu déjeté. Gris verdâtre à la surface, cette co- 214 REVUE ZOOLOGIQUE. (Juillet 1842.) quille a l'ouverture blanc nuancé de verdâtre. L’opercule est excessivement mince. 7o F. Follicus, Lesson. — Taïti — De même taille et de même forme que le Fusus vitlatus de Quoy. Cette espèce est haute de 14 millim. au plus. Ovalaire, conique, à 6 ou 7 tours légèrement renflés à leur milieu, à sutures peu apparentes, mais à surface un peu oblique sur le rebord de la spire. La surface du test présente des côtes verticales , arrondies, coupées par des cordons ondu- leux et rapprochés, formés de lamelles imbriquées , bordées où souvent usées à la tranche ; les espaces entre les cordons sont recouverts d’écailles imbriquées. Des cordons roses intersectés par des cordons blancs, donnent à cette coquille un aspect des plus gracieux. L'ouverture est allongée, à bord droit assez épais , à canal court et élargi. La columelle est blanche et lisse, Je ne possède qu'un individu de ce Fuseau. 80 A. frondosus , Lesson. — Iles Marquises. — Ce fuseau a la forme du précédent, et s’en rapproche beaucoup quoique dis- tinct ; toute sa surface est couverte de cordons entièrement formés par des folioles imbriquées, très-serrées, assez saillantes. Des côtes verticales , peu apparentes, se dessinent sur les tours. La surface externe du test est grise avec quelques cordons noirs. L’ouver- ture est allongée, brunâtre, à bord droit sinueux. Le Fusus frondosus est un peu plus long que le F, follicus, mais beau- coup plus rugueux à extérieur. + 9 F, ventricosus, Lesson. — Valparaiso. —Coquille ovalaire ventrue, à spire courte, conique, aiguë, à canal court, à 7 tours convexes, le dernier ventru et renflé, tous régulière- ment cerclés de cordons espacés , sans être coupés de côtes ver- ticales. Test grisâtre à l'extérieur, recouvert d’un épais drap marin feutré et rigidule. L'ouverture est ovalaire, blanchätre, à bord droit simple ; à columelle blanche et lisse, coudée au mi- lieu; à canal un peu oblique et court; hauteur 22 millim. ; lar- geur 16 millim. LEssON. ] DescrrerioN d’un Crustacé amphipode formant un genrenouveau dans la famille des Æypérines, par M. GuériN-MÉNEVILLE. Lafamille des Hypérines se compose aujourd’hui de 15 genres, tous formés avec des Crustacés de petite taille, En voici un D ne OO Éd TRAVAUX INÉDITS. 215 que l'on peut regarder comme un géant dans sa famille, car il est cinq ou six fois plus grand que les plus grandes espèces con- nues. Ce genre devra être placé entre nos T'hemisto et les Daira de M. Edwards, dans le groupe formé avec les Hypérines qui n’ont qu'une paire d’antennes; voici ses caractères essentiels : Genre CxsrisomA.— Deux antennes seulement, composées de trois articles. Pattes des première et seconde paires terminées par une petite pince à doigt mobile un peu plus long que le doigt immobile, terminé par un pelit ongle articulé à son ex- trémité. Les autres pattes allongées, grêles , aplaties : les troi- sième et quatrième augmentant graduellement de longueur. Les cinquièmes deux fois plus longues que celles qui les précèdent, et les deux dernières diminuant graduellement de longueur. Pattes des quatrième, cinquième et sixième paires munies à leur base d’une large plaque respiratoire arrondie et aplatie. Les trois premiers segments de la queue ayant chacun en dessous une paire de fausses pattes assez grandes, formées d'une tige terminée par deux lames. Quatrième et cinquième segments plus petits, munis chacun, en arrière, d’une paire de fausses pattes allongée , portant au côté externe une petite lame articulée et formant une large nageoire postérieure. Corps très- globuleux , vide en dedans comme une vessie , allant ensuite en diminuant jusqu’à l’extrémité postérieure ; tête fort grosse et presque entièrement occupée par les yeux. Comme on peut le voir par l’exposé de ces caractères, ce genre se distingue des Daira, dont il est voisin, par les pattes très- inégales, et des T'hemisto par l'absence des antennes inférieures. On ne pent non plus le confondre avec les Primno, car ceux- ci n’ont pas les pattes antérieures terminées en pinces. Cystisoma Neptunus. (Voy. notre pl. 1, fig. 1.) Tête et corps vides, gonflés comme une vessie. Tête plus large que le Thorax, ayant de chaque côté et un peu inférieurement une rangée d’é- Pines partant de l’insertion des antennes en avant , et se termi- nant au bord postérieur près de la bouche : une seconde rangée trés-courte , formée de petites épines, de chaque côté de la bou- ché en dessous. Thorax formé de six segments apparents; le premier et le second réunis, portant les deux premières paires de pattes : segments du thorax offrant au milieu, en dessus, üine Carène assez aiguë avec deux petites épimes, et présen- 216 REVUE ZOOLOGIQUE. (Juillet 1842.) tant de chaque côté au premier segment, et au bord posté- rieur seulement aux autres, une ligne transversale de petits tu- bercules. Segments abdominaux également carénés au milieu. Pattes armées de petites dents sur leur tranche interne. — Long. 9 cent. (3 pouces 4 lignes ). Larg. de la tête, 2 cent. 1/2. — Hab. le grand océan Indien. Ce précieux Crustacé nous a été donné par M. Petit de la Saussaie, Note sur les Hyménoptéres de la tribu des Méliponides. Par M. Max. SPINOLA. « Aussi serai-je toujours prêt, je le déclare, à abandonner » le champ des hypothèses, dès que le vraisemblable que j’au- » rai imaginé devra faire place au vrai qu’on m’aura appris. » C’est en ces termes que je finissais l'exposé de mes Observations sur les Apiaires Méliponides, Ann. des Sc. nat., seconde série, t. 13, p. 116 et suiv., observations qui contenaient quelques faits peut-être nouveaux , et quelques conjectures plus ou moins hasardées sur les conséquences probables de ces faits. Cette dé- claration n’a pas été faite en vain. L'occasion s'offre actuelle- ment , et je viens, sans regret, remplir une partie de ma pro- messe. Dans les Archiv. fur naturgesch., année 1841, t. 2, p. 218, le docteur Erichson, qui a succédé à feu Wiegmann dans la rédaction générale de l’ouvrage , après avoir fait une analyse fidèle et indulgente de mes Observations sur les Méliponides, a ajouté plusieurs faits nouveaux qui donnent une autre couleur à un de ceux que j'avais rapportés, et qui modifient essentielle- ment les conséquences que j’en avais tirées. 11 observe d’abord que je n’ai pas connu les mâles du G. Tri- gona. Il a raison. Tous les mâles de ma collection appartiennent au G. Melipona. Ainsi il prouve très-bien que l'individu de la Trig. angustula, dont les tibias m'ont paru anormaux , est une femelle. Mais cette femelle n’a pas de palette, car la face externe des tibias postérieurs est convexe et non concave. Cette femelle sans palette était-elle une ouvrière? Voilà où gisait la difficulté. M. Erichson la résout, en nous apprenant , ce que j'étais bien loin de soupconner auparavant , que tous les individus de l'angustula, qui ont d’ailleurs toutes les apparences des ou- baag ap maLT anbaiqapu per TRAVAUX INÉDITS. 217 xrières, onf leurs tibias postérieurs également conformés, c’est- à-dire sans palettes proprement dites. Les magasins du Musée de Berlin sont certainement assez riches pour que M. Erichson, qui les a à sa disposition pour ses études, y ait trouvé assez de maté- riaux pour justifier cette assertion générale. Ainsi je n’hésiterai pas à l’admettre sans restriction. Mais dans ce cas, ce n’est plus l'individu, c’est l’espèce même qui vient faire exception dans le genre, et qui mériterait d’être étudiée sous ce nouvel aspect, Cette exception viendrait à l'appui d’une autre conjecture que j'avais exprimée, en disant que’je concevais {a possibilité d’une sociabilité sans palette, même dans les Apiaires , ajoutons maintenant , méme dans les Apiaires mellifiques. (V. Ann. des Se. nat., loc. cit., p. 121, note.) Mais le dernier fait publié par le docteur Erichson est encore plus décisif. Il connaît les vraies femelles fécondes des Mélipo- mides , et il nous apprend qu’elles ne ressemblent pas à mon ouvrière sans palettes. « Ces femelles fécondes, dit-il, n’ont » pas été décrites jusqu’à présent. Elles diffèrent beaucoup des » autres sexes. Elles sont souvent(vietmal) plus grandes. Leurs ti- » bias n’ont ni peignes nisoies. Leur couleur est terne, comme si » elles n'étaient pas faites pour paraître à la lumière. Leurs ailes » sont courtes, peu mobiles, impropres au vol on ne permet- » tant de voler qu'avec beaucoup de difficulté (1). » Nous ne saurions mettre trop de chaleur à prier MM. les con- servateurs du Musée de Berlin de nous donner de plus amples détails sur un fait d’une si haute importance , et de les accom- er avec de bonnes figures, qui disent souvent bien plus que les meilleures descriptions. Dans l’état présent de nos connais- sances , la grande question, savoir, si dans chaque ruche de Mé- iponides, il n’y a qu’une seule reine, comme dans les abeilles, ou s’il y en a plusieurs , comme dans les fourmis , est encore in- écise. Le système de la pluralité est sans doute infirmé , puisque ous les raisonnements , fondés sur la fécondité supposée dé la Île sans palettes que j'avais décrite, tombent nécessairement ec le fait lui-même, Mais il n’est pas, pour cela, condamné en ier ressort. La rareté des Méliponides mères s'explique suffisamment (rt) Traduction communiquée. 218 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Juillet 1842.) par leur moindre nombre et par leurs habitudes forcées de repos et de retraite dans l’intérieur de leurs ruches. Le moindre nom- bre, qui est d’ailleurs très- probable, ne suffit pas pour en con- clure leur unicité. Si la Méliponide féconde diffère sensiblement de l’ouvrière de son espèce , elle ne diffère pas moins de la snére-abeille. La différence de grandeur paraît moindre, et elle n’est pas con- stante, On ne nous dit pas que ces femelles, si bien développées pour la reproduction de l’espèce, sont pourvues de laiguillon qui manque aux ouvrières avortées. La mort violente des mâles semble impossible, si les individus de l’autre sexe n’ont aucune arme offensive. Leur existence, après la fécondation de la femelle, est difficile à comprendre dans le système de l’uni- cité. Comment concilier aussi, dans le même système , la mul- tüplicité de ces petites Apiaires dans les lieux habités et leur extrême familiarité avec les habitants, ou les rapports de tous les observateurs qui s'accordent à dire qu’on ne les a jamais vues essaimer ? Rendons hommage à la vérité, Quoique depuis 1835, année dans laquelle parut le premier volumedel’Æistoire des Hyménoptéres, par M. de Saint-Fargeau , celle des Méliponides paraisse avoir fait quelques pas, les traits les plus importants de leur éconono- mie sociale sont encore des mystères pour nous. Nous ne saurions douter de son analogie avec celle des abeilles, mais nous ne sau- rions admettre leur identité, En quoi consistent les différences réelles? Et subsidiairement , quel est l’office nécessaire de cette palette qui manque aux ouvrières de la Trig. angustula? Com- ment y est-elle remplacée? Les différences sont-elles dans le but ou dans les moyens ? Toutes ces questions sont encore à résoudre, et la résolution en appartiendra exclusivement aux observateurs qui vivront dans la patrie originaire de ces industrieux Æymé- noptères. Mais nous , habitants de l’Europe, bornés à l’examen de cadavres desséchés , nous serons toujours , malgré la richesse de nos collections , réduits à conjecturer le vraisemblable, et à attendre des autres la connaissance du vrai, en nn _—— ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 219 II. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Traiïré pratique et théorique d’anatomie comparative, compre- nant l’art de disséquer les animaux de toutes les classes, et les moyens de conserver les pièces anatomiques; par Hercule SrRAus-Durcknerm. ( 2? vol. in-8°, fig. Paris, 1842. Méqui- gnon-Marvis fils.) Depuis longtemps les anatomistes et les zoolosistes attendaient louyrage de M. Straus, car ils savaient que ce livre, fait par un sayant aussi distingué et aussi généralement connu dans la science par ses beaux travaux, ne pouvait qu'être une œuvre remarquable et éminemment utile, L'examen que nous venons de faire de l'ouvrage de M. Straus, nous a montré que l’espoir des savants n’a pas été trompé, et nous pensons que son livre ne tardera pas à être dans leurs bi- bliothèques; il sera certainement le guide le plus sûr etle meilleur dans leurs recherches anatomiques et physiologiques , et il leur donnera, de plus, des aperçus neufs et importants sur la z00- logie et spécialement sur la classification des animaux. Comme il serait difficile de passer tout l'ouvrage en revue, et qu'un pareil travail serait hors des limites de ce recueil , nous nous bornerons à indiquer les principales divisions du traité de M. Straus, pour montrer le plan qu’il a suivi. On remarque d’abord deux grandes divisions ou parties : dans la première sont décrits les instruments et les procédés gé- néraux dont on fait usage pour disséquer les animaux de toutes les classes et dont beaucoup sont nouveaux. On y trouve quel- ques indications sur la manière la plus avantageuse de dessiner les objets d'histoire naturelle: M. Straus pense, avec raison, qu'il est très-important que l’anatomiste dessine lui-même ce qu’il découvre , car un autre, quelque habile artiste qu'il soit, ne peut saisir dans toutes les circonstances les caractères que présentent les pièces qu'il doit figurer , et moins encore les vues de l’anatomiste, La seconde partie comprend plus spécialement l’art de dissé- quer, L'auteur décrit succinctement l’organisation de tous les animaux , dans ce qu’ils ont de commun et d’essentiel, Cette par- tie est divisée en treize chapitres relatifs aux différents systèmes d'organes ou grands appareils dont se compose le corps des anis 220 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juillet 1842.) maux, et classée suivant une méthode purement anatomique , où chaque système est précédé de tous cenx qu’il est nécessaire de connaître pour comprendre la description de celui dont on traite. Nous n’entrerons pas ici dans l’examen des doctrines zoolo- giques professées par l’auteur dans l'introduction de son ou- vrage, ni des critiques auxquelles il se livre ausujet de celles de ses devanciers, car cet examen nous ménerait trop loin. Nous dirons cependant que plusieurs d’entre elles sont susceptibles d’être combattues et que nous reviendrons peut-être sur ce sujet. Dans tous les cas, si nous n’approuvons pas quelques-unes des idées de M. Straus , nousne pouvons que donner des éloges à l’en- semble de son ouvrage, aux faits qu’il contient ; et nous pensons qu'il contribuera puissamment aux progrès de l’histoire natu- relle , en mettant tous ceux qui l’étudient à même de faire de bonnes observations et de reculer les limites de nos connaissances sur l’organisation des animaux. (G. M.) MonoTRemaATA, par M. Rich. Owen. (Extrait de l’Encyclopédie d’anatomie et de physiologie. Lond., 1841. In-8°.) MARSUPIALIA, id., id. Ces deux articles du célèbre naturaliste anglais donnent un résumé très-exact et très-complet des connaissances que l’on possède jusqu'ici sur ces deux grandes divisions. Il donne, à la fin de son article Marsupialia, une classification des familles et des genres, et une bibliographie, et le texte est rempli de fi- gures gravées sur bois. Report on the British fossil Reptiles. Rarrort sur les Reptiles fossiles de Angleterre, par M. Richard Owen. (Extrait du Rapport fait a l’association britannique pour l’avancement des sciences, pour 1841.) Dans ce travail, qui occupe 204 pages in-8°, M. Owen fait con- naître tous les ouvrages qui ont été faits sur ce sujet important , et il donne la description d’un grand nombre d’espèces récem- ment découvertes. BULLETIN SCIENTIFIQUE publié par l’académié Impériale des sciences de Saint-Pétersbourg , t. IX. Nous n’avons recu que les n° 193 à 204 de cette collection, comprenant une grande partie des travaux de l’année 1841, et ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 291 les numéros ont été émis du 28 mai jusqu’au 8 octobre 1841. Voici les titres des mémoires zoologiques insérés dans cette série. Sur l’anatomie des Glomerides. Par Brandt ; sapplément à la monographie du genre Polydesmus , par Brandt (n° 190). Nou- velle espèce de Campagnol. Æeisserling. Sur une espèce de Chat nouvelle pour la faune de Russie, Brandt; observations sur le Manoul (Felis Menol), Brandt; sur un nouveau genre de Lépi- doptères de la Russie ( Aæiopæna ), Menetriés. Note sur deux espèces nouvelles de Sousliks de Russie, Brandt (n°5 194, 195), Notice sur un échantillon de Canis Lagopos, tué dans les envi- rons de Saint-Pétersbourg , et considérations sur la distribution de cette espèce, Baer (n°5 198, 199). Sur les Ichthyosaures et les Cératites de la Russie, £Zichwald. Descriprion des Limacides de l'Amérique, par M. Amos BINNEY. (Boston , 1842.) C’est un petit fascicule d’une feuille d'impression , dans lequel M. Binney fait connaître toutes les espèces de Limacides qui ha- bitent l'Amérique du nord. Les espèces sont décrites avec beau- coup de soin , au moyen de bonnes phrases diagnostiques en latin et de développements en anglais : il donne des détails sur leur distribution géographique et des remarques sur leurs habitudes. Voici le nom des espèces : Limaæ flavus, des auteurs; Zimax agrestis, id.; Limaæx campestris, Binney, sp. n.; Arion hor- tensis des auteurs. Genre Tegennornonus , Binney ; T'ebenn. ca- rolinensis (syn. Limax carolinensis, auctor). Genre PniLo- myeus, Rafin.; Ph. dorsalis, Binney. (G. M.) STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE et zoologique du département des Ardennes; par MM. C. Sauvace et Buvicnier. 1 vol. in-8°, fig. (Mézières, 1842.) A la fin de ce volume, il y a un travail intitulé : Description de quelques-uns des fossiles nouveaux signalés dans le cours de l'ouvrage, par M. Buvignier, avec deux planches lithogra- phiées. L'auteur décrit et figure 15 espèces; ce sont : T'eredo argonnensis, Panopæa tenuistria, Cardita tetragona, Opis ezcavala, Opis raulineus, Pectunculus oolithicus, Avicula polyodon, Pecten collineus , Terebralula antidicholoma , Spi- Tom, V. Année 1842, 15 222 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juillet 1842.) rifer oæyptlerus, Spirifer signensis, Bulla thorentea, Nerita businuata, Rostellaria costellata, Buccinum Launoicum. Tue EnromoLocist, by Ædw. Newman, juin, juillet 1842. Ces numéros contiennent une analyse du vol. 3, part, E, des Transactions de la Société Entomologique de Londres, des Obser- vations sur des espèces et variétés, par M. Boutley, et la suite de la description des Cerambycins de Manille, reeueillis par M. Cuming, par M. Edw. Newman. (G. M.) Zoouocieaz CONTRIBUTIONS , par M. S. S, HAsDEMAN. Philadelphie, 1842, in-8°, pl. n Î. Ce premier numéro contient la description et la figure de plu- sieurs Hydrachnides qui vivent dans le corps de diverses espèces d’Unio , et dont l’auteur a formé un geure propre, sous le nom d’Unionicola. Ces espèces sont au nombre de neuf, elles sont très-bien décrites et parfaitement représentées au moyen de très- bonnes figures gravées et coloriées, (G. M) ANALECTA ENTOMOLOGICA. Dissertatio inauguralis; auctore Doct, Herm. Rud. ScnAum. Halis Saxonum, 1841, in-8°, pl. color. Dansce petit opuscule de 50 pages, M. Schaum donne quatre notices des plus intéressantes. La première, intitulée : Symbolæ ad monographiam Scydmænorum , occupe 3{ pages; l’auteur y passe en revue tout ce que l’on sait sur ce genre; il dispose ses 46 espèces dans plusieurs divisions propres à en faciliter l'étude et donne une excellente monographie de ce genre , dans lequel il introduit plusieurs espèces nouvelles. Le second article est intitulé Quædam de characteribus Cremastochilorum:; le troi- sième, Notæ criticæ ad familiam Cetoniarum ; enfin le dernier est intitulé Decas novarum Celonidarum. Les descriptions de ces dix espèces sont bien faites el assez étendues pour ne laisser aucun doute. La planche coloriée représente le Dicronorhina Nireus , joli Galiath de Guinée. Les notes critiques et les observations de M. Schaum sont très- intéressantes et devront être étudiées par tous les entomologistes qui s’occupent des Scydmènes et des Cétonides ; elles montrent que leur auteur est parfaitement au courant de la science, (G. M.) ms ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 293 Sur la lumière que répand le Lampyris Jalica, par M. Peters. (Extrait des Archives de physiologie, ete., 1841, p. 229-233.) M. Peters annonce d’abord que l’on ne possède sur ce sujet que les observations de Carara, dont il fait connaître le résultat. 11 expose ensuite ses propres recherches et les observations mi- croscopiques qu'il a faites, et dit que l’organe lumineux consiste en une couche régulière de petites sphères dans lesquelles pé- nètrent des ramifications frachéennes, qui s’y étalent de la ma- nière la plusélégante , et en forment pour ainsi dire le squelette. Indépendamment de cela, on voit se développer dans la mem- brane délicate des petites sphères une quantité de molécules auxquelles est attachée l’extrémité lumineuse qui , par le moyen de ce lacis considérable de vaisseaux aériens , peut recevoir à la fois une énorme quantité d’air. La substance lumineuse elle- même est de couleur jaune. Il me paraît donc démontré, dit M. Peters, que l'organe lumineux, chez le Lampyris Italica, est dans un rapport des plus intimes avec les organes de la res- piration ; mais je n’ai pu déterminer s’il est également en rap- port avec les organes sexuels. (G. M) Descripriox de plusieurs Coléoptéres de la Sibérie, par le doc- teur GE8LER. (Bull. de lAcad. Imp. des Sciences de Saint-Pé- tersbourg , n° VIIL, p. 21, janvier 1841.) Ces insectes ont été découverts par le docteur Schrenk pendant un voyage qu'il a fait dans ces contrées. M. Gebler a trouvé 26 es- pèces nouvelles dans les récoltes de ce voyageur ; il en donne la description au moyen de bonnes phrases latines, et montre tou- jours dans de petites notes leur aflinite et les différences qu’elles présentent avec les espèces déja connues. C’est un travail qui de- vra être consulté et dont on doit remercier son savant auteur. Noræ et additamenta ad catalogum Coleopterorum Sibiriæ oc- cidentalis et confinis Talariæ operis. (C. F. Von Ledebour’s Reise in das Altaigebirge und die Soongarische Kirgisensteppe. Zweg- ter theil. Berlin, 1830.) (Bulletin de la Société des Naturalistes de Moscou, 1841, n° IV.) Ce travail fait suite à celui que l’auteur a publié en 1833 dans le Bulletin de Moscou, t. VI, p. 262, et contient des notes el cor- rections sur ce premier travail, et la description de beaucoup d'espèces nouvelles, (G. M.) 294 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Jurllet 1842.) NorTicE sur de nouveaux caractères distinctifs des sexes dans cer- tains Lucanides. (Ann. et Mag. d’hist. nat., oct. 1841 ,p. 121.) Norice sur quelques caractères distinctifs et inobservés des sexes de certaines Cétonides (Ibid.,. janvier 1842, p. 338), par M. J.-0. WEsTwoon. Nous annoncons en même temps ces deux intéressantes notices parce qu’elles traitent d’un sujet analogue, Dans la première, M. Westwood a fait connaître sa curieuse découverte de l’exis- tence de courtes dents cornées à l’extrémité interne du lobe des mäâchoires de certaines femelles de Lucanides, pendant que leurs mâles sont privés de ce caractère. Dans la seconde notice, il annonce l’existence de la même dis- inction sexuelle dans certains groupes de Cétonides. Ces obser- vations sont d’une haute importance pour l’entomologie ; car sans la connaissance de ces variations dans les mâchoires chez les femelles, on aurait certainement fait un genre différent de chaque sexe, et à juste titre, puisque les organes de la mandu- cation sont regardés comme ceux qui varient le moins dans chaque groupe. Le travail de M. Westwood va donner l'éveil aux entomologistes; ils étudieront avec plus de soin les diffé- rences sexuelles avant de fonder des genres et des espèces. (G.M.) RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES sur les Ortho- ptères', les Hyménoptéres et les Névroptéres; par M. Léon Durour. (Extr. des Mém. de l’Acad. des Sciences , t. VII des savants étrangers; Paris, 1841.) Nous ne pouvons qu’annoncer ce grand et bel ouvrage, car aucune analyse ne suflirait pour donner une idée de la quantité de faits importants et nouveaux qu’il renferme. M. Léon Dufour, trop connu par ses beaux et utiles travaux pour que nous cher- chions à en faire l'éloge , poursuit la grande tâche qu’il s’est imposée. Il continue d’étudier toute la série entomologique, afin d’apporter des matériaux exacts pour une classification natu- relle des insectes appuyée sur toutes les particularités impor- tantes de leur organisation. Il a passé en revue, dans ce travail, les divers appareils physiologiques d’un grand nombre de genre dans chaque famille des trois ordres Orthoptéres, Hyméno: ptéres et Névropléres. ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 225 M. Léon Dufour nous a montré le manuscrit et les dessins de la derniére partie de son grand travail anatomique , celle qui traite des Diptéres, et il l’a déposé à l’Académie des Sciences, Cet ouvrage , digne en tous points de la belle réputation de son savant auteur, complète la série entomologique et renferme des faits admirables et parfaitement étudiés. Espérons que l’Aca- démie fera promptement publier cette dernière partie , attendue impatiemment par les naturalistes. (G. M.) CoxrinuaTioN des observations sur la larve dela Scolia flavifrons, par M. Ch. PAsserini, in-4°, fig. Florence, 1841, On se rappelle que M. Passerini a publié un premier mémoire en 1840, à Pise. Dans ce travail il ne faisait connaître qu'une partie des habitudes de la Scolia et ne donnait que les figures de la larve et de la nymphe renfermées dans le cocon, avec la dé- pouille de la larve de l’Orycte® Dans le second mémoire que nous annonçons , M. Passerini complète l’histoire des métamor- phoses de la Scolia, l’une des plus intéressantes découvertes de notre époque , dont nous avons parlé plusieurs fois dans cette Revue. Le 30 juin 1841, M. Passerini fit des recherches dansle fumier d’une couche et trouva des larves d’Oryctes attaquées et aux- quelles adhérait le cocon de la Scolie. La larve de Scolie était trés-vive , finissait son cocon, et celle qu'il prit filait sur son doigt même. Il a trouvé dans d’autres couches des larves d’Oryctes, portant entre les 5° et 6: segments un œuf de Scolie. Ces larves étaient paralysées , mais encore vivantes. Plus tard , il observa six larves d’Oryctes dans le même état, portant chacune une larve de Scolie très-jeune, ayant la partie antérieure plongée dans le corps de l’Oryctes , au point où l’on avait vu l’œuf. Quand ces larves sont arrivées à tout leuraccrois- sement et qu’elles veulent faire leur coque, elles se détachent du corps de l’Oryctes, fixent du fil aux lieux environnants et aux dé- bris de la larve. Leur existence et leur accroissement sont très- rapides et ne dépassent pas 7 ou 8 jours. M. Passerini finit en observant qu’il n’y a plus de doute sur le parasitisme , seulement il n’est pas complet et interne comme Celui des Ichneumons , mais la larve a une portion assez consi- 296 REVUE Z00LOGIQUE. ( Juillet 1842.) dérable de son corps plongée dans celui de sa victime, M. Spinola appelle ce parasitisme semi-interne. Toutes les larves d’Oryctes trouvées attaquées étaient adultes, soit qu’elles eussent l'œuf, la larve à divers âges ou le cocon de Ja Scolie, Il paraît que cet hyménoptere ne pond que sur des larves adultes. Ce curieux travail est accompagné d’une bonne planche litho- graphiée , représentant les diverses phases de la vie de la larve des Scolies. (G. M.) Sur les organes piquants ou qui produisent la brûlure chez les Méduses; par M. R. WaGner. (Extrait des Archiv. fur natur- geschichte , 1841.) D On sait que le plus léger attouchement d’une Méduse cause une sorte de sensation brûlante qu’on éprouve souvent en se baignant dans la mer; mais l’on n’est pas encore parvenu à sa- voir si cette faculté doit être attribuée à une liqueur corrosive ou à une action mécanique. M. Wagner a fait des recherches très-intéressantes afin d’arriver à la solution de cette question, et il a reconnu que les Méduses et les Actinies qui piquent doi- vent cette propriété à une foule de très-petits globules terminés par un filament très-délié. Ces globules contiennent probable- ment une liqueur corrosive qui est mise en contact avec la peau au moyen des petits filaments. Il est présumable , dit M. Wagner, que cette faculté de piquer ou brûler a une origine à la fois mé- canique et chimique; exactement comme c’est le cas pour ce qu’on appelle les organes venimeux des animaux ef des végé- taux, où l’on trouve un liquide qui s’accumule dans une petite vésicule ou capsule, et un appareil propre à faire une blessure. C’est le cas d’une foule de plantes piquantes, telles que les Loaseæ , dans lesquelles de petits poils aigus et fins distillent un suc dont on peut observer l’admirable circulation. (G. M.) HI. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 4 juillet 1842. — M. Duvernoy lit un travail ayant pour titre : Notices pour servir à la monographie du genre Mu. saraigne , 4: partie, comprenant l’'histoiré naturelle systéma- tique ou classique du genre et des quinze espèces figurées dans ces notices. SOCIÉTÉS SAVANTES, 297 Ce beau travail, éxposé avec beauconp dé méthode et d'une manière claire et philosophique, est destiné à faire connaître l’histoire naturelle systématique et classique d’un genre de Mam- mifères très-naturel , cosmopolite et soumis par conséquént aux influences climatériques les plus variées. Après avoir passé en revue tous les travaux qui ont été faits sur le genre Musaraigne, M. Duvernoy fait voir l’état d’imper- fection dans lequel se trouvait encore la science en 1832, relati- sement aux moyens de caractériser les espèces de Musaraignes de l’Europe seulement , et il rappelle qu'il a montré que les dif- férences offertes par les dents, autres que les vraies molaires , peuvent fournir des caractères suffisants pour distinguer facile- ment toutes les espèces. Le but restreint des notices actuelles, dit l’auteur, est d’éclai- rer la connaissance des espèces du genre Sorex , et de montrer , d’une manière encore plus explicite et plus détaillée que dans mes précédentes publications, jusqu'a quel point l'étude des dents de Mammifères peut fournir de bons caractères de classifi- cation, pour distinguer leurs groupes naturels, C’est donc à la fois un travail monographique et de principes de classification des mammifères, dans lequel j'ai cherché à perfectionner mes trois publications précédentes. M. Duvernoy, après avoir donné de bonnes descriptions de toutes les espèces de Musaraignes, présente des réflexions gé- nérales et des corollaires sur l’emploi des caractères tirés des dents, pour la classification des Mammifères. Cette partie de son travail est de la plus haute portée et devra servir de règle aux zoologistes, Voici ces corollaires et les observations qui les précédent, telles qu’elles ont été insérées dans les comptes rendus de l’Académie. « L'ouvrage classique sur les dents des Mammifères de mon ami Frédéric Cuvier , dont les fondements ont été jetés, il y a près de quarante années , dans un travail que nous nous étions partagé , le Cataloque des Squelettes du Musée d’Analomie com- parée du Jardin des Plantes , a sans doute fait faire à la carac- téristique des familles et des genres de Mammifères des progrès remarquables, en ouvrant une nouvelle voie généralement ap- préciée. 228 REVUE ZOOLOGIQUE. (Juillet 1842.) » Mais, pour s’y diriger avec la certitude de ne pas s’ésarer, il faut que des observations multipliées viennent apprendre à mesurer, à leur juste valeur, non-seulement toutes les diffé- rences que peuvent présenter les dents dans leurs espèces , leur nombre; leur forme, leurs proportions et leur structure, mais encore à saisir leurs rapports avec des différences correspon- dantes dans le reste de l’organisme. » Je me suis efforcé de montrer un exemple de ce genre de travail dans l’étude minutieuse et, j'ose le dire, approfondie, des dents des Musaraignes , que j'ai commencée en 1834, et que J'ai suivie dés lors avec beaucoup de persévérance. » Voici quelques-uns des corollaires qu’on peut en déduire et qui sont applicables, jusqu’à un certain point, à toute la classe : » 1° Toutes les différences de nombre , de forme et de volume dans les trois espèces de dents sont loin de pouvoir servir à caraclériser des groupes génériques ou sous-génériques. On ne doit les employer, dans certains cas, que comme de bons caractères spécifiques. » C’est un principe que je crois avoir établi dans mes précédents Mémoires et dont celui-ci montre plusieurs applications utiles. » 2° Une dent rudimentaire de plus ou de moîns , n'ayant aucune influence fonctionnelle, ne peut servir à caractériser un de ces groupes génériques où sous-génériques , sans une au- tre modification organique correspondante. Cette circonstance seule n’est propre qu’à distinguer tout au plus les espèces d’une section dans un sous-genre, ainsi que nous l’avons fait pour les Soreæ propres. » 3 La ressemblance de toutes les pelites dents intermé- diaires des Musaraignes qui suivent l’incisive supérieure prin- cipale, y compris la dernière , qui pourrait passer pour une canine , à cause de sa position, est une nouvelle preuve qu'il serait difficile de distinguer par la forme, dans tous les cas, les incisives des canines, et que ces deux espèces de dents ont la plus grande analogie chez les Mammifères carnassiers. » 4° En ne considérant que la forme et le volume des inci- sives moyennes supérieures des Musaraignes, on croirait voir des canines dont la position serait intervertie. » Cette circonstance semble indiquer qu'il peut y avoir une sorte de développement inverse ou de balancement dans le vo- SOCIÉTÉS SAVANTES. 229 lume relatif des incisives gt des canines, et confirme le rapport des unes et des autres. » 5° C’est dans le nombre et la forme des vraies molaires de chaque mâchoire ; dans ie nombre , la forme générale, le grand volume et la disposition de leurs incisives moyennes , que nous avons trouvé le principal caractère de ce genre naturel, carac- tère dont l'importance correspond à celle de la fonction de ces espèces de dents. » 6° Au contraire, les dents les plus variables dans leur forme, leur nombre et leurs proportions relatives, sont celles dont le volume est tellement réduit, qu’elles sont, pour ainsi dire, ravalées au moindre degré fonctionnel. Les petites dents inter- médiaires de la mâchoire supérieure des Musaraignes nous en ont fourni un exemple remarquable, » 70 Une légère complication dans la seconde fausse molaire de la mâchoire inférieure, dans une espèce de Sorex propre, où cette complication est une exception , tandis qu’elle est un ca- ractère de trois autres sous-genres ; et sa coïncidence avec des conques auditives à demi couvertes , à peu près comme celles de mes Amphisorex , montrent que l’on peut tirer de bons caractères indicateurs des changements de forme, en apparence peu im- portants, qu’éprouve quelquefois cette espèce de dents. » J'ai cru qu’il ne serait pas inutile, à l’occasion de ce Mé- moire, d’exposer les principes de classification ayant pour but une juste appréciation de toutes les modifications que présente le système de dentition des Mammifères. » Cette tendance est conforme d’ailleurs, si je ne me trompe, à celle que montre de son côté M. de Blainville et qu’il poursuit avec persévérance, et aux résultats remarquables qu’il fait connaître au public , dans les livraisons successives de son Ostéo- graphie. » M. Gruby envoie une Note sur les Entozoaires de la Gre- mouille et sur quelques points de la pathologie de ce Batracien. M. Joly adresse une lettre à M. Flourens dans laquelle il y a quelques observations sur les métamorphoses d’un Crustacé de la tribu des Salicoques , trouvé dans le canal du Midi. Ce Crustacé est l’Hippolyte Desmarestii de M. Millet, M. Joly a étudié sa larve au sortir de l’œuf , et a reconnu qu’elle ressemble beaucoup aux Mysis. À cette époque, le jeune Crustacé n’a que 230 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juillet 1842.) trois paires de pattes thoraciques; ses yeux sont très-gros, ses siles et manifestement composés; ses antennes rudimentaires et non articulées; enfin l'individu n’a que ? millimètres 1/2 de lon- gueur, ce qui rend l'étude de sa bouche et de ses diverses parties très-difficile. Ces détails serviront à éclairer l’histoire des métamorphoses des Crustacés, et nous ne doutons pas que M. Joly ne la mêne à bonne fin et n’en fasse le sujet d’un mé- moire très-intéressant,. Séance du 11 juillet. — M. Coste lit un mémoire ayant pour titre : Recherches sur la gestation dans l’espèce humaine. Pre- mier mémoire. — Caduque ulérine. Voici comment l’auteur a annoncé le sujet de son travail : « C’est une opinion à peu près généralement admise aujour- d’hui, parmi les maîtres de la science, que la membrane ca- duque de l’espèce humaine est un produit exhalé de la matrice avant la descente de l'œuf, qui, en la refoulant devant lui, s’en coifferait comme d'un double bonnet destiné à le main- tenir immobile contre les parois de l'utérus , dans le but excep- tionnel de circonscrire le placenta, d’en limiter l’étendue, de favoriser son adhérence. » Les faits que j'ai sous les yeux , et que je désire mettre sous ceux de l’Académie, renversent complétement cette manière de voir, et démontrent que la membrane caduque n’est autre chose, comme du reste J. Hunter l'avait cru un moment, qu'une exfoliation de la couche interne de la substance même de la matrice. De là il résulte que l'œuf, au lieu d’être placé à la face externe de la caduque qu’il déprimerait, parvient, au contraire, dans sa cavité, et s’en trouve , par conséquent , to+ talement enveloppé, même du côté du placenta, à la formation duquel elle prend une grande part, » M. Bourgery lit des Recherches sur la structure intime des poumons dans l'Homme et les Mammifères. M. Mandl adresse des Recherches sur la terminaison des nerfs. Séance du 18 juillet, — M. Dujardin adresse un travail su les Gordius et les Mermis. L'auteur expose d’abord les travaux qui ont été faits sur les Gordius ou Dragonneaux , et montre ainsi combien est obscure et indécise la question des Gordius, sous le double point de vue zoologique et anatomique. Ses ob. SOCIÉTÉS SAVANTES. 231 servations portent sur deux espèces de vrais Gordius et sur un autre ver que l’on aurait confondu avec eux, et dont il forme un nouveau genre sous le nom de Mermis. M. Lesauvage , professeur de médecine à Caen, adresse une réclamation de priorité relativement au travail lu précédem- ment par M. Coste, Il rappelle qu'il a établi par des faits et publié il y a près de huit ans, que l’œuf est renfermé dans l'intérieur de la membrane caduqne , etc. Séance du 25 juillet. — M. Coste lit la suite de ses Recherches sur la gestation dans l'espèce humaine. M. de Quatrefages présente un Mémoire sur l’Éleuthérie dichotome (EÏ. dichotoma), nouveau genre de rayonnés , voisin des Hydres. Le genre Hydre était resté complétement isolé jusqu’à cejour. M. de Quatrefages a trouvé à Chausay un rayonné microscopique qui doit former un genre voisin tout en présentant des rapports avec les Médnses et les Corinnes. En effet, en même temps qu’il manque d'organes de digestion , et même d’ovaires distincts, il possède des organes de vision , et l’organisation de ses tentacules rappelle celle des bras des Syncorynes. L'Éleuthérie est à peu près hémisphérique ; elle porte six tentacules dichotomes terminés par des pelotes formées par des stylets exsertiles etrétractiles. A la base de chaque tentacule se trouve un œil bien caractérisé. Les œufs se développent à la face externe du corps, sous l’épiderme qui se distend et forme ainsi une espèce de besace aveugle dans le point occupé par le pied chez les Hydres. M. de Quatrefages à décrit avec soin les divers points de l’or- ganisation de ce petit rayonné. 1] a distingué deux couches tégu- mentaires et deux plans de fibres croisées à angles droits dans toute l'étendue du corps. Les tentacules sont creux et communi- quent librement avec la cavité digestive qui occupe tout le corps. Chacun d’eux a quatre bandes longitudinales de matière muscu- laïre contractile dans laquelle on ne distingue aucune fibre. Des bandelettes transverses rattachent l’une à l’autre ces bandes lon- gitudinales. Dans l’intérieur de chaque tentacule se trouve une charpente également musculaire formant un axe irréguliérement coudé d’où partent des branches qui se rendent aux muscles su- perficiels. Des grains de pigment adhèrent à celte singulière Charpente. 232 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Juillet 1842. ) Cet intéressant mémoire est terminé par diverses considéra- tions générales dont l’auteur conclut que, chez les animaux in- férieurs , il y a simplification graduée, non-seulement de l’orga- nisation elle-même , mais encore de ses éléments. Ce travail est accompagné d’excellents dessins faits par l’auteur. M. Lesauvage adresse une Vote sur la membrane caduque pour faire suite à celle qui a été adressée à l'académie le 46 de ce mois, à l’occasion du mémoire de M. Coste. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. OsservarioNs sur quelques Coquilles décrites dernièrement par M. R.-P. Lesson', dans la Revue Zoologique. M. Lesson a décrit comme nouvelles un assez bon nombre de coquilles qui lui ont été rapportées depuis peu par son frère, et que celui-ci avait recueillies pendant un séjour de deux années passées sur les côtes de l’Amérique méridionale et au milieu des îles de l’océan Pacifique. Nous devons à l’obligeance de quelques officiers qui ont fait la même campagne, une jolie collection de coquilles des mêmes parages , et nous avouons que notre surprise a été grande de voir découvrir parmi elles tant d’espèces nouvelles, car nous n’en avions, au premier abord, apercu qu’en très-petit nombre ; nous avons donc cherché à reconnaître, au milieu de celles que nous possédions, les espèces données comme inédites par notre confrère de Rochefort; or nous craignons qu’il n’aif enrichi trop précipitamment la nomenclature conchyliologique de noms qui resteront bien douteux , s’ils ne doivent même disparaître com- plétement. Nous allons en citer quelques exemples pris au hasard, Dans son premier travail, M. Lesson donne, sous le nom de Fusus funiculalus , un Fuseau d’Acapulco que nous avons recu aussi, et qui nous paraît être identiquement le même que l’espèce décrite par M. Kiener sous le nom de #. Dupetitthouarsii. Parmi les Fuseaux, beaucoup d’espèces varient pour la longueur du canal ou l’ampleur du diamètre. M. Lesson donne ensuite, sous le nom de Fusus Rosa ponti, une Coquille qui est une véritable Turbinelle, répandue dans les collections sous le nom de 7”. multinoda , nom qui a été donné, dit-on , par un auteur allemand , et qui convient bien mieux que MÉLANGES ET NOUVELLES. - 933 celui de Rosa ponti. Ces noms binaires, condamnés par les au- teurs, ne sont plus admis aujourd’hui dans la science, dont on doit chercher à simplifier la nomenclature le plus possible. Cette convention est des plus sages, car il n°y aurait pas de raison pour ne pas adopter des noms plus compliqués encore , et même pour ne pas aller jusqu'aux phrases entières. Dans un second article, M. Lesson cite la Mitra casta, la Mitra bicolor et les Oliva Tuelcana et Puelchana de M. d’Or- bignÿ comme appartenant à une seule et même espèce de Mitre. Nous possédons les deux Mitres, et nous avons vu les deux co- quilles de M. d’Orbigny; or ces dernières sont bien des Olives, et quant aux deux M. casta et bicolor, elles constituent deux espèces tout à fait distinctes. Les deux Olives ont été décrites et figurées dans l’ouvrage de M. d'Orbigny, et elles ont été parfaitement reproduites par un de nos meilleurs dessinateurs, M. Prêtre, dans de fort belles planches que M. Duclos a fait imprimer, et qui seront très- précieuses aussitôt qu’un auteur se présentera pour faire une monographie de ce beau genre. Dans un troisième article , M. Lesson a décrit plusieurs Colom- belles, Pourpres et Planaxes. Nous n’avons pu reconnaître au- cune de nos espèces parmi celles que nous avons recues de M. le commandant Bernard et de son second , M. Duvauroux. La description des Pourpres est fort abrégée et en latin, tandis que les Colombelles sont décrites en francais. Nons engagerions volontiers l’auteur à donner la préférence à celte langue, ainsi qu'il l’a fait dans son voyage de la Coquille, parce que la langue latine lui est peu familière ; c’est ainsi qu’il a créé le mot mame- lonatus dont il se sert en place des mots mamillaris où mamil- latus qui sont les dérivés naturels du mot latin mamilla. Un An- glais pourrait au même titre créer le mot nippleatus , parce que dans sa langue le mot nipple signifie mamelon, mamilla; or, on conçoit qne si ce système était adopté par les Allemands, par les Russes , etc. , les ouvrages de conchyliologie deviendraient bientôt tout à fait inintelligibles. En résumé, nous croyons que notre confrère , habitant une wille de province, privé des derniers ouvrages de conchyliologie, et loin des grandes collections , devrait communiquer ses espèces au directeur de la Revue, avant de livrer à la publicité 234 REVUE ZOOLOGIQUE. (Juillet 1842.) des descriptions hasardées où incomplètes qui tendent à jeter une nouvelle confusion dans la nomenclature. S. Pemir. Opsenvarions sur la ANeritina (Neripteron) gigas, Lesson., par C. A. RÉCLUZ. M. Lesson vient de décrire dans le numéro 6 de Ja Revue zoologique (1842) une ancienne espèce de Nérite fluviale, à Ja- quelle il donne le nom de Meritina gigas. 1 eût été cependant facile à cet auteur d’éviter un double emploi , toujours fort dés- agréable en histoire naturelle, en consultant les ouvrages de conchyliologie ou des amateurs compétents. Trois ouvrages ont mentionné la coquille de M. Lesson, sa- voir : le Catalogue Tankerville (1825), de M. J. B. Sowerby; le Catalogue of recent shells, ?° édition , 1839, de M. le docteur Jay, de New-York, et les Conchological Illustrations du même M. Sowerby. Ce dernier auteur a tracé de la Nérite en question la caractéristique suivante : « NERITINA GRanosa. T'esta subrotunda compressiuscula , subalata, alba; epidermide nigra induta, exlus granosa; granis per series ordinatis : labii exlerni margine crenulato; subtus planulata; labio columellari lato, aurantiaco; mar- gine interno sinuato, edentulo. » Oss.— Cette singulière Nérite noire et tuberculeuse est dési- gnée parM. Budein comme provenant d’un ruisseau des îles de la mer du Sud, etc, (J. B, Sow., Cat. Tank, App.p. xt, n° 1115), » M. Jay (!. c. p. 66, n° 2169, a) indique ainsi cette coquille : « Neritina granosa, Sowerby, figurée pl. 4,f. 11, 11, 115» et à la table des figures (Æxplanations, pl. 4, fig. 11), l’auteur donne trois bonnes figures de la Mérile granuleuse, dont une avec l’opercule, 11 reproduit la description de M. Sowerby, en in- dique la source et ajoute : « Sowerby, Conchol. illustre. Verilina, fig. 6. Neritina papillosa. Say, hab. Sandwich islands. » Enfin M. Jay rapporte qu’il est redevable de plusieurs exemplaires de cette curieuse et belle Néritine à M. Say, et qu’elle a été rap- portée des îles Sandwich par les missionnaires américains. Si l’on parcourt ensuite le Conchol. illustr.de M. 3. B. Sowerby, on trouve, en effet, à la livraison des Néritines , fig. 6, une bonne représentation de sa JVeritina granosa, Cat: Tank. La Nerilina granosa (Ner, papillosa, Say.=— Mer. gigas, Les» MÉLANGES ET NOUVELLES, 235 son) n’a aucune ressemblance avec la Nerita alata, Sowerby, Zool. journal, 1829, p. 371, dont voici les caractères : « NERITINA ALATA. 7. ventricosa, alata, longiludinaliter striala, spiram versus obsolele transversim trisulcala, nigra, fulvo-varia ; apertura alba; margine nigro, columella obso- lete crenulata. Long. 7{16, lat. 8/10 poll. Elle a la lèvre étendue au dehors , saillant ainsi au delà de la spire , de manière à don- ner à cette partie de la coquille une apparence ombiliquée sur les jeunes individus (Sowerby). » Depuis la communication que M. Cuming, amateur distingué de Londres, a bien voulu me faire des nombreuses espèces nou- velles découvertes par lui dans les Philippines, je me suis con- vaincu qu’il était nécessaire de diviser en deux groupes les Vé- rilines auriculées. J'adopte pour le premier le titre de Nériptère, Neripteron, tel que M. Lesson l’avait circonscrit dans le Voyage de la Coquille, p. 384, pour les Néritines dont les auricules forment en arrière une ligne régulière droite, et dont la co- quille est navicelliforme ; l’autre se composera des Néritines globuleuses à labre dilaté latéralement ; à celui-ci je réserve le nom de Clypéole , Clypeolum. En voici la distribution : Auricuzaræ. T°, navicelliformis, labrum posticè supernèé et inferné productum, ünterdum ulrumque canaliculatum. NeriPTerow, Lesson. 1. Nerita auriculata (Lamk. An. S. vert. 6 (2e part.), p. 186, n° 11, et Encyc. méth.). 2. N, T'ahitensi (Lesson, V. de la Co- quille, p. 385, n° 142. Ner. auriculata, Sow. Conch, Il. f. 17. Mer. Lamarckii, Desh, in Lamk.). 3. NV. navicellina (Le Guillou, Rev. Zool.). 4. Mer. bicanaliculata (Récluz, Proceedings). 5. Ver. subauriculata(Récluz, ibid.).6. Ner. Mauriliæ (4) (Les- son, V. dela Coq., p. 384, n° 141. Ner. Sandwichensis, Desh, in Lamk, Non Ver. Caffra, Gray), etc. AuarTÆ. T. roltundata, seu clypeiformis, labrum lateraliler dilatatum , seu auctum , Alina. 1. Ner. latissima ( Broderip, Sowerby, Conch. III. f. 3), et ar. flavescens (Ibid. £. 16). 2. Ner. cariosa (Gray,in Wood, (x) La Nerita Mauritiæ , Récluz, Rev. zool., p. 106, n° 7, étant différente et voisine de la Ner. nigerrima , Chemnitz, doit changer de nom et porter désormais celui de Ver, Mascarenharum, Récluz, du nom des iles Mascareignes, lieu où elle se trouve, 236 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juillet 1842.) Ind. suppl. pl. 8, f. 9. Sow. L. ce. f. 5). 3. Ner. Oweniana (Gray, L. c. pl. 8, f. 8. Sow. 1. c, f. 15.— er. Rangiana, Mus. Paris.). 4. Ner. dilatata (Brod. Sow. I. ce. f. 11, an var. Mer. auriculata,var. Q.et G. Voy. de l’Astrol. pl. 6, f. 9?). 5. Ner. glo- _bosa(Brod. Sow.]. c. f. 42).6. Ner. alata(Sow. Zool. journ. 1839, p.371).7. Ner. Nuttalli (Récluz. Rev, Zool.1841,p. 276, n° 88). 8. Ner. granosa (Sowerby, Cat. Tank. 1. e. et Conch. Il. f. 6.— Ner. papillosa, Say, 1. c.— Ner. gigas, Lesson, 1. c.). 9. Ner. intermedia ( Sow. Conch. Il. f. 7. Var. £. Globosa, inauricu- lata, nobis. — Ner. Fontaineana , d'Orb. Voy. Amériq. forte Ner. chlorostoma, Sowerby, Conch. Il. f. 34, non /Ver. chlo- rostoma, Lamk. nec Aer. chlorostoma, Sowerby, Gen. of sbells, f. 3 (1)). 10. Ner. labiosa (Sow. 1. e. f. 48). M. Montandon, l’un de nos entomologistes les plus zélés, vient de retrouver dans la Seine, près de Chatou, le Bino- culus plumigerus de Geoffroy, qu'aucun naturaliste n'avait vu depuis cet auteur. Ce Crustacé a été trouvé à la fin de juin 1842, sous une pierre à demi submergée. 1l est transparent et incolore , et, pour l’apercevoir , il faut saisir le moment où il s’élève sur les pattes et où il fait un mouvement de soufflet. On sait que Latreille a publié un mémoire sur ce genre Ccu- rieux , à l’occasion de quelques individus d’une autre espèce, rapportés de Madagascar. Il a donné à ce groupe le nom de Prosopistome, et nous avons figuré l’espèce de Madagascar dans notre Iconographie du règne animal. (G. M.) (1) La Nerita chlorostoma, Lamk , est une variété de la Nerita s- censionis , Gmelin, var. Æ£xtus nigra, labio intense luteo-curcuma seu luteo-viridescente. La Merita Ascensionis, Lamk, n'est autre que la Werita grossa, Linné non Born. La Merita chlorostoma Sowerby, Gen. ofshells, f. 3, est la même espèce que la Nerita Malaccensis, Lamk, laquelle est elle-même un in- dividu de moyenne taille de la MVerita exuvia, Linné , non Lamk. Enfin la Nerita exuvia, Lamk, et la Ner.textilis, Gmélin et Lamarck, ne sont que des variétés de la Nerite pleæa, Chemnilz. 11 y aurait bien d'autres corrections à faire sur la nomenclature vicieuse des anciennes espèces de Nérites, mais je réserve ce travail pour une autre occasion, AOUT 1842. I. TRAVAUX INÉDITS. MOLLUSQUES recueillis dans la mer du sud, par M. A. LESsON. Genre Buccinux , Lin. 10 B. papillosum, L. ; Lister, pl. 969 , f. 23.—Tles Marquises. 2° B. Triton, Less., Rev. zool. 1841 , p. 37.— Callao.— Cette Coquille est excessivement commune sur la côte du Pérou, et les habitants mangent le Mollusque. Un enduit verdätre recouvre presque constamment son test. 3° B. crenulatum, Brug.; Kiéner, pl. 23, fig. 90,— Iles Sandwich. 40 B. melo , Less., Rev. zool. 1840, p. 355. —Nouv.-Zélande. 59 B. Genelta, Less.— Côtes d'Oran. —Testä ovato-elongatä, fusiformi , serice et spadiceo atris flammulis notatä ; spirâ acutä; anfractibus sex, convexis, longitudinaliter depressis aut plicatis, omnibus transversim striatis ; striis regulariter sulcatis; suturâ ulhimä cum verrucosis numerosis; aliis Ccanali brevi separatis ; aperturä oblongä, intüs croceä ; columellä luteà, leviter dilatatà ; dextro labro tenui; intüs croceo et striato, striis marginis mi- nimis nigrisve, 6° B. affinis, Lesson. — Mer Pacifique. — Voisin et de même forme que le Z. ovum de Turton et que le Z. fusiforme de Kiéner. Testà ovato-conicâ, rufo-viridescenti, solidäà, lævi; anfrac- tibus convexis, ultimo spirâ longiore; suturis linearibus; spirà aculâ; aperturâ oblongä, croceä ; labro margine denticulato ; columell crassâ ; canali amplo, contorto. Long. 0,036. ? 7 B. phalæna , Lesson.— Acapulco. — Ce joli Buccin, pêché à la drague dans la rade d’Acapulco, a la forme et le facies du Buccinum dermestoïdeum de Lamarck. Test parvâ, ovato-oblongâ, nitidâ, costalà, transversim striatâ, costis mamillatis, albâ cum lineolis rufulis areolatis in medio spiræ; aperturâ angustâ; labro dextro, lævi, intüs Crasso , punctulato, Long. 0,010. 8° Z. olivaceum , Brug.— Iles Marquises. — Var. à bouche violette, à columelle jaune, à spire plus élancée. 9 Z. floridanum , Lesson.— Acapulco. « Est le représentant Tom, V. Année 1842. 16 238 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Aoùt 1842.) dans la mer du Sud du Z. Cuvieri des auteurs. — Testà ovato= elongatà, costatä, striis transversè notalà; rufo-castaneä cum maculis albidis; anfractibus convexis regulariter inter costas, profundè sinuatis ; aperturâ angustatâ; labro acuto, intüs sul- cato ; columellä rectà, sinuolatä. Long. 0,018. 10° B. tulipa, Less.— Acapulco.—B. testà crassà, ovato- conicâ, nitidà, costis undulosis tectä; striis numerosissimis cum mamillis niveis inter costas. Testà luteâ; marginis costa- rum incarnatis; mamillis parvis et perlatis; suturis mamil- latis. Aperturâ parvâ; labro crasso, intüs denticulato, luteo; canali elongato ; columellä brevi, crassà. Long. 0,020. 11° B. Gay, Kiéner, pl. 21, f. 79.— Acapulco. 120 B. pulicaris, Less.— Iles Sandwich et Taïti. — Testà parvä, elongatà , crassä, longitudinaliter tuberculose plicatis, transver- sim tenuissimé strialis; anfractibus convexis; testà griseà , tu- berculis nigris, cum vittis albis. Aperturâ angustatä ; labro crasso, intüs denticulato ; columellä albâ, latâ, lævi; canali brevi. Long. 0,012. 13° 2, arcularia, L. Kiéner, pl. 28 , f. 115.— Iles Gambier. 14° B. luteostoma , Kiéner, pl. 30, fig. 1.— Realejo ( Centre- Amérique et Acapulco). — M. Kiéner indique le Sénégal pour patrie à cette Coquille; il y a sans doute erreur. 15° B. marginulatum , Lamk.— Iles Sandwich, 16° B. Thersites, Bruguière. — Acapulco. 170 B. gemmulatum, Lamk.— Iles Gambier. (R.-P. LEsson.) CoLtorTÈREs DE COLOMBIE , décrits par M. L.REICne. Depuis environ six ans une quantité considérable d'insectes des diverses provinces de la Colombie est venue enrichir nos col- lections; nous devons la plupart de ces insectes aux recherches laborieuses de MM. Lebas, Lemoine et Saint-Amand Rostaine, et à part quelques descriptions de MM. Dejean , Gory, Buquet et moi, les espèces nombreuses et remarquables qu’ils ont re- cueillies sont dispersées dans les collections sans dénominations. Jai pensé que la publication ; dans chaque numéro de la Revue Zoologique , d’une décade de descriptions des coléoptères inédits de cette contrée, pourrait être accueillie favorablement. TRAVAUX INÉDITS, 239 Jenv'abstiendrai de décrire les espèces nommées dans la col- lection de M, le comte Dejean , à moins qu’elles ne fassent partie des familles qui m’en sont échues ; je laisse le soin de décrire le reste aux heureux possesseurs des autres familles, CozeoprERA COLUMBIANA in musæo Reiche, Decas prima. — GARABICI. 1. Megacephala nigricollis.— L. 11, 1.5 1/2 mill.—Alata,ni- gro-brunnea, ore, antennis pedibusque pallidis; Zabrum quadri- dentatum , medio paulo prominente rotundato; Mandibulæ apice obscuræ ; Caput nigrum, subtiliter rugosum, inter oculos striis tenuissimis plagâque anticâ, inter antennas, ferrugineà, vertice obsoletè carinato; T'horaæ niger, obsoletissimé transversè-ru- gosus, anticè posticèque transversaliter impressus, canaliculatus ; ÆElytra thorace duplo latiora, punctis minutis tuberculisque numerosis granulata, testacea , maculäâ communi magnû ad basin et post medium dilatatä apicem haud attingente, decorata; Pectus sub-rugosum ; Abdomen lævigatum; segmento ultimo toto pal- lido, penultimo dimidiato pallido, limbo emarginato, ante pe- nultimo et præcedenti lateribus pallidis; Pedes pallidi, ÿ —Ha- bitat in provincià Novæ Granatæ, A Dom. Lebas capta. 2. Megacephala elongata,—1, 20,1, 6 mill.—Alata, viridi-cya= nea, nitida ; Palpitestacei; Labrum quadratum, testaceum, limbo brunneo,quadridentato; Mandibulæ testaceæ,apice etintüs brun- neæ; Antennæ testaceæ articulis ?-3-4 apice et extüs brunnéis, reliquis obscuris, tomentosis ; Caput]lævigatum, fronte vix bi-im= presso, verticè obsoletè canaliculato ; T'horaæ lævigatus, cana= liculatus, anticè et posticè transversaliter impressus, cavâ latà et profundâ marginem anteriorem versus ; £'lytra obscuriora, elon+ gata, thorace paulo latiora , transversèundabundèque punctato= rugosa, immaculata; Pectus abdomenque nitida, segmentis ulti- mis sicut in Meg. nigricolle; Pedes testacei geniculis brunneis.d' — Hab, in Venezuela, À dom. St.-A. Rostaine capla, 3, Megacephala violacea; — L, 15-17, 1. 4 1/2-5 mill.== Alata, elongata, violacca vel viridisviolacea, nitida ; Palpi testacei ar- ticulo ultimo apice obscuriore; Labrum quadratum, testaceum, âpice brunneum, quadridentatum dentibus acutis; Mandibulæ testaceæ, apice brunneæ ; Antennæ testaceæ , articulis quatuor Primis extüs brunneis, reliquis pallidis; Caput lævigatum, inter 240 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Août 1842.) oculos bi-impressum striisque nonnullis, vertice obsoleté cana« liculato; Thoraæ lævigatus, canaliculatus, anticé et posticé trans- versaliter impressus, cavä latà et profundä marginem anteriorem versus ; £lytra elongata , thorace paülo latiora, transversè un- dabundèque punctato-rugosa, apice maculà communi cordatà, medio profundè emarginatä, testaceà, ornata ; Peclus abdomen- que lævigata, segmentis ultimis tribus sicut in Meg. nigricolle ; Pedes testacei, geniculis obscurioribus. g 2 —Hab. in Venezuela. — À dom. St.-A. Rostaine capta. Varietas : Thorace viridiore et palpis totis pallidis, — Hab. in provincià Novæ Granatæ, À dom. Lemoine capta: 4. Megacephala gracilis.—L. 12, 1.3 1/2 mill.—Viridi-ænea, subnitida; Palpi testacei ; Labrum quadratum, quadridentatum, dentibus obtusis, testaceum, limbo brunneo; Mandibulæ tes- taceæ, apice brunneæ ; Antennæ testaceæ articulo quinto et se- quentibus pallidioribus; Caput obsoletissimè rugosum, inter oculos striatum striis medio obsoletis, vertice canaliculato; Thorax\ævigatus, canaliculatus, anticè et posticé transversaliter impressus , cavâ latä et profundä marginem anteriorem versus ; Elytra elongata, thorace pauld latiora, irregulariter punctata, apice maculâ communi cordatà, profundè emarginatà, testaceä, ornata; Pectus abdomenque lævigata, segmentis ultimis tribus sicut in præcedentibusspeciebus ; Pedes testacei. Hab. in pro- vincià Novæ Granatæ. A dom. Lebas capta. 5. Cicindela ocreata.—L. 19,1. 5 1/2 mill.— Statura , ma- gnitudo et summa affinitas Cic. Cayennensis: Fab. — Cylindrica , supra fusco-ænea, obscura , subtüs atro-cyanea, nitida; Mandi- bulæ cyaneæ, basi supra brunneæ ; Thoraæ et Elytra scabriorè- cælala, pancto laterali albo, lineare ; Pedes cyanei, femoribus basi et apice paululüm testaceis, tibiis omnibus tarsisque pos- ticis testaceis, 9 — Hab. in provincià Æquatorià. — A dom. Lebas capta. 6. Cicindela cupriventris. —L. 10,1. 4 mill. — Cylindrica, supra cupreo-ænea , subobscura, subtüs cuprea , nitidissima ; Palpi testacei pilosi; Zabrum protensum, medio convexum , lateribus reflexis, limbo quadrato, medio acuminato; Mandi- bulæ fulvæ, apice nigræ ; Caput latum, dilatatum, thorace duplo latius, oculisprominentibus, epistomo viridi-cupreo, minutissimè obliquè-striato , inter oculos striatum, vertice granulato ; Tho- M TRAVAUX INÉDITS. 241 raz cylindricus, antioè posticèque coarctatus ét transversaliter impressus, medio paululim tumefactus, suhcanaliculatus, obliquè cælato-granulatus; Ælytra thorace plus duplo latiora, crebrè punctata,, ad quartam partem, suturam versus, bigibba, maculä axillare arcuatà, alterä , ponè medium , marginali quâ anticè ramo descendente posteà ascendente intüs emittet, tertiä- que apicali latiore arcuatä, in singulo ornata; Pectus lævigatum, albo-pilosum; Abdomen lævigatum; Pedes albo pilosi, fulvi, tibiis tarsisque cyanescentibus, ? — Hab. in provincià Æquato- riâ. — À dom. Lebas capta. 7. Cicindela Favergeri, Chevrolat, MSS.— L. 8 1/2-9 mill., 1. 3 mill.—Deplanata, supra obscurè viridi-ænea ; Palpi maxil- lares, articulo {° testaceo, 2° brunneo, 3° et 4° viridibus; labiales, albidi, articulo ultimo viridi ; Mandibulæ albidæ,apice virides ; Labrum albidum, subquadratum, crenatum ; Anlennæ articulis quatuor primis viridi-cupreis, reliquis obscuris ; Caput mediocre, striatum; T'horax capite pauld angustior, quadratus , canalicu- latus, anticèposticèque transversaliter impressus, lateribus albo-pilosis ; Zlytra thorace duplo latiora, punctato-reticulata, suturâ æneo micante, in singulo, margine albido, angustato, tres ramulos intüs emittente , primum ad quartam partem , secundum paulo infra medium descendentem , tertium ad angulum exte- riorem punctiforme ; margine extremo viridi-cupreo angustis- simo ; Corpus subtüs lateribus albo-pilosis; Peclus cupreum, nitidum; Abdomen metallico-testaceum ; Pedes virides, albo- pilosi. Z ? —Hab, in provincià Novæ-Granatæ.—A dom. Lebas capta. ° Varielas : Margine albo deficiente , ramulis omnibus puneto- que axillare solis servatis. 8. Casnonia plicalicollis.—L. 10 mill., 1. 3 mill.—Magna in hoc genere, cyaneo-chalybea ; Labrum, Mandibulæ et Palpi picea; Anlennœ testaceæ, articulis 4-5-6-7 piceis; Caput lævi- gatum , antrorsim inæquale; Thorax capite angustior, pauld Jongior , transversé striatus, plicatus; Elytra capite duplo Ja- fiora, punctato-striala , apice latè-emarginata; in singulo, ma- culis duabus transversalibus albis, prima paulo supra medium, allera ad quartam partem inferiorem ; Pedes brunnei , femo= ribus basi testaceis, —Hab, in provincid Novæ-Granatæ, 9, Casnonia fusea, mL. 5,1, ? mil], — Supra usca, subtis 242 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Août 1842.) picea; Palpi fulvi ; Labrum piceum ; Antennæ fulvæ, articulo quinto et sequentibus obscurioribus; Caput lævigatum, an- trorshm inæquale ; T'horax capite paul longior, subconieus , transversè plicatus; Ælytra capite duplo latiora , striato-punc- tata, apice latè emarginata; Pectus et abdomen lævigata; Pedes fulvi, femoribus basi testaceis.— Hab. in provincià Novæ- Granatæ.— A dom. Lebas capta. 10. Cordistes quadrilunatus. —L. 13, 1. 4 mill. —Statura, magnitudo et summa aflinitas cum Cord. acuminato; Antennæ obscuriores, Thorax paul latior, Elytra breviora, eodem modo acuminata ; in singulo , maculis duabus albidis rotundatis similiter positiss anferiora interstilios quatuor, posteriora sex occupantibus, striarum interstitiis minüs elevatis. —Hab. in provincià Novæ-Granatæ, — A dom. Lebas captus. DEscriPprIon d’une nouvelle espèce de Curculionite du genre Gymnætron Schænherr, par M. Lucien BUQUET. Gymnætron Kerhaletii. — Rufo-piceus, capile thoraceque punctatis; elytris globosis, striatis, interstitiès minutissimé punctatis. — Long. 9, larg. 5 millim. Cet insecte, entièrement d’un brun marron, a la tête assez petite et ponctuée. Les yeux sont peu saillants, ovales et gri- sâtres. Le rostre, légèrement recourbé inférieurement et lisse vers le bout, a en dessus deux sillons faiblement marqués, qui commencent à la base et n’atteignent pas l’extrémité. Le corse- let, presque carré, plus large du double que la tête, bombé, ponctué, à angles arrondis, est divisé dans le milieu par une côte longitudinale peu élevée et lisse, qui n’atteint ni le bord antérieur ni le bord postérieur; il offre de plus, sur chacun des côtés, deux impressions assez distinctes, l’une placée non loin de l’angle antérieur, l’autre située au milieu de l’espace compris entre la côte qui le divise en deux et la bordure. Enfin , une der- nière impression, arrondie et plus profonde, se trouve à l’extré- mité du corselet, immédiatement au-dessus de l’écusson. Celui- ci est trés-petit, allongé, triangulaire et pointillé. Les élytres, ovales, coupées carrément à la base , à angles huméraux arron- dis, sont un peu plus larges que le corselet, bombées, assez courtes et renflées sur les côtés; elles se rétrécissent ensuite à ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 243 partir du milieu et se terminent en pointe arrondie. On dis« tingue sur chacune d’elles sept stries bien marquées; les inter- valles sont peu élevés et très-faiblement ponctués, Les pattes et le premier article des antennes sont d’un brun rougeâtre. Cet insecte a été trouvé au Para par M. de Kerhalet à qui je l’a dédié, et M. Taslé, entomologiste de Vannes, a bien voulu en enrichir ma collection. Nouveau GENRE de Diptère Tipulaire sans ailes , par M. Camicer RONDANI. Ce curieux insecte est le troisième exemple de Tipulaires ap- tères, M. Rondani en donne une description et une figure qui paraîtront prochainement dans le Magasin de zoologie; en at- tendant , nous publions les caractères qu'il lui assigne. Genres PrereLacmisus (Ale minimæ). — Fœm. alæ subnullæ squamuliformes. Antennarum articuli tredecim. Primus sub- conicus. Secundus parvulus subglobulosus. Sequentes suboyati. Extremus minimus rotundatus. Palporum articuli quatuor. Primi tres crassi. Secundus contiguis vix longior. Extremus flexilis, nec exilissimus , nec longissimus dummodo præceden- tibus simul longior. Pedes crassiusculi non valdé elongati. Pt. Berleü. Niger, subpubescens. Pube oblique observatà subrufescente, Coxæ, halterorum et alarum basis pallidiores, Abdominis apice cingulo atro nitido ante laminas anales. La- minæ anales rufo-piceæ.— 9 Long. : millim. 16-17.— Inviz sus. Alatus ? Habitat in montuosis Parmæ; tempore autumnali lectus, et semper super muros ædium vetustarum. 11. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Lecons sur l'Histoire Naturelle des corps organisés, professées au collége de France par M. G.-L. DUVERNOY. 2° Fascicule, comprenant le programme des cours de 1840 et 1841 , et un essai sur le caractère actuel de l’histoire naturelle des êtres organisés. Nous avons annoncé le fer fascicule imprimé des lecons du savant professeur qui a remplacé si dignement son ami et 244 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Août 18492. ) collaborateur, le-célèbre Georges Cuvier, au collége de France; elles comprennent une esquisse serrée des derniers progrès de la science, au moment où ce professeur commençait sa nouvelle carrière au collége de France. Il expose dans la première lecon du cours de 1840 (la première de ce second fascicule) le sujet qu’il a traité dans ses deux cours précédents, et les points de vue nouveaux ou trop négligés, auxquels du moins on ne donnait pas toute l'importance qu’ils méritaient , qu’il a eu l’occasion de développer. Je me suis appliqué, dit-il dans sa première lecon , à faire con- naître l’organisation, cette première condition de la vie, dans ses plus grandes généralités, dans ce qu’elle a de plus difficile à bien apprécier, mais aussi de plus intéressant à pénétrer, parce que c’est là que se passent les mystéres de l’existence ; je veux parler de la structure intime de cette organisation. Le second a eu pour sujet la génération et la germination des corps organisés. C'était reprendre l’histoire de la vie dans son principe, dans son origine. Cette grande question a été traitée dans tous ses détails, mais seulement dans ceux qui concernent les animaux vertébrés. Nous avons vu successivement l’organisation spéciale et géné= rale qui distingue les sexes et les phénomènes généraux ou par ticuliers qu’elle produit sous ce rapport. Cette revue nous a fourni l’occasion de faire connaître les organes et les phénomènes variés de la voix, comme appartenant à des différences sexuelles importantes , à des phénomènes vitaux liés essentiellement , chez les animaux, à la fonction de la génération. L'histoire si remarquable des prétendus animalcules sperma- tiques , que de grandes autorités considèrent encore comme des parasites de la semence; que la science plus saine envisage comme faisant une parlie aussi essentielle du liquide féconda- teur que les globules qui entrent dans la composition du fluide nourricier lui sont essentiels; qui servent, en effet, au méca- nisme de la fécondation ; qui sont contenus, chez certains ani+ maux, dans des machines plus compliquées, propres à les transporter vers l’ovule , et qu’on appelle , à cause de cet usage, spermalophores; ces machines animées, que nous ayons pro= — ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX, 245 posé, dans nos cours précédents, de désigner sous le nom de spermazoïdes, ont été le sujet de nos études prolongées, de nos observations multipliées, études et observations qui répondaient aux nombreux progrès que la science a faits dans ces derniers temps ; qu’elle faisait, pour ainsi dire encore, au moment même où nous nous occupions de ce sujet intéressant, Le développement successif du germe dans l’œuf fécondé des animaux vertébrés a été traité plus particulièrement dans nos lecons du semestre d’été. Nous avons vu la composition de l’œuf avant et après sa fé- condation; les changements qui s’opèrent dans l’œuf fécondé ; les progrès que l’incubation intérieure ou extérieure fait faire au développement du germe; la nature nerveuse des premiers linéaments de ce germe; comment l’organisation s’y complique successivement, en produisant, en faisant germer autour de l’axe nerveux générateur les autres parties de l’organisme qui doivent être, pendant toute l’existence , au servive de ce pre- mier instrument de la vie, de ce système nerveux, partie maté- rielle, primitive et dominatrice de tout être animé et sensible, à rouages multiples, Déjà, dans cette suite de lecons , nous avons eu l’occasion d’é- tudier une partie très-intéressante du sujet que nous devons traiter dans le cours qui commence aujourd’hui, le développe- ment de la première période de la vie, de cette période qu’on appelle vie embryonnaire, vie d'évolution. Le cours actuel nous donnera l’occasion , ainsi que nous le di- rons tout à l'heure , de compléter ce que nous devions exposer sur l’embryogénie dans le cours précédent, en parlant aussi de celle des animaux sans vertébres. Mais nos études ne se borneront pas au développement du germe ; elles auront pour objet le développement de toute sa ie. Nous traiterons , ainsi que l’exprime le programme général des cours de cet établissement, des métamorphoses ou des changements principaux qui ont lieu dans la forme et la struc- ture des corps vivants, depuis la première apparition de leur germe jusqu'au terme de leur existence, et des phénomènes de leur vie correspondant à ces changements. _ La leçon d'aujourd'hui aura principalement pour objet de commenter ce programme général , et de vous exposer comment 246 REVUE Z00LOGIQUE. ( Août 1842.) j'ai compris cette nouvelle tâche, ‘et qnelle marche je me pro pose de suivre pour la remplir utilement. Étudier les êtres vivants sous le point de vue de leurs méla- morphoses ou des principaux changements qui ont lieu dans leur forme et dans leur structure pendant tout le cours de leur existence , signaler les rapports de ces changements de forme et de structure avec les phénomènes de la vie, c’est embrasser à la fois, dans un même plan, tout ce que la vie a de constant et tout ce qu’elle a de variable. En analysant ainsi ses vicissitu- des, qu’on me permette ce terme, dans chaque être vivant, nous arriverons à découvrir ce que cet être a de plus caracté- ristique. Disons à présent comment nous diviserons ces époques de la vie des animaux , ou ces phases de leur existence. Nous en dis- tinguerons cinq, toujours faciles à reconnaître dans les animaux supérieurs , mais dont plusieurs peuvent se confondre dans les animaux inférieurs. 1° La première époque est la vie embryonnaire ou de déve- loppement dans Yœuf, ou d'évolution du germe; c’est encore l’époque d’incubation. £ 20 La seconde époque est la vie d'éducation ou de premier dé- veloppement externe, de première enfance pour les animaux sut- périeurs; la vie mammaire ou d'allaitement pour les Mammifères, la vie durant laquelle, chez les Oiseaux, les petits sont nourris par les soins de leurs parents. 3° Vient ensuite la vie d’accroissement, la vie de nufrilion indépendante, durant laquelle l’animal se procure lui-même sa n urriture. 4° Cet accroissement étant parvenu à un certain terme, l’a- nimal , à la suite de métamorphoses générales ou particulières, entre dans la quatrième époque de la vie, celle de propagation. Cette quatrième époque termine plus ou moins rapidement son existence , ou bien elle se prolonge en empiétant sur la cin- quième et dernière phase de sa vie. 5° Sur celle d’enveloppement, dans laquelle les organismes s’encombrent de parties solides dont la mesure, lorsqu'elle est comble, arrête le mouvement de la vie et amène irrévocable- ment son dernier terme. Dans le cours de 4841 à 1842, commencé le 16 décembre 1841, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 947 le professeur rappelle le plan qu’il a adopté pour le cours précé- dent, le développe dans la première lecon qui est la seconde de ce fascicule. Pour nous, dit-il, l’histoire des métamorphoses, ainsi que l'indiquait le programme des cours du collége de France de l’an- née qui vient de s’écouler, est celle dés principaux changements de forme et de structure qui ont lieu dans les corps organisés, depuis l’époque de lapremiéreapparition de leur germe jusqu’au terme de leur eæistence. C’est encore l’histoire des phénomènes de leur vie, corrélatifs ou contingents à ees changements dans leur organisme. Si nous analysons les divers changements qui ont lieu, plus ou moins sensiblement, dans tout organisme, pendant la durée de son existence , pendant l’activité du tourbillon nutritif, de ce tourbillon formé de deux courants , l’un de composition, l’autre de décomposition , et qui finissent par amener son dernier terme, nous tronverons qu'ils peuvent se distinguer et se diviser encore plus que nous ne l’avons fait d’abord , en les classant dans trois catégories principales. En effet ils se manifestent : 1° Dans la taille ou dans les différentes dimensions que prend successivement tont organisme individuel , depuis les très-petites proportions d’un germe à peine perceptible, jusqu'aux limites si variables dun volume assigné à chaque espèce. N'est-ce pas uné remarquable, une étonnante métamorphose que celle de cet accroissement si caractéristique de tout corps organisé, durantun temps proportionné à la durée totale de sa vie, dont nous cher- cherons , avec Buffon, à étudier les rapports ? ? Cet accroissement est loin d’être uniforme dans toute l’é- tendue de lorganisme; certaines parties acquièrent, suivant Pâge, un développement proportionnel très-différent ; de là ces changements dans les formes partielles ou dans la forme générale d'une même individualité organique. Lorsque ces changements de forme sont très-prononcés, ils caractérisent encore une vérita- ble métamorphose. 3° L'apparition ou la disparition de certains organes , le déve- loppement ou le rapetissement d’autres organes, certaines mo- difications dans leur structure qui en produisent d'importantes dans leurs fonctions , introduisent dans la composition de l’orga- 248 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Août 18492.) nisme , à des époques déterminées de la vie, des chepgenieuie qui sont encore de véritables métamorphoses. 40 La composition organique élémentaire change elle-même beaucoup : celle de la première époque de la vie diffère considé- rablement de la composition élémentaire des âges suivants: MM. de Mirbel et Mohl ont découvert en partie, M. À. Brown a vu complétément, et M. Schleiden a démontré que de simples cellules contenant des granules, qui doivent se développer à leur tour en cellules, sont l’origine unique des autres organes élé- mentaires des végétaux. Après plusieurs observations isolées, mais très-préeieuses , faites par plusieurs savants, M. Schwan est parvenu, dans un travail général, à la même démonstration sur l’origine des or- ganes élémentaires ou des tissus plus nombreux et plus variés des animaux, La fibre nerveuse, la fibre musculaire, le tissu cellulaire , le tissu osseux, le tissu corné commencent par n’être composés que de cellules contenant des granules; les globules du sang sont des capsules de même ordre, de véritables cellules mobiles. 11 se fait ensuite, dans la forme , dans le développement de ces cellules et dans leurs différentes transformations en tubes allongés, en canaux, dans leur soudure pour former des vais- seaux, des changements qui se passent dansle tissu intime de l’or- ganisme., et dont la valeur n’a été bien appréciée qu'à la suite des observations les plus difficiles et les plus récentes sur ce sujet extrêmement important pour la physiologie. C’est seulement depuis des déconvertes , dont les dernières ne datent que de 1838, qu'il est possible d’affirmer qu’il y a une sorte d’uniformité dans la structure des organes élémentaires des corps organisés ; c’est sous ce point de vue unique , et seu- lement à l’origine de la vie, que l’unité de composition est une vérité fondamentale, dont le génie a eu le vague pressen- timent. 5° La composition organique du fluide nourricier peut dif- férer beaucoup aux différents âges de la vie. Aussi aurons-nous l’occasion de vous montrer de remarquables différences dans la forme et les proportions des globules du sang des fœtus de Mammifères comparés aux globules de l'animal adulte, ou même du jeune animal qui a respiré ; nous en verrons aussi de très-grandes , signalées d'un jour à l’autre par MM, Prévot et ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 249 Dumas, dans leur beau Mémoire sur le développement du Poulet dans l’œuf, Co Enfin, il se passe des changements non moins étonnants dans le cours de la vie de tout corps organisé, relativement aux élé- ments qui eutrent dans la composition de sesorganes. Le ligneux finit par durcir tout végétal et par le dessécher, au point d’y faire disparaître le fluide nourricier indispensable à la continuation de sa vie. Les sels calcaires, plus rarement la silice, encombrent les organes contractiles et irritables des animaux, y produisent de l'embarras dans l’exercice de ces facultés, qui va toujours en augmen{ant ; ils finissent par rendre cet exercice impossible, Telle est la vie matérielle et son tourbillon nutrilif, telles sont les vicissitudes que produit ce tourbillon dans chaque organisme, tel est le terme inévitable de ces changements. Dans la troisième leçon de ce fascicule, qui est la deuxièmeleçon d'introduction du cours de 1841 à 1842, prononcée le 18 dé- cembre 1841, le professeur , ainsi que nous l’avons dit, a pré- senté à ses auditeurs une Æsquisse du caractère actuel de la science des êtres organisés. Voici commentil s’explique au commencement de cette lecon : La connaissance de l’organisation, disons-le tout d’abord, est devenue depuis près d’un demi-siècle le sujet principal des études multipliées qui ont été faites sur l’Aistoire naturelle des corps organisés, le premier but, le caractère prédominant de cette science. C’est aussi de cette époque que datent les progrès immenses qui l’ontélevée de nos jours au point culminant où nousdevons la présenter à vos regards, l’offrir à vos méditations. En effet, Vorganisation étant la première condition de la vie, la machine plus ou moins compliquée au moyen de laquelle chaque exis- tence individuelle recoit les influences du monde extérieur et -réagitsurlui, le foyer dans lequel brûle, avec des phénomènes xariés à l’infini, la flamme de la vie ; ilétait facile de prévoir que la connaissance de plus en plus étendue et approfondie de cette "organisation deviendrait la source féconde , le fondement ,solide de toutes les vérités qui composeront un jour la science si com- pliquée et si difficile des corps vivants, C’est dans l'intervalle de 1795 à 1805 que cette heureuse révolution fut consommée rela- 250 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Août 14842.) tivement au règne animal. Dans la suite de ces dix années ; l’@- natomie comparée fut en effet constituée , pour la premiére fois, en un corpsde doctrines, par le grand Guvier ; aussi bien dans sesenseignements, dont le succès le plus éclatant répondait à tout l'intérêt que devait exciter une science nouvelle, d’une aussi haute portée, que par les publications successives, faites avec la collaboration de deux amis dévoués , des volumes qui en présen- taient pour la première fois, d’une manière complète, les élé- ments coordonnés. L’autèur démontre successivement dans cette esquisse-que la science de l’anatomie comparée conduisant immédiatement à l’idée et à l'application de la méthode naturelle, et celle-ci provoquant des recherches incéssantes et comparées sur la nature dés êtres à classer, devaient puissamment contribuer à avancer de concert la connaissance de cette nature ou la phy- siologie. Relativement aux fonctions de nutrition , beaucoup de cir- constantes d'organisation mécanique, pour la transformation de la matière brute en matière organisée, ou pour la transposition dela matière organisée d’un organisme dans un autre, ont été décrites et appréciées. Quant aux circonstances chimiques concernant la composi- tion élémentaire des corps vivants, comparée à celle des maté- riaux de leur nutrition, la chimie organique actuelle vient d’en tracer le tableau résumé, sans parler de la brillante expo- sition du professeur (1), avec une précision de calculs qui montre jusqu’à quel degré de perfection elle a pu s'élever de nos jours. La nutrition des corps organisés et l’accroissement qui en résulte ne se fait pas dans toutes leurs parties par intus-suscep- tion; mais quelques-unes de ces parties croissent, jusqu’à un certain point, à la manière des corps bruts, par juxtaposition, ou par des couches successives de la matière qui entre dans leur composition, et qui viennent s'ajouter et se placer succes- sivement l’une derrière l’autre, ou l’une dans l’autre. Tels sont les poils, lés ongles, les cornes creuses, l’épithélium, les coquilles des mollusques , le test des crustacés, les écailles, (4 JM. Dumas. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 261 les plaques, les boucliers des téguments de divers animaux. Mais il faut remarquer que ces couches successives sont transsudées par la surface d’un organe qui croît par intus-susception, Ajou- tons que, malgré leur insensibilité, elles ne sont pas compo- sées d’une matière informe, comme on l’a cru longtemps. La science actuelle a fait connaître en détail les canaux des dents, les cellules des cornes et des-ongles à l’origine de ces organes ; celles des formes très-variées de l’épithélium , dans les surfaces si diverses, si multipliées où les curieuses recherches de MM. Purkinje , Henle, Gluge et Breschet, Flourens, ont décou- xert cet organe protecteur ; les canaux spiraux de l’épiderme, continuation des canaux excréteurs de la sueur. Lascience actuelle démontre conséquemment, dans les parties insensibles qui croissent, en quelque sorte, par juxtaposition, une organisation déterminée pour chacune d’elles , organisation qui provient , en premier lieu, de la partie sensible à la surface de laquelle elle se moule. Mais il se passe dans ses couches de cellules ou de canaux ainsi juxtaposées et organisées, des chan- gements de composition qui conduisent, en dernier lieu, à la notion d’une sorte de nutrition par intus-susception. La science actuelle a donc singulierement restreint , précisé, modifié les deux caractères d’accroissement que la science des années précédentes avait cru pouvoir assigner entre les parties sensibles des animaux. Elle n’avait, pour arriver à cet important résullat par le raisonnement, qu’a comparer ce qui se passe dans les couches ligneuses d’un tronc d’arbre dicotylédoné, qui sont déposées les unes sur les autres, mais qui éprouvent ultérieure- ment un travail de composition organique ou de nutrition par intus-susception , qui les durcit en augmentant les proportions de la matiere ligneuse. Vous remarquerez, Messieurs, par ces quelques traits , jusqu’à quel point l’étude approfondie de l’organisation a reculé ses li- mites, a perfectionné de nos jours l’étude de Ja vie végétative des corps organisés, et quel] lien,on peut trouver entre les idées ou les propositions de la science qui naissait il y a plus de huit lustres et celles de Ja science actuelle. Si nous considérons de même , sous ce double point de vue, les progrès que l’étude de l’organisation a fait faire à cette par- tie de Ja physiologie qui s’occupe des fonctions mystérieuses de 252 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Août 1842. ) propagalion, nous aurons lieu également de nous applaudir du degré de perfection auquel elle est arrivée, malgré les dif- ficultés des expériences et des observations qui seules pouvaient l’avancer. Une des circonstances les plus importantes qui caractérisent,en ce moment, la science de l’organisation relativement aux ani- maux, circonstance qui distingue éminemment l’époque actuelle, est la découverte, dans les animaux dits inférieurs , d’une com- plication organique dont on était loin de se faire une idéeil y a peu d’années. Ce sont les travaux si remarquables de M. F'hremberg qui ont mis sur cette voie de progrès. Nous avons eu l’occasion de vérifier , dans nos démonstrations de l’an passé, l’exactitude d’un assez grand nombre de descrip- tions de ce savant et laborieux scrutateur de la nature, sur l’or- ganisation compliquée des animalcules Rotifères ; elles ne nous ont paru exagérées dans aucune partie. Une autre circonstance caractéristique de la science actuelle, c’est la découverte des métamorphoses ou des changements de forme, de structure et de genre de vie que subissent un certain nombre d'animaux dits inférieurs, pour arriver à leur forme définie ou à leur état parfait. Les prétendus œufs mobiles des éponges, ces proto-polypes, et de beaucoup de polypes, sont de véritables larves , jouissant, à cette seconde époque de leur vie, de la faculté locomotrice, qu’elles perdront lorsqu'elles passeront à l’état transitoire de chrysalide , pour prendre leur forme définitive , celle qui carac- térise la classe, l’ordre, la famille, le genre et même l'espèce à laquelle elles appartiennent. Tous les caractères qui distinguent ces différents groupes, obscurs , confondus ou même cachés dans leur état de larve, où les Éponges et les Polypes jouissent cependant de cette locomo- tilité si remarquable, qui indique une perfection dans la vie, se dessinent seulement à la troisième et à la quatrième période de leur existence. Enfin le savant professeur termine cette intéressante esquisse par le résumé suivant : Nous venons de voir qu'après avoir étudié l’organisation dans le but de classer les êtres organisés d’après leurs véritables rap- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 253 ports, dans celui non moins ntile de connaître lesinstruments de leur vie et d'expliquer leur jeu si varié , la science actuelle, et c’est un de ses caractères les plus remarquables, a cherché à comparer les organismes à eux-mêmes , aux différentes époques de leur existence, Ces nombreuses investigations , qui ont conduit à tant de pré- cieuses découvertes, ont été faites , pour la plupart, à l’aide du microscope. Elles ont été dirigées à la fois sur la composition entière des organismes , que l’anatomie n’a plus vus seulement , et si incomplétement , dans les solides, mais dans lesquels elle a dû comprendre les liquides de différente nature qui les pé- nètrent. Ces recherches ont eu pour sujet, nous le répétons, l’analyse successive des organes agrégés, des organes élémentaires, des éléments organiques, observés à tous les âges de la vie et chez un grand nombre d’espèces d'animaux ou de végétaux. C’est à ces incessantes , à ces nombreuses , à ces persévérantes investigations microscopiques, que l’on doit la découverte de l'unité de composition organique élémentaire, dont j'ai déjà parlé, bornée cependant à l’origine de tout corps organisé, Mais les transformations successives qu’amène le progrès du travail organisateur de la vie, arrangent bientôt en organes élémentaires plus compliqués ces cellules, qui composent tous les organismes à leur naissance. Elles ne tardent pas à se des- siner chez les animaux en filets nerveux, en fibres musculaires, en fibres ou en lames cellulaires; et ces trois organes élémen- taires qui forment encore , comme le démontrent les décou- vertes les plus récentes, une sorte d’unité de composition pour l'immense majorité des organismes des animaux, annoncent par leur développement et par leur disposition variés à l'infini, qu’il y avait déjà dans ces cellules qui en sont l’origine, une diversité que l’œil le plus exercé, le mieux armé, n’avait pu suffisamment apprécier. Les organes élémentaires s’agrégeant bientôt de mille ma- nières dans les organismes définis, composent cette immense diversité qui constitue, en réalité , l’ensemble des corps orga- nisés; diversité qui était nécessaire pour remplir les rôles , si üdmirablement variés, que l’onDONNATEUR SUrRÈME de l’éco- nomie générale de la nature a assignés, dés l’origine des temps, Tom, V. Année 1842. 17 25% REVUE ZOOLOGIQUE. ( Août 1842.) à chacun des êtres sortis de sa main foute-puissante, par sa vo- lonté créatrice. On voit, par cet exposé succinct, combien le cours de M. Du- vernoy a été intéressant, à quelles vues générales le professeur s’est élevé, et l’immense érudition qu’il possède et qu’il a mise à la disposition de son auditoire, en lui présentant d’une ma- nière claire ; comme le faisait son illustre prédécesseur ét ami; les hautes généralités de la science, G. M. NOUVEAU TABLEAU du RÈGNE ANIMAL, par M. R.P.LESsON.—Mau- mirères. (1 vol. in-8°, Paris 1842, Arthus Bertrand.) Voici l'introduction que M. Lesson a placée en tête de cet ou- vrage : «Lorsqu’en 1827 , je publiai à Paris mon Manuel de mamma- logie, j'avais espéré pouvoir en donner une nouvelle édition et présenter une classification nouvelle, en revoyant la synonymie de chaque espèce avec le plus grand soin. Tiré à 4,000 exem- plaires, ce petit Manuel, malgré la bienveillance qui l’a ac- cueilli, n’a pu être épuisé, et les corrections que javais pré- parées ont dû rester en portefeuille, Ce n’est que dans le frag- ment de mon Species général, mis au jour sous le nom de Species des bimanes et des quadrumanes, que j'ai pu émettre quelques-unes des vues qui m'ont dirigé dans mon grand tra- vail, encore inédit, sur l’ensemble du règne animal. » Le tableau que je publie actuellement est donc le cadre z00- logique , résultat de mes études. Il a été tiré, à mes frais, à un fort petit nombre d'exemplaires, désireux que je suis de le cor- riger et de le tenir au courant de la science. » Le manuscrit relatif aux Oiseaux, aux Reptiles, aux Mollus- ques et aux Zoophytes, est également terminé et sera mis sous presse , pour peu que le succès vienne encourager mes efforts. » La nécessité de ce tableau ne peut être mise en doute; et j'aime à croire qu’il deviendra un guide que les naturalistes con- sulteront avec fruit. » Après cette introduction qui donne en peu de mots une idée du but de M. Lesson en publiant ce tableau, il entre de suite en matière. Ildivise les Mammifères en deux sous-classes, ainsi: {re sous-classe , MAMMIFÈRES NORMAUX. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 235 ?e sous-classe , HYDROMASTOLOGIE OU CÉTOLOGIE, Chacune de ces sous-classes est divisée en ordres, tribus et genres. M. Lesson donne les caractères abrégés et essentiels des sous-classes, des ordres et des tribus, et il donne le nom des familles , des genres et des espèces. Ces dernières sont toutes mentionnées ayec l’indication de leurs auteurs, leur synonymie ou du moins la citation des principaux ouvrages dans lesquels ces espèces sont publiées, et leur habitat. Chaque genre porte un numéro en chiffres romains; chaque espèce est numérotée en chiffres arabes, en sorte que , d’un seul coup d'œil , on peut voir que M. Lesson admet 248 genreset 1,618 espèces de Mammi- fères. 11 y a même une petite addition qui comprend un genre de plus et 12 espèces , ce qui donne un total de 1,630 espèces. Cet ouvrage est imprimé avec beaucoup de soin et sur beau papier; il forme le catalogue de Mammifères le plus completqué l’on ait publié jusqu'ici, et ne peut qu’être fort utile aux zoolo- gistes. G. M, DicrionnatRE Universel d'Histoire Naturelle, etc. Dirigé par M. Charles »’OrB1GNYy. Ce bel ouvrage en est actuellement à son troisième volume, ou à la 26° livraison, arrivant au mot Candollea. Comme nous avons reproduit les paroles flatteuses que M. Flourens, l’un des auteurs de ce livre, a prononcées à l’Académie des sciences, en présentant les deux premiers volumes, nous ne répéterons pas les éloges qu'il a donnés à cette utile entreprise, et nous ren- voyons à cette note ( page 264 ). Le troisième volume commence avec la lettre C. Les livraisons 25 et 26 ont paru, l’une vers le milieu du mois d’août, l’autre le 1: septembre 1842. Opsenyarions surun Zlasmotherium; par M. G. Fiscuer DE WALb- HE1M. (Extrait du bull, de la Soc. Impér. des Naturalistes de Moscou, tom. XV, 1842). M. le comte de Keyserling, dans une lettre adressée à M. Fis- cher , lui fait savoir que la dent qui fait le sujet de ce travail, a été trouvée à Surico , dans le voisinage de la mer Caspienne, Si Von considère la forme de cette dent, il n’est pas douteux que V'Élasmotherium n’ait été un véritable pachyderme que l’on peut 256 REVUE Z00LOGIQUE. ( Août 1842.) comparer à un Éléphant plutôt qu’à tout autre animal , et comme la forme de cette dent indique un rapport évident entre l’Élas- motherium et le Rhinocéros, il en résulte, aux yeux de M. de Keyserling , que c’était un änimal servant de transition entre le rhinocéros et l'éléphant. M. Fischer, à l’occasion de cette lettre, donne l’histoire de V’Elasmotherium Sibiricum, qu’il a décrit, en 1808, dans les mémoires de Moscou, et il pense que la dent qui lui a été sou- mise et qu'il a fait représenter dans Ja planche qui accompagne ce mémoire, appartient évidemment à une autre espèce qu’il nomme Ælasmotherium Keiserlingi, formant la seconde du genre, G. M. Histoire NATURELLE des Coléoptères de France; par M. E. Mur- SANT, — 2° partie, LAMELLICORNES. (1 vol. in-8°, fig. Paris, 1842. — Maison, libr., quai des Augustins , 29 ). Nous avons annoncé, lors de son apparition , le premier fasci- cule de cet important ouvrage, et nous avons donné de justes éloges à son auteur, pour la manière pleine de conscience et de talent avec laquelle il l’a exécuté. Voici le second fascicule, con- sacré à l’étude des Lamellicornes et qui mérite les mêmes éloges et le même accueil de la part des éntomologistes. Cette partie de ouvrage forme un beau volume de 624 pages, accompagné de trois planches gravées. Dans sa préface, M. Mulsant répond à quelques observations que M. le comte Dejean a faites à la so- ciété Entomologique, sur la première partie de cet ouvrage, et fort de l’opinion générale ou presque générale des Entomologis< tes, ilsoutient, comme l’avaient fait Latreille et beaucoup d’autres, que des noms donnés à des genres ou à des espèces, sans des- criptions publiées, ne donnent aucun droit, et que si, par igno- rance, par hasard ou même sciemment, un auteur a décrit les mêmes espèces sous d’autres noms, ces derniers seuls doivent être adoptés. Après avoir exposé les caractères des Zamellicornes, M. Mul- sant, dans une introduction étendue, en donne une description générale et complète, qui occupe près de 15 pages. Il fait ensuite connaître leurs larves et la manière de vivre de celles-ci, les mœurs des insectes parfaits , et il termine ce grand travail, plein Te ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 257 de recherches laborieuses, et fruit d’une grande érudition,enex- posant, dans un ordre chronologique, tous les travaux qui ont été publiés sur cette grande série de coléoptères, ainsi que sa ma- nière de la diviser en deux groupes primordiaux, les Petalocérides et les Priocérides. Son groupe des Petalocérides est divisé en huit familles, dont les caractères principaux sont exposés trés--lairement dans un ta- bleau. 11 présente, dans d’autres tableaux, un groupement de ces insectes envisagés sous le rapport de leurs goûts, et consé- quemment des fonctions qu’ils remplissent sur la terre. Dans un autre tableau, il les divise en considérant seulement leur ma- nière de se nourrir. Chaque famille est divisée en plusieurs bran- ches, et les branches en genres. M. Mulsant , en étudiant d’une manière approfondie les espèces de quelques-uns des anciens genres, a cru devoir les subdiviser, ce qui l’a conduit à proposer un assez grand nombre de genres nouveaux. Il est peut-être fà- cheux qu’il les ait un peu multipliés, surtout à l’occasion d’un ouvrage dont les bases ne sont pas assez générales, puisqu'il a pour objet une faune locale ; mais, dans tous les cas, ce sont de bonnes divisions qui faciliteront certainement l’étude des espèces, en coupant les genres en un plus grand nombre de sections, Le groupe des Priocérides est traité comme celui des Petalocé- rides ; mais il est beaucoup moins nombreux, ne se composant en France que des Lucaniens Sinodendriens et Æsaliens. Les des- criptions génériques et spécifiques sont très-étendues et très-dé- taillées, trop peut-être ; mais comme il y a des phrases diagnos- tiques limitées, les personnes qui font des recherches peuvent se borner à les lire et n’avoir recours à la grande description abso- lue que dans les cas de doute. £e travail qui sera, comme le précédent , entre les mains de tous les Entomologistes, fera le plus grand honneur à son au- teur. I sera tres-utile à l’entomologie, en rendant son étude plus facile et plus générale en France. Nous ne saurions donc trop recommander cet ouvrage à nos lecteurs. Ce volume est suivi de quelques rectifications et additions à la monographie des Longicornes, composées de huit pages. G, M, 958 REVUE Z00LOGIQUE. (Août 1842.) RÉVISION de la famille des Cicindélides de l’ordre des Coléoptéres, par M. Tu. LACORDAIRE, (Extrait du tome 1+° des Mémoires "de la Société royale des sciences de Liége, in-8° ; juillet 1842.) Dans ce travail, qui n’est que le prélude d’un grand ouvrage qu’il a entrepris, et qu'il compte publier sous le titre de Généra des Coléoptères , l’auteur de ce mémoire divise la famille des Ci- cindélides en cinq tribus , savoir : ire tribu.—Manricomines, Manticoridæ (1), dans laquélle viennent se grouper les genres suivants : Manticora, Platy- chile, Amblycheila et Omus. 2° tribu.—MecacéPraLines, Megacephalidæ , qui comprend les genres ci-après : Oxycheila, Centrocheila, Eurymorpha, “Megacephala, Tetracha , Aniara, Lresia. 3° tribu.— Crcnnécines, Cicindelidæ , qui se compose de deux divisions. La première est formée des genres : Oxygonia, Cicin- dela, Euryoda, Cheilonycha, Phyllodroma, Odontocheïla ; la seconde division comprend les genres : Physodeuter«, Distipsi- dera, Megaälomma, Apteroessa, Dromica et Euprosopus. 4 tribu. — CozLyrines, Collyridæ, qui compte les genres sui- wants : Therales, Tricondyla ét Collyris. 5° tribu. — Crénosrownes, Ctenostomid®, dans laquelle vien- nent se ranger les genres : Psilocera, Procephalus ,Ctenostoma et Myrmecilla. Ainsi, nous voyons, par la nomenclature qui précède , que la famille des Cicindélides se compose de trente genres dont sit sont nouveaux, et cependant, dans ce nombre, ne figure pas le genre Laphyra, du cataloguede M. Dejean, que M. Lacordaire n’a pas adopté avec juste raison, bien que plusieurs entomologistes ne partagent pas cette opinion. | Le mode de classification suivi par M. Lacordaire nous a paru très-convenable, et son mémoire résume clairement les travaux de ses devanciers qui, nous n’hésitons pas à le dire, ont par trop multiplié les coupes génériques dans la famille qui nous oc- cupe. Cette tendance des auteurs modernes, à vouloir toujours créer du nouveau , peut entraîner fort loin, et il est à craindre que M. Lacordaire ne subisse un peu cette influence. (1) C'est par erreur que dans l'ouvrage on a désigné cette tribu sous e nom de Mégacéphalides au lieu de celui de Manticorides qui lui ap- partient, SOCIÉTÉS SAVANTES. 259 La division du groupe des Mégacéphalides en trois genres, nous paraît un peu hasardée. Sans doute l’on rencontre chez ces insectes des caractères qui peuvent servir de bases à de bonnes sections, mais ces caractères suffisent-ils pour en faire des genres ? nous ne le pensons pas. Aussi, le genre Centrocheila, établi par M. Lacordaire sur la Cicindela bipustulata de Latreille, nous paraît-il tout au plus propre à former une section du genre Oxycheila, ainsi que l’a proposé M. Guérin-Méneville,qui n’a pas osé l’ériger en genre, bien qu’il ait désigné cette section sous le nom de Pseudoxycheila. Le groupe des Cicindélides, première division, nous paraît susceptible de la même remarque que celui qui précède. Quant à Ja tribu des Ctenostomides, nous ne pensons pas qu’elle puisse donner lieu à de sérieuses observations. Elle se compose de quatre genres qui paraissent assez distincts ; mais encore, dans notre opinion, M. Lacordaire aurait pu, sans se compromettre , se contenter de former avec notre Cfenostoma pygm@æum une seconde section de ce genre , sans en créer un nouveau sous le nom de Myrmecilla, Nous aurions désiré que M. Lacordaire, qui occupe une posi- tion élevée dans la science , eût imprimé à son ouvrage une al- lure plus franche et plus hardie , et qu'après avoir étudié sérieu- sement un insecte érigé en genre sans ayoir pu lui trouver des caractères tranchés, il ne craignît pas de sacrifier ce genre : c’est a notre avis le seul moyen d'établir une méthode qui repose sur des bases solides. En définitive, ces quelques observations échappées à notre plume sur cette premiére partie de l’œuvre de M. Lacordaire, ne peuvent et ne doivent affaiblir en rien le mérite d’un travail traité avec non moins de conscience que de talent, et nous ne pouvons que l’encourager à continuer. Les entomologistes lui en sauront d’autant plus de gré, qu’il est le premier qui ait osé en- treprendre une tâche aussi lourde que difficile à remplir (L. B.). lil, SOCIÉTÉS SAVANTES. : ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS, Séance du 1° août 1842. — M. Coste répond ainsi aux notes envoyées par M. Lesauvage sur la caduque : 260 REVUE ZOOLOGIQUE: (Août 1842.) « 1° M. Lesanvage croit qu’à l’époque de la conception un fluide est versé dans l'utérus, dont il remplit la cavité, etque la membrane caduque résulte d’une sorte de cristallisation de la superficie de ce même fluide. Je pense, au contraire, que ce fluide primordial n’existe pas, du.moïns au moment où la ca- duque se forme, et que , par conséquent, cette membrane a uné autre origine que celle qu’il lui suppose. « 2° M. Lesauvage admet que des vaisseaux indépendants de ceux de l’utérus se forment dans la caduque. Les faits que j’ex- pose devant l’Académie tendent, au contraire, à prouver que ces vaisseaux sont un prolongement , une extension de ceux de la matrice ; et, sous ce rapport encore, il y a entre son opinion et celle que je soutiens, une divergence complète. Je pense donc que la réclamation de M. Lesauvage n’est pas fondée. » Dans un article écrit avec une grande lucidité dans le feuilleton d’un nouveau journal, la Législature (numéro du 18 août 1842), M. Achille Comte établit que la déterminatien de la membrane caduque, de la circulation qui s’établit entre l'utérus et cette membrane et des liquides qui sont exhalés à sa surface, a été faite, depuis près de vingt ans, par le professeur Breschet , dans une série de mémoires sur le développement de lembryon. M. Achille Comte revendique avec une généreuse chaleur l’hon- neur de ces importantes découvertes en faveur du savant acadé- micien, etil le fait avec d'autant plus d’empressement et de bonheur, dit-il , que ce témoignage rétrospeclif ne lui a été in- sinué ni demandé par personne. Séance du 8 août.— M. Duvernoy lit un mémoire sur les dents des musareignes , considérées dans leur composilion et leur structure intime, leurs rapports avec les mâchoires , leur développement et leur succession. C’est un travail fait avec la conscience etle talent que l’on con- naît à son savant. auteur, au digne collaborateur de Cuvier. Comme le dit l’auteur dans une analyse étendue qu’il a insérée aux comptes rendus de l’Académie , le titre de ce mémoire en expose le plan. « J’y considère les substance dont se composent les dents des mammifères en général, et celles des musareignes en particulier, leur structure intime ou microscopique, leur déve- loppement et leur succession, et.je compare mes propres obser- vations aux derniers progrès que la science vient de faire , parti= SOCIÉTÉS SAVANTES: 261 culièrement au sujet des dents des mammifères ,après les avoir étudiées sous ces divers points de vue, » Le S 1° traite de la composition des dents des mammifères en général ; Vauteur y rappelle, entre autres, la découverte de Tenon sur le cortical osseux des dents de cheval et de ruminants, que G. Cuvier nommait cément dès 1803, parce qu'il lie les dif- férentes lames dont une dent d’éléphant ou de cabiai est formée originairement. Le? sur la substance principale ou tubuleuse des dents, est divisé en deux parties : la première historique et la seconde destinée à donner un expôsé des résultats des propres observa- vations de l’auteur. Dans Je $ 3 M. Duvernoy traite du bulbe dentaire ou de l’or- gane producteur de la substance principale des dents, M. Duvernoy a étudié la substance tubuleuse ou principale des dents, chez celles de divers sorex et comparativement dans les dents d’une chauve-souris , d’une taupe , d’un campagnol et du fœtus d’un lapin. Chez ces petits animaux , on a l’avantage “de pouvoir amincir assez une branche tout entière de la mâä- choire inférieure, ou des portions considérables de la supérieure, -pour en observer à la fois toutes les dents en place, même à un grossissement assez fort, en faisant mouvoir la pièce au foyer du microscope, Ces préparations ont l’avantage de faire voir, non des portions de dents ou de tubes, mais tous les tubes aperceva- bles sur la surface entière d’une coupe véritable; non-seulement ment d’une seule dent, mais de toutes les dents d’un côté d’une même mâchoire. On y peut étudier à la fois leur origine autour du bulbe dentaire ; leur disposition générale dans tout leur trajet et leur terminaison. . L'étendue restreinte de notre recueil ne nous permet pas de reproduire ici l’extrait de cet important travail , et il serait, du reste, diflicile de faire une analyse de cet extrait sans lui faire perdre beaucoup. M. Serres présente le premier volume du Précis d'anatomie transcendante appliquée à la physiologie. Ce premier volume comprend les Principes d'organogénie, contenant l'exposé des règles que suivent les organismes de l'homme et des animaux dans le cours de leur développement. M. Martin Saint-Ange écrit relativement à la discussion qui a eu lieu entre MM, Coste et Lesauvage, touchant l’origine, le 263 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Août 1842.) mode de formation et le développement de la caduque; et rela= tivement à la réclamation de priorité élevée par ce dernier pour quelques-unes des opinions soutenues par M. Coste. Voici la lettre de cet anatomiste, dont iln’a été donné que deux passages dans les comptes rendus : « Monsieur le président , dans la séance du 11 juillet, M. Coste a lu un mémoire sur l’origine de la membrane caduque dans l’es- pèce humaine, dont les conclusions seraient de nature à ren“ verser complétement les idées généralement admises aujourd’hui sur cette production utérine. » Les faits que l’auteur a sous les yeux et qu’il désire faiteéons naître à l’Académie démontreraient, en effet, que la caduque n’est autre chose qu’une exfoliation de la couche interne de la substance même de la matrice, présentant trois ouvertures; que Pœuf, par cela même, au lieu d’être placé à la face externe de la caduque, qu’il déprimérait, parvient, au contraire, dans sa cavité et s’en trouve par conséquent totalement enveloppé, même du côté du placenta à la formation duquel elle prend une grande part; enfin que la membrane caduque porte dans son épaisseur une telle quantité de vaisseaux et d’un tel calibre, qu’un lac de sang venant de la mère recouvrirait l’œuf de toute part. » À l’occasion de la lecture de ce mémoire, M. le professeur Lesauvage a adressé à l’Académie une réclamation de priorité et rappelé qu’il a établi par des faits et publié, en 1837, que l’œuf est renfermé dans l’intérieur de la caduque; de plus , que cette membrane contient des vaisseaux qui ne communiquent pas avec ceux de l’utérus. »Je viens aujourd’hui à mon tour,non pas réclamer une priorité mais offrir à l’Académie, dans l'intérêt de la science, les résul- tats de mes expériences, les préparations anatomiques (1) et les dessins qui infirment les vues trop générales émises par MM. Coste et Lesanvage , et qui tendent plutôt à rétablir ee qui est déjà admis. 11 y a plus de dix ans que je m'occupe de: l’ana- tomie pathologique de l'œuf humain, et le grand nombre de faits que j’ai observés, quoique insuffisants encore pour arriver à quel- (1) de dois à l'obligeance de M. le professeur Duvernoy la commu- nication de pièces très-importantes d'ovologie humaine, qui se trouvent dans les belles et riches eolleclions anatomico-zoologiques , au collége de France, SOCIÉTÉS SAVANTES. 263 que chose de positif, rendent bien compte cependant de la grande divergence d’opinion qui existe parmi les anatomistes et les phy- siologistes, qui se sont occupés de décrire la membrane caduque. 11 y a du vrai dans presque tout ce que les auteurs ont dit, mais tous n’ont pas assez observé surtout les faits d'anatomie patholo- gique; aussi a-t-on souvent été induit en erreur en prenant l’ex- ception ou l’état maladif, pour la règle ou l’état normal. Plus tard je demanderai à l’Académie la permission de lire les con- clusions de mon travail sur l’anatomie pathologique de l’œuf, ce serait actuellement abuser deses moments que de l’entretenir de choses non encore suffisamment étudiées. » Nous ne saurions trop engager notre honorable collègue à pus _ blier prochainement ses intéressants travaux ; cependant , si de nouveaux faits lui sont nécessaires pour éclaircir les différents points de l’ovologie encore en litige, il faut lui savoir gré d’être sobre de ces communications hebdomadaires peu propres, en gé- néral , à l'avancement de la science. Séance du 16 août. — M. Duvernoy continue la lecture de son mémoire sur les dents des Musareignes , ete. Ce sont les $$ VIE à XI, traitant de l’émail des dents en général , de celles des Mu- sareignes et de plusieurs autres insectivores ou rongeurs en par- ticulier, Lesavantacadémicien présente l’état actuel de la science, en général, sur cette substance des dents des vertébrés ; puis il donne ses propres observations qui ont eu pour sujet la disposi- tion générale de l'émail, sa structure microscopique , sa colora- tion etsa formation. Les différentes parties de ce travail sont trai- tées avec un soin et une lucidité remarquables qui jetteront un grand jour sur cette question importante. Les $$ XHI et XVII traitent de la troisième subs{ance des dents ou du cément,. 11 faut espérer que ce beau travail , modéle dans son genre, sera publié avec des planches, afin de mettre les savants à même d’en saisir convenablement tous les détails. M. Mine Edwards lit un rapport sur un mémoire de M. Doyére, relatif à la revivification des tardigrades et des rotiféres. Après avoir rapporté la première observation faite sur ces sin- guliers animaux par Leuwenhock, et sans s'arrêter sur les discus- sions auxquelles la résurrection des animalcules à donné lieu, 26% REVUE ZO0LOGIQUE: ( Août 1842. ) M. Edwañds arrive aux nouvelles recherches que M, Doÿéreta faites sur ce sujet ; il en présente une analyse étendue, y ajoute des réflexions susceptibles d’éclairer cette question physiologique, et propose l'insertion de ce travail dans le Recueil des savants étrangers. - M. Bory de Saint-Vincent fait observer qu’il rappela le prè- mier, ilyavingt ansenviron, l'attention du monde savantsur les microscopiques dont M. Edwards vient d’entretenir l’Académie, Il y proposa même divers genres , et affirma que l'opinion de Spallanzani , qui les faisait revivre quand ils étaient morts par la dessiccation, était une erreur. « Pendant l’absence que je viens de faire, ajoute M. Bory de Saint-Vincent, il paraît que l'étude des rotifères a progressé. Je me propose de me tenir au courant et de profiter des belles expériences dont notre confrère vient de rendre compte; mais je persiste à ne pas croire à quelque résur- rection que ce soit, et demeure persuadé que tout animal, une fois mort, l’est pour toujours. » M. Lesauvage.écrit de nouveau pour dire que M. Coste, dans sa précédente réponse, a gardé le silence le plus complet sur presque tous les points pour lesquels il réclame la priorité , et qui sont cependant la partie la plus importante de son mémoire, M. Flourens présente, au nom des auteurs, les deux premiers volumes du Dictionnaire universel d'histoire naturelle, quise publie sous Ja direction de M. Charles d’Orbigny, et il donne une idée des principaux points par lesquels cet ouvrage se distingue de ceux qui l’ont précédé. Ce dictionnaire, comme on peut en juger par la partie qui a déjà paru, contiendra un trés-grand nombre d’articles nouveaux (pour l’ensemble de l'ouvrage on suppose que ce nombre ne sera pas au-dessous de 20,000 ). On y trouvera la définition des prin= cipaux termes scientifiques et l’étymologie de tous les noms, in- novation importante qui doit servir à fixer l’orthographe d’une foule de mots altérés de diverses manières par les auteurs. Les planches dont se compose l’atlas de cet ouvrage, se recomman- dent par une perfection fort supérieure à celle des planches qui accompagnent les dictionnaires précédemment publiés, Le premier volume est précédé d’une introduction fort éten- due , dans laquelle M. Charles d’Orbigny a présenté un tableau général , et aussi détaillé que le comportait le plan de l'ouvrage, SOCIÉTÉS SAVANTES. 265 de ‘histoire des sciences naturelles considérée dans l'antiquité, au moyen âge, el dans les temps modernes. M. Flourens présente aussi , au nom de l’auteur, M, Dujardin, un ouvrage non encore publié et qui a pour titre: Manuel complet de l'Observateur au microscope. Séance du 22 août.— M. de Blainville litun rapport sur quatre mémoires de M. Laurent (de Toulon), intitulés : « Recherches sur les trois sortes de corps reproducteurs , l'anatomie, les monstruosités et la maladie pustuleuse de l’hydre vulgaire. M. de Blainville, séntant toute l'importance scientifique des beaux mémoires de M. Laurent sur les Polÿpes, a fait un rapport détaille et trés-étendu, que nous regrettons de ne pouvoir insé- rer. Il commence par faire l’histoire complète des travaux qui ont été publiés sur ces singuliers animaux. Arrivant aux divers mémoires que M. Laurent a lus devant l’académie, pendant les années 1840, 1841 et 1842, il en présente une analyse très éten- due, avec l’appréciation des progrès que ces recherches ont fait faire à la science, et il termine ainsi : Tels sont , Messieurs, les principaux faits contenus dans ces quatre mémoires de M. Lau- rent , de Toulon, renvoyés à notre examen , et qui sont le résul- tat d'observations poursuivies pendant plus de trois années, et qu'il continue et confirme encore tous les jours, comme nous avons pu nous en assurer. Ces faits peuvent être rangés dans plu- sieurs catégories. Les uns, et c’est le plus grand nombre, ne sont que confirma- tifs de ceux qui étaient déjà connus dans la science, mais des faits aussi extraordinaires que le retournement complet d’un ani- mal ; que la réintégration parfaite de chacun des cinquante mor- ceaux en lesquels on a pu les diviser; que la reproduction natu- relle scissipare ou gemmipare et ovipare, méritaient bien, ce semble, d’être examinée de nouveau, contradictoirement avec ceux que la science a acquis depuis un siècle, et par les nou- weaux procédés d'investigation qu’elle emploie, D’autres rectifient ou restreignent certaines assertions dans les limites de la vérité ou de la probabilité. Ainsi, pour la localisa- - dion des gemmes et des œufs, que M. Laurent montre vraie dans l'état normal et erronée dans d’autres, ces particularités sont soi- -gneusement définies. Un certain nombre d’autres sont évidemment contradictoires 266 REVUE Z00LOGIQuE, ( Août 1842.) avec ce qui avait été avancé par des observateurs modernes: ainsi, pour la plupart des faits anatomiques annoncés par M. Corda, par M. Ebremberg ; d’autres, enfin, nous ont semblé entièrement nouveaux, comme la-structure comparative des bourgeons où gemmes et des œufs : ceux-là n’étant que desex- tensions des parois du sac; et ceux-ci une espèce d'œufs si l’on veut; mais d’un genre particulier univésiculaire, dont la coque n’est pas formée par une matière adventive, mais par Ja simple condensation des parties externes et la matière globulineuse qui les constitue, de manière à n’être, pour ainsi diré,suivant M. Lau- rent, que la vésicule de Purkinge des œufs d’organismes supé- rieurs. Dès lors, et quoique vos commissaires n’aient pu vérifier ces faits, et qu’ils se soient bornés aux principaux et surtout aux der- niers; quoique même ils n’adoptent pas absolument toutes les déductions que M: Laurent en tire , et, par exemple, que le cé- lèbre aphorisme d’Hawey: Omne vivum ex ovo soit renversé par suite de l’existence de l’œuf univésiculaire de l’hydre, nous ne nous empressons pas moins de reconnaître que pour entrepren- dre un travail d’observation d’aussi longue haleine, comme pour l’exécuter avec un très-grand nombre de figures, soigneusement dessinées et coloriées, et cela dans une position restreinte et sans secours d'aucune sorte, il a fallu joindre à un grand amour pour la science et pour la vérité, une expérience et une méthode vé- ritablement scientifique, que , suivant nous, l’âge mûr peutseul donner. Nous pensons donc que les travaux de M, Laurent, sur l’hydre, sont dignes d’être insérés dans le recueil des savants étrangers, et nous avons l'honneur d’en faire la proposition à l’Acdémie, Séance du 29 août.— M. Milne Edwards présente quelques réflexions sur le rapport que M. de Blainville a lu dans la précé- dente séance; il établit que la non-existence des organes appen- diculaires décrits par MM. Eherenberg et Corda comme hérissant les tentacules des polypes d’eau douce, n’est pas admise par toute la commission; pour son compte il n’a jamais douté de cette existence , et elle a été constatée par d’autres observateurs, M. Flourens dit que les travaux de M. Laurent, sur lesquels la commission a dû faire le rapport, n’ont pas spécialement trait à cette question , mais que les commissaires s’en occuperont MÉLANGES ET NOUVELLES: 267 quand M, Laurent leur aura présenté des faits sur lesquels il fonde son assertion. | M. Duvernoy ajoute aux observations précédentes que , dans son dernier cours au collége de France, il a eu l’occasion de vérifier aussi et de démontrer l’existence d’une partie des or- ganes que M. Corda appelle poches hastiféres. M. Doyère présente une note sur quelques points de l’ana- tomie des hydres d’eau douce. Ce travail est destiné à constater l'existence 1° des corps appelés Aastæ par M. Corda; 2° de diffé- rents corpuscules plus petits contenant un fil enroulé en spirale qui sort comme lelong filament dés hamecons, en s'engaînant en dedans de lui-même; 3 d’an grand nombre de corps sacci: formes différant des premiers parce qu’ils ne se transforment pas en hameçons, IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. SUR LES MÉLIPONIDES, Dans une lettre que vient de nous adresser M. de Spinola, nous trouvons le passage suivant qui nous paraît intéressant ; « Je commence par vous faire mes remercîments de la vérita- ble femelle de mélipone que vous m'avez fait connaître. Elle a appelé mon attention sur les 12 individus de la même espèce que j'ai ens directement de M. Poey, de la Havane, et j'ai eu lé bon- heur d’y trouver une seconde femelle parfaitement semblable à la vôtre. Cet individu a été immédiatement sacrifié à la dissec- tion qui m’a mis dans le cas de vous certifier qu'il n’avait pas plus d’aiguillon qu’une ouvrière. Ce fait est positif, et il me sem- ble assez important. D’après cette observation, je commence à croire que j'ai été trop vite en admettant, sans aucune restric- tion , la décision trop absolue de M, Erichson. La femelle de la Melipona fulvipes est plus petite que quelques ouvrières; ses couleurs ne sont pas plus ternes, et ses ailes, peut-être un peu plus courtes, n’en sont pas moins très-aptes au vol. S’il est vrai, comme je le crois d’après votre affirmation , que vos trois femel- les de la Melipona fulvipes aient été prises dans Je même nid , Ja pluralité des mères, que le raisonnement m'avait fait devi- ner, serait enfin prouvée par l'expérience, et, ce fait une fois admis, le nombre des mères, dans la Zrigona angustala , n’au- 268 REVUE ZOOLOGIQUE. (Aout 1842). rait rien de surprenant, pourvu qu'on suppose la récolte faite un peu après l’éclosion d’une fournée et avant sa dispersion, Il serait alors très-probable que l’ouvrière de la même espèce eût été mise sous un autre nom. Dans tous les cas, la question vaut bien la peine d’être discutée.» Cette note devra être consultée quand on lira celle que M. Spi- nola a insérée dans le numéro précédent, pag. 216. QUATRIÈME RÉUNION DES SAYANTS ITALIENS. Cette quatrième réunion aura lieu à Padoue, le 15 septembre 1842, Le gouvernement autrichien a accordé sa protection à ce congrès ; et, à l'exemple des divers gouvernements de l'Italie, il donne toutes les facilités possibles aux étrangers qui y sont in- vités. Le président, M. A. Citadella Vidogarzero , a été autorisé à inviter officiellement Son Altesse le prince Charles Lucien Bo- naparte, prince de Canino, savant zoologiste, bien connu par ses beaux et nombreux travaux, et auquel les sciences et l’Ilalie doivent les congrès scientifiques dont il a été le premier promo- teur dans ce pays. S.E. M. Fischer de Waldheim ; célèbre naturaliste russe , a passé quelques jours à Paris et nous a montré les planches, déjà toutes gravées, qui doivent accompagner le quatrième volume de son magnifique ouvrage intitulé : Æntomographie dela Rus- sie. Les entomologistes pourront sous peu consulter ce volume, qui comprend l’histoire des Orthoptères de la Russie. à Ennara. Page 188 ; Ævania fascialis, Lisez : facialis. Page 180, ligne 11; Antennes, corps et paltes noirs, ‘poils blancs, Lisez : Antennes, go et pattes noirs; deux taches à la face et pelage blancs, Nouveaux membres admis dans la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE. N° 264. M. Pierre Greco, secrétaire de la Société Économique de Reggio (royaume de Naples). N° 265, M. Léonard DoroTEA, docteur en médecine, à Naples. Présentés par M. le piobisesr 0. G. Costa , directeur corres- pondant pour le royaume de Naples, SEPTEMBRE 1842. I. TRAVAUX INÉDITS. DescripTion de cinq nouvelles espèces de Nérites fluviales provenant du voyage de [a Bonile ; par M. SOULEYET. 1. Merila Indica. Testa ovata, transversa, striata, punctis seu lituris longitudinaliter serialis picta ; spira minima , oblique incurva , adpressa ; apertura ovato-orbiculari, continua, intus xufo-unizonata ; labio planiusculo, nigro, antice arcuato et den- ticulato. Hab. le Gange. 15 mill. longa, 2{ mill. lata, {2 mill. convexa. Affinis Verilæ crepidulariæ. Lamk. ?. Nerila subalata. Testa ovata , transversa, tenui , convexa, fusco-nigricante, maculis parvis albidis suboculo et lumine tes- sellata ; apertura postice oblique truncata, fusco-nigricante, labio anticè arcuatim denticulato ; denticulis retro sulco margi- natis; labro postice superne et inferne subdilatato. Habit, Lu- con (îles Philippines) 8/2 mill. longa, {1 mill. lata, 6 mill. convexa. Affinis. Verilæ subcanaliculatæ. Recluz , in Procee- dings. 3. Nerila Touranensis. Testa subhemisphærica, postice angus- tata, convexa, subepidermide olivacea albida, transversum 3-4 zonata : zonis lineis nigris intextis ornatis; spira brevissima oblique incurya ac adpressa ; apertura orbiculari, continua albida ; labo planiusculo , antice arcuato et denticulato : denticulis pone fos- sula notatis. Habit. : Tourane (Cochinchine), 7 mill. longa, {1 mil]. Jata , 5 mill. convexa. Affinis præcedentibus. Operculo so- lido extus rufo. Zonis anfracti antice sæpe confluentibus. 4. Nerita vestila. Testa ventricoso -globosa, ad suturam de- pressa , nitida , tenuiter striata , subepidermide mgerrima trans- xersim obscure zonata ; spira brevi, apice erosa ; apertura ci- rulescente ; labio plano, albido , antice edentulo ; labri epider- mide incolentibus productiori. Hab. Lucon (îles Philippines). 13 mill, longa, 14 mill. lata , 8 mill. convexa. Aflinis varietati- bus Nerilæ dubiæ, sed in incolentibus , epidermis ultra Jabri producia. 5. Nerila Gaimardii. Testa avato-obtusa viridescente, lineo- lis nigris longitudinalibus remotis ondulatisque adspersa ; spira Tom. V. Année 1842. 18 270 REVUE ZOOLOGIQUE. (Septembre 1842.) prominula, rotundato-obtusa ; labio albido.lutescente, margine denticulato. Var. £.T. lineolis nigris intertextis et maculis albidis squamæ- formibus picta. Habit. Tourane (Cochinchine). 11 mill. longa ; 12 mill. lata, 8 mill. convexa. Aflinis MVerilæ onalamiensis sed forma magis elongata diversa est. DEscriPTION d’une Zucine nouvelle ; par M. C. RecLUz, Cette espèce, fort intéressante par ses caractères, est éminem- ment distincte de toutes celles qui sont connues jusqu’à présent, Comme nous allons en publier une description et une figure dans le Magasin de Zoologie, nous nous bornons à donner ici sa diagnose. Lucina cristata. Testa ovato sub-trigona, depresso-plana, val- vula sinistra planissima, dextra vix convexa, albido-vitrea, pel- lucida, concentrice plicata : plicis inferioribus striæformibus, postice attenuafa , angulata , margine superiore oblique recta , acute crenata, antice rotundata, superne tenue arcuatïm emar- ginata ac cristata; apicibus antice recurvis, acutis; long. 23, larg. 30, convexité 5 mill. — Hab. : — Trouvée sur le banc de Campêche par M. Cosmao , commandant la station navale du Mexique. NoTe sur le genre Cullisthenes ; par M. G. Fiscuen DE WALDHEIM. Ce genre, que j'avais d’abord fondé sur une seule espèce (En- tomogr. de la Russie, t. 1, p. 84) en 1820, et dont j’ai présenté de nouveau les caractères, comparativement avec ceux des gen- res Carabus, Calosoma et autres, dans le même ouvrage (t. 3, p. 137 et 234), en 1825, me semble actuellement devoir être adopté, quoique M. Dejean l’ait adjoint aux Calosomes. La dé- couverte récente de deux autres espèces offrant les mêmes ca- ractères vient encore à l’appui de mon opinion , que j'avais for- mulée ainsi dans l'ouvrage que je viens de citer. « Jusqu'à présent nous avons pensé que le caractère naturel des Calosomes, consiste dans la présence des ailes. M. le comté Dejean a changé ce caractère important pour faire entrer les Callisthenes dans les Calosomes. 11 est vrai que les parties de la a TRAVAUX INÉDITS. 371 bouche du genre CalliSthénés sont peu différentes dé celles deg CalosoMa, mais ceci se rencontre de même dans 14 comparaison des genres Calosoma et Carabus. Le Callisthène s ’éloigne égale- ment par sa forme générale des Carabes et des Calosomes, des- quels il approche cependant davantage. Mais le défaut d'âtles doit nécessairement l’éloigner du genre Calosomd. » Les trois espèces actuellement connues sont : 1. Callisthènes Panderi, Fischer, Enlôm. dé la Russie, €. 1, P. 84, pl. VIL, ett. 3. p. 235. x. Callisthenes Motschoulskii, Fischer. Carabus orbiculatus, Motschoulski , Bull. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, 1839, pl. 21, pl. VI, f. e. bortraudhis : supra sublilissime Squamoso-punctalus, cœæruleus ; lateribus virescenlibus ; antennis brevibus, articulis Primarüs planis; thorace lransverso, reflexo . pedibus validis tibiis quadrangulis. (Motsch.) — Hab, les montagnes Ala-Guez . et de Diligean, qui bordent les frontières boréales de l'Arménie. 3. Callisthenes Fischeri. —Ménétriés. — Thorace elytrisque auratis profunde scrobiculalis. — Hab. les confins de la Chine. Nore supplémentaire sur le genre Callisthenes; par M. Guérin- MÉNEVILLE. Au moment de mettre le travail précédent sous presse, nous recevons de M. Reïche la communication d’un insecte qui nous semble devoir former une quatrième éspècé de ce groupe; ent voici une courte description, suivie de la comparaison que nous avons établie entre notre espèce ét la description que M. Mot- schoulski a donnée de son Carabus orbieulatus. #: Callisthenes Reichei. Niger, suborbiculatus, supra læviga- lus, lateribus thoracis el élytrorum sub-squamoso-rugosis. — L. 18, 1. 8 mill. Cette quatrième espèce ressemble beaucoup à celle que M. Mot- schoulski a décrite et figurée sous le nom de Carabus orbicula- lus (Bull, de Moscou, 1839, p. 24, pl. VI, f. e.). Mais con- aissant l’exactitude scrupuleuse avec laquelle cet entomolo- giste habile fait ses descriptions , nous trouvons dans la sienne des différences qui nous font penser que son insecte doit être distingué de celui que nous avons sous les yeux. Ainsi, il dit que Ja tête de son C. orbiculatus est entièrément ponctuée , tandis 272 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Septembre 1842.) que dans le nôtre elle est lisse et à peine sub-réticulée par de très-faibles lignes irréguliéres entre-croisées et visibles seulement à l’aide d’une forte loupe. Il dit encore que les élytres de son insecte paraissent lisses et luisantes, ainsi que le corselet, vues à une forte loupe; mais chez notre espèce le corselet et les ély- tes sont réellement lisses et luisantes en dessus, et l’on n’y aper- çoit même pas ces traces de faibles réticulations que nous avons signalées sur la tête; mais les bords, un peu au delà du milieu de la longueur des élytres et du corselet , sont couverts de pe- tites granulations de forme un peu écailleuse, d’autant plus fortes qu’on approche plus des bords. Du reste, tous les autres caractères de cet insecte sont con- formes à ceux que M. Motschoulski assigne à son Carabus orbi- culatus, et peut-être reconnaîtra-t-on plus tard, quand on pourra observer un plus grand nombre d'individus des deux espèces , que ce sont des variétés locales d’une même espèce. Si la description du Carabus orbiculatus provenait de Fa- bricius ou de quelques-uns de nos auteurs modernes , sur les descriptions desquels on ne peut pas même tant compter , nous p’aurions pas hésité à considérer notre individu comme identi- que avec le Carabus orbiculatus de M. Motschoulski ; mais, nous le répétons, cet entomologiste observe avec beaucoup trop de soin et décrit trop scrupuleusement pour avoir dit qu’un in- secte est entiérement couvert de petites écailles aplaties et très- serrées, s’il ne l'avait pas très-bien vu. Cette intéressante espèce, qui fait partie de la collection de M. Reiche, a été trouvée en Perse. CoLeorrerA CoLumBiana , etc. Auct. L. Reicue. Decas secunda. (Voy. p. 238.) 11. Leplotrachelus fulvicollis.—L. 7 1/?, 1. ? 3/4 mill.—Sta- tura et magnitudo Lept. : testaceo. Dej.; fuscus, Palpi fulvi Antenne basi fulvæ ; Caput subnitidum crebre punctatum inter antennas bi impressum, collo fulvo; Thorax fulvus subni- tidus latitudine longior sub quadratus, postice paulo coarctatus, lransversaliter impressus, lateribus marginatis disco vix cana- liculato crebre punctato; £lylra thorace plus duplo loneiora, punctalo striata , in singulo, punctis tribus in tertio interstitio TRAVAUX INÉDITS. 273 impressis, primo paulo infra basim, secundo infra medium tertioque ad quartam partem inferiorem; Peclus pedesque fulvi , geniculis fuscis. — Hab. in provincia Novæ=5ranatæ. — A dom. St.-A. Rostaine capta. 12. Galerita pallidicornis. — L. 19-21, 1. 6-8 mill.—Nigra, Palpi, Antennæ, Thorax Pedesque testacei labrum man- dibulæque piceæ, palporum articulo ultimo, obscuriore ; capite rugoso medio carinato; Collum lævigatum; Thorax capite paulo lJatior , marginatum, lateribus vix reflexis, antice rotundatis , postice coarctatis , angulis fere rectis, disco rugoso punctato , villoso , subcanaliculato ; Scutellum triangulare acu- tum, piceum, rugosum, tomentosum; Zlytra thorace duplo la- tiora, octo costata , costis acutis , interstitiis lineis duabus ele- vatis, geminatis punclisque elevatis bifariam dispositis, basi fere quadrata, apice oblique truncata , lateribus carinatis, epipleu- sis rugulosis, pectus abdomenque rugosa, picea. — Hab. Vene- zuela. — A dom. St.-A. Rostaine capta et Surinamma teste E. Guerin Méneville. 13. Galerita tristis. —L. 15-18, 1. 5-6 mill. — Piceo-nigra obs- cura, Mandibulæ Palpique picei apice dilutiores , Antennarum articulis quatuor primis piceis reliquis fulvescentibus ; Caput rugosum medio Carinatum , collum Jævigatum ; thorax capite paulo latior marginatus subcanaliculatus, fere quadratus, postice vix coarctatus, angulis rotundatis rugosus, Lomentosus ; Scutel- lum triangulare , acutum , rugosum, tomentosum ; Zlytranigro cærulea thorace plus duplo latiora, elongata, basi rotundata, apice oblique truncata, vix tomentosa novem costala, costis acutis, interstitiis medio lineis duabus elevatis, geminatis , punctisque elevatis bifariam dispositis, lateribus carinatis , epipleuris rugosis tomentosis; pectus, abdomen pedesque rugu- losi tomentosi , tarsis fulvescentibus. — Hab, Venezuela et pro- vincia Novæ-Granatæ. — A dom. St.-A. Rostaine capta. 14. Cymindis pallipes.—L.9, 1. 3 1/2 mill.—Statura et mag- nitudo Cym. marginalis Dej. Glabra impunctata, fusca supra ôbseura, sublus nitida. Palpi Labrumque fulvi; Mandibulæ fuscæ basi fulvæ; Antennæ fuscæ articulo primo testaceo , se- eundo et tertio fulvis; caput piceum , epistomo fulvescente , mi- nutissime striatulum; T'horax capite latior subquadratus pos- tice parum angustatus lateribus pallidis, marginatis, reflexis, an- 274 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Seplembre 1842.) gulis anticis rotundatis prominulis, posticis rotundatis paululo emarginatis disco canaliculato transyersaliter rugato; Scutellum fulvum; Zlylra thorace fere duplo, latiora striata, in sinsulo, margine, fascia postica, macula scutellum versus. obscura, punctisque. duobus uno ante, altero infra medium, in tertio ipterstitio, pallidis; Pedes pallidi geniculis fuscis. — Hab. Ye- nezuela. — À dom. St.-A. Rostaine capta, Varielas : Kasçia apiçali deficiente, — ab, Noyæ Granatæ. À. dom. Lebas capta. 15. Cymindis quadripunctata.—L. 8,1, 3 mill. — Statura et summa affinitas cum Cym. pallipedi et minori ; glabra , impunc- tata, supra fusca obscura, subtus ferrugineo-brunea nitida; Palpifulri; Antennœ fuscæ articulo primo testaceo ; caput minu- bssimestriatulum; T'horax.capite vix latior cordatus postice xalde angustatus, lateribus pallidioribus, marginatis, reflexis, angulis anticisrotundatis prominulis, in posticis loco, dente parvulo; disco canaliculato transversaliter rugalo; Scutellum concolore ; Etytra thorace fere duplo latiora, striata striis vix punctatis,, in singulo margine, fasciis duabus prima infra bumerum altera pone, ante apicem, punctisque duobus uno ante, altero. infra medium testa- ceis; Pedes pallidi genibus obscuris, — Hab. proxincia Noyæ- Granat:e. — À dom. Lebas çapta. 16. Calleida suturella.—L. 16, 1.5 mill.—Elongata, rufa; Palpi- rufi; Mandibulæ Labrumque picea; Antennæ. rufæ articulis tribus primis quartoque basi glabris, reliquis tomentosisvbscurio- tribus; Caput nigrum lævigatum antrorsum inæquale; Thorax capite paulo latior, latitudine longior, subcordatus postice coarc- tatus, lateribus paulum reflexis, angulis anticis rotundatis , pos- ticis rectis, dorso canaliculato transverse striato ; £lytra thorace duplo latiora, striata, apice recte truncata cærulea, suturâ late margineque omnino rufis; ano genibusque fuscis. — Hab, pro- vincia æquatoria, — À dom. St.-A. Rostaine capta. 17. Calleida resplendens. —L. , 1. mill. — Statura el summa affinitas Cal. corrusca, Dej. MSS. at minor, nitidissima xiridi metallica ; Palpi picei apice ruf ; Mandibulæ piceæ,;, An- tennæ virides articulo primo subtus rufo, quinto etreliquis. obs- curis; Caput læye,, antice transyerse impresso; horaæ capitis latitudine sub parallelus, antice rotundatus, postice xix angustior xecte. truncatus, laleribus marginatis, angulis. posticis, rectis, TRAVAUX INÉDITS. 275 supra impressis , dorso canaliculato, transverse obsolete striato; Ælytra thorace plus duplo latiora obsoletissime striata, apice aureo micanlia, late emarginata, punctis duobus suturam versus, uno paulo infra medium. altero ad quartam partem inferiorem pluribusque secundum latera impressis ; Corpus subtus eoncolor apice aureo micans. — Hab. Santa Fe de Bogata. — A dom. Le- moine capta. 18. Calleida smaragdinipennis. —L,. 10, 1, 3 {/2 mill.—Nigro apice nitida; Palpi fusci apice fulvi; Antennæ fuscæ articulo pri- mo supra apice.et subtus fulvo; Caput lævigatum antrorsum trans- verse impressum; Thorax capite paulo latior latitudine non longior, antice rotundatis postice recte truncatus vix coarctatus, angulis posticis rectis, dorso canaliculato transversim striato; Seutellum concolor ; Zlylra metallico viridia sutura cyanescens, ateribus auratis, thorace duplo latiora , apice oblique truncata, acute striata, stris punctatis, puncto in stria tertia ad quartam partem anteriorem , altero in interstitio secundo ad quartam partem inferiorem, pluribusque secundum latera impressis. — Hab. provincia Novæ-Granatæ. — A dom. Lebas capta. 19, Calleida bicolor.—L. 11, 1. 3 3/4 mill. — Statura pre- cedentium et summa affinitas at latior; cyanea nitida; Palpi picei apice rufi; Labrum Mandibulæque picea; Antenne fuscæ articulis quatuor primis fulvis; Caput lævigatum antrorsum inæ- quale; Thorax subcordatus capite latior, longitudine paulo latior, transversus, antice rotundatus, postice transverse impres- sus recte truncatus , angulis poslicis rectis, lateribus paulo re- flexis, dorso canaliculato transversim tenuissime striato ; Scutel- lum piceum; Ælytra metallico-viridia thorace duplo latiora, apice oblique truncata, striata, puneto in interstitio tertio ad striam tertiam et dimidiam partem elÿtrorum, altero in eodem in- terstitio ad striam secundam pluribusque secundum latera im- pressis. — Hab. provincia Novæ-Granatæ. — À dom. Lebas capta. 20. Calleida dimidiata. —L. 10 1/2, 1. 4 mill., — Statura præ- cedentium at latior, eyanea nitida; Palpi picei apice rufi; La- brum Mandibulæque picea; Antennæ piceæ, articulis tribus primis rufis; Caput supra-viridi cupreum, lævigatum, antrorsum inæquale ; 'horaz viridi euprens transversus ; Caput fere duplo Jalior, antice recto , postice undulate truneatus, medio amplius ateribus rotundatis , reflexis, angulis obtusis rotundatis, dorso 276 REVUE ZOOLOGIQUE. (Septembre 1842.) ganaliculato transverse striato; Ælytra thorace haud duplo la- tiora, apice fere recte truncuta, striata , in singulo ; puncto ad quartam partem inferiorem in secundo interstitio ad secundam striam, pluribusque secundum latera impressis. — Hab. pro- vincia Novæ-Granatæ. — À dom. Lebas capta. Descriprions de quelques TénéniLes de l’Afrique australe, du voyage de M. Drege, par M. A. CHEVROLAT. Notoæus? versicolor. Cylindricus, niger, nitidus, parce pi- Josus. Caput, thorax (ambo rugosa). Elytra basi et pectus rufa, Antennis ferrugineis, ultimo articulo pyriformi; elytris, dimidia parte antica, cribrato-striatis, reticulatis, fascia lata eburnea ultra medium notulaque eburnea infra humerum; ultra fasciam ni- tidis, impunctatis ; tarsis subtus latis, flavis.—Longueur 14, de la tête et du corselet 4, larg. 4 mill. Notoxus? obsoletus. Rufus. Thorax obscurus , sub-cylin- dricus, basi constrictus, sat dense pilosus. Elytra lata, sub-paral- lela, punctato-striata et lurida usque ultra medium, obsoleta fascia flava, dein fusca et breviter obsulcata, Pectus obscurum ; pedes et abdomen fusco-pallida.— Longueur 15, de latête et du corselet 6, larg. 5/3 mill. Notoxus? apicalis. Rufus, obscurus, longe et parce pilosus, subtus testaceus. Elytra punctato-striata, ad extremitatem: obsul- cata, tertià parte apicali nigra, in imo rufescentia. — Long. 12, de la tête et du corselet 4, larg. 4 mill. Notoæus? fasciolatus.Brunneus,obseurus, sub-nitidus, longè pilosus, infra pallidus. Thorax nitidus. Elytra punctato-striata , ad apicem obsulcata, eum notulâ humerali fascioläque margini adnexa, flavis. — Longueur 9 1/4, de la tête et corselet 3, larg. 3 mill. Ces quatre espèces semblent faire partie d’un même genre. Ælles ont Je corselet plus long que large, comprimé latéralement à sa partie postérieure; les élytres offrent une bande plus où moins prononcée et placée un peu au delà du milieu. Notoæus? virescens. Planiusculus, pallide glaueus. Caput et thorax rngosa, obseura, subnitida, mandibulis nigris;, labro transversali , flavo; antennis, thorace, pectore infra, pedibusque ferrugineis. Elytra parallela, a basi usque ad medium punctato- TRAVAUX INÉDITS. 277 striata, et ultra rugulosa. — Longueur 15, de la tête et du cor- selet 5 1/2, larg. 4 1/3 mill. Notozus? latus. Pilosus, planus, luridus. Elytra punctato- striata , striis geminis, dorsalibus remotis, Jateralibus sub-ap- proximatis. Corpus flavum. Pedes flavi, geniculis obscuris. — Long. 10 1/2, de la tête et du corselet 4 1/2; larg. 4 1/2. Ces deux espèces ont la tête large, orbiculaire ; le corselet court, arrondi et les élytres planes. Noloxzus? marmoratus. Piceus, longe et disperse pilosus. Palpis, antennis, femoribus basi, tibiis tarsisque ferrugineis. Caput rugatum, obseurum. Thorax longior latitudine, apice posticeque trancatus, basi coarctatus, lateribus rotundatis, pla- niusculus, nigricans, ad apicem rufescens. Elytra elongata , pa- rallela , usque ultra medium cribrato-striata, dein impunctata 2t setulosa, lurida, brunneo variegata , fasciolis duabus albican- tibus : {2 haud integra, ad marginem latiore ; 24 ante apicem, an- gustata, flexuosa , intervallo brunneo obscuro fasciam latam eficienti. — Longueur 13, de la tête et du corselet 4, largeur # 1/2 millim. . Notoxus? sobrinus. Simillimus præcedenti, staturâ minore. Thorace convexo, rufo et nitido; fasciis duabus elytrorum in- tegris (fascia prima lala, biflexuosa infra; secunda obliqua ad marginem , subitoque ad suturam recurva), — Long. 10, de la tète et du corselet 3, larg. 3 1/2 mill. Clerus? alternans. Ruber , pilosus. Elytra nigra , albo-bifas- ciata , ad basin rufa ; crebre punctata. — Long. 3, larg. 3 mill. Tillus? succinclus. Brunneus. Caput obscurum , punctatum; palpis flavis, ultimo articulo palporum maxillarum ; conico; mandibulis exsertis, arcuatis, ferrugineis ; oculis globosis , late- ralibus, positis juxta angulos thoracis; antennis ferrugineis, apice nigris, ullimo articulo aculeato. Thorax vix longior latitudine, postice rotundatus, planiusculus , nigricans, punctatus. Elytra punctato-striata ,striis contiguis, ultra medium fascia flava, — Long. 4, larg. 2 mill. Micropterus N. G. brevipennis. Pallidus, crebre punctatus. Caput rubidum ; thorax rubidus, longior latitudine, sulco longi- tudinali lato. Elÿtra brevia, ovata , basi attenuata, pallido-flava, ad basim punctis largis sed raris, cum notula centrali rufa ultra 278 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Septembre 182.) medium coleoptero, Pedes validi, pallidi, Long. 6, de la.tête et.duy corselet 3, larg. ? 1/2 mill. Dozocolletus oblongus. Niger, punctatus, Caput rotunda- tum, convexnm ; antennis piceis. Thorax rotundatus, convexus, basi attenuatus, sulco longitudinali. Elytra elongato-ovata , basi attenuata, flavo-bifasciata ( prima fascia mediana, ad suturam latiore ; secunda ante apicem obliqua), cum lineola hymerali obliqua, flava. — Long. 7, larg. 3 mill. Ces deux derniers insectes ont un facies tout particulier; le premier ressemble à un Aptinus et le second à un Cfenostoma, mais ce dernier est sans aucun doute aptère. C’est par ces motifs que je lui ai donné le nom de Doxzocollelus, des mots grecs äoxzw ou ôd£w sembler, xoXkntos soudé. Nore sur les Termites, extraite d’un mémoire, encore manu- scrit, sur ce genre de Névroptères ; par M. GUuÉRIN-MÉNEVILLE. Les auteurs anciens connaissaient la femelle fécondée, les ou- vriers (larves de femelles) et les soldats, mais aucun , pas même Latreille, n'avait vu les mâles, M. Burmeister, dans un ouvrage ‘tout récent (Handbuch der Entomologie, Berlin 1839), a avancé que les femelles étaient très-rares, qu’il n’y en avait qu’une, toujours aptère, et que tous les individus ailés étaient des mâles. Voulant vérifier ce fait, j'ai étudié zoologiquement et anatomiquement un grand nombre de Termites de l'Inde et d'Amérique, et j’ai reconnu que tous les individus considérés comme mâles par M. Bur- meister , sont des femelles vierges, possédant des ovaires rem- plis d'œufs; que tous ceux que l’on appelle ouvriers sont des larves de femelles, et que les soldats doivent être les larves des mâles. M. Ach. Percheron s’est trouvé du même avis que moi, dans une note qu’il m'a remise au sujet de plusieurs Termites du voyage de M. Perrottet, sur lesquels je l’avais prié de me faire connaître son opinion, Ces renseignements sommaires ont été communiqués par moi, en juillet 1842, à M. Rambur, qui rédige l’histoire naturelle. des Névroptères pour les Suites à Buffon de M. Roret, afin qu'il les mentionne dans ce travail. Je prépare sur ce:sujet un mémoire ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 279 accompagné de nombreuses figures, avec lequel je publierai des observations d’un grand intérêt faites dans l’Inde, par M. Per- rottet, et dont il m’a remis le manuscrit. 11. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Esquisses zoologiques sur l'Homme, Discours lu , le 13 mai 1841, . à la séance publique de la Société des sciences, agriculture et arts du Bas-Rhin; par M. LerEBOULLEZ. (In-8°. Extrait des Mé- moires de la Société des sciences, agriculture et arts. Stras- bourg, 1842.) C’est une brochure de 70 pages divisée en deux parties. Dans la première, le savant professeur, qui a été appelé depuis peu à la place de doyen de la Faculté des sciences de Strasbourg, en xemplacement de M. Duvernoy, présente un tableau rapide et très-savant de l’histoire naturelle de l'Homme. 11 fait ressortir , à l’aide de considérations anatomiques , les différences qui le distinguent de l’Orang et des autres singes; il examine si Pon doit admettre plusieurs espèces, si lespèce humaine est unique _£t s’il a existé, dans le principe, plusieurs centres de création. La seconde partie de ce travail est consacrée à des notes nom- breuses destinées à éclairer divers passages du discours. Ces notes montrent combien M. Lereboullet a dû faire de conscien- cieuses recherches, et quelle foule de matériaux il a mis en œuvre pour exécuter ce Mémoire. On doit le féliciter et le re- Mercier des peines qu’il s’est données. Elles épargneront bien des recherches à ceux qui désirent se tenir au courant des pro- grès de la science relativement à l’étude de notre espèce, (G.-M.) CPE Revus nes Fossises du gouvernement de Moscou , par M. G. Fis- CHER DE WaLDnEIM. ( Extrait du Bulletin de la Soc, Imp. des nat. de Moscou, T. XV, 1842.) M: Fischer de Waldheïm annonce qu’en soumettant cette Revue à la société, il a en pour but principal de relever quel- és erreurs de son Oryctographie du gouvernement de Moscou, préciser davantage les couches où les Fossiles se trouvent et d'en compléter la liste. A la fin des observations générales qui 380 REVUR ZOOLOGIQUE. ( Septembre 1842.) occupent près de 15 pages , le savant naturaliste de Moscou s'occupe de mieux fixer les caractères des Belemnites Aalensis, Pazxillosus et brevis, déjà décrites dans son Oryctographie, et il en donne de bonnes figures. (G.-M.) Norice sur la multiplication à Florence , pendant les années 1837, 1838 et 1839, de l'oiseau américain nommé vulgaire- ment le Cardinal (Paroaria Cucullata). Par M. C. PAsSERINr. (Florence, in-folio , fig. color.) M. Passerini, chargé par la grande-duchesse d’étudier ces oi- seaux, commence par faire connaître leur origine. La paire qu’il a observée fit, dans les branches d’un petit arbrisseau, un nid avec des feuilles de graminées; la femelle y placa trois œufs blancs, couverts de petites taches vertes, plus serrées vers le gros bont. Après quinze jours d’incubation , ces trois œufs sont éclos (vers le 15 juillet); mais les parents ne donnant pas de nourriture aux jeunes oiseaux, ceux-ci périrent bientôt. M. Passerini ayant fait disposer une chambre d’une manière plus commode pour ces oiseaux, et ayant mis l’arbrisseau et le nid qu’ils avaient déjà construit à leur disposition , ils le défirent entièrement, en construisirent un autre avec ses matériaux, et la femelle y déposa encore trois œufs. Ceux-ci éclorent le 3 août. Les jeunes oiseaux vinrent trés-bien, et recurent cette fois la becquée de leurs parents ; mais M. Passerini avait eu le soin de faire mettre à leur portée de la viande hachée, des insectes, des vers, elc., que les adultes portaient à leurs petits. Ces jeunes Pa- roaria , devenus bientôt aussi gros que leurs parents, en diffé- raient par la couleur. Toutes les parties rouges de ceux-ci étaient de couleur cannelle chez les jeunes. Le noir de dessus les ailes était représenté par du gris obscur ; et les parties blanches des adultes étaient d’un blanc sale chez leurs petits. Leur cri est identique , ainsi que Jeurs habitudes et leurs mouvements: Ces individus vivaient très-bien , et l’on espérait les conserver , lors- qu'un refroidissement subit de l’atmosphére les a fait périr. L'année suivante la mère a pondu d’autres œufs, au commen- cement de mars ; elle les a couvés jusqu’à la fin d’août, et ilen est éclos trois. Cette fois, en usant de la précaution de réchauffer la volière , on a réussi à les conserver; et, à la troisième mue, leur plumage a pris les couleurs des adultes. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 281 Ce petit travail est accompagné d’une belle planche représen- {ant les Paroaria cucullata mâle et femelle, leur nid, les œufs et les jeunes. G. M. PALOEONTOLOGIE FRANÇAISE, elc., par M. Alcide d’Orgrexx. T'er- rains crélacés, liv. 45, 46, 47 et 48, et Terrains jurassiques, liv. 4 et 5. Nous avons parlé des précédentes livraisons , p. 193. On voit, par l’énumération de celles qui ont paru depuis, que cet impor- tant ouvrage continue d’être publié avec la même régularité. Nous pouvons dire aussi que l’auteur n’épargne ni soins ni peines pour faire qu'il soit toujours plus digne de l'accueil qu’il a recu des savants de tous les pays. (G.-M.) ConcuoLoGrA SYSTEMATICA , etc.; par M. Lovecz REEVE. In-4°, fig., Lond., 1842. Ce bel ouvrage se poursuit avec activité etrégularité , et touche actuellement à sa fin. Nous avons sous les yeux le dixième Fas- cicule, comprenant les pages 169 à 200, et les planches 222 à 245. M. Reeve exécute ponctuellement et loyalement la promesse qu’il a faite à ses abonnés en commencant cet ouvrage, les planches continuent d’être parfaitement exécutées ainsi que le texte; enfin son livre sera , sous tous les rapports, digne de fi- gurer dans les plus riches bibliothèques. (G.-M.) ARCANA ENTOMOLOGICA , elc., par M. J.-0, W£esrwoon. Le n° VIE, que nous avons recu il y a quelques jours , contient d'excellents travaux sur les Cétonides , et la description accom- pagnée d’une bonne figure, d’un Papillon nouveau ( Pap. Bootes) provenant du Sylhet , dans les Indes orientales. ( PL. 31.) Les pl. 29 et 30 sont consacrées à un mémoire assez étendu sur les Goliathides et les Cétonides de l'Asie. Dans ce travail, M: Westwood passe en revue tous les genres propres à ce pays; il cite toutes les espèces et décrit celles qui lui ont paru nou- xelles. Ces descriptions sont appuyées d’excellentes figures. Dans la pl. 32 il figure quelques Cétonides remarquables de Madagascar, parmi lesquelles on trouve un genre nouveau que M. Westwood a acheté chez M, Deyrolle, et qu’il a dû dessiner 282 REVUE ZOOLOGIQUE. ( S'eplembre 1842. ) et décrire à Paris ou en route ; pour qu'il ait été aussi prompte- ment publié à son retour à Londres. C’est cette jolie petite Cé- Joine à corps un peu étroit, à pattes postérieures un peu al- longées avec leurs tarses garnis de pinceaux de poils noirs ef jaunes. Il en fait un genre propre sous le nom de Chromoptilia et appelle l’espèce Chromoptilia diversipes. (G.-M.) Ossenvarions sur les métamorphoses du Cerceris Bupresticida, et sur l’industrie et l'instinct entomologiste de cet Hyméno- ptère, par M. Léon Duroux. (Extr. des Ann. des Sc. nat., t. 15, p. 353.) Ce travail curieux fait connaître d’une manière complète et pleine d'intérêt l'instinct de cet Hyménoptère, qui approvisionne son nid de huit espèces de Buprestes et qui ne se trompe jamais de genre. La Cerceris Bupreslicida vit dans les régions sèches du midi de la France; ellese construit un nid à près d’un pied de profondeur dans les terrains battus, dans les allées des jardins. Ce nid consiste en une galerie d’abord verticale, formant bientôt un coude, et terminée par cinq cellules séparées et in- dépendantes les unes des autres. La mère dépose dans chaque nid un œuf et trois Buprestes, ration ordinaire de chaque larve, et le ferme hermétiquement. Ce qui est très-remarquable, c’est que les Buprestes enfermés ainsi avec un œuf ne s’altèrent en aucune maniere , ils nese moisissent pas , ils conservent leur fraîcheur et la flexibilité de leurs membres; enfin ils sont pour ainsi dire embaniiés par üneé méthode semblable à célle de M. Gannal. M. Léon Dufour décrit et figure avec soin la Cerceris Bu- preslicida sous ses divers états, la manière dont la larve attaque la brillante proie que sa mère a été chasser pour elle , etc. C’est un travail écrit avec élégance et verve, ét qui peut servir de niodèle anx entomolosistes des provinces, si heuréurement pla- cés pour faire de la vraie et bonne entomologie d’après naturèe. (G.M.) HISTOIRE NATURELLE générale et particulière des Insectes MNévroptères, par F,.J. PicTeT. M. Pictet a continué son excellente publication, depuis que nous en avons parlé dans cette Revue en en faisant connaître ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 283 Je plan et l'exécution. Aujourd’hui il en est à la 8e livraison, contenant la suite de la monographie des Perlidés. Nous renvoyons à nos précédents articles, dans lesquels nous avons donné à cette œuvre utile et savante tous les éloges qu'élle mérite ; nous avons lieu d’espérer que l’auteur sera sa- tisfait dé l'accueil que les savants font à son livre, et qu’il pourra le continuer avec la même régularité. Il aura certaine ment rendu un véritable et grand service à l’Entomologie, en faisant étudier et aimer un des ordres d’Insectes les moins bien connus jusqu’à présent. G. M. Sur le mode de reproduction des Libellulines, par Cn. Tn. DE Sres801p , de Danzig. Extrait de la Revue entomologique de Germar (1); par N. Joux, professeur de zoologie à la Faculté des Sciences de Toulouse. En voyant la femelle des Libellules recevoir dans son orifice sexuel l'organe placé derrière la poitrine du mäle, Swammer- dam (2), Réaumar (3) et Ræsel (4) avaient regardé l’acte dont il s'agit comme une véritable copulation. Les naturalistes modernes, Suckow (5), Ratke (6), ayant découvert que les canaux déférents dés Libellules mâles viennent s'ouvrir à l'extrémité de l’abdo- men, en avaient conclu, par analogie et contrairement à l’opi- mon des anciens entomologistes, que l’accouplement des Libel- lulines ne diffère pas de celui des autres insectes. Burmeister lui-même a d’abord partagé cette erreur. Les mäles, dit-il, fondentsur la femelle dès qu’elle est posée, et s’accouplent ra- ()UeberdieFortpflanzungsweise der Libellulinen, von Ch.Th, Siebold. ni Danzig. Germar's Zeilschrift für die Enlomoloyie, Zweiler Band, Zweiles Heft, 1840, S. 421. (2) Bibel der Natur., 1552, p. 96. (3) Mëm. pour servir à l'hist. des Tnsect. T. VI, Mém. XI, 421, Ed. 40- (@) Insekten Belustigungen. Th. 11. Der Wasser-Insckten, Zweite Klasse, page G. (5) Suckow. Geschlechtsorgane der Insekten, Voy. Heusinger's Zeits. chrift für die organische Physik, Bd. 11, hft. 3, 1828, p. 234, Taf. XU, fig. 25. 16) Ratke. De Libellularum partibus genitalibus, 183%, p. 11, tab. [, fig 2; etp. 18, tab. II, fig, 5, d; p. 22, tab. III, fig. 7, b. 284 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Septembre 1842.) pidement avecelle,comme les mouches , par exemple. Le savant auteur du Manuel entomologique (1) reconnut plus tard que la fe- melle des Libellules, une fois saisie par le mâle, relève en ayant l'extrémité de son abdomen , afin de mettre son orifice sexuel en contact avec l’organe placé derrière le pectus du mâle, Alors il attribua à cet organe un rôle purement excitateur, et considéra l'acte que nous venons de décrire, comme un simple prélude. Ratke se range sur ce point de l'avis de Burmeister. Dans une lettre adressée en 1838 à son ami Wiegmann , Th. de Siebold annoncait qu’il avait trouvé des animalcules spermati- ques dans le prétendu organe excitateur des Libellules mâles, et il confirmait ainsi l’assertion des anciens entomologistes au sujet de l’accouplement de ces insectes. Des observations plus récentes lui ont appris que le prétendu organe excitateur n’est autre chose qu’un pénis et une vésicule séminale, Celle-ci ne manque donc point aux insectes de cette famille , ainsi que le croyait Burmeister; seulement elle a été transportée chez eux avec la verge très-loin de l’orifice des canaux déférents. Cette vésicule séminale ne communique point avec les testicules; les observations de Ratke ont mis ce fait à l’abri de toute contesta- tion. On doit donc admettre , quelque inouï que paraisse ce phé- nomène, que les mâles, lorsqu'ils recourbent l'extrémité de leur abdomen vers la vésicule séminale cachée à sa base, ont pour but de remplir cette vésicule de fluide spermatique , ayant de se livrer à la copulation. L'auteur a vu plusieurs fois lÆschna grandis exécuter cette manœuvre préparatoire. Sur les organes génilaux mâles des Libellulines. Dans toutes les espèces qu'il a examinées aux environs de Danzig (2), Th. de Siebold a vu les testicules et leurs canaux dé- férents offrir à peu près la même structure, de sorte qu’on peut (1) Bürmeister. Handbuch der Entomologie, Bd. 1, 1832, pag. 235 et 219. Taf. 6. IL, Gg. 9, a, el Taf. 15, fig: 2. (2) Ces espèces sont : 1° Æschna grandis L., maculatiss'ma Latr., océllata Müll. , affinis Van der Lind., mixta Latr,, et pilosa Charp.; 2° Diastatomma forcipata Charp.; 3 Libellula depressa L., quadrimn- culata L., ænea Charp., metallica Van der Lind., bimaculata Charp., rubicunda Müll.; 4° Calopteryx virgo L.; 5 Agrion forcipula Charp cloridion Charp:, hastulatum Charp., interruptum Charp. el furcatum Charp. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 285 regarder comme le type fondamental de ces organes ceux que Suckow a représentés chez la Libellula quadrimaculata. Deux tubes simples et cylindriques constituent les testicules, auxquels font suite deux autres tubes plus étroits qui sont les canaux déférents. Ceux-ci se dirigent en ligne droite vers l’ex- trémité de l’abdomen, et s'ouvrent ordinairement au dehors après avoir formé une légère courbure. Cet orifice extérieur est toujours recouvert d’un opercule à deux battants. Le sperme consiste en un fluide de couleur blanc de lait qui 5 fu au microscope, paraît composé d’un liquide transparem rempli d’une innombrable quantité de zoospermes. Ces animal- cules, dont la forme est très allongée, peuvent se diviser en deux groupes : les uns, très-gréles et très-vifs dans leurs mou- vements, lorsqu'on les met en contact avec l’eau (4grion, Æschma et Diastatomma); les autres, d’une taille plus ra- massée , semblables à de petites baguettes, mais toujours immo- biles ( Libellula ). Ces deux espèces d’animalcules spermatiques se développent dans les testicules, et ils y forment des espèces de paquets enveloppés d’une membrane excessivement mince. Ces paquets sont tellement gros chez l’Æschna ocellata, qu’on peut les voir même à l’œil nu. Ceux du premier groupe ont une forme ronde ou ovalaire et légèrement aplatie. Les spermato- zoaires qu’ils renferment y sont entrelacés et, pour ainsi dire, feutrés comme les poils des égagropiles que l’on rencontre quel- quefois dans l’estomac des ruminants. Mis dans l’eau , ils éclatent tout à coup et laissent échapper les zoospermes qui s’ÿ Luon- aient emprisonnés. Si les animalcules spermatiques ne sont point encore formés, on reconnaît dans les enveloppes destinées à les contenir, un amas de grosses vésicules, Dès que leur développement com- mence, l’amas vésiculaire augmente; mais les vésicules devien- nent de plus en plus petites, puis se réduisent à de petits gra _nules. Enfin, la masse de ces granules eux-mêmes présente ‘une apparence de stries, premiére trace des longs zoospermes de l'animal. Une particularité commune à toutes les Libellules, c’est que Vépoque des amours commence pour elles plusieurs semaines seulement aprés qu’elles ont quitté l’état de chrysalide. Si on les Cxamine quelque temps après leur apparition, l’on trouve tou- Tom. V. Année 1542, 19 986 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Septembre 1842.) jours les testicules vides et les ovaires encore très-peu développés. La vésicule séminale , le pénis et leurs annexes sont très-diver- sement organisés, suivant les-espèces et les genres de Libellu- lines. Chez les Æschna, Diaslalomma et Libellula la vésicule séminale est cachée dans un gros crochet corné et ventru, qui, à sa partie antérieure, est creusé d’une fossette. Au devant de cette fossette on voit naître immédiatement du crochet, un pénis corné comme lui, triarticulé, recourbé en bas et en ar- rière à l’état de repos, et remplissant alors de son extrémité libre la fossette du crochet. À cette même extrémité du pénis se trouvent des appendices mous et diversement configurés sui- vant les espèces. Ces appendices sont érectiles et se laissent faci- lement renverser au dehors par la pression. Th. de Siebold les regarde comme le gland du pénis. Chez l’Æschna mixta, le gland paraît bilobé; chez l’Æschna pilosa, grandis et chez la Diastatomma forcipata , au contraire , il est multilobé. Chez les Zibellula bimaculata, ænea et cancellata, il est muni de deux filets très-longs. La ZLibellula rubicunda possède deux crochets à son gland, qui est multilobé. Sur le côté convexe du deuxième article du pénis, on voit un endroit recouvert d’une mince membrane, et à cet endroit on distingue une petite fente longitudinale. Si l’on presse légèrement le crochet ventru, on fait sortir, quand la vésicule séminale est remplie, le sperme de la base du gland et de la fente susdite. Pour se convaincre de la présence de la vésicule séminale, on doit enlever avec précau- tion les parois cornées du crochet. Si l’on y réussit, cette vési- cule apparaît membraneuse et entourée de faisceaux muscu- laires, et, Jorsqu’ona pris l'animal au moment de l’accouplement, elle contient toujours des zoospermes encore vivants. Les fais- ceaux musculaires peuvent servir en partie à mouvoir le pénis, en partie à vider la vésicule séminale, Les animalcules renfermés dans cette dernière s’y présentent tantôt disposés en faisceaux, tantôt entrelacés de la manière la plus irrégulière. Il n’est pas rare d'en rencontrer dans les trois articles du pénis. Chez les mäles qu’on prend isolés , on n’est pas toujours sûr d’en trouver soit dans la vésicule séminale, soit dans la verge ; hors du temps des amours, on peut être assuré que ces organes seront enlié- rement vides. Le sperme retiré de la vésicule séminale et du pénis , examiné ANALYSES :D'OUVRAGES NOUVEAUX. 287 au microscope, s’est toujours montré parfaitement identique avec celui renfermé dans les testicules et dans les canaux défé- rents des mêmes individus. Il est certain que les animalcules qui le composent en grande partie ne prennent point naissance dans la vésicule séminale, puisque , à toute autre époque que celle des amours, ce n’est que dans les testicules que l’on peut suivre le développement graduel des zoospermes, et que lon trouve toujours la vésieule séminale ou vide ou remplie de sper- matozoaires parfaitement formés. Lorsqu'il veut remplir sa vésieule séminale, le mâle de PÆschna grandis se place sur un tronc d’arbre ou se suspend au gazon. Alors il élève un peu ses pattes postérieures et sa poi- trine , reploie l'extrémité postérieure de son abdomen contre la face ventrale de celui-ci , et, par suite de ce mouvement l’ouver- ture des canaux déférents est mise en contact intime avec la vé- sicule séminale et la verge placées à la base de cette partie du corps. Avant de s'envoler l’animal répète plusieurs fois la même manœuvre ; pendant qu'il l’exécute , son corps est agité de légers mouvements de trépidation. Quant à la question de savoir comment la vésicule séminale se xemplit de semence, Siebold ne la résout que par des conjectures. Ou bien, dit-il , après que le penis s’est redressé , le sperme est versé dans la fossette du crochet ventru, et, pendant que la par- tie postérieure du corps de l’animal s'étend de nouveau en ligne droite, le pénis se replonge dans la fossette , afin d’aspirer au moyen de son gland la liqueur spermatique et de la porter à la vésicule séminale , ce qui se répète aussi souvent que cette li- queur est instillée dans la fossette ; ou bien, l'ouverture des ca- naux déférents, au lieu d’être mise en contact avec la fossette du crochet corné, est pressée contre la fente du deuxième ar- ticle du pénis, et la semence arrive par cette fissure à la vésicule séminale, Est-ce par la fente de ce deuxième article , est-ce par le gland que la liqueur fécondante est transmise à la femelle ? C’est un point sur lequel les idées de l’auteur ne sont point en- core entiérement fixées, Les mâles des genres Agrion et Calopteryæ ont un appareil génital différent sous plusieurs rapports de celui qui vient d’être décrit. Chez eux la vésicule séminale est cachée dans un crochet corné, également creux , mais aplati, presque tout à faitsaillant 288 REVUE ZOOLOGIQuE. ( Septembre 1842. ) au dehors, et tronqué obliquement, comme un coin, à son ex : trémité libre. À la partie antérieure de ce crochet se trouve en même tempsune portion en forme de demi-lune, qui n’est point formée de substance cornée; mais seulement revêtue d’une membrane mince, blanche , percée dans son milieu d’une fente longitudinale , laquelle aboutit à la vésieule séminale, et d’où , lorsque cette vésicule est remplie, une légère pression peut faire sortir le fluide spermatique. Le pénis et le réservoir de la semence sont ici séparés l’un de l’autre ; il est vrai que le pre- mier de ces deux organes communique avec la base du crochet corné au moyen d’un appareil aussi corné, sans pouvoir cepen- dant s'y remplir de liqueur fécondante. La forme du pénis est gréle et très-allongée, tandis que dans les Libellules dont nous avons parlé jusqu’à présent, elle est courte et ramassée. A l’ex- trémité libre de cet organe, on apercoit , comme chez ces der- niers, un gland tres-érectile , simplement bilobé chez lAgrion chloridion, muni en outre de deux filets trés-longs chez les Agrion hastulatum, interruptum et chez le Calopleryx virgo. En pressant sur le pénis , Siebold a pu en faire sortir le sperme par l’orifice du gland, et il n’a vu sur cet organe aucune autre ouverture, Il observe que ce pénis est très-mobile , et qu’on;le trouve tantôt couchésur la fente du crochet corné , tantôt caché derrière ce même crochet. L'auteur pense que les mâles des genres Calopleryæet Agrion, lorsqu'ils veulent remplir leur vésicule séminale, recourbent Ja partie postérieure de leur corps vers la base de l’abdomen , et pressent l’orifice des canaux déférents contre la fente qui se trouve sur le crochet corné. Selon lui , pendant que ce mouve- ment s’opère , le pénis se retire derrière ce même crochet; puis il se place avec son gland sur la fente susdite , recoit la semence de la vésicule séminale, et la transmet à la femelle pendant Paccouplement. (La suile au prochain numéro.) Mémoire pour servir à l’histoire de la Coccinelle de la Sapo- naire; par M. Pierre Huger. (Mém. de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, tome If, partie 2e, p. 365, Ge- nève, 1841-1842.) Dans ce travail, M. Huber fait connaître d'une manière com- plète l’histoire de la Coccinella globosa liger (Coccinella im- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 289 punctata et viginti qualuor punctata Fabr., etc.), qu’il nomme Coccinelle de la Saponaire. Jusqu'ici on avait cru que toutes les larves des Coccinelles étaient aphidivores, c’est-à-dire qu’elles ne se nourrissaient que de Pucerons, M. Huber s’est assuré que la larve de la Coccinella globosa se nourrit exclusivement de ma- tières végétales, et qu’elle refuse de sucer les pucerons qu’on lui présente, La Coccinelle de la saponaire est étudiée, dans ce mémoire , d’une manière complète , sous ses divers états d'œuf, de larve, de nymphe et d'insecte parfait. Les œufs sont jaunes , un peu arqués , allongés, groupés par trois; ils ont un milli- mètre environ de longueur. Les larves, longues de quatre à cinq millimètres , sont d’un blanc jaunûtre , leur peau présente des dessins très-réguliers et symétriques ; on remarque sur le dos de ces larves dix rangées d’épines d’un jaune blanchâtre, fort longues et chargées elles-mêmes d’un grand nombre de ra- mMifications simples, c’est-à-dire de poils roides de la même couleur. Ces larves n’ont été trouvées que sur trois plantes, la SAPONAIRE OFFICINALE , et les CARNILLET DES PRÉS et VISQUEUX : elles paraissent comprimer le parenchyme des feuilles et en ex- primer le suc dans leur bouche, de même que les Coccinelles aphidivores compriment et sucent les pucerons. Les nymphes ressemblent beaucoup à celles des autres espèces du même genre. L’insecte parfait est trop connu pour que nous nous en occupions ici, M. Huber propose de former, sous le nom de SUBCOCCINELLE , un sous-genre pour placer cette espèce de Coccinelle herbivore; ce sous-genre correspondrait au genre Cynegelis, crée en 1837 par M. Chevrolat, dans la troisième édition du catalogue de M, Dejean (page 461). Les SuscocciNeLLes différent essentielle- ment des Coccinelles proprement dites, en ce que : 1° elles sont exclusivement herbivores et ne se nourrissent pas de pucerons, comme le font les autres espèces de Coccinelles ; 20 leurs dents sont doublement bifurquées, tandis que celles des Coccinelles aphidivores sont entières ; 30 leurs ailes sont avortées et se ré- duisent à deux moignons informes placés sous les Elytres; chezles Coccinelles ordinaires les ailes sont au contraire, en général, lrés-grandes et propres au vol ; enfin , 4° leurs larves ont tout le corps armé de longues épines, au lieu que les larves des Coc- cinelles aphidivores ne présentent que des poils rares et courts. 290 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Septembre 1842. } HI. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 5 seplembre 1842. —M. Duvernoy contimueet ter- mine la lecture de son beau mémoire sur les dents des Musa- reignes. Dans cette dernière partie, l’auteur traite {° du rap- . port des dents avec les mächoires, 2 de leur développement : et 3° de leur succession. L'ensemble du travail de M. Duvernoy est renvoyé, sur sa demande , à une commission que M. le pré- sident compose de MM. Duméril, Serres et Flourens, M, Joly adresse à l’Académie un exemplaire de son Mémoire sur d'Isaura cycladoïdes M. Milne Edwards, en présentant ce travail de la part de son auteur, exprime le regret de n'avoir pu faire, en temps utile, un rapport sur cet ouvrage. Le petit erus- tacé étudié par M. Joly, poursuit M. Edwards, appartient à un genre déjà connu, mais dont l’histoire: était très-incompléte,, et les observations de l’auteur sur le développement de cet animal offrent beaucoup d'intérêt, Séance du 19 septembre. — M. Alcide d'Ofbignylit un mémoire intitulé : Fossiles de Colombie recueillis par M. Boussingault , et décrits par M. Alcide d'Orbigny. L'auteur s'occupe d’a- bord de l’histoire de la paléontologie de l’Amérique méridionale. Il se livre ensuite à des considérations générales, eherche sur- tout à déterminer l’âge géologique des fossiles qu’il étudie, et il finit par démontrer qu’ils dépendent des terrains crétacés. Ce mémoire est renvoyé à l'examen d’une commission qui en fera Pobjet d’un rapport à l’Académie, M, Bourgery lit un mémoire intitulé : Rapport de la struc- ture analomique avec la capacité fonctionnelle des poumons dans les deux sexes et à différents âges. Séance du 26 seplembre.— M. Amussat Lit un mémoire inli- tulé : Considérations nouvelles sur le mécanisme du cours de la bile dans les canaux biliaires. Dans ce beau travail, accompa- gné de nombreuses figures, M. Amussat ne s’est pas borné à étu- dier les canaux biliaires de l’homme; il les a examinés aussi dans divers animaux, ce qui donne à son ouvrage une grande valeur scientifique, en lui Ôtant ce caractere de spécialité, de mémoire SOCIÉTÉS SAVANTES. 191 de simple chirurgie on de médecine pratique. Cette tendance de quelques médecins instruits à ne pas se borner à l'étude d’une fonction chez l’homme seulement, sera appréciée par l’Académie et par les savants. Déja M. le docteur Rayer était entré dans cette excellente voie, dans le beau mémoire qu’il a lu récemment sur les maladies des poumons. Ce sont là des travaux vraiment aca- démiques, ce sont les seuls que MM. les médecins devraient être admis à lire devant l’Académie des Sciences, réservant tous ceux qui traitent spécialement de la pratique pour l’Académie Royale de Médecine. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Séance du 6 juillet 1842.— M. L. Buquet fait passer sous les yeux des membres de la Société une nouvelle espèce de capri- corne qui lui a été envoyée de Cayenne et qui est très-remar- quable par la longueur et la forme singulière de ses palpes. M. Buquet publiera sous peu une description et une figure de cet insecte extraordinaire. Séance du 3 août.— M. Pierret communique à la Société quel- ques détails sur Pinfluence que les variations de la température exercent sur l’organisation des êtres et en particulier sur celle de la chenille du Sphinx Dalhii, que son père a été à même d'observer dernièrement en Corse. — 1 est donné lecture d’une notice de M. Achille Costa, in- fitulée : Vote sur les Callimorpha dominula et donna. On litune lettre de M. Maximilien Spinola , dans laquelle ce célébre entomologiste rectifie la synonymie de quelques-unes des espèces d'hyménoptères qu'il a recues d'Égypte par M. Fischer, et de Cayenne par M. Leprieur, et qu'il a décrites dans les An- nales de la Société, Séance du 7 septembre. M. le professeur Waga, de Varso- vie, adresse à la Société plusieurs notices trés-intéressantes sur un crustacé et plusieurs insectes de divers ordres , étudiés par ” lui. M. Waga nous a écrit pour nous prier de publier un extrait de ces notices dans la Revue zoologique, ce que nous nous em- pressons de faire. La première note fait connaître une magnifique espèce du 292 REVUE ZOOLOGIQUE. (Septembre 1842.) genre Branchipe , découverte par M. Waga, le 13 juillet 1840, «ans un petil marais assez profond , rempli d’une eau excessive- ment trouble, près de Varsovie; il en a trouvé un assez grand nombre d'individus en société avec des Limnadia tetracera “Kryncki. Ce Branchipe est des plus remarquables par la singu- lière conformation des cornes céphaliques du mäle, lesquelles égalent le corps en longueur, quand elles sont développées, sont -ordinairement tordues, contournées sur elles-mêmes, d’une fa- con extraordinaire , et composées de plusieurs rameaux de for- ames diverses. Cette espèce est la plus grande du genre. M. Waga en donne la diagnose suivante : BRANCHIPUS TORVICORNIS. Cor- n'bus cephalicis maris validissimis, tortuosis, in plurimos processus ramiformes divisis; ovario feminæ elongato, conico. — Long. mar., 27 fem. 36 mill. La seconde note est relative à un insecte aptère qui se trouve en quantité aux environs de Varsovie, M, Waga le nomme Acno- RUTES BIELANENSIS , et en donne la diagnose suivante : Cinereo <ærulea, albido pilosa, tarsis furcaque albis , antennarum arliculo ultimo longiludine trium. præcedentium. — Long. %, crass. ?. mill. La marche de cet insecte est lente, et quand on l’inquiète il se replie sur lui-même et laisse suinter de son corps de petites gouttelettes d’une liqueur âcre et odorante. Si on l’excite dou- Canino et Musignano. Florence , 1842. In-8°. | "C’est un discours très-bien écrit dans lequel le:savant auteur dela faune dItalie-passe’ en revue. tous les travaux zovlogiqnes qui ont été publiés en Europe, en donnant une idée de leur va leur scientifique ét'de l'influence qu’ils peuvent avoir eu sur les progres de la zoologie. Dans ce travail, le prince Bonaparte montre uné vaste érudition et pronve qu'il'est toujours fort au courant de Ja science qu'il cultive avec tant d'éclat. -(G:-M:) Nouveau genre d'Oiseaux de proie, par M. LESsON. Genre Carmrex, Carnifex, Lesson. Mieillot, a eréé le genre Æerpetotheres, pour des.Accipitres de l'Amérique, méridionale qui sont vraiment distincts des Au- (ous; parmi lesquels les rangeaient Savigny.et Vigors. Cegenre répondià, celui de, Caghinna créé,par Temmingk, 11e euclis Leitype,des Herpelotheres est. LH. çachinnans de, Vieillo, figuré, pl; 19,de.sa galerie ,le-même que le, Macagua d’Azara (Apunts 15,84 ,n°.16),,leKalco cachinnans,, de,Linné, | stnic 1 cb .nool Cette broéhure ; que M. Se: a oiboéitinirime Gênes, parce que les rédacteurs des Annales avaient oubliéde faire faire lé tirage à part qu'il avait demandé; est remplie d'observations intéressantes sur ces singuliers Apiaires. Ce travail, assez étendu, plein de vnes ingénieuses et peu susceptible d'analyse, devra être étudié et médité par les naturalistes , qui y trouveront des recherches bien faites et très-instructives. (G.-M:) me ANALYSES D'OUVRÂGES NOUVEAUX. 385 FORMATION DE HAN SOJE , chez Ja chenille du müricr (Zombyx mort, Fab.); description de l’organe producteur de la matière soyeuse ; examen microscopique ; de. celte, matière ; par MM. Jules Bourcier et Poortuan, de Lyon. { Extr. des Ann. de la Soc. séricicole , 3° n° 1839.) . Les auteurs, après ‘avoir montré l'importance du rôle que joue la soie dans l’industrie de la Fr ance, et particulièrement de la ville de Lyon, passent à l'étude de la matière de la soie , citent les ouvrages de Réaumur, de Raspail, cteeplonen ti eds expériences très-bien entendues et au moyen desquelles ils prouvent , d’une manière évidente, que la maticre de la soie est liquide dans le corps de la chenille. Cette matière soft par deux canaux, qui se réunissent en un seul orifice à la filière, aussi les fils de soie sont-ils composés de deux brins accolés et que les auteurs sont, parvenus à séparer au moyen de certaines préparalions. Ces résultats sont trés-importants et viennent contredire l'opinion de M. Str aus, qui a avancé, dans le journal l'Institut (n° 91, 25 juillet 1839), que les fils de la soie sont tout formés dans té corps de la chenille, où ils sont roulés en une masse compacte comme un écheveau de fil. Ce travail est accompagné de deux planches gravées, qni montrent d’une manière claire et précise Lons les faits que 1 \L. Bourcier et Poortman ont annoncés. G.-M. DIPTÈRES EXOTIQUES nouvealix du pewconnus, par J. Macouanr. TAN; 2e partiée Paris, 1842: Ce fascicule, composé de 140 pages et de 2? planches, com- prend Ja tribu des Sÿrphides, composée de 39 senres, ct celle des Dolichopodes qui compte seulement 7 genres. Chaque tr ibu est précédée d’un tableau synoptique ‘dés genres el d’une intro- duction comprenant l'histoire et les caractères du groupe. M. Macquart a créé plusieurs genres nouveaux parfailement ca- raclérisés eL il fait connaître un grand RODIE d'espèces nou- velles. Ce travail, digne en tous points de la belle ré ‘putation de son auteur, sera bientôL, comme les fascicules qui ont déja paru, entre >) mains de tous les entomologistes. (G.-M.) ———————— 38% REVUE Z00L0GIQUE. ( Décembre 1842.) Hi. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 5 décembre 1842. — M. Isidore Geoffroy-St-Hildire présente un travail ayant pour titre : Troisième mémoire sur les Singes de l'ancien monde, spécialement sur les genres Co- lobe, Miopithèque et Cercopithèque. Le genre Colobe , dont l’existence était regardée comme dou- teuse il y a peu d'années, est actuellement composé de nenf espèces , presque toutes de la côte occidentale d’Afrique. Quel- ques-unes , cependant, sont encore douteuses. Le genre Miopithèque a pour type anciennement connu, lé Talapouin de Buffon. Le genre Cercopithèque, tel que le définit M. I. Geoffroy-St- Hilaire, reste encore le groupe le plus nombreux en espèces que comprenne l’ordre des Primates. Le savant z0ologiste montre que les espèces déjà décrites, et dont plusieurs avaient été à tort con- fondués entre elles, ne sont pas au nombre de moins de dix-sept, et il en fait connaître quatre autres, ce qui porte le nombre total des espèces connues à vingt el une. Le même académicien lit un rapport sur un travail de M. Francis de Castelnau, relatif à la Floride du milieu, et spé- cialement à l’histoire naturelle de celte contrée. Le savant rapporteur donne une idée de cet ouvrage en sui- vant l’ordre des chapitres. Le premier a trait à la description géographique de la contrée visitée. Le second traite de la tempé- rature et du climat des Florides, des maladies qui dominent dans ce pays. Les matériaux de ce travail n’appartiennent pas aux propres recherches de l’auteur, mais il les a puisés dans des documents authentiques conservés dans diverses adminis- trations. £ Dans un autre chapitre fort étendu , on trouve les observa- tions anthropolosiques ; enfin viennent celles qui regardent les principales productions naturelles de la Floride. Toute cetté partie du travail de M. de Castelnau, quelque étendue qu’elle soit, n’est elle-même qu’un résumé, qui ne pouvait gnère être abrégé, soit des observations qu'il à faités par lui-même , soit des renseignements qu’il a recueillis, SOCIÉTÉS SAVANTES, 385 La commission pense que M. de Castelnau est digne des en- couragements de l’Académie , et ces conclusions sont adoptées, M; Serres lit un rapport favorable et très-étendæ sur un mé- moire de M. Nasmyth, intitulé : Recherches microscopiques sur la structure celluleuse des dents et de leur bulbe. Séance publique du Lundi 19 décembre. — La séance s'ouvre par la proclamation des prix décernés et des sujets de prix pro- posés, Il w’entre pas dans le plan de cette revue que nous nous oceu- pions des prix de statistique , de mécanique , etc. Nous nous bor- nerons donc à ce qui a rapport à la physiologie expérimentale en annonçant que le prix a été partagé entre MM. Matteucci et Longet. Comme la valeur de ce prix n’est que de 895 fr., l’Aca- démie a accordé en outre à chacun des deux concurrents une somme de 1,500 fr. Plusieurs médecins et chirurgiens ont obtenu des récompenses, ce sont MM. Zouillaud , Amussat, Grisolle, Ségalas , Ricord et A. Becquerel. Après la proclamation des prix, M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire a lu un discours intitulé: Ætude sur la méthode zoolo- gique de Linné. Ce discours, écrit avec élégance et surtout avec une grande justice, mérite toute l’attention des naturalistes. M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire a parfaitement compris l’im- mense impulsion que Linné a donnée à l’étude de la zoologie. « Parmi les progrès que l’on dut au systema naturæ, dit-il, il en est trois surtout dont l'importance fut, dès l’origine, haute- ment proclamée. Une nomenclature uniforme, établie pour les deux règnes organiques ; la langue scientifique, soumise pour la première fois à d’invariables règles; les êtres naturels coor- donnés et classés selon un plan aussi nouveau que vaste : tels furent les fondements de l’autorité presque sans rivale que Linné, dans sa glorieuse vieillesse, exercait sur les naturalistes de son époque; telle fut la source de cette profonde admiration des con- temporains dont un roi, qui voulait honorer Linné et qui s’ho- norait lui-même, se fit le digne interprète. » Plus loin, après avoir montré que la classification zoologique de Linné avait posé les bases de la méthode naturelle et que ce grand homme avait préludé d’une main ferme aux travaux du XIXe: siècle, M. Isid, Geoffroy dit : « La classification de Linné, c'est donc la classi- 386 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Décébre 1842.) fiéation actuelle ellé-même, mais naissante, débilé ‘encore el presque méconnaissablé, Comment rébrouver en clé”, sans lé Sécours d'iiné exacte el rigoureuse analyse ,'cetté mêmé méthode que nôûs admirons , si puissante et si grande, dans Cuvier {cette méthode préparée pâr une savante diseussion de là valeur des caractères, appuyée sur d'irrécusables et Inmineux principes, assise sur les bases , seules immuables , de l’anatômie comparée; justement confiante dans sa force et ne s'arrêtant ni devantles difficultés d’une question, ni devant l’imménsité d'ancün sujet, révélant pour la première fois lés mystères de l'organisation de ces groupes inférieurs, et, commé ôn l’a dit dans cetté énceïnte, de cet autre règne animal à péine connu avant Cuviérs osant même franchir les limites de là création actuelle, éxhumant de la nuit des âges les espèces primitives, ranimant devant nous leurs débris mutilés, et reconstruisant, pour ÿ pénétrer, ce monde antique dont le Créateur avait séparé l’homme par lant de’siècles, tant de bouleversements ! » Ces paroles pleines de justice sont un bien bél hommage réndu à la mémoiré de Cuvier; mais ellés ne fonl pas moins d’honnèur au jeûne savant qui ILS a prononcées. Nous qui avons fondé la Sociélé Cuvieriénne , nous'en avons été profondément touché , ét nous nous Sommes fait un religieux dévoir de les recueillir et de les porter à la Connaissance de mos confrères. Après cetté lectüre, M. Mowrens, secrétairé perpétuel, a lu PÉloge historique üe M. de Canvouce , un des huil associés étrangers de l’Académie. Nous régréttons bien vivement que la spécialité de notre rééueil ne nous permelte pas de donner ce discours remarquable, qui à cäptivé constamment l’attention dé l'auditoire, et dont plusieurs passages ont été ‘interrompüs par dés applandisséments unanimes. Ce morceau, écrit d’une maniere correcte, pleine de charme et dans "un stylé pur, Simple ét élégant, est rémpli d'idées élevécs'et neuves, de rap- prochements ingénieux, ét son savant auteur Pa coupé par quelques anécdotes fort spirituellement racontées. Le "discours de M. Flouréns nous à paru en tous points à la hatitéur du béau sujet qu'il traite ét nous à rappelé cénx quenous avons enténdu prononcer par Cuvier dans la même enceinte. Séance Uu 26 décèmbre. — M. Lutas, membre dé Ta com- mission scientifique d'Algérie, a fait présenter, par M. Milne dt ni D RO AVIS TRÈS-ESSENTIEL. Nous invitons MM. les membres de la Société Cuvie- rienne, et MM. les abonnés à payer leur cotisation, ou à re- nouveler leur abonnement pour 1843, s'ils veulent ne pas éprouver d'interruption dans la réception de la Revue Zoo logique. Le soin des collections nous fait une loi de n’envoyer la Revue de 1843 qu'aux personnes dont les intentions nous seront parfaitement connues, où qui auront payé leur coti- sation de 1843 avant la publication du 1° numéro de cette année. En conséquence, le présent numéro est le dernier que recevront les personnes qui ne nous auront pas fait parvenir leur cotisation, ou un avis (franco) constatant qu’elles ont l'intention de nous l’adresser sous peu. Les collections de la Revue formant actuellement cinq volumes, nous avons cru devoir, à limitation de ce qui se fait dans la librairie anglaise, diminuer le prix des années déjà parues, afin d’en faciliter l'acquisition. Les années 1838 à 1842, formant cinq volumes, coûte- ront 60 fr. au lieu de 90 , pour les personnes qui prendront les cinq années à la fois. Les personnes qui désireraient se compléter et n’auraient pas besoin des cinq volumes, payeront, chaque année sé- parément, 19 fr. au lieu de 18 fr. La composition et l'impression des tables, surtout à l’époque du jour de l'an, sont les seules causes du retard que la publication de ce numéro a : éprouvé. Le numéro de janvier 1843 paraitra comme à l'ordinaire, dans les premiers jours de février, et les autres se suivront réguliérement comme cela a toujours eu lieu depuis l’année 1838, époque de la fondation de la Société Cuvierienne. 9 29 rss F CHLORE Le MEGAN, Pas LAANIIFONES 4 ï sta pete sa SET 1 « ï go. Less) Fee L hs F4; céraé où Fa fe dis pois 9h: iol Ana viseur anvitrallenux abés hôimn at 146b sdnoetiq re" apiEk ÿ PAIN OS IAE re EN she hrs ua THAT SEE ban: ue pris anotllsetan “arréenro nv sl Me ch lp85 38 doing" sig ur à CETTE vi ne ELEPTTIN g + FODE ROT EE Raiihoët Fed ETS LL POS naribn e SPA TE" D « &l bd: 14 c' Eu pu mureds NUE er jo, ba 2h è hr renf À eLpb, ut LE ice: L je Paint Pb ÉGR F crier LES want à. te “oi Nu Sous 1 , Das: Pr PR: A Qi Fbsuent 0 st mobile CE OTIEN aun:.oibra lé béuieri, vyftansg FA Larson qu à EL TOILE UNE SE tite dure se +otur Lan Fu CELL vitae! si ùb suggds ges sas" yo ë SOCIÉTÉS SAVANTES. 387 Edwards, un mémoire ayant pour titre : Observations sur une mouvelle espèce du genre Drilus qui habile nos possessions françaises du nord de l'Afrique. L'auteur, pendant son séjour en Algérie, a trouvé, près d'Oran, particulièrement sur le versant est du Djebel-Santa-Cruz, l'in- secte qui fait le sujet de son travail. Il avait remarqué souvent, en soulevant les pierres , des Cyclostoma Wolzianum dont les coquilles, encore parées des couleurs de la vie, étaient privées de leur habitant et possédaient cependant, malgré cela, leur opercule adhérent à la bouche, Il ne savait d’abord à quoi at- tribuer cette mortalité parmi les Cyclostomes, mais il ne tarda pas à remarquer que leur animal servait de nourriture à un insecte qu'il a reconnu, à son retour en France, appartenir au genre Drilus. Après avoir fait connaître la structure extérieure de sa larve, M. Lucas décrit ses mœurs et les moyens qu’elle met en usage pour s'emparer de l'animal du Cyclostoma Wol- zianum. On sait que les animaux du genre des Cyclostoma ont leur pied couvert d’un opercule calcaire avec lequel la bouche de la coquille se trouve hermétiquement fermée lorsque l’habitant est tout à fait rentré dans sa demeure. Tel est l’obs- tacle que cette petite larve rencontre et qu’elle surmonte facile- ment par la patience qu’elle met à attendre le moment favorable où ce mollusque soulève son opercule, soit pour respirer, soit pour marcher. Mais l'habitant du Cyclostome sentant cet hôte incommode se garde bien d'ouvrir son opercule et espère, en faisant durer longtemps cette manœuvre, lasser son ennemi ; ce- pendant après avoir employé toutes les ruses possibles , obligé de renouveler l'air de ses poumons, il se trouve forcé d’entr’ouvrir sa demeure. L’assiégeant, qui est toujours placé en sentinelle, profite de cette circonstance pour placer, entre l’opercule et la bouche de la coquille, ses mandibules avec lesquelles il coupe le musele qui retient l’opercule au pied de l’animal, ou lui fait une blessure assez profonde pour en rendre l’action impuissante ; c’est alors que la petite larve s'empare non-seulement de la place mais encore de la garnison dont elle fait sa nourriture. Un mois et demi snflit à cette Larve pour subir dans le Cyclo- stome toutes ses métamorphoses, et l’insecte parfait que M. Lucas a obtenu est un Drilus dont le mâle est long de 7 à 9 millimètres. Tom, V. Année 1842, 26 388 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Déceñbre 1812.) Cette espèce, qui est nouvelle et qu'il désigne sous lé nor de Drilus maurilanicus, a beaucoup d’añalogie avec le D. fla- vescens ; mais s’en distingue facilement, quoiqu’éen ayant presque les mêmes couleurs, par la forme des articles des an- tennes, lesquels, dans ces dernières, sont très-courts, c’est-à-dire à peine pectinés. La femelle est aptère, longue dé 32 à 35 millim. et a beaucoup de peine à traîner son abdomeñ qui l’entraîne quelquefois lorsqu'elle marche sur un plan trop iñéliné. À la suite de ce travail, M. Lucas cite toutes les espèces ( avec la synonymie de chacune d’elles) qui composeñt âctuellement le genre Drilus; ces espèces, au nombre de cinq, sont ainsi dé- signées: D. flavescens, Fourcer.; maurilanicus, Lucas; pectihatus Schœnh. ; fulvicollis, Aud.; fulvitarsis, Steven. M. Ælourens , en présentant un mémoire de M: Mandl sur la structure des os, à li quelques passages de ce travail. En voici les principaux résultats : M. Mandl distingue däns là substance osseuse les canaliculés composés d’une partie centrale creuse et de la paroi, et les cor- puscules. La partie centrale creuse des canalicules renfermé le vaisseau sanguin capillaire et, dans les cas où elle est assez large, de la graisse. La paroi est composéé de lamelles concen- triques. La direction, la largeur, le nombre, la ramification, etc., de ces canalicules varient beaucoup dans les divérs animaux : ainsi chez les uns tous les canalicules sont parallèles à la surface externe, chez les autres ils vont obliquement de la surface externe à l’interne ; chez les biseaux la partie centrale est trés- large, les parois très-mincés, de là l’extrême légèreté de ces os. Les corpuscules osseux ont uné longueur de un à deux tentièmes de millimètre ; ils envoient beaucoup de ramifications : à l’état sec ils sont noirâtres, à cause des sels qui s’y trouvent déposés, et à cause de l’état de siccité, Trempés dans l'huile , dans l’eau, ils deviennent transparents. MM. Serres et Doyère ont cru que ces corpuscules sont creux et qué la couleur noirâtre doit être attribuée à la présence de bulles d’air, parce que celles-ci ren- fermées dans l’huile, dans l’eau, etc., se présentent avec des bords larges et noirs. Mais la disparition de la couleur noïte prouve précisément qué ce né sont pas des bulles d'air, puisque celles-là ne péuvéht pas se dissoudre dans l'huile, Les os colorés dé pigeons nourris avec la garance, seulement SOCIÉTÉS SAVANTES. 389 pendant vingt-quatre heures, offrent, examinés sous le micro- scope , la substance osseuse entièrement colorée. Les os de co- chons, nourris pendant trois semaines, offrent une partie de la substance entièrement colorée : dans une autre la paroi des ca- nalicules n’est colorée que dans la portion qui entoure la partie centrale creuse, Les os de lapins nourris pendant quatre semaines ont paru à M. Mandl entièrement colorés. La coloration artifi- cielle se propage de dehors en dedans d’une manière toute phy- sico-chimique: MM, Serres et Doyère ont dit que la substance osseuse n’est jamais entièrement colorée. ACADÉMIE des Aspirants naturalistes de Naples. Une nouvelle feuille du Bulletin des Séances de cette intéres- sante association scientifique vient de nous parvenir. Elle con- tient l’analyse des séances du mois d’avril 1842 et de la première séance de mai. Voici ce qu’elle contient sur la zoologie : Séance du 7 avril. — M. Ach. Cosla a lu son rapport sur le développement des insectes dans les environs de Naples pendant le mois de mars. M. Dorotea à lu un mémoire ayant pour titre : Sur quelques Protophytes naissant sur les animaux vivants. Séance du 28 avril.—M. Achille Costa communique une note de M. Ch. Porro de Milan, donnant un extrait du travail qu'il a lu au congrès de Florence sur le mode de variation des espèces dn genre Helix. Séance du 5 mai. — M. Achille Costa lit son travail sur le développement des insectes pendant le mois d’avril. M. le directeur professeur Costa communique un article sur le passage des oiseaux et l'entrée des poissons dans la Médi- terranée pour 1842. Nous donnerons la suite de ces bulletins quand nous recevrons les feuilles suivantes (feuille 5, etc.), SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, Séance du 5 octobre 1842, — M. L. Buquet donne lecture d’une note contenant la description d’une nouvelle espèce de Coléoptères du genre Dorcus. Cette espèce, qui provient du Chili, a reçu de M, Buquet le nom de Dorcus Lessonti. 390 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Décembre 1842. ) M. Pierret fait connaître une variété de la 7’anessa ichnusa. Ce Lépidoptère a été trouvé en Sicile par MM. Broussais. Séance du 2 novembre. — M. le Comte Dejean lit des obser- vations sur la monographie des Erotyliens de M. Th. Lacor- daire. Dans une discussion entre lui et quelques-uns de ses col- lègues, ce naturaliste répète et développe encore l’assertion qu'il a déjà mise en avant plusieurs fois , que les descriptions les meil- leures , même accompagnées de bonnes figures, ne peuvent faire reconnaître une espèce , et qu'il faut voir l’individu type pour obtenir cette connaissance, Pour appuyer ce qu’il avance, M. De- jean déclare qu’il ne se chargerait pas de déterminer des espèces de Carabiques avec son propre ouvrage. Si ces idées étaient admises il ne faudrait plus rien écrire sur l’histoire naturelle descriptive. I] serait même nécessaire de brü- ler tous les livres et celui de M. Dejean en tête. M. Pierret communique un Sphinx convolvuli qui présente un fait d'organisation assez remarquable. Les ailes du côté droit de ce Lépidoptère présentent le dessin ordinaire de la femelle, tandis que les ailes du côté gauche ont au contraire tous les carac- tères du mâle ; les antennes et l’abdomen participent également de l’hermaphrodisme. Séance du 16 novembre. — M. Guenée ( de Châteaudun) fait connaître le plan d’un travail qu’il destine aux Annales de la So- ciété, et qui a pour sujet l’histoire naturelle de la tribu des Wi- crolépidoptéres. M. Guenée a étudié un très-grand nombre d'espèces de Lépidoptères de cettetribuetil prie tous les entomo- logistes de lui communiquer les espèces qu'ils croiraient nouvelles pour qu'il puisse les décrire dans son catalogue qui paraîtra en 1843. Il est donné lecture d’une notice de M. 4. Lucas, intitulée : Observations sur un nouveau genre de la tribu des Nympha- lides. Ce genre, que M. Lucas dédie à Godart, ne comprend encore qu’une seule espèce qui a recu le nom de Godardia Ma- dagascariensis. Séance du 7 décembre. M. Pierrel communique une Che- nille du Deilephila Dahlii qu’il vient de recevoir de Corse. £ette Chenille, qui était accompagnée de cent quarante neuf autres, est seule arrivée vivante à Paris, toutes les autres sont mortes en route depuis Toulon , et elles étaient dans un état de SOCIÉTÉS SAVANTES. 391 décomposition organique assez avancée lorsque M. Pierret a ou- vert la boîte qui les contenait. M. Duponchel donne lecture de deux mémoires de M. Graslin. Dans le premier mémoire, l’auteur, après avoir donné d’inté- ressants détails sur les premiers états de la Stilbia stagnicola , décrit d’une manière complète l’insecte parfait, ainsi que quel- ques-unes de ses variétés. Dans le second mémoire, M. Graslin fait connaître les mœurs de la Chenille de la Dianthæcia lu- teago , et il en donne une bonne description. Séance du 21 décembre. Dans cette séance, la Société a pro- cédé, pour la douzième fois depuis sa fondation , au renouvel- lement annuel des membres de son bureau. Ont été nommés pour l'année 1843: président, M. Mizne-Enwanps ; vice-président, M. le marquis de BRÈME ; secrélaire, M. E. DEsmaresr ; secré- taire-adjoint , M. Prenrer; trésorier, M. L. Bucouer ; trésorier- adjoint , M. LÉON FAïmmAIRE; archivisle, M. DUPONCHEL. Cowcrès scientifique de France. Dixiéme session tenue à Strasbourg. La session a été ouverte le 28 septembre 1842, par un discours de M, Hepp, secrétaire général du congrès. On a procédé ensuite à la nomination d’un président et de quatre vice-présidents. Nous voudrions donner une idée des belles paroles prononcées par M. Hepp, mais la spécialité et l’étendue de la Revue ne nous le permettent pas. Nous nous bornerons donc à indiquer les travaux qui appartiennent à la première section ( histoire na- turelle) et spécialement à la zoologie. Dans sa séance du 29 septembre, la première section a nommé les membres du bureau. M. Duvernoy a éte nommé président , MM. Mougeot, Brehm et Victor Simon , vice-présidents ; M. Le- reboullet, secrétaire. Dans la séance du 30 septembre, M. Zeune a communiqué ses idées sur la distribution des couleurs dans la nature. M. le pasteur Brehm a présenté des considérations très-inté- ressantes sur le plumage des Oiseaux , considéré comme pou- vant servir à caractériser certains groupes. Le docteur Schuré a commencé la lecture d’un travail sur l’anatomie des dents. 392 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Décembre 1842.) Séance du 4°: octobre. M. de Heyden fait connaître son pro- cédé pour préparer et pour conserver les très-petits insectes. Les procédés employés généralement, et qui consistent à les coller sur de petites cartes ou à les piquer avec des épingles de laiton, sont défectueux. M. de Heyden se sert d’épingles très- fines de fil d'argent, et fixe les insectes sur de petits cubes en moelle de sureau. Ces cubes , qui ont été préalablement trempés dans une solution de sublimé, servent aussi à étendre les ailes des petits Papillons; de cette manière, leur corps s’impreigne peu à peu de la solution vénéneuse, ce qui les préserve de l’at- taque des insectes parasites, Avant d’être fixés par les épingles, les insectes , pris vivants, sont asphyxiés à l’aide de l’éther sul- furique. M. Siübermann fait connaître un moyen qui lui a été indiqué par M. Reiche, à Paris, pour prévenir les moisissures. Ce moyen consiste À passer sur les insectes un pinceau trempé dans une solution alcoolique extrêmement légère de sublimé (5 centi- grammes pour 500 grammes d’alcool rectifié), M. Silbermann s’est assuré par des essais que ce moyen est infaillible pour em- pêcher la moisissure. M. Fournel , professeur à Metz, a obtenu les mêmes résultats en imbibant ses insectes d’essence de serpolet; ila remarqué que cette essence les préserve aussi contre l'attaque des insectes parasites, M. le Docteur Schuré continue la lecture de son travail sur la structure des dents, M.le pasteur Brehm communique les observations qu'il a faites sur l’apprivoisement des animaux et parliculiérement des Oiseaux. Séance du 4 octobre, M. Mougeot, de Bruyères, communique une note sur les Sauriens du Muschelkalk de la Lorraine et de l’Alsace. (EF Séance du 5 octobre. M. le Docteur Fogt, de Neuchâtel, présente quelques points de l’embryologie des Poissons, &Séance du 6 octobre. M. Noël Thiaville, pharmacien à Saint- Dié, lit un mémoire sur la Pyrale du raisin (Pyralis uvæ ). Il a observé que la stérilité, connue sous le nom de coulure , est due souvent à un insecte qui se nourrit exclusivement de ce fruit, depuis l'époque de la floraison jusqu’à la maturité des graines. SOCIÉTÉS SAVANTES. 393 Cet insecte est une pyrale trés-distincte de la pyrale de la vigne, et constitue une espèce nouvelle. Séance du 7 octobre. M. Duvernoy communique les résultats auxquels l’ont conduit ses recherches sur la structure intime des dents des mammifères, particulièrement des Musaraignes. Comme nous avons déja donné une idée de ce beau travail quand il a été lu par son auteur à l’Académie des sciences, nous n’y reviendrons pas ici. Séance du 8 octobre. M. Saucerotte indique rapidement le contenu d’une note de M. F. Koch, sur la reproduction des Abeilles. M. Koch pense que le développement incomplet des Abeilles ouvrières provient de ce qu’elles se sont tronvées dans des cellules trop étroites, que cependant les matériaux néces- saires à la formation d’une Abeille parfaite existent et servent alors au développement de l'appareil mellifère et de la trompe. M. Koch prétend que les mâles ne fécondent pas la reine, mais bien les cellules vides; cette fécondation se fait en été, mais elle n’est utilisée par les Abeilles qu’au commencement du printemps, M. Sauceratte fait observer que la note de M, Koch ne ren- ferme de neuf que son opinion sur la fécondation des cellules, et que cette opinion ne saurait nullement renverser les obser- valions positives faites par Réaumur et Huber sur la fécondation de la reine par les Abeilles mâles. M. Silbermann lit une note monographique sur la Gallé- ruque du Nénuphar, I fait connaître l’insecte parfait, sa larve et sa nymphe, et donne des détails très-intéressants sur ses mœurs, soit à l’état de larve, soit après ses diverses trans- formations. M. Lereboullet lit un discours sur l'unité de l'espèce humaine Nous avons déja annonce ce travail remarquable dans cette Revue. Séance du 9 octobre. M. Lerehoullet communique un travail sur la Ligie des hypnes, petit crustacé isopode de la famille des Cloportides, qui vit aux envions de Strasbourg dans la mousse humide, L'auteur fait connaître ses caractères extérieurs et les principales circonstances de son organisation. Ce mémoire est accompagné de planches qui sont mises sous les yeux de la section. M. Lereboullet pense qu'il faut maintenir le genre Ligi- dium établi par M. Brandt pour cette espèce. 39% REVUE ZOOLOGIQUE. ( Décembre 1842.) M. Lereboullet communique les résultats d’un autre travail sur la détermination des espèces de Cloportides appartenant aux genres Oniscus, Philoscia et Porcellio. I croit devoir sup- primer le genre Philoscia établi par Latreille sur des caractères insuffisants , l’auteur n’ayant trouvé aucune différence de formes entre la Philoscie des mousses et le Cloporte des murailles. Il propose en conséquence de lui restituer le nom d’Oniscus muscorum que Cuvier lui avait donné. Quant au genre Porcellion , M. Lereboullet décrit les espèces suivantes , trouvées à Strasbourg : P. scaber ( avec ses trois va- riétés distinguées par M. Brandt sous les noms de unicolor, mar- ginatus et marmoratus); P. dilatatus, Br.; P. lœvis, LATR.; P. pictus, Br. (avec ses variétés : tessellatus, marmoratus et flavo-maculatus ); P. armadilloides , Leres. ; et P. trivittatus, Leres. L'auteur a décrit ces espèces avec tous les détails néces- saires, en prenant surtout pour caractères spécifiques , ainsi que l'a fait M. Brandt, les lobes du front et le dernier article de l'abdomen. M. Lereboullet fait connaître, en terminant , le procédé qu'il emploie pour exposer les petit animaux que l’on conserve dans l'esprit de vin, tels que les araignées , certains insectes , les petits crustacés , etc. Ce procédé consiste à coller les animaux , à l’aide de gomme arabique, sur de petites feuilles de carton blanc, lisse , coupées d’après les dimensions des vasés; quand la gomme est sèche, on met Ja plaque de carton dans de l’alcool presque pur (vingt-huit à (rente degrés de l’aréomètre de Baumé}). On peut , de cette manière , étendre les pattes et placer les animaux dans telle position qu’on veut leur donner. Cette méthode, employée au Musée de Strasbourg depuis trois années, a obtenu les suffrages de tous les étrangers qui sont venus visiter les col- lections. Lorsque les objets que l’on veut exposer sont blancs ou de cou- leur claire, on emploie du carton recouvert de papier glacé noir. M. Duvernoy communique quelques idées et quelques faits relatifs à la génération. Il rappelle les conditions nécessaires, chez les mammifères et dans l’espèce humaine en particulier, pour que la fécondation puisse s’opérer, ainsi que le développement de l’ovuleetsa marche vers la surface de l’ovaire, où il est destiné à recevoir l’action + chenmtiiiitit SOCIÉTÉS SAVANTES, 395 vivifiante de l’élément fourni par le mäle. Quand la fécondation n’a pas lieu, à cette dernière période de leur développement, les ovules ne s’en détachent pas moins de l'ovaire, ainsi que cela arrive aux ovules d’une poule qui n’a pas de coq et qui pond des œufs sans germe : il y a là, sans doute, une des causes les plus fréquentes de stérilité, Pour que la fécondation ait lieu, il faut que le rapprochement des sexes coïncide avec la présence d'un ovule suffisament développé à la surface de l'ovaire. L'élément du mâle est porté sur l’ovule par l'intermédiaire de parties vi- vantes de l’organisme, qu’on avait improprement appelées ani- malcules, et que M. Duvernoy désigne , depuis plusieurs années, sous le nom de Spermazoïdes. 11] décrit une nouvelle forme de ces prétendus animalcules qu’il a observés dansle Homard, et qui est très-différente de celle qu’on rencontre dans l'Écrevisse ; c’est une espèce de cône irrégulier, muni d’un filet qui se dé- tache d’un des points de sa surface, à quelque distance de la base du cône. M. Duvernoy termine par quelques faits relatifs à l’œuf fé- condé. Il fait d’abord remarquer la différence qu’il y a entre le nombre et le volume des œufs dans l’Écrevisse et la Langouste; ils sont en rapport inverse avec le volume de ces crustacés, trés-gros à proportion et peu nombreux dans l’Écrevisse , petits et très-nombreux dans la Langouste ; puis il rend compte des observations qu’il a eu l’occasion de faire sur le développe- ment des œufs de l’Écrevisse de rivière. Ces observations concordent parfaitement avec celles de Rathke, et M. Duvernoy a fait remarquer, dans les démonstrations du cours qu'il a fait cette année au Collége de France sur Je développement, une coïncidence parfaite entre l’époque du développement de l’Écre- visse à Paris et à Dantzig. 11 y a fait voir les petite Écrevisses au moment où elles venaient d’éclore , et il n’a pas observé qu’elles fussent aussi différentes des Écrevisses adultes qu’on l’a pré- tendu récemment, L'ordre du jour étant épuisé, M. le président , avant de clore les travaux de la section, prononce l’allocution suivante : « Avant de nous séparer et de suivre ailleurs la tâche et la destinée que chacun de nous a reçue de la Providence , je vou drais vous montrer, dans une courte esquisse de vos travaux, que vous avez rempli, autant qu’il dépendait de vous , le double 396 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Décembre 1842. ) but des congrès scientifiques : celui d’ayancer la science et de la répandre. Si vous n'avez pas eu l’occasion de discuter toutes les questions du programme, des objets non moins essentiels ont été préparés et traités eæ professo par plusieurs d’entre vous. » Ils sont trop présents à votre mémoire pour que je vous les rappelle en ce moment. » Je n'ai donc plus, avant de lever votre dernière séance, avant de clore vos travaux , qu’à vous remercier de nouveau cordialement de l’honneur que vous m'avez fait de me choisir pour les diriger. Vous avez ainsi augmenté très-sensiblement les souvenirs ineffacables qui m’attachent à cette noble cité, à cet établissement dont la belle organisation assure la durée, à ce lieu même où j'ai repris, à l’âge de cinquante ans, après une longue interruption , ma carrière scientifique. » C’est ici que je l’ai terminée, dans l’Académie de Strasbourg, après onze années d’effonts assidus, pour propager les saines doctrines de la science; c’est de cette place même que j'ai pris congé, en 1838, de mes chers disciples; c’est ici qu'ils sont venus me surprendre de la manière la plus touchante, en me décernant spontanément un témoignage durable de leur atta- chement; c’est d’ici que je dois prendre un nouveau congé non moins fouchant pour celui dont le cœur, toujours sensible malgré l’hiver de son âge , a dû être vivement ému de la marque insigne d’estime que vous avez bien voulu lui décerner. Si quelque chose peut adoucir les regrets de vous quitter , c’est le souvenir même de cette honorable réunion , de cette fraternité qui a régné pendant sa trop courte durée entre les adeptes de la science , quelle que soit leur origine nationale ; c’est cette fusion d’idées qui amène celle des sentiments ; c’est cette tendance hu- manitaire des sciences et des lettres qui marchent à la suite du christianisme, pour rapprocher les nations comme les enfants d’une même famille. » Permettez-moi de compter, pour le peu d’instants que la Providence me réserve, sur votre souvenir, sur votre estime, sur votre attachement, comme je vous prie de compter sur ma reconnaissance, » Ces paroles de M. Duvernoy sont accueillies par de vifs ap- plaudissements. Sux la proposition de M. de Billy, la section vote des remer- ciements à son président. MÉLANGES ET NOUVELLES, 397 IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. À M. de Sezys-LoNccnawrs, auteur des études de micromamma- logie : réponse de M. Lessow. Monsieur, je viens de lire dans le n° XI de la Æevue Zoolo- gique de 1842, p. 340, un article critique sur le catalogue que j'ai publié et qui estintitulé Nouveau tableau du règne animal. D'ordinaire je ne réponds jamais à la critique qui me paraît vin- dicative et personnelle, mais dans votre analyse, je crois entre- voir la recherche de la vérité, et je n’hésite pas à combattre ce que je regarde chez vous comme le fait d’une précipitation de jugement tout en regrettant que vous ne m’ayezpas compris. Mon tableau n’a élé tiré qu’à cent quarante-sept exemplaires et qua- rante seulement ont été livrés au commerce. Ce livre est le cata- logue d’un spéciés manuscrit que je n’ai pas cru devoir imprimer avant une révision faite en présence des grandes collections pu- bliques. 11 est imprimé sur papier fort et sans citations , afin que chacun puisse mettre en marge ses annotations. Voilà l’unique destination avouée de cette liste. Le système de nomenclature vous semble déplorable ? Mais vous gardez prudemment par devers vous les motifs d’une épi- thète fort singulière sous la plume de l’auteur du mot micro- mammalogie, mot latin flanqué de deux hybrides grecs ! Com- ment pouvez-vous blâmer dans ce catalogue la citation de noms sans critique que vous louez sans restriction dans mon manuel , œuvre de pure compilation ? Vous semblez fort courroucé de ce que je ne cite pas votre nom quand il a été question de petits rongeurs européens à l'étude desquels vous avez consacré de longues années , mais je l’ai fait le plus souvent possible, et en adoptant vos bases, j’ai montré l’estime que je faisais de vos re- cherches. « Lu méthode de classification est au moins excentrique » dites-vous, Ici prenez garde, c’est la seule partie dont je reven- dique la propriété, à titre de retour aux anciennes classifications, et on pourrait peut-être appliquer celte épithète moderne à votre manière de juger, Cette méthode repose sur les modifications profondes de l'organisme , dépendantes des fonctions de la géné ration, dont le nom de mamunifère lui-même n’est qu’un dérivé. 398 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Décembre 1842.) Ai-je besoin de vous apprendre que si les systèmes nervenx et circulatoires sont identiques chez les animaux mammiféres, de profondes modifications dans les appareils de la reproduction les séparent d’une manière tranchée ? L’immortel Jussieu et les bo- tanistes de son école, vont chercher leurs caractères de premier ordre dans l’embryon de la graine, car c’est là que sont renfer- més les caractères primordiaux des grands groupes de végétaux ; ils y sont condensés de manière à ne jamais présenter d’ano- malie. Vous êtes imbu , on le voit , de la doctrine exclusive de G. Cu- vier. Mais cette doctrine a aussi contre elle des noms dont vous ne suspecterez pas la sience, MM. de Blainville, MM. Geoffroi Saint-Hilaire père et fils, et même M. Duvernoy, l’élève et l’ami de Cuvier. Ces savants ont senti la nécessité, pour établir les ordres de la première classe , d’une base fixe , fondée sur l’orga- nisation et empruntée aux fonctions génératrices, au lieu et place de l’arbitraire du système dentaire , excellent pour l’établisse- ment des genres, mais qui présente de grandes lacunes pour les vues d'ensemble. Après la génération, vient la charpente osseuse, seule partie propre à fournir une idée satisfaisante des groupes secondaires. En partant de ce principe pourriez-vous admettre parmi les mammifères normaux les Cétacés? Chez ces derniers , il n’y a pas jusqu’à la respiration dont l’appareil n'ait été gran- dement modifié, et quant aux résultats qui suivent la généra- tion, on ne peut évidemment admettre une lactation semblable, dans un liquide dense comme l’eau, à celle qui s'exécute dans l'atmosphère. Chose singulière, monsieur, cette méthode que vous appelez excentrique, a pour but de ramener les idées acquises à la mé- thode du grand Linné, notre maître à tous. Ouvrez le Syslema naturæ, vous verrez la subordination suivante : Primates, Bruta, Feræ, Glires, Pecora, Belluæ, Cete. Puis dans les Primates, les genres Homo, Simia, Lemur et Vespertilio? A la fin des Feræ et comme lien transitoire, vous trouvez les genres T'alpa, Sorexæ et Erinaceus qui conduisent aux vrais rongeurs. Enfin Linné se sert des dents pour distinguer les ordres, et groupe ces derniers en unguiculata, ungulata et mutica. Nous le voyez, monsieur, je n’ai fait qu’appliquer les connaissances modernes à la sanction de la méthode Linnéenne, MÉLANGES ET NOUVELLES, 399 moins systématique qu’elle ne le paraît , et ce principe Linnéen a été franchement accepté de nos jours par un savant du premier ordre, M. de Blainville, dans son ostéographie. Je lai imité et suivi, voila tout. En vérité, monsieur, quelque immense savoir qu’ait possédé l’illustre Cuvier , les modifications qu’il a fait subir aux ordres Linnéens ne sont pas toutes acceptables. Sa nomenclature est fort irrégulière et ses groupes sont très-élastiques. Permettez- moi d’en mettre quelques exemples sous vos yeux: l’ordre des Bimanes n’a recu que le genre Homo. Les Quadrumanes, établis sur un caractère peu important, voient rejeter de leur groupe un Quadrumane qui n’a pas de canines , et qui se trouve parmi les rongeurs. Ses Carnivores, et ici ce nom est tiré du régime, comprennent d’abord des Chéiroptères, dont une bonne moitiése nourritexclusivement de fruits, puis d’{nsectivores, dont toutes les analogies générales sont rompues. Or, quudrumanes, carni- vores, édentés, sont des noms diamétralement opposés dans l'esprit d’une nomenclature rationnelle , et que dire d’édentés qni ont des dents, sorte de groupe fort hétérogène ? Une classification des animaux en séries parallèles offre de grandes difficultés; la méthode quinaire des Anglais est peu pra- ticable. Je me suis efforcé de grouper les mammifères (à l’aide de caractères naturels ou artificiels) en une série qui mette en évi- dence le plus grand nombre de caractères naturels. Voilà l’excen- tricité d’une manière dè voir qui devait frapper tout d’abord nn zoologiste exercé. Vous me blämez de n’avoir pas copié les noms de familles déjà proposés, comme Canidæ, Pteropidæ, etc. Voici mes motifs. Ces noms masculins féminisés, à l'instar des dénominations de plantes, me semblent tout aussi vicieux que ceux que j’ai pré- férés. En écrivant Canisidæ, Pleropusideæ, j'ai voulu indiquer, même aux commencants , que les types de la famille , étaient les genres Canis, Pleropus. Peut-être ferait-on mieux d’en revenir aux vues de M. Isidore Geoffroi-Saint-Hilaire, et d'écrire 7’ul- viens, Pléropiens, Féliens, ete. Vous critiquez le rapprochement dans la famille des Bimanes, des Orangs ? Ce rapprochement est impérieusement prescrit par tous les caractères généraux de quelque valeur. Les Orangs sont l'anneau qui unit l’homme aux autres animaux, Le mettre à la fin 100 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Décembre 1842.) des Bimanes ou au commencement des Quadrumanes est une véritable escobarderie. On ne peut les placer ailleurs, Ce rappro- chement qui vous arrache deux points d’exclamation, n’est pas nouveau. Depuis Linné, plus d’un zoologiste l’a fait, et qui- conque emploiéra des caractères fondamentaux et philosophiques sera forcé de le faire. Que certains hommes se placént dans des niches el se parfument d’encens, libre à eux , mais le Créateur les rappelle à l’humilité, sous le rapport matériel du moins, en présence du Chimpanzé. Les doublesemploisque vous signalez parmi les Chauves-Souris peuvent exister, car Dieu lui-même ne reconnaîtrait plus les espèces qu’il a créées et conservées dans l’ärché, dans la masse des descriptions et des figures que chacun à l’envi a mises au jour dans des principes fort différents. Ma source principale a été la treizième monographie de M. Temminck, et cette autorité en vaut bien une autre. Toutefois je comprends qu’on ne peut arré- ter une liste de genres et d’espèces dans les chéiroptères, qu’en ayant sous les yeux les individus, types des genres et des espèces créés dans les diverses parties de l’Europe, et ce travail sera longtemps désiré. Mieux que personne , vous devez avoir une opinion identique , puisque vous avez consacré plusieurs années pour débrouiller la synonymie des cinq à six Musaraignes d’Eu- rope ; et que tous les zoologistes qui se sont occupés de ce genre, M. Duvernoy entre autres, sont loin d’en admettre les bases définitivement, Mon livre est un catalogue pur et simple, sans synonyinie, sans données scientifiques autres que la subordination générale des noms, 1l est destiné à recevoir plus tard un développement complet, avec révision générale des espèces. Pour les uns jai poussé trop loin dans mon:spèciés des Bimanes la critique des espèces ; pour vous j'en ai accueilli les noms sans choix. Qui croire ? J'aurais beaucoup encore à écrire, mais il est convenable d’en finir et de clore cette lettre déjà trop longue, tracée sous la première impression de votre article. Il est éxcessivément facile de critiquer un livre, mais il est plus difficile de le composer. Ce principe a été la règle de ma conduite quand, pendant plusieurs années , jai été chargé de la rédaction princi- pale du Bulletin Zoologique du baron de Férussac. Veuillez agréer, Monsieur, etc, P, LESsON, MÉLANGES ET NOUVELLES. #01 Notre confrère M. Doûmet , aide dé camip du lieutenant géné- ral commandant la dix-septième division militaire, nous écrit, de Bastia, la lettre suivante : è « J'ai en ce moment un jeune Phoque vivant que l’on a pris sur les côtes de la Corse, oùil s’en trouve un assez grand nombre, Malheureusement je prévois qu'il ne vivra pas longtemps, car il a refusé toute espèce de nourriture depuis dix-sept jours qu’il à été capturé. C’est un fait assez curieux que l’éxistence de ces animaux en Corse, tandis qu’on ne les trouve généralement que dans les mers du Nord. Celui-ci n’a qu'environ huit à dix mois, à en juger par la dentition. 1l a 1 mètre 20 cent. du bout du nez à l’extrémité des membres postérieurs. Son premier poil, qui est brun-marron, commence à tomber et fait place à un autre pelage qui est gris argenté; les yeux sont noirs, grands et ressemblent à ceux d’un jeune veau. Son cri est à peu près celui d’un chien qui jappe ouap , ouap. 1] est assez doux et ne cherche à mordre que lorsqu'on le tourmenté. A en juger par celui-ci, ces animaux sembleraient susceptibles d’être appri- Toisés facilement ; éar, ces jours derniers, ayant pitié de lui et voulant Jui reñdré la liberté, je lai mis à la mer sans aucun lien ; il a nagé ou plongé pendant environ un quart d'heure à plus de 200 mètres du rivage, et au bout de ce temps il est re- venu à terre à l’endroit où se tenaient de nombreux curieux at- tirés par ce spectacle, et s’est laissé reprendre et remettre tran- quillement dans sa cuve. Il est réellement à regretter qu’il ne veuille prendre aucune nourriture. Mais c’est en vain que chaque jour je lui présente du poisson frais et d’espèce nouvelle pour tâcher de découvrir celle qui pourrait lui convenir; il ne le re- garde seulement pas. » M. Camille Aohdani , de Parme, nous écrit qu'il a employé , en 1840, dans un mémoire diptérologique imprimé à Parme , le nom de Dasyneura, donné par M; Saunders à un genre de Muscides, dans les Transactions de la Société entomolozique de Londres, vol, IN, part, re, 1844, Le genre Dasyneura de M. Rôndañi étant antérieur , devra être conservé ét il sera né- cessaire de donner un autre nom au genre fondé par M. Saunders, 102 REVUE Z0OLOGIQUE. ( Décembre 1842.) Ne voyant point paraître de figure de l'oiseau tout à fait re- marquable connu sous le nom de Platalea pygmea (Eury- norhinchus pygmeæus) et qui, dans le fait, n’est qu'un bécasseau à bec de spatule, et possédant une esquisse de ce rare oiseau cal- quée sur un dessin que M. Natterer, conservateur du Musée de Vienne, avaitfait d’aprèsun des troisseuls individus connusen Eu- rope, celui du Museum Thumberg à Upsal, nous avons pensé que lesornithologistes membres de la Société Cuvierienneen verraient le traitavecd’autant plusd’intérêtque M, leDr Hartlaub enadonné, dans cette même Revue, 1842, p. 36, une notice très-détaillée et très-intéressante; cet oiseau est donc représenté de grandeur naturelle sur la planche 2, fig. 1. Le même savant a également inséré dans la Revue, 1847, p. 5, une description d’une nouvelle espèce de Chionis,ou bec en four- reau, la seconde du genre, et qu’il a nommée Chionis minor, Hart. Comme il y avait joint un dessin de la tête, pour mieux faire sentir les différences existant dans la forme du fourreau, ainsi qu’un de la patte, l’unet l’autre ont été réunis sur la même planche avec le Platalea pygmæa. (Noy. pl. ?, fig. ?, ? a et ? b.) De LAFRENAYE. Les deux premières livraisons des Z{lustrations Conchyliologiques viennent de paraître, Ce grand ouvrage, publié par M. le docteur Chenu, conservateur des Collections zoologiques de M. le Baron Delessert, avec la collaboration des principaux conchyliologistes de la Frañce et de l'étranger, est exécuté avec la même perfection et dans le même format que le bel ouvrage de M. le baron Benjamin Delessert, ayant pour titre Recueil de coquilles décrites par Lamark et non encore figurées (V. celte Revue, 1842, p. 319). Nous donnons ci-joint, le prospectus de cette grande et belle entreprise, nous réservant de faire connaître le contenu des deux livraisons que nous annonçons, dans un prochain article, (G.-M.) PT PR | | | TABLE ALPHABÉTIQUE POUR L'ANNÉE 1842: I. TABLE DES MATIÈRES. Able (tabl. des esp.). Vallot. 93 Académie des aspirants nalu- ralistes de Naples. 199, 389 Académie des sciences de Pé- tersbourg. Achatina Perroteti. Pfeiffer. Achorutes bielanensis. Waga, Adapsilia coarctata. Waga. Aelurus. Klug. Ænictus. Westwood. 48 Agrion forcip. (ponte). Siebold, 348 Amblythireus. Westwood. 195 Ampullaria tasm. Le Guillou. 105 Analecta entomolog. Schaum, Anatomie comparat. Straus, Anatomie transcend. Serres. Anguilles (génér. des). Creplin. 350 Animaux de la Fr. Braguier. 14 Anisoplia theicola. Waga. 292 Anthicus nouv. Laferlé. 205 Anthrax ruficollis. Saunders. Antocharis Charlonia. Donzel. : Apiaires mélponides, Spinola, Apiocera. Westwood. 7 Arara erythrofrons. Lesson. Arcana entomologica. Westw., Â7, 120, 196, Archives d'histoire naturelle, de Wiegmann, 38, 86, Aristeusantennatus.Duvernoy. Arremon (2 espèces), Arvicola nivalis, Martins. Arvicola de Pise. Pecchioli. Ascidiens (respiration), Coste. Aspasia (2 espèces). Reiche. Astéries ( genres des). Muller et Troschel. Astérope..Philippi. 1 Auricula (2 espèces). Petit. 105 Aviceptologie polonaise. Waga 317 Bactrophora dominans, West- wood. 8 Balanides(struct.int.des). Rapp.3 Tom, V. Année 1842. Barbu. Liste monogr. Haril. Bardistes cibarius. White. Bile (mécanisme de son cours). Amussat. Binoculus plumig. Montandon, Biphyllocera. White. 123 Bison et Urus. Pusch. 4o Blapsides. De Brême. 197 Boa de Cuba. Gundlach, 44 Bombyx philopalus. Donzel. 201 Bothrimone de l'Esturgeon. Duvernoy. 127 Brachynus olidus. Reiche. 374 Branchipus Lorvicornis. Wag. Buccinum (plus. esp.). Lesson. 237 Bufo vinearum. Lesson. 33 Bulimus (2 esp. ). Jay. 80 Bulimusumbilicaris, Souleyet. 100 Caduque, Réclam. de M. Le- sauvage. 231 Caduque ntérine. Coste. 230, 259 Caduque utérine. Martin-St,- Ange. 261 Calleida, esp.nouv. Reiche.274, 309 Callisthenes. Fischer et Guerin- Méneville. 250, 295 Calliphora (2esp.). LeGuillou. 315 Callyrhynchus peruvianus. Les- son. 209 Calosoma armatum. Reiche. 377 Cardinal( Paroaria cucullata ). Passerini. 280 Carenum. (Monogr.). Westw. 120 Carnifex naso. Lesson. y} Casnonia. (Plus, esp.) Reiche, 239 ‘Castalia Duprei. Recluz. 305 Catamblyrhinchus diadema. Lafresnaye. 30r Cebrio gigas. De Cerisy. 200 Cephalopodes (chromatopho- res). Wagner. Céphalopodes fossiles. A. d'Or- bigny. 126, 166 27 40% - Ceralitis. De Brême. 201" Cerceris bupresticida. Léon Dufour. 288 Cercopithèque (21 esp.). Isid. Geoffroy. 324 Ceria eumenoides. Saunders. 195 Certhiparus senilis, De Lafr. 69 Cetonia et Dorcus ( anat.). Léon Dufour. 167 Cetonides de l'Asie. West- wood. 48, 196, 281 Cetonides-sexes. Westwood. 224 Chamois. (Organes cervicaux). Dorotea. 95 Chartopteryx. Hope. 47 Chasse aux oiseaux. Waga, 317 Chauve-souris de Cuba. Gun- dlach. Chauve-souris d'Europe. Key- serling et Blasius. Chionis minor. Hartlaub. 02 Chærocydnus foveolat. White. 124 Chourtka alpina. Motschoulski. 318 Chromatophores des Céphalo- podes. Wagner. Chromopliliadiversipes, West. 282 Chrysidides nouvelles. Guérin- Méneville. 144 Cicada ( 14 esp. nouv.). West. 196 Cicindela (plus. esp.). Reiche. 239 43 Classifie: des insectes (Ré- flexions sur la ). De Brème, 61 Classific. des animaux. Brullé. 17 Classific. des anim. sans verté- bres. Érichson. 86 Clavagella balanor. Philippi. 41 Clivina 8 esp. Reiche. 375 Cloporlides. (Nét. des esp. ). LeéreboulleL. 394 | Coccinelle de la siponn Huber. 388 Coccothraustes carneus. Less, 510 Coccyzus erythropyga Less. 210 Coléoptères de Sibérie. Fis- cher. 363 Coléoptères de Sibérie. Gebler. 223 ! 323 Coléopt. du Caucase. Victor. Coleoplera Colëmbiana. Rei- che. 238 272, 305, 374 Coléoplère du Danemark, Schiodte. 10 Coléoptères de France. Mul- sant, 256 TABLE DES MATIÈRES. Coléoptère Cranves des ). Erichson. Colobe. g esp. Is. Geoffroy. 387 Colobothea leucospilota. West- wood. 48 Columba palumbus. Sziemus- ZOWa, 4o Columbella. (6 esp. nouv.) Lesson. 185 Colylelite. Vallot, 13 Conchologia systematica. Ree- ve. 0, 281 Congrès de Strasbourg. 391 Conirostrum albif. Lafresnaye. 301 Conoteuthis, A. d'Orbigny. 166 Conovules. (2 esp.) Petit. 105 Coutributionszool. Haldeman. 222 Comatules. J. Muller. 348 Copépodes. Crust. Philippi, 41 Coprophages ( elassif, méth. }, Reiche, 200 Coptodera? Fascialopunctata, Reiche. 313 Copurus leuconotus. Lafresn. 335 Coquilles de Lamarck, Deless, 319 Cordiste squadrilunat, Reiche. 240 Crapaud des vignes. Lesson. 33 Crustacés décapodes, Duvern, 322 Crustacés décapodes, Déyelop- pement, Rathke. Crustacés de l'Inde. De Haan. 336 Crustacés ( métamorphoses ). Joly 229 Crypticus Apiaster. Lesson. 174 | Curculionidum ( genera et species }. Schænherr. 362 Cyclaris (3 espèces ). Lafres- paye. 133 Cyclostoma (2 esp.). Souleyel. 100 Cylivdrella Pfeiffer, 39 Cymendis ( 2 esp. ). Reïiche. 274 Cyphaleus. Hope. Cystisoma Neptunus. Guérin- Méneville Cystoma Saundersii., Westw. Cyzicus. Joly. 214 122 | s | Dasyneura zonata. Saunders. 199 | Dasyneura. Rondani, 4oi Décapodes. (Dévelop ) Rathke, ra Deilephila phileuphorbia, Murtzell, 41 9 / TABLE DBS MATIÈRES, Dendrocolaples {riangularis. Lafresnaye. 134 Dendrolagus. Muller. 154 Dents des musaraignes, Du- vernoÿ. 260 368 Dents (struct, des), Nasmyth. 328 385 Derbe (monogr.). Westwood. 38 Deroplatys. Westwood. Desmophyllum stellaria. Phi- lippi. Diclion. Abrégé d'hist. nat. Dict. univ. d'hist. nat. d'Orbi- gny. 255, 264, 317, 353 Dictyopterus.(5 esp.).Buquet. 6 Dinomus. De Brême. 113 Diptères (anatomie des). Léon Dufour. 165 Diptères nouveaux. Le Guillou 514 Diraphia limb. Waga, Guérin. 293 Doliops. Westwood. 8 Doreus et Cetonia. (anat.)Léon Dufour. Dorylus. Westwood, Dozocolletus oblongus. Che- wrolat. 298 Drilus Mauritanicus, Lucas. 38; Dromius, (3 espèces.) Reiche. 310 41 119 167 7 Dynastes Jupiter. Buquet. 66 Diplères exoliques nouveaux, Macquart. 383 Dyscolus, 2 espèces. Reiche. 375 Dyliscides nouv. (23 espèces). Babington, 194 Edwardsie. De Quatrefages. 164 Elachista Coffeella. Guér.-Mé- nev. et Perrottet 24, 126, 167 Elasmotherium Keiserlingii. Fischer, 256 Eleuthérie dichotome. De Quatrefages. 231 EnchelÿsSanguinea. Meyen. 40 Enicodes Fichtelii. Westwood. 48 Entomologiste. Newman. g1, 222 Entozoaires de la gren. Gruby 229 Eristalis splendens, Le Guillou. 314 Estheria, Joly. 93 Eurinorhynchus pygmæus, Har- tlaub, , 402 Etude sur la Méth, Zool, de Linné, 385 7 | Foraminifères. Troschel. 405 Eyania {3 espèces). Spinola 188 Fascination des serpents. De Castelnau. Fasciolaria nouv. Lesson, 104, 212 Fierasfer Fontanesii. Costa. 95 Flabellum Lessonii. Michelin. 119 Fongia distorta. Michelin. 316 Fossiles de Colombie. A. d'Or- bigny. 290 Fossiles de Moscou. Fischer, 27 Galerita (2 espèces). Reiche. . 273 Galleruca nymp. Silbermann, 393 Gastroxides ater. Saunders. 195 Gauri Gau, Wiegmann, 43 Génération. Duvernoy. 394 Génération des ang. Creplin. 350 Géologie (Ann. desSc. géol.). Rivière. Geotrogus (5 espèces). Guér. Ménev. 7 Gestation (cad. utérine). Coste. 230 Gnathoxys. Westwood.Reiche. 121 Gobius de la Suède. Fries. 42 Godardia madagascariensis. Lucas. 390 Goliathides. Westwood. 281 Gordius et Mermis. Dujardin. 230 Grallaria (monogr. des). De Lafresnaye. 333 Gymnetrus Mullerianus. Risso. 39 Gymaætron Kerhaletii. Bu- quet. 242 Harpyhaliœtus.De Lafresnaye. 173 Helicearum (symbolæ adhist.) Pfeiffer. 358 Helices novi (27 esp.). Le Guill. 136 Heliofugus (monoyr. des). De Bréme. 141 Helix (arrangem. des). Porro, 1 Helix dejecta et Candei. Petit, 195 Helix (3 espèces). Souleyet. 100 Helix Guerini. Pfeiffer. 304 Hemicyelus. Hope. 47 Hemydictia frond. Westwood. 121 Hémyptères ( cat. des ). Hope et Westwood. 382 Hémiptères nouv, White. 124, 364 Hexaphyllum Westw, Hope, 406 Heterops. Blanchard. Hippocampus. Krohn. Hirudo Manillensis. Lesson. Homme (esquisse zool. sur l'). 23 3 Lereboullet. 279 Hydre vulgaire. Laurent. 265 Hylobates, I. Geoffroy St-Hi- laire. 330 Hyménoptères. rech. anat. Léon Dufour. 224 Hyperoodon. Doumet. 207 Hypocephalus. Westwood. 49 Hippolyte Desmarestii (me- tam.). Joly. 220 Iconogr. du règne animal. Duméril. Flourens. 329 365 Insectes nuisibles à l'agr, Bois- giraud. 116 Insectes de la baie du Roi Georges. While, 123 Insecte qui ravage les cafiers. 126 Insectes nouv .de Russie. Evers- mann. 122 Insectes (Développement des). Ach. Costa. 199 Insectes nouveaux (centurie) Westwood, 124 Isaura. Joly. 93 290 Isopodes (respiration), Duver- noy et Lereboullet. 323 Janthina (animal de la). Ach. Costa. 193 Képone type. Duvernoy. 323 Labidus (Monogr.). Westw. 48 Lamellicornes del'Inde. Hope. 195 Lampria claripennis. Le Guill. 314 Lampyris Italica ( Lumière ). Péters. 293 Laophonte, Crust. Philippi. gi LarvesdesColéopt. Erichson.98, 87 Latrodectus (propriétés veni- meuses). Graels. Lebia (5 esp.) Reiche. Lecons de M. Duvernoy (corps organisés). Lecons d'hist. nat. Mlle Ulliae. 355 Lépidoptères (Ptér, des). Lefeb. 52 Lépidoptères nouv. White. 124 201 311 TABLE DES MATIÈRES, Lépispilus. Hope. Leptotrachelus fulvicollis. Rei- che. Libellulines(Reproduct. des). Siebold. 283, Ligie des Hypnes: Lereboullet. Limacides d'Amérique. Binney. Limniades de l'Amérique du Nord, Haldeman. Limules (Organisation des). Duvernoy. Liparis dispar (ravages), Joly. _ Brehm. Liste des membres démission- naires et décédés. yl Lucanides. Sexes. Westwood. Lucina cristata, Récluz. 270 Lumière du Lampyris ilalica. Peters. 223 Lycus ( 5 esp.). Buquet. 6 Lymnadia Joly. 93 Macrocephalus (Monogr. des). 195 Malacologie méditerranéenne. Cantraine. 35 Mastax ( 5 esp.). Westwood. 198 Medusa aurila. Sars. 86 Méduses, Organes piquants. Wagner. 86 Méduses, Organes brülants, Wagner. 226 Megacephala (plus.esp.) Reiche, 239 Megalonyx nanus et rufocapil- lus. Lesson. 135, 209 Méliponides.Spinola 216, 267,382 Meloe, 3 espèces nouv. Guér,- Mén. 338 Membres décédés etdémission- naires, Mémoires pour servir à l'hist. natur. des possessions néer- landaises dans l'Inde. 150, 359 Mermis et Gordius. Dujardin. 230 Métamorphoses de Méduse et Cyanea. Sars. 86 Micropterus brevip.Chevrolat. 277 Miopithèque , J. Geoffroy Saint-Hilaire. 38 Misolampus (Mon.) De Brême, 81 Mitra. 5 esp. nouv. Lesson. 142 Mollusques (rectific. de M. Pfeiffer). 26 Mollusques(dével des), Sars, 46 TABLE DES Mollusques de Cuba. Pfeiffer. Mollusques de la mer du Sud. Lesson. 141, 184, 210, 247 Moll. foss. des Ard. Buvignier. 221 Mollusques (système nerveux), Dellechiaye. 330 Mollusques (Ouïedes). Siebold. 348 Mollusques d'Autriche. Pfeiffer 349 Mollusques( esp. Linnéennes) Philippi. Mollusques terr. et fluviat. 42 350 Gruner, 351 Momotus Lessoni. Lesson. 174 Monogr. des Limniades. Hal- demann. 194 Monogr. desmusaraignes. Du- vernoy. 226 Monotremata , marsupialia , Rich. Owen. 220 Morio æquatorius. Reiche. 397 Mort du Duc d'Orléans. 205 Mort de M. Carréno. 68 Moulettes et Anodontes, (org. génitaux). Neuvyler. Musca oceanica. Le Guillou. Musca pumilionis. Guérin-Mé- neville. Musaraignes (Monogr).Duver- noy, 226, 260 Muséums ( Organisat, des ). Petit, 24, 69, 96 Mydasiens. Westwood. 47 Myriapodes (reprod. et déve- loppement). Newport. Myrmicaria brun. Saunders. 88 316 23 Mytilus Chenui. Récluz. 306 Natica (4 esp.). Le Guillou. 104 Nauplius. Crust. Philippi. 4: Nécrologie de Krinicki. Waga. 299 Nerfs(terminaison des). Mandl 230 Nematoptera(Monogr.). West- wood. 123 Neige rouge et verte. Meyen. 40 Nérites nouvelles. Récluz. 73, 177 Nérites nouvelles. Souleyet. 269 Neripteron gigas. Lesson. 187 Névroptères (hist. nat. des), Pictet, . 282 Névroptères(Rech.anat.).Léon Dufour. 224 Noctiluca tintinnabulum, Costa. 96 MATIÈRES. 407 Nomenclator zoologicus, Agas- siz. 191 Notoxus. 7 esp. Chevrolat. 276 Numeria agaritharia. Dardoin, 201 Observations sur quelques co- quilles décrites par M. Les- son. Pelit, 232 Observations sur la Neritina gigas. Récluz. 234 Observ. sur le Genera avium de Gray. Hartlaub. 202 Observ. zoologiques. Philippi. 86 Oiseaux de l'australie. Gould. 9 Oiseaux (nouv. classif.)Cornay. 14 Oiseau fossile. Isid.-Geoffroy Saint-Hilaire. 16 Oiseaux chanteurs. Burmeister. 41 Oiseaux dela Gallicie, Sziemus- ZOWAa. 44 Oiseaux. Notices synonymiques. Hartaub. 55 Oiseaux. Listes de genr. Gray. 84 Oiseaux - mouches nouveaux. Bourcier. ; 353 Oiseaux nouv. Lesson. 135, 209,174 Oiseaux. (Sur la chasse.) Waga. 317 Oncorhinus xanthospilos.Shuc- kard. 124 Organe auditif des grenouilles. De Martino. 95 Organes de brülure des Mé- duses. 226 Organes génitaux des moulet- tes et anodontes. Organis.'des muséums. Petit, 25, 5 Ornismya cinnamomea. Lesson. 17 Orthagoriseus mola. Vellem- bergh. 120 Orthoptéres nouv. White. 124 Orthoptères. recherches ana- tomiques. Léon Dufour. 224 Ortyx leucopogon. Lesson. 175 Os colorés par la Garance. Ga- billot. 49 Os colorés par la Garance. Ser- res et Doyère. 50 Os (recherches sur le dévelop- pement des). Flourens. 364 Os (structure des). Mandl. 388 Ossements fossiles de Paris. a 12 Desnoyers. 408 TABLE DES Ostéographie. De Blainville. 16 Ouïe des Mollusques. Siebold, 348 Ovaires et trompes. Racibovski. 198 MATIÈRES. Poissons de Nice. Risso. 44 Poissons (dév. des). Philippi. 45 Pontarachna punctulum. Phi- Ovographies ornithologique. lippi. 1 Des Murs, 27 | Popilia (monogr. 30 espèces). Ovologiques (observ.). De La- Newman, 195 fresnaye: B 302 | Poumons.struct. intime, Bour- Ophidiens (incubation) La- gery. 230, 290 marre Picot et Duméril. 14 | Pourpre des anciens, Bizio. 368 Ophiures (genres des). Muller et Troschel. 4 Opsomala gladiator, Westwood. 48 Ozœna polita. Reiche, 379 Palmipèdes (mœurs des). La- fresnaye, 71 Paléontologie française. A. d'Orbigny. 48, 193 Pandorina corruscans, Philippi, 352 Papilio. Westwood. 47-48, 196, 281 Papilionides, De Haan. 151 Paroaria cucullata. Passerini, 280 Parra cordifera, Lesson, 210, 135 Partula Dumartroyi. Souleyet. 100 Paussides. Westwood. 363 Penelope albiventer. Lesson. 174 Penœus siphonoceros. Philippi. 41 Pentacrinus caput Medusæ, Muller. 43 Perameles. Wagner. 352 Planaxis. (2 esp.). Lesson. 187 Platalea pygmæa. Hartlaub. 402 Pleuracanthus cribratus. Rei- che, 374 Pleurotoma, 2 espèces nouvel- les. Lesson, 144 Pleurotome (notesurlegenre). Petit. 295 Phoque apprivoisé. Doumet. Thryssopoda cyanea. Le Guil- lou. 315 Picolaptes capistrata. Lesson, 174 Pipra fastuosa. Lesson, 174 Podiceps antarcticus, Lesson, 209 Podurides. Bourlet, 20 Podurelles (observ. de M. Ni- collet). 168 Podurelles (recherch, sur les), Nicollet, 196 Poissons de Scandinavie, Fries, 39 Poissons de Bloch, Remarques: Troschel, 43 Polyneura ducalis. Westwood. 1217 3 | Pronæus Campbelii, Saunders, 195 Prosopistome. Montandon. 236 Protococcus viridis. Meyen. fo Psamathe. erust. Philippi. gx Psaris tityroides. Lesson, 210 Psittacus (2 espèces nouvelles). Lesson. 135 Pteralachisus Bertei, Rondani: 243 Plérographie des hémiptères. Lefebvre. 201 Ptérologie des lépidoptères. Lefebvre. 52 Ptéromaliens (mon). Fœrster, 11 Purpura. Lesson. 102, 186 Purpuricenus. Blanchard. 21 Pyralisuvæ. Thiaville. 392 Pyranga bivittata. Lafresnaye, 70 Pythilus lazulus. Lesson. 174 Pyrochroa coccinea (larves) Goureau. 201 Rate (struct. de la). Bourgery. 198 Recherches anat, et physiol. sur les orth. hymén. Né- vropt. Léon Dufour. 224 Reproductiond'ouvragesrares, Reptiles foss. d'Angleterre. Rich. Owen, 220 Rhisotrogus (4 esp). Guérin- Méneville. 7 Rhogmus. Westwood, 48 Rhombodera (2 espèces ): Reiche. 313 Rongeurs (arrangement des). Wagner. : Rotifères. Doyère. 2! Rudistes, A. d'Orbigny. 17 Salamandre aquatique. Nico- lueci. 330 Sangsue de Manille. Lessons 8 Sarcophaga prop. Leguillou. 315 TABLE DES MATIÈRES. Scaritides de la Nile-Hollande. Westwood. Scolia flavifrons, Passerini. Scorpions (piqure). Guyon. Semnopithecus, I. Geoff, St- Hilaire. Sépiaires gigantesques. Smith. Sexes dans les lucanides et cé- tonides. Westwood. Sigaratus helicoideus, Le Guil- lou. Singes de l'anc. monde. 1. Geoffr. Saint-Hilaire. Société Entomol. de France. 17 Société des aspirants na listes. Société royale de Londres. Société philomatique. 94, 127 Société Entom. de Londres. 194, 200, 291 Soie (formation de la). Bour- cier et Poortman. 383 Souris nouv. esp. Waterhouse, 41 Species des coléopt. Liste, 28 Species avium novæ, etc. Les- son. Sphærotus (monogr. des). de rême. 120 259 17 330 94 Sphex Aurocapillus. Temple- ton. Spirulirostra. A. d'Orbigny. Station des animaux, Maissiat, Sténochoridées, Hope. Streptaxis dejecla et Candei. Petit. 155 Structure dela rate. Bourgery. 198 Structure du syst, nerv.}Mandl. 198 Structure intime des poumons. Bourgery. Stylops. Twaites. : Subcoccinelle de la saponaire Huber, Syngnathus (œufs du). De Qua- trefages. Syrtis nouv. Westwood. 230 196 288 1 195 8 a = TachyphonusVictorini, Lafres- paye. Tableau du règne animal, Les- son. 205, Tanagra (2 espèces). Lesson. Tardigrades. Doyère. Tarsipes, Gervais et Verreaux. Térédiles de l'Afr, austr. Che- vrolat. Terminaison des nerfs. Mandl. Termittes (sexes des). Guer- Mén. Thylacine. Owen. Thynnus (monogr. des). Klug. Thyone. crust. Philippi. Tillus? succinctus, Chevrolat, Tinamus cinnamomea. Lesson. Tmesorhina. Westwood. Todiramphus recurvirostris. Lafresnaye. Trans. Entomol. soc. London. Trigonalys. Guer. Mén. 83, Triplax nigripennis (métam). Léon Dufour. Trompes et ovaires des Mam. Racibovski. Trocon gapistratum. Lesson, Turbinelles nouv. Lesson,. Urus et Bison. Pusch. Uracalymma. Westwood. Vers à soie, Perrottet. Voyage à Madagascar. Vers intestinaux. Miram. Voyage de J. Verreaux. Xenos Westwoodi. Templeton, Zoë jeune de Pagtres. Philippi. Zophius. De Brême. Zoological contributions. Hal- demann. Zoologie (obs. sur l'état de la). Ch. Luc. Bonaparte. IL. TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Agassiz. Nomenclator z0ologi- cus Amussat. Cours de la bile, 290 Babington. Dytiscides nouv. 191 | Binney. Limacides d'Améri- que. 109 336 340 175 263 410 Bizio. Pourpre des anciens. 368 Blainville (de). Ostéographie, 16; sur l'hydre vulgaire. 9265 Blanchard. Purpuricenus,. 21 Blasius et Keyserling. Chauve- souris. 38 Boisgiraud. Ins, nuis. à l'agr. 116 Bonaparte. (Ch. Luc.)Obs. sur l'état de la zoofogie, 378 Bory de Saint-Vincent. Tardi- grades rotifères. 264 Bourcier. Oiseaux - mouches nouveaux. 373 Bourcier et Poortman, Soie, 383 Bourlet. Podurides. 20 M. Nicollet lui écrit. 168 Bourgery. Poumons. 230, 290 Structure de la rate, 198 Braguier. Anim. dela France. 14 Brehm. Liparis dispar. 158 Brême (de). Ceratitis. 201 Monogr. Blapsides. 197 Monographe des miso- lampes. 81 Mon, des Sphærotus, zo- phius, héliofugus et dinomus, 106 Réfl, sur la classif, de Ins, 61 Brullé. Classific. des animaux. 17 Buquet. Dynastes et hexaphyl- lum. 66 GymnætronKerhaletii. 242 5 esp. de Lycus. 6 Burmeister. Ois. chanteurs. 4x Buvignier. Moll. foss. des Ar- dennes. 221 Cantraine. Malacologie médi- ter. 36 Carréno (Mort de M.), 68 132 Castelnau (De). Fascination des serpents. 93 Cerisy (De). Cebrio gigas. 200 Chevrolat. Térédiles de l'Afr. australe. 276 Cornay. Nouv. classe des oi- seaux. 14 Costa (Ach.) Animal de la Jan- thine. 193 Développement des insectes, 199 Costa, Fierasfer Fontanesi. 95 Noctiluca tintinnabulum. 96 TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Coste. Caduque ulerine. 230 25, Resp. des Ascidiens. 1 Creplin. Générat. des anguilles. 350 Dardoin, Numeria Agaritharia. 201 Dehaan. Papillonides.i 151 Possess. Néerl.(crus- tacés). 9 Dejean. Il faut brülerleslivres. 390 Delessert. Coq. de Lamarck. 319 Delle Chiaye. Syst. nerv. des mollusques. 330 Desnoyers. Ossements fossiles de Paris. Donzel. Antocharis et Bombyx 125 nouv. - 201 D'Orbigny (Alcide). Céphal. ; Lee hab 166 Fossiles de Colom- bie, 290 Paléontologie fran- caise. 193 Rudistes, 17 D'Orbigny (Charles). Dict. univ. d'hist. nat.255, 264, mr 53 Dorotea. Org. cervicaux des chamois. 95 Doyère. Os colorés par la ga- rance. Tardigrades et roti- fères. 263 Doumet. Hyperoodon de Corse, 207 Phoque apprivoisé. 4oi Duméril. Elachista. Rapport. 167 Icon. du règne ani- mal. 365 Incubat. des ophi- diens. 1 Duvernoy. Bothrimone de l'es- turgeon. 129 Génération. 394 Lecons sur les corps organ. 2 5 mém. sur les crus- tacés. 322 Duvernoy. Mon. des musarai- 226, gnes. 260, 368 Erichson. Arch. d'hist. nat. 348 Class. des anim. S, Vert, P Eversmann, Ins. nouy. de Rus- sie, TABLE DES NOMS D'AUTEURS. 411 Larves des coléo- tères. 85 5 espèces de rhisotro- 3 gus. 7 Sexes des termites. 278 Spéciès des coléopt. 28 Trigonalys. 83, 131 Fischer. Coléopt. de Sibérie Gundlach. Boa de euba. 44 orient. 363 Chauve-souris de Elasmotherium Kei. Cuba, 3 serlingii. 255 Fossiles de Moscou. 279 Monogr. des Callis- Guyon. Piqûre des scorpions. 17 Haldeman, Contributions z00- thènes. 350 logiques. 222 Flourens. Iconogr du règne Hartlaub. Barbu (liste des). 336 animal. 329 Chionis minor. 5,402 Rech. sur le dév. Eurinorhynchus pyg- des os. 364 mæus. 36,402 Fœrster. Monogr. des ptéro- Notices synonymi- maliens. 11 ques. (Oiseaux). 55 Fries. Gobius de la Suède. 42 Observ, sur le Genera Poissons de Scandinavie, 39 avium de Gray. 202 Gabillot, Os colorés par la ga- rance. 49 Gebler. ColéoptéresdeSibérie. 223 Geoffroy St-Hil (Isid.). Discours Gervai Gould. Oiseaux de l'Australie, Hope. Catal. d'hémiptères. 382 Cyphaleus, Chartéro- Dyx, Hemicyclus et Le- pispilus. 43 Dynastes et Hexaphyl- sur Lin- lum. né. 385 Lamellicornesde l'Inde. 195 Oiseau Stenochoridées. 122 fossile. 16] Huber. Subcocinelle, 288 Singes, 330,384 A Jay. Deux Bulimes nouveaux. 80 s el Verreaux. Tarsipes. 4 Joly. Lyemnadia , Isaura, etc. 93 Ravages de la Lyparis Goureau. Métam. des PYrO= Dispar, 115 chroa. 201 Hippolyte Desmarestii Graels. Venin des latrodec{us. 291 (mélam.), 229 Gray. Liste des genres d'ois. 8, Isaura, 290 Gruby. Entozoaires de la gre- nouille, 229 | Kiener. Rectifications sur les Gruner. Moll, terre et fluviat, 351 | moll. 26 Guérin Méneville, Chrysidides. 144 Keyserling et Blasius. Chauve- Cyslisoma neptunus, ai souris, 39 Diraphia limbata. 293 | Krohn. Hypocampus. 39 Elachistaco ffeella, 2 A Klug. Aelurus 158 126, 167 Monographie des Thyn- Iconogr, du règne ani- nus. {155 mal, 229, 365 | Laferté (De). Anthicus nouv. 295 Méloé. (3 espèces.) 338 Monogr. des callisthé- nes. 270 Nécrol, du Duc d'Or- léans, 205 Lafresnaye (De). Arremon (2 espèces). 335 Catamblyrhinchus, 3014 Certhiparus, Pyran- ga. 6 412 Conirostrum albi- frons. 301 Copurusleuconotus. 335 Cyclaris. 133 Dendrocolaptes. 134 Mon des Grallaria, 333 Harpyhaliætlus. 173 Observations ovo- logiques. 302 mœurs des Palmi- pèdes. 71 Tachyphonus Victo- rini, 36 Todiramphus. 134 Lamarre Picot. Ophidiens. 14 Laurent. Hydre vulgaire. 265 Lefebvre. Plérographie deshé- miplères. 201 Ptérologie des lépi- doptères. 52 Le Guillou. Diptères nou. 314 Hélices nouvelles. 136 Nalica, sigaretus, ampullaria, 105 Léon Dufour. Anat, desdiptèr. 165 Cerceris bupres- ticida. 282 Celonia et dor- eus (anat.). 167 Rech. anat. sur les orthoptères, hyménoptères el névropteres. 224 Triplax (mé- tam.) 201 Lereboullet. Cloportides. 394 Esquisse z00l.sur l'homme. 259 Ligie des hypnes. 303 Respiralion des isopodes, 323 Lesauvage. Récl. sur la caduq. 231 Lesson. Genre callyrhynchus, 200 Canifex naso, 3° Crapaud des yignes. 33 Mollusques de la mer du Sud. 141,210, 235 Neripteron gigas. 188 Oiseaux nouveaux. 135, 174, 209 Purpura et fasciola- ria. 102, 104 TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Réponse à Selys Long- champs. 397 Sangsue de Manille. 8 Tableau du règne ani- mal. 255 Lucas, Drilus mauritanieus. 386 Godardia. 390 Réclam. à Dumesnil. 331 Maissiat. Slalion des animaux. 92 Mandl, Structure des os. 388 Terminaison des nerfs, 230 Structure du système nerveux. 198 Martin-Saint-Ange. Caduque utérine. 261. Martino (De). Organe auditif des Grenouilles. 95 Martins. Arvicola nivalis, 337 Meyen. Protococcus et Enche- lis. 4o Michelin, Flabellum Lessoni, 119 Fongia distorta. 316 Milne-Edwards. Hydre vul- gaire, 226 Miram. Vers intestinaux. 39 Montandon. Prosopistome. 235 Motschoulsky.Choutkaalpina. 318 Coléoptères du Caucase. 23 Muller. Astéries et Ophiures. 43 Comatules. 318 Dendrolagus. 154 Pentacrinuscaput Me- dusæ. : Mulsant. Coléoptères de Fran- ce. 256 Murtzell. Deilephila phileu- phorbia, 4x Nasmyth. Structure des dents. 328 385 Newman. Monogr. des popilia. 195 Newmann,. L'entomologiste.g1, 222 Newport. Repr. et dével. des myriapodes. 4 Neuwyler. Org. génit. des Mouleltes. 88 Nicollet. Obs. sur les podu- relles. 168 Recherches sur les po- durelles, 196 TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Quatrefages (De). Edwardsies, Q Nicolucci, Salamandre nt, tique. Owen. Thylacine. Monotremata. Marsu- pialia. Rept. fossiles d'Angleterre. Passerini. Paroaria cucullata. Scolia flavifrons. Peechioli. Arvicola de Pise. Perrottet. Elachista Coffeella. Wers à soie. 13, Petit. Auricules nouvelles. Helix dejecta et Candei, Note surle genre pleuro- tome. Obs. sur quelques coquil- les décrites par M. Les- son. & 220 280 225 192 126 232 Organ. des muséum.24,59, 96 3 Pfeiffer. Cylindrilla. Helix et Achatina. Mollusques d'Autri - che. Mol, de Cuba. Reclific, sur les mol- lusques. Symb. ad hist. helicea- rum. Asterope, nauplius. Psamathe, Thyone. Peneus siphonoæros, Pontarachna, Desmo- Philippi. 304 349 42 Syngnatus, (œufs). Eleutheria dichotoma. Racibovski. Trompes et Ovai- res. Rapp. Struct. int. des Balani- des. Rathke. Développement des décapodes. Récluz. Castalia Duprei. Lucina cristata. Mytilus Chenui. Nérites nouvelles 73. Obs. sur la Nérit. gi- gas. Sur l'ouvr. de M. De- lessert. Reeve. Conchologia systema- tica. go Reïche. ie” des copropha- Paleopte Columbiana. 238. 272.307. 374. 2 esp. de gnathoxys. 26 | Risso Gymnetrus mullerianus. 358 gi 4 45 phyllum. Clavagella balano - : rum. Développement des poissons. Esp. Linnéennes de moll. Observ. zoologiques. Philippi. Observ. zoologiques Pandorina coruscans. Zoé, jeune de Pagure. Piclet. Hist, nat. des névrop- tères. 92 Pusch. Urus et Bison. Pierret, Soc. Entom. (Discus- sion). 350 4: 86 352 4 282 4o 17 Poissons de Nice. Rivière. Ann. des Sc. géolog. Rondani. Dasyneura, Pterelachisus Bertei. Sars. Développement des mol- lusques. Métam, des medusa et cyanea. Saunders. Divers. ins. nouy. Sehaum. Analecla entomolog. Schiodte. Coléopt. du Dane- marck. Schœuherr, Genera et spec. curcul. Selys Longchamps (De), Obs, sur lelab durèg anim. Réponse de Lesson. Analomie transcen- dente. Os colorés par la ga- rance. Shuckard. Oncorhinus. Serres. Porro, Arrangementdes Hélix, 1340 Siebold. Ouie des mollusques. 113 164 “ 414 Ponte de l’agrion for- cipula. Reproduct. des libel- lulines. 283 Silbermann. Galleruca nym- pheæ. 393 Smith. Sépiaires gigantesques. 94 Souleyet. Cyclostoma, helix, etc. 100 Nérites nouvelles. 269 Spinola. Trois esp. d'évania. 188 Méliponides. 216, 267, 382 Straus. Anatomie comparative. 219 Sziemuszowa. Columba palum- 4o bus. Ois. de la Gal- licie. 44 Templeton. Xenos et Sphex. 195 Thiayille. Pyralis uvæ. 392 Troschel. Remarques sur les poissons. Astérieset Ophiures. 43 Foraminifères. 4 Twaites. Stylops. 196 Ulliac. Leçons d'hist, nat. 355 Vallot. Colylélite. 13 Espèces d’Ables. 93 Verreaux et Gervais. Tarsipes. 94 Victor. Coléoptères du Cau- case, 323 Verreaux (Jules), son voyage. 369 Waga. Achorutes bielanensis. 292 Adapsilia coarctata. 294 Anisoplia theicola. 292 Branchipus torvicor- TABLE DES NOMS D'AUTEURS. nis. 292 Diraphia limbata. 293 Waga. Nécrologie de Kri- nicki. 21 Chasse aux oiseaux. 317 Wagner, Chromatophores. 88 Organes de brülure des Méduses. “s 226 Org. piquants des Mé- Le u 86 Perameles, 352 Arrangement des ron- geurs. 8 Waterhouse. Nouv. espèces de Souris. 4 Wellembergh. Orthagorisens Mola. 120 Westwood. Arcana entom. 47 120 196 280 Monogr, des Derbes. 380 Cat, d'Hémiptères. 382 Insect, nov cen- turia, 124 Lucanides et ce- tonides. 224 Mastax. Papilio. 196 Monogr. des Ne- matoplera. 123 Paussides. ‘ 363 Syrtis Macroce- phalus et Ambly- thireus. Archives d'Histoire naturelle. 38, 86, 348 Gauri Gau, 3 White. Hémiptères nouveaux. 364 Insectes de la baie du Roi Georges. 195 Wiegman. 123 FIN DES TABLES, EEE PARIS.—IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT, IMPRIMEURS DE L'UNIVERSITÉ ROYALE LE FRANCE, Rue Racine, 28, près de l'Odéon. LA RQ SEE TS ARTE + PSS PE »-—- Le PE sil 14 sy à (ai jh RUES si ‘hi ne — ni Nu l RAS NAN IE me à co qe : W no ÿ à il Run . HA He Faut [A 4 NI