4 $uo -5.7- àï REVUE ZOOLOGIQUE, PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE Année 1844. >4h;>ojoox PARIS. - IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT , rue Racine, 28, prés de l'Odéon. REVUE ZOOLOGIQUE PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE; ASSOCIATION UNIVERSELLE POUR L'AVANCEMENT DE LA ZOOLOGIE, DE LWNATOMIE COMPARÉE ET DE LA PALEONTOLOGIE; Journal mensuel. PUBLIÉ SOUS LA DÏRFXTION »E M. F -E. GUÊR.IN-MÊBIEVIEI.E PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ZOOLOGIQUE, Rue des Beaux- Arts , 4. 1844. 3J0IOOJOOX // AVIS TllÈS-ESSENTlEL. MM. les membres de la Société Cuvierienne sont instam- ment priés de vouloir bien nous faire savoir (franco) s'ils ont l'intention de rester dans cette association scientifique et de continuer de payer leur cotisation annuelle. Nous avons besoin d'une prompte réponse afin d'établir d'une manière certaine la liste des membres pour l'année 1844. Après avoir retranché du nombre total (291 ) des mem- bres inscrits , ceux que la Société a perdus depuis sa fon- dation , par suite de démissions ou de décès , nous saurons combien elle compte de membres actifs et payant leur coti- sation. Dans tous les cas, nous ajoutons une demi- feuille à chaque numéro de la Revue Zoologique , à partir de cette année. Nous ne publierons la liste définitive qu'à la fin du numéro d'avril 1844. Les noms des personnes qui n'auront pas écrit (franco) ou payé leur cotisation de 1844 à cette époque , n'y figureront pas. A partir du 1er avril 1844 le bureau de la Revue zoolo- gique, du Magasin de Zoologie et du Species des Animaux articulés, sera rue des Beaux-Arts , n° 4. Tom. VU. .Année 1844, W SEPTIÈME ANNÉE. — JANVIER 1844. I. TRAVAUX INÉDITS. escription de quelques nouvelles espèces de coquilles terres- tres de Madagascar, par M. Petit de la Saussaye. M. Guilain, capitaine de corvette de la marine royale , chargé par le gouvernement d'importantes missions dans les mers de l'Inde , a recueilli, dans le cours de ses voyages, un certain nom- bre dé coquilles parmi lesquelles il s'en trouvait de fort intéres- santes : il a bien voulu en mettre à notre disposition quelques es- pèces qui nous ont paru nouvelles, et que nous croyons d'autant plus utile de faire connaître, que cet officier supérieur nous a in- diqué un habitat certain. Bulimus clavator. Petit. — Testa turrita , crassiuscula , alba , epidermide tenue, lutescente vestita ; anfractibus 8-9 , convexo- depressis, longitudinaliter crebrè rugulosis, sutura impressa , subcrenulata ; spira conico-elongata , apice obtuso ; apertura pi- riformi ; peristomate incrassato , obtuso ; columella subtriangu- lari , basi recta, intus compressa , supernè obliqua; umbilicoan- gusto , rimaeformi. — Long. : 66 mill., larg. : 24 mill. — Habite la partie sud de l'île de Madagascar. Hélix Duvalii. Petit. — Testa orbiculata , conico-depressa , castanea , umbilicata ; transversim longitudinaliterque striata ; anfractibus quinis , depresso-convexiusculis , sutura valdè im- pressâ separatis , et fasciâ bruneâ marginatis ; ultimo anfractu ad médium zona lutescente circumdato, subtùs lutescente; apertura ovata ; labro reflexo ; umbilico dilatato, spirali,pro- fundo , ad periferiam anticè et intùs compresso. — Largeur : 40 mill. , hauteur : 21 mill. — Habite la me^me localité que la précédente. Cyclostoma Beshayesianum. Petit. — Testa orbiculato-con- vexa , carinata , roseo-aurantia ; anfractibus quinis , convexo- depressis , carinis sublamellosis et decurrentibus sculptis ; ultimo anfractu anlicè gradatiminclinalo , et subtùs striis regula- ribus creberrimisquc pulchrè ornato; sutura angustè canalicu- lata , peristomate albo . crasso externe canna lamellosâ circuni- 4 revde zoologie. ( Janvier 18to . ) dato; umbilico largo, profundo , spirali. — Larg. : 25 mill. , haut. : 17 mill. — Habite la partie nord de Madagascar. Ces trois espèces, qui font partie de notre collection, seront figurées très-incessamment dans le Magasin de Zoologie. S. Petit. Monographie du genre Narica, par C. A. Récluz, pharmacien à Vaugirard (1). Les Narica sont des coquilles connues depuis peu de temps , et qui n'ont excité que médiocrement l'attention des savants , jusqu'à l'époque où de nouvelles découvertes en ont accru le nombre. Leur classement , dans différents genres , témoigne de l'affinité que leur coquille avait avec eux , et en même temps de la difficulté qu'on éprouve à les ranger selon leurs rapports na- turels , lorsqu'on ignore leurs caractères zoologiques. Animal gasteropodum , dioicum , marinum , globosum , vix posticè in spiram convolutum. Caput in rostro productum ; ten- tacula duo , elongata , medio inflata , supernè subulata , oculos minimos in basi externa gerentia. Pes parvus , rotundus , sul- cum profundum divisus , appendicis externi , elongati , concavi , proboscidiformee suboris dispositi; foliolœ binœ, membrana- ceae , dilatatse , utrinque pedis adnatœ ad capitem in acumini accedunt. Cavitas respirationis magna , veluti branchia cujus foliolse partim libérée sunt. Testa subglobosa vel ovata , externa , umbilicata ssepiùs tenui et hyalina , interdùm solida et opaca, semper striata , plicata , cancellatave. Spira brevis, aperturœ proxima , anfractibusque rotundatis. Apertura subsemilunaris , penultimo anfractu plus, minùsve modificata , marginibus acutis. Umbiiicus profundus , pervius , sœpè patulus , spiralis et in canalem distinctum pone- que columellam parum arcuatam desînens. Operculum corneum, parvum, tenuissimum , striis lœvissimis radiatum , apice rotundato ac nec spirato , parti posteriori pedis affixum , cùmquehœc pars animalis abscondita est, perpendi- cularem factum. (i) Cette importante monographie va paraître dans le Magasin de Zoologie , avec la figure de toutes les espèces. Le texte est sous presse , les planches sont gravées et en cours d'exécution pour le coloriage. En attendant , nous avons cru faire plaisir aux malacologustes en don- nant ici le synopsis de ce travail. (G. M.) TRAVAUX INÉDITS. 5 I. Testa cancellata. 1. N. cancellata. Chemn. Lam. etc. — Testa semi-globosa , ventricosa , albida , pellucida , tenui , longitudinal ter angustè plicata, lineis elevatis transversis œquidistantibus decussala , scabriuscula; spira prominula , convexo depressa , apice suba- cuta ; sutura subcanaliculata ; apertura patula , subsemilunari j umbilico pervio , profundo, canali subrecto, oblongo ; colu- mella anticè tenuiter sinuata. — L. 16 à 18 mill. Hab. Les Moluques e.t les mers de la Nouvelle-Hollande. 2. N. cidaris. — Testa orbiculato-ovata, ventricosa , anticè di- latata , supernè depresso-plana , solidiuscula , lactea , plicis lon- gitudinalibus obliquis , anticè laxioribus, subregularibus , lineis elevatis transversis œquidistantibus reticulata scabiruscula ; spira parum elevata , semi-sphœrica , apice retusa ; apertura patula , subrotunda ; labio arcuato ; umbilico parvo , rotundo ; canali ob- longo , vix arcuato , angusto , utrinque acuto ; labro solido rotun- dato, margine interno tenuiter striato, supernè depresso-plano. — L. 16 mill. Hab. L'île Masbate dans les Philippines, sous un courant d'eau lors des basses mare'es. ( M. Cuming. ) 3. N. ligata. — N. Testa ventricoso-ovata , tenuiuscula , ex- albida, longitudinaliter supernèque tenuiter plicata, lineis transversis elevatis intermediis minoribus ligata, vix cancellata ; spira prominenti , rotundaia , radiatim plicata , apice obtusius- cula; apertura subrotunda, parva; umbilico pervio , spirali , profundo, latiusculo; canali brevi , largo, semilunari ; colu- mella subrecta , medio ad basim arcuatim rotundata ; labro ro- tundato , supernè vix adscendente. — L. 12 à 16 1/2 mill. Hab. A Catanum, province de Jayatos, île Luçon, sous les pierres à la basse marée ( M. Cuming. ) 4. N. Petitiana. — N. Testa semi-globosa seu orbiculato- ovata , crassa, albida, obliqué et crebrè plicata lineis elevatis transversis, irregularibus , angustioribus , remotioribus reticu- lata ; anfractibus supernè depresso-rotiîndatis ; spira prominula , semi-sphœrica , posticè incumbente, obtusata, radiatim pli- cata ; apertura subrotunda , dilatata ; labio vix arcuato, in senio- ribus et margine externo complanato, submedio vix convexius- culo ; umbilico parvo, canali nngusta(o , elongato, parum arcuato, angulo angusto cinclo. — L. 18 à 24 1/2 mill. 6 revue zoologique. ( Janv ier 1844. ) Hab. Cette Narice a été découverte par M. Cuming, sous un courant d'eau, à l'île Masbate, l'une des Philippines, et à l'île Guain, par MM. Quoy et Gaimard. 5. N. Cumingiana. — N. Testa semiglobosa, ventricosa, tenuiuscula , exalbida , transversim regulariter sulcata , longitu- dinaliter ac obliqué lineata , cancellata , scabriuscula , ad sectio- nes granulata ; spira vix prominula , suprà plana , latere cari- nata , sulcis reticulatis et punctis valde impressis ; apice posteriori, acuto ; apertura dilatata , semilunari ; umbilico pro- fundo , coarctato , canali semi-lunari oblongo , extus angulo acuto cincto; labio medio arcuato , supernè tenui basique incras- sato; labro intus submarginato. — L. 13 mill. Hab. Trouvée sur un sable grossier , à dix brasses de pro- fondeur, à Calbalonga , île Suman dans les Philippines. (Cuming.) 6. JY. Orbignyana. — Testa ovato-globosa , crassiuscula , lac- tea, transversim cingulata : cingulis 5-6 obtusis majorions, lineis longitudinalibus decussantibus , cancellato-granosa ; spira planissima , ad periphaeriam obtuse tricarinata , carinis binis in- fimis majoribus; apice valdè laterali , acuto , hyalino , lœvissimo ; sutura angustissima; apertura dilatata, ovato-subrotunda; colu- mella basi crassiuscula et antiee calloso - gibbosiuscula supernè papyracea ; umbilico minimo , punctiformi , subclauso; canali lineari subrecto ; labro intus submarginato. — L. 12 mill. Hab. La Nouvelle-Hollande. 7. JY. granulosa. — N. Testa semiglobosa, tenui, subpellu- cida , alba seu albido-lutescente ; anfractibus supernè planula- tis, fere gradatis , transversim regulariter sulcato-costatis , costis angustioribus , oblique striatis, cancellato-granosis ; spira ex- serta , semi-globosa , acuta; apertura semi-lunari , vitrea; colu- mella tenui , vix arcuata ; umbilico profundo , pervio ; canali latiusculo, semi-lunari. — L. 7 mill. — Hab. Les Moluques et la Nouvelle-Hollande. Yar. fi. Testa albovitrea, hyalina. 8. JY. tuberosissima , Montagu, etc. — N. Testa minima , semi- globosa, albida, hyalina, costis granoso-spinosis quadriseriali- hus instructa ; spira minutissima , laterali ; apertura coarctata , subrotunda ; umbilico latiusculo , in canalem semilunarem exte- rius producto. — L. 2 mill. — Hab. Les côtes d'Angleterre. 9. JV. rosea. — Testa minima, semi-globosa, rosea, tenui, TRAVAUX INÉDITS. 7 longitudinaliter oblique et transversim slriato-cancellata , regu- lariter granulala; anfraclihus tribus , supernè depresso planius- culis; spira exsertiuscula; apice lœvi , mamillato, rubicundo ; apertura semi-luuari ; columella rectiuscula , albida; umbilico largo, extus in canaleui latiu culum, semi-orbicularem pro- ducto; labro rotundato, intùs striato. — L. 3 mill. — Hab. Les Moluques. 1 0. IV. sulcata , d'Orbigny. — N. Testa ovato-conoidea , solida , albida, transversim sulcato-costata : costis subœqualibus , remo- tiusculis , sulcis planis angustioribus , longitudinaliter striis obliquis, crebris tenuiter decussantibus , granulatis , scabrius culis sculpta ; spira prominenti , conoidea , obliqua , subacuta , inferne costis tribus clathrato-crenatis notata ; apertura subro- tunda ; labio oblique rectiusculo ; umbilico profundo , rotundato ; canalibrevi, semi-lunari , extus angulo acuto cincto. — L. 8 mill. — Hab. Les Antilles. II. Testa plicata. 11. N. plicata. — N. Testa ventricoso-ovata, subglobosa^ solida , alba , longitudinaliter grosse , obtuse ac obliqué plicata , lineis elevatis crebrioribus costas decussantibus circumcincta ; anfractibus supernè depresso-planiusculis ; spira prominula, laterali, postice parum incumbente , subacuta; apertura sub- rotunda; umbilico lato, profundo, spirali; canali largo, semi- lunari , extus crenulis profundis marginato ; columella arcuata , ad basim canal is et antice convexo-gibba ; labii margine irregu- lariter et obsolète crenato. — L. 17 mill. — Hab. L'île Hiao. 1 2. N. Gueriniana. — Testa orbiculato-ovata , depressa , sub- conoidea , subtus plana, ciassa, albido-lutescente , oblique costata ; costis rotundatis , sulcis majoribus , interdum aequalibus , lineolis transversis creberrimis eleganter cincta ; spira semi-glo- bosa, obtusiuscula ; apertura semi-lunari, patula; umbilico profundo , extus dilatato , in canalem latum semisphsericum , extus angulatum explanato ; columella recta, suprà canali ob- solète instructo ; labro crasso , rotundato , subacuto , margine in- tus obsolète striato. — L. 9 à 12 1/2 mill. —Hab. Les Philippines. 13. N. distans. — N. Testa parva , orbiculato conica, tenuius- cula , pellucida , albida , costis longitudinalibus obliquis angus- tis , acutis , valde remotis regulariter radiata , interstitiis sublente Lenuissime et creberrime striatis : spira exsertiuscula gradata 8 revue zoolocique. (Janvier 1844. ) conico- acuta ; apertura semi-rotunda ; umbilico dilatato , pro- fundo; canali largo , semi-circulari , intus striato , extus angulo acuto circumdato. — L. 7 mill. — Hab. Les Philippines. III. Testa transversim striata; spira plus minusve radiatim costata. 14. JV. Deshayesiana. — N. Testa ventricosoglobosa , te- nui , fragili , subepidermide lutescente exalbida sive alba , laevi- ter ac creberrime transversim striata, anfractibus subsenis, superne rotundatis , longitudinaliter argutè plicatis : plicis in ultimo postice validis , remotiusculis , anticam partem versus sœpius evanidis ; spira semi-rotunda , angustè plicata , tenuissi- me striata, nec cancellata , subacuta ; apertura subsemilunari ; columella tenuiter arcuata , basi obtuse angulosa ; umbilico magno , patulo , profundo; canali semilunari , ad sinistram et interne laeviter carinato, externe et suprà angulo striis profun- dis eleganter plicatis. — L. 15 à 17 mill. — Hab. Les îles Phi- lippines. 15. JV. helicoidea. Le Guillou. — N. Testa ventricoso-ovata, alba, transversim striata , striis longitudinalibus tenuioribus vix cancellata; spira prominula, ventricoso-rotundata, radiatim plicata : plicis striis transversis undulatis clathratis ; apice puncto fusco notato ; apertura subrotunda ; columella vix arcuata , basi subtruncata ; gibbosiuscula ; umbilico rimali , externe in cana- lem linearem desinente. — L. 16 mill. — Hab. Amboine. ( La suite au prochain numéro, ) Description de quelques Coléoptères de la Nouvelle-Grenade ; par M. Guêrin-Méneville. Le premier Coléoptère dont nous allons donner une brève description , en attendant que nous l'ayons décrit et figuré dans le Magasin de Zoologie, appartient à la tribu Troncatipennes, et doit être rangé près du genre Dyscolus de M. Dejean. Comme il diffère des espèces de ce genre par quelques caractères , à la vérité de peu d'importance à nos yeux, et par un faciès tout au- tre , nous avons pensé qu'il serait bon de former avec lui un sous-genre particulier, distingué des vrais Dyscolus^v son corps élargi et épais , et par son corselet plus large que long , et nous TRAVAUX INÉDITS. 9 proposons de nommer cette coupe Pleurasoma ( ï&eup* , latus; <7 mais n'ajoutant pas (sed fascia mystacaïi rufa) , nous pensons que nos deux individus constituent bien positivement une espèce mexicaine nouvelle, confondue jusqu'à présent avec le Colaptes mexicanus. Ces divers oiseaux nous ont été procurés par M. Parzudaki , qui reçoit fréquemment les espèces les plus intéressantes des divers points de la Colombie et de l'Amérique centrale. Réponse de M. F. de Lafresnaye aux observations de M. Lesson , sur son genre Ramphocinclus , insérées dans cette Revue, 1843, page 325. Dans l'article précité , notre savant collègue M. Lesson , qui, comme nous, a reçu de M. l'Herminier une des trois espèces dont nous avons formé notre genre Ranipliocincle , Revue 18(3, p. Gb', annonce qu'il avait déjà formé, dans ses ublesinanûsci îles, 44 revue zoologique. (Février 1844.) le même genre sous le nom de VHerminierus qu'il comptait pu- blier incessamment, mais que nous avions la priorité de publica- tion. Si nous eussions soupçonné son projet et surtout le choix de son nom générique , nous l'eussions à coup sûr adopté avec d'autant plus d'empressement, qu'il nous rappelle, comme à lui, et comme à tous les amis des sciences naturelles et en particu- lier de l'ornithologie , un savant aussi zélé que généreux et au- quel cette science doit des observations anatomiques si nouvelles et si importantes. "> M. Lesson annonce qu'après avoir formé son genre VHermi- nierus sur la Grive trembleuse de la Guadeloupe qui est notre Ramphocincle trembleur, il a reconnu que non-seulement cet oiseau ne devait pas figurer dans la famille Turdidœ où nous le placions , mais qu'il devait faire partie du genre Thryothore de Vieillot , et figurer à côté du Thryothore à long bec de cet au- teur, etc. Nous convenons , en effet , que d'après ses formes extérieures et surtout la forme grêle et très-allongée du bec , il paraît plus convenablement placé dans les Troglodytinœ que dans les Tur- didœ, mais nous ne pensons pas, comme M. Lesson, que ce soit un Thryothore, vu sa taille de beaucoup supérieure , et surtout son plumage à teinte uniforme partout et nullement barré de bandes noires. Vieillot qui a formé ce genre , après en avoir défini les carac- tères de forme, ajoute que , toutes les espèces qui en font par- ties ont l'habitude de grimper soit sur les tiges des roseaux , soit sur les plantes , en saisissant en travers avec leurs pieds ces tiges verticales , et les parcourant de bas en haut par petits sauts, habitude qui les rapproche de plusieurs fauvettes de roseaux ; il ajoute : que s'ils diffèrent des Troglodytes par leur bec plus robuste et leur pouce plus long , ils ont avec eux les plus grands rapports dans leurs ailes , le port de leur queue et les raies transversales qui sont sur les pennes alaires et caudales. Il est certain que» les rapports qui existent entre ces deux genres sont tels , qu'il eût mieux valu , je pense , les laisser réunis , vu que certains Thryothores de petite taille, comme le Thryothore de roseaux et autres , n'offrent pas de caractères différentiels saisis- sables, et notre Troglodyte est doué de la même faculté de se tenir cramponné , car nous le voyons souvent au bout de son TRAVAUX INÉDITS. 45 petit vol se poser ainsi sur la tige d'une plante quelconque et même sur le tronc rugueux d'un vieux saule. Outre nos Troglo- dytes, nous possédons onze espèces de Thryothores tout à fait voisins du Troglodyte. Tous avec un plumage plus on moins roussâtre , ont , sans exception , sur les ailes et la queue , ou au moins sur la queue, cette suite de bandes foncées indiquées par Vieillot. Nous avons en outre six de ces grands Thryothores qui ont la queue beaucoup plus longue , leurs pattes et leur bec beaucoup plus robustes et leur coloration beaucoup plus variée ; non-seulement leurs ailes et leur queue , mais leur corps sont aussi traversés de zones claires et obscures , et leur ventre est souvent ponctué; ce sont enfin les Picolaptes de M. Lesson ayant pour type son Picolaptes zonatus, centurie , PI. 70. 2° le Campylorhynchus scolapaceus de Spix et de Lichten- stein qui n'est point , comme le croyait Cuvier, et aujourd'hui M. Lesson, le même que le Thryothore à long bec de Vieillot, espèce voisine des Troglodytes , mais bien un Picolaptes à longue queue et à ventre tacheté et barré comme le Zonalus , et que M. Gray regarde dans sa List of gênera, comme le Turdus va- riegatus , de Gmelin , lui donnant alors le nom de Campylo- rhynchus variegatus. — C'est le Campylorhynchus striolatus , de Spix qui est le synonyme du Thryothore à long bec. Ces Picolaptes de M. Lesson ou Campylorhynchus de Spix , en pre- nant pour type son Campylus scolopaceus seulement, méri- teraient à bien plus juste titre que les Troglodytes , selon nous , d?être séparés génériquement des autres Thryothores à courte queue et à faciès de Troglodytes. Ils doivent au moins y former une section bien marquée. En résumé , sur dix-sept espèces de Thryothores que nous possédons , dont onze à faciès de Troglodyte et six tout à fait voisins du Picolaptes zonalus de Lesson, tels que nos Pico- laptes scolopaceus et brunei-capillus ( de Lafr. Mag. de Zool. 1835, Cl. 2 , PI. 46 et 47) et autres, aucune ne nous offre l'uni- formité de couleur de nos trois espèces de Ramphocincles , puisque onze sont barrés sur les ailes et la queue , et six zones et ponctués en outre sur le corps ; aucune ne nous offre en outre la grande taille de nos Ramphocincles qui ont vingt- trois centimètres de longueur totale. Nos plus grands Thryo- thores , tels que le Tr. coraya et le Tr. à long bec , n'en 40 revce zoologique, ( Février 1844. ; ayant à peine que quinze , et notre plus grand Picolaptes que dix-huit. Notre genre Ramphocincle , que nous reconnaissons comme M. Lesson devoir certainement faire partie de la sous-famille Trogtodytinœ, nous paraît offrir plus de rapports, dans la même sous-famille, avec le genre Tataré de M. Lesson qu'avec le genre Thryothore de Vieillot, et si plus tard on pense qu'il doit être confondu avec ce dernier, le genre Tataré devrait donc s'y fon- dre aussi. Du reste , quelques détails donnés par notre savant collègue M. l'Herminîer de la Guadeloupe , sur les mœurs de la Grive trembleuse pourront jeter un grand jour sur cette incer- titude. Sur une nouvelle espèce d'oiseau de la Nouvelle-Grenade dé- crite par M. Hartlaub sous le nom de Vireo versicolor ^ dans la Revue de 1843, P. 289, par M. F. de Lafrksnaye. Nous avions reçu quelque temps avant sa publication , l'oiseau ci-dessus nommé , et comptions le publier nous-mêmes, mais comme appartenant au genre Pachyrhynchus Sw., aujourd'hui Pachyramphus G.-R. Gray. Nous adoptons donc le nom spé- cifique Versicolor de notre savant collègue M. le docteur G. Hart- laub ; mais il devient pour nous le Pachyrhynchus versicolor Hartlaub, Ce n'est qu'après la comparaison minutieuse de l'ex- cellente description de M. Hartlaub avec notre oiseau venant aussi de la Nouvelle-Grenade, que nous nous sommes con- vaincus de son identité et que nous nous hazardons à lui pro- poser de revoir son oiseau , de le comparer avec les Pachy- rhynchus, et de s'assurer enfin si ses rapports avec les espèces de ce genre ne lui ont point échappé. Les Pachyrhynchus de Swainson forment un démembrement des Bécardes ayant la queue arrondie , le bec large et voûté 3 et presque toujours une calotte ou noire ou de nuance différente du reste du plu- mage. Nous sommes fâchés de voir que dans le même article M. Hart- laub ait adopté le genre Myiobius de M. Gray que ce dernier a substitué à tort à celui de Tyrannula de Swainson , connu et adopté depuis longtemps , uniquement parce que M. G.-R. Gray a trouvé des rapports de consonnance entre ce genre Tyrannula et le genre Tyrannulus de Vieillot. Mais ces rapports ne sont pas TRAVAUX INKDITS. M tels qu'un naturaliste ne puisse les distinguer, et dans un ou- vrage tel qaethe List of gênera ofbirds, dont le principal but du savant auteur était, tout en reconnaissant la synonymie d'une foule de genres, d'élaguer tous ceux qui avaient un synonyme anté- rieur, c'est , selon nous , comme selon M. Strikland , son compa- triote, une faute grave d'en avoir substitué une foule de nouveaux à d'autres bien connus, uniquement sur de prétendus rapports de consonnance. D'après le vœu que tout consciencieux naturaliste forme aujourd'hui de voir se débrouiller et surtout se restreindre ce nombre immense de 11 à 1,200 genres d'oiseaux, nous pen- sons que l'on ne devrait se permettre d'en substituer un nouveau à un déjà connu que lorsqu'il en existe deux entièrement sem- blables de prononciation et d'orthographe , et qu'on ne devrait pas le faire quand ce nom existe dans une autre branche d'histoire naturelle ; car à coup sur si le genre Pachyrhynchus de Swainson en ornithologie est déjà employé en entomologie dans les Cha- ranconnites, l'ornithologiste saura bien qu'en ornithologie il désigne un oiseau , et non un charançon , et il résultera, selon nous , un plus grand inconvénient en le rayant et lui substituant celui de Pachyramphus , comme l'a fait encore M. G.-R. Gray. Monographie du Genre Narica, par C. A. Récluz. Suite et fin ( Voy. page 4 ). 16. N. striata, d'Orbigny. — N. Testa ventricoso-ovata , eX- albida , tenuiuscula , striis transversis crebris , exiguis , inaequa- libus , intermediis minoribus, subundatis cincta; spira promi- nula, ventricoso-semi-globosa, striata et plicata, interdum cancellata , punctisque excavatis sculpta ; apice punctiformi , fusco , obtuso ; apertura subsemilunari ; labio tenui , basi rotun - dato;labromargineinternosubplicato;umbilico profundo, me- diocri ; canali arcuato , oblongo , intùs striato , posticè acutè carinato. — L. 10 mill. — Hab. Les Moluques. 16. iV. acuta ( Nobis ). — N. Testa globoso-acuta , tenuissima , hyalina, pellucida; anfractibus 5-6, transversim subtilissimè striatis , ventricosis , supernc planiusculis et fascia alba decur- renle ornatis ; spira exserta , conico-acuta ; apice elongato , acuto,exili, corneo-fuscescente ; apertura ferè semi-rotunda ; columella subrecta , tenui ; umbilico patulo, rotundato, spirali , 48 revue zoologioue. (Février 1844.) et in canalem latum semi-ovatum producto ; labro tenuissimo. — L. 7 mill. — Hab. Les Moluques. 17. JV. Blainvillei (Nobis). — N. Testa ovato-globosa , anlicè dilatata , striis transversis œquidistantibus subundatis , interme- diis minoiibus insequalibus nrata : posticè tenuiter plicata ; spira parvula, semi-sphœrica,regulariter plicata , laterali,apice fusca ; apertnra subrotunda , lactea ; columella in centro arcuata , subtùs convexiuscula ; umbilico angusto , profundo , in canalem arcua- tum, oblongum producto ; labio rptundato , intùs tenuiter striato. — L. 10 mill. — Hab. Les Moluques. 18. iV. lamellosa (d'Orbigny). — N. Testa ovato-globosa, minima , tenuissima , pellucida , fragili , longitudinaliter et dé- ganter plicata : plicis crebris , obliquis , striaeformibus ; intersti- tiis profundis, transversim obsoletissimè striatis; anfractibus ventricosis , supernè depressiusculis ; spira conica , prominenti , acutiuscula ; apertura ovata , apice obtusala , continua ; umbi- lico patulo , profundo ; labro tenuissimo. — L. 2 1/2 mill. — Hab. Les Antilles. 19. JY. glaberrima (Nobis). — N. Testa ventricoso-globosa , subhyalina, exalbida; anfractibus quaternis striis tenuissimis, obliquis remotis et lineis cseruleis per longum impressis ornata; spira convexa , acuta; apertura dilatata, subsemi-lunari ; colu- mella plana , in medio ventricosiuscula ; umbilico profundo , in canalem longiusculum producto. — Hab. L'Angleterre. Description de trois coquilles univalves provenant des îles Philippines , par M. C. A. Récluz, pharmacien à Vaugirard. TurMnella Philberti. — Testa fusiformi , rufo-fusca, longi- tudinaliter latè et obtuse novem costata , lineis elevatis albis, œquidistantibus cincta; anfractibus octonis, supra compresso- planis declivis et in medio carinis albis alternatim tuberculalis ; infimo ventricoso bicarinato ; spira conica , obtusata ; cauda cin- gulata : cingulis 2-3 majoribus ; columella obsolète biplicata , basi umbilicata ; labro bicarinato , crenulis castaneis nolato. — L. 5 G , 1. 32 mill. sur la première carène. TurMnella tessellata. — Testa fusiformi, crassa, ponderosa, luteo-fulva , maculis castaneis per longum subserialibus tessel- lata; anfractibus novenis planis, val de declivis, lineis elevatis TRAVAUX INEDITS. 49 regulnribusque circumdatis, basi nodis septenis, albis, macula- tis , superioribus lalis , inferioribus rotundatis , carinis binis ma- joribus armatis sculptis; infimo ventricoso , nodis biseriatis carinatis et aequidistantibus ; spira conica , obtusiuscula ; cauda crassiuscula , cingulis plurimis majoribus instructa ; columella sulcata : sulcis inferioribus quaternis majoribus, basi umbili- cata; labro bicarinato, interne longé et regulariter sulcato. — L. 77, 1.41 mil!. Fasciolaria Antonii. — Testa fusiformi , subepidermide ci- nereo-fuscescente alba , striis transversis creberrimis cincta ; anfractibus octonis , suprà compressis , medio sensim carinatis, alternatimque tuberculis novenis obtusis albescentibus , supre- mis oblongis ornatis ; infimo ventricoso obtuse carinato , nodis anticè obsoletis notato et in cauda subcurva attenuato ; spira conica , elongata , apice mamillata ; columella lactea triplicata ; labro tenui integerrimo. — L. 70, I. 35 mill. Description de quelques nouvelles espèces de Buprestides qui habitent les possessions françaises du nord de l'Afrique ; par M. H. Lucas. Julodis Setifeensis. — D'un vert cuivreux foncé , tête pro- fondément chagrinée ; corselet chagriné , présentant dans sa partie médiane une élévation régulière , lisse ; on en voit ordi- nairement beaucoup d'autres placées çà et là ; de chaque côté du corselet il existe une bande longitudinale formée par un du- vet blanchâtre ; élytres fortement chagrinées , présentant des dépressions peu profondes , dans lesquelles est placé un duvet blanchâtre formant sur ces organes cinq rangées de taches lon- gitudinales , et dont la seconde ou celle qui est près du bord ex- terne affecte la forme d'une bande ; dessous du corps légèrement ponctué , d'un cuivreux brillant avec les bords des segments finement chagrinés, d'un vert cuivreux foncé ; ces segments , de chaque côté , présentent cinq dépressions revêtues d'un duvet blanchâtre et formant autant de taches de cette couleur ; pattes finement ponctuées , d'un vert cuivreux foncé ; antennes noi- râtres. — L. 22, 1. 11 mill.. J'ai trouvé cette espèce vers le milieu de juin , aux environs de Sétif. 50 revue zoologique. (Février 1844.) JBuprestis Levaillantii. — Rouge, tête finement chagrinée , présentant dans sa partie médiane deux points noirs assez rap- prochés et ayant la partie postérieure d'un bleu violacé ; corselet finement ponctué , orné de quatre taches d'un bleu violacé , dont deux dans la partie médiane , assez rapprochées; élytres à bord interne et à extrémité postérieure noirs, profondément striées , à côtes saillantes , finement ponctuées , ornées de taches noires au nombre de six de chaque côté et ainsi disposées : trois antérieurement, deux très-petites dans la partie médiane et une trèi-prononcée postérieurement ; dessous du corps jaune ta- cheté de bleu violacé avec les bords des segments abdominaux de cette dernière couleur ; pattes d'un bleu violacé , légèrement; pubescentes ; antennes noires. — L. 17,1. 6 mill. Cette belle espèce a été donnée au Muséum de Paris par M. Le- vaillant , colonel du 1 7 e léger , qui n'en possédait que deux indi- vidus ; elle provient des environs de Mostaganem. JBuprestis Mauritanica. — Tête d'un bleu violacé, finement ponctuée , ornée de trois taches jaunes dont la médiane beau- coup plus petite ; corselet finement ponctué , d'un bleu violacé , quelquefois d'un vert cuivreux , ayant les bords antérieur et la- téraux bordés de jaune et présentant deux taches de cette cou- leur postérieurement; élytres noires, à stries profondément marquées , ponctuées , à côtes saillantes présentant une ponctua- tion assez espacée? quatre taches transversales, d'une belle couleur jaune , dont l'antérieure se continue jusque sur le bord humerai , se font remarquer sur ces organes ; dessous d'un bleu violacé , quelquefois d'un vert cuivreux , orné de taches jaunes ; pattes finement ponctuées , d'un bleu violacé avec la partie in- férieure des cuisses jaune; antennes noires. — L. 18, 1. 5 mill. — Cette espèce se trouve aux environs d'Oran. Sphenoptera vittaticollis. — Cuivreux , pubescent ; tête cha- grinée ; corselet finement ponctué, présentant trois sillons lon- gitudinaux profondément marqués, revêtus d'un duvet blan- châtre et formant trois bandes de cette couleur ; élytres à côtes saillantes , présentant des rangées longitudinales de petits points peu serrés , avec les sillons revêtus d'une légère pubescence ; dessous du corps finement chagriné , avec les pattes très-fine- ment ponctuées. — L. 19 1/2 , 1. 6 mill. — J'ai trouvé cette espèce à la fin de juillet aux environs de la Calle. TRAVAUX INÉDITS, 51 Dans un article inséré à la page 145 de 1843 , il s'est glissé quelques fautes typographiques qu'il est essentiel de corriger ainsi qu'il suit : Page 145, ligne 18:Houbuira, lisez Houbeira. — » — 28 : Pouga , lisez Tonga. — 147, — 1 7 : Pouga , lisez Tonga. . — 159, — 3 : dorsali, lisez dorsalis. — », — 7 : ornatosantennis,//se^ornato; antennis. Description d'une nouvelle espèce de Polydesmus qui habite l'Est des possessions françaises du nord de l'Afrique , par M. H. Lucas. Polydesmus mauritanicus. — La tête , entièrement lisse , est jaune sur les bords latéraux et à sa partie inférieure , rougeâtre et canaliculée antérieurement et tachée de brun dans sa partie médiane ; les segments fortement marginés , entièrement lisses , terminés en pointe aiguë postérieurement , ont leurs bords la- téraux entièrement jaunes et présentent de chaque côté, en dessus , une tache d'un brun rougeâtre foncé qui est très-pro- noncée dans les premiers segments ; la partie médiane de ces segments est d'un jaune légèrement teinté de rougeâtre ; en dessous et sur les côtés, le corps est d'un jaune sale; les an- tennes sont d'une belle couleur jaune ; les pattes ont les premier et second articles d'un brun rougeâtre , et ceux qui suivent d'une belle couleur jaune. — Long. 30 , 1. 7 mill. Cette espèce n'est pas très-rare , elle habite particulièrement les environs de Bougie ; je l'ai prise en assez grand nombre sous les pierres que l'on trouve sur la route qui conduit de Bougie au Gouraya à la fin de mars et au commencement d'avril. Monographie du genre Trichopteryœ^SiT M. Alph. Almbert(I). I. Corselet de forme plus ou moins carrée ou en ovale tronqué , aussi large postérieurement que la base des élytres. A. Côtés postérieurs du corselet ne formant pas d'angle ren- trant avec la base des élytres. (i) Cette Monographie sera publiée clans la cinquième livraison de notre Species des animaux articulés (Coléoptères) : en attendant, nous donnons les phrases caractéristiques des espèces nouvelles, afin de pren- dre date. M. Allibert admet 38 espèces de ce genre presque microsco- pique , connu dans beaucoup de collections sous le nom de Ptilium; 52 revue zoologique. ( Février 1844. ) 1. Corps de forme carrée. Espèces l à 9. 1 . T. fucicola. — Subquadrata , subdepressa , nigra , nitida , subtilissime punctata ; antennis , tibiis , thoracis margine late- rali, elytrisque margine postico testaceis; thorace latissimo, fo- veolis impresso. — L. 0m,0008 Gallia merid. occid. l.bis. T. Montandonii. Subquadrata, nigra, subtilissime punctata, pubescens ; thorace lateribus sub-dilatato; elytris illo tertia parte longioribus. — L. 0m,0008. Lutetia. 3. T. Mfoveolata. — Subquadrata, pubescens , nigra, subti- lissime punctata ; antennis nigris , basi testaceis ; thorace basi bifoveolato; pedibus testaceis. — L. 0m,0006. Lutetia. 4. T. Chevrierii. — Subquadrata , pubescens , convexiuscula, brunnea ; thoracis limbo , scutello, elytrorum sutura, margine- que flavo-testaceis ; antennis brunneis , basi pallidis , pedibusque testaceis; scutello magno, thoraceque confertim punctulato, elytris apice truncatis. — L. 0m,0008. Lutetia. 5. T. Chevrolatii. — Subquadrata, nigra, punctulata; an- tennis nigro-ferrugineis , basi nigris ; elytris apice truncatis. — L. 0m,0006. Lutetia. 6. T. cephalotes. — Nigro-fusca, depressa , nitida , subqua- drata ; antennis basi flavis apice brunneis , pedibus flavis , tho- race obsoletis duabus basi foveolis. — L. 0m,0004. Lutetia. 7. T. curta. — Brevis , nigra, convexa; crebre punctata, subquadrata ; antennis nigris , basi testaceis ; thorace brevis- simo ; pedibus flavis. — L. 0m,0004 Lutetia. 2. Corps de forme ovalaire. Esp, : 10 à 15. 12. T. Guerinii.—OvsLWs , depressa , nigro-fusca , pubescens, antennis testaceis , articulis duobus primis pallidis , valdeque in- crassatis ; scutello triangulari nigro ; elytris fuscis pedibusque pallidis. — L. 0m,0006. Lutetia. 13. T. alpina. — Ovalis, convexa, nigra, crebre punctata , pubescens ; antennis testaceis brevissimis ; articulis duobus pri- mis flavis apiceque nigris, sequentibus pedibusque testaceis. L. 0m,0006. Gallia merid. l8 sont nouvelles , les 20 autres sont décrites dans divers ouvrages. Au momentoù nous mettons sous presse, nous apprenons que M. Gill- meister va publier une monographie de ce genre dans le t. XVI de la Faune d'Allemagne de M. Sturm. Nous désirons , dans l'intérêt d'une bonne synonymie , que le présent article arrive promptement à cet entomologiste. (G. M.) TRAVAOX INÉDITS. 53 14. T. melanaria. — Nigra, convexa, sub-oviforma , crebre punctata ; antennis nigris ; thorace subquadrato latissimo ; pe- dibus brunneis. — L. 0m,0004. Gallia merid. B. Côtés postérieurs du corselet formant un angle rentrant avec la base des élytres. 1. Corselet impressionné. Esp. : 16à 20. 15. T. quadrifoveolata. — Ovalis , convexiuscula , nigra , fulvo hirta , confertim subtiliter punctulata ; thorace basi quadrifo- veolalo ; elytris apice, antennis, pedibusque pallidis; tarsispal- lidioribus. — L. vix 0m,0008. Lutetia. 17. T. myrmecophila. — Ovalis, convexiuscula, nigropicea, confertissime evidenter punctulata ; thorace trisulcato ; anten- nis , elytris apice pedibusque testaceis. — L. 0m, 0004. Lutetia. 18. T. exarata — Ovalis , depressa, nigro-picea, confertis- sime evidenter punctulata; thorace linea longitudinali , dua- busque foveolis rotundatis impresso ; antennis brunneis pedi- busque testaceis. — L. 0m,0004. Lutetia. 19. T. rugulosa. — Ovalis, depressa, brunea, confertissime evidenter punctulata ; thorace duabus foveolis rotundatis _, rugo- sisque; antennis pedibusque testaceis. — L. 0m,0004. Lutetia. 2. Corselet sans impressions. Esp. : 21 à 25. 23. T. Spencei.— Oblongo-ovalis sed fere parallela, brunnea , crebre punctulata, subpubescens ; thorace transverso; elytris thorace triplo longioribus; antennis piceis; pedibus testaceis. — L. 0m,0004. Lutetia. 24. T. brachyptera. — Oblongo-ovalis, convexiuscula , ni ger- rima , subpubescens , confertissime punctulata ; antennis totis nigris ; thorace transverso ; abdomine flavo , segmentisque ulti- mis multo productis ; pedibus brunneis. L. 0m,0004. Lutetia. II. Corselet cordiforme , ou plus étroit postérieurement que la base des élytres. A. Élytres entières et recouvrant entièrement l'abdomen. Esp. : 26 à 30. 26. T. pulchella. — Aptera, multo elongata, subdepressa , ni- gra , subpubescens; elytris, apice , antennis, pedibusque palli- dis.—L. 0'",0008. Lutetia. 27. T. foveolata. — Oblongo-ovalis , convexiuscula , rufo-tes- tacea, punctulata ; thorace basi medio foveola quadrata ; anten- nis pedibusque pallidis. — L. 0m,0004. Lutetia. 54 revue zoologique. ( Février 1844. ) .B. Élytres tronquées et laissant une partie de l'abdomen à découvert. — Esp. 31 à 33. T. testacea Heer. aptera Guer. et abbreviatella Heer. Espèces décrites mais que nous n'avons pu voir en nature. — Esp. 34 à 38. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Théorie des ressemblances ou Essai philosophique sur les moyens de déterminer les dispositions physiques et morales des ani- maux , d'après les analogies de formes , de robes et de cou- leurs, par M. le Chevalier Da Gama Machado, 2 vol. in-4° avec planches coloriées. Parmi les hommes qui, de nos jours, se sont occupés avec le plus zèle , nous pourrions dire avec le plus d'amour , de passion même, d'histoire naturelle et particulièrement de l'étude de l'homme et des animaux, nous devons citer l'auteur de la Théo- rie des ressemblances, M. le Chevalier de Machado. Procédant d'une manière différente de celle des autres natu- ralistes , ses prédécesseurs ou comtemporains , M. de Machado sacrifie l'intérieur à l'extérieur dans l'étude des corps organi- sés ; il abandonne le scalpel aux anatomistes, et, pour rendre plus facile, plus populaire en quelque sorte, l'étude de sa science favorite , il s'attache à des caractères que tout le monde est à même de saisir et d'apprécier ; il indique les moyens de déterminer les dispositions physiques et morales des animaux d'après les seules analogies de formes , de robes et de couleurs. En d'autres termes , M. de Machado établit sur les ressemblances des corps organisés , et , particulièrement , des animaux en- tre eux, tout un système aussi ingénieux qu'il paraît fondé en raison , toute une théorie aussi claire et précise que féconde en résultats pratiques et en applications positives. Si cette mé- thode de juger le dedans par le dehors a déjà été mise en lu- mière ; si cette manière d'envisager les ressemblances ou analo- gies a déjà été indiquée avec plus ou moins de bonheur ; si enfin Porta, Lebrun, Lavater , le docteur Gall et autres esprits ingé- nieux, ont insisté, tour à tour, sur les conséquences qu'on pouvait tirer , pour la création de divers systèmes , des rapports intimes qui existent entre le physique et le moral , rapports si ANALYSES d'oUVKAGES NOUVEAUX. 55 bien établis , comme on sait , par Cabanis , M. de Machado a , du moins , le mérite incontestable d'avoir repris comme en sous- œuvre , d'avoir continué et complété tous ces travaux justement célèbres. M. de Machado a insisté sur la valeur de la couleur chez les animaux , comme on ne l'avait pas fait avant lui , ré- pondant en cela, d'une manière toute spontanée ( car M. de Machado, absent de France à cette époque, ignorait cette pu blication ) , répondant à l'appel de M. Virey, qui , dans un article publié en 181 1, dans le Bulletin de pharmacie, sur la valeur des couleurs dans le règne végétal , exprimait le désir qu'on fît les mêmes recherches dans le règne animal. A l'appui de cette va- leur , il cite la Chouette hulotte et la Phalène Agripine , qui of- frent une couleur semblable , et qui , toutes deux , sont nocturnes ; le petit inséparable et le Criquet-duc, qui , pareille- ment, avec une couleur semblable , ont des mœurs semblables', exemples auxquels nous pourrions ajouter celui du zèbre , qui présente la taille et la forme du cheval , mais qui est indompta- ble comme le tigre, dont il ajustement la robe. M. de Machado a comblé , en outre , une singulière lacune que les meilleurs es- prits avaient laissé subsister dans l'étude de l'histoire naturelle. Les plus grands naturalistes , en effet, avaient compris et dé- montré tout ce qu'il y a de fatalement organique dans l'existence d'une plante, toutl'empire qu'exerce sur la destinée de cette plante la nature de la semence qui l'a produite ; mais quand il s'était agi des animaux et de cet autre animal , plus ou moins raison- nable, qu'on appelle homme, ils n'avaient plus paru tenir compte de cette fatalité d'organisation , communiquée , imposée par l'a- gent reproducteur. M. de Machado, au contraire , prenant pour point de départ l'unité de composition organique dans l'univers, et ce qu'il appelle avec raison les similitudes d'origine ( simili- tudes démontrées dans son ouvrage par une planche remarqua- ble qui reproduit depuis l'œuf humain jusqu'à l'œuf végétal ), M. de Machado , disons-nous , s'est appliqué à démontrer que la semence animale devait avoir et avait en effet tout autant d'im- portance que la semence végétale. En y réfléchissant, on com- prend qu'il ne pourrait en être autrement , et l'on s'étonne avec M. de Machado que cette vérité ait été négligée, méconnue même comme elle semble l'avoir été jusqu'à présent. Ainsi les végé- taux et les animaux ont en eux le germe invincible , indestruc- 56 revue zoologique. {Février 1844. ) tible, tant que le principe de vie les anime, de leurs actes présents et futurs; ainsi les végétaux et les animaux sont soumis à une seule et même loi d'origine , d'existence et d'avenir qu'on ne saurait méconnaître. Fatalité organique pour les uns , fatalité organique pour les autres , transmise dans les deux cas par voie héréditaire, et modifiée seulement par les croisements ; c'est une conséquence rigoureuse à laquelle M. de Machado donne avec habileté tous les développements dont elle lui paraît susceptible. Un point important qu'a signalé encore M. de Machado , c'est l'application vicieuse que l'on fait souvent de ces mots genre et espèce. Genre et espèce sont pour M. de Machado une contradic- tion bien évidente ; c'est l'un ou c'est l'autre, mais ce ne saurait être l'un ou l'autre indifféremment. En histoire naturelle, dit-il, ce qui forme une espèce, ce sont des individus qui offrent les mêmes tailles , les mêmes formes et les mêmes robes , comme on le voit , par exemple , chez les rossignols ( famille des mota- cilles). Les espèces se forment au moyen de l'instinct , car dans la nature il n'y a que des individus. Le genre humain fait partie des Primates de Linnée. Si , d'une part , les animaux sont , en vertu de la cause qui les a produits, fatalement organisés ; si , d'autre part , ce qu'on ap- pelle le physique et le moral sont unis entre eux, comme il n'en faut pas douter , par les liens les plus intimes, il s'ensuit que l'animal extérieur doit révéler l'animal intérieur , et , de plus , que l'analogie physique doit entraîner l'analogie morale, puisque les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets , et c'est ainsi que nous arrivons à la partie toute spéciale de l'ouvrage de M. de Machado , celle qui a trait aux analogies, aux ressemblan- ces. Voilà la clef, voilà tout le secret de cette ingénieuse théorie, qui peut se résumer comme il suit : Là où se trouvent des formes, des robes et des couleurs identiques , dans l'immense série des êtres organisés , là se rencontrent aussi les mêmes conformités d'instincts, d'habitudes et de mœurs; en outre, toutes les fois qu'un être offre avec quelque autre , dans les diverses parties dont il est composé, des ressemblances extérieures, son caractère moral doit tenir à la fois de celui de chacun des animaux dont il se rapproche. A l'appui de ce principe , M. de Machado donne , dans son ouvrage, de curieux exemples, que nous regrettons vivement de ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 37 ne pouvoir reproduire. Le lecteur veut-il cependant que nous en prenions un au hasard dans un des volumes de la Théorie? Nous citerons le suivant , emprunté à l'étude du Saïmiri ; c'est , du reste , un des plus curieux , en raison des analogies complexes qu'il présente. Le Saïmiri , ou Sapajou orangé , dont M. de Machado s'est plu à faire , en quelque sorte , l'anatomie extérieure , offre dans son museau une ressemblance frappante avec le Chien carlin ; ses yeux ont une grande analogie avec ceux de la Chouette hulotte ; la robe de sa tète et de sa queue rappelle celle du Chat ; son corps se rapproche de celui des raines pour sa forme générale et la couleur du ventre. Eh! bien, le Saïmiri fait entendre une sorte d'aboiement ; le Saïmiri fuit le jour et détourne les yeux d'une lu- mière trop vive, le Saïmiri a, dans ses mouvements, beaucoup d'agilité et de souplesse. Cet exemple , que nous citons entre beaucoup d'autres , mon- tre assez que M. de Machado ne s'est pas contenté ^d'émettre des idées plus ou moins ingénieuses, mais qu'en l'absence de preu- ves , et au mépris des principes posés par lui , on eût pu regar- der en même temps comme plus ou moins hasardées : il a fait de nombreuses observations sur les animaux vivants et particu- lièrement sur les oiseaux. Nous rappellerons, à cette occasion, qu'aune certaine époque, ce zélé naturaliste a fait professer un cours public sur sa Théo- rie avec des animaux vivants , avec des oiseaux pris dans ses belles volières , chose qui n'avait jamais été faite avant lui. Mais si les observations faites sur les animaux proprement dits offrent un véritable intérêt, celles qu'ilyalieude fairesur l'homme doivent offrir un intérêt plus vif encore. M. de Machado en a in- diqué un certain nombre ; mais il a laissé à ses lecteurs le soin de faire eux-mêmes toutes celles qui se présenteraient à eux dans leurs rapports avec leurs semblables. Là s'ouvre un vaste champ que chacun peut explorer d'un pas ferme et sûr , après s'être bien pénétré de la marche à suivre , et cette marche est d'une admirable simplicité. De même que pour les animaux, il est indispensable de s'appuyer sur des points de comparaison , afin de procéder du connu à l'inconnu , la valeur spécifique de la forme , de la taille et de la couleur ne pouvant être donnée à priori. Mais ces points de comparaison une fois bien établis , Tome VU. Année 1844. 5 58 revue zoologique. ( Février 1844.) l'observation devient facile et ne demande plus qu'un peu de tact et de perspicacité. Deux hommes se ressemblent au physi- que , soyez sûr qu'ils vous offriront entre eux de remarquables analogies de caractère , d'aptitudes et de goûts , de sorte que si vous connaissez les goûts , le caractère et les aptitudes de l'un, vous devinerez les goûts, le caractère et les aptitudes de l'autre. Du reste, M. de Machado insiste beaucoup, en pareil cas , sur la valeur de la couleur , de laquelle il fait dé- pendre le fond du caractère. Après cela, on conçoit qu'une res- semblance physique n'est jamais complète. Souvent un homme ressemble à un autre homme, seulement par quelques côtés; souvent aussi il ressemble à un troisième, à un quatrième , etc., par des points divers. Eh bien ! si vous connaissez parfaitement le caractère , les aptitudes et les goûts de ces différents indivi- dus, vous les retrouverez infailliblement chez l'homme soumis à votre examen, comme il arrive souvent dans les familles , entre frères et sœurs. Ceci peut paraître étrange et invraisemblable , parce qu'on n'a pas l'habitude d'attacher autant d'importance aux disposi- tions de l'homme physique , mais M. de Machado a une réponse toute prête aux objections des incrédules. Essayez, leur dit-il ; observez dans la société, dans vos familles; remarquez ces hom- mes qui ont les mêmes habitudes, les mêmes goûts, quelquefois les mêmes manies, qui s'habillent de la même manière, etc., etc., et vous verrez si j'exagère , si j'invente , si j'ai tort ou raison. C'est aussi ce qu'il y a de mieux à faire , c'est le parti que nous avons pris nous-mêmes , et nous devons dire , pour rendre hommage à la vérité , que nous avons fait plus d'une fois déjà , dans cette étude toute nouvelle , des recherches couronnées d'un véritable succès , des remarques fort curieuses , dont tous les moyens de vérification possibles sont venus confirmer la jus- tesse. Quelque intéressantes, néanmoins, que soient de pareilles ob- servations , quelque attrayantes qu'elles soient pour l'esprit , M. de Machado, en les donnant comme résultats pratiques de sa doctrine, n'a pas songé seulement à satisfaire une vaine et stérile curiosité. Indépendamment du parti réel que l'on peut tirer de la valeur des ressemblances dans son commerce avec les stMfctos hommes , une autre question se présente , dont l'iinpor- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 59 tance , au point de vue de la philosophie et de l'humanité , est plus grande encore. Cette question se rapporte à la fatalité d'or- ganisation sous le joug de laquelle les hommes , aussi bien que tous les autres animaux , sont placés. Ici nous revenons à la pre- mière partie de l'ouvrage de M. de Machado , celle qui s'occupe plus particulièrement de l'incontestable valeur de la semence organique. On comprend quelles conséquences l'auteur pouvait tirer ( et il n'a eu garde d'y manquer ) de cette valeur et de la fatalité qui en résulte. La principale de ces conséquences , celle qui résume toutes les autres , c'est la nécessité d'être indulgent ( autant qu'il est possible de l'être ) pour certains actes , d'une moralité mal comprise et mal définie , qui sont chez les hommes le résultat d'une organisation à laquelle il ne leur a pas été per- mis de se soustraire. Aussi les préjugés de caste et de couleur, la superstition , l'intolérance , les aberrations métaphysiques , les abus de certains systèmes pénitentiaires , n*ont-ils pas d'adver- saire plus résolu, d'ennemi plus déclaré que l'auteur de la Théo- rie des ressemblances. M. de Machado est Portugais par sa fa- mille et par sa naissance , mais il est tout Français assurément par le libéralisme , l'indépendance, la hardiesse même de ses idées. A-t-il exagéré ces qualités ? Est-il allé trop loin dans ses déductions , toutes rigoureuses qu'elles paraissent ? C'est ce que nous ne voulons pas examiner , car ce serait toute une diserta- tionà entreprendre avec un homme d'une logique impitoyable, et qui , fermement appuyé sur son principe des similitudes d'o- rigine dans le règne organique , est bien décidé à ne faire aucune concession qui puisse le mettre en contradiction avec lui-même. Nous laisserons donc ce soin aux philosophes qui ne partageraient pas toutes les doctrines de l'auteur sur la nature et sur l'homme, et nous constaterons seulement que la pratique des idées émises dans la Théorie , sur un sujet aussi délicat, émane, sans contre- dit, d'un esprit sympathique à toutes les misères de l'humanité. Nous bornerons ici la rapide analyse que nous avons voulu faire de la Théorie des ressemblances ; nous croyons en avoir dit assez pour en faire apprécier toute l'originalité et tout le mérite. Nous ne sommes pas les premiers, du reste (loin de nous cette prétention) , qui ayons appelé l'attention du public sur l'ouvrage de M. de Machado. Cet ouvrage, dont deux volumes, imprimés avec beaucoup de luxe et tirés seulement à un petit nombre 60 revue zoologique. ( Février 1844. ) d'exemplaires, ont été successivement publiés, et qu'un troisième volume complétera prochainement , si nous sommes bien infor- més, a déjà été analysé par plusieurs journaux et revues scien- tifiques , qui , tous , en on fait un grand éloge. L'Académie des sciences de Lisbonne joignit, à une. certaine époque, son suf- frage éclairé à celui de la presse française , anglaise et italienne. Plus tard , sur une motion d'un noble pair , M. le comte de La- vradio, la chambre haute du royaume de Portugal voulut bien voter à l'unanimité, à M. de Machado , un témoignage public d'approbation ; et, en même temps, l'université de Coïmbre lui adressait , à l'exemple d'un des hommes les plus érudits du Por- tugal , une lettre très-flatteuse , dans laquelle elle reconnaissait toute la valeur scientifique de la Théorie. Nous plaçons donc avec confiance notre modeste témoignage à la suite de tous ces témoignages honorables , et nous terminons en constatant un dernier mérite : c'est que l'ouvrage de M. de Machado est écrit avec beaucoup de correction et de clarté, et que de piquantes ré- flexions , des citations heureuses , des anecdotes intéressantes en font une lecture aussi attrayante qu'instructive. On n'a pas tou- jours affaire à la réunion d'aussi estimables qualités. P. -F. Mathieu. ( Écho du Monde savant, 4 février 1844.) Figures et descriptions de coquilles nouvelles ou peu connues (Abbildungen und Beschreibungen , etc.) ; par R. A Philippi ; vol. I, livr. 2. Cassel; 1843. Prix: 3 fr. 75 c, fig. coloriées, 7 fr. 50 c. - (Voy. Rev. zool. 1843 , p. 115). Planche I. Hélix (n. 2 du genre) , févr. 1843. — - 1. H. Sower- lyana Pfr. (fig. 1) Symb. I , p. 36. — 2. H. fulvida Pfr. (fig. 2) Proc. zool. Soc. Lond. 1842, p. 87. — 3. H. porphyria Pfr. Proc. zool. Soc. 1842, p. 87. — A. H. indistincta Fér. (fig. 4) Pfr. symb. II, p. 30. — 5. H. meœicana Koch (fig. 5) Pfr. symb. II, p. 33 — 6. H. oajacensis Koch (fig. 6) Pfr. symb. II, p. 35. — 7. //. Winteriana Pfr. (fig. 7) symb. II, p. 41. — 8. H. pomum Pfr. (fig. 8) symb. II, p. 37. PI. II. Neritina. — 1. JV. granosa Sow. (fig. 1,2) — 2. N. elegantina v. d. Busch (fig. 3) t. oblonga, ventricosa, apice acu- ta, laevigata, purpurea ; anfractu ultimo zonis 3 nigris, in quibus ANU.YSKS D'OUVRAGES NOUVEAUX. 61 lineœ .libre angulaire transversre, circumdalo ; labio calloso, mar- çrino obtuso, obsolète denticulato. Long. 7, lat. 6 lin. — Ins. Philippin. — • 3. N. rugosa v. d. Buseh (fig. 4) t. semiglobosa , opaca, flavovirente , minutissimc longitudinaliter rngosa; apice eroso ; labio denticulato, piano. Long. 7, lat. 6 lin. — Java. — 4. N. fuliginosa v. d. Busch (fig. 5) t. semiglobosa , substriata , olivaceo-fusca ; apice eroso; labio piano, denticulato. Long. 8, lat. 7 lin. — Java. —5. N. flavovirens v. d. Busch (fig. 6) t. se- miglobosa, olivaceo-viridi, punctata , nitida , apice eroso ; labio calloso , convexo , denticulato. Long, et lat. 7 lin. — Java. — 6. iV. inconspicua v. d. Busch (fig. 7) t. globoso-oblonga, oliva- cea, opaca ; spira conoidea, apice erosa ; anfractu ultimo superne producto, spiram maxima ex parte occultante ; labio piano, den- ticulato. Long, et lat. 7 lin. — Java. — 7. N. bella v. d. Busch (fig. 8) t. ventricosa, tenui, nigra, nitida, maculis irregularibus luteis picta ; labio piano albo, integerrimo. Long. 5, 1 /2, lat. 6 lin. — Java. — D'autres exemplaires sont plus grands et de couleur différente. Elle paraît être très-voisine ou identique avec la N. dubia Chemn. IX, 1080(N. fasciataLam., N.PhilippinarumSow.). — 8. N. ziczac Lam. (fig. 10) de la Chine. — 9. iV. aterrima Koch. (fig. 11) t. globoso-oblonga, glabra, atra, spira elata, co- nica , acutiuscula ; labio piano , denticulato aperturaque albis. Long. 8. diam. 7 1/2 lin. — 10. N. melanostoma Troschel (fig. 15) Wiegm., Arch. 1837. 1, p. 179. — 11. N. sandwichen- sis Desch. (fig. 14). — 12. N. lugubris Phih (fig. 9) t. semiglo- bosa, atra, opaca, spira depressa, erosa; apertura haud dilatata, cura labio denticulatoalba. Altit. 4 diam. 5 1/3 lin. — Ins. Sand- wich. — 13. iV. baetica Lam. (fig. 12) différente de la N. meri- dionalis. Phil. Sicil. — 14. N. nubiîav. d. Busch. (fig. 13) t. parva,subglobosa, opaca, straminea, nubeculis caeruleis picta; spira obtusa; labio denticulato. Alt. 3, lat. 3 1/4 lin. — Java. PI. III. Trochus. — 1. 7V. triumphans Phil. (fig, 1) t. de- presso conoidea, purpureo rufescente, cingulis moniliformibus granulata ; margine spinis rectis, radiantibus, elongatis armato ; pagina inferiore albida, centro callosa, rufa , imperforata. Alt. 7, diam. absque spinis 17 . — Java. Décrit par M. Philippi dans le cinquième rapport annuel de la Société d'Hist. nat. de Cassel, 1841, p. 8. Tr. GuildfordiœReeve, t. 218, absque descr. 1842. —2. Tr. Hanleyanus Reeve(fig. 2, 3)iProceed. zool. Soc. Lond* 62 revue zoologique. ( Février 1844. } 1845, p. 184. —Port. Natal, — 3. Tr. Jntonii Koch (fig. 4) t. conica, solida, imperforata, sordide carnea ; anfr. planis, serie- bus granulorum inœqualibus, secunda maxima, cinctis ; basi cin- guïis granulorum frequentibus aspera. Alt. 9, diam. 11 1/2 lin. — Espèce voisine du Tr. granulatus Born, selectus Ch. et du mil- legranus Phil. Sicil. foss. — 4. Tr. perspectivus Koch(ûg. 5) t. conica, profundissimeumbilicata ; anfract. planis, seriebus granu- lorum c. 12, al ternis ma joribus, sculptis ; pagina inferiore plana, obsolète granulata ; margine umbilici crenato. Alt. 7, diam. 7 1/2 lin. ■— 5 7Y. agrestis Phil. (fig. 6) t. solida, conica, imperforata ; anfractibus planis ; cingulis transversis5-6,superioribus granuli- feris, ïnferioribus lœvibus; basi sulcata. Alt. 7 1/2, diam. 7 1/2 lin. — ■ 6. Tr. vinctus Phil. (fig. 8) t. conica , imperforata (fla- vescente, albo maculata) ; anfr. rotundatis; cingulis valdeeleva- tis crenulatis 5 ; basi dense cingulata. Alt. 5 1/2, diam. 6 lin. -^ 7. Tr. miniatus Anton (fig. 7) Verzeichn., p. 58, n. 2079. -— 8. Tr. digitatus (Turbo) Desh. in : Guér. mag. 1841 , pi. 36. (fig. 9, 10) M. Philippi pense avec M. Reeve , que la distribution en genres : Turbo et Trochus , d'après les opercules, ne peut pas se soutenir. Combien de genres faudrait-il faire pour les Cyclo- stoma et pour les Solarium ? PI. IV. Solen. — 1. S. aboreviatus Phil. (fig. 1) t.lineari,recta ; extremitate antica oblique truncata, angulo inferiore acuto, mar- gine acuto, neutiquam sulcato ; extremitate postica sensim an- gustata, rotundata. Rumph , t. 45. M. Solen vagina b. abbrev. Lam. — 2.5. truncatUs Sow. (fig. 2) t. lineari, recta ; extremi- tate antica oblique, postica recte truncata ; margine antico extus obsolète sulcato , intus incrassato. — Reeve Conch., t. 25, f. 1. — Sénégal. — 3. S. vaginoides Lam. (fig. 3) — 4. S. interme- dius Koch (fig. 5) t. lineari , recta ; extremitate utraque trun- cata, antica margine acuto , extus neutiquam sulcato. — S. va- gina a Lam. Chemn. VI, f. 28. — 5. S. vagina L. (fig. 4) t. li- neari, recta, postice paulo altiore; extremitate utraque truncata, antica sulco profundo marginata. — Europ. — 6. S. margi- natus Koch (fig. 6) t. lineari , recta ; extremitate postica angus- tiore rotundata, antica truncata, sulco marginata. — Africa. La charnière est la même dans ces six espèces , composée d'une seule dent sur chaque valve. * PI. V. Venus. — 1. V. nndulosa Lam. (fig. 1). — 2. V. semi- ANALYSBS d' OUVRAGES NOUVEAUX. 63 cancellata Koch (fig. 2 , 3) t. triangulari j siihœquilatcra , lœvi, varie picta; cxtrcm. poslica acule angulata, parte postica lineis elevatis transversis longitudinalibusque tenuissime granulato- decussata ; area lunulaque distinctis. — Java. — 3. V. tristis Lam. (fig. 4). — 4. V. Kochii Phil. (fig. 5) t. ovato-elongata, solida , turgida , leeviuscula , obsolète transversim striata , antice multolongiore, subrostrata , alba, lituris fuscis subradiata; area lanceolata, lunulaque oblonga magna lœvibus. — 5. V. africana V. Muhlf. (fig. 6) t. compressa, ovato- oblonga, inœquilatera , postice subrostrata, lœvissima, alba, radiis latis lineisque fuscis picta ; lunula parva lanceolata , area exquisite snlcata. — Cap. Bon. Spei. — V. donacina MS. Paris,, nec Gmel. PI. VI. Arca. — 1. A. hemicardium Koch (fig. 1) t. solida, alba , subtriangulari , carinata , antice inflata , oblique truncata, planata, postice productiore, attenuata, rotundata; umbonibus prominentibus involutis ; costis depressis , parum prominentibus ; margine interno crenato. — 2. A. tuberculosa Sow. (fig. 2). — 3. A. brasiliana Lam. (fig. 3). A. inaequivalvis Sow. gen. — 4. A. peœataSay (fig. 4). A. campechiensis Gmel? List. t. 237, f. 71? L. Pfeiffer. Molluscorum Novse Hollandiae spécimen , scripsit C. Th. Menke. (Hannover, 1843. Prix 1 fr. 25 cent., 2/3 Thaler.) Cet ouvrage du conchologiste célèbre, M. Menke à Pyrmont, contient , sur quarante-six pages in-4°, rémunération des co- quilles recueillies par M. J. A. L. Preiss durant son voyage en Australie pendant les années 1838-42. Les Céphalopodes ayant été envoyés à M. Brandt à Pétersbourg , l'auteur n'en compte que deux espèces. Parmi les 189 espèces de Gastéropodes, nous trou- vons décrites pour la première fois une espèce (Vlfeliœ (australis Mke), 2 Bulimus (indutus et bulla) , 1 Auricula (rngata) , 1 Cy- clostoma (bilabre) , 1 Paludina (granum) , MeJania lirata , Truncatella strialula; Litorinarugosa, acuta ; Natica sagit- tata , sertata ; Phasianella Lehmanni , Preissii, brevis; Turbo Lehmanni; Monodontamelanotoma ,baccata , crenuïata, rin- gens , maxillata , lapina , turrita , apivina, virgata; Trochus prasinus, ciliaris, viriduhis , chlorostomus , Preissii , Leh- manni y impervius , vitiligineus ; Buccinum acuminalum , fas- ciculare; Cassis paucirugis ; Columbellabidentafo; TrUonivm 64 revue zoologique. (Février 1844.) tabulatum, rutilum ; Fusus ventricosus , exilis ; Conus rutihis ; Marginella liturata; Terebra albula; Haliotis scabricosla, semiplicata ; Fissurella oblonga ; Patella insignis, onychitis. — Elatobranchia ,71 : Plicatula imbricata; Pecten bifidus ; Pinna virgata, deltodes; Cardita rubicunda , Preissii , tridac- noides ; Chama spondylodes ; Pisidium semen; Donax sulca- rius; Cytherea scalaris , vaginalis ; Venus gravescens, coe- lata; Mactra decussata. L. Pfeiffer. Mémoire sur la récolte d'insectes coléoptères, faite en Finlande, en 1842, par M. le comte de Mannerheim (extrait du Bulletin de la Société des Naturalistes de Moscou, 1843). Dans ce mémoire l'auteur a donné la liste d'espèces intéres- santes ou nouvelles qui n'avaient pas encore été observées en Finlande, et rectifié la synonymie de quelques autres. Parmi celles-ci est la Pelecotoma mosquense ou Latreillei de Fischer, primitivement décrite par Paykul, sous le nom de Rhipiphorus fennicus. Ce rare insecte, qui paraît propre au nord de l'Europe, est supposé le parasite d'un Chrysis, car on le voit sortir, et toujours au versant nord, de petits trous qui existent sur les portes des vieilles maisons en bois. M. Mannerheim cite comme étant nouvelles les espèces aux- quelles il a donné les noms suivants : Aleochara signala, lœviuscula; Tachinus (N. G.?) punctipennis , Mycetoporui amœnus, Stenus inœqualis, Omalium sanguinipes, Dicty op- tera hybrida (1), Cantharis figurata, Anobium excisum explanatum, Nitidula terminalis } Anthicus nigriceps et Euglenes fennicus. Ce savant énumère ensuite les vingt-sept espèces ci-dessous désignées , qu'il a prises dans les Fourmilières , et dont dix n'y auraient été trouvées qu'accidentellement. Il rapporte à ce sujet que ce sont les mémoires donnés par nous, et par MM. Aube et Markel , qui ont attiré ses recherches dans ces lieux. Les espèces nouvelles, ainsi découvertes par l'auteur, sont précédées d'un (I) La D. Cosnardi Chevrolat, le. règ. animal de Cuvier, 1840, page 16, décrite aussi par M. Mulsant, sous un autre nom, dans les Mé- moires de la Société d'Hist. natur. de la ville de Lyon, semble très-voi- g'ne de cette espèce. ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 65 astérisque, et celles dont l'habitat est douteux d'une f. 1 Myrme* donia humerai h C.r., 2 Ifomalota anceps, Er., 3 *//. fossigera, 4 Oxypoda formiceticôla Mark., 5* 0. myrmecobia, G O. myr- mecophila Mark., 7*0. latiscula, 8 Aleochara anguiata Er., 9 * Oligola tantilla, 10 Placusa pumilio Ghl., complanata Er., 1 1 * Tachyporus pulchellus , 12 f T. Scitulus Et, 13 t Tachinus fimetarius Gr., 14 iXantholinus ochraceus Ghl., 15 Leptacinus formicetorum, Mark., 16 Quedius brevis Er., 17 Stenus provi- duus, 18* SJ. formicetorum, 19 Cryptophagus glaber Ghl., 20 f * Trichopterix picicornis, 21 * Latridius formicetorum , 22 Z. fasculus Ghl., 23 Myrmechixenus subterraneus Chevt., 24 Monotoma conicicolle Chevt, Aube, 25 t Coccinella punc- tata F., 26 + Euplectes Kirbyi, Denny Aube. (Nous avons trouvé cette année , à Paris , plusieurs de ces nouvelles espèces. ) La constatation d'un assez grand nombre d'espèces de Coléop- tères, récemment décrits et vivant exclusivement dans les four- milières, ne peut plus être mise en doute d'après les observations faites en France, en Saxe et en Finlande. En appelant de nou- veau l'attention sur des recherches analogues, nous avons la certitude d'offrir l'occasion de découvrir dans d'autres pays, non-seulement des espèces, mais aussi des genres nouveaux. Les pierres déposées sur les fourmilières ou dans les alentours de la demeure de ces laborieux Hyménoptères , ont prouvé à M.Mârkel que quelques espèces se retirent parfois dans les cavités de ces pierres. Pour épargner des recherches pénibles ou infructueuses, nous pensons faire plaisir aux entomologistes en leur signalant les perfectionnements qui ont été apportés à cette chasse. Nous avons fait confectionner une boîte ayant la forme d'un tam- bour raccourci ouvrant par le milieu, et ayant un crible (soit en peau , soit en fil métallique ) à chaque extrémité , à trous moyens d'un côté et petits de l'autre. On met dans cette boîte la plus grande masse possible de détritus avec les fourmis, et on la secoue avec force au-dessus d'une nappe. L'amas prove- nant des cribles doit être mis dans un sac particulier, et que l'on fermera bien. Quant aux grands détritus qui n'auraient pu passer, on pourra les répandre peu à peu sur ce même drap pour extraire les grands insectes. Ce ne sera que rentré chez soi qu'on pourra examiner attentivement ce que renfermeront les sacs, en employant de nouveau le crible. Nous déterminerons 66 revue zoologique. ( Février 1844. ) avec plaisir les espèces ainsi obtenues, notre collection renfer- mant la majeure partie de celles qui ont été publiées. (Chevrolat, rédacteur à l'administration de l'octroi de Paris (hôtel de ville) ou rue Fontaine-Saint-Georges n° 25.) Diptères exotiques ou peu connus , par M. J. Macquart (t. II , 3e partie. Extrait des Mém. de la Soc. roy. des se, de Fagr. et des arts de Lille , 1843). Cet important ouvrage , auquel nous avons donné de justes éloges chaque fois que nous avons annoncé la publication de ses diverses parties, est complet, et les dernières tribus des Diptères ont été passées en revue par M. Macquart. Cet ouvrage forme le complément nécessaire de la bibliothèque des entomologistes qui veulent s'occuper de l'ordre des Diptères ; car il fait connaître un grand nombre d'espèces nouvellement découvertes. M, Macquart a été obligé d'établir beaucoup de genres nouveaux qu'il a caractérisés et figurés avec soin et détail. Comme nous avons imprimé notre texte de l'Iconographie du Règne Animal en même temps que M.Macquart, et que nous avons donné la description de plusieurs Diptères de notre collection qui étaient nouveaux , il pourra arriver que plusieurs de ces es- pèces figurent dans les deux ouvrages sous des noms différents ; mais cet inconvénient sera facile à corriger au moyen d'une note que nous publierons dans cette Revue, pour établir une concor- dance entre nous et M. Macquart. Le fascicule que nous annonçons est composé de 304 pages et accompagné de 36 planches toutes dessinées par l'auteur lui- même et très-bien lithographiées. Toutes les collections de Paris ont été ouvertes à l'auteur pour contribuer à enrichir son recueil, et l'administration du Muséum de Paris lui a communiqué un grand nombre de Diptères qu'il vient de renvoyer à cet établis- sement avec les noms qu'il leur a imposés. Ces types d'un ouvrage estimé seront sans doute conservés avec un soin reli- gieux et les entomologistes pourront retrouver ces objets, por- tant des étiquettes de la main même de l'auteur qui les a décrits, afin d'établir des comparaisons entre ces espèces, ou les genres nouveaux établis par M. Macquart, et celles qui pourraient être découvertes postérieurement et s'en rapprocher. M. Macquart annonce qu'il va s'occuper de la rédaction d'un supplément destiné à renfermer la description des nouvelles es- sociétés SAVANTES. 67 pèces des familles publiées dans les premières parties de son ouvrage. Nous ne doutons pas que tous les entomologistes ne s'empressent de lui adresser les objets nouveaux qu'ils pour- raient s'être procurés, et qui ne figurent pas dans son travail, car ce sera rendre service à la science en contribuant à la per- fection d'un ouvrage d'un grand intérêt. ( G. M.) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 5 février 1 84 4 .—M. Milne-Edwards litun mémoire intitulé : Considérations sur quelques principes relatifs à la classification naturelle des animaux, et plus particulièrement sur la distribution méthodique des Mammifères. Voici la note publiée par l'auteur dans les comptes rendus : « Ce mémoire est trop étendu pour trouver place dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences , et il me paraîtrait difficile d'en donner une idée exacte à l'aide d'un simple extrait. Je me bornerai donc à dire ici que , dans ce travail , j'ai cherché à mon- trer les liaisons qui existent entre la marche des phénomènes génésiques et l'espèce de parenté ou d'affinité que les animaux offrent entre eux à des degrés variés. Les faits embryologiques me paraissent éminemment propres à servir de base à la classi- fication naturelle du règne animal , et, après avoir exposé les principes qui m'ont servi de guide dans l'application de la zoo- génie à la distribution méthodique des êtres animés , je rends compte des résultats généraux que j'ai obtenus en suivant cette voie. » —M. Arago présente, au nom de M. Lesueur, une planche lithographiée représentant des vues et des coupes du cap de la Ilève, avec l'indication des restes organiques fossiles qui se trouvent dans ce terrain. Cette planche , qui n'a pas encore été livrée au commerce , est renvoyée à l'examen de M. Elie de Beaumont pour un rapport verbal. Séance du 12 février 1844. — M. Léon Dufour adresse un travail intitulé : Histoire des métamorphoses et de Vanatomie du Piophila petasionis. La larve de ce Piophila petasionis , espèce que M. Léon Du- four regarde comme nouvelle, vit dans le gras du jambon et peut , comme le ver du fromage , exécuter un saut assez élevé. 68 revue zoologiqtje. ( Février 1844. ) L'auteur décrit cette larve, sa pupe et l'insecte parfait; il fait connaître avec un grand détail Panatomie de la larve et celle de l'insecte qui en provient, et il termine l'analyse de son travail en faisant connaître le mode d'accouplement de cet insecte. — MM. Joly et Lavocat adressent une première note sur les Observations anatomiques qu'ils ont faites en disséquant une Gi- rafe morte en passant à Toulouse. Voici les principaux faits si- gnalés par ces anatomistes : La longueur du canal digestif, non compris l'œsophage et l'estomac, était de 62 m. 45 c. ; la longueur de cette partie , dans le Chameau à deux bosses, a 42,13 ; dans le Bœuf, 48,869; dans le Cheval, 25,189. L'absence du ligament coxofémoral et la profondeur de la ca- vité cotyloïde qui présentait une ouverture latérale située vers sa partie postérieure. L'énorme développement des sinus frontaux, et , en général , la disposition des frontaux. « Il nous a paru , disent les auteurs , que la troisième corne attribuée à la Girafe , n'est rien autre chose qu'une saillie moyenne du frontal , saillie d'autant plus prononcée que l'individu lui-même est plus âgé. Les cornes la- térales nous paraissent être aussi de simples prolongements des os du front , et non , comme l'a dit un célèbre anatomiste , des os distincts qui s'appliquent sur le frontal. » Société entomologique de France. Séance du 7 février 1844. M. le Secrétaire donne|lecture d'un mémoire de M. Auguste Rouget intitulé : Notice sur le Crypto- cephalus (homalopus) Loreyi mâle. L'insecte dont il est question ici a été décrit pour la première fois en 1836 par M. Solier, mais l'on n'en connaissait encore que le sexe femelle ; M. Rouget ayant eu occasion de trouver le mâle aux environs de Cham- bolle (Côte-d'Or), en donne une description et une figure dans le travail que nous venons de citer. M. Guérin-Méneville demande la parole et donne lecture de la note suivante : « La lecture du procès-verbal vient de rappeler à la Société que, dans sa dernière séance , M. Aube lui avait annoncé que j'avais commis une erreur très-grave en donnant le nom spéci- SOCIÉTÉS SAVANTES. 69 fique d'aptère à un Trichopteryx, que j'avais décrit provisoire- ment et à la hâte dans un dictionnaire. M. Aube a affirmé que mon Plilium apterum avait de grandes ailes et il a montré le dessin de l'un de ces organes. Il a dit, d'une manière très- agréable, qu'il serait plaisant d'entendre un entomologiste an- noncer qu'il a pris le Ptilium apterum au vol ; enfin, il a positivement soutenu avoir trouvé plusieurs individus de mon insecte à Fontainebleau et s'être assuré qu'ils sont bien et dû- ment ailés. » Comme on ne peut nier un fait 'annoncé aussi positivement et par un homme aussi habitué à l'observation des petites es- pèces, j'ai dû accepter le reproche qui m'était adressé par notre savant confrère , et courber la tête sous ce coup de massue , qui ne m'était asséné, du reste, que dans l'intérêt de l'entomologie et non pas en représailles de 'mes observations sur le genre Ca- lyptobium. Cependant j'ai voulu, suivant mon habitude, vérifier si je m'étais réellement trompé. Je ne mettais nullement en doute l'exactitude de l'observation de M. Aube, mais je voulais voir par moi-même , et sur mon individu type , ces grandes ailes dont M. Aube m'avait montré le dessin , ainsi qu'à la Société , dans l'intention de me faire un grand plaisir ; car je regarde avec plaisir toutes les observations qui peuvent contri- buer à l'avancement de la science que nous cultivons tous avec zèle. » Avant de sacrifier mon unique individu de Trichopteryx aptera , j'ai voulu voir si l'assertion , dépourvue de preuves , de M. Erichson (Arch. d'hist. nat. 1842, p. 222), que \eTrich. tes- tacea de M. Heer est la même espèce que mon Ptilium apterum^ était exacte, et j'ai emprunté à M. Chevrolat un Trich. testacea qui lui avait été envoyé par M. Chevrier , celui même qui a donné l'espèce à M. Heer. J'ai reconnu de suite que ces deux espèces différaient d'une manière notable , ce qui m'a montré que M. Aube pouvait bien s'être trompé en prenant une espèce pour l'autre. Comme je savais que M. Aube ne refuserait pas de me montrer les individus dont il avait si bien vu les ailes , et qu'il serait heureux de me fournir ainsi les moyens d'arri- ver à la vérité , je me suis rendu chez lui et j'ai vu que ces individus appartenaient parfaitement à l'espèce décrite par M. Heer, sous le nom de Tr. testacea. M. Aube a même 70 revde zoologiqtje. ( Février 1844. ) eu la bonté de me remettre un individu de cette espèce, celui que je mets sous les yeux de la Société ; je l'ai comparé avec mon Tr. aptera et avec le Tr. testacea envoyé à M. Chevrolat par M. Chevrier, et j'ai encore vu que l'espèce à laquelle M. Aube a trouvé des ailes très-développées , est bien le Tr, testacea, parfaitement ailé d'ailleurs , et non le Tr. aptera. » Il est probable que l'erreur de M. Aube a été causée par M. Erichson, et par l'assertion de cet entomologiste, dénuée de preuves du reste, établissant que les Tr. testacea et apterano sont qu'une même espèce. M. Aube a eu trop de confiance dans cet auteur , comme on le verra en jetant un coup d'œil sur les deux espèces qu'il a confondues , et sur les dessins que j'en ai faits. » Dans le Tr. testacea , les élytres sont de plus de moitié plus longues que le corselet, rétrécies et arrondies ou obliquement tronquées en arrière ; ces élytres recouvrent la plus grande par- tie de l'abdomen , et ne laissent à découvert que les trois derniers segments. » Dans le Tr. aptera , ces mêmes élytres sont à peine un peu plus longues que le corselet , élargies et brusquement tronquées en arrière, et elles ne recouvrent que le premier segment abdo- minal , en laissant les cinq autres à découvert. Il ressemble tout à fait à un petit Staphylin , il vit sous des écorces décompo- sées et semble destiné à subir les diverses phases de son existence dans ces lieux obscurs . » Après avoir bien établi les différences qui distinguent ces deux espèces, j'ai fait tremper mon unique individu de Tr. aptera dans de l'eau chaude, je l'ai posé sur le porte-objet du microscope, j'en ai fait avec le plus grand soin un dessin très-exact , au moyen de la chambre claire, et je me suis mis enfin en devoir de soulever ses élytres. J'ai mis les plus grandes précautions dans cette opération délicate, et je me suis convaincu qu'il n'y a pas la moindre trace d'ailes sous ces élytres, qui sont elles-mêmes presque rudimentaires. » Du reste , le fait de l'absence des ailes n'est pas limité à cette espèce; M. Allibert , qui m'a remis le manuscrit d'une mono- graphie de ce genre , a observé une autre espèce également pri- vée d'ailes ; c'est son Tr. pulchella , espèce nouvelle des envi- rons de Paris. SOCIÉTÉS SAVANTES. 71 t> Il résulte de ces observations que j'ai bien fait de nommer mon espèce Tr. aptère , et qu'il est certain qu'on ne saurait la prendre au vol. » — M. Aube reconnaît qu'il s'était trompé d'espèce et qu'il avait pris à tort le Trichopteryx testacea pour le Trichopteryx ap- tera. Séance du 21 février 1844. — M. le colonel Goureau donne lecture de d\eux mémoires intitulés: 1° Note pour servir à l'his- toire du Morimus lugubris et de la Saper da scalaris /l'auteur décrit d'une manière complète les larves et les nymphes de ces deux Longicornes et il donne de nombreux et importants détails sur les mœurs de ces insectes ; et 2° Recherches sur la constitu- tion céphalique des larves de Longicornes , et sur la position de la première paire de leurs stigmates : après avoir fait con- naître l'organisation céphalique de plusieurs larves de Longi- cornes , M. Goureau répond de nouveau aux objections qui lui ont été faites par M. Léon Dufour. De nombreux dessins accom- pagnent ces deux notices. — M. le marquis de Brème donne communication d'un travail destiné aux Annales de la Société , et ayant pour titre : Descrip- tion de Coléoptères nouveaux ou peu connus , lre et 2e décades. Vingt belles espèces sont décrites dans cette notice et deux nou- veaux genres y sont créés : des dessins coloriés avec soin com- plètent ce travail. — Il est donné lecture d'une notice de M. H. Lucas , ayant pour titre : Note sur une nouvelle espèce d'Arachnide qui ap- partient au genre Ixodes. L'Arachnide décrite dans cette note se fixe dans le contour interne supérieur et inférieur de la cavité orbitaire du Python Sebiv Duméril et Bibron ( Coluber Sebœ Gm.). Ces parasites se trouvent au nombre de quatre ou cinq dans chaque cavité orbitaire , partie qui , dépourvue d'écaillés , leur permet d'y enfoncer leur suçoir et de se nourrir du sang de ces reptiles. L'auteur a donné à cette espèce le nom de Ixo- des transversalis , et il la caractérise ainsi : Corpore multo latiore quam longiore, suprà infràque cineraceo; thorace, ctijùlcque fusco-rubris; yalph fulvcsccnte rnbris ; pedibus ro- b astis, parùm elongatis, fulvcsccnte rabro tincti*;1arsis albi- do-fulvescentibus. — Long. 1 1/2 , lat. 2 1/2 mill. 72 revue zooLOGiyuE. (Février 1844. ) — On lit une seconde note de M. H. Lucas ayant pour titre : Notice sur une nouvelle espèce iVAranéide appartenant au genre Scytodes de M. Walckena'èr. Cette espèce a été trouvée vivante dans un paquet de plantes qui provenaient du Mexique ; ayant vécu plusieurs jours , elle a pu être étudiée avec soin par Fauteur de cette note : elle ressemble assez au Pholcus phalan- gioides ; ses mouvements sont lents ; ses pattes sont ramassées le long du corps et du céphalothorax dans l'état de repos ; elle tend des fils de soie d'un blanc éclatant. M. Lucas a donné à cette Aranéide le nom de Scytodes longipes , et il la caractérise ainsi : S. omninô subfulvescens ; cephalothorace fusco maculato, vittis nigris in medio longitudinaliter ornato ; pedibus , pal- pisque fusco annulatis ; abdomine suprà infràque nigro macu- lato;fusulis fulvescentibus (marum solùm novi). — Long. 7 1/2, lat. 3 1/2 mill. — On communique une note de M. le vicomte de Bar , intitu- lée : Notice sur les métamorphoses du Dorcus parallelipipe- dus , et dans laquelle l'auteur décrit la larve et la nymphe de ce Lucanide. Déjà MM. Ratzeburg et Léon Dufour avaient publié des notices sur les métamorphoses de cet insecte, et M. de Bar vient à sou tour donner quelques nouveaux détails. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Pour éviter l'augmentation de frais qu'entraîne le tirage d'une demi-feuille , nous donnerons alternativement deux et trois feuilles. Des circonstances indépendantes de notre volonté et surtout l'impression denotre volume de texte de l'Iconographie du Règne Animal, nous ont empêché de faire paraître plusieurs livraisons de notre Spécies des Animaux articulés (Cléoptères ). Ces ob- stacles n'existeront plus à partir du mois de mai , et nous pour- rons faire paraître nos livraisons régulièrement et rapidement. Nouveau membre admis dans la Société Cuvierienne. NQ 292. M. J. A. Nieto, membre de diverses sociétés savantes, etc. Présenté par M. Guérin-Méneville. SEPTIEME ANNEE. — MARS 1844. I. TRAVAUX INÉDITS. Placenta à deux lobes symétriques chez un fœtus de singe à terme, du genre Ouistiti ( Ilapale ) , par M. Martin St.- Ange. Nous donnons ici un extrait du travail que M. le docteur Martin St.-Ange nous a communiqué , travail que nous publie- rons en entier, ainsi que la planche qui l'accompagne, dans une prochaine livraison du Magasin de Zoologie. Le placenta du fœtus de l'Ouistiti est le seul peut-être qui ait été étudié en France. Il est formé , d'après M. Martin St.-Ange , de deux gâ- teaux ou masses placentaires d'égal volume , placés l'un vis-à- vis de l'autre et séparés par une zone du chorion large d'envi- ron 2 centimètres. La face interne de chaque gâteau est légère- ment concave : sur l'une d'elles se voit la vésicule vitelline et l'insertion du cordon ombilical, sur l'autre de nombreuses ramifications vasculaires provenant de troncs artériels et veineux que les vaisseaux du cordon lui envoient, après avoir fourni au gâteau sur lequel se trouve la vésicule ombilicale. Les deux faces externes de ces masses placentaires présentent sur leur convexité , de petites cellules dont la disposition rap- pelle celle d'une ruche à miel. C'est sur une substance molle, rougeâtre , en apparence non organisée et analogue à la ca- duque, que sont figurées des espèces d'alvéoles pentagonales, alvéoles très-probablement destinées à recevoir le sang que les sinus utérins y versent , et à le mettre en contact avec les villo- sités placentaires , organes d'hématose appartenant au fœtus. Le cordon ombilical du petit Ouistiti est long de 4 centimètres, roulé sur son axe comme celui des autres Mammifères , mais avec celte différence toutefois qu'on peut facilement le dérouler et lui donner presque la forme cylindrique. La membrane amnios, après avoir recouvert les vaisseaux du placenta à deux lobes , se continue jusqu'à l'ombilic en renfermant dans le tra- jet le conduit ou pédicule de la vésicule ombilicale et les vais- seaux' artériels et veineux. Les deux artères ombilicales , très- Tom. Vil. Année 1844. 6 74 revde zoologique.. ( Mars 1844. ; rapprochées l'une de l'autre à leur sortie de l'abdomen, divergent bientôt sensiblement et, lorsqu'elles sont arrivées sur le chorion, un grand nombre de branches se ramifient dans la première masse placentaire, après quoi elles se continuent sur la zone du chorion , qui sépare les deux gâteaux , sans y fournir de vais- seaux et vont enfin se subdiviser à l'infini sur la seconde masse placentaire. La veine ombilicale se bifurque immédiatement après sa sortie de l'abdomen en deux troncs dont le calibre est au moins triple de celui des artères ombilicales. Les deux veines sont situées au côté externe des deux artères dont elles suivent le trajet jusque dans les deux masses placentaires. Entre les vaisseaux que nous venons de décrire se trouve un filament blanchâtre excessivement ténu du côté de l'abdomen, mais plus gros et conoïde vers l'autre extrémité par laquelle il se con- tinue avec le collet de la vésicule ombilicale. Ce cordon est le résultat de l'oblitération du conduit vitellin et des vaisseaux omphalo-mésentériques qui l'accompagnent. La vésicule vitel- line ou ombilicale de forme ovale a dans, son grand diamètre, 9 millimètres et contient une substance granuleuse de couleur jaune clair analogue , en apparence , à celle de l'œuf des Oiseaux. Enfin, ajoute M. Martin St. -Ange, le fait d'un placenta à deux lobes chez l'Ouistiti , qu'il soit ou non constant , aura tou- jours sa valeur en ovologie puisqu'on croit généralement , et bien à tort suivant l'auteur , que le gâteau placentaire ne peut se former chez la femme que sur la partie de l'utérus qui n'est plus en contact avec la caduque externe. Dans cette supposition, comment expliquer la formation des deux masses placentaires opposées? que si l'on n'admet pas l'existence d'une caduque disposée comme celle de la femme , on pourra encore citer des auteurs tels que Meckel , Bohault , Tocino , Wrisbert et Durner qui ont constaté l'existence de 2 , 3 , 4 , 5, et même 7 placentas chez la femme , d'où M. Martin St.-Ange conclut que la forme du placenta n'est point déterminée par une disposition quel- conque de la caduque. TRAVAUX INÉDITS. 75 Ovograpuie ouNmior.ounrr (1). De l'influence de la nourriture sur la coloration de VOEuf des Oiseaux, par M. 0. des Murs. Quoi qu'il en soit de la découverte si importante de l'origine des taches colorées qui décorent la coquille des différents OEufs d'Oiseaux , elle ne satisfait pas encore pleinement, et ne résoud que la moitié de la difficulté. « Nous ignorons, dit Manesse (2), » pourquoi ces couleurs sont propres à telle espèce plutôt qu'à » telle autre ; pourquoi, par exemple, lOEuf de la Dinde et celui » de la Pintade sont plus colorés que celui de la Poule , tandis » que ces Oiseaux prennent absolument la même nourriture , et » vivent ensemble dans la même basse-cour. » La même ré- flexion a été reproduite par quelques Ornithologistes, qui ont attribué cette différence , les uns , comme Manesse, à l'influence de la nourriture , les autres à celle des climats. Buffon (3), à ce sujet, remarquant le peu de rapports de nuance qui existait entre les OEufs de la Pintade sauvage et ceux de la Pintade domestique, n'a pas hésité à faire dépendre cette dissemblance de l'influence de la domesticité; ce qui im- pliquait évidemment dans son esprit celle de la nourriture. Il a donc fait plus que pressentir, ainsi que l'insinue M. Moquin- Tandon (4], l'action des aliments sur la couleur de la Coquille. Mais cette influence existe-t-elle? voilà la question. C'est ce que Buffon n'a ni examiné ni résolu ; et c'est ce que soutiennent assez volontiers M. le docteur Buhle (5) et le savant rpofesseur que nous venons de nommer, lesquels induisent cette influence de l'expérience si souvent répétée de l'effet de la Garance , qui , mélangée à grandes doses à la nourriture des Poules, leur fait pondre des OEufs légèrement teintés de cette couleur, laquelle pénètre même toute l'épaisseur de la coquille. Ce fait bien avéré ne nous paraît rien moins que concluant. Ci) Voir la Revue zoologiqne , i843 , p. 353. (v.) Introduction à une Oologie d'Europe manuscrite restée inachevée, 1790. * (3) Hist. natur. des Oiseaux. (4) Mémoires de la Société Linnéenne de Paris , 1822. (5) Des œufs des Oiseaux d'Allemagne, etc., ouvrage en allemand, par J. F. Naumann et le docteur Oh. A. Buhle, Halle , 1818. Si nous citons particulièrement ce docteur Buhle , c'est que l'introduction 'sur les neufs est de lui, tandis que M. Naumann ne s'est chargé que de la partie de l'introduction relative aux nids. 76 revue zoologique. ( Mars 1844.) On le voit ici, les expérimentateurs ont eu recours à un moyen extrême , et hors des règles naturelles. Il ne s'agit pas , en effet , dans ce cas tout particulier, de l'action des aliments , mais bien de celle d'un poison végétal délétère , puisque la Garance agit à un tel point sur le système musculaire et osseux des Animaux , que ces Poules , de l'aveu même de nos auteurs , finirent par périr. Or tout le monde reconnaît l'effet de certains poisons , dont les ravages, chez l'Homme surtout, s'annoncent non-seule- ment par des désordres dont la trace reste à l'intérieur , mais encore par des signes extérieurs non équivoques , tels que la co- loration de la peau en violet , en jaune , en noir, etc. Il n'est donc pas étonnant , qu'avec des caractères de décomposition aussi prononcés, l'action des poisons atteigne les substances renfermées dans le corps des Animaux qui y sont soumis, et spé- cialement dans celui de la Poule, l'enveloppe de l'OEuf , compo- sée des mêmes éléments que les os de ces vertébrés. Ainsi il faut conclure de ces expériences , qu'elles servent à prouver l'action de la Garance comme poison , tant sur le sys- tème osseux de la Poule que sur la matière calcaire de ses OEufs, ce qui est identique , mais rien de plus. De là à établir l'action immédiate de la nourriture saine , abondante , convena- ble, telle enfin que l'instinct apprend aux Oiseaux libres à se la procurer, il y a, selon nous, une distance immense que nous ne croyons pas que l'on puisse de longtemps mesurer avec succès , ou qui ne pourra l'être qu'à l'aide d'expériences multipliées. Une distinetion importante serait d'ailleurs encore à faire ici en- tre la coloration de la matière calcaire, toujours susceptible d'être influencée par le contact plus ou moins immédiat d'un agent dé- létère absorbé dans l'opération de la digestion , et la coloration de la matière proprement dite colorante, ou destinée à le deve- nir; matière à laquelle doivent leurs nuances les taches qui com- posent généralement la robe de la coquille ; qui ne pénètre ja- mais l'épaisseur de cette enveloppe dont elle n'occupe que la su- perficie, et paraît être à l'abri de cette influence que, jusqu'à ce jour, on n'a point remarquée. Une double preuve du peu d'importance de l'expérience en question , et de la nécessité de la distinction dont nous venons de parler, c'est que nous-mêmes nous avons voulu aussi avoir le dernier mot de cet effet de la Garance , comme impliquant la TRAVAUX INÉDITS. 77 démonstration de l'influence immédiate de la nourriture sur le mode de coloration des œufs. Mais alors , ce n'est pas sur des OEufs incolores et blancs comme ceux de la Poule ou du Pigeon, que nous avons expérimenté, mais sur des OEufs naturellement colorés, tels que ceux du Serin {Fringilla serinus, L.), le seul Oiseau que nous ayons pu avoir à notre disposition. Eh bien , ces OEufs qui sont ordinairement d'un ton général de blanc légère- ment verdatre , avec des points d'un rouge de sang figé , entre- mêlés d'autres et de quelques traits de même couleur, souvent même d'un gris violacé , se sont reproduits sous l'influence de la garance mélangée aux aliments de cet Oiseau , exactement avec le même ton, les mêmes taches : seulement l'aspect ou l'ensem- ble de la coloration se trouvait légèrement altéré par la présence d'un ton laqué ou rosé , qui s'entrevoyait à la surface de la co- quille, et que notre œil exercé parvenait facilement à saisir au milieu de la teinte générale ordinaire. Les seules observations concordantes , quoiqu'un peu excep- tionnelles à joindre à celles que nous venons de citer, se bor- nent à deux. La première est de Buffon (1), qui a remarqué, ainsi que nous l'avons déjà dit , dans les OEufs des Pintades sau- vage et domestique , une différence qui existe réellement , mais qui varie au point de ne pouvoir être regardée que comme acci- dentelle ; car les OEufs de la Pintade domestique , qui sont assez souvent rougeâtres ou orangés , finissent par perdre cette cou- leur, et, vieux ou frais pondus , ne sont pas fréquemment plus teintés que ceux de la Pintade sauvage. La seconde, que nous croyons nouvelle , est relative aux OEufs du Nandou (Struthio Rhca, Lin.). Nous avons remarqué que ceux pondus en Améri- que, dans l'état normal et de liberté de cet Oiseau, sont toujours d'une forme plus elliptique que sphérique , et ont leur coquille en tout point semblable à celle des OEufs de l'Autruche d'Afri- que (Struthio camelus, Lin. ) c'est-à-dire épaisse, dure, d'une matière blanche légèrement jaunâtre comme l'Ivoire , mais avec des pores profondément incrustés en forme de petits points qui en rendent la surface inégale, mais non raboteuse. Tandis que les OEufs du Nandou, pondus en Europe, et particulièrement ceux pondus à la Ménagerie du Muséum de Paris, outre qu'ils (i) Loco citato. 78 revue zoologique. ( Mars 1844. ) varient constamment dans leur forme , qui passe de Velliptique à la cylindrique, sans aucune régularité de contours, sont d'une matière calcaire excessivement mince, et tantôt absolument d'un jaune presque jonquille, tantôt seulement d'un blanc verdâtre , avec des pores très-faiblement marqués, sinon nuls à la vue. Sans nous préoccuper davantage de ces observations que nous avons citées comme un fait dont chacun peut apprécier les cau- ses ou les effets, il y a plus de raisons qu'il n'en faut sans doute dans ce qui précède, pour justifier notre refus de croire quant à présent à l'influence immédiate et absolue de la nourriture sur la coloration de l'OEuf des Oiseaux. Ce refus repose en résumé sur les motifs suivants : que si cette influence existait réellement, rien ne serait plus facile que d'augurer de la nourriture d'un Oi- seau en général, quelle doit être la couleur de ses OEufs, et par suite la place méthodique qu'il doit occuper dans la série orni- thologique ; qu'ainsi que l'a fort bien démontré , et que le sou- tient toujours avec raison M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , rien n'est plus variable, ni moins impressionnable, et par conséquent moins déterminé que l'organe du goût chez les Oiseaux , qui peuvent indistinctement manger de toutes les substances , les uns un peu plus de celle-ci , les autres un peu plus de celle-là ; que de cette inaptitude du goût chez les Oiseaux , résulte , selon le même académicien, l'impossibilité de les classer d'après leur mode de nourriture ; et enfin que l'on ne remarque et que Ton n'a jamais remarqué aucune variation dans la coloration des OEufs des Oiseaux, même changés de pays et de climature, mais nourris d'une manière conforme à leur goût , à leur instinct et à leur nature ; et que les quelques exceptions qui peuvent se ren- contrer à cet égard n'ont lieu que chez des Oiseaux dont la nour- riture est mal assortie à leur appétit, et encore ces exceptions ne concernent-elles, en quelque sorte , comme on vient de le voir, que la matière calcaire, et non la matière colorante. Observations ormthologiques , par M. de Lafresnaye. M. le docteur Hartlaub ayant décrit en même temps que moi, dans cette Revue , 1843 page 289-292, divers Oiseaux de la Nouvelle-Grenade et de la Colombie , dont nous avions proba- blement fait l'acquisition en même temps , il en est résulté que dans nos descriptions nous avons donné des noms différents à TRAVAUX INÉDITS. 79 quelques espèces qui sont les mêmes, erreur qu'il est essentiel de rectifier. Ainsi le Myiobius diadema ( Hartlaub, p. 289) est le même oiseau que notre Muscicapa fusco-capilla ( ibid. , p. 291). Nous renonçons donc à ce dernier nom; celui du docteur Hartlaub se trouvant imprimé quelques pages avant le nôtre, nous pensons seulement qu'au lieu d'adopter le nom générique de Myiobius , substitué par M. G. R. Gray, List of gênera , p. 41, à celui de Tyr annula de Swainson, plus ancien et bien significatif, sous le mauvais prétexte que Tyrannula res- semble trop à Tyrannulus , genre de Vieillot , il est beaucoup plus sage de s'en tenir à Tyrannula, qu'à coup sûr aucun natu- raliste ne confondra avec Tyrannulus. Notre Muscicapa fusco- capilla devient donc le Tyrannula diadema Hartlaub. Le Myiobius pyrrhopterus Hartlaub (ibid.) ne peut être conservé. C'est le même oiseau que notre Muscipeta cinnamo- mea (d'Orb. et de Lafr. Synops. avium Americ. , p. 49), et Voy. de d'Orbigny, p. 321, où il est décrit sous le nouveau nom de Muscipeta Fieilloiii, Moucherolle à croupion barré (d'Orb.), et figuré dans cet ouvrage, pi. 34, f. \t2. Possédant l'espèce delà Nouvelle-Grenade comme M. Hartlaub et celle des Andes Boliviennes rapportée par M. d'Orbigny, nous avons pleine- ment reconnu que c'était le même oiseau ; mais nous devons ajouter, pour la justification de M. Hartlaub qui les signale comme différents , que ce savant n'aura peut-être été à même de comparer son espèce de la Nouvelle-Grenade qu'avec notre description du Muscipeta cinnamomea de notre Synopsis, des- cription renfermant une ou deux fautes de typographie, comme beaucoup d'autres du même ouvrage dont M. d'Orbigny a négligé de corriger les épreuves en notre absence de Paris. Le Myiobius pyrrhopterus Hartlaub reste donc le Tyrannula cinnamomea d'Orb. et de Lafr. Synopsis , ou Tyrannula Vieillolii d'Orb. Voy. en Amer., s'il est reconnu que le Muscipeta cinnamomea Vieillot est bien une espèce. Nous avons nous-même commis une faute grossière en nom- mant et décrivant , sous le nom de Setophaga nigro-cincta , ibid., p. 292, la femelle d'un oiseau dont le mâle est figuré dans Wilson , sous le nom de Muscicapa canadensis, Motacilla canadensis ( Linné ). La différence de plumage chez la femelle, ( nous ne possédons que le mâle ) nous avait induit en erreur ; 80 hkvue zoologique. ( Mars 1844.) notre Setophaga nigro-cincta doit donc être rayé, et prendre le nom de Myidioctes canadensis (Audubon et G. R. Gray ). Ce petit genre d' Audubon renfermant cette espèce et les Sylvia mitrata, formosa, Bonapartii et pusilla Wilson , est des plus naturels, quant à la forme et aux mœurs. Ce sont ses flycatching warblers. Notre Muscicapa (Todirostrum? ) ruficeps (ibid. ) doit figurer dans le genre Fluvicola de Swainson , d'après le grand développement de ses pattes, et notre Muscicapa cinnamomei- ventris, ibid., dans celui de Setophaga du même auteur. Nous invitons donc les lecteurs à vouloir bien faire ces diverses cor- rections dont nous garantissons l'exactitude. Nouvelles espèces d'oiseaux àe Colombie, par M. de Lafresnaye. 1° Dendrocolaptes Perrotii, Dend. rostro forti sed parum compressoet curvatohuic Oriolorum parum affine, rubiginoso; supra totus olivascenle-brunneus unicolor, striis aut maculis nullis , uropygio , alis , caudaque cinnamomeis , gula vittaque lata a naribus ad oculos , deinque infra aures descendente sor- dide albis ; subtus dorso concolor, abdomine anoque pallidio- ribus fusco transverse striatis. Longit. tota 25 cent, rostri a fronte 3 cent. 1/2 a rictu 5 cent. Cette nouvelle espèce est tout à fait remarquable tant par ses teintes uniformes que par la forme et la couleur rouge de son bec. Elle sera figurée incessamment dans le Magazin de zoologie. Nous Pavons dédiée à M. Perrot, naturaliste préparateur attaché au Muséum4, de qui nous l'avons reçue , comme un hommage au talent avec lequel il monte les oiseaux, particulièrement les Oiseaux de proie , auxquels il sait rendre dans ses poses la fierté et la noblesse qui leur sont naturelles. 2° Tyr annula ardosiaca, Tyr. tota fusco-ardosiaca , pileo, alis, caudaque paulo obscurioribus , fusco-nigris ; rostro magno elongato, triangulari, carinato, apice valde adunco, tarsis pedi- busque brevissimis et debilioribus ; cauda lata, emarginata. Longit. tota 1 8 cent. Cette nouvelle espèce de Tyrannule a de grands rapports de co- loration et de forme avec la Tyr annula nigricans de Swainson (Synops. Mexic) ; mais elle est visiblement plus grande, et n'a TKAVAUX INEDITS. 81 pas, comme elle, Pabdomen, l'extrémité des couverture alaires et les bords des rémiges secondaires d'un blanc grisâtre ; elle rappelle encore le Muscicapa vetula du Brésil , de Spix et Lichtenst. Catal. desdoubl., etc. ; mais elle a le bec plus long et la queue beaucoup moins fourchue. 3° IJylophilus leucophrys, Hyl. supra viridi-olivaceus, pileo, loris vittaque post-oculari canis, superciliis maculaque sub- oculari albis, subtus flavus, pectoris lateribus olivascentibus, remigibus rectricibusque fusco-nigris , olivaceo extus marginatis. Rostrum et pedes plumbei. Longit. 12 cent. 1/2. Cette espèce est bien certainement un Hylophile de Temminck, de la famille des Mésanges , voisin des HylopMlus pœcilotis et thoracicus, Tem. col. 173-1, 2, remarquable comme eux par un bec droit , longicône très-aigu , et par des doigts et des ongles vigoureux. 4° Chœtura brunnitorques , totus fumigato-fuscus , collo antico , pectore et semi-torque supero cinnamomeo-brunneis , gutture fuscescente. Longit. tota, 12 cent. Cette espèce, qui paraît voisine de VHirondelle acutipenne de la Martinique (Buff. enl. 544, 1 ), en diffère néanmoins en ce que Buffon la décrit comme plus petite que la nôtre , comme Tétant plus que toutes les autres acutipennes , et comme étant en dessus d'un noir uniforme, sans collier par conséquent. 5° Setophaga flavcola. Supra fusco shistacea parum olivaceo tincta, rectrice extima laterali fere tota^ secunda pogonio externo niveis, pileo subtusque tota flavo-ramusculacea , flavedine pilei postice nonnullis punctis fuscis intermixta ; rostro pedibusque nigris. Longit. tota, 14 cent. Cette nouvelle espèce est très-voisine du Setophaga ornata (Boisson., Rev. 1840, p. 70) de Colombie comme elle; mais elle en diffère par l'absence totale de blanc sur la face et autour des yeux. Le Mexique et la Colombie sont les contrées qui réu- nissent le plus d'espèces de ce petit groupe naturel des Seto- phaga , ayant pour la plupart la coiffe de couleur différente de celle du dessus, jaune, orange, brune ou rousse, avec le dessous d'un jaune uniforme, et les pennes latérales de la queue en grande partie blanches. 6° Picus melanopogon Licht., Tem., col, 451 ; Picus formici- ttom,Swains.,Syn.Mexic.,p.439;Bonap. Proceed. 1837,p. 109. 82 revue zoologique. ( Mars 1844. ) L'oiseau décrit et figuré par ces divers auteurs comme mâle, étant au contraire femelle , ce que nous avons été à même de constater par l'acquisition des deux sexes venant du Mexique et de Colombie, nous nous contenterons d'indiquer ici que le mâle ne diffère des descriptions et figure citées ci dessus, qui convien- nent seulement à la femelle, qu'en ce qu'au lieu d'avoir le dessus de la tête noir à la suite de la bande frontale blanche, et l'occiput seulement rouge vif, il a tout le dessus de la tête rouge, depuis la bande blanche jusqu'à l'occiput. Ces divers auteurs n'ont point parlé non plus d'une sorte de tache rouge sanguin placée immédiatement au-dessous du hausse»col blanc jaunâtre et com- mune aux deux sexes. 7° Thamnophilus albicans , afîinis statura et pictura Tham- nophilo doliato ( Batara rayé auctorum) a quo differt prœcipue crista longiori et intense nigra non basi albida ut in doliato, gastro albicante, gutture quibusdam striis minutis, pectore ma- culis triangularibus, ventre vittis transvefsis parce et distan- tibus, notatis, medio abdomine albo. Longit. tota, 17 cent. Cette espèce , voisine du Batara rayé de Cayenne , s'en dis- tingue au premier abord par sa huppe noire dès la base, et par sa coloration inférieure où le blanc domine d'une manière très- prononcée. 8° Thamnophilus multistr talus, non cristatus, supra niger a fronte ad extremam caudanr*anguste albo-striatus ; subtu- vittis albis et nigris eequalibus notatus. Longit. tota, 16 cent. Cette espèce, encore très-voisine de taille et de forme du Ba- tara rayé, en diffère par l'absence de huppe, et en ce que toutes les bandes blanches de la partie supérieure sont beaucoup plus étroites et plus rapprochées, offrant en cela des rapports évidents avec le Thamnophilus lineatus, mais ayant le bec beaucoup moins fort. Fœmina supra tota rufa, subtus capitisque et coHi lateribus uti in mare striata , ano rufescente. 9° Thamnophilus brevirostris , nigro et late cristato, crista a basi tota nigra, supra et subtus nigro alboque striatus sed striis albis dorsalibus fere squammiformibus, undulatis, striisque nigris pectoralibus distantibus, abdomine medio albo; cauda punctis minutis striata. Longit. tota, 16 tent. 1/2. Très-voisine des deux espèces précédentes , ainsi que du T. doliatus, cette espèce s'en distingue surtout par son bec plus TRAVAUX INÉDITS. 83 court et plus élevé à sa base , par ses bandes dorsales plus on- dulées et sa queue presque noire traversée seulement par des lignes de très-petits points blancs. 10° Une quatrième espèce ne diffère de celle-ci que par un bec un peu plus long, plus tendre et moins haut, et par les rangées transversales de la queue formées de points, ou plutôt de taches blanches beaucoup plus grandes. Nous soupçonnons que cette dernière espèce est peut-être le Lanius undulatus (Natterer Mikan, Delectus florœ et faunœ Brasiliœ). 11° Thamnophilus shistaceus , d'Orb. et de Lafr. Voy. en Amer. , p. 1 70, pi. 5 , f. I, totus shistaceus unicolor, remigibus brunneo-marginatis, rectricibus lateralibus macula parva alba terminatis. Longit. tota, 16 cent. 12° Thamnophilus aspersiventer, a'Orb. et de Lafr. , Synops. av. Amer., p. 10, n° 5, figuré dans l'Atlas du Voyage. Ces deux dernières espèces habitent la République Bolivienne ainsi que la Colombie. Note sur la nidification de VEmberriza quelea , et Description du nid de V Oiseau-mouche médiastin , Par M. Le Vicomte de Tarragon. Placé dans une volière spacieuse où j'avais réuni tout ce qui peut plaire aux oiseaux et leur faire, en quelque sorte, oublier leur captivité : arbustes, rochers, eaux vives et abondantes, nourriture variée ; placé, dis-je, dans cette sorte d'Éden, l'in- dividu que j'ai observé m'y retraça l'histoire de son espèce dans l'état sauvage. Je passe sur certaines particularités remarquables dans ses mœurs et ses habitudes , et ne m'occupe ici que de sa nidifi- cation. A peine fut-il lâché avec sa femelle dans le local dont j'ai parlé, qu'il avisa sur l'un des arbustes qui ornaient la volière une extrémité de branche fourchue. Trois heures environ s'é- taient à peine écoulées , qu'il avait disposé , au moyen d'herbes sèches, de crins et autres matières filamenteuses, une demi- circonférence dont les deux extrémités étaient solidement fixées vers l'origine de la bifurcation. Le lendemain au soir, la branche supportait une circonférence entière ; trois jours après , on pou- vait apercevoir dans la volière, au milieu du feuillage d'un rosier 84 revde zoologique. ( l\Iars 1844. ) de Bengale , un joli nid sphérique , dont l'ouverture pratique'e inférieurement paraissait n'être pas encore terminée. En effet, comme si cette opération eût exigé plus de soin , ce ne fut que quatre ou cinq jours plus tard qu'une espèce de tube, destiné à servir de passage, y fut adapté. Le nid se trouvait achevé, et l'oiseau ne crut pas nécessaire d'en garnir l'intérieur de matières molles , quoiqu'il en eût à sa disposition. Sa forme était à peu près semblable à celle du nid du Baltimore, sauf la longueur du tube qui était moindre. Pendant ce travail 3 qui dura environ huit à dix jours , je fus à même d'observer cette charmante espèce dans la fabrication de son nid. La femelle , soit paresse , soit qu'elle en fût empêchée par un accident qui lui avait ôté l'usage de l'une de ses pattes, refusait de coopérer à l'érection du commun gîte ; mais le mâle , voyant que son cri d'appel n'était pas écouté, allait à sa recherche, et, à coups de bec , la forçait de se joindre à son travail. Bien plus, pour ne pas s'exposer à la voir s'enfuir de nouveau, il la sur- veillait attentivement et réprimait chaque tentative d'évasion, en la rappelant à son devoir par quelques coups distribués à propos. C'est alors que se tenant l'un en dehors , l'autre en dedans du nid , ils se passaient et repassaient mutuellement les brins d'herbe après les avoir préalablement aplatis , en les faisant glisser entre les deux mandibules de leur bec, et les tenant fixés à l'aide de leurs pattes à la branche où ils étaient perchés. On eût dit deux tisserands se passant la navette. De temps en temps le mâle entrait dans le nid, et, à l'aide de son bec, repoussait au dehors les inégalités des parois dont l'élasticité se prêtait aisément aux désirs de l'architecte. Quelquefois il le visitait, et, à l'aide de nouveaux ligaments, renforçait les en- droits où le tissu était plus clair. L'ouvrage fini , j'espérais être témoin de la ponte et de l'incu- bation ; mais la femelle se refusa constamment aux instantes sollicitations du mâle, qui, pour se consoler des dédains de sa compagne, se remit à l'œuvre de nouveau, et construisit, dans l'espace de trois mois, sept ou huit nids semblables à celui dont je viens de donner la description. Le nid d'Oiseau mouche médiastin, que je possède dans ma col- lection , est dans ce genre un des plus curieux que je connaisse. TRAVAUX INÉDITS. 85 Composé entièrement de coton , sans mélange d'aucune autre matière , ce joli nid est appliqué verticalement et collé, au moyen d'une glu particulière , sur une large feuille que je ne puis dé- terminer, mais qui , par sa forme et sa grandeur, ressemble par- faitement à une feuille de Catalpa. Le nid , tel que je le possède , se trouve un peu penché ; mais il est facile de reconnaître que primitivement il devait se trouver placé de manière à présenter son ouverture horizontalement et permettre à l'oiseau d'y pon- dre, sans risque de voir tomber ses œufs , et cela par la cour- bure naturelle imprimée à la feuille pendante au rameau qui la supportait. Ce nid , que je crois fort rare , quoique parfaitement achevé , n'avait pas encore reçu le dépôt qui devait lui être confié. MoNOGRAPniE du genre Ervilia de furton, par M. C. A. Récluz , pharmacien à Vaugirard. Le petit genre de Bivalves nommé Ervilia est fort intéressant par la combinaison des caractères de sa charnière , et il se com- pose seulement de trois espèces toutes originaires des côtes de la Grande-Bretagne. Elles se trouvent décrites dans les auteurs de ce pays , mais avec si peu d'exactitude , quant aux caractères de la charnière, que sans une bonne figure , ou la connaissance certaine d'une des espèces, il devient très-difficile de les rame- ner à leur véritable genre. La meilleure preuve que nous puis- sions fournir à l'appui de ce raisonnement , c'est que l'espèce la mieux caractérisée n'a pas été comprise dans le genre et quelle a été classée , par l'auteur même du genre Ervilia , au nombre des Capses de Lamark, tandis qu'elle aurait dû servir de type au genre qui fait le sujet de cette monographie. La communication de deux des principales espèces récemment découvertes sur nos côtes de la Manche , et l'intérêt qu'elles nous ont paru avoir pour la faune française , nous a déterminé à les analyser avec soin. Cette étude nous a permis d'ajouter à leur description , de com- pléter les caractères génériques publiés par Turton , d'établir des rapports plus convenables avec les genres d'une autre fa- mille que ceux qu'on lui avait donnés , et enfin de pouvoir en offrir une monographie à nos lecteurs. En attendant que ce tra- vail paraisse dans le Magasin de Zoologie, nous en donnons le synopsis suivant : Charact. Generi, Animal ignotum. Testa libéra, oblonga, 86 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mars 1844. ) transversal is, œquivalvis, inarquilateralis , depressa, omnino clausa. Apices parvi, postice vix recurvi, acuti, integerrimi seu apice parum emarginati. Car do in valvula dextra dentibus cardinalibus duobus parum divergentibus : antico antrorsum porrecto, lateraliter compresso, integerrimo ; postico angusto , cum fovea triangulari interposita interne producta et postice fos- sula altéra oblonga pro dente valvœ alterius./n valvula sinistra dentibus duobus, triangularibus, submarginalibus, externe compressis , valde divergentibus , cum fovea intermedia dente longitudinali inœqualiter bipartita : parte centrali majori , tri- gona , ligamentum excipiente ; parte laterali oblonga autrorsum brevi , augusta , antica , prodente cardinali valvœ oppositœ. Ven- tes latérales nulli. Nymphœ vix prominulœ , sulco obsoleto in acie notatae. Ligamentum internum in foveis trigonis affixum. Impressiones musculares transversales , ovatœ , interne trun- catae. Sinus palliaris profundus , ovatus , antice rotundatus. Angulus palliaris brevis acutus , extrorsum in linea angusta prolongatus. 1 . Coquilles à marge dorsale subtriangulaire et à valves co- lorées. I. Ervilia castanea (Montagu, etc.). Testa ovato-oblonga, con- vexo-depressa , solidiuscula , nitidula, albida, antice castanea, radio concolore , arcuato in medio picta , rugis concentricis inae- qualibus antiquata.; apicibus parvis , emarginatis. — Haut 6 à 8 1/2; larg. 9 1/2 à 15 mill. var. B. T. Tenuiori, subpellucida , luteo-fulva. 2. Ervilia nitens (Turton,etc). Testa ovato-oblonga seu ova- to-trigona, depressa ,tenuiscula,nitidissima, subpellucida, rosea, sœpius antice alba et in medio radio curvo concolore intense picta , concentrice regulariter, crebre ac tenue sulcata ; sulcis antice et postice lœvissime decussatis; apicibus parvulis, sub- acutis, integerrimis. — Haut 51 à 6 ; larg. 7 à 8 mill. II. Coquille à marge dorsale arquée , unicolore. 3. Ervilia pellucida (Macgilliway , etc.). Testa ovato-elliptica, valde inaequilatera , margine dorsali portico concavo , depressa , tenuissima, hyalina , nitida , exalbida, concentrice sulcato- striata ; apicibus prominulis , integerrimis. — Larg. les 3/4 d'un pouce anglais. Long. 1/3 de moins. riUVAOX INÉDITS. 87 Description de quelques espèces nouvelles de Buprestides qui habitent les possessions françaises du nord de l'Afrique , par M. H. Lucas. 1. Acmœodera mauritanica, Lucas. — Long. 10 millim., largeur 4 inillim. , d'un bleu violacé quelquefois entièrement noir, plus large que VA. Boryi avec lequel il a un peu d'analo- gie; tète très- finement ponctuée, revêtue de longs poils blancs, peu serres; corselet présentant une ponctuation fine, serrée et revêtu de longs poils blancs particulièrement sur les côtés laté- raux et sur la partie antérieure; élytres finement chagrinées, présentant des côtes saillantes entre lesquelles on aperçoit une ponctuation assez fine , serrée , disposée régulièrement et for- mant des lignes longitudinales; des poils blancs, allongés, se font remarquer sur ces organes ; dessous du corps d'un beau bleu foncé brillant, très-finement ponctué, revêtu de longs poils blancs , particulièrement sur les parties latérales des seg- ments abdominaux et du sternum ; pattes de même couleur que le dessous du corps, légèrement velues ; antennes noires à der- niers articles quelquefois roussâtres. J'ai rencontré cette espèce à Kouba (environs d'Alger) vers la fin de juillet et dans le commencement d'août. 2. Acmœodera tristis, Lucas.— Long. 9 mill., larg. 3 millim., noir, quelquefois d'un bleu noirâtre ; tête ponctuée , revêtue de poils blancs , courts, très-serrés ; corselet présentant une ponc- tuation serrée , fortement déprimé dans sa partie médiane et particulièrement sur les côtés latéraux et offrant quelques poils blanchâtres; ély très chagrinées, à côtes peu saillantes, ponc- tuées dans leur intervalle ; dessous du corps entièrement revêtu d'une tomentosité blanchâtre courte et très-serrée ; pattes d'un cuivreux brillant; antennes noires. Environs de la Calle , milieu de juillet. 3. Acmœodera multipunclatayLucas. — Long. 10 millim., larg. 3 1/2 millim.; tête noire, ponctuée, ornée dans sa partie mé- diane d'une tache jaunâtre ; corselet noir , finement ponctué , à dépressions peu marquées postérieurement et présentant de chaque côté sur les bords latéraux deux petits points jaunes ; il y a des individus chez lesquels les points antérieurs s'oblitèrent entièrement ; élytres d'un bleu foncé à reflets violacés , quel- quefois entièrement noires, à côtes saillantes et chagrinées , avec 88 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Mars 1844.) les intervalles finement ponctués ; des points jaunes , ordinai- rement arrondis , au nombre de neuf sur chaque élytre , ornent ces organes ; dessous du corps noir , finement ponctué ; pattes et antennes noires. Rencontré à la fin de juin dans les bois qui se trouvent sur la route entre Stora et Philippeville. Cette espèce ressemble beaucoup à V Acmœodera Feisthame- lii , mais elle en diffère par les points jaunes qui ornent le cor- selet, lequel ne présente jamais de tache médiane au-dessus de la tête et par cette dernière qui offre toujours un point jaune dans sa partie médiane ; elle en diffère encore en ce que les points que présentent les élytres sont toujours au nombre de neuf, tandis que dans VA, Feisthameïii ces organes n'en pré- sentent que huit de chaque côté. 4. Acmœodera melanosoma , Lucas. — Long. 8 millim., larg. 2 1/2 millim., allongé, très-étroit, entièrement noir ; tête très- finement chagrinée ; corselet présentant une ponctuation serrée avec la dépression médiane assez fortement prononcée ; élytres à côtes peu saillantes , à peine chagrinées , présentant des lignes longitudinales de points enfoncés ; dessous du corps noir, revêtu de poils très-courts , blanchâtres ; pattes et antennes noires. Environs dOran, fin de juin et commencement de juillet. 5. Acmœodera flavo-punctata , Lucas. — Long. 6 1/2 millim. larg. 3 millim., noir ; tête finement ponctuée , revêtue de quel- ques poils blanchâtres ; corselet très-finement ponctué , revêtu de poils noirs très-courts, peu serrés et présentant postérieu- rement une petite dépression médiane bien marquée ; élytres couvertes de petites lignes longitudinales de points enfoncés très-serrés, et ornés de chaque côté de trois ou quatre points d'un jaune clair, placés longitudinalement et dont les posté- rieurs sont ordinairement plus prononcés ; des poils très-courts, blanchâtres, peu serrés , revêtent ces organes; dessous du corps d'un noir brillant , ponctué , couvert de poils blanchâtres , très-courts; pattes et antennes noires. Trouvé une seule fois aux environs de Mostaganem , dans le mois de mai. 6. Acmœodera rubro-maculata , Lucas. — Long. 7 millim. larg. 3 millim., tête noire , finement ponctuée, à reflets cui- vreux ; corselet ponctué , à reflets cuivreux , à trois dépressions sur le bord postérieur assez bien marquées et orné de chaque TRAVAUX INÉDITS. 89 côte postérieurement d'une tache arrondie d'une couleur rouge- brique foncé ; élytres noires, finement chagrinées , couvertes de lignes longitudinales de points enfoncés, présentant antérieure- ment de chaque côté , deux petits points arrondis d'un rouge- brique foncé , dont un placé tout à fait à la partie inférieure du bord humerai et l'autre tout près de Técusson ; de nombreuses taches d'un rouge-brique foncé, étroites, irrégulières, ornent longitudinalement les élytres ; dessous du corps et pattes d'un cuivreux brillant, ponctués , revêtus de poils très courts, blan- châtres ; antennes noires. Environs d'Oran , commencement de juin. 7. Acmœodera flavo-vittata , Lucas. — Long. 6 millim., larg. 2 1/2 millim., revêtu de poils blanchâtres, très-courts, et d'un cuivreux brillant ; tête finement ponctuée , présentant dans sa partie médiane une dépression longitudinale assez bien mar- quée ; corselet ponctué , offrant dans sa partie médiane une dépression assez fortement prononcée ; élytres présentant des rangées longitudinales de points enfoncés , peu serrés et ornées de chaque côté de quatre bandes longitudinales jaunes et de deuxpoints de même couleur dontunsitué tout près de l'écusson et l'autre entre les deux bandes antérieures ; abdomen finement ponctué , revêtu de poils blancs , courts et très-serrés ; antennes noires. Trouvé aux environs d'Oran dans le commencement de juillet. 8. Anthaxia vittaticollis , Lucas. — Long. 6 millim., larg. 2 millim., tête finement ponctuée , d'un cuivreux doré ; thorax à peine chagriné , d'un vert cuivreux dans sa partie médiane , d'un cuivreux rouge doré sur les côtés latéraux et présentant entre ces deux couleurs, de chaque côté , une bande longitudinale d'un bleu foncé ; élytres légèrement chagrinées , d'un vert cuivreux ; abdomen et pattes d'un vert cuivreux brillant ; antennes d'un vert cuivreux assez foncé. Cette espèce ressemble beaucoup à l' Anthaxia cichorii, mais elle en diffère par son corselet qui est bien moins grand et sur- tout par la couleur d'un cuivreux rouge doré et les bandes d'un bleu foncé qui ornent les parties latérales de cet organe. Se trouve assez communément aux environs d'Oran , pendant les mois de mai, juin et juillet. Tome Vil. Année 1844. 7 90 BEVUE ZOOLOGIQUE. ( Mars 1 8i4. ) Notice sur quelques perforations faites par des insectes dans des plaques métalliques (1); par M. Eugène Desiviarest, Secrétaire de la Société Entomologique de France , etc. On sait qu'un très-grand nombre d'insectes vivent dans le bois qu'ils perforent de toute part, mais ce qui est beaucoup plus rare , c'est de, voir certains insectes attaquer assez profondé- ment des lames de plomb. Ce fait a été observé, et on a cité des insectes appartenant à l'ordre des Coléoptères, un Xylophage du genre Bostrichus , et des Capricornes du genre Callidium qui ont percé des plaques de plomb. Je vais communiquer deux faits semblables encore observés chez des Coléoptères ; le pre- mier est relatif à un Xylophage , VJpate capucina , qui a per- foré des clichés typographiques, et le second à un Capricorne , le Callidium sanguineum , qui a percé un creuset de plomb. Avant de faire connaître les nouvelles observations dont je viens de parler, il me semble convenable d'indiquer brièvement les remarques qui ont été faites jusqu'ici sur le même sujet. En 1833, M. Audouin a présenté à la Société Entomologique de France ( Annales Soc. Ent. de Fr., lre série , tom. II , Bulletin p. lxxvi ) une plaque de plomb provenant d'une couverture de bâtiment et sur laquelle des larves de Callidium avaient creusé assez profondément de nombreuses sinuosités. Les larves, après avoir percé le bois de la couverture d'un toit , avaient rencontré le plomb et elles l'avaient rongé; il semblait, dit l'auteur, qu'elles s'étaient logées dans le métal, de même qu'elles le font ordinairement dans l'intérieur du bois. M. Émy a rapporté une observation à peu près semblable (loco citalo, ibid.) ; il a affirmé avoir vu à la Rochelle, des par- ties entières de toitures en plomb , non-seulement rongées, mais entièrement percées par des larves de Bostrichus. M. Westwood indique, d'après M. Stephens (An introduction to the modem classification of Insects , vol. I, p. 366, 1839 ) , une observation relative à des Callidies qui ont attaqué des lames métalliques. L'auteur anglais dit que le Callidium (hylolrupes) bajulum, Fabricius , vit à l'état de larve dans de vieux poteaux pourris, et est très-nuisible pour les solives des (i) Cette notice a été communiquée en partie à la Société Entomolo- gique de France dans sa séance du 20 mars i844» et 'ue à la Société Philomatique de Paris dans sa séance du a3 mars 1844* TRAWUX IM-IDITS. 91 maisons , qu'il perfore dans toutes les directions, malgré les plaques de plomb qui les recouvrent : il ajoute que des larves «Je cet insecte .n aient percé de nombreux trous circulaires à travers ces lames de plomb. J'arrive à une observation toute récente qui a été communi- quée à la Société Entomologique de France (séance du 6 mars 1844), par son Président M. le Marquis de Brème. Ce savant entomologiste a montré plusieurs cartouches de soldat perforées vers l'une de leur extrémité par des insectes , ou plus vraisem- blablement par des larves. On sait que la balle occupe l'extré- mité de la cartouche: c'est à cet endroit que les trois enveloppes de papier ont été perforées, et que la balle de plomb a été rongée à une profondeur de quatre à cinq millimètres. Les cartouches dont il est question provenaient de l'arsenal de Turin où elles étaient placées dans des barils construits en bois de mélèze. On a remarqué que le bois d'un des barils avait été attaqué d'une manière très-manifeste , et dès lors il paraît probable que les larves après avoir percé le baril, auraient rongé les enveloppes des cartouches, et enfin les balles elles-mêmes. Au moment où le baril a été ouvert, il n'a pas été possible de retrouver la moindre trace, ni de larves , ni d'insectes parfaits: ce qui fait qu'on ne sait malheureusement pas quel est l'insecte qui avait perforé si profondément les cartouches. Telles sont les observations qui , à ma connaissance , ont été indiquées sur les insectes qui attaquent le plomb ; je vais mainte- nant faire connaître des faits qui m'ont été communiqués au nom de M. Du Boys, de Limoges (1), et l'on y verra de nouveaux exemples d'insectes qui peuvent percer le plomb et même un alliage plus dur que ce métal. On m'a remis des clichés typo- graphiques percés en deux endroits et à d'inégales profondeurs par des insectes. L'un des trous, assez régulièrement arrondi , (l) M. La rivière, aide de M.Gay Lussac et mon collègue au Muséum , m'a remis les clichés typographiques, les creusets de plomb et les insectes dont il est question dans cette noie ; il tenait ces objets de son ami M. Du Boys, pharmacien à Limoges , qui s'occupe avec zèle de re- cherche^ d'histoire naturelle. M. Du Boys a présenté les clichés typo- graphiques et les insectes qui ont été trouvés dans leur intérieur à la So- ciété royale d Agriculture de Limoges dans sa séance du l\ ma r s i843. Je saisis l'occasion qui se présente ici de remercier MM. Du Boys et Larivière de la communication qu'ils ont bien voulu me faire. 92 revue zoologique. ( Mars 1844. ) d'un diamètre d'environ quatre millimètres, a près de quatorze millimètres de profondeur : il est perpendiculaire ; l'insecte pour former ce trou a dû perforer plusieurs doubles du papier qui enveloppait les clichés , puis la première plaque métallique , une feuille de papier de paille interposée , deux plaques d'alliage typographique, une nouvelle feuille de papier, et là rencontrant une dernière plaque métallique, il semble, en quelque sorte , n'a- voir pas eu la force de la percer, et il n'a fait que l'attaquer assez légèrement. Le second trou , n'ayant à peu près que dix millimè- tres de profondeur, est oblique ; il ne traverse que l'enveloppe des clichés , la première plaque métallique et la feuille de papier interposée , et vient se terminer sur la seconde plaque où l'on remarque des traces évidentes d'altération. Les perforations des divers plis du papier qui enveloppait les "clichés correspondent parfaitement avec les trous formés dans les plaques métal- liques, et forment des espèces de conduits assez semblables à ceux que l'on rencontre si souvent dans le bois. Le canal formé dans l'intérieur du métal offre un même diamètre dans toute son étendue, et ses bords présentent des traces nombreuses des coups de mandibules des insectes. Deux Coléoptères , à l'état d'insecte parfait , ont été trouvés dans les clichés , ce sont deux Apate capucina Fabricius (1). (i) M. Guérin»Vari,run des Présidents de la Société Plûlomalique, m'a fait observer qu'il serait curieux de savoir si les Apate capucina trouvés dans l'intérieur des clichés contenaient du plomb dans leur intérieur. J'ai cru pouvoir dire, à priori, qu'il me semblait probable que Ls in- sectes en question ne contenaient pas de plomb : d'abord parce qu'il est bien reconnu que les insectes ne s'assimilent pas toutes les substances qu'ils détruisent, et parce que , de même que souvent ils rongent le bois pour s'y creuser des habitations, et non pour s'en nourrir, de même ils ont pu détruire le métal uniquement pour s'y ouvrir un passage et sans pour cela avoir avalé une partie du métal qu'ils attaquaient. A poste- riori, l'expérience est venue me prouver que les insectes des clichés ne contenaient pas de plomb. J'ai prié M. Larivière de faire L'ana- lyse d'un des deux Apate capucina, et voici l'indication de cette opé- ration. On a fait brûler l'insecte par l'acide nitrique très-foi t et en excès; on a évaporé pour chasser l'excès d'acide, et s'assurer que toute la ma- tière étaitbrûlée; lorsqu'il n'est plus resté de traces de matière organique, on a repris l'opération par quelques gouttes d'acide acétique, et on a traité la liqueur obtenue par l'hydrogène sulfuré, qui aurait dû don- ner une coloration noire , s'il y avait eu du plomb ; la liqueur est restée parfaitement incolore et il ne s'y est pas produit de sulfure de plomb: TRAVAUX INÉDITS. 93 On doit se demander comment ces insectes ont pn pénétrer dans les clichés? Est-ce à l'état d'insecte parfait, on à l'état delarve ? Aucun fait positif ne peut venir résoudre complètement ce problème. Cependant , quant à moi , je pense que c'est l'in- secte parfait qui a perforé le métal typographique. Je crois que Vyipate capucina après avoir vécu à l'état de larve et de nym- phe dans quelques morceaux de bois placés dans l'imprimerie où étaient déposésles clichés depuis plus de dix-huit mois (1), et après s'y être transformé en insecte parfait , a rencontré sur son passage les plaques métalliques , et qu'il ne les a rongées que pour vaincre l'obstacle qui se présentait devant lui. La position de l'insecte trouvé mort la tète contre le fond du trou, semble appuyer mon opinion. En outre on a recueilli avec beau- coup de soin les insectes trouvés dans les clichés ; si on y avait rencontré des dépouilles de larves et de nymphes , pourquoi ne les aurait-on pas également conservées? Un grand nombre d'in- sectes, particulièrement des Coléoptères Xylophages et Capri- cornes , peuvent percer le bois aussi bien à l'état de larve qu'à l'état d'insecte parfait ; pourquoi, dans certaines circonstances , ne pourraient-ils pas attaquer le plomb sous ces deux états? pourquoi les larves, ainsi qu'on l'admet en général, auraient- elles seules cette propriété? Enfin, l'expérience suivante, qui m'a été également communiquée par M. Du Boys , vient prou- ver qu'évidemment certains insectes peuvent à l'état d'insecte parfait , perforer des lames de plomb. On a pris trois creusets de plomb assez minces ; un Callidium sanguineum Fabricius , à l'état d'insecte parfait, a été placé dans le premier creuset, puis par-dessus l'insecte on a mis un second creuset dans lequel il y avait également un Calli- dium sanguineum ; enfin un troisième creuset a été placé en on en a conclu que l'insecte ne contenait pas de trace» du métal qu'il avait rongé. 11 est probable que les débris de l'alliage que l'insecte avait détruit, se trouvaient dnns les galeries qu'il avait creusées , et que ces débris auront été perdus lorsqu'on a sépai é les clichés les uns des autres, pour ob- server les perforations. (i) C'est chez MM. Ardant, frères imprimeurs à Limoges, que ces clichés étaient déposés. MM. Ardant voulant remettre en impression un ouvrage stéréotypé, les Fastes militaires , se sont les premiers aperçus des perforations que présentaient les clichés. 94 revue zoologique. (Mars 1844.) dessus. Quelques jours après cette opération , on a séparé les creusets les uns des autres , et on a vu que le creuset intermé- diaire offrait un trou arrondi, par où l'un des insectes était sorti pour aller rejoindre l'autre : le trou qui a été formé par le Calli- dium sanguineum est irrégulièrement arrondi, d'un diamètre d'environ six millimètres (1). (i) Je crois devoir rapporter ici une observation que je viens de faire et qui m'a été indiquée par mon ami M. Louis Sénéchal , employé au laboratoire d'anatomie comparée du Muséum. Le fait dont je vais parler est encore de la même nature que ceux que j'ai fait connaître ; il s'agit d'insectes qui ont perforé, aune assez grande profondeur, un mur construit en calcaire grossier. J'ai vu à la Glacière, auprès de la petite rivière des Gobelins, dans la fabrique de noir animal et de phosphore de M. Capdeville, une por- tion de mur assez longue , dont beaucoup de moellons étaient percés assez profondément par plusieurs espèces de Coléoptères et particulière- ment par \eDermeste vulpinus , Fabricius. Ayant légèrement fouillé dans- l'intérieur des trous , j'y ai trouvé plusieurs Dermestes vulpinus morts, de nombreuses dépouilles de larves et quelques larves mortes; j'y ai également rencontré vivants des Dermestes lardarius Fabricius, et des Anthrenus , à l'état d'insecte parfait et à l'état de larve. Les moellons dans lesquels ces insectes ont pénétré sont peu durs et peuvent très-aisément être rayés par l'ongle : cependant l'observation que je signale ne m'en semble pas moins importante, car je crois que l'on n'avait pas encore indiqué de faits semblables. Je pense que ce sont les Dermestes qui ont perforé les trous que j'ai vus dans le mur ; à moins toutefois que ces insectes ne se soient emparés de logements précédem- ment creusés par des Andrènes. A l'appui de mon opinion je citerai un passage de l'ouvrage de M. Westwood intitulé : An introduction to the modem classification of insects (vol. I, p. l5^ ) , dans lequel il est dit que M. Kirby a observé des larves du Dermestes vulpinus qui avaient perforé dans diverses directions des morceaux d'amiante, et qu'il croit que ces larves s'y étaient réfugiées pour y subir leurs métamorphoses. M. Westwood n'est pas du même avis que M. Kirby; il pense que les Dermestes n'ont pas fait des trous dans l'amiante uniquement pour s'y transformer; car cps insectes, dit-il, subissent leurs métamorphoses non- seulement dans 1 intérieur des animaux qu'ils ont dévorés, mais encore dans leurs propres dépouilles. Les trous que les Dermestes habitent sont nombreux et profonds; ils sont percés dans l'intérieur du calcaire grossier et du plâtre : on m'a assuré, qu'il y a deux ans, le mur était beaucoup plus fortement a( La- qué par les insectes, et qu'on a été obligé de le recrépir : on m'a dit qu'en été on voyait sortir des trous un très-grand nombre de Dermestes à l'état de larves et d'insectes parfaits. Les matières animales en décomposition qui sont accumulées dans la fabrique de M. Capdeville, doivent nourrir un grand nombre de Der- mestes et d'insectes qui dévorent les charognes; mais pourquoi ces in- sectes vont-ils se loger dans un mur? Esl-ce simplement pour y passer l'hiver ou pour se préserver de leurs ennemis? Ne peut on encore penser TRAVAUX INÉDITS. 95 M. Audouin a dit dans les Annales de la Société Entomo- logique de France (loco citât o) , que des larves de Callidies avaient perforé des plaques de plomb, probablement pour s'y loger, comme elles le font dans le bois. La même opinion a été soutenue de nouveau dernièrement par M. le colonel Goureau (Société Entomologique de France, séance du 6 mars 1844) ; il pense que les cavités creusées dans le plomb ne sont exécutées par les larves que dans le but de s'assurer une retraite pour le moment de leurs métamorphoses. Pour moi je ne partage pas cette opinion, et, de même que M. le marquis de Brème , je crois que les insectes n'attaquent le plomb que lorsque après avoir rongé le bois, ils se trouvent en contact avec lui, et qu'ils se voient forcés , en quelque sorte , de le détruire pour s'ouvrir un passage. . C'est avec juste raison que, dans l'ouvrage que j'ai déjà plu- sieurs fois cité , M. Audouin fait observer que la matière dégor- gée par les Callidies en travaillant, n'est pas exclusivement des- tinée à amollir le bois afin de l'entamer plus facilement, ainsi qu'on le croyait généralement; puisque ces mêmes insectes percent une matière plus dure que le bois , et surtout que la li- queur dégorgée ne peut avoir aucune action sur le plomb. On doit donc croire que la sécrétion dont je parle ne sert à l'insecte que pour agglutiner la matière dont il se nourrit. De tous les faits que j'ai rapportés, on doit conclure que plu- sieurs Coléoptères Xylophages et Capricornes, peuvent dans cer- taines circonstances , à l'état de larves et à l'état d'insecte par- fait, percer des plaques de plomb et même des plaques formées d'un alliage plus dur que ce métal. En effet l'alliage des im- primeurs est composé de quatre-vingts parties de plomb et de vingt parties d'antimoine, et cet alliage offre beaucoup plus de dureté que le plomb. que, lorsque la larve du Dermeste est parvenue à tout son développe- ment, elle se perfore une retraite pour y subir ses métamorphoses , et que l'insecte parfait sort des trous pour aller s'accoupler et déposer ses œufs sur les matières animales placées auprès de lui ? Quant aux larves d'Anthrènes, ne peut on pas croire qu'elles dévorent les Dermestes et qu'elles subissent leurs métamorphoses dans les trous de ce mur? Toutes ces questions ne peuvent être maintenant résolues, il faut de nouveau observer le l'ait que je viens d'indiquer, et poursuivre celte étude le plus loin possible ; c'est ce que je m'efforcerai de faire dans le courant de cette année. 96 kevoe zoologique. ( Mars. 1844) A l'appui des observations que je viens de présenter, j'ai mon- tré à la Société Entomologique et à la Société Philomatique , les pièces dont j'ai parlé dans cette notice ; c'est-à-dire les clichés typographiques perforés, les creusets de plomb et les insectes que l'on a trouvés dans l'intérieur des plaques métalliques. Je me propose de faire quelques expériences sur le sujet qui vient de m'occuper, j'essayerai de faire percer des lames métal- liques par des larves et par des insectes parfaits , et si je suis assez heureux pour arriver à un résultat satisfaisant, je publierai une nouvelle note dans ce recueil. Au moment où l'on imprimait cette notice , M. de Blainville m'a remis une note, qu'il avait reçue il y a déjà longtemps d'un de ses élèves M. le Docteur Piccioni , de Pino (Corse) , et dans laquelle une observation qui semble se rattacher à celles que j'ai fait connaître est encore consignée. La note de M. Piccioni a été lue à la Société Entomologique de France dans sa séance du 3 avril 1844 : je vais en donner un résumé. M. Piccioni a observé que la Cetonia cardui Dejean , qu'on nomme en Corse Catalunetta negra , pénètre dans l'intérieur des ruches des abeilles et qu'elle y dévore la cire et le miel. Voulant empêcher le dégât produit par cet insecte , M. Piccioni a fermé des ruches par une lame de plomb qui n'offrait que des trous suffisants , dit-il , pour laisser passer les abeilles , et à travers lesquels la Cétoine ne pouvait passer ; il a bientôt pu voir les insectes attaquer le plomb , agrandir les trous et entrer dans les ruches. Une lame de zinc , également perforée de ma- nière à ce que les abeilles seules pussent passer, a été mise alors à la place de la lame de plomb. L'auteur dit que les in- sectes venaient attaquer l'obstacle qui s'opposait à leur entrée dans la ruche, mais que, malgré tous leurs efforts, ils ne purent détruire le zinc à cause de sa grande dureté , et que dès lors il n'y a plus eu de dégât et que les ruches ont prospéré. J'ai cru devoir donner une courte analyse de la note de M. le Docteur Piccioni ; mais en terminant ce travail , je dois dire que je ne regarde pas son observation comme suffisante, et qu'il ne me semble nullement démontré que les Cétoines ont rongé les lames de plomb qu'on avait placées pour les empêcher de pé- nétrer dans les ruches. Ne peut-on supposer qu'en faisant les TRAVAUX INÉDITS. 97 trous à la lame de plomb de manière à n'y laisser de passage que pour les abeilles, on les ait faits trop grands et que les Cétoines aient pu aussi y passer? Ce qui m'a suggéré cette idée , c'est qu'après avoir regardé avec soin la plaque de plomb envoyée par M. Piccioni , je n'ai pas cru voir de traces de coup des man- dibules, et qu'en outre les mandibules des Cétoines ne sont pas assez fortes pour pouvoir leur permettre de ronger le plomb. L'auteur dit qu'il a vu les Cétoines manger la cire et le miel des abeilles: ce fait est possible, car c'est toujours sur les fleurs et principalement sur les chardons , que l'on trouve les Cetonia cardui et morio , occupées à en sucer la matière sucrée ; mais ne serait-ce pas plutôt pour venir déposer leurs œufs dans les ru- ches que ces insectes auraient été vus à leur entrée , et ne serait- ce pas seulement leurs larves qui dévorent la cire et le miel? Revue du genre Pelecinus, Latr., d'après les écrits publiés jus- qu'à ce jour. Par M. De Romand. M. le marquis Max. Spinola et moi, nous avons inséré dans le Magasin de Zoologie les descriptions de quelques espèces du genre Pelecinus, Latr. Depuis, M. le docteur Klug, dans le Zeits- chriftfiir die Entomologie, 1er et ,2e cahier du 3e vol, 1841, a fait paraître un examen de nos observations, et y a ajouté la descrip- tion de plusieurs espèces nouvelles. La lecture de cette Notice , digne du maître qui l'a rédigée, m'a beaucoup satisfait, et j'y ai trouvé de grandes ressources pour l'étude de ce genre. Je me suis permis de revenir sur ce sujet, et de présenter l'ensemble de ce qui a été publié jusqu'à ce jour, pour faciliter le travail de ceux qui voudront y mettre la dernière main. Longtemps on n'a connu qu'une femelle d'une seule espèce : maintenant dix espè- ces sont connues, dont six mâles et femelles ; il reste quatre mâ- les dont les femelles sont inconnues. Caractères génériques. — Mas. Abdomine, brève petiolato,ovato- globoso,clavato, tibiis posticis gracilibus, antennis 13. Articulatis. Fœm. Abdomine longissimo, annulis cylindraceis, ultimo bre- vissimo. Tibiis posticis clavatis , antennis 14 articulatis, articulo primo flavo, in duobus sexubus, primus articulus tarsorum pos- teriorum et quartus minimi, secundus et tertius maximi. De R. X.Annulatus cf,Kl.; Montevideo, 12 mill. 2 fig. Kl. Rufus, capite , abdomine tibiisque posticis nigris, his basi albis. Kl. 98 revue zoologique. ( Mars 1844. ) 2. Clavator, ^, Latr.; Brésil, 18 mill. 2 fig. Spin. ; Brésil, 40 mill. Niger, capite abdomineque nigris ; thorace pedi- busque rubro ferrugineis , his basi fere nigris. 3. Dichrous, tf, Kl. ; Montevideo, 20 mill. , de R.; Jamaïque , 23 mill. rf fig. de R. 2 , Fabr., 48 mill. 2 fig. de R. Totus niger, alis fuscis hyalinis. — Syn. Ichneumon libellula, 2 , Chr. — P. tibiator, 2 , Dnuy. — P. polyturator, 2 , Drury. — P. polyturator, 2 Say. 7 bis. Polyturator, quand il visita l'Angleterre , et sont publiés dans ses divers travaux. Depuis les voyages de Cook jusqu'à ces dernières années, il ne vint de ce pays aucune collection , à une exception près ; car en 1812 et en 1313, M. Barclay, capitaine de la Providence , ap- porta un oiseau décrit sous le nom tfApterix ausiralis , par le docteur Shaw, dans le dernier volume du Naturalisas Miscel- lany. Plusieurs personnes doutèrent de celte figure et de cette 102 revoe zoologique. ( Mars 1844.) description; mais l'individu décrit par le docteur Shaw ayant été enfin placé dans la collection du comte de Derby, ce généreux gentilhomme permit d'empailler de nouveau cet oiseau, dont une nouvelle description parut dans les Transactions de la So- ciété géologique. Depuis cette époque plusieurs individus ont été reçus à Londres, et signalés comme le Kiwi des naturels. Des voyages et découvertes que les Français ont faits récem- ment, ont touché à la Nouvelle-Zélande : M. Duperrey, sur la Coquille, en i824;M. Dumont d'Urville , sur V Astrolabe, en 1 821; M. Lap^ce, sur la Favorite, en 1831. Dans l'année 1832, MM. Quoy et Gaimard, dans leurs descriptions des animaux re- cueillis dans le voyage de Dumont d'Urville, décrivirent plu- sieurs Oiseaux et Poissons , plusieurs Coquilles et Mollusques qu'ils avaient observés'et récoltés pendant leur visite à la Nou- velle-Zélande. Mais malheureusement plusieurs espèces décrites par ces naturalistes sont les mêmes que celles décrites avant eux, et sous d'autres noms, par les naturalistes qui s'étaient servis des collections provenant des voyages de Cook, ce qui est à regret- ter, à cause de la confusion dans la nomenclature. En 1835, le révérend William Yates rapporta vingt-neuf espèces de coquilles marines, parmi lesquelles étaient dix espèces qui n'a- vaient pas été observées par les naturalistes qui accompagnaient Cook et d'Urville. Elles furent décrites par moi dans V Appendice, à la Description de la Nouvelle-Zélande par M. Yates. Depuis M. Busby a apporté deux Hélices que j'ai décrites dans mes An- nales d'Histoire naturelle. Les baleiniers français qui visitent ces îles envoient continuellement des espèces à Paris; quelques Oi- seaux ainsi récoltés ont été décrits dans la Revue zoologique de M. Guérin , dans les Annales des Sciences naturelles, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris ; et par M. Dubus , dans le Bulletin de l'Acad. des sciences de Bruxelles. Depuis deux ou trois ans, on a reçu à Londres plusieurs col- lections d'animaux , spécialement d'Oiseaux. M. Gould a décrit quelques espèces envoyées par le docteur Dieffenbach , dans son magnifique travail sur les Oiseaux de l'Australie. En général , les espèces de Poissons et d'Oiseaux que les voyages de Cook et de d'Urville ont fait connaître comme ha- bitant la Nouvelle-Zélande , ne sont connues que par les figures et les descriptions des collecteurs scientifiques d'Angleterre. analyses d'ouvrages nouveaux. 103 Excepté un aptéryx australis du comte de Derby, seize espèces d'Oiseaux reçues par madame Rebecca Stone , vingt-neuf espè- ces de Coquilles de M. Yates , à peu près le même nombre de M. Busby, cinq espèces de Reptiles, trois espèces de Poissons, quelques Insectes et Crustacés et cinquante-huit espèces de Co- quilles rapportées par M. Dieffenbach, et décrites dans VAppen- dix, nous n'avons aucune espèce de ce pays dans le Muséum bri- t.miiique, la collection nationale de la mère patrie, qui devrait être la plus riche dans les curiosités naturelles de ses différentes colonies. Avec ces matériaux , et l'assistance de mon ami Richardson , et de mes aides au Muséum britaunique , MM. Gray, Doubleday, et Adam White, j'ai dressé la liste suivante, et pour la rendre plus complète , les descriptions de quelques nouvelles espèces qui nous sont arrivées ont été ajoutées. (Musée britannique , 15 avril 1832, J. -G. Gray.) Depuis que ceci a été écrit , le Musée britannique a reçu une collection donnée par le docteur Stanger, conservateur des restes de l'expédition en Afrique, une collection d'Insectes et de Co- quilles du docteur Sinclair ; trente-huit espèces d'Oiseaux recueil- lis par le docteur Dieffenbach, données par les directeurs de la compagnie de la Nouvelle-Zélande , à quoi il faut ajouter trois espèces de Poissons recueillies par le docteur Dieffenbach , qui avaient été envoyées au Collège des chirurgiens, mais qui ont été données au Muséum par M. Owen. 1, Liste des Mammifères trouvés jusqu'à présent dans la Nou- velle-Zélande, par J.-E. Gray (pag. 181 à 185 de l'édit. angl.). La physiognomie des naturels a été figurée par les divers navi- gateurs qui ont visité ces îles , et plus récemment par MM. Quoy et Gaimard. Voy. Astrol. t. 1. f. 1. 2 Homo sapiens, var JVovœ- Zelandiœ. Aucun animal terrestre , excepté des Chauves-souris , n'a été encore trouvé sauvage à la Nouvelle-Zélande, et les naturels paraissent n'en pas connaître. Fam. Vespertilionime. 1. Vesp. tuberculatus. G. Foster. Icon. ined. n° 1. Brun jau- nâtre, oreilles petites, arrondies. Hab. Dusky-Bay, Nouv.-Zél. G. Forster. 104 revue zoologique. ( Mars 1844. ) Je viens de recevoir 2 individus de cette espèce, c'est un nou- veau genre, ne différant de celui d'Embalonura , Kuhl , et d'Urocryptus , Temm.que par deux larges dents tranchantes au milieu de la mâchoire supérieure. Pelage serré, droit, brun foncé, avec le petit bout des poils blanc ; le dessous est plus pâle, la face a une série de soies noires , courtes , rigides , autour de la base du museau , les ailes près du corps, et leurs membranes sont épaisses et striées transversalement : Le tragus est allongé, tubulé. On pourrait l'appeler Mystacina tuberculata. « Le Pekapeka, ou Chauve-souris, et différentes petites espèces, sont très-communs dans l'île , mais on n'y trouve aucune es- pèce de Vampire. (Pteropus ? ou Glossophaga? ) Ce sont les plus petites espèces d'Australie. » Polack. i. 304. Je ne crois pas qu'aucun de ces animaux soit venu d'Europe ; ils seraient inté- ressants et probablement nouveaux. « Il n'y a probablement qu'une seule espèce , sans doute celle figurée par Forster. » Dieffenbach. Les Mammifères marins suivants ont été trouvés dans ces pa- rages par Polack et d'autres ; mais comme je n'en ai vu aucun individu, je ne suis pas à même de vérifier l'exactitude des noms scientifiques donnés à chacun. Fam. Phocid^:. 2. Le phoque à gros nez. Polack. Nouv.-Zél. ii. 316. — Ma- crorhrnus îeoninus , Phoca leonina , Linné : P. proboscidea , Péron et Lesueur. Voy. terr. Austr. ii. 34. t. 32. Sea Léon, An- son. Voy. — Hab. Uvvona. 1836. Polack. 3. Lion et Lionne marins. Polack. Nouv.-Zél. ii. 316. Forster. Voy. de Cook, IV. 71 1. Otariajubata, Desm., Mam. 248. O. le- onina, Péron. Voy. O. Pemetlyi. Lesson. Phoca jubata,Schreb. 300. t. 83. B. de Pernetty. Voy. ii , 47 , t. 10. Hab. les îles du sud, les îlots au sud-ouest de l'île Victoria. J'en ai vu une peau qui avait été achetée à l'ouest de l'île du mi- lieu. 4. Ours marin. Polack, Nouv.-Zél. 3i7 .—Jrctocephalus ursi- nus. F. Cuvier Phoca ursina, Lin. I N. i. 55. Bursina pobicus volans. Forster, Icon. ined. n° 2. Otaria ursina , Desm. Ursi- na marina, Steller, nov. Com. Petrop. ii. 331, t. 15,cop.Schreb. t. 82. Hab. la Nouv.-Zél. , Dusky-Bay. G. Forster. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 105 Jaune noir , plutôt brun en dessous ; nageoires noires. Les phoques sont appelés par les naturels du nom général de Karavake Kekino. — Polack. — De 6 a 10 pieds de long. Le phoque à fourrure du commerce (probablement A. ursi- nus) était autrefois chassé en grand nombre , surtout sur la côte ouest de l'île du Milieu, dans l'île Stewart et les îles Chatam. Néanmoins, grâceà une guerre d'extermination, on ne rencontre plus que des individus isolés , et on peut dire que cet animal a quitté le pays. Des marins m'ont assuré qu'il n'y a aucune diffé- rence entre VOtariaFlaklandii et celui de laNouv.-Zél. , ce qui me semble pourtant douteux. Kekino est le nom que les naturels lui donnent. — Dieffenbach. Fam. DelphinidjE. 5. Dauphin de la Nouv.-Zél. Delphinus Zelandiœ , Quoy et Gaimard. Voy. de l'Astrol. t. i. 28. f. 1. 2. Hab. le détroit deCook. Dieffenbach. 6. Grainpuson Killer. Polack. Nouv:-Zél. ii. 407. Delphinus Orca? Fam. Bal^enidjE. 7. Cachalot. Polack. Nouv.-Zél. i, 323 ; ii, 408. Physeter macrocephalus. Hab. la Nouv.-Zél. — Para Parana des naturels ; Tohora. Dief- fenbach. Varie de couleur : blanc, noir, jaune d'ocre, rouge et foncé bigarré. 8. Humpback,ougibbosa. Polack. Nouv.-Zél. ii. 404. Balœna gibbosa? Hab. la Nouv.-Zél. ? en troupes. 9. Physalis ou Fin-back. Polack. Nouv.-Zél. i. 323; ii. 405. Ba- lœna physalus? Hab. la Nouv.-Zél. 10. Baleine à tête pointue. Polacks Nouv.-Zél. ii. 405. Balœna Booysl Linn , Hab. laNouv.-Zél. 11. Musculus ou Baleine à larges lèvres. Polack. Nouv.-Zél. p. 323 ; ii. 406. Balœnopterus musculus. Hab. la Nouv.-Zél. commune. 12. Tohora, ou Dight-Whale. Polack. Nouv.-Zél. i. 323 ; ii. 401 . Balœna antipodum Gray. Nov.-Sp. , B. Mysticetus , Polack : Cuv. Oss. foss. 368. t. 25 ? Os. B. australis Desm. ? Hab. la Nouv.-Zél. Tuku-peru des naturels. Dieffenbach. Tome VII. Année 1844. 8 106 revôe zoologique. {Mars 1844. ) Corps lisse, court, épais; bouche très- grande , arquée, subitement recourbée à l'angle inférieur; le trou est à la par- tie postérieure de la tête, un peu en avant d'une perpendiculaire tirée des yeux à l'extrémité des mâchoires supérieure et infé- rieure ; une protubérance de forme arrondie et rugueuse. Lon- gueur 60 pieds, longueur depuis la tête jusqu'à l'angle de la bouche, 9 pieds; les nageoires, 3 1/2 pieds; largeur entre les nageoires sur l'abdomen 8 pieds 2 pouces. Cette courte description est faite d'après un très-bon dessin exécuté sur une mesure de l'animal. Ce dessin a été rigoureu- sement réduit au carré , et comme ses proportions diffèrent nota- blement de celles de la figure donnée habituellement comme celle de la Baleine du Nord, j'ai été amené à en faire une nou- velle espèce. Polack cite deux autres Baleines. 13. Le Mungu Nué ou Physeter noir, Polack. i. 323 qui est le même que la Baleine à tête pointue de cet appendice. 14. Le Razor-Back, Polack, ii. 407. Le dos est remarquable- ment dentelé, et le museau est pointu comme celui du marsouin, 15. Le Chien de la Nouv.-Hollande. — Canis familiaris ans- traits. CanisDesm. Dingo. Blumenb. On dit qu'il a été apporté de la Nouv.-Hollande , mais d'après Polack, i. 320, il est connu dans ces îles depuis deux ou trois siècles , il serait intéressant de faire une comparaison exacte entre cet animal et l'espèce Austra- lienne. Les adultes sont appelés Kararake , et les jeunes Kuri , par les naturels. Le Chien des naturels n'est pas le Dingo de l'Australie , mais une variété beaucoup plus petite, ressemblant au Chacal , et d'une couleur jaune sale. On le rencontre maintenant rarement, presque toutela race de l'île étant devenue bâtarde. Un chien indigène de la Nouv.-Zél. n'est pas assez fort pour faire de mal à un mouton domestique ; mais il en est tout autrement de ceux qu'on a introduits et qui se sont croisés , la plupart bassets et chiens courants, qui sont devenus de sauvages chasseurs, quoi- que devant l'homme ils soient très-poltrons. A défaut de meil- leure chasse , ils poursuivent de jeunes oiseaux, et c'est à cette cause qu'il faut attribuer la rareté de beaucoup d'oiseaux indigè- nes. Les naturels les appellent aussi quelquefois Pero (espagnol); une de leurs traditions raconte que leurs ancêtres ont apporté le Chien avec eux quand ils vinrent peupler la Nouv.-Zél. Ne se- ANALYSRS DOUVRAORS NOUVRAOX. 107 rait-il pas probable, d'après ce nom espagnol, que le chien leur a été apporté par des navigateurs de cette nation avant le temps de Tasman ? Dieflenbach. 16. Le Rat. — Mus rattus. Linn. ? appelé Kiore par les natu- rels ; il a dû être apporté dans les premiers temps par les navires européens. Polack. 11 serait intéressant de voir si c'est le Rat eu- ropéen, l'indien, ou celui de la Nouv. -Hollande, ou si c'est encore une autre espèce. Il y a un Rat frugivore indigène , appelé Kiore Maori (Rat indi- gène) par les naturels, qu'ils distinguent du Rat anglais (non pas le Rat de Norwége) qui a été introduit et qu'ils appellent Kiore pakea(Rat étranger). Autrefois ils en mangeaient beaucoup, mais il est maintenant si rare, grâce à la guerre d'extermination que lui fait le Rat européen , que je n'ai pu m'en procurer un seul. Quelques-uns cependant se trouvent encore dans l'intérieur, à RotuRua où le Rév. M. Chapman en a vu : il le décrit comme plus petit que le Rat de Norwége. Les naturels ne mangent jamais ce dernier. C'est une idée accréditée chez eux qu'ils seront ex- terminés par les Européens , comme leur Rat indigène l'a été par le Rat anglais. — Dieflenbach. 17. La Souris. — Mus musculus. Linn. ? La Souris commune d'Europe a été aussi introduite. — Dieflenbach. En outre les colons ont introduit à dessein : 18. Le Chat domestique. — Felis domestica , appelé Pichéki par les naturels. Polack. Dieflenbach. Le Chat devient souvent sauvage , et est une autre cause de destruction pour les animaux indigènes. 11 est à remarquer que ces Chats sauvages reprennent bientôt la couleur gris-rayé du Chat sauvage ordinaire. 19. Le Cochon. — Sus scropha. Linn., appelé Puorka par les naturels. Poaka , Dieflenbach. 20. Le Cheval. — Equus caballus. Linn. 21. L'Ane. — Asinus vulgaris. 22. Le Mouton. — Ovis aries, Linn. ; mais il est chassé par le Chien indigène. 23. Le Bœuf. — Bos taurus. Linn. ( La suite au prochain numéro, ) 108 revue zoologique. (Mars 1844.) Archives d'histoire naturelle (Archiv fur Naturgeschichte) , fondées par Wiegmann , rédigées par M. Érichson. Huitième année, 1842. Vol. I. I. Description de quelques rongeurs nouveaux ou peu connus, par M. A. Wagner à Munich (p. Il) : 1 Ctenodactylus Massonii Gray ; 2 Jfabrosoma helvina Wagn. ; 3 Mus discolor Wagn. (comparé avec \eMus variegatusLicht.) ; 4 Mus silaceus Wagn.; 5 Mus vittatus Wagn. (comparé avec le Mus pumilio Sparrm.)'; 6 Mus modeslus Wagn. ; 7 Holochilus sciureus Wagn. 8 Merio- nés caffer Licht. ; 9 Meriones longicaudus Wagn. ; 1 0 Meriones dasyurus Wagn. ; 1 1 Hypudaeus amphibius L. ( l'auteur lui réunit comme variétés YArvicola monlicola Sel. Longch., VArvi- cola destructor Savi et VArvicola terreslris Sehintz); VI Hys- trix cristata L. ; 1 3 Hystrix hirsutirostris Brandt. II. Observations Zoologiques, par M. Philippi à Cassel (p. 33): 1 Notices sur le genre Pyrgiscus , décrit par M. Lowe sous le nom de Parthenia. Ce dernier nom ne saurait être admis parce qu'il a trop de ressemblance avec le nom générique Parthenium Linn. Je crois que les deux dénominations du genre sont rendues inutiles par le genre Chemnitzia de M. d'Orbigny ; 2 Bebryce , nouveau genre des Zoophytes gorgonidés : polyparium fixum den- droideum , constans axe centrali solida cordea flexili et crusta corticali spongiosa , particulis calcareis repleta , quœ in polypos sparsos distantes magnos non retracliles , continuatur. Tentacula 8 pinnata. Bebr. mollis Phil. (pi. 1, fig. 1); 2 Fvagora rosea Phil. (pi. 1, fig. 2) genre voisin de la Rhizoxenia Ehrenb. ; 4 Dysmorphosa , nouveau genre de Zoophytes ; D. conchicola Phil. (pi. 1, fig. 3); 5 Notices sur VIsis ou Mopsea elongataEs- per, qui n'est pas rare à Naples ; G Aperçu des espèces du genre Cyathina Ehrenb. , observées dans la Méditerranée; C. cyathus Ehr., C. angulosa Phil., C. clavus (l'Aryophyllia) Scacchi (C. turbinata Phil. sicil., p. 54, pi. 4, fig. 18) ; C. pulchella Phil., C. slricta Phil., C. Peziza Ehrenb. III. Sur la structure des organes visibles à la surface exté- rieure des Échinodermes , par M. Erdl (p. 45). Observations faites à Pola. IV. Description des Psorospermes de VAcerina vulgaris Cuv., par M. Creplin (p. 61, pi. 1 , f. A-E.). ANALYSES DOUVKAGES NOUVEAUX, 109 V. Description de quelques organes jusqu'ici inconnus des Aca- lèphes, par M. Ehrenberg (p. 67, pi. 3). L'auteur croit que les Méduses n'ont pas les sexes distincts. VI. Sur les Gavials fossiles de la formation Liassique et des Oolithes, par M. Bronn (p. 77). Tous les restes fossiles observés par l'auteur appartiennent aux genres Mystriosaurus et Pela- gosaurus , semblables aux genres vivants pour les caractères principaux du crâne et du squelette (Voyez Revue zool., 1843, p. 278). VII. Notices sur la Faune entomologique de l'île Van-Diemen, par M. Erichson (p. 83). Après avoir traité en détail les condi- tions de la distribution géographique des insectes , en comparai- son avec celle des familles des plantes, l'auteur décrit 34 genres nouveaux et 204 espèces de Coléoptères, 16 espèces d'Ortho- ptères, 2 genres et 2/, espèces d'Hyménoptères , 1 1 espèces de Di- ptères, 2 genres et 26 espèces d'Hémiptères. Toutes les phrases et les observations diagnostiques sont en latin, et les caractères des nouveaux genres sont illustrés par les planches 4 et 5. VIII. M. A. Wagner reconnaît l'identité de VHabrocoma hel- vina avec VHabrocoma Bennetii. Le Mus brasiliensis Wat. ap- partient au genre Holochilus. IX. Description de quelques Batraciens nouveaux , par M. de Bapp à Tubingue (p. 289) : 1 Hyperbolius marmoratus Rapp (pi. 6, fig. 1, 2) ; 2 Engystoma guttatum Rapp (pi. 6, fig. 3, 4) ; 3 Breviceps verrucosus Rapp (pi. 6, fig. 5). Ces trois espèces sont découvertes par M. Krauss à Natal, Afrique méridionale. X. Sur les organes génitaux des genres Syngnathus et Hippo- campus, par M. de Siebold à Erlangue (p. 292). XI. Description d'une nouvelle espèce de Paludina, par M. A. Parsch (p. 300 , pi. 6, f. A-D.). P. Troschelii semblable au Cy- clostoma simile Drap. XII. Observations sur la métamorphose d'une Annélide, par M. Lovén; traduit du suédois par M. Peters (p. 302 , pi. 7). XIII. Description du Myzostoma cirriferum Leuck. , par M. Lovén (p. 306, pi. 8). Vers parasites sur les Comatules. XIV. Notices entozoologiques par M. Creplin à Greifswald (p. 315) ; 1 sur les Tœnia denticulala et eœpansa Rud.; 2 Mo- nostomumexpansumn. sp. de YAquilaHaliaetus ; 3 Distomum veliporum n. sp. (pi. 9 , fig. 1,2) du Squalus griseus. 110 revde zoologique. ( Mars 1844.) XV. Distribution géographique des Mammifères d'Australie d'après Gray (p. 339). XVI. Aperçu systématique sur la famille des Galéodes (Arach- nides) par M. C. L. Koch à Regensburg (p. 350). Famille très- remarquable qui pourrait être élevée au rang d'ordre d'après l'ensemble des caractères généraux. Les genres sont fondés prin- cipalement sur le nombre des articulations des tarses : 1 Solpuga Licht. ( 10 esp.); 2 Galéodes Oliv. ( 7 esp.); 3 Aellopus, Koch (1 espèce) ; 4 Rhax Hermann (4 esp.) ; 5 Gluvia Koch ( 7 esp.). XVII. Mammifères nouveaux du Brésil, par M. A. Wagner à Munich (p. 356). L'auteur qui s'est joint à M. Natterer à Vienne pour la publication d'une Fawna Mammalium brasiliensium , donne provisoirement les phrases diagnostiques des espèces suivantes : Callithrix brunea Naît. ; C. caligata Natt. ; Chryso- thrix entomophaga d'Orb. (figurée par M. d'Orb., mais jusqu'ici indécrite) ; Hapale chrysoleucos Natt. ; Phyllostoma excisum Wagn. ; Lutra solilaria : Natt. ; Didelphis poecilotus Natt. ; D. dichura et affinis Natt. (avec la phrase diagnostique du Did. phi- lander), Did. ochropus Natt. ; Did. macrotarsus et microtarsus Natt. (avec la phrase comparative du Did. murina Neuw.); Did. domestica , glirina , velutina , unistriata Natt.; Sciurus igni- ventris, pyrrhonotus Natt. ; Cercolabes melanurus Natt.; Lou- cher es macrura , nigrispina Natt. ; Loncheres unicolor Rûpp. ; Hesperomys rostellatus Wagn.; Arvicoloide Pictet; Orobi- nus et subjlavus Wagn. ; Dasyprocta nigricans Natt. XVIII. Mémoire sur les larves des Coléoptères, par M. Erich- son. Continuation (p. 3G3. Voyez Bévue Zool. 1842, p. 87). Des- cription des larves des Lamellicornes , des Ténébrions , des Ser- ropalpes, des OEdemérides , desLagria , des Pyrochroa,Mordella, des Curculionides, des Cérambycins, des Cucujus. — Le mémoire sera continué. Le volume II contient les rapports sur les progrès de l'histoire des Mammifères, par M. A. Wagner à Munich (p. 1) , des Oiseaux, par le même (p. 58) , des Amphibies , par M. Troschel (p. 168), des Poissons , par le même (p. 177) , des Insectes, Arachnides , Crustacés et Entomostracés , par M. Erichson (p. 1 89) , des Annu- lés, par M. C. Th. de Siebold à Erlangue (p. 331), des Vers intestinaux , par le même (p. 338) , des Mollusques , par M. Troschel (p. 372). Dr. L. Pfeiffer. ANALYSES d'oUVRAGBS NOUVEAUX. 111 Sur les Strepsiptères , par le professeur Ch. F. de Siebold. (Archives fur Naturgeschichte du Dr W. F. Érichson. Neimter lahrgang, Zweites Heft, pages 137-162. Berlin, 1843). Extrait par M. N. Joly , professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Toulouse. L'ordre des Strepsiptères, jusqu'à présent si peu nombreux en espèces, est peut-être celui au sujet duquel les entomologistes ont commis les erreurs les plus graves et les plus étonnantes. On a lieu d'être surpris, en effet, lorsqu'on voit les Kirby, les Westwood, les Jurine, les Siebold, etc., s'en laisser imposer par les formes extérieures de ces singuliers insectes, et regarder, par exemple, les femelles adultes comme des nymphes ou même comme de simples larves , prendre le pénis du mâle pour un véritable oviscapte (Legerôhre) ; considérer les jeunes larves comme des parasites vivant aux dépens des larves elles-mêmes, confondre enfin la face dorsale des larves apodes, des nymphes et des femelles adultes avec leur face ventrale, et par suite im- poser aux deux lèvres de la bouche des dénominations tout à fait opposées à celles qui leur conviennent. Aujourd'hui, grâce aux nouvelles et curieuses recherches du professeur Ch. T. de Siebold, l'erreur a fait place à la vérité , et l'histoire des insectes, déjà si remplie de prodiges, s'est enrichie de plusieurs faits tellement extraordinaires , que s'ils étaient annoncés par un professeur moins habile et moins consciencieux que le savant anatomiste de Dantzig, le doute pourrait, avec quelque apparence de justice, se substituer à l'étonnement et à l'admiration. Occupé depuis plusieurs années à étudier les Strepsiptères, leurs mœurs et leurs développements, le docteur de Siebold se propose de donner sur cet ordre d'insectes une monographie aussi complète que possible; mais, en attendant quelques documents qui lui manquent encore, il a cru pouvoir publier, pour ainsi dire sous forme d'aphorismes , les principaux résultats de ses observations. En ce moment , son but est, dit-il , de mettre fin aux nombreuses conjectures et aux hypothèses dont fourmillent les écrits relatifs aux Strepsiptères, et il indique la voie dans laquelle doivent être poursuivies les recherches qu'il a si heureusement commencées. Le Mémoire du docteur de Siebold , déjà communiqué en 112 KEVUK ZOOLOGiyUE. ( M(ir$ 1814. ) partie par l'auteur au congrès des naturalistes réunis l'an dernier à Mayence, vient d'être inséré en entier dans le dernier n° des Archives fur Naturgeschichte, fondées par AViegmann, et continuées par M. F. Érichson. Nous espérons que ceux de nos confrères qui n'ont pu consul ter encore ce beau travail , nous sauront gré de le leur faire connaître par une courte analyse. C'est sur les S tylops Melittœ, Xenos Rossiiet Sphecidarum, que M. de Siebold a fait les observations qu'il a résumées lui- même de la manière suivante : 1° Les Strepsiptères subissent une métamorphose complète. 2° Les mâles et les femelles des Strepsiptères sont très-diffé- rents les uns des autres. 3° Les individus mâles subissent seuls une métamorphose complète ; seuls ils arrivent à la forme bien connue et si remar- quable que présente l'insecte parfait et muni d'ailes. 4° Les individus femelles , au contraire , parvenus au dernier degré de leur développement, ressemblent beaucoup à des larves , et n'ont ni pattes , ni ailes , ni yeux (1). 5° Les femelles des Strepsiptères sont vivipares, et elles n'aban- donnent jamais les Hyménoptères sur lesquels elles vivent en parasites. 6° Les jeunes Strepsiptères, au moment où ils brisent dans le sein de leur mère les enveloppes de l'œuf qui les renfermait, ont six pattes et sont pourvus d'organes manducateurs très-peu dis- tincts. ( Ces jeunes individus furent d'abord considérés par Klug , par Westwood et par moi , comme des parasites des Strep- siptères encore à l'état de larves. ) 7° Ces jeunes larves hexapodes des Strepsiptères se promènent sur l'abdomen des Hyménoptères dans l'intérieur desquels leurs mères ont fait leur séjour. De cette manière, elles se font porter dans les nids des Hyménoptères, et là elles trouvent l'occasion de (î) On sait que les anciens regardaient les femelles des animaux et la femme elle-même , comme des êtres imparfaits et arrêtés dans leur développement. Cette idée a été adoptée et même étendue de nosjours par certains physiologistes spécialement occupés d'embryogénie. En ce qui concerne le Strepsiptères et quelques autres insectes (Les Lam- pyres , par exemple) on ne peut disconvenir que l'opinion dont il s'agit ne paraisse exactement conforme à la vérité. (Note du traducteur.) ANALYSES i/oUVKAGES NOUVEAUX. 113 pénétrer dans le corps des larves de ces petits animaux, en per- çant leurs téguments encore mous. 8° Une fois qu'elles y sont entrées, elles y vivent en parasites, elles s'y dépouillent de leur peau, et elles s'y changent en un ver blanc, apode très-lent dans tous ses mouvements (1). 9° Ces larves apodes sont munies d'une ouverture buccale très-distincte , de deux mâchoires recourbées , et d'un intestin simple, en forme de cœcumy sans aucune trace d'anus. Leur corps est divisé en neuf segments , dont le premier, plus grand que les autres , peut être considéré comme étant le céphalo- thorax. 1 0° Sous cet état de larves apodes , les individus mâles sont faciles à distinguer des individus femelles par la différence des formes de leur corps. 1 1° Le céphalothorax des larves mâles est conique et voûté : le dernier segment de leur corps est très-étroit et se termine en pointe. 12° Le céphalothorax des larves femelles est tronqué ou arrondi en avant, aplati et squammiforme dans le reste de son étendue. Le dernier segment du corps est large et arrondi. 13° Dans l'intérieur des larves apodes des Strepsiptères, mâles ou femelles, on aperçoit au milieu du tissu adipeux deux longs organes blancs qui se dirigent d'avant en arrière , et se réunissent sous un angle très-aigu vers la partie postérieure du corps. De ce point de réunion part , chez les mâles , un prolongement qui va se loger dans la pointe formée par le dernier segment. Ces deux organes, par des développements successifs, deviennent l'appa- reil génital des Strepsiptères. 14° Pendant l'accroissement des larves femelles, ces deux organes paraissent d'abord formés par la réunion d'une innom- brable quantité de globules , puis ils prennent de plus en plus l'aspect des vrais ovaires. 15° Dans les larves mâles, ces mêmes organes donnent peu à peu naissance aux deux testicules , aux deux canaux déférents , (i) Il est très-probable qu'il se passe quelque chose de semblable chez les larves des Meloe, des Lytta, etc., qui, au sortir de l'œuf, sont aussi hexapodes, très-petites et très-agiles ; personne n'a encore suivi leurs métamorphoses. (Guér. Men.) 114 revue zoologique. (Mars 1844.) et au canal éjaculateur qui doit traverser plus tard le pénis corné. 16° Pour parvenir au dernier degré de leur développement, les larves femelles des Strepsiptères font sortir leur céphalo- thorax entre les segments des Hyménoptères qui ont accompli déjà toutes leurs métamorphoses. 17° Dans cet état le céphalothorax prend une consistance cornée et une couleur jaune brunâtre ; mais sa forme écailleuse et aplatie ne change pas. Il offre alors derrière son bord anté- rieur une petite ouverture en forme de croissant, communi- quant avec un étroit œsophage , auquel fait suite un intestin simple, large, terminé en cœcum, et presque aussi long que le corps. Dans un petit enfoncement, situé des deux côtés de la bouche , on observe un appendice peu mobile , de substance cornée, lequel peut être considéré comme le rudiment des mandibules. Immédiatement derrière la bouche une fente oblique s'étend sur le céphalothorax. Les bords de cette fente d'abord contigus l'un à l'autre, s'écartent ensuite et interceptent entre eux un espace en forme de croissant. Par cette fente , on arrive dans un large canal qui s'étend sous la peau, depuis le céphalothorax jusqu'à l'avant-dernier segment, et se distingue par sa couleur gris d'argent des téguments blanchâtres de la partie postérieure du corps des Strepsiptères femelles. Cette partie postérieure n'offre pas la moindre trace d'ouverture. 1 8° Le canal dont nous venons de parler a des relations par- ticulières avec la cavité abdominale de ces animaux. En effet, sur la partie de la paroi interne du canal en question correspondante aux premiers segments abdominaux, on voit naître de trois à cinq tubes recourbés en avant , et pénétrant librement dans la cavité du corps. Ce canal reçoit plus tard la jeune couvée de la fe- melle , et mérite par conséquent le nom de canal d'incubation. (Brûtkanal.) 19°. Parvenus à ce point de leur développement, les Strep- siptères femelles n'exécutent peut-être plus aucun mouvement. Leurs ovaires sont déchirés de toutes parts, les œufs sont libres et répandus dans toute la cavité de l'abdomen , entre les globules du tissu adipeux. 20° Après s'être développées dans ces œufs , les larves à six pattes en abandonnent les enveloppes , et se promènent dans la ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 115 cavité abdominale de leur mère, jusqu'à ce qu'elles aient trouvé l'une des ouvertures de ces tubes qui communiquent avec son vaste canal incubatoire. C'est par ces tubes qu'ils s'introduisent dans ce dernier. 21° Lorsque les jeunes Strepsiptères se sont rassemblés dans le canal d'incubation de leur mère, ils en sortent peu à peu en traversant la fente oblique située derrière la boucbe de celle-ci ; mais, s'ils aperçoivent quelque danger, ils y retournent en pas- sant par la fente qui leur a déjà servi d'issue (1). 22° Lorsque la larve mâle des Strepsiptères veut opérer son avant-dernière métamorphose, elle fait sortir, comme la larve femelle , son céphalothorax entre les segments des Hyménoptères qui sont alors eux-mêmes parvenus à leur parfait développe- ment, et elle se change en une nymphe, dont le céphalothorax, saillant en dehors du corps de l'insecte sur lequel la larve a vécu en parasite, conserve sa forme conique et recourbée en voûte, mais prend une consistance cornée et une couleur noire. Sur la pointe mousse du céphalothorax, on reconnaît plusieurs petites éminences qui indiquent la place occupée précédemment par les deux mâchoires et par les deux lèvres de la larve, lesquelles ont alors complètement disparu Derrière ces éminences, on voit s'étendre autour de l'extrémité céphalique une suture oblique , qui répond à la fente oblique située sur le céphalothorax des Strepsiptères femelles arrivées au dernier degré de leur dévelop- pement. Le reste du corps des Strepsiptères mâles, changés en nymphes , demeure caché dans le corps des Hyménoptères , et conserve, presque comme à l'état de larve, des téguments mous et colorés en blanc un peu sali. Cette enveloppe de nymphe, sur laquelle les segments du corps sont devenus très-peu distincts, offre une grande ressemblance avec les coques de beaucoup de (i) Dans la série animale, on trouve souvent de singulières analogies d'organisation chez des êlres d'ailleurs très-différents par leurs habitudes et placés sur des degrés de 1 échelle assez éloignés les uns des autres. C'est même sur ces analogies qu'est fondée une des théories les plus in- génieuses et Ips plus fécondes de la science moderne. Cependant dps res- semblances très-frappantes ne s'observent, pour l'ordinaire, qu'entre les animaux qui font partie du même embranchement. Il n'en est pas de même dans le cas actuel. Bien plus, il y a entre les Strepsiptères et les Marsupiaux non-seulement analogie d'organisation sexuelle , mais encore analogie d'instincts. (Note du traducteur.). 116 revce zoologiquk. (Mars 1844.) Diptères , chez lesquels les téguments extérieurs des larves dur cissent également pour former le cocon de la chrysalide. 23° Dans l'intérieur de ces cocons , on trouve , lorsque l'état de nymphe touche à sa fin, la chrysalide proprement dite : celle-ci laisse nettement apercevoir la forme future de l'insecte parfait , ainsi que cela se remarque chez les Coléoptères, les Hy- ménoptères et beaucoup de Diptères. 24° Lorsque le Strepsiptère mâle est prêt à sortir de sa pupe , la suture placée sur le céphalothorax s'entr'ouvre , et la pointe mousse de l'extrémité céphalique saute comme un couvercle. L'insecte parfait, muni de ses ailes et déjà débarrassé de la mem- brane mince qui recouvrait la chrysalide, travaille à sortir de sa coque , et s'envole bientôt après. 25° On trouve souvent l'enveloppe de la nymphe ramassée sur elle-même au fond de la pupe abandonnée : déplissée, cette en- veloppe laisse facilement reconnaître tous les contours de l'a- nimal. 26° Les Hyménoptères de l'intérieur desquels sont sortis les Strepsiptères mâles , volent sans paraître en souffrir avec les pupes qui sont devenues vides , et dont l'ouverture s'est considé- rablement agrandie. 27° Les Strepsiptères mâles se distinguent par un pénis corné, en forme de crochet, qui dans l'état de repos est recourbé en haut et en arrière. Ce pénis est creux et percé à sa pointe d'une très-petite ouverture. La base de cet organe communique avec un canal éjaculateur d'abord étroit , puis plus large , qui reçoit à droite et à gauche les canaux déférents de deux testicules py- riformes. 28° Les spermatozoaires des Strepsiptères ressemblent à des filaments très- ténus et mobiles. De même que ceux de la plupart des insectes , ils se rassemblent volontiers en groupes qui , dans leurs mouvements, imitent les ondulations des vagues. C'est pen- dant leur séjour dans la partie supérieure et élargie du canal éja- culateur qu'ils se meuvent avec le plus de vivacité. 29° Le développement des œufs s'opère très-lentement dans les femelles larviformes des Strepsiptères. Plusieurs d'entre elles passent l'hiver sous cette forme avec les animaux sur lesquels elles vivent en parasites. Aussi, au printemps en rencontre- t-on déjà quelques-unes dont le céphalotorax fait saillie entre les ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX 117 segments des Hyménoptères. Les pupes des Strepsiptères mules ne passent jamais l'hiver ; elles se montrent toujours au com- mencement de l'été'. 30° Chez les femelles larviformes qui passent l'hiver, les pe- tits à six pattes se développent avant la première apparition des pupes qui renferment les mâles. 31° Celles-ci commencent à se montrer dans le courant de l'été ; elles ont achevé leur développement au bout de quelques semaines, de sorte que vers la fin de la même saison tous les Strepsiptères mâles sont éclos. 32° Lorsque les larves à six pattes ont abandonné les femelles qui leur avaient donné naissance, celles-ci se racornissent , se dessèchent en partie. Leur céphalotorax fait saillie , de même que les pupes vides des Strepsiptères mâles, au-dessus des seg- ments du corps des Hyménoptères qui les transportent proba- blement partout où ils vont jusqu'à ce qu'elles meurent. 33° Pendant l'été on trouve des Hyménoptères mâles aussi bien que des femelles stylopisés (stylopisirt.) ; on sait que les der- nières seules passent l'hiver. Après avoir ainsi résumé ses principales observations, l'auteur entre dans des détails un peu plus circonstanciés sur les mœurs et surtout sur les caractères extérieurs qui peuvent servir à dis- tinguer les nymphes mâles , les femelles adultes et les larves apodes ou hexapodes appartenant aux diverses espèces qu'il a examinées. On conçoit que, sans dépasser les bornes d'une sim- ple analyse , nous ne pouvons le suivre dans ces détails unique- ment descriptifs Cependant nous ne voulons point passer sous silence ce qu'il dit de l'accouplement des Strepsiptères, bien que ses idées relativement à ce point ne soient encore qu'à l'état de conjectures, c J'ai vu un jour, dit M. de Siebold , un mâle très- agile du Xenos Eossii, agitant rapidement ses ailes, fixé sur l'abdomen d'un Pollisles gallica stylopisé, et s'occupant avec beaucoup d'ardeur à introduire l'extrémité de son abdomen entre les segments du corps de la guêpe. N'était-ce pas là une tentative d'accouplement? La copulation ne peut guère avoir lieu qu'au moyen de la fente oblique qui se trouve sur le céphalo- thorax des Hyménoptères femelles parvenues à leur complet dé - veloppement ; car cette fente est la seule ouverture qui puisse remplacer l'orifice vulvairc, et la seule voie par laquelle le 118 REVUE ZOOLOGIQUE ( MttTS 1844.) sperme puisse arriver jusqu'aux œufs devenus libres dans l'ab- domen des femelles, et, par suite, en opérer la fécondation. Tout en faisant pénétrer son pénis aigu et crochu dans la fente, jusqu'alors fermée du céphalothorax de sa femelle, le Strepsi- ptère mâle ouvre par ce moyen à ses futurs petits une ouverture par laquelle ils s'échappent du canal d'incubation de leur mère (1). » Rappelons, en terminant , que toutes les femelles des Strepsi- ptères sont privées d'ailes , que les mâles sont ailés , et que les prétendus parasites de ces insectes ne sont autre chose que leurs larves encore très-jeunes. Cette dernière découverte , si intéres- sante pour l'entomologie, est due, il est vrai, non pas à M. de Siebold lui-même, mais à M. Klug de Berlin, qui le premier a observé et très-bien décrit les larves hexapodes du Siylops Melittœ. Quoi qu'il en soit, de M. Siebold n'en a pas moins le mé- rite d'avoir jeté une grande et vive lumière sur l'histoire jusqu'à présent si obscure des insectes Strepsiptères, et en indiquant aux naturalistes la voie à parcourir, il a ouvert un nouveau champ de recherches où la moisson promet d'être abondante. III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 4 mars 1844. — M. Jacquinot lit, en son nom et en celui de M. Hombron , un Mémoire ayant pour titre : Remarques sur quelques points de Vanatomie et de la physiologie des Pro- cellaridées, et essai d'une nouvelle classification de ces Oiseaux. Les deux premières parties de ce travail, traitant des mœurs de ces Oiseaux et de leur distribution géographique , nous ont sem- blé ne reproduire que les documents que la science possède de- puis longtemps sur ces deux sujets. Quant à la troisième partie , destinée à présenter une nouvelle classification de ce petit (l) Si l'accouplement a réellement lieu de la manière indiquée par Siebold , il est impossible de ne pas reconnaître encore ici une certaine analogie d'organisation et d'instincls entre les Strepsiptères et de petits Mammifères bien connus par les dégâts qu'ils causent dans nos cam- pagnes. Ne sait-on pas , en effet , que le mâle de la Taupe a le pénis armé d'un stylet aigu au moyen duquel il perce , au moment des premières approches conjugales, l'hymen qui ferme complètement l'entrée du va- gin de la femelU? ( Note du traducteur.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 119 groupe, nous allons en donner une idée en transcrivant les ca- ractères que les auteurs assignent aux trois divisions qu'ils ont formées. I. lîee en général plus long que la tête , bords des mandibules creusés d'une gouttière qui rend pour ainsi dire chaque bord double en le divisant en deux lames tranchantes , l'une exté- rieure , l'autre intérieure. La langue est petite, ayant environ un tiers de la longueur du bec ; elle est en forme de fer de lance, dentelée en arrière et sur les côtés. * Genres Diomedea , Puflinus , Thalassidroma. II. Cette division comprend les espèces dont le bord de la mandibule supérieure est garnie de nombreuses lamelles trans- v erses. Genre Priori. III. Ici plus de doubles bords, plus de lames transverses; les mandibules sont simples, tranchantes, et offrent deux dents minces, allongées. Genre Procellaria. M. Joly adresse un mémoire intitulé : Recherches sur les mœurs , les métamorphoses , Vanatomie et V embryogénie d'un petit insecte Coléoptère ( Colaspis atra Latr. vulgo Négril ) qui ravage les luzernes du midi de la France , suivies de Vindica- tion des procédés à employer pour le détruire. « La rédaction du Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie était complètement terminée vers la fin du mois de septembre dernier ; mais , désireux de savoir d'une manière po- sitive si , comme je le présumais , le Colaspis atra , une fois par- venu à l'état d'insecte parfait , passait l'automne et l'hiver dans une espèce de sommeil léthargique, j'ai attendu jusqu'à présent pour livrer mon travail à la publicité. Il est résulté de ce retard que plusieurs idées que je pouvais considérer comme m'appar- t( nant en propre il y a quatre ou cinq mois , ne m'appartiennent plus aujourd'hui , au moins par droit de priorité. En effet , M. Milne Edwards vient d'émettre (1), sur certains points de l'embryogénie des Invertébrés , des opinions avec lesquelles j'ai été flatté de voir Jes miennes offrir des points de ressemblance , et tout récemment M. Kolliker a publié sur le même sujet un Mémoire où se trouvent consignés plusieurs faits que j'ai proba- (i) Journal Vliistitut, Soc. philora n déc. 1843. 120 REVUE ZOOLOGIQUE. [Mars 1844.) blemcnt observés en même temps que l'analomiste de Zurich (1). Les résultats auxquels je suis parvenu en étudiant l'embryogénie du Colaspis venant à l'appui des nouvelles théories de M. Milne Edwards , ou remplissant certaines lacunes qui , de l'aveu même de l'auteur , se trouvent dans le travail de M. Kolliker , j'ai pensé que je pouvais laisser subsister mon histoire du Colaspis telle que je l'avais rédigée il y a près de cinq mois : c'est cette his- toire dont je vais donner une courte analyse. » Mon Mémoire est divisé en trois parties : » La première est consacrée à l'historique des travaux dont le Colaspis a été jusqu'à présent l'objet. » Dans la deuxième partie, je décris l'animal sous ses quatre états d'œuf , de larve , de nymphe et d'insecte parfait ; puis j'é- tudie ses mœurs et son anatomie. » Dans la troisième enfin, j'indique les procédés employés ou à mettre en usage pour s'opposer aux ravages du Colaspis. » Déjà inscrit par Olivier de Serres au nombre des « bestioles ennemies de la luzerne », ce petit Goléoptère , qui commet au- jourd'hui de si grands dégâts dans nos départements méridio- naux , était, il y a vingt ans à peine , presque totalement inconnu des naturalistes. J'ai tâché de tracer son histoire d'une manière aussi complète que possible , et je crois être parvenu à constater quelques faits intéressants au point de vue de la zoologie et de l'anatomie comparative. Ainsi j'ai acquis la certitude que , à l'in- verse de ce qu'on observe chez presque tous les insectes , les Colaspis s'accouplent plusieurs fois avant que la ponte soit entièrement terminée. Je sais maintenant , à n'en pas douter , qu'au lieu de rester , comme on l'avait dit , enfermée pendant dix mois dans le sein de la terre , la uymphe subit sa dernière métamorphose au plus tard dans les premiers jours de septembre. C'est l'insecte parfait qui passe l'automne et l'hiver en léthargie dans le nid même que s'est creusé la nymphe. » Quant à l'organisation intérieure de ce Coléoptère , elle a , comme on pouvait s'y attendre , beaucoup de rapport avec celle des vraies Chrysomela. » Le canal digestif de la larve ressemble presque en tout à ce- lui de l'insecte parfait. Ici l'identité de régime explique l'iden- tité de forme. (l) Observation es de prima Inseçtorum genesi , etc. SOCIÉTÉS SAVANTES. l2i » Les vaisseaux biliaires, au nombre de six, s'insèrent an ventricule chylifique par une de leurs extrémités, et par l'autre au rectum ; mais cette dernière insertion n'est qu'apparente , ainsi que l'a si bien prouvé M. Léon Dufour, et ainsi que je m'en suis assuré [moi-même après cet habile et consciencieux anatomiste. » L'appareil génital mâle est assez compliqué , celui de la fe- melle est des plus simples. Je n'ai pu, malgré bien des recher- ches , constater chez cette dernière l'existence de la poche copu- latrice. Peut-être cette absence de spermotheca (si toutefois elle est réelle) pourrait-elle expliquer la fréquence des accouple- ments et la succession des pontes , phénomènes corrélatifs et probablement rendus nécessaires pour assurer la fécondation des œufs dont le nombre est très-considérable ( plus de deux cents). » J'ai étudié le développement de l'embryon avec tout le soin et toute l'attention que j'ai pu apporter à cette étude, d'ailleurs si difficile en raison du peu de transparence et de la petitesse presque microscopique de l'œuf. Voici , en résumé , ce que j'ai vu : vingt-quatre heures après la ponte , un vrai blastoderme , formé aux dépens du vitellus , s'étale à la face ventrale du futur embryon. La tête et le partie postérieure de labdomen com- mencent à se dessiner vers le quatrième jour ; le cinquième , on aperçoit les segmentations de la face ventrale et les premiers ru- diments des pattes thoraciques ; le sixième jour , les antennes et les organes manducateurs , déjà bien distincts le jour précédent , se détachent de la tête ; les pattes sont mieux dessinées, l'œso- phage, l'intestin grêle et le rectum sont complètement formés, mais le ventricule chylifique n'existe pas encore, la chaîne ner- veuse commence à paraître ; le huitième jour , les yeux devien- nent distincts : six taches jaunâtres disposées sur deux rangs , telle est alors , pour chaque côté , la constitution de l'organe vi- suel : ces taches oculaires ne tardent pas à noircir. Les vaisseaux biliaires sont adhérents au ventricule chylifique, encore légè- rement ouvert à sa partie dorsale ; le neuvième jour , l'animal exécute dans l'œuf des mouvements bien marqués ; le dixième , les poils existent; le onzième , les trachées se montrent sous la forme de tubes extrêmement grêles, ramifiés, mais dépourvus de la fibre spirale qui entrera plus tard dans leur composition. Vers la fin de ce même jour , ou au commencement du suivant , Tome VIL Année 1844. 8* 122 REVUB ZOOLOGIQCE. ( Mat'S 1841.) la lante sort de l'œuf : jaune au moment de Péclosion , elle est toute noire quelques heures après. » Mais e'est sans contredit le développement du système ner- veux qui m'a offert les particularités les plus intéressantes. Au lieu d'être formé sur le modèle indiqué par la plupart des ana- tomistes pour la grande majorité des larves d'insectes hexapodes, c'est-à-dire composé de deux cordons parallèles offrant de dis- tance en distance des renflements qui viennent se toucher sur la ligne médiane ou ne sont séparés les uns des autres que par un très-léger intervalle, le système nerveux du Colaspis atra, étu- dié chez l'embryon , est formé de deux ganglions céphaliques et de onze ganglions rachidiens , tous contigus , tous dépourvus de filets nerveux et de cordons interganglionaires. Les ganglions céphaliques , également contigus , mais non soudés à leur partie antérieure , s'écartent postérieurement pour laisser passer l'œso- phage. Cet état , assez analogue à celui qu'on observe d'une ma- nière permanente chez quelques larves de Coléoptères ( Oryc- tes nasicornis , de Swammerdam , Cetonia aurata , de Léon Dufour) , n'est que transitoire chez l'embryon du Colaspis. Un peu avant la naissance, on voit se former les filets nerveux des ganglions et les premiers cordons interganglionaires, c'est-à- dire ceux qui unissent les ganglions de la moitié antérieure de la chaîne ; ceux qui servent de moyen d'union entre les gan- glions postérieurs n'existent jamais lors de l'éclosion, mais on les trouve tous chez la larve âgée de quatre jours. Nous sommes porté à croire que les ganglions eux -mêmes suivent dans leur formation un ordre inverse de celui d'après lequel procèdent les cordons interganglionaires ; ce qu'il y a de certain , c'est que les ganglions postérieurs offrent chez l'embryon beaucoup plus de consistance que les antérieurs , et c'est seulement chez la larve de cinq jours qu'on voit les lobes céphaliques se réunir au moyen d'une bandelette nerveuse , espèce de corps calleux qu'on n'aperçoit plus chez l'insecte parfait. » Ces résultats , et quelques autres que nous a fournis l'exa- men comparatif du système nerveux chez l'embryon , la larve et l'insecte complètement développé , viennent à l'appui des nou- velles idées théoriques sur la formation des organes dont MM. Milne Edwards et Duvernoy ont récemment entretenu la Société philomatique de Paris. SOCIÉTÉS 3AVANTK3. 123 » Après avoir étudié les mœurs et décrit l'organisation interne et externe du Colaspis atra , j'indique les procédés à employer pour le détruire , et je donne la préférence à celui qui consiste à retarder la première coupe de la luzerne , parce qu'étant basé sur les habitudes naturelles de l'insecte , ce procédé est à mes yeux le plus rationnel et le plus efficace de tous ceux qui ont été proposés jusqu'à présent par les agriculteurs. » Saénce du 11 mars — M. Gervais présente un travail ayant pour titre : Histoire des Phrynéides, Scorpionides, Solpugides, Phalangides et Acarides. Ce Mémoire fait partie de l'Histoire naturelle des Insectes aptères, par M, Walckenaer; il est imprimé et paraîtra dans un volume des Suites à Buffon du libraire Roret. Séance du 1 8 mars. — L'Académie procède à l'élection d'un membre correspondant dans la section d'anatomie et de zoolo- gie , en remplacement de feu Jacobson. M. Ch. Bonaparte, prince de Canino , ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. MM. Joly et Lavocat adressent une addition à leur Note sur Vanatomie de la Girafe. Un examen nouveau de la tête osseuse de l'animal leur a fait reconnaître que les cornes latérales ne sont point un simple prolongement des frontaux , mais consti- tuent, comme l'avait annoncé Cuvier , des os distincts , qui peu- vent être séparés du reste du crâne. La base de ces os est con- cave et tapissée par le périoste crânien , qui semble se dédoubler pour en tapisser la face interne. Société phtlomatique de Paris. Séance du 9 mars 1844— M. Paul Gervais, au nom de M. Aie. d'Orbigny et au sien , présente la description d'une espèce nouvelle de Mammifères rongeurs du genre Octodon de Bennet, provenant du sommet des Andes boliviennes , à La Paz, où elle vit principalement sur les Cactus. Octodon gliroides. La couleur et la nature de ses poils rap- pellent à la fois ceux du Loir {Myoxus glis) et du Chinchilla. Les poils sont doux au toucher, gris cendré en dessus , blancs en dessous; la queue est d'un brun noirâtre en dessous , complète- ment terminée de la même couleur et un peu en balai. Le dessus des pattes est blanc. Cette espèce diffère aussi de VOctodon Cu- mingii, Benn. (Dendrobius degus , Meyen.) dont elle offre à 124 revue zoologique. [Mars 1844.) peu près la taille , par la forme de ses molaires qui sont un pets moins allongées , celles de la quatrième surtout qui a ses replis moins obliques, les supérieures étant plus triangulaires et les in- férieures plus régulièrement en forme de huit arabe , sauf la postérieure , dont la partie éburnée est virguliforme, à échan- crure externe et non interne comme dans VO. Cumingii. Chez celui-ci la même dent et sa correspondante à la mâchoire supé- rieure , diffèrent moins des précédentes que chez VO. gliroides , aussi bien par sa forme que par son volume. Société entomologique de France. Séance du 6 mars 1844. M. Reiche donne communication d'un Mémoire de M. Schaum , ayant pour titre : Observations sur la famille des Lamellicornes-Mélitophiles. Dans cet im- portant travail , l'auteur rectifie quelques-uns des faits avancés par M. Burmeister, dans le troisième volume de son Handbuch der Entomologie , et il donne une liste complète de toutes les espèces connues de l'ancien genre des Cétoines. M. Schaum dé- crit et figure quelques nouvelles espèces de Cétonides. — M. le secrétaire lit un travail de M. LéonDufour, ayant pour titre : Description de deux espèces nouvelles fî Aradus des Py- rénées, et Remarques sur les Hémiptères de ce genre. Après avoir donné de nombreux détails sur les caractères génériques des Aradus , M. Léon Dufour décrit deux nouvelles espèces sous les noms de^r. dilatatus, et Ar. ellipticus; ces deux espèces sont assez voisines de VAr. betulœ , mais elles en diffèrent notable- ment. V Aradus dilatatus est beaucoup plus grand que VAr. betulœ ; son abdomen est plus large et plus arrondi, les anten- nes uniformément rousses, sont plus courtes et plus grosses, etc. VAr. ellipticus a une forme ellipsoïdale beaucoup plus pronon- cée que celle de VAr. betulœ il est un peu plus grand, plus at- ténué en arrière, et d'une teinte brune plus foncée. — Il est donné lecture d'une notice de M. H. Lucas , intitulée : Observations pour servir à VHistoire naturelle de VErgates faber Linné. L'auteur commence son travail en indiquant les mémoires qui ont été publiés sur les métamorphoses des Longi- cornes; il cite les ouvrages de Roësel, et ceux de MM. Bouché, Ratzeburg , Westwood , Kirby , Mulsanl , Léon-Dufour, Gou- SOCIÉTÉS savais rts. 125 reau, etc.; entrant ensuite en matière, il donne une longue des- cription de la larve et de la nymphe de VErgates faber. Quoi- que M. Mulsant ait déjà fait connaître les métamorphoses de VErgates faber, ainsi que le dit l'auteur du mémoire dont nous nous occupons, le travail de M. H. Lucas n'en sera pas moins très-important pour les entomologistes, par les nombreux détails de mœurs et les bonnes descriptions qui y sont consignés. M. H. Lucas a eu à sa disposition beaucoup de larves de VErgates fa- ber, qui lui avaient été données par M. le colonel Le Vaillant. — M. Paul Gervais communique la description de trois espèces de Scolopendra signalées par Leach , et qu'il a faite à Londres au British Muséum, sur les individus mêmes qui ont servi à ré- tablissement de ces espèces. 1° Se. alternans couleur testacée; tête, anneau mandibulaire , hanches des pieds postérieurs mar- ron clair; épines du bord interne de la cuisse des membres pos- térieurs médiocres, nombreux ; celle du sommet du bord posté- rieur complexe. Long, totale, 0,14, Fab.? 2° Se. subspinipes : pattes postérieures longues, grêles, aplaties en dessus, non mar- ginées ; deux petites épines seulement au bord inférieur externe ; deux ou trois au bord supérieur externe ; tête sub-ovalaire, sub- rectiligne à son bord postérieur. Hab. , Afrique, et 3° Se. tri- gonopoda ; fauve foncé, lavé de verdâtre foncé sur la tête , les segments du premier tiers du corps , et vers le bord postérieur de ceux du reste du corps; tête sub-ovalaire, coupée carrément en arrière ; antennes sub-al longées; mandibules, pattes et des- sous du corps, fauves; pattes postérieures de médiocre gran- deur, à hanches allongées ; quelques petites épines à son bord externe. Long, totale, 0,082. Hab. Nouvelle-Hollande. — M. Paul Gervais donne aussi quelques détails sur le genre Cambala, créé par M. J. E. Gray, mais dont on n'avait pas encore publié les caractères. M. Jones, dit M. Gervais , a donné à tort le Cambala comme le même genre que les Platyules : ce sont des Iules sans yeux , à forme de Palydesmus pallipes , mais à an- neaux comme ceux des lulus , et plutôt comprimés que dépri- més. L'espèce-type est le Cambala lactaria ; il a le corps d'un brun foncé , le dessous est plus clair que le dessus ; il présente quarante-cinq anneaux au corps , le dernier plus étroit que les autres, et sans crochet terminal ; la deuxième partie des anneaux est marqué de grosses rugosités longitudinales peu serrées. 126 revue zoologique. (Mars 1844.) Long. 0,035. Habite les États-Unis. Cette espèce se rapproche du Iulus jtlicatus de M. Guérin-Méneville. — M. le marquis de Brème montre à la Société quelques cartou- ches de soldat, perforées vers l'une de leurs extrémités par des insectes, ou plus vraisemblablement par des larves; les balles des cartouches ont été rongées d'une manière très-notable. Nous avons donné, à la page 91 de ce numéro, un extrait de la note de M. le marquis de Brème. Séance du 20 mars J844. M. Eugène Desmarest fait passer sous les yeux des membres de la Société plusieurs clichés typo- graphiques percés , à une profondeur assez grande , par des Apate capucina. Le même membre communique également des creusets de plomb , dont l'un entièrement percé par un Calli- dium sanguineum à l'état d'insecte parfait. Une note à ce sujet, et dans laquelle l'auteur cherche à analyser les observations qui ont été publiées jusqu'ici sur les insectes qui attaquent des pla- ques métalliques , a été insérée dans ce numéro de la Revue zoologique (page 90 à 97). — M. Paul Gervais montre les dix-huit premières feuilles et les planches du troisième volume des Insectes Aptères , des suites à Buffon, de l'éditeur Roret; ouvrage qu'il va publier incessam- ment. Ces feuilles comprennent les Phrynéides , Scorpionides , Solpugides, Phalangides et Acarides. — Le même entomologiste communique un grand nombre d'A- carides de l'espèce nommée par lui Tyroglyphus bicaudatus. Cet Acaride, parasite de l'Autruche d'Afrique, est décrit dans l'ou- vrage que nous avons cité plus haut. — M. Paul Gervais fait passer sous les yeux de la Société un assez grand nombre de Myriapodes nouveaux de Colombie. MM. Paul Gervais et Justin Goudot doivent donner d'ici à peu de temps , une description de ces Myriapodes. (e. desm.) IV. MELANGES ET NOUVELLES. Description d'un genre de Carabiques privé d'yeux, par M. Sturm. (Extrait de la Faune d'Allemagne, 15e livraison, 1844.) Anophthalmus Schmidtii , Sturm. Tab. cccin. Jaune rou- geâtre, lisse, les jambes un peu claires; la tête allongée avec deux callosités longitudinales placées symétriquement sur les MÉLANGES KT NOUVELLES. 127 bords; le corselet allongé, cordiforme ; les élytres faiblement striées , chacune avec deux points enfoncés , peu profonds , et une impression semi-lunaire au sommet. — Long. 3 lignes , larg. 1 ligne. J'ai donné à cet insecte remarquable le nom de M. Ferd. J. Schmidt, négociant de Schischka, près de Laybach , qui s'est montré aussi heureux dans la recherche des productions natu- rellesde son pays qu'habile à les observer. Mon ami , M. Schmidt, m'écrit sur cet insecte ce qui suit : « Le séjour de l'Anophthalmus est la grotte Luegger, dans » l'Inner-Krain (le Krain-intérieur ). Je n'ai pu le trouver dans » la grotte d'Adelsberg (1), malgré tous mes efforts. Cet insecte » paraît fuir la lumière du jour, car je l'ai trouvé bien avant dans » la grotte , sous les pierres . en compagnie du Pristonychus » elegans (variet. , Schrebersii , mihi) et seul , à de très-rares » exceptions. Il court ordinairement vite , et il est en consé- » quence très-difficile à prendre, d'autant plus qu'un léger frot- » tement de la pierre qui lui sert d'abri suffit pour l'endorn- » mager. J'ai trouvé ce Coléoptère, dans le mois de mai 1842, » dans une visite à la grotte , en compagnie de M. Kokeil , qui » lui-même en a pris deux individus. » Ce singulier insecte doit être placé, dans l'ordre systématique, (i) On citerail plus de mille cavernes, dans la chaîne qui, du nord- ouest au sud-est, traverse le royaume d'illyrie. La plus importante est celle $ Adehberg : elle est située près du bourg de ce nom, dans une petite vallée. On lui donne deux lieues de longueur. C'est un labyrinthe dont il est difficile de suivre les pentes rapides et les passages étroits ou sinueux qui communiquent à des salles immenses. Les stalactites qui les décorent et qui présentent tantôt les ruines d'un vieux palais , tantôt des colonnades majestueuses ; un torrent qui roule avec fracas dans ses cavités, dont les échos répètent le bruit terrible ; les ossements fossiles dont le sol est pétri, mettent celte caverne au rang des plus curieuses. ( Voyez la description qu'en donne M. Rudolphe de Jenny, dans son Iti- néraire de l'Autriche, et Bertrand Geslin dans sa lettre à M. Brongniart, insérée dans les Annales des Sciences naturelles, tome VII, pag. 2Ô8 ) A une lieu plus loin, on trouve celle de Magdnlena , moins étendue, mais plus haute et plus remarquable sous le rapport des stalactites; il semble que des cariatides colossales en soutiennent la voûte, dont les con- crétions calcaires se montrent sous les formes les plus variées. A son extrémité on remarque un petit étang dont les eaux nourrissent cette espèce de Salamandre connue sous le nom de Protée ( l'roteus angui- nas.V Extrait de la Géographie de Malte Brun , revue par M. Huot , Paris, 1837, t.V, pag. 710, 711. 128 revue zoologique. {Mars 1844.) à côté des Trechus , car il offre la plus grande et la plus sur- prenante conformité d'organisation avec quelques espèces de ce genre, notamment avec le Tr échus littoralis Ziegler ( Tr. longicornis y Sturm, Faun. VI, pag. 83, tab. 151, fig. a. A.); le Tr. Longhii, de Crist. ; le Tr. crassicornis , St.; le Tr. micros y Herbst , et le Tr. discus, Fabr. Il se distingue de ceux-ci par le dernier article de la division externe des mâchoires et des palpes labiaux , qui n'est pas aussi court, et en forme d'alêne, par le menton plus large et moins pro- fondément échancré , par la dent à double échancrure qui existe vers le milieu du côte interne des mandibules et par la barbe épaisse qui s'étend depuis la base des mandibules jusqu'à cette dent , tandis que chez les Trechus le côté intérieur des mandi- bules n'offre vers le milieu qu'une petite dent mousse , au-des- sous de laquelle règne un encochement garni, seulement à sa base , d'une faible barbe. Mais ce qui le caractérise le plus , c'est l'absence d'yeux. Bien qu'il ne soit pas facile de comprendre que la vue puisse lui manquer, aucune trace d'un organe de ce sens n'a pu être observée chez lui ; et cette circonstance le laisse malaisément classer dans un groupe quelconque de Coléoptères. La tête , le corselet et les élytres sont garnis de quelques poils longs, roides et assez fins et qui peuvent être considérés ici comme des organes du tact ayant pris la place des yeux, tandis que chez les espèces du genre Trechus il n'existe absolument aucun poil analogue aux mêmes endroits. Suivant une communication de M. le professeur Érichson de Berlin , il doit se trouver des espèces sans yeux parmi les Ptilium (qui vont paraître dans la Faune), et en conséquence, il ne faudrait plus considérer comme le seul Coléoptère privé d'yeux , le Claviger (1) , sur la tête duquel M. le docteur H. M. Schmidt de Prague (Voyez sa Dissertatio inaug. Zool. de Pse- laphis, etc. Prague, 1836, page 38 ) , a découvert deux points noirs qui paraissent des yeux à biffer. (i) Le genre Claviger n'est pas le seul dont les espèces soient privées d'yeux. Il faut ranger dans cette catégorie les genres d nornmatus et LaitseLmdia de MM. Robert et Aube. ( G. M.) SEPTIEME ANNEE. — AVRIL 1844. I. TRAVAUX INEDITS. Ovographie ornithologique (1). De Pinfluence du climat sur la coloration de VOEuf des Oiseaux, par M. 0. des Murs. Au nombre et en tête des Auteurs qui ont avancé que la quan- tité , la forme , la grandeur et la Couleur des OEufs variaient , entre autres causes , suivant la température du Climat , il faut citer Steller (2). D'Azara (3) , lui , a fait cette remarque : « que les petits Oi- » seaux de l'Amérique du Sud pondent bien moins d'OEufs que » ceux d'Europe. » Ce qui peut être vrai , quant au nombre d'OEufs par ponte ; mais ce qui ne prouve pas d'une manière gé- nérale , comme semble le croire M. Buhle (4) , que la fécondité des Oiseaux soit plus grande sous la climature de l'Europe que sous celle du Sud-Amérique. Car il n'est pas certain que le nombre des couvées des petits Oiseaux de cette dernière contrée soit tel que , tout compte fait, et toute récapitulation faite du nombre d'OEufs de chaque ponte , on n'arrive pas à un nombre égal à celui des OEufs pondus dans une seule ou dans deux cou- vées par nos petits Oiseaux d'Europe. M. Temminck (5) même , à l'appui de cette opinion , prétend que le Grèbe Castagneux ( Podiceps minor. L. ) pond une plus grande quantité d'OEufs dans les Contrées Méridionales que dans le Nord. Cette observation, très- vraisemblable pour le nombre des OEufs, ou en d'autres termes pour la fécondité de certains Oiseaux , ne prouve rien pour les variations de la Couleur de ces OEufs. M. Moquin-Tandon (6) , complétant la pensée du Savant Orni- thologiste Hollandais, va plus loin. 11 dit avoir observé « qu'en » général le coloris des OEufs était bien plus prononcé, selon le » degré d'élévation de la température dans laquelle les Oiseaux F (l) Voir lo Magasin de Zoologie, 1842, pi. 25, et 1843, pi. 26, et la Revue Zoologique, 184», pag. 353 et suit. , et 1844, page 75. (2) IS'ova Commentar., Acad. Petro, t. IV, an. 1752—53. (3) Voyages dans l'Amérique du Sud : description des Oiseaux, 1808. (4) Description des Œufs des Oiseaux d'Allemagne, Halle, 1818, Ouvrage en Allemand. (5) Manuel d'Ornithologie, Paris, 1821.. (o) Méin. de la Société Linnéenno de Paris, 1822. Tom. VII. Année 1844. 9 130 RRVDE ZOOLOGIQUE. ( ÂWll 1844.) » se reproduisaient, de manière que telle espèce commune au » Midi et au Septentrion pourrait pondre des OEufs sensiblement » variés. » Le fait existerait, qu'il ne serait pas à beaucoup près général , mais nous ne voyons point quels exemples on pourrait citer au soutien de cette opinion. Serait-ce que les Oiseaux du Nord auraient été moins favorisés de la nature à l'égard de la couleur de leurs OEufs ? On voit généralement tout le contraire. Les OEufs des Oiseaux-Mouches et des Colibris , ces riches habi- tants des parties les plus chaudes de PAmérique , si brillants de plumage, sont presque tous d'un blanc uniforme et sans taches; tandis que les Guillemots ( Uria) , et les Pingouins (Alca), ces lourds Oiseaux des mers glaciales , dont la robe ne se compose que du mélange monotone du blanc et du noir , font les OEufs les plus riches en couleurs que l'on connaisse , qu'ils les déposent sous la Zone des glaces ou sous la Zone tempérée. Serait-ce que les espèces communes au Midi et au Septentrion auraient leurs OEufs plus diaprés ou plus agréablement variés dans l'une que dans l'autre de ces contrées? Aucun exemple affîrmatif ne se présente à nous _, et nous pouvons en citer un grand nombre de positivement négatifs. Ainsi il n'y a pas de différence appré- ciable, quant à l'intensité des couleurs dont ils sont diaprés, entre les OEufs de Cresserelle (Falco Tinnunculus) et les OEufs du Corbeau noir ( Cor vus Corax) , pondus au Nord de l'Eu- rope , et ceux pondus à Mogador en Afrique. De même , les espèces du genre Merle ou Turdus , pondent des OEufs aussi brillants en vert ou en bleu au Sud de l'Afrique qu'au Nord de l'Europe ou de l'Amérique : le Merle Spréo (Turdus bicolor , Gm. ) pour l'une, et les Merles Commun et Émigrant ( T. me- rula L. , et migratorius , Gm. ) pour les deux autres en offrent la preuve. Les OEufs du Pinçon commun (Fringilla cœlebs, L.), de la Perdrix grise ( Tetrao cirtereus , L. ) et de la Caille com- mune (Perdix colurnix , Gm. ) ne diffèrent également en rien pour la couleur, soit qu'on les trouve en Afrique, soit qu'on les trouve au centre de l'Europe. Ces exemples, que l'on pourrait multiplier à l'infini, démontrent suffisamment que l'influence du climat n'entre pour rien dans la cause ou l'intensité de la matière colorante des OEufs. Il ne faut point appliquer à cette matière, qui est le résultat de l'action d'agents intérieurs t le même raisonnement que l'on fait pour la matière colorante du TRAVAUX INKDITS. 131 plumage des Oiseaux , laquelle peut être plus ou moins modifiée par l'effet du contact et du frottement perpétuel d'un agent extérieur, l'air, qui lui-même est soumis aux variations de tem- pérature des divers climats du Globe. C'est avec plus d'apparence de raison que Steller (1), Gun- Iher (2) et M. Buhle (3) ont dit , sans le démontrer, que la cou- leur de l'Œuf variait selon l'âge de la femelle. C'est en effet ce que prouve l'observation faite sur plusieurs espèces d'Europe , d'Amérique et de l'Inde: et., si borné qu'en soit le nombre , c'est une proposition que nous croyons cependant pouvoir être éta- blie d'une manière générale. Les Oiseaux auxquels s'applique spécialement cette remarque sont , à notre connaissance, la plu- part des Faucons , des Pies-grièches, des Merles , des Gros-becs , quelques espèces de Becs-fins, de Gallinacés et de Palmipèdes. Il y a même cela de particulier que , dans les espèces où elle se produit, cette variation, loin d'être accidentelle est constante. Ainsi , dans toutes les pontes du dernier âge de ces Oiseaux , les OEufs des Faucons auront beaucoup moins de rouge ou de brun, ou tireront davantage sur le blanc ; ceux de la Pie-grièche Écor- cheur (Lanius collurio , Gm.), au lieu d'avoir leur couronne formée de taches rubracées les auront brunes ou grisâtres, quel- quefois même auront à peine quelques points de cette couleur; le Merle commun aura la teinte générale des siens d'un vert plus tendre , ou même d'un blanc grisâtre sans taches ; enfin ceux du Pinçon commun seront d'un vert clair avec quelques rares points d'un noir rougeâtre , tandis que dans le jeune âge leurs OEufs sont d'un verdâtre légèrement laqué, avec des points et des lignes d'un rouge noirâtre dont les bords ou les contours se perdent ordinairement sous une teinte rosacée dans le fond de la coquille. Cette différence entre les OEufs du vieil âge et ceux que les Oiseaux pondent dans tout le cours de leur exi- stence , ne dépend que de la quantité de la matière colorante qui est beaucoup moins abondante et dont les éléments sont beaucoup plus rares chez les vieux que chez les jeunes. Il résulte de cette dissemblance des variétés de plus à ajouter aux Collec- tions Oologiques , et sinon quelque confusion , du moins quel- (1) hoc. cit. Il) Collection de nids et d'Ofcuf* dediwi Oiseaux, L.... Nuremberg, I77t, en Allemand. (I) Lot. eit. 132 fcteVoE zoologique. ( Avril 1844.) que difficulté pour distinguer les OEufs d'une espèce de ceux d'une autre. Ce caractère différent que présente la répartition de la cou- leur dans les OEufs des Oiseaux adultes et dans ceux des vieux, nous amène naturellement à parler d'une déduction que l'on a tirée de la disposition affectée généralement, dans les OEufs maculés, par les taches qui viennent plus souvent se grouper au gros bout , toujours plus coloré , soit en forme de couronne , soit en forme de calotte , qu'au petit bout qui n'est généralement empreint que de taches fort rares. M. le Dr Thienemann (1) et M. Duméril (2) en ont conclu que les OEufs sortaient du corps de la femelle par le bout pointu. Il nous semble que cette observa- tion , bien raisonnée, doit conduire à une conclusion diamétra- lement opposée. Il suffît, pour s'en convaincre, d'examiner ce qui se passe au moment de la coloration de l'OEuf , laquelle a lieu simultanément avec sa sortie du canal. Dans cette opéra- tion l'OEuf, après avoir atteint son volume par suite de l'agglo- mération successive de ses parties essentielles, froisse et dilate considérablement à son passage , les parois de l'oviducte aux- quelles aboutissent, comme nous l'avons dit , les extrémités des papilles sanguines, et de celles renfermant la matière calcaire. L'effet de ce froissement contre les parois , d'autant plus sensible que la coquille se forme plus vite , est de faire exprimer des pa- pilles le sang dont les particules ferrugineuses déterminent , par leur contact avec la matière calcaire , la composition si variée des teintes de TOEuf ; et en même temps , de faire refluer toute la niasse colorante , au fur et à mesure de sa formation, vers l'issue du cloaque. C'est alors que l'OEuf, mû par la contraction mus- culaire que l'Oiseau fait éprouver à cette partie , pour l'en expul- ser, venant à rencontrer cette matière colorante , en répartit la plus forte portion sur le gros bout qui se présente le premier , en sorte qu'elle se trouve épuisée , ou à peu près , et n'est plus suffisante pour recouvrir la partie inférieure qui sort la der- nière. Il résulte donc évidemment de ce phénomène , que c'est par le gros bout que doit sortir et que sort l'OEuf. C'est par la même raison que les teintes des OEufs d'une même ponte dimi- nuent sensiblement d'intensité, et que même dans certaines (1) Descriptiou des OEufs des Oiseaux d'Allemagne, Leipsick, 1825, en Allemand, (2) Eléments des Sciences naturelle», tome I, n« 1117, 3e édition. TRAVADX INÉDITS. 133 espèces , comme les Faucons , par exemple , le dernier Œuf est souvent blanc et sans aucune des taches qui distinguent ceux qui l'ont pre'cédé. Nous ajouterons que la dégradation , fort remarquable dans un grand nombre d'OEufs, de la teinte des taches dont ils sont ornés , dégradation qui ne commence et n'existe jamais que vers la pointe, vient compléter cette démonstration, et justifier sur ce chef l'opinion d'Aristote (J), qui le premier a dit que l'OEuf sortait toujours par le bout obtus. Nous ne pensons pas que l'on puisse citer, comme une objection sérieuse, la remarque que quelquefois le gros bout et le corps de l'OEuf sont dépourvus de la couleur qui se trouve toute refluée vers le petit bout : ce n'est qu'une exception confirmative de notre proposition. Une autre preuve enfin, plus convaincante encore, est celle tirée des OEufs qui ont conservé le pédicule par lequel ils étaient attachés à l'ovaire, ce qui nécessite chez eux ce prolongement curieux de matière calcaire qui leur donne une apparence mon- strueuse (dont nous possédons de nombreux exemples) que l'on n'observe jamais qu'au petit bout de l'OEuf, et qui dans tous les cas ne saurait sortir le premier. C'est en définitive ce que nous ont surabondamment démon- tré des observations réitérées que nous avons faites sur la Poule et sur des femelles de Serin , observations auxquelles nous aurons occasion de revenir. Description de deux espèces nouvelles du genre Trichopteryx ; par M. Allibert (2). De 4 à 5 T, rivularis. Subquadrata, nigra, sat nitida, sub- pubescens, latissima; elytris thorace paulo longioribus, truncatis, antennis pedibusque testaceis. L. 0m.0006. — Lutetia. Cette espèce se distingue de la Bifoveolata par l'absence des fossettes, par ses antennes jaunes et par sa taille constamment plus petite ; de la Chevrolatii , par sa taille plus grande, par ses antennes jaunes et par la coupe différente de l'extrémité de ses élytres. Habite les environs de Paris et fréquente les bords des étangs. Je l'ai prise sous les détritus. (1) Hittor. animal. (2) Ces deux espèces, découYerles depuis la publication du synopsis de la monographie que M. Allibert nous a remise pour notre Spécies, figurent à leur place dan» ce travail. 134 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1841.) De 15 à 16. T. Boudieri. Oblongo-ovalis, nigra, nitida , con- vexa, subpubescens, crebre punctata ; thorace basi transversim plicato, elytris apice angustatis , antennis pedibusque nigris. — L. 0m.0006. — Lutetia. Ce n'est qu'après avoir vu un grand nombre d'exemplaires parfaitement identiques , que je me suis décidé à la séparer de la Kunzei , dont elle se distingue principalement par sa forme plus bombée , par son sillon transversal et par ses pattes et ses élytres entièrement noires. Elle a été prise sur les bords du lac d'Enghien par M. Boudier, pharmacien à Montmorency , à qui j'ai cru devoir la dédier. Ajoutez à la description de la T. Montandonii : antennis ni- gris, duobus articulis prioribus flavis apice nigro notatis, pedibus flavo-fuscis. Note rectificative de quelques espèces de la famille des Sternoxes (Buprestides) , et description d'une nouvelle espèce d*Antho- nomus, découverte aux environs de Paris; par M. Chevrolat. Notre collègue , M. Lucas, a donné, dans le numéro de février 1844 de la Revue, la description de plusieurs Buprestides pro- pres à l'Algérie ; quelques-unes de ces espèces ayant été publiées antérieurement , nous croyons utile d'établir leur synonymie : Le Buprestis Mauritanica Lucas nous paraît devoir être rap- porté , comme variété , au Buprestis hilaris de Rlug, Symbolœ physicœ. C'est probablement la même espèce qui a été désignée par M. Dejean , dans sa collection , sous le nom à'Ancylocheira Pelterii. Le Sphenoptera vittaticollis Lucas est sans aucun doute le Buprestis rauca de Fabricius. VAcmœodera melanosoma Lucas. Rev. zool. , mars 1844, p. 88, 4, nous paraît devoir être rapportée au Buprestis nigrita. Ent. sys., supp., 1343, B. regalis F.; Sys. el. 2, 187. VAcmœodera flavo-punctata, Lucas, n° 5, est le Buprestis iarbardO\. Buprestis bicolorF. Ent. sys., 2,210; Sys.el. 2, 209. VAnthaœia vittaticollis, Lucas , est synonyme de VA. ferulœ, Gêné. Ne possédant pas les autres Buprestides décrits par M. Lucas, nous ne pouvons les comparer aux descriptions des auteurs. Mais nous pensons qu'ils étaient inédits avant cette publication. travaux iMiurrs. 135 Anlhonotnus pyri, Chevrolat. Nigro vel rubro-obscurus; ca- put convexum vitta longitudinali alba , f route vix impressa , rostro masculis subarcualo , feminœ subrecto , longiore sulcis quatuor longitudinalibus, antennis nigricantibus , basi pallidis; oculis modice prominulis; thorax rotundatus, anticè paululum strangulatus , ruber, crebre et reticulatim punctatus , vitta lon- gitudinali albo sericea ; scutellum album; elytra obovata, pos- tice ampliora , rubra , obscura , ultra médium albo fasciata (fascia extus latiora, ad suturam interrupta et angusta ) , con- fertim punclato - striata ; pedes ferruginei valde calcaratis et acutis, ad apicem nigro annulatis. — L. 4 1. 2 mill. — H. Lutetia. Anthonomus iilmi Gyl. Ins. Sueciac var. y. Schr. gen. et sp. Cure. var. + Cette espèce , confondue par Gyllenhall et Schonherr avec VAnt. ulmi, comme n'en formant qu'une variété , vit exclusive- ment sur le poirier. Notre beau-frère Cosnard l'a prise sur les écorces de cet arbre , en septembre. VAnt. ulmi de Schr. est plus petit, plus étroit , il a la trompe rouge , bien moins sillonnée ; son corselet est tellement velu qu'on ne peut apercevoir qu'avec peine sa ponctuation ; les ély- tres sont moins renflées postérieurement , et la bande est moins étendue. Note sur un nouveau Cor duleg aster d'Europe ; par M. Edm. de Selys-Longchamps. Je soupçonnais depuis longtemps qu'il existait en Europe deux espèces de Libellulines du genre Cor duleg aster ; mais ne possé- dant pas les deux sexes de l'une d'elles, j'ai attendu de nouveaux documents pour donner la caractéristique de chacune. La voici telle que je puis enfin la publier : ces deux espèces ont du reste la même taille et presque la même coloration. C. Annulatus Latr. (Lunulatus Charp.) L'occiput formant entre les yeux une sorte de verrue jaune bordée en arrière d'une crête de poils jau- nes. Taches jaunes du corps plus larges, tache noire du front petite. C. liidenlatus Selys (N. Sp.) L'occiput noir pointvisiblement ren- flé entre les yeux ; bordé en arrière par une crête de poils plus ou moins cendrés. Taches jaunes du corps moins gran- des, tache noire du front grande , constante. 136 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Avril 1814.) Mâle. Appendices anals supérieurs larges et rapprochés l'un de l'au- l'autre à leur base, offrant une seule dent latérale interne. — L'appendice inférieur plus large que long. Femelle. Lèvre supérieure jaune » non bordée de noir intérieurement. Une tache jaune roussâtre à la base de chacune des deux valvules vul- vaires. Deux taches basales subarrondies jaunes à la base du 8e segment. Je possède cette espèce de Belgique, de*Fra nce, d'Espagne, de Toscane, et des Pyrénées. Il y a une variété méridionale sans tache sur le front qui pourrait être nommée Cordulegaster im- maculifrons , s'il se trouvait qu'elle fût spécifiquement dis- tincte. Mâle. Appendices anals supérieurs éloignés l'un de l'autre à leur base, offrant une dent latérale interne, et une autre dent basale latérale externe penchée vers le bas. — L'appendice inférieur plus long que large. Femelle. Lèvre supérieure jaune , bordée de noir de tous côtés. Point de taches à la base des val- vules vulvaires. Deux taches en forme de lignes jaunes à la base du 8e segment. J'ai pris cette nouvelle espèce dans les bois secs et montagneux de Coloustres, près de Liège (Bel- gique). Elle se trouvait sur le bord des ruisseaux en même temps que la Melithea maturna. Je l'ai reçue également de Wiesbaden. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Liste des Oiseaux trouvés jusqu'à présent dans la Nouvelle- Zélande, etc., avec leur synonymie , par J.-E. Gray. (Suite. Foirk la page 107.) Fam. FalconidjE. 1. Falco harpe. Forst. , Icon. ined., t. 36, Juv., t. 37. Falco Novœ-Zealandiœ. Gm. Lath., ïnd. orn. I, 28?? Kahu des natu- rels? Yate , Polack, Dieffenbach; détroit de la Reine-Charlotte et baie Dusky, Forst. 2. Falco brunnea. Gould , Proc. Zool. Soc. , 1837 ; Synop. of Austr. Birds. pi. III. Falco harpe, Forst., Icon. ined., t. 38. Falco Australie , Hombron et Jacquin., Ann. des Se. nat., 1841, pag. 312. Kauaua des naturels, Yate , Polack, Dieffenbach. Kari-area des naturels du détroit de la Reine-Charlotte , Forst. ANALYSES l)'oUVRAGES NOCVEAOX. 137 Fam. StrigidjE. 3. Athene Novœ-Seelandiœ, Strix fulva. Forst., Icon. ined., t. 39. Vieill. Ency. meth., 1291. Strix Novœ-Zclandiœ , Gmel., Syst. nat., 296, Sp. 38 ; Lath., Ind. or., I. 65 ; Strix. Zelandica, Quoy et Gaim., Voy. del'Astrol. Zool., I. 168, pi. 2, f. 1. Heroo roo des naturels du détroitde la Reine -Charlotte. Forst. Eou hou des naturels de la baie Tasman. Quoy et Gaim. Koukou des naturels, Yate, Kao koa des naturels. Polack. Ruru ruru Dieffenbach. Fam. HirundinidjE. M. Polack rapporte les noms indigènes de Riroriro , Piripiri , Toutouwai, Tuturivatu, comme donnés à des espèces d'Hiron- delles. Ces noms sont aussi mentionnés par M. Yate, mais non pas comme appartenant à telle ou telle famille , sauf le dernier , qu'il dit être celui d'un Plongeon. Fam. AlcedincdjE. 4. Halcyon vagans. — Alcedo cyanea. Forst., Icon. ined., t. 59. Alcedo sacra. Gmel., Syst Nat., I. 453; Lath. Ind. orn., 25 1 . Var. Les Acarides, qui correspondent aux Mittes ou aux Acarus des auteurs, diffèrent de tous les insectes aptères et sans anten- nes, par la forme et par la structure de leur bouche, dont les pièces sont contenues dans une gaîne qui les enveloppe. Ce 150 revue zoologie. ( Avril 1844. ) groupe , qui comprend plus de trois cents espèces , se trouve dé- crit avec les plus grands détails, l'auteur en ayant fait depuis longtemps une étude tout à fait particulière : beaucoup de faits y sont réunis en corps de doctrine , et un assez grand nombre sont propres à l'auteur. Cette partie de l'ouvrage a exigé un tra- vail considérable ; pour en donner une idée , nous dirons que le seule genre Trombidie comprend la description de soixante-six espèces; les Hydrachnes , soixante-sept; lesGammases, qua- rante-huit ; les Ixodes , cinquante ; les Oribates , vingt-deux ; les Cirons ou ïyroglyphes, vingt-sept, et les Sarcoptes , tels que le Ciron de la gale , plus de trente espèces. » Cette analyse rapide de l'ouvrage soumis comme manuscrit au jugement de l'Académie, prouve que l'auteur, M. Gervais , est parfaitement instruit de tout ce qui a été écrit et observé sur ces animaux , qu'il a fait lui-même beaucoup de recherches et quelques découvertes qui seront publiées pour la première fois ; ce qui est à désirer dans l'intérêt de la science zoologique.» M. Brullè présente un Mémoire ayant pour titre : Recherches sur les transformations des appendices dans les Articulés. Ce travail est renvoyé à une commission dont nous publierons le rapport quand elle l'aura lu à l'Académie. Séance du 15 avril. M. Duvernoy lit un mémoire très-impor- tant ayant pour titre : Observations pour servir à la connais- sance du développement de la Pœcilie de Surinam ( Pœcilia Su- rinamensis ) , précédées d'une esquisse historique des princi- paux travaux sur le développement des Poissons aux deux premières époques de leur vie. Ce travail , entrepris par son auteur avec deux individus seu- lement de Pœcilies conservés dans l'alcool , montre ce que peut faire un savant doué à un degré éminent de l'esprit d'observa- tion , et possédant d'une manière complète la connaissance des travaux publiés sur un sujet quelconque. C'est un mémoire que nous considérons comme très-utile en ce qu'il jette une vive lumière sur une question importante de physiologie et parce qu'il pourra servir de modèle aux naturalistes qui , mieux placés que M. Duvernoy pour faire des travaux semblables , pourraient faire leurs observations sur la nature vivante et dans les pays mêmes où l'on trouve ces animaux en abondance. La première partie du mémoire est destinée à donner une es- quisse historique des principaux travaux qui ont été faits jusqu'à SOCIÉTÉS SAVANTES. 151 présent sur le développement des Poissons. M. Duvernoy y passe en revue tous les travaux faits durant le siècle actuel , il discute avec maturité et fait ressortir les pointsoù ils ont reculé les limites de nos connaissances. Cette partie du travail du savant profes- seur est déjà une œuvre remarquable qui témoigne de l'étendue de l'érudition de son auleur. Il résulte de cette esquisse , dit en terminant M. Duvemoy, que malgré les facilités que l'on peut avoir de se procurer du frai de Poisson et de féconder leurs œufs artificiellement , et les avantages que l'on peut tirer, pour les observations, de la composition de l'œuf de ces animaux, un très-petit nombre d'espèces ont été suivies, jusqu'à présent, dans toutes ou même dans une partie des phases de leur dévelop- pement. La seconde partie du mémoire , lue dans la séance suivante , comprend les observations de M. Duvernoy sur le développe- ment des Pœcilies. Elle est divisée en vingt paragraphes ainsi qu'il suit. « Dans le § I , je détermine l'espèce observée dont je n'ai pu étudier que deux degrés très-avancés du développement. J'y fais cependant pressentir l'intérêt que l'étude de ces deux degrés peut avoir, en les comparant avec le développement corres- pondant d'autres Poissons et avec l'organisme de l'adulte. » Je montre, dans le § II, que le lieu d'incubation de ces fœtus est l'ovaire même , et qu'ils s'y développent dans le même calice qui a servi au développement de l'ovule , au milieu d'o- vules de différentes grandeurs pour les portées suivantes. » Le § III traite des degrés de développement des fœtus ob- servés, et fait connaître que , chez les plus avancés, il y a un tel progrès dans l'organisme , qu'il n'a été indiqué jusqu'à présent, chez d'autres Poissons, qu'à la seconde époque de la vie , c'est- à-dire après l'éclosion. » Je rappelle , dans le § IV, ma division de la vie en cinq époques , et j'expose les caractères des dix périodes dans les- quelles je sous-divise la première époque. » Le § V traite des enveloppes du fœtus et de sa position dans l'œuf. » Je décris , dans le § VI , la forme générale du corps du fœtus aux degrés de développement observés , et je compare ses pro- portions à celle de l'adulte. 152 revue zooLQGiQOE. ( Avril \8%\.) » Les §§ VII et VIII font connaître ce que j'ai pu distinguer du système nerveux central et des principaux organes des sens ou du système nerveux périphérique. » Je montre entre autres , dans le § VII, .la grande proportion des tubercules optiques en rapport avec celle des yeux , et le développement tardif du cervelet (déjà signalé par M. Serres , en 1820 , dans son grand travail couronné par l'Académie, sur Panatomie comparative du cerveau dans les quatre classes des animaux vertébrés). » L'œil conserve longtemps sa fente choroïdale , et complète tard ses enveloppes , par la solidification de la plus extérieure , la sclérotique. Chez nos fœtus les plus avancés , le développe- ment de cette dernière membrane a enfin comblé la solution de continuité qui subsiste encore dans les fœtus moins avancés. » L'oreille interne , seule partie de l'appareil de l'audition qui existe chez les Poissons , ne nous a montré qu'une simple poche pyriforme avec l'origine des canaux semi-circulaires. » Le § IX traite du développement du squelette. J'y signale , entre autres , le progrès , dans cette voie , de l'axe vertébral , mais en même temps le retard dans le développement et la soli- dification de la face et des parties latérales et supérieures du crâne. » Le § X est une suite du précédent. J'y traite plus particuliè- rement des nageoires et j'y montre que la ceinture thoracique et les nageoires pectorales qu'elle supporte ont un développement très-avancé ; qu'il en est de même de la nageoire caudale ; que le développement des nageoires dorsale et anale , qui déjà ont remplacé , avec la caudale , la nageoire transitoire dite em- bryonnaire , est également remarquable. Ces nageoires ont déjà leurs rayons et ces rayons sont assez résistants et en même nom- bre que chez l'adulte ; mais leur composition est différente. » Le développement des muscles fait le sujet du § XI. J'ai pu reconnaître les séries de cellules qui composent les fibres mus- culaires , dans une partie seulement des grands muscles laté- raux. Ce progrès dans l'organisation intime caractérise notre neuvième période. * Le § XII traite du cœur et des vaisseaux sanguins. Le pre- mier a déjà son ventricule placé à côté de l'oreillette ; le tronc artériel qui en sort ne montre pas encore de bulbe. On sait que SOCIETES SAVANTES. 153 celui-ci ne se développe que tard. L'oreillette et le sinus des veines caves et vitellines sont considérables. » Je décris dans les §§ XIII et XIV, le développement des lames branchiales , de l'opercule et des rayons branchiostéges. Tandis que ceux-ci sont assez solidifiés pour montrer de l'élasticité , et que l'opercule, recouvrant complètement les branchies, chez nos fœtus les plus avancés , montrait déjà un vernis argenlé, les lames branchiales commençaient seulement à germer, en petit nombre , sur deux rangs alternatifs. » Les §§ XV et XVI traitent du canal alimentaire abdominal et du foie. J'y montre l'extrême brièveté de ce canal dans le moin- dre des degrés de développement observés , comparé à la lon- gueur de celui de l'adulte. J'y fais remarquer son allongement sensible dans le degré le plus avancé. » Le tissu du foie n'est encore qu'une agglomération de vési- cules transparentes de différentes grandeurs, dont plusieurs m'ont paru liées les unes aux autres par des tubes extrêmement fins. » J'expose dans le § XVII que la vessie natatoire est , comme le foie, une annexe du tube alimentaire et qu'elle a dans cette espèce pour l'état fœtal seulement, un canal de communication avec l'intestin , qui démontre ce rapport. Sa forme , très-diffé- rente de celle de l'adulte , est très-remarquable ; son développe- ment , assez avancé à cette première époque de la vie , n'avait pas encore été signalé chez les autres Poissons. » L'appareil de préhension des aliments, de mastication et de déglutition des Pœcilies adultes et de leurs fœtus fait le sujet du § XVIÏI. J'y montre, entre autres, que les dents intermaxil- laires et mandibulaires de l'adulte ne forment pas seulement cette simple rangée de dents coniques et crochues, saillantes aux bords extrêmes des mâchoires , décrites dans les ouvrages systé- matiques ; mais qu'il y en a , en dedans de la bouche , plusieurs autres rangées de coniques, séparées des externes par une bande étroite et nue ; qu'il existe de plus au pharynx, en haut et en bas , des plaques subcartilagineuses , hérissées de très-petites dents ayant, entre leur couronne et leur racine, une articula- tion qui les rend mobiles. » Sous le rapport des dents , nos fœtus nous ont montré un développement extraordinaire , puisque nous y avons constaté l'existence de ces organes , qui ne se montrent , et seulement en loi rkvuë zooLOGiyuE. [Avril 1844.) germe, qu'à la seconde e'poque de la vie, chez les autres pois- sons dont le développement est connu. » Dans le § XIX, je traite du développement des reins et de la vessie urinaire. J'ai trouvé celle-ci très-dé veloppée ; ce qui est encore une circonstance particulière de l'organogénie des fœtus de Pœcilies. » Enfin je montre, dans le § XX sur les téguments, qu'ils com- mencent à se colorer d'un pigment noirâtre qui apparaît par petites taches, et que quelques points brillants argentés semblent annoncer le premier développement des écailles , mais qui ne sont encore reconnaissables ni par leur forme , ni par leur dis- position régulière. Les écailles ne se montrent généralement chez les jeunes poissons qu'à la troisième époque de la vie. » Il résulte donc , en général , de cette étude du développe- ment des Pœcilies : • » 1° Qu'il a lieu dans l'ovaire et dans le même calice qui a servi au développement de l'ovule ; » 2° Que la fécondation de cet ovule a dû s'opérer à travers ce calice ; » 3° Que c'est aussi dans cette poche de l'ovaire que l'œuf s'est complété par la formation du chorion et de la sérosité albumi- neuse dans laquelle le vitellus et le germe doivent se mouvoir en liberté ; » 4° Que le degré avancé de développement , auquel les fœtus des Pœcilies parviennent dans l'ovaire et dans les enveloppes de l'œuf, et conséquemment durant la première époque de la vie , n'avait pas encore été observé chez les autres Poissons ; » 5° Que les Pœcilies adultes ont des dents pharyngiennes à couronne articulée et mobile, dont on ne connaît pas d'autre exemple ; quoiqu'il soit probable que c'est l'unique , puisque deux autres genres de Poissons osseux , les Schals (Synodontis ), de la famille des Siluroïdes et les Salarias, de la famille des Blennies, ont aussi des dents mobiles , mais par un autre méca- nisme. » Chacun des vingt paragraphes que je viens d'analyser est divisé en deux parties : la première, souvent la plus étendue, est un exposé critique de l'état actuel de la science , sur le sujet par- ticulier traité dans ce paragraphe. » Cet exposé historique , qui complète l'esquisse générale de SOCIÉTÉS SAVANTES. 155 la première division de ce Mémoire, devient ainsi la pierre de touche , pour juger facilement de la valeur et de l'intérêt de mes propres observations, soit comme nouvelles, soit comme servant à confirmer les faits déjà connus. Elles sont le sujetde la seconde partie de ces mêmes paragraphes. » M. d'Omalius d'Halloy présente un exemplaire de sa Note sur les races humaines, et il en donne l'analyse suivante : « Je me suis , en premier lieu , attaché à montrer, dans cette note, que les caractères naturels , tels que la forme et la cou- leur, doivent primer, pour le classement des modifications du genre humain , sur le langage , la filiation historique et les au- tres considérations sociales. Je fais voir ensuite que l'application de ce principe porte à retirer les Tndous et les Abyssiniens de la race blanche pour les réunir à la race brune, qui se trouve ainsi composée de trois groupes géographiques , respectivement sé- parés par la mer d'Oman et par le golfe de Bengale. D'un autre côté , je termine en faisant remarquer la tendance continuelle au développement que présentent les variétés les plus blanches du genre humain , tandis que les races colorées , ainsi que les variétés les moins claires de la race blanche, sont dans un état stationnaire ou rétrograde , d'où l'on dirait que , malgré la sta- bilité qui caractérise maintenant la nature organique, il se passe encore un phénomène analogue à celui que nous révèle l'étude paléontologique du globe terrestre , où nous voyons successi- vement paraître des espèces de plus en plus perfectionnées, de manière que les Poissons ont précédé les Reptiles, que les Rep- tiles ont précédé les Mammifères didelphes, que les Mammifères didelphes ont précédé les Mammifères monodelphes, et que l'homme n'a paru que pour couronner la série. » RM. Gruby et Delà fond présentent une Deuxième note sur Valtération vermineuse du sang des Chiens par V hématozoaire du genre fil aire. Les auteurs ont examiné le sang de 200 Chiens et ils n'ont rencontré la fîlaire que cinq fois. Du reste , les Chiens qui ont le sang vermineux jouissent d'une très-bonne santé. Ni la diète , ni une nourriture particulière , ni aucun des traite- ments essayés par les auteurs n'ont pu influer sur la forme de ces Vers , etc., etc. M. Judas présente la Description d'une Moule d'eau douce nouvelle ou décrite jusqiï à présent d'une manière imparfaite. 156 revub zooLOGiyuE. (Avril \8W.) Il pense que l'espèce pourrait être rapportée à la Moule poly- morphe ; mais, dans ce cas , la description de cette dernière se- rait inexacte en un point qu'il signale , et ne ferait point mention d'un caractère important sur lequel il appelle l'attention. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. de Blainville, Al. Brongniart et Milne Edwards. Séance du 22 avril. — M. Duvernoy termine la lecture de son Mémoire sur le développement des Pœcilies (Voir plus haut). M. Panckoucke adresse une Notice sur un nouveau système d'impression, qui permettrait d'économiser moitié sur les frais de papier et de tirage. M. Arago, en présentant ce travail, dit qu'au premier coup d'œil on serait tenté de regarder le système proposé par M. Panckoucke comme très-singulier et impraticable, mais quen y réfléchissant , il a reconnu que l'on pourrait faci- lement s'en servir, et qu'en effet il présenterait de grands avan- tages. M. Panckoucke a remarqué qu'on peut , avec un peu d'habi- tude , lire sans hésitation une ligne imprimée dont on ne voit que la moitié supérieure : il propose , en conséquence , de re- trancher l'autre moitié. Or, comme dès lors la partie inférieure des caractères est rangée sur une ligne droite, on peut réduire l'intervalle entre les lignes sans qu'il en résulte de confusion, l'espace que l'on maintient ordinairement n'étant nécessaire que parce que plusieurs lettres , les j), \. 1 à 26, 28, 29. — Slrombus, pi. 1 à 3, texte par M. Dnclos, à continuer. — Syndosmia, texte par M. Récluz, fini , 4 pages. — Tellina , pi. 1 . — Tubicinella , pi. 1 , texte par M. Chenu , fini , 1 page. — Ungulina , texte par M. Chenu, fini, 2 pages. — Fermetus , pi. 1 à 5. Voila donc quarante Monographies en cours de publication , ou terminées avec le texte de onze d'entre elles fini , à l'excep- tion de celui des genres Pecten et Slrombus^ qui n'est que commencé. Cinq auteurs, MM. Caillaud , Chenu, Duclos, Ré- cluz, et Valenciennes , ont concouru à la composition de ce texte. On doit faire des vœux pour que cette belle entreprise soit continuée avec 4e même soin et la même activité. Elle méritera ainsi la faveur avec laquelle elle a été accueillie , et la protection que lui a accordée M. le Baron Benjamin Delessert , à qui elle est dédiée. G. M. 202 revue zoologique. (Mai 1844.) Tentamen dispositionis generum et specierum Coîeopleroruiu Pseudotrimerorum archiducatus Austriae; auctore Ludoyico IIedtenbacher , D. Med. (Extr. du Zcitschrift fur die Ento- mologie de M. Germar, t. V). Ce petit travail est très-bien fait , et mérite à son auteur la reconnaissance des Entomologistes ; on doit seulement regretter qu'il ait été publié dans un moment où tout le monde entomolo- gique sait que M. Mulsant imprime la troisième livraison de son Histoire naturelle des Coléoptères de France, destinée précisé- ment à présenter son travail sur les Fungicoles et les Aphidi- phages. En exprimant ce regret , nous ne voulons nullement adresser un reproche à M. Redtenbacher, et nous l'approuvons d'avoir publié un travail qui a dû lui coûter beaucoup de temps, de recherches et de peines. 11 est évident pour nous , et pour tous les Zoologistes sérieux, qu'il serait absurde d'exiger qu'un homme qui a terminé un travail de recherches difficiles , en fît le sacrifice à la première nouvelle de l'intention qu'aurait un antre naturaliste de s'occuper du même sujet. Une chose que nous regardons comme devant être une source de confusion pour la zoologie, ce sont des classifications géné- rales de groupes , de familles, etc., appuyées sur l'étude des es- pèces d'un seul pays, d'une contrée restreinte. Il est évident que de telles classifications devront être changées quand on observera les espèces du même groupe provenant des autres pays, que les caractères des divisions secondaires et des genres ne seront pas suffisants, puisqu'ils ne s'appliqueront rigoureuse- ment qu'à une fraction très-minime de ces divisions. 11 vaudrait mieux , quand on veut faire connaître les productions naturelles d'une contrée aussi restreinte , se servir d'une classification géné- rale déjà admise, et y faire entrer ces objets ; ou bien, si l'on sent le besoin de mieux les grouper, il faudrait établir d'abord des divisions et des caractères génériques , sur l'ensemble des espèces du groupe dont on s'occupe , avant d'arriver à la descrip- tion des espèces particulières à un pays. Quoi qu'il en soit, le travail de M. Kedtenbacher sera utile à tous les Entomologistes qui ne veulent connaître que les Co- léoptères d'Europe. Son tableau de la distribution des Pseudo- trimèresen deux familles et quinze genres, est bien conçu, clair, et les caractères des coupes sont comparatifs entre eux. Il a SOCIÉTÉS SAVANTES. 203 adopté les noms des genres proposés par M. Chevrolat , dans le catalogue de M. Dejean , mais il en a introduit un nouveau , son genre Platynaspis , établi avec la Coccinella bisbipustulata de Fabricius. Ses Pseudotri mères comprennent deux familles : les Lycoperdinœ (genres Lycoperdina , Dapsa et Endomychus). Et les Coccincllœ (genres Chilocorus , Bxochomus, Platy- naspis, Anisosticla , Micraspis, Hyperaspis , Scymnus, Nun- dina, Coccidula , Coccinella, Fpilachna et Cynegetis. Dans la première famille, il n'indique aucune espèce nouvelle. Dans la seconde il décrit pour la première fois les Hyperaspis qua- drimaculata, Scymnus affinis, flavicollis, quadrillum , et bisbisignatus ; les Coccinella magnifica , distincta et alpina. Les descriptions consistent en une courte diagnose latine, accom- pagnée de la citation de quelques-uns des principaux auteurs pour les espèces déjà publiées. (G. M.) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du\3 mai 1844. — M. Mandl présente une note sur la structure des deux épithéliums des membranes muqueuses du canal intestinal. L'auteur a constaté l'existence des deux couches de l'épithé- lium , observée par M. Flourens , et qui avaient été mises en doute par quelques auteurs. Il a , de plus , étudié les éléments dont elles se composent. Le même anatomiste adresse une note sur Fépithélium des Zoospermes. Dans une note adressée à l'Académie le 29 avril dernier, M. Pouchet avait annoncé qu'il existe à la surface des Zoospermes de l'homme une sorte d'épithélium qui enveloppe tout le corps et s'en trouve séparée par une couche très-mince de liquide. M. Mandl annonce qu'il a déjà décrit et figuré celte pellicule dans son Anatomic générale (Paris, 1843, pi. 5, f. 8, c). Voici le passage de cet ouvrage : « Nous avons vu sur beaucoup de Zoospermes une membrane granuleuse attachée à la queue , à quelque distance de la tète ; c'est le reste de la cellule dans la- quelle s'est développé le Zoosperme. » M. Mandl dit qu'en com- parant son dessin avec les figures que M. Pouchet lui a fait voir, il s'est convaincu qu'il s'agit de la même membrane. Il ajoute 204 revue zoologique. {Mai 1844.) que cette pellicule, qu'il a indiquée dans l'ouvrage que nous venons de citer, est d'autant plus petite, que les zoospermes ont séjourné plus longtemps dans les vésicules spermatiques , et qu'un séjour prolongé la fait même disparaître ; qu'au contraire elle est plus grande sur les jeunes animalcules : or , poursuit M. Mandl, si l'interprétation de M. Pouchet était exacte , tout le contraire devrait arriver. M. Pouchet a dit aussi que , chez les Grenouilles, le corps des Zoospermes, de rectiligne qu'il était, se courbe vers son milieu , formant un angle qui devient de plus en plus aigu, puis les deux extrémités de ces animalcules finissent par s'entre-croiser, ensuite elles s'entortillent ensemble, de manière à ne plus représenter en apparence qu'un seul filament tordu, terminé en avant par une sorte d'anse qui a été prise pour une tête aplatie, par des ob- servateurs inattentifs. Or, dans son Traité du Microscope , qui a paru en 1839 , M. Mandl a dit , en parlant de l'effet produit par l'eau sur les Zoospermes (p. 150) : Cet effet consiste principale- ment dans une torsion , ou plutôt une flexion en forme d'anse de la partie antérieure du corps; de sorte qu'on voit, en cet endroit, naître un corpuscule elliptique que quelques autres ont signalé comme tête, mais qui , en réalité, n'est autre chose qu'un an- neau plus ou moins elliptique. Cette note est renvoyée à la commission chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le prix de physiologie ex- périmentale. M. Flourens présente , au nom des auteurs MM. Carus et Otto, la 6e livraison de Y Atlas iïAnatomie , que publient ces deux savants. Comme M. Flourens , nous avons remarqué la troisième plan- che, qui est relative à la circulation des articulés et montre les modifications remarquables que subit le système vasculaire dans le cours d'une évolution qui a pour résultat définitif la diminu- tion de la circulation. En effet, à mesure que les vaisseaux aériens, se ramifiant de plus en plus, vont chercher le sang dans toutes les parties du corps , il devient moins nécessaire que ce soit le sang qui se porte alternativement du réseau capillaire de l'ap- pareil de nutrition vers le réseau capillaire de l'appareil respira- toire. Aussi voit-on la circulation incomplète des larves diminuer à mesure que l'appareil respiratoire se ramifie , et cesser entière»- SOCIÉTÉS SWANTRS. 205 ment chez l'insecte parfait, dans lequel la respiration se fait dans tontes les parties du corps. Au contraire, chez les verset les crustace's, qui , à certains égards , peuvent être comparés aux larves et aux nymphes des insectes , il y a circulation du sang et même d'un sang rouge. M. le docteur Hœffer présente uno brochure extraite du Moniteur universel , avril 1844, ayant pour titre : Rapport adressé à S. E. M. le minisire de l'instruction publique sur l'organisation de l'enseignement et de la pratique de la méde- cine en Prusse cl dans les États secondaires de la Confédéra- tion germanique. C'est un travail plein de recherches conscien- cieuses dans lequel M. Hœffer a fait preuve de vastes connaissances. Séance du 20 triai. — M. le Comte de Gasparin présente à l'Académie , de la part de M. Guérin-Méneville, membre de la Société royale et centrale d'Agriculture du département de la Seine, un mémoire d'entomologie appliquée, publié par ce zoo- logiste dans les mémoires de cette Société et ayant pour titre ; Notice sur quelques insectes nuisibles au froment , au seigle , à Vorge et au trèfle. (Extrait des mém. de la Soc. roy. et cent. d'Agr., année 1842(1). Le travail de M. Guérin-Méneville a été motivé par des obser- vations très-importantes de M. Herpin sur les insectes nuisibles au froment, au seigle, à l'orge et au trèfle. M. Guérin-Méneville a étudié, sous le point de vue entomologique , toutes les espèces obtenues par RI. Herpin; il les a rapportées à leurs genres et espèces , en a donné de bonnes figures détaillées , comme il est nécessaire de le faire dans l'état actuel de la science , et a fait connaître avec soin leurs divers parasites. Le mémoire de M. Guérin-Méneville étant imprimé à la suite de celui de M. Herpin, les observations de l'agriculteur sont complétées par les déterminations positives de l'entomologiste , ce qui offre un tableau des connaissances acquises jusqu'à ce jour sur les insectes qui nuisent à nos récoltes de céréales, et occa- sionnent chaque année des pertes considérables aux culti- vateurs. Ce travail devra être étudié par les agronomes, et il leur don nera des enseignements qui leur seront très-utiles. (\) Ce volume de 1842 , par suite de retard dans l'impression de ses dernières feuilles n'a p.-iru qu'au commencement de 18H. 206 rrvuk zooLOGiQUR. {Mai 1814.) Séance du 27 mai. — M. Pouchet écrit qu'il n'a pas eu la pré- tention d'avoir observé l'épilhélium des Zoospermes avant M. Mandl, et qu'il le cite , ainsi que plus de 20 autres auteurs , dans le mémoire développé qu'il a présenté pour le prix de Phy- siologie. M. Agassiz adresse une Lettre sur quelques Poissons fossiles du Brésil. Toutes ces espèces appartiennent à des genres qui n'existent plus. 11 rappelle, à cette occasion, les rapports qui existent entre les particularités de forme et de structure des Poissons fossiles les plus anciens et les modifications que subissent les embryons des Poissons vivants , dans les diverses phases de leur développement. Ces rapports sont si frappants et si nom- breux , qu'il les considère comme une démonstration de cette idée, si souvent mise en avant mais jamais démontrée, savoir : que le développement individuel répète, dans certaines limites, les degrés d'organisation d'une classe tout entière , de la même manière qu'il a montré dans la présente Notice les divers types de Poissons fossiles cadrant dans leur succession avec l'ordre systématique que leur assignent leur affinités naturelles. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Monsieur, Dans votre numéro du premier avril de cette année, j'ai lu une notice de M. Aug. Chevrolat, ayant pour titre : Note rectifi- cative de quelques espèces de la famille des Sternoxes (Bupres- tides), etc., etc. Je ne sais si mon collègue, M. Chevrolat, a vu ou possède les espèces de Buprestides que j'ai décrites dans votre revue , mais je suis forcé d'avouer que sa note rectificative est tout à fait erronée. 11 est fâcheux que M. Chevrolat , avant de publier cette petite notice , n'ait pas comparé plus attentivement mes descriptions avec celles de Fabricius, car si cet entomolo- giste s'était donné réellement la peine d'en faire le sujet d'un examen un peu consciencieux . il aurait vu , sans aucun doute , que les espèces nouvelles de Buprestides que j'ai fait connaître n'ont aucune analogie avec celles qui ont été décrites par Fa- bricius. Buprestis mauritanica, Lucas, RevueZool., ann. 1844, p. 50 . C'est à tort que M. Chevrolat considère cette espèce comme étant MÉLAîNGKS F.T WrVKLI.KS. 207 une variété du B. hilaris de M. Klug, Symb. Phys. N° 2?, PI. 2, Fig. 9. Si ce savant entomologiste avait lu la description que donne M. Klug de cette espèce, et surtout s'il avait comparé ma description avec celle de cet auteur , il n'aurait pas rapporté comme variété du B. hilaris , mon 'espèce du Nord de l'Afrique. En effet , dans le B. hilaris , les taches jaunes qui ornent la tète, le corcelet et les élytres sont en plus grand nombre et ont toutes une forme différente. Les antennes , dans le B. mauri tanica , sont entièrement noires , tandis que dans le B. hilaris , ces mêmes organes sont ferrugineux avec le premier article jaune au sommet. Je ne puis être non plus de l'opinion de M. Chevrolat pour le Sphenoptera viltalicollis, Lucas, op. cit., p. 50. Cette espèce se distingue du B. (Sphenoptera) rauca, de Fabricius, par son thorax qui présente en dessus trois sillons très-profondément marqués, lesquels chez le B. rauca ne sont jamais aussi bien sentis ; elle en diffère encore par les intervalles des élytres qui sont beaucoup plus saillants , par les dépressions longitu- dinales qui ont une disposition bien différente , et enfin par partie postérieure de ces mêmes élytres qui , au lieu d'être tri- dentée comme cela a lieu dans le B. rauca , est au contraire sinueuse. Acmœodera melanosoma, Lucas, op. cit., p. 88, N° 4. M. Che- vrolat rapporte cette espèce au Buprestis nigrita ; Fabr. Ent. Syst. (Suppl.) p. 134, N° 3, A.B.regalis, ejusd.Syst. Eleuth.t.2, p. 187, W° 5. Fabricius, au sujet de ce Buprestis , dit qu'il est glabre , que la partie postérieure est bidentée et que le corps en dessous est d'un bronzé brillant. Dans mon espèce , au contraire {A. melanosoma) y la partie postérieure n'est pas bidentée, et en dessous le corps est noir et revêtu de poils courts , blanchâtres. Je crois que mon A. melanosoma est bien distinct du B. nigrita Fabr. B. regalis, ejusd., et que c'est à tort que M. Chevrolat l'y a rapporté. Acmœodera /îavopunclata, Lucas, op. cit., p. 88, N° 5. Je ne comprends pas que M. Chevrolat ait considéré cette espèce comme étant le B. bicolor, Fabr. Ent. Syst. lom. 2, p. 210, Nu 103; ejusd. Syst. Eleuth. , tom. 2, p. 2o9, N° 129. Fabricius dit dans sa description, au sujet de cette espèce, que la tète et le thorax sont lisses , Ent. Syst. tom. 2, p. 210, N° 13, avec deux 208 revue zoologique. (Mai iHW.) points rapprochés, à la base du thorax, Syst. Eleuth. tom. 2, p. 209, N° 129. Chez mon espèce, au contraire (A. flavopunc- tata ) , la tête et le corselet sont finement ponctués , et ce der- nier organe ne présente pas les deux points enfoncés à la base signalés par Fabricius. De plus les élytres présentent de chaque côté trois ou quatre points jaunes placés longitudinalement , et que Fabricius ne mentionne pas dans la description de son B. bicolor. C'est donc encore à tort que M. Chevrolata rapporté mon A. flavopunctata au B. bicolor, Fabr. , qui, comme il est facile de le voir, en est bien distinct. Anlhaxia vittaticoïlis, Lucas, Op. cit., p. 89 , N° 8. Cette es- pèce est bien réellement VA. ferulœ de M. Gêné (de quib. 1ns. Sard. nov. aut. min. cognit. , etc. , etc. Fasc. 2 , p. 1 3 , N° 1 1 , PI. 1 , fig. 8.), erreur au reste que j'avais déjà remarquée , mais que je n'ai pu réparer parce que le bon de la feuille où se trou- vait cette description avait été donné le bon à tirer. Du reste, je comptais bien mettre mon nom de vittaticoïlis comme syno- nyme de ferulœ dans la grande publication que le gouverne- ment est sur le point de mettre à exécution au sujet des travaux qui ont été faits par la commission scientifique de l'Algérie , pendant un séjour de deux ans et demi dans les possessions fran- çaises du nord de l'Afrique. A la fin de sa notice , M. Chevrolat dit : « Ne possédant pas les autres Buprestides décrits par M. Lucas, nous ne pouvons les comparer aux descriptions des auteurs, etc., etc.» Afin d'éviter à M. Chevrolat la peine de faire des rectifications fautives , je suis prêta lui communiquer ces diverses espèces qu'il ne possède pas et que j'ai décrites dans votre Revue. Veuillez, Monsieur, je vous prie, insérer cette petite note recti- ficative dans votre prochain numéro, et agréer, etc. 20 mai 1844. H.Lucas. Nota. Dans un article très-intéressant sur deux Cicindélètes nouvelles inséré par M. le professeur Germar dans notre Ma- gasin de Zoologie, 1843 , 8e livr., Tnsectes, pi. 124, il s'est glissé quelques fautes typographiques qu'il est important de corriger. Ainsi la localité dans laquelle le nouveau genre Myrmecoptera a été trouvé n'est pas Fesogl mais Fasogl (Nubie) , et les nu- méros des deux figures ont été transposés. SEPTIÈME ANNÉE. — JUIN 1844. I. TRAVAUX INEDITS. OVOGRAPHIE 0RMTII0L0GIQUE. Du rapport qui peut exister entre la forme et la disposition gé- nérales des taches , à la surface de la coquille des OEufs co- lorés, et le mode de sortie ou d'exclusion de l'OEuf du Cloaque. —Par M. 0. des Murs. Avant d'entrer en matière et de justifier le titre qui précède , nous nous empressons d'avertir que le but de cette Notice est de rectifier une erreur moins grave pour notre amour-propre, que pour l'imputation indirecte d'inexactitude que semble diriger contre les observations d'un de nos Savants Professeurs et d'un honorable Naturaliste Allemand , la fin d'un article que nous avons fait paraître dans le n° 4 de cette année de la Revue Zoo- logique. Nous l'avons dit , en commençant la publication de nos arti- cles d'Ovographie Ornithologique : que ces articles n'étaient que des Extraits d'un Ouvrage d'assez longue haleine dont nous nous occupons depuis près de vingt ans. Il en résulte que la ré- daction de plusieurs d'entre eux remonte souvent à une époque assez éloignée , et où nos observations n'étaient pas toujours plus exactes que complètes. Or, à une époque de ce genre appartient l'Article en ques- tion. N'ayant point le temps de le transcrire de nouveau , nous l'a- vions adressé à l'impression . en nous bornant , par un encadre- ment, à indiquer que toute la partie de cet article correspondant aux pages 132 et 133 devait être mise de côté et supprimée, comme n'ayant aucun rapport avec renonciation du Titre , et concernant un autre objet. Nous nous réservions en effet d'en faire la matière d'un article à part que nous avions dans nos cartons , et qui avait été complété et rendu plus exact par de nouvelles et sérieuses observations. Ce signe n'a malheureuse- ment pas été compris : de là l'hérésie physiologique et l'erreur dont nous venons présentement opérer la rectification. La forme la plus généralement accusée par les macules dont Tome VÎT. Année 1844. 14 210 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Juitl 1844.) est revêtue la Coquille des OEufs colorés de plusieurs teintes ne peut mieux se comparer qu'à celle d'une larme ou d'une goutte d'eau dont la pointe est constamment dirigée vers le gros bout de l'OEuf , et la base au contraire tournée vers le bout le plus aigu. En réfléchissant à cette remarque, nous avions, pendant quelques années, été induit à penser, d'après cette forme réunie à la disposition affectée par ces taches , qui viennent plus sou- vent se grouper au gros bout, toujours plus coloré, soit sous l'aspect d'une couronne , soit sous celui d'une calotte , qu'au petit bout , qui n'est généralement empreint que de taches fort rares, que les OEufs sortaient du corps de la femelle par le bout obtus. Aussi nous étonnions-nous de voir M. le Docteur Thiene- mann de Dresde (1), et M. le Professeur Duméril (2) en con- clure au contraire que l'OEuf sortait par le bout pointu. Et voici , à cet égard , comme nous raisonnions et comme nous établissions notre Théorie pour prouver que l'observation devait conduire à une conclusion diamétralement opposée à celle de ces Savants : « Il suffît, pour s'en convaincre, d'examiner ce qui se passe au » moment de la coloration de l'OEuf, laquelle a lieu simulta- » nément avec sa sortie du canal. Dans cette opération, l'OEuf, » après avoir atteint son volume par suite de l'agglomération » successive de ses parties essentielles , froisse et dilate considé- » rablement à son passage les parois de l'oviducte auxquelles » aboutissent, comme nous l'avons dit, les extrémités des pa- » pilles sanguines et des papilles renfermant la matière calcaire. » L'effet de ce froissement contre les parois, d'autant plus sen- » sible que la coquille se forme plus vite , est de faire exprimer » des papilles le sang dont les particules ferrugineuses déter- » minent , par leur contact avec la matière calcaire , la compo- » sition si variée des teintes de l'OEuf , et en même temps de » faire refluer toute la masse colorante , au fur et à mesure de » sa formation, vers l'issue du cloaque. C'est alors que l'OEuf, » mû parla contraction que l'Oiseau fait éprouver à cette partie » pour l'en expulser, venant à rencontrer cette matière colorante » en répartit la plus forte portion sur le gros bout, qui se pré- Ci) Description des OEufs des Oiseaux d'Allemagne, Leipsick, 1823, en allemand. (8) Éléments des Sciences naturelles, tomoll, n« 1117, 3« édition. TRAVAUX 1NKDITS, 211 » son l.o le premier, en sorte qu'elle se trouve épuisée , ou à peu » près , et n'est plus suffisante pour recouvrir la partie ini'é- » rieure, qui sort la dernière. Il résulte donc de ce phénomène » (pic c'est par le gros bout que doit sortir et que sort l'OEuf. » C'est par la même raison que les teintes des OEufs d'une même » ponte diminuent sensiblement d'intensité, et que même dans » certaines espèces» comme les Faucons, par exemple, le der- » nier OEuf est souvent blanc et sans aucune des taches qui dis- » tinguent ceux qui l'ont précédé. » Nous ajouterons que la dégradation , fort remarquable dans » un grand nombre d'OEnfs , de la teinte des taches dont ils sont » ornés , dégradation qui ne commence et n'existe jamais que » vers la pointe , vient compléter cette démonstration et justifier » sur ce chefl'opinion d'Aristote (1), qui le premier a dit que » l'OEuf sortait toujours parle bout obtus. Nous ne pensons pas » que l'on puisse citer , comme une objection sérieuse la remar- » que que quelquefois le gros bout et le corps de l'OEuf sont » dépourvus de la couleur qui se trouve toute refluée vers le » petit bout : ce n'est qu'une exception confirmative de notre » proposition. » Une autre preuve enfin , plus convaincante encore , est celle » tirée des OEufs qui ont conservé le pédicule par lequel ils » étaient attachés à l'ovaire, ce qui nécessite chez eux ce pro- j> longoment curieux de matière calcaire qui leur donne une » apparence monstrueuse ( dont nous possédons de nombreux » exemples ) que l'on n'observe jamais qu'au petit bout de » l'OEuf, et qui, dans tous les cas, ne saurait sortir le pre- » mier. » C'est en définitive ce que nous ont surabondamment dé- » montré des observations réitérées que nous avons faites sur la » Poule et sur des femelles de Serins , observations auxquelles » rfhus aurons occasion de revenir. » Avouons ici que ce n'était évidemment qu'une idée préconçue, et que le vice de travaux reposant sur de pareilles idées nous parut bientôt démontre dans tout son jour : car toutes nos étu- des, toutes nos expériences, influencées par cette préoccupation, nous donnèrent deux fois sur trois, pour des femelles de Serin (Fringilla canaria, Lin.), et deux fois sur deux pour des Poules (1) Histor. animal. Î2Î2 revue zooLOtiiQUR. (iwm1844.) (GalltlS Gallorum, Lin.), un résultat presque toujours , on h peu près , conforme à cette manière de voir. Certes ce petit nombre d'expérimentations pouvait à la rigueur suffire à une jeune imagination , telle qu'était alors la nôtre , pour étayer un système, et motiver une explication qui parais- saient d'autant plus intéressants qu'ils étaient plus nouveaux ; mais ne suffisait pas pour autoriser une imputation d'erreur à des hommes consommés en Zoologie comme l'étaient déjà alors et comme le sont toujours MM. Thienemann et Duméril. Notre histoire , on le voit était celle de tous ceux qui commencent à écrire dans les Lettres comme dans les Sciences. Depuis , nous avons eu plus d'une occasion de revenir de cette erreur, et de reconnaître que les Maîtres étaient dans le vrai, et que c'était nous qui étions dans le faux : ce qui nous fait d'au- tant plus vivement regretter la publicité qui lui a été si fortuite- ment et si mal à propos donnée. C'est donc d'une tout autre manière que l'on doit raisonner. Au lieu de partir de la forme et de la disposition des taches en question , pour en conclure au mode d'exclusion de l'OEuf, il est indispensable d'examiner ce mode d'exclusion pour en con- clure la disposition et la forme de ces taches. Eh! bien, il est constant , et il faut poser en fait : que c'est par le bout aigu que sort l'OEuf, et dans les espèces où il est co- loré , et dans celles où il ne l'est point, chez les Pies ( Corvus Pica, Lin. ) comme chez les Serins, comme chez les Poules: c'est ce que prouvent les expériences de M. Thienemann, de M. Duméril, de M. de Blainville et de M. Isid. Geoffroy Saint- Hilaire ; c'est ce que nous ont surabondamment démontré nos propres observations. Maintenant le fait de la forme et de la disposition des taches en devient peut-être plus facile et plus satisfaisant à expliquer. Tout le monde sait que la base essentielle de l'OEuf -est le jaune qui , existant à l'état de globule fixé à la grappe de l'o- vaire , s'en détache à sa maturité sous la forme sphéroïdale pour tomber dans l'oviducte où il se munit de son albumen et se re- couvre de son tégument calcaire. Le globe du jaune servant d'élément ou en quelque sorte de moule à chacune des parties animales et calcaires qui s'y viennent ainsi réunir et déposer, l'o- viducte , à l'endroit où s'opèrent ce travail et cette réunion , est TRAVAUX INÉDITS. 213 toujours entretenu dans un certain degré de tension et de vo- lume qui devient de plus en plus sensible relativement à la par- tie inférieure de cet organe encore à l'état de repos et d'inaction. L'effet de cette tension partielle est évidemment de faire refluer l'excédant de toutes ces matières organiques vers cette partie in- férieure , et cet excédant ne s'y peut rendre que sous la forme la moins développée et la plus amincie, en un mot, sous une forme dégénérant insensiblement en pointe plus ou moins aiguë. L'agglomération et l'agencement de toutes les parties internes constitutives de l'OEuf une fois effectués , le travail ou la sécré- tion de la matière calcaire une fois opérés , et alors que la co- quille est toute formée, l'OEuf accomplit son mouvement circon- volutionnel de sortie , toujours le petit bout en avant. Dans cette opération la pointe de l'OEuf est sans doute assez en contact avec la surface interne des parois de l'oviducte pour faciliter les combinaisons chimiques donnant naissance à la ma- tière colorante , ou, pour mieux dire, à la couleur elle-même, et en prendre l'empreinte ou la teinte ; mais pas assez pour pro- voquer le suintement de ces parois et l'explosion ou l'éruption des granules ou papilles engorgés de sang. Ces effets ne se pro- duisent qu'au moment du passage du diamètre transversal le plus large de l'OEuf, qui distendant outre mesure la partie de l'oviducte où il se présente , se trouve dans le contact immédiat et le plus complet avec toute la surface de ses parois. C'est alors que l'effort étant plus grand , la majeure partie de matière colo- rante se trouve répartie vers le gros bout de l'OEuf; l'éclat des petites vésicules de sang s'opérant à la partie la plus large du diamètre de l'OEuf, pour y déposer l'empreinte de leur base et finir en mourant ou en forme de pointe à partir de ce diamètre jusqu'au sommet de l'OEuf, où elles se perdent en se confondant. Ce qui n'est, chez aucune famille d'Oiseaux , plus remarquable que dans les OEufs de forme Ovée ou ovoïconique , c'est-à-dire chez les Gralles et une partie des Palmipèdes. Il en résulte donc que la matière colorante ne se conduit plus dans cette opération comme dans l'hypothèse que nous avions autrefois imaginée. Ainsi , la matière colorante n'est pas refoulée vers l'issue du cjoaqiue ; elle est au contraire absorbée, pour ainsi dire, par la 214 kevue zoologiqoe. (/mwl844.) coquille , au fur et à mesure que celle-ci , par son passage, force le sang de s'échapper des vésicules dont est parsemée intérieure- ment la membrane de l'oviducte. La longueur de notre rectification nous force d'arrêter là le dévelopement de cet article. Nous pensons en avoir dit suffisam- ment pour réparer Terreur bien involontaire, puisqu'elle n'est même pas notre fait , que nous tenions à rectifier , et pour justi- fier nos intentions d'une imputation mal fondée d'inexactitude qui a pu nous échapper, à l'égard de M. Duméril dont le talent est l'objet de nos respects , alors que nous n'avions aucune pré- tention à la publicité, mais dont on ne saurait sans injustice nous rendre sciemment coupable dans l'état actuel de la Science et de nos études. Description de sept Oiseaux nouveaux de Guatemala , par M. le Docteur Hartlaub , de Brème. 1. Picus guatemalemis , m. Frontis et verticis plumis nigris, his elongatis ; plumulis narium , mento , capilis lateribus et oc- cipite nitide scarlatinis ; gula , collo antico et postico , tergo , uropygio , tectricibus caudae superioribus , alarum superficie externa caudaque supra nigris; facia utrinque per colli latera descendente, dorso medio , aise flexura et tectricibus internis, pogoniique interni remigum macula magna basali pallide ra- nunculaceo-flavidis, pogoniis çxternis subtus obscure flavescen- tibus ; cauda subtus eadem flavedine induta ; corpore inferiore reliquo pallide flavido et nigricante-fusco irregulariter fasciato ; rostro eburneo, basin versus cœrulescente-corneo ; pedibus plumbeis. — Long. 11 1/4", rôstr. 1" 10 1/2"'. Turdus (Merula) rufitorques, m. Capite toto cum gula et regione parotica , alis cum tectricibus internis , cauda , corpore supra et subtus nigris, nonnihil in fuliginosum vergentibus; collo toto , nucha et pectore laete et pure cinnamomeis ; mento al bi do ; rostro et, ut videtur , pedibus Uete flavis. — Long. 8 1/3". 3. Tyrannus (Milvulas) monachuSj m. Supra pallide cine- reus; pileo et capitis lateribus circumscripte fuliginoso-fuscis; remigibus alseque tectricibus fuscis , brunnescente-albido mar- ginatis; tectricibus internis remigumque pogoniis internis basi albo-flavidis; cauda nigra , profunde furcata, rectricis extimai pogonio externo versus basin flavescente-albo; subtus unico* TRAVAUX INEDITS. 2[5 lor albus; rostro nigricante, pedibus nigris. — Long., 7 1/2", caud. 4 1/2". 4. Conirostrum superciliosum, m. Pileo , capitis lateribus, goIIo postico et lalerali , alis caudaque cinereis ; supcrciliis nivcis, corpore superiore rcliquo laite olivaceo-viridi ; flexura alac tlavo variegata, tectricibus internis albis; remigibus majo- ribus nigris, tenuissime cinereo-limbatis; gula , collo antico , pectore et epigastrio lœte ilavis ; abdomine imo, crisso et sub- caudalibus albidis ; macula colli antici transversa rufa ; rostro et pedibus corneis. — Long., 4 1/3". 5. Garrulus ( Cyanocorax ) melanocyaneus , m. Supra glau- cescente-cœruleus, subtus obscure violascente-cœruleus ; capite colloque totis, interscapulio et pectore superiore nitide nigris; remigum primariarumet secundariarum pogoniis externis ca;ru- leis , internis pallide nigricantibus , tertiariis totis cœruleis ; cauda supra lœte cœrulea , subtus nigra ; ala? superficie interna pallide cana; rostro flavo, apicem versus crcrulescente-corneo , pedibus nigris; plumis frontalibus brevibus, erectis, rigidius- culis,verticalibusnonnihil elongatis. — Long., 11 1/2", caud., G", rostr. arict., 14'". 6. Geococcyx a/finis, m. Difiert a G. viatico, Licht. cui primo adspectu simillimus 1 . Plumis corporis superioris et rec- tricibusintermediis omnino magis cupreo-brunneis (in G. viatico magis œneo virescentibus ) , limbo multo angustiore albido. 2. Corpore subtus toto fulvescente-ochraceo, pectore maculis nonnullis longitudinalibus nigris sparsim notato ; hypochondriis et subcaudalibus rufescente-fuscis. (In G. viaiico abdomini concoloribus , albidis.) 3. Statura minore; rostro et tarsis multo brevioribus, cauda pro mole longiore. Long, tarsi, 2" (in G. viatico, 2" 7 1/2"'); long, rostri a rict., 1" 8" (in G. viatico, 2" 2'" ) ; long, rostri a Iront., 1 1/2" (in G. viatico, 1" 8 "); long, caud., 10" 2'" (in G. viatico, 10 1/4" ); long, alae, 5 3/4 ' (in G. viatico, 7"). On n'avait qu'une seule espèce du genre Geococcyx dont voici la synonymie : Cuculus vialicus , Licht., in Mus. lierol. — Geococcyx varie- galus, Wagl. lsis, 1831, p. 524. — Diplopterus viaticus ,Boje , Isis, 1831, p. 541. — Saurolhera marginata, Kaup, lsis, 1832, p. 091 , pi. XXVI. — S. californiana , Less., conipl. VI , p. 420 216 revue zoologique. { Juin 1844.) (1829). — S.Bottœ, Blainv., Less., Traité d'Orn., p. 145.— Nouv. Annal, du Mus., IV, p. 121, pi. 9. — Leptostoma longi- cauda, Sw., Classif.,II, p. 325. — Ib., I, fig. 172.- Koitlallotl, Hernand , 2. — Phasianus meœicanus, auct. — Geococcyx meœicanus, Strickl., Ann. et Mag. of Nat. Hist., VIII, p. 544. La découverte d'une seconde espèce de ce genre curieux est d'un grand intérêt scientifique. Le premier de ces six oiseaux , le Picus guatemalensis , se rapproche beaucoup du P. lineatus , Auct. , et du P. robustus , Licht., mais il en diffère essentiellement, et par des caractères très-prononcés. — Le Turdus rufitorques est une belle espèce de Merle qu'on pourrait placer dans le système près du T. mi- gratorius , L. — Le Tyrannus monachus appartient à un petit groupe de ce genre , formé par M. Swainson , et caractérisé par une queue très-allongée et profondément fourchue , dont on ne connaît à présent que trois espèces : 1. T. Savana, Vieil. 2. T. forficalus , Gm., et 3. T. longipennis, Sw. (= Muscicapa pullata, Bonap.?) — Le Garrulus melanocyaneus offre une grande ressemblance avec le G. azur eus, Temm. ; la distribution de couleurs est à peu près la même chez les deux espèces , mais la taille de notre oiseau est beaucoup plus petite , et en les compa- rant plus minutieusement , on découvre plusieurs autres diffé- rences. Un second exemplaire , qui semble être parfaitement adulte, comme celui que nous avons décrit, et qui n'en diffère d'ailleurs pas, a le bec noir sans la moindre trace de jaune. J'ajoute la description d'un petit oiseau assez rare dans les collections , qui fut présenté à l'association des naturalistes an- glais à Liverpool par M. Sandbach, sous la dénomination de : Parus melanotis, Sandb. Reports of the meetings of the Brit. Associât., vol. VI, p. 99. — Supra pallide cinerascente- brunneus ; pileo dilute cinereo , fascia lata utrinque a rictu per regionem ophthalmicam et paroticam ducta nuchamque occu- pante nigra cincto; alis et cauda pallide brunnescentibus, subtus albidus, abdomine imo, crisso et subcaudalibus pallide rufescentibus ; rostro et pedibus nigris. Long., 3 3/4. — Mexico. Guatemala. TRAVAUX INÉDITS. 2l7 Mélanges ornitiiologiques , par M. de Lafuesnaye. (Suite du précédent numéro, page 1G9. ) Si les rapports de coloration nous ont fait reconnaître , comme nous l'avons indiqué dans le précédent numéro , la place véri- table que doit occuper le genre Falconeîle dans l'ordre le plus naturel , nous observerons que d'un autre côté ces rapports sont souvent détruits dans chacun de nos grands continents par quel- ques espèces qui lui sont particulières et qui semblent s'y être revêtues d'une livrée toute différente de celle des espèces du même genre ou de la même famille appartenant aux autres ré- gions du globe. Ainsi l'Afrique seule possède, dans le genre Mésange , trois espèces à couleur noire intense , relevée seule- ment par quelque plaque ou tache blanche. De ces trois espèces, l'une, la Mésange noire de Levaillant, habite la pointe sud de l'Afrique; l'autre, le Parus îeacomelas de Ruppel, ou Leu- copterus de Swainson , se trouve au Sénégal et en Abyssinie , et la troisième, la Mésange à dos blanc , Parus leuconotus, Guérin (Rev. cuv., 1843 , p. 62) , est particulière à l'Abyssinie. Ce vaste continent, que Ton peut appeler le pays duMélanisme, semble avoir imprimé chez certains groupes d'oiseaux, comme chez l'homme , son influence nigrifiante ; ainsi , outre ce groupe de Mésanges négresses , nous y trouvons encore , dans les Aqui- linées , le seul aigle du genre Aquila proprement dit qui soit d'un noir profond , n'ayant qu'une plaque blanche au croupion, c'est le Cafre de Levaillant , ou Y Aigle Verreaux de Lesson (Cent. zool. ) , magnifique espèce et des plus grandes. 11 possède encore exclusivement la seule espèce d'Épervier noir, le Spar- vius niger, Epervier noir, F. Gai.» PI. 22 , miniature aussi intéressante dans ce groupe que le Falco eœruleus , ou Faucon moineau de l'Inde l'est dans le genre Faucon. Les Perroquets semblent y avoir pris une livrée de deuil chez les deux espèces de Fasas de Madagascar et le Jacquot gris de la Guinée , et les Pies-grièches chez cette belle espèce à longue queue presque toute noire, leLanius melanoleucus Smith , Pie-grièche demi-deuil, Nob. Mag. de Zoologie, 183(5, PI. 61. Delà côte occidentale: parmi ses Traquets, dont elle possède tant d'espèces qu'elle semble le berceau de cette famille en deuil , un très-grand nom- bre s'y font aussi remarquer par leur teinte noire uniforme , 2Î8 kevue zoologique. (.Mm 1844.) n'ayant qu'une tache frontale , alaire ou coccygienne , d'un blanc de neige. On peut dire sans exagération que des quatre continents mé- ridionaux , l'Afrique est décidément la moins bien partagée sous le rapport des brillantes couleurs de ses oiseaux, car malgré son parallélisme équatorial avec eux , sur plus de deux cents espèces de perroquets connues, si admirablement variées des plus riches couleurs chez les Aras et les Perruches d'Amérique , les Loris et les Kakatoès de l'Inde , les Platycerques de l'Australie, etc. , elle ne possède que huit ou neuf espèces , sur lesquelles trois , que nous avons déjà citées , sont noires ou grises , quatre autres, le Perroquet de Levaillant, celui de Aleyer, le Mas- carin et le Perroquet à tête grise du Sénégal n'ont rien de brillant dans leur plumage, et les deux dernières, la Perruche à collier rose et le Psitlacus tarenta ( Stanley ) , n'ont qu'une tache rose ou rouge sur un fond vert. Par contre , nous remarquons que , par une sorte de com- pensation, quelques petits groupes appartenant à des familles dont les congénères ne nous offrent , dans les autres continents , que des teintes obscures, ont pris en Afrique des couleurs vives et tranchantes ; ainsi chez elle exclusivement nous trouvons un groupe de Pies-grièches noires à ventre d'un rouge éclatant , telles que le Gonolek,\e Lanius erythrogaster Ruppel , VJtro- coccineus Swainson , la Pie-griëche Perrein , Lan. gulturalis Daudin, et un autre groupe d'espèces à ventre d'un beau jaune jonquille , telles que le Bakbakiri de Levaillant, son Blanchol, le Lan. auranlio-peclus Less. Chez ses trois espèces de grands Corbeaux, les analogues de notre Corvus corax , elle a encore modifié la couleur noire uniforme qu'ils nous présentent géné- ralement sur le reste du globe par une plaque d'un blanc de neige régnant sur le haut du dos du Corbivau de Levaillant , du Cap, du Corbeau à scapulaires blancs du Sénégal et du Cap, et sur la nuque du Corvus crassirostris Ruppel , d'Abyssinie, le géant des Corvidées. En même temps, des espèces propres à PAbyssinie et à l'Afri- que orientale semblent , parleur teinte ochreuse, pâle ou isa- belle, analogue à certaines variétés d'Albinos, avoir emprunté du sol même ou des sables qu'elles parcourent cette livrée bizarre en apparence , mais qui doit les sauver du danger et de TRAVAUX INÉDITS. 219 lVil de leurs ennemis, telles sont les Alouettes bifasciée , bilojihe et isabelline de Ruppel et Temminck (PI. coloriées), les Engoulevents Isabelle et distingué de Ruppel et Tem- minck , les Mèrions de V acacia , squamiceps , grêle et criard des mêmes , et une partie des espèces africaines formant le genre Craleropus de Swainson , ou Merles à grandes pattes , telles que VIxos plebeius Ruppel, ses Turdoides leucocephalus et Leuco- pygius , ses Troquets pallida , isabellina et autres, toutes espè- ces à teintes pales, à pattes blanchâtres, quelquefois à tète blanche. 11 ne faut cependant pas passer sous silence les familles brillantes que nous présente l'Afrique : celles qu'elle possède exclusivement sont ses gracieux Touracos , ses Taitsous d'un bleu céleste, ses Vouroudrious , ses Barbicans, ses Lampro- tornis aux reflets métalliques, et en commun avec l'Asie et l'Australie, ses Jiolles et Iîolliers , ses éclatants Coucous chal- cites-f ses Guêpiers et ses Souimangas si variés, et dans les échassiers son Ibis huppé de Madagascar. Quelque brillants que soient les divers groupes africains que nous venons d'énumérer, lorsqu'on vient à leur comparer ceux que nous offre le Nouveau-Monde, ils ne peuvent soutenir la comparaison , et sous ce rapport l'Amérique l'emporte décidé- ment sur tous les autres continents. Que peut-on mettre en pa- rallèle effectivement avec ses Colibris et ses Oiseaux-Mouches, qui ne sont réellement comparables qu'aux pierres précieuses dont ils portent les noms, avec ses Couroucous pavonins , ses innombrables Tangaras, si variés, si riches en couleurs, ses Cotingas, ses Coqs de roche et ses Manakins? Elle semble même privilégiée par l'addition de quelques couleurs gracieuses et variées dans les familles à teinte rembrunie généralement sur le reste du globe ; ainsi , parmi ses oiseaux carnassiers , on ne peut s'empêcher d'admirer les nuances douces de son Roi des Vautours , son Condor, ses Harpies , son superbe Aigle- Au- tour huppé ou urutaurana , et son charmant petit Milan à queue carrée , le Gampsonyx Sivainsonii Yigors. Toutes ses espèces de Geais sont revêtues d'une nuance azurée plus ou moins vive, tels sont le Geai bleu de l'Amérique septentrio- nale , les Geais de Steller et couronné du Mexique. Et chez ses nombreuses espèces de Pies elle a égayé le noir par un mélange de bleu ou de violet de toutes les nuances, en sorte qu'il nVn 220 revue zoologique. (Juin i844.) est pas une seule espèce au milieu d'elles qui , comme celles d'Europe , d'Afrique et de l'Inde , ne présente que du noir et du blanc dans son vêtement. Chez ses Troupiales enfin , qui peuvent être regardés comme les représentants de nos Étourneaux , le noir est presque tou- jours égayé par le rouge , le jaune et l'orangé le plus vif, diver- sifiés à l'infini parmi ses innombrables espèces. ( La suite à un prochain numéro, ) Description de vingt insectes Coléoptères recueillis pendant le voyage autour du monde de V Astrolabe et la Zélée, par M. Le Gùillou, chirurgien-major de la Zélée. 1. Laccophilus Yvietœ. Tête et corselet jaunes , celui-ci ayant le bord postérieur et une tache transverse au milieu du bord antérieur noirs. Élytres noires, très-finement chagrinées, avec une bande transversale maculaire près de la base , une autre bande formée de petites stries très-rapprochées près de l'angle apical et le bord externe jaunes. Dessous noir , antennes et pattes jaunes. — L. 3 1/2 m., 1. 1 3/4 m. Hab. le Chili. 2. Monocrepidius Chazali. D'un jaune d'ocre. Tête et corse- let fortement ponctués, velus; une faible tache brune sur le vertex. Corselet plus long que large, un peu plus étroit en avant, bombé, avec les angles aigus; les postérieurs pro- longés en épines assez longues ; marqué au milieu d'une faible ligne longitudinale brune, qui n'atteint pas les extrémités. Écusson triangulaire brun. Élytres striées , fortement ponctuées, velues, avec la suture un peu élevée, d'un brun pâle. Dessous d'un jaune brunâtre , garni d'un duvet jaune comme le dessus. Antennes et pattes d'un jaune plus pâle. — L. 15 m., 1. 4 m. Hab. Noukahiva. 3. Monocrepidius Leluti. D'un jaune un peu fauve. Tête et corselet finement ponctués, couverts d'un duvet jaune assez serré et couché. Corselet un peu plus long que large, très-peu rétréci en avant, avec les angles antérieurs peu saillants, les postérieurs épineux. Écusson arrondi. Élytres ponctuées, velues avec des stries assez profondes ayant des points très-marqués au fond de chaque sillon : bord réfléchi des élytres , dans leur pre- mier tiers , d'un jaune fauve assez vif. Dessous d'un rougeâtre TRAVAUX ÏNtiDITS. -2l\ linm , couvert d'un lin duvet jaune. Antennes et pattes jaunes. — L. 20 m., 1. G in. mill. Hab. l'Australie sept. /{. Monocrepidius Eveillardi. D'un brun marron un peu fauve, couvert d'un duvet assez épais et jaunâtre. Tête et cor- selet finement chagrinés ; corselet plus long que large , un peu rétréci en avant, avec les angles antérieurs à peine sensibles, les postérieurs épineux. Écusson arrondi, globuleux, rougeâtre au milieu. Élytres finement ponctuées, fortement striées d'un brun fauve plus foncé au milieu avec la base rougeâtre. Dessous brun avec les antennes , les pattes et l'extrémité de l'abdomen d'un fauve pâle.— L. 12 mill., 1. 3/12 mill. — Hab. l'Australie septentrionale. 5. Monocrepidius Cordieri. D'un noir luisant. Tête et cor- selet fortement ponctués, couverts d'un fin duvet gris ; corselet bombé , plus long que large , un peu rétréci en avant, à angles antérieurs presque arrondis, les postérieurs terminés par une petite épine ; le milieu du corselet offre une faible impression longitudinale visible surtout en arrière. Écusson arrondi , ély- tres finement chagrinées avec d'assez fortes stries ponctuées. Dessous finement ponctué , un peu velu. Antennes et pattes noires , velues ; tarses bruns. — - L. 12 m., 1. 3/12 m. Hab. Ho- bart-Town. 6. Dicrepidius Tastui. D'un brun jaunâtre ; tête et corselet finement ponctués , garnis de quelques petits poils jaunes. Cor- selet à peine aussi long que large , très-rétréci en avant, à bords latéraux arrondis , ayant les angles antérieurs très-peu saillants , les postérieurs fortement épineux ; il offre, au milieu, en ar- rière , une impression longitudinale bien marquée ; ses bords antérieur et postérieur sont jaunâtres. Écusson allongé , à côtés parallèles, avec l'extrémité anguleuse. Élytres d'un jaune d'o- cre, finement ponctuées r striées , sensiblement rétrécies en ar- rière , avec la base d'un jaune plus vif. Dessous d'un brun jau- nâtre, avec le milieu du prothorax, les bords des segments abdominaux, le dernier segment en entier , les pattes et les an- tennes jaunes. — L. 12 m., 1. 3 1/2 m. Hab. Hamoa. Lycus Bremii. Noir terne en dessus avec les élytres d'un rouge ferrugineux , tachées de noir près de l'écusson. Tête et corselet finement chagrinés ; celui-ci plus large que long , un peu rétréci en avant, à cotés arrondis , avec deux fortes impres- 222 revue zoologique. (Juin 1844.) sions de chaque côte et un large sillon longitudinal au milieu. Écusson de forme carrée, noir. Elytres au moins quatre fois plus longues que le corselet, finement chagrinées et tomenteuses,. ayant chacune quatre côtes élevés, un peu obliques, s'effaçant en arrière ; dessous , pattes et antennes d'un noir peu luisant. L. 9 m., 1. 3, m. mill. Hab. Hobart-Town. Ce Lycus se rapproche deVOchraceus (Shonnehrr) chez lequel le corselet est rouge sur les côtés et les antennes flabellées. 8. Lycus Goryi. Noir terne avec les élytres bordées extérieu- rement de jaune. Tête finement chagrinée, corselet aussi large que long , rétréci et arrondi en avant , avec les angles posté- rieurs très-saillants , offrant en-dessus des carènes très-élevées qui circonscrivent des fossettes bien limitées et de formes diver- ses. Écusson allongé, à côtés parallèles, arrondi en arrière. Ely- tres près de cinq fois plus longues que le corselet, plus larges que lui à la base, un peu élargies en arrière , portant chacune quatre côtes élevées entre lesquelles il y a une côte moins sail- lante et des élévations transversales formant une réticulation bien marquée; le jaune des bords part de l'angle humerai, qui est occupé par une tache assez large , suit le bord externe jus- qu'à la première côte élevée , arrive à l'extrémité où il s'élargit, et remonte un peu sur la troisième côte et à la suture. Antennes fortement dentées en scie, comprimées ainsi que les pattes. — L. 10 m., 1. 2 3/4 mill. Hab. Hobart Town. Voisin du Cinctus ( Fab. ) provenant de l'Océanie ; mais dans celui-ci il n'y a qu'un rebord parfaitement limité, et les rugosités forment trois séries bien ordonnées; ce ne serait peut-être qu'une variété de Vllè- morrhoidalis'? venant du Chili. Les deux insectes précédents me sembleraient appartenir à la division que j'ai vue établie dans plusieurs collections , d'après celle de M. Dejean , sous le nom de Characius , distincte des vrais Lycus par l'absence du long bec et la forme des an- tennes. 9. Lampyris Bardelii. D'un brun foncé presque noir. An- tennes aplaties, serriformes. Corselet finement chagriné , ar- rondi en avant, à bord postérieur tronqué, avec les angles assez saillants , offrant de chaque côté une large tache longitu- dinale de forme carrée, et d'un rose assez vif, visible en des- sous. Écusson noir, triangulaire, avec une petite tache ronge à TRAVAUX INÉDITS. 223 la base. Élytres allongées, très-finement chagrinées. Dessons et patlcs noirâtres. — L. 9 1/2 , 1. 2 3/4 mill. Hab. Talcahuano au Chili. 10. Lampyris Urcmeri. Finement chagriné, fauve, avec la tête noire. Élytres brunes à bout noirâtre, avec le milieu pale. Base de l'abdomen noirâtre avec les deux derniers segments jaunes. — L. G, 1. 2 mill. ; hab. l'Australie sept. il. Telèphorus MageUanicus. Noir luisant, angles et bords postérieurs du corselet d'un rouge ferrugineux. Élytres chagri- nées d'un beau bleu tirant un peu sur le vert. — L. 9, 1. 31/2 m. Hab. le détroit de Magellan. 12. Jloloîepla Urvillei. D'un noir luisant, lisse. Tête offrant un sillon transversal un peu arqué entre les yeux. Corselet ayant un sillon prés des bords latéraux et un petit point enfoncé vis-à-vis l'écusson. Celui-ci petit, triangulaire. Élytres offrant deux stries près du bord externe, et en arrière une très-petite strie. Partie découverte du premier segment de l'abdomen lisse dans sa première moitié , fortement ponctuée ensuite; dernier segment entièrement ponctué. Dessous lisse et luisant, avec les côtés du premier segment abdominal garnis de nombreuses stries obliques. —L. 6,1. 3 1/2 mill. Hab. Vavao. 13. Hololepia Paugami. D'un noir luisant lisse. Tête large- ment excavée en avant, semblable au précédent pour le cor- selet, mais ayant à chaque élytre trois stries longitudinales, et une très-petite strie vers l'extrémité. La partie saillante de l'ab- domen est entièrement ponctuée. Côtés du métathorax longitu- dinalement striés. — L. 4 1/4, 1. 2 3/4 m. Hab. les îles Aroë. 14. Onlophagus difficilis. Très-voisin du Tricornis de Me- gcrlc. (Indes) dont il diffère cependant, 1° par les stries des ély- tres ; 2° par le crochet des tarses postérieurs ; 3° par les saillies du vertex. Ne possédant que la femelle, je dois me dispenser (1 en donner plus longuement la description. L. 8, 1. 5 mill. Hab. Bornéo. * 15. Anomala Jiousqueti. Tête noire avec une tache fauve sur le vertex; corselet ponctué, luisant, jaune, très-finement bordé de noir verdâtre. Écusson triangulaire d'un vert très-foncé avec de gros points profondément creusés. Élytres jaunes , avec des stries de points enfoncés , réunies quelquefois entre elles par des points transversaux. Pattes et dessous du corps noirs, garnis RBVCE ZOOLOGIQUR. (Juin 1844.) d'assez longs poils jaunâtres. — L. 14 1/2, 1. 7mill.Hab. Man- kassar. N. G. Caulobius ( xaiAoç, tige; pwç , nourriture) qui vit de tiges). Nouveau genre de Mélolonthides, voisin des Sériques, des Pseudosériques et des Diphucéphales , mais se distinguant des deux premiers genres par ses antennes composées seulement de huit articles , et du troisième par la forme de sa tête , les proportions des articles des antennes et les crochets des tarses. Voici un résumé des caractères essentiels de notre nouveau genre. Antennes de 8 articles, les trois derniers formant une massue feuilletée à feuillets peu allongés. Chaperon faiblement échan- cré au milieu , laissant le bord antérieur du labre à découvert. Mâchoires cornées , tronquées carrément au sommet , armées de six dents aiguës au coté interne. Palpes maxillaires filiformes, courts, à dernier article un peu plus long , cylindrique. Lèvre presque aussi longue que large , un peu échancrée en avant. Palpes labiaux filiformes et courts. Corps ovalaire , allongé, Pattes assez longues ; crochets des tarses égaux et simples. 16. Caulobius villosus. Noir terne, entièrement couvert de longs poils jaunâtres ; disque des élytres d'un brun rougeâtre , couleur d'acajou ; jambes antérieures armées à l'extrémité ex- terne de deux fortes dents arrondies et marquées à leur base externe d'une légère échancrure accompagnée d'une dent peu prononcée. Extrémité des autres pattes garnie d'épines roides et nombreuses. Tarses plus longs que les jambes. — L. 10, 1. 4 1/2 mil. Hab. Hobart-Town. 17. Heteronyx obscurus. D'un brun marron presque noir, luisant , garni d'un faible duvet pâle , mais peu visible à l'œil nu. Tête et corselet ponctués. Ëlytres couvertes de gros points enfoncés, souvent confluents et réunis, ce qui leur donne un aspect chagriné. Dessous et„pattes ponctués. Jambes antérieures armées de trois dents au côté externe. — L. 9, 1. 4 mill. Hab. Hobart-Town. 18. Goniocephalus granulatus. Gris, entièrement couvert d'une granulation très-serrée. Élytres offrant chacune quatre côtes longitudinales élevées, formées par des tubercules plus élevés que les autres, ceux des côtés plus forts que ceux du ANALYSES D OUVRAGES NOT1YF.\TJX. 225 disque. Dessous du corps et pattes entièrement granuleux.— L. 10, 1. 4 1/2 mill. Hab. Hobart-Town. 19. Lagria aureopilosa. D'un brun marron pâle, entière- ment couverte d'un fin duvet dore , très-serré, couché et lais- sant sur chaque élytre des espaces découverts qui forment une assez large tache à la base , près de Pécusson , et dix taches ou gros points ronds de la couleur du fond. Dessous et pattes de la même couleur et garnis du même duvet doré. — L. 9, 1. 3 3 4 m. Hab. Triton-Bay. 20. Zonitis tricolor. Tète, corselet, métathorax, base des cuisses et des élytres, lisses et d'un jaune orangé. Antennes , ex- trémité des cuisses , pattes , tarses , une tache au milieu de la te et sur le bord antérieur du corselet noirs. Elytres depuis leur quart antérieur , très-rugueuses , d'un beau vert tirant sur le bleu ainsi que l'abdomen. — L. 15, 1. 4 m. Hab. Hobart-Town. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Liste des Poissons découverts jusqu'ici sur les côtes de la Nou- velle-Zélande, par J. Richardson , M. D. , inspecteur des hôpi- taux à Halar ; avec la description par J. E. Gray , Esq. et Richardson , des nouvelles espèces rapportées par Diefienbaeh. ( Suite. Voir à la page 189. ) Fam. Percoid.e. 1. Serranas lepidopterus. — Butterfly barber-fish. Rich., An- nals of Natur. Hist., for March 4S42. — (Perça lepidoptera, J. B. Forster , Ms. H, 58, apud Bl. Schn. p. 302 ). 2. Polyprion cernuum. — Wreck-fish , Cherney ou Jewfish. C. et V. 3, p. 24 , t. 42. (Sciœna Gadoides , Solander, Ms. Pisces Australie , p. 38. Banks, fig. pict. 2, t. 75. Palotera , Forster, fig. pict. Bibl. Banks , 2 , t. 218. [Perça prognathus, .T. R. Fors- ter, Ms. IV, 19, apud Bl. Schn. p. 301.) 3. Centroprisles trutla. — Le Kahavai, C. et V. 2, p. 54. (Sciœna trutta G. Forster, fig. pict. 2, t. 210. Perça trutla , J. B. Forster, apud Bl. Schn., p. 542. ) -— Hab. le détroit de la Reine-Charlotte. Tome Vil. Année 1844. 15 226 revue zoologique. (Juin 1844.) 4. Centropristes rnulloïdes. — (Sciœna mu l loides, Banks, fig. pict. 2, t. 68. Sciœna mulloides £ (sapidissima), G. Forster, fig. pict. 2, t. 21 1 ). —Habite Hetrawaii et le détroit de laReine- Charlotte. 5. Centropristes sapidissimus. — Mulloides sapidissimus. Solander, Pisc. Austr. p. 22. Banks, fig. pict. 2, t. 67.— Hab. Te- gadoo-Bay et Tolaga. 6. Aplodaciylus meandratus. — Richard. Zool. Trans. 3, p. 83. ( Sciœna meandrata, Banks, fig. pict. 2 , t. 65. Se. mœan- drites, Sol. Pisc. Austr. p. 2. ) — Pris au cap Kidnappers. 7. Perds colias. — Perche Coaly , C. et V. 3 , p. 273. ( La- drus macrocephalus , Sol. Pisc. Austr. p. 27. Banks, fig. pict. 2, t. 57. Gadus Colias, G. Forster, fig. pict. 2, t. 181, J. R. Forster, Ms. II, 36, apud Bl. Schn. p. 54.) — Hab. le détroit de la Reine-Charlotte. 8. Percis niethemera. — Perche noire et blanche, C. et V. 3. p. 274. — Habite la Baie-des-Iles, et n'est peut-être pas spécifi- quement distinct des précédents. 9. Uranoscopus maculatus.— BeardedUranoscope,Rich. Ann. Nat. Hist., for May 1842. Uranoscopus maculosus, Sol. Pisc. Austr. p. 21. U. maculatus, J. R. Forster, apud Bl. Schn., p. 49. G. Forster, fig. pict. 2, t. 176, 177, U. Kouripoua,Less.Yoy.pa.r Duperrey,pl. 18. (U.cirrhosus, C. etV. 3. p. 314. U.Forsteri, id. p. 3, 8. ) — Fréquente le détroit de la Reine-Charlotte, Tolaga et la Baie-de-Iles. Bedee est son nom indigène d'après Forster, et Kouripooa , d'après Lesson. 10. Upeneus Flamingii. — C. et V. 3, p. 452. ( Laorus ca- lophthalmus, Sol. pisc. Austr. p. 35. Banks, fig. pict. 2, t. 46. — Habite le détroit de la Reine-Charlotte. 11. Upeneus porosus, C. et V. 3. p. 455. — Habite les rivières. Fam. CottoïdEjE. 12. Trigla papilionacea. —Le Kumu, C. et V. 4, p. 50. (Sol. Pisc. Austr. p. 23. Banks , fig. pict. 2, t. 104.) — A été pris dans la baie Tolaga , à Oporaga , dans la Baie-des-Iles et sur d'autres points de la côte. 13 Scorpœna cardinalis. — Rich. Ann. Nat. Hist. for 1842 , p. 212. ( Sol. Pisc. Austr. p. 28. Banks, fig. pict. 2, t. 212.) Sur la côte d'Eahee-no-mauwee, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 227 M. Scorpœna cottoides. — J. R. Forster, apud Schn., p. 19G. (G. Forst. fig. pict. 2, t. 190.) Le nom indigène est Enoohee- tara. 15. Scorpœna pîebeia. — Rich. Ann. Nat. Hist. for 1842, p. 212. ( Sol. Pisc. Austr. p. 21 .) — Habite Tolaga bay. 10. Scorpœna cruenta. — Rich. ut suprà. ( Sol. Pisc. Austr. p. 5.) Pris au cap Kidnappers. 17. Sebastes percoides. — Rich. Ann. Nat. Hist. for July 1842, p. 384. ( Sol. Pisc. Austr. p. 4. Banks, fig. pict. t. 16.) — Pris à Moluaro , dans le détroit de la Reine-Charlotte. Fam. SciiENOiDE^E. 18. Cheiïodactylus carponemus. —Rich. Zool. Tr. 3, p. 99. ( Sparus carponemus, G. Forster, fig. pict. 2. t, 20G. Sciœnoides abdominalis, Banks , fig. pict. 2, t. 20G. ) — Habite Matarruhow et la baie Dusky, ainsi que le port du roi Georges à la Nou- velle-Hollande, et le port Arthur à la terre Van Diemen. 19. Cheiïodactylus macropterus. — Rich. Zool. Trans. 3, p. 101. ( Sciœna et Sciœnoides abdominalis , Sol. Pisc. Austr. p. 1 1 et27. Banks, fig. pict. 2, t. 40. Sciœna niacroptera G. Fors- ter , fig. pict. 2, t. 20G. J. R. Forster, Ms. II, 54 , apud Bl. Schn. p. 342. ) — Pris au Kidnappers , dans le détroit de la Reine-Char- lotte , et à la baie Dusky. 20. Latris^ salmonea.— Rich. Zool. Trans. 3, p. 114. {Sciœna salmonea, Banks, fig. pict. 2, t. 6G. ) — Habite la baie de Totœ- ranuc, dans le détroit de la Reine-Charlotte. 21. Lairis lineata. — Rich. Zool. Trans. 3, p. 108. ( Sciœna lineata , G. Forster, fig. pict. 2, t. 204. J. R. Forster , Ms. II, 52, apud Bl. Schn. p. 342.) — Ce poisson a été pris par l'expédition de Cook dans la baie Dusky, et nommée par eux, Queue-Jaune. Il ressemble beaucoup au Trumpeter si estimé à la terre de Van Diemen. 22. Lairis ciliaris. Rich. Zool. Trans. 3, p. \\b. {Sciœna ci- liaris, G. Forster, 2, t. 205 et 2 t. 209. J. R. Forster II , 55, apud Bl. Schn. , p. 31 1 . ) — Ce poisson est appelé Moghee par les na- turels de la baie Dusky. C'est aussi un habitant du détroit de la Reine-Charlotte. 228 rryur zooLor.iQUR. (Juin 1841.) Fam. Sparoid^. 23. Pagrus guttulatus. — C. et V. 6. p. 160 — Habite les embouchures des rivières. 24. Pagrus microplerus. — C. et V. 6. p. 163. — Habite l'em- bouchure de la Tamise, Nouvelle-Zélande. 25. Pagrus latus. — Rich. Ann. Nat. Hist. for 1842 , p. 392. (Sciœna lata, Sol. Pisc Austr. p. 25. Sciœna aurata, G. For- ster, fig. pict. 2, t. 208. J. R. Forster, Ms. apud Bl. Schn. p. 266.) — Pris dans la mer , entre Owhooragi et Opooragi , ainsi que dans le détroit de la Reine-Charlotte. Dans cette dernière loca- lité, son nom indigène est Ghooparee. Fam. Scomberoide^:. 26. Scomber loo. — C. et V. 8. p. 52 ? (Scomber scombrus. Sol. Pisc. Austr. p. 31 ). Solander a observé ce maquereau dans le détroit de la Reine-Charlotte. Son identité avec le Scomber loo n'est pas parfaitement établie. 27. Thyrsites atun, var. altiveUs. — Rich. Zool. Tr. 3. p. 1 lî). ( Scomber splendens , Sol. Pisc. Austr. p. 37. Scomber denfp.r, G. Forster, fig. pict. 2, t. 216. Scomber dent atus , J. R. Forster, Ms. Il, 58, apud Bl. Schneid. ) Ce poisson est nommé Maga par les naturels du détroit de la Reine-Charlotte, où il a été vu par les Forster. Solander le vit le premier dans la baie des Assas- sins. 28. Gempylus Solandri. — C. et V. 8. p. 216, (Scomber ma- crophtalmus , Sol. Pisc. Austr. p. 40. Banks, fig. pict. 2, t. 9t.) — Fréquente les côtes d'Eaheenomauwee. 29/ ffistiophorus ? — Un poisson-épée est mentionné dans la description de la Nouvelle-Zélande , par Polack. L'espèce n'est pas certaine , c'est peut-être Vindicus. 30. Naucrates ? — Le même auteur parle d'un poisson pi- lote. 31. Chorinemus Forsleri. — (Scomber maculatus, G. For- ster, fig. pict. 2 , t. 228. J. R. Forster, Ms. Il, 120, apud Bl. Schn., p. 26.) — Le poisson est appelé Milinjidne par les natu- rels du port Essington, sur la côte nord de la Nouvelle-Hollande. C'est probablement la même espèce que le Chorinemus com- mersonianus de l'histoire des poissons. 32. Trachurm Novœ ZeJandiœ. — C. et V. 9. p. ^6. — Ha- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 229 bile les mers de la Nouvelle-Zélande et la baie du Requin à la Nouvelle-Hollande. 23. Trachurus? clupeoides. — (Scomber clupeoides, Sol. Pisc. Austr. p. 31 . ) — Habite la baie Dusky. 34. Caranx lutescens. — (Scomber lutescens , Sol. Pisc. Austr. p. 38. ) — Habite le détroit de la Reine-Charlotte. 35. Caranx sinus-obscuri. — (Scomber trachurus , Var. G. Forster , fîg. pict. 2, t. 223. C. et V. 9. p. 20. ) — Habite la baie Dusky. 36. Caranx platinoides. — (Scomber platinoides , Sol. Pisc. Austr. p. 13.) — Hab. ïolaga. 37. Seriola cultrata. — (Sciœna cultrata, C. Forster, fig. pict. 2,212, J.R. Forster ^ Ms. IV, 9, apudBl.Schn. p. 344.) — Trouvé à Norfolk par les Forster. 38. Capros australis. — Rich. Zool. Trans. 3. — C'est proba- blement le Dory dont parle Polack. Fam. Siganoide^s. 39. Acanthurus triostegus. — Bl. Schn. p. 215. {Harpurus fasciatus , J. R. Forter , apud Schn. Teuthis australis , Gray , King's Voy. Austr. Append. 435. ) — Habite les mers de l'île de France, de la Nouvelle-Zélande , de la Nouvelle-Hollande et de la Polynésie. Fam. Mugilolde.e. 40. Mugil Forsleri. — C. et V. XI. p. 141. ( Mugit albula? G. Forster, fig. pict. 2, t. 239.) — Polack dit que les mulets sont appelés par les naturels : Kanai ; mais nous ne savons de quelle espèce il parle. Fam. GobiodbjE. 41. Clinus litloreus. — C. et V. XI, p. 389. {Bien nius lilto- reus , G. Forster. fig. pict. 2, t. 184. J. R. Forster, Ms. II, /,2 , apud Bl. Schn. p. 177. ) — Appelé Kogop par les naturels du détroit de la Reine-Charlotte. 42. Acanthoclinus fuscus. — Jenyns , Zool. of Beagle, pi. 18, fig. 2. — Trouvé par M. Darwin à la Baie-des-lles. L'espèce pré- cédente est regardée par M. Jenyns comme faisant partie de ce groupe. 43. Christiceps australis. — C. et V. XI, p. 102. —Habite 230 REVUE ZOOLOGIQUE. (MinlSH.) les rivières de la Nouvelle-Zélande et de la terre Van Diemen. 44. Tripterygion nigripinne. — C. et V. XI , p. 413. — Ha- bite les rivières. 45. Tripterygion varium. — C. et V. XI , p. 414. {Blennius varius, G.' Fors ter. fig. pict. 2, t. 185. J. R. Forster, Ms. II, 43, apud Bl. Schn. p. 178.) Appelé Kekegop par les naturels du détroit de la Reine-Charlotte. 4G. Tripterygion Forsteri. — C. et V. XI, p. 415. (Blennius tripinnis } J. R. Forster, Ms. II, 41 , apud Bl. Schn. p. 154. ) 47. Tripterygion fenestralum. — C. et V. XI, p. 416. ( Blen- nius fenestratus , G. Forster. fig. pict. 2, t. 186. J. R. Forster, Ms. II, 39, apud Bl. Schn. p. 153.) — Habite les ruisseaux de la baie Dusky , et est appelé par les naturels Hetarooa. 48. Tripterygion capito. — Jenyns. Zool. of Beagle, pi. 19. fig. 1 . — Rampe sur les rochers découverts par la marée dans la Baie-des-Iles. 49. Fleotris gobioides. — C. et V. XII. p. 247. 50. Eleotris radiata. — C. et V. XII. p. 250. — Pris à l'em- bouchure de la Tamise. 51. Eleotris basalis. — Gray. Zool. mise. 73. — Hab. la Ta- mise, Nouvelle-Zélande, Dr Dieffenbach. Brun , dans l'esprit-de-vin , avec de fines taches plus foncées ; nageoires plus foncées, noirâtres; la pectorale avec une large bande jaune à la base ; tête noirâtre ; queue arrondie ; première dorsale à 7 rayons, postérieure à 10 ; ventrale à 5 rayons. Gray. 52. Hœmerocœtes acanlhorhynchus. — C. et V. XII. p. 311 . ( Callionymus acanlhorhynchus, G. Forster. fig. pict. 2, t. 175. J. R. Forster, II, 30, apud Bl. Schn. p. 41. C Monopterygius , Bl. Schn. L. C. L'ffémérocet acanthorhynque , C. et Y. 12. p. 311.) Les Forster , père et fils , décrivirent et figurèrent un indi- vidu de ce poisson qui fut jeté, dans une tempête , sur la côte du détroit de la Reine-Charlotte. Depuis , il ne fut rencontré par aucun naturaliste, jusqu'à Dieflenbach qui s'en procura un in- dividu à la baie Wangaroa , aux îles Chatam , et l'envoya au col- lège des chirurgiens. Il possède aussi une esquisse coloriée du poisson vivant. Grâce à la bienveillance du professeur Owen , j'ai pu examiner cet individu et en faire la description ci-jointe. Quoique Cuvier n'ait connu ce poisson que d'après le dessin et ANALYSES ^OUVRAGES NOUVEAUX. 231 les notes des Forstcr , quoiqu'il y ait d'importantes omissions et d'obscurs passages dans les note publiées par Schneider, Cu- vier semble avoir assigné la véritable place dans son système ; car ce poisson paraît très-voisin des Gallionymus, genre auquel Forster le rapportait. Le nom indigène est Kogohooe d'après Forster, et Kohikoi d'après tyeflenbach. Forme allongée , avec la largeur aux ouïes , où elle est la plus grande, excédant la hauteur; à partir de cet endroit, la tête est déprimée et s'abaisse graduellement jusqu'à l'extrémité , qui, vue d'en haut, semble former une pointe longuement lancéolée, et vue de profil , montre un tranchant mince. Le sommet de la tète est uni , convexe latéralement, et cette même forme dépri- mée-arrondie se représente sur la face supérieure du corps, de l'occiput à la nageoire dorsale , avec une ligne médiane aiguë , mais non élevée. Au commencement de la dorsale , la hauteur et l'épaisseur du corps sont à peu près égales ; de là, ces deux dimensions diminuent graduellement jusqu'à la base amincie de la caudale. Les côtés sont tout à fait lisses , le dos et le ventre sont arrondis , avec une rainure pour la dorsale et l'anale. La tête forme un peu moins du cinquième de la longueur totale , la caudale comprise, et sa hauteur aux yeux est à peu près égale au tiers de sa propre longueur. Les orbites sont larges , ovales , placés très-près l'un de l'autre sur l'obliquité latérale de la tête, verticaux et un peu saillants. Un renflement de la membrane sur la moitié supérieure du globe de l'œil , forme ce que Forster appelle une membrane semilunaire clignante ; le bord supé- rieur est lisse et faiblement relevé et est bordé d'une étroite dé- pression linéaire. Le préorbitaire, large et triangulaire, a le bord lisse et uni , avec quelques élévations faibles et lisses à sa surface. Une membrane extérieure, libre en dessous, s'étend d'un préorbitaire à l'autre sur le museau, comme dans le Cal- lionymus; c'est cette partie à quoi Forster fait allusion en disant : « Labium superiùs duplex , apice semilunato spinis duabus. » Le bord antérieur de la membrane est faiblement échancré , les pointes du croissant sont formées par l'extrémité subulée des maxillaires qui sont les épines de Forster. Les maxillaires se di- latent à leur extrémité qui est tronquée , et peuvent se retirer entièrement sous le bord du préorbitaire et de la marge écail- leuse des joues à l'angle de la bouche; leur extrémité se mon- 232 REVUE ZOOLOGIQUE. { Juin iSH.) tre quand les mâchoires sont étendues. Les intermaxillaires forment toute la lèvre supérieure et leur surface , couverte du tégument ordinaire , passe sous la membrane préorbitaire et est protractile à un degré moindre cependant que les Callionymus, et sans donner d'inclinaison à la bouche. En résumé , la struc- ture des mâchoires est identique avec celle du genre précité. La bouche est assez large et s'étend presque au bord antérieur de l'orbite. La mâchoire inférieure est plus aiguë et plus courte que la supérieure ; elle est bordée d'une lèvre membraneuse mince, qui s'étend vers l'angle de la bouche et se plie en arrière quand l'orifice est fermé. Les narines sont placées à peu de distance et au devant des yeux , et juste au-dessus du coin supérieur du préorbitaire. L'ouverture postérieure est petite et ovale , et on peut facilement la confondre avec les pores qui couvrent les parties voisines dépourvues d'écaillés ; l'antérieure est contiguë , et peut à peine en être distinguée , étant presque cachée par une petite membrane. Un petit groupe de pores entre les angles antérieurs des orbites a été probablement re- gardé par Forster comme les narines; voici ses expressions: Nares inter oculos contiguœ. Les mâchoires supérieure et in- férieure , les membranes branchiostéges , les préorbitaires , les disques des préopercules et un espace étroit entre les yeux sont couverts d'une membrane nue , marquée irrégulièrement de pores très-fins. Un double rang de ces pores existe au milieu de chaque limbe de la mâchoire inférieure ; des écailles assez larges couvrent la joue jusqu'aux orbites , et dépassent un peu en avant le coin de la bouche. Les écailles de l'opercule et du préo- percule sont un peu plus larges et cachent complètement la jonction des deux os. L'interopercule est également écailleux, mais étant plus étroit, on le distingue facilement. Le disque du préopercule est en lune , et est muni d'un bord membra- neux , sans écailles et étroit. Aucun vestige d'épines n'existe sur son bord arrondi. L'opercule entier a une forme semi-ovale, obtuse; et son bord mince, flexible, arrondi , dépasse beaucoup l'ouverture des branchies , et s'applique sur la région pectorale assez hermétiquement pour cacher l'ouverture , quoiqu'il soit très-large , et s'avance jusqu'à la racine de la langue. Les oper- cules, écailleux à leur extrémité 3 se joignent imperceptiblement avec les écailles de la base des nageoires pectorales, sans donner ANALYSES d'oOVKAUES NOUVEAUX. 233 signe de l'existence de l'ouverture jusqu'à ce que l'opercule soit levé ; mais, de chaque côté du cou, l'opercule , qui est dilaté , reste baillant à peu près comme la valve d'une mya. Tout ceci est fidèlement représenté dans la figure de G. Forster; mais il y a dans la note de J. R. Forster une ambiguïté qui a conduit Cu- vier à penser que l'ouverture branchiale était réduite à une ouverture tubuleuse , comme dans les Callionymus. Voici ce passage : Opercula squamosa , calcari simplice; apertura bran- chialis , supera subovata tubulosa. L'éperon , -auquel il fait allusion, ne peut être que le lobe arrondi de l'opercule, qui , étendant son bord supérieur depuis l'ouverture jusque sur les côtés du cou , ressemble , vu de profil , à l'éperon obtus d'une violette. La dernière partie de ce passage est aussi compréhen- sible , si c'est l'adverbe suprà qu'a voulu écrire Forster. La membrane branchiostége n'est pas large; mais quand elle se dé- ploie , elle prend un peu , par la tension de son bord , la forme enflée , commune dans les Gobioïdes et les Cottoïdes ; quand la bouche est fermée , le coin interne de la mâchoire inférieure, venant en contact l'un avec l'autre, couvrent et cachent com- plètement la membrane des branchies et son attache à l'isthmus. Les intermaxillaires sont entièrement garnis d'une bande étroite de courtes dents recourbées. Les têtes arrondies et arti- culées des maxillaires se prolongent sur le palais de la bouche et sont revêtues de téguments nus. Le chevron du vomer , contigu aux maxillaires, est uni et déprimé sur la ligne médiane, mais forme de chaque côté une petite éminence finement dentée , près de la partie antérieure des os du palais. Forster décrit cette structure en disant : Palatum papillosum , denticulatum. Il dit aussi des mâchoires : Ventes minuti ; ce qui semble avoir été passé par les auteurs de l'Histoire des Poissons , quand ils écri- vent : Mais sur les dents des mâchoires , Forster garde le si- lence. La langue est étroite et coriacée , libre en dessous dans une grande partie de sa longueur et lisse à sa surface. Les pha- ryngiens sont armés de petites dents courtes, semblables à des cheveux; et les arcs branchiaux , longs et étroits, sont garnis de tubercules arrondis, lesquels sont frangés de quelques dents fines. Les écailles sont assez larges , semi-ovales et tronquées à la base par une ligne ondulée , qui produit un lobe médian peu 234 revue zoologique, (Juin 1844.) marqué. Il y a à la base environ 1 3 sillons presque parallèles , et le sommet de l'écaillé est mince et membraneux. La ligne latérale est droite , composée de 48 écailles qui sont plus petites et plus lobées que les autres. Un petit tube muqueux perce le disque de chaque écaille et s'élève à sa surface. Derrière les pectorales , il y a trois rangs d'écaillés au-dessus de la ligne la- térale, et cinq au-dessous. Les écailles se terminent à la base de la caudale par une pointe lancéolée de chaque côté de la na- geoire. Rayons : Br. 1-1 ; D. 41 ; A. 39 ; G. 12 2/2 ; G. 20 ; V. 1/5. Les pectorales ont une forme ovale ; les rayons du centre sont les plus longs, et les autres diminuent graduellement des plus hauts aux plus bas , qui sont courts. Tous les rayons sont fourchus à l'extrémité , et une plaque triangulaire de petites écailles couvre la base de chaque rayon central. Les ventrales elliptiques et plus aiguës sont attachées à environ moitié de leur longueur au- devant des pectorales. Leur courte et mince épine a l'extrémité flexible. Les cinq autres rayons sont fourchus, le quatrième l'est le plus, et est en même temps le plus fort et le plus long. L'espace écailleux entre les ventrales les excède en largeur. L'extrémité de ces nageoires , quand elles sont couchées en ar- rière , va un peu au delà du milieu des pectorales, et touche le premier rayon anal. La dorsale, commençant au premier tiers des pectorales, s'étend presque à la caudale. Son quatrième rayon est au delà de l'anus. Deux ou trois des rayons antérieurs sont gradués, la partie voisine est à peu près unie et plus haute environ d'un quart que l'épaisseur du corps. Le quart posté- rieur de la nageoire est aussi gradué , et le dernier rayon a seulement un tiers de la longueur du plus long. Tous les rayons sont articulés , pointus et flexibles , et , à l'exception de deux du milieu qui sont faiblement fourchus , tous simples. La mem- brane , comme celle des autres nageoires , est transparente et délicate , et disparaît si facilement quand on la manie , que l'on ne peut pas être sûr de sa véritable étendue dans notre individu. La figure la représente comme à peu près aussi haute que les rayons , et formant un cran derrière chaque extrémité des rayons. L'anale est semblable à la dorsale pour la forme et la structure, mais elle a un tiers de moins en hauteur. Sa pre- mière épine est au bord de l'anus et distinctement articulée. ANALYSES D'OUVfiAGES NOUVEAUX. 235 Los rayons du milieu sont plus évidemment fourchus que les rayons correpondants de la dorsale. Les deux nageoires , quand elles sont couchées en arrière dans leurs sillons respectifs, ont leurs rayons tous tournés du mémo côté , comme les Blennies , et non alternativement à droite et à gauche, comme les rayons épineux de la plupart des Acanlhoptérygiens. La caudale est composée de huit rayons fourchus, de deux simples, gradués en haut et bas, et de deux plus courts à la base. Le premier rayon fourchu est le plus long et forme une pointe avancée au reste de la nageoire arrondie. La figure du Dr Dieffenbach est d'accord sur ce point avec l'individu, ce qui prouve que la na- geoire n'a pas été endommagée depuis que le dessin a été fait. Mais Forstcr donne à la caudale un bord terminal en croissant. La longueur de la partie de la queue , comprise entre la caudale et les deux autres nageoires verticales , est à peu près égale à la hauteur. Les papilles anales sont petites et ne dépassent pas l'o- rifice. Dans l'esquisse du Dr Dieflenbach , la couleur générale de la tète , du corps et de la caudale est jaune de cire ou vert jau- nâtre, plus luisant en dessous. Quatre bandes bleu de lin des- cendent de derrière en avant, obliquement sur la nuque , les opercules et les joues ; il y a quelques teintes bleues sur les mâ- choires , et deux raies de taches de même couleur courent le long de la queue. L'extrémité de la caudale est noirâtre. La base et le bord supérieur de la dorsale ont la teinte verdâtre du corps; la partie médiane est alternativement bleuâtre et rosée ; avec une bande irrégulière de taches d'un rouge sombre. L'anale est colorée de rose avec une marge pourpre ; les pectorales et les ventrales sont entièrement rosées. Dimensions: Longueur de l'extrémité de la mâchoire supé- rieure , quand elle est rentrée , à la caudale D° D° à la base de la caudale — au commencement de l'anale — au commencement de la dorsale — aux pectorales — aux ventrales — au bord des opercules — à l'angle antérieur de l'œil Diamètre de l'œil dans sa longueur 8 p. 21 .1/2 7 0 3 3 1/3 1 11 1/3 t 0 1/2 1 5 9 0 7 1/2 9 4 1/2 236 kevue zoologique. {Juin 1844.) Plus grande hauteur de la dorsale ( du 1 {• au 1 5e rayon , Hauteur du 1er rayon dorsal — du dernier — des rayons médians de l'anale Longueur de la dorsale — de l'anale — de l'espace entre la dorsale ou l'a- nale et la caudale — des ventrales — des pectorales — de la caudale Hauteur du corps à l'anus Épaisseur au même endroit Largeur aux opercules — de l'espace entre les orbites Les dimensions de Forster sont à peu près les mêmes que celles ci-dessus. Jeté par une tempête dans le détroit de la Reine-Charlotte , et appelé par les naturels Kogohooee ; à Wangaroa , îles Cha- tham , on l'appelle Kohikoi. Dr Dieffenbach. L'individu est maintenant au Musée britannique. 0 10 1/2 0 7 0 0 3 7 1/2 4 4 6 5 1/4 0 0 11 1/2 1 2 1 2 0 9 0 8 0 9 1/2 0 2 111. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 3 juin 1844. — M. F. Robert écrit d'Alais (Gard) pour annoncer la découverte qu'il vient de faire de divers osse- ments humains à l'état fossile. « J'ai trouvé, près de la petite ville d'Alais, en cassant un bloc de calcaire marneux , des ossements fossiles sur lesquels j'ai l'honneur d'appeler toute votre attention. Ces fossiles sont d'un homme ; il y a une portion assez considérable du crâne où s'aperçoivent une apophyse et des dents bien caractérisées, telles que molaires , incisives et canines. Le terrain qui renfermait ce fossile humain est une couche sédimentaire de nature calcaire, d'environ un mètre d'épaisseur et d'une couleur jaunâtre. 11 re- pose sur d'autres couches d'un calcaire très-compacte à cassure conchoïde, alternant en divers lits de couleur noire et blanche , veiné de chaux carbonalée. Au-dessus de l'ensemble de cette formation se trouve un banc considérable de cailloux roulés, SOCIÉTÉS SWANTES. 237 qui appartient au terrain de transport diluvien, ce qui ne laisse aucun doute sur l'époque recule'e où a été enveloppé ce fossile. Séance du 17 juin. — M. le minisire de l'instruction publique invite l'Académie à charger une commission de faire un rapport sur les résultats scientifiques obtenus par MM. Galinier et Ferret, capitaines d'état-major, dans le cours d'un voyage en Abyssinie qui a duré plusieurs années. A cette lettre sont joints deux mé- moires sur la Géologie de V Abyssinie, rédigés par les deux voya- geurs, et un résumé de l'ensemble de leurs travaux transmis à M. le ministre de l'instruction publique par M. le ministre de la guerre. Les commissaires sont MM. Arago, de Mirbel , Beau- temps Beaupré, Élie de Beaumont , lsid. Geoffroy-St-Hilaire et Milne Edwards. Séance du 24 .juin. — MM. Galinier et Ferret adressent la lre partie du Catalogue raisonné des matériaux zoologiques qu'ils ont rapportés de leur voyaye en Abyssinie (Mammifères et Oiseaux , par M. Guérin Méneville ). Quoique la mission confiée à MM. Galinier et Ferret par le maréchal ministre de la guerre, n'ait pas eu pour principal objet des recherches d'histoire naturelle , ces deux jeunes officiers , pleins d'instruction et animés d'un zèle qu'on ne saurait trop louer, ont employé tous les moments qui ne devaient pas être consacrés à la partie officielle de leur mission, pour faire des recherches d'histoire naturelle, pensant bien que les produc- tions de ce curieux pays étaient encore loin d'être suffisamment connues , même après les recherches des voyageurs qui les avaient précédés et surtout de M. Ruppel. Leur espoir n'a pas été trompé , et, dans l'examen que nous avons fait de leur collec- tion, composée de 14 espèces de Mammifères, et de prèsde200esp. d'Oiseaux, nous avons reconnu comme nouveaux, un Mammifère du genre Mangouste et quinze Oiseaux appartenant à quatorze genres divers , ce qui est un résultat très-remarquable après la publication assez récente faite par M. Ruppel , zoologiste voya- geur, qui avait séjourné longtemps dans le même pays dans le but unique de récolter des objets d'histoire naturelle. MM. Galinier et Ferret ont pris de nombreuses notes sur les Mammifères, et surtout sur les Oiseaux qu'ils ont rapportés, et ces notes pourront servir à compléter l'histoire de ceux qui ont été publiés avant eux. Ainsi ils font connaître leurs mœurs, l'épo- 238 revue zoologique. ( Juin 1844.) que de leur nidification, la couleur de leurs yeux et des diverses parties nues de leur tête et de leurs pattes , le nom qu'ils por- tent dans le pays, etc., etc., renseignements très-nécessaires aux zoologistes et pour la plupart nouveaux. Ce catalogue raisonné aura un véritable intérêt comme do- cument positif destiné à faire connaître la distribution géo- graphique des Mammifères et des Oiseaux sur le vaste conti- nent de l'Afrique ; car nous avons eu le soin d'indiquer , autant que cela nous a été possible , les espèces qui se trou- vent sur d'autres points et celles qui sont tout à fait propres à l'Abyssinie , et nous avons donné une description étendue et une bonne figure de celles qui nous ont paru nouvelles ou non encore figurées. Nous ajouterons que nous avons soumis toutes ces espèces à l'examen de notre savant ami M. le baron de la Fresnaye , qui a bien voulu nous aider de son expérience et de sa vaste érudition ornithologique. Le pays parcouru par MM. Galinier et Ferret étant très-mon- tagneux et offrant , depuis les vallées chaudes jusqu'au sommet des montagnes couvertes de neige , toutes les variations de tem- pérature , la physionomie de ses productions zoologiques est en rapport avec cette constitution physique. Ainsi, dans la collec- tion de ces voyageurs, nous avons reconnu, à côté des Oiseaux des parties les plus chaudes de l'ancien continent , telles que le Sénégal, le cap de Bonne-Espérance , etc., des espèces propres à des pays plus tempérés comme l'Algérie , le Portugal et l'Espa- gne , et même des Oiseaux qui habitent les parties froides de l'Europe , des Alpes et de la Suède. L'entomologie de l'Abyssinie présente le même aspect, aux yeux d'un zoologiste versé dans les détails de cette science, et il doit en être certainement de même de la botanique. Les Insec- tes rapportés par MM. Galinier et Ferret ont été confiés à M. Rei- che , membre de la société entomologique de France ; le travail dont ils font le sujet sera présenté à l'Académie dans une pro- chaine séance. Le manuscrit présenté aujourd'hui par MM. Galinier et Ferret est accompagné de 1 6 dessins parfaitement exécutés par M. Prêtre et représentant les Mammifères et Oiseaux nouveaux décrits dans ce travail, MÉLANGES KT NOUVELLES. 239 IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. A. Chevrolat nous adresse la lettre suivante : Mon cher collègue , M. H. Lucas vient de répondre dans notre Revue (n° 4, 1844, pages 206-209) aux notes rectificatives que je vous avais adres- sées (page 134) sur quelques Buprestides de Barbarie qu'il y avait décrits comme inédits. Voici mes nouvelles remarques à ce sujet. Buprestis (Ancylocheira, Dej.Lat.) mauritanica Lucas, 1844, page 50. La constance et la régularié des taches jaunes sur les élytres des quelques individus que j'ai été à même de voir der- nièrement, me font croire que cette espèce est réellement nou- velle , néanmoins lorsqu'on suit la description du B. hilaris de Klug, espèce qui appartient à l'Egypte, on y trouve de tels points d'identité, qu'on serait tenté de regarder le B. mauri- tanica comme une variété de cette espèce , car l'obliquité et la confusion des taches du B. hilaris ayant les mêmes dispositions et la petite gouttelette jaune sur le premier article des antennes ne me sembleraient pas devoir écarter le doute que j'avais émis , en considérant surtout les nombreuses variétés qui se retrouvent parmi les B. flavo-maculata et vittata de F., espèces qui appar- tiennent toutes deux à la même division ou au même genre de certains auteurs. Sphenoptera viltaticollis , Lucas, 1844, page 50. Les trois sillons longitudinaux blanchâtres qu'offre le corselet de cette espèce n'étant apparents que sur les exemplaires excessivement frais, je ne vois pas pourquoi cette espèce ne serait pas rapportée au B. rauca de F. Entomolog. Syst., 191, 25 , ainsi désigné : Elytris Mdentalis. En me réfutant, M. Lucas donne trois dents aux élytres du B. rauca] ceci confirmerait plutôt ce que j'ai avancé , car l'auteur de Kiel n'a pu prendre pour une dent l'an- gle obtus situé entre la dent suturale et la dent marginale de l'extrémité. Je trouve que M. Lucas aurait dû indiquer dans sa description la poussière blanche qui recouvre tout le dessous du corps , à l'exception des segments abdominaux , qui montrent , chacun sur le côté, une place plus luisante, et déterminer ainsi plus minutieusement les stries des élytres qui sont gémi- nées et disposées par quatre paires sur chaque étui ; ces stries 240 revue zoorooiQUE. (Juin 1844.) sont étroitement sillonnées vers l'extrémité , près de la base elles portent des points arrondis, irréguliers ou allongés, mais ces points sont plus évidents , comme je viens de le dire , à la base et du côté externe. Acmœodera melanosoma, Lucas, 1844, p. 207. Ayant obtenu tout récemment cette espèce , je me suis convaincu qu'elle était nouvelle. Je n'aurais pu la confondre avec le B. nigrita de F., si M. Lucas l'avoit comparée à cette dernière. En effet, elle est beaucoup plus étroite dans toute sa longueur, plus cylin- drique et acuminée obtusément à l'extrémité , le disque du cor- selet est seul aplati ; de plus, le corps en dessus est couvert d'une villosité courte , noirâtre , excessivement épaisse. Ces caractères n'avaient pas été exprimés. Acmœodera flavopunctata , Lucas, 1844, page 207. Elle est évidemment, en effet, distincte du B. bicolor de Fab. J'ai eu le tort de ne pas assez vérifier cette description. Quanta VAnthaœia vittaticollis , Lucas, M. Lucas a reconnu depuis que cette espèce devenait synonyme de VA. ferulœ de M. Gêné. D'après ces explications franches , notre zélé collègue recon- naîtra , je l'espère , que la première fois , comme aujourd'hui , je n'ai publié mes remarques que dans un intérêt purement scientifique. Phosphorescence de la Fui g or a laternaria. Dans une lettre que M. le marquis Spinola nous a adressée de Gênes le 18 de ce mois , nous trouvons le passage suivant : « Vous savez que j'ai soutenu, dans mon Essai sur les Fulgo- r elles, la phosphorescence des grandes Fulgores ; ce fait, qui a été injustement contesté , m'a été confirmé dernièrement par M. Kaffer, qui a accompagné le prince Eugène de Carignan dans le voyage conçu dans l'origine pour l'océan Pacifique, et qui a fini Sur les côfes du Brésil. Un soir, dans les environs de Sandos, il a pris, sur une plante nommée vulgairement Banane sauvage, une Fulgore de la plus grande taille qui répandait une lumière éclatante : c'est cette lumière qui a attiré l'attention du chasseur. Elle a persisté après la prise de l'insecte , elle a reparu à plu- sieurs reprises pendant sa captivité et n'a disparu définitivement que par la mort de l'animal. SEPTIEME ANNEE. — JUILLET 1844. I. TRAVAUX INEDITS. Notice et Considérations Ooîogiques sur la place à assigner au Genre Ornithologique Flamant ( Phœnicopterus , L. ) , par M. 0. des Murs. On est depuis longtemps d'accord pour reconnaître , en His- toire naturelle , l'imperfection des Méthodes adoptées jusqu'à présent pour la Classification des Êtres animés. Nous croyons que cette imperfection n'est nulle part plus frappante qu'en ce qui concerne l'Ornithologie , dans laquelle se rencontrent à peine quatre à cinq Familles réellement naturelles , et où les Familles dites artificielles offrent les contradictions les plus cho- quantes et les rapprochements les plus forcés. On aurait tort , sans doute, de rendre les Savants distingués qui dirigent cette Science responsables de ce résultat et de ces anomalies : la source principale en est dans la complication et les difficultés inextricables qui résultent , d'une part , des découvertes impor- tantes que fait chaque jour l'Ornithologie , et , de l'autre part , de l'ignorance où elle se trouve au sujet de l'organisation et des habitudes des individus qu'elle découvre. Aussi , ne faut-il pas considérer ces vices inhérents aux Méthodes , comme absolument irrémédiables : il est impossible qu'à l'aide du temps et des per- fectionnements qu'il amène à sa suite, on n'arrive pas à des cor- rections et à des modifications importantes. Nous avons déjà , dans quelques articles publiés tant dans cette Revue que dans le Magasin de Zoologie , essayé de mettre sur la voie de ces améliorations , au moyen des caractères tirés de l'in- spection de l'OEuf de certains genres d'Oiseaux : c'est un nou- vel et semblable essai que nous venons tenter aujourd'hui au sujet du Genre Ornithologique Flamant ( Phœnicopterus , L. ), Genre fort restreint , puisqu'il ne renferme que trois espèces tel- lement identiques qu'elles n'ont l'air que de variétés locales d'une seule et même espèce. Le Flamant, plus que tout autre Oiseau, devait exercer la sagacité des Naturalistes Méthodistes, par la réunion et l'assem- blage qu'il oflVe, dans le même individu, de deux sortes de .H p.rvuk zooi.ociqui; {Juillet 1844.) Depuis dix ans que je m'occupe de collecter des insectes , je n'ai pu me procurer que six individus de cette espèce. » Nous espérons beaucoup pour la science du zèle de M. Nièto et il est certain qu'il donnera un grand intérêt aux objets qu'il nous enverra , en les accompagnant de notes prises avec discer- nement et conscience. Depuis quelque temps des collections d'objets du Mexique arrivent en abondance à Paris, tous les marchands d'histoire naturelle en reçoivent, mais personne, avant M. Niéto, ne s'est livré à des observations scientifiques. 1. Cicindela Nietii. — Elle appartient à la 3e division de M. Dejean et devra être placée entre les C. analis et continua. Elle est cylindrique, assez allongée, d'un beau bleu à reflets vio- lets , avec une tache au milieu du front, une autre sur le vertex ainsi que sur le dessus des élytres, au milieu et jusque près de l'extrémité, d'un beau rouge cuivreux. Élytres ponctuées offrant chacune deux grandes taches arrondies et blanches placées au bord externe ; l'une au milieu de leur longueur , l'autre près de l'extrémité à l'angle externe. Antennes noires avec les quatre premiers articles d'un bleu violet. Labre avancé, tridenté de chaque côté avec une dent intermédiaire plus avancée. Palpes jaunes avec le dernier article d'un noir bleuâtre ; dessous et pattes d'un beau bleu luisant à reflets violets, avec les trochanters et les genoux fauves. — L. 0,010; 1. 0 004. 2. Morio Laferlii. — 11 ressemble beaucoup aux M. monili- cornis et brasiliensis, mais il s'éloigne du premier par ses stries lisses et par les trochanters de ses pattes postérieures qui sont beaucoup plus grands , et atteignent au delà de la moitié de la longueur des cuisses , tandis qu'ils sont beaucoup plus courts chez le Morio monilicornis. On le distingue facilement du Morio brasiliensis par sa forme plus élargie, par les angles postérieurs de son corselet arrondis, par ses antennes sim- plement moniliformes et non renflées au milieu, comme cela a lieu chez un M. brasiliensis que nous avons sous les yeux. Chez l'espèce brésilienne le devant du chaperon est un peu échancré , coupé droit au milieu et iln'y a que deux impressions au dessus, ce qui présente seulement des traces de dents anté- rieures. Chez notre espèce il y a quatre fortes dents, dont les la- térales plus avancées, mais celles du milieu ne sont pas relevées ïll.WAUx 1NKDITS. l».*).*) on tubercules comme dans le M. monilicornis. — L. 0,01 7 à 0,023; 1.0,0055 à 0,007. 3. Calosoma ]>cregrinnlo7\ — Corps entièrement noir, presque entièrement terne en-desssus, un peu luisant dessous. Tète petite, assez, fortement chagrinée avec une fossette oblique en avant, près de l'insertion des [antennes. Corselet transverse, tronque, presque droit à ses deux extrémités , anguleux de chaque côté et au milieu, avec l'espace compris entre l'angle latéral et le bord antérieur arrondi , et l'espace entre ce même angle et le bord inférieur coupé droit. Son disque finement chagriné avec les bords plus fortement rugueux et une faible ligne longitudinale enfoncée au milieu. Écusson petit, triangulaire. Élytres beaucoup plus larges que le corselet à leur base, allongées, arrondies en avant et en arrière, presque parallèles au milieu , fortement re- biM dées, offrant chacune quatorze ouquinze lignes de petits points enfoncés, graduellement effacés vers l'extrémité postérieure des élytres, et trois séries de points distants, à peine visibles, sans aucune teinte métallique susceptible de les faire distinguer sans le secours de la loupe. Dessous et pattes presque lisses ; quelques gros points enfoncés sur les pièces latérales du métathorax et du premier segment abdominal, les suivants très-finement striés loiiL'iludinalement au milieu. — L. 0,026 ; 1. 0,01 1 . Cette espèce se distingue de toutes celles qui ont été décrites par M. Dejean , à cause de son corselet à bords anguleux. Elle se rapproche par ce caractère du C. angulatum de M. Chevrolat (Col. du Mex ; fasc, 2 mars 1843). Mais chez ce dernier les élytres ont chacune quatorze côtes. 4. Cebrio Chevrolatii. — Allongé, parallèle, assez déprimé, d'un jaune fauve un peu brunâtre en dessus, surtout vers l'ex- trémité postéi ieure des élytres, avec le dessous et les cuisses d'un jaune plus pale. Tète noirâtre, ponctuée, avec des poils jaunes couchés et dirigés en arrière. Antennes à peine deux fois plus longues que la tête et le corselet, d'un brun noirâtre avec le pre- mier article presque fauve ; leur extrémité , quand elles sont re- pliées en arrière, n'atteignant pas la moitié de la longueur totale de l'insecte. Corselet d'un fauve plus vif, transversal , deux fois plus large que long, en arrière, légèrement arrondi sur les côtés et rétréci en avant, avec les angles postérieurs très-aigus et pro- longés en arrière , son bord postérieur bi-arqué , ou offrant au 256 revue zooi,ogiquf. ( /wi//en844.j milieu un lobe prolongé sur la base de l'écusson. Écusson deux fois plus long que large, un peu arrondi sur les côtés , terminé en pointe mousse, ponctué. Élytres trois fois aussi longues que le corselet et la tête (moins les mandibules), plus larges que le cor- selet à leur base, parallèles, couvertes de points enfoncés assez forts avec huit côtes assez bien marquées. Dessous et cuisses jau- nes, couverts de poils de la même couleur. Jambes et tarses bruns, ponctués et velus; les jambes antérieures fortement bidentées extérieurement. Cette jolie espèce est assez voisine de celle que M. Chevrolat a décrite sous le nom de C. femoralis ( Coléopt. du Mex. fasc. 8 n° 200, sept. 1835 ). Mais chez celle-ci, que nous avons sous les yeux , tout le dessus est d'un brun noirâtre foncé, le corselet est beaucoup plus large, surtout en avant et les élytres, sont beaucoup moins allongées et moins parallèles. 5. Jgrilus blandulus. — Allongé, noir avec le dessus d'un noir vert taché de gris soyeux argenté et de noir vif. Tête et cor- selet d'un gris argenté, rugueux ; le bord antérieur du corselet offrant un bourrelet noiret lisse. Antennes presque de la longueur de la tête et du corselet, noires avec les quatre ou cinq derniers articles épaissis. Corselet aussi long que large, un peu rétréci et bisinueux en arrière. Écusson d'abord transversal, terminé brus- quement en arrière par une pointe triangulaire. Élytres ayant un peu plus de deux fois la longueur de la tète et du corselet, un peu élargies en arrière et arrondies au bout, finement granuleuses couvertes de duvet gris argenté à l'exception des côtés, jusqu'au milieu de leur longueur, et de l'extrémité qui sont d'un vert bleuâ- tre métallique. Elles ont près de la base une assez large bande d'un noir de velours , partant de l'angle humerai et allant obli- quement atteindre la suture un peu au-dessous de l'écusson ; au- dessous de cette bande on voit un crochet noir relevé, dirigé en haut et terminé un peu au delà du milieu de la largeur de l'ély- tre. Enfin de la partie inférieure de ce crochet à la suture , part une autre bande noire, plus large que la première, dirigée obli- quement vers le bas et allant se terminer au bord externe de l'é- lytre, un peu au delà du milieu de sa longueur. Côtés et dessous du thorax et de l'abdomen ayant des taches blanches argentées, produites par des poils couchés. Pattes allongées, un peu com- primées et noires. — L. 0,007 ; 1. 0,002. TRAVAUX INKDITS. 257 6. Lissomus flavipennis. — Noir, luisant, avec les élytres d'un beau jaune orangé. Tête et corselet ponctués , couverts de poils jaunâtres couchés et peu serrés. Deux espaces lisses sur le milieu du corselet. Écusson noir , arrondi , peu ponctué. Élytres d'abord parallèles , arrondies à l'extrémité , d'un jaune orangé plus ou moins vif, très-luisantes, couvertes de très-petits points enfoncés , oblongs , dont quelques rangées sont régulièrement disposées en stries et composées de points un peu plus forts. Elles ont près du bord externe un sillon profond qui n'atteint pas l'ex- trémité postérieure. Dessous et pattes fortement ponctués ; la- melles inférieures des tarses brunes. — L. 0,012 ; 1. 0,006. 7. Amphidesmus Nietii. — D'un beau jaune vif tirant sur l'o- rangé, avec le dessus de la tête, les antennes ," trois lignes lon- gitudinales sur le corselet , l'écusson , une large tache au milieu de la base des élytres et leur extrémité, ainsi que les pattes et le dessous du corps, noirs. Antennes du maie d'un tiers plus lon- gues que le corps, celles de la femelle d'un tiers plus courtes que lui, composées d'articles obeoniques. Tête jaune avec les palpes , les mandibules , le dessus et le dessous noirs ; une petite tache jaune sous le menton , se continuant sur le bord antérieur du prothorax en dessous. Chez quelques individus tout le milieu du prothorax est jaune en dessous. Corselet assez convexe, cha- griné, plus large en avant dans le mâle , plus étroit chez la fe- melle , avec une faible saillie près de l'angle antérieur et une dent assez forte au milieu , de chaque côté ; tout son dessus d'un jaune un peu orangé plus vif que sur les élytres , ayant de cha- que côté deux fortes impressions placées vis-à-vis les tubercules latéraux et marqué en dessus de trois bandes longitudinales noires ; les deux latérales atteignant les bords antérieur et posté- rieur , l'intermédiaire partant du bord postérieur et arrivant au milieu seulement. Écusson assez grand , triangulaire et aigu en arrière, finement chagriné. Élytres ayant à leur base la largeur du corselet , prise d'un tubercule à l'autre , un peu élargies en arrière, assez convexes en dessus , fortement ponctuées et cha- grinées, ayant chacune trois côtes assez élevées en dessus , n'at- teignant pas l'extrémité postérieure qui est arrondie et noire , et marquées au milieu de la base d'une grande tache noire qui n'atteint pas les angles lmmcraux. Le dessous du corps et les pattes sont noirs , il y a une petite tache jaune sons les misses Tom. YII. Année 1841. 17 258 rkvuf. zoologique. {Juillet 1844.; antérieures; le sternum du prothorax est très-saillant, arrondi au bout et jaune. Le sternum du mésothorax s'avance en pointe vers le précédent et est également jaune. — L. 0,025 ; 1. 0, 008. 8. Amphidesmus xanthomelas. — Noir. Corselet convexe, cha- griné, jaune dessus et dessous, avec deux larges bandes longi- tudinales noires en dessus, se réunissant au milieu, en avant et en arrière. Écusson noir, triangulaire. Élytres parallèles jusqu'à leur extrémité, avec trois côtes longitudinales élevées dont l'ex- terne est éloignée des deux autres et longe le bord. Elles sont jaunes avec l'extrémité noire , et offrent un peu avant le milieu une large bande transverse et sinueuse noire. Antennes , des- sous et pattes noirs sans taches. — L. 0,016 ; 1. 0,004. Nous avons donné à cette espèce le nom qu'elle porte dans la collection de notre ami M. Chevrolat. Elle en a encore deux au- tres: pour M. Dejean c'est VA. Hopfneri; pour M. Klug c'est VA. torquatus. Ce genre Amphidesmus a été établi par M. Serville ( Ann. soc. entom. de France, t 111, p. 65, 1834 ) avec une espèce du cap de Bonne-Espérance, décrite et figurée en 1795, par Olivier (t. 4, n° 67, p. 37, PI. xix, fig. 144 ), sous le nom de Cerambyx analis , et que Fabricius a nommée, en 1801 ( Syst. Eleuth., t. 11 , p. 274, n° 39 ) , Cer. quadridens , sans faire connaître les motifs qui l'ont porté à ne pas adopter le nom d'un auteur, qu'il cite cependant , quand il n'était pas obligé de faire ce change- ment de nom à cause de l'existence antérieure d'un autre Ce- rambyx analis. Il est fâcheux que M. Serville ait employé ce nom générique d'Amphidesme , car il sert depuis longtemps à désigner un genre de Mollusques bivalves. Pour ne pas embrouiller encore la nomenclature, nous croyons devoir le laisser subsister. Ce genre nous semble devoir se placer naturellement après le genre Lophonocerus de Latreille et près de celui que nous avons publié sous le nom d'Amallocerus (Icon. règne anim. Ins. texte, p. 21 8), mais M. Serville ( Ann. soc. ent. de France) le relègue fort loin de ces genres. 11 distingue le groupe qui renferme le genre Lophonocerus de celui qui renferme les Amphidesmus par la forme du corselet qui , suivant lui , est dilaté sur les côtés , souvent déprimé en dessus , ni globuleux , ni cylindrique dans les premiers , tandis que dans les seconds , le corselet est TRAVAUX INÉDITS. 259 plus ou moins arrondi latéralement, mais point dilaté, constam- ment déprimé en dessus. Suivant nous le genre Amphidesmus ne diffère des Lophonocerus et Amallocerus que parce que son corselet n'offre pas les six gros tubercules que l'on voit chez ceux-ci , parce que ses antennes sont formées d'articles obconi- ques , tandis qu'ils sont cylindriques et garnis de brosses dans le premier genre et aplatis et en scie dans le second. 9. Chlorida cincla. — Jaune. Yeux et antennes noirs , celles- ci ayant les trois premiers articles jaunes. Corselet d'un vert noirâtre velouté en dessus , biépineux de chaque côté et tuber- culeux en dessus. Écusson arrondi , vert pâle. Élytres d'un beau vert , avec des côtes élevées comme celles de la Chlorida fesliva , ayant une large bordure jaune à la base et sur les côtés , mais n'atteignant pas tout à fait les bords latéraux et postérieur. Des- sous et cuisses jaunes ; les trochanters, les jambes, les tarses et l'extrémité de l'abdomen d'un jaune fauve assez foncé. — L. 0,023 à 0,030; 1. 0,007 à 0,009. 10. Chrysophora ( Macropoides ) Nielii.— D'un brun noirâtre foncé en dessous avec le dessus de la tête et du corselet ainsi que les élytres d'un jaune un peu brunâtre ou marron très-clair ei le milieu de l'écusson et du pygidium jaune pâle. Pattes de la couleur du dessous avec les jambes antérieures tirant sur le fauve. Pattes postérieures du mâle très-grandes avec les cuisses aplaties, très-élargies et armées en dessous et au milieu d'une forte épine ; leurs jambes très-arquées avec les tarses beaucoup plus courts que les jambes. — L du mâle 0,02G; 1. 0,014. De la femelle. L. 0,021 ; 1. 0,010. Le genre Chrysophora est loin d'être bien caractérisé et bien limité , à moins que l'on ne s'en tienne à la caractéristique abrégée que Latreille en a donnée dans la secondé édition du Règne animal , t. IV, p. o52. Si l'on veut suivre ces caractères, on ne laissera dans le genre Chrysophora de Latreille que le Melolontha chrysochlora du voyage de Humboldt, et l'on sera obligé , à l'exemple de Kirby, d'en séparer le Scarabœus ma- cropus dos ailleurs anglais, quoique Latreille l'ait rapporté à son genre Chrysophora en le citant avec l'espèce de Humb'oldt , dans la note qui suit les caractères de ce genre. En effet , le mâle de ce Scarabœus macropus , quoique ayant aussi les pieds postérieurs très- grands, avec les cuisses grosses et les jambes 260 revue zoologique. ( Juillet iSM. ) arquées , n'a pas ces jambes terminées à V angle interne en une pointe très-forte , mais ces jambes sont simplement tronquées obliquement. Dans le Melolontha chrysochlora de Latreille, les tarses postérieurs des maies sont beaucoup plus longs que la jambe, avec le cinquième article plus court que les quatre pre- miers réunis, tandis que dans le Scarabœus macropus ces mêmes tarses sont de moitié plus courts que la jambe qui les supporte avec le cinquième article au moins aussi long que les quatre premiers réunis. Dans le premier de ces insectes le crochet in- terne des tarses antérieures est plus grand et un peu bifide au bout, et Pécusson est transversal arrondi en arrière et en demi- cercle; dans le second le crochet interne des mêmes tarses an- térieurs est aussi plus grand, mais il n'est que tronqué au bout, et Pécusson est en triangle curviligne et un peu plus long que large. Ces caractères ou une partie de ces caractères , observés chez des femelles , ont porté M. Georges Gray, d'après Kirby, à établir son genre Chrysina (Animal Kingdom, Insectes, vol. 1, p. 31 6, PI. 14 et 4 6). 11 est singulier que M. Georges Gray, qui a fait donner une copie de la figure du Scarabœus macropus (PI. 14) n'ait pas reconnu que sa Chrysina mexicana n'en était que la femelle , et nous ne sommes pas moins étonné de voir que M. Sturm figure plusieurs de ces femelles (Catal. der kœfer sammîung, Nurnberg , 1843) sous le nom générique de Pelid- nota , quand il possède le mâle qu'il a placé à côté dans le genre Chrysophora. Le superbe insecte que M. G. R. Gray a publié sous le nom de Chrysophora Kirbyi ( Anim. Kingd., Ins., 1. 1, p. 516 , pi. 46 , fig. 2 ) et qui est connu dans les collections sous celui de Rutela fulgida Dej. , se rapproche des vraies Chrysophora par les tarses postérieurs des mâles plus longs que les jambes , et dont le dernier article est beaucoup plus court que les précédents réunis, et par son écusson arrondi et transversal , mais il tient des vraies Rutèles par ses mandibules bidentées au côté externe , tandis que dans les Chrysophora et les Chrysina ces organes sont arrondis et minces au dehors ; tous les crochets des tarses de cet insecte sont simples , quoique inégaux ,• son corps est gé- néralement plus étroit dans les deux sexes et les jambes posté- rieures des mâles sont droites , dilatées sur la tranche externe et dépourvues de la longue pointe ou prolongement qui carac- térise le vrai genre Chrysophora de Latreille, THAVAUX iNEOlTS. 261 Quant a l'insecte avec lequel M. Dupont a établi son genre Heterosternus (Mag. de zool.,1832, cl. IX, pi. 10), il tient des Chrysina maies par la brièveté de ses tarses postérieurs et des vraies Chrysophora par le prolongement de ses jambes pos- térieures , et par la forme de l'écusson ; mais il s'éloigne de ces deux genres par les crochets de ses tarses dont l'externe est bi- furqué aux pattes antérieures et intermédiaires seulement, et par le bord externe de ses mandibules qui est presque droit, épais, avec leur extrémité antérieure terminée par une pointe assez forte qui se relève et va atteindre le bord du chaperon. Ces derniers caractères nous conduisent au sous-genre que nous nous proposons de nommer Macropoides : chez cet in- secte les six tarses ont leur crochet externe bifurqué ; l'é- cusson est encore transverse et arrondi en arrière ; les cuisses postérieures des mâles sont très-fortes , comme dans le Scar. macropus , leurs jambes sont arquées, un peu prolongées au- delà de l'insertion des tarses ( qui sont beaucoup plus courts que la jambe ), mais moins que dans le genre Heterosternus , et ses mandibules sont presque droites et sans dents au côté externe , terminées par une pointe assez forte qui se relève et va atteindre le bord du chaperon. Comme on le voit par l'exposé des différents caractères qui distinguent et rapprochent tous ces insectes entre eux , on pour- rait les réunir en un seul genre en employant un caractère qui est commun à tout le groupe, l'extrême développement des pattes postérieures des mâles. Nous pensons cependant qu'il se- rait plus conforme à la manière actuelle d'envisager l'entomo- logie , de considérer , pour classer ces insectes, d'autres organes que ceux de la locomotion terrestre , ou de faire concourir un plus grand nombre de caractères à leur signalement. On arri- verait ainsi à la formation de plusieurs sous-genres composés chacun , il est vrai , d'une seule ou de peu d'espèces , mais qui ne peuvent que s'augmenter quand on aura mieux exploré l'in- térieur des différentes contrées du globe et surtout de l'Améri- que intertropicale. En effet , pour le moment , ces petits genres ne peuvent être considérés que comme des tètes de groupes plus nombreux en espèces, et que le temps ne manquera pas de compléter. Voici le tableau des principaux caractères que l'on pourrait assigner à ces genres si on les adoptait. 262 revue zoologique. (Juillet 1844.) I. Mandibules arrondies et dilatées extérieurement. A. Tarses postérieurs des mâles plus longs que la jambe G. Chrysophora. B. Tarses postérieurs des mâles moins longs que la jambe. 1 . Tous les crochets des tarses simples. (;. Chrysina. 2. Crochet externe des quatre tarses antérieurs bifide G.Helerosternus. II. Mandibules droites et non dilatées ex- térieurement , terminées en avant par une pointe relevée. Crochets externe de tous les tarses bifide Q. Macropoidês. III. Mandibules échancrécs ou bidenlées extérieurement. A. Tarses postérieurs des mâles plus longs que la jambe G. Aiiisocheirm. B. Tarses postérieurs des mâles moins longs que la jambe G. JRulela , Pelidnota, etc. Nous aurions poussé plus loin ce travail de classification , si nous n'attendions pas un volume de M. Burmeister dans lequel ce groupe de Lamellicornes doit être traité. Il est certain qu'il y a fort à faire sur ces insectes et que les genres fondés par La- treille dans le Règne animal ne suffisent plus. Note sur quelques nouvelles espèces d'insectes qui habitent les possessions françaises du nord de l'Afrique , par M. H. Lucas. Les quelques insectes que je vais faire connaître dans cette pe- tite notice , m'ont été communiqués par M. Doué et tous ont été re- cueillis aux environs de Biskra, ville qui se trouve située à cin- quante-cinq lieues au sud de Constantine et qui maintenant fait partie des possessions françaises en Algérie. Les Coléoptères, qui ont été récoltés aux environs de cette ville , appartiennent pour la plupart à la grande famille des Mélasomes qui sont, comme on le sait, répandus en prodigieuse quantité dans toute l'Afrique. Tous les points que nous possédions en Algérie , jusqu'en 184?, pouvaient être considérés comme faisant partie du littoral au moins entomologiquement parlant, et pendant le séjour que j'y fis, comme membre de la commission scientifique de l'Alger e TRAVAUX INÉDITS. Vl9 ans les années 1840 , 1841 et une partie de 1842 , j'ai été obligé de me borner aux lieux qu'occupait alors notre armée, de manière que dans toutes mes excursions , je n'ai trouvé en ento- mologie que ce que peut nourrir , à partir du littoral , un rayon de vingt à vingt-cinq lieues environ. Les quelques insectes qui ont été recueillis pendant l'expédition de Biskra ont un faciès bien plus africain que tout ce qui a été rencontré jusqu'à présent en Algérie , et cç faciès semble démontrer que, lorsqu'on a dé- passé un certain rayon, les productions entomologiques changent complètement ou se modifient assez pour présenter des espèces bien différentes de celles qui ne quittent pas le littoral. Ce qui vient à l'appui du fait que je cite, c'est que tous les mélasomes qui nous sont arrivés jusqu'à présent du nord de l'Afrique ne nous ont toujours offert qu'une seule espèce tfAdesmia , A. cos- tata, qui est très-commune aux environs d'Oran et qui se retrouve à Mascara et même jusqu'à Tlemcen. Cette diversité dans les es- pèces et ce rapprochement surtout de formes véritablement afri- caines doit aussi se présenter non-seulement dans les autres familles de l'ordre des Coléoptères, mais aussi dans tous les ani- maux articulés en général. Si jamais le gouvernement était amené à renvoyer une seconde fois en Afrique la commission scienti- fique de l'Algérie , ses premiers travaux étant avant tout entière- ment achevés , que de découvertes précieuses ne ferait-on pas dans toutes les branches de la zoologie, maintenant surtout que la sécurité dans notre belle colonie d'Afrique grandit de jour en jour. Au sujet de l'envoi qui a été fait à M. Doué, mon collègue de la Société entomologique de France , et qui ne renfermait que des Coléoptères , je dois dire ici que tous les insectes qui for- maient cet envoi ont été recueillis par M. de Farémont t capitaine adjudant-major au 3e régiment des chasseurs d'Afrique. Parmi ces insectes , se trouvent quatre espèces nouvelles tfAdesmia re- marquables par leurs formes véritablement africaines et les gra- nulations que présentent les élytres; il en est une surtout qui se distingue des trois autres par des taches et des bandes régu- lièrement disposées et qui sont dues à une tomentosité très- courte , très-serrée et d'une belle couleur blanche. Dans cette même petite note, je décrirai aussi un joli Curculionide apparte- nant au genre des Cleonis et différant de toutes les espèces qui ont été rencontrées jusqu'à présent en Algérie par sa forme 26i REVUE ZOOLOGIQ13E, (Juillet 1844.) courte et ramassée , et les tubercules qui entourent ses élytres. Adesmia Faremontii. — Long. 12. , larg. 6 millim. — Noire, tachetée de blanc. La tête d'un noir moins brillant que les élytres , présente une ponctuation très -fine et très-peu serrée, et entre les yeux, on aperçoit trois dépressions dont la médiane est arrondie, tandis que celles qui occupent les côtés latéraux sont longitudinales. Les organes de la manducation ainsi que les antennes sont d'un noir mat, et les divers articles qui composent ces dernières sont légèrement comprimés. Le corselet est ponc- tué, d'un noir mat, et la ponctuation qu'il présente est un peu plus forte et un peu plus serrée que celle de la tête ; son bord antérieur est hérissé de poils courts très-serrés, d'une belle cou- leur blanche. Les élytres étroites, d'un noir brillant, présentent de chaque côté trois côtes , dont celle qui est située près de la suture est très-peu saillante, les suivantes sont très-prononcées et ont leurs bords crénelés et granuleux ; les intervalles sont larges et offrent des rangées longitudinales de tubercules arron- dis, et entre ces derniers, qui sont assez espacés, on aperçoit des dépressions arrondies , assez profondes , revêtues d'une to- mentosité courte , très-serrée et d'une belle couleur blanche ; postérieurement , cette tomentosité forme de chaque côté des élytres deux petites bandes blanches dont celle qui est située près de la suture est plus petite et un peu plus finement marquée ; les bords externes de ces mêmes organes sont aussi revêtus d'un duvet blanc qui forme de chaque côté une bande qui part de la partie antérieure et qui doit atteindre , dans les individus frais , la partie postérieure. Le corps en dessous est d'un noir mat, chagriné, avec les second et troisième segments abdominaux striés longitudinalement à leur bord antérieur. Les pattes de même couleur que l'abdomen sont très-légèrement épineuses. Cette espèce se rapproche un peu par la forme de VA. œgrota dont elle diffère par la disposition des côtes des élytres et par les taches et bandes blanches que présentent ces organes. Cette Adesmie a été rencontrée sous les pierres dans les envi- rons de Biskra ; M. Doué possède seulement deux individus de cette belle espèce. Adesmia Biskreensis.— Long. 16, long. 8 millim. — D'un noir brillant; la tête est ponctuée et la ponctuation qu'elle présente est fine et très-peu serrée ; elle est déprimée entre les TRAVAUX INEDITS. 265 yeux et près des antennes, on aperçoit une dépression assez pro- fonde et longitudinale. Les organes de la manducation et le» antennes sont d'un noir brillant avec l'extrémité du dernier ar- ticle de ces organes , blanchâtre. Le corselet est ponctué et celte ponctuation, qui est un peu plus forte et un peu moins serrée que celle de la tète , est surtout très-sensible sur les côtés laté- raux. Les élytres, étroites , d'un noir un peu plus brillant que la tète et le corselet, sont entièrement hérissées de tubercules sail- lants, serrés, à extrémité très-légèrement épineuse et dont la direction est tout à fait postérieure. Le corps en dessous, d'un noir moins brillant que les élytres , est profondément strié, et ces stries se montrent jusque sur les premier et second segments ab- dominaux. Les pattes sont d'un noir brillant et assez profondé- ment chagrinées. Cette espèce, qui a été prise dans les environs de Biskra, me paraît avoisiner VA. excavata, Klug, Symb. phy- sicœ Zool. Ins., p. 2G, pi. 12, no 13, avec laquelle elle ne pourra être confondue à cause des tubercules qui hérissent les élytres et qui sont plus fins, plus épineux et beaucoup plus serrés. Adesmia Doueù — Long. 18, larg. 10 millim. — D'un noir mat ; la tête , d'un noir un peu moins mat que les élytres , présente une ponctuation fine très-peu serrée , et de chaque côté des antennes on aperçoit une dépression assez profonde. La lèvre supérieure beaucoup plus profondément échancrée que dans les deux espèces précédentes , est ponctuée et cette ponctuation est beaucoup plus serrée que celle de la tête. Les antennes, d'un noir mat, sont comprimées avec l'extrémité du dernier article rous- sàtre. Le corselet , d'un noir moins brillant que la tête avec les côtés latéraux fortement chagrinés , est beaucoup plus ponctué que cette dernière et cette ponctuation est beaucoup plus serrée et surtout beaucoup plus forte ; son bord antérieur est hérissé de poils très-courts , très-serrés et d'une belle couleur blanche. Les élytres, larges, sont d'un noir mat, et présentent de chaque côté trois côtes fortement prononcées et la naissance d'une quatrième , mais peu apparente , près de la suture; ces côtes sont fortement granulées, et dans les intervalles qui sont larges, on aperçoit des rangées longitudinales de tubercules peu serrés et assez sail- lants ; les côtés latéraux sont ponctués et très-finement tubercu- les. Le corps en dessous est d'un noir brillant , strié , et ces stries se présentent jusque sur le troisième segment abdominal. Les 266 revue zooLOGiyuE. (Juillet 1844.) pattes sont d'un noir mat , chagrinées et très-finement tuber- cule'es. Cette espèce a un peu d'analogie avec VA . crenala et elle en diffère par les côtes qui présentent de fortes granulations et par les intervalles qui sont fortement tubercules. Cette Àdesmiea été trouvée sous des pierres, dans les environs de Biskra. Adesmia Solieri. — Long. 15 , larg. 9 millim. — D'un noir un peu moins mat que la précédente ; la tête est ponctuée, et cette ponctuation est plus serrée et surtout beaucoup plus pro- noncée que dans VA. Douei; de plus, elle présente quelques dépressions placées entre les yeux et dont celles qui sont situées près des antennes sont beaucoup plus prononcées. La lèvre supé- rieure est lisse et l'échancrure qu'elle présente dans la partie médiane paraît un peu moins prononcée que dans l'espèce pré- cédente. Les antennes sont d'un noir mat, comprimées, avec l'ex- trémité du dernier article blanchâtre. Le corselet, chagriné sur les côtés latéraux , un peu moins large que dans l'espèce précé- dente , présente une ponctuation assez forte , bien marquée et un peu plus serrée que dans VA. Douei. Les élytres sont aussi moins larges , moins allongées , et les côtes , dont la première n'atteint pas la partie antérieure des élytres et que ces organes présentent, sont beaucoup plus saillantes, plus granuleuses et beaucoup plus fortement crénelées ; les intervalles sont plus en- foncés et les tubercules dont ils sont hérissés sont un peu plus forts et moins serrés; les côtés latéraux sont aussi très-for- tement chagrinés et à peine tubercules. Tout le corps en dessous est d'un noir brillant, profondément strié surtout sur le ster- num, et ces stries se continuent, mais faiblement, jusque sur le troisième segment abdominal ; les suivants , c'est-à-dire les quatrième et cinquième, sont très-finement chagrinés. Les pattes sont un peu plus grêles, très-profondément chagrinées, avec les fémurs très-légèrement épineux. Cette espèce, quoique bien voisine de la précédente et habitant la même localité , s'en distingue , au premier aspect , par sa taille plus ramassée et moins large ; mais ce qui empêchera de la con- fondre avec VA. Douei , c'est la ponctuation de la tête et du cor- selet qui est plus serrée et surtout plus prononcée , et les côtes des élytres dont la première n'atteint pas la partie antérieure de ik.uai \ iM.ni is. 267 ces organes et qui sont beaucoup plus saillantes , plus granu- leuses et plus fortement crénelées. Cleonis margarati férus. — Long. 10 , larg. 6 millim. — Hi un, recouvert d'une tomentosité d'un gris-cendré très-clair , courte et très-serrée. La tète présente en dessus deux sillons longi- tudinaux fortement prononcés , divisés dans leur partie médiane par une côte également longitudinale très-saillante ; près de la base on aperçoit une fossette médiane profondément marquée. Les antennes sont brunes , tomenteuses. Le corselet est très-rugueux, fortement creusé dans sa partie médiane et sur ses côtés latéraux ; ces derniers, saillants, sont profondément échancrés dans leur milieu et présentent en dessus, de chaque côté , deux petits tu- bercules d'un brun brillant , arrondis et perliformes; la tomen- tosité d'un gris-cendré très-clair qui revêt le corselet est surtout Irès-apparente dans les parties concaves , tandis que les parties saillantes sont d'un brun foncé. Les élytres courtes , très-larges, sont ponctuées, très rugueuses , et présentent de chaque côté deux saillies fortement tuberculées ; à leur partie antérieure , on aperçoit de chaque côté deux tubercules saillants dont un est situé tout près de l'écuss-on; les côtés latéraux sont entourés par une rangée régulière de tubercules perliformes très-prononcés, et entre cette rangée de tubercules et le bord externe , on re- marque deux lignes longitudinales de points d'un brun foncé assez profondément marqués , et parmi lesquels on voit poindre ça et là quelques petits tubercules d'un brun brillant. Tout le corps en dessous , ainsi que les pattes, sont bruns, mouchetés de cette couleur et revêtus de poils d'un gris blanchâtre , très-courts et très-serrés. Cette belle espèce , dont M. Doué ne possède qu'un seul indi- vidu , a été trouvée sous les pierres dans les environs de Biskra ; elle se rapproche un peu par la forme du C. gibbicollis. Déj. , près duquel elle vient se placer. 268 revue zuoLoGiyUE. (Juillet i8H.) II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Liste de toutes les espèces d'Oiseaux qui se trouvent au Muséum Britannique (-Lût of the spécimens ofBirdsin the Collection ofthe British Muséum ) , par M. John Edward Gray. fr. On vient de publier à Londres la Ve Livraison d'un fort petit Ouvrage que nous avons entre les mains, qui ne paraît qu'en brochure et dans le format le plus modeste, mais qui présente le plus grand intérêt sous le rapport de l'Ornithologie à laquelle il est consacré. Ce n'est rien moins que le Catalogue de toutes les espèces d'Oiseaux que renferme le Muséum Britannique ; mais un Catalogue minutieux, détaillé et équivalant à un Catalogue raisonné , car voici dans quel ordre d'idées il est conçu et rédigé. L'auteur , M. John Edward Gray , se conforme naturellement à la Méthode et au mode de classification suivis dans ce grand Éta- blissement ; il procède donc par Ordres, par Familles ou Genres et par Espèces. Chaque Espèce est indiquée d'abord sous son nom spécifique anglais ; vient ensuite toute la Synonymie latine , puis successivement, l'indication de l'âge, du sexe, des variétés de plu- mage et de Vhabitat de chaque Exemplaire composant la Collec- tion Britannique , et enfin sa provenance , c'est-à-dire , le nom de la Collection ou de la personne de laquelle le Musée tient chacun de ces Exemplaires soit à titre de dons, soit à titre d'échange. Comme on le voit , c'est un véritable Catalogue Ornithologique auquel il ne manque , comme OEuvre , que quelques phrases Linnéennes , des Diagnoses caractéristiques , et des descriptions , ce qui ne rentrait plus dans le plan si simple et si bien ordonné de l'Auteur. La Ire Partie de ce Catalogue^ la seule parue , ne renferme que les Accipitres Diurnes et Nocturnes , et ne contient pas moins de 204 Espèces pour les premiers et de 73 pour les seconds ! Si à ces chiffres on ajoute celui des variétés d'âge, de sexe, de plu- mage et de localités, qui, pour un grand nombre d'Espèces , s'élève à plus de 15 , on conviendra qu'il est difficile , pour un Muséum public , de se montrer plus au niveau de la Science; car nous doutons qu'elle possède à l'heure qu'il est beaucoup plus de 204 Espèces d'Oiseaux de proie Diurnes. Nous attendons impatiemment les Parties suivantes . et nous ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 209 souhaitons qu'elles soient aussi riches d'indications et aussi com- plètes. Ajoutons que ce n'est pas sans plaisir et sans quelque vanité que nous avons vu figurer fréquemment dans cette Liste d'un Musée Étranger, le nom de notre compatriote et ami J.Verreaux, pour toutes les nombreuses et belles espèces qu'il a rapportées de ses Voyages au Sud et au Centre de l'Afrique , alors qu'à notre Musée National , nous le disons avec regret, à notre Muséum de Paris auquel il a procuré les mêmes espèces , son nom ne figure nulle part ! Sans doute, ce n'est qu'une omission qui ne procède d'aucun parti pris à l'avance , et la confiance toute récente dont l'Administration du Muséum a investi J. Terreaux , en le char- geant d'une Exploration Scientifique en Australie nous fait espérer que les riches provenances qu'elle vient d'en recevoir lui feront penser à réparer avec le temps une omission qui, trop prolongée, semblerait réfléchie et par cela même une injustice. C'est, nous le croyons, un bon exemple que l'Administration du Muséum Britannique vient de donner dans la personne de M. John Edward Gray à toutes les Administrations de Musées Nationaux d'Histoire Naturelle, et que celle du Jardin des Plantes de Paris,si brillamment composée sous le rapport du mérite et de la portée Scientifique de chacun de ses membres, ne saurait trop tôt s'empresser de suivre. Car, c'est encore une manière utile de vulgariser les richesses enfouies dans ces Dépôts Natio- naux, qui à ce titre doivent compte au public studieux ou savant de ce qu'ils reçoivent ou de ce qu'ils renferment en trésors de ce genre. Et puis n'est-ce pas un moyen de mettre chaque Musée à même de connaître officiellement ce qui manque à son voisin, ou ce qu'il peut en recevoir, et de faciliter ainsi entre ces divers Éta- blissements des échanges ou même une émulation des plus favo- rables à la Science. C'est de plus un mode de stimulation très- efficace pour les Voyageurs Naturalistes des Gouvernements et de ces Administrations ; car leurs Noms, le plus souvent oubliés, ne figureront plus désormais sur des lambeaux de papier isolés et perdus dans la poussière des Magasins ; ils trouveront en leur temps leur place d'honneur au pied de chaque objet classé dans les rayons des Cabinets publics ; mais en attendant, ils le verront transmis, par la voie de la Presse , à une publicité dont ils cher- cheront de plus en plus à se rendre dignes. 270 revue zoologique. ( Juillet \8%k.) Toutes ces considérations nous donnent le ferme espoir que l'honorable M. Isidore GeofïVoy-Saint-Hilaire , si empressé à faci- liter les progrès de cette partie de la Science , sera des premiers à provoquer ou à autoriser un Ouvrage semblable. (0. Des M.) Liste des Poissons découverts jusqu'ici sur les côtes de la Nou- velle-Zélande, par J. Riciiardson, M. D., inspecteur des hôpi- taux à Haslar ; avec la description parJ.-E. Gray, Esq. et Richardson, des nouvelles espèces rapportées par Dieffenbach. ( Suite. Voir aux pages 189 et 225.) 52. Labrus pœcilopleurus. — C. et V. XIII, p. 95. M. Lesson assure que le nom indigène est Parequiriquiri. 53. Julis? rubiginosus. — [Sparus rubiginosus , Banks , fig. pict. 2, t. 38. Sol. Pisc. Austr. p. 7.) Pris au cap Kidnappers. 54. Julis notatus. — ( Sparus notatus, Sol. Pisc. Auslr. p. 16, Banks, fig. pict. 2, t. 37.) 55. Julis miles. — (Labrus coccineus , J. R. Forster, apud Schn. Labrus miles , Bl. Schn. p. 2G4.) Appelé le soldat par les matelots de Cook à son second voyage. 56. Julis celidotus. — (Labrus celidotus, J. R. Forster, apud Bl. Schn. p. 265.) 57. Julis prasiophthahnus. — (Sparus prasiophlhalmus , Sol. Pisc. Austr. p. 5.) 58. Odax pullus. — C. et V. XIV, p. 304. — (Scarus pullus, G. Forster, fig. pict. 2, t. 202. J. R. Forster, Ms. IV, 17, apud Bl.Schn. p. 208.) Appelé Mararee par les habitants du détroit de la Reine -Char- lotte. 59. Odax vittatus. — (Coregonoïdes vittatus, Sol. Pisc. Austr. p. 1-39. Callyodon coregonoïdes , Banks, fig. pict. 2, t. 44. Habite la mer à Matarnhow. Fam. CYPR1N01DEJ2. 60. Leuciscus (Ptycholepis) salmoneus. — (Mugil lavaretai- des, Sol. p. là? Mugil salmoneus, G. Forster, fig. pict. 2, t. 237. J. R. Forster, Ms. II, IV, 14, apud Bl.Schn. p. 121.) Habite Tolaya. A1NAI/VSBS DOUVRAGKS INOUVKAUX. 271 Fam. EsocidEjE. (il. Galaxias alcpidolus. — Car. K. Anim. 2, p. 283. — Esox alepidotus, G. Forsler, fig. pict. 2, t. 235. J. R. Forster, Ms. II, 52, apud Bl. Schn. p. 395.) — Appelé par les naturels de la baie Dusky, He-para, et par les matelots de Cook, Truite de roche G2. I/emiramphus marginatus. — Lacép. (Cuv. R. Anim. II, p. 28(;.) Un des poissons envoyés par le D.r Dieffenbach au collège des chirurgiens (maintenant au Musée britannique), est un Hemi- raniphus. Ses écailles sont en grande partie disparues , comme cela arrive souvent quand les poissons de ce genre sont mis dans de l'alcool faible ; mais , du reste , il est en bon état. Je l'ai rap- porté au marginatus de Lacépède, quoique , dans l'absence de bonnes figures, je le fasse avec doute. J'avais reçu deux indivi- dus du même poisson du port Arthur, de la terre Van-Diémen, avant de voir la collection du Dl Dieffenbach. La table des di- mensions donnera une idée suffisante des proportions de ces poissons. Sa forme est la forme allongée des Hemiramphus ordinaires : la hauteur du corps est à peu près uniforme du museau à l'anus, qui est éloigné de la tête. L'épaisseur est un peu moindre que la hauteur ; mais la forme devient plus comprimée à l'origine de la dorsale et de l'anale qui sont opposées l'une à l'autre. La hau- teur diminue rapidement jusqu'à la base de la queue, qui est courte et mince. Le dos est large et arrondi , et quand les écail- les sont enlevées , on voit les lignes longitudinales marquant la place des longs muscles du dos. Il y a une bande brillante , ar- gentée sur les côtés, et la ligne latérale, suivant la courbe du ventre près de son bord , peut à peine être tracée. La mâchoire supérieure, triangulaire et écailleuse , comme le reste du genre, peut s'exhausser au moyen d'une espèce d'articulation , mais sans pouvoir s'étendre. La mâchoire inférieure, qui ressemble à un bec de bécasse, est bordée d'une lèvre mince, moitié moins large que la mâchoire même. Cette lèvre se replie en arrière, et, quand elle se relève, on peut voir à la base de la mâchoire, une rangée de quinze ou seize pores arrondis. L'orifice de la bouche correspond exactement avec la forme semi -lancéolée de la mâ- choire supérieure , et est armée tout à l'entour d'une bande 272 rkvur zooLOr.iooE. {Juillet iSM.) étroite de dents courtes, linéaires, tricuspidées et pressées. Le9 pointes sont faiblement divergentes ; la centrale est la plus lon- gue. Dans une seconde espèce du port Arthur, dont la mâchoire inférieure est plus étroite et à peine bordée, les pointes latérales des dents sont très-faibles : et , dans une espèce très-voisine des mers de la Chine , les dents sont plus clairsemées , et les pointes latérales sont si peu visibles à l'aide d'une loupe ordi- naire, que les dents paraissent simplement subulées. La langue est attachée presque jusqu'au bout ; elle est charnue , avec le disque concave , lisse, et une marge membraneuse faiblement relevée. Rayons: Br.; D. 16 ; A. 18; C. 16 4/4; P. 12; V. 7. La pecto- rale est aiguë, les rayons s'allongent graduellement du plus bas au plus haut , qui est simple , mais articulé. Les autres sont four- chus à l'extrémité. Les articulations des premiers rayons de la dorsale et de l'anale sont peu marquées. La fourche de la cau- dale s'étend à peine à la moitié de sa largeur : le lobe inférieur est le plus grand , comme dans tout le genre. Les ventrales, pe- tites et rapprochées , sont placées au delà de la moitié de la Ion-* gueur totale du poisson. Espèce de Van- Espèce de la Espèce de Van- Diémenn°l. Nouvelle-Zélande. Diémen n° 2. Dimensions : Longueur de l'extrémité de la mâ- choire inférieure à l'ex- trémité de la caudale 10 p. 91. 11p. 0 1. 12 p. 2 1. Projection de la mâ- choire inférieure au delà de la supérieure 1 11 1 8 2 0 Longueur de l'extré- mité de la mâchoire su- périeure à l'extrémité \ de la caudale 8 9 9 3 10 2 — à la base de la caudale 7 6 7 8 1/2 8 6 — à l'anus 5 8 5 11 6 6 — aux ventrales 4 7 1/2 4 8 5 3 1/2 — aux pectorales 1 7 3/4 1 8 1/2 1 9 1/2 — • à l'angle des opercules 1 ti t 7 i 8 ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX- 273 BMèM de Van- ' Espèce fie la Diémen u° 1. Nouvelle-Zélande. Espèce de Van- Dieinen n° 1. Longueur du lobe in- férieure de la caudale 1 2 1 2 1 5 — des pectorales 1 0 1 0 1 3 — des ventrales 0 5 1/2 0 6 0 6 1/2 — de la dorsale 0 6 0 6 0 6 0 8 1/2 0 91/2 0 1) !/? 0 8 0 81/2 0 9 1/2 0 6 0 6 1/2 0 8 0 4 0 4 0 4 3/4 ou anale — du tronc de la queue entre les nageoi- res verticales Hauteur du museau — du corps Épaisseur du corps Diamètre de l'orbite Longueur de la mâ- choire supérieure 0 4 0 4 0 4 1/2 63. Galaxias fasciatus. — Gray, Zool. mise. 73. — Habite la Tamise à la Nouvelle-Zélande. Corps brun avec des bandes obliques presque régulières de chaque côté. Cette espèce ressemble pour la forme et les propor- tions à VEsox alepidotus , Forster, Icon. Ined. Brit. Mus. n° 235 : mais la figure représente cette dernière espèce comme d'un vert olivâtre. Le dos, la tête, la base des dorsales et les cô- tés du corps sont marqués de taches jaunes, inégales, moyennes, irrégulières : quelques-unes de ces taches sont 1 uni formes , et, de chaque côté, sur la pectorale, il y en a une en forme d'anneau avec un œil au milieu , tandis que tous les individus rapportés par le Dr Dieffenbach , adultes et jeunes , sont marqués des mê- mes bandes obliques. — Gray. 64. Sairis scombroides. — (Esox scombroides, Sol. Pisc. Austr. p. 40. Esox saurus, G. Forster, fig. pict. 2 t. 233. J. R. Forster, Ms. II, 65. Apud Bl. Schn. p. 394.)— Habite la baie Dusky et la mer entre la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande. Les indigènes le nomment He-eeya. 65. Exocetus subpellucens. — {Esox subpellucens, Sol. Pisc. Austr. p. 14.) C'est une espèce à barbes. 66-67. Exocetus exiliens etvolilans. Auct. Les voyageurs ont constaté que ces deux espèces habitent les Tome VU. Année 1844. 18 274 rkvde zoologique. (Juillet 1844.) mers de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle-Hollande, mais nous n'avons vu aucun individu ni aucun dessin venant directe- ment de la Nouvelle-Zélande. Fam. CuiPEOiDEfi. 68. Clupea lala. Sol. Pisc. .\ustr. p. 17. — Habite Tolaga. Nous ne savons à quelle subdivision du Genre Clupea ce pois- son appartient spécialement. Le Genre Mégalops est propre à l'Australie. Fam. GadoidEjE. 69. Lota baccha. — Cuv. Règ. Anim. 2, p. 334. — (Gadus ru- biginosus, Sol. Pisc. Austr. p. 49. Gadus bacchus, G. Forster, 2, t. 180. J. R. Forster, Ms. II, 34. Apud Bl. Schn. p. 53.) — Ha- bite la baie des Assassins. C'est probablement le Haddock des colons. Son nom indigène dans le détroit de la Reine-Charlotte est Ehogoa. 70. Lola rhacina. — (Gadus rhacinus, G. Forster, fig. pict. 2, t. 179. J. R. Forster, Ms. IV, 16. Apud Bl. Sch. p. 56.)— Porte le nom de Adhoroo parmi les naturels du détroit de la Reine- Charlotte. 71. Brosmiusvenustus. — {Blennius venustus, Parkinson,fig. pict. 2, t. 5.) — Habite Totœramie, ou Shipcove dans le détroit de la Reine-Charlotte. C'esf probablement le Hake des colons. Polack parle de la Morue comme portant le nom indigène de Wapuka, mais nous ne connaissons pas le poisson auquel il fait allusion. Le Polach dont il parle est peut-être le jeune âge du Percis colias , dont l'adulte est connu des colons sous le nom de Colefish. Fam. PLATESSOlDE.fi 72. Platessa? ( Rhombus? ) scapha. Pleuronectes scapha, G. Forster, fig. pict. 2 vol. 193. J. R. Forster, Ms. II, 46. Apud Bl. Schn. p. 163 ). — Appelé par les naturels du détroit de la Reine-Charlotte, Mahoa. 73. Rhombus plèbe jus. Sol. Pisc. austr., p. 12. Glib bonnet flenk. — Olivaceus, immaculatus, deniibus solea- rum scopulœ-formibus, unilateralibus; squamis parvis lœvibus, linea laterali recta; prima caudœ truncata subrhomboidali, pinnis aliis squamosis. Ray : Br. 7-7 ; D. 60; A. 45 ; C. 12 5/5 ; ANAI.YSKS 1> tUM. V'.KS NOUVEAUX,. 27.') I\ 1 1-1 1 ; V. G. Un seul individu de ce poisson a été envoyé par le I)r DiefTenbach au collège des chirurgiens. Il est maintenant au Musée Britannique. Yoiei une courte notice que Solander a faite sur un poisson de cette nature dans ses Pisces Australien. — Plenroncctes plebejus, sœpè pedalis, laius dexlrum e cinereo pallide olivaceum; latus sinistrum albicans . Iris e cinereo ar- gent ea : pupilla migra. Habitat Tolaga. Gomme ce passage convient à l'individu du Dr DiefTenbach , comme le poisson de Solander n'a pas été figuré, il n'y a pas d'inconvénient à attri- buer, comme nous l'avons fait , le nom spécifique deplebejus au poisson ci-dessus décrit. Le Pleuronecles scapha (G.Forster, t. 193 ; J. R. Forster, apud Schn. p. 163) du détroit de la Reine- Charlotte a les écailles plus larges, la ligne latérale arquée sur la pectorale, une caudale arrondie, et deux fois autant de rayons à la dorsale que le plebejus. La forme du plebejus , en retranchant les nageoires verticales, est un ovale dont le petit axe dépasse la moitié de la longueur du grand : mais le poisson entier a une forme quelque peu rhom- boïdale à cause des rayons de la dorsale et de l'anale qui aug- mentent de longueur au milieu des nageoires. Le tronc seul de la queue forme 1/9 de la longueur du poisson, en retranchant la caudale. Cette queue est tronquée par deux lignes se rencon- trant sous un angle excessivement obtus au bout du rayon cen- tral. La tète forme 1/(5 de la longueur totale , y compris la cau- dale. La bouche est assez petite et ses côtés ne sont que faiblement inégaux. Le côté droit ou coloré est lisse, médiocre et tout à fait sans dents comme les Soles. L'autre côté , ou l'inférieur, est con- vexe et armé sur les deux mâchoires d'une bande de dents courtes , serrées comme une brosse : celles de la mâchoire infé- rieure sont un peu plus grandes que les intermaxillaires. Il n'y a pas de dents au palais de la bouche. Le nœud du vomer et les tètes articulaires des maxillaires forment une saillie lisse et arrondie dans l'intérieur de la bouche. L'extrémité des maxil- laires se prolonge , comme d'ordinaire, sous les téguments du museau. Les mâchoires forment le bout de la tète, l'inférieure remontant quand la bouche est fermée, mais dépassant la supé- rieure quand elle est abaissée. Les yeux, placés du côté droit, sont près l'un de l'antre, leurs orbites n'étant séparés que par une arête lisse, arrondie, étroite et faiblement courbée, dont on 276 REVUS ZOOLOÔIQCE, {juillet 1 84 i.) peut suivre la trace avec le doigta travers les inégalités de l'os , sur la partie postérieure de la tête, près de l'angle de l'opercule. L'œil supérieur est environ un tiers de son diamètre plus en ar- rière que l'inférieur. L'ouverture postérieure des narines est un petit trou avec des bords minces : l'antérieure est encore plus petite avec des lèvres tubulaires. Les narines sont plus rappro- chées en dessous qu'en dessus. Toute la surface au devant des yeux, la mâchoire inférieure, l'isthmus, la membrane des branchies, une ligne élevée entre les orbites, sont nus. 11 y a quelques écailles éparses sur le disque du préopercule : le reste de la tête est écailleux , les écailles inférieures sont plus petites et plus molles , mais distribuées comme sur le côté coloré. Le disque du préopercule seul est visiblement lisse sur son côté in- férieur qui est privé du velouté ordinaire aux Soles. La ligne latérale est entièrement droite et vajusqu'àl'extrémité de la caudale. Les écailles sont fortement couchées sur la peau du corps; elles adhèrent fortement et sont douces au toucher dans tous les sens : leur forme varie avec leur position : il y en a d'o- vales, d'obliquement arrondies, de tronquées : toutes ont le som- met étroit, rhomboïdal , avec un épiderme épais et tacheté. Avec un fort microscope on peut voir plusieurs lignes ou sillons transparents , rayonnant du sommet rhomboïdal au bord posté- rieur de l'écaillé, séparés par de fines arêtes qui semblent jointes transversalement et comme composées de plaques serrées et imbriquées. Quand l'écaillé est privée de son épiderme, on n'a- perçoit plus que quelques-unes de ces plaques irrégulièrement semées sur la surface de l'écaillé. ;0n ne trouve aucune dent ni crènelure sur le bord de l'écaillé. Des filets écailleux existent entre les rayons de la caudale. Les autres nageoires sont sans écailles. La membrane branchiostége est supportée par sept rayons de chaque côté ; le rayon inférieur est le plus petit et s'éloigne des autres en se rapprochant de la ligne médiane. Les pectorales sont arrondies et contiennent onze rayons. La dorsale commence un peu au devant des narines, presque à l'extrémité du museau : mais les mâchoires la dépassent. Les soixante rayons de la dorsale augmentent graduellement de hauteur jusqu'au milieu de la nageoire, et décroissent ensuite vers son extrémité , les derniers rayons étant très- courts. Les ANALYSES DOUVUAGES NOUVEAUX. "J / / trois premiers ont leur extrémité libre, mince comme du fil , et la membrane entre eux est fortement échancréc. L'anale est faite comme la dorsale, excepté que les sommets de ses pre- miers rayons ne se prolongent pas si loin au delà de la mem- brane : elle a 45 rayons. La ventrale est située dans même plan que l'anale, leurs membranes sont contigués, la position seule de Faillis indique où l'une finit et où l'autre commence. Si l'on regarde celte nageoire comme la réunion de deux ventrales , il n'y aurait alors que trois rayons dans chaque, les trois premiers ressemblent aux rayons correspondants de la dorsale, et ont leur membrane profondément échancrée. Le bassin forme un angle avancé, séparé de l'os hyoïde pat' une échancrure. Dimensions. Longueur de l'extrémité du museau à l'extrémité de la caudale D° D°au commencement de la caudale La plus grande hauteur verticale du corps — du corps et des nageoires Longueur de l'extrémitèdu museau à l'opercule D° D° à l'angle de l'orbite supérieur Entre les orbites Hauteur de la queue entre les nageoires verticales Longueur de d° Épaisseur du corps Diamètre des orbites Petit diamètre Hauteur de la dorsale centrale ou des rayons de l'anale Longueur de la caudale Habite ïolaga. Polack parle d'un poisson plat, intermédiaire entre le Carrelet et la Sole, et appelé Pitiki par les naturels. Fam. Discoboli. 74. Lepadogaster pinnulatus. — J. R. Forster, Itfs. IV, 15, apud Bl. Schn., p. 2. (Cyclopterus pinnulatus, G. Forster, fig. pict. 2, t. 248.) — Habite les rivages pierreux et les embou- chures des ruisseaux dans le détroit de la Reine-Charlotte. Les naturels l'appellent Moyeadoo. 75. — Gobiesoœlittoreus. Cuv. Règ. An. 2 p. 345. ( Cyclo- 10 p. 81 •1/3 8 9 4 9 1/2 6 11 1 9 0 8 0 2 1 0 0 6 0 " 7 0 6 1/2 0 5 1 2 1 11 m 278 hevue zooLOGiguE. ( Juillet I8\k. ) pterus littoreus, J. R. Forster, Ms. II, apud Bl. Schn. p. 199. ) — Habite les rivages pierreux. Fam. Eciiejneide^e. 7 G. Echeneis naucrates. L. Faui. Anguilljformes. 77. Anguilla Dieffenbachii. — Gray. Zool. Mise. 73. — Ha- bite la Tamise , Nouvelle-Zélande. Dr Dieffenbach. — Mâchoire supérieure plus courte : dents petites, sur plusieurs rangs, comme du velours : tête courte, conique : brune, dans l'esprit-de- vin, avec de petites lignes noires, courtes, diversement placées : face avec trois pores de chaque côté juste au-dessus de la lèvre supérieure, et quatre pores en une courte ligne arquée juste sur les narines tubulaires : menton avec une série de sept pores de chaque côté près du bord : ligne^atérale formée de pores distants, tubulaires ; la ligne est faiblement courbée sur la pectorale. Long. 15 p. de la tête à la pectorale, 1 3/4 , longueur de la dor- sale 10, de l'anale, 8 3/4. — Gray. 78. Ophidium blacodes. — G. Forster, fig. pict. 2, t. 174. (Bl. Schn. p. 285. Cuv. Règ. An. 2, p. 359.) — Appelé Ekokh par les indigènes, se cache dans la mer aux endroits pierreux Les naturels le chassent et l'estiment comme nourriture. Fam. Lophobranciiii. 79. Hippocampus abdominalis. — Less. Mém. de la Soc. d'Hist. Nat. IV. p. 411, sept. M% (Foy. de Dup. Zool. p. 125.) 11 y a encore plusieurs espèces du genre dans ces mers. Fam. Pl.ECTOGNATIlI. 80. Tetraodon Hamiltoni. — Sp. nov. Il y a un individu au muséum d'Ilaslar. 81. Monacanlhus scaber. — J. D. Forster, Ms. II. 72, apud Bl. Schn. 477 . (G. Forster, fig. pict. 2, t. 247.) — Connu parmi les naturels du détroit de la Reine-Charlotte sous le nom de Baddeek. Fam. CmM^RiDvE. 82. Callorhynchus aniarcticus. — Lacép. I. XII. (Chimœra caîlorhynchus. Sol. pict austr. p. 18.) —Habite la baie des Assas- sins et d'autres points de la côte. C'est le Erhe-Perhepe des na- turels, et le poisson éléphant des colons anglais. ANALYSES lj'oi'VKAGES NOUVEAUX. 27D Fam. Scyllia. 83. ScyUium? lima. — Millier und Henlé, Plagiostomen, p. 2G. (Squalus tfma, Banks, fig. pict. 1, pi. 53. Sq. IsaulleX&c. I. 225. — Fréquente la côte d'Eaheenomauwee. Fam. Carcharle. 84. Carcharias ( Prionodon ) melanopterus. — Huiler und Henlé, Plagiostomen, p. 43 (Carcharias melanopterus. Quoy et Gaim. Freyc. pi. 43.) — Commune dans les mers de la Nou- velle-Zélande et de l'Australie. 85. Carcharias (Prionodon) maoo.— M iiller und Henlé, Pla- giostomen, p. 44. (Squalus Carcharias, Banks, fig. pict. I, t. 51. — Habite les mers de la Polynésie et les côtes d'Eaheeno- mauwee. Fam. Spinaces. 8G. Acanthias maculatus (Squalus maculatus, Parkinson, fig. pict. I, t. 52). — Fréquente les côtes d'Eaheenomauwee. Fam. Squatinozai/E. 87 . Rhinobatus (Syrrhnia) Ranksii. -—Miiller und Henlé, p. 150 et 123. (Raia rostrata, Banks, fig. pict. I, p. 45. ) 88. Trygonorhina fasciata. — Miiller und Henlé, Plag., p. 124. (Raia fasciata, Banks, fig. pict. 1. p. 47.) Fam. RliiE. 89. Raia nasuta. Banks, fig. pict. I, t. 44. — Habite Totœ- ranue» Fam. Trygones. 90. Tœnuira lymma. — Mûller und Henlé, Plag. p. 171 (Trygon Halgani, Less. Dup. Voyez Trygon ornata , Gray. Illustr. Ind. Zool.).— Habite la mer Rouge, l'océan Indien, et le» mers Polynésiennes et Australiennes. Fam. Myliobatides. 91. Myliobatis Nieuhofi. Mûller und Henlé, Plag., p. 177. (Raia macrocephala, Banks, fig. pict. 1, t. 48.) Fam. Cyclostomi. 92. Heptatrema Dombeyii. — Lac. Cuv. Règ. An. 2, p. 205. (Pelromyzon cirrhatus, G. Forster, fig. pict. H, t. 251, Bl. Schn. 532 ). — Habile la baie Dusky. Cette liste est extraite d'un Rapport surl'Ichthyologiede la Nou- velle-Zélande, lu, a Manchester, à la réunion de l'Association ù&O keyue zoologique. (Juillet 1844.) Britannique, et qui paraîtra dans le volume publié annuelle- ment par ce corps. On y a ajouté la description des nouvelles espèces rapportées par le Dr Dieftenbach. III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 1er juillet 184*.— MM. Galinier etFerret adressent de nouveaux documents relatifs aux résultats scientifiques de leur voyage en Abyssinie. Parmi ces pièces se trouve la descrip- tion des Insecles, confiée à MM. Reiche et Marchai. Dans une note que M. Reiche a jointe à ce travail, il fait re- marquer que cette partie de la collection , quoique peu nom- breuse en individus (les voyageurs n'ayant pu conserver qu'une petite partie de ce qu'ils avaient récolté), offre cependant un grand intérêt par la proportion vraiment extraordinaire des es- pèces nouvelles qui s'y trouvent. Ainsi, sur cent quatre-vingt- huit espèces rapportées par MM. Galinier et Ferret, il y en a, suivant M. Reiche , cent trente-huit qui étaient restées jusqu'à ce jour complètement inconnues aux Entomologistes. Ces insectes ont été principalement recueillis dans le district d'Inteschaou , au royaume de Tigré, ou MM. Galinier et Ferret furent contraints, par de graves maladies, de faire un long séjour. Comme on devait s'y attendre, dit M. Reiche, l'entomologie de ce pays participe de celle de l'Egypte et du Sénégal ; mais , ce qui est remarquable , c'est qu'elle a encore plus de rapport avec l'ento- mologie du cap de Bonne -Espérance. Ce travail avait d'abord été renvoyé à l'examen de M. Milne- Edwards, mais l'Académie , à cause de l'absence de cet académi- cien, a chargé M. Duméril de faire partie de la commission et de lui faire un rapport sur ce mémoire. M. Flourens présente à l'Académie, au nom de M. Mayer de Bonn, un Opuscule sur l'organe électrique de certains Poissons, et principalement' de la Torpille. Relativement à ce dernier ani- mal , M. Mayer soutient que les derniers rameaux des nerfs qui se rendent à l'organe électrique se distribuent réellement dans l'intérieur des colonnes prismatiques juxtaposées, et ne se bornent pas, comme on l'a dit récemment, à former des anses autour de ces prismes. so<:nhi;s SA VAN I ES. 2Hi Dans une seconde partie de son mémoire, M. Mayer s'occupe de ce qu'il nomme Yorgane pseudo-électrique de certaines Raies qui ne donnent point de commotions ; il en présente la figure pour la Raie bâtis, et annonce l'avoir trouvé également dans la Raie bouclée, la Raie de Schultz et plusieurs autres. En termi- nant M. Mayer donne une courte description de deux espèces d'Hœmatozoaires qu'il a observées dans le sang de la Grenouille commune , et qu'il considère comme nouvelles. M. Flourens présente encore au nom de M. Mayer, une dis- sertation sur les petits corps observés par M. Paccini , à la plante des pieds et à la paume des mains chez l'homme , et que M. La- cauchie a depuis observés dans le mésentère des chats. M. Mayer a vainement cherché ces organes dans le mésentère chez d'autres carnassiers; mais quant à ceux des extrémités , il les a observés chez le Blaireau et le Renard. Séance du 8 juillet. — M. Marcel de Serres écrit pour don- ner de nouveaux détails sur les ossements humains fossiles trou- vés dans les environs d'Alais, par M. F. Robert. Il reconnaît que ces débris appartiennent évidemment à l'espèce humaine, mais il dit qu'il n'est pas possible d'être fixé sur leur gisement réel , puisqu'ils n'ont pas été rencontrés en place , mais seule- ment au milieu de déblais extraits des terrains tertiaires d'eau douce. Nous ignorons donc , poursuit M. Marcel de Serres , si la tête à laquelle avaient appartenu les deux maxillaires n'avait pas été emportée au milieu des marnes environnantes. Séance du 1 5 juillet. — M. Léon Dufour adresse un travail inti- tulé : Note sur la prétendue circulation du sang dans les in- sectes. — « Dans l'analyse que M. Flourens a donnée de l'Atlas d'Anatomic comparée de MM. Carus et Otto ( Comptes rendus , t. XVIII , p. 893) , j'ai été heureux de lire ces mots : t ... La cir- culation cesse entièrement dans l'insecte parfait , chez lequel la respiration se fait dans toutes les parties du corps. » C'est là un véritable triomphe pour moi qui n'ai pas cessé depuis vingt ans de répéter que le raisonnement et les faits repoussaient l'exis- tence de cette circulation. Que dis-je? ce triomphe est celui de mon illustre maître , du grand Cuvier. Il y a près d'un demi- siècle qu'il avait hautement proclamé l'incompatibilité physiolo- gique d'un système vasculaire avec un système trachéen aérifère 282 hevce zooLOGiyuK. ( Juillet \8M.) qui porte dans tous les tissus le bénéfice de la respiration san- guine. Lorsque par delà le Rhin , et même en deçà , on procla- mait la circulation dans les insectes , lorsqu'on ne balançait pas à annoncer , à décrire, à figurer uu cœur, avec toutes ses ap- partenances et dépendances , un cœur avec ses oreillettes, ses ventricules, ses valvules ; lorsqu'on allait jusqu'à parler d'ar- tères et de veines, ou de courants équivalents, j'étais seul à opposer à ces assertions une dénégation formelle. Dans un Mé- moire que je présentai à l'Académie des sciences, il y a trois ans, et dont elle daigna, l'année suivante, voter la publication, non encore réalisée, je crois avoir traité à fond cette question litigieuse , avoir victorieusement combattu les partisans de cette circulation, et motivé mon opinion négative, soit par des' faits qui me sont propres , soit par des observations consignées dans les annales de la science. De nombreuses autopsies , dirigées de- puis lors spécialement vers ce but, corroborent et confirment chaque jour ma manière de voir. Tout récemment encore , je viens de constater dans le Lucanus , le Cossus, le Platystoma et autres insectes parfaits de divers ordres , que le prétendu cœur ou vaisseau dorsal est sans issue à ses extrémités , et qu'antérieu- rement il s'insère à l'œsophage sans pénétrer dans l'intérieur de ce conduit alimentaire. J'avais déj, dans le Mémoire en ques- tion, cité plusieurs faits analogues. « MM. Caruset Otto, tout en déclarant que la circulation cesse dans les insectes parfaits, la maintiennent encore , quoique in- complète , dans les larves. Ces savants feraient ainsi , de ce pre- mier âge des insectes , une organisation plus compliquée , con- séquemment plus parfaite que celle de leur état adulte. Je m'inscris contre une semblable réserve. Indépendamment de ce que plusieurs larves , celles par exemple des Orthoptères et Hé- miptères, ont les mêmes formes générales, le même genre de vie que les insectes parfaits; toutes les autres , sauf un ttès-petit nombre d'aquatiques, ont un système trachéen aussi répandu , aussi ramifié que celui des insectes parvenus à leur dernière mé- tamorphose; elles sont dans les mêmes conditions anatomiques et physiologiques sous le rapport de la nutrition et de l'absence d'un véritable appareil de circulation. » M. De Quatrefages adresse un travail ayant pour titre : Sur les Mollusques gastéropodes. L'auteur s'est occupé d'étudier de SOCIÉTÉS SAVAMT.S. 283 nouveau l'organisation des Mollusques pour lesquels il a proposé le nom de Phlêbentérés , dont la plupart, suivant lui, ont échappé aux naturalistes sans doute à cause de leur petitesse. 11 en a recueilli vingt et une espèces nouvelles dont un petit nombre seulement rentrera dans des genres connus. 11 annonce posséder l'anatomie complète de presque toulesces espèces, et présente ensuite quelques-uns des principaux résultats auxquels il est parvenu, ajoutant que M. Milne-Edvvards a bien voulu vérifier ses observai ions. Nous ne suivrons pas l'auteur dans les sept premiers paragra- phes de son travail , dans lesquels il passe en revue les divers organes des Phlêbentérés ; mais nous allons présenter les con- clusions qu'il a tirées de ses observations. « Le nombre des espèces de Phlêbentérés que j'ai examinées vivantes avec le plus grand soin est, aujourd'hui, de trente, dont vingt-neuf sont des espèces nouvelles. Dans ce nombre, six appartiennent à la famille des Dermobranches {Dermobran- chiata , Nob.) ; six à la tribu des Entérobranches rémibranches (Remibranchiata, Nob.); dix-huit à la tribu des Entérobran- ches proprement dits ( Enlérobranchiata , Nob.). De cette étude, je crois pouvoir déduire les conclusions suivantes : » 1° Chez tous les Mollusques gastéropodes phlêbentérés , la fonction de la digestion se confond , pour ainsi dire, avec celles de la respiration et de la circulation. C'est là le caractère domi- nateur de ce groupe. » 2° Cette espèce de fusion entraîne la disparition des organes de respiration proprement dits. Aucun Phlébentéré n'a de bran- chics dans l'acception ordinaire de ce mot. » 3° Par la même raison, l'appareil circulatoire se simplifie progressivement jusqu'à son annihilation complète. Aucun Phlé- bentéré ne possède déveines ; les artères et le cœur même dis- paraissent dans le plus grand nombre. Quand ils existent , ce ne sont plus que des organes destinés à agiter , à mélanger le sang. Ils n'ont pas d'autres fonctions que le vaisseau dorsal des insectes. » 4° Chez les Entérobranches , la division de l'appareil diges- tif entraîne le morcellement du foie; chez les Dermobranches , cette glande ne forme qu'une portion des parois des poches gas- tro-vasculaires abdominales. Chez aucun Phlébentéré, le foie n'existe comme organe distinct. Dans l'embranchement des ^84 revue zoologie. {Juillet 18*4.) Mollusques, le caractère analomique appartient, jusqu'à pré- sent , exclusivement au groupe dont nous parlons. » 5° L'appareil reproducteur est toujours asymétrique chez les Phlébentérés. A cette exception près, les organes , tant in- ternes qu'externes , présentent une symétrie latérale binaire , qui serait entière si l'anus ne se portait quelquefois à droite de la ligne médiane. Ceux de ces Molluques qui possèdent des or- ganes extérieurs multiples tendent , en outre , à les répéter en série longitudinale. Ces deux tendances rapprochent les Phlében- térés du type des animaux annelés. Remarquons ici que , parmi les Gastéropodes nudibranches , il en est qui rappellent les Phlé- bentérés par la disposition symétrique de certains organes exté- rieurs. Les quelques espèces qui, sous ce rapport, présentent de l'analogie avec nos Mollusques , s'en rapprochent , en outre, quelquefois par leur organisation intérieure. Ce sont des termes de transition destinés à rattacher l'une à l'autre deux séries d'ail- leurs parfaitement distinctes. » Le même anatomiste a envoyé aussi une Note sur divers points de l'anatomie et de la physiologie des animaux sans vertèbres. Ses observations portent sur des corps solides, autres que la coquille , dans les téguments des mollusques gastéropodes. Ces corps sont des spicules calcaires dont est parsemée toute la partie charnue du corps de deux genres voisins des Doris. Il a étudié les sexes dans les Annélides , les Holoturies, les Pla- naires, etc. Il a observé les yeux de plusieurs Némertes qu'il a trouvés composés d'une couche de pigment et d'une poche renfermant une espèce d'humeur vitrée. Il a vu l'organe auditif d'une Annélide renfermant plusieurs otolithes. Enfin , il a vu à la tète d'un ver marin voisin des Nais , trois yeux présentant chacun deux ou trois cristallins et un œil à côté de chacune des nombreuses pattes abdominales. Séance du 22 juillet. — M.Pomel lit un travail ayant pour titre : Note sur un Bouc fossile découvert dans les terrains meubles des environs d'Issoire. Dans ce mémoire , qui nous a semblé très-bien fait, M. Pomel fait connaître les restes fossiles d'un Bouc , auquel il propose de donner le nom de M. Rozet, savant géologue [Capra Rozetï). L'auteur compare les portions fossiles de ce Bouc et surtout des dents aux mêmes organes dans divers genres vivants ou fossiles SOCIÉTÉS SAVANTES. 285 el il prouve que son espèce ne peut être rapportée à aucune de celles qui ont été décrites jusqu'ici. Séance du 30 juillet. — M. J. Z. Jmussat , Pun de nos chi- rurgiens les plus distingués, lit la relation d'une opération d'entérotomie lombaire, sans ouvrir le péritoine, qu'il a prati- quée avec succès sur une femme âgée de 53 ans. Il fait suivre cette relation de considérations très-importantes sur l'anatomie pathologique de l'intestin colon lombaire. — M. Duvemoy lit un mémoire intitulé : Fragments d'ana- tomie et de physiologie comparée sur les organes génito-uri- naires des Reptiles et leurs produits. Dans le premier de ces Fragments il fait connaître que l'es- pèce de Tryonix ou Tortue molle de l'Amérique septentrionale, désignée par M. Lesueur sous le nom spécifique des piniferus, est sujette aux pierres vésicales. Parmi les individus que M. Le- sueur a eu l'occasion d'ouvrir, deux avaient une pierre dans la vessie. La première de ces concrétions , que M. Duvernoy a ex- traite lui-même de la vessie de l'un de ces deux individus qui était une femelle, avait une forme oblongue, 0m,017 de long, 0m,01 1 de large, et pesait 0,7?0 grammes. Sa densité , comparée à celle de l'eau, a été trouvée de 1,780 à la température de + 6 C. Cette dernière détermination est due à M. Lassaigne , qui a fait l'analyse de ce calcul au mois de février dernier. Ce chimiste a reconnu qu'il avait pour noyau un fragment de coquille, et que sa substance était composée de : Phosphate de chaux 64,70 Carbonate de chaux 15,10 Matières organiques et eau 20,20 100,00 M. Lassaigne a de plus constaté que le phosphate calcaire était à l'état neutre et différait essentiellement du sous-phosphate de chaux qui existe dans les os. Le second de ces calculs, beaucoup plus considérable, pesait 10,980 grammes. Sa forme est ronde , un peu aplatie , sa cou- leur d'un blanc jaunâtre à l'extérieur ; il est blanc à l'intérieur. On distingue dans son agrégation des couches concentriques , peu adhérentes entre elles , très-friables ; les plus extérieures -2Si\ rrvuiî zo.oi.or.iQUK. {Juillet 1844.) ont montré quelques débris de coquilles. Sa densité , suivant M. Lassaigne , qui en a fait également l'analyse au mois de mai dernier, est de 1,875. Sa composition chimique s'est trou- vée très-analogue à celle du premier calcul. Cent parties ont fourni : Phosphate de chaux 56, 1 9 Carbonate de chaux 3,04 Carbonate de magnésie 1,10 Quartz en grains transparents 4,76 Sels et matières organiques solubles 1 ,9 1 Matière organique insoluble dans l'eau 13,00 Eau 20,00 100,00 M. Duvernoy se livre ensuite à des considérations anatomi- ques et physiologiques pour expliquer l'introduction des corps étrangers dans la vessie de ces animaux. Il a découvert un tissu élastique particulier dans les parois de leur cloaque ou de leur vestibule génito-excrémentitiel , qui est ici un long boyau se prolongeant du bassin jusqu'à l'extrémité de la queue. Dans le second de ses fragments M. Duvernoy traite de l'exis- tence des Urolilhes fossiles et de l'utilité que la science des fos- siles organiques pourra tirer de leur distinction d'avec les Coprolilhes pour la détermination des restes fossiles de Sau- riens et d'Ophidiens. L'auteur , après avoir fait remarquer que deux ordres de la sous-classe des Reptiles propres sont les seuls animaux vertébrés qui rendent séparément de leurs fèces alimentaires une urine épaisse, ductile, durcissant immédiatement à l'air et prenant la consistance de la craie , rappelle que déjà en 1834 il a mon- tré que le Caméléon rendait une urine de cette nature, de forme souvent turbinée. Il a montré le rapport de cette forme avec la disposition transversale de la fente anale et le plus grand déve- loppement de la lèvre postérieure de cette fente. 11 en a conclu déjà à cette époque qu'une partie des Coprolilhes à forme tur binée pourraient bien avoir été des.Urolithes. Les analyses des prétendus Coprolilhes trouvés à Passy par M. Robert , dans lesquels M. Dufrénoy, rapporteur du mémoire MKLANC.KS KT iNOUVKLI.k*. !Î,S7 «le M. Robert, annonce l'existence d'une quantité notable d'acide urique, changent les conjectures de H, Duvernoy en certitude. Ce sont évidemment des Urolithes. Ceux qui ont une forme tui binée bien évidente, doivent avoir appartenu à des Sauriens proprement dits ou à des Ophidiens à fente anale transversale. Ceux qui ont une forme conique ou irrégulièrement cylindrique ont été rendus par des Crocodiliens à fente anale disposée longitudinalement. IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. le baron De LaFRESNAYEnous adresse la lettre suivante : Mon cher collègue, étant souscripteur au Speciès général des Coquilles de M. Kiener, j'ai cru être agréable à ceux de vos lec- teurs souscripteurs au même ouvrage, en leur donnant ici con- naissance d'une réponse que je viens de recevoir de l'auteur touchant son ouvrage. Vous savez que l'on a reproché dans un temps à quelques- unes de ses planches d'être un peu trop uniformément de cou- leur bistrée etc. Sensible à ce reproche, M. Kiener a fait soigner davantage leur coloration et l'on doit convenir qu'aujourd'hui ses dernières mo- nographies, et entre autres celles des Turritelles, des Ovules et des Porcelaines, ne laissent rien à désirer sous ce rapport. On a encore reproché à Fauteur de figurer beaucoup moins d'espèces que les autres speciès généraux qui paraissent en même temps ; j'ai moi-même partagé cette opinion, et sur la représentation que je lui en ai faite directement, il m'a fait la réponse suivante « Comme notre Speciès général des Coquilles vivantes est par- • venue à sa 102" livraison et comprend un assez grand nombre » de genres terminés, plusieurs de nos souscripteurs nous ont » exprimé comme vous, Monsieur, le désir de voir figurer dans » notre ouvrage les espèces supplémentaires dont ces genres se • sont enrichis depuis que nous les avons fait paraître Quoique » nous soyons bien loin d'admettre l'établissement positif de cette » quantité innombrable d'espèces que les auteurs modernes ont » publiées, nous savons cependant que plusieurs d'entre elles, re- » connues incontestablement comme espèces distinctes, doivent » trouver place dans notre Speciès, mais nous désirons qu'il ren- i>88 revue zoologique. { Juillet \8W.) » ferme le moins d'erreurs possibles et pour ce motif nous n'y » joindrons les espèces nouvelles qu'après un examen conscien- » cieux selon la méthode que nous avons toujours suivie. Ce sont » ces suppléments aux divers genres qui ont paru , et dont nous » avons déjà des dessins tout prêts, que nous publierons prochai- » nement. Recevez, Monsieur etc. » Du moment où M. Kiener va ajouter aux monographies qu'il a publiées les espèces supplémentaires déjà parues, il faut con- venir que son ouvrage, dont les planches et la coloration se sont singulièrement perfectionnées, offrira bientôt aux conchyologistes une iconographie aussi complète que soignée pour la classification de leurs collections et plus à portée de toutes les bourses qu'au- cune des autres ses contemporaines. NÉCROLOGIE. Obsèques de Geoffroy-St.-Hilaire. Quoique la Société Cuvierienne n'ait pas eu le bonheur de compter l'illustre Geoffroy-St.-Hilaire parmi ses membres, nous avons la certitude que nos honorables confrères approuve- ront le sentiment qui nous porte à leur parler de l'immense perte éprouvée par la zoologie tout entière, dans la personne de ce savant si justement célèbre. Etienne Geoffroy-St.-Hilaire a été accompagné à sa dernière demeure par un concours immense , composé de savants et d'hommes de lettres , et MM. Duméril , Ghevreul , Pariset , Dumas, Serres, Lakanal et Quinet ont prononcé des discours au nom des divers corps savants auxquels appartenait ce natu- raliste éminent. Les limites de ce recueil ne nous permettent pas de reproduire ces remarquables discours, qui, du reste , ont été publiés par l'Académie des sciences. Dans tous on trouve la juste appréciation des nombreux services rendus à la science par le savant que nous regrettons, dans tous se trouve aussi le plus bel éloge que l'on puisse faire d'un homme , celui des qua- lités de son cœur. En effet . ce sont ces nobles et précieuses qualités qui ont toujours distingué Etienne Geoffroy-St.-Hilaire. Il était dévoué, obligeant , et rendre un service était pour lui le plus grand des bonheurs. SEPTIEME ANNEE. — AOUT 1844. I. TRAVAUX INEDITS. Quelques observations sur le Faucon pèlerin , Falco peregri- nuSy Linn., faites dans l'arrondissement de Dieppe, par M. J. Hardy. Le Faucon pèlerin se reproduit dans nos hautes falaises ; il cherche pour cela, dans un endroit élevé , soit un trou , soit une anfractuosité qui lui offre une surface plane suffisante ; il en gratte le milieu de manière à y former une légère cavité; voilà son aire , à laquelle il reviendra fidèlement chaque année ; c'est là que la femelle dépose ses œufs au nombre de quatre. J'ai fait monter à plusieurs aires, elles étaient semblables; si donc , comme l'indiquent MM. Temminck dans son manuel , et de Selys-Lonchamps dans la faune de Belgique, ces oiseaux nichent quelquefois sur les arbres, c'est apparemment qu'ils y trouvent un nid tout fait. Les œufs sont obtus , longs de 54 à 57 millimètres, couverts, sur un fond plus clair , de nombreuses taches variant du gris brun au rouge de brique et de sang figé (1). Ces œufs étaient sy- métriquement rangés dans l'ordre gardé sur le dessin ; l'incuba- tion ne faisait que commencer, elle paraissait un peu plus avan- cée sur lesnos 2 et 4 : ils proviennent d'un couple que je connais depuis longues années, et leurs variétés individuelles de colora- tion tendront peut-être à en faire rechercher la cause ailleurs que dans l'âge , la nourriture , ou même le sexe de l'œuf, car les nos 1 et 3 qui se ressemblent le plus par la couleur , s'éloignent le plus par la taille et contenaient nécessairement mâle et fe- melle. Malgré la mauvaise réputation que Buffbn a voulu leur faire, d'après des observations incomplètes , les Faucons pèlerins ont toutes les qualités qui font les bons parents. Si la femelle couve (1) A cette note était joint un dessin représentant quatre variétés de ces Œufs prove- nant d'une couvée dénichée le 23 avril dernier. Les trois premières figures représentent des Tariétés qui ont été déjà très-bien figurées dans divers ouvrages et surtout dans celuf do M. Awiston. La quatrième offre une variété assez curieuse, parce que ses couleurs sont uniformément disposées : les plus foncées occupant la moitié antérieure ou lo gro» bout. Tome VII. Année 1844. 19 290 REYDE ZOOLOGIQUE. ( Août 1844.) seule, le mâle partage avec elle le produit de sa chasse. Dès que les petits sont éclos , ils deviennent l'objet des soins les plus as- sidus ; la mère ne les perd plus de vue ; d'un point avancé , d'où elle domine en silence tout ce qui l'entoure, aperçoit-elle quel- qu'un se dirigeant du côté de son aire , une espèce de gémisse - ment prolongé ( quouée ) avertit d'abord ses petits qu'ils aient à se blottir au fond de leur trou , ce qui a lieu sans délai ; puis tout à coup la voilà qui s'élance avec impétuosité à la rencontre de l'importun visiteur , décrit de grands cercles au-dessus de sa tête, en poussant ses cris désagréables , crê crê crê crê , répétés sans relâche ; elle ne cessera de le poursuivre ainsi qu'il n'ait vidé les lieux. Il est rare que le mâle n'arrive pas de suite se joindre à la femelle ; leurs cris sont d'autant plus forts que les jeunes approchent davantage du moment de quitter le nid , ce qui a lieu vers le 15 de juin ; c'est , en effet , le moment où la faiblesse et l'inexpérience de la jeune famille vont l'exposer aux plus grands dangers , et comment des parents n'en auraient-ils pas l'instinct? J'ai provoqué maintes fois ces scènes d'angoisses et de colère , même alors que les jeunes avaient depuis plus de huit jours fait leurs premiers essais de vol. En quittant le nid les jeunes sont aussi gros que père et mère, et pourraient à la rigueur se passer de leur assistance , j'en ai eu la preuve ; néanmoins ceux-ci les pourvoient encore de pâture pendant une quinzaine de jours, après quoi ils s'éloignent et se répandent dans nos campagnes de l'intérieur , d'où ils descen- dent parfois dans nos vallées à la poursuite des palmipèdes et échassiers à leur double passage. Les jeunes au contraire ne quit- tent guère nos falaises avant l'automne , quelques-uns même y passent l'hiver s'il est peu rigoureux , mais dès les premiers jours du printemps ils ont disparu. Ils ne reviennent pas l'année suivante ; rien de plus rare sur notre littoral que les individus en moyen âge, je n'en ai jamais vu qu'un seul qui avait été tué en automne dans les environs du Havre. Ils ne nous reviennent pas davantage alors que l'âge adulte les appelle à l'œuvre de la reproduction. Leur aile vigoureuse les porte rapidement à des distances immenses , et quand une contrée leur offre retraite sûre et gibier abondant , ils s'y fixent , oublieux du pays natal : ubi benè , ibipatria. C'est ainsi , sui- TRAVAUX l\hl>!T*. 291 vant moi , qu'ils se répartissent sur la surface de l'Europe , et voilà sur quelle expérience je me fonde. Il y a quinze à dix-huit ans, j'en comptais six aires sur une ligne de six lieues de falaises tant en amont qu'en aval de Dieppe, et malgré la reproduction annuelle ce nombre restait toujours stationnaire. Je me mis à leur faire la guerre au moment où leurs petits quittent le nid, seule époque de l'année où l'on puisse les chasser avec succès. Les couples désunis par la mort de l'un des deux membres, se trouvent reconstitués aux printemps suivants , mais ceux qui furent entièrement détruits , n'ont point été rem- placés. Depuis plusieurs années que cette guerre de destruction a eu lieu, nous n'avons plus sur toute cette ligne que le seul cou- ple dont j'ai eu les œufs au mois d'avril dernier , et cela durera jusqu'à ce que des individus des deux sexes , arrivés à l'âge adulte, se rencontrent accidentellement sur nos rives à l'époque des amours, et veuillent s'y établir; mais le pourront-ils? Les grands corbeaux nichent aussi dans nos falaises et leur nombre a doublé dans ces dernières années ; nous en avons au- jourd'hui un nid par demi-lieue. Comment se loger sans luttes acharnées et à chances inégales au milieu d'adversairessi rappro- chés, voisins hargneux et jaloux à qui la convoitise , plus sou- vent encore que l'amour paternel , donne du courage pour livrer ces combats si bien décrits par Buffon, d'après Frisch , mais dont l'issue n'est pas toujours aussi bénigne? J'ai failli un jour être témoin d'un de ces duels où le faucon tomba roide mort ; le cor- beau lui avait fendu le crâne d'un coup de son formidable bec ! Il est donc à craindre que le Faucon pèlerin ne disparaisse de nos rivages ; nos gardes-chasse ne s'en plaindront pas, mais moi qui suis le grand coupable , je le regretterais vivement , car c'est un bel et vaillant oiseau. Prodrome d'une Monographie du genre Érycine; par C.-A. Ré- cluz, pharmacien à Yaugirard (Seine). I.amarck a institué dans le tome 6e, page 21 fi des Annales du Muséum, un genre Érycine qu'il a ainsi caractérisé : F.kycina. Testa bivalvis , œquivalvis, inœquilatera , trans- versa. Dentés cardinales bini, sapernè {in fer ne) divergentes, cum fovcola minima intermedia : latérales compressi oblongi. Ligamentum faveola rardinali insertum. Et afin de bien faire 29L2 REVUE zoologique. ( Août 18r+4. ) comprendre toute l'étendue de ces caractères, il ajoute ce qui suit : « 11 paraît qu'il existe un genre particulier de coquilles bivalves qui est très-voisin des Mactres par ses rapports et dont on ne connaît encore que des espèces fossiles. Dans ce genre, le ligament des valves est intérieur, comme dans les Mactres, Cras- satelles, Lutraires, etc. Mais ce qui le distingue essentiellement , c'est que ce ligament est entre les deux dents cardinales de cha- que valve , dans l'intervalle médiocre qui les sépare ; en sorte que la fossette très-petite qui le reçoit , a peu d'apparence et n'est point à côté des dents cardinales ou de la dent double et en gouttière. Quelquefois on ne voit qu'une seule dent cardi- nale, l'autre étant très-petite et en grande partie avortée ou in- terrompue dans sa formation par le peu d'espace que laissait le ligament. — Les dents latérales sont comprimées, oblongues, toujours apparentes. N'ayant vu que des valves dépareillées , j'ignore si la coquille est baillante sur les côtés ; mais leur forme me fait présumer qu'elle l'est un peu. — Les Érycines paraissent être des coquilles marines : je ne connais aucune bivalve fluvia- tile qui ait le ligament intérieur; elles ont deux impressions musculaires. » Tels sont les renseignements les plus étendus que Lamarck ait donnés sur ces coquilles ; ceux qui se trouvent dans le t. 5e de ses An. s. vertèbres, ne sont qu'une répétition abrégée de ce qui précède. Nous possédons depuis longtemps quelques bivalves des côtes de France et de pays étrangers , dont les caractères principaux sont : la place qu'occupe le ligament dans une fossette divergente derrière une ou deux dents cardinales , des dents latérales En- trantes, les valves parfaitement closes et l'impression palléale simple. Ces coquilles nous paraissaient singulièrement se con- fondre avec une espèce du genre Kellia de Turton, les Monta- cuta de cet auteur, et avec les Bornia de M. Philippi. Elles nous paraissaient aussi s'accorder avec les caractères principaux d'une petite bivalve fossile de Lamarck, nommée par lui Erycina pel- lucida. Cette grande affinité entre des coquilles classées sous des noms différents , nous détermina à rechercher si elles n'appartien- draient pas au genre Erycine de Lamarck. Mais les caractères re- marquables que l'auteur lui attribue , nous éloignaient constam- ment de cette idée. Cependant, après avoir réfléchi que Lamarck TRAVAUX INÉDITS. 293 avait placé dans ce genre son Erycina pellucida, dont nos co- quilles avaient tous les caractères génériques, nous jugeâmes indispensable d'étudier les types qni avaient servi à le caracté- riser, attendu que les figures des Annales nous paraissaient in- correctes et les descriptions insuffisantes à notre but. Ayant eu d'abord l'occasion de consulter, dans la collection de Lamarck, les trois valves qu'il possédait de son Erycine car- dioïde, il nous fut aisé de reconnaître, ainsi que par l'étude des types du muséum de Paris , qu'elles appartenaient à une Vénus ayant les plus grands rapports avec celles de la section du genre dont la Venus marica est le type. Cette observation fut pour nous un trait de lumière. Présumant dès lors, d'après l'étude de cette espèce et de la diversité des charnières figurées dans les An- nales, qu'il devait exister parmi les vraies Érycines des coquilles de genres différents, nous fûmes examiner les types dont Lamarck s'était servi pour ses descriptions et qui sont conservés dans le cabinet de M. Défiance. Ce savent naturaliste , plein d'obli- geance et désireux de faciliter nos moyens d'investigation , mit pendant plusieurs heures ces coquilles à notre disposition. De leur étude approfondie est résultée pour nous la certitude que nos prévisions étaient fondées. En effet, elles se composaient d'espèces que nous classons dans l'ordre suivant : 1° Lucines de la section dont M. Bronn a fait le genre Diplo- donte — Erycina fragilis , Er. elliptica,Er. pellucida (ou dia- phana), Lamarck, n° 8 , non n° 2. (Er. pellucida, var. Defrance) , nec Eryc. orbicularis, Deshayes. 2° Tellines. — Erycina inœquilateralis , Er. lœvis, Er. ra- diolata. Lamk. Il faut y joindre aussi les Erycina dubia et Er. striatula, Defrance. 3° Crassine ou Astarté. — Erycina miliaria. Lamk. 4° Érycines ou coquilles ayant pour caractères 1 ou 2 dents cardinales antérieures, une fossette étroite, postérieure et oblique, pour le ligament interne ; deux dents latérales sur chaque valve ; deux impressions musculaires superficielles , et une im- pression du manteau sans excavation. Erycina pellucida. La- marck, n° 2. Er. undulata Lamk., et Er. orbicularis Deshayes. D'après ce résultat, ce n'est pas sans raison que Lamarck a dit, dans son ffist , des anim. sans vertèbres , que « les Érycines 294 REVUE ZOOLOGIQUE. {AoÙti&W.) sont des coquilles en quelque sorte équivoques , dont le carac- tère de la charnière est assez difficile à juger, » puisque sur onze de ses types deux espèces seulement doivent rester dans le genre et les autres être reléguées dans ceux dont elles ont les carac- tères. Ces Érycines ont , comme nous l'avons dit plus haut , 1 ou 2 dents cardinales antérieures, une fossette ligamentaire postérieure et des dents latérales, dont une quelquefois très-rap- prochée de la fossette. C'est ce qui peut expliquer pourquoi La- marck a cru que cette fossette était entre les dents cardinales, et que lorsque la dent latérale postérieure était écartée de celle-ci , la dent cardinale , prétendue de ce côté, était effacée. L'époque à laquelle Lamarck se livrait à des travaux importants et nom- breux sur les bivalves , encore dans un certain chaos dans les ouvrages des auteurs, et les difficultés sans nombre qu'il a plus tard surmontées en proposant des genres nouveaux pour des es- pèces ambiguës, doivent être mis dans la balance avant de porter un jugement sur la constitution de son genre Erycine. Il faut se rappeler aussi qu'il n'a eu à sa disposition , que des valves dé- pareillées de ses espèces , qu'il n'a pu revoir ses anciens types, et par suite corriger ce qu'il avait laissé d'imparfait. Que l'on compare ses travaux à ceux de ses prédécesseurs et même à ceux de ses contemporains , et il ressortira la preuve que nul n'a au- tant ni aussi bien fait que lui. Néanmoins, l'assemblage défec- tueux qu'il fit de ses espèces, les mauvaises figures publiées dans les Annales, dont aucune ne rend la forme générale et les véritables caractères de la charnière, la rareté , pendant quelque temps, des Érycines normales, etc., etc., ont dû présenter beaucoup de diffi- cultés aux auteurs pour bien comprendre ce que Lamarck nom- mait Érycine. Aussi ne faut-il pas s'étonner que MM. Defrance et Deshayes aient partagé l'incertitude générale et se soient conten- tés de grouper avec les espèces de Lamarck , d'autres coquilles analogues. Cependant , M. Deshayes , recherchant plus tard le ca- ractère essentiel du genre , présuma que les coquilles pourvues d'une fossette en cuilleron juxtaposé sur le bord cardinal , pour recevoir le ligament , devaient être de véritables Érycines. Con- fiant dans cette manière de voir, il introduisit dans le genre la Tellina pusilla de Lamarck, qui possédait ce caractère. Mais cette innovation n'était pas exacte , car, dans les espèces décrites par Lamarck, aucune n'avait un cuilleron ligamentaire ainsi con- TRAVAUX INEDITS. '293 formé. S'il s'en fût trouvé une, Lamarck l'eût certainement clas- sée dans les Tellines , et dans ses An. sans vertèbres , parmi ses Aniphidesiues, comme il l'a fait pour les Mya tenuis , eliiptica et lioysii de Montagu. Cette nouvelle direction dans la recherche du caractère principal des Érycines fut adoptée ensuite par M. Philippi , dans son Fnumeratio Moll. Siciliœ. Dans cet ou- vrage, ce savant naturaliste a rassemblé sous ce titre les petites coquilles dont nous avons fait depuis notre genre Syndos- mie , et groupé sous celui de Bornia deux véritables Érycines les B. corbuloïdes et inflata. Quelque temps après l'apparition des Coq. foss. de Paris, M. Sowerby, également incertain sur la nature des Érycines, s'en rapportant à la caractéristique don- née par Lamarck, crut reconnaître sur quelques Crassatelles etJmphidesmes de cet auteur, les caractères essentiels des Éryci- nes. C'était encore une erreur que M. Deshayes a réparée en ra- menant ces prétendues Érycines à son genre Mésodesme. Tur- ton ne reconnut pas davantage les Érycines , puisque , pour quelques-unes d'elles , à l'état vivant , il a institué deux genres , le Kellia et le Monlacuta. Le type de son Kellia , celui seul qui correspond au caractère de son genre , le Kellia subor- bicularis , est une Érycine , l'autre un Poronia. Parmi les Montacuta, plusieurs espèces manquent de dents cardinales, d'autres en sont pourvues (Montacuta purpurea, Bean, etc.), mais comme les dents cardinales s'oblitèrent ou s'effacent dans les Érycines, et que les dents latérales , la fossette ligamentaire et les impressions musculaires et palléales du genre de Turton, sont semblables à celles des Érycines , les Montacuta doivent leur être réunies. Tel est en abrégé l'histoire de ce genre ; avant de le livrer à l'impression et d'en publier une Monographie, nous avons voulu consulter un savant conchyliologue, l'élève de Bruguière et de Lamarck , l'auteur d'ouvrages justement estimés , qui , en toute circonstance , veut bien nous éclairer de ses conseils et de son expérience. Nous lui avons fait l'analyse de nos recherches sur le genre Érycine , annoncé le résultat de nos études et le projet que nous formions de le décrire de nouveau ainsi que les espèces inédites. M. Deshayes a discuté avec nous chacun des points de la question , approuvé nos conclusions et mis à notre disposition les espèces nouvelles qu'il destinait à un supplément des Coq. 296 revue zoologique. ( Août 1844. ) foss. des environs de Paris. L'amitié dont il nous honore alla même jusqu'à nous annoncer qu'il profiterait ultérieurement de notre travail dans son article Érycine , qui doit faire partie du Dict. d^hist. nat. dirigé par M. d'Orbigny ; qu'il nous permette tout d'abord de lui en témoigner notre bien vive reconnaissance. Nous vivons dans un temps où les jeunes naturalistes ne ren- contrent pas toujours sur leur passage des hommes éminents qui encouragent de leurs conseils et de leur expérience ceux qui se livrent aux mêmes études ; lorsqu'il s'en trouve , on est sûr de les reconnaître à leur profond savoir. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Animal tenue, ovalum sgu rotundatum , tentaculis labiorum siphonibusque nullis. Pallium postice et inferne apertum, mar- ginarum appendiculis regulariter remotis ornalum, anlice in cucullo reverso , triangulari , apice sursum arcuato disposa tum. Pes elongatus, angustus, margine acutus et in medio pe- diculo attenuato sustentatum. Testa libéra, œquivalvis, inœquilateralis , sœpiùs transver- salis romnino clausa. Dentés cardinales 1 -2 cum fovea diver- gente, postica. Dentés latérales biniin ulraquevalva compressi, elongatij pénétrantes , anlico sœpius cardinalis proximo , interdùm utroque. Ligamentum duplex, externum angus- tum, lineare ; internum robuslum, faveolis cardinalibus in- sertum. Impressiones musculares rotundatœ , pallii simplex , aut non excavata. OBSERVATIONS. M. le docteur Deshayes a le premier observé l'animal d'une des espèces , celui de VErycina Geoffroyi de Payraudeau , et nous en a montré un fort beau dessin destiné à figurer dans l'intéres- sant ouvrage de VExpédition scientifique de V Algérie dont il faisait partie. D'après cette figure et ce que M. Deshayes nous a appris, cet animal est peu épais , privé de tentacules labiaux et de siphons. Son manteau , qui revêt la surface interne des val- ves , ouvert dans les trois quarts de son étendue s est orné sur ses bords d'appendices , ou tentacules courts et régulièrement distancés. Le côté antérieur de ce manteau est soudé et pro- longé, par le bas et en avant , en une sorte de capuchon trigone, TRAVAUX CNKDITS. 297 renverse , la poinle dirigée antérieurement et recourbée en crochet vers le haut. Le pied, allongé, étroit, tranchant à la marge , est supporté dans son centre par un pédicule élas- tique. Cet animal vit sous les pierres, et lorsqu'il se met en mouve- ment , il rampe sur son méplat la coquille renversée , et paraît se fixer par la portion antérieure de son pied. Selon d'autres obser- vateurs, ces bivalves vivent dans le sable des côtes ou dans la profondeur des mers , quelquefois sur les vieilles coquilles , que l'on a cru qu'elles perforent, et d'autres fois on les trouve fixées, dit-on, par un byssus très-grêle aux pointes des Echinus escu- lentus et purpureus. 11 est peut-être probable que l'animal s'y attache par la partie antérieure de son pied , car malgré toutes nos recherches nous n'avons pu apercevoir aucune trace de byssus sur les Erycirxa substriata , seminula et pur pur ea , occupées par leur mollusque. M. Deshayes ayant observé que l'animal de nos Poronies avait beaucoup d'analogie avec celui des Érycines, pense que les deux genres doivent former une petite famille voisine de celle des Mactracés; nous partageons entièrement cette judicieuse opi- nion. La coquille des Érycines varie dans sa forme; il y en a d'ar- rondies, d'ovales , d'oblongues, d'elliptiques , de déprimées, de convexes et de renflées ou presque globuleuses, d'équilatérales et de très-inéquilatérales. Elles ne sont pas toujours minces, trans- lucides et fragiles, nous en connaissons et décrivons de fortes et d'opaques. Mais le plus grand nombre des espèces est trans- versal , inéquilatéral , ovale ou oblong , mince et pellucide. Les dents cardinales sont généralement petites , inégales, tan- tôt au nombre de deux, le plus souvent d'une , et celle-ci quelque- fois se trouve oblitérée ou si petite, que la transparence des valves fait qu'on ne peut la voir. Les dents latérales sont toujours intrantes, cependant quel- ques-unes manquent sur une des valves, et alors les bords che- vauchent sur ceux de la valve opposée. Ces dents sont allongées, minces ou comprimées, d'autres fois rétrécies , en triangle à angles égaux ou scalène, à cause de la troncature postérieure qu'elles affectent sur leur côté externe. Quelques-unes , allon- gées de côté , sont au contraire coupées verticalement près des 298 revue zoologie. ( Août 1844.) crochets ; d'autres , plus courtes en dehors et également tron- quées en dedans , se prolongent en avant ou se recourbent vers les crochets ; ces dernières ont été prises à tort pour des dents cardinales antérieures ou postérieures. Enfin les dents latérales sont distancées, mais ordinairement l'antérieure est plus rappro- chée de la cardinale. 11 y a de ces dents tellement petites, que pour les voir il faut scruter perpendiculairement la marge supérieure des valves, par rapport à l'axe longitudinal des coquilles, avec le secours d'une bonne lentille. Il y a aussi des Érycines dont les dents latérales sont avortées sur les deux valves. La fossette ligamentaire , assez souvent étroite , varie égale- ment dans sa forme ; tantôt courte et étroite , plus ou moins di- vergente, selon le rapprochement de la dent latérale posté- rieure ou sa forme, elle s'allonge jusqu'à sa rencontre , oblique vers son milieu ou vers les deux tiers de son étendue , ou bien elle devient moins oblique et côtoie une très-faible partie du centre. Elle ne forme aucun cuilleron proprement dit ou à peine digne de ce nom , et presque toujours se présente sous forme d'impression superficielle , à moins cependant qu'elle soit , par rapport à l'épaisseur du bord cardinal , profondément creusée dans sa substance. Quelques Érycines ont l'intérieur des valves rayonné de li- néoles , comme usées , et peu régulièrement espacées ou rappro- chées ; d'autres , interposés entre l'œil et la lumière , laissent apercevoir de petits traits bruns interrompus ou brisés. Ces coquilles n'atteignent guère qu'un petit volume. Le nom- bre des espèces qui nous est connu est déjà considérable , si l'on en juge par le peu qui a été décrit , et s'il n'est pas plus grand , c'est que leur petitesse et la couleur uniforme qu'elles possèdent , sont peu propres à capter l'attention des collecteurs. On a dû souvent aussi les prendre pour de jeunes coquilles sans importance. Elles paraissent répandues dans toutes les mers ; quelques-unes vivent sur les côtes des îles de la mer du Sud , de l'Amérique , mais le plus grand nombre est propre à l'Europe. Parmi celles-ci , les espèces fossiles se trouvent plus parti- culièrement dans le terrain parisien , peut-être parce qu'il a été plus soigneusement exploré. Il est quelques-unes de ces dernières sur lesquelles nous manquons de renseignements suf- TRAVAUX ÎNKDITS. 299 fisanls pour pouvoir les caractériser convenablement ; nous n'en traiterons pas encore. Voici la di a gnose de celles sur lesquelles nous n'avons aucun doute. La suite au prochain numéro. ) Description de plusieurs espèces nouvelles de coquilles de la Fiance , et observations sur plusieurs autres; par C. A. Récluz. ( Yoy. p. 24G.) 2° genre Arthemis, Poli, Test. utr. Sicil. — Lamarck a compris dans son genre Lucine deux espèces qui appartiennent au genre Arthemis de Poli, ce sont sa Lucina reticulata et sa Lucina un- data dont nous avons vu les types. La première étant peu con- nue , nous allons en donner une description détaillée. Arthemis reticulata. — Testa orbiculari, compresso-convexa, crassa, albida , subœquilatera ; lamellis concentricis regulari- btis; interstitiis longitudinaliter, regulariter et crebre striatis; lnnula ovalo-cordata , medio gibba; area elongata , medio convexa ; ligamento semi-externo ; marginibus valvarum inte- gerrimis. Lucina reticulata Lamk. An. s. vert., p. 542, n° 10. Vidi (non Venus reticulata Linné , mus. Lud. Ulricœ, p. 503, n" G4. Cogw*7/eorbiculaire, comprimée, épaisse, subéquilatérale, le côté antérieur à peine plus étroit, arrondi, le côté postérieur ar- rondi , mais obliquement tronqué à la base du corselet. Au des- sous de cette troncature du bord postérieur, on voit une saillie ar- rondie et comprimée en dedans. Crochets petits, recourbés sur la lunule, obtusément arrondis et teints de fauve Surface des valves sculptée de stries lamelleuses régulièrement espacées dans les 2/3 supérieurs, plus rapprochées dans le tiers inférieur, avec les in- terstices ornés destries longitudinales, rapprochées, très-fines et régulières. Lunule ovale-cordiforme , ayant assez l'apparence d'un écusson d'armoirie, cii consente par une strie creuse, rele- vée dans le centre et rayonnée de stries. Corselet lancéolé^ allongé, bordé d'un sillon, relevé dans le centre et orné de stries rayonnantes. Ligament placé dans une fossette creusée dans la 300 revue zoologique. {Août 1844.) marge supérieure et s'étendant de l'extrémité et au-dessous des crochets jusqu'à la troncature postérieure des valves. Ce ligament se montre en partie à l'extérieur. Marge supérieure interne sail- lante, étendue postérieurement , courte antérieurement. Char- nière formée sur la valve droiteàe trois dents : la postérieure très- grande, en triangle allongé, obliquant en avant par son sommet, comprimée et largement canaliculée sur le centre avec les bords relevés ; la deuxième verticale, comprimée de chaque côté, sail- lante en avant et séparée de la postérieure par une fossette cen- trale en carré long ; dent extérieure en lamelle courte, un peu oblique et occupant la partie supérieure d'une grande fossette trigone et antérieure. Valve gauche ayant également trois dents, la postérieure large subarquée, peu saillante, bordée en arrière par une fossette oblongue et oblique pour la dent postérieure de l'autre valve ; la centrale lamelleuse, saillante, obliquant en ar- rière par son sommet et séparée de la précédente par un creux profond, étroit et oblique pour la dent centrale opposée ; dent extérieure tuberculiforme, placée à la base d'une fossette trigone et située au-dessous de la base de la lunule. Impression muscu- laire antérieure elliptique, la postérieure pyriforme, bordée pos- térieurement par un angle saillant et obtus lequel est entouré par un sillon étroit. Impression palléale écartée de 4 millim. de la marge, profondément excavée en cône aigu, bien imprimée , obliquant et atteignant un peu au-dessus du centre des valves, à environ 10 millim. de la dent antérieure. Marge entière et obliquement comprimée du dehors en dedans et sans traces de crénelures. Dimensions : Long. 28 1/2; larg. 27 1/2; épais- seur 12 millim. Cette coquille n'a aucune ressemblance avec la Venus reticu- lata de Linné. Hab. les côtes de France près de Lorient (Lamarck). Il faut que cette espèce soit rarissime , puisqu'elle ne se trouve dans aucune collection de Paris et qu'elle n'a été citée par aucun auteur. Elle ne peut être confondue avec la Tellina reticulala de Poli qui est une véritable Lucine nommée Lucina squammosa Lamk., fort bien figurée dans V Encyclopédie méthodique , mais grossie. Arthcmis undata. Testa suborbiculari, convexa, tenui, fragili, pellucida, nivea, transversim inaequaliterstriata,subundata ;api- TRAVAUX INÉDITS. 301 ribus fulvis; cardinis dentibus in valvuladextra dnobus, in sinis- tra tribus, ccntrali canaliculala, basi profunde bifida. Venus undata, Pennant, Brit.zool. (1777) t. 4, pi. 55, f. 51 ; bona, ib. éd. 2 ( 181.2 ), t. 4, p. 209 j pi. 58 , f. d.; — Montagu, Test. brit. p. 117; Donovan, Brit. shells, t. 4, pi. 121 sinupal- leari nullo; Maton et Rack. Lin. tr. 8, p. 86. — Turton, Brit. Fauna, p. 157: Dillwyn, descript. Catal., p. 197; Turton, Conch. dict. p. 241, f. 54 mala; Mysia undata, Leach , ex fide Lamk.; Lucina undata Lamk. An. s. vert. t. 5, p. 543, n° 13. Vidi in collectione ejus ; Turton, Brit. biv., p. 115, n° 5. Var. yg minor. Testa suborbiculari ; umbonibus fulvis. Var. y minor. Testa orbiculari ; umbonibus fulvis ; cardine in val vula dextra dentibus tribus minimis, postica absoleta. Venus incompta Philippi , En. moll. Sicil., p. 44, pi. 3, f. 9 bene. Var. /minor. Testa transversa, subovata, caetera ut invar, y. An Cylherea lactea, Lamk. l.c. t. 5, p. 572, n. M^ Hab. La Manche, sur les côtes d'Angleterre ( Pennant ) sur celles de France, à Cherbourg, rare. Les var. a. , y et «f, la Méditer- ranée, àAgde, Cette et dans l'étang de Thau, commune; la var. y en Sicile et à Nazies (Philippi). Cette espèce par sa charnière appartient aux Vénus, et par la forme de son sinus palléal en cône oblique aux Arthemis de Poli. Le type océanique ressemble beaucoup, par sa forme tantôt en triangle arrondi ou tout orbiculaire et par sa coloration, à la Lu- cina diaphana (le Félan d'Adanson. — Venus diaphana G mel. p. 3292 ) ; mais cette dernière n'a que deux dents cardinales sur chaque valve, dont une bifide ; son ligament est semi-interne et ses valves beaucoup moins minces. Par les mêmes motifs elle ne peut être confondue avec la Lucina ( Diplodonla ) rotundata {Tellina rotundata Montagu, Lucina rotundata Turton) qui est aussi plus convexe et transversalement ovée. Sa charnière et son ligament externe la séparent génériquement de la Lucina antiquata ( Lucina lactea Lamk. Payraudeau , Turton. Tellina laclea Montagu ) non Linné. Venus (Cytherea) occitanica. Testa orbiculato-transversa, inaequilatera, tenuiuscula, concentrice regulariter sulcata, al- bida , radiis spadiceisdivergentibus maculis pallidioribus picla; 302 revuk /ooLor.iQUK (Août 1844.) apicibus obtusis ; luimla compresso-cordata , vix impressa; area nulla; valvarum marginibus integerrimis. Jolie Cythérée large de 11 mill., haute de 10 et épaisse de 6 mill., transverse, presque ovale-orbiculaire , un peu oblique supérieurement, à peine inéquilatérale, mince, profondément et régulièrement sillonnée en travers ; les sillons et les côtes d'égal diamètre et très lisses. Elle est d'un blanc paillé, ornée de rayons d'un rouge brun, divergents , entre lesquels sont des taches de même couleur , mais plus pâles et souvent confluentes. Sommets petits, saillants], recourbés, jaunâtres à la pointe, comprimés en dessous et marqués d'une lunule peu enfoncée et en cœur. Corselet non marqué. Intérieur des valves rose livide. Marges très-entières; ligament semi -interne et très-étroit; char- nière formée de quatre dents. Valve droite, deux dents centrales rapprochées, allongées, entières; les deux latérales écartées, triangulaires , la postérieure échancrée. Yalve gauche ; toutes les dents triangulaires , les deux centrales en forme d'A , la pos- térieure rapprochée des centrales. Sinus palléal à peine indiqué par une inflexion sous l'impression musculaire postérieure. Notre coquille ressemble assez bien , pour la forme et la dis- position des rayons , à la figure 8 de la planohe<292 de l'Encyclo- pédie méthodique; mais celle-ci représente une petite Amphi- desme jaune à rayons roses et dont le ligament est logé dans une fossette creusée dans la marge supérieure et postérieure des valves. Hab. Elle n'a encore été trouvée que deux fois, la première fois sur la côte d'Agde , par mon frère , et la deuxième fois à Cette , par M. Mongini , officier piémontais réfugié. Description de deux genres nouveaux de Mollusques nudi- br anches, par M. Verany, de Gênes. G. Janus. — Corps limaciforme, gastéropode ; tête distincte , pourvue en avant et de chaque côté d'un prolongement tentacu- li forme, deux tentacules dorsaux, non rétractiles , coniques, implantes sur un gros pédicule leur servant de base commune ; yeux sessiles , peu apparents, situés en arrière de ce pédicule ; branchies formées, comme dans lesÉolides, par un grand nombre de cirrhes cylindroïdes, disposés par rangées longitudinales sur ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 303 les côtés du dos , mais s'étendant jusqu'à la partie supérieure de la tcte et se réunissant également en arrière de manière à former autour de la face dorsale de l'animal une série non interrompue; anus dorsal , postérieur et médian : terminaison des organes de la génération dans un tubercule commun situé en avant et du côté droit. G. Lomanotus. — Corps allongé, cunéiforme, gastéropode ; tète aussi large que le corps , munie d'un voile frontal portant de chaque côté de petits prolongements tentaculiformes : deux tentacules dorsaux , rétractiles , terminés en massue comme dans les Doris, et logés chacun dans une espèce d'étui calici- forme; organes de la respiration formés par deux membranes minces et frangées fixées de chaque côté entre la face dorsale de l'animal et les faces latérales; orifices de l'anus et des organes génitaux comme dans les Tritonies. Les deux espèces qui forment les types de ces deux genres seront décrites d'une manière très-détaillée et avec des figures , dans une prochaine livraison du Magasin de Zoologie (1). II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Mémoires pour servir à l'histoire naturelle des possessions Néer- landaises dans l'Inde, par les Membres de la commission d'histoire naturelle de l'Inde et quelques autres auteurs. — Orthoptères , par M. De Haan. Nous avons déjà parlé plusieurs fois de cette belle entreprise scientifique ( 1840, p. 50; 1842, p. 150 et 359). Nous allons aujourd'hui donner à nos confrères une idée du travail que M. De Haan vient encore d'y insérer sous le titre de Mémoire sur les Orthoptères. Ce Mémoire , accompagné de 14 planches, offre des détails sur 12 groupes nouveaux, et 200 espèces nouvelles, ainsi que des observations sur 150 espèces déjà connues , lesquelles ont été rassemblées pendant le laps d'une vingtaine d'années par divers naturalistes dans les colonies Néerlandaises des Indes orientales, (1). M. Verany a bien touIu remettre les types de ces genres à M. Souleyet , qui fera connaître leur anatumic à la suite du travail de cet observateur zélé et instruit. (CM.) 304 REYOB ZOOLOGIQUE. ( /^otU 1844. ) au Japon et au cap de Bonne-Espérance , sauf quelques espèces publiées par Stoll , et dont l'ensemble se trouve au Musée royal des Pays-Bas. Les Orthoptères sont représentés dans ce Mémoire comme con- stituant une série continue dans laquelle les Blattes sontliées aux Mantes par les Chœradodes ; les Mantes aux Phasmes par les Thes- pes et Diaphérodes ; les Phasmes aux Acridies par les Prosco- pies et Bacilles ; les Acridies aux Locustes par les Pneumores et Callimènes, les Locustes aux Grillons par les Schizodactyles, enfin les Grillons aux Forficules par lesXyes, et les Grillons aux Blattes par les Mirmécophiles. L'auteur a accepté une dénomination ternaire , en changeant les Familles proposées par MM. Serville et Burmeister en Genres et leurs Genres respectfs en groupes. Tout ce qui a rapport à la différence des sexes , des ailes , ainsi qu'aux organes externes en général , tout ce qui regarde la distribution géographique, a été étudié avec le plus grand soin. L'auteur remarque, à l'égard des Mantes, qu'elles se distinguent par un stigmate sur les ailes supérieures et par le manque de formes aptères ; que les deux ailes ont la partie antérieure membraneuse; que les ailes antérieures suivent la propor- tion du prothorax; que , dans quelques espèces, la forme ou la couleur des ailes ou du prothorax diffèrent totalement, suivant les sexes ; que le premier article des tarses offre des proportions très-différentes par rapport aux articles suivants. Les Oxypyles se distinguent par plusieurs formes très-singu- lières. A l'égard des Phasmes, M. de Haana fait les observations sui- vantes. Les yeux globuleux des mâles sont convexes à l'état de larves. La première paire de stigmates est placée, dans les Ascé- phasmes, sur le bord antérieur du prothorax. Les ailes inférieu- res des deux sexes sont égales , ayant une forme allongée, ar- quée ou carrée , comme dans les Hétéroptéryx , on inégales , étant allongées dans les mâles et arquées dans les femelles ; ou elles offrent une différence encore plus marquée, se prolongeant dans les mâles, restant petites et presque nulles dans les femelles. Les ailes des deux sexes ont la même couleur, sauf celles des Cyphocranes , ou bien les supérieures diffèrent ; celles-ci sont relevées en pointes ou en cônes , au-dessus de l'insertion des in- ANALYSES d'OUVAAGBS NOUVKAUX. 305 férieures. Les nervures principales des premières ailes sont au nombre de quatre , comme dans les Mantes ; mais , générale- ment , elles sont toutes indistinctes. La partie supérieure des secondes ailes a cinq nervures bien distinctes dont le cours est différent pour les sexes de deux espèces de Nécroscies , dans lesquelles la seconde nervure est simple dans les mâles et bifur- quée dans les femelles ; les ailes inférieures des deux sçxes des Héléroptéryx , petites et coriaces, ne sont pas séparées en deux parties. Les pieds antérieurs sont sinués vers leur base intérieure, afin d'y recevoir la tète lorsque, à l'état de repos, ils sont portés en avant. Les pieds postérieurs , généralement grêles , sont ro- bustes dans les Eurycanthes. Les tarses sont tétramères dans deux espèces. Les pelottes manquent aux pieds des Eurycanthes adultes, mais existent dans ceux des larves. Dans aucun Genre d'Orthoptères on ne trouve autant d'exemples de pieds abortifs ou régénérés que dans les Phasmes ; l'auteur en cite quatre mo- difications. Les espèces s'étendent sur un terrain très circon- scrit ; tellement que les îles voisines offrent généralement des espèces distinctes. Les plus grandes se trouvent dans les îles du golfe du Mexique , ainsi qu'au cap de Bonne-Espérance , à la Nou- velle-Hollande et à la terre Van-Diémen. Ils ne s'élèvent pas , en Europe , au delà du 43° lat. bor.; en Afrique , jusqu'au 10°, on ne rencontre que des espèces Aptères, et jusqu'au 33° seulement des Bacilles. On connaît du Cap de Bonne-Espérance , sur 33° lat. mér., deux espèces ailées. Dans l'Asie méridionale , le nombre des espèces ailées et aptères sem- ble équivalent. Sur le nouveau continent ,les Bacilles sont repré- sentées par les Anisomorphes ; jusqu'à l'Amérique centrale , on n'a trouvé que des espèces aptères ; sur les îles du golfe du Mexi- que, le nombre des espèces ailées et aptères est égal. Dans la Co- lombie et dans la Guyane, les espèces ailées surpassent quatre fois , et au Brésil , deux fois le nombre des aptères. Au Japon et aux îles Sandwich, 29° à 19° lat. bor., on n'a observé que des es- pèces aptères. Les Phyllium s'étendent des Séchelles jusqu'à la Nouvelle-Guinée, sur une longitude de 90°. Les Nécroscies et les Ascéphasmes appartiennent presque exclusivement aux îles de la Sonde ; elles manquent aux Moluques , à l'île de Timor et à la Nouvelle-Guinée. Les Cyphocranes de Java , de Timor, des Mo- luques, de la Nouvelle-Guinée, delà Nouvelle-Hollande et de la TomeVII. Année 1844. 20 306 rkvdk zoologiqdk. {Août 1844.) terre Van-Diémen , ne se trouvent pas sur les îles de Borne'o et Sumatra. Le groupe des Hétéroptéryx est commun à l'Indostan et à Sumatra. Sur les îles de la Sonde le nombre des espèces ailées est quadruple de celui des aptères , comme à la Guyane. Dans la disposition systématique , l'auteur a surtout suivi la forme et la proportion des ailes. Les groupes dont les deux sexes sont ailés ont les ailes plus courtes ou égales aux élytres , dans d'autres, les ailes des deux sexes sont plus longues que les élytres. Les derniers , qui renferment le plus grand nombre , of- frent de grandes modifications par rapport à la proportion des élytres aux ailes ; les élytres sont en forme de petites pointes , ou elles acquièrent le 1/8-1/5 des ailes, ou elles égalent le 1/4-1/2 de celles-ci. Dans la partie descriptive , l'on trouve des détails in- téressants par rapport aux groupes Hétéroptéryx, Diaphérode, Ascéphasme, Cyphocrane, Bactérie et Acanthodère. Dans le genre des Acridies , le groupe Trigonoptéryx offre des élytres allongées et triangulaires. Les ailes sont arquées , prolon- gées , presque carrées ou hémicycloïdes ; aux deux dernières formes se lie presque constamment un bord externe fortement crénelé. La partie géographique offre des faits intéressants ; ainsi les espèces qu'on trouve en Laponie appartiennent aux Gomphocè- res et aux Tétrix , auxquels s'associent les OEdipodes , dans l'Eu- rope centrale , et les Truxales , Pyrgomorphes, Opsomales, Pam- phages , Acridies , Oxyes , Caloptènes et les Érémobies , dans l'Europe méridionale. L'Afrique septentrionale se distingue par le grand nombre des Truxales et des Pœcilocères. L'Afrique méridionale, par les Pneumores Les Acridies de l'Asie septen- trionale ont beaucoup d'analogie avec les espèces de la Russie; ceux de l'Asie occidentale , avec les espèces de l'Egypte. On trouve au Japon et sur l'île de Celèbes, des Truxales , des Acri- dies, des Oxyes, des OEdipodes , des Gomphocères et des Tétrix. Les îles de Bornéo et de Sumatra sont remarquables par lesChœ- raetypes et les Mastax, auxquels s'allient les Trigonoptéryx, dans la première localité. L'île de Luçon et la Nouvelle-Guinée se ressem- blent par les Hyménotes. La Nouvelle -Hollande n'offre pas de formes particulières , sauf une espèce de Tropinote et de Xipho- cère. L'Amérique septentrionale , au contraire , est caractérisée par les Rhomalées, tandis que les Truxales et les Pœcilocères ne ANALYSES DOUVP.AGKS NOUVEAUX. M) s'y trouvent pas; l'Amérique méridionale , par les Xiphicères, Tropidonoles , Proscopies , Trybliophores , Mouachidies , et par les Ommexèches. La partie systématique mérite l'intérêt par rap- port aux Pyrgoinorphes , aux Oxyes , au seizième groupe , aux Mastax , Chœrœtypes , aux Hyménoleset aux Télrix. Les Locustes sont très-remarquables par rapport à la diffé- rence des sexes ; on trouve des espèces dont les femelles sont aptères; chez d'autres, les mâles ont les ailes membraneuses planes ou ont des ailes coriaces bombées. Il y en a dont la forme et les nervures des élytres diffèrent, comme c'est le cas dans les Hexacentres et dans quelques Pseudophylles ; chez certaines es- pèces , les mâles ont la tête plus grande, plus lourde, comme dans les Mégalodons, que les Javanaises aiment à faire battre ensemble dans des tuyaux de bamboux; enfin, on en trouve dont les parties de la bouche, les yeux et les pieds sont dispara- tes , comme dans la Locusta vorax, de Stoll. Le premier stig- mate thoracique est de la largeur de deux lignes dans quelques groupes. La Locusta crenifolia a une forme particulière d'ély- tres. Ces organes sont parallélogrammes , avec le bord supérieur crénelé. Les jambes des pieds antérieurs ont une dilatation sur laquelle deux lobes de l'épiderme, placés de chaque côté, re- couvrent une membrane interne ; ces lobes ne laissent qu'une fente entre eux dans les Leptodères, Steirodons, Serv., et beau- coup d'autres ; ils ne recouvrent la membrane qu'à moitié , ou celle-ci est tout à fait à nu et spéculiforme , comme dans les Phyl- loptères de Serv., et dans les Phanéroptères, à l'exception de six espèces , telles que la L. dalmatina, Serv. et lilifolia, Burm. dans d'autres enfin, la membrane est recouverte d'un côté de la jambe , et à nu de l'autre côté , comme dans les Ancylèches, Serv.; encore , est-il à remarquer que les Gnatoclites mâles l'ont recouverte et que les femelles n'en montrent pas de traces ; que les larves des Phyllophores , des Steirodons, de la L. crenifo- lia , l'ont spéculiforme, et que les insectes développés l'ont re- couverte ; elle manque tout à fait, ainsi que l'organe stridulant, dans les quatre derniers groupes des Locustes. La distribution géographique nous fait reconnaître quarante- cinq espèces de Locustes propres à l'Europe , dont trois se trou- vent en Laponie. Les espèces des pays méditerranéens ont beaucoup de rapport entre elles. Au Japon on trouve la L, vi- 308 revue zoologique. ( Août 1844. ) ridissima, jointe à une douzaine de formes des îles de la Sonde. En général , on peut observer que quatre groupes de ce Genre sont communs à quatre parties du monde; quatre autres grou- pes à trois parties du monde; que sept sont spécialement amé- ricains; qu'un est propre à l'Europe moyenne; qu'un autre ne se trouve que dans l'Europe méridionale et en Afrique ; que deux habitent l'Amérique méridionale ; deux la Nouvelle-Hol- lande , et trois les îles de la Sonde. Dans la disposition méthodi- que, on a suivi la forme des ailes ; les groupes 1 à 4 ont les ailes très-courtes, cachées sous le prothorax ; dans les groupes 5 à 9, les femelles sont aptères , ou leurs élytres sont coriaces ; les groupes 10 à 13 se composent d'espèces à élytres étroites plus courtes que les ailes ; les espèces des groupes 14 à 22 ont les ély- tres élargies; celle des groupes 23 à 30 les ont étroites, avec des ailes demi-circulaires ; chez les groupes 31" à 34 les élytres sont étroites , membraneuses, avec des ailes allongées et de la même longueur ; enfin , les groupes 35 à 38 sont composés d'espèces à formes aptères , ou dont les élytres sont formées d'une manière abnorme. Les Grillons ont, au sommet des élytres, entre la partie supé- rieure et inférieure , un espace moyen, plié sur lui-même à l'é- tat de repos, et plus clair que le reste des ailes. Parmi les es- pèces décrites, un Platyblemmus du Japon et plusieurs espèces d'Encoptères, dont les mâles manquent d'organe stridulant sur les élytres , méritent d'être remarqués. Le mémoire de M. de Haan est terminé par la description de quelques espèces de Forficules , parmi lesquelles se trouvent des formes très-remarquables. SOCIÉTÉS SAVANTES. 309 III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du \2août 1824.— M. Flourens présente à l'Académie un ouvrage qu'il vient de publier et qui a pour titre : Buffon , histoire de ses travaux et de ses idées. Déjà le savant secrétaire perpétuel de l'Académie s'était mon- tré juge compétent et historien fidèle et impartial , dans un ouvrage accueilli avec une grande faveur, V Analyse raisonnée des OEuvres de Cuvier. 11 a étudié ce grand génie , qui fut son ami, il l'a comparé à Buffon et il a montré, avec un rare bonheur, que l'histoire des travaux de celui-ci touche partout à celle des travaux de Cuvier. «Ces grands travaux, poursuit M. Flourens, lient deux siècles : Buffon devine , Cuvier démontre ; l'un a le génie des vues , l'autre se donne la force des faits ; les prévisions de l'un deviennent les découvertes de l'autre. Et quelles décou- vertes? Les âges du inonde marqués, la succession des êtres prouvée , les temps antiques restitués , les populations éteintes du globe rendues à notre imagination étonnée ; les travaux de Buffon et de Cuvier sont pour l'esprit humain la date d'une grandeur nouvelle. J'ai vu ces grands travaux , j'ai voulu en écrire l'histoire. » — M. Souleyet présente les observations suivantes sur les Mol- lusques gastéropodes désignés sous le nom de Phlébentérés par M. de Quatrefages. « M. de Quatrefages a communiqué à l'Académie des Sciences une série de recherches sur un groupe de Mollusques gastéro- podes , dont ^'organisation s'éloignerait beaucoup , d'après ce naturaliste, de celle des animaux du même type, et présente- rait des particularités fort singulières. M. de Quatrefages dit, en effet , avoir constaté chez ces Mollusques la disparition partielle ou complète des organes de la circulation , d'où résulterait une dégradation correspondante dans les organes de la respiration , et il est, de plus, très-porté à affirmer que l'ouverture posté- rieure du tube digestif disparaît même chez quelques-uns de ces Gastéropodes, ce qui les rapprocherait par conséquent beaucoup 310 REVUE ZOOLOGIQUE. ( Août 1844.) des animaux les plus simples dans leur structure, des Médusai- res, par exemple. » L'étrangeté de ces résultats , qui me semblent contraires non-seulement à tous les faits acquis sur l'organisation des Mol- lusques, mais encore à tous les principes admis et reconnus en zoologie , m'a porté à étendre des recherches que je fais depuis quelques années sur l'anatomie et la physiologie de ces animaux, à ceux qui ont fait le sujet du travail publié par M. de Quatre- fages. Ayant déjà eu l'occasion d'observer quelques-uns de ces Gastéropodes pendant l'expédition autour du monde de la Bo- nite , j'ai cherché à compléter cette étude par celle des espèces qui se rencontrent sur nos côtes ; mais , en attendant que je puisse soumettre à l'Académie le travail que j'ai fait à ce sujet» et qui est un peu retardé par l'exécution des dessins qui doivent l'accompagner , je demande la permission d'exposer succincte- ment quelques-uns des résultats auxquels je suis arrivé , et qui me paraissent contredire presque entièrement ceux qui ont été annoncés par M. de Quatrefages. » On sait que parmi les Mollusques dont il s'agit ici, se trou- vent d'abord les Éolides , et quelques autres genres très-voi- sins (1), les Cavolines, les Tergipes , les Calliopées, les Glau- cus, etc., genres qui ne diffèrent souvent entre eux que par des caractères extérieurs peu importants , et qui forment certaine- ment dans la classe des Gastéropodes une des familles les plus naturelles. Cependant, d'après les observations de M. de Quatre- fages, ces Mollusques présenteraient dans leur structure inté- rieure les différences les pius grandes : ainsi les Éolides auraient un cœur et des artères , sans système veineux, et dans les autres genres du même groupe que ce naturaliste a eu occasion d'exa- miner, il n'existerait plus aucune trace de l'appareil circula- toire. J'ai observé des Cavolines, des Calliopées, des Glaucus , des Tergipes (genre qui me paraît avoir les plus grands rapports (1) Je ne crois pas devoir mentionner parmi ces genres, les Èolidines qui différeraient des Éolides , d'après M. de Quatrefages , par l'absence des tentacules labiaux ; ces ten- tacules n'existent dans aucune des espèces connues du genre Éolide. Quelques auteurs ont pris pour des prolongements tentacuiaircs , d'après des individus contractés par l'al- cool , les pointes latérales que forme le bord antérieur du pied, et ont ainsi assigné trois paires de tentacules à ces Mollusques ; mais celte erreur a déjà été relevée par plusieurs naturalistes. Quelques autres genres de ce groupe , comme les Cavolines, les Amphorines, les Zéphi- rines, etc., ne reposent pas sur des caractères assez importants ou assez bien constatés pour qu'on doive les adopter ; mais je ne puis entrer ici dans une discussion à ce sujet MÙrfTÉi SAVANTES. 311 avec le genre Amphorine proposé par M. de Quatrefages) , ainsi qu'un Mollusque qui m'a offert les caractères assignés par MM. Aider et Hancock à leur genre Vénilie, auquel M. deQuatrefa- ges a rapporté lui-même son genre Zéphirine , et je puis affirmer que tous ces mollusques sont pourvus d'un cœur et d'un système artériel disposés comme dans les Eolides. Il n'est même pas très- difficile de constater l'existence de ces organes , si l'on ne se borne pas à étudier ces animaux par transparence. » Je viens de dire que M. de Quatrefages reconnaît l'existence d'un- cœur et d'un système artériel dans quelques-uns de ces Mollusques ; il n'en est pas de même du système veineux qu'il dit, d'une manière très-explicite, manquer dans tous; et, comme il était nécessaire d'expliquer cependant, chez les Eoli- des , le retour du sang vers le centre circulaire , ce naturaliste suppose que ce fluide , après avoir parcouru son trajet dans les artères , se répand dans la cavité générale du corps , d'où les contractions de l'animal le poussent par ondées successives jus- qu'au ventricule. En acceptant même cette théorie comme vrai- semblable, voici un fait anatomique qu'il est très-facile de vé- rifier sur les grandes espèces d'Éolides , et qui me semble la détruire d'une manière complète. Si , après avoir ouvert avec soin le péricarde , on injecte l'oreillette par le ventricule (expé- rience que j'ai faite plusieurs fois sur l'Éolide de Cuvier qui est assez commune sur les côtes de la Manche), et si l'on pousse le liquide lentement , on voit bientôt ce liquide gonfler l'oreillette et pénétrer ensuite dans l'épaisseur des tissus de l'enveloppe exté- rieure, en formant des courants qu'il est possible de suivre jus- qu'aux appendices branchiaux ; je n'ai jamais vu le liquide de l'injection se répandre dans la cavité viscérale. Il est encore pos- sible , par un examen très-attentif, de reconnaître les petits vais- seaux veineux qui, des viscères et surtout de l'ovaire , se rendent dans l'enveloppe extérieure. Mais je crois devoir rappeler aussi que, dans la plupart des Mollusques, le système veineux est beaucoup moins apparent que le système artériel, et qu'il arrive assezsouvent, comme l'a indiqué M. deBlainville dans son Traité de Malacologie, que les parois des vaisseaux veineux, déjà extrê- mement minces , se confondent en outre tellement avec le tissu des parties, qu'il devient très-difficile de les reconnaître ; le plus généralement alors ces vaisseaux veineux ne prennent l'apparence 312 revue zoologique. ( Août 1844.) de vaisseaux bien distincts que dans les gros troncs qui se rendent aux organes respiratoires, lorsque ceux-ci sont bien circonscrits; mais si ces organes n'offrent pas ce dernier caractère, comme cela a lieu évidemment chez les Éolides, le système veineux présen- sentera nécessairement une diffusion analogue. Les faits me semblent donc concorder avec le raisonnement et avec l'analo- gie pour établir que le système veineux existe bien chez les Éolides, et dans tous les autres Mollusques du même groupe. » Les détails dans lesquels je viens d'entrer, et ceux qu'il me sera possible de donner encore sur la structure des appendices extérieurs de ces Mollusques, feront voir aussi, j'espère, que ces appendices servent bien réellement aux fonctions respiratoires. » M. de Quatrefages croit avoir trouvé la raison de la dégrada- tion des organes de la circulation et de la respiration chez les Mollusques phlébenlérés , dans une particularité anatomique ob- servée d'abord par MM. Milne Edwards et Lowen , dans les Cal- liopées et les Éolides , et qui consisterait en un prolongement de la cavité digestive dans les appendices des branchies. Ce natura- liste pense que cette disposition du tube digestif à pour objet de suppléer à l'absence des organes de la respiration, en permettant l'action directe de l'air sur les matières nutritives. » Les faits et arguments qui suivent me semblent contredire encore tout à fait cette théorie. » 1° Si tel était réellement le but assigné par la nature à cette disposition organique , il devrait évidemment y avoir un rapport entre la dégradation progressive des organes de la circulation et le développement de ces ramifications de la cavité digestive qui devraient les suppléer dans leurs fonctions,- or, c'est préci- sément le contraire qui a lieu. Ainsi les Éolides qui , d'après M. de Quatrefages lui-même, ont encore une circulation et de nombreux appendices branchiaux, ont aussi un tubetrès-ramifié, et les derniers genres de son ordre qu'il désigne sous les noms de Pavois et de Chalide , qui n'offrent plus ni circulation ni ap- pendices pour la respiration , ne présentent plus également au- cune trace de ces ramifications de la cavité digestive. » 2° Lorsqu'on étudie la structure intérieure des appendices branchiaux dans tous ces Mollusques , on voit que les prolonge- ments de la cavité digestive qui en parcourent le centre , sont toujours séparés de l'enveloppe dermoïde (ainsi que le représen- SOCIÉTÉS SAVANTES. 313 tent du reste les dessins de M. de Quatrefages) par une couche plus ou moins épaisse, suivant la grosseur de ces appendices, d'une substance granuleuse , brunâtre ou jaunâtre , que ce natu- raliste a considérée comme le foie , détermination que j'adopte complètement , parce qu'il me semble véritablement impossible d'en donner une différente. Il faudrait donc admettre que l'oxy- génation des matières nutritives se ferait à travers cet organe , et que la nature qui , dans la construction des parties destinées à la fonction de la respiration , a toujours cherché à rapprocher le plus possible le fluide extérieur du liquide sur lequel doit s'exer- cer son action , aurait suivi ici une règle toute contraire. » 3° En admettant que cette action de l'air fût encore possible, malgré ce que je viens dédire, resterait encore à expliquer, il me semble, comment le fluide nourricier, après l'avoir subie, pourrait être porté dans les diverses parties du corps, chez des animaux qui n'offrent plus aucune trace d'organes circulatoires. » 4° Si l'on n'est plus préoccupé par l'idée de trouver dans l'organisation de ces animaux une combinaison organique qui remplace les appareils de la respiration et de la circulation , puisque ces appareils existeraient d'après mes observations , il est possible de donner de cette disposition ramifiée du tube di- gestif dans les F.olidiens une explication beaucoup plus natu- relle. En effet, d'après ce que j'ai dit ci-dessus , que ces ramifi- cations aboutissaient dans le foie , et d'après ce qu'il me sera facile de faire voir, que les troncs qui les fournissent s'ouvrent toujours dans la poche stomacale, il me semble en résulter tout naturellement que ces canaux ramifiés ne sont autre chose que des canaux biliaires; aussi les trouve-t-on presque toujours remplis d'une matière épaisse et brunâtre qui a toute l'appa- rence de la bile. Cet appareil gastro-biliaire (dénomination qui me paraît dès lors plus convenable que celle de gastro-vascu- ' laire) ne diffère du même appareil, chez la plupart des autres Mollusques , qu'en ce que les vaisseaux biliaires, au lieu de se réunir successivement pour donner lieu à un tronc unique, for- ment de chaque côté une série de canaux qui s'ouvrent isolé- ment dans la poche stomacale , et il est facile de saisir la liaison qui existe entre cette disposition et l'espèce de diffusion qu'offre, pour ainsi dire , le foie dans tous les appendices qui recouvrent le dos de l'animal. Dans un autre Mollusque, sur les analo- 314 REVDE ZOOLOGIQUE. ( Août 1844.) gies duquel les zoologistes sont encore fort incertains , mais qui me paraît, sous beaucoup de rapports, devoir être placé à côté des Éolides , le Phylliroé , le foie se présente sous la forme de cœcums qui s'ouvrent isolément dans la cavité stomacale, et offre ainsi une disposition qui conduit à celle que l'on observe dans tous les Mollusques de la famille des Éolides. Seulement , chez ces derniers, les cœcums du foie, au lieu de rester intérieurs , deviennent extérieurs en poussant , pour ainsi dire , la peau devant eux, particularité remarquable et tout à fait exception- nelle , qui se rattache peut-être à quelques circonstances biolo- giques chez ces Mollusques. » Dans sa dernière communication à l'Académie , M. de Qua- trefages a émis l'opinion que ce morcellement du foie se trouvait nécessité par la disposition ramifiée de la cavité digestive ; mais cette nécessité n'est pas très-évidente , et d'après ce que j'ai dit ci-dessus, cette position du foie autour des ramifications de l'es- tomac se trouve tout à fait en contradiction , au contraire , avec les fonctions que leur assigne ce naturaliste. » J'ai déjà dit que cet appareil gastro-biliaire s'ouvrait tou- jours dans la cavité stomacale , et , en effet , c'est à tort que M. de Quatrefages le fait aboutir aussi dans l'intestin ou dans la cavité buccale ; ne pouvant entrer ici dans des détails à ce sujet, je me bornerai à dire que , dans tous ces Mollusques, l'intestin proprement dit a échappé aux recherches de ce naturaliste ; ce qui lui a fait assigner une position fausse à l'anus , ou l'a conduit à méconnaître l'existence de cette ouverture (1). » Dans l'exposé que je viens de faire du résultat de mes re- cherches sur les Éolides et les autres genres qui appartiennent au même groupe , je n'ai mentionné que ce qui m'a paru avoir trait aux questions générales soulevées par le travail de M. de Quatrefages; mais je dois dire que, sur plusieurs autres points > mes observations sont en désaccord avec celles de ce naturaliste, et notamment sur les organes de la génération , dont la confor- mation ne me paraît ressembler en rien à la description qu'il en a donnée; je ferai voir, en effet, que cet appareil est tout à fait (l) La description que M. de Quatrefages a donnée de l'appareil gastro-biliaire dans l'Eolidine est tout à fait inexacte ; les canaux qui partent do la cavité stomacale n'abou- tissent jamais à des troncs latéraux , comme le représente la figure donnée par ce natu- raliste. SOCIÉTÉS SAVANTES. 315 analogue à celui des autres Mollusques nudibranches , et sur- tout des Tritonies. » Parmi les autres genres de Mollusques que M. de Quatrefages a placés à la suite des Éolidiens , dans son ordre des phlébentérés, se trouve celui qu'Ockcn a désigné sous le nom tfActéon, et qui est le même , ainsi que je m'en suis assuré , que le genre décrit par M. Risso, sous le nom <¥Ehjsie. Les observations que j'ai faites aussi sur ce petit Mollusque offrent une divergence com- plète avec celles de M. de Quatrefages , qui n'en a donné, du reste, qu'une description très-peu détaillée ; mais je ne puis indiquer que très-brièvement ici les erreurs qu'il me paraît avoir com- mises. » 1° Contrairement aux assertions de ce naturaliste, l'Actéon a un cœur, un système artériel , etc., en un mot un appareil de circulation complet qui a beaucoup d'analogie avec celui des Kolides. » 2° La poche dorsale que M. de Quatrefages a considérée comme l'estomac et de laquelle naissent les canaux ramifiés qui recouvrent supérieurement les expansions latérales de l'animal, n'a aucune communication avec le tube digestif; c'est un appa- reil particulier qui s'ouvre au dehors par un orifice propre placé en arrière de celui de l'anus, et qui parait servir à la respira- tion chez ce Mollusque. Pareillement, les ramifications de cet appareil n'ont aucune communication avec les organes vésicu- leux, a mpulli formes , lesquels n'offrent nullement aussi la position régulière que ce naturaliste leur assigne dans ses figures. » 3° Tout le tube digestif, à partir de la cavité buccale , dont la description ne s'accorderait également pas avec mes observa- tions, me paraît avoir échappé encore aux recherches de M. de Quatrefages. » 4° La position que M. de Quatrefages assigne à l'anus , à la partie postérieure et médiane du corps, est bien positivement inexacte ; il n'y a dans ce point ni orifice ni cloaque. L'ouver- ture anale se trouve à la partie antérieure et dorsale de l'ani- mal, du côté droit, et se présente toujours sous la forme d'un petit bourrelet saillant, fort reconnaissable. » 5° L'orifice génital n'est pàsunique^t n'aurait également pas la position que lui assigne M. de Quatrefages ; l'ouverture del'o- 316 kkvue zoologique. ( Août 1844.) viducte se trouve du côté droit, dans un petit sillon qui descend de l'anus vers la face inférieure de l'animal ; celle de l'organe mâle est située du même côté , à la base du tentacule. » Mes observations sur ces caractères zoologiques de l'Actéon s'accordent tout à fait avec celles qui m'ont été communiquées par M. Yérany , de Gênes , qui a eu souvent l'occasion d'obser- ver ce petit Mollusque. » M. de Quatrefages n'a donné aucun détail sur l'appareil re- producteur de l'Actéon ; mais il semble dire que la disposition de cet appareil est la même que celle qu'il indique d'une ma- nière succincte dans son genre Actéonie ; dans ce cas, je pourrais encore affirmer que les organes de la génération dans l'Actéon n'ont aucune analogie avec la description qui en est donnée par naturaliste. » Je ne puis rien dire des genres Actéonie, Placobranche , Pavois et Chalide qui se trouvent encore dans l'ordre des Mol- lusques phlébentérés de M. de Quatrefages, n'ayant pu jusqu'à présent me procurer ces Mollusques. Mais de ces genres, le pre- mier ou l'Actéonie ne différerait pas de l'Actéon, d'après ce na- turaliste lui-même qui n'a , du reste, donné d'autre détail sur son organisation intérieure , que la description fort courte de l'appareil générateur que j'ai déjà citée. C'est donc un genre dont on ne peut rien conclure. Le genre Placobranche , établi par Van-Hasselt, n'a été rapporté à cet ordre que par l'analo- gie qu'il offre avec le genre Actéon ; resteraient donc les deux derniers genres Pavois et Chalide , au sujet desquels il m'est im- possible d'opposer mes observations à celles de M. de Quatrefa- fes (1) Mais si l'on veut bien tenir compte des nombreuses er- reurs d'observation que j'ai indiquées dans le travail de ce naturaliste, et dont il me sera possible de fournir les preuves ; si l'on veut encore admettre que ces erreurs ont pu être plus faciles à commettre sur des animaux qui sont presque microsco- piques , il devra en résulter , je pense , que les faits que M. de Quatrefages a signalés dans l'organisation . de ces Mollusques n'offrent pas un degré de certitude suffisant pour être acceptés en bonne zoologie , ces faits se trouvant surtout en contradiction avec tous les autres faits acquis et avec toutes les analogies. (1) Je n'ai pu examiner les objets mêmes recueillis et décrits par M. de Quatrefages, ce naturaliste ne les ayant pas déposés dans les galeries du Muséum. SOCIÉTÉS SAVANTES. 317 » En combattant, dans cette courte Note, les assertions avan- cées par M. do Quatrcfages , j'ai pu quelquefois argumenter sur des faits qui ne me semblent pas avoir reçu l'explication la plus rationnelle, et chacun pourra , par conséquent, apprécier la va- leur et la justesse de mes arguments ; mais le plus souvent _, je me suis trouvé en désaccord avec les faits, et je n'ai pu alors qu'en contester l'exactitude ; je sais ce qui me reste à faire à ce sujet, c'est de présenter les faits contraires ; mais ces preuves , je le's ai entre les mains , je les mettrai en même temps que mon travail sous les yeux de l'Académie, et elles mettronthorsde doute, j'espère , tout ce que j'ai avancé et tout ce que j'ai contesté. » Ce travail , qui a été inséré en entier dans les comptes ren- dus, nous semble d'une haute importance pour l'anatomie et la zoologie. De la discussion qu'il va provoquer jailliront certaine- ment des connaissances positives sur la véritable organisation des Mollusques phlébentérés, et la science ne peut que gagner à ce débat scientifique. Les savants qui voudront être au courant des questions soulevées par cette communication , devront con- sulter les comptes rendus des séances de l'Académie des Scien- ces des 8 et 15 janvier 184 1, t. 18, p. 13 et 63 , et l'analyse que nous avons donnée de ces travaux dans cette Revue, 1844, p. 25. Nous ajouterons que M. Souleyet doit la plupart des espèces qu'il a disséquées à l'obligeance de MM. Bouchard-Chantereau , à Boulogne , Leroy de Méricourt , à Brest , et Vérany à Gênes. Séance du 26 août. — M. Vallot écrit pour présenter ses conjectures sur le ver si recherché des gourmets du Fezzan et qui se trouve dans le lac Natron. Suivant le rapport des voya- geurs qu'il cite , ces vers sont invisibles à l'œil nu et sont munis de chaque côté d'une sorte de nageoire , etc. Après diverses ob- servations sur les textes qu'il cite , l'auteur croit qu'il n'est ques- tion que de provisions de sauterelles salées après avoir été gril- lées sur des charbons. M. Flourens , secrétaire perpétuel , dépose sur le bureau le texte explicatif de l'Iconographie du règne animal de Cuvier ; le savant académicien s'exprime ainsi au sujet de ce grand travail : « En présentant à l'Académie, au nom de M. Guérin-Méne- ville , le texte explicatif de son Iconographie du règne animal de Cuvier, ouvrage plein de recherches savantes et conscien- cieuses, et fruit d'un travail de plusieurs années , je dois lui rap- 318 revue écologique, ( Août 1844.) peler qu'elle a entendu à son sujet un rapport très-favorable fait sur le manuscrit, par notre savant confrère M. Duméril. » Ce fort volume imprimé en caractères très-compactes , con- tient la matière de quatre volumes ordinaires , et il complète et termine un ouvrage destiné à illustrer la dernière édition du Règne animal publiée par Cuvier lui-même. Exécutée par un zoologiste plein de foi scientifique et de zèle , qui a donné de nombreuses preuves de capacité comme savant et comme dessi- nateur, V Iconographie du Règne animal présente aux natura- listes la figure de tous les genres d'animaux avec la représentation des caractères zoologiques propres à les distinguer ; c'est une série de 450 planches remplies de détails étudiés avec soin, sous la direction de Cuvier et de Latreille , par un de leurs élèves les plus distingués, et dessinées d'après nature par ce naturaliste lui- même avec une précision que le savant peut seul donner à un travail scientifique semblable. » M. Guérin-Méneville m'a montré le manuscrit du rapport très-favorable que Cuvier a fait , en 1832 , sur son Iconographie, et il fait bien de conserver cet autographe , qui lui a été remis par Cuvier , car c'est un titre très -honorable pour lui. » Société entomologique de France. Séance dw8 mai 1844. — Il est donné lecture d'une note de M. Trobert contenant la description d'une nouvelle espèce de Cicindèle provenant de laSyrie. Cette espèce, que l'auteur nomme Cicindela syriaca, vient se placer à côté de la C. sexgultata. — M. le docteur Aube communique quelques détails sur plusieurs espèces de Myrmedonia , qu'il a trouvées aux environs de Paris, dans des nids de fourmis et auprès desfourmilières. Séance du 5 juin 1844. — M. Guéne'e , de Châteaudun , lit l'in- troduction d'un grand travail qu'il vient de terminer sur les Microlépidoptères . Le savant entomologiste fait connaître ce que l'on sait aujourd'hui sur cette famille si peu étudiée ; il donne le catalogue complet des Microlépidoptères d'Europe , et décrit brièvement les espèces nouvelles. Ce mémoire sera d'une grande utilité pour les entomologistes, et viendra compléter Vln- dex methodicus de M. le docteur Boisduval , qui s'arrête à cette division des Lépidoptères. SOCIÉTÉS SAVANTES. 319 — On fait connaître une note de M. Justin Goudot , contenant la description d'une nouvelle espèce de Culcrèbre trouvée dans la Nouvelle-Grenade. L'auteur nomme ce diptère Cuterebra noxialis, décrit les métamorphoses de cet insecte et donne des détails sur ses mœurs. — M. le secrétaire donne lecture d'une note de M. Léon Du four intitulée : Rectification retative à la composition de la bouche du Çhoragus Sheppardi. — M. Guérin-Méneville communique un travail de M. Redten- bacher, portant le titre de : Tentamen dispositions generum et specierum Coleopterorum pseudotrimerorum , etc. Une ana- lyse de ce travail a déjà été publiée dans la Revue zoologique ( 1844, p. 202 et 203). Séance du 3 juillet 1844. — M. Blisson qui, il y a quelques années, avait déjà présenté quelques observations sur le mode de préparation des JEshua et des Libcllula, donne de nouveaux et nombreux détails sur le même sujet. Cette note sera insérée dans le bulletin du 3e trimestre de 1844 des Annales de la Société entomologique de France. — Le même membre communique des observations sur des larves de deux espèces de Sésies , et il se propose d'adresser à ce sujet une notice à la Société d'ici à quelques mois. Séance extraordinaire du 24 juillet 1844. — La Société ayant obtenu une salle pour tenir ses séances dans le palais de l'Hôtel- de Ville (salle de la caisse d'épargne) , s'y est réunie en séance d'installation , le mercredi 24 juillet à 8 heures du soir. — M. le marquis de Brème, président, a prononcé un dis- cours d'installation, qui a été couvert des applaudissements de l'assemblée. M. Eugène Desmarest % secrétaire, a lu le résumé des travaux de la Société, depuis l'année 18o3 jusqu'à l'année 1843. Dans ce travail l'auteur cherche à indiquer tous les mémoires, notes et communications (au nombre de plus de cinq cents), qui ont été présentés à la Société dans les onze années qui se sont écoulées entre 1833 et 1843. M. Brullé ayant publié en 1833 un travail semblable pour l'année 1832, la Société possède aujourd'hui un résumé complet de ses travaux depuis sa fondation jusqu'à la fin de l'année dernière. — M. Goureau, vice-président , donne lecture d'un mémoire 3i>0 revue zooi.oGiyuE. (Août 1844.) très-intéressant sur l'utilité de l'entomologie, et dans lequel il cherche à démontrer que l'étude des insectes n'est pas seule- ment une science purement zoologique, mais qu'elle peut s'appli- quer à plusieurs branches des connaissances humaines , et prin- cipalement à l'agriculture. — Il est communiqué un mémoire en latin de M. Camillo Rondani, intitulé : Species italicœ generis Chrysotoxi ex insectisdipteris. — M. Audinet Serville donne des détails sur les mœurs de VOberea pupillata Gyllenhal , qu'il a trouvée en assez grande quantité sur un chèvrefeuille. L'auteur décrit les deux sexes de cette espèce. — M. Westwood adresse une note à l'occasion d'une discussion qu'il a eue avec M. P. Gervais, sur le genre Campodea. — M. P. Gervais répond à la note de M. Westwood , et main- tient ce qu'il a dit à ce sujet dans plusieurs ouvrages. E.D. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. BAISSE DE PRIX De l'iconographie du règne animal. , Ouvrage terminé. ( Voy.p. 317. ) Par suite des sacrifices que je viens de faire pour redevenir seul pro- priétaire de mon Iconographie , et dès lors affranchi de coûteuses re- mises, je puis baisser considérablement le prix de cet ouvrage, que l'on pourra acquérir par sections séparées aux prix suivants : EXEMPL. IN-8°. Mammifères 53 PI. Oiseaux 70 . Reptiles 30 . Poissons 70 . Mollusques et Zoophytes 63 . Annélides , Crustacés , Arachnides. 66 . Insectes 111 . Suivant mon traité , je ne puis vendre le texte complet et séparément des planches, qu'à partir du 28 février 1845. Je ferai connaître à cette époque les avantages que je pourrai offrir aux acquéreurs. S'adresser au Bureau de la Revue Zoologique , rue des Beaux-Arts, /». FIG. NOIRES. FIG. COLOR. . . . 16 fr; . . . 40 fr. . . . 20 . . . . 44 . . . 12 . . . . 32 . . . 20 . . . 44 . . . 20 . . . , 44 . . . 20 . . . . 44 • . . 60 . . . 140 SEPTIEME ANNEE. — SEPTEMBRE 1844. I. TRAVAUX INEDITS. Mélanges ornithologiques , par M. F. de Lafhesnaye ( suite y, I. Sur YHalcyon pîatyrostris de M. Gould. M. Gould a décrit dans les Proceedings , 1842, p. 72, sous le nom d'Halcyon pîatyrostris , une espèce de la famille des Mar- tins-pècheurs , qui nous paraît être la même que celle que nous avons décrite la même année sous le nom de Todiramphus re- curvirostris dans la Revue Zool., p. 134 , remarquable effecti- vement par un bec très-déprimé et légèrement recourbé ; or, c'est en mai que notre description a été publiée , tandis que celle de M. Gould ne l'a été qu'en juin , comme il est facile de s'en convaincre par la date des deux articles ; la nôtre étant donc an- térieure d'un mois , afin d'éviter un double nom , nous croyons devoir réclamer l'adoption de celui de JRecurvirostris , puisque ce droit d'antériorité est devenu une loi généralement adoptée aujourd'hui. Du reste , cet oiseau sera figuré dans le magasin de zoologie tant à cause delà forme assez particulière de son bec que pour donner à M. Gould la possibilité de reconnaître, d'après une figure exacte , son identité ou sa non-identité avec son Ilalcyon pîatyrostris. Nous observerons à ce sujet que le genre Todi- ramphe , dont il fait partie , et dans lequel cependant M. Gould ne l'a pas rangé, quoiqu'il soit adopté dans la liste des genres db Gray , fut créé par M. Lesson en 1828 , qu'il semble basé sur des caractères suffisamment importants , car d'après les détails four- nis par M. Lesson ( Man. d'orn. , t. 2, p. 98 ) , les espèces de ce petit groupe, remarquables déjà par un bec déprimé, obtus, élargi dans toute sa longueur , à bords droits sans compression vers l'extrémité, rappelant enfin celui des Todiers, le seraient encore par une alimentation toute muscivore. Les deux espèces qu'il y range et qu'il nomme l'un Todiramphe sacré, T. sacer, Alcedo tuta et sacra, var. a Gmelin, et l'autre Todiramphe Dieu, Todiramphus divinus Less. , se tiennent habituellement , sui- vant ce savant voyageur , sur les cocotiers qui forment au bord de la mer les ceintures des îles d'Otahiti et de Borabora , et ne Tome VII. Année 1844. 21 322 revue zoologique. ( Septembre 1844.) se nourrissent que de moucherons qui viennent en quantité se poser sur les fleurs de ces arbres. Si cette nourriture présente une analogie complète avec celle des Muscicapidécs, la forme du bec déprimée , élargie , n'en présente pas moins avec celui de ces derniers et dans cette famille des Alcididées ou Mar lins-pê- cheurs , il est facile de reconnaître que si les espèces types ou les Martins- pêcheurs proprement dits (Alcedo) sont uniquement piscivores , les Martins-chasseurs Dacelo Leach, If alcyon Vigors, habitants des forêts ou des prairies plantées, sont au contraire piscivores et insectivores , mais insectivores d'espèces de tous les ordres, tandis que les Todiramphes, toujours postés sur les pal- miers, ne paraissent être que muscivores , et ici la forme du bec devient un indice sûr du genre de nourriture particulier à cha- cun de ces trois groupes , comprimé et effilé dans toute sa lon- gueur chez les plongeurs et piscivores , renflé à sa base , mais comprimé vers son extrémité , chez les chasseurs d'insectes de tous les ordres qui dépècent leur proie , enfin déprimé et élargi dans toute sa longueur, sans compression aucune chez les musci- vores ou Todiramphes de Lesson , qui saisissent probablement au vol, à la manière des Gobe-mouches, les moucherons dont ils se nourrissent. Malgré les grands rapports qui existent entre ce dernier groupe et celui des Martins-chasseurs , il suffit pour les distinguer de comparer leur bec vu d'en haut. Chez les premiers effectivement il paraîtra dans cette position former un angle aigu , mais à bords latéraux parfaitement droits dans toute leur longueur ou même légèrement arqués en saillie en dehors ; tandis que chez les Martins-chasseurs ( Dacelo proprement dits ) l'angle aigu qu'il formera n'aura ses bords droits que sur les deux premiers tiers de sa longueur, et dans le dernier tiers, ces bords se rétréciront par un sinus rentrant plus ou moins prononcé, ce qui rend l'ex- trémité du bec comprimée et très-aiguë, loin d'être obtuse comme chez les Todiramphes. Dans les Proceedings de la même année , M. Fraser, aide-natu- raliste au Muséum de la Société zoologique de Londres , après un voyage sur les bords du Niger et la côte ouest d'Afrique , décrit plusieurs nouvelles espèces intéressantes d'oiseaux de Fernando- Po, entre autres deux espèces de Moucherolles du genre PI a- ysteira qu'il nomme l'une Plalys castanea , et l'autre Plat. TRAVAUX INÉDITS. 323 leucopygialis, toutes deux de Clarence à Fernando-Po , un Tis- serin sous le nom de Ploceus coîîaris , un Euplectes sous celui d'Eupl. rufovelatns , une Sylvia badiceps , un Coccothaustes olivaceus , le Nigrita fusco-notus , les Amadina Poensis et bi- color , le Strix Poensis et enfin la PU ta Pulih de Sierra-Leone. Il observe , quant à ce dernier oiseau , qu'il est remarquable- ment intéressant , non-seulement comme une espèce nouvelle appartenant à un groupe assez restreint , mais à cause de son habitat nouveau, toutes les espèces de Brèves connues jusqu'ici appartenant au continent de l'Inde, aux îles indiennes et à l'Aus- tralie. M. Thomson, qui fit la première découverte de cet oiseau, observe que le Pulih ou Mocking-bird ne se rencontre que dans la contrée de Timneh, que son chant est d'une douceur extrême, et que lorsqu'un habitant veut faire d'un poète ou d'un orateur l'éloge le plus flatteur , il dit que c'est un Pulih parfait. L'espèce a les plus grands rapports avec la Pitta brachyura des auteurs , mais elle en diffère par le rouge dont son bec est coloré ainsi que ses pieds, par la bande sourcillière qui est cou- leur de tan et non d'un brun olive , par la teinte uniforme des primaires , des secondaires et des rectrices , les premières n'étant pas terminées de blanc, ni les dernières de vert, et enfin par l'absence de rouge au bas de l'abdomen. La découverte d'une Brève en Afrique est effectivement, comme le dit M. Fraser, un fait aussi nouveau qu'intéressant pour l'or- nithologie, car jusque-là, ce vaste continent semblait ne posséder ni Brèves ni Fourmiliers , ces derniers paraissant y être rempla- cés par les espèces du genre Bagadais , Prionops Vieillot, dont la Piegrièche Geoffroy est le type et qui sont mangeurs de Ter- mites. Du reste , cette découverte d'une première Brève en Afrique peut faire supposer que de nouvelles investigations y fe- ront peut-être rencontrer aussi quelque espèce de véritables Four- miliers , les espèces de Fourmis et de Termites étant aussi nom- breuses sur ce vaste continent. Dans les mêmesProceedings,M. Gouïd, p. 165, a présenté une nouvelle espèce de Perroquet appartenant au genre Coryphilus et particulier à nos îles Marquises. Il le nomme Coryphilus Dryas et en donne la diagnose suivante : « Cor. vitta frontali mctallice viridi , cœiulescente verticem » versus, hujus plumis elongatis et saturate cœruleis ; dorso et 324 revde zoologique,. ( Septembre 1844. j » alis obscure viridibus, uropygio caudœ tectricibus et crisso pal- » lide viridibus, caudse tectricibus albis, marginibus pallide- » virescenti caeruleo tinctis ; loris albis , pectore vitta saturate » caerulea ornato ; abdomine albo, femoribus saturate caeruleis. » Nous pensons que le Muséum possède ou possédera bientôt cette espèce particulière à notre nouvelle colonie et décrite en Angle- terre dès 1842. II. Sur le Tyrannus (Milvulus) monachus du docteur Hartlaub, Rev. Zoolog. 1844, p. 214. Notre savant collègue, le docteur Hartlaub, ayant publié dans le n° 6 de la Rev. Zool. de cette année , la description de sept oiseaux nouveaux de Guatemala , nous avons cru reconnaître dans son numéro 3 , Milvulus monachus ( Hart. ), le jeune du Tyran savana, Milvulus savana , Muscicapa tyrannus Gmel. Voilà sur quoi nous basons cette opinion. Le docteur Hartlaub décrit son oiseau comme étant d'un cendré pâle en dessus avec le dessus et les cotes de la tête d'un noirâtre fuligineux, les ré- miges et leurs couvertures noirâtres bordées de blanc brunâtre, les couvertures internes de l'aile et les barbes internes de leurs rémiges à leur base d'un blanc jaunâtre ; la queue noire, pro- fondément fourchue , sa dernière rectrice latérale d'un blanc jaunâtre à sa base sur les barbes externes, le dessous blanc uni- colore et le bec et les pieds noirs , ayant de longueur 7 pouces 1/2 sur lesquels la queue 4 1/2. Or, il est bien certain que chez les espèces de Tyrans à queue carrée ou à queue fourchue [Milvulus) qui ont le vertex huppé de jaune ou d'orangé , l'adulte seul pré- sente ce caractère ; les jeunes au contraire ont le dessus de la tête plus ou moins noirâtre, unicolore et d'une teinte plus pâle que chez l'adulte , quelquefois même avec une plaque centrale gris-clair, ils ont toujours , comme la plupart des jeunes oiseaux, les couvertures supérieures de l'aile bordées largement d'une teinte plus claire et salie, et chez les espèces dont la queue a un grand développement, elle n'est encore que de longueur mé- diocre. Nous possédons deux jeunes du Tyran savana, à l'un desquels la description du Milvulus monachus Hartlaub convient parfai- tement , si ce n'est que chez notre oiseau la coiffe noirâtre fuli- gineuse est bordée postérieurement de noir , que les côtés de la TRAVAUX HÉDITS. 325 tête et quelques plumes du front présentent cette couleur , et qu'enfin une très-petite mèche noire à base jaune apparaît déjà sur le vertex au milieu de la teinte fuligineuse. Il n'est pas dou- teux que ces plumes noires dont la tête est parsemée irrégulière- ment , ne soient nouvellement poussées , qu'auparavant la coiffe et les côtés de la tête ne tussent uniformément fuligineuses, comme chez les MUvuIus monacha du docteur Hartlaub , et que cette teinte , ainsi que les bordures des couvertures de l'aile , ne soient qu'une livrée de passage à laquelle vont succéder le noir uniforme de la tête avec la tache jaune orangée du vertex et des couvertures alaires grises unicolores , particuliers à l'adulte. Possédant plusieurs jeunes du Tyran savana, ainsi que du Tyran intrépide Lanius tyr annus (Gmel.) des États-Unis , qui offrent entre eux des différences graduées de plumage, nous sommes très-portés à croire qu'outre le plumage du nid", ces oiseaux prennent encore une ou deux livrées différentes avant celle de l'adulte , sans compter celle particulière à la femelle. Nous possédons le Garrulus (Cyanocorax) melanocyaneus Hartlaub ,n° 5 , même article , et adoptons le nom que ce sa- vant lui a imposé. Comme lui aussi nous possédons un individu à bec noir et un autre à bec jaune terminé de noir. Nous sommes très-portés à croire que ce dernier caractère, qui se retrouve aussi chez certains individus de la Pie Piapiac du Sénégal, est particu- lier à la femelle. — Dans le même article ce savant a décrit et fait distinguer d'une manière très-précise deux espèces différentes du genre Géococcyx, découverte importante pour la science. Prodrome d'une Monographie du genre Erycine ; par C.-A. Récluz, pharmacien à Vaugirard (Suite). Genre Érycine , Erycina. Nobis. Erycina partim, Lamk., Deshayes. Defrance, non De Blain- ville, nec Rang, Sowerby, etc., Myœ species, Montagu, Maton, Rackett, Turton, Pennant, Wood , Dillwyn ; — Ligulœ species, Montagu, Pennant. — Tellinœ species, Turton. — KeUiœ et Mon- taculœ species, Turton, Macgillivray, etc. A. Espèces vivantes. 1. Erycina Deshayesii (nobis). Testa orbiculata , compressa , antirc latiore et rolundiore , soUda, costis radiantibus crassis. 3*26 revdk zoologique. ( Septembre 1 844 . ) éleva lis, sulcisque subœqualibus sculpta ;umbonibus lœvigalis; in adultis marginibus infleœis , interne regulariter plicalis. Hab. la Nouvelle-Hollande. Elle est du cabinet de M. Deshayes, qui nous a permis de la décrire , ainsi que beaucoup d'autres , et à qui nous en faisons hommage. Long. 11, larg. 13, convex. 7 à 8 millimètres. Lorsqu'elle est bivalve , ses bords infléchis comme ceux du Pecten infleœus, et sa forme orbiculaire , aplatie en dessus , lui donnent l'apparence d'une boîte. Les côtes de sa surface ressemblent à des chevrons emboîtés les uns dans les autres, mais ils ne se continuent pas jusqu'au sommet des valves, dont la partie supérieure est comprimée, très-lisse et comme rongée faiblement par un acide. 2. Erycina donacina (nobis). Testa ovata, transversa, de- presso-convexiuscula , valdè inœquilatera , antice duplo lon- giore, postice truncata, solidiuscula , superne lœvissima, inferne creberrime, tenuissime ac regulariter striata : striis obscure cre- natis; albida, umbonibus luteo-aurantiis. Hab. les Antilles (notre cabinet). Nous n'avons pu recueillir qu'un seul individu de cette espèce. Dent cardinale forte , exac- tement triangulaire , comprimée en dessus , paraissant divisée en deux parties par une strie très-fine , et deux dents latérales comprimées sur la valve droite ; une dent obsolète sur la valve gauche, sans dents latérales. Long. 5, — larg. 7, convexité 3 1/2 millimètres. 3. Erycina Geoffroyi (Payr. ). Testa ovato-trigona , subsequi- latera , compressa , lateraliter ad basim obsolète et laxe plicata , tenui, exalbida, hyalina, concentrice ac lsevissime striata, lineo- lis longitudinal ibus , in incola, fusois, interruptis, signata ; dente laterali unico, postico, fossulœ approximato. Erycina Geoffroyi : Payr. Cal, moll. Corse, p. 30, n° 40, pi. 1, f. 3-4, benè, et fig. 5, pro cardine,subbenè. — Deshayes, in Hist. nat. an. s. vert, de Lamk, éd. 3, t. 6 (1835), p. 118, n° 2. Hab. la Corse (Payr.). Long. 10 à 10 1/2; —larg. 12 1/2 à 13, — convex. 4 à 5 mill. Cette Erycine diffère du Bornia inflata de M. Philippi en ce que ce dernier est ovale arrondi , renflé , pourvu de deux dents latérales dont la postérieure est très-écar- tée de la cardinale , tandis que sur l'espèce de M. Payraudeau , il n'y a qu'une dent latérale rapprochée de la fossette ( N. Ca- binet). TRAVAUX INÉDITS. 327 4. Erycina corbuloides ( Bivona). Testa subtriangulari , angu- lis utrinque rotundatis, marginibus interne laxe plicatis, sub- rcquilatera, compressa, tenuissima, albo-vitrea , pellucida ; deiitibus lateralibus binis, approximatis : antico cardinalis pro- pinquiore. Erycina corbuloides, Bivona ex fide Philippi. — Bomia cor- buloides , Philippi, En. moll. Sicil. p. 14, n° 1 , pi .1, f. 15. Descriptio bona. Hab. la Corse , à Valinco , sur la côte d'Agde , peu commune ; en Sicile , à Palerme et à Calane , où elle n'est pas rare (Philippi), etc.; probablement sur la côte de Naples. Long. G, larg. 7 1/2, convex. 3 mill. Ses caractères et l'ab- sence de traits bruns brises à l'intérieur des valves, la différen- cient de VEryc. Geoffroyi. 5. Erycina inflata {Bomia, Philippi). Testa ovato-subor- biculari , inflata , tenuissima , subœquilatera, hyalina aut flaves- cente , dentibus lateralibus remotis , cardinalibus binis : postico remoto. Bomia inflata , Philippi , En, moll. Sicil., p. 14, no 2, Syn. Payraudeauano excluso; non Kellia suborbicularis Tur ton. Hab. la Sicile , à Palerme , Trapali, dans les profondeurs de la mer, souvent dans les cavités des Polypiers, des Balanes, etc.; rare (Philippi). Long. 7, larg. 7 3/4, convex. 5 1/2. Les carac- tères que M. Philippi attribue à son espèce nous donnent la certi- tude qu'elle n'est pas la même que le Kellia suborbicularis de Turton , auquel l'auteur paraît la rapprocher dans son supplé- ment à VEnumeratio moll. Siciliœ. 6. Erycina suborbicularis ( Kellia , Turton ). Testa ovato- subglobosa , inœquilatera , antice breviore et augustiore, vesicu- lari , albido-lutescente , concentrice tenue striata , pellucida , tenui ; dente cardinali in valvula dextra postico unico, laterali antico cardinalis contiguo : postico valde remoto ; in sinistra dente cardinali nullo. Var B. subaxmilatera. Mya suborbicularis, Montagu, Test. brit. (1803), p. 39 et fuppl. p. &64 , pi. 2G, f. G. Maton et Back , Lin. trans. 8, p. 41. Turton, Brit. fauna, p. 168 , Pennant, Brit. Zool. éd. 2, t. 4 p. 166, Wood , Conch. p. 111, Dillwyn, Catal. descript., p. 55. Tellina suborbicularis , Turton, Conch. Dict., p. 179. Amphi- de$ma physodes, Lamk. An. s. vert., t. 5 (1818), p. 493, n° 1G, 328 revue zoologique. (Septembre 1844.) Habitat, eœchiso (vidi)(l). Kellia suborbicularis , Turton, Brit. bivalv., p. 57, n° 1 , pi. 11, fig. 5 et fig. 6 , pro cardine , fcenc. Fleming, ttrit. animais, p. 430, n° 457, etc. Hab. les côtes d'Angleterre, à Scarborough, etc., dans les trous des pierres calcaires ou à la racine des Fucacées (Fleming). Montagu présumait que cette coquille était perforante. En France , aux environs de Cherbourg. C'est par erreur que Lamk. la dit du Port du Roi Georges. Elle vit aussi sur les côtes de Boulogne-sur-Mer où elle est très-rare. Long. 6 à 7, larg? 8 1/2 à 9 1/2, conv. 4 à 5 mill. 7. Erycina Laperousei (Chironia, Deshayes). Testa oVato- transversa , subœquilatera , inflato-turgida , lsevigata , subepi- dermide viridi-lutescente alba ; umbonibus minimis , acutis , dente cardinali in valvula sinistra parvulo , dextra nullo ; late- rali antico cardinalis sursum revoluto valde approximato, pos- tico remoto. Chironia Laperousei , Deshayes, Revue zool. soc, Cuv. (1839), p. 357, et Magasin de zoologie, 1840, pi. 12, fig. A. B. Hab. les côtes de la Californie. Cette espèce ressemble beau- coup par la forme , la ténuité de ses valves et la disposition des dents à Y Erycina suborbicularis. Long. 19, larg. 24 , con- vexité 16 3/4. Peu commune. 8. Erycina nucleola (nobis). Testa ovato-obliqua , parvula, transversa valde inaequilatera, anticè truncata ac brevissima , postice duplo longiore , convexiuscula, exalbida, hyalina , te- nui , lœvissima ; dentibus cardinalibus altero binis , altero unico ; laterali unico, postico, in utraque valvula. Hab. la côte de Cherbourg. Très-rare. Long. 4 mill., larg. 5 1/2, convex. 21/2 ; le côté antérieur a 3 millim. et le postérieur 4 d'étendue. Nous avions présumé que cette espèce pouvait être une variété de VAmphidesma nucleola de Lamarck ; nous avons été fort surpris de trouver que celle de cet auteur était un fort bel individu d'une espèce de notée genre Poronia , privée d'épi- derme et n'ayant de couleur que sur les bords et au sommet des valves, tandis que dans un bon état de conservation elle est d'un pourpre livide en totalité. La coquille de Lamarck n'est pas de (1). Nous nous sommes assuré que YAmphtdesma purpuraceus était VErvilla nitent de Turton , et que 1 Amphidesma nucleola, était une belle espèce de Poronie des côtes de la Nouvelle-Uollande et non de colles de France. TRAVAUX INÉDITS. 329 nos côtes, elle provient de la Nouvelle-Hollande , selon l'inscrip- tion que porte l'espèce du cabinet de M. Peshayes. Il y a eu sans doute transposition de localité entre cette coquille et l'Amphi- desma ( Erycina) physodes de Lamarck. (N. cabinet.) 9. Erycina thracierina (nobis). Testa minima, ovato-oblonga, depressa , transversa , hyalina, tenui , antice breviore, truncata, postice fere duplo longiore ; dentibus cardinalibus nullis ? laté- ral ibus utrinque approximatis; apice prominulo, reflexiusculo Hab. la Corse , très-rare. Nous n'avons pu recueillir qu'un seul individu dans du sable provenant de la côte de Calvi. 11 ne nous a pas été possible de voir aucune trace de dent à la char- nière, à cause sans doute de la petitesse de la coquille; les latéra- les et le ligament interne assez robuste se montrent sous la loupe. Cette Érycine n'a que 1 mill. de hauteur, 2 de largeur et 1/2 de convexité. (N. cabinet.) 10. Erycina purpurea ( Montacuta, Bean ). Testa ovata , con- vexa, valde inacquilatera albida , supernè intusque fusco-casta- nea , transversim substriata, pellucida , tenui , dente cardinali in altéra unico cum laterali concavo valde proximo , in altéra pro- funde bifido cum laterali augusto fere contiguo. Montacuia purpurea , Bean, ex fide Petit de la Saussaie — an Tellina elliptica, Brown ,lllustr. conch. of'Great Brit., pi. 16, fig. 20, 21 ? Valàe aucta; satis benè. Hab. la côte de Scarborough ( Bean) où elle paraît commune ; très-commune sur celle de Cherbourg, d'où nous l'avons reçue, long. 1 1/2 , larg. 2, conv. 1 mill. Elle a l'apparence de petites graines de chenevis. (N. cabinet.) 11. Erycina seminula (nobis). Testa ovato-rotundata , seu lenticulari , obliqua , compressa , antico latere duplo longiore subepidermide intense rubro, hyalina, tenuissima , lœvigata , nitida , interdum costulis radiantibus paucisqne sculpta ; denti- bus cardinalibus nullis; dente laterali in altéra antico , concavo, porrecto, apicis proximo, dentem cardinalem simulante; in al- téra triangulari compresso , pénétrante ; fossula ligamentali lineari , divergente. Hab. les côtes de la Méditerranée . en France , Corse , Sicile , d'où nous l'avons reçue. Elle vit sur les pointes des Oursins, principalement sur celles de VEchinus esculentus , Lamk,n° 1, sur lesquelles elle adhère, dit-on. par un court bissus, mais 330 revue zoologique. {Septembre 1844.) plutôt par son pied. On la trouve sur la cote mêlée au sable ; mais comme par sa forme et sa couleur rouge brillante elle a l'aspect d'une petite graine , on néglige de la recueillir. C'est à feu Caron , naturaliste voyageur , que l'on doit la découverte de cette espèce. Long. 2 1/2, larg. 3, conv. 1 1/2 mill. (N. cabinet.) 12. Erycina substriata ( Montacuta , Turton). Testa orbicu- lata, hyalina, vitrea, valde inœquilatera , obliquata, postice duplo breviore , tenuissima , fragili , çostulis radiantibus obsole- tis ; dente laterali in altéra trans verso concavo porrecto, apicis ap- proximato, in altéra, lamelloso, pénétrante ; cardinalibus nullis? Ligula substriata, Montagu, Test. brit. suppl., p. 25 ; Pen- naut, Brit. zool., éd. 2, p. 25, Mya substriata , Dillwyn , Descrip. catal., p. 47, Wood, conch. , p. 102. Turton, conch. Dict., p. 103. Montacuta substriata, Brit. biv., p. 59, n° 1, pi. 11, fig. 9 et 40 , valde aucta, benè. Hab. Commune en Angleterre sur les épines de VLchinus purpureus , auxquelles elle est attachée par un filament très- mince par le milieu de son bord ventral ( Turton ). La mer du Nord ( M. Petit ). Selon Turton cette espèce est blanche ou d'un blanc jaunâtre , probablement lorsqu'elle est pourvue d'épi- derme ; nous ne la connaissons que d'une couleur vitrée quoique recueillie avec son mollusque desséché. Long. 2 1/2 mill. , larg. 2 3/4, conv. 1 mill. (Cab. de M. Petit). 13. Erycina franciscana ( nobis ). Testa oblonga, transversa, albo-vitrea , hyalina , tenui , antico latere duplo longiore, con- centrice tenuiter striata , apice acutiusculo , emarginulato, late- raliter compresso ac margine supero prominulo ; dente laterali antico triangulari , fossula ligamentali divergente proximo , postice lineari-elongato ; postico abbreviato cum fossula contigua. Hab. Trouvée dans l'estomac d'un carrelet ( Pleuronecles rhombus, Lin.), péché dans la Manche (cabinet de M. De- france). Nous ne connaissons que la valve gauche. Long. 5 mill., larg. 8 mill., convex. de la valve, 2 mill.; ce qui suppose 4 mil limètres d'épaisseur de la coquille entière. Le côté antérieur a 5 5/6 d'étendue et le côté postérieur 4 seulement. 14. Erycina caroburgensis (nobis). Testa ovata , albo-lactea, tenui , antice angulata , margine subtruncata , postice 1/2 lon- giore , margine infero rectiusculo ; superne convexa , inferne compressa et tenuissime transversal striata ; apice integerrimo TRAVAUX INÉDITS. 331 parvulo ; dcnlibus lateralibus in valvula sinistra duo , apicis aproximatis , valde divcrgentibus brevibus , externe rccte trun- catis , basi subapiculatis, in dextra elongatis, lamellosis, externe compressis ; dentibus cardinalibus nullis? Hab. La rade de Cherbourg (cabinet de M. Defrance). Long. 5 mill., larg. G 3/4 mill. , conv. 4 millimètres. Coquille singu- lière ayant sur le côté antérieur le pli flexueux des Tellincs, la charnière des Erycines à dents cardinales oblitérées , les crochets petits et opposés et le ligament placé au-dessous de la dent laté- rale postérieure où il ne laisse qu'une impression comme sur la section des Erycines nommées Kellia ; mais cette impression est placée un peu moins au-dessous de la dent. 15. Erycina bidentata [Montacuta , Turton). Testa subovata, laevi, subepidermide rudi, tenui, albida, inœquilatera, compressa, postice breviore , latioreque , antice longiore et attenuata ; den- tibus lateralibus antrorsum porrectis , obliquis : antico concavo, postico lamelloso, utrinque apicis proximis; dentibus cardina- libus nullis ? Mya bidentata, Montagu, Test, brit., p. 44, pi. 25, fig. S. Maton et Rack, Lin. trans. 8, p. 41 ; Turton, Brit. fauna, p. 147; Pennant, Brit. zool, éd. 2, t. 4, p. 1G6. Wood, Conch., p. 99. Dillwyn, Descrit. catal., p. 45 ; Turton , Conch. diction., p. 102.— Montacuta bidentata, Turton ; Brit. bivalv., p. 60, n° 2. Hab. Trouvée dans le sable fin et sur le dos des vieilles huî- tres , des côtes d'Angleterre. Nous ne connaissons de cette espèce que ce qu'en disent les auteurs anglais. MM. Maton et Rackett la croient perforante. Elle n'a guère qu'un huitième de pouce anglais de diamètre ( 3 mill. 1/2 ). 1G. Erycina oblonga [Montacuta, Turton). Testa oblonga , transversa, kevi , nitida , concentrice substriata , hyalina , antice duplo longiore, postice oblique subrecta; dentibus lateralibus apicis approximatis, erectis ; cardinalibus nullis? apice promi- nulo. Montacuta oblongata, Turton, Brit. biv., p. 61, n° 4, pi. 11, fig. 11 et 12 aucta. Hab. Trouvée daas le sable à Torbay , dans le Devonshire ( Turion ). Cette petite espèce ressemble à VErycina ferruginosa [Montacuta, Turton), mais elle n'a que la moitié de sou dia- 332 revue zoologique. (Septembre 1844.) mètre ; elle est lisse ou très-obscurément striée en travers et brillante. Elle a dû être probablement considérée comme un jeune individu de cette dernière ; mais elle en diffère essentiel- lement par toutes ses dents dressées (Turton). Diamètre, envi- ron 3 millimètres. 17. Erycina ferruginos4 (Montacuta, Turton). Testa oblonga, transversa, inœquilatera, concentrice subrugosa , tenui, pellu- cida, alba, ochraceo-maculata ; dentibus lateralibus binis, altero in utraque valva erecto, altero interne valde declivi ; cardina- libus nul lis? apice obtuso. Mya ferruginosa, Montagu, Test. brit. suppl.,?. 22, pi. 26 , fig. 2. — Pennant, Brit. zool, éd. 2, t. 4, p. 167. — Wood, Conch., p. 100. — Dillwyn, Descript. cat. , p. 46. — Turton , Conch. dict., p. 102. Montacuta ferruginosa, Turton, Brit. biv.,p. 70, n°3. Hab. L'Ecosse et les côtes occidentales de l'empire britanni- que (Turton). Long. 6 1/2 mill. environ, larg. 12 1/2 à peu près. Cette espèce est blanche, couverte ou tachée d'un enduit ochracé ; ses valves sont obscurément ridées en travers. Chaque valve porte deux dents latérales, celles d'un côté dressées, celles de l'autre fortement inclinées en dedans et obliquant vers le bas (Turton). 18. ERYCTNASouLEYETANA(Nobis). Testa oblonga, subtriangulari, transversa, œquilatera, basi in medio compressa, concentrice striata , superne lsevigata ; apice minimo , obtusiusculo ; dente cardinali in valvula dextra producto , antrorsum curvo ; laterali unico , minimo , cardinalis approximato ; fossula ligamentali oblonga , obliqua , brevi. Hab. Nous n'avons pu nous procurer qu'une seule valve de cette espèce recueillie sur la côte de Brest. Elle est assez mince. Long. 10 mill. , larg. 16 mill. ; convex. de la valve 4 millimètres. Nous la dédions à notre ami Souleyet. B. Espèces fossiles. 19. Erycina orbicularis (Deshayes). Testa orbiculata, obli- quata , antice breviore , postice ac oblique subtruncala , tenuiter radiatim costulata ; dente cardinali crassiusculo , brevi ; laterali minimo , paulo divergente ; area cardinali angustà , utrinque stria impressa notata ; apice parvulo, subacuto. TRAVAUX INÉDITS. 333 Erycina orbicularis , Deshayes , Descript. coq. foss., Paris , pi. G, fig. 27, 28, 29, 30, et in Ifist. nat. An. s. vest. Lamk., éd. 2, t. G, p. 119, n° 5. Hab. Fossile à Grignon , près Versailles (cab. de M. Deshayes). Nous n'avons vu du type de M. Deshayes que la valve droite. V Erycina pellucida, Lamk, Annales du mus. , t. 6, p. 415, n° 8, figurée sous le nom d'Erycina translucida, pi. 31 , fig. 4, dont M. Defrance a fait dan§ son cabinet une variété de VEryc. pellucida , Lamk, n° 2, est une Lutine de la section des Diplo- dontes. Long. 7 ; larg. 8 ; convex. 1 1/2 mill. de la valve droite. La dent latérale est petite, peu oblique, contiguë à la fossette ligamentaire , divisée en deux parties, dont l'inférieure est plus grande que la supérieure et qui doit servir à recevoir la dent in- trante de la valve opposée. Sous cette dent il y a une callosité soudée avec elle , dans laquelle est fixée , à l'intérieur , l'extré- mité postérieure du ligament. C'est une sorte de cuilleron ren- versé en dedans. 20. Erycina comflanata (Bornia, Philippi). Testa ovato-or- biculari , subtriangulari , transversa, subœquilatera , compressa, utrinque rotundata , margine laxe et pauci-plicata ; apicibus acutis Eornia complanata , Philippi, Enumeratio moll. Sicil., p. 14, pi, 1 , fig. 14 (non vidi). Hab. La Sicile ; fossile à Païenne , à Melazzo ( Philippi ). Long. 11 1/2, larg. 13 1/2, convex. 4 1/2. Elle diffère , selon l'auteur, de VEryc. corbuloides en ce qu'elle est plus grande , beaucoup plus comprimée , plus solide , et qu'elle n'a , sur la marge de l'un et l'autre côté , que 3 à 4 plis assez saillants. Obs. Les Erycina Renieri, Er. ovata, Philippi , et probable- ment aussi son Er. pusilla (non Lamk. ) sont des Syndosmies ; son Eryc. seminulum, est une Poronie; quant à son Eryc. anodon , ce ne peut être une Érycine puisqu'elle a une excava- tion palléale. 21. Erycina irregularis (nobis). Testa ovato-obliqua , postice truncata , valdè inaequilatera , convexiuscula , basi striata ; lu- nula areaque distinctis lanceolatis , medio convexis ac striatis; dente unico , antico, robusto, brevi, divergente, erecto ; denti- bus lateralibus utrinque subobsoletis , postico remoto; fossula ligainentali parva , breviuscula , subhorizontali. 33Ï- revue zoologiquf. ( Septembre 1844.) Hab. Fossile à Houdan (cabinet de M. Deshayes). La lunule . est formée par un lobe de la coquille qui , sur chaque valve, est comprimé dessus et dessous, relevé ou ascendant à la marge et séparé de la marge dorsale antérieure et interne , par la conti- nuation de ce bord qui forme une saillie obliquement droite. Long. G 2/3; larg. 8; conv. 4 mill. Le côté antérieur a 1 mill. de plus que le côté postérieur. 22. Erycina parisiensis (nobis). Testa orbiculato-trigona, vix insequilatera , posticè breviore , angulata : angulo obtusiusculo ; concentrice striata ; dente cardinali producto , obliquato , anticè compresso, posticè convexo ; lateralibus approMÏmatis : antico cardinalis propinquiore. Hab. Fossile de Paris (çab. de M. Deshayes). Nous ne connaissons que la valve droite , dont les dents latérales sont fendues en travers , ce qui suppose celles de l'autre valve pénétrantes. Long. 4 1/2; larg. 5, conv. 1 1/2 mill. Le côté antérieur est plus étendu de 1/3 de millimètre que le côté postérieur. 23. Erycina Lamarckiana ( nobis ). Testa ovato-subtrigona , transversa , sequilatera , antice rotundata , posticè subangulata , tenuissima , laevigata ; apice minimo , vix producto , rectiusculo ; dente cardinali brevi, obliquo; lateralibus proximis: antico vix propinquiore. Hab. Fossile de Vermandois (cabinet de M. Deshayes). Long. 4, larg. 5, convexité 1 1/2 millimètres ; les côtés sont égaux en étendue , ce qui modifie un peu la caractéristique du genre dans laquelle nous disons les coq. d'Erycine inéquilatérales. Mais , dit-on, l'exception confirme la règle. C'est au célèbre auteur de la Partie botanique de V Encyclopédie méthodique , de la Flore française , au savant illustre qui a produit la -philosophie zoologique, Vhistoire des animaux sans vertèbres, et tant d'autres ouvrages dignes de notre admiration, que nous dé- dions cette espèce. Elle diffère de YEryc. pellucida par son sommet peu appa- rent , par sa marge supérieure convexe , par ses impressions bordées d'un angle sensible à l'intérieur et à l'œil nu , et par la seule dent cardinale qu'elle possède , plus saillante que l'an- térieure de l'espèce à laquelle nous la comparons. 24. Erycina Defrancei (nobis). Testa transversa, ovata, valde inœquilatera , depresso-convexiuscula , tenuissima, pellucida , TRAVAUX INÉDITS. 335 fragili, concentrice lrcvilcr striata • dente cardinali simplici in valvnla dextra, late truncato in sinistra ; lateralibus binis, ob- soletis. Hab. Fossiles à Parnes (cabinet de M. Deshayes). Long. 4, larg. 5, conv. 2 millimètres. Le côté antérieur a 3 ou 4 mil). d'étendue, le coté postérieur 2 1/3 à 2 1/2. Nous faisons, avec un grand plaisir , hommage de cette espèce au vénérable M. Dé- fiance ; le premier dans ce pays il a recueilli les coquilles fossi- les, appelé l'attention des naturalistes sur ces dépouilles inté- ressantes des mollusques et enrichi la science d'un grand nom- bre d'excellentes observations . 25. Erycina pellucida (Lamk). Testa ovato-orbiculata, sub- aîquilatera , margine supero utrinque compressiusculo , trans- versa, concentrice tenue striata, subpellucida ; apice promi- nulo; dentibus cardinalibus duobus contiguis, postico obsoleto-; lateralibus binis; fossula ligamenli brevissima. Varb. ). Testa antice longiore , rotundata , postice vix an- gnstata ac angulata , oblique truncata. Hab. Fossile de la Ferme-de-1'Orme , à Parnes (cabinet de M. Deshayes). Long. 4 1/2 ; larg. 5 1/2 ; convexité 2 3/4. Le bord antérieur est étendu de 3, 3 1/2 à 4 mill., et le côté postérieur de 3 1/4 à 3 3/4 de millimètre. 26. Erycina Turtoni ( nobis ). Testa transversa , oblonga , tequilatera , utrinque rotundata, tenui, subpellucida, concen- trice tenuiter ac ferè regulariter striata ; apice brevi , acutius- culo; dente cardinali angusto , obliquo , brevissimo ; dentibus lateralibus obsoletis , remotis. Hab. Fossile des environs de Paris ( cabinet de M. Deshayes). Long. 6, larg. 8 1/2, convex. 1 2/3 delà valve; étendue des deux côtés et séparément 5 millimètres. Belle et intéressante espèce dont nous ne connaissons qu'une valve. Ce n'est point V Erycina elliptica de Lamarck ; qui appartient à cette section des Lu- cines nommées Diplodontes par Bronn. Nous établirons dans un mémoire prochain l'affiliation qui s'opère entre ces deux genres. 27. Erycina Philippiana (nobis). Testa ovata, transversa, inœquilatera , postice breviuscula; convexa, lievigata , parva ; dentibus cardinalibus binis obsoletis, lateralibus validioribus ; margine infero rectiusculo. 336 revue zoologique. (Septembre 1844.) Hab. Fossile de Sicile (cabinet de M. Deshayes). Cette intéres- sante espèce, à laquelle nous avions d'abord donné un nom re- latif à sa petite taille ( Eryc. minuta ) , est remarquable par ses deux dents cardinales tuberculeuses, obsolètes, en avant d'une fossette courte , trigone et oblique. Ses dents latérales sont la- melleuses, transversalement divisées en deux parties pour loger celles de l'autre valve et placées à une distance égale de la char- nière. Nous la dédions au savant auteur de la Faune conchy- liologique de la Sicile, ouvrage plein d'excellentes observa- tions et aussi bien pensé que bien écrit. 28. Erycuna vesicularis ( nobis). Testa ovato-globosa , vesicu- lari, inœquilatera, postice longiore; tenuissima , hyalina, fra- gili, lœvigata; dente cardinali, in valvula dextra lineari, ab apice ad marginem porrecto; laterali antico remoto, triangulari, minimo. Hab. Fossile des environs de Paris (notre cabinet). Cette Erycine est très-voisine par sa forme de VErycina Laperousei et de V Eryc. suborbicularis , et par sa charnière de VErycina purpurea. La dent cardinale qui est étroite, linéaire et creusée en gouttière , prend naissance sous le crochet et s'étend horizonta- lement sur la marge supérieure qu'elle borde comme un léger filet. Nous n'en connaissons qu'une valve. Long. 4 mill. ; larg. 5 mill.; convex. 1 1/2 mill. de la valve. 29. Erycina Basterotiana ( Nobis ). Testa orbiculari, margine supero depresso , transversa , striis concentricis crebris , pro- fundis , longitudinalibus, laevissimis obsolète decussata ; âente cardinali (in valvula dextra sœpius nullo ) brevissimo , laterali antico , majori , contiguo. Hab. Fossile de Bordeaux. La dent cardinale, exiguë sur la valve droite , ne s'y voit pas souvent : elle est oblitérée ou dé- truite , mais on la trouve toujours sur la valve gauche. Il faut scruter la face externe de cette coquille avec une bonne loupe pour apercevoir les stries longitudinales et le treillis léger qu'elles forment principalement sur les côtés. Long. 8 3/4 , larg. , 4 ?/4 convex. 2 1/2 mill. Nous donnons à cette espèce le nom du savant géologue M. De Basterot. Elle a quelques rap- ports avec VEryc. pellucida Lamk. , mais elle en diffère par ses caractères. TRAVAUX INÉDITS. 337 Sur Tlule que j'appelai autrefois Iulus dispar; par M. le Professeur Waga de Varsovie. Iulus albipes. I. ventre pedibusque albis, supra aut niger (ma«) aut bruneus linea dorsali nigra (fœmina) , segmento ultimo cor- poris mucronato. Koch Deutschl. Crust. Myriap. Arachn. fasc. 22. Tab. 10 mas Iulus albipes. — Tab. 8 fœmina Iulus fasciatus. Cette espèce, qui appartient aux plus grosses de notre pays , et qui n'est particulière qu'aux bois, s'y trouve conjointement avec l'Iule des sables (/'/ bilinealus de M. Koch), et vit également sous la mousse ou sous les feuilles tombées des arbres. Le mâle vivant est foncé , luisant ; au premier coup d'œil il paraît être entièrement noir ; mais , en l'observant de plus près , on voit que les moitiés striées de ses anneaux ont seules cette couleur, car les moitiés lisses qui s'emboîtent sont brunâtres f surtout au soleil ; différence si peu sensible que , nonobstant cette particu- larité , toute la teinte de cet animal paraît être entièrement noire. On aperçoit encore sur le milieu du dos un point noir sur chaque anneau , ce qui est le rudiment de la ligne dorsale com- mune à plusieurs espèces d'Iules. Après la mort de l'animal son éclat disparaît, et sa couleur devient bleuâtre. En l'envisageant généralement sous sa forme il se rapproche du type des espèces dont la tête , et surtout le corselet , paraissent être un peu plus volumineux que le reste du corps ; cependant la femelle conserve toute la proportion de l'Iule des sables , dont le corps , vers le milieu , est ordinairement plus ramassé que l'extrémité où est le corselet et la tête. Cette femelle est plus volumineuse que son mâle dont elle diffère encore parla couleur; elle est d'un brun clair, tirant un peu sur l'incarnat ; le long des côtés se répand une om- bre obscure , le long du dos court une ligne noire qui ne com- mence à être réellement visible que sur le sixième anneau, at- tendu que sur le premier on n'en aperçoit encore aucune trace . Cette ligne allant donc, comme chez l'Iule des sables, parle mi- lieu de l'aire brune, la partage en deux rubans de cette couleur, ce qui donne à la femelle de l'Iule albipède une grande ressem- blance avec l'Iule des sables. Après la mort de l'animal la couleur grise des côtés et la ligne dorsale deviennent bleuâtres. Les pattes , tant chez le mâle que chez la femelle, sont blan- ches ; le ventre de l'un et de l'autre se distingue par la même Tome VII. Année 1844. 22 338 revue zoologique. ( Septembre 1844. ) couleur c'est-à-dire l'espace entre les paires de pattes ; mais après les pattes de la femelle suit une couleur brun roussâtre qui , chez les individus morts , devient presque rose et qui , dans les collections , les distingue au premier coup d'œil de l'Iule des sables , les flancs de ce dernier étant entièrement noirs. Cette couleur rose ne tarde pas à être éclipse'e par une ombre grise , après quoi suit la couleur brune du dessus partagée en deux ru- bans par la ligne noire du dos. Telle est donc la disposition des couleurs chez la femelle de cet Iule. Les antennes, chez le mâle comme chez la femelle, ne présentent rien qui soit exclusif à leur espèce. Les yeux sont noirs , luisants et composent par leur agglomération un groupe presque réniforme , un peu plus allongé que chez l'Iule des sa- bles. La surface du dessus de la lèvre supérieure est blanche , luisante , lisse , sans poils, sans tubercules. Les anneaux du corps présentent un aspect fort agréable ; ils sont striés beaucoup plus régulièrement que chez les autres espèces voisines, et particu- lièrement chez l'Iule des sables. Les stries de la femelle sont plus fines que celles du mâle. Le microscope découvre de très-petits poils sur les antennes sur les premiers et les derniers anneaux du corps , sur la plaque hémisphérique qui ferme l'anus et sur la pointe qui termine l'anneau caudal ; les ouvertures défensives sont bien visibles, et l'odeur qui s'en exhale est analogue à celle de l'Iule terrestre, sauf qu'elle est plus forte. Enfin, la forme du stylet qui termine l'anneau caudal est tout à fait la même que chez l'Iule des sables. J'enfermai dans un bocal deux individus de cette espèce , mâle et femelle; ils y vécurent longtemps ne mangeant que, comme l'Iule des sables , des feuilles de coudrier mortes et humectées. En octobre je vis les deux individus s'accoupler; alors chaque fois qu'ils s'étaient détachés l'un de l'autre, ils ne manquaient pas de se réunir de nouveau , ce qui me mit hors de doute que les deux individus appartenaient à la même espèce et qu'ils étaient adultes. Je mesurai leur grandeur : le mâle et la femelle avaient unç longueur presque égale de 33 millimètres sur 3 de diamètre chez celui-là et 4 chez celle-ci; le corps de la fe- melle était composé de 50 anneaux , non compris l'hémisphère anal et la tête , et présentait 182 pattes. Lu nombre d'anneaux chez le mâle surpassait d'un celui de la femelle ; aussi présen- TRAVAUX INÉDITS. 339 tait-il 1HG pattes. Les parties sexuelles du mâle pendant l'accou- plemcnt se manifestèrent tout en dehors , et bien qu'elles fussent par leur situation et leur conformation analogues aux pattes , elles en différaient cependant par leur volume plus consi- dérable , par leur couleur jaune , par plus d'éclat à leur surface et surtout par leur structure inarticulée. Avant l'époque de cet accouplement la femelle déposa sa dépouille ; je l'observai pen- dant la mue ; ellejic changea sa disposition spirale qu'après son dévétement complet qui s'opéra par une ouverture faite dessous quelques anneaux antérieurs. La dépouille très-blanche qu'elle laissa offrait la totalité la plus parfaite; elle n'était 'endommagée nulle part et avait conservé sa forme spirale. Un fil très-délié , attaché au bout antérieur de cette dépouille et de sa couleur, était, sans doute, cette membrane qui tapisse l'intérieur du canal alimentaire de l'animal, et que M. Savi (1) a observée le premier. Immédiatement après sa mue la femelle apparut d'une couleur tout à fait gris de plomb, c'est-à-dire ayant presque celle du mâle. Contournée en spirale , elle demeura immobile pendant les cinq jours suivants , affaiblie et cherchant le repos. Je ne vis sa ponte qu'au mois de mars de l'année, suivante en lui chan- geant sa nourriture dans le bocal où j'aperçus quelques paquets d'œufs dont j'obtins bientôt des jeunes, mais que je n'observai pas rigoureusement sous le rapport de leur développement pro- gressif. C'est la même espèce de myriapode, dont j'ai fait mention, il y a cinq ans, dans cette Revue (2), sous le nom (TIulus dispar, nom que je n'ose plus employer par la raison que le naturaliste alle- mand, M. Koch, a décrit et figuré cette espèce quelque temps avant moi, dans ses beaux cahiers qui font suite à ceux de Panzer. La figure du mâle que l'auteur appelle VIulus albipes est assez exacte dans cet ouvrage , excepté peut-être qu'elle représente les pattes trop longues et que le nombre n'en est pas justement rapporté dans la description. Au contraire , la description de la femelle, qui y est considérée comme espèce particulière sous le nom d'iulus fascialus , est tout à fait conforme pour tous les détails avec la femelle de mon dispar. (1) Momorie sciontitiche , décade prima , pag. 66 , u. 76. (S) Numéro S do 1839 , page 77. 340 revue zoologique, (Septembre 1844.) Description de quelques Carabiques nouveaux pour la Faune de la France et de nos possessions d'Algérie ; par M. Gaubil , officier au 17# régiment léger. Feronia (Argutor) Maritima. Mata, nigra, thorace sub- quadrato , postice utrinque fortiter punctato , irregulariter transverse strigato ; Ehjlris oblongis, subparallelis, strialis , ttriis punctatis punctoque impressis in interstitio tertio, stria prima prope scutellum bifurcata. Antennis fuscis , basi pedibusque piceis. — L. 7 mill. ,1.3. mill. Entièrement d'un noir brillant , avec un léger reflet verdâtre sur les élytres, tête presque triangulaire, très-légèrement ré- trécie postérieurement , finement chagrinée en dessus ; antennes d'un brun obscur avec le premier article d'un rouge ferrugi- neux, palpes de la couleur de ce premier article. Le corselet de moitié plus large que la tête , presque aussi long que large , arrondi sur les côtés, très -légèrement sinué vers la base , légère- ment convexe , toute la base couverte de gros points notable- ment plus forts et plus enfoncés vers les côtés et n'arrivant pas jusqu'aux bords , entièrement couvert de rides irrégulières sur son disque , avec le bord antérieur légèrement échancré , les côtés rebordés , les angles postérieurs et la base coupés carré- ment. Élytres plus larges que le corselet, légèrement ovales, pres- que parallèles, peu convexes et sinuées à l'extrémité. Elles ont chacune neuf stries ponctuées et le commencement d'une dixième à la base , qui se réunit à la première ; les troisièmes , quatrième , cinquième et sixième , se réunissent deux à deux en arrière , et n'atteignent pas l'extrémité ; les intervalles sont presque planes ; il y a un seul point enfoncé sur le troisième in- tervalle touchant à la deuxième strie et situé au tiers postérieur de l'élytre; des ailes sous les élytres. Dessous du corps et cuisses noirs, jambes et tarses d'un brun ferrugineux. Cette espèce se distingue de la Feronia vernalis, à laquelle elle ressemble beaucoup , par son corselet plus sinué , par les impressions des angles postérieurs moins marquées , par les points plus forts , plus nombreux qui en couvrent la base et se prolongent le long des bords , par les rides de son disque plus distinctes , ses élytres plus ovales, plus sinuées à l'extrémité et surtout par le commencement d'une dixième strie située à la TR4VAUX INÉDITS. 311 base et se réunissant à la première , ainsi que par le point uni- que placé sur le troisième intervalle. Je l'ai trouvée à Beziers , près de la mer f où elle est asset rare. Amara (Celia) floralis. Oblongo-ovata, supra œnea , nigra sive cœruîea; thorace antice angustato , poslice obsolète M- foveolato t foveis crebre punctulatis; elytris striato-punc- tatis; antennis basi rufo-piceis ; pedibus brunneis. — L. 7 mill. 1. 3 1/2 mill. Corps convexe d'un bronzé obscur plus ou moins foncé, quel- quefois un peu bleuâtre et quelquefois presque tout à fait noir ; dessous d'un bronzé foncé avec un reflet vert. Tète pelite , presque aussi large que longue; palpes d'un noir obscur avec l'extrémité du dernier article flave;yeux proéminents; lèvre noire, ayant souvent un reflet métallique; antennes d'un brun noinître avec les trois premiers articles et la base du quatrième d'un rouge ferrugineux. Corselet beaucoup plus large que la tête, plus large que long , assez convexe , le bord antérieur peu échancré ; en arrière , il est presque de la largeur des élytres , les angles antérieurs sont assez arrondis , cependant un peu saillants , les angles postérieurs assez aigus, la base coupée pres- que carrément ; de chaque côté de la base , on voit une impres- sion ponctuée, entre cette impression et le bord externe il y a un groupe de petits points plus ou moins bien marqués , et quel- quefois même effacés. Elytres légèrement convexes un peu si- nuées à l'extrémité, assez fortement striées; les stries sont ponc- tuées ; et les intervalles sensiblement élevés ; des ailes sous les élytres. Dessous du corps d'un noir verdâtre avec les pattes d'un brun ferrugineux plus ou moins obscur. Cette espèce est très-voisine de V Amara rufipes , Dej. , mais , si l'on s'en rapporte au travail de M. Zimmermann , elle s'en distingue nettement , puisque cet auteur place cette dernière espèce dans un autre sous-genre , ses vraies Amara. Je l'ai trouvée à Beziers , à la fin d'avril , en fauchant dans les prairies au bord de la mer; elle est assez commune. Harpalus mauritanicus. Oblongus, œneus : thorace quadrato, posiiee utrinque fovealato foveis punctatis , angulis posticis subrotundaiis ; Elytris , strialis , inlerstitio tertio punctis tri- bus impressis; antennis piceis articulo primo fulvo-testaceo pedibusque nigro-piceis. — L. 10 1/2 mil. 1. 4. mil. 342 revue zoologique. ( Septembre 1844.) Il est voisin de PII. dislinguendus , mais paraissant un peu plus allongé, d'un noir bronzé obscur sur la tête et le corselet , et plus clair à la base de ce dernier. Élytres d'un cuivreux obs- cur ; les palpes et le premier article des antennes d'un rouge ferrugineux, les autres d'un brun obscur. Corselet très-légère- ment rétréci postérieurement , nullement sinué à la base , cette dernière entièrement couverte de petits points très-distincts, les côtés arrondis à l'extrémité. Élytres subparallèles, striées , à stries lisses , ayant trois ou quatre points enfoncés sur le troi- sième intervalle vers la partie inférieure. Dessous du corps d'un noir obscur , pattes entièrement d'un brun noirâtre. Cette espèce habite les environs de Jimmilah , dans la province de Constantine où je l'ai prise lors de la première expédition de Sétif. Bèmbidium (Tachys) Guerinii. Rufo-testaceum ; thorace sub- (juadrato , postice utrinque foveoîato, angulis posticis rectis ; elytris ovatis , striato-punctatis, striis quinque dorsalibus dis- tinctis; antennis testaceis apice infuscatis ; abdomine pedibus que pallidis. L. 3 mil. , 1. 1 1/2 mil. Un peu plus grand que le B. globulum . entièrement d'un jaune testacé. Tête lisse , presque triangulaire, ayant une ligne transversale en avant des antennes et une impression très-mar- quée , dont l'arc est ouvert en avant , et située entre les yeux ; antennes ayant les quatre derniers articles un peu plus foncés que les premiers ; yeux noirs. Corselet en cœur , d'un tiers plus large que la tête , moins long que large , arrondi , très-légère- ment sinué à la base , assez convexe sur les côtés en avant , les angles postérieurs peu saillants , légèrement élevés et coupés presque carrément à la base, sur laquelle on aperçoit un sillon en forme d'équerre , dont le fond paraît légèrement ponctué , vu avec une forte loupe ; la ligne longitudinale est bien mar- quée et ne dépasse pas les deux impressions. Élytres au moins deux fois plus larges que le corselet , ovales , légèrement con- vexes , offrant chacune cinq stries ponctuées , dont quatre à partir de la suture, arrivant en diminuant de longueur jus- qu'au milieu de la largeur de l'élytre , la cinquième rappro- chée et parallèle aux bords externes, la première se prolonge jusqu'à l'extrémité , se recourbe, remonte et forme un sillon TRAVAUX INÉDITS. 343 assez marqué; dos points, notablement plus gros à la base et très-obsolètes à l'extrémité. Des ailes sous les élytres. Cette espèce diflère du B. globulum , par sa taille plus grande , par les quatre derniers articles des antennes un peu plus obscurs , par le dessous du corps qui est unicolore, et sur- tout par les stries ponctuées , la quatrième assez bien marquée et la première qui se prolonge jusqu'à l'extrémité, et se recourbe comme dans quelques Tréchus. Cet insecte m'a été donné par M. Lépine, qui l'a trouvé dan» le département de l'Aveyron. Description de trois Longicornes , de la tribu des Lamiaires , faisant partie du genre Stemotomis de MM. Guérin et Perche- ron, Sternodonta de M. Dejean; par M. A. Chevrolat. 1 . S. Bohemani. — Viridi-obscura , maculis velutinis rubri- cantibus, albo-fimbriatis. Caput truncatum, nigrum, vage punc- tatuin , longitudinaliter carinatum , vittis duabus rubris , una longitudinali antica, altéra transversali ultra oculos; singula mandibula versus basin antice cornuta ; antennis nigris. Thorax transversim biconstrictus , fasciis duabus rubris, costa arcuata mediana, usque ad oculos extensa. Elytra modice rotundata , in humero oblique proténsa , truncata , dentulata ; fasciis circi- ter sex : prima basali; secunda inferiori , abbreviata, longe su- turam acuta : tertia et quarta e quinque maculis quœque formata ; quinta angulose ad marginem extensa ; sexta hamata. Corpus subtus rubrum , segmentis abdominalibus medio nigro-nitidis. Sternum porrectum , latum , truncatum. Prosternum proten- sum , postice conicum , antice obliquum , apice arcuatim emar- ginatum. Mas. Long. 25 mill. , lat. 10. Port-Natal. Nous avons dédié cette espèce très-remarquable à M. le professeur Boheman, de qui nous l'avons obtenue. 2. S. nivisparsa. — Albida. Caput antice albidum, lineis sex nigris; postice nigrum, linea pone oculos alba , in fronte lineo- lis duabus albis ; carinula longitudinali alba ; antennis nigris. Thorax niger , rugulosus, valde constrictus, lineis octo trans- versalibns, albis. Scutellum nigrum, in medio album. Elytra nigra , lincolis oblongis et contiguis albis obtecta ; maenlis qua- tuor majoribus albis : prima in medio basi ; secunda marginali ; 344 revue zoologique. ( Septembre 1844. ) tertia mediana ; quarta submarginali ante apicem. Pedes nigri , albo-irrorati. Sternum modice productum, truncatum. Proster- num arcuatim et obtuse fuscatum. Femina. Long. 21 mill. , lat. 9 1/2. — Port-Natal. Nous devons encore cette espèce à la générosité de M. Bohe- man ; ces deux Sternotomis ont été communiquées à M. West- wood , qui nous a témoigné le désir de les faire figurer dans ses Arcana Entomologica, 3. S. Caillaudi. — Nigra, subcyanea. Caput lineolis quatuor anticis ( média duplicata ) et fascia postica albis, labio subqua- drato , albo. Thorax profunde biconstrictus cum fasciis tribus flavis , postice sulcatum , cyaneum. Scutellum cyaneum. Elytra modice ad apicem rotundata , in humero protensa , oblique truncata , crenata ; notis et fasciis albicantibus nempe ; prima fascia ad basin , latere abbreviata; secunda ante médium sutu- ram haud attingente ; has inter , fasciola suturali , notulisque duabus marginalibus. Post médium , notulis quinque : duabus marginalibus , transversis ; duabus suturalibus (notula superiore gemina) , quinta in medio ; ad apicem lineolis duabus. Corpus subtus albo flavoque lanuginosum, cyaneo-fasciatum. Pedes cyanei, marginibus albo tomentosi. Sternum porrectum latissi- mum , truncatum , prosternum valde protensum, apice emargi- natum. Latreille a rapporté à tort cette Sternotomis (Description d'Insectes d'Afrique recueillis par M. Caillaud, Voyage à Méroë, page 1 7 ) à la Lamia ornata d'Olivier ; elle en est très-distincte. — Trouvée à El-Ouâh-el-Bahryeh , petite oasis , par le célèbre royageur français auquel nous sommes heureux de la dédier. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Dictionnaire universel d'histoire naturelle, etc. Dirigé par M. Charles d'ORBiGNY. Livr. 51 à 53, t. 5. Cet utile ouvrage se poursuit régulièrement et son directeur tient à honneur de remplir exactement les engagements qu'il a pris vis-à-vis du public. Dans ces trois livraisons on remarque, comme toujours, la beauté des planches qui sont exécutées avec une grande perfection artistique. Plusieurs articles importants méritent aussi d'être cités. Nous parlerons entre autres de Par- ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 345 ticle Drile , dans lequel M. Duponchel a fait connaître les obser- vations de M. Lucas sur une nouvelle espèce découverte par cet entomologiste en Algérie. Cette espèce , nommée Drilus mauri- taniens Lucas, vit, à l'état de larve, dans le Cyclostoma Wob- stianum. L'article Eau, rédigé par M. Duponchel fils , est traité avec assez d'étendue pour faire connaître les principales proprié- tés de ce corps qui joue un rôle si important dans la nature. Nous devons citer aussi les articles Échasses et Échassiers , par M. Gérard ; Échidné , Échinodermes , Édentés, etc. , par M. Paul Gervais; Éclipse, par M. Ch. d'Orbigny ; Écorce , par M. A. Ri- chard ; Élan, par M. E. Desmarest , et enfin Électricité , qui nous a paru un peu long pour ce Dictionnaire quoiqu'il soit signé de M. Becquerel. Sur les Dents des Musareignes , considérées dans leur compo- sition et leur structure intime , leurs rapports avec les mâ- choires, leur développement et leur succession ; par M. Du- vebnoy. Paris , 1844 , in-4°. — Imprimerie Royale. Ce beau travail , que son auteur a lu à l'Académie des sciences les 8 et 1G août et 5 septembre 1842, et sur lequel l'Académie a entendu un rapport des plus flatteurs de M. Duméril , fait par- tie du tome IX des Mémoires de l'Académie des sciences , savants étrangers. C'est un ouvrage qui fera époque dans la science , et il est en tous points digne de la haute réputation de son savant auteur , du digne collaborateur et ami de notre grand Cuvier. Tout le monde connaît les nombreux et excellents travaux de M. Duvernoy , et il serait superflu de les rappeler ici. On sait qu'ils ont valu à leur auteur une des plus belles réputations scientifiques de notre époque , et l'une des plus méritées à tous égards. En effet , tous les travaux de ce savant sont empreints d'un esprit éminemment élevé et philosophique, ils sont faits avec une grande conscience scientifique et rédigés avec clarté , méthode et élégance. Ce sont aussi les qualités qui distinguent le mémoire que nous annonçons aujourd'hui. Nous devons nous borner ici à cette simple annonce , car nous avons déjà reproduit dans cette Revue (1843, p. 249 et suivantes) les conclusions du rapport de M. Duméril , qui fait si bien res- sortir l'importance de ce travail en en résumant les principaux résultats. Nous ajouterons seulement que le mémoire que nous 346 revue zoologique (Septembre 1844). avons sous les yeux est accompagné de quatre belles planches représentant la structure intime des dents des Musareignes avec une exactitude et une perfection remarquables. Nous devons féliciter aussi le dessinateur, M. Lackerbauer, pour la finesse et la pureté des figures qu'il a exécutées sous les yeux de l'auteur et d'après les préparations admirables qui ont été présentées à l'Académie des sciences à l'appui de ce mémoire. ( G. M. ). Catalogue des Mollusques et de leurs Coquilles, trouvés jusqu'à présent à la Nouvelle-Zélande , avec la description des espèces récemment découvertes; par J. E. Gray, F. R. S. etc. ( Voir page 280.) Parmi les Coquilles trouvées dans d'autres parties de l'océan Pacifique , beaucoup sont d'une taille plus grande et d'une cou- leur plus brillante que les espèces trouvées à la même latitude dans les mers de l'hémisphère boréal , et c'est particulièrement ce qui arrive dans ce groupe d'îles : quelques-unes d'entre elles appartiennent à des genres qui ne se trouvent que dans la partie la plus chaude de la moitié septentrionale du globe. Le genre Strulhiolaria est particulier à la Nouvelle-Zélande. 11 est pro- bable que certaines des espèces renfermées dans cette liste , sur l'autorité de Favanne, Chemnitz et autres anciens auteurs, y seront reconnues comme placées par erreur : car , avant que l'attention fût portée sur la distribution géographique des animaux, on tenait peu compte de l'habitat des espèces, et d'ailleurs beaucoup de ces coquilles avaient passé par les mains de divers marchands avant d'arriver à leur descripteur. J'ai marqué d'un astérisque les plus douteuses. Fam. Strombim:. 1. Strombus troglodytes.— Hab. la Nouvelle-Zélande. D. Sin- clair. Fam. Muricid/E. 2. Ranella argus. Lam. — Var. , tours, plissés transversale- ment , subnoduleux.— Hab. la Nouvelle-Zélande , Manukao et le détroit de Cook. D. Dieffenbach. 3. Triton variegatum, Lam. Murex tritonis , L. — Hab. la Nouvelle-Zélande , côte ouest de l'île septent., près le cap Maria- Van Diemen. D. Dieffenbach. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX- 347 4. Triton leucostomum. — Hab. la Nouvelle-Zélande , détroit de Cook. D. Dieffenbach. 5. Triton Spengleri , Murex Spengleri. Chemn., XI, 117, t. 191 , f. 1839-40. — Hab. la Nouvelle Zélande. D. Stanger. 6. Murex Zeïandicus. Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 529, t. 36 , f. 5-7. — Hab. le détroit de Cook. Quoy , B. M. 7. Murex octogonus. Quoy et Gaim., Voy. Astrol. II, 531 , t. 3G , f. 8-9. — Hab. la baie des Iles. Quoy. 8. Murex foliatus, Gmel., 3329. M. purpura alata, Chemn. X, t. 169, f. 1538-39. Wood, Cat. f. 13. Purpura foliata, Martyn. U. C. II, G6. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Humphrey. La baie du Roi-Georges, Martyn. 9. Murex lyratus, Gmel., 3531 . M. glomuscereus, Chemn. X, t. 169, f. 1634. Buccinum lyralum, Martyn, U. C, II , t. 43. — Hab. la Nouvelle-Zélande , le port du Roi-Georges , Martyn. 10. Pollia linea , Buccinum linea , Martyn, U. C t. 48. Mu- rex lineatus, Chemn. X , 278, 1. 164, f. 1572. Murex lineatus , Dilwyn, Cat. 105. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Martyn. LcûFusus lineatus , Quoy et Gaim., t. 34, f. 78, n'est peut-être qu'une variété plus mince de cette espèce. 11. Pollia lineolata. Bucc. lineolatum, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 419, t. 30, f. 14-16. — Hab. la Nouvelle-Zélande. M. Stranger, M. B. La gorge est évidée. On l'appelle Onareroa. 12. Pleurotoma rosea, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 314, t. 35, f. 10, 11. 13. Fusus nodosus. Bucc. nodosum, Martyn, U. C. t. 5. Murex raphanus, Chemnitz, X, f. 1558. Fusus raphanus , Lam. VIII , 128; Enc. méth. t. 435, f. 1. Bucc. raphanus , Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 428 , t. 31, f. 5-6. — Hab. la Nouvelle- Zélande, Quoy et Gaim., le détroit de Cook. 14. Fusus dilatatus, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 498, t. 134, f. 15-16. — Hab. la baie des Iles, Quoy. 15. Fusus Zeïandicus, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 500, t. 34, f. 4-5. — Hab. la baie de Tasman. 16. Fusus Stangeri. — Hab. la Nouvelle-Zélande, D. Stanger. — Coquille petite, ovale, fusi forme ; brune, striée régulière- ment et finement; spire aiguë, plus courte que les tours du mi- lieu ; le tour supérieur avec deux côtes , le tour du milieu avec une seule; avec huit côtes spirales, distantes; les postérieures 348 revue zoologique. (Septembre 1844.) sont les plus éloignées et les plus élevées ; bouche brun foncé ; canal court, ouvert ; axe 3/4 pouce. C'est un Murex lyratus en miniature. 17. Fusus caudatus ,Quoy et Gaim. , Voy. Astr. Il, 503, t. 34, f. 20-21. — Hab. la Nouvelle-Zélande. 18. Fusus vittalus , Quoy et Gaim., Voy. Astr. II , 504 , t. 34 , f. 18-19. — Hab. la baie des lies. 19. Fusus duodecimus. — Coquille ovale, fusiforme, d'un jaune pâle , longitudinale , à côtes ; spire conique , aiguë , tours arrondis, le dernier a environ la moitié de la longueur de la co- quille , avec douze côtes arrondies , concentriques, et une bande blanche centrale, avec quelques lignes spirales, croisant les varices et se terminant sur le canal court et ouvert. — Hab. la Nouvelle-Zélande . D. Sinclair. * 20. Conus fuscatus, Born. Mus. 147; Chemn. II, t. 62, f. 692-3 ; Enc. méth. t. 319 , f. 3. Conus impérialiste , Gmel. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Favanne. D'autres auteurs disent que cette espèce vient des Indes et de Madagascar. * 21. Conus hyœna, Brug. Chemn. XI, t. 181 , f. 1750-51 ; Enc. méth. t. 327 , f. 5-7.— Hab. la Nouvelle-Zélande , Favanne. * 22. Conus fulmineus , Gmel. Martini , II, t. 58, f. 644. Co- nus fulgurans , Lam. H. N., Brug. E. M. t. 3376. — Conus spec- trum, 2. Gmel. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Favanne. * 23. Conus distans , Sol. M. S. Brug. E. M. 634, t. 321, f. 1 1 . Conus mennonikarum, Chemn. X , 24 , t. 1 38, f. 1281 . — Hab. la Nouvelle-Zélande , Brug. ; la mer du Sud et Nicobar. Chemn. * 24. Conus informis , Brug. E. M. t. 337 , f. 8. Conus spec- trum Sumatra? , Chemn. X , 91 , t. 144 , a, f, g et h. Var» je. Conus rudisy Chemn. X , t. 144 , a , f , e, /*.— Hab. la Nouvelle- Zélande Favanne ; l'océan Américain , Bruguière. 25. Conus eques, Brug. Enc. méth. t. 335, p. 9. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Favanne. 26. Struthiolaria vermis ; Bucc. vermis, Mart. N. C. t. 53. Struth. crenulata, Lam. V11I , 148. Quoy. et Gaim. Voy. Astr. II, 430, t. 51, f. 7 et 9. Murex australis, Gmel. Spengl. Natur- for. XVII , f , c et d.— Hab. la Nouvelle-Zélande , Mart., 1784. Baie de Tasman : on l'appelle Takai , Quoy. 27. Struthiolaria papillosa , Bucc. papillosum, Mart. N. C, t. 54. Murex stramineus , Gmel. 3542 , Wood's Cat. f. 62. M. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 349 Pes Struthio cameli, Chemn. X, t. 160, f. 1520-21. Spengl. Nalurf. XVII, 24 , t. 2 , f. A et B. S. nodulosa, Lam. S. strami- nea, Sow. Gen. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Mart. 1784. Côte ouest de la Nouvelle-Zélande , Dieffenbach. — Ils vivent dans le sable comme les Olives, et ont un opercule excessivement petit. La coquille, avant que la bouche soit formée, est très -fra- gile : elle est ordinairement ornée d'une bande pourpre longitu- dinale. 28. Struthiolaria scutulata , Bucc. scutulatum, Mart. N. C. t. 55. Wood's Cat. f. 81. Str. oblitaSow. Chemn. et Vig. 21 , fye et d. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Martyn. Fam. BucciNiDiE. 29. Bucc. melo, Less. Rev. zool. 1840,355. — Hab. la Nou- velle-Zélande, Lesson. 30. Bucc. triton, Less. Rev. zool. 1841 , 37. — Hab. la Nou- velle-Zélande, Lesson. Est-il distinct du Fusus nodosus? 31. Purpura. Bucc. striatum, Mart. N. C, t. 41. —Hab. la Nouvelle-Zélande , Mart. C'est peut-être un individu jeune de l'espèce précédente. 32. Purpura succincta, Lam. Bucc. succinctum, Mart. N. C, t. 45. Bucc. orbita, Chemn. X, 499 , t. 154, f. 1371-72. Wood's Cat. f. 75. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Mart. Purpura emargi- nala , Desh. Mag. Zool. 1841 , t. 25, semble n'être qu'une mons- truosité de cette espèce , avec une échancrure à la lèvre infé- rieure. Elle atteint une grande taille : l'axe a 4 1/2 pouces de longueur et 1 1/2 de diamètre. D. Stanger. 33. Purpura teœtilosa, Lam. VIII, 242. Enc. méth. t. 358, f. 4-6. Quoy et Gaim , Voy. Astr. II , 552 , t. 37 , f. 1-3. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Passe des Français. Quoy. Variété du pré- cédent très-probablement. 34. Purp. scobina, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 567, t. 38 , t. 12-13.— -Hab. la Nouvelle-Zélande, passe des Français, Quoy. * 35. Purp. crassilabrum , Less. , Rev. zool. 1842 , 103. — Hab. la Nouvelle-Zélande? Lesson. 36. Purp. Novœ-Zelandiœ , Less., Rev. zool. 1841 , 355. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Less. 37. Purp. tessellata, Less., Rev. zool. 1840, 356. — Hab. la Nouvelle-Zélande. 350 revue zoologique. (Septembre 1844. ) 38. Purp. rugosa; Quoy et Gaim.,Voy. Astr. Il , 5G9, t. 38, f. 19-21. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy. 39. Purp. lacunosa. Bacc. slriatvm, Mart. N. C, t. 7. Z?wcc. orbita , var. Dilw. II , 618. 2?ttcc. orbita lacunosa , Chemn. X , 200, t. 154, f. 1473. Bucc. lacunosum , Brug. — Hab. la Nou- vell-Zélande , Mart. C'est peut-être seulement une variété plus effilée du B. succincta. 40. Purp. maculosa. Bucc. maculosum , Mart. N. C. t. 8. Bucc. testudineum, Chemn. X, f. 1454; Lam. 265; Quoy et Gaim. 415 , t. 30, f. 8-13. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Mart. 41. Purp. albomarginata , Desh. , Mag. zool. 1841 , t. 43. -— Hab. la Nouvelle-Zélande , M. Deshayes. 42. Purp. haustrum , Lam., Quoy et Gaim. Voy. Astr. t. 37 , f. 4-8. Bucc. haustrum, Mart. N. C, t. 9. Bucc. hauritorium , Chemn. X, f. 1449-50. Bucc. haustorium, Gmel. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Martyn. 43. Purp. lamellosa. Bucc. lamellosum , Gmel., Wood's Cat. f. 60. Bucc. plicatum, Mart. N. C. II , t. 44. Bucc. composilum, Chemn. X, 179. Vign. 21 , f. A , B. Bucc. crispalum, Chemn. XI, 84, t. 187, f. 1802-3. Murex crispatum, Lam. 174. — Hab. la Nouvelle-Zélande, le port du Roi-Georges, Chemn., Martyn, côte de Colombie. 44. Purpura lurgida. Bucc.turgidum} Gmel. 3490, Chemn. X, t. 154, f. 14e5-6. Bucc. turgitum, Gmel., Dilw. H, 621. Bucc. maculatum, Mart. U. C. II, t. 49. Bucc. auspersum, Brug., E. M. 265, Chemn. X, 201 , t. 154, f. 1475-76. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Mart. Nous avons trois variétés distinctes : Var 1 . Tours réguliers , spire aiguë. 2. Partie postérieure du tour principal gonflée, ven- true. 3. Partie postérieure du tour principal irrégulière , avec des impressions. 45. Purpura catarracta, Bucc. catarracta , Chemn. X, 188, t. 152, f. 1455. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Chemn. ; cap de Bonne-Espérance , Humphrey. 46. Purpura (ricinuîa) rodostoma, Less. Rev. zool. 1840, 355. — Hab. la Nouvelle Zélande, Less. 47. Monoceros calcar. Bucc. calcar , Mart. N. C. t. 90. Mon. imbricalus , Lam. — Hab. la Nouvelle-Zélande. ANALYSES d'ûUVHAGES NOUVEAUX. 351 48. Mon. tesseUata, l.css. Rcv. zool. 1840, 356. — Ilab. la Nouvelle-Zélande , Less. 40. Volium variegatum, Lam. ? — Ilab. la Nouvelle-Zélande, cap Maria Van Diemen , Dieflenb. 50. Terebra spicalus , Limax spicatus , Mart. N. C. t. 121. — Ilab. la Nouvelle-Zélande, Mart. 51. Bullia Marlinii. Limax fuscus, Mart. N. C. t. 421 , f. 2. 52. Bullia? fuscus. Limax fuscus, Mart. N. C. t. 121, f. 3. 53. Oliva erythrostoma, Lam. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Stanger. 54. Ancillaria albisulcata, Sow. Spec. conch. I, t. 1 , f. 14- 19. Quoy et Gaim., Voy. Astr. III, 19, t. 49, f. 5-12. —Ilab. dé- troit de Cook , Quoy. 55. Ancill. australis , Sow., Spec. conch. I , f. 44-47. Quoy et Gaim., Voy. Astr. III , 20 , t. 49 , f. 13-17. —Hab. la Tamise. Fam. Volutid^:. 56. Voluta Arabica, Gmel. Bucc. Arabicum, Mart. N. C; t. 52. Vol. pacifica, Sol., Lam. VIII , 344 ; Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 625, t. 44, f. 6. Fol. insularis, Sol. Var. petite, plus mince . Voluta gradin , Swainson. — Ilab. la Nouvelle-Zélande, Mart,. 1 784. Le détroit de Cook et le havre de Manukao , Dieu7. Ces coquilles sont souvent couvertes d'érosions verdâtres , et piquées même sur l'animal vivant. * 57. Voluta magnifica , Chemn. X,t. 174, 175. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Chemn. Nouvelle-Hollande , Nouvelle-Calé- donie. 58. Voluta fusus, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II , 627 , t. 44, f. 7-8. — Hab. la baie de Tasman. * 59. Mitra aurantiaca, Lam., Desh., Mag. zool. 1832, t. 6. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Desh. Fam. CypRyEAD^:. * 60. Cyprœa aurora, Sol., Portl. Cat., 10; Chemn. XI, 34, t. 180, f. 1737-38. C. aurantium, Mart., N. C. Il , t. 59; Lam. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Chemn. ; ïaïti , Sol. ; îles des Amis , Mart. Je crois que Chemnitz se trompe pour l'habitat. 61. Cyprœa caput serpentis , Linn. — Hab la Nouvelle-Zé- lande, Sinclair. 352 revue zoologique. (Septembre 1844.) 62. Cyprœa Arabica. Var. maculata, C.maculata, Barnes. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Sinclair. Fam. TurbiniDjE. 63. Imperalor heliotropium ; Trochus heliotropium , Mart. N. C, t. 30. Tr. imperialis, Lam. VIII, 10; Quoy et Gaim., Voy. Astr. III, 224, t. 61, f. 1-4. Tr. Solaris imperialis, Chemn. V , t. 193, f. 1 714-15 ; Wood's Cat. ; 68. Imp. auréola- lus , de Montf. II , 199. Turbo echinatus, Var. Gmel. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Mart. 64. Imperalor Cookii, Trochus Cookii, Gmel., 3582 ; Wood's Cat., f. 42 ; Lam. VII, 17. Tr. Cooksianus, Chemn. V , f. 1540, 51 ; Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111,224, t. 60, f. 19-23. Tr. sulcatus , Mart. N. C. Turbo sulcatus , Gmel. 3592. — Hab. la baie de Tasman , Chemn. * 65. Imp. inœqualis, Trochus inœqualis , Gmel. , 3582; Mart. N. C, t. 31. Tr. gibberosus , Dilw., Chemn. X, 287; Vig. 53, f. A, B. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Fav. ; les îles des Amis , Mart. 66. Turbo granosus , Trochus granosus , Mart. N. C, t. 37. — Hab. la Nouvelle Zélande, Mart. ; le détroit de Cook , Dieff. 67. Turbo stramineus , Hélix stramineus , Mart. N. C, t. 71. Turbo torquatus, Gmel., Chemn. X, 293. ; Vig. 24, f. A, A. Lam. 40. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Mart. 68. Turbo smaragdus , Lam. VIII , 45. Quoy et Gaim., Voy. Astr., III, 219, t. 60 , f. 6-8, Wood's Cat., f. 22. Hélix smarag- dus , Mart. N. C, t. 73, 74. — Hab. la Nouvelle-Zélande , le dé- troit de Cook , Dieff. 69. Turbo argyr os tornus, Gmel., Chemn. V. t. 165, f. 1562- 63. Trochus atramentarius , Callones. — Hab. la Nouvelle- Zélande , Fav. 70. Turbo Lajonkairii, Delphinula Lajonkairii , Desh., Mag. zool., t. 6. — Hab. la Nouvelle-Zélande, M. Desh. * Phasianella bulimoides, Buccinum australe , Gmel., a été annoncé dernièrement comme Coquille d'eau douce de la Nou- velle-Zélande. Fam. Trochid,e. * 7 1 . Ziziphinus canaliculatus. Trochus canaliculatus, Mart. N. C, t. 32. Trochus dolarius, Chemn. X, f. 1579-80, Wood's ANALYSES D*OUVflAGES NOUVEAUX. 353 Cat., f. 96. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Mart. ; la Californie, capit. Belcher. * 72. Ziziphinus annulatus. Trochus annulai us , Mart. N. C. t. 33. Trochus virgineus, Chenin.X,f. ir>81-2. WoôcPs Cat., f. 98. Trochus cœlalus /8, Gmel. — Hab. la nouvelle-Zélande , Mai t. ; la Californie, cap. Belcher. 73. Ziziphinus Cunninyhami, Gray, Grifïith, Anim. Kingd. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Allan Cunningham. "4. Ziziphinus tigris. Trochus ligris , Mart. N. C, t. 75. Trochus diaphanus , Lam. VII, 45. Quoy et Gaim. 111,255, t. 64 , f. 1-5. Troch. granatum , Gmel. 3584. Chemn. V , t. 170, f. 1654-55. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Mart. 75. Ziziphinus selcclus. Trochus selecius, Chemn. XI, f. 1896- 97. Wood's Cat. , f. 101. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Chemn. C'est peut-être le jeune âge du dernier. 7G. Ziziphinus punctulatus. Trochus punctulatus , Mart. N. C. f t. 36. Troch. punctulatus , Gmel. "Troch. diaphanus, Gmel. Troch. asper , Chemn. V , 26, t. 161 , f. 1520-21. Spengl, Naturf. IX, 152, t. 5, f. 2. - Hab. la Nouvelle-Zélande, Mus. Brit. 77. Troch. (Gibbium) sanguineus , Nov. sp. — Hab. laNouvelle- Zélande, Stranger* Coquille pointue, blanche, avec des rangs de nombreuses taches rouge de sang ; tours aplatis, le dernier obs- curément caréné; surface convexe avec des carènes aiguës, et spirales. 78. Rotella lineolala. — Uab. la Nouvellle-Zélande; Karvia, la cote 0. de l'île Septentrionale, D. Dieffenbach. 79. Monodonta angulalum. Trochus angulalus , Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111, 259, t.69,f. 16-20.— Hab. la baie des Iles. 80. Monodonta reticularis , Gray. Yate, Nouv.-Zél. App. Trochus reticularis, Gray Woods Cat. suppl. f. 21. Trochus ZelandicuSiQaoyetGsiim. Voy. Astr. 111, 257, t. 64, f. 12-15. Hab. le détroit de Cook. Dieff. 81. Monod. tricarinata, Lam. Trochus asper, Chemn. VI, t. 166, f. 1582. Hab. la Nouvelle-Zélande, Fav. 82. Monod. subroslrata, Gray, Yate, Nouvelle-Zélande, App. Hab. la côte Est. Yate. Coquille conique, suborbiculaire , solide, noire, avec des lignes onduleuses jaunes , serrées ; spire courte , cinq tours , le dernier large , arrondi , avec sa partie Tome VII. Année 1844. 23 354 revue zoologique. [Septembre I844-. ) postérieure garnie de trois ou six carènes spirales ; axe imper- foré , bouche lisse et argentée. 83. Polyodonla elegans , Gray , Yate, Nouvelle-Zélande, App. Trochus triœatus, Quoy et Gaim. Voy. Astr. 111 , 256, t. 64, f. 6-11. Hab. la côte Est. Yate. Baie de l'Astrolabe. Quoy, le dé- troit de Cook. Dieff. Coq. conique , tachetée de pourpre : tours aplatis, avec le bout supérieur élevé, et six ou sept lignes spirales de granulations : base lisse granuleuse , tachetée de pourpre ; ombilic conique , profond , lisse , opaque , blanc. 84. Polyodonta tuberculata , N. Sp. Hab. la Nouvelle-Zé- lande, Dieff. Coq. conique, plutôt allongée, blanchâtre : tours unis avec quatre séries de larges tubercules arrondis ; la surface du dernier tour est unie avec des stries spirales serrées ; les inté- rieures étant les plus grandes et les extérieures les plus petites ; ombilic conique avec trois stries spirales , opaque , blanc. 85. Elenchus Iris , Humph. Cal. Cat. 25, n. 434. Limaçon opalus, Mart. N. C. t. 24. Trochus Iris, Gmel. 3580 ; Chemn. V, f. 1522-23. Turbo smaragdus , Gmel. 112. Cantharidus Iris, Montf. IL Hab. la Nouv.-Zél., Mart. Le détroit de Cook. Dieff. 86. Elench. purpuratus. Limax purpuratus , Mart. N. C. t. 68 , f. 2. Habite la Nouvelle-Zélande , Mart. , Baie des Iles. Dieff. 87. Elench. elegans. Trochus elegans , Gmel. 3581. Zorn. natur f. VII , 167. t. 2. f. Dl et D2. Hab. la Nouvelle-Zélande, Chemn. Fam. Haliotimb. 88. Haliotis Iris, Mart. N. C. t. 61 . Wood's Cat. f. 13. Chemn. X. f. 1612-13. Hab. la Nouvelle-Zélande, le détroit de Cook. Dieff. , très-commun sur la côte est. Sinclair. Le pied est noir quand l'animal est vivant. Les colons l'appellent poisson-mouton , le mangent bouilli, mais il est coriace. On se sert des morceaux de la coquille pour appâts. D. Sinclair. 89. Haliotis Virginia , Chemn. X, 314, t. 166, f. 1607-8. Hab. la Nouvelle-Zélande , Chemn. * 90. Hal. australis, Gmel. II. rugosoplicata , Chemn. X, f. 1604-5. Hab. la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Hollande, Chemn. Fam. FiSSURELLIDiE. 91. Emarginula slriatula, Quoy et Gaim. Voy. Astr. VII, 332, t. 68, f. 21-22. — Hab. la Nouvelle-Zélande. ANALYSES D'OUVfUGES NOUVEAUX. 35$ 92. Em. fissurata, Pateila fissurata, Humph. Conch. 20, t. 4?f. 3. Chemn. XI, 188, t. 197, f. 19, 29-30. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Favanne. 93. Tugali elegans. — Hab. la Nouvelle-Zélande, île de la Grande-Barre. D. Sinclair. Coq. oblongue , blanche, avec des stries serrées et radiées , et cancellée par une carène concen- trique, qui forme des côtes arquées en coupant les stries. Très- voisin de VEmarginida parmaphoroida , et Quoy , 342 , t. 68 , f. 15-16 , de la Nouvelle-Hollande , qui paraît appartenir aussi à ce genre. Dans ce genre ? la coquille est oblongue , étroite en devant, striée , le sommet est conique , subpostérieur, recourbé, la marge de la coquille profondément crénelée avec une large sinuosité au devant, et sans échancrure. Ce genre nous semble intermédiaire entre Parmaphorus et Emarginula : il a la partie antérieure lobée comme le premier, et la forme conique ? ainsi que la cancellatron radiée du dernier. Fam. LottiadjE. 94. Lotlia fragilis , Patelloida fragilû. Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 351, t. 71, f. 28-30. Chemn. t. 197, f. 19-21. Hab. la Nouvelle-Zélande , Quoy. 95. Lottia pileopsis , P. pileopsis, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III , 359 , t. 71 , f. 25-27. Hab. la Nouvelle-Zélande , Quoy Fam. NeritidjE. 96. Nerita nigra, Quoy et Gaim. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy, Manukao, dans l'île septentrionale , côte ouest. Dieft". On dit que la Nerita bidens de Favanne, t. 10 , f. 12 , se trouve à la Nouvelle-Zélande. Fam. JantiiinidjE. 97. Janthina exigua , Lam. Sorr. Gen. — Hab. la Nouvelle- Zélande , côte de Taranaki , île du N. Dieff. Fam. NaticidvE. 98. Natica Zelandica, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 237, t. 66 , f. 11-12. — Hab. la Nouvelle-Zélande , côte E , dans l'île du N. Dieff. L'opercule est solide , concave extérieurement. M. Bidwell. Fam. LittorinidjE. 99. Cerithium bicarinata. — Hab. la Nouvelle Zélande, D. Stanger. Baie des lies, Sinclair. Coq. lurriculée, brune ; tours 356 revue zoologique. ( Septembre 1844.) convexes, striés fortement en spirale, et plissés transversalement d'une manière peu distincte ; le tour principal avec deux carènes à son bord externe , séparées par une rainure concave , bouche ovale , avec un canal court. 100. Cerithium australis. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Baie des Iles, D. Sinclair. Coq. ovale, turriculée , noire, faiblement plissée longitudinalement, tours presque plats, avec deux sillons spiraux , éloignés sur la moitié postérieure ; la partie antérieure du dernier avec deux lignes spirales proéminentes , la posté- rieure au-devant du bord postérieur de la lèvre intérieure , et l'antérieure autour du canal ; bouche ovale, lèvre intérieure avec une carène distincte ; canal court , ouvert. 101. Amnicola antipodarum. — Hab. la Nouvelle-Zélande , dans l'eau douce. Coq. ovale , aiguë , subperforée , généralement couverte d'un enduit terreux brun : tours arrondis , bouche ovale , axe 3 lignes , opercule corné et subspirale : var. : spire plus longue , tours plus arrondis. Cette espèce ressemble à la Paludina nigra , Quoy et Gaim. ; mais l'opercule est plus spiral : Quoy décrit l'opercule comme concentrique , mais le figure subspiral. La Paludina ventricosa de Quoy, est évidemment une JSematura. 102. Amnicola? Zelandiœ. — Hab. la Nouvelle-Zélande , dans les mares d'eau douce. Coq. ovale, turriculée , imperforée , d'un verdâtre transparent , généralement couverte d'une croûte ter- reuse brune : tours convexes : bouche arrondie , ovale , ré- fléchis: opercule corné, subspiral: axe 4/4 p.; comme la dernière , mais plus petite et plus effilée. 103. Littorina coccinea , Limax coccinea , Mart. N. C. t. 68 , f. 1. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Mart. 104. Litt. Diemenensis , Quoy et Gaim. Voy. Astr. II, 479, t. 33, f. 8-11. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Quoy. D. Sinclair. Avec une bande blanche en avant de la bouche. 105. Litt. cincta^ Quoy et Gaim. Voy. Astr. II, 481, t. 30, f. 20-21. — Hab. la Nouvelle-Zélande. ► 106. Litt. rosea, Quoy et Gaim. Voy. Astr. II, 136, t. 55, f. 24-26. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Stanger. Mangonui, côte E. , île du nord. Dieff. AN.U.YSIS D OUVRAGES NOUVEAUX. 357 Ram. Vkrmetidje. 107. FermetUê cari ni [crus, Gray. — Hab. la Nouvelle-Zé- lande, Parengarenga , cap. N. de l'île N. DieflT. Coq. épaisse, irrégulièrement cordonnée, blanc opaque, avec une carène ondulée , haute, comprimée , le long du bord supérieur ; bouche orbiculaire, avec une dent en dessus formée par la carène; opercule orbiculaire , corné. 108. Fermetus Zeîandicus , Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 293, t. 67, f. 16-17.- Hab. la baie des îles. 109. Vermetus roseus, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 300, t. 67, f. 20-24. — Hab. la Tamise. Fam. Crepidulidjs. 110. Crepidula costata , Sow. Gen. f. 3. Desh. Quoy et Gaim. Voy. Astr. t. 72, f. 10-12. — Hab la baie des Iles, côte E. de l'île N. Dieu". Ile de la Grande-Barre. D. Sinclair. Cette coq. est très -difficile à arracher entière des pierres; on la trouve dans les eaux profondes. Bidwell. Cette espèce varie beaucoup de forme , suivant celle du corps où elle est attachée; elle est ordinairement convexe, avec une profonde cavité en dessous , mais elle est souvent plate en dessus, et le septum se dresse sur le rebord de la cavité; enfin les deux extrémités de la coquille se recourbent souvent en dessous l'un vis-à-vis l'autre. Les côtes existent presque tou- jours, ainsi que la couleur sombre; mais quelquefois la coquille est toute blanche. 111. Crepidula conforta, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 418, t. 72, f. 15-16. — Hab. la baie des lies, toujours blanche et lisse ; diffère grandement par la forme extérieure , et la profon- deur de la cavité. 112. Calyptrœa dilatata, Sow. Gen. Crepidula maculata, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, â22, t. 11, f. 6-9. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Yate. Baie des Iles. Dieu". Ile de la Grande- Barre. Sinclair. La forme normale de cette coquille est d'avoir le bord arrondi : mais dans de petits individus, qui ont vécu dans un espace étroit, le devant de l'ouverture est souvent allongé» et le côté droit tellement contracté, que la coquille prend une forme allongée , comme une crépidule , dont elle se distingue 358 revue zoologique. ( Septembre 1844.) principalement par une petite cavité' située sur le diamètre, près de l'angle de la lèvre interne, et la spire plus aiguë. Fam. Bullid^e. 113. Buîla Quoyii, Gray , n. s. Bulla striata, Quoy et Gaim. Voy. Astr. II, 354, t. 26 , f. 8-9. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy, Stanger. Coq. ovale, lisse, marbrée de taches gris purpurin et blanches ; spire perforée, ressemble à la Bulla striata, Lam., mais est bien distincte. 114. Bulla australis, Gray, King's. Voy. N. H. Quoy et Gaim. t. 26, f. 38-39. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Yate. 115. Bulla Zelandiœ , Gray, n. s. — Hab. la Nouvelle-Zé- lande. D. Dieff. Coq. ovale, subglobuleuse, imperforée, mince , pellucide* finement striée de lignes concentriques, couverte d'une peau verdâtre tf ès-mince, lèvre interne avancée sur l'axe, lisse. Ressemble beaucoup à la //. hydatis , d'Angleterre, pour la taille * mais est plus ventrue. Fam. PterotracheidjE. 116. Carinaria australis, Quoy et Gaim. Voy. Astr. II, 394 , t. 29, f. 9-16. — Hab. les' mers entre la Nouvelle Hollande et la Nouvelle-Zélande. Fam. Argonautidj:. 117. Argonauta nodosa, Sol. A. tuberculata, Shaw. A. oryzdtd, Musgrave. — Habite l'île de la Grande-Barre. Dieffenbach. Fam. DoridjE. 118. Boris carinata, Quoy et Gaim. Voy. Astr. II, 254, t. 16, f. 10-14. — Hab. la Nouvelle-Zélande ; rivière Tamise. Fam. Tritoniad^e. 119. Eolidia longicauda, Quoy et Gaim. Voy. Astr. II, 288, t. 21 , f. 19-20. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Détroit de Cook. ( La suite au prochain numéro, ) ANALYSES D*OUVRAGES NOUVEAUX. 359 Description de quelques espèces de Coléoptères do l'Afrique tropicale, appartenant à la section des Hétéromères. Par M. .1. 0. VVestwood. (Extr. des Trans. de la Soc. Zool. de Londres, Vol. III, p. 207 pi. 14 et 15). M. Wcstwood a choisi pour sujet de ce mémoire des insectes remarquables , pa- ce que la plupart d'entre eux sont les géants du groupe auquel ils appartiennent ; comme les Goliaths parmi les Cétonides, les Manticores parmi les Cicindelètes, etc. Les Chi- roscelis, ces géants des Ténébrionides , ont la plus grande affi- nité avec les Ténébrions par la couleur et la forme. Les Odon- topus , par leurs couleurs métalliques , ressemblent aux Hé- lopicns , comme les Pezodontus et les Metallonotus qui ont l'article terminal des antennes plus grand et une forme convexe, ont des relations avec les Lagries. L'auteur mentionne ou décrit 4 espèces de Chiroscelis , 4 es- pèces de Priosceîis , 2 Pycnocerus , 3 Odontopus , 1 Metallo- notus , 3 Prœugena , 1 Calostega , genre nouveau ; 8 Nycto- bâtes, 1 Nesioticus, 1 Ogcoosoma et 1 Megacantha , genres nouveaux. M. Westwood a partagé notre première erreur en adoptant notre nom de JSyctobates pour un groupe de Ténébrions , mais il n'a pas connu notre texte de l'Iconographie du règne animal , dans lequel nous restituons à ce genre le nom de Mylasis que lui avait antérieurement donné Pallas. Ce beau travail est accompagné de deux planches représentant les principales espèces avec leurs caractères génériques et spé- cifiques. ( G. M.). 360 revue zoologique. {Septembre 1814.) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 9 septembre 1844. — M. Flourens présente au nom de l'auteur, M. Muller, un mémoire imprimé sur l'anatomie et la physiologie du Branchiostoma lubricum , Costa [Jmphioxus lanceolatns) Yarrel. Ce mémoire est écrit en allemand et accom- pagné de nombreuses figures. Après avoir rappelé les divers travaux des zoologistes sur ce' singulier poisson, que Pallas avait considéré comme un Mollus- que, M. Muller en fait connaître les caractères extérieurs : il donne quelques détails sur le genre de vie de l'animal , sur les lieux dans lesquels on le trouve; puis il décrit, avec sa précision accoutumée, les organes actifs et passifs de la locomotion, le système nerveux, les appareils de la respiration, de la circula- tion , de la nutrition, de la reproduction , et enfin il discute la place que Panimal doit occuper dans la série ichthyologique. 5 planches , comprenant 38 figures , donnent tous les détails gra- phiques nécessaires à l'intelligence du texte. — M. Guy on adresse, comme pièce à l'appui d'un Mémoire sur les Cagots des Pyrénées , qu'il avait soumis précédemment au jugement de l'Académie , une série de figures représentant la conformation de V oreille , qu'il considère comme un caractère distinctif de la race. « Ce caractère, dit M. Guyon , consiste dans un arrondissement de l'oreille résultant de l'absence de lobule. » Séance du 16 septembre. — M. Falenciennes présente un mé- moire ayant pour titre : Observation d'une espèce de ver de la cavité abdominale du Lézard vert piqueté des environs de Paris , le Dithyridium Lacer tœ. Ces petits helminthes sont courts, de forme ovoïde, leur longueur est de 3 millimètres et leur largeur d'un seul. Quand la tête est tout à fait sortie , poursuit l'auteur , elle se montre sous la forme d'un disque convexe portant 4 oscules creux. Ce ver est voisin des Scolex , mais il se range très-bien dans le genre Dithyridium de Rudolphi. Séance du 23 septembre. — M. Duvernoy lit un mémoire in- titulé : Suite des fragments sur les organes génitaux urinaires des Reptiles. Troisième fragment : Sur V appareil de la généra- SOCIÉTÉS SAVANTES. 361 tion chez les mâles, plus particulièrement , et chez les femelles des Salamandres et des Tritons. Cet intéressant travail est divisé en plusieurs parties , sous- divisées elles-mêmes en paragraphes. Dans une première partie, M. Duvernoy étudie les organes préparateurs de la semence ou glandes spermagènes des Salamandres et des Tritons. Il montre d'abord la forme et la structure intime de ces organes en faisant précéder le paragraphe d'un exposé historique très-savant sur l'état de la science à ce sujet. 11 s'occupe ensuite du corps grais- seux , des canaux efterents séminifères , de l'épididyme, du canal déférent et de terminaison dans le cloaque: 11 fait connaître en- suite les spermatozoïdes des Tritons et des Salamandres, leur dé- veloppement , la structure intime de la glande spermagène , etc. et enfin il termine en résumant ainsi ses belles observations : « Voici les conclusions que je crois pouvoir tirer des obser- vations précédentes sur la glande spermagène des Salamandres et des Tritons , son organisation intime et le produit de sa sé- crétion : » 1° Cette glande n'est jamais multiple, comme plusieurs ana- tomistes l'ont cru , mais elle peut être divisée plus ou moins profondément en deux , trois parties et plus , suivant les es- pèces. » 2° La Salamandra atra de Schreiber ne l'a pas divisée. » 3° Elle est toujours divisée , à l'âge adulte , dans la Sala- mandra maculosa , Laur. : nouvelle preuve que ces deux es- pèces sont réellement distinctes. » 4° Chez le Triton alpestris , Bechst., la glande spermagène n'est pas divisée. » 5° Elle est divisée en trois parties, au moins, hors de l'é- poque du rut , dans le Trilon à crête ; ses divisions se multi- plient jusqu'au nombre de sept lorsque l'animal est en plein rut; mais plusieurs sont peu profondes, résultant d'étrangle- ments peu prononcés dans le sens du diamètre transversal de la glande , et ne sont pas des séparations réelles. D'autres n'ont plus entre elles qu'un canal tordu ou contourné en spirale, formé par la membrane propre de la glande, revêtue du péri- toine , et ne contenant aucune capsule glanduleuse (aucun gra- nule, comme le disait M. Ralhke déjà en 1820). 362 revue zoologiqdé. {Septembre 1844.) » G0 Les divisions des testicules peuvent varier pour la forme et pour le nombre chez le même individu , non-seulement suivant qti'il est hors du rut ou à cette époque, mais encore d'un testicule à l'autre , de sorte qu'il y a , dans quelques cas , soîis ce rapport, dans ces organes pairs , une complète asymétrie. » Ces différences dans la forme n'étonneront pas, si Ton réflé- chit que le testicule est un organe de sécrétion , ou un organe chimique, ainsi que je l'ai dit du foie (dans le Mémoire que j'ai eti l'honneur de lire à l'Académie, le 6 octobre 1835) ; que la forme générale d'un organe de cette nature peut varier sans changer sa fonction qui dépend uniquement de son organisation la plus intime , tandis que dans les organes physiques , tels que l'œil , les muscles , les os, employés comme leviers , la forme est essentielle et ne peut varier sans modifier ou même sans empê- cher entièrement le jeu de la fonction. » 7° La structure intime de ces organes de sécrétion est la cir- constance organique qui né varie point ; elle se compose : » a. De cloisons polygonales qui paraissent un prolongement de la membrane propre du testicule et dont l'usage doit être analogue à celui du corps d'highmor des Mammifères ; » b. De capsules primaires ou de poches glanduleuses de dif- férentes formes sphériques , oblongues , coniques , qui remplis- sent le sac plus ou moins distendu , formé par la membrane propre du testicule ; » c. De capsules secondaires ou génératrices des spermato- zoïdes , remplies de leurs écheveaux contournés en pelotes , à l'époque du rut, ou de simples granules hors de cette époque. » Cette structure est entièrement analogue à celle des glandes spermagènes des Raies dont nous avions décrit, en 1805, les principales circonstances organiques , mais que MM. J. Millier, Stannius et surtout M. Hallmann (1) ont exposées plus en détail ; ce dernier, en faisant connaître à la fois le développement le plus circonstancié de leurs spermatozoïdes , que M. Lallemand étudiait presque en même temps (2). » 8° J'ai constaté que le développement des spermatozoïdes (1) Archives de J. Millier pour 1840, pages 41 et 207. (2) Annales des Sciences naiurelles , 2e série , t. XV, p. 257 ; Paris , 1841. sociiîtks savanes. 363 chez les Tritons et les Salamandres , à l'époque du rnt , n'était pas simultané , mais successif, dans les divisions principales de la glande spermagène, et que c'est cette circonstance qui donne des apparences différentes de couleur aux parties dont se com- po sela glande spermagène dans le Triton à crèle. » La division du testicule où les spermatozoïdes sont complè- tement formés dans leurs capsules génératrices, prend une cou- leur blanc de lait; tandis que celle où ces capsules ne renfer- ment encore que des granules et des gouttes d'huile est gris de perle ; elle a ses vaisseaux sanguins très-injectés. » Cette partie n'est donc pas une glande particulière , comme l'avait rapporté M. Dufay. Elle devient semblable aux autres par suite de son développement , et renferme à son tour des spere amalozoïdes, contrairement à l'opinion des physiologistes qui avaient pensé qu'elle n'en renfermait jamais. Ces spermatozoïdes n'y acquièrent pas de suite leurs proportions et leur com- plication organique ; il y a des degrés dans leur développe- ment. »9° J'ai découvert l'existence d'un épididyme considérable chez les Tritons à crête et alpestre, dans la Salamandre noire et la commune , et j'ai reconnu et décrit les canaux séminifères qui s'y rendent, sa structure vasculairc et sa terminaison dans le canal déférent. Ce sont autant de faits nouveaux pour Panatomie comparée. » Ce corps , intermédiaire entre les testicules et le déférent , paraît donc exister chez toutes les espèces de Tritons et de Sala- mandres ; mais il ne devient évident qu'à l'époque du rùt. » On peut en conclure que la glande spermagène est aussi compliquée chez ces reptiles que dans les animaux supérieurs. Seulement la partie.de la glande chargée de la sécrétion se com- pose de capsules au lieu de canaux. » 10° La découverte que j'ai faite d'un amas de spermatozoïdes dans la vessie urinaire de deux Tritons à crête, à l'époque du rut, qui y paraissaient en dépôt comme dans leur réservoir na- turel et conservaient, dans l'un de ces animaux que j'avais eu vivant , toute l'activité de leurs mouvements , constate de nou- veau l'innocuité de l'urine pour ces machines animées ; et mon- tre à la fois les rapports plus ou moins intimes qui existent entre les organes génitaux et les organes urinaires. » 364 revue zoologiquë. (Septembre 1844.; Ce travail est accompagné de dessins admirablement exécutés d'après les fines dissections de l'auteur , et qui montrent tous les détails d'organisation mentionnés dans le mémoire. Séance du 30 septembre. — M. Flourens présente à l'Acadé- mie une série de pièces anatomiques destinées à démontrer aux yeux les trois propositions sur lesquelles repose sa belle théorie de la formation des os. De ces trois propositions, la première est que l'os se forme dans le périoste ; la seconde, qu'il croît en grosseur par les superpo- sitions de couches externes ; et la troisième , que le canal mé- dullaire s'agrandit par la résorption des couches intérieures de l'os. « Première proposition. L'os se forme sous le périoste. Les ex- périences sur lesquelles je m'appuie aujourd'hui pour démontrer cette proposition ont été faites sur des chiens. » On a retranché, sur plusieurs chiens , une portion de côte , en n'enlevant que l'os proprement dit et en laissant le périoste. Au bout de quelques jours il s'est formé dans le périoste , laissé entre les deux bouts de côte, un petit noyau osseux. Peu à peu ce noyau osseux s'est développé ; et il a fini par rejoindre l'un à l'autre les deux bouts de côte. Les pièces n° 1 à 4, mises sous les yeux de l'Académie, démon- trent d'une manière claire et positive cette première proposition. » Deuxième proposition. Vos croît en grosseur par la super- position des couches externes. Les expériences qui suivent ont été faites sur des lapins et sur des chiens. » On a commencé par mettre à nu , sur chacun de ces animaux, l'un des deux tibias ; le périoste a été ensuite incisé ; et l'on a fait passer enfin un anneau de fil de platine entre le périoste et l'os. L'os a continué de croître , et , à mesure qu'il a crû , il a recouvert de ses nouvelles couches l'anneau de platine. Plusieurs pièces démontrent cette deuxième proposition. » Troisième proposition. Le canal médullaire s'agrandit par la résorption des couches intérieures de Vos. « Je reprends les pièces de la série qui précède. Dans la pièce n° 5, l'anneau est encore sur l'os ; dans les pièces 6 et 7, il est déjà recouvert, et de plus en plus par l'os ; dans la pièce n° 9, il est beaucoup plus près du canal médullaire que de l'extérieur de l'os. Dans les pièces 10 et 1 1 , il est déjà dans le canal médullaire MÉLANGES ET NOUVELLES. 365 par un de ses côtés ; et dans la pièce 12 , il est tout entier dans le canal médullaire. « Ici , dans cette pièce n° 12 , le canal médullaire a toute la grandeur, tout le diamètre qu'avait primitivement l'os lui-même: l'anneau qui d'abord entourait l'os est maintenant entouré par l'os; l'os, qui d'abord était contenu dans l'anneau, contient maintenant l'anneau , le canal médullaire s'est donc agrandi , et beaucoup agrandi. Comment cela s'est-il fait ? « Cela ne peut s'être fait que de deux manières. Ou bien l'os s'est étendu , s'est rompu et s'est rejoint ensuite par dessus l'an- neau ; et c'est ainsi que Duhamel expliquait les choses. Ou bien , à mesure que l'os croissait, d'un coté par l'addition de couches externes, le canal médullaire s'agrandissait , de l'autre, par la soustraction des couches internes ; et c'est ce que pensait Hunter. Hunter avait raison. « Les pièces que je mets sous les yeux de l'Académie montrent avec la dernière évidence , que l'os ne s'est point étendu , qu'il ne s'est point rompu , qu'il ne s'est point rejoint par dessus l'an- neau. Les couches internes de l'os ont été successivement résor- bées ; et cette résorption successive est le ressort qui a produit, et qui a produit seul , l'agrandissement du canal médullaire. L'agrandissement du canal médullaire tient donc à la résorp- tion des couches internes de l'os. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. La collection d'anatomie comparée du Musée d'Histoire Natu- relle de Paris ne possédait point encore de squelette complet d'hippopotame du Sénégal. MM. Remondet, chirurgien major du Galibi , etChassaniol, chirurgien major d'infanterie de marine, attachés tous deux à la station française du fleuve , plus heureux que leurs prédécesseurs , sont parvenus à se procurer deux in- dividus de cette espèce et à les expédier à Paris, l'un à l'état de squelette naturel complet parfaitement préparé, l'autre en peau bourrée avec soin, avec la tète et les pieds naturels. Ces Messieurs avaient aussi expédié les organes intérieurs de l'un de ces deux individus (femelle en état de gestation) ; mais par un hasard qui ne s'explique pas, cette partie de l'envoi n'est point arrivée. Ces deux beaux échantillons constituent une précieuse acqui- 366 reyce zoologiqde. (Septembre 1844.) sition pour les belles collections du Muséum qu'ils tendent à com- pléter, et fourniront, sans aucun doute , aux savants qui sont à latcte de ce bel établissement l'occasion de faire des rapproche- ments intéressants et des remarques importantes relativement aux grandes lois de l'anatomie comparée , cette espèce paraissant constituer une variété distincte de celle du Cap. Le conseil d'administration du Muséum a adressé à M. le mi- nistre de la marine, chef direct de M1\J. Rémondet et Chassa- niol , et qui leur avait donné mission pour faire cet envoi, une lettre de rcmercîments qui leur sera, sans doute, communiquée, ce qui les encouragera à continuer, comme ils ont si bien com- mencé à le faire, à employer les loisirs de leur service à des re~ cherches et à des occupations utiles à la science. L'on ne dés- espère pas entièrement qu'il ne leur soit possible d'emmener vi- vant jusqu'en France un de ces animaux , ce qui ne s'était vu , dit l'histoire , qu'une seule fois à Rome sous l'empire des Césars. Le révérend M. Brodie va publier par souscription une His- toires des Insectes fossiles trouvés dans les terrains secondaires d' Angleterre. Tout le monde sait que la géologie a fait de grands progrès depuis que l'étude des corps organisés fossiles est devenue plus générale et plus certaine. Les Insectes , qui ont joué un rôle important dans la nature à ces époques antédiluviennes , ne mé- ritent pas moins d'intérêt que les débris des autres animaux , aussi M. Brodie ayant parfaitement senti l'utilité de cette étude, s'est-il proposé de faire connaître les nombreuses espèces d'insec- tes fossiles que l'on a découvertes dans les diverses formations de l'Angleterre. Toutes les espèces seront décrites et figurées avec grand soin , et l'auteur s'attachera à bien faire connaître les couches dans lesquelles elles ont été trouvées. S'adresser pour souscrire à M. Lee, libraire, High street, Cheltenham. Note sur la découverte d'une espèce de Pilaire vivant dans les pommes; par M. Waga, de Varsovie. Vers la fin du mois de septembre 1839, un de mes amis se promenant sur les bords de la Vistule, couverte alors de bateaux chargés de pommes , en acheta quelques-unes pour les manger. MÉLANGES ET NOUVELLES. 36? Une de ces pommes , d'une variété douce et à peau très-délicate, connue en Pologne sous le nom de Pomme à papier (Papie- rowka), lorsqu'il la partagea avec les dents, lui présenta un être vivant si extraordinaire qu'il n'hésita pas , vu l'intérêt qu'il prend au progrès de la science , de venir aussitôt nie communi- quer l'objet de sa surprise. En examinant les deux parties de la pomme, je trouvai que son intérieur olTrait, tout auprès de l'en- droit qu'occupent les graines, une cavité assez régulière de quel- ques lignes de diamètre, formée organiquement; du moins les parois intérieures étaient voûtées de manière que la cavité ne montrait aucun signe sensible qu'elle eût été rongée ; il n'y avait même aucun indice de la voie par laquelle l'animal destructeur aurait pu entrer dans l'intérieur de la pomme, qui n'avait point l'aspect vermoulu. Cette cavité était occupée presque entière- ment par un Ver vivant , ramassé en forme de nœud , qui , dé tor- tillé , se lançait assez vivement çà et là , et qui, étendu, offrit une longueur de 5 pouces et l'épaisseur d'un gros fil. Je crois que l'animal appartient au genre des Filiaires ; mais la compa- raison exacte de cet exemplaire , dont la couleur ne s'est presque point altérée dans l'esprit-de-vin , avec les espèces anciennement connues (que nos collections ne possèdent pas, mais qui ne manquent pas certainement dans celles de Paris ) , ne serait peut être pas sans intérêt pour la science , d'autant plus que c'est le premier cas, à ce que je crois , où l'on ait découvert une Filiaire dans le domaine végétal. Un grave dérangement dans la santé de M. H. Gory interdisant à cet entomologiste tout travail , il s'est décidé à se défaire de sa belle collection de Coléoptères. Cette collection, si connue de tous les entomologistes, est com- posée de plus de 21,000 espèces toutes bien pommées. Chaque espèce compte , terme moyen , 2 ou 3 individus , ce qui peut produire un total de 60,000 insectes en grande majorité exoti- ques et de la plus grande beauté. Il y a en outre environ 1,000 individus exotiques non, classés, dont beaucoup sont de la Nou- velle-Hollande. Tout le monde sait que M. Gory a publié seul ou en association avec MM.Delaportede Castelnau et Percheron, plusieurs grandes monographies. On trouve dans sa collection les types qui ont 368 revue zoologique. (Septembre 1844.) servi à ces travaux et qui seront d'un grand intérêt pour les en- tomologistes. Ainsi ses séries de Cétonides , Buprestides , Clytus , Sysiphes , etc. , etc. , sont admirables par le nombre des espèces qu'elles contiennent, et du plus haut intérêt pour les hommes qui comprennent l'utilité qu'il y a de posséder les types qui ont servi à la rédaction de certains ouvrages. Les autres familles ne sont pas moins bien partagées et elles présentent toutes un genre d'intérêt. Ainsi ses Carabiques ont été tous comparés sur la collection Dejean ; ses Brachélytres ont été classés d'après le dernier ouvrage de M. Érichson , et ils offrent un grand nombre d'espèces exotiques très-belles. Ses Hétéromères, tous communiqués à M. Sollier , ont été nom- més avec soin par ce savant , et forment ainsi des types précieux. M. Percheron a classé les Passales , les Xylophages ont été com- parés chez M. Reiche, possesseur de ce groupe provenant de la collection Dejean ; M. Aube a travaillé et nommé les Pselaphiens, etc., etc. Le catalogue en a été fait avec soin , il est manuscrit, et relié. Écrire franco, au bureau de la Revue Zoologique pour obtenir de plus amples renseignements et pour faire des offres. ERRATA. Il s'est glissé quelques fautes typographiques assez graves dans l'article de M. Souleyet relatif aux Mollusques phlébentérés (pag. 309 à 317 précédent numéro) , quoique la composition de cet article ait été faite sur les Comptes Rendues de l'Académie des Sciences. Voici l'indication de ces fautes : Pag. 31 1, ligne 9. Je viens de dire que M. de Quatrefages. Lisez : Je viens de dire que si M. de Quatrefages. Pag. 312, ligne 26. Dégradation progressive des organes de la cir- culation. Lisez : Dégradation progressive des organes de larespiration et de la circulation. Pag. 3 12, ligne 31. Ont aussi un tube très-ramifié. Lisez: Ont aussi un tube digestif très- ramifié. Pag. 315, ligne26. Aussi la position régulière. Lisez : Aussi la disposition régulière. Pag. 317, ligne 7. Je sais ce qui me reste à faire. Lisez : Je sais que ce qui me reste à faire. SEPTIEME ANNEE. — OCTOBRE 1844. I. TRAVAUX INEDITS. Notices Ornithologiques , par M. Hartlaub, de Brème. I. Nouveau genre des Tanagridécs. Gen. Poecilornis , Charact. generis : Roslrum brève , valde compressum , emarginatum , grypanium ; culmine arcuato , distincte carinato , sulco longitudinali a basi ad médium usque utrinque instructo, plumulas frontales cultri instar intrante , in hamulum apicalem ultra mandibulam deflexum excurrente, commissura rectiuscula; nares subrotundatœ , occultai , setulis brevibus adpressis plumulisque holosericeis obtectrc. Alœ mé- diocres , caudae médium fere attingentes ; rémiges 3 et 4 omnium longissimœ, subaequales. — Cauda subrotundata , mediocris. — Pedes graciles , longiusculi ; digitus externus interno multo longior, posticus digito medio multo brevior. — Plumœ verti- cales dimidio apicali strictœ, sublanceolatœ. Typus : Arremon rufivertex , FI. Prev. Lafresn. Rev. v. p. 335. Les différences entre ce genre nouveau et celui d1 [Arremon , sont prononcées par des caractères très-saillants. Le coloris brillant du P. rufivertex le sépare au premier abord de toutes les espèces connues du genre Arremon. La forme du bec n'offre en vérité aucune ressemblance avec celle de 10 espèces d' Arre- mon que nous avons examinées; il est construit d'une manière tout à fait particulière; quant aux ailes, elles sont courtes chez les Arremon et surpassent à peine la base de la queue, tandis qu'elles en atteignent presque le milieu chez le Poecilornis. Chez les Arremon , les doigts externe et interne sont de longueur égale , chez le Poecilornis l'externe est considérablement plus long que l'interne , et celui du milieu surpasse beaucoup le postérieur. H. Nouvelle espèce de Tyrannula, Sw. Tyrannula Tschudii, color fere idem ac in Scaphorhyncho audaci (Gni.) , Tschudi; diflert ab illo : statura minore , rostro multo minore, graciliore, dorso indistincte longitudinaljter Tome Vil. Année 1844. 24 370 revue zoologique. ( Octobre 1844. ) rariegato, gula cinerea, immaculata, pectore et epigastrio ob- solète cinerascente et flavescente variis, abdomine imo , crisso et subcaudalibus pallide salphureis , unicoloribus. Long. 6" 9'". Habit. Bahia. III. Nouvelle espèce du genre Tinactor, Wied. Tinactor guatemalensis , Di versus a T. fusco, Wied: tectri- cibus caudee superioribus obscure olivaceo-fuscis , dorso conco- loribus ( in T. fusco laete rufis ) , subcaudalibus et pectore vix rufescentibus , tarsis pro mole brevioribus. Statur. T. fusci. IV. Dans lequel des genres modernes faut-il ranger le c Merle à calotte noire » Levaill. (Turdus nîgricapillus, Vieil.— -Gr a- cula cucullata, Licht. in Mus. Berol.) ? II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Traité élémentaire de Paléontologie , ou Histoire naturelle des Animaux fossiles considérés dans leurs rapports zoologiques et géologiques , par F. J. Pictet , professeur de l'Académie de Genève. T. 1er, 1844 (Paris, Langlois et Leclerc, libr.,ruede la Harpe, 81). Ce nbuvel ouvrage de M. Pictet est encore un témoignage de son zèle pour les progrès de la Zoologie. C'est un travail qui manquait à la science et qui doit donner une grande im- pulsion à l'étude de la Zoologie , et surtout de la Géologie , car il présentera aux hommes qui cultivent ces deux branches im- portantes des sciences naturelles des enseignements importants, et il sera pour le géologue un guide exact, au moyen duquel il marchera d'un pas assuré dans ses études géologiques et paléon- tologiques. Pour donner une juste idée du plan de M. Pictet, nous allons reproduire quelques passages de sa préface. « Quoique l'histoire des animaux fossiles ait bien récemment pris place au rang des sciences , elle a déjà attiré l'attention de tous ceux qui s'intéressent aux questions importantes de la phi- osophie naturelle ; fondée par des naturalistes éminents , elle compte déjà, dans sa courte histoire , plusieurs travaux célèbres, çt peu de branches des connaissances humaines ont fait des pro- ANALYSES D'oOVRAf.BS NOUVEAUX. 371 grès aussi rapides. Maintenant qu'elle commence à s'asseoir sur des bases solides , il me semble nécessaire que son étude soit fa- cilitée par des traités élémentaires , et je crois que le moment est venu où Ton peut essayer de combler la lacune qui existe à cet égard. » 11 m'a semblé qu'un livre où seraient réunis tous les prin- cipes, les lois, les théories et les faits principaux, dont l'expo- sition et la discussion sont aujourd'hui épars dans une multi- tude de mémoires et d'ouvrages divers , pourrait rendre un ser- vice réel à ceux qui commencent l'étude de la science. » Mon désir principal est que cet ouvrage donne aux jeunes gens le goût de la science et leur permette d'entreprendre l'étude de l'histoire des animaux fossiles sur des bases solides. Dans ce but , je dois dire quelques mots des principes qui me semblent devoir les diriger. » Il faut d'abord qu'ils se pénètrent bien de l'idée que la Pa- léontologie est une branche de la Zoologie, et que les mêmes mé- thodes qui règlent l'étude des animaux actuels doivent aussi ser- vir de guide dans celle des êtres qui les ont précédés. Certes , il y a eu des géologues qui ont fait de très-bons travaux paléontolo- giques ; mais c'est parce qu'ils ont su en même temps être zoo- logistes. Combien n'y en a-t-il pas d'autres qui , par des détermi- nations légères, des associations erronées et l'ignorance des lois de l'histoire naturelle organique, encombrent la science d'erreurs, et la font reculer plutôt qu'avancer. Il est nécessaire que la Paléontologie sorte de cette voie fatale , et pour cela il ne faut plus que l'histoire des animaux fossiles soit réduite à ne former qu'un chapitre accessoire des traités de Géologie. » Il faut aussi que les commençants s'habituent à lier les faits avec les théories , mais toujours en subordonnant ces dernières à l'étude de la nature. La rédaction de cet ouvrage m'a convaincu tous les moments davantage du peu de solidité de la plupart des lois que l'on a cru pouvoir tirer de la généralisation des faits et des théories que l'on a imaginées pour les expliquer. Sans doute, ces idées générales sont nécessaires pour rendre la science inté- ressante et pour exciter au travail ; mais il faut se garder aussi que des idées préconçues, auxquelles il est facile de s'affection- ner, ne fassent envisager d'une manière fausse l'état réel de choses. 372 revue zoologique. (Octobre 1844.) » Pour atteindre ces buts divers, le choix d'une bonne méthode était indispensable. Voici celle qui m'a semblé la meilleure. » J'ai réuni dans une première partie les considérations géné- rales, c'est-à-dire tout ce qui a trait à la Paléontologie en géné- ral , savoir : l'histoire de la science , les définitions , la manière dont les fossiles ont été déposés, et leurs apparences diverses , ainsi que la classification des terrains. J'ai réduit ces premiers chapitres aux faits qui m'ont paru strictement nécessaires pour fournir à l'élève les connaissances géologiques indispensables à l'étude de la Paléontologie. J'ai supposé que , s'il était désireux d'approfondir davantage cette branche de la science , il en trou- verait les moyens dans l'étude des nombreux traités qui ont été publiés sur la Géologie proprement dite. » Nous ne suivrons pas M. Pictet plus loin dans l'exposition de son plan. On peut voir, par ce que nous venons de transcrire , que l'auteur a apporté dans la rédaction de cet ouvrage les vues philosophiques et le bon esprit qui brillent dans tous ses travaux et justifient le rang éminent qu'il a si justement conquis dans la science. Les autres chapitres de son livre donnent une idée com- plète des lois que l'étude des fossiles permet d'établir , et de quel- ques théories sur la succession des êtres organisés et présentent les principes zoologiques de la classification et de la détermina- tion des fossiles. M. Pictet a supposé que les études préliminaires sur les lois del'Ostéologie comparée et de la Zoologie avaient été faites par ses lecteurs , car pour suppléer à ces premières études il aurait été obligé de consacrer autant de temps qu'à celle des animaux fossiles , ce qui eût beaucoup augmenté son ouvrage. Dans la seconde partie , il arrive à l'histoire spéciale des ani- maux fossiles ; surtout il s'attache à faire connaître dans chaque groupe les phases de leur histoire paléontologique , c'est-à-dire l'époque de leur apparition et leur abondance plus ou moins grande dans telle ou telle période , ainsi que leurs variations de formes et les transitions zoologiques présentées quelquefois par certains types éteints. Pour donner une idée des principales formes des animaux an- tédiluviens , M. Pictet a joint à son ouvrage de nombreuses figures au trait suffisantes pour ce but. Le premier volume contient les Mammifères et les Oiseaux ; dans le second, l'auteur donnera l'histoire des Reptiles, des ANALYSES b'oUVRAGES NOUVEAUX, 373 Poissons et des Mollusques; enfin , dans le troisième et dernier, il traitera des Articulés , Kchinodermes et Polypiers, ainsi que des applications de la Paléontologie à la classification des ter- rains. (G. M.) Catalogue des Mollusques et de leurs Coquilles, trouvés jusqu'à présent à la Nouvelle-Zélande , avec la description des espèces récemment découvertes ; par J. E. Gray , F. R. S. etc. ( Voir page 280.) Fam. PatellidjE. 120. Patella denticulata, Mart. U. C. t. 65. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Mart. 121. P. radians, Gmel. 3720, Chemn. X, 329, t. 168, f. 1618. P. argentea, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 345, t. 70, f. 16-17. — Hab. la Nouvelle-Zélande. 122. P. Stellularia , Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 347, t. 70, f. 18-21. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Mus. Brit. 123. Patella inconspicua , Gray, n. s. — Hab. la Nouvelle- Zélande. Coq. conique oblongue, avec environ vingt côtes, sommet élevé, disque blanc, verdatre au sommet, long. 1 1/2 pouces. 124. P. stellifera, Gmel. P. Stellata seu stellifera, Chemn. X, 329, t. 168, 1607. — Hab. la Nouvelle-Zélande , et les îles des Amis. 125. P. Margaritifera, Chemn. X, t. 197, f. 1914-15. P. ornata, Dilw. 1029. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Chemn. 126. P. cochlear, Born. Mus. 420 , t. 18 , f. 3. P. caudata , Mus. Lever., 242.— Hab. la Nouvelle-Zélande, Fav. Cap de Bonne-Espérance. 127. P. nodosa, Homb. et Jacq. Comp. Rend. 1841, 221. — Hab. la Nouvelle-Zélande. 128. P. stermus , id. 129. P. radiatilis , id. Ces trois espèces sont indiquées, mais pas décrites. Fam. ChitoniadjE. 130. Acanthopleura nobilis. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Manteau rugueux , raboteux , avec de longues soies brunes , effilées , dispersées ; valves brunes convexes , arrondies , avec de 374 kevoe zoologiqde. (Octobre 1844.) très-petites taches chagrinées, surface latérale , faiblement marquée de trois ou quatre rayons peu distincts, intérieur blanc ; long. 3 pouces. 131. Acant. aculeatus, Chiton aculeatus , Gmel.? Quoy et Gaim. Voy. Astr. III , 373 , t. 74 , f. 1-5. — Hab. la Nouvelle- Zélande. 132. Acant. longicymba, Chiton longicymba , Blainv. Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 390, t. 75, f. 1-6. — Hab. la Nouvelle- Zélande, baie des Iles. Ile de la Grande-Barre. Sinclair. 133. Acant. undulatus, Chiton undulatus , Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 393, t. 75, f. 19-24. — Hab. la baie des Iles. Ile de la Grande-Barre et Vandiemen, Sinclair. 134. Chiton canaliculatus, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 394, t. 75, f. 37-42. — Hab. la baie de Tasman. Stanger. 135. Chiton pellis serpentis , Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 381, t. 74, f. 17-22.— Hab. la baie des Iles, et l'île de la Grande- Barre. Sinclair. 136. Chiton viridis , Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 383, t. 74, f. 23-28. — - Hab. la Nouvelle Zélande, Quoy. Baie des Iles, et île de la Grande Barre sur des coquilles , etc. Sinclair. Var. brun- rougeâtre pâle. Var. : brun verdâtre , rayée. 137. Amicula monticularis , Chiton monticularis , Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 406, t. 73, f. 30-36. — Hab. la Nouvelle- Zélande, baie de Tasman, appelé Karmion. Quoy. 138. Acanthochœtes biramosus, Chiton biramosus , Quoy et Gaim. Voy. A|&< III, 378, t. 74 , f. 12 16. — Hab. la Nouvelle- Zélande. 139. Acant. violaceus, Chiton violaceus, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 403, t. 73, f. 15-20. — Hab. la baie des Iles, et l'île de la Grande-Barre. Sinclair. 140. Chitonellus Zelandicus, Chiton Zelandicus, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III , 400 , t. 73 , f. 5-8. — Hab. la Nouvelle- Zélande. Fam. Helicidjs. 141. Limax bidenticulatus , Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 149, t. 13 , f. 1-3. — Hab. la baie de Tasman. 142. Heliœ Busbyi , Gray , Ann. d'Hist. nat. VI, 1841 , 317' — Hab. la Nouvelle-Zélande , M. Busby. — Coq. déprimée, sub- discoïdale, largement ombiliquée, blanc opaque, couverte ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 375 d'une peau lisse, très-épaisse , d'un vert foncé , infléchie sur la lèvre; spire aplatie, rugueuse, tour extérieur lisse, déprimé, arrondi ; bouche large , courbée vers Taxe. Ressemble beaucoup à VII. Cunninghami de la Nouvelle-Hollande , pour la forme et la taille, mais est bien distincte par l'épaisseur et la couleur de son épidémie. 143. Hélix Dunniœ , Gray, Ann. d'Hist. nat. VI, 1841 , 317. — Hab. la Nouvelle-Zélande , M. Busby. — Coq. déprimée , large, ombiliquée , brun pâle , tour externe anguleux , lisse. 144. Hélix (carocolla) Zelandiœ. — Hab. la Nouvelle-Zé- lande.—Coq. déprimée, turbiforme, perforée, couleur de corne, pâle , pellucide , variée de taches brun rougeâtre , finement striée de lignes concentriques ; spire convexe , tour à peine mar- qué , l'intérieur avec une carène courte , arrondie en devant , convexe, ombilic profond, péristome mince , étroit. * 145. H. cornu, Chemn. XI, f. 2051 , 52. H. vesicalis,L&m. — Du Cap ; on a dit qu'elle venait aussi de la Nouvelle-Zélande. * 146. Achatina sultana , H. sultana, Wood's Cat., f. 75. — De l'Amérique méridionale ; on a dit aussi qu'elle venait de la Nouvelle-Zélande. 147. Bulimus antipodarum. — Hab. Kaitaia, Nouvelle-Zé- lande, DiefF. — Coq. oblongue , imperforée, lisse, brun pâle, couverte d'un épiderme brun pâle , opaque , varié de lignes fon- cées , surtout près de la suture ; sommet rougeâtre , arrondi, tours faiblement convexes. Décrit d'après un jeune individu qui n'avait que quatre tours de spire; la bouche était abîmée ; axe long d'un pouce , le dernier tour a un pouce de diam. ; ressemble beaucoup au B. fulgitans , Brod. , des Philippines. 148. B. fibratus, Hélix aurantia , Fér. Prod. 47, Perry, t. 29, f. 1 . But, bovinus , Brug., Limax fibratus , Mart., Chemn. IX, t. 121 , f. 1039-40. Voluta australis , Dillw., Auricula au- ris bovina, Lam. — Hab. le cap Maria Van-Diemen , DiefF. Deux individus morts , décolorés , avec la lèvre externe épaisse inté- rieurement et largement sinuée. ( La suite au prochain numéro» ) 376 revue zoologique. ( Octobre 1844.) The zooïogical Miscellany. Mélanges zoologiques , pour être continues à l'occasion , par J.-E. Gray. (ln-8°, 1831 et 1842.) Nous ne parlons aujourd'hui de ce recueil , déjà assez vieux , que pour signaler son singulier mode de publication et pour le déplorer. En effet, arrêté dès son origine , en 1841, à la pag. 40, nous pensions que ce journal était mort depuis cette époque ; mais nous avons été très-surpris de recevoir , il y a quelques mois, des mains de M. Gray lui-même, les pag. 41 à 80, por- tant au bas la date de 1842. Sans l'obligeant cadeau de M. Gray, nous ignorerions encore , ainsi que tous les zoologistes , l'exis- tence de ces quarante pages, car elles n'ont jamais quitté, que nous sachions, les îles où elles sont nées, et les bons travaux qui y sont insérés seraient totalement inconnus. Ces travaux sont : 1° Synopsis des espèces de serpents à queue préhensile ou fa- mille Boidœ, par J.-E. Gray, travail dans lequel l'auteur di- vise ce groupe en vingt genres. 2° Synopsis des espèces de serpents à sonnettes ou famille des Crotalidœ, par le même. Groupe divisé en dix genres. 3° Description de quelques espèces jusqu'ici non décrites de Reptiles et de Batraciens australiens , par le même. Il décrit plu- sieurs espèces nouvelles de Reptiles appartenant à divers genres et provenant du voyage en Australie du capitaine Grey , et il ca- ractérise deux genres nouveaux dans les Geckotidœ , et un autre genre dans les Agamidœ. 4° Description de quelques nouvelles espèces de Reptiles, principalement de la collection du Muséum britannique , par le même, contenant plusieurs espèces nouvelles et deux genres nouveaux de Geckotidœ. 5° Synopsis monographique des Serpents d'eau ou de la fa- mille des Hydridœ, par le même. Il y établit vingt-cinq genres. 6° Synopsis monographique des Vipères ou de la famille des Fiperidœ, par le même. Ce groupe est divisé en huit genres. 7° Description de deux espèces nouvelles de Reptiles de la Nouvelle-Zélande, présentées au Muséum britannique par M. Diefïenbach ; par le même. Ces deux Reptiles nouveaux sont les Hatieria punctata et Naultinus elegans. Gray. 8° Trois espèces nouvelles de Poissons d'eau douce apportées de la Nouvelle-Zélande et présentées par M. Diefïenbach au Mu- séum britannique ; par le même. ANALYSES D* OUVRAGES NOD VEAUX. 377 Ces trois poissons sont les Galaxias fasciatus, Anguilla Dief- fenbachii et Eleotris basalis. Cray. 9° Caractères de Lépidoptères non décrits , par M. Edw. Dou- bledai. Ces espèces sont : Papilio (janesa, Assam, Népal ; Pap. polyeuctes et Xcnocles , Silhet ; Leptalis Atthis, Mexico; Lept. Cydno, patr. incon. ; Pieris Lalage et Thestylis , Silhet ; Pier. Janthe, Sierra-Leone ; Pier, A naclorie, Afrique du sud, et Ilho- docera Lycorias du Silhet. 10" Description d'un insecte Orthoptère et de deux nouvelles espèces de Crustacés de la Nouvelle-Zélande , par M. Adam AVliite. L'Orthoptère est nommé Deinacrida heteracantha ; les deux crustacés sont un Grapsus strigilatus et lin nouveau genre voi- sin des JYephrops, le Paranephrops planifions de M. AVhite. 11° Enfin le dernier article a pour titre : Descriptions synop- tiques des Insectes hémiptères des îles Philippines, etc., par M. A. White. L'auteur décrit quatre Callidea et trois Plataspis; la description du troisième n'est pas finie et doit se trouver , avec la suite du Mémoire, à la page 81 que nous n'avons pas reçue . Aurons-nous cette suite dans dix ans ? Peut-être ; puisqu'il en a fallu autant pour préparer les pages 41 à 80. G. M. Mémoire sur la récolte d'Insectes coléoptères faite en 1842 et en 1843, par M. le comte Manneriieim. (Deux fascicules extraits des années 1843 et 1844 des Bulletins de la Société impériale des naturalistes de Moscou.) Ces deux fascicules sont remplis d'observations intéressantes sur les Coléoptères de la Finlande. M. Mannerheim, qui possède une terre à Kavantholm , à vingt verstes N.-E. de Wibourg , a pu se livrer pendant quelques mois , dans l'automne de 1842 à 1843» à des recherches suivies sur les habitudes des Insectes de cette localité. Il a découvert plusieurs espèces nouvelles; il a trouvé Idans ce pays beaucoup d'autres espèces qui n'y avaient jamais été prises , et il a indiqué pour les unes et pour les autres les parti- cularités précises de leur habitat , la plante qui les nourrit, etc. Dans ce petit travail , M. Mannerheim se montre entomologiste aussi érudit que bon chasseur. 11 a retrouvé dans ce pays le Pe- 378 revue zoologiqce. ( Octobre 1844. ) lecotoma LalreUlii de Fischer, que ce savant avait d'abord nommé P. mosquense , et il nous apprend que cet insecte n'est autre que le Jîipiphorus fennicus, décrit, il y a près d'un demi- siècle par Paykull , dans sa Fauna Suecica, et reproduit par Gyllenhall. Cet insecte sort des petits trous qui se trouvent sou- vent dans les poutres des vieilles maisons en bois, et il se montre de préférence du côté qui regarde le nord. M. Mannerheim et M. de Motschoulsky , entomologiste distingué , qui l'a aussi trouvé aux environs de Saint-Pétersbourg , pensent que cet insecte doit subir ses métamorphoses dans le nid des Hyménoptères (Chrysis ou Trypoxylon) qui ont creusé ces trous, comme notre Riyipho- rus paradoxus qui passe les premiers états de sa vie dans les nids de la Fespa crabro. Pour trouver un grand nombre d'espèces rares , M. Manner- heim emploie un appareil très-commode , et dont les entomolo- gistes français et allemands se servent fréquemment. Cet appa- reil consiste en un sac de toile grossière cousu sur un cercle traversé par un bâton qui sert de manche ; à l'intérieur , vers le milieu du sac, on place un crible rond dont les bords sont étroi- tement cousus au sac. La partie inférieure du sac , au-dessous du crible , se termine par une boîte-ronde en ferblanc avec un couvercle à charnière, ou bien on peut fermer cette extrémité par une simple attache , afin de pouvoir prendre par portion les Insectes et les fins détritus qui ont passé à travers le crible. Pour se servir de cet instrument , il n'y a qu'à placer dans la partie supérieure du sac, au-dessus du crible , une certaine quantité de détritus végétaux pris au bord d'une mare, près d'un tas de fumier, contre les murs d'une écurie ou au fond d'une fourmi- lière ; on secoue le tout fortement, et il n'y a plus qu'à garder ce qui a passé , soit dans une boîte , soit dans un petit sac, afin de l'emporter chez soi pour choisir les insectes en étalant ces ma- tières par petites portions sur un drap blanc ou sur du papier. Après avoir exposé d'une manière générale les circonstances les plus intéressantes de ses chasses , M. Mannerheim donne la liste des espèces en indiquant pour chacune les observations qu'il a pu faire sur leur rareté , sur leur manière d'être , leur agi- lité , etc. 11 décrit les espèces nouvelles avec beaucoup de détail en les comparant d'une manière suffisante à celles dont elles son* voisines, ce dont nous l'approuvons fort. En effet, dans l'état actuel ANALYSES b'oUVRAGES NOUVEAUX. 379 delà science, une description isolée , faite sans cette précaution , peut être considérée comme tout à fait inutile , surtout quand il s'agit de petites espèces européennes, si peu distinctes des es- pèces déjà connues. Du reste, un pareil travail n'a aucun mé- rite , car son auteur n'a pas la moindre recherche à faire; il lui suffît de rapporter l'espèce à son genre, tant bien que mal , et de décrire tout ce qu'il voit ou croit voir. Au contraire , pour pro- céder comme l'a fait M. le comte Mannerheim, et comme le font tous les entomologistes qui tiennent à être utiles à cette branche de la Zoologie , il faut connaître tout ce qui a été fait antérieurement , faire pour chaque espèce décrite un travail mo- nographique sur le genre auquel elle appartient , afin de bien faire ressortir la place qu'elle occuperait dans une monographie, dans telle division ou subdivision , à côté de telle ou telle espèce dont elle se distingue surtout par tel ou tel caractère , etc. Enfin il faut être , comme M. Mannerheim, un entomologiste consommé et un homme consciencieux. A la suite de ces deux mémoires sur ses récoltes de 1842 et de 1843 , M. Mannerheim a donné la description de quelques es- pèces nouvelles de Coléoptères de Finlande. Il fait connaître par de bonnes descriptions détaillées dix-neuf espèces appartenant à divers genres. Tous ces travaux devront être consultés et étudiés par ceux qui désirent se tenir au courant des progrès de l'entomologie ; ils pourront aussi servir de modèle aux entomologistes des pro- vinces ou des pays étrangers qui désirent se rendre utiles à cette science , car ils leur montreront comment ils doivent s'y prendre pour faire de bonnes et utiles observations. (G. M.) Singulorum generuw curculionidum unam alteramque speciem additis iconibus , a David Labram ad naturam delineatis , il- lustravit L. Imhoff , Med. Dr., in-12. pars 1, fasc. 1 à 10. Baie, 18*2. (Prix, 2 fr. par fasciule.) Ce petit ouvrage est destiné à mieux faire connaître les nom- breux genres de Cnrculionites fondés ou adoptés par M. Schœn- herr, dans son livre intitulé : Gênera et species Curculionidum. Il sera très-utile aux entomologistes en leur donnant une idée, au moyen de figures suffisantes, des formes de ces nombreux genres, 380 revue zoologique. ( Octobr-e 18 ii. ) des types des principales divisions établies parmi eux , et des caractères sur lesquels Schœnherr les a établis. MM. Labram et Imhoff publient chaque genre sur une'planche isolée , et le texte relatif à ces figures est également isolé. Au moyen de ce mode de publication, ils peuvent donner tous les genres qu'ils possèdent actuellement et attendre , pour les représenter, qu'ils aient pu se procurer des types des genres qu'ils n'ont pu voir en nature jusqu'à ce jour. Dans ie texte, rédigé en latin et en allemand par M. Imhoff, on trouve les caractères du genre et la citation de l'espèce typique avec le renvoi à la description qu'en a don- née M. Schœnherr. Chaque fascicule , composé de huit planches coloriées in- 12 , et du texte'nécessaire (au moins 1 feuille) , est d'un prix très- modéré , ce qui rendra cet utile ouvrage accessible aux plus mo- destes amateurs. C'est un supplément nécessaire à tous les ento- mologistes qui ont l'ouvrage de M. Schœnherr, car l'auteur du texte a pu introduire des rectifications importantes ; il a décrit et figuré des genres nouveaux , des espèces encore inédites et qui ne figurent pas dans l'ouvrage du célèbre entomologiste sué- dois. De ce nombre sont les geures Deuter ocrâtes, Anacerastes, Decataphanes , Meconemus , Chirotenon , Systaltocerus, Di$- cotenes et Nemotrichus , et en espèces nouvelles nous trouvons les Ceocephalus Riisii, Tophroderes striolatus, Mecocerus dis- paripes, Anthribus dama et relusus , Polycorynus pantheri- nus , Cratoparis tapirus et Phœniton albosparsus. En nous envoyant ce premier volume , M. Imhoff nous a si- gnalé les rectifications suivantes en nous priant de les mention- ner dans cette Revue. Voici ces rectifications : 1. VIschnomerus erythroderes a] été publié par M. Schœn- herr, suppl. V, p. 564 , sous le même nom spécifique , mais dans le genre Teramocerus. 2. VIschiromerus Madagascariensis est décrit par M. Schœn- herr sous le nom de Hhyticephalus brevicornis (suppl. V, p. 521). M. Imhoff fait remarquer seulement que le nom géné- rique donné par cet auteur ne se rapporte qu'à un caractère pos- sédé par le mâle seul , tandis que le sien , pris dans la forme robuste des cuisses , appartient aux deux sexes. 3. VUlocerus tetraurus semble à M. Imhoff n'être que VUpan- nosus Sch. Suppl. V, p. 589. ANALYSES d'oUVIUGES NOUVEAUXé 381 4. Le Nemotrichus indistinctus doit être range dans le genre Corrhecerus Sch., et se rapproche du C. pilicornis Sch. Suppl. V. p. 255. 5. Le Meconemus tuberculatus lui semble le même que VIschonocerus infuscatus de Schœnherr, comme il l'a pensé en recevant le supplément de l'ouvrage de M. Schœnherr, comme le lui a écrit M. Germar. 6. Le Xenocerus saperdoides , variété, est regardé comme es- pèce distincte et décrit sous le nom de X. flagellatus Sch. Suppl. V, p. 239. 7. Le Phlœolragus héros est regardé par M. Germar comme étant le Phi. gigas Fabr. 8. Enfin M. Imhoflf s'exprime ainsi au sujet de Json Rhynchitcs grandis. «M. Érichson prétend que c'est la même espèce que le R. cœlestinus Sch. J'avais aussi eu cette opinion, mais je l'ai abandonnée parce que dans mon insecte : 1° Le dessus'du corps est couvert de poils"iÉblanchâtres comme le dessous, tandis que M. Schœnherr dit positivement : Subtus et lateribus dense ci' nereo pubescens ; 2 " parce que je lui voyais le dessous des tarses noir , tandis qu'on lit dans le texte de M. Schœnherr : tarsis (dilatalis) subtus brunneo-spongiosis. Nous pensons que ces légères différences ne peuvent suffire pour distinguer deux espèces. M. Schœnherr aura reçu des indi- vidus usés, frottés, chez lesquels les poils de dessus auront été enlevés. Du reste il est probable que c'est le même insecte qui a été décrit par M. Chevrolat sous le nom de Rhynchites philip- pensis. (Revue zool. 1840, p. 224.) En terminant cet article , nous nous permettrons de donner un conseil à M. Imhoflf, dans l'intérêt de son ouvrage et des ento- mologistes : ce serait de mettre une date au bas des descriptions de genres ou d'espèces nouveaux , afin de mettre les lecteurs à même de juger s'il a la priorité sur les ouvrages ou mémoires qui se publient journellement. Il suffirait, par exemple , d'avoir mis au bas de la page où est institué le genre Deuterocrates , par exemple, cette date (mars 1840) , si c'est à cette époque qu'a paru la livraison dans laquelle ce genre se trouvait. Outre les reclificalions que nous avons placées dans cet ar- ticle, M. Imlioircn a fait quelques autres qui ont été indiquées dans un petit feuillet publié avec la dix-huitième livraison. 382 revoe zoologique. ( Octobre 1844.) M. Érichson a publié aussi quelques autres observations sur cet ouvrage dans ses Archives. Il est à désirer que les auteurs puissent continuer et faire mar- cher rapidement leur entreprise, qui est conçue dans un but d'u- tilité et tout à fait en faveur de ceux qui veulent étudier cette fa- mille nombreuse et très-intéressante de Coléoptères. ^ (G. M.) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 7 octobre 1844. M. Vallot adresse quelques détails sur les habitudes de la Phalène monoglyphe et sur les domma- ges qu'elle cause à la vigne. Séance du 14 octobre 1844. M. J. Geoffroy St.-ffilaire, pré- sente le premier volume d'un Cours d'histoire naturelle, fait en 1772, par Michel Adanson. Ce célèbre académicien, mort en 1806, dans un âge fort avancé, a laissé plusieurs ouvrages ma- nuscrits, et particulièrement le second volume de son Voyage au Sénégal , une seconde édition de ses Familles naturelles des plantes , un Cours complet d'histoire naturelle et un Cours de botanique rurale. M. Adanson , neveu , aujourd'hui possesseur de ces précieux manuscrits , a eu la pieuse pensée et a pris la résolution de les publier, et M. Payer a accepté le soin de diri- ger cette importante publication. Le premier volume du Cours d'histoire naturelle renferme un discours préliminaire qui donne une idée du plan et des vues d'Adanson , et les leçons sur l'Homme, les Mammifères et les Oiseaux. Le second volume ne tardera pas à paraître. M. De Quatrefages adresse la lettre suivante à M. le secrétaire perpétuel : « Dans une Note présentée le 12 août à l'Académie, M. Souleyet a avancé que les résultats auxquels m'avaient con- duit mes recherches sur les Mollusques phlébentérés, étaient contraires à tous les principes , à toutes les analogies , à tous les faits acquis sur l'organisation des Mollusques en général ; enfin , qu'ils étaient contraires à tout ce qu'une étude plus at- tentive que la mienne lui avait appris sur l'organisation de ces mêmes phlébentérés. A cette époque , absent de Paris , je ne SOCIÉTÉS SAVANTES. 383 pouvais repondre sur-le-champ. J'espérais d'ailleurs que , selon sa promesse , M. Souleyet ne larderait pas à publier ses princi- pes et les faits si opposés aux miens dans un Mémoire détaillé' Mais deux mois se sont déjà écoulés , et j'ai cru ne pouvoir plus longtemps différer ma réponse. Comme celle-ci renferme l'é- noncé de quelques faits pour lesquels je désire prendre date , je prie l'Académie de vouloir bien en accepter le dépôt jusqu'au moment où elle pourra m'accorder la parole. » M. Flourens annonce , à cette occasion, que M. Souleyet doit très-prochainement présenter le Mémoire qu'il avait annoncé, Mémoire qui eût été soumis plus tôt à l'Académie, sans la ma- ladie du dessinateur chargé de l'exécution des figures qui doi- vent l'accompagner. Séance du 21 octobre. M. De Quatrefages lit un Mémoire intitulé : Réponse aux objections "présentées à l'Académie par M. Souleyet, sur mes travaux relatifs aux Phlébentérés. Comme nous avons inséré en entier la note de M. Souleyet , nous croyons juste de reproduire aussi la réponse de M. De Quatre- fages , quoiqu'elle soit un peu lougue. Les questions débattues entre ces deux anatomistes sont tellement importantes et se rattachent à des circonstances si intéressantes pour l'académie des sciences, que tous les documents qui s'y rapportent doivent être mis intégralement sous les yeux du public savant. « J'étais absent de Paris lorsque M. Souleyet a présenté à l'Aca- démie une note dans laquelle il attaque tous les résultats que j'ai publiés sur un groupe de Mollusques gastéropodes, jusqu'à ce jour confondus avec les autres nudibranches , groupe que j'ai proposé de distinguer par l'épithète de Phlébentérés. Selon M. Souleyet, ces résultats sont contraires, non-seulement à tous les faits acquis sur l organisation des Mollusques , mais encore à tous les principes admis et reconnus en zoologie (1). De plus, les faits que j'ai publiés sont, ou complètement inexacts , ou bien ils ont été interprétés d'une manière peu rationnelle. On voit que M. Souleyet m'attaque au nom des principes, au nom de l'analogie, au nom des faits, au nom de la logique et du raisonnement. Je viens répondre brièvement sur ces quatre chefs. (1) Expressions de M. Souleyet, Comptes rendus;, t, XIX, p. 355. $84 R&vtjfc zoOlogique. ( Octobre 1844.) I. Bien que M. Souleyet me combatte au nom des principes, il n'énonce nettement aucun de ceux sur lesquels il s'appuie. On peut seulement soupçonner, d'après quelques-uns des reproches qu'il m'adresse, qu'au nombre de ces principes se trouvent les deux suivants. 1° M. Souleyet paraît admettre que dans un groupe comme ce- lui des Gastéropodes nudibranches , on ne peut , sans une préoc- cupation systématique , voir de dégradation organique analogue à celle que j'ai signalée chez les Phlébentérés. 2° Ce naturaliste admettrait encore que , dans une famille où les genres ne diffèrent que par des caractères extérieurs souvent peu importants, il ne peut exister de différences organiques con- sidérables. Sur ces deux points , d'un si grand intérêt pour la zoologie générale, je suis en désaccord complet avec Souleyet. Ne pouvant développer ici mes idées sur ce sujet , je ne ferai qu'énoncer les principes contraires qui me semblent être l'expression de la vé- rité. 1° Si l'ensemble du règne animal ne formait qu'une seule sé- rie s'étendant par des dégradations successives, des premiers mammifères aux derniers zoophytes, ce serait en effet à l'extré- mité seulement de cette série qu'on pourrait rencontrer des sim- plifications organiques importantes. Mais il n'en est pas ainsi. Le nombre des séries qui composent ce grand ensemble est , au con- traire, assez considérable. Chacune de ces séries porte le cachet d'un type particulier; chacune d'elles renferme des animaux qui présentent à un haut degré les caractères du type de leur série, et des animaux chez lesquels le type tend à s'effacer. Presque toutes se dégradent à leur extrémité inférieure. Or , lorsqu'on compare entre elles plusieurs de ces dernières séries, on recon- naît que la dégradation a toujours lieu par des moyens sembla- bles ou analogues. Les deux embranchemens des Annelés et des Mollusques présentent sous ce rapport une sorte de parallélisme des plus remarquables ; l'un et l'autre se décomposent en un certain nombre des groupes secondaires dont plusieurs pré- sentent la simplification organique poussée, pour ainsi dire , jus- qu'à ses limites extrêmes. Dans tous les deux nous voyons la na- ture procéder à cette simplification graduelle par les mêmes moyens. Dans tous les deux les appareils les premiers modifiés, SOCIÉTÉS SAVANTES. 385 les premiers réduits, sont ceux de la respiration et de la circula- tion ; ces faits sont tellement nombreux, tellement évidents , que la pluralité des séries ammales et leur dégradation n'est, pour ainsi dire, pas un principe , c'est purement et simplement un fait. 2' Dans chaque série animale, tant que le type est fortement caractérisé, les formes extérieures et l'organisation intérieure paraissent assez intimement liées , bien que cet accord soit loin d'être constant. Mais aussitôt que les animaux d'une série ten- dent à s'écarter de leur type, on voit apparaître une véritable confusion à cet égard. Alors les formes extérieures varient sou- vent sans que l'organisation intérieure subisse de modifications notables : d'autres fois au contraire , les formes extérieures de- meurant sensiblement les mêmes, c'est l'organisation interne qui présente des variations parfois très-considérables. En résumé M. Souleyet paraît admettre V unité de la série animale et la constance des groupes animaux secondaires. J'admets la 'pluralité des séries et la dégradation organique de plusieurs d'entre elles. M. Souleyet semble penser que la forme extérieure traduit toujours l'organisation intérieure. Je crois, au contraire, que dans une infinité de cas la forme générale du corps et l'organisation intérieure sont parfaite- ment indépendantes Vune de Vautre. x Avant d'aller plus loin , qu'il me soit permis d'exprimer le regret que j'éprouve d'être entré dans une discussion où je suis forcé de combattre de simples déductions faites par moi-même. Mais les expressions souvent répétées dans la note de M. Sou- leyet m'en imposent l'obligation. Il fallait bien chercher à prou- ver que les faits et les résultats annoncés par moi n'étaient pas contraires à tous les principes admis et reçus en zoologie. Réduit à juger par conjecture de ceux qu'a embrassés M. Sou- leyet , j'ai pu , dans ce qui précède , prêter à ce naturaliste des opinions qui ne sont pas les siennes. En ce cas je serai le pre- mier à reconnaître les erreurs dont il pourrait avoir à se plain- dre. Mais s'il juge à propos d'en relever quelques unes, j'espère qu'il voudra bien s'expliquer aussi clairement que je viens de le faire sur les points suivants , qui touchent directement à la ques- tion actuelle. 1° L'existence d'une ou de plusieurs séries ani- males; 2° la dégradation de ces séries; o" le mode général de Tome Vil. Année 1844. 25 386 revue zoologique. (Octobre 18U.) cette de'gradation ; 4° la valeur de la forme extérieure comme traduisant toujours l'organisation intérieure. II. M. Souleyet ajoute que les résultats que j'ai publiés relati- vement aux Phlébentérés sont contraires à tous les faits acquis sur V organisation des mollusques , contraires à toutes les ana- logies. Ici je me vois forcé de faire la même remarque que tout à l'heure. De toutes ces analogies M. Souleyet n'en signale au- cune ; de tous ces faits acquis M. Souleyet n'en indique aucun. Une seule fois , pour justifier la détermination qu'il donne des cœcums qui pénètrent dans les appendices de l'Éolide , ce natu- raliste s'appuiejsur ce qu'on voit, dit-il , chez les Phylliroé. Mais les particularités anatomiques existantes chez ce dernier mollus- que peuvent aussi s'interpréter autrement que ne le fait M. Sou- leyet. Ainsi le prétendu fait qu'il invoque n'est autre chose qu'une détermination toute personnelle et dont il faudrait com- mencer par prouver l'exactitude. Quoi qu'il en soit , prenons les expressions de M. Souleyet telles qu'elles sont, et appliquons-les aux faits singuliers que pré- sentent les Phlébentérés , sous le rapport des organes d'alimen- tation, de respiration et de circulation. Si, en faisant connaître les Phlébentérés , je les avais en même temps considérés comme des mollusques ordinaires, on aurait pu, en effet, s'armer contre moi des faits acquis relativement à l'organisation de ces der- niers. Mais je les présentais, au contraire, comme des animaux à organisation exceptionnelle sur plusieurs points. Dès lors l'analogie tirée des mollusques à organisation normale n'était évidemment pas applicable à ces particularités exceptionnelles. Ces particularités d'organisation isolent-elles tellement les mollusques phlébentérés qu'ils soient sans analogues dans le règne animal? Non, certes. Mais il est évident que ce n'est pas dans le groupe dont ils tendent à s'écarter qu'il faut chercher ces analogies. C'est dans des groupes parfois très-éloignés. Ici se présente l'application d'un des principes que j'ai formulés tout à l'heure. Le Phlêbentérisme (qu'on me passe cette expres- sion ) est un fait qui se retrouve et dans le règne animal consi- déré dans son ensemble , et dans plusieurs des séries secondaires ou tertiaires qui concourent à le former. Presque partout nous le voyons coïncider avec une dégradation manifeste de l'orga- nisme entier: presque toujours il coïncide avec la disparition SOCIÉTÉS SAVANTE3. 387 totale ou partielle des organes uniquement destinés à la respira- tion : presque toujours il coïncide avec la simplification ou l'anni- hilation complète des organes de circulation. Mais cette question, trop étendue pour être traitée en passant , fera l'objet d'un mé- moire spécial. En attendant, les expressions générales dont je viens de me servir suiïiront pour rappeler à tous les anatoinislcs bien des faits particuliers qui sont déjà dans la science , et pour leur prouver que l'analogie invoquée par M. Souleyet est tout entière en ma faveur. On comprend que lorsque j'emploie les mots analogue, ana- logie, je n'entends nullement parler tf affinité , de voisinage. M. Souleyet paraît avoir confondu ces deux choses, bien diffé- rentes pourtant, lorsqu'il me reproche de rapprocher les Phlé- bentérésdes Méduses. Il aurait pu s'étonner tout aussi bien de me les voir rapprocher en même temps des Crustacés ordinaires , desNymphons, des Entomostracés , des Annélides errantes, des Hirudinées, des Carbellariées et en particulier des Planaires, etc. Car j'ai également signalé les analogies existantes entre ces divers groupes d'animaux et les Phlébentérés. En tout cas ce ne serait pas V absence d'anus qui me les aurait fait rapprocher des Méduses , mode de raisonnement que me prête M. Souleyet (1), puisque bien loin de manquer d'anus, les Méduses en ont plu- sieurs. C'est au contraire en m'appuyant sur ce dernier fait que j'ai employé le raisonnement diamétralement opposé , à propos de quelques observations de MM. Aider et Ancock. (Ann. Se. nat. , mars l&44,p. 179.) III. Passons maintenant à des considérations d'un autre ordre, et occupons nous des faits. Selon M. Souleyet, presque tous ceux que j'ai avancés sont inexacts. Je ferai remarquer d'abord que, dans la plupart des cas , M. Souleyet se contente de dire que je me suis trompé, ou bien que tel organe m'a échappé; mais sans nous faire part de ses observations personnelles. Le plus souvent alors ses critiques ne sont que la reproduction d'obser- vations imprimées dans mes propres Mémoires. Ainsi , pour n'en citer qu'un exemple, M. Souleyet dit en parlant des Phlében- térés en général : «Je me bornerai à dire que, dans tous ces » Mollusques , l'intestin proprement dit a échappé aux recher- (i) voir la note de M. Souleyet , Comptes rendu* . t. XIX , p. 355. 388 revue zoologique. ( Octobre 1844.) » ches de ce naturaliste ( M. de Quatrefages ) ; ce qui lui a fait » assigner une position fausse à l'anus, ou Ta conduit à mécon- » naître l'existence de cette ouverture (1). » Or, voici ce que je disais dans mon Mémoire sur les Phlében- térés : « Dans aucune des considérations précédentes , je n'ai fait » entrer en ligne de compte l'absence ou la présence de l'anus , » non plus que la position de l'orifice. Bien que je croie être » certain qu'il manque dans les Zéphyrines, et surtout dans » les Pavois et les Chalides, je suis le premier à reconnaître » son existence dans les Actéons, les Actéonies , etc. Il serait » donc très-possible qu'il m'eût échappé dans les genres que je » viens de nommer. » Plus loin j'ajoute : « La difficulté extrême » d'appercevoir l'orifice anal, alors même qu'il existe bien réelle- » ment, l'impossibilité où je me suis trouvé de distinguer la » portion rectale de l'intestin , nous apprennent du moins que » cette portion doit être d'un très-petit calibre. » Et plus loin enfin, au sujet des observations que m'avaient faites MM. Aider et Ancock , je m'exprime ainsi : a Quoi qu'il en soit, j'ai dit plus » haut comment et pourquoi la question de l'existence et la » position de l'anus dans les Mollusques Phlébentérés me sem- » blait devoir être réservée jusqu'à plus ample informé (2). » On voit que ces passages de mon mémoire , et celui de la note de M. Souleyet se ressemblent beaucoup. On voit, en même temps, avec quel soin j'appelais sur les points qui me semblaient dou- teux l'attention des autres naturalistes. Mais depuis la publication de ce mémoire , j'ai envoyé de Mes- sine une note qui a été lue à l'Académie et insérée dans les comptes rendus, bien avant la critique de M. Souleyet; ici je pouvais être plus explicite et je l'ai .été. Voici en quels termes je m'exprime : « L'intestin proprement dit est en général très- » difficile à voir. Chaque fois que j'ai pu le distinguer nette- » ment , il s'est montré comme un tube court , assez large, par- » tant en arrière du milieu de l'estomac , ne formant que peu » ou point de circonvolutions; la position de l'anus m'a aussi » souvent échappé. Lorsque j'ai pu le voir , je l'ai trouvé placé » tantôt à l'extrémité (3), tantôt au milieu , tantôt au tiers an- (1) Voir les Comptes rendus , t. XIX , p. 353. (2) Mémoire cité , p. 176 et 177. (3) Ceci ne regarde que certains Actéons , Mollusques que je considère comme apparte- nant à l'ordre des Phléhentérés et qne je comprenais dans ces rapides résumés. SOCIÉTÉS SAVANTES. 389 » térieur du corps. Quelquefois aussi il est exactement sur la ligne » médiane ; d'autres fois , il est un peu sur le côté ; mais dans » tous les cas je l'ai toujours vu dorsal (1). » Si ce sont là les ré- sultats que M. Souleyet a voulu attaquer, il me sera très-facile de démontrer que c'est lui qui est dans l'erreur (2). On voit aussi par ce passage que mes idées sur le point en dis- cussion avaient été complétées par les recherches que je faisais en Sicile. On comprendra sans peine qu'il a dû en être ainsi pour bien d'autres. Le premier j'ai cherché à faire connaître avec dé- tail les mollusques chez qui M. Milne Edwards avait découvert l'appareil gastro-vasculaire. A peine entré dans cette voie de re- cherches toutes nouvelles, et où je manquais entièrement de termes de comparaison, je n'ai pas eu la sotte prétention d'avoir tout vu, je n'ai paseu celle dene m' être jamais trompé. Les travaux que je rapporte de Sicile compléteront mes premiers mémoires sur bien des points , les rectifieront aussi sur quelques autres. Ainsi j'ai reconnu l'existence de deux orifices génitaux, distincts chez une grande Vénilie de Favignana. J'ai reconnu que ces deux ori- fices, ou confondus en un seul ou entièrement invisibles chez les Tergipédéens en temps ordinaire, devenaient très-apparents à l'é- poque de la copulation. J'ai constaté dans la disposition des or- ganes génitaux des différences très-considérables , les uns con- sistant en un simple tube ovarien et une poche testiculaire ; d'autres présentent une grande complication et s'accompagnent de poches et de vésicules accessoires. J'ai reconnu pour être une de ces poches un organe dont j'avais signalé l'existence chez quelques Phlébentérés de la Manche et que j'avais désigné sous le nom d'organe énigmatique (3) et dont je n'avais pu préciser les fonctions , l'appareil reproducteur n'étant pas à cette époque en activité. J'ai vu que je m'étais trompé sur un des points en dis- cussion entre MM. Aider et Ancoch et moi. Les appendices bran- chiaux sont perforés à leur extrémité , commeles naturalistes an- glais l'ont dit les premiers. Mais d'autre part , je me suis assuré que ces orifices, au lieu d'être en quelque sorte des anus supplé- (1) Comptes rendus, t. XIX, p. 190. (2) Depuis la rédaction du passage que je viens de rappeler, je me suis assuré que dan» l'Éolidine la dernière portion du tube digestif présente une disposition toute semblable à celle que je viens de décrire. Seulement l'intestin prend naissance plus en avant et l'anu» est placé sur le côté droit entre deux rangs de cirrhes branchiaux. (3) Organe énigmatique , organe indéterminé , telles sont le» expressions dont je me suis servi (Mém. cité, texte et explication des planches). 390 revue zoologiqde. ( Octobre 1844.) mentaires , servent à l'émission de spicules sécrétés par la glande terminale , spicules qui ressemblent presque entièrement à ceux des Actinies, des Médusaires, des Synaptes, etc. Je passe maintenant aux quelques faits précisés par M. Sou- leyet , et qui sont en opposition avec ce que j'ai vu moi-même. 1° Ce naturaliste affirme que les troncs ramifiés, dont les cœcums pénètrent dans les appendices branchiaux, s'ouvrent tou- jours isolément dans l'estomac. Je n'ai jamais trouvé de disposi- tion semblable, soit dans les espèces que fai disséquées, soit dans celles que j'ai pu observer par transparence. Presque tou- jours j'ai vu, comme M. Milne Edwards l'avait observé dans les Calliopées , ces troncs ramifiés se réunir en deux grands troncs principaux qui débouchent l'un à droite , l'autre à gauche , dans l'estomac. Dans un Tergipédéen trouvé à Favignana , il n'y avait qu'un seul tronc principal médio-dorsal. J'avais déjà fait con- naître une disposition analogue dans l'Éolidine. De nouvelles re- cherches faites récemment à Granville , et où j'ai employé tour à tour la dissection et l'observation par transparence , ont con- firmé les résultats imprimés dans mon premier Mémoire. J'ai toujours trouvé un tronc unique s'étendant de la poche stoma- cale, où son orifice est très-distinct, jusqu'à l'extrémité du corps de l'animal. 2° M. Souleyet regarde les canaux ramifiés de l'appareil gas- tro-vasculaire comme de simples canaux biliaires. Ceci est une interprétation que je combattrai plus loin ; mais ce naturaliste ajoute qu'on les trouve presque toujours remplis d'une matière épaisse et brunâtre , qui a toute l'apparence de la bile. Ceci est un fait d'observation , et ce fait est inexact. Déjà M. Edwards avait trouvé dans l'intérieur de cet appareil , chez les Calliopées, des détritus organiques , des débris de conferves , de la matière verte , etc.. toutes substances appartenant bien évidemment aux aliments dont se nourrissent ces mollusques. Depuis , j'ai fait des observations analogues sur une grande Yénilie de Favignana, et sur quelques-uns des Tergipédéens que j'ai trouvés en Sicile; mais il [faut observer que , dans le plus grand nombre de ces animaux, le liquide qui remplit l'appareil gastro-vasculaire est fluide et incolore comme de l'eau, et qu'il renferme seulement une petite quantité de corpuscules en voie de digestion. J'ajou- terai qu'on voit très-facilement, au microscope , ces corpuscules SOCIÉTÉS SAVANTES. 391 aller et venir de l'estomac dans les troncs de l'appareil gastro- vasculaire , pénétrer dans un cœcum , puis en sortir pour être entraînés dans un cœcum voisin.... Tous ces faits, d'une vérifi- cation facile sur le vivant , sont entièrement opposés à toute idée d'une simple sécrétion. 3° J'arrive aux faits relatifs à la circulation, faits sur lesquels M. Souleyet a donné quelques détails plus précis que sur les autres points en discussion. Observons d'abord que j'ai le pre- mier décrit le cœur et les artères de ces mollusques dans mon mémoire sur l'Eolidine. M. Souleyet n'a rien ajouté à cet égard. J'ai dit, depuis, que ces deux parties manquaient chez certains Phlébentérés , et je répète ici cette assertion. Dans mon voyage en Sicile , j'ai observé un très-grand nombre de ces animaux : chez les uns le cœur existe et alors il se distingue très-facile- ment. En général , ses contractions sont très- visibles, même par simple réflexion , par suite des mouvements qu'elles impriment aux téguments. Mais, dans d'autres espèces qui présentaient une transparence égale , que j'examinais avec le même soin , en em- ployant de la même manière les mêmes instruments, je n'ai rien pu découvrir de semblable. La taille des individus soumis à mes recherches n'avait d'ailleurs aucune influence sur ces résultats. L'un des plus petits Phlébentérés que j'ai examinés est un Tergipédéen trouvé tout récemment à Saint-Malo, et dans lequel j'ai parfaitement vu et le cœur et les artères. Je suis donc très-convaincu que le système vasculaire manque entièrement dans un certain nombre de Phlébentérés (1). 4° Dans aucun des Phlébentérés que j'ai observés je n'aî trouvé de veines : je pense qu'elles n'existent pas. M. Souleyet affirme qu'elles existent toujours. Ici je ne puis que répéter ce que j'ai vu il y a déjà longtemps, ce que j'ai revu avec le plus grand soin depuis l'apparition de la note de M. Souleyet : sur des individus parfaitement transparents, les globules irréguliers du sang arrivent en arrière du cœur dans un grand sinus me- dio-dorsal. Là on les voit aller et venir jusqu'à ce qu'ils soient poussés dans le cœur par l'afflux continuel du liquide. Dans plusieurs cas , j'ai suivi ces globules depuis la partie antérieure (1) Je ne comprends plus dans ce nombre les Vénilies , décrites par mol sou» le nom de Zépliyrines. Le peu do détails que j'avais tus chez ce Mollusque avaient été observes à l'aide do la dissection , et sa taille très-petite , jointe au petit nombro des individus que j'ai pu recueillir , m'empècuèreut de porter bien loin mes investigation». 392 revue zoologique. ( Octobre 1844. ) de l'animal dans la cavité générale , jusqu'à leur retour vers le cœur. 5° M. Souleyet assure que jamais les injections qu'il a pous- sées dans le ventricule des Éolides n'ont pénétré dans la cavité générale du corps. Or, il est très-facile, avec un peu d'habitude de ce genre d'observation , de se convaincre que le sang , après avoir traversé les artères, lorsqu'elles existent , passe dans la ca- vité viscérale. On l'y retrouve avec ses globules parfaitement re- connaissables, et l'on suit les mouvements irréguliers dépendant uniquement des contractions générales du corps , ou de celles des appendices branchiaux. On les voit pénétrer dans ces der- niers entre les cœcums gastro-vasculaires et les téguments , etc. Ce ne sont point des suppositions , des théories, comme le dit M. Souleyet ; ce sont des faits d'observation très-faciles à véri- fier. Au reste , il me sera possible de prouver par la simple ana- logie tirée des Mollusques ordinaires , tout ce qu'a de hasardé l'assertion de M. Souleyet ; mais je dois attendre pour cela qu'un travail que je sais devoir être présenté sous peu à l'Académie, ait été publié. Ces faits , ces résultats peuvent se résumer dans les termes mêmes employés par M. Souleyet : Disparition partielle ou complète des organes de la circulation,- dégradation corres- pondante dans les organes de la respiration. Sont-ils donc si contraires' à tous les principes, à toutes les analogies ? Bien loin de là : ils confirment ceux des premiers que j'ai énoncés plus haut ( Existence de plusieurs séries animales , dégrada- tion de ces séries par la simplification ou la disparition des appareils de circulation et de respiration) ; ils montrent dans la classe des Gastéropodes des faits entièrement semblables à ce qu'on voit ailleurs. Dans la classe des Crustacés, les Entomos- tracés; dans la classe des Arachnides, les Acariens reproduisent, on le sait , tous ces mêmes phénomènes. 11 en est de même de certaines séries appartenant aux Mollusques. Depuis longtemps M. Milne Edwards a démontré l'existence d'une circulation toute interstitielle dans l'abdomen de quelques Ascidiens. Les Eschares et les Flustres , qui ne sont que des Mollusques dégra- dés , n'ont aucune trace d'appareil vasculaire. Il en est de même de plusieurs annelés inférieurs. En présence de cette mul- titude de faits, l'absence de veines, de cœur et d'artères chez SOCIÉTÉS SAVANTES. 393 quelques Gastéropodes n'a plus rien d'étrange que d'être signalée pour la première fois. Ces mêmes faits répondent aussi large- ment à l'objection que M. Souleyet tire de la nécessité des or- ganes circulatoires pour transporter le fluide nourricier dans les diverses parties du corps. Un simple coup d'œil jeté sur quelques-uns des animaux que je viens de nommer, suffit pour prouver que , pour la nature , ce n'est pas une difficulté. Je dois ici faire une réserve importante. Il pourrait bien se faire qu'il existât , chez quelques-uns des Mollusques qui font l'objet de la discussion actuelle, un appareil vasculaire branchio- cardiaque. Bien que je n'aie rien vu de semblable, je comprends très-bien qu'il pourrait en être ainsi. En ce cas cette disposition, si elle existait, confirmerait encore une des analogies sur les- quelles j'ai le plus insisté ; car alors la circulation des Phlébentérés deviendrait entièrement semblable à celle des Crustacés , chez lesquels les vaissaux branchio-cardiaques existent en même temps qu'une respiration veineuse uniquement lacunaire. Ce serait d'ailleurs une preuve de plus que la forme extérieure demeurant sensiblement la même, l'organisation intérieure peut présenter de ^très-grandes variations , un des principes énoncés plus haut. IV. Il est tout simple que partant de principes aussi diamé- tralement opposés que nous paraissons le faire , M. Souleyet et moi , nous ne nous rencontrions guère dans la manière d'envi- sager le petit nombre de faits sur lesquels nous sommes d'ac- cord. Aussi serai je très-bref sur ce point. 1° Je ferai observer d'abord que M. Souleyet me semble n'avoir pas très-bien saisi le sens de ce que j'ai dit relativement à la respiration chez les Phlébentérés. Ma manière de voir a pourtant été assez longuement exprimée, et dans mes mémoires et dans le Journal l'Institut, à la suite de discussions qui eurent lieu à la Société Philomatique sur ce sujet. De mon côté, j'avoue n'avoir pas compris ce que ce naturaliste entend par les mots de respiration diffuse appliquée à des animaux ayant des organes servant bien réellement aux fonctions respiratoires (1). 2° J'ai le premier, dans mon mémoire sur l'Éolidine, regardé (1) Voir la note de M, Souleyet , Comptes rendus, t. XIX , p. 355. Ou bien la respiration est réellement diffuse , c'estàndlre se fait par la peau dans tout le corps, et alors il n'existe plus d'organe respiratoire spécial; ou bien ce» organes existent et alorsl a res- piration est localisée , elle n'est plus diffuse. 394 revue zoologique. ( Octobre 18H.) comme représentant le foie , la substance granuleuse opaque , tantôt plus ou moins diaphane , qui entoure les cœcums gastro- vasculaires. M. Souleyet adopte cette détermination : mais il va plus loin. Pour lui , ces cœcums eux-mêmes ne sont autre chose que les canaux biliaires. Les faits que j'ai rappelés tout à l'heure relativement à la prétendue bile qui remplirait ces ca- naux , suffisent pour démontrer que l'interprétation de ce natu- raliste n'est pas exacte. Je reviendrai d'ailleurs sur ce sujet dans mon mémoire sur le Phlébentérisme. Aujourd'hui je me borne- rai à faire observer que la détermination que j'ai adoptée , après M. Milne Edwards, rend tout naturellement compte du morcel- lement du foie , qui n'est à mes yeux qu'une conséquence de la division de l'intestin. Tous les physiologistes savent, en effet, quelles relations intimes unissent ces deux organes , et il est tout simple de voir le foie suivre en quelque sorte les vicissitudes de l'intestin, dans lequel il doit verser le produit de la sécrétion. Au contraire, M. Souleyet, pour expliquer le prolongement des prétendus cœcums hépatiques, hors de la cavité viscérale , en est réduit à dire que chez les Eolides ces cœcums poussent pour ainsi dire la peau devant eux, particularité , ajoute ce natu- raliste , qui se rattache peut-être à quelque circonstance biolo- gique chez ces mollusques. Ces expressions me paraissent d'autant plus obscures que, d'après ce que nous a dit quelques lignes plus haut M. Souleyet, cette peau , repoussée par les canaux biliaires, forme un organe réellement respiratoire , et qu'il existe, en même temps , une respiration diffuse. V. M. Souleyet termine sa note par un passage spécialement consacré à l'Actéon. Ici j'ai de la peine à m'expliquer plusieurs de ses critiques, entre autres celle qui est relative aux organes générateurs. En effet, voici le passage que renferme la note de M. Souleyet : « M. de Quatrefages n'a donné aucun détail » sur l'appareil reproducteur de l'Actéon ; mais il semble dire » que la disposition de cet appareil est la même que celle qu'il » indique dans son genre Actéonie : dans ce cas, je pourrais » encore affirmer que les organes de la génération , dans l'Ac- » téon , n'ont aucune analogie avec la description qui est donnée » par ce naturaliste. » Or, voici comment je m'exprime sur ce sujet dans la dernière communication que j'ai faite à l'académie : « Chez les Actéons , SOCIÉTÉS SAYANÏES. 3i)3 » les organes maies seuls conservent'cctte position dans le corps » proprement dit (1). (Il s'agit de la cavité abdominale.) Les » ovaires pénètrent entre les deux lames des rames respiratriccs » latérales. Leurs ramifications se mêlent à celles de l'appareil » gastro-vasculaire, disposition entièrement semblable à celle » qu'on observe chez certaines Planaires. » Voilà, ce me semble, des détails assez précis, et l'on voit que rien ne rappelle ici les organes générateurs de l'Actéonie , qui consistent en un sac testiculaire et un ovaire en forme de boyau unique replié sur lui-même dans la cavité abdominale. Le peu de faits nettement exprimés par M. Souleyet, relative- ment à ce qu'il affirme avoir vu de l'anatomie des Actéons, ne me semble pas plus exact que ses citations. Ce naturaliste parle d'un appareil respiratoire spécial , ayant un orifice distinct en arrière de l'anus, c est-à-dire d'un appareil aquifère. Or, cet ap- pareil n'existe bien certainement pas chez les Actéons. Indépen- demment de ce que j'ai vu chez ces Mollusques , dont je possède une anatomie trè^-détaillée, il me sera facile de démontrer que l'analogie seule peut faire rejeter comme inexacte cette obser- vation d'un appareil destiné à porter de l'eau dans l'intérieur du corps. Mais je dois attendre, pour cela, que le travail auquel j'ai déjà fait allusion ait été publié. M. Souleyet affirme avoir trouvé dans l'Actéon un cœur, des artères , des veines. Je crois pouvoir assurer que rien de tout cela n'existe. On trouve bien , en arrière du corps proprement dit , une poche sphérique contractile , à parois musculaires très- épaisses; une autre poche à parois à peu près semblables se trouve plus en avant et un peu à gauche , dans la cavité abdo- minale. Serait-ce l'une des deux que M. Souleyet aurait prise pour le cœur ? Mais la première est une vésicule copulatrice, l'autre une vésicule séminale ; je les ai trouvées pleines de sper- mazoïdes , comme aussi je les ai vues maintes fois se contracter aussi bien que tout le canal de l'oviducte. Ces détails sont très- faciles à reconnaître sur les espèces d'Actéons que j'ai observées dans la Méditerranée , car leur transparence est bien plus con- (i) J'ai lo premier signalé la distinction à établir, chez les Actéons, entre lo corps pro- prement «lit cl les lames respiratrices , jusque-là regardées comme un simple manteau, M. Souleyet ne s'explique pal sur celle distinction. C'est cependant le seul moyeu de savoir quelle est la position qu'il assidue, aux orifices extérieurs de l'intestiu ctdes organes géuitaux. Je ne puis donc discuter ces points avec lui. 396 RRVOE zooLOGiQOE. {Octobre 1854.) sidérable que celle des espèces que j'avais trouvées sur les côtes de l'Océan. En terminant cette note , je prierai l'académie de vouloir bien excuser ce qu'elle peut sembler avoir de trop personnel. Répondant à une critique très-vive, et où il n'était question que de mes travaux, il m'était difficile de parler d'autre chose que de M. Souleyet et de moi. Ce sera d'ailleurs , j'es- père, la dernière fois. M. Souleyet nous a promis , il y a plus de deux mois, un Mémoire détaillé et les preuves à l'appui. Il comprendra , je pense , que cette présentation ne peut être re- tardée plus longtemps. Alors , moi aussi , je présenterai mes preuves , et l'Académie jugera. » M. Arago présente de la part de M. Brullé , un Mémoire intitulé : Recherches sur la coloration des os dans les animaux mis au régime de la garance. Ce travail , après les observations remarquables publiées par M. Flourens sur le même sujet, peut cependant apporter quelques lumières. Il a été renvoyé à l'exa- men de MM. Magendie , Serres et Flourens. Séance du 28 octobre. M. Arago lit un Rapport sur le voyage scientifique en Abyssinie , de MM. Galinier et Ferrel. Après avoir fait ressortir ce qu'il y a de neuf et d'intéressant dans les observations géographiques , physiques , etc. de MM. Ga- linier et Ferret , M. Arago arrive à l'Histoire naturelle, en com- mençant par la géologie dont il fait un éloge mérité. Pour cette partie de leur travail , les voyageurs se sont adjoint M. Rivière , bien connu par ses excellents travaux géologiques. Pour l'ornitologie , nos deux compatriotes , poursuit M. Arago, ne pouvaient guère espérer de faire des découvertes réelles dans un paysqui , avant eux , avait été visi té par un des pi us célèbres zoo- logistes de l'Allemagne. On doit néanmoins féliciter MM. Galinier et Ferret du soin qu'ils ont pris de recueillir un grand nombre d'oiseaux, et de les rapporter en bon état. La collection a été remise à MM. GuérinMéneville et de la Fresnaye, qui en ont dressé le ca- talogue. Le travail de ces deux naturalistes, fait avec beaucoup de soin et d'exactitude , est purement relatif à la distinction et à la sy- nonymie des divers oiseaux confiés à leur examen. Quelques es- pèces y sont seulement mentionnées , il en est d'autres que les auteurs du catalogue caractérisent, soit par une phrase latine , soit avec plus de détail. On remarque dans le nombre des espè- SOCIÉTÉS SAVANTES. 397 ces qui avaient échappé à l'explorateur habile et zélé de l'Abys- sinie , et quelques notions qu'on ne trouve pas non plus dans les écrits de M. lluppcl. Plusieurs planches ont été mises sous les yeux de la commission : elles sont d'une belle exécution. MM. Galinier et Ferret ont également porté leur attention sur tout ce qui pouvait contribuer aux progrès des diverses branches des connaissances humaines. La collection d'Insectes d'Abyssinie que la commission a eue sous les yeux est fort remarquable ; elle a d'ailleurs été l'objet d'un examen approfondi de la part de MM. Marchai , Reiche et Spinola. Ce travail a fait reconnaître 140 espèces tout à fait nouvelles. Conclusions générales. Chacun des chapitres du rapport dont l'Académie vient d'en- tendre la lecture, offre des preuves manifestes du courage, du zèle éclairé, de l'esprit d'entreprise qui animaient MM. Galinier et Ferret pendant leur voyage en Abyssinie. Placés presque tou- jours dans des circonstances très-difficiles , ces jeunes officiers ont fait tout ce que les sciences pouvaient attendre d'eux. Nous regrettons vivement que nos usages nous interdisent de provo- quer une démarche directe tendant à demander , pour ces deux hardis voyageurs , des récompenses qu'ils ont largement méri- tées. Nous avons du moins la certitude que l'Académie voudra bien appuyer la commission lorsqu'elle émettra le vœu que des travaux si neufs, si intéressants, si utiles, si laborieusement exécutés , soient mis , le plus promptement possible , sous les yeux du public. Signé Arago , J. G. S. H. Beautemps, Beaupré , C. Duméril. M. le Docteur Decerfz adresse des Observations sur une Sco- lopendre rendue vivante par le nez. Il rapporte qu'une de ses clientes , âgée de dix-neuf ans , était en proie , depuis deux ans, à une céphalalgie sus-orbitaire du côté gauche qui avait résisté à tous les remèdes, lorsque le 31 décembre 1842 , après avoir éternué , elle sentit quelque chose remuer dans la narine gauche , et il en sortit un insecte vif et agile qui courait précipitamment sur son mouchoir. Les douleurs cessèrent immédiatement, et depuis lors, la céphalalgie n'a plus reparu. M. Decerfz destine l'insecte à l'Institut ; mais le bocal qui le contient n'est pas encore arrivé. 11 annonce que c'est la Sco~ lopendre electrica de Geoffroy. 398 revue aoôLOGiQUE. (Octobre 1844.) M. Flourens donne lecture de la lettre suivante , adressée par M. Souleyet. « M. le Président , j'ai adressé dernièrement à l'Académie (séance du 12 août), une note dans laquelle j'ai attaqué des faits énoncés par M. de Quatrefages sur l'organisation de cer- tains mollusques gastéropodes , faits sur lesquels ce naturaliste établit des théories qui me paraissent contraires aux véritables principes de la zoologie. Cette note, dans laquelle je me suis borné à exposerfort succinctement les principaux résultats con- tradictoires auxquels j'ai été conduit par l'observation des mê- mes animaux, devait être suivie, ainsi que je l'ai annoncé alors , d'un travail détaillé sur le même sujet. Des circonstances tout à fait indépendantes de ma volonté (1) ont un peu retardé la pré- sentation de ce mémoire; mais M. de Quatrefages n'ignorait pas, à la dernière séance de l'Académie, que cette présentation serait très-prochaine , d'après ce que M. le secrétaire perpétuel avait bien voulu dire à ce sujet dans la séance précédente. Je regrette donc que M. de Quatrefages , qui n'a répondu à ma note qu'a- près deux mois , et qui n'aurait gardé un silence aussi long que dans l'attente de mon mémoire (2) , n'ait cependant pas cru de- voir attendre quelques jours de plus pour s'éclairer complète- ment sur tous les points qu'il me reproche de n'avoir pas déve- loppés suffisamment dans ma note. En effet, il eût pu éviter ainsi de combattre longuement les opinions hypothétiques qu'il a cru devoir me prêter , tandis que , sur quelques points im- portants de la discussion , sa réponse eût probablement été plus précise et plus détaillée ; puisqu'il n'en a pas été ainsi, la lec- ture faite , il y a huit jours , par M. de Quatrefages, me met au- jourd'hui dans l'obligation de lui répondre , et j'espère que l'Académie voudra bien, vu l'importance de la question, m'ac- corder la parole à ce sujet à la séance prochaine. Je mettrai alors sous ses yeux les préparations anatomiques, les dessins et les des- criptions que je dois produire à l'appui de mes assertions , asser- tions qui me semblent confirmées sur plusieurs points bien plutôt que détruites par la réponse de M. de Quatrefages. (1) La présentation do ce mémoire a été retardée par une maladie grave dont le dessina- teur, M. Borromée, a été atteint , ce qui l'a mis hors d'état , depuis le mois de ju-in , d'exé- cuter les dessins qui accompagneront ce travail. M. Souleyet a donc été forcé, après avoir attendu en vain, d'avoir recours en dernier lieu à d'autres peintres. (2) Voir la lettre écrite à l'Académie , par M. de Quatrefages , dans la séance du 14 oc- obre. MÉLANGES ET NOUVELLES. 399 IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. Edm. De Sélys-Longciiami'S nous adresse la lettre suivante : Monsieur, Le tome 1 7 de l'Histoire naturelle des Poissons, que M. le pro- fesseur Yalcncicnnes a publié celte année , contient la nombreuse tribu des Ables ou Poissons blancs (Leuciscini Bonap). Pour faciliter autant qu'il était en moi les recherches de ce Natura- liste relativement aux espèces décrites dans ma Faune Belge , je les lui avais adressées en nature , mais cet envoi ne lui étant parvenu sans doute que peu de temps avant l'impression , il en sera résulté, pour les citations qu'il a bien voulu faire de mon ouvrage, un peu de hâte et quelques inexactitudes qu'il est in- dispensable de rectifier brièvement, en attendant une occasion qui me permette d'entrer dans plus de détails. Leuciscus Jcses. — Mou Leuciscus Jeses (Jurine), est exces- sivement voisin du Rutilus et du Rutiloïde ; par conséquent il n'a aucun rapport avec le Jeses de Bloch. Je suis surpris que M. Valenciennes, qui a cité mon ouvrage à chaque instant , n'ait pas fait cette remarque en décrivant le Jeses de Bloch, qui est un poisson à écailles nombreuses, à tète large et à dorsale courte, voisin de VIdus.et du Grislagine.— Mon Jeses , selon M. Heckel , est le Cephahis de Linné. Quant au Cephalus de M. Jenyns , que M. Valenciennes regarde comme son Jeses , je crois pouvoir avancer que ce n'est pas la même espèce, ayant reçu sous ce nom, de M. Jenyns lui-même, un Dobula, ainsi que j'en ai prévenu dans mon ouvrage. Leuciscus Selysii. — En parlant de cette nouvelle espèce, M. V. dit : les ventrales et l'anale blanches. Elles sont rougeâ- tres (voyez ma description faite sur le vivant, loco citato). Leuciscus Idus. — Il indique : l'anale blanche. Elle est d'un rouge vif sur les individus frais. Je me permets de faire ces observations, parce que M. V. annonce qu'il a reçu des exem- plaires de ces deux espèces en bon état ; peut-être le liquide dans lequel ils auront été placés à Paris , aura t-il fait disparaître les belles couleurs que j'ai décrites. Leuciscus Orphus. — On lit dans le Règne \nimal de Georges Cuvier que ce poisson se trouve « dans les rivières d'Allemagne » et de Hollande. » 400 revue zoologique. ( Octobre 18*4. ) Lors de l'excursion que je fis en Hollande en 1841, il résulta des renseignements tournis par les naturalistes du pays, que ce poisson ne s'y trouve pas, et craignant qu'on ne me reprochât de ne pas dire un mot dans la Faune Belge, d'un poisson d'eau douce des rivières communes aux deux pays , je publiai la note suivante : « Je me suis assuré que c'est sur une fausse indication que j> Cuvier a écrit que L. Orphus (auct.) espèce d'Allemagne, se » trouvait dans les rivières de la Hollande. » A cela M. Yalenciennes répond : « L'Orphe est un poisson fort » rare en France , cependant j'en ai pris moi-même un individu » dans la Somme, en 1824 , ainsi f affirme que M. Selys Long- » champs a eu tort de dire dans une note de son ouvrage, que » M. Cuvier avait cru , sur des renseignements erronés , que » notre poisson s'avançait jusque dans cette rivière. » Il suffit de relire ma note pour voir que je n'ai pas dit un mot de la Somme, que naturellement je n'ai pu vouloir désigner en parlant des rivières de la Hollande. Je laisserai aux naturalistes de la Picardie, et d'Abbeville no- tamment, le soin de retrouver l' Orphus dans la Somme , afin de s'assurer si celui pris en 1824, par M. Yalenciennes , ne s'y était pas rencontré fortuitement. J'ai voulu signaler quelques erreurs de fait et non soutenir mes opinions ; il y a toutefois un point de dissidence que je crois devoir indiquer: M. Yalenciennes regarde mon Abr amis H eckelii comme le même que mon Abramis Buggenhagii. Je crois pou- voir insister de plus en plus sur leur distinction , et renvoyer simplement aux caractères fixes que j'ai donnés dans la Faune Belge. J'ajouterai que si mon A, Heckelii n'est pas une espèce , c'est à VA. Leuckarti {espèce admise par M. Falenciennes), et non au Buggenhagii qu'il faudrait le rapporter. Il me reste à souhaiter que le savant professeur du Jardin des Plantes, voie dans ces lignes des notes dictées par la nécessité d'assurer de plus en plus les données zoologiques et non par le désir d'exercer une critique à laquelle il est impossible qu'un ouvrage considérable ne donne pas lieu. Liège, 24 novembre 1844, Edm. de Sélys Longchamps. SEPTIÈME ANNEE. — NOVEMBRE 1844 I. TRAVAUX INEDITS. Nouvelles espèces d'oiseaux de l'Inde; par M. Hartlaub de Brème. 1 . IoraLafresnayei, m. — Supra olivaceo-virescens,plumarum apîcibus nigricantibus, fronte et uropygio flavescentibus; alis et cauda unicoloribus chalybeo-nigris, alœ tectricibus inferioribus remigumque marginibus internis dimidio basali albis; loris, plu- mulis periophthalmicis corporeque inferiore toto(mento et sub caudalibus inclusis) laetissime flavis; rostro plumbeo. tomiisal- bidis. pedibus ut videtur plumbeis. — Long. tôt. 5 3/4" (pied de roi), rostri a rictu 10 1/2'". a fronte 8'". — Malacca. Espèce grande , belle et typique , probablement la quatrième du genre. 2. Ixos (Trichixos, Lest.) phœocephalus, m. — Supra oliva- ceo-virescens, alis et cauda rufescente-olivaceis ; pileo et nucha saturate cinereis, setis nonnullis nuchalibus satis elongatis, te- nuissimis ; capitis lateribus dilute canis ; mento, gula et collo an- tico albidis, corpore inferiore reliquo lrcte flavo, lateribus pec- toris hypochondriisque olivaceo adumbratis ; pedibus pallidis, gracilibus, rostro dilute corneo. - — Long. 7 1/4", cauda 3 1/4". rostri a fr. 8"'. — Malacca. o.Brachypteryx albogularis. m. - Supra rufescente-brunnea, capitis, nuchae, colli postici dorsique plumis nigricante margina- tis, macula infra et poneoculari nuda ; alis et cauda saturate brunneo-rufis ; mento, gula colloque antico albis, irregulai iter nigro circumdatis (in junioribus pluma; albœ gulae et colli antici scapo limboque marginali tenuissimo nigricant), pectore. abdo- mine, crisso etsubcaudalibns sordide cinereis, nonnihil pallidius variegatis, lateribus dorsi colore adumbratis; rostro nigricante- corneo, pedibus dilute fuscis, valde robustis. — Long, ti" 1 l'", rostri a rictu 1 l'", a fronte 8 1/2'", tarsi 14"\ digiti medii 13"', cauda; a basi 2 1/4", alœ 3" 4 1/2"'. — Malacca. J'ai hésité à décrire cette espèce comme nouvelle, car il se peut qu'elle soit le même oiseauquelc Malacopterum macrodaclylum Tome VIL Année 1814. 2U 402 rbvde zoologique. {Novembre 184*.; «le M. Strickland (Ànn. and Magaz.of Nat. Hist. n°8t>, p. 417), En toutcas l'espèce dontil s'agit ici, et dont j'ai sous les yeux deux individus adultes, doit être attribuée au genre Brachypteryx, dont elle possède tous les caractères ; qu'on compare seulement la mandibule du M. magnum Eyt. et celle de notre oiseau. 4. Timalia pyrrhophœa, m. — Capite, collo corporeque sub- tus saturate murinis ; dorso, uropygio, alis caudaque lœte cin- namomeis ; occipite rufescente lavato ; abdomine imo, hypochon- driis, crisso et subcaudalibus obsolète et pallide brunnescenti- bus; rostro acuto, gracili, nigricante, pedibus pallidis; juv collo postico nuchaque magis dorso eoncoloribus, abdomine. crisso et subcaudalibus obsolète isabellinis. — Long. 4" 5"'. — Malacca. Sumatra. 5. Une espèce de Pic des plus rares et des plus intéressantes, c'est le Hemicircus rubiginosus, Swains (West. Afr. II, p. 150). Nous en donnerons une seconde description en rectifiant en même temps l'indication de la patrie. — P. capite brunneo, fronte et mento pallidioribus ; collo postico, dorso, tergo, uro- pygio remigumque secundariarum et terliariarum pogoniis ex- ternis obscure fuscescente-sanguineis, internis fuscis, pallidius fasciatis; rectrieibus nigricante-fuscis, indistincte fasciatis; ma- cula utrinque parotica pulcherrime coccinea ; subtus unicolor nigricante-fuliginosus ; gula colloque antico pallidius brunnes- centibus; rostro lœte flavo, basi magis corneo, pedibus nigris. — Long. 8", rostri 1" 3'". — Malacca (non pas la Sénégambie). Une espèce semblable, mais beaucoup plus grande, c'est le P. pyrrhosis, Hodgson. 6. Garrulax bicolor, S. Millier. — Fuliginoso umbrinus; ca- pite cristato, collo toto pectoreque superiore albis, occipitis nu- chaeque plumis leviter cinereo tinctis; macula frontali, plumis periophthalmicis et fasciola poneoculari nigris ; cauda nigricante- umbrina ; rostro et pedibus nigris. — Long. 9 3/4" — Sumatra occident. Cette belle espèce de Garrulax nous semble être inédite ; elle est bien différente du G. leucolophus, Hardw. (G. Belangeri Less.). Nous respectons et gardons la dénomination, écrite sur l'étiquette, que nous avons trouvée affichée à l'exemplaire reçu dans un envoi d'Oiseaux de la côte occidentale de Sumatra. 7. Prachypterync m/llaccensis, m. — B. cauda brevissima, IKAVAIX INKDllS. fcarsis elongatis; supra rufescenle-brunnea, fronte et capitislate- ribus dilute cinereis; gula alba ; OOrpOre inforinre rcliquo l'ulvo. medio albescente; pedibus pallidis, inaxilla comea, niandibula albida. — Long. 4 1/2", cauda 8"\ — Malarm. J'ai reproduit les descriptions de cette espèce et de la précé- dente dans mon catalogue des Oiseaux du Musée de Bremen. Note sur la découverte faite en Algérie, par M. le docteur Guyon, d'une nouvelle espèce du genre Cébrio : par M. Guérin- 3IÉNEVILLB. Nousnous occupions de la comparaison de toutes les espèces con- nues du genre Cébrio, en préparant la monographie de ce genre de coléoptères pour notre Species des animaux articulés, lors- que nous fûmes interrompus par l'arrivée d'un officier porteur d'une petite boîte et d'une lettre de la part de M. Guyon , qui nous fait souvent l'honneur de nous communiquer ses observa- tions sur l'histoire naturelle de l'Algérie. Laissant là notre travail pour ouvrir cette boîte, quel ne fut pas notre étonnement et notre satisfaction, en trouvant dans la toile d'une grosse arachnide, très- cîmmune dans les broussailles de l'Algérie , et qui est VEresus linealus de Latreille, un individu très-bien conservé d'une espèce tout à fait nouvelle de Cébrion, d'une espèce que ni M. Lucas, membre de la commission scientifique d'Algérie, ni les officiers qui ont rapporté des foules d'insectes de ce pays, n'avaient ren- contrée. Cet insecte avait été pris par l'araignée propriétaire de la toile que nous examinions ; elle l'avait enveloppé de ses fils déliés, et nous pûmes le dégager de ce réseau sans le casser, ce qui nous a permis d'en faire la description suivante, en le -dé- diant à l'observateur zélé qui nous l'a procuré. Cebrio Guyonii. — Long. 15 1., 5 mill. — Sa tète est noire, petite, arrondie et parsemée de points assez forts, profondément marqués et peu serrés. Les mandibules sont noires, lisses. Les palpes labiaux et les palpes maxillaires sont d'un brun roussàtre. Les antennes sont d'un brun roussatre en dessus, rous- satre en dessous avec l'extrémité du dernier article jaunâtre ; les divers articles qui composent ces organes sont ponctués et revê- tus de poils roussàtres, courts et peu serrés Le thorax est étroit, fauve avec ses bords antérieur et postérieur bordés de brun foncé ; il est ponctué et ces points paraissent plus fins et plus ser- 404 revue zoologique. ( Novembre 1844.) rés que ceux de la tête ; l'épine de chaque côté de la base esî assez fortement prononcée , avec son extrémité assez aiguë et lé gèrement teintée de brunroussâtre. L'écusson est finement ponc- tué, roussâtre dans sa partie médiane, et d'un brun foncé sur les parties latérales et postérieures. Les élytres sont allongées,, étroites, d'un brun roussâtre, surtout dans leur partie médiane ; elles sont striées et présentent une ponctuation assez forte, ir- régulièrement marquée et peu serrée. Tout le corps en dessous est jaune, ponctué, avec la partie médiane du sternum ainsi que ses bords latéraux teintés de brun foncé. Les pattes sont ponc- tuées, d'un brun roussâtre. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Catalogue des Mollusques et de leurs Coquilles, trouvés jusqu'à présent à la Nouvelle-Zélande , avec la description des espèces récemment découvertes : par J. E. Gray , F. R. S. etc„ ( Voir page 373.) Fam. OnchidiaD/E. 149. Onchidium patelloides, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II , 212, t. 15 , f. 21 , 23. — Baie de Tasman , Nouvelle-Zélande. 150. Onch. nigricans , Quoy et Gaim. 11 , 214 , t. 15, f. 24 , 26. — Anse de l'Astrolabe, Nouvelle-Zélande. Fam. AMPiiiBOLiDiE. 151. Amphibola avellana, Hélix avellana, Gmel. 3640, Wood , Cat. f. 146, Chemn. V , f. 1919-20. Ampullaria avellana, Lam., VI. Ampullacera avellana , Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 4 76, t. 15, f. 1-8. — Hab. la Nouvelle-Zélande; vu dans le sable. Les naturels les mangent, Quoy, II, 199. Ils vivent dans des trous marécageux. Quelques individus ont tous les tours dans le même plan, et les stries très-marquées. Fam. SlPHONARIADJE. 152. Siphonaria Auslralis , Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 329, 25, f. 32-34. — Hab. le détroit de Cook. 153. Siph. Zelandica, Quoy et Gaim., Voy. Astr. II, 344, t. 17, f. 17-18. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy. 454. Siph. scutellum, Desh. , Mag. de Zool. 1841 , t. 35.— Hab. les îles Chatham , M. Deshayes, UfXLYass d'ouvrages inouykaux. 105 Fam. l.YMMiiuu-.. 155. Physa variabilis, Gray. — Hab. les rivières avec VAm- mcola antipodarum. — Coq. ovale, spire conique, sommet sou- vent érodé , tours ventrus, gonflés , et souvent aplatis et carénés «n dessous. La coq. jeune a une spire aiguë. Ces coq. varient tellement en apparence que si je ne les avais pas reçues en un seul envoi , comme venant de la même localité, je serais porté à y voir plusieurs espèces. Elles varient non-seulement de taille , de 3/4 à 1/4 de pouce, avec le même nombre de tours, mais encore pour la partie inférieure du dernier tour qui est tantôt arrondie, tantôt aplatie, ou anguleuse avec unecarène distincte . pour la hauteur de la spire , qui est généralement environ 2/3 de la longueur de la bouche , et qui dans d'autres atteint à peine moitié de cette longueur ; et , enfin , d'autres , au lieu d'être courtes et renflées , comme à l'ordinaire , sont allongées et ef- filées. Fam. VEisERiDiE. 156. Arthemis subrosea, Gray. Yate, New-Zealand, App. — Hab. la Nouvelle-Zélande, côte E. , Yate. — Coq. orbicu- laire , convexe , blanc opaque , pourpre rosé sur l'ombilic , avec des sillons serrés , réguliers , fins , concentriques , croisés par quelques stries obscures , radiées ; lunule courte, cordiforme , blanche en dedans , disque opaque. Var. lunule plus petite. Vit enfoncée à 9 pouces dans le sable. 157. Arthemis australis , Venais australis , Quoy et Gaim., Voy. Astr. M, 528 , t. 84 , f. 1 1 , 12. —Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy. 158. Vosina Zelandica, Gray, Yate's New-Zealand , App. — Hab la côte E., Yate. — Coq. ovale-cordiforme , ventrue, solide, brune, avec des lamelles serrées, régulières, peu élevées, concentriques , qui sont plus hautes à chaque extrémité ; lunule large , ovale-cordiforme , blanc pâle en dedans ; bord de la char- nière modéré ; inclinaison postérieure simple , sans aucun espace lisse incliné sur la valve gauche. Ressemble beaucoup à la D. rugosa , mais les raies sont plus minces , plus serrées , la coq. est plus oblongue , le bord de la charnière plus mince , la lu- nule plus longue et plus étroite à proportion. Les Dosina ont une petite dent antérieure, additionnelle au bord delà char- 406 bévue aooLO-GiQtit. ( Novembre 1844. ) nière. Larnark les rapporte aux Venus .-elles sont intermédiaires entre les Venus et les Cylherea. 159. Dosina oblonga. — Hab. la Nouvelle-Zélande, entre le» pierres dans la vase, ou plutôt dans le gravier— Coq. oblongue, cordiforme, blanche avec quelques rayons rouges près de l'om- bilic ; avec des stries très-faiblemeut rayonnées; avec des lignes nombreuses, étroites, serrées, régulières, concentriques, très- arrondies , lamellées à chaque extrémité; lunule cordiforme. Le bord est finement crénelé , les plis sur les côtés sont crénelés par les stries rayonnées, mais le reste de la coq. est à peu près uni ; le dedans est blanc ; la dent antérieure latérale est dis- tincte , mais petite. Var. plus allongée postérieurement. 160. Venus Yaten, Gray, Yate's New-Zealand , App. — Hab. la côte E., Yate. — Coq. ovale, tronquée postérieurement , so- lide, brune , avec des lamelles minces , distantes, concentriques, plus hautes derrière et devant, et ondulées; inclinaison posté- rieure déprimée , en forme de losange ; lunule lamellée. Res- semble à la V. plicata, mais plus courte, lames concentriques plus hautes, ondulées et déchiquetées aux extrémités. 161. V. Dieffenbachii , Gray. — Hab- la Nouvelle-Zélande. — Coq. trigone , cordiforme, solide, épaisse, blanche; ombilic brun , avec des côtes larges , rayonnées, et des stries distinctes , élevées, aiguës, concentriques; côté antérieur avec des stries serrées , concentriques , aiguës ; côté postérieur avec de larges côtes peu distinctes, rayonnées ; lunule cordiforme; disque de la jeune coquille , bord postérieur et charnière de la coquille adulte , pourpres. La jeune coquille est quelquefois plus ob- longue , étant prolongée postérieurement. 162. V. Stutchburii , Gray, Wood's Cat. supp. V. costata, Quoyet Gaim., Voy. Astr. III, 521, t. 84, f. 1-2. — Hab. la Nou- velle-Zélande , Quoy, M. B. 163. V. Zelandica, Quoy et Gaim. , Yoy. Astr. III, 522 . t. 84, f. 5-6. — Hab. .la Nouvelle-Zélande , Quoy , M. B. 164. V. çrassa , Quoy et Gaim. , Yoy. Astr. III , 523 , t. 84 , f. 7-8. — Hab. la Nouvelle-Zélande , Quoy , M. B. 165. V . intermedia , Quoy et Gaim., Yoy. Astr. III, 526, t. 84, f. 9-10. —Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy, M. B. 166. Venerupis reflexa. — Habite les roches, Nouvelle-Zé- lande. — Coq. oblongue très-irrégulière ; arrondie en devant , DMALYftB d'oOVRACES NOUVEAUX. 407 tronquée derrière ; surface avec des lignes minces , aiguës, con- centriques, plus hautes et plus arquées au bord postérieur ; elles *>nt ordinairement entre elles deux ou trois lignes concentriques plus basses; dents de la charnière 3,3; jaunâtre en dedans, moitié postérieure pourpre noirâtre, avec un bord jaune. Ces coquilles sont quelquefois oblongues, allongées, régulières; mais généralement elles le sont irrégulièrement : les régulières sont rarement blanches en dedans, et leurs dents sont toujours plus obliques et moins proéminentes que dans les individus irré- guliers. 167. V. mesodesrna* Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111, 532, t.S4,f. 17-18. — Hab. la Nouvelle Zélande.— Cette coq. varie pour sa convexité , et pour la régularité et la hauteur des stries concentriques. 168. V. Violacea, Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111 , 533 , t. 84 , f. 19-20. — Hab. la Nouvelle-Zélande. * 169. V. plumbea, Gmel., 3210. Crassatella incrassata , Lam. Fossile à Paris : a été figurée par Chemnitz comme venant de la Nouvelle-Zélande. Fam. MactriDjE. 170. Mactra discors, Gray, Mag. N. H. 1, 371. — Hab. la Nouvelle-Zélande, côte 0., île du N., DiefT. 171. Spisula ovata, Gray , N. S. — Hab. la Nouvelle-Zélande, côte 0., île du N., Dieff. — Coq. ovale , ventrue, inéquilatérale, mince, faiblement ridée concentriquement ; arrondie en devant, atténuée et prolongée derrière ; blanche, couverte d'une peau mince , brun pâle, dépassant le bord postérieur ; dedans jaune; dents latérales courtes , hautes , subtriangulaires. 172. Spisula elongata, Gray, Mag. N. H. 1, 271. Mactra elongata, Quoy et Gaim., Voy. Ast. III , 518 , t. 83, f. 1-2. — - Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy. 173. Lutraria acinaces , Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111 , 545, t. 83, f. 516. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy. Fam. MESODESMIDiE. 174. Mesodesma Chemnitzii, Desh., Enc Méth. 11, 443; Quoy et Gaim., Voy. Astr. III , 504 , t. 82 , f. 9-1 1.— Mya No* vœ-Zelandiœ , Chemn., VI , t. 3, f. 19-20. Paphies Roissyana, Les*., Voy. Coq. II , 424 , t. 15, f. 4. Mya australis , Gmel. , 08 RBVOtf zo )L'JGioaK. ( Novembre 1844.) 3221. Mactra australis, Wood's Cat. f. 24. Machœna ovata , et M. subtriangulata , Leach. , Mss. M. B. — Hab. la Nouvelle-Zé- lande , Cherftn., la baie de Tasman , Quoy. Appelée Pipae par les naturels qui la mangent. Très-abondante à la baie des lies, dans les eaux saumâtres, Dl Sinclair. Partout , Dieff. 175. Mesodesma ventricosa , Gray,N. S. — Coq. ovale, en forme de coin , tronquée derrière , mince , ventrue , blanc opa- que, faiblement striée concentriquement ; couverte d'une peau mince , presque transparente, d'une couleur de corne, bord mince; dents latérales courtes, lisses, comprimées, près de la fossette du muscle , dedans de la valve gauche le plus grand. L'inflexion siphonale n'atteint pas le centre du disque. Ressemble à une espèce cunéiforme d'Amérique , mais est plus courte , plus haute , plus mince , plus ventrue , et les dents sont différentes. 176. Mes. subtriangulata , Erycina subtriangulata , Gray , Ann. Phil. — Hab. la Nouvelle-Zélande, côte 0., île N., Dieff. Fam. SAXiCAViDiC. 177. Hiatella minuta , Solen minutus , Linn., Lam. Hiatella arctica, Lam. Donax rhomboides , Poli. Saxicav a rhomboï- des, Desh. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Je ne vois pas de carac- tère qui puisse séparer les individus que j'ai vus de la Nou- velle-Zélande de l'espèce anglaise. Le S. australis, Lam. , pa- raît différent. * Fam. CardiadjE. 178. Cardium pulchellum , Gray , N. C. — Hab. la Nouvelle- Zélande, côte E. l'île du N. Dieff. — Coq. subcordiforme , plu- tôt ventrue , mince, blanc rosé varié de rouge ; charnière, bords et deux raies concentriques, brillantes, avec de nombreuses côtes, 60 ou 65, noduleuses, inclinaison postérieure faiblement aplatie ; dedans blanc, varié de rouge brillant. Décrite sur une seule valve, probablement jeune. Fam. Telli'nid>e. 179. Psammobia Stangeri , Gray, N. S. — Hab. la Nouvelle- Zélande. — Coq. oblongue , solide, arrondie en devant , tron- quée obliquement derrière; verdâtre, avec des raies pourpres, faiblement striée concentriquement, plus profondément en devant ; surface interne et cartilage de la charnière pourpre ; dents grandes. Ressemble beaucoup à la P. vesperlina. L'incli- ANALYSES D'OUVRAGE NOUVEAUX 4(Pïi liaison postérieure des deux valves est également lisse , l'inflexion siphonale atteint à la même distance au-devant de l'ombilic . Les coquilles jeunes sont couvertes d'une peau lisse, brune; elles sont généralement pourpre foncé en dedans et rouge exté- rieurement ; quelques-unes sont orange, d'autres blanchâtres en dedans. Nommée en l'honneur de mon ami, le docteur Stanger, qui a généreusement fait cadeau de ces coquilles et d'autres pro- ductions de la Nouvelle-Zélande au Muséum, etquiest bien connu pour les difficiles devoirs qu'il eut à remplir pendant le retour de l'expédition de la Société africaine. J'ai vu cette coquille appelée P. Tongana , Quoy, mais elle est plus haute que la figure. 180. Ps. nitida. Hab. la Nouvelle-Zélande. — Coq. oblongue, mince, ovale , pellucide , poreuse , arrondie en devant , amincie derrière , couverte d'une peau dure , polie , couleur de corne ; surface interne, blanc purpurin ou pourpre ; charnière avec des dents petites. Cette coq. est voisine de la Ps. flavicans, (qui est la même que les Sanguinolaria livida et P. alba, Lam.) ; mais elle n'est pas si haute , ni prolongée inférieurement , est plus mince, et l'inflexion siphonale n'est pas si avancée vers le bord antérieur. ( La suite au prochain numéro. ) Zeitschrift fur die Entomologie ; funfter Band. Erstes und zwei- tes Heft , herausgegeben von Ernst Friedrich Germar. Nous allons rendre un compte succinct des mémoires contenus dans ce nouveau cahier d'un ouvrage que nous regardons comme indispensable à tous les entomologistes. 1. Essais d'une exposition monographique des genres de Coléoptères Corlicaria et Latridius , par M. le comte de Man- nerheim, pag. 1 à 112. L'auteur, après avoir passé en revue les travaux qui ont été publiés sur ces insectes, ce que l'on sait de leurs larves, passe aux genres et aux espèces qui sont décrits en latin. Ces descrip- tions sont faites avec tout le soin que cet entomologiste distingué 410 revue zoologique. (Novembre 1844.) met à ses ouvrages ; il donne pour le genre Corticaria 66 es- pèces, dont 5 qu'il n'a pas vues ; sur le reste, plus de la moitié est décrite pour la première fois. Le genre Lalridius n'est pas moins riche ; il est représenté par 46 espèces, dont 5 n'ont pas été vues par l'auteur, et pour le reste les deux tiers sont décrits pour la première fois 2. Tentamen dispositions generum et specierum Coleopte- rorum pseudotrimerorum , etc., par M. Lud. Redtenbacher, pag. 113-132. Pour donner un extrait de ce travail entièrement générique, il faudrait donner le mémoire en entier. 11 suffira d'indiquer que l'auteur divise ces insectes en deux familles , les Lycoperdin*; , qui comprennent les genres 1. Lycoperdina , 2. Dapsa, et 3. E'ndomychus , et les Coccinelle comprenant les genres : 1. Chilocorus, 2. Exochomus, 3. Platynaspis, 4. Anisosticia, 5. Micraspis, 6. Hyperaspis, 7. Scymnus, 8. Nundina, 9. Coc- €idula,\0. Coccinella, Il . Epilachna, 12. Cynegetis. 3. Remarques sur les Elatérides , par M. Germar, pag. 133- 192. C'est la continuation d'un travail monographique entrepris par M. Germar avec d'autres collaborateurs, et dont il a déjà été rendu compte; cette partie embrasse les genres Cryptohypnus , 29 espèces ; Ampedus, 41 espèces; Iscîmodes, 1 espèce; Apha- nobius , 1 1 espèces. Les descriptions sont en latin avec les obser- vations en allemand. 4. Mémoire sur les insectes qui vivent au milieu des fourmis, par M. F. Markel, deuxième partie , pag. 497-271. L'auteur mentionne 284 espèces d'insectes dont un certain nombre nouvelles. Ces espèces se répartissent sur cent et quel- ques genres de Coléoptères et quelques genres appartenant à d'autres ordres. 5. Remarques sur quelques espèces de Mantis , décrites par A. A.-H. Lichtenstein, dans un mémoire imprimé dans les trans- actions de la société Linnéene à Londres, par T. Charpentier, p. 278 à 309. Cette revue critique embrasse deux grands genres : les Phas- mes qui comprennent 25 espèces , et les Mantes propres qui en contiennent 44. Le mémoire est entièrement en allemand. 6. Examen critique des espèces européennes de Diptères du ANALYSES DOUVHAGEb .NOUVEAUX. 411 genre Trypeta de Meigen, par M. Lœw , pag. 312 à 437, avec deux planches. Ce travail embrasse, outre le genre Trypète de Meigen, plu- sieurs autres genres qui en avaient été démembrés par MM. Ro- bineau, Macquart Walker, Fatlen , etc., sous les noms de 7V phritis, Acidia, Forellia, Euleia, Anomoia, etc. L'auteur dé- crit 80 espèces qu'il divise d'abord par la disposition des taches des ailes , et ensuite subdivise par la couleur du corps. Le mé- moire est en allemand , mais chacune des espèces nouvelles est accompagnée d'une phrase diagnostique en latin. Enfin deux excellentes planches accompagnent ce travail et représentent l'aile de 72 espèces. Ces deux planches, que je regarde comme un chef-d'œuvre, indiquent la voie où doit marcher actuellement l'iconographie entomologique , sous peine d'être tout à fait aban- donnée à cause de son grand prix , puisqu'elles résolvent le problème des figures à bon marché. Ces deux planches, dans le système actuel, auraient donné place à 12 ou 16 insectes entiers et , en donnant seulement la partie essentielle de l'insecte , elles éclairent la description de 72 espèces ; une planche de plus donnant un insecte entier, sa larve , ses caractères buccaux, quelques ailes de plus, et le travail de l'auteur se trouvait traité tout à fait monographiquement. Supplément à mon essai de classification des Nitidulaires , par M. Érichson, pag. 438-458. C'est une addition à un travail du même auteur qui a paru dans le tome IV du même recueil , pag. 225. 8. Supplément à la monographie du genre Scydmaenus , par M. Schaum, pag. 459-472. L'auteur donne d'abord un tableau des divisions , au nombre de six, à introduire dans ce genre , et décrit 7 espèces nou- velles. Ces deux cahiers se terminent par quelques courtes notes. Ce sont : Remarques sur les Myrmécophiles, par M. Schiodte. — Sur la structure de Vabdomen dans quelques genres de Coléoptères r par M. Schiodte. — Sur la larve de la Clitellaria Ephippium , par M. Markel. — Supplément et rectification au travail sur h /(nie Ileterocerus , par M. Kiesenwetter. (A. P.) h\l REVtJB zoolugique. ( Novembre 18i4 . ) III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 11 novembre 1844. M. Vuvernoy lit un impor- tant travail ayant pour titre : Fragments sur les organes gé- nito-urinaires des Reptiles et sur leurs produits. C'est la suite du mémoire que ce savant a lu récemment à l'Académie. Le troisième fragment a pour titre : Sur l'appareil déjà gé nération chez les Salamandres et les Tritons. 11 est divisé en trois parties : la première a déjà été lue à l'Académie; M. Du- vernoy, après en avoir rappelé les principaux résultats , passe aux deuxième et troisième parties de ce même fragment, qui ont pour sujet : 1° le vestibule genito-eœrémentitiel de ces mêmes Reptiles, et 2° leur mode de fécondation. M. Duvernoy conclut des observations qu'il a faites sur ce dernier sujet : 1° que la fécondation , chez ces animaux , a lieu avant la ponte , dans l'ovaire ou dans le commencement de Poviducte, avant que l'ovule soit entouré de son albumen et de sa coque ; 2° Que les sexes se rapprochent pour cette fécondation , et que la verge du mâle , chez les Tritons, s'introduit dans le vestibule génito-excrémentitiel de la femelle, et sert à un accouplement intime. Si cet accouplement n'a pu être observé par Spallan- zani , ni par Rusconi , c'est qu'il a lieu probablement pendant la nuit, ou qu'il dure peu d'instants, comme chez certains Oiseaux. Le quatrième fragment comprend en premier lieu, Ie Une description détaillée des Reins des Salamandres et (les Tritons. 2e La description détaillée d'un singulier appareil de canaux excréteurs des reins dans la Salamandre commune , dans la Sa- lamandre noire et dans trois espèces de Tritons. M. Duvernoy termine l'analyse de ce beau travail en disant : «Dans les troisième et quatrième fragments, pour l'examen desquels je prie M. le Président de vouloir bien nommer des commissaires , j'espère avoir montré , comme dans mes obser- vations sur les dents , comme dans celles sur le développement des Pœcilies , le soin que je mets à me livrer à des recherche^ .sociétés SAVANT!». \ I > analomiques de structure intime et d'analyse microscopique. » « Après avoir assisté , il y a plus de quarante ans , à l'époque de création de l'Anatomie comparée , pour laquelle cette Aca- démie peut revendiquer la gloire d'avoir préparé , dès l'instant de sa fondation, une notable partie des matériaux nécessaires, je suis heureux d'être encore acteur , durant l'époque ac- tuelle, qui est celle de perfectionnement de cette belle science. » Nous nous permettrons seulement d'ajouter que M. Duvernoy est par trop modeste , quand il dit avoir assisté , il y a quarante ans, à la création de l'Anatomie comparée. 11 aurait été plus exact en disant qu'il y avait puissamment contribué, ce qui , du reste , est reconnu et proclamé par les savants de tous les pays. MM. Prévost et Lebert adressent des Recherches sur la for- mation des organes de la circulation du sang dans l'embryon du Poulet. Séance du 18 novembre. M. Duméril , en présentant le 6e vo lume de son Erpétologie générale , s'exprime ainsi : Le volume que nous avons lhonneur de présenter à l'Acadé- mie est le sixième de l'ouvrage sur les Reptiles que M. Bibron et moi publions sous le titre d'Erpétologie générale et complète. Il traite uniquement de l'ordre des Serpents , mais il ne com- prend que l'histoire générale des Ophidiens et celle de quelques- unes des espèces non venimeuses. L'étude des animaux de l'ordre des Ophidiens a offert jusqu'ici de très-grandes difficultés. Ces Reptiles étant privés de membres, leurs mouvements sont à peu près les mêmes , ainsi que les organes qui sont destinés à leur procurer des sensations ; et chez eux les instruments qui servent à la digestion , à la respiration, à la circulation et à la reproduction sont absolument semblables. Leurs caractères étant , par cela même, trop naturels, il a fallu en découvrir d'autres, essentiellement propres à les faire distin- guer en genres et en espèces , à l'aide d'une méthode rigou- reuse. Nous espérons être parvenus à ce résultat , depuis long- temps désiré dans la science, par l'examen que nous avons fait des parties solides qui composent la bouche des Serpents. Comme les mâchoires et les dents sont, chez ces reptiles, les seuls agents propres à la préhension des aliments, ces instruments, indis- pensables à leur genre dévie, doivent toujours être en rap- 414 REVUE zoologique. ( Novembre 1 844. ) ports avec le volume et la nature de la proie dont ces animaux doivent s'emparer et se nourrir. Convaincus du rôle important que les mâchoires remplissent dans l'économie, et de la facilité que l'on trouve, quand on a bien étudié la structure de la tête des Serpents , pour recon- naître et distinguer les formes de ces pièces solides , même à travers la peau , en raison du peu d'épaisseur des chairs qui les recouvrent , nous avons fait mettre à nu et représenter cette portion du squelette chez un très-grand nombre d'espèces diffé- rentes, choisies dans les tribus qui nous paraissaient être d'ail- leurs les plus naturelles , et ce procédé nous a fourni de très- heureux résultats. C'est ainsi qu'aujourd'hui, par l'examen comparatif que nous avons fait de près de cinq cents espèces que nous avions à étu- dier et à décrire, nous avons pu les classer méthodiquement et les caractériser de manière à diviser l'ordre entier des Ophidiens en cinq sections bien distinctes, et celles-ci en familles et en genres qui réunissent les espèces. Ces indications caractéristiques viendront puissamment en aide aux naturalistes pour leurs dé* terminations qui étaient restées jusqu'ici excessivement embar- rassantes et trop souvent impossibles. Favorisés par les circonstances de notre position au Muséum d'histoire naturelle, où nous dirigeons cette partie des Collée tions qui est maintenant, sans contredit , la plus considérable qui existe dans le monde entier, nous avons pu voir, rapprocher et comparer entre elles les espèces de toutes les régions de la terre, dont un très-grand nombre nous étaient inconnues, et con- stater sur beaucoup d'individus, d'une même race, les modifî cations et les variétés produites par l'âge, les dimensions, le sexe , et quelquefois par le climat. Depuis huit ans que nous avons terminé, avec le Ve volume de notre Erpétologie , l'étude de l'ordre des Lézards , nous re- cevions très-souvent des Serpents que nous étions forcés de reconnaître et de décrire comme des espèces nouvelles, de sorte que notre travail ne pouvait se terminer. Dans l'intérêt de la science nous avons cru devoir suspendre la rédaction définitive de l'Ophiologie , en continuant cependant à recueillir, avec per- sévérance et utilité , tous les documents qui nous étaient indis- pensables, et dont nous avons pu heureusement profiter. SOCIÉTÉS SAVANTES. 415 C'est alors, et dès l'année 1840, que nous nous sommesdée'wlés à publier, par anticipation , le MIT volume de l'Erpétologie qui comprend l'histoire générale des batraciens et en particulier celle des espèces qui sont privées de la queue Le travail qui concerne cet ordre de Reptiles est maintenant rédigé complète- ment ; mais la partie qui traite des Urodèles , ou des espèces qui conservent la queue pendant toute la durée de leur vie, devra former un IXe tome qui contiendra, en outre, avec un résumé général et méthodique de nos travaux , les tables et les supplé- ments. Ce sera le complément et la fin de l'ouvrage sur cette partie de la zoologie. Ce dernier volume ne pourra cependant être imprimé .que lorsque notre entreprise sera entièrement achevée. Nous devons prévenir que le VIIe volume , qui doit comprendre la fin de l'ordre des Ophidiens , sera si étendu , que nous nous verrons forcés de .le diviser en deux parties dont la pagination ne sera pas interrompue. Par le fait , l'ouvrage entier se composera de dix gros volumes : il sera orné de plus de cent planches, dont les dessins coloriés et exécutés d'après nature par M. Prêtre, sont parfaitement gravés sur acier. Plus de 80 planches sont déjà publiées. Nous avons employé, dans cette Histoire naturelle des Ser- pents, la marche que nous avions suivie précédemment poul- ies autres ordres de Reptiles , et que l'un de nous avait adoptée dans la zoologie analytique publiée, et il y a maintenant près de quarante ans, et puis dans son grand travail pour la classifica- tion des Insectes , distribués par familles naturelles, dont les prémices avaient été insérés dans les tableaux zoologiques qui sont placés à la fin du premier volume des leçons d'anato- mie comparée de G. Cuvier. Il croit devoir reproduire à ce sujet les idées principales qui ont dirigé jusqu'ici tous ses travaux. La méthode qui règne dans tout l'ouvrage consiste à observer la ressemblance des êtres d'après leur nature intime ou dans l'organisation, les formes et les habitudes , afin de les rappro- cher autant que possible. Or, comme tout être ne peut être dis- tingué d'un autre qu'autant qu'il en diffère plus ou moins , U s'agit de saisir et d'exprimer cette différence par des notes pré- cises ou par des caractères. En observant ainsi successivement ce qui est commun à un •rand nombre , et ce qui est propre à quelques-uns seulement Mft revuk zooLOGiQUE. ( Novembre 18i4. ) on parvient à distinguer l'espèce, et , par une marche naturelle et méthodique, on descend par des degrés plus ou moins espa- cés, qui opèrent des soustractions réelles et Ton arrive définiti- vement à l'unité. C'est par une série de divisions dichotomiques représentées et figurées par des tableaux synoptiques , qu'on est conduit d'abord aux classes, puis aux ordres, sous-ordres et suc- cessivement aux familles, aux genres, enfin aux espèces; car la connaissance de l'individu est le but que doit atteindre tout sys- tème ou toute méthode en histoire naturelle. Tel est le procédé que nous avons employé dans toutes les parties de cet ouvrage. L'observateur s'y trouve constamment dirigé de manière à parvenir rapidement d'abord à la connais- sance du nom donné à l'individu qu'il examine, puis ensuite à celle de son histoire détaillée ; car les caractères ne sont pas ima- ginés d'avance ; mais tracés , indiqués ; ils peuvent être , pour ainsi dire , lus comme ils sont inscrits sur l'objet même que le naturaliste a sous les yeux, et c'est toujours le cas dans lequel se trouve l'observateur quand il veut étudier un être qu'il voit pour la première fois. Dans ce volume, après avoir fait connaître les caractères géné- raux des Serpents et l'historique des classifications diverses pro- posées pour leur étude, nous sommes entrés dans beaucoup plus de détails sur l'organisation, les fonctions et les mœurs de ces Reptiles, en traitant, dans autant de chapitres, des organes du mouvement et des actions diverses qu'ils permettent, puis des organes des sens, des différentes modifications que présentent ceux de la nutrition, pour la digestion, la circulation, la respira- tion et les sécrétions. Enfin nous avons terminé cette étude par l'examen et les fonctions des organes générateurs. Un chapitre est spécialement consacré à la partie littéraire. C'est là que nous faisons connaître les principaux écrits anatomi- ques, physiologiques, descriptifs et topographiques relatifs à l'histoire naturelle des Serpents. Le reste de l'ouvrage est employé à l'étude et à la description de la première section de l'ordre des Ophidiens, qui comprend les espèces de Serpents non venimeux. Ce groupe se trouve par- tagé en deux tribus : celle des Scolécophides ou vermiformes et celle des Azémiophides ou cicuriformes. Les trois autres tribus seront étudiées dans le volume suivant. M. Aie. d^Orhigny lit un Mémoire ayant pour titre : Re- SOCIETES SAVANMS. k\l cherches sur les lois qui président à la distribution géogra- phique des Mollusques marins côtiers. Voici les conclusions que l'auteur a déduites de ses observations : 1° Deux mers voisines, communiquant entre elles, mais sé- parées seulement par un cap avancé vers le pôle , peuvent avoir leurs faunes distinctes. 1)0 11 peut exister en même temps , par la seule action de la température, dans le même océan et sur le même continent, des Faunes distinctes , suivant les diverses zones de tempé- rature ; 3° Sous la même zone de température , sur des côtes voisines d'un même couraut, les courants peuvent déterminer des Fau- nes particulières ; 4° Une Faune distincte de la Faune du continent le plus voisin peut exister sur un archipel , lorsque les courants viennent l'isoler. 5° Des Faunes distinctes , ou du moins très-différentes entre elles, peuvent se montrer sur des côtes voisines, par la seule action de la configuration orographique ; (î° Lorsqu'on trouve les mêmes espèces sur une immenâe étendue en latitude, dans un même bassin, les courants en seront la cause ; 7° Les espèces identiques entre deux bassins voisins annoncent des communications directes entre eux ; 8° Les plus grands affluents n'ont absolument aucune in fluence sur la composition des Faunes marines voisines ; ainsi , toutes les déductions qu'on en a tirées , dans le cas des bassins tertiaires , deviennent illusoires. M . Raciborski présente un Mémoire intitulé : De la Nature des corps jaunes et de leurs rapports avec la fécondation. - M. Guillot adresse une lettre contenant ses Recherches sur la structure intime du foie des animaux mammifères et de Vhomme. M. Lasseigne présente les résultats de l'analyse qu'il a faite de certaines parties d'un squelette humain annoncé comme fos- sile. Il montre que les ossements prétendus fossiles de la car- rière à plâtre et ceux de cadavres inhumés à Pantin, après la bataille livrée en 1814, contiennent à peu de chose près les mêmes éléments. Tome VII. Année 1844. 27 4f8 krvde zooloc.iqur. ( Novembre 1 844. ) Séance du 25 novembre. M. Duvernoy présente un grand Mémoire ayant pour titre : Du système nerveux des Mollusques acéphales bivalves ou lamellibranches. Ce travail est divisé en trois parties : la première est historique ; la seconde comprend vingt monographies; la troisième est une description générale , résumée de ces observations particulières ; cette dernière partie donne le sujet de vingt-cinq chapitres qu'il serait trop long d'ana- lyser ici. Ce beau travail, fruit de plusieurs années d'études de l'au- teur, est accompagné de quarante et une figures, distribuées dans neuf grandes planches, représentant les divers systèmes nerveux des espèces décrites dans les vingt monographies qui compo- sent la seconde partie de ce travail. Ces planches ont été exa- minées avec le plus vif intérêt par MM. les membres de l'Aca- démie. M . Milne Edwards présente , sous le titre de Bêcher ches zoologiques faites pendant un voyage en Sicile , une petite brochure reproduisant son Rapport au ministre de l'Instruction publique, inséré dans le Moniteur universel ; il donne une idée des travaux qu'il a pu effectuer , et des moyens qu'il a employés pour obtenir ces résultats. Comme nous reviendrons sur ce Rap- port officiel dans un prochain numéro , nous nous bornons à reproduire ici l'article qui a été fait à son sujet par le spirituel rédacteur du feuilleton scientifique du National ( 27 novembre r844). Voici cet article. « M. Milne Edwards dépose un rapport imprimé adressé à M. le ministre de l'instruction publique sur la mission scienti- fique qu'il vient de remplir sur les côtes de Sicile. Ce travail a moins pour objet l'anatomie descriptive que la physiologie zoolo- gique , science toute nouvelle apparemment , et que , par mo- destie sans doute , on fait remonter à Geoffroy St-Hilaire , mais à laquelle il ne serait pas difficile d'assigner une origine plus exacte en la faisant remonter jusqu'à Aristote. Quoiqu'il en soit, la génération nouvelle possède une école physiologique, dont la spécialité est d'étudier les modifications par lesquelles l'orga- nisme se simplifie chez les être inférieurs. C'est même de cette génération que datent les recherches sur l'embryologie , soit normale, soit tératologique. Comme si Cuvier, comme si M. de Blainville, comme si Latreille , Lamarck, n'avaient, de toute leur vie , fait que des examens comparatifs et grossiers du méca- SOtlÉTÉS SAVANTES 4lî> nisme animal , comme si Straus s'était rontenté «le cadavres informes pour scruter la nature. Mais revenons à la mission i„>ii,i,„ prrcixe* de* Upètoêt ?l iè leur* caractère* di'tinclif*, fait la première base *ur hiquille toute* let re- cherche* de l'histoire naturelle doivent être [ondée*, les obser- vations les plus curieuses , les vues les plu* nouvelles, perdent presque tout leur mérite quand elles sont dépourvues de cet appui, etc., etc. s Après ces travaux purement zoologiques , j'ai cherché à ap- pliquer l'histoire naturelle des animaux articulés au bien-être de l 'humanité, comme on l'a fait dans ces derniers temps, et arec un grand succès, pour les autres sciences. J'ai toujours partagé les idées '1 un savant que l'Académie des sciences vient d'adin* un dans son sein, et je crois comme lui que « la science ne doit pa* avoir seulement pour mission de satisfaire chez V homme ce be- soin de tout connaître, de tout approfondir, qui caractérise la Il n'en est pas de même pour l'observation des phénomènes physiolo. giques , pour l'étude des divers systèmes d'organes, et surtout pour l'exa- men de leur structure intime ; les connaissances préalables d'un docteur en médecine ou en chirurgie, et un bon microscope suffisent, et il n'est pas rare de voir des médecins instruits et accoutumés a l'observation, se livrer à ces sortes de recherches et produire, au bout d'un ou deux ans d'études, des travaux remarquables dans ce genre, et que je regarde •M être très-utiles au perfectionnement de la zoologie. J'irai même plus loin , et je dirai que , dans cet ordre de recherches, on peut exécuter d'intéressants travaux sans avoir fait d'études anatomiques préa- lables , car , un jeune entomologiste , qui «'occupe depuis peu d'années de l'histoire naturelle des Insectes seulement, a pu, pendant un voyage de quelques mois, et dans ses moment* de loisir, faire une série Intéres- sante de recherches anatomiques sur le système nerveux des Mollusques. Quel est l'anatomtste, quel est le physiologiste qui pourrait ainsi (aire spontanément de la bonne et véritable zoologie, de cette zoologie comme er, Geoffroy Sair I ^treille, et plusieurs autres savants dont ta France a droit d'être «ère, et comme en font encore ■ iques zoologistes dignes de suivre les traces de tes maîtres? \-2h revue zooLOGiyoF. (Novembre 1844.) plus noble de ses facultés ; elle en a aussi une autre moins bril- lante^ sans doute, mais peut-être plus morale, je dirai presque plus sainte , qui consiste à coordonner les forces de la nature pour augmenter la production et rapprocher les hommes de V égalité par l'universalité du bien-être. » Appelé par élection à faire partie des quarante membres qui composent la Société royale et centrale d'agriculture, j'ai dû sou- vent mettre ces idées en pratique et chercher, dans l'étude de l'organisation et des mœurs de divers animaux articulés , des moyens propres à combattre leur trop grande multiplication dans nos cultures , afin de prévenir , ou du moins d'atténuer les pertes qu'ils font éprouver aux cultivateurs. C'est pour cette importante et utile application de la science , qu'il est nécessaire d'entrer dans les plus petits détails de l'étude de ces êtres, dont les espèces sont si variées; il ne suffît plus ici d'avoir des connaissances profondes sur leur organisation intime sur leur physiologie (1). Pour faire de l'histoire naturelle appli- (1) Je regarde cependant ces connaissances comme de première néces- sité en histoire naturelle, car elles complètent l'histoire des êtres que le naturaliste doit connaître d'une manière détaillée. Déjà la science est riche de ces sortes d'observations, le Règne Animal de Cuvier en est la preuve, et je pourrais citer parmi les naturalistes vivants ( sans parler des créa- teurs de cette zoologie de notre époque, appuyée sur la connaissance du mode et des lois de l'organisation des animaux) , des noms qui font la gloire de l'Académie des sciences. On doit donc applaudir aux efforts des hommes qui dirigent leurs travaux vers ce but, en étudiant l'orga- nisation de ces groupes inférieurs, dont l'anatomie ne peut être faite que sur le vivant , et que ne purent comprendre dans leurs investigations les créateurs de la nouvelle zoologie. Ces études spéciales, faites sur des êtres difficiles à voir et à disséquer , souvent de proportions minimes , doivent être exécutées par des hommes habiles et surtout très-conscien- cieux, car peu de naturalistes auront le loisir et les moyens d'aller les vérifier sur les lieux ; ils devront en accepter les résultats de confiance , quand ils les emploieront au perfectionnement de la méthode naturelle, qui est toute la science puisqu'elle doit être l'expression exacte et com- plète de la nature entiire. Il faut que l'architecte , en recevant ces ma- tériaux pour les mettre en œuvre , puisse être certain de leur solidité , car, je le répète , i) ne saurait les soumettre tous à une vérification scru- puleuse, comme il le pourrait facilement s'il s'agissait d'observations laites sur la nature morte et conservée dans nos Musées. Il doit donc s'enquérir, avant tout, de la moralité scientifique de celui qui les SOCIÉTÉS BAVÂMES. Î25 cjnée à l'agriculture , il faut surtout bien connaître les diverses espèces, trouver en elles des caractères qui permettent de les dis- tinguer facilement de celles qui leur ressemblent le plus, mais qui ne s'attaquent pas aux végétaux cultivés et utiles. En effet , il arrive souvent que deux insectes du même genre , d'espèces très- voisines, et qu'il semblerait puérile de chercher à distin- guer, diffèrent d'une manière notable par leurs mœurs. Ainsi, par exemple, entre le Scolyte qui détruit si rapidement les ar- bres de nos promenades et de nos routes , et celui qui nuit gra- vement aux pommiers à cidre, il n'y a que la différence de quel- ques impressions plus marquées sur les élytres de l'un , presque effacées chez l'autre, et si l'on voulait s'en rapporter à ces na- turalistes superficiels, qui se posent cependant en réformateurs de la zoologie, quoiqu'ils n'aient jamais pénétré dans ses dé- tails, et par conséquent dans les difficultés de cette science , on devrait confondre ces deux espèces et flétrir les naturalistes qui cherchent péniblement à les distinguer. Cependant l'une , celle de l'orme , se construit invariablement, et sur cet arbre seule- ment, des galeries d'une forme particulière et toujours la même, tandis que l'autre ne s'attaque jamais qu'au pommier , et con- struit sur cet arbre, et invariablement aussi, des galeries dune forme toujours très-différente. Je pourrais citer une foule d'exemples semblables pour prou- ver que, sous le point de vue si important de ses applications , l'histoire naturelle des animaux doit être faite avec un soin tout particulier, avec minutie même. Je pourrais aussi parler des ob- servations délicates qui démontrent que toutes les espèces d'in- sectes nuisibles à nos cultures ont des parasites destinés à limiter leurs multiplications ; que ces parasites eux-mêmes sont atta- qués par d'autres espèces qui les empêchent de faire disparaître les premières ; mais les faits consignés dans plusieurs de mes mémoires d'entomologie appliquée à l'agriculture, ont été mis sous les yeux de l'Académie et du public savant, et ils peuvent être appréciés par chacun. J'arriverai donc au but particulier du présent mémoire. apporte, de ses habitudes de scrupuleuse exactitude, de la sagesse et de la rectitude de son esprit , et n'accepter les résultats de ses recherches que lorsqu'ils sont en harmonie avec certaines lois naturelles déduites de l observation, et qui ne pourraient être contestées par personne. 426 revde zoologique. ( Novembre 1844.) Depuis longtemps les habitants du midi de la France et de l'I- talie, où la culture de l'olivier est une source de richesses, se plaignent des pertes que leur causent les insectes , et demandent au gouvernement et à la science des secours pour remédier au mal. Cet arbre si utile est attaqué par plus de vingt espèces dif- férentes. Le Scarabéide connu sous le nom â'Oryctes grypus , et les larves des Cigales, rongent ou sucent les racines de cet ar- bre et l'affaiblissent considérablement ; plusieurs espèces de Cha- rançons rongent ses feuilles; plusieurs Coléoptères xylophages font mourir ses branches; une Cochenille et trois Hémyptères des genres Cercope, Psylle et Thrips sucent et font languir ses jeunes pousses ; trois Lépidoptères attaquent son bois et ses feuilles ; un autre vit aux dépens du fruit , et , enfin , ce même fruit est encore attaqué par un Diptère qui , dans certaines an- nées , fait perdre entièrement la récolte d'huile. Ces ravages, causés par des insectes , ont toujours préoccupé les agriculteurs et les naturalistes ; beaucoup de mémoires ont été publiés par les uns et par les autres , mais les travaux des pre- miers n'étant pas appuyés sur une méthode scientifique n'ont fait xjue signaler le mal ; leurs auteurs ont proposé des moyens de destruction inapplicables , et souvent dirigés sur des espèces in- nocentes des ravages dont on se plaignait. Ceux des naturalistes sont restés aussi inutiles , pour la plupart du moins , parce que les descriptions qu'ils contenaient étaient trop vagues pour bien faire connaître ces insectes, dont souvent ils n'avaient observé qu'un seul état. Néanmoins ces derniers travaux renferment des remarques utiles dont on peut tirer parti quand on reprend le sujet à fond. Dans le courant de cette année , M. le ministre de l'agricul- ture et du commerce ayant reçu de M. Blaud, agriculteur très- instruit qui habite Beaucaire, un mémoire étendu sur la culture de l'olivier et sur les insectes qui nuisent à cet arbre , l'a envoyé à la Société royale d'agriculture en lui demandant un rapport sur ce document. Chargé de ce travail, j'ai dû, tout en approu- vant en général les études de M. Blaud , lui demander d'envoyer la plupart des insectes qu'il avait observés , parce que ses des- criptions et ses figures n'étaient pas appuyées sur des connais- sances entomologiques sulïisantes pour qu'il fût possible de porter un jugement définitif. Cet agriculteur se conformant au SOCIÉTÉS SAVANTKS. 4t>7 vœu de la commission dont j'avais été l'organe , a adressé , le 4 septembre dernier, à M. le ministre, une petite boîte contenant des olives gâtées par la chenille qui ronge l'intérieur de leur noyau, ce qui m'a permis d'étudier et de figurer cette espèce d'une manière convenable , et m'a mis à même de découvrir l'un de ses parasites, échappé jusqu'ici aux recherches des agri- culteurs et des naturalistes. Le mémoire dans lequel je décris cet insecte et son parasite serait trop long pour être lu dans cette enceinte , et je le réserve pour une lecture devant la Société d'a- griculture. Je me bornerai aujourd'hui à en présenter un résumé très-succinct. 1. Les olives sont attaquées par une petite chenille qui s'intro- duit dans leur noyau , ronge l'amande , en sort vers la fin d'août par une ouverture près du pédoncule et se laisse glisser à terre au moyen d'un fil, pour se métamorphoser en un papillon très- petit. 2. Cette chenille, en perçant son trou de sortie , fait mourir le pédoncule de l'olive , et celle-ci tombe longtemps avant sa ma- turité. 3. Une fois à terre , la chenille cherche sous l'arbre quelque feuille morte ou l'anfractuosité de quelque motte de terre , s'y construit une légère coque soyeuse, et se métamorphose ou chry- salide dans l'espace de trois jours ; six jours après le papillon éclôt. à. Ce Lépidoptère appartient au genre OEcophorades auteurs. C'est VOEcophora olivella de M. Duponchel , publiée dans son Histoire naturelle des Lépidoptères de France ( Suppl . noct., t. IV, p. 439), et qui correspond à la Tinea oleella de Fa- bricius. 5. Au moment où la chenille quitte l'olive pour se transformer en chrysalide , elle est attaquée par divers ennemis. Les oiseaux lui font la chasse pendant qu'elle est suspendue au fil au moyen duquel elle se glisse à terre ; les fourmis la saisissent quand elle est sur le sol ; enfin un petit hyménoptère Chalcidite profite de cet instant pour pondre sur son corps un grand nombre d'œufs , lesquels venant à éclore , donnent naissance à autant de très- pelites larves qui vivent et se développent aux dépens de. ses parties charnues et graisseuses , sans attaquer d'abord les sources de la vie ; arrivées à leur entier développement , elles font mourir 428 revue zoolocïqce. (Novembre 1844.) fa chenille ou la chrysalide, si celle-ci a pu se former, et se -construisent sous sa peau des coques ovales au nombre de 1 5 à 20. 6. Sur 28 nymphes et chenilles envoyées du Midi, et qui m'ont été transmises par M. le ministre, plus de la moitié étaient ainsi piquées et ont donné naissance à une quantité de petits chalcidites presque microscopiques, d'un beau noir de velours, avec la tête verte. Ces hyménoptères appartiennent à la tribu des Ptéromaliens, mais forment un sous-genre propre que je nom- merai Tri g ono g as ter, à cause de la forme triangulaire de leur abdomen. L'espèce n'ayant pas été décrite , je propose de la qualifier par un nom qui fera allusion aux services qu'elle rend à l'humanité, en limitant la multiplication du papillon dont la race aurait depuis longtemps fait disparaître l'olivier,. Ce sera donc le Trigonogaster bienfaisant. (Tr. benignus). 7. Comme on le voit, la nature, dans ses admirables harmo- nies, a voulu qu'une race destinée à s'opposer à la trop grande multiplication de l'olivier, fût conservée, quoique restreinte dans de justes limites; mais l'homme est obligé de chercher à rompre ces harmonies, afin de favoriser la multiplication et la production des végétaux qui lui sont utiles. Il doit donc chercher à profiter des connaissances qu'il acquiert tous les jours sur la manière de vivre des animaux qui attaquent ces végétaux, et, dans le cas présent, il trouvera un moyen facile de détruire un grand nombre de ces lépidoptères, en attaquant la chenille et la nymphe au moment où elles sont, pour ainsi dire, à sa discré- tion. Ainsi , nous avons vu plus haut que les chenilles sortent des olives vers la fin d'août, pour descendre à terre, sous les arbres , se construire des coques soyeuses, et se transformer en chrysalides dans les anfractuosités du terrain ou contre les feuilles tombées. On comprend déjà qu'il suffira de creuser la terre de quelques centimètres au dessous de chaque arbre , d'accumuler dans ces fosses les feuilles mortes , afin de présenter aux chenilles un abri commode, et l'on n'aura plus, vers les premiers jours de septembre, qu'à réunir ces feuilles en tas, à les brûler, et à remettre la terre dans les fosses afin d'enterrer le peu de chrysalides qui auraient échappé au feu en, se cachant dans les anfractuosités du terrain. Dans mon mémoire, j'entre dans plus de détails sur cette opération, qui a été essayée avec succès par M. Blaud , et qui MELANGES ET NOUVELLES. 4l!9 équivaut à un simple amendement; jiusiste aus«i sur la iMtcei site de la pratiquer simultanément dans toute une contrée; carT autrement, les oliviers du propriétaire négligent communique- raient le mal à ceux auxquels on aurait donné les soins les plu* intelligents et les plus efficaces. Enfin je crois qu'il est nécessaire d'appeler l'attention du gouvernement sur un sujet si important, en provoquant des mesures analogues à celles qui ont été prise» pour régulariser l'échenillage. M. de Quatre fag es lit un mémoire intitulé : Observations sur le Phlébentérisme ; anatomie des Pycnogonides. Ces observa- tions, qui occupent 7 pages et demie du compte rendu, ne sont guère susceptibles d'analyse. Comme elles ont rapport au débat engagé entre l'auteur et M. Souleyet,quedes circonstances indépendantes de la volonté de MM. Miine Edwards et de Qua- trefages,ont privé d'un tour de lecture jusqu'à ce moment, nous croyons devoir attendre le jugement que l'Académie sera appelée à porter sur cette question si importante pour MM. de Quatrefages etSouleyet, mais surtout pour M. Milne Edwards, auteur du Rapport sur les travaux de M. de Quatrefages. M. Dujardin adresse un Mémoire sur les Jcariens, et en particulier sur les organes de la manducaiion et de la respi- ration chez ces animaux. Dans ce travail l'auteur examine la forme extérieure et les organes locomoteurs des Acariens ; les organes de la manducation et l'appareil digestif, l'appareil res- piratoire, le système nerveux et les yeux, l'appareil reproduc- teur, et enfin les affinités d'après lesquelles on peut classer les Acariens , et, sur ces différents points, il fait connaître les obser- vations qui lui sont propres. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Note sur deux genres à retrancher du Catalogue zoologique. M. Van Beneden a lu à l'Académie des sciences de Bruxelles , une note très-intéressante sur deux animaux marins dont M. de Quatrefages a formé deux nouveaux genres sous les noms d'Éleu- thérie et de Synhydre , et il a démontré que l'une de ces deux espèces est une larve et que l'autre appartenait à un genre publié antérieurement. Relativement au genre Éleutltérie . M. Van Beneden se livre 430 revus zoologique. (Novembre 1844») à un examen détaillé de ses caractères, et il pense que cet animal n'est qu'un premier âge d'un Polype voisin des Tubulaires. Quant au genre Synhydre , le Polype avec lequel M. de Qua- trefages l'a établi , a été découvert par M. Van Beneden, en 1839, après une forte tempête, et désigné par lui, dans la séance de l'Académie de Bruxelles , du G janvier 1841 , sous le nom géné- rique iï Hydractinie. En 1842, M. Philippi publia le même animal dans les Archives de Wiegmann, sous le nom de Bysmorphosa conchicola; il provenait du golfe de Naples. En 1843, M. Allman a parlé à l'Association britannique de Corck , d'un zoophyte hydroïde nouveau qui tient le milieu entre les Corynes et les Hermies. Il l'appelle Cordylophora. Le peu de mots que l'auteur en dit ne laisse point de doute : c'est encore le même animal. Tout à fait à la fin de l'impression de mon mémoire, poursuit M. Van Beneden , j'ai reçu le cahier des Annales des sciences naturelles du mois d'octobre 1843, dans lequel se trouve un mé- moire de M. de Quatrefages sur la Synhydre parasite , nouveau genre de Polypes voisin des Hydres. M. de Quatrefages a observé ce polype plusieurs fois à St-Vast-la-Hougue (côtes de Nor- mandie), et une seule fois à Bréhat (côtes de Bretagne), c'est encore le même animal que notre Hydractinie , et nous sommes étonné que cette identité avec l'animal que nous avions figuré déjà en 1841 , ait échappé à M. de Quatrefages. Nos observations sur les Hydractinies ne s'accordent guère avec celles de M. de Quatrefages sur les Synhydres , quoique ce soit le même animal , surtout pour tout ce qui regarde la repro- duction. J'aurai l'occasion de revenir sur ce sujet; la différence de nos résultats provient, probablement, de ce que j'ai consa- cré plus de temps à étudier l'Embryogénie de ces animaux, et cela dans différents genres. Voici la synonymie que M. Van Beneden donne de son genre Hydractinie : 1. Hydractinie Van Beneden. Recherches sur la structure de Vœuf dans un nouveau genre de Polype (Hydractinie). Bulletin de l'Acad. roy. de Bruxelles, t. VIII, 1841 , p. 89, pi. 1-5. — Recherches sur V embryogénie des Tabulai resAlèm. de l'Acad. roy. de Bruxelles, t. XVII , pi. (>. »ii;l\n<;ks rr nouvki.i.k*. k'.W 2. DrsMOKPiiosA Philippi. Zoologisclte Meobachtungcn \Ni«-:- man's Aichiv., 1842, p. 33, pi. 1, f. 2, 3. 3. Cokdyi.opuoka. Allmaii. Synopsis des genres et des espèce* de Zoopltyles. Association britannique , XIII' session , tenue à Corck en 1843. — Edimbourg , Pliilus. journal , 1843 ; — Hiblio- thèque universelle, 1844. — Journal l'Institut, 1844, p. 118. 4. Syniiydra. De Quatrefages. Mémoire sur Ja Synhydre pa- rasite , nouveau genre de Polypes voisin des Hydres. Annales des sciences naturelles , octobre 1843. Nous sommes loin de faire un crime à M. de Quatrefages d'a- voir considéré comme deux genres inédits le jeune âge d'une es- pèce, et un Polype qui avait été publié par trois auteurs avant lui. Ce fait montre seulement qu'il ne suffît pas de décrire et de figurer des animaux, même très- inférieurs, pour faire de la bonne zoologie , mais qu'il faut donner beaucoup de temps à l'étude de ce qui a été écrit avant nous , car, autrement, on s'ex- poserait à découvrir une foule de choses déjà connues depuis longtemps. Monsieur le rédacteur, je viensde lire dansle dernier numéro de \afievue zoologique\es notices ornithologiques de M. le doc- teur Hartlaub, et ce avec un vif intérêt. Mais, partageant la ma- nière de voir de ce savant sur la nécessité d'éviter, le plus pos- sible , les doubles emplois qui encombrent la nomenclature et la rendent si difficile, je viens vous prier de fixer la priorité pour le genre Prœcilornis du docteur Ilartlaub. J'ai créé , pour le même oiseau, le genre Iridosornis et y ai nommé l'espèce Iridosornis rufivertex. Je suis heureux de voir mes idées sanc- tionnées par celles de cet ornithologiste. La caractéristique de ce genre a paru dans mon catalogue de la collection Abeille et a été i m primée dans VÉcho du monde savant de cette année, n° 4, p. 80, et par conséquent dans les premiers jours de juin. Agréez, etc. P. Lessoi*. Rochefort, 12 novembre 1844. Essai monographique sur les Cléritcs ( insectes coléoptères ) , par M. le marquis Max. Spinola. (Extrait du prospectus.) Cet ouvrage, composé de 2 volumes in-8° et de 47 planches gravées et coloriées , représentant toutes les espèces décrites , au nombre de 235 environ , est sur le point d'être terminé. 11 sera 432 revoe zoologique. ( Novembre 18H ) tiré à 250 exemplaires seulement. Pour en faciliter l'acquisition, l'auteur s'est décidé à le diviser en 24 livraisons, dont les 23 pre- mières contiendront chacune trois feuilles de texte et deux plan- ches , et la dernière une seule planche avec un plus grand nombre de feuilles de. texte, où l'on trouvera : 1° Une explication des planches ; 2° la table alphabétique des noms propres ; 3 la table analytique des matières. Le prix de la livraison est de trois francs , il sera ajouté 25 centimes par livraison pour l'envoi franco par la poste. On souscrit sans rien payer d'avance , chez : M. Lucien Buquet , trésorier de la Société Entomologique de France , rue Dauphine , n° 25 , à Paris. M. Beuf , libraire à Gênes. A. céder , 1° Une collection d'insectes coléoptères très-bien conservés, composée de 11^500 individus, dont 5,500 espèces environ ainsi réparties , savoir : 1,500 d'Amérique , 830 d'Afrique , 250 d'Asie , 40 d'Océanie, 2,880 d'Europe. Cette collection , renfermée dans 130 cartons , est nommée, étiquetée et classée suivant la méthode adoptée par M. le comte Dejean, dans son catalogue. On traitera de gré à gré , et à des conditions très-avantageuses pour la vente de cette collection. 2° Le premier volume , complet, ainsi que les livraisons por- tant les nos 13, 14, 15, 16, 17, 18 et 19 qui y font suite immédia- tement , de l'ouvrage intitulé : Arcana entomologica , or illustrations of new , rare , and interesting exotic Insects , par J. O. Westwood. S'adresser pour les renseignements à M. Lucien Buquet , rue Dauphine , n° 35 , à Paris ( affranchir). Nouveau membre admis dans la Société Cuvierienne. N° 295. M. Gaetano Osculati , membre de diverses sociétés savantes , à Milan. Présenté par M. le comte Porto , de Milan. SEPTIÈME ANNÉE. — DÉCEMBRE 1844. I. TRAVAUX INEDITS. Oiseaux nouveaux, par M. R. P. Lesson. 1° Picolaptes cinnamomeus , P. capiterufo-brunneo , corpore cinnamomeo ; gulâ niveo ; corpore infrà ochraceo ; rostro pedi- bunque albidis. Hab. Guayaquil. Cette jolie espèce de Grimpic , facile à distinguer des antres espèces par la coloration de son plumage, provient de cette partie de l'Amérique intertropicale que baigne l'océan Pacifique. C'est aux environs de Guayaquil qu'elle vit. De même forme et de même taille que notre Grimpic zone , cet oiseau a au plus 18 centim. de longueur totale. Sa coloration, sur les parties supérieures du corps, est d'un rouge cannelle assez vif, rouge cannelle qui part de la nuque et s'étend sur* le dos, les ailes et la queue. Les pennes primaires seules sont blondes dans leur première moitié et brunes dans leur portion apparente. Un rebord blanc marque l'épaule. Le menton et le devant du gosier sont blancs; le devant du cou , le thorax , le ventre et les flancs sont d'une couleur rouille pale. Les couvertures inférieures de la queue sont jaune bru- nâtre à la base et blanches à leur sommet. Le bec est brunâtre en dessus , blanc en dessous. Les tarses sont blanchâtres. 2° Ornismya Feliciana (race hylocharis). 0. Corpore viridi- aurato suprà; gulâsmaragdinâ.Thorace, abdomine,lateribus- que cœruleis; Caudâcœruleo atro tinctâ: tectricibus iuferio- ribus nigris. Hab. circiter Guayaquil. Cet oiseau-mouche de petite taille est remarquable par sa vive coloration. 11 a au plus 8 centimètres de longueur totale. Son bec est médiocre , droit , noir en dessus , blanc en dessous. Un riche vert doré couvre le dessus de la tête , du cou , le corps et les ailes. Une plaque chatoyante , d'un vert émeraude , recouvre le devant du cou à partir du menton. Un riche bleu azur métal- lisé recouvre le ventre, les flancs et le thorax. La région anale est garnie d'un duvet blanc , les couvertures inférieures de la queue, sont d'un noir sérioéeux. La queue, presque égale et médiocre, est Tome VII. Année 1844. ?8 434 revue zoologique. ( Décembre 1 844 . ) bleu d'acier intense. Les ailes étroites, et atteignant les deux tiers de la queue , sont brun pourpré. Les tarses sont brunâtres. Le nom de cet oiseau est celui de Madame Félicie Abeille qui cultive l'Ornithologie avec goût et dont le mari possède une ma- gnifique collection d'oiseaux rares et précieux. L'oiseau-mouche Félicie habite les alentours de G uayaquil , sur les rivages de l'océan Pacifique. 3 Troglodytes murinus, T. corpore suprà griseo-murino , vittis brunneis lœvibus striolato ; infrà albido ochraceoque ; rectricibus brunneo et albido zonatis; alis brunneis albido punctatis; rostro nigro suprà, albido infrà. Pedibus luteis. Hab. Pérou. Le genre Troglodyte se compose aujourd'hui de 18 espèces, ainsi réparties. En Europe, le Troglodytes europœus ; au Japon le T. fumigatus ; en Abyssinie , le T. micrurus et les autres de l'Amérique. Ceux de cette dernière partie du globe sont : T. ara- da , Guyane et Bolivie ; OEdon , Brésil et Missouri ; Furva , Su- rinam, Brésil et Guyane; Platensis , Plata et Paraguay ; Leuco- gastra , Mexique ; ffornensis , Terre de feu ; ffyemalis , Brésil , États-Unis, Corrientes et Plata ; Fulva , Bolivie; Louisianœ et Bewickii , la Louisiane ; Brevirostris , les Massachusetts, États- Unis : Pallida , la Patagonie et le Chili ; Guarayana , la Bolivie, et Tessellata , le Pérou (tacna). Notre espèce sera la 19e et vit au Pérou comme le Troglodytes tessellata avec lequel elle a quelques rapports. Sa taille est celle du Troglodyte d'Europe, et sa longueur de 10 centim au plus. Son plumage n'est pas sans une certaine analogie de colora- tion avec celui du Trogl. pallida de d'Orbigny. Tout le dessus du corps est d'un gris roux tendre , confusément rayé ou ver- miculé de brun. Le gris est plus foncé sur la tête et plus roux sur le croupion. Les rayures brunes sont plus apparentes sur le milieu du dos. Les ailes sont gris roux, rayées en travers de brun, de manière à ce que les rayures soient alternatives et de même largeur. Les pennes primaires sont brunes, et seulement ocellées de gris-roux clair sur leurs bords. La queue est médiocre , à pennes moyennes grises, rayées en travers de brun, et les laté- rales rayées de brun et de blanc , tout le dessous du corps est gris roussâtre uniforme , mais le roussâtre plus foncé sur les flancs est remplacé par du blanchâtre sur le milieu du ventre. Les MU Vil \ im uns. 435 couvertures inférieures sont rousses avec (\{*s taches noires. Le bec , de couleur de corne en dessous , est brun en dessus. Les tarses sont jaunes. Cet oiseau habite le Pérou. 4* Arremon Abkii.lki , A. sincipite , genis , torque jugulari nigerrimis. Corpore suprà schistaceo; gulâ , thorace, regione longiludinali venir is et analialbis. Pteromatibus albidis ; cau- ddnigrâ; rostro alro ; pedibus luteis, superciliis niveis. Hab. Guayaquil. Le genre Arremon compte aujourd'hui M espèces, toutes de l'Amérique méridionale. Celle-ci sera la 15e et représente le genre sur la côte de l'Amérique baignée par l'océan Pacifique. Cet Arremon , de la taille du Silens , a le sommet de la tète jusqu'à la nuque, les joues, et un collier en bas du cou d'un noir soyeux et profond. Tout le dessus du corps est d'un ardoisé uni- forme. Le devant et les côtés de la gorge sont d'un blanc de neige. Deux bandes sourcilières partent également des yeux et s'étendent sur les côtés du cou. Le haut du thorax , le bas- ventre et la région anale sont blancs ; un gris de perle assez in- tense colore les côtés de la poitrine et les flancs. Les couvertures inférieures sont blanchâtres. La queue est franchement brun noir. Les ailes sont tiquetées de blanc à l'épaule , et les couver- tures moyennes sont frangées de blanc peu apparent. Les rémiges sont brunes. Le bec est noir mat et les tarses sont d'un jaune pâle et trans- lucide. Cet oiseau provient de Guayaquil. 5° Tiaris cruentus, Mas : Corpore suprà aterrimo ; cristâ occipitali fulgidâ; collo antice , thorace, igneis; abdomine lateribusqueaurantiacis, rostro et pedibus plumbeis : caudâ et alis ni gris. Fœmina : corpore olivaceo suprà; luteo ochraceo infrà , Cauda , alisque brunneis. hab. Guayaquil. LesTiaris sont des petits passereaux fort voisins des Chardonne- rets, et qui. jusqu'à ce jour, n'avaient que deux espèces .Le Frin- gilla ornata de \\ ied et le Tiaris pusillus de Swainson. Celle- ci sera la troisième, et provient également de l'Amérique méri- dionale. Le Tiaris cruenlus mâle a le dessus du corps d'un noir assez intense , mais ce noir, très-luisant sur la tête et sur le dos , s'affai- 436 rrvdk zoologique. (Décembre 1844.) blit sur le croupion, où chaque plume est cerclée de gris. Une tache triangulaire d'un rouge de feu recouvre le sinciput. Tout le dessous du corps est rouge , mais la nuance varie en intensité suivant les parties , ainsi c'est un rouge de sang sur le devant du cou et le thorax , et un rouge pâle tirant à l'orangé sur le ventre et sur les flancs. Les couvertures inférieures sont de ce même rouge. La queue légèrement arrondie est noir bleu. Les ailes sont aussi de cette dernière nuance , mais toutes les pennes sont , en dedans et à leur base , d'un blanc pur ; les tarses sont plombés. La taille de cet oiseau est celle du Chardonneret d'Eu- rope. La femelle est complètement gris olivâtre sur le corps, d'un jaune rouillé sur les parties inférieures , jaune tirant un peu à l'orangé sur le gosier et sur le thorax. Les flancs sont grisâtres. Les couvertures inférieures jaune rouille. Les pennes des ailes sont brunes, finement frangées d'olive : il en est de même de celles de la queue; un trait jaune coupe l'aile au sommet des couvertures moyennes. Ce Tiaris a le bec allongé , pointu, conique : il se rapproche des Conirostres sous ce rapport ; il est brun en dessus , nacré en des- sous. Les ailes dépassent peu le croupion, elles ont les 3e et 4« pennes égales et les plus longues. Cette espèce d'Oiseau habite les provinces baignées par l'océan Pacifique et notamment celle deGuayaquil. 6° Pendulinus californiciis, P.Corpore luteo ; fronteet juguio aterrimis, dorso brunneo; plumis olivaceo limbatis; caudâ nigrâ, lineâ albâ infrà terminatâ ; alarum plumis nigris, ni- veo marginatis , rostro lamellâ nacreâ teclo. Hab. California. Le genre Pendulinus de Vieillot mérite d'être conservé. Les oiseaux de ce groupe ont leur bec très-pointu et courbé en arc. La queue est longue , disposée en éventail et à pennes étagées. Les ailes ont leur première penne plus courte que les 2e, 3e, 4e et 5e qui sont presque égales. Le Carouge , penduline de la Californie , est un oiseau fort re- marquable par sa vive coloration. 11 mesure 19 centim. de longueur totale. La masse de son plumage, sur le corps , est d'un jaune intense et tirant au sordide , tant la nuance est foncée , sans passer à l'orangé. Un rebord noir part des narines et se recourbe sur le gosier en formant une plaque d'un noir profond. Le milieu TRAVAUX INEDITS. 437 du dos est traversé par une large écharpe noire , mais comme chaque plume est bordée d'une frange grise jaunâtre , il en ré- sulte que cette partie est émaillée. La queue , étagée , est d'un noir luisant en dessus, mais les rectrices sont brunes en dessous et terminées à leur rebord par un triangle blanchâtre. Les ailes, couvertures, rectriees moyennes et rémiges , sont noires, mai toutes les plumes de ces parties sont plus ou moins frangées de blanc de neige. Le dedans des ailes est jaune serin. Une plaque large et blanc pur traverse le moignon de Pépaule. Le bec est fortement recourbé, très-acéré, et recouvert d'une lamelle nacrée. Les tarses sont bruns. Cet oiseau habite la Californie. Il est bien distinct de plusieurs des espèces décrites dans ces derniers temps et provenant du Mexique. Il est dans la collection du docteur Abeille. Monographie des Sylvidées ou Fauvettes d'Europe. — Première notice sur le genre Hippolaïs , par M. Z. Gerbe. « Sous ce titre , je vais publier, dans un des prochains numéros du Magasin de zoologie , un travail qui intéressera sans doute les ornithologistes. Je me bornerai à en donner ici les préli- minaires où j'expose le but de ce travail. » Je me propose de passer en revue, dans unesérie de notices, les diverses coupes génériques établies sur la plupart des espèces européennes , qui font partie de la famille des Sylvidées ou Fauvettes. » Mon but -, en cela , est de chercher à apprécier convenable- ment la valeur de chacune de ces coupes , à constater, par con- séquent, quelles sont parmi elles celles qu'il conviendra de conserver comme étant seules légitimées par les faits. » Ce premier résultat, sauf illusion , je crois pouvoir l'attein- dre en donnant pour base à mes appréciations l'ensemble et la discussion de toutes les particularités caractéristiques d'organi- sation et de mœurs qu'il me sera possible d'invoquer. » Jusqu'à ce jour on s'est généralement et presque exclusive- ment borné, pour l'établissement des divisions génériques, à se servir d'un petit nombre de caractère! tirés principalement du bec et des tarses. Ces éléments dont l'emploi peut dans beaucoup de cas suffire à la distinction bien nette des genres , sont , à mon avis, dans beaucoup d'autres cas d'une insuffisance manifeste. 1 438 revue zoologiqde. ( Décembre 184-4.) A l'appui de cette assertion , je citerai , entre autres exemples dont la classe des oiseaux me laisse le choix , celui que me fournissent les Fauvettes. Ici , malgré l'existence bien positive d'un certain nombre de genres, les différences d'organisation que présentent les espèces ne sont cependant pas toujours fort appréciables, et par cela même, les divisions proposées vers ces derniers temps n'ont pas aux yeux de tous les ornithologistes une valeur suffisamment générique. Aussi conçoit-on aisément que la plupart d'entre eux se soient refusés à les reconnaître et aient persisté à englober, sous le nom de Sylvia , des espèces qui, bien qu'appartenant à des genres différents (ce que j'espère pouvoir démontrer), offrent pourtant, sous le rapport du bec, des tarses et de quelques autres parties , une analogie manifeste. » Signaler l'insuffisance d'un moyen n'est pas en repousser l'emploi : c'est dire que je suis bien éloigné de ne point vouloir me servir des caractères extérieurs. J'essayerai au contraire d'en étendre les limites, en prenant en considération le système de coloration, non-seulement des adultes, mais encore des jeunes, soit avant, soit après leur première mue(l). Mais à ces éléments je veux en associer d'autres, et ceux-ci me seront fournis par l'histoire des mœurs des espèces. » A la vérité les principes admis, en exigeant que la caracté- ristique d'un genre ne repose que sur des faits accessibles à l'ob servation immédiate , excluent toute considération d'un autre ordre. Mais de ce que les mœurs ne sauraient avoir en zooclassie l'importance des faits physiques, je ne pense cependant pas qu'on doive ne point y avoir égard lorsque leur examen peut conduire à quelque résultat. D'ailleurs, s'il est vrai que les caractères organiques qui constituent le genre , entraînent réellement avec eux une modification marquée dans les habi- tudes, il est évident que celles-ci doivent être non-seulement un moyen de confirmation , mais peuvent même , en provoquant l'attention, nous faire saisir des différences caractéristiques, dont il eût été , sans cela , difficile de se rendre compte. C'est donc pour ce double motif que je consulterai les mœurs, le genre de vie , le mode de nidification , etc., des Fauvettes (2). (1) L'étude de la livrée des jeunes, surtout avant la première mue, me parait être, pour les ornithologistes, un nouveau moyen propre à leur faire apprécier, dans beau- coup de cas; la valeur d'un genre. Les faits nombreux que j'ai déjà rassemblés, me permettent de publier bientôt, je l'espère , quelques observations à ce sujet. (4) J'ai déjà, dans un autre opdscure, insisté sur la nécessité d'étudier préalablement TRAVAUX INÉDITS. M » Je veux aussi, dans ces notices étudier, mieux qu'on ne l'a fait jusqu'ici, les rapporta qui existent entre les espèces , à cetla fin de conserver à chacune d'elles la place que lui assigneront ses affinités naturelles. » Enfin, j'ai encore pour but d'essayer de faire cesser la confusion à laquelle quelques espèces ont donné lieu , et de faire disparaître le doute qui s'est élevé dans l'esprit de plusieurs ornithologistes , relativement à l'authenticité de quel- ques autres. » Réaliser le travail que je me suis proposé, et l'accomplir en consacrant une citation à celles des espèces étrangères qui me paraîtront se rapporter à tel ou tel de nos genres européens, ce sera répondre en quelque sorte a ce desiderata exprimé par G. Cuvier : « qu'aucun genre d'oiseau n'exigerait plus que » celui ci de nombreuses études monographiques et un rappro- » chement de nomenclature des divers auteurs (1). » » J'avais jusqu'ici reculé devant la difficulté de la tâche. Il m'avait toujours paru que malgré le nombre de bons travaux déjà exécutés, malgré les excellents renseignements que je dois à des personnes très-distinguées dans la science, et dont je me ferai un devoir de citer les noms en temps et lieu , malgré les observations et les faits que je possède moi-même , je ne pourrais peut-être tirer de tous ces éléments des preuves assez éclatantes pour amener la conviction des ornithologistes au degré de la mienne et fixer leur opinion sur la valeur des genres que je crois légitimement établis et sur celle des espèces à y introduire. Cependant malgré le désir d'une perfection, chimérique sans doute ; j'ai dû céder à des sollicitations bienveillantes. » J'aurais pu dès à présent livrer, dans un travail d'ensemble , le résultat de mes recherches sur les Fauvettes d'Europe; mais ce travail , dans quelques-unes de ses parties, aurait beaucoup laissé à désirer. J'ai cru préférable de faire de chaque genre l'objet d'une notice. Cet expédient , tout en me permettant de pu- blier ce que j'ai déjà de complet ou d'à peu près complet, devant les habitudes des Oiseaux afin d'arriver à la connaissance rationnelle des Retires et de pouvoir les classer rigoureusement selon leurs rapports naturels Je suis de plus en plus convaincu de cette nécessité . et j'ai la persuasion bien intime qu'il y a dans l'observation des mœurs des espèces de bons éléments de progros pour l'ornithologie. Ce moyen con- duira nécessairement a perfectionner nos méthodes ornithologiques en faisant surtout disparaître les rapprochements choquants qu'elles renferment, (l) Règne Animal, t. 1 , p. 3«e. (Note relative aux Fauvettes.) 440 revue zoologique. {Décembre 1844.) me donner en même temps la faculté de pouvoir faire sur quelques genres des recherches qu'il m'a été jusqu'ici impossible d'entreprendre. Malgré ce mode de publication partielle, la forme générale que je donne à ces notices , indiquera suffisam- ment, je pense, qu'elles ont été conçues dans un esprit d'en- semble. Au reste après avoir traité, en particulier, de tous les genres que j'adopte , j'essayerai de les présenter dans un tableau, suivant l'ordre de leur subordination et de leurs rap- ports naturels. » Si ce travail avait seulement pour résultat d'appeler l'atten- tion des ornithologistes sur une famille des plus intéressantes que puisse fournir l'ornithologie européenne, je m'estimerais heureux de l'avoir entrepris. » Après ces préliminaires, et afin de prendre une connaissance préalable du terrain que j'ai à parcourir, j'ai dû passer rapide- ment en revue les modifications et les changements divers que l'on a fait subir à la famille des Fauvettes, après quoi je fais l'histoire du genre Hippolaïs. Ce genre que j'accepte et dont je discute et je démontre la légitimité , renferme quatre espèces : V Hippolaïs polyglotta (Syl. polyglottaYieiU.)-, V Hippolaïs icterina ( Syl. iclerina Vieill.) ; V Hippolais olivetorum ( Syl. olivetorum Strick) et VHippolaïs elaïca (Syl. elaica Linder- mayer). La Sylvia flaveola de Vieillot devrait faire partie de ce genre, mais je suis persuadé qu'il faut rayer ce nom du catalogue des oiseaux d'Europe, attendu que l'espèce qu'il servait à désigner, n'est fondée que sur un caractère factice. En effet la forme du bec, seul caractère dont s'est servi Vieillot, pour établir laflavéole, est une forme provoquée et, chose assez curieuse , les deux individus que j'ai pu examiner m'ont paru appartenir à deux espèces différentes, l'un à Y H. polyglotta et l'autre à Y H. icte- rina. Trois planches représentant Y Icterina , YElaïca et des détails , accompagnent cette première notice. Note sur un OEuf d'Aigle, recueilli dans le département de l'Aube et attribué avec doute à l'Aigle royal ( Aquila chry- sœtos), par M. Z. Gerbe. L'oologie , cette science qui a pour objet la connaissance des œufs des oiseaux, n'a jamais été cultivée avec autant d'ardeur TRAVAUX INÉDITS. 411 que de nos jours ; à la vérité toutes les personnes qui s'en occu- pent ne le font pas dans un but scientifique. Pour la plus grande partie des collecteurs , les œufs sont jusqu'à présent un simple sujet de curiosité ; pour quelques autres, au contraire ( et ceux-ci sont en petit nombre), l'oologie est bien autrement importante. C'est pour ces derniers que je viens d'écrire une note relative à un œuf d'Aigle. Cet œuf recueilli par M. Jul. Ray, à quelques lieues de Troyes, dans la forêt d'Aumont (contrée dite le Bois- l'Abbé), et comparé à tous ceux que renferme la riche et nom- breuse collection de M. 0. Desmurs, n'a pu être rigoureusement déterminé. Ce motif, joint à l'importance qu'a toujours un fait qui se rapporte à l'ornithologie de la France , m'a porté à faire , au moyen de cette note , une sorte d'appel aux oologistes qui , à l'aide de leurs échantillons , seraient à même de pouvoir juger si l'œuf en question appartient bien réellement à l'espèce à la- quelle il a été attribué avec doute. Je crois devoir signaler que cet œuf, qui déjà avait subi un commencement d'incubation, était unique dans l'aire. Ratta- chant ce fait à plusieurs autres de même valeur, j'ai été conduit à examiner les opinions émises par les ornithologistes, au sujet du nombre d'œufs pondus par les grandes espèces d'aigles. Ce petit travail , qu'une bonne figure accompagne , et que je me borne à indiquer sommairement, paraîtra prochainement dans un numéro du Magazin de Zoologie. L'Oie d'Egypte (Anscr JEgyptiacus ) , que quelques ornitholo- gistes rangent encore , avec une sorte de réserve , parmi les oiseaux d'Europe, est une espèce définitivement acquise à l'or- nithologie européenne. Déjà en décembre 1833, trois individus, d'après M. Holandre, ont été tués aux environs de Metz; M. le baron de Pitteurs de Budingen, en mars 1835, en a recueilli un quatrième, sur la Meuse, aux environs de Namur; enfin M. de Selys-Lonchamps est en possession d'un cinquième individu tué en 1837, également sur la Meuse, près de Liège. A ces captures , les seules que l'on puisse citer à cause de leurs indi- cations précises, s'en joint une nouvelle non moins authentique. Une Oie d'Egypte vient d'être tuée (fin novembre 1 844 ), dans les environs de Paris, près de Neuilly. Les personnes qui conserveraient encore quelques doutes sur 442 revue zoologique. ( Décembre 1844. ) l'apparition de cette Oie, dans nos contrées , et qui auraient tou- jours de la tendance à croire que les captures citées jusqu'à ce jour ont pu être faites sur des individus échappés des parcs ou des ménageries ne sauraient , pour le cas dont il s'agit, alléguer une pareille raison ; car le sujet tué dans les environs de Paris , faisait partie d'une bande composée de neuf individus. Quelque répandue que soit l'Oie d'Egypte dans les divers lieux de l'Europe où on la conserve, on ne saurait raisonnablement admettre qu'une bande aussi nombreuse que celle qui vient de faire son apparition en France, puisse en provenir. Il est bien plus natu- rel de penser que cette espèce, comme la plupart de celles qui nous visitent accidentellement, peut quelquefois dans ses migra- tions, et pour des causes qu'il est impossible d'apprécier rigou- reusement, s'avancer jusque dans nos contrées. Les faits authen- tiques précités et celui que nous consignons ici écartent tous les doutes qui pourraient s'élever à cet égard. Z. G. Note sur le genre Holoparamecus de Gurtis, par M. Victor de Motscïioulski. Ce genre a été fondé par Curtis en 1836, dans son British Entomology, sur unç espèce qu'il avait nommée Holoparamecus depresms. Mais nous trouvons dans les : « Beitrage zur Baiers- chen insecten faune » (matériaux pour la Faune de Bavière) de Beck , -ous le nom de Silvanus singuîaris , un insecte qui a le plus grand rapport avec le Coléoptère de Curtis. Beck publia sa brochure vingt ans avant Curtis, en 1817, et voilà ce qu'il dit de son Silvanus singuîaris : *Nitidui, ferrugineus, depressus; antennis novemarticu- » latis, elylris subslriatis. » » L'insecte est luisant , d'un jaune roussâtre. Les antennes ont » neuf articles , dont les trois premiers sont allongés, ceux du » milieu globuleux , et les derniers distinctement plus gros. Le » corselet est presque carré, avec deux impressions à la base. » Les élytres ont sur leur partie dorsale des stries presque im- » perceptibles. 11 se trouve dans le riz pourri. Peut-être est-il » exotique? » Il est donc évident que le Silvanus singuîaris appartient au genre Holoparamecus , Curtis, et que ce genre a effectivement des antennes qui n'ont que 9 articles. La description et la figure TRAVAUX INÉDITS. 443 donnée par Beck , conviennent assez bien à l'espèce de Curtis , les deux impressions à la base du corselet, et la supposition de Curtis que son floloparamrcus drpreêêUi est un insecte importé du Mexique , semblent aussi constater que ces deux Coléoptères appartiennent à la même espèce. Maintenant il s'agit de décider si les Calyptobium de M. Aube sont effectivement des Holoparamecus, c'est-à-dire s'il ont !) articles aux antennes, ce qu'on avait mis en doute, comme on le M>it à la page 35 de la Revue Zoologique 1844. Je possède deux espèces de Calyptobium d'Aube, dont une m'a été donnée par M. Aube lui-même et par M. Villa de Milan, c'est le C. Villœ , dont j'ai 17 exemplaires, tous avec des antennes de 9 articles, -econde espèce a été trouvée par moi au bois de Boulogne , sous l'écorce d'un vieiîx peuplier, et n'a également que 9 at ! à chaque antenne. J'ai pris un autre exemplaire de cette der- nière espèce sous une pierre en Géorgie. D'après ce qui a été dit dans les séances mentionnées plus haut , il me paraît que cette dernière espèce appartient au Cal. caularum Aube; elle < ri- corde aussi très- bien avec la figure du Silvanu* tingularis Wm k . mais les impressions du corselet la distinguent suffisam- ment. Je ne puis décider définitivement de son identité avec Im-ficte de M. Aube, faute de posséder ce dernier coléoplère ainsi que l'ouvrage où M. Aube a décrit ses Calyptobium; mais d'après ce qui a été exposé , il n'y a pas de doute que les noms de depressus Curtis ainsi que Villœ Aube et le genre Calypto- bium ne soient à rayer, et que le nom donné par Beck à cette espèce doive être conservé. Il y aurait donc un Holoparamecus tingularis Beck et un Holoparamecus caularum Aube. 1 1 additionnelle, par M. Giéri.n Mbneville. Quand nous avons eu avec M. Aube la petite discussion scientifique à laquelle M. de Motschoulsky fait allusion dans cet article . toute la question portait sur l'espèce que M. Aube avait nommée Calyptobium caularum , espèce dont il avait figuré les caractères génériques , dans la planche qui accompagne son mémoire Ann. soc. ent. de France, 2* série, t. 1, p. 241, pi. 10). Il ne nous est pas venu un instant à la pensée que les quatre es- pèces admises par M. Aube dans sa monographie, ne possédaient pas toutes les caractères que cet entomologiste assigne à son 444 revue zoologie. ( Décembre 1844.) genre, et cette persuasion nous a fait faire une critique injuste de la figure que Curtis a donnée de l'antenne de son Holoparame- cus depressus. Dans notre aveugle confiance , (et qui ne l'aurait partagée?) voyant le Calyptobium Villœ en tête du genre, nous n'avons pas même songé à examiner ?on antenne, nous l'avons considéré comme le vrai type du genre , et nous avons dû pen- ser que les figures caractéristiques prises sur le Cal. caularum lui convenaient aussi bien qu'aux deux autres espèces ( C. Kunzei et nigrum). Quelle n'a pas été notre surprise en lisant l'article ci-dessus! Nous avons craint d'abord une erreur de M. de Motschoulsky, mais possédant le Cal. Villœ , nous avons fait, de concert avec M. Aube , mais tardivement il est vrai , ce que nous aurions dû faire tous deux il y a longtemps ; nous avons examiné l'antenne du C. Villœ , et nous avons reconnu que M. Motschoulsky avait raison, que l'antenne de cet insecte avait bien réellement 9 articles et qu'elle ressemble en tous points à la figure que Curtis a donnée de celle de son Holoparamecus depressus. Voilà donc des insectes tout à fait semblables pour la forme , pour la taille et pour la couleur, qui offrent une différence énorme dans un de leurs organes les plus essentiels. Yoilà un genre fondé sur quatre espèces qu'il faut déjà démembrer, quoi- qu'il date à peine d'un an. D'après ce qui précède on voit qu'il faut adopter deux genres : L'un , à antennes de 11 articles, conservera le nom de Calyp- tobium , que lui a imposé M. Aube en le publiant le premier. Les espèces qui composeront ce genre sont les C. caularum , Kunzei et Nigrum , Aube. L'autre, à antennes de 9 articles , conservera le nom tf Holo- paramecus, que lui a imposé M. Curtis en le publiant le premier. Les espèces qui composent ce genre sont les H depressus f Curtis; H. Villœ,, Aube; H. singulariê (Silvanus singularis Beck), à moins qu'on ne reconnaisse que ces trois espèces ne sont que nominales et n'en font qu'une. Dans ce cas on devrait con- server à cette espèce le nom le plus ancien, celui qui lui a été assigné par Beck. Le singulier fait qui a donné lieu à ces notes nous semble mériter une sérieuse attention , et devoir servir d'enseignement TRAVAUX INÉDITS. 445 aux zoologistes qui établissent un genre nouveau ou veulent publier une monographie. En effet, il leur montre qu'il faut, pour qu'un genre soit convenablement établi , que son fondateur étudie attentivement toutes ses espèces , afin de s'assurer qu'elles possèdent les caractères génériques formulés par lui. Il ne suffit pas, on le voit par cet exemple, de donner des caractères pris sur l'une des espèces et de conclure que les autres possèdent ces caractères parce qu'elles ont le même faciès. Note sur les genres Trichopteryx, Kirby et Ptilium ^ Schtip- pel , par M. Victor de Motschoulski. Dans le IVe vol. des Insecta suecica , page 293, Gyllenhal a imposé le nom de Ptilium à deux espèces : le Pi. atoma- rium de Géer, et le Ptilium fasciculare Herbst, tandis que pour le Silpha evanescens Marsham , il a conservé le nom de Scaphidium; il en résulte donc que Gyllenhal distinguait déjà deux divisions pour les Ptilium d'aujourd'hui. Kirby, de son côté, fonda le genre Trichopteryx sur le Silpha evanescens Marsham, et constitua ainsi un genre différent des Ptilium Schiippel. Si on examine de plus près la tribu des Ptilium , on reconnaît facilement deux genres : les Ptilium Schiippel qui ont le corps déprimé, velu et soyeux, le corselet nullement rétréci ▼ers les ély très, et celles-ci fortement tronquées à l'extrémité, qui laisse une partie de l'abdomen découverte ; et les Trichopteryx Kirby, qui sont convexes, luisants , et dont le corselet est visi- blement plus étroit vers les élytres , qui sont pointues à l'ex- trémité et recouvrent entièrement l'abdomen. D'après cet aperçu, j'ai conservé les deux genres, avec les espèces suivantes : Trichopteryx. Ptilium. 1 Evanescens, Marsk. 12 Atomarium , de Géer ? Punctata, Gyll. 13 Fasciculare, Herbst. 3 Elongatula , m. 14 Rotundatum, m. 4 Myrmicophila , m. 15 Picicorne , Mannerh. b Sali na, m. 16 Atratum, m. (>• Obscuricornis, m. 17 Yolans, m. 7 Aquatica, m. 18 Latum, m. 8 Foveolata,Markel. 19 Quadratum, m. 9 Trisulcata, Aube. 20 Acuminatum , m. ?10Sulcicollis, Chevr. 21 Brevis.m. ? 1 1 Excavata , Markel. 22 Bovinum , m. 446 revue zoologique. {Décembre 1844.) 23 Dilutum , m. I 26 Longicorne, m. 24 Flavescens, m. 27 Depressum , m. 25 Fuscipenne , m. | 28 Testaceum , Chevr. Quant au Ptilium apterum mihi , j'ai découvert cet insecte sous l'écorce des vieux chênes et hêtres , dans la forêt de Fon- tainebleau en 1836, et j'en possède encore 18 exemplaires. En ayant examiné de nouveau , je me suis convaincu que ces Coléop- tères étaient bien certainement dépourvus d'ailes ; il n'y a donc aucun danger de présumer qu'on pourrait les attraper au vol. Ce coléoptère appartient à mon genre Ptinella, troisième dans la famille des Ptiliens. J'ai formé ce nouveau genre sur les Ptilium aptères, allongés, à élytres très-fortement tronquées et beaucoup plus courtes que l'abdomen , et dont plusieurs (entre autres la Ptinella aptera) n'ont pas d'yeux distincts. Voici les espèces que je possède dans ce genre : Ptinella. 29 Bicolor, m. 30 Fusca, m. 31 Aptera, m. 32 Picipes, m. 33 Oblonga, Markel. 34 Aterrima, m. 35 Conformis , m. 36 Foveola , Mann. Je place la famille des Ptiliens à côté des Pselaphux et des Catops. 37 Minima, Herbst. 38 Limbata, m. 39 Haemorrhoidalis , m. 40 Formicaria, m. 41 Gallica, m. 42 Minima, Mark, pusilla , m. 43 Minutissima, Weber, Gyll. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Catalogue des Mollusques et de leurs Coquilles, trouvés jusqu'à présent à la Nouvelle-Zélande , avec la description des espèces récemment découvertes ; par J. E. Gray , F. R. S. etc. {Voir page 404.) Fam. Tellinid^e. 181. Psammobia lineolata , Gray, Yates , New-Zealand, App. P. livida Lam.?— Hab. la côte E. Yate. — Coq. oblongue , transverse, comprimée, tronquée obliquement en arrière, ANALYSES DOUVRAGKS NOOVEAUX. 4*7 pourpre rosé , avec des bandes concentriques plus sombres et des lignes très-fines, radiées, s'anastomosant. 182. Tellina alba, Quoy et Gaim. V. Astr. 111, 500, t. 81, f. 1-3. — Hab. la baie de Tasinan. 183. Tel. lactea, Quoy et Garni. Voy. Astr. 1 1 1 , 501, t. 81, f. 14- 10. — Hab. la baie de Tasman. Quoy. Wangaroa, île duN. Dieflf. — Cette coquille , souvent rose extérieurement, jaune en dedans, couverte d'une peau brun-pâle , diffère considérablement pour la taille, l'épaisseur et la convexité des individus. Il y a deux variétés distinctes venant de différentes parties de l'île ; l'une courte , haute, renflée , comme dans la figure de Quoy ; l'autre comparativement plus longue et plus comprimée. Elles vivent parmi les pierres dans les endroits où l'eau est basse, enfoncées au moins à trois brasses. L'animal est très-petit et a un petit pied. Les tubes ont 6 à 8 pouces de long et atteignent la surface du sable. Elles sont couchées horizontalement dans le sable, la valve lisse ou gauche en d esso us. | Docteur Stanger. Fam. pholad,e. 184. Bar nia similis, Gray. Pholas similis, Gray, Yate'sNew Zealand. App. — Hab. la côte est. Yate. — Coq. oblongue , al- longée, aiguë en devant, effilée postérieurement avec des lames concentriques rapprochées ; partie antérieure avec des sillons serrés et rayonnes ; bords de la charnière réfléchis , simples en dessous ; plaque dorsale unique, allongée , aiguë en avant, tron- quée en arrière; ressemble beaucoup au Pholas parvus , mais plus large, plus grande, plus aiguë en avant. 185. Talona tridens , Gray. — Hab. la Nouvelle-Zélande dans les pierres calcaires. Bidwell. — Coq. ovale, avec un profond sillon central ; moitié antérieure avec des lignes serrées, ondu- lées, concentriques ; moitié postérieure avec des sillons éloignés, réguliers, concentriques ; devant de l'ouverture large , grande , ovale ; les deux avances de la charnière formant ensemble un creux aussi long que large; elles sont marquées chacune d'une côte centrale , submarginale. Ce genre, caractérisé par les mus- cles abducteurs renfermés dans une case calcaire , formée par le bord réfléchi de la valve , et qui a à l'extrémité deux petites valves additionnelles , a la faculté de fermer son ouverture anté- rieure et de former un prolongement en forme de cylindre pour protéger les tubes à leur extrémité quand ils sont tous étendus. 448 revue zoologiqde. {Décembre 1814. ) On trouve d'autres espèces en Angleterre , comme Talona papy- racea ; en Afrique , T. clausa ; j'en ai vu d'autres de l'Amérique méridionale. 186. Teredo...'! -— Hab. la Nouvelle-Zélande. Stanger. — Cette espèce forme , de distance en distance dans son tube , des cloisons imparfaites percées d'un trou large, central , simple, oblong, entouré par un bord réfléchi ; ce tube est mince , d'une texture prismatique , cristalline. Je n'ai pas vu les valves ou pa- lettes. Fam. solenid^e. 187. Panopea zelandica , Quoy etGairn. Voy.'lstr. , III f. 47, t. 83, f. 7-9. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Quoy, Yate. FAM. ANATINIDiE. 188. Panopea Solandri, Gray, N. S. — Hab. la Nouvelle-Zé- lande, Tauranga. Dieff. — Coq. oblongue, ventrue, arrondie en devant , étroite et tronquée derrière, lisse, blanche. Ressemble beaucoup à la P. Aldrovandi d'Europe , mais est plus petite et plus resserrée derrière ; elle est plus ventrue que la P.Zelandiœ. Nommée en l'honneur du docteur Solander qui accompagna le capitaine Cook dans son expédition et illustra l'histoire naturelle de la Nouvelle-Zélande et d'autres contrées. 189. Myadora striala, Pandora striata, Quoy et Gaim. Voy. Astr. 111, 537, t. 83, f. 10. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Le drap marin est marqué admirablement , mince, transparent , couvert de nombreuses séries de petites écailles oblongues , divisées en groupe par des lignes rayonnées ; il est réfléchi en dedans des valves. 11 est extrêmement difficile de séparer les valves de cette coquille. Le pied est petit et est carré quand il se contracte. Bidwell. Fam. corbijlidjE. 190. Corbula zelandica , Quoy et Gaim. Voy. Astr. III , 51 1 , t. 85, f. 12-14. — Hab. la Tamise. Fam. solenomyad,e. 191. Solenomya australis , Lam. ? — Hab. la Nouvelle-Zé- lande, Tauranga, baie de l'Abondance. Dieff. Commune. Bidwell. — Coq. oblongue, brune, rayée de plus pâle, arrondie en avant, tronquée en arrière; peau d'un brun foncé, plus étendue. Cette espèce est très semblable à celle de la Méditerranée, mais elle paraît plus courte, plus haute, plus ventrue. Long. 1 2/12 ANALYSES b OUVRAGES NOUVEAUX. 449 pouces, hauteur 7/12 pouces; la peau dépasse le bord de la co- quille de 3 ou 4 lignes. Le pied est très-curieux; il se divise à son extrémité et est frangé ; quand ranimai l'étend , ce qu'il peut faire les 2/3 de sa longueur, il se ferme et s'ouvre comme une ombrelle ou un champignon ; cela lui donne plus de prise que ne le comporterait un pied ordinaire. Ils vivent au bord de Peau très-basse, et même dedans, dans une vase grasse, environ six pouces au-dessous de la surface ; ils sont dans toutes sortes de positions. Bidwoll. FAM. CARDITIDiE. 192. Venericardia australis, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 480, t. 78, f. 1 1-14. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Tauranga. Dieff. M. B., ovale, avec 12 côtes noduleuses arrondies; dedans rose, partie inférieure brune. FAM. LUCINIDiE. 193. Lucina zelandica , Gray, Yates, New-Zealand. — Hab. la côte E. Yate. — Coq. suborbiculaire , comprimée , solide , blanc opaque, lisse, très-faiblement striée concentriquement, couverte d'une peau mince , lisse, comme la L. lactea, mais plus compri- mée et opaque ; ligament linéaire interne, marginal. 194. L. div aricala , Lam. 27. Tellina divaricala , Linn. — Hab. la Nouvelle-Zélande. — Ils vivent à la profondeur d'un fer de bêche (10 p.), dans le sable sur la côte, et ne sont pas com- muns. Bidwell. C'est une des espèces des Mollusques répandues généralement partout sur les côtes d'Europe, de l'Inde, de l'A- frique, de l'Amérique et de l'Australie. Fam. unionid.e. 195. Unio Menziesii, Gray,N. S. — Hab. la Nouvelle-Zélande, les rivières et le lac Taupo. DiefF. — Coq. oblongue , haute , com- primée, mince, tronquée postérieurement d'une manière oblique, couverte d'une peau mince olive , plus encoriée vers l'ombilic. Dents latérales postérieures allongées, seulement élevées sur leur extrémité postérieure où elles se croisent ; la dent interne anté- rieure de la valve droite est large , épaisse , ovale , rugueuse. — Var. : coq. allongée , plus basse , plus allongée et plus arrondie postérieurement; partie postérieure des dents latérales posté- rieures, droite. Nommée en l'honneur d'Archibald Menzies qui accompagna le capitaine Vancouver comme chirurgien. 19G. Unio aucklandica. —Hab. la Nouvelle-Zélande, baie Tome Vil. Année 18*4. 29 450 rkvuf. zoologiqdk. (Décembre 1844.) des lies et les îles Auckland, à la baie d'Amabrusa. Dr. Sinclair. Coq. oblongue, épaisse , arrondie en avant, tronquée oblique- ment derrière , couverte d'une épaisse peau olive ; ombilic noir, dénudé, dents cardinales basses, émoussées, obliques ; dents pos- térieures latérales laminaires, éloignées des premières; surface interne perlée, empourprée vers l'ombilic, verdâtre au bord postérieur. La surface interne de la coquille (morte?) est souvent si enfoliée qu'à peine resle-t-il quelque chose autre que le drap marin, si bien qu'on ploie la coquille dans tous les sens lors- qu'elle est mouillée. Fam. arcade. 197. Pectunculus lalicostatus , Quoy et Gaim. Voy. Ast. III, 466, t. 77, f. 4-6 , Pect. ovatus, Quoy et Gaim. Voy. Astr. III , 467, t. 77, f. 1-3. — Hab. la Nouvelle Zélande. -— Coq. régu- lière quand elle est jeune ; devenant épaisse , haute et plus ou moins tronquée postérieurement. Quoy et Gaimard en ont fait deux espèces. 198. Pectunculus... Le docteur Sinclair m'a rapporté un cer- tain nombre d'individus d'une autre espèce de ce genre , trouvés fossiles près le Cap Est en compagnie d'un Cardium, d'une Nu- cula, d'une Ostrea et de trois univalves; deux sont probable- ment des Fuseaux ; l'autre a une forme qui me semble nouvelle. Il a été constaté que ces coquilles fossiles ne se trouvent pas vi- vantes dans les îles. Dr. Sinclair. 199. Nucula australis. Quoy et Gaim. Voy. Astr. III, 471, t. 78, f. 5-10. — Hab. la Nouvelle-Zélande. FAM. MYTILIDiE. 200. Mytilus canaliculatus. Mart. N. C. t. 78. Wood's cat. f. 47. Myt. latus, Chemn. VIII , 167, t. 84, f. 7^7. Dillw. R. S. 311, M. durus , Sol. — Hab. la Nouvelle-Zélande. Mart. Le dé- troit de Cook. Dieff. — Cette espèce , comme la moule ordinaire des côtes d'Angleterre , varie de taille , de forme et d'épaisseur suivant la localité où elle se trouve. Une variété est allongée, blanche en dedans , avec une teinte pourprée sur l'impression musculaire submarginale ; les jeunes individus sont minces et couverts d'une peau mince. Cette variété atteint quelquefois une grande taille, 7 p. de long et 3 p. de large. La peau de ces indi- vidus est noirâtre, vert brillant au bord. La seconde variété est plus épaisse, plus solide, plus large et arrondie. Les valves sont AY4I/YSES D'OUVRAGES SOCVKAUX. \~A couvertes d'une peau olive foncé, plus pâle «lit <;ùté ventral, brun pourpré et perlé près l'impression musculaire postérieure. Quelques individus ont le bord postérieur des valves noir-pour- pre. — Hab. le nord de la Tamise et le Cap Est , Nouvelle-Zé- lande. Dr. Sinclair. Diffère du M. smaragdulusâc Chine par les jeunes coquilles plus ventrues, plus minces et rayées de brun. 201. MyL polyodontes , Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111 , 462, t. 78, f. 15-16. — Hab. la Nouvelle-Zélande. 202. Modiola albicosta , Lam. ? — Habite la Nouvelle-Zé- lande, le détroit de Cook , Dieff. , Terre de Van-Diemen, R. Gunn. Esq. 203. Mod. securis , Lam.? — Hab. la Nouvelle-Zélande, Dieff. On ne nous a envoyé qu'une seule petite valve. 204.Lithodomustruncatus. — Hab. la Nouvelle-Zélande ,dans les pierres. D. Stanger. — Coq. oblongue, subcylindrique, mince courte, tronquée circulairement en avant, contractée au milieu, allongée et effilée postérieurement , couverte dune peau brun foncé ; ombilic proéminent , infléchi ; intérieur pourpré , plutôt perlé. Facilement reconnaissable par la troncature antérieure et la proéminence de l'ombilic. La moitié postérieure de la coquille est couverte d'une peau formée de lames vertes , régulières; peut-être sont-cedes algues. — Commune dans les roches, sur la côte Est , Dieff. 205. Modiolarcaimpacta. Mylilus cor, Martyn , U. C. t. 77. Myt. impacius, Herm. Naturf. XVIII, 147, t. 3, f. 5-8, XIX , 183, Wood's Cat. 59 , f. 40. M. discors australis , Chemn. VIII, f. 768. Modiola discors , Lam. VI, pi. 16. Myt. lanatus , Cal. Cat. 43. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Sol. ; baie des Iles , Dr Sin- clair ; cap Est , Dieff. Fam. PunniDjE. 206. Pinna Zelandica, Gray, Yate's New-Zeal., App., Gmel. 3166, Wood . Cat. 60 , f. 1 0. P. adusta , Gmel . ? — Hab. la côte Kst , Yate ; baie des Iles , Dieff. — Coq. triangulaire , allongée, noirâtre ; dedans pourpre perlé ; valves convexes, avec des côtes longitudinales serrées , armées d'épines serrées , courtes , demi- cylindriques , creuses. Diffère de la P. squammosa , étant plus pe- tite , noire , et plus tronquée à l'extrémité. Ce pourrait être la P. adusta, Chemn. VIII, 237, t. 91, f. 782. La P. exusta, Gmel., est citée comme venant de la Nouvelle-Zélande par Humphreys , et 452 revce zoor.ofiiQUR. (Décembre 1844.; de Manille , par Chemnilz. Les gigantesques coquilles, Cook , 3"" Voy. II; Polack, I, 324, sont probablement des Pinnes, d'après la forme qu'ils décrivent. Fam. Pectimd.t:. 207. Pecten Zelandiœ, Gray, N. S. — Coq. avec de nom- breuses ( environ 40 ) côtes , inégales , aiguës , écailleuses , pour- prées ; oreilles inégales avec des côtes écailleuses radiées. Valves subégales , la droite plus convexe. Ressemble au P. varius , mais les côtes sont plus nombreuses. 208. P. laticostatus , Gray , Yate's Nevv-Zeal. App. — Hab. la côte E., Yate , baie des Iles , DiefT. — Coq. inéquivalve , avec 1 6- 18 côtes rayonnées , blanc purpurin ; valve droite convexe , côtes lisses , les plus larges déprimées par un ou deux sillons longitu- dinaux interrompus ; valve gauche concave, lisse, pourpre brun, pourpre près l'ombilic ; côtes éloignées, étroites.— Prise avec une drague au fond des baies. La saveur est excellente : les tentacules oetiliformes ressemblent extrêmement à des yeux. Il est impos- sible de donner la coquille intacte : les bords sont si minces qu'ils se brisent généralement. Bidwelï. 209. Lima linguatula t Lam. VI, 157. Quoy et Gaim., Voy. Astr. III, 453, t. 76, f. 11-12.— Hab. la Nouvelle-Zélande, Quoy. Fam. OsTREiDiE. 210. Ostreœa... ? — Hab. Waïtamata , côte E. de l'île N. Dieff. H. B. — Coq. solide , plissée; mais dans un état trop imparfait pour être décrite. 211. 0 ? — Hab. la Nouvelle-Zélande, Sinclair. — Petite espèce, à peine séparable de VO. edulis. Les deux espèces sont très-abondantes; elles couvrent les rivages depuis le cap Est jusqu'au Nord. Les Huîtres qui ressemblent beaucoup à VO. edu- lis sont plus savoureuses que les Crêtes-de-coq. Dr Sinclair. Fam. AnomiadjE. 212. Anomia Zelandica , Gray,N. S. — Hab. la Nouvelle- Zélande , dans l'intérieur des coquilles de moules. — Coq. sub- orbiculaire, blanchâtre , lisse, avec des stries distantes, radiées, près du bord; vert foncé intérieurement ; échancrure de la valve inférieure large, ovale, triangulaire; canal mince , écailleux, près du sommet , formé de lames cornées parallèles dans la plus grande partie de sa longueur. Cet animal a la faculté d'ab- ANALYSES l/oUVllAGEi NOUVEAUX. 453 sorberla surface de la coquille à laquelle il s'est fixé avant d'aug- menter la grandeur de son canal. Celui-ci n'est évidemment qu'une modification de l'espèce de faisceau lamelle formé par l'extrémité du pied des arches ; car , comme lui , il est formé de nombreuses lames cornées, parallèles, droites, longitudinales, placées à côté l'une de l'autre , s'étendant du sommet jusqu'au rebord , et c'est sur ces lames que la matière calcaire se dépose quand l'attache prend sa consistance cornée. On observe la même structure dans le canal deVAnomia ephippium d'Europe. — Cette coquille , prise avec une drague , était fixée à un mor- ceau de M y til as ; quand l'animal vit, il ouvre et ferme sa valve supérieure avec bruit comme les Peignes. Bidwell. Faill. TEREBKATULIDiE. 213. Terebralula recurva, Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111, o5i, t. 85, f. 10-11: 214. T. sanguinea , Leach, Zool. Mise. 76, t. 83. Lam. YI, 247. Quoy et Gaim., Voy. Astr. III . 556 , t. 85 , f. 6-7. T. Zelan- dica, Desh., Mag. Zool. 1841 , t. 42. Anomia sanguinea , Sol., M. S. Cal. Cat. 45 : non pas Chemn. A. cruenta , Dillw., R. S. 295. — Hab. la Nouvelle-Zélande, Humph.; baie de Tasman , Quoy ; Tauranga , côte E. de l'île N., Dieff. 215. T. lenticularis , Desh. Mag. Zool. 1841 , t. 41. — Nou- velle-Zélande, Desh. Ce ne peut être qu'une variété plu* petite de la dernière. Fam. Octopodid^e. 216. Octopus cordiformis , Quoy et Gaim., Voy. Ast. II , 87 , t. 6 , f. 3. — Hab. la baie de Tasman , Quoy. Fam. Sepiad^e. 217. La Seiche , ou Cuttlefish, forme un des aliments des naturels. Polack , 1 , 326. Fam. SriRULiDiK. 218. Spirula fragilis, Lam., Syst. Nautilus spirula, Lin.— Nouvelle-Zélande , côte O. de l'île N., Dieff. 219. Venus intermedia , appelée Pepa par les indigènes qui la mangent ; très-abondante : son nom s'applique généralement à tous les bivalves comestibles. Sinclair. — Côte K. , très-recher- chée par les naturels qui la nomment Pipi t Dieff. 220. Nanina ? Kivi , Nourelle-Zélande , Sinclair. — Coq. pointue, i m perforée, mince, blanche ; «pire subconique. 454 revue zoologique. ( Décembre 1844.) mousse , tours faiblement élevés , fortement et concentri- quement striés de lignes courtes, irrégulières, obliques, brun pourpre; dernier tour arrondi; devant arrondi, blanc lisse; bouche large, lunée , avec la lèvre extérieure faiblement réflé- chie sur l'axe. — Diam. 5/12 p., axe 4/12 p. '221. N. Mariœ. — Nouvelle-Zélande, Sinclair. — Coq. tro- chiforme , faiblement perforée , brun pâle , avec des bandes obliques , serrées , transverses ; spire courte , conique ; tours presque plats, carénés, devant convexe. Les bandes brunes sont quelquefois croisées, laissant de petits espaces de taches pales , surtout au côté antérieur du dernier tour. Diffère de la N. Zelandiœ , étant plus déprimée, fortement carénée, et l'axe étant plus étroit. La N. Zelandiœ est brun pâle ; les tours ont des bandes blanc opaque , ondulées , croisées , près de la suture. 222. Acanthochœtes Hookeri. — lie de la Grande-Barre, baie des Iles , Terre Van-Diemen. Sinclair. — Valves demi-ovales , couvertes de granules aplatis , croisés , rayés de gris et de vert; raie centrale olive, plus lisse ; valve intérieure granulée, sans stries. Manteau poilu, base des épines large et verte. Cette espèce ressemble beaucoup à VAcanth. fasciculatus des côtes d'Angle- terre; elle diffère de VA. violaceus par la taille de la base des épines et la valve antérieure qui n'est point rayée. J'ai dédié cette espèce à mon jeune ami le Dr J. Hooker , aide-chirurgien du vaisseau Erebus , en compagnie duquel le Dr Sinclair l'a trouvée. 223. Chiton Sinclairi. — Hab. l'île de la Grande-Barre, Sin- clair. — Brun pâle, luisant, les valves terminales avec plu- sieurs , et la surface latérale avec quelques stries larges peu distinctes, noduleuses; surface centrale polie , avec des lignes pâles, longitudinales, et avec quelques sillons courts, pro- fonds , irréguliers , longitudinaux , sur le bord postérieur des côtes. Cette espèce ressemble beaucoup au C. pellis- serpen- tis , mais elle est polie , et les plaques centrales sont unies , excepté aux angles externes. Je l'ai dédiée à mon ami le D* Sin- clair, de la marine royale , qui, pendant l'impression de cette liste, a donné au Musée britannique une série de coquilles de la Nouvelle-Zélande , qu'il a ramassées pendant son séjour dans ces îles avec le capitaine James Ross , de l'expédition antarctique. 224. Zonites coma. — Nouvelle-Zélande, Sinclair. — Coquillt ANALYSES P OUVRAGES [NOUVEAUX, 4.>0 déprimée , largement ombiliquée , d'un brun pâle , tours arron- dis , avec des lignes serrées, aiguës, élevées, concentriques; spire presque plate , avec des bandes brunes , larges , concen- triques , l'ombilic conique, laissant voir les tours , bouche petite, péristome mince. — Diamètre, 3 1. 225. Melanopsis trifasciatus. — Nouvelle-Zélande, baie des Iles , chute de Waitanga. — Coq. ovale , mince , olive foncé ; spire courte, conique, environ un tiers de la longueur du tour principal ; dernier tour avec trois bandes brunes équidistantes ; callosité de la lèvre interne jaune. Fam. Tunicata. 226. Salpa costata , Quoy etGaim., Yoy. Uran. 504 , t. 73, f, 2. Voy. Astr. III , 570 , t. 8G , f. 1 5. 227. S. infundibuliformis , Quoy et Gaim., Voy. Uran. 508, t. 7 , f. 13. Voy. Astr. 111 , 587 , t. 89 , f. 6-7. 228. Ascidia erylhrostoma , Quoy et Gaim., Voy. Astr. III, 609 , t. 91 , f. 4-5. — Hab. la Tamise. 229. Asc. janthinoctoma , Quoy et Gaim., Voy. Astr. 111 ,610, t. 91 , f. 6-7. — Hab. la Tamise. 230. Asc. cœrulea , Quoy et Gaim., Voy. Astr. III , 6 1 1 , t. 9 1 , f. 8-9. — Baie des Iles. 23t. Botryllus racemosus , Quoy et Gaim., Voy. Astr. III, 620 , t. 92, f. 7-8. —Hab. la Tamise. RAD1ATA. Les Méduses, ou Gélatine marine, sont répandues sur les ro- chers en masses animées. Polack , I , 309-325. 232. Stephanomia imbricata, Quoy etGaim., Voy. Astr. IV, 71 , t. 3,f. 13 15. 233. Actinia viridula, Quoy et Gaim., Voy. Astr. IV, 161, t. 13, f. 15-21. — Hab. la mer entre la Nouvelle-Zélande et les îles des Amis. 234. Act. striata, Quoy et Gaim., Voy. Astr. IV , 164. — Baie des Iles. 235. Turbinolia fubra, Quoy et Gaim., Voy. Astr. IV, 188, t. 14 , f. 5-9. — Détroit de Cook. 236. Dendrophyllia nibeola , Quoy et Gaim., Voy. Astr. IV, 197, t. 15, f. 12-15. -Tamise. 237. Alcyonium aurantiuttl , Quoy et Gaim., Voy. Astr. IV \ 277, t. 22, f. 16-18. 456 revue zoologique. ( Décembre 1844. ) 238. Pennatulœ , ou Plumes de mer. Polack , 1 , 327. 239. Echini , ou Hérissons de mer. Polack , 1 , 326. 240. Echinarachnius Zelandiœ , Gray , N. S. — Hab. la côte 0.,îleduN., Dieff. Corps déprimé , avec un centre faiblement élevé, espace inter- ambulacral déprimé , [ espaces ambulacral et interambulacral presque égaux , ambulacres ne convergeant pas vers Pextrémité. Tableaux Synoptiques relatifs à l'industrie de la soie, publiés sous les auspices de M. le Ministre de l'agriculture et du com- merce, par M. Brunet de la Grange. 1°. Nouvelle édition du Tableau synoptique des divers âges de V éducation des vers à soie , d'après les méthodes de M. Ca- mille Beauvais. On sait les succès qu'a obtenus la publication de ce tableau si ingénieux, et qui a l'avantage de résumer, en une seule page, avec tant de clarté et de précision, les méthodes d'éducation les plus rationnelles. M. Brunet de la Grange, dans la nouvelle édition qu'il fait paraître , s'est appliqué à introduire toutes les modifications propres à mettre son tableau à la portée des plus petits éduca- teurs , et il l'a augmenté également de plusieurs nouveaux dessins pour l'intelligence du texte. Ces dessins représentent , avec une fidélité de détails remar- quable, le tamis à double fond, le papier-filet, trous de 0,006 de diamètre ; le filet en fil à mailles carrées, le cadre à délite— ments , l'encabanage en branches de bouleau , etc. , etc. Les premières éditions, qui ont été tirées à plusieurs milliers d'exemplaires, se sont enlevées rapidement, ce qui est le meil- leur éloge de l'ouvrage. Il n'est pas un éducateur un peu consi- dérable qui n'ait voulu avoir, dans sa magnanerie, le tableau synoptique , et cela non-seulement en France , mais encore dans les pays étrangers. 2° Magnanerie salubre. — Tableau synoptique du système de ventilation Darcel , appliqué à un local dont V agencement intérieur se démonte à volonté , de manière à ce que V atelier puisse servir à tout autre usage avant et après V éducation des vers à soie. SOCIÉTÉS SAVANTES. 457 Ce tableau , qui était un complément nécessaire du premier, aura surtout le mérite de populariser les appareils ventilateurs, puisque , à l'aide du moyen indiqué par l'auteur, on peut trans- former toute espèce de local en magnanerie salubre. Il renferme les plans , coupes , légendes , en un mot toutes les indications nécessaires pour opérer ce changement , dont les agriculteurs qui se livrent à l'industrie séricole retireront les plus grands avantages pour leurs éducations. Le prix de chaque tableau, contenant un grand nombre de figures coloriées, a été fixé à 3 fr. Nota. Ces deux tableaux se trouvent à Paris, chez M. Rozef rue Notre-Dame des Champs , n. 46 bis {Écrire franco.) III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des Sciences de Paris. Séance du 2 décembre 1844. Dans le comité secret, la sec- tion de zoologie et d'anatomie a présenté la liste suivante de candidats, pour la place vacante par suite du décès de M. GeofFroy St.-Hilaire. 1° M. Duvernoy; 2° M. Yalenciennes ; 3* M. Dujardin ; 4° M. Al- cide d'Orbigny ; 5° M. Bibron; 6 et ex-aequo. MM. Gervais et Guérin-Méneville. L'espace nous manque pour exprimer toute notre admiration à la section de zoologie et d'anatomie , qui a adopté cet ordre singulier de présentation , mais nous devons cependant recon- naître , avec tous les zoologistes de bonne foi, qu'elle a manifesté un sentiment de justice , en mettant M. Duvernoy à la tête de sa liste. La place assignée à ce savant lui appartient bien légitime- ment , car il Ta conquise par de nombreux et importants travaux, bien connus et bien appréciés par les savants de tous les pays , qui s'étonnaient en apprenant que le consciencieux collaborateur de Cuvier pour l'anatomie comparée, le savant professeur, l'auteur de tant d'excellents mémoires sur l'anatomie comparée et la zoologie , n'était pas membre de l'académie des sciences. Si des travaux d'une valeur incontestable et incontestée ont déterminé la section de zoologie et d'anatomie à placer M. Du- vernoy en tête de sa liste de présentation , si la plus stricte jus- tice a guidé la majorité , relativement à ce savant : nous serons 458 revue zoologique. (Décembre 1844.) forcés de dire, avec beaucoup de naturalistes qui ne jugent la valeur relative des autres candidats que d'après leurs travaux , que la section a été moins bien inspirée et moins heureuse dans leur classement. En effet, comment admettre, par exemple, comme une chose juste , que MM. Valenciennes et Bibron soient placés à une aussi grande distance entre eux , quand leurs tra- vaux ont autant de rapports? N'est-il pas évident que leurs titres sont analogues, et le traité sur les poissons, en collaboration avec Cuvier, a- t-il plus d'importance que celui sur les reptiles en collaboration avec M. Duméril? S'il existe une différence dans l'exécution de ces deux ouvrages, elle est tout-à fait à l'avan- tage de l'histoire des reptiles, puisqu'on n'a jamais contesté la valeur de ce travail, consciencieusement exécuté , tandis qu'on ne peut en dire autant des parties traitées par M. Valenciennes, dans les derniers volumes de l'histoire des poissons , sur lesquel- les des critiques très-vives et très-justes ont été faites, à plusieurs reprises, par les savants les plus compétents. Il résulte donc de cette comparaison des titres de ces deux candidats , que M. Bibron devrait être placé au 2e rang, ex œquo , ou même avant M. Valenciennes , ou que celui-ci devrait figurer au 5e ou 6e rang, à côté de M. Bibron ou après lui. Nous n'entreprendrons pas de prouver, de la même manière, que M. d'Orbigny, auteur de tant de beaux et grands travaux, qui a voyagé si longtemps en Amérique , où il a fait d'impor- tantes découvertes , n'a pas la place qui lui convenait sur la liste; nous parlerons encore moins de celle qui nous a été assi- gnée , nous réservant de revenir sur ces divers sujets. Séance du 9 décembre. L'académie procède, par voie de scru- tin, à la nomination d'un membre qui remplira, dans la section de zoologie , la place devenue vacante par le décès de M. E. Geof- froy St.-Hilaire. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant de 54 : M. Valenciennes obtient 33 suffrages. M. Duvernoy » M » M. Dujardin » 3 » Il y a eu un billet blanc. En conséquence M. Valenciennes est élu ; M. Valenciennes occupera le fauteuil d'un homme de génie , du célèbre Geoffroy St.-Hilaire. SOCIETES SAVANTES. 459 A l'occasion de cette étonnante nomination , la Démocratie pacifique a publié un article plein de raison et de convenance que nous croyons devoir reproduire. « Cette élection a présenté, ainsi que les deux ou trois élections qui l'ont précédée , une circonstance digne de remarque Le candidat élu n'était classé qu'au second rang sur la liste de pré- sentation faite par la section dans laquelle la place était vacante. Il en résulte que la majorité de l'Académie qui , composée de avants cultivant des sciences fort diverses, ne saurait être abso- lument capable de faire une juste appréciation de travaux aux- quels elle est étrangère, casse le jugement porté par les hommes les plus compétents. « On peut conclure de là, avec une sorte de raison , que les élections à l'Académie des sciences sont trop souvent une affaire de parti ou de camaraderie. N'y a-t-il pas quelque chose de singu- lier à voir une élection dans une section de zoologie, faite par des astronomes et des mathématiciens , contre l'opinion fortement exprimée par les zoologistes ? « Nous ne voulons pas discuter ici les titres deM.Valenciennes, et tomber dans la faute que nous reprochons à un grand nombre d'académiciens. N'étant pas zoologiste nous-même, nous ne saurions déprécier les titres du vainqueur. Mais ce que nous pouvons dire, parce que chacun le sait , c'est que M. Valenciennes doil son élection à l'intervention d'un illustre étranger , qui , de Berlin, a dirigé ses illustres amis de l'Observatoire de Paris. L'amitié d'un grand homme est un bienfait des dieux. « Mais M. Duvernoy a su conquérir par d'honorables et longs travaux une telle position scientifique que l'opinion publique , qui s'était hautement prononcée en sa faveur, le dédommagera d'une défaite malheureuse seulement pour ceux qui l'ont causée. « L'Académie faisant si bon marché chez elle de l'opinion des hommes compétents, il sera difficile de comprendre ses plaintes lorsqu'un ministre se permettra de casser son jugement, et de nommer à une chaire le savant qu'elle n'aura pas désigné. » M. E. Robert adresse une Note sur les habitudes de certaines Fourmis , qui recherchent avec empressement la liqueur sucrée fournie par les Pucerons. . Déjà plusieurs auteurs , tels que Bonnet , Hubert , Latreille , etc. , avaient signalé ce fait , mais M. Robert a pu l'étudier avec 460 revce zoologique. (Décembre 1844) encore plus de soin , suivre ces insectes dans leurs habitudes respectives , voir comment les fourmis s'y prennent pour provo- quer chez les pucerons rémission des gouttelettes de liqueur sucrée dont elles sont si friandes. Les fourmis, après s'être disséminées sur l'arbre à la recherche des pucerons , s'en approchent avec une extrême délicatesse , on dirait qu'elles craignent de les écraser ou de les faire cheoir. Alors elles se mettent à les titiller avec leurs longues antennes , principalement dans leur partie postérieure ou anale, ce qui engage le puceron à laisser échapper une gouttelette de liqueur sucrée que la fourmi suce aussitôt. Séance du 16 décembre 1844. — M. Léon Du four adresse un mémoire intitulé : Eludes anatomiques et physiologiques sur les Insectes Diptères de la famille des Pupipares. Après avoir établi la place que la famille des Pupipares occupe dans la série des Diptères , tout à fait à la fin de cet ordre et formant le passage aux suceurs, M. Léon Dufour donne une idée de la forme et de la texture tégumentaire de ces Insectes. Il expose rapidement les décadences organiques des parties constitutives de la tète dans les Pupipares. Il étudie comparativement leurs yeux, leurs organes des mouvements , en harmonie avec Itur manière de vivre, etc. Arrivant à l'étude des organes intérieurs , il passe en revue les grands appareils de la vie. La respiratio s'exerce , comme dans les insectes en général , par des stigmates et des trachées, mais avec des modifications propres à ces organismes spéciaux. L'ap- pareil sensitif a pour centres principaux le cerveau etun ganglion rachidien unique. L'appareil digestif se compose, comme celui de la plupart des Diptères , du suçoir, des glandes salivaires, du canal digestif, des vaisseaux hépatiques et du tissu adipeux splanchnique. L'appareil génital offre , chez les mâles, des testi- cules , des conduits déférents , des vésicules séminales , un canal éjaculateur, et une armure copulatrice avec la verge. Chez les femelles , cet appareil est fécond en faits curieux et en considéra- tions d'un intérêt neuf : M. Léon Dufour dit qu'il ne connaît au- cun insecte qui , sous ce rapport , présente des rapprochements plus piquants avec Jes grands animaux. On y distingue les Ovaires avec l'oviducte, la matrice avec le fœtus, le produit de la parturition ou la pupe; enfin la glande sébifique avec le réser- voir du sperme. SOCIÉTÉS BAVANTI8. 4M Tous ces appareils sont décrits avec le soin et la clarté qui dis- tinguent tous les travaux de M. Léon Dufour, travaux si utiles , si consciencieux et qui ont placé ce savant à la tetc des anatomistes qui s'occupent de l'organisation des animaux inférieurs. H. Raudrimont lit, en son nom et en celui de M. Martin Saint-Ange , un mémoire ayant pour titre : Recherches sur Vévolution embryonnaire des animaux. — Les phénomènes de l'évolution embryonnaire des animaux sont nombreux et variés. Non-seulement ils comprennent la série des modifications orga- niques , depuis le moment de la fécondation, pris comme point de départ, jusqu'au développement complet de l'embryon ; mais ils comprennent encore toutes les réactions chimiques qui ac- compagnent ces modifications. Ce sont ces phénomènes, si étroi- tement enchaînés, que MM. Baudrimont et Martin Saint-Ange ont entrepris d'étudier, c'est le résultat de cette étude sérieuse et difficile, qu'ils ont mis sous les yeux de l'Académie. Comme il serait impossible d'analyser l'analyse de ce mémoire important , insérée dans les comptes-rendus , nous nous borne- rons à présenter ici les conclusions qui terminent ce travail. Il résulte de l'ensemble des faits consignés dans le mémoire que nous avons l'honneur de soumettre au jugement de l'Aca- démie, 1° Que l'oxygène est absolument indispensable à l'évolution embryonnaire des animaux. 2° Que, pendant l'évolution embryonnaire, les œufs des Ovi- pares sont soumis à une véritable respiration , comme les ani- maux adultes ; que cette respiration est caractérisée par une ex- halation de gaz carbonique, de gaz azote, de vapeur d'eau, et par une absorption de gaz oxygène. M. Amussat présente des Recherches sur les blessures des vaisseaux sanguins. Nous mentionnons ce travail, plus spéciale- ment chirurgical, parce qu'il éclaire une question physiologique. Du reste , les recherches de ce savant chirurgien profitent sou- vent à la science pure , car il sait toujours rattacher ses observa- tions les plus pratiques, à quelques questions générales et pure- ment scientifiques. M. Pouchet adresse des Recherches sur la progression et Vétat du fluide séminal dans les organes génitaux des femelles des Mammifères. — Les résultats des observations de l'auteur 462 rrvde zooi.ogique. (Décembre 1844.) sont présentés sous la forme d'un tableau où se trouve indiquée, heure par heure , la marche du fluide séminal dans les organes génitaux des femelles des Mammifères. Ces expériences, qui ont été entreprises sur la lapine , de six heures à vingt-cinq heures après l'accouplement, me paraissent, dit M. Pouchet , démontrer les propositions suivantes : De la sixième heure à la vingt-cinquième , on trouve constam- ment des zoospermes dans le vagin et dans les cornes utérines. Jusqu'à la vingt et unième ou la vingt-deuxième heure , ces animalcules sont très-agiles ; mais bientôt après ils deviennent moins vifs , puis , vers la vingt-troisième heure , ils meurent et semblent éprouver une sorte de roideur cadavérique, qui rend leur appendice caudal rectiligne. Vers la vingt-cinquième heure , on ne découvre plus que des zoospermes dilacérés. La queue de presque tous ceux-ci s'est sé- parée de l'extrémité renflée. Mais, avec de l'habitude, on re- connaît parfaitement les queues et les têtes de ces animalcules , mêlés aux divers objets, tels que des globules du sang ou de mucus, qui se trouvent confondus avec elles sous le champ du microscope. Parfois , pendant ce laps de temps, surtout quand la mort a été précédée de convulsions violentes , j'ai rencontré quelques zoo- spermes vivants ou morts , de 1 à 10 millimètres dans r extrémité utérine des trompes de Faïlope, et j'en ai observé aussi, mais bien plus rarement et en bien moindre quantité, de 1 0 à 20 milli- mètres. Au delà , il n'en parvient jamais un seul ; le mucus qui s'y trouve, formé de globules serrés, et s'avançant vers l'extérieur, leur offre un obstacle infranchissable ; c'est donc seulement dans l'utérus , et peut-être aussi dans la région des trompes qui avoi- sine cet organe, que peut , suivant moi , s'opérer la fécondation des mammifères. Je pense que c'est par erreur que MM. Bischoff et Wagner ont prétendu découvrir des zoospermes sur les Ovaires. Dans un appendice joint à sa note > M. Pouchet combat deux opinions précédemment émises par M. Deschamps , l'une relative au corpus luteum, que cet anatomiste regarde comme un signe de fécondation , et l'autre relative à la fécondation qu'il pense s'opérer sur l'Ovaire. « J'ai recueilli, dit M. Pouchet, des centaines SOCIÉTÉS SAVANTES. 463 de corps d'animaux vierges..., d'un au Ire roté, je me suis assuré que les zoospermes ne parviennent jamais aux Ovaires, hors les cas anormaux qui donnent lieu aux grossesses extra-utérines. Séance du 23 décembre. — M. Blaud , de Beaucaire , adresse une réclamation relative à une note que nous avons lue dans la séance du 25 décembre dernier, sur un insecte qui attaque les olives. Avant de lire cette lettre , M. Arago a bien voulu nous en pré- venir. Nous lui avons dit de suite que la réclamation de M Blaud provenait d'un mal-entendu, que nous avions cité le nom et le mémoire de cet agriculteur dans notre note, insérée aux comptes rendus. Mais le savant secrétaire perpétuel a cru qu'il était de son devoir de lire cette lettre, dans laquelle 31. Blaud se plaint, à tort , de ce que son nom et son Mémoire sur les insectes des oliviers n'ont pas été cités dans un article fort court , pu- blié dans le Moniteur universel à l'occasion de notre communi- cation. Al. Milne Edwards prend la parole pour dire à l'Académie que la réclamation de M. Blaud n'est pas fondée, et qu'il voit aux comptes rendus de l'Académie , que nous avons cité conve- nablement son mémoire et son nom. M. Duméril appuie cette rectification. Ces deux communications ont été oubliées dans le compte rendu de cette séance. M. Savigny, en adressant un exemplaire imprimé de son tra- vail sur les Oiseaux d'Egypte , s'exprime ainsi : « Des intentions que je ne chercherai pas à dissimuler me font, en ce moment , adresser à l'Académie un exemplaire de mes Observations sur le système des Oiseaux de V Egypte et de la Syrie. Ces observations, imprimées en 1810, avaient pour objet d'éclaircir plusieurs difficultés relatives à la classification, à la nomenclature , souvent même à l'histoire vraie ou fabuleuse des Oiseaux de l'Egypte , et devaient paraître dans le grand ou- vrage que le gouvernement faisait publier sur cette contrée. Elles en ont été depuis retranchées, et il ne reste plus de cet écrit que le très-petit nombre d'exemplaires tirés à part dans le temps et mis immédiatement à ma disposition. Cependant il m'importe que la connaissance d'un document qui constate la direction d'une partie de mes travaux, avant 1810, ne se perde point. Je 46 \ rrydr zooLOGiQiiE. [Décembre 1844.) supplie donc l'Académie, non-seulement d'agréer l'exemplaire que j'ai l'honneur de lui offrir, et d'en assurer la conservation en le faisant déposer dans sa bibliothèque, mais encore de vou- loir bien ordonner que la lettre où les motifs de ma supplique se trouvent exprimés, soit insérée textuellement dans le compte rendu de ses séances. J'espère que l'Académie, toujours bienveillante, ne me saura pas mauvais gré d'avoir mis à la suite d'observations , déjà si an- ciennes , quelques notes manuscrites relatives à la description des animaux de l'Egypte, et propres, les unes à signaler cer- taines imperfections de ce travail , les autres à appeler l'attention sur un complément désirable à bien des égards, mais dont l'exé- cution, malgré les éléments que j'énumère et que j'ai en effet réunis , aurait besoin d'un ferme et généreux appui pour être tentée avec succès. Il est donné connaissance de l'extrait d'une lettre de M. de Hnmboldt , indiquant les résultats de nouvelles Recherches de M. Ehremberg , relatives aux infusoires. « M. Ehremberg a bien agrandi son empire des infusoires po- lygastres, à carapaces siliceuses, et celui des Bryozoïdes cal- caires. Il a découvert une foule de nouvelles espèces des premiers dans les eaux , prises sous la glace , près du pôle antarctique , par le capitaine Ross. 11 en a vu abondamment dans des zones où elle était parfaitement claire et limpide , et où elle n'offrait aucune trace de changements de couleur. Il en a aussi trouvé dans l'air, dans ces poussières grises, décrites par Darwin , qui obscurcissent l'air jusqu'à 100 lieues à l'O. des îles du cap Yert, et qui forment une espèce de brouillard dangereux pour les na- vigateurs Ce sont des carapaces entières ou brisées de Poly- gastres siliceux, que probablement des trombes soulèvent et emportent au large. € M. Ehremberg a trouvé aussi que les Bryozoïdes calcaires, dont les 8/9 de la craie sont composés , descendent jusqu'au- dessous de la formation du Jura, aux États-Unis jusqu'au Berg- kalk ; mais les espèces de ces formations ne sont pas les mêmes que celles de la craie. Vous savez d'ailleurs que , malgré l'ancienneté de la craie, la moitié des Bryozoïdes calcaires de cette forma- tion vit encore dans la Baltique on dans l'Océan , etc. » M. /*'. Jiobert adresse une note anr la Présence de l'Anoplo- SOCIÉTÉS SAVANTES. 465 thérium dans les couches les plus inférieures de la période ter- tiaire des environs de Paris. Parmi les nombreux ossements de Lophiodon ; de Croco- dile, de Tortue, etc., associés à des tiges d'Y uccacées , que j'ai recueillis à plusieurs reprises dans les parties moyenne et supérieure du calcaire grossier de Nanterre et de Passy, et dont la découverte , qui m'est due , a été annoncée par M. Cordier à l'Académie des sciences dans la séance du 3 août 1829, je n'ai pu isoler, jusqu'à présent, qu'une mâchoire d1 Anoplotheriurn le- porinum. La rareté d'un pareil fossile pourrait faire croire que les Lophiodons ont presque seuls le privilège de se rencontrer beaucoup plus basque leurs eongénères, les Anoplothoriums , les Palœotheriums , dans les couches tertiaires : cependant, au- dessous du calcaire grossier et au milieu de l'argile plastique, chez M. Rousseau, aux Montalets (commune de Meudon), les ouvriers ont mis à nu un fémur gauche, qui , par ses caractères , me paraît appartenir à la plus commune des espèces tfAnoplo- theriums décrite par Cuvier ; elle n'en diffère guère que par une longueur un peu plus grande de l'os , ce qui , du reste, ne peut que la faire rentrer dans les variétés signalées par l'illustre pa- léontologue. Voici ses proportions comparées à celles des espèces les plus communes : Esp. comm. (Cuvier). Esp. de Meudon. Long, entre la tête et le condyle interne o,36 o.4o. Larg. entre la tête et le grand trochanter 0,12 0,118. Larg. d'un condyle à l'autre 0,io 0,085. Grand diamètre de la tête 0,047 0,053. Diamètre de l'os à sa partie moyenne 0,053 0,053. « Cet os, le plus considérable et le mieux conservé qu'on ait peut-être encore rencontré dans les couches inférieures de notre système tertiaire , est d'un brun foncé à l'extérieur ainsi que dans sa substance compacte ; mais le tissu spongieux est incrusté de pyrites de fer ornées des plus riches couleurs; ce même tissu est en outre pénétré de très-petits cristaux de sulfate de chaux , minéral qui encroûtait tout l'os de cristaux lenticulaires , dispu- tant même la place à des empreintes de plantes carbonisées. On n'apprendra peut-être pas aussi sans intérêt que , dans le voisi- nage de son gisement et un peu au-dessus , on a recueilli , au mi- lieu d'une argile grisâtre riche en graines de chora transformées en hydrate de fer, bon nombre d'amandes de su crin aussi pur, Tome VU. Année 1811. 30 4f>6 revue zooLor,iQûB. ( Décembre 1844. ) aussi limpide, mais plus fragile que celui des bords de la Bal- tique. » Séance du 30 décembre. — M. Milne Edwards terminé la lecture , commencée dans la précédente séance , d'Observations sur le développement des Annêlides , faites sur les côtes de Sicile. Dans ce travail , l'auteur cherche à démontrer que les affinités zoologiques sont proportionnelles à la durée d'un certain parallélisme dans la marche des phénomènes géné- tiques chez les divers animaux; de sorte que les êtres en voie de formation cesseraient de se ressembler d'autant plus tôt, qu'ils appartiennent à des groupes distincts d'un rang plus élevé dans le système de nos classifications naturelles , et que les carac- tères essentiels, dominateurs, de chacune de ces divisions , résideraient, non pas dans quelques particularités de formes or- ganiques permanentes chez les adultes , mais dans l'existence plus ou moins prolongée d'une constitution primitive commune, du moins en apparence. Pour que cette belle loi soit sanctionnée , il faut que les embryons des espèces appartenant à un même embranchement se ressemblent (s'il en était autrement , ils appartiendraient à un autre groupe général). 11 faut surtout que l'embryon d'un vertébré soit différent de celui d'un mollusque, et que celui-ci ne ressemble pas à celui d'un annelé . car sans cela ces grands types devraient être confondus, et il n'y aurait plus de loi. Quelques observations de M. Loven tendraient à faire croire que les Annêlides font exception aux règles établies ci-dessus , car une jeune Larve , décrite par ce zoologiste comme apparte- nant probablement à la famille des Néréidiens, paraîtrait n'ac- quérir les caractères propres à l'embranchement auquel elle appartient , qu'après avoir eu la forme d'un polype. M. Edwards convient que si ce fait était exact , il aurait beaucoup diminué la valeur de sa loi ; mais , heureusement , les observations qu'il a pu faire sur l'embryologie des Térebelles , des Protules, Nereis , Syllis, etc., lui ont procuré la satisfaction de voir, que loin d'être en désaccord avec ses idées touchant la subordination des affi- nités naturelles des animaux à la durée du parallélisme dans la direction des phénomènes génèsiques, l'embryologie des an- nêlides fournit de nouveaux arguments à l'appui de cette théorie si nouvelle et si clairement exprimée. sor.îétéi SAVANTK.Î. 4f>7 \|)!cs avoir décrit longuement les divers états des jeunes An- nélides , depuis le premier jour de la ponte jusqu'à celui où elles ont acquis tous les caractères du genre, l'auteur arrive aux con- clusions suivantes : « Ainsi , chez les Annélides, de même que chez les Crustacés , les Myriapodes, etc., cY>l la région orale ou céphalique qui est le point de départ du travail zoogénique , et l'économie se com- plète peu à peu par la formation successive de nouveaux tron- çons, qui sont analogues à ceux déjà développés et à ceux qui y font suite. Chez les Mollusques, au contraire, c'est la région abdominale qui se constitue d'abord , la portion céphalique du corps ne se forme que beaucoup plus tard , et souvent même elle avorte plus ou moins complètement. Enfin chez les Verté- brés, comme on le sait, la ligne primitive, qui correspond au sys- tème céphalo-rachidien , se dessine dans toute sa longueur, long- temps avant les autres parties de l'économie , et ce n'est pas d'avant en arrière, à la suite de ce système , mais autour de l'es- pèce d'axe ainsi constitué, que les autres parties de l'économie viennent se grouper. Or, le caractère le plus saillant de l'embran- chement des Vertébrés est fourni par l'appareil céphalo-rachi- dien ; les Mollusques se font surtout remarquer par la disposi- tion des viscères que l'abdomen renferme ; et la segmentation du corps chez les Annelés suffît pour faire reconnaître au premier coup d'oeil la plupart des êtres dont se compose cette grande di- vision zoologique. » M. Milne Edwards ajoute que , chez les Vertébrés , le cœur et les vaisseaux sanguins se forment dès l'une des premières pé- riodes de la vie embryonnaire, etc. Il résulle enfin de ses obser- vations une chose positive , que Lamarck et Cuvier avaient entrevue, puisqu'ils en ont fait la base de leurs belles classifica- tions, c'est que les animaux vertébrés sont très-différents des animaux sans vertèbres à beaucoup d'égards, et même relative- ment à leur développement primitif. Aussi tout cela tend-il à prouver que les affinités zoologiques des animaux sont propor- tionnelles à la durée dun certain parallélisme dans la marche des phénomènes génésiques, etc. M. Serres prend la parole pour contester quelques-unes des vérités fondamentales de ce travail. Il établit d'abord , contraire- 468 rkvuk zooLOGiQnE. ( Décembre 184 4 . ; ment aux assertions de M. Milne Edwards, que, chez les Verté- brés, la ligne centrale de l'aire germinatrice, désignée par quel- ques auteurs sous le nom de ligne primitive, n'est ni l'axe cérébro-spinal du système nerveux , ni la moelle épinière des Vertébrés, comme le croit son collègue. Cette ligne n'est autre chose qu'une fissure qui se produit sur le milieu de la membrane blastodermique. Cette fissure se forme au moment où cette mem- brane se fronce pour donner naissance aux sacs germina- teurs ; c'est ce froncement que MM. Doellinger et Pander ont nommé plis primitif s . M. Serres a montré , il y a deux ans, que la ligne primitive n'est autre chose qu'un espace vide que lais- sent entre eux les plis primitifs au moment où ils se réfléchissent pour former les cellules germinatrices. Il pense donc que si son collègue considérait encore la ligne primitive comme l'axe cérébro-spinal du système nerveux, il serait induit à des consé- quences qui ne seraient pas justifiées dans le parallèle du déve- loppement des Invertébrés comparé à celui des Vertébrés. En second lieu, M. Serres fait remarquer à M. Milne Edwards, que le cœur ne se forme pas, ainsi qu'il l'a dit, immédiatement après la ligne primitive ; entre la manifestation de ces deux par- ties, il y a d'abord la formation des deux cordons de la moelle épinière , puis celle des noyaux vertébraux , puis enfin le déve- loppement du capuchon céphalique. M. Milne Edwards répond qu'il s'est borné à constater l'ab- sence de la ligne primitive chez les Annelés et les Mollusques, et que peu importe pour la solidité de ses conclusions que cette ligne soit, dans le principe, la moelle épinière ou un espace vide. Relativement à la formation du cœur, M. Edwards soutient qu'il n'a dit nulle part, dans son Mémoire , que , chez les Verté- brés, le cœur se forme immédiatement après la ligne primitive. M. Serres réplique en soutenant que les réponses de M. Milne Edwards n'ont point changé la nature des observations qu'il lui a soumises. Pour savoir si les Invertébrés ont ou n'ont pas , au début, la ligne primitive des Vertébrés, il est d'abord nécessaire de préciser ce qu'est cette ligne chez ces derniers. Sans cette dé- termination il devient impossible , pour n'en citer qu'un exem- ple , de savoir en quoi consiste la ligne primitive des Mollusques gastéropodes, qu'un savant belge , M. Dumortier, a dit être ana- logue à la même partie chez les Vertébrés; et si elle n'existe pas, SOCIÉTÉS SAVANTES. 469 comme le pense M. Milne Edwards , cette indétermination ne permet pas de savoir en quoi , ou par quelle partie, les deux em- branchements diffèrent au point de départ de leurs développe- ments. M. Flourens donne lecture de divers passages de la lettre sui- vante , que nous avons adressée à l'Académie en réponse à la ré- clamation de M. Blaud : « Monsieur le secrétaire perpétuel, — Dans la dernière séance, il a été donné lecture d'une lettre de M. Blaud , de Beaucaire , contenant une réclamation relative à la note que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie, dans sa séance du 25 novembre dernier, sur un insecte nuisible aux oliviers et sur son parasite. J'ai été fâché de voir que M. Blaud s'était si facilement ému à la lecture d'un article inséré dans le Moniteur, et je viens ré- pondre à sa réclamation, en présentant le rapport que j'ai fait sur son Mémoire , et en mettant sous vos yeux le passage de vos comptes rendus (t. XIX, p. 1148) dans lequel je cite M. Blaud et ce rapport (Voir ma Notice, copiée textuellement du compte rendu , dans cette Revue zoologique , 1 844 , p. 426 ec 428). Du reste , M. Blaud , dans son extrême susceptibilité , ne s'était pas contenté d'adresser une réclamation à M. Arago ; il en avait envoyé , en même temps , une semblable à M. le ministre du commerce et de l'agriculture. Prévenu de ce fait, j'ai dû invo- quer le compte rendu pour réduire les observations de M. Blaud à leur juste valeur. A cette occasion , j'ai adressé à cet agricul- teur la lettre suivante, dont la lecture suffira pour éclairer l'Académie sur l'importance d'une réclamation que M. Blaud doit regretter d'avoir faite si légèrement. Paris, le 16 décembre 18H. « Monsieur, je viens d'apprendre que vous aviez écrit au mi- nistre relativement à l'article publié dans le Moniteur sur le Pa- pillon qui vit dans le noyau des olives , et sur un parasite de ce Papillon découvert par moi en observant les olives que vous m'aviez fait remettre par M. le ministre. Je n'ai pas encore vu votre lettre, mais je m'empresse d'avance de vous assurer que je vous ai rendu toute la justice qui vous est due , dans ma lecture à l'Académie des sciences. Je vous adresse un numéro de ma Revue zoologique , dans lequel j'ai inséré textuellement la note que j'ai lue à l'Académie et qui se trouva imprimée dans ses 470 revce zoologique. (Décembre 1844.) comptes rendus. Vous verrez aux pages 42G et 428, que je cite vos observations sur le Papillon et vos expériences sur l'enterre- ment des feuilles mortes, quand les Chenilles se sont transfor- mées. Si je n'entre pas dans plus de détails à ce sujet, c'est que cet article n'est qu'un extrait d'un plus grand travail , et que j'ai suffisamment développé vos observations dans mon rapport sur votre Mémoire. Quant au parasite de VOEcophora olivella, je crois l'avoir observé le premier, il n'en est pas question dans votre Mémoire , ni par conséquent dans mon rapport. « Dans tous les cas , je vous prie de croire qu'il n'est et ne sera jamais dans mon caractère de m'emparer des découvertes des autres. J'agirai toujours avec les agriculteurs qui me feront l'honneur de me consulter, comme je l'ai fait pour les travaux de M. Herpin sur les Insectes des céréales ; je placerai mes ob- servations entomologiques à côté de celles qu'ils auront faites sur place , leur en laissant tout l'avantage et même touie la responsabilité. Ainsi, dans le cas présent, si vous voulez bien me donner les moyens d'étudier les Insectes que vous avez si- gnalés dans votre Mémoire, je ne pourrai que les décrire avec soin , les rapporter aux genres et aux espèces des méthodes mo- dernes , les figurer avec leurs détails anatomiques , enfin appré- cier et discuter les observations que vous aurez faites sur leurs mœurs et sur les meilleurs moyens de combattre leur multipli- cation ; mais là se bornera ma mission d'entomologiste séden- taire, et ces observations, purement scientifiques, me seront entièrement propres et ne pourront être considérées par per- sonne , je l'espère du moins, comme un empiétement sur la propriété scientifique de qui que ce soit. » J'espère , monsieur le secrétaire perpétuel , que ces explica- tions suffiront pour lever les doutes qui auraient pu naître par suite de la réclamation trop précipitée de M. Blaud. L'Académie sait que je n'ai pas besoin de chercher à m'approprier les ti avaux des autres , et que ce reproche ne m'a jamais été adressé par per- sonne dans ma longue carrière scientifique; elle sentira, en outre , que, dans cette circonstance, j'aurais été en contradiction avec moi-même, puisque j'avais fait un rapport détaillé sur le Mémoire de M. Blaud , rapport im'pi Ime dans les Mémoires de la Société royale et centrale d agriculture , et dont je mets un exemplaire sous les yeux de l'Académie. SOCIÉTÉS SAVANTES. 471 M. Blaud me reproche enfin de n'avoir pas parlé de la lettre qu'il m'a éerite au sujet de la ponte des Oscinis oleœ. Comme ma note ne portait pas sur cet Insecte, qui est un Diptère tandis que VOEcophora olivella est un Lépidoptère , il aurait dû com prendre que je ne pouvais m'en occuper. Il en sera question dans le grand Mémoire que je prépare pour la société royale d'agri- culture. Je ne terminerai pas cette lettre sans remercier M. Milne Ed- wards , qui a bien voulu spontanément prendre ma défense en disant à l'Académie que j'avais cité honorablement M. Blaud, dans le compte rendu, et que si cet agriculteur n'avait pas vu son nom au Moniteur, cela tenait au peu de place dont le rédac- teur avait probablement pu disposer, pour donner brièvement une idée sommaire de mon travail. Société Entomologique de France. Séance du 14 août 1844. — La Société adopte un rapport de la commission de publication réglant la composition du troi- sième numéro des Annales pour 1844. Dans ce numéro sont compris tous les discours lus dans la séance d'installation à l'Hô- tel -de-Ville , le 24 juillet dernier. Séance du 28 août 1844. — M. Reiche communique quel- ques détails sur plusieurs insectes des genres Melolontha et Buprestis, trouvés en Angleterre dans la gomme copale, par M. Westwood. — M. Mulsant parle de larves et d'insectes parfaits de VAkis punctata, qu'il conserve vivants à Lyon depuis plus de deux ans. Séance du 11 septembre 1844. — M. Pierret donne la des- cription du sexe femelle de YAnthocharis Damone , dont on ne connaissait encore que le mâle. Ce lépidoptère a été pris dans les montagnes de la Turquie et de la Grèce. — M. Th. Lacordaire annonce la prochaine publication qu'il va faire d'un species général des coléoptères Eupodes , dont il connaît plus de cinq cen ts espèces. — M.Paul Gervais parle d'une nouvelle espèce d'Ixodes, parasite de VOrnithorhynchus paradoxus. — Il est donné lecture d'une note de M. Audinet Serville , comprenant des détails nombreux sur les insectes qui compo- sent sa collection. 472 revue zoologiqoe. ( Décembre 1844.) — M. Lucien Buquet fait connaître une note de M. Redtenba- cher, contenant des détails sur l'habitation et les mœurs des in- sectes du genre Byrrhu s. D'après M. Redtenbacher, ainsi que d'après les observations de MM. Markel et Mulsant, ces insectes ne se rencontreraient pas exclusivement dans les endroits sa- blonneux ; on les trouverait aussi dans les endroits humides et ils se nourriraient de mousses. — M. Duponchel lit une note de M. Boyer de Fonscolombe, comprenant des détails importants sur les mœurs de deux es- pèces de Bombycites ( les Dicranura vinula et Lasiocampa li- neosa). Séance du 25 septembre 1844. — En l'absence de M. E. Des- marest, M. Pierret, secrétaire adjoint, remplit les fonctions de secrétaire. — Il est donné lecture d'une lettre de M. Paul Gervais , dans laquelle ce naturaliste répond à une note de M. Westwood, rela- tivement au genre Campodea. — M. Reiche fait connaître, au nom de M. Emile Moquerys, quelques observations entomologiques que ce jeune voyageur vient de recueillir au Brésil. D'après M. Emile Moquerys, 1° le genre Pyrophorus , indépendamment de ses propriétés lumi- neuses , aurait la faculté spéciale d'émettre de la lumière par un des côtés de la poitrine; 2° un Elatéride aurait sur les élytres deux taches jaunes phosphorescentes, non vitrées ; 3° des larves du genre JSyctophanes auraient la propriété d'être lumineuses , et 4° les Passaîus feraient entendre un bruit particulier en frot- tant les derniers anneaux de leur abdomen contre leurs élytres. — M. le docteur Boisduval annonce la publication prochaine d'un prodrome de la famille des Sphingides , travail qu'il destine aux Annales de la société. Séance du $ octobre 1844. — M. Pierret donne des détails sur les mœurs de la Phyche febretta. Deux insectes de cette es- pèce , qui avaient été trouvés par M. Ghiliani , lui avaient été remis par M. le marquis de Brème. — Le même membre donne aussi des détails sur plusieurs es- pèces du genre Orgya. — M. le docteur Boisduval prend la parole au sujet des deux communications précédentes , et il ajoute quelques remarques sur les mœurs des Psyché. SOCIÉTÉS SAVANTES. 178 Séance du 23 octobre 1844. —M. Reiche donne, d'après M. Emile Moquerys, des détails sur une fourmi du genre JEco- doma {JE. cephalotes Latr). M. Emile Moquerys a pu vérifier, relativement à cette espèce, l'assertion de Lund sur la rapidité avec laquelle elle dépouille les arbres de leurs feuilles , qu'elle emporte par lanières avec ses mandibules. Les sauvages em- ploient cette espèce pour retenir rapprochés les bords d'une plaie. Ils font mordre par ces insectes les deux bords de la plaie, puis leur arrachent l'abdomen et le thorax , et ne laissent par con- séquent que la tête , qui maintient ainsi les bords de la plaie rapprochés. Il n'est pas rare de voir des Brésiliens indigènes qui ont ainsi une plaie en voie de cicatrisation au moyen de sept ou huit tètes de cet insecte. — M. Boisduval annonce , qu'après avoir étudié avec soin les chenilles et les chrysalides des Anthocharis belia et ausonia , il est resté convaincu que ces deux prétendues espèces ne de- vaient en former réellement qu'une seule. — M. Pierret prend la parole au sujet de cette communication et parle de faits qui lui paraissent semblables à celui-ci. — M. le docteur Boisduval parle d'une chenille du Bombyx lanestris , qui est restée sept ans en chrysalide avant d'éprouver sa dernière métamorphose. — Le même membre dit qu'on lui a assuré que la chenille de l&Noctua communimacula, qui vit sur les feuilles de l'a- mandier et du pêcher, se nourrit de pucerons comme les larves des coccinelles. Séance du 13 novembre 1844. — M. Pierret donne lecture d'une note de M. Ghiliani , contenant de nombreux détails sur la stridulation du Sphinx atropos. — - M. Lucien Buquet fait passer sous les yeux de la Société un Carabe nouveau provenant de la Chine et qui lui a été envoyé par M. le baron Feisthamel, qui lui-même l'avait reçu de M. La- fosse. M. Lucien Buquet propose de donner à cette espèce le nom de Carabus Lafossei. — 11 est donné lecture d'une notice de M. Léon Dufour, ayant pour litre : Histoire des métamorphoses de la Lucilia dispar. Dans ce travail l'auteur, avec le soin qu'on lui connaît , décrit la larve , la pupe et l'insecte parfait de cette espèce nouvelle pour la science. 474 revue zoologiqde. (Décembre 1844.) — M. le Secrétaire lit un second travail du savant entomolo- giste de Saint-Sever, intitulé : Observations sur les métamor- phoses du Ceratopogon geniculatus Guérin. L'auteur passe on revue les divers états de cette espèce et donne des détails de mœurs importants. Séance du 27 novembre 1844. — Il est donné lecture d'une note de M. Léon Dufour, contenant la description d'une nouvelle espèce àAradus (A. Perrisii). Cette espèce a été trou- vée aux environs de Mont-de-Marsan , par la personne dont elle porte le nom. — M. Guérin-Méneville lit un extrait d'un grand mémoire sur les insectes qui nuisent aux olives dans le midi de la France. Ce travail important a été présenté à l'Académie des sciences , et il en a été donné une analyse assez étendue dans le dernier numéro de la Revue zoologique , 1 844 , p. 421 à 429. — M. Guérin-Méneville parle à la société du rapport que M. Milne Edwards a inséré dans le Moniteur universel , pour faire connaître à M. le ministre de l'instruction publique les ré- sultats de son voyage en Sicile. M. Guérin-Méneville donne lecture du passage de ce rapport qui est relatif à l'entomologie. Dans ce passage , le professeur annonce que son aide-naturaliste a recueilli 2,000 espèces d'insectes dont 500 sont nouvelles pour les galeries du Muséum et 300 paraissent nouvelles pour la science. Il s'étonne d'un résultat aussi considérable, obtenu en peu de temps , dans un pays très-souvent exploré par un grand nombre d'entomologistes. M. Pierret dit qu'il a eu l'occasion d'examiner les lépidoptères de cette collection, et que, loin d'y trouver des espèces nou- velles , il s'est assuré qu'elle ne contenait qu'une faible partie de celles qui ont été signalées par les entomologistes. Séance du 11 décembre 1844. — A l'occasion du procès- verbal de la dernière séance, M. Milne Edwards prend la parole pour remercier M. Guérin-Méneville d'avoir appelé l'attention de la Société sur les résultats obtenus pendant le voyage qu'il vient de faire en Sicile, de concert avec MM. Blanchard et de Quatrefages. M. Milne Edwards, de même que M. Guérin- Méneville, avait été d'abord surpris en apprenant de M. Blanchard que la collection entomologique de ce jeune naturaliste ren- fermait environ 300 espèce» présumées nouvelles , mais sa sur- SOCIÉTÉS SAVANTES. 175 prise a diminué lorsqu'il a vu que la plupart de ces espèces inédites sont de petite taille et n'offrent pas les couleurs bril- lantes par lesquelles l'attention des collecteurs ordinaires peut être attirée. Du reste ces espèces n'en seront pas moins inté- ressantes pour la science, et M. Milne Edwards espère que M.Blanchard pourra les faire connaître prochainement, soit dans les publications de la Société , soit dans quelque autre recueil. M. Guérin-Méneville répond qu'il est bien aise d'apprendre que l'étonnement qu'il a éprouvé en lisant l'annonce des résul- tats cntomologiqnes de ce voyage avait été partagé par M. Milne Edwards lui-même. Il ne refuse pas d'admettre qu'on a pu trouver 300 espèces nouvelles en Sicile et en Calabre , car on les trouverait facilement sur un point quelconque de la France , si on étudiait les petites espèces d'Hémiptères, d'hyménoptères Chalcidites, etc., encore peu recherchées des collecteurs, mais il persiste, cependant, à regarder comme une chose très-remar- quable, que l'on ait pu déterminer en si peu de temps les 2.000 espèces rapportées il y a à peine un mois , et reconnaître si facilement celles qui manquent au Muséum ou qui sont nou- velles. — M. Blanchard donne quelques détails sur la collection d'in- sectes qu il a rapportée de la Sicile et de la Calabre. Il dit que dans l'ordre des Coléoptères il a trouvé au moins une centaine d'espèces nouvelles, et que déjà il a étudié les deux anciens genres Bruchus et Altica qui lui ont, ainsi que le genre Pirnelia, offert un nombre assez considérable d'espèces inédites. Les Hémiptères comprennent environ une centaine d'espèces nouvelles; et les ordres des Orthoptères, Diptères et Hymé- noptères en présentent bien un nombre semblable. L'ordre des Lépidoptères seul ne contient pas d'espèces inédites. M. Blanchard fait passer sous les yeux de la Société une boîte contenant le genre Bruchus avec l'indication des espèces qu'il croit nouvelles. A cette occasion M. Aube dit qu'il pense qu'on a trop multi- plié les espèces dans ce groupe, et que peut-être on en a désigné comme nouvelles des espèces déjà connues, ou de sexes diffé- rents, et il engage M. Blanchard à prendre garde de commettre des erreurs semblables. 476 rkvuë zooLociiQUK. (Décembre i8i4,) M. Chevrolat partage l'opinion de M. Aube sur ce sujet. — M. Amyot lit une note dans laquelle il cherche à démontrer que VAradus ellipticus de M. Léon-Dufour n'est autre chose que VAradus betulœ Linné. L'auteur termine sa note en proposant une coupe générique nouvelle (Catapiestus) pour y placer VAradus Perrisii , Léon Dufour. — M. Macquart lit un travail important sur les Diptères de la tribu des ïachinaires. Ce mémoire , accompagné de nombreuses figures , paraîtra dans les Annales de la Société. — Le même membre dit que, dans un paquet d'orge qu'il a reçu de M. Herpin , il a trouvé les deux espèces de Chlorops déjà indiquées par M. Guérin-Méneville, et une espèce nouvelle appartenant au genre Chamarota. — M. Guérin-Méneville fait passer sous les yeux de la Société une larve de grande taille , qui semble appartenir à une espèce de Coléoptère. Par sa forme générale, cette larve se rapproche assez de celles du genre Drilus et pourrait peut-être lui appar- tenir. Elle provient de la colonie de Libéria en Afrique. — Le même membre montre une monographie du genre Geo- rissus par M. Victor Motschoulsky : dans ce travail, le savant entomologiste russe fait connaître onze espèces. — M. le colonel Goureau annonce qu'il lira dans la prochaine séance deux notices sur le JSyctophanes candellaria et sur le Microgaster globator. Nota. Le troisième numéro des Annales pour l'année 1844, est publié depuis quelques jours ; le quatrième numéro paraîtra bientôt. Le trésorier prie les membres de la Société de lui faire parvenir le plus promptement possible le montant de leur coti- sation pour 1845. A partir de l'année 1843, le trésorier de la Société (M. Lucien Buquet , rue Dauphine, 35), est le seul dépositaire des Annales, qui sont publiées par la Société et sans l'intermédiaire de libraires , et c'est à lui que l'on doit s'adresser uniquement pour les obtenir. E. D. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. de Motschoulsky nous communique la note suivante indi- quant le nombre d'espèces qui composent sa- collection de Co- léoptères de Russie. MKUNGRS KT NOUVKM.KS. 477 [. AKPACTICONIDA. . H. RUPOPHAGA. III. MELASOMATA. IV. ULYXEN1DA. . V. PHUTYPHILA. . VI. CURCULIONÏDA. VII. XYLOPHAGA. VIII. CHRYSOMELIDA. IX. COCCINELLIDA. . { Nombre d'espùcei. Cicindelina 77 Carabica 1450 Hydrocanthara 24o Palpicornia 170 Unguipedes 52 Sternoxa 410 Malacodermata îeo Teredila 145 Brachelytra. 1000 Pselaphida 83 Plilinia 40 Clavicornia 290 Globicornia 285 Lainellicornia 470 Lucanida || Pimelina 103 Blapsina 186 Opatrina 105 Taxicornia 60 Tenebrionida 30 Helopida 74 Trachelida 28S Vesicatoria 145 Sienelytra 65 1440 Boslricbida 105 Lepophaga 100 Europhaga 110 Platysomala 35 Longicornia 380 Sagrida 40 Chrysomelina 650 Erotylina 80 Fungicola 20 Apbidiphaga 120 M. de Motschoulsky, de retour d'un long voyage en Sibérie , pendant lequel il s'est livré à des recherches entomologiques très suivies , vient de se décider à publier l'entomologie de ce pays. II commence par les carabiques , qui formeront un volume in-4°, de près de 40 feuilles, accompagné de figure». Les premières feuilles de ce travail nous sont déjà parvenues elles contiennent des généralités fort intéressantes sur la phy- sionomie du pays que M. de Motschoulsky a parcouru, sur la distribution géographique des coléoptères carabiques dans ces contrées, etc. , etc. 478 revde zoologique. ( Décembre 1844.) M. de Motschoulsky nous annonce qu'il déposera quelques exemplaires de cet ouvrage au bureau de la Bévue zoologique ; quand nous les aurons reçus nous ferons connaître les conditions de la souscription. M. Amyot s'occupant d'un travail sur les Hémiptères d'Eu- rope, prie MM. les Entomologistes de vouloir bien lui commu- niquer les insectes de cet ordre qu'ils ont pu ou qu'ils pourraient trouver dans leurs chasses ; il se charge de les nommer et de renvoyer à ceux dont il les aura reçus , soit les insectes eux- mêmes ainsi déterminés , si on le désire , soit seulement leurs noms correspondants aux numéros qu'on aura mis sous les insectes. Les envois devront être faits , francs de port , à M. Audinet Ser- ville, à Paris, rue de Paradis-Poissonnière, 60, dont la collec- tion , sur laquelle M. Amyot fait principalement son travail , restera enrichie. Les insectes que MM. les Entomologistes voudront bien abandonner ainsi pourront servir comme types à ceux qui voudront consulter la collection de M. Serville , ouverte généreusement aux personnes qui travaillent. Note sur la Motacilla melanocephala, et sur la Fulica cristal a, par M. 0. Des Murs. Dans le premier numéro de la Revue zoologique de cette année, nous avons publié une notice sur une Faune ornilhologique de la Sicile, remarquablement rédigée par M. Alfred Malherbe, de Metz. Nous y avons, entre autres réflexions , constaté ce fait , que : « Sur les 318 espèces d'oiseaux dont cet observateur zélé donnait » la nomenclature méthodique et raisonnée , il en était deux que » Von pourrait regarder comme tout à fait nouvelles pour » VOrnithologie d'Europe , à savoir la Bergeronnette mélano- » céphale ( motacilla melanocephala), qui était encore peu dé- » terminée , et la Foulque à crête ( Fulica cristata), qui ne s'é- » tait trouvée jusqu'alors qu'aux deux extrémités de la terre » d'Afrique, etc., etc. » Tels sont les termes dans lesquels nous nous sommes exprimés, ne songeant nullement alors à nous étendre soit sur l'authenticité, comme espèce, de la Mot . melano- cephala , soit sur la circonscription géographique propre à la Fui. cristata , et encore moins à passer en revue les auteurs qui s'en étaient occupés. » MÉLANGES ET NOUVELLES. 479 Pourtant, depuis la publication de cet article, plusieurs de nos amis, professant , comme nous , le plus profond respect pour la science et la plus grande sympathie pour la position de M. le prince de Canino, nous ont fait remarquer que peut-être avions- nous eu tort de ne pas nous étendre davantage sur ce double fait de la spécification de la Mot. melanocepha , et celui de la naturalisation , comme espèce européenne , de la Fui. cristata ; ou au moins de citer, entre autres auteurs, M. Ch. Bonaparte , comme l'un de ceux qui s'étaient le plus particulièrement occu- pés de ces deux espèces. Nous rangeant à cette observation , et partageant le sentiment qui l'a dictée , nous nous empressons de profiter de ce dernier numéro de la Revue Zoologique , pour déclarer : que notre laco- nisme à cet égard n'a été que la conséquence de la nature et du but de notre article , qui n'était qu'un compte-rendu , rien de plus; et que si les limites dans lesquelles il devait se renfermer l'eussent permis, c'est avec le plus vif plaisir que nous aurions cité et que nous citons , en même temps que Lichtenstein , Rup- pel et Savi, M. Ch. Bonaparte qui a figuré et décrit , dans un long et savant article de sa Fauna Italica, la Mot. melanc- cephala, comme devant constituer une nouvelle espèce distincte ; et quant à la Fui. cristata , nous aurions ajouté , comme nous le faisons aujourd'hui, quoique nous ne l'ayons encore reçue que de l'Afrique , que M. Ch. Bonaparte , dans ses travaux sur cetle espèce, a constaté sa présence en Chine, à Madagascar, en Espagne, en Sardaigne, et même jusqu'en France et en Ligurie accidentellement. Cet erratum paraîtra naturel , nous en sommes sûrs , à ceux de nos nombreux collègues qui s'occupent en France d'Ornithol< - gie. Ils comprendront , effectivement , qu'en fait de citations dans les ouvrages publiés dans notre pays sur cette matière , on ne saurait jamais en être trop prodigue vis-à-vis d'une illustration scientifique comme celle de M. le prince de Canino , alors que la science se révèle à nous, dans sa personne , entourée de l'au- réole , toujours digne d'intérêt, sinon de respect, d'un martyre politique aussi immérité que noblement supporté. 0. DES MURS. AVIS TRES-ESSENTIEL Pour faciliter l'acquisition de la collection du recueil publié par la Société Cuvierienne, nous avons annoncé, en février 1 843, que le prix des cinq premiers volumes de la Revue zoologique (1838 à 1842), au lieu d'être de 90 fr., ne serait que de 60 fr. Depuis cette époque , il a été publié deux autres volumes. Ainsi , les personnes qui désirent avoir la collection complète de la Revue, peuvent se procurer ces sept volumes au prix de 84 fr. au lieu de 126 fr. Comme nous l'avons déjà annoncé, les personnes qui désire- raient se compléter, et n'auraient pas besoin des sept volumes déjà parus , ne payeront chaque volume , pris séparément , que 15 francs. Les membres de la Société ont dû remarquer que nous avons augmenté le nombre des feuilles de la Revue zoologique, depuis janvier 1844. Le volume, qui ne se composait que de 24 à 25 feuilles ou 300 pages , en a , cette année ,31 ou 496 pages. Le soin de nos collections nous impose le devoir de n'envoyer le premier numéro de 1845, qui paraîtra au commencement de février, qu'aux personnes qui auront fait payer leur cotisation ( 19 fr. 50 c. pour les départements, 18 fr. pour Paris) avant cette époque. SPECIES ET ICONOGRAPHIE GÉNÉRIQUE DES ANIMAUX ARTICULÉS (INSECTES COLÉOPTÈRES). J'ai l'honneur de prévenir MM. les souscripteurs que je vais continuer cet ouvrage, dont ils ont bien voulu accueillir les trois premières livraisons avec bienveillance. J'ai été obligé de l'in- terrompre pour faire imprimer le texte de mon Iconographie du règne animal ; cette grande publication étant terminée, je pour- rai désormais donner tout mon temps et toute mon attention au Speeies des Coléoptères. TABLES ALPHABETIQUES POUR l'\NNÉE 1844. J. TABLE DES MATIERES. Ables ou poissons blancs (obs. sur . l'ouvrage de M. Valeneiennes sur les . De Sélys-Longchamps. 399 Académie des sciences de Pa- ris. 25,67, 118, 145, 203,236, 280, 309, 360, 382, 4 12 el 457. Acariens (manducation et respira- tion des . Dujardin. 429 Acmaeoriera flavo-punctata, flavo- viitala. mauntanica, melanoso- m.i, iiiuliipuuciata, rubro-ma- eulatatnsiis. Lucas. 87, 207, 240 Adesmia biskreensis, Douei, Fare- rnontii, Solieri. Lucas. 264 Eshna et Libellula ( préparation des). Blisson. 319 Agrilusblandulus. Guérin-Méne- ville. 256 Vi^-le ( oeuf d'un ). Gerbe. 440 Akis punciata ( sur les larves d'). Mulsant. 471 Amara floralis. Gaubil. 34t Amphidesmus Nieiii , xanthome- las. Guérin-Méneville 257 Anatoinie ( Atlas d' ) de Carus et Olto. Anal, par M. Flourens. 204 Animaux sans vertèbres ( physio- logie des ). De Quatrelages. 284 Annelides( développement) Milne Edwards. 4fi6 Anomala Bousqueti. Leguillou. 222 Anophtalmus Si hiiiidiii. Sturm. 126 Anoplolhenum. E. Robert 464 AnthaxiavittalKollis. Lucas 89, 208 Anlhocharis belia etausonia. Bois- duval. Pierret. 473 Anlhocharis damone (obs. sur 1' ). Pienet. 471 Anthonomus pyri. Chevrolat. Appendices des articules ( transi'. des ) Brullé. Apières par M. Gervais. Rapport de M- Duméril. Arabe,KabyleetMozabile(caract. disi. des ). Guyon. Aradus dilalatus, ellipticus. Léon Dulour. Aradus ellipticus. Léon Dufour ( obs. sur I' ). Amyot. Aradus Pernsii (descr. de I'). Léon Dufour. Archives dhist. nat. (3r année' par M. Eiichson. Anal, par M. Pfeiller. Argutor marilima. Gaubil. :\s 176 108 •no Toui. VI. Année 1844 Armadille à six bandes ( système artériel de I'). Allmann. 16» Arremon Abeillei Lesson. 435 Arthemis(sur le g.).Récluz. ';»» Beitrage zur Ornithologie grie- chenlands, etc. Muhle.Anaf. par M. De Selys-Longchamps. 139 Bec des oiseaux ( du rapproche- ment peu na unel d'après la for- me du ). Lafresnaye. 171 Bembidiurn Guérinii. Gaubil. 342 Blephancera liiubipennis ( nouv- obs. sur la) Marquait. 33 Bombyx lauestiis (obs. sur le). Boisduval. 473 Bouc fossile d'Issoire. Pomel. 284 Br.mchiostoma lubricuin (anat. et phys.) Mullor 360 Brach>pieryxalbogulari8, malac- censis. Harllaub. 401 Bullon : hisl.de ses travaux et de ses idées. Flourens. 309 Bulitnus clavator. Petit de la Saus- saye. a Buprestides d'Algérie. Lucas.49,87, 206 Bu(restides d'Algérie ( notes rec- tilicalives sur les ). Chevro- lat. 134, 239 Buprestides ( obs. sur les stigma- tes ihoraciques des larves des). Léon Dulour. 38 Bupreslis tCbalcophora) mariana. (Mœurs des). Lucas. 158 Bupreslis et Melolontha trouvés dans la gomme copale. Reiche d'après M. Westwood. Bupreslis Levaillantii , maurita- nica. Lucas. 50, 206, 23» Byrrhus ( sur les moeurs des ). "Bedtenbacher. 472 Cagot des Pyrénées. Guyon. 360 Calosoma peregrinator. Guérin- Meneville. 211 Galyptobiumcaularum. 34 Cahptobium. Voyez Holopara- mecus. Ci inhala lactaria. Gervais. Campodea. Obs. de M. Paul Ger- vais. Campodea. Obs. de M. Westvood. Candidature en remplacement de M. El. Geoffroy Saint-Hiiaire. Carabiquesde France et d'Algérie. 31 125 320 320 457 482 TABLE DES MATIÈRES. Gaubil. 340 Carabus Lafossei Buquei. 473 Cartilages (structure des). Yalen- ciennes. 424 Caiapiestus Perrisii. Amyol. 476 Catalog der Kaefer samlung von Siunn Anal, par M. Chevrolat. 197 Caulobius villosus. Leguillou. 224 Cebrio Ghevrolatii. Guérin-Méne- ville. 255 CebrioGuyonii. Guérin-Méneville. 403 Ceralopogon genicuiatus ( met. du). Léon Dufour. 474 Celia floral». Gaubil. 341 ÇhalcolepidiusBomplandii,Erich- sonii, gossipiatus. Guérin-Méne- ville. 17 Chamarola. Macquart. 47 Chenilles de France ' obs. sur quelques). Bruand. 33 Chœtura brunnitorques. Lafres- naye. 81 Choragus Sheppardi ( noie recti- ficative sur le ). Léon Dufour. 319 Chloropsdescéreales^Ch.lineata). Guérin-Méneville. 30 Chlorops. Macquart. 476 Chlorida cin la. Guérin-Méneville. 259 Chrysophora Nietii. Guérin-Méne- ville. 259 Chrysotoxi(species italica? generis) Rondani. 320 Cicindela Nietii. Guérin-Méneville. 254 Cicindela syriaca. Trobert. 318 Classification des animaux, parti- culièrement des mammifères. Milne Edwards. 67 Cleonis margaratiferus. Lucas. 267 Clerites ( essai «nonogr. sur les ) par Al. Spinola. Analyse. 431 Colaptes mexicanus, rubricatus. Lalïesnaye. 43 Colaspis atra (met. anat. et mœurs du). Joly. 119 Coléoptères (récolte de ) Manner- heim. Anal. parM.GuérinrMé- neville. 377 Coléoptères du Mexique, décou- verts par M. Nielo, décrits par M. Guérin-Méneville. 283 Coléoptères de la Nouvelle-Gre- nade. Guérin-Méneville. 8 Coléoptères nouveaux ou peu con- nus. Brème. 71 Coléoptères recueillis pendant le voyage de l'Astrolabe et la Zé- lée. Leguillou. 220 Coléoptères de Russie de la col- lection de M. Motschousky. 476 Collections entomologiques à ven- dre. 267, 432 Coniroslrumsuperciliosum. Hart- laub. 215 Constitution céphalique des lar- ves de (Longicornes. Goureau. 71 Coquilles de France nouvelles et observations. Récluz. 246, 299 Coquilles univalves des Iles Phi- lippines Récluz. 48 Coquilles nouvelles ou peu con- nues ( flg. et descr. de) par M. Philippi. Analysedecet ouvrage par M. Pfeiffer. 60 Coquilles terrestres de Madagas- car. Petit de la Saussaye. 3 Cordisles arcu;!lus,Lafertei. Gué- rin-Méneville. 9 Cordulegaster bidentatus. DeSe- lys-Longchamps. 135 Corps jaunes (nature des) et rap- ports avec la fécondation. Raci- borski. 417 Cours d'histoire naturelle fait en 1772 par Adanson. 382 Cryptobium anale, maxillosum. Guérin-Méneville. 12 Cryptocepbalus (Homalopus)Lo- reyi ( obs. sur le . Rouget. 68 Cucullia anthemides.Donzel. 38 Cuculus viaticus. Harllaub. 215 Curculioniduin (singulorum ge- nerum ) a Labram. Anal, par M. Guérin-Méneville. 379 Cuterebra noxialis. Goudot. 31» Cyclosloma Deshayesianum. Pe- tit de la Saussaye. :•, Dendrocolaptes Perrolii. Lafres- naye. 80 Dents des Musareignes par M.Du- vernoy. Anal, par M. Guérin- Méneville. 345 Diadema Desjardinsii. Michelin. 173 Dicranura vinula (obs. sur la). Boyer de Fonscolombe. 472 Dicrepidius Tastui. Leguillou. 221 Dictionnaire univ. d'hist. nat. Liv. 51 à :<3.Anal. par M. Guérin-Mé- neville. 344 Diptères exotiques ou peu connus par M. Macquart. Anal, par M. Guénn-Meneville. 66 Dilhyridium Lacerlae. Valencién- nes. 360 Dolichopus ( sur les différences sexuelles des ). Macquart. 32 Dorcusparallelipipedus (obs. sur les metam. du ). Bar. 72 Drilus(larve semblable à celles du g. ). Guérin-Méneville. 476 Echinides et Stellérides nouvelles de l'Ile-de-France. Michelin. 172 Elatéride ( sur un ). Reicbe d'a- près M. Moquerys. 472 Eleulheries ( obs. sur les). Van Beneden. 429 Emberrizaquelea (nidification du) Tarragon. 83 Embryon des animaux. Beaydri- TABLE DES MATIERES. 48:; mont et Martin Saint- Ange. 46i Entérotoinie lombaire. Amussnt. 285 Entomologie (utilité de I'). Gou- reau. 319 Enlozoaire trouvé dans l'Hylur- gus piniperda. Aube. 38 Ergates faber ^observ. sur V). Lu- cas. 124 Erpétologie générale, 6e vol. Ophi- diens par MM. Bibron et Dume- ril. Analyse. 413 Errala. 368 Ervilia ( monographie de ce g.). Récluz. 85 Erycine (Prodrome d'une mono- graphie du g.\ Récluz. 225, 291 Rucamptus irnperialis. Guérin- Méneville. M Eupodes. Lacordaire, 47 1 Evania rulipes de Fabricius. Gué- rin-Méneville. 39 Evania thoracica. E. Blanchard. 39 Fasciolaria Antonii. Récluz. 49 Faucon pèlerin ( Falco peregri- nus) (obs. sur le). Hardy. 289 Faune de la Nouvelle-Zélande, par M. E. Gray, traduction de M. Léon Fairmaire. Considéra- tions générales, 99. Mammifè- res, 103. Oiseaux, 136, 174. Rep- tiles et Amphibies, 18'.. l'ois- sons, 225, *270. Mollusques, 246, 373, 404 et 446. Faune ornithologique de la Sicile. AHred Malherbe. Analyse par M. Desmurs. 21 Fauveties d'Europe (monogr. des) i° g.Hippalaïs. Gerbe. N 437 Fécondation des mammifères. Pouchet. J45 Feronia maritima. Gaubil. 340 Filaire vivant dans les pommes. Waga. 366 Flamant ( place à assigner au g. ). Desmurs. 241 Fluide séminal. Pouchet. 461 Foie des mammifères et de l'hom- me (structure du). Guillot. 417 Fossiles du Havre. Lesueur. 67 Fourmis et Pucerons. Robert. 451 Fulgora laternaria. Spinola. 240 Fulica cristata (sur la). Desmurs. 478 Garrulax bicolor. Hartlaub. 402 Garrulusmelanocyanus Hartlaub. 215 Genre de plantes de France (types des;». Plee. 40 Geococcyx affinis. Hartlaub. 215 Géographie des mollusques ma- rins côliers. Aie. d'Orbigny. 416 Geomalacus ( g. de Gasteropode terrestre). Allman. 159 Georissus (sur un travail de M. Moltschonskij sur le g.). Gué- rin-Meneville. 476 Girafe fanât, de la). Joly et Lavo cal. 68, 123. Goniocephalus granulalus. Le- guillou. 224 Goodallia (sur le g.). Récluz. 246 Halcyon platyrostris sur le). La- fresnave. 321 Harpalus mauritanicus. Gaubil. 341 Hélix Duvalii. Petit de la Saus- saye. à Hem'icircus rubiginosus (sur le), Hartlaub. 402 Hémiptères d'Europe. Amyot. 478 Heresaster papillosus. Michelin. 173 Héléroméres de l'Afrique tropi- cale par M. Westwood. Analyse par M. Guérin-Méneville. 3.19 Heteronyx obscurus. Leguillou. 224 H'ppopotame du Sénégal sur un). Chassaniol et Kemondet. 365 Hippolais (noticesur leg.). Gerbe. 437 Holoiepla Paugami, Urvillei. Le- guillou. 22U Holoparamecus (obs. sur ce g. et sa synonymie). Guérin-Méne- ville. 33 Holoparamecus (sur le g.) Mots- chouski et Guérin-Méneville. 442 Holoparamecus Panckouckii. Gué- rin-Méneville. 34 Holoparamecus (réponse à la note de M. Guérin-Méneville sur le g.). Aube. 35 Hyboma arrogans, chalcea, hyp- pona, œquinoctialis. L. Buquet. 19 Hylophilus leucopbrys. Lafres- naye. 8i Ibis (nourriture des). Guyon. 168 Iconographie du règne animal de Cuvier, par M. Guérin-Ménev. (Rapport de M. Flourens sur I'). 317, J20 Tcternus diademalus. Lafresnaye. 42 Illustrations conchyliologiques par M. Chenu. Anal, de M. Gué- rin-Méneville. 199 Impression nouveau système d'). Panckouke. 156 lnfusoires. Ehrenberg. 464 Insectes (sur la prétendue circu- lation du sang chez les). L. Du- four. 281 Insectes de la collection deM Ser- ville (note sur les) 471 Insectes fossilesd'Angleterre. Bro- die. 3«6 Insectes qui vivent dans le Car- duus nutans Goureau. 159 Insectes nuisibles aux céréales (ir Mémoire). Guérin-Méne- ville. 30 Insectes nuisibles au froment. 484 TABLE DEi MATIÈRES. Guérin-Méneville. 205 Insectes ayant perfore des pla- ques métalliques. E. Desma- rest. 00 Insectes de l'Olivier. Blaud, Gué- rin Méneville, Milue Edwards. 463, 466 Insectes qui attaquent les olives. Guérin-Meneville. 421 Insectes de Sicile et de Calabre. Blanchard. Milne Edwards,Gué- nn-Meneville. 474 Insectes d'Algérie. Lucas. 262 Installation de la Soc ent. de Fr. a l'Hôtel-de -Ville. Brème (de)- 319 lora Lalresnayei. Hartiaub. 40i lridosorms nilivertex. Lesson. 431 Iultis dispar. Waga. 337 Ixodes transversalis. Lucas. 71 Ixos Tiiehixos) phsocepbalus. Hartiaub. 401 lxyodes del'OrnLthorbynque.Ger- vais. Janus (gO.Verany. Julodis setileensis. Lucas. 471 302 49 Laecophilus Yvietœ. Leguillou. 220 Lagria aureopilosa. Leguiliou. 225 Lamanolus (g.). Verany. 303 Lamellicornes Melitophiles (obs. sur les). Schaum. 124 Lampyris Bardelii , Breraii. Le- guillou. 222 Latona Erichsonii , Spinolae Gué- rin-Meneville. 13 Lasiocampa lineosa (obs. sur la). Boyer de Fonscolombe. 472 Libeliula et iEsna ( préparation des . Blisson. 319 Lissomus flavipennis. Guérin-Mé- neville. 257 Lucilia dispar (met. de la). Léon Dufour. 473 Lycus Breraii , Goryi. Leguillou. 221 Macropoides Nietii. Guérin Méne- ville. 259 Melolontha etBuprestis, trouvés dans la gomme copale. Beicbe, • d'après M. Westvood. 471 Membranes muqueuses du canal intestinal ( epitbelium , Mandl. Poucbet. 203, 206 Membres nouveaux de la Société cuvierienne. 4o, 72. I6u, 432 Merula infuscata. Lal'resnaye. 4i Microgaster globator. Gouréau. 476 Microlépidoptères ( class. des ). Guenee. 318 Molluscorum novae Hollandiœ spécimen, scripsit Menke. Anal, de cet ouvrage par M. PfeiflVr. 63 Mollusques acéphales ( système nerveux des).Duvernoy. 418 Mollusque» (anat. et pnys.) par M de Quatrefages. Rapport de M. Mime Edwards sur ce tra- vail si Mollusque (anat. et phys.) par M. De Quatrefages. Remarques a l'occasion d'un rapport sur ce travail par M. Pellier 28 Mollusques gastéropodes. De Qua- trefages. 282 Mollusques nudibranebes. Aider et Hancock. 160 Mollusques nudibranches (descr. de deux g. de). Verang. 302 Mollusques phlebentérés (obs. sur le travail de M. de Quatrefages sur les. Souleyet 309 Mollusques du dép. du Gers par M. Dupuy Analyse par M. Ré- cluz. 189 Monocrepidius Chazali, Cordieri, Eveillardi, Leluti. Leguillou. 220 Morimus lugubris (met. du). Gou- réau. 71 Molacilla melanocephala (sur le). Desinurs. 478 Moule d'eau douce. Judas. 155 Morio Laferlii. Guérin-Méneville. 254 Musareignes ( dents des ) , par M. Duvernoy. Anal, par M. Gué- rin Méneville. 345 Myriapodes deColombie. Gervais. 126 Myrrnedonia (obs. sur les). Aube. 318 Narica (monographie) Bécluz. 4-47 Nécrologie M. E. Geoffroy Saint- Hilaire, par M. Guérin-Méne- ville. 288 Noctua communimacula (obs. sur la). Boisduval. 473 Nummulites (notes et obs. sur les) Scortegagna. Porro. 143 Nyctophanes candellaria. Gou- réau. 473 Nyctophanes ( sur le G). Reiche, d'après M. Mocquerys. 472 Oberea pupillata (obs. sur Y). Ser- ville. 320 Observ. ornithologiques (Myobius pyr» hoptei us , Muscicapa rufl- ceps , etc.). Lafresnaye. 78 Octodon gliroides. Gervais et AI. d'Orbigny. 423 OEcodouia cephalotes ( sur I' ). Keiche, d'après M. Mocquerys. 473 OEcophora olivella (dégâts causés aux olives par Yj. Guérin-Méne- ville,. 421 Oie d'Egypte (sur Y\ Gerbe. 44 1 Oiseaux de.Colombie. Lafresnaye. 80 Oiseaux d'Egypte. Savigny. 463 Oiseaux de la Guadeloupe. La- fresnaye. 167 TABLE DES MATÂMES. 485 Oiseaux de Gualimala. Hartlaub. 214 Oiseaux nouveaux. Lesson. 133 Oiseaux du Mexique nouveaux. Lafresnaye 41 Oiseau-mouche médiaslin ( nid de I') Tarragon. 83 Oiseaux du Muséum brilanni<|ue, par M. Gray. Anal, par M. Des- m urs. 268 Onlhophagus difficilis. Leguillou. 2!M Ophidiasiermarmorata. Michelin. 173 Oreasier Desjardinsii. Michelin. 173 Organes électriques el pseudo- electnques des poissons. May er. 280 Orgya. Pierret. 472 Orthoptères de l'Inde , par M. de Haan. Anal- par M. Guerin-Mé- neville. 303 Os ' coloration par la garance des). Brullé. 43° Osmsmya feliciana. Lesson. 39 Ossements humains fossiles. Mar- cel de Serres. 281 Ossements humains fossiles. Ro- bert. 236 Ouistiti ( sur le cerveau d'un). Pierquin. ii2 Ouistiti (placenta d'un fœtus d'). Martin Saint-Ange. 73 Ovologie orniihologique. Matière colorante dans l'œuf. Desmurs. 1 6 1 Ovographie omiiho ogique. Colo- ration de l'œuf Desmurs. 75,129 Ovographie orniihologique. Rap- port entre la forme el la dépo- sition des taches sur la coquille. Desmurs. 209 Paléontologie (Traité élém.V Pic- tet. Anal, par M. Guérin-Méne- vilie. 370 Parus mclanotis ( note sur le ). Hartlaub. 216 Passalus (sur les). Reicbe , d'a- près M. Mocquerys. 472 Petecinus ( revue du g.). De Ro- mand. S>7 Pendulinus californicus. Lesson. 336 Perforations faites dans des pla- ques métalliques par des insec- tes (notice sur des). E. Desiua- rest. 90 Phalène monoglyphe. Vallot. 3»2 Philonlhus amœnus, amennatus, cupreus, cupripennis . cyanes- cens, succinctus. Guérin-Mén. 13 Phlébeméiisme (obs. sur le). De Quatrefages. 429 Phlehemérés ( Mollusques gasté- ropodes De Quairelages. 25 Phietieiiiéres (obs. sur le travail de M. de Quatrefages sur les Mollusques). Souleyet. 309 Pblebenlérés (organes des). De Quatrefages. 2*3 Phlébentéres ( lettre sur les ). De Quatrefages. 382 Plilebenterés (réponse aux objec- tions présentées par M. Sou- leyet sur les travaux relatifs aux). De Quatrefages 383 Phlébentéres. Réponse de M. Soû- le) el à M. de Quatrefages. 388 Pbœuicopterus ( place a assigner au g.}. Desmurs. 241 Phosphorescence de la Fulgora lalemaua Spinola. 240 Phryneides, Scorpionides, Sol- pugides, Phalaugides et Aca- rides. Gervais. 123, 126 Picus gualemalensis. Hartlaub. 214 Picus melanopogon. Lafresnaye. 81 Picolaples ciiiiiaiiiomeus. Lesson. 433 Piophila petasionis ( melamorpb. etanat. de laj Léon Dufour. 67 Pla Guenée. Class. des Microlépidop- tères. Guérin-Méneville. Anal, d'un ou- vrage deM.Chenuintilulé: Illustrations conchyliolo- giques. — Analyse d'un ouvrage de M. Duvernoy sur les dents des Musareigne». 320 237 433 540 Ml i 23 I2S 471 126 320 12;; tti 120 409 473 319 71 159 71 71 476 476 31» Mb 376 199 TABLF. DKS NOMS HAUTEURS. 489 Guérin-Méneville. Anal, d'un ou- vrage de M Gray intitu e : The *oological misc^llany. 279 — Aual.il'un travail de M. Mau- nerlieim intitule: Kecolte de Coléoptères en 1842. 377 — Observ. sur un travail de M. Molschoulsky sur le g. Geonssus. 476 — Analyse d'un travail de M. Molsclmusky sur le g. Holoparainecus. 343 — Ct'brij Guyonii. 403 — Analyse d'un ouvrage de M. Pictet intitulé • Traité élém. de Paléontologie 370 — Coléoptères de la Nouvelle- Grenade. Pleurosoma sul- eatum, Cordislesareualus, Lafertei , Thyreoceptialus Jekelii, lynceus, Xantho- I i ii ii s impiessifrons, nigri- ceps, puncliceps, Crypto- bium anale, maxilosum, Latona Enchsonii, Spino- lae, Philonihus amœnus, anleniiatns. cupreus, cu- pripennis,cyan«'Scens, suc- cinclus. Eiicauipius itnpe- rialis. Setniotus Gerrnarii, llligeri, Linnei , regalis, Schauuiii seladonius. Chalcolepidius Boinplan- dii, Enchsonii, gossipia- tus. Zopberus Bremii. 8 — Coieop'ères recueillis au Mexique par M. Nieto (Ci- eindela Nietii, Mono La- fertei , Calosoma peregri- nator,Cebno Cbevrolalii, Agrilus blandulus, Lisso- uius flavipennis, Amphi- desmus Nieiii , xanthome- las, Chorida cincta et Cbry- sopbora s, Macropoides j , Nietii. 253 — Insectes nuisibles au fro- ment, au seigle, etc. 205 — Insectes de l'olivier. Disc. avec M. Blaml 469 — Insectes de Sicile et de Ca- libre Voy.de M. Edwards. 474 — Larve voisine de celles du g Driltis. 476 — Nécrologie. E. Geoffroy Saint-Hilaire. 288 — Olis. sur le travail de M. Westwood sur les heléro- nières de l'Afrique tropi- cale. 359 — Obs. sur le g. Holoparame- cus, désigné par M. Aube sous le nom de Calypto- bium. 33 — Obser. sur un Insecte ( OE- copbora olivella) qui atta- que les olives. 42i — Ortiiopières de l'Inde (Anal. d'un ouvrage de M. Ilaan sur les). 303 — Présentation à l'Institut. 421 — Sur les diptères exotiques de M. Maequart. 66 — Sur le Cblorops des céréa- les. 30 — Sur le Piiliuui apterum. 37, 68 — Sur le voyage en Sicile et en Calabre de M. Milne Edwards. 4i8 — Sur un travail de M. Irahof intitulé .- Singulorum ge~ neruui curculionidum. 379 — Sur un ouvrage in itulé : Teulainen disposhionisge- nerum et speeierum Cole- oplerorum Pseudotrimero- rum arcbidiicaïus Austiiae, auctore Redteubacher. 202 Guillot. Structure du foie des mammifères et de l'homme. 417 Guyon. Cagots des Pyrénées. 360 — Caractèies des Arabes, Ka- byles et Moiabiles 158 — Nourriture des Ibis. 158 Haan. Orthoptères de l'Inde. Anal. par M. Guérin-Meneville. 303 Hancock. Mollusques nudibran- ches. 160 Hardy. Obs surleFancon pèlerin. 289 Hartlaub. Notices ornithologiques. Pœcilomis ruliverley, Ty- lanuula Tchudi , Tinac- tor guaiemalt'iisis. 369 — Oiseaux de Guatemala Pi- cusguatemaleiisis. Turdus ruIiiorques.Tyrannus mo* nachus. Conirostrum su— fierciliosiiiii. Garrulus me- anocyanus. Geococcyx affinis. Cuculus vialicus. Parus melanotis. 214 — Oiseaux de l'Inde. Iora La* frcsnayei, Ixos (Trichixos) phœocepbalus, Brachypte- ryx albogularis, malaccen- sis, Tinialia pyrrhophœa, Hemicircus rùbigmosus. Garrulua bicoior. 401 Hombron. Hem. anat. , phys. et class. sur les Procella- ridees. lis Imhof et Labram. Curculionites. 379 Jacquinot. Rem. anat., phys et class. sur les Procellari- dées. U8 Jobert de Lamballe. Organe élec- trique de la Torpille. 156 490 TABLE DES NOMS D AUTEURS. Joly. Anal- d'un ouvrage de M. Siebold, sur les Slrep- siptères. ni — Anat. et mœurs du Colaspis atra. 119 — Obs. anatomiques sur la Girafe. 6», 123 Judas. Moule d'eau douce. 155 Labram Singulorum generum Curculionidum. Anal, par M. Giierin-Méneville. 379 Lacordaiie. Eupodes. 471 Lafresnaye (.de). Coloration du plumage. 169 — Bec ( sur les rapproche- ments peu naturels d'a- près la forme du). 171 — Mélanges ornilhologiques. 267 — Mélanges ornilhologiques. Halcyon plalyrostris. Ty- rannus monachus. 321 — Obs. sur le Species général des coquillesdeMKiener. 287 — Obs. ornilhologiques Myo- bius pyrrhopterus, Musci- capa ruliceps , etc. 78 — Oiseaux de Colombie. Den- drocolaptes Perrotii, Ty- rannula ardosiaca,Hylo- philus Ieucophrys , Chœ- tura brunnitorques, Seto- ftbagus flaveola,Picus rae- anopogon, Thamnophi- lusalbicans, aspersiven- ter, brevirosiris, multis- trialus , shistaceus 80 — Oiseaux de la Guadeloupe. Saltaior guadelupensis , Turdus Lherminierii , monlanus. 167 — Oiseaux nouveaux du Mexi- que. Merula infuscata. Saliator icterophrys, rubi- coides, Icternus diaderaa- tus. Cola pies mexicanus , rubricatus 41 — Réponse à M. Lesson sur le g. Ramphocinclus. 43 — Vireo versicolor. 46 Lasseigne. Analyse chimique d'os humains prétendus fos- siles. 417 Lavocat Obs. anatomiques sur la Girafe. 68, 123 Leguillou. Coléoptères recueillis pendant le voyage de l'As- trolabe et de la Zélée. Lac- cophilus Yvieiœ , Mono- crepidiusChazali,Cordieri, Eveillardi, Leluti. Dicre- pidius Tastui,Lycus Bre- mii, Goryi.Lampyris Bar- delii, Bremii, Teiephorus raagellanicus. Hololepta dii'licilis. Paugami , Urvil- lei, Onlhophagus diflici- lis. Anomala Bousqueti. Caulobius villosus. Hete- ronyx obscurus. Gonioce- phaius granulalus. Lagria aureopilosa. Zonitis tri— color. 220 Lesson. Oiseaux nouveaux. Pico- laptes cinnainoineus, Or- nisinya Feliciana. Troglo- dytes murinus. Arremon Abeillei, Tiaris cruentus, Pendulinus californicus. 433 — sur l'iridosornisrufivertex. 43i Lesueur. Fossiles du Havre. 67 Lucas (H.). Buprestides d'Algérie. Julodis setifeensis, Bup- restis Levaillantii, mauri- tanica, Sphenoptera vitta- licollis. Acmeodera flavo- villaia, flavo - punctata, mauritanica, melanosoma, muliipunctata.rubro-macu- lata, iristis, Antbaxia vit- taticollis. 49, 87, 206 — Insectes d'Algérie, recueil- lis par M. Farérnont. Ades- mia biskreensis , Douei , Faremonti, Solieri.Cleonis margaraliferus. 262 — Ixodes transversalis. 71 — Mœurs du Buprestis(Chal- cophora ) mariana. 158 — Obs. sur l'Ergates faber. 124 — Polydesmus mauritanicus. 51 — Scyiodes longipes. 72 Macbado (da Gama). Théorie des ressemblances. Anal, de M. Matbieu. 54 Macquart. Chamarota. 476 — Chlorops. 476 — Différences sexuelles des Dolichopus. . 32 — Diptères exotiques. Anal. par M. Guérin-Méneville. 66 — Sur la tribu desTachinaires. 476 — Sur le type du g. Blephari- cera. 33 Malherbe. Faune ornithoktgique de Sicile. 21 Mannerheim. Coléoptères de Fin- lande. Anal, par M. Che- vrolat. 64 — . Récolte de coléoptères en 1842. Anal, par M. Guérin- Méneville. 317 Marcel de Serres. Ossements fos- siles humains. 281 Martin Saint-Ange. Embryon des animaux. 461 — Placenta d'un fœtus d'Ouis- titi. 73 Mathieu. Anal, d'un ouvr. de M. TAtLfi DES >0M* D AOTEÇRv *yi Machado sur la théorie des ressemblances. 54 Mandl. Struciure des membranes muqueuses. 203 Mayer ( de Bonn ). Organes élec- triques et pseudo- électri- ques des poissons. 280 Menke. Molluscorum Nova? Hol- laudiic spécimen. Anal, par M. Pfeiffer. 63 Michelin. Zoophytes de l'Ile-de- France de J. Desjardins. Diadcma Desjardinsii, He- resaster papillosus, Ophi- diaster marmorata. Ore- aster Desjardinsii. 173 Mocquerys.Surleg.Nyctophanes. 472 — Sur les mœurs de rOËco- donia cephalotes. t"ô — Sur un Elatéride. 472 — Sur les Passalus. 472 — Sur le g. Pyrophorus. 472 Motschoulski. Sur le genre Georis- sus. Anal, par M. Guérin- Méneville. 476 — Coléoptères de Russie. 476 — Sur le g. Holoparamecus. 442 — Sur les g. Trichopteryx et Ptilium. 445 Munie. Beitrage zur Ornithologie griechenlands. Anal, de M. De Sélys-Longchainps. 139 Muller. Anat. et phys. du bran- chiostoina lubricum. 360 Mulsant. Mœurs de l' Akis punclata. 47 1 Omalius d'Halloy (d). Races hu- mâmes. 155 Orbigny ( Alcide d'). Géographie des Mollusques marins cô- tiers. 416 — Oclodon gliroïdes. 123 Orbigny ( Charles d' ). Dicl. univ. d'iiisl. nat. Liv. 51 à 53. 344 Otto. Atlas d'anatomie. 204 Panckoucke. Nouveau système d'impression 156 Peltier. Reniai q. à l'occasion d'un rapport de M. Milne-Ed- wards. 28 Petit de la Saussaye. Coquilles ter- restres de Madagascar. Bulimus clavator. Hélix Duvali,Cyclostoma Desha- yesiana. 3 Percheron. Sur un ouvage de M. Germar intitulé .Zeitschrift fur entomologie. 409 Pfeiffer. Anal, d'un ouvrage deM. Erichson, intitulé : Archi- ves d hist. nat. (8e année). 108 — Anal, d'un ouvrage de M. Menke, intitulé: Mollus- corum Novœ Hollandiae Ipecimen. Anal, d'un œuvr. de M. Phi- lippi sur des coquilles nouvelles. m Philippi. Fig. et descrip. de co- quilles nouvelles. Anal. far M. Pfeiffer. po raiic élémentaire de pa- léontologie. Anal, par M. Guériu-Meneville. 370 Pierquin. Cerveau d'un Ouistiti. 32 Pierrel. Anthocharis belia et au- sonia. 473 — Orgya. 472 — Obs. sur l'Anlhocharis da- mone. 47 1 — Psyché febretla. 472 — Sur les Satyrus anthelea et lachesis. 33 Plée. Types de g. de plantes de France. 4i> Pornel. Bouc fossile d lssoire. 284 Porro. Sur les Nummulites. 143 Pouchet. Fécondation des Mam- mifères. 145 — Fluide séminal. 4«OMS D AUTEURS. Récluz. Turbinclla Philberli, tes- sellala. 48 Redtenbacher. Mœurs des Byr- rbus. 472 — Tentamen dispositionis ge- neruui et specierum co- leopterorum nseudolrime- roium archiaucatus Aus- triae. Anal, de M. Guérin- Meneville. 202 Reiche. Bupresptis et Melolontha trouves dans la gomme copal d'après M.Westwood. 471 — Sur le g. Nyclophanes. 472 — Sur le g. Py rophorus. 472 — Sur les mœurs de l'OEcodo- ma cephalotes. 473 — Sur un Elalénde. 472 — Sur les Passalus. 472 Rémondet. Sur un Hippopotame du Sénégal. 365 Robert. Anoplotherium. 466 — Fourmis et Pucerons. 459 — Ossements fossiles humains. 281, 2Î.6 Robinet. Sur la formation de la soie. Romand (de). Revue du g. Pele- cinus. Rondani Species italien generis Chrvsotoxi. 320 Rouget. Obs. sur le Cryplocepha- lus . Homalopus ) Loreyi. 68 Savigny. Oiseaux d'Egypte. 463 Schaum. Obs sur les Lamellicor- nes melitophiles. 124 Scortegagna.Sur lesNummulites. 143 Sélys-Longchamps (de). Analyse d'un ouvrage de M Mutile, intitule : Beitrage zur orni- thologie griechenlands. 139 — Cordulegaster bidentatus. 135 — Sur la partie de l'ouvrage deM. Valenciennes, conte- nant l'hist. des Ables ou 27 97 poissons blancs. 39» Serville. Sur l'Oberea pupillata. 320 — Insectes de sa collection, n t Souleyet. Obs. sur le travail de M. de Quatrefages sur les Phlébentérés. 309 — Réponse à M. de Quatre- fages, sur les Phlébentérés. 398 Siebold. Sur les Strepisptères. Anal. parMJoly. m Spinola. Clérites ( Analyse d'un travail sur les). 431 — Phosphorescence delà Fui - gora lalernaria. 240 Sturm. AnophthalmusSchtnidtii. 126 Sturm (Jacob . Catalog der Koe- fer Sammlung. Anal, par M.Chevrolat. 19" Tarragon ; vicomte de\ Nidifica- tion de FEmberriza quelea et de l'Oiseau-Mouche mé- diastin. 83 Trobert. Cicindela Syriaca. 318 Valenciennes. Dithyridium La- cerUB. 360 — Structure des cartilages. 421 Vallot. Phalène monoglyphe. 382 ■» Sur le ver du lac Natron. 317 Van-Beneden. Synonymie des genr sEleuthérieetSynhy- dre de M de Quatrefages. 294 Verany. G. Janus et Lamanolus Mollusques nudibranches. 302 Waga. Filaire vivant dans les fournies. 366 ulusdispar. 33: Westwood. Bu prestis et Melolon- tha trouves dans la gomme copale. 471 — Hetéromères de l'Afrique tropicale. Anal. parM. Gué- rin-Meneville. 359 — Obs. sur le G. Campodea. 320 FIN DES TABLES. ERRATA. C'est par erreur que nous avons donné le nom de Cicindela JSie:ii à une jolie espèce du Mexique { page 254 ). nous avons reconnu depuis que c'est la C. quadrilla Chevrolat. Coleopt. du Mexique, 8<- fasc , n° 176. PARIS.— IMPRIMERIE DE FA1N ET THUNOT Ru« Racine , sa , près «ie l'OdéoD.