rt A.t>. REVUE ZOOLOGIQUE, PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE Année 1843. HT. PARTS.— IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT, IMPRIMEURS DE L'UNIVERSITÉ ROYALE DE FRANCE, Rue Racine, 28, près de l'Odéon. REVUE ZOOLOGIQUE PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE; ASSOCIATION UNIVERSELLE POUR L'AVANCEMENT DE LA ZOOLOGIE , DE! L'ANATOMIE COMPARÉE ET DE LA PALEONTOLOGIE; Journal mensuel. PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. fVE. GUÉRIN-MÉNE VILLE. PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ZOOLOGIQUE, Rue de Seine-Saint-Germain, 13. 1843. iOJOC SIXIÈME ANNÉE. — JANVIER 1843. I. TRAVAUX INÉDITS; Note sur la nidification du Rupicola peruviana et de YEury- pyga phaîenoïdes , par M. J. Goudot. Jusqu'à présent aucun voyageur n'a fait connaître , je crois , les habitudes et la nidification du Rupicola peruviana et de YEurypyga phaîenoïdes , ce que l'on doit attribuer soit à la ra- reté , soit à l'habitat de ces deux oiseaux de l'Amérique méridio- nale. Plus heureux , j'ai été à même de les observer en différentes circonstances, comme aussi de voir leurs nids, ce qui me per- met de donner les détails suivants. Le Rupicola peruviana construit le sien dans les légers enfoncements offerts par les an- fractuosités des roches coupées à pic , où se trouvent encaissés les torrents ; car c'est toujours au bord des eaux que j'ai vu ces nids , qui ont de quatre à cinq pouces de diamètre. Ils sont for- més de filaments de racines chevelues , entrelacés entre eux et mêlés d'un peu de terre ou de boue , plus particulièrement à la partie inférieure. La ponte est de deux œufs , d'un tiers plus petits que ceux des poules , d'une forme ovée , suivant la mé- thode de M. Des Murs (Mag. de zool., 1842, Oiseaux, pi. 25), d'un blanc sale et irrégulièrement tachetés d'un mélange de brun jau- nâtre et de gris violacé. Ces taches sont plus nombreuses et plus rapprochées près du gros bout. La femelle couve en avril. J'ai trouvé des œufs dans un nid à la même époque où un autre m'a offert des petitsdéjà assez emplumés. VEurypyga phaîenoïdes fait son nid sur des branches entre- lacées et basses, dans les endroits marécageux et à 5 ou 6 pieds au-dessus du sol. Ce nid est formé de boue. La femelle y pond deux œufs de la grosseur d'un petit œuf de poule , de forme ova- laire (Des Murs, ibid.), d'urne couleur rouge terne (minium pâle), marqués de taches plus ou moins grandes , et de petits points isolés de couleur brun foncé. Ces taches sont plus grandes et plus nombreuses à l'une des extrémités. Les petits étaient déjà assez formés dans l'œuf en août. Sous peu je donnerai la figure de ces œufs dans le Magasin de zoologie , ainsi que des détails relatifs au genre de vie de ces oiseaux , qui diffèrent beaucoup , relativement au Rupicola pe- ruviana , de ce que nous savons sur l'espèce congénère de Tome VI. Année 1843. 1 2 revue zoologique, (Janvier 1843.) Cayenne. C'est ainsi que je me propose d'éclaircir certains faits relatifs aux mœurs de quelques animaux de l'Amérique , que mon habitude de parcourir les forêts m'a mis à même d'étu- dier. Description de deux nouvelles espèces d'Oiseaux-Mouches de Colombie, par M. Boukcier. Ornismya Colombica. Mâle adulte. Bec noir, droit, dilaté à la base, de longueur moyenne. Front et sinciput parés de plumes écailleuses d'un bleu violacé. Occiput , cou, dos et cou- verture caudale d'un vert semi-doré. Ailes d'un brun violatre , falciformes. Queue fourchue , à larges barbules , d'un bleu d'acier. Gorge revêtue de plumes écailleuses d'un vert doré brillant. Thorax couvert de plumes écailleuses d'un bleu violacé , couleur qui se prolonge en forme de ceintures sur les couver- tures alaires et sur la partie antérieure du dos. Tarses gris. Région anale duveteuse. Plumes de la couverture sous-caudale d'un bleu d'acier _, largement bordées de blanc. Page inférieure de la queue d'une teinte analogue à la supérieure. — Long. tôt. 0,10. — Bec 0,021. — ■ Ailes 0,057. — Queue 0,041. — Patrie : la Co- lombie. Ornismya Poorlmani. Mâle adulte. Bec noir, droit , presque cylindrique, de longueur moyenne. Partie antérieure de la tcte ornée de plumes d'un vert glacé brillant. Vertex , occiput, nuque , dos , couvertures alaires et caudales d'un vert semi- doré. Ailes falciformes , d'un brun violatre. Queue carrée , à, larges barbules , d'un vert bronzé semi-doré. Dessous du corps revêtu de plumes écailleuses d'un vert glacé brillant. Tarses noirâtres. Région anale duveteuse , blanche. Couverture sous- caudale d'un vert brillant. Page inférieure de la queue d'un vert bronzé avec la base des plumes nuancée de violatre. — Long. tôt. 0,070. — Bec 0,019. — Ailes 0,044.— Queue 0,024.— Patrie : la Colombie. — Dédié à M. Poortman , ornithologiste distingué. Description de coquilles nouvelles rapportées par M. Jehenne , officier supérieur de la marine royale ; par C. A. Récluz. 1. Conus Delessertii. Testa turbinata , basi transverse sulcata, roseo-fuscescenteautlutescente,punctisquadratiscastaneisinter- TRAVAUX INÉDITS. 3 dum confluentibns oblique perlongum flammulata, albo in me- dio bifasciata : i'asciis punctis castaneis quadratis tessellatis ; spira conico-acula, elongata , gradatim digcsta, late canalicu- lata, luteo-aurantia , castanco flammulata; anfractibus 13 ad 1 4 basi carinatis : carinis albis , spadiceo articulatis , supremis granulatis; apertura alba , roseo trifasciata. — Long., 62, larg., 30, haut, de la spire, 25 millimètres. Habit, la Mer Rouge, près des côtes de l'île de Socotora. Je fais hommage de cette belle et rare espèce à M. le baron Benjamin Delessert. 2. Cyclostoma-Naticoides. Testa orbiculato-conica , subtus oblique convexa, albo-rosea ; anfractibus quinis 1/2, convexis, supremo obtuse planulato , lœvissimo , sequentibus tenuiter ac dense clathratis, in fimo ventricoso, albido, longitudinal i ter plus minusve plicato et striato, transversim rugis subacutis inordina- tis cincto ; apertura obliqua , intus luteo-fuscescente , peristo- mate albo,nitido, incrassato; umbilico callum latiusculum, compressum album valde incrassatum claudente. Junior. Testa spirse anfractibus superioribus nigrescentibus , transversim regulariter sulcatis, lbngitudinaliter densissimo stratis, subclathratis; peristomate minus incrassato umbilicum versus angulato; umbilico profundo, pervio. — Long., 43 , larg. du dernier tour, 43 millim. — Haut, de ce tour 22 millimètres. — Opercule ovale, prolongé en angle obtus au côté supérieur, plane des deux côtés, testacé, blanc au dehors, formé de trois tours assez larges , sculptés de stries rayonnantes onduleuses : le centre lisse ; face inférieure revêtue d'une pellicule jaune. Cet opercule est plus petit que l'ouverture. Je ne vois entre le type et la coquille que je lui réunis comme jeune, aucun carac- tère de forme différent , si ce n'est plus de régularité dans les sillons des tours supérieurs et son ombilic ouvert ; ce qui tient à l'âge des deux coquilles. Leur opercule est exactement le même. Cabinets de MM. Benjamin Delessert et Petit de la Saussaie, auquel appartient aussi l'individu jeune. — Habitant l'île de Socotora. 3. Cyclostoma Clathratula. Testa orbiculato-conica , luteo- aurantia ; anfractibus quinis , convexis , ad suturam planius- culis , transversim regulariter ac tenuiter sulcatis , striis longitu- dinalibus parvulis densissime clathratulis , fasciis transversis plus minusve fuscescentibus cinctis ; supremis basi fascia nigra mar- 4 revue zoologique. (Janvier 1843. ) ginatis : ultimo in medio pallide aurantio-zonato : zona fusco- marginata, subtus laevigato ; apertura intns aurantia, spadiceo- fasciata, margine acuta ; umbilico profundo , pervio. — Habi- te avec la précédente. Long. , 22, larg. du dernier tour 23 H2, hauteur delà spire 111/3 millimètres. Cette espèce me paraît jeune , ses rapports avec le jeune du Cyclosloma naticoides me font croire qu'elle n'est qu'une va- riété de coloration de la même espèce ; cependant les nombreux individus rapportés par M. le commandant Jehenne sont tous colorés et sculptés de la même manière et ont le péristome aigu et tranchant. Cabinets de MM. Benjamin Delessert et Petit de la Saussaie. 4. jBulimus Mcinctus. Testa oblonga tonica , umbilicata , lac- tea , tenuissime striata , leevigata , lactea ; anfractibus octonis , convexiusculis, sutura impressa distinctis : infimo maculis fuscis, oblongo-triangularibus sive quadratis transversim seriatis an confluentibus bicincto ; penultimo et sœpe duobus superioribus concoloribus unifasciatis ; labro acuto, tenui; columella reflexa, umbilicum parvum , profundum subclaudente (Var. B.). Testa anfractu infimo ad basin flammulis remotis transversim. seriatis in apertura decurrentibus obsoletîs. — Hab. l'île de Socotora. Long. 23 , larg. 1 1 millimètres. Cabinet de MM. Petit de la Saussaie. 5. Pupa Jehennei. Testa cylindraceo-conica , albida , pellu- cida, lœvigata , nitida , sublente tenuiter ac oblique superne re- gulariter inferne obsolète striata; anfractibus 8-9, supremis planis , inferioribus convexiusculis ; infimo spiram superante ; sutura superficiali ; apertura intus ad sinistram sinuosa , extus ovato-rotundata ; peristomate dilatato, reflexo , laevissimo , albo, tenuiusculo ; columella medio intus transversimque uni-den- tata : dente convexo , lacteo , antice subacuta ; umbilico consoli- dai, intus pianissimo. — Hab. l'île de Socotora. Long. 27 1/2 à 28 , larg. lOmill. ; long, du dernier tour, iG millimètres avec le péristome et 15 sans celui-ci. Cabinets de MM. Benj. Delessert et Petit de la Saussaie, Je dédie ce jolie Pupa à M. le commandant Jehenne , qui a doté la conchyliologie des espèces décrites dans cette note et de beaucoup d'autres très-intéressantes pour la cience. Pupa arata. Testa oblongo-conica , dilatata , albida , tenui , TRAVAUX INEDITS. O pellucida, supernc dilute-fusccscente per longum oblique lineis elevatis densissimis et sulcis latioribus arata ; anfractibus de- presso-convexiusculis, stria lincari discretis : ultimo spiram longe superante; apcrtura obliqua cxtns fulvo-zonata , intus ad sinistram sinuata et oblique uniplicata : plica compressa ; peristomate dilatato, tenuissimo , lamelloso, piano, subreflexo; umbilico consolidato , intus pianissimo. — Hab. avec la pré- cédente. Long. 28, larg. 8 mill. ; haut, du dernier tour avec le péristome 18 1/2 mill.; sans la marge labiale 16 1/2 millimèt. Cabinets de MM. Benj. Delessert et Petit de la Saussaie. Catalogue descriptif de plusieurs nouvelles espèces de coquilles de France , suivi d'observations sur quelques autres ; par C. A. Récluz, pharmacien à Vaugirard (Seine). Ce catalogue est le produit de plusieurs années d'études sur les mollusques des mers de la France , pour lesquels je prépare un travail général. C'est une sorte de mantissa après les cata- logues de MM. Payraudeau et Risso , pour les côtes de la Médi- terranée ; de Lamarck et de MM. de Gerville,Collard-Des-Cherres et Bouchard-Chantereau, pour celles de la Manche et de l'Océan. Déjà M. Michaud en a fait connaître plusieurs nouvelles espèces et tous ceux qui voudront se livrer à des recherches suivies se- ront certains de trouver matière , soit à de nouvelles découvertes, soit à la rectification de nombreuses erreurs. 1. Rissoa soulevetana. Testa oblongo - acuta , albido vire- scente , seu pallide-cornea, tenuiuscula-, anfractibus senis , su- perioribus planis , turritis , lœvigatis , duobus inferioribus conveœis, regulariter per longum plicatis ; sulcis plicisque lœvigatis; labio versus basin obtuse unidentato; labro acuto , extus marginato, superne rectiusculo. Hab. les côtes de la Manche , à Cherbourg ; très-rare. Longueur , 7 ; largeur du dernier tour , 4 ; hauteur de ce tour, 3 1/3 mil. Elle a une teinte d'un blanc verdâtre sale ou de corne bru- nâtre pâle avec une zone longitudinale plus foncée derrière le bourrelet du labre. Les quatre premiers tours forment une spire conique allongée de la longueur du dernier tour. Je dédie cette espèce à mon savant ami, M. Souleyet, médecin de la marine royale , auteur de la partie zoologique du voyage de la Bonite. 6 revue zoologique. ( Janvier 1843. ) 2. Rissoalilacina. — Testa ventricoso-turrita, crassiuscula Marina; anfractibus senis , supremis planis , lœvigatis, tribus inferioribus longiludinaliter costatis, sulcis sublente tenuiter transversim striatis ; ultimo sœpiùs obsoletissime cancellato et punctis impressis dense notato; apice nigro; apertura intus quadrata , incrassataf alba , ambitu vioîacea; labro extus marginato ; margine crasso lacteo et zona aurantia pulchrè picto. Hab. les côtes de la Manche , dans les départements du Calva- dos , du Finistère , etc. N'est pas très- rare. Long., 5 ; largeur, 3; hauteur du dernier tour, 3 mil. Cette Rissoaire ne peut être confondue avec le Bisso vioîacea de Desmarest. Elle a un peu le port du Risso grossa Michaud ? mais en diffère par ses caractères. Les individus roulés sont un peu plus pâles et leur dernier tour manque du treillis et des pe- tits point imprimés dans la substance du test , ainsi que de la zone orangée marginale. 3. Rissoa arata. — Testa oblongo-turrita , tenuiuscula , vi- trea, hyalina, seu dilnte lutescente; anfractibus 8-9 medio conveœis, longitudinaliter plicatis , transversim regulariter ac dense aratis; sublente lœvissime cancellatis ; plicis sulcis duplo latioribus, in ultimo nullis, Suturis marginatis ; apertura lœ- vissima , ambitu vioîacea ; labro tenuissimo, raro eœtus lœvi- ter marginato. Hab. Les côtes de la Bretagne. Peu commun. Longueur , 5 ; larg.j 2 ; haut, du dernier tour , 2 mill. J'en ai une variété blanche, à 9 tours de spire et à labre faible- ment bordé à l'extérieur ; et une autre d'une couleur jaunâtre très-pâle , opaque , à 8 tours de spire: les premiers violâtres et montrant sous la loupe un treillis formé par des stries longitu- dinales extrêmement fines , et des stries transverses , disposées à égale distance , rapprochées et mieux imprimées. Ces stries pa- raissent régulièrement ponctuées à un fort grossissement. 4. Rissoa minutissima. Michaud. — Var. 0. T. ultimo anfractu, antice fuscescente transversim bifasciato. Hab. Les côtes du Calvados. Plus rare que le type. Long. , 3 ; larg., 1 mil. Cette coquille , d'une parfaite conservation , me ferait croire que les deux fascies de son dernier tour doivent orner le liisso TRAVAUX INEDITS. 7 minulissima de Midi, à Total vivant. Le petit nombre d'individus que je possède de cette variété et le grand nombre d'autres in- colores de nia collection ne permettent pas, quant à présent, de résoudre cette question. 5. Rissoa GuEMiNii. N. — Testa oblongo-lurrila soUda, anfraclibus octonis, supremis lœvigatis,in/imis per longum sulcato - coslalis ; costis obliquis , albido - viulaceis , sul- cisque transversim lœviter striatis , lineolis longitudinalibus fuscenlibus, angulato-flexuosis, pictis ;infimo costis dimidialis transversim minutissime ac dense striato ; apice , in incolenti- bus , violaceo-nigricante ; apertura lœvissïma , in ambitu vio- lacea; labro extus marginato , crasso , albo. Ilab. Les côtes de Boulogne-sur-Mer, Cherbourg , Saint-Malo, Koirmoutiers : Lamarck dit la Méditerranée , à Sèfce, vutgo Cette ; je ne l'ai jamais trouvé ni vu au golfe du Lion (vulgô de Lyon ). Long., 6 : larg. de l'avant-dernier tour, 2 3/4 mill. ; haut, du dernier tour, 3 mill. Le dernier tour a ses côtes interrompues dans le milieu; ses sillons sont plus profondément striés que les supérieurs , et sous les côtes ce tour est également imprimé de stries profondes et Irès-rapprochées. Toute cette portion du tour est peinte, ainsi que les sillons des tours côtelés, tantôt d'un gris brunâtre uni- forme, et le plus souvent de linéoles longitudinales, en zig-zags très-fins et comme réticulés. Ce réseau est plus apparent sur la base de la coquille , lorsque l'espèce est récente. Cette Rissoaire , toujours mêlée , mais en petit nombre , avec la suivante , en diffère par sa forme plus étroite , par plus de solidité, par sa coloration, la grosseur de son bourrelet, etc. Elle fait partie, avec la suivante et notre Rissoa lilacina du Turbo costalus de Lamarck ; mais il est juste de dire que cette der- nière n'y compte que pour un individu , le Rissoa Guerinii pour deux, et le Rissoa parva pour cinq à six ; et enfin que tous sont roulés , sans couleur et frustres. 6. Rissoa parva Coll. des Cherres. — Testa ovato-conica , te- nuiuscula, castanea, anfractibus 6-7 conveœis, longitudina- liter oblique œostatis , interstitiis sublente lœviter transversim striatis , sœpe lœvissimis : costis interdum albescentibus ; aper- tura lœvissima; labro ambitu et extus albo, marginato, ma- & revue zoologique. ( Janvier 1843. ) culis castaneis binis remotis picto; macula infima interdum evanida. Turbo parvus Maton et Rack. , in Act. Soc. Lin. Lond. 8 , p. 171, n° 21. Turbo œreus et Turbo subluteus Adams , etc. — Turbo la- cteus Donovan, etc. Var. fi. Testa spira violacea , sulcis fuscis , costisque albis ; labio intus interdum violascente. Turbo costatus, Lamk., An. s. vest., t. VII, p. 50, no 34 ( vidi ), non Montagu. Var. y. T. rufo-fusca , longiore , anfractibusconvexioribus, ultimo nec costato , lœvissimo , tenuissimo. Var. cf. T. Detrita? omnino albida, spira roseo-violasces- cente ; labro eœtus immaculato. Frequentissima. Hab. La Manche ; très-commune à Granville et Cherbourg , d'où j'en ai reçu des poignées. Long. , 5 ; larg., 2 1/2 ; hauteur du dernier tour, 2 1/2 mill. j^Cette espèce , à laquelle on a donné le nom de Turbo parvus , de Rissoa parva , est très-abondante , décolorée , mais avec le sommet d'un rose-violacé. Je présume qu'elle n'est alors qu'un individu roulé ou exposé longtemps sur la grève , malgré l'aspect luisant qu'elle conserve quelquefois. Des in- dividus ont le dernier tour marron et ceint dans le milieu d'une fascie blanche , étroite , qui ne se continue point sur les tours supérieurs. Cette circonstance me fait présumer que la couleur de cette Rissoaire , à l'état frais, est due à deux fascies marron devenues confluentes , et dont les restes sont les deux taches placées sur le bourrelet du bord externe. Cette espèce fait la plus grande partie du Turbo costatus de Lamarck ; elle ne vit point, à ma connaissance , dans la Méditerranée. 7. Rissoa cancellata , nobis , non Desmarest. — Turbo can- cellatus , Lamk., An. s. vest., t. VII, p. 49, n° 38. — Rissoa lactea, Michaud , Cat. Rissoa , p. 7 , f . 11-12, bene. Hab. les côtes méditerranéennes et océaniques de la France. C'est à cette espèce et non à celle de Desmarest que le nom de Rissoa cancellata doit appartenir , parce que le nom spécifique donné par Lamarck est antérieur aux autres. Le Rissoa cancel- lata Desmarest doit conserver celui de Rissoa (al vania*) euro- TRAVAUX INÉDITS. 9 Rissoa mamillata ejusdem , Rissoa granulata, Philippi. 8. Rissoa costata , nobis non Desmarest, nec auctorum. — Turbo costatus Montagu , Test, brit., p. 311 pi. I0,fig. 6 , optima — et Jnglorum.— Rissoa carinata Philippi , En. moll. Sieil., p. 150, n° 5, pi. 10, f. 10, optima. — Rissoa exiguaMi- chaud , Cat. Rissoa , p. 16 , n° 13 , fig. 29-30 , certè ; carina in tiltimo carente, maire. Cette espèce , très-commune dans la Manche , à Cherbourg et Granville , plus rare sur les côtes de la France méridionale , doit reprendre son ancien nom spécifique que Montagu lui avait im- posé longtemps avant que M. Micfcaud la décrivît de nouveau. Nous proposons de donner au Rissoa costata de Desmarest _, le nom de Rissoa Desmarestii , comme un hommage rendu à l'au- teur qui a fait connaître les premières espèces du genre. 9. Rissoa matoniana. Testa ovato-conica, tenui, hyalina; anfractibus senis lœvissimis , convexo-depressis ; infimo con- vexiore, maculis pallide fuscescentibus biserialibus cinclo; suturis lœviter marginatis ; apertura lœvissima ; labro acuto nec marginato. An Turbo interruptus Montagu , Test. brit. , p. 329 , et Sup- plem., pi. 20 , fig 3? nimis elongata. llab. Les côtes de la Manche avec les précédentes espèces. Elle y est si rare que je n'ai pu m'en procurer que deux individus. Long., 3; larg., 1 \j2 ; haut, du dernier tour, 1 1/2 mill. Je ne puis admettre que ce soit le Turbo interruptus de Mon- tagu ; en effet, notre coquille a son ouverture ovale-aiguë et non suborbiculaire , son labre mince et obtus à la marge , mais non un peu épaissi , ses taches ne se montrent que sur le dernier tour : elles sont en forme de points carrés, rapprochées et dis- posées en deux séries sur le milieu du tour et non au sommet et près de la base de ce même tour; enfin notre Rissoa est plus court et plus conique. 10. Rissoa striatula ( Nobis ). — Turbo striatulus Montagu , Test, brit., p. 306, pi. 10, fig. 5, optime. — Da Costa, Brit. conch., p. 102 , pi. 8 , fig. 10, bene; Pulteney , in Hutchins Dorset Cat. , pi. 14, fig. 10. — Maton etRackett, 1. c. , p. 172, n° 32.-— Au Turbo striatulus Linné, Syst. nat. , p. 1238 n° 635? Hab. Elle n'est pas très-rare sur les côtes du Calvados. La 10 revue zoologique. (Janvier 1843.) description de Linné et celle de Maton et Rackett , qui n'en est qu'une copie, ne lui conviennent point, mais les figures citées sont identiques avec nos exemplaires Cette espèce est tantôt blanche, tantôt dun gris jaunâtre. Ce n'est pas le Rissoa tro- chlea Michaud, ni le Rissoa labiata Philippi. 12. Rissoa vittata. — Turbo vittalus, Donovan Brit. Shells pi. 178, f. 1, benè— Turbo cingillus, Montagu Test. brit. p. 328, pi. 12, f. 7, optima — Rissoa cingillus, Michaud, Gen. Rissoa, p. 12, n° 8, pi. unique, f. 19-20. Hab. Très-commune sur les côtes de la Manche, à Cherbourg. Cette espèce doit reprendre son nom spécifique antérieur. C'est à tort que M. Michaud 1. c. a cru qu'elle avait été nom- mée Turbo cingillus , par Donovan. 13. Rissoa unifasciata — Turbo unifasciatus , Montagu , Test. brit. p. 327, supplém., pi. 20, f. 6, optima — Maton et Rack. 1. c. p. 163, nc 3. — Rissoa fulva Michaud , Gen Rissoa, p. 12 , n° 9, f. 17-18, benè Var. B. T. omnino fulva, minor. Hab. Avec la précédente ; moins commune. Ce Rissoa ayant été décrit , figuré et nommé Turbo unifascia- tus , par Montagu, il doit porter, dans une nomenclature exacte son premier nom spécifique. Coq. blanche ornée de deux fascies fauves sur le dernier tour et d'une seule sur les autres. La var. B. toute fauve . toujours plus petite. 14. Bulia Blainvilliana. Testa oblonga , subcylindra- cea3 umbilicata, nitida, lactea, medio convexiuscula , lœvis- sima, extremitatibus slriata; striis marginalibus profundio- ribus , alteribus sensim lœvioribus ; apertura oblonga , basi latiore ; columella inferne obtuse unidentata. Ovula triticea ! Blainv., Fn. française , p. 152, n° 2, pi. 9A , fig. 4, optima , non Lamk. nec Payraudeau. Hab. les côtes de Provence ( Blainville ) , celles de Sicile. Très- rare. Long. , 10 ; larg., 5 1/2 mill. Son sommet est ombiliqué, et cet ombiliclarge d'un millimètre est arrondi en dedans. Le côté ombiliqué est un peu plus atténué que la base de la coquille. Cette espèce est une véritable bulle et non une ovule , toujours d'un beau blanc et non d'un rouge orangé. Je l'ai dédiée à l'auteur de sa découverte. 15. Phasianella ruLCHELLA. Testa parva, ovatoconoidea , tubopaca, imper forata, solidiuscula , lœvimma, albido-lu- TRAVAUX INÉDITS. 11 icscente , lincolis purpurco-violaceis obliquis , creberrimis picia ; anfractibus qmnis, convexo-rolundatis , superne inter- dum albido maculatis; ultimo anfractu versus médium et ad basim fasciis binis e lineis angulato-flexuosis aut obliquis hincque incrassatis cincta;columella sœpius exlrorsumpallide zonata. Au Turbo pullus Maton et Rack., 1. c, p. 162, n° 10? Da Costa, Brit. conch., p. 103, pi. 8, fig. 1-3, malœc! Donovan, pi. 2 , fig. 2-6, malœ ? non Linné , nec Lamk. , etc. Hab. Les côtes de la Manche , en France et en Angleterre. Les figures des auteurs anglais sont très-mauvaises, et la descrip- tion de MM. Maton et Rackett n'étant qu'une copie de celle de Linné , il m'est difficile de dire si c'est là leur Turbo pullus. Cette Phasianelle diffère de celle delà Méditerranée (Phas. pulla Payr. ) par plus de solidité , d'opacité , et par sa colora- tion constante. Long., 7 mill.^ larg., 4 1/2 à 5 1/2 mill. Quel- ques individus ont des petites taches blanches en collier au som- met des tours de spire. 16. Trochus Philberti. Testa or biculato- conoidea , anfra- ctibus septenis , planulatis , gradatisque , superne tenuiter an- gulatis, nigris sive fuscescentibus. striis singulisque transversis elevatis , obtusis 3-7 majoribus, punctis albido-lutescentibus arliculatim cinctis ; ultimo basi angulato ; inferna facit con- centrée cingulata , interstitiis dense et radianter sriatis ; umbilico infundibuliformi , profundo , albo 3 apertura intus margaritacea. Hab. Le golfe du Lion ; commun à Agde , Sète, vulgo Cette , etc. Diamètre transversal et longitudinal , 12 à 13 1/2 mill. Ce Troque a ses tours disposés par étages ; leur sommet pré- sente un plan étroit et bordé par une strie. La couleur de cette espèce varie : les unes son t uniformément noires, les autres rous- sâtres , flammelées obliquement de noir, ou sans flammes et avec les lignes élevées, articulées de petits points blancs. — Je dédie ce Troque à M. Philbert , naturaliste à Montpellier. 17. Trochus agathensis. Testa orbiculato-conica, tenuiuscula; anfractibus septenis convexo-depressis , transversim lœvissime strialis ; flammis longitudinalibus albis et fuscis , rufescenti- bus viridibusve pulchre pictis ; sutura auguste canaliculata ; anfractu ultimo basi rotundato; inferna facie convexo-de- 12 revue zoologique. ( Janvier 1843. ) pressa ; umbilico profundo ; columella superne concava , ver- sus basim antice convexiuacula ; apertura intus margaritana et aïbido marginata. Hab. Commun sur la côte d'Agde et de Sète , vulgo Cette (Hérault). —Hauteur, 12 1/2 à 14;lag.,13 1/2 à 15 mill. La description du Trochus lœvigatus de Gmelin m'avait paru pouvoir s'appliquer à cette espèce ; mais celle de Gmelin n'étant que la reproduction du Trochus lœvis de Chemnitz , lequel est une variété à taches confluentes du Monodonta Richardi de Payraudeau, dont le Muséum de Paris possède un individu par- faitement conforme à la figure publiée par Chemnitz, j'ai dû changer de sentiment. Le Trochus agathensis ressemble , pour la forme, à cette variété conique du Monodonta canaliculata Lamk. , si commun en Corse et en Sicile ; mais outre qu'elle est plus mince , très-finement striée , moins largement ombiliquée et sans dent à la columelle , son canal suturai est deux fois plus étroit , ses tours plus allongés et sa coloration tout à fait diffé- rente. Les individus vivants sont , après avoir été séchés, comme recouverts de pruine. J'ai donné à cette jolie coquille le nom de ma ville natale , l'antique Agathoturque de Strabon, VJgalha des Grecs Pho- céens, qui la fondèrent près du confluent de l'Hérault ( Arau- sius ) , sur le territoire des Gaulois Tectosages , avec lesquels ils firent alliance. La suite à un prochain numéro. Insectes nouveaux , observés sur les plateaux des Cordillères et dans les vallées chaudes de la Nouvelle-Grenade , décrits par M. GuérinMéneville; avec des notes relatives à leurs mœurs, à leur distribution géographique , etc. Par M. J. Goudot. La collection que nous entreprenons de publier dans une suite d'articles insérés dans le Magasin de zoologie et dans cette revue , est le fruit de plusieurs années d'observations. Le voyageur zélé qui l'a formée a eu soin d'étudier les mœurs des espèces ; il a découvert et observé les métamorphoses de plusieurs d'entre elles, et il s'est surtout attaché à bien préciser les locali- tés dans lesquelles elles ont été prises , afin d'apporter des ma- tériaux précieux pour l'étude de la distribution géographique de ces animaux. Les notes qu'il a écrites sur les lieux, la recherche TRAVAUX INÉDITS. 13 qu'il a faite des espèces les plus petites et les moins brillantes, de celles que rejettent les personnes livrées seulement au com- merce de l'histoire naturelle , donnent une grande valeur scien- tifique à sa collection , une valeur qui sera appréciée par les sa- vants. Aussi suis-je certain qu'ils accueilleront avec intérêt ce travail , auquel M. Goudot a bien voulu m'associer. La pièce la plus intéressante de sa collection est , sans contre- dit, un nouveau genre de Cicindelètes , voisin des Iresia et des jEuprosopus et non moins riche en couleur. En voici une des- cription abrégée. Genre Callidema. (xaXdç, beau, 8T)u.a, corps.) Si l'on suivait l'arrangement proposé par M. Lacordaire (1), il faudrait placer ce genre dans la tribu des Manticoridœ ; mais (1) Révision de In famille des Cicindélides , etc ( Mém. de la Société royale des sciences de Liège, t. I, p. 85 et suiv. , juillet 184.2). Le principal caractère assigné par M. Lacordaire à sa tribu des Cicindélides est que le premier article des palpes labiaux dépasse l'èchnncrure du menton (un seul genre excepté, Oxygonia ). Ce caractère leur est commun avec les Manticorides , mais celles-ci diffèrent des Cicindélides par leur tétegrosse, etparcequ'elles n'ont jamais d'ailes sous les élytres; caractères fort légers, quand on voit que la tête des Cicindélides est mé- diocre et que plusieurs espèces ont anssi le corps aptère. On pourrait demander à M. Lacordaire où est la limite entre une tête grosse et une tète médiocre ; mais laissant la cette légère difficulté , nous allons démontrer que le caractère de première valeur pour lui , la lon- gueur du premier article des palpes labiaux , qui dépasse l'èchnncrure du menton, n'est pas plus solide , puisque , outre l'exception que M. La- cordaire admet ( le genre Oxygonia ) , notre nouveau genre en forme une seconde, et que nous en trouvons une troisième dans une erreur bien singulière de M. Lacordaire lui-même. En effet, le genre Apte- rocs>a est placé par lui dans sa tribu des Cicindélides , et parmi celles qui doivent avoir le premier article des palpes labiaux dépassé par les côlés de l'échancrure du menton. Tl ne l'a pas vu en nature, mais il a rédigé ses caractèr«s d'après ceux donnés par M. Hope9 et les détails qui accompagnent la bon ne figure , comme le reconnaît M. Lacordaire, publiée par le savant anglais. Dans la description de M. Hope, l'on ne trouve aucune mention de la longueur des premiers articles des palpes labiaux, mais la figure donnée par M. Hope et si bien dessinée par M. Weshvood , ce qui en garantit l'exaclilude, montre (pi. 1 , fig. 1 ) que le premier, et même le second article des palpes labiaux sont tellement courts qu'ds sont loin d'atteindre les bords de l'échancrure du menton. Aussi nous ne pouvons comprendre comment M. Lacor- daire a pu écrire les mots suivants, que nous trouvons dans les ca- ractères de ce genre, rédigés par lui d'après le texte et la figure donnés par le Rév. M. Hope. « Le ier des labiaux dépassant assez fortement t.'Écu ancruré du mknton. » En voyant une pareille eFreur 14 revue zoologique. (Janvier 1843. ) nous aimons mieux en former une seconde et même une troi- sième exception dans ses Cicindelidœ , en le plaçant avant le genre Oxygonia , pour établir le passage aux Iresia. En effet , il se rapproche des Oxygonia par la brièveté du premier article de ses palpes labiaux , mais son faciès lui donne de grandes affi- nités avec les Iresia et les Euprosopus. Voici ses principaux ca- ractères. Corps allongé , cylindrique , ailé; tête grosse , yeux gros, sail- lants. Labre avancé , triangulaire , comme tronqué au bout , tri- denté à l'extrémité chez les mâles , mais offrant une assez forte épine saillante au milieu chez les femelles. Palpes égaux en lon- gueur, terminés par un article un peu plus épais , renflé et ar- rondi auboutrles deux premiers articles des labiaux n'atteignant pas les bords de l'échancrure du menton. Antennes courtes , ou à peine aussi longues que la tête et le corselet, ayant les trois ou quatre derniers articles un peu plus courts et un peu plus épais que les précédents. Pattes de longueur médiocre, à tarses à peine un peu plus longs que la jambe , simples , avec les trois premiers articles des antérieurs un peu plus larges chez les mâles, qui ont le corps généralement plus étroit et plus cylin- drique. Cuisses postérieures ne dépassant pas le bout des élytres. 1. Callidema Boussingaultii. D'un vert très-brillant, à reflets chatoyants plus foncés. Tête, corselet et élytres couverts de dans ce travail, qui en compte beaucoup d'autres, quelle confiance peut-on lui accorder, et doit-on accepter le ton tranchant avec lequel son auteur a traité les travaux des autres? En présence d'une manière de procéder au**i extraordinaire, et si l'on suivait le singulier principe que M. Lacordaire a mis en avant, pour se donner la satisfaction de changer le nom de notre genre Pseudoxycheila , on devrait donner des noms nouveaux à tous les genres qu'il a établis sur des caractères fautifs; et l'on pourrait dire, par exemple (quand même notre nom de Pseudoxycheila ne devrait pas être adopté), que son genre Ceutroche.la doit changer'de nom , puisqu'il lui a donné une dénomination qui ex- prime un caractère faux. En effet , la lèvre supérieure de cet insecte n'est pas formée par un aiguillon, elle est tout simplement un peu phis étroite que celle des autres Oxycheiles , mais du reste tout à fait sem- blable , élargie à sa base et dentelée de chaque côté. Si l'on n'avait que ce plus ou moins grand rétrécissement du labre pour distinguer cet insecte des vraies Oxycheiles, on n'oserait p j l'en séparer, tandis que la grandeur du corselet offre un caractère saillant qui, combiné avec la forme de la tête , la petitesse des yeux et ia brièveté des élytres, relativement à la longueur totale du corps, pi é «entent un ensemble de différences suffisantes. TRAVAUX INÉDITS. 15 fortes rides longitudinales, liansverses et obliques, avec de gros points enfoncés sur les côlés des élytres , dans deux, taches jaunes situées au bord externe ; l'un au milieu, l'autre près de l'extré- mité. Labre jaune bordé de noir. Mandibules et palpes fauves à la base, noirs au bout. Antennes noires avec le premier article en entier et la base des quatre suivants fauve. Yeux très-saillants, ronds et jaunâtres. Pattes fauves , avec la partie inférieure des hanches , des trochanters et des cuisses , l'extrémité des jambes et des articles des tarses, noirs. Dessous de la tête , du corselet et de la poitrine un peu ridés, d'un vert brillant avec des re- flets rouges. Abdomen lisse , noir luisant à reflets métalliques.— Dans le maie , la pointe médiane du labre est beaucoup moins saillante , le corps est plus étroit et plus fortement cylindri- que , et le dernier segment abdominal terminé par une échan- crure profonde. Mâle : L. 0,012, 1. 0,003 1/3; Femelle: L. 0,014, 1. 0,004. La larve ressemble à celle de la Cicindela campestris , si bien décrite par Desmarest et M, Westwood , mais elle s'en distingue parce que , au lieu d'avoir de chaque côté de la tète trois petits tubercules servant d'yeux , elle en a seulement deux de chaque côté , beaucoup plus gros, lisses et luisants comme ceux des arai- gnées, et bordés d'un cercle jaune. Cette larve vit comme celle des Cicindèlcs : seulement , j'ai été frappé de voir que beaucoup des trous qu'elle pratique sont construits horizontalement et dans les parois formées par la coupure d'un chemin. L'insecte parfait ne vole pas , quoiqu'il ait des ailes ; je l'ai trouvé en mai dans la région très-élevée de la Cordillère , passage du Quindiu. Nous donnerons une figure de cet insecte et de sa larve , et des détails plus étendus sur ses mœurs , dans le Magasin de Zoo- logie. 2. Oxycheila aqualica. Noire, peu luisante. Antennes plus longues que le corps, jaunes avec le premier article , et l'extré- mité des trois suivants noirs. Lèvre grande , armée de trois ou quatre petites dents de chaque côté, vers l'extrémité , d'un jaune assez pâle. Parties de la bouche jaunes. Tète et corselet lisses. Élytres ponctuées plus fortement vers la base , terminées par une petite troncature transversale. Pattes d'un jaune fauve, avec les hanches et les trochanters , ainsi que l'extrémité des cuisses , noirs. Une petite tache brune à l'extrémité des jambes et de tous 16 revue zoologique. ( Janvier \ 843. ) les articles des tarses , ceux-ci garnis en dessous de cils jaunes assez serrés, et formant brosses aux antérieurs. — L. 0,022, 1. 0,006 1/2 (1). Cette belle espèce se distingue tellement de celles que l'on a déjà publiées, qu'il est inutile de faire ressortir ici ses diffé- rences. Ce qui la rend surtout très-intéressante , c'est l'observa- tion que M. Goudot a faite de ses mœurs. Voici un extrait de ses notes : J'ai rencontré cette espèce en septembre et octobre sur les pierres , au milieu de la rivière de Chipalo , à une hauteur de 1400 met. au-dessus du niveau de la mer. Je ne l'ai trouvée que dans les excavations humides et garnies d'une petite végétation, de ces pierres ou roches, du côté opposé au courant. Ces Oxycheila restent tranquilles tout le jour, réunies en petits groupes , et il est probable qu'elles ne se livrent à la recherche de leur nour- riture que la nuit , au crépuscule du soir ou de grand matin. Lorsqu'elles sont poursuivies , elles courent avec une grande fa- cilité sur l'eau et vont gagner d'autres abris. 3. Pelecium sulcatum. Corps noir, peu luisant, épais. Tête allongée , avec deux fortes impressions longitudinales et diver- (i) En étudiant les autres espèces d' Oxycheila, j'ai découvert un caraelère très-curieux dans l'abdomen des femelles, qui semble n'être composé que de deux segments. En effet, les trois premiers sont souciés entre eux et ne laissent voir qu'à peine les traces de cessoudures, et les deux derniers sont également réunis, avecle bord postérieur très-arrondi. Dans les mâles, cet abdomen est beaucoup moins bombé et composé de cinq segments mobiles et très-distincts, dont le dernier est rétréci, fortement échancré en arrière et suivi de deux valves cornées qui ser- vent de gaine à l'organe mâle et semblent former un sixième segment fortement échancré. Nous avons vu dans les collections de MM. Reiche , Deyrolles et de Brème, une jolie espèce de ce genre, encore inédite et qui devra être placée à côté de notre Oxycheila bisignata. En voici une courte des- cription : Oxycheila Pinelii. — Noire, peu luisante. Tête et corselet courts relativement au reste du corps , comme dans YO. biiignata ; élytres assez élargies en arrière, rugueuses à la base, finement ponc- tuées ensuite, terminées par une troncature assez large et transverse, ayant chacune , au milieu , une petite tache jaune , ovalaire , un peu oblique, et transverse. Palpes noirs à extrémité jaunâtre. Antennes et pattes noires avec l'extrémité du dernier article des tarses et la base des crochets fauves. — L. 0,016, 1. 0,006. — Hab. : Morro-Queimado , au Brésil. Envoyée par M. Pinel. Cette espèce , et celle qui a été décrite plus haut , font monter le nombre total des Oxycheiles connues à neuf, en n'y comprenant pas la Pseudoxycheila bipustulnta de La treille. travaux iNLurrs. 17 génies en dessus. Corselet beaucoup plus long que large , ar- rondi et rebordé sur les cotés , à peine un peu plus étroit en ar- rière, lisse, bombé, avec un profond sillon longitudinal au milieu, n'atteignant pas les extrémités, terminé en avant et en arrière par une fossette plus profonde. Élytres ovoïdes , de la largeur du corselet à leur base , lisses , ayant chacune cinq pro- fonds sillons longitudinaux qui n'atteignent pas les extrémités , à l'exception de celui qui borde la suture. Pattes robustes ; des- sous du corps lisse et luisant. — L. 0,014, 1. 0,004 1/2. .J'ai trouvé quelques individus de cet insecte dans une localité sablonneuse etsèche du littoral de la vallée de la Madeleine, sous des bois abattus. 4. Pelecium lœvigatum. Corps noir, très-luisant et très-lisse. Tète et corcelet semblables à ceux du précédent. Élytres n'of- frant chacune qu'une seule strie près de la suture. Palpes , an- tennes et tarses d'un brun fauve. — L. 0,010, 1. 0,003 Ïi2. J'ai pris un individu de cette jolie petite espèce sous des pier- res , dans les bois humides des bords du Combayma , au pied des montagnes du Quindiu. 5. Phengodes pulchella. Noire , côtés et bord postérieur du corselet plus ou moins bordés de jaune pâle. Dessous du corselet écusson et tout le thorax jaunes avec le milieu noirâtre en des- sous. Une grande tache jaune au milieu du dernier segment de l'abdomen. Antennes plus longues que le corps, à rameaux longs, minces et ciliés. Elytres de moitié moins longues que l'ab- domen , finement rugueuses , ailes noires. — L. 0,013, 1. 0,003. J'ai rencontré cette belle espèce , en décembre et janvier, dans les grands bois du Quindiu, région du palmier à cire de M. de Humboldt (de *J00 à 1400 toiles de hauteur). Cet insecte paraît après le court crépuscule de ces régions. Sa lumière est très-vive et de longue durée. Son vol est bas et horizontal , et il ne se pose que sur les plantes basses, dans les endroits touffus. Je n'ai jamais pu le trouver accouplé, el je ne connais pas sa femelle. Dans le jour, il reste posé sur des fouilles et tient ses antennes appliquées le long du corps. Quand il vole, les élégants rameaux de ces organes sont droits et non tortillés comme à l'état sec. G. Phengodes Buulinii. Semblable à la précédente pour la loi nie et la taille. Noire. Corselet, écusson et thorax jaunes. Pattes Tome M. Aimée 184?. 2 18 revue zooLOGiyuE. ( Janvier 1843. ) brunes avec les hanches et la base des cuisses jaunes. — L. 0,013, 1. 0,003. Trouvée dans les mêmes lieux que l'espèce préce'dente. Il serait possible qu'elle n'en fût qu'une simple variété. 7 . Megalophthalmus collaris. D'un noir mat avec le corselet et l'écusson jaunes. Rameaux des antennes d'un brun noirâtre. Corselet finement rugueux , transversal , avec une tache noire transverse près du bord antérieur, se prolongeant au milieu en arrière, cette tache en forme de T, un peu bordée de rougeâtre. Élytres finement rugueuses, ayant chacune trois côtes élevées et longitudinales très-fines. Dessous du prothorax , côtés de la poitrine et une grande tache occupant presque tout l'avant-der- nier segment de l'abdomen , d'un jaune pâle. Pattes comprimées, noires. L. 0,012,1. 0,004. Bien que ces insectes habitent le même groupe de montagnes où j'ai trouvé le Phengodes pulchella , ils se rencontrent rare- ment avec eux , car ceux-ci préfèrent des sites plus humides et dans le voisinage des rivières. Les Megalophthalmus habitent les hauteurs dans les clairières des grands bois ; leur vol est plus élevé que celui des Phengodes , leur lumière scintillante et par saccades de très-courte durée, les fait distinguer facilement. L'apparition de ces insectes n'est pas de longue durée : elle com- mence à la disparition de tout crépuscule. Leur vol commence à être bas; puis ils s'élèvent de plus en plus sur les feuilles des arbres et disparaissent presque totalement de 8 à 9 heures du soir. Ce fait peut se rapporter à tous les insectes lumineux soit des vallées chaudes soit delà région élevée. J'ai pris quelques in- dividus de cette espèce dans le passage du Quindiu, à la palmilla. et à l'alto de los Corales. 8. Telephorus héros. D'un beau noir avec le corselet, la moitié antérieure des élytres, la base et l'extrémité de l'abdomen jaunes. Un point noir au milieu du corselet. Écusson noir et tronqué en arrière. Un point noir de chaque côté des premiers segments de l'abdomen, en dessous. — L. 0,020, 1. 0,006. J'ai trouvé cette belle espèce , avec le Telephorus lucluosus de Latreille(voy.deHumb., Zool., p. 360, pi. 23, f. 4.) Sur les bords du Combayma, région froide , sur les plantes , près de la rivière, 9. Potamophilus Goudotii. D'un noir enfumé terne et soyeux; tête et corselet d'un noir plus vif, veloutés. Antennes courtes , TRAVAUX INÉDITS. 19 brunes , n'atteignant pas le milieu du corcelet. Tète arrondie ; corselet transversal , plus large en arrière , avec les angles pos- térieurs assez saillants et bidentés , bosselé en dessus. Écusson triangulaire, un peu élevé en arrière. Élytres de la largeur du corselet, allongées, rétrécies en arrière et terminées d'une ma- nière un peu aiguë. Elles ont des stries finement ponctuées sépa- rées par des intervalles peu élevés, et ne formant que des traces de côtes. Dessous du corps entièrement garni d'un fin duvet soyeux jaunâtre à reflets plus vifs. Pattes longues, les quatre antérieures plus grandes , insérées sur les côtés du thorax, a. cuisses épaisses et comprimées. — L. 0,007, 1. 0,002 1/2. 40. Polamophilus Cordillierœ. D'un noir enfumé terne et soyeux. Antennes brunes, courtes , atteignant au delà du milieu du corselet. Tête arrondie , assez large. Corselet a peu près aussi large que long , élargi en arrière , ayant un étranglement en avant produit par un sillon transverse et formant une division bien tranchée , avec les angles postérieurs simples et assez aigus. Écusson triangulaire. Élytres plus larges que le corselet à leur base, parallèles, simplement anguleuses à leur extrémité, avec de fines stries ponctuées. Dessous garni d'un fin duvet chatoyant et jaunâtre. Pattes grandes , semblables à celles du précédent , avec la base des cuisses fauve.— L. 0,003 1/2, 1. 0,001 1/2. .1 ai trouvé ces deux espèces ensemble sur des pierres au milieu delà rivière de Ghipalo. Elles se tiennent tout près de l'eau et sont continuellement mouillées par les petites vagues du cou- rant. Je les ai prises en septembre et octobre en même temps que les Oxycheila aqualica. 1 1 . Ancntrosoma rufipes. Latreille a décrit cette curieuse espèces sous le nom de Melolonlha rufipes , dans le voyage de Humboldt(Kec. d'obs.de zool., etc. Vol. 2, p. 41,pl.XXXlII, f. 1); mais comme il n'a connu que la femelle, et que son unique exemplaire était mutilé , sa description laisse beaucoup à désirer et il ne dit rien de ses singulières habitudes ni de sa localité. Nous avons pensé qu'une description faite d'après les deux sexes bien conservés , intéresserait les entomologistes. Corps d'une couleur marron foncé presque noir , avec les élytres d'un marron plus vif, les antennes et les pattes fauves. Chaperon fauve armé en avant de deux dents avancées et un peu relevées chez; les mâles, très -faiblement çchaacré au milieu dans 20 ii e v i e zoo Lot, i q u v . ( Jan v 1er 1853. ) les femelles. Devant de la tête garni de poils couches et fauves , mais seulement sur les côtes et en arrière dans les nulles, et sur toute sa surface chez les femelles. Corselet un peu plus large que long, de forme subhexagone, très-élargi au milieu et très-rétréei en arrière chez les mâles ; élargi en arrière chez les femelles, lisse, avec les bords, une ligne longitudinale au milieu, et une tache de chaque coté, partant du bord antérieur et se terminant au milieu, produites par de très-petits poils courts et couches d'un gris bru- nâtre chez le mâle et noirs chez les femelles. Ecusson noirâtre , plissé obliquement, avec quelques écailles ou courts poils bruns au milieu. Élytres offrant quelques petits plis transversaux et deux larges sillons peu marqués, au fond desquels il y a de très- petits poils courts et couchés , d'un gris brunâtre. Dessous noir avec quelques taches sur les côtés du corselet, la poitrine et les bords des segments de l'abdomen, formés de duvet on poils gris blanchâtre très-serrés et couchés. Une forte épine droite et obtuse au bord du premier segment de l'abdomen , en dessous dans le maie. Antennes et pattes fauves. Jambes antérieures armées de trois dents noirâtres au côté externe ; toutes les pattes garnies de franges de poils d'un jaune fauve, avec les tarses très-longs et très-velus.— Maie : L. 0,039, 1. 0,013. Fem. L. 0,020, 1. 0,01.?. Ce magnifique insecte est très-voisin de la seule espèce connue , YAncisir. Klugii de Curtis ( Trans. Zool. Soc. Vol. 1 , p. 307, pi. 40, fig. là 10 ) ; mais elle s'en distingue par une taille beau- coup plus forte, par la couleur constamment marron fauve do ses élytres , par les poils ou écailles qui forment les bandes et taches du dessus de son corps , lesquelles au lieu d'être blanches, sont d'un gris brunâtre ou même noires , ce qui ne produit pas les belles lignes blanches qui ornent l'autre espèce; enfin par le duvet du devant de sa tête qui est fauve tandis qu'il est d'un gris blanchâtre chez chez celle du Chili. J'ai trouvé cette rare espèce vers le 15 septembre, dans la partie supérieure de la vallée du fleuve de la Madelaine et dans la région tempérée. Sa larve doit se nourrir déracines de graminées. Les insectes parfaits éclosent presque tous en même temps, c'est-à- dire dans l'espace de 3 ou 4 jours au plus, après les premières fortes pluies. Ils ne sortent de terre qu'au commencement de la nuit, s'élèvent de suite à une grande hauteur, pour s'accoupler et pour fuir la poursuite des nombreux ennemis qui attendent TRAVAUX INÉDITS. 21 Ifiiir apparition. Os ennemis sont principalement les Chauves- sonriset les Engoulevents, qui semblent avoir deviné l'époque de l'apparition des insectes parfaits et sont alors rassemblés en grandes troupes dans les endroits où leurs larves ont vécu. En continuant la chasse de ces insectes avec une lanterne , vers les 10 heures du soir, j'ai vu quelques femelles retombera terre et chercher à s'enfoncer dans des trous, probablement pour pon- dre. Je n'en ai jamais vu dans le jour, et il est probable que si je ne m'étais pas trouvé dans cette localité juste au moment de leur éclosion , et, par un heureux hasard, au moment où ces insectes sortent de terre pour s'élancer dans les airs , je n'aurais pas dé- couvert cette intéressante espèce. 1?. Macrodaclylus lenuilineaius. Noir avec quelques faibles reflets violacés. Tète et corselet glabres et ponctués. Ély très lisses, glabres, avec des sillons longitudinaux larges et assez profonds, ridés en travers et au milieu desquels il y a une ligne mince et blanche , formée par des poils assez longs, couchés en arrière. Pattes fauves avec l'extrémité des cuisses, des jambes et de chaque article des tarses, ainsi que leurs crochets, noirs. Dessous du corps garni d'un duvet cendré assez long et assez serré , surtout dans les femelles. Antennes fauve; cuisses antérieures des mâles of- frant en dessous une très-faible dent placée au milieu de leur lon- gueur. — L. 0,013 à 0,015,1. 0,005 à 0,000. Je l'ai trouvé en juin sur les hauts plateauxdesCordillières, fixé sur les feuilles des ronces. 13. Macrodaclylus (lavolinealus. Corps noir, couvert d'un duvet jaune doré très-épais et très-court sur la tète, le corselet, les cotés du corps et le dessus du pygidiuni. Élytres fauves avec de larges sillons entièrement remplis de duvet jaune doré. Pattes fauves avec l'extrémité des jambes , des articles des tarses ainsi que leurs crochets noirs. Cuisses antérieures des maies offrant en dessous et à leur base une forte dent en crochet. — L. 0,010, I. 0,006. — Cordillièresccntrales, légions tempérées, dans les grands bois. 1 4 . OEdemera ^Nacerdes) marginala. Saune; yeux, palpesmaxil- laires et antennes noirs. Une large bande longitudinale noire de chaque côté du corselet. Élytres noires avec la suture etles bords jaunes. Cuisses jaunes avec leur extrémité noire. Jambes et tarses noirs. —L. 0,0.23, 1. 0,000. 22 revue zoologique. ( Janvier 1813. ) Sur les bords du Combayma, dans les bois qui bordent la ri- vière, sous des troncs d'arbres rejetés par elle. 15. Tetraonyx flavipennis. Entièrement noir, avec les élytres seulement d'un jaune d'ocrc uniforme. Corps aptère. Tête de forme triangulaire finement chagrinée, ave clés antennes épaisses, à peine de la longueur de la tête et du corselet réunis. Corselet presque deux fois plus large que long, finement chagriné , ayant une faible échancrure au milieu du bord postérieur et une fine bordure à ce même bord. Écusson triangulaire et très-élargi à la base , offrant au milieu un profond sillon longitudinal qui le fait paraître comme formé de deux pièces. Élytres très-faiblemenfc tomenteuse , très finement chagrinées , vues à une forte loupe , avec deux faibles côtes à peine marquées. — L. 0,017, 1. 0,007. J'ai trouvé cette espèce en janvier, dans lesCordillièresetdans la région tempérée. On rencontre ces insectes à terre près des grosses pierres, et j'en ai trouvé souvent des individus accouplés. Leur démarche est lourde et ils ne volent jamais. On les rencontre parfois en familles , et les lieux qu'ils habitent sont fréquentés par des Bombus, ce qui nous fait penser que leurs larves vi- vent dans les nids de ces hyménoptères. Description d'une nouvelle espèce de Buprestide du genre Jalodis Esch, , par M. L. Buquet. Jalodis Clouei. Corps et élytres d'un beau bleu de roi. Corse- let d'un bleu violacé , fortement ponctué , couvert d'un duvet fauve assez court et plus serré sur les bords latéraux. Élytres fortement ponctuées , ornées de bandes interrompues , sinueuses et irrégulières , assez espacées entre elles et formées d'un duvet fauve pâle , court et très-serré. Antennes noires à dents grises. Pattes d'un bleu verdâtre foncé , avec les tarses cuivreux en dessus. Poitrine et abdomen de la couleur générale avec quel- ques reflets bronzés et, de plus, garnis de duvet fauve très-serré. L. 29 à 35; 1. 14 à 17 mill. Cet insecte remarquable a été découvert dans l'île de Socotora, en Arabie, le 4 décembre 1841 , par M. Cloué, officier de la marine royale , à qui nous nous faisons un devoir de le dédier; il l'a trouvé sur un arbuste dont il n'a pu nous donner le nom. ANALYSES d'oUVRAC.ES NOUVEAUX. 23 Note sur une nouvelle espèce d'insecte Coléoptère découverte dans les serres aux ananas de M. Panckoucke, à sa campagne de Fleury, par M. Guérin-Ménevii.i k. L'insecte qui fait le sujet de cette note forme la seconde espèce du genre Jllyrmechiœenus , établi par M. Chcvrolat ( Revue Ent. de Silberm. , t. III , p. 267 , pi. 34). L'espèce décrite par cet en- tomologiste a été trouvée au fond du nid de la Formica rufa ; celle qui nous occupe aujourd'hui s'en distingue par une forme moins allongée , par un corselet moins rétréci en arrière et par sa coloration uniforme. Nous lavons trouvée en abondance dans la serre aux ananas , courant contre les murs ou cachée dans le fumier sec , à une température très-élevée. Myrmechixenus vaporariorum. — Oblongus, flavo-ferrugi- neus ; capite , thorace , elytrisque crebre-punctatis ; corpore subtus , antennis pedibusque pallidioribus. — Long. 0,002, 1.0,000 3/4. Nous donnerons une figure et une description plus étendue de cette espèce dans les Annales de la Société entomologique de France. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Monographie des Ërotyltens , famille de l'ordre des Coléoptères, par M. Th. Lacordaire. (1 vol. in--8°. Paris, 1842.) Nous aurions voulu donner une analyse critique et détaillée de cet important ouvrage, et, pour mieux l'apprécier, nous dési- rions ranger notre collection d'Érotyliens d'après la méthode proposée par M. Lacordaire , afin de voir par nous-même si les reproches que divers entomologistes font à ce travail sont fon- dés ; mais les nombreuses occupations qui nous accablent au mo- ment de faire paraître le commencement de notre Species des Articulés et le texte de V Iconographie du Règne Animal , nous en ont empêché jusqu'à présent. En attendant , et pour que l'on ne puisse pas nous faire le reproche de garder le silence sur un ouvrage d'une valeur réelle et incontestable , nous allons essayer d'en donner une idée à nos lecteurs. La monographie des Érotyliens forme un fort volume de 543 pages. M. Lacordaire, dans une courte préface, fait con- naître les matériaux dont il s'est servi pour exécuter ce beau tra- vail , dans lequel il fait connaître 570 espèces, tandis que 17 ans •2£ revue znm.or.iQUE. (Janvier 1843.) avant on s'extasiait en voyant que la monographie de M. Inipon- ehel en mentionnait 9?. Après avoir donné une liste alphabétique des auteurs qu'il a cités, M. Lacordaire présente les caractères généraux de sa fa- mille des Érotyliens , caractères qui admettent dans cette famille plusieurs genres que Ton avait placés dans la section des Pcn- tamères, à coté des Engis. Il décrit ensuite les diverses parties de ces insectes. Ainsi , il s'occupe d'abord des parties externes , puis des caractères sexuels externes , des parties internes et des métamorphoses , des habitudes, de la distribution géogra- phique , et enfin de la classification. Les caractères sexuels ex- ternes sont presque nuls ou se réduisent à peu de chose. L'on ne sait rien sur leurs parties internes , et guère davantage sur leurs premiers états, si ce n'est l'observation que l'auteur a pu- bliée (Nouv. Ann. du Mus. , t. 2, p. 89) sur la larve présumée de YAgithus Surina men sis , et la note de M. Westwood sur celle du Triplax Russica. Leurs habitudes n'ont aussi été observées que par un petit nombre de voyageurs. La partie qui traite de la dis- tribution géographique des Érotyliens offre plus d'intérêt, et M. Lacordaire a pu la traiter avec un certain développement. Sur les 570 espèces connues, 65 appartiennent à l'ancien conti- nent , et 505 au nouveau. Les 65 espèces de l'ancien continent sont distribuées d'une manière très-curieuse, car on n'en trouve que trois sur l'immense continent de l'Asie, en prenant ce mot dans sa plus vaste acception ; l'archipel Indien en possède 28 , l'Afrique 1 G et l'Europe 13. Pour le nouveau continent on peut dire , avec If. Lacordaire , qu'il est la métropole de cette famille; mais ses espèces ne dé- passent pas certaines limites de température. Ainsi , le Brésil , la Guyane, Bolivia, la Colombie , le Mexique, les États-Unis et les Antilles sont les seules régions où l'on en ait découvert. L'auteur examine ensuite quelles sont les espèces ré- pandues sur divers points ; il cherche à connaître les lois de la distribution géographique des genres, et arrive à cette conclu- sion, que sur les 28 qui figurent dans sa monographie, 6 appar- tiennent à l'ancien continent , 3 lui sont communes avec le nou- veau, et 19 ne se trouvent que dans ce dernier. Il donne divers tableaux pour montrer comment les espèces des 6 genres de l'an- cien continent sont distribuées dans ses diverses régions, la dis- analyses d'ocvraces nouveaux. 25 tribufion des trois genres existant à la fois dans l'ancien et le nouveau continent , et enfin la répartition des genres propres au nouveau continent. Dans le paragraphe qui traite de la classification des Éroly- > fient, M. Lacordaire s'est montre parfaitement an courant delà science. Cependant on pourrait lui reprocher de n'avoir pas fait remonter son historique plus haut qu'à Linné. Il passe en revue les travaux de Fabrieius, Herbst et Olivier, de MM. Mac-Leay, Klug; Pcrty, etc., et examine leur valeur relative. Ce qui nous a semblé peut-être exagéré , c'est de traiter comme un travail scientifique, la distribution de noms établis par M. Dejean, sans aucune publication de caractères , dans un simple catalogue, et d'en discuter sérieusement la valeur. Des genres et des groupes plus élevés fondés ainsi , ne sont pas une œuvre scientifique , car ils sont établis au moyen d'un simple jeu , qui consiste à placer ensemble toutes les espèces qui offrent une ressemblance exté- rieure ou qui ont le même faciès. Un pareil travail peut être fait par l'homme le plus ignorant en entomologie (1). Le premier venu , amateur ou marchand , qui pourra acheter un grand nombre d'insectes , fera de semblables genres (2) ; il en fera même de très-naturels , et s'il peut ajouter à cette dépense celle (i) J'espère que l'on ne pensera p'-s que je veux appliquer ceci à M. Dejean , car personne, plus que moi, n'apprécie à sa juste valeur l'excellent ouvrage qu'il a publié sur les Carabiques de sa co'lection. Je parle ici en général et sans m'adresser à personne. (*i) Un officier de marine de nos amis, qui se trouvait en Chine, chez un des plus riches entomologistes de Pékin , au moment où celui-ci enfantait un nouveau genre pour son catalogue , nous a donné la tra- duction suivante : « Diable! diable (le mot chinois serait trop dur à prononcer)! cet insecte ne va pas dans les Areoda. Où va-t-il donc? ce n'est pas non plus une Rutela,... non — ni un Pelidnota , ni un Macraspis , ni une Euchlora. C'est singulier ... il faut en faire un genre, car il n'y a pas moyen de le placer avec les autres.... M. Recliao, qu'en pensez-vous? cela va-t-il avec les Jreoda ou avec les Rutela? en ne peut aller avec les Macraspis : qu'en dites vous? » Rechao. « Ma foi, je ne vois que des ressemblances légères, je crois que c'est un genre. « Monsieur Chevoakan , voyez un peu , ne pensez-vous pas que c'est un genre? • Chevoakan (ne voulant passe compromettre). • Autant qu'on peut le juger ainsi , je crois que cet insecte ne va pas avec les genres auxquels vous le comparez. » « C'est bien, c'est bien, je vais en faire un genre. » 26 revub zoologïque. (Janvier 1843. ) d'un catalogue , il aura créé une méthode , et il prétendra que ses genres doivent être adoptés. Ce qu'il y a de certain , c'est que si l'on demandait à un pareil savant sur quels caractères il a éta- bli tel ou tel genre, telle ou telle tribu, il répondrait qu'il n'en sait rien. Du reste, cette manière artificielle et très-facile de procéder, peut conduire à des rapprochements heureux , et il est certain que souvent les caractères scientifiques de ces coupes sont venus en confirmer la validité. Ceci ne montre qu'une chose, c'est que la nature fait souvent coïncider les formes extérieures avec l'or- ganisation interne. Dans tous les cas , il est de toute justice qu'un genre ainsi confirmé soit attribué à celui qui en a observé et pu- blié le premier les caractères , et non à l'amateur qui en a réuni les espèces par une sorte de jeu, ou, si l'on veut, au moyen d'une grande habitude de manier des collections , de voir des espèces. On pourrait appliquer ces raisonnements aux faiseurs de genres d'oiseaux , de coquilles , de plantes ; mais revenons à l'ouvrage de M. Lacordaire. Après une discussion approfondie et fort savante des diverses coupes fondées dans les Érotyliens et sur la place que ce groupe doit occuper dans une méthode naturelle, l'auteur présente sa méthode dans un tableau. Il divise la famille en deux tribus : les Erotyliens engidiformes , ayant le lobe interne des mâchoires inerme (un seul genre excepté , Encaustes , chez qui il est muni d'une forte dent cornée ; mais dans ce cas , les ély très sont plus larges à leur base que le prothorax , tandis que dans tout le reste de la famille elles sont de la même largeur) et les Erotyliens vrais , ayant le lobe interne des mâchoires bi-épineux. Dans la première tribu, il admet quatorze genres, qui sont: les Encaustes, Triplatoma, Episcapha, Dacne , Pselaphacus, Mycotretus , Mycophtorus. Oocyanus, Ischyrus, Jmblyopus, Triplaœ , Tritoma, Lybas et Cyrtomorphus. Les quatorze genres de la seconde tribu sont : les Aulacocheilus , Thonius , Euphanistes , Cyclomorphus , Coccimorphus , JEgïthus , Bra- chysphœnus , Eurycardius , Erotylus, Zonarius, Scaphido- rnorphus , Bacis , Priotelus et Omoiotelus. Nous avons été frappé de voir que M. Lacordaire emploie sou- vent un caractère pris dans le plus ou moins de grandeur des facettes des yeux, et qu'il exprime par ces mots : yeux fortement ANALYSES n'oUVRAGES NOUVEAUX. 27 granules ; yeu.r finement granulés. Où est la limite entre forte- mont et finement granulés, puisque l'auteur exprime ainsi les facettes des yeux ? N'y aura-t-il pas entre les uns et les autres des nuances qui embarrasseront pour l'étude? A la suite de ce tableau viennent les descriptions des genres et des espèces. Ces dernières sont précédées d'une diagnose en latin , d'une synonymie établie avec soin , et enfin vient la des- cription proprement dite , qui est étendue , détaillée et à peu près dans le genre de celles que M. Dejean a publiées pour les Carabiqucs. M. Lacordaire a été obligé de couper plusieurs de ses genres en sous-genres distincts, ce qui facilitera les recherches. L'ouvrage est terminé par une table de concordance des espèces qu'il contient avec celles mentionnées par les principaux au- teurs qui se sont occupés de ces insectes. C'est une très-bonne idée , que M. Lacordaire croit avoir eue le premier , mais qui est due à M. Serville , puisque cet entomologiste a placé une table analogue en tète de son Histoire naturelle des . Orthoptères, pu- bliée dans les Suites à Buffon du libraire Roret, en 1839. Nous aurions encore bien des choses à dire sur la Monogra- phie des Erotyliens , mais le temps nous presse et la place nous manque. Peut-être pourrons-nous revenir sur cet ouvrage , signa- ler, comme nous le désirons, tout ce qu'il renferme de bon ainsi que ses défauts. Nous espérons que son auteur ne verrait pas dans notre critique une attaque personnelle, mais le sincère désir , que nous partageons certainement avec lui , d'être utile à la science. Du reste, pour arriver à ce dernier but , nous sacri- fierions toute autre considération et nous ne craindrions même pas la guerre, si quelqu'un, même un ami, avait l'esprit , assez mal fait pour nous la déclarer à l'occasion de critiques scienti- fiques. (G. M.) SUR une collection centrale des produits naturels e*t indus- triels des provinces vénitiennes , discours servant de programme pour la formation d'une histoire naturelle complète de l'État vénitien : lu à l'Athénée de Venise, le 23 juillet 1838, par le Dr J. D. Naiwo. Rapport sur les ouvrages d'Histoire naturelle, de Médecine, 28 rrvOe zooi.op.ique. (Janvier 1843.) de Technologie , etc., publiés depuis 1821 jusqu'à 1838, lus aux académies ou inédils; par le l)r J.-I). Naudo. Ces deux brochures in-8°, publiées à Venise , en 1838 , con- tiennent des renseignements utiles sur l'histoire naturelle de la contrée dont ils traitent et offrent une liste détaillée de beaucoup d'ouvrages et mémoires relatifs à l'histoire naturelle de ce pays, avec des notes critiques sur plusieurs de ces travaux. Diptera Scandinavie disposita et descripla. Auctore J.-YV. Zet- terstedt. Lundrc, 1842. Tomus primus. Ce premier volume des Diptères de la Scandinavie , nous a été adressé de Berlin par notre savant ami M. Dahlborn. C'est un travail digne en tous points de la belle réputation de son auteur, disposé avec une grande méthode et traité avec le talent dont M Zetterstedt a fait preuve dans les excellents travaux dont il a doté la science. Nous reviendrons sur ce livre important. III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 2 janvier 1813. L'Académie procède à l'élection d'un vice-président. M. Cn. Dupin, ayant obtenu la majorité des suffrages, est élu. M. de Quairefages présente les Résultats de quelques recher- ches relatives à des animaux invertébrés, faites à Saint- Fast- la-IIougue. M. de Quatrefages dit qu'il a dirigé plus particulière- ment son attention sur les espèces qui servent de passage d'un type à l'autre, espèces dont l'examen sérieux confirme tous les jours davantage la vérité du célèbre aphorisme de Linné : Nalura non fecit saltus. Les animaux que M. de Quatrefages a étudiés dans cette vue sont : \'>VEolidina paradoœa, nouveau genre de Mollusques Gastéropodes; 2° les Aémerles, rejetées, avec les autres vers intestinaux, parmi les Rayonnes, tandis qu'elles doivent entrer dans les Articulés; 3° VEchiurus, qui rat- tache les Annélides errantes aux Si pondes. Il a étudié aussi le mode de propagation d'un Polype voisin des Coryncs , avec le- SOCIKTKS SAVANTES. 29 quel il a fondé un nouveau genre sous le nom de Siinhydra ; il ■'est appliqué à l'élude de l'organisa lion intime des tissus chez les différent! animaux dont il vient d'être question; enfin il a l'ait des recherches sur les causes très-difléi entes de la phosphores- cence de diverses espèces. Cet intéressant travail est renvoyé à l'examen de MM. de llumboldt, Magendie et Milne-Kdwards. M. Léon Du four envoie un Mémoire sur les vaisseaux biliaires ou le foie des insectes, (l'est un travail très-étendu , dont la belle réputation de son auteur garantit l'importance. Nous en donnerons une analyse dans un prochain numéro. Séance du 23 janvier. M. Milnc-L'dwards lit un rapport favorable sur un travail de M. Jfojy , intitulé : Elude sur les mœurs, le développement et les métamorphoses de la Caridina Desmarcstii. Après avoir donné une analyse du travail de M. Joly, le rapporteur termine ainsi : «M. Joly ayant adressé au Muséum quelques exemplaires de la Caridine, votre rapporteur a pu s'assurer de l'exactitude d'une partie de ses observations, et , d'après l'inspection des nombreux dessins dont son travail est accompagné, nous sommes persuadés que tous les résultats an- noncés par ce zoologiste ont été constatés avec la même précision. Ces résultais, nous le répétons, ont de l'importance pour l'en- tomologie , et par conséquent nous croyons devoir proposer à l'Académie d'accorder son approbation au Mémoire de M. Joly, et d'engager ce naturaliste à entreprendre des recherches analo- gues sur les autres Crustacés d'eau douce qui habitent les en- virons de Toulouse.» Ces conclusions sont adoptées. M. Alex. Brongniart lit un rapport très-favorable sur un tra- vail de M. Aie. d^Orbigny ayant pour titre : Coquilles fossiles de Colombie recueillies par M, Boussingault. Nous avons déjà donné une idée de ce beau Mémoire dans un précédent numéro. M. Bourgery lit un Mémoire sur les rapports de la struc- ture intime avec la capacité fonctionnelle des poumons dans les deux sexes et ci divers âges. Cet important travail est renvoyé à l'examen d'une commission. M. Auguste Duméril lit un mémoire intitulé : Des odeurs , de leur nature et de leur action physiologique. C'est un bon et important travail , qui forme pour ainsi dire le prélude de re- cherches physiologiques sur cette grande question, dans laquelle il y a tant à faire. M. Aug. Duméril l'aborde franchement, tout 30 r»EvuE~zooLOGiyuE. ( Jûntifer 1843. ) en ne s'en dissimulant pas les difficultés. Nous l'engageons à suivre cette voie neuve et intéressante ; il est tout à fait en me- sure de la parcourir avec succès. Société entomologique de France. Séance du 4 janvier 1843. — M. Reiche donne lecture d'un mémoire ayant pour titre : Recherches sur les Ifelluonides , ou révision du genre Helluo , Bonelli et Dejean. Après avoir carac- térisé d'une manière complète la sous-famille des Helluonidœ Hope, M. Reiche donne les caractères des neuf genres qui la composent ; ces genres sont les suivants : Omphra Leach, Hel- luo Bonelli, JEnigma Newmann, Macrocheilus Kirby, Acan- thogenius Reiche ( nouveau genre ) , Planètes Mac-Leay , Dài- lodontus Reiche (nouveau genre), Pleur acanlhus Gray et Helluomorpha Castelnau. L'auteur indique les espèces qui en- trent dans chacun des genres , et il termine en faisant connaître trois nouvelles espèces qui ont reçu de lui les noms de : Omphra complanata ( Indes orientales ) , Acanthogenius sca- pularis ( Sénégal ) , et Helluomorpha melanaria ( Brésil ). Séance du 18 janvier 1843. — M. le docteur Aube lit un tra- vail intitulé : Note sur quelques Altica confondues sous le nom d'Allica oleracea. L'auteur fait connaître trois espèces qui avaient été confondues avec l' Altica oleracea, et qu'il décrit sous les noms à1 Altica lythri, hypophaes et erucœ. — M. Léon Fairmaire donne lecture d'un travail ayant pour titre '.Description de trois nouvelles espèces d'insectes de VO- céanie. Dans cette note , M. L. Fairmaire fait connaître deux nouvelles espèces de Carabiques et il décrit une espèce de Chry- somelines formant le type d'un nouveau genre. Les caractères principaux de ces insectes sont les suivants : Chlœnius ophonoides L. Fairm. — Capite thoraceque viridi- œneis , thorace punctatissimo , elytris viridibus, cum disco obscure metallico fulvis , striato punctatis , inlerstitiis punc- talis , antennis , palpis , pedibusque pallide testaceis. — X. 14, l. 5 mill. — Hab. : Nova-Hollandia. Anchomenus Novœ-Zelandiœ L. Fairm. (1 ).—Apterus, niger, thorace cordato , sulcalo , margine subrefleœo , elytris ovatis, (l) Depuis la lecture de celle note, l'auteur a formé avec cet insecte un genre nouveau , auquel il a appliqué le nom de Cccno^nathus» SOCIÉTÉS SAVANTES. 31 striatis; antennis , palpis, tarsisque rufo piceis. — L. 12, /. 5 mill, — Jlab. : Nova-Zelandia. Genre Brachvcaulus. — Ce genre , assez voisin des Chla- mys, dont il rappelle la forme, peut être caractérisé ainsi : Tète verticale , enfoncée dans le corselet ; yeux faiblement échan- crés, antennes en scie dans la dernière partie de leur longueur, filiformes à la base , se repliant sous le corselet et ne le dépas- sant pas en longueur ; corps court et épais. Brachycaulus ferrugineus L. Fairm. — Pubescens , ferrugi- neus , corpore crasso ; antennis denticulatis , brevibus, usque ad extremitatem incrassanlibus ; thorace inflalo , cum tribus nigris maculis , quarum média maxima ; elytris ad sculellum cum duobus tuberculis, et facie transversali , obscuris. — L. 7, l. \ 1/2 mill. — Jlab. : Nova-IIollandia. — M. Eugène Desmarest lit une note ayant pour titre : Description de deux nouvelles espèces de Bupreslides du genre ffyperantha , Gisll Mannerheim (Pœcilonola Solier, CasteU nau et Gory , etc.) Dans cette note , l'auteur fait remarquer que la plupart des entomologistes français ont appliqué à tort le nom de Pœcilonota aux Buprestis interrogations Klug , lati- collis Castelnau et Gory , et à quelques autres espèces ayant avec eux de nombreux rapports; ce nom ayant été appliqué par Eschscholtz aux Buprestis rulilans Fabr. , et conspersa Gyll., qui ont des caractères génériques très-différents. Le nom d'Uype- rantha proposé par M. Gistl , et adopté par M. le comte Man- nerheim , doit être préféré à celui de Pœcilonota , et c'est sous cette dénomination que M. E. Desmarest décrit deux espèces de ce groupe. 1 . Hyper anlha vittaticollisE. Desm. — Lutea ; capite antennis- que œneo-viridibus ; thorace villa nigra;sciitellopentagonali9 angulis oblusis ; elytris striatis , denticulatis ; corpore subtus pedibusque œneis. — L. 22 , /. 9 mill. — II ab. : Columbia. A dom. Lemoine capta. Ex museo dom. Beiche. 2. Ityperantha stigmaticollis E. Desm. — Flava , capite, antennis pedibusque œneis ; thorace maculis nigris; scutello rotundafo; elylris valide striatis, denticulatis, duabus ma- culis poslicis nigris, apice rubro. — L. 25-22, l. 9-8 mill. -* /lab.: Cordova. Exmuseis dom. Dupont et E. Desmarest. — M. Milne- Edwards donne communication d'un travail de, 32 revue zooLociyuL. ( Janvier 18Ï3. ) M. W^lker, ayant pour litre : Description des Chalcidiles trou- vées au Bluff de Saint-Jean, dans la Floride orientale , pair MM. E. Doubleday et Forster. M. Walkër donne dans ce tra- vail la description , en latin , de G9 nouvelles espèces de Chaîci- dites. Obs. C'est par erreur que , dans la Revue zoologiquc ( dé- cembre 1842 , page 390) , en indiquant un nouveau genre de Lépidoptères créé par M. H. Lucas, on a imprimé Godardia Madagascar iensis , au lieu de Godarlia madagascariensis. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Notre honorable confrère, M. Edm. de Sëlys Longchamps, en nous priant de faire parvenir sa réponse à M. Lesson , désire que nous insérions la lettre suivante : « M. , d'après le désir que vous m'exprimez que je ne conti- nue pas avec M. Lesson une polémique qui ne pourrait, dites- vous, être d'aucune utilité pour la science , je n'insiste pas pour la publication de la réponse détaillée que j'adresse directement à ce savant; mais ne pouvant en aucune manière passer sous silence les observations contenues dans sa lettre, je me borne à déclarer. » 1° Que je ne trouve pas qu'il détruise mes observations. » 2° Que les opinions qu'il combat et qu'il croit être les miennes en classification , notamment sur les Bimanes , ne m'ap- partiennent pas pour la plupart , ainsi qu'on en peut juger par la Faune beige publiée en juillet 1832. » 3° Que c'est avec une grande précipitation, ou plutôt par inadvertance, que M. Lesson me reproche de passer sous silence les motifs qui m'ont porté à déplorer la nomenclature adoptée par lui, puisque j'ai, au contraire, déduit tout au long mes motifs à l'endroit cité. » Agréez, etc. — Liège , 29 janvier 1843. » M. Pecchioli , de Pise , vient de nous adresser , pour le Ma- gasin de Zoologie , un beau travail ayant pour titre : Mémoire sur les mœurs de quelques Buprestides dans tous les états de leur vie, pour servir à Vhistoirede ces Coléoptères. Ce mémoire, accompagné de bonnes figures de la larve et de la nymphe du Buprestis mariana, est actuellement sous presse. SIXIEME ANNEE. — FEVRIER 1843. I. TRAVAUX INEDITS. Considérations oologiques sur le genre d'oiseaux nommé Gua- charo. (Steatornis de Humbold), par M. 0. Des Murs. En étudiant les œufs du Guacharo , Steatornis caripensis (de Humbold), nous avons été frappé, comme cela nous était ar- rivé , lorsque nous vîmes ceux qui accompagnaient l'envoi que fît de cet oiseau , il y a une dizaine d'années , au Muséum , l'ho- norable M. FHerminier, des rapports qui existaient entre eux et les œufs des Strigidés , mais particulièrement de l'Effraye (Sfri.x flammea L.) qui, dans toute les méthodes , clôt cette famille. Ces rapports sont tels qu'il n'est personne qui ne les saisisse an premier coup d'œil, en parcourant une collection oologique. Ainsi, l'œuf de l'Effraye est de forme ovée; sa coquille d'un grain peu épais et peu dur, d'un blanc de lait tournant au blanc légèrement jaunâtre , surtout dans sa transparence , assez régu- lièrement poreuse , mate et sans reflet , et sans aucune tache colorée; ses diamètres sont de 40 sur 30 millimètres. L'œuf du Guacharo est également de forme ovée , à coquille blanche et sans taches , d'un grain poreux et rude au toucher comme à l'œil , mat et sans le moindre reflet, avec des diamètres variant de 40 à 44 sur 30 à 32 millimètres. On voit qu'à part la rudesse ou la rugosité externe et superfi- cielle de la matière calcaire, cet œuf a les plus intimes relations avec celui de l'Effraye , dont les caractères , communs du reste , à part la forme, à l'œuf de tous les Strigidés, sont exactement les mêmes. Mais la comparaison de l'œuf du Guacharo avec celui des Ca- primiilgidës ou Engoulevents proprement dits, est loin d'offrir le même degré d'affinité : il y a de l'un à l'autre plus qu'une nuance différentielle, il y a absence complète de relation ; car l'œuf de l'Engoulevent, chez cinq à six espèces du moins, les seules connues jusqu'à ce jour, zoologiquement parlant, est con- stamment d'une forme ovalaire allant jusqu'à Yelliplique , d'une coquille assez luisante et recouverte d'un marbré nuancé de blanc, de gris et de brun plus ou moins nuageux. Ce résultat devrait, ce nous semble, suffire seul, à part les considérations zoologiques dont nous allons parler, sinon à isoler Tome VI. Année 184?. 3 34 revbe zoologique. ( Février 1843.) entièrement, au moins à séparer le Guacharo des Caprimulgidés pour le rapprocher des Strigide's , dont la dernière expression est l'Effraye ; d'autant mieux que si l'on en vient maintenant à comparer les caractères zoologiques de l'oiseau lui-même avec ceux fournis par chacune des deux familles que nous venons de citer, la conclusion n'en sera pas moins favorable à ce rappro- chement. Le Guacharo tient , en effet , des Strigide's par son bec puis- samment organisé , d u r crochu et armé d'une profonde échan- crure , quoique un peu déprimé à sa base , et par ses ongles , à la vérité moins acérés que chez cette famille de Rapaces, mais beaucoup plus que chez les Caprimulgidés : ce qui nous fait re- garder comme presque impossible que le Guacharo ne se nour- risse exclusivement que de graines , ainsi qu'on le prétend , la force de l'organe buccal ne paraissant nullement en rapport avec un genre de nourriture d'aussi peu de résistance : sans par- ler de ce qui lui est encore commun avec les Strigidés dans les couleurs sombres et peu tranchées de son plumage , moins du- veteux peut-être , mais mélangé avec des proportions différentes, des mêmes nuances de brun , de noir , de gris et de blanc, ainsi que dans ses habitudes essentiellement nocturnes. Tandis que d'un autre côté , la dépression de l'ensemble encé- phalique, qui contribue à l'élargissement de la commissure du bec, et l'absence de plumes aux tarses, sont les uniques liens qui le rattachent un peu aux caprimulgidés. En présence de résultats aussi concluants , il est permis de se demander comment il a pu se faire que , lorsqu'à différents in- tervalles , depuis 1811, plusieurs notabilités scientifiques ont , dans leurs méthodes, émis l'idée de rapprocher les Caprimul- gidés des Strigidés , alors que l'existence du Guaeharo était igno- rée, on n'ait point songé , depuis 1 0 à 1 2 ans qu'il est parfaitement connu et étudié, à reprendre et à accréditer ce système de classi- fication si rationnel à tous égards , le lien naturel des uns aux autres étant par là trouvé. On comprendrait plutôt que l'idée de ce rapprochement ne fat venue à l'esprit de personne avant l'introduction du Guacharo dans la science : car l'on manquait d'un lieu de transition qui comblât l'intervalle existant entre ceux-ci et ceux-là , et sans lequel une pareille alliance pouvait paraître quelque peu ha,- TRAVAUX INKDITS. 35 sardée, malgré les puissants motifs qui l'appuyaient et que nous examinerons tout à l'heure; mais, depuis la découverte de ce genre américain si remarquable, l'immobilité de la science à cet égard n'a pas d'excuse. Il faut bien l'avouer, s'il existe une disparate entre mille autres dans la classification des oiseaux, qui déjà, nous le répétons, aurait dû disparaître d'un consentement unanime , c'est celle qui choque si désagréablement les yeux, quand on examine at- tentivement toute la série ornithologique , dans la famille des Caprimulgidés, qui ne se lie en quoi que ce soit ni avec celle qui la précède, ni avec celle qui la suit, et reste comme un véritable hors-d'œuvre. Une réflexion que voici se présente aussitôt : les Passereaux qui les précèdent ( puisque c'est dans cet ordre que leur a tou- jours été assignée leur place) sont essentiellement diurnes; ceux qui les suivent le sont également. Les Caprimulgidés, eux , sont presque exclusivement crépusculaires, sinon nocturnes! quelle raison dominante a pu les faire intercaler au milieu d'oiseaux diurnes? Une simple analogie de conformation dans le bec, par exemple, plus ou moins déprimé ou dilaté, ne saurait prévaloir sur une organisation et sur un mode de vie aussi distincts que ceux qui privent les Caprimulgidés de la locomotion diurne im- partie à la grande généralité des autres oiseaux , à l'exception des Strigidés. C'est la seule et unique raison cependant qui puisse justifier la constance avec laquelle on leur a respectueusement conservé cette place : quand leur aspect seul , l'ensemble de leur individu rappelle si involontairement ces derniers dont ils paraî- traient n'avoir pu jamais être séparés. Toutefois la découverte si importante du Guacharo , non plus que l'étude de ses caractères oologiques n'a pu réussir à les exiler en quelque sorte des Passereaux , au rang desquels ils sont vrai- ment indignes de figurer. On ne peut guère se dissimuler à ce sujet qu'un des nom- breux obstacles qui s'opposent à la marche progressive et à l'amé- lioration de la méthode ornithologique ne soit, comme en bien d'autres choses , la force et l'empire de l'habitude que les meil- leurs esprits , les maîtres de la science , toujours et sagement en garde contre les doctrines trop innovatrices , ont naturellement léphtsde peine à secouer)» 36 revue zoologiqde. ( Février 1843. ) Ce n'est pas que , si vénérée qu'ait été jusqu'à présent, et reste toujours la méthode de Linnée , le grand organisateur, elle n'ait depuis longtemps subi de notables modifications, toutes provo- quées autant par l'esprit d'observation et la justesse d'idées de ses successeurs dans cette carrière , que par le progrès forcé des découvertes en ornithologie; mais en bien des parties elle est restée stationnaire. Pour ne parler que des Caprimulgidés qui nous occupent, l'une des innovations de ce genre les plus hardies et les plus heureuses, essayée plutôt qu'introduite dans la classification méthodique , est le déplacement de cette famille opérée par Illiger en 1811. Car, parti , à l'instar de Lacépède, d'un autre point de départ que celui adopté le plus généralement, il est arrivé le premier au but que nous signalons. On sait qu'il divi- sait les oiseaux en sept classes : 1» Les Grimpeurs ( Scansores ) ; 2° les Insesseurs (dmbulalores) ; 3° les Ravisseurs (Raptatores) ; 4° les Sarcleurs (Rasores) ; 5° les Coureurs (Cursores) ; 6° les Gralles (Grallatores) ; et 7° les Nageurs (Natatores). Dans cet ordre d'idées , il a mis les Caprimulgidés dans ses Mantes fissi- rostres, à la fin des ambulalores ; et les a fait suivre immédia- tement des Strigidés ou Rapaces nocturnes qui commencent sa classe des Raptatores. M. de Rlainville, dans ses cours de 1815 à 1822 ; Yigors (Tran- sactions Linnéennes de Londres , t. XIV, p. 395), et Latreille , en 1825, tout en professant un autre système méthodique plus en rapport avec celui ordinairement adopté , sont arrivés au même résultat de classification, en rapprochant leurs Lalirostres ou Fissirostres commençant par les Caprimulgidés , des Ra- paces, finissant par les Strigidés. Dans le long espace des 15 années qui ont suivi, alors sur- tout que 10 années sur ces 15 avaient été signalées par la décou- verte du Guacharo, personne ne s'est présenté , dans les sommités des ornithologistes, pour remettre en honneur l'œuvre d'Illiger, si bien consacrée par l'adhésion de savants tels que M. de Blain- ville , Vigors et Latreille. Un seul naturaliste, quand tous les autres se taisaient ou s'épuisaient en vains et consciencieux efforts dans les chemins battus par la routine , a osé entreprendre cette réhabilitation. C'est notre honorable collègue M. G. R,. Gray, qui dans son ç- TRAVAUX INÉDITS. 37 nera of Birds, etc., publié à Londres en 1840, prenant judicieu- sement dans chaque méthode ce qu'elle pouvait avoir de bon, et, ouvrant sa série ornithologique par les Rapaces qui finissent par les Strigidés, les a fait suivre des Passereaux en commençant par les Caprimulgidés ayant en tète le Guacharo. M. Gray est, si nous ne nous trompons , le seul et le premier méthodiste, depuis la découverte de ce genre d'oiseau , qui ait essayé à provoquer ce retour aux bons et vrais principes , en reprenant en sous-œuvre et indiquant de nouveau ce changement qui, nous l'espérons, ne tardera pas à être généralement adopté comme l'expression simple et pure de la raison et de la vérité , but de toute méthode. Car il serait impossible de résister plus longtemps à l'évidence, et de n'être pas frappé, à part les caractères oologiques et zoolo- giques du Guacharo , de la similitude d'aspect que présente le plumage des Strigidés et des Caprimulgidés, tant pour l'agen- cement particulier de ses couleurs ternes , que pour sa nature duveteuse et mollette. Toujours est-il, ainsi que nous l'avons démontré, que le dé- classement dont nous parlons, si instinctivement opéré par Illiger, et si hardiment reproduit par M. G. R. Gray, est entièrement confirmé par les caractères de l'œuf du Guacharo. Sous ce rapport, nous étions bien aise de soumettre à nos col- lègues ces considérations comme un nouvel exemple , entre tous ceux que nous possédons , des secours que la science est en droit d'attendre'de l'étude de Poologie ornithologique, consi- dérée comme pierre de touche de toute bonne classification, dans une circonstance surtout où elles viennent si effectivement mo- tiver et confirmer la pensée première d'illiger. Coleoptera Colombiana , etc. Auct. Reiche. Decas sexta. {Voyez 1842, p. 374.) 51. Chlœnius viridicollis. — L. 11.1. 4 1/2 mill.— - Piceus , ore, antennis, pedibusque ferrugineis ; Caput oblongum , viridi- nitidum , tenuissime granulatum, inter antennas longitudinali- ter utrinque impressum ; Thorax viridi-nitidus , capite dimidio latior , subquadratus , latitudine paulo breyior, antice posticeque fere recte truncatus, lateribus modice rotundatis angulis anticis 38 revue zoo logique. (Février 1843.) rotundatis , posticis subrectis , dorso canaliculato, punctis non- nihil sparsim instructo , basinque versus utrinque longitudinali- terimpresso;Sct^/itmatro-piceum_, lœvigalum ; Elytra obscure viridia, fusco-subtomentosa , thoraee vix duplo latiora, oblonga, apice rotundata subsinuosa , striata slriis vix punctatis, inlersti- tiis subtilissime imbricato-granulatis , tertio et quinto paulo la- tioribus. — Hab. : provincia Novœ-GranateB. A Dom St. A. Ros- taine captus. 52. Oodes pallipes. — L. 8. 1. 3 mill. — Yiridi-cupreus, niti- dus subtus piceus, ore, antennis pedibusque testaceis ; Caput obsolète granulatum , inter oculos utrinque linea vix visibile instructum , thoraee dimidio angustius ; Thorax transversus , longitudine paulo latior, subquadratus , autice late vix emargi- jiatus , coarctatus ,postice fere recte truncatus , ante basiu paulo coarctatus , lateribus rotundatis , angulis anticis obtusis , posticis subacutis, reflexis, disco lœvigato , canaliculato basin versus Utrinque oblique impresso ; Scutellum leevigatum , basi lon- gitudinaliter striatum ; Elytra thoraee latiora , striata , slriis punctatis , penultima obsoleta , interstitiis planis, tertio punc- tis duobus instructo , uno infra médium , altero ad ouartam partem inferiorem. — Hab. : Venezuela. A dom. St. A. Rostaine captus. Anciionoderus. Genus novum, Feronidarum (génère Ancho- rneno aflîne ). Caput oblongum; Oculis amplis, prominentibus ; Palpis elongatis, gracilibus ; maxillaribus , articulo secundo majore, tertio et quarto œqualibus, illoultimo fusiforme apice truncato, labialibus, articulis duobus ultimis œqualibus subcylindricis ; Maxillis rectis intus ciliatis , unguiculo corneo curvato apice armatis ; Mandibulis falcatis prominentibus ; Mento dente ob- tuso medio armato ; Labro transverso ; Antennis filiformibus, elongatis , articulis cylindricis , secundo breviore , primo, tertio quartoque subeequalibus ; Thorax transversus valde cordatus , tumidus, marginatus , canaliculatus , angulis posticis haud reflexis:, Elytra subquadrata, modice elongata, apice rotun- data , haud sinuosa, striata ; Interstitiis granulatis; Habitue corpulentus, A génère Anchomeno distractum differt , habitu corporis haud depresso, anl.ennis longiori bus articulis cylindricis, thoraee TRAVAUX INÉDITS. 39 cordato angulis haud retlexis , elytrorum apicibus rotnndatis haud sinuosis , striariuuque interstitiis granulatis. Typus Auch. eximius, Dej. Cat. — Elegans , Brullé , Voy. d'Orb. ïns. 25. Huic generi pertinent : Anch. dimidiaticornis, Dej. Spec. 111 , 125. Anch. elegans , Dej. Spec. V , 725. 53. Anchonoderus concinnus, Dej. M«s. — L. 7 1/2. 1. 2 3/4 mill. — Caput laevigatum inter anlennas utrinque impressum fer- rugineum, ore testaceo , mandibalis apice piceis , antennis pal- lidis ; Tliorax capite paulo latior ferrugineux , subtomentosus , lacvigatus , postice utrinque obsolète impressus ; Scutellum fer- rugmeum; Elytra nigro-pioea punctato striata, macula sub hu- merali interstitiis 5-8 occupante , altéra ante apicem transversa interstitiis 3-9 occupante , margine exteriori posteriorique tes- taceis , subtus abdomen piceus, pedibus testaceis. — Hab. : Pro- vincia yEquatoria. A dom. Lemoine captus. 54. Anchonoderus apicalis. — L 8. 1. 3 mill. — Caput lœvi- gatum ferrugineum, anfice dilutius , inter antennas utrinque impressus, mandibulisferrugineis apice piceis, labro palpisque testaceis , antennis articulo primo et secundo testaceis reliquis obscuris tomentosis ; Thorax capite paulo latior fei rugineus,sub- lœvigatus, punctis postice nonnihil impressus ', Elytra caeruleo- picea punctato striata, apice testacea subtus thoracis basi, pectore abdomineque piceis, pedibus testaceis. — Hab. : provincia Novee- C.ranatae. A dom. Lebas captus. 55. Anchonoderus Myops. — L.7 1/2.1. 2 3/4 mill. nigro piceus. — Caput laevigatum inter antennas utrinque late ac pro- funde impressum , palpis ferrugineis, labro fusco , antennis ar- ticulo primo testaceo reliquis fuscis tomentosis ; Thorax capite paulo latior , postice utrinque obsolète impressus punctis ob- soletis adspersus ; Elytra punctato striata subtomentosa, macula ante apicem transversa, ferruginea, interstitiis 3-8 occupante ; pedes ferruginei. — Hab. : Provincia Novae-Granatœ. A dom. Lebas captus. 5G. Anchonoderus binotatus.— h. 7. 1. 2 1/2 mill., nigro piceus; Caput Ucvigàlum , inter antennas subarcuatim utrinque impressum , palpis testaceis , labro piceo margine testaceo , antennis articulo primo testaceo, reliquis fuscis tomentosis; Thorax capite vix latior , sublœvigatus obsoletissime rugatus postice punctis non nihil impressis ; Elytra thorace duplo latiora 40 revue zoologique. ( Février 1843. ) sub tomentosa punctato striata , macula rotundâ ante apicem ferrugineâ , interstiliis 4-7 occupante; pedes testacei. — Hab. : provincia Novae-Granatœ. A dom. St. A. Rostaine captus. 57 . Jnchonoderus subœneus.—L. 6 1/2. 1.2 3/4 mil. supra piceo seneus subtus piceus ; Caput laevigatum inter antennas utrinque profunde impressum , palpis fuscis apice testaceis, mandibulis fuscis, labro piceo , antennis articulo primo testaceo, reliquis fuscis tomentosis ; Thorax capite vix latior sublacvigatus, obso- letissime rugatus , punctis non nihil postice impressus ; Elytra thorace duplo latiora , subtomentosa , punctato striata ; pedes testacei. — Hab. : provincia Novae-Granatœ. A dom. Lebas cap- tus. • 58. Anchonoderus rugatus. — L. 5 ï/2. 1. 2 1/4 mill. supra obscure œneus subtus piceus ; Caput punctato rugatum utrinque inter antennas impressum, palpis ferrugineis, labro mandibulis- que fuscis , antennis articulo primo ferrugineo reliquis fuscis to- mentosis ; Thorax capite paulo latior punctato rugatus tomen- tosus ; Elytra thorace duplo latiora crenato striata macula sub numérale rotunda interstitiis 6-9 occupante , altéra transversa ante apicem interstitiis 4-9 occupante margine apicalique fer- rugineis ; pedes testacei. — Hab. : provincia Novœ-Granatae. A dom. Lebas captus. Camptotoma Genus novum Feronidarum (Ge Anchomeno affine). Caput oblongum; Ocutis amplis prominentibus; Palpis ciliatis magnis , crassis , maxillaribus articulo secundo majore incur- vato , incrassato , tertio sub conico minore , ultimo cylindrico apice truncato tertio longiore ; labialibus articulis secundo et tertio subaequalibus secundo paulo crassiore subincurvato; Maxil- lis rectis intus ciliatis ; Mandibulis arcuatis; Labro subqua- drato, antice rotundato mandibulis vix occultante ; Mento dente obtuso medio armato; Antennis moniliformibus articulo primo longiore, secundo minore , sequentibus aequalibus , incrassatis ; Thorax cordatus angulis posticis reflexis ; Elytra sub quadrata , modice elongata, apice sinuosa rotundata, striata; habitus cor- pulentus. — A génère ânchomeno differt , habitu corporis , an- tennis moniliformibus , palporumque conformatione. 59. Camptotoma Lebasii. — L. 8. 1. 3 mill. Atro-piceus pal- pis , antennis pedibusque testaceis. — Caput laevigatum inter antennas obsolète utrinque impressum, labro antice ciliato mar- TRAVAUX INÉDITS. M gine testaceo, antennis apice obscurioribus ; Thorax transversus capite dimidio latior, antice dilatatus medio impressus, poslice valde coarctatus , canaliculalus utrinque basi striatoimpressus , lateribus marginatis angulis posticis subrectis ; Elytra thorace vixduplo latiora punctato-slriata apice dilutiora , geniculis piceis. — Hab. : provincia Novac-Granatae. A dom. Lebas capta. 60. Anchomenus chalcopterns. — L. 10. 1. mill. Nigro-piceus; Caput laevigatum , inter autennas utrinque late impressum, pal- pis fuscis apice ferrugineis, antennis fuscis articulis basi et apice dilutioribus; Thorax subquadratus capiie fere duplo la- tior, latitudine vix brevior, antice posticeque acqualiter coarcta- tus , recte truncatus , angulis quatuor obtusis , disco lœvigato antice arcualini, postice transversim impresso , foveolis duabus latis, irregularis utrinque basin versus ; Scutellum laevigatum ; Elytra purpurea , viridi-micantia , thorace haud duplo latiora laevigata, striata , striis obsolete-punctatis , in interstitio tertio ante apicem striam secundam versus puncto impresso , punctis- que nonnullis secundum marginem ; pedes picei , tarsis fuscis , tibiis tarsisque fusco-tomentosis. — Hab. : Santa-Fé Bogotae. A dom. Lemoine captus. Description d'un nouveau genre d'Orthoptères, de la famille des Mantides, découvert par M. Allibert dans le midi de la France; par M. Guérin-Méneville. Au premier aspect, cet insecte ressemble tellement à un Né- vroptère, que nous aurions été tenté de le placer parmi les Perles ou les Némoures , si nous n'avions pas examiné très-attenti- vement ses caractères. En suivant la méthode adoptée par M. Ser- ville, dans son Histoire naturelle des Orthoptères (suites à Buffon de Roret), notre insecte devrait être placé assez près de sa Mantis phryganoides (page 198). Mais si l'on veut suivre celle que M. Burmeister a présentée dans son Manuel d'Entomologie, il faut en former un genre nouveau entre ses Chaetessa et ses Tarachodes. En effet , notre insecte appartient à la première division de son tableau (p. 523) par son prothorax à peine plus long que le mésothorax; il a des élytres et des ailes parfaites, le vertex sans corne et le corps glabre ; mais il n'est pas métal- lique , ce qui le rapproche du genre Chaetessa. D'un autre côté, comme ses formes générales et la nervation de ses élytres le 42 revue zoologique. (Février 1843. ) rapprochent beaucoup des Tarachodes, mais qu'il en diffère par la brièveté de son prothorax et des filets articulés du dernier segment de son abdomen , il faut en former un sous-genre dans le grand genre Nantis en lui assignant les caractères suivants : Perlamantis. Prothorax court, à peine plus long que le méso- thorax; tête transversale, sans corne. Antennes sétacées, ayant à peine la moitié de la longueur du corps. Élytres et ailes sem- blables, allongées, transparentes, à nervures longitudinales et transverses semblables à celles des perles. Pattes antérieures ravisseuses , ayant les cuisses armées , en dedans et au milieu , de quatre fortes épines dont Tune est articulée. Abdomen ter- miné par deux filets ou appendices courts , ne dépassant pas les pièces de l'organe générateur dans les mâles, aplatis et plus épais au bout ; pattes grêles. Perlamantis AUibertii. Obscure fusca, corpore subtus pedi- busque fusco-flavidis , nigro-maculatis. Elytris alisque sub-hya- linis, ftisco-nervosis. L. 15, enverg. 30 mil!. Nous donnerons une figure détaillée et une description plus étendue de cet intéressant insecte dans un prochain numéro du Magasin de Zoologie. M. Allibert a rencontré cet Orthoptère à Puhnoissons (Basses- Alpes) , et il n'en a trouvé qu'un seul individu qu'il nous a géné- reusement remis. Nous avons cru devoir dédier ce curieux insecte au jeune médecin et zélé entomologiste qui l'a découvert , afin de l'encourager à faire de nouvelles recherches dans cette partie de la France encore si peu connue sous le rapport de sa faune entomologique. Description d'une nouvelle espèce du genre Myrmedonia, par M. Chevrolat. Dans le Gênera et species Staphilinorum de M. Erichson , ce genre renferme 26 espèces , dont 9 appartiennent à l'Europe. J'ai cru intéressant d'en faire connaître une qui me paraît en- tièrement nouvelle et ne fréquente que les bords de l'Océan. Quelques exemplaires de cette espèce m'ont été donnés par M. Pilate , ils proviennent des environs de Calais. Myrmedonia nigriventris. Alatalutea. Caputfuscum, ultimo articulo antennarum , oculisque nigris ; thorax pi anus , antice , posticeque truacatus , basi angustior , lateribus rotundatis ; Ely- fcra brcvia, intus oblique truncata; abdomen marginatum, duobus penultimis segmenlis, aut tribus ultimis , nigris seu pi- ceis; setis tibiarum extus fere spinosis. L. 3 1/2. 1. 1 null. Diptèjies nouveaux d'Italie, par M. C. Rondani, de Parme. G. Si'Azir.ASTiin, Rond, (abdomen spatbulatum ) , fam. Syr- phici Meig. ; Syrpkinœ Rondani. Antennarum , articuli primi brèves ; tertius subrotundatus , prœcedentibus conjunctim longior. Arista pilosa , pilis brevius- culis. Faciès paulo excavata, gibbosa ; epistoma non distincte porrectum. Oculinudi. Alarum vena prima, costalem atlingens antequam perveniat contra transversam exteriorem ; quarla non valde excavata , sed recta. Abdomen compressum , basi satis coarctatum sed non lineare , segmentis secundo , tertio et quarto longitudine subaequali. Pedes postici non incrassati, femoribus non spinulosis nec denticulatis. S. apennini Rondani. Antennœ, arista, frons , faciès nigrae. Thorax , scutellum et abdominis segmentum primum nigris , vix subvirescentibus. Abdominis segmentum secundum rubeum, basi tantum anguste nigrum ; tertium omnino rubeum ; quar- tum basi late rubeo-fasciatum , postice nigrum , fascia rubea lateribus latiore ; quintum nigrum. Venter ut pars superior ab- dominis , tamen fascia rubea quasi segmenti lateribus non la- tiore. Squamrc albida?. Haltères capitulo lutesoente. Pedes nigri, geniculis et tibiarum basi rufescentibus. Alœ paulo fuliginosae prœserlim in medio ; areola secunda apice nigricante. — Long, fœm. 9 mill. Hujus speciei duo tantum fceminœ inventée fuerunt in Apen- nino altiore ditionis Parmensis a conterraneo entomologo doc- tore Rertè , quce ipsius dono in collectione mea asservantur. Merodon armipes, Rondani. — .Œneo-nigricans ; luteo - ful- vescenle-pilosus. Faciès et frons pilis pallidioribus ; vertex antice pilis nigris, postice rufo-pallidis. Antennœ et arista omnino nigrœ ; squamae albicantes , margine et ciliis luteo fulvis, Abdo- minis segmenta omnia postice pilis pallide luteis marginata ; secundum lateribus macula obscure-rufa , subtrigona. Ala? paulo fuscescentes. Pedes nigri , tibiarum omnium basi , et tarsorum posticorum articulis primis tribus rufescentibus. Coxa postice apophysi rétro satis producta, et tubercule interiori subinterme- 44 revue zoologiqce. {Février 1843. ) dio instructae ; tibiœ postice intus valde longitudinaliter canali- culatse, et apice bimucronatae ; mucro externus latuscompressus fere unguiformis , internus aculeatus. — Long. mar. 12 mill. Hujus species mucronibus et appendicibus pedum posticoruin distinctissimae a congeneribus , semel tantum marem legi in colle ditionis Parmensis prope torrentem Terminam , mense ju- nii, in floribus cujusdam euphorbiae. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Illustrations conchyliologiques , ou Description et Figures de toutes les Coquilles connues, vivantes ou fossiles, classées suivant le système de Lamarck , modifié d'après les progrès de la science , et comprenant les genres nouveaux et les espèces récemment découvertes ; par M. Chenu , docteur en médecine, conservateur du musée conchyliologique de M. le baron Benjamin Delessert , etc.; avec la collaboration des principaux conchyliologistes de France et de l'étranger. Tel est le titre d'un grand et bel ouvrage , dont cinq livraison ont paru, et qui se poursuit avec activité. Cette publication, dédiée à M. Benjamin Delessert, si connu par la protection et les encouragements qu'il accorde aux sciences naturelles , for- mera une série de monographies séparées : elle est destinée à rendre à l'étude des Mollusques les services que notre Species des articulés est appelé à rendre à celle de 1 Entomologie. Ce- pendant, comme le nombre des mollusques connus est consi- dérablement moindre que celui des animaux articulés, on pourra figurer toutes les espèces dans de grandes et belles planches in- folio, sans, pour cela , être obligé de porterie prix de l'ouvrage à un chiffre trop élevé. M. Chenu a parfaitement senti que de bonnes figures étaient actuellement indispensables pour bien faire con- naître les caractères , les variétés et la couleur des coquilles , et pour faire saisir ce qui échappe à celui qui lit une description. Sous ce rapport , les Illustrations conchyliologiques ne laissent rien à désirer , car leurs auteurs ont donné des descriptions suf- fisantes de toutes les espèces , au moyen d'une diagnose en latin, suivie d'une phrase plus étendue en français , et rien n'a été né- gligé pour que les figures soient irréprochables. ANALYSES d'OCVFUGES NOUVEAUX. 45 Nous avons dit que le prix de cet ouvrage n'était pas trop élevé; nous pouvons même assurer qu'il l'est moins que celui des autres publications sur le même sujetnEn effet , les cinq planches in- folio , qui forment une livraison du prix de 22 fr. 50 c, contien- nent autant et même plus de figures, que vingt-quatre planches in-8°, qui reviennent ordinairement à 1 fr. chacune ( 24 fr. ). Le format adopté par M. Chenu lui a permis de grouper sur chaque planche un grand nombre d'espèces, de les représenter de gran- deur naturelle , avec leurs variétés et à côté des espèces ana- logues , ce qui permet d'établir des comparaisons , en mettant en même temps ces espèces sous les yeux du travailleur. Plusieurs naturalistes prêtent leur concours à M. Chenu pour l'exécution de cet ouvrage monumental. Déjà l'un des hommes qui connaissent le mieux les coquilles en France, M. Récluz, a donné la monographie du genre Sigaret, et M. Petit de la Saussaie prépare celle des Auriculés. M. Chenu s'est chargé de celle des Arénicoles et des Chétoptères , de celles des Arrosoirs , des Sili- quaires , des Dentales, des Spirorbes, etc. Du reste , l'on doit être assuré que ces monographies comprendront toutes les es- pèces découvertes jusqu'au moment de leur publication, car M. Chenu et ses collaborateurs ont à leur disposition la magni- fique collection de M. le baron Benj. Delessert, la plus riche qui existe en France , et celles du Muséum et des divers amateurs de Paris. De plus , M. Chenu a fait récemment unvoyage en Angle- terre, pour étudier les richesses éparses dans les cabinets des amateurs de ce pays ; il a établi avec eux des relations qui le mettront à même de donner dans cet ouvrage toutes les espèces qu'il ne trouverait pas dans les collections de Paris. Le texte qui a paru dans la première livraison donne les mo- nographies des Arénicoles et des Chétoptères, dues à M. Chenu. Dans le premier genre, cinq espèces sont décrites ; le second n'en a que deux. On trouve dans la deuxième livraison le texte de la monographie du genre Arrosoir, également par M. Chenu. Ce genre est composé de vingt espèces , dont quinze sont nouvelles et décrites pour la première fois. Plusieurs de ces espèces nou- velles appartiennent^ à la collection de 31. Delessert ; d'autres sont conservées au Brilish Muséum de Londres , dans celle de M. Cuming et de quelques autres amateurs anglais. M. Chenu a complété son travail en reproduisant la description et les figures rm revub zaoLor.iouE. ( Février 1813. ) données par M. Ruppel de l'Arrosoir à manchettes (Àsp. vagini- ferum Lam. ). Dans la troisième livraison l'on trouve la monographie du genre Siliouaire, encore par M. Chenu. Elle est composée de dix-neuf espèces toutes connues. Enfin , dans la cinquième livrai- son, il y a le commencement de la monographie du genre Siga- ret , par M. Récluz. Dans les quatre pages in-folio du texte , l'auteur présente l'histoire du genre ; il a eu soin , comme nous le faisons dans notre Species, de donner la date de publication des ouvrages dont il cite les auteurs. Avant lui, le genre Sigaret ne se composait que de cinq espèces , aujourd'hui on en connaît 28. Les planches sont publiées sans ordre dans les livraisons , mais comme elles ont une série de numéros particulière pour chaque monographie , on peut toujours les réunir et les arranger très- facilement. Il a déjà paru une planche d'Arénicoles et Chétop- tères terminant ces deux monographies; cinq planches , formant la monographie des Arrosoirs ; deux planches formant celle des Siliquaires ; les pi. ï ,• 2 et 3 des Sigarets ; six planches de Den- tales ; deux planches de Spirorbes ; deux planches de Balanes ; une planche de Coronules ; deux planches de Panopées et une planche de Solens. Toutes ces planches sont dessinées et gravées par Tes meilleurs artistes de la capitale et ne laissent rien à dé- sirer sous le rapport de leur exécution. Le texte est aussi très- bien imprimé, sur deux colonnes, et tiré, ainsi que les planches, sur un très-beau papier. En un mot, l'exécution scientifique et matérielle répond sous tous les rapports aux promesses faites dans le prospectus , et elle est complètement digne du haut pa- tronage sous lequel son auteur a placé cet ouvrage. (G. M.) Essai monographique et iconographique de la tribu des Cossy- «tpHiDES, par M. le marquis F. de Brème. Première partie (grand in-8°, figures coloriées; Paris, 1842, Lachèze, libraire, rue des Mathurins-Saint-Jacques, 24.) Le temps nous a manqué pour rendre compte de divers travaux importants , et c'est bien à regret que nous avons ajourné l'ana- lyse de celui qui nous occupe , car il mérite , plus qu'aucun au- tre , d'être signalé aux entomologistes. M. le marquis de Brème , possesseur d'une fortune indépen- dante et maifrè dé tout son tettïps, avait un esprit trop élevé ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 47 pour se contenter de l'existence monotone et vide pour l'intelli- gence de cette foule de gens qui n'ont d'autre titre dans le monde que celui d'hommes riches. Il lui fallait quelque chose de plus, il voulait une occupation susceptible de satisfaire son goût pour l'étude, et il ne pouvait faire un meilleur choix qu'en s'adonnant à celle de l'une des branches les plus difficiles des sciences natu- relles , à l'entomologie. Déjà il avait débuté par plusieurs mémoires fort intéressants , publiés dans divers recueils scientifiques , et qui révélaient chez lui un espritjusteetun vrai talent d'observateur, et il a appliqué ces heureuses facultés à l'étude d'une tribu de coléoptères encore peu connue , et dont il a éclairci l'histoire de la manière la plus satisfaisante. Dans les considérations générales qui précédent son travail , il examine la valeur des grandes divisions qui ont été établies dans le groupe des coléoptères hétéromères , il expose le plan qu'il a suivi pour établir les séries , ou , comme il le dit , les échelles des caractères, pour reconnaître ensuite , par la compa- raison de ces mêmes séries, la dépendance , les rapports , et en- fin les influences réciproques des organes , et il croit , avec rai- son , qu'un bon système de classification doit ressortir de l'étude complète et générale des organes , et non d'un simple arrange- ment arbitraire. Il arrive ensuite directement à son sujet, en faisant l'historique de l'établissement du groupe dont il s'occupe, il présente quelques considérations sur ce que l'on entend par genre et sous-genre , et se range de l'avis de Cuvier et de M. Pic- tet à cet égard , ce qui nous paraît parfaitement juste. Confor- mément à ce principe , il n'admet dans la tribu des Cossyphides que deux genres , les ffelœus et les Cossyphus , composés cha- cun de plusieurs sous-genres, ainsi qu'il suit : A. Bord ou disque du prothorax plat , plus ou moins sensi- blement dilaté , recevant la tête dans une profonde échancrure. Antennes de 11 articles subcylindriques, allongés; les 4 ou 5 derniers globuleux légèrement aplatis. . . Genre Helveus I. Point d'épines à l'extrémité des tibias. S. G. Encephalus. II. Deux épines à l'extrémité des tibias. a. Élytres non soudées, des ailes pro- pres au vol S. G. Pteronelœus. &. Élytres soudées , point d'ailes. 48 revue zoOLOGiQtJE. ( Février 1843. ) * Angles antérieurs du prothorax ne dépassant pas la tête S. G. Cilibe. f ** Angles antérieurs du prothorax se croisant sur la tête S. G. Helœus. B. Bord ou disque du prothorax plat , ar- rondi , non échancré , recouvrant entière- ment et dépassant la tête. Antennes de onze articles moniliformes ; les quatre derniers en toupie , aplatis et transversaux Genre Cossyphus. I. Tête rétractile sous le prothorax; épi- sternum séparé du tergum du prothorax. S. G. Endustomus. II. Tête non rétractile sous le prothorax ; tergum de ce dernier non séparé de Tépisternum S. G. Cossyphus. Après avoir ainsi nettement distingué ses deux grands genres et les divisions ou sous genres qu'il établit , M. de Brème déve- loppe leurs caractères et procède à la description de toutes les espèces des quatre sous-genres qu'il admet dans le genre Helœus. Ses descriptions sont bien faites , et précédées de la diagnose en latin , et de la synonymie. Les caractères de ces quatre sous-gen- res sont parfaitement figurés au trait, d'après les dessins de l'au- teur, et toutes les espèces sont représentées en couleur et gros- sies quand cela a paru nécessaire. Toutes les espèces du grand genre Helœus sont propres à la Nouvelle-Hollande et fort rares dans les collections. M. de Brème ayant fait un voyage en Angle- terre , a pu obtenir la communication de toutes celles que ren- ferment les riches collections de MM. Hope, de la Société ento- mologique de Londres , etc. Celles des collections de Paris et du Muséum lui ont été également communiquées , ce qui lui a permis d'augmenter considérablement ce genre , car avant son travail il y avait seulement 13 espèces de publiées , tandis que le nombre de celles qu'il décrit est de 38 , ce qui porte le nombre des espèces nouvelles à 25. Yoici comment les espèces sont ré- parties dans ses 4 genres. Encephalus, 2 espèces Cilibe, Helœus, 15 12 1 connue, 4 5 5 1 nouvelle. 7 10 7 Totaux, espèces : 13 connues, 25 nouvelles, ANALYSES d'ûDVRAGES NOUVEAUX» 49 M. de Brome s'occupe activement de la monographie du grand genre Cossyphus , formant la seconde partie du présent travail ; si elle est traitée comme celle-ci, ce dont nous ne doutons nul- lement, il méritera de nouveau la reconnaissance des entomolo- gistes et des amis des sciences. (G. -M.) Versuch einer, etc. — Essai de détermination systématique et de distribution des genres et des espèces de Clairones , par M. le Doc. Klug. Sous ce titre M. le docteur Fr. Klug, professeur administrateur du Musée royal de Berlin , a donné, vers la fin de l'année 1842, une monographie de la quatrième tribu des Coléoptères-Penta- mères , celle des Clairones de Latreille. Le nombre des espèces décrites ou citées , et tirées de la riche collection du Muséum de Berlin, est de 214 , réparties dans 12 divisions que l'auteur subdivise ensuite ainsi : 1 . Cylidrus. Subdivision Denops. Espèces 5 2. Tillus. subdiv. Cymatodora, Macrotelus Kl., Tillodea, Callithères Dj. (Pallenis Lap. Sp. ) , Jodamus (Callithères Sp.) , Xylobius, Guér., Philocalus Kl., Cleronomus Kl. (PhoniusChJ, quatre autres subdivisions ne portent pas de noms génériques. Espèces 28 3. Priocera. Espèces 4 4. Clerus. Subd. Omadius, Stigmatium, Thanasimus, Than- eroclerus, Pezoporus, (Dozocolletus), Lemidia, Sp. Hydnocera New. (Phyllobenus Dj.), E venus. Il y a quatre subdivisions qui ne portent pas de noms génériques. Espèces. ....... 10 5. Ptychopterus Kl. Caffrerie. Espèce 1 6. Axina. Du Brésil. Espèce 1 7. Opilus. Subd. Platyclerus, Sp. et Trogodendron, les quatre premières subdivisions ne portent pas de noms génériques. Espèces 19 8. Fymanthus.Kl. Caffrerie. Espèce 1 9. Trichodes. Les Pachyseelis HopeetZenithicolaSp., rentrent dans cette coupe. Espèces 20 10. Corynetes. Subd. Necrobia, Nothostenus,Dj. Deux divisions sont établies et ne portent pas de noms génériques. Espèces. 19 11. Cylistus Kl. Caffrerie. Espèce 1 12. Enoplium. M, Klug partage ce genre en quatre coupes» Tome VI. Année 1843, 4 50 revue zoologique. (Février 1843.) Dans la deuxième rentre le G. Brachymorphus(ChariessaPerty.); dans la troisième, les Epiphleus Dj. ; dans la quatrième, les Platynoptera , et dans la cinquième les Ichnea. Espèces. . . 10 Ce travail fait suite en quelque sorte, aux monographies de cet auteur ; les descriptions ont été faites avec talent et d'une manière concise. Quelques espèces de l'Amérique septentrionale, décrites par Say, demandaient peut-être à être complétées. On est surpris d'y trouver un aussi grand nombre d'espèces de l'A- mérique méridionale ; les insectes de cette tribu , étant ordinai- rement fort rares dans les envois qui parviennent en Europe. Deux planches supérieurement gravées et coloriées représentent les principales divisions ou genres. M. Klug passe ensuite en revue les quelques genres qu'il n'a pas vus , et donne la description de 60 espèces qui lui sont in- connues, et qui sont extraites des ouvrages de Fabricius, Olivier, Kirby, Mac-Leay , Newmann, Laporte, Boisduval, Menetries, Victor et Hope. M. Klug n'a pas eu connaissance de toutes les espèces que j'ai insérées dans les Coléoptères du Mexique ; non plus que de 12 autres de l'Afrique Australe, du voyage de M. Drege, dont le mémoire a paru dans notre revue peut-être un peu avant celui de cet auteur. Chevrolat. Note sur quelques insectes observés pendant l'éclipsé de soleil du 8 juillet 1842. Par M. A. Villa. Lettre adressée au comte Contarini (in-12 de 12 pages. Milan, 1842 ). M. Villa , entomologiste distingué de Milan , a profité de cette éclipse totale pour observer quelques insectes, afin de voir l'effet que produirait sur eux ce phénomène. Il a d'abord étudié la veille une localité plantée de carottes en fleur , afin d'établir une com- paraison entre ce qui se passait les jours ordinaires et ce qu'il verrait pendant l'éclipsé. Il a reconnu que des Leptures , qui vo- laient agilement la veille, suivant leur coutume , restèrent tapies dans la fleur pendant toute la durée de ce phénomène. Il en fut de même des Cétoines. Les Elaters , au contraire , qui étaient restés tranquilles jusqu'au commencement de l'éclipsé, commen- cèrent à agiter fortement leurs antennes, et parcouraient avec inquiétude la cime des herbes ; ils cherchèrent enfin un refuge ANALYSES d'oUVIUGES NOUVEAUX. 51 lorsque les ténèbres furent plus épaisses ; ils manifestèrent la même agitation qu'à l'approche d'un orage , puis ils retombèrent dans leur état léthargique en affectant cependant des positions différentes. Les Coccinelles furent les dernières qui, pendant la durée de l'éclipsé, cherchèrent à se cacher, et quoiqu'elles ne fissent point usage de leurs ailes , elles témoignaient beaucoup d'inquiétude. Elles ne restèrent immobiles que pendant la courte durée de l'immersion totale. Les Tipules et les Syrphes continuèrent à voler et ne se po- sèrent sur les sommités des herbes qu'au moment où l'obscurité était le plus intense. Je ne vis sur les fleurs qu'un petit nombre d'Hyménoptères de petites espèces , les grandes avaient disparu. La Libellula Flaveola était en plus grande abondance que tous les autres insectes. Elle disparut une demi-heure avant l'immersion et reparut une demi-heure après. Je n'ai jamais pu découvrir où elles s'étaient retirées. M. Villa n'a vu de Lépidoptères diurnes qu'à la fin de l'éclipsé. Après les Elaters , ce qui l'occupa surtout , ce fut une petite es- pèce d'Alucite qui agitait ses antennes avec une sorte de terreur, en signe d'épouvante, puis se tapit sous une fleur, les antennes tendues et parallèles. Un quart d'heure après le retour de la lu- mière elle reprit son attitude ordinaire , agita ses antennes et se disposa à s'envoler. 11 résulte de ces observations , dit M. Villa en terminant : 1° Que les Carabiques, les Phalènes et les Bombyx, en un mot les insectes nocturnes, n'ont pas paru pendant la durée de l'é- clipsé : il serait difficile de dire si on le doit à la brièveté du phénomène , ou à d'autres causes qui se rapportent à un instinct plus exquis de ces animaux. 2° Les insectes qui devaient s'éveiller à l'époque de l'éclipsé, ou un peu avant , continuèrent leur somme , à l'exception des Elaters, jusqu'à la fin du phénomène. 3o l,,es insectes qui s'étaient réveillés avant l'éclipsé éprou- vèrent une agitation extraordinaire et semblable à celle qui pré- cède les orages , ce que l'on pourrait attribuer au changement électrique de l'atmosphère. Enfin , si l'on a vu une couple de 52 revde zoologique. (Février 1843. ; Coccinelles résister entièrement à ces influences extérieures, on doit l'attribuer à l'exaltation qui les dominait , et qui était supé- rieure à toute susceptibilité individuelle. Catalogue de la Faune de l'Aube , ou liste méthodique des ani- maux vivants et fossiles ( vertébrés ) qui se rencontrent dans cette partie de la Champagne ; par Ch.- Jules Ray , membre correspondant de la Société d'agriculture de l'Aube , membre de la Soc. Cuv.,etc. — Paris, 1843. — Roret, libraire. Le goût de la zoologie , qui se répand de plus en plus dans nos provinces , les catalogues et les faunes particulières qui s'y pu- blient et dont le nombre est déjà assez grand , les notices non moins importantes que l'on trouve dans les comptes rendus ou dans les journaux des sociétés scientifiques de la France , tout concourt à rendre possible dans l'avenir la publication d'une faune française à peu près complète. Depuis longtemps un tra- vail sur l'histoire des animaux de notre pays est , avec raison , ardemment souhaité par les personnes qui prennent encore quelque souci du progrès que peuvent faire chez nous , et avec les seuls moyens que nous offre notre sol, les sciences naturelles. Mais un pareil travail est , à notre avis , encore inexécutable. Si les tentatives déjà faites à cet égard ont été suivies d'insuccès , si même elles sont restées inachevées , il faut en attribuer la cause , non point aux hommes à qui nous devons ces essais , mais à l'insuffisance des matériaux et des observations dont ils pouvaient disposer. Ce n'est que de la somme des recherches par- tielles faites dans les diverses contrées de la France , que pourra sortir l'histoire générale et particulière des animaux qui l'ha- bitent. On ne saurait donc trop encourager les travaux faits dans ce but : aussi , pour notre part , remercions-nous beaucoup M. Jules Ray de nous avoir donné le catalogue de la Faune de l'Aube. Grâce aux longues et consciencieuses recherches qu'il a faites , le nombre des vertébrés que l'on rencontre annuellement ou périodiquement dans une partie de la Champagne , nous est actuellement connu. L'auteur du livre que nous annonçons ne s'est point borné aux seules espèces vivantes ; les fossiles ont aussi trouvé place dans son catalogue , et nous devons dire que c'est ce qui manque ordinairement dans les travaux de cette na- ture. L'ouvrage de M, Jules Ray est fait dans une excellente di-« ANALYSES d'oîJVIUGES NOOVMUX. 53 rection , et écrit dans la vue d'intéresser deux: classes de per- sonnes : les amateurs et les zoologistes. D'ailleurs , pour les en convaincre , il suffira de mentionner quelques-unes des espèces rares ou peu observées jusqu'à ce jour, et que M. Jules Ray a ren- contrées dans son département. Ainsi , parmi les mammifères vivants , il nous semble qu'on peut citer : les Musaraignes porte- rame et Leucode , le Rat des moissons , jolie petite espèce fort rare et fort peu connue en France ; parmi les fossiles, VOurs des cavernes, YFlephas primogenius , le Castor, etc. Les oiseaux que nous indiquerons sont V Aigle botté, le Buzard Montagu, le Pipit à gorge rousse , que beaucoup d'ornithologistes ne con- naissent encore que de nom , VIbis falcinelle , et une nouvelle espèce de Pouillot qu'il publie, d'après nous, dans l'appendice du catalogue. Dans la classe des reptiles nous pouvons aussi citer le Lézard vivipare nouvellement connu, et la Grenouille ponc- tuée, espèce très-rare dont on a fait un genre nouveau. Ces quelques espèces doivent suffire pour convaincre de l'intérêt que peut offrir ce catalogue qui, du reste, se distingue sous d'autres rapports qu'il serait trop long d'énumérer. Z. G, Histoire naturelle générale et particulière des insectes né- vroptères, par M. F. G. Pictet, 9e, 10e et 1 Ie liv. (grand in-8°, fig. color., Genève , J. Kessmann , libraire , rue du Rhône. — Paris , J. B. Baillière, rue de l'École de Médecine, n° 13 bis. ) Ces livraisons terminent le premier volume de cet important ouvrage et complètent l'histoire des Perlides. M. Pictet va com- mencer celle des Ephémérins , famille encore plus difficile à étudier et pour laquelle ce savant a réuni depuis longtemps des matériaux précieux. Nous avons déjà parlé plusieurs fois de cet excellent ouvrage, et nous avons donné à son auteur des éloges bien mérités : nous croyons cependant devoir revenir sur ce travail pour en signaler quelques parties plus importantes. Dans le chapitre IV, Anatomie des Perlides , M. Pictet a mon- tré , en décrivant le canal intestinal des Némoures , que ces in- sectes diffèrent des Perles par l'absence des tubes en cœcum , et il a prouvé par là que les Perlides à palpes sétiformes doivent bien réellement être distinguées des Perlides à palpes en fil. Dans la description qu'il a donnée des organes respiratoires externes, il a relevé une erreur de M. Burmeister, qui avait pris 54 revue zoologique. ( Février 1843. ) les houppes respiratoires pour des poils , et il a démontré sa ma- nière de voir d'une manière évidente sur la planche 3. Il a suivi avec un grand soin les modifications que subissent les organes buccaux dans les métamorphoses , et il a figuré ces divers états avec une grande précision au moyen de la chambre claire. La partie zoologique offre aussi beaucoup d'observations neu- ves et importantes ; les descriptions, les tableaux analytiques et les synonymies sont parfaitement justes, et les planches sont exé- cutées d'une manière irréprochable. Dans ce premier volume , M. Pictet décrit cent espèces qu'il a étudiées sur la nature. Sur ce nombre 64 sont nouvelles. Outre ces espèces, il a re- produit la description de 28 espèces décrites par divers auteurs et qu'il n'a pu se procurer. Ces résultats sont remarquables , sur- tout quand on songe que les insectes de ce groupe sont très-peu recherchés par les voyageurs et très-rares dans les collections. M. Pictet a traité son sujet avec un grand soin , et n'est pas resté au-dessous de la bonne réputation qu'il s'est acquise à juste titre dans la science. Ce volume donne une idée de la manière dont l'auteur va traiter la famille des Éphémères , qui prêtera , bien plus que celle des Perlides , à des considérations physiolo- giques et zoologiques générales. On doit engager M. Pictet à poursuivre un travail qui lui fait le plus grand honneur et rend un véritable service à la zoologie. (G. M.) Mémoire sur PAnatomie pathologique des tumeurs fibreuses de l'utérus , etc., par J. Z. Amussat , 1 vol. gr. in-8°, Paris , 1842. Mémoire sur la rétroversion de la matrice dans l'état de gros- sesse, par le même, gr. in 8Ù, Paris, 1843. Quoique le plan de la Revue zoologique ne nous permette pas de rendre compte des ouvrages de médecine et de chirurgie , nous croyons devoir au moins signaler les deux Mémoires que M. le docteur Amussat a publiés tout récemment. Ce médecin distingué ne se borne pas à la pratique, mais il cherche à faire avancer la science , et elle lui doit de nombreux et importants travaux qui ui ont mérité plusieurs des prix que l'Académie des sciences est appelée à distribuer annuellement. Les deux Mémoires dont nous donnons les titres sont, au dire des hommes plus compétents SOCIÉTÉS SAVANTES. 55 que nous en pareille matière, tout à fait à la hauteur de la belle réputation de leur auteur, et témoignent des efforts qu'il ne cesse de faire, avee une activité digne des plus grands éloges, dans le but de perfectionner l'art de guérir. (G. M.). III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 6 février 1843. M. Andral est élu membre de l'A- cadémie , section de médecine et de chirurgie , en remplacement de M. Double. M. le Dr Amussat lit un travail intitulé : Considérations sur les tumeurs sanguines consécutives à la lésion des vaisseaux. Cet important mémoire est renvoyé à une commission composée de MM. Magendie, Roux et Breschet. MM. Gruby et Delafond présentent une Note sur une altéra- tion vermineuse du sang d'un chien , déterminée par un grand nombre d'hématozoaires du genre Filaire Comme la science ne possède encore aujourd'hui aucun exemple démontrant d'une manière absolue la circulation de vers dans le sang des mammifères , les auteurs pensent que la découverte qu'ils ont faite d'Entozoaires circulant dans le sang d'un chien d'une vigoureuse constitution et dans un état appa- rent de bonne santé , intéressera les physiologistes. Ces vers ont un diamètre de 0mm,003 à 0mm,005 et une longueur de 0mm,25. Leur corps est transparent et incolore. L'extrémité an- térieure est obtuse et l'extrémité postérieure ou caudale se termine par un filament très-mince. A la partie antérieure , on observe un petit sillon cour qui peut être considéré comme une fissure buccale. Ces animaux sont très-vifs et leur vie persiste même dix jours après que le sang a été retiré des vaisseaux et déposé dans un vase placé g une température de 15° centigrades. Les auteurs se sont assurés que ces vers existent dans tout le torrent circula- toire. Depuis vingt jours ils ouvrent quotidiennement les capil- laires de diverses parties de l'animal et constatent toujours l'exis- tence de ces vers. Ils ont constaté que ces vers ont un diamètre moindre que celui des globules du sang , ce qui leur permet de_ circuler partout où le sang doit passer. Ayant aussi constatéquele sang contenu dans les vaisseaux d'un chien de moyenne" taille 56 revue zoologique. ( Février 1843. ) pèse 1 k.,500, et qu'une goutte de ce sang pèse Ok.,067 , ils ont vu que chaque goutte contient ordinairement 4 à 5 filaires , et que ce chien en aurait au moins 100,000 dans tout son sang. Ce mémoire est renvoyé à l'examen de MM. de Blainville, Flou- rens et Milne-Edwards. M. Justin Goudot adresse un 'travail intitulé : Nouvelles 06- servations sur le Tapir pinchaqtie. L'auteur rappelle que M. Roulin a fait connaître ce Tapir en 1829 , il l'avait trouvé dans la Cordillière orientale de la Nouvelle-Grenade , et il soupçon- nait qu'il devait le trouver dans la Cordillière moyenne. M. Gou- dot change ce soupçon en certitude , car c'est dans cette Cordil- lière qu'il a tué un individu de cette espèce. Il donne de curieux renseignements sur ses habitudes , sur la manière dont on le chasse dans le pays et sur les lieux qu'il habite , et termine ainsi : Il résulte de mes observations , que l'espèce du Tapir pinchaqùe habite de préférence la région froide des Cordillières , et que , bien qu'elle descende souvent jusqu'aux rivières ou torrents qui coulent dans les gorges des montagnes élevées , et qui n'offrent guère un volume d'eau assez considérable qu'à leur arrivée dans la région tempérée , elle n'arrive pas jusqu'aux grands fleuves ou cours d'eau de la région basse , qui est fréquentée , au con- traire, par le Tapir commun. On peut dire de cette espèce qu'elle habite ( du moins dans la Nouvelle-Grenade ) la partie des Andes qui est aussi parcourue par VUrsus ornalus ; mes observations établissent aussi quelques points sur lesquels M. le Dr Roulin n'avait pu offrir que des conjectures , savoir : 1° que la nouvelle espèce habite la Cordillière centrale aussi bien que la chaîne orientale ; 2° que la couleur de la femelle est noire comme celle du mâle ; 3° que le jeune porte la livrée comme celui de l'espèce commune; 4° que la place nue de la croupe, qui paraît constante chez les adultes , n'est point une disposition congéniale. M. Rou- lin avait fait remarquer l'absence du liséré blanc au bord de l'oreille des deux individus qu'il avait observés : ma jeune fe- melle présentait ce liséré ; mais la différence dépendait-elle du sexe ou de l'âge ? C'est ce que je ne saurais décider. M. Flourens fait hommage à l'Académie, au nom de M. F.-J. Pictet, de Genève , de la première partie du grand ouvrage que ce naturaliste publie sur les insectes névroptères. Nous donnons une analyse de cet important travail, page 53. SOCIÉTÉS SAVANTES. 57 Séance du 20 février. M. le Dr Amussat lit des Recherches expérimentales sur la formation des cicatrices artérielles et vei- neuses. M. Joly adresse des observations sur la production de la chaleur chez quelques Mollusques. M. Guyon adresse une note sur l'hydrophobie dans le nord de l'Afrique. Séance du 27 février. MM. Danger et Flandin adressent la continuation de leurs expériences relativement à l'action de l'arsenic sur les moutons. M. le Dr Amussat présente un mémoire ayant pour titre : Recherches expérimentales sur la formation des anévrismes traumatiques. Société entomologique de France. Séance du 1er février 1843. M. Goureau lit un mémoire ayant pour titre : Note pour servir à l'histoire de VAgrilus biguttatus. Dans ce travail , l'auteur fait connaître d'une manière complète les métamorphoses de ceBuprestide. — M. Guérin-Méneville donne les caractères d'un nouveau genre de Cicindélètes, qu'il désigne sous le nom de Callidema. A l'occasion de ce travail , M. Guérin-Méneville est amené à faire quelques observations cri tiques sur l'ouvrage de M. Th. Lacordaire, intitulé : Révision de la famille des Cicindélides. Le genre Cal- lidema a été caractérisé dans la Revue zoologique , numéro de janvier 1843, page 14. — Il est donné lecture d'un Mémoire de M. Aug. Chevrotât , comprenant la description, en latin, de vingt-trois nouvelles espèces de Térédiles. Ce travail est destiné par l'auteur à faire suite à la Monographie des Clairones , publiée récemment par M. Klug. — M. Pierret met sous les yeux des membres de la société une Divthera cœnobita qui offre un exemple remarquable d'her- maphrodisme. Ce Lépidoptère présente à droite les organes mâles, et à gauche les organes femelles. — A la fin de la séance , la société , sur la demande qui lui en a été adressée, décide à l'unanimité que M. Guérin-Méneville, ancien membre fondateur, sera rétabli sur la liste des membres. Séance du 15 février 1843, M. H, Lucas donne lecture de deux 58 revue zoologique. ( Février 1843. ) notices : 1° Observations sur un genre nouveau de la classe des Myriapodes. Ce genre , qui appartient à la famille des lulites ne comprend qu'une seule espèce , trouvée au Mexique. Voici ses caractères génériques et spécifiques : G, Platy- desmus. — Caput minimum , anticè trianguliforme , posticè rotundatum ; os sugenti forme ; oculi duo , prominentes , non agregati ; antennae brèves , 7 articulât» ; articulo primo prseser- tim brevissimo , secundo deinque sexto longissimis , tertio, quarto, quinto septimoque brevioribus ; corpus depressum, maxime marginatum, segmentis 44; pedes utrinque 43 in mare , 44 in fœminâ. — P. polydesmoïdes. — Long. 21. larg. 4 millim. — P. Capite anteriùs fusco , inferiùs flavescente; oculis antennis- que flavescentibus , ultimis pilis brevibus hirsutis ; corpore infrà flavo ; supra fulvo-flavescente , fusco rubescente maculato; seg- mentis longitudinaliter canaliculatis , transversè bina suberculo- rum série ornatis ; pedibus elongatis , exilibus , pilis flavescenti- bus indutis. — Habite la province de Guatemala. 2° Notç sur une monstruosité observée dans un Colymbetes coriaceus ; cette anomalie fort singulière se remarque dans l'antenne droite. — M. Buquet fait connaître, au nom de M. Macquart, un nouveau genre de Diptères trouvé en Europe. Ce genre a reçu de M. Macquart le nom de Blepharicera , et l'espèce type celui de Bl. limbipennis. — Il est donné lecture de deux notes de M. Guérin-Méneville : l'une sur les métamorphoses deVApion apricans, Schœnherr, et sur les parasites de ce Coléoptère , et l'autre faisant connaître une nouvelle espèce du genre Myrmechiœenus. Ce petit co- léoptère, qui a été trouvé à Fleury, près Paris, a reçu de M. Guérin-Méneville le nom de Myrrn, vaporariorum. — M. Jubé lit un travail dans lequel il fait connaître deux nouvelles espèces de Coléoptères appartenant à la faune Pari- sienne : ces deux insectes ont été nommés Monotama puncta- ticollis et Abrœus rhombophorus. — M. Gotireau communique une nojtice sur un Diptère dont la larve vit dans Y Hélix conspurcata. MÉLANGES ET NOUVELLES. 59 IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. .M. Th. Lacordaire nous adresse la lettre suivante : Monsieur, je viens de recevoir le numéro de janvier de la JRevue zoologique , dans lequel se trouve le compte rendu que vous avez fait de ma Monographie des Erotyliens. Je vous dois des remercîments pour la manière indulgente et favorable dont vous avez bien voulu parler de cet ouvrage , et je vous prie de les agréer. A la page 1 3 du même numéro , il existe une note de vous concernant la Révision de la famille des Cicindélides que j'ai publiée l'année dernière , note dont j'ai moins à me louer sous le rapport de la forme , et dont le fond exige de ma part une réponse. Vous m'y prêtez, sur un point important, une opinion diamétralement opposée à celle que j'ai émise , et votre critique la plus importante repose sur une méprise qu'un mot d'expli- cation suffira pour éclairer. Le principal caractère , dites-vous , assigné par M. Lacor- daire, à sa tribu des Cicindélides est que le premier article des palpes labiaux dépasse Véchancrure du menton. Cela est vrai ; mais vous ajoutez , comme venant de moi : ce caractère leur est commun avec les Manticorides ; ce qui est précisément tout le contraire de ce que j'ai dit. Veuillez jeter les yeux sur les carac- tères que j'assigne à cette dernière tribu (p . 1 1), et vous y verrez ces mots : Premier article des palpes labiaux ne dépassant pas, ou que très-peu, Véchancrure du menton. La suite de votre objection portant sur ce que les deux groupes ne seraient plus distingués que par une tête plus ou moins grosse , la pré- sence ou l'absence d'ailes sous les élytres, tombe par conséquent d'elle-même. Je sais bien que la différence , sous le rapport en question , n'est pas grande entre les deux tribus, et je m'attends à ce que vous me demanderez, comme vous l'avez fait pour la grosseur de la tête : » où est la limite entre des palpes dépassant peu ou beaucoup l'échancrure du menton ? » Mais je vous demanderai à mon tour : « où sont les limites entre la moitié des genres au moins qui ont été proposés dans le règne animal , et spéciale- ment en entomologie ? » Vous savez aussi bien qne moi qu'ils sont établis sur du plus ou du moins , et que c'est pour cela qu'il est si souvent impossible d'isoler un genre par un caractère uni- 60 revue zôôlogiqde. ( Février 1843. ) que, mais qu'il faut pour cela recourir à un ensemble de petites différences qui n'ont de valeur que par leur réunion. Cela est surtout vrai pour les groupes supérieurs aux genres , et j'ai subi comme tout le monde cette nécessité dans le travail que vous critiquez. Poursuivant votre raisonnement , vous cherchez à démontrer que j'ai commis une grave erreur en disant que chez lesCicindélides le premier article des palpes labiaux dépasse l'échancrure du menton, et vous prenez pour exemple le genre Apteroessa dont j'ai exposé les caractères d'après ceux donnés par M. Hope dans son Coleopteris Manual et les figures qu'il y a jointes. C'est ici qu'est la méprise dont je parlais plus haut. Selon vous , les mots ci-dessus signifieraient que l'article en question dépasse le niveau des lobes latéraux du menton, et en effet, si je les avais pris dans ce sens, vous auriez parfaitement raison. Mais ce n'est pas là ce que j'ai entendu : j'ai voulu parler du fond de l'échancrure du menton , et en m'exprimant ainsi , la pensée , je l'avoue , ne m'est même pas venue qu'on s'appuierait sur un léger défaut de clarté dans les termes pour m'accuser d'une erreur tellement grossière qu'elle ne serait même pas pardonnable chez le plus mince débutant en entomologie. S'il y a ici , monsieur, une manière extraordinaire de procéder, ce n'est pas moi qui en suis coupable. Votre troisième reproche porte sur ce que j'ai changé le nom de Pseudoxycheila donné par vous au groupe dont YOxycheila bipustulata est le type , en celui de Centrocheila , dans l'unique but, à vous entendre , d'avoir la satisfaction de faire ce change- ment. Cependant , vous , monsieur, qui connaissez si bien les travaux de chacun, vous savez mieux que personne que jamais homme ne fut moins que moi possédé de l'amour du Mihi. Je suis prêt , du reste , à passer condamnation sur ce malencon- treux changement qui vous déplaît si fort. Mettons donc Pseu- doxycheila à la place de Centrocheila , et que tout soit dit sur ce sujet. Mais je persiste dans mon opinion sur le labre de ces Insectes que je regarde , quoi que vous en disiez , comme un caractère bien plus important que la largeur du prothorax com- parativement à celle des Élytres. Enfin, et ce reproche me serait sensible s'il était fondé, vous parlez du ton tranchant avec lequel j'ai jugé , selon yous, les tra- MKL.4NfiES ET NOUVELLES. 61 vaux de mes devanciers dans l'opuscule si maltraité par voua. Ici, monsieur , vous me faites trop beau jeu. Comment! c'est en rédigeant contre moi une note écrite en termes très-durs, presque insultants même , et qu'aucune attaque de ma part n'a provoquée, que vous vous plaignez de mon style ! Vous choi- sissez mal votre temps pour me tenir ce langage. Il y a là sans doute un oubli dû à une rédaction trop rapide et je ne crois pas devoir insister davantage sur ce point. Je profiterai de cette occasion pour rectifier deux erreurs que j'ai commises dans l'ouvrage en question et dont je suis surpris que vous n'ayez pas parlé. La première concerne le genre Physodeutera que j'ai établi dans la tribu des Cicindélides (p. 31) sur la Cicindela Adonis décrite par M. Brullédans les Archives du Muséum (I. p. 120). Ce genre est identique avec celui créé sous le nom de Megalomma par M. Westwood dans les Annals of natural History (VIII p. 203) et dont j'ai reproduit les caractères d'après cet auteur (p. 33). J'ai été induit en erreur par ces mots de M. Westwood : « Tarsi antici maris articulis tribus basalibus subtus setis clavatis obsitis. » J'ai sous les yeux les deux sexes de l'espèce qu'il a décrite (M. Figilans) et il m'est impossible, même à l'aide d'un très-fort grossissement , d'apercevoir ces poils en massue des tarses des mâles ; je les trouve simples comme dans le reste de la famille. Il faut que , dans cette circonstance , M. West- wood ait été victime de quelque illusion d'optique. Il va sans dire que son genre Megalomma ayant l'antériorité sur le mien doit avoir la préférence. La seconde porte sur le genre Laphyra de M. Dupont , men- tionné dans le catalogue de M» le comte Dejean , genre que j'ai dit (p. 26) être fondé sur la Cicindela Jiitchii de Vigors, laquelle ne diffère pas des autres Cicindela; à quoi j'ai ajouté qu'une prétendue variété de cette espèce était inscrite dans les collec- tions de Paris sous le nom de Laphyra Peletieri. Il y a autant d'erreurs que de mots dans ce passage. En effet le genre Laphyra n'a pas été établi sur la Cic. Jiitchii, mais sur la Cic. Audouini décrite par M. Barthélémy dans les Annales de la société Ento- mologique de France , espèce fort différente quoique analogue sous le rapport du dessin des élytres. C'est la Laphyra Peletieri des collections de Paris qui correspond à la Ç< Ritç^ii et j'ai eu< 62 revue zoologique. ( Février 1843. ) raison de dire qu'elle ne peut être sépare'e génériquement des antres Cicindela. Maintenant que j'ai entre les mains les deux sexes de la C. Audouinii , je suis assez porté à croire que le genre Laphyra qu'on a fondé dessus, peut-être conservé. Cette seconde erreur vient de ce que feu Careno m'avait en- voyé la C. Ritchii comme étant YAudouinii. C'est sur ce faux renseignement que j'ai construit l'échafaudage que je viens de renverser d'une manière qui, pour le dire en passant, vous prouvera , Monsieur , qu'à l'occasion j'ai le ton tranchant envers mes propres travaux. J'attends de votre impartialité l'insertion de cette lettre dans le prochain numéro de la Revue Zoologique et vous prie d'agréer, etc. Th. Lacordaire. Liège, le 22 février 1843. Nous nous empressons de déférer au désir de M. Lacordaire en insérant sa réponse à la note que nous avons publiée au sujet d'une partie de son travail sur les Cicindélides. Nous devons d'a- bord déclarer que nous n'avons jamais eu l'intention de dire rien d'insultant à M. Lacordaire, dont nous estimons le savoir; mais nous nous sommes fait une règle invariable pour la rédaction de la Revue zoologique et pour nos divers ouvrages, de n'écouter que notre conscience dans l'appréciation des travaux des autres, en mettant de côté , quoique cela nous soit quelquefois pénible , toutes les considérations personnelles. Nous sommes heureux quand cette règle de conduite nous permet de faire l'éloge d'un travail ; mais nous nous résignons à critiquer et à être même sévère. Cette manière de procéder peut mécontenter quelques personnes, blesser quelques amour-propres , et nous susciter des ennemis, surtout si nous avons le malheur d'avoir raison; mais elle donne une garantie de notre impartialité et une assurance que lorsque nous louons un travail nous avons l'intime con- viction qu'il est bon. Nous accepterions avec plaisir les explications que M. Lacor- daire veut bien nous donner au sujet de ce qu'il entend par des palpes labiaux dont le premier article dépasse ou ne dépasse pas Péchancrure du menton ; mais , en vérité , il est impossible d'ad- mettre que cet entomologiste parle sérieusement au sujet du genre Jpteroessa, quand il dit : «J'ai voulu parler du fond de MÉLANGKS ET NOUVELLES. 63 Véchancrure du menton. » Est-il possible d'admettre qu'il ait voulu réellement parler du fond de cette échancrure en faisant la description suivante (pag. 34) : «Le premier des labiaux dé- passant assez fortement l'échancrure du menton ; » et puis que serait un premier article de palpes labiaux qui ne dépasserait pas le fond de l'échancrure du menton? Il serait caché sous le fond de cette échancrure , ou soudé et confondu avec la lèvre inférieure. Cependant tel n'est pas le cas du genre Manticora (voy. la figure de son menton et de ses palpes labiaux donnée par M. Brullé, Hist. Nat. des Ins., édit. Pillot, Coléopt.', t. I, pi. 1 , f . 16), type de la tribu des Manticorides. Le premier article de ses palpes labiaux (et même le second ) tout en dépassant considéra- blement le fond de l'échancrure du menton , ne dépasse pas cette même échancrure. Il nous semble inutile de pousser plus loin ce raisonnement qui tomberait dans la puérilité , mais nous aurions le droit de nous plaindre de la manière extraordinaire deprocéder de M. Lacordaire, et nous pourrions dire comme lui que cette explication est presque insultante pour nous qui lui avons parlé sérieusement , puisqu'il juge à propos de repousser notre objection au sujet du genre Apteroessa , par une explica- tion qui ne semble pas sérieuse. Passant à VOxycheila bipustulata , nous ne serions pas moins généreux que lui , et nous renoncerions de grand cœur à notre nom de Pseudoœycheila , pour que tout soit dit sur ce sujet , si nous ne persistions pas aussi dans notre opinion sur le labre de cet insecte. Nous terminerons en déclarant que nous n'avons jamais eu l'intention de relever les deux erreurs que M. Lacordaire rectifie à la fin de sa réclamation. En témoignant sa surprise de ce que nous n'en avons pas parlé, M. Lacordaire semble vouloir atta- quer directement notre délicatesse, car il doit se rappeler qu'en nous apportant sa brochure, il nous a dit, lorsque nous lui avons parlé de ces erreurs, qu'on les lui avait fait remarquer dès son arrivée à Paris , et qu'il les rectifierait. Il y aurait donc eu mau- vaise foi de notre part à venir les lui reprocher. (G. M.) Les insectes Coléoptères rapportés par M. Goudot des hauts plateaux des Cordillières et des vallées de la Nouvelle-Grenade , forment une belle série d'espèces intéressantes dont le plus grand 64 revue zoologique. (Février 1813. ) nombre, et surtout les espèces des plateaux les plus élevés, sont entièrement nouvelles pour la science et n'ont jamais été rap- portées en Europe. On peut se faire une idée de l'intérêt scien- tifique offert par cette collection en jetant un coup d'œil sur les descriptions que nous avons déjà publiées dans la Revue Zoologique. On verra que plusieurs genres nouveaux et des espèces inédites de genres rares dans les musées, ont été décou- verts et pourront bientôt orner les collections. Il est à remarquer que la plupart des insectes rapportés par M. Goudot viennent de lieux peu visités ou même tout à fait in- connus, où il a dû se rendre exprès et à grands frais. Il est certain que d'ici à longtemps personne n'ira faire de l'entomo- logie dans ces contrées , car aucun intérêt commercial ne peut y attirer les Européens , et il a fallu que M. Goudot y fît un séjour prolongé et soit possédé d'une grande ardeur de recherches scientifiques, pour entreprendre une semblable expédition. Nous allons incessamment publier un catalogue de ces in- sectes , ce qui permettra à M. Goudot de les céder tous nommés, avec l'indication précise de leurs localités (chose qui n'avait jamais été faite )_, et l'on conçoit tout l'intérêt qu'ils auront alors pour les entomologistes. Dans tous les cas , ils sont très- bien conservés et piqués. Le prix de chaque espèce sera fixé pour que l'on puisse en prendre un petit nombre si l'on veut ; mais on peut , dès à pré- sent , faire des choix aux conditions suivantes : 1° Pour un choix de 100 individus d'espèces différentes. 150 fr. 2° Choix de 300 id 300 3° Choix de 500 id. . . . . • 400 Comme certaines espèces très-intéressantes sont en petit nombre , les personnes qui voudront faire des choix, aux condi- tions ci-dessus , sont intéressées à se faire inscrire de suite. Les choix seront faits dans l'ordre de cette inscription. Les ventes seront faites au comptant. Les demandes devront nous être adressées franco, et les frais d'emballage seront à la charge des preneurs. Nouveau Membre admis dans la Société cuvierienne. 271. M. J. Le Coûteux , ancien officier , attaché au ministère de la guerre, etc., etc. , à Paris: présenté par M. Z/. BuqmU SIXIEME ANNEE. — MARS 1843. I. TRAVAUX INEDITS. Note sur les Pitta et description d'une espèce nouvelle de ce genre d'oiseaux, par M. Hàrtlàub. J'ai sous les yeux trois individus d'une espèce de Pitta, que nous avons reçus de Malacca et que j'avais pris au premier abord pour la P. atricapilla, Q. et Gaim., mais qui, à ce qu'il me sem- ble, en diffèrent assez pour en être séparés spécifiquement. MM. Muller et Schlegel, dans leur Monographie des Pitta de l'Inde (Verhandel, Zool. I), ont compilé tout ce qu'on sait de la Brève à tête noire. Malgré quelques légères différences entre la P. atricapilla de Quoy et Gaimard, rapportée de la Nouvelle- Guinée, et l'individu trouvé par M. Muller à Bornéo, je les crois tous les deux de la même espèce. Il y aura toujours quelque in- certitude quant à la Brève des Philippines de Buffon (PI. enl. 84). Mais une autre indication de la même espèce se trouve dans le Zoological Miscellany de J. E. Gray , où ce savant décrit une Pitta macrorhynchos des îles Philippines, qui me semble n'être que la P. atricapilla. La nouvelle espèce dont il s'agit ici diffère de la P. atricapilla de ces trois localités, en ce qu'elle porte une calotte d'un brun marron vif et circonscrit, tandis que, suivant les descriptions, la P. atricapilla a la tête tout à fait noire. La coloration des rémiges est aussi différente. Pitta cucullata, Mihi. Viridis, subtus pallidior , capitis lateri- bus, gula, superciliis angustis colloque toto nitide nigris, pileo nuchaquelate et circumscripte castaneis; abdomine imocrisso- que dilute coccineis ; tectricibus alarum minoribus uropygioque nitide viridi-cyaneis ; rectricibus nigris, pallide cœruleo limbatis remigibus primariis nigris, macula magna alba medio notatis ; cruribus pallide brunneis; rostro brunneo.Long.6 1/2, Malacca. Les seize espèces du genre Pitta sont les suivantes : 1. P. gigas, Temm.— P. caerulea, Vig., lifeof St. Raffl., app., p. 301; Sumatra, Malacca. 2. P.granatina, T. — P. coccinea, Eyton, Proceed., 1839; Bornéo, Malacca. 3. P. venusta, T. — Salomon Muller, Tigdsk, naturl. Ges- chied., 1835, p. 348 ; Sumatra. Tome VI. Année 1843, 5 66 revue zoologique. ( Mars 1843. ) 4. P. cyanoptera, T. Sumatra, Malacca. 5. P. Baudii, S. Miiller ; Bornéo. 6. P. cyanura, Leach. — P. affînis, Ménétr. ; Java, Sumatra. 7. P. Boschii, Miill. — P. elegans, Temm., Tabl.méth., p. 16. — P. Rafflesii, Gould. — P. Irena (?), Souleyet, Zool. Bonite, p. 78, t. 3 ; Sumatra. 8. P. erythrogastra, T. Ins. Philippine. 9. P. Maclotii, T. Nova Guinea. 10. P. atricapilla, Q. et Gaim., Temm., etc. — P. macro- rhynchos, Gray, Zool. Mise., I,p. 3 ; Nova Guinea, Bornéo, Ins. Philippin». 11. P. cucullata, Mihi. Jtfalacca. 12. P. brachyura, Auct., India orient. 13. P. Figorsii, Gould. — P. brachyura, Vig., Horsf., Linn. Trans. xv, Nova Hollandia. 14. P. strepitans, T. — P. versicolor, Swains., Nova Hollandia. 15: P. irena, Temm. Timor. 16. P. iris, Gould., Birds of Austral., vi, pi. 9; Nova Hol- landia. Je ne connais pas la P. cyanuroides, Less. , espèce dont M. Lesson n'a publié que le nom. Sur un petit groupe d'oiseaux des Antilles par F. deLafresnaye. Fam. Turdidée , Genre Ramphocincle., jRamphocincïus (merle à grand bec ) , de Lafr. Char, gêner. , bec grêle très-allongé , légèrement arqué et échancré ; ailes courtes , très-obtuses à ré- miges étagées de la première à la quatrième et la cinquième qui sont les plus longues ; queue médiocre , arrondie et légèrement étagée ; tarses courts et doigts robustes ainsi que les ongles qui sont arqués comme chez les oiseaux percheurs , le postérieur grand ; plumage mollet , les rémiges et les rectrices peu fermes. Ce petit groupe particulier aux Antilles , du moins les trois espèces que nous en possédons , se compose d'espèces remar- quables par la longueur de leur bec légèrement arqué et par un plumage brun noirâtre , l'espèce type est le Turdus brachyurtis de Vieillot. 1° Ramph. a courte queue, R. brachyurus, nob. : Merle à TRAVAUX INÉDITS. 67 i »nrle queue de if Martinique, Turdus brachyurus. Vot. Dict. V. 20 , p. 255. Tout le dessus , les côtés de la tête et du cou , les aili I , la queue et ses couvertures inférieures ainsi que les flancs , s n d'un noirâtre enfumé , plus foncé sur les oreilles, avec ap- parence de tache post-oculaire grisâtre ; la gorge , le devant du cou , la poitrine en son entier , et une bande médiane abdomi- nale, sont d'un blanc pur; bec noir ; tarses brun noirâtre. Long, tôt., 21 cent. ; du bec depuis son ouverture , 3 cent. 1/2. Notre individu vient de Saint-Domingue. Cet oiseau rappelle au premier abord , dans la distribution de ses deux nuances , notre Merle d'Europe , ce qui a été observé également par Vieillot qui ne nous apprend rien sur ses mœurs, ne le connaissant que par une peau qu'il avait reçue de la Mar- tinique. C'est encore dans cet oiseau que M. Lesson a cru re- connaître le Cincle de Pallas, et il l'a décrit comme tel (Tr. d'Orn., p. 399) . ce qui a motivé de sa part, et à tort , l'établissement de son sous-genre Ifydrobate (1) ou Cincîes à bec arqué et allongé. 2. Ramp. trembleur, H. tremulus , Nob. Grive trembleuse à la Guadeloupe. Il est brun , noirâtre en dessus comme le précé- dent , mais cette teinte se nuance de brun roux sur les ailes , le croupion et la queue; tout le dessous est d'un roussâtre enfumé , plus pâle sur la gorge , plus vif *sur les flancs et les couvertures inférieures de la queue , cette teinte se nuance insensiblement avec celle des parties supérieures , en sorte que loiseaU paraît au premier abord d'une couleur sombre presque uniforme ; le bec est très-long et noir, les pattes paraissent brunâtres. — Long, tôt., 23 cent., du bec; depuis l'ouverture 4 cent. 1/2. Nous en avons, reçu deux individus absolument semblables de la Guadeloupe. Cette espèce est tout à fait remarquable par la longueur de son bec , que l'on pourrait comparer à celui d'un Picucule de mo- yenne taille ; elle est un peu plus forte que la précédente , et ses tarses surtout , ainsi que ses doigts , sont plus robustes, mais les tarses sont plus courts, nous ne savons rien de ses mœurs. Elle est connue à la Guadeloupe sous le nom de Grive trembleuse. 3. Rampii. a gorge blanche, R. gulturalis , nob. Cette espèce a les plus grands rapports avec la précédente, comme elle, elle est en dessus d'une couleur uniformément brun noirâtre enfumé , (I) Hydrobate de Pallas ; L«is., Tr., p. 399. 68 revue zoologique. ( Mars 184-3. ) mais ne passant pas, comme chez elle, au brun roux sur les ailes et la queue , elle est aussi d'une nuance claire , enfumée en- dessous, mais non teintée de roussâtre , et sa gorge ainsi que le devant du cou et le milieu de l'abdomen sont d'un blanc sale. Malgré ses grands rapports avec l'espèce précédente, nous la croyons distincte , car son bec est plus court, plus droit , ses tar- ses sont plus longs et plus robustes , ainsi que ses doigts ; ils ont une teinte brunâtre, et le bec est noir. — Long, totale, 22 cent.; du bec depuis l'ouverture 4 cent. Elle nous a été vendue comme venant des Antilles. Ce groupe offre bien, dans la forme de son bec, quelques rap- ports avec les Uppucerlhies et les Fourniers du Paraguay et du Chili, mais le bec est échancré, et la forme de l'aile ainsi que la coloration sont entièrement différentes. Quelques Oiseaux nouveaux ou peu connus de Colombie , par F. de Lafresnaye. Fam. Ampélidées, G. Cotinga, Ampelis. C. a poitrine d'or, Amp. aureo-pectusNob. Cette nouvelle pe- tite espèce, voisine du Cotinga vert d'Orb. et de Lafr . ,Voy. en Am., etde Y Ampelis Riefferii Bois., Ré. zool., 1840, p. 3, s'en distingue au premier abord, quoique adulte,par ses pattes couleur de plomb et non rouge vermillon comme chez eux ; elle a comme eux toutes les parties supérieures d'un beau vert-pré, mais un peu teinté de bleuâtre à certain jour ; le haut de la gorge , les côtés du cou, de la poitrine et les flancs sont de la même couleur qui prend une teinte plus foncée sur les lorums et le pourtour de la mandibule supérieure; le devant du cou et la poitrine sont d'un beau jaune jonquille doré , un jaune moins vif et souffre occupe le pli et le dessous de l'aile , et forme une bande médiane sur le ventre et l'abdomen, se confondant sur les côtés par mèches jaunei et vertes avec le vert des flancs ; les couvertures inférieures de la queue sont ainsi variées; toutes les rémiges secondaires sont finement terminées de blanc jaunâtre ; le bec est d'un beau rouge vermillon, et les pattes d'une couleur plombée avec les ongles pâles. — Long, tôt., 17 cent.; de Santa Fé de Bogota. L'individu que nous soupçonnons être la femelle diffère du précédent en ce que les lorums et le pourtour du bec sont jaunâ- TRAVAUX INÉDITS. 60 très, en ce qu'il n'y a que quelques mèches jaunes entremêlées de vertes sur la gorge et le devant du cou , et se prolongeant sur la partie médiane du ventre et de l'abdomen et sur Jes couvertures inférieures de la queue ; le bec est d'un rouge livide et reny bruni. Cette jolie espèce sera figurée dans le Magasin de zoologie , et nous y donnerons les caractères spécifiques etdistinctifs des deux autres déjà connues , qui forment avec celle-ci un petit groupe particulier de Cotingas verts , appartenant à la Colombie et au Pérou. 2° Tangara bleu olive. Tanagra olivi-cyanea nob. Cette espèce assez forte , et qui doit être groupée près des Tangaras évêque et vicaire, est singulièrement voisine , par sa coloration, de notre Tanagra cyanocephala Synop. avium Amer, et figuré pi. 23, n° 2 , du Voyage en Amérique de d'Orbigny. Comme lui en effet, elle a tout le dessus de la tête et du cou d'un beau bleu de Roj luisant , avec les lorums noirs, et tout le reste des parties supé- rieures d'un bel olive , jaunâtre , avec le pli et le dessous de l'aile , les jambes et l'anus d'un jaune jonquille vif; mais elle en diffère en ce que la gorge , le cou , et tout le reste du dessous au lieu d'être d'un cendré bleuâtre , sont du même bleu-violet lui- sant, que la tête et le dessus du cou; comme lui elle a le bec et les pattes noires , mais son bec est plus renflé , et elle est en tout plus forte d'un quart au moins. — Longueur totale, en peau , 18 cent. 1/2. 3. Tangara ( S. G. Aglaia Sw. ) argentin , T. argentea Nob. Cette nouvelle espèce, qui doit être groupée près des Aglaias tri- color et septicoîor , est remarquable par la nuance soyeuse et changeante qui couvre tout le dessus et le dessous de son corps? excepté la tête et la gorge, les ailes et la queue qui sont noirs. Cette nuance d'un blanc verdâtre argentin, prend à certain jour, comme chez le Tangara passe vert , des teintes blanc bleuâtre , et blanc jaunâtre de paille et soyeuses. La tête et le cou par de- vant , sont d'un noir mat ; les ailes et la queue sont semblables , mais leurs pennes sont bordées de gros bleu ; bec et pieds noirs. — Long, tôt., 14 cent.; de Bogota ou Caracas. Cette espèce sera fi- gurée dans le Magasin de zoologie. 4° Tangara (S. G. Aglaia ) vert-noiret, T. nigro viridis, Nob. Cette espèce, de la taille du T. tricoter, a le fond du plumage 70 REVUE ZOOLOGIQUE. ( MctTS 1843. ) noir ; mais tout son corps, excepté le milieu du dos, le front, les lorums, le pourtour des yeux, les joues et la gorge, sont couverts de taches plus pu moins rapprochées , d'un vert argentin et chan- geant en paillet sur la tête et le dessus du cou, où elles sont presque contiguës sur le croupion , les grandes couvertures de l'aile et tout le dessous du corps. Ces taches sont bleues sur les petites couvertures de l'aile, et d'un vert bleu sur le devant du cou. Les rémiges et les rectrices sont bordées de vert bleu, le milieu de l'abdomen est blanc sale , le bec et les pieds sont noirs — de Bogota. Ces deux espèces, ainsi que le T. labr adorides ,Boiss. , Rev. Zool., pi. 67. sont encore un petit groupe Colombien ô^Aglaias noirs et verts à teintes changeantes et soyeuses. 5° Tangara arthus, T. arthus. Lesson, lllustr. de zool., pi. 9. D'un jaune doré avec le pourtour du bec , une tache sur la joue , des mèches au milieu du dos, les ailes et la queue noires, le cou doré, le reste du dessous marron, avec une plaque jaune sur la poitrine et le ventre. Nous ne connaissons encore cette espèce que par la publication de M. Lesson, en 1831, publication et figure faites d'après un individu venant du Mexique- Oiseaux Mouches nouveaux ou mal connus. Par M. Jules Bourcier. Trochilus Prunellei. — Mâle adulte. Bec droit , de longueur moyenne , presque cylindrique , d'un brun noir ; tête d'un noir brunâtre, soyeux, à légers reflets d'un vert bronzé. Nuque et bas du cou à légers reflets d'un bleu verdâtre sur la pre- mière , d'un bleu violacé sur le second ; partie antérieure du dos d'un brun noir, partie postérieure plus visiblement givrée de vert cuivreux ; couverture caudale d'un violet obscur ; ailes un peu plus longuement prolongées que les rectrices subexternes ; d'un brun violacé à couvertures d'un bleu vert glacé , brillant , passant au violet sur les plumes policiales ; queue échancrée à l'extrémité , à dix rectrices à larges barbules : les médianes à subexternes graduellement un peu plus longues ; les externes égales aux intermédiaires ; dessous du corps d'un noir soyeux ; paré , sur le milieu de la gorge, d'une plaque de plumes écail- leuses, d'un bleu violet ; côtés de la poitrine marqués d'une large tache blancheprolongée jusqu'aux épaules; tarses blancs. — Long. TRAVAUX INÉDITS. 71 totale, 0,126 ;— du bec, 0,034 ; — des ailes, 0,075 ;— de la queue, 0,037. — Patrie, la Colombie; se trouve aux environs de Facativa. — Dédié à M. le docteur Prunelle , correspondant de l'Institut , et l'une des gloires scientifiques de la ville de Lyon. Trochilus cupripennis. — Bec droit, presque cylindrique, d'une longueur au-dessous de la moyenne , d'un brun noir ; tête d'un brun violâtre à sa partie antérieure , d'un brun vert bronzé sur l'occiput ; dos de cette dernière couleur ; couverture caudale irisée de diverses teintes métalliques; ailes aussi longue- ment prolongées que la queue , assez étroites , d'un cuivreux plus violâtre vers l'extrémité ; poignets , plumes policiales , et la plupart des autres , dans leur partie cachée , d'un roux cui- vreux ; queue à dix rectrices presque égales , à larges barbules : les médiaires avec leur tiers terminal d'un vert bronzé , teinte qui s'affaiblit graduellement chez les autres, et disparaît chez les externes ; dessous du corps roux , couleur qui s'étend autour du cou en forme de collier ; tarses et doigts noirs ; partie inférieure de la queue plus pale. — Long, totale , 0,130 ; — du bec , 0,028 ; — . des ailes , 0,076 ; — de la queue , 0,048. — Patrie, la Colom- bie. — Collection du Muséum de Paris. Trochilus anthophilus.— Maie adulte. Bec long, assez fort, faiblement arqué , presque cylindrique ; mandibule supérieure d'un brun noir : l'inférieure rouge , à extrémité noire ; tête d'un gris brun , parée d'une bande sourcillière d'un blanc sale , et marquée au-dessous des yeux d'une bande brune inférieure- ment bordée d'une raie blanche partant de la commissure du bec ; dessus du corps d'un vert cuivreux luisant ; plumes de la couverture caudale , frangées de fauve roux ; ailes d'un brun violâtre , étroites ; queue à dix rectrices d'un vert bronzé à la base , blanche à l'extrémité : les médiaires trois fois aussi lon- gues que les externes sublinéaires dans leur dernier tiers , les autres graduellement plus courtes ; gorge cendrée , poitrine et ventre plus pâles ; tarses blanchâtres ; couverture sous-caudale d'un cendré blanchâtre. Femelle. Plumes de la couverture caudale bordées de fauve pâle ; queue moins longue , plus brièvement terminée de blanc et d'une manière moins tranchée ; gorge d'un blanc cendré , maculée de brun ; poitrine , ventre et couverture sous-caudale , d'un blanc sale ; du reste semblable au mâle. — Longueur to- 72 revue zoologique. ( Mars 1843. ) taie, 0,155;— longueur du bec , 0,035; — long, des ailes, 0,060; — de la queue , 0,070. — Patrie , la Colombie ; habite la vallée supérieure de la Madeleine , région tempérée. — Collection de Jules Bourcier. Trochilus Guimeti. — Mâle adulte. Bec court , droit , assez mince , presque cylindrique ; tête parée , jusqu'à l'occiput , de plumes écailleuses d'un bleu violet brillant ; dessus du corps , couverture alaire et caudale d'un vert semi-doré luisant ; ailes d'un brun violacé , un peu plus longuement prolongées que la queue ; celle-ci a dix rectrices à larges barbules , à peu près d'égale longueur : les quatres mediaires entièrement d'un vert bronzé luisant : les trois externes barrées de noir violet et bor- dée de blanc ; gorge écailleuse d'un bleu violet brillant ; poitrine et ventre couverts de plumes d'un vert semi-doré luisant , fran- gées de cendré ; tarses gris. Femelle. Gorge, poitrine et ventre cendrés; du reste sem- blable au mâle. — Long, totale , 0,085 ; — du bec , 0,015 ; — des ailes , 0,050 ; — de la queue , 0,032. — Patrie , la Colombie; se trouve à Caracas , capitale de Venezuela. Trochilus Guerini. — Mâle adulte. Tête d'un vert bronzé obscur, parée de deux bandes d'un blanc sale , partant de cha- que commissure du bec et se réunissant près du vertex en une seule, formée de plumes longues, étroites, roides et prolongées en arrière en forme de huppe ; gorge et devant du cou marqués dans leur milieu d'une cravate en triangle allongé , d'un blanc sale et parés de mouchetures longues , subécailleuses d'un vert brillant. — Patrie , la Colombie ; se trouve aux environs du mont Paramo. M. Boissonneau , dans la Revue Zoologique, 1840, p. 71, a décrit le jeune âge de cette espèce remarquable par la brièveté de son bec et surtout par ses tarses robustes. T. Barroti. — Mâle adulte. Bec droit , de longueur médio- cre , élargi à la base , comprimé et graduellement rétréci en pointe , d'un brun noir ; tête parée jusqu'à l'occiput de plumes écailleuses d'un bleu violet ; oreilles garnies de plumes soyeuses noires , formant longitudinalement sur les côtés du cou une bande passant au violet ; dessus du corps , couvertures alaire et caudale entièrement d'un vert tendre luisant ; ailes d'un brun Tiolatre à peine plus longuement prolongées que la queue ; TRAVAUX INÉDITS. 73 celle ci à six rcctriccs à larges barbules ; les quatre médiaires d'un bleu d'acier ; les autres graduellement plus courtes et d'un blanc de lait ; dessous du corps d'un blanc soyeux , paré , sur les côtés de la gorge, de plumes écailleuses d'un vert brillant. — Long, totale, 0,100 ;— du bec, 0,022;— des ailes, 0,065;— delà queue,, 0,040. — Patrie , Carthagène. — Collection du Muséum de Paris ; dédiée à M. Barrot, ancien consul général à Carthagène, qui le premier l'a envoyée en Europe. Sur les dénominations à donner aux différentes coupes introduites en Entomologie ; par M. A. Percheron. Les divisions et subdivisions qui , sous le nom de familles et sous-familles, tribus et sous- tribus, genres et sous-genres, se multiplient de plus en plus dans la classification des insectes, m'ont depuis longtemps fait penser qu'il ne serait pas inutile d'adopter pour ces divisions une série de noms , ayant une signi- fication bien connue , dépendants l'un de l'autre , de façon qu'ils n'eussent rien d'arbitraire. Quelques-uns des noms déjà em- ployés remplissant ces conditions , il est inutile de fausser leur signification pour leur faire dire ce qu'ils ne disent pas dans notre langue , je veux parler des expressions de famille et de tribu ; ces deux mots ont une détermination certaine ; ainsi le mot tribu entraîne avec lui l'idée d'une agglomération d'indivi- dus, ayant dans le principe une origine commune, qui se subdivise en familles ,* il est donc rationnel , comme l'a fait quel- quefois Latreille , et comme l'a renouvelé M. Brullé, de rame- ner dans les divisions qu'on emploie les tribus avant les familles, puisque ces dernières dérivent des premières , et non de faire passer les familles avant , comme on le fait journellement. Ces deux termes déjà adoptés, et pris de la division et subdivision de la race humaine sur la terre , m'ont engagé à chercher les déterminations des autres coupes sous le même point de vue. Tous les hommes répandus sur la surface du globe se subdivisent d'abord , d'après un consentement presque général , en diffé- rents groupes ou races ; des portions de ces races séparées , soit volontairement , soit accidentellement du noyau primitif , n'ont plus eu le même langage et ont formé autant tfidiomes particu- liers; ces idiomes, devenus bientôt propres à trop de monde pour une bonne agglomération , ont formé en se subdivisant , 74 revue zoologique. ( Mars 1843. ) soit à cause des accidents physiques du terrain , soit à cause de nécessités politiques , ce que nous nommons les nations ; celles- ci se démembrèrent en provinces , chez les nations civilisées, et en tribus chez les peuples plus rapprochés de l'état de nature , parce que chez ceux-ci ce sont les individus que l'on considère et non le sol; puis vinrent en descendant les peuplades, les fa- milles et enfin l'individualité, le dernier degré de subdivision. Maintenant , sans préjuger le nom à donner au groupe géné- ral des insectes , par rapport aux autres animaux , que ce soit une classe , un ordre ou une division , considérons-les simple- ment entre eux et tâchons d'appliquer à leurs subdivisions , les noms des subdivisions de la race humaine , puisqu'ils sont déjà en possession de quelques-uns. Pour distinguer les grandes divisions des insectes entre eux , nous trouvons d'abord comme dans les hommes, le mot Race , stirps , mot significatif très-propre à remplacer le mot ordre, qui n'est que relatif et tout à fait abstrait; la division eh idiomes, linguœ , voces , doit être passée sous silence à cause du ridicule de l'appliquer à des animaux manquant de voix pro- prement dite ; notre seconde division comprendra donc les Nations, gentes; puis en troisième les Tribus, tribus; 4* les Peuplades ,vici{\) ; 5° les Familles , familiœ; 6° les Branches (2) , rami; et enfin 7° le Genre , genus ; ce dernier terme se trouve anomal à la classification proposée , mais étant connu d'un consentement unanime pour signifier la réunion de la spécialité, et l'ayant toujours précédé immédiatement dans toute classifi- cation , il y aurait inconvénient grave à le changer. Essayons un exemple sans adopter ni rejeter les coupes ci- tées ; prenons les familles naturelles de Latreille , nous trouvons en regardant le commencement des Coléoptères : Race, Coléoptères. Nation, les Pentamérés. Tribu, les Carnassiers. Peuplade , les Terrestres. Famille , les Cicindelètes. Branche, — 0 — 0. Genre, Cicindèle , etc. , etc. (i) Ce mot ne rend pas bien l'idée de peuplade ; il signifie plutôt village , mais les dictionnaires ne donnent pas d'équivalent, (a) Mot propre pour désigner la subdivision de la famille. TRAVAUX INÉDITS. 75 Ces coupes, comme on le voit, peuvent suffire à toutes les exigences, mais si cependant on ne trouvait pas qu'elles fussent suffisantes , on pourrait ranger les insectes sous chacune d'elles par leurs caractères rigoureux , et partager chacun ou quel- ques-uns des groupes en divisions et sections , d'après les ca- ractères secondaires. Ces idées ne seront probablement pas adoptées , mais il me semble cependant , qu'étudiées et améliorées , elles pourraient amener plus d'uniformité dans la classification. Mais 1843. A. P. Coleoptera colombiana, etc. Auct. Reiche. Decas septima. (Voy. 1843, p. 37.) 61. Anchomenus œneus. L. 8. L. 3 1/4 mill. iEneus; Caput laevigatum, inter antennas utrinque profunde impressum, palpis piceis apice dilutioribus , antennis piceis ; Thorax corda- tus, capite latior, latitudine vix brevior, postice coarctatus, rectè truncatus, angulis posticis rectis anticisque obtusis, disco lœvigato canaliculato, antice arcuatim , postice, longitudina- liter utrinque impresso , rugisque transversis obsoletissime in- structo ; Scutellum atrum laevigatum ; Èlytra thoracefere duplo latiora , lœvigata striata , striis obsoletissime punctatis , in inter- stitio tertio punctis tribus, primo ad tertiam partem, secundo infra médium, altero ad quintam partem inferiorem impressis, punctisque nonnullis secundum marginem ; Subtus pectore abdomine pedibusque piceis , tarsis fuscis. — Hab. : provincia Novœ-Granatœ ; a dom. Lebas captus. 62. Anchomenus apicestriatus. L. 8 1/2. L. 4 1/4 mill. — Piceo-niger ; Caput piceo-fuscum , laevigatum inter antennas utrinque late impressum, palpis ferrugineis, ontennis fuscis; Thorax subquadratus capite latior, latitudine vix brevior, poslice paulo coarctatus, subrecte truncatus, angulis posticis rectis anticisque obtusis, disco lœvigato canaliculato obsoletis- sime, transversim rugato , antice obsolète arcuatim, postice utrinque late impresso ; Elytra subaenea , thorace duplo latiora, lcevistriata , striis basi subobsoletis , apice marginem versusque profundis ; Subtus pedibus fusco piceis.— Hab.: provincia Novœ- Granalœ; adoin. Lebas captus. 76 ïievue zôolûgiçwe. ( Mars 1843. ) 63. Agonum feronioides. Dej. MSS. L. 11-14. L. 4-5 1/4 mill. — Atrum nitidum ; Captlt lœvigatum inter antennas late utrinque impressum , palpis antennisque fuscis ; Thorax subrotundatus , capitefere duplo latior, latitudine paulo brevior , antice postice- que subrecte truncatus, lateribus marginatis rotundatis, angulis rotundatis, disco laevigato, canaliculato, canaliculo medio magis impresso, antice arcuatim postice late transversim obsolète impresso, utrinque basi fovedla lata instructo ; Elytra thorace haud duplo latiora , striata , striis impunctatis , interstitiis con- vexis , punctis nonnullis secundum marginem impressis ; Subtus atropiceum ; tarsis fusco-piceis. — Hab. : Santa Fe Bogotœ ; a dom. Lemoine captum. 64. Agonum atramentarium. L. 12 1/2, 1. 5 1/2 mill. Prœ- cedenti affine, atrum minime nitidum ; Caput lœvigatum inter antennas late utrinque impressum , palpis antennisque fuscis ; Thorax subrotundatus, capite fere duplo latior, latitudine paulo brevior , antice subrecte,, postice recte truncatus, lateribus marginatis, margine paulo reflexo, angulis posticis obtusis, disco transversim obsolète rugato canaliculato , antice postice que arcuatim impresso utrinque basi foveola lata instructo; Elytra thorace haud duplo latiora, striata, striis impunctatis, interstitiis convexis, punctis nonnullis secundum marginem impressis ; Subtus atro-piceum , tarsis fusco piceis. — Hab. : Santa Fe Bogotœ, a dom. St. A. Rostaine captum. 65. Agonum longipenne. L. 12,1. 4 1/4 mill. Piceum nitidum; Caput lœvigatum inter antennas late utrinque impressum, mandibulis labroque fuscis , palpis antennisque ferrugineis ; Thorax subquadratus , capite vix duplo latior , latitudine bre- vior , antice posticeque subrecte truncatus , lateribus margi- natis paulo reflexis, angulis posticis obtusis, disco canaliculato , transversim obsolète rugato, antice posticeque angulatim transverse impresso , utrinque foveola lata basi instructo ; Elytra thorace fere duplo latiora terque longiora ; apice leviter prolon- gata , lœvigata , striata, striis impunctatis, interstitiis planis, punctis nonnullis secundum marginem impressis ; Subtus fusco- piceum , tibiis tarsis que fuscis. — Hab. : Santa Fe Bogotœ, a dom. Lemoine captum. 66. Agonum spinipenne.lt. 12. L. 4 3/4. —Atro-piceum ni- tidum Caput lsevigatum inter antennas late utrinque , postice TRAVAUX INÉDITS. 77 transversim impressum , ore antennisque fusco-piceis ; Thorax latus, subrotundatus , capite duplo latior , latitudine brevior , antice late emarginato , postice recte truncatus, lateribus ro- tundatis, paulo reflexis, angulis rotundatis, disco lœvigato, ca- naliculato, antice posticeque arcuatira impresso, basi medio elevato , utrinque foveola subrotundata instructo ; Elytra co- 1 iinibina thorace dimidio latiora , duplo longiora apice spiniforme prolongata, lœvi-striata , interstitiis convexis, punctis nonnullis secundum marginem impressis. — Hab. : provincia Novœ-Gra- natœ. A dom. Lebas captum. 67. Agonum grandicolle. L. 1 1 . L. 4 mill. — Piceum nitidum ; Caput lœvigatum , inter antennas utrinque postice transversim impressum ; Thorax atro-œneus, amplus , capite duplo latior, latitudine brevior, subrotundatus, lateribus subreflexis , disco lœvigato , canaliculato , antice arcuatim, postice transverse im- presso, basi utrinque foveola subrotunda instructo ; Elytra viridi-œnea , thorace vix latiora duploque longiora , apice acuta, striata , striis subpunctatis , interstitiis planis , punctis nonnullis secundum marginem impressis. — Hab. : provincia jEquatoria. A dom. Lemoine captum. 68. Agonum laticolle. — L. 9. L. 3 1/3 mill. — Piceum niti- dum ; Caput parvum , lœvigatum inter antennas utrinque late , postice transversim impressum ; Thorax piceo-viridis , lateribus f uscescentibus , capite duplo latior, latitudine brevior, subrotun- datus , antice late emarginatus , postice recte truncatus , angulis obtusis, lateribus subdilatatis rotundatis, disco convexo , lœvi- gato , canaliculato, antice arcuatim postice transverse impresso , basi utrinque foveola subrotundata instructo; Elytra œneo- cœrulea , thorace dimidio latiora , vix terque longiora , apice subpro.longata, striata , striis punctatis , interstitiis planis , in interstilio tertio punctis tribus subobsoletis , uno ad quartam partem anteriorem , secundo paulo infra médium, tertio ad quartam partem inferiorem impressis plurimisque secundum marginem. — Hab. : provincia Novœ-Granatœ. A dom. Lebas captum. 69. Agonum spinosum. — L. 7 1/2. L. 3 mill. — Piceum niti- dum ; Caput fusco-piceum , lœvigatum inter antennas utrinque impressum, labro, mandibulisque fuscis, palpis antennisque rufis j Thorax subrotundatus , capite haud. duplo Jatior , lâtUu- 78 revue zoologique. ( Mars 1843. ) dine vix brevior, lateribus rotundatis modice reflexis, angulis rotundatis, disco lœvigato , canaliculato , antice arcuaiim, postice transverse , basi utrinque longitudinaliter impresso ; Elytra subrcnea, thorace haud duplo latiora, plus duplo longiora,ovata, apice spinosa , striata, striis latis ac profundis, impunctatis , in- terstitiis planis , in interstitio tertio puncto infra médium pluri- misque secundum marginem impressis ; Subtus pedibus piceo- fuscis. — Hab. : provincia Novœ-Granatœ. A dom.Lebas captum. Oxycrepis. Dej. Catal. , 1837. 37. Genus novum Feronidarum (Ge Agono , affine). — Caput oblongum; Oculis amplis promi- nentibus, palpis maxillaribus articulo secundo majore, incur- vato , medio incrassato , tertio cylindrico , graciliore , paulo bre- viore, quarto gracile fusi forme tertio minore; labialibus articulo secundo cylindrico, apicali longiore illo fusiforme subarcuato; Maxillis subrectis, unguiculo corneo incurvato terminais, intus valde ciliatis; Galea articulis duobus œqualibus cylindricis ; se- cundo arcuato ; Mento trilobato ; Labio antice quadrato ; Labro transverso , recto , inermi, ciliato ; Antennis articulo primo in- crassato subcylindrico , secundo breviore fere quadrato , tertio subcylindrico primo longiore , quarto et quinto cylindricis in- crassatis tertio vix longioribus , reliquis cylindricis longitudine decrescentibus ; Thorax ovalis, antice posticeque recte truncatus, œqualiter angustatus , marginatus ; Scutellum triangulare ; Elytra oblonga , elongata , basi subquadrata apice exterius si- nuosa ; Pedes médiocres , robusti ; Femoribus medio incrassatis, Tibiis anterioribusfemorebrevioribus, intermediis posterioribus, que cum femore œqualibus ; Tarsis anterioribus , in mari, arti- culis primis longitudine decrescentibus , intus oblique dilatatis, subtus soleis laciniatis,pilisque spiniformibus armatis-, arti- culo quarto minutissimo triangulare , intermediis et posteriori- bus articulo primo , secundo , tertioque conjunctis fere longiori ; secundo , tertio longiori ; quarto multo breviori subtus pilis spi- niformibus instructis 70. Oxycrepis leucocer a. Dej.Cat., 1837-37.— L. 13. L. 5 3/4 mill. — Nigro-piceus ; Caput lœvigatum, nitidum , inter antennas utrinque impressum , palpis ferrugineis , antennis articulis tri- bus, primis fuscis, glabris, reliquis piceis tomentosis; articulis 8-9 albis exceptis ; Thorax nitidus capite fere duplo latior ; ca- naliculatus , canaliculo postice magis impresso, utrinque basi TRAVAUX INÉDITS. 79 foveolis longitudinalibus instructo, disco punctis impressis distantibus undique cribrato ; Scutellum lacvigatum; Elytra haud nitida, thorace latiora, striata , striis punctatis, interstitiis creberrime punctatis , subtus pectore punctato , abdomine lœvi- vigato, segmentis utrinque late impressis , pedibus laete Cerrugi- neis , geniculis tarsisque fuscis. — Hab. : Venezuela prope Cara- cas. A doni. St. A. Rostaine capta (1). l Observations sur des espèces du genre Erotylus de Fabricius et d'Olivier, examinées et reconnues par M. A. Chevrolat, et rappel de ces espèces aux genres nouvellement établis. Ayant fait tout récemment le relevé des notes que j'avais prises pendant mon voyage (en 1834), en Danemark, en Angleterre et autres pays, sur les collections où se trouvent les espèces types décrites par Fabricius; je crois très-intéressant d'en faire con- naître aujourd'hui le résultat, pour ce qui est des Erotyliem de M. Lacordaire, notre estimable collègue n'ayant pu indiquer convenablement leur place dans la monographie qu'il nous en a donnée. Ainsi : 1° Le Mycotretus figuratus , Lac. Mon., p. 159, n° 34, ne diffère pas de Y Erotylus maculalus d'Olivier. Il convient de ré- tablir l'antériorité du nom de cette espèce. 2* Le Tritoma fasciatum, Fab., Syst. El. 2, 570, Amérique méridionale. Cet insecte pourrait bien peut-être se rapporter au genre Mycotretus; voici la note prise sur lui. Élytres avec la base et l'extrémité jaunâtres, séparées par une large bande brune; sur la lrt deux taches et sur la 2e une tache également brunes. 3° Erotylus rufipennis Fab. Syst. El. 2, 8, 27, n'est autre que le Morphoides immaculatus Lac. Mon., p. 369, 90. Même observation que pour le n° 1 . 4° Erotylus sphacelatus. MM. Duponchel et Lacordaire, cha- cun dans leur monographie, ont hésité à rapporter cet insecte au genre Erotylus. En effet l'espèce de Fabricius est du genre Spheniscus; il faudra donc effacer la synonymie de Fabricius et indiquer M. Dejean comme l'ayant nommé le premier. (i) Quoique, en commençant ce travail, je me sois imposé a loi de ne pas d'écrire les espèces inédites citées dans le catalogue Dejean, j'ai pensé qu'on me saurait gré de n'y pas avoir eu égard pour la publica- tion de ce genre intéressant. 80 revue zoologique. ( Mat s 1843.) 5° Erotylus unifasciatus Fab. Syst., Elyt. 2. Il rentre encore dans le genre Spheniscus. C'est le même insecte que VIfelops cinctus d'Olivier, qu'on trouve tant à Cayenne qu'au Brésil. 6° Erotylus seœfasciatus, Fab. Syst., El. 2. Cet insecte que M. Lacordaire rapporte, Mon. 426, 7, au vrai genre Erotylus, n'est autre que la Doryphora catenulata d'Olivier; la descrip- tion lui convient en tout point. M. Reiche lui avait donné le nom de Parayanus, qui aurait pu lui être conservé, mais il est juste maintenant, après avoir effacé la synonymie de Fabricius et d'Herbst, de remplacer leurs noms par celui de M. Lacordaire. 7° Erotylus dentatus, Fab. Syst., El. 2. Cet insecte doit peut- être se rapporter à mon genre Corynomalus. Voici ma note : Ponctué ; Elytres rougeâtres à taches vertes confondues, formant des bandes. La description de Fabricius est faite d'une manière inverse, pour les couleurs, à ce que j'ai vu. 8° Erotylus fasciatus, Fab. Syst. El. 2. C'est bien un Zonarius et non un genre de la famille des Hélopiens, commeM. Lacordaire le croit. Cet insecte est de la taille du Z. Zébra ; il a les élytres jaunes, avec trois bandes noires : l'antérieure part de l'écus- son, au dehors de l'épaule, et forme une lunule cintrée par le bas; la 2e est large, médiane, et la dernière couvre largement toute l'extrémité. J'en ai pris le dessin. 9U Erotylus tricolor, Fab. Syst., El. 2, 8, 28. Je ne puis bien me rappeler cette espèce; sa description convient parfaitement au PriotelusjucundusLdLC. 497, 4, et, ce qui me porte à regarder ces deux noms comme se rapportant au même insecte , c'est que j'ai indiqué l'écusson noir avec une tache opposée, située au bord an- térieur, ce que n'indique pas la description de Fabricius. 10° Erotylus brunneus, Fab., Syst., El. 2. Cet insecte rentre dans le genre Omoiotelus de M. Lacordaire. Je ne doute pas que VOm, (Erot) pallidus d'Olivier ne soit le même. 1 1° Erotylus atratus, Fab. Syst., El. 2, 8, 26. C'est aussi un Omoiotelus. M. Lacordaire n'a pu se le procurer dans nos collec- tions. 12° Erotylus ocellatus Olivier. J'ai designé cet insecte à M. Dejean, lors de l'établissement de son Catalogue, comme es- pèce appartenant à mon genre Epopterus. Comment M. Lacor- daire ne l'y a-t-il pas vu et indiqué comme se rapportant à ce nouveau genre? ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 81 Plus tard j'aurai occasion de parler de l'important travail de M. Lacordaire et de décrire plusieurs espèces de ma collection qu'il n'a considérées que comme de simples variétés, mais qui me paraissent évidemment distinctes et nouvelles. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Description de plusieurs Mammifères nouveaux de la collection zoologique de la société Senckerbergienne d'histoire naturelle. Par M. E. Ruppel. ( in-4° fig. extr. du Muséum Senckenber- gianum, vol. 3, 184.2 ). Dans ce mémoire M. Ruppel fait connaître plusieurs espèces nouvelles que l'administration du Musée de Francfort a reçues de divers pays. Voici la diagnose de ces espèces. 1° Pteropus schoensis. Rupp. — Pt. epaudatus, auriculis bre- vibus , halluce elongato , corporis colore cervino , regione epi- gastrica canescente ; macula albicante ante et post auriculas, ad latera faciei a naribus per oculos fascia umbrina; unguibus nigris. — Du royaume de Schoa , au sud de l'Abyssinie. 2° Rhinolophus fumigatus. Rupp. — Rh. alis octava parte majoribus Rhinolopho clivoso (cui posthemate auriculisque per- similis) , vellere villosissimo , colore cinerascente fusco. — Du même pays. 3° S or ex indiens Yar. Cinereo-œnea. — Il Ta trouvé près des côtes de la mer Rouge. 4° Stemmatopus cristatus Fr. Cuv. — ^Etas juvenilis : Capite nec cuculo, nec carina cutanea instructo ; dentibus primoribus supra 4 infra 2 ; vellere dimidio superiori capitis, dorso, pedibus posterioribus et parte mediana pedum anteriorum c inereo-fu- sco, pilorum apice cinereo-albicante , dimidio inferiori corporis sordide flavicante ; vibrissis brevibus nigricantibus vel flavis ; unguibus flavo-albicantibus. — Des mers du Groenland. 5° Myoxus cineraceus. M. Ruppel a reçu cet animal de M. Verreaux. Il diffère des espèces connues (Graphiurus capensis et elegans ) et n'a pas été décrit par Smith. M. Ruppel en donne une description en allemand. — Il vient de Port-Natal. 6° Lepus melanurus Rupp. — Lep. auriculis longitudine ca- pitis, vellere capitis basi nigro, apicibus cinereo et rufovariega- TomeVT. Année 1843. 6 82 REVUE ZOOLOGIQUE. ( MciTS 1813. ) tis, dorso , lateribus corporis et pectore fui vis , pilorum apice umbrino et isabellinio, ventre pedibusque interne sordide isabel- linis , pedibus externe et basi caudee rufis , cauda ipsa nigra. — . Habitant le Cap. 7° Bradypus gularis. Rupp. — Br. facie subnuda , fronte , genis , regione parotica, mento, gui a et parte interscapulari pilis rigidis flavicantibus , reliquo corpore pilis longis Iaxis ; ver- tice in occipite et supra metatarsum ; nucha , lateribus colli et gastrœo ex cinereo fusco-cœrulescentibus , dorso et pedibus ex griseo isabellinis, maculis cinerascentibus variegatis ; linea lon- gitudinali nigra in maculam flavam dorsalem transeunte , hac splendore rutilo ; unguibus validissimis compressis albicantibus, tribus in singulis pedibus. — Cette curieuse espèce a été décou- verte dans les forêts de la Guyane. M. Ruppel en donne une bonne figure coloriée. 8° Delphinus abusalam. Rupp. — Pel. rostro conico , man- dibula paululum prominente , in utraque maxilla supra et sub- tus 25-27 dentibus conicis subrobustis, fronte globosa , oculis non in linea prolongata angulis oris , sed supra illam positis ; dorsi colore viridi fusco , margine labiali , gula et ventre carneo-albi- cante, nonnullis maculis minutis nigris variegato. — Dans toute la mer Rouge. Il forme de petites troupes. M. Ruppel lui a con- servé le nom que les matelots arabes lui donnent. Il en donne une bonne figure avec quelques détails anatomiques. (G. M.) Notes et renseignements sur les Animaux vertébrés de l'Algérie qui font partie du Musée de Strasbourg. Par MM. G. L. Duver- noy et A. Lereroullet. Première partie , Mammifères (in-4° , fig. , Strasbourg ,1842. Extr. des Mém. de la Soc» d'Hist. nat. de Strasbourg ). Dans ce beau mémoire , MM. Duvernoy et Lereboullet pré- sentent rénumération des Mammifères d'Algérie que possède le Musée de Strasbourg ; ils décrivent comme espèces nouvelles un Hérisson, sous le nom d'Erinaceus algirus , Lereb., et une Gerboise le Dipus mauritaniens , Duv. , et donnent l'anatomie de ces espèces et de plusieurs autres déjà publiées , mais dont on n'avait pas étudié l'organisation intérieure. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 83 Il ne nous appartient pas de donner des éloges au travail de ces deux savants , car ce sont des maîtres et leurs noms garan- [issnil leurs oeuvres. Nous dirons seulement que leur mémoire est rempli d'observations neuves sur la zoologie , sur l'anatomie comparée et sur les mœurs des Mammifères de l'Algérie , et qu'il devra être étudié par tous les naturalistes qui s'occupent de mammalogie , et surtout de la Faune de nos possessions en Afrique. ( G. M. ) DESCRiPTioiN.de plusieurs oiseaux de l'Abyssinie, nouveaux ou peu connus, appartenant à l'ordre des Grimpeurs. Par M. E. Ruppel (in-4°. Extr. du Muséum Senckenbergianum , vol. 3, 1842). Dans ce travail intéressant , M. Ruppel donne de bonnes de- scriptions des espèces suivantes: 1. Picus (Dendrobates) poio- cephalus ? Swains. ; Picus (Dendr. ?) Schoënsis Rupp. ; lynx œquatorialis , Rupp.; Cuculus solitarius? Levaill. ; Pogonias lœvirostris ? Leach. ; Psittacus (PionusJ rufiventris , Rupp. ; Psitt. (Pionus) flavifrons, Rupp.; Chizarhis personata , Rupp. ; et Chizarhis leucogaster. A la fin de ce mémoire , l'auteur donne une liste des Grimpeurs propres à cette partie de l'Afrique. C'est un travail consciencieux qui devra être étudié par les Ornitho- logistes. (G. M.) Description d'une espèce perdue de Reptiles Lacertins, leRhyn- chosaurus articeps , dont les ossements et l'empreinte des pas caractérisent le nouveau Grès rouge supérieur de Grin- sill , près de Shrewsbury. Par Rich-OwEN (in-4., fïg. extr. des Transactions de la société philosophique de Cambridge, 1842). La première fois que l'on a reconnu l'existence de cet ani- mal, ce n'a été qu'à l'aide des empreintes de ses pas laissées dans les roches ; mais on avait attribué ces pas, ou ichnolites , à un oiseau. M. Owen ayant examiné différents fossiles trouvés dans les mêmes carrières , a pensé qu'ils appartenaient à l'animal qui avait produit ces empreintes, se basant sur la correspondance qui existe dans la grandeur des ossements et l'étendue des em- preintes de pas, et sur ce que l'on ne trouve pas d'autres fossiles ni d'autres iehnoliies dans ces mêmes terrains. L'observation des vertèbres lui a prouvé que cet animal ap- 84 revue zoologique. ( Mars 1843. ) partenait aux Lacer tins, sous-division du groupe des Sauriens. Il donne une description de ces vertèbres, et il établit que, non- seulement c'est un Lacertin , mais encore un genre différent de ceux connus jusqu'à présent, genre qu'il propose dénommer Rhynchosaurus. Il donne une description très-détaillée des vertèbres qu'il a pu observer et d'un crâne très-bien conservé : il le compare avec celui des genres voisins , vivants ou fossiles. Le système dentaire est beaucoup moins complet que dans les autres La - certins ; il croit que, sous ce rapport , le Rhynchosaurus se rap- procherait des Chéloniens et entre autres du Chelys ferox. Il dé- crit quelques autres ossements qu'il pense appartenir au même animal. Toutes ces pièces sont très-bien figurées de grandeur na- turelle et montrent que le Rhynchosaurus était un reptile de taille au-dessous de la moyenne , ne dépassant pas en totalité 60 ou 80 centimètres. ( G. M.) De Proctostego spécimen Ichthyologicum quod pro summis ho- noribus in medicina rite assequendis indicit Joan. Dominicus Nardo Clodiensis, nonnullarum academiarum sodalis. (in-4°, fig. Patavii 1827). Nuove Osservaziom etc. — Nouvelles observations anatomi- ques sur le système cutané et osseux du Proctostego, nouveau genre de poisson. Par Gio Dominico Nardo. (In-4°. 1840. Extrait du Bimestre V-VI, 1840, des Annales des sciences du royaume Lombardo-Vénitien ). Dans le premier de ces mémoires M. Nardo a donné les carac- tères d'un nouveau genre de poissons formé avec une grande espèce propre à la mer Adriatique. Dans le second, il rectifie quelques erreurs de ce premier travail et reconnaît qu'il s'é- tait trompé en rapportant le Proctostego aux Malacoptérygiens. Il avait proposé d'en former une nouvelle famille sous le nom de Proctostegii ou Proctostegini : il ne peut que confirmer cette dernière opinion, car on ne peut nier que ce poisson ne pré- sente de grandes affinités avec les Scombres et des Coryphènes, tout en constituant un type différent. Cuvier, dans la dernière édition du règne animal, l'indique comme ayant été déjà décrit par Rafinesque, sous le nom de ANALYSES d'oUVIUGES NOUVEAUX. 85 Luvarus imperialis, mais l'opercule osseux qui couvre son anus, a déterminé M. Nardo à changer le nom générique de Luvarus en celui de ProctOStegus,ce qui est un grand tort. Quoi qu'il en soit, le travail de M. Nardo est très-bien fait et vient complé- ter l'histoire naturelle d'un poisson rare, curieux et de grande talle, car celui qu'il décrit avait quatre pieds de longueur et pesait 100 livres vénitiennes. ( G. M. ) Illustrations conchyliologiques, etc., par M. Chenu. 6* et 7» livraisons. Nous avons donné une idée de ce bel ouvrage dans notre pré- cédent numéro. Depuis M. Chenu en a fait paraître deux nouvel- les livraisons qui contiennent la suite des monographies des genres Panopea et Solen. La première est due à M. Valencien- nes, professeur au muséum de Paris, la seconde est rédigée par M. Chenu. Il est inutile de dire que ces deux livraisons justifient les éloges que nous avons donnés à M. Chenu pour les cinq premières. Les planches sont magnifiques de dessin et de gravure et colo- riées avec un grand soin; le texte ne laisse , non plus , rien à désirer sous les points de vue scientifique et typographique. Dans les livraisons qui vont suivre, M. Chenu va donner la figure des animaux deplusieurs espèces intéressantes, afin que l'ou- vrage soit également complet sous le point de vue malacologique. Cette étude des animaux a déjà permis aux collaborateurs de rec- tifier la classification de plusieurs espèces, et c'est ainsi que l'un d'eux, M. Rousseau, aide 'naturaliste au muséum, a été conduit à la distinction de plusieurs genres très-naturels avec quelques espèces confondues, d'après leur coquille, dans le genre Pyrule. Nous tiendrons nos lecteurs au courant de la publication de ce grand ouvrage, qui se recommande par la perfection du travail et la modération de son prix. G. M. Révision des Insectes appartenant au genre Acanthocerus de Mac Leay , par M. E. F. Germar. (Extr. du Zeitschrift fur die Entomol , vol. 4me.) Tel est le titre que nous avons cru devoir donner à un travail fort intéressant , que M. Germar vient de publier sur un groupe 86 revue zoologique. ( Mars 1843. ) d'insectes généralement rares , et par conséquent peu connus des entomologistes. M. Germar a établi , dans le groupe des Acanthocerus de Mac Leay , trois nouveaux genres qu'il a fort bien définis, et dont les caractères sont reproduits avec beaucoup d'exactitude dans une planche au trait , qui accompagne son mémoire. Cet auteur décrit trente-huit espèces , en voici la liste : G. Spr^romorphus , Germ. — 1. Chalceus , Germ. Cuba. — 2. Politus, Germ., Bras. — 3. Sesquistriatus , Germ., Bras. — 4. HumeraîiSy Germ., Bras. — 5. Globulus, Germ., Bras. — 6. BicinctuSy Germ., Bras. — 7. Ebeninus , Germ., Bras. — 8. Semipunctalus , Germ. , Bras. — 9. Nanus, Germ., Bras. — 10. Semistriatus , Germ., Cuba. — 11. Pyritosus, Germ. , Ind. occid. — 12. Basilicus, Germ. , Bras. — 13. Nitidus, Dej. Germ., Bras. — 14. Folvox, Germ. , Amer. Bor. — 15. Strialus, Germ., Bras. G. Synarmostes. Germ. — 1. Tibialis , Klug., Madag. — 2. Scabrosus , Gory. Madag. G. Cloeotus. Germ. — l.Latebrosus , Buq. Germ. , Columb. — 2. Semicostalus , Buq. Germ., Columb. G. Acanthocerus. Mac Leay. — 1. Bugiceps , Germ., Bras. — 2. Leprieurii, Buq. Germ., Cay. — 3. Indigaceus , Reiche. Germ., Columb. — 4. Nitens , Guér., Amer, mérid. — 5. Âphodioides , ïllig. , Amer. bor. — 6. Globosus , Say. , Amer, bor. — 7. Mac Leay, Perty, Bras. — 8. Sticticus, Germ., Bras. — 9. Puncticollis , Germ., Bras. — 10. Antiquus , Germ., Surinam. — 11. Striatus, Déj. Germ., Cay. — 12. Brunnipes , Reiche Germ., Boliv. — 13. Plicatus, Germ., Bras. — 14. jEneus , Mac Leay, Amer. bor. — 15. Posticus , Reiche Germ., Chili. — 16. Pusillus, Gory in Lap. , Columb. — 17. Bugosus, Buq. Germ., Columb. — 18. Semituberculatus , Reiche Germ., Bras, — 19. Bugalus , Reiche Germ., Columb. On voit par la nomenclature qui précède , que sur les 38 es- pèces décrites par M. Germar, 30 sont entièrement nouvelles pour la science. Nous ne pouvons que le féliciter du soin qu'il a apporté, et des recherches qu'il a faites pour dre aussi complet que possible, un travail qui sera justement jrécié des ento- mologistes. L. B. ANALYSES D'OOVRAGES NOUVEAUX. 87 MSPOsiTiOMETHODicAspecierumscandinavicarumadfamiliashyme- noptcrorum naturales pertinentium, ab Andréa Gustavo dahl- bom, Drephil., etc. (ln-8°avec tabl. in-fol. et pi. Lundae, 1842, pars I ). Ce travail , fruit de grandes recherches , de rapprochements heureux, de combinaisons habiles, est indispensable aux ento- mologistes qui s'occupent spécialement des hyménoptères. Il se compose d'une courte préface et de trois tableaux dont voici les titres : lo Tableau synoptique des familles Spkecidœ, Pompilidœ, Larridœ, Nyssonidœ, Pemphredonidœ, Crdbronidœ, Melli- nidœ et Bembecidœ. 2° Tableau synoptique des genres qui appartiennent à chacune des familles ci-dessus. 3° Tableau synoptique des espèces Scandinaves qui dépendent des familles et des genres décrits dans les deux tableaux ci- dessus. Ayant été assez heureux pour obtenir d'un savant philologue, qui habite cette ville, M. de Sourdeval, la traduction de la pré- face qui est en suédois, je crois rendre service aux personnes peu au fait de cette langue en en donnant la copie, ainsi que d'un passage, dans la même langue, qui est à la page 16. Le reste de l'opuscule est en latin , langue universelle de la science , et qu'il serait préférable d'adopter pour tous les ouvrages qu'elle inspire. Je profiterai de cette circonstance pour relever une erreur, que M. Z?aA/ôom reconnaîtra lui-même avoir commise à monégard, en me prêtant une dénomination, de nerfs, dans mon tableau de l'aile, lorsque j'ai parlé seulement de nervures, que je considère comme des tuyaux aériformes ; cette dernière explication s'ac- corde entièrement avec sa manière de voir, et exclut la dénomi- nation de nerfs, dont je ne pouvais me servir. Je ne veux pas trop m'éloigner de l'objet de ma communica- tion, et je remets ci-après la traduction dont il est parlé plus haut. « L'objet du présent ouvrage est d'offrir à l'entomologiste une » base pour classer les hyménoptères de Scandinavie par familles, » genres et espèces, dans l'ordre naturel. L'expérience pourra » contrôler et achever de remplir le plan que nous avons tracé, » mais dès aujourd'hui l'essai que nous présentons est nécessaire, 88 hevoe zoologiqde, ( Mars 1843.) » attendu que , en premier lieu , on chercherait vainement dans » la Scandinavie, un ouvrage anologue à l'aide duquel on pût, » sans peine et cependant avec certitude, grouper les familles » de cette intéressante classe d'animaux ; déterminer, dès le pre- » mier coup d'œil, les caractères essentiels qui distinguent les » genres dans la même famille, et qui offrent les moyens de » distribuer les espèces dans un genre ; en second lieu, les au- » teurs de divers pays qui ont étudié les Faunes de leur contrée, » et décrit ces insectes, leurs formes, leurs mœurs etc., ont » montré de l'incertitude dans la manière de classer les espèces » à l'égard des genres ; ainsi, par exemple, ils ont rapporté VAm- » pulex, aux Sphécides ; les Zflra, Lachytes, Miscophus, Dine- » tus, Palarus, etc., ont été, par eux, rangés tantôt dans les » Crabronides, tantôt en d'autres familles; VJstata etVOxy- » belus sont mis, soit dans les Crabronides, soit dans les Nys- » sonides ; le Psen est attribué tour à tour aux Crabronidesy » aux Mellinides , aux Sphécides ou au genre Apis, Lin; le Tri- » poxylon varie des Crabronides aux Fe&paires, etc. Cette in- » certitude paraît venir de ce que les auteurs ont fait porter » leurs remarques sur une partie unique, ou sur quelques par- » ties seulement du corps, tandis qu'ils ont légèrement observé , » ou même quelquefois négligé totalement , les autres carac- » tères. Ils ont bien pu construire par là un système artifi- » ciel, mais non poser les bases d'une méthode naturelle et gé- » nérale. C'est vainement, en effet, que l'on prétendrait s'atta- » cher à certains caractères assez concluants pour pouvoir né- » gliger les autres ; il est indispensable de les étudier tous pour » embrasser, en entier, le système organique qui se modifie sous » tant déformes diverses; nos recherches, dirigées d'après cette » régie, nous ont ainsi conduit à ranger VAmpulex dans les Pom- » pilides, à isoler le Dolichurus en un groupe particulier qui » doit, sans aucun doute, former une famille à part. Du Pompi- * » lus sanguinolentus, nous avons fait un genre particulier, aussi » distinct qu'aucun autre, dans cet enchaînement. Aux Larrides » nous avons rapporté les Palarus, Tachytes , Liris , Larra, » Astata; aux Nyssonides , les Alysson , Nysson , Arpactus , » Lestiphorus et Gorytes ; pour le Pemphredon et ses analo- * gués, nous avons proposé d'établir une famille spéciale, com- » posée des Dinetus, Miscophus, Celia, Stigmus, Passalœ- ANALYSES D OUVREES NOUVEAUX. 89 » eus, Diodontus, Cemomts, <'eratophorus,Pemphredon; parmi » les Crabronides nous avons placé les Trypoxylon, Oxy- » belus, etc. » Il est vraisemblable que De Romand, Shuckard , Wesmael » et Westwood, eussent saisi, longtemps avant nous, cette idée, » et l'eussent développée avec beaucoup plus de talent, si elle » fût rentrée dans leur plan ; il nous est permis de le préjuger, » d'après ce que nous connaissons déjà de leurs travaux. » Dans le Conspectus Generum, nous avons pris pour types » les genres les plus connus à l'étranger, afin d'indiquer une » voie facile à suivre, et capable d'offrir à ceux qui possèdent des * collections exotiques plus considérables, le moyen de par- » faire notre méthode. L'étroit espace nous a permis, à peine, » de signaler quelques espèces que nous croyons tout à fait in- » connues ou qui, du moins, ne sont pas indiquées dans les ou- » vrages que nous possédons sur la matière. »' Pour les veines et le champ des ailes, nous avons suivi la » théorie de De Romand et de Shuckard, et dans le cas où nous » n'avons pu suivre ces deux auteurs à la fois, nous avons » cherché à les concilier par un moyen terme. Ainsi nous n'a- » vons pas adopté avec De Romand les dénominations de nerfs » et de Nervures, pour ses veines des ailes, ( car ce ne sont pas » des nerfs, mais de véritables tuyaux creux); nous avons, avec » Shuckard et les anciens auteurs , conservé les noms de vei- » nés et de veinules pour ces parties du corps, de manière ce- » pendant que, par veines nous avons désigné les veines directes, » et par veinules les veines obliques. » Au lieu du mot, récurrent employé par De Romand, pour » exprimer le retour inverse des veines obliques, nous avons » repris, avec Shuckard, l'ancien terme transverso, et nous avons » dit de sorte , par ex. venula transversocubitalis (veine cubi- » taie courant en sens inverse), au lieu de nervura recurrens » cubitalis etc. Voyez, au surplus, la planche ci-jointe, repré- » sentant l'aile du Mellinus, ou les veines et les champs sont » désignés par leurs noms. — Lund, Avril, 1842. » IIIe Tableau synoptique, page 16. » 116.... Shuckardi Dalhb. synops. 98. 7. (Crabro Lindenius » Shuckard, F. H. 143. 10). Le nom donné par Shuckard de » Crabro Lindenius, étant plus ancien que celui proposé par 90 REVUE ZOOLOGIQUE. ( MctTS 11843. ) » moi, semblerait devoir être préféré et maintenu par un juste » droit de priorité ; cependant je me suis permis de faire ici une » exception à la règle, par cette considération, que Mander » Linden, à jamais regrettable pour la science, ayant succombé » dans la dernière guerre entre la Belgique et la Hollande, la » perte de ce profond investigateur ne peut qu'affliger tous ceux » qui, en suivant ses traces, ont appris à honorer son nom. Noi- « res et blanches, sont les couleurs de deuil. Gela fixe d'avance » l'espèce que je désire voir consacrée au nom de Van der Lin- » den. L'habile Shuckard au contraire, brille aujourd'hui de » tout son éclat dans la science, et son nom me paraît d'autant » plus propre à être rattaché aux couleurs étincelantes de notre » Crabro. » Je ne veux pas envahir davantage l'espace de notre recueil , et je me borne au seul désir de faire connaître les bonnes doctrines de M. Dahlbom. DE ROMAND. Sur un nouveau genre de Spongile siliceux nommé Vioa, qui vit dans 1 intérieur des coquilles marines et les perce en tous sens. Lu à l'Athénée de Venise et à l'assemblée de Pise, le 9 octobre 1839, par M. Le docteur Gio. Domenico NARD0.(In-4°. Extrait de la Statistica Medica, etc). Nous ne faisons qu'annoncer ce beau mémoire, car nous en avons donné une idée, très-abrégée il est vrai, dans le compte rendu de la séance du congrès de Pise. ( Voyez cette Revue, an- née 1840, p. 21). SOCIÉTÉS SAVANTES. 91 III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 6 mars 1843. M. A. d'Orbigny lit quelques consi- dérations sur la station normale des animaux mollusques bi- valves. L'auteur débute par la remarque que les savants sont loin d'être d'accord sur la représentation d'une bivalve. Linné, Bruguière et Lamarck placent une bivalve les crochets en bas ; M. de Blainville , les crochets en haut ; M. Deshayes la représente les tubes en bas et la bouche en haut. Comparées à l'état normal de la station des bivalves , ces positions diffèrent plus ou moins. Tous ceux qui ont étudié les mollusques dans leur position na- turelle ont pu se convaincre que les coquilles symétriques libres ont toujours les tubes en haut, saillants à la surface du sable, de la vase ou de la roche qui les renferment. Il en résulte que la position artificielle donnée par Lamarck forme un angle de 90 degrésNavec la station naturelle ; que celle qu'adopte M. Des- hayes en diffère de 180 degrés, ou renverse précisément la co- quille de manière à placer en bas ce qui se trouve en haut dans la station normale , absolument comme un homme qu'on met- trait les pieds en l'air. Quoique appuyé sur des caractères zoologiques , un tel arbi- traire est préjudiciable aux sciences d'application. Qu'un géo- logue cherche , par exemple , à comparer la position dans la- quelle il rencontre , au sein des couches terrestres , les corps organisés , et notamment les acéphales , ou mollusques bivalves moins voyageurs , afin de s'assurer si ces êtres sont dans leur état normal, ou s'ils sont roulés, et que dans ce but il consulte des ouvrages où les coquilles sont représentées dans une position contre nature , qu'en conclura-t-il ? Il en conclura que toutes les coquilles ont été remaniées , tandis que peut-être elles seront en effet dans leur état normal. M. d'Orbigny tire de ce fait la consé- quence que la manière de représenter une coquille n'est rien moins qu'indifférente, et que le zoologiste doit indispensable- ment figurer toujours les êtres dans leur position normale , afin de donner aux géologues des points de comparaison. L'auteur entre ensuite dans une série de considérations sur la station comparative des acéphales. Il fait remarquer que la po- 92 REVUE ZOÔLOGIQtJE. ( MûTS 1843. ) sition , suivant une ligne qui passe par la colonne vertébrale et par le milieu du ventre, est verticale chez les poissons formés de parties paires, tandis que, chez les pleuronectes , cette ligne est horizontale, les seconds étant, par rapport aux premiers, comme couchés sur le côté. Les coquilles bivalves, comparées à ces deux positions différentes des poissons , offrent les mêmes irrégula- rités. En effet , la station normale des coquilles de mollusques acéphales est verticale , les tubes en haut, la bouche en bas , chez toutes les bivalves symétriques, tandis qu'elle est horizontale , la bouche d'un côté et l'anus de l'autre , chez toutes les coquilles non symétriques, libres ou fixes. Dans le premier cas, il y aura une valve droite et une valve gauche, ainsi qu'on le voit chez les Vénus, les Phollades, etc., etc.; mais il y aura toujours une valve supérieure et une valve inférieure dans les Huîtres , les Peignes , les Spondyles , etc. , qui , relativement aux coquilles symétriques , sont comme si elles étaient couchées sur le côté. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Société entomologique de France. M. A. Percheron nous adresse la lettre suivante : « Mon cher ami , en jetant les yeux sur les derniers numéros de la Revue , j'ai vu qu'une petite polémique s'était élevée entre vous et M. Lacordaire au sujet de sa révision de la famille Cicin- délides ; cela m'a donné l'idée de regarder de nouveau ce tra- vail , que j'avais seulement parcouru, et dont j'avais adopté les idées sans examen , sur la réputation de son auteur ; je me per- mettrai quelques observations générales que je crois xiécessaires. M. Lacordaire , dont j'estime beaucoup la personne et le talent, est trop haut placé dans la science , et trop en position de faire école , pour qu'on ne relève pas en lui tout ce qu'on pourrait passer sous silence dans un autre. » Quant à votre discussion personnelle avec lui pour les pre- miers articles des palpes dépassant plus ou moins l'échancrure du menton, la vue des pièces me fait croire très-facilement que M. Lacordaire a voulu parler du fond de l'échancrure, mais il a eu très-grand tort de ne pas l'exprimer , car il ne faut jamais faire dire à la langue ce qu'elle ne dit pas. Que signifie le mot MÉLANGES ET NOUVELLES. 93 échancrure? un enfoncement plus ou moins profond , qui vient interrompre une ligne quelconque ; or , je demanderai à M. La- cordaire, qui a beaucoup voyagé, si , quand son bâtiment sortait d'une rade ou d'une baie, et qu'on disait, nous avons dépassé la rade , il entendait qu'on en avait seulement dépassé le fond , ou bien les promontoires de droite et de gauche qui forment positi- vement l'espace abrité que l'on désigne ainsi? Quant à moi , j'a- voue que , dans ce cas, j'entendrais qu'on avait dépassé les pro- montoires. » Passons à quelques observations qui me seront personnelles : M. Lacordaire , dans sa réponse , pour s'excuser de n'avoir pas toujours donné des caractères tranchés , dit: « Où sont les limites » entre la moitié des genres , au moins , qui ont été proposés.... » en entomologie ? Vous savez aussi bien que moi qu'ils sont éta- » blis sur du plus ou du moins.... cela est surtout vrai pour les » groupes supérieurs aux genres , etc.... » Je répondrai , il y a un proverbe qui dit : noblesse oblige , que dans ce moment je puis traduire ainsi : réputation oblige; si l'on a mal fait jusqu'à présent , ce n'est une raison pour personne de continuer , et à M. Lacordaire moins qu'à tout autre. » Je trouve d'abord que M. Lacordaire ne donne pas d'une manière bien tranchée les caractères de la famille qu'il établit ; en fait de caractère , tout ce qui est douteux nuit ; si cette fa- mille se distingue par l'onglet de la mâchoire , la cinquième tribu ne doit pas en faire partie ; si ce caractère n'est pas essen- tiel , il ne faut pas le donner comme l'un de ceux de la famille. » M. Lacordaire établit cinq tribus basées sur différents carac- tères : la taille de la tête; nous avons , 1. tête grosse; 2. tête grosse ou médiocre: lequel des deux ? 3. tête médiocre ; 4 , 5. pas de caractère de tête. Palpes : ils sont assez distincts, excepté dans la troisième tribu , où l'on ne détermine pas nettement leur taille. Menton : dent forte ; dent plus ou moins forte : dans deux tribus ; pas de dent ; pas de dent ou une dent : il est dans ce cas assez difficile de se reconnaître. Veux : petits, arrondis ; petits chez les uns , grands chez les autres : ce caractère est élastique; oblongs ou réniformes; très-grands, saillants, pour- vus d'un orbite supérieur très-prononcé ; quant à la 5e tribu , rien pour les yeux. Il en est de même des tarses et des ailes , si l'on veut en faire un caractère essentiel. Si M, Lacordaire avait 94 revue zoologique. ( Mars 1843.) fait un tableau de «es tribus comme il en a fait pour les genres , je crois qu'il aurait formulé ses caractères autrement. » Si, dans le passeport d'un homme, l'on mettait à son signale- ment qu'il a le nez court ou long , les yeux grands ou petits , et le reste dans le même genre , croit-on qu'il fût bien facile de le reconnaître , eh bien ï l'établissement des caractères d'une coupe quelconque me paraît devoir être le signalement , le passeport si l'on veut, qui doit la faire reconnaître partout et en tout temps; ces caractères doivent donc, à mon avis , être tellement rigoureux qu'il ne puisse y' avoir de doute sur l'identité. » Je ne voulais examiner en détail aucune tribu , mais un membre de phrase,, que je ne comprenais pas bien m'ayant forcé de jeter les yeux sur les pièces , il m'a semblé apercevoir quel- ques erreurs , qui peut-être ne sont qu'une faute de rédaction : parmi les caractères donnés à la 2e division des Colly rides , je vois : « 4e article de tous les tarses faiblement ou fortement pro- longé en dedans ; dans les Thérates que j'ai sous les yeux , j'ai peine à voir le prolongement intérieur ; dans les Tricondyla, ce prolongement , bien sensible aux pattes antérieures , l'est peu aux pattes postérieures , il existe cependant , quoique moins saillant que dans les Collyris , mais dans ces deux derniers genres le prolongement des quatre tarses postérieurs est exté- rieur et non intérieur, à moins que l'on n'admette que les pattes postérieures sont destinées à être dirigées en avant , au lieu de l'être en arrière, ce que je ne crois pas admissible. » Il y aurait , en descendant dans les détails , beaucoup d'autres observations à faire , mais elles me conduiraient trop loin. ■ A. P. » » Mars 1843... Nous nous empressons de déférer au vœu de M. De La Fresnaye, en publiant la lettre suivante : « Mon cher collègue , si tous les cœurs français gémissent et se brisent en quelque sorte aux nouvelles déchirantes du désastre de la Guadeloupe , il en est parmi eux qui, en outre, ont à dé- plorer la perte ou la ruine et le désespoir d'un ami des sciences. Déjà je suis compris par les naturalistes et médecins, et tous s'écrient douloureusement avec moi : « Ce malheureux Docteur Lherminier de la Pointe-à-Pitre ! ! » MÉLANGES ET NOUVELLES. 95 » Je n'ai pas besoin de rappeler ici le zèle infatigable avec lequel ce studieux élève de M. de Blainville a cherché, dans diverses pu- blications, à développer les idées de son savant maître sur l'obser- vation du sternum comme moyen de classification chez les oiseaux. De retour à la Guadeloupe, malgré ses occupations im- périeuses comme médecin de la Pointe-à-Pitre, il a mis tous ses soins, employé tous les moyens, depuis cette époque, pour se procurer, parmi les oiseaux du nouveau monde, ceux qui man- quaient au Muséum, et ceux dont l'anatomie et l'ostéologie pouvaient seules indiquer la place, incertaine jusque-là dans la classification. C'est ainsi qu'il a procuré au Muséum le premier Guacharo, le premier JEdicnème américain, le premier sque- lette d'Hoazin, découverte des plus intéressantes en ornitho- logie. Ce savant observateur est si zélé , que sans me connaître et sur ma simple invitation, mais dans l'intérêt de mes travaux ornithologiques, il m'a déjà fait parvenir la plupart de ces inté- ressants squelettes. » Le but de ma lettre, mon cher collègue, est de rappeler ici aux amis des sciences , et surtout des sciences naturelles et mé- dicales , ce qu'elles doivent au zèle et aux recherches assidues du Docteur L'Herminier, et de leur proposer, comme gage de leur reconnaissance , une souscription en sa faveur. » J'espère que MM. les Membres de l'Institut, du Muséum, et des Sociétés savantes de Paris, approuveront mon idée, idée que quelques uns d'entre eux auront peut-être déjà eue avant moi; et, s'ils l'adoptent, il me semble qu'il serait naturel et conve- nable, sauf leur approbation, que M. de Blainville, dont l'infor- tuné L'Herminier est l'ancien élève, et que vous, mon cher Guérin, qui avez publié souvent dans votre Magasin et votre Kevue ses nombreuses observations ornithologiques, reçussiez les souscriptions de tous les amis des sciences naturelles et média cales, en faveur de leur infortuné collègue et de ses enfants sur- vivants. » Je vous invite à donner connaissance de ma lettre à l'Institut, à MM. les Professeurs du Muséum , ainsi qu'à tous nos collègues en histoire naturelle et en sciences médicales. Votre tout dévoué collègue Baron De La Fresnaye, Président de la Soc. acad. de Falaise. » 96 revue zoologique. ( Mars. 1843. ) Nous nous associons de grand cœur au projet de M. de La- fresnaye en faveur du savant qui a si bien mérité des sciences et de ceux qui les cultivent. La souscription que nous ouvrons aura pour but de fournir à notre honorable confrère Lherminier les moyens de recommencer sa bibliothèque et ses collections , afin qu'il soit mis à même , avec l'aide de ses confrères et de ses amis, de continuer les utiles travaux qui lui ont mérité la belle réputation dont il jouit. Nous croyons que c'est ainsi que les amis de la science doivent se soutenir , et nous sommes certain que M. Lherminier acceptera notre offrande , comme nous aurions accepté la sienne dans des circonstances sem- blables. Voici les noms des personnes qui ont déjà souscrit : 1. Baron De la Fresnaye. 8. Florent Prévost. 2. Proff. De Blainville. 9. MarquisdeLafertéSenectère. 3. Guérin Méneville. 10. Marquis de Brème. 4. Paul Gervais. 11. Reiche. 5. E. Desmarest, 12. A. Chevrolat. 6. I. Geoffroy Saint-Hilaire. 13. A. Percheron. 7. Lucas. 14. Bourcier. La liste manuscrite des souscriptions est déposée au bureau de la Revue zoologique , elle porte l'indication des sommes versées et la signature des souscripteurs. Nouveaux membres admis dans la Société Cuvierienne. 272. M. Alph. Frémery, à Rouen. 273. M. le Docteur Pouchet, Directeur du Musée d'histoire na- turelle de Rouen. Présentés par M. Largilliert, de Rouen. 274. M. l'Abbé Bourlet, à Douai. Présenté par M. Guérin Méneville. 275. M. le Comte Tixenhaus, à Varsovie. Présenté par M. le Professeur Waga. SIXIÈME ANNÉE. — AVRIL 1843 I. TRAVAUX INEDITS. Quelques nouvelles espèces d'Oiseaux, par F. de Lafresnayi. Pipra chrysoptera. — Il est noir , huppé ; sa huppe se com- pose de deux parties dont l'antérieure, depuis les narines jusqu'au vertex , est hérissée et d'un jaune jonquille luisant, tandis que la partie postérieure, depuis le vertex jusqu'à la nuque, est tom- bante, et d'un rouge sanguin, chaque plume étant jaune à sa base , et se terminant en forme de petite palette rétrécie ; la gorge et le devant du cou sont jaunes ; la première un peu mé- langée de noir ; toutes les rémiges primaires et secondaires ont leurs barbes internes d'un beau jaune foncé ; les rectrices , sauf les quatre médianes et les deux latérales, sont noires à l'extérieur et à l'extrémité, et jaunes intérieurement ; le dessous de l'aile est entièrement jaune , excepté à son extrémité ; les jambes sont rouges. Cette nouvelle espèce , par la délicatesse de son bec et le mélange de ses trois couleurs, est en quelque sorte le pen- dant du Pipra filicauda de Spix , pi. 8. Elle vient de Colombie, des environs de Santa Fé de Bogota. Elle sera figurée dans le Magasin de Zoologie. Tanagra Parzudakii. — Il est noir avec le bas du dos , le croupion et les couvertures supérieures de la queue , les petites couvertures alaires , l'extrémité marginale des grandes , et tout le dessous, depuis le bas de la gorge, d'un vert-jaunâtre luisant à reflets soyeux et jaunes de paille; les lorums et le tour des yeux, une tache sub-auriculaire , la gorge, le haut du dos, les ailes et la queue sont noirs ; le dessus de la tète et du cou est d'un jaune orange doré, avec le front et la région auriculaire de cou- leur rouge; le milieu de l'abdomen et l'anus sont d'un roussâtre terne ; le bec est noir , et les pattes de couleur plombée. Envi- rons de Santa Fé de Bogota ; il sera figuré incessamment dans le Magasin. Nous avons dédié cette belle espèce au naturaliste Parzudaki, lequel par suite de nombreux envois reçus de Colom- bie, a contribué fortement à faire connaître l'ornithologie si remarquable de cette partie de l'Amérique du sud. Tanagra (Euphonia) Prêtrei. — 11 est vert en dessus avec le croupion jaune, le dessus de la tête et du cou d'un bleu turquin Tome VI. Année 1843. 7 98 revue zoologique. ( Avril 1843. ) luisant; le front, les lorums, la gorge, les côtés de la tête, le devant et les côte's du cou et la poitrine, d'un vert moins foncé que le dessus ; cette couleur est encadrée au bas de la poitrine par une ceinture noire ; le reste du dessous est jaune jonquille , avec toute la partie médiane et les couvertures inférieures de la queue couleur marron; le bec est couleur de corne , et les pieds plombés, (de Colombie). Nous dédions cette charmante espèce au peintre si connu dont l'habile pinceau a rendu depuis si long- temps déjà, et rend encore tous les jours, d'immenses services aux sciences naturelles par la vérité et l'élégance de sa touche. Arremon gutturalis. — Il est en-dessus d'un noir obscur, avec une bande longitudinale et médiane , commençant à peu de distance du front, et s'étendant jusqu'au-dessous de la nuque, la gorge et le devant du cou jaunes-jonquille ; le reste du dessous est d'un blanc grisâtre sale , avec les flancs plus foncés; le bec, assez fort et conique, est noir ; les pattes également fortes sont de couleur terne. Long. tôt. 20 centimètres sur la peau non montée, (de Colombie). Cette espèce offre les plus grands rapport avec celle que nous avons nommée albinucha dans la Revue 1838 , p. 165. Elle en diffère en ce qu'elle a tout le dessous , de- puis le cou, d'un blanc sale et non jaune , en ce que sa bande blanche verticale est beaucoup plus longue, et plus large, et en ce que ses proportions sont plus fortes. Nous ne répondons pas , toutefois, que ce ne soit un individu de même espèce , mais alors il serait de sexe différent et de race plus forte. Cette espèce d'Arrémon est la treizième que la Bolivie nous ait procurée , car c'est par erreur typographique qu'il y a dans la Revue 1842 , p. 336 , art. Arremon atropileus. C'est la deuxième espèce , etc. C'est la douzième, qu'il faut lire. Ampelis arcuata. — Il est vert-olivâtre avec la tête , le devant du cou, les ailes et la queue noirs; les petites et grandes cou- vertures alaires sont vertes, celles-ci bordées de jaune-verdâtre pâle , et terminées de noir , ce qui forme une bande jaune et noire traversant l'aile obliquement ; toutes les rémiges sont bor- dées de vert et terminées de noir ; les plus rapprochées du corps ont une tache jaune verdâtre pâle près de leur extrémité, avec leur fine pointe blanche ; les deux rectrices médianes sont ver- tes, terminées de noir; toutes ont leurs pointes blanches; quel- TRAVAUX INÉDITS. 99 ques couvertures supérieures de la queue sont terminées de noir avec leur pointe jaunâtre; tout le dessous de l'oiseau , depuis le cou, est jaune verdâtre pale , et chaque plume a une bordure ar- quée noire en forme d'écaillés, disposition qui rappelle la Pie- grièche à croissant (Lauius arcuatus (Cuvier). Les pattes et le bec sont rouges. Cette espèce assez grande est de la taille du Cotinga à coqueluchon de Temminck, et du Procnias melano- cephalus de Swainson, ou Amyelis viridis Thunberg, et forme évidemment le passage des petites espèces vertes à bec et pattes rouges de Colombie, avec celles-ci particulières au Brésil. 11 vient de Colombie. Genre Serrirostre (d'Orb. et de Lafr.) , Diglossa (Wagler). Diglossa albi-latera , Nob. — Il est partout d'un gris ardoisé très-foncé avec le pli de l'aile , ses couvertures inférieures à la base, et un large faisceau de plumes sur les flancs de couleur blanche. Il vient de Colombie. Grallaria rufula. — Elle est d'un brun roux en dessus, d'un roux vif sur la poitrine et le devant du cou , d'un roussâtre sale sur l'abdomen et l'anus ; le bec est couleur de corne , avec la base de la mandibule inférieure pâle ; les pattes sont noirâtres ; taille du Fourmilier tétéma , mais à pattes plus longues, (de Colombie). Cette espèce est la dixième à ajouter aux neuf autres que nous avons indiquées: Revue zool. 1842, p. 333 (Monographie du genre Grallarie). Oiseaux-mouches nouveaux; par M. Jules Bourcier. Trochilus Prevostii. — Mâle adulte. Bec légèrement arqué, de grandeur moyenne , subcylindrique dans la plus grande partie de sa longueur, rétréci en pointe vers son extrémité, d'un noir brunâtre. Mandibule supérieure dentelée , près du bout , à son bord interne. Dessus du corps et couverture alaire d'un vert semi-doré. Ailes étroites, falciformes, d'un brun violet, aussi prolongées que la queue. Celle-ci à dix rectrices , à larges bar- bules, à peu près égales; les médiaires d'un vert bronzé, les autres d'un bleu violet, bordées de vert bronzé, avec une transparence d'un fauve rouge. Côtés de la gorge d'un vert glacé brillant ; partie médiaire d'un noir soyeux , passant sur la poitrine au vert bleuâtre mélangé de noir. Ventre d'un vert semi-doré. Tarses noirâtres très-courts. Région anale hérissée 100 REVUE ZOOLOGIQUE. ( AvT\l 1843. ) d'un duvet blanc. — Long. tôt. 0,11 7 ; bec, 0,027 ; ailes , 0,062 ; queue, 0,040. Patrie : Caracas , (Venezuela). Nous avons dédié cette espèce à M. Florent Provost, ornitho- logiste distingué. T. cyanifrons. — Mâle adulte. Bec droit, subcylindrique , de longueur médiocre , légèrement renflé vers l'extrémité qui est rétrécie en pointe. Mandibule supérieure d'un noir brunâtre ; l'inférieure d'un blanc livide à extrémité noirâtre. Partie anté- rieure de la tête d'un bleu obscur , paraissant tendre et brillant à certain jour; partie postérieure graduellement d'un bleu rert peu brillant. Couvertures alaires et dos vert émeraude, passant sur le croupion au vert fauve. Ailes étroites , falcifor- mes, d'un brun violet, aussi prolongées que la queue. Celle-ci à dix rectrices , d'un bleu obscur , graduellement moins courtes des médiaires aux externes. Dessous du corps entièrement revêtu de plumes écailleuses d'un vert jaune brillant. Tarses noirs. Tectrices sous-caudales grises, bordées de blanc. Page inférieure de la queue d'un bleu d'acier. Femelle. Tête couverte de plumes noires brillantes et d'un bleu vert. Plumes de l'épigastre et du ventre soyeuses. Tectrices sous-caudales plus développées et plus pâles. — Long. 0,095; bec, 0,020 ; ailes, 0,058; queue, 0,072. — Patrie : Ybagué, (Nouvelle- Grenade). 7\ Goudoti. — Mâle adulte. Bec légèrement arqué, d'une longueur moyenne , en alêne , plus brusquement rétréci en pointe à l'extrémité. Mandibule supérieure d'un noir brunâtre ; l'inférieure d'un blanc sale avec l'extrémité noirâtre. Dessus du corps et couvertures alaires d'un vert luisant. Ailes falciformes, étroites, d'un brun violâtre, dépassant à peine les plus courtes plumes de la queue. Celle-ci à dix rectrices assez étroites, d'un bleu d'acier foncé , graduellement plus longue des médiaires aux externes. Dessous du corps d'un vert glauque , glacé , étin- celant. Doigts noirâtres. Couvertures sous-caudales d'un beau vert , bordées de blanc. — Long. tôt. 0,096 ; du bec, 0,020 ; des ailes, 0,050 ; de la queue , 0,030. — Patrie : Ybagué , (Nouvelle- Grenade). Dédié à M. Goudot , dont les voyages à la Nouvelle-Grenade , et les collections qu'il en a rapportées, ont agrandi le domaine de la science. TRAVAUX INÉDITS. 101 T. chrysogaster. — Mâle adulte. Bec droit, d'une longueur médiocre, subcylindrique, d'un noir brunâtre. Dessus du corps d'un vert semi-doré, très-luisant. Ailes falciformes , étroites , d'un brun violacé , aussi longuement prolongées que les plus grandes plumes de la queue. Cette dernière a dix rectrices, d'un bleu d'acier foncé, des médiaires aux externes progressivement plus longues et plus étroites. Dessous du corps, en entier, d'un vert glacé étincelant. Doigts bruns. Tectrices inférieures d'un vert brillant. Femelle. Dessous du corps moins doré , moins luisant. Rec- trices presque égales , d'un vert bronzé ; des submédiaires aux externes d'un bleu d'acier dans leur seconde moitié, avec l'ex- trémité blanche. Dessous du corps d'un cendré fauve sur la gorge , d'un cendré blanchâtre sur le ventre. Couverture sous- caudale d'un cendré fauve. —Long. tôt. 0,083 ; du bec , 0,018 ; des ailes, 0,048 ; de la queue, 0,026. Patrie, Carthagène , (Nou- velle-Grenade). T. cyanotus. — Mâle adulte. Bec droit , subcylindrique , de longueur moyenne , d'un vert brunâtre. Dessus du corps et cou- vertures alaires d'un noir graduellement plus clair et visible- ment doré sur la partie postérieure du dos. Couverture caudale d'un vert bronzé. Ailes falciformes , étroites, d'un brun violacé, aussi prolongées que la queue. Celle-ci à dix rectrices , à très- larges barbules , presque d'égale longueur, d'un vert bleu ten- dre, barrées de noirâtre vers les trois quarts de leur longueur. Gorge parée de plumes écailleuses d'un vert bleuâtre , glacé brillant. Côtés du cou ornés, depuis les oreilles , d'une tache ou large bande longitudinale d'un beau bleu. Épigastre et ventre d'un vert semi-doré sur les côtés, d'un vert bleuâtre dans leur région médiaire longitudinale. Doigts noirâtres. Tectrices infé- rieures d'un vert pâle et bleuâtre , bordées de cendré fauve. Page inférieure de la queue d'un azur vert et d'une teinte plus vive. — Long, tôt.: 0,113, du bec, 0,025; des ailes, 0,067; de la queue, 0,042. Patrie : Caracas, (Venezuela). T. Geoffroyi. — Mâle. Bec droit , court, d'un brun noirâtre , graduellement plus étroit de la base aux trois quarts de la lon- gueur où il se rétrécit plus brusquement , comprimé en forme de lame dans son quart intérieur. Bas du cou et couvertures alaires d'un vert d'émeraude luisant. Tête d'un vert cuivreux, 109 revue zoologique. ( Avril 1843. ) passant sur le dos et la couverture caudale au cuivreux rouge graduellement plus prononcé. Ailes falciformes , étroites, d'un brun violet, aussi prolongées que les plus grandes plumes de la queue. Celle-ci terminée en demi-cercle , à dix rectrices à larges barbules : les médianes d'un vert bronzé , les autres d'un vert bleuâtre, barrées de noir et bordées de bleu à l'extrémité. Gorge parée de plumes écailleuses d'un vert glacé , étincelant. Côtés du cou ornés d'une plaque ovalaire d'un violet brillant. Poitrine et ventre d'un vert d'eau plus pâle dans le milieu. Tarses blanchâtres. Tectrices inférieures d'un vert pâle, bordées de blanc. Tectrices submédiaires à externes d'un vert glauque, barrées de bleu. — Long. tôt. : 0,095 ; bec , 0,019 ; ailes, 0,056 ; queue, 0,035. Patrie : La vallée de Cauca près de Carthagène , (Nouvelle-Grenade). Nous avons dédié cette espèce , remarquable par la forme de son bec , à M. Isidore Geoffroy St.-Hilaire , membre de l'Institut et professeur administrateur au Jardin du Roi. T. Leadbeateri. — Mâle adulte. Bec droit, de longueur mé- diocre , subcylindrique, d'un noir brunâtre. Tète parée jusqu'au vertex de plumes écailleuses d'un bleu violet , glacé , luisant. Dessus du corps et couvertures alaires d'un vert d'émeraude pas* santau vert cuivreux; cuivreux bronzé sur la couverture caudale ; ailes falciformes , étroites , d'un brun violacé , aussi prolongées que les plus grandes plumes de la queue. Cette dernière a dix rectrices, à larges barbules : les médiaires bronzées ; les submé- diaires d'un bleu noir , étroitement bordées de bronzé , gra- duellement plus longues jusqu'aux externes. Gorge et poitrine parées de plumes écailleuses d'un beau vert glacé , très-luisant. Épigastre et ventre , vert d'émeraude. Tarses noirâtres. Tectrices inférieures d'un brun gris , à reflet bronzé, bordées de blanc. Femelle. Bec légèrement arqué. Dessus du corps entièrement d'un vert d'émeraude. Tectrices , des submédiaires aux externes, en grande partie bronzées dans leur côté extérieur : les deux dernières terminées par une petite tache blanche. Gorge et poi- trins blanches, parsemées de mouchetures écailleuses d'un vert glacé , brillant. Tectrices inférieures plus soyeuses et plus pâles. — Long. tôt. : 0,125 ; bec, 0,026; ailes, 0,074; queue, 0,051. Patrie : Caracas (Venezuela). * Nous avons dédié cette espèce à M. Leadbeater, naturaliste TRAVAUX INÉDITS. 103 anglais distingué , qui possède Tune des plus belles collections d'oiseaux de cette famille. T. fallax. — Bec presque droit ou à peine arqué , de lon- gueur moyenne , graduellement et faiblement rétréci d'arrière en avant , plus brusquement rétréci en pointe vers l'extrémité. Mandibules supérieures d'un noir brunâtre ; l'inférieure d'un blanc livide, avec l'extrémité noirâtre. Dessus du corps et cou- vertures alaires revêtus de plumes d'un vert d'eau bordées de cendré fauve. Ailes falciformes, étroites, d'un brun violacé, aussi longuement prolongées que la queue. Celle-ci à dix rec- trices presque égales , d'un vert d'eau : des submédiaires aux externes terminées de blanc. Dessous du corps d'un fauve pâle. Tarses noirs. Tectrices inférieures blanches , soyeuses. — Long. 0,100; du bec, 0,025; des ailes, 0,061/ delà queue, 0,036. Patrie : Caracas, (Venezuela). T. Riefferi. Mâle adulte. Bec légèrement arqué, d'une lon- gueur moyenne , d'un fauve livide, avec la partie antérieure noirâtre , en alêne et plus brusquement rétréci à l'extrémité. Dessus du corps et couvertures alaires entièrement d'un vert semi-doré. Ailes falciformes, étroites, d'un brun violacé, à peine prolongées au-delà des deux tiers de la longueur de la queue. Celle-ci a dix rectrices à peu près égales , à larges barbules , et toutes d'un roux foncé , bordées de bronze. Gorge et poitrine parées de plumes écailleuses d'un vert doré très-brillant. Épigastre et ventre revêtus de plumes soyeuses d'un vert semi-doré , bordées de gris cendré. Tarses brunâtres. Couverture sous-caudale rousse. 7— Long, totale : 0,115 ; bec, 0,023; ailes , 0.054 , queue, 0,038. Patrie : Fusagasuga, ( Nou- velle-Grenade ). Nous avons dédié cette espèce à M. Rieffer, voyageur dans cette partie de l'Amérique méridionale , qui , le premier, a rapporté de riches collections d'oiseaux de différents genres. T. viridigaster. Mâle adulte. Bec droit, de moyenne lon- gueur, subcylindrique. Mandibule supérieure d'un noir bru- nâtre ; l'inférieure blanchâtre avec l'extrémité noirâtre. Dessus du corps d'un vert d emeraude luisant, passant peu à peu sur le croupion au fauve-gris. Tectrices supérieures violacées _, bordées de fauve. Ailes étroites , faleiformes, d'un brun violet, plus lon- guement prolongées que les plus grandes plumes de la queue. 104 revue zoologique. ( Avril 1843. ) Celle-ci a dix rectrices à barbules assez larges, d'un blanc violet ; des médiaires aux externes graduellement moins courtes. Gorge, poitrine et épigastre couverts de plumes écailleuses d'un vert jaune très-brillant. Ventre garni de plumes semi-dore'es, bordées de fauve. Tarses noirs. Tectrices inférieures d'un fauve roux à disque obscur. Femelle. Bec très- légèrement arqué. Queue faiblement échan- crée, à rectrices violettes ou d'un violet brun en partie bronzées. Tectrices inférieures plus soyeuses , d'un gris cendré, bordées de fauve pâle, du reste semblable au mâle. — Long. tôt. 0,095; bec, 0,020; ailes, 0,055; queue, 0,032. Patrie : Fusagasuga, (Nouvelle-Grenade). Catalogue descriptif de plusieurs nouvelles espèces de coquilles de France, etc. par C. À. Récluz, pharmacien à Vaugirard, (voy. p. 5). 18. Rissoa cyclostomata. Testa oblonga , turrito-conica , al- bida; anfractibus sertis , conveœorotundatis , longitudinaliter costatis lineisque transversis elevatis reticulatis , ad sectiones tuberculato-aculis , apertura rotundata, margine plana, intus lœvissima, postice eœtusque sulco lato circumdala ; labro marginato , medio productiusculo ; margine vix transversim striis sculpto. Hab. les côtes de la Manche, à Cherbourg, mêlée aux autres Rissoaires. Long. 4 , larg. 2 , haut, du dernier tour 2 mill. Elle est plus étroite, plus turriculée et moins solide que le Rissoa crenulata de M. Michaud, avec lequel on pourrait, au premier aperçu, la confondre. Notre espèce s'en distingue à sas tours plus convexes, bien arrondis , à ses côtes et lignes plus étroites , à son réseau plus lâche , à ses tubercules plus aigus ; par l'ab- sence de la dent columellaire et des sillons intérieurs du labre ; par son ouverture presque ronde, sa marge aplatie et par l'exi- gûité des costules transversales de la marge du labre , et enfin par le sillon très-large qui entoure la base de la columelle, et une partie du labre. Ce sillon est bordé par une forte strie , au dehors , laquelle limite les quatre autres que l'on voit sur le dernier tour de spire. Les tours supérieurs ne sont ceints que par trois stries ou lignes transversales granuleuses. Les deux pre- miers tours sont très-lisses, TRAVAUX INEDITS. 105 19. Rissoa Deshayesiana. Testa oblongo-turrita, albo-vitrea, pellucida , anfraciibus 5 6 gradatis tuperne et horizontaliter planulatis , lovgitudinaUtcr crebreet regulariler plicatis , sub medio propeque suturam linea transversa decussantibus sculpta ; infimo lineis quinis cincto , interstitiis reticuli qua- dratis; sutura lineari; apertura ovata; columella in medio uniplicata; labro tenui , simplici. Hab. la côte de Cherbourg. Très-rare. Les caractères de ce joli Rissoa ne peuvent être reconnus qu'au moyen d'une forte loupe. Long. 3 , larg. 1 1/2 mill. La spire élevée en cône aigu à la longueur du dernier tour 1 1/2 mill. Je n'ai pu m'en procurer qu'un seul individu. 20. Rissoa? pr^usta. Testa turrita, elongata, nilidissima , vitrea , hyalina, anfraciibus 8-9 convexiusculis , 3-4 inferio- ribus striis impressis œqualibus et œquidistanlibus transver- sim aratis, punclulis quadratis albis in interstitiis transversim seriatis tessellatis, flammisque luteis supernè radiatis; su- perioribus lœvigatis, basi marginatis et unice série puntorum fasciatis ; spira apice nigra; apertura ovato-acula , basi sube- marginata ; columella rectiuscula. Var. B. Testa opaca, cburnea, spira apice prœusta. Var. V. Testa omnino vitrea, spira concolore. Hab. Je dois cette charmante espèce à l'obligeance de M. de Louvel , élève de la marine-royale , qui l'a recueillie sur la grève de la rade de Toulon. Long. 7 mill., largeur 2 3/4 à 3 1/2 mill. hauteur du dernier tour 2 1/2 à 2 3/4 mill. La columelle verti- cale et la base postérieure de l'ouverture légèrement échancrée me font douter du classement de cette espèce , pour laquelle j'avais cru nécessaire d'en former le type d'un genre nouveau dans ma collection. 21. Trochus (monodonta) sitis. Testa conoidea, solida, um- bilicata, transversim tenuiter albido-striata, albido-lutes- cente, maculis inœqualibus parcnlis rubris transversis lineas longitudinales efjfor niant ibus picta; anfraciibus convexo-de- pressis , supernè rotundatis : infimo basi obtuse angulato; umbilico pervio parvulo , extrorsum angulo circumdato ; co- lumella ad basin obtuse denlala, externe planulala, truncata; apertura margaritaceat anguste albido-marginata. 106 revue zoologique. (Avril 1843.) Hab. la rade de Séte où elle a été découverte par M. Mongini , officier Piémontais réfugié. Long. 14 , larg. 15 1/2 mill. Cette Monodonte doit avoir été confondue avec les individus de même volume du Monodonta arliculata de Lamarck , lesquels sont alors ombiliqués, mais plus étroitement. Si l'on veut se donner la peine de les comparer, on trouvera qu'ils diffèrent constamment par plusieurs caractères. En effet, le Troque de Séte est proportionnellement moins conique, plus large à la base, à tours sensiblement plus convexes , arrondis et non subangu- leux à leur sommet. Ils sont ceints de stries plus rapprochées et plus superficielles. Les espaces entre les stries, plus étroits, d'un blanc-jaunâtre uniforme , sont articulés de petites taches irrégu- lières d'un rouge-rose, transverses , oblongues, arrondies ou subcarrées , jamais traversés par des linéales longitudinales ; les taches du sommet des tours parfois plus grandes sont plus lar- gement et plus régulièrement espacées. Ces taches forment des séries longitudinales obliques qui se continuent jusque sur la face inférieure du dernier tour. La base de ce tour est en angle arrondi , mais plus étroit que sur l'espèce à laquelle nous la comparons. Les taches de la face inférieure conservent le même diamètre près de la carène ombilicale formée par la continuation du labre, et le fond de la couleur ne change pas; tandis que ce fond devient blanchâtre sur la Monod. articulée , près de cette carène avec les taches rouges plus grandes à cet endroit. Cette carène circonscrit un espace usé, comme par frottement, et plus grand sur notre espèce. L'ombilic plus grand , profond , arron- di, bien découvert, n'est jamais obstrué par le repli de la colu- melle. Cet ombilic est terminé , près de sa marge externe , par un canal assez creux qu'on ne voit point sur la Mon. articulée. Columelle plus largement excavée vers son sommet, mieux échancrée à sa base , également planulée à sa surface externe, mais comprimée et comme tronquée à la base de ce côté. Dent columellaire , un peu plus saillante, obtuse et arrondie. Ouver- ture d'une belle nacre irisée et étroitement bordée d'une petite zone blanchâtre, avec un filet verdâtre à son côté postérieur, et toujours privée des stries transverses. La Monod. articulée , de même volume, a son ouverture moins irisée, imprimée de stries circulaires assez senties aboutissant jusqu'à la marge, la- quelle a une double bordure , l'une blanchâtre plus large , in- TRAVAUX INÉDITS, 107 terne, l'autre marginale , plus étroite et d'un vert foncé. Je ne connais pas le Troque de Sète plus grand que ceux dont je donne ici les proportions ; l'autre acquiert un volume double et plus. Ces différences m'ont conduit à les distinguer. 11 ne paraît avoir été trouvé que sur la côte de Sète. On a l'habitude d'écrire par un C et deux t le nom de cette ville ; c'est une erreur due à une ordonnance émanée de Louis XIV ; mais qui a été rectifiée depuis quelque temps par le maire actuel de ce lieu , et d'après son orthographe étymologique. Un auteur rapporte que la 7e lé- gion romaine, à laquelle Béziers (Bitter) doit sa fondation, longeant les côtes de la France méridionale pour s'y établir, campa au sommet de la montagne sUr le versant de laquelle Sète a été bâti. Cette légion souffrit tellement de l'absence de toute eau potable, qu'elle surnomma ce lieu Mons Sitis , d'où le nom de Montagne de la soif et par corruption M ont de Sète , nom que la ville actuelle a retenu. 22. Trochus nassaviensis (Chemnitz). Testa orbiculato-co- noidea, solida, anfractibus quinis , convexo-depressis , supra anguste pîanulatis , ètriis creberrimis cinctis, albido-lutescen- tibus , lineolis brunneis seu spadiceis longitudinalibus obliquis, angulatisque , ad suturas latioribus maculas quadratas al- ternas efformaniibus pictis; umbilico intus angusto eœtus dilatato et canali spirali notato; apertura margaritacea , zona albida marginata. Trochus nassaviensis , Chemnitz Conch. 5, pi. 171, f. 1676» pessima. Trochus patholatus Gmelin, p. 3574, n° 46. Trochus tumidus, Montagu, test. brit. p. 280, pi. 10, f. 4 benè. Maton et Rack. lin. trasn. 8, p. 153, n° 5, etc. Hab. le golfe du Lion, à Agde (Hérault) où il n'est pas rare. Diamètre transv. et longitud. 8 1/2 mill. Cette jolie coquille a souvent un reflet doré et luisant ; sur les individus vivants, les lignes colorantes sont brunes, et brun pourpré ou rougeâtre sur celles qui ont fait un long séjour sur la plage. Elle a un lest fort pour sa taille, et ses tours, convexes et déprimés horizontalement, ont leur sommet étroitement pla- nulé, ce qui leur donne une apparence étagée. Je l'aurais vo- lontiers prise pour une variété du Trochus Rackelti de M. Pay- raudeau , car elle en a exactement la coloration, l'ouverture , et l'ombilic ; cependant, l'espèce décrite dans le Calai, de la Corse, 108 REVUE ZOOLOGIQUE. ( AvTll 1843.) et que j'ai vue au Muséum de Paris est très mince , fragile, un peu transparente, exactement en cône aigu, et à tours plus alongés. L'auteur du catalogue n'a pu recueillir que le seul in- dividu déposé dans les galeries du Jardin du roi , ce qui nous porte à croire que le Trochus Racketli n'est qu'une variété ou peut-être une monstruosité du Trochus nassaviensis , de Chemnitz. Notre troque concorde parfaitement avec la figure du Trochus tumidus de Montagu, mais la description tracée par cet auteur, indique quelques différences sans doute, produites par la localité. Ainsi , cet auteur dit : « le dessous est un peu arrondi , percé d'un petit ombilic de moins en moins apparent avec Vâge et quelquefois entièrement fermé sur les grandes coquilles.... La largeur est ordinairement plus grande que la hauteur. » Sur tous nos individus et sur ceux du cabinet de mon frère, la face inférieure présente une surface inclinée de l'angle ombilical au pourtour de la dernière révolution de la spire; l'ombilic très-évasé au dehors se rétrécit et se termine en un trou toujours ouvert , tant sur les jeunes que sur les adultes ; enfin, le diamètre transversal égale constamment le "diamètre longitudinal. M. Beck, savant danois, lors de son passage à Paris, a affirmé à mon frère, que notre Troque était le même que le Trochus patholatus de Gmélin, lequel ayant été décrit très-brièvement et imparfaitement caractérisé par cet auteur sur le Trochus nassaviensis de Chemnitz , nous avons dû lui conserver le nom spécifique antérieur , bien que la figure du Conchylien-cabinet ne lui ressemble aucunement. 23. Trochus subgarinàtus. Testa pygmœa. orbiculari, con- vexo-rotundala, umbilicata, vitrea, hyalina; anfractibus 3-4 convexiusculis , superioribus lœvigatis , infimo venlri- cosiore quadricingulato : cingulis œquidistantibus superiore sutura vix canaliculata propinquiore et anfractibus supe- rioribus decurrente, inferiore basi anfractu , interstiliis de- licatissimè longitudinaliter striolatis; infima fade depressius- cula, bicingulata striataque; cingulis interdum crenulatis , centrali umbilicum profundum, intus striatum extus semi- orbicularem marginante; apertura interne rotundata, externe ovato-acuta ac obliquissima. Hélix subcarinata Montagu, Test. brit. p. 438, pi. 7, fig. 9 aucta, benè. Maton et Rack Lin. trans. 8, p. 188, n° 2. TRAVAUX INÉDITS. 109 Hab. la côte de Cherbourg où ce Troque n'est pas très-rare. Larg. 2 1/2. Haut. l/4mill. La figure publiée par Montagu donne une bonne idée de notre coquille, mais la description de MM. Maton et Racket est inexacte, en ce qu'elle admet que tous les tours sont striés, qu'elle n'a que trois carènes, et qu'ils passent sous silence la sculpture de la face inférieure et de l'ombilic. Ces auteurs trou- vent qu'elle a beaucoup de rapports avec les nérites sans doute ombiliquées ou nos natices, mais nous ne pouvons deviner par quels caractères ces rapports pourraient être établis. Quant à nous , après avoir examiné quinze individus de la même espèce tant hyalins qu'opaques ou couleur d'ivoire , et ayant alors une apparence plus solide , nous n'avons pu la colloquer ni dans le genre Cadran de Lamarck , ni dans les Scissur elles de M. d'Or- bigny , et en définitive nous n'avons pas cru mieux faire que de la reléguer parmi les Troques où elle est à sa véritable place. 24. Umbrella Lamarkiana. Testa ovato-orbiculari , undique convexa, conico-depressa, lutea, lœvigata; apice subcentrali, brevissimo, obtuso. Junior. Testa ovata, antice et postice rotundata , lateribus rectiuscula. Hab. Cette intéressante espèce a été découverte en 1826, sur la côte d'Agde, par mon frère F. P. Recluz, très-versé dans la connaissance des coquilles , et en 1832, par feu Carron , sur les côtes de Palerme , en Sicile. Coquille orbiculaire , en cône peu élevé, à sommet subcentral et faiblement tourné vers le côté postérieur, très-court , très - obtus et ne représentant, à aucune époque de son accroissement, un apicule crochu ou enroulé, comme cela se voit sur l'Ombrelle de la Méditerranée. Elle est lisse et brillante ; néanmoins, quel- ques stries concentriques peu marquées et des indices de côtes rayonnantes , très-usées , se voient à sa surface externe. On re- marque , sur son côté droit , un sillon large , plane , à peine sensible, sans trace de costules marginales, ce qui est le con- traire sur l'ombrelle de la Méditerranée. La face inférieure a des stries rayonnantes rapprochées , comme usées et à peine appa- rentes. Couleur jaune citron , plus foncée sur le sommet et vers la marge extérieure; quelquefois une zone blanchâtre, légère, assez large, entoure le centre de cette belle coquille. L'individu 110 REVUE ZOOLOGIQUE. (Avril 18fâ.) rapporté par Carron , est dans la galerie du Muséum de Paris , le jeune seul appartient à mon cabinet. Celui-ci a 14 mill. de long, 11 mill. de large et 4 mill. de convexité. Son sommet est éloi- gné de la marge postérieure de 7 mill. et de 9 mill. de la marge antérieure. C'est à notre célèbre Lamarck que je fais hommage du nom de cette coquille. 25. Fissurella reticulata. Testa oblonga, antice lateraliter angustata, depresso-conica, griseo-fuscescente, cœruleo-nigres- cente maculata , sœpius radiis 5-8-12 picta, costellis longitudi- nalibus elevatis lineisque transversis lamelliformibus ad sec- tiones squamœformibus reticulata; foramine oblongo , declivi, subtus annulo postice rotundato seu subtruncato circumdato ; margine profundidentata ; dentibus bifidis. Lister Conch. pi. 527, f. 2. Pat. grœca, Pennant, Brit. Zool. pi, 89, f. 153. Pulteney in Hutch. Dorset Catal. p. 52, pi. 23, f. 3. Patella reticulata Donov Brit. Shells, pi. 21 , f. 3. Patella grœca Maton et Rack. Lin., trans. 8, p. 236 , n° 13. Philippi En. moll., Sicil., p. 1 1 6 à 1 1 7.,n° 2 . Non Linné nec Lamarck. — (Var A). Testa depresso-conica , annulo interiore postice rotundato. (Var B.) Testa depresso-conica, annulo interiore postice subtruncato. (Yar. C). Testa valde depressa, foramine lineari verticem sécante, lateribus prominulis acutis annulo antice rotundato. Hab. Les côtes de l'Océan européen , de la Manche et de toute la Méditerranée. Nous avons rétabli la Patella reticulata de Donovan, après l'avoir confrontée avec les types du Fissurella grœca de Lamarck , lesquels sont conformes à la description de Linné et de mers étrangères à l'Europe , puisqu'ils sont origi- naires des Antilles. Le Fissurella reticulata diffère du F. grœca , dont nous pos- sédons des individus conformes aux types de Lamarck, par moins de solidité , par sa forme plus oblongue , rétrécie latéralement en avant, plus déprimée en dessus ; par son réseau plus serré, moins régulièrement espacé , moins en relief , par ses lignes concentriques lamelleuses , lesquelles forment sur les côtes des rangées d'écaillés imbriquées et non des nodosités ; par son trou plus étroit, plus antérieur, plus incliné ordinairement; par l'anneau calleux le plus souvent arrondi en arrière et par fois subtronqué de ce côté, mais jamais coupé aussi fortement en travers ; enfin par sa marge profondément dentée et ses dents TRAVAUX INÉDITS. \i\ plus fendues avec les sections plus aiguës. Sur le Fiss. grœca, la marge est régulièrement crénelée , les dents faiblement in- cisées et les sections obtuses. Le F. reticutala nous a donné les dimensions suivantes : Long. 23 à 27 mill., larg. 15 1/2 à 16 mill. Hauteur 9 1/4 à 10 mill. Distance du sommet de la perforation au côté antérieur 12 à 14 1/2 mill., au côté post. 15 1/2 à I 7 1/2 mill. La (Var. C). Long. 22 mill., larg. 15 mill., haut. 7 mill. Dist. du som. au côté ant. 12 mill., au côté postérieur 13 1/2 mill. Le Fiss. grœca , de moyenne taille , nous a offert : Long. 29, larg. 21 , haut. 13 mill. Dist. du sommet au côté antér. 17 mill., au côté postérieur 19 1/2 mill. M. Philippi a fort bien décrit le Fiss. reliculata sous le nom de F. grœca, et a observé que les très-petits individus de son espèce conservent leur sommet. Nous avons vérifié ce fait sur des coquilles de 2 à 3 mill. de diamètre longitudinal, mais nous ne pouvons admettre comme cet auteur , que ces jeunes co- quilles soient identiques avec le Patula (Fissurella) apertura de Montagu, parce que celle-ci a les caractères d'une tout autre coquille. 26. Fissurella occitanica. Testa oblongo-elliptica , obliqué convexo-conica , postice gibbosiuscula , antice compressa , ci- nereo-olivacea aut rufescente, cœrulescente radiata; coslis làn- gitudinalibus , valdè convexis, cr assis , 18-20 remotis, 3-4 posticalibus prominenlioribus itriisque transversis elevatis , lamellosis clathrala ; foramine ovato, dilatalo, subtus annulo lacteo, crasso, subtriangulari , postice recto; margine inœ- qualiter crenato : crenis distantibus profundioribus. Hab. Les côtes du Languedoc, à Agde, Sète , Sirignan ; peu commune. Cette belle espèce que l'on serait porté à prendre pour une forte variété de la précédente , en est distincte par sa forme moins allongée, son cône élevé, oblique, convexe en arrière, comprimé en avant, par ses côtes principales plus élevées , 3 à 4 fois plus écartées (avec les intervalles sculptés de 3 à 4 autres côtes déprimées, rapprochées), et les 3 à 4 postérieures plus larges, plus distantes et plus élevées; par son trou ovale-ar- rondi , plus dilaté et bordé } à l'intérieur par un anneau triangu- laire fortement tronqué en arrière ; enfin par l'inégalité de ses crénelures marginales dont, celles qui correspondent aux côtes principales , sont plus fortement incisées , à peu près comme 112 REVUE ZOOLOGIQUE. (AvHlJ&tâZ) sur VEmarginula depressa, Blainville. Long; 31 mill., larg. 21 mill., hauteur 14 mill. Distance du sommet du trou au côté antérieur 16 mill. 1/2, au côté postérieur 22 1/2 mill. 27. Fissurella gibberula. Lamk. — Fissurella gibba, Philippi En. moll. Sicil.,p. 117, n° 4, pi. 7 , f. 16 a,ô, c. benè. Fissurella minuta Collard des Cherres , Cat. coq. Finistère. Hab. Les côtes de la Manche , de l'Océan européen et la Médi- terranée, très-commune. Cette espèce fort bien observée par M. Philippi, est identique avec les deux individus roulés de la col- lection de Lamarck, étiquetés de sa main, et sans indice de lo- calité. Elle varie beaucoup dans sa coloration; le plus souvent on la trouve toute blanche ou rayonnée de noir , rarement toute noire et plus rarement encore noire et tachée de blanc. 28. Fissurella minuta Lamk. Hab. Les côtes de la Manche, sur les huîtres et les peignes, très- rare. Celle-ci est bien distincte de la précédente par ses côtes serrées, régulièrement espacées," granuleuses et comme perlées ; par son cône très -déprimé, par ses petites lignes noires, dis- tinctes et rayonnantes , sur un fond constamment blanc , et par sa perforation subinclinée , etc. Note sur la Naucoris rugosa de J. Desjardins, formant un nouveau genre d'Hémiptères , et description de plusieurs es- pèces des genres Pelogonus et Mononyx , par M. Guérin- Méneville M. Desjardins a décrit (Ann. Soc. EnL de France, v. 6, p. 239), sous le nom de Naucoris rugosa ', un insecte presque entière- ment semblable aux Mononyx, mais qui s'en distingue, ainsi que de tous les autres genres de la famille des Galgulides , par ses élytres soudées sur la ligne médiane , et qui ne recouvrent pas d'ailes. Nous avons étudié cette curieuse organisation sur les individus mêmes de la collection de feu Desjardins, et cette étude, faite avec le plus grand soin, nous a donné la conviction que MM. Serville et Brullé s'étaient trompés et avaient eu tort de critiquer la description de Desjardins, dans le rapport qu'ils ont fait à la Société entomologique sur le travail de ce naturaliste (Ann. Soc. ent. v. 6, p. 243). Desjardins a eu parfaitement raison de dire que les élytres de ces insectes sont soudées ensemble , et l'opinion des rapporteurs est tout à fait erronée quand ils sou- tiennent que ce que M, Desjardins regarde comme des élytres TRAVAUX INÉDITS. 113 soudées , n'est qu'un e'cusson très-développé , comme l'est celui des Scutellères. Dans un individu auquel nous avons enlevé l'abdomen , nous avons parfaitement vu un écusson bien marqué , large , brusque- ment avancé entre les élytres , auquel celles-ci sont soudées, et ces deux élytres se voient parfaitement distinctes de 1 écusson , parfaitement distinctes entre elles , soudées sur la ligne médiane qui laisse voir nettement une suture droite et prolongée jusqu'au bord postérieur. Du reste nous voyons avec plaisir que M. Westwood est de notre avis, car il dit dans une note (Moderne classif. of ins. vol. 2 , p. 464), que la description de Desjardins est correcte. D'après ce qui précède on doit conclure que l'insecte de l'île de France est un Mononyx aptère à élytres soudées. 11 est pos- sible que l'on trouve d'autres espèces dans le même cas, et que l'on se décide à les séparer des Mononyx pour en faire un sous- genre que nous proposons de nommer Peltopterus ; l'espèce de l'île Maurice porterait alors le nom de Peltopterus rugosus. Le genre Aphelocheirus de M. Westwood (Modem class. of ins. v. 2, p. 465, pi. du frontispice, tom. 1er, fig. /)_, vient se placer près des Pelogonus , entre eux et les Galgulus. C'est probable- ment ici que doit également venir se placer le genre Cheilochela de M. Hope (Lin. Trans. Lond. t. 18, p. 600, pi. 40 , f. 9 , 1841). Pelogonus indicus. Entièrement d'un brun verdâtre, fine- ment chagriné ; bord antérieur de l'épistome , côtés et bord pos- térieur du corselet et trois ou quatre petites taches sur le bord externe des élytres, d'un jaune pâle. Côtés de l'abdomen alter- nativement verdâtres et jaunes. Ailes transparentes ; pattes pâles. Long. 5 mill. Hab. les bords des ruisseaux sur le plateau des Neelgherries, dans le Coromandel. Découvert par M. Perrottet. Cette espèce est extrêmement voisine du Pelogonus margi- natus de notre pays , mais celui ci est d'un beau noir de velours et le jaune de son corselet et des bords de ses élytres est plus étendu et d'une couleur plus vive. Cependant si elle venait de quelque contrée de l'Europe , nous n'oserions pas en faire une espèce. Pelogonus Perboscii. Très-voisin du Pelogonus marginatus de notre pays , mais le double plus grand. Noir dessus et dessous ; front d'un beau vert métallique foncé. Dessus du cor- Tom. \I. Année 1843. 8 114 revue zoolôgique. {Avril 1843.; selet et des élytres saupoudrés de petits atomes ou écailles dorés et très-brillants. Une très-petite tache jaune aux angles anté- rieurs du corselet , élytres ayant la base de la côte , trois taches sur le bord externe et deux au milieu , d'un jaune brunâtre. Côtés de l'abdomen alternativement jaunes et noirs. Pattes jaunes avec le côté supérieur des cuisses et des jambes brun. Long. 61/2; larg. 4 mill. ; — découvert par M. Perbosc, chirurgien de la ma- rine, dans la baie de Campèche. Mononyœ fuscipes. Très-voisin du M. raptorius Fab. Burin., mais s'en distinguant au premier coup d'œil par ses pattes qui sont uniformément d'un brun noirâtre, tandis qu'elles sont jaunes, suivant Fabricius, ou jaunes annelées de brun , suivant Burmeister, dans l'ancienne espèce. Tête et corselet d'un brun foncé terne , rugueux et hérissés de poils roides et courts ; bord postérieur du corselet jaunâtre taché de noir ; écusson triangu- laire, noir, taché de jaune; élytres d'un jaune d'ocre foncé, tachetées de brun et couvertes de petits poils noirs roides et courts. Dessous d'un brun noir , avec les bords de l'abdomen ta- chetés de jaune et une bande arquée et presque maculaire de cette couleur de chaque côté. Pattes d'un brun foncé hérissées de poils roides. — Long. 9 1/2. Larg. 6 mill. — Habite la Co- lombie. Mononyx laticollis. D'un brun un peu jaunâtre, tacheté de jaunâtre et couvert de duvet écailleux comme feutré, avec les pattes un peu plus pales. Tête rugueuse et bosselée, avec trois tubercules coniques et assez pointus sur le chaperon : un médian à l'extrémilé, et deux latéraux un peu plus haut. Corselet plus large que les élytres, aplati et dilaté sur les côtés, qui sont tron- qués et même un peu échancrés, offrant au milieu deux larges sillons transverses coupés par des enfoncements longitudinaux , ce qui produit plnsieurs élévations ou bosses. Écusson large à sa base, brusquement rétréci à l'extrémité , relevé de chaque côté en bosses saillantes, et marqué au milieu de deux taches noi- râtres. Elytres à fond jaunâtre tacheté de noir. Dessous noi- râtre à l'exception des côtés dilatés du corselet qui sont transpa- rents et jaunes. Pattes d'un jaune sale avec les genoux et les tarses noirâtres. Long. 11. Larg. des élytres 7. Du corselet 8 mill. -- Hab. la nouvelle Guinée. ANALYSRS D'OUVRAGES NOUVEAUX. 115 II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Die Nesteii und Eier der Vogel. — Les nids et les œufs des oiseaux , avec 304 figures coloriées. In-fol., 1843. ( Stuttgard , lib. de Hoffmann. Prix, 3 thaler). L'auteur ne s'est pas nommé. Un discours préliminaire sur la génération et le développement des oiseaux , illustré d'une quantité de figures xylographiques , est suivi ( p. 5-26 ) de la description des œufs de plus de 300 espèces d'oiseaux , surtout de l'Europe , rangées d'après l'ordre naturel. Les 8 planches contiennent des figures d'œufs coloriées avec le plus grand soin d'après nature , et les nids des Sylvia regulus , S. rubecula , S. arundinacea, Turdus musicus , Merula , Lanius spini- torquus , Parus caudatus , Pendulinus , Fringilla carduelis, Loxia pyrrhula, Emberiza vitrinella, etc. ( Pfeiffer ). Abbiuwngen uwd Beschreibungen neueroderwenig gekannter Conchylien. — Figures et descriptions de coquilles nouvelles ou peu connues ; par R. A. Philippi ; vol. I , liv. 1, avec 6 planches in-4°. Prix 5 francs ; figures coloriées, 10 fr. Cassel , 1842. Cet ouvrage destiné à publier successivement les nouveautés de la collection de M. Philippi et de ses amis sera continué in- cessamment. La première livraison contient d'abord une planche de 14 espèces de Melania , décrites par M. Busch à Brème. 1. M. Winteri v. d. B — T. turrita, pellucida, prasina , apice subtruncata; anfr. 6-7 sutura profunda divisis, ultimo et penul- timo spinis acutis ascendentibus, superioribus nodulis plicisve longitudinalibus ornatis ; basi sulcata; apertura compressa, ova- ta ; labro acuto, crenato. Long. 15 1/2, lat. 9'". — Java. (PI. 1. f. 1,2). 2. M- flammulata r. d. B. — T. turrito-subulata , nitida , te- nuissime transversim striata, cerea vel rufo-fusca, flammis lon- gitudinal, ferrugineis ornata, apice valde acuta; anfr. 10-11 subqonvexis ; apertura ovata , superne valde acuta. Long. 31 , lat. 7 1/2". — Java. (PI. l,f. 3, 4). 3. M. coronata v. d. B. — T. ovata, ventricosa, solida, lsevis, ochracea, apice decollata; anfr. 3-3 1/2 convexis, celeriter H 6 revue zoologique. ( Avril 1843. ) crescenti., spinis acutis ( circa 9 ) coronatis ; apertura ovata, lactea , utrinque rotundata , margine acuto , subreflexo. Long. 7 1/2, lat. V". — Bengalia. ( PI. 1. f. 5. 6. ). 4. M. semigranosa v. d. B. — T. oblongo-pyramidata,nitïda, tiiaphana , olivacea , apice decollata ; anfr. 4 superne subangu- latis, lineis transversis granulosis 2 cinctis ; basi laevi, lineis transversis nigris ornata ; apertura oblonga superne valde an- gustata. Long. 10, lat. 5'". — Java. (PI. 1, f. 13.) 5. M. crassa v. d. B. — T. Ventricosa, crassa, olivacea, ob- solète transversim striata, nitida, apice decollata; anfr. 2 1/2 valde convexis ; apertura ovata , superne rotundata; labio cal- loso. Long. 12, lat., 9"'. — Bengal. (PI. 1, f. 10, 11. ). 6. M. glans v. d. B. — T. oblonga , solida , fuliginosa , laevi opaca , decollata ; anfr. 2 parum convexis ; apertura oblonga , superne acute an gui a ta , cœrulescente ; labio tenui. Long. 12, diam. 8'".— Java (PI. l,f. 8,9.). 7. M. Zonata v. d. B. — T. ovato-turrita , solida , laevi , ni- tida, luteo-fusca, apice erosa; anfr. parum convexis, ultimo subangulato,fasciis 3 nigris circumdato; apertura ovato-rhombea. Long. 10, diam. 6"'. Bengal (PI. 1, f. 12). 8. M. testudinariav. d. B. —T. parva, elongata, subturrita, laevi, nitida , apice decollata , sublutea , flammulis et maculis inaequalibus nigris ornata, anfr. 4 planiusculis , ultimo suban- gulato; apertura ovata, superne acuta ; margine columellari albo. Long. 6 1/2, lat. 3 1/2'". Java. (PI. 1, f. 14.). 9. M torquata v. d. B.— --T. turrito — cylindracea, solida, laevi , nitida , e lutescente fusca ; anfr. 4 1/2 sensim crescent. valde convexis ; apice decollato ; apertura ovata ; labio nullo, mar- gine columellari albo. Long. 9, lat. 5 1/2'" .— Java. (pi. 1, f. 18.). 10. M. terebra v. d. B. — T. parva, turrito-subulata , tenui, pellucida, viridi-cinerea , punctis et lineis interruptis longitudi- nalibus nigris ornata ; anfr. planatis , transversim striatis ; aper- tura ovata, superne angulata. Long. 6, lat. 1 1/2"'. — Java. PI. l,f. 17). 1 1. M. ornata v. d. B.— T. elongata , subsubulata , olivacea, diaphana, laevi , nitida , minutissime transversim striata; anfr. 3-4 planatis, superne maculis fuscis distanlibus cinctis; apice eroso; apertura ovato-oblonga , superne acutissima. Long. 6 1)2, at. 3'". — Java(Pl. l,f. 10). ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 117 12. M. granum v. d. B. — T. parvula, ovato-ventricosa, dia- phana, rufescente,costis longitudinalibus et striis elevatis trans- versis decussata ,* anfr. superne angulatis , angu\is spinulosis ; apice eroso ; apertura ovata. Long. 3 1/2, lat. 2'". — Java. (PI. 1, f. 6, 7). 13. M. tuberculata (Nerita) Mull. — Melania fasciolata Lam. (PI. 1, f. 19.). Exposition synonymique des espèces qui doivent être réunies sous ce nom. 14. M. spinulosa Lam. (PI. 1, f. 20). PI. 2 et 3. Strombus ponderosus Phil. — T. turbinata, ven- tricosa ; spira dimidium anfractum ultimum œquante , turrita , transversim striata , nodulosa , anfr. ultimo laevi , superne su- bangulato , tuberculo uno compresso , labro opposito ; apertura laevi, labro crassissimo, vix dilatato. Long. 5 1/2", lat. 3", 10'". — Oc. pacif. — Cette espèce paraît voisine du Str. Thersites Sow. Thés. t. 10, f. 109. PL 4. Hélix. 1. H. Rumphii v. d. B. (f. 2.). Pfr. Symb. II , p. 20. 2. H. gemina v. d. B. (f. 1.). Pfr. Symb. II , p. 18. 3. //. bataciana v. d. B. (f. 3.). Pfr. Symb. II, p. 17. 4. H. inquinata v. d. B. (f. 4.). Pfr. Symb. II , p. 19. 5. H. rotatoria v. d. B. (f. 5.). Pfr. Symb. II , p. 38. 6. H. conus Phil. (f. 6.). Pfr. Symb. 1 , p. 7. H. Bensoni v. d. B. (f. 7.). Pfr. Symb. II , p. 23. 8. H. fibula Brod. (f. 8.). — Hel. bifasciata Lea var. Pfr. Symb. II, p. 24. PI. 5. Natica. 1. N. affinis v. d. B. (f. 2,3).— T. ovata, laevi, albido et rufo zonata , flammulis rufis longitudinalibus ornata , zonis albidis, rufo articulatis ; spira exserta; umbilico amplo, callo spirali parvo instructo. Alt. 12 l/?,diam. H 1/2'" Patria ignota. 2. N. Reclusiana Desh. (f. 1.). Chife. — 3. N. duplicata Say. (f. 9.). — 4. N. héros Say. (f. 4.). — 5. N. triseriata Say. (f. G et a.). — 6. N. plumbea Lam. ? (f. 5.)? N. sordida Swains. — Naples et Palermo.— 7. JV. conica Lam. (f. 8). — 8. N. rhodos- toma Phil. ( f. 7. >. T. ovata, ventricosa , solida, lacvi , alba , maculis characteriformibus ferrugineis 5-seriatis ornata ; spira producta ; anfr. rotundatis ; umbilico aperto ; columella incras- sata , labioque quam maxime incrassato , pulcherrime roseis. 118 revue zoologique. ( Avril 1843.) Alt. 9 1/2, diam. obi. 10"'. — Patria ignota. — An. N. violacea Sow.? 9. N. semisulcata Gray. Becch. voy. p. 136 (f. 10.). 10. iV". alba Loven (f. 13). — T. subglobosa , laevi , tenui , e virescente alba ; spira exserta , conica ; anfr. convexiusculis, ultimo tumido ; umbilico omnino clauso ; labio vix calloso. Alt. 8. diam. obi. 8'". — Grœnlandia. 11. N- consolidala Couthouy (f. 11.). 12. N. pygmœa Phil. ( f . 12.). — T. subglobosa, solida, lœvi , albida , punctis rufis , fasciisque 3 obscuris picta ; spira depressa subcontabulata , anfractibus ad suturam se. depressis ; umbilico late aperto , margine prominente cincto, labio calloso. Alt. 5., diam. obi. 5 1/2'". — Patria ign. PI. 6. Unio. 1. U. semigranosus v. d. B. (f. 1.-3.). — T. nunc transverse ovata , nunc subrotunda , compressa , inœquilatera ; maxima ex parte granis oblongis sculpta , demum lœvi ; margine pos- tico declinato , epidermide nigricante , margarita sordide pur- purea; dentibus cardinalibus prominulis, anticis in utraque valva bipartitis, crenato-striatis, lateralibus valv. sinistrée ge- minis. Alt. 2" 6'", long. 3" 8'", crass. 14"1. — Flumen prope Tampico (Mexico). 2. U. parvus Barn. (f. 4.). 3. U. gratiosus. Parr. ( f. 5. ).— T. minuta, transversim oblonga , antice rotundata , postice latiore subrostrata , rugis radiantibus, confertissimis sculpta, sordide lutescente et vire- scente; dente cardinali valv.: dextrœ compresso , triangulari , valv : sinistrée humili , sub vertice appendiculato ; dentibus late- ralib. valv. sinistrœ geminis ; margarita ex luteo rubente. Long. 10 1/2, ait. 6, crass. 3 1/2'". — Nova Hollandia? Handbuch der Entomologie. — Manuel d'Entomologie, 3« vol. Par Hermann Burmeister ( ln-8°, Berlin, 1842, t. 3. Coleop- tera. Lamellicornia-melitophila. ) (1). Il y a déjà plus de trois mois que M. Burmeister a publié le troisième volume de son Ilandbuch der Entomologie. Ce qui (i) Nous devons cette analyse à l'obligeance de M. E. Blanchard, aide naturaliste d'entomologie au Muséum de Paris. Ayant toutreeem- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 119 nous frappe au premier abord , c'est de voir combien le plan de cet ouvrage a changé. Au commencement ce n'était qu'un gênera ; quelques espèces seulement se trouvaient mentionnées et carac- térisées par une simple phrase diagnostique. Aujourd'hui les Coléoptères commencent dans ce troisième volume, mais ce n'est plus un gênera , c'est un véritable speciès que l'auteur a cherché à rendre aussi complet que possible. Dans la préface, M. Burmeister fait sentir combien la méthode suivie jusqu'à présent pour classer les Coléoptères est imparfaite , ce dont ne doute presque aucun zoologiste , puisque les premières divisions reposent constamment sur un seul caractère , qui en outre n'est pas constant. Il regarde les Adénophages comme formant une tribu fort naturelle , en considérant les Carabiques et les Hydro- canthares comme types principaux et les Gyrinides et les Paussides comme types secondaires. Les Rhynchophores avec les Bostri- chides , lui paraissent former ensemble une tribu ayant à peu près la même valeur , ainsi que les Hétéromères , avec quelques ex- clusions , ainsi que les Longicornes et les Cycliques réunis. La grande tribu des Lamellicornes a encore une valeur plus grande dans ce mode de groupement. L'auteur commence par cette tribu, et dans toute sa préface il s'étend particulièrement sur les moyens d'étude qui ont été à sa disposition. 11 a vu et travaillé sur toutes les collections im- portantes d'Allemagne, de France, d'Angleterre, deHollande, etc. Après cet exposé M. Burmeister aborde son sujet. C'est ici la tribu des Lamellicornes ; il analyse longuement les diverses mo- difications que l'on observe dans tous les organes de ces insectes. Il s'attache particulièrement à démontrer combien chaque par- tie, chez les Lamellicornes, soit les antennes, soit les pattes, soit les pièces de la bouche, offrent de différences remarquables, quand on les compare dans plusieurs familles; souvent même dans des genres assez voisins appartenant à la même tribu. 11 n'a point de peine à faire voir que , dans les autres tribus de l'ordre des Coléoptères, l'uniformité de composition est bien plus mani- feste. 11 fait observer en même temps que, dans un Lamellicorne ment prêté son concours à M. Milne Edwards pour l'arrangement de la collection des Cétonides dn muséum , il avait sous les yeux une série assez riche et des dissections de bouches assez nombreuses pour être à même daprécier l'ouvrage de M. Burmeuter. ( G. M. ) 120 KEVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 18*3.) pris isolément, chaque organe, soit une antenne, soit une patte , peu importe la partie que l'on choisit , offre des différences bien plus marquées dans son étendue, que le même organe observé dans un autre Coléoptère. M. Burmeister insiste d'autant plus sur de telles particularités d'organisation , qu'elles l'ont conduit à regarder les Lamelli- cornes comme plus parfaits que les autres Coléoptères. Ceci est en effet très-conforme aux lois physiologiques. Les animaux dont toutes les parties sont semblables sont les derniers de l'échelle animale. Les Vers et les Zoophytes , par l'uniformité de leur composition, sont les êtres animés les plus incomplets.il est donc juste d'observer la même loi dans toutes les circonstances. L'auteur de VHandbuch der Entomologie , a mentionné tous les faits qu'il a pu recueillir sur les premiers états des Lamelli- cornes et sur leur anatomie. Il signale en dernier lieu les diverses classifications déjà pré- sentées sur les Lamellicornes; mais principalement celle de La- treille et celle de Mac-Leay. Enfin il trace dans un tableau la manière dont il croit devoir répartir les Lamellicornes. Ce sont : 1° les Thalerohïaga, subdivisés en 1°Melitophila , 2e Anthobia, 3° Phyllopiiaga, 4° Xylophila, 5° Pectinicornia, 6° Arénicole et 2° Les Coprophaga , subdivisés en 7" Stergoricol^e et 8° Copro- . PHAGA. Après un aperçu sur les Thalerophaga , il arrive aussitôt aux Melitophila, sa première famille. Passant alors en revue les caractères propres à cette famille , il signale en même temps les diverses modifications de forme que l'on observe dans chaque partie chez tous les Mélitophiles. Comme tous les autres entomologistes , il est conduit à ad- mettre deux sections; il les désigne sous les noms de Cetoniea et de Trichiea. L'auteur prenant donc séparément ces deux groupes, en donne longuement tous les caractères et divers détails sur l'or- ganisation ; il n'oublie pas non plus d'énumérer les travaux des entomologistes qui ont plus ou moins contribué à faire connaître les Mélitophiles. |ff Deux tableaux nous présentent d'abord les principales divi- sions que M. Burmeister a cru devoir admettre dans chacune de ces deux sections. Les Cetoniea sont subdivisées en Goliathidw, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 121 Gymnelidœ , Cetoniadœ, Cremastochilidœ , et ces groupes sont encore divisés en plusieurs sections. C'est ainsi que nous trou- vons dans les Goliathidœ les Goliathidœ genuini, Gol.spurii, Gol. amphiboli , et Cofyphoriceridœ. Les GymnetidjE renfer- ment les Gym. genuini, Macronotidœ , Lomapteridœ' Les Cetoniad,e se composent des Schizorrhinidœ, des Cet. gen- uini, des Gymnetoides, des Ichnostomidœ , des Diplogna- thidœ. Enfin les Cremastochilidœ sont subdivisés en Macromidœ^ Cœnochilidœ et Crem. genuini. Comme on peut en juger d'après ce simple aperçu , les divi- sions de toutes natures sont fort nombreuses dans l'ouvrage de M. Burmeister , et joignez à cela que les divers genres qu'il ad- met , tant ceux formés par lui-même , que ceux déjà admis par les autres entomologistes , ne s'élèvent pas à moins de cent dix- sept. Certes nous regardons comme fort utiles toutes les coupes auxquelles on peut rattacher à la fois plusieurs genres par quel- ques caractères , soit même par un seul ; mais malheureusement il faut le dire , ces diverses sections ne servent qu'autant qu'elles offrent des caractères, ou au moins qu'elles servent à marquer des affinités bien évidentes vers un type quelconque. Il n'en est pas tout à fait ainsi , ce nous semble , dans les divi- sions établies par M. Burmeister; ce n'est pas sans doute , que ce savant auteur ait manqué de signaler de bons caractères, quand il en existait, bien au contraire, nous pensons qu'il a parfaitement observé et signalé toutes les modifications qui peuvent servir à former des coupes chez les Mélitophiles. Seulement une étude ap- profondie nous a montré ces insectes comme offrant peu de mo- difications dans la forme de leurs divers organes et surtout très- peu de constance dans ces légères modifications. L'aspect général ne vient même pas ici en aide à l'observateur, ainsi que cela a lieu dans d'autres familles de l'ordre des Coléoptères. Pour citer quelques exemples , nous signalerons les espèces du genre Coryphocera pour lesquelles nous devrons prendre la dénomi- nation d'Heterorhina , de M. Westwood , car elle a été publiée avant l'ouvrage de M. Burmeister. Quoi qu'il en soit à cet égard, nous signalerons ce genre en y comprenant ceux qui en sont très-voisins , comme offrant un lien très-étroit entre les Golia- thides et les Cetoniides , bien que les Gymnetides séparent ces 122 revue zoologique. ( Avril 1843. ) deux groupes , dans l'ouvrage dont il est ici question. Les ca- ractères assignés à ces groupes permettent de placer indiffé- remment plusieurs espèces de Coryphoriceridœ dans l'un ou l'autre. Nous croyons qu'il ne dépendait pas de l'auteur de ren- dre ces divisions plus tranchées , l'observation nous l'a prouvé ; c'est ce qui nous fait penser qu'elles sont au moins inutiles. Le genre Doryscelis placé par M. Burmeister dans les Ceto- niadae, parce qu'en effet il se lie étroitement avec plusieurs genres très- voisins des vraies Cétoines, fournit "un argument de plus en faveur de notre opinion; car les Doryscelis diffèrent très- médiocrement des Gymnetis. D'autres exemples pourraient encore venir en aide pour appuyer cette manière de voir ; mais il nous semble qu'il n'est pas nécessaire de les énumérer tous. Ayant examiné les genres 'qui , dans l'ouvrage de M. Bur- meister, se rattachent aux Goliathidae , ils nous ont paru bien groupés et reposer sur des caractères faciles à saisir, quoique souvent de bien faible valeur ; ce qui nous fait penser encore qu'on doit adopter l'opinion des zoologistes les plus distingués , en comptant Cuvier et Latreille , c'est-à-dire d'admettre des di- visions inférieures aux genres ou des sous-genres ; car alors il peut suffire ordinairement de retenir le nom du grand genre et de ne citer le nom du sous-genre que dans le cas où il est néces- saire d'indiquer spécialement une division renfermant quelques espèces très-homogènes. Ce qui seulement, nous surprend dans les Goliathida? de M. Burmeister , c'est d'y trouver le genre Dymusia ( type Cet. cyanea. Oliv), qui a tous les caractères des Schizorrhines. Nous n'avons aucun reproche de cette nature à faire à l'auteur en ce qui concerne ses Gymnetidœ. Mais il n'en sera pas de même pour les Cetoniadœ ; en pre- mier lieu nous regrettons de ne point voir citer les noms de genre dans le tableau placé en tête de la section, comme l'au- teur l'a fait dans chacun des autres groupes. Après les carac- tères il s'est contenté de mentionner les types de genres , et souvent nous trouvons que les caractères du tableau, que nous devons regarder comme les plus importants , ne conviennent pas entièrement à toutes les espèces. Le genre Erirhipis nous paraît renfermer des espèces très-dif- férentes ; ainsi le type et l'unique espèce de la première di- ANALYSES d'oUV RAGES NOCVBAUX. 123 vision, diffère plus de ses congénères que plusieurs genres entre eux ; la forme du chaperon , qui est fendu avec ses angles re- levés; les pattes antérieures dépourvues d'épines chez les mâles, etc., donnent à cet insecte une ressemblance assez grande avec les Gnathocera (Amphisloros Gory et Perch.) , tandis que tous les autres Erirhipis sont très-alliés aux vraies Cétoines. Les différences très grandes que Ton observe entre les Cé- toines proprement dites , principalement dans les mâchoires , les unes dentées comme chez la Cetonia fastuosa, les autres sans dents comme dans la Cetonia aurata , laissent totalement sans caractères , même comme divisions secondaires , les genres Protœtia et Pachnoda. Les Gnathocera que l'auteur de l'Handbuch der Entomologie place près des Schizorrhines, nous paraissent avoir des affinités au moins aussi évidentes avec les Coryphocera ou ffeterorhina, qui s'en trouvent bien éloignés. Ces affinités consistent dans la forme des parties de la bouche , du prolongement du mésoster- num , des jambes , et même dans la forme générale du corps. Les genres Anochilia et Pantolia renferment des espèces très-disparates. V Anochilia princeps , nous offre un corps très- épais , fort atténué en arrière, un long prothorax, un prolonge- ment sternal large et avancé , le lobe des mâchoires dépassant le bord du chaperon. Les Anochilia variabilis et scapularis nous présentent un corps presque plan, à peine rétréci postérieurement, un mésos- ternum à peine proéminent , des mâchoires dont le lobe ne dé- passe pas le chaperon , etc. Les Pygora offrent une très-grande ressemblance avec les Macronota et leur grand éloigneinent ne semble appuyé sur aucun motif. La quatrième division des Cetoniadœ , les Ichnostomidae , nous a paru également former un ensemble très -hétérogène. Les Hesterophana, Rhyxiphlœa , ne présentent que de lé- gères différences avec les Cétoines proprement dites. Au con- traire les Ichnostoma par la forme de leur chaperon prolongé en museau chez les mâles , leurs palpes longs et grêles, se lient plus étroitement avec les Ânisonyx. La pièce épimérienne visible chez les Ichnostoma , regardée généralement comme un caractère particulier aux Cetoniid» , 124 REVUE ZOOLOGIQUE. ( AvHl 1843. ) ne nous semble pas une raison suffisante pour rapporter les Ichnostoma à cette famille. En effet , dans quelques Hopliides , les épimères ne sont pas entièrement cachés sous les élytres , principalement chez ceux dont on a formé le genre inédit d'/To- plosceliis, auquel appartiennent les Se. Hylax Fabr., et Crassi- pes Oliv. Le genre Bhinocœta , ayant pour type la Cetonia cornuta Fabr., ne peut réellement être éloigné de ce dernier; et les pattes grosses et robustes , nous le montrent au premier coup d'œil comme étranger aux Cétoniides , quoique le faciès général l'en éloigne peu. Au reste , si les entomologistes regardent comme plus fondés les rapprochements que nous venons de signaler , on ne doit pas faire positivement à M. Burmeister un reproche d'avoir méconnu ces affinités , car jusqu'à présent on a rangé les Ichnos- toma et la Cetonia cornuta parmi les Cétoniides. La section des Cremastochilides nous paraît être l'une de celles dont les divisions sont les plus propres à satisfaire les en- tomologistes, car elles reposent généralement sur des caractères facilement appréciables. Quant à ce qui est de la seconde section des Melitophiles, les Trichiea de M. Burmeister, nous trouvons une moins grande augmentation de genres que dans les Cetoniea , et sauf les Trigonopeltastes qui ne se distinguent pas suffisamment des vrais Trichies , tous sont assez nettement caractérisés. Ce qui nous surprend particulièrement , c'est de trouver les Trichiea sub- divisés en trois groupes , les Euchirida:, Incada: et Trichiada;. Les premiers sans doute , dont les caractères très-anomaux les éloignent beaucoup de tous les autres Lamellicornes , sont peut-être plus disparates entre les Cetonia et les Trichiea que partout ailleurs. Ce groupe renferme deux genres dont le princi- pal est celui tfEuchirus ayant pour type le Scarabœus longi- manus, Lin. Les mandibules très- courtes, la brosse de longs poils dont est surmontée chaque mâchoire ne nous paraissent pas des caractères suffisants pour rapprocher ces insectes des Trichies. Leur bouche nous semble encore différer plus de ces derniers que de celles des Scarabéides, auxquels les Euchirides ressem- blent par leurs pattes, leurs antennes et aussi par la forme géné- rale du corps. Nous pensons donc que ces Lamellicornes doivent ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 125 être places près des Scarabéides, en les regardant toutefois comme constituant une famille distincte. Quant aux deux groupes des Incad^e et des Trichiadj: , le ca- ractère différentiel résidant seulement dans la consistance plus ou moins solide de la galette des mâchoires, on ne peut y don- ner une grande valeur. Telles sont les remarques qui nous ont été suggérées par une étude approfondie de la famille des Mélitophiles, et par l'examen consciencieux de l'ouvrage de M. Burmeister. Cependant si nous considérons ce travail sous un autre point de vue que celui des divisions en sections, sous-sections et genres, nous n'avons que des éloges à donner à son auteur. Il a décrit plus de 600 espèces avec la plus grande exactitude. Les phrases diagnostiques sont rédigées d'une manière si lucide, les caractères les plus saillants sont toujours si bien saisis qu'elles peuvent presque toujours suffire pour faire reconnaître les espèces. Quant aux descriptions qui sont en allemand , elles sont si bien détaillées , quoique l'auteur n'insiste pas sur des particularités sans importance , qu'il est impossible que l'ento- mologiste qui déterminera des Mélitophiles avec l'Handbuch der Entomologie , puisse jamais avoir le moindre doute dans ses dé- terminations. Ajoutons que sous le rapport synonymique cet ou- vrage ne laisse presque rien à désirer. M. Burmeister, a dans une foule de cas , restitué des noms qui avaient l'antériorité sur d'autres plus généralement connus. Enfin le volume que M. Burmeister vient de publier est tel que s'il ne devait pas avoir de suite , la science n'en posséderait pas moins un travail complet , c'est-à dire une des meilleures monographies dont l'entomologie se soit enrichie depuis quel- ques années. (E. B.) 126 revue zoologique. ( Avril 1843. ) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 10 avril 1843. — M. Valenciennes adresse la des- cription d'une nouvelle espèce fossile de Panopée , provenant des Pyrénées-Orientales. Cette uouvelle espèce a été donnée au Muséum par M. Arago , elle est distincte par ses formes et par ses proportions, et va être décrite et figurée dans une Monographie de ce genre, que l'au- teur va reproduire dans les Illustrations Conchyliologiques de M. Chenu , publiées sous le patronage de M. Benjamin Delessert. Toutes les autres séances ont été occupées par des travaux étrangers à la zoologie. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Il . Duponchel nous adresse la lettre suivante : Monsieur et cher collègue , dans un article inséré par M. Che- vrolat , dans le dernier numéro de la Revue Zoologique , ce sa- vant entomologiste dit que j'ai hésité , dans ma monographie des Erotyles , à rapporter à ce genre l'espèce nommée Sphace- latus par Fabricius. Cela n'est pas exact, car comment aurais- je pu supposer que cette espèce n'était pas un Erotyle d'après sa seule description spécifique ; mais j'ai émis le doute ( ce qui est bien différent ) que l'espèce de Fabricius fût identique avec celle que j'ai décrite et figurée sous le même nom d'après l'autorité de M. Dejean , et j'ai motivé mon doute sur ce que Fabricius ne parle pas, dans sa description, de la forme pyrami- dale des Élytres , tandis qu'il en fait mention dans celle du Gibbosus , chez lequel cette forme est cependant moins pro- noncée. Or il se trouve que j'avais parfaitement raison de douter, puis- que M. Chevrolat, dans le voyage qu'il fit en Danemarck en 1834, a vu les espèces types étiquetées par Fabricius lui-même, et s'est convaincu par ses propres yeux que YErolylus sphace- latus de cet -auteur , non-seulement n'était pas le même que celui de M. Dejean , mais que c'était une Helops qui appartient MÉLANGES ET NOUVELLES. 127 aujourd'hui au genre Spheniscus de Kirby. Cela prouve que les erreurs sont faciles à commettre en entomologie , puisque les maîtres de cette science se trompent si lourdement. Je vous prie , monsieur et cher collègue , d'insérer cette lettre dans votre prochain numéro , et d'agréer, etc. Duponcuel. M. De Grecoby a adressé dernièrement à l'académie des sciences une nouvelle note relative aux essais qu'il poursuit pour acclimater en France le bel oiseau connu sous le nom de Cardinal huppé de Virginie. Il nous annonce que la femelle d'un couple de ces oiseaux, née chez lui en 1842, a pondu le 18 avril un œuf sans coque. Il est probable que les pontes sui- vantes donneront des œufs complets , qui pourront être couvés par leur mère , et qu'ainsi M. de Gregory aura réussi dans son projet de naturalisation de ce mélodieux oiseau. 11 a fait don au Muséum de Paris d'un couple né en France, et il a la certi- tude qu'ils se reproduiront facilement. Nous venons de publier la seconde livraison de notre Species et Iconographie générique des animaux articulés , dans lequel nous nous proposons de passer tous les genres en revue, en donnant une analyse détaillée de tous les caractères qui servent ou peuvent servir à les distinguer. Il ne nous appartient pas de parler de la manière dont nous avons traité ces deux livrai- sons, mais nous pouvons cependant dire que l'étude approfon- die que nous faisons des caractères des genres vient de trouver une approbation spontanée dans un travail appartenant au règne végétal. En effet , M. Plée , artiste distingué et habile botaniste, a senti qu'il fallait à notre époque autre chose que la simple description de l'ensemble d'une plante , et il a fait de son côté, sans avoir connaissance de notre travail , un ouvrage dont nous avons vu le manuscrit et les dessins, et qui sera intitulé : Types des familles déplantes qui croissent naturellement en France, et expositiondes caractères et de l'Embryologie de ces plantes, ainsi que des principaux genres. Par M. F. Plée. Cet ouvrage remarquable et tout à fait national , est destiné à donner des idées positives sur l'organisation des plantes qui 128 revue zoologique. ( Avril 1843. ) croissent sur notre sol. Tous les types de familles sont représen- tés de grandeur naturelle et accompagnés de nombreuses figu- res d'analyses exécutées par l'auteur lui-même sur la nature vivante avec une perfection, une exactitude et un fini admira- bles. Ces analyses seront d'un grand secours aux élèves , car elles simplifieront singulièrement l'étude , et auront surtout l'avantage inappréciable d'économiser un temps précieux aux étudiants en médecine et en pharmacie , en les mettant faci- lement à même de répondre avec succès dans leurs examens. L'auteur voulant donner plus d'intérêt à son ouvrage a figuré, de préférence , les plantes que l'on emploie en médecine , dans les arts et l'industrie", ou celles qui peuvent intéresser sous le rap- port historique. Leur appareil floral est décrit et représenté dans toutes les phases , ainsi que leur fructification et la déhiscence des fruifs ; il a figuré aussi les graines dans leur direction pé- ricarpique, leur embryon, etc.. Il est certain que M. Plée a dû faire de nombreux sacrifices et employer beaucoup de temps pour exécuter ces analyses détaillées. Espérons que les naturalistes les apprécieront, et que l'auteur sera mis bientôt à même de publier ce beau travail. ( G. M. ) L'idée de la souscription ouverte dans cette Revue , en faveur de notre savant confrère L'Herminier, a été reçue avec em- pressement par les naturalistes et les médecins qui en ont eu connaissance. Voici les noms des personnes qui se sont fait inscrire depuis : MM. De Verneuil. Martin St-Ange. Ch. d'Orbigny. Perrot. 0. Desmurs. Desnoyers. Chenu. Parzudafit. Lacordaire. Michelin. Robinet. H! [Nouveau membre admis dans la Société Cuvierienne. M. Millet, secrétaire général de la société d'agriculture, sciences et arts, etc., etc., à Angers. Présenté par M* Guérin Meneville* SIXIEME ANNEE. — MAI 1843. I. TRAVAUX INEDITS. Note sur quelques petits Mammifères du midi de la France. Par Edm. De Selys Longchamps, correspondant de l'académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles , etc. On manquait de documents pour décider si les parties les plus méridionales de la France , la Provence notamment , offrent , quant aux mammifères, la même analogie qu'elles ont présentée avec la faune de l'Italie relativement aux oiseaux. En un mot , les petits mammifères qui sont ici le point caractéristique étaient en grande partie restés inconnus, malgré la présence de plusieurs zoologistes distingués dans cette partie de la France. Je suis donc heureux de pouvoir donner aujourd'hui quelques renseignements à ce sujet, grâce à l'obligeance d'un respectable et savant entomologiste , M. Boyer de Fonscolombe, qui a bien voulu (quoique ce ne soit pas l'objet de ses recherches habi- tuelles') faire recueillir pour moi à Saint-Zacharie (dép. du Var) une soixantaine de petits Mammifères pris au hasard. Cet envoi offre un grand intérêt sous le rapport de la géogra- phie zoologique en ce sens que, sur les neuf espèces dont il se trouve composé , la moitié au moins n'ont pas encore été obser- vées en France , et sont en quelque sorte caractéristiques de la faune Italienne. En voici l'énumération ; les quatre premières sont de presque toute la France , je les cite ici à cause de la lo- calité. 1. Crocidura Aranea Schreb (La Musaraigne , Buffon). 2. Mybxus Glis L. ( Le Loir Buff.). 3. Myoxus Avellanarius L. ( Le Muscardin Buff.). 4. Mus Sylvaticus L. (Le Mulot Buff.). 5. Mus Incertus Savi. — Espèce qui doit encore être étudiée et qui , si elle n'est pas distincte de la souris ( Mus Musculus L. ), constitue au moins une variété tout à fait méridionale. 6. Mus Tectorum Savi. — Ce rat des toits, découvert en Tos- cane par M. Savi, et retrouvé depuis à Genève par M. Pictet de la Rive qui l'a nommé Mus Leucogaster , semble assez commun en Provence dans les jardins. J'avais cru que c'était la même espèce que le M. Alexandrinus (Geoffr.) , mais l'exemplaire du Tome VI. Année 1843. 9 130 revde zoologique. ( Mai 1843.) muséum de Paris que je viens d'examiner , semble différent du M . Tectorum par la couleur grisâtre du dessous du corps et des pieds, parties qui sont d'un blanc pur chez le M. Tectorum. 7. Arvicola Destructor ? Savi 1839 (Le même que j'avais indique' un peu auparavant sous le nom iï Arvicola Musignanï), —Je cite avec doute cette espèce, parce que je ne serai certain de la détermination que lorsque j'aurai examine' sous le rapport de l'oste'ologie , les deux individus que j'ai reçus dans l'alcool ( Un troisième pourrait être le vrai Armcola amphibius L. — Le Rat d'eau Buffon). 8. Armcola Jncertus. Selys 1840. Campagnol Incertain. C'est ici l'espèce la plus intéressante de l'envoi , soit qu'on la considère comme distincte , soit qu'on reconnaisse qu'elle n'est qu'une variété locale de X Armcola Savii (Selys), dont elle a toutes les formes extérieures. On sat que ce dernier campagnol n'a encore été observé qu'en Italie où il semble remplacer à la fois les huit autres espèces de petite taille qui existent dans le reste de l'Europe. Mon opinion n'est pas encore fixée sur VIncertus. Le sque- lette que j'ai examiné sommairement ne m'a pas paru présenter de différences notables avec celui de VArv. Savii. Le nombre des paires de côtes est de treize , .celui des mamelles de quatre comme chez les deux autres espèces de la même section à oreilles courtes, les A. Savii et Subterraneus* Mais le pelage est moins foncé que celui de VA. Savii. Il se rapproche davantage de celui de VArvalis et du Socialis par sa nuance jannâtre sur les côtés. Or dans ce genre le pelage donne un assez bon caractère lorsque l'on peut examiner un certain nombre d'individus. VA. Incertus existe non-seulement dans le département du Var, mais encore à Montpellier, car il m'a été envoyé par M. Amédée Guinard, entomologiste zélé que j'avais prié de faire tous ses efforts pour me procurer des Campagnols de cette loca- lité d'où le muséum de Paris avait reçu le squelette de VArv. Duodecimcostatus (Selys). Cuvier dit que ce Duodecimcostatus avait été trouvé dans des champs de pommes de terre. Un Campagnol que M. le professeur Schinz regardait comme VArvalis , et qu'il a recueilli à 6000 pieds d'élévation près de l'hospice du Saint-Gothard, m'a semblé également appartenir à TRAVAUX INÉDITS. 131 Vlncertus. Il a pris cet exemplaire dans son magasin composé de racines du Salix herbacea. A Montpellier ce petit animal vit dans les champs de luzerne. 9. Crocidura Etrusca (Savii ). Un exemplaire provenant des bords de la Durance ; M. de Blainville a déjà , je pense , signalé cette espèce en Provence. Description d'une nouvelle espèce de Névroptère du genre Cordulia , découverte en France. Par M. Pictet. Avec une note additionnelle de M. De Selys Longchamps. Ces naturalistes nous ont adressé , pour être insérées dans le Magasin de Zoologie , la description et la figure d'une superbe espèce du genre Cordulia , découverte aux environs de Mont- pellier par M. Amédée Guinard. Comme ce travail sera bientôt publié, nous nous bornerons a donner ici la phrase diagnos- tique au moyen de laquelle M. Pictet caractérise son espèce. Cordulia Splendida. Pictet. C. Capite flavo , nigro-maculato ; thorace viridi nitente , maculis fasciisque flavis ; abdomine nigro-virescenti , maculis luteis. L, 0,080. Enverg. 0,100. — Hab. Gallia inerid. Description de deux Oiseaux de Colombie , par F. DeLafresnaye. Fam. FORMICARIDiE , s.-Fam. Rhinominées (nob.). Genre Merulaxis , Less. tr. — Merulaxis orthonyx, nob. Cette nou- velle espèce dépasse de beaucoup en taille toutes les espèces du' genre connues jusqu'ici. Elle est remarquable par la force de ses pattes, et surtout par la direction entièrement droite et hori- zontale de l'ongle de son pouce : tout en ayant la forme des narines des Rhinominées , son bec , au lieu d'avoir une carène supérieure arrondie ou tranchante , offre en cette partie une surface plane déprimée, occupant toute la longueur du bec en forme de losange, rétréci et saillant au-dessus du front ; les bords en sont légèrement relevés en bourrelet, et la base forme un angle arrondi au-dessus du front. Cet oiseau, qui a la taille du Megalonyx roux de Lesson, ou Pteroptochos megapodius de Kittlitz, a le front, les lorum, la gorge et le devant du cou, ainsi que ses côtés et ceux de la tête, le bas du dos et le crou- pion, ainsi que l'anus, de couleur roux vif ou cannelle claire. Le dessus de la tête et du cou, le dos, les scapulaires, les couvertu- res des ailes et tout le dessous sont noirs, un peu mélangé de 132 revue zoologique. ( Mai 1843. ) brun sur cette dernière partie et couverts généralement de ta- ches blanches arrondies plus petites et teintées de roux sur le cou ; les ailes et la queue sont d'un noirâtre ardoisé , les pre- mières frangées de brun ; les rectrices sont courtes, mais fort larges, molles et très-étagées comme chez tous les mérulaxes. Toutes les petites plumes du lorum, du front et du pourtour du bec sont également rigides et hérissées comme chez eux, et l'on retrouve chez le Troglodytes paradoxus de Rittlitz, ou Meru- laxis chilensis de Ménétriés, un bec presque analogue. Les tarses et les doigts sont presque aussi forts que chez le Mégalonyx roux, mais les ongles sont beaucoup plus faibles ; celui du pouce ce- pendant, fort allongé et très-aigu, est rectiligne et long de deux centimètres. Sa longueur totale est de 21 cent. 1/2 ; il vient de Colombie. Cet Oiseau est certainement un des plus intéressants pour la science qu'ait produits la Colombie ; il forme le passage des Mé- rulaxes aux Mégalonyx par ses pattes, et appartient évidem- ment à ce groupe de fourmiliers à narines operculées renfermant les Rhinomyes, les Mégalonyx, les Mérulaxes, peut-être même les Aradas. — Il sera figuré incessamment dans le Magasin de Zoologie, avec les détails de son bec et ceux aussi du Mérulaxe paradoxe de Rittlitz, avec lequel il offre des rapports évidents. Tangara (Lamprotes) albo-cristatus, nob. — Au milieu des modifications si variées que nous présente la famille des Tanga- ras, cette espèce Bolivienne nous en offre une toute nouvelle dans le prolongement des plumes du Capistrum jusque sur l'ou- verture des narines, dans la force de ses pattes et dans sa colo- ration noire avec une huppe blanche : c'est, du reste , du genre Lamprotes de Swainson, fondé sur le Tangara à gorge sai- gnante de Lesson (Tangara rubrigularis spix 56-1), qu'il se rap- proche le plus d'après la forme de ses pattes, de ses ailes et de son bec, et sa coloration noire à plastron rouge. Il est du plus beau noir mat et velouté en dessus et en des- sous du corps, mais ses ailes et sa queue sont d'un noir séricéeux lustré, ressortant sur le noir mat du corps ; des plumes» d'un blanc satiné recouvrent tout le dessus de la tête, les lorum, la base du bec et même l'ouverture des narines ; la gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine sont d'un beau rouge de feu , plus foncé sur la poitrine où il forme un plastron arrondi infé- TRAVAUX INÉDITS. 133 rieurement ; les pattes sont très-robustes, elles sont ainsi que le bec de couleur noire ; il vient de Colombie. Si cet Oiseau se rapproche du genre Lamproies sous certains rapports , il s'en éloigne par ses plumes du Capistrum descen- dues jusque sur les narines, ce qui le rapproche de certains Mana- kins, par sa queue plus longue et plus étoffée. C'est évidemment un i Oiseau de transition faisant le passage des Tangaras Ta- chyphones par les Lamprotes aux Manakins à longue queue, telles que le Pipra galeata (Licht.) ; cette espèce, intéressante, sera figurée incessamment dans le Magasin Zoologique. Nous l'avons acquise, ainsi que la précédente, de M. Parzudaki , mar- chand naturaliste. Description d'un Oiseau-Mouche nouveau , Ornismya Ilelenœ , par M. Delattre. Parmi les espèces les plus riches comme les plus belles d'Oi- seaux-Mouches, il n'en est pas, sans contredit, de plus remarqua- bles que la tribu de ceux dits Lophomis, et parmi ceux-ci vient se placer l'espèce que M. Lesson lui-même a trouvée admirable, et que nous nommons L'Oiseau-Mouche Hélène (Ornismya He- lenœ), en l'honneur d'Hélène d'Orléans, cette noble princesse , protectrice des arts qu'elle encourage et qu'elle cultive avec tant de goût, et dont la grande infortune rehausse le beau caractère. Puisse la princesse Hélène accueillir avec bonté cet hommage d'un voyageur, heureux , dans les contrées lointaines , de con- quérir cette rarissime espèce pour lui donner le nom d'une épouse et d'une mère si chère à la France ! L'Oiseau-Mouche Hélène a la taille d'un Huppe-Col ; son bec est petit, court, aciculé, et ses ailes, étroites, sont de la lon- gueur de la queue ; celle-ci est large, presque égale, mais for-; mant éventail. Les rectrices sont larges, rigidules;sa phrase diagnostique est la suivante : Mas : fronte bilopho, smarag- dino ; capillaceis crinibus sincipiti adnatis ; collo, dorso viridi aureo nitentibus ; colli antici plumis atrosericeis ; abdomine et laterebus albis, cum guttis aureis ; rostro etpedibus luteis, Fœmina, viridiaurea supra , alba aureo notata infra ; vitta ferruginea insuper uropygium. Hab. Vera-pax, pr opter Pe- tinck in republica Guatimala. (Écho du Monde savant.) 134 revue zoologique. ( Mai 1843. ) Notice critique pour servir à une monographie du genre Tri' tonium Cuv.; par le Dr. L. Pfeiffer. Quoique je sois généralement d'accord avec M. de Lamarck , qui n'a voulu fonder ces genres des mollusques que sur des caractères extérieurs de la coquille même , en prenant l'orga- nisation des animaux qui les habitent comme point de départ pour former les classifications supérieures , c'est-à-dire les classes , les ordres et les familles , cependant je partage l'opi- nion de MM. Quoy , Gaimard et Kiener , qu'il est nécessaire de supprimer tout à fait le genre Ranella , dont le caractère uni- que , la disposition bisériale des varices , est si peu constant , qu'on ne saurait admettre que très-peu d'espèces de Ranella d'après la définition de Lamarck. Or il n'y a aucune égalité dans une méthode qui ne se sert de la disposition des varices dans le genre Murex, que pour établir des subdivisions, tandis que sur la même base, des espèces de Tritonium , qui ont entre elles beaucoup plus de rapports que les divers groupes des Ro- chers , sont dispersées dans deux genres. Le genre Tritonium fait partie de la grande famille des Mu- ricés , qui est à son tour à peu près analogue au genre Murex de Linné. Les rapports les plus naturels existent d'un côté avec le genre Murex, de l'autre avec le genre Fusus de Lamarck , et il y a même des espèces qui paraissent établir un passage in- sensible entre ces genres, et qui nous laissent en doute, s'il vaut mieux les placer dans le genre Tritonium , ou les uns parmi les Rochers , les autres parmi les Fuseaux. En examinant la synonymie des espèces , que Lamarck et 'quelques auteurs modernes ont décrites et distribuées dans les "deux genres Tritonium et Ranella , nous reconnaîtrons quel- ques erreurs , assez graves , pour qu'il soit nécessaire de les énoncer , et pour restituer les espèces anciennement connues d'après les lois de nomenclature maintenant admises par la plu- part des auteurs. Pour les espèces qui n'admettent aucun doute, je ne ferai que les citer et ajouter la littérature dont elles ont été enrichies depuis l'ouvrage de Lamarck. t. Tritonium giganteum (Ranella Lam. 1, Kien., t. 1.). Gy- rina maculata Schum. p. 253. — Jpollegyrin Blv., Dict., pi. 30, f. 1. — Si cette espèce était en vérité, comme depuis TRAVAUX INÉDITS. 135 Chemnitz presque tous les auteurs l'ont présumé , le Murex reticularis de Linné , il faudrait lui rendre ce nom. Mais cette espèce Linnéenne n'a «té citée pour la Ranella gigantea que par une méprise inconcevable , puisqu'il n'y a aucun doute qu'elle ne soit identique avec le Trit. clathratum Lam. —Voyez 38, Trit. reiiculare. 2. T. leucostomum Quoy etGaim.II, p. 546, t. 40, f. 3,4.— Ranella Lam. 2, Kien. t. 9, f. 1. 3. T. caudisatum (Murex Chemn. Ranella Lam. 3, Kien. t. 13, f. 1.).— - Ranella caudisala Blainv., Dict., t. 44, p. 444. 4. T. Argus. (Ranella Lam. 4, Kien., t. 8, f. 1.)- B. Ranella vexillum Cuming., Conch. f. II. 3. 5. T. crumena (Ranella crumena Lam. S.) Ranella rana Ant. p. 84. — Ranella crumena Brod. Zool. Journ.II, p. 200, tab. suppl. 11, f. 2? — Ranella crumenoides Blain., Val., in Humb. Zool. II , p. 297 ? — Ranella elegans Beck. Conch. 111., f. 17! Kien. t. 3 , f . 1 ! — Bonanni, III, 182! — Rumph, 24, G.! Seba, 60, f. 16—18! — Martini N. 1270, 71 ? — La phrase de Lamarcket la description de M. deBlainville (Dict. t. 44, p. 444), ne laissent aucun doute que c'est la Ranella crumena Lam., dont je viens de donner la synonymie, et non pas la crumena de l'Encycl. méth,, etc. 6. T. foliatum. Ranella foliata Brod. Zool. Journ. II, p. 199 , t. spl. 11, f. 1 ! —Ranella crumena Enc. méth., t. 412, f. 3! — Ran. crum., Conch. 111. f. 9! Kien., t. 2, f. 1 ! 7. T. rana {Murex ràna L.). Quelle est cette espèce? D'après les figures citées dans les diverses éditions de Linné , elle em- brasserait 3 ou 4 espèces différentes. Dans la dixième édition nous trouvons la phase suivante: « Murex Bana 452, t. sUturis sub- varicosis appositis compressis scabra, cingulis muricatis, àper- tura edentula ovata. » dans le Mus. Lud. Ulq. N* 298 cette phrase est réproduite , mais dans la douzième édition (n° 527) , et dans celle de Gmelin (p. 3531) , le mot edentula est changé en subedentUla. Cette phrase peut embrasser plusieurs espèces, et en examinant les figures citées , nous n'arriverons pas plus loin. Les éditions X et XII citent: Bonanni recr. III, 182 ( R. elegans Beck.) , Rumph. t. 24, f. g. (elegans B. ), Gualtieri 19 L. et plusieurs figures d'Àrgenvil le , représentant la R. granifera et bufonia de Lamarck. Dans la douzième est ajouté : Seba t. 60, 136 revue zoologique. ( Mai 1843.) f. 13-20 (4 espèces). Dans le musée de la reine Ulrique , il n'y a que Rumph , Gualtieri et d'Argenville , qui sont cités , mais ces figures représentant au moins trois espèces différentes, il faut s'en tenir à la description (p. 629. ) d'après laquelle il ne me reste aucun doute que ce ne soit la Ran. subgranosa Beck, Conch. 111. f. 18 (Ran. Beckii Kien. t. 4 , f. 1. ) que Linné a eue entre ses mains , dont il regarde comme variété B la Ranella spinosa de Lamarck. — C'est à cette espèce qu'appartiennent les figures de Martini N. 1268. 69 et Seba t. 60. f. 13. 15. 8. T. spinosum. (Ranella Lam. 6. Kien. t. 5.) — Murex rana B L. — Bufonaria spinosa Rhum. p. 252. 9. T. bufonium Quoy et Gaim. II. p. 549. t. 40. f. 11-12. — Ranella Lam. 7. Kien. t. 7. f. 1. — Blv. Dict. pi. 29, f. 2. 10. T. granulatum. (Ranella Lam. 8. Kien. t. 12. f. 1.) 11. T. graniferum Quoy et Gaim. II. p. 548 , t. 40 , f. 21-22. (Ranella Lam. 9. Kien. t. 12, f. 1.) Val Humb. II, p. 298. (Acapulco). — B. Ranella albofasciata Sow. Conch. 111. f. 14. 12. T. semigranosum. (Ran. Lam. 10. Kien. t. 11, f. 2.) Ranella cœlata Brod. Conch. 111. f. 8. Prot. Zool. Soc. 1832, p. 179. 13. T. bituberculare. (Ranella Lam. 11. Kien. t. 6, f. 2.) J'en possède un individu dont tous les tours de spire sont régu- lièrement réticulés , et où le caractère spécifique n'est apparent que sur le dernier tour. 14. T. gyrinum. (Murex gyrinus L. X. 453 , Ranella ranina, Lam. 12. Kien. t. 11, f. 3.) 15. T, lœvigatum. (Ranella Lam. 15.) Kien. t. 13, f. 2. — Conch. 111. f. 15. — Gray in Becch. voy. Zool. p. 110. t. 36, f. 18. 16. T. pygmœum (Ranella Lam. 14. Kien. t. 10, f. 2.) Trit. varicosum Turt. Zool. Journ. II, t. 13, f. 7. 17. T, Tritonis Ant.^. 82. {Murex Tritonis L.,Trit: va- riegat. Lam. 1. Kien. t. 2.) Philippi sicil. p. 212. — Blv. Dict. pi. 29. f. 3. — Lampusia Tritonis Schum. 250. (Cuba). 18. T. nodiferum Lam. 2. Kien. t. 1. Phil. sicil. p. 212. 19. T. australe Lam. 3. Kien. t. 3, f. 1. 20. T. lampas Lam. 4. Kien. t. 5. f. 1. Blv. Malac. t. 18, f. 1. Dict. pi. 29, f. 1. — Mus. Goltwald. t. 25, f. 174 sin. t. 26. f. TRAVAUX INÉDITS. 137 174 a.b. — Lampas hians Schum. 252. — Cette espèce varie infiniment pour le nombre et la figure des tubercules. 21. T. scrobiculator Lam. 5. Phil. sicil. p. 213. — Banella scrobic : Sow. Conch. 111. f. 21. Kien. t. 10. f. 1 et jnn t. 3. f. 2. — Bufonaria pes leonis Schum. 252. 22. T. Spengleri Lam. 6. Quoy et Gaim. II. t. 40. f. ï-2. Kien. t. 4. f. 1. 23. T. corrugatum Lam. 7. Kien. t. 8, f. 1. Philippi sicil. p. 213. 24. T. succinctum Lam. 8. Kien. t. 6. f. 1. Bonann. III. 289. — B. Spira brevi , globosa. 25. T. pileare Lam. 9. Kien. t. 7. f. 1. Quoy et Gaim. II. t. 40. f. 13-15.— Mus. Gottw. t. 35. f. 227 a. — Lampusia pilearis Schum. 250. — Swains. Malac. p. 64. f. 1. 26. T. lotorium Lam. 10. Kien. t. 9. f. 1. — Mus, Gottw. t. 32. f. 218. e. h. i. — Mart. IV. 1254 absque cauda. — Kust. III, 2. t. 10. f. 3 ! — Blainv. Malac. t. 19. f. 2. Dict. pi. 30. f. 2. 27. T. fémorale Lam. II. Kust. III. 2. t. 12. f. 4. — Mus. Gottw. t. 32. f. 218. a. b. c. d. f. g. — Trit. lotorium Kien. t. 10. f. 1. Swains. Malac. p. 298. f. 66 e. 28. T. pyrum Lam. 12. Kien. t. 11. f. 1. 29. T. cynocephalum Lam. 13. Kien. t. 12. f. 1. 30. T. tripus Lam. 14. Kien. t. 8. f. 2. 31. T. caudatum. Murex caudatus Gm. 34. Triton canalife- rum Lam. 15. Kien. t. 12. f. 2. Individu de taille moyenne. Je le possède de taille presque double. 32. T. retusumLdim. 16. Kien. t. 4. f. 2. 33. T. clavator Lam. 17. Kien. t.. 10. f. 2. — Rcmnlaria longirostra Schum. 254. 34. T. tuberosum Lam. 18. Kien. t. 14. f. 2. Quoy et Gaim. 11. p. 542. t. 40. f. 18-19. — J'ai trouvé à l'île de Cuba une varie'té qui n'a pas de côtes longitudinales. 35. T. vespaceum Lam. 19. Kien. t. 3. f. 2. 36. T. chlorostomum Lam. 20. Mart. IV. 1244,45. Quoy et Gaim. II. p. 541. t. 40. f. 16-17. Kien. t. 12. f. 2. — Cuba. 37. T. anus (Murex) L. Lam. 21. Kien. t. 15. f. 1. Quoy et Gaim. II. p. 544. t. 40. f. 6-10.— Mus. Gottw. t. 26. f. 177-1782 P. — Distorta rugosa Schum. 249. • 38. F. reticulare (Murex) L.— Murex anus B. Gm. p. 3536. 138 re vue zoologique. (Mai 1843.) — Triton cïathratum Lam. 22. Kien. t. 14. f. 1. — Ce n'est que par la confusion , que Linné lui-même et Gmelin (p. 3535.) ont mise dans la synonymie , qu'on a été induit dans l'erreur , que le Murex reticularis de Linné était l'espèce nommée par M. de Lamarck : Ranella gigantea. Il est vrai , que la phrase linnéenne (éd. X. p. 749.) , testa suturis varicosis suboppositis reticulata maculis tuberculatis , columella subedentula, cauda adscendente , est très-insuffisante, et que les figures citées ne font rien pour lever les doutes. L'édition X cite Bonanni III, 193 , et Gualtieri t. 49, qui représentent toutes les deux la Ban. gigantea de Lamarck. Dans le Mus. Lud. Ulr. n° 303, et dans l'édition XII, p. 1218 une figure de Rumphius (t. 29. N.) est ajoutée, qui représente la Cancellaria senticosaham. — Schroc- ter (Einl. I, p. 500.) s'est laissé induire dans les mêmes erreurs, ainsi que Gmelin ( qui cependant ajoute une figure , qui repré- sente véritablement l'espèce linnéenne, savoir: Mart. IL 405-6.), et plus tard Lamarck, sans que personne ait songé à examiner la description détaillée du Mus. Lud. Ulr. p. 632 , où les mots : anfractus oblique inaequaliter se excipientes, unde gibbositas singuîaris ; et : t affinis sequenti ( Mur. Ano) » Suffiraient seuls pour reconnaître l'espèce. 39. T. subdistortum Lam. 23. Kien. t. 16. f. 2. 40. T. cancellatum Lam. 24. Kien. t. 16. f. h Cette espèce s'éloigne beaucoup du caractère typique des Tritons, et on se- rait bien tenté de la ranger parmi les Fuseaux. 41. T. maculatum (Mur. Chemn. ) Lam. 25. Murex maeu- losus Gmel. 79. — Kien. t. 17. f. 1. — Colubraria granulata Schum. 251. 42. T. clandestinum (Mur. Chemn.) Lam. 26. Kien. t. 11. f, 2. Swains. Malac. p. 297. f. 64. 43. T. rubeculaLum. 27. Kien. t. 18. f. 2. 44. T. cutaceum (Murex L. XII. 532.) Lam. 28. Kien. t. 13. f. 1. Phil.sicil. p. 213. — Blv. Dict. pi. 30. f. 3. 45. T. dolarium (Murex L. X1L 564.) Lam. 29. Bonanni III. 347!— Kien. t. 15. f. 2. B. Cingulis angustioribus Trit. tranquebaricum Lam. 30. Kien. t. 7. f. 2. 46. T. undosum Kien. p. 44. t. 6. f. 2, nec Lamarck 31. — Cette espèce n'est pas le type du F. undosum Lam. , mais elle TRAVAUX INÉDITS. 139 représente la Cassidaria cingulata Lam. Buccin, caudatum Gm. G, nommée Trit. caudatum par M. Gray (Zool. of Beech. voy. p. 111 ). Le T. undosum Lam. est sans nul doute un Trai Buccin , le Bucc. undosum de Linné , et ce n'était que par la forme particulière, que le callus de l'ouverture présente quel- quefois, que Lamarck s'est laissé induire à le ranger parmi les Tritons. — Le T. undosum de Kiener devra reprendre le nom : cingulalum de Lamarck, le nom de caudatum appartenant au Murex caudatus de Gmelin. (Voyez n° 31). 47. T. niveum Pfr. Mart. IV. 1122-23. Buccinum niveum Gmel. 112. — T. imperforata, ovato-acuta , basi hreviter cau- data, alba , costis validis longitudinalibus et consertioribus con- centricis reliculata; spira acuta; anfr. 8 ventrosis, ultimo spiram subaoquante, omnibus irregulariter varicosis ; apertura parva , elliptica , intusstriata; lamina columellari lata , margine soluta; peristomate incrassato; canali brevi, vix recurvo. — Longueur 13, diam. 8 lin. — Patria ? — E collectione Marti- niana. Étant d'abord incertain , dans quel genre cette coquille dëvaît être rangée (voy. mon registre à Martini, p. 32.) je crois main- tenant , que d'après la disposition des varices et ses caractères généraux, elle doit prendre sa place parmi les Tritons. 48. r. mûrie i forme (RaneWa) Brod. Proc. 1832, p. 179. Conch. 111. f. 11. — Banella caudata Say Phil. journ. II, p. 236. Amer. Conch. t. 48. — D'après mes exemplaires adultes, qui sont tout à fait semblables à la figure de Say , je ne crois pas que le Trit. caudatum de Kiener, t. 9, f. 2, soit la même espèce. Le nom donné par M. Say ne peut être adopté , parce que , d'après les lois de la bonne nomenclature, le Trit. canaliculatum de La- marck reprend le nom de Gmelin. 49. T. distorlum Schub. Kien. t. 17, f. 2, Gualtieri, t. 44, II. T. maculosum, var. Kùst. III, 2, t. 10, f. 4, 5. — Triton dis- tortus, Sow. Proc. Zool. Soc. 1833, p. 71 ? ' 50. T. intertextum (Murex), Helhl. — Banella lanceolata , Menke syn. p. 145. Phil. sicil., p. 21 1 , t. 1 1 , f. 22. — Trit. reti- culatum, Blainv. Kien., t. 18, f. 3. — Triton médit erraneus , Sow., Proc, Zool., Soc. 1833, p. 71. 51. T. lanccolatum, Kien., t. 18, f. 1. C'est une espèce bien différente de la Banella lanceolata , Mke. 140 revue zoologique. ( Mai 1843. ) 52. Té nitidum (Ranella), Brod. Proc. 1832, 179. Cong.,111., f. 4,Kn.,t. 2, f. 2. 53. T. cruentatum , Sow. Conch. 111. 5, Kien. t. 7, f. 2. 54. T. nanum , Brod. Zool. journ. IV, 376. Conch. 111.6, Kien. t. 9 , f. 2. 55. T. rugosum, Sow. Conch. 111. 7. 56. T. rhodostoma, Beck. Conch. 111. 10. 57. T. affine, Brod. Proc. 1832, 179. Conch. 111. 12— R. gra- nifera var.? Kien. p. 1 7. 58. T. tuberculatum, Brod. Proc. 1832, 179, Conch. 111. 13, Kien. t. 12, f. 2.— Martini IV, 1229, 30 et jun. 1231 , 32? 59. T. ventricosum, Brod. Proc. 1832, 178. Conch. 111. 16, Kien., t. 14, f. 2. 60. T. pulchrum, Gray. Conch. 111. 19, Kien., t. 6, f. 1. 61. T. verrucosum, Sow. Conch. 111. 20, Kien., 1. 14, f. 1. 62. T. margaritula (Ranella), Desh. in Bélanger, voy. t. 3 , f. 13-15.— Ranella neglecta , Sow. Conch. 111. 22. 63. T. scabrum (Ranella), Grat. Act. Bord. XI. Kien , t. 15, f. 1, 2. 64. T. fusiforme, Kien., p. 36, t. 5, f. 2. 65. T. Chemnitzii, Gray in : Beech. voy. Zool., p. 110. — Mur, Argus, B.Gm. 78. Mart.IV, 1255, 56. — Seba, t. 57, f. 33 ? Espèces de'crites dont je ne connais pas de figures : 66. T. hœmastoma, Val. Humb. II, p. 304. 67. T. macrodon,\eL\. Humb. II, p. 305. 68. T. decussatum , Val. Humb. II, p. 306. 69. T. Foxii, Gray. Beech., p. 110. 70. T. vitreum, Gray. Beech., p. 110. 71. T. tenerum, Gray. Beech., p. lll. 72. T. lignarium, Brod. Proc. 1833. 5. Mail. syn. p. 101. 73. T. constrictum, Brod. Prov. 1833, 5. 74. T. tigrinum, Brod. Pror. 1833.5. — T. fémorale , Lam. Var.? 75. T. rude, Brod. Proc. 1833. 6. 76. T. lineatum, Brod. Proc. 1833. 6. 77. T. gibbosum, Brod. Proc. 1833. 7. 78. T. scalariforme , Brod. Proc. 1833. 7. 79. T. convolutum , Brod. Proc. 1833. 7. 80. T. clathratum, Sow. (nec Lam.) Proc. 1833. 71. TRAVAUX INÉDITS. \\\ 81. T. nitiilulum, Sow. Proc. 1833. 71. 82. T. reticulatum, Sow. (nec.L.,necH\amv.) Proc. 1833. 71. 83. T. ceylonense, Sow. Proc. 1833. 71. 84. T. lineatum , Sow. Proc. 1833. 71. 85. T. decollalum, Sow. Proc. 1833, 72. 86. 7\ alatum, Menkecat. Malsb. 45. 87. T7. turritum, Mke., ibid. 45. 88. T. plicosum, Mke., ibid. 46. 89. T. arliculare, Mke., ibid. 46. 11 y a encore d'autres espèces décrites dans divers Mémoires que je ne connais pas. Il ne me reste qu'à ajouter que la Ranel- ïa anceps Lam. 13, Rien., t. 4, f. 2 ( Ranella pyramidalis , Brod. Proc. 1832, p. 194. Conch. 111. 2.), doit être rangée parmi les Rochers d'après l'ensemble de ses caractères. Coleoptera colombiana , etc. Auct. Reiche. Decas octava. (Voy. 1843, p. 75). 71. Barysomus metallicus. Klug. MSS. L. 9-10, 1. 4-4 1/2 mill. Fusco-œneus nitidus ; Caput thoracis fere latitudine sub- deplanatum , lœvigatum , fronte medio sub bi-impresso , ore ferrugineo , antennis articulis duobus primis testaceis, reliquis subfuscis ; Thorax transversus , capite paulo latior, subquadra tus, antice late emarginatus, postice rectè truncatus, lateribus fere rectis, disco laevigato, obsolète canaliculato, antice linea ar- cuatim , postice foveolis duabus punctatis impresso ; Scutellum triangulare obsoletissime granulosum; Elyira thoracis latitu- dine, apice sinuosa, laevigata , striata , striis punctatis, in in- terstitio tertio , infra médium , punctis sex vel septem , striam secundam versus impressispunctisquenonnullis secundum mar- ginem ; Corpus subtus fusco ferrugineum pedibus pallidioribus. — Hab. Venezuela, prope Caracas. A dom. St. A. Rostaine captum. 72. Selenophorus subœneus. L. 8, 1. 3 mill. Ferrugineo- seneus nitidus ; Capwtfsubrotundatumlrcvigatum, inter antennas obsolète impressum , palpis testaceis articulo ultimo fusco apice dilutiore, labro mandibulisque fuscis , antennis articulis tribus primis testaceis , tertio apice fusco , reliquis fuscis ; Thorax ca- pite plus dimidio latior, subquadratus, angulis omnibus valde 142 revue zoologiqoe. ( Mai 1843. ) rotundatis , disco obsolète canaliculato , antice arcuatim, postice transversim impresso , foveolis duabus latis obsolète basi in- structo ; Elytra thoracis latitudine , apice sinuosa , striata , striis haud punctatis, secunda, quinta septimaque punctis nonnullis a basi usque ad apicem instructis , margine basi apicemque ver- sus punctis plurimis impressa ; subtus Corpus fuscum pedibus testaceis. — Hab. provincia Nova>Granatae. A dom. Lebascaptus. 73. Selenophorus harpaloides. L. 7 1/2, 1. 3. mill. Fusco- seneus nitidus , Caput laevigatum , inter antennas obsolète im- pressum , epistomo obsoletissime longitudinaliter rugato , palpis ferrugineis articulo ultimo fusco apice dilutiori, labro piceo, mandibulis piceis, basi ferrugineis , antennis piceis articulis tri- bus primis fusco-ferrugineis ; Thorax capite dimidio latior, subquadratus antice paululo latior, angulis omnibus rotundatis , disco obsolète canaliculato antice posticeque transversim im- presso, basi obsolète ac late punctato; Scutellum triangulare viridium ; Elytra thorace paulolatiora -apice vix sinuosa, striata, striis haud punctatis , secunda , quinta septimaque punctis ob- soletis nonnullis, a basi usque ad apicem instructis, margine basi apicemque versus punctis plurimis impressa ; subtus Cor- pus piceum, pedibus testaceis. — Hab. Venezuela, prope Ca- racas. A dom. St. A. Rostaine captus. 74. Selenophorus œratus. L. 5 1/2, 1. 2 1/4 mill. Mneus nitidus ; Caput lsevigatum , antice medio bi-impressum , palpis testaceis , articulo ultimo fusco apice pallidiori , labro piceo , mandibulis piceis basi fuscis , antennis articulo primo testaceo , secundo tertioque fuscis , reliquis piceo-obscuris ; Thorax ca- pite haud duplo latior subquadratus , lateribus paulo rotundatis, angulis obtusis , disco obsolète canaliculato , antice posticeque transversim impresso , basi late ac obsoletissime punctato ; Scutellum subsemi-orbicu\3ire viridium ; Elytra thorace latiora, apice sinuosa striata, striis impunctatis apice profundioribus , secunda, quinta septimaque a basi usque ad apicem punctis plurimis latis profundisque instructis , punctis nonnullis secun- dum marginem , basi apicemque versus impressis ; subtus corpus piceum, pedibus testaceis tibiis apice tarsisque fuscis. — Hab. Colombia. A dom. Lebas captus. 75. Selenophorus chalcosomus. L. 5, 1. 2 mill. iEneus ni- tidus ; Caput latum laevigatum inter antennas utrinque obsolète TRAVAUX INÉDITS. 143 impressum, palpis ferrugineis, articulo ultimo fusco apice pal- lidiori, labro mandibulisque piceis , antennis piceis articulo pri- mo testaceo , secundo tertioque fuscis ; Thorax Capite paulo latior, subcordatus , lateribus rotundatis, angulis obtusis , disco canaliculato , antice posticeque transversim impresso, basi ob- soletissime rugafo ; Scutellum Iriangulare ; Elytra thorace la- tiora apice vix sinuosa , striata , striis impunctatis secunda et quinta a basi usque ad apiccm punctis profundis instructis, sep- tima similiter sed obsoletius punctata, in interstitio tertio punctis duobus uno paulo ante médium, altero infra plurimisque secun- dum marginem ; Corpus subtus piceum , pedibus testaceis. — Hab. Venezuela, prope Caracas. A dorn. 6t. A. Rostaine captus. 76. Selenophorus subpunctatus. L. 7 1/2 , 1. 3 3/4 mill. Ob- scure œneus , modice nitidus; Caput lœvigatum inter antennas obtuse impressum , epistomo mandibulisque rufis , palpis tes- taceis articulo ultimo fusco apice dilutiori , antennis piceis arti- culis duobus primis testrceis; Thorax transversus capite fere duplo latior, antice posticeque œqualiter coarctatus , angulis omnibus rotundatis , disco subrugato , antice rugis longitudi- nalibus obsoletis , medio transversalibus , postice punctis nume- rosis obsoletis instructus ; Scutelluni piceo oeneum triangulare ; Elytra thoracis latitudine , apice sinuosa , striata striis impunc- tatis apice profundioribus , secunda , quinta septimaque a basi usque ad apicem punctis plurimis obsoletissimis impressis, punc- tisque nonnullis secundum marginem basi apicemque versus ; Corpus subtus fusco-piceum pedibus testaceis. — Hab. Venezula, prope Caracas. A dom. St. A. Rostaine captus. 77. Selenophorus (Pangus) metallicus. Dej. MSS. L. 17, 1. 6 mill. Selenoph. specioso, Dej. affinis et ejusdem magnitudine , œneus punctatissimus ; Caput cupreo-micans, antice rugosum , inter antennas , utrinque impressum , medio linea arcuata im- pressa , labro viridi seneo , obsolète punctato , margine ferru- gineo mandibulis piceis , palpis fuscis articulo ultimo piceo apice testaceo ; antennis piceis articulo primo testaceo, secundo fusco ; Thorax cupreo micans subquadratus capite haud duplo latior, lateribus parum rotundatis postice medio late emarginato, disco canaliculato antice arcuatim obsolète impresso ; Scutellum trian- gulare sublœvigatum ; Elytra thorace latiora apice sinuosa , 6triata , striis impunctatis, interstitiis rugato punctatis , punctis 144 revue zoologique. ( Mai 1843.) nonnihil secundum marginem basi apicemque versus impressis, Corpus subtus piceum , pedibus piceis tarsis dilutioribus. — Hab. Venezuela , prope Caracas. À dom. St. A. Rostaine captus. 78. Selenophorus (Pangus) Abaxoides. L. 12, 1. 5 mill. Nigro-piceus nitidus ; Caput lœvigatum inter antennas puncto utrinque impresso , palpis fuscis articulo ultimo piceo apice fer- rugineo , antennis piceis articulo primo fusco ; Thorax subqua- dratus capite fere duplo latior, antice late emarginatus postice medio vix emarginatus angulis anticis obtusis posticis rotundatîs, disco lœvigato, canaliculato antice arcuatim impresso postice dense punctato fossula longitudinali utrinque instructo ; Scutel- lum triangulare laevigatum ; Elytra piceo-œnea , thorace vix latiora apice sinuosa, striata, striis haud punctatis , interstitiis crebre punctatis, secundum marginem punctis plurimis basi apicemque versus impressis ; Corpus subtus piceofuscum pedi- bus concoloribus. -*- Hab. Venezuela. A dom. St. A. Rostaine captus. 79. Selenophorus (Pangus) Irideus. L. 10, 1. 4 mill. Piceo- œneus nitidus ; Caput Jœvigatum inter antennas utrinque im- pressum , labro piceo margine fuscescente , palpis antennisque ferrugineis ; Thorax transversus capite fere duplo latior, antice posticeque œqualiter coarctatus , angulis obtusis , disco lœvigato canaliculato , antice arcuatim impresso , postice dense punctato, foveola obsoleta utrinque instructo ; Scutellum triangulare lœ- vigatum ; Elytra thorace latiora , infra médium ampliora apice subsinuosa , iridi-micantia , striata striis impunctatis , interstitiis lsevibus , punctis plurimis secundum marginem impressis ; Corpus subtus picea pedibus ferrugineis. — Hab. provinciaNovœ- Granatae. A dom. Lebas captus. 80. Selenophorus (Pangus) luctuosus.L. 14, 1. 6 mill. Piceus]; Caput subrugatum punctatum inter antennas utrinque impres- sum , labro fusco marginato , palpis ferrugineis apice testaceis , antennis fuscis articulo primo ferrugineo ; Thorax griseo-to- mentosus subquadratus , capite fere duplo latior, antice postice- que œqualiter parum coarctatus angulis obtusis , disco crebre subtiliter punctato-rugato , sub canaliculato postice utrinque fo- veola obsoleta impresso; Scutellum triangulare glabrum poli- tum; Elytra thorace vix latiora, infra médium ampliora, gri- seo-tomentosa , striata striis impunctatis interstitiis crebre TRAVAUX INÉDITS. 145 rugato-punctatis , in interstitio secundo basi puncto impresso punctis plurimis secundum marginem impressis , apice sinuosa ; Corpus subtils glabrum nitidum. — Hab. Venezuela, prope Caracas. A dom. St. A. Rostaine captus. Unum individuum a Vera Cruce in Mexico recipui. Note sur quelques nouvelles espèces d'insectes de la famille des Trachélides qui habitent les possessions françaises du nord de l'Afrique, par M. H. Lucas. Monocerus numidicus, L. 3, 1.1 1/2 mill.Tête d'un noir bril- lant. Organes de la manducation et antennes roussâtres, ornés de poils courts jaunâtres. Thorax en dessus de même couleur que la tête, d'un roux foncé en dessous. Élytres parsemés de poils jaunâtres, d'untestacé foncé, finement ponctuées, ornées de ban- des noires transversales. Trochanter d'un roux foncé , avec la cuisse noire, la jambe et les tarses testacés. Sternum et abdomen annelés de brun et de roussâtre. En fauchant les grandes herbes pendant les mois de juin et de juillet dans le camp des faucheurs, près du lac Houbuira , environs de la Calle. Anthicus vittatus, L. 2 1/2, 1. 1/2 mill. Tête noire. Organes, de la manducation roussâtres. Antennes à premiers articles tes- tacés, les suivants d'un brun foncé, à l'exception cependant du dernier qui est de même couleur que les premiers articles. Tho- rax de même couleur que la tête. Élytres d'un gris cendré clair, ornés de trois bandes transversales noires. Pattes testa- cées, avec l'extrémité de la cuisse teintée de brun foncé. Ab- domen et sternum noirs, revêtus de poils courts, très-serrés, d'un gris cendré clair. Vit en famille sous les pierres humides près des marais du lac du Pouga , environs de la Calle, janvier et février. Anthicus insignis , L. 4, 1. 1 1/2 millim. Tête noire. Organes de la manducation et antennes d'un roux foncé. Thorax en des- sus de même couleur que la tête, orné de poils d'un gris cendré très-clair et teinté de chaque côté postérieurement de roussâtre. Élytres noirs, ornés de deux bandes transversales formées par des poils d'un gris cendré très-clair. Trochanter et cuisse d'un roux foncé avec la jambe et les tarses ferrugineux. Sternum et abdomen noirs, ornés de poils courts, peu serrés, d'un gris cen- Tom. \I. Année 1843. 10 146 revue zoologique. (Mai 1843.) dré clair. Cette espèce, qui se trouve aux environs d'Oran, m'a été donnée par M. Levaillant, colonel du 36e de ligne. Anthicus Mcolor, L. 2,1. 1/2 millim. Tête noire, finement chagrinée. Organes de la manducation et antennes testacés. Corselet de même couleur que la tête , finement chagriné. Ély- tres testacés , finement chagrinés, profondément tachés de noir antérieurement et surtout postérieurement. Pattes testacées. Sternum et abdomen noirs. Rencontré une seule fois sous les vé- gétaux en décomposition près de l'oued Safsaf, environs de Phi- lippeville, au commencement de mars. Anthicus fumosus, L. 2, 1. 3 1/4 de millim. Tête noire, fine- nement chagrinée. Organes de la manducation et antennes d'un ferrugineux foncé. Thorax noirâtre, finement chagriné. Élytres finement chagrinés , d'un ferrugineux teinté de noirâtre avec les parties antérieures et postérieures de cette couleur. Pattes fer- rugineuses. Sternum et abdomen noirs. Cette espèce a beaucoup d'analogie avec la précédente, mais elle en diffère en ce que la couleur noirâtre qui orne ses élytres forme des taches très-dif- fuses, lesquelles sont beaucoup plus larges et bien moins arrê- tées que dans Vanthicus bicolor. Cette espèce, que je n'ai trou- vée qu'une seule fois, se plaît sous les galets du bord du Kummel , environs de Constantine, milieu d avril. Anthicus mauritaniens, L. 2, 1. 1/2 millim. Tête noire. Or- ganes de la manducation et antennes testacés et courts, peu serrés. Thorax d'un noir roussâtre. Élytres noirs, ornés de poils blanchâtres très-courts, peu serrés, et tachés antérieurement et postérieurement de roux foncé. Trochanter et cuisse d'un brun roussâtre, avec la jambe et les tarses roussâtres. Sternum et ab- domen noirs. Se plaît sous les végétaux en décomposition qui se trouvent sur les bords des rivières et des ruisseaux, environs d'Alger, de Philippeville et de. Bône, pendant les mois de fé- vrier, mars et avril. Anthicus quadrimaculatus , L. 2 1/2, 1. 3/4 millim. Tête noire. Organes de la manducation testacés. Antennes à premiers articles ferrugineux, les suivants de même couleur , mais beau- coup plus foncés. Thorax de même couleur que la tête. Élytres noirs, finement chagrinés, ornés de quatre belles taches d'un jaune ferrugineux foncé, dont deux placées antérieurement et les autres un peu plus loin que le milieu des élytres. Pattes d'un ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. . 147 brun ferrugineux. Sternum et abdomen noirs. Sous les pierres humides, aux environs d'Oran, commencement de mars. Psammœchus Boudieri, L. 3, 1. 1 mill. Tête d'un jaune rous- sâtre. Organes de la manducation et antennes testacés. Corselet de même couleur que la tête, écusson testacé. Élytres de même couleur quel'écusson, ornés chacun de deux taches irrégulières, Tune au côté externe, l'autre le long de la suture , et toutes deux situées vers la partie postérieure de ces organes. Pattes testacées. Sternum et abdomen d'un roux foncé. Cette espèce ressemble beaucoup SLuPsammœchusbipunctatus, Boud., mais elle en diffère parla tête, qui, au lieu d'être noire, est d'un jaune roussâtre, par ses antennes, qui, au lieu d'avoir les deux avant derniers articles noirs, sont entièrement testacées, par l'écusson qui est de la cou- leur des élytres , c'est-à-dire testacé , et enfin par l'abdomen qui, au lieu d'être noir , est d'un roux foncé. Cette espèce se plaît sous les roseaux en décomposition qui se trouvent dans les marais du lac Pouga, autour de la Calle, fin de novembre. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Nomenclator zoologicus. Noinina systematica generum anima- lium, etc., par L. Agassiz, fasc. 3 et 4. Continens Crustacea et Fermes J. E. Entozoa, Turbellaria et Annulata Hemip- tera et Infustoria : Polygastrica et Rolatoria , in-4°, Solo- duri, 1843. Cet excellent ouvrage se poursuit avec activité, et son savant auteur continue sa tâche laborieuse avec un dévouement digne d'éloges. Il s'est associé pour les Hémiptères MM. Erichson et Ger- mar, tous deux si connus par les beaux travaux entomologiques dont la science leur est redevable , et c'est une garantie pour les zoologistes qui auraient pu craindre que M. Agassiz ne fût pas suffisamment au courant des innombrables publications qui existent sur les insectes. Pour les Infusoires polygastriques et rotatoires, il a appelé le concours de M. C. G. Ehremberg, qui a fait faire des pas si rapi- des à cette branche difficile de la zoologie. Il a obtenu le concours de M. Burmeister , professeur de zoo- 148 revue zoologique. (Mai 1843. ) logie à Halle, pour les crustacés et c'est M. F. Miescher qui l'a aidé dans son travail sur les vers. On ne peut donc donner trop d'éloges aux savants qui sont venus ainsi en aide à M. Agassiz ; ils méritent les remercîments des naturalistes de tous les pays. (G. M.) Mammifères de l'Ordre des Rongeurs observés en Afrique, par M. Edouard Ruppel (in-8°, fig. Extr. du Muséum Senkenber- gianum, 1842). Ce travail est destiné à faire connaître tous les Rongeurs que M. Ruppel a découverts ou observés dans l'Abyssinie. Il donne des détails intéressants sur les divers genres, et décrit et figure les espèces qui lui ont paru nouvelles. Voici la diagnose de ces dernières. 1° Meriones meîanurus, Ruppel. (Meriones lybicus ? Lichst. Doubl. verz. p. 5, n° 9. Gerbillus pyramydum ? Fr. Cuv., Trans. Zool., sec. 2-141.) Meriones corpore cauda (sine flocco apicali) longiores ; scelidibus mediocribus , pentadactylis , un- guibus flavicantibus ; corporis colore supra et parte externa pe- dum cinerascente , pilorum apice annello isabellino (ita ut colo- res bini intermixti apparent), gastrœo, macula inter oculos et aures et macula postauriculari albis ; cauda sordide isabellina , apicem versus supra nigricante. 2° Meriones lacernalus, Rup. Meriones capite, collo supra et dimidio anteriori dorso colore umbrino, pilorum apice isabel- lino ; corpore, pedibus et cauda rubiginosis , nonnullis pilis apice isabellinis interspersis ; cauda apice?... Auribus retundatis mediocribus, unguibus compressis, cauda elongata pilis brevibus tecta. 3. Rhizomys macrocephalus , Rupp. — Rhizomys capite incrassato subrotundato, oculis et auriculis minutis, corpore obeso, colore supra ex rufo castaneo, splendore rutilo, gastrœo ex flavo cinerascente, pilorum basi cinerea ; cauda brevi cinereo- umbrina, pedibus et unguibus mediocribus, hiscinereo-albidis; dentibus incisioribus robustissimis antrorsum colore melleo; ad orbitam postice macula nigra. 4. Heterocephaîus , N. G., Rupp. — Characteres generici : Dentés primores utrinque 2 pagina antica lœvigati, scalpro ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 149 cuneato, lateraliter acuminato. Pro laniariis diastema. Molares conici utrinque 3 e conis simplicibus compositi, machscride in maxilla superiore ferruni equinum aequante , in m. inferiore duabus paginis rhomboidalibus. Nasus subprominulus ; àuricula nulla, meatus audilivus in verruculam transiens. Pedes penta- dactyli, digitis fissis, unguibus minutis lamnaribus. Mammac..,? Heterocephalus glaber, Rupp. — Heterocephalus cute glabra, colore flavo umbrino, corpore et cauda nonnulis pilis rigidis albis adspersis, margine plantoc digitorumque pilis setaceis; apertura oculorum minutissima, vix conspicua. — Hab. in Schoa. 5. Mus abyssinicus, Rupp. — Mus totius corporis colore fusco- umbrino, pilorum apice ex rufo-isabellino, latere postico aurium flavo-albicante, unguibus nigris ( gracilioribus quam in Mûri variegato, caudaque breviori). Hab. Simen. 6. Mus albipes, Rupp. — Cauda corpore longiore, squamosa, pilis minutissimis cinereis vestita; corpore pilis mollibus Iaxis basi cinerascentibus, lateribus corporis rufescentibus, dorsum versus fuscioribus, apicibusque nigris ; rhinario, labiis, parte postica, interna et intima pedum albis ; ventre, pectore et gula cinereis, pilorum apice albo, parte antica et externa pedum cinerea, vibrissis partim nigris partim canis. — Hab. in Nubia. 7. Mus leucosternum, Rupp. — Corpore pilis Iaxis mollibus cinerascentibus, excepta macula magna triangulari nivea inter antipedes; capite, dorso et corporis lateribus pilorum apice umbrino rufo, gula et ventre pilorum apice albo-cinerascente, tarso et carpo cinereo-albicante; vibrissis superioribus umbrinis, inferioribus albis. Cauda squamulata, pilis brevissimis cineras- centibus tecta, tertia parte minore longitudine corporis. — Hab. l'île de Massaua. 8. Mus Dembeensis, Rupp.— Corpore pilis subrigidis longius- culis tecto, cauda corpore longiore, squamata, pilis brevibus interspersis ; dorso et capite pilorum basi cinerascente fusca, apicem versus rubiginosis, illo umbrino vel isabellino ; rhinario et labiis ex flavo albicantibus, gula et ventre sordide cinerascen- tibus, cauda supra umbrina subtus ferruginea. — Hab. Dembea. 9. Mus imberbis, Rupp. — Capite subrotundato, rhinario vibrissis nullis, cauda pilosa, dimidia corporis longitudine paulo majore, auribus mediocribus rotundatis, vellere denso, molli, pilorum colore basi nigro-cinerascente, capite, dorso et lateribus 150 revue zoologique. ( Mai 1813.) corporis flavo-umbrinis, ventre et parte externa pedum isabellinis cauda supra fusca, infra sordide isabellina. — Hab. Provinc. Simen, Abyss. 10. Cricetomys Gambianus, Water.— Cricetomysmagnitudine corporis duplo vel plus majore quam in Mure decumano, colore fere eodem, auribus mediocribus, cauda corpore cum capite breviori ; pedibus mediocriter parvis ; vellere brevi, adpresso, subrigido, colore supra cinerascente fusco ; pedibus partibusque inferioribus sordide albis; dimidio basali caudœ pilis intense fuscis, dimidio apicali albis obsito. Ce mémoire est suivi d'une liste des rongeurs de l'Afrique , et de cinq bonnes planches représentant les espèces nouvelles. Description d'un nouveau Leuciscinus vu pour la première fois dans la poissonnerie de Scoglietto, à Gênes, par M. Ch. Luc. Bonaparte, prince de Canino et Musignano (in-8°, Extr. des nouv. Ann. des Scienc. Nat. de Bologne). Cette nouvelle espèce est ainsi caractérisée par son auteur, qui l'a dédiée à M. Pareto, président de la section de géologie au congrès de Turin. Squalius Pareti. — Fusco-auratus, altitudine corporis quintum longitudinis superante : capite altitudinis corporis subœquante ; spatio interoculari plus quam duplo magnitudine oculi : pinnis nigricantibus ; dorsali humilicula, subante posita inter ventrales et analem rotundatam subtruncata. — D. 10. P. 16. Y. 9. A. 11. C. 20. Cette description a été faite sur deux exemplaires de sexes différents de 12 à 15 pouces de longueur. Histoire et description naturelle delà commune de Meudon , par le Dr L. Eugène Robert, membre de la commission scien- tifique duNord, etc., etc. 1 vol. in-8°. ( Paris, 1843, Paulin, libraire , rue de Seine ,33. Quoique ce livre n'appartienne qu'en partie à notre spécialité , nous croyons devoir l'annoncer à nos confrères , car il contient des observations Zoologiques et Palœontologiques pleines d'in- térêt. Cet ouvrage, écrit avec méthode et élégance, traite de la SOCIÉTÉS S4VANTES. 151 statistique, donne des détails historiques fort curieux et très- bien étudiés , et des observations sur les forêts et l'agriculture de Meudon. Les trois derniers chapitres sont consacrés à donner une idée de la zoologie , de la géologie et de la météorologie de cette commune. M. Eugène Robert, accoutumé aux explorations scientifiques par les voyages qu'il a faits dans le nord de l'Eu- rope , en Afrique et en Amérique , a étudié avec soin ce point des environs de Paris. Il ne nous appartient pas de juger ses travaux géologiques, et sa réputation, sous ce point de vue , est assez bien établie pour que son nom soit un garant de l'exacti- tude et de la portée scientifique de cette partie de son livre. Quant aux observations zoologiques , quoiqu'elles soient peu nom- breuses et appropriées au plan de son ouvrage, elles montrent une justesse de vue et une habitude d'observations dignes d'être remarquées. j ( G. M. ) III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 8 mai 1843. — ikf. /. Geoffroy-St-Hîlaire présente la partie mammalogique et ornithologique de la zoologie du Voyage dans l'Inde de "Victor Jacquemont. Ce travail renferme la description des objets nouveaux ou imparfaitement connus qui faisaient partie des collections recueillies dans. l'Inde par Jacquemont , et les résultats des recherches faites à leur occa- sion , par M. I. Geoffroy, sur divers groupes mammalogiques , notamment sur les genres indiens de la grande famille des Singea et sur le genre Félis de Linné. Les espèces nouvelles décrites dans ce travail appartiennent aux genres Hylobates , Semno- pithecus , Felis , Pteromys , Arctomys et Antilope , parmi les Mammifères , et au genre Ardea, parmi les Oiseaux. M. Guyon annonce qu'il est parvenu à se procurer vivant un Reptile qui paraît être celui que les anciens ont désigné autrefois sous le nom de Jaculus. Cet animal est connu à la côte barba- resque sous le nom de Zureïg , qui veut dire le grisâtre (1). Les (l) Shaw écrit Zurreike, qu'il fait venir du verbe zurak (Jacio); le mot exprimerait donc la même idée que le nom latin jaculus et le nom grec acontias. 152 revue zoologique. ( Mai 1843.) Arabes du pays disent qu'il fend l'air comme un dard , traver- sant d'outre en outre les corps qui peuvent se trouver sur son passage , même des troncs d'arbre. Les voyageurs modernes , sans admettre , comme on le pense bien , ce dernier trait , avaient reçu trop de renseignements sur le Zureïg pour ne pas considérer son existence comme certaine ; mais aucun d'eux , sauf M. Desfontaines , n'avait eu occasion de le voir et de con- stater l'extrême rapidité de ses mouvements. « Pendant que j'étais dans les montagnes de Tlemcen , dit le » savant botaniste {Voyage dans les régences de Tunis et d'Al- » ger, page 169) , j'eus occasion de voir le serpent Zureïg, mais » il me fut impossible de le saisir... J'en vis un qui se cacha sous » une pierre ; je la fis lever, et dans l'instant il sortit avec une y> vitesse étonnante et traversa un espace de douze à quinze pas » sans que je pusse presque l'apercevoir. . . . J'aurais été bien » aise de le disséquer, pour connaître à quoi il faut attribuer » dans un reptile cette vitesse prodigieuse, que j'avais jusqu'alors » regardée comme une fable. » M. Guyon est parvenu à se procurer un de ces reptiles , qui lui a été envoyé vivant des environs de Mascara , et dans le- quel il a reconnu non un Ophidien , comme on avait lieu de le croire , d'après le témoignage des anciens que n'infirmait point celui des modernes , mais un Saurien , un Seps à trois doigts, aux pieds thoraciques comme aux pieds abdominaux. L'animal , dont la grosseur est celle du petit doigt , est long de 32 centi- mètres environ ; son dos est d'une belle couleur de bronze ; le ventre est d'un blanc grisâtre qui, au soleil, a des reflets d'azur. II existe en Algérie une autre espèce qui pourrait être identique avec une des deux espèces connues dans notre Europe tempérée. A son arrivée à Alger, où il avait été apporté dans un flacon bien bouché , l'animal était engourdi ; mais bientôt il reprit sa vivacité. Il est maintenant depuis deux mois environ dans la possession de M. Guyon , qui ne l'a encore jamais vu saisir de proie , mais l'a vu boire tous les jours. o On ne saurait, dit M. Guyon, se faire une idée de la rapidité des mouvements du Zureïg , si on n'en a pas été le témoin. Je parle de ses mouvements sur le sol ou de reptation. Son mouvement de projection ne doit pas être moins rapide , mais jusqu'à pré- sent je n'ai pas eu l'occasion d'en être témoin. » SOCIÉTÉS SAVANTES. 153 M. O. G. Costa , en adressant les numéros qui ont paru du Bulletin de V Académie des Aspirants naturalistes , de Naples, et un numéro du journal il Lucifero , dans lequel se trouve le compte rendu d'une séance de cette Académie , appelle l'atten- tion sur un Mémoire de M. A. Costa , ayant pour objet l'examen comparatif des boucliers armés d'hameçons , découverts par M. de Quatrefages dans la Synapte de Duvernoy , et de ceux qu'il avait lui-même décrits dans un précédent Mémoire, comme appartenant à une espèce du golfe Napolitain. Revenant sur son premier travail , M. A. Costa s'attache à prouver l'existence de ces boucliers calcaires, avec des formes d'ailleurs très-variables, dans toutes les espèces du genre Holoturie de Linné. Le princi- pal objet de son Mémoire paraît être , au reste , de démontrer : a 1° Que l'existence de Synaptes dans les mers d'Europe n'est pas un fait nouveau pour la géographie zoologique, comme le croyait M. de Quatrefages ; » 2° Qu'entre les boucliers à hameçons de la Synapte de Du- vernoy et ceux de la Synapte napolitaine , il existe une notable différence ; » 3° Que les hameçons sont attachés aux boucliers au moyen de cartilages et munis de deux grands faisceaux de fibres mus- culaires convergeant sous un angle peu aigu , qui servent à les élever. » M. Costa, enfin , insiste sur les analogies entre les tubercules sans hameçons et sans plaques des Synaptes , et les boucliers fenêtres qui couvrent le centre des pédicules des Holoturies qui en sont pourvues. Séance du 15 mai 1843. — M. Lassaigne adresse un travail ayant pour titre : Sur le Tissu tégumentaire des insectes des différents ordres. « En examinant sous un point de vue parti- culier la peau de la chenille du Bombyx mori (ver à soie), nous avons été conduit, par une suite d'expériences, à isoler com- plètement ce tissu et à reconnaître les différences marquées qu'il présentait avec le même tissu dans les animaux supé- rieurs de l'échelle zoologique. » Les résultats que nous avons obtenus , d'après le petit nom- bre d'essais qu'il nous a été possible d'entreprendre , nous ont permis de rapprocher la peau de ces insectes de la substance 154 revue zoologique. ( Mai 1843.) dure et coriace qui forme les élytres , et une partie du corps de certains Coléoptères. On sait que c'est à cette substance particu- lière , étudiée il y a vingt ans par M. Odier, qu'on a donné le nom de chitine. » Les expériences qui nous sont propres tendent à démontrer, à l'égard de la peau du ver à soie, que ce tissu mou et membra- neux, séparé par l'action combinée de l'eau et de l'alcool de toutes les parties sous-jacentes avec lesquelles il est en contact , n'é- prouve pas sensiblement d'altération par une ébullition prolon- gée dans l'eau; cependant ce liquide tient en solution une quantité minime d'une matière azotée , qui, lorsque la décoc- tion est concentrée par l'évaporation , est précipitée par l'acide tannique, le chlore et l'alcool. m Ces effets de l'eau et d'une chaleur de plus de 100 degrés ne permettront-ils pas de conclure qu'une très-petite partie de cette peau a été transformée en substance gélatineuse ? » Après l'action de l'eau bouillante , le tissu a présenté le même aspect et la même consistance ; mis en contact avec un solutum de potasse caustique ( 3 eau , 1 potasse à l'alcool ) , et chauffé au milieu de ce liquide , il y est resté insoluble comme les parties cornées des insectes ; cette inaltérabilité de la peau du ver à soie par un liquide aussi caustique , qui dissout d'ail- leurs si facilement tous les tissus membraneux , même les plus denses des autres animaux , est un fait remarquable près duquel viendront sans doute se placer d'autres exemples du même genre , à mesure que l'examen en sera fait dans d'autres espèces d'animaux de la même classe. » La matière organique qui constitue la basé de ce tissu ne peut , d'après cette propriété, être assimilée à aucun des prin- cipes immédiats composant les tissus des animaux vertébrés ; on ne saurait la confondre , ni avec l'épiderme , ni avec le tissu corné , qui sont facilement attaqués à chaud par le solutum de potasse et entièrement dissous : d'ailleurs l'acide azotique con- centré, qui altère ces tissus en les jaunissant promptement , at- taque ce tissu particulier, et le dissout à la température ordi- naire sans déterminer de coloration jaune. » Ces derniers effets, qui ont aussi été observés avec la matière organique des élytres des Coléoptères , semblent donc établir chimiquement que la base de la peau du ver à soie est SOCrèTéS SAVANTES. 155 identique à celle-là et aux parties dures et membranifoïmes de la plupart des insectes. » Nous avons mis à profit l'insolubilité de cette matière orga- nique dans le solutum concentré de potasse caustique , pour l'extraire directement d'un ver à soie tout entier, sous le ventre duquel on avait pratiqué deux petites incisions, et préparé ainsi un véritable squelette tégumentaire , remarquable par une transparence qui permet de distinguer les nombreuses ramifica- cations des trachées. En faisant la même opération sur des in- sectes ailés de l'ordre des Coléoptères et des Diptères , nous avons reconnu que leur tissu tégumentajre est formé d'une ma- tière analogue , et qu'il est même possible , après l'action de la potasse qui a opéré la dissolution complète des muscles , viscères et fluides contenus dans le corps de ces animaux , de blanchir cette enveloppe qui reste ordinairement colorée , par une im- mersion dans un solutum d'hypochlorite de potasse. » Par ce procédé simple , nous avons pu , en peu de temps , préparer le squelette externe de plusieurs insectes conservant toute la forme de l'animal, et muni encore des appendices propres à son vol. » L'action décolorante du solutum d'hypochlorite de potasse sur ces espèces de tests colorés est telle , que le squelette d'une grosse mouche ordinaire a pu être blanchi en moins d'une demi- journée. » La présence de cette matière organique dans la peau des larves, et l'enveloppe tégumentaire des insectes de différents ordres, nous a engagé, d'après l'étude que nous avons com- mencée à la distinguer, par le nom d'en tomaderme, ce nom nous paraissant plus convenable pour désigner cette matière que celui de chitine , donné d'abord par M. Odier. » Les nouvelles recherches que nous avons déjà faites sur cette matière prise dans les chenilles et examinée comparativement dans les insectes parfaits , nous ont prouvé qu'elle était azotée , bien que M. Odier eût avancé qu'elle ne donnait pas de produits ammoniacaux par sa décomposition au feu. Nous sommes arrivé à cette conclusion , tout opposée à celle de ce chimiste , en calcinant séparément une petite quantité de ces deux substances avec du potassium , par le procédé que nous avons déjà fait con- naître. Toutes les deux ont fourni , parmi les produits de leur 156 revue zoologiqoe. ( Mai 1843. ) calcination , une même quantité de cyanure potassique dont la formation permet d'en déduire rigoureusement la présence de l'azote parmi leurs éléments constituants. » Nous nous proposons d'étendre ces recherches à différents genres d'animaux articulés et de nous livrer à une étude plus approfondie de ce nouveau principe immédiat qui paraît être particulier à un grand nombre d'insectes , mais qui ne se ren- contre pas dans d'autres animaux de la même classe. Déjà nous avons pu constater que la peau des Arachnides en était formée, mais que celle de certains Annèlides (lever de terre et l'ascaride lumbricoïde ) était d'une autre nature et se rapprochait , par sa solubilité dans la potasse , des téguments d'animaux d'un ordre supérieur. » Séance du 22 mai 1843. — M. de Quatref âges lit un Mémoire sur l'Eolidine 'paradoxale. C'est un Mollusque nouveau, voisin des Éolides et que l'auteur a découvert sur les côtes de France. Il a étudié cet animal zoologiquement et anatomiquement , et il a trouvé dans son appareil digestif et dans son système nerveux, des particularités insolites et toutes nouvelles. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Duméril , /. Geoffroy St-Hilaire et Mïlne- Edwards. M. Lacauchie lit un Mémoire sur la structure et le mode d'action des villosités intestinales. Renvoyé à l'examen de MM. Serres, Flourens, Dumas et Milne Edioards. M. F. Dujardin adresse des Observations sur un nouveau genre de Médusaires , provenant de la métamorphose des Syn- corynes. L'auteur a vu qu'un petit zoophyte voisin des Syn- corynes, qu'il propose de nommer Stauridie , donnait naissance à des bourgeons qui prenaient plus tard la forme des prétendus polypes femelles de la Syncoryna Sarsii ; ces bourgeons en se développant , ont pris des bras bifides , se sont enfin détachés et ont formé de jeunes méduses voisines de celles que M. de Quatre- fages a décrites sous le nom d'Eleutheria. M. Dujardin décrit avec soin et détail l'organisation de ces méduses, dont les Stauridies ne sont que des larves , et il en forme un genre nouveau qu'il nomme Cladonema -, l'espèce estnommée Cladonema radiatum. L'auteur pense que ce genre doit être rangé dans la famille des Océanides , parmi les Méduses ou Discophores Cryptocarpes d'Eschscholtz. SOCIÉTÉS SAVANTES. 15/ Séance du ?9 mai 1843. — M. I. Geoffroy- S t-IIilaire pré- sente un Mémoire qu'il vient de publier, traitant des Singes du nouveau continent et plus particulièrement des Saimiris. M. Duvemoy lit un Mémoire sur une mâchoire fossile de grand Ruminant , découverte à Issoudun. Ce fossile appartient au genre Girafe. M. Duvernoy après une comparaison très- savante , prouve que l'espèce fossile qu'il fait connaître diffère de la Girafe actuellement vivante , et forme une espèce nouvelle à laquelle il donne le nom de Girafe d' Issoudun. Le même savant , lit au nom de M. Lereboullet , un beau Mémoire anatomique sur les Crustacés du genre Ligidie. Ce travail a pour objet la description anatomique de la Ligie des Hypnes, décrite par Cuvier en 1792 , et dont M. Brandt a formé le genre Ligidie en 1832. La première partie est destinée à pré- senter l'histoire du genre ; la deuxième a pour objet sa descrip- tion zoologique ; la" troisième son anatomie; la quatrième pré- sente les motifs qui portent l'auteur à adopter le genre Ligidie ; enfin dans la cinquième partie M. Lereboullet donne quelques observations sur les mœurs de ces crustacés. Ce mémoire est accompagné de bonnes planches. Il a été renvoyé a l'examen d'une commission composée de MM. Duméril , I. Geoffroy St- Hilaire et Milne-Edwards. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Séance du 1er Mars 1843. M. Guérin-Méneville donne lecture d'une lettre de M. Th. Lacordaire dans laquelle cet entomolo- giste répond aux observations critiques de M. Guérin , relative- ment à son travail sur les Cicindélides. M. Guérin répond ensuite lui-même à la lettre de M. Th. Lacordaire. Cette communication a été imprimée en entier dans le numéro de février 1843 (p. 59 à 62) de la Revue zoologique. — Le même membre fait passer sous les yeux de la Société un grand nombre de Coléoptères , la plupart nouveaux , recueillis par M. Justin Goudot, sur les hauts plateaux des Cordilières et dans les vallées de la Nouvelle Grenade. — M. Amyot annonce que le vœu des membres de la Société qui ont souscrit pour élever un monument à la mémoire d'Edouard Carreno , est satisfait et qu'une modeste pierre vient d'être placée sur la tombe de ce jeune et savant entomologiste. 158 revue zoologique. ( Mai 1843. ) Séance du 5 Avril 1843. M. Pierre t dit qu'il vient de trouver aux environs de Paris un grand nombre d'individus de la Nyssia zonaria. On n'avait encore trouvé que deux fois cette espèce dans nos environs. — La Société procède au renouvellement annuel des membres de la commission de publication , qui se composera , pour l'an- née 1843-1844 , outre les membres du bureau, de MM. Aube, Doué , Goureau , Guérin-Méneville et de Saint-Martin. Séance du 19 Avril 1843. M. Duponchel fait connaître un mémoire de M. Merck , de Lyon , dans lequel cet entomologiste décrit d'une manière complète la chenille de la Psyché albida et donne des détails sur la nymphe et l'insecte parfait. — - M . Goureau lit une note pour servir à l'histoire du Calli- dium sanguineum. Dans ce travail l'auteur donne la description complète de la larve et de la nymphe du Callidium sanguineum, et il termine sa notice par de nombreux détails sur une espèce d'Ichneumon qui vit aux dépens de la larve du Callidium. Après cette lecture , M. E. Desmarest dit qu'il a eu occasion d'étudier également la larve et la nymphe du Callidium san- guineum , et qu'il se proposait de présenter incessamment à ce sujet un travail à la Société. Ses observations se rapportent du reste entièrement à celles de M. Goureau. — M. le Docteur Aube donne communication de deux notes : dans la première il décrit deux nouvelles espèces de Brachélytres et dans la seconde il fait connaître une nouvelle espèce de Co- léoptère Tétramère , trouvée aux environs de Paris , et qui doit servir de base à une coupe générique nouvelle. Séance du 3 Mai 1843. M. Duponchel lit un mémoire de M. Maximilien Spinola , intitulé : Notes sur quelques Hyméno- ptères peu connus recueillis en Espagne pendant Vannée 1 842 , par M. Victor Ghiliani. Dans ce travail M. Spinola fait con- naître un assez grand nombre de nouvelles espèces d'hyméno- ptères. — M. Edm. de Selys Longchamps donne lecture d'une note sur quelques Libellules d'Europe. L'auteur donne quelques dé- tails sur le mâle du Lindenia tetraphylla, et il décrit une seconde espèce européenne du genre Cordulegaster qu'il nomme C. Bi- dentatus. — Il est donné lecture d'une note de M. IL Lucas sur pli> MÉLANGES ET NOUVELLES. 159 sieurs Coléoptères nouveaux , du nord de l'Afrique , ne's à Paris. Les espèces décrites par M II. Lucas sont les suivantes : 1° Opilo dorsali. Luc. (Notoxus dorsalis. Dej. Cat. ) Omnino fuscus, flavo-pilosus ; elytris profonde punctatis, vittaalbâ tra- jectis. Long. 20. lat. G 1/2 mill. •2° Apate rufiventris Luc. Atra ; capite pilis flavescentibus ornatos antennis rufis , ultimis articulis flavescentibus ; thorace spinosulo ; elytris costatis, profundè punctatis ; pedibus sternoque nigris ; abdomine rufo. Long. 18 mill. Lat. 7 1/2 mill. 3° Apate nigriventris Luc. Capite atro, granario ; antennis nigris ; thorace nigro, valdè tuberculato ; elytris rubris, creber- rimè profundèque punctatis; pedibus sterno , abdomineque ni- gris. Long. 17 mill. Lat. G 1/2 mill. 4° Apate humer dits Inédit. Dej. Cat. Capite nigro; thorace ilavescente , anteriùs spinosulo, ad latera posteriùsque leevigato ; elytris anticè rufo flavescentibus posticè nigris, creberrimè punc- tatis ; sterno abdomineque fuscis ; pedibus fusco flavescentibus. Long. 5 mill. Lat. 1 i/2 mill. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. Le docteur Hartlaub, de Brème, nous avait adressé le des- sin d'une Piegrièche découverte en Grèce, en nous priant de le soumettre à M. De Lafresnaye, pour connaître son opinion sur cet Oiseau. Celui-ci ayant reconnu dans cette figure le Lanius JYubicus , Lichtenstein ( Lan. personatus Temm. 0. col 216. 2 ), M. Hartlaub nous écrit de nouveau pour nous prier d'annoncer qu'il est parfaitement d'accord avec M. De Lafresnaye à ce sujet , et que la découverte de cet Oiseau en Grèce, apporte une addi- tion nouvelle et importante à la liste des Oiseaux d'Europe. M. Hartlaub tâchera de se procurer des renseignements détaillés sur cette espèce, qui n'avait encore été trouvée qu'en Arabie et en Nubie. L'unique individu de ce Lanius Nubiens , que M. Hartlaub a reçu dans un envoi d'Oiseaux venant directe- ment de la Grèce, se trouve actuellement dans le musée de Brème. Dans le même envoi il se trouvait un exemplaire de la Syîvia olivetorum, Strickl. 160 revue zoologique. ( Mai 1843. ) Nécrologie. La Société Cuvierienne vient de perdre un de ses membres fondateurs. M. Félix-Pierre-Michel de Roissy a été enlevé à sa famille et à la science, le 17 mai dernier, à Page de 1\ ans. Il emporte le regret de tous ses amis , et ils étaient nombreux , car il suffisait de le connaître pour l'apprécier. Dans les différentes carrières qu'il a parcourues, militaire, administrative, financière et scientifique , il sut se faire aimer et estimer en y portant son esprit conciliant et encourageant. Naturaliste distingué, il est à regretter que M. de Roissy n'ait pas consigné de son vivant , dans un ouvrage spécial , ses remarques sur les Mollusques et notamment sur la famille des Céphalo- podes dont il avait recueilli un grand nombre d'espèces récentes et fossiles. Le résultat de ses recherches dont il faisait généreuse- ment part à quiconque le consultait, se retrouvera peut-être , du moins nous l'espérons , dans les nombreuses notes qu'il a laissées. L'histoire des Mollusques qui fait partie de l'édition de BufTon, publiée par Sonnini,lui est due en très-grande partie, et contient des observations très-judicieuses , adoptées par la plupart des naturalistes. Un pareil début dans la science faisait désirer à chacun que ce premier essai fût suivi d'autres ouvrages , dont tous auraient tiré leur profit. Membre zélé de la Société d'histoire naturelle de Paris , jus- qu'à son extinction , il a beaucoup contribué à la fondation de celles de Géologie, des Sciences naturelles et cuvierienne. Nommé depuis quelques années membre de la Société philo- matique , il en était président lorsque la mort est venue le frap- per. Quelques années de plus et le repos que lui laissait sa re- traite des affaires , allait être employé à ranger ses nombreuses collections. (H. M.) Nouveau membre admis dans la Société Cuvierienne. 277. M. le Baron de Morogues, propriétaire à Orléans. Présenté par M. Guérin-Méneville, SIXIÈME ANNÉE. — JUIN 1843. I. TRAVAUX INÉDITS. Oiseaux nouveaux d'Abyssinie; par M. Guémn-Ménevillë. Les oiseaux dont nous donnons ici les diagnoses , ont été dé- couverts en Abyssinie par deux Français appartenant a l'état- major de l'armée. Ces deux savants et intrépides voyageurs ont rapporté des observations pleines d'intérêt sur ce pays, sur sa constitution physique, sur sa géologie , sa zoologie, etc., obser- vations qui seront publiées par eux dans un ouvrage particulier. Ils ont bien voulu nous charger de l'étude des mammifères et des oiseaux de leur collection , et nous aurions attendu la pu- blication de leur voyage, pour donner le catalogue raisonné que nous avons dressé de leurs récoltes et la description détaillée accompagnée de figures, des espèces nouvelles , peu connues ou non encore figurées ; mais comme ce catalogue ne paraîtra que dans l'appendice et qu'il faut encore quelque temps pour que cette importante publication soit organisée, nous prenons le parti de donner d'abord les diagnoses de quelques espèces nou- velles, pour prendre date. Lanius JEthiopicus. — Lath. Gmel. supra totus atro-nitens, subtus albus parum roseo tinctus uti in Lanio minore , fascia al arum obliqua aliaque uropygiali albis. Gauda rotundata, rectri- cibus apice quadratis. Long. tôt. 23 cent. Cette espèce a été confondue jusqu'ici avec la Pie-grièche Boubou de Levaillant, mais nous avons reconnu entre ces deux Oiseaux des différences notables qui nous décident à les distin- guer. On verra les raisons de notre détermination quand l'ou- vrage dont nous avons parlé plus haut paraîtra. Comme il sera nécessaire de donner un nom latin à la Pie-grièche Boubou, nous proposons de l'appeler Lanius Boubou , comme on a appelé la Pie-grièche Brubru de Levaillant Lanius Brubru. Muscicapa fumigata. — Supra tota umbrino-fumigata , ala- rum pennis tectricibusque rufo-obscuro marginatis, subtus dilu- tior, gutture abdomineque medio albescentibus , rostrum brève carinatumplumbeum, pauce dilatatum uti in Muscicapa albi- colle Kuropac, vibrissis elongatis ; larsis brcvibus digitisquc fuscis. Long. tôt. 12 cent. Tom. YI. Année 1843, 11 162 revue zoologique. ( Juin 1843. ) Tchitrea Ferreti. -— Supra brunneo-cinnamomea capile large cristato , colloque lato , nigro-chalybœo relucentibus ; alae nigrœ , remigibus primariis totis nigris , secundariis extus late, intus stricte albomarginatis, tectricibus minoribus totis, majori- bus pogonio externo tantum albis ; qui color praelongam vittam niveam alae format; cauda cinnamomea , duabus rectricibus mediis longissimis , albis, earum basi et scapo nigris ; subtus a perfore sliistaceo-grisea , abdomine medio anoque pallidioribus. Long. tôt. 33 centim. Cossypha gutluralis. — Supra cinerea, pileo dorsoque rufes- cente parum sordidis; loris nigris; remigibus fusco-nigris, cinereo marginatis et terminatis , rectricibus nigris , lateralibus vix conspicue apice griseis ; subtus pectore , hypochondriisquc leete rufis, gutture albo late nigro limbato, superciliis abdomine medio anoque albis. L. tôt. 19 centim. Cossypha nigrocapilla. — Supra fusco olivacea , pileo , loris oculorum ambitu, genisque nigris, superciliis latis, albis, anari- bus ad nucham extentis , remigibus tectricibusque nigro fuscis obscure olivaceo marginatis , subtus uropygioque rufis, rectrici- bus duabus mediis nigris. Long. tôt. 11 cent. 1/2. Saxicola leucuroides. — Tota atra , cauda basi uropygioque imo rufescente albidis. — Long. tôt. 16 centim. Très-voisin du Saxicola leucura , mais plus petit , avec la moi- tié apicale de la queue noire et le blanc du croupion et de la base des rectrices nuancé de roussâtre. Zosterops abyssinica. — Supra pallideolivacea, subtus sordide alba pectore et hypochondriis pulveri colore indutis , gutture , collo antico, loris tectricibusque caudae inferis citrinis; oculorum ambitu ut rite albido. Long. tôt. 11 centim. Parus leuconotus. — Totus ater, nucha , dorso supremo et in- terscapulio usque ad dorsum médium, limbo interno remigum subtus , externoque rectricis lateralis, sordide albis. Rostro et pedibus nigris. — Long. tôt. 15 centim. Parisoma Galinieri. — Supra tota fumigato-grisea, fronte al- bicante., loris et circuitu oculorum antico nigris ; subtus dorsi concolor medio abdomine pallide cinereo, imo vero et ano rufis ; Rostro corneo, pedibus fuscis. Long. tôt. 19 cent. TRAVAUX INÉDITS. 163 Note sur les mœurs du Couroucou Pavonin , et détails sur les contrées qu'il habite. — Par M. A. Delattre. Ce qui manque à la plupart de nos livres d'histoire naturelle, ce sont des détails de mœurs , et, il faut le dire, c'est que les voyageurs éprouvent aussi tant de difficultés , qu'il ne leur est pas toujours facile de se livrer à ce genre d'observations qui exige du loisir, du calme d'esprit et des circonstances favorables. J'ai été assez heureux pour étudier, dans son pays natal, le Courou- cou pavonin , ce magnifique oiseau , le plus brillant peut-être de toute l'ornithologie , sur lequel on ne possédait aucun détail et dont on ignorait jusqu'à la couleur des yeux. Le Pavonin vit dans les régions de l'Amérique tropicale, très-élevées et presque défendues aux pas des voyageurs européens par des difficultés sé- rieuses et de plusieurs sortes. Ce n'est qu'avec persistance et té- nacité qu'il est possible de pénétrer dans la région de Guatimala qu'il habite , et c'est par des chemins épouvantables, des sortes de sentiers perdus, impraticables pour les mules, qu'on peut dé- passer la haute Vera-Paz, dont la dernière ville est Coban. C'est dans ce district qu'on le trouve; la nature de ce côté est entière- ment différente du reste de la république, la pluie y est conti- nuelle, aussi la végétation ne cesse pas d'être admirable, tandis que dans les autres parties de cette Amérique, l'année est par- tagée en deux, six mois de pluie et six mois de sécheresse ; ce charme, pour la belle saison, n'en est pas un pour la commodité du voyageur naturaliste, pour plusieurs raisons : 1° Les chemins se trouvant trop mauvais pour les mules , il faut avoir recours aux Indiens pour continuer sa route ; ces gens disposent une espèce de fauteuil on ne peut plus pittoresque, et avec une courroie qui l'entoure et leur passe sur le front, ils le rendent assez sûr pour que l'on puisse se placer dessus et voya- ger ainsi 3 ou 4 lieues par jour ; ce moyen de transport, extrême- ment fatigant pour les deux , est le seul praticable en ce pays, aussi j'ai dû m'en servir. 2° La difficulté pour sécher les oiseaux est des plus grandes ; il m'a fallu de toute nécessité recourir à la chaleur du feu, ne me servir que de préservatifs en poudre et établir de petites ca- banes disposées de manière à avoir un courant d'air perpétuel ; avec tous ces moyens, j'ai dû souvent rester un mois avant de 164 revue zoologique. (Juin 1843. ) pouvoir sécher un quadrupède ou un oiseau de grande taille. J'ai rencontré pour la première fois le Couroucou pavonin, le 4 octobre, à 8 lieues de Coban, dans les forêts d'arbres très-éle- vés et où le soleil ne pénètre jamais, aussi il y fait un froid hu- mide et fort pénible ; c'est là que se plaît ce magnifique oiseau, qui néanmoins recherche le soleil du matin; il est alors impos- sible de le tirer, parce que , pour en sentir la chaleur , il faut qu'il se place sur les branches les plus élevées, et si un fusil por- tait aussi loin, la multiplicité des lianes retiendrait le pavonin. Il faut donc attendre 10 ou 11 heures, alors l'oiseau vole et se pose en dedans du bois : il n'y a que deux moyens de se le pro- curer; le premier est de savoir imiter exactement le cri de la femelle, alors on l'appelle et on peut l'attirer jusqu'à portée de fusil, ayant surtout bien soin qu'il ne vous voie pas. Le deuxième est de voyager jusqu'à ce que l'on trouve prés du petit chemin du Pentink, qui date d'avant la conquête et le seul qui existe de ce côté, l'arbre produisant le fruit dont il se nourrit ; alors on se poste près de cet arbre, et il est rare que dans le courant de la journée un ou plusieurs Couroucous ne tiennent prendre leur repas, ce qu'ils font en volant rapidement d'une assez grande distance à l'autre , et attrapant au passage un fruit qui est de la grosseur d'une noisette; ils en mangent un assez grand nombre , aussi leur gésier est-il énorme, beaucoup plus volumineux que dans aucune autre espèce que j'ai jamais préparée. Quelqu'un qui penserait chasser le Pavonin comme les autres espèces se tromperait, parce que cet oiseau est de son na- turel tranquille et muet, et qu'il est impossible de le poursuivre dans les bois qu'il habite dont l'humidité continuelle se joint à une épaisse couche de branches tombées depuis bien des années, par conséquent pourries, ce qui fait que les jambes de l'homme enfoncent comme dans la boue, avec la différence qu'il a de la peine à les retirer sans s'écorcher plus ou moins ; Ton est donc réduit au petit chemin déjà excessivement difficile à parcourir. Je n'ai pu tuer de femelles avant le mois de janvier, parce que cette époque étant celle de leurs amours , en imitant leurs cris, la jalousie les fait accourir pour livrer combat. Le jeune Couroucou mâle, la première année, ressemble à la femelle ; la seule différence consiste dans la partie inférieure du ventre qui a quelques taches rouges mêlées avec le gris, et les six TRAVAUX INÉDITS. 165 plumes de la queue sont blanches , tandis que celles de la fe- melle sont rayées de noir. Le Couroucou adulte , c'est-à-dire à l'âge de trois ans, ne reste magnifique que pendant un mois de Tannée; ce qu'il a de plus extraordinaire, les grandes plumes de la queue ne sont à leur longueur que l'espace de trois mois, et comme c'est la saison des amours , en courant sa femelle, il use bientôt des plumes naturellement fragiles; il est donc extrê- mement difficile de l'avoir parfait, parce que s'il a été épargné par le fusil , il est rare qu'il ne se déchire pas en tombant des arbres élevés sur lesquels on le tire : ses plus longues plumes restent en mue neuf mois de l'année, tandis que les autres ne le sont que quatre ; cet oiseau, le plus ordinairement gras , a la peau si fine et si délicate que j'ai éprouvé beaucoup de difficul- l<:s à bien le préparer; il m'a fallu le plus grand soin pour réussir. Lorsque le Pavonin désire nicher, il cherche un nid de Pie in- habité; alors il travaille longtemps pour faire un trou à l'opposé de celui déjà fait. Il dispose le même nid à sa façon, et lorsque le mâle couve il entre d'un côté et sort par l'autre, unique moyen pour ménager une parure à laquelle il tient beaucoup. C'est alors que les Indiens font leurs efforts pour monter sans bruit sur l'arbre et attraper les deux grandes plumes de l'oiseau qui, effrayé, les leur abandonne. Ces gens les vendant avec fa- cilité font une guerre continuelle aux Couroucous; j'en ai vu installés dans un guêpier sauvage abandonné ; d'autres livrent combat au pic et le forcent à renoncer à son nid de l'année. Il m'a été impossible d'obtenir le moindre renseignement des naturels , parce que ces gens ne comprennent aucune langue connue; ils ont un langage extrêmement bizarre, et il m'est arrivé d'être accompagné par des Indiens qui ne vivaient qu'à quinze lieues d'autres tribus et qui se trouvaient fort embarras- sés pour se faire comprendre, ce qui m'a fait éprouver en tout les plus grandes difficultés. Dans les divers musées les couroucous sont préparés avec des yeux d'émail blanc ou d'autres couleurs ; je les ai toujours trou- vés d'un brun fauve uniforme. ( Écho du monde savant. ) 166 REVUE ZOOLOGIQUE. (JuifllSfâ.) Monographie du genre Poronie. — Por orna, Cardium species, Montagui. — Kellia species, Turton bivalves d'Angleterre, par C. A. Rêcluz, pharmacien à Vaugirard. Je propose le genre Poronie pour de petites coquilles bivalves qui ont des rapports d'un côté avec les Amphidesmes, les Érycines et les Bornies et d'un autre avec les Kellia de Turton et Chironia de Deshayes , mais qui néanmoins possèdent des caractères dis- tinctifs suffisants pour qu'il soit possible de les différencier net- tement de tous ces genres. C'est ainsi que les Poronies se dis- tinguent des Amphidesmes et des Érycines ( Lamarck. Desh. non Sowerby), non-seulement par la forme, la position de leur cuil- leron et de leurs dents cardinales, mais en outre par l'impres- sion du manteau qui est simple, tandis qu'elle est profondément sinueuse sur les Amphidesmes et les Érycines. Elles diffèrent des Bornies, dont l'impression palléale est simple, par un cuilleron ligamentaire très-allongé , décurrent et bordant la surface in- terne de la dent latérale, dans toute son étendue ; par leur dent cardinale antérieure, grande^ concave et ascendante , double ou intrante sur l'autre valve, et par la dent latérale forte, triangu- laire , écartée et intrante sur la valve opposée ; ainsi nulle con- fusion ne peut exister entre les deux genres. — Les genres Kellia et Chironia , qui ne différent sous aucun rapport les uns des au- tres , manquent aussi de sinus palléal , ont comme les Poronia les dents cardinales conformées presque de la même manière , ainsi qu'une seule dent latérale ; n'ont pas de cuilleron entre les dents cardinales , et leur ligament gît dans une rainure submarginale formée par le prolongement de la base anté- rieure de la dent latérale , et s'étend depuis celle-ci jusqu'à la dent cardinale plus petite ou subapicale , c'est-à-dire , qu'il est visible à l'extérieur et non placé près du centre des valves. 11 s'ensuit donc une très-grande différence, outre celles qui exi- stent sur la dent latérale très-mince et les impressions muscu- laires arrondies sur les Kellia ou Chironia. Les Poronia vien- nent, en conséquence, établir un rapprochement entre les Kellia , les Bornia , les Érycines et les Amphidesmes , et dans la méthode doivent être placées entre les deux derniers de ces genres. En voici la caractéristique. animal peu connu, à manteau divisé postérieurement en deux TRAVAUX 1NRDITS. 1fl7 lobes ; deux siphons séparés, distincts ; pied aplati , tranchant. Coquille ovale ou subarrondie, régulière, transverse, équivalve inéquilatérale, close. Sommets petits, recourbés antérieurement. Charnière ayant sur la valve gauche deux dents cardinales , l'a- picale très-petite , saillant en avant, l'antérieure rapprochée de la première, transverse , concave, plus grande, comprimée , cour- bée sensiblement vers là marge supérieure ; un cuilleron pour le ligament, allongé, obliquant vers l'intérieur de la valve , nais- sant au-dessous du crochet , courant et bordant toute l'étendue de la face interne de la dent latérale ; une dent latérale sur le côté postérieur seulement, triangulaire, écartée. Valve droite portant une dent apicale plus petite , souvent obsolète , une au- tre dent cardinale grande , comme sur l'autre valve , mais in- trante ; un cuilleron semblable à celui de la valve gauche et une dent latérale intrante , postérieure , également un peu oblique. Ligament interne , fort , cartilagineux , placé dans les cuillerons. Impressions musculaires ovales , liées par une impression pal- léale simple. Animal fere ignotum , pallio postice bilobo ; siphonibus duo- bus , disjunctis ; pede piano , acuto. Testa ovata seu subrotunda , regularis , transversalis , sequi- valvis , inaequilatera , clausa. Apices minuti , antice recurvati. Lunula areaque nullse. Cardo dentibus cardinalibus duobus in utraque valvula , apicali minima ante auctam, antica majori api- calem approximata, transversal! , concava , ad marginem supe- raminflexaet in valvula dextra inserta ; fossulainterposita, elon- gata , oblique valde transversal i , sub dente laterali decurrente , ligamentum magnum , cartilagineum , unicum ferente ; dente laterali unica, postica, remota, in valvula sinistra triangularia , in dextra inserta. Impressiones musculares ovales, sequales. Sinus palliaris nullus. Les Poronies sont de petites coquilles minces , légèrement translucides à l'état adulte , plus ou moins teintes de rouge , de rose ou de pourpre tant à l'intérieur qu'à l'extérieur , à surface faiblement striée en travers, à crochets peu saillans et courbés sur le côté antérieur. Une des espèces est vivipare comme les Cyclas cornea et C. rivalis , mais j'ignore si les jeunes coquilles se fixent , comme ces dernières et quelques jeunes Vénus , au moyen d'un fil oubyssus. Turton (Bivalves d'Angleterre, p. 258), 1 68 revoe zoologique. ( Juin 1843. ) qui le premier a observé cette particularité remarquable et in- connue avant lui sur les bivalves marines , s'exprime ainsi à ce sujet. « Dans le mois de juin , la plus grande partie du Kellia rubra ( Cardium rubrum Montagu. — Poronia rubra Nobis ) était remplie déjeunes coquilles parfaitement formées , au nom- bre de douze environ , plates , d'une couleur rouge-pâle , rem- plissant complètement la cavité des valves à la destruction de l'animal , comme le Cyclas comea. C'est à notre connaissance le seul exemple d'une coquille bivalve marine qui soit stric- tement vivipare ou produise son frai dans un état complètement formé. Sa structure animale et ses mœurs doivent en consé- quence être analogues aux bivalves d'eau douce. C'est une de celles qui vivent en grand nombre , on la trouve fixée sur le Fucus pygmœus attaché aux rochers exposés à demi-marée. » La conséquence que Turton tire de ce fait me semble hasardée, attendu que les dissemblances de la charnière des deux genres doivent probablement déterminer des modifications dans l'or- ganisation du mollusque des Poronia ; ainsi , selon Adanson les siphons ( trachées ) de l'animal du Poron ne sont pas soudés , comme sur les Cyclades , mais bien séparés dans toute leur éten- due. Les Poronies vivent aussi sur le sable , selon Adanson et Montagu. Adanson , qu'on est souvent obligé de citer quand on s'occupe de Mollusques , a fait connaître quelques particulari- tés de l'animal de son Poron , type de mon genre Poronia , et c'est en consultant la table des rapports des principaux carac- tères des conques du Sénégal, qu'on les trouve p. 75. « L'animal du Poron a le manteau divisé d'un côté seulement en deux lobes ; il est pourvu de deux trachées ( siphons ) en forme de tuyaux séparés , _distincts ; le pied fait saillie au dehors (et par analogie aux autres Cames, avec lesquelles il Passo-; cie), est aplati et tranchant (p. lij) ; enfin il n'a point de fils ou byssus , pour se fixer (p. 35).» Si je puis en juger par l'a- nimal d'un Poron parfaitement desséché dans sa coquille et con- servant encore sa couleur d'un blanc-jaunâtre , le manteau est simple, divisé postérieurement en deux lobes pour le passage du siphon et largement fendu à la base, un peu plus du côté anté- rieur que du côté postérieur pour donner issue à un pied petit, aplati et tranchant. Deux espèces ont été décrites par les auteurs, une troisième, appartient au Cabinet de M. Petit de la Saussaie. TRAVAUX INÉDITS. 169 Adanson, qui a fait connaître la première, l'admit'dans son genre Came , section des coquilles rondes , au milieu d'espèces de gen- res différents. Cet auteur dit dans la description trop concise de son Poron , qu'il ne diffère du Félan que par son petit diamètre , or , le Félan n'a , selon Adanson , que deux petites dents à la charnière, et cependant le Poron, tel que M. Petit l'a reçu des parages du Sénégal, parcourus par cet auteur, a sa charnière con- formée exactement comme la caractéristique du genre Poronia, auquel il a servi de type. On découvre , en en effet , à l'œil nu, sur le Poron , la dent latérale , le cuilleron interne pourvu de son ligament , la dent cardinale antérieure et concave , les im- pressions musculaires , et , avec le secours d'une bonne loupe , la dent apicale bien apparente sur la valve gauche , plus difficile à voir sur la droite , et l'impression du manteau tout à fait sim- ple. Je lis à la table des rapports les caractères suivants de la co- quille. « Les battants (valves) égaux, fermant exactement , non nacrés, revêtus d'un périoste (épidémie, epitesta) très-fin , ayant les sommets au centre. Une charnière formée par 1, 2 ou 3. ( 2 d'après la description générale ) dents arrondies et autant de cavités sur chaque valve; le ligament en dehors , au-dessus des sommets et deux attaches musculaires, sur chaque valve ( pages ixxij à ixxij)» . J'ai souligné les caractères qui m'ont paru inexacts. Ainsi les sommets ne sont jamais au centre sur aucune des variétés du Poron, sur celles mêmes qui paraissent équilatérales , ils sont généralement plus postérieurs que médians. 11 suffit en effet d'ouvrir la coquille, pour s'assurer que le côté antérieur est plus avancé que le côté postérieur ; le ligament n'est point au dehors , car dans ce cas , la coquille en aurait deux , et elle n'en possède qu'un reposant sur les cuillerons internes des deux val- ves , où il est très-apparent à l'œil nu. Ces différences entre mes observations et celles d'un savant aussi illustre , viennent proba- blement de ce que cet auteur lui ayant trouvé de l'analogie avec son Félan , a dû admettre également par analogie les caractères de celui-ci pour les appliquer à l'autre , ou , peut-être de ce que la petitesse de son Poron ne lui a pas permis de pousser ses in- vestigations plus loin qu'il ne l'a fait. C'est du moins le raisonne- ment que je me suis fait. On pourrait m'objecter que le Poron est probablement une tout autre espèce que celle qui a servi a mes éludes ; dans ce cas, je répondrai que les individus dont 170 revue zoologique. ( Juin 1843. ) j'ai fait usage proviennent du cabinet de M. Petit , pour qui l'on recueille , depuis fort longtemps , les espèces du Sénégal , dans les localités parcourues par Adanson ; que sa collection renferme la presque totalité de celles décrites par l'auteur de l'histoire des coquillages du Sénégal et même un tiers en sus inconnues au sa- vant voyageur; enfin qu'aucune autre espèce de son cabinet n'a les dimensions, la forme et la coloration indiquées dans le voyage au Sénégal , partie des coquillages. Montagu , Testacea britannica, découvrit sur les côtes d'An- gleterre la 2e espèce de ce genre et la décrivit, sous le nom de Cardium rubrum, ainsi qu'il suit : « Coquille convexe, polie, lisse , lustrée , pellucide , rouge , à charnière non tout à fait cen- trale, plus large que longue, arrondie aux deux extrémités; sommets saillants; charnière ayant une première dent presque obsolète , les latérales très-visibles ; intérieurement d'un rouge brillant; marge entière, unie (plain).» Ces caractères se rappor- tent , bien qu'il y manque quelque chose , à l'espèce qui vit sur les côtes de la Manche , en Angleterre et en France, où elle est plus petite ; sur celles de la Méditerranée, où elle est plus grande; en Corse , en Sicile et dans le golfe de Tarente. Ainsi que sur la précédente espèce, le ligament repose encore dans le cuilleron intérieur , le long de la dent latérale, et se trouve plus apparent sur celle-ci que sur les autres espèces. Comme Montagu a f.tit sa description sur une coquille d'un huitième de pouce anglais (soit 3 1/4 millimètres) , il m'est difficile d'expliquer son silence sur la position et la forme de ce ligament, et avec d'autant plus de raison que , parmi les auteurs de la Grande-Bretagne , Mon- tagu est un de ceux dont l'exactitude est vraiment remarquable. Il donne à son Cardium rubrum une seule dent cardinale et deux latérales , prenant ainsi la dent cardinale antérieure et transversale pour une dent latérale rapprochée de la charnière. Cette opinion pourrait être soutenue d'une façon comme d'une autre, avec un égal avantage; aussi me garderai-je de l'en blâmer. MM. Maton et Racket, Lin. trans. 8, p. 66, attribuent au Cardium rubrum de Montagu deux dents ou plutôt plusieurs dents latérales et cardinales : a cardinis dentibus ferc ohsnletis, lateralibus manifestis.» Comme, dans la description Générale de cette espèce qu'ils empruntent à leur compatriote , ces auteurs ne mentionnent point la dent ligamentaire, je ne vois TRAVAUX INÉDITS. 171 JMtt où ils ont aperçu toutes ces dents ; ou il y a deux dents cardinales et une latérale, ou bien une cardinale et deux la- térales. J'ai reçu de M. Powis , conchyliologue distingué de bondi es, quelques jeunes individus de cette espèce recueillis sur la cote de Scarborough , et je leur ai trouvé les mêmes caractères que sur ceux provenant de Cherbourg , je veux dire une dent cardinale petite , placée sous le crochet , obsolète sur la valve droite _, saillante sur la gauche ; une dent antérieure concave et infléchie du côté de la marge supérieure , double ou intrante sur la valve droite ; enfin le cuilleron et la dent latérale posté- rieure, etc., telle que la description du genre le comporte. Tru- ton qui, dans ses bivalves d'Angleterre, a étudié avec un soin tout particulier la charnière des coquilles de ce pays , ne me paraît pas avoir apporté un examen assez attentif sur celle du Cardium rubrum. En effet, puisque ce savant auteur avait senti que cette coquille devait être éloignée des Cardium , avec les- quels Montagu l'avait associée, il a eu tort de l'introduire dans son genre K cl lia dont elle n'a pas les caractères, ainsi qu'il sera facile d'en juger, non pas précisément par sa caractéristique qui est trop générale etjncomplète , comme nous allons le voir bientôt , mais bien par l'analyse des caractères de la charnière des Kellia de Turton, vivant sur les côtes d'Angleterre. Voici la description générique du G. Kellia telle qu'on la trouve dans l'ouvrage de l'auteur : « G. Kellia , testa subglobosa, œquival- vis, clausa. Cardo valvœ alterius dentibus duobus approximatis cuni dente laterali remoto, alterius dente concavo cum laterali remoto. Ligamentum internum. » Turton, Biv. angl. p. 56. Mais pour bien comprendre les différences qui existent entre les Kellia et les Poronia , il importe de développer un peu plus lon- guement les caractères du genre créé par Turton. Je dois dire auparavant que je n'ai fait la description suivante qu'après avoir étudié, sous la loupe , l'espèce d'Angleterre décrite par l'auteur du genre, savoir : le Kellia suborbicularis , Turton, 1. c. p. 57, sur une autre espèce nouvelle de Gallao de Lima j du cabinet de M. Petit, et après avoir également étudié le Chironia La Pe- rousei de Deshayes dont les caractères sont ici plus développés, mais semblables en totalité. La valve gauche des Kellia et Chironia montre aux yeux de l'observateur deux dents cardi- nales rapprochées, l'apicale ou celle qui est verticalement sous 172 revue zoologiqué. ( Juin 1843. ) le crochet, petite , aiguë et projetée en avant ; l'antérieure transverse, plus grande, comprimée, sub-ascendante, plus large, un peu concave en dessus et arrondie en dessous , étendue eu avant et à la base, en une sorte de callosité linéaire, bordant la marge supérieure de ce côté et laissant entre elle et ce bord un sillon transverse , peu profond ; une dent latérale sur le côté postérieur , comprimée , triangulaire , mince , écartée de l'api- cale, prolongée à sa base, des deux côtés une callosité semblable à celle de la dent antérieure , bordant un sillon sub- marginal dont la portion comprise entre le sommet de la dent latérale et l'apicale contient le ligament. Celui-ci s'étend, sur quelques espèces, jusqu'au-dessus de la dent antérieure en passant sous le crochet. La valve droite manque de dent apicale, conserve la dent cardinale antérieure qui est intrante, c'est-à-dire divisée en deux parties : la supérieure tuberculiforme , marginale, sé- parée par un étroit sillon de l'autre portion inférieure , laquelle est plus grande, concave, infléchie supérieurement et s'étend en avant comme sa correspondante, de la valve opposée. Dans cette dent vient se loger celle de la valve gauche. Une dent latérale postérieure exactement conformée comme sur l'autre valve, écartée, triangulaire, etc. Ligament sub-marginal , placé entre la dent latérale et la cardinale antérieure et dans une rainure semblable. Il est facilement démontré, par cette description dé- taillée , qu'il n'est pas possible d'admettre le Cardium rubrum de Montagu dans le genre Kellia de Turton. On m'a fait remar- quer que pour établir la différence des deux genres, il ne serait pas superflu de donner comparativement à la description pré- cédente une autre pareille du genre Poronia. Bien que ceci me paraisse inutile, j'ai cru ne pas devoir refuser d'analyser de même les caractères du genre que je propose. Dans les Poronia la charnière est formée sur la valve gauche d'une dent apicale petite , verticale , comme tronquée en avant ; d'une dent cardinale antérieure , voisine de la première , faible- ment concave en dessus, sans prolongement de callosité li- néaire en avant ; d'un cuilleron naissant entre les deux dents cardinales où elle est étroite et à sommet peu apparent, s'éten- dant le long de la portion intérieure de la dent latérale en s'élar- gissant insensiblement jusqu'à l'extrémité de celle-ci , avec la- quelle elle est soudée et dont la limite est marquée sur les côtés TRAVAUX INÉDITS. p 173 supérieur et latéral par une rainure étroite. Ce cuilleron est par conséquent allongé en bateau étroit, à ouverture profonde et obliquant vers l'intérieur de la valve. Sa marge interne forme avec la marge supérieure et externe de la coquille une sorte de triangle allongé antérieurement. Dent latérale placée sur le côté postérieur, écartée, triangulaire, forte, allongée en avant et tronquée obliquement en arrière. La valve droite a une dent apieale bien visible sous la loupe , sur le Poronia adansoniana , moins sensible sur les grands individus du Poronia rubra, de quatre à cinq millimètres de diamètre transversal , et très-exiguë ou effacée sur les jeunes ainsi que sur le Poronia petetiana ; sur cette valve , cette dent est plus rapprochée de la cardinale anté- rieure. Celle-ci est pareillement plus antérieure que Papicale intrante , formée d'une dent supérieure tuberculi forme et d'une autre inférieure concave en dessus, convexe sur l'autre face, grande , transverse et infléchie vers la marge supérieure de la coquille ; c'est dans celle-ci que la dent cardinale anté- rieure de la valve opposée vient s'articuler. Un cuilleron pour le ligament conformé et disposé comme sur la valve gauche. Une dent latérale postérieure intrante formée de deux parois en relief, transverses, obliques, épaisses, parallèles, entre les- quelles la latérale correspondante vient se loger. Elle est séparée supérieurement de la marge de la coquille et inférieurement du cuilleron par une strie creuse. Le ligament est fort, cartilagineux, d'un gris pâle , très-adhérent et persistant longtemps même après la mort de l'animal. Malgré toutes mes recherches pour retrouver le ligament externe ou submarginal, dont parle Adanson dans sa table des rapports, je n'ai pu y parvenir. Les grands Poronia rubra montrent bien sur la marge postéro- antérieure, ou celle comprise entre la dent latérale et cardinale, un bord rouge-noirâtre très-foncé ; mais ce bord est très-lisse et brillant sur les deux valves ; tout ce que j'ai pu voir, si ce n'est un effet doptique , c'est le sommet du ligament interne prolongé au dehors sous les sommets comme un point à peine apparent. Sur les Kellia les impressions musculaires sont arrondies; elles sont ovales sur les Poronia , et leur impression palléale sim- ple (1). 'i) Je ne puis assez fnîrc remarquer l'accord vraiment inconcevable qui existe chez les auteurs anglais, relativement à la charnière du 174 revue zoologique. (Juin 1843.) Avant de terminer je dois dire un mot sur une coquille découverte par M. Gantraine , dans la Méditerranée, et que cet auteur rapporte au Poron d'Adanson; c'est du Cycladirui Adansoïlii que je veux parler, et pour laquelle le professeur belge a créé un nom générique nouveau, sans faire connaître les caractères qui lui sont propres , et le séparent des genres avoisinants. Selon cet auteur, cette espèce est oblongue, presque orbiculaire, inéquilatérale , glabre, fragile, d'un brun pourpre tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, arrondie des deux côtés et substriée concentriquement. Sa charnière est formée de deux dents latérales . l'antérieure assez forte, déprimée, et la posté' Heure plus petite ; point de dents ni d'échancrure apicales. Elle vit fixée sur les pierres au moyen d'un byssus très-gréle et à peine visible ( Cantraine , Diagnoses ou descript. SUCC. moll. médit, p. 29, n. 76). L'auteur ajoute : « Cette petite espèce, qu'on prendrait pour une Cyclade, est le Poron décrit et figuré par Adanson, qui était jusqu'à ce jour une espèce énigmati- que. » Si l'on compare ces caractères à ceux donnés par Adanson et à la caractéristique du genre Poronia , il sera difficile de par- tager l'opinion de M. Cantraine, parce que le Poron diffère trop fortement de la Cycladina Adansonii. En effet , le Poron d'A- danson est une coquille globuleuse , très-convexe , plus ou moins inéquilatérale , selon les variétés, plus solide que mince, blanchâtre ou blanc -jaunâtre , teinte de pourpre ou de rose de chaque côté des crochets, à la charnière et très-rarement à l'inté- rieur comme à l'extérieur des valves, et sa charnière tout à fait différente de la Cycladine de M. Cantraine. Trois espèces de Poronia me sont connues; en voici les ca- ractères : 1 . Poronia Adansoniana. Testa subglobosa seu ovato-rotun- data, valde convexa, vix inaequilatera, albido lutescente, lœviter transversim striata; apicibus inagnis, prominulis, subtus utrin- que roseo-pictis ; dentibus cardinalibus roseis. Cardium rubrum , puisque MM, Flérning1 et Macgillivray la décrivent absolument comme Turton ! Me serais-je trompé dans mes apprécia- tions ? je ne le pense pas. J'ai étudié la coquille des côtes d'Angle- terre et les descriptions tracées par les auteurs de ce royaume, moins la charnière, conviennent parfaitement ù l'espèce de Montagu et à mon Poronia rubra. TRAVAUX INÉDITS. 175 Le Pouon Adanson, Sénégal, Coq. 1. 1. p. 227, n°9, pi. 1 7. figu- ris binis. Var. «. T. subglobosa, valvulis valdè conveœis,unicoloribus. Var. fc. T. subglobosa , a cardine ad basim medioque com- pressa, subcanaliculata. Var. •>. Testa subglobosa, extus intusquerosea, superne co- loribas intensioribus. Var. OUVRAGES NOUVEAUX. 481 utile de passer en revue toutes les espèces décrites par Fauteur, et de donner les diagnoses de celles qui nous paraissent être réellement nouvelles. 1. Elaphrus Ullrichii, De). Oblongus, viridi-cupreus, punc- tatissimus, thorace foveolato, elytris mamillis cupreo-aeneis, cir- culo smaragdino impresso cinctis, triplici série, foveisque sma- ragdinii ad marginem lateralem, femoribus subtus tibiisque testaceis. L. 3 1/2 — 3/4"', 1. 1/2'". Nouvelle espèce, voisine de V cuir eu s MiiWer (littoralis Dej.), mais bien différente par sa taille, sa couleur, et par l'absence de la petite fossette au milieu du corselet. 2. Pferostichus Juitutii, Spitzy. Oblongus, niger, supra cœru- leo-micans , thorace cordato, utrinque biimpresso, elytris oblon- gis, leviter sulcatis, interstitiis tertio, quinto, septimoque foveolis quadratis irregulariter impressis. L. 8'", 1. 2 5/6'". Espèce nou- velle, très-remarquable, voisine du Pt. fasiato punctatus, mais distincte par sa couleur, par son corps plus aplati et par les points imprimés des élytres. 3. Stenolophus humeralis. Oblongus, subdepressus , nigro- piceus, thorace subcordato , utrinque foveolato, foveis impunc- tatis, elytris simpliciter striatis, macula humerali, ore antenna- rum basi, pedibusque pallide-testaceis. L. 1 1/3, 1. 1/2'". Nous pensons que c'est plutôt un Badister, semblable auBad. humera- lis Bon , si ce n'est pas le même. 4. Haliptus ater. Décrit d'après un seul individu, que nous regardons comme une variété noire du H. impressus, si ce n'est pas un individu dont les couleurs ont été altérées par quel- ques moyens chimiques. 5. Lathrobium longicorne. Nigrum , nitidum , punctatum , capite sub-orbiculato; thorace oblongo, linea média sub-elevata, laevi , elytris longitudine thoracis, crebre punctatis, rubris, basi nigris, antennis, capite cum thorace longioribus, tarsisque rufo- piceis. L. 3 1/2'", 2/3'". 6. Nematodes strepens. Déjà décrit mais d'une manière peu satisfaisante , par M. Laporte, dans la Revue Entomologique de M. Silbermann, sous le nom de Tharops melasoides, mieux par M. Lacordaire, dans sa Faune entomologique de Paris , sous le nom d'Isorhipis Lepaigei. Malheureusement ce dernier livre est très-rare, parce que toute l'édition est brûlée. 182 revue zoolqgique. ( Juin 1843. ) 7. Elater fulmis. (Genus Jmpedus, Megerle.) Totus ferrugi- neuse pubescens, thorace convexo, angulis posticis prominulis, acutis, elytris punctato striatis , interstitiis punctulatis. L. 3'", 1. 1'". Très-remarquable parce qu'il a un article des tarses lobé comme les Monocrepidius, genre exotique jusqu'à présent. 8. Elater lugens. (Gen* Sericosomus, Serville) nigritus? Megerle. Lineari-elongatus, niger, opacus, pube tenui nigra optectus, lliorace ruguloso-punctato, angulis posticis acutis, pro- longatis , carinatis , elytris punctatostriatis , interstitiis rugoso- punctatis, tibiis tarsisque rufo-piceis. h. 4^—5'", 1. 1 — 1 1/3'". Paraît être un Ampedus. 9. Elater suliœneus. (Ziegler, Gen. Ectinus , Eschschollz). Elongatus, nigro-œneus , subnitidus, punctatissimus , thorace elongato, antice apgustiori, postice canaliculato , elytris obsolète Striatis, interstitiis coriacejg, tibiis Jarsisque piceis. L. 4 1/2, 1. 1 1/3"'. 10. Cantharisnigripes.tineari-çlongdLtb, nigra, nitida, thorace subquadrato, elytris pallidis, ore , «intennarumque basi rufo- testaceis. L. 3'", 1. 5/2'". 11. Malachws feslims (Gen. Anthocomus, Erichs). Lineari- elongatus , obscure yiridi-œneus, ore, antennis, elytrorum mar- gine exteriore anguste , apice late, peçlibusque flavis. L. 1 3/4'", 1. a/4'", 12. Parnus longipes. C'est Je P. JPutnerilii, Lat. 13. Phlœostiçhus ( genre nouveau ) , denlicollis. L'espèce est déjà décrite par B,. Bertholini dans les Actes de Bologne, sous le nom d'/ps denticollis. Nous ne pouvons à présent que citer ce livre, nous ne l'avons pas à notre disposition. "Voici les caractè- res du genre donnés par M. Redtenbacher. Palpi maxillares quatuor articulati, articulo primo minimo , conico, secundo, tertioque multo crassioribus, breviter conicis , ultimo ovato, truncato. Palpi labiales tri-arliculati, articulo ul- timo majore, ovato, apice truncato. Labrum transversum, rotun- datum, apice vix emarginatum. Labium transversum, margine antico semi-circulari, elevato ; dentibus duobus productis djs- tanlibus. Ligula brevis, quadrata, emarginata, margine cirato. Mandibulae modice arcuatse, apice bifidae. Maxillœ palpis maxil- laribus multo breviores, simplices, rectœ , internœ , apiceque ci- liatœ. Oculi latérales, rotundati , prominuli. Antennœ articulis \NAL\SES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 183 tribus ultimis crassioribus ; articulo primo crasso , transverso, secundo subconico, latitudine duplo longiore, 4, 5, 6, secundo aequalibus , septimo paulo minore, octavo et nono campanula- tis; ultimo ovato, acuminato. Abdomen segmentis quinque com- positum. Tarsi quatuor anteriores quinque — postici quatuor — articulât^ teretes , parum ciliatse. Affinitatem quod attinet, hoc genus ad familiam Xylophagorum collocandum est. il. Margus obscurus. Oblongus, subtus fusco-ferrugineus , supra rufo — aut nigro-piceus, opacus, crebre et profunde punc- tatus, thorace transverso , elytris elevato-striatis, interstitiis tri» seriatim punctatis 7 palpis? antennis, , pedibusque rufo-ferrugi- neis. L. 2'", 1. 3/i1". 15. Cistelq sulphuripes. Décrite sous le. même nom par Germar. (Ins. spec. nov.) 16. Phylonomus maculatus. Pahl. ( Hypera Ifellwigii iïîe- oerîe), Ovatus, apterus, niger? pube densa. depressa, fusco-cine- rea variegatus , thorace latitudine longiori, punptato , elytrisj connatis, punctato-striatis, jnterstiis altères maculis nigris de- nudatis, irregulariter signatis. L. 2 2/3"' — 1. 1 1/2'". 17. Otiorhynchus mandibularis. Ovatus piceus, fusco-ci- nereo-squamosus , thorace rufo-picco , tuberculato , tuberculis rubro-pellucidis, elytris punctato-striatis, squamulis fusco-cine- reis variegatus, interstitiis seriatim granulatis, seriatimque seto- sis, mandibulis valde elongatis. L. 2 2/3'f/, 1. 1 1/3'". 18. flylesinus suturalis. — H. 0\çipea&a% Fab, 19. Rhopalocerus (genre nouveau), setosus. — Spartycerus Rondani Motschoulsly, Bull, [de Mosc. Mononoma Rondani* Runze, Germ., Zeitsch. I. — Les caractères du genre étant soi- gneusement étudiés par M. Redtenbacher, nous les donnerons. Palpi maxillares 4 articulati, articulo primo conico , secundo et tertio brevibus, transversis , quarto très praecedentes longitu- dine superante, lato, ovato, apice truncato. Palpi labiales 3 arti- culati, articulo primo et secundo minimis, tertio magno, ovato, apice truncato. Labrum transversum, leviter emarginatum. La- bium corneum, angustunv, profunde emarginatum. Ligula brç- vis, paraglossis magnis, longo-ciliatis. Mandibulae modice ar- cuata3, apice bifidœ, intra apicem dente obluso armatae. Maxilla? bifidae , lobo externo oblongo-quadrato _, apice, ciliato , lobo interno angusto, semi-membranaceo , externo breviore , apice 184 revue zoologique. ( Juin 1843. ). ciliato. Oculi latérales , parum prominuli. Antennœ sub-moni- liformes, articulo ultimo majore 10-articulatrc, articulo primo crasso , elongato , obconico , secundo sub-cylindrico , paulo breviori, tenuiore, ante basin constricto, tertio iterum minori sub-sequentibus fere sequali , etiam constricto 4, 5, 6, 7, 8, 9, globosis, ultimo valde incrassato, latitudine paulo longiore, ob- conico, apice rotundato ; articulus quilibet, setis paucis inclinatis ornatus. Tarsi 4-articulati, articulo primo minimo, secundo et tertio sequalibus, brevibus, quarto elongato, prœcedentibus sumptim multo longiore, arcuato, unguiculis duobus simpl ici- bus. Etiam ad familiam Xylophagorum reponendum est hoc genus. Le nom Spartycerus n'étant plus libre, on devrait adopter le nom de Rhopalocerus pour ce genre , mais malheureusement il est employé par M. Serville pour un genre des Longicornes. 20. Monotoma quadri-foveolatum. La description s'accorde parfaitement à l'espèce décrite sous le même nom 9 par M. Aube (Annal de la Soc. Entom.), et Motschoulsky (Bull, de Mosc). 21. Callidium scabricolle. Un des plus rares et plus inté- ressants longicornes de l'Europe, qui n'est pas cependant nou- veau. Il est très-distinctement décrit par M. Schonherr , sous le nom de Callidium muricatum, et c'est encore d'après l'individu typique de la collection de feu Hûbner, le Callidium punctatum Fab., nom qui doit être restitué. Il paraît que cette espèce est inconnue en France. 22.Saperdav,ncinata. (Gen. P%fœda,/?e/\).Lineari-elongata, nigra, griseo-pubescens, thorace ruditer punctato, longe piloso , simulque pube cinerea in lineam mediam et lateralem conden- sata adsperso, scutello albido-pubescente, elytris punctatis, seg- mentorum abdominalium primo atque secundo apice uncinatis. L. 3 1/3 — 4"',1. 3/4 — 1'". 23. Saper da biguttata, Meg. (Gen. Phytœcia Dej.) venusta, Fridwaldsky. Brevior , nigra, pilosa, thoracis linea média , scu- tello, elytrorum macula apicali, pectoris lateribus, segmento rumque abdominalium marginibus albido-pubescentibus , pedi- bus testaceis. L. 3 1/2'", 1. if"- 24. Haltica circumdata. (Gen. Balanomorpha , Chevrolat). Oblongo-ovata, nigro-œnea, nitida, elytris antennis, tibiis tarsis- que testaceis, sutura apiceque elytrorum nigricantibus. L. 1 1/4", 1. 2/3'". SOCIÉTÉS SAVANTES. 125 25. Halticanigriceps.[Gen., Teinodactyla, Chevrolat). Ovata, nigra, nitida, subtilissime punctulata, thorace, elytris, antenna- rum basi pedibusquepallide testaceis, sutura nigricante. L. 5/6'", 1. 1/2'". 26. Haltica Campanulœ .(Gen., Aphthona, Chevrolat) Ovata, nigro-aenea, nitida, supra viridi-aenea, antennarum basi, pedi- busque flavo-testaceis , thorace punctulato, elytris sat fortiter punctatis, angulo suturali obtuso. L. 1'", 1. 1/2"'. < H. SCHAUM. III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du bjuin 1843 MM. Gruby et Delafond présentent un mémoire ayant pour titre : Résultats des Recherches faites sur Vanatomie et les fonctions des villosités intestinales , l'ab- sorption, la préparation et la composition organique du chyle dans les animaux. Ce travail est renvoyé à une commission chargée de faire un rapport sur un travail analogue de M. La- cauchie. Nous attendrons ce rapport pour donner une analyse de ces deux mémoires. M. Maignien présente un mémoire intitulé : Des fonctions des lobes thyroïdes des mammifères et du corps thyroïde dans l espèce humaine. Yoici l'analyse que l'auteur donne de son mémoire : « Les lobes thyroïdes des mammifères et le corps thyroïde de l'homme sont des ganglions vasculaires de nature artérielle , lesquels ont la propriété , en raison de leur spongiosité , de se gonfler, d'entrer en turgescence et en érection sous l'influence d'une accélération momentanée ou continue du cours du sang artériel ; et comme ces ganglions sont pourvus d'un appareil ligamenteux et musculaire qui les cerne , ils peuvent , en cet état d'accroissement de volume , comprimer les carotides pri- mitives, et diminuer la quantité de sang artériel qui s'élance par les canaux carotidiens (1). Mais, outre cette fonction, ils ont (i) C'est ce que j'ai reconnu à l'aide d'expériences de vivisection, consistant à mettre à nu les lobes thyroïdes, à observer la circulation qui s'y fait , à les injecter , à les enlever, à couper les muscles et les aponévroses qui les brident, et enfin à lier comparativement toutes les artères du col. 186 REVUE ZOOLOGIQUE. ( J uin 1843.) encore celle d'agir comme des compensateurs et des régulateurs de la quantité' et de la vitesse du sang artériel dans les quatre courants artériels qui fondent la circulation aorto-encéphalo- rachidienne; car toutes les dispositions hydrostatiques ont été combinées pour que la quantité de sang artériel prédomine dans les canaux qui font suite aux carotides primitives, et pour que la vitesse du même liquide prédomine dans le tronc basilaire et le tronc spinal qui résultent de la réunion des deux artères ver- tébrales. Si l'on me demande maintenant quel est le but de cette harmonie hydraulique, je répondrai, en faisant appel aux expé- riences de Legallois , que la vie de l'axe cérébro-spinal est dans la dépendance immédiate de la qualité , de la quantité et de la vitesse du sang artériel qui pénètre la pulpe nerveuse , et que ce fluide , étant l'agent naturel et essentiel de toute nutrition et de toute stimulation , mesure véritablement l'intensité fonction- nelle. La quantité du sang artériel normalement constitué me- surant donc jusqu'à un certain point la masse et l'activité des divers centres nerveux , il devait nécessairement y avoir un rap- port de volume et d'action entre le corps thyroïde, compensa- teur et régulateur de la circulation aorto-encéphalo rachidienne, et entre le volume et l'action des divers centres nerveux qui composent l'axe cérébro-spinal ; aussi ai-je rencontré le corps thyroïde d'autant plus développé et d'autant plug étroitement uni aux carotides primitives , que les lobes antérieurs du cer- veau étaient moins volumineux et moins actifs, et par consé- quent que l'intelligence était plus faible. » Le ganglion vasculaire artériel du ool remplit un rôle spé- cial dans tous les efforts musculaires , dans la course , la partu- Fition et l'accouchement, dans l'érection du pénis, le dévelop- pement des mamelles et la menstruation ; il a également une action particulière dans le sommeil , qui est l'état négatif des efforts musculaires. » 8i le ganglion vasculaire artériel du col offre un rapport de volume avec les lobes antérieurs du cerveau , siège de l'intelli- gence , si c'est par l'action de ce ganglion que sont fondées, par l'intermède du sang artériel, la masse et l'activité de ces lobes antérieurs, nécessairement je devais trouver, dans les modifica- tions organiques diverses de cet organe, un moyen ou une mesure propre à me rendre compte de la diversité d'action des SOCIÉTÉS SAVANTES. |£7 lobes antérieurs du cerveau , autrement dit de la diversité d'in- telligence remarquée entre les hommes. Eh bien! j'ai constaté en effet, par des dissections particulières, que , dans les hommes originaires de l'hémisphère austral , le corps thyroïde est beau- coup plus volumineux, plus étroitement appliqué sur les carotides primitives qui sont suivies de carotides internes mu- nies de courbures très-prononcées , et qu'au contraire , dans les indigènes de l'hémisphère boréal, jusqu'au 60e degré de latitude nord , le corps thyroïde est moins volumineux , moins intime- ment uni aux carotides primitives , qui sont ici suivies de caro- tides internes presques toujours reclilignes. Chez les habitants de la zone équatoriale, le corps thyroïde tient le milieu entre les dimensions qu'offre l'organe chez les deux autres races. Ces considérations m'ont servi à établir une nouvelle classification des races humaines. » Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Flourer\$^ Breschet et Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. M. Vujardin envoie des Observations sur les métamorphoses de la Porcellana longicornis et la description de la Zoé , gui est la larve de ce crustacé. Ypici sa note : « Le fait si longtemps et si vivement controversé de la méta- morphose des crustacés paraît devoir être bientôt un des mieux constatés de la Zoologie, et la découverte de M. Thompson, niée avec tant de ténacité par la plupart des naturalistes , pendant plus de dix ans , la métamorphose des £oés en crustacés déca- podes , sera bientôt aussi généralement admise que celle des chenilles en papillons. Déjà, en 1838 (nouvelle édition de La- mai ck ) , M. Milne Edwards déclara « qu'il était porté à adopter » une partie des vues de M. Thompson et à considérer les Zoés » comme des crustacés décapodes dont le développement n'est » pas encore achevé ; mais, il pensait que ce sont des larves de » quelques espèces de la section des anomoures plutôt que les » larves d'un cancérien proprement dit. » » Les faits à l'appui de cette opinion ont été fournis plus tard [archives de Wiegmann , 1840) par M. Philippi , qui décrivit d'une manière incomplète la larve du Pagurus hungarus , et par M. Rathke lui-même , dont le beau travail sur le développe- ment de l'écrevisse avait servi d'argument principal aux con- tradicteurs de M. Thompson. M. Rathke a fait ses .observations 188 revue 200LOCIQCE. (Juin 1843. ) sur les larves du Homard, de la Galatée, de l'Hyas, et surtout du Pagure-Bernard , dont il a suivi avec soin le développement. Moi-même , enfin , je viens aussi apporter à l'appui le fait de la métamorphose d'un autre crustacé très-commun à Saint-Malo , la Porcellana longicornis, dont j'ai pu étudier en détail la larve ou Zoé nouvellement éclose. Il est à remarquer que c'est préci- sément encore un crustacé de la même section des anomoures à laquelle appartient le Pagure. » Je trouvai , le 26 mai dernier, des Porcellanes chargées d'œufs si près d'éclore , que , par la simple agitation dans l'eau , les jeunes larves se déployaient aussitôt dans ce liquide ; mais elles ne continuèrent pas à vivre. Ces larves sont d'une trans- parence parfaite, à l'exception de deux taches dorsales noires et oblongues indiquant les yeux , en avant , et d'une ligne rouge entre les yeux. Leur longueur totale est de lmm,6 ; savoir : 0mm,6 pour le céphalo-thorax, et 1 millimètre pour l'abdomen, qui est plus étroit et prolongé en manière de queue. Les œufs d'où elles sortent sont longs de 0mm,6. La Porcellane mère a son céphalothorax presque rond , long de 5mm,5 , et son abdomen long de 7mm,5 et replié en dessous. » On peut donc remarquer qu'ici l'œuf a la dixième partie de la longueur du céphalothorax de l'animal adulte ; tandis que les œufs d'un Crabe commun ( Carcinus mœnas ) , n'étant pas plus gros , n'ont que la centième partie de la longueur relative du céphalothorax, et que ceux du Homard n'ont que la cent cin- quantième ou la deux centième partie de cette longueur relative. C'est là ce qui explique pourquoi les larves des grosses espèces de crustacés sont proportionnellement si petites et si difficiles à observer. » Le céphalothorax de la Zoé de la Porcellane est à peu près aussi long que large; il porte latéralement, en dessus, deux longues pointes dirigées en arrière et atteignant le dernier tiers de l'abdomen. Ces pointes sont formées d'un tube membraneux, rétréci peu à peu vers l'extrémité ; elles présentent quelques poils , ainsi que des traces d'articulation : ce sont les analogues de la pointe dorsale des autres Zoés. » Sous le céphalothorax , en avant , naît un long appendice rougeâtre , pointu à l'extrémité , articulé , et portant sur chacun de ses vingt-trois ou vingt-six segments une soie courte de cha- SOCIÉTÉS SAVANTES. 199 que côte. C'est le prolongement d'un tube intérieur, rouge, charnu el ride , qu'on voit par transparence , et que M. Philippi a pris pour l'intestin dans le Pagure. Cet appendice, qui res- retnble par sa structure à une antenne impaire, est le même que M. Rathke , aussi dans le jeune Pagure , a nommé la trompe : c'est cette sorte de rostre que l'on a donné aux Zoés dans toutes les anciennes figures ; mais ce n'est évidemment ni un rostre ni une trompe , car son extrémité est fermée. Ses fonctions me paraissent tout à fait problématiques. Ici il est plus long peut- être que dans aucune autre Zoé, et il se prolonge sous le cépha- lothorax, en arrière , jusqu'au milieu de la queue. » Vers le milieu de la face inférieure du céphalothorax se voient les deux paires d'antennes , savoir : 1° les antennes in- ternes simples , formées chacune de deux articles et terminées par cinq à six soies , d'abord simples , puis très-longues et plu- meuses ; 2° les antennes externes ou postérieures, qui sont bifides et se composent chacune d'un article basilaire supportant deux tiges : l'une conique , plus épaisse , avec quelques soies fines à l'extrémité ; l'autre , plus grêle et plus longue , avec des soies latérales courtes et des traces d'articulation. » A la suite de ces appendices se trouvent les mandibules et les deux paires de mâchoires. Les mandibules , déjà bien orga- nisées et très-complexes , sont terminées par une forte dent crochue , au-dessous de laquelle se trouvent trois crêtes ou rangées obliques de petites dents. Les mâchoires antérieures sont plus longues, articulées, munies d'un palpe dorsal de deux articles , garni de longues soies. L'armature de ces premières mâchoires se compose de six à sept lames étroites ou stylets barbelés. Les mâchoires postérieures sont de larges lames com- posées de cinq lobes ou articles contigus , prolongés parallèle- ment en dedans et terminés chacun par quatre à cinq soies. On voit aussi un palpe dorsal à ces deuxièmes mâchoires. » Enfin , à l'extrémité postérieure du céphalothorax et sur une masse qui paraît formée d'un ou deux segments distincts de ce qui précède , se trouvent deux paires de pieds bifides ou à deux rames , composés d'une hanche ou tige assez longue à l'extrémité de laquelles sont articulées les deux rames , l'une externe, plus grosse, sans traces distinctives d'articulation, sinon à l'extrémité où elle est terminée par cinq longues soies 190 revue zoologique. (Juin 1843.) et portant latéralement des soies plumeuses respiratoires. » L'autre rame interne est distinctement articulée : on y compte quatre segments tous garnis de soies roides sur leur face interne , comme lé seront plus tard les pieds-mâchoires; le der- nier article est aussi terminé par de longues soies. » Ces pieds, que M. Philippi compare mal à propos aux pieds biramés des copépodes, doivent se changer plus tard en pieds- mâchoires, ainsi que M. Kathke l'a vu sur les jeunes Pagures. » Ainsi il n'y a point encore ici d'appendices thoraciques , ni pieds ni branchies ; il n'y a que les deux paires d'antennes et cinq paires d'appendices buccaux au iieu de six qu'on doit trouver plus tard. Ces appendices d'ailleurs , ainsi que le antennes , sont garnis de soies plumeuses comme les appendices locomoteurs et respiratoires des entomôstracés, ce qui doit faire penser qu'ils remplissent les mêmes fonctions en attendant qu'ils aient été modifiés successivement pour servir à la manducation. » Toutefois ces soies plumeuses sont tellement délicates , qu'on ne les voit qu'en diaphragmant fortement le microscope , et que souvent elles ont disparu , détachées par la simple agita- tion du liquide. » Derrière le céphalothorax, et presque sur la même ligne, se voit l'abdomen, formé de six articles cylindriques dont le cinquième est le plus long , et terminé par une lame en losange dont les deux côtés postérieurs portent chacun , dans autant de gaines tubuleuses, cinq longues soies plumeuses étalées en éven- tail et dont la racine se prolonge jusqu'à la base de cette lame. » Des deux angles latéraux partent deux pointes simples, moitié plus courtes et dirigées dans le même sens. » Ici encore il n'y a pas de fausses pattes abdominales. » Ainsi , en comparant la Zoé de la Porcellane avec celles des Pagures , telles que les ont décrites les observateurs cités plus haut , on voit que nous avons ici une même forme générale , avec les yeux sessiles et amorphes engagés sous là carapace, mais non réticulés ; que sur le dos se trouvent deux pointes au lieu d'une seule attribuée aux anciennes Zoés de Slabber, Bosc , etc. , tandis que les jeunes Pagures n'en ont pas ; que l'appendice frontal , beaucoup plus long que chez ces derniers et représentant le prétendu rostre des Zoés, est un organe impair analogue à une antenne ; enfin que la nageoire caudale diffère par sa forme en losange de la lame échancrée des autres Zoés, » SOCIÉTÉS SAVANTES. 191 Séance du 12 juin 1843. —M. îsidore Geoffroy-Saint-Hi- lairc lit un mémoire intitule: Remarques sur la classification cl les caractères des Primates et spécialement des Singes. L'auteur, après avoir traité de la classification de Tordre des Primates et de celle des Singes en particulier, traite successive- ment des modifications que présentent chez ces animaux les mains antérieures et postérieures , la conformation générale de la tête, l'encéphale, les organes des sens, les callosités et la queue. M. Isidore Geoffroy montre ensuite plusieurs planches représentant une partie des espèces nouvelles ou imparfaite- ment connues qu'il décrit à la fin de son travail. M. Serres lit un mémoire intitulé : Recherches jur les déve- loppements primitifs de l'embryon. De Vallanloide de Vhomme. Suivant l'auteur de ce travail , l'allantoïde a été soupçonnée à toutes les époques de l'anatomie , mais elle n'a jamais été dé- montrée comme membrane distincte et libre, ainsi qu'on la rencontre dans l'embryon des Ruminants, des Rongeurs, etc. Oken, continue M. Serres, regardant l'embryon comme un pro- duit de ses enveloppes et ayant donné le nom de vésicule éry- I h roi de à une dilatation du cordon ombilical, produite par la présence de l'intestin situé dans sa cavité, n'a plus recherché dans l'œuf l'analogie de la vésicule allanto'ide. Pockels , son élève , ayant également trouvé dans le chorion une vésicule ombilical , une vésicule amniotique et une vésicule erythroïde , a également exclu formellement l'allantoïde. En faisant ainsi un pas en arrière, dit M. Serres, l'ovologie perdit en partie cette direction ferme que lui avait imprimée M. Dutrochet et que , plus tard , Cuvier vint confirmer par ses recherches inté- ressantes sur l'œuf des mammifères. Guidés par le principe de l'analogie , nos deux physiologistes avaient annoncé, en effet, que l'allantoïde humaine devait se trouver entre le chorion et l'amnios et communiquer avec l'embryon par un pédicule, comme elle le fait chez les mammifères , chez les oiseaux et chez certains reptiles, Or> c'est précisément ce que ces physiologistes avaient soupçonné que M. Serres croit avoir définitivement dé- montré sur l'œuf humain. Ce savant professeur admet en outre que les corps de Wolff, en se réunissant, constituent la veine urinaire , l'ouraque et l'allantoïde de l'embryon humain , en- châssés en petite partie sous l'endochorion. La vésicule allan- to'ide , dit en terminant M. Serres , est pyriforme , comme chez 192 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Min i8k3. ) les Rongeurs , indépendante , dans le principe, des autres mem- branes, et unie, après le vingt-cinquième jours, avec le chorion. De cette union résulte, toujours d'après M. Serres, la communica- tion, par anostomose des vaisseaux allantoïdiens avec ceux des villosités, pour donner naissance au placenta. Séance du 19 juin. — M. Velpeau présente des remarques à l'occasion de la découverte , annoncée dans la précé- dente séance par M. Serres , concernant Vallanto'ide de Vhomme. D'après les produits nombreux de même nature que j'ai pu examiner depuis vingt ans , dit M. Velpeau , l'existence des objets signalés par M. Serres doit être interprétée au- trement qu'il ne le fait. Ainsi , ce que M. Serres appelle l'al- lantoïde appartient évidemment , selon M. Velpeau , aux bosse- lures ou- aux renflements qui se renouvellent si fréquemment dans le cordon. Les deux corps de Wolf , que M. Serres croit avoir trouvés , ne seraient , d'après M. Velpeau , que deux des branches qui servent de racine au cordon ombilical, etc. D'après cela, il est à présumer que la détermination si divergente des produits , examinés par nos deux savants académiciens , tient à la difficulté que présente l'étude d'organes subissant dans un temps très-court , des métamorphoses nombreuses. Séance du 26 juin. — M. Coste lit un mémoire sur la forma- tion de l'amnios , d'où il résulte , contrairement aux idées de Pockels et de M. Serres , que l'embryon ne déprime pas , à la manière des séreuses , la vésicule amniotique pour s'y loger, mais qu'il est renfermé dans la cavité même de l'amnios; le feuillet séreux du blastoderme se reployant en avant et en arrière, pour former deux capuchons qui viennent se rencontrer et se clore vers le dos de l'embryon. Nouveaux membres admis dans la Société Cuvierienne. N°. 278. M. A.-C.-C.-F. Baron Van Winter , candidat en ma- thématiques et en philosophie naturelle à l'université de Leyde. Présenté par M. le Professeur Reinwardt et par M. Guérin Méneville. N°. 279. M. José Cayetano De Fradi, à la Havanne. Présenté par M. Felipe Poey. N° 280. M. Edmond Fermaire, à Paris. Présenté par M. Parzudaki, SIXIÈME ANNÉE. — JUILLET 1843. I. TRAVAUX INEDITS. Note sur un groupe naturel ou une petite tribu de Cole'optères de la famille des Malacodermes, par M. Guérin-Méneville. Cette petite tribu a été indiquée par M. Delaporte de Castel- nau (Rev. Ent. de Silbermann , t. iv, p. .21). Maison peut dire qu'elle n'a jamais été caractérisée, car l'espèce de phrase qui accompagne les mots Atopites Atopidce dans ce recueil , ne peut , en conscience , être considérée comme constituant en au- cune façon un signalement quelconque. Voici cette phrase : « Caractères. Corps oblong ; presternum non avancé en pointe ; antennes non munies de rameaux ; tarses sans appendices velus entre les crochets des tarses. » Comme on le voit, cette réunion de mots, placés pour ainsi dire au hasard, laisse la plus grande latitude pour mettre dans le groupe des atopites le premier in- secte venu, et combien y a-t-il de malacodermes qui n'ont pas le corps oblong, le presternum non avancé, les antennes non munies de rameaux et les tarses sans appendices velus entre leurs crochets ? On aurait tout aussi bien pu dire de ce groupe : corps non globuleux , antennes non perfoliées , tarses non fili- formes, etc., En étudiant sérieusement les genres de malacodermes pour notre Spécies des Coléoptères, nous avons reconnu, après avoir disséqué, il est vrai , plusieurs espèces de chaque genre, que l'on pouvait donner au petit groupe naturel, formé avec le genre .Dascillus de Latreille et avec quelques autres coupes génériques, des caractères peut-être un peu plus positifs. En attendant que nous ayons assez de faits publiés pour asseoir une classification de la famille des malacodermes sur des bases solides, nous croyons devoir exposer sommairement les caractères de ce groupe, auquel nous devons donner le nom de Dascillites pour rappeler le genre qui en forme le type. Dascillites. Dascillidœ. Caractères. Tête saillante , engagée dans le corcelet jusque près des yeux. Labre avancé et dépassant le chaperon. Lèvre inférieure terminée par plusieurs lobes mem- braneux avancés et ciliés, Tom. Yï, Année 1843. 13 G. Oçtoglossa, Guer. 194 revue zoologique. (Juillet 1843.) I. Mandibules dépassant de beaucoup le labre , arquées , uni ou bidentées à l'extrémité. A. Mandibules unidentées , lèvre infé- rieure terminée par huit lobes al- longés, pointus et ciliés. B. Mandibules bidentées , lèvre infé- rieure terminée par quatre lobes pointus et ciliés. 1 . Mâchoires terminées par plusieurs lobes allongés , pointus et ciliés. a. Tarses ayant les quatre pre- miers articles garnis chacun en dessous de deux lamelles aplaties. b. Tarses ayant seulement le troi- sième article garni en dessous de lamelles aplaties. . c. Tarses simplesàcrochetsdentelés. 2. Mâchoires terminées comme à l'or- dinaire par deux lobes courts. a. Second et troisième articles des tarses garnis de lamelles en des- sous. b. Tarses simples. II. Mandibules dépassant à peine le la- bre , aplaties et arrondies. Lèvre in- férieure terminée par deux lobes allongés, pointus et ciliés. D'ici à ce que nous ayons terminé la publication des Malaco- dermes,dans notre Spécies , il est* probable qu'il arrivera de nouveaux genres qui se placeront naturellement dans notre groupe. Il n'y aura alors qu'à modifîier les caractères secon- daires pour les introduire à leur place. G. Dascillus. Lat, G. Cladotoma. West. G. Odontonyx. Guer. G. Bradytoma. Guer. G.ANCHYTARsus.Guer. G. Cneoglossa. Guer. Monographie d'un genre de Muscides, nommé Ceratitis ; par M. Guérin-Méneville. Le genre Ceratitis de Mac-Leay, publié dans le Zoological journal, en 1829, vient se placer près des Tephritis, et une de ses espèces a été décrite par Wiedemann, sous le nom de Te- phritis capitata (Analecta entomologica, p. 55 in-4°KilUe, 1824). TRAVAUX INÉDITS. 195 Plus tard, dans son ouvrage général sur les Diptères exotiques (Auseuropaische Zweiflugilege Insecten, t. 2, p. 496, Haram, 1830), il a placé cet insecte dans son genre Trypeta, en repro- duisant la description qu'il en avait donnée antérieurement. Depuis, M. Macquart a créé le genre Petalophorcty avec cette même espèce, qu'il semble n'avoir pas vue en nature (Suites à Buffon, Diptères, t. 2, p. 454), et enfin, tout récemment, M. le marquis de Brème, dans un mémoire inséré dans les Annales de la Société entomologique de France, t,XI, p. 188, pi. 7, fig. 1, a fait connaître une nouvelle espèce de ce genre, sous le nom de Ceratitis hispanica. En examinant les espèces que nous possédons, nous en avons trouvé trois qui ne figurent pas dans le travail de M. de Brème, et que nous nous serions fait un plaisir de lui communiquer si nous avions connu alors leur existence dans notre collection. Ces espèces étaient confondues parmi d'autres Muscides que nous conservions dans une espèce de magasin; leur examen nous a fait remonter aux travaux antérieurs, et cette étude d'au- teurs qui ont traité ce sujet intéressant, nous a conduit à des résultats différents de ceux auxquels est arrivé M. de Brème, comme on va le voir par l'exposé suivant. En lisant le mémoire de M. Mac-Leay, nous avons reconnu, comme M. de Brème, que ses observations avaient été faites en Angleterre sur des mouches provenant d'oranges apportées de lîle Saint-Michel (Açores), et quoique M. Mac Leay ne décrive pas son espèce, il est aisé de voir, à l'aide de l'immense dessin qu'il en a fait lui-même, qu'elle diffère totalement de celle que nous avons reçue de l'île de France, tant par l'insertion des cor- nes de sa tête, que par leur longueur, la forme et la couleur des palettes qui terminent ces cornes. Dans un passage de son mé- moire, M. Mac-Leay dit avoir vu plusieurs mouches identi- ques avec celles de Saint-Michel, sur des tas d'oranges à Fun- chal, dans l'île Madère (1). Dans deux autres passages, il parle de M. Catoire qui a observé une mouche semblable à Maurice; (i) M lieineken, dans un article intitulé : Entomologicnl notices, et inséré dans le Zoological journal , vol V, p. 191 , parle, à la page 198, de la Ceratitis citriperda qu'il a observée à Madère, dans son jardin. Ces mouches étaient posées sur les feuilles d un buisson, non loin de plusieurs pieds d'orangers et de limoniers. M. Heineken dit qu'elles ne différaient pas de celle que Mac-Leay a figuré*. 196 revue zoologique. ( Juillet 1843. ) mais il dit, deux fois, que M. Catoire n'a connu que la femelle, et qu'un seul individu qu'il reçut de ce voyageur était de ce sexe. Cette circonstance nous fait comprendre pourquoi M. Mac-Leay n'a pas reconnu la différence qu'il y a entre la Ceratitis de Saint-Michel et de Madère, et celle de l'île de France. Nous mon- trerons pins bas cette différence ; pour le moment nous voulons démontrer que les individus de Saint-Michel et de Madère sont bien identiques, comme l'a dit Mac-Leay, et nous voulons sur- tout faire voir que cette espèce est la véritable Tephritis capi- tata de Wiedemann, publiée par cet auteur en 1824, cinq ans avant Mac-Leay. En effet la description donnée par Wiedemann ne peut lais- ser aucun doute à ce sujet,, car elle mentionne bien les princi- paux caractères de cette espèce, tels qu'ils sont représentés par Mac-Leay. Ainsi Wiedemann dit bien que la tête est jaune avec le front roux-jaunâtre, ce qui a parfaitement lieu chez deux in- dividus que nous avons reçus de Madère , et ce qui est assez bien indiqué dans la figure de Mac-Leay, tandis que dans l'espèce de l'île de France le front est d'un jaune pâle comme le reste de la tète. Wiedemann dit fort bien aussi, que les lamelles des cornes sont minces et rhomboïdales, ce qui est parfaitement représenté par Mac-Leay ; de plus, on voit dans cette figure, que les cornes sont insérées tout à fait contre les yeux, comme cela a lieu chez les deux individus de Madère que nous possédons. Enfin les ailes sont parfaitement identiques dans la description de Wiedemann, dans la figure de Mac-Leay et dans nos indiv dus de Madère. D'après cette comparaison des principaux caraclères de ces insectes, il est permis de conclure que la Ceratitis citriperda de Mac-Leay est le même insecte que la Tephritis capitata de Wie- demann; on doit penser que Mac-Leay n'a pu la distinguer de celle de l'île Maurice, qui lui avait été donnée par M. Catoire, parce qu'il n'a eu qu'une femelle et qu'il n'a pu, par conséquent, voir les différences spécifiques, nulles ou presque nulles dans ce sexe. Il convient donc, comme l'a fait M. de Brème, de res- tituer à l'espèce de Saint-Michel son nom spécifique de Capitata, et nous pensons même que le nom de Citriperda n'est pas très- regrettable, car cette propriété de détruire les fruits du genre CUrus est commune à plusieurs espèces , sinon à toutes, et par conséquent nullement caractéristique. Enfin nous pensons TRAVAUX INEDITS. 197 que l'on doit regarder l'espèce de l'île de France comme nou- velle. Nous ne reviendrons pas ici sur lesobservations que Mac-Leay a faites relativement aux mœurs de celle qu'il a étudiée en An- gleterre, car elles ont été parfaitement analysées dans le mé- moire de M. de Brème, auquel nous renvoyons. Nous ne cher- cherons pas non plus à expliquer les paroles de MM. Latreille et Catoire ; elles ont également été discutées par Mac-Leay et nous pensons que 1 observation directe pourra seule éclairer cette question intéressante. Nous arrivons donc à la distinction des espèces. Nous commencerons par donner une description assez détail- lée de celle de l'île Maurice, parce que nous possédons plusieurs individus bien conservés des deux sexes. Comme , en défi- nitive, c'est à M. Catoire qu'est due la première observation du tort que ces Diptères font aux orangers ou aux citronniers, nous croyons qu'il est juste de donner son nom à l'espèce qu'il a dé- couverte et observée le premier à l'île de France, il y a déjà long- temps. Du reste cette découverte n'est pas le seul service rendu à l'histoire naturelle par cet observateur instruit pendant son sé- jour dans ce beau pays; 1 • Ceratitis Catoirii — Syn. Ceralitis Citriperda, Mac-Leay, Zool journal, 1839, n° XVI, p. 475 etsuiv. (fem.). ' Tète, antennes et leur soie, et cornes du mâle, ainsi que leur palette, d'un jaune pâle uniforme. Cornes du mâle insérées à l'extrémité antérieure d'un petit tubercule oblong qui longe les yeux, à une distance notable de ceux-ci, un peu plus longues que la tête et terminées par une palette blanche et de forme triangulaire ou tronquée au sommet. Corcelet noir luisant en dessus, d'un blanc soyeux en dessous, orné aux angles antérieurs de deux cercles jaunes, ayant, en dessus, des raies longitudi- nales grises partant du bord antérieur, formées par un fin duvet très-serré , interrompues au milieu , laissant là deux gros points noirs , et offrant en outre , près du bord postérieur, une ligne transversale et tridentée d'un jaune doré. Écusson noir, lui- sant, globuleux , orné près de sa base d'une ligne semblable à la précédente , mais à sinuosités beaucoup plus profondes. Bord postérieur du métathorax, au-dessous de l'écusson, couvert d'un duvet très-serré soyeux et d'un blanc argenté. Ailes transpa- 198 revue zoologique. (Juillet 1843.) rentes avec une faible tache jaune, des nervures et des points noirs à leur base, une large bande transversale jaune , bordée de noirâtre au milieu , une bande longitudinale près de la côte , bordée aussi de noirâtre du côté de la côte et tachée de quel- ques points noirs , depuis le milieu jusqu'à l'extrémité et , du côté du bord interne , une bande brune dirigée obliquement vers la côte , et se courbant avant d'y arriver, pour se réunir à la bande du milieu : entre cette bande et celle qui longe le bord supérieur il y a une petite tache de la même couleur, plus pâle et fondue. Abdomen d'un jaune assez vif avec la base et le bord postérieur du premier segment, et la moitié postérieure du troi- sième, d'un blanc soyeux produit par un duvet très-serré. Pattes d'un jaune vif, velues ; les jambes antérieures garnies de longs cils d'un jaune presque orangé. Chez la femelle, le vertex est d'un jaune un peu plus vif que le devant de la tête, l'extrémité des deux faibles tubercules qui longent les yeux , porte une forte soie épineuse noire sembla- ble aux autres soies dont la tête est armée dans les deux sexes, et les ailes , semblables d'ailleurs à celles du mâle , ont leur tache brune , plus foncée. — Long, du mâle , 5 à 6 mill., de la femelle, 6 à 7 mill. — Hab. l'île Maurice. 2. Ceratitis capitata.— Syn. Tephritis capitata Wiedem. ana- lecta, p. 55. — Trypeta capitata, ibid. Anseur. Zweifl. Ceratitis Citriperda, Mac-Leay,Zool. Journ.,t. 4, p.. 475 et suiv., pi. XV. Petalophora Capitata. Macquart, Hist. desDip., 2, 454. Tête d'un jaune assez vif en dessus, tirant un peu au jaune- brunâtre ensuite, jusqu'à l'insertion des antennes, d'un blanc jaunâtre sur les côtés et eh avant, au-dessous des antennes. Es- pace occupé par les yeux lisses d'un noir vif : une faible bande transversale noirâtre immédiatement au-dessous de l'insertion des cornes. Tubercules latéraux longeant les yeux, légèrement teintés de roux du côté interne, donnant insertion aux cornes, immédiatement contre le bord des yeux. Celles-ci un peu plus courtes que la tête, à pédicule blanc avec la palette plus grande proportionnellement que dans la Ceratitis Catoirii, noirâtre et rhomboïdale. Antennes d'un brun jaunâtre avec le dernier article jaune pâle et la soie grande et noirâtre. Corcelet d'un noir vif et luisant en dessus, orné des mêmes lignes grises que nous avons signalées chez la C. Catoirii , partant aussi du bord TRAVAUX INÉDITS. 199 antérieur. Prothorax séparé du Mésothorax, sur les côtés, par une impression jaune, le Mésothorax portant , en arrière, la li- gne transversale jaune que nous avons signalée chez la C. Ca~ toiriî. Écusson noir avec une bande traversale jaune à sa base, fortement dentée et sinuée , et semblable à celle de la C. Ca- toirii. Ailes presque semblables aussi à celles de cette espèce, mais en différant parce que la bande jaune de la côte est ter- minée par une petite tache noirâtre, et parce que la bande noi- râtre , située entre celle du milieu et celle de la côte, est droite, se termine assez loin des deux autres, ne touche pas le bord pos- térieur et n'est accompagnée, de chaque côté, d'aucune autre ta- che. L'abdomen ne diffère nullement de celui de l'espèce avec laquelle nous là comparons; il en est de même des pattes (mâle). Long. 4 à 5 mill. Les deux individus que nous possédons sont des mâles; ils ont été rapportés de Madère par M. Webb , qui en a enrichi géné- reusement notre collection. 3, Ceratitis hispanica. De Brème , Ann. soc. ent., t. XI., p. 188, pi. 7, fig. 1. Nous renvoyons, pour cette quatrième espèce, à la description et à la figure données par M. de Brème. Nous dirons seulement qu'elle diffère très-peu de la précédente, dont elle est cependant dis- tinguée par les dessins gjys du dessus de son corcelet, ne tou- chant pas les bords antérieur et postérieur, et offrent des for mes différentes; peut-être n'est-ce qu'une variété, mais pour s'en assurer, il faudrait en voir une série d'individus pris dans divers pays. 4. Ceratilis Brêmii. Entièrement d'un jaune pâle. Dessus du corcelet d'un jaune un peu roussâtre, entièrement couvert d'un duvet très-serré d'un jaune blanchâtre de la couleur des flancs. Écusson noir, à base d'un jaune blanchâtre, bordé de jaune vif en arrière, avec deux lignes longitudinales du même jaune vif, ce qui produit trois grandes taches noires de forme carrée. Ailes semblables à celles de la Ceratitis Catoirii , mais n'offrant en- tre la bande du milieu et celle de la côte, qu'une seule bande oblique, brune vers le bord inférieur de l'aile, jaune du côté du milieu, droite et n'atteignant pas les autres bandes. Abdomen d'un jaune pâle, uniformément couvert d'un duvet gris blan- châtre avec quelques soies noires sur les côtés et près de 200 Tievue zoologique. ( Juillet 1813. ) l'extrémité. Pattes d'un jaune pâle (fem. ). — Long. 8 mill. Le seul individu femelle de notre collection a été trouvé au Sénégal par M. le capitaine Mion. 5. Ceratitis? dentipes. Cette curieuse espèce pourrait bien constituer le type d'un nouveau genre, à cause de la singulière proéminence de sa tête, qui ne ressemble en rien aux cornes des Ceratitis mâles. Cependant nous n'avons pas jugé néces- saire de l'établir pour une seule espèce, dont nous ne connais- sons qu'un individu, et nous l'avons réunie aux Ceratitis dont elle offre la majorité des caractères. Dans le cas où l'on jugerait nécessaire de séparer cet insecte génériquement, nous proposons de donner à cette coupe le nom de Lenophila. (Lenos, fruit ; phi- leo, j'aime). La tête est d'un jaune fauve assez vif avec les côtés ou les joues, une ligne contre les yeux, en avant, et la partie postérieure, du côté du thorax, d'un blanc jaunâtre pâle. Il y a de chaque côté du vertex, contre les yeux, une tache noire qui se réunit en arrière avec une plus grande tache du bord postérieur de la tête, et l'espace occupé par les yeux lisses est également noir. Les yeux sont d'un rouge brun très-foncé. Le devant de l'épistome est noir avec les côtés fauves. Les antennes sont d'un jaune fauve comme le devant du front avec leur soie brune et à peine to- menteuse. On voit au milieu du front, immédiatement au-des- sus de l'insertion des antennes, une sorte de corne ou de plaque membraneuse moins large que l'espace compris entre les yeux, de forme presque carrée, à bord antérieur sinué et de couleur jaune fauve. La partie visible des palpes est fauve, la trompe est brun noirâtre. Le corcelet est lisse et d'un noir luisant uniforme, mais il doit avoir eu des taches ou lignes grises, car l'on aper- çoit encore quelques traces de duvet dans les parties moins sail- lantes ; l'écusson est très-gros , globuleux et arrondi , comme celui des autres Ceratitis, mais sans taches. Les flancs et le dessous, noirs et luisants, montrent par quelques restes de du- vet, qu'ils en ont peut-être été couverts lorsque l'insecte était frais. Les ailes sont hyalines, à nervures noirâtres; celles de la base sont dilatées, avec leurs intervalles marqués de taches et de petites lignes noires, comme cela se voit seulement dans les Ce- ratitis; après cette portion marquetée et un peu avant le milieu, il y a une grande bande transversale d'un brun noirâtre , ar- TRAVAUX INÉDITS. 201 quée à la cote et envoyant une seconde bande oblique et qui va aboutir au bord inférieur, entre la première bande et le sommet de l'aile : il y a de plus, à l'extrémité de l'aile, une bande brune qui part des deux tiers de la longueur de l'aile et longe son bord supérieur jusqu'à l'extrémité. L'abdomen est triangulaire, d'un noir bleuâtre avec des bandes transverses de duvet gris. Les pat- tes sont brunes avec les genoux et les deux ou trois premiers articles des tarses jaunes. Les jambes postérieures sont épais- sies au bout, sans éperons au côté interne de l'extrémité, ayant son extrémité externe avancée et précédée de deux gros tuber- cules ou dents arrondies. Cette espèce, du sexe mâle, est longue de 6 millimètres 1/2. Elle nous a été donnée comme venant du port Jakson, à la Nouvelle - Hollande. Description d'une nouvelle espèce de Buprestide , par M. A Chevrolat. Stigmodera gratiosa : affînis St.Dejeanii Boisduval. (cancel- lata Gory Delap.), viridi aura ta ; Elytra smaragdina, catenu- lata ; antennae, epipleurœ et pedes cyanea ; corpus infra cine- reo villosum, punctatissimum, abdomine impunctato. — Long. 22 mill.,larg. 10 3/4. Nouvelle-Hollande. Tête et prothorax dorés, brillants, finement ponctués, sillon- nés longitudinalement, bords du dernier aplatis, plus grossière- ment ponctués etrégulièrementdéprimés. Écusson arrondi, doré. Élytres d'un vert émeraude, ayant chacune 8 rangées de gros points excavés, séparés par des nervures plus ou moins allongées, généralement oblongues et marquées de petits points inégaux en grosseur; leur extrémité est brièvement tronquée et triangu- laire de chaque côté; le iong de l'écusson est un sillon oblique assez impressionné. Antennes épipleures et pattes bleues. Pro- thorax et poitrine à villosité grise , éparse , assez fortement ponctués. Abdomen doré, lisse, la moitié antérieure du premier segment offre seulement des points, et ce segment porte une dé- pression latérale transverse. Je dois cette belle espèce à l'amitié de M. Schaum. 202 revde zoologique. ( Juillet 1843. ) II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Rapport d'une commission nommée par l'Association britannique pour l'avancement dé la science , chargée d'examiner les rè- gles d'après lesquelles la nomenclature zoologique pourrait être établie sur une base uniforme et permanente (in-8. Londres, 27 juin 1842). Cette commission, composée de MM. W.-J. Broderip, C. Dar- win , professeur Henslow, L. Jenyns, W. Ogilby, R. Owen, J. Phillips, D. Richardson , H.-E. Strickland (rapporteur), J.-O. Westwood, etc., a présenté une série de propositions dans ce but. Dans une courte préface , le rapporteur établit la nécessité d'un pareil travail ; il donne de bonnes raisons pour le motiver en montrant combien il est difficile aux savants de s'entendre, et il pense qu'il appartient à la section zoologique de l'associa- tion , d'appeler l'attention des savants de tous les pays sur cette question importante. Il termine cette préface en disant qu'il existe déjà dans la science des règles bien faites, et que si les zoo- logistes avaient donné plus d'attention à l'admirable Code con- tenu dans la philosophie botanique de Linné, le présent travail n'aurait pas été nécessaire. Ce travail est divisé en deux parties : la première consiste en règles pour la rectification de la nomenclature zoologique ac- tuelle; et la seconde en Recommandations pour les progrès fu- turs de cette nomenclature. Première partie. Règles pour la rectification de la nomen- clature actuelle. Plan d'une nomenclature systématique. Une nomenclature zoologique universelle et permanente doit être prise dans le latin, considéré comme le langage systémati- que de la zoologie. La commission considère les appellations de pays_, comme la première cause de la corruption de la no- menclature scientifique, et elle insiste pour qu'on la ramène à la nomenclature binominale. Les propositions suivantes sont accompagnées de développe- ments qu'il serait trop long de reproduire ici , mais que l'on devra étudier avec grande attention. Voici seulement les propo- sitions. 1 . Le nom originellement donné par le fondateur d'un groupe ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 203 ou par celui qui a décrit une espèce , doit être conservé d'une manière permanente à l'exclusion de tout autre synonyme sub- séquent. 2. La nomenclature binaire ayant été établie par Linné, la loi de priorité relativement à cette nomenclature, ne doit pas s'é- tendre à des auteurs plus anciens que Linné. 3. Un nom générique, lorsqu'il a été une fois établi , ne de- vrait jamais disparaître des divisions subséquentes du groupe, mais être conservé dans un sens restreint pour une des parties qui le constituent. 4. Le nom générique devrait toujours être conservé à la partie du genre primitif considérée par l'auteur comme en constituant le type. 5. Lorsque l'évidence du type primitif d'un genre n'est pas parfaitement claire et incontestable , la personne qui a pour la première fois subdivisé ce genre , peut à son choix donner le nom primitif à la partie qu'il lui convient , sans qu'un autre au- teur ait le droit de transférer ce nom à une autre partie du genre primitif. 6. Lorsque deux auteurs ont décrit et dénommé le même genre, tous deux exactement dans les mêmes limites , le dernier nom doit complètement disparaître et n'être point conservé avec un sens modifié, excepté cependant dans le cas qui fait l'objet du §7. 7. Si les auteurs ont choisi leurs types respectifs dans diffé- rentes sections du genre, et que ces sections soient ultérieure- ment élevées à la hauteur de genres, les deux noms peuvent être conservés avec leur sens restreint pour les nouveaux genres. 8. Si le nom le plus récemment établi comprend deux ou plu- sieurs genres antérieurs, il doit disparaître. Ainsi, par exemple, le Psarocolius de Wagler (1827) est synonyme de cinq ou six genres antérieurement établis sous d'autres noms. C'est pourquoi il faut supprimer le genre Psarocalius. 9. Un genre composé de deux ou plusieurs genres antérieure- ment proposés, et dont les caractères paraissent insuffisants, doit cependant conserver le nom de l'un d'eux. 16. Il faut changer un nom qni a été précédemment appliqué à un autre groupe qui le conserve encore, soit en zoologie, soit même en botanique. 204 revue zoologique. (Juillet 1843. ) 1 1 . Il faut changer un nom qui contient une proposition fausse ou qui ne peut que propager une erreur. 12. Un nom appliqué à un genre dont la description n'a pas e'té clairement donnée dans un ouvrage imprimé, doit être changé pour le nom le plus ancien qui ait servi à la détermina- tion du genre ou de l'espèce. — On ne peut adopter un nom d'espèce ou de groupe , à moins qu'il n'ait été accompagné d'une définition intelligible. Deux choses sont nécessaires pour qu'une expression zoologique puisse acquérir de l'authenticité : savoir la description et la publication. La description comprend l'expo- sition claire des caractères essentiels, et nous la considérons dans tous les cas comme indispensable, quoique quelques auteurs prétendent qu'une simple énumération des espèces ou même d'un seul type, soit suffisante pour l'établissement d'un genre. La publication est l'insertion de ces mêmes caractères dans un ouvrage imprimé. Par exemple des oiseaux du Muséum de Paris ou autres , des coquilles du Muséum britannique à l'époque du docteur Leach, etc., ont reçu des noms manuscrits qui ne peu- vent avoir d'autorité qu'après leur publication. Il en est de même des descriptions non publiées quoique exactes , ce qui a lieu dans le traité d ornithologie de Lesson, où plusieurs espèces sont désignées par leur nom seulement , sans aucune descrip- tion. 13. 11 faut donner un nouveau nom spécifique à une espèce lorsque son ancien nom a été converti en un nom de genre comprenant cette même espèce. — Tel est, par exemple, le Cor- vus pyrrhocorax dont on a formé un genre sous le nom de Pyrrhocorax. C'est à tort que M. Temminck a joint au nom générique son ancien nom spécifique, et l'appelle Pyrrhocorax^ phyrrhocorax. 14. En écrivant les noms zoologiques, il convient de se confor- mer à l'orthographe latine. — En latinisant les noms propres, la plus simple règle paraît être de se servir de la terminaison us , gén. è, lorsque le nom se termine par une consonne , et iusy gén. H , lorsqu'il se termine par une voyelle ; exemple, Latreille, Lalreillii. En convertissant les mots grecs en mots latins, il faut observer les règles suivantes : ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 205 Srec Latin. Grec. Latin. CLi devient se. ô devient th. fi — i. i — ph. H final us. X — ch. ov — mi) K — c. w devient u. yx — nch. M — œ. yy — ng- 1/ — y- Lorsqu'un nom a été mal orthographié et a été ensuite recti- fié, il doit conserver le nom de l'auteur original et non celui de la personne qui a fait la correction. Partie H. Recommandations pour améliorer à l'avenir la no- menclature zoologique. A. Les meilleurs noms sont les noms caractéristiques grecs et latins. Classe des noms sujets à objections. Des noms spécifiques sont employés comme génériques, etil est souvent impossible de les éviter, faute de pouvoir trouver des noms caractéristiques qui n'aient point été employés antérieu- rement; nous commencerons par ceux qui présentent le moins d'inconvénient. a. Noms géographiques. b. Noms barbares. — La conservation des noms de pays des animaux rend souvent un grand service aux voyageurs, en les aidant à découvrir et à constater l'identité des espèces, et la commission ne croit pas qu'il y ait inconvénient à les introduire dans le langage scientifique lorsqu'on leur a donné une termi- naison latine. c. Noms techniques, comme Lanius, Armcola. Pastor, etc., semblent au rédacteur des noms élégants qui ont été repousses à tort par quelques écrivains. d. Noms mythologiques et historiques. e. Noms comparatifs. Tels que Picoïdest Pseudoîusciniaf minor, maximus, etc. f. Noms génériques composés de noms de divers genres. Tels que Gallopavo, Telraogallus, Gypaetos, etc. g. Noms spécifiques dérivés de personnes. Il les blâme lors- 206 revue zoologique. ( Juillet i 843.) qu'ils se rapportent à des personnes qui n'ont pas une réputa- tion scientifique. h. Noms génériques dérivés des. personnes. — Il dit que l'on a employé si souvent ces noms en botanique, que l'on ferait bien de les exclure de la zoologie , afin qu'il soit possible de recon- naître par le nom à quel règne de la nature appartient un genre. t. Noms cacophoniques et difficiles à prononcer. Tels que Hu- hua, Eschscholtzi , chirostrongylostinus, etc. k. Anciens noms d animaux appliqués à /aux. I. Adjectifs employés comme noms génériques. — Très-blâ- mables. m. Noms hybrides. n. Paronymes ou noms ressemblant presque à des noms déjà employés. — Exemples : Virens , virescens , etc. 0. Mots corrompus. — Exemple : Cypsnagra ( de Cypselus Tanagra ), Corcoraœ (de Corvus et Pyrrhocorax), etc. p. Noms sans signification. — Blâmés. B. Il est à désirer que les réunions de genres appelées familles, portent une dénomination uniforme, en ajoutant la terminaison idée au nom le plus anciennement connu , ou à celui du genre que l'on considère comme type de la famille. Les seules divisions appelées sous-familles doivent, suivant la même règle , porter la terminaison inœ< Ces mots sont formés en changeant la dernière syllable du génitif en idée ou inœ. — Exemple : Striœ, Slrigis, Sirigédées. fiuceros, Bucerolis, Buce- rotidées, et non pas Stridae, Buceridae. C. Les noms génériques seuls doivent être écrits avec une lettre capitale. D. 11 est recommandé de signaler par le signe sp. les noms spécifiques employés par un auteur qui n'est point le créateur du genre. — Exemple : Tyrannus crinitus, Linné (sp.) ; il propose encore comme plus abrégé d'écrire Tyrannus crinitus (Linné). E. Il est recommandé que les nouveaux genres et les nou- velles espèces soient décrits avec détail , et qu'il leur soit donné le plus de publicité possible. F. Les noms donnés aux subdivisions doivent s'accorder en genre avec le nom original. G. Il est recommandé qu'en décrivant un nouveau genre l'é- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 207 tymologie da nom soit toujours donnée , et qu'on choisisse une espèce à laquelle on puisse se rapporter comme type. En concluant , là commission dit que toutes les propositions qui précèdent peuvent être appliquées à la botanique , mais qu'elle les a , dans cet essai , limitées à la zoologie afin de sim- plifier son travail. D'un autre côté la nomenclature botanique n'a pas besoin de la même précision. Du reste elle déclare que c'est aux admirables règles établies par Linné, Smith, De Candolleset autres botanistes, ainsi que Fabricius , Illiger, Vigors, Swain- son, etc., qu'ils doivent les idées qui les ont guidés dans ce travail. SUR les Règles générales de la nomenclature zoologique , par M. Isidore Geoffroy St.-Hilaire. A l'occasion de l'article précédent, nQus croyons utile de pla- cer ici une partie des notes sur le même sujet, publiées par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire dans le tome 2e des Archives du Muséum , à la suite du premier mémoire de sa Description des Mammifères nouveaux ou imparfaitement connus de la collection du Muséum d'histoire naturelle. Voici un extrait de ces notes. « Le choix que j'ai fait du nom de Primates pour le premier ordre de la classe des Mammifères, me fournit, dès le début de ce premier Mémoire , une occasion que je dois saisir, de poser, et de faire nettement comprendre les règles de nomenclature que l'on trouvera partout appliquées, soit dans ce Mémoire lui- même , soit dans les travaux qui le suivront. Cet exemple est d'ailleurs l'un des meilleurs auxquels on puisse avoir recours, à cause du grand nombre et de la variété des noms proposés pour le premier ordre des Mammifères. » Ces noms , au nombre de quatorze , sont , dans l'ordre chro- nologique, les suivants : 1. Anthropomorvha , Linné, dans les premières éditions du Systema naturœ. 2. Primates , Linné, dans les dernières éditions du même ou- vrage. 3. Primates manuati palmoplantares , Storr, en 1780. 4. Pitheci, Blumenbach , dans les premières éditions du Handbuch der Nalurgcschichte, 208 revue zoologique. (Juillet 1843. ) 5. Manuformes, Boddaert, dans les généralités placées à la tête de son Elenchus animalium , en 1 785. 6. Quadrumania, Boddaert, dans le corps du même ou- vrage. 7. Pédimanes , Daubenton, en 1792. 8. Quadrumanes , Quadrumana, Blumenbach , dans les pré- liminaires de son traité De generis humant varietale nativâ, en 1795, et Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, dans leur première et célèbre classification des Mammifères, pareillement datée de 1795. 9. Pollicata, Illiger, en 1811. 10. Manuata quadrimana, Gotthlef Fischer, en 1813. 11. Primatia (division des Chiropoda), Rafinesque, en 1815. 12. Mammalia manibus ornata, Wilbrand, en 1826. 13. Cheiropoda, Ogilby, en 1836. 14. Primates ou Singes, Blainville, dans son Ostéogra- phie, 1839-1840. Entre ces quatorze synonymes , celui que j'ai préféré, Pri- mates, n'est ni le plus ancien, ni le plus usité en France , ni peut-être le meilleur. Son choix néanmoins n'est nullement ar- bitraire : il résulte des règles dont la stricte observation pourra seule établir un jour en zoologie une nomenclature invariable et uniforme. Ces règles, que je me propose de comparer, dans un Mé- moire spécial , à celles qui ont été récemment proposées en Italie et en Angleterre, sont au nombre de quatre, et peuvent être ainsi énoncée? : I. Rejeter les noms absurdes par eux-mêmes , ou contra- dictoires avec les faits ou les idées qu'ils sont destinés à ex- primer ; car ils sont proscrits par la logique comme causes probables d'erreurs. II. Rejeter les noms déjà employés dans une autre accep- tion; la logique les proscrit également comme causes probables de confusion. III. Considérer comme non avenus (toutefois en les citant en synonymie), les noms tombés en désuétude. En effet, ces noms n'ont réellement plus d'existence dans la science, et leur réta- blissement entraînerait tous les mêmes inconvénients que la création de mots nouveaux. ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 209 IV. Sauf ces trois exceptions, entre plusieurs noms proposés pour un groupe d'un degré quelconque, préférer invariablement le plus anciennement publié. La justice et le respect envers les travaux antérieurs , ne commandent pas seuls cette préférence : la logique la réclame aussi. On doit choisir le nom qui est le plus ancien, et non celui qui parait le meilleur; car, sauf des cas fort rares et exceptionnels, la date d'un nom est un fait incon- testé ; sa valeur peut être diversement interprétée selon les temps, les lieux et les doctrines. Les quatre règles qui viennent d'être énoncées, peuvent être résumées en une seule : lorsque plusieurs noms logiquement admissibles, sont usités pour un même groupe, adopter inva- riablement le plus ancien d'entre eux. En faisant, à titre d'exemple, l'application de ces règles à la détermination du nom qui doit être choisi pour le premier ordre des Mammifères , on voit qu'il faut écarter : 1° Anthrophomorpha comme tombé en désuétude. (Règle III.) 2° Quadrumanes, Quadrumana, comme relativement ré- cent, ^ègle IV.) 3° Pitheci, Manu for mes et tous les autres (les uns inusités dans ce sens, les autres absolument inusités), par deux raisons à la fois. (Règles 111 et IV.) Donc il faut adopter PRIMATES, mot logiquement admissible, et le plus'ancien des noms usités. L'usage ayant prévalu de réserver la terminaison iens (en latin ina), pour les noms de simples tribus, et de donner la ter- minaison idés ou Es (en latin ideœ ou ex) aux noms de familles, j'ai substitué dans ce Mémoire les noms de Lémuridés, de Tar- sidés,de Cheiromydés, aux noms de Lémuriens, de Tarsiens, de Cheiromyens que j'avais jusqu'alors employés. J'ai conservé d'ailleurs à la première famille le nom de Singes; nom connu et compris de tout le monde, et auquel il n'y aurait aucun avan- tage à substituer, comme on l'a fait quelquefois, les noms de Si- miadés ou de Pithécidés. Puisque je suis amené à parler des noms de familles et de tri- bus , je compléterai ce que j'ai dit des règles relatives au choix des noms en général , en soumettant aux zoologistes les règles particulières que j'ai cru devoir suivre en ce qui concerne, les noms de famille et de tribu. Ces règles, dont l'utilité m'a été dé» Tome VI. Année 184?, H 210 revue zoologique. (Juillet 1843. ) montrée par une multitude d'applications, et d'où résulte une économie considérable dans le nombre des mots nécessaires, pa- raissent avoir été admises aussi par les zoologistes anglais les plus distingués et par le prince de Canino. I. Si une famille ou une tribu correspond à un genre Linnéen, lui conserver, en modifiant la désinence selon les conventions admises, \enom Linnéen. Exemples : de Lemur, deMustela, de Felis , de Phoca, Lémuridés, Phocidés (noms de familles), Mus- téliens, Féliens (noms de sous-familles ou tribus). II. Si la famille ou une tribu ne correspond pas à un genre Lin- néen, faire dériver le nom de famille du nom du genre princi- pal, et spécialement du genre-type s'il en est un que l'on puisse considérer comme tel. Exemples : de Pithecus, Pithéciens ; de Dàsyurus, Dasyuridés. III. Recourir, toutefois, à un autre radical , si le nom du genre-type, en raison de sa valeur propre et de ses données étymologiques , a un sens très-précis et non susceptible de gé- néralisation ; d'où il suit qu'on ne saurait, sans inexactitude, l'étendre à la famille ou à la tribu tout entière. Ces règles se concilient avec la règle relative à l'ancienneté^ si l'on donne pour date d'ancienneté aux noms de familles et de tribus ainsi formés, celle de la création des noms de genres dont ils sont dérivés, et dans lesquels ils étaient en quelque sorte implicitement contenus, puisqu'ils s'en déduisent selon des règles fixes et exemptes de tout arbitraire. Il est à peine besoin d'ajouter qu'en formant ces noms déri- vés, on doit avoir égard aux règles de la formation des mots dans les langues auxquelles ils sont empruntés. Des noms génériques linnéens Sorex, Mus, Cervus, etc., on doit par exemple déduire pour noms de famille Soricidés , Muridés , Cervidés, etc., et non, comme on l'a fait quelquefois, Sorexidês, Musidés, Cervi- sidé'i, etc. Il est toutefois quelques cas où l'on est obligé de faire fléchir la rigueur des règles devant les nécessités de l'euphonie , ou bien encore de s'en écarter pour d'indispensables abrévia- tions, dont les exemples ne manquent d'ailleurs pas plus dans les langues latine et grecque que dans la nôtre. » ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 211 Observations sur le Lanius nubicus, et description de trois autres oiseaux nouveaux de la Grèce ; par M. Lindermayer (Isis, 1843, 5). M. le docteur Hartlaub nous écrit : Je me trouve plus tôt que je ne l'aurais cru en mesure de vous communiquer des nouvelles importantes sur le Lanius nubicus de Grèce. Le der- nier numéro de l'Isis contient un essai très-détailléet très-inté- ressant sur les oiseaux de la Grèce par le docteur Lindermayer, à Athènes. Voilà ce qu'il dit sur le Lanius nubicus : 11 arrive dans les vastes et longues vallées de la Grèce vers la fin d'avril ou au commencement de mai, dans un temps où les autres oi- seaux de passage ont presque fini leur incubation. 11 niche vers la fin de mai, dans les broussailles des lieux non cultivés ou dans les oliviers. Le nid est composé des feuilles les plus tendres et lanugineuses , comme on les trouve chez quelques labiées méri- dionales ; l'intérieur est garni de brins d'herbe et de pétales des fleurs ; il est circulaire et contient 7 à 8 œufs d'un gris verdâtrc pâle , lavé de jaunâtre ; l'extrémité obtuse de l'œuf est varié de taches irrégulières d'un noir vert, sur lesquelles s'en trouvent d'autres d'un vert brun. Le L. nubicus chante très-bien, à peu près comme le L. ruficeps ; il quitte la Grèce avec ses jeunes vers la fin d'août. Dans le même essai se trouvent les descriptions de trois es- pèces d'oiseaux de la Grèce, que le docteur Lindermayer consi- dère comme nouvelles et que je ne puis rapporter avec certitude à des espèces connues. Ce sont les suivantes : Falco Arcadicus, Linderm. Isis, 1843, p. 330, t. 1. Totussa- turate fuscus , supra nitore schistaceo-nigi icante ; cauda sequali fusca , fasciis permultis angustis nigris , rostro brevi , validissimo, dente unico etvaldeemarginatoinstructo,cœrulescente-corneo ; cera , palpebris nudiset pedibus pallide citrinis ; alis caudœ api- cem attingentibus , rémige secunda et tertia ante apicem valde emarginatis et angustatis, illa omnium longissima, hac paullo breviore ; braccis fere ad digitos usque descendentibus. M. Lindermayer a pu examiner plusieurs exemplaires de cette espèce, tués dans différentes localités et à des époques diverses, quelques-uns près de Tripolitza en automne 1838, d'autres sur les montages de Delphi en juillet 1839; tous portaient le même plumage. 212 revue zoologique. (Juillet 1843. ) 2. Sylvia (Salicaria) elaeica, Linderm. ibid. p. 342. — Supra grisea , olivascente lavata; striola obsolète flavescente-grisea in- ter rostrum etoculum ; remigibus bruneo-griseis , margine ex- terno gracillime cano, interno latius albo, secunda et quinta, tertia et quarta œqualibus, his omnium longissimis ; subtus fla- vescente-albido lavata , hypochondriis sordide albidis , subcau- dalibus pure albis ; cauda remigibus concolore, rectrice extima cano marginata ; rostro magno , inter nares valde depresso , su- pra corneo , subtns aurantiaco-flavo. Statura S. atricapillœ. Quant à la coloration cette espèce a beaucoup de ressemblance à la S. olivetorum , Strickl ; mais elle est beaucoup plus petite et diffère d'ailleurs par son bec grand et dépiimé ; elle niche au milieu de mai sur les oliviers, et pond 4-5 œufs, d'un gris ver- dâtre pâle , tachetés irrégulièrement de noirâtre ou de noir ver- dâtre. 3. Sylvia ochrogenion, Lind. ibid. p. 343. — Supra obscure grisea, olivaceo lavata, pileo et capitis lateribus tectricibusque caudœ snperioribus nigro-griseis ; cauda gradata nigra , rectrice extima extus cana , secunda apice vix canescente ; rémige quinta omnium îongissima , tertia et quartaœ qualibus ; mento sulphu- reo, gula alba, pectore et hypochondriis dilute griseis, his brun- nescente lavatis ; abdomine albo , subcaudalibus griseis ; rostro forti , nitide brunneo , ad basin mandibulœ flavo ; palpebris nu- dis. — Un seul individu de cette espèce a été tué près d'Athènes sur le mont Hymettus. Note sur une nouvelle Mésange d'Europe, par Edm. de Selys Longchamps (Bulletins des séances de l'Académie des scien- ces de Bruxelles, juillet 1843). Sous ce titre l'auteur vient de publier, dans les bulletins de l'Académie royale de Bruxelles une description comparative des cinq espèces de Mésanges européennes dont la calotte est noire ou brune et la queue plus ou moins étagée ; savoir : Parus palus- tris, L.\ Parus atricapillus, Gm.; Parus borealis, Selys; Parus si- bericus Gm. et Parus lugubris Pallas. Il y a ajouté avec doute une sixième espèce, le Parus frigoris Selys, que l'on devra peut- être dédoubler du Parus atricapillus. Voici les diagnoses des deux nouvelles espèces : ANALYSES UOUVKAGLS NOUVEAUX. 213 Parus borealis, Sehjs. P. supra cinereo griseus, pileoatro, tem- poribus albis; subtùs albidus lateribus vix saturatioribus, gulâ latè nigricante. — Long. 4 pouces 10 lignes, de la queue 2 pou- ces 4 à 5 lignes. Calotte noir profond se prolongeant très-notablement en ar- rière de la nuque. Gorge noire ; cette couleur est plus étendue que chez le Parus palustris, moins que chez YAtricapillus, et les plumes ont leur extrémité blanchâtre (au moins chez les cinq exemplaires que j'ai vus) ; joues et régions des oreilles d'un blanc très-pur ainsi que le haut de la poitrine ;le reste du des- sous du corps blanc à peine lavé d'une nuance rose très-clair sur les flancs. Dos et scapulaires d'un gris assez pur. Ailes et queue brunes bordées de cendré clair moins pur que chez le Parus atricapillus. Habite l'Islande et aussi la Norwége, mais ce dernier habitat n'est établi que sur un exemplaire rapporté par M. de Lamotte. L'expédition française du Nord en a recueilli plusieurs en Is- lande. On l'a confondu avec le sibericus et le palustris; il diffère du P. palustris dont la taille est bien moindre, les joues blan- châtres et les flancs gris olivâtre, etc., du P. sibiricus dont la calotte est gris brun, les flancs roussâtre vineux, du P. lugu- bris dont la calotte est noirâtre et peu prolongée, le bec et les pieds très-robustes. C'est de Y Atricapillus et de l'espèce ou va- riété nommée P. frigoris qu'il est le plus voisin ; mais ces mésanges ont les flancs ocracés, le noir de la gorge profond, le gris du dos différent, les bordures des pennes de la queue et des ailes cendré blanchâtre plus vif. Parus frigoris, Selys (n. sp.) On m'a indiqué cette mésange comme venant d'Islande. Si cette localité était certaine, il reste- rait peu de doute sur son existence comme espèce distincte de V Atricapillus, qui est du Canada et des parties les plus froides de l'Amérique. Le P. frigoris a les principaux caractères de coloration de son congénère, mais la taille, si elle est constante, indiquerait une différence notable (long. tôt. 4 pouces 10 lignes au lieu de 4 p. 6 à 7 lig.; de la queue, 2 p. 6 1. au lieu de 2 p. 3 1.). Elle est donc aussi forte que celle des P. borealis et sibc- ricus.he noir de la gorge est moins étendu que chez Y Atrica- pillus, sur les côtés du moins ; le dos est d'un cendre moins pur, plus olivâtre. 214 revue zoologique. ( Juillet i&tâ. ) Il faudra attendre de nouvelles observations pour se pronon- cer définitivement sur cette espèce. Il ne serait pas même abso- lument impossible que le P. frigoris ne fût un état plus adulte ou en noces du P. borèalis. A Monograph. etc. — Monographie des Limniades et autres co- quilles univalves d'eau douce de l'Amérique du Nord , par M. S. Stehman Haldeman, in-8°, fig. color. (voir 1842, p. 194). La 6e livraison de la monographie des coquilles univalves d'eau douce de l'Amérique du Nord, publiée par M. Stehman Halde- man, vient de paraître : elle contient le genre Physa; ce bel ou- vrage est traité avec une grande perfection; les figures sont ex- cellentes, et il mérite toujours l'éloge que nous lui avons donné dans cette revue. Illustrations Conchyliologiques etc. par M. Chenu, 8e, 9e, 10% 1 Ie, 12e et 13e livraisons (voir p. 44 et 85). Ces six livraisons, qui ont paru avec une grande régularité, contiennent des planches relatives à divers genres d'Univalves, de Bivalves, etc. Nous mentionnerons seulement ici les parties dont le texte a paru, ce sont : 1° Le genre Sabellaria, rédigé par M. Chenu, et formé de 11 espèces, dont neuf sont décrites pour la première fois. 2° Le genre Clymene, par le même, composé de cinq espèces, dont une seule nouvelle. 3° Le genre Spirorbe, par le même, composé de 56 espèces, dont 29 sont nouvelles. 4e Le genre Clavagella, par M. Fr. Caillaud. Ce travail, que son auteur avait publié, il y a un an, dans notre Magasin de zoologie, a été reproduit en entier et complété par M. Chenu, qui y a ajouté la description des espèces fossiles donnée par M. Deshayes. Le nombre des espèces se monte ainsi à 12, dont 4 vivantes et 8 fossiles . 5° Le genre Magilus, par M. Chenu, composé de cinq espèces, dont deux sont nouvelles , et le genre Stylifer, placé à la suite de celui-ci et formé d'une seule espèce ANALYSES d'oOVRAGES NOUVEAUX. 215 Comme on le voit, cet ouvrage continue de mériter la faveur avec laquelle il a été accueilli par les conchyliologisles, soit à cause de la richesse des matériaux dont il est composé, soit par la beauté de l'exécution. (G. M.). Histoire naturelle des insectes.— Hémiptères, par MM. C. J. B. Amyot et àudinet Serville ( 1 vol. in-8° avec figures, 1843. Dans les nouvelles suite à Buffon publiées par M. Roret, libraire). Ce travail est le fruit de longues et pénibles recherches, et il pourra contribuer à l'avancement delà science, relativement à l'un des ordres les plus intéressants et les plus beaux de la grande classe des insectes, en facilitant son étude et en con- tribuant à en répandre le goût parmi les entomologistes. Quoique cet ordre ait déjà été l'objet de plusieurs ouvrages importants, il était peu étudié en France parce que ces ouvra- ges ont vieilli ou sont publiés dans des langues étrangères. MM. Amyot et Serville, chargés de traiter cet ordre dans les nouvelles suites à Buffon, ont coordonné tous les travaux de leurs devanciers avec un talent et une conscience dignes d'élo- ges; ils ont surtout profité de l'excellent travail de M. Burmeis- ter, auquel ils rendent justice avec une modestie qui les honore; mais ils ont fait subir à sa méthode, qui repose elle-même sur les bases posées d'abord par Latreille, des modifications nom- breuses et qui ont rendu la classification qu'ils suivent dans cet ouvrage plus complète et plus logique. Les limites étroites qui leur étaient fixées par l'éditeur, n'ont pas permis à MM. Amyot et Serville de donner la description de toutes les espèces d'hémiptères connues, et nous devons beau- coup regretter qu'il en soit ainsi, car leur livre aurait alors pu tenir lieu de tous les ouvrages que l'on doit posséder pour étu- dier cet ordre ; mais ils ont fait ce qu'il y avait de mieux à faire dans cette circonstance, ils ont présenté un généra complet, en assurant chaque genre par la description d'une ou plusieurs de ses espèces principales. D'un autre côté, comme ils ont beau- coup multiplié les divisions génériques, il en résulte qu'un grand nombre d'espèces sont décrites et que de courtes diagnoses ont suffi pour les signaler. Nous ne jugerons pas ici la question que peut soulever cette multiplicité de coupes génériques; mais nous 2Ui revue zoologique. (Juillet 1843. ; croyons devoir seulement reproduire les raisons que les auteurs donnent pour la justifier. Après avoir parlé des familles et des tribus, ils disent : « 11 est une question beaucoup plus digne de fixer l'attention des méthodistes, et sur laquelle les meilleurs esprits sont encore partagés; c'est celle de savoir à quel point il faut s'arrêter dans le choix des caractères, pour former un genre. L'arbitraire le plus complet nous paraît régner dans la science à ce sujet. Qu'est-ce qu'un genre? Qu'est-ce qui ne doit former qu'une simple division de ce genre? Nous avons vainement cherché à nous rendre compte des principes qui avaient guidé les divers auteurs à cet égard, et nous n'avons trouvé qu'incerti- tude, contradiction, incohérence. Cependant nous avons voulu nous en faire un à nous-mêmes, que nous puissions suivre dans toute sa rigueur , et le seul que nous ayons rencontré au fond de toutes nos recherches est celui-ci : c'est qu'un genre n'est pas autre chose qu'une division méthodique venant im- médiatement au-dessus du dernier degré de division qui est l'es- pèce, comme l'espèce est elle-même immédiatement au-dessus de la variété. Il en résulte que tout ce qui est bon à faire une subdivision de genre est bon à faire un genre; il convient de lui donner un nom appelé générique afin que la science retienne mieux le caractère sur lequel elle est fondée; car, comme l'a dit l'immortel nomenclateur Linné, avec ce style de génie qui fait proverbe, nomina si nescis, périt et cognitio rerum; sans les noms, les idées se perdent. Ce nom tiré du grec, du latin ou même de lettres jetées au hazard, sera toujours plus commode et plus facile à écrire et à retenir que des expressions telles que celles-ci : section I, division A, subdivision 6, etc. Ou la division est bonne, ou elle estmauvaise; si elle est bonne, c'est un genre à former; si elle est mauvaise, il faut supprimer et la division et le genre. On peut contester ce principe, mais du moins celui-là est clair et ne laisse pas l'esprit dans le vague. Il n'y a plus dès lors à se préoccuper de la valeur du caractère divisionnaire que sous le rapport de l'utilité dans la méthode, quoique pourtant, si minime qu'il soit, on ne puisse pas dire que la nature l'ait fait en vain. Elle y a attaché une importance quelconque, puis- qu'elle l'a établi et qu'elle appelle notre intelligence à le voir et à le définir. » Ces principes, admis par MM. Amyotet Serville, les ayant con- ANALYSES d' OUVRAGES NOUVEAUX. 217 duits à rétablissement d'un très-grand nombre de genres, ils n'ont plus trouvé assez de noms dans le latin et le grec, et ils ont eu recours au chinois, au sanscrit, à l'hébreu et à l'arabe, ce qui n'avait pas encore été fait avant eux. Ce qu'il y a surtout de plus neuf dans leur travail, c'est le ta- bleau synthétique des caractères sur lesquels sont fondées les di- visions méthodiques. Sa disposition s'écarte de celle des tableaux synoptiques usités jusqu'à présent. Ce tableau est le résumé sub- stantiel de l'ouvrage tout entier, et l'on ne saurait se passer de lui pour comprendre parfaitement les genres, à tel point que le corps de l'ouvrage n'en est pour ainsi dire que l'explication et le développement. Ce tableau, très-bien conçu et très-commode, occupe plus de 50 pages de petit caractère. A sa suite vient une table alphabétique des ouvrages cités, et enfin les auteurs en- trent en matière en donnant des généralités sur l'histoire des hémiptères et sur leur organisation, et en procédant à la des- cription détaillée des grandes divisions, des divisions secondaires, des genres et des espèces. L'ouvrage est complété par une excellente table alphabétique des noms spécifiques, génériques et autres, et par un atlas com- posé de douze planches représentant les principaux genres. (G. M.) Histoire naturelle des Zoophytes. — Acalèphes, par M. R. P. Lesson (1 vol. in-8° avec figures, 1843, dans les nouvelles sui- tes à Bunon publiées par M. Roret, libraire). Comme le dit fort bien l'auteur, l'histoire naturelle de ces animaux est la plus arriérée, la plus obscure et la plus difficile à traiter, aussi croyons nous qu'on lui doit de la reconnaissance pour avoir cherché à réunir dans cet' ouvrage tous les docu- ments que la science possède sur les Acalèphes. M. Lesson était plus que personne à même de bien traiter ce sujet difficile, car il a pu voir par lui-même, dans ses voyages de circumnaviga- tion, un grand nombre de ces êtres, qui ne peuvent être conser- vés dans les collections; il en a dessiné beaucoup, et il était par conséquent plus familiarisé avec leurs formes et avec leurs ca- ractères qu'un naturaliste de cabinet. De plus, M. Lesson s'est tenu au courant des travaux qui ont été publiés sur ce groupe, 218 revue zoologique. {Juillet 1843.) et il annonce que son ouvrage est le reflet de l'état actuel de nos connaissances sur ces animaux. Ce qui, à nos yeux, est un grand mérite, c'est le soin qu'a eu M. Lesson de rapporter tex- tuellement les observations des naturalistes ses devanciers. Tou- tes ces observations sont cependant coordonnées dans un ordre régulier, dans une méthode qui lui est propre, mais elles con- servent leur originalité, et le lecteur n'aura pas besoin de re- courir aux sources où ces observations ont été publiées, s'il veut se faire une opinion ou discuter la méthode de M. Lesson en se servant des descriptions primitives. Dans un discours préliminaire, M. Lesson fait connaître les di- verses méthodes ou systèmes de la classification des Acalèphes; il présente ensuite l'histoire de ce groupe de Zoophytes et il donne une liste complète des ouvrages qui en traitent. Nous ne reproduirons pas ici les diverses méthodes analysées par M. Les- son, mais nous croyons devoir présenter un tableau de celle qu'il propose et d'après laquelle ces animaux sont rangés dans l'ouvrage que nous annonçons. I. Point d'axe central solide. A. Corps simple et entier. 1. Régulier, pair, terminé à chaque pôle par une ouverture 1. BeroidcB. 2. Impair, le pôle supérieur disciforme ou en ombrelle non perforée 2. Medusœ. B. Corps multiple, on agrégé ou muni d'une vessie 1. homogène, avec prolongements cirrhigè- res, sans vessie A. Animal, composé de deux pièces adhé- rentes entre elles, et pouvant se séparer. 3. Diphydœ. B. Animal formé de pièces nombreuses et agrégées entre elles 4. Polystomce. 2. Hétérogène, une vessie A. Animal avec des appendices de plu- sieurs sortes. Vessie supérieure, petite, régulière, surmontant une sorte de tige munie d'ampoules latérales et de su- çoirs terminaux 5. Physophorœ. B. Vessie ample, irrégulière, sans tige, SOCIÉTÉS SAVANTES. 219 sans ampoule, mais avec des suçoirs ter- minaux et prolongements cirrhigères. 6. Physalidœ . . Axe central cartilagineux 1. Corps simple, avec suçoirs et tentacules latéraux. — Corps irrégulièrement oblong, avec lame verticale en dessus 7. Velellœ. 2. Corps discoïde, plane en dessus 8. Porpitœ. Après ces préliminaires, M. Lesson présente en détail les ca- ractères de ces familles, il les partage en divisions secondaires, décrit les genres et les espèces en suivant cet arrangement, et il fait connaître ce que l'on sait des mœurs de ces animaux et de leur organisation. Ce travail , fruit de recherches laborieuses , foi aie un fort volume de près de 600 pages, terminé par une ta- ble des matières; mais il est à regretter que l'auteur n'ait pas donné une table alphabétique des genres et des espèces. L'atlas, composé de 12 planches gravées, donne des figures des types des principales grandes divisions. G. M. III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du S juillet 1845. — M. de Blainville fait hommage des 11e et 12e mémoires de son Ostéographie comparée; le premier traite des Viverra et il comprend toutes les espèces que Linnée avait réunies dans ce genre et celles qui ont été découvertes de- puis. L'autre est sur les Felis, genre aussi remarquable par le grand nombre d'espèces qu'il renferme que par la netteté de sa circonscription, ce qui a conduit l'auteur à le considérer comme le terme, le modèle des Secundates et pour cela à le traiter avec plus de développement que les autres. M. de Blainville, après avoir donné une rapide analyse de ces deux mémoires, annonce qu'il va entreprendre une nou- velle exploration en Italie, accompagné de M. Werner, et il de- mande un secours à l'Académie pour que ce voyage ne lui soit pas absolument onéreux. M. Joly adresse une note sur le développement de VEcrevisse et sur la parturitiondel'hippobosque. 11 a suivi, jour par jour, le 220 revue zoologique. [Juillet 1843.) développement de l'embryon dans l'œuf, et a reconnu que les observations de Rathke, confirmées par M. Duvernoy, sont très- exactes, et que l'exception remarquable que forme l'absence des métamorphoses chez l'écrevisse fluviatile est un fait positif. Quant à l'explication de cette exception , elle a été donnée par M. Duvernoy, et M. Joly ne fait que la reproduire. Ce jeune professeur annonce ensuite qu'il a vu trois fois éclore l'insecte parfait d'œufs d'hippobosques qui venaient d'ê- tre pondus depuis une demi-heure, au moment même où la co- que commençait à brunir. Il a vu d'autres pulpes pondues le même jour, remplies seulement d'une bouillie blanchâtre, et il pense que celles-ci, quoique leur coloration soit devenue beau- coup plus foncée que celle des premières, ne doivent pas éclore de sitôt. Séance du 10 juillet 1843. M. Serres lit un nouveau mémoire intitulé : Recherches sur les développements primitifs de l'Embryon, application des éludes sur l'origine deïallan- toïde et des corps de WolfàVAnthropodimie. Après avoir donné une analyse de son travail, qui occupe plus de 10 pages des comptes rendus de l'Académie des sciences, M. Serres termine ainsi : Présentement nous avons dû nous attacher à rechercher la cause et les conditions organiques du mode d'association pro- pre aux cystidimes. Nous avons dû nous attacher à montrer que cette cause et ces conditions sont conformes à celles qui produi- sent les céphalodimes, les xiphidimes et les hépatodimes, dont nous avons exposé l'anatomie et la physiologie dans les mémoi- res de l'Académie des sciences; de cette manière nous avons complété, autanl qu'il était en nous, et dans les vues de l'épi- génèse, la partie de l'histoire naturelle de l'homme qui concerne l'anthropodimie, ce qui ne nous avait pas élé possible avant nos études sur l'origine des corps de Wolf et de l'Allantoïde. M. Valenciennes lit un mémoire intitulé : Sur les tumeurs vermineuses de l'estomac du cheval ', et sur les entozoaires quel- les contiennent. L'auteur a étudié les vers qui produisent ces tumeurs, et il a reconnu qu'ils appartiennent au genre Spiroptera de Rudol- phi; mais il ne peut dire si elles appartiennent au Spiroptera megastoma de cet auteur, ou à une autre espèce. Il en donne une description et une figure détaillées. SOCIÉTÉS SAVANTES. 221 Séance du 17 juillet. M. Duvernoy lit un deuxième sup- plément au Mémoire sur les dents des Musaraignes et des au- tres mammifères. Après avoir rappelé en peu de mots ses précé- dents travaux sur ce sujet et ceux de Rau, publiés en 1794, le savant anatomiste français résume ainsi sa manière d'envisager la formation des dents : « La partie superficielle du bulbe dentaire, en contact avec les parois de la cavité qui le renferme, se compose, dans ma ma- nière de voir, de l'origine des tubes membraneux qui consti- tuent le canevas de l'ivoire; c'est l'organe de transformation du bulbe. On voit ces tubes former comme une frange autour du bulbe, lorsqu'on prépare une tranche de celui-ci dans un bulbe d'in- cisive de rongeur, où cet organe est toujours en activité. L'ivoire ne se composerait que de ces tubes durcis ou de leurs divisions; à peine existe-t-il entre eux, selon moi , une légère couche de substance intermédiaire que leurs parois auraient transsudée. Cette substance intermédiaire, qui paraît en plus grande proportion dans les parties de l'ivoire les plus ancien- nes, en même temps que les troncs vasculaires y semblent moins nombreux, tirerait son origine de ces troncs ou de ces tubes et de leur ramification. Les uns et les autres s'y trouvent durcis et pétrifiés si com- plètement, que leurs parois ont disparu et qu'il n'y a plus de différence dans leur densité , dans celle de leur contenu ni dans celle de la légère couche de sels calcaires qui a pu transsuder de leurs parois, ni enfin dans celle des tubes les plus rappro- chés et remplis également de sels calcaires. Toutes ces parties, ainsi durcies et pénétrées de sels calcaires, ne forment plus, en apparence, qu un tissu homogène, ou à peu près. Telle est la dernière conclusion que je crois pouvoir tirer, d'un côté , de l'étude de la partie superficielle du bulbe , que je re- garde comme le seul organe de transformation de ce bulbe ; d'un autre côté, de l'observation de l'ivoire dans sa structure in- time, et des différences que présentent les tubes dont il se com- pose , dans leur aspect , leur nombre et les intervalles qui les séparent . suivant les parties d'une même dent où on les ob- serve, et suivant qu'on choisit, pour ses observations , des dent» anciennes ou récentes. » 222 revue zoologique. ( Juillet 18*3.) Le savant académicien développe ensuite ses observations sur l'organe de sécrétion du noyau pulpeux ; il montre en quoi ses observations se rapportent avec celles de MM. Owen et Nas- myth, en quoi elles en diffèrent, et il termine en disant : « N'ayant d'autre but que la connaissance de la vérité qui, seule, peut fon- der et avancer la science , si j'avais le malheur de m'écarter du chemin qui y conduit, je serais heureux que mes honorables collègues voulussent bien m'y ramener. » Nobles et simples pa- roles bien dignes du collaborateur de Cuvier, du savant qui a rendu de si nombreux services à la science , et qui continue de la faire avancer avec un zèle et une activité de jeune homme. M.Baciborsky lit un mémoire intitulé : Études physiologiques sur la Menstruation. Ce travail est renvoyé à une commission composée de MM. Serres, Breschet etVelpeau. M. Bischoff a adressé à M. Breschet une lettre sur le Détache- ment et la fécondation des œufs humains et des œufs des Mam- mifères. L'auteur, après avoir donné de nombreux détails sur ce sujet, termine ainsi : « J'espère que par des recherches plus va- riées et plus nombreuses, les physiologistes parviendront à dé- montrer que, dans tout le règne animal et dans l'espèce humaine également, la maturité et le détachement des œufs de l'ovaire obéissent à une certaine périodicité qui se manifeste à l'extérieur par le phénomène de la chaleur ou par ceux des menstrues. Tan- dis que la copulation et la fécondation ne sont (considérées sous ce point de vue général ) que des circonstances accidentelles. Si les œufs des Mammifères et ceux de l'espèce humaine n'étaient pas si petits (un dixième, un vingtième de ligne), on aurait déjà observé ces œufs non fécondés à leur passage par l'oviducte , comme cela se voit tous les jours chez les oiseaux. Mais ces œufs étant d'un diamètre si minime et d'une nature si délicate , ils se dissolvent dans l'intérieur des organes génitaux féminins. Séance du 24 juillet. M. Duvernoy lit une note sur la gé- nération des Mammifères. Il rappelle qu'il professe depuis longtemps les doctrines publiées par MM. Bischoff et Raciborski, et que Frédéric Cuvier a montré depuis longtemps la relation qui existe entre la période du rut chez les animaux et la men- struation : les femelles des singes offrent ces périodes tous les mois , et elle est accompagnée d'un suintement sanguinolent. MM. Négrier et Gendrin avaient , de leur côté, fait voir le rap- MÉLANGES ET NOUVELLES. 223 port du développement des vésicules de Graaf comme cause, et de l'évacuation sanguine comme effet. M. Duvernoy lui-même avait observé le développement de l'ovule et sa marche vers la surface de l'ovaire, indépendamment de la coopération du mâle : il avait reconnu sa séparation alors même que la fécondation n'avait pas lieu, ainsi que cela s'observe chez les oiseaux et notamment chez les poules. Du reste M. Duvernoy a publié ces opinions dans le Bulletin du congrès scientifique de Strasbourg , n° 15, p. 127, et dans la présente revue, 1842 , p. 394 et 395. M. Duvernoy termine sa note ainsi: « M. Bischoff vient de nous apprendre , en outre , par ses belles et instructives expériences , dont je reconnais avec empressement le grand mérite , que la rencontre de l'élément fécondateur mâle et de l'ovule, peut avoir lieu déjà dans l'oviducte, et que les ovules peuvent pas- ser dans ce canal à l'époque du rut et avant le rapprochement des sexes. Séance du 31 juillet. — M. le Dr Dupré lit un mémoire rela- tif à quelques expériences qu'il a faites au sujet des fonctions de la moelle épinière et de ses racines. M. Mandl présente les observations microscopiques qu'il a faites sur la composition du tartre et des enduits muqueux de la langue et des dents; il confirme la présence dans les mucosités de la bouche des infusoires qui y ont été observés par Leuwen- hoeck et qui ont été décrits sous le nom de Vibrions baguettes. L'observation propre à M. Mandl, c'est que le tartre qui se dépose sur les dents n'est formé que d'un amas de squelettes calcaires de ces infusoires. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Notre honorable confrère, M. Jules Rey, vient de publier, dans les Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du dé- partement de l'Aube, 1er et 2« trim.de 1842, un article sur la Caille des États-Unis, Perdiœ borcalis Temra., introduite depuis plu- sieurs années dans quelques comtés de l'Angleterre comme gibier , et s'y reproduisant spontanément à l'état sauvage. M J. Rey pense avec raison que cette petite espèce se natura- liserait parfaitement dans nos départements, et il propose aux 224 revue zoologique. (Juillet 1843. ) amateurs de la chasse d'en faire l'essai. « Lorsque de tous côtés surgissent de nouveaux moyens de détruire le gibier, dit M. Rey, il serait agréable pour les chasseurs d'introduire de nouvelles espèces qui, par leur étonnante fécondité, pourraient résister aux moyens destructeurs qu'emploient les braconniers. Laissons pour les riches seigneurs les Faisans, dont la propagation de- mande des soins et la destruction est trop facile, et occupons- nous de propager une espèce qui, bientôt et sans grandes difficul- tés, deviendra indigène; par sa petitesse elle excitera moins la convoitise, et quoique menu gibier, elle n'en procurera pas moins en toutes saisons de vives jouissances à celui qui chasse pour exercer son adresse ou pour prendre un exercice salutaire, et non pour en faire un objet de spéculation. » M. J. Rey, habile ornithologiste, fait connaître ensuite l'his- toire naturelle et les mœurs de cette espèce. Il pense quelle se multipliera d'autant plus facilement dans notre pays, qu'elle niche dans les broussailles et que ses pontes ne sont pas expo- sées à être détruites par la fauchaison, comme cela a lieu pour l'espèce ordinaire. L'article de M. J. Rey a été reproduit dans le Journal des Chasseurs, juin 1842, p. 351. Il adonné dans le numéro de juin 1843, p. 343 quelques nouveaux renseigne- ments sur cet oiseau, d'où il résulte que c'est en France et non en Angleterre, qu*a eu lieu le premier essai de naturalisation de ce gibier. Il annonce que plusieurs personnes s'occupent avec succès d'élever cet oiseau . Nouveaux membres admis dans la Société Cuvierienne. N°. 281. M. Ormancey, pharmacien, membre de diverses socié- tés savantes , à Lyon. Présenté par M. Guérin-Méneville. N° 282. M. Sylvanus Hanley, esq. à Londres. Présenté par M. Lovell Reeve. SIXIEME ANNEE. — AOUT 1843. I. TRAVAUX INEDITS. Description d'un nouveau genre de rongeurs de la famille des llystricins , par F.-J. Pictet, professeur à l'Académie de Genève. Le musée de Genève a reçu de Bahia , par les soins de M. Mo- ricand , un rongeur qui a la plupart des caractères des Sphig- gures et des Coendous, mais qui diffère tout à fait de l'un et de l'autre de ces genres par la forme de son crâne et surtout par sa dentition. Cet animal a les dimensions suivantes : ,t Longueur du corps, mesurée du nez à l'origine de la queue 360 milli. Longueur de la queue 270 — Distance du nez à l'angle antérieur de l'œil. . . 30 — Distance du nez à la base de l'oreille 70 — Longueur du pied antérieur, mesurée depuis la partie postérieure du carpe 45 — Longueur du pied postérieur, mesurée depuis l'extrémité du cal caueum 60 — Longueur des ongles 15 — Sa tête est médiocre, il a le front plat, le nez relevé, les yeux petits et les oreilles externes presque nulles. Sa queue est proba- blement prenante , mais non dénudée en dessous. Ses pattes mé- diocres sont terminées par quatre doigts presque égaux , munis d'ongles forts et arqués ; le côté interne du carpe et surtout du tarse forme un élargissement arrondi qui correspond à celui qu'on remarque dans les Sphiggures, et qui représente une sorte de rudiment du pouce. Tout le corps est couvert de piquants qui ne sont point mé- langés de poils. Ces piquants, longs sur le front de 13 milli- mètres, sont dans cette partie assez forts et solides; ils s'amin- cissent et s'allongent à mesure qu'ils se rapprochent du dos où ils ont jusqu'à 40 millimètres (sur moins d'un millimètre de dia- mètre), et où ils sont faibles et régulièrement sinueux. Des [>i- Toui. \1. Aunée 1843. 15 226 revue zoologiqtje. ( Août 1843. ) quants analogues recouvrent la queue en dessus à sa base et at- teignent jusqu'à 90 millimètres en devenant encore plus flexibles. Au côté inférieur de cet organe ils sont courts et ras. Ils cessent tout à fait à 50 millimètres de la base. Le côté interne des pattes et le dessous du ventre sont couverts de piquants beaucoup plus fai- bles qu'on pourrait presque nommer des poils roides. Les pieds ont des poils rares en dessus ; ils sont écailleux en dessous. La queue, sauf comme je l'ai dit dans sa partie basilaire, est cou- verte de poils soyeux, espacés, qui laissent apercevoir des écailles disposées en verticilles comme dans les rats; ces poils sont un peu plus courts à l'extrémité , mais aussi abondants en dessous qu'en dessus. Cette description des parties externes montre de grandes ana- logies avec les Synethères et les Sphiggures qui ont la même forme générale , et la même disposition de piquants , quoique ces organes soient bien plus faibles dans l'espèce dont il s'agit ici. Mais ces analogies n'existent point pour d'autres organes plus importants , comme il est facile de s'en convaincre par la des- cription suivante. Le crâne diffère de celui des Hystrix et des Synethères parce que le nez n'est point renflé ; il se rapproche, sous ce point de vue, da- vantage de celui des Sphiggures et des Éréthizons ; mais il se dis- tingue de tous ceux des hystricins connus par la largeur de sa région frontale. L'apophyse zygomatique du frontal est grande et se rapproche beaucoup de l'os jugal de manière à séparer presque complètement la fosse orbitaire de la fosse temporale, tandis que ces deux cavités sont réunies dans les autres genres. La partie comprise entre les deux fosses temporales est très- large et aplatie, et forme une espèce de bouclier dont la surface est légèrement granuleuse, et qui est limité de côté par des crêtes qui s'étendent depuis les apophyzes zygomatiques du frontal jusqu'à l'occipital en passant sur le sommet de la suture écail- leuse. Les molaires, au nombre de quatre de chaque côté , à chaque mâchoire, ne sont point composées comme celles de tous les autres hystricins, mais rappellent plutôt avec un peu plus de complica- tion le type des Nélomys. Elles forment , comme dans ce genre , deux rangées allongées , mais un peu plus distantes. Chacune des molaires de la mâchoire supérieure est composée de trois parties TRAVAUX INKDITS. 227 distinctes; la médiane est à peu pies ovule et entourée d'une lame d'émail uniforme ; les deux extrêmes sont repliées en fer à cheval , et la lame d'émail en suit les contours intérieurs et ex- térieurs. Les quatre dents sont à peu près semblables. A la mâ- choire inférieure les molaires ont chacune deux échancrures profondes et sinueuses à leur coté interne, et une plus petite au côté externe. Les molaires antérieures sont partagées en deux parties par l'échancrure externe qui rencontre l'antérieure des internes. Cette description abrégée du crâne et des dents montre , ce me semble , que ce rongeur diffère beaucoup plus de tous les hystri- cins que ceux-ci ne diffèrent entre eux, et justifie, je crois , l'éta- blissement d'un nouveau genre qui forme une espèce de transi- tion entre cette famille et les échinydes, et que je propose de nommer Plectrochœrus (de icXifpcTpov, aculeus, et ^oXpoç, porcus). L'espèce unique que je connais porterait le nom de P. Mori- candi en souvenir des nombreux services que M. Moricand a ren- dus à notre musée et à la science par la grande quantité de mam- mifères , dé poissons et de mollusques du Brésil qu'il nous a procurés par l'intermédiaire de M. Blanchet. J'ajouterai pour le caractériser les détails suivants relatifs à sa coloration. La plupart des piquants sont d'un brun pi us ou moins foncé avec leur base blanchâtre , et un petit anneau clair immé- diatement avant l'extrémité qui , elle-même, forme un petit point noir. Ceux qui naissent à la base du nez sont d'un blanc pur ainsi que ceux du tour de l'œil. Ceux du front d'un fauve pale , ceux de la région scapulaire d'un brun clair, et ceux de la croupe et des membres d'un brun marron. Les pattes sont brunes, le dessous du corps est plus foncé que le dos, la gorge est un peu plus claire. La queue est d'un gris noirâtre avec les piquants de la base bruns, et les poils qui le recouvrent presque partout d'un noir peu intense. Une description détaillée et une figure de cette espèce , ainsi que les détails nécessaires sur sa dentition et son crâne paraîtront incessamment dans les Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, et dans les Notices sur les ani- maux nouveaux ou peu connus du Musée de Genève. 228 kevue zoologique. ( Août 1843. ) Catalogue descriptif de plusieurs nouvelles espèces de coquilles des mers de la France, etcv par C. A. Recluz, pharmacien à Vaugirard. (Voyez p. 104.) 29.Fissurella(Rimula)striata(Noms). Testaminima, ovata, conveœo-conica latere poslico depresso, anlico convexo et su- pra médium perforato ; apice posticè revoluto, à margine ad basim subverticali ; alba, radiatim costulala , striis transversis reliculata; margine crenulata. An Sypho striata, Brown illustr. conch. of Great-Brit. (1827), pi. 36, f. 14-16? aucta, optime. Hab. Nous avons rencontre' cette espèce avec un individu presque microscopique de VEmarginula rosea de Bell , parmi des Rissoaires recueillies sur la côte de Cherbourg. Elle a exacte- ment la forme d'une Émarginule, mais la position de son en- taille l'exclut de ce genre. On serait tenté également de la con- server au nombre des Rimules et de la confondre avec le Patella apertura de Montagu, dont elle diffère cependant par ses côtes plus serrées et l'élévation de son cône, s'il n'était plus raisonna- ble de considérer ces sortes de petites coquilles comme des Fis- surelles à l'état de jeune âge. Les caractères de la Patella noa- china de Linné, Mantissa plantarum éd. altéra, p. 591, n° 468, conviennent exactement à notre espèce , mais comme Linné laisse ignorer la patrie et les dimensions de sa coquille , nous ne pouvons guère lui rapporter la nôtre avec certitude. Du reste, elle a 21 côtes .rayonnantes, assez fortes pour sa taille, son trou est ovale-oblong, mais nous n'avons pu apercevoir, en dessous, l'anneau calleux qui, selon la description du Mantissa, borde la perforation du Pat. noachina. Nous ne lui trouvons aucune analogie avec les Fissurelles de nos côtes ni d'ailleurs; peut-être est-ce une espèce constamment petite. Long. 2 mill., larg. 1 lf2, haut. 1 mill. Si le Sypho striala de Brown a, comme nous le pré- sumons, un tube très-court et oblique au-dessous de l'excavation subapicale, il appartiendrait au genre Cemoria deSowerby, et serait alors une espèce tout à fait distincte de la nôtre , bien qu'elle lui ressemble à beaucoup d'égards. Émarginules de la France. Les Émarginules sont des co- quilles intéressantes par la position de l'entaille de leur base et par les caractères de l'animal qui les construit. Cel animal ne TRAVAUX 1NKDITS. 229 pnraît pas différer autrement des fissureliers que par la position du trou anal , de sorte qu'il s'établit entre les Fismrelles , les liimules, les Cémories, les Émarginules et les Patelles une transition insensible parmi les coquilles, au moyen desSubémar- ginules de M. de Blainville, qui rend leur rapprocbement évi- dent en une même famille. Les Émarginules des côtes de France, quoique décrites depuis longtemps par les auteurs, ne nous ont pas paru l'avoir été avec toute la précision nécessaire pour distinguer des espèces aussi rapprochées par leur forme. On nous excusera d'y revenir en faveur de quelques observations utiles, et de la caractéristique plus minutieuse et comparative , que nous avons cru utile d'en tracer. Afin d'éviter à l'avenir toute confusion dans les espèces , nous avons suivi une marche rigoureuse sur leur dénomination, en nous appuyant sur l'antériorité des noms et en faisant taire toute prédilection nationale. C'est en procédant ainsi , dit M. Deshayes avec juste raison, qu'on donnera plus de fixité à la nomenclature, surtout en prenant pour point de départ les noms de Linné et des auteurs systématiques postérieurs à ce grand naturaliste. /. Coquille pileiforme ou en bouclier, portant une échan- crure profonde au côté antérieur avec une callosité courant à lintérieur jusqu'au sommet. * Entaille surmontée d'un canal strié en travers ou imbriqué d'écaillés. ,. 30. Emàrginula Fissura (Lamk.). Testa ovato-oblonga ven- tricosa, obliqué conoidea, tenui, lutescente, rufescente aut pal- lidè fulvo-roseasive albo vitrea, costellis longitudinalibusinœ- qualibus, tenuibus , lineisque transversis creberrimis, elevatis cancellata ; vertice postico, revoluto ; rima elongata supra sulcum squamulis imbricata ; margine tenuiter crenata . Patella fissura Linné, syst. nat., 12 p. 1261, n° 778. Syn. ex- cluais, Gmelin, p. 3728, n° 192. Syn. exclusis, non Anglorum; Emàrginula Fissura Lamk., an. s. vert., t. 6, 2e part., p. 7, n° (vidi), Pler. syn. exclus., Payr. Cat. Corse, p. 92, n° 179 ibid. — Risso, Hist. nat. Eur. merid., t. 4, p. 259, n° 687 ; Po- rtez etMichaud, Gai. moll. Douai, pi. 36, fig. 1 1, 12bonae.iT/ncfr- ginulasicula,Gray, in? Emàrginula cancellata, Philippi, En. moU.Sicil., p. 114,n° 1, pi. 7 f. 15, optima. Emàrginula cur- ;J30 REVUE ZOQJLOGIQUE. ( Août 1843.) mrostris, Deshayes, in An. s. vest. de Lamark, t. 7, p. 586, n° 10 (vidi). Coquille ovale-oblongue à sa base, mince, translucide, ven- true, élevée en cône très-oblique, recourbé au sommet vers les 3/4 de la longueur de la coquille, avec la pointe enroulée au côté postérieur et faisant, sur les individus bien conservés^ deux tours et demi de spire. Elle est sillonnée par 30 à 32 côtes lon- gitudinales étroites, petites, alternant avec d'autres un peu plus fortes, croisées par des lignes circulaires fines, pressées, égales entre plies et formant un treillis délicat. Les points d'intersec- tion du réseau rendent les côtes faiblement tuberculeuses ; les espaces sont peu imprimés et carrés. Marge légèrement crénelée. Fente allongée, surmontée d'un canal imbriqué d'écaillés réguliè- rement distancées, rapprochées et concaves. Les coquilles ré- centes ont une couleur jaunâtre, roussâtre ou fauve-rosé ; celles recueillies sur la grève passent au blanc vitré ou au blanc mat. Dimensions. Long. 17 à 18, larg. 12 à 13 1/2, haut. 8 à 8 1/2 mill. — Entaille • long. 4 3/4 à 5. — Long, du sommet au bord postérieur 13 1/2 mill. Observations. Aucun autre auteur que MM. Philippi et Potiez ne nous paraît avoir figuré cette espèce ; elle ressemble parfaitement par sa forme générale à une autre rapportée de la Nouvelle-Hollande ^ par MM. Quoy et Gaimard , appartenant au cabjnet de M. le baron Benj. Delessert, mais qui est plus solide et à treillis beaucoup moins fin. C'est à cette espèce et non au Patella Fissura de Pennant, de Da Costa, Montagu, etc. , qu'il faut rapporter celle de Linné, non pas précisément pour la description du Systema naturœ , la- quelle peut à la rigueur s'appliquer à plusieurs autres, tant la phrase est générale ; ni pour la synonymie, mais par rapport aux indications qui y font suite. La caractéristique de Linné, excel- lente de son temps, n'est pas assez étendue pour différencier son espèce de celles acquises à la science depuis le célèbre profes seur d'Upsal, et c'est sans doute ce quia porté les auteurs à se rejeter sur la synonymie adoptée par Linné ; c'est aussi ce qui a été fait pour beaucoup d'autres coquilles : de cette fausse direc- tion est né un grand nombre d'erreurs. En effet, les figures de Lister (Conch., pi. 543, pi. 28), et de Petiver (Gazoph., pi. 75 , f. 2), étaient probablement les seules connues alors, et Linné a dû les indiquer comme donnant une idée de son espèce en rai- TRAVAUX INÉDITS. 231 son de leur forme approchante et de l'échancrure de leur côté antérieur. Ce qui peut nous faire comprendre que ce n'est pas à l'espèce de la Manche, mais plutôt à celle de la Méditerranée , qu'il faut appliquer le nom spécifique de fissura; c'est 1° que Linné dit , à Vhabitat , « ad Angliam rarius , i» Lister, « ad Algiriam frequentior, E. Brander. » L'on sait par le Systema naturœ que E. Brander, consul Suecorum apud Algirios , dit Linné , envoyait en Suède des coquilles de cette localité , que celle dont nous traitons y est commune, selon M. Deshayes et d'autres naturalistes, et qu'elle doit avoir plutôt servi à la description de Linné, que celle de Lister, laquelle, probable- ment, n'a été connue de l'auteur suédois que par les figures qu'il cite ; 2° qu'après Vhabitat Linné ajoute : « Testœ fissura linearis, à margine antico ad lateris médium incisa. » L'entaille de celle de la Méditerranée, décrite par Lamarck, correspond à cette indication, elle est linéaire, et sur les coquilles de moyenne taille elle occupe presque la moitié du côté antérieur de la co- quille, et qu'auciine autre n'a la scissure aussi longue ; 3° que la Patella fissura a le sommet recourbé « vertico recurvo, » tandis que celle de Lister et Petiver l'a à peine infléchi, vix inflexo ; 4° que, si malgré ces diverses considérations, on voulait encore admettre que Linné eût confondu les deux espèces sous le même nom la difficulté serait facile à lever, par la raison que Lamarck a choisi pour type de ce genre et de l'espèce nommée Fissura celle qui est commune dans la Méditerranée, tant sur les côtes de Barbarie, d'Italie, de Grèce que de France. D'après la Galerie des mollusques du musée de Douai, par MM. Potiez et Michaud, VEmarginula pileolus, Mich. (Em. rosa, Bell.) serait, selon M. Beck, savant Danois, identique avec le Patella fissura de Linné. La phrase linnéenne pourrait à peu près lui convenir, en admettant que la forme de la coquille, pour les plus élevées, serait prise dans la hauteur et non dans la direction transver- sale ; mais comme l'espèce de M. Michaud ne vit point dans la Méditerranée, qu'elle est fréquente dans la Manche, et que VEm. capuliformis Philippi, pi. 7, f. 12, qui en approche, est une es- pèce méridionale très-rare en Sicile et inconnue à Alger; enfin, que toutes les deux diffèrent par les caractères de l'entaille de la description du Syst. naturœ , on ne peut donc raisonnablement admettre cette nouvelle opinion. D'ailleurs, les types de Linné 2&2 revue zoologique. ( Août 1843.) sont perdus , les probabilités étant en faveur de la manière de voir deLamarck, c'est à la sienne et non à d'autres espèces qu'il convient de rapporter en synonyme le nom imposé par Linné. Hab. Elle est commune sur toutes les côtes de la Méditerranée, sur celles de France, d'Italie, de Sardaigne, de Sicile, de Corse, de Naples, de l'Algérie et de la Grèce (à Navarin), etc.; selon M. Risso, l'animal de cette espèce est d'un blanc sale, à manteau détendant jusqu'aux bords ; museau prolongé; tentacules su- bulés ; œil noir, pied grisâtre. L'auteur , en parlant de la co- quille, dit: sommet très-recourbé, marginal. Le sommet n'est pas marginal sur notre espèce, il est presque perpendiculaire à la marge postérieure ; le reste de la description est exact. 31. Emarginula LjEvis(Nobis). Testa ovali,conica,solida, antice convexiore , postice oblique rectiuscula ; apice subcentrali , lœviter flexo , obtuso , albida seu dilute fuscescente , longitu- dinaliter costata : costis lateralibus subverticalibus , lineis transversis reticulata ; margine inœqualiter crenata ; fissura angusta, supra sulcum transversis lineolis œquidistantibus sculpta. . Lister , conch. pi. 543, f. 28 (Patella exigua); — Petiver, Gazoph. pi. 75, f. 2; — Patella lœvis Pennant, zool. brit. 4, pi. 90, f. 151 bona. — Patella fissura, Da. Costa, brit., conch. pi. 1 , f. 4 optima ; Muller, zool. dan. 1 , p. 83 , pi. 24 , f. 7 , 9; — Born. test. mus. cœs. vind. p. 427 , pi. 18, f. 12 ; Pulteney in HutchDors. cat. p. 15 , pi. 23 , f. 4 ; - Donovan brit.Shells pi. 3 , f. 2, ad dexteram, junior. Montagu test. brit. pi. 490 ,junio- ribus exclusis ; Maton et Rackett, Linn. trans. 8, p. 236 , n° 12, syn.Linneano et Geml. exclusis. — De Gerville, cat. test, man- che p. 52, n° 6 ; Turton, conch. dict.p. 141 , n° 16; Collard des Cherres , cat. test. Finistère p. 38 , n° 1. Bouchard-Chantereau , cat. moll. Boulonnais p. 48 , n° 84. Coq. ovale, conique , presque droite, convexe à son côté an- térieur, presque obliquement droite à son côté postérieur, mais quelquefois un peu convexe près de la base , à sommet subcentral, légèrement courbé en arrière, sans cependant être crochu, ni enroulé , du moins sur les individus que j'ai étudiés et provenant des côtes d'Angleterre et de France. La surface de cette espèce est sillonnée en long de côtes faible- ment granuleuses également espacées , les latérales verticales , TR4VAUX INÉDITS. 233 toutes croisées par des lignes transversales presque aussi fortes que les longitudinales et donnant lieu à un treillis régulier dont les espaces sont profonds et subarrondis. Le pourtour de la marge de l'ouverture est crénelé parla saillie des costules alter- nativement grandes et petites. Les coquilles roulées , frustres , perdent leurs crénelures marginales. L'entaille est étroite , assez longue et surmontée par un canal peu profond , barré en tra- vers par de petites lignes visibles seulement à la loupe et dispo- sées à égale distance. Selon M. Montagu , cette espèce à l'état vi- vant est subpellucide , de couleur brune à l'extérieur, lisse, lus- trée et de couleur de chair à l'intérieur. Mais il faut cependant se méfier de ces indications, non que nous révoquions la véracité d'un savant aussi exact que 31. Montagu , mais parce que l'auteur confond les deux espèces d'Angleterre sous le même nom et que les caractères cités par nous d'après lui sont semblables à ceux de VEm. rosea de Bell. Telle qu'on la trouve sur nos côtes et dans les collections, cette espèce est opaque, blanchâtre et luisante, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Elle diffère de VEm. Fissura. de Lamk. par la forme de son cône beaucoup plus droit, son treillis plus fort , plus régulier , son sommet presque central et à peine courbé sur le côté postérieur , enfin par le sillon supérieur à l'en- taille sculpté de stries très-fines , transversalement droites et peu saillantes. C'est une fort bonne espèce , distinguée de la précé- dente par Pennant , et que nous croyons tout à fait différente de celle à laquelle Linné a donné le nom de Pat. Fissura. Animal ovale , bombé , blanc ; tête proboscidiforme , portant deux ten- tacules courts et obtus ; yeux très-gros , sur des pédoncules placés à la base externe des tentacules. Manteau finement cilié à la circonférence , ouvert à sa partie antérieure, pied ovale , arrondi , concave. Branchies pectiniformes (Bouchard-Chante- reau). D'après Muller l'animal est blanc, le manteau cendré et frangé de blanc , les yeux grands et noirs. Est-ce la même es- pèce? La coquille est solide, conique, réticulée de sillons, jau- nâtre, à sommet recourbé ; elle est blanche et lisse en dedans , fendue au côté antérieur. Est-ce une variété? La figure 2 à gauche, publiée par Donovan, représente VEm. elegans, Sovverby Gen. ofShells, f. 4, que l'on trouve fossile en Normandie , mais nullement en Angleterre. Hab. Sur les valves des huîtres et des peignes (C. des Cherres, 234 REVUE ZOOLOGIQUE, ( Août 1843. ) B. Chanter.), sur les rochersetsur les madrépores troués (Muller), sur les côtes de la mer Baltique, de l'océan Européen, la Manche et le golfe de Gascogne ; en France, à Cherbourg, Brest, Noir- moutiers , à la Teste de Buch , etc. ; n'est pas rare. Long. 10 à 1 1 , larg. 8 , haut. 7, long, de l'entaille 3 mill. 32. Emarginula tenuis (Nobis). Testa ovata, obliqué conica tenui , vitrea, hyalina ; anticè conveœa, posticè arcuata; ver- ticè subcentrali, revoluto; costis longitudinalibus, inœqualibus lineisquetransversis obliquis cancellata, granulata, inlerstitiis otyongo-quadratis ; margine profundè et œqualiter crenata , apiculis facie interna canaliculatis ; fissura lineari, margini- hus crenatis,- canali suprà fissuram profundo, lineolis tr ans- ver sis raris , remotisque instructo. Coquille ovale , à cône oblique , mince , vitrée , hyaline, con- vexe sur le côté antérieur , arquée postérieurement , à sommet subcentral enroulé de deux à trois tours dirigés sur le côté droit. Sa surface est sculptée de côtes longitudinalesinégales et de lignes transverses , obliques , plus élevées en avant, plus inclinées en arrière , donnant naissance à un réseau dont les interstices sont en carrés allongés. Marge profondément incisée de crénelures pro- portionnellement plus larges que sur les autres espèces, avec la saillie des côtes assez large et concave en dedans. Entaille linéaire bordée de fines crénelures prolongées jusqu'au sommet du canal, lequel est plus profond sur celle-ci que sur aucune autre espèce, et renferme quelques linéoles transverses écartées, rares et en re- lief. — Cette espèce a la forme de VEm. lisse , mais elle est plus mince, transparente et de couleur vitrée; elle en difFère encore par la forme de son réseau à intervalles carré-long, par ses crénelures marginales plus profondes , par celles qui bordent les deux côtes de l'entaille , par son canal plus profond , moins strié en travers et par le sommet de sa spire enroulé en spirale la- térale. Hab. Cette intéressante Émarginule a été découverte dans le port de Marseille par M. Farges auquel nous devons plusieurs Nérites assez rares. Long 672 , larg. 5 , haut. 5. mill. , long, de l'entaille 3 mill. 33. Emarginula rosea (Bell.) Testa basi ovato-rotundata, dorso conica, elevata, vertice hamoso , revoluto, marginem posteriorem versus verticaliter posilo , anticè conveœa , postice TRAVAUX INEDITS. 235 subrecta , later aliter compressiuscula , solida , albido-fusces- cente, costis longitudinalibus granosis, alternis minoribus, la' teralibus arcuatis , lineisque transversis obliquis clathrata , interstitiis rotundatis , profundis; margine tenuiter crenato : intus roseo-fuscescenle sive purpurascente ; fissura oblonga ; canali linealis transversis arcuatis crebribus subimbricato. Patella Fissura Martini, Conch. 1 , pi. 12, f. 109,, 110 , benè; Montagu, test. brit. 1. c. pro junioribus . Potiez et Mich. Gai- moll. Douai , pi. 36 , f . 15. 16. Emarginula rosea, Bell., in Zool. journ. , t. 1 (18.24) , p. 52 , pi. 4 , f. 1 , ad sinistram et ad dexteram.— Emarginula pileolus, Michaud , Bullet. soc Lin. Bordeaux, t. 3 ( 1829) , f. 23, 24 , non benè. Coquille à base ovale-arrondie élevée en cône recourbé en arrière et formant un demi-tour de spire à son sommet , lequel est placé dans une direction perpendiculaire à la marge posté- rieure. Elle est comprimée de chaque côté et couverte de côtes longitudinales assez fortes , alternant avec d'autres un peu plus étroites , les latérales dans une direction arquée et toutes croi- sées par des costules transverses élevées en avant et inclinées en arrière , formant un treillis presque semblable à celui de YEm. lœvis et dont les interstices profonds sont presque ronds. Marge finement crénelée sur les individus récents et souvent sans cré- nelures sur ceux recueillis sur la plage. Échancrure antérieure oblongue , surmontée d'un canal étroit, imbriqué de linéoles ar- quées et rapprochées. Couleur d'un blanc brumâtre à l'état vi- vant et à l'extérieur, d'un brun rosé ou pourpré à Pintérieur. Les coq. mortes conservent parfois cette coloration ; et plus souvent on les trouve blanchâtres. Cette espèce est toujours plus étroite , plus élevée , plus pen- chée en arrière , plus arrondie à la base et son sommet plus re- courbé que le Patella lœvis de Pennant. Ce sommet est toujours élevé dans une direction verticale avec la marge postérieure. Elle diffère de VEm. capuliformis Philippi , Em. moll. sicil. p. 116, n° 3, pi. 7,f. 12, en ce qu'elle est moins cylindrique, que ses côtes sont alternativement grandes et plus petites , et que son treillis est plus marqué; elle en diffère encore par ses proportions et sa coloration. Les figures 12 a b de M. Philippi n'indiquent pas de treillis. La description de cet auteur étant trop concise, il nous est difficile d'admettre que son Em. capuliformis soit le 236 RF.VITE ZOOLOf.IQUE. {Aoûti&fà.) jeune âge on une variété locale de la nôtre. — Montagu nous paraît avoir confondu VEm. rosea avec VEm. lœvis sous le nom &Fm. fissura : « Sur les jeunes individus le sommet est beau- coup plus réfléchi et quelquefois légèrement crochu, tournant en arrière presque perpendiculairement à la marge postérieure. Les coquilles roulées deviennent blanches ou d'une couleur de chair pâle et perdent les crénelures de leur marge. » Test. brit. p. 491. Hab. Sur les côtes de la Manche , d'Angleterre et de France » où elle est beaucoup moins rare que VEmarg. lœvis. On la trouve sur les pierres et les coquilles ., principalement sur les grosses huîtres mortes. Long 1kl 1/12, larg. 6 , haut. 7 mill., long, de l'entaille 2 à 2 1/2 mill. MM. Potiez et Michaud , convaincus par M. Beck , que cette espèce était identique avec le Pat. fissura de Linné , proposent de lui restituer le nom d'Fm. fissura dans la Galerie des mollusques du musée de Douai. Elle a été confondue avec l'espèce de Pennant, sous ce dernier nom, par la plupart des auteurs de Catalogues de Mollusques de nos côtes océaniques , et, à cause de la rareté du Patella lœvis, peut-être aurions-nous dû rapporter plus spécialement les cita- tions de ces auteurs à VEm. rosea. 34. Emarginula Huzardi (Payr.). Testa oblonga, valde de- pressa, antice angustata et convexiuscula, alba, costis ra- diantibus remotiusculis sœpiùs costulis interjectis minoribus, transversim lineis elevatis ad sectiones squamulas prominen- tes efformantibus clathrata , scaberrima ; apice subcenlrali , breviy lœviter refiexo , acuto ; margine inœqualiter crenato ; fissura elongata, latiuscula; canali squamulis arcuatis dense imbricato. Emarginula ffuzar dii, Payr. Cat. moll., Corse, p. 92, n°180. pi. 5, f. 1-2 optima (vidi) . — Philippi. , En. moll., Sicil., p. 115, n°3. Var. . T. subapice et 0 postice gibbosa , marginem versus compressa ; apice laterali, nec marginali. Emarginula depressa, Risso. hist. nat., Eur. mérid., p. 259 , n° 689, pi. 10, f. 151. Fissura nimis elongata et canali nullo ! et f. a. supra. An. Patella fissura reticulataf Chemnitz, Conch., t.XT, p. 185, pi. 197, f. 195-1926 ? An. Em. reticulata Sowerby, Gen. of Shells, f. 5 ? forma bene. TrUVAUX INÉDITS. 237 Var. y). Testa elongata, angustata, antice etposticeaequali, gri- seo-fuscescente , depressiore , fere plana ; apice postico nec marginali ; margine intus crenato : interstitiis bifidis. Coquille oblongue, très-déprimée, dilatée et comprimée en arrière, rétrécie et un peu convexe en avant, rayonnée de côtes assez fortes, espacées régulièrement et alternant le plus souvent avec d'autres plus petites, toutes croisées par des lignes con- centriques élevées, lamelleuses, formant un réseau assez lâche, dont les espaces sont transversalement carré-long , et les sections surmontées de squames saillantes et imbriquant les côtes. Cette sculpture, très-bien marquée sur les coquilles vivantes, rend leur surface extérieure fort rude au toucher. Sommet sub- central, légèrement réfléchi, obliquement droit et aigu. Marge inégalement crénelée : les grandes côtes forment des crénelures étroites, très-espacées, entre lesquelles on en aperçoit à peine d'autres très-fines. Entaille allongée, assez large, proportionnel- lement aux autres espèces, VEm. elongata excepté ; son canal est imbriqué d'écaillés arquées et très-rapprochées. Long. 17 mill., largeur 12, hauteur 6 1/2 mill., longueur de l'entaille 4 mill.; distance du sommet au bord postérieur 9, et à l'antérieur 12 mill. Ces dernières dimensions pourraient faire croire que la longueur de la coquille serait de 21 mill. et non de 1 7 mill. Cette différence vient de ce que les marges antérieures et postérieures étant plus courbes et plus basses que les latérales, le contour du dos est naturellement plus long. Nous avons de cette espèce deux variétés assez remarquables que nous croyons devoir réunir au type de M. Payraudeau. La première , var. (3, a la forme du contour et la sculpture du type, mais elle est tres-ventrue sous le sommet et comprimée vers la marge dans un espace deux fois moindre ; son sommet n'est pas central, comme sur le type, il est avancé sur le côté posté- rieur, un peu moins que sur VEm. allongée de M. Costa. Les autres caractères sont conformes à ceux du type. C'est bien là VEm. depressa de M. Risso, elle est conforme aux deux figures publiées par le naturaliste de Nice, avec cette différence que , sur la grande, l'entaille est trop longue, et sur la petite, le dos trop convexe ; la description de cet auteur lui convient, et elle vit sur les côtes de ce pays. Il n'est pas possible de la confondre avec VEm» elongata, parce que son canal est imbriqué d'écaillet 238 revue zoologique. (y/owM843. ) au lieu d'être remplacé par une côte granuleuse. Il nous est im- possible de dire si l'espèce de Chemnitz est la même que cette variété, n'ayant aucun usage de la langue allemande ; peut-être est-elle une espèce différente. Long. 11 1/2 à 12, larg. 8 à 9, haut. 4 1/3 à 4 1/2 : long, de l'entaille 2 1/3 à 3 mill. ; distance du sommet au bord postérieur 4 3/4 à 5, à l'antérieur 8 1/2 à 8 3/4 millimètres. La deuxième variété y) est plus étroite, ses côtés postérieur et antérieur ont un diamètre égal, et presque plate en dessus. Son sommet est latéral et le pourtour de la coquille, en dessous , est strié à la marge, avec les espaces divisés par une strie, ce qui les rend bifides, à peu près comme sur notre Fissurella reticulata (Pat. reticulata, Donovan), Bev. ZooL, Cuv., 1843, p. 110, nù 25. Ses autres caractères ne diffèrent pas du type et de la var. p) ; sa couleur est d'un gris brunâtre , et sa transparence assez grande. Long. 7 à 8, larg. 5 à 5 1/3, haut. 3 mill., long, de l'en- taille 2 mill., distance du sommet au bord postérieur 2 mill., à l'antérieur 6 à 7 mill. Les autres caractères ne diffèrent pas de ceux du type. Les variations de hauteur ou de dépression du dos de cette es- pèce, de son sommet plus ou moins central ou latéral, dont il existe des passages, et la disposition également variable des crénelures marginales, nous ont porté à réunir ces variétés sous une même dénomination spécifique. Hab. Les côtes de la Méditerranée en Sicile, Corse, Sardaigne et Provence ; les var. |3 et y, les mêmes localités], mais plus rares en Provence; on en trouve dans le mélange de thalassiophites connu sous le nom pharmaceutique de mousse de Corse. ( La suite prochainement. ) Description de quatre coquilles nouvelles provenant du voyage de M. Goudot à la Nouvelle-Grenade ; par M. Petit de la Saussaie. Carocolla subplanata Petit. Testa discoidea , rufo-fusca, valde carinata , subtus convexiuscula , infra convexa , late ura- bilicata , umbilico spirali; anfractibus quinis, subplanulatis ; apertura subquadrangulari ; margine continuo , reflexo , albido ; columella ad médium dente elongata, lamellosa, ornata, subtus ANALYSES DOUYKAGES NOUVEAUX. 239 et intus plica transversa minori notata ; labro bidentalo. — Larg. 40, haut. 14 mill. Bulimus subsemiclausus , Petit. Testa ovato-conica , tenui , albida; anfractibus senis, convexiusculis , ultimospira inalto majore, oblique ad basim decurrente , obtusissime angulato ; apertura ovali ; columella in medio et anterius concavo-plana ; labro superne simplici , inferne inlus marginato , margine aper- turam angustante. — Long. 24, larg. 16 mill. Bulimus Powisianus , Petit. Testa ovato-oblonga , solida, crassa, nilula, longitudinaliter obsolète striata, rufo-fulva, llammis longiludinalibus ac obliquis,interruptis seu continuis, fusco nigris picta ; anfractibus septenis, suturis albidis linea fusca marginatis; ultimo anfractu sub médium obtuse angulato, zona purpureo-nigra , linea alba superne marginata cincto ; spira conica , apice concaviusculo , nigro ; apertura subqua- drangulari , intus alba , ad periferiam internam violaceo-nigri- cante, columella violacea, labro crasso, margine obtuse rotun- dato. — Long. 68 , larg. 30 mill. Bulimus Goudotii, Petit. Testa ovata, tenui, pellucida , fusco-olivacea , anfractibus senis, convexis , longitudinaliter et irregulariter tenue striatis ; apertura ovata, intus sordide cœru- lescente; columella in medio anguloso-callosa , labro tenui, acuto. — Long. 33, larg. 20 mill. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Symbole ad historiam Heliceorum ; par M. le Dr Lud. Pfeipfer. In-8°. Cassel , 1842. ( Premier article. ) M. le Dr Lud. Pfeifler a fait paraître , à la fin de l'année der- nière, une seconde partie du travail qu'il publie sur les coquilles terrestres, sous le titre modeste de Symbolœ ad historiam He- liceorum. Dans cet opuscule , d'un véritable intérêt pour les conchylio- logues , M. PfeifFer donne , par ordre alphabétique, la liste des noms imposés aux nombreuses espèces de la famille des Hélices, qu'il a divisée en 18 genres. Les noms des auteurs , la citation de leurs ouvrages , des notes 240 revue zoologique. ( Août 1813. ) synonymiques ajoutent au mérite du travail de M. Pfeiffer, dont l'intention paraît être de reprendre son œuvre chaque année , afin de corriger successivement les erreurs qu'il pourrait avoir commises, et de compléter la nomenclature par la citation des espèces nouvellement décrites. Nous ne mettons pas en doute qu'il ne termine , et cela lui sera bientôt facile, par nous don- ner un bon catalogue synonymique dans lequel les espèces se- raient placées, non plus dans un ordre simplement alphabétique, mais bien dans l'ordre qu'elles doivent occuper en raison de leurs formes et de leurs analogies. La publication de ce cata- logue serait un service d'autant plus apprécié par les personnes qui s'occupent de conchyliologie , que M. Pfeiffer met beaucoup de soins et de conscience dans ses recherches. L'auteur a , dans ses deux premiers opuscules, donné la carac- téristique de 280 espèces, sur lesquelles 120 sont décrites par lui, et pour la première fois ; ses descriptions sont concises, claires, et elles prouvent que M. Pfeiner connaît parfaitement la valeur des termes qu'il emploie : nous nous permettrons néanmoins de lui soumettre quelques observations qui nous sont suggérées par le besoin, généralement senti aujourd'hui , de se rattacher à des règles qui puissent ramener l'ordre dans la no- menclature , surtout en ce qui concerne la citation des ouvrages scientifiques, et les noms des auteurs. C'est avec regret que nous voyons M. Pfeiffer citer fréquem- ment les noms de MM. Ziegler, Beck , Valenciennes , V. D. Busch, Koch, Férussac, etc., sans donner l'indication de l'ouvrage dans lequel ces espèces auraient été décrites par ces auteurs. Si , comme nous avons quelque lieu de le croire , la plupart de ces noms spécifiques sont des noms de collection ou de cata- logue , également sans valeur, M. Pfeiffer contribue , sans le vouloir , à augmenter une confusion déplorable : il n'évitera pas ce triste résultat en ajoutant , comme il l'a fait quelquefois, l'indication de tel ou tel muséum plus ou moins en désordre , car cette mention sera négligée plus tard , et telle coquille dé- crite par M. Pfeiffer seul passera dans la science sous le nom de MM. Ziegler, Beck, Valenciennes, etc., dont on cherchera inuti- lement le travail. C'est ainsi qu'on verra les noms des gardiens des collections publiques envahir insensiblement la nomencla- ture au détriment des véritables auteurs. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 2ll La complaisance de M. Pfeiffer a été jusqu'à reconnaître comme authentiques des noms de genres imaginés par des per- sonnes qui les ont établis en groupant au hasard , dans un cata- logue inconnu , un certain nombre d'Hélices de formes plus ou moins rapprochées, divisions dont M. Pfeiffer n'a pu lui-même reconnaître les caractères. On voit en effet que, tout en attribuant le genre Tornatellina à M. Beck, il a retiré une des espèces de celui-ci pour la placer dans le G. JBalca de Gray ; le G. Torna- tellina du conservateur du Muséum de Copenhague , n'est donc pas le G. Tornatellina de M. Pfeiffer; ou disons plutôt qu'il ap- partient à ce dernier puisqu'il a seul déterminé les caractères qu'on doit retrouver dans chacune des espèces de ce groupe. Le savant à qui nous adressons ces observations est trop instruit , trop méthodique , trop consciencieux pour n'en pas apprécier la justesse, et nous sommes portés à croire qu'il a voulu seulement être agréable à quelques personnes dont il a eu besoin parce qu'elles disposent de richesses qui , toutes publi- ques qu'elles devraient être , ne sont cependant communiquées souvent qu'à certaines conditions ; mais M. Pfeiffer , dût-il avoir un peu plus de travail , ne devrait pas admettre de semblables transactions, qui tendent à rendre inextricables les difficultés que présente une étude à laquelle il pourrait au contraire rendre un grand service en débarrassant la nomenclature de noms in- connus ou sans valeur scientifique. (S. P.) CoNCHOLOGfA iconica ; répertoire des espèces de Coquilles, par M. Lovel Reeve ; illustré de figures originales dessinées et li- thographiées exactement d'après nature , par G.-B. Sowerby. In-4°. Londres, 1843. Prix: 12 fr. 50c. par livraison, fig. color. — Paris, Fortin-Masson et Comp., libraires. Voici un quatrième ouvrage né de la fièvre conchyliologique dont sont travaillés nos naturalistes des deux côtés du détroit. En effet , la science est dotée en même temps du Species de M. Kie- ner, du Thésaurus de M. Sowerby, des Illustrations de M. Chenu et du Conchologia iconica de Af. Lovel Reeve, et si ces cuvrages arrivent à leur terme , ou du moins si un ou plusieurs d'entre tux peuvent survivre à la concurrence qu'ils vont se faire mu- Tem«VI. Année 1843. 16 242 REVUE ZOOLOGIQUE. ( ^OM<1843. ) tuellement, nous connaîtrons parfaitement toutes les coquilles qui couvrent la terre, qui vivent dans les lacs et les rivières, ou qui peuplent toutes les mers de l'univers. L'ouvrage de M. Lovel Reeve nous semble destiné à surmonter les difficultés de la concurrence , car il est établi à un prix fort modéré , traité sans luxe , mais avec une perfection suffisante pour l'étude, et destiné aux naturalistes et aux amateurs qui désirent arranger et nommer convenablement leurs collections. Les premières livraisons de cet ouvrage nous avaient fait crain- dre que l'économie apportée par M. Reeve dans sa publication ne nuisît à l'exécution matérielle des planches ; mais dans les li- vraisons suivantes , nous avons vu avec satisfaction que le travail lithographique était beaucoup plus soigné, que le coloriage avait aussi considérablement gagné , et actuellement les améliorations se continuent et promettent un travail satisfaisant. Les matériaux que M. Lovel Reeve emploie pour son ouvrage sont immenses et magnifiques ; en première ligne on doit placer la superbe collection de M. Cuming , ce voyageur naturaliste qui a rapporté de trois voyages dans les archipels indiens, sur les côtes d'Amérique, etc., des collections innombrables composées des coquilles les plus belles et les plus rares. Tous les autres con- chyliologistes de l'Angleterre lui ont ouvert leurs collections , et il en est de même de ceux de France et des autres pays du conti- nent ; aussi cet ouvrage contient-il la figure de cette foule d'es- pèces que les Anglais ont si brièvement décrites dans \esProceed- ings of the zoological Society et dans leurs autres recueils périodi- ques , et qu'il est très-difficile et souvent même impossible de reconnaître d'après ces descriptions, beaucoup trop courtes. Cet ouvrage paraît par livraisons composées de 4 planches in~4° très-chargées de figures et d'un texte descriptif et synony- mique. Les dessins, dus au crayon de M. G.-B. Sowerby, donnent la représentation exacte et de grandeur naturelle de chaque es- pèce ; cet artiste et conchyliologiste instruit a su conserver à cha- que espèce sa vraie physionomie avec un talent que lui seul pos- sède en Angleterre , et même dans les premières livraisons, où la lithographie est très-grossière , les espèces sont reconnaissables au premier coup d'œil. Dès son début, M. Lovel Reeve a été encouragé par la souscrip- tion de la reine d'Angleterre, du prince Albert et de beaucoup ANALYSES D'otVUAGKS NOUVEAUX. 243 de conchyiiologistes ; il a déjà plus de 100 souscripteurs, nombre suilisant pour assurer la durée de cette publication. (G. -M.) Dei Prioniti, etc. Observations sur les Prionites et sur les Co- léoptères qui en sont le plus rapprochés. Par le marquis Maximilien Spinola ( in-4°, extrait du vol. V, série II, des mémoires de l'Académie royale de Turin, 1843). Dans cet important mémoire , M. Spinola se livre à une dis- cussion approfondie sur la place naturelle de cette famille. D'après l'examen des hanches et du pro thorax , il se prononce pour la conservation de cette coupe et il la fait entrer dans une iribu qu'i 1 nomme des Scopitarses, parce qu'elle se compose ex- clusivement des Coléoptères dont les deux sexes ont des brosses tarsiennes, et dont tous les tarses ont cinq articles, le pénultième étant le plus souvent rudimentaire. Il demeure d'accord avec la plupart des naturalistes que le système qu'on nomme tarsal est très-peu naturel, en tant qu'il se fonde sur le nombre des arti- cles. Mais il ne s'attache pas moins à relever l'importance de leurs formes, et il insiste sur le parti qu'on en doit tirer. On ne saurait repousser les résultats auxquels il est arrivé sans avoir suivi ses raisonnements et sans avoir bien médité ses principes. Nous renvoyons donc le lecteur à l'original , et nous terminons en disant que ce travail montre chez son auteur une profonde érudition entomologique , et une grande connaissance de l'ana- tomie extérieure des insectes. (G. M.) Considerazioni , etc. Considérations sur les mœurs des Sirex et sur la place des Siricites dans la méthode rationnelle. Par le marquis Maximilien Spinola. (In-8°, Gènes, 1843.) Ce mémoire , lu au congrès scientifique de Padoue dans la séance du 20 septembre 1842, a été provoqué par un fait tout nouveau dont l'auteur a pu se convaincre. Un beau Sirex gigas femelle est sorti vivant de la chrysalide d'un Papilio Machaon* Cette sortie est arrivée à propos pour démontrer ce que M. de Saint-Fargeau avait soupçonné depuis longtemps, savoir que les larves des Sirex sont zoophages et non phytophages. Après avoir exposé toutes les circonstances du fait, l'auteur en examine 244 revue zoologique. ( Août 1843. ) les conséquences par rapport à la méthode , et ici il n'est plus d'accord avec le savant auteur de Vhistoire des Hyménoptères. Il pense au contraire que les Sirex doivent rester, avec les Tenthrèdes, dans la première section de l'ordre, celle des Hymé- noptères sessiliventres , tandis que les Ichneumonides appar- tiennent à la seconde section des Pédunculiv entres. (G. M.) Osservazioni , etc. Observations sur les caractères naturels de trois familles d'Hyménoptères, les Guépiaires, les Masarides et les Chrysidides. Par M. le marquis Maximilien Spinola. (In-8°, Gènes, 1843.) Ce mémoire offre une seconde application des principes que l'auteur a posés dans son mémoire sur les Prionites . Affermi dès son enfance dans la foi que la matière organique et animale est faite pour obéir aux impulsions d'une cause active et indé- pendante, et que les modifications des formes n'influent que sur le choix d'exécution , il regarde comme également artificiels tous les caractères empruntés aux formes extérieures des insec- tes, lorsque ces formes n'ont aucune influence démontrée sur leurs habitudes. Or, en examinant , sans prévention , les parties externes de tous les Hyménoptères qu'il a pu observer, il n'y a trouvé aucun trait caractéristique d'après lequel on puisse dis- tinguer, d'une manière certaine , les espèces sociales des espèces solitaires. Il n'en est pas de même des pièces qui servent aux mouvements , soit qu'il s'agisse de la locomotion, de la station active ou de la prise de position pendant le repos. Il est clair alors que les formes peuvent limiter les moyens. Ainsi l'auteur a remarqué que les Hyménoptères qui ont les ailes pliées dans le sens de leur longueur, sont les seuls qui puissent , pendant les intervalles de la station active , élever leur abdomen au-dessus du niveau de leur avant-corps, sans avoir besoin d'étendre leurs ailes au préalable , et que ceux dont la surface inférieure du métathorax peut loger les pattes intermédiaires et postérieures sont aussi les seuls qui puissent rouler leur corps en boule pen- dant le repos complet. Il a pensé que des formes aussi tranchées et aussi apparentes réunissaient toutes les conditions des carac- tères naturels, qu'elles plaçaient les Odynères dans la même fa- mille que les Guêpes, et que le résultat de ces observations SOCIÉTÉS SAVANTRS. 245 pouvait être exprimé par le tableau suivant que nous traduisons littéralement. (Loi organique.) (Caractère extérieur.) (Familles.) i« Ayant la faculté d'élever à volonté leur abdomen, sans être obligésd'étendre préa- lablement leurs ailes. 2° Ayant la faculté ci-dessus, et de plus celle de renverser l'ab- domen au-dessous de l'avant-corps, au point de ressembler à une boule ou à un disque elliptique. 30 Ayant la seconde faculté sans avoir la première. ' Les ailes pliéesdans le sens de leur lon- gueur, de manière que le pli est parallèle à J'axe du corps. 10 Le caractère de la famille précédente. 20 Le métathorax dilaté latéralement et excavé en dessous, au point d'y pouvoir don- ner retraite aux deux pattes postérieures du même côté. I. Les Guépiaires. II. Les Masarides. eux C ents {] lier. ( ILe second des deux caractères précédents \ III.LesChrysidites. sans avoir le premier. 4o N'ayant aucune des deux facultés précé- dentes. IV. Toutes les au- tres familles de la même section. Les vues de M. Spinola sont neuves et ingénieuses , et mon- trent chez lui un esprit éminemment observateur et généralisa- teur. Son travail mérite d'être étudié avec attention , à cause des idées qu'il contient et pour les observations de faits sur lesquelles il s'est appuyé pour leur donner de la valeur. (G. M.) III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 7 août 1843. — M. Payen lit un Mémoire intitulé : Propriétés distinctives entre les membranes végétales et les enveloppes des Insectes et des Crustacés. C'est un travail pu- rement chimique. Séance du 14 août. — M. Bory de St.-Vincent lit un Mémoire sur une espèce de chêne commune aux rives bétiques et bar- baresques. Nous mentionnons ce travail botanique , parce que son auteur l'a fait précéder d'une considération de géographie générale très-intéressante qui se rattache aussi à la zoologie. En effet , voici comment il s'exprime dans les comptes rendus de l'Acadamie des sciences. « En établissant dernièrement (Comptes rendus, etc., t. xvii, p. 19), que notre Algérie et l'extrémité mé» 246 revue zoologique. (Août 1843. ) ridionale de la péninsule Ibérique, doivent être physiquement considérées comme les rives gauche et droite d'un large fleuve , je disais : L'analogie sur les deux bords est si frappante , qu'il n'est pas téméraire d'avancer dès à présent , que lorsque l'un et l'autre auront été complètement étudiés , on n'y trouvera plus de différence notable , soit en géologie , soit en botanique , soit en zoologie, soit enfin sous les rapports climatologiques. En effet, chaque jour ajoute quelque nouvelle preuve à cette assertion : Celle que je viens signaler à cette heure fera en même temps connaître l'une des plus belles productions végétales des forêts atlantiques. » M. Bory de St. -Vincent décrit ensuite le superbe chêne qu'il a découvert en Algérie , et il lui donne le nom de Quercus Mir- beckii. Nous ne le suivrons pas dans ce travail , mais nous de- vons dire que l'analogie qu'il a si heureusement signalée entre les deux rives, est confirmée tous les jours par l'étude que l'on fait de leurs productions zoologiques, et qu'elle est surtout dé- montrée pour nous, par la physionomie identique de l'entomo- logie des deux pays. M . De Quatrefages envoie de nouvelles observations relati- ves à divers animaux invertébrés, et des observations relatives aux jeunes Blennies. Il a reconnu que l'organisation des Actéons se rapproche beaucoup de celle de son genre Éolidine, et que d'autres Mollus- ques se rattachent au même type par leur conformation inté- rieure. L'auteur rapporte aussi les études qu'il a faites pour com- pléter ses travaux sur le développement des œufs des Poissons. C'est sur les œufs des Blennies qu'il a opéré cette fois. Les os des jeunes individus lui ont présenté l'exemple le plus évident du développement cellulaire des tissus chez les animaux. Séance du 14 août. — M. Matteucci adresse à M. Dumas quelques observations sur la phosphorescence du Lampyre d'I- talie. Cette note est composée d'une série de propositions qui sont le résultat d'expériences physiques et chimiques faites par l'auteur, sur des vers luisants (Lampyris Italica). Ces conclusions établissent évidemment, poursuit l'auteur, la nature du phéno- mène : la production de la lumière chez cet insecte est entière- ment liée à la combinaison de l'oxygène avec le carbone , qui est un des éléments de la matière ph& horescente. Maintenant , SOCIÉTÉS SAVANTES. 247 il est important d'étudier comment a lieu dans l'animal vivant la phosphorescence , quelles circonstances la font varier, quelle est la structure de la substance phosphorescente , et des parties qui l'environnent. Comme on le voit par cet extrait de la lettre de M. Matteucci , ce savant physicien ne connaît pas les Observations de M. Eu- gène Robert, insérées dans les Annales des sciences naturelles, ni le travail de M. Peters , publié dans les Archives de YViegmann. Séance du 21 août. — M. Flourens lit de nouvelles recher- ches sur la structure comparée de la peau , dans les diverses races humaines. Le savant académicien ayant pu étudier la peau de diverses races de Kabyles, d'Arabes, de Maures, de Nègres, etc., dont M. Guyon lui a envoyé des échantillons , a fait dessiner les pré- parations qu'il en a faites, et présenté ces dessins à l'Académie. Nous ne le suivrons pas dans l'énumération des nombreux faits représentés , mais nous croyons utile de reproduire quelques- unes des conclusions qu'il donne ensuite. Voici ces conclusions : « Que l'on compare la structure de la peau dans toutes ces races si profondément distinctes : le Kabyle , l'Arabe , le Maure , d'un côté , et, de l'autre, l'Américain , le Nègre ; et l'on trouvera que cette structure est partout essentiellement et fondamentale- ment la même. » Or , ce premier fait n'a-t-il pas quelque chose qui nous étonne ? Le Kabyle , l'Arabe , le Maure appartiennent , évidem- ment , à la race caucasique ou blanche. Mais , sans m'arrêter ici sur ce point , dont l'examen demanderait une discussion à part , du moins est-il bien certain qu'ils n'appartiennent ni à la race rouge , ni à la race noire ; et cependant ils ont un appareil pig- mentai tout semblable à celui de l'homme noir et à celui de l'homme rouge. » Et ce n'est pas tout : la peau de l'homme blanc lui-même n'échappe pas entièrement à la loi commune ; elle a aussi son ap- pareil pigmentai , à la vérité très-circonscrit , mais très-marqué. » La partie de la mamelle qu'on nomme le mamelon offre , comme chacun sait, soit dans l'homme, soit surtout dans la femme de race blanche , une couleur noirâtre. » Ayant soumis la partie colorée de la peau du sein à mes nouveaux procédés anatomiques , j'y ai trouvé : d'abord deux 248 revue zoologique. (Août i8fâ.) épidémies , et puis, entre le second épiderme et le derme, une membrane pigmentale et une couche de pigmentum, en un mot, tout un appareil pigmentai. » On voit cet appareil pigmentai , complètement mis à dé- couvert, sur la fig. 2 de ma première planche et sur la fig. 8 de la seconde. » Voilà donc un point donné de la peau de l'homme blanc sur lequel se retrouve toute la structure de la peau des races colo- rées; et ce second fait, rapproché de celui qui précède, de celui sur lequel je viens d'insister, n'y ajoute-t-il pas une grande force ? » J'avais étudié, dans mes premières recherches, la peau ba- sannée de l'homme blanc , et j'avais cru voir que c'était le se- cond épiderme même qui était bruni par le haie. Une nouvelle étude, ou plutôt une étude plus longtemps poursuivie , m'a montré , entre le second épiderme et le derme , c'est-à-dire à sa place ordinaire , une couche très-mince de pigmentum. » L'homme blanc, l'homme blanc lui-même, a donc une peau qui , dans certaines circonstances , qui sur certains points, offre toute la structure de la peau des races colorées. » J'ajoute encore un fait. » La fig. 9 de ma seconde planche représente la peau d'un fœtus de nègre ; et, sur cette peau, je ne trouve aucune trace de pigmentum. » Ainsi , la peau du nègre qui , plus tard , se caractérise par une couche épaisse de pigmentum, la peau du nègre commence par être sans pigmentum. » Lorsque nous comparons brusquement , et sans intermé- diaire , la peau de l'homme blanc à celle de l'homme noir , ou à celle de l'homme rouge , nous sommes très-portés à supposer , pour chacune de ces races , une origine distincte ; mais si nous passons de l'homme blanc à l'homme noir, ou à l'homme rouge, par le Kabyle , par l'Arabe, par le Maure, si nous faisons surtout attention aux parties colorées de la peau dans l'homme de race blanche, ce n'est plus la différence, c'est l'analogie qui nous frappe. » Ceux qui ont voulu soutenir cette belle thèse de l'unité pri- mitive de l'homme n'ont procédé , jusqu'ici , que d'une manière indirecte. C'est toujours de quelques altérations , observées sur les animaux , qu'ils ont conclu à des altérations semblables que pouvait éprouver l'espèce de l'homme. SOCIÉTÉS SAVANTES. 249 » Ici l'anatomie comparée de la peau nous donne, par l'anaa logie profonde et partout inscrite de la structure de cet organe, la preuve directe de l'origine commune des races humaines et de leur unité première. » L'homme est donc , essentiellement et primitivement , un. » Je viens de le prouver par l'étude de la peau ; je le prouve- rai , dans un autre Mémoire , par l'étude du squelette et surtout par celle du crâne. » AI. Duméril lit un Rapport sur un Mémoire de M. Duvernoy, relatif à la structure des dents. Après avoir rappelé que les observations de M. Duvernoy ont été consignées dansdivers numéros des Comptes rendus, le savant rapporteur donne des éloges à la manière dont M. Duvernoy a su exécuter et faire exécuter sous sa direction , des préparations de la plus grande finesse , susceptibles d'être traversées par la lumière du foyer du microscope , ce qui permet d'observer leur structure intime au moyen de leur transparence et non par ré- flexion, ainsi qu'avaient opéré la plupart des micrographes. 11 approuve M. Duvernoy d'avoir choisi pour ses études les dents des plus petits Mammifères de notre pays, afin de voir dans des limites très-circonscrites , en position et dans un même organe, l'ensemble des détails qu'il fait connaître. » Nous ne suivrons pas M. Duvernoy, poursuit le rapporteur, dans les recherches auxquelles il s'est livré sur la structure inté- rieure des dents pour jeter quelque jour sur l'admirable déve- loppement de cette partie de l'organisation si importante par ses usages dans l'économie des animaux mammifères; nous nous trouverions obligés de reproduire la série des faits dont vous avez eu connaissance par les extraits détaillés consignés dans les Comptes rendus de vos séances ; cependant nous en relaterons les résultats principaux , ainsi que les conséquences qu'on peut déduire de ce travail important et consciencieux. » M. Duvernoy s'est convaincu de la structure tubuleuse, vasculaire ou canaliculée de Vivoire , ainsi que l'avait depuis longtemps reconnu Leeuwenhoeck ; mais il a pu faire la démons- tration de l'origine de ces tubes, de leur direction, de leurs anastomoses et de leurs rapports avec les diverses parties de la dent. Il pense que les parois de ces canalicules sont formées ori- ginairement par les prolongements de la membrane du bulbe 250 revue zoologique. ( Août 1843.) que les sucs calcigères se déposent dans leurs intervalles , et que leur canal finit par se remplir et se solidifier. » D'après ces considérations , le bulbe serait l'organe produc- teur de l'ivoire ou de la substance principale de la dent. Ce noyau pulpeux et folliculeux , restant constamment coloré en rouge dans l'intérieur des dents des Musaraignes , sert , par son intensité même , à rendre très-évidents les prolongements dans les proéminences tranchantes de ces dents , car il répète et re- produit , par les contours de son noyau , les saillies et les den- telures qui se distinguent aux bords libres et extérieurs. Comme dans les longues dents incisives des Rongeurs , telles que celles des Lapins , ce bulbe reste constamment en activité et persiste pendant toute la vie ; ce noyaux pulpeux s'y manifeste d'une ma- nière plus évidente encore quand on soumet au microscope , comme nous l'avons vu, des tranches très-amincies obtenues dans le sens de la longueur. » V émail est évidemment déposé en couches successives autour de la couronne , par une membrane distincte de la capsule den- taire. Des lames pellucides de cette substance , observées par transparence, ont le plus souvent offert des granules cubiques ou arrondis, superposés par séries dont la régularité semble re- présenter les fibres , et dans l'émail des dents des Rongeurs on voit souvent une ligne noire, simple ou compliquée, présen- tant , dans ce dernier cas , une sorte de chaînette qui sépare le tissu émaillé de Péburné. » Enfin le cément ne dépend pas de la matière osseuse des mâchoires , dont il a cependant la structure ; il est aussi fort distinct du corps de la dent proprement dite ; il en est séparé par une membrane qui lui est propre et qui le sécrète , de sorte que les phénomènes du développement des dents et de leur suc- cession se passent en dehors du périoste des mâchoires. » Les recherches de M. Duvernoy font connaître beaucoup de faits nouveaux et seront très-utiles à la science , qui s'en est déjà cependant beaucoup occupée, comme on en jugera par la sim- ple énumération des noms des savants anatomistes, parmi les- quels on doit citer comme auteurs spéciaux : Leeuwenhoeck , Rau , J. Hunter , Blacke , Tenon , Serres , Cuvier , et seulement depuis l'année 1836 , Retzius , Dujardin, Purkinje , Frœnkel , J. Muller , R. Owen, Jones , Tomes , Flourens , Erdl , Nasmyth. SOCIÉTÉS SAVANTES. 251 »Vos commissaires auraient certainement donné plus de déve- loppement à leur Rapport , si les faits principaux qu'ils étaient appelés à faire connaître n'étaient déjà consignés dans les ex- traits que renferment vos Comptes rendus. Ils regardent ces tra- vaux comme très-importants , et ils ont l'honneur de proposer à l'Académie de décider que le Mémoire entier de M. Puvernoy , son correspondant, avec les planches qui l'accompagnent , soit imprimé parmi ceux des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Séance du 28 août. — M. Élie de Beaumont lit un rapport très-favorable sur un travail de M. Alcide d'Oroigny intitulé : Considérations générales sur la géologie de VAmériyue mé- ridionale. Nous croyons devoir mentionner ce Rapport , parce qu'il rend compte non-seulement des recherches géologiques de M. Àlcide d'Orbigny , mais encore d'une foule d'observations paléontologi- ques faites par ce savant zoologiste. Comme ce rapport est très- étendu et très-circonstancié, nous ne pouvons en donner ici une analyse sans sortir des limites de ce recueil ; nous nous borne- rons donc à en citer la fin et les conclusions, qui donnent une idée suffisante de la grande importance du travail de M. d'Orbigny. « Nous croyons , en effet, qu'il y a un grand fond de justesse dans la remarque suivante que fait M. d'Orbigny sur le peu de complexité de l'Amérique méridionale , lorsqu'il dit , vers la fin de son Mémoire, que « par l'extrême simplicité de la composi- » tion géologique , par les larges proportions de chaque époque , » l'Amérique méridionale est peut-être, de toutes les parties du » globe , la plus facile à comprendre géologiquement, et celle » dont l'étude est destinée à jeter le plus de lumière sur les » grandes révolutions que notre planète a subies. En effet, loin » d'être , comme l'Europe , morcelée en un grand nombre de » lambeaux de terrains, ou sillonnée d'innombrables chaînons » du croisement desquels l'époque est difficile à déterminer avec » précision, l'Amérique méridionale montre des reliefs tracés j» sur des centaines de lieues et des dépôts de plusieurs degrés » carrés de surface. Ici tout se manifeste sur une vaste échelle , » les montagnes ainsi que les bassins, et sur ce grand continent » tout est visible, les causes puissantes et leurs grands résultats.» » M. d'Orbigny avait d'autant plus le droit de faire ainsi les 252 revus zooLoniQOE. (Août iS^.) honneurs du continent, naguère presque inconnu dans son inté- rieur, dont il a si courageusement et si patiemment étudié la structure, qu'il fait avec toute la modestie du véritable savoir la part des erreurs qui pourraient lui être échappées. « J'ai cherché, » dit il, à esquisser largement l'Amérique méridionale à toutes » les époques géologiques. Le manque de beaucoup de renseigne- » ments laissera sans doute ce tableau encore imparfait... Je suis » loin de croire, ajoute-t-il, qu'il ne se modifiera pas à mesure » qu'on fera de nouvelles recherches ; je désire seulement faire » connaître mes idées générales relatives à l'Amérique méridio- » nale , telles que me les ont suggérées les renseignements pu- » bliés jusqu'à ce jour, réunis à mes observations personnelles.» » Cette réserve de l'auteur ne peut qu'être approuvée dans un sujet aussi vaste et aussi difficile que celui qu'il a embrassé ; elle n'empêchera personne de reconnaître que le Mémoire de M . d'Or- bigny enrichit la science d'un grand nombre de faits nouveaux et de beaucoup d'aperçus ingénieux. Si de nouvelles observations venaient en effet modifier dans la suite quelques-unes de ses vues héoriques, il lui resterait toujours le mérite d'avoir considéré un sujet extrêmement vaste d'un de ces points de vue élevés qui, en commandant l'attention et l'observation , ouvrent presque toujours la voie vers de nouveaux progrès. Conclusions. « Nous avons l'honneur de proposer, en consé- quence, à l'Académie, de témoigner sa satisfaction à l'auteur pour les progrès incontestables que ses courageuses et persévé- rantes recherches ont fait faire à la connaissance géologique de l'Amérique méridionale. Nous proposerions même à l'Académie d'ordonner l'impression du Mémoire dans le Recueil des Savants étrangers , s'il n'était destiné à paraître prochainement dans le grand ouvrage que M. d'Orbigny publie sur les contrées qu'il a visitées. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. M. de Quatrefages adresse une note sur la distinction des sexes dans diverses Annélides. Il résulte de ses observations que, contrairement à ce qui était généralement admis , les sexes sont séparés chez les Annélides errantes et même chez les tubicoles, bien que les habitudes séden- taires de celles-ci eussent dû faire présumer le contraire. M. Guyon adresse une nouvelle note sur l'ffœmopis vorasc. SOCIÉTÉS SAVANTES. 253 11 avait déjà fait connaître plusieurs cas d'introduction de cette Annélide dans diverses partie du corps humain. Cette fois il signale son introduction accidentelle dans le vagin d'une femme. La malade a éprouvé des accidents très- graves, et ce n'est qu'au moyen d'injections d'eau et de vinaigre répétées plusieurs fois qu'on est parvenu à faire tomber la sangsue qui s'était attachée à la muqueuse vaginale , et causait une hémorragie que les mé- decins traitaient, sans résultat, comme une perte utérine. Société entomologique de France. Séance du 7 juin 1843. M. L. Reiche communique une note sur VAnthrenus musœorum. Après avoir donné l'histoire de cet insecte et en avoir établi la synonymie, l'auteur rectifie d'une manière complète la synonymie de toutes les espèces européennes du genre Anthrenus. — M. Guérin-Méneville donne quelques détails sur les mœurs d'une espèce de Xylophage, VHylurgus piniperda. — M. Pierret annonce un phénomène zoologique fort curieux, c'est celui de l'accouplement de deux mâles de la Zygœna achil- leœ avec une femelle de la même espèce ; ce fait a été observé deux fois dans la.même journée , le .26 mai dernier, par MM. Ron- sin et Frapier. — M. Goureau lit un mémoire sur l'irisation des ailes des in- sectes. Ce sujet important , et jusqu'ici peu étudié, est traité avec grand soin par le savant auteur. — M. II. Lucas lit une notice intitulée : Observations sur les tra- vaux qui , depuis Latreille , ont été publiés sur Tordre desThysa- nures , et particulièrement sur la famille des Podurelles. L'au- teur analyse dans ce travail les divers ouvrages sur ce sujet de MM. Latreille, Nicolet, Templeton, Burmeister et surtout ceux de M. l'abbé Bourlet; enfin il termine son mémoire par une liste complète des genres et des espèces de la famille des Podurelles. — M. Guérin-Méneville lit un mémoire ayant pour titre : Re- vue critique de la tribu des Eucnémides. Dans ce travail impor- tant , l'auteur, après avoir analysé les mémoires de MM. Latreille, deLaportedeCastelnau, Eschscholtz, etc., sur les Eucnémides, passe en revue tous les genres de cette tribu et décrit un assez grand nombre de nouvelles espèces. Ce mémoire , qui est accom- 254 revde zoologique. ( Août 1843. ) pagné de deux planches , paraîtra dans les deuxième et troisième numéros des Annales de la Société Entomologique pour Pan- née 1843. — Il est donné lecture d'une note de M. Emile Blanchard , in- titulée : Remarques sur les métamorphoses observées chez lesBu- prestides. L'auteur indique les diverses espèces de Buprestides dont on connaît aujourd'hui les métamorphoses. Séance du 5 juillet 1843. M. le Secrétaire donne lecture d'une note de M. Léon Dufour sur la composition segmentaire de quel- ques larves de Coléoptères. Dans ce travail, l'auteur répond à quelques observations de M. Goureau , contenues dans une notice sur les métamorphoses de VAgrilus bigultatus (Ann. Soc. Ent. de Fr., 2e série, T. 1 (1843), p. 23 et suiv.). M. Goureau répond verbalement à la note de M. Léon Dufour, et il annonce qu'il donnera une notice à ce sujet. — M. Milne Edwards place sous les yeux de la Société un nid de VEpipona tatua ( Polistes morio Fabr.) , espèce de Vespide qui est très-commune à Cayenne, mais dont on ne connaissait pas l'industrie. Ce nid, fort remarquable par sa légèreté et le fini de son travail , est établi autour d'une branche d'arbre qui le traverse dans sa plus grande longueur ; ses parois sont formées par une lame de matière papyracée , peu épaisse , mais offrant beaucoup de solidité, sa couleur générale est d'un brun jau- nâtre. — M. Goureau lit un mémoire assez étendu sur les balanciers des Diptères. Après avoir passé en revue les travaux des entomo- logistes sur cet important sujet , M. Goureau rapporte les observa- tions et les expériences qu'il a été à même de faire sur cet organe. Nous regrettons de ne pouvoir complètement analyser le travail de M. Goureau , mais en attendant qu'il soit imprimé dans les An- nales de la Société , nous croyons pouvoir en extraire le passage suivant : « Il me semble résulter de l'ensemble des faits et du raisonnement, que les balanciers des Diptères remplissent exactement les mêmes fonctions que les ailes inférieures des Hyménoptères, et qu'on doit les regarder comme des secondes ailes. Mais doil-on dire que ce sont des ailes rudimentaires, des ailes avortées?Jenelepensepas.Onpeut voirdes ailesavortées en examinant celles de certains Carabiques, de certaines Chrysomélines, etc.; et l'on reconnaîtra qu'elles n'ont aucun rapport avec les balanciers soit pour la forme, soit pour l'usage. Je ne pense pas non plus que l'on doive cjianger leur nom et leur SOCIÉTÉS SAVANTES. 255 donner celui d'ailes; car il faut des noms différents pour désigner des choses distinctes, et rien ne ressemble moins A une aile ordinaire qu'un balancier; mais dans des considérations générales et philosophiques sur la classe des in- sectes, on peut dire que ceux qui composent l'ordre des Diptères sont pour- vus de quatre ailes aussi bien que ceux qui font partie des autres ordres pourvus d'ailes. » — Sur la proposition de M. L. Buquet, la Société avait, dans sa dernière séance , déclaré vacante la place de membre honoraire français laissée libre par suite du décès de M. A. G. Desmarest, mort en 1 838. M. Duponchel , au nom d'une commission compo- sée de MM. L. Buquet , Duponchel, Goureau, Guérin-Méneville et Pierret , présente la liste suivante de candidats : en première ligne ex œquo MM. Charles Nodier et Straus-Durkheim ; en se- conde ligne MM. le comte Lepelletier de Saint-Fargeau et Audi- net-Serville ; en troisième ligne M. le comte Dejean ; et en qua- trième ligne M. Alexandre Lefebvre. — M. Charles Nodier ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé membre honoraire français par M. le Président. Séance du 2 août 1843. M. Lucien Buquet donne communicat lion d'une notice monographique sur le genre Ctenoscelis de M. Audinet-Serville. M. Buquet décrit sous le nom de Ct. dyr- rachus une nouvelle et magnifique espèce de ce genre , et il en donne une figure dessinée avec soin par M. L. Fairmaire. — M. Reiche lit, au nom de M. le Docteur Aube , une note sur le genre Calyptobium. L'auteur donne la monographie de ce genre qui contient actuellement quatre espèces , dont une nou- velle (Cal. caularum Aube) a été trouvée dernièrement aux en- virons de Paris dans le fumier des bergeries. Une planche au trait , représentant les quatre espèces connues , est jointe à ce mémoire. — On communique une notice en latin de M. Rondani, inti- tulée: Species italicœ gêner is Hebotomi Rondani, ex Insectis Dipteris : fragmentum septimum ad inserviandum dipterolo- giœ italicœ. Après avoir donné les caractères du genre Heboto- mus , l'auteur décrit brièvement les trois espèces qui se trouvent en Italie : ces espèces sont les Heb. papatasii Scop. (Muscapa- patasii Lin. Gm.); Heb. molestus J. Costa (Cyniphes molesta J. Costa), et Heb. minutus Rondani , nouvelle espèce décrite pour la première fois dans cette note. (E. D.) 256 hevue zoologique. ( Août 1843. ) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Le 21 juillet 1843 , des pêcheurs de l'île d'Oleron ont capturé dans le bras de mer qui sépare cette île de Marennes , un phoque d'une espèce que M. Lesson croit nouvelle et à laquelle il a donné le nom de Phoca Isidorei. Ce Phoque , long de 1 mètre 25 cen- timètres , ressemble au Phoca monachus , mais il en est distin- gué par la taille et par le nombre des incisives réduit à deux en haut comme en bas. Il diffère du Phoque commun parce que ses mains sont entièrement palmées et que les phalanges sont complètement prises dans la membrane qui les réunit. M. Les- son a donné une description détaillée de cette espèce dans l'Écho du monde savant du dimanche 6 août 1843, dixième année, il0 10, p. 228. Dans le numéro suivant du même journal , on trouve à la page 254, un travail de M. Lesson intitulé : Complément à l'his- toire naturelle des Oiseaux-mouches. L'auteur donne un extrait du t. iv de cet ouvrage , lequel est encore inédit , et publie la description abrégée de toutes les espèces nouvelles qu'il con- tient et qui ont été dessinées par M. Prêtre. Nécrologie. La Société vient de perdre un de ses Membres dans la per- sonne de M. le docteur Mewers, de Berlin. Nous avons prié M. le docteur Reich, qui l'avait présenté, de vouloir bien nous adresser une notice sur ce naturaliste. Nouveaux membres admis dans la Société Cuvierienne. N° 283. M. le vicomte Léonce de Tarragon, propriétaire à Paris. Présenté par M. Guérin-Méneville. N° 284. M. Roryns, membre de diverses sociétés savantes, etc. à Bruxelles. Présenté par M. Lucien Buquet , à Paris. N° 285. M. Millière , ancien pharmacien, négociant à Lyon, Présenté par M. Ormancey , à Lyon. SIXIEME ANNEE. — SEPTEMBRE 1843. TRAVAUX INEDITS. Catalogue descriptif de plusieurs nouvelles espèces de coquilles des mers de la France, etc., par C. A. Recluz, pharmacien à Vaugirard. (Voyez p. 104 et 228.) 35. Emarginula elongata (Costa). Testa oblonga, elongata, albo vitrea , sive fuscescente , pellucida , convexo-depressa, posticelatiore, brevissima, et depresso-plana ; apicesubmargi- nali , recurvo, hamoso, costis longiludinalibus remotiusculis, œqualibus limis transversis, regularibus, elevatis, ad secliones tuberculato-acutis, reticulata, scaberrima ; fissura elongata, supra costa granulata notata ; margine crenato. ** Point de canal au-dessus de l'entaille ; mais une côte gra- nuleuse. Emarginula elongata, Costa, Osserv. sull' isola Pantella- riay p. 10, n° 17.— Philippi Em. moll, Sicil, p. 115 , n° 2, pi. 7, f . 1 3 optima, non Sowerby, Gen. of Shells, f. 1 . An Emarginula papillosa, Risso, Hist nat.Eur. mér., t. 4, p. 2G0, n° 691, pi. 10, f. 47 ? Em. minuta, Philbert, mss. Cette belle espèce, dont deux individus se trouvent collés, dans la collection de Lamarck, sur le même carton et à côté de YEm. fissura, a peut-être été considérée par lui comme des va- riétés ou comme des jeunes de la sienne. Coquille allongée, oblongue, convexe et déprimée en dessus, plus large et plus déprimée en arrière, plus longue et plus con- vexe en avant, à sommet couché très-près du bord postérieur, recourbé, crochu et aigu. Toute la surface est rayonnée de côtes assez robustes, un peu écartées, d'un diamètre égal, croisées par des lignes concentriques égales, élevées, lesquelles en passant sur les côtes forment des granulations élevées, aiguës et rendent le réseau très-rude au toucher. Entaille allongée, un peu large, surmontée, non d'un sillon, mais par une côte sculptée de granu- lations courant sur le sommet. Ce caractère, qu'on ne rencontre que sur l'espèce suivante, dont il diffère beaucoup, servira à la distinguer des précédentes. Marge crénelée. Tom. \1. Année 1843. il 258 revue zoologiqtje. ( Septembre 1 843. ) Après VEm. de Huzard, c'est l'une des moins élevées de nos côtes ; nous n'oserions affirmer que VEm. papiïleuse de M. Risso fût la même espèce de M. Costa, car si la figure 47 de VHist. nat. de cet auteur a la forme de VEm. elongata, elle manque de cré- nelures marginales de la côte qui borde son entaille , laquelle est démesurément longue. M. Risso dit que les côtes sont inégales et le sommet subdéprimé ; enfin, le profil de cette es- pèce, placé entre lesn°s143 et 144, montre le côté postérieur plus élevé que l'antérieur et le sommet plus central, ce qui est le con- traire sur nos individus. Sur VEm* elongata , le sommet est moins élevé que le milieu du dos de la coquille. Long. 13mill., larg. 8 , hauteur mesurée sur le centre 5, sur le sommet 4 mill., long, de l'entaille 3 à 3 1/2 mill., distance du sommet au bord antérieur, 12 mill. 3 mill. Hab. Toutes les côtes de la Méditerranée en France ( Agde } Sète , Marseille, les Martigues , Toulon, etc.) , en Italie (Sar- daigne , Corse , Sicile , etc.). Elle est toujours plus commune que VEm. fissura. 36. Emarginula fissurata (Sowerby). Testa ovato-oblonga , convexo-conica , rubra seu albo rubroque variegata; costulis longitudinalibus inœqualibus , alternis minoribus, lineis trans- versis tenuissimis dense cancellata et minutissime granulata ; apice subcentrali , subcurvo , obtusiusculo ; margine tenuis- sime ac inœqualiter crenato ; fissura brevi , forma quadrata , supra costula transversim crebre striata. Patella fissurata , Da Costa, conch. p. 20, pi. 4 , f. 3 nonvidi, — Chemnitz, conch., t. 11 , p. 188 , pi. 197, f. 1929, 1930 benë. Em. rubra , Lamk, an. s. vert., t. 6. , deuxième, part. p. 7 , n° 2 vidi , Collard des Cherres , Cas, test, finistère , in Bull. Soc. Lin. Bord. t. 4. (1831), p. 39, n° 2. — Emarginula fissurata, Sowerby, Gen. of shells , pi. 63 , f. 3, optima. Coquille ovale-oblongue, conique , tout à fait d'un rouge vi- neux , ou rayonnée de blanc , ou marbrée , ponctuée de rouge sur un fond blanc , et quelquefois entièrement blanchâtre. Elle est sculptée de côtes longitudinales arrondies, plus ou moins rap- prochées , alternant avec d'autres plus étroites, toutes tra- versées par des linéoles très- voisines et donnant naissance à un treillis à mailles serrées et finement granuleux. Sommet subcen- tral , moins antérieur que postérieur , presque recourbé, un peu TRAVAUX INÉDITS. 259 obtus. Marge finement et irrégulièrement crénelée. Entaille très- courte , carrée , au-dessus de laquelle on voit une petite cote longitudinale finement imprimée de linéoles très-serrées. La sur- face de cette jolie coquille n'est pas rude , parce que les lignes concentriques sont arrondies en dessus. Hab. Les côtes de la Manche t principalement sur celles du Fi- nistère ; vivant sur le Pecten maximus, Linn. où elle serait très- * commune si les pécheurs ne lavaient pas ces peignes avant de les apporter au marché ( Collard des Cherres), Long. 8 1/2 à 14, larg. 6 à 10 1/4 , haut. 4 à 6 1/2 inill., long, de l'entaille 3/4 de millim. Distance du sommet au côté antérieur 9 mill., au côté postérieur 8 millim. II. Coquille épaisse , patelliforme , portant une échancrure triangulaire peu profonde au côté antérieur et continuée à l'in- térieur par im canal non bordé et prolongé jusque sous le som- met. Montporti ( Nobis). Les subemarginales , Blainville. De cette section, qui fait le passage des Parmophores aux véri- tables Emarginules, nous connaissons six espèces , savoir : Em. emarginata, Blainv., Em. panki, Quoy, Em. australis, Quoy, Em. tricostata Sowerby (Patella tricostata Gmelin). Em. de- pressa , Blainv. et la suivante propre aux mers de la France. La forme de l'échancrure caractéristique , celle de son impression musculaire , la position en dessous de son canal , la solidité constante de ces coquilles et peut-être l'organisation différente de leur mollusque mériteraient qu'on distinguât ces coquilles des Emarginules proprement dites. Si nos doutes venaient à se con- firmer nous proposerions de donner à ce nouveau genre le nom de Mont for lia en l'honneur de Denis de Montfort, l'un des pre- miers auteurs des coupes génériques dont l'utilité ne saurait être contestée. Dans le cas contraire , la réunion de ces espèces formera un groupe des Emarginules très-naturel et moins voi- sin de celles-ci que des Parmophores. 37. Emarginula francisgana (Nobis). Testa oblonga, conica, laleraliter compressa , posticè deprcssaet obliqur subrecta, an- ticè augustiore,convexat solidaydilule siraminea seu alba, cos- lis novenis eminentioribus radianiibus : duobus anterioribus lateralibusque bisseu tri ge minuits, costulis transcersis taxe cla- thratis sculpta; apice subcentrali , recurvo, acuto ; marginc 260 kevue zoologique. (Septembre 1843.) inœqualiier crenata , dentibus rotundatis novenis production- bus , anticè et intùs canaliculata , basi brève actriangulariter emarginata. Coquille oblongue , conique , comprimée de chaque côté , dé- primée et presque obliquement droite au côté postérieur , con- vexe et plus étroite en avant ; sommet presque central , recourbé en arrière et aigu. Cette belle coquille, d'un jaune paille tendre à l'état vivant, et d'un beau blanc opaque après la mort de son mollusque, est or- née de côtes rayonnantes au nombre de 45 séparées par des sillons étroits dont 9 principales sont plus fortes, plus saillantes. Parmi celles-ci, les deux qui avoisinent la centrale antérieure et canali- culée en dessous, sont doubles ou triples par l'adjonction d'une ou de deux autres côtes parallèles. Les petites côtes transversales ré- gulièrement distancées forment avec les longitudinales un treillis assez lâche. Marge inégalement dentée : neuf dents principales et arrondies font une saillie plus considérable que les autres. On remarque à la base de la côte médiane antérieure une échan- crure peu excavée , triangulaire , prolongée en dedans tout au long de la côte supérieure au canal étendue jusque sous le som- met de la coquille. Cette espèce ressemble beaucoup à VEmarginula emarginata de M. de Blainville , Man. de malacologie , pi. 48. f. 3, par sa forme , sa solidité et son échancrure antérieure , mais elle s'en distingue par ses neuf côtes principales, dont les deux latérales antérieures sont toujours accompagnées d'une ou de deux au- tres plus fortes parallèles et si rapprochées qu'elles semblent n'en faire qu'une divisée par un ou deux sillons étroits ; par sa sur- face postérieure plus déprimée et l'antérieure convexe dans toute sou étendue et non sinueuse ou cintrée vers sa marge ; par son ouverture inégalement dentée , à dentelures arrondies et celles provenant des neuf principales côtes, plus larges et plus saillan- tes ; par sa couleur d'un blanc paillé dans son état récent et non blanc-verdâtre ou brunâtre , toujours d'un blanc presque nacré en dedans et non coloré ; enfin par son impression musculaire dont la portion antérieure se termine en trois parties carrées et non deux arrondies, et la portion antérieure plus dilatée sur les côtés et plus obtuse postérieurement. Hab. La côte d'Agde , sur les rochers de la haute mer et le TRAVAUX INÉDITS. 261 golfe de Gascogne. Peu commune. Nous la dédions à notre frère François-Paul Réel uz qui la découvrit en 1820 au cap d'Agde (Hérault) avec la Porcelaine souris. Long. 30mill., larg. 20 mill., haut. 15 mill. , distance du sommet au côté postérieur 15 mill. , au côté antérieur 21 mill. Description de deux coquilles nouvelles, par M. C. Recluz. 1° Planaœ alro-purpurea. Testa ovato-conica, atro-purpurea , nitida, loevissiina, crassiuscula ; anfractibus 5 — 6, subplanis, infimo convexiusculo , basi striis tribus notato; apice acuto, pallido; apertura ovato-acuta basi oblique tenuiter emarginata ; labio angusto , adnato , superne calloso ; labro acuto , intùs lac- vissimo. L. 7 ; 1. 4 mill. , hab. les mers du Sud. 2° Donax Powisiana. Testa transversim oblonga , valdè inœ- quilatera , latere postico brevissimo , subrotundato , acuto , retrorsùm longitudinaliter striato , postico elongato , angustato obsolète radiatim striato. Albido seu lutescente, radiis 3— -4 violaceis, valdè remotis , externe sœpius obsoletis, interne intensioribus, margine versus posticam partem vix reflexo. — L. 12 ; haut. 6 ; épaiss. 3 1/2 mill. Var. a. radiis confluentibus. — Var. b. radiis nullis. — Hab.... Ces deux espèces ont été décrites sur des exemplaires apparte- nant à la collection de M. Petit de la Saussaye. Description d'une nouvelle espèce de Coléoptère du genre Adesmia , découverte par le docteur Lang, au cap Negro , sur la côte occidentale de l'Afrique; par M. Guérin-Méneville. Cette curieuse espèce, que nous allons décrire plus en détail et figurer dans le Magasin de Zoologie ,. a été découverte par M. Lang , pendant un voyage qu'il a fait au Congo et au cap Negro. Ce voyageur avait recueilli un assez grand nombre d'in- sectes et d'autres animaux de ces pays , encore inconnus des na- ralistes; mais le navire sur lequel il était embarqué pour revenir en Europe ayant fait naufrage sur les côtes du Brésil , il a tout perdu et il ne lui est resté que quelques individus de la présente espèce , qui se sont trouvés dans ce qu'il a pu sauver de bagages. Adesmia Langii. Nigra subnitida , ovato-oblonga. Capite cœ- 262 revue ZOOI.OGKJUR» ( Septembre 1 843. ; lato. Thoraee subhevigato , «lisporsè punctato , anlicè albido ci- lialo. Elyliis albidis , sutura, carina lalerali vittisque duabus *ji singulo luteis nigro aut fusco marginatis. — Mas. : 1. 0,016 ; 1. 0,008 1/2. Fœm. : 1. 0,020; 1. 0,011. — Cap Negro, Afr. occid. Cette espèce vient se placer à côté des Adesmia candidipen- nis et marginipennis, publiées par M. le marquis de Brème dans le Magasin de Zoologie, 1841 , Ins. pi. 60 et 61 ; nous l'avons dédiée à l'intrépide et savant voyageur qui en a enrichi notre collection. Note monographique sur le genre de Muscides auquel M. Robi- neau Desvoidy a donné le nom de Rutilia , précédée de l'éta- blissement d'un nouveau genre voisin de celui-ci. Par M. F. E. G u é ri n -Mène ville. En préparant le texte explicatif de notre grande Iconographie du Règne Animal , et à l'occasion de la magnifique Muscide que nous avons représentée à la planche 102 , fig. 5 , sous le nom de Luçilia mirabilis , nous avons été conduit à étudier les genres voisins, dans les ouvrages de MM. Robineau-Desvoidy et Macquart, et voici le résultat de nos observations. L'aspect général de la Muscide que nous avons figurée dans l'Iconographie , nous avait d'abord porté (PI. 21 du Voyage de la Coquille) à la placer dans le genre Rutilia de M. Robineau , mais le style de ses antennes , qui est plumeux , doit la faire ranger loin des Rutilies , et, d'après la méthode de M. Macquart, à côté des Lùcilies et des vraies Mouches. On pourrait penser qu'elle va dans le genre que M. Robineau a fondé sous le nom d'Amenia ( Essai sur les Myod. , p. l*$); mais elle ne présente pas tout à fait les mêmes caractères : ainsi sa face est beaucoup moins bombée en avant , son épistome est un peu plus saillant, avec la cavité de la trompe à profil arqué , remontant assez sensiblement vers le front , tandis que le profil de cette même cavité , chez les Amcnia , est droit et se relève à peine vers son extrémité. Chez une Amenia femelle que nous avons sous les yeux , les crochets des tarses et les pelottes sont petits, courts. Les articles des quatre premiers tarses sont assez dilatés , larges et aplatis , et ceux des derniers sont allongés et minces, tandis que dans notre espèce , qui est un maie à yeux TRAVAUX INÉDITS. 263 contiens sur le front, ces mêmes larses sont tous minces, armes 1TS. *2ùlJ base de chaque segment, et d'autres reflets violets et verts ob- scurs sur le reste de leur surface : le bord poste'rieur de chaque BegmeUt plus noir. Tète, corselet et partie postérieure des seg- ments de l'abdomen garnies de poils noirs. — Long. 19 mill. hab. La Nouvelle-Hollande. (5 individus femelles provenant dumême marchand, 2 dans la coll. du Muséum, 3 dans la mienne.) Nota. Chez l'un de nos individus on observe une anomalie assez singulière : c'est une excroissance charnue et assez régu- lière placée devant la tête , au-dessus de l'insertion des antennes, et qui semble avoir été produite aux dépens des frontaux (Rob. Desv.), car la ligne médiane brune formée au milieu du front par ces pièces, est beaucoup plus étroite chez cet individu que dans ceux qui sont normaux. 8. Rutilia Desvoidyi. Tête d'un gris cendré avec le bas des joues d'un gris un peu jaunâtre. Une ligne d'un brun roussâtre au milieu du front. Antennes d'un brun fauve avec l'extrémité et le chète noirâtres. Corselet noirâtre, avec le dessus d'un vert foncé peu luisant à reflets gris et offrant antérieurement les qua- tre lignes noirâtres des autres espèces , mais peu distinctes. Bord postérieur du mésothorax et écusson d'un fauve plus ou moins obscur, avec quelques reflets verdâtres. Dessous du corselet garni d'un duvet très-serré d'un gris jaunâtre, entremêlé de quelques poils roides et noirs. Côtés du corselet en dessus, son bord postérieur et celui de l'écusson armés de poils noirs et roides. Ailes transparentes, à nervures d'un brun fauve; celles de la côte et de l'extrémité noirâtres , avec une tache brune près de la base et transparente au milieu. Cuillerons d'un gris bru- nâtre. Pattes d'un jaune fauve, garnies de poils noirs avec les tar- ses noirs, à l'exception de leur premier article et des pelottes qui sont jaunâtres. Abdomen d'un jaune fauve un peu brunâtre, à poils noirs avec une assez large bande longitudinale noire pla- cée au milieu , assez dilatée en arrière du troisième anneau et n'atteignant pas l'extrémité du dernier. Le bord postérieur des trois derniers segments paraît noirâtre, parce que les poils noirs qui les bordent sont très-rapprochés entré eux. Il y a quelques poils d'un gris jaunâtre de chaque côté du dernier anneau. Le dessous de l'abdomen est d'un jaune fauve plus pâle avec le bord des segments un peu obscurci. — Long. 18 mill. — hab. La Nou- velle-Hollande (2 mâles et 1 femelle). 270 revue zoologique. (Septembre 18*3. ) Rutilia vivipara. Robineau. Desvoidy, Essai sur les Myod. , p. 321, n° 3. — Id. — Macquart, Hist. nat. des Dipt. (BufF. Ro- ret], t. 2, p. 216. — Non Fabricius. Nota. Nous avons vu , dans la collection du Muséum , un in- dividu de cette même espèce ayant une anomalie semblable à celle que nous avons signalée dans notre R. Inornata. 9. Rutilia Durvillei. Cette espèce, que M. Robineau décrit d'après un individu que nous lui avons donné , est très- voisine de la précédente , et pourrait bien n'en être même qu'une va- riété. Comme nous ne l'avons pas sous les yeux, nous allons re- produire la description de M. Robineau. « Jffinis R. Yiviparae (notre R. Desvoidyi) : Thorax dorso cœrulescente , pleuris subfulvis; scutellum fulvum; abdomen testaceo-fulvum , pilis hirtis , vittâque dorsali nigrâ, — Lon- gueur 7 à 8 lignes d (16 à 18 mill.). Côtés du front bruns, face d'un gris fauve , frontaux , antennes fauves , mais à dernier ar- ticle noirâtre ; corselet d'un brun bleuâtre sur le dos et un peu nuancé de fauve. Il est d'un fauve obscur sur les côtés et en des- sous , avec un léger duvet et des poils roides ; abdomen d'un testacé un peu fauve , avec des reflets albides , une série de poils roides et noirs au sommet de chaque segment , et une ligne dor- sale noire et étroite. Pattes d'un jaune fauve, cuillerons jaunâ- tres, ailes d'un jaune sale à la base. » — Du Port-Jakson. 10. Rutilia vivipara. Voici la description donnée par Fa- bricius de cette espèce : « T. pilosa grisea , abdomine ferrugineo, scutello cupkeo. » « Habitat in insulis maris Pacifici carnes consumens Vivipara. Dom. Billardière. » « Magna. Caput griseum , ore albido. Thorax pilosus , griseus, fusco-lineatus. Scutellum cupreum , nitidum. Abdomen pilis atris rigidis hirtum, subferrugineum , segmentorum marginibus nigris. Pedes pallide testacei. » Tachina vivipara Fab. Syst. Antl., 309-3.— itf. — Wiedem. Anseurop. Zweifl. 2, 291 (non Robineau, non Macquart). Nota. M. Wiedemann , n'ayant pas vu cet insecte en nature , se borne aussi à copier la description de Fabricius. 11. Rutilia sinuata. Tête d'un beau jaune doré, garnie de duvet jaune et de poils plus longs , arqués et noirs. Antennes jaunes avec des cils et le chète noirs ; yeux noirâtres marbrés de tu a\ aux iméimts. :JP fauve. Thorax jaune en dessous , sur les côtés et en arrière , à écusson jaune avec le dessus du prothorax et du mésothorax noirs. Le prothorax offrant quelques taches carrées d'un gris argenté chatoyant. Côtés , dessous, partie postérieure du thorax et écusson garnis de poils jaunes très-serrés, mêlés de quelques poils noirs. Ailes jaunes à la base , le jaune se continuant obli- quement jusqu'au milieu de la côte, brun noirâtre ensuite. Cui lierons jaunes, pattes jaunes à poils épineux noirs très-nom- breux , surtout à la partie inférieure des cuisses. Tarses noirs avec le premier article jaune depuis sa base jusqu'aux trois quarts de sa longueur. Leurs pelottes et les crochets grands jaunes, mais les griffes noires au bout. Tarses antérieurs ayant leurs 2e , 3e et 4e articles dilatés et aplatis. Abdomen noir de velours en dessus, avec deux petites taches d'un blanc jaunâtre soyeux au milieu du bord antérieur du second segment, et une grande tache de la même couleur au milieu des 3e et 4e segments, confondues en- semble, et dilatées seulement à la base de chaque segment. Des- sous de l'abdomen d'un blanc jaunâtre soyeux qui remonte sur les côtés en trois dentelures arrondies, un peu visibles en dessus, avec trois grandes taches noires , arrondies et transverses au mi- lieu, la première plus petite; bord postérieur et côtés des seg- ments garnis de poils noirs roides. — Long. 18 mill. — Hab. La Nouvelle-Hollande. (1 femelle.) Alusca sinuata Donovan , an Epitome nat. Hist. Ins. New- Ilolland, etc. Diptera, PI. Hym. Dipt., fig. *J* — Id. — Wie- demann, Auseurop. Zweifl. 2-384. Nota. Nous avons vu un seul individu de cette espèce dans la collection du Muséum ; ses antennes le classent bien dans le genre Rutilia, et Wiedemann l'aurait certainement placé dans son genre Tachina et non dans les Alusca , s'il avait pu l'étu- dier d'après nature. La figure de Donovan , quoique assez exacte pour le dessin , est tout à fait fausse pour la couleur de l'abdo- men , qui , dans l'exemplaire de cet ouvrage que nous avons sous les yeux, est colorié en jaune fauve, tandis qu'il est d'un noir profond et velouté dans la nature. 12. Jiutilia speciosa, nigra, thorace antice albido vittato, pos- tice aculeato, abdomine depresso, crcsio, lateribus pone mé- dium maculisque 3 dorsalibus nigris, nigro-aculeatis , antennis pedibusque rufis.— L. 8 1/2 lin.— liiailiaspecivsaÈïiQhsoiiykï- VI revue zoologique. ( Septembre 1843. ) chiv. fiir naturgeschichte , etc. 1842, t. II, p. 273, nô 254. Antennœ articulo primo fusco, secundo testaceo , tertio nigro, seta nuda. Caput thorace parum angustius, testaceum, fronte nigricante, cinereo-sericea, vitta longitudinali nigra. Thorace niger, nigro pubescens , antice vittis 4 mox abbreviatis , albido tomentosis, postice vittis totidem abbreviatis nudis obscure testaceis, pone médium aculeis reclinatis nigris armatus. Scutel- lum obscure testaceum , margine nigro-aculeatum. Abdomen sub depressum , apice truncato marginatum , obscure testaceum, lsete ceeruleo-splendens, pube subtilissima albida dense obduc- tum, segmento primo nigro, 2 — 4. maculis ternis nigris, late- ribus primo minuto, 2 et 3. maximis, tota latera occupantibus, omnibus aculeis erectis horrentibus; infra segmentis singulis macula média nigra, arcu spinarum munita. Pectus lateribus, medio aculeis nigris reclinatis instructum. Pedes rufi. Alae hya- linœ macula ordinaria basaK fusca. Telle est la description donne'e par M. Érichson , d'une Rutilie qu'il a reçue de l'Ile de Van-Diémen. Cette description va pres- que en tous points à l'espèce suivante (R. fulvipes ), qui n'en est peut-être qu'une variété ; mais connaissant la manière exacte dont M. Érichson fait ses descriptions , et voyant plusieurs carac- tères de notre unique individu, dont il ne fait pas mention , nous avons pensé qu'il existait deux espèces très-voisines , mais distinc- tes. Si, par la suite, nous pouvons étudier un assez grand nombre d'individus des deux espèces et que nous reconnaissions qu'ils sont semblables, nous les réunirons sous le nom de R. speciosa de M. Érichson , parce que sa description est la plus ancienne. Les principales différences qui nous ont décidé à séparer notre espèce sont dans la coloration et les taches du corselet. En effet, notre individu n'a pas de lignes d'un testacé obscur en arrière; il est tout à fait noir, avec quelques points grisâtres placés au milieu du mésothorax. Ayant dénudé, avec un grattoir, une por- tion du bord postérieur du corselet et de l'écusson, nous avons vu que ces parties étaient d'une couleur marron , presque noire, et non d'un testacé obscur. Enfin, M. Érichson ne fait pas men- tion d'une petite tache blanche impaire , placée au milieu du bord antérieur du prothorax, ni des deux taches blanches qui se voient sur la partie noire des côtés du prothorax, entre l'in- sertion des pattes antérieures et intermédiaires. s TRAVAUX INÉDITS. 273 13. Rutilia fulvipes. Dessus de la tête, front et face d'un gris soyeux, argenté, avec l'épistome , les joues et la partie inférieure de la face d'un gris jaunâtre soyeux et comme doré; antennes et trompe noirâtres; palpes d'un jaune fauve; corselet noir de velours, avec quatre lignes longitudinales blanches sur le prothorax : les deux latérales plus larges atteignent son bord postérieur; les deux intermédiaires plus courtes. Outre ces lignes, il y a une petite tache blanche au milieu du bord anté- rieur, derrière la tête et entre les deux lignes du milieu. On voit, en outre, quatre petits points blancs, disposés transver- salement au milieu du mésothorax , et placés dans l'alignement des lignes antérieures. La partie postérieure de celui-ci et de l'écusson sont garnies de fortes épines noires, couchées et diri- gées en arrière ; toute la surface du thorax est couverte de fins poils noirs, et le bord postérieur de la tête, ainsi que les côtés et le dessous du thorax, sont garnis de poils jaunes, dorés, mêlés de gros poils noirs , à l'exception d'une grande tache noire placée de chaque côté et en avant de l'insertion des ailes, la- quelle contient deux taches inégales et blanches ; ailes transpa- rentes à nervures noirâtres, avec la base jaunâtre et une tache brune près de la base ; cuillerons noirâtres foncés ; pattes fauves garnies de poils dorés , avec les crochets des tarses noirs ; abdo- men d'un gris un peu jaunâtre produit par un duvet serré blanchâtre sur le fonds qui est verdâtre, avec le premier seg- ment entièrement noir. Le second offre au bord postérieur trois grosses taches noires, deux latérales, assez petites et "rondes , et une médiane, large, transverse, échancrée en avant, et plus grande. Les troisième et quatrième ont également trois taches noires ; mais ce sont les latérales qui sont beaucoup plus grandes , réunies entre elles. Le dessous offre au milieu une grande bande noire, à reflets bleuâtres , fortement sinuée sur les côtés. Toutes ces taches portent de gros poils ou épines noirs disposés en arcs ; il n'y a que de très-petits poils sur les parties blanches. — Long. 18 mill. , hab. la Nouvelle-Hollande ( 1 femelle). 14. Rutilia vidua. Semblable à la précédente pour l'aspect général. Tête d'un beau jaune doré , avec une ligne d'un brun foncé sur le front; antennes fauves à dernier article gris cendré soyeux et le chète noir ; trompe noirâtre, palpes fauves jaunâtres ; corselet noir, avec une large ligne blanche de chaque côlé du Tome VI. Année 1843. 18 t 274 revue zoologique. ( Septembre 1843. ) prothorax; deux gros points à sou bord antérieur au milieu, et deux points plus petits de chaque côté, au bord postérieur; mé- sothorax offrant un point blanc de chaque côté , au-dessus de l'insertion des ailes, et deux autres points au milieu; flancs marqués , au-dessous des ailes , de deux gros points blancs ; ailes et cuillerons comme dans l'espèce précédente ; pattes noires à poils noirs ; premier segment de l'abdomen, noir, les autres d'un blanc grisâtre ; le second segment a quatre gros points noirs arrondis , à son bord inférieur, un de chaque côté et deux au milieu, presque contigus; au-dessus de ces deux taches on voit, chez la femelle, deux petits points, et chez le mâle une petite tache carrée qui tient au noir du premier segment; le troisième segment a les même taches , mais celles du milieu sont réunies et sont aussi précédées de deux petits points noirs chez la fe- melle, et d'une petite tache qui tient aux suivantes chez le mâle ; le dernier segment a toute son extrémité noire, confondue avec le noir du milieu du précédent, et en-dessous, avec une bande médiane noire et droite sur les côtés. — - Long, du mâle 14 , de la femelle 16mill., hab. la Nouvelle-Hollande. (3 femelles, 1 mâle.) IL ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Faune Belge, lre partie, indication méthodique des Mammifères, Oiseaux , Reptiles et Poissons observés jusqu'ici en Belgique ; par M. Edm. de Sélys-Longchamps. (1 vol. in-8° avec figures; Liège, 1842.) Les zoologistes connaissent assez la manière savante et con- sciencieuse avec laquelle M. de Sélys-Longchamps travaille ausa ne répéterons - nous pas ici les éloges que lui ont mérités les ouvrages dont il a enrichi la zoologie. En voici un nouveau, très-utile, traité avec le même talent et le même soin, et dont nous ne pouvons mieux faire connaître le plan , qu'en emprun- tant les propres paroles de son auteur. En rédigeant cette partie de la faune de notre pays, dit M. de Sélys-Longchamps au commencement de son livre, je me suis proposé deux buts différents à atteindre : faire connaître d'abord aux Belges les productions de leur pays, leur en faciliter la re- cherche, et les engager à compléter et à rectifier les parties défec- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 275 tueuses de mes observations à cet égard; ensuite fournir aux na- turalistes étrangers, un document détaillé sur la géographie zoologique de la Belgique, pour servir à ceux qui s'occupent de la géographie générale des animaux. Pour les regnicoles : j'ai indiqué souvent, d'une manière très- circonstanciée, les localités de la Belgique où les espèces habitent, les moyens de se les procurer ; en joignant souvent des notes sur les pays d'où elles nous arrivent, la nourriture, etc. Pour les étrangers : je donne parfois des détails que les lecteurs belges me reprocheront peut-être d'être connus d'eux tous, comme les chasses les plus en usage , l'époque# d'apparition des espèces com- munes, l'indication de celles qu'on élève pour l'agrément, celles qui servent à la consommation, les préjugés populaires répan- dus a l'égard de plusieurs d'entre elles, etc. En un mot, le travail que je publie aujourd'hui contient particulièrement : 1° L'indication de toutes les espèces d'animaux vertébrés qui ont été reconnues jusqu'ici en Belgique; 2° Les localités du pays où on les rencontre ordinairement , celles où elles ont été observées accidentellement , leurs habi- tudes ; 3« L'époque de l'année où les espèces voyageuses paraissent chez nous ; 4° Quelques notes critiques sur les points douteux de la science, les variétés locales ou accidentelles, la synonymie, plusieurs in- dications pour distinguer les espèces rares, peu caractérisées ou mal décrites ; 5° L'indication des espèces observées près de nos limites, c'est- à-dire, dans la Flandre française, la Picardie, l'Ardenne fran- çaise, la Lorraine , les provinces rhénanes et la Hollande. Le plan de M. de Sélys-Longchamps, était d'abord de donner des Diagnoses ou descriptions courtes et comparatives, des genres et des espèces, mais le temps lui a manqué pour accom- plir actuellement ce projet. Il eût pu se borner à copier les descriptions des auteurs, mais cette manière de travailler ne convenait pas à son caractère consciencieux. Il désire rédiger, d'après la nature, des descriptions exactes, très-concises et com- paratives, et il promet de s'occuper incessamment de ce travail. Quant à la nomenclature , que l'auteur regarde, avec raison, comme une partie très-importante de l'ouvrage, elle est traitée 276 revue zoologique. ( Septembre 1843.) suivant les principes d'équité que la majorité des naturalistes adopte aujourd'hui. 11 a pris pour point de départ la nomencla- ture binaire de Linné , et a reconnu le droit de priorité pour les genres et les espèces ; pour celles-ci, il a toujours cité le nom de l'auteur qui leur a imposé le premier leur nom spécifique dans une publication, que cette espèce soit conservée ou non dans le genre où l'avait placée celui qui l'a décrite le premier. Je crois, dit M. de Sélys-Longchamps, à l'existence propre des espèces dans la nature, mais je pense qu'il faudra encore de lon- gues recherches pour s'assurer positivement de celles qui exis- tent positivement comme telles, et de celles qui ne sont que des modifications locales ou climatiques d'une même souche , et qui ne méritent que le nom de races. Dans l'état actuel de nos con- naissances , il est bon de les isoler toutes, pour appeler sur elles l'attention, tout en prévenant qu'elles doivent être revues, et que plusieurs seront écartées à mesure qu'on aura reconnu posi- tivement leur identité et leur type primitif. Ainsi , par exemple, les Fringilla domestica et montana , et les Lanius excubitor etminor seront toujours regardés comme espèces distinctes, bien que voisines, tandis qu'il est assez probable que les Fringilla cisalpina et hispaniolensis seront reconnues pour des races climatiques de la Fringilla domestica et le Lanius meridiona- lis du Lanius excubitor. En histoire naturelle, c'est en définitive par l'observation des faits que tout se résout, et c'est, je pense, pour avoir voulu faire plier tous les faits sous la rigueur des termes d'une définition, que des zoologistes en sont venus à douter de l'existence des espèces, en montrant comme sujet à exception le critérium proposé , c'est-à-dire, de regarder comme espèces, des animaux qui se reproduisent toujours les mêmes entre eux, sans produire de métis féconds avec d'autres espèces. Il est vrai que les animaux qui réunissent ces deux qualités , sont réellement distincts, mais il ne s'ensuit pas, que ceux qui produisent des métis féconds soient de la même espèce. (Exemple : le Serin avec plusieurs Fringilles, les Oies, etc.) Réciproquement, parce qu'une race se reproduira toujours la même dans la même localité, il ne faut pas en conclure que ce soit une espèce distincte ; il faut pour en juger, la faire pro- duire dans le même climat , et sous les mêmes influences que 277 l'espèce typique, dont on soupçonne qu'elle peut provenir. (Exemple : le Moineau cisalpin, dont M. Florent Prévost m'a assuré avoir obtenu le moineau ordinaire, en le faisant nicher à Paris. S'il semble évident que les espèces existent , il n'en est pas ainsi des genres , et c'est ce qui rend difficile de ramener tout le monde à la même appréciation du degré d'affinité qui doit les constituer. Je suis convaincu que le nombre immense de nou- veaux genres que l'on crée chaque jour, souvent, il faut le dire , sur les caractères les plus frivoles et les moins appréciables , est un des plus grands obstacles aux progrès et à la diffusion de la science. Cette foule de noms nouveaux charge la mémoire , enraye l'imagination en créant une double nomenclature , car on en est en quelque sorte arrivé à isoler génériquement chaque espèce, et à créer une famille ou une sous-famille pour chaque genre ; et alors , à quoi bon la nomenclature binaire , cette grande invention du génie de Linné? n'y aurait-il pas plus de franchise à l'abolir et à donner à chaque espèce un nom géné- rique sans nom trivial ? Je conviens qu'on ne peut plus se renfermer dans le petit nombre de genres établis par le grand naturaliste suédois, mais je crois qu'il ne faudrait guère admettre de nouveaux genres que lorsque les animaux offrent entre eux des disparités con- stantes et marquées à la lois dans leurs caractères physiques et dans leurs mœurs. J'ai cependant cru devoir adopter les genres qui ne présentaient pas en même temps ces deux caractères lorsque les formes étaient notablement tranchées , bien que les habitudes fussent à peu près les mêmes. Plus rarement (et pour me conformer aux usages reçus), j'ai admis quelques genres dont les caractères physiques sont peu marqués , il est vrai , mais dont les mœurs sont tout à fait différentes de celles des groupes voisins. Après ces observations , toutes d'une haute importance et qu'on nous saura gré d'avoir reproduites ici , M. de Sélys-Lonchamps arrive à l'énumération des espèces de vertébrés qui habitent la Belgique. Il suit dans ce travail le plan que nous avons exposé ci-dessus , et montre une connaissance profonde de la littérature Zoologique , en prouvant qu'il est parfaitement au courant de la science qu'il traite. Ses observations sur les mœurs de chaque 278 rkvoe zoolooiquk. ( Septembre 1843.) espèce , sont d'un grand intérêt et prouvent qu'il s'occupait de- puis longtemps de son sujet, car on ne pourrait recueillir en quelques mois , en quelques années même , une aussi grande masse de renseignements originaux. Yoici le nombre des espèces qu'il mentionne comme propres à la Belgique : Mammifères, G3, plus les espèces étrangères et domestiques introduites ; Oiseaux, 310, id. ; Reptiles, 23; Poissons, 53 d'eau douce; 41 de mer* A la suite de ce travail , l'auteur a placé une note sur la clas- sification des Mammifères proposée par le prince Ch. Bonaparte; un projet de classification des Oiseaux qui lui est propre , et un résumé de la classification des Reptiles et des Poissons du prince Bonaparte. Enfin l'ouvrage est accompagné de deux tableaux de classification coloriés, et de neuf planches lithographiées , dont plusieurs sont coloriées , représentant des espèces rares et nou- velles. 11 est terminé par une table méthodique. (G. M.) Note sur les Gavials ; extrait d'une lettre de M. Bronn à M. Brandt. ( Rapport sur les. travaux de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg en 1842. ) M. Bronn, en faisant hommage à f Académie de son ouvrage sur les Gavials fossiles de la formation du lias et de quelques autres formations analogues, a joint à son envoi quelques re- cherches encore inédites de M. Kaup ( de Darmstadt ) sur le même sujet. 1° M. Kaup a cherché à démontrer de nouveau que le Gavial de Boll du cabinet de Dresde, et sur lequel M. H. de Meyer a établi son genre Macrospondyius, dans le cas où les dents qui y sont jointes lui appartiendraient , constitue un genre nouveau qui se distinguerait par les proportions remarquables de ses ex- trémités postérieures, en supposant toutefois que les figures qu'on en a données soient exactes ; 2° il a décrit la crâne du cabinet de Darmstadt sur lequel il a établi le genre de Myslrio- saurus dans le Lethea ; 3° il a fait connaître la symphyse d'une grande mâchoire inférieure du même genre , dont il nomme l'espèce M. Egerloni, pour la distinguer de la précédente ANALYSES d'ûUVRAGBS NOUVEAUX. 279 M. Lanrillardi ; 4° il lui compare le Teleosaurus Chapmanni de la Géologie de Buckland, qui eu diffère à peine comme es- pèce. Tous ces reptiles appartiennent au lias : le n° 1 provient de Boll en Wurtemberg, les nos 2 et 3 d'Altdorf , près Nuremberg; et le n° 4 d'Angleterre. De son côté, M. Bronn s'est occupé aussi de l'examen de plu- sieurs ossements fossiles de Gavials du lias, et en particulier ,d'un Reptile de l'oolithe de France, dont le crâne , conservé dans le muséum de Paris, a servi de type au genre Teleosaurus de M. Geoffroy Saint - Hilaire , et de sa famille des Téléosau- riens, dans laquelle ce naturaliste range sous ce nom tous les Reptiles semblables à des Gavials de la formation oolithique, dans la supposition qu'ils s'accordent avec son Teleosaurus dans la structure de la voûte palatine , savoir dans la communication de la' partie postérieure des cavités nasales, un peu en arrière de la voûte palatine, caractère qui n'avait pas encore été vérifié sur les autres espèces du genre Gavial de l'oolithe. Cet examen a donné lieu à une révision complète des Gavials du lias, dont M. Bronn présente une analyse. Les Gavials du lias forment une petite famille à laquelle on peut rattacher le Teleosaurus des oolithes. On ne connaît encore que quatre espèces indiquées plus haut par M. Kaup, et les six décrites par M. Bronn, et qui n'ont encore été qu'imparfaitement décrites. Ces Gavials fossiles ont avec ceux vivants plusieurs points de ressemblance dans le squelette ; M. Bronn les indique sommairement ; mais ils s'en distinguent aussi par leurs cavités orbitaires, petites, à bords plats , un trou occipital infiniment plus grand et oblong , des membres pectoraux plus petits, un certain relief au milieu du palais , une pénétration du maxil- laire dans Pintermaxillaire à la partie supérieure du museau, un plus grand nombre de dents, un corps de vertèbres bicon- cave au lieu d'être concavo-convexe ; 15 vertèbres dorsales et 2 lombaires ( au lieu de 13+ 4 ), des apophyses épineuses par- ticulières , l'union des côtes à la onzième vertèbre avec les apo- physes transverses, la différence dans les proportions entre les membres antérieurs et postérieurs; et une cuirasse plus forte et composée d'écaillés grandes, carrées, poreuses à l'intérieur, qui couvre une portion des jambes. Un peu plus haut , dans l'oolithe, on trouve d'autres Gavials, 280 revue zoologique. ( Septembre 1843.) qui ne peuvent dans tous leurs rapports être comparés à ceux du lias , mais s'en distinguent au contraire par quelques caractères tranchés : c'est ainsi que VJElodon n'a que 24 à 25 dents, 4 à 5 vertèbres lombaires et 12 à 13 dorsales , que le Gnathosaurus n'a que 22 dents à double tranchant, des vertèbres convexo-con- caves et des apophyses transverses pyramidales, avec un crâne conique et des cavités orbitaires très-distantes , et par conséquent toutes latérales. Les Gavials du lias forment les genres suivants : 1 . Macrospondylus dont il a été question ci-dessus ; 2. Mystriosaurus auquel appartiennent ftous les individus déjà décrits sous ce nom , à l'exception du 3. Pelagosaurus, genre nouveau, dans lequel rentre tout en- tier le petit genre Engyommasaurus , établi précédemment par M. Bronn. Le genre Mystriosaurus se distingue des deux autres, et sur- tout du deuxième, par un museau très-tronqué en avant, des ouvertures nasales obliques, dirigées en avant , des cavités ocu- laires petites, reculées en arrière, rapprochées, dirigées en haut, un trou occipital comme rebordé, une symphyse de la mâchoire inférieure dépassant de beaucoup en longueur la branche du maxillaire, et formant un angle de 35 à 40°, des incisives, 4 — 28, et jusqu'à 34 molaires ; enfin par les extrémités antérieures qui n'ont en longueur que les } de celles postérieures. Le Pelagosaurus a au contraire un museau plat en avant, ar- rondi , avec des ouvertures nasales entièrement dirigées en haut, grandes, plus éloignées entre elles, et par conséquent des cavités oculaires, plus latérales, le trou occipital à bordure plate et dis- tincte et plus grand, un plus grand renflement palatin, une sym- physe qui n'est pas aussi longue que la branche du maxillaire, et 4 + 25 faisant un angle de 28o ; seulement dents de chaque côté, 4+22 * un col court, des vertèbres dorsales fortes, étroites, et des extré- mités antérieures qui n'ont pas la moitié de la longueur de celles postérieures, et surtout des pieds très-faibles. C'est de ces deux genres, et surtout du dernier, que le Teleo- saurus est extrêmement voisin , et son affinité avec les Gavials et ceux du lias en particulier, la présence d'une ouverture des cavités nasales dans un canal ouvert immédiatement derrière la 281 voûte palatine, ainsi que Cuvier et M. Geoffroy Saint-Hilaire l'ad- mettent, était un fait très-remarquable ; un examen approfondi a bientôt convaincu M. Bronn que la grande ouverture derrière cette voûte,'que les deux naturalistes français considèrent comme un trou artériel, coïncide trop complètement , sous le rapport de la forme, de la position et de la grandeur, avec l'ouverture postérieure des cavités nasales, pour qu'on puisse la prendre pour autre chose. La grande ouverture postérieure du canal nasal derrière le milieu du palais ne pouvait provenir que d'une rup- ture, indiquée d'ailleurs par l'enfoncement du palais ( le canal ouvert de M. Geoffroy ). M. de Blainville a vérifié, à la prière de l'auteur, cette conjecture sur le crâne de Paris et l'a confirmée, de façon qu'il faut faire disparaître la famille des Téléosauriens de M. Geoffroy. M. Bronn dit qu'une comparaison minutieuse du Teleosaurus et du Pelagosaurus lui a toujours présenté des différences très- notables avec le Mystiosaurus ; seulement il a cherché en com- bien d'espèces il fallait partager ce Mystiosaure ; la question lui a semblé, quant à présent , impossible à résoudre. Toutefois, quoiqu'on ne connaisse pas encore avec quelque certitude la valeur des caractères qui peuvent distinguer les espèces, pour qu'on puisse leur imposer des noms spécifiques, il croit qu'on peut classer ainsi qu'il suit la série des Gavials fossiles. iLeptocranius 1 espèce. Metryorhynchus 1 esp. Gnathosaurus 1 esp. Aeldon 1 esp. Teleosaurus 1 esp. / Pelagosaurus 1 esp. ] Dans 1 Mystiosaurus et f Petite famille ca- le lias. \ Engyommasaurus 9- 10 esp. iractérisée ci-dessus. ( Macrospondylus 1 esp. ) Gavials vivants. Description de plusieurs insectes nouveaux recueillis par M. \V. Griffith dans l'Assam; par M. F.-W. Hope. (Extr. des Trans. Linnean Society of London, vol.xvn,p. 587 à 600, pi. 40.In-4°.) Dans ce beau mémoire , M. Hope fait connaître dix espèces du Genre Lucanus , toutes fort remarquables et parmi lesquelles 282 revue zoologique. ( Septembre 1843. ) il y en a plusieurs de grande taille. Il établit un nouveau genre dans sa famille des Eucheiridœ , sous le nom de Cheirotonus. Ainsi cette famille est actuellement composée de 3 genres : 1 Eu- cheirus, Kirby, 2 Protomacrus , New, et 3 Cheirotonus, Hope. L'espèce unique de ce genre , le Cheirotonus Mac Leaii , Hope, est plus grande que le Melolontha fullo, d'un beau vert cuivré taché de jaune. Il y a encore la description des Popilia gem- mea, Paracrusis cyanipes, Lamia Swainsoni, Monochamus beryllinus , d'un nouveau genre établi aux dépens des Saperdes sous le nom de Stibara (St. tetraspilota et trilineata, et d'un nouveau genre d'Hémiptères, le Cheirochela [Ch. assamensis). Les figures, dessinées par M. Westwood , sont magnifiques. (G. M.) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 18 septembre 1843. — M. Milne-Fdwards lit, en son nom et en celui de M, Dumas , un travail ayant pour titre : Note sur la production de la cire des Abeilles. Voici l'analyse que M. Achille Comte a faite de ce travail et de la discussion à la- quelle il a donné lieu : « Les anciens entomologistes pensaient que les Abeilles allaient chercher dans les plantes la substance cireuse qu'elles élabo- raient ensuite pour en construire leurs gâteaux. Suivant eux , le pollen des fleurs que l'Abeille rassemble en pelottes dans ses corbeilles n'était que de la cire brute ; l'Abeille la pétrissait seu- lement avec quelque liquide fourni par ses organes , pour la rendre propre à son travail. «Les recherches de Hun ter, confirmées par Huber et par M. Gundlach , ont appris que , dans la production de la cire , cette matière suinte des parois d'un certain nombre de poches glandulaires , situées dans l'abdomen , et s'y amasse sous forme de lamelles. Il en résulte que la matière cireuse doit au moins traverser le corps de l'Abeille. Mais cette matière est-elle partie intégrante des aliments et ne fait-elle que traverser les organes pour aller s'amasser dans les poches cirières de l'Abeille ? Est- elle , au contraire, une sécrétion de cet insecte, faite avec les SOCIÉTÉS SAVANTES. 283 matériaux sucrés recueillis dans le calice des fleurs? Huber Pavait cru en voyant des Abeilles renfermées dans une ruche , donner de la cire malgré une nourriture exclusivement sucrée. » Cette expérience ayant été,'dansces derniers temps, répétée par M. Gundlach , qui trouva le même résultat , quoiqu'il ne nourrît les Abeilles qu'avec du sucre, M. Liebig s'est servi de ce fait dans la mémorable discussion qu'il a eue avec quelques chi- mistes français, MM. Dumas , Boussingault et Payen , pour com- battre la théorie de ses adversaires. On sait que ces chimistes prétendent que la graisse. qui se trouve dans le corps des ani- maux provient intégralement des aliments dont ils se nourrissent et que la fonction de leurs divers organes consiste uniquement à rassembler la graisse éparse dans la nourriture , de quelque nature qu'elle soit. Cetle théorie suppose avant tout que dans les aliments il préexiste des quantités de graisse équivalentes, et au delà, à la quantité de graisse animale. » On comprend immédiatement le rapport direct qui existe entre l'engraissement des animaux et la sécrétion de la cire chez les Abeilles. Si on admet que les Abeilles ont la faculté de créer la cire, pourquoi nier que les animaux puissent créer de la graisse? C'est cette objection qu'ont parfaitement comprise les partisans de la théorie de MM. Dumas, Boussingault et Payen. Aussi ont- ils répondu à ceux qui leur objectaient les expériences de Huber et de Gundlach : la cire sécrétée par les Abeilles après qu'on les avait renfermées dans une cage pour les soumettre au régime saccharin, provenait sans doute de la cire recueillie sur les plan- tes , et qui était tenue en réserve dans l'intérieur du corps de ces insectes , comme cela a lieu pour la graisse qui s'accumule en si grande quantité autour des viscères de la plupart des larves , et qui disparaît dans la période d'abstinence pendant laquelle s'a- chève la métamorphose complète. » C'est cette objection élevée contre la théorie qu'il avait cher- ché à répandre , que M. Dumas a voulu éclaircir, et s'adjoignant M. Milne-Edwards , il a procédé à l'analyse la plus rigoureuse. C'est le résultat de leurs expériences que ces deux savants font connaître aujourd'hui ; ils donnent complètement tort à cette théorie. — On pense bien que cela n'a pas eu lieu sans de vives protestations de la part de M. Payen. » Quand MM. Dumas et Milne-Edwards se contentaient de 284 revue zoologique. (Septembre 1843.) nourrir avec de la cassonade, les Abeilles retenues captives , elles construisaient des gâteaux tellement petits , que chacune d'elles n'avait à fournir qu'un demi-milligramme de cire , tandis qu'elle en contenait dans ses organes plus de deux milligram- mes. Mais, si ces savants leur donnaient du miel, nourriture plus appropriée à la constitution de ces insectes, les Abeilles pouvaient se livrer à leurs travaux de construction. Seulement il fallait tenir compte de la cire déjà contenue dans le miel , aliment unique des Abeilles , et de celle qu'elles renfermaient dans leurs organes avant et après leur réclusion. En tenant compte de toutes ces circonstances, MM. Dumas et Milne-Edwards ont trouvé que chaque Abeille avait produit environ cinq fois plus de cire qu'on ne lui en avait donné. Les Abeilles pro- duisent donc de la cire qui provient , à n'en pas douter, d'une action créatrice de leurs organes. » 11 faut donc rejeter l'opinion professée par MM. Dumas , Boussingault et Payen sur l'engraissement des bestiaux. Pour ne pas se rendre à cette conclusion, M. Payen a prétendu que peut- être les Abeilles avaient pris de la graisse au lut gras qui fermait la chambre où elles étaient enfermées, et il a ensuite cité, en faveur de sa théorie favorite , quelques faits annoncés récem- ment à la Société centrale d'agriculture. Ainsi, il a été reconnu que les jeunes veaux dépérissent visiblement lorsqu'on écréme le lait qu'on leur donne pour les nourrir. Il est donc vrai , dit M. Payen , que la graisse contenue dans l'aliment leur est né- cessaire. » La conclusion n'est pas juste, leur répond-on: s'il ne faut pas écrémer le lait donné aux jeunes veaux , c'est que le lait fabri- qué exprès pour eux n'est propre à leur nourriture qu'autant qu'on ne l'altère pas. Il n'est pas prouvé que ce soit la graisse qui y est contenue qui constitue son efficacité. C'est ainsi que s'écroulent encore les autres objections de M. Payen , dont la théorie, comme l'a bien dit M. Thénard, repose sur des spé- culations philosophiques bien plutôt que sur des faits bien démontrés. » Cette discussion , qui est née d'un travail expérimental peu étendu, n'est pas près de se terminer. L'originalité des vues de M. Milne-Edwards lui a été contestée par M. le professeur Dumé- ril , qui a rappelé que , dès 1818, il s'était lui-même occupé de SOCIÉTÉS SAVANTES. 285 cette question , et qu'il a consigné, dans le Dictionnaire d'His- toire naturelle de Levrault, desrésultats auxquels il était parvenu. » M. Thénard a repris la question générale des substitutions, et l'a traitée avec la hauteur de vues et l'éloquence persuasive qu'on lui connaît. » {La Législature , n° 414.) Séance du 25 septembre. Cette séance a été presque entière- ment occupée par une vive discussion à laquelle a donné lieu un rapport fait sur le Lactoscope de M. Donné. M. Arago a prouvé à la commission et à l'Académie que cet instrument ne valait rien , qu'il n'était qu'une mauvaise copie d'un autre instrument imaginé par M. Ch. Dien, et que celui-ci reconnaissait imparfait. M. le baron Seguier, organe de la commission , a fui la discussion et a laissé soutenir ses conclusions par ses collègues , qui ont donné un spectacle fâcheux en insistant pour que l'Académie votât des remercîments à l'auteur du mémoire. En définitive , MM. les commissaires ont reconnu que l'instrument reproduit par M. Donné était très-inexact, et que l'on pouvait très-facile- ment en faire un meilleur ; ils ont dit que l'Académie remerciait toujours quand on lui envoyait quelque chose , que cela n'en- gageait à rien ; enfin , pour en finir, et après qu'il a été bien en- tendu qu'il n'y avait rien de neuf et surtout rien de bon dans le travail en question , quelques mains se sont levées pour voter ces remercîments si péniblement obtenus. Nous en sommes fâché pour l'Académie, mais, dans cette séance, quelques personnes se sont montrées peu jalouses de sa dignité. Elles semblaient uniquement travaillées par la peur de s'attirer l'inimitié d'un rédacteur du Journal des Débats. M. D'Ombres Firmas a adressé quelques observations sur la Terebratula diphya. L'auteur ne prétend pas donner une des- cription de cette coquille, qui est connue depuis longtemps; mais il indique avec soin les différentes localités dans lesquelles on l'a trouvée , et il cherche surtout à expliquer la formation du trou de ses valves , qu'il attribue avec raison à une forme parti- culière du manteau. 286 revue zoologique. (Septembre 1843.) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Notre honorable confrère, M. Achille Comte, auteur des Ta- bleaux méthodiques du Règne animal de Cuvier, ayant fait hommage de cet ouvrage à S. M. le roi de Prusse , vient de re- cevoir de ce souverain une médaille en or accompagnée de la lettre suivante : « J'ai reçu, Monsieur, avec un intérêt tout particulier, le grand ouvrage d'Histoire naturelle que vous avez eu l'attention de me faire remettre par le baron de Humboldt. C'est servir à la fois la science et l'instruction publique , que de rendre plus ac- cessibles , par des Tableaux méthodiquement disposés , les tra- vaux qui , sur les traces de l'illustre Cuvier, ont répandu un nouveau jour sur l'ensemble de l'organisation animale. » En vous remerciant de votre envoi , je me plais à vous faire remettre , comme une marque de satisfaction , la grande mé- daille destinée au mérite dans les sciences. » Sur ce , Monsieur Achille Comte , je prie Dieu qu'il vous tienne en sa sainte et digne garde. » Sans-Souci, le 23 août 1843. Frédéric-Guillaume. » M. Achille Comte méritait à tous égards cette honorable dis- tinction , pour le zèle et le talent avec lesquels il a toujours cher- ché à propager les immortels travaux de Cuvier, et la Société Cuviérienne doit voir avec une grande satisfaction que le nom de son illustre patron est honoré en Allemagne , comme il l'est et le sera dans la suite des siècles, dans tous les pays où les sciences sont cultivées. — Notre savant confrère M. Joly, nous adresse la réclamation suivante : « Monsieur, en présentant à l'Institut, dans sa séance du 3 juillet dernier, une note relative au développement de l'embryon dans l'œuf de l'Écrevisse fluviatile , je cherchais à expliquer l'exception remarquable que nous offre l'absence des métamor- phoses chez ce crustacé décapode. Yous avez bien voulu men- tionner cette note dans le n° 7 de la Bévue Zoologique pour l'année 1843, mais vous avez prétendu que je n'avais fait que reproduire une explication déjà donnée par M. Duvernoy. Or, il s'est ici glissé , malgré vous , une légère inexactitude que vous endrez sans doute à relever avec moi. Je ne connais le travail méungks i:t ïouvku.ks. 287 de M. Duvcrnoy sur l'Embryogénie de l'Écrevisse que par l'ana- lyse très-succincte que vous en avez faite dans la Revue Zoolo- gique (n° 12, p. 395, année 1842), et dans cette analyse il n'est nullement question de l'explication que je me serais, selon vous, borné à reproduire. Permettez-moi de vous citer textuel- lement le passage dont vous êtes l'auteur. » On lit à la page 395 : « M. Duvernoy termine par quelques faits » relatifs à l'œuf fécondé. Il fait d'abord remarquer la différence » qu'il y a entre le nombre et le volume des œufs dans l'Écrevisse » et la Langouste ; ils sont en rapport inverse avec le volume de ces » crustacés , très-gros à proportion et peu nombreux dans l'Écre- » visse, petits et très-nombreux dans la Langouste; puis il rend » compte des observations qu'il a eu l'occasion de faire sur le dé- » veloppement des œufs de l'Écrevisse de rivière. Ces observations » concordent parfaitement avec celles de Rathke, et M. Duver- » noy a fait remarquer, dans les démonstrations du cours qu'il a » fait cette année au Collège de France sur le développement, » une coïncidence parfaite entre l'époque du développement de » l'Écrevisse à Paris et à Dantzig. Il y a fait voir les petites Écre- » visses au moment où elles venaient d'éclore , et il n'a pas ob- » serve qu'elles fussent aussi différentes des Écrevisses adultes » qu'on l'a prétendu récemment. » » Vous le voyez, Monsieur, dans ce passage on ne trouve abso- lument rien qui ressemble à une explication physiologique. Si vous avez voulu parler du Mémoire original et peut-être inédit de M. Duvernoy, je suis loin de contester la vérité de vos asser- tions; mais j'aime à croire aussi que vous ne suspecterez pas ma bonne foi scientifique , si je vous affirme encore que ce mémoire m'était entièrement inconnu au moment où j'ai rédigé la note que j'ai soumise au jugement de l'Académie. Du reste , Monsieur, j'attache très-peu de prix à une explication que j'avais proposée avec toute la réserve convenable en pareille circonstance , mais je tiens à l'honneur de m'être rencontré sur ce point d'embryo- génie , avec un savant aussi consciencieux et aussi distingué que M. Duvernoy. » J'ose espérer, Monsieur, que vous voudrez bien insérer cette lettre dans un des plus prochains numéros de la Revue Zoolo- gique. Veuillez , en attendant , agréer l'assurance, etc. » N. Joly, prof, de zool. à la Faculté des sciences de Toulouse.» 288 revue zoologique. ( Septembre 1843. ) — Monsieur et cher confrère, Je m'empresse de vous faire part d'un fait assez curieux dont j'ai connu seulement le résultai, et qui m'a été raconté par la personne elle-même qui en a été victime. Mon ignorance dans la connaissance des mœurs des arachnides ne me permet pas de juger si sa publication serait utile , et je laisse tout à fait cette question à votre appréciation. Yous savez que lorsque deux araignées de sexe différent veu- lent s'accoupler et qu'elles habitent l'embrasure d'une croisée , elles descendent graduellement et s'observent avec méfiance, jusqu'à ce que s'entendant, elles finissent par s'accoupler. Vous savez aussi que lorsque le mâle hésite par trop, et que les désirs de la femelle sont très-grands, elle se jette quelquefois vivement sur lui et le dévore. Mais peut-être ignorez -vous le fait suivant : Un jeune homme de 18 à 20 ans environ est venu cette semaine me demander du soulagement contre une blessure faite par une araignée dont il avait contrarié l'industrie. Voici ce qu'il m'a ra- conté : Il avait contracté l'habitude , pendant plusieurs jours, de détruire la toile qu'un de ces animaux fabriquait au sommet d'une petite lucarne suspendue au-dessus d'un réduit étroit et peu élevé où les mouches se rendent fort souvent. Un de ces jours, fidèle à ses habitudes, il détruit l'ouvrage d'une journée de travail , sans doute, de la même araignée ; tout à coup celle-ci se laisse tomber sur le front de l'imprudent et lui fait une petite blessure qui tuméfie fortement toute la région environnante dont le volume peut être comparé à celui d'une pomme moyenne. Les élancements continuels, la roideur du front et l'enflure qui gagnait les paupières l'amenèrent dans mon officine. Des appli- cations d'eau fortement salée et aiguisée légèrement d'ammonia- que liquide, puis d'eau saturnée, dissipèrent en trois jours les ac- cidents produits par la vengeance de l'araignée irritée. Voilà, Monsieur, tout ce que j'ai appris et vu sur ce sujet. Je savais bien que les araignées piquaient avec leurs crochets les imprudents qui les attaquaient dans leur demeure, mais, j'ignorais qu'elles s'élançassent sur ceux qui, dans un certain éloignement, croyaient se mettre à l'abri de leur morsure. Agréez, etc. C. Récluz, Pharmacien à Vaugirard. SIXIEME ANNEE. — OCTOBRE 1843. I. TRAVAUX INÉDITS. Description de quatre espèces d'oiseaux de la Nouvelle- Grenade , par M. G. Hartlàub. I. Vireo versicolor,m. — Supra olivaceo-viridis , pileo toto nuchaque nigricante-plumbeis; plumulis ciliaribus dilute flavis, tectricibus alœ majoribus rufis; remigibus primariis angustis- sime , secundariis latius rufo marginatis , tertiariis pogonio ex- terno pallide fulvis; flexura alae flavo et olivaceo variegata, subtus flavus, gula, collo antico pectoreque fasciolis multis in- terruptis et irregularibus olivaceis transversim variegatis ; cauda nigricante , rostro obscure plumbeo ; mandibulœ tomiis apieeque albidis, pedibus nigris. — Long. 4 3/4. — La plus petite espèce du genre. " 2. MyioMus diadema, m. — Supra sordide olivaceus , tergo uropygioque subrufescente tinctis; pileo, nucha et capitis late- ribus obscure olivaceo-nigricantibus ; fascia frontali latiuscula circumscripta utrimque in striam superciliarem elongatum ex- currente , flava , remigibus caudaque tota obscure nigricantibus ; subtus olivaceo-flavescens , abdomine purius flavo ; rostro pedi- busque nigris. *— Long. 4 1/2. 3. Myiobius pyrrhopterus , m. — Supra olivaceo-viridis ; nu- cha , colli lateribus et interscapulio rufescente tinctis ; vertice suberistato late flavo, pennis summo apice olivaceo-fuscis ; sub- tus totus late cinnamomeus , abdomine imo pallidiore ; cauda remigibusque primariis fusco-nigris , his margine interno basali rufis , secundariis cinnamomeis , apice latius nigris ; fasciola uro- pygiali angusta pallide fulva , rostro pedibusque nigris. — Long. 4 3/4. — Espèce voisine de la Muscipeta cinnamomea, d'Orb. et Lafr., mais bien différente. 4. Todirostrum granadense, m. — Supra olivaceo-viride ; fronte , capitis lateribus gulaque obscure cinereis , pectore dilu- Tom. VI. Année 1843. 19 290 riîvue zoolocique. ( Octobre 1843. ) tiuscinereo; spalio inter rostrum et oculum albo , abdomine albo, flexura ala3 flava, hypochondriis olivaceo tinctis; remigi- bus aise et rectricibus flavescente-olivaceo marginatis, rostro nigricante, pedibus pallidis. — Long. 3 1/2. Oiseaux nouveaux de Colombie, par M. F. de Lafresnaye. Tanagra (Jglaia) atricapilla. Supra et subtus griseo cœru- lea, pileo toto nigro , collo antico et laterali, genis pectoreque glauco-viridibus, remigibus rectricibusque nigris, griseo cœruleo limbatis, tibiis albescentibus, rostro pedibusque nigris. — Longit. tota 13 centim. Tan. {Aglaia) aurulenta. Flavo-aurea, pileo vividius auran- tio , loris genisque atris , alis , cauda , dorsoque supero nigris , hujusce plumis, alarum tectricibus remigibusque secundariis, aureo virescente limbatis. — Longit. 1 1 cent. 1/3. Cassicus uropygialis. Totus ater , uropygio tantum flammeo- rubro ; rostrum vivide flavum , pedibus nigris.— Longit. 25 cent. Synnalaœis slriaticollis. Olivaceo-rufescens , pileo, cauda alarumque tectricibus rufis, superciliis albis, subtus sordide griseus , gutture rufescente , hoc et ^ollo antico albo striatis. — Longit. 11, 12 cent. Synn. unirufus. Totus cinnamomeo-rufus, loris nigris, subtus dilutior, cauda elongata gradatissima parumrigida, rostro nigro, pedibus plumbeis. — Longit. 10 cent. (Il est voisin du Syn. ar- dent , Tem. Col. , mais il diffère par l'absence de noir sur la gorge, etc. ). Syn. fuliginosus. Supra fusco , fuliginosus , superciliis pallide cinerascentibus , cauda valde elongata gradatissima , pennis ri- gidis , apice detritis fere nudis ; subtus obscure griseus , mento pallide cinereo. — Longit. 19 cent. Syn. brachyurus. Supra obscure fuliginosus , occipite dorso- que rufo parum tinctis , alis rufis , remigum apice obscuro , sub- tus sordide griseus , gutture abdomineque medio albescentibus ; cauda obscura pro mole breviore. — Longit. tota 13, cauda 5 cent. 1/2. Syn. gularis. Supra cinnamomeus superciliis a fronte ad nucham gul*que albidis; subtus pallide rufescens, cauda brevi, TRAVAUX INÉDITS. 291 rufa, remigibus apice sinuatis in filum desinentibus; rostrum et pedes plumbei, mandibula pallida. — Longit. 12 cent. Syn. cinnamomeus. Totus fusco - cinnamomeus , alis ob- scure rufîs, subtus dilutior , gula nigra striis albis , pectore et abdomine flammulis pallide rufescentibus striatis ; cauda medio- cri. — Longit. 15 cent. Muscicapa cinnamomeiventris. Supra colloque antico fusco- schistacea, loris albis, subtus, pectore , ventre et ano cinnamo- meis, alarum tectricibus inferis albis, rostro et pedibus nigris , hoc modice lato , depresso. — Longit. 1 1 cent. Muscicapa fusco-capilla. Supra rufescente-olivacea , pileo lorisque nigro-fuscis , fronte , superciliis gutture et ventre flavis, pectore olivascente. Longit. 10 cent, (un Gobe-Moucheron pour Temminck). Musicapa ( Todirostrum?) ruficeps. Tod. Supra fusco-oliva- ceum, capite toto, mentoque rufis , subtus olivaceum, pectore ventreque mediis viridi-albescentibus ; rostrum conico-depres- sum , minus elongatum , corneum , mandibula alba; pedibus fuscis. — Longit. 10 cent. Pachyrhynchus squamatus. Supra niger, uropygio caudaque griseis , semitorque supero olivaceo , alœ nigrae, tectricibus raa- joribus, remigibusque sectmdariis albo late limbatis ; tectricibus minoribus, scapularibusque albis nigro marginatis , squamaefor- mibus, loris, oculorum circuitu, capitis lateribus , gutture, collo antico, pectoreque pallide olivascentibus , lineis fuscis crebre vittatis ; abdomine griseo-albescente , œque sed minus crebre griseo vittato. — Longueur 11 cent. 1/2 (avis nitidis- sima). Fringilla analis. Supra fusco-umbrina striis obscurioribus notata, tectricibus alœ , et remigibus tertiariis pallide rufo lim- batis; subtus rufo-olivacea , ano rufo. — Longit. 12 cent. 1/2. Spermophila, Sw. luctuosa. Atra, macula média aise, medio- que abdomine et ano albis ; rostrum huic Pyrrhulœ affine, brève, rotundatum , pallide plumbeum. — Longit. 11 cent. 1/2 (espèce voisine du Bouvron ). Spermophila olivaceo-flava. Super olivacea , ventre et ano pallide flavis; rostrum, pcdesque plumbei. — Longit. 9 c. 1/2. (Juerula fusco-cinerea. Tota fusco-cinerea , subtus parum dilutior , rectricibus et remigibus , pectore et abdomine , ano- 292 revue zoologique. ( Octobre 1843. ) que prœcipue colore rufescente fumigato tinctis ; rostrum cor- neura, pedes plumbei. — Longit. tota 33 cent., caudœ 17 cent., tarsi 3 cent. Differt haec nova species ab Ampelide cinerea Lafc. et Querula cinerea Yieillotii , aut a Muscicapis simplex et plumbea Lichtens- teinii, Catal. desdoubl. du Mus. de Berl., quibus valde affinis, statura majore et aliis. Carduelis colombianus . Supra atro-nitens , macula média, alae , tribusque aliis remigum tei tiarium apicalibus niveis ; sub- tus viride flavus. — Longit. 1 0 cent. Setophaga nigrocincta. Supra cinerea, fronte nigro, vertice eodem colore , maculis sparsis ; linea a naribus ad oculos , ocu- lorum circuitu, subtusque tota flavis, gutturis et colli antici flavedine linea laterali et sub-oculari nigra, et torque lato ejus- dem coloris maculato , circumdato; rostrum pallide corneum , mandibula pedibusque albescentibus. — Long. 13 cent. 1/2. Monographie du genre Syndosmya, et examen des genres Ligule, Abra et Amphidesme. Par C. A. Récluz, pharmacien, à Vaugirard (Seine). « Les petites coquilles que nous réunissons sous le titre généri- que de Syndosmya , sont, pour la plupart, minces, fragiles, transparentes et indigènes des mers d'Europe. Dans le principe elles furent comprises par Montagu dans ses Ligules, par Leach dans ses Abra, et par Lamark dans ses Amphidesmes. Ce chan- gement continu de genre était une preuve évidente de la diffi- culté que les naturalistes éprouvaient à les classer convenable- ment. Ces genres n'étaient d'ailleurs que des groupes artificiels fondés sur des caractères plus spécieux que solides, qu'un exa- men plus sérieux de la charnière et des impressions de ces coquilles a déterminé à séparer en plusieurs autres genres. C'est ainsi que parmi les Ligules de Montagu la Mya pubcscens appar- tient aux Thracies de Leach , les Mya prœtenuis et distorta aux Anatines de Lamarck, la Mactra compressa au genre Listère de Turton, la Ligula substriata au genre Montacuta de Turlon. Quant aux Ligula tenuis , Boysii et prismatica, leur cuilleron oblique et soudé avec le bord supérieur des valves , nullement TRAVAUX INÉDITS. 293 projeté en avant, leurs deux petites dents cardinales et non une saule, leurs dénis latérales au moins sur la valve droite, leur double ligament et leur excavation palléale toute particulière , sont des caractères qui entraînent leiir exclusion du genre Li- gule. Aussi Lamarck les a-t-il introduits dans son genre Amphi- desme, protestant ainsi contre leur reunion avec les précédentes espèces. Des Abra de Leach , la première a servi de type au genre Listère de Turton, et les autres ont été rapportées aux Amphidesmes de Lamarck, et se trouvent pures de tout mélange étranger dans Turton ( Bivalves d'Angleterre ). Il n'en est pas de même des Amphidesmes de Lamarck, la confusion y est telle- ment grande qu'on pourrait, ajuste titre, les considérer comme une sorte d'incertœ sedis propre à être remaniée plus tard. Pour bien faire comprendre tout ce que ce genre renferme d'inco- hérent, il nous suffirait de dire que, contrairement à Tétymolo- gie de son nom , on y trouve des espèces à un seul ligament, interne ou externe, avec d'autres pourvues de ces deux moyens d'attache. On remarque parmi les Amphidesmes à ligament ex- terne : 1° YAmphidesma flexuosa, type du genre Thyasira de Leach ; 2° YAmphidesma lucinalis , type du Loripes lacteus de Poli , dont la Lucina lactea de Lamarck ( Tcllina laclea , Maton et Rackett ) est la variété océanique. — Au nombre de celles à ligament interne, nous comptons 1° VAmph. physodes, espèce du genre Erycine du même auteur, et VAmph. albella, qui nous paraît être du même genre ; 2° YAmphidesma cor bu- loides , type du genre Lyonsia de Turton, Biv. Brit. (1822), p. 50, etpostérieurement du genre .Mandata deLeach,deBrown, illust. conch. ofGreat Brit. Ireland (l$27),pl. 11, f. 1 et 2, et du genre Ostéodesme de M. Deshayes, Ilist. nat. anim. sans Vert, de Lamarck, id. 3, t. 6 (1835), ^?. 84 ; 3° YAmphi- desma Phaseolina , du genre Thracia de Leach. — Dans les Amphidesmes à double ligament, l'un externe, l'autre interne, nous trouvons 1° YAmphidesma lactea , laquelle est identique avec la Lutraria Cottardil de Payraudeau, comme nous nous en sommes assuré par confrontation. Elle doit donc venir se placer à côté du Listera compressa, en prenant le nom de Listera lactea (Nobis) ; V les Amphidesma donacilla, cornea et glabrella, dont la première, selon Lamarck, est le type nrimitif des Amphidesmes nommées Donacilles (dans son 294 revue zooLOGiQUh. ( Octobre 1843. ) extrait du cours, p. 107), et qui, avec les deux autres, auraient dû , selon nous, conserver à elles seules ce même nom d'Amphidesme, ont été séparées par M. Sowerby, dans son Gênera of shells , sous le nom d'Érycine, déjà employé par La- mark pour un autre genre de coquilles de caractères diffé- rents, et qui faisant ainsi double emploi, a été changé en celui de Mésodesme par M. Deshayes. 3° Les Amphidesma variegata, fioysii , prismatica , purpurascens , nucleola. C'est à celles-ci que M. Sowerby, loco citato , réserve spécialement le nom gé- nérique d'Amphidesme. Bien que ces espèces aient entre elles une certaine apparence d'analogie, cette affinité s'amoindrit lorsqu'on compare , avec quelque soin, leur charnière et leurs impressions musculaire et palléale. On reconnaît , en effet , bientôt que ce genre, ainsi limité, n'est qu'une épuration encore incomplète de celui de Lamarck, parce que l'analyse démontre qu'il est formé de deux groupes naturels et bien distincts , quoique M. Sowerby tienne à ne pas les séparer, comme il ressort du passage suivant extrait de son ouvrage : « Ces trois espèces ( les Ligula tenuis , prismatica et Boysiï) nous parais- sent avoir le caractère particulier aux Amphidesmes , et nous pensons , dit-il , que Lamark a bien fait de les placer dans ce genre. » Nous allons voir, par l'examen comparatif des deux groupes, que l'opinion de M. Sowerby n'est pas fondée , et que ces trois espèces diffèrent assez de ses Amphidesma varie- gata et reticulata pour autoriser leur séparation complète. En effet , ces deux dernières , qui correspondent exactement à la description du Gen. of. shells, art. Amphidesma, sont des coquilles arrondies , ou ovale-arrondies , plus solides que minces, ordinairement opaques, closes, ayant un pli irrégu- lier sur le côté postérieur , pourvues de deux dents cardinales divergentes et assez fortes sur la valve droite, d'une seule sur la gauche, de deux dents latérales intrantes et valides sur chaque valve, d'un ligament externe, d'une fossette longue et étroite pour l'insertion du ligament interne , de deux im- pressions musculaires arrondies et d'un sinus palléal en cône longitudinal oblique, à sommet arrondi, prolongé jusque sur le milieu des valves, comme sur la Tellina crassa de Pennant. Les Ligules de Montagu et les Amphidesma nucleola et purpurascens de Lamarck, diffèrent des deux précédentes en TRAVAUX nftbfTS. 295 ce qu'elles sont des coquilles transverses, oblongues ou trian- gulaires, minces, fragiles, translucides, et vitrées à l'état récent, avec le côté postérieur, un peu baillant et flexueux comme sur les Tellines , ayant deux dents cardinales . pe- tites , obsolètes sur la plupart , peu divergentes , sur la valve droite, une seule sur la gauche; deux dents latérales très- minces, triangulaires, sur la valve droite , généralement point sur la valve opposée ; un ligament externe , un cuilleron très- court, ovale ou mb-triangulaire , pour le ligament interne; deux impressions musculaires oblongues ; enfin l'excavation du manteau n'est plus dirigée obliquement en long, elle est trans- versale, ovale triangulaire et à angles arrondis , comme sur les véritables Erycines. Cette description comparée des deux groupes dont les caractères principaux s'excluent réciproque- ment , démontrera , nous osons l'espérer , qu'il n'est pas pos- sible de laisser ensemble deux fractions génériques aussi tran- chées, surtout par la forme générale des coquilles, des cuillerons et des impressions, dont la disposition doit entraîner nécessaire- ment des modifications importantes dans l'organisation animale. Après avoir fait suffisamment ressortir tout ce qu'avait d'inefact la composition des genres Ligule , Abra et Amphidesme , nous croyons utile d'examiner s'il conviendrait de conserver encore ces noms génériques dans la nomenclature conchyliologique. Les Ligula prœtenuis et distorta de Montagu s'accordent seules avec la phrase descriptive du genre de cet auteur, comme avec celle de l'Anatine de Lamarck. Ce genre réduit à ces deux es- pèces serait utile à conserver, s'il venait à être prouvé qu'elles manquent de l'osselet tricuspide dont les trois premières espèces de Lamarck sont pourvues. Si le contraire avait lieu , le genre Ligule devrait être supprimé et ses espèces incorporées aux vé- ritables Anatines , dont les caractères ont été parfaitement bien circonscrits par M. Deshayes. Mais, dans aucun cas, le nom de Ligule ne devrait s'appliquer aux autres espèces de Montagu, parce que leur cuilleron est juxta-posé sur le bord supérieur et non projeté en avant, comme le dit positivement la phrase du savant auteur du traité des Testacea Britannica. Leach n'a donné, à notre connaissance , dans aucun de ses ou- vrages la description de son genre Abra. M. Risso nous paraît l'avoir seul adopté et caractérisé, dans son Histoire naturelle des 296 revue zoologique. ( Octobre 1843. ) productions de l'Europe méridionale, t. 4. p. 370, de telle sorte qu'il correspond au genre Listera de ïurton , qui est antérieur de quatre années à celui de M. Risso. Comme il est de règle en histoire naturelle qu'un genre ou une espèce ne1 sont connus que par la date de leur publication, il n'y a donc pas lieu de con- server le genre Aora. Reste le genre Amphidesme. Nous avons vu plus haut: 1° que celui-ci , débarrassé des espèces à ligament simple , des Méso- desmeset du Lister alactea, se trouve réduit à quelques coquilles auxquelles M. Sowerby a réservé le nom d' Amphidesme ; 2° nous avons fait remarquer aussi que ce genre ainsi limité n'était pas naturel et qu'il devait être divisé en deux autres beaucoup mieux circonscrits ; nous proposons donc d'effectuer cette séparation. Au premier groupe qui se rapporte exactement aux caractères tracés par M. Sowerby et qui a pour types les Amphidesma va- riegata Lamarck , et Amphidesma reticulata Sowerby (Lucina reticulata Lk. ), nous réservons le nom d' Amphidesme. Au se- cond, comprenant les Amphidesma Boysii, prismatica^ tenuis, *£ nucleola et purpurascens, Lamarck, VErycina Henieri, Bronn et+V Amphidesma segmentum, Costa,' nous donnons celui de Syndosmya. Mais avant d'en tracer les caractères , nous tenons à répondre à quelques objections qui nous ont été faites , après lecture de ce mémoire. La première portait sur ce que le genre Amphidesme de Lamarck , circonscrit par M. Sowerby , parais- sait suffisamment justifié quant aux espèces que cet auteur y comprend. La deuxième , que les différences génériques signa- lées par nous étaient insuffisantes , dans l'ignorance où nous étions des caractères zoologiques d'une des espèces typiques de ce même genre. Enfin, on insistait beaucoup sur ce que les dis- semblances dans l'excavation palléale, dont nous avons fait ressortir deux formes, étaient un caractère variable sur quelques genres de bivalves , les ïellines , par exemple , et ne pou- vait servir à effectuer une complète séparation générique. Nous admettons que ce caractère du sinus palléal soit sujet à varier, et qu'il varie en effet dans les Tellines , chez lesquelles nous voyons aussi les dents de la charnière et le pli caractéristique s'effacer à tel point que, sur quelques unes, le port devient le seul moyen de les rapporter à leur genre. Mais de ce qu'il en est ainsi dans les Tellines et d'autres genres non encore suffisam- TRAVAUX INÉDITS. 297 ment étudiés , doit-il en être de même pour tous les outres mieux connus et plus exactement définis? N'est-il pas probable que ce caractère indique, le plus souvent, une modification or- ganique essentielle? Nous lisons dans le Manuel de Malacologie, p. 114 , que a la considération de l'impression du manteau , qui » forme au bord inférieur et postérieur de la coquille une ligne » plus ou moins large , plus ou moins sinueuse ou rentrée en » arrière, n'est pas sans importance en conchyliologie. » Mais ce n'est pas seulement sur la forme de l'excavation du manteau que porte notre argumentation , c'est aussi sur celle des impres- sions musculaires , des cuillerons et du pli flexueux de ces co- quilles , si conforme à celui des Tellines. Le même auteur que nous venons de citer , et sur l'ouvrage duquel nous aimons à nous appuyer , dit , page 101 , que « la forme, la proportion et » même la position de ces impressions ( musculaires) fournissent » de bons caractères à la conchyliologie. » Probablement pour la distinction des genres, les auteurs ne s'en servant jamais pour caractériser les espèces. La forme des cuillerons , on n'en sau- rait douter , est aussi d'une grande valeur dans cette circon- stance. N'a-t-elle pas servi à Bruguière et à Lamarck à séparer des espèces des genres Mye et Mactre de Linné pour en consti- tuer d'autres beaucoup plus naturels? Et, à leur tour , Leach, Turton, MM, Sowerby et Deshayes , n'ont-ils pas fait usage du même caractère dans le but d'opérer des distinctions ou des as- sociations génériques dont l'utilité a été parfaitement bien sentie et a reçu la sanction générale ? Si des hommes aussi éminents dans la science , lui ont reconnu une importance majeure et encore incontestée, n'est-on pas encouragé à suivre leur exemple? Pourquoi donc , lorsque , à la forme particulière des cuillerons, viennent s'adjoindre d'autres caractères constants, reconnus bons , et un port spécial qui en fortifient la valeur, ne pourrait- on en faire usage pour séparer les espèces pourvues de ces carac- tères et les grouper en dehors des genres avec lesquels on les associait? Si, en suivant ces principes, nous avons fait fausse route, on conviendra du moins que c'est en bonne compagnie, et que nous avons le droit de demander sur quelles nouvelles bases doivent reposer les genres futurs , afin que nous puissions profiter de la leçon. De ce que l'animal d'une des deux princi- pales espèces figurées comme types par M. Sowerby ( Gênera of 298 revue zoologique. (Octobre 1843.) shells ) n'est pas connu , doit-on en conclure que nous avons travaille' avant le temps opportun ? Mais alors , nous sommes obligé de le redire , ce serait reprocher aux précédents auteurs, d'avoir constitué des genres bien avant que les caractères des animaux leur fussent connus , ou , en d'autres termes , que les genres créés par eux devraient être définitivement exclus, bien qu'ils aient reçu la sanction générale. Sans doute il serait avan- tageux de faire confirmer les caractères de l'un par ceux de l'autre, malheureusement pour les progrès de la conchyliologie, et presque toujours, il n'en a pas été ainsi. Doit-on en déduire que ceux établis sur de bons caractères, et sans le secours de l'ani- mal , ne soient dignes d'être adoptés? Ne voyons-nous pas , le plus souvent , la connaissance postérieure des animaux venir sanctionner ce que l'observation des coquilles avait indiqué comme propre à former d'excellentes coupes génériques? Il y a, nous le croyons, de l'avantage à simplifier les caractères des genres , à les rendre accessibles à toutes les intelligences , et à en élaguer par conséquent tout ce qui peut les obscurcir. C'est dans ce but que nous avons proposé d'éloigner des véritables Amphidesmes , les espèces ambiguës ou qui ne correspondent point aux caractères génériques tracés par M. Sowerby, et à les grouper sous d'autres plus convenables. Nos Syndosmyes , nous l'avons déjà dit , sont établies sur les caractères principaux des coquilles et sur ceux de l'animal qui les produit; leurs caractères zoologiques ont cela d'avantageux qu'ils se trouvent confirmés par la vérification faite sur les Amyhidesma Boysii , nucleola et segmentum. Notre genre est donc placé dans les conditions les plus favorables pour son adoption. Il est vrai que nous ne pou- vons dire en quoi il diffère de l'animal des Amphidesmes. Cepen- pendant , si l'on veut bien réfléchir : 1* que la coquille des Lis- tères est plus voisine , par sa forme générale, par celles de ses cuillerons , des dents cardinales et des impressions, de nos Syn- dosmyes , que celles-ci des Amphidesmavariegata et reticulata de M. Sowerby ; 2° que , malgré la grande analogie des premières, l'animal des Listères diffère génériquement de nos Syndosmyes, ne peut-on pas , par analogie, préjuger une différence sem- blable entre celles-ci et les Amphidesmes dont les coquilles offrent bien moins de rapports? Confiant dans notre manière de voir, nous persistons, jusqu'à preuve contraire, à séparer les TRAVAUX INÉDITS. 299 Amphidesmes de nos côtes , et à les proposer comme types d'un genre nouveau , dont nous allons donner les caractères. ( La suite au prochain numéro, ) Description d'une nouvelle espèce de Longicorne de la tribu des Prioniens, appartenant au genre Torneutes de M. Reich , par M. Lucien Buquet. M. le docteur Reich de Berlin a publié, en 1837, dans le deuxième volume des Transactions de la Société Entomologique de Londres, p. 9, pi. 2 , fig. 1 , sous le nom de Torneutes palli- dipennis , un nouveau genre de Longicorne fort remarquable , qu'il range avec raison en tête des Prioniens , entre les Paran- dres et les Spondyles. Toutefois cet auteur n'a connu que le mâle de Tunique espèce qu'il a décrite avec un soin consciencieux, et dont le corselet, un peu plus long que large, parallèle et presque carré , diffère totalement de celui de la femelle que j'ai sous les yeux , et qui m'a été obligeamment communiquée par M. Guérin-Méneville. J'ai donc cru utile et même indispensable de donner une courte description de cette femelle avant de pas- ser à celle de ma nouvelle espèce. Torneutes pallidipennis(fœm.). L. 43. L. 10 millim. — Elle est de la même couleur que le mâle, mais un peu moins foncée sur la tête et le corselet. Tête moyenne, convexe, fortement ponctuée , excavée antérieurement ; mandibules assez courtes , légèrement creusées en dessus et finement pointillées; antennes légèrement dentelées intérieurement, à partir du troisième article jusques et y compris le onzième. Corselet d'un tiers plus large que long à la base , plus étroit antérieurement, arrondi sur les côtés. Il est entièrement et assez fortement ponctué, et il a dans le milieu une ligne longitudinale Irès-étroite et luisante qui n'atteint ni sa base ni son extrémité. Écusson entièrement couvert de poils fauves couchés en arrière. Ély très lisses, allongées , parallèles, arrondies au bout, sans épine au bord suturai. Poitrine entière- ment couverte de poils longs et fauves. Pattes courtes , beaucoup moins fortes que celles du mâle que j'ai pu observer dans les collections du Muséum de Paris. Torneutes Bouchantii. Buq. L. 50. L. 13 millim. Tête plus 300 revue zoologique. ( Octobre 18i3. ) forte , plus large et moins convexe que dans l'espèce précédente ; d'un brun noirâtre et brillant, fortement ponctuée, largement excavée entre les antennes, et bordée antérieurement de poils fauves. Mandibules avancées, fortes, comprimées, entièrement et finement ponctuées. Antennes de la couleur de la tête, légè- rement dentelées intérieurement, à partir du troisième article jusqu'au onzième inclusivement. Corselet d'un brun foncé, de forme trapézoïdale, de près du double plus large que long, échancré antérieurement , avec un léger étranglement à la base; il est couvert de très-gros points enfoncés qui le font paraître chagriné, et il a dans le milieu une plaque longitudinale lisse, étroite , légèrement creusée , qui n'atteint ni la base ni l'extré- mité. Écusson arrondi au bout, légèrement creusé, couvert d'un très-léger duvet fauve. Élytres allongées, parallèles, coupées carrément à la base , arrondies au bout , munies au bord suturai d'une petite épine mousse assez distincte ; elles sont d'un fauve pâle et luisant , bordées de brun , avec trois lignes longitudinales de couleur paille qui n'atteignent ni la base ni l'extrémité. Ces deux dernières parties sont d'un brun marron et finement poin- tillées. Dessous du corps parsemé , principalement sur la poi- trine, de poils courts , fauves et brillants. Pattes d'un brun rou- geâtre, courtes et fortes. Dernier segment abdominal échancré et velu à l'extrémité. Je ne possède qu'un seul individu femelle de ce bel insecte, dont M. le docteur Bouchant , entomologiste de Lorient , a bien voulu enrichir ma collection , et à qui je l'ai dédié. J'ignore dans quelle localité il a été trouvé , cependant j'ai quelque raison de croire qu'il provient , comme le Torneutes Pallidipennis des en- virons de Buenos-Ayres. Description d'une troisième espèce du genre Torneutes , par M. Guérin-Méneville. Au moment de donner le bon à tirer de la présente feuille , et en rangeant dans notre collection le Torneutes pallidipennis que nous avions communiqué à M. Buquet , nous trouvons une petite espèce du même genre , que nous avions placée dans une revue zoologique. ( Octobre 1843. ) 301 boîte renfermant des espèces non classées , dans une sorte de ma- gasin. Torneutes obscurus (fem.). L. 30, 1. 7 mill. — Corps cylindri- que , allonge' , d'un brun noirâtre uniforme. Tête assez forte- ment ponctuée , excavée antérieurement , avec une assez forte carène de chaque côté, partant de la base des mandibules et ar- rivant à l'insertion des antennes. Il y a un court sillon longitu- dinal au milieu du front , les mandibules sont courtes , assez aplaties , courbées , et elles offrent en dessus une suite de la ca- rène rugueuse qui longe les côtés de la tête. Les antennes ont un peu plus de la moitié de la longueur du corps ; leur couleur est d'un brun un peu plus pâle , et leurs articles ont une saillie assez aiguë à l'extrémité interne. Le corselet est transversal , d'un quart plus large que long, un peu plus étroit en avant et coupé droit à ses deux extrémités : il est fortement ponctué, velu sur les côtés , avec trois petits espaces dépourvus de points ; l'un au milieu , en arrière , les deux autres placés de chaque côté. L'écusson est arrondi en arrière, ponctué. Les élytr^s sont paral- lèles, près de trois fois plus longues que larges, arrondies au bout, fortement ponctuées , avec la suture et le bord externe un peu rebordés ; elles ont deux petites côtes longitudinales assez bien marquées au milieu de chacune d'elles. Le dessous est ponctué et couvert de poils d'un gris jaunâtre, très-serrés sur la poitrine. L'abdomen est assez fortement renflé en dessous , avec le dernier segment aussi large que les précédents , tronqué carrément en arrière et velu. Les pattes sont courtes, à cuisses aplaties et élar- gies au milieu , d'un brun moins foncé que le corps. Cette petite espèce pourrait être prise au premier coup d'œil pour une variété du Torneutes pallidipennis , mais elle s'en distingue par la forme de sa tête , par la brièveté de ses mandi- bules, et surtout par ses élytres qui sont fortement ponctuées , tandis qu'elles sont lisses ou à peine un peu chagrinées , vues à la loupe , chez l'ancienne espèce. 302 ANALYSES D'OUYRAGES NOUVEAUX. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire naturelle générale et particulière des Insectes Né- . vroptères, par F. J. Pictet. Seconde monographie, famille des Ephémérines , lre et 2e livraisons in-8° , fig. Genève, 1843. Les éloges que nous avons donnés plusieurs fois à M. Pictet pour ses premières monographies, celles des Phryganides et des Perlides, sont applicables au présent travail, car il est traité avec le même soin , le même talent et la même conscience. La persé- vérance avec laquelle il poursuit une publication qui ne peut jamais être une entreprise productive , montre que M. Pictet est animé d'un zèle scientifique d'autant plus honorable qu'il est ex- cessivement rare dans le temps où nous vivons. Les vrais natu- ralistes , ceux qui ne regardent pas l'étude superficielle de la science comme un marchepied pour arriver à quelque position influente et lucrative , sauront gré à l'auteur des sacrifices qu'il fait pour publier le fruit de ses recherches. Si quelques-uns de ces savants universels qui connaissent un peu de tout et ne savent rien , trouvent qu'il a tort de travailler ainsi dans un but seulement honorable , qu'il s'en console en pensant que d'autres ont essuyé le même blâme , parce qu'ils soutenaient avec persé- vérance et sans aucun appui , des entreprises purement scienti- fiques , utiles à la science et honorables pour eux et pour leur pays(l). Ces deux premières livraisons sont consacrées à l'étude géné- (i) Nous avons eu plusieurs fois Y honneur d'encourir la désapproba- tion de ces soi-disant savants, au sujet de notre Magasin de zoologie y le seul recueil qui rivalise en France avec les journaux scientifiques des pays voisins. Voilà douze ans que nous soutenons avec ténacité , et au prix des plus pénibles sacrifices, cette utile publication, qui ne s'adresse qu'aux vrais savants, et par conséquent à un public peu nombreux et peu favorisé de la fortune, et nous sommes encore en perte, sans au- cun espoir d'améliorer cette fâcheuse position, car nous voulons atout prix, et par amour-propre national , conservera ce recueil sa principale condition d'utilité, c'est-à-dire ses nombreuses planches coloriées. analyses d'ouvrages ivouveaux, 303 raie des Éphe'me'rines. Dans la préface , M. Pictet revient sur les principes qui doivent guider un entomologiste dans la formation des genres. Il croit que le principe de M. de Blainville, qui éta- blit qu'on ne doit admettre comme caractères de genre que ceux qui entraînent des différences dans la manière de vivre , ne peut pas toujours être appliqué strictement en entomo- logie. Le véritable moyen d'avancer la solution de cette question importante était de la transporter sur le terrain des faits parti- culiers , car la discusssion théorique est presque impossible , et c'est ce qu'il a fait en étudiant les Éphémérines. Il propose d'a- jouter au principe de M. de Blainville que l'on peut et que l'on doit aussi considérer comme de bons caractères de genres ceux dont les variations concordent avec les différences dans les mé- tamorphoses. Je pense donc , dit M. Pictet, qu'on aura un prin- cipe à la fois suffisamment précis et suffisamment large , quand on admettra pour caractères de genres : 1° toutes les modifica- tions importantes des organes qui se lient avec des différences dans la manière de vivre à l'état parfait, et 2° toutes celles plus accessoires qui seront reconnues, à posteriori, concorder avec des différences dans la forme ou dans les habitudes de l'insecte à l'état de larve. Il est superflu d'insister ici , poursuit-il , sur la différence qui existe entre cet énoncé et les idées émises par quelques ento- mologistes que les métamorphoses peuvent servir de caractères directs de classification. Cette manière de voir est inadmissible, comme j'ai cherché à le démontrer ailleurs. Il est nécessaire que les caractères de genres soient tirés de l'état parfait; je n'emploie les métamorphoses que comme un excellent critère pour recon- naître si ces caractères sont suffisants. Dans tous les cas , M. Pitet ne regarde pas ces questions impor- tantes comme résolues ; elles ne le seront que lorsque l'on aura appliqué ces principes dans de nombreux travaux de détail. Ce sont des faits bien observés qu'il faut actuellement à la Zoologie, afin qu'on puisse en déduire , à l'exemple de Cuvier, des vérités plus générales et d'une valeur positive. Toutes ces prétendues lois naturelles, toutes ces théories à priori, si ingénieuses , si magnifiques , et qui font tant d'effet parmi les personnes qui méprisent les détails parce qu'elles n'ont qu'effleuré la science , tombent successivement ; elles sont en tout ou en grande partie 304 revue zoologique. ( Octobre 1843. ) démenties par les faits, et ne laissent qu'embarras et obscurité. Si nous faisions un article destiné aux gens du monde , si nous tenions quelque peu à cette réputation que certains charlatans scientifiques se font si facilement , en dévoilant à des personnes étrangères à l'étude de la nature ces vérités admirables connues de tous les hommes occupés sérieusement d'histoire naturelle , nous aurions une belle occasion de faire des phrases , d'employer les grands mots merveilleux, miraculeux, etc. Car l'histoire des Éphémérinesy prête singulièrement, et les belles observations des auteurs et de M. Pictet offrent une riche mine à exploiter. Comme nous parlons à des hommes sérieux, et qu'il n'entre pas dans notre manière d'étudier l'histoire naturelle, de viser ainsi à l'effet et à la popularité scientifique , nous dirons tout simplement que M. Pic- tet a étudié avec un grand soin toutes les particularités de la vie des Ëphémérines sous tous leurs états , qu'il en a donné une excellente anatomie, et que, sous ces divers points de vue, il a ajouté à leur histoire des faits nouveaux et bien observés , ce qui est plus particulièrement utile aux progrès de la science. Nous attendrons la publication des livraisons suivantes pour donner une idée des coupes que M. Pictet a formées dans cette famille si intéressante et si difficile à étudier. (G. M.) III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du2 octobre 1843. — M. Souleyet, médecin de la ma- rine et l'un des naturalistes du voyage autour du monde d£ la corvette la Bonite , présente un travail très-étendu intitulé : Observations anatomiques , physiologiques et zoologiques sur les mollusques Ptéropodes. Plusieurs voyageurs distingués , dont Péron et Lesueur com- mencent la série, avaient déjà publié d'intéressantes observations sur ces mollusques, et les zoologistes les plus éminents, Cuvier, Lamarck, de Blainville, s'étaient occupés de leur organisation et de leur distribution méthodique. Cependant, malgré toutes les recherches dont les Ptéropodes ont déjà été l'objet, il est peu de groupes dans l'embranchement des mollusques, dont l'histoire SOCIÉTÉS SAVANTES. 305 ait offert, presque jusqu'à présent, un aussi grand nombre de lacunes à remplir, et dont la classification présentât encore au- tant de dissidences et d'incertitudes. M. Souleyet a mis à profit les circonstances favorables d'un voyage de circumnavigation pour reprendre l'étude de ces ani- maux , compléter ou rectifier ce que l'on connaissait de leur or- ganisation intérieure , revoir ce qui a été dit de leurs mœurs, de leur distribution géographique, faire un nouvel examen des genres et des espèces, etc., etc. C'est le résultat de toutes ces re- cherches qui se trouve exposé dans le travail soumis au jugement de l'Académie. Ce travail est divisé en deux parties : dans la première l'auteur traite d'une manière générale de l'organisation, des mœurs, de la distribution géographique et de la classification des Ptéropodes. La seconde , consacrée à l'histoire particulière des genres et des espèces , comprend l'anatomie et la zoologie des genres Hyale , Clëodore, Cuviérie, Spiriale (1), Cymbulie, Eurybie, Clio, Pneumoderme , et la description d'un grand nombre- d'espèces qui se rapportent à ces divers genres. Ce travail , qui fait partie de la zoologie du voyage de la Bo- nite , ne devant pas paraître immédiatement, un extrait inséré dans les comptes rendus de l'Académie (t. xvn, p. 662) a fait connaître quelques-uns des principaux résultats auxquels l'au- teur est arrivé. D'après M. Souleyet, les mollusques Ptéropodes se divisent en deux sections d'après leur forme extérieure : ceux qui ont une tête distincte , comme les Clios et les Pneumodermes , et ceux chez lesquels cette partie est presque entièrement cachée par les organes locomoteurs qui s'y insèrent, ainsi qu'on le voit dans les flyales, les Limacines , les Cymbulies, etc. L'auteur établit en- suite que cette différence dans la conformation extérieure cor- respond à d'autres différences non moins tranchées dans la dispo- sition des organes locomoteurs , dans celle du manteau et des branchies , dans les organes de la digestion, etc., et coïncide également avec la présence ou l'absence d'une coquille , de sorte que ce caractère lui semble pouvoir être employé pour diviser ces mollusques d'une manière naturelle. (i) Ce genre a déjà été indiqué sommairement dans la Revue zoolo- gique, 1840, p. 235, par l'auteur. Tome VI. Année 1843. 20 306 revue zoologique. ( Octobre 1843.) M. Souleyet démontre en même temps que l'organisation in térieure des Ptéropodes ne diffère pas essentiellement de celle des Gaste'ropodes , et que les différences déjà signalées entre les Ptéropodes nus et les Ptéropodes conchilifères , correspondent aux différences qui existent entre les Gastéropodes nus et les Gastéropodes pourvus d'une coquille ; ce qui l'a conduit, comme conclusion de cette partie de son travail , à considérer ces mol- lusques comme des Gastéropodes dont le pied est disposé pour la natation au lieu de l'être pour la reptation. Du reste nous croyons devoir citer à ce sujet le passage suivant de l'extrait inséré dans les comptes rendus : « Des dissidences extrêmement tranchées divisent les zoolo- gistes sur la classification des Ptéropodes , sur le degré d'impor- tance et la place qu'il convient d'assigner à ce groupe dans la méthode. Ainsi , tandis que les uns en font une division primor- diale de l'embranchement des mollusques, c'est-à-dire une classe, d'autres n'en font qu'un ordre ou même une famille; tandis que la plupart les placent presqu'en tête des mollusques, à la suite des Céphalopodes, il en est d'autres qui les rapprochent des Gastéropodes ou les rejettent à la fin des mollusques cépha- lés, pour en faire le passage aux acéphales. » 11 convient d'examiner d'abord si les Ptéropodes forment dans l'embranchement des mollusques un type aussi distinct que celui des Céphalopodes et des Gastéropodes , et s'ils doivent con- stituer par conséquent un groupe analogue , ainsi que l'admet- tent la plupart des zoologistes. Or, Cuvier, l'auteur de ce groupe, a établi lui-même le contraire, en reconnaissant que les Ptéro- podes s'éloignent peu des Gastéropodes par l'ensemble de l'or- ganisation et n'en diffèrent que par l'absence du pied , dont il a fait le caractère principal de ces derniers mollusques» » M. de Blainville établit encore mieux, dans son Mémoire sur l'Hyale , les nombreux rapports de ces Ptéropodes avec les Gas- téropodes, et démontra de plus que la seule différence qu'on avait cru trouver dans les organes de la locomotion n'existait pas, en faisant voir que ces expansions latérales, désignées sous le nom d'ailes ou de nageoires , n'étaient autre chose que le pied des mollusques Gastéropodes, disposé même d'une manière presque semblable à ce qui a lieu dans les Bulles. M. de Blain- ville signala aussi la même analogie dans l'appendice inférieur SOCIÉTÉS SAVANTES. 307 que Ton avait regarde à tort comme une dépendance de la bou- che chez les Clios et les Pneumodermes. » Cependant cette manière de considérer les Ptéropodes ne fut pas adoptée d'abord , et n'a même pas prévalu jusqu'à pré- sent parmi les zoologistes qui ont continué , la plupart , à faire de ces mollusques un groupe analogue à celui des Gastéropodes et des Céphalopodes. Quelques-uns ont même essayé de la com- battre , mais non d'une manière sérieuse , on peut le dire , ces auteurs s'étant à peu près bornés à affirmer que les Ptéropodes ne sont pas des Gastéropodes, sans le démontrer en aucune ma- nière. Les faits nouvellement découverts, bien loin d'infirmer le rapprochement de ces deux groupes , peuvent permettre au con- traire d'en donner actuellement une démonstration complète. » En établissant les rapports avec les Ptéropodes testacés, il est facile de reconnaître d'abord que ces derniers appartiennent tous à un même type d'organisation dont les modifications exté- rieures sont assez bien traduites par la coquille. Si , parmi ces modifications , l'on prend celle qui se rapproche le plus de la forme des Gastéropodes , les genres Spiriale et Limacine , par exemple, dont la coquille enroulée en spirale offre plus d'ana- logie avec celle du plus grand nombre de ces mollusques, on trouve , non-seulement dans l'organisation intérieure , mais en- core dans la disposition extérieure des parties, une ressemblance presque complète. La situation des tentacules, la disposition du manteau, de la cavité branchiale et des branchies, la position du cœur et la conformation de cet organe , celle des organes di- gestifs, l'appareil de la génération et ses orifices, le système musculaire , la forme de la coquille , tout est analogue à ce que l'on voit chez les Gastéropodes. La seule différence qui s'offre d'abord , se trouve dans l'absence du pied que remplacent les deux expansions natatoires placées sur les côtés de la tête; mais en étudiant avec attention ces appendices, on reconnaît facile- ment qu'ils ne sont autre chose que le pied des Gastéropodes qui s'est développé principalement sur les côtés et en avant , au lieu de s'étendre à la partie médiane et postérieure. Cette partie est cependant bien distincte encore et se trouve représentée par cette expansion médiane qui réunit postérieurement les na- geoires , et que l'on désigne sous le nom de tablier ou de lobe intermédiaire; la présence d'un opercule sur ce lobe, ce qui a 308 revue zoologique. ( Octobre 1843. ) lieu chez les Spiriales , met en effet cette analogie hors de doute. Du reste , cette forme particulière du pied dans les Ptéropodes se trouve parfaitement expliquée par les habitudes de ces mollus- ques destinés à vivre loin des rivages , dans les hautes mers , et Ton trouve une modification tout à fait analogue de l'organe locomoteur dans d'autres mollusques Gastéropodes qui offrent le même genre de vie, les Firoles, les Carinaires et les Atlantes chez lesquelles le pied est également disposé pour la natation , quoique d'une manière différente. Le pied des mollusques Gas- téropodes ne doit donc pas être considéré d'une manière trop absolue d'après sa forme, puisque cette forme subit des modifi- nations qui sont nécessairement en rapport avec la manière de vivre de ces animaux. Ainsi, il peut être disposé tantôt pour la reptation, tantôt pour la natation, et quelquefois même pour ces deux modes de locomotion , comme on en voit des exemples dans les Bulles et quelques autres genres. » Si l'on rapproche ensuite des Gastéropodes les Ptéropodes nus , on voit que l'analogie n'est pas moins évidente , puisque les différences qui séparent ces derniers des Ptéropodes conchyli- fères sont pour la plupart les mêmes que celles qui existent en- tre les Gastéropodes nus et les Gastéropodes pourvus d'une coquille. La différence la plus importante se trouve dans les na- geoires qui ne sont plus formées par les expansions latérales du pied , mais sont bien distinctes de cette dernière partie. En effet, ces mollusques sont pourvus inférieurement , entre ces appen- dices, d'un véritable pied dont ils se servent pour se fixer, comme les Atlantes et les Carinaires le font avec leur ventouse. La loi de la finalité physiologique est encore ici évidemment applicable : destinés à vivre dans les hautes mers et par conséquent à nager plutôt qu'à ramper, ces Ptéropodes avaient peu besoin d'un pied disposé pour ce dernier usage ; mais cet organe n'étant égale- ment plus propre à la natation , la nature leur a donné en outre des nageoires qui ne doivent être considérées dans ces mollus- ques que comme des organes de locomotion accessoires , sembla- bles aux membranes natatoires qui bordent les parties latérales du corps dans un grand nombre de Céphalopodes. Cette modifi- cation ou plutôt cette espèce de dégradation que présente le pied dans les Ptéropodes nus , s'observe du reste d'une manière en- core plus prononcée chez d'autres Gastéropodes , la Janthine et SOCIÉTÉS SAVANTES. 309 le Glaucus par exemple , chez lesquels cet organe n'est presque plus aussi d'aucun usage pour la locomotion, et se trouve rem- placé , pour ainsi dire , dans le premier, par une espèce d'appa- reil hydrostatique qui maintient ce mollusque à la surface de la mer, et dans le second, par ces expansions latérales que l'on considère comme les branchies. » Après avoir ainsi démontré que les Ptéropodes ne diffèrent pas essentiellement des Gastéropodes, et ne doivent, par consé- quent, pas former une division de même degré ou une classe, comme l'admettent presque tous les zoologistes , l'auteur a cher- ché à déterminer les affinités de ces mollusques, et il a établi qu'on ne devait pas les ranger à la suite des Céphalopodes, comme l'a fait Cuvier, ni près des Acéphales, à l'exemple de Lamarck; mais qu'on devait les rapprocher de certains groupes de Gastéro- podes, et il lui a semblé que la place qui leur a été assignée par M. de Blainville, auprès des Bulles, des Gastéroptères, des Aply- sies, etc., était la plus naturelle. Il s'appuie en cela sur les affi- nités nombreuses qui existent , soit dans les organes de la loco- motion, qui, chez ces derniers mollusques, peuvent servir aussi à la natation, soit dans la conformation des organes digestifs, soit enfin dans l'appareil de la génération , dont la disposition est la même dans ces Gastéropodes que dans tous les Ptéropodes. M. Flourens présente ce travail avec de grands éloges et le si- gnale comme un des plus importants qui aient été faits dans ces derniers temps. Les nombreuses et belles planches qui l'accom- pagnent sont mises sous les yeux de l'Académie , et à ce sujet M. Dumas , président , fait observer que ces dessins , remplis de détails anatomiques d'une grande précision, ne peuvent être comparés qu'aux belles planches que M. Savigny a publiées dans le grand ouvrage sur l'Egypte. Ce mémoire est renvoyé à l'examen d'une commission compo- sée de MM, de Blainville , Flourens et Milne-Edwards. M. Maissiat lit un mémoire Sur les fluides élastiques des ani- maux et généralement des êtres. Voici l'extrait que l'auteur a donné de ce travail dans les comptes rendus de l'Académie des sciences. « Le phénomène physique principal sur lequel je me fonde, est le mélange des gaz ou des atmosphères à travers un liquide. » Soit une vessie imbibée d'eau , pleine d'acide carbonique et 310 revue zoologique. ( Octobre 1843. ) exposée à l'air : il y aura sortie de l'acide carbonique par voie de dissolution, et en même temps pénétration d'air atmosphérique : finalement il ne resterait que de l'air atmosphérique dans l'inté- rieur de cette vessie, après un temps variable que pourra durer cet échange des gaz à travers le liquide. » L'effet sera le même si la vessie contient , outre l'acide car- bonique libre , une matière en décomposition qui en émette in- cessamment ; cet effet en sera même plus amplement produit. » Si maintenant la lame aqueuse de la paroi à travers la- quelle se fait l'échange des gaz, au lieu de rester en place et en contact simultanément, d'une part, avec l'acide carbonique in- térieur, d'autre part, avec l'air extérieur atmosphérique, se trouve transportée, dans un système convenable, par circula- tion continue, du contact de l'acide carbonique au contact de l'air atmosphérique , dans deux vessies différentes et en deux lieux différents, rien ne sera supprimé des conditions essentielles du phénomène physique ; il n'en résultera qu'une moindre vi- tesse d'échange des gaz ; et toujours il y aura de l'acide carboni- que dégagé dans la vessie à air atmosphérique, et de l'oxygène de l'azote, etc., introduits dans la vessie à acide carbonique. » Si enfin l'oxygène est brûlé dans la vessie à source inté- rieure d'acide carbonique , ou sur la voie de communication , et si la vessie à air atmosphérique communique avec l'atmosphère terrestre elle-même , il entrera incessamment de l'oxygène dans le système , et il en sortira incessamment de l'acide carbonique du côté de la source extérieure d'air atmosphérique. Tous ces phénomènes passeraient par des maximum et des minimum avec la source intérieure d'acide carbonique. » Tel serait , selon moi , le cas naturel d'un animal : l'intestin serait le sac à source d'acide carbonique ou de fluides élastiques, quelconques et l'alcool de nos vins agira chez nous comme un gaz. Le poumon serait le sac à air atmosphérique communiquant avec la source extérieure ou l'atmosphère terrestre, et le liquide intermédiaire serait le sang circulant ou, plus généralement, toutes les humeurs animales , car toutes sont perméables aux gaz jusqu'à la surface de la peau. 9 Ces études dans les animaux et dans l'homme spécialement nous ont conduit à un résultat assez important pour que nous croyions devoir ne pas différer de le publier, afin que le contrôle SOCIÉTÉS SAVANTES. 311 de la statistique puis#c s'y appliquer; il s'Agit (le la phthisie, de celle pulmonaire surtout : ce résultat est que la phthisie pulmo- naire serait produite en cause seconde par le silence et le repos du corps , principalement dans l'enfance ; la locomotion et l'effort de parole, l'exercice de la voix en seraient les moyens préven- tifs , ou encore le remède , s'ils sont appliqués à temps , bien en- tendu avec les conditions naturelles fortifiantes de l'alimenta- tion choisie, de l'influence du grand air, du soleil. Rien dans tout ce que nous avons pu nous procurer de renseignements sur l'homme ou sur les animaux, selon qu'ils sont libres ou enfer- més, retenus pour nos besoins domestiques, ne nous a montré d'exception évidente à cette règle , et tout semble la confirmer. » Ce mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Magendie, Serres et Breschet. M. Ilollard adresse des Recherches sur V organisation des Velelles. Dans ce travail M. Hollard cherche à constater la nature et les relations des tentacules suçoirs qui entourent la bouche des Velellides , en mettant les observateurs sur la voie pour l'étude de l'appareil génital et de l'histoire embryogénique de ces ani- maux. Il a complété également la description de leur appareil digestif. Suivant lui, la respiration aurait pour organes, ici comme dans bien d'autres Rayonnes , les tentacules qui garnis- sent la face inférieure de l'animal , et la cavité à laquelle s'abou- chent ces tentacules. La circulation serait, comme chez les Mé- duses , une sorte de distribution du fluide nutritif par des rami- fications de la cavité alimentaire. A l'estomac serait annexé un foie granuleux assez comparable à celui des mollusques. Enfin, les œufs se formeraient , se féconderaient et subiraient un déve- loppement avancé dans des ovaires en forme de cœcums , dont le contenu sortirait par le canal très-extensible des suçoirs. Ce travail intéressant est renvoyé à l'examen de MM. de Blain- ville , Flourens et Milne-Edwards. Séance du 16 octobre. — M. Gannal lit un Mémoire sur la conservation des objets d'histoire naturelle. Comme ce sujet intéresse tous les naturalistes qui ont des collections, nous croyons devoir donner la note de M. Gannal en entier et4elle qu'elle a été insérée dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences. « Je viens soumettre à l'Académie mes recherches nouvelles, 3i2 revue zoologique. ( Octobre 1843. ) relatives à la nature et au degré d'efficacité de la conservation, par l'acide arsénieux , et surtout à la préservation , par la noix vomique et la strychnine , des objets d'histoire naturelle et des collections si précieuses que nous possédons. » J'ai injecté des cadavres avec 5 litres d'eau saturée à chaud d'acide arsénieux pour chacun. » Peu de jours après l'injection, aumomentoù la dessiccation du cadavre a commencé , il s'est dégagé de3 divers corps ainsi préparés une si grande quantité d'hydrogène arsénié , qu'il fut impossible de continuer la dissection. J'ai été à même de faire une autre remarque fort importante : c'est que ces corps se couvrent promptement de moisissures } et cela si complètement et si profondément, qu'en peu de temps ils s'en trouvent décom- posés. » Toutes les préparations taxidermiques qui contiennent de l'arsenic dégagent de l'hydrogène arsénié , et ce gaz mêlé à celui de l'esprit-de-vin et du camphre , forme cette odeur particu- lière qui domine dans tous les cabinets d'histoire naturelle. » De mes observations il résulte donc que l'arsenic ne con- serve pas les matières animales d'une manière illimitée , quoi- qu'il les préserve momentanément de la fermentation putride. » Après ces recherches , que j'ai faites pour étudier les causes de la destruction de nos collections d'histoire naturelle, j'ai cherché le remède. » Ailleurs j'ai dit comment les sels alumineux agissent sur la géline , et j'ai expliqué comment la matière animale est préser- vée de la fermentation putride , par suite de la combinaison qui résulte du contact de ces deux substances. Mais de ce que la gé- line est rendue imputrescible par cettte combinaison , il n'en résulte aucunement l'autre effet tout aussi important, celui d'empêcher les insectes de détruire l'aimai. » C'est dans le but de parer à ce second inconvénient qui m'avait frappé , que , dans l'origine, j'avais moi-même indiqué l'acide arsénieux comme moyen efficace ; mais , par les motifs que je viens d'exposer , j'ai dû abandonner cette substance , et chercher une composition d'une efficacité plus réelle. » Le liquide d'injection dont je me sers aujourd'hui est com- posé de la manière suivante. Je fais bouillir ensemble 1 kilo- gramme de sulfate simple d'alumine , 100 grammes de noix vo- SOCIÉTÉS SAVANTES. 313 mique en poudre et 3 litres d'eau ; je maintiens l'ébullition jusqu'à ce que le liquide soit réduit à 2 litres et demi ; je retire du feu et laisse refroidir : je tire à clair, et je réserve séparé- ment le résidu pâteux. » Le liquide sert aux injections ; le résidu s'emploie de la manière suivante. Dans quatre cuillerées de ce résidu on délaye un jaune d'œuf : cette pâte ne doit être préparée qu'au moment où on désire l'employer. Elle sert à enduire la partie interne des peaux , et surtout les parties charnues qui ont été laissées quand on a dépouillé l'animal. On comprend que le jaune d'œuf con- serve la souplesse de la peau , mégie par les sels d'alumine. » Mais on conçoit que , quelle que soit l'efficacité du préser- vatif employé dans l'intérieur du corps de l'animal , son action ne peut s'étendre aux plumes qui sont quelquefois à une très- grande distance du corps de l'animal. C'était donc là un nouvel obstacle et aussi un nouveau sujet d'étude. » Pour cette conservation , je procède de trois manières diffé- rentes. J'emploie de la noix vomique en poudre , ou je me sers d'une teinture alcoolique préparée avec 100 grammes de noix vomique en poudre macérés dans un litre d'alcool. Enfin je fais dissoudre 2 grammes de strychnine dans 1 litre d'alcool. » Quel que soit le mode de préparation employé pour la con- servation d'un animal , on peut à l'instant arrêter les ravages des insectes , en enduisant avec une brosse de blaireau l'en- semble de la peau avec la teinture ou la dissolution indiquée, et cela suivant la robe de l'animal. Si les plumes sont de couleurs tendres ou blanches , il faut employer la dissolution de strych- nine. » Enfin , pour les oiseaux fort délicats , pour ceux où une im- bibition alcoolique ne serait pas possible, on doit saupoudrer de noix vomique, en ayant soin d'en faire entrer le plus possible dans l'intérieur des masses de plumes de Pépiderme. » Dans tous les cas on peut plâtrer les peaux comme pour les procédés ordinaires. » En résumé , je démontre , par des expériences , qu'aucune préparation arsenicale ne peut assurer la conservation des ma- tières animales ; » Que celles qui sont exposées à l'air pendant un temps qui dépasserait trois ans , sont détruites ; 314 revue zoologique. ( Octobre 1843.) » Que celles qui sont renfermées clans des caisses hermétitiue- ment bouchées , se détruisent au bout d'une année ; » Que les sels solubles d'alumine sont tous efficaces pour as- surer l'arrêt de la fermentation putride ; » Que l'emploi des préparations de noix vomique , comme je l'ai indiqué , préserve de l'action des insectes. » Cette importante communication est renvoyée à l'examen de MM. Thénard, Chevreul, Dumas, Is. Geoffroy Saint-Hilaire et Milne Edwards. M. Léon Dufour adresse une Note anatomique sur la ques- tion de la production de la cire des Abeilles. Le savant correspondant de l'Académie rappelle que , dans ses recherches anatomiques sur les Hyménoptères , il s'est atta- ché avec prédilection à faire bien connaître l'organisation viscé- rale de l'Abeille , et que , malgré dassez nombreuses dissections dirigées spécialement vers la recherche des poches glandulaires, que Hunter assurait exister sur les segments ventraux de l'abdo- men des Abeilles ouvrières, il n'avait rien découvert qui ressem- blât à des glandes ou à des organes sécréteurs. Il donne ensuite une description anatomique très-détaillée de l'abdomen des Abeilles ouvrières , faite au moyen de trente au- topsies scrupuleuses , et il n'a pas vu une seule fois des glandes propres à la sécrétion de la cire. Il nie donc l'existence de ces glandes. Examinons, poursuit-il , le degré de solidité , la valeur de l'assertion contraire de Hunter et de Huber , sur laquelle se fondent les explications actuelles. MM. Dumas et Milne Edwards n'émettent sur l'anatomie aucun fait qui leur soit propre. Citons textuellement ce qu'ils disent sur ce point , et sans dépasser les limites d'une simple note, qu'il nous soit permis de signaler les expressions qui décèlent un sens vague et autorisent le doute. « Les recherches de Hunter, disent-ils, nous ont appris que , dans la production de la cire , l'insecte ne joue pas un rôle si simple , car ce grand anatomiste a constaté que cette matière suinte des parois d'un certain nombre de poches glandulaires situées dans l'abdomen, et s'y amasse sous la forme de lamelles. Ce premier résultat fut bientôt confirmé par Huber, etc. » Quel esprit tant soit peu sévère trouvera dans ces lignes de quoi en- traîner sa conviction sur l'existence anatomique de ces prétendues glandes? Y est-il articulé un mot sur la forme, la texture, le SOCIÉTÉS SAVANTES. 315 mode d'insertion de ces poches abdominales? Où sont les vais- seaux sécréteurs , le réservoir, les canaux excréteurs qui se ren- contrent si fréquemment dans les glandes déroulées des insectes? On ne cite pas une figure à l'appui. Ces lamelles de cire trouvées entre les segments ventraux de l'abdomen, on lésa gratuitement et inphysiologiquement attribuées à un suintement, à une trans- sudation dont on supposait la source dans des organes corres- pondants de la cavité abdominale qui y font défaut. Et comme l'erreur entraîne l'erreur , Huber, pour justifier ce suintement, a donné à la paroi tégumentaire sur laquelle sont appliquées ces lamelles, une texture membraneuse qu'elle n'a pas. La couleur blanchâtre de l'aire de cette paroi lui en a imposé , car celle-ci a la consistance coriacée ou subcornée , et les lentilles les plus puissantes ne m'y ont pas fait voir la plus légère apparence de pores. M. Léon Dufour termine en disant que la graisse répandue dans le corps des insectes est destinée à les nourrir pendant l'hi- bernation. M. Milne Edwards prend la parole pour déclarer qu'il n'a traité, avec M. Dumas, que la question physiologique de l'origine de la cire, et que rien, dans le travail de M. Léon Dnfour , n'est de nature à modifier les déductions tirées des expériences qu'il a faites avec M. Dumas. Il annonce qu'il répondra dès que la note de M. Léon Dufour sera imprimée. Séance du 23 octobre. — M. Cosle lit un mémoire ayant pour titre : Développement de Vallantoïde chez l'homme , deuxième Mémoire. Ce travail est renvoyé à la commission qui doit examiner le premier mémoire. Nous ferons connaître les résul- tats auxquels l'auteur est arrivé quand le rapport de la commis- sion aura été présenté à l'Académie. Séance du 30 octobre. — M. Milne Edwards lit des Re- marques sur la production de la cire. Dans la première partie de ce travail , il s'occupe de la formation de la graisse dans l'éco- nomie animale, il arrive ensuite à sa réponse aux observations de M. Léon Dufour, et il annonce que les résultats de ses dis- sections ne s'accordent pas avec ceux présentés par cet habile anatomiste , et ne lui permettent pas d'abandonner les opinions de Hunter et de Huber. Il présente ensuite le résultat de l'anato- mie qu'il a.faite de l'abdomen d'une Abeille ouvrière , et affirme 316 revue zoologique. (Octobre 1843. ) avoir trouvé au-dessous des plaques cornées de la partie infé- rieure de l'abdomen, deux séries de petites lamelles de cire d'une délicatesse extrême. Ces lamelles sont logées dans des poches très-profondes, et ce sont ces poches interannulaires, s'ouvrant en arrière par une fente étroite , qui ont été considé- rées comme des organes "sécréteurs. En présence de deux opinions si contraires , appuyées toutes deux sur des dissections faites par des hommes capables et habi- tués à ces sortes de recherches , nous ne pouvons porter aucun jugement et nous devons attendre que la discussion soit poussée plus avant. Il faudra , en définitive, que de nouvelles dissections soient faites par un anatomiste désintéressé dans la question , et l'un ou l'autre des deux adversaires sera convaincu d'erreur. M. de Qualrefages présente une Note sur la physiologie des Annélides. Ce travail est renvoyé à une commission déjà nom- mée et qui doit faire un rapport sur l'ensemble des recherches anatomiques et zoologiques qu'il a faites sur les côtes de France. M. Pouchet écrit que M. Bischof, d'après divers documents qu'il a publiés relativement à ses travaux sur rémission sponta- née des œufs dans toute la série des Mammifères , semble lui ac- corder la priorité de cette idée. Mais M. Bischof, tout en accor- dant à M. Pouchet d'avoir été le premier à l'établir par des argu- ments tirés de l'analogie , pense encore être le seul qui l'ait dé- montrée par les faits. M. Pouchet annonce qu'il enverra pro- chainement à l'Académie des pièces qui établissent ses droits , même pour la priorité de celte démonstration par des faits. Société entomologique de France. Séance du 6 septembre 1843. Il est donné lecture d'une note de M. Théophile Bruaud, intitulée : Description de la chenille de la Gnophos variegata. L'auteur fait connaître la chenille de ce Lépidoptère qui avait été peu étudiée jusqu'ici , et il en donne un dessin. — M. le Secrétaire lit un travail de M. Guenée, de Châteaudun, sur trois espèces de Lépidoptères nocturnes. Dans cette note, M. Guenée donne de nombreux détails sur la Zygœna balearica Bdv. ; le Crambus pedriolellus , Dup. et la Carpocapsa am- plana, Hub. — M. Edouard Doubleday adresse a la société une notice sur SOCIÉTÉS SAVANTES. 317 deux nouvelles espèces de Charaxes. Ces deux beaux Lépidop- tères, qui ont été trouvés aux Indes-Orientales et qui font partie de la riche collection de M. Henri Doubleday, ont reçu les noms de Charaxes delphis et de Ch. eudamippus. Des cuivres gravés et représentant ces deux espèces sont offerts en même temps par l'auteur à la société. — M. Goureau donne lecture d'une notice en réponse à la note de M. Léon Dufour , intitulée : De la composition segmen- taire de quelques larves de Coléoptères. La note de M. Léon Dufour, ainsi que celle de M. Goureau , seront insérées dans le troisième numéro des Annales pour 1843. — M.Aug. Chevrolat annonce à la société que le Staphyîinus (Ocypus) alpicola, qui n'avait été trouvé jusqu'ici qu'en Ca- rynthie , a été pris en assez grand nombre , au mois d'août der- nier , dans les environs de Saint-Germain. — Le même membre dit qu'il a trouvé le Serropalpus Vau- doueri , Latreille , et que le mâle de cette espèce est au moins de deux tiers plus petit que la femelle. Séance du 4 octobre 1843. M. de Saint-Martin ? qui remplit les fonctions de Secrétaire en l'absence des deux titulaires, donne lecture d'un mémoire de M. Robineau-Desvoidy, intitulé : Études sur les Myodaires des environs de Paris. Dans ce travail l'auteur donne les caractères des genres Peleteria, R. D. , Fa- bricia,R. T).,Fchinomya, Duméril, Servillia, R.T).,, Eurythia, R. D., Linnœmya, R. D. , et Bonellia, R.D., et il fait connaître les nombreuses espèces de ces genres , qui ont été trouvées aux environs de Paris. Dans une seconde note, M. Robineau- Desvoidy décrit une nouvelle espèce de Diptères qu'il a décou- verte dernièrement aux environs de Saint-Sauveur (Yonne). Cette espèce qui appartient au genre Brachyopa, et qui a reçu de l'auteur le nom de Br. scutellaris , est ainsi caractérisée : Thorax nigricans , humeris scutelloque testaceis ; antennœ mellino-subfulvœ , cheto subvilloso; abdomen flavum; pedes flavi , quatuor tarsis inferioribus brunicosis. ( femina. ) — M. H. Lucas lit une note monographique sur le genre Te- genaria de M. Walckenaër. L'auteur, après avoir cité synony- miquement toutes les espèces composant ce genre, en décrit une nouvelle sous le nom de T. annulipes , voici les caractères de cette espèce : 318 revue zoologique. ( Octobre 1843. ) T. cephalothorace fusco , ad latera vitta albido-fulvescente ornato,- mandibulis, maxillis labroque fuscis, pilis fulves- centibus hirsulis; palpis pedibusque fulvis, albido-fulvescente annulatis ; abdomine supra fusco, longitudinaliter vittis albis ornato, infra fusco ; fusulis fuscis (feminamtantumnovi). Ha- bitat in Nova-Hollandia. Long. 16 millim., lat. 8 1/2 millim. — Le même membre donne lecture d'une notice sur quel- ques monstruosités observées dans les Crustacés appartenant aux genres Carcinus , Lupa , ffomardus et Astacus. M. Lu- cas fait connaître quelques cas de monstruosités qui se trouvent dans les premières paires de pattes de plusieurs espèces de Crus- tacés désignées sous les noms de Carcinus mœnas , Baster ; Lupa pelagica , Linn ; Homardus vulgaris, Edw. ; et Astacus fluviatilis, Rondel. L'auteur pense que toutes ces anomalies peuvent être rapportées à des doigts surnuméraires. — M. H. Lucas lit une troisième notice intitulée : Note sur une nouvelle espèce d'Aranéide appartenant au genre Actino- pus de M. Perty. L'auteur donne quelques caractères d'une nouvelle coupe générique qu'il se propose d'établir et qu'il dé- signe sous le nom de Cyrtocephalus ; ce nouveau genre, qu'il a rencontré pendant son séjour en Algérie, renferme deux es- pèces désignées sous les noms de C. terricola, Luc, C. mau- ritanica, Luc. A la suite de ce travail, M. H. Lucas décrit une nouvelle espèce à*Actinopus qu'il désigne sous le nom de A. Pertyi , et dont voici les caractères : A. cephalothorace rufo nitido, anti-ce gibbosissimo ; mandi- bulis, maxillis, palpis, pedibusque rufescentibus ; sterno ru- fescente, orbiculari; abdomine fusco, pilis flavescentibus ves- tito; fusulis flavescenlibus. Habitat in America meridionali, a domino F. Prévost datus. Long. 16 1/2 mill., larg. 8 1/2 mill. — M. Guérin-Méneville fait connaître une nouvelle espèce à'Adesmia [A. Langii, Guér.) qui a été trouvée au Cap Negro, dans l'Afrique occidentale (Voir la Revue Zoologique, 1843, n« 9, p. 261). — Le même membre lit une lettre qui lui a été adressée par M. Récluz ; l'auteur de cette lettre donne des détails sur les ef- fets produits par la piqûre d'une Araignée. Cette lettre a été im- primée dans la Revue Zoologique , page 288 de l'année 1843. Séance du 25 octobre 1843. —Il est donné lecture d'un me- SOCIÉTÉS SAVANTES. 319 moire de M. Rambur , ayant pour titre : Monographio du genre Elaphocera Gêné. Après avoir caractérisé d'une manière com- plète le genre Elaphocera , et avoir indiqué , en les caractéri- sant également, les genres qui en sont les plus rapprochés, l'au- teur décrit les espèces qui entrent dans cette coupe générique. D'après M. Rambur , on connaît aujourd'hui seize espèces d1 Ela- phocera , six étaient nommées , ce sont les E. Bedeaui Erich- son, longitarsis Illiger, hiemalis Erichsôn, obscura Gêné, dilatata Illiger et gracilis Waltl ; dix sont nouvelles et décrites pour la première fois dans cette notice : ce sont les E. maurita- nica , malaceemis , numidica , granatensis , barbara , sardea, hispalensis , bysantica , churianensis et carteiensis Rambur. Une planche dessinée avec soin accomp gne ce mémoire. — M. Pierret lit une notice de M. Léon Dufour intitulée : His- toire des métamorphoses du Choragus Sheppardi et du Xyle- tinus hederœ. Le savant auteur fait connaître avec grand soin et figure les divers états de ces deux petits Coléoptères ; il décrit leurs larves et leurs nymphes , et donne de nombreux détails sur leurs insectes parfaits. — M. E. Desmarest donne lecture d'un travail de M. Graëlls sur les métamorphoses de la Chelonia Latreillii. L'auteur donne l'histoire de ce Lépidoptère ; il en décrit la chenille , qui vit sur le Plantago lanceolata, et fait connaître sa chrysalide. — M. Pierret communique un fait intéressant au point de vue de la géographie entomologique , c'est celui de la découverte qui vient d'être faite aux environs de Turin, par M. V. Ghiliani , de la Timia margarita, qui, jusqu'ici , n'avait été rencontrée que dans les régions les plus méridionales de l'Europe. — M. le Trésorier distribue le quatrième numéro des Annales pour 1842. Par suite du décès de l'ancien éditeur de la Société, M. Ch. Pitois, on n'avait pas pu encore obtenir ce numéro qui était en retard de plus de six mois. (E. D.) IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. le professeur Pictet nous adresse la lettre suivante : « Monsieur et très-cher collègue , j'ai reçu le numéro 8 de la Revue zoologique où vous avez bien voulu insérer ma descrip- tion d'un nouveau genre de Rongeurs Hystricins. J'ai reçu le 320 revue zoologique. ( Octobre 1843.) même jour le numéro 2 de la Zoology of the Voyage of H. M. S. Sulphur qui a paru à Londres le 1er de ce mois, et où M. Gray figure la tête du même animal , et le décrit sous le nom de Chœtomys subspinosus. Il paraît que nous nous sommes rencontrés pour reconnaître ensemble que ce rongeur doit for- mer un genre nouveau. Mais malheureusement nous lui avons donné chacun un nom. Je dois reconnaître qu'il est probable que celui de M. Gray a été le premier rendu public , car ce savant naturaliste paraît avoir pris date dans les Proceedings of the Zoological society de la présente année, que je n'ai pas encore reçus. Je sais, Monsieur, par expérience, combien sont funestes à la sience les noms qui font double emploi , et je viens en consé- quence immédiatement vous prier de faire savoir à vos lecteurs que le genre Plectrochœrus est le même que le genre Chœtomys, et que je renonce au nom que j'ai donné afin d'éviter toute chance d'erreur, et parce que cela me paraît juste. J'avais cru utile de faire connaître un crâne et un système dentaire tout à fait différent de ceux des autres hystriciers ; mon but est entière- ment rempli par la planche très-exacte qu'a publiée M. Gray, et vous savez que personne ne tient moins que moi au frivole plai- sir du mihi ou du nobis. » Nous nous empressons de reconnaître que la lettre de M. le professeur Joly, insérée dans notre dernier numéro, p. 287, ren- ferme une réclamation fondée. Nous avions rédigé notre article de mémoire, et notre mémoire nous avait mal servi en nous fai- sant confondre le fait intéressant énoncé par M. Duvernoy avec l'explication que M. Joly a cru pouvoir en donner. Quoique ce savant attache très-peu de prix à cette explication physiologique , ainsi qu'il le dit lui-même , nous n'en reconnaissons pas moins avec empressement qu'elle lui appartient, parce que nous te- nons à être juste dans les petites choses comme dans les gran- des. (G. M.) Nouveau membre admis dans la Société Cuvierienne. NQ 286. M. F. Bureau , à Paris , Présenté par M. J. Verreaux. SIXIEME ANNEE. — NOVEMBRE 1843. I. TRAVAUX INEDITS. Oiseaux nouveaux découverts par MM. Ferret et Galinier pen- dant leur voyage en Abyssinie. Décrits par M. Gurrin-Méne- ville. Nous avons déjà publié les diagnoses de quelques-unes des es- pèces découvertes par ces voyageurs (p. 161); une* étude plus approfondie nous en a fait reconnaître quelques autres que nous nous empressons de décrire ici. fiubo cinerascens. Supra fusco-cinereus , albo parce vermicu- latus et variegatus ; alarum tectricibus majoribus et scapulariis maculis magnis albis notatis; facie pallide cinerea, ante oculos alba et post gênas circuitu brevinigro circumdata ; gutture albo, semicollare fusco, maculis parvis rotundatis variegato , et infra plaga jugulari alba ; pectore totoque abdomine albescentibus , rufescenti-griseo subtiliter vermiculatis , striisque crebris irre- gularibus fasciatis ; remigibus rectricibusque vittis latis fuscis et griseo-albidis fasciatis. Cette petite espèce , du genre Bubo, rappelle assez par sa co- loration , mais dans une proportion beaucoup moindre , le Hi- bou lacté de Temminck, (planches coloriées) et comme lui habitant de l'Afrique , mais de l'Afrique occidentale. Otus abyssiniens. Supra fusco- brunneus, capite maculis par- vis pallide fulvis notato ; dorso parce ejusdem coloris vermicu- lato ; alis maculis majoribus fulvis et albis variegatis ; pectore guttureque pallide ochraceis et fusco nebulosis , facie subflavâ brunneo variegata , circulo sordide albescente nigro terminato circumdata, illius circuitu externo contiguo, maculis parvis pallidis et fuscis variegato ; abdomine pallide ochraceo, maculis albis quadratis vittis longitudinalibus et transversis nigro -fuscis circumdatis, notato; femoribus tibiisque pallide stramineis. Ploceus melanotis. Supra viridi-olivaceus , alis fuscis, prima- riis anguste olivaceo , secundariis et tectricibus late flavo-albi- cante marginatis. Fronte usque ad verticem . gutture, collo an- Tom. \1. Année 1843. 21 322 revue zoologique. ( Novembre 1843. ) tico et laterali, pectore et abdomine toto, flexuraque ima alœ vivide citrinis. Rostro elongato conico , loris et regione parotica aterrimis. Pedibus et unguibus luteis ; tectricibus alœ inferis pal- lide fulvis (mas adultus). Fœmina aut avis hornotina tantum differt fronte dorso concolore et regione parotica viridi-nigra ; junior avis supra totus umbrino-murinus, loris et striis aliquot dorsalibus fuseo-nigris ; remigibus primariis et tectricibus mino- ribus olivaceo , remigibus secundariis et tectricibus majoribus fulvo-albicante limbatis. Cauda olivaceo-fusca , subtus tolus pal- lide fulvus, mento tantum citrino, gutture mcdioque abdomine albescentibus. — Long. tôt. 16 cent. Merops Lafresnayii. Supra viridis, infra pallide cinnamo- meus. Gutture flavo, postice late nigro cynaneo marginato. Re- migibus secundariis flavo-ferrugineis apice nigris. Cauda pallide cinnamomea apice nigra ; duobus rectricibus mediis sub-breviori- bus omnino viridibus. — Long. tôt. 20 centim. Nous nous faisons un devoir de dédier cette belle espèce à no- tre savant ami M. le Baron de La Fresnaye,le premier ornitho- logiste de notre pays, comme un faible témoignage de notre re- connaissance pour la manière pleine de bienveillance avec la- quelle il a bien voulu nous guider dans ce travail. Hirundo abyssinica. Affinis Hir. Capensi , sed rnulto minor. Supra nigro-cyanea, alis nigris. Pileo uropygioque rufo-ferrugi- neis. Corpore infra albo, nigro -guttato. Rectricibus nigris, intus ad apicem albo-maculatis, duabus exterioribus longioribus. — Long. tôt. 15 cent. Rallus Rougetii. Supra olivaceo-brunneus, subtus rufus, gut- ture anoque albis. — Long. tôt. 29 cent. Suivant le désir de MM. Ferret et Galinier, nous avons donné à cette espèce le nom de leur compagnon, M. Rouget, mort en Abyssinie pendant ce voyage, victime de son zèle pour la science. Nota. Une nouvelle étude des ouvrages de M. Ruppel nous a fait reconnaître que le Cossypha auquel nous avions donné le nom de C. nigro-capilla (pag. 162), a été décrit par cet auteur sous le nom de Petrocincla semirufa. Nous devons donc aban- donner notre dénomination spécifique , et nommer cet oiseau Cossypha semirufa. TRAVAUX INÉDITS. 323 Note sur les mœurs de l'Hirondelle de fenêtre , Par M. Le Vicomte L. de Tarragon. Le hasard , ou plutôt l'habitude d'observer les troupes nom- breuses d'hirondelles, commensales d'un vaste château que j'habitais alors, me rendit témoin d'un fait rapporté, je crois , par d'anciens auteurs , mais, de nos jours, mis en doute par les naturalistes (1); je veux parler de l'instinct qui porte l'hirondelle à se venger du moineau qui lui a enlevé son nid et quelquefois ses petits. Il arrive souvent que les moineaux s'emparent des nids des hirondelles et que celles-ci , aidées de leurs compagnes , les leur disputent avec acharnement. Mais si l'observateur attend l'issue du combat , il est rare qu'il soit témoin du fait que je vais rappor- ter , et voici pourquoi .' Quand un moineau se rend maître d'un nid d'hirondelle, qu'arrive- t-il alors? Les propriétaires de ce nid, soit le mâle , soit la femelle, poussent aussitôt le cri d'alarme ; à ce cri , leurs compagnes accourent à tire-d'aile et forment au- tour du domicile envahi un nuage épais et tourbillonnant. Le couple de moineaux qui prévoit instinctivement le danger dont il est menacé , n'a garde de disposer de suite, pour son propre usage , l'intérieur de sa nouvelle demeure. Il la garde de près et répond aux cris des hirondelles , par des piaillements conti- tinuels accompagnés de coups de bec distribués à droite et à gauche aux plus hardis des assaillants. Après diverses tentatives, durant souvent une journée entière , les hirondelles toujours tenues en respect par le couple de larrons qui fait bonne garde, lèvent le siège et abandonnent le champ de bataille pour aller vaquer à leurs besoins, ou pour commencer l'érection d'un nou- veau gîte. Le moineau , alors libre possesseur du logement usurpé, s'y installe à sa façon et se prépare à y élever sa famille, sans paraître redouter de nouvelles attaques : le mâle d'ailleurs se tient aux abords du nid et veille à la tranquillité de sa compagne. Il est donc , comme on le voit , fort rare , presque impossible , qu'un moineau se laisse enfermer par des hirondelles dans le (i) M. Roulin a cité plusieurs faits analogues, dans la Revue des Deux mondes, (G. M.) 324 revue zoologique. ( Novembre 1843. ) nid qu'il vient d'usurper, tant par la crainte qu'ont celles-ci des atteintes de son bec, que découragées par l'inutilité de leurs efforts et l'extrême vigilance de leur adversaire, intéressé à dé- fendre son poste. Mais quand celui-ci croit que les hirondelles ne lui dispute- ront plus le logement dont il s'est emparé depuis quelque temps, il peut arriver ce que j'ai vu dans une circonstance extraordi- naire, qui voulut qu'une hirondelle crût devoir réclamer aide et protection auprès de ses compagnes contre un moineau qui n'avait cependant pas pris son nid , méprise qui devint fatale à leur ennemi commun. Voici ce dont je fus témoin : Portant mes regards sur un groupe de nids placé dans l'angle d'une corniche, j'aperçus dans l'un d'eux un moineau friquet , qui peu auparavant s'y était in- stallé à force ouverte, revenir paisiblement à son gîte pour y cou- ver ses œufs. A peine l'impudent spoliateur est-il rentré dans sa demeure , qu'une hirondelle qui avait son nid près de là, pousse le cri d'alarme. A ce cri, une multitude innombrable de ses sem- blables s'assemble, et, comme d'habitude , passe et repasse en volant proche de l'ouverture du nid , paraissant se convaincre qu'il était véritablement envahi. De son côté le moineau , depuis plusieurs jours tranquille possesseur du nid , y avait pondu et ne se doutait guère que ses anciens ennemis dussent venger une vieille injure. La femelle (car le mâle était allé chercher sa sub- sistance), la femelle, dis-je , dont l'incubation était déjà fort avancée , couvait paisiblement ses œufs. Les hirondelles assurées de la présence de leur ennemi mortel, poussèrent unanimement leur cri de guerre et disparurent en un instant. Je les vis s'a- battre pr< s d'un bourbier situé à cent pas plus loin , où j'avais l'habitude de les observer, lorsqu'elles amassaient la terre hu- mide pour la dégorger ensuite et l'appliquer, enduite de la liqueur que secrète leur estomac, contre les parois d'un mur ou dans l'angle d'une fenêtre ; mais cette fois une seule bé- quetée leur suffit , et se précipitant toutes à la fois et comme d'un commun accord vers le repaire du bandit , elles en eurent en deux secondes bouché l'ouverture d'une masse de terre dont je parlerai plus au long. Après cet exploit , elles volèrent pous- sant des cris aigus et continuels comme pour célébrer leur vic- toire, puis quelques instants après il n'en paraissait plus aucune TKAVADX INÉDITS. 325 autour du tombeau dans lequel elles venaient d'enfermer vivant l'imprudent moineau. Je me trouvais donc en possession d'une curieuse découverte ; comme on le pense bien, je ne perdis pas de temps , je pris une échelle et me mis à examiner ce nid de plus près. La masse de terre qu'avaient apposée les hirondelles était tellement volumineuse, qu'elle ressortait au dehors et fermait hermétiquement l'entrée du nid. Je brûlais d'impatience de m'emparer d'une trouvaille aussi intéressante , mais la nouvelle terre était trop fraîche , et je craignis, avec juste raison , qu'elle ne pût résister à mes efforts pour détacher le nid de la corniche sous laquelle il était fixé. Je dus donc attendre quatre ou cinq jours, au bout desquels, je je pus l'enlever sans risque de le briser. J'y trouvai l'oiseau mort sur ses œufs. Quand à la masse qui enfermait l'ouverture, elle avait à peu près la forme et la grosseur d'un petit œuf de poule ; les deux bouts ressortaient en dehors et en dedans du nid dont on distinguait très-bien l'orifice , formé de petites bou- lettes de terre arrondies , tandis que la masse , ou si l'on aime mieux l'opercule, était composé de petites portions aplaties, pla- cées confusément. Je conservai longtemps ce nid dajis ma collection , j'y avais laissé le moineau desséché ainsi que ses œufs. Venant me fixer à Paris, je voulus l'y apporter, mais malgré tous mes soins , il fut brisé durant le voyage. Note sur le genre nouveau d'oiseau appelé Ramphocinclus, Par M. R.-P. Lesson. En lisant avec un vif intérêt, dans le n° 3 de la Revue Zoologique pour cette année , la création du genre Ram- phocinclus de M. de La Fresnaye, et adoptant le genre de cet habile ornithologiste, j'ai retrouvé, sous le nom de Rampho- cinclustremulus, Lafresn., une espèce depuis longtemps décrite dans mon Synopsis manuscrit, sous le nom de V H er minier us guadelupensis , que j'avais changé plus tard en P Iferminierus infaustus , par suite des malheurs éprouvés par ce savant dans le tremblement de terre qui a ruiné la métropole de la Guade- loupe. J'ai , il y a longtemps , adressé ce mémoire à PÉcho du 326 revue zoologique. ( Novembre 1843. ) monde savant, mais il n'a pas été inséré , et la priorité reste donc au genre créé par M. de Lafresnaye. Depuis, je me suis demandé si l'oiseau connu à la Guadeloupe sous le nom de Grive trembleuse , si l'espèce nommée par moi l' Herminierus , et qui est bien le Ramphocinclus tremulus de Lafresnaye, appartenait à la famille des Merles et aux Turdidées, d'après l'opinion du savant précité ? J'en suis venu à reconnaître que le groupe très-bien fait des Ramphocincles , ne pouvait pas appartenir aux Merles , mais devait être placé à côté des Tataré océaniens et des Thriothores américains ou Kampilorhynchus de Spix. En comparant tous les caractères du Thriothorus longirostris de Vieillot ( Gai. pi. 168 ) ou Kampilorhynchus scolopaceus de Spix (pi. 79) , on est conduit à une telle identité qu'on ne peut en séparer le Ramphocinclus tremulus de Lafresnaye ou mon VHerminierus infaustus. Ces deux oiseaux , placés si loin l'un de l'autre par les auteurs , doivent être réunis en un même genre , car il n'y a de dissemblance que par la coloration du plumage. La preuve, la voici; et j'exprime les caractères génériques pris sur. l'une et sur l'autre espèce : Bec long, mince , caréné en dessus , comprimé sur les côtés , denté , légèrement arqué , un peu recourbé à la pointe. Narines basales , percées en avant de la membrane qui recouvre les fosses nasales ; celles-ci triangu- laires. Plumes frontales douces et avancées sur le bec. Ailes dé- passant à peine le croupion , arrondies , à première penne très- courte, la deuxième un peu plus longue, la troisième moins longue que la quatrième , la cinquième la plus longue et égale avec la sixième ; queue médiocre, molle au bout, à pennes arron- dies à leur sommet et à baguettes luisantes; tarses moyens, à pouce très-robuste , armé d'un ongle fort , comprimé et re- courbé; acrotarse garni de cinq grandes écailles. Plumage varié de brun et de marron , de nature mollette. Ainsi , des caractères génériques aussi applicables au Thrio- thore et au Ramphocincle trembleur , ne me permettent pas de séparer ces deux genres , et ce dernier oiseau sera pour moi le Thriothorus VHerminieri ou Tremulus, suivant l'ordre de priorité. 11 faudra sans doute réunir aux Thriothores le Itamphocin- TRAVAUX INÉDITS. 327 dus gutturalis de M. de Lafresnaye , mais je crois bien que le Jiamphocinclus brachyurus devra rester le seul individu du genre Ramphocinclus , et ce genre pourra alors demeurer dans la famille des Merles. La Grive trembleuse m'a été envoyée de la Guadeloupe avec une vingtaine d'espèces de la même côte , par le docteur l'Her- minier. Parmi ces oiseaux, il en est plusieurs de nouveaux, et déjà j'ai publié deux espèces de Seiurus, l'une, le Seiurus Yllerminieri, et l'autre, le S. guadelupensis , nommé petite Peint ade dans la colonie. Il est peu d'hommes plus honorables qui aient plus fait pour enrichir l'ornithologie que le docteur l'Herminier , et cela explique la création d'un genre VHermi- nierus , genre de dédicace qu'on ne doit accorder qu'aux vrais savants. Nouvelles recherches sur la configuration , la structure et les rapports de la vésicule proligère ou germinative chez les Sa- lamandres aquatiques, par M. le doct. Martin Saint-Ange. On sait aujourd'hui le rôle important que la vésicule proligère a dans l'étude si intéressante de l'ovologie. La constance de son apparition, la durée éphémère de son existence, ont conduit quelques auteurs à regarder cette vésicule fugace comme une partie de l'œuf essentielle à la fécondation et à la génération du nouvel être. C'est à Purkinge que l'on doit d'avoir le premier fixé l'attention des anatomistes et des physiologistes sur la pré- sence d'une petite sphère dans l'œuf extrait de l'ovaire , sphère ou vésicule qui porte également le nom de Purkinge , et qui nous a présenté quelques variétés anatomiques non encore indiquées dans l'œuf de la Salamandre aquatique. Pour plus de clarté nous allons exposer brièvement ce qui a été dit d'une manière géné- rale à l'égard de la vésicule proligère avant de faire connaître le résultatde nos observations. La vésicule germinative ou proli- gère est déjà parfaitement formée dans les œufs les plus petits; il n'est pas rare de la trouver égale à la moitié de l'œuf, et alors le vitellus et ses membranes l'entourent d'assez près. Dans l'o- rigine la vésicule germinative est placée au centre de l'œuf; mais dès que le globe vitellin se développe , elle monte pour atteindre sa périphérie jusqu'à ce qu'elle arrive contre la membrane vitel- 328 revue zoologiqck. ( Novembre 1843.) line et se trouve dans la masse granulée en forme de disque appelé disque proligère ou vitellin , la vésicule germinative est parfaitement sphérique; chez quelques animaux seulement elle s'aplatit plus tard ; par exemple chez les Grenouilles elle consiste en une membrane mince, complètement transparente, simple et sans aucune organisation. Elle est remplie d'un liquide parfai- tement incolore , dont la nature albumineuse se révèle par la coagulation au moyen de l'alcool et des acides. En outre on trouve souvent dans un point de la vésicule germinative, une tache opaque macula germinativa. Chez plusieurs animaux, tels que les reptiles nus, les poissons osseux et quelques inverté- brés , on voit dans toute l'étendue de la paroi interne de la vé- sicule germinative, même sur les œufs les plus petits, plusieurs tâches rondes obscures qui apparaissent à l'œil comme de petites formations globuleuses. La matière de ces taches est d'une con- sistance oléagineuse , etc., etc. Quant à nos recherches, elles por- tent, comme nous l'avons déjà dit, sur la détermination de la vésicule proligère chez les Salamandres aquatiques seulement. L'ovaire étudié sur un Triton adulte nous a présenté une infinité de granulations très-petites et blanchâtres, de plus des ovules assez nombreux, plus ou moins volumineux et d'une couleur jaunâtre. Tous ces œufs sont renfermés dans un sac sans ouverture, et lo- gés dans l'épaisseur même de ses parois vasculaires qui, chez les Salamandres, constitue l'ovaire. Dégagé de cette première enveloppe, véritable calice ou vésicule de Graaf, l'œuf, encore transparent, présente, lorsqu'il est vu au microscope et à grossissement de 1 50 à 200 fois , deux sphères concentriques , externe ou vitelline et l'autre interne , qui est la vésicule proli- gère ou de Purkinge. Ces deux sphères ont rarement, l'une à l'égard de l'autre, les mêmes rapports, la même disposition. C'est ainsi , par exemple, que sur une quinzaine d'œufs très-petits et d'égal volume, on voit la vésicule germinative tantôt ronde et au centre , tantôt aplatie et vers la périphérie delamembrane vitelline, tantôt enfin, encore sphérique quoique adossée à la face interne de la membrane propre du jaune. Il n'existe aucune trace de vaisseaux sur les membranes de l'œuf, mais on voit distinctement des globules organisés situés entre les deux sphères. La disposition de ces glo- bules renfermés dans la membrane vitelline, est des plus re- TRAVAUX INÉDITS. 329 marquable, leur arrangement, leur volume et leur nombre, semblent coïncider avec des degrés différents du développement, et indiquer une des phases de la métamorphose que l'œuf subit avant la fécondation. Ainsi, dans les œufs qui commencent à paraître, la vésicule proligère est très-distincte, parce qu'il y a à peine quelques globules dans la cavité vitellinc. Un peu plus tard, ces globules augmentent en nombre, se groupent plus ou moins entre eux, et masquent en grande partie la vésicule ger- minative qui, à cette époque , semble perdre ses premiers rap- ports eu égard à l'enveloppe vitelline. Enfin , arrivés à une période plus avancée encore , les globules se rangent en cercle sur un des côtés de la sphère vitelline et sont très-apparents. Ce cercle de globules résulte du rapprochement de la vésicule proligèrede celle du vitellus, dans ce cas en effet, les globules vitellins ne pouvant plus être interposés entre la membrane vi- telline et la vésicule germinative , forment un véritable cha- pelet au point de jonction des deux sphères, là où s'observera désormais le disque proligère. La présence de nouveaux globules vitellins dans la cavité ou poche vitelline, comprime de plus en plus le disque proligère et en rend la détermination plus dif- ficile. Mais , si avant l'accumulation des globules du jaune , et alors même que la vésicule proligère est très-distincte , on par- vient à la dégager de l'enveloppe vitelline , on la voit formée d'une membrane très-mince transparente et offrant une sur- face sphérique garnie de villosités analogues à celles qu'on ob- serve sur le chorion d'un très-petit œuf humain. Si on ouvre la cavité proligère, il en sort une liqueur limpide, et la membrane qui le contenait présente sur les lambeaux déchirés, les prolon- gements creux ou vitellins que nous avons dit exister à la sur- face externe de la vésicule proligère. Sans vouloir ici recher- cher quelle peut être la fonction de ces houppes , nous nous bor- nons, pour le moment, à en constater le fait anatomique. Dans un prochain article , nous établirons qu'il existe des villosités vasculaires sur la vésicule ombilicale chez la femme , à une époque peu avancée de son apparition. 330 revue zoologique. ( Novembre 1843. ) Description d'une nouvelle espèce de Longicorne de la tribu des Prioniens , appartenant au genre ftlallodon de Serville , par M. Lucien Buquet. Mallodon arabicumyJiaq. Nigro-piceum:mandibulis porrec- tis, unidentatis, intus hirsutis; capite excavato , punctatissimo : thoracis lateribus crenulatis rugoso-punctatis. — Long, mandib. inclus. 58 millm. Larg. 20 millim. Il est entièrement d'un brun foncé et luisant, particulièrement sur les élytres. La tête est large, arrondie, fortement et entière- ment ponctuée; elle a dans le milieu une impression large et profonde. Les mandibules sont fortes, avancées, arquées, velues intérieurement , fortement échancrées à leur extrémité , ter- minées en pointe et finement ponctuées extérieurement. Au re- pos, elles laissent entre elles un large espace vide et ovale. Les antennes sont finement ponctuées jusqu'au cinquième article , tous les suivants sont striés longitudinalement. Les yeux sont grands et peu saillants. Le corselet plus large du double que long, coupé carrément à la base, fortement échancré antérieure- ment, est très-faiblement crénelé latéralement ; les angles anté- rieurs sont avancés et arrondis , les postérieurs coupés presque carrément. En dessus il est inégal et finement ponctué, on voit au milieu deux plaques triangulaires , à peine distinctes, placées transversalement. Les bords latéraux , d'un noir mat, sont cou- verts de rugosités profondes. L'écusson est du double plus large que long, arrondi postérieurement , et il a quelques gros points enfoncés çà et là. Les élytres , en ovale allongé , coupées carré- ment à la base, se rétrécissent insensiblement à partir du milieu ; elles sont arrondies au bout , rebordées sur les côtés et munies au bord suturai d'une très-petite épine à peine distincte. La poi- trine est couverte , surtout latéralement, d'un léger duvet fauve couché en arrière. Le dernier segment abdominal est très-fai- blement échancré et velu à l'extrémité. Les pattes sont fortes et luisantes, les jambes finement ponctuées, et les tarses rougeâtres en dessous (mâle). La femelle a la tête beaucoup plus petite proportionnellement, mais aussi fortement ponctuée que chez le mâle. Les mandi- bules sont courtes et finement dentelées vers le bout. Le corse- let est inégal ? fortement ponctué au milieu et couvert de TRAVAUX INÉDITS. 331 chaque côté de rugosités profondes ; les bords latéraux sont fortement et inégalement dentelés. Les élytres sont allongées , presque parallèles , et munies au bord suturai d'une petite épine un peu plus apparente que chez le maie. Cet insecte se distingue facilement des espèces connues jus- qu'à ce jour, non-seulement par les mandibules qui sont uni- dentées et très-fortement velues intérieurement dans le mâle , mais encore par la forme du corselet de la femelle qui est en- tièrement couvert d'une ponctuation serrée et de rugosités pro- fondes. Il a été trouvé, sur les côtes d'Arabie , par M. Cloué , of- ficier de la marine royale, qui a bien voulu en enrichir ma col- lection. Description de deux espèces nouvelles.du genre Cybister, par M. Ormancey. Ces deux insectes appartiennent à la division C. du species des Hydrocanthares de M. Aube, composée des espèces qui n'ont pas de bordure marginale jaune aux élytres. Cybister prosternoviridis. — Ooalis convexus,postice dilata- tus , ad apicem rolundatus et depressiusculus , nitidus , supra olivaceus, infra niger. Labro ferrugineo, thoracis lateribus viridis, in elytrorum margine viridis, prosternum viridis , pe- dibus anticis nigro piceis , posticis nigris. Mas elytris lœvibus. Femina — L. 36 1/2,1. 20 mill. Ovale peu dilaté en arrière , arrondi à l'extrémité et déprimé. Tête luisante (1), d'un vert olive et plus clair sur le vertex, avec deux petites taches noires situées entre les deux fossettes ordi- naires. Elle offre une ponctuation très-fine, et de légers sillons en rayons, à peine perceptibles à la loupe; labre ferrugineux, mandibules noires, antennes et palpes ferrugineux; corselet luisant de la couleur de la tête, il est deux fois aussi large que long, largement échancré en avant, le bord antérieur s'avan- çant en s'arrondissant sur la tête, très-légèrement sinueux pos- térieurement; les angles antérieurs saillants et aigus, les posté- rieurs également aigus et légèrement prolongés en arrière , la (î) Je néglige les deux fossettes que M. Aube signale seulement dans la première description. 332 revue zoologique. ( Novembre 1843. ) ponctuation est moins fine qu'à la tête , et offre en outre une li- gne de points très-forts dispose'e transversalement le long du bord antérieur, interrompue au milieu, et formant un angle aigu aux extre'mite's. Près de l'interruption des points on remar- que en avant deux fossettes, et en arrière une carène saillante qui s'atténue au disque; écusson triangulaire olivâtre, élytres luisantes ovalaires, vert olivâtre plus foncé que le corselet, couvertes d'une ponctuation obsolète, près des extrémités et sur le disque elle est plus forte; elles offrent en outre trois lignes de points allongés et enfoncés, les bords externes sont plus verts, rebordés et présentent quelques poils espacés les uns des autres, la portion réfléchie est noire de poix. Le dessous du corps noir, excepté le prosternum qui est d'un beau vert comme celui du vertex, et les pattes antérieures sont noir de poix ; les postérieures sont noires. Il habite le Brésil? Cybister œneus. — Ovalis convexus , ad apicem rotundalus, supra œneus infra niger, labro fusco thoracis lateribus viri- di-œneis. Elytris limbo viridi-œneis, pedibus anticis fusco nigris , posticis nigris. Mas.,. Femina elytris lœvibus.' — L. 30, 1. 16mill. Ovale convexe , arrondi à l'extrémité, tête d'un vert bronzé luisant, plus clair sur le vertex avec le labre brun : elle offre une ponctuation très-fine et de légers sillons à peine perceptibles. Mandibules noires, antennes et palpes brun ferrugineux, avec les articles légèrement rembrunis à leur extrémité. Corselet luisant de la couleur de la tête , mais légèrement plus foncé , bordé sur les côtés d'un vert bronzé, deux fois aussi large que long, large- ment échancré en avant, le bord antérieur s'avançant en s'arron- dissantsurla tête ; très légèrement sinueux, postérieurement, avec les angles antérieurs saillants et aigus , les postérieurs également aigus, la ponctuation un peu plus forte que sur la tête, et of- frant en outre une ligne de points disposés transversalement le long du bord antérieur, interrompue au milieu et aux extrémités, où ils forment un angle aigu. Près de l'interruption l'on re- marque un léger sillon qui , en s'atténuant , arrive jusqu'au bord postérieur, entre la première et la seconde ligne des gros points des élytres. Écusson triangulaire, d'un vert bronzé plus clair que le corselet. Élytres vert bronzé, luisantes, ovalaires convexes, couvertes d'une ponctuation obsolète , beaucoup plus forte sur TRAVAUX I!NKDITS. 333 le disque; elles offrent en outre trois lignes de points enfoncés, les bords externes sont plus verts, rebordés avec quelques gros points desquels sortent des poils , la portion réfléchie est noire , le dessous du corps noir, les pattes antérieures brunes foncées , et les postérieures noires. Il diffère du C. Prosterno viridis par sa taille plus petite , sa couleur bronzée , et le presternum qui est tout noir. Il habite le Brésil. Note sur le genre Evania , de l'ordre des Hyménoptères , par M. Guérin-Méneville. M. Spinola a découvert un caractère fort curieux dans les Evania, et il a publié une note à ce sujet dans la Revue Zoolo- gique, 1840, p. 244, en présentant la monographie des espèces tfEvania qu'il a pu voir. Ce caractère consiste dans le prolonge- ment en arrière Au. metasternum qui se bifurque, dans plusieurs, pour former deux pointes divergentes et arquées. Cette forme du metasternum existe dans les Evania appendigaster, Lat. F., lœvigata Oliv. et dimidiata de Spinola ( Ann. Soc. Ent., YII , page 450). Chez VEvania minuta le metasternum est encore prolongé en deux pointes , mais elles sont moins prononcées, presque paral- lèles , et forment une simple saillie entre les hanches posté- rieures. Nous ne pensons pas que ce caractère puisse être bien utile pour la distinction des espèces , car la bifurcation du metaster- num existe semblable dans toutes les espèces qui ont des cel- lules complètes aux ailes supérieures , et nous avons lieu de penser que la forme contraire se présente dans celles dont les ailes sont dépourvues de toutes leurs cellules, telles que VEva- nia minuta et quelques autres. Ces dernières , parfaitement dis- tinguées par Latreille (Gênera 3, 252), forment les genres Bra- chyga&ter de Leach et Hyptiam d'Illiger. M. de Spinola a parfaitement compris les auteurs, relativement à la distinction des espèces que l'on confond sous le nom à? Eva- nia appendigaster, et en vérifiant tous les ouvrages dans les- quels il est question de ce genre , nous sommes arrivé aux mê- mes résultats que lui. Cependant nous ne comprenons pas qu'il dise que les ailes de YE. lœvigata sont semblables à celles de 334 revue zoologioue. ( Novembre 1 843. ) YE. appendigaster ; car, après avoir examiné beaucoup d'in- dividus de la première espèce, nous avons toujours trouvé la cellule radiale [areola marginali, Lat.) triangulaire, tandis que cette même cellule , dans YE. appendigaster que nous avons étudié , et dans les figures de Jurine (PI. 2, ord. 2, gen. 1 et pi. 7), est semi-ovalaire, comme l'a décrit fort bien Latreille. Dans cette espèce la tête est plus bossue en avant, les antennes sont insérées beaucoup plus bas sur le front , presque au niveau de la partie inféiieure des yeux , ce qui motive une plus grande longueur de leur scapus. Dans YE. ïœvigata l'insertion des an- tennes a lieu sur une ligne qui passe à peine un peu plus bas que le milieu des yeux , te front est bien moins saillant , etc. M. E. Blanchard (Hist. nat. des An., artic. Ins., t. 3, p. 299, édition Dumesnil) a été moins heureux. Il semble n'avoir vu que YE. ïœvigata pour faire ses descriptions des E appendigaster et JJesjardinsii. En lisant ses descriptions, on reconnaît que la première est faite sur des femelles et la seconde sur des mâles ; mais Ton ne comprend pas cette erreur quand on voit , par sa synonymie, qu'il a dû consulter Olivier et Latreille, qui ont si bien distingué les espèces et qui font connaître les diffé- rences sexuelles , consistant dans la forme en hache (fem.) ou ovalaire (mâles) de l'abdomen. Pour rétablir les choses, il convient de présenter ainsi la syno- nymie de ces deux espèces : 1° Evania appendigaster. Lin., Oliv., Fab., Latr. , Nées Von Ess., Spinola. E. fuscipes ( fœm. ). Nées V. Essemb. Hab. La France mérid., l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, etc. 2° Evania ïœvigata. Oliv., Latr., Spinola. E. appendigaster. Blanchard (fœm.). E. Vesjardinsii. Blanch. (mas.). Hab. l'Amérique , l'Afrique , l'Inde , Maurice , Madagascar, la Nouvelle Hollande , etc. V Evania à laquelle M. Blanchard a donné le nom E. thora- cica n'est autre que l'E. rufipes de Fabricius. Voici la description d'une jolie espèce très-voisine de l'E. petiolata de Fabricius , mais plus grande et n'ayant pas l'écusson noir. Elle appartient au genre Hyptiam d'Illiger, ( Rossi Faun. Etr , 1 1 . 82 , 8° ) , car ses ailes supérieures ont leurs cellules TRAVAUX I1VKDITS. 335 oblitérées avec celles de la base ouvertes et incomplètes, tan- dis que celles-ci ( dans VEvania minuta ) sont complètes et fermées. Le métqstcrnum ne se bifurque pas. Evania [Hyplianij Poeyi. — Rouge fauve, anlennes (plus lon- gues que la tête el le ihorax) , droites , minces dans toute leur longueur. Yertex et .abdomen noirs, celui-ci ayant l'extrémité du pédicule fauve. Pattes antérieures fauves avec l'extrémité des cuisses, des jambes et les tarses d'un brun noirâtre. Pattes in- termédiaires brunes avec la base des cuisses presque fauve. Pattes postérieures noires avec les hanches rouges au milieu. Tête et thorax assez fortement ponctues, celui-ci réticulé en arrière, garni d'un duvet blanchâtre peu serré. Duvet du front , au-des- sus des antennes, d'un blanc jaunâtre. Abdomen noir, très-lisse et luisant, ovalaire. ( Mâle.) La femelle diffère par ses antennes à peine de la longueur de la tête et du thorax, coudées , épaissies vers le bout. Par la tête, qui est entièrement fauve et dont le devant est presque dépourvu de poils jaunâtres ; par les pattes antérieures et intermédiaires qui sont fauves , et par les hanches des postérieures également fauves. Chez les deux sexes , l'une des épines terminales des jambes postérieures est plus longue que l'autre et presque égale au pre- mier article du tarse. L. 5 , enverg. 9 mil!. — Hab. Cuba. Evania (Hyptiam) Servillei. Noire, tête et corselet forte- ment rugueux. Antennes épaisses , à peine de la longueur de la tête et du corselet , noirâtres , avec le premier article fauve. Pattes antérieures et intermédiaires fauves, avec le milieu des cuisses et des jambes un peu brunâtre. Pattes postérieures épaisses , courtes , noirâtres à articulations un peu fauves. Ailes transparentes, courtes. — Long. 7, enverg. 8 mill. (mâle). — Hab. Saint-Domingue. Coll. Serville. M. Shuckard {Entomologiste juin 1841 , p. 115) a présenté les caractères de la famille des Evaniadœ , il la compose des quatre genres : Evania Fab. , Brachygaster Leach . Hyptiam Illig. et Fœnus Fabr. Il décrit une espèce nouvelle d'Hyptiarn , VH. ruftceps, provenant du Brésil. 336 revde zoologique. {Novembre 1843.) II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Études de Physique animale , par Jacques Maissiat, agrégé de Physique à la Faculté de Médecine de Paris. 1 vol. in-4° , Paris, 1843. Quoique la manière dont M. Maissiat envisage la science des animaux s'éloigne un peu du plan de notre recueil, nous croyons devoir annoncer l'ouvrage qu'il vient de publier, parce qu'il renferme des observations importantes et surtout des idées ex- centriques. L'auteur , dans sa préface , demande franchement des conseils au public savant , et il a raison , car la discussion qui éclaire tout pourra, comme il le dit lui-même avec modestie, l'aidera démêler ce qui, dans son travail , peut être clair de ce qui reste obscur. Ce volume est composé de plusieurs mémoires distincts dont quelques-uns ont été lus à l'Académie des scien- ces , en voici les sujets : 1° Sur la station des animaux. 2° De la locomotion de l'homme et des animaux. Essai d'une théorie. 3° Vérification de la théorie par les faits observés; générali- sations philosophiques. 4° Essais partiels d'une classification des animaux d'après leurs mouvements extérieurs et les qualités physiques de l'ali- ment dont ils se nourrissent. 5° Sur les fluides élastiques intérieurs et les tissus élastiques des animaux , généralement des êtres. Première partie. — Exposé général et considérations anato- miqucs préalables. Deuxième partie.— Détails plus explicites ; rapports des mou- vements intimes des animaux , ou des fonctions physiologiques, avec l'atmosphère intérieure, l'atmosphère enveloppe, et l'état actuel des tissus élastiques régulateurs des pressions dans les divers milieux de l'économie animale. A la suite de ces divers articles on trouve des notes sur l'his- torique de la locomotion, sur l'analyse des gaz et sur un phé- nomène capillaire. 337 Dictionnaire universel d'histoire naturelle, etc., publié sous la direction de M. Ch. d'Orbigny. Les livraisons 39 à 41 de ce Dictionnaire ont paru ; elles con- tiennent les articles Comète, par M. Arago; Composées, par M. Decaisne; Conchifêres, Cône, etc. , de M. Deshayes, Cotinga, Coua , Coucal , Coucou , Courlis, Cotonnier et Cotons , de M. Gérard. Couleuvres et Cornes, de M. Gervais, etc., etc. Cet ouvrage continue de mériter l'accueil favorable qu'il a reçu du public, tant à cause de l'intérêt des articles qu'il contient , que pour les belles planches dont il est orné. The Zoology, etc. — Zoologie du Voyage du Sulphur, sous le commandement du capitaine Belcher, pendant les années 1836 à 1842, dirigée par M. Richard Brinsley Hinds, chirur- gien de l'expédition. 1er liv. des Mammifères. Par John Edward Gray, in-4° fig. Londres, 1843 ; Smith, Elder et Cie, 65 , Cor- nhill. M. le docteur Brinsley Hinds, dans une courte introduction, donne une idée sommaire du voyage du Sulphur, en indiquant tous les points qu'il a visités. Ce voyageur, plus modeste que certains chirurgiens de notre marine royale, a compris qu'un homme ne peut connaître à fond toutes les branches de l'histoire naturelle. Il a donc eu le bon esprit de confier la publication de ses Mammifères à un savant spécial dans cette matière, M. J. E. Gray, conservateur des collections zoologiques du Muséum bri- tannique, connu par de nombreux ouvrages, et plus susceptible de donner à la science un bon travail. Peut-être aussi l'amirauté, qui a ordonné cette publication, a-t-elle voulu être assurée que les dépenses qu'elle fait pour cet ouvrage ne seront pas perdues en descriptions et en planches employées inutilement pour la science, et faisant connaître des objets déjà bien connus depuis longtemps, comme on le fait encore trop souvent chez nous dans des publications chèrement payées par l'État , mal conçues , et qui, par le luxe mal entendu qu'on y déploie, sont hors de la portée des vrais travailleurs et par cela même inutiles à l'avan- cement de la science. La Zoologie du Sulphur est publiée, texte et planches, dans le Tome VI. Année 1843. ?2 833 revue zoologique. ( Novembre 18i3. ) format in-4o. Ce format permet de représenter tous les animaux dans des proportions très-suffisantes pour qu'ils soient parfaite- ment reconnus par ceux qui étudient, et il est certain qu'avec une dépense limitée pour l'État et pour les acquéreurs de l'ou- vrage, on peut aussi bien faire connaître les richesses qui ont été rapportées que si elles étaient représentées à grands frais sur des planches in-folio. En chargeant des hommes spéciaux de ce travail , on est sûr que tous les objets qu'ils publieront seront nouveaux ou assez mal connus pour que de nouveaux rensei- gnements soient nécessaires. En effet, comment peut-on penser que des hommes, d'ailleurs très-instruits sous d'autres rapports» puissent connaître assez bien tout ce qui a été publié sur toutes les branches de l'histoire naturelle, pour juger du degré d'im- portance de telle espèce, de ses affinités et de ses rapports avec celles déjà connues? Ne sait on pas que, dans l'état actuel de la science, une simple description d'espèce, même reconnue nou- velle, ne peut être utile que si elle est accompagnée ou précédée d'une comparaison avec ses congénères déjà connues, ce qui exige d'immenses recherches et une grande connaissance du sujet? On ne peut plus, comme on l'a fait trop souvent, se con- tenter du signalement pur et simple d'un objet , il faut autre chose, il faut que celui qui est chargé d'un pareil travail soit parfaitement au courant de la science, en fasse son occupation journalière, son état. C'est ce que nos voisins ont senti, et ils le prouvent dans toutes les circonstances où il s'agit de semblables publications. Chez nous, au contraire, le ministère laisse la publication des grands ouvrages dont il fait les frais , à la discrétion d'hommes peu ou point versés dans les diverses sciences qu'ils ont la pré- somption de vouloir traiter. Si quelques-uns , par exception et doués du goût des recherches scientifiques, parviennent à don- ner de bons travaux, combien y en a-t-il qui emploient les vo- lumes et les planches payés par les contribuables, de manière à ne rendre aucun service à la science et à l'encombrer d'ouvrages inutiles? Beaucoup d'entre eux ne font de l'histoire naturelle que pour avoir l'occasion de rester à Paris avec leurs appointe- ments de mer ; ils s'amusent pendant quatre ou cinq années , font paraître de temps en temps quelques livraisons de planches pour motiver leur séjour ici, et encore comment sont faites ces ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 339 planches ? On va de temps en temps au Jardin des Plantes de- mander à quelques aides naturalistes si telle ou telle espèce est nouvelle, si on peut la figurer, etc. Ceux-ci, occupés d'autre chose, disent, à peu près au hasard, oui ou non , et sur ce ren- seignement ainsi mendié et qui leur est jeté par ces employés ou même quelquefois , mais plus rarement , par des professeurs , comme un moyen de se débarrasser de-leurs importunités, ces naturalistes voyageurs s'en vont faire dessiner, graver et livrer au public de superbes planches, sans se douter de l'existence d'ouvrages dans lesquels leurs espèces nouvelles sont publiées depuis longtemps. Si plus tard ils font une description de ces espèces, elle n'est appuyée sur aucune comparaison, à peine si les termes consacrés dans la science sont employés, les caractères distinctifs des espèces ou des genres , inconnus à ces savants , ne sont pas exposés , et ils s'appesantissent sur des détails inutiles , qui sont souvent communs à tout le groupe auquel appartient l'objet décrit , et non caractéristiques de cet objet. Mais revenons au voyage du Sulphur. M. J. E. Gray avait déjà décrit sommairement toutes les espèces de Mammifères dans le journal anglais intitulé Annales et Magasin d'histoire naturelle, afin d'en prendre possession pour qu'elles ne puissent être dé- crites ailleurs sous d'autres noms. Il les a fait représenter au moyen de la lithographie et dune manière parfaite, et il en donne des descriptions détaillées, précédées d'observations sur les genres, sur la distribution géographique des espèces déjà connues, etc. Parmi les singes, il décrit le jeune âge et l'adulte du Brachyteles frontatus de l'Amérique centrale ; il fait con- naître par une bonne figure le Pithecia pogonias , voisin du Pithecia leucocephala, et il fait ressortir les différences qui distinguent l'espèce nouvelle de l'ancienne, en représentant sur la même planche la tête de celle-ci. Son Pithecia irrorata est une autre espèce nouvelle découverte dans l'Amérique tropicale. Parmi les Lemuridées il fait connaître et figure le Lemur coru- natus , espèce nouvelle provenant de Madagascar. La famille des Fespcrtilionidœ vient ensuite. M. Gray com- mence par un tableau des caractères distinctifs des genres de la tribu des Phyllostomina, et il décrit et figure les Phyllophora megalolis et nigra, le Phyllostoma elongatum , le Sturnira spectrum, la Mosia nigrescens, le Centurio seneœ, espèce d'Am- 340 revue zoologiqur. ( Novembre 1843. ) boine à figure ridée comme celle d'un vieillard, les Diclidurus Freyressii et Carollia verrucata. Toutes ces figures sont dessi- nées d'une manière très-pittoresque et parfaitement coloriées. Nous rendrons compte des livraisons suivantes quand elles nous parviendront. ( G. M.) Description d'un Chéiroptère appartenant au genre Thiroptera de Spix, par M. Rasch, de Christiania ; extrait du Nouveau Magasin d'histoire naturelle, 4e volume. Grand in- 8°, avec une planche in-folio pliée. Ce mémoire , écrit entièrement en danois , est destiné à faire mieux connaître une espèce de Chauve- Souris. Après avoir présenté l'histoire du genre Thiroptera, M. Rasch dit que l'es- pèce qui fait le sujet de son mémoire ( Thiroptera tricolor , Spix) , provient de l'Amérique du Sud et avait été acquise par le prosecteur Heeberg , d'Udeland. Ayant étudié tout ce que l'on savait sur ce genre et voyant que la description que l'on possède de cette espèce est très-incomplète, M. Rasch en donne une des- cription et une figure détaillées , et contrat ement à l'opinion de Cuvier et de Temminck, qui rapportaient ce genre au groupe des Disopes, il le regarde comme un sous-genre des Vespertilio. Catalogo melodico , etc. Catalogue méthodique des Oiseaux d'Europe; par C. L. Bonaparte, prince de Canino , Extrait des Annales des sciences naturelles de Bologne, t. 8 , 2e semestre 1842, in-8°. L'auteur a dû étudier tous les ouvrages qui ont été publiés sur les oiseaux d'Europe , et notamment celui de MM. Kayserling et Blasius, dont il dit avoir tiré un grand parti. S'occupant de la rédaction d'un catalogue général d'ornithologie, ce savant natu- raliste a voulu commencer par les espèces européennes , espé- rant encourager ainsi les zoologistes qui s'occupent de l'étude des oiseaux de nos contrées. Comme son mode de classification générale a subi de grandes modifications , il en a placé le tableau en tête de ce travail. Il donne le signalement des familles et des sous-familles qu'il n'a- ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 341 vait pas encore caractérisées. 11 a élevé le nombre des familles de 62 à 70 par l'adoption de la famille des Todidœ placée entre les Coraciadidœ et les Prionitidœ, par la séparation des Pro- mcropidœ, des Upupidœ, par la réunion des espèces dispersées à tort dans les Menuridce, en trois sous-familles distinctes (Me- nurinœ, Malurinœet Troglodytinœ). Dans les Gallinacées, il a distingué les Tallegatinœ des Megapodinœ ; et enfin les Di- didœ et les Apterygidœ des Slruthionidœ. Les 1 50 sous-fa- milles , élevées déjà à 155 dans une édition plus récente , sont maintenant arrivées au nombre de 180. Le prince Bonaparte prépare une deuxième édition de la liste des genres des quatre classes de Vertébrés , en y joignant l'indi- cation des espèces typiques ; cet ouvrage sera le prodrome né- cessaire de son Système des Animaux vertébrés. Nous rendrons compte des nouveaux travaux de ce savant zoologiste dès qu'ils seront parvenus à notre connaissance. (G. M.) Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg. T. 3e, 2e livr., 1842, in-4°, avec planches. Cette livraison contient sept mémoires. Ceux qui ont trait à la zoologie sont au nombre de deux : Le premier, de MM. Duvernoy et Lereboullet, est intitulé : Notes et renseignements sur les Animaux vertébrés de V Algérie qui font partie du Musée de Strasbourg. Comme nous avons parlé de ce travail à la page 82 de ce recueil , nous n'y reviendrons pas. Le second mémoire zoologique a pour titre : Catalogue des Coquilles trouvées aux îles de France (Maurice), de Bourbon et de Madagascar, par M. Victor de Sganzin. Dans un mémoire précédent , l'auteur avait fait connaître la mammalogie et l'ornithologie de ces îles. Celui-ci en est le com- plément et mentionne tous les Mollusques, Annélides et Cirrhi- pèdes que l'auteur a pu se procurer dans ces divers pays. Nous ne donnerons pas l'énumération des genres , et encore moins celle des espèces de chacun de ceux-ci, il suffit de signaler un pareil travail , toujours très-utile, et les malacologistes ne manqueront pas de le consulter avec fruit. (G. M.) 342 revue zoologique. ( Novembre 1843. ; Saggio slorico, etc. — Essai historique sur les Rhizopodes carac- téristiques des terrains supercrétacés ; par Jean Michelotti. Extrait de la partie physique du t. 22 des Mémoires de la So- ciété italienne des sciences résidant à Modène. — Modène , in-4°, 1841. M. Michelotti donne d'abord une Notice historique sur les Rhizopodes, en commençant par Hérodote et Pline, et en pas- sant en revue tous les auteurs qui en ont traité jusqu'à ce jour. Il examine aussi les divers modes de classification de ces singu- liers animaux. Il se livre ensuite à une discussion savante et approfondie au sujet de l'animal de l'Argonaute, sans pourtant rien conclure , mais il annonce cependant qu'il inclinerait vers l'opinion de M. Dehaan, qui soutient que l'Ocythoé est le véritable habitant de l'Argonaute. Revenant à son principal sujet , M. Michelotti examine sous un point de vue critique la classification des Rhi- zopodes qui se trouvent dans les terrains crétacés et supercré- tacés, donne les caractères des genres, leur synonymie et l'indi- cation des espèces, en citant tous les auteurs qui en ont parlé, et en ajoutant celle de leur gisement. Ces genres sont : Nodosaria, 8 espèces ; Faginula, t espèce ; Marpinulina, 2 espèces ; Tex- tularia, 6 espèces ; Botalia, 7 espèces ; Operculina, 3 espèces ; Polystomella, 4 espèces; Spirolina, 2 espèces; lîobulina, 4 espèces ; Cristallaria, 5 espèces ; Nummulina , 5 espèces ; Bi- loculina , 4 espèces ; Triloculina , 6 espèces. Plusieurs de ces espèces sont nouvelles et représentées dans trois planches gravées qui accompagnent ce mémoire. (G. M.) Des Carabes et Dytiques d'Erlangen , considérés dans leur dis- tribution géographique et leurs rapports avec ceux de quelques autres états de l'Europe. Par M. W. RosENHAUER,broch. in-4°. Erlangen 1842. Occupé depuis sept années à réunir les matériaux d'une faune entomologique des environs d'Erlangen, l'auteur a préludé à un travail plus général , en commençant ses études géographiques par les Carabiques et les Hydrocanthares, afin de les comparer ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 343 avec ceux des autres pays dont il existe des faunes assez com- plètes. Il indique d'abord les auteurs qui ont publie les insectes d'Erlangen, cite le Dr Hoppe, qui connaissait en tout 59 Carabi- ques et 10 Hydrocanthares ; M. Kuster, qui a publié en 1840 un catalogue systématique des animaux observés dans les environs d'Erlangen, et qui connaissait 188 Carabiques et 64 Hydrocan- thares. M. Rosenhauer n'a pas retrouvé toutes ces espèces , mais il les a mentionnées dans son travail en les indiquant par un signe particulier. Pour lui , le nombre total des espèces trouvées jusqu'à ce jour à Erlangen, est de 271 Carabiques et 89 Hydro- canthares , en y comprenant les espèces des auteurs précédents. Il indique, pour toutes les espèces qu'il a observées lui-même, leur abondance relative, en suivant la méthode numérique de 1 à 10 , adoptée par M. Heer dans son ouvrage sur les Coléoptères de la Suisse. Ainsi, 1 et 2 indiquent des espèces très-rares; 3 celles qui sont rares; 4 et 5 celles qui sont assez abondantes; 6 et 7 les espèces abondantes; 8 très-abondantes; 9 les com- munes et 10 les espèces très-communes. Il a comparé cette faune avec celles de divers pays, en pre- nant pour base la faune de Suisse de M. Heer; celle de Paris commencée par MM. Boisduval et Lacordaire; celle de la Marche, de Brandebourg, par M. Erichson ; celles de la Suède, de Gyllen- hal, et de la Laponie, par M. Zetterstedt, et il a indiqué dans un tableau les rapports qu'il y a entre ces diverses faunes ento- mologiques. Il en résulte qu'Erlangen et ses environs occupent la deuxième place pour les Carabiques et la troisième pour les Hydrocanthares. 11 cherche ensuite à expliquer la cause de l'abondance des Coléoptères près d'Erlangen ; fait connaître la disposition topo- graphique de ce pays , en le divisant en trois régions : la plaine, les hauteurs et les parties marécageuses. Le travail de M. Rosanhauer, ne portant pas sur l'ensemble des insectes, ne peut donner lieu à aucune conclusion générale, relativement à l'étude de la distribution des insectes dans les diverses contrées de l'Europe. C'est un essai , un échantillon qui montre ce que l'on pourrait faire dans cette vue, si de bonnes listes étaient dressées dans divers points. (G. M.) 344 h iivu k zoologique. {Novembre 1843. ) Monographie der famiîien der Fflanzenlause , etc. Mono- graphie de la famille des Phytophthires , par M. J. H. Kal- tenbach. lre partie, Aphidina et Hyponomeut es. Aachen,1843. 1 vol. in-8o fig. Ce travail , écrit tout entier en allemand , nous semble traité avec soin , et il est le résultat de longues et minutieuses études. Dans une introduction qui n'a pas moins de 43 pages, l'auteur donne une description complète des Phytophthires et fait connaître tous les renseignements que la science possède sur leurs mœurs : le premier paragraphe de cette introduction est consacré à la» terminologie et à une description générale de ces insectes; les autres traitent de leur habitation et de leur distribution géogra- phique , de leur genre de vie , de leur reproduction , de leurs ennemis , des moyens de les détruire, de leur utilité et des dé- gâts qu'ils occasionnent ; enfin le huitième et dernier paragraphe est consacré à la bibliographie et cite le petit nombre d'ouvrages qui traitent de ces insectes, mal étudiés jusqu'à ce jour. A la suite de cette introduction vient un tableau de la méthode sui- vant laquelle l'auteur distribue les douze genres qu'il admet dans sa famille des Phytophthires. Nous allons reproduire ce ta- bleau , qui donnera une idée suffisante des caractères essentiels sur lesquels M. Kaltenbach s'est appuyé pour former ses genres. 1. Phytophthires ailés. — Aphidina. A. Ailes antérieures avec un cubitus dou- blement bifurqué. 1 . Antennes de sept articles , dans la plu- part aussi longues ou plus longues que le corps. 1. Aphis. 2. Antennes de six articles , pas plus lon- gues que la tête et le thorax. 2. Lachnus. 13. Ailes antérieures avec un cubitus simple- ment bifurqué. 1. Antennes de six articles, ailes en toit, ailes inférieures avec deux nervures obliques. 3. Schizoneura. 2. Antennes de cinq articles , ailes ho- rizontales, ailes inférieures avec une seule nervure oblique. 4. Vacuna. C. Ailes antérieures avec un cubitus simple. ANALYSES D OUVUAGES NOUVEAUX. 345 1 . Antennes de six articles , ailes anté- rieures avec quatre nervures obliques. * Ailes postérieures avec deux nervures obliques. 5. Pemphigus. ** Ailes postérieures avec une nervure oblique. 0. Tetraneura. 2. Antennes de trois à cinq articles, ailes antérieures avec trois nervures obli- ques. * Antennes de cinq articles , ailes en toit. 7. Kermès. ** Antennes de trois articles, ailes ho- rizontales. 8. Phylloxéra. II. Phytophthires aptères. — Jlyponomeutes. A. Antennes de six articles. 1. Le dernier article mousse, plus long que Pavant-dernier. 9. Rhizobius. 2. Le dernier article pointu , beaucoup plus petit que l'avant-dernier. 10. Forda. B. Antennes de sept articles, le dernier très-petit. 1 . Tarses des pattes postérieures longs et non articulés. 11. Trama. 2. Tarses des pattes postérieures ayant deux articles. 12. Paracletus. Ladescription détaillée des genres et des espèces des Aphidina, occupe toute la première partie ( pag. 1 à 206 ). La synonymie des espèces connues nous a semblé établie avec soin. Les descrip- tions sont entièrement en allemand , depuis la phrase diagnos- tique jusqu'à l'observation de mœurs qui suit la description dé- veloppée. L'auteur a eu soin d'indiquer avec exactitude la plante sur laquelle chaque espèce vit , les mois pendant lesquels on la trouve, etc. La seconde partie comprend les Hyponomeutes (pag. 207 à 213) , elle est traitée de la même manière. Il y a ensuite une bonne table alphabétique des genres et espèces et une grande planche pliée , représentant les ailes et les antennes de la plupart des genres. Comme les insectes dont s'est occupé M. Kaltenbach sont très-nuisibles et que leur étude peut amener à des résultats 346 revue zooLOGiyuE. ( Novembre 1843. ) avantageux pour l'application de l'entomologie à l'agriculture , nous pensons qu'une traduction de cet ouvrage serait une chose utile. (G. M.) Observationes de prima Insectorum genesi, adjecta articulorum evolutioniscum vertebratorum comparatione. Dissertatio inau- guralisquam consensuetauctoritategratiosimedicorumordinis in aima litterarum universitate Ruperto Carola ut summa in medicina, chirurgia atque arte obstetricia honores rite conce- dantur ; scripsit Albertus Kolliker, turicensis philosophue Doctor. (In-4- avec 3 pi. Zurick 1842.) Le litre de cette thèse indique le but et le plan de l'auteur. 11 a étudié d'abord le développement des œufs du Chironomus zonalus de Schranck , ce qui a donné lieu à une observation fort curieuse. Ces œufs, qui sont attachés aux plantes aquatiques et toujours submergés, ressemblent à de petits fils, et ils ont été décrits par divers auteurs comme étant des végétaux crypto- games. Agardh en a fait un genre (Gleonema) dans ses Diatoma- cées; Gréville, Leiblein et d'autres, les ont mis dans les Desmi- diacées ; enfin, Shuttlewoi th et Berkeley (Jnnah ofnat. history, vol. vu, p. 449) ont surpris les larves sortant de ces œufs, pris jusque-là pour des végétaux. Il résulte donc des observations de M. Kolliker, que les filaments désignés sous le nom de Gleonema sont des œufs de Chironomus. 11 décrit et figure ces œufs, et suit leurs évolutions jusqu'à l'éclo- sion de la larve. M. Kolliker a étudié de même les évolutions des œufs de la Simulia canescens de Brem (espèce nouvelle), et a donné une courte description de cette espèce. Enfin, il a étudié le développement de l'œuf de la Donacia crassipes , lequel se trouve dans l'eau attaché aux feuilles du Nymphœa alba. Outre l'intérêt physiologique de ces observa- tions, elles ont encore l'avantage de faire presque connaître la larve d'un genre dont les métamorphoses étaient restées incon- nues. Il y a une description et une figure de la larve au moment où elle va sortir de l'œuf. Cet intéressant travail , que nous ne faisons que signaler ici , est terminé par une comparaison établie entre les évolutions des Articulés et des Vertébrés. Il est accompagné de trois bonnes planches gravées. (G. M.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 347 III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du fi nov. 1843. M. Léon Dufour adresse un Mémoire intilulé : Histoire des métamorphoses de VEledona Agaricicola. Cette larve est hexapode , allongée , semi-cylindrique, blan- châtre et longue de 5 à 6 millimètres. Elle vit dans le Botetus im- bricalUS , Lin., et offre une particularité très-remarquable dans la manière dont elle prépare le logement qu'elle doit occuper pendant son état de chrysalide. Elle exploite un bloc sphéroïdal dans la substance même du champignon qui lui sert de nourri- ture, elle le perfore, le creuse et le ferme pour s'y loger et ne l'ouvre enfin que pour en sortir à l'état parfait. M. Léon Dufour fait connaître, à la manière deRéaumur mais moins longuement , le travail de ces larves , et il en donne une description détaillée ainsi que de la nymphe. M. Eug. Robert adresse une Note sur une empreinte d'Ammo- nite trouvée dans les falaises crayeuses de St-Falery en-Caux. Dans un éboulement récent, M. E. Robert a observé, à la sur- face d'un gros fragment de craie, l'empreinte d'une grande espèce d'Ammonite. Malheureusement l'état friable dans lequel se trouvait cette roche ne lui a pas permis de l'en détacher. Cette roche appartenait évidemment à la craie blanche et pro- venait de couches parfaitement horizontales. Cependant M. Ro- bert pense que , eu égard à l'absence complète de Belemnites, ces couches, malgré leur grande puissance , sont la partie infé- rieure de la craie blanche. Un changement dans la consistance de la roche devenue presque lithoïde, et une teinte légèrement jau- nâtre sur quelques points de la côte, là où elle est baignée par la mer à marée haute, lui ont fait supposer que la craie blanche de St- Valéry n'est pas très-éloignée de la craie tuffeau. Quoi qu'il en soit, dit en terminant M. Robert, la présence d'un Céphalopode tel que l'Ammonite dans la craie blanche, aurait- elle le droit de surprendre beaucoup les paléontologistes, lors- que nous avons déjà eu occasion de recueillir nous-même un de ses congénères, une Hamite, dans la craie blanche à Belemnites de Meudon ? Séance du 13 novembre. M. Gruby présente des Recherches 348 revue zoologique. ( Novembre 1843. ) et Observations sur une nouvelle espèce d'Hématozoaire , Try- panosôma sanguinis. Jusqu'ici l'on n'avait observé comme parasites vivants dans le sang des animaux, que des Filaires. M. Gruby a trouvé dans le sang des grenouilles une nouvelle forme d'animaux microsco- piques, dont il donne la grandeur mesurée au micromètre. Cet animal, qu'il nomme Trypanosome , a le corps allongé et aplati, transparent et tourné comme une tarière. Sa partie céphalique est terminée en filaments minces et allongés , et sa partie cau- dale se termine également en filaments pointus. La locomotion de ce parasite est très-remarquable : D'abord on doit admirer la rapidité avec laquelle il remue chacune de ses parties pour pro- duire le mouvement autour de son axe longitudinal ou le mou- vement de la tarière, et ensuite l'adresse qu'il met à éviter les obstacles qu'il rencontre. On peut compter quatre révolutions autour de son axe par seconde. Ici , l'auteur croyant s'adresser aux gens du monde et non à des savants , et pensant, peut-être avec raison, qu'un peu d'effet ne nuit pas par le temps qui court, dit que ces petits animaux exécutent 14,400 révolutions par heure. Puisqu'il était en train il aurait pu continuer et montrer qu'ils peuvent en exécuter 345,600 par jour, 10,368,000 par mois de 30 jours, 124,416,000 par an, 12,441,600,000 par siècle, etc., etc., ce qui serait pro- digieux et capable d'étonner les curieux. M . Guyon écrit à l'Académie pour donner quelques rensei- gnements sur une Araignée de la vallée du Chélif, Cette araignée établit sa toile et son nid dans les petits buis- sons de zizyphus lotus qui forment des groupes de verdure dans la vallée du Chélif , extrêmement aride. Chaque groupe de Lotus a son araignée. La toile est d'un tissu épais et collant; elle est variable pour la forme, tantôt carrée , parfois oblongue ; elle est tendue de champ et un peu inclinée. Près de son bord supérieur est le nid qui a la forme d'un capuchon ren- versé. Cette araignée fait sa principale nourriture de sauterelles: lorsqu'un de ces grands insectes tombe dans sa toile, il est aussi- tôt saisi par la patte et entraîné jusqu'à l'entrée du nid. Si la sauterelle est très-forte et se débat beaucoup, l'araignée la laisse sur place , se bornant à lui imprimer un demi-mouvement de rotation qui , la recouvrant d'un pli de sa toile , la met tout à SOCIÉTÉS SAVANTKS. 3rt9 fait hors d'état de se défendre. La sauterelle étant restée ainsi quelque temps , l'araignée revient sur elle, lui ouvre l'abdomen au-dessous du corselet, et lui suce les entrailles. Ces Arachnides, qui appartiennent au genre Érèse (E . acanto- philus) prennent beaucoup d'autres espèces d'insectes. Nous avons trouvé dans une de leurs toiles , qui nous a été adressée ré- cemment par M. Guyon , un Cébrion nouveau qui n'a pas été rapporté par les membres de l'expédition scientifique d'Algérie, et que nous avons décrit, dans notre spéciès des animaux articu- lés, sous le nom de Cebrio Guyonii. Séance du 27 novembre. M. Duvernoy lit une deuxième Note sur la Girafe fossile d'Issoudun ; il traite avec de nouveaux dé- tails la question zoologique , et donne des renseignements qu'il a récemment obtenus sur la question géologique. lia multiplié les comparaisons avec plusieurs mâchoires de Girafes du midi de l'Afrique , avec une mâchoire de Girafe pro- venant du Sénégal ou de l'ouest de cette contrée , et avec des mâchoires d'individus originaires de la Nubie ou de l'Afrique orientale, ces dernières comparaisons ayant été faites à Londres par M. R. Owen , à la prière de M. Duvernoy. Toutes les diffé- rences spécifiques annoncées en premier lieu par M. Duvernoy entre la Girafe fossile et la Girafe vivante, quelle que soit son origine, ont été confirmées. Au reste, la Girafe d'Issoudun n'est pas la seule trace de l'existence de ce grand mammifère en Europe , dans les temps antédiluviens. M. Agassiz a fait voir à M. Duvernoy, lors de son passage à Neuchâtel , au mois de sep- tembre dernier, le modèle en plâtre d'une incisive interne de cet animal, dont l'original fait partie de la collection paléontologi- que de M. Nicollet , pharmacien à Chaux-de-Fond , qui l'a trouvée dans la molasse. En Asie, MM. Cauteley et Valemer en ont découvert deux espèces dans le district inférieur de l'Hima- laya indien. Ainsi, dans ces temps primitifs de notre planète, la Girafe n'était pas reléguée, comme à présent, dans l'une des trois par- ties de l'ancien continent , elle pouvait parcourir dans sa course rapide les plaines et les vallées de l'Europe et dé l'Asie. M. Léon Dufour adresse de nouvelles recherches sur Vana- tomie de V Abeille et la production de la cire. Répondant aux observations de M. Milne Edwards, il maintient ce qu'il a dit au 350 revue zoologique. ( Novembre 1843.) sujet des prétendues glandes cirières des Abeilles. M. Léon Dufour dit avoir repris les dissections pour voir ce que M. Ed- wards affirme avoir vu. Mais il n'a aperçu aucun organe sé- créteur, ni grand ni petit , qui ait des connexions avec les aires cirières décrites par Huber, aucun tissu granulé qui lui soit propre, aucune utricule différente des saccules qui con- stituent le tissu adipeux splanchnique général. Ce dernier n'a d'autre rapport avec les aires cirières que celui qu'il a avec les autres parties du tégument , tant dorsal que ventral , c'est- à-dire qu'il est simplement contigu ou superposé. Le tissu granulé aperçu par M. Milne Edwards n'est vraisemblablement autre chose que les éléments adipeux pulvériformes échappés des saccules déhiscents ou crevés. Le microscope , poursuit M. Léon Dufour, m'a souvent fait rencontrer des granules irrégulièrement répandus sur ces aires , ainsi que sur d'autres points tégumen- taires. Les utricules sous-cutanés , l'appareil glandulaire de ce savant, ne sont que les saccules adipeux. Pour ce qui concerne l'anatomie intérieure de l'abdomen de l'abeille, je me crois auto- risé à maintenir qu'il n'existe dans cette cavité aucun organe spécial pour la sécrétion de la cire , que la texture des aires ci- rières ne saurait se prêter à l'effluence , à la transsudation, au suintement de la cire, ainsi que le prétendent Huber etsesparti- sants. Je pense , avec Réaumur, avec Huber, que les abeilles di- gèrent les matériaux de la cire. Je partage avec le premier l'opi- nion que la cire en nature, loin de transsuder à travers les téguments ventraux de l'abdomen , comme le veut le second , est rendue, dégorgée, par la bouche, vomie en un mot. Mais avant d'être mise en œuvre , pour la formation des alvéoles, elle va, suivant moi , subir une manipulation particulière et se jeter au moule des aires cirières. M. Milne Edwards prend la parole pour annoncer à l'Acadé- mie son projet de lui présenter des dessins exacts des organes qu'il dit avoir observés. Seulement il ne pourra faire les anato- mies délicates que nécessiteront de semblables figures que lors- que la saison lui permettra de disséquer des Abeilles fraîches , au moment où elles s'occupent le plus activement de la construc- tion de leurs alvéoles. M. Akerman , chirurgien de la marine , décrit avec beaucoup de détail l'organisation du Coypo (Myopotamus coypus). La SOCIÉTÉS SAVANTKS. 351 circonstance la plus curieuse de l'organisation de cet animal est que ses mamelles, au lieu d'être situées sous le ventre comme à l'ordinaire , sont placées sur les côtés de la face dorsale , un peu au-dessus d'un plan horizontal qui couperait l'animal en deux portions égales. Déjà les naturalistes avaient observé ce fait sur des peaux préparées , mais personne n'avait encore étudié la dis- position des glandes mammaires et l'anatomie des viscères du Myopotame. M . Félix Dujardin adresse un travail intitulé : Mémoire sur les Helminthes des Musaraignes et en particulier sur les Tri- chosomes , les Distomes et les Tœnias , sur leurs métamor- phoses et leurs transmigrations. L'auteur fait connaître plusieurs espèces nouvelles d'Helmin- thes qu'il a pu étudier complètement en disséquant un grand nombre de Musaraignes , et il est conduit par ces observations à indiquer plusieurs particularités remarquables sur le développe- ment, les métamorphoses et les transmigrations de certains Hel- minthes. D'abord, à l'occasion du Trichosome de la Musaraigne, il décrit plusieurs autres espèces du même genre et notamment ceux des Cyprins, des Corbeaux et de la Farlouse dont il a pu observer les mâles; il décrit des modifications principales offertes par les organes génitaux, les téguments et les œufs de ces Helminthes; mais il insiste particulièrement sur le mode singulier de déve- loppement des œufs du Trichosome de la Musaraigne qui , en- tourés d'une couche de mucilage , continuent à s'accroître dans cet albumen externe qui sert en même temps à les agglutiner, soit entre eux , soit à la surface du corps de l'Helminthe. Il décrit ensuite des tubercules jaunes qui envahissent en par- tie la rate de la Musaraigne , et qui proviennent uniquement du développement de ces Trichosomes , ayant passé de l'intestin ou de l'estomac dans l'épiploon et dans les lacunes de la rate où ils se transforment en un amas d'œufs et de mucilage. L'auteur est conduit par là à supposer que beaucoup d'autres tubercules des organes parenchymateux pourraient avoir la même origine. 11 indique aussi une altération des Trichosomes qui a dû souvent les faire prendre pour des fîlaires. Les distomes des Musaraignes lui paraissent devoir former un nouveau genre auquel il donne le nom de Brachylaime, Il éta- 352 revue zoologique. ( Novembre 1843.) blit que ce sont les mêmes Helminthes qui , spontanément pro- duits dans le foie des Limaces, viennent par les voies digestives achever leur développement dans la Musaraigne , de même que le Distomum echinatum ne se trouve dans plusieurs oiseaux aquatiques , suivant l'auteur, que parce que ces oiseaux ont mangé le Lymnée des marais, dans les kystes duquel a pris nais- sance un très-petit Distome analogue. M. Dujardin décrit enfin , comme dérivés des Tœnias , de nouvelles formes d'Helminthes , qu'il nomme Proglottis , et qui ont des œufs et des embryons exactement semblables à ceux des Tœnias qui vivent avec eux. IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. Lucien Buquet nous adresse la lettre suivante : t Monsieur et ami. La mort , l'impitoyable mort, vient encore d'enlever à l'entomologie , sinon un de ses meilleurs soutiens , du moins un des plus fervents admirateurs de cette belle science. M. de Luxer, mon oncle, président du tribunal civil de Nancy, a été ravi à sa famille et à ses nombreux amis, le 1 1 de ce mois, à Tâge de 78 ans. M. de Luxer s'occupait depuis longues années d'histoire naturelle, et particulièrement de l'ordre des Lépido- ptères, dont il possédait une des plus belles et des plus riches collections connues. Son nom , souvent cité dans les ouvrages d'entomologie, témoigne assez du plaisir avec lequel il livrait ses collections aux investigations des savants qu'il accueillait avec le plus aimable empressement. Aussi M. de Luxer n'a-t-il pas voulu que ces collections, qui lui ont procuré tant de douces jouissances, fussent démembrées après sa mort , et j'ai la satis- faction de vous apprendre qu'il les a léguées à M. Edouard Le- petit, son gendre, lépidoptériste distingué. Veuillez , Monsieur et ami , être assez bon pour insérer dans la Revue un extrait de cette lettre que je vous écris à la hâte, et Nota. A la page 301 nous avons oublié d'indiquer la localité de notre Torneutes obscurus. Cet insecte vient de Patagonie. SIXIEME ANNEE. — DÉCEMBRE 1843. I. TRAVAUX INEDITS. Ovographie ornituologique (1). — De la couleur des œufs des Oiseaux, en général, et de son origine. Par M. 0. Des Murs. Nous avons déjà, dans deux articles du Magasin de Zoologie, publics l'un en 1842, l'autre il y a plusieurs mois, cherché à éta- blir quelques principes relativement à la forme de l'œuf et à sa coquille. Nous venons aujourd'hui dire quelques mots au sujet de la couleur que revêt parfois cette enveloppe. Il n'est pas aussi facile de se rendre compte de l'origine de la matière colorante qui se dépose à la surface de la coquille des œufs de la plupart des oiseaux, que de leur forme et de la con- textureou de la composition de cette coquille. C'est un point des plus importants à connaître en oologie , et dont aucun auteur, à l'exception de l'abbé Manesse (2) en France, et du docteur Garas (3) en Allemagne , ne s'est encore , à notre connaissance, sérieusement occupé ; soit indifférence, soit à cause des difficul- tés de la recherche. A quoi doit être attribuée la formation de cette matière ? Pro- vient-elle de la combinaison des particules ferrugineuses du sang avec les agents chimiques composant la substance de la co- quille ? ou bien existe-t-elle distincte, séparément élaborée dans le corps de l'animal, et contenue, comme la matière calcaire, dans des vaisseaux ou conduits particuliers aboutissant aux pa- rois de l'oviducte? Telles sont les deux principales questions que fait naître la présence d'une matière colorante sur la contexture crayeuse des œufs, et que nous allons alternativement examiner et comparer entre elles, afin de connaître laquelle peut donner la solution la plus rapprochée de la probabilité. (I) Voir le Magasin de Zoologie 184*2, pi. *25 et i8'|3, pi. 36. (•2) Dans son Introduction manuscrite à une Oologie européenne''^'' lée inachevée , 1780 à 17<)0. (3) Traité élémentaire d'aualomic comparée, lS3'3. Tome VI. Année 1843. -^ 354 revue zoologique. {Décembre 1843.) La première question n'a encore été soulevée que par Guet- tard (1) qui, s'occupant uniquement de la description des œufs de la collection de Réaumur, n'a fait que donner ses idées à cet égard, et depuis par Manesse (2), dont nous avons vérifié les ob- servations et constaté l'exactitude. L'un a raisonné par hypo- thèse que les faits ont à peu près justifiée ; l'autre n'a parlé que d'après ses propres expériences. Mais pour bien éclaircir cette question, il est nécessaire d'entrer dans le détail des phénomè- nes qui accompagnent ordinairement l'opération pénible de la ponte, qui est véritablement pour les femelles des oiseaux ce qu'est l'accouchement ou le partus, pour les femelles des mam- mifères. Ainsi, on remarque au moment de la ponte, que l'oviducte, à part son état morbide et inflammatoire , présente dans toute sa surface interne l'aspect d'un tissu formé de l'agglomération d'un nombre infini de petites papilles semblables à celles qui se voient à la surface de la langue et de l'estomac de différents animaux. Ces papilles sont les extrémités affluentes , ou, si l'on peut dire, les embouchures des vaisseaux capillaires qui amènent à l'oviducte , comme à un réservoir , la matière cal- caire dont doit être formée la dernière enveloppe de l'œuf , la coquille. Il suffît, pour s'en convaincre, de presser entre les doigts les différentes parties de l'oviducte : on en fait suinter aussitôt un liquide laiteux , sans saveur , qui se sèche au con- tact de l'air, sans s'évaporer, en conservant quelque solidité, et qui n'est autre que la matière calcaire de la coquille (3). Ce n'est pas tout cependant : réchauffement causé dans cette partie du corps de l'animal, par le travail qui s'y accomplit et aussi par son ardeur prolifique , est tel , qu'aux gouttes blan- châtres qui suintent des papilles dont nous venons de parler, il s'en joint de sanguines procédant les unes par écoulement, les autres par jet et par éclat, ce qui explique parfaitement la forme (i) Mémoires sur différentes parties des Sciences et des Arts. Tome V, 12e édit., in-4°. Paris, l-j83. (2) Oologie, loc. cit. (3) Purkinje ( Symbolœ ad ovi avium Mstorlam ante incubationem , Leipsik, i83o), et d'après lui, Carus {loc. cit.) , prétendent que la co- quille se forme par voie de cristallisation , ce que nous ne comprenons guère, après ce que l'on vient de voir de 1 état de l'oviducte au moment de la ponte. ru w aux im;dits. 355 de larmes ou d'éclaboussures de certaines Lâches. D'où il est ra- tionnel de conclure, ainsi que l'a fait Manesse (1), que la matière colorante peu être envisagée cuniiue le résultat de la combinai- son des corps chimiques formant la base du sang avec la ma- tière calcaire. Mais, jusqu'à présent, on n'a pu découvrir quel était le point de réunion de ces petits vaisseaux, et par consé- quent le point de départ de la matière calcaire qu'ils amènent dans l'oviducte. Ce qui n'annonce pas de grands progrès en cette partie de l'anatomie ornithologique depuis une quarantaine d'années : car c'est ce qu'a parfaitement exprimé en d'autres termes M. Yirey, dans son savant article OEuf (2), en disant : « Qu'on ne peut apercevoir le canal de communication par 1c- » quel ce liquide passe des reins ou d'un autre organe à l'ovi- « ducte. » L'autre question, qui nous est propre, nous a été suggérée par une observation que le hasard seul nous a fait faire, il y a plu- sieurs années. Au printemps de 1 8S9, nous rencontrâmes dans une prairie de la Champagne, non loin des bords de l'Aube, un nid de Vanneau commun oulruppé (Tringa Fanellus, L.), avec trois œufs dedans. Deux de ces œufs présentaient les couleurs affectées ordinairement par cette espèce : sur un fond brun ver- dâtre abondaient confusément des taches d'un noir brunâtre plus abondantes au gros bout qu'à la pointe. 11 en était tout autre- ment du troisième , que nous conservons dans notre collection ; sa couleur différait tellement de celle des deux autres, que n'eût été sa forme absolument la. même, ovoïconique , nous l'eussions pris pour l'œuf d'une espèce étrangère au vanneau et inconnue ; car il était d'un vert d'eau uni, légèrement parsemé, surtout au gros bout, de petits points ou mouchetures noirâtres. Lorsque nous vidâmes cet œuf, au moyen de l'insufflation, nous fûmes témoin d'un phénomène extraordinaire qui n'a jamais été re- marqué par personne que nous sachions. L'albumen et le jaune sortirent par la pointe au bout aigu de l'œuf, dans leur état nor- mal, l'un et l'autre avec leurs tuniques, et l'œuf nous paraissait entièrement vide, quand en l'insufflant de nouveau, nous en (i) Oologie, loc. cit. (■>.) Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliquée aux arts Déterville, ibo3. 356 revue zoologique. ( Décembre 1843. ) fîmes sortir une 'espèce de caillot noirâtre et glaireux. Ayant examiné avec soin la substance dont ce caillot pouvait être composé , nous reconnûmes, à notre grand étonnement, que c'était une agglomération de la matière colorante, formée des deux teintes communes à cette espèce, c'est-à-dire de brun ver- dâtre, noyée dans un mélange d'albumen et du gluten animal qui fait adhérer entre elles les particules constituantes de la co- quille, et retenue dans une pellicule transparente semblable à celles qui retiennent et divisent entre elles les diverses portions de l'albumen. Ce fait, jusqu'à présent unique en Oologie, nous a paru de na- ture à être cité : il mérite l'attention des oologistes non moins que celle des physiologistes et a besoin d'être expliqué et com- menté par quelque savant : espérons que les observations sur la ponte des oiseaux, auxquelles se livrent depuis quelque temps MM. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et M. FI. Prévôt, amèneront la solution du problème qu'fl renferme. En attendant , voici, pour nous, la seule explication que nous en puissions donner. Il faut d'abord supposer la préexistence ou préformation acciden- telle de la matière colorante dans l'intérieur de l'oviducte, avant le passage de l'œuf par ce canal, puisqu'elle se trouvait au gros bout de celui dont nous parlons, et par conséquent avant le dépôt sur ce corps de la substance calcaire. Il faut ensuite ad- mettre, comme dans le cas de la rencontre de deux jaunes, que cette matière colorante, ainsi agglutinée, ayant été entraînée dans la sphère d'action et d'activité de l'œuf, recouvert alors de son albumen, mais non de sa dernière enveloppe pulpeuse, se sera trouvée renfermée dans la coquille, qui dès lors n'a pu être très-faiblement teinte que par le peu de particules colorantes demeurées aux parois de l'oviducte. Remarquons d'ailleurs que la teinte vert d'eau apparaissant sur cet œuf, est en grande partie celle qui se voit toujours à la surface intérieure et dans l'épaisseur de la coquille chez le Vanneau , et plusieurs autres espèces d'oiseaux fluviatiles, de rivages et de mers, en un mot, la couleur de la matière calcaire dans ce genre. Ainsi se trouverait expliquée , sous un autre rapport , la pré- sence , dans certaines couvées d'œufs d'oiseaux , d'œufs colorés d'une teinte unie, la même qui forme le fond de la couleur des autres. œufs du même nid, mais sans aucune tache, tandis que TRAVAUX INÉblTS.Î 357 ceux, ci sont maculés selon que le comporte l'espèce dont ils proviennent. Nous étions par lu naturellement conduit à supposer que la matière colorante existait peut être tout à lait distincte et sécré- tée comme la matière calcaire dans l'intérieur du corps de l'oi- scau. A quelques recherches que nous nous soyons livré pour établir ce fait d'une manière certaine, nous avons toujours échoué , et rien ne s'est offert à nos yeux qui révélât l'existence d'un réceptacle particulier de cette matière. Nous sommes donc forcé de nous en tenir à la découverte de Manesse , confirmée par Purkinje et Carus , et d'admettre que les différentes teintes que présentent les taches superficielles de la coquille ne se for- ment dans l'oviducte qu'à l'instant où l'œuf, en le parcourant pour sortir du cloaque , en distend les parois par son volume et provoque un suintement général de toutes les fibres de la partie inférieure de ce canal ; l'effet de ce suintement ou de cette exsu- dation étant de mettre en présence les particules ferrugineuses et calcaires dont la combinaison s'opère immédiatement. Le fait paraît même d'autant plus vraisemblable que la forme seule des taches déposées sur la coquille reproduit généralement l'impression exacte et l'image parfaite des gouttes de sang ex- sudées , soit des parois de l'oviducte , soit de celles des fausses membranes refoulées au dehors; ces images se montrent tantôt régulièrement dessinées et plus ou moins arrondies ou oblongues, si la résistance dans l'opération est faible , tantôt sous l'aspect d'une éclaboussure ou d'une goutte comprimée si cette résistance est forte ; tantôt, et plus rarement, sous forme de traiis ou lignes plus ou moins sinueux , ce qui dénote alors un épanchernent de ce même sang exsudé au milieu des divers éléments de l'albu- men diffusés dans toute la longueur de l'oviducte , et dont la nature visqueuse n'a permis au sang de s'y introduire que par linéaments ou filets. Ainsi donc point ou peu de doute quant à l'origine des taches colorantes ou colorées qui se voient sur la coquille des différents œufs d'oiseaux. Mais faut-il rejeter cette formation, cette origine à l'égard des teintes uniformes plus ou moins rougeâtres ou jaunâtres, ou bleuâtres, ou verdâtres qui recouvrent entièrement la surface des œufs dont la coquille n'apparaît pas blanche , et admettre, comme le fait le docteur Carus, l'hypothèse d'une sé« 358 revue zoologiquf. ( Décembre 1843. ) crétion particulière semblable à celle de la matière calcaire, et dont le fait que nous venons de citer relativement à un œuf de Vanneau pourrait offrir une analogie? Telle n'est pas notre opinion : parce que, suivant nous , l'ori- gine de ces teintes unies qui forment le fond de couleur du plus grand nombre des œufs maculés et de ceux qui ne le sont pas , doit dans tous les cas être la même que celle des teintes dont sont composées les taches elles-mêmes. Du moment en effet que l'on admet , comme on s'y trouve amené tout naturellement et forcé par l'observation", que la combinaison des particules miné- rales du sang avec celle des sels calcaires suffît pour produire toutes les nuances de taches que l'on connaît , et qui passent du pourpre au rouge, du rouge au brun, du brun au jaune, du jaune au vert , du vert au bleu, du bleu au noir , et par toutes les nuances intermédiaires , il n'y a point de raison pour que la même combinaison ne donne pas naissance aux mêmes nuances sans un développement plus grand et dans une quantité plus considérable : le moins ici peut très-bien devenir le plus. Il n'est pas plus étonnant d'ailleurs de voir des œufs d'une seule couleur unie, tels que ceux des Faisans et des Tinamous que de voir des œufs entièrement blancs, comme le sont ceux des Pigeons et des Poules. Il faut seulement supposer qu'alors il existe probable- ment dans 1 intérieur de l'oviducte des oiseaux qui font ces œufs à une seule teinte , une matière offrant dans toutes ses parties plus homogènes une affinité plus grande pour le développement d'une de ces teintes sur une plus grande échelle que pour toute autre teinte; et qu'à cette nature de constitution seule serait due cette unité de couleur. L'inspection de l'œuf duBacbakiri (Lanius Bacbakiri, Shaw.) suffirait au besoin pour confirmer dans cette opinion : car avec un fond uni de couleur vert-bleuâtre, à peine le plus souvent y aperçoit-on quelques taches rares et légères de sang pourpré imprimées en forme de points ou de goutte- lettes. D'où nous concluons que lorsque le système de sécrétion colorante aura, avec le temps , été admis pour les teintes déta- chées, il devra l'être pour les teintesunies et réciproquement. Dans un prochain article , nous examinerons le degré d'in- fluence que l'on doit attribuer à la climature ou à la nourriture sur la coloration de l'œuf des oiseaux. TRAVAUX INÉDITS. 359 Monographie du genre Syndosmya , par C.-ARécluz, Pharma- cien à Vaugirard. (Suite. Voyez n° 10, p. 292.) Genre Syndosmye, Syndosmya. Récluz. Ligula partial, Moutagu ; Abra partim, Leach, Mss.; Amphi- desma partim , Lamarck , Sowerby; Amphidesma , Turton , Bi- valves d'Angleterre. Car. gen. Animal ovale ouoblong, épais, comprimé. Manteau ouvert dans presque toute son étendue, les lobes réunis seule- ment en arrière en un tube court pour le passage des siphons , avec les bords épaissis et garnis de trois rangées de petites papilles. Siphons allongés , séparés dans toute leur étendue et inégaux entre eux : l'anal (supérieur) court, cylindrique, celui de la res- piration (inférieur] très-long et un peu comprimé. Branchies inégales, à folioles égales , très-petites , triangulaires , prenant naissance au tiers postérieur de la base du pied , adhérentes et réunies avec celles du côté opposé. Bouche très-grande , ayant les appendices labiaux au moins aussi longs que les branchies. Pied allongé, comprimé , recourbé, obtus en avant et granuleux à son extrémité antérieure. Coquille libre, équivalve, inéquilatérale , transverse , épider- mée, ovale, oblongue ou subtriangulaire, mince, arrondie anté- rieurement , anguleuse , flexueuse et plus baillante sur le côté postérieur qui est le plus court. Crochets petits , peu saillants , légèrement réfléchis en dedans ou en arrière. Charnière ayant deux dents cardinales petites, minces, presque parallèles , sur la valve droite, etune seule sur la valve gauche, s'articulant avec les deux autres; un cuilleron ovale ou subtrigone , très-court , juxtaposé sur le bord interne supérieur et postérieur des deux valves pour le ligament; deux dents latérales lamelleuses, sur la valve droite , très-rarement sur la gauche. Ligament double : l'un externe , court , mince , étroit et fibreux ; l'autre interne , plus fort , cartilagineux , fixé dans les fossettes car- dinales. Impressions musculaires oblongues, recourbées et aiguës au sommet. Excavation du manteau transverse très- profonde, ovale-triangulaire , à angles arrondis. Angle du man- teau aigu. Char. geni. — Animal ovatum seu oblongwn , crassum, com- 360 revue zoologiqur. ( Décembre 1843.) pressvm. PaUinm maximr aperlum lobis extrorsùm lantùm in tubo brevi pro siphonibus coadunalis , marginibus incras- satis et papillis parvis Iriserieilis instructum. Siphones elon- gati, inœquales usque basim divisi : superus brevis cylindricus; inferus longior parùmque compressus. Branchiarum foliotée œquales, minimœ, trieingulares , lerliarœ postieœ parti pedis basis exortœ , posticêque cum foliolis opposiiis connexee. Os maximum, cum tabiorum appendicibus saltem branchiis œquanlibus. Veselongalus, valdè compressus, subcartilagineus, recurvus, extremitati oblusus , ac lœviter granulosus. Testa libéra, œquivedvis,inœquilatera, tr ansver salis, epi- dermide vestita, ovata, oblonga , subtrigonave, poslicê angu- lata, flexuosa ac plnsculùm Mans. Apices minuit, acuti, intus seu extrorsùm reversi. Cardo dentibus cardinal ibus duobus parvulis, tenuibus, inlerdùm obsoleUs,subparallelis . subapi- calibus in valvula dcxlraunico, inserlo, in sinistra, eumfo- veola semirotunda , ovatotrigoneive, brevissima, posticè jux- tà-posità, pro ligamento interne et dentibus laleraiibus duo- bus lamellosis triangularibus in valvula dextra , in sinistra rarissimis. Ligamentum duplex : externum brève , angustum , tenue , fibrosum ; internum robustum, carlilagincum, in foveis cardinalibus locatum. Impressiones musculares peirvœ,oblongev, supernè acutœ et incurvœ. Sinus palliaris magnus, profundè auclus , transversalis , ovato-trigonus , angulis rolundato-ob- lusis. Angulus pallii acutus. Observations. Les Syndosmyes sont des coquilles petites (les plus grandes n'ayant guère que 14 à 15 ffiill. dejiauteur sur 22 à 23 mill. environ de large), minces, ordinairement brillantes et transpa- rentes , parfois opaques dans un âge avance et lorsqu'elles sont depuis longtemps conservées hors de l'eau. Leur forme varie peu. Elles sont plus déprimées que convexes, plus ou moins trans- versales, ovales, oblonguesou presque trigones, à côté antérieur plus large , plus arrondi et ayant le côté postérieur plus court , plus étroit , anguleux, un peu plus bâillant et flexueux comme celui des Tellines. Leur surface est peu convexe, lisse, mais finement striée en travers : les stries parfois lamelleuses. Leurs crochets sont petits, pointus, droits, faiblement dirigés en arrière TRAVAUX INEDITS. 361 ou opposés. Elles onl deux ligameuls , comme les Àmphi- desmes et autres genres de Maclracés, l'un extérieur, • oit, court cl fibreux ; l'autre fort , ramassé, cartilagineux, de carac- tères chimiques analogues à ceux de la corne et des poils, fixé dans les cuillerons de la charnière. La charnière diffère un peu sur chaque valve : sur la valve droite, où elle est plus complète, on voit deux dents cardinales pelites , placées sous les crochets, minces, rapprochées, presque verticales et parallèles quelque- fois divergentes en avant ; une fossette en forme de cuilleron semi-rond, ou subtrigone , courte , étroite, située en arrière des dents, prenant naissance sous les crochets et s'étendant le long du bord interne supérieur et postérieur contre lequel elle est sou- dée. On remarque toujours, sur cette valve, deux dents latérales très-minces, lamelleûses, plus ou moins allongées et triangulaires, laissant, entre elles et la marge supérieure, une rainure assez pro- fonde, ce qui leur donne une apparence de dents entr'ouvertes. La valve gauche est pourvue d'une fossette cardinale semblable à l'autre et en avant d'une dent cardinale petite et mince , qui va se loger entre les deux de la valve opposée , lorsqu'elles sont réunies. Ordinairement , au moins sur les neuf dixièmes des es- pèces connues, ou n'aperçoit pas la trace d'une seule dent laté- rale sur la valve gauche ; une espèce encore non décrite, en pré- sente rarement deux, quelquefois une , mais le plus souvent au- cune. Ces dents latérales sont plus ou moins rapprochées des sommets. Sur quelques espèces , les dents cardinales varient, tantôt une seule sur chaque valve, tantôt deux , mais plus géné- ralement on n'en voit qu'une sur la valve gauche et deux sur la droite. L'intérieur des valves est lisse et brillant, et comme sur les Erycines et quelques Lucines, elles sont imprimées de stries rayonnantes très-fines, parfois obsolètes et d'autres fois très-finement ponctuées. La couleur générale des Syndosmyes est le blanc vitré , cependant quelques-unes sont d'un blanc lacté , ou d'un blanc jaunâtre très-pale et d'autres sont teintes de rose. Cette couleur, dans l'état de vie de l'animal, est modi- fiée par celle qui est propre à celui-ci , ou masquée par un épi- démie très-délioat qui revêt la surface externe du test et s'étend même au delà des bords des valves, à peu près, mais plus briè- vement que sur les Solémyes. Les mœurs des Syndosmyes ne sont pas très-connues et ont 362 revue zoologique. ( Décembre 1 843. ) cela de commun avec la plus grande partie des autres mol- lusques. Elles vivent généralement près des côtes, dans le sable, rarement dans la vase, ou sur quelques Actinies. Selon M. Bou- chard-Chantereau , la Syndosmya nuclcola se logerait dans les masses de Serpules et les pierres perforées par les Saxieaves ou les Pétricoles. Comme nous l'avons faitdéjà remarquer, toutes sont indigènes des côtes de l'Europe et ne paraissent guère s'étendre au delà du 35e au 65e degré de latitude. Elles sont particulières à la Manche et à la Méditerranée. Les Syndosmya alba , tennis, trun- cata , prismatica , purpurascens et nucleola sont propres à la première mer ; les troisième et quatrième ne se trouvent que sur les côtes d'Angleterre ; la cinquième et la sixième sur celles de France ; la première et la deuxième habitent les. deux pays et ne se propagent qu'à une faible étendue au delà du canal Gallo-Britannique , du moins aucune indication écrite ou ver- bale ne les a signalées, soit en Belgique, soit sur les côtes du Portugal. La Méditerranée, beaucoup plus pauvre, jusqu'à pré- sent , que la Manche , en espèces de ce genre , n'en montre que trois à nos observations ; les Syndosmya apelina, occitanica et segementum, La première , commune aux golfes du Lyon, de Gènes et de Tarente ; la deuxième , spéciale à la première loca- lité, et la dernière, au troisième golfe. Les rapports de ces coquilles avec les autres genres s'éta- blissent d'un côté avec les Listères , de l'autre avec les Amphi- desmes, et, dans la méthode, elles doivent faire partie de la même famille, celle des Mactracés. 11 n'est pas possible d'établir des divisions ou sections parmi les espèces de ce genre, par le motif que la plupart sont sujettes à varier de forme , et que les autres caractères ne sont pas assez tranchés pour servir à cet objet. 1. Syndosmya alba. Testa ovato-oblonga, alba, nitida, soli- diuscula,concentricè tenuiter striata,subla3vigata,margine supero ac posticoconvexiuscula; latere postico breviore,angulato, flexu- osa, extremitate subrotundato ; foveis cardinalibuscrassiusculis; dentibus lateralibus validis, remotiusculis, sequidistantibus. Var. a..) Major. Testa solidiuscula, alba, subopaca. Amphidesma Boysii, Lam. An. sans vert. t. 5 (1818), p. 491, n, 7. —Bouchard Chantereau, catalogue des Moll. côtes du TRAVAUX INÉDITS. - 363 Boulonnais (1838), p. 14, n. 17, cum description* > anima H. Maclra Boysii. De Gerville cal. Coq. Manche, in Mem. Soc. Lin. Calvados (1825), p. 190, n. 6. \nr. ,i.) Media' magnitudinis. Testa lactea, opaca, solidiore. Maclra alba. Wood, Jet. Soc. Linn. Londs. t. 6 (1802), p. 174, pi. 18,fig. !), 12. Ligula Boysii. Montagu, Test. ftn7anmca( 1803), p. 98, pi. 3, f. 7. — Brown, Illustrât, of Great. Brit. et Ireland (1827), p. 1, pi. 14, f. 3. benè. Maclra Boysii, Pulteney, in Hutch. Dorset calai. (1813), p. 33, pi. 12, f. 7. — Maton et Rack. in Linn. trans. t. 8 (1807), p. 72, n. 10, pi. 1, f. 12 benè. — Dillwyn. Descript. Catal. t. 1 (1817), p. 143, n. 28. — Turton Conchol. Diclio- nary (1819), p. 84, n. 12. Abra Boysii. Leach Mss. ex fide Lamck et Sowerby. Amphidesma Boysii Sow. Gen. of shclls. — Turton. Brilish Bivalves (1822), p. 53, pi. 5, f. 4 et 5, optimè. Amphidesma album, Fleming, Brit. Animais (1828), p. 433, n. 470.— Macgillivray, Hist. moll. Animais Aberdeen (1843), p. 292, n. 1. Var. y.) Testa posticè obtusissima, subtruncata, caetera ut in var, B. Hab. La Var. «.). Les plages sablonneuses de la Manche, à Cher- bourg, dans la baie de la Hougue (de Gerville), Boulogne-sur- Mer où elle est assez commune (Bouchard), St-Malo ; le golfe de Gascogne, à la Teste de Buch. La var. (î et ■)) les côtes sablon- neuses de l'Angleterre, à Sandwich, dans le duché de Kent (Boys), dans les duchés de Salcomb et de Biddefort (Montagu), et l'Aber- deenshire dans le sable et la vase (Macgillivray). La var. y) très- rare. L'animal, d'une couleur blanc-jaunâtre, a les crénelures du manteau blanchâtres et ses siphons diaphanes. Selon M. Macgil- livray, les branchies sont inégales. Il vit en compagnie des Tel- lina tennis et fabula. La coquille, revêtue de son épiderme, a une teinte légèrement paillée. La var. a) a 14 1/2 mill. de hau- teur, 22 mill. de largeur et 8 mill. de convexité. Son côté anté- rieur a une étendue de 15 mill., et le côté postérieur de 11 mil- limètres. La var ,1.) a 11 mill. de hauteur, 15 mill. de largeur et 5 mill. de convexité. Son côté antérieur est étendu de 1 1 mill., 364 revuk Z00T.OGIQUE. ( Décembre 1 843. ) et le côte postérieur de 0 mill. La var. y) a 10 mill. de hauteur, 14 mill. de largeur et 6 de convexité. Son côté antérieur a 10 mill. d'étendue, et le côté postérieur 7 1/2 mill. Toutes ces variétés ont l'intérieur des valves très-brillant, fine- ment rayonné de stries et plus finement encore parsemé de très- petits points assez difficiles à voir. Dans un bon état de conser- vation, elle est recouverte d'un épidémie très-mince, d'un gris jaunâtre, débordant les valves. 2. Syndosmya apelina. Testa ovato-oblonga , inœquilalera convexo depressa,exalbida,tenui, pellucida, lœvissimè transver- sim striata, nitida, posticè breviore, angustata, flexuosa, angu- lata subrotunda aut acuta, margine supero obliqué subrecto, intus nitidissima, substriata, foveis cardinalibus minulis, triangula- ribus; dentibus lateralibus brevioribus, exacte triangularibus, tenuioribus remotis, œquidistantibus; apicibus parvulis, inflexis Tellina apelina, Renieri, Cat. Adriat. ex fide Brocchi. Tellina pellucida, Brocchi, Conclu. Subapen. (1814), p. 14, pi. 12, f . 8 benè. JmphidesmaBoysii, Risso, hist. nat. Eur. Mèrid. t. 4 (1826), p. 369, n. 1017. — Mactra Tellinoides, Philbert, Mss. Var. J2) Testa postice acutè angulata. Erycina Renierii, Bronn, Reize , p. 259. — Philippi , En. rnoll. Sicil. (1836), p. 12, pi. 1, f. 6 benè. Hab. Fréquente sur les côtes du golfe du Lion à Agde, Séte, Nice, Toulon; sur les côtes de Naples à Fusaro; à Nardo, en Sicile sur les rivages de Païenne; plus rare à Syracuse. Selon M. Phi- lippi , la forme de cette espèce varie ; elle est tantôt plus longue ou plus large, plus ou moins renflée, et à bord postérieur plus ou moins rostre ; mais la variété à bord postérieur aigu doit être très rare, n'en ayant vu ainsi que dans la figure publiée dans le catalogue descriptif des coquilles de la Sicile. Cette espèce, qui, à l'état récent, est revêtue d'un épidémie délicat d'un fauve grisâtre pâle , est fort voisine de la Syn- dosmye blanche et pourrait peut-être n'en être qu'une variété méditerranéenne; cependant elle est constamment plus petite, plus convexe, plus mince, plus translucide, à fossettes cardinales toujours plus étroites, et à dents latérales moins étendues et exac- tement triangulaires. L'intérieur des valves a des stries rayon- nantes rapprochées et obsolètes. Ses crochets sont un peu aigus. TRAVAUX INEDITS. 365 Hauteur 9 à 12 mill., largeur 14 à 17 mill., convexité 5 1/2 à 6 mill. Le côté antérieur a une étendue de 9 à 1 1 mill., et le côté postérieur de 8 à 9 millimètres. 3. Syndosmya occitanica. Testa parvula, ovata, inœquilatera, posticè breviore, subtruncata, obtusissima, substriala, nitida, pellucida, exalbida; intus nitidissima substriata, nec punctata ; foveis cardinalibus brevissimis ; dente laterali antica remotiore; sinu palliari angusto, valde transrersali ; apicibus acutis, in- flexis. Hab. : les côtes du Languedoc, à Àgde et dans l'étang de Thau, près de Séte , avec la précédente dont elle n'est peut-être qu'une variété. Elle est facile à confondre avec les jeunes individus de cette dernière; elle en diffère toujours par la troncature de son côté postérieur, par son excavation palléale plus étroite, plus transversale. L'intérieur des valves est à peine strié en long ; ses fossettes cardinales très-petites; ses dents cardinales varient : tan- tôt au nombre de deux sur chaque valve, petites, rapprochées, tantôt on n'en découvre qu'une seule sur la valve gauche. Quel- quefois cette dernière valve est dotée de deux dents latérales bien marquées, d'autres fois l'une d'elles est effacée, et souvent toutes les deux. La dent latérale postérieure est toujours plus rappro- chée des apicales que l'antérieure et plus courte que celle-ci. Son excavation palléale est transversale, oblongue et peu trian- gulaire. Hauteur 6 mill. largeur, 8 mill. convexité, 3 mill. dis- tance des sommets, au côté antérieur 5 mill im., au côté postérieur 4 mill. 4. Syndosmya purpurascens. Testa parvula, ovali , tenui , obsolète transversim striata, albido-purpurascente. (Lamarck.) Amphidesma purpurascens, Lamarck, An. s. vert., t. 5, p. 493, n° 14. — Collard des Cherres , Cat. coq. Finistère in Bullet. Soc. Linn. Bord. T. 2, p. 15, n° 4 (1830). Hab. : les côtes de la Manche , près de Cherbourg (Defrance) , dans le sable, près de Morlaix (Collard des Cherres). Cette espèce , très-rare , nous est inconnue. 5. Syndosmya nucleola. Testa minima , rotundata , inœqui- latera , convexa , albida, lateribus puniceis. (Lamarck.) Amphidesma nucleola, Lamarck, 1. c. , p. 493, n° 15. Bouchard-Chantereau , Cat. Moll. Boulon., p. 15, n° 18. Hab. : les côtes de la Manche , aux environs de Cherbourg 366 revue zoologioue. {Décembre 1843.) (Defrance), dans les masses de Serpulcs et les pierres perforées par les Saxicaves ou les Pétricoles , sur les côtes du Boulonnais , où elle est assez rare. Son animal , semblable à celui de la Synd. alba, est plus épais (Bouchard-Chantereau). La Syn- dosmya nucléola ne nous est pas plus connue que la précédente, au moins en nature ; mais nous en avons vu des figures ressem- blantes , lesquelles nous ont guidé dans le classement de ces deux espèces. 6. Syndosmya tenuis. Testa minima, subtrigona , subaequi- latera , postice breviuscula , tenera , exalbida , pellucida ; con- centrée tenuiter striata; foveis cardinalibus ovato-triangularibus; dentibus cardinalibus in valvula dextra duobus parallelis , late- rali antica exacte triangulari , apicis proxima, postica remotiore; apicibus prominulis extrorsùm vix recurvis. Mactra tenuis , Montagu test. brit. , p. 572. — Maton et Rackett, Lin. trans. 8, p. 72 , n° 8. — De Gerville, Coq. Manche, p. 190, n° 8, Brown, in Encyclop. brit., t. 6, p. 410. Ligula tenuis, Montagu test brit. suppl., pi. 17, f. 7. — Brown, iliustr. of Great Brit., pi. 14, f. 2 aucta. Abra tenuis , Leach ex fide Lamarck et Sowerby. Amphidesma tenuis, Lamarck. An. s. vert., t. 5, p. 492, n° 8. — Delessert, Recueil de coq. de Lamk. non fig. (1841), pi. 4, f. G, inferior aucta ,optimè. — Amphidesma tenue, Sowerby Gen. of Shells. — Turton, Brit. Bivalves, p. 53. — Fleming, Brit. Animais, p. 433, n° 471. — Macgillivray, Moll. Aberdeen, p. 293, n° 2. Hab. : les côtes de l'Angleterre , principalement les méri- dionales , à Southampton ( Montagu ) , à Weymouth ( Bryer ) , à Cruden Bay (Macgillivray); sur celles de France, au centre de la Baye de la Hougue , près de Cherbourg, où elle est très- rare (De Gerville ). — Hauteur 6 mill. , largeur 7 mill. , con- vexité 3 mill. Le côté postérieur n'a guère qu'un demi-milli- mètre d'étendue en plus que le côté antérieur. 7. Syndosmya segmentum. Testa ovato-trigona interdum ova- to-oblonga, subinrcquilatera, postice breviore, angustiore, sub- angulato; tenuissima, fragili , albida , pellucida, paulo rudi, striis transversis tenerriinis, lamellosisque; apicibus prominulis, obtusis ; margine supero valvuke sinistraî apice utrinque carina TRAVAUX INÉDITS. 367 acuta notato; dente laterali postica remotiore , antica apicalis proxima. Var. a.) T. ovato-trigona , tenuissima, striis valdè lanx-llosis; foveis cardinalibtis crassiusculis, anguslis , subtrigonis. Amphidesma segmentum. Costa Mss. ex fide Petit. Var. 0. T. ovato-oblonga , tenuissima, postice atténua ta , breviore, antice rotundata , striis concentricis lamellosis ; nitida ; foveis cardinalibus parvulis , tenuioribus. Hab. : les côtes de l'Adriatique , à Tarente (Costa, Petit de la Saussaie), sur les côtes de Nardo, d'où j'ai eu les deux variétés. — La var *) est haute de 14 mill. , large de 18 mill. et convexe de 7 mill. Son côté postérieur a 13 mill. d'étendue, et le côté antérieur près de 12 millimètres. — La var. £) a 12 mill. de haut, 16 mill. de large et 6 de convexité. Son côté antérieur ail 1/2 mill. d'étendue et le côté postérieur près de 9 milli- mètres. L'animal de cette espèce, parfaitement desséché dans sa coquille, avait le manteau d'un jaune pâle tirant sur l'orangé, avec les bords et le pied plus foncés en couleur. Celui-ci était finement ridé en entier. La coquille de la var. a.) est recouverte d'un épiderme très-mince, d'un blanc jaunâtre et orangé sale sur les bords ; au-dessous , la surface est terne et d'un blanc- hyalin. Celle de la x&r. (é.) d'un blanc paillé uniforme et d'un brillant assez prononcé , lorsqu'elle est couverte de son épiderme. Quoiqu'elle varie dans sa forme , on reconnaît tou- jours l'espèce à ses principaux caractères, à ses stries concentri- ques lamelleuses , à la ténuité et à la fragilité de ses valves , à la position des deux dents latérales de la valve droite , l'antérieure plus rapprochée du sommet et la postérieure plus écartée, etc. Nous ignorons si elle a été décrite par M. Costa. Des individus plus petits et de la forme de notre var. a. ont été envoyés par le savant Napolitain à M. Petit de la Saussaie , avec le nom que nous avons adopté. 8. Syndosmya prismatica. Testa oblonga valdè inaequilatera, posticè breviore, rostrata, angulato-acuta, cum margine supero convexiusculo, exalbida, nitidissima, pellucida ; dentibus cardi- nalibus obsoletis, foveis parvulis, ovatis; dentibus lateralibus remolis, iequidistantibus, facie interna obsolète striata. Mya prismatica, Laskey, IVcrn. Mém. t. 1 (1803), p. 377. Ligula prismatica, Montagu, Test. Brit. Supplém. p. 23, 368 hevue zoologique. ( Décembre 18i3. ) pi. 26, f. 3 benè. Brown , CowcA. Illustr. of Great Brit. pi. 14, f. 5 optimè. Abra prismatica, Leach ex fide Lamck et Sowerby. Amphides ma prismatica, Lamck, An s. vert. t. 5, p. 492, n. 10. Amphidesmaprismaticum, Sowerby Gen. ofshells. — Turton Brit. Biv. p. 52, pi. 5, f. 3 optimè. — Fleming, British animais, p. 432, n. 469. — Macgillivray Moll. aberdeen. Hab. Les Baies sablonneuses de l'Angleterre. Elle a été décou- verte en 1803 par M. Laskey sur les sables de Belton, près Dunbar en Scotland, et entre Porto-Bello et Musselburgh, où elle paraît commune (Boys et Laskey). Montagu dit qu'elle a reçu de ces auteurs le nom qu'elle porte, de la propriété qu'elle possède de refléchir les couleurs du prisme, lorsqu'on la place dans un cer- tain sens , que cette teinte resplendissante n'est pas seulement particulière à cette coquille, qu'elle la partage avec le Tcliina fabula qui la possède à un degré très-considérable. Hauteur 8 à 8 1/2 mill., largeur 17 mill., convexité 4 à 4 1/2 mill. Le côté antérieur a 3 1/2 mill. d'étendue en plus que le côté postérieur. Montagu donne à cette coquille 3 huitièmes de pouce(16 l/2mill.) de hauteur, et le double (33 mill.) de largeur. 9. Syndosmya? truncata. Testa subtrigona, inœquilatcra, postice prolongata vix angustiore ac truncata , concentrice striata; foveis cardinalibus magnis, ovatis; dente laterali in valvula sinistra unico, elongato. t Ligula truncata, Brown, Illustr. Conch. of Great Brit. Index, pi. 14, fig. 4. Hab. les côtes d'Angleterre. C'est avec doute que nous clas- sons cette espèce dans ce genre , parce qu'elle ne nous est con- nue que par la figure des illustrations de M. Brown. Cette co- quille a une forme trigone , inéquilatérale , le côté antérieur court et subarrondi, le postérieur allongé , à peine plus étroit et visiblement tronqué. Toute sa surface est imprimée de stries fines, pressées et concentriques. Ses crochets sont assez saillants. La charnière, qui n'est représentée que sur la valve gauche , où elle est d'habitude moins complète, a le cuilleron grand ,' semi- rond, sans trace de dent cardinale, mais précédé antérieurement par une longue dent latérale. L'auteur n'ayant tracé aucune des cription de sa ligule, il nous est difficile de dire si elle est blanche, transparente, hyaline, forte ou mince, brillante ou terne, etc. ANALYSES d'oUVUAGES NOUVEAUX. 369 Cependant , pour ne rien oublier , nous l'avons inscrite dans notre catalogue , en attendant de plus amples informations. Nous connaissons quelques autres espèces figurées qui appar- tiennent probablement à ce genre par leur charnière; manquant d'indications précises et les coquilles ne nous étant pas connues en nature , nous n'osons pas les inscrire dans ce catalogue. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Delphinus leucopleurus , nova species descripta ab H. Rasch , conservatore Musœi Zoologici universitatis regiœ Fredericianse. — Christiania, 1843, in-4° avec deux planches. M. le docteur Rasch, savant zoologiste de Christiania, fait con- naître dans ce mémoire une espèce très-remarquable de Dau- phin, dont une bande de vingt-trois individus a été prise au fond du golfe de Christiania, à la fin du mois de juin de cette année. Voici la diagnose donnée par M. Rasch. Delphinus leucopleurus , corpore suprà caerulescente nigro , infrà niveo, lateribus macula longitudinali magna, obliqua, alba griseoque brunneo ornatis ; rostro breviori , maxilla inferiori longiori , dentibus conspicuis supra infraque utrinque 28-35 acutis, incurvis. — Long, marium, 2,290-2,750. — Fœminarum 1,940-2,410. Après avoir donné une description détaillée de cette espèce et de son crâne, M. Rasch a dressé un tableau des dimensions de ses principales parties. Deux planches très-bien lilhographiées et coloriées représentent cette espèce, son crâne et quelques autres parties de son squelette. ( G. M. ) III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 11 décembre 1S43. — MM. Gruby et Delà fond présentent des Recherches sur des animalcules se développant Tom. \1. Année i843. 24 370 revue zoologique. {Décembre 1813.) en grand nombre dans l 'estomac et dans les intestins, pendant la digestion des animaux herbivores et carnivores. Après avoir mentionné les auteurs qui ont observé des ani- malcules microscopiques dans les excréments des Grenouilles , des Salamandres, des Pigeons, des Poules et même de l'Homme, les auteurs disent que l'on n'avait pas encore signalé l'existence d'animalcules vivants dans l'estomac et pendant la digestion des animaux supérieurs. Ils ont reconnu que les ruminants ont, pendant le travail de la digestion dans le rumen et le réseau , quatre espèces d'animalcules vivants , et qu'ils y sont en très- grand nombre. Chez le Cheval, dans le cœcum et la portion dilatée du colon, ils ont trouvé sept espèces d'animalcules. Dans l'estomac du Chien , ils ont trouvé deux espèces de Mo- nades. Dans celui du Porc, une seule espèce. Après avoir donné des descriptions de tous ces animalcules , les auteurs tirent la conclusion suivante : « La conséquence de ce fait serait donc que , bien que les herbivores , comme le 3Iouton et le Cheval, n'ingèrent, dans l'état de nature , que des matières végétales dans leur estomac, la cinquième partie, à peu près , de ces matières serait destinée à donner naissance et à faire vivre une grande quantité d'animaux d'un développement inférieur qui , digérés à leur tour , fourniraient des matières animales à la nutrition générale de ces deux herbivores : conséquence d'au- tant plus fondée que , dans le Chien et le Porc , qui se nour- rissent de substances animales et végétales , les animalcules sont petits , d'une seule ou deux espèces , et très -peu nom- breux. » M. Kemmerer adresse de Saint-Martin (île de Ré), une note sur un procédé au moyen duquel il croit qu'on peut préparer , pour - les collections d'histoire naturelle, des oiseaux et des petits mam- mifères. Son procédé consiste à placer ces animaux dans des con- ditions telles qu'ils puissent se dessécher promptement à l'air libre. Séance du 18 décembre. — M. Deshayes adresse un travail ayant pour titre : Remarques sur un Mémoire de M. Aie. d'Or- bigny, intitulé : Observations M sur la station normale des Mol- lusques bivalves. Yoici l'extrait de ce travail remis par l'auteur pour les comptes rendus. SOCIÉTÉS SAVANTES. 371 « M. Alcidc d'Orbigny, clans un Mémoire lu à l'Académie le 6 mars dernier, et dont l'extrait a été inséré dans le Compte rendu , se fondant sur la manière de vivre des mollusques bi- valves , propose de changer les méthodes actuellement reçues et qui s'appliquent à toute la Zoologie, et de les remplacer par une méthode qui s'appliquerait spécialement aux mollusques bivalves. » M. Deshayes fait observer que M. d'Orbigny , dans sa criti- que des méthodes antérieures à la sienne, attribue à Linnée et à Lamarck une même manière d'envisager la coquille, quoi- qu'en effet ces grands naturalistes aient eu à ce sujet des mé- thodes tout opposées. M. d'Orbigny suppose aussi que la méthode de M. de Blainville et celle de M. Deshayes sont très- différentes, tandis que M. Deshayes a adopté sans changements la sage et utile réforme proposée par M. de Blainville dans son Traité de Malacologie, réforme par laquelle la Conchyliologie se trouve ramenée aux principes qui régissent toutes les autres parties de la Zoologie. M. d'Orbigny s'est fait cette opinion d'après l'inspection seule des planches des auteurs ; et si , en effet , ces figures ont des dispositions diverses , cela tient à ce qu'étant resserrées dans un cadre étroit, on n'a,pas toujours pu leur donner une position uniforme , car, par le texte de leurs ouvrages, MM. de Blainville et Deshayes sont parfaitement d'ac- cord sur la manière d'envisager, non-seulement les mollusques bivalves, ainsi que tous les autres mollusques, mais encore tous les animaux. Cette méthode consiste à supposer tous les ani- maux dans une même position par rapport à l'observateur ; cette position , qu'il ne faut prendre que comme une conven- tion, facilite la comparaison et la description des parties des ani- maux, qui sont toutes ramenées à des plans connus. Outre l'avantage d'avoir servi de premier fondement à l'Anatomie comparée, cette méthode a aussi celui de rendre plus simple, plus facile, plus logique toute la nomenclature zoologique. La méthode de M. d'Orbigny, qui propose de représenter et de dé- crire les mollusques bivalves dans leurs stations diverses et ir- régulières, romprait au contraire l'uniformité, et exposerait le lecteur à de fréquentes méprises. » M. Deshayes examine ensuite jusqu'à quel point il serait utile de changer les principes de la Zoologie en faveur de la 372 revde zoologique. ( Décembre 1843. ) Géologie. M. d'Orbigny, partant de ce fait que l'on retrouve en- core en place, dans les couches terrestres, certains mollusques bivalves actuellement à l'état fossile , soutient qu'il serait avan- tageux aux géologues de trouver dans les ouvrages des zoolo- gistes ces coquilles décrites et figurées dans la position que leur imposent leurs mœurs et leur organisation. M. Deshayes fait d'abord observer qu'il est très-rare de retrouver encore en place des mollusques bivalves fossiles , les coquilles fossiles étant au contraire presque toujours déplacées et situées dans les couches d'une manière très-irrégulière , comme le seraient des galets, c'est-à-dire d'après leur pesanteur spécifique combinée aux der- niers mouvements que les eaux de la mer leur ont imprimés. Il fait remarquer ensuite qu'il est facile de prévenir les géolo- gues de l'intérêt que peuvent avoir les observations relatives à la manière dont les fossiles sont placés dans l'épaisseur des cou- ches terrestres , sans apporter pour cela des changements dans les principes de la Zoologie , qui , pour être véritablement utiles, doivent rester invariables et universels. » Séance du 26 décembre. — M. Alcide d'Orbigny adresse un mémoire ayant pour titre : Réponse aux remarques de M. Des- hayes , sur une note de M. Alcide d'Orbigny, intitulée : Quel- ques Considérations sur la station normale comparative des Coquilles bivalves. Voici l'extrait de ce travail , fait par l'auteur, pour les comptes rendus. « M. Deshayes s'abuse lorsqu'il dit que nous proposons de chan ger les méthodes actuellement reçues et qui s'appliquent à toute la zoologie, et de les remplacer par une méthode qui s'appliquerait spécialement aux Mollusques bivalves. « Si M. Deshayes avait jeté les yeux sur la zoologie tout entière, au lieu de n'envisager que les coquilles, il aurait vu, au con- traire , que dans les inappréciables publications des Cuvier et des Blainville , ainsi que dans le cabinet d'anatomie comparée du Muséum , toutes les planches et les préparations d'animaux entiers, tous les squelettes d'animaux actuellement vivants , et d'animaux fossiles restaurés, sont invariablement dans leur sta- tion normale. Que l'homme est représenté et placé partout ver- ticalement, et les autres mammifères horizontalement, sans qu'on ait jamais voulu ramener ces êtres à une position uni- forme , soit en couchant l'homme sur le ventre, soit en mettant SOCIÉTÉS SAVANTES. 373 un chien debout sur ses pattes de derrière, pas plus qu'on n'a retourné un échinide pour appeler côté supérieur , le côté de la bouche, ainsi que M. Deshayes le voudrait faire pour les bivalves symétriques. La science devant être régie par des lois générales, il était indispensable , pour rétablir l'uniformité dans les repré- sentations des êtres, de restituer aux bivalves leur position nor- male déjà figurée dans Adanson. Ce n'est donc point pour in- troduire une exception arbitraire et contraire aux principes, que nous proposons de représenter les coquilles bivalves dans leur position normale, mais bien pour placer cette série animale dans les mêmes conditions que les autres êtres mieux connus. Nous le faisons encore dans un but d'application , afin que le géologue, en voyant nos figures et en les comparant aux bivalves contenues dans les couches terrestres, puisse s'assurer immédia- tement si ces bivalves ont vécu sur place ou si elles ont éprouvé des dérangements. » M. Deshayes s'abuse encore lorsqu'il croit qu'il n'y a pas de contradiction entre sa manière de représenter une coquille bi- valve et celle qu'emploie M. de Blainville. Il suffît en effet de comparer la troisième planche des Principes de la Malacologie de ce savant , avec toutes les planches de coquilles bivalves du Traité élémentaire de notre critique, pour s'assurer qu'il y a 90 degrés de différence entre eux dans la manière de représenter ces coquilles bivalves, tandis que le côté antérieur reste le même pour l'un et pour l'autre. On s'assurera également que le mode de représentation employé par M. Deshayes , forme un angle de 180 degrés avec la station normale, absolument comme si l'on figurait un homme les pieds en l'air. » M. Deshayes, pour combattre l'application géologique que nous avons faite de la station normale des bivalves , prétend qu'il est très-rare de retrouver des bivalves encore en place dans les couches terrestres ; que les fossiles y sont déposés comme le seraient des galets suivant leur pesanteur spécifique. La géo- logie , ainsi que la paléontologie, ne peuvent plus être traitées à priori dans le cabinet. Si M. Deshayes voulait se donner la peine d'aller visiter les puissantes couches calcaires ou argi- leuses des terrains oolitiques, oxfordiens, kimméridiens etport- landiens , qui forment le littoral de l'Océan depuis la Sèvre Mortaise jusqu'à la Charente ; les terrains oxfordiens, kimméri- 374 kevue zûologique. ( Décembre 1843. ) diens et portlandiens de la Haute-Marne , de l'Yonne; le Lyas , l'Oolite inférieure, la Grande-Oolite, les terrains oxfordiens et kimméridiens des Deux-Sèvres, du Calvados, de la Vienne, de l'Ain, du Rhône, du Doubs, du Jura, etc., etc.; les terrains Cré- tacés des Corbières, de l'embouchure de la Charente, des Deux- Sèvres , de Maine-et-Loire, d'Indre-et-Loire , etc.; il y verrait au contraire les bivalves dans une position normale absolument identique à la station normale actuelle ; il s'assurerait dès lors que cette exception prétendue se trouve sur une surface im- mense de la France. Il est donc plus important et plus utile que ne le pense M. Deshayes , de donner aux géologues des points de comparaisons faciles , en représentant les coquilles bivalves dans leur position normale, surtout lorsque cette méthode naturelle restitue à la science zoologique son uniformité de représentation, remplacée jusqu'alors, pour les coquilles, par une méthode arbitraire et toute de convention. » M. Baudrimont, en son nom et en celui de M. Martin Saint- Ange, lit un mémoire intitulé : Recherches physiologiques sur les phénomènes chimiques de V incubation. Il est démontré par les expériences consignées dans ce mémoire que l'oxygène est indispensable à l'évolution des germes contenus dans les œufs. 11 y a une perte journalière d'eau par évaporation (cette eau étant produite par la combustion) et d'acide carbo- nique. La perte d'eau paraît être régulière ; celle de carbone va en augmentant à mesure que l'incubation fait des progrès. Société entomologique de France. Séance du 15 novembre 1843. — M. Goureau donne lecture d'un travail ayant pour titre : Note pour servir à l'histoire du Phylonomus rumicis. L'auteur donne de nombreux et intéres- sants détails sur les larves de cette espèce , il décrit la nymphe et fait connaître les mœurs de l'insecte parfait. Une planche, des- sinée avec soin , accompagne cette notice. — Il est donné communication d'une notice de M. Camillo Rondani, intitulée : Species italicœ generis Callicerœ ex insec- lis dipteris; Fragmentum octavum ad inserviendum diptero- fogiœ italicœ. M. Rondani fait connaître les caractères du genre Callicera , et il passe ensuite à la description des espèces SOCIÉTÉS SAVANTES. 373 qu'on a rencontrées en Italie et qui ont reçu les noms de C. Spinoîœ Rond., C. Roserii Rond., C, Macquartii Rond, et C. aurata Rossi. Ce mémoire paraîtra dans le premier cahier des Annales de la Société Entomologique pour 1844. — M. L. Buguet fait passer sous les yeux de la Société une magnifique espèce de Lucanide, provenant de Colombie. Cet in- secte , surtout remarquable par la forme singulière de ses an- tennes , devra servir de type à un genre nouveau, voisin de celui des Dorcus, il sera figuré dans le Magasin de Zoologie. — Sur la proposition de M. E. Desmarest, la Société avait, dans sa séance du 5 juillet dernier, déclaré vacante la place de membre honoraire étranger , laissée libre par suite du décès de M. Gyllenhal, mort en 1840. M. Duponchel , au nom d'une com- mission composée de MM. L. Ruquet , Duponchel , Goureau , Guérin-Méneville et Pierret, avait présenté, dans la séance du 2 août, la liste suivante de candidats : en première ligne, M. Spi- nola; en seconde ligne, M. Schœnherr ; en troisième ligne, M. Fischer de Waldheim ; en quatrième ligne , M, Mannerheim , et -en cinquième, M. Spence. — La Société a procédé , dans sa séance du 15 novembre, à la nomination. M. Schœnherr ayant réuni la majorité absolue des suffrages , est proclamé membre honoraire par le président. Séance du 6 décembre 1843. — M. Milne Edwards donne quelques détails sur la discussion qui a eu lieu à l'Académie des sciences, entre M. Léon Dufour et lui, relativement à l'existence des glandes cirières des abeilles à miel. (Voyez la Revue Zoolo- gique, nos X et XI. 1843.) Séance du 20 décembre 1843. — M. Aube donne lecture d'un mémoire ayant pour titre : Révision de la famille des Psélaphiens, dans lequel il expose les motifs qui l'ont déterminé à composer ce travail , destiné à servir de rectification à sa monographie , publiée en 1834. Dans ce mémoire, M. Aube reproduit sa classi- fication , il donne seulement des phrases synoptiques pour les espèces déjà publiées par lui et par d'autres entomologistes; il s'étend plus longuement dans les descriptions des espèces nou- velles , dont le nombre s'élève à plus de vingt-quatre , et parmi lesquelles il y en a une qui doit servir de type à une nouvelle coupe générique. — La Société procède, pour la treizième fois depuis sa fonda- 376 hevue zoologique. ( Décembre 1843. ) tion , au renouvellement des membres du bureau. Ont été nommés pour l'année 1844 : Président, M. le marquis de Brème; vice-président, M. le colonel Goureau; secrétaire, M. E. Des- marest; secrétaire-adjoint, M. Pierret; trésorier, M. L. Buquet; trésorier-adjoint, M. L. Fairmaire ; archiviste , M. Duponchel. — M. le trésorier délivre aux membres de la Société- le troi- sième numéro des Annales pour 184^. Le quatrième et dernier numéro de Tannée 1843 paraîtra , au plus tard , en février 1844. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Nouveaux membres admis dans la Société Cuvierienne. NQ287. M. Gustave Neuber , docteur en médecine, à l'hôpital universel , à Vienne. N° 288. M. Eugène Desmarest, membre de diverses sociétés sa- vantes, etc., à Paris. N° 289. M. Alfred Malherbe, juge au tribunal civil de Metz, membre de diverses sociétés savantes, etc., etc., à Metz. Présentés'par M. Guérin Méneville. ERRATA. Page 26 Planax atropurpurea. — Lisez Planaxis atropur- PUREA. Donax Powisiana.— Après Striato, ajoutez à la suite : albida seu lutescente et le reste de la phrase , placé à tort à la ligne. Page 257 Pans le dernier article sur les Emarginules de France , l'imprimeur a placé sons VEmarginule elongata, la 2e division de la première section, au lieu de la mettre avant cette espèce. Sous les caractères de la 2e section , page 259 , lisez Montfortia (Nobis). — Les Subémarginules (Blainv.) TABLES ALPHABÉTIQUES POUR l'année 1843. I. TABLE DES MATIERES. Abeilles (anal. des). L.Dufour. 349 Abraus i lionibophorus , Aube. 58 Académie des sciences de Pa- ris. 28, 55, 91, 12G, i5i, i85, •219, 245, 282, 3o4. 347, 369 Acalèphes (hist. nat. des Zoo- pliyles). Lesson. 217 Acanlliocerus (monogr.) Ger- ma r. 85 Actinopus Pertyi. Lucas. 3i8 Acupalpus colombianus et slriatulus. Reiche. 178 Adesmia Langii. Guérin-Méne- ville. 261 Agonum (7 esp.). Reiche. 76 Agrilus biguttalus (métamor- phose de 1'). Goureau. 57 Allanloïde de l'homme. Coste. 3i5 Altération vermineuse du sang. Gruby et Delafond. 55 Altica erucse, hypophaes, lytri et oleracea. Aube. 3o Ammonite. Robert. 3J7 Amnios(formation del) Coste. 192 Ampelis arcuala. Lafresnaye. 98 Ampelis aureo-peclus. Lafres- naye. 68 Anchomenus apicestrialus , ameus. Reiche. ^5 Anchomenus chalcopterus. Rei- che. 41 Anchomenus Novae-Zclandiœ. L. Fairmatre. 3o Anchonoderu» (Gesp.). Reiche. 39 Aiuhylarsus. Guérin-Méneville. iyj Ancistrosoma riilipcs.Guérin - Méneville. 19 Anévrismes. Amussal. 57 Animalcules de l'eslmac. Gru- by t-l Delà fond. 3fi<) Annélides (physiologie des). De Qualrcfages. 3l6 Anuélides (distinction dessexes". De Qualrcfages. 262 loin. VI. Année 1843. Anthicus (6 esp.). Lucas. 1^5 Anlhrenus musxorum Reiche. 253 Apate humeralis, nigriventris, rufiventris. Lucas. iq5 Apion apricans (métamorphose de F), Guérin-Méneville. 58 Araignées (venin des). Récluz. 288 Arremongulluralis, Lafresnaye. 98 Arsenic (action de 1') sur les moutons. Danger et Flandin. 57 Arvicola deslructor, inceilus. De Selys-Longchamps. i3o Balanciers des Diptères (recher- ches sur les) Goureau. Barysomus metallicus. Reiche. Blepharicera limbipennis. Mac- quart. Brachycaulus ferrugineus. L. Fairmaire. Brachylaime. Dujardin. Brachyopa scutellaris. Robi- neau-Desvoidy. Bradypus gularis Ruppel. Bradytoma. Guérin-Méneville. Bubocinerascens. Guérin-Mén. Bulimus bicinclus. Récluz. Bulimus Goudolii, Powisianus, subsemiclausus. Petit de la Saussaie. fiulla Blainvilliana. Récluz. Bupreslides (sur les métamor- phoses des). Blanchard. 254 58 3ï 35 1 387 02 194 321 23y 10 25] Callicera (monogr. des). Ron- dani. 374 Callidema ( Eucallia) Boussin- gaultii. Guérin-Méneville. i3 Callidium sanguineum (méta- morphose du). Goureau. i58 Callidium scabricollc. Redtcn- bacher. j 84 Calyptobium (monographie), des Aube. 355 378 TABLE DES MATIERES . Camptoloma Ltbasii. Reiche. 4° Cantharis nigripes. Redlenba- clier. 182 Carabes et Dytiques d'Erlan- gen. Roscnhauer. 3^2 Cardinal huppé de Virginie. De Gregory. 127 Carduelis colombianus, Lafres- naye. 292 Cariclina Desmarestii. Joly. 29 Carocolla subplanata. Petit de la Saussaie, 238 Cassicus uropygialis Lafresn. 290 Ceratilis (monog.) Guér.-Mén. 194 Charaxes (2 esp. nouv.). Dou- bleday. 3 17 Chelonia Latreillii. Graells. 3 19 Chêne (sur une espèce de). Rory de Saint-Vincent. 245 Chlœnius ophonoides. L. Fair- raaire. 3o Chlœnius viridicollis. Reiche. 3^ Chœtomys subspinosus. Pictet. 3 19 Choragus Schepardi. Léon Du- four. 319 Chrysidites (obs. sur lescaract. nat. des). Spinola. 244 Cicatrices artérielles et vei- neuses. Amussat. 67 Cicindélide8 (observations sur le travail de M. Lacordaire, surla tribu des). Percheron. 92 Cicindélides (révision de la fa- mille des). Observations de M. Guérin sur ce travail de M. Lacordaire. i3, 62 Cicindélides (révision de la fa- mille des). Réponse de M. Lacordaire à M. Guér.-Mén. 69 Cire des Abeilles. Léon Dufour. 3i4 Cire des Abeilles. Milne-Ed- •vvards et Dumas. 282 Cire des Abeilles. Milne-Edw. 3l5 Cistela sulphuripes. Redtenba- cher. i83 Cladotoma. Guérin-Méneville. 11,4 Claetus. Germar. 8G Clairones (Essais sur les). Klug. 49 Cneoglossa. Guérin-Méneville. 197 Coleopteracolombiana. Reiche. 37 75,141,177 Coléoptères d'Autriche (descr. de quelques). Redtenbacher. 180 Colymbetes coriaceus (mons- truosité d'un). H. Lucas. 58 Composition segmentaire des larves des Coléoptères. L. Dufour et Goureau. 254, ^17 Conchologia iconica. Lovel Reeve 241 Conservation des Mam. et Oi- seaux. Kammerer. 370 Conservation des objets d'hist. nat. Gannal. 3i 1 Conus Delessertii. Récluz. 2 Coquilles de la Nouvelle-Gre- nade. Petit de la Saussaie. 238 Coquilles de France. Récluz. 5, 104, 228, 267 Coquilles de l'île de France. Sganzin. 341 Coquilles fossiles de Colombie. Alcide d'Orbigny. 29 Coquilles nouvelles. Récluz. 2 Coquilles nouv. ou peu con- nues. Philippi. i55 Coquilles (sur la station des). Deshayes et d'Orbigny. 370, 372 Cordulegaster bidentalus. De Selys-Longchamps. i58 Cordulia splendida. De Selys- Longchamps. i3l Cossypha gutturalis, nigroca- pilla. Guérin-Méneville. 162 Cossyphides (essai sur la tribu des). De Rrême. 4^ Couroucou pavonin. Delattre. i63 Goypo. Akerman. 35o Cricetomys gambianus. Rup- pel. i5o Crocidura aranea, etrusca. De Selys-Longchamps. 129 Crustacés (monstr.). Lucas. 3i8 Ctenoscelis dyrrachus.Buquet. 2Ô5 Cybister (2 esp.). Ormancey. 33 1 Cyclostoma clathralula et na- ticoides. Récluz. 3 Cyrtocephalus(2 esp. d'Alger). Lucas. 3i8 Dascillidae. Guérin-Méneville. 193 Dascillus. Guérin-Méneville. 194 Delphinus Abusalam. Ruppel. 82 Delphinusleucopleurus.Rasch . 369 TABLE DKS MATIÈRES. 37U Dénominations à donner aux coupes introduites en Ento- mologie. Percheron. ^3 Denis (struc. des). Duvernoy. 2^9 Dictionnaire univ. d'hist. nat. D'Orbigny. 337 Diglossa albi-latera. Lafres- naye. 99 Diplera Scandinaviae. Zeler- sledt. 28 Diptères d'Italie. Rondani. 4^ Dipl liera cœnobila (hermaphro- disme du). Pierret. 57 Dipusmaurilanicus.Duvernoy. 82 Donax Powisiana. Récluz. 261 Écrevisse (développem. de 1'). Joly. 219 Elaphocera(mon.). Rambur. 3iy Elaphrus Ullrichii. Redtenba- cher. 181 Elater fulvus, lugens, subae- neus. Redtenbacher. 182 Eledona agaricicola (metam.). Léon Dufour. 3/|7 Emarginula (espèces de Fran- ce). Récluz. 228, 257 Embryon humain (développe- ment de Y). Serres. 191 Embryon humain observations sur F). Velpeau. 192 Embryon humain (sur les dé- veloppements primitifs de 1'). Serres. 220 Entomologie (manuel d' . Bur- meister. 1 18 Enveloppe (analyse de Y) des Insectes. Payen. 245 Éolidine paradoxale. De Qua- Irefages 1 56 Epipona tatua (nid de 1'). Milne-Edwards. 25^ Eresus acanlhophilus. Guyon. 348 Erinaeeusalgirus. Lereboullet. 82 Érotyliens (mon.\ Lacordaire. 23 Erotylus (observations sur desN. Chevrolat etDuponchel. 79, 126 Eucnémides revue critique de la tribu des.Guérin-Méne- ville. v>53 Eurypyga p'halenoides (nidifi- cation du . J. Goudot. 1 Evania notesur leG. >. Giu'rin Méneville. 333 Falco arcadius. Lafresnaye. 211 Faune Belge verlébr. . De Selys-Longcliamps. 274 Faune de l'Aube. R«iy. 5a Fisswella (4 esp. . Récluz. no Fissurella striala. Récluz. 228 Fluides élast. des animaux. Maissiat. 309 Fringilla analis. Lafr. 291 Gavials (note sur les . Bronn. 278 Génération des Mammifères. Duvernoy 222 Géologie de l'Amérique méri- dionale. Aie d'Orbigny. 25l Girafe d'Issondun. Duvernoy. 167 Girafe fossile. Duvernoy. 349 Gnophos variegata (chenille*. Bruant. 3 16 Grallaria rufula. Lafresnaye. 99 Guacharo (considérations oolo- giquessur le). O. Des Murs. 33 Guépiaires obs. sur les caract. nat. des). Spinola. 244 Haliplus ater. Redtenbacher. 181 Haltica 3 esp.). Redtenbacher. 184 Harpalus 3 esp.). Reiche. 177 Hebolomus ( Monographie du genre). Rondani. 255 Heliceorum (Symbolae ad his- toriam). Pfeiffer 239 Hélix (8 esp.). Philippi 117 Ilelluonides. Reiche. 3o- Helminthes des Musareignes. Dujardin. 35 1 Hémiptères ( hist. nat. des ). Amyot et Audinet-Serville. 2i5 Heterocephalus glaber. Rup- pel. 149 Hippobosque (parturilion de 1 . Joly. 219 Hirondelle des fenêtres. De Tarragon. 3 23 Hirundo abyssinica. Guérin- Méncville. 3 2 2 Histoire et descrip. naturelle 8e la commune de Meu- don. E. Robert. i5o 380 TABLE DES MATIÈRES, Jlxmopis vorax. Guyon. 25i Hydrophobie. Guyon. S'] Ilylesinus suluralis. Rcdten- bacher. 1 83 Ilylurgus piniperda ( obs. sur Y). Guérin-Méneville. 2Ô3 Hyménoptères de la Scandina- vie. Oahlbom. 87 Hyménoptères d'Espagne. Spi- nola. 1 58 Hyménoptères (obs. sur trois familles d'). Spinola. 244 Hyperantha stigmaticollis et vitlaticollis. E. Desmarest. 3l Hypolithus luridus. Reiche. 177 Illustrations conchyliologi- ques. Chenu. 44' ^5, 214 Incubation (Phénom. chim. de 1'). Baudrimont. 3^4 Insectes des Cordillières et de la Nouvelle-Grenade. 63 Insectes nouveaux de l'Assam. Hope. 281 Insectes observés pendant l'é- clipsé de soleil. Aut Villa. 5o Insectorum genesi, etc. Kolli- ker. . 346 Invertébrés de France. De Quatrefages. 28 Invertébrés (sur l'organisation de quelques animaux). De Quatrefages. Q46 Irisation des ailes des Insectes. Goureau. i53 Jaculus ( Détails sur le ). Guyon. i5i Jalodis Clouei. Buquet. 22 Lachnophorus lœvicoltis et pal- lipes. Reiche. 179 Lactoscope de Donné. 28B Lamellicornia melitophila.Bur- meister. 118 Lampyris italica (sur la phos- phorescence du). Matteuci. 246 Lanius aethiopicus. Guérin-Mé- neville. 161 Lanius nubicus. Hartlaub. ibg Lanius nubicus. Lafresnaye. 211 Latrobium longicorne. Red- tenbacher. Lepid. noct. (3esp.). Guenée. Lepus melanurus Ruppel. Ligidie (anat ) Lereboullet. Limniades(monogr. des). Hal- deman Stehman. Lindenia tetraphylla. De Selys- Longchamps. Lobes thyroïdes des Mammi- fères (fonctions des). Mai- gnien. Luvarus imperialis Ralînes- que ( Proctostegus Nardo ). (Études sur le). Nardo. Luxer (nécrologie de M. de). 181 3 16 81 i57 214 i58 i85 84 352 Macrodaclylus flavolinealus, tenuilineatus. Guérin-Mén. Malachius festivus. Redtenba- cher. Malacodermes ( sur une tribu de). Guérin-Méneville. Mallodon arabicum. Buquet. Mammifères de France. De Se- lys-Longchamps. Mammifères du Voyage du Sulphur. Gray. Mammifères et Oiseaux du Voyage de Jacquemont. Isi- dore Geoffroy St.-Hilaire. Margus obscurus. Redtenba- cher. Masarides (obs. sur les caract. nat. des). Spinola. Megalophthalmus collaris.Gué- rin-Méneville. Melania (14 espèces). Philippi. Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Strasbourg. Menstruation (études physio- logiques sur la) . Raciborsky . 222 Meriones lacernatus, melanu- rus. Ruppel. Merodon armipes. Rondani. Merops Lafresnayii. Guérin- Méneville. Merulaxis orthonyx. Lafres- naye. Mewers (Nécrologie de M.). Moelle épinière fonctions de la). Dupré. 223 Monocerus numidicus. Lucas. i<$5 182 193 33o 129 33-: i83 18 u5 34! 148 43 322 i3i 256 TABLK DKS MATlKi'.l.s. 381 Mononyx fuseipcs, lalirollis. Giiérin-IWénrville. 1 î4 Monotoma punclalicollis. Aube. 58 Monoloma quadri-foveolalum. Redtenbachér. 1 84 Mus (5 esp.). Buppel. îfo Mus (2 esp.).DeSe!ys-Longch. 129 Musaraignes (sur les il en ts des]. Duvernoy. 221 Muscicapa (3 esp.). Lafresn. 291 Muscicapa fumigala. Guérin- Méneville. 161 Myobius diadema el pyrrho- plerus. Hartlaub. 28-j Myodaires de Paris. Robineau- Desvoidy. 317 Myopolamus Coypus. Aker- man. 35o Myoxusavellanarius etglis. De Selys-Longchamps. 1:19 Myoxus cinerascens. Ruppel. 81 Myrmechixenusvaporariorum. Guérin-Méneville. 23 Myrmedonia nigrivenlris.Che- vrolat. 42 Natica (12 espèces). Philippi. 117 Naucoris rugosa Desjardins. Guérin-Méneville. 112 Nematodes strepens. Redten- bacher. 181 Névroplères (hist . nat., gén. et part. des). Pictet. 53, 3o2 Nomenclator zoologicus. En- tozoa , Turbellaria , Hemi- ptera,Rotatoria,etc.,Agassiz. 147 Nomenclature zoologique (dé- tails sur la). 202 Nomenclature zoologique. Is. Geoffroy St -Hilaire. 207 Nyssia zonaria. Pierret. i58 Ocloglossa. Guérin-Méneville. 194 Ocypus alpicola. Chevrolat. 317 Odeurs 'nature et action des). Auguste Duméril. 29 Odontonyx. Guérin-Méneville. 194 OF. ■lemcra Nnrerdes ) margi- nala. Guérin-Ménevill". 21 OEufs des Écrevisses. J 0 1 y . 28t> OEufs des Mammifères. Pou- chet. 3i6 Œufs humains et des Mammi- fères détachement el fécon- dation de» . Bischoff. 222 Oiseaux d'Abyssinie. Guérin- Méneville. 1O1 Oiseaux de Colombie. Lafres- naye. G8, i3t et 290 Oiseaux d'Europe (calai . Bo- naparte. 34o Oiseaux de la Nouv. -Grenade. Hartlaub. 289 Oiseaux des Antilles (sur un groupe d'). Lafresnaye. G6 Oiseaux Grimpeurs! de l'Abys- sinie. Ruppel. 83 Oiseaux nids et œufs des). Anonyme. n5 Oodes pallipes. Reiche. 38 Opilo dorsalis. Lucas i5() Ornismya colombica et Poort- mani. Bourcier. 2 Ornismya Helenae. Delattre. i33 Ostéographie ( Viverra ). De Blainville. 219 Otiorhynchus mandibularis. Bedtenbacher. i83 Otus abyssinicus. Guérin-Mé- neville. 3ai Ovographie ornithologique. Des Murs. 353 Oxycheila aquatica. Guérin- Méneville. i5 Oxycrepis leucocera. Reiche. 78 Pachyrhynchus Squamatus. Lafresnaye. Parisoma Galinieri. Guérin- Méneville. Parnus longipes. Redtenb. Parus borealis, frigoris. De Selys-Longchamps. Parus leuconotus. Guérin-Mé- neville. Peau ^structure de la) Flourens. Pelecium laevigatum, sulca- tum. Guérin-Méneville. Pologonus indicus, Perboscii. Guérin-Méneville. Perdis borealis Rey Jules\ Perlamantis Alliberlii.Guérin- Aléueville. Pliasianella pulchella. Récluz. 291 168 182 ?l3 1G2 247 n3 223 382 TABLE DES MATIÈRES. Phengodes pulehclla, Roulinii. Guérin-Méneville. 17 Phheolichus denlioollis. Red- lenbacher. 182 Phoca lsidori. Lesson. 256 Pholas dilata ta. Souleyet. 176 Physique animale. Maissiat. 336 Phytonomus maculatus. Red- tenbacher. i83 Phytonomus rumicis. Goureau. 374 Phytophthires (monogr. des). Kaltenbach. 344 Pipra chrysoptera. Lafresnaye. 97' Pilla cucullata. Hartlaub. 65 Planaxisatropurpurea. Récluz. 261 Pleetoehœrus Moricandi.Piclet. 225 Ploceus melanolis. Guérin-Mé- neville. 321 Polydesmus plalydesmoides. H. Lucas. 58 Ponopée. Valenciennes. 126 Porcellana longicornis (métamor- phose de la). Dujardin. 187 Poronia (Monogr.). Récluz. 166 Polamophilus Covdilliera% Gou- dolii. Guérin-Méneville 18 Primate* (classif. et caractères des) Is. Geoffroy St-Hilaire. 191 Prionites (obs. sur les). Spinola. 243 Production de la chaleur chez les Mollusques. Joly. £7 Proglottis. Dujardin. 352 Psammaechus Boudieri. Lucas. 147 Psélaphiens (révision des). Aube. 375 Psyché albida. Merck. 1 58 Pteropodes(obs. anat. physiol. et zool). Souleyet. 3o4 Pteropus Schoensis. Ruppel. 81 Pterostichus Justusii Redten- bacher. 181 Pupaarata etJehennei. Pécluz. 4 Querula fusco-cinerea. Lafresn. 291 Rallus Rougetii. Guérin-Mén. 322 Ramphocinclus brachyurus , gutluralis, tremulus. Lafres- naye et Lesson. 66, 3 esp.). Récluz. 5, 104 Rhinolophusi'umigatus. Ruppel. 81 Rhisomys macrocephalus. Rup- pel. 100 Rhizopodes fossiles. Michelotti. 342 Rhopalocerus setosus. Redten- bacher. i83 Rhynchosaurus articeps. Ri- chard Owen. 83 Roissy (Not.nécro. surM.de). 160 Rongeurs d'Afrique. Ruppel. 148 Rongeurs de la famille des Hys- tricins (genre de). Pictet. 225 Rupicola peruviana (nidification du). J. Goudot. I Rutilia. (monogr. des). Guérin- [éneville. -h k Saimiris. Is Geoffroy S. -Hil. 167 Salamandres. Vésicule proli- gère. Mai tin-St.-Ange. 327 Saperda bigultata , uncinata. Redtenbacher. l84 Saxicola leucuroides. Guérin- Méneville. 162 Selenophorus (9 espèces de Co- lombie). Reiche. l4l Serrirostra albi lalera. Lafresn. 99 Serropalpus Vaudouerii. Che- vrolat. 3l7 Setophaga nigro-cincta. Lafres- naye. 292 Sircx (obs. sur les mœurs des). Spinola. 243 Société Entomologique de France. 3o, 5n, 92, 167, 2Ô3, 3i6, 374 Sorex indicus Var. cinereo- aenea. Ruppel. 81 Souscription en faveur de M. Lherminier. 94, 128 Spazigaster Apennini . Rondani. 4^ Sphaeromorphus. Germar. 86 Species des animaux articulés. Guérin-Mc'neville. 127 SperrnopJiila lucluosa et oliva- ceo-llava. Lafresnaye. 291 SqualiusParcti.Ch. fionaparte. 1B0 Station normale des Mollusques bivalves (cons. sur la) Des- hayes et Al.d Orbigny.370 et372 Steatornis caripensis (considé- TABLE DES MATIERES. 383 rations oologiques sur le). O. Des Murs. 3J Stemmatopus cristatus. Rup- pel. 81 Stenolophus humeralis. Red- tenbacher. 181 Sligmoderagratiosa. Chevrotât. 201 Strombusponderosus. Philippi. 117 Sylvia elaeica, ochrogenion. Lafresn«aye. 212 Synaptes (détails sur le). A. Costa. i53 Synarmestes. Germar. 86 Syncorynes (détails sur les mé- tamorphoses des). Dujardin. i56 Syndosmya(mon.)Récluz.292, 359 Synnalaxis (Gesp.). Lafresn. 290 Tanagra (Lamproies) albo- cristatus. Lafresnaye. i3-2 Tanagra ( 8 espèces ). Lafresn. 69, 97 . 29° Tapir pinchaque (observations sur le). J. Goudot. 56 Tartre (observ. micros, sur la composition du). Mandl. 223 Tchitrea Ferreli. Guérin-Mén. 162 Tegenaria (monogr. des). Lucas. 3i 7 Telephorus héros. Guérin. 18 Terebratula Diphya, d'Ombres Firmas. 285 Terediles. Chevrotai. 5^ Tetragonoderus nigro-striatus, transversus. Reiche. 179 Tetraonyxflavipennis. Guérin. 22 Thiroptera tricolor. Rasch. 3^0 Thysanures ( obs. sur l'ordre des ). Lucas. 253 Timia margarita. Pierret. 319 Tissu tégumentaire des Insec- tes (analyie du). Lassaigne. i53 Todirostrura granadense. Hart- laub. 289 Torneutes (3 esp. ). Buquet et Guérin-Méneville. 299 et 352 Trachélides ( sur quelq. nouv. esp. de). H. Lucas. 245 Trilonium (note pour une mo- nographie du genre) Pfeif- fer. l34 Trocliilus (Gesp.). Lafresnaye. 70 Trochitus ( 10 esp. nouv. ). Bourcier. 99 Trochus (5 esp.). Récluz. Il, lo5 Trypanosoma sanguinis. Gru- by. 348 Tumeurs fibreuses deJ'utérus ( Analomie des). Amussat. 54 Tumeurs sanguines consécu- tives à la lésion des vais seaux. Amussat. 55 Tumeurs vermineuses de l'es- tomac du Cheval. Valen- ciennes. 220 Umbrella Lamarckiana. Ré- cluz. 109 Unio (3 esp.). Philippi. 118 Vaisseauxbiliairesdes Insectes. (Mémoire sur les) Léon Dufour. 29 Velelles ( organisation des ). Hollard. " 3ll Vésicule proligère des Sala- mandres. Martin St. -Ange. 327 Villosités intestinales. Gruby et Delà fond. l85 Villosités intestinales. Lacau- chie. l56 Vioa (genre de Spongiles). Nardo. 90 Vireo versicolor. Hartlaub. 289 Xyletinus hederae. Léon Du- four. 3l9 Zoé ( description de la ). Du- jardin. 187 Zoologie du Voy. duSulphur. Gray. 337 Zoophytes (hist. nat. des). Lesson. 217 Zosterops abyssinica. Guérin- Méneville. 162 Zygaena Achileae. Pierret. 253 384 TABLK DKS ÏNOMS D AUTEURS. II. TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Agassiz. Nomenclat. zoolog. Akerman. Mypotamus. Amussat. Anatoinie des tu- meurs fibreuses de l'utérus et Mémoire sur la rétroversion de la matrice. Anévrismes trauma- tiques. Cicatrices artérielles et veineuses. Tumeurs sanguines consécutives à la lé- sion des vaisseaux. Amyot et Audinet-Serville. Hist. nat. des Hémiptères. Anonyme. Les nids et les œufs des Oiseaux. Aube. Abraeus rhombophorus. Altica de France. Calyptobium. Monot. punctaticollis. Psélaphiens. «47 35o 54 57 55 2l5 n5 58 3o 255 58 375 Baudrimont. Phénom. chim. de l'incubation. 3^4 Bischoff. Détachement et fé- condation des œufs humains et de ceux des Mammifères. 222 Blainville (de). Ostéographie. Vi verra. 219 Blanchard. Sur les métamor- phoses des Buprestides. 254 Bonaparte (Ch.). Cat. des Ois. d'Europe. 34° Squalius Pareti. i5o Bory de Saint Vincent. Sur une espèce de Chêne. 245 Bourcier. Oiseaux - mouches nouveaux. 2,70, 99 Bourgery. Études sur les pou- mons. 29 Brème (de). Cossyphides. 4^ Bronn. Note sur les Gavials. 278 Bruant. Chenille de Gnophos variegata. 3 16 Buquet. Ctenoscelis dyrrachus, 255 Jalodis Clouei, 99 Mallodon arabicum. 33o Torneules. (9 e*p), 299 Burmeister. Man. d'Ent. (La- imllicornia melitophila). 118 Chenu. Illustrations Conehy- liologiques. 44 » 85 , 2l4 Chevrolat. Observations sur des esp. d'Erotylus. 79 Ocypusalpicola etSer- ropalpus Vaudoueri. 3l7 Myrmedonianigriven- tris. 42 Nouvelles espèces de Térédiles. 57 Sligmodera gratiosa. 201 Comte ( Ach. ) Bègne Animal en tableaux. 286 Costa (A.) Quelques détails sur le Synaptes. i53 Cosle. Allantoïde de l'Homme. 3i5 Forma tion de l'Amnios. 1 92 Dahlbom. Hyménoptères de la Scandinavie. 87 Danger et Flandin. Action de l'arsenic sur les moutons. 57 Delattre. Couroucou pavonin. i63 Ornismya Helenae. i33 Deshayes. Station des Coquil- les. 370 Desmarest. Hyperantha stig- maticollis, vittaticollis. 3l Des Murs (O.) Considérations oologiques sur le Gua- charo. 33 Ovographie ornitho- logique. 353 Donné. Lactoscope. 285 Doubleday. 2 Charaxes nouv. 317 Dufour (Léon). Anat. des Abeil- les. 349 Choraguset Xyletinus. 319 Cire des Abeilles. 3i4 Eledona (métam.). 347 Vaisseaux biliaires des Infectes. 29 Dujardin. Détails sur les mé- tamorphoses des Syn- corynes. l56 Helminthes des Musa- reignes. 35 1 TABtB DKS NOMS bAUTKURS. 385 Dujardin. Métamorphoses de la Porcellana longi- cornis. 187 Dumas. Cire des Abeilles. ' 282 Duméril Auguste . Nature et action des odeurs. 29 Dupoucliel. Obs. sur des Kro- tylus. 126 Dupré. Fonction de la moelle épinière. 223 Duvernoy. Dents des Musa- reignes. 221 Générât, des Mammif. 2.>.2 Girafe fossile. 157, 349 Structure des dents. 249 Duvernoy et Lerebouliet.Ver- tébrés de l'Algérie. 82 Edwards (Milne-). Cire des Abeilles. 282, 3i5 Nid de l'Epipona (a- tua. 264 Fairmaire (Léon\ 3 Coléop. nouv. de l'Océanie. 3o Flourens. Sur la structure de la peau. 247 Gannal. Conservation des obj. d'hist. naturelle. Geoffroy St-Hilaire (Is.\ Clas- sification et caractères des Primates. Mam. et Oiseaux du Voy. De Jacquemont. Règles de la nomen- clature zoologique. Saïmiris. Gcrmar. Révision du genre Acanlhocerus. Goudol (J.3 Nidifications des Rupicola peruviana et Eurypyga phalenoides. Tapir pincliaque. Gourcau. Balanciers des Dip- tères. Callidium sangui- ncum. Composition segm. de larves de Coléopt. Irisation <\vs ailes des Insectes. Si; 207 85 1 56 254 i58 253 Gourcau. Métamorphoses de l'Agrilus biguttatus. 57 Phytonomus rumicis. 374 Guénée. 3 esp. de Lepid. noct. 3lG Guérin-Méneville- Adesmia Langii. 261 Ceratitis(monog). 19^ Insectes des plateaux des Cordi 1 ères et des vallées chaudes de la Nouvelle-Grenade. 12 Métamorphoses de l'A- pion apricans. 58 Mononyx fuscipes, la- ticollis. 1 14 Myrmechixenus vapo- rariorum. 23 Naucoris rugosa. 112 Oiseaux d'Abyssinie. 161, 3ii Pelogonus. (2 esp.). ii3 Perlamantis Allibertii. J\\ Revue critique de la tribu des Eucnémides. 253 Rulilia ^monogr. des\ 262 Spccies des Coleop- 127 Sur le G. Evania. 333 Sur l'Hylurgus pini- perda. 253 Sur une tribu de Ma- lacodermes. 193 Torneutes (i esp.). 3oo Guyon. Détails sur le Jacu- lus. i5i Eresus acanthophilus. 348 Hœmopis vorax. 252 Hydrophobie. • 57 Graells. Chelonia Lalreillii. 3i9 Gray. Zoologie du Voy. du Sulphur. 337 Grégory Kde). Cardinal huppé de Virginie. 127 Gruby. Trypanotoma sangui- nis. 348 Gruby etDelafond. Altération vermineuse du sang. 55 Animalcules de l'esto- mac. 36c) Villosilés intestinales. i85 Ilaidcman (Slehman). Mono- graphie des Limniades. 214 38G TAULE DES NOMS p AUTEURS. Hartlaub. Laniusnubious. i5y Ois. de la Nouvelle- Grenade 4 esp.). 289 rilta cueullala, elr\ 65 Hol'ard. Organis. desVelelles. 3ll Hope. Ins. nouv* del'Assam. 281 Joly. Développement de l'É- crevisse. 219 Éludes sur la Caridina Desmareslii. 29 OEufs des Écrcvisses. 286 ParLurition de l'hippo- bosque. 219 Sur la production de la chaleur chez les Mollus- ques. 57 Kaltenbach. Monographie des Phytophthires. 3^4 Kammerer. Conservât, des Mam. et Oiseaux. 3^0 Klug. Essai sur les Glairones. 49 Kolliker. Insectorum genesi. 346 Lacauchie. Villosités intestina- les. Lacordaire. Monographie des Érotyliens. Réponse aux observât, de M. Guérin-Méneville sur le mémoire intitulé: Révision de la famille des Cicindelètes. Lafresnaye (de). Observation sur le Lanius nubicus et description de 3 Oiseaux de Grèce, ©iseaux de Colombie. 68, Oiseaux nouveaux. Sur un groupe d'oiseaux des Antilles. Lafresnaye (de) et Guérin-Mé- neville. Souscription en faveurdeM.Lherminier. Lassaigne. Tissu tegumentaire des Insectes (analyse du). Lereboullet. Anatomic des Li- gidies. Lesson. Phoca Isidori. i56 23 59 21 1 i3i 290 97 66 12» i53 iÔ7 256 Lesson. Ramphocinclus. 3'2.5 Zoophytes acalèphes. 2i5 Lucas II). AclinopusetCyrto- cephalus. 3 18 Colymbeles coriaceus (monstruosité d'un). 58 Coléoptères d' Algérie nés à Paris. l58 Monographie des Tegc- naria. 3 1 7 Monstr. de Crustacés. 3i8 Observations sur l'ordre des Thysanures. 253 Platydesmuspolydesmoi- des. 58 Sur quelques nouvelles espèces de Trachélides d'Algérie. I /|5 Luxer (de). Nécrologie 352 Macquarl. Blepharicera lim- bipennis. 58 Maignien. Fonctions des lobes tyroïdes des Mammifères, 1 85 Maissiat. Fluide élastique des animaux. 309 Physique animale. 336 Mandl. Obs. micros, sur le tartre. 2i3 Martin-St.-Ange . Vésicule pro- ligère des Salamandres. 327 Matteuci. Phosphorescence du Lampyris ilalica. 2^5 Merck. Psyché albida. l58 Miehelolti. Rhizopodes fossiles. 342 Nardo. Hist. natur. de Venise. 27 Lava rus imperialis Rafi. ( Proctostegus Nardo ). 84 Vioa, genre de Spongile. 90 Ombres Firmab (d'). Terebra- tula Diphya. 285 Orbigny (Alcide d'). Coquilles fossiles. 29 Géologie de l'Amérique méridionale. 25 1 Station des Coquilles. 91-372 Orbigny (Ch. d'). Dict. univ. d'hist. nalur. 337 Ormancey. Deux Cybister nou- veaux. 33 1 TABLE DES NOMS D AUTECliS. 387 Owen (Richard). Rhynchosau- rus articeps. 83 Payen. Enveloppe des Insec- tes (Analyse de 1). 245 Percheron. Dénominations à donner aux coupes in- troduilesenentomologie. ft Observât, sur le travail de M. Lacordairc sur la tribu des Cicindélides. 92 Petit de la Saussaie. Coquilles de la Nouvelle-Grenade. 238 Pfeifler. Symbolœ ad hislo- riam iïeliceorum. 23y Note pour servir à une mo- nogr. du genre Trito- nium. 1 34 Philippi.Coquillesnouvellesou peu connues. Ii5 Pictet. Chœtomys et Pleclro- chœrus. 3 19 Hist. natur. des Névro- plères. 53, 3o2 Plectrochœrus Morican- di. 225 Pierret. Hermaphrodisme d'une Dipthera cœnobita. 57 Nyssia zonaria. i58 Timia margarila. 3 19 Zygaena Achilleae. 253 Pouchet. OEufs des Mammifères. 3i9 Quatrefages (de). Eolidine pa- radoxale. l56 Physiologie des Annélides 3i6 Recherches sur des In- vertébrés de France. 28 Sur la distinction des sexes dans les Annélides. 252 Sur l'organisation de quelques animaux inver- tébrés. 246 Raciborski. Élude physiolog. sur la menstruation. 222 Rambur. Monog. des Elapho- cera. 3 19 Rasch. Delphiuus lcucopleurus. 3^9 Thiroptcra tricolor. 34o Ray. Faune de l'Aube. 52 Récluz. Coquilles de France. 5, 104, 22S, 207 Coquilles nouvelles. 2 Emarginula 3 esp ). 257 Poronia (monog). lM» Planaxis et Donax. 261 Syndosmya (mon.\ 292, 359 Venin des Araignées. 288 Redtenbacher. Quelques Co- léoptères d'Autriche. 180 Reeve (Lovel). Conchologia iconica. 244 Reiche. Coleopteracolombiana. 37, 75, 141, 177 Helluonides. 3o Sur l'Anthrenus musaeo- rum. 2i3 Rey. Perdix borealis. 223 Robert. Ammonite. 347 Hist. et desc. nat. de la comm. de Meudon. l5o Robineau-Desvoidy. Rrachyopa sculellaris. 3i7 Myodaires de Paris. 3i7 Rondani. Callicera (monogra- phie) 374 Diptères d'Italie. 4^ Hebolomus (monog. }. 255 Rosenhauer. Carabes et Dy- tiques d'Erlangen. 342 Ruppel. Description de Mam- mifères nouveaux. 8l Oiseaux(grimpeurs) de l'Abyssinie. 83 Rongeurs observés en Afrique. l4^ 58 274 8 274 Selys Lonchamps (De).Cordu- legaster bidentatus. Cordulia splendida. Faune belge. Lindenia tetraphylla. Mésange nouvelle d'Europe. Quelques petits Mam- mifères du midi de la France. Réponse à M. Lesson. Serres. Développementde l'em- bryon humain. 191, 220 Sganzin. Coquille* de l'île de France. $\l 212 129 3a \X 388 TAULE DES NOMS D AUTEURS. Souleyet. Obs. annt., physiol. et zoolog. sur les Ptéropotlcs. 3o4 Tliolas dilatala. 1^6 Spinola. Considérations sur les mœurs des Sirex. a43 Hymen. d'Espagne. l58 Observations sur les familles des Hyméno- ptères, desGuépiaires, Masarides et Chrysi- diles. 244 Observations sur les Prioniens. 243 Tarragon (De). Hirondelle des fenêtres* 3l>3 Valcnciennes. Espèce fossile de Panopée. 126 Tumeurs vermi- neuses de l'esto- mac du cheval. 220 Velpeau. Observa lions sur l'em- bryon humain. 192 Villa. Note sur des insectes ob- servés pendant l'éclipsé de soleil du 8 juillet l84^- 5o Walker (Francis). Chalcidites 3i Zettcrstedt. Diplei a Scandinavie. ^8 FIN DES TABLES. PARIS.— IMPRIMERIE DE FA1N ET THUNOT, IMPRIMEURS DE L'UNIVEHSITÉ ROYALE DE lKAKCli, Rue Racine , 28 , près de l'Odéou.