ti ^h£> . -o.^. & REVUE ZOOLOGiaUE, PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE, Année 18&6. PARIS. — IMPRIMERIE DE FAIN ET THÙI^OÎt , Rue Raciite , 28 , près ne l'Odéon. REVUE ZOOLOGIQUE, PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE; ASSOCIATION UNIVERSELLE POUR L'AVANCEMENT DE LA ZOOLOGIE, DE L'ANATOMIE COMPARÉE ET DE LA PALEONTOLOGIE; Journal mensuel. PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. F.-E. GUÉRIN-MÉNEVILLE. PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ZOOLOGIQUE , Rue des Beaux-Arts , 4. 1816.. ■kUMP^:^'^-^ iSJEUVlÉME ANNÉE. — JANVIER 1846 I. TRAVAUX IIVEDITS. Notices et rectifications synonymiques, par M. Hartlaub. 1. Pipra Laplacei, Eyd. et Gerv, Zool. de la Favor. 1836.— Ampelis fusca , Vieill. Nouv. Dict. VIII, p. 262. — lodopleura fusca, m. Mus. Lugdun. C'est par erreur que Lesson indique Ceylan comme étant la patrie de son /. pî'pra ( Euphone aurora , Sundev.); le genre est exclusivement américain. 2. Cinclodes inorna lus , Less. Rev. zool. 1840. p. 267. — Upu- certhia nigrofumosa , d'Orb. F^afr. 1838. — Opetiorynchus lan- ceolatus , Gould , Zool. Beagle , birds , pi. 20. 0. Erythrolanius rubricollis , Less. ib. 275. — Lamprotes ru- bricollis, Spix. — Tanagra bonariensis, auct. Spix , Av. Bras, lï, t. 56, fig. 1. 4. Cinniricinclus melasoma, Less. ib. — Sylvia cambayensis, Lath. 5. SynaUaxis Thelotii^ Less. Rev. 1840. — S. œgithaloides , Kittl. 1831. 6. Ampelis Merremii , Less. Rev. 1839. — Phœnicircus nigri- collis, Swains. Classif. H, p. 254. — Ph. atrococcineus , Lafresn,. Rev. 1838. — Spix, Av. Bras. II, t. 5. 7. Micropus leucopterus , Less. Rev. 1840. — Motacilla fuli- cata, L. — Thaumobia fulicata, Terd. Madr. Journ. 1839, p. 163. ^.Garrulax Feliciœ , Less. Rev. m, 164. — Siva strigula, Hodgs. 1837. — Muscicapa variegata, Deless. 1839. 9. Dendrochelidon velatus , Less. Écho du monde savant , 1844, p. 1190. — Hirundo coronata, Tîckel , Journ. of the Asiat. soc. of Bengal, vol. II (1833). Cette espèce continentale, recon- nue comme nouvelle par M. Lesson , et le D. Klecho , de Java , ont été confondues par tous les ornithologistes de l'Inde , et tout récemment par Blyth , 1. c. xii , 942. L'excellente description de M. Lesson en établit la différence. 10. ranellus ru fiv enter . Less. Echod. M. S., 1844, p. 207.— Erythrogonys cinctus, Gould, 1837. Birds of Austr. MI, pi. 17. L'oiseau décrit par M. Lesson n'est pas tout à fait adulte. Le vieux: oïâle a le dessus de la tête noir. Tome IX. Année 1846. i W 2 REVUE zooLOGiQUE. {Jauvier i846.) 1 1 . Gallirex Anais , Less. ib. — Corythaix porphyreolopha , Vig. Proceed. 1830.— C. Burchellii, Smith, South Afr. Quart. Journ.N. 5, p. 13 (1831).-- Id. Illustr. Afr. Zool. pi. 35.— Jard. Selb. Illustr. of Ornith. sec. ser. pi. A^. 12. Platycercus cœlestis , Less. ib. p. III. — P. palliceps, Vig. Lear. Illustr. Parr. pi. 19. 13. Pachyrhynchus simplex, Less. ib. p. 231. — P. albifrons, Swains. Menag. p. 289. — Lanius mitratus, Lichtenst. Doubl. p. 50. 14. Passerina ornata , less. ib. — Fringilla pileata, Wied, Beitr. III. — Tachyphonus fringilloides , Swains. Monogr. — Ta- nagra cristatella , Spix. 15. Pycnonotus humer aloides , Less. ib. 233 — Lalage orienta- lis (Gm.), Boje. — Saxicola orientalis, Vieill. Encycl. p. 487. Briss. Orn. descript. opt. — P. Miiller, Verhandel. Timor, p. 190. 16. Pyrrhula leucomelas , Less. ib. 2341. — Spermophila luc- tuosa , Lafresn. Rev. 1843. p. 291 . 17. Nettapus bicolor, Less. ib. 127. — N. albipennis, Gould , Birds of Austr. VI, 16. 18. Malacorhynchus jodotis , Less. ib. — M. membranaceus , Lath!!— Anasfasciata, Shaw. Nat. Misceli. pi. 697. 19. Conirostrum bicolor, Less. ib. 358. — C. sitticolor, fœm. Lafresn. Rev. 1840. 20. Cinnicerthia cinnamomea ^ Less. ib. 358. — Limnornis unicolor, Lafresn. Rev. 1840, p. 1 05. 21. JVeehongia alhiventer^ Less. Echo du m. s. 1845, p. 295. Donacola castaneothorax , Gould, Birds of Austr. VII , pi. 12. — Amadina castan. id. Syn. II , 1837. 22. Saltator sordidus , Less. ib. — Tanagra jugularis , Licht. Doubl. — Saltator atricollis , Vieill. Enc. 23. Estrelda erythroptera , Less. ib. — Pytelia phœnicoptera, Swains. West. Afr. I, p. 203, pi. 16. 24. Conirostrum fuliginosum , Less. Echo ^ 1844.— Scytalo- pus fuscus , Gould, Proc. 1836. 25. Euphone par dalotes., Less. ib. — E. œnea, Sundev. Kong. Vctensk. Acad. Handl. 1834, t. XI, fig. 4, p. 309. —Tanagra cha- lybaea , Mik. Del. Flor. et Faun. Brass. fasc. IV. 26. Sericossypha somptuosa , Less. ib. — Lamproies albicris- tatus. Lafresn. Rev. 1843. TRAVAUX INI^DirS. 3 27. Aglaja diva , Less. ib. p. 57. — A. Vassorii , LafV. Kev. 1840, p. 4. 28. Tachyphonus elegans , Less. ib. — T. Yictorini , Lafr. Kev. 1842. 29. Dasyornis Abeillei^ Less. ib, 1 1G2. — Psophodescrepitans, Yig. Horsf. Linn. Tr. XV. 30. PhyUanthus capucinus, Less. ib. 1 165. — Crateropus atri- pennis , Sw. West Afr. I , p. 278. 'dl. Malaconotus affinis, Less, ib. 1164. — M. similis , Smitb .. Rep. of an Exped. p. 44.— Id. lllustr. of Afr. Zool. pi. 46. 'è2. Fluvicola leucocephala , Less. ib. 277. — Acanthiza albi- frons , Vig. Horsf. Linii. Tr. XV.— Ephtbianuraalbifrons, Gould. — Cinura torquata , Brehin , Isis , 1844. 33. Dromicus Lessonii , Less Ecke , 1844. — Oreophilus lo- tanirostris, Jard. Selb, lUustr. pi. 151. 34. PHlinopus Emiliœ , Less. ib. 1845, p. 871. — Columba Du Petithouarsii , Neb. Rev. 1840, p. 289. — Ptilinopus leucocepha- lus, J. E. Gray, Birds in the Brit. Mus. III , p. 2. 35. Turdampelis lanioides, Less. Echo du m. s, 1844, p. 156. Quant à ce genre nouveau j'ose affirmer qu'il est identique avec le genre Laniocera du même auteur, proposé dans là Revue zoologique , III, p. 354 , et que ces deux dénominations généri- -ques ne sont que des synonymes du genre Lipangus , Bqje (1828) ou Lathria , Swains (1831) : les espèces de ce genre sont \es suivantes ; 1. L. plumbeus , Licht. Doubl. 53. — Ampelis cineracea , Vieill. — Lathria cinerea , Sw. 2. L. simplex, hicht. 1. c 3. L. fuscocinereus, Lafren. Rev. 1843, p. 29?, 4. L. hypopyrrhus ^ \iei\\e Encycl. p. 762. — Muscicapa sibilatriœ, Wied, Beitr. III, p. 810, desc. opt. 5. L. sanguinarius , Less. 1. c Espèce très-voisine de la précédente , peut-êîre le jeune. 6. L. lanioides 1 Less. 1. c. J'ajoute la description d'un oiseau de notre collection , que je prends pour le L. hy popy r r hus ^yieiW , , mais qui en diffère d'une manière assez remarquable : L. hypopyrrhus , Vieill.? Supra ci- nereus, alis et caudainagis brunescentibus, rectricum scapis «upra nitide brunneis , sublus albis, apicibus dilute fulvis ; re- â| REVUE zooLoeiQUE. (Janvicr 1846.) migum tertiariarum apicibus tectricumque nonnuUarum macii- lis apicalibus fasciam alarem duplicem formantibus, Isete fulvis his nigro circumdatis; snbtus pallidius cinerascens, nonnihil olivascente lavatus , fasciculo plumarum pectoris latera ornan- tium alœque flexura lœte citrino-flavis ; subcaudalibiis plu- misque nonnullis epigastrii ventrisque medii ex aurantiaco- fulvis y macula nigra terminatis ; rostro fusco-nigricante, basi mandibulae pallidiore , pedibus brunnescentibus. Long. 8" 2'". Le prince de Neuwied nous dit qu'il a trouvé la couleur des plumes à côté de la poitrine, chez quelques individus, jaune ci- tron , chez d'autres d'un orangé brunâtre. ^6. Caprimulgus pruinosus ^ Tschudi , Conspect. 1834, p. 8. — C. exilis, Less.' Rev, 1842, p. 175. — Echo du monde sav. 1844, p. 925, descr. compl. 37. Arremon frontalis ^ Tschudi, 1. c, p. 29. — Embernagra brunneinucha , Lafr. Rev. 1839, p. 97. dS. Dicœum Leclancheriiy Lafren. Rev. 1845, p. 94.— D. celebicum, Sal. Mûller, Verhand. Tim. p. 162. 39. Hœmatornis chrysorhoides , Lafr. ib. p. 367. — Ixospseu- docaffer, Blyth , Ann. and Mag. XII, p. 100, XIV, p. 47. Strickl. ib. XIII, p. 37. — Muscicapa haemorhousa, Gmel. — Deux autres espèces très-voisines de la précédente habitent l'Inde 1 . H. Caf- fer^ auct. du nord de l'Inde et 2. H. pusillus , Blyth, .Tourn. Asiat. Soc. X, p. 481. Des environs de Calcutta. 40. Trichophorus caniceps , Lafren. ib. — Ixos phœocephalus, m. Rev. zool. 1844, p. ^01. — Pycnonotus rufocaudatus , Eyton , Ann. andMag. XVI,p. 228. 41. Picumnus cinnamomeus, Lafr. Rev. 1845, p. 7.— Pic. cin- namomeus, Lichtenst. Wagl Isis , 1829, p. 646. 42. Picumnus pygmœus , Licht. Lafr. — Pic. ocellatus, Wagl. Isis, 1829, p. 646. descr. opt. 43. Coracias natalensiSy Licht. Verzeich. sudafric Thiere, p. 16 (1842;.— C. caudata, L. éd. XII, I, p. 160.— Galgulus an- golensis, Briss. — Pucheran , Rev. 1845, p. 369. 44. Ixos metallicus , Eyton, Ann. and Mag. XYI , 228. — 1. Atriceps,Temm. Pi. col. 147. -Blyth, Journ. Asiat. Soc. XI, 792. 45. Brachypteryx nigro gularis , Eyton, 1. c — Timalia ery- thronotos, Blyth, 1. c. p. 783 (1842) .— T. nigricollis, Temm. pi. col. 594. » TRAlVAUX ir^ÉDITS. ^ 4G. B. acutirostris , Eyton, Le — Timalia erythroptera , Blyth, 1. c. 794.— T. pyrrhophœa , m. Rev. 1844. p. 402. 47. Malacopteron aureum, Eyton , 1. c. — Pycnonotus cyani- ventris, Blyth , 1. c. 792. à 48. Philentoma castaneum, Eyton , 1. c, — Muscipeta plùmosa, Blyth, l.c. 791, fœm. 49. Treron ienuirostre, Eyton, 1. c. — T. fulvicollis, Wagl. Syst. sp. 8. etc. 50. Ficus rubiginosus , Eyton , 1. c. — Hemicircus rubigino- sus,.Swains. West. Afr. II, 150. Hartl. Rev. zool. 1844, p. 402. Note sur quelques portions du système veineux des Rœies [Raia bâtis. L. et jRaia clavata. L.) , par M. Ch. Robin. Tout le sang veineux des Raies et des Squales , avant de se jeter dans l'oreillette, traverse un conduit vasculaire connu sous le nom de sinus de la veine cave ou sinus de Cuvier, qui précède immédiatement l'oreillette. 11 commence brusquement à la face ventrale du diaphragme. Dès son origine il a un centimètre de diamètre dans tous les sens , et se trouve appuyé en dehors contre l'articulation de l'os en ceinture avec le cartilage pharyngien. Il traverse aussitôt le diaphragme, se recourbe en bas, en avant et en dedans, et s'abouche dans la paroi supérieure de l'oreillette. L'orifice d'abouchement est commun aux deux sinus , et présente deux lèvres qui empêchent le reflux du sang par un mécanisme analogue à celui de la valvule iléo-cœcale. Les deux sinus forment en se réunissant un angle d'environ 45** ouvert en arrière. Ce sinus ne fait pas suite à la veine cave, mais reçoit le sang de tous les principaux troncs veineux du corps et le porte à l'o- reillette. Ces troncs sont au nombre de six ; ce sont : 1° la veine cave ; 2" le sinus des veines sus-hépatiques; 3° la veine sous-périto- uéale; 4» la veine jugulaire antérieure; 5° la veine jugulaire postérieure; 6® le vaisseau latéral. Les orifices d'abouchement de ces trois derniers vaisseaux sont munis chacun d'une valvule mince, mais très-résistante, qui 6 HFVUK ZOOLOGIQUE. (Janvier 1846.) permet Tentrée du sang dans le sinus de Ciivier^ mais Pempè* che de refluer dans les vaisseaux. Les trois premiers vaisseaux ne présentent pas de valvule à- leur orifice d'abouchement. Je donnerai ici quelq(ues détails relatifs à la veine eave et à son réservoir abdominal , et au sinus des veines sus-hépatiques ; les autres vaisseaux ont déjà été décrits dans le journal Vlnsti- ÏMf. (1845). La veine caudale des Raies se bifurque au moment où elle pénètre dans la cavité abdominale. Chaque branche de bifurca- tion remonte le long de la face postérieure du rein correspon- dant, et s'y distribue à la manière des artères par de nombreux rameaux. Les veines qui naissent des lobules des reins se réunissent en de petits troncs. Deux de ces troncs , nés des lobules les plus in- férieurs , remontent le long du bord interne de l'organe et se jettent dans l'arcade à convexité postérieure que forment les veines caves entre les'deux reins , immédiatement au devant de la colonne vertébrale. Chacune des deux veines caves qui font suite à cette arcade remonte le long du bord interne du rein près de sa face antérieure ; elles vont ainsi gagner le sinus de Cuvier. Dans ce trajet, elles sont accolées contre la colonne ver- tébrale , et en rapport en dehors avec les nombreux replis du canal déférent chez les mâles, avec l'oviducte chez les femelles. Dans leur trajet le long du bord interne des reins , elles re- çoivent, à l'angle droit, de nombreuses veines reinales peu vo- lumineuses. Ces veines occupent la face antérieure du rein, et passent derrière le canal déférent ou l'oviducte pour arriver à la veine cave. Nous avons vu au contraire que les branches de la veine caudale se distribuaient à la face postérieure du rein. Quelques-unes des branches de la veine caudale communiquent avec la veine cave, de sorte que l'injection poussée par la veine caudale pénètre dans la veine cave , et de là dans son réservoir abdominal. La veine caudale ne reçoit que le sang des muscles de la queue ; car les veines cutanées et celles des nageoires vont dans le vaisseau latéral ; celles des membres inférieurs et des appendices génitaux mâles vont en partie dans la veine sous- péritonéale , en partie dans le vaisseau latéral , par deux gros troncs veineux correspondant à chacune des deux veines précé- TRAVAUX INKDITS. 7 dentés, et formées par la réunion de branches dont la disposition est très-compliquée. Elles feront le sujet d'une prochaine com- munication. Les veines que nous avons appelées veines caves avec Monro, ont dans tout leur trajet , le long de la colonne vertébrale , des parois distinctes , même au niveau du réservoir vineux ; seule- ment, dans ce point elles sont plus dilatées que dans le reste de leur trajet et ont une forme triangulaire , ainsi que Monro l'a déjà figuré. Là seulement se voient plusieurs trous qui les font communiquer avec ce réservoir. Mais un peu plus loin , au mo- ment où chacun de ces deux lobes du réservoir s'écarte un peu en dehors pour gagner le sinus des veines sus-hépatiques , les veines caves reprennent des parois plus épaisses qui ne sont plus perforées d'espace on espace. Près de leur abouchement dans le sinus de Cuvier, elles sont appliquées contre la partie supérieure et interne du sinus sus-hépatique correspondant, mais sans com- muniquer avec lui ; car il a aussi ses parois propres très-dis- tinctes. Le réservoir veineux de l'abdomen des Jtaies représente une vaste ampoule , communiquant avec des deux veines caves au moyen de trois ou quatre orifices de chaque c6té. Ce réservoir présente deux lobes dont chacun correspond à une des veines caves. Celui du côté droit est toujours plus volumineux et sa face antérieure est plus régulièrement arrondie que celui du côté gauche. Une cloison incomplète sépare ces deux lobes l'un de l'autre au devant de la colonne vertébrale , mais les large» trous dont elle est pourvue permettent une facile communication entre les deux parties du réservoir. Une artère assez volumi- neuse traverse le réservoir en suivant cette cloison et va se dis- tribuer à l'extrémité inférieure du testicule et à l'appendice cœ- cal. L'extrémité postérieure de chacun des lobes du réservoir forme un cul-de-sac plus ou moins régulièrement arrondi ; celle du lobe droit descend jusque sur les côtés de l'appendice cœcal; celle du lobe gauche ne descend pas tout à fait jusqu'au niveau de cet appendice. Chacun des lobes du réservoir se prolonge au- dessus de la partie correspondante du foie, en diminuant de vo- lume et en s'arrondissant. Chacun d'eux se termine un peu en arrière du sinus de Cuvier (à 3 centimètres environ), au niveau même de l'artère principale de l'aile. A ce niveau, cette extré- 8 RKVUE zooLOGiQDE. [Janvier 1846.) mité terminale de chaque lobe du réservoii' se jette dans le si- nus des veines sus-hépatiques par un large orifice. Cette commu- nication a lieu à l'extrémité postérieure et supérieure du sinus sus-hépatique; je l'ai vue manquer chez la Raie blanche {Raia bâtis) la Roussette et VEmissole. D'après ce qui précède , nous voyons que le réservoir veineux ne se jette pas directement dans le sinus de Cuvier, mais com- munique seulement avec la veine cave par les perforations des parois de cette veine (1). Les ovaires ou les testicules font, sur le^ côtés du réservoir veineux , partie de ces parois ; de sorte que la partie interne ou base de ces organes est baignée par le sang du réservoir. Les veines sus-hépatiques se jettent dans une énorme dilata- tion ou sinus us-hépalique , situé entre la base du foie et le diaphragme. Ce sinus sus-hépatique présente deux lobes situés de chaque côté de l'œsophage et communiquant entre eux au devant de cet organe par une portion plus rétrécie. C'est entre cette portion rétrécie du sinus sus-hépatique et l'œsophage , que passe le conduit qui fait communiquer la cavité du péricarde et celle du péritoine. Ce conduit est adhérent à la face antérieure de l'œsophage et se bifurque avant de s'ouvrir dans l'abdomen. Ses parois sont très-minces' et s'affaissent dès qu'un liquide tend à passer du péritoine dans le péricarde. Chacun des lobes laté- raux du sinus sus-hépatique se jette dans le sinus de Cuvier par un orifice qui a à peine deux millimètres de diamètre. Il est situé immédiatement au-dessous de l'orifice de la veine cave. Aucun de ces deux orifices ne présente de valvules. Chacun des o'bes du sinus sus-hépatique reçoit en dehors un énorme tronc veineux venant du lobe correspondant du foie. Le lobe droit reçoit en outre, en bas et en dedans, une veine moins volumi- neuse qui vient du lobe moyen du foie. Description de plusieurs Animaux mollusques bivalves , soit nouveaux, soit incomplètement connus; pa M. C.-A. Récluz, pharmacien à Vaugirard (Seine). Tous les conchyliologues savent qu'on ne peut arriver à une (1) J'ai déjà parlé (Journal de l'Instilut . 184S ) de la disposition celluleuse et aréolalrt du réservoir veineux . dans la partie supérieure. • TRAVAUX INÉDITS. 9 connaissance exacte et complète des mollusques et à une bonne classification de ces animaux , sans l'étude des caractères de ces derniers. Désirant concourir à ce double but, nous avons jugé convenable de publier la description de plusieurs d'entre eux. La connaissance des uns nous a paru incomplète et quelquefois fau- tive, comme on pourra en juger par ce que nous rapportons; celle des autres nous semble tout à fait nouvelle , du moins , nous n'avons pu recueillir , dans les auteurs , aucuns renseigne- ments propres à nous éclairer sur leurs caractères. N» 1. DONAX VARIEGATA (Nobis). Tellina varie gâta et Tellina vinacea, Gmelin, (1788) p. 3237 et 3238. Tellina polita, Poli, Test., vol. 2 (1792), t. 21, f. 14, 15. Donax complanata, Montagu , Test. ônï. (1803), t. 5, f. 4, etc. Animal allongé, comprimé, revêtu d'un manteau très-mince, transparent, délicat, ouvert dans les 5/6 de son contour infé- rieur et bordé d'un muscle marginal , d'un millimètre et demi de hauteur , épaissi , garni tout le long de cirrhes tentacuiaires, depuis le sommet antérieur de ses lobes jusque vers le milieu du côté postérieur où ils s'effacent promplement. Ces cirrhes s'allongent graduellement à mesure qu'ils se rapprochent de la cloison et diminuent de plus en plus au-delà de celle-ci. Cloison du manteau située à 1/6 du côté postérieur et formée par un faisceau de fibres musculaires, longitudinales, s'épanouis- sant en une sorte de palette oblongue horizontale, arrondie en avant, montrant par transparences les fibres très-fines et rayon- nantes qui décorent le muscle ré tracteur des autres mollus- ques, lorsque le muscle est mince. A cette cloison sont soudés deux tubes ou siphons très-courts, lisses , un peu charnus , opaques , libres et tronqués ; l'inférieur ou branchial , un peu plus gros , largement perforé, légèrement marqué de quelques angles sur sa moitié postérieure et muni à son orifice externe de huit crénelures arrondies , paraissant comme fendues chacune dans le centre ; le supérieur ou anal, aussi largement perforé, entouré d'un rebord calleux, sur le côté antérieur de la cloison , est pourvu à son orifice externe de 5 à 6 crénelures obsolètes. Ces tubes se logent dans 10 REVUE zooLOGiQDE. {Janvier 1846.) leur contraction , entre les deux lobes postérieurs et libres du manteau. Bouche très-petite , punctiforme , bordée de quatre Palpes labiales triangulaires et allongées, plissées transversalement à leur étendue et crénelées sur leur marge antérieure , amin- cies et unies en arrière . Branchies très-inégales , disposées par paires sur les côtés du corps,soudées par leur extrémité postérieure, allongées, finement plissées en long et à bords simples : ^inférieure très-grande, la supérieure plus étroite et se rétrécissant graduellement en avan- çant sur le côté postérieur. jPied très-grand , comprimé, oblong-lancéolé , à bords tran- chants. Dans sa contraction il est atténué et pointu en avant , tronqué en arrière , convexe sur son centre inférieur et creusé sur sa marge antéro-supérieure. L'animal de cette Donace était uniformément d'un jaune très- pâle; aucune trace de rose violâtre ou livide ne se montrait sur le manteau ni ailleurs. Il n'est donc pas facile , au moyen des animaux conservés dans la liqueur alcoolique, de se rendre compte de la cause qui produit les couleurs qui décorent les valves. Le rayon jaune de celles-ci bordé de rose vineux , se trouvant immédiatement sous la cloison des siphons , il est pro- bable que sa couleur est due à cette portion du manteau. Mais on comprendra que nous ne pouvons émettre ici que des con- jectures. IN** 2. Pandora rostrata (Lamarck). Poli, Test. utr. Sicil. , p. 40, pi. 15, f. 7, a décrit et figuré l'a- nimal de la Pandora flexuosa^ Sowerby, qu'il nomme Hypogea gibba y msiis en lui donnant pour synonyme, avec raison, le nom de Tellina inœquivalvis , Linné. Sa description a été prise pour caractériser le genre Pandore par M. de Blainville. M. Rang a cru devoir ajouter à la caractéristique du savant zoologiste et nous ferons remarquer avec regret que les additions de ce dernier auteur ne sont pas exactes. En effet, M. Rang caractérise le genre Pandore ainsi qu'il suit : « Pandore. Animal ovale , comprimé, assez allongé, ayant le manteau en forme de fourreau , se terminant en arrière par deux tubes réunis à leur base seulement et assez courts , ouvert en TRAVADX liNEDlTS. 1 I avant pour le passage du pied , qui est grand , triangulaire , épais et renflé à son extrémité; branchies grandes, libres en arrière où les deux paires sont réunies, et se terminent en pointe dans le siphon; appendices labiaux assez grands, triangulaires et non striés (Rang, Manuel de Vhist. des Mollusques , etc. , p. 3*23). » Nous avons étudié plusieurs individus de la Pandora rostrata et nous les avons toujours vus plus étroits et presque aussi allon- gés que leur coquille; leur pied n'était pas triangulaire, épais ni renflé en avant , mais 3/4 rond , très-mince en arrière , en dessous et en avant , où il était plus dilaté en hauteur et sub- tronqué. Tous n'avaient qu'une seule branchie sur les côtés du corps et non une paire; enfin les quatres palpes labiales étaient finement striées. M. Philippi , En. moll. Sicil. , a rapporté la description de Poli , en la circonscrivant aux principaux organes extérieurs; mais il y à introduit , entre parenthèses , quelques observations dont une ne nous paraît pas fondée. C'est ainsi que, après Branchiœ , M. Philippi ajoute : {Inœquales , superior interiore duplo major, angustœ, falcatœ). On ne trouve, dans la descrip- tion de Poli, aucune indication de doubles Branchies, et nos ob- servations sont conformes à celles de ce célèbre zoologiste. Nous avons recherché à plusieurs reprises la branchie intérieure plus petite , mais en vain î Existerait-elle sur l'animal de la Pandora flexuosa , et alors aurait-elle échappé à la sagacité et aux savan- tes recherches du zoologiste napolitain? Voici la description que nous avons faite de l'animal de la Pandora rostrata, Lamk, recueillie dans la Manche et qui nous a été envoyée, pourvue de sa coquille, dans un flacon d'alcool , par M. Regnault, avocat àSaint-Servan. Animal très-délicat, allongé, étroit, enveloppé dans un man- teau très-mince , en forme de fourreau , ouvert seulement à sa partie antéro-inférieure pour le passage du pied. Cette ouverture a les bords des lobes teints de fauve pâle et ornés, en dedans, d'un cordon filiforme , placé à un millimètre environ au-dessus de la marge , laquelle est mince et entière. En arrière , le manteau se termine par deux tubes ou siphons très-courts , presque égaux , unis dans tout leur trajet , excepté à leur extré- mité qui est faiblement échancrce , d'un fauve très-pâle sur les i2 KEVUE zooLOGiQUE. [Janvier 1846.) adultes, d'un blanc-lacté sur les jeunes. Les orifices de ces tubes sont très-ouverts , entourés de papilles très-courtes , radiées , très-rapprochées et brunes • celles-ci souvent difficiles à voir. Une seule grande branchie, sur chaque côté du corps, très- allongée, falciforme (étant légèrement cintrée sur ?a marge supérieure) sillonnée profondément et transversalement à son étendue par des cannelures régulièrement distancées et leurs es- paces striés également dans le même sens. Les deux branchies soudées dans toute 1 étendue de leur marge supérieure et à leur extrémité postérieure qui est obtusément arrondie et prolongée dans le tube branchial , ont leur marge inférieure libre et très- finement crénelée. Sur plusieurs individus la soudure posté- rieure des deux branchies s'étend de deux millimètres sur la marge inférieure ; sur d'autres elle s'arrête à leur extrémité. Bouche très-petite, entourée de quatre palpes labiales trian- gulaires, très-aiguës à la base inférieure , dirigées obliquement en arrière, comme sur la figure 7 de l'ouvrage de Poli, substriées en travers, mais à bords entiers. Du moins , nous n'avons pu , par un fort grossissement, apercevoir de traces de crénelures sur l'un ni l'autre bords. Fied court, arrondi, très-mince, tranchant sur les côtés, dilaté en hauteur en ^ant où il paraît subtronqué , au moins .sur tous nos cinq individus , et faisant peu de saillie antérieure- ment. La démarcation de la partie inférieure de la supérieure- est indiquée par un léger sillon médian et transversal. (La suite au prochain numéro.) Espèces nouvelles de Membracides, par M. Léon Fairmaire. 1^^ Décade. 1. Lycoderes petasus. Fuscus, lœviter punctatus : prothorax triangularis, apice truncatus, posticespina armatus gracili. Ely- tra fusca, plaga média magna hyalina. — Bras. — Long. 0,006. 2. Lycoderes Spinolœ. Fusco ferrugineus ; prothorax punc- tatus , reticulatus, supra caput rotundatus, utrinque in lobum trigonum expansus ; postice compressus ad scutellum emargi- natus. Elytra fusco-brunnea, macula lata triangulari hyalina, — Bras. — Long. 0,009. 3.-Z. Burmeisteri . Nigro piceus : prothorax protensus, fur- ANALYSES d'oDVRAGES NOUVEAUX. 13 catus, sed cornua conjuncta, basi vix separata : postice elongatus, gracilis, haud inflexus. Elytra brunnea, plaga triangulari hya- lina. — Bras. — Long. 0,006. 4. L. unicolor. Praecedenti simillimus , fuscus : prothorax minus antice protensus , cornua breviora : pars posterior minus gracili sub angulo fere recto elongata. Elytra tota brunnea. — Bras. ~ Long. 0,008. 5. Lycoderes gaffa. Flavo ferrugineus : prothorax elcvatus, cacumine bilobus, lobis erectis, vix divaricatis ; postice falcatus, compressus : elytra hyalina, basi apiceque late flavo-ferruginea. — Minas. — Long. 0,006. 6. Hypsauchenia Guerinii, Fusca, punctata, farinosa, cor- nubus duobus armata ; cornu anticum ferè cylindricum,dentem internum ferens; secundum longius, clavatnm : — Mines. — Long. 0,008. 7. Hypsauchenia clavaria. Rubiginosa ; prothorax bicor- nutus, cornu antico apice bidentato, cornu medio cruciformi, basi tuberculato, antico minore. — Bras. — Long. 0,008. 8. ffyps. spatulaia. Fusca, cornu antico recurvo, intùs den- tato, cacumine spatulato : ad apicem prothoracis posticum fun - giformis, compressus appendix. — Mines. — Long. 0,006. 9. Hyps. mirabilis. Brunnea , dense punctata : prothorax bi- cornutus, cornu antico recurvo, corpore multo longiore, inœ- qualiter compresso; cornu postico laminato, triangulari. — Bras, interiore. — Long. corp. 0,010. Long. corn. ant. 0,018. 1 0. Scaphula semialra. Prothorax rotundatus , apice acutus, niger, nitidus ; caput nigrum : elytra nigra, nitida, apice hya- lina : pedibus anticis flavis, posticis nigris. — Coromandel. — Long. 0,006. 2« Décade. 1. Hoplophora gigantea. Nigra, nigro-pilosa ; carina média, margines latérales, utrinque duae linese rubrosanguineœ : infra humeros macula sanguinea. Elytra nigra, sanguineo nervata. — Bogota. — Long. 0,019. 2. /[. vicina. Cinereo flavescens , punctata , non callosa : pro- thorax flavopilosus, punctatus, aliquot punctis nigris majoribus impressus : carina dorsalis et latera rosea. — Bogota. — Long. 0,014. 3. ff. cribrum. Flavopilosa : prothorax flavescens, densiter \% REVCE zooLOGiQDE. {J auvicr 1846.) et acqualiter puiictatus , lubro nigroque varius ; carina média nigra, apice postice rubro. — Colomb. — Long. 0,008. 4. H. variegata. Prothorax flavescens, antice obscurior aut rubescens : dorsiini transversim fortiter nigro callosum ; carina média nitida, brunnea. Elytra parum hyalina, fusco-maculata. — Colomb. — Long. 0,0 11 . 5. H. corrosa. Tota flava , imniaculata ; prothorax valde ca- rinatus, apice acutus, punctatus, venis elevatis rugosus, inter- ruptis, laevigatis. Elytra flavescentia. — Bogota. — Long. 0,008. 6. H. cinerea. Prœcedenti affînis : tota cinerea : carina média parum elevata^ utrinque tricarinata : prothorax utrinque cornu piano, apice truncato, armatus. Elytra cinerea, apice dilutiora. — Mexico. — Long 0,010. 7. H. punctum. Parva, pallide flava, punctata, carinata, ru- gosula , elytris ferè hyalinis , puncto nigro minuto ornatis. — Colombie. — Long. 0,006. 8. H. muqueuse très- abondante ; il descend, d'avant en arrière, jusqu'à l'entrée de la cavité des siphons, traverse le muscle rétracteur de ces organes, et son extrémité postérieure vient aboutir dans la partie la plus profonde de la cavité palléale , au- dessus du siphon anal , là où sont obligés de passer les œufs au moment de la ponte. M. Deshayes annonce qu'il fera voir, dans d^autres mémoires, qu'il existe, chez un très-grand nombre de mollusques acépha- les , un organe spécial placé dans la profondeur des crochets, et que cet organe à des connexions constantes avec les branchies. Dans le temps de la ponte , il est turgescent, rempli d'une matière blanche et muqueuse. Cet organe manque complètement au gastrochène , et il soupçonne qu'il a été déplacé dans l'animal dont il s'agit , et transporté dans une partie du manteau , où il ne se montre pas habituellement. On le devine , cet organe a pour fonction de fournir aux œufs , pendant leur incubation , la matière muqueuse nécessaire à leur dernier terme de dévelop- pement. Quoique M. Deshayes ait trouvé des œufs mûrs dans les ovaires , il n'en existait pas un seul dans les branchies ; ce qui lui fait soupçonner que l'incubation branchiale n'a pas lieu , et qu'elle est remplacée par un séjour plus ou moins long des œufs dans cette cavité profonde du manteau , où aboutissent les or- ganes de la mucosité. Quant aux organes antérieurs, M. Deshayes leur attribue une autre fonction , celle de sécréter la liqueur corrosive à l'aide de laquelle l'animal augmente sans cesse la cavité qu'il habite dans la pierre calcaire , de telle sorte que cette cavité est ainsi main- tenue dans de justes proportions avec son propre développe- ment. Cet intéressant Mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Du- méril , de Blainville , Milne Edwards et Valenciennes. MM. Lœwig et Kœlliker adressent des Observations sur V exis- tence d'une substance ternaire identique avec la cellulose dans toute une classe d'animaux sans vertèbres , les Tuniciers. Ces naturalistes ont reconnu , comme l'avait déjà signalé M. Schmidt, que chez les Phallusia mamillaris, intestinalis et monachus , Cynthia papillata , Clavellina lepadiformis , Dia- zona violacea , Botryllus polycyclus^ Pyrosoma giganteum et Salpa maxima , une très-grande partie du corps est composée 30 REVUE ZOOLOGIQUE. {Janvier 1846.) d'une substance insoluble dans une solution de potasse concen- trée , et que cette substance manque complètement d'azote. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Dumas , Milne Ed- wards , Payen et Boussingault. M. Flourens présente , au nom de M, Straus Durkheim , un ouvrage ayant pour titre : Anatomie descriptive et comparative du Chat , type des mammifères en général et des carnassiers en particulier. Nous donnerons une idée de ce grand et bel ou- vrage dans un prochain nnméro. M. Gaspard écrit pour rappeler à l'Académie qu'il a parlé , en 1822, de la circulation du sang chez les Escargots, en signa- lant le fait de l'épanchement du sang dans la cavité où sont les viscères digestifs et génitaux. M. Milne - Edwards répond qu'il aurait certainement cité l'observation de M. Gaspard s'il se l'était rappelée , mais qu'elle avait entièrement échappé à son attention , que , du reste , le fait observé par M. Gaspard appartenait au même ordre que celui constaté depuis longtemps par Cuvier chez l'Aplysie. Séance du \d janvier. — M. Ripault écrit pour soumettre quelques Observations sur les fonctions du thymus , à l'occa- sion du rapport verbal fait par M. Flourens, sur un travail de M. Simon. M. Flourens A\i qu'il a lu avec attention le mémoire de M. Ri- pault , et qu'il trouve , en effet , un rapport général entre la ma- nière de voir de cet auteur et celle de M. Simon , attendu que toutes les deux s'accordent à supposer une certaine indépen- dance entre les fonctions des poumons et celles du thymus ; mais il ajoute que ces deux opinions diffèrent dans le détail , et qu'il faut tenir compte de ces différences , à cause de l'importance même de la question. Ainsi, selon M. Ripault , le rôle du thymus est particulière- ment mécanique ; il sert à modérer V extension du poumon , il forme une sorte de régulateur relativement à ce développement, et cette action a lieu pendant l'état fœtal, etc. Selon M. Simon , la fonction du thymus n'est autre chose qu'une séquestration organisatrice des matières nutritives ; la- quelle serait analogue à la formationde la graisse ; et cette fonc- tion répond , non à la vie fœtale, mais à la première période de l'enfance , époque où le thymus prend tout son développement MÉLANGES ET NODVELLES. 31 M. Lereboullei écrit pour soumettre quelques observations sur le mode de formation de la bile , et sur le rôle que jouent les vésicules épithéliales dans cette sécrétion , dans celle du sperme, des œufs, etc. M. LerebouUet adresse cette lettre à l'occasion d'un travail de M. Gros , sur la sécrétion du lait. Oc- cupé en ce moment d'un travail sur les sécrétions , et désirant , avant tout, éviter le reproche de s'être approprié les idées d'au- trui , il vient rappeler qu'il a traité, d'une manière plus ou moins directe , ce sujet important , dans ses mémoires sur la Ligidie et sur les Cloportides. Séance du 26 Janvier. — M. Canat , de Châlons-sur-Saône , adresse une note ayant pour objet de démontrer que les huîtres trouvées à Belnay, près Tournus (Saône-et-Loire) , dans un ter- rain d'eau douce , et indiquées par quelques géologues comme fossiles marins de l'époque actuelle , sont tout simplement des restes de table enfouis sous les débris d'une ancienne habitation romaine. SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. M. Blanchard lit des remarques sur l'Embryogénie des Diptè- res de la tribu des Ornithomyiens (Pupipares Latr.). Ces insectes ont été étudiés par Réaumur, De Géer et Léon Dufour, qui ont fait connaître leur anatomie et la singulière propriété qu'ont les femelles de pondre , au lieu d'oeufs , une seule nymphe à la fois. Jusqu'ici les entomologistes n'avaient pas trouvé l'occasion d'observer l'ovaire de ces mouches avant le moment où il est rempli par une pupe ou nymphe. L'auteur a été plus heureux, il a vu, chez une femelle des Leptotœna Cervi Fab., qu'à une certaine époque , l'ovaire contient de véritables larves , compa- rables à celles de certains diptères. IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. Jourdain, gouverneur de notre établissement de Yanaon, sur la côte de Coromandel, nous a remis un magnifique exem- plaire , long de deux pieds , du Palœmon Carcinus des auteurs. M. Jourdain, qui habite cette colonie depuis 1832, n'avait jamais vu cette espèce et n'en avait jamais entendu parler dans le pays. C'est pendant le mois d'août 1844, à la suite des débordements du 32 nKvoR ZOOLOGIQUE. {Janvier 1846.) Godavery et de mauvais temps, que le procureur du roi, dan» une promenade au delà du canal qui sépare notre possession du territoire anglais, rencontra un enfant qui tenait deux longues pattes de cet animal. Il acheta ces pattes si remarquables par leur forme et leurs proportions, les montra à M. Jourdain en lui disant qu'il n'avait jamais vu l'animal à qui elles appartenaient. M. Jourdain fit venir le chef des pêcheurs qui expédia un ba- .teau, et le soir même ils en avaient pris, à l'aide de leurs filets, 40 ou 50 individus. Ces pêcheurs n'avaient jamais rencontré ces grands crustacés et pensaient qu'ils avaient été poussés sur ces côtes par les mauvais temps prolongés, mais qu'ils provenaient de quelques îles ou îlots situés fort loin. M. Jourdain a rapporté sept ou huit individus bien préparés de cette gigantesque crevette ; il en a déposé deux au musée de Paris, deux à celui de Bordeaux, un à celui de Rouen, et les au- tres ont été remis à quelques amis. La veuve du savant entomologiste russe Faldermann nous a envoyé les derniers exemplaires restants des 2« et 3« parties du grand ouvrage que son mari a publié sous le titre de Fauna En- tomologica transcaucasica , ouvrage extrait des nouveaux mé- moires de la société impériale des naturalistes de Moscou, et dont il n'a été tiré qu'un petit nombre pour l'auteur. Le prix de la 2« partie in-4° avec 12 planch., est de 22 fr. : le prix de la 3' partie 12 fr. Écrire franco, au Bureau de la Revue. On nous prie d'annoncer la vente de la collection de feu M. Viard. Elle se compose de Coléoptères, Hyménoptères, Hémi- ptères et Diptères , renfermés en ^ande partie dans des boîtes vitrées. Plus , vingt-neuf cahiers des annales de la Société Ento- mologique de France, depuis 1831 , jusqu'au second trimestre de 1839. S'adresser à madame veuve Viard , quai de la Mégisserie , 24. Nouveau membre admis dans la Société Cuvierienne. N* 301. M. le comte Yon der muhle , officier de cuirassiers , à Munich . Présenté par M. Sauceroite. :itf£UVlÈME ANNÉE. — FÉVRIER 1846 Animé du désir de rendre la Revue zoologique de plus t;n plus utile à une science à laquelle e'ie a déjà rendu de nombreux services , nous voudrions lui donner plus d'éten due afin d'y faire entrer tous les matériaux qui nous sont offerts journellemeni, et que nous sommes obligés de re- fuser faute de place. Nous voudrions pouvoir aussi donner quelques planches destinées à rendre plus facile la déter- mination des objets dont il est question dans divers mé moires. Mais il nous est impossible d'augmenter nos dé- penses , à peine couvertes par les cotisations dos membres qui sont demeurés fidèles à la Société Cuvierienne^ et nous ne voudrions pas recourir à une augmentation du taux de la cotisation annuelle avant d'avoir consulté nos confrères. Nous avons donc accueilli avec reconnaissance les pro- positions que nous ont faites MM- Hardouin Michelin et Jules Bourcier, de joindre à la Revue zoologique quelques planches, dont ils veulent bien faire les frais dans l'intérêt de la science qu'ils cultivent avec zèle et désintéressement. Nous avons lieu d'espérer que ce généreux exemple trou- vera des imitateurs parmi les savants, et qu'il sera suivi par ceux qui auraient l'intention de nous seconder dans la mission que nous nous sommes imposée, laquelle consiste a porter à la connaissance de tous les zoologistes vraiment amis des progrès de la science, les découvertes qui sont faites journellement dans tous les pa^s La paléontologie s'enrichit chaque jour d^observations neuves et impor- tantes, qui ne peuvent être mises au jour parce que les moyens de publication sont trop restreints. Si les savants approuvent l'idée de MM. Michelin cl Bourcier, et s'ils veulent imiter le bon exemple qui leur est donné, la Revue 2oologique leur sera ouverte et les moyens rapides de pu- Tome IX. Année 1846. 3 54 REVUE zooLOGiQDE. {Févrief i846.) blication qu'elle offre seront mis à leur disposition avec em- pressement. Nous donnons, dans ce numéro, les deux planches offertes par M. Michelin, et qui accompagnent les deux intéres- santes notes qu'il publie sur les genres f^ioa et Metaporinus. Ces planches, dessinées, sur pierre, sont d'un prix très- modéré et suffisent pour aider à distinguer les espèces entre elles; elles ont été exécutées par M. Diekmann (rue Co- peau , n" 4) , artiste bien connu par les beaux dessins qu'il a exécutés pour les ouvrages de M. Agassiz. I. TRAVAUX IIVEDIÏS. Mélanges ornithologiques, par M. F. de Lafresnaye. (Suite.) Sur la Fidua axillaris du docteur Smith, et sur le genre Vidua en général. Le docteur Smith a décrit et figuré, dans la partie ornitholo- gique de sa Zoology of South Africa, une nouvelle espèce de veuve de Cafrerie, sdus le nom de Fidua axillaris. PI. 17. Mais comme il a ajouté à la citation de sa planche : mâle, et que d'ail- leurs l'individu unique qu'il s'était procuré, et d'après lequel il a fait sa description et sa figure , n'était pas , à ce qu'il paraît , dans son plumage complet , nous avons pensé que , possédant cet oiseau en parfait plumage, c'était rendre service à la science que de le décrire et même le figurer de nouveau. Le docteur Smith décrit ainsi sa Fidua axillaris , nom que nous traduisons par Feuve aux aisselles brunes : « Nigra; hume- » rorum partibus anterioribus aurantiis ; alarum tectricibus axil- » lisque flavo-brunneis ; mandibulâ superiore nigrâ , inferiore » albidâ ; pedibus rubro-brunneis. » Après avoir donné en anglais quelques développements à celte caractéristique, l'auteur ajoute dans la même langue : « Les rec- » trices sont inégales en longueur, se trouvant dans notre in- » dividu dans différents degrés de croissance, et devant, selon » les apparences, former une longue queue , dont le mâle de » cette espèce est probablement paré dans la saison d'été ; — » les tarses et les doigts robustes ; les ongles longs, pointus, lé- TRÎ^VAUX INÉDHS 3o rt gèrement courbés , avec celui du pouce plus développé, indi- » quent leur utilité et leur emploi pour soutenir l'oiseau sur les » tic;es des joncs et des roseaux , où il se tient habituellement. ■0 — La femelle nous est inconnue; selon toute apparence, elle » est d'une couleur brunâtre et privée des épaulettes si vivement » colorées que l'on remarque chez le mâle. » L'individu que nous possédons, venant aussi de Cafrerie, et que nous reconnaissons comme identique avec l'axillaris de Smith, mais en plumage plus parfait, est également tout noir avec les plumes de la tête, du cou et de tout le dessous du corps soyeuses, veloutées, tassées et terminées presque carrément, comme cela se remarque chez la Feuve à épaulettes , du Cap^ avec laquelle il offre d'ailleurs beaucoup d'analogie; les moyennes couvertures supérieures de l'aile et les grandes à leur base, ainsi que toutes les inférieures de l'aile, sont d'un brun marron clair; les petites, sauf le pli de l'aile qui est brun, forment une grande tache oblongue parallèle au cubitus, de couleur rouge de feu; les plumes scapulaires, très-allongées et pointues, sont finement bordées, à leur base seulement, de brun grisâtre, et on apper- çoit à l'extrémité des grandes couvertures une bordure sem- blable, mais des plus étroites et à peine apparente. L'oiseau est dans tout le reste d'un noir prononcé. Là queue, d'un beau noir, est arrondie et courte, comme chez les bruants ou autres passe- reaux, et paraît néamoins être parvenue à toute sa longueur», ce dont je me suis assuré en soulevant les tectrices pour découvrir la base des tiges des rectrices; les tarses, les doigts et les ongles paraissent d'un noir prononcé et le bec bleuâtre de plomb. Malgré les petites différences de coloration existantes entre notre oiseau et celui du docteur Smith , et qui consistent prin- cipalement en ce que le sien est moins généralement noir, ses rémiges tertiaires et ses grandes couvertures étant très-visible- ment bordées de brunâtre , ce qui n'a pas lieu chez le nôtre , ses pattes et même ses ongles étant d'un brun rougeâtre foncé, tan- dis que ces parties sont d'un noir prononcé chez notre individu, nous n'hésitons pas à les regarder comme identiques; le nôtre, seulement d'après sa coloration plus noire uniforme, est incon- testablement plus adulte ; mais, contre les prévisions du docteur Smith, cette espèce, d'ailleurs si voisine de la veuve à épaulette» du Cap , en différerait essentiellement dans son plumage de .^6 REVDB zooLOGiyuE. {Févriev 18i6.) noces, d'après notre individu, par le non prolongement âe îth queue, et ce caractère la placerait alors, d'après la méthode, près du Jounoir, de VOrix, de Vlgnicolor, toutes espèces à courte queue se revêtant, comme elle, au printemps, d'un plumage ve- louté et tassé, et dont M. Lesson a fait son genre Oryx ou Pyro- melana (Bonap.), G. R Gray, p. 56, mauvaise dénomination toutefois, puisque le Jounoir et quelques autres qui en font partie sont jaunes et noirs et non rouges. Cette nouvelle espèce, intermédiaire aux vewtes et aux oryx, et qui semble le lien de ces deux petits groupes, qui devraient peut-être n'en former qu'un, nous a engagé à remonter à la source de ce genre veuve, et à indiquer quelques erreurs com- mises par plusieurs auteurs qui en ont parlé. Cuvier, en formant des veuves de Buffon un genre sous le nom de Vidua dans son règne animal , en définissait les espèces comme des oiseaux d'Afrique et des Indes à bec de linote, quel- quefois un peu plus renflé à sa base, remarquables en ce que quelques-unes des pennes ou des couvertures supérieures de leur queue étaient excessivement allongées dans les mâles. Vieil- lot, dansle N.Dicd'his. nat., article Fringille, section desFeuves, relève l'erreur de Cuvier, qui n'était qu'une répétition de celle de Buffon, et dit que chez ces oiseaux ce ne sont ni les couver- tures supérieures, ni une sorte de fausse queue qui ont ce déve- loppement remarquable, mais seulement les deux ou les quatre reetrices médianes, comme on peut le reconnaître chez les fleuves au collier d'or, à quatre brins, dominicaine et en feu, dont les reetrices restantes et fort courtes sont au nombre de dix lors- qu'il n'y en a que deux de prolongées, et de huit seulement lors- qu'il y en a quatre, cette queue étant toujours composée de douze pennes chez les veuves. Ici Vieillot commettait lui-même une erreur; car chez les es- pèces qu'il indique ci -dessus il n'y a effectivement que les deux ou les quatre pennes médianes de prolongées (caractère qu'il regarde comme particulier aux vraies veuves), leurs autres ree- trices formant une queue courte, coupée carrément ou simple- ment arrondie ; chez un certain nombre d'autres espèces au contraire , comme chez la Feuve à épaulettes de Levaillant, la Feuve chrysoptère (Vieillot), le Vellow shouldered oriole (Brown), dont il elle la description et la figure, et depuis Vieillot TRAVAUX INÉDITS. H7 -cliez la fleuve parée de Lesson, chez îe Colins passer lorqualus de Kuppel , etc , ce ne sont pas les deux ou les quatre pennes médianes seulemeut qui sont prolongées , mais bien toutes les rectrices qui, par leur longueur et leur souplesse, forment alors une queue flottante et en panache, soit échancrée dans toute sa longueur, soit an contraire plus ou moins conique. Le docteur Smith, qui a exploré pendant plusieurs années l'A- frique méridionale, après la description de sa Fidua axillaris^ que nous nommerons Feuve aux aisselles brunes, dont il n'a pu recueillir que îe mâle en plumage incomplet, qu'il figure et qu'il a obtenu sur la côte sud-est , à sept ou huit cents milles du Cap, en Cafrerie. ajoute que « parmi les espèces assez nom- » breuses de veuves que fournit l'Afrique ou au moins qu'on » rapporte à ce genre , il est très-douteux que toutes doivent » continuer à en faire partie, que celles du Cap se rangent assez j> naturellement en deux sections indiquées par la nature de T» leur plumage et de leurs mœurs; les espèces de la première ■D section ont leur plumage d'été , chez les mâles , soyeux et ve- » louté, ce qui n'existe pas chez celles de la seconde ; les pre- » mières se tiennent habituellement dans des lieux marécageux, » où elles trouvent leur nourriture et construisent leurs nids au » milieu des roseaux et des grands joncs ; celles de la seconde » section fréquentent surtout les lieux voisins de l'habitation de » l'homme, se rencontrent dans des localités arides, où l'on ne » voit que des broussailles clair-semées, et lorsqu'elles s'enlèvent » du sol où elles cherchent leur nourriture, elles se posent en » général sur les branches et les broussailles ; celles de la pre- » mière section ont en outre le bec plus fort à proportion et plus » allongé que celles de la seconde. » Puis il indique ces espèces comme ci-dessous : PREMIÈRE SECTION. 1° Vidua longicauda, Cuv. 2® Vidua lenocinia, Lesson. 3° Vidua axillaris, Smith. SECONDE SECTION. 1" Vidua legia, Cuv. 2" Vidua serena, Cuv. S" Vidua superciliosa, Cuv. Non-seulement celte subdivision, basée sur des caractères tirés de la nature du plumage et de la différence des mœurs, nous pa- raît des plus naturelles et par conséquent des meilleures, mais elle peut encore servir à faire faire des rapprochements de plu- sieurs genres offrant ces mêmes caractères; ainsi, tandis que les 38 REVUE zooLOGiQUK. (Février 1846.) veuves de la seconde division de Smith n'offrent chez les maîew en plumages de noces , ni les plumes veloutées et comnîe gau- frées, ni l'allongement de toutes les lectrices que l'on remarque chez ceux de la première , ni leurs habitudes marécageuses et leur nidification dans les roseaux, ni enfin leur bec assez robuste et en cône allongé, on retrouve chez d'autres oiseaux, africains comme elles, la réunion complète de tous ces caractères, sauf l'allongement de la queue; ces oiseaux cependant n'ont jamais été rangés avec elles ni même près d'elles. — Ce sont quelques espèces placées par Swainson dans son genre Ewplectes^ mais dont M. Lesson avait fait très-judicieusement son genre Oryx, prenant pour types le Loxia oryx, VIgnicolor et le Jounoir. En rapprochant les mâles en plumage de noces de ces espèces de ceux des veuves de la première section de Smith, on ne trouve chez les premiers d'autre différence que la non-prolongation de la queue; et lorsqu'à leurs caractères de similitude parfaite dans la forme du bec, des pattes, du plumage de noces, vient se joindre une entière conformité dans les habitudes marécageuses et la nidification dans les roseaux, on serait plus tenté d'en faire une subdivision des veuves , sous le nom de veuves à courte queue, qu'un genre particulier, et d'en séparer génériquement au contraire celles de la seconde division de Smith, dont les seuls rapports n'existent que dans une prolongation de la queue, prolongation qui n'est que partielle chez elles tandis qu'elle est générale chez les premières. M. Lesson , cofnme nous l'avons dit , frappé de ce plumage de noces velouté des Zoâ?^a oryx , ignicolor et jounoir , après en avoir formé son genre Oryx, le plaça immédiatement après le genre Veuve dans son traité. Swainson, dans sa classification of birds , reconnut les rap- ports naturels de tous ces oiseaux entre eux et avec les Tisse- rins, et leur donna le nom commun de Weavers , tisserands , laissant comme genre propre les tisserins, Ploceus (Guv.), et comme ses sous-genres , Vidua . Euplectes , ce dernier renfer- mant les Oryx de Lesson et quelques autres espèces ne présen- tant pas le même plumage de noces , et enfin Symplectes. Ce rapprochement de tous ces oiseaux tisseurs est des plus naturels, et nous sommes étonné que Swainson, qui déjà subdivisait dans sa classification les familles en sous-familles, n'ait pas créé celle THWAUX IlNKDirs. 3» des Ploceinœ pour ces quatre genres d'oiseaux tisseurs de nids formés uniquement de graminées entrelacées avec art, ayant tous leur entrée latéralement. Cette sous-famille, formée depuis, est adoptée dans le gênera de G, R, Gray ; mais nous y voyons avec surprise que ce savant , après y avoir rangé à côté du genre Ploceus et de quelques autres qui n'en sont que des démembre- ments , le genre Oryx sous le nom de Pyrotnelana ( Bonap. ) , rejette bien loin dans une autre sous-famille (celle des Cocco- thraustinœ ) , les genres Fidua et Colius-passer de Ruppel ( ce dernier ayant pour types les veuves à queue horizontale). Nous ajouterons qu'ayant reconnu , par suite de nos observa- tions sur ce groupe , que plusieurs espèces de veuves avaient reçu des noms différents de divers auteurs , nous allons indi- quer ces erreurs en rendant à chaque espèce son plus ancien nom comme c'est l'usage , ainsi : 1° La veuve Chrysoptère , Fringilla Chrysoptera. V<"(Voy. nouv. Dict., vol. XII, p. 214; id., ois. chant., pi. 41), nommée encore Fidua chrysonotus Sw. West Afr., vol. YII, p. 178) du Sé- négal , n'est autre que le Loxia macroura, Gmel. Le Père noir à longue queue ou moineau du royaume de Juida (liuffon, pi. enl. 183, f. 1 ; Cuv. , Règ. an., p 412), et doit prendre le nom de Fidua macroura Gmel. 2^ Le Colius-passer torqualus de Ruppel Neue NVirbelthiere , p. 98, pi. 36, f. 2, d'A.byssinie , que ce savant présente comme nouveau en 1835, n'est autre que le Fringilla laticauda^ Lichtenst. ( Cat. des doub. du mus. de Berlin, p. 24 (e)), où il est décrit très-correctement comme de Nubie en 1823; — il doit donc prendre le nom de Fidua laticauda ( Lichtenst.). 3*' Le Colius-passer flaviscapulatus Ruppel (Neue Wir bel., p. 98) , Fellow shouldered oriole Brown , Zool. illust. pi. 11, de Nubie et d'Abyssinie , est le Fringilla macrocerca Licht. catal. p. 24 (d) , et doit par conséquent prendre le premier nom latin de Fidua macrocerca Licht. Ce dernier auteur a eu le tort de lui donner pour synonyme le Loxia macroura de Gmelin ou Fidua macroura Nob,, autre espèce différant bien positivement de la Fidua macrocerca en ce qu'elle a le dos jaune, tandis que celle-ci l'a noir. Ces deux veuves, très -voisines par leur coloration noire à épau- lettes jaunes et quelques autres caractères de forme, ont été con 40 REVUE zoOLOGigoE. [Février 1846.) fondues par les auteurs qui n'ont point fait attention à la cou- leur du dos; de plus, l'une est du Sénégal et de la côte ouest d'Afrique , tandis que l'autre est de Nubie et d'Abyssinie. Nous essayerons, dans le premier numéro, une monographie du genre Vidua tel que nous le comprenons. SuK l'oiseau décrit et figuré par BufTon sous le nom de Merle de la Chine , pi. enl. 604. — Turdus perspicillatus , Gmel. Lorsque M. Lesson forma son genre Garrulax dans le voyage aux Indes de Bellanger , sur l'oiseau de l'Inde connu sous le nom de Cornus leucolophus Latham, Pica leucolophus \A/agler^ Garrulax Bellangeri Lesson , il supposa que l'oiseau figuré dans les planches enluminées de Buffon, n'^ 604 , sous le nom de Merle de la Chine, et décrit par Gmelin et Temminck sous celui de Turdus perspicillatus , n'était peut-être qu'une figure défectueuse du Garrulax de Bellanger, ou peut-être une livrée de jeune âge de cet oiseau. M. G. R. Gray ayant adopté cette idée, cite dans son Gênera ofbirds, comme type du genre Garrulax de Lesson, le Turdus perspicillaius Gmel. , Merle de la Chine , Buff. pi. enl. 604 , et comme synonyme Garrulax Bellangeri Lesson. Ce dernier nom eut dû être cité et précédé de ses vrais synonymes Corims leucolophus Lath. , Pica leucolophus Wagler. Le Merle de la Chine, ip\. en]. GO^, Turdus perspieillatus Gmel., constitue positivement une autre espèce bien différente que nous po-^sédons et à laquelle la description du T. perspicillaius G m. et la figure du Merle delà Chine, pi. enl. 604, conviennent très- bien. Cette espèce, effectivement, loin d'avoir la tête, la huppe, le cou et la poitrine d'un beau blanc et le reste du plumage d'un brun-cannelle vif, a, chez l'individu que nous possédons comme sur la figure de Buffon et dans sa description , la tête qui n'est point du tout huppée, le cou et la poitrine d'un gris sombre, avec une bande frontale enveloppant les yeux et s'étendant jusqu'aux oreilles, d'un noir mat; le gris sombre du cou se fond insensi- blemeiit en dessus avec le brunâtre enfumé du dos et des ailes, et en dessous avec la teinte ocreuse pâle qui recouvre l'abdo- men et devient rousse sur les sous- caudales. La queue est d'un noir mat avec les deux rectriccs médianes dans tonte leur Ion- TRAVAUX INEDITS. 41 gueur et la base externe des autres d'un brun enfumé, tous ca- ractères de décoloration parfaitement en rapport avec la figure et surtout la description du Merle de la Chine de BufTon , sauf la nuance des sous-caudales, jaune dans la figure, mais décrite comme rousse. Les pattes sont d'un brun livide et le bec couleur de corne. Le Garrulax perspicillatus que nous venons de décrire, quoi- que d'une coloration entièrement différente de celle du G. leu- colophuSy G. Bellangeri , offre néanmoins les plus grands rap- ports de forme et de proportions avec lui au premier abord. Cependant, outre l'absence de huppe, il en diffère par la forme de son bec, qui est plus fort, moins comprimé, moins fendu et plus arqué en dessus dans sa longueur, et ces différences no- tables sont bien suffisantes pour éloigner toute idée de rappro- chement spécifique entre ces deux oiseaux. Kotre G. perspicil- latus est long de 2Q centimètres étant monté. Nota. — Dépuis la rédaction de cet article et du précédent, dont une maladie assez grave que nous venons d'éprouver nous a fait retarder la publication, en parcourant la Revue zoologique, nous y avons vu, année 1840, p. 163, que M. Lesson, donnant une liste nominative des espèces qu'il admet dans son genre Garrulax^ y reconnaît la différence spécifique de son G. Bellan- geri et du Turdus perspicillatus, qu'il désigne sous le nom de G. sinensis Lesson, et qu'il les présente comme espèces distinctes. Notre article devenait donc par là moins utile, et nous avons été tenté d'en omettre la publication ; mais comme il fait connaître la synonymie erronée du genre Garrulax dans la List of gênera de G. R. Gray, que d'ailleurs nous y donnons une description exacte et détaillée du Turdus perspicillatus piise sur la nature, ces considérations nous paraissent d'une utilité suffisante pour en donner connaissance aux ornifholoaistes. Notes ornitbologiques, par M. F. de Lafresnaye. Dans le précédent numéro de la Revue, M. le docteur Hart- laub, d ns un article ayant pour litre Notices et rectifications synonymiques, cite quelques espèces nommées par nous et qui l'auraient déjà été auparavant. Deux motifs en ont été la cause : 42 RKVUE ZOOLOGIQUE. [Février 1846.) 1" la difficulté , je dirai presque l'impossibilité de pouvoir se pro- curer tous les journaux, feuilles et travaux partiels qui se pu- blient chaque jour à l'étranger, et qui sont infiniment plus nombreux en Allemagne et en Prusse qu'en France. Ainsi, en nommant Diceum Leclancherii (Revue 1845, p. 94) une espèce rapportée récemment des Célèbes par M. Léclancher, chirurgien de marine, et que nous ne trouvions décrite dans aucun des au- teurs et des voyages connus, nous ignorions entièrement que, dans un petit travail intitulé Verhand. Timor ^ par Salomon Muller, cet auteur l'eût déjà nommé Dicœum celebicum. 2» Un second motif nous a fait nommer de nouveau dans la Revue, ce qui serait bien moins excusable, une espèce déjà nommée l'année précédente dans la même Revue par le docteur Hartlaub ; ce motif est que ce savant place quelquefois des espèces dans des genres tout difïerents de ceux où nous croyons qu'elles doivent être rangées et où nous les plaçons nous-même , ce qui naturel- lement nous fait négliger d'en relire la description , ne pensant pas y retrouver notre espèce, de genre tout à fait différent. Ainsi, en décrivant dans la Revue de 1845, p. 367, un Crinon de l'inde sous le nom de Trichophorus caniceps, nous étions loin de penser que c'était le même oiseau que le savant docteur avait décrit dans la Revue (1844, p. 101), sous le nom d^Iœos [tri- chixos)phœocephalus. Les caractères génériques des genres TYi- chixos et Trichophorus sont tellement différents, qu'il faut que le docteur n'ait jamais vu une espèce du genre Trichixos de Lesson pour y avoir placé notre Trichophorus caniceps ; car le premier se distingue par des pattes robustes avec des tarses de longueur moyenne, mais forts, et des doigts longs et robustes ; par un bec comprimé, droit d'abord, n'étant courbé ou plutôt crochu qu'à son extrémité, dans le genre d'un bec de tyran ou de pie- grièche, et par un ensemble de formes bien plus analogue à celui des vraies Turdidées ou Lanidées , d'après son bec crochu, qu'avec les Ixodinœ. Le second, ou Trichophorus, est au con- traire remarquable par la brièveté et la petitesse de ses tarses et de ses doigts, par un bec arqué en dessus dans toute sa longeur et non crochu au bout, et enfin par les poils allongés que l'on aperçoit à l'extrémité des plumes de la nuque et du cou, ce qui ne se voit nullement sur le Trichixos pyrrhopyga , type du genre, et que nous possédons. Le docteur, dans la description TRAVAUX liNÉliirS. 43 succincte de son Trichixos phœocephaîus , indique lui-même une partie des caractères génériques du genre Trichophorus par ces mots : a Setis nonnullis nuchalibus, satis elongatis, lenuis- » simis... et pedibus gracilibus. » Les Crinons de l'Inde ont en général, avec un plumage varié d'olivâtre, de jaune et de gris, les poils allongés de la nuque moins apparents que ceux des Cri- nons d'Afrique, dont un est figuré dans la pi. col. de Temminck, elnotre Trichophorus de l'Inde réunit ces caractères de plumage et de légers poils à la nuque. L'erreur de genre commise par le docteur Hartlaub a donc causé notre erreur de synonymie, et , tout en restituant au tri- chixos phœocephaîus (Hartlaub) sa vraie place générique , qui est dans les Crinons Trichophorus , nous n'hésitons pas à adop- ter son nom spécifique comme plus ancien que le nôtre, et notre Trichophorus caniceps deviendra Trichophorus (de l'Afr.) phœocephaîus (Hartl.) Dans la même notice, p. 3, nous retrouvons encore une sem- blable erreur de classification générique. Ainsi le docteur Hart- laub, dans sa liste des espèces du genre Lipangus, y décrit, sous le nom de Lipangus hypopyrrhus, Ampelis hypopyrrha V^t^ un oiseau qui , depuis longtemps , figure dans notre collection sous celui de Ptilochloris hypopyrrhus^ genre dont il réunit effectivement tous les caractères. Ces caractères consistent : 1 *' en des tarses assez élevés avec des pieds syndactyles où le doigt externe est soudé au médian jusqu'à la base de la dernière phalange, comme chez les manakins et autres ; 2° en un bec qui , quoiqu'élargi à sa base , est plutôt comprimé qu'élargi dans toute sa longuenr ; 3' en une queue ou courte ou mé- diocre, etc. Chez les Lipangus ou Lathria, nous trouvons au contraire des tarses remarquablement courts avec des pieds non syndac- tyles , une queue visiblement longue et un bec en général élargi dans toute sa longueur et se rapprochant en cela de celui des Piau- haus et de certains Cotingas. Mais un trait bien frappant et qui n'aurait pas dû, ce nous semble, échapper à l'observation d'un ornithologiste tel que le savant docteur, c'est celui qui se remarque dans la coloration de cet oiseau, coloration qui fournit souvent, chez les oiseaux, des indices de rapprochements les plus naturels. Le docteur Hart- 44 RKVUK zooLOGiQUK. {Février 1846.) ïaub effectivement, dans sa description, indique des taches d'un fauve clair cerclées de noir à l'extrémité des tectrices alaires, y formant une double bande et terminant encore les rémiges ter- tiaires et les rectrices. Cette particularité de coloration , assez rare vu la grandeur de ces taches couleur de rouille cerclées de noir, se retrouve absolument semblable chez l'espèce type, le Plilochloris arcuatus, et y forme de même, sur son aile verte, une double rangée de grandes taches oculées , ce qui nous fit , dès le premier abord , rapprocher et comparer ces deux oiseaux, avant d'avoir reconnu leurs rapports génériques de pieds syndac- tyles , de bec, queue, etc. Nous pensons donc que le Lipangus hypopyrrhus (Hartlaub) doit prendre rang dans le genre Plilochloris (Swainson) sous le nom de Plilochloris hypopyrrhus {A.mpelis hypopyrrha) Vof. Description de quelques espèces nouvelles d'oiseaux de l'Al- gérie , par M Alfred Malherbe (de l'île Maurice}. Pica mauritanica. — P. regione ophthalmicâ, infra etpostea oculos, cœrulea nigricante et plumis tota denudatâ ; gulâ, jn- gulo , pectore , ventre , collo , dorso , tergo , uropygio et caudse tectricibus superioribus nigerrimis ; capite nigro ad virescens vergente ; epygastrio inferiore scapularibusque pure niveo albis ; alarum tectricibus superioribus totis ac remigibus extus et apice aeneo-virescentibus , intus pure albis, nigro terminatis; secun- dariis cyaneo resplendentibus ; rectricibus omnibus subtus totis nigris , supra aeneo viridibus , ante apicem metallice purpurino- violaceo resplendentibus, intùs virescenti-nigricantibus ; rostro pedibusque nigris (Malh. 1843; Catal. des oiseaux observés en Algérie ; Bulletin de la Soc. d'hist. nat. de la Moselle). Cette nouvelle espèce de Pie que j'ai reçue de l'Algérie en 1843, ressemble, au premier aspect, à notre pie commune d'Eu- rope (Buff. pi. enl. 488 ) ; mais elle en diffère par les caractères suivants : 1" au-dessous et en arrière de l'œil , la peau est entiè- rement nue et d'un bleu foncé. Cet espace nu s'étend jusqu'à 18 millimètres en arrière de l'œil et à 6 ou 8 millimètres au- dessous ; 2° La bande blanche de l'abdomen qui , dans notre pie commune d'Furope , a 7 à 9 centimètres de hauteur et couvre TRAVAUX INÉDITS. 45 Tépigastre ainsi que la moitié du ventre , n'a que 4 à G centimè- tres de hauteur chez la pie de Mauritanie , le blanc ne couvrant que le bas de l'ëpigastre et le haut du ventre ; 3° Le bec est un peu plus long ; les doigts beaucoup plus longs et plus forts dans l'espèce d'Algérie ; 4° Elle a plus de blanc aux scapulaires ; 5° L'aile enfin paraît constamment plus courte. Cette pie est commune aux environs d'Oran, et les Arabes en apportent souvent au marché de cette ville. Elle paraît rare dans la province de Bone. Long, totale de plusieurs sujets adultes , 49c. 6m. et 47c. 5 mill. Id. du bec depuis l'angle 4 cent. — de l'aile ployée . 6 c. et 6 c. 5 m. — de la queue 25 c, 3 mill. et 27 c. 3 m. — du tarse 4 c. 3 m. Parus Ledouci. — P. pileo toto , nuchâ guttureque nigris ; coUo laterali, macula occipitis, pectore abdomineque toto flavis; dorso cinereo-olivaceo ( Malh. 1842 j Catal. des ois. obs. en Algérie ; Bulletin de la soc. d'hist. nat. de la Moselle ). La mésange Ledoux, que Ton a confondue avec le Parus ater, quoiqu'elle en diffère beaucoup tant par sa taille moindre que par le jaune qui colore ses parties inférieures et les côtés du cou, a le sommet de la tête et la nuque d'un noir à reflets oli- vâtres; gorge et devant du cou d'un noir profond ; une très- large bande d'un jaune serin sur la partie latérale du cou. Le noir du devant du cou ne rejoint pas celui de l'occiput comme cela a lieu dans le Parus ater. Un espace jaune existe sur le milieu de la nuque; parties supérieures d'un vert cendré oli- vâtre , plus clair sur le croupion ; deux bandes transversales blanches sur les ailes ; flancs gris-jaunâlre ; abdomen jaune serin; queue plus fourchue que dans le Parus ater ; iris brun foncé. Le sujet que j'ai reçu de la province de Bone est une femelle. Long, totale 11 cent. — du bec, depuis l'angle le. — de l'aile ployée 5 c. 9 mill. — de la queue '. . . . 4 c. 3 m. — du tarse 1 c. 5 m. 46 REVUE zooLOGiQDE. {Février i846.) Je dois cette jolie espèce à l'obligeance de M. Ledoux, officier du génie dans la province de Bone , auquel je l'ai dédiée. Cet officier qui s'occupe d'histoire naturelle avec un grand zèle et avec succès , a pris , le 16 avril 1842 , cette mésange dans un nid profond de quinze centimètres, pratiqué en terre dans la forêt de Lédoug. Parus cœruleanus. — P. fronte, collo ad latera pure albis; vertice nigerrimo , caeruleo obscure lavato , et lineâ albâ parvis- simâ, circum marginatâ; mento, gulâ, nuchâ, vitta supra oculos ad nucham ductâ , colloque inferiore nigerrimis; pectore flavo ; epigastrio , ventre crissoque flavis-olivaceis , plumis ad basim nigricantibus ; dorso toto , tergo , uropygio , caudâ et alis caeru- leis; remigibus primariis intùs brunescentibus (Malh. 1842 ; Catal. des ois. obs. en Algérie, Bull, de la soc. d'hist. nat. de la Mo- selle ). La mésange à dos bleu a le front , les sourcils et les tempes d'un blanc pur ; sommet de la tête d'un noir profond à reflets bleuâtres , et entouré d'un cercle blanc très-étroit qui , partant du front, se réunit à l'occiput. Le menton et la gorge sont d'un noir profond qui forme un espace triangulaire et de chaque côté part une bande noire qui , se réunissant à la nuque , y forme un assez large espace noir glacé de bleuâtre. Toutes les parties supérieures sont d'un joli bleu cendré plus vif sur la queue et les rémiges secondaires ; les rémiges primaires sont brunes sur leur rebord interne , et leur rebord externe est bleu dans les deux tiers de la longueur, puis blanc vers l'extrémité; les grandes tectrices et les rémiges secondaires sont bordées de blanc à leur extrémité; la poitrine est d'un jaune assez vif, le reste des parties inférieures est d'un jaune plus pâle et olivâtre sur les flancs et les couvertures inférieures de la queue ; la base des plumes des parties inférieures étant d'un noir cendré , on aperçoit quelquefois une ligne noirâtre au milieu de l'abdo- men , ainsi que cela a lieu dans plusieurs espèces de mésanges ; bec et pieds noirâtres ; ongles d'un cendré brun. Cette mésange , que M. Ledoux m'a envoyée de la province de Bone, y paraît peu rare à l'automne à l'époque du passage ; elle a été confondue avec le Parus cœruleus dont elle se dis- tingue facilement toutefois, 1° par sa taille plus petite, de 10 à 15 millim. ; 2^ Taile n'ayant que 6 cent., tandis qu'elle a 7 à 8 TRWADX mÉDITS. 47 millim. de plus chez le P. cœruleus ; 3° par le noir de sa tête et de son collier qui sont d'un joli bleu clair chez le Cœruleus ; 4" enfin par le bleu cendré uniforme du dos et du croupion qui sont d'un vert olivâtre chez le Cœruleus. Note monographique sur le genre Dicée, par M. le D' Hartlaub, de Brème. 1. D. hirundinaceum, Lath. — Sylvia hirundinacea et S. ru- bricoliis, Lath. — Pipra gularis , Lath. — Pipra Desmarestii, Leach. — Malurus hirundinaceus, Vieill. — Pardalotus gularis, Less. Compl. viii, 327. — Die. pardalotus, Cuv. — Die. atro- gaster, Less. — D. sanguineum, Swains. Classific. ii, p. 330, etc. Nouvelle- Hollande. 2. £>. celebicum^ S. Mûller , Verhandel. Tim. p. 162. — D. Le- clancherii, Lafresn. Celebes. 3. D, Maclotii, Temm. Timor. 4. D. sanguinolentum, Temm. Java. 5. D.papuense, Lath. — Le manicor, Buff. — D. rubriventer, Less. Nouv. Guinée. 6. D pectorale, S. Mûller, 1. c. Nouvelle-Guinée. 7. D. erythrothorax, Less. Bourou. 8. D. cantillans, Lath. — D. croceoventre, Vig. Life ofSt. Rafïles, app. p. 673. Java, Sumatra, Malacca, China. 9. D. erythronotos, Lath, — Certhia cruentata, L. — Dicaeum cruentatum , Horsf. — D. rubricapillum, Less. — Melliphaga erythron Ranzani, Elem. m, p. 49. Java, Malacca , China , Assam, etc. 10. Z?. rubescens, Vieill. — Nectarinea rubro-cana, Temm. — Myzomela rubroc. Less. — Certhia erythropygia, Lath./» — Die, erythropygium, Steph. et Dûm. Java, Sumatra, Banda. 11. D. rubrum^ (Gm.) Dûm. — D. atripes, Vieill. — D. scarla- tinum, Schintz, Vœg. t. 74. Patrie ?. 12. D. chrysorhœum, Temm. Java. 13. D. concolor, Terd. Madr. Journ. 1840, p. 227. — Necta- rinea minima, Tickell, Journ. As. Soc. of Beng. ii, p. 576(2). — • Die. Tickelliœ, Blyth. Ann. and Mag. of Nat. Hist. Nr. 76, p. 167. 14. D. flavipes, Vieill.— Certhia grisea, Lath. — C. tœniata, Shaw. —Die. tœniatum, Steph. La Chine. 48 REVUE zooLOGiQUE. {Février 1846.) 15. D, Maugeiy Less. Timor. 10. D. pygmœum^ Rittl. Mem. etc. de St-Pétersb. Sav. Etr. II, p. 9, t. 2. Luzon. 17. D. cinereum, Kittl. Kupfert. Vœg. I, t. 8. — Drepanis ci- nerea, id. Mem. Sav. Etrang. Acad. St.-Pétersb., II, p. 4, t. 5. Ualan : îles Carolines. 18. D (?) aterrimum, Less. Patrie? Le Dicœum niger, Less., oiseau de la famille des Miiscicapi- dëes, est à présent : VHylocharis niger, Sal. MûUer, Verhand. Tim., p. 162. Le Dicœum ignicapillum, Eyton, Proc. 1839, p. 105, n'est autre que le Pardolotus percussus, Temm. Le Dicœum rufescens, Vieill., est à présent Sylvietta crom- bec, Lafren. Le Dicœum borbonicum ^ Steph. (D. chloronothos, Vieill.) est un Zosterops. Le Dicœum conspicillatum, Kittl., est un Zosterops. Le Dicœum flavum, Kittl., est un Zosterops. {Sylvià palpe- brosa, Temm. — Sylvia flava, Meyen, Act. Leopold., XVI, suppl. p. 79.) Le Dicœum flavum, Horsf.. est un Zosterops. Le Dicœum saccharinum, Eyton, Proc. 1839, p. 105. Je ne sais pas ce que ce peut être. Une Certhia saccharina, Lath.^ n'existe pas, et le « Saccharine Creeper » du même auteur {Cin- nyris saccharina^ Steph.) appartient à un autre genre et provient de l'Afrique. C'est le sucrier figuier de Levaillant. Description de plusieurs Animaux Mollusques bivalves, soit nouveaux ou incomplètement connus. Par M. M.-C.-A. Récluz, pharmacien à Vaugirard (Seine). Suite. N» 3. Tellina crassa. (Pennant, Lamarck.) La connaissance de l'animal de cette telline nous donne l'oc- casion d'examiner si le genre Arcopagia de Leach doit être adopté ou rejeté, et si l'animal de la Tellina crassa n^a en réa- lité qu'une seule branchie. M. le capitaine Thomas Brown nous apprend dans ses Illustra- tions of the Conchology of Great Britain and Ireland{\%21) pi. 16, que Leach avait formé, dans ses manuscrits, un genre y^rca TRAVAUX lîMÉDirS. 49 pagia avec la Tellina crassa de Pennant. M. Brown a adopté c« geure sans expliquer sur quels caraclcresson auteur l'avait fondé, et lui a associé ]es yimphidesma varie gâta, Lamck, et reticulata^ Sowerby, par la seule raison, sans doule, d'une même conforma- tion dans l'impression pallëale. Mais, comme la charnière de ces deux dernières espèces est pourvue d'une fossette ligamentaire, dont la coquille de Pennant est privée, il s'ensuit qu'elles doi- vent être rejetëes du genre de Leach , qui se trouve alors réduit à sa seule espèce typique. Ce genre n'est donc connu que par le nom et la figure que Brown en a publiés. Si nous recherchons dans les caractères de la coquille ceux qui ont dû déterminer Leach à isoler génériquement cette espèce des autres Tellines, nous ne voyons guère que des caractères que l'on peut considérer plutôt comme spécifiques que comme généri- ques. Ces caractères sont la forme générale ovale suborbiculaire, l'épaisseur des valves, l'effacement du pli caractéristique des valves, la figure particulière et remarquable de l'excavation du manteau , l'angle de ce sinus bien plus grand que sur les autres coquilles de Telline, les impressions des muscles adducteurs sub- similaires, et plus imprimées qu'à l'ordinaire. Mais, quant à la charnière, c'est celle de la généralité des Tellines à l'état complet. Ces caractères sont-ils suffisants pour éliminer la Tellina crassa du genre Telline ? Le genre Telline de Lamarck présente des modifications tellement variées dans les coquilles qui le constituent, qu'on peut le regarder comme l'un des plus remarquables sous ce rapport. Ainsi , la charnière qui , dans l'état le plus complet , se com- pose, sur chaque valve, de deux dents subapiciales, dont une fendue et l'autre simple, et de deux dents latérales, se trouve, par suite d'avortements naturels ou accidentels dans les dents «ardinales, réduite à une dent sur chacun des battants, tandis que l'autre en a deux , ou à une seule sur chaque valve, ou toutes les deux privées de ces dents. Ce dernier cas est fort rare et le résultat d'accidents. Parfois les deux dents sont simples sur cha- cune des valves. Les exemples de ces variations sont si fréquents, qu'il serait superflu d'en donner des preuves. — Les dents laté- rales manquent naturellement sur beaucoup d'espèces , et c'est «n raison de ce fait que les coquilles de cette catégorie ont et» Tome IX. Année I84G. 4 50 FŒVUE ZOOLOGIQUE, [Février 1846.) classées dans d'autres genres. Témoins la Tellina fragilis de Linné, que Lamarck a classée dans deux genres différents, La variété océanique est sa Petricola ochroleuca^ et la variété mé- diterranéenne sa Psammothea tarentina. Telle est encore sa Psammohia cayanensis, qui n'est qu'une véritable Telline fort voisine de la précédente, etc. La position du ligament , tout à fait extérieure sur îa presque totalité desTellines, se montre, sur la Tellina edentula de Spen- gler, tellement enfoncée dans les nymphes, qu'il paraît peu à l'ex- térieur. Il est logé dans une excavation creusée dans l'épaisseur du bord cardinal , excavation ressemblant presque à celle de la fossette des Lavignons et des Syndosmyes , mais en différant en ce que sa cavité s'étend largement au dehors derrière les crochets. Cette singularité dans la position du ligament de cette espèce a porté Lamarck, qui en possédait un bel exemplaire, à la classer dans ses Lutraires (section des or bicul aires), à lasuitede sa Luira- ria Piperata, sous le nom de Lutraria tellinoides. M. Schu- macher, suivant à peu près cette indication, l'a conservée à la suite de ses Scrobicularia (Lavignons, Cuvier), dans une section inférieure, sous le titre de Scrobicularia Spengleri. Les impressions musculaires sont aussi sujettes à changer de figure selon les espèces. Ainsi, sur la plus grande partie des Tel- lines, ces impressions sont dissimilaires. L'antérieure oblongue (Tellina remies, tenuis, depressa, donacina, e/c.) ou ovale (Tell, fabula], ou presque linéaire (TelL zonaria), etc. La postérieure arrondie et prolongée en pointe droite au sommet (Tell, remies^ fabula), ou courbe (Tell, depressa), ou réniforme (T. tenuis)^ ou ovale arrondie (Tell, zonaria) ou arrondie (Tel donacina) ; enfin, sur la Tellina lingua felis et edentula, l'antérieure est ré- niforme et la postérieure longuement prolongée en bandelette falciforme. Vexcavation du manteau varie le plus souvent en raison de la forme des coquilles. Les espèces ovales et oblongues trans- versalement ont cette excavation ovale ou oblongue-trigone ; sur celles qui sont plus étroites et arrondies , cette excavation est trigone, et, sur quelques-unes, la Tellina remies, par exemple, ce triangle commence à s'élever vers le centre des valves, de telle sorte que l'angle du manteau est plus large que sur les es- pèces oblongues ou ovales. Enfin , sur d'autres espèces, plus ar- TRAVAUX INÉDITS. 51 rondies, ce sinus se modifie tellement , qu'il atteint tout à fait la forme de celui de la Tellina crassa, témoin la Tellina scabi- /m/a et surtout là Tellina r adula Vh'iWppi, En. moll. Sicil, vol. I, pi. B, fig. 18 (Lucina r adula, mus. Berolin,). Le Tpli 'postérieur des Tellines, très-marqué sur les Tellina remies^ sulcata, ostracea^ scabinata, virgata, radiata, ros- irata, sulphurea^ foliacea, etc., etc., tend à s'effacer de plus en plus sur les Tellina tenuis, solidula , carnaria , balaustina, pisiformis, etc. D'où il suit que nous voyons, parées exemples, les caractères principaux du genre varier à tel point, que, si l'on ne reconnais- sait toujours l'un de ces caractères représentés sur les espèces sujettes à ces changements , il serait fort difficile de conserver la T. crassa dans le genre Telline. Il n'est donc pas nécessaire de maintenir ce senre Arcopagia par rapport aux coquilles. En est-il de même par rapport aux animaux ? Lorsque nous avons examiné cette question , dans notre ma- nuscrit sur les coquilles de la France, nous ne connaissions de l'a- nimal de la Tellina crassa que les documents suivants, recueillis sur un de ces mollusques desséché dans sa coquille : deux si- phons raccourcis, disjoints, non annelés ; un pied semblable à celui des Tellines ou lancéolé ; le manteau très-mince et fine- ment frangé dans son contour ; quelque chose ressemblant à des branchies très-larges , mais dont la fragilité nous avait empêché d'en reconnaître le nombre. Depuis, M. le rédacteur du feuille- ton scientifique du Constitutionnel nous a appris (voyez le Con- stitutionnel du 4 août 1845) le fait suivant, extrait d'un mémoire de M. Valenciennes , lu , à l'Institut de France, en juillet de la même année. « M. Valenciennes a montré à l'Académie des Sciences qu'il «xiste des mollusques qui ne possèdent qu'une seule branchie au lieu d'en avoir deux , caractère qu'on crovait appartenir à ce groupe, et qu'on regardait comme absolu. Cette découverte avait été faite sur des animaux venant de l'Inde ou d'Amérique. Parmi les espèces qui présentaient cette particularité (organique, une seule, appartenant à la Méditerranée, était de très-petite di- mension. Cette circonstance pouvait expliquer, jusqu'à un cer- tain point, pourquoi le fait important dont nous parlons avait 52 REVUE zooLOGigoB. {Février 1846.) échappé jusqu'à ce jour aux observateurs (1). Aujourd'hui, M. Ya- lenciennes annonce avoir trouvé une disposition toute semblable dans une espèce, la Tellina crassa, qui habite les côtes de la Manche. » L'annonce de ce fait, relativement à la Tellina crassa, dont nous examinions à cette époque les caractères, piqua vivement notre curiosité. Nous présumions alors que, s'il venait à être con- firmé, il serait possible, en le joignant au caractère du grand rac- courcissement des siphons, à l'absence des anneaux sur ceux-ci, à la forme particulière de l'excavation du manteau et à l'absence du pli caractéristique des Tellines , que le genre Arcopagia pourrait avoir quelques chances de succès, principalement si, à ces carac- tères, venaient s'en ajouter d'autres dans l'organisation animale. Tel était, pour nous , le nœud de la question , lorsque une cir- constance heureuse vint nous aider à la résoudre. Ayant reçu de Saint-Malo, par les soins de M. Regnauld , la Tellina crassa de Pennant avec son mollusque dans un état parfait de conserva- tion , contenu dans un flacon rempli d'alcool , il nous a été pos- sible d'en étudier l'organisation extérieure et d'en donner une description détaillée, que voici : L'animal de la Tellina crassa est ovale transverse , arrondi sur les côtés , comprimé sur les deux faces et d'une couleur fauve très-pâle. Son manteau^ très-mince , ouvert dans les 2/3 de son contour antérieur, est bordé d'un muscle circulaire divisé en deux cor- dons par un sillon transversal et profond ; le cordon supérieur, très-lisse, est bordé au-dessus par des stries rayonnantes très- fines et très-rapprochées ; l'inférieur est sculpté de stries sem- blables à sa surface et garni au-dessous de cirrhes tentaculaires courts, oblongs et obtus. Ces cirrhes se continuent jusqu'à cinq millimètres au-dessus des muscles adducteurs , c'est-à-dire jus- qu'à la place où les deux bords du manteau viennent se rappro- cher et se souder en formant un angle aigu. Vers le tiers posté- rieur du manteau existe une cloison longitudinale formée d'un faisceau de fibres musculaires s'étendant obliquement en avant et s'épanouissant en un muscle rétracteur en forme de palette (1) Excepté à Poli qui, dans ses Testacea utr. Sicil., vol. I. p. 47, à la partie anat©- mlque du corps de l'animal de sa Tellina lactea, dit : Branchies tetragronce, amplit- timœ... unilobœ, etc., c'est-à-dire, uniques sur chaque côté du corps. TRAVAUX INÉDITS. 53 oblongue, agréablement striée dans le sens de sa longueur. Ce muscle, qui est traduit sur le centre interne des valves, laisse entre lui et l'impression des bords du manteau un espace, nommé angle du manteau, qui n*est pas représenté sur la coquille aussi grand qu'on le voit dans le développement complet, car, dans ce cas , cet angle est plus ouvert et son côté postérieur niieux arrondi. Dans le repos du mollusque, les bords du manteau se contractant sur le centre , on conçoit alors que cet espace doit diminuer en hauteur. Cette cloison ainsi que les bords postérieurs et libres du manteau forment en. arrière une sorte de poche dans laquelle les siphons viennent se nicher dans leur retrait. Les siphons soudés avec cette cloison se sont présentés à nous inégaux et n'ayant guère plus de deux centimètres de longueur ; mais, comme ils étaient ridés concentriqucment, nous devons supposer qu'à l'état vivant ils doivent s'allonger un peu plus, sans cependant égaler ceux des autres Tellines, d'un diamètre égal à celui de la Tellina crassa. Tels que nous les avons examinés, ils ne portaient aucune trace d'anneaux concentriques. L'inférieur ou branchial , un peu plus long , subcylindrique , à orifice cré- nelé par des crénelures profondes et à dents arrondies; le supé- rieur ou anal , un peu plus court , conique et terminé en une petite pointe aiguë, manquait de crénelures à son extrémité. A leur origine, ces deux tubes, éloignés de quatre millimètres l'un de l'autre , mais se touchant dans leur contraction , ne pré- sentaient aucune trace de gaine, ni de crête garnie de cirrhes , comme sur beaucoup d'autres espèces de Tellines. Le pied est grand , transversal , oblong , épais , d'un fauve rosâtre assez foncé, subanguleux le long de son centre et à bords tranchants. En renversant au-dessus du dos les bords du manteau, on aperçoit une très-grande branchie, presque carrée, plissée obli- quement et irrégulièrement de haut en bas, striée dans le même sens, à marge inférieure unie et arrondie sur son tran- chant, longue de 21 millimètres et large d'autant. Cette bran- chie est si grande qu'elle masque tout le corps de Tanimal et une partie de son pied. Elle est soudée avec sa correspon- dante à leur partie postérieure et au-dessus de la partie infé- rieure du pied. C'est en effet la seule branchie qui se montre à rinttaut; mais, en relevant le manteau un peu plus haut.. ••*"- 54 KKVUE zooLOGiguK. (Février 1846.) dessus de la racine du pied , on en voit une seconde , longitu- dinale, oblongue, dix fois environ plus courte que l'autre, semi- ovale, moins plissëe, embrassant la racine du pied par sa réunion postérieure avec celle qui lui correspond de l'autre côté du corps de l'animal, de sorte qu'on n'aperçoit sur le côté antérieur qu'un lobe très-court et ovale. C'est probablement en raison de la pe- titesse de cette seconde branchie, ou faute d'avoir poussé aussi loin qu'il l'aurait fallu cette exploration , qu'est due, sans doute, l'erreur dans laquelle est tombée M. Valenciennes, en annonçant que l'animal de la Tellina crassa de Pennant, n'a qu'une seule branchie. La position longitudinale de ces deux branchies ou leur, exten- sion au côté inférieur est contraire à celle des Telliues connues. Dans toutes celles-ci les branchies sont étendues transversale- ment et très-étroites; leur inégalité consiste dans un peu plus d'étroitesse de la branchie supérieure. Dans la Tellina crassa, la branchie supérieure estdix fois plus courte longitudinalement et transversalement que l'inférieure. Le développement énorme de celle-ci est sans doute la cause de l'étroitesse de l'autre. Pour déterminer si , dans les espèces privées du pli caractéristique, cette particularité qu'offrent les branchies de ia Tellina crassa, contrairement aux autres animaux connus des Tellines, peut ser- vir à les isoler du genre, il faudrait, ce nous semble, connaître les animaux de la série des Tellines arrondies et dont le pli est efl'acé. Jusque-là il y aurait témérité à se prononcer pour l'af- firmative. La bouche est très-petite (1 millimètre de diamètre), cylin- drique , entourée de quatre palpes labiales en triangle très- allongé, minces , striées en travers et finement crénelées sur leur bord antérieur. Cette description démontre : 1° Que l'animal de la Tellina crassa est pourvu de deux branchies sur chaque côté du corps , contrairement à ce qui avait été annoncé , et 2° que ses princi- paux caractères ne diffèrent pas de ceux des autres animaux de Tellines. En effet, nous voyons dans l'ouvrage de Poli le pied de ces animaux avoir constamment la forme lancéolée, le manteau fendu dans les deux tiers de son contour, et là séparé de sa par- tie postérieure par la cloison des siphons ; les lobes du manteau garnis de cirrhes tentaculaires ; les siphons inégaux entre eux ; TRAVAUX INÉDITS. 55 les branchies disposées par paires à lobes inégaux et striées trans- versalement à leur étendue ; enfin, les palpes labiales en trian- gle allongé et striées en travers. Si l'animal de la Tellina crassa a ses siphons beaucoup plus courts que sur les autres animaux du même genre, outre que sur notre espèce ils étaient contractés par la liqueur, nous voyons aussi ces mêmes siphons proportionnellement moins étendus sur la Tellina exigua que sur les autres ïellines. Si sur notre animal le siphon anal est terminé en pointe et le branchial tronqué, au lieu d'être tous les deux tronqués, comme on le re- marque généralement sur ces animaux , le même fait se montre sur la Tellina planata de Poli. Si ces siphons sont ridés concen- triquement et non annelés , cette différence se fait observer éga- lement sur l'animal de la Tellina fragilis, Linné. S'ils man- quent à leur base de la crête de cirrhes tentaculaires dont ceux des Tellina planata, exilis, etc. sont pourvus , nous remarquons la même absence sur ceux des Tellina incarnata et fragilis. Les seules différences assez tranchées que nous apercevions sur la Tellina crassa se rapportent aux branchies, qui sont plus inégales entre elles et d'une autre forme que sur les autres es- pèces; l'inférieure, carrée, très-large, très-étendue par le bas et libre, au lieu d'être étroite, allongée transversalement et réunie postérieurement avec sa correspondante. La supérieure, longitu- dinalement ovale et si courte que, sur aucun autre animal de Tel- line, on n'en a trouvé jusqu'à présent de semblable. Ce caractère, quoique très-remarquable, ne nous paraît pas suffisant pour sé- parer cette espèce des autres Tellines, et, dans un prochain mé- moire, nous démontrerons que les branchies des animaux des Tellines diffèrent autant dans leur forme, etc., que l'on observe de variations dans les siphons de ces mêmes animaux. Il ressort de ces faits que, puisque chez les animaux des Tel- lines certains caractères varient selon les espèces, comme sur leur enveloppe testacée, il serait peu rationnel de s'en servir pour constituer des genres nouveaux. Le genre Arcopagia nous paraît donc tout à fait inutile. [La suite au numéro prochain). 56 REVDK zooi.oGiyuK (Février 1846.) Description d'une nouvelle espèce de Coléoptère carnassier. Par M. Gaubil, officier au 3^ régiment d'infanterie légère. Stenolophus Chevrolatii. Gauh'û. Alatus,flavo testaceus, ocu- lis nigris, eapite, thoraceque rufo-testaceis Thorace quadrato , postice punctato, utrinque subfoveolato, angulis posticis rotun- datis ; elytris striatis , striis obsolete-punctatis , interstitio tertio puncto impresso : antennis piceis, articulis duobus primis fulvo testaceis. — Long. 4 mill., larg. 2 1/4 mill. D'un testacé clair assez luisant. Tête lisse, presque triangu- laire, peu convexe légèrement rétrécie à la base ; extrémité des mandibules, deuxième et base du troisième articles des palpes d'un brun obscur ; yeux noirs ; antennes d'un brun noirâtre, avec les deux> premiers articles d'un jaune testacé pâle. Corselet plus large que la tête, moins long que large, carré, légèrement arrondi sur les côtés et peu convexe ; la ligne médiane peu mar- quée ; de chaque côté de la base une impression oblongue ; toute la base couverte de points assez espacés, notablement plus forts et plus enfoncés sur les côtés ; le bord antérieur légèrement échancré ; les angles antérieurs un peu arrondis ; les côtés rebor- dés; les angles postérieurs arrondis; la base coupée presque car- rément. Elytresunpeu plus larges que le corselet, assez allon- gées, presque parallèles, très-peu convexes et légèrement sinuées à l'extrémité ; les stries bien marquées et ponctuées ; les inter- valles planes; un point assez distinct sur le troisième intervalle touchant la seconde strie ; des ailes sous les élytres. Dessous du corps, tête et corselet un peu plus foncés en couleur. Il se distingue de toutes les espèces du genre, par sa couleur constante d'un testacé clair, et du Stenolophus elegans^ duquel il se rapproche le plus, par l'absence de la tache des élytres, par la ponctuation des stries et de la base du corselet. Cette espèce habite les environs de Canet, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales), où elle a été trouvée par M. Godard , capitaine d'habillement au 63» de ligne, de qui je l'ai reçue. :Notb sur différentes espèces du genre f^ioa (famille des Spon- giaires), par M. H. Michelin. Parmi les nombreux objets d'histoire naturelle , recueilli» par M. Polydore Roux , de Marseille, et vendus après sa mortj TRAVADX INEDITS. 57 il stt trouva un grand nombre de coquilles bivalves appartenant à la Placuna placenta , Lmck. M. Boivin, amateur distingué de conchyliologie, en ayant acheté un lot assez considérable, me permit de choisir celles qui me présenteraient quelque intérêt par les escarres ou membranipores qui couvraient quelques val- ves; mais quelle ne fut ma surprise lorsque je reconnus que le test si mince et si transparent de quelques-unes d'entre elles con- tenait , dans leur faible épaisseur , les traces d'un corps orga- nisé , se dichotomisant en formant successivement de petits tubes et de petites utricules vides, ayant communiqué avec l'ex- térieur par des trous microscopiques assez espacés , et servant sans doute à Talimentation. Je remarquai , et ce fait n'a encore été contredit que deux fois , ainsi qu'il sera dit plus loin , que la valve supérieure avait seule été attaquée par cet animal parasite que je supposai un Zoophyte. Je n'avais encore pu obtenir aucun renseignement positif sur la famille dans laquelle je devais ranger ce genre, lorsque je reconnus que \8l Placuna sella, Lmck. était aussi attaquée dan» ses valves supérieures, mais par une autre espèce à forme polygo- nale irrégulière et à tubes très-courts et moins aigus. Elle diffé- rait encore de la première en ce qu'elle imprimait sur la partie vitrée et intérieure de la valve , de petits ombilics qui corres- pondaient aux trous extérieurs , tandis que l'animal vivant dans la Placuna placenta , ne laisse de trace qu'à la partie exté- rieure. Un seul individu de la Placuna sella m'a présenté à la valve inférieure un groupe de ces animaux , mais cette espèce d'ano- malie dans leurs habitudes ordinaires s'explique facilement. Les valves de cette espèce étant très- ondulées, quelques parties relevées ne s'étant pas trouvées posées sur le sol , les gemmes auront pu s'y établir comme sur les valves supérieures. Mon indécision durait encore relativement à la famille de l'être ayant habité ces loges successivement tubuleuses et vésicu- leuses , lorsque j'eus le bonheur, au congrès scientifique de Mi- lan, en 1844, de rencontrer M. le docteur Wardo , bien connu pour ses travaux sur les éponges perforantes , et de trouver en même temps, chez un marchand naturaliste, un exemplaire de la Placuna sella , attaqué par le corps en question. Je m'empressai de communiquer le fait à la section de zoologie , avec quelques ôS REVUE zooLOGiguK. {Févricr 1846.) observations; et M. le prince de Canino , président , chargea une commission composée du professeur Gêné , de Turin , et des docteurs Nardo, de Venise , et Ruppell, de Francfort sur-le-Mein, de prendre connaissance de cet animal parasite des Placunes , et d'exprimer son opinion à cet égard. Le 25 septembre , M. Nardo fît au nom de la commission un rapport que je vais extraire en partie en laissant parler le savant rapporteur (1) : « Les particularités signalées par M. Michelin consistent à voir » transparaître entre les deux faces d'une valve supérieure de » Placuna sella , une espèce d'arborescence à divisions dicho- » tomes, anastomosées entre elles , toujours articulées aux join- » tures, plus grosses aux tiges inférieures et décroissant vers les » extrémités qui souvent sont aiguës et fourchues. Dans la par- » tie interne et vitrée de la valve en discussion , on ne voit pas » de pores communiquant avec lesdites arborescences ; mais V dans la superficie extérieure , on observe de nombreux petits » trous disposés en séries et correspondant avec les articulations. » On ne distingue pas du reste autre chose que de petites cavités » produites par un animal parasite perforateur qui s'est intro- » duit dans la substance de la valve même; lequel, en raison » de la subtilité et de la dureté plus grande que lui présente la » superficie vitrée qui est en contact avec l'animal de la Pla- » cune, est contraint de s'étendre en lignes horizontales de ma- » nière à former les arborescences décrites. » On voit dans quelques points de la superficie des tentatives » de perforations qui ont été arrêtées par une nouvelle couche > de la matière vitrée, mais elles sont en petit nombre » En examinant les Placunes du musée civique de Milan, il a » été découvert un grand exemplaire, dont les deux valves sont » perforées. Sa vieillesse et la grandeur des trous, nous ont per- » mis de reconnaître une partie de l'animal dans ses cellules. » Cet être appartient à la classe des éponges, spécialement au » genre P^iody que le docteur Nardo a fait connaître dans une » des premières assemblées des savants Italiens (1) , par son mé- » moire sur les éponges perforantes publié dans les annales des » sciences du royaume Lombarde-Vénitien. Il entre , d'après (l; Piise, 7 octobre 1S39. et Revue zoologique de 18'tO, p. 27. TKAVAUX INÉDITS. 59 » le système du rapporleur , dans le troisième ordre des éponge» » siliceuses, neuvième famille des Vioïdes, première sous-fa- » mille Yioïne, et cela par suite de la forme et disposition de» » «cicules, aiguës par une des extrémités et arrondies de l'autre, » composant la substance découverte dans quelques-unes des » concamérations donc a été ci-dessus parlé. Il est difficile de » décrire l'espèce , attendu qu'on ne Ta pas vue à l'état vivant ; » cependant, le docteur INardo assure qu'elle n'appartient à » aucune de celles connues jusqu'à présent et décrites par > lui. » C'est pourquoi , eu égard à sa manière de se propager, il » incline à la tenir comme nouvelle et la nommerait dendri- » tica y si l'on n'estimait plus opportun de l'intituler du nom de » Michelini. » Le rapporteur ajoute qu'il ne peut se dispenser de faire » connaître un fait important , c'est que ce ne sont pas seule- » ment les IMacunes qui sont attaquées par cette espèce d'épongé, » mais qu'il y a même des univalves ; et il cite à cet effet une » grande espèce de volute qui se trouve au musée civique. Dans • cette coquille, qui semble avoir été perforée par une éponge , » se trouvent des différences entre la Fioa Michelini et spécia- » lement dans son mode de propagation qui , bien que sériai et » dendritique , offre des cavités utriculaires et articulées , plus » petites et forées des deux côtés. » Le docteur Nardo a fait suivre le rapport dont extrait pré- » cède, d'éclaircissements relatifs au genre Vioaei a relevé quel- » ques inexactitudes des auteurs qui écrivirent après lui. Il dé- » montre que M. Johnson n'a pas même soupçonné que son Ha- » licondria celata, qui est une Vioa, est une éponge perforante. * Puis il a combattu l'opinion de M. Dujardin , qui croit que les » perforations des coquilles et des pierres , que lui, Nardo , dé- » montre être l'ouvrage d'une éponge , ont été d'abord occupées » par de petites espèces d'annélides, et que l'éponge soit simple- » ment habitante de tels trous. Il n'admet pas non plus qu'on » doive préférer le nom de Ciiona de Grant à celui de riQa » proposé par lui, parce que Grant , en fondant son genre , ne » le fit pas pour une éponge , mais pour un polype ayant 8 ten- » tacules, à qui seul appartiendrait le nom de Ciiona. 11 propose » en conséquence que la Spongia terebrans de Duvernoy , que 60 RKVUB ÏOOLOGIQUE. {Févriev 1846.) » M. Dujardin regarde comme une Cliona , soit appelée Fioa » Dujardinii, si cependant elle diffère de celles décrites jusqu'à » présent. » Depuis la publication de ce rapport , contenu dans les Atti délia sesta riimione degli scienziati Italiani tenuta in Milano ne/ seffemôre 1844, et dont extrait précède, j'ai vu une valve delà Meleagrina margaritifera, Lmck , des cônes et des fuseaux per- forés par une espèce de Vioa voisine du /^. Michelini^ et je me suis procuré le moule extérieur d'une valve fossile de Trigonia Dœdalea , Parkinson , recueillie dans la craie chloritée de Bal- lon-sur-Sarthe , et contenant la trace non douteuse d'une espèce de Vioa, appartenant à la même série que les deux trouvées dans les Pîacunes. Cette présence, dans un terrain déjà ancien , d'une éponge perforante, pourra peut-être servir à ne pas rapporter toujours, à des mollusques lithophages , les perforations rencontrées dans diverses coquilles. Parmi les fossiles que nous possédons, nous avons remarqué dans des fragments de coquilles fossiles soit de la craie d'Or- glande (Manche), soit du terrain supracrétacé de Grignon (Seine- et-Oise), des traces évidentes d'espèces de Vioa, autres que celles décrites et figurées ci-après. Nous signalerons donc sous les caractéristiques suivantes les trois espèces de Vioa dont il vient d'être spécialement question. Vioa Nardina^ Michelin. — V. dendritica, dichotoma, ramo- siissima, utriculis et tubuhs composita ; utriculis vel rotundis, vel ellipticis, in seriebus eleganter dispositis, inter se junclis per tubulis exiguis interne rugosis; tubulis terminalibus , acu- tissimis , saepè furcatis. — PI. 1, fig. I. — a. Magnitudine na- turali ; b. pars aucta. Cette espèce, que nous dédions à M. D. Nardo, habite les val- ves supérieures de la Placuna placenta (Lamarck). V, Michelinij Nardo. — V. dendritica , dichotoma, divari- cata , utriculis et tubulis composita ; utriculis numerosis, vesi- culosis, subpolygonis, interne rugosis, vetulis maximis , juniori- bus parvulis , elongatis, deinde subrotundis , per minutissimis tubulis junctis et anastomosantibus. (PI. 1, fig. 2, a. magnitu- dine nalurali ; b. pars aucta.) Habite surtout les valve» supérieures de la Placuna sella, /fev icoo/ ;â4â Pli Jmp immi-ra tam \hr. TRAVAUX INEDITS. 61 Lamarck, où elle forme des sortes de chapelets blancs sur un fond rouge brun. F. glomerata^ Michelin. — V. divaricata, dichotoma, utri- culis glomeratis composita; utriculis in seriebus dispositis, sub- contiguis vesiculosis, vetulis globosis, rotundatis, junioribus elongatis, subtubulosis. (PI. 1, fig. 3 magnitudine naturali.) Fossile de la craie chloritée et trouvée à Ballon-sur-Sarthc dans une valve de Trigonia dœdalea, Parkinson. Note sur le nouveau genre Metaporinus, Echinide de la famille des Clypeastroïdes d'Agassiz, par M. Hardouin Michelin. Dans une des séances du 16 août 1 844, de la réunion à Gham- béry de la société géologique de France , M. Agassiz fit une com- munication verbale sur un oursin fort singulier que je possédais. Il annonça que ce curieux fossile se distinguait de tous ses congé- nères par la prolongation d'une de ses parties en forme de rostre et par la forme non symétrique des ambulacres, et il proposa de lui donner le nom de Metaporinus Michelini. Je croyais alors que l'individu qui m'avait été donné provenait de la craie des environs de Périgueux , mais depuis, ayant eu occasion de visi- ter la belle et nombreuse collection de fossiles que M. Gustave Cotteau a réuni à Chatel-Censoir, près Avallon, je reconnus plu- sieurs échantillons analogues au mien qu'il avait trouvé dans les couches siliceuses du Forest-Marble de Druyes, arrondisse- ment d'Auxerre. Ainsi, ce Metaporinus, voisin des Dysasters d'Agassiz et surtout du D. Munsteri, Desor., vivait donc comme la plupart des espèces de ce dernier genre à l'époque du groupe oolithique. Gomme on ne connaît encore qu'imparfaitement le têt de cet echinide nous allons décrire le moule intérieur de l'espèce que M. Cotteau et moi nous possédons. M. altissimus, inflatus, elongatus, subcarinatus supernè an- ticè et posticè truncatus^ lateralitcr declivus ; parte anteriori rostriformi, majori quàm posteriori, subcanaliculatâ; basica- rinatâ; ore inframarginali ; ano elevato^ subovato. Ambula- cris simplicibus, ad peripheriam divergentibus, in vertice dis- junctis ^ tria in summo vertice y duo posticè convergentibus. ;P1. 2,fig. 1,2,3.) ftâ REVDE zooLOGiQDE {Février 1846.) Lorsque le tét sera rencontré, la disposition et la forme des tu- bercules donneront lieu d'ajouter quelques caractères à la des- cription qui précède. U. ANALYSES i)»OUVRAGES IVOUVEAUX. Archives d'histoire naturelle {Archiv fur Naturgeschichte) , fondées par Wiegmann , rédigées par M. Erichson. 6« année, 1844, vol. I. I. Remarques sur la Faune des Mollusques de Vltalie méri- dionale; parle docteur Philippi (p. 28). L'auteur établit des tableaux comparatifs pour la Faune d'Italie avec celles du Groen- land , de l'Angleterre, des îles Canaries , du Sénégal , de la mer Rouge, des îles Séchelles et Amirautés, des États-Unis, de Cuba , de la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. II. Sur Vorgane de la voix et de Vouie dans les OrthoptèreSy par M. de Siebold, à Erlangue (p. 52). Dans toutes les espèces observées il n'y a que les mâles qui soient pourvus d'un ap- pareil destiné à produire des sons , provenant en général d'un froissement des jambes avec les ailes , ou avec l'abdomen. L'or- gane nommé par Latreille organe musical , ne paraît servir nullement à produire un son, mais on ne saurait douter que cet organe est plutôt celui de l'ouïe , puisque dans les Acri- diens il contient presque toutes les parties essentielles d'un or- gane acoustique. Dans les Locustines, l'auteur a trouvé un appareil tout à fait semblable aux genoux des extrémités antérieures. Dans les Grylloïdes, l'organe de l'ouïe paraît être placé au même endroit, tandis que dans les Gryllotalpa, les Blattines et Forficulines , l'auteur n'a pas trouvé de vestige d'un pareil organe. III. Synopsis generum et specierum familiœ Characinorum , auet. J. Muller et F. II. Troschel (p. 81). Les espèces sont les suivantes : Erythrinus unitœniatus , salvus , guavina , micro- cephalus ; Macrodon (n. g.) trahira, brasiliensis ; Anodus elongatus, latior, edentulus , cyprinoides, alburnus , amazo- num , tseniurus , eiliatus ; Pavu argenteus , nigricans , lineatus; Litharinus Geoffroyi, latusj Hemiodus unimaculatus; Piahuca .'ur. ZAv jâ4ô PI2 Diekmnir, inh. Imp Imemer aPans k S^ ^; <2^^:^i^^^A^. Ti'ocli. Conversii. (^/I(u//r r/ W///.f). ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 63 argentina; C hilodus punctatus ; Schizodon idsciatas; Leporinus novemfasciatus, nigrotaeniatus, maculatus,Friderici ;^iios Les sphères vitellaires résultant du fractionnement sont dépourvues d'enveloppes membraneuses particulières. Elles ont toutes un noyau transparent et central , semblable à celui qui se trouvait dans le vilellus tout entier. 4*» La multiplication des noyaux transparents est la consé- quence et non pas la cause du fractionnement vitellaire. 5° Le fractionnement présente, dans l'action, des particulari- tés remarquables. A partir du fractionnement en huit sphères, il se forme deux séries de sphères , les unes opaques et grenues, les autres transparentes. 6° Les sphères opaques forment les parties centrales de l'em- bryon ; les sphères transparentes sont destinées aux organes pé- riphériques. 7° Les sphères résultant du fractionnement s'entourent de membranes propres, à partir du fractionnement en vingt-quatre sphères ; les sphères deviennent alors de véritables cellules. 8° La théorie de MM. Schleiden et Schwan n'est nullement ap- plicable à la formation des cellules qui composent les tissus de l'embryon des actéons. 9° La multiplication des cellules par génération endogène n'existe pas dans l'embryon des actéons. On ne trouve jamais des jeunes cellules emboîtées dans une cellule-mère. 1 0° Le vitellus tout entier se transforme en embryon ; tous les tissus embryonnaires sont formés par des cellules. 11° L'embryon est constitué aussitôt que les cellules périph^i*» ques ont complètement englobé les cellules centrales. 1 2° Les organes de l'embryon se forment dans l'ordre apparent . de succession suivant : les organes rotatoires et le pied ; les oto- lithes et les vésicules auditives ; la coquille ; le manteau et l'oper- cule ; le foie et l'intestin. 13° Tout le développement embryonique se fait sans l'inter- vention d'un cœur et de vaisseaux. 14° Tous les organes de l'embryon se forment par différentia- tion de la masse embryonnaire d'abord informe. 15° Toutes les cavités, sans exception, se forment par écar-- tement de cellules embryonnaires, réunies d'abord en masses solides. 16° 11 n'existe ni développement centrifuge, ni développement centripète ; la succession des phases embryoniques n'indique au- fCK) KKVUK ZOOLOGigUE. {MaTS 1816.) cune diiectiôil constante (1), ni dans la formation de Perisern-' ble , ni dans celle des organes en détail. 1 7° Les Actéons parcourent une série de métamorphoses , par lesquelles ils passent de l'état de mollusque conchifère à celui de mollusque nu. Ils vivent pendant quelque temps sous forme d'une larve , fort différente de l'animal adulte. Séance du 9 mars. — M. Arago met sous les yeux de l'Acadé- mie une Histoire naturelle de VEtat de New- York ^ publiée par ordre de l'administration et adressée , conformément aux ordres du corps législatif, par le gouverneur secrétaire d'État. Cet ouvrage , dans lequel la partie botanique n'est pas encore publiée , se compose , pour le présent , de 10 volumes in-4*' avec de nombreuses planches coloriées. La publication d'un tel ouvrage, faite parle gouvernement national d'un pays du nouveau monde , est une leçon dont les gouvernements de Vancien monde devraient bien profiter, au lieu de dépenser des sommes énormes en publications de faunes et de flores des pays les plus éloignés. Séance du 16 mars, — M. Souleyel présente un Mémoire ayant pour titre : Anatomie des genres Glaucus , Phylliroé et Tergipe. Voici les principaux résultats de ce travail , exposés par l'au- teur : J'ai cherché à démontrer, dans un précédent Mémoire, que les Actéons , les Éolides , les Vénilies , etc. , ne différaient pas des autres mollusques par la dégradation de leur organisation, comme on l'avait prétendu, mais offraient tous les caractères anatomi- qiles des animaux de ce type. Les nouvelles observations que j'ai l'honneur d'adresser à l'Académie ont pour but de compléter les détails que j'ai déjà donnés, dans ce travail , sur les Glaucus et lesTergipes, et de faire connaître plus complètement aussi un autre mollusque ^ le Phylliroé, qui me pjraît offrir, avec les gen- res dont je viens de parler , une très-grande analogie. Quoiqu'un grand nombre de naturalistes aient décrit et figuré les glaucus , on n'avait que peu de renseignements encore sur l'organisation intérieure de ce mollusque. L'anatomie détaillée que des circonstances favorables m'ont permis d'en faire, démon- trera , j'espère, que la plupart des zoologistes l'avaient cepen-^ (I) Ceci est peu d'accord avec la proposition ci-dessus, n* 12 , qui détermine nelteiuent VtJrdre de ïbccession de la formation des orèanes de l'embryon. SOCIÉTÉS SAVANTES. lOÏ dant classé d'une manière très-convenable en le plaçant à côté des éolides, et que c'est même avec peine, tant l'analogie est grande , qu'on pourra le séparer des espèces de ce dernier genre. Le Phylliroé a offert des difficultés plus grandes aux zoologistes classificateurs. Depuis Péron, qui l'a fait connaître , on l'a rap- porté successivement à des groupes très-différents, et l'incertitude la plus grande règne encore aujourd'hui sur les véritables affini- tés de ce mollusque. Cette incertitude s'explique assez facilement par l'absence, chez le phylliroé , des caractères qui ont servi de base à la plupart des systèmes de classification proposés pour l'embranchement des malacozoaires. Ainsi le phylliroé n'a ni le pied des gastéropodes, ni les expansions natatoires des ptéropo- des , ni les longs bras tentaculaires qui couronnent la tête des céphalopodes; et, quoique quelques malacologistes aient étéjus- i\u'k le placer à côté des biphores , parmi les acéphales , il n'a évidemment encore aucun des caractères propres aux animaux de cette classe. Les organes de la respiration , qui ont également été employés par la plupart des auteurs pour la distinction des ordres ou groupes secondaires, dans cette division du règne ani- mal , ont aussi une forme peu apparente dans ce singulier mol- lusque. Mais en examinant l'organisation intérieure du phylliroé, on découvre de grands rapports avec celle des gastéropodes nu- dibranches. Le système nerveux offre , surtout dans les parties centrales qui constituent l'anneau œsophagien, cette disposition qui est particulière aux doris, aux tri ton i es , aux éolides, etc. L'appareil générateur, si important pour les affinités de ces ani- maux, présente cette forme de l'hermaphrodisme qu'on ne ren- contre que dans les mollusques de cette famille. Les mêmes ana- logies se retrouvent dans l'appareil circulatoire et dans les organes digestifs; en effet , outre les détails de la bouche qui rappellent entièrement ceux des éolides, le tube intestinal donne naissance, comme chez celles-ci , à de longs cœcums dont les parois sont recouvertes de granulations très-fines et qui ont été considérées, depuis fort longtemps, comme les lobes du foie par M. de Blain- ville. D'après tous les traits de ressemblance que je viens de signaler , on n'hésiterait certainement pas à rapprocher le phyl- liroé des éolidiens, si les cœcums de l'intestin dont je viens de parler, au lieu de rester dans la cavité viscérale, se prolon- geaient dans des appendices extérieurs, comme chez les animauji^ 102 REVDE zooLaGiQUE. {Murs i8i6.) de celle famille ; mais celle différence n'est pas même conslante, car on sail, par les observalions de MM. Van Beneden et Nordmais sur le développement des éolides et des tergipes^ que ces appen- dices exlérieurs n'apparaissent qu'assez tard dans ces mollus- ques qui ressemblent entièrement ainsi aux phylliroés , dans le» premiers temps de leur vie. Enfin , l'absence du pied ne me semble également pas une raison suffisante pour exclure le phyl- liroé du voisinage des éolidiens dans un système naturel , c'est-à- dire basé sur l'ensemble de l'organisation et non sur un seul caractère. Le pied subit, en effet » des modifications très-diverses dans les gastéropodes, d'après les mœurs et les habitudes de ces animaux, et chez quelques-uns, le glaucus par exemple , la dé- gradation de cet organe de la locomotion est portée si loin , que son existence a été , pendant longtemps , méconnue par les zoo- logistes. On conçoit, dès lors, que le pied puisse disparaître en- tièrement dans d'autres mollusques ayant des mœurs analogues. Comme le phylliroé , qui n'habite que les hautes mers, et chez lequel cette partie ne serait plus, par conséquent , d'aucun usage. Quant aux Tergipes, il résulte de l'étude complète que j'ai pu faire de ces mollusques, que la grande analogie qui les rappro- che encore des éolides extérieurement, se retrouve aussi dans les différentes parties de leur organisation intérieure. Les organes de la circulation et de la respiration , ceux de la digestion et de la génération , m'ont présenté en effet une disposition presque identique. Ces résultats me semblent concorder , sur plusieurs points im- portants, avec ceux que M. Nordman vient de faire connaître dans sa Monographie des tergipes. M. Nordman a vu, comme moi , un cœur conformé comme chez les éolides , des artères , des veines, c'est-à-dire un appareil circulatoire; les figures qu'il a données de l'appareil digestif ressemblent entièrement à celles que je mets sous les yeux de l'Académie. Sur d'autres points en- core relatifs aux organes de la génération , mes observations s'accordent avec celles de ce naturaliste ; or , si l'on veut bien se rappeler que les tergipes avaient clé décrits comme des mollus- ques chez lesquels on ne trouvait plus la moindre trace d'or- ganes circulatoires, dont le tube digestif, sans ouverture posté- rieure ou anale, se trouvait réduit à vme simple poche buccale SOCIÉTÉS SAVANTKS 103 rappelant exactement ce qui se voit chez la plupart des médu- saireSy etc. ; en im mot , comme des mollusques parvenus à cet «tat de dégradation ou de simplification extrême qui constituait le phlébentérisme , on aura peut-être quelque peine à expliquer comment les observations de M. Nordman ont pu être considérées comme une confirmation de cette théorie. M. Nordman dit , à la vérité , en parlant du système vasculaire des tergipes, que les veines principales et les artères qui partent du cœur sont les seuls vaisseaux sanguins qui lui aient paru avoir des parois propres ; mais, outre que ces résultats s'éloi- gnent déjà beaucoup , même en n'envisageant que Tappareil circulatoire, de ceux qui avaient été annoncés par les partisans du phlébentérisme^ je crois que l'on peut encore, par les raisons suivantes, en contester l'exactitude. Comme je l'ai dit précédem- ment, l'organisation des tergipes offre les plus grands rapports avec celle des éolides : le cœur , les troncs artériels qui en par- tent, et les principales veines qui y aboutissent, m'ont présenté une disposition identique; or, dans les éolides, on peut s'assurer directement, par des injections, que le système artériel est aussi complet que dans les autres gastéropodes, et des doutes n'ont pas même été émis à ce sujet ; on peut s'assurer également ainsi de l'existence d'un système veineux général et d'un système veineux branchial dans ces mollusques. Mais ce moyen de démonstration ne peut être employé chez les tergipes , qui ont à peine une ou deux lignes de longueur , et l'on conçoit sans peine que le sys- tème vasculaire déjà peu apparent et difficile à reconnaître dans les troncs principaux , devienne moins apparent encore dans ses ramifications, puisse même échapper complètement, dans l'é- paisseur des organes, à l'observation microscopique. Doit-on pour cela nier l'existence de cette partie de l'appareil vasculaire? Je persiste à croire que des animaux , qui diffèrent à peine géné- riquement , et qui présentent une analogie presque complète dans tous les détails de leur organisation et même dans la dispo- sition du cœur et des gros vaisseaux, ne sauraient offrir, dans les autres parties du système vasculaire, des dissemblances aussi grandes. On a encore invoqué , à l'appui du phlébentérisme , les com- munications faites à l'Académie par MM. Pouchet, Van Beneden, Richard Owen ; mais les faits énoncés dans ces communications 104 KEVUE zooroGiyoE. {Mars 1846.) ne me semblent infirmer ni directement , ni indirectement, le** propositions suivantes que j'ai soutenues : 1° Que les actéons, les vénilies, les calliopées , les tergi- pes, etc. , etc. , avaient un cœur , des artères, des veines, en un mot, un appareil circulatoire et une circulation complète, con- trairement à ce qu'on avait avancé , que ces mollusques n'of- fraient plus aucune trace de cet appareil , et étaient des ani- maux à CIRCULATION NULLE. 2° Que les éolides avaient un système veineux général , un système veineux branchial et une circulation complète , contrai- rement à ce qu'on avait avancé, que le sang, chez ces animaux , passait du système artériel dans la cavité abdominale et de là dans le ventricule du cœur , et que c'étaient par conséquent des mollusques à circulation très-imparfaite. 3° Que les mollusques dits phléhentérés avaient un appareil respiratoire analogue à celui des autres mollusques, contraire- ment à cette autre assertion, que les phléhentérés étaient privés d'organes respiratoires proprement dits. 4° Que dans ces mollusques , le tube intestinal n'était chargé que des fonctions digestives , contrairement à ce que l'on avait supposé ; que les fonctions de la circulation et de la respiration lui étaient également dévolues. 5° Enfin, les observations de MM. Pouchet, Richard Owen,etc , relatives à des animaux différents, ne sauraient infirmer en au- cune manière les détails que j'ai donnés sur plusieurs autres points de l'organisation des phléhentérés, contrairement aux descriptions anatomiques qui avaient été données de ces mollus- ques. Je pourrais même citer ici, à ce sujet, les observations de plusieurs naturalistes qui s'accordent entièrement avec les miennes. Séance du 23 mars. — M. Bernard présente un Mémoire ayant pour titre : Des différences que présentent les phénomènes de la digestion et de la nutrition chez les animaux herbivores et carnivores. L'appareil digestif présente des particularités remarquables et connues de tout le monde , dans les animaux carnivores et her- bivores. M. Bernard a pensé qu'il était important d'examiner, giu point de vue physiologique , si ces différences anatomiques ^apportaient , chez ces animaux, des modifications profondes. SOCIÉTÉS SAVA>iTh:S. iQ5f dans les phénomènes de la digestion et de la nutrition. Ce sont les résultats nouveaux auxquels l'a conduit ce genre de recher- ches qu'il soumet à l'Académie. Son travail est renvoyé à l'examen de MM. Roux , Magendie et Serres. M. Clastrier , de Marseille, adresse une note sur un moyen qu'il a imaginé pour la destruction du ver qui attaque les olives, moyen que , d'ailleurs , il ne fait pas connaître d'une manière suffisante pour que l'Académie le prenne en considération. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Séance du i 4 janvier \S^6. — Il est donné lecture de plusieurs mémoires de M. Edouard Perris^ contenant de nombreux dé- tails sur les métamorphoses et surtout sur les larves des Tachy- porus cellaris , Tachinus humeralis, Megatoma serra, Anas- pis maculata, Tillus unifasciatus , Lygistopterus sanguineus^ Trichopteryx , Trichocera annulata et Scathopse punctata. Ce travail, dans lequel l'auteur se montre le digne émule de son savant maître, M. Léon Dufour, est accompagné de planches des- sinées avec soin, et il sera inséré dans les Annales de la Société pour 4846. — M. le marquis de Brème lit un mémoire de M. Ghiliani sur la station de quelques coléoptères dans les différentes régions du Piémont. Dans ce travail, l'auteur décrit un a.ssez grand nom- bre de nouvelles espèces de coléoptères , et il donne quelques détails pour servir à l'histoire d'espèces déjà connues. — M. Pierret^&it connaître des notices de M. Théophile Bruand sur trois espèces nouvelles de lépidoptères trouvées dans le Jura, et qui ont reçu de l'auteur les noms de Zygœna Falentini et cedri et de Coremia Pontisselaria. — M. Guérin-Méneville lit une note sur les migrations des larves de la Sciara Thomœ Fabr. , note insérée en entier dans le numéro de janvier 1846 de la Revue zoologique. M. le secrétaire lit une note de M. Bellier delà Chavignerie^ dans laquelle cet entomologiste donne de nombreux détails sur la manière de vivre de diverses chenilles et sur les lieux qu'elles 106 UKVUE zooLOGiyuK. [Mavs iSiC.) habitent : il fait connaître les chenilles du Rhodocera rhamni et du Satyrus Dejanira , la première , qu'il a trouvée à Bondy, et la seconde dans la forêt de Sénart , et il s'étend surtout sur les mœurs de la chenille de la Meliiœa maturna , qu'il a ren- contrée sur le frêne dans la forêt de Bondy. A l'occasion de la Melitœa maturua, M. Pierret annonce que ce lépidoptère, longtemps regardé comme exclusivement propre à l'Allemagne , a été déjà plusieurs fois trouvé aux environs de Paris. — On annonce à la Société la mort de M. Duponchel, décédé à Paris le ÏO janvier dernier. Trois discours ont été prononcés sur sa tombe : 1° par M. Guérin-Méneville, au nom de la Société entomologique de France; 2° par M, Firlet, au nom de la So- ciété des Enfants du Nord ; et Z° par M. C, Duméril, au nom -de la famille. Séance du 2S janvier 1846. — Il est donné lecture d'une no- tice nécrologique sur Meigen par M. Macquart. Dans ce travail, les ouvrages entomologiques du célèbre diptérologiste sont ap- préciés comme ils devaient l'être par un homme aussi conscien- cieux que M. Macquart. — On communique plusieurs mémoires de M. le colonel Gou- reau : 1° sur l'histoire de Vllyponomeuta padella et celle de ses parasites (les Ichneumon padellœ et Encyrtus cyanocephaltis Goureau) ; 2° note sur le Merismus obscurus Blanchard ; 3° sur les insectes qui vivent dans les gousses du genêt épineux [Ulex europœus). Dans ce mémoire l'auteur s'occupe particulièrement des Grapholita succedana Dup., Dicroramphaulicana Guénée, Apion ulicis Goureau, Semiotus apionis Goureau ; 4° sur l'his- toire des Insectes gallicoles et celles de leurs parasites ; dans cette note M. Goureau s'occupe des Galles du Crépis biennis {Cynips crepidis, Decatoma obscura) ; des galles ou pommes du chêne {Cynips quercus terminalis, Callimoma cynipidis , decatoma obscura, semiotus prœstans? etc.); sur les galles en grain de raisin des feuilles du chêne {Cynips quercus baccarum, Calli- moma cynipidis , Seladorma lœtum ? Encyrtus flavipes ) ; sur les galles des nervures des feuilles de chêne [Cynips quercus petioW^. Callimoma cynipidis) , et sur les galles des chatons du phêne ( Cecydomia scutellata, Callimoma cynipidis). Ces mé- SOCIÉTÉS SWANTES. 107 moires sont accompagnés de figures et seront publiés , en 184(j, dans les Jnnales de la Société. — M. L. Buquel présente une nouvelle espèce de grande taille du genre Mastigus. Cet insecte vient de Java. — M. AMcol adresse une note sur les Anihocharis belia et ausonia, qu'à l'exemple de M. Boisduval il considère comme ne devant former qu'une seule et même espèce. M. Daube^ se fondant sur les observations qu'il a été à même de faire , à Montpellier, sur ces deux papillons , pense , au con- traire, que les Anthocharis belia et ausonia sont deux espèces distinctes. — M. Bellier de la Chavignerie montre à là Société un Melo- lontha vulgarîs mâle chez lequel le corselet est entièrement double. — M. Guérin- M éneville dit qu'à. Constantinople on nourrit les chenilles de ver à soie avec de la laitue ; d'autres larves sont nourries, dans leurs premiers âges , avec de la laitue et ensuite avec du mûrier. Les cocons qui proviennent de ces chenilles sont très-beaux et d'une consistance solide. M. Robinet , qui a présenté ces cocons à la Société royale d'agriculture, va élever les chenilles dont il a reçu les œufs. Il a aussi des graines de la laitue dont on se sert pour la nourriture des chenilles. A Con- stantinople il règne, aune certaine époque, des vents qui nuisent beaucoup aux mûriers et aux vers à soie ; en donnant aux che- nilles de la laitue dans le commencement de leur éducation, on hâte leur accroissement , et elles sont déjà en cocons à l'époque où les vents commencent à se faire sentir. Séance du 1 1 février 1846. — 11 est donné lecture d'un nou- veau mémoire de M. le docteur Robineau Beavoidy sur les Myodaires des environs de Paris. Dans ce nouveau travail, l'au- teur passe en revue la tribu des Bombomydes, qu'il divise en six genres, ceux des Sturmia, Winihemia , Dorbinia , Carcelia, Baies et Buquetia, — M. Picrrel communique une lettre de M. Fridwajhki dans laquelle cet entomologiste manifeste une intention de publier bientôt de nouvelles espèces d'insectes qu'il a trouvées dans la Turquie d'Europe. M. Fridwajlski désirerait trouver des collabo- rateurs, principalement pour l'ordre des Coléoptères. — M. Reiche donne lecture d'une lettre de M. le marquis de 108 REVUE zooLOGK>UK. [Murs 1846.) la Ferlé-Sénectère , qui soumet à la Société une question de synonymie générique. M. de la Ferté demande si l'on doit con- server aux Anthicites à corselet terminé antérieurement en poin- te ou capuchon, le nom de Monocerus sous lequel les désignent Megerle, Dejeanetla plupart des auteurs français, ou bien s'il faut leur appliquer la dénomination de Ceratoderus ., proposée der- nièrement par M. Emile Blanchard ; ou bien enfin si l'on ne doit pas plutôt leur donner le nom de Notoxus , nom créé antérieu- rement pour eux par Geoffroy, et dont Fabricius , M. Spinola et beaucoup d'autres entomologistes se sont servis depuis pour dési- gner un groupe de Clérites. — La Société a pensé que, d'après la loi de priorité , on devait laisser aux Anthicites à corselet en pointe le nom de Notoxus , et que ceux de Monocerus et de Certtloderus àeYQxeni être rejetés. — M. Pierret met sous les yeux de la Société deux Ichneu- mons sortis de deux chrysalides de Thaïs medesicaste^ et il dit que la température inaccoutumée de cette année s'est fait sentir dans ses éducations de chenilles, et que depuis quelques jours il obtient des papillons de Thaïs medesicaste , par exemple, qui ordinairement n'éclosaient que beaucoup plus tard. — M. Bonsin, garde forestier à Livry, donne quelques détails au sujet de la Zigœna achilleœ, dont il a trouvé deux mâles ac- couplés avec la même femelle. Il parle aussi de deux chrysalides du Bombyx everia qui se sont formées une seule et même coque. — M. Bonsin met sous les yeux de la Société un très-bel in- dividu femelle du Deilephila aleclo. Ce beau lépidoptère, qui jusqu'ici avait passé pour une espèce étrangère à l'Europe, pro- vient de Constantinople, où il a été pris l'été dernier. Séance du 2S février 1846. — Il est donné lecture d'une note de M. Blisson , accompagnée de figures contenant la description d'un appareil pour faire périr et pour conserver les insectes. — On fait connaître une note de 31. Th. Bruandsur làJVepho- pterix angustella, Zel 1er, lépidoptère qui n'avait pas encore été trouvé en France. M.Bruand décrit les métamorphoses de la iVe- phoplerix angustella, et il donne des détails de mœurs. Cette note est accompagnée de figures coloriées avec soin. — On communique des notes de M. Ficlor Signorei conte- nant la description de nouvelles espèces d'Hémiptères. 1° Des- SOCtéTÈS SAVANTES. 109 cription d'un nouveau genre de Cieadienssous le nom de Cepha- loxys : espèces types , C. viridis et hemelytra de Java ; 2° des- criptions de deux nouvelles espèces du genre Cicada [C. qua- drituberculata et tuberosà), provenant de Java, et 3* description d'une espèce du genre Midis [M. remipes) trouvée au port Natal. — M. Pierret met sous les yeux de la Socie'té deux Ichneu- mons et une Pimpla qui lui ont été adressés par M. lîerton , de Troyes. Ces deux Ichneumons sont sortis de deux chrysalides de la Nonagria typhœ; la Pimpla est éclose d'une chrysalide du Cossus ligniperda, — M. Bellier de la Chavignerie montre à la Société un co- con du Lucanus capreolus qui a été trouvé aux environs de Chartres, à une profondeur considérable , entre les racines d'un frêne. Plusieurs cocons semblables ont été trouvés dans le même lieu, au cœur de l'hiver, et ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'en les ouvrant on a trouvé dans leur intérieur les Lucanes à leur état parfait, et qu'il n'y avait aucun débris de leurs pupes. — M. Léon Fair maire donne quelques détails sur des Cynips qui ont causé des noix de galle sur des branches sèches de chêne, et il montre la branche de chêne attaquée par les Cynips. Séance du 11 mars 1846. — M. de Romand adresse la des- cription d'un insecte nouveau trouvé aux environs de Paris par M.Chevrolat, dans une fourmilière de Formica fusca^ et qui sert de type à un genre nouveau (Formî7a de Romand) dans les Hété- rogynes, section des Formicaires. Le seul individu de cette es- pèce, qui porte le nom de Formila Chevrolatii, est une femelle. — M. de Romand donne des détails sur le Clyius quadri- punctatus Fabricius : il rapporte qu'il a vu sortir d'un fauteuil d'acajou plaqué et confectionné depuis plus de vingt ans , un de ces insectes à l'état parfait. Comment le Clytus se trouvait-il dans le bois qui était placé en dessous de l'acajou, et depuis quelle époque y était-il? Si la larve se trouvait avant le placage, comme on doit le croire, elle aura donc vécu ainsi bien des années, ou bien faudrait-il croire qu'une femelle serait parvenue à déposer un œuf à travers les plis de l'étoffe qui couvre le fauteuil, vers l'extrémité qui avoisine le bois? Mais M. de Romand pense plu- tôt que la larve a éclos dans la pièce de bois employée depuis pour le meuble, qu'elle y a vécu un grand nombre d'années, et qu'après y avoir opéré sa transformation d'abord en nymphe, en- 110 REVUB zooLOGiQUE. [Murs 1846,) suite en insecte parfait , ce dernier a fait tous ses efforts pour sortir de sa prison et regagner le sol et l'air nécessaires à son existence et à la continuité de son espèce. — M. Bellier de la Chavignerie montre à la Société un indi- vidu mâle du petit Paon de nuit, qui est éclos chez lui, et auquel il manque entièrement l'aile inférieure gauche. On ne voit au- cun rudiment de cette aile. L'aile supérieure gauche est légère- ment plus petite que la droite , et elle est d'une coloration un peu plus claire. Gomment expliquer cette monstruosité? Ne pour- rait-on pas supposer qu'un Ichneumon a attaqué la chenille et qu'il a détruit la partie de cette larve qui correspond à l'aile in- férieure gauche ? Du reste , ce n'est qu'avec beaucoup de doute qu'on peut avancer une telle idée, car l'on sait qu'en général une chenille meurt dès qu'elle est attaquée par un Ichneumon. — M. Guérin-Méneville dit que, pendant une chasse qu'il a faite dernièrement à Meudon avec quelques entomologistes, M. Cosnard a observé, au centre des têtes avortées et sèches de VArundo phragmites , des larves de diptères , et que ces larves ressemblent beaucoup à celles qui vivent dans les épis de blé. M. Guérin-Méneville élève de ces larves, et il dira plus tard à la Société quel diptère elles produisent , si toutefois elles peuvent éprouver toutes leurs métamorphoses. — M. Aube annonce que M. Schaum , de Stettin , vient de faire l'acquisition de la riche collection de Cétoines de M. Gory. Séance du 25 mars 1846. — M. ff. Lucas donne lecture d'un mémoire de M. Nicollet intitulé : Essai sur une classification des Insectes aptères de V ordre des Thysanoures. Dans ce tra- vail, l'auteur fait une revue critique des ouvrages publiés sur cet ordre si négligé jusqu'ici ; puis il donne les caractères des genres qu'il adopte , savoir : ceux des Machilis , Lepisma , Nicoletia, Campodea, Smynthurus, Dicyrtoma, Achorutes^ Podura, Or- chesella , Isotoma , Degeeria, Cyphoderus, Tomocerus y Anu- rophorus et Anoura ; et enfin il termine son mémoire par un tableau de la distribution géographique des espèces connues de l'ordre des Thysanoures. Ce travail est complété par deux plan- ches où l'on reconnaît tout le talent d'habile dessinateur de l'auteur. — M. Guérin-Méneville parle des dégâts produits dans les vi gnes, et principalement sur les feuilles de ce végétal, par VEu- MFXAÎNGKS ET ?fODVKI.LE». Ht molpus viliSy qui porte le nom vulgaire d^écrivain. Il ajoute que les œufs ou les larves de cet insecte séjournent pendant l'hiver dans la terre, an pied des vignes, et que quelques cultivateur» sont parvenus à se débarrasser de ce fléau en bêchant la terre au pied des vignes vers le mois de novembre. — Le 4« numéro des Annales pour 1845 est distribué dans cette séance , et l'on annonce la publication du premier numéro de 1846 pour le mois de mai. E. Desmarest. IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. le docteur Hartlaub nous adresse la réclamation suivante^ que nous nous empressons d'insérer. Monsieur, qu*il me soit permis de répondre aux notes ornithO' logiques de M. de Lafresnaye , publiées dans le dernier numéro de la Revue zoologique. L'ouvrage dans lequel le D' Sal. Mûller a décrit son Dicœum celebicum , n'est pas un petit travail , mais un grand et magnifique ouvrage, écrit en hollandais, dont voici le titre exact : Ferhandelingen over de natuurliyke Ges- chiedenis dernederlandsche overzeesche Bezittingen , etc. Lei- den, 1840-46. Fol. — Zoologie , par MM. Schlegel et Mûller. Quant à la secondé remarque de M. de Lafresnaye ç j'avoue vo- lontiers m'étre trompé, en plaçant le Trichophorus phœocepha- lus dans le genre Trichixos de M. Lesson. Après avoir lu la seconde description du T.pirrhopyga^ dans laquelle M. de La- fresnaye fait connaître pour la première fois les caractères de ce genre, il m'a paru évident que ce genre Trichixos n'était qu'un synonyme du genre Malacopteron de Eyton et du genre TVt- chostoma de Blyth [Journ. Asiat. Soc. of Beng., XI , p. 795). Feu Boje l'avait nommé Napothera. Je me reproche de n'avoir pas corrigé publiquement mon erreur moi-même. M. de Lafres- naye a donc le mérite d'avoir restitué à cet oiseau sa vraie place dans la série ornithologique. Je regrette de ne pouvoir partager son opinion à l'égard de mon Lipangus hypopyrrhus. Notre collection possède le L. plumbeus , Licht , espèce typique ; le 112 HKVUE zooLor.iyuK. {Mars 1846.) L. hypopyrrhus , espèce moins typique , et le Ptilochloriê urcuaius (ou plutôt squamatus , car c'est la Muscicapa squa-^ mata du prince de Wied , publiée en 1830 ) , et après avoir exa- miné de nouveau et comparé ces trois espèces , je ne puis que continuer de placer ladite espèce dans le genre Lipangus. Mes raisons sont les suivantes : 1° Mon exemplaire duZ. hypopyr- rhus n'a pas les tarses assez élevés, mais bien courts, car ils n*ont que 8 mill. 1/2 de longueur ( 7 mill. 2/3 Pr. Wied). Le même exemplaire a les pieds syndactyles dans le même degré, comme chez le Ptil. arcuatus; c'est-à-dire, le doigt externe est soudé au médian jusqu'à la base de la dernière phalange. Le prince de Wied (Beitr. III, p. 806) dit de notre espèce, qu'il nomme Mus- cicapa sibilatrix : « Beine kurz und schwach , aussere Zehen mit den zwei Wurzelgliedern vereint. » M de Lafresnaye voit donc que je n'ai pas observé moi seul la petitesse des tarses et la syndactilité chez le L. hypopyrrhus. 2" Le bec, il est vrai, n'est pas si élargi et si déprimé, comme chez leL.plumbeus; il est même un peu comprimé dans sa moi- tié apicale ; mais il diffère encore beaucoup du bec , générale- ment comprimé et crochu à |a pointe , du Ptil. arcuatus ; sa forme, pour ainsi dire , est intermédiaire entre cet deux espèces* 3° La queue du même exemplaire n'est pas assez courte, comme chez le Ptilochloris arcuatus , mais visiblement lon^ gue, car elle n'a pas moins de 3 pouces 1/4 de longueur. La couleur principale de notre oiseau est le même gris de plomb qu'on trouve chez toutes les espèces du genre Lipangus, la ressemblance des taches alaires avec celles du Ptil. arcuatus semble indiquer un certain rapprochement naturel de ces deux genres. Le prince de Neuwied , qui a observé ces deux espèces de Li- pangus , ainsi que le Ptilochloris arcuatus en nature , forme pour ces trois oiseaux , qu'il place l'un près de l'autre , sa qua-^ trième division des Muscicapides du Brésil , sous l'inscription : Cotinga-artige Fliegenfanger. Je ne m'opposerais pas, si on le veut, à accepter pour le L. hy- popyrrhus, le genre Laniocera de Lesson, mais je ne le place- rais jamais dans le genre Ptilochloris. jgEUVlÈME ANNÉE. — AVRIL 1846. I. TRAVAUX IIVEDITS. Cours d'histoire naturelle des corps organisés, professé au collège de France, par M. Duvjknoy (suite. — Voir p. 81). Type ou embranchement des Mollusques. A répoque de la publication du /?é?^we animal, en 1816 et 1817, les animaux de cet embranchement étaient beaucoup mieux connus dans les détails de leur organisation que les Zoo- phyteSj grâce aux travaux de Poli et surtout de Cuvier, Aussi les naturalistes classifîcateurs ont-ils généralement adopté ce groupe naturel, proposé par M. Cuvier, comme Classe, dès le mois de mai 1 795, puis comme l'un des quatre Types du règne animal , en 1812. C'est encore à l'auteur du Règne animal qu'on doit l'établis- sement successif des six classes de ce Type , celles des Céphalo- podes, des Ptéropodes , des Gastéropodes , des Acéphales , des Brachiopodes et des Cirrhopodes. Plusieurs changements à cette classification sont cependant devenus nécessaires , par suite d'une connaissance plus exacte , ou nouvelle, de quelques-uns des animaux qui font partie de cette grande division du règne animal. La première et la plus importante a été d'en extraire la classe des Cirrhopodes pour la placer dans le Type des Annelés, à côté des Crustacés ; non-seulement à cause de son système nerveux , découvert par M. Cuvier; mais encore par suite de ses métamor- phoses, que MM. Thompson, Burmeister, Eydoux et Souleyet nous ont dévoilées , et dans lesquelles ces animaux prennent , pendant quelque temps, beaucoup de caractères des Crustacés. Aprè^S cette suppression, l'embranchement des Mollusques se compose des cinq autres classes adoptées dans le Règne animal, lesquelles doivent en faire six dans l'état actuel de la science , par l'érection des Acéphales sans coquilles en une classe dis- tincte, avec la dénomination de Tuniciers f\xiei lui a donnée La- niarck. Tome IX. Année 184 G. 8 114 REVDE zoOLOGiQUE. [Avril 1846.) Ce Type comprend, comme ceux des Zoophytes, des Articulés et des Vertébrés , des animaux qui ont au plus haut degré tous les caractères du plan d'organisation qui les distingue , et d'au- tres qui les montrent à un moindre degré, en se rapprochant des Zoophytes. C'est la considération trop exclusive des premiers, des Cépha- lopodes en particulier, qui montrent encore un rudiment de squelette intérieur, protégeant le cerveau et renfermant les or- ganes d'audition ; c'est encore la considération de leur système vasculaire sanguin et de leurs organes de respiration , qui avait déterminé M. Guvier à placer le type des Mollusques immédia- tement après celui des Yertébrés. Il ne se doutait guère qu'on se servirait du premier de ces caractères , en lui donnant trop de valeur, pour essayer de rompre la barrière qu'il avait établie entre ces deux Embranchements. Dans la méthode de classification adoptée par M. Duvernoy, le type des Mollusques descend d'un degré (1), et se trouve rangé entre les Articulés ou Annelés et les Zoophytes , avec lesquels les Mollusques inférieurs ont beaucoup plus de rapports, que les Mollusques supérieurs avec les Vertébrés. Ces mollusques inférieurs se propagent en effet non-seulement par germe libre (par œuf), mais encore par germe adhérent (par bourgeon). Ils s'agrègent, dans ce dernier cas , et perdent leur locomotilité. L'embranchement des Mollusques, dans l'état actuel de la science, se composerait de deux groupes principaux, renfermant chacun trois classes : Celui des Mollusques céphalés , comprenant : I. Les Céphalopodes ; IL Les Ptéropodes ; III. Les Gastéropodes. Et celui des Mollusques acéphales qui réunit : IV . Les ïestacés bivalves ou Lamellibranches ; V. Les Brachiopodes ; VI. Les Tuniciers. (1) Il y a longtemps que MM. de BlaiiiTille et Duméril avaient proposé de rapprocher les Articulés des Vertébrés, en nommant ceux-ci articulés intérieurs et les^premiers arti- culés extérieurs. C'est une expression que M. Uuvernoy a depuis longtemps aussi adoptée 4an> ion enseignement. TRAVAUX INÉDITS. 115 Ainsi limité , le Type des Mollusques a les caractères généraux suivants : Leur forme est souvent symétrique, surtout pour les organes du mouvement et des sens, mais elle peut être asymétrique (beaucoup de Tuniciers). — Les appendices du tronc , soit de la respiration (les Doris , etc.), soit du mouvement (les Céphalo- podes), peuvent avoir une disposition rayonnée. Les Céphalopodes seuls ont un rudiment de squelette inté- rieur, de nature cartilagineuse , qui protège le cerveau et ren- ferme les capsules auditives. Les autres Mollusques n'en montrent aucune trace. Seulement leur peau intérieure (ou leur estomac qui en fait partie) sécrète chez quelques-uns des plaques ou des crochets calcaires qui servent au mécanisme de la digestion. Leur peau extérieure est, chez un grand nombre, recouverte ou soutenue par un bouclier protecteur, également de nature calcaire (leur coquille) , qui peut en être enveloppé sans se pro- duire au dehors. On a donné le nom de manteau à cette peau extérieure, parce que, dans les bivalves entre autres, elle a une ampleur bien plus grande que cela ne serait nécessaire pour couvrir leurs viscères. Cette ampleur est souvent en raison de celle des organes de la respiration, que le manteau, ou la coquille qui en dépend, protège. Le système nerveux central se compose généralement de plu- sieurs ganglions formant, avec un ou plusieurs cordons de com- missures, un collier autour de l'œsophage. D'autres ganglions, symétriques ou asymétriques, peuvent te- nir à ce collier par des cordons nerveux particuliers et pro- duisent des filets qui se perdent dans les téguments , les muscles et les viscères. Les nerfs qui vont aux organes d'ali- mentation et des sécrétions sont toujours très-petits et très-diffi- ciles à apercevoir. Ce système nerveux central paraît réduit à un seul ganglion dans la dernière classe. Les organes des sens varient beaucoup dans ce type et dans la même classe. Les Mollusques inférieurs (les Tuniciers fixés et les Brachiopodes) ne paraissent avoir que le toucher. 116 RKVUE zooLOGiQDE. {^vril 1846.) Les yeux n'existent que chez ceux qui ont la locomotilitë ; ils prennent une complication , une perfection d'organisation re- marquables chez les Céphalopodes. Ceux qui entourent le manteau de quelques Bivalves ont été récemment étudiés. On doit aussi aux derniers progrès de la science la découverte d'un organe présumé d'audition chez les Ptéropodes^ les Gasté- ropodes, les Hétéropodes, et chez quelques Bivalves. Relativement au séjour, M. Duvernoy a fait remarquer que l'immense majorité des deux Types inférieurs (des Zoophyies et des Mollusques) sont des animaux aquatiques. Une seule classe de Zoophytes, celle des Helminthes, comprend des animaux parasites. De même une seule classe de Mollusques, celle des Gastéropodes, se compose de quelques animaux qui respirent l'air en nature par une poche pulmonaire ; soit qu'ils vivent à terre, mais dans un air humide , seul propre à fournir à leurs té- guments et à leur sang la quantité d'eau nécessaire à leur exis- tence ; soit que vivant dans l'eau, ils viennent à sa surface renou- veler leur provision d'air. Les autres Mollusques ne quittent pas l'eau salée ou les eaux douces, et montrent des branchies distinctes, généralement d'une grande proportion ; rarement sont-elles réunies à la peau ou manteau (comme chez les Brachiopodes de Cuvier, ou les Palliobr anches y et dernièrement les Brachio branches de M. de Blainville). Le cœur des Mollusques, en général, estaortique. Il reçoit le liquide nourricier de l'organe de la respiration et le transmet dans toutes les parties du corps. Ce caractère manque, à la vérité, chez les Mollusques infé- rieurs [lesTumcievs), chez lesquels il paraîtrait que le fluide nour- ricier a plutôt un mouvement de va-et-vient, produit parles contractions alternatives du cœur dans deux sens opposés; de sorte que le sang a, dans le même vaisseau, successivement une direction centripète et centrifuge. Dans son trajet à travers les organes pour arriver aux bran- chies ou au poumon, le fluide nourricier peut rencontrer des lacunes, c'est-à-dire des interruptions dans les ramifications du système sanguin ; de plus les troncs principaux des veines peu- TRAVAUX INÉDITS. HT ■vent être percés d'orifices qui communiquent avec les cavités- viscérales. 11 n'y a au reste, relativement aux premières lacunes, de diflPé- rence avec les animaux vertébrés, que du plus au moins; chez tous, une partie du fluide nourricier doit s'épancher dans les interstices du tissu intime des organes pour la nutrition. Les Mollusques ont tous un canal alimentaire avec une entrée et une issue ; souvent des glandes salivaires considérables, tou- jours un foie, qui perd son individualité et devient de plus en plus un annexe du tube alimentaire (de Testomac en particulier), à mesure que Torganisation , et plus particulièrement le système sanguin, se simplifie davantage. On trouve, dans ce type , les principaux modes de propagation : la propagation par œuf fécondé ou la génération proprement dite; et la propagation par germe adhérent ou par bourgeons,* mais seulement chez les Tuniciers, où elle n'est pas exclusive. Nous renvoyons ensuite pour les différents modes de féconda- tion, sans accouplement ou avec accouplement; celui-ci par rapprochement, sans intromission, ou avec intromission simple, chez les Mollusques à sexes séparés ; avec intromission récipro- que chez les iMollusques hermaphrodites ; nous renvoyons, di- sons-nous, pour les détails de ces modes variés de fécondation aux Leçons d'anatomie comparéey t. VIII, p 462 etsuiv. (1). Relativement aux caractères distinctifs essentiels des classes du premier groupe, celui des Mollusques Céphalés, à la circon- scription de ces classes, ou à leurs premières divisions, nous n'avons que peu de chose à dire, pour servir de supplément au texte du Règne animal. MM. Dujardin et Ehrenberg ont montré que les animaux d'une partie des coquilles microscopiques , dites Foramicriféres par M. A. d'Orbigny, loin d'appartenir à la classe des Céphalopodes, ont l'organisation la plus simple possible, et qu'ils doivent être rangés , pour ceux du moins qui ont pu être étudiés par ces ob- servateurs micrographes , dans la classe des animalcules homo- gènes appartenant au dernier embranchement, à celui des Zoo- phytes. Les Céphalopodes^ dont les animaux sont connus, se divisent (1} Leçon* d'aaatomie comparée , t. VUI ; par G. Curier et G.-L. DuTernojr. Paris , 184S. 118 RKVUE zouLOGiyut:. [Avril 18i6.) en deux ordres bien distincts : le premier est celui des C. Di- branchiaux , qui n'ont que deux branchies , comprend les PoulpeSy les Seiches, les Calmars ^ les Argonautes, dont les bras au nombre de huit ou dix, sont de puissants organes du mouve- ment, armés de ventouses ou de crochets. L'ordre second , celui des C. Tétrabranchiaux ou des C. à quatre branchies, a la tête entourée, au lieu de bras, d'un grand nombre de tentacules rétractiles. Cet ordre comprend, entre autres, les Nautiles. Tous les Céphalopodes fossiles que M. Cuvier a rangés dans cette classe, ne s'y trouvent réunis que par analogie, qui est de- venue au reste de plus en plus forte à mesure qu'on a mieux étudié les Ammonites, les Bélemnites, etc., qui font partie de ces fossiles. Quant au second groupe , celui des Mollusques Acéphales, M. Duvernoy, qui a beaucoup étudié les Acéphales testacés ou Lamellibranches , s'est convaincu que les principales divisions de cette classe doivent être basées sur la forme et les divisions du manteau, ainsi que M. Cuvier l'avait fait pour les familles de ce groupe principal. La circonstance d'avoir un seul muscle adducteur des valves (les Monomyaires) y ou deux muscles adducteurs (les Dimyaires), fournit un caractère facile à reconnaître, même dans les valves de la coquille, et qui est en rapport avec certains caractères du système nerveux et du manteau. Dans les Anomies , qui sont d'ailleurs si rapprochées des Huîtres, il y a proprement trois adducteurs. On dirait qu'ici le muscle unique des Huîtres et des Peignes a dû être séparé en plusieurs parties , par suite des divisions de la coquille. Le manteau est à la fois un organe de protection comme tégu- ment et de toucher plus ou moins parfait; c'est encore l'organe de sécrétion des valves de la coquille. Les muscles dont il est pourvu donnent à l'animal la faculté de le contracter fortement ou de le déployer. Il reçoit un grand nombre de nerfs pour les sensations dont il est le siège , ou pour l'action musculaire. Lorsqu'il est complètement partagé en deux lobes, il peut avoir son bord plus ou moins garni de tentacules ou de pédi- «ules oculaires, comme chez les Peignes et les Spondyles. TRAVAUX INÉDITS. 11^ Cette forme de manteau et cette organisation semblent devoir être les plus parfaites. Au contraire, lorsqu'il est fermé de toutes parts, sauf l'ouver- ture antérieure qui conduit Teau vers les branchies et les sub- stances alimentaires vers la bouche^^ comme dans les Panopées^ et qu'il est encore recouvert d'un épais e'piderme aux endroits où la coquille ne le protège pas , on ne peut douter qu'il n'y ait ici une dégradation réelle dans les fonctions sensitives. Les différents arrangements du manteau, qui ont servi à carac- tériser les familles des Acéphales bivalves, dans la méthode du Règne animal^ tiennent donc à un organe qui joue un rôle essen- tiel dans la vie des Mollusques, et à des modifications organiques qui doivent avoir une grande valeur aux yeux des naturalistes. Le système nerveux central des Acéphales testacés est tou- jours symétrique, pour la forme du moins, sinon pour le déve- loppement proportionnel de ses deux parties latérales. Il se com- pose au moins de deux ganglions principaux, généralement de quatre et le plus souvent de six, dont deux paires peuvent rester distinctes ou se confondre chacune intérieurement en un seul ganglion. Outre ces ganglions centraux, il peut s'en rencontrer d'acces- soires, en nombre très- variable, signalés depuis longtemps par M. Delle-Chiaje, dans l'angle de séparation d'un nerf en deux ou plusieurs filets. Les plus remarquables de ces ganglions ac- cessoires sont peut-être ceux que M. Duvernoy a découvert» contre les ganglions postérieurs de Vonguline , et qui forment pour ainsi dire l'origine des nerfs branchiaux. La plupart des Bivalves , outre le muscle ou les muscles ab- ducteurs de leurs valves , ont un pied charnu , se prolongeant des parois abdominales, qui fait encore de ces Acéphales , sous ce rapport , de véritables gastéropodes. Quelques-uns de ces Acéphales gastéropodes ont une partie de leur pied , de cet organe essentiel de locomotilité , tellement modifiée, qu'elle sert à les fixer aux rochers. Des faisceaux de fibres devenues tendineuses se séparent des deux bandes mus- culaires postérieures de ce pied , se revêtent , en passant dans une filière dermo-glanduleuse , d*un vernis de substance inatta- quable par l'eau , et forment les fils de byssus , organes de fixité de ces animaux. 120 RKVUK ZOOLOGIQDE. {Awil 1846.) Une autre singularité de leur vie, c'est le séjour des œufs dans les branchies de beaucoup d'espèces , pour le développement de l'embryon, sous Tinfluence d'un milieu respirable, jusqu'à ré- clusion des petits. La nécessité de cette influence vitale d'un milieu respirable , pour la maturité des œufs , se montre encore dans l'apparition de ceux-ci dans le manteau , à une certaine époque de leur déve- loppement , chez les Acéphales à branchies filamenteuses (la moule de mer) qui ne seraient pas propres à devenir des organes d'incubation. Les branchies des Acéphales testacés ont chez la plupart un grand développement. Elles sont formées généralement par quatre replis de la peau de chaque côté , entre lesquels rampent les vaisseaux sanguins respirateurs. Ces replis sont réunis par paires de manière à for- mer, de chaque côté, deux feuillets branchiaux à deux lames. Les lames d'un même feuillet sont le plus souvent séparées par des cloisons qui interceptent des canaux aboutissant par au- tant d'ouvertures au bord dorsal de la branchie. Nous avons constaté , a dit le professeur, l'existence de fibres musculaires dans les piliers formant l'extrémité de ces cloisons , dans la partie libre et postérieure de la branchie où ces orifices s'ouvrent directement au dehors , et nous avons produit leur contraction et le resserrement des orifices par le galvanisme. Des filets extrêmement déliés du nerf branchial vont à ces cloisons. Les canaux qu'elles interceptent conduisent l'eau sur la face interne de chaque feuillet branchial ; ce sont évidemment des conduits aquifères respirateurs. Cette structure et cette disposition des lames branchiales n'est pas sans exception. Il n'y a qu'un feuillet branchial composé de deux lames , avec les mêmes cloisons et les mêmes orifices dans les Lucines , les Corbeilles , les Tellines , les Teliinides , les Pandores , les Tarets^ les Arrosoirs, Les Moules ont deux feuillets branchiaux à deux lames cha- cune ouverts du côté dorsal par une fente sans cloison. Les membranes qui réunissent les vaisseaux branchiaux en lames , sont d'une minceur extrême et se rompent facilement de manière TRAVAUX INÉDITS. i2l que ces vaisseaux ne forment plus en apparence que les fils d'une frange. C'est qu'ici il n'y a plus, comme à l'ordinaire, d'a- nastomoses latérales entre ces vaisseaux. Dans les branchies des Peignes, la partie vasculaire forme comme une frange compliquée suspendue à une sorte de liga- ment qui les réunit aux corps et qui renferme leurs principaux troncs vasculaires. Ces branchies filamenteuses et non lamelleuses ( celles des Peignes), ou qui sont lamelleuses, mais deviennent facilement filamenteuses par l'extrême ténuité de la membrane qui réunit les vaisseaux sanguins (celles des Moules), diffèrent essentielle- ment des branchies lamelleuses proprement dites , par l'exis- tence de rameaux vasculaires transversaux qui réunissent les branches vasculaires principales ; de sorte que les vaisseaux san- guins y forment un réseau à mailles déliées , qui ne permet- tent pas la séparation en filaments frangés de cet autre type de branchies. V. La classe des Acéphales Brachiopodes a été établie par M Cuvier, après qu'il eut fait Panatomie de la Lingule , qui en est le type. Celle des Térébraiules et des Orbicules , publiée par M. R. Owen, a confirmé les caractères assignés en premier lieu à cette classe (1). Deux bras musculeux , placés de chaque côté de la bouche , garnis de cils et contournés en spirale , remplacent ici les palpes en lame des Acéphales testacés. Au lieu des branchies lamel- leuses ou frangées des Mollusques de cette dernière classe , c'est le manteau qui est chargé de l'hématose. Les deux valves de la coquille sont mobilisées par plusieurs paires de muscles. Cette coquille est toujours fixée par un pédi- cule analogue à celui des Anatifes (les Lingules) , ou par un tube tendineux traversant le sommet d'une des valves (les Té- rébratules)^ etc. Le système nerveux se compose essentiellement de deux pe- tits ganglions analogues aux ganglions labiaux des Acéphales la- mellibranches. Un autre ganglion , situé près de la base des bras , paraît de- voir leur fournir des filets nerveux. (1) Annales des sciences naturelles , 2<^ série , t. lll , p. 52. 122 RKVUE zooLOGiQUE. {Acril 1846.) Ce système nerveux , moins développé que celui des lamelli- branches , conduit , par sa dégradation, à celui des Tuniciers. VI. La classe des Tuniciers^ établie par Lamarck, était cepen- dant très-imparfaitement connue par ce célèbre naturaliste , et mal appréciée par lui , pour la place qu''elle doit occuper parmi les classes du règne animal (1). C'est celle de tout l'em- branchement des Mollusques qui était peut-être le plus suscep- tible de perfectionnement , soit pour la précision de ses carac- tères organiques , soit pour la distribution naturelle des princi- paux groupes dont elle se compose. Quelques-uns des animaux de cette classe se rapprochent des Zoophytes, ainsi que nous l'avons déjà dit, par la faculté de se propager , au moyen de bourgeons , et de former ainsi des agrégations régulières ou irrégulières. Leur système nerveux, qui semble réduit à un seul ganglion sans collier œsophagien , leur donne encore une ressemblance avec les Polypes cellulaires , avec lesquels on propose de les réunir, en transportant ceux-ci dans le type des Mollusques. Mais les tentacules des Polypes cellulaires , semblables à ceux des Polypes tubulaires , sont des caractères iïidicateurs d'un même plan d'organisation , qui ne permet pas de les séparer dans deux types. Ces tentacules ne sont pas d'ailleurs , d'une manière incontestable , des organes de respiration. On ne connaît ni cœur , ni véritable système vasculaire aux Polypes cellulaires ; tandis que les Tuniciers ont un cœur, des troncs vasculaires qui en partent , et des branchies considérables, reconnues telles par tous les zoologistes. Ces caractères différentiels si importants , n'ont pas permis à M. Duvernoy de réunir auxTuniciers^ et conséquemment au type des Mollusques , les Polypes cellulaires , malgré l'exemple de zoologistes d'une grande autorité , tels que MM. de Blainville et Milne-Edwards. Voici d'ailleurs le tableau des caractères et des divisions de cette classe , tels que le professeur les a donnés : Classe VI. Les Acéphales Tuniciers. — Les téguments en forme de sac , avec deux ouvertures , l'une d'ingestion , l'autre (1) Voir à ce sujet l'article Tumcter du Dictionnaire dei sciencei naturelle (t. LVI , p. 73) , par M. de Blainville. TRAVAUX INÉDITS. 123 d'excrétion de Peau pour la respiration et des substances ali- mentaires qu'elle charrie. Le système nerveux ne serait composé , autant qu'on le con- naît, que d'un seul ganglion situé sur la ligne médiane dor- sale (dans la sous-classe des Trachéens) , ou entre les deux ou- vertures du manteau (dans la sous-classe des Thoraciques). Un canal alimentaire , un foie annexé à ce canal ; un cœur, des vaisseaux et des branchies. Les organes des deux sexes réunis dans le même individu. Cette classe se divise en deux sous-classes. Sous-classe 1". Les Ascidiens ou Thoraciques. — Branchies en sac , ayant un grand développement et occupant une grande partie du corps. Celui-ci n'est que le tronc des animaux supé- rieurs; il se divise en cavité thoracique et en cavité viscérale. Ordre /. Ascidiens propres. — Ce sont les Tuniciers thoraci- ques simples ou multiples, sans agrégation régulière, toujours fixés. Cet ordre se compose de deux familles : Famille I". Ascidies simples. Famille IL Ascidies multiples. — Se propageant par bour- geons. Ordre II. Les Ascidies régulièrement agrégées , dites im- proprement composées. — Ces Ascidies , bien connues seule- ment depuis les belles observations de MM. Lesueur, Desmarest et Savigny , forment toujours des agrégations régulières. Famille F«. Les unes sont fixées • ce sont les Botrylles, les Polyclines. Famille II. Les autres sont libres: ce sont les Pyrosomes, qui représentent dans cette classe les Pennatules de celle des Po- lypes. Sous-CLASSE II. Les Tuniciers trachéens (ainsi appelés à cause de leur organe de respiration qui ressemble à une trachée). — Leur corps est proprement une capsule natatrice dont les parois semi-cartilagineuses ont des bandes nmsculaires pour les con- tracter ; les ouvertures d'ingestion et d'excrétion opposées aux deux extrémités du corps i les viscères occupant un très- petit espace de l'enveloppe commune , dont la vaste cavité , re- cevant l'eau par une ouverture et la rejetant par l'autre, est traversée obliquement dans sa longueur par la bande bran- t2i RKVUE zooi.OGiQUK. (Awil 1846.) chiale ou trachéenne; le cœur en spirale. — Un ganglion dorsal médian , un tubercule oculaire rapproché de ce ganglion. — Génération vivipare d'individus agrégés. Famille unique : les Biphores. Mélanges ornithologiques , par M. F. De Lafresnaie. (Suite.) Sur les genres Aviceda (Swainson), Lophotes (Lesson) Lépi- degenys (Gould), et sur deux nouvelles espèces du genre Aviceda. Swainson forma le genre Aviceda en 1836 dans sa Class of birds, vol. 1«% sur une espèce de falconidée du Sénégal, remar- quable par un bec ayant deux dents de chaque côté à la mandi- bule supérieure, mais offrant, selon nous, beaucoup plus de rap- ports, quant à sa forme générale, avec celui des cymindis qu'avec celui des vrais faucons , ayant comme les premiers l'ou- verture des narines recouverte et en scissure étroite et oblique, les pattes faibles et courtes , et les tarses tellement courts qu'ils sont moins longs que le doigt du milieu , emplumés jusqu'à moitié de leur longueur, avec la partie nue restante couverte irrégulièrement d'écaillés à peu près hexagones, la plante des pieds singulièrement large et les trois doigts antérieurs séparés dès leur base. Swainson tout en reconnaissant , à la fin de sa caractéristique , que la forme générale de son oiseau est absolu- ment celle d'un Cymindis, ajoute : « excepté le bec qui est delà structure des vrais faucons. » Ici Swainson n'avait égard qu'à la double dent du bec, caractère bien faible selon nous pour l'as- similer à celui des faucons, puisqu'on retrouve une dent obtuse analogue chez le Cymindis cayennensis et qu'on la retrouve encore chez VIctinie plombée ; et , à coup sûr, ce caractère n'a jamais engagé les classificateurs à rapprocher ces deux oiseaux des vrais faucons. Nous trouvons beaucoup plus de rapports avec ceux-ci chez les falconidées bidentées d'Amérique, les faucons bidenté et Diodon des planches coloriées de Temminck, qui par leur bec court gros, élevé et très-arqué en dessous, par leurs narines découvertes et ovales , par leurs têtes grosses et arron- dies, leurs pattes de longueur et de force ordinaires et leur en- semble trapu, doivent réellement figurer près d'eux dans la sous- TRAVAUX INÉDITS. 125 famille falconinée, tandis que les aviceda si voisins des Cymindis et , par conséquent , des Bondrées doivent former avec eux et quelques autres genres , une sous-Çamille particulière sous le nom de cymindinée ou milvinée. — Swainson trouvant dans son Aviceda du Sénégal de grands rapports de plumage avec le coucou d'Europe , le nomma aviceda cuculoïdes et le figura dans son ouvrage intitulé Birds of fVest Africa , vol. 2 , pi. 1 , il l'y décrit comme ayant les parties supérieures , y compris les ailes et la queue , d'un gris cendré très-foncé , presque noirâtre sur les ailes; le milieu du dos, cependant, et les scapulaires étant d'un brun sombre , et le gris étant plus clair sur la tête et la queue, et comme ayant le dessous depuis la gorge jusqu'à la poitrine inclusivement d'un gris pale qui là se change en un blanc couleur de crème, traversé par de larges bandes d'un brun noirâtre et dont il y a deux sur chaque plume. Ces bandes disparaissent sur les cuisses , l'abdomen et les sous-caudales qui sont d'un fauve vif ou ferrugineux et sans aucune tache. Les couvertures sous-alaires sont ferrugineuses et de nuance uni- forme , la queue est terminée par une très-large bande noire et on remarque sur la rectrice la plus latérale et à sa base seule- ment, quelques demi-bandes irrégulières. La cire et les pieds sont jaunes. Longueur totale environ 16 pouces anglais, queue 8 pou- ces , tarse 1 7^. Swainson ne parle point de huppe occipitale et n'en a point figuré dans son dessin qui du reste semble, ainsi que sa description , avoir été fait sur l'oiseau de la Nouvelle-Hollande que M. Gould a nommé Lepidogenys subcristatus ; tant ces deux oiseaux offrent de rapports de forme et de coloration , sauf l'ab- sence de la huppe chez V Aviceda cuculoïdes. En 1831 M. Lesson avait formé, dans son traité d'ornithologie, le genre Lophotes sur une espèce de falconidée de l'Inde à mandibule supérieure également armée de chaque côté de deux dents petites et pointues, et figurée par Temminck dans ses plan- ches coloriées , pi. 10, sous le nom de Faucon huppart : G.-R. Gray dans sa List of gen. of birds donne pour synonyme à cet oiseau le Buteo crislatus, buse-bondrée huppée de Vieillot ou buse Ptilorhynque, Tem. col. 44, nous ne savons trop pourquoi, car la description de Vieillot appartient évidemment à cette bon- drée huppée de l'Inde, bien connue et figurée par Temminck, et ne peut même être soupçonnée appartenir au faucon huppart 126 REVUE ZOOLOGIQUE. {Avrtl 1846.) d'après sa taille que Vieillot indique comme plus forte que celle du balbusard , et d'après son plumage qui n'offre aucun rapport avec celui du faucon huppart. G.-R. Gray rejette ce nom géné- rique de Lophotes (Lesson) comme déjà employé en ichthyologie et lui substitue celui de Baza (Hodgson), formé en 1836, quoi- que Lophotes datât de 1831. Du reste, ce genre est remarquable, comme celui d'Aviceda, par un bec à deux petites dents pointues de chaque côté à la mandibule supérieure qui est prolongée et très-crochue , à mandibule inférieure courte , bec qui rappelle aussi bien plutôt, par son ensemble, celui du Cymindis ^ ou des Bondrées que celui des vrais faucons , car ainsi que chez ces pre- miers, les narines y sont ouvertes par une scissure étroite et oblique ; il est encore remarquable par des tarses courts , réti- culés à doigts très-courts scutellés , par des ongles comprimés très-faibles , par une huppe occipitale tombante , très-prolongée et une queue coupée très-carrément et même un peu échancrée , par des ailes fort longues , atteignant l'extrémité de la queue et dont Uîs rémiges sont étagées de la première à la troisième seu- lement qui est la plus longue. La coloration de cet oiseau est, du reste , fort remarquable ; il a la tête, le cou et tout le dessus d'un noir profond et assez luisant, avec une grande tache blan- che bordée de brun marron vers les deux tiers de l'aile, dont elle occupe presque la largeur. Le noir du cou est suivi d'une large bande blanche transversale qui couvre la poitrine et est suivie elle-même d'une nouvelle bande noire d'abord , puis marron foncé, ceignant le haut du ventre, son milieu est traversé de nouveau par une large bande d'un blanc roussâtre entremêlé de deux ou trois bandes étroites marron , alternant avec ce blanc roussâtre qui se prolonge plus bas sur les flancs où il est aussi traversé par des commencements de bandes marron. L'abdomen, les plumes des jambes et les sous-caudales sont d'un noir pro- fond. En 1 837 M. Gould décrivit dans les Proceedings de la même an- née, sous le nom de Lepidogenys subcristatus , un oiseau de la Nouvelle-Hollande, à mandibule supérieure également munie de deux petites dents de chaque côté, et offrant, du reste, dans toutes ses diverses parties et même dans sa coloration, de tels rapports avec VAviceda cuculoïdes de Swainson que sans sa huppe occi- pitale, qui manque chez l'aviceda cuculoïdes, on serait tenté de TRAVAUX INIÎDITS. 127 croire que c'est le même oiseau d'après les descriptions comme d'après les figures de ces deux oiseaux. Cependant M, Gould, au lieu de rapporter son oiseau de la Nouvelle-Hollande à ce genre aviceda, en fit un Lepidogenys (G.-R. Gray), genre syno- nyme de Lophotes Lesson et que M. G.-R. Gray lui a substitué , ce dernier étant selon lui employé antérieurement en ichthyolo- gie. Nous conviendrons que ces deux genres Lepidogenys ou Lo- photes et aviceda offrent de grands rapports entre eux; néan- moins le premier diffère du second en ce que ses ailes sont plus longues, proportionnellement , atteignant l'extrémité de la queue quand elles sont ployées, chez l'aviceda elles ne vont que jusqu'à un pouce et demi de cette extrémité en ce que ses rémi- ges ne sont étagées que jusqu'à la troisième qui est la plus lon- gue, elles le sont jusqu'à la quatrième chez VAviceda en ce que sa queue est un peu échancrée et assez courte à proportion des ailes qui en atteignent l'extrémité , à peu près comme chez le hobe- reau commun; chez V Aviceda ^ au contraire, cette queue est très-développée , à peu près comme chez les buses , et dépasse notablement les ailes ployées. Le premier enfin offre, au premier abord, dans son ensemble quelque analogie avec un hobereau et le second avec une buse , sauf toutefois la longueur des tarses. Nous avons reconnu de plus, chez le Lepidogenys ou Aviceda subcristaius Gould , dont nous possédons deux individus des deux sexes, un caractère qui n'a encore été signalé ni par M. Gould, ni par aucun auteur, c'est que non-seulement la mandibule supérieure est armée de deux petites dents, mais l'inférieure en présente aussi trois séparées par autant d'échan- crures dont celle de l'extrémité donne encore à cette extrémité l'apparence d'une quatrième dent obtuse quand on la considère de profil. M. Gould décrivant son Lepidogenys subcristaius (Birds of Australia, part. 14, PI. l),dit : « Comme il n'existe point ou que > peu de différence dans le plumage des individus que j'ai exa- » minés, je présume que les sexes sont semblables de coloration, » ils ont le dessus et les côtés de la tête, ainsi que le haut du dos, » d'un gris brunâtre, l'occiput et les plumes allongées de la » huppe occipitale d'un noirâtre brun ; le dos et les scapulaires^ » bruns, les ailes d'un gris brunâtre sombre, uniforme en des- » sus, d'un gris argentin en dessous , le croupion et les sus-eau- 128 REVUE ZOOLOGIQUE. [Avrll 1846.) » dales brun-chocolat, la queue d'un gris brunâtre en dessus, » plus claire en dessous , traversée à sa base par trois bandes B noires étroites, et terminée par un large ruban de même cou- » leur ; la gorge , la poitrine, partie des épaules et les sous cau- » dales d'un gris blanc teint de roussâtre; l'abdomen, les flancs » et les cuisses d'un blanc teint de fauve traversés par d'étroites » bandes d'un marron rougeâtre, le bec bleuâtre, les tarses » jaunâtres. » Nous possédons deux individus de cette espèce australienne dont l'un est conforme en tout à cette description et à la figure citée de M. Gould, tandis que l'autre en difi'ère d'une manière assez marquée pour nous faire présumer et même affirmer que M. Gould n'a eu connaissance , dans cette espèce , que d'un sexe , la femelle très-probablement, tandis que le mâle adulte que nous possédons offre des différences marquées dans sa colora- tion , telles que des nuances beaucoup plus pures et plus fon- cées et des bandes ventrales beaucoup plus larges; ainsi, le front , le dessus de la tête , l'occiput et le haut du dos sont d'un gris-ardoise plombé , les plumes occipitales tombantes sont pres- que noires à base blanche; le dos et les scapulaires sont d'un brun-chocolat foncé , tandis que les pennes primaires et secon- daires des ailes sont d'un beau gris-ardoise foncé très-pur ; la queue est en dessus du même gris-ardoise uniforme , seulement un peu plus clair, avec une bande noire terminale très-large , les rectrices latérales sont barrées à leur base seulement et ces barres irrégulières qui n'en atteignent pas les bords extérieurs, ne sont visibles en dessus que sur la première penne de chaque côté. Le dessous de l'oiseau n'offre pas moins de différence ; les sous-alaires , les sous-caurdales et les plumes qui recouvrent les jambes, au lieu d'être d'un roussâtre pâle, sont d'un roux vif ou ferrugineuses, le devant du cou et de la poitrine , au lieu d'être d'un gris sale teinté de roussâtre , sont d'un gris cendré pur, le reste du dessous, depuis la poitrine, est d'un blanc presque pur sur les côtés, n'étant lavé de roussâtre que sur la partie mé- diane de l'abdomen , tout ce dessous est traversé de larges ban- des d'un marron bordé de noir, à peu près d'égale largeur au blanc qui les sépare , tandis que chez les individus décrits et figurés par M. Gould, comme chez le second que nous possédons, TRAVAUX INÉDITS. 129 c^s bandes sont d'un brun pâle et terne et moitié plus étroites que les blanches. Les deux individus que nous possédons, dont l'un entière- ment conforme à la description et à la figure de M. Gould , l'autre, tel que nous venons de le décrire, étant entièrement Et plus loin : « Cet oiseau se » trouve à Cayenne , au Brésil et au Paraguay. Je l'ai déjà ren- » contré au sud et aussi plus au nord, dans les grands marais » ouverts et dans les prairies inondées , aussi bien que sur les » bancs de sable et le bord des rivières , dans les grands bois du » Brésil oriental. Là, on le voit qui se promène gravement » comme le héron , attentif à chaque objet étranger , ce qui est » cause qu'il n'est pas toujours aisé à tuer. » Azara décrit cet oiseau, mais il se trompe quand il dit qu'ili 166 REVUE zooLOGiQUE. {Mui 1846.) » n'entre pas dans l'eau ; car souvent je l'ai vu marcher dans les » prairies inondées ou savanes de toute la hauteur de ses jambes. » Azara dit encore que les plumes du cou de cet oiseau sont bor- » dées de blanc , au lieu que la tache blanche se trouve au milieu » de chaque plume. » Au Paraguay, on nomme cet oiseau Caraw. Les Portugais du » Brésil (dans les provinces que j'ai parcourues) le nomment » Garâo (Caron). » Telle est ma petite rectification , monsieur, si vous voulez » le permettre. Ayant trouvé beaucoup de petites erreurs sur » mes publications dans les ouvrages français , je serais charmé^ » monsieur , si vous vouliez seulement dire quelques mots sur » cette méprise , c'est-à-dire si vous vouliez dire que le Courlan » est placé dans mon livre dans la famille des Râles, avec les- » quels je lui trouve plus de parenté. » Telle est la teneur de la réclamation toute courtoise et élégam- ment rédigée que nous avons reçue de M. le prince de Neuwied et à laquelle nous nous empressons , selon notre habitude , de faire droit. Il en résulte que le système suivi par cet ornithologiste dis- tingué pour la classification du genre Courlan [Aramus. Vieil.) est celui proposé par Illiger et suivi par Spix , Lichtenstein et M. Alcide d'Orbigny, et que la dénomination adoptée par lui pour ce genre est celle créée par Wagler, c'est-à-dire iVof^^ero- dius. Ceci expliqué , il nous reste à donner la raison de notre er- reur. Il est de principe admis et reconnu en zoologie , surtout en ornithologie , que lorsqu'on veut créer un nom de genre , il faut autant que possible le composer de manière qu'il rappelle ceux des autres genres desquels il se rapproche le plus. Partant de là et ne songeant en nulle façon à décomposer grammaticalement le nom de Notherodius imposé par Wagler au Courlan, nous n'y avons vu , lorsque nous nous sommes oc- cupé de notre article sur cet oiseau , que les deux termes de comparaison d'un genre à un autre, c'est-à-dire un nom dont la première partie semblait nous rappeler celle du mot Nothu- ruSn, également appliqué par cet ornithologiste à l'une des cou- pes du genre Tinamou; et dans la seconde partie était celle TRAVAUX lîNÉDITâ. 167 donnée aux Gérons. Nous en avons donc conclu àans plus de ré" flexion que, dans Tesprit de Wagler, sa dénomination nouvelle devait impliquer l'idée des rapports qu'il aurait supposé exister chez le Courlan entre le genre Nothurus, d'une part, et le genre Ardea , en grec èpuiSiof , d'une autre part ; idée que nous avons rendue commune à M. le prince de Neuwied, qui avait adopté le même nom générique que Wagler. En y pensant depuis, et en nous reportant à la composition des deux noms créés par ce dernier, de Nothurus et de Nothero- dius^ nous avons reconnu que nous nous étions trompé, et que nous lui avions imputé une classification qui n'a pas dû entrer dans son jugement, d'ordinaire si exact et si sain. Car le mot grec NdOoç, Spurius , employé par lui comme ra- cine de ces deux noms , ne veut rien dire autre chose sinon que bâtard : ainsi Nothurus , queue bâtarde ou incomplète ; No- therodiuSy héron bâtard ou faux héron, rien de plus. Nous sommes donc maintenant bien convaincu pour notre part qu'en prenant les mêmes éléments de composition pour ces deux noms génériques, Wagler a agi sans aucune préoccupation de rapports existant entre ces deux genres si éloignés l'un de l'autre ; il n'a eu qu'un but, celui de préciser dans chacun d'eux le caractère qui lui paraissait le plus saillant, abstraction faite de l'identité du terme dont il se servait. Seulement, nous avons eu le tort de nous arrêter à la similitude de formation des deux mots, au lieu de nous fixer sur le sens étymologique. Quoi qu'il en soit, de cette rectification provoquée par M. le prince de Neuwied, il ressortira une double démonstration: d'une part, la nécessité de remonter aux sources étymologiques des noms de genres avant de conclure de leur similitude de composition quelque rapport d'un genre à un autre, et par suite l'utilité du Nomenclator zoologicus de M. Agassiz; et, d'une autre part, l'inconvénient d'employer les mêmes racines pour la création de noms de genres complètement étrangers l'un à l'au- tre ; inconvénients dont le moindre est d'exposer ceux qui s'oc- cupent d'histoire naturelle à imputer à un auteur une idée qui n'a jamais été la sienne , alors surtout que celui-ci n'a pas pri« 1« peine de donner son opinion sur la raison des rapporta d'un s,eme à un autre quant à la classification. 16S RftVDE zouLOGfQDË. {Mai 1846.) Description d'un nouveau genre de coquilles bivalves nomme TuGONiA ; par C. A. Récluz, pharmacien à Vaugirard (Seine). Nous avons émis ailleurs l'opinion que la forme et la posi- tion des cuillerons , dans les coquilles bivalves, était un carac- tère générique de première valeur. Cette opinion , nous l'avions puisée dans les exemples pratiques des conchyliologues qui nous ont précédé. En effet , c'est sur ce principe que Bruguière a distingué les Corbules des autres genres de coquilles ; Lamarck , les Lutraires , les Anaiines , les Crassatelles , etc. ; Cuvier , les Lavignons; Schumacher, les Périplomes ; Leach, les Thra- cies; M. Sowerby, les Pholadomyes, les Anatinelles , les Cu- mingies; Turton , les Frvilies ; M. Deshayes, les Mésodesmes ; M. Couthouy, les Cochlodesmes. C'est après nous être convaincu que ce principe est d'une grande importance pour différencier nettement entre eux les genres de cette catégorie , qu'il permet d'établir des coupes génériques mieux circonscrites et des rap- ports plus convenables , que nous avons cherché à l'appliquer à des coquilles dont l'étude des cuillerons avait été négligée sous ce point de vue. De l'examen que nous en avons fait est résultée pour nous la certitude que les Poronies devaient être séparées des Kellia de Turton , et les Syndosmyes des Jmphidesmes de Lamarck ; que les Amphidesmes de Lamarck , déjà améliorées par M. Sowerby , mais non entièrement débarrassées des es- pèces étrangères , les Lavignons de Cuvier, les Lutraires de Lamarck, et les Ligules de Montagu , devaient être circonscrites d'après les caractères des espèces typiques , comme cela a été proposé pour les Anatines de Lamarck, par M. Deshayes. Au- jourd'hui nous venons encore faire l'application du même prin- cipe à des coquilles que l'on a confondues avec les Anatines ou avec les Myes. L'auteur du savant traité des coquillages du Sénégal a décrit, sous le nom de Tugon , une coquille à laquelle il croyait recon- naître quelque affmité avec les Pholades , et qu'il a classée, pour cette raison, dans ce genre, probablement parce qu'elle vit , comme sa Pholade Julan dans l'argile durcie , ou parce que ses valves sont rayonnées de costules comme cette dernière. Ce cé- lèbre naturaliste , dans ce temps où les méthodes de classification commençaient à naître , mil son /u/«n et son Tugon dans la sec- TRAVAUX INÉDITS. 169 tionde ses Conques qu'il nomme Multivalves ; mais on ne conçoit guère cette détermination pour le Tugon , puisqu'il n'a en réa- lite' que deux valves. En consultant les tableaux placés en tête de ses descriptions , on voit qu'Adanson a connu l'animal du Tugon ; on y trouve que le mollusque de cette coquille a le manteau en forme de sac ouvert à ses deux extrémités opposées, deux trachées en forme de tuyaux réunis en un cône aussi long que le diamètre transversal de la coquille , et un pied assez petit pour ne faire aucune saillie au dehors des valves. A la page 263 de son ouvrage, Adanson donne la description suivante de son Tugon : « La coquille du Tugon est presque ronde , obtuse aux deux extrémités, peu épaisse, mais d'une assez grande solidité. Sa largeur est d'un pouce et quart (34 millimètres), et surpasse à peine d'un tiers sa longueur et sa profondeur (qui sont dès lors de 10 à 21 millimètres). » La surface externe de chaque battant est couverte de 40 cannelures longitudinales, croisées par autant de cannelures ou rides transversales extrêmement fines qui y forment un ré- seau très-délicat. » Les sommets sont peu sensiblement recoubés en dedans. D La dent de la charnière est grosse , ronde , assez courte el creusée en cuilleron. » Sa couleur est blanche. » On la trouve abondamment auprès de l'embouchure du Niger (dans le limon un peu durci). » Chemnitz, qui connut ensuite un des premiers la coquille du Tugon , l'inscrivit dans le genre Mye de Linné , sous le nom de Mya analina. Par ce nom spécifique, le savant conchyliologue allemand semble lui reconnaître de l'affinité avec les coquilles qu'on a rangées plus tard dans le genre Anatine. Schroëter , Gmelin, Bruguière , Wood et Dillwyn suivirent le sentiment de Chemnitz ; mais Lamarck , dont on ne saurait mettre en doute la grande sagacité , s'en éloigna en classant le Tugon dans ses Anatines ; et , en cela, il nous semble avoir mieux compris le rapprochement opéré par Chemnitz que les auteurs qui ont écrit après lui , attendu que la coquille, par sa forme générale , et les cuillerons du Tugon ressemblent beaucoup plus à ceux des Ànalines qu'à la forme générale et aux cuillerons des Myes. 170 REVUE zooLOGiQDE. (Mai 1846.) Mais , comme ses devanciers , Lamarck eut le tort de changer le nom spéciiîque de la coquille d'Adanson en lui donnant le nom ^''Anaiina globulosa , d'autant plus qu'en 1815 , trois ans avant la publication de son grand ouvrage , Wood, General Concho- logy , avait baptisé du nom de Mya globosa une variété de la même espèce. Quoique Lamarck ait bien compris que le Tugon ne pouvait appartenir aux Myes , genre qu'il avait parfaitement bien limité dans ses véritables caractères , il se trompa en l'associant à ses premières espèces d'Anatines , dont les caractères sont bien dif- férents. En effet , si l'on retranche de ses Anatines les espèces que l'on sait appartenir aux ThracieSj Périplomeset Corhules, et qu'on limite le genre aux seules espèces minces , fragiles , vi- trées, rudes au toucher, à crochets fendus et à cuillerons sou- tenus par une lame falciforme disposée en arc-boutant , on concevra évidemment que le Tugon ne pouvait pas plus lui être associé que les autres espèces appartenant aux genres que nous venons de citer. Nous devons cependant faire observer, pour être juste envers Lamarck , qu'à son époque la Conchyliologie entrait dans les premiers pas d'une réforme reconnue aujour- d'hui parfaitement nécessaire , et qu'il n'était pas facile d'arriver tout à coup à un classement irréprochable. Aussi la place que Lamarck lui avait assgnée ne pouvait être définitive. C'est ce que sentirent M. de Basterot et M. Deshayes ; mais dominés peut-être par l'opinion des prédécesseurs de Lamarck, et n'at- tachant pas la même importance à la position et à la forme des cuillerons des bivalves que nous croyons utile et nécessaire de leur accorder dans l'intérêt de la classification de ces mollus- ques, ces savants rejetèrent le Tugon des Anatines pour le resti- tuer aux Myes. Le premier de ces auteurs, ayant découvert une espèce fossile voisine du Tugon dans les terrains tertiaires de la Gascogne , îa décrivit et figura , dans les mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris , t. II (1825) , p. 95, pi. 4 , f. 21 , sous le titre de Mya ornata. Le second , ayant à traiter, dans l'Encyclopédie méthodique, Vers, t. II (1832) , p. 592, n" 3, du Tugon d'Adan- son , classé par Bruguière dans le genre Mye de cet ouvrage , pi. 229 , f. 3, a , & , lui donna le nom de Mya Tugon. Ce clas- sement, M. Deshayes l'a toujours conservé. Ainsi en pariant, dans TRAVAUX INÉDITS. 171 son ouvrage des Mollusques de la Morée, d'une espèce fossile de Tugon (remarquable par sa forme plus transverse, ses cuille- rons plus larges et l'épaisseur de ses valves) , il la considère comme l'analogue fossile du Tugon d'Adanson, et ajoute après l'habitat : a Si l'on examine la charnière, on reconnaît facile- ment qu'elle appartient aux Myes, et peut servir d'intermédiaire entre ce genre et les corbules. » Pareillement, dans les anno- tations que ce savant conchyliologue a ajoutées à la nouvelle édition de V Histoire des animaux sans vertèbres, de l'illustre professeur du Muséum, t. VI, p. 79 , n° 5, note 1 , non-seule- ment il conserve le Tugon dans le genre Mye, mais encore il établit des rapports qui, selon cet auteur, lient d'avantage l'es- pèce d'Adanson avec ce dernier. Voici ce qu« cette note ren- ferme : « Ce n'est point une Pholade, comme ce savant auteur (Adanson) le croyait, mais bien une véritable Mye intermédiaire, par la position oblique de ses cuillerons , entre ce genre et les Lutraires; » et, dans ses remarques sur le genre Mye de La- marck, même volume, p. 73, M. Deshayes cherchant à démon- trer les rapports que certains genres peuvent avoir avec les Myes , par l'appréciation des caractères de leurs coquilles, s'ex- prime ainsi : « Si l'on suppose que les cuillerons d'une Mye sont devenus flexibles, et qu'il a été possible de les amener à la posi- tion horizontale de perpendiculaire qu'ils étaient (la coquille étant placée à plat sur un plan horizontal) , on aura évidem- ment une charnière de Lutraire, mais en arrêtant le mouvement de torsion sous un angle de 45° environ , on aura la charnière de la Mya Tugon {Anatina globulosa, Lamarck) , qui est en effet intermédiaire entre les Myes et les Lutraires. » Avant d'établir, par la comparaison des caractères des Myes et des espèces de Tugonies , les différences que nous trouvons entre les deux genres , nous croyons devoir présenter ici quelques ré- flexions sur les observations précédentes de M. le D' Deshayes. Wous dirons d'abord que les Tugons ayant une coquille équi valve et des cuillerons semblables projetés en avant, ne peuvent servir d'intermédiaires entre les Myes et les Corbules. Nous dirons aussi que les cuillerons d'une Mye , ramenés à la position de ceux des Lutraires, ne montreraient nullement la charnière de ces der- nières, parce qu'il leur manquerait encore un des caractère» principaux des Lufraires, celui de la dent en V renversé. Ensuite, n2 REVDK zooLOGiQUE. {Mai 1846.) «i , comme le dit M. Deshayes , les genres Mye et Lutraire ne diffèrent entre eux que par la position relative des cuillerons , les Tugonies diffèrent aussi de ces deux genres par le même caractère et par la présence , la forme et la place qu'occupent leurs dents cardinales. Enfin si , comme cet auteur se plaît à le reconnaître, le Tugon est intermédiaire entre les Myes et les^ Lutraires , pourquoi dès lors conserver ces genres indépendants l'un de l'autre , puisqu'il existe , dit-on , un point de jonction entre eux , et cependant persister à vouloir réunir le Tugon aux Myes lorsque , comme les Lutraires , il en diffère par la position de ses cuillerons ? Il nous semble de la dernière évi- dence que les mêmes caractères opposés doivent déterminer les mêmes exclusions. Nous avons dit un peu plus haut par quels caractères les Tugonies diffèrent des véritables Anatines ; voyons en quoi elles- «e distinguent des Myes. Les Myes sont des coquilles transversalement oblongues ou ovales, suhéquilatéraies , équivalves , bâillantes aux deux extrémités latérales^ mais plus fortement en arrière qu'en avant , recouvertes d'un épiderme débordant de toutes parts le contour inférieur des valves et légèrement ridé en travers. Sous cet épiderme, Za surface extérieure des valves est striée irré- gulièrement et concentriquement sur toutes les espèces connues tant vivantes que fossiles. Quelques-unes ont le côté postérieur plus ou moins tronqué , et le bâillement qu'offre la coquille, à cette troncature , est ovalaire. Leurs crochets sont protubérants avec la pointe réfléchie en avant ; leur charnière, très-dissimi- laire , comme celles des corbules , avec lesquelles les Myes ont bien plus d'affinité , est formée sur la valve droite d'un cuille- ron ovale arrondi ou sultétragone ^ perpendiculairement en- foncé sous les crochets et avec les bords plus ou moins saillants, selon les espèces : sur quelques-unes, une protubérance ovalaire et transversale se montre au côté postérieur, tout près du cuille- ron. Sur la valve gauche , il y a une forte dent projetée en avant ^ horizontale par rapport aux crochets, irrégulièrement oh- ronde ou semi-oblongue , obliquant en arrière , comprimée en dessus , creusée d'une fossette exactement trigone pour recevoir le ligament. Cette fossette se trouve sSparée de la portion posté- rieure et plane de la dent par une ligne élevée, dentiforme. TRAVAUX INÉDITS. 173 faisant corps avec elle , mais qui n'est que le bord du cuilleron saillant en relief. Cette saillie est tantôt très-apparente ( Mya arenaria) et tantôt obsolète {Mya truncata Lamk, ntMya ovalis Turton). Le ligament est double, l'un externe , marginal, corné, étendu sur le bord cardinal, en travers des crochets ; l'autre, plus robuste , repose dans les cuillerons. Impressions muscu- laires dissimilaires , l'antérieure arrondie , la postérieure falci- forme; toutes les deux placées face à face sur les côtés opposés des valves et prés de la ligne médiane. Impression palléale large et profonde^ avec Vangle palléal allongé et étroit. Les coquilles du Tugon et autres espèces congénériques sont subglobuleuses ou obovales, transverses, très-inéquilatérales ^ ayant le côté antérieur plus étendu , arrondi et parfaitement clos y et le côté postérieur trois fois environ plus court, toujours tronqué, largement bâillant avec Vouverture arrondie. Leur surface extérieure est sculptée de rayons longitudinaux en to- talité ou sur le côté postérieur seulement, souvent croisés par des lignes concentriques. Les crochets sont petits, inclinés en arrière, mais avec les extrémités opposées. La charnière est si- milaire et se compose , sur chaque valve , d'un petit cuilleron arrondi, concave, saillant obliquement en avant sur la valve droite et accompagné , au côté postérieur, ô''unepetite dent indé- pendante ducuilleron ; sur la valve gauche , d'un cuilleron sem- blable, mais obliquant vers le centre du quart postérieur de la valve, avec une petite dent à côté et postérieure. Ligament double : l'un externe, corné, adhérent à la marge cardinale, en travers des crochets , comme sur les Myes , l'autre cartilagi- neux inséré dans les cuillerons. Impression musculaire posté- rieure , petite orbiculaire , située immédiatement au-dessous de la dent de ce côté ; Vantérieure oblongue , horizontale et placée sous la marge supéro-antérieure et à peu de distance des cuit- lerons^^ mais beaucoup moins étendue que sur la figure 3 6 de l'Encyclopédie. Impression palléale simplement arquée et Varc qu'elle forme peu cintré. De ces descriptions comparatives résulte évidemment la preuve que les caractères différentiels sont plus nombreux et plus im- portants que les rapports des deux genres. En effet , outre que les Tugons sont d'un volume toujours moindre , d'une forme différente , que leurs valves sont autre- 174 REVDE zooLOGiQDE. {Mai 1846.) ment sculptées et qu'elles sont toujours privées, tant dans la jeunesse que dans l'âge adulte , de l'épiderme qui revêt la co- quille des Myes, les Tugons en diffèrent principalement par les caractères suivants : leur côté postérieur est seul bâillant , et cette ouverture, toujours arrondie , a ses bords réfléchis; leur charnière est composée sur chaque valve d'un cuilleron tou- jours de même forme , autrement dit régulier, petit , arrondi , constamment saillant sur les deux valves, et accompagné d'une dent postérieure et libre qui manque aux Myes ; la forme et la position des impressions musculaires n'est plus la même; car au lieu d'être placées vis-à-vis des côtés opposés des valves, comme sur les Myes , elles sont situées un peu au-dessous de la marque cardinale. Enfin l'excavation palléale a une tout autre figure. Les rapports des Tugons avec les Myes consistent en ce que les coquilles présentent une ouverture plus ou moins grande au côté postérieur pour le passage d'un tube formé de deux siphons réunis ; que leurs valves sont retenues par un ligament externe de môme forme et dans la même position, que le ligament in- terne repose sur des cuillerons , et que les espèces des deux genres vivent enfoncées dans l'argile. Ces rapports, les Tugons les ont avec les Anatines , les Lutraires, les Thracies , etc. , etc. Ce sont donc ^esVapports de famille , mais non des affinités con- génériques. De l'examen comparatif auquel nous venons de soumettre le.s coquilles des Tugons et des Myes , il ressort que les caractères de première valeur, ceux sur lesquels les conchyliologues ont l'habitude de s'appuyer pour contituer les genres { la charnière et les impressions ) , n'ont sur le Tugon aucune ressemblance avec ceux des Myes , ni avec aucuns autres à cuillerons inté- rieurs; d'où il suit que les Tugonies doivent être isolés des genres avec lesquels on avait l'habitude des les confondre et servir ainsi de types à un genre nouveau. Ce genre , nous le caractériserons ainsi qu'il suit : Genre TuGONiE. Tugonia (Nohis). — Le T'tt^ow, Adanson. — Myœ specieSy Chemnitz , Schroëter, Gmelin, Brugnière , Dillvvyn , Wood, Basterot , Deshayes. — Anatinœ species^ Lamarck. jénimal ayant le manteau ouvert antérieurement pour le TRAVAUX INÉDITS. 175 passage d'un pied très-petit; tube conique, aussi long que la coquille et formé de deux siphons réunis (Adanson). Coquille libre , bivalve , équivalve , globuleuse ou subovale , très-inëquilatérale , bâillant largement et seulement en arrière. Crochets petits , postérieurs. Charnière ayant sur chaque valve un cuilleron petit , arrondi , concave , saillant obliquement et différemment en avant, selon la valve , accompagné postérieu-- rement d'une petite dent cardinale indépendante du cuilleron. Ligament double : l'externe placé sur le bord cardinal , en travers des crochets; l'interne fixé dans les cuillerons. Impressions musculaires àissimWdL^res : l'antérieure ovale, placée sous le bord cardinal, tout près du cuilleron, et la postérieure plus petite, circulaire, sous la dent subapéciale. Impression palléale très- courte et simplement arquée , se continuant sans interruption sur le pourtour interne des valves. Animal fere ignotum, pallio antice parum aperto pro pede minimo ; siphonibus duodus in tubo conico. Testa libéra, bivalvis, œquivalvis , valdè inaequilateralis , globosa seu subovata , postice valde aperta cum marginibus re- flexiusculis. Apices p^rvi , postice reflexi. Cardo in utraque val- vula dente cochleariformi parvo , rotundato, concavo, oblique ac diversimode antice producto juxtà valvulam, cum denticula postico approximato. Ligamentum duplicatum : externum elon- gatum , corneum , marginale , apicibus transversum ; internum cochlearibus affîxum. Impressiones m.usculares inaequales : an- tica submargine cardinali , ovato-transversa , postica minori , orbiculari, sub denticulo ; excavatio pallii abbreviata, arcuata. Les Tugonies sont des coquilles vivant dans l'argile durcie, à l'embouchure des fleuves. Une seule espèce, le Type du genre, habite le Sénégal ; les autres sont fossiles. Toutes portent des stries rayonnantes sur la surface entière des valves ou seulement sur la partie postérieure de celles-ci. ' Nons avions formé le projet de donner la diagnose de toutes les espèces connues ; mais comme plusieurs nous ont manqué par des circonstances indépendantes de notre volonté , cela n^'a pu se faire. Nous le regrettons d'autant plus , que ces dernière» n'ont été ni décrites ni figurées par les auteurs de leur découverte. Nous ne pourrons donc que les citer. 1. Tugonia Tugon (Nobis). — Le Tugon , Adanson, Séné- Î76 REVDK zooLOGiQDE. {Mai 1846.) gai, Coq., p. 263, t. XVIX, f. 2. Mya anah'na , ChemniU , Conch., 6, p. 28, t. II, f. 13 à IB. Gmelin, p. 3221,0» 11. Schroëter , Fini,, p. 615, Mya y n° 4. — Mya , Brugnière ,En' cycl. méth. vers., t. 229, f. 3, a, b; Mya anatina, Wood , Gen. conch., p. 94. Dillvvyn, Descriptive catalogue , p. 44, n» 6. Anatina globulosa, Lamarck, Hist. an. s. vers., t. V, p. 464 , n" 5. Mya Tugon, Deshayes, Encycl. méth. vers., t. II, p. 592, n® 3. — Var. B Testa antice laevigata, postice radiatim striata. Mya globosa^VJood^Gen. conch. (1815), p. 95, t. XXIV, f. 4 à 6. Dillwyn, Descriptive catalogue, p. 44, ii° 7.) Hab. dans l'argile durcie de l'embouchure du Niger. Cette espèce est globuleuse et acquiert le volume d'une forte noix ; sa sculpture extérieure varie ; tantôt ses rayons longitudi- naux occupent la surface entière des valves et sont croisés par des stries concentriques formant réseau , comme on peut le voir sur la figure a de l'Encyclopédie ; tantôt ces stries sont obso- lètes ; enfin , les rayons ne se montrent que sur la moitié pos- térieure des valves. Tel est alors le cas de la var. B. M. "Wood , qui n'a connu que cette variété, a pensé qu'elle était suffi- samment distinguée de celle d'Adanson par son côté postérieur seulement strié , et par les bords de l'ouverture aigus et réflé- chis en dehors. Ce dernier caractère est commun à toutes les es- pèces. Lamarck cite le Tugon avec doute; nous nous sommes convaincu que son Anatina globulosa est la même espèce , mais de taille plus petite que la coquille d'Adanson (Cabinet de M. De- lessert , Petit de la Saussaie , Deshayes et le nôtre pour le jeune age)(l). 2. Tugonia ornata (Nobis). — Mya ornata, Basterot, Des- cript. du bass. sud-ouest de la France, in Mem. Soc. hist. nat. Paris, t. II (1825), p. 95; t. IV, f. 25. —Hab. fossile des environs de Dax. Coquille obovale transverse, plus petite, plus mince, striée longitudinalement et subtreillisée au côté postérieur , lisse au côté antérieur ; cuillerons petits. Elle diffère de la précédente par sa forme , son volume , sa consistance , et par ses cuillerons proportionnellement plus petits (Cabinet de M. Boue et surtout celui de M. Deshayes). (1) Selon M. Petit de la Saussaie, M. Clone, officier de la marine royale, aurait décoo- wrt dans la mer Rouge une autre espèce de Tugonie , également sculptée de stri»» rayonnantes, mai» différente de celle d'Adanson. ANALYSES d'oUVRAGKS ISODVEADX. 177 3. Tugonia incrassala (Nobis). — Mya Tiigon. Deshayes, Morëe, p. 88, n" Ifi. Sans description ni figure. — Hab. fossiic les terrains tertiaires de la Morée . Cette espèce est un peu plus transversale que la Tugonia ornata ; ses stries, plus fortes , occupent la surface des valves ; ses cuillerons sont grands et ses valves d'une épaisseur vraiment remarquable (Cabinet de M. Deshayes). Il existe une autre espèce fossille, arrondie , un peu difforme , probablement térébrante , mais <îue nous n'avons fait qu'en- trevoir; cependant elle nous a paru différer heau<;oup du Tu- gonia Tugon. Nous présumons qu'elle appartient au terrain ter- tiaire de Bordeaux (Cabinet de M. Deshayes). II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Additions à la description du développement des Nudibranches, par M. Sars {Archives d'hist. nat.^ Berlin, 1845, p. 5). L'auteur a découvert le premier que les Nudihr anches ei\es Pomatohr anches éclosent recouverts d'une coquille extérieure enroulée. Que dans les premiers temps ils ne se servent pas du pied comme organe de mouvement (car, encore peu développé , il porte à son côté postérieur un opercule pour l'occlusion de la coquille quand l'animal s'y retire) ; mais il se sert de deux or- ganes en forme de nageoire, situés près de la bouche, et dont les bords sont munis de forts cils vibratils {Ann. des se. nat.., 1837, et Arch. d'Frichson, 1837 et 1840). Ces observations ont été confirmées par Lovén (Stockholm, 1841), et par Van Bene- rrs. ^Documents relatifs à l'histoire du j^enre Brachypiérolle^ par M. le docteur PucHERAN. Dans les travaux de détermination dont nous nous sommes occupés l'an dernier, dans la collection du musée de Paris , nous avons principalement porté notre attention sur les espèces d'oi- seaux originaires de Madagascar. C'est dans le cours de ces re- cherches que nous avons trouvé l'espèce qui fait le sujet du pré- sent article; elle a été indiquée [tlutôt que décrite par M. de Lafresnaye , et nous croyons être utile aux ornithologistes en complétant les renseignements trop concis donnés par cet ha- bile observateur. Brachypteracias squammigera, Lafresn. (Rev. Zool. 1838, p. 224.) — Grande tache d'un noir fuligineux commençant à un centimètre de la base du bec et finissant sur l'occiput. Cette tache est de forme presque triangulaire, à base occipitale, à sommet frontal. Les plumes qui la forment, lâches et extensibles, de façon à simuler une espèce de huppe , sont presque en entier noires dans le centre de la tache; elles présentent du roux sur les deux côtés de leur portion rachidienne, et cette teinte sépare le noir de la base d'avec celui du sommet. Sur les côtés, des dis- positions semblables sont reproduites, mais ici le roux occupe fréquemment l'un des côtés du rachis. C'est qu'entre le bord externe de la tache médiane céphalique et le bord supérieur de l'œil se trouve longitudinalement étendue une espèce de sourcil dont toutes les plumes, noires à leur base, offrent de petites bandes transversales de noir et de blanc roussâtre. Le blanc roussâtre forme le liséré le plus supérieur et dans la partie com- missuraledu sourcil droit et du sourcil gauche, en avant de l'œil, les zones rousses sont plus formées. Du dessous de l'œil part une bande noire qui se prolonge en arrière sur les côtés du cou, et entre celle de droite vt celle de gauche, se trouve un grand espace roux, étendu du côté droit au Tome IX. Année 1846. 13 194 REVDE zooLOGiQUE. [Juin 1846.) côté gauche, en dedans du fouet de l'aile. Au-dessus de cette bande noire s'en trouve une seconde , plus rapprochée du sommet de la tête et séparée de la première par un trait formé de plume» présentant la même coloration que le sourcil supérieur de l'œil» A gauche , cette seconde bande est mieux déterminée qu'à droite : ici, en effet, les plumes qui la composent présentent, près de leur terminaison noire , les taches rousses dont nous avons parlé à propos de la petite huppe céphalique. Ces deux bandes longi- tudinales , au reste , sont unies par une zone transversale de plumes noires bordant supérieurement le grand espace roux du dessus du cou, dont il a déjà été question. Le dos , les couvertures supérieures du prolongement caudal sont vert foncé : quelques-unes des plumes présentent à leur extrémité, sur leur face externe, deux petites taches superpo- sées, l'inférieure noire , la supérieure blanche. Cette dernière est quelquefois séparée du vert foncé du reste de la plume par un petit liséré vert-de-gris. Les grandes couvertures de l'aile sont vertes, mais d'un vert plus clair : elles présentent , en presque totalité, sur leur bord inférieur, deux petites bandes superpo- sées, l'inférieure noire, la supérieure blanche. La bande est bordée , dans presque tout son contour , d'un liséré vert-de-gris. A-U-dessus de ce liséré, se voit, sur le rachis de la plume, une petite tache noire variable en étendue , et de forme ordinairement triangulaire. Les six premières pennes de l'aile sont noires en dessus, dans la majeure partie de leur étendue, mais brunes seu- lement à leurs extrémités : elles présentent une bordure de la même couleur sur leur tiers intérieur. A la réunion de leur tiers npérieur avec leur tiers moyen , elles présentent une tache blanche. Les pennes du reste de l'aile sont vert olive en dehors, brunes en dedans, noires à leur base et en dehors le long de leur tige. En dessous , l'aile est brune et présente transversalement une bande blanche. Le contour inférieur de la queue est semi-elliptique : les pen^ nés qui la composent devenant de plus en plus longues, à me- sure que l'on se rapproche des pennes médianes. La penne externe est, en dessus, de couleur bleue à son tiers supérieur et en dehors : en dedans , cette teinte devient plus verte et bordée de brun. A mesure qu'on se rapproche des pennes centrales, le bleu se retire de plus en plus vers le centre et est remplacé par TRAVAUX INÉDITS. 195 àu vert. Vient ensuite sur toutes une tache rousse, à laquelle suc- cède une tache noire, bordée inférieurement par une tache bleu grisonnant, lisérée enfin elle-même de vert olive. Les deux pennes médianes sont dépourvues de la tache noire que portent les au- tres : la tache bleu grisonnant s'y trouve remplacée par une tache vert olive. En dessous , la tache de la base est brun clair : la tache rousse s'y trouve plus terne : la tache bleue est convertie en gris blanchâtre. Les pennes médianes en dessous, enfin, dif- fèrent encore par leur coloration des latérales : elles sont sim- plement roux terne. Les plumes du thorax et des côtés du cou forment de petites écailles portant dans leur centre une tache blanche entièrement cerclée de noir : ce noir est liséré de roux de rouille, bordé in- férieurement de brun. Les plumes de la gorge et du milieu du cou ont le blanc de leur centre immédiatement en contact avec le roux de rouille (liséré de noir) de] leur partie libre. Les hy- pocondres offrent des taches transversales roussâtres et noirâtres; le milieu de Tabdomen, l'entre-deux des jambes sont couleur de rouille. Les couvertures inférieures de la queue sont for- mées de plumes blanches finement lisérées inférieurement de brun. Les plumes de la tête et des parties inférieures sont très-dé- composées dans cette espèce : la mandibule supérieure est brune dans la majeure partie de son étendue ; l'inférieure blanchâtre à la base, noire plus en avant, blanchâtre à son extrême pointe, au ^milieu , comme sur les côtés, etc. Les ongles sont jaune de corne , ainsi que les tarses : les doigts ont la même teinte , mais plus <4>rune, plus foncée. Les dimensions de cet individu sont les suivantes : Longueur totale depuis le bout du bec jusqu'à l'extrémité d« la queue O'^jSO — de la queue (mesurée en dessus) 0 ,09 — dubec (le long dubord libre de la mandibule supérieure). 0 ,04 — — (en suivant la courbure de la mandibule supérieure). 0 ,03 — de la portion libre de la man- dibule inférieure .0 ,02 3/4 196 REVUE zooLOGiQCE {Juin 1846.) Longueur du tarse O^.Oô 1/2 — du médius (sans l'ongle). ... 0 ,02 1/2 — du pouce (sans l'ongle) 0 ,01 Nous possédons un second individu, appartenant bien sûre- ment à la même espèce, et qui diffère, par les caractères suivants, de celui que nous venons de décrire : 1» Par sa taille plus petite et par ses teintes plus claires dans le vert et le roux des parties supérieures. Les plumes zonées du sourcil sont plus blanches ; la tache noire du milieu de la tête est plus étroite et moins allongée, soit en avant, soit en arrière. Il arrive, dès lors, qu'en avant la liaison des deux sourcils, droit et gauche , s'opère dans un espace plus étendu de la région fron- tale, et qu'en arrière, la communication des deux lignes noires supérieures , naissant en arrière de l'œil , se trouve plus nette- ment limitée. 2» Par la moindre étendue transversale du grand espace roux sous-occipital et le plus grand nombre des plumes intersca- pulaires portant des taches noires , blanches , vert-de-gris. 3° Enfin par le grand nombre des taches parsemées sur les plu- mes des parties inférieures qui existent mieux définies et plus compactes. La teinte rouillée de ces mêmes parties est plus affai- blie et sur le thorax elle est vraiment insensible. Les tarses et les doigts sont moins foncés, plus jaunâtres. La mandibule supé- rieure ne présente pas, au même degré que chez l'autre individu, ses teintes cornées : l'inférieure, blanchâtre en dessous dans toute son étendue, est brune le long de la partie tranchante, tout en présentant quelques lignes de coloration cornée. Le bec est, en outre, plus court et son arête moins arrondie et plus sail- lante. En définitive , nous pensons que ce dernier individu nous pré- sente seulement une variété d'âge. Un très-jeune individu nous présente, d'avec les deux indivi- dus précédents, lescaractèresdifférentielssuivants : il est en entier roux , mais d'une teinte terne et foncée, sur la tête , l'espace in- teralaire et le cou. Dans tontes ces régions, les plumes sont d'un noir foncé à leur base ; sur le menton, au contraire, leurs racines sont blanches. Sur le dessus de l'œil et le front, elles offrent de» zones transverses de blanc roussâtre foncé et de brun, et en ar- TRAVAUX INÉDITS. 197 riére et un peu au-dessous de Toeil, on aperçoit une petite tache noire. Dans la région thoracique, les parties latérales sont d*un roux moins foncé que sur la tête et le dessus du cou; il existe sur les plumes de la partie médiane des zones de blanc roussâtre et de brun. Sur les hypocondres, quelques-unes , mais en très-petite quantité, offrent ce dernier mode de coloration. Le reste est brun enfumé, teinté de roux. L'abdomen est blanc duveteux. La co- loration des pennes alaires ne nous présente rien de particulier : mais leurs couvertures offrent un vert plus foncé, plus de roux et plus de brun que chez nos deux individus plus adultes, et la ta- che de l'extrémité est composée de deux bandes, l'inférieure brun noir; la supérieure blanc roussâtre et cerclée en dessus de brun noir, aussi bien qu'en dessous. Le dos est brun olive foncé. Dans tout cet individu, les plumes sontébarbées et très-décomposées. La mandibule supérieure est brun foncé ; l'inférieure jaune de corne. Nous pensions d'abord que c'est à un âge intermédiaire , entre les deux que nous venons de décrire, que s'appliquait la diagnose de M. de Lafresnaye , exprimée dans les termes suivants: Tout le dessus de la tête jusqu'à la nuque, ses côtés et tout le dessous de Voiseau sont roussâtre clair, mais chaque plume est comme écail. lée par de petits croissants noirâtres : le haut du dos est d'un roux marron: le reste j ainsi que le manteau et la queue , est d'un vert olive teinté de roux ■ la queue est traversée par une bande noire vers les deux tiers de son extrémité qui est cou- leur bleu de ciel : le bec est brun et les pattes jaunâtres (Revue zoologique, 1838, p. 224 ). Sauf la coloration de la tête et une appréciation différente des teintes , la description de M. de La- fresnaye concorde ^ en eflet , avec les nôtres. Mais de nouveaux renseignements, que nous devons à cet habile zoologiste, nous permettent d'affirmer que l'individu qu'il a décrit ressemble à l'un de ceux dont nous venons d'esquisser les caractères (1). Présentement, si nous comparons le Br. Squammigera aux (1) Voici ces renseignements qui compléteront la description donnée en 1838 par M. de Lafresnaye : ils sont extraits d'une lettre écrite à M. Desmurs, en réponse a unç missive dans laquelle M. Desmurs, satisfaisant à l'un de nos désirs, loi avait demandé quelques notions relatives au ^enre brachyptérollo. « Cliez le Br. pittoides , le tarse est plus long de une à deux lignes que chez le Br lep- » tosomus ; et chez le premier, le pouce avec son ongle pst de moitié plus court que chez » le second, l'ongle également compris. Le Br. squammigera est intermédiaire aux deux : » il a de longues jambes , comme le Br. pittoides : mais son bec pins renflé le rapproche ».da.fir. lej>to$omus. —La tête du Br, tquammigera ( manie d'ane bande médiane, d'an 198 REVDË ZOOLOGIQUE. {Juin 1846.) deux espèces antérieurement décrites, nous trouvons les diffe^ reïices et les analogies suivantes : 1° 11 est intermédiaire par sa taille entre le Brachypteracias leptosomuset \e Brachypteracias pittoides. Mais il s'éloigne de la première de ces espèces , pour se rapprocher de la seconde, non- seulement , comme l'a dit encore M. de Lafresnaye, par son tarse plus allongé, mais, en ontre, par la brièveté du pouce. 2o La forme générale de son bec est celle du Br. leptosomus , mais il est moins fort, plus comprimé. Sous ce dernier point de vue , il ressemble plus au Br, pittoides, et semble le lien d'union de ces deux espèces. La forme et la structure de ses narines, moins couvertes, plus ouvertes par cela même, et plus ellipsoïdales, le rapproche en second lieu du dernier de ces types. Il s'en rap proche encore par le roux de l'espace dorsal interalaire , mais s'en éloigne par la coloration différente du dessus de la tête , de la queue, des parties inférieures, etc. 3** Par la coloration des taches des couvertures alaires , il res- semble, au contraire, au Br. leptosomus , mais s'en éloigne par Ves plumes, à forme arrondie, des parties inférieures, coupées carrément dans le dernier. Le mode de coloration offre dans les deux, il est vrai, beaucoup d'analogie: mais la zone blanche ter- minale de la queue, si peu étendue chez le Br. leptosomus^ est remplacée par du bleu , occupant un plus large espace chez le Br. squammigera; le dessus de la tête, en outre, offre des con- ditions de ptilose totalement différentes, dans les deux espèces- que nous ccmparons. Les trois espèces que nous venons de comparer se ressemblent donc beaucoup réciproquement, en même temps que des diffé- rences qu'on aurait tort de dédaigner tracent entre elles des lignes de démarcation bien tranchées. Ceci devient même évi- dent par la comparaison des formes du bec : car nos individus » bean noir, étendue dn front à l'occiput) , les côtés du cou , la poitrine et les flancs sont » écaillés de noirâtre brun sur fond blanc teinté de roussàlre. Le haut du dos est fauve; B le dessus et les ailes olive , avec des écailles blanches bordées de noir à l'extrémité de » toutes les couvertures petites , moyennes et grandes. Croupion et queue olive : les rec- » trices latérales bleues à leur base . puis olivâtres . puis traversées , vers les deux tiers de^ » leur longueur, d'une bande roussâtre suivie d'une autre d'un noir profond. Toutes sont » terminées d'une bande bleue, blanchâtre à l'intérienr des reclrices, excepté les intermé- s diaires qui sont toutes de couleur olive, traversées seulement de la bande roussâtre. Lon- » gueur totale. 2S centimètres. » Qu'il nous soit permis, en terminant cette note . de remercier M. de Lafresnaye de sa Weoveillante communication , et de la courtoisie avec laquelle il veut bien nous permettre *« mettre à profit , pour nos travaux futurs , ses profondes connsissancos en ornitholosie.. TRAVAUX INÉDITS. 109 d'une même espèce, comparés entre eux, offrent des modifications différentielles qui, à nos yeux, n'ont qu'une valeur individuelle. Un fait de même nature nous est offert par le genre Mésite (Hé- sites, Is. Geoff. St-H.). L'espèce, décrite tout récemment par M. Desmurs, celle qui l'a été plus anciennement par M» le profes- seur Geoffroy Saint-Hilairefîls, se ressemblent considérablement entr'elles par la coloration, et cependant des formes rostrales différentes les séparent nettement. Quant à ce qui concerne la place du genre Brachyptérolle dans le système, nous pensons que ce type générique est bien placé à côté des Rolliers. ^ous trouvons beaucoup de ressem- blance entre ces deux genres par la structure des doigts. Quoique chez les Rolliers les doigts soient moins allongés, il y a chez eux moindre allongement du doigt interne, comparé à l'externe; sous ce point de vue, nos Brachyptérolles leur ressemblent. Lo tarse, il est vrai, est moins allongé chez les Rolliers, mais dans les genres voisins (Kitta, Myophonus, Calodera) cet allongement reparaît quoique les deux doigts latéraux diffèrent moins en longueur. Il y a là un lien de transition, par l'intermédiaire de l'organe locomoteur, entre deux types d'ailleurs si séparés par la forme du bec. Pour ce qui est du pouce, généralement petit chez les Rolliers, l'un de nos Brachyptérolles (c'est le Br. collaris) le présente très-bien formé, presque aussi grand que chez le Kitla vires- cens ; chez le Brach.pittoides et le Br, squammigera, il est, au contraire, très-rudimen taire, tandis que le tarse devient plua allongé. Mais cet allongement du tarse est le seul point de res- semblance qu'ils nous semblent, pour le membre postérieur, offrir avec les Brèves. Chez les Brèves, en effet, le pouce est très- bien formé, muni d'un ongle, le plus fort de tous ceux de la patte; le médius est plus long que les deux doigts latéraux, et parmi ceux-ci, l'interne moins long que l'externe. Rien de sem- blable chez nos deux plus petites espèces de Brachyptérolle , les deux doigts latéraux s'y trouvent plus longs, par rapport au mé- dius. De plus, chez les Brèves, le doigt externe est réuni au médius jusqu'à la première articulation, l'interne en grande par- tie libre. Chez nos Brachyptérolles, je trouve le doigt interne, aussi bien que l'externe, très-peu réuni au médius. Dans la structure de l'aile, je trouve la quatrième penne la 200 KEVUE Z(>oLO(uguE. {Juin \S\6.) plus longue, lu cinquième l'égalant presque, comme dans le genre Âitta : sous ce point de vue, par conséquent, notre type madé- casse s'éloigne des genres Coraciaset C'o/^am, pour se rapprocher des Brèves. Quoi qu'il en soit de ce mélange de caractères appartenant à divers genres, nous croyons devoir isoler du genre Brachypté- rolle le Brach. pittoides et le Brach. squammigera. L'allon- gement du tarse et la brièveté du pouce nous semblent légitimer cet isolement, et nous désignerons ce nouveau type générique sous le nom d^yitelomis. Les deux espèces ci-dessus indiquées deviendront AteL pittoides et j4tel. squammigerus. Peut-être même lorsque nous connaîtrons un plus grand nombre d'indivi- dus de ces deux types, sera-t-il nécessaire , à cause des diffé- rences dans la forme du bec, de séparer de nouveau ces deux espèces : mais momentanément nous croyons prudent de les isoler seulement du Brach. leptosomus. ScR le Lanion huppé, Lanio cristatus de Vieillot, et sur une nouvelle espèce du genre Lanion., par M. De Lafresnaye. \ieillot forma son genre Lanion (Lanio) en 1816 ou 1817, dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , sur une espèce de Tangara décrite par certains auteurs sous le nom de Tanagra atricapiîla, et par Buffon sous celui de Tangara mordoré, enl. 809 , f. 2. — Il avait cru trouver dans la forme du bec de cet oiseau , armé vers les deux tiers de sa mandibule supérieure d'une sorte de dent obtuse , un caractère suffisant pour le retirer non-seulement du genre Tangara où il avait figuré jusqu'alors, mais même de sa famille des Péricalles répondant à la famille Tanagridœ actuelle , et le transporter dans celle des Collurions répondant à celle des Lanidœ actuelle. Nous n'avons jamais partagé l'opinion de Vieillot quant à ce second point , car nous avons trouvé tant de rapports entre ses Lanions et ses Tangaras tachyphones dont quelques-uns offrent même lindice de la dent obtuse au bec, que dès 1837, dans notre Synopsis av. Amer, a Dorl. et De Lafr. , etc. , nous fîmes, des Lanions de Vieillot , une .section des Tachyphones sous le nom de Tachy- phoni medio-dentati. Nous y avions encore été engagés parce TRAVAUX INÉDITS. 201 que nous avions remarqué : i" que chez le Lanion mordoré comme chez les Tachyphones à fond du plumage noir comme lui , les jeunes présentaient un plumage uniformément fauve , livrée qtte jusqu'ici on avait attribuée à tort aux femelles ; 2° que les adultes de ces Tachyphones noirs, tels que le Nigerrimus , le Cristatus Gmel. , le Surinamensis Briss. , le Figorsii Swains^ le Luctuosus nob. , avaient, ainsi que les trois espèces de La- nions à nous connues , une tache blanche le long de la partie de l'aile qui borde les scapulaires. — En cela, du reste, M. G. R. Gray, dans sa List of gen. ofbirds, a émis une opinion con- forme à la nôtre , puisque tout en admettant le genre Lanio , il Pa placé dans la famille des Tangaras et non dans celle des Pies-griéches. Si le Lanion mordoré de Vieillot , de Cayenne et du Brésil , est un oiseau assez commun et bien connu, il n'en est pas de même desonZamon huppé, Lanio cristatus, sa seconde espèce, qui n'aura peut-être été reconnu par aucun ornithologiste. Vieillot le décrit comme étant noir, ayant une huppe rouge , les lorum et le capistrum jaunes , le milieu de la gorge roux, le pli de l'aile blanc en dessous, avec le reste du plumage, le bec et les pieds noirs. — Nous avons toujours trouvé dans cette des- cription tant d'analogie avec la coloration du Tangara ou Ta- chyphone bien connu sous le nom de Tangara houpette , Buff.. Tanagra cristata , Gmelin , que nous avons pensé que Vieillot avait bien pu , par inadvertence , décrire cet oiseau sous deux noms différents, comme il l'a fait pour son JRoilelet omni- color et quelques autres espèces de Azara. (]e qui nous l'a fait présumer, quoique la Houpette diffère de sa description par son croupion roux et par ses lorum noirs, c'est que, comme le Lanion mordoré, elle présente une dent obtuse à sa mandibule supé- rieure , caractère qui n'avait point été remarqué par les auteurs, excepté par le descripteur par excellence Brisson, et suffît pour prouver que c'est bien à tort qu'ont voulu l'assimiler comme variété à une autre espèce bien distincte et ne présentant pas ce caractère, Buffon, Gmelin, Vieillot lui-même et autres. Ainsi la pi. enl. 7, f. 2 représente seule la tTflîV Houpette, Tanagra cristata, Gmel., parfaitement décrite et figurée par Brisson , dix ans auparavant, Omit, suppl. , P. 65 et pi. 4 , f. 3 ; tandis que l'oiseau de la pi. enl. 301 , f. 2, que Buflbn et après 202 REVUE zooLOGiQUE. (Juin 1846.) lui les auteurs précités ont regardé comme variété d'âge ou d» sexe de la Houpette , est une espèce distincte indiquée comme telle sous le nom de Tanagra Martialis par Temminck (Ma- nuel, Analyse LXX). Mais en cette occasion , Temmink a eu, comme les auteurs précités , le tort de ne pas consulter l'Orni- thologie de Brisson , car il y aurait trouvé son Tangara Mar- tialis^ ou prétendue variété de la Houpette^ parfaitement dé- crite et figurée (Omit, supplém. , P. 46, pi. 3 , f . 1), sous le nom de Merle de Surinam , Merula Surinamensis ; ou trompé peut-être par ce nom générique de Merle donné à tort par Brisson à cet oiseau , il n'aura pas cherché à reconnaître si sa description n'était point celle d'un Tangara^ faute qu'a com- mise d'abord Buffon qui , se contentant de copier exactement la description de Brisson, l'indique sous le nom de Merle de Surinam, et est imité en cela par Latham, Gmelin et Vieillot. — Cependant en lisant attentivement la description de ce pré- tendu Merle « gros comme une alouette , d'un noir luisant , avec » le dessus de la tête, les côtés de la poitrine, le croupion d'un » fauve jaunâtre , les couvertures alaires les plus proches du » corps et toutes les inférieures blanches, et la base des rémige» » roux pâle » et surtout en observant sa figure , Briss. , Suppl. , pi. 3, f. 1 , il est impossible de n'y pas reconnaître la prétendue variété du Tangara Houpette, le Tangara Martialis^ Temm. 11 résulte de ces deux descriptions de Brisson, antérieures de dix ans à celles de Buffon , que le nom de Cristatiis du pre- mier auteur doit rester à l'espèce seule figurée par Buffon, pi. enl. 7, f. 2 ; tandis que celle de sa pi. enl. 30l , f. 2, également décrite et figurée par Brisson sous le nom de Merula Surina- mensis, ôo\t conserver son nom spécifique de Surinamensis et prendre celui de Tachyphonus Surinamensis ( Briss. ) au lieu de celui de T. Martialis ( Temm.) En observant la forme très-comprimée , allongée et grêle de ce dernier oiseau , on ne sera pas bien étonné que Brisson en ait fait un Merle, mais on le sera davantage qu'il ait été regardé «omme variété d'une espèce à bec plus court, plus épais et à dent obtuse vers son milieu. On peut conclure, ce me semble, de ces observations : î" que si ie Lanion huppé , Lanio cristatus de Vieillot , n'est pas le même oiseau que la Houpette de Buffon , Tangara nigra cristata de TRAVAUX INÉDITS. 203 Brisson , Tachyphonus cristatus de Vieillot, c'est au moiDs une espèce tout à fait l'oisine ou une simple variété qui , dans son plumage noir, à huppe rouge , à front jaune , à aile blanche en dessous, à gosier roux , la rappelle entièrement, ainsi que ce groupe de Tachyphones noirs huppés dont elle fait partie , et établit un passage réel entre les Tachyphones de Vieillot et ses Lanions , ce qui place évidemment ceux-ci dans la famille des Tangaras bien plutôt que dans celle des Pies-grièches ; 2° que si on acquérait la certitude que le Tanagra cristata (Brisson, Gmelin , etc.) , ffoupette de Bufibn, enl. 7, f. 2 , fût une espèce distincte du Lanio cristatus de Vieillot , il n'en devrait pas moins, d'après la forme de son bec à dent médiane obtuse , figurer dans le genre Lanio , puisqu'il en offre le caractère , conserver son nom de Cristatus qui lui fut donné primitivement par Brisson^ et changer le Lanio cristatus de Vieillot en Lanio Fieillotii De Lafr. Les espèces peu nombreuses qui composent aujourd'hui le genre Lanio de Vieillot sont à notre connaissance ; 1° Lanio atricapillus Vot, N. Dict. d'hist. nat. , vol. 17, p. 305. — Id. Vot, Gai., pi. 13. •— Le Tang ara mordoré , Buff., enl. 809, f. 2. — Tanagra atricapilla , Gmelin (de Cayen- ne et du Brésil). 2° Lanio cristatus, Lanion huppé Vot, n. Dict., vol. 17, p. 305. — Tanagra cristata y Gmel. ; Tangara houpette, Buff., enl. 7, f . 2. Si, d'après nos prévisions, on reconnaît l'identité de la Houpette avec le Lanio cristatus du Brésil , rapporté par feu Lalande. 3° Lanio versicolor, nob. Tachyphonus versicolor^ d'Orb. et de Lafr. Synop. avium Amer, p. 28. — Pyranga versicolor^ d'Orb. Voy. en Amer. Ois., p. 262 , pi. 19, f . 1 . — (Bolivie au pied des Andes, d'Orb.) (I). 4* Lanio luctuosus , nob. Tachyphonus luctuosus , nob. , (1) Qnoiqne collaborateur de M. A. d'Orblgny dans la partie ornitbologtqoe de son Toyage en Amérique, nous sommes loin de partager son opinion quant à certaines es- pèces qu'il a cru devoir classer, au moment de la publication de leurs articles dans son Toyagc, dans d'autres genres que ceux où nous les avions placées de concert avec loi dans noire synopsis. Tels sont notre Tachyphone versicolor , notre Tachyphone en deuil (Synopsis av. amer., p. 28 et 29), que nous placions alors dans notre section des Tachyphones à bec dentelé ou Lanions de Vieillot et que M. d'Orbigny a placés dans le» Pyrangas, se fondant en cela sur la dent médiane de leur bec et sur leurs mœurs fo- vestières. 11 est évident cependant que les Lanions de Vieillot ont, dans la forme très- comprimée , allongée et crochue de l'extrémité de leur bec , dam leur coloration tanton pas Toir un système nerveux d'holothurie? Ces deux importantes découvertes, dont la dernière montre évidemment le système nerveux complet d'un animal rayonne, et l'autre un segment de ce système, confirment, suivant M. Duvernoy, les rapports des Helminthes avec les Zoophytes, et la nécessité de les séparer des Annélides et des Animaux arti- culés, comme l'avait fait M. Cuvier. Circonscrit, ainsi qu'il Fest dans la méthode de M. Duvernoy, le Type des Articulés est facile à définir et à comprendre dan» les généralités que nous avons indiquées. (t) Voir V Institut du 30 mai 18(6, p. 173. TRAVAUX IISÉDITS. .9lIi7 On ne peut, au contraire, plus rien dire dégénérai , lorsqu^on y place les Helminthes et la classe des Turbellaria. Il nous reste encore à rendre compte de l'opinion de M. Du- vernoy sur cette dernière classe établie par Ehrenherg. Personne n'est plus que moi, a dit ce professeur, dans la partie historique de son cours, disposé à rendre justice au mérite éminent de M. Ehrjenberg, à reconnaître l'importance de ses belles décou- vertes sur l'organisation des Botifères, des Méduses, etc. Je les ai signalées dans mes leçons orales et imprimées (1), de manière à les faire apprécier par plusieurs auditeurs de mérite, qui ont appris à les connaître dans ces leçons, et dont ils ont préparé les esprits pour des découvertes analogues. Mais cette admiration ne va pas jusqu'à me faire adopter ni la dénomination nouvelle des Bryozoa ( animaux mousses ) , au lieu de celle généralement reçue de Polypes , etc. ; ni celle des Turbellaria (2). Cette classe, dans laquelle M. Ehrenberg réunit aux Planariés les Nais et les Gordius, comprend beaucoup de genres mal ca- ractérisés (3), ainsi que l'a démontré M. Oersted. M. de Siebold (4), après avoir fait l'éloge du travail cri- tique de M. Oersted, sur cette classe, l'a réduite aux Pla- nariés; ce n'était pas la peine de la conserver; c'était encore moins une raison pour la placer dans le Type supérieur des Arti- culés ou des Annelés. Le système nerveux des Némertes^ celui des Planaires y ayant les caractères principaux, dans sa disposi- tion générale, de celui plus anciennement connu des Ascarides des Linguatules et des Douves, M. Duvernoy a dû réunir ces animaux dans sa classe des Helminthes, ainsi que nous l'avons fait connaître dans notre premier article. Description de cinq espèces nouvelles de Coléoptères d'Espagne ; par le D' M.-P. Gkaells , professeur de Zoologie au Musée des sciences naturelles de Madrid. Elophorus frigidus. — Supra cupreo-œneus , subtus fuscus , (1) Voir , entre autres , le premier Fascicule de ces Leçons, i (S) SymbolcBi physicœ , Index l, 1831. Corallien thleref des rothen meeres. Berlin. 183*. Àbh. der Acad. Wissenschaften zu Berlin , 1835. (3) Entwurf einer iystemathchen Eintheilung , etc., der Platltoûrmer , von A. S. Oertted . Copenhagen , 1844. (4) Lehrbucb der rergleirhenden Anatomie. V. Siebold und Stannius. Erste Abth : Kritei heft, p. ifil. 218 REVDF, ZOOLOGIQUË. (Juifi 1846.) pedibus , palpis antennisque pallidis : capite thoraceque punc- tulato-granulosis : capite depresso medio linea Ysignato : thorace quinque sulcato , sulcis rubro-cupreis , flexuosis : medio recto dilatato, externis posterius puncto profundo impresso ; costulis vifidi-œneis , granulatis , granulis depressis , in medio puncta- tis : elytris fusco maculatis , striatopunctafis , striis 10 in singulo, suturali prope angulo scutellari bifurcato. — Long. 0.0055, lat. 0.0025. — Montagnes de Pen a-Lara , dans les eaux glaciales du lac de Los Pajaros. Cebrio Carrenii. — A ter, punctatus , viUosus, pilis nigHs , e foveolis punctorum nascentibus , in elytris brevissimis , decum- bentibus : elytris pallidis, apice margiçibusque nigris. — Long. 0.016, 5:lat. 0.006. Madrid. Aphodius carpetanus. — Niger , subnitidus , supra glaber , subtus punctulato-subhispidus : clypeo mustico , punctulato , marginato , angulis ciliato-penicillatis : prothorax transversus , tergo subconvexo , nitido , rare et laevissime punctato , angulis posticis rotundatis ; antice margine ferrugineo, lateribus margi- nato-ciliatis. Scutello apice laeviusculo , basi ruguloso-punctato. Elytris piceo-nigris , striatis, interstitiis tenuissime punctato- rugulosis. — Long. 0.015 , lat. 0.006. — Monts Carpetanos. Chasmatopierus hispidulus. — Ater, punctatissimus , hispi- dulus ; elytris testaceis, marginibus nigricantibus.— Long. 0.007, lat. 0.005. — Montagnes de Guadarrama. Eucnemis Feisthameli. — Pubescens , creberrime punctatus, rubroferrugineus, capite thoraceque obscurioribus , tenuissime granulatis : oculis nigris; tergo subquadrato, convexiusculo : elytris submarginatis , punctato substriatis , pilisque flavescen- tibus retrorsum decumbentibus tectis. — Long. 0.0076, lat. 0.002. — Catalogne. IHoTE sur deux Polypiers de la famille des Coraux, appartenant aux genres Solanderia et Pterogorgia; par MM. P. Duchas- SAING, de la Guadeloupe, et Hardouin Michelin. Les recherches de M. P. Duchassaing n'ont pas été infruc- tueuses depuis son retour à la Guadeloupe, et tout fait espérer «de bonnes et intéressantes récoltes, Dans le peu d'objetSHju'il » TRAVAUX IfSÉDIlS. 219 déjà envoyés en France, on doit distinguer, en outre d'un trèfi- bel individu du Penlacrinus caput Medusœ^ Miller, maintenant en la possession de M. Michelin, 1" Un joli polypier formant passage entre le genre Corallium et celui Melitœa. 11 est flabelliformc, et très-branchu , mais, au lieu d'avoir les tigçs pleines, dures, compactes, comme le pre- mier, elles sont spongieuses à l'intérieur, comme la parties des Mélitées qui se trouve entre les articulations dont, du reste, on ne trouve aucune trace. Les grands et petits rameaux sont peu flexibles, d'un brun pourpre, presque rondes, striées extérieure- ment et recouverts d'une croûte très-légère, quelquefois coton- neuse. Cette dernière partie provient sans doute du dessèchement des animaux. Ces différents caractères nous ont autorisés à en former un genre nouveau sous le nom de Solanderia, en l'honneur du doc- teur Solander, qui accompagna Cook dans ses voyages et auquel la science doit u» ouvrage sur les Polypiers. Nous allons donner les caractéristiques du genre et de l'espèce qui est unique jusqu'à présent. Sa taille est d'un décimètre. Solanderia gracilis. Duchassaing et Michelin. S. fixa^ sub/lexilis^ ramosissima , flabelliformis ; ramis, ra- mulisque subrotundis , irregularibus , striatis , spongiosis , fusco-purpuratis ; crustâ polypiferâ tomentosâ vel granu- losâ. Habite les mer§ de la Guadeloupe. 2° Un très-bel exemplaire d'une Gorgone voisine de la G. an- ceps, Lmck, mais beaucoup plus grande. Comme elle, elle a les animaux disposés sur deux rangs opposés dans des pores tubuleux et rangés parallèlement; il en résulte que les rameaux sont très -plats et forment des espèces de lanières dichotômes et assez longues. De la base à l'extrémité , la hauteur serait de près d'un mètre si les branches ne se courbaient pas. La largeur commune des rameaux est de 10 à 12 millimètres, et la couleur de la croûte animale est d'un jaune paille un peu co- lorée en rouge vers les pores. Ces derniers ont 4 à 5 millimètres de profondeur reposant sur une très-petite branche cornée; ver» la base et dans les rameaux inférieurs la partie cornée devient 220 REVUB ZOOLOGIQDE. (Juifi 1846.) forte, noirâtre et grossièrement striée. La croûte superficielle cesse alors de contenir des animaux. M. Ehrenberg (Die Corail, des Roth. Meeres.) ayant créé le genre Pterogorgia pour les Gorgones comprimées dont les po- lypes sont régulièrement disposés sur deux séries parallèles , nous pensons devoir donner à Pespèce en discussion, qui a été trouvée entre la Guadeloupe et Marie-Galahde, les noms et ca- ractéristiques ci-après, savoir : Pterogorgia Guadalupensis ^ Duchassing et Michelin. P. fixa , ramosa , dichotoma ; ramulis compreséis, latis^sim- plicibus, eœtremitatibus rotundatis ; poris parallelis, in séries latérales^ binas, regulatim dispositis; cortice rugosâ, flavâ; axi corneOy ad basim crasso, nigro, striato. II. ANALYSES D»OUVRAGES NOUVEAUX. Natural history of New York. — Histoire naturelle de l'État de- New- York. 1842 , etc. , in-4», avec planches. Nous avons annoncé dans la Revue zoologique (année 1841 , pag. 283) l'ouvrage de M. le docteur Gould , sur les animaux in- vertébrés du Massachussetts, excellent travail publié aux frais de cet état. Honneur, disions nous alors, à ceux qui ont conçu cette heu- reuse idée, et au savant qui a si bien secondé leurs vœux : nous ajoutions encore que , si les autres états de l'union suivaient cet exemple, ce peuple nouveau, à qui l'on a parfois reproché de sacrifier les droits de l'intelligence aux intérêts matériels, aurait donné un bel et bon exemple à la vieille Europe si fière de ses académies et de ses illustrations scientifiques. Cette réflexion nous était suggérée par le regret , que nous avons souvent ressenti , de voir faire, de ce côté-ci de l'Atlantique, des dépenses, souvent con- sidérables, pour découvrir et publier les productions des pays lointains, tandis que l'on ne fait aucun sacrifice pour nous don- ner une histoire des productions de notre sol et de nos mers. Ce regret nous l'éprouvons encore , et d'autant plus vivement que le vœu que nous exprimions semble avoir été entendu , aux ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. t^i21 États-Unis, et j'ajouterai parfaitement compris par des hommes judicieux qui nous donnent une seconde leçon , dont probable- ment nous nous garderons bien de profiter. Il ne s'agit plus seulement d'un travail consciencieux et très- bon , mais modeste dans sa forme , tel que pouvait le donner l'état de Massachussets , qui d'ailleurs entrait le premier dans cette voie. Aujourd'hui , c'est le riche et puissant état de New- York qui poursuit l'œuvre entreprise , en publiant à son tour un magnifique ouvrage sur les richesses de son territoire dans les trois règnes de la nature. C'est une cité florissante , représen- tée par des hommes éclairés, qui élève en l'honneur et au profit de la science un monument impérissable. L'administration supé- rieure de l'état de New- York trouvera la récompense de ses sacri- fices dans la gratitude des hommes studieux , et aussi , nous l'es- pérons, dans l'empressement que mettront les autres États de l'Union à la suivre dans la voie d'une noble et intelligente libé- ralité. Le beau travail que nous annonçons est divisé en cinq parties : Zoologie, Botanique^ Minéralogie^ Géologie et Paléontologie. C'est en Ï835 , sur la motion de M. Ch. P. Glinch, de New- York, et en 1836 sur le rapport de M. John A Dix , secrétaire de l'État , que fut décidée l'exécution de l'ouvrage dont M. le gou- verneur Will L. Mary arrêta le plan en répartissant le travail <;omme il suit : La partie Zoologique fut confiée à M. James E. De Kay ; La partie Botanique, à M. John Torrey ; La Minéralogie, à M. Lewis C. Beck; La Géologie , répartie à MM. W. Mother, Eb. Emmons, Lardner Vanuxen , Et la Paléontologie confiée à M. Conrad et à M. James Hall. L'ouvrage est précédé d'un travail dans lequel, sous le titre d' Introduction y M. William H. Seward , a donné une bonne histoire de l'état de New- York. Dix volumes de texte et de planches in-4° ont déjà paru depuis 1842 , et tout annonce que cette belle publication sera terminée avant peu d'années. D'après la spécialité de la Revue Zoolo- gique , nous nous occuperons seulement des parties qui se rat- tachent à la Zoologie proprement dite. M. James E. De Kay a consacré un volume à l'histoire de» ^222 HEVUE zooLOGiguE. {Juin 1846.) mammifères propres à Tétat de New- York : il a décrit 76 espèces, dont 15 ne se trouvent qu'à l'état fossile : ce travail est accompa- gné de 33 planches gravées (fig. noires), i o La seconde partie concerne l'ornithologie; les descriptions sont accompagnées de 1 40 planches qui représentent 300 espèces d'oiseaux coloriés avec soin. L'auteur a donné dans la troisième partie l'énumération des poissons, des reptiles et des amphibiens représentés dans 79 planches avec figures en noir. La quatrième partie, qui comprendra sans doute l'Entomo- logie, n'a point encore paru. M. James E. De Kay a traité , dans la cinquième partie , de i'histoire des mollusques : il a décrit près de 700 espèces, les unes comme se trouvant réellement dans les limites de l'État de New- York ; les autres comme appartenant aux contrées limitrophes : 53 planches coloriées accompagnent le texte. On comprendra qu'il serait trop long, dans . n premier article, d'examiner séparément et avec quelques détails chacune des branches de la Zoologie traitées par M. J. E. De Kay ; mais nous pouvons, dès à présent, rendre témoignage du soin conscien- cieux'qu'il a apporté dans ses publications ; il a su profiter avec discernement des travaux de ses devanciers, et des riches col- lections formées en Amérique , notamment de celle de M. John G. Jay, de New- York , dont on connaît le zèle ardent pour les progrès de la science. En un mot , nous pensons que l'auteur aura dignement accompli la tâche qui lui a été confiée. Nous sommes également convaincu que les hommes de talent, qui ont été appelés à traiter les autres branches de l'histoire na- turelle de l'état de New- York , auront rempli avec un égal suc ces leur honorable mission ; et , en payant un juste tribut d'élo- ges à la pensée qui a présidé à cet important travail, nous ne séparons pas ceux qui l'ont conçue de ceux qui l'ont mise à exé- cution. S. Petit, ANALYSES d'oUVRAGES INOD VEAUX. 223 Sur le développement des Annélides, par M. Sars [Arch. (VE- richson , 1845 , p. 11, extrart). H y a peu de temps encore que tout ce qu'on savait sur le déve- loppement des Annélides se bornait à quelques observations sur l'embryogénie des Sangsues. On en concluait que le développe- ment des Annélides était très-simple , c'est-à-dire que tous ce» animaux sortaient de l'œuf avec la conformation qu'ils conser- vent toute leur vie ; mais on connaît maintenant plusieurs ex- ceptions à cet état de choses. Ainsi l'auteur de ce mémoire a constaté , sur la Polino'é cirrata (Fabr.), que les jeunes ont , au sortir de l'œuf, une forme qui s'éloigne beaucoup de celle de l'animal adulte , que la plupart de leurs organes antérieurs manquent , et que par conséquent ces Annélides éprouvent de vraies métamorphoses. Ces observations n'ont pas pu être poussées au delà du pre- mier stade de développement , etjquoique Loven en ait publié de plus complètes relatives à plusieurs Annélides , celles-ci ont en- core de l'intérêt parce qu'elles ont été faites sur une espèce bien déterminée , ce que Loven n'avait pu faire. Le Polynoë cirrata est commun sur les côtes de Norwége et se reproduit en février et mars. A cette époque , le corps de quelques individus, de bleu grisâtre ou gris blanchâtre , devient d'un rose pâle. CetJ« couleur provient de la masse des œufs qu'on aperçoit par transparence. Ceux-ci sont très-nombreux, rem- plissent la cavité générale du corps à l'exception du quart anté- rieur et les pieds. Ils adhèrent entre eux au moyen d'un mucus visqueux ; ils sont sphériques , le vitellus est opaque , d'un rose pâle, entouré d'un mince chorion. La vésicule de Purkinje est grosse ; l'auteur n'a pas vu de tache germinative. Après la ponte, on les trouve sur le dos de la mère, parmi les branchies ou les écailles dorsales. Les œufs ont paru sortir par une très-petite ouverture qui se trouve en haut des pieds , ce que Rathke a déjà vu sur la Nereis pulsatoria. Ils ont un vingtième de millimètre , leur couleur est rosée ; ils restent dans les branchies jusqu'à l'é- closion. Entre le chorion et le vitellus se trouve un peu d'albumine transparente qui permet de suivre les phénomènes du sillonne- ment. On peut voir dans chaque sphère vitelline une tache claire. 224 REvuK zooLOGiguE. {Juin 1846.) arrondie , nettement limitée. Le vitellus devient ensuite muri- forme, finement granuleux , puis presque lisse. Plus tard les œufs deviennent ovales ; le fœtus est alors lisse et d'un blanc grisâtre. A cette époque les œufs, dégagés de la masse et portés sous le mi- croscope , éprouvent des mouvements de rotation saccadés et très-singuliers qui sont dus à un écheveau très-court de fines fibres muqueuses , qui , fixé à un des pôles de l'œuf se courbe et se tord lentement comme un ver et entraîne l'œuf çà etlà. Peu à peu le fœtus devient d'un vert glauque ; il est sans mouvement. Seulement on remarque déjà sur quelques-uns des cils très-courts , vibrant déjà , et rangés en cercle autour du fœ- tus, à égale distance des deux pôles de l'œuf. Une fois les œufs arrivés à maturité , la femelle porte sur son dos plusieurs milliers de jeunes qui sortent peu à peu du mucus, et nagent avec vivacité autour de l'animal adulte. Ils ont 1/20 de millim., et sont apercevables à l'œil nu comme de petits points d'un gris verdâtre. Les jeunes récemment éclos diffèrent de la mère. Ils n'ont au- cune trace de membres ni d'appendices , à part le cercle de longs cils vibratiles ou poils ciliformes qui entourent le milieu du corps. La partie de l'animal qui se trouvé au devant des cils vi- bratiles est un peu plus étroite que celle qui est en arrière et porte deux yeux , situés près du cercle de cils. Ils sont assez gros , noirs, allongés transversalement. Le corps est ovoïde; la portion qui porte les yeux doit être considérée comme la tête , car l'ani- mal la dirige toujours en avant pendant sa locomotion. Les yeux sont un peu plus rapprochés l'un de l'autre sur la face dorsale que sur la face opposée ou ventrale. Là se fait remarquer la bou- che , sous forme d'une fente transversale dont les lèvres sont bordées de cils vibratils bien plus petits que ceux du cercle qui en- toure le corps. Immédiatement derrière la bouche, l'intestin s'é- largit considérablement , puis se rétrécit et se dirige vers l'ex- mité du corps , où probablement se trouve l'anus , qui n'est pas bien visible sur cette espèce , mais qui est évident sur les jeunes d'une autre Annélide dont l'auteur n'a pu déterminer l'espèce. Le corps est d'un vert clair sale , un peu transparent ; il est mou, et montre de temps à autre de faibles contractions , de même aussi que l'intestin. Quelques cils semblables à ceux du 1^ 4!NALYSRS D'oUVR4(iES NOUVEAUX. 2*25 p'Ourtour de la bouche existent à l'extrémité la plus antérieure du corps. La natation se fait au moyen du cercle des cils du corps ; quel- quefois ils tournent autour de leur axe longitudinal ; ils se ras- semblent toujours du côté du vase qui reçoit lumière et évitent toujours les obstacles qu'ils rencontrent , ce qui montre que le sens de la vue est déjà développé. Le temps qui s'écoule depuis la ponte jusqu'à l'éclosion est d'environ deux semaines, Sars n'a pas pu pousser plus loin ses observations; mais celles de Loven montrent que c'est seulement plus tard que se développent les membres sur la portion du corps située derrière le cercle de cils vibratiles, lesquels disparaissent, car ce ne sont que des organes transitoires. Ainsi des organes disparaissent et d'autres nouveaux les rem- placent ; ce sont là de vraies métamorphoses auxquelles les An- nélides sont soumises ; ce qui les rapproche d'autres Articulés , les Myriapodes , qui, d'après Vaga et Newport , éclosent à un état de développement encore incomplet et n'ayant pas encore tous leurs membres. (Voir Ann. des sciences nat., 1845, un mémoire beaucoup plus complet et confirmant les observations précé- dentes , sur le développement des Annélides tubicoles, etc., par M. M. Edwards.) Sur le développement des jeunes chez une nouvelle Annélide et sur les différences extérieures entre les deux sexes ; par M. May. OErsted. {Arch. d'Erichson^ 1845, p, 20). Pendant que dans ces derniers temps nos connaissances sur le développement des œufs et les rapports des sexes chez presque tous les animaux inférieurs se sont singulièrement accrus , une grande obscurité règne encore sur les Annélides. Aussi , dit l'au- teur de cette note, me fut-il très-agréable de découvrir une An- nélide chez laquelle le développement des œufs pût être observé avec facilité , et qui outre cela montre cette particularité, que les mâles et les femelles sont faciles à distinguer par leurs caractères extérieurs. Cette espèce doit , comme tout porte à le croire , for- mer un genre particulier qu'il nomme Exogone. Characi. generic. Corpus filiforme ex articulis numerosis constans ; caput ex duobus articulis distinctis compositum ; Tome IX. Année 184t;. 15 226 REVDE zooLOGiQDB. {Juifi 1846.) palpi indistincti ; tentacula tria clavata in medio capite affixa^ cirri tentaculares nulli ; oculi quatuor. Pinnae parvae papillifor- mes ; cirrus inferior et superior fermé œquales subclavati ; branchiœ nullae. Setarum falcatarum fasciculus unicus in fe- minis , in maris vero omnibus segmentis (anteriobus 8 exceptis) et setae capillares longissimae. Cirri caudales duo clavati. Os et proventriculis et tubus cibarius ut in génère SyllidiSf cui omnimo proximum est. Exogone ndidina. Flavescens sub- pellucida 4 1/2 longa , segmentis 30 ; capite conico , tentaculo medio paulo longiore quam duobus lateralibus caput longitu- dine subaequante, oculis brunneo-nigrescentibus , anterioribus multo majoribus quam posterioribus ; segmentis anterioribus duplo-latioribus quam longis, intermediis paulo longioribus quam latis ; setis capillaribus maris duplicem latitudinemcorporis longitudine superantibus, cirris paulo brevioribus quam pinnis. In fundo argilloso freti Lille Baeelt prope Striib. Différence des sexes. On doit admettre qu'en règle générale on ne trouve chez le» Annélides aucune autre différence entre les mâles et les fe- melles que celle des organes sexuels. Cependant cette espèce fait exception à la règle précédente , car les deux sexes peuvent être distingués l'un de l'autre au premier aspect. La femelle porte de chaque côté des anneaux un seul faisceau de courtes soies {seta falcatœ); le mâle, au con- traire, possède en outre , à tous les anneaux qu'on trouve pleins d'oeufs sur la femelle (c'est-à-dire depuis le neuvième jusqu'au dernier), un autre faisceau de très-longues soies ressemblant à des poils, ce qui au premier aspect lui donne beaucoup de ressem- blance avec plusieurs espèces de la famille des Nais. Quoique Fauteur n'ait jamais surpris ces animaux pendant l'accouple- ment , il les considère comme des individus de sexe différent et d'une seule espèce, parce qu'ils n'ont pas d'autre caractère dis- tintcif, et qu'il n'a jajiiais trouvé que des spermatozoïdes dans ceux qui sont pourvus de longues soies à partir du neuvième anneau et des œufs seulement dans les autres. Développement des jeunes. Il n'a pas pu être suivi dans l'œuf; mais après l'éclosion les petits conservent la forme de l'œuf, et on le» trouve fixés contre la face ventrale de la mère jusqu'au i ANALYSES D au VKAGES NOUVEAUX , 227 rïwment où la plupart des organes extérieurs sont développés. Le jeune, au sortir de l'œuf, est ovale , d'un brun obscur; il s'allonge un peu , et le premier organe qui se montre est la 'bouche , puis successivement trois appendices tentaculaires de la tête, sous forme de papilles. Au même temps la tête devient dis- tincte du reste du tronc. Deux jours après cette séparation appa- raissent deux yeux, et quatre anneaux commencent à se former sur le tronc. Au douzième jour après l'éclosion.on pouvait voir lesyeux ; la tête était séparée du tronc par un anneau cervical ; trois an- neaux du tronc sont bien évidents et portent un rudiment du cirre dorsal et des soies rudimentaires; un tube buccal mani- feste fait suite à la bouche. Au quatorzième jour, les jeunes quittent la mère. \ cette «poque ils ressemblent beaucoup à la mère,exoepté par la forme lus tôt, et il cite un fait tout contraire : il a vu dernièrement SOCIÉTÉS SAVANTKS. 895 un Ichneumon sortir d'une chrysalide d'Epùetna chrysoce- phala^ qui aurait dii se transformer l'automne dernier. M. Guérin-Méneville parle d'une espèce de Me^acephala qui aurait été trouvé en Algérie par M. le major Blanchard (Voir U Revue zoologique ^ avril 1846, p. 160). Séance du 22 avril 1846. — M. Pierret parle de la précocité extrême qu'il a eu occasion d'observer cette année dans l'appa- rition de certains Lépidoptères , et il cite en particulier le Bom- byx tau , qui n'éclôt d'ordinaire aux environs de Paris que vers le 25 avril , et qu'il a trouvé , déjà défloré , le 8 du même mois. M. Bellier de la Chavignerie cite le fait d'un Aplecta herbida dont il a obtenu l'éclosion le 15 avril de cette année , tandis qu'habituellement ce Lépidoptère n'éclôt , dans nos climats , que vers le 16 mai. M. Becker indique au coQtraire quelques cas d'éclosion très- retardées de lépidoptères ; il parle du Bombyx lanestris , qui peut vivre plus de sept ans dans son cocon, avant de se métamor- phoser, et du Grand-paon qui y reste quelquefois plus de trois. M. Guérin-Méneville donne communication d'un rapport qu'il a présenté récemment à la Société royale et centrale d'Agri- culture de Paris, relativement aux récompenses à décerner aux personnes qui se sont occupées avec le plus de soin des insectes nuisibles à l'agriculture, et des moyens propres à détruire ces ineectes. Parmi les entomologistes ou agriculteurs qui ont ob- tenu, soit des prix, «oit des encouragements , M. Guérin-Méne- ▼ille cite : MM. Eugène Robert, Chasseriau, Durant delà Sauvetat, Herpin, Vallot et Blisson. Après cette lecture plusieurs observations sont présentées par MM. de f^illiers et Pierret et seront imprimées dans le Bulletin de la Société Entomologique^ 2« trimestre de 1846. Séance du 13 mai 1846. — Il est donné lecture de plusieurs notices de M. Léon Vu four. 1° Sur le Fulgora obliqua de Panzer ; qui est peu connue %a France, et que l'auteur décrit avec soin et rapporte au genre Tettigometra ; 2" Sur le Brackyopa bicolor Meigen et le Subula citripe» Dufoiu-, que le célèbre entomologiste de Saint-Sever décrit et dit avoir rencontré dans l'ulcère de l'Orme, avec une fottle d'autreik larves d'insectes de divers ordres. *â36 REVUE ZOOLOGIQUE. {Juifi 1846.) M. H. Lucas donne quelques détails sur la manière dont les ïarves de Campsidia (saperda) populnea^ se comportent sur les branches des Populus tremula où elles vivent avant de se méta- morphoser en nymphe et en insecte parfait. M. Camille Boulard, de Bitche, adresse une note relative à une anomalie singulière que présente le tarse postérieur gauche d'une Melolontha vulgaris : le tibia de la jambe gauche pos- térieure se renfle à son extrémité où il présente deux surfaces articulaires ; du milieu de chacune part un tarse, l'un se divise «n deux, à partir du quatrième article, et l'autre est simple. M. Doue dit avoir trouvé dernièrement à Bondy le Cychrus elongalus. M Bellier de la Chavignerie annonce que M. Ronsin a ren- contré à Bondy, dans les derniers jours d'avril, une Phalénite qui n'avait pas encore été prise aussi près de Paris ; c'est la Speranza conspicuaria, M. Léon Fairmaire annonce qu'il a trouvé récemment le Langelandia anopthalma dans la forêt d'Orléans, dans une fourmilière Formica fuliginosa, qui était placée sur la souche pourrie d'un vieux chêne. M. E. Desmarest dit que le même coléoptère a été pris dans les mêmes circonstances à Bondy par M. Rouzet. M. Cordier fait remarquer que le Langelandia a été pris dans l'intérieur d'un bolet par l'un de nos collègues. Il est donné lecture d'une notice de M. Audinet Serville sur la vie et les travaux entomologiques de M. le comte Lepelletier de Saint-Fargeau : On lit plusieurs notices de M. Graells : 1» Sur diverses variétés nouvelles ou peu connues de la Cicin- delà campe stris. 2° Sur diverses espèces nouvelles de coléoptères découvertes €n Espagne et ayant reçu les noms de : Elophorus frigidus, Cebrio Carrenii, Aphodius carpetanus, Chasmatopterus hiS' pidulus et Eucnemis Feisthameli. (Ces esp. sont décrites dans cette Revue, p. 217.) M. Lucien Buquet donne communication de plusieurs mé- moires de M. Edouard Perris ; intitulés : 1 " Observations complémentaires pour Phis'oiie du Melasit SOCII^TrîS SAVANTES. 237 flabellicornis, dans lequel Fauteur complète ce qui a été dit à ce ce sujet par M. Guérin-Méneville : 2° Observations sur les larves du Clytus arietis, de la Saperda punctata et de la Grammoptera ruficornis : l'histoire de ces Longicornes est donnée dans ce travail. 3° Notes pour servira l'histoire des Cératopogon : M. Edouard Perris donne des détails nouveaux sur le Cératopogon lucorum Ifeigen et sur le Cératopogon geniculatus ; puis il décrit avec beaucoup de soin une espèce nouvelle, sous la dénomination de Cératopogon brunnipes. Séance du 27 mai 1846. — M. H. Lucas dit qu'il a rencontré dernièrement à Paris même, dans son grenier et en compagnie de Callidium variabile^ le Chrysobothris af^nis. qu'on ne ren- contre habituellement que dans le midi de la France. M. H. Lucas dit ensuite qu'il vient de trouver , au muséum d'histoire naturelle même et sous des pierres , la Lebia chlore- cephala. A cette occasion M. Pierret rapporte qu'il y a une dizaine d'années il a pris un grand nombre de ces coléoptères, dans des terrains arides qui se trouvaient à Boulogne, auprès du port de Sèvres. M. Eugène Desmarest fait passer sous les yeux de la Société un Melolontha hypocastani , qu'il a trouvé à Fontainebleau, et qui présente une anomalie singulière dans la forme des an- tennes. En effet ces antennes sont très-inégalement développées ; celle du côté droit l'est beaucoup, et est conformée comme celle des mâles ordinaires, tandis que l'antenne gauche est peu déve- loppée et ressemble beaucoup à celle des femelles. Cet arrêt de développement pourrait faire croire à un cas d'hermaphro- disme; mais M. Reiche a pu s'assurer, d'après l'inspection des organes génitaux internes, que cecoléoptère était bien un mâle. M. Pierret entretient la société d'une épidémie qui a régné cette année à Paris sur les chenilles du Char axes jasius. lî donne à ce sujet une note qui sera imprimée dans le Bulletin de la Société Entomologique de France. M. Bellier de la Chavignerie montre un Gymnopleurus fla- gellatus qu'il a trouvé, il y a quelques jours, au bois de Bou- logne. Séance du \Ojuin 1846. M. H. Zwca*- fait passer sous les y eax !238 RKYDK zooLOGiQUB. (Juin 1846.) de la société un Stenopterus mauritanicus vivant, nouvelle e»- pèce de coléoptère découverte par lui en Algérie, aux environs d'Oran , et qui vient d'éclore chez lui à Paris. M. Paerref annonce qu'il vient de retrouver en grande quan- tité, aux environs de Lardy, la Zygœna achillœa qu'il avait déjà rencontrée dans les bois de Raincy, et il dit qu'il l'a vue se re- poser souvent sur les fleurs du Lotus corniculatus. M. Pierret annonce également que la Lycœna hiflas se trouve communément à Lardy. M. Lucien Duquel fait passer sous les yeux de la société, le Prionus {Malaspis) pictus Perty, magnifique coléoptère qui n« se trouve que fort rarement au Brésil. Cet insecte a été décrit et figuré en Angleterre, et on ne l'avait pas encore vu en nature à Paris. M. Léon Fairmaire lit une liste de soixante-quatre coléop- tères fort rares aux environs de Paris et qui ont été trouvés par MM. Aube, Cordier, Fairmaire et Laboulbène , dans une chasse «ntomologique que ces messieurs ont faite à Fontainebleau les 2 4i, 25, 26, 27 et 28 mai derniers. Cette liste sera insérée dans le Bulletin de la Société, l\ est donné lecture d'une note de M. Léon Dufowr sur la Rhingia femorata (Musca femorata^Panzer), espèce de diptère dont aucun entomologiste français n'a encore parlé, et cette no- tice est terminée par la description de cet insecte qui se trouve dans les environs de Saint-Sever. M. Guérin-Méneville lit une note, insérée dans la Hevue Zùologique (maix 1846, page 185 à 189), et contenant des obser- vations sur un rapport présenté dernièrement à l'institut rela- tivement à un mémoire de M. Blaud sur les insectes qui nuisent À ToHvier. E. Besmarest. IV. MELANGES ET IVOUVËLLËS. M. DE Lafresnàye nous prie d'insérer la réponse suivante à la réclamation de M. le docteur Hartlaub du dernier numéro de la ilevue. Nous sommes loin de vouloir prolonger avec M. le docteur 9artlaub, dont nous savons apprécier les connaissances et les MÉLANGES BT NOUVELLES. 1tZ9 traranx consciencieux en ornithologie, une sorte de débatscien- tifique sur le genre précis auquel doit appartenir, dans la classi- fication méthodique, VAmpelis hypopyrrha V»*, notre Ptilo- chlorhis hypopyrrhus , le Lipangus hypopyrrhus Hartlaub. Nous ferons seulement remarquer que, de cette diversité d'opi- nions qui s'est souvent élevée et se renouvellera encore souvent très-probablement entre divers auteurs, on peut conclure que l'oiseau qui en est le sujet est une espèce à caractères mixtes et de transition entre deux genres voisins; aussi regardons-nous VAmpelis hypopyrrha comme établissant le passage des Ptilo- ehlorhis aux Lipangus. Seulement il nous avait paru que les caractères qui le rattachaient aux premiers étaient beaucoup plus importants que ceux qu'il avait en commun avec les der- niers. Nous avions bien reconnu, comme le docteur Hartlaub, que cette espèce offrait dans sa queue plus allongée à proportion que chez le Ptilochloris arcuatus , et dans le fond de son plu- mage gris plombé comme chez les Lipangus, quelque différence avec le premier, et quelques rapports, au contraire, avec le se- cond de ces genres ; — encore n'est-ce, comme nous le disons, que dans le fond de son plumage seulement ; car les taches ocu- laires rousses cerclées de noir, formant deux bandes alaires, ces mêmes taches terminées d'une bande noire, dispersées sur le ventre, et la couleur vert jaunâtre de la poitrine, rappellent bien plus le plumage vert à bandes alaires oculées entièrement semblables et à ventre jaune écaillé de noir des Ptylochîorhis type, que celui des Lipangus qui, chez trois espèces que nous pos- sédons , est uniformément gris plombé varié seulement par des teintes roussâ très chez quelques individus. I>u reste, M. le docteur fait observer lui-même dans son exem- plaire de VAmpelis hypopyrrha le caractère, pour nous vraiment important et que nous avions reconnu dès 1838 dans le Lanius arcuatus (Geoff. St-Hilaire) , depuis Ptilochlorhis arcuatus et publié la même année dans le magasin de zoologie, planches 1 2- 1 4; ce caractère est la syndactylité, que nous reconnaissions alors non-seulement chez ce Lanius arcuatus y mais aussi chez VAm- pelis carnifex, chez le Manikup Tpipra albifrons), \eTurdus pec- toralis Mat. le Bat ara agripenne F°^ Fourmilier à long hec^ Cnv. , et chez quelques autres passereaux qui n'avaient point encore été signalés comme le possédant. 240 REVUE zooLOGiODE. {Juifi 1846.) Depuis Tapparition de ce mémoire en 1833, tous ces oiseaux sont devenus pour M. Swainson les types d^autant de genres tels que Ptiîochlorhis^ Phœnicircus. Cette syndactylité particulière à certaines espèces, placées jus- que-là dans différents genres qui ne la possédaient pas, a donc paru assez importante à M. Swainson et à divers auteurs pour les en retirer et les ériger eux-mêmes en genres nouveaux. Or, M. le docteur Hartlaub, dans sa réponse insérée dans le dernier nu- méro, dit, en parlant de son exemplaire du Lipangus hypopyr- rhus : « Le même exemplaire a les pieds syndactyles dans le » même degré, comme chez le Ptil. arcuatus , c'est-à dire le » doigt externe est soudé au médian jusqu'à la base de la der- » nière phalange. » Mais c'est positivement cette syndactylité que nous avons re- connue, comme le savant docteur, chez VAmpelis hypopyrrha , syndactylité particulière au genre Ptilochlorhis et qui ne se re- trouve nullement chez aucune espèce de Lipangus, qui nous l'a fait placer dans le premier genre bien plutôt que dans le second, jugeant ce caractère comme le font, je n'en doute pas, la plupart des ornithologistes, plus important de beaucoup que celui d'une queue plus ou moins longue, lorsqu'il faut surtout opter entre les deux, et comme suffisant pour rapprocher en un groupe par- ticulier les espèces d'une même famille ou sous-famille chez les- quelles il existe complètement. Nous n'en reconnaissons pas moins, comme M. le docteur Hartlaub,que son Lipangus hypo- pyrrhus , notre Ptilochlorhis hypopyrrhus, soit qu'on le place dans l'un ou l'autre de ces deux genres, est une de ces espèces à caractères mixtes si nombreuses dans chaque groupe de la na- ture , et qui forme le chaînon ou la transition entre ces deux genres voisins. ERRATA. Pag. 116, ligne 8 : Gastéropodes, les hétéropodes. Lisez Gastéropodes hétéropodes. NEUVIÈME ANXffét:. — JUZX.X.I:T X846 i I. TRAVAUX INÉDITS. 'ï)escription d'une nouvelle espèce d'oiseau de Madagascar, da genre Philépilte^ et de trois nouvelles espèces d'Abyssinie; par MM. 0. DES Murs et Florent Prévost. • Le genre Philépitte, si heureusement créé et si savamment éta- bli par notre illustre professeur M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilairè, borné jusqu'à ce jour à une seule espèce typique, Pitta sericea (Geoffr.-Saint-Hil ), vient de s'enrichir d'une seconde espèce non moins remarquable (également de Madagascar) dont nous nous empressons de donner la dîagnose suivante, nous réservant d'en publier la figure dans une des prochaines livraisons de I'Icono- cRAPHiE Ornithologique, SOUS le nom de Ph. Geo ffroyi , au nom du savant fondateur du genre. Ph. superne viridi spîendidè olivaceo; sublus viridi- cinereo . albo leviter flavescenle adyuttur etpectus squammato, I THAVADX INÉDITS. 245 L'organe mâled'accouplementestdoubleetcontenudansleder- nier article des palpes, chez les Aranéides fileuses, et n'a aucun rapport direct avec les glandes spermagènes(I) ; celles-ci ont au, contraire leurs canaux excréteurs aboutissant dans une fente qui se voit à la base de l'abdomen. Cette singulière organisation a^. fait présumer que l'appareil génital des palpes est arrangé pour prendre le sperme dans son issue abdominale et le transporter dans la vulve de la femelle. Ce mode de fécondation aurait de l'analogie avec celui décrit par M. Siebold dans le Cycîops cas- tor Ces organes d'accouplement ou plutôt fécondateurs de» Aranéides fileuses^ les distinguent de tous les autres animaux de cette classe. La famille des Scorpions parmi les Pédipaîpes , cette autre grande division des Arachnides pulmonaires , se distingue, les mâles par l'existence de deux verges situées sous la partie la plus reculée du thorax, dans chacune desquelles aboutit un ca- nal déférent; les femelles par la soudure, pour ainsi dire, de deux ovaires en un seul, lequel est composé de trois tu- bes longitudinaux et de plusieurs tubes transverses formant ensemble une double échelle. Il y a de plus, dans le Scorpion d'Afrique {Scorpio afer), de petites poches annexées à ces tu- bes, dans lesquelles les oeufs doivent passer, après la fécondation, pour le développement des petits. Ces poches sont des oviductes tncitôa/ewr^, appendices distincts des tubes ovariens. Dans d'autres genres (Androctonus et Biithus), il n'y a pas de poches d'incuba- tion séparées; celle-ci se fait dans les tubesovariens ou dans les oviductes, que M. Duvernoy a vus remplis de fœtus se dévelop- pant (?). Ces différences sont confirmatives d'une partie des coupes gé- nériques que MM. Hemprich et Ehrenberg ont établies dans la fa- mille des Scorpions. On ne connaît qu'une verge dans les Arachnides trachéennes comme dans les Insectes. III. Au sujet de la classe des Myriapodes, qui formait le pre- mier ordre de la classe des Insectes dans la méthode de Cuvier •t de Latreillen, le professeur a fait connaître les travaux récents (1) L«coDi d'anatomie comparée . par MM. Cuvier et Duveraor , t. VIU.p. 4i». (tj Voir ponrplui de détallRleiLpçoni d'anatomie comparée . t. Mil ,p. t41-94l. 246 BEVOE zooi.OGK>uE. (fuUUt 1846.) de M. Newport (1) sur leur système nerveux et leur système vas- culaire , et ceux de M. Stein (2) sur leurs organes de génération. îl y a ajouté d'intéressants détails sur ceux du Juins maximus. qui n'avaient pas encore été décrits, et dont la structure est fort singulière chez les mâles (3). Les Juins, d'une part, et les Scolopendres , de l'autre, for- ment chacun le type d'une sous-classe, dont la première, celle des Chilognathes^ se rapproche des Crustacés par la duplicité et la po>ition en avant des organes d'accouplement mâles et feniel- les , et dont la dernière, celle des Chilopodes, a plus de rapport avec la classe des Insectes, par ses organes d'accouplement sim- ples et situés à l'extrémité postérieure du corps [4). Ceux du Juins maximus se composent de deux verges qui sor- tent entre le septième et le huitième anneau du corps et qui sont protégées, en avant, par une sorte de bouclier écailleux. Le huitième segment abdominal , qui est proprement le seg- ment génital, ne porte pas de pattes. Il paraît comme échancré pour faire place à cet appareil ; mais cette échancrure n'est qu'apparente. Il a seulement été tordu à cet effet, de manière que sa face horizontale est devenue verticale, dans cette partie. Les deux vulves de la femelle sont situées sur les côtés de la face abdominale, entre le deuxième et le troisième segment. Cette position si rapprochée des mâchoires a, selon toute appa- rence, nécessité chez les mâles l'existence de la plaque écailleuse située en avant des verges, afin de les préserrer des morsures de la femelle; c'est à cause de cet usage présumé que M. Duvernoy la désigne sous le nom de bouclier. IV. La classe des Crustacés^ dans la méthode de Cnvier et de Latreille, se compose de deux Sous-classes, celles des Malacos- Iracés et des Entomostracés. La première de ces deux grandes divisions comprend cinq or- dres : 1° les Décapodes; 2° les Siomapodes ] 3" les Amphipo- des , et 4° les Lœmodipodes. La deuxième ne se compose que de deux ordres, ceux, 5° des^, Branchiopodes j et G° des Pœcilopodes. (1) Txaps. philos, de 1843, 2' part. («) Arehiïes lie J. Millier pour 1842. (3) Leçous d'anatuuiie comparée , t. Vill , p. 431-4?6 , elr (4) Voir pour les groupes de ce» deux sou8-cla»»e» la DUsertation de M. Gertals. TRAVAUX INÉDITS. 247 M. Duvernoy a proposé deux changements importants dans cette classification. l» D'extraire les limules de la division des Eniomostracés et de l'ordre des Pœcilopodes , et d'en faire un ordre distinct sou» le nom de Xyphosures , déjà adopté par Latreille. Cet ordre devrait être placé à la fin de la première division , immédiate- ment après les Isopodes , comme le sixième ordre de cette pre- mière division. 2° De placer dans la seconde grande division de cette classe, la famille des Lernéides , que MM. Cuvier et Latreille avaient laissée dans leur classe des Intestinaux ; ne les ayant connus qu'à l'âge adulte , lorsque leurs dernières métamorphoses ont eJfTacé , chez les femelles du moins, la plupart des caractères de leur organisation primitive. D'après les belles observations de M. Nordmann, faites au moment de leur sortie de l'œuf et durant la seconde époque de leur vie , on leur trouve les caractères généraux de la classe des Crustacés , et ceux plus particuliers de l'ordre des Pœcilopodes , auquel celte famille doit être réunie, immédiatement après celle des Syphonostomes, A l'occasion des branchies de cfette classé, iA. D. à cru pouvoir rappeler, dans ce cours sur l'histoire de la science et de ses der- niers progrès, ses propres découvertes sur les organes de respi- ration des Décapodes , des Isopodes et des Xyphosures , et les applications qu'il a essayé d'en faire à la classification naturelle des Crustacés. Dans un mémoire lu à l'Académie des sciences lé 17 septembre 1838, ce professeur avait établi : 1° que les branchies des Li- mules se composent de larges feuillets membraneux d*une min- ceur extrême, groupés en autant de séries distinctes, au nombre de 150 à 160 , qu'il y a de branchies. 2" Que chaque feuillet branchial est composé d'une double membrane, l'une extérieure ou dermoïde ; l'autre intérieure, for- mant une sorte de poche , à cavité très-divisée par des adhérences partielles et nombreuses de ses deux parois opposées. 11 en résulte une espèce de réseau formé de canaux s'anastomosant fréquem- ment entre eux. Ces canaux sont plus ou moins remplis , après là mort , de sang blanc , grumelé, semblable à celui que M. D. a HS REVUE zooLOGiQVE. iJuUtei 1S46.) trouvé en 1836 et 37, dans les sinus veineux et dans le cœur des ^ squilles. 3" Que cette structure est semblable , pour l'essentiel , à celle des lames branchiales des Décapodes brachyures; seulement t« réseau des canaux, examiné plus particulièrement dans le Crabe tourteau , a paru plus serré et plus fin ( I ). Au mois de septembre et d'octobre 1839, M. D. , poursuivant ses recherches sur la structure intime des branchies des Crustacés-. et les continuant sur les Isopodes, avec son ancien aide , M. Lere- boullet , qui venait de lui succéder comme professeur de zoologie et d'anatomie comparée à la Faculté des sciences de Strasbourg, a constaté que les lames branchiales sous-abdominales de ces crustacés, sont des poches ou des lacunes, dont les parois ne se soudent pas , comme dans les Décapodes brachiures et les Xy,- phosures ^ pour intercepter des canaux. Le fluide nourricier s'y répand pour la respiration et s'y. meut par deux courants, l'un afierent, l'autre efferent, que ces observateurs sont parvenus à découvrir et à étudier dans l'état de vie , soit ensemble , soit séparément (1). Le 23 mars 1840, M. D., dans un mémoire lu à l'Académie des sciences, annonçait que, si la forme des branchies en tubes, qui caractérise plusieurs genres de Décapodes macroures, est très- diflerente des branchies en lames ou en feuilles; la structure essentielle des unes'et des autres est cependant toujours la même„ C'est une lacune, dans l'un et l'autre cas, cylindrique dans le premier, aplatie dans le second. Le tube ou filet branchial ne se compose pas, comme on l'a supposé, d'un ramuscule vasculaire sanguin, se continuant du vaisseau afférent; pas plus que d'une radicule, qui serait l'origine du vaisseau efferent. En un mot , il n'existe plus ici de réseau^ vasculaire respirateur (3). M. D. est parvenu a observer les deux courants des globules sanguins, et par eux du fluide nourricier dans les tubes ramifiés des branchies en panache de Vécrevisse de rivière. H) Comptes rendu* des séances de l'Académie des sciences , t. VH . 1888 . p. 608 et sutr. (1) Leurs premières observations communiquées a la Société d'histoire naturelle da Strasbourg le 57 nov. 1839 . ont été imprimées dans l'Institut , n" 312 . p. 449 et sui». Apre» )«s avoir multipliées pendant une année entière, eiîesont fait le sujet d'un nouveau mé-. moire lu à l'Académie des scien es dans les séances des 83 et 30 nov. iSio. 'i) Compte! rendu* do l'Aradémle dei scienret , t X , tS'iO , p. 40! et ;9S TnATAUX INEDITS. 249 Au mois d'août 1840 , il faisait connaître à cette même Acadé- mie (1) une forme toute particulière de branchies tubuleuses et rameuses, dont l'ensemble est contourné en un cylindre creux, efe dont la disposition générale doit singulièrement favoriser Thaerna- tose , par la multiplication des points de contact avec le fluide respiiable. Cette structure , dans une espèce réunie au genre Pénée , à cause de sa ressemblance extérieure avec les autres espèces de ce genre , a fait voir combien la forme des branchies peut varier dans des genres très-rapprochés; elle a convaincu M. D. contre l'opinion qu'il avait eue en 1 838 , qu'on ne pourrait pas se servir de ces caractères de formes, pour distinguer les groupes supé- rieurs de cette classe. Ils peuvent avoir cependant, si l'on y réunit encore ceux tirés du mécanisme de la respiration , une grande influence sur le séjour absolu dans l'eau, à telle ou telle profondeur, ou sur la possibilité de vivre plus ou moins hors de l'eau, mais dans un air humide (2). Ces réflexions ont conduit M. Duvernoy à rappeler enfin une singulière modification des branchies dans quelques genres de Cloportides. Latreille avait fait connaître à l'Institut, dès 1814, que les Cloportes ont, sur quatre des lames branchiales sous-abdomi- nales, une petite partie jaunâtre, percée d'un trou, quil com- pare aux poches resfiiralrices des araignées et des scorpions. Le même auteur écrivait , dans le Règne animal (édit. de 1 8 1 7), au sujet des A rmadilles: Les écailles branchiales et supérieures du dessous de la queue ont une rangée de petits trous , don- nant passage à iair. Dans le même ouvrage (édit. de 1829) il répète que, dans les Cloportides terrestres^ les premiers feuillets du dessous de la queue, offrent une rangée de petits trous, où l'air pénétre et se porte aux organes de respiration, qui y sont renfermés. M. Milne Bdwards , dans un article sur les organes respira- toires des Cloportes et des Tylos, communiqué à la société philo- matique , dans la séance du 27 avril 1829, s'exprime ainsi : (1) Comptes rendus , etc. , t. XI , p. 817 et sulv. (2) Mémoire sur la structure et le mécanisme des branchies dans les crualaeet décapodes. Comples rendus de TAcadémie de» Sciences, t X p, 4H» et soiT.; t V^t, p «08 et sui*. 250 REVOE ZOOLOGIQDE. {JuUlct 1846.) A Chez les Cloportes et les Porcellions, les lames antérieures » des deux premières paires de fausses pattes , présentent sous » leur bord postérieur quelques trous irrréguliers , dont l'exis- » tence avait déjà été signalée par Latreille. M. Milne Edwards a » constaté que l'air nécessaire à la respiration de ces Crustacés » terrestres pénètre par ces ouvertures dans un organe arbores- » cent, logé dans l'intérieur de ces appendices. » MM. Duvernoy et Lereboullet, dans leur mémoire lu à l'Aca- démie des sciences le 30 novembre 1840, confirment, par de nouvelles observations, ce qu'ils avaient déjà dit dans leur pre- mier mémoire du 27 novembre 1829 (1) , que ces corps arbores- cents n'existent que dans les Porcellions et les Armadilles, et qu'ils manquent dans les genres Cloporte et Philoscie ^a'msi que dans la Ligidie des mousses^ Voilà donc un certain nombre de Cloportides terrestres, qui n'ont que des lames branchiales comme les autres Isopodes. Cette dernière circonstance fait naître une question physiolo- gique intéressante ; Comment ces organes de respiration aqua- tique peuvent-ils devenir des organes de respiration aérienne? A condition que l'animal vivra loin de l'action desséchante de la lumière et de la chaleur, dans les lieux obscurs, frais et humides. En soulevant les lames branchiales de plusieurs centaines de CloporieSy Armadilles el Porcellions ^ un peu plus que ces ani- maux ne le font pour respirer, MM. Duvernoy et Lereboullet ont constamment observé une cerlaine quantité d'eau, plus considé- rable chez les Cloportes^ s'échapper de dessous ces lames (2). La présence de l'eau sur leur membrane respiralrice les rend susceptibles de supporter l'action de l'air pour Thscmatose. Les corps blancs arborescents qui existent dans les branchies des armadilles et des porcellions, lesquels ont absolument les mêmes habitudes et vivent dans les mêmes localités que les clo- portes, ne font que modifier et ne changent pas fondamentalement la respiration de ces animaux. L'haematose a lieu, entre autres, comme à l'ordinaire, à travers la membrane supérieure ou abdo- minale de la lame branchiale, qui est en contact immédiat avec (1) Institut de 1839 , p. 449 et >u1t. (Ç) 16. .p. U8. TRAVAUX I>KD.TS. 251 la lame d'eau aérée que retient cette lame; mais cet air humide pénétrant dans les canaux ramifiés du corps blanc arborescent opère, en outre, une respiration supplémentaire dans l'intérieur de cette lame. Ces organes arborescents qui existent chez leâ Porcellions et manquent chez les Cloportes^ genres d'ailleurs si rapprochés, ayant les mêmes mœurs, vivant ensemble dans les mêmes lieux, ne fournissent, au premier, qu'un moyen supplémentaire de res- piration semblable, qui varie même d'une espèce à l'autre ; puis- que MM. Duvernoy et Lereboullet en ont découvert qui ont à toutes leurs lames branchiales un de ces organes arborescents; ils sont loin, comme on l'a dit, de changer entièrement le mode de respiration de ces animaux. Il y a, dans cette combinaison, beaucoup moins de différence que dans l'existence simultanée des poches respiratrices, telles qu'on les observe chez les Arachnides pulmonaires, et des tra- chées, découvertes par Dugèsdaus la Ségeslrie perfide, ainsi que nous l'avons déjà annoncé. Dans l'étude d'un nouveau genre de Crustacé isopode , que M. Duvernoy a dédié, sous le nom de Képone, a. feu Desjardins, naturaliste de l'île de France, qui lui en avait remis les indivi- dus, ce professeur a découvert six paires de lames branchiales sous-caudalel, au lieu de cinq qui caractérisent généralement Tordre des Isopodes. Il en résulte qu'il faudra modifier, sous ce rapport, le caractère de cet ordre (1). M. Duvernoy a proposé de former une famille de ce genre et de la réunir à celles des Bopy riens et des Joniens, qui forment la section des Isopodes sédentaires, dans la méthode de M. Milne Edwards (2). Si les organes de respiration, étudiés dans la classe des Crus- tacés, fournissent à l'histoire naturelle classique des caractères de différents degrés, dont l'importance varie conséquemment beaucoup; l'élude des organes de la génération n'en montre pas de moins variables, de plus ou moins propres à caractériser ces groupes de divers degrés. M. Duvernoy en a cité un exemple remarquable qui distingue, (1) Sur un nouveau genre de l'ordre des Isopodes, Mémoire lu à l'AcadémU d«» sciences le is octobre 1840. rs) Histoire naturelle des crustacés, par M. Milae-Edwards, I. III. l«(0. 25*2 hEvUB zooLOGiQCE. [Juillet 1846.) «vec plusieurs autres, les Décapodes brachyures^ des Décapodes macroures. Chez ceux-ci les verges rentrent dans elles-inêmes et dans le corps, et s'y trouvent constamment repliées, comme un doigt de gant, dans l'état de repos. Chez les premiers, elles restent constamment hors du corps, entre les appendices écail- leux qui servent à introduire chaque verge dans la vulve corres- pondante de la femelle. Aussi sont-elles recouvertes d'une sorte d'épiderme pileux qui les protège, au besoin, contre l'action des corps intérieurs (1). Note sur quelques espèces nouvelles d'insectes qui habitent les possessions françaises du nord de V Afrique; par M. H. Lucas. Thysanures. Machilis bimaculala , Luc — M. antennissetisque corpore bre- vioribus fla vescente fusco annulatis ; corpore omnino rufescente ; mesothorace duabus maculis oculiformibus cœruleis maculato ; pedibus pallide cinereo annulatis; oculis nigrescentibus. — L. 10, l.2m\\\. Environs d'Alger; se plaît sous les pierres, où je l'ai rencon- tré , une seule fois, vers le milieu de janvier. Machilis acuminilhorax , Luc. — M. corpore setisque fusco fla- vescente tinctis;antennis, palpis, pedibusque flavescente rubigi- nosomaculatis; antennis corpore longioribus; thorace acuminato, antice bi-emarginato ; seiis terminalibus rubiginoso annulatis ; ocùlis nigrescentibus. — L. 10, 1.2 mill. Trouvé sous les pierres humides dans les premiers jours de janvier, aux environs d'Alger. Machilis thoracica , Luc. — M. corpore flavo fuscescente subtiliter maculato ; thorace dilatato, antennis, palpis pedibusque flavescentibus, immaculalis; setis terminalibus fusco annulatis. — L. 9, /. 2 mill. Habite les environs d'Oran, où je l'ai prise une seule fois, sous les pierres , dans les derniers jours de décembre. Machilis fastuosa , Luc. — M. capite, palpis, antennisque flavescente rubro tinctis, ultimis corpore brevioribus, fusco. annulatis ; corpore angustato, elongato, squamis vel flavis, vel, n) Leçoni d'aiistomie comparée , f. VIII , p. 4îK cl juiv. I TRAVAUX INEDITS. 263 cyaneis vel violaceo metallicis ; abdomine fusco nigroque macu- lato; seta intermedia elongata , fusca, lateralibus brevibus,fla- vescentibus. — L. 7, /. 1 mill. Ce n'est qu'aux environs d'Oran , vers les derniers jours de février, que j'ai pris cette jolie espèce, dont les babitudes sont de se tenir dans les anfractuosités des grosses pierres. Machilis pallipes , Luc. — M. corpore pedibusque flavescen- tibus , antennis setisque flavescente fusco annulatis ; abdomine subacuminato , fusco maculato; oculis nigrescentibus. — L. 8, /. 1 mill. 1/2. Ce n'est qu'aux environs de Constantine , pendant le mois de mai , que je rencontrai cette espèce , qui se plaît sous les pierres, et qui n'est pas très -rare. Machilis cra^sicornis , Luc. — M. omnino flavescens ; anten- nis inflalis, fusco annulatis, corpore brevioribus ; raesothorace longiore duobus segmentis sequentibus ; abdomine segmentis inœqualissimis ; setis terminalibus fuscis , corpore brevioribus. •— L. 7, Z. 1 mill. Prise sous les pierres aux environs du fort l'Empereur, dans les premiers jours de janvier ; je n'ai rencontré qu'une seule fois cette curieuse espèce , remarquable par la forme de ses an- tennes; environs d'Alger. Machilis rupestris , Luc. — M. capite griseo cinereo, utrinque griseo bivittato; palpis griseo cinerescentibus , antennis griseo cinereis; corpore suprà griseo cinerescente , griseo fusco macu- lato . marginibusque griseo punctatis ; pedibus primis articulis fusco sordidis, duobus ultimis griseo cinerescentibus, fortiterque fusco annulatis; corpore infra fusco; setis brevissimis, fusco albo subnigrescentibus fortiterque fusco annulatis. — L. Il, /. 1 mill. 3/4. Elle est abondamment répandue sur tous les rochers qui envi- ronnent Constantine, où je l'ai toujours prise errante pendant la plus grande chaleur du jour ; mai, juin et juillet. Lepisma fuliginosa, Luc. — L. corpore fuliginoso, depresso, lateribus subparallelis ; antennis setisque fuscis, villosis, cor- pore brevioribus. — L. 9, l. 2 mill. Rencontré une seule fois sous les pierres, dans les premiers jours de février , aux environs d'Alger. Lepisma Nicoletiiy Luc — L. ochracea ; squamis roseo subvio- 254 ttEVDE zooLOGiQUF. [JuUht 1846.) iaceo tinctis; antennis luteis, corpore longioribus, rubro annu* îatis; corpore, capite , lateribusque piloso rubescente ciliatis; pedibus palpisque flavescente cinereo tinctis , setis terminalibus circiter corpori œqualibus, rubro pilosis , ultimis verticillifor- mibus. — L. 1 1, /. 3 mill. Cette belle et remarquable espèce que je n'ai prise qu'une seule fois, en février, aux environs d'Oran, se tient sous les pierres dans des lieux secs et arides. Lepisma chlorosoma, Luc. — L. antennis capiteque fuscis; corpore viridi metallico nitido, basi segmentorum thoracisque alba ; abdomine albo maculato; palpis pedibusque luteis, ap- pendiculis lateralibus setisque rubris. — L. /i, l. 2 mill. C'est sous les écorces des oliviers que j'ai toujours rencontre cette jolie espèce, qui n'est pas très-rare ; environs d'Alger. Lepisma quadrilineata , Luc. — L. antennis setisque fasco flavescentibus, subtiliter higro annulatisj primis corpore longio- ribus ; corpore rubiginoso, subtiliter fiisco punctalo, supra longi- tudinaliter rubro quadrilineato; pedibus palpisque nigris, sub- flavescente annulatis. — L. I i, Z. 3 mill. Cette espèce qui habite les environs de Bone, et que j'ai prise vers les premiers jours de novembre, se tient sous les écorces des arbres. Lepisma Mauritanica^ Luc. — L. corpore capiteque cinereo flavescentibus subfusco tinctis; thorace fusco , punctatissimo ; abdomine supra quatuor lineis punctorum nigrorum longitu- dinaliter ornato; antennis pedibusque flavescentibus, setis ter- minalibus flavescentibus, fnscescen te annulatis griseofuscescen- teque pilosis. — L. 8, l. 2 mill. Rencontré soiis les pierres, vers le milieu de janvier, sur les bords de l'Ouad, aux environs d'Alger. Lepisma tnyrmccophila , Luc — L. flavo aurata, nitida; cor- pore brevi, antice rotundato, postice acuminato; antennis pedi- busque flavis, ultimis brevibus, validis; cauda triplici, brevis- sima. — L. 10, l. 3 mill. Cette espèce que j'ai prise pendant les mois de janvier et de février, habite les environs d'Alger, et c'est toujours dans des fourmilières que j'ai rencontré ce joli Lepisma qui n'est pas très-rare, Lepisma gyriniformis ^Lac. — L. corpore fusco œneo, antice TRAVAUX miSDITS. 255 dilatato , gibboso . postice acuminato , depresso , segmentis ad basin dense cilialis ; antennis , palpis, pedibus caudaque pallide rubris. — L. 4, l. 2 mill. Environs d'Alger; pris une seule fois sous les pierres, vers le milieu de janvier. Smynthurus punctatus, Luc. — S. antennis çapiteque ru- bris; abdomine nigro, rubro maculato supraque punctalissimo, pedibus furcaque flavescentibus. — L. 1 1/2, l. 3/4 mill. Habite les environs d'Oran, où je l'ai prise sous les pierres, dans des lieux secs et arides , fin de janvier ; cette espèce qui est très-agile, n'est pas très- rare. Dicyrtoma alveolus^ Luc. — D. corpore çapiteque nigro vio- laceis, hoc fulvo maculato ; abdomine flavo tessellato ; antennis pedibusque flavescente nigro annulatis; cauda violacea. — L. 2 1/2, /. 1 mill. Cette jolie petite espèce dont je n'ai trouvé que deux individus, habite les environs de Philippeville, où je l'ai prise, à la fin de mars, sous les pierres. Dicyrtoma Cirtanus, Luc. — D. antennis octo-articulatis , primis quatuor articulis flavis, subsequentibus cinereis; capite rufo villoso; oculis nigris ; abdomine cinereo sparsim albo pi- loso; pedibus albescente flavis; cauda violacea. — L 1 1/4, l. 1/2 mill. Trouvé au nombre de quatre individus, en mai, aux environs de Constantine, sur les bords du Rummel. - Vycirtoma Oraniensis, Lin. — D. capite fusco violaceo; qua- tuor primis articulis antennarum, pedibus caudaque flavescen- tibus; abdomine fusco, immaculato; oculis nigris. — L. 1 1/4, ^ 1/2 mill. Pris une seule fois, en janvier, sous les pierres , dans les envi- rons de Mers-el-Kebir. Orcheseîla Maurilanica, Lin.— 0. pilosa ; capite fusco variç- gato, viltis luteis in medio transversim ornato ; antennis saepius rubris, duobus primis articulis nigris, tertio brevi, albo ; thorace ferrugineo , fusco nigroque variegato. supra albo quadrima- culato ; abdomine fusco, antice albo fasciato, posticeque fulvo maculato ; pedibus furcaque albescenlibus. — L. 4, l. 3/4 de oaillim. Ce n'est qu'aux environs du cercle de La Galle, en mai, dans i^bê nKVDi: LOOLOGiQVE. [Juillet 1846.) 3es bois du lac Tonga, que j'ai rencontré cette Orchéselle, qui s« plaît sous les feuilles humides. Orchesella luteola, Luc — 0. elongata, flava, pilosa ; capite immaculato, oculis magnis, nigris; thorace antice rotundato, lateribus subrectis, longitudinaliter ferrngineo bilineatis ; ab- domine oblongo, ferrugineo maculato; antennis, pedibus furca- que pallide luteis. — L. 3, l. I mill. Trouvé une seule fois en janvier, dans les ravins qui sont si- lués en Oran et Mers-el-Kebir. Achorutes afflnis , Luc — A. corpore capiteque cœruïeo- «inereis, sparsim albo pilosis; antennis sequali ter cinereis; pe- dibus pallidis. — L. 2, l. 1/2 mill. Celte espèce , qui n'est pas très-rare, habite les bois des envi- rons du cercle de La Galle, où je l'ai prise en mai, sous des pierres humides. 11. ArVALYSES i)»OUVRAGES NOUVEAUX. Éléments des scienbes naturelles, par M. A. -M. Constant DuMÉRiL, 5' édition; Paris, 1846, 2 vol. in-12, avec pllan* ches. C'est un beau succès pour un ouvrage d'histoire naturelle , qu'une cinquième édition, et ce fait seul est un éloge suffisant pour un livre de ce genre. En effet , il faut que les éléments des sciences naturelles constituent un ouvrage réellement utile , pour qu'ils aient eu ainsi , depuis plus de quarante ans, autant de reproductions, ce qui suppose un grand débit. Du reste , en lisant l'ouvrage du savant professeur , du doyen des zoologistes français , l'étonnement cesse , car on y trouve la science exposée d'une manière si claire et si méthodique, que ses principes sem- blent choses faciles à apprendre, à retenir , et que les personnes les plus étrangères à celte étude , doivent tout d'abord s'y inté- resser. La première édition fut publiée sous le titre de Traité élé- mentaire de V Histoire naturelle, et composée d'après les bases indiquées par Napoléon lui-même pour l'enseignement dans les iycées nationaux. Depuis cette époque, la science a marché ra- pidement , et TautcHr , tout en contribuant pour une large pftrt \NAI,\SKS l)Ol]VH\GES NODVEADX. 257 a SCS progrès, «'est maintenu au courant des découvertes suc- <:essives faites par ses contemporains. Dans les éditions suivan- tes il a toujours porté son livre au niveau de ces connaissances et dans celle-ci il a continué de suivre le même plan, en sorte qu'elle présente un tableau fidèle de l'état actuel des sciences naturelles. M. Duméril a persisté , pour l'ordre de l'exposition des prin- cipes des sciences naturelles , dans sa première méthode , qui consiste à procéder constamment du simple au composé dans l'étude des corps de la nature. Il commence par présenter des notions générales et succinctes sur les lois qui régissent la ma- tière et sur les principaux agents qui la modifient; puis il traite des corps inertes , qu'il faut d'abord connaître pour bien concevoir le mode d'existen.ce des corps organisés , végétaux et animés. Comme on le voit , le plan de cet ouvrage est complè- tement inverse de celui qui a été adopté récemment pour l'en- seignement dans les collèges royaux , mais on reconnaît, en con- sultant les tables méthodiques des matières, que le programme «dopté par l'université a été conçu sur le plan primitif de l'ou- vrage de M. Duméril. Si l'ordre a été renversé , c'est que l'on a été inspiré, dans le conseil royal, par les idées des auteurs d'un ouvrage moins didactique , le Cours élémentaire dPHisloire na- turelle, publié en 1841. Il est évident que la marche suivie par les auteurs de ce livre a servi de base à la décision du conseil de l'instruction publique, dont l'arrêté , en date du 14 septem- bre 1840, n'a précédé leur publication que de quelques moig seulement. On trouve éminemment dans les Eléments des sciences natu- relles, cet esprit d'ordre et de méthode analytique, principal cachet des nombreux et excellents travaux de M. Duméril. C'est k l'aide de cet ordre et de cette précision qu'il est parvenu à 4iOordonner dans deux volumes le vaste ensemble des sciences naturelles. Il a eu soin de relever dans une table alphabétique très-étendue, tous les mots et tous les termes dont la définition a été donnée dans le cours de l'ouvrage , en sorte que ce voca- bulaire contient plus de 5,000 mots dont la signification a été fixée rigoureusement. En employant des caractères typographi- ques nets et serrés , il a pu , tout en augmentant considérable- ment son ouvrage, le faire tenir dans deux volumes d'un for- ronie IX. Année 18^6. 17 258 RKVDH zooLOGiQUK. (JuHlet 1846.) mat plus petit que celui des éditions précédentes , et enfin il a ajouté un très-grand nombre de figures coordonnées dans 28 planches gravées , qui représentent les principaux objets dont il est question dans l'ouvrage et facilitent singulièrement le tra- vail de l'étudiant. En résumé , nous pensons que la cinquième édition des Élé- ments des Sciences naturelles de M. Duméril , doit avoir une salutaire influence sur les progrès de Thistoire naturelle, en rendant son étude plus facile , et qu'elle ne peut qu'ajouter à la juste et belle réputation que s'est acquise dans le monde savant Tami des Cuvier , des Lacépède et de tant d'autres illustrations scientifiques de notre époque, et le savant qui fut nominative- ment chargé par Napoléon de rédiger ces éléments de la science qu'il enseignait déjà avec distinction il y a plus de quarante ans. (G. M,) Systematisches Ferzeichniz, etc , Catalogue systématique de tous les mammifères connus jusqu'à ce jour, ou synopsix mammalium, d'après le système de Cuvier, par le D"" Heinrich SCHINZ. (Soleure 1« partie, 1844 ; 2" partie, 1845.) Elle est déjà assez éloignée de nous l'époque à laquelle paru- rent le Traité de mammalogie de Desmarest, et plus tard le Sy- nopsis mammalium, de M. Fischer, et cependant le mouve- ment de nos connaissances , dans cette branche de la zoologie , n'a pas cessé de continuer. Chaque jour voit augmenter nos ri- chesses et le nombre des espèces nouvelles , en France , en An- gleterre et en Allemagne. La Russie, elle-même , qui depuis Pal- las n'avait pas eu de mammalogiste digne d'elle , commence , sous ce point de vue , à entrer dans une ère de progrès , grâce à l'initiative si active de MM. Brandt et Ern. de Baër. Le mo- ment n'est pas éloigné, enfin, où , par lés soins de MM. Bachman et Audubon, les États-Unis d'Amérique n'auront plus rien à en- vier aux autres parties du monde , sous le point de Vue de la connaissance des mammifères de la partie septentrionale du nou- veau contirient. C'est à la coordination de tous ces travaux épars que l'œuvre de M. Schintzest destinée. L'auteur a résumé en deux volumes toutes les notions relatives à la connaissance extérieure des mam~ \!NXLlrSES ï>Oll\RAGK$ NOUVEAUX. $5^ 'mifères. De tous les genres et de toutes les espèces décrites par les mammalogistes tant anciens que modernes, aucune, que nous sachions , n'y a été omise. C'est un tableau exact et complet, et pouvant servir de guide à tous ceux de nos compatriotes qui sont peu familiarisés avec les travaux exotiques récents. Chaque «spèce est décrite dans une diagnose latine, qu'expliquent et par- fois complètent ensuite quelques courtes phrases allemandes. Malheureusement, l'auteur n'a pas eu le soin de joindre à ses des- criptions la diagnose différentielle qui nous semble devoir tou- jours les accompagner. C'est un reproche , au reste , que bien d'autres zoologistes méritent aussi, oubliant trop souvent de nous faire connaître par quels caractères l'espèce qu'ils décri- vent diffère de celles qui la suivent et de celles qui la précèdent. Quant à la classification suivie par l'auteur , il n'est aucun des lecteurs de la Revue qui ne devinera d'avance quelle est celle qui a été adoptée. Depuis les travaux des zoologistes français eh mammalogie, la tradition Linnéenne n'est-elle pas devenue tradi- tion française? Aussi, l'on classe présentement les animaux par ia méthode de Cuvier, comme an xviii' siècle on les classait pàt- la méthode de Linné. C'est aussi à la classification de Cuvier que s'est conformé M. Scfaintz , avec cette modification cependant , qu'il a fait des chéiroptères un ordre à part, tandis que poui* M. Cuvier, ce n'était qu'une famille de l'ordre des Carnivores. Conformément aux vues de l'illustre auteur du règne animal , M. Schintz a intercalé les Marsupiaux entre les Carnassiers am- phibies et les Rongeurs, et placé les Monotrèmes avec les Édentés : il en est de même des Bradypes. L'Aye-aye, enfin, se trouve à la tête des Rongeurs. Toutes ces localisations donnent par consé- quent lieu aux mêmes reproches et aux mêmes objections déjà faites à l'œuvre de Cuvier. M. Scbintz a été en général sobre de coupes génériques, et en cela nous l'en féliciterions , si cette sobriété ne nous semblait coupable de quelques inconvénients. C'est ainsi que dans les Carnassiers, nous aurions désiré le voir adopter les deux genres Gouépard et Cynhiène, dans les Primates , le genre Eriode. Lés formes générales des Felis jubata et Canis pictus nous semblent rendre impossible leur assimilation complète aux autres espèces de Felis et de Canis. Nous en dirons autant du genre Eriode , que les formes bien spécialisées de ses ongles el de ses narines 460 REVBK XOOLOGH^>UK. {^JuUitt 184 G.) nous semblent suffisamment isoler des autres Cébiens. Dans, le* Ruminants, les observations récentes de MM. Rapp et Leukart , sur la composition de l'estomac chez le Moschus javanicus, nous semblent de même légitimer l'adoption du genre Tragulus. Nous aurions enfin désiré que dans cette famille des Antilopes, M. Schintz procédât d'une manière plus ferme à l'établissement des coupes génériques, en prenant pour bases principales les dif- férences offertes par les variations de sa forme générale. C'est là , selon nous , que résident les principes qui nous guideront plus tard dans les divisions de ce grand genre Antilope. V An- tilope addax nous semble la seule espèce pour laquelle l'exa- men d'un caractère unique ( ses sabots convexes sur leurs deux faces ) nous semble devoir donner lieu à la création du genre Tarandipède : V Antilope mytilopes , Ham. Smith {Antilope naso maculata^ Blainv.) , formera peut-être plus tard une se- conde espèce de ce genre. Quant aux noms adoptés par M. Schintz , la plupart ont été choisis avec beaucoup de soin et de goût. Ce n'est que rarement qu'il a dévié du principe en vertu duquel la préférence doit être accordée aux dénominations les plus anciennes. Peut-être, même, lorsqu'il a agi autrement, s'est-il laissé guider, comme l'a fait quelquefois son compatriote, M. Wagner, par une répugnance, difficile à expliquer, pour les noms barbares ou mal composés. C'est ainsi que se servant du mot Galago, de préférence à Oto- licnus , il substitue Lichanotus à Indris , Chrysothriœ à Sai- miris, Habrocebus à Avahi , Loncheres à Echimys , Halmatu- rus à Macropus , etc. Quoique nous n'approuvions pas ces substitutions , précisément en vertu du principe que nous avons énoncé plus haut , nous devons féliciter M. Schintz de n'avoir pas été chercher, dans la nuit des temps, les noms les plus vieux, et qui sont tombés en désuétude. L'auteur s'est bien gardé d'i- miter J. E Gray, allant déterrer dans Sparrman le nom spéci- que du Protéle, et dans le voyage de Buchanan au Mysore celui du Lepus nigricollis. Nous espérons que dans le travail qu'il prépare sur l'ornithologie, M. Schintz n'imitera pas non plus M. C R. Gray, employant des dénominations invétérées dont personne ne s'est servi depuis que leurs auteurs les ont imagi- nées, et ressuscitant des mots tels que Curiama, Tragopan (dans les Bucéridës}y Scops (dans les Échasxiers), RoUuhis , Orly- ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 261 gometra^ Merula, etc. Nous ne voyons pas, nous ne pouvons pas apercevoir IMmpérieuse nécessité d'une telle résurrection qui ue sert, en vérité, qu'à enrichir de nouveaux noms , soit spéci- fiques , soit génériques , la science ornithologique qui déjà s'en trouve trop encombrée. C'est très-bien, sans doute, d'appliquer un principe; mais on doit faire en sorte, en l'appliquant, quC' les inconvénients qu'il présente ne l'emportent point sur les- avantages qu'il peut offrir. Des citations, dans le travail de M. Schintz, sont malheureu- sement faites avec beaucoup de négligence , et c'est vraiment dommage , car l'auteur n'avait là-dessus qu'à se conformer à l'exemple déjà donné à ce sujet par M. Fischer dans son Synop- sis mammalium. Ce n'est pas sans cause , au reste, que nous nous en plaignons ; car les omissions de noms d'auteurs que nous signalons portent le plus fréquemment sur des hommes de France , ici sur nos maîtres , là sur nos jeunes collègues. M. Schinlz donne bien les indications relatives aux journaux et recueils périodiques dans lesquels les travaux dont nous parlons ont été publiés , mais il nous permettra de lui faire observer que cela n'est point suffisant. Entre les mains des zoologistes qui débutent dans l'étude des mammifères , l'omission du nom du véritable auteur, l'indication seule du nom de l'écrivain qui di- rige la rédaction d'unjournal,ou bien seulement celle du voya- geur qui a colligé les individus décrits , peuvent inculquer des erreurs dans l'esprit du lecteur. Nous ajouterons qu'il se trouve dans le travail- de M. Scbintz quelques doubles emplois et quelques énonciations de synony- mies qui ne nous semblent pas du tout exactes. On nous par- donnera, nous l'espérons , de les signaler. 1° Cercopithecus albo cinereus ( Desm. ) est donné ( I , p. 42 ) comme synonyme de Semn. obscurus (Martin;. Or, dans la partie mammalogique du voyage de Jacquemont, M. Geoffn y a prouvé qu'il n'en était rien. La dénomination spécifique des zoologistes anglais doit être adoptée de préférence à celle donnée par MM. Eydoux, Souleyetet Gervais; 2° L'individu figuré dans le voyage de la Bonite, comme étant le Macacus aureus, appartient à une autre espèce. Les poils ne jiont pas ondulés comme le Macaque rouge doré ; 3" Midaë pygmœuft Spix, n'est nullement le jeune de Jacehus '26'2 REVUE zooLOGiQUE. {jUiUet 1846.) penicillatus , comme M. Schintz (I, p. 91 ) le conjecture. INou* possédons des jeunes de ce dernier type, et ils ressemblent déjà à l'Ouistiti à pinceau. Leur tête est déjà toute noire, quoique!» aient è peine quelques pouces ; 4* Cercopithecus Lalandii est bien une espèce. L'assertion de M. Lesson, qui fait des individus décrits par Desmoulins des jeu- nes du Vervet, est totalement erronée. M. Geoffroy a tout à fait éclairci ce point de synonymie dans l'article Cercopithèque du dictionnaire de M. d'Orbigny. Le jeune âge du Vervet n'est point encore connu ; 5° Cercopithecus tephrops (Bonn.) (p. 47) est-il vraiment dif- férent du Malbrouck. M. Geoffroy, dans l'article déjà cité, se prononce pour la négative, et tout nous porte à penser que son opinion est l'expression delà vérité; ()" La planche de M. Fr. Cuvier, citée sous Nyct. irivirgatus (I, p. 85), représente, non pas cette espèce , mais le Nyct. feli- nus, de Spix. M. Geoffroy, dans son mémoire récent sur les sin- ges américains , a, avec juste raison , constaté cette erreur , que M. Schintz , dans son supplément , n'a malheureusement qu'en partie redressée ; 7° Cheirogaleus Milii ( Geoff. St.-Hil. ) n'est nullement un Microcebe, mais un vrai Cheirogale ; 8° Genetta pardina ( H. Geoff. ) et Genetta Senegalensis (Fr. Cuv.) sont bien deux espèces et nullement deux variétés de Genetta vulgaris. Nous sommes encore dans le doute relative- ment à Genetta Afra (Fr. Cuv.) ; mais nous pensons que Ton doit en outre séparer encore de tous ces types Viverra tigrina , de Schréber,et Fiverra felina ^ deThunberg; 9* Felis Brasiliensis, de M. Fr. Cuvier, se trouve t-il vraiment au Brésil? Le seul individu du musée de Paris sur lequel nous possédions, relativement à l'habitat, des renseignements dignes de foi, vient de l'état d'Arkansas , dans la Louisiane , et voilà pourquoi nous avons changé le nom de Felis Brasiliensis en ce- lui de Felis albescens. Nous sommes, du reste , portés à penser que c'est la même espèce que M. J.-E. Gray a décrite sous le nom de Leopardus griseus ; 10° Felis elegans (Less. ) ne nous paraît pas différer de Felis macroura (de Wied) ; 11° Felis Lybicus (Oiiy.), cité sous Felis caligata (l, p. 450), \MALYâË& U OUVRAGES NODVKAUX. 263 test une espèce que M. Geoffroy a récemment très bien caractéri- sée dans la partie mammalogique du voyage de Jacquemont ; 12° Olaria Lalandii [Otarie de Lalande, Fr. Cuv.) nous parait être la même espèce que Phoca Byronia ( Desm.). Nous avons appliqué avec succès au crâne adulte de celte espèce la descrip- tion donnée par M. de Blainville dans le Journal de physique (91, n** 2), et il n'est pas douteux pour nous que si les zoologistes de Londres appliquent la description de M. Cuvjer au crâne qui a servi à M. de Blainville, ils arrivent à un résultat analogue. Au reste, Otaria Lalandii ^ aussi bien qu'0^ Hauvillii , ne nous paraissent que des variétés d'âge à Olaria Peronii (Desm.}. Mal- heureusement nous ne possédons pas encore tous les intermé- diaires ; IS** C'est avec juste raison que dans le supplément à son pre- mier volume (II, p. 45) M. Schintz regarde Phoca lagura comme le jeune de Phoca Groenîandica. D'après lesrenseignementsque nousa fournis M. Geoffroy, c'est l'opinion de M. Willson, que nous n'hésitons pas à adopter. De son pelage de jeune âge , le Phoca lagura ne conserve que sa queue laineuse : par l'ensemble de sa coloration, il ressemble aux Phoques du Groenland un peu plus âgés; 14° Sciurus Elphinstonii (Sykes, II, p. 38) ne nous paraît pas différer de Sciurus Indicus (Erxl.) ; 15° Cervus Malaccensis (II, p. 387) nous semble la même es- pèce que Cervus Aristotelis. En outre , Cervus Bengalensis ne diffère pas de Cervus hippelaphus (Cuv.) ; 16° La planche de M. Frédéric Cuvier, citée sous Cervus Mo- luccensis{\l. p. 388), se rapporte au Cervus Peronii; 17° Cervus nemoralis (Sm. II, p. 548), donné en synonymie à Cervus Firginianus , nous semble devoir constituer une es- pèce; 18=» Antilope Lalandii (Desm. II , p. 415 ) ne nous paraît pas autre chose que la femelle à"* Antilope redonca. M. Schintz rap- pelle en note cette opinion de M. le colonel Hamilton Smith qui nous paraît exacte ; 19° Le Gaivei du Sénégal , figuré par M. Fr. Cuv. , et cité sous Antilope grimmia (II, p. 554), forme bien une espèce à laquelle M. Laurillard a imposé le nom d"* Antilope Friderici. Les descriptions de M. Schintz, dans l'usage partiel que nous 261 REVUE zooLOGiyuK. {Juillet 1846.) en avons fait , nous ont , en général , paru exactes. Aussi ri'hésf-' lons-nous pas à avouer que, comme présentant un tableau com- plet de Fétat)|actuel de la mammalogie, son travail , malgré le* imperfections que nous avons signalées , sera vraiment utile au» zoologistes. PucHERAN, d.-m.-p. III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale dcs sciences de Paris.. Séance du C^ juillet 1846. — M. Serres présente une noie sur un monstre hyperencephaîe , observé par M. le D' Belhomme. Le caractère fondamental de cette monstruosité consiste dan» la hernie des hémisphères cérébraux formant une tu^meur volu- mineuse au-dessus de la base du crâne. Cette tumeur est recou^- verte par la dure-mère, qui seule protège extérieurement ces hé- misphères, privés de la voûte osseuse qui les recouvre dans l'état normal . Dans la classification tératologique de MM. Geoflfroy-Saint- Hilaire père et fils, ce monstre apparti-ent à la classe des exen- eéphalienset à l'espèce des Hypereneéphales ; dans la Tératogénie de M. Serres , il se range dans la famille des Ectogéniens. Le travail de M. Belhomme est très-étendu et très-complet; il a fait l'anatomie du sujet après l'avoir injecté, ce qui lui a per- mis de constater un grand nombre de faits curieux. M. Lamarre Picquot adresse quelques détails sur la disposi- tion des organes génitaux d'un rongeur qui habite, dans les prai- ries du haut Mississipi , des galeries souterraines, et qui, autant qu'on en peut juger par les indications très -incomplètes que ren-- ferme la lettre, paraît être un Arctomys. M. Seguin adresse, pour être mis sous les yeux de l'Académie, un œuf de poule très-volumineux, qui contient à l'intérieur un second œuf de grosseur oi^dinaire et revêtu, aussi- bien que l'au- tre, de son enveloppe calcaire. Séance du \Z juillet. — M. Kolliker adresse une Note sur le développement des tissus organiques chez les Batraciens. Ce travail porte principalement sur le mode de formation des vais- seaux sanguins , des lymphatiques et des nerfs chez les Batra- ciens. D'après M. Kolliker, les capillaires sanguins se constH- kueraien.t par le développement des cellules étoilécs dont les- SUCll^TES SAVA:^rL5, 2 des noctuelles, et 2* un polyomate. — M. Guérin-Méneville fait plusieurs communications : l«»sur une larve de Silpha opaca, qui dévore les feuilles de la betterave; fait d'autant plus remarquable , que jusqu'ici on n'avait pas en- core la certitude que toutes les Silphes ne fussent pas carnassiè- res; 2* sur la Cassida nebulosa, dont il décrit les métamorpho- ses , et qui vit également sur les betteraves ; Z" sur le Scolytus deslructor, relativement auquel il donne des détails enlomolo- giques importants ; et 4o sur VHylesinus varius, dont il fait con- naître le parasite. Notre confrère a trouvé aujourd'hui une occasion qu'il cher- chait depuis longtemps d'étudier les mœurs du Scolylus destruc^ tor. Dans le bois de Meudon , près de Bellevue , il a trouvé , en compagnie de M. E. Robert, une localité plantée d'ormes, dans laquelle on avait abattu cet hiver plusieurs de ces arbres, pour éclaircir le bois. Ces ormes, gisant à terre, étaient couverts de Scolytes et à'' Hylesinus ^ et M. Guérin-Méneville a pu observer ces insectes sous tous leurs états, ainsi que leur nombreux para- sites. Le fait le plus intéressant à ses yeux est l'observation qu'il a faite de la manière dont la femelle du Scolyte attaque les arbres encore sains, ou qui, du moins paraissent tels, et n'offrent dans l'aspect de leurs feuilles aucune différenre avec ceux qui ne .sont pas attaqués. A distance on ne distingue les arbres attaqués des sains que par la quantité des guêpes . bourdons, abeilles , mouches de toutes sortes, etc , qui sont posées sur leur ii7t^: HKVOE ZOOLOGIQUE. {JuUlet 1846.) tronc ; en approchant on reconnaît que ces insectes sont occu- pés à chercher des trous percés dans l'ëcorce, qu'ils y enfoncent leur trompe, et quelquefois toute leur tête, et sucent les sucs qui en suintent avec tant d'avidité qu'ils se laissent prendre sans chercher à s'échapper, tant leur attention est absorbée par ce' repas. A chaque point de l'écorce vive de ces arbres ainsi couverts de mouches , MM. Guérin-Méneville et Robert ont trouvé une femelle de Scolyte qui avait déjà pénétré de un ou deux centi- mètres dans l'écorce, en montant, avait pratiqué, de chaque côté de sa galerie, des cavités dans lesquelles elle avait déposé des œufs qu'elle avait soigneusement cachés en les recouvrant de détritus» de sciure de l'écorce dans laquelle elle était occupée à creuser. Ce trou, cette plaie faite dans une écorce vive, avait provoqué un suintement de sève que les guêpes et mouches venaient sucei* avec avidité. M. Guérin-Méneville a fait des études détaillées de ces arbres, assisté de M. Robert; il a monté à leur sommet avec une échelle, pour voir s'il ne parviendrait pas à saisir les deux sexes du Scolyté quand ils se nourrissent des jeunes pousses de l'arbre ou quand ils cherchent à s'accoupler ; M. Robert a enlevé plusieurs plaques d'écorce à ces arbres attaqués , afin qne M. Guérin-Méneville pût en faire des coupes, bien observer la ponte de la fe- melle, et faire l'anatomie des organes générateurs internes des deux sexes, ce qui lui a montré une disposition singulière des organes extérieurs qui doit entraîner un mode d'accouplement tout particulier. Il résulte de cette observation qu'il semblerait prouvé que lé Scolyte attaque les arbres sains pour déposer ses œufs, ou que, si les arbres sont déjà malades ou doivent le devenir, aucun signe de cette maladie ne se montre encore au dehors et sur les feuilles quand le Scolyte les envahit. Il en résulte aussi qu'il est dangereux de laisser pendant toute une saison des arbres abat- tus et couverts de Scolytes, dans le voisinage d'arbres sains, car il est évident que les insectes qui proviennent de ces arbres morts vont se jeter sur ceux du voisinage, que peut-être ils détermi- nent leur maladie, ou que du moins ils la hâtent et la dévelop- pent, en s'apercevant bien avant les forestiers de l'état de ma- ladie prochaine de ces arbres. Le petit Hylesimif dont M. Guérin-Méneville a observé \eà MÉLANGES ET NODVKLLKS. 271 inétamorphoses et le parasite, semble ne s'attaquer qu'aux arbres morts ou mourants. Les galeries de ponte de la femelle, au lieu d'être parallèles aux fibres de l'arbre, ou longitudinales, coupent ces fibres à angle droit ou sont transversales. Elles sont toujours creusées dans l'épaisseur de l'écorce, sans arriver jusqu'au bois, du moins sur les troncs déjà un peu forts, où elles se trouvent mêlées à celles du Scolyte ; mais sur les branches secondaires, au sommet d'un tronc à peine de la grosseur du bras, on ne trouve plus que des galeries d'' Hylesinus qui arrivent jusqu'au bois. — M. Amyot donne des observations intéressantes sur l'or- ganisation et les mœurs de la Punaise des lits, et il annonce que cette communication sera insérée dans son ouvrage sur les Hé- miptères de France, travail que publie la Société depuis l'année dernière. E. D. IV. MÉLAIVGES ET NOUVELLES. Statue a Geoffroy Saint-Hilaire. La commune d'Étampes , ville natale de Geoffroy Saint-Hi- laire , a résolu de consacrer le souvenir de ce grand naturalisée en lui érigeant une statue. On ne peut qu'applaudir à cette heu- reuse idée des concitoyens du grand naturaliste dont la France s'honore. La commission qui s'est formée pour régler cette sous- cription, composée de membres de l'Institut, confrères de Geof- froy Saint-Hilaire , et des autorités municipales d'Étampes , ne se borne pas à appeler les compatriotes de Geoffroy à Thonneur de cette manifestation, elle admettra les souscriptions des admi- rateurs de ce grand homme, de quelques nations qu'ils soient. Les personnes qui désirent concourir à cette souscription doi- vent s'adresser à M. Régnier , secrétaire de la Faculté des scien- ces, à la Sorbonne, à Paris. Dans une des séances de la Société géologique de Londres du commencement de 1846, M. Owen a montré le crâne d'un irom- bat du continent Australien, qui diffère de celui de la terre de Van-Diemen par quelques caractères assez tranchés pour que l'on ne puisse les rapporter à la même espèce. Le Phascolomus wombatus anciennement connu ne se trouve que dans l'île de : Van-Oiemen et se distingue par son front plus étroit et par plu- sieurs différences dans la proportion des dents et la disposition 27i2 nEVUK xooi.ogique. {Juillet 1846.) •de leur émail. L'espèce nouvelle paraît spéciale au continent de la Nouvelle-Hollande « et a reçu le nom de Phascolomus lati- frons. Peu de personnes possèdent le bel ouvrage de M. Thomas Horsfield ayant pour titre Zoological researches in Java^ etc.; car c'est un livre de luxe, plein de belles planches coloriées et dont le seul volume in-4®, paru jusqu'à présent, est du prix de 200 fr. On nous prie d'annoncer la mise en vente de ce beau volume, qui renferme les Mammifères et les Oiseaux au prix de 120 fr., et on le diviserait volontiers en deux parties égales ( Mammifères 41 pi. et 188 pages, et Oiseaux 32 pi.), si un acquéreur se pré- sentait pour les Mammifères, car les Oiseaux sont déjà retenus. C'est une occasion unique pour un zoologiste, car l'on sait que les libraires ne peuvent faire de ces sortes de marchés : de plus, le prix du livre est considérablement diminué et Ton offre les Mammifères pour 60 fr. au lieu de 100 qu'ils valent, d'après le prix de l'ouvrage entier. S'adresser (franco) au Directeur de la Revue Zoologique. ERRATA. Par une distraction inconcevable, M. Michelin a laissé passer, dans la copie d'un de ses articles du mois de juin, deuxrenvoi.s formant deux omissions qui sont trop importantes pour qu'il n'invite pas à faire les additions suivantes sUr ce numéro : - 1* Page 228, après la 2' famille, Aslrœïdes^ ajouter : 3« famille, Fungides. Genres, Fungia, Cyclolites, Herpetolithus, Halomiira; Po- lyphyllia^ Zoopilus , Pavonia, Jgaricia, Psammocora. 2* Page 230, ligne 14, au lieu de : Et les Cyclolites, ajouter ; Ainsi qu'une partie de ceux des Millépores et Polypiaires de 11. de Blainville. Nouveaux membre admis dans la société Cuviérienne. N» 302. M. Drewsen , membre de la Société entomologique de France, etc., à Copenhague. N" 303. M. DK Ueume , capitaine d'artillerie , membre de diverses sociétés savantes, à Rruxelles, Présentés par M. Gnérin-Méneville. NEUVIÊMII AMMÉB. — AOÛY 1^46. I. TRAVAUX INÉDITS. Sur quelques oiseaux nouveaux de l'embouchure de rOrénoque ; par M. Fr. de LaPresnaye. Dans un article intitulé Coup cfœil sur Vomithologie de la Colombie, nousdisions,danslaRevuedel845,p. 118, que si l'im- mense chaîne des Cordilières avait suffi dans l'Amérique méri- dionale pour arrêter toute communication entre les espèces d'oi- seaux des côtes orientales et de l'intérieur et celles des côtes occidentales où l'on retrouvait bien la plupart des mêmes genres, mais représentés par des espèces différentes , il n'en était plus ainsi dans la partie nord pour les espèces colombiennes, qui, profitant apparemment de l'abaissement ou même de l'interrup- tion de quelques parties de la chaîne dans cette contrée, l'a- vaient franchie sans difficulté et s'étaient répandues sur le lit- toral de la mer des Antilles, dans les pays nommés la Nouvelle- Grenade , le Venezuela, la province de Cumanœ^ sans toutefois être descendues à l'est plus bas, vers les Guyanes, dont les es- pèces paraissaient au contraire tenir plutôt de celles particulières aux côtes orientales et à cette grande section que nous avons nommée la Brésilienne , soit qu'elles leur fussent identiques ou seulement analogues. Nos prévisions d'alors semblent commencer à se réaliser par la découverte récente de quelques espèces nouvelles recueillies dans le pays arrosé par les nombreuses bouches de TOrénoque et qui n'avaient point été trouvées jusqu'ici , ni à l'ouest ni au centre de la Colombie. il s'agit d'abord d'une espèce de Tangara ou Némosie très-voi- sine dxiTangara Rouge-cap de Cayenne et du Brésil, mais con- stituant bien évidemment une espèce distincte et nouvelle. C'est : La Némosia nigro-genis, Nem. supra tota genisque nigris, ca- pite supremo, gula tota pectoreque medio et longitudinaliier rubris ; subtus alba, tibiis posterius nigro maculalis ; rostro nigro,tenui, brevi, mandibula alba, apice nigra. Tome IX. Année 184G. 18 274 REVDK ZOOLOGIQUE. (j4oût 1846.) Très- voisine de IsiNémosia gularis^ V»', Tangara Rouge-cap, Buff., enl. 155, f. 2, cette espèce en diffère néanmoins essentiel- lement par plusieurs caractères; 1° par sa coloration, ayant les lorums, le menton et les joues noirs, et non-seulement la gorge et le haut du cou rouges, mais ce rouge brillant formant une large bande descendant sur tout le devant du cou et se termi- nant en pointe sur le milieu de la poitrine , tandis que chez le Rouge-cap la gorge et le haut du cou seulement sont rouges , et la bande qui descend sur le reste du cou et la poitrine est d'un brun noir. 2° Le bec, dont la mandibule inférieure est blanche et non jaune à sa base, comme chez le Rouge-cap, est évidemment plus petit et surtout plus comprimé. Les plumes rouges luisantes lancéolées du dessus de la tête ont beaucoup de longueur sur le vertex et l'occiput où elles forment presque une petite huppe tombant sur la nuque ; celles du de- vant du cou et de la poitrine sont également allongées, lan- céolées et luisantes , caractères qui ne se remarquent pas sur les plumes brunes noirâtres du devant du cou du Rouge-cap. Cette espèce, du reste, a des dimensions moins fortes que celle-ci. Lon- gueur totale en peau non montée, 15 centimètres; elle vient de la partie de la Colombie arrosée par les bouches de l'Orénoque. ai dans la partie de la Colombie appelée Nouvelle-Grenade et même les pays adjacents , la famille des Tanagridées a fourni de nombreuses et nouvelles espèces dans les genres Tanagra , Aglaia et surtout Arrémon^ si restreint en espèces dans les Guyanes et le Brésil, il n'en est pas ainsi du genre Habia {Sal- tator), dont les espèces communes dans ces derniers pays, ainsi qu'au Paragny et vers le Nord dans les Antilles et le Mexique^ sont au contraire fort rares dans la Colombie occidentale et cen- trale. Le pays situé à l'embouchure de l'Orénoque vient encore de nous en fournir une nouvelle espèce que nous nommons Saltator Orenocensis, Sal. supra griseo-plumbeus , alis eàudaque nigris, remigihus primariis strictissime , secun- dariis et tertiariis late cinereo limbatis, tectricibus totis ejus- dem coloris ; rectricibus supra basi et extus griseo quasi vit- tatis infra grisesceniibus ; vitta lala superciliari, gutturecollo antico maculaque parva mandibulœ basi niveis ; genis, ca~ pitis,€olli,pectorisquelateribus atris; sublus pallide ochra- TRAVAUX INÉDITS. 875 cens, hypochondriis et subcaudalibus ferrugineis; rostro nigro (lut vigro-plumbeo pedibusque fuscis. Longit., tôt. 17 cent. L'Ilabia de l'Orénoque, malgré ses grands rapports de colora- tion avec plusieurs espèces de ce groupe nombreux , s'en dis- tingue néanmoins facilement. Il est en dessus d'un gris cendré foncé, avec les ailes et la queue d'un noir sombre ; mais les pre- mières paraissent grises comme le dos , toute la partie visible de leurs couvertures et de leurs rémiges secondaires et tertiaires étant de cette couleur, les primaires seules n'en étant que fine- ment lisérées ; les rectrices sont également frangées de cette teinte à leur base, mais elle y forme comme des stries transverses séparées par d'autres de couleur noirâtre ; une large bande sour- cilière qui règne depuis la narine jusqu'à l'occiput, le milieu de la gorge, du devant du cou et le haut de la poitrine ainsi qu'une tache à l'angle de l'ouverture du bec sont blancs; les joues , les côtés de la tête , du cou et de la poitrine sont noirs ; ce noir qui encadre le blanc de la gorge et du cou se prolonge latéralement en s'ouvrant beaucoup pour encadrer aussi la poi- trine blanche dans toute sa largeur. Le reste du dessous du corps est d'un blanc teinté de roussâtre sur les parties médianes ; les côtés et les sous-caudales sont d'un roux ferrugineux. Il habite la partie orientale delà Bolivie, baignée par les bouches de l'Oré- noque. La même contrée a également fourni une espèce ou variété de la Coracine ignite. Pie à gorge ensanglantée, Azara, n" 56, Coracinascutata, Tem. col. 40, différant de l'espèce du Paraguay et du Brésil figurée par Temminck en ce qu'elle a tout le des- sous du corps, depuis la plaque rouge pectorale, de couleur brun marron uniforme. Les sous-caudales seules et une étroite bande au bas de la poitrine sont noires. Les proportions sont du reste les mêmes , mais la tranche supérieure du bec est moins arron die , plus coupante et plus comprimée vers l'extrémité. Noire individu paraît du reste entièrement adulte. Azara, qui a le premier décrit cet oiseau avec son exactitude ordinaire , sur deux individus tués au Paraguay, dit que la poi- trine et les petites couvertures inférieures des ailes sont tachées et pointillées de roussâtre, ce qu'il est facile de reconnaître cher tous les individus adultes du Brésil. Il ajoute que la femelle ne présentait d'autre dissemblance avec le mâle qu'une moindre 276 RKVOE ZOOLOGIQDE. {^OÛt 1846.) quantité de ces taches rousses sur la poitrine et sur les courcr*- tures inférieures de Paile. Chez notre individu de TOrénoque, toutes ces couvertures sont, comme toutes les plumes du ventre, uniformément brun roux. Temminck décrivant cet oiseau dans ses pi., col. n*" 40, s'ex- prime différemment quant à ce caractère de coloration, car i! dit que chez l'adulte on voit sur la ligne moyenne du ventre une légère nuance rougeâtre mêlée avec le noir de cette partie, et ne dit rien des taches rousses sub-alaires; il ajoute seulement : « Les » jeunes sont couverts de plumes d'un noir mat (elles sont d'un » noir parfait chez l'adulte) ; les croissants veloutés des plumes » supérieures du cou que l'on remarque chez l'adulte n'existent » point chez les jeunes, et la plaque rouge est moins pure et » moins étendue chez eux ; les jeunes de Tannée sont partout » d'un noir terne ou brunâtre. » Il cite l'espèce comme du Bré- sil, où elle paraît, dit-il, très-commune : ce qui indique évidem- ment qu'il en avait vu un certain nombre d'individus de divers âges et probablement de différents sexes. Chez l'individu du Brésil que nous possédons, on retrouve au- dessous du brillant vermillon de la plaque pectorale et sur la partie médiane du ventre quelques grandes taches rousses à l'ex- trémité des plumes; on les retrouve également disséminées et peu nombreuses sur les couvertures inférieures de l'aile, con- formément aux descriptions d'Azara et de Temminck. Si nous n'osons prononcer sur l'identité ou la non-identité spécifique de notre individu de l'Orénoque avec ceux du Brésil et du Paraguay, nous sommes à peu près dans le même embarras quant à un troisième individu venant de la Nouvelle-Grenade, Si on n'avait égard qu'à la taille, on n'hésiterait pas à regarder cette espèce colombienne comme distincte et nouvelle par con- séquent , car elle est remarquablement plus petite que celle du Brésil ; ainsi, chez la première, le bec dans l'adulte a depuis les plumes frontales de 11 à 11 lignes 1/2 de longueur; il en a 14 chez l'autre. Les pattes offrent encore plus de disproportion, et on peut dire sans la moindre exagération que chez l'espèce co- lombienne elles sont d'un bon tiers moins fortes dans toutes les parties que chez la brésilienne ; cependant il y a un tel rapport décoloration qu'on hésite à trancher la question. il n'est pas douteux cependant que ces petits individus ne con- TRAVAUX INÉDITS. 277 ititueut une race particulière à la Colombie occidentale et éga- lement distincte de celle plus grande et à ventre roux de la Colombie orientale, comme aussi de celle du Brésil. Dans son ensemble elle offre la même différence proportionnelle, de taille que celle que nous avons indiquée pour le bec et les pattes, par- ties plus sûres et plus convenables pour établir une comparaison. Chez elle les taches brunes du ventre et des sous-alaires sont plus nombreuses que chez l'espèce brésilienne ; son bec, évidem- ment plus court , a la tranche supérieure moins arrondie , plus coupante et plus comprimée vers l'extrémité : caractères qui se trouvent en partie chez l'espèce brésilienne. La différence mar- quée dans les proportions comme aussi dans la forme du bec me la font fortement soupçonner espèce distincte, et je propose dans ce cas de lui donner le nom de Coracina Granadensis (Cor&cme de la Nouvelle-Grenade), et à l'autre, si elle est reconnue espèce distincte de la brésilienne, celui de Coracina Orenocensis (Co- racine de l'Orénoque) de Lafr. Sur une nouvelle espèce d'Euphone (Euphonia); par M. Fr. DE Lafresnaye. Euphonia cinerea. Fuph. tota grisea , supra colore pallide- thalassino micanSf remigibus fuscis , griseo-albo tenuissime limbatis; subtus dilutior, cinerascens, medio abdomine crissi- que lateribus pallide citrinis, crisso et subcaudalibus paîlide ochraceis; cauda brevissima; rostrum forte, altum^ supra subtusque incurvum^ maxilla prope apicem utrinque serrata, mandibula alta^ valde sursum recurva. Cette nouvelle espèce d'Euphone est tout à fait remarquable : 1*» par sa couleur grise, glacée en dessus d'une nuance vert de mer pâle, avec les rémiges primaires noirâtres très-finement bordées de blanc grisâtre, le dessous cendré pâle, le milieu de l'abdomen et ses cotés d'un jaune citron pâle ; 2® par la forme de son bec élevé, arqué en dessus et en dessous comme un bec de pie-gi'ièche et armé près de son extrémité sur sa mandibule supé- rieure, de deux petites crénelures de chaque côté. Ce bec parait avoir été d'un bleu de plomb, et les pattes noires. Long, tôt., tO cent. 278 RKVUE ZOOLOGIQDE. {JoÛt 1846.) En 1837, nous avions déjà signalé dans notre Synopsis avium Americ. d'Orbigny , etc. , page 30 , sous le nom d'Euphonia la- niirostris y Euphone k becdepie-grièche, un Euphorie de Bolivie à bec semblable , mais à coloration toute différente , bleu noir et jaune et se rapprochant beaucoup de l'Euphone téi té. Précé- demment et dès 1820, M. Natterer, ce savant naturaliste que l'on peut proclamer le plus habile ornithologiste de l'époque et dont tous les amis de cette science déplorent aujourd'hui la mort prématurée, avait nommé Tanagra Chalihœa , et figuré dans Mikan delectus florœ et faunœ BrasiliensiSy fasc. 4, un Euphone à bec encore semblable, de couleur vert de mer foncé en dessus et sur les côtés et le devant du cou, avec une bande frontale et tout le dessous depuis le cou d'un jaune citron. On pourrait, d'après la forme toute particulière du bec de ces trois espèces, les rapprocher pour en former une section dans le %txiTe Euphone sovLs lenom d^Euphones à bec de pie-grièche^ Eu» phoniaelaniirostres: dénomination qui conviendrait d'autant plus à notre Euphone cendré qu*avec le gros bec particulier aux trois espèces , il a de plus la mandibule supérieure bidentée. Il Tient de Golombie. NotB sur les espèces du genre Lepadogaster de Gouan. Par M. L. Brisoot de Barne ville. L'existence de deux disques sous le corps distingue nette- ment les genres Lepadogaster et Trachelochismus des quatre genres Tomicodony Sicyogaster, Gobiesoœ et Chorisochismus^ qui n'ont qu'un seul disque ventral fendu des deux côtés. Des dents garnissent les deux mâchoires des Lepadogaster ; les plu& longues, les plus fortes de ces dents situées , sur leur bord et de forme conique ou conoïdale , sont semblables à de petites canines souvent crochues; les plus petites sont en velours. Ces poissons- ont une seule nageoire dorsale, une anale également unique et une caudale. Leur corps est nu. Ils ont deux fentes branchiales hien distinctes , bien séparées, médiocres et placées latérale- ment en avant de l'une et de Vautre pectorale. Toutes les es- |)èces de Lepadogaster connues jusqu'à présent ont une nageoire caudale arrondie ; on peut dire de leur dorsale et de leur anale TRAVAUX INÉDITS. 279 qu'elles sont coupées carrément. Leur corps est comprimé en arrière et présente en avant une tête déprimée ; leur bouche est fendue horizontalement j leurs yeux sont écartés. Nous allons décrire brièvement les espèces du genre Lepadogaster que le Mu- sée d'histoire naturelle renferme, en indiquant leur synonymie et de quels pays viennent les individus que nous avons exa- minés. Nous les diviserons en deux sections. Sbction I. — Nageoires dorsale et anale bien développées, assez élevées. 1. Lepadogater Gouani. Lacépède. — Synonymie. Small suck fish. Borlase, Nat. hist. of Cornwall, pi. XXV, fig. xxviii et xxix. — Le Barbier ou Porte-Ecuelle. Gouan, Hist. Poiss., tab. 1 , fig. 6 et 7. — Jura Sucker. Penjiant, Brit. zool., tom. 111, p. 181, pi. XXV. — Le Porte-Écuelle. Bonnaterre, Encyclop. méth. Poiss., pi. 86, fig. 356. — Lépadogastère Gouan. Lacépède, Hist. Poiss., tom. I, pi. 23, fig. 3 et 4, et tom. II, p. 73. — Lepado- gaster ro stratus, Bloch et Schneid., Syst. ichth., p. \. — Cy- clopterus Cornubicus. Shaw, Gêner, zool., tom. V, p. 397.— Cy- clopterus ocellatus, Donovan, Nat. hist. of Brit. fishes, tom. IV, pi. 76. — Lepadogaster Gouanii. Risso, Ichth. de Nice, p. 72. Lepadogaster Balbis. Id. loc. cit. p. 73, pi. IV, fig. 9. — Lépa- do g aster Gouan., Bosc Nouv. dict. d'hist.nat., tom. XVII, p. 461, pi. E. 30, fig. 7. — Lepadogaster ciliatus. Risso, Journ. dePhys. tom. XCI, p. 248. — Jura Sucker. Couch, in Trans. societ. of Lond. tom. XIV, pag. 87. — Lépadogastère Gouan, H. Cloquet, Dict.scienc. nat., tom. XXVI, p, 4. Lépadogastère Balbis. Id. loc. cit. — Lepadogaster Gouani. Risso, Hist. nat. Europe mérid., tom. III, p. 271. Lepadogaster biciliatus. Id., loc. cit., p. ^72. Lepadogaster Balbis. Id. loc. cit. p. 274. —Le Gouanien. Bory de St- Vincent, Dict. class. d'hist, nat., tom. IX, p. 285. Lepado- gaster Balbisien. Id. loc. cit. — Lepadog. Gouan. Cuvier, Règne anim., l^'édit., tom. II, p. 225, et2° édit., tom.ll, p. 345.Lepad. Balbis, loc. cit. — Lepadogaster Gouan. Guérin, Icon. Règn. anim. Cuv., pi. GVIII, fig. 2 et 2 a. — Lepadogaster Cornubiensis. Jenyns, Man. of Brit. vertebrate anim., pag. 469, sp. 157. — Lepadogaster de Guan. Guicheiiot. Dict. pitt. d'hist. nat. , tom IV, pag. 382 , pi. 300, fig. l.— Lepidogaster Cornubiensis. Yarrel, Hist. of Brit. fishes, tom. II, pag. 264, fig. — Lepadogaster Gouani. Costa, 280 RKVOE zooLOGiguE. [Aoûi 1846.) Fauna del regno di Napoli, Pesci. pag. 2, lab. XXIU, fig. 1-3. — Lepadogaster zebrinus. Lowe, Annals of nat. hist., tom. IV, pag. 419. — Lepadogaster biciliatus. Nordmann. Faune poli- tique, tom. III du voy. de Démidoff, Poissons, pag. 537, pi. XV, fig. 4,5 et 6. — Lepadogaster Gouan. Valenciennes, Règn. anim. Cav.,nouv. édit. Poissons, pi. GVIII, fig. 2. — Lepadogaster Weh- bianus. Valenciennes, Hist. des îles Canaries de Webb et Ber- thel. Ichth. , pag. 85 (1). — Le Bouclier pourpré. Bonnaterre. En- cyclop. méth. Poiss., pag. 29. Caractères. Museau tantôt et le plus ordinairement allongé, tantôt plus ou moins raccourci. Deux tentaeules à chaque na- rine, Vantérieur allongé, le postérieur court (2). Bisque anté- rieur sans éminence vésiculeuse à son bord postérieur, ce disque moins ample que le postérieur ; disque postérieur grande environ de la largeur du corps , de forme elliptique , subellip- tique, ou même subcirculaire , toujours large en avant. Dorsale et anale longuement unies à la caudale (adhérentes à celle-ci dans toute l'étendue correspondante à leur hauteur), la na- geoire de Vanus plus courte que celle du dos qui est toujours longue, D. 17 à 18 ; A. 9 ou 10 à 11. — Les dents qui garnissent en avant le bord de chacune des deux mâchoires sont générale- ment plus petites et moins fortes que celles qui sont situées de chaque côté en arrière. Au moins une partie des dents présente une incurvation plus ou moins marquée, et en général princi- palement celles qui sont placées sur les parties latérales des mâ- choires. — Les individus conservés dans l'esprit-de-vin nous ont ofifert la coloration suivante : sur le dessus et les côtés du corps, de petites taches rouges violacées ; sur la nuque, deux taches plus grandes, noirâtres ou violacées, ovales, obliques, précédées de lignes en chevron ayant la même couleur. — Yeux de gran- deur moyenne. — Le L, Cornubiensis et le Webbianus ne nous paraissent être que des variétés du L. Gouani. Patrie. Angleterre (Leach); Brest (d'Orbigny); Toulon (Kie- ner); Nice (Laurillard, Coste) ; Gênes (Savigny) ; Iviça (de La- roche); Sicile (Bibron); Crimée (Expéd. Démidoff); côtes de (1) M. Lesnenr a tronvé le L. Gonanl an Harre et à Falmonth. («) Le teDtaci}i& antérieur a son orifice yers sa base et le bord antérieur de cette on- Terlure tantôt ne forme qa'une lèvre très-coarte, tantôt se prolonge en nn appendice pin» oa moins a]IoDg« et détermine pour ce tentacule une disposition manifesfemont bifabié» 9U bilobé».. TRAVAUX INÉDITS. 281 l'Algérie (Guichenot) ; Oran (Deshayes) ; îles Canaries (Webb. et Berthelot); de l'île Gorëe. 2. Lepadogaster Candollii. Risso. — Synonymie. Lepado- gaster Candolii. Risso, Ichth. de Nice, pag. 7f>. Lepadogaster olivaceus. Id. , loc. cit. , pag. 75. — Lépadogastère Decandolle. H.CloquetjDict.scienc.nat,, tom. XXVI, pag. 4. — Lepadogaster Candollii. Bory de Saint- Vincent, Dict. class. d'hist. nat., tom. IX, pag. 285. — Lepadogaster Jussieui. Risso, Hist. nat. , Europ. mérid.,tom. 111, pag. 273. Lepadogaster olivaceus. Id. , loc, cit., pag. 274. Lepadogaster Decandollii. Id., loc. cit., p. 275. Caractères. Museau assez allongé. Narines très-brièvement tentaculées. Disque antérieur sans éminence vésiculeuse à son bord postérieur ; disque postérieur médiocre, de forme à peu prés subovale ou semi-ovalaire, plus étroit que le corps et plus ou moins rétréci en avant. Dorsale et anale séparées de la cau- dale par une profonde échancrure (1) , la nageoire de l'anus plus courte que celle du dos qui est longue. — D. 14 à 16 ; A. 8 à 11. — Il y a généralement de chaque côté de la mâchoire su- périeure quelques dents qui sont plus fortes que celles qui bor- dent l'extrémité antérieure de celle-ci , parfois même quelques- unes de ces dernières ne diffèrent pas ou diffèrent peu des dents latérales ; à la mâchoire inférieure , les dents latérales sont gé- néralement plus longues et plus fortes que celles de l'extrémité antérieure ; du reste , toutes ces dents ressemblent à celles du Lep. Gouani. Les individus conservés dans l'esprit-de-vin ont le corps généralement rougeâtre avec les nageoires impaires bor- dées de rouge. — Yeux de grandeur moyenne. Patrie. Toulon (Guérin) , Corse (Peraudot, Kiener), Nice (Sa- vigny) , Palerme (G. Prévost) , Messine (Bibron), Smyrne (Blos- seville ) , des côtes de l'Algérie (G uichenot). 3. Lepadogaster bimaculatus Fleming (2). (Flem. Brit. anim., p. 190, sp. 72). — Synonymie. Bimaculated Sucker. Pen- nant, Brit. zool. , tom. III, pi. XXV. Fig. copiée dans Bonna- naterre, Encycl. meth. Poiss., pi. 86, fig. 355. -Bimaculated Suc- ker. Montagu , in Trans. Lin. soc. Lond. , tom. Vil, p. 293. — Cy- clopterus bimaculatus. Donovan, Nat. hist. of Brit. fishes, (1) En réalité, la dorsale et Tanale s'unissent nn peu (dans une faible iteDdne] à la caudale au fond de la profonde échancrure dont nous parlons, (t) Je ne cite ici Fleming que sur l'autorité de Yarrell et de Jenyns. "282 KËVUE ZOOLOGIQOE. {/4oût ISÎÔ.) tom. IV , pi. LXXVIII. — Lepadogaster ocellatus. Risso , Ichth. de Nice,pag. 7 A.— Lepadogaster reticulatus. Id.loc.cit.,pag. 77.— Lepadogaster Mirheli. Risso , Journ. de Phys. , tom. XCI , pag. 249. — Lepadogaster Desfontanii. Risso , Hist. nat. , Europ. mérid. , tom. III, pag. 275, fig. 39 (mauvaise). Lepadogaster reticulatus. Id. loc cit. pag. 277. Lepadogaster Mirbelii. Id., loc. cit, — Lepadogaster bimaculatus. Jenyns,Man. of Brit. verteb. anim. , pag. A70.— Lepadogaster bimaculatus. Yarrell, Hist. of Brit. fishes, tom. 11, pag. 268, fig. Cyclopterus bimacu- latus. Cuvier,Règn. anim., U^ édit. , tom. II, pag. 226, et 2'»e édit., tom. 11, pag. 345. Caractères. Museau court. Narines très-peu saillantes. Disque antérieur à peu près oblong , sans éminence vésiculeuse au mi- lieu de son bord postérieur; disque postérieur médiocre , plus étroit que le corps , de forme subovale ou semi-ovalaire, plus ou moins rétréci en avant. Nageoires dorsale et anale courtes, sensiblement égales, toujours complètement séparées de la caudale par un intervalle d'une certaine étendue. — D. 6 à 7 ; A. 4 à 5. — Les dents qui bordent en avant les mâchoires sont généralement à peu près aussi longues, ou plus longues, ou même un peu plus courtes et un peu moins fortes que celles in- sérées latéralement en arrière ; toutes ces dents sont ordinaire- ment droites ou un peu incurvées. — Les individus conservés dans l'esprit-de-vin ont le dessus du corps marqué de bandes rougeâ très qui , en s'anastomosant entre elles, circonscrivent ^ REVDE ZOOLOGIQOE. {AoÛt 1846.) et que le gouvernement ou les communes , le regardant comme d'utilité publique, en surveillassent sévèrement l'exécution ; car l'on conçoit que si quelques-uns des propriétaires s'en abstenaient, les Mouches écloses dans leurs champs se répandraient dans ceux des cultivateurs intelligents qui auraient employé ce moyen. M. Guérin-Méneville termine en disant que l'étude scientifique des métamorphoses de cette Mouche (qu'il ne faut pas confondre avec le petit Papillon dont il a été question, il y a peu de temps, à l'Académie, à l'occasion d'un travail de M. Blaud) est encore si peu avancée , qu'il ne peut qu'indiquer ce moyen d'une ma- nière générale. Il pense avec raison que pour régler son exécu- tion, de nouvelles recherches sont nécessaires. Ainsi il faudrait connaître positivement l'époque où la Mouche éclot, s'accouple et pond sur les olives les 2 ou 300 œufs que porte chaque femelle. Il croit que cette époque doit être variable suivant les conditions météorologiques de chaque année , suivant l'exposition des ter- rains, etc. ; mais qu'il est possible de fixer ses limites extrêmes. Il serait encore nécessaire de connaître la durée minimum et maximum de la vie de ces larves dans les olives , afin de déter- miner le moment où il serait nécessaire d'abattre ces fruits, pen- dant qu'ils contiennent encore le ver. Enfin, il croit qu'il serait nécessaire que des experts fussent chargés d'examiner les arbres pour juger de l'état plus ou moins avancé des vers, et que leur rapport devrait servir de base aux ordonnances des autorités chargées de fixer l'époque de l'abattage simultané des olives at- taquées, dans toute une contrée. Séance du 10 août. — M. Valenciennes lit une note inti- tulée : Nouvelles recherches sur les poissons de la famille des Clupées. Dans ce travail, l'auteur a eu pour but de consigner les prin- cipales observations qu'il a faites sur la famille des Clupées, dont il donnera bientôt l'histoire dans la continuation de la grande ichthyologie de Cuvier. M. Agassiz lit un résumé d'un travail d'ensemble sur l'orga- nisation, la classification et le développement progressif des Echinodermes dans la série des terrains. \ Ce résumé, qui occupe vingt pages des comptes-rendus de l'Académie des sciences, n'est pas susceptible d'être analysé, car SOCIÉTÉS SAVANTES. 303 il deviendrait insignifiant ; il montre que le grand travail de M. Agassiz est digne des autres ouvrages que la science doit à ce savant laborieux et zélé, et fait vivement désirer que cet ouvrage puisse être promptement publié. M. Guérin-Méneville lit un mémoire ayant pour titre : Obser- vations sur les mœurs el Vanalomie des Scolytes des Ormes, et plus spécialement du Scolytus destructor. Voir ce travail qui est reproduit en entier ci-dessus, page 289. Séance du 17 août. — M. Duméril lit un rapport sur un mémoire de M. Goste, relatif aux mœurs de l'Epinoche. Dans cette analyse le savant professeur donne son approbation aux observations si intéressantes de M. Coste. Comme nous avions donné, dans cette revue, une idée suffisante de ce travail, nous nous bornons aujourd'hui à signaler le rapport approbatif du savant académicien. Ouvrages n anaiyêer. Crania jEgyptiaca , or Observations on egyptian ethnography, derived from anatomy, history and the monuments. By S. G. Mortun, în-4o figure. Philadelphia, 1844. Observations sur les Diceras, par Alph. Favre. In-4'' figure. Genève, 1843. Die sûdafrikanischen crustaceen eine zusammenstellung aller bekannten malacostraca , etc. Von Ferd. Krauss, In-4* figures. Stuttgart, 1843. Lucubrazioni sulla flora e fauna delV Etna e sopra l'origine délie spelonche nelle lave di questo volcano , etc. Por Roberto .Savfl. In-8M«ilano, 1844. Recherches sur Tanatomie, la physiologie et l'embryogénie des bryozoaires qui habitent la côte d'Ostende, par P. Y. f^an Benedon. In-4° figures. Bruxelles, 1845. Coleoptera diebus XV-XXVII decembris anni MDGCGXXXIX ad Rio Janeiro lecta. A. R. F. Sahlberg. In- 4"». St-Pétersbourg, 1844. 304 REVUE ZOOLOGIQUE. {Août 1846.] IV. MELANGES ET NOUVELLES. Avis essentiel. — J'ai l'honneur de prévenir mes confrères de la Société Cuvierienne que les numéros de septembre et d'octobre de la Revue zoologique ne paraîtront qu'avec celui de novembre. Ce retard est nécessité par un voyage que je vais faire dans le midi de la France pour remplir une mission dont la Société royale et centrale d'agriculture m'a chargé. Cette Compagnie, qui se préoccupe vivement des besoins de l'a- griculture de toutes les parties de la France, ayant reçu des plaintes de divers points du Midi au sujet des récoltes d'huile d'olive, gravement compromises par les insectes, et snrtout par les larves de la petite mouche décrite sous le nom de Dacus Oleœ, m'a confié l'honorable mission d'aller étudier cet insecte, afin de donner une histoire de ses métamor- phoses et de préparer ainsi la voie aux agriculteurs qui cherchent les moyens d'en délivrer nos cultures. Gdérin-Menevillb. DTEUVIÈME ANNÉE. — SEPTEltfBIlE 1846 I. TRAVAUX INEDITS. Description de quinze espèces nouvelles de Trochilidées, fai- sant partie des colleclions rapportées par M. Ad. De Lattre, dont les précédentes excursions ont déjà enrichi plusieurs branches de l'histoire naturelle , et provenant de l'intérieur du Pérou , des républiques de VÉquateur , de la Nouvelle- Grenade et AeVisthme de Panama ; par MM. Ad. De Lattre et J .Bourcier. 1 . Trochilus Chimborazo. — Mâle adulte : bec noir , courbé en alêne , narines emplumées , tête et tour du cou bleu éclatant; sur la gorge une plaque transversale vert brillant, bordée inférieurement de noir, poitrail et abdomen couverts de plumes soyeuses blanc de neige, une bande noire sur la ligne médiane du ventre s'élargit triangulairement jusqu'à la région anale ; cet orifice garni de duvet blanc à base noire ; flancs gris brun, sous-caudales allongées, gris cendré ; dos, scapulaire, cou- vertures caudales , vert terne grisâtre ; queue allongée de dix rectrices égales, les latérales , gris cendré, blanches à leur base, seulement barbulées à l'intérieur ; les suivantes blanches, légè- rement grises à leur extrémité , les médiaires entièrement vert foncé ; ailes falcitbrmes , gris ardoise ; tarses emplumés ; pattes noires, robustes. — Long, du bec, 21 mill.; ailes, 75mill.; queue, hO mill. Patrie; le Chimborazo (Equateur). Cet oiseau, le seul connu, fait partie de la collection de M. Edward VVilson. 2. T. fVilsoni. — Mâle adulte : bec noir , droit, à mandibule inférieure brune ; plumes de la tête , cou , dos , couvertures alaires et caudales supérieures brun rougeâtre , à reflets verts sur le croupion; gorge noire, plaque sur le devant du cou for- mée de plumes écaillées d'un beau violet, bandes blanches transversales sur les côtés du cou. Toute la partie inférieure du corps biane et légèrement bronzée ; région anale garnie dé duvet blanc , couvertures caudales inférieures bronzées et fran- Tome IX. Année i846. 20 306 REVUE zooLOGiQUE. {Septembre i846.) gées de roux ; pattes noires , ailes presque droites, à plumes lar- ges violacées ; queue de dix rectrices larges, de couleur bronzée et plus dorée que le reste du corps. — Long, du bec, 37 mill.; ailes, 74 mill.; rectrices externes, 45 ; mcd-iaires, 40 mill. Patrie, Juntas, près Saint-Bonaventure (Nouvelle-Grenade). Dédié à M. Thomas Wilson, docteur , l'un des amateurs dis- tingués en ornithologie, à Philadelphie. 3. T. Masquera. — Mâle adulte : bec noir, droit, aigu, de moyenne longueur ; plumes de la tête vert luisant , celles de la gorge à base blanche, extrémité verte, passant à l'or rouge bril- lant sur tout le pourtour du cou ; dos , couvertures des ailes et de la queue vert luisant , à reflets plus dorés sur les couvertures caudales ; thorax et abdomen vert doré à base noire , région anale garnie de duvet gris, sous-caudales gris noir terminé de vert foncé; queue très-bifurquée , composée de dix rectrices étagées dans leur longueur, vert foncé luisant, les latérales pas- sant au noir bronzé ; page inférieure des rectrcies vert noir bronzé ; ailes noir violacé et légèrement recourbées ; jambes et tarses garnis de long duvet blanc d'argent , pieds noirs. — Long, du bec, 20 mill.; ailes, 70 mill.; rectrices latérales, 56 mill.; médiaires, 30 mill. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par un plumage moins éclatant, une queue plus noire, moins fourchue et moins longue. Patrie : Pasto (Nouvelle-Grenade). Dédié au général Mosquera, président de la république de la Nouvelle-Grenade, grand protecteur des sciences et de l'histoire naturelle. 4. T. Derbyi. — Mâle adulte : bec noir, droit, aigu: tête, scapulaire et dos à plumes soyeuses vert doré brillant, couver- tures caudales or rouge , les six plus longues vertes à reflets étincelants ; tout le dessous du corps écaillé de vert doré écla- tant, région anale garnie de duvet noir, sous- caudales vert étincelant ; ailes légèrement courbées, noires, à reflets violacés ; queue triangulaire, dix rectrices, noires sur les deux faces; les latérales, sans barbules aux deux tiers de leur tige, se terminent en forme de tranchet ; les suivantes, quoique barbulées de cha- que côté, conservent la même forme ; les médiane* plus lon- gues , plus larges , à barbules égales et arrontJies. Toutes les TRAVAUX INÉDITS. 307 plumes de cet oiseau sont à base noire ; jambes et tarses garnis de duvet noir velouté, pattes noires. — Long, du bec, 20 mill.; ailes, 55 mill.; rectrices latérales , 35 milL; médiaires, 32mill. Femelle : Semblable au maie , avec moins d'éclat dans les couleurs, les plumes vertes de la gorge à base blanche, le duvet des jambes et tarses gris blanc , ailes plus courtes. — Long, du bec, 21 mill.; ailes , 52 mill.; queue, 30 mill. Patrie : Volcan du Puracé, près de Popayan. Dédié à lord Derby , de Knov^sley prés Liverpool , possédant Tune des plus belles collections connues en ornithologie, le plus y.élé et le plus généreux protecteur envers les hommes qui s^oc- cupent des sciences naturelles, 5. T. Grayi. — Mâle adulte : bec fort, droit, élargi à sa base, blanc rosé (rouge de corail à son état de vie) et noir à l'extré- mité ; plumes de la tête, joues et gosier bleu violet brillant ; nuque, dos, couvertures alaires et croupion vert doré brillant ; les couvertures caudales noir bronzé ; gorge et abdomen écail- lés de vert émeraude éclatant, tache pleurale blanche; région anale à duvet luisant; ailes peu courbées, noires, à reflets gros- bleu ; queue légèrement bifurquée, à dix rectrices noir bleu, ar- rondies à leur extrémité ; tarses peu emplumés, pattes noires. — Long, du bec , 24 mill.; ailes, 60 mill.; rectrices latérales, 38 mill.; médiaires, 32 mill. Femelle : bec brun dans sa partie supérieure, mandibule in- férieure comme celle du mâle; tête, dos, couvertures alaires et «audales vert doré, plus clair que chez le mâle ; gorge et thorax couverts de plumes gris clair , écaillées de vert brillant; flancs vert grisâtre un peu doré, abdomen blanc gris, région anale garnie de duvet blanc à base noire, sous-caudales gris fran- gées de blanc, ailes moins longues que chez le mâle; queue noir d'acier, les latérales terminées de gris , les médiaires vert bronzé en dessus, pattes noires. — Long, du bec, 20 mill.; ailes, 55 mill ,; latérales, 34 mill.; médiaires, 30 mill. Patrie : environs de Popayan (Nouvelle-Grenade). Dédié à M. J. E. Gray, directeur de la section de zoologie du Muséum britannique, l'une des notabilités scientifiques de l'his- toire naturelle en Angleterre. 6. r. Lutetiœ. — Mâle adulte : bec noir, droit, long, em- plumé à sa base ; front orné de plumes écaillées vert étincelant ; 308 RBVOE zooLOGiQUK. {Septefnbre 1846.) vertex noir velouté , nuque , scapulaires et dos vert foncé lui- sant ; couvertures caudales vert bronzé ; tout le dessous du corps vert foncé éclatant , hausse-col brillant, écaillé , bleu-de- roi sur la gorge; ailes presque droites, brunes à reflets violets, plaque nankin vif sur la partie supérieure , sous-caudales gris vert; queue légèrement bifurquée de dix rectrices larges , ar- rondies, noir bronzé; tarses dénudés, pattes blanchâtres.— Long, du bec, 35 mill.; ailes, 75 mill.; rectrices latérales, 44 mill.; médiaires, 35 mill. Femelle : bec comme celui du mâle, même frontal ; tête, sca- pulaire, dos et couvertures caudales vert foncé luisant; gorge nankin vif; thorax, flancs et abdomen vert brillant, frangé de roux; région anale à duvet gris, sous-caudales vert frangé de roux; ailes plus courtes que celles du mâle, ornées des mêmes épaulettes nankin vif; queue noir bronzé, moins foncée et moins longue. — Long, du bec, 37 mill.; ailes, 70 mill.; rectrices latérales, 42 mill.; médiaires, 35 mill. Patrie : volcan du Puracé , près de Popayan. Cet oiseau a beaucoup d'analogie avec les ïrochilus helianthea et Bona- parte!. Dédié au comte de Paris, dont l'illustre père encourageait de sa haute protection le développement des sciences naturelles. 7. T. Edward. — Mâle adulte : bec presque droit, un peu élargi à sa base, mandibule supérieure noire, inférieure blanchâtre; tête et cou vert frais brillant; dos, scapulaires et couvertures caudales rouge doré à reflets violets; gorge et thorax vert frais brillant, abdomen à plumes soyeuses blanc de neige, légèrement maculé de vert sur les flancs ; région anale garnie de duvet blanc, sous-caudales roux frangé de blanc, ailes presque droites, brun violacé ; queue à dix rectrices égales, arron- dies, bronze rouge à reflets violacés ; tarses dénudés , pattes noires. — Long, du bec, 20 mill.; ailes, 52 mill.; queue, 33 mill. Femelle : semblable au mâle. Patrie : isthme de Panama. Dédié à M. Edward Wilson , château de Lydslip , près Tenby (Angleterre) ; ornithologiste très-distingué, ayant l'une des t-ol- lections les plus complètes en Trochilidées. 8. T. fFiUiami. — Mà\e adulte: bec noir, court, droit; TRAVAUX IIHÉDITS. 300 toutes les plumes de la partie supérieure vert foncé luisant , à base gris noir; celles de la gorge , devant du cou à base rousse, écaillée, vert olive brillant; abdomen couvert de plumes soyeuses à base fauve lavé de vert luisant, sous-caudales vert frangé de roux ; ailes falciformes brun violacé ; queue de îlO Marinx (ex quibus (luniina adsrendunt) 643 83a ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 335 Mediterranel 388 Mediterranei simul et Oceani (118) 118 Oceanl(860) Ut Pisces EuroptBi geographlce distincti. IlalicI (aqun dulcis 68) 809. — Britannici (aquae dulcis U). — t80 Scandinavici (aqiiae dulcis 50) SSO. Italici nec Britannici 409 — Britannici iiec Italici — 160 Italicl simul et Britannici 100 — Britannici flmnl et Italici — lOO Comme on le voit par ce résumé , le catalogue du Prince Bonaparte sera très-utile aux naturalistes et devra figurer dans la bibliothèque de tous ceux qui tiennent à être au courant de la science. (G. M.) Thoracoceras (antea Melia) genre de la famille des Orthocera- tites,parM. G. Fischer de Waldheim (in-S» extr. du Bull, soc. imp. desnat. de Moscou , T. XVII, 184^). Après avoir présenté une histoire complète du genre Thora- coceras et avoir bien exposé ses caractères , M. Fischer passe en revue les douze espèces qu'il connaît de ce genre et en donne de bonnes descriptions suivies de leur synonymie. Nous ne le suivrons pas dans ce travail , auquel nous renvoyons nos lecteurs, mais nous allons donner les diagnoses des espèces nou- velles. \. Thoracoceras vestitum. — T. Vagina profunde longitudi- naliter sulcata ; testa cylindrioo-conica subsulcata, versus api- cem articulata , articulis distantibus ; siphone tenui late- rali. — Hab. le calcaire carbonifère de Rarowa , gouv. de Kalouga. 4. Th. affine. — T. Yagina tenui simplici ; testa cylindrica, articulata, articulis obliquis, prope siphonem oblique truncatis ; siphone cylindrico , marginali , laminis transversis a lanimis rectis receptis. — H. les sables de la Moskwa. 6. Th. acuminatum. — T. Vagina tenuissima; testa cylin- drico-conica , acuminata , apice subdepressa , inaequaliter arti- culata , articulis basi latioribus , apice angustioribus , utrinque valde restrictis , medio intumidis , distantibus ; siphone mar- 33G iiF.vDK zooLOGiQDK. {Septembre 1846.) i^inali, cylindrico. — H. le cale, carbonifère de Serpoukhof ^ gouv. de Moscou. 8. Th. attenuatum. — T. Vagina simpHci , testa cylindrico- oonica , lente decrescenti, elongata , articulata , articulis nu- merosis, angustis, distantibus, externe longitudinaliter sulcatis : siphone marginal! simplici , apice denudato. — H. Rarowa. Toutes ces descriptions sont suivies de développements très- savants et qui montrent combien M. Fischer de Waldheim est au courant de la science. Deux planches très-bien lithographiées offrent de bonnes figures des Thoracoceras vestitum , affine^ attenuatum, distans et maryinatum. (G. M.) Prémices entomologiques , par J. Putzeis , membre de la société entomologique de Stettin, in 8°, Liège , mai 1845 (extr. des mém. de la soc. roy. des sciences de Liège, t. 2, p. 353-416). Sous ce titre modeste, le mémoire que nous annonçons révèle un entomologiste instruit et plein de zèle, qui ne peut que faire honneur à cette branche si difficile de la zoologie. Le fascicule que nous avons sous les yeux est divisé en deux parties. La première est intitulée : Note monographique sur le genre Pasimachus et sur un nouveau genre voisin ; et la se- conde a pour titre : Description de 62 espèces nouvelles de Coléoptères appartenant aux familles des Cicindélètes et des Carabiques , avec l'indication des caractères de cinq genres nouveaux. Dans son travail monographique sur le genre Pasimachus, M. Putzeis a donné une histoire du genre très-bien établie et par ordre chronologique. Il apprécie d une manière nette la valeur des caractères de ce genre; il montre en quoi il se distingue des autres groupes voisins et surtout des Scarites, et il arrive à l'éta- blissement d'un genre nouveau, démembré des Pasimachus, et auquel il donne le nom de Molobrus, nom déjà employé par Latreille pour désigner un genre de Diptères. Dans les Pasimachus, M. Putzeis admet cinq espèces qui sont les P. depressus F., suhsulcatus Say, meœicanus Gray, margi- natûs F. sublœvis Pal. Bauv. (plus deux espèces Pa5. obtusus et APfALYSKS d'ouvrages NODVEAnX. 337 virens^ mentionnées dans le catalogue de Sturm et provenantde rAinérique boréale et du Mexique.) Dans le genre Molobrus , M. Putzeis place trois esp»èces, les M. purpuralus, splendidus et rotundipennisy ce dernier publié par M. Chevrolat, dans ses coléoptères du Mexique, sous le nom de Pasymachus rotundipennis. La description de 62 espèces de Garabiques vient ensuite. Il y a 5 Cicindéla, 2 Casnonia^ 1 Agra^ 3 Calleida, 1 cylindrono- TUM, l Miscelus, 2Dromms, 1 Cryptobatis, 2 Lia, 22 Lebia, 2 Coptodera, 1 Helluo, 2 Brachinus, 1 (}eta, 1 Calosoma, 1 Panagœus, 1 Coptia, 1 Euchroa, 1 Marsyas, 1 Sieropus, 1 CoRAx, 1 Amblygnathus , 1 Lachnophorus , 2 Trechus et 4 Bembidium. Les genres Cylindronotum , Geta, Marsyas et Corax, sont établis par M. Putteis et très-bien caractérisés; les espèces sont décrites avec grand soin, par une phrase diagnostique suivie de détails suffisants. Nous avons remarqué avec plaisir que M. Putzeis a suivi la marche que nous avons introduite dans notre species des articulés, en indiquant toujours le nombre d'individus qu'il a vus dans chaque espèce. C'est une habitude que devraient prendre tous les entomologistes sérieux, car ori. sait que l'établissement d'une espèce est bien lïiieux assuré quand son auteur a pu en voir un grand nombre d'exemplaires. Il con- naît mieux ses tendances à varier ou son invariabilité, les limites de sa taille, etc., tandis que lorsqu'on a eu un seul individu, oii court le risque de décrire une variété, une exception. Le mémoire de M Putzeis est un bon début, il promet à l'en- tomologie un travailleur consciencieux et utile à ses progrès. G. M. Broscosoma Carabidum genus novum Descr. atque fig. illustr. J. Putzeis. Bruxelles, octobre 1846, in-8°. vSous le nom de Broscosoma Baldense ,V&\XtevLr décrit un genre de Carabique, voisin des Cascelius et des Miscodera. Il diffère du premier de ces genres par sa languette avancée au milieu et par son labre moins profondément échancré, et du second par des antennes plus courtes, par les articles des tarses antérieurs du mâle brièvement en cœur, par sa tête bien plus étroite en Tome IX. Année 1846. 22 "338 HEvuB zoOLOGiQUE. (Septembre 18i6.) dessus et aussi par le manque d'ailes. M. le professeur Lœw a trouvé cette espèce intéressante dans les montagnes du Tyrol. (Che\r.) SuRle»habitudesdes Paussides, par le capitaine W.-J.-E. Boyes. (Ann, andMag. of nat. hist., février 1846, vol. XVII.) Les observations de M. le capitaine Boyes viennent à l'appui de l'opinion professée par M. Burmeister, dans un mémoire qu'il a publié dans notre Magasin de zoologie, en établissant que ces insectes curieux sont pentamères et doivent être rangés dans la famille des carabiques. M. Boyes fait remarquer, en outre, que la faculté de crépiter, qu'ils partagent avec plusieurs carabiques, motive encore leur classement dans ce groupe naturel. M. Boyes a remarqué que les Paussides ont un vol facile et que leurs ailes sont grandes relativement à leur taille. Lorsqu'ils se posent leurs élytres se referment avec une telle spontanéité qu'il semble que l'animal n'a fait que tomber. Leur marche , au con- traire, est lente ; ils dirigent alors leurs singulières antennes en avant en les agitant quelquefois d'un mouvement vibratoire ver- tical. La liqueur qu'ils répandent en crépitant comme ]es Bra- chines , est très-acre et d'une odeur forte. Le Paussus Fichteli^ dit M. Boyes, laissa sur mes doigts une tache foncée ayant l'odeur de l'acide nitrique. J'ai répété l'expérience plusieurs fois dans la journée, et toujours quand je pressais l'insecte, il faisait en- tendre une détonnation , et une vapeur chaude , accompagnée du même liquide corrosif, s'échappait de son abdomen. Alors je tuai l'insecte en le mettant dans l'eau bouillante, je vis son ab- domen se gonfler comme une vessie , comme cela a lieu pour tous lesBrachines et genres voisins quand on les traite de même. M. Boyes dit que plusieurs espèces de Paussides sont pour- vues, à l'extrémité postérieure des élytres , vers leur bord exté- rieur, d'un petit follicule papillaire abritant un appendice allongé de la même consistance , qui est attaché au bord supérieur et externe de l'abdomen, qu'on peut soulever et étendre avec la pointe d'une épingle , mais qui se contracte rapidement ensuite. En observant ces appendices à l'aide de la loupe, on voit qu'ils émettent un liquide laiteux, jaunâtre, à odeur acide, qui couvre ANALYSES D OUVRAGKS NODVKAUX. 330 Wienlôt toute la partie inférieure des élytres et prend une appa- rence granulée. Ces nouvelles observations, faites sur la nature vivante par un voyageur instruit , confirment celles que M. Verraux a faites sur les espèces qu'il a découvertes au cap de Bonne-Espérance. ( G. M. ). Notice sur le Crypiorhynchus Lapathi et ses ravages dans leà bois d'Aulnes, par le profes^ur Schwagrich (Arch. d'Erich- son, 1845). En Allemagne on n'avait remarqué que raremehit, sur les Aulnes, \^ Sesia sphégiformis , et elle faisait très-peu de mal à ces arbres; mais en 1843 et 1844, M. Cotta signala une larve, longue de 3/4 de pouce, qui paraissait produire un cô- liéoptère à trompe et attaquait les Aulnes. En 1844, M. Schwag- rich a pu observer cette larve en Saxe , et il a constaté qu'elle dévaste les jeunes Aulnes dont la tige a 3 ou 4 ponces. C'est au pied de l'arbre , à sa sortie de terre, que les larves commencent à le percer, d'abord horizontalement dans l'écorce, puis obli- quement dans l'aubier, et enfin verticalement darts le bois. Les Jeunes arbres ainsi attaqués meurent ou sont brisés par le vent, à l'endroit ainsi miné. Ces larves sont blanches avec la téta brune et l'on en trouve de dix à vingt dans le centre d'une même tige. Quatorze jours suffirent à la métamorphose d'une de ces larves qui, lorsqu'elle approche de ce moment, se retourne dans sa galerie, de manière à ce que sa tète soit tournée vers l'ouverture. L'insecte parfait reste dans sa galerie si on ne l'in- quiète pas. M. Schwagrich ne sait pas s'il passe l'hiver ainsi , conmie le font beaucoup de Lépidoptères, d'Hémérobes, etc. L'observation de M. Schwagrich est intéressante et complète ce que M. Ratzeburg a dit de ce Curculio lapathi dans le pre- mier volume de son bel ouvrage sur les insectes nuisibles aux forets. G. M. 3'40 REVUE zooLOGiQDE. {Septembre 1846.) SiiR la vapeur aqueuse qui s'échappe des ruches d'Abeilles ; par M. Newport. Dans une communication faite le 3 mars 1846, à la société Linnéenne de Londres, M. Newport s'est occupé d'un point de l'histoire des Abeilles, qui paraît avoir été négligé par les natu- ralistes. Il a voulu apprécier la quantité de vapeur chassée d'une ruche par les Abeilles pendant leur action ventilatoire, et con- naître l'origine du dépôt de matière noirâtre qu'on observe sur le piédestal des ruches. Il avait d'abord cru que cette matière n'était que du pollen que les Abeilles laissaient échapper en se posant, ou quelque autre substance rejetée par elles, mais l'ob- servation lui a démontré que cette opinion était erronée. En l'absence de preuves directes , M. Newport émet l'hypothèse que cette matière est due à la même cause qui noircit les rayons de cire dans l'intérieur des ruches, et qur'elle est le résultat de la combinaison avec la cire , d'une partie de l'acide carbonique pro- duit par la respiration des Abeilles j, combinaison favorisée par la température très-élevée de la ruche. Il faudrait une analyse chimique pour s'assurer si la matière noire, à l'entrée des ru- ches , est due à la même cause , en comparant la quantité de car- bone contenue dans les anciens et les nouveaux rayons. L'auteur confirme par ses observations celles d'Hubert sur la ventilatioii que les Abeilles opèrent pour chasser l'air vicié de la ruche, en établissant une sorte de courant d'air. En recueillant à sa sortie l'air chassé de la ruche et en condensant sa vapeur , M. Newport a trouve un drachme et demi de liquide , au commencement de septembre , pendant onze heures de la nuit , quand la tempéra- ture était de 60° fahr.; la vapeur, mesuré à 4 pouces de distance de la sortie de la ruche, donnait 69° Fahr. Dans une autre occa- sion, l'air extérieur étant de 61°, la vapeur était à 72° 5, tandis que le thermomètre placé dans le sommet même de la ruche, ne s'éleva pas pendant plusieurs jours au-dessus de 69° Fahr. Le ré- sultat de ces observations semble montrer que la température de l'air chassé et la quantité de vapeur qu'il contient étaient en proportion de l'activité et de la quantité de respiration des Abeilles. ANALYSES d'oUVRAGBS NOUVEAUX. 3it/ Observations sur le genre de Polypiers Cœloplychium de Goldfuss , par M. G. Fischer de Waldheim (in-S" ext. du bullet. de la soc. imp. des natural.de Moscou, T. XVII, 1844). Le travail du célèbre zoologiste Russe a pour but de fixer \ea „ localités de ce fossile , du moins dans la Russie ; d'ajouter quel- ques notions sur le genre lui-même et de déterminer quelques espèces nouvelles. Suivant les observations de M. Yazikoff , ces fossiles sont pro- pres au second étage de la formation crayeuse du gouverne- - ment de Simbirsk. Le type du genre Cœlopiychium est bien exprimé dans le G. lohatum de Goldfuss ; voici les espèces nou- velles ajoutées à ce genre par M. Fischer de Waldheim. 1. C. Iruncatum. — C. pileo circulari, stipite incognito; lobis planis verruciferis truncatis ; poris alterius lateris , poly- piferis, rotundis. — Graie chloritée de Vazikovo, gouvernement de Simbirsk. 2. C. Munsteri. — C. pileo rotundo, convexo intumido, sti- pite obtuso forti ; lobis elongatis , acuminatis ; poris polypiferis minimis. — Localité du précédent. 3. C. Goldfussii, — C. pileo rotundo incrassato , lobis quasi duplicatis , superioribus rotundatis, incompletis (confusis) , inferioribus radiatis ; stipilis-vestigio ; poris polypifqris minimis, quibusdam majoribus seriatis. — Dans la marne crayeuse de Chilovka , gouvernement de Simbirsk. 4. Yasikovii. — C. pileo subovato, piano, petiolato ; margine lobato, lobis oblique descendentibu3 et radiatinj cum stipite sese conjungentibus. — Même localité que le précédent. 5. Scyphia Eichwaldi. — S. Obconica , fibris tenuissimis reticulalis , poris raris , seriatim positis ; basi quadrilobata. — Dans la craie chloritée de YazikOvo. Chacune de ces Diagnoses est suivie de développements et de comparaisons suffisants pour aider à déterminer ces espèces avec certitude, et les cinq espèces sont représentées dans trois planches lithographiées. (G. M.) 342 REVUE zooLOGiQOE. {Septembre 1846.) III. SOCIÉTÉS SAVAIVTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du 7 septembre 1846. — M. Blandet lit un mémoire intitulé : Du rétablissement de la voix sur les cadavres humains. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Magendie, Babinet et Bespretz. M. Natalis Guillot lit un Mémoire sur la structure du foie des animaux vertébrés. Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Flourens. Rayer, Milne-Edwards et Valenciennes. M. Joly présente des Recherches zoologiques, anatomiques et physiologiques sur les OEstrides en général, et particulière- ment sur les Œstres qui attaquent l'homme, le cheval, le bœuf et le mouton. Cet important mémoire est divisé en trois parties distinctes : Dans la première l'auteur fait l'historique des travaux dont la tribu des OEstrides a été l'objet, et il cherche quelle est l'espèce dont il est question dans les auteurs de l'antiquité ; Dans la seconde partie, il trace l'histoire zoologique, anato- mique et physiologique de ces insectes , et s'occupe surtout des espèces qui vivent dans l'estoipac ou les intestins du cheval (OEstrus equi, OE. hœmorrhoidalis) , dans les sinus frontaux des moutons (Cephalemyia avis) et sous la peau du bœuf (hypoderma bovis) ; enfin il examine la question de savoir si l'homme lui-même est quelquefois attaqué par les OEstrides, et si, dans le cas de l'affirmative, on doit admettre l'existence d'un OEstrus hominis, comme espèce bien distincte; Dans la troisième partie enfin, M. Joly présente un essai mo- nographique et descriptif des espèces d'OEstrides jusqu'à présent connues. Ce mémoire est accompagné de huit planches lithographiées par l'auteur lui-même. Renvoyé à l'examen de MM. Flourens , I. Geoffroy-St-Ililairç ^t Milne-Edwards. SOCIÉTÉS SAVANTES. Zï^ Association Britannique pour ravancement des sciences, XYP session tenue à Southainpton en septembre 1846. Plusieurs mémoires importants ont été lus dans cette session, et nous avions le désir d'en donner une analyse détaillée; mais le défaut d'espace nous en empêche. Nous nous bornerons donc à les indiquer à nos lecteurs qui pourront toujours , s'ils en ont besoin , les chercher dans les recueils anglais. Ils seront du moins avertis de l'existence de ces travaux et ne courront pas le risque de trçiiter les mêmes sujets et d'ignorer ce qui a été fait avant eux. M. /. Jlogg a présenté le Synopsis d'une classification des Oiseaux indigènes à V Angleterre. M. BlackwallT^résenie une Liste des noms des Oiseaux pério- diques et dates de leur apparition et disparition à Llanrust dans le North-Wales. M. King lit des observations sur quelques espèces nouvelles d'animaux observées sur les côtes du Norlhumberland. M. Forbes fait ressortir l'importance des recherches de ce genre dans leurs rapports avec la géologie. Les animaux trouvé» par M. King sont au nombre de ceux qu'on rencontre dans les formations pliocènes du terrain tertiaire. M. le président montre un Blaps mortissaga enfoui dans un béton où il doit avoir été depuis au moins 16 ans; il était cepen- dant encore vivant quand on le lui a apporté, et il a vécu encore six semaines. M. Spence dit que la durée ordinaire de la vie de cet insecte est de deux à trois ans, et qu'une existence aussi prolongée est une chose tout à fait remarquable. M. Patterson dit que la larve de ce Blaps n'a pas une vie aussi dure, et que celles que l'on conserve ne tardent pas à mourir. M. JR. Owen lit un mémoire intitulé : Sur les homologies des os appelés collectivement temporaux en anatomie humaine, MM. Jlder et Ilankock présentent des observations Sur quel- ques espèces nouvelles et rares de Mollusques des côtes d'Angle- terre. La première espèce est un petit mollusque appartenant à l'ordre des Inférohr anches. Cet animal ressemble beaucoup à 344 RF.vDE zooLOGiQUK. (Septembre 1816.) ceux présentés par M. De Quatrefages sous les noms génériques de Peîta et Chalide , et placés par lui dans les formes inférieures de son nouvel ordre des Phlébentérés. Ce mollusque a la plus, grande analogie avec le Limaponiia nigra de M. Johnston; mais, qu'il soit ou non identique avec cet animal , les auteurs sont parfaitement convaincus que ses caractères ont été tout à fait mal interprétés par M. De Quatrefages. Les autres mollus- ques nus trouvés par MIVI. Aider et Hankock , sont une nouvelle espèce d^Fumenis , VEolis JPrummondi, VEolis alba et le Goniodoris castanea. M. Allmann donne sa pleine et entière adhésion aux observa- tions faites par les auteurs du précédant travail sur les preuves imparfaites sur lesquelles M. De Quatrefages leur paraît avoir établi son orcjre des Phlébentérés. M. Forces lit un grand travail sur les Méduses "pulmona grades des mers Britanniques. Après avoir révisé à plusieurs reprises le nombre établi des Méduses britanniques, il a reconnu de nombreuses formes spécifiques et plusieurs génériques nouvelles et d'un grand intérêt, et il se hasarde à publier un aperçu des éléments qui sont en sa possession et qu'il a recueillis de concert, avec M. Andrew. SOCIÉTÉ ENTOMOI^OGIQUE DE FRARCE. Séance du 12 août 1846. — M. Chevrotât donne des détails sur une chasse entomologique qu'il vient de faire à Fontainebleau en compagnie de M. Cosnard , et il parle principalement des larves des OEgosoma seabricorne , Isorhipis Lepaigei^ Dicerea fagi, Teredus nitidus et Astinomus œditis, — Le même membre fait savoir que VElaphrus spîendidus^ qui n'avait encore été. trouvé qu'au Kamtchatka et en Ecosse, vient d'être pris dans les Pyrénées par M. Gaubil, capitaine au il' léger. — M. Savais montre , d'après M. Mocquerys , deux cas de monstruosité : l'une, semblable à celle présentée dans l'une des dernières séances de la société, consiste en deux gibbosités qu'on remarque sur les élytres d'un Geotrupes syîvaticus , et l'autre est relative à un Car abus cyaneus, qui, au côté gauche, présente. qudtie pattes au lieu de trois.. SOCIÉTÉS SAVANTES. 345 — Le même entomologiste dit qu'il vient de trouver en Ecosse le Notiophilus quadripunctatiis, insecte qui avait été pris pré- cédemment aux environs de Paris, par M. Frontin. — M. L. Buquet fait passer sous les yeux de la société de ma- gnifiques espèces nouvelles de coléoptères : ce sont les Larinui bombycinus (d'Algérie), Celonia {Anochilia) perforata et Nyc- teropus pretiosus (de Madagascar), et Metopochilusmaculicollis (du Brésil). — M. Guérin-Méneville lit une note sur les métamorphosea des Donacia. Il donne une idée du peu que Ton savait sur cç sujet en citant ce qu'en dit brièvement Linné, et tout récemment notre collègue M. Lacordaire; puis il donne de nouveaux détails et il montre qu'une larve de Donacie est immergée dans la tige du Sparganium ramosum. — Nous n'entrerons pas dans plus de détails sur cette communication, ni sur celle présentée sur le même sujet par M. Guérin-Méneville, dans la séance du 26 août, renvoyant nos lecteurs au bulletin de la société entomologique, 3' trimestre de 1 846. — M. Guérin-Méneville lit un mémoire qu'il a présenté ré- cemment à l'Académie des sciences sur les mœurs et l'anatomiç des Scolytes des Ormes et principalement du Scolytus destruc- tor. — Ce travail a. été inséré dans l'un des derniers numéros de la Jievue zoologique (1846, p. 289). — Le même membre donne connaissance d'un mémoire qu'il a lu à l'Académie des sciences sur les Insectes nuisibles à Volivier, particulièrement le Dacus oleœ , et sur les moyens propres à détruire ces insectes. (Voir la Revue zoologique y 1846, n« 8.) Séance du 26 août 1846. — M. H. Lucas présente des obser- vations intéressantes sur des pontes de vers à soie, et il dit quç sur une quarantaine de vers à soie qu'il a élevés au printemps et à l'été de cette année, il a obtenu une trentaine d'individus qui ont pondu des œufs en grand nombre ; qu'il pensait que là devait s'arrêter cette éducation, mais que cependant il vit des œufs éclore et les chenilles grossir. A quoi attribuer cette pré- cocité? Est-ce à la température chaude de cette année? M. H. Lucas ne le sait, mais il a pensé que ce fait devait être consigné cjians les archives de la science. — M. le docteur Ilobineau-Desvoidy lit une notice intkulée : 346 REVOE zooLOGiQDË. {Septembre 1846.) Coup (l'œil rétrospectif sur quelques points de V Entomologie moderne. Dans ce travail, qui sera publié dans le 3*^ numéro des Annales pour 1 846, l'auteur défend les mémoires nombreux qu'il a publiés depuis plus de vingt ans sur les Diptères, et il cherche à démontrer que plusieurs des entomologistes qui l'ont suivi dans la science n'ont fait que changer les noms des divisions qu'il avait créées et se les sont ensuite attribuées. — Le même membre lit de nouvelles suites à ces mémoires sur les Myodaires des environs de Paris , et comprenant les genres de !a famille des Bombomydes , tribu des Herellies et des Brachymérées. — M. Rohineau-Desvoidy fait connaître une note sur la vie d'une Muscine et d'une Délie dans le vinaigre de Colchique. Il paraîtrait , d'après l'auteur , que ces Myodaires sont nées et ont vécu dans le vinaigre fabriqué avec les bulbes de Col- chique {Colchicum autumnalis) , et à ce sujet d'assez nombreux détails de mœur.« sont donnés à la société. — M. If. Lucas lit une note contenant la description d'une nouvelle espèce à''Hœmatopinus trouvée sur un chien de la Louisiane. Cette espèce est ainsi caractérisée par l'auteur : Hœmatapinus bicolor Lucas, Long. 2 Lat. J/2 millim. — Capite, antennis, thorace, pedibus supra infraque flavo sub- ferrugineo y abdomine albicante cinereo, flavo aurantiaco sparsim piloso. — M. Pierret annonce que son père vient de retrouver dans les Pyrénées la Zygœna Contaminei , qui n'y avait pas été prise depuis longtemps, et il dit que ce lépidoptère se trouve presque toujours posé sur les fleurs des scabieuses ou sur de petites graminées, aux environs des touffes de VEryngium Bomgati, plante sur laquelle la chenille de la Zygœna Contaminei semble vivre exclusivement. — M. Pierret met sous les yeux de la société un Carabe re- marquable par l'irrégularité monstrueuse de ses deux élytres. L'élytre droite, beaucoup plus allongée que la gauche, présente tous les caractères des Carabus cancellatus ; l'élytre gauche, au contraire, beaucoup plus courte et arrondie vers l'extrémité pos- térieure , rapproche visiblement ce Carabus du Punctato-au- ratus. Cet insecte, tout à fait anomal et peut-être hybride, a été pris par M. Pierret, père de notre collègue^ le 17 juillet de cette SOCIÉTÉS SAVAINTKS. 347 année, en Aragon, au bord des petits lacs situés entre la crête des Pyrénées et les bains de Penticosa. M. Pierret donne ensuite des observations sur les Carabus cancellatus, catenulatus , hor- tensis^ splendevs^ trouvés par son père dans les Pyrénées. Séance dud septembre 184(j. — A loccasion du procès-verbal de la dernière séance, M.Boisduval parle du Carabe de M. Pier- cet; il dit que dans cet insecte il n'y a pas d'hybridisme, ainsi qu'on pourrait le croire au premier aspect, mais simplement monstruosité; l'une des élytres s'est développée naturellement, tandis que l'autre, gênée dans son développement, a été légère- ment déformée. M. Jieiche (séance d!w23 septembre 1846) pense que ce Carabe doit être rapporté au Carabus cancellatus Illiger ; il ne diffère du type que par son corselet plus large, moins rugueux, et l'impression transversale postérieure beaucoup moins marquée; l'échancrure postérieure de l'élytre est plus marquée. La mon- struosité de l'élytre gauche, dont les cotes paires sont presque entières, et qui présente par conséquent cinq côtes élevées sur son disque; l'apparence de cette élytre rappelle un peu celle du Carabus punclato-auratus dont l'élytre n'a néanmoins que trois côtes élevées. — M. Pierret annonce que le Sphinx convolvuH, espèce ordinairement rare aux environs de Paris , vient de s'y trouver cette année-ci en grande abondance, — Le même membre dit que le Deilephila celerio , qui est originaire d'Afrique et que l'on trouve cependant quelquefois dans les parties septentrionales de la France, a été pris cette année à Bellevue, près Paris. — M. le docteur Boisduval dépose sur le bureau un mémoire de M. Donzel, contenant la description de Lépidoptères nou- veaux, auxquels il applique les noms de : jigrotis hastifera (de Digne), Or //losm amîcfa (d'Hyères) , Caradrina luciniosa (de Marseille) , et Zeritis zahra (d'Algérie). Séance du 23 septembre 1846. — M. //. Lucas communique un cocon de Saturnia pyri, remarquable par sa forme tout à fait anormale ; ce cocon, gêné dans sa formation, est oblong comme les autres, mais bien avant sa partie antérieure, il offre un coude très-prononcé, de manière à former, à peu près dans, son milieu, un triangle assez sensible. 318 REVDE zooLOGKjUE. {Septembre 1846.) — M. Bellier de la Chavignerie présente une belle espèce d'Aianëide qu'il vient de trouver dans la Forêt-Noire. M. ZT. Lucas dit que cet aptère est VArgyope {Epeira) fasciata Walckenaer, espèce que Ton rencontre quelquefois à Fontainebleau , mais qu'on trouve assez ordinairement dans l'ouest et le midi de la France. — H est donné lecture d'une notice de M. le Marquis de la Ferté Sénectère , intitulée : Description de quelques Carabes nouveaux de l Espagne et du Portugal. L'auteur fait connaître avec soin quatre espèces nouvelles de ce genre déjà si nombreux, en espèces européennes, et il leur donne les noms de Carabus, guadarramus, Ghilianii, brevis et Egesippii. Séance du 14 octobre 1846. — M. Pierret appelle l'attention' de la société sur l'influence que la nature des sols dans les mon- tagnes exerce en général sur les lépidoptères, et en particulier sur les espèces du genre Erebia. 11 a été à même de constater dernièrement ce fait en Auvergne, en étudiant les collections de MM. Bayle etLecoq , et il a vu que toutes les espèces (TErebia prises sur le sommet des pics qui dominent la Limagne, ont les ailes beaucoup plus rembrunies que les mêmes espèces qui ha^ bitent les Alpes ou les Pyrénées. — Le même membre annonce que le Sphinx celerio a été pris en grand nombre,, cette année, dans plusieurs jardins de Clermont-Ferrand, par MM. Eynard et Lecoq. — M. L. Buquet met sous les yeux de la société un Carabus splendens dont les antennes, à partir du quatrième article, sont renflées d'une manière extraordinaire ; indépendamment de cette monstruosité, ce Carabe se distingue encore par la couleur de ses élytres, qui est d'un rouge métallique très-ardent. Ce coléoptère a été pris par M. Pierret père, dans les Pyrénées espa- gnoles, au-dessus des bains de Penticosa. — Le même membre fait suivre cette communication de celle d'un Calosoma indagaior, dont les cuisses sont de moitié moins longues que chez les individus à l'état normal , et dont les jambes antérieures sont contournées d'une façon tout à fait sin- gulière. — M. Doué signale un fait de longévité remarquable dans une petite Cassida qu'il a reçue vivante dans une caisse dç SOCIÉTIÎS SAVANTES. 34^ raisin venant de Montauban (Tarn-et-Garonne , et qui vit encore en ce moment. — Le même membre présente à la société une boîte contenant une centaine de coléoptères rapportés tout récemment de l'Aus- tralie et de la Nouvelle-Zélande, par l'un de ses neveux M. Théo- dore Boulay. Séance du 28 octobre 1846. — M. Bellier de la Chavignerie fait passer sous les yeux de la société une Anthocharis belemia mâle d'une grande fraîcheur, et qui a été trouvée, il y a peu de temps, aux environs de Morlaix, dans la Basse-Bretagne, par M. le comte de Guernisac. Ce fait est d'autant plus curieux que jusqu'ici V Anthocharis belemia n'avait été trouvée que dans les parties méridionales de l'Europe et plus communément aussi sur les côtes de l'Afrique. — Le même entomologiste dit que le Sphinx convolvuli , qui s'est montré cette année en si grande abondance aux environs de Paris , n'a pas été moins commun en Bretagne, pays où ce lépidoptère ne se trouve pas habituellement. — M. Dupont montre un cas de difformité chez un coléoptère : c'est un Scarabceus dont le corselet est tout à fait perforé. — M. Doué montre plusieurs chenilles provenant de la Nou- velle-Zélande, qui ont été enterrées et qui ont éprouvé une sorte de végétation toute particulière. En effet, une excroissance végétale, longue de plusieurs pouces, se remarque à leur partie antérieure. — 11 est doiiné lecture de deux mémoires de M. Léon Dufour ayant pour titres : lo Dissertation sur le Nematus de Geeri , dans laquelle l'auteur passe en revue les métamorphoses et la synonymie dé cet insecte ; 2° Et un mot sur la Sigara minuta : dans ce travail M. Léon Dufour décrit de nouveau cet hémiptère qui était encore assez mal connu en France. — On lit un travail de M. Boyer de Fonscolombe , ayant pour titre : Suite du catalogue des Ichneumonides des environs d'Aix, dans lequel l'auteur passe en revue un grand nombre d'insectes de cette famille, en décrivant avec soin les espèces qu'il regarde comme nouvelles. 350 RKVUK zooLOGiQUE. (Septembre 1846.) Séance du II novembre 1846. — Il est donné lecture d'une note de M. Pilate, offrant quelques détails sur les coléoptères qu'il a recueillis dans la province de Yucatan. L'auteur ne donnant que la liste des genres et la simple indication du nombre des espèces qui s'y rapportent, ce travail ne pourra pas être d'une grande utilité pour les naturalistes qui s'occupent de la géogra- phie entomologique. — On lit une note de M. Paris relative au cri que fait entendre le Sphinx atropos; d'après ce naturaliste, ce cri est dû à une mucosité que l'insecte aspire et foule alternativement à l'aide de ses palpes dans sa spirotrompe, comme le flux et reflux d'un liquide dans une pompe aspirante et foulante. — M. Jeckel annonce à la société qu'il ne s'occupera plus dé- sormais que des insectes coléoptères de la famille des Curculio- nites , et il dit qu'il s'est procuré la belle collection de Curcu- lionites de M. Dupont. — M. Bellier de la Chavignerie montre à la société une variété plus petite et surtout d'une couleur plus pâle de la Plusia gamma, et il dit que cet insecte provient de chenilles qu'il a élevées et qu'il avait trouvées aux environs de Paris. — On donne lecture d'une notice sur la vie et les travaux de M. Duponchel , par M. C. Duméril. — ('e travail , destiné aux Annales, avait été demandé parla société à M. C. Duméril. — M. le colonel Goureau donne lecture de nouveaux mé- moires faisant suite à des notes qu'il a déjà, depuis longtemps, adressées à la société. Ces travaux ont pour titres : 1° Suites d'observations sur les Insectes gallicoles. 2° Notice sur les Insectes qui mangent les feuilles des plantes (Suite). E. Desmarest. IV. MÉLAIVGES ET NOUVELLES. CORKECTIONS et additions à différentes notes insérées dans la Revue zoologique pour 1846 par M. L. Brisout de Barneville. Pag. 145, ligne 8. Ajoutez à la synonymie du Chorisochismus nudus : le Cycloptère double épine. Lacépède , Hist. des Poiss., tom. II, pag. 61. MÉL4NGES ET NOUVKLLKS. 351 Pag. 212, ligne 34, Ajoutez à la synonymie du Trachelochismus pinnulatus: Cyclopterus lilioreus. Forster, Forsteri it. ad mar. austr. terras, édit. Lichtenstein , pag. 114; et Bloch et Schneid. syst. ichth., pag 199, 6. Pag. 278, ligne 34. Au lieu de en avant de Vune et de Vautre pectorale, lisez en avant des pectorales. Pag. 279, ligne 16. Ajoutez à la synonymie du Lepadogaater Gouani : le Cycloptère spatule. Lacëpède , Hist. des Poiss. , tom. H, pag. 68. — L. Balbis. Costa, Fn. Nap., tom. II, fig. 4. — LeZ. ciliatus. llisso, Journ.de Phys., tom, LXXXXl, pag. 248, le même que le Z. biciliatus. Risst. Eur. mer., t. Ilï, pag. 272. et que le L. Balbis. Costa, Fn. Nap., tab. XXII, fig. 1-3, est-il une espèce distincte du L. Gouani ou une simple variété de cette espèce ? c'est ce que je ne puis encore décider. Pag. 281 et 282. Ajoutez à la synonymie du Lepadogaster bima- culatus : Cycloptère bimaculé, Lacépède , Hist. des Poiss., tom. Il, pag. 67. — Cyclopterus bimaculatus. Bloch et Schneider, Syst. ichth., pag. 199. — Lepadogaster lineatus. Guichenot, Exploration scientifique de l'Algérie, Poissons, pi. 6, fig. 3. Lepadogaster maculatus, là., loc ,cit. pi. 6, fig. 4. Lepadogaster punctatus. Id., loc. cit. pi. 6, fig. 5. Ces trois poissons de M. Guichenot ne me paraissent être que des variétés du Lepadogaster bimaculatus. Pag. 282, ligne 35. Ajoutez à la synonymie du Lepadogaster piger : Gouania piger. Bonaparte, Calalcgo met. dei pesci Europei, pag. 64. Ouvrages weçus et t/wi seyant anaiysés incessaê»t§»teni. British Libellulinœ or Dragon Aies. Illustrated in a séries of lithograph Drawings, with a brief description of theinsects, times of appearence , etc. By W. F. Evans, ln-8'' fig. London, 1845. ''.atalogue des insectes coléoptères des environs de Metz , par MM. Fournel et Géhin. In-8°. Metz, 1846. 35'2 RKvuK zooLOGiQDE. {Septembre ISie.") Noiizie intorno agli inseJti dannosi. 1. Le Locuste o Cavalette, par M. Villa. Milan, 1845 (Extr. dallo-spettatore industriale\ A catalogue Lucanoid Coleoptera^ in the collection of the ReV. P. \V. Hope. In 8». London, 1845. Degli Insetti Carnivori adoperati a distruggere le specie dan- nose all'agriculture. In-8°. Milan, 1845 (Estratta dallo Spet- tatore). Die gattuvgen der Deutschen Kafer-Fauna, etc., von Ludwig Redtenbacher. ln-8° figures. Vienne, 1845. Monographie des divines et genres voisins, par M. J. Putzeys. In 8". Liège, 1846. Description of some new species of shells. By J. H. Eedfield. In-8« fig. New-York, 1846 (Extr. des Ann. lyc. nat. histor.). Meporl on the british nudibranchiate mollusca, by J, Aider and A. Hanlioch. In-8°. London, 1845 (from the report of the bri- tish association for the advencementof science for 1844). Ottvmges qwi ne nous sont pas encore ptUf- venus et cfottf nous ne connaissons que te titre. Notice préliminaire sur le système silurien et les Trilobites dé Bohême, par Joachim Barrande. — Grand in-8''. Leipzig, 1846. Untersichungen uber Trilobiteny von Docteur Ernst Beyrich. — In-4% pi. Berlin, 1846. Bibliotheca historico-naturalis. Index librorum historiam naturalem spectantium àb anno MDCC ad MDGCCXLV , in Ger- mania, Scandinavia, Anglia, Gallia, Belgia, Italiaatque Hispania impressorum. Edidit Guilielmus Engelmann. — Pars prima con- tinens historiam naturalem in universum, anatomiam et physio- logiam comparatam, zoologiam , palaeontologiam. Cnm indice scriptorum et rerum. — Lipsiœ 1846, sumptibus G. Engelmann et Paris. Fred. Klincsieck , rue de Lille,-! 1. — 1 vol. in-S". IffEUVlÉME ANNÉE. — OCTOBRE 1846. L TRAVAUX INEDITS Cours d'histoire naturelle des corps organisés , professé au Collège de France par M. Duvernoy. (Suite.) — V. p. 81, 113, 213, 244, et 327. IV.— Type des Vertébrés. Ce groupe avait été parfaitement caractérisé, et limité, dès 1797, par G. Cuvier, dans son Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux , sous la dénomination d'ani- maux à sang rouge, MM. Cuvier et Duméril la traduisirent, trois années plus tard , par celle d'animaux vertébrés (1) , et Lamarck' par l'expression d'animaux à vertèbres (2) , qui con- duisaient, l'une et l'autre , à l'idée de la prééminence du sys- tème nerveux, dont la colonne vertébrale enveloppe et protège le cordon principal. Je ne puis m'empêcher^ a dit M. Duvernoy, de rappeler cet ensemble de caractères ou de ressemblances , si bien saisis par le jeune Naturaliste de vingt-huit ans, que la science actuelle, telle qu'elle est exposée dans les ouvrages les plus récents, n'a pu que les répéter, avec très-peu de modifications. « Les animaux , disait Cuvier, il y a un demi-siècle , dont le w sang est rouge comme celui de l'homme, lui ressemblent T» tellement par toutes leurs parties , qu'ils ne paraissent » d'abord être que des dégradations d'une forme commune. » Ainsi ils ont tous une tête osseuse , contenant le cerveau et » les principaux organes des sens , placée à une extrémité B d'une colonne vertébrale qui contient le faisceau commun » des nerfs, et dont l'autre extrémité se prolonge en un coccyx » ou queue plus ou moins considérable iNos bras se re- » trouvent dans les jambes de devant des quadrupèdes mam- (1) Tableau général des classes des animaux «nneié au t. I des Leçons d'anatomit comparée. Paris, au viu (1800"). (•2) Discours d'ouverture prononcé la 21 floréal an tih, imprimé en lète du Syttème des •animaux sans vertèbres, l'arls, 1801. Tome 1\. Année 184<;. 23 35i KKVOK znoLoGiynK {Octobre 1846.) » mifères , dans les ailes des oiseaux et jusque dans les na- » geoires jtectorales des poissons ; comme nos pieds sont » leprésentcs par leurs nageoires ventrales. » ...Us ont des artères et des veines dans lesquelles le sang est dirigé par un cœur musculaire, a Leur cerveau, leurs organes » des sens , ont les mêmes parties esse >tiel les Us ont un canal » alimentaire ^ un foie ^ un pancréas , une ra/e, des reins ; » en un mot il est difficile de déterminer si la masse des ressem- » blances ne surpasse pas celle des différences. » (P. 84 et 85). Et plus loin p. 86): «La suile des animaux (de ce groupe) ne » présente que des modifications diverses d^un plan unique^ » dont les bas.es principales ne sont point altérées. » Le type des Vertébrés, dont les limites étaient bien déterminées par l'ensemble des caractères qui viennent d'être énoncés, réu- nissait les quatres classes des Mammifères , des Oiseaux , des Reptiles et des Poissons; mais il faut l'avouer. Ids ressemblances allaient singulièrement en diminuant dans la dernière famille des Poissons cartilagineux, celle des Cyclostomes, ainsi que l'avait démontré M. Duméril (1). Une étude plus détaillée du squelette, et surtout de la colonne vertébrale, n'y montrait plus de véritables vertèbres ; au con- traire , le caractère le plus général que Guvier avait d'abord assigné à ce groupe supérieur du règne animal, celui d'avoir le sang rouge, s'y manifestait plus constant que celui d'avoir des vertèbres. Les Lamproies du moins, qui font partie de cet ordre, ont un sang abondant et très-rouge. Mais un animal qui a d'ailleurs de grands rapports avec les poissons du même ordre , connu imparfaitement de Palla's, qui l'avait pris pour une Limace de mer (2), n'a pas même le sang rouge et présente encore moins de traces de vertèbres. C'est un très petit poisson qui a été trouvé "Successivement, depuis douze ans , dans les rivages sablonneux de la mer des Deux-Siciles , de la Baltique, des côtes d'Angleterre et du Brésil. Désigné en 1834 sous le nom de Branchiostoma lubricum , par M. Costa, de Naples, et classé parmi les Poissons cyclostomes , il a reçu deux années plus tard (en 1836j le nom d^Amphioxus , fl) Dissertation sur les poissons qui se rapprochent le plus des animaux sans yertèbref. Paris, 1812. (2) Llmax lanceolatus. P. Specllegla zool., Fesc. I. TRAVXnX INÉDITS. 355 qu\i proposé de lui donner M. Yarrell, qui Tavait recueilli sur les côtes d'Angleterre. Cet animal singulier a été le sujet des recherches anatoiniques de M. Ketzius, en 1839; de MM. Rathke (1), Goodsir (2), J. Muller et Retzius (3) , en 1841; de M. Kœlliker (4), en 1843 ; et, en dernier lieu , de M. de Quatrefages (5) , en 1844. La colonne vertébrale et le crâne sont remplacés par uti cordon fibro-celluleux, qui répond à ce qu'on a appelé chorda dorsalis chez les fœtus des animaux vertébrés, organe transitoire qui précède le développement dés vertèbres, durant les premières périodes de la vie fœtale, et se montre seulement à notre cinquième période, chez les poissons (6) Ce cordon se distingue ici par sa structure, composée d'une gaîne fibreuse et d'un contenu tout particulier qui se laisse faci- lement séparer en folioles fibreuses, arrangées transversalement et serrées les unes vers les autres (7). Ces folioles fibreuses, que M. J. MûUer désigne ainsi et ne nomme pas rondelles , seraient des cellules comprimées (8), Un autre caractère particulier de cette corde dorsale , c'est d'avancer jusqu'à l'extrémité du museau , bien au delà de la moelle épinière, et du cerveau qui termine celle-ci en avant. La moelle épinière règne tout le long de la ligne médiane dor- sale, au-dessus de la corde dorsale, et se trouve dans les mêmes rapports de connexion, que la moelle épinière des autres Ver- tébrés avec le corps des vertèbres. Elle est enveloppée d'une gaîne fibreuse qui tient lieu à la fois -d'arcs vertébraux et de dure-mère. Cette gaîne a fuit mé- (1) Remarques sur l'organisation de VAtnphioxtu lanceolatut. Poisson de l'ordre des Cyclostomes . pnr H. Rathlce. Kœnigsberg, 1H41. (2) Transaction$ de la Société royale d'EdlmboorR, t. XV. (3) Sur l'organisation et les pliénomènes vitaux du Brancbiostoma lobrlcom . Costa , Mémoire lu a l'Académie des sciences de Berlin, les décembre 18'fl, par H. J. Muller, et Imprimé daus le volume des mémoires d« cette Académie , aveu cinq planches. Berlin , 184Î. (4) Sur l'orpane de l'odorat de l'Amphioxus , par le docteur Kœlliker. Arcliives de J. Mill- ier pour 18V3 , p. 82 et suiv. (5) Mémoire sur le système nerveux et sur l'hlstQlogle du Branchiostome ou Amphioxu», par M. de Quatrefages. Annales des sciences naturelles, octobre 1845, avec dix planches. (6) Voir le mémoire de M. Duvernoy pour servir à la connaissance «lu développement de la Pœcilio, Comptes rendus des séances de l'Académie des tcieuces des 15 et ti avril 18U. (7) J. Millier , mémoire cité. (8) M. de Quatrefages, mémoire cité . p, 236. 356 REVUE zooLOGiQUE. (Octobrc 1846.) connaître la forme un peu renflée de la moelle aux endroits d'où partent les nerfs spinaux (ï). Le cerveau, que M. Rathke avait méconnu, ne se distinguerait, suivant MM. J. Millier , Retzius et Kœlliker , du reste de la moelle épinière , par aucun renflement, ni étranglement ; mais seulement par la paire de nerfs qui va aux yeux (2) et par celle très-considérable, qui vient après et qui a montré quelque analo- gie avec les nerfs trijumeaux (3). Suivant des recherches postérieures (4) , cette extrémité du système nerveux central , dégagée de son enveloppe fibreuse, la dure-mère, montrerait une forme ovale , un peu renflée au milieu et séparée du reste par une légère dépression circulaire. Il en sortirait non-seulement une paire de nerfs qui se rend aux yeux ; ce serait , comme toujours, la seconde , si l'on parvient à découvrir le nerf de la cupule olfactive (5) , qui est un peu en avant. Puis l'analogue du trifacial, et trois autres paires qui se distri- buent de même à la tête , et qui , à la rigueur, pourraient être considérées comme provenant d'un tronc unique (6). Le squelette de ce poisson inférieur, outre la corde dorsale , qui représente le corps des vertèbres, dans l'état transitoire de la vie fœtale , se compose : 1° D'un anneau cartilagineux à pièces multiples, qui borde l'orifice buccal, et de filets qui en partent et forment la partie solide des cirrhes qui garnissent cet orifice ; 2" De nombreuses baguettes fibro-cartilagineuses qui descen- dent obliquement en avant ou en arrière . pour garnir les pa- rois de la cavité branchiale ; 3° Des lames fibreuses qui forment les intersections des grands muscles latéraux. Le système vascul aire sanguin est remarquable par les con- tractions régulières que manifestent, pendant la vie , les prin- cipaux vaisseaux qui tiennent lieu de cœurs. La veine cave se contracte régulièrement comme un cœur ; (DM. Flourens a signalé, depuis longtemps, dei renOements beaucoup plog prononcé» dans let Tortues de mer, (2) M. Kœlliker, M. C, p. 3i». (3) J. Mùlier et Retzius , mémoire cité , p. 6. (4) De M. de Qoatrefages . mémoire cité , PI. XI. (5; Uécouverte par M. Kœlliker, mémoire cité , p. 3S. (6) Voir le mémoire cité de M de Qiiatrofajreâ , PI. XI. TRAVADX INÉDITS. 357 «lie aboutit dans un vaisseau central , qui règne tout le long de • la ligne médiane inférieure de la cavité branchiale, et fournit, à mesure qu'elle s'avance, les branches vasculaires qui portent le sang aux branchies. Chacune de ces branches montre, à son ori- gine, un bulbile qui se contracte aussi comme un cœur. C'est le gros bulbe de l'artère branchiale des autres poissons , multiplié en un grand nombre de plus petits , qui appartiennent exactement au même système. Ici , loin d'y avoir fusion , il y a division des instruments et du travail. Le même tronc artériel fournit deux cœurs contractiles qui contribuent, avec les veines branchiales , à former l'aorte ; il est donc à la fois branchial et aortique comme chez les Reptiles amphi biens ; enfin , il y a une veine porte contractile, située le long de la face supérieure du cœcum hépatique, à l'opposé de la veine cave. On a tiré de cette organisation du système sanguin et des phé- nomènes qu'elle a présentés , ainsi que de quelques autres circonstances d'organisation du /?rancAîa5fowie , la conclusion que cet animal est à peine un Vertébré ; qu'il se rapproche des Vers et particulèrement des Ânnélides, et qu'il devraitformer à lui seul une classe particulière. Cependant MM. Costa, Yarrell et Rathke l'avaient déterminé comme un poisson Cyclostome. M. J. Mûller, en commençant le dernier paragraphe de son mémoire , qui a pour titre : Obser- vations générales sur la nature du Branehiostome et sa place dans le système , s'exprime ainsi : « Le Branchiostome est évi- » demment un Vertébré et un Poisson. » Après avoir rappelé et comparé les principaux traits de son organisation , il termine par cette conclusion : « C'est avec les Cyclostomes (1 > que le » Branchiostome a le pi us de rapports ; sans que l'on puisse dire » exactement que c'est un Cyclostome. Il s'en éloigne par des » différences plus grandes que celles qui séparent les Poissons > des Amphibies nus. » Nous voici arrivés, a dit M. D. , sur le terrain de la dis- cussion et des jugements plus ou moins fondés sur les vrais principes de la science. Sans condamner aucun des rapporta que nous venons d'exposer, on nous permettra peut-être d'avoir (1) Les M yxinoïdès ne forment que la sccoadc famille de l'ordre dei Cycloetomei. daa» i« clasfllflcatiou de J. MûUcr. 358 REVUE ZOOLOGIQUE. (Octobve 1846.) aussi notre opinion et de la soutenir avec indépendance , dans l'intérêt unique de la vérité. Dès le moment où Ton comparera le Branchiostome aux dif- férentes périodes du développement des Poissons (1), on n'aura pas de peine à saisir ses rapports intimes, multipliés avec les animaux de cette classe. C'est un nouvel exemple de la nécessité , que nous avons plusieurs fois signalée , dans ce cours et dans les précédents, si Ton veut comprendre les rap- ports naturels des animaux, de ne pas toujours comparer les organisations définies, entre elles ; mais d'avoir encore les plus grands égards aux organisations se développant. Chez le Bran- chiostome , comme chez les Cyclostomes, la colonne verté- brale est restée dans son premier état de développement. Le principal cordon des nerfs se trouve immédiatement au- dessus, dans la ligne médiane dorsale, comme cela a lieu ex- clusivement chez tout animal vertébré. Les nerfs spéciaux qui en partent symétriquement, de chaque eôté, pénètrent régulièrement dans les intervalles et des intersec- tions tendineuses des grands muscles latéraux, seul indice des divisions vertébrales, comme dans les fœtus ; ces nerfs spinaux décèlent avec ce cordon principal, la disposition générale carac- téristique du système nerveux de tout animal de ce type. Enfin , le renflement léger et le rétrécissement , quelque peu sensible qu'il soit , observé dans la portion antérieure de ce cordon ,qui répond au cerveau et qui fournit les paires de nerfs céphaliques , complète cette ressemblance dans ses grandes généralités, et montre ici, comme partout , la prééminence du système nerveux, pour caractériser les types. Il y a de plus , dans l'organisation de ce système , un rapport particulier avec les autres vertébrés : c'est le canal qui règne, chez le Branchiostome , dans toute la longueur de l'axe de la moelle épinière. Ce canal caractérisant tous les Poissons à l'état adulte , ne pourrait être considéré comme un arrêt de dévelop- pement particulier au Branchiostome , mais propre à toute la classe, comme aux vertébrés supérieurs. Quant aux singularités du système sanguin , la plus remar- (1) Voir les observations déjà citées pour servir à la connaissance du développement de la Poécilte de Surinam , etc. Annales des sciences naturelles, mai et )uin 1844, entre aatnslapagesss, §XVI. TUAVAUX INÉDITS. 359 quable sans doute, est l'absence de globules réguliers et de co- loration dans le sang; caractères qui diminueraient l'importance que G. Cuvier, il y a un demi-siècle, attribuait au liquide nour- ricier ; et qui montreraient, une fois de plus la prééminence du système nerveux. Relativement aux cœurs multiples , ou aux bulbiles contrac- tiles des artères branchiales et aux contractions régulières ob- servées dans les principaux troncs vasculaires, qui les ont fait considérer comme autant de cœurs par MM. Mûller et Ketzius , nous rappellerons que plusieurs poissons ont montré séparé- ment une organisation analogue , quoique le phénomène des contractions de ces parties n'ait pu être observé. Tels sont : 1" les bulbes musculeux que j'ai fait connaître dans les artères axillaires de la Chimère de la Méditerranée ( I). 2' La veine mésentérique, à parois musculeuses, qui règne tout le long du bord libre de la valvule intestinale semi-circulaire, enroulée sur elle-même, chez certains Squales : valvule que Perrault avait déjà signalée ; mais dans laquelle j'ai découvert , a dit M. D. cette sorte de cœur pour le système de la veine- porte (2). 3° Enfin, le cœur veineux caudal de l'Anguille, que M. Mar- (1) Séance de TAcadémie des sciences du 9S septembre 1837. et Juillet 1832 des Annales des sciences naturelles , numéro qui a paru tardivement. Malheureusement la principalo figure, qui avait été dessinée par M. KûfT, alurs mon aide particulier, na pas été «ravéu dans la planche de ce mémoire, ce qui a donné lieu à M. Valentin d'en publier une ana- logue. Note communiquée par M. D. (t) Voir le mémoire Sur quelques particularités du système sanguin abdominal et du canal alimentaire de plusieurs poissons cartilagineux, lu à l'Académie des scien- ces dans sa séance du 11 octobre 1833, et imprimé. Annales des sciences naturelles, S'^ série, t. III, p. 371. et PI. X et XI. M. de Quatrefages a bien voulu , à cette époque , réduire pour la gravure , le dessin ori- ginal, que J'avais fait, de grandeur naturelle, de cette singulière organisation, d'après l'espèce de Squale que j'avais eu l'occasion de disséquer , en 1830, avec M. Valenciennes, «t dont ce dernier a fait, si Je ne me trompe, le genre T/ioiassor/itnMS. Tous les détails en ont été vérifiés , au moment où je Ils cette découverte , par MM. Georges et Frédéric Cu- Tier. Geoffroy-Saint-HIlalre, Serres et Rapp de Tiibingen et Valenciennes. Lorsqu'on a dit que j'avais pris des libres musculaires intestinales pour celles apparte- nant aux parois de la veine, on a montré qu'on n'avait pas lu les détails circonstanciés de ma descrlption.Cette veine esldans le bord libre d'un vaste repli valvulairo de deux feuillets de la muqueuse Intestinale, appliqués l'un contre l'autre et nullement doublés, dans cette partie, de libres musculaires. Les parois de la veine, que j'ai signalées comme musculeuses, Tont singulièrement on s'épaississant d'arrière en avant, jusqu'à l'instant ou elle sort de l'Intestin, et où elle n'a plus que la structure ordinaire. Les faisceaux musi-uleui les plus extérieurs sont dirigés un peu obliquement, de manière a contracter a la fois cotte veine dans le sens de sa longueur et de son diamètre. J'espère que M. J. Mûller ne me saura pas mauvais gré de chercher à me défendre d'un jugement défavorable de sa part; un juge- ment comme le sien ayant toujours un grand retentissement. (Voir son important ou- vrage sur les Myxinoïdes , troisième suite. Système vasculaire, p *i Berlin, 18Vi ) Note communiquée par H. D. 360 REVUE zooLOGiouK. {Octobre 1846^.) shall-Hall a fait connaître le premier, et qui existe encore dans les Murœnophis, appartient à cette catégorie des cœurs acees^ soires (1). On ne trouvera pas hors de propos cette longue digression et ces détails anatomiques (2) , lorsqu'on réfléchira que , si la con- naissance approfondie de l'organisation du Branchiostome , que nous devons à des observateurs exercés , qui ont les titres les plus fondés à notre confiance, recule les limites du type des Vertébrés , elle ne les détruit pas. La disposition générale du système nerveux , nous le répé- tons , les rudiments du squelette , leurs rapports avec le sys- tème musculaire , sont encore là pour les préciser. Considéré comme le Poisson le plus inférieur, dont le déve- loppement des organes de génération arrive à son terme normal, bien avant celui de la plupart des autres systèmes organiques , qui semble arrêté dans son cours, par cette maturité pour la génération relativement précoce, le Branchiostome nous paraît devoir constituer une famille particulière de cet ordre des Cyclostomes, qui suivrait celle des Myxinoïdes, ou former tout au plus un Ordre à part , qui serait le dernier de la classe des Poissons et de rembranchement des Vertébrés. Essai d'une monographie du genre Todirostre de Lesson (Traité d omit }, par M. Fr. De Lafresnaye. 1 . Todirostrum cinereum Less. Todus cinereus , Todier cendré, Briss. Aves, supplém., p. 134 (1760).— LeTictic ou To- dier de l'Amérique Méridionale. Buff. enl. 585-3. — Todus cinereus, Desm., pi. 2. (du Brésil , de la Trinité.) 2. T. maculalum Less. Todus maculaius , Desm. pi. 4. Platy- (t) Les premières descriptions positives de ces cœurs ont dû fixer l'attention des ana- tomistes et conduire à des découvertes analogues. Ainsi John Davy a retrouvé dans ia Torpille ceux que j'avais découverts dans la Chimère arctique, dès 1809, sur un exemplaire rapporté de Nice a Paris par mes amis Peron et Lesueur. (2) M. D.... toujours empressé de faire connaître à ses auditeurs du Collège de France les derniers et principaux progrès de la science de l'organisation, avait déjà exposé , dé* le mais de décembre 1842 , et peu de temps après la publication des Monographies de HK. Rathko et J. Mûller, les détails connus alors de cotte organisation anormale, dan» une leçon particulière a laquelle assistait un des autours qui ont avancé depuis tors nos con- ufilssauces sur ce sujet remarquable. En même temps il a mis sous les yeux do ses audi- teurs un exemplaire de ce poissun singulier, qu'il devait à l'amilio do M. Costa. TRAVAOX INÉDITS. 36! rynchos maculatus V"»,N. Dict., vol. 27, p. 19. (Guyane, Cayenne.) 3. T' /lavifrons nob., Moucherolle à front jaune, Cuv. Mus. de Paris. — Supra viridi-olivaceum , Pileo ardesiaco , loris flavis maculam utrinque flavam ante-ocularem formantibus ; remigibus , rectricibusque obscure nigris , olivaceo marginatis; tectricibus alae minoribus et majoribus , remigibusque tertiariis prœterea flavo-albicante limbatis. — Subtùs totum flavuin hy- pochondriis parum olivascentibus. — Affînis Tod» cinereo , differt caudà haud nigrâ albo terminala , loris flavis , etc. ( Brésil, j Cette espèce qui n*est pas rare au Brésil , est remarquable par le gris ardoisé du dessus de sa tète , devenant presque noir sur le front où il sépare deux taches antéoculaires qui sont, ainsi que tout le dessous et les bordures des tectrices et des ré- miges, d'un jaune serin ; le dessus est vert olive. Long, totale monté 9 cent. 3/4. 4. T. plumbeiceps nob. , Tod. à tête couleur de plomb. — Le Tachuris à tête couleur de plomb azara n" 169, V**^, N. Dict., v. 32, p. 355. — Gobemouche gorgeret , Muscicapa gularis Nat- terer, Tem. col. 167, 1. — Tod. gularenoh.^ Synops. av. amer., pL 46. (Brésil , Bolivie.) 5. T. margaritaceiventer nob., Synops. av. amer., p. 46, Voy. en amer. d'Orbigny, pi. 33, f. 3, 4. — Le Tachuris brun à ventre gris de perle azara , n° 177, Y»», N. Dict. , v, 32, p. 354. (Bolivie, Paraguay.) Cette espèce a déjà le bec plus étroit , moins obtus et moins déprimé que les trois précédentes. Elle est en-dessus , d'un olive sombre relevé par les bordures jaunâtres des rémiges ter- tiaires et du pli de l'aile. La tête et le cou sont d'un gris de sou- ris ; la gorge et le devant du cou sont d'un blanc lustré , se dé- gradant en gris de souris varié de blanc sur la poitrine et le ventre , le bas de l'abdomen est d'un blanc jaunâtre ; bec, tarses et doigts rougeâtres. Long, totale 10 cent. 3/4. 6. T. ecaudatum nob., Syn. av. am., p. 47. — D'Orbigny, Voy. en am, pi. 33, f. 1, 2. (Habit, in Boliviâ.) Cette petite espèce est remarquable , non-seulement par sa très-petite dimension , mais surtout par l'extrême brièveté de sa queue qui n'a qu'un centimètre, la longueur totale de l'oiseau 362 REVDE ZOOLOGIQUE. [Octobve 1846.) étant de sept. Elle est en-dessus d'un olive jaunâtre , avec le dessus de la tête cendré , le dessous blanc avec la poitrine et les flancs verdatres, les pattes très-grêles, blanchâtres ainsi que les ongles. (De Yuracarès Bolivie.) 10. T, furcatum, nob. — Tod. suprà olivaceum , capite toto sordide brunneo ; alae fusco-nigrae , primariis olivaceo, secun- dariisrufo, tertiariis flavo-albescente extùs marginatis ; cauda olivacea , ante apicem album late nigro vittata, basi angusta , apice dilatata et furcata , uti in nonnullis dicruris extùs divari- cata et elongata ; subtùs cinereum gutture pallide brunneo, ju- gulo medioque abdomine albis; rostrum pedesque paliidi. (Hab. in Brasilia). Cette espèce à bec déprimé, et se rapprochant assez de la forme typique , est surtout remarquable par la forme étroite de sa queue jusqu'aux deux tiers de sa longueur, et là, se dilatant de chaque côté comme celle de certains drogos, d'après la forme déjelée en dehors , et l'allongement des barbes exté- rieures de la dernière rectrice latérale , plus longiie que les au- tres et formant, par conséquent , une queue échancrée à son extrémité ; elle est en dessus de couleur olive , avec les rémiges secondaires bordées de brun et les tertiaires de brun jaunâtre; la queue est traversée à son extrémité par une large bande noire terminée de blanc. — La tête est d'un brun sombre, la gorge de couleur semblable mêlée de quelques stries blanches, le dessous de couleur grise , avec une tache étoilée blanche de neige au bas du cou et le milieu de l'abdomen blanc sali. Le bec est brun pâle en dessus, blanc en dessous , les pieds sont pâles. (Du Brésil) long. tôt. 10 cent. 11. T. palpebrosum , nob. — Tod. suprà olivaceum oculo- rum circuitu albescente , caudâ alisque ut rite fusco-nigris , rectricibus remigibus primariis angustissime secundariis magis conspicue olivaceo-flavo extùs marginatis, tertiariis pogonio toto externo , favescente-albis , vittas duas albas longitudinales dorsi formantibus ; subtùs flavum gutture et collo antico striis griseis et flavo-albescentibus variegatis ; pectore et hypochon- driis olivaceis ano pallide flavescente. Rostrum modice elonga- tum, apice acuminatum iiiaxillâ corneâ mandibulâ albâ; tarsi elongati graciles digi lis brevibus uti in congenericibus. Cette espèce , de couleur olivâtre comme toutes les autres , TRAVAUX INÉDITS. 363 mais un peu plus forte est remarquable par un cercle étroit de petites plumes ciliaires blanches autour de ses yeux comme chez les Zosterops et par les bordures externes de ses rémiges ter- tiaires , d'un blanc jaunâtre , plus larges et plus apparentes que chez les autres espèces et formant de chaque côté du dos une bande longitudinale de cette couleur. Long. tôt. 10 cent. 1/2 (Colombie?) 7. T, granadense Hartlaub, Rev. zool. 1843, p. 289. (N"«- Grenade). Muscicapa Diops , Tem. col. 144, f. 1? Nous trouvons de tels rapports entre cette espèce et le Mus- cicapa Diops, Tem. col. 144, f. l.que nous soupçonnons fort leur identité. 8. T, spicifefum nob. — Tod. suprà obscure olivaceum, cris- tatum, cristâ plumis verticis elongatis angustis posterius incum- bentibus formata ; his plumis obscure fuscis, olivascente circum- dalis ; alœ nigrîc, plumis totis obscuro-olivaceo marginatis; tertiariis extùs et flexurjî alte olivascente-flavis ; sublùs albes- cens , gutture , coUo antico pectoreque striis fuscis variegatis ; ventre medio albo , abdomine pallide flavescente , hypochon- driis olivaceis ; rostro minus elongato , acutiùs et minus depresso quam in congeneribus. (Hab. in-Brasiliâ.) Cette espèce est tout à fait remarquable par un bec légère- ment courbé dans sa longueur, assez étroit, et très-pointu , par une huppe de plumes noirâtres , étroites , allongées, 'pointues , partant du vertex et se dirigeant en arrière. Le dessus est d'un olivâtre sombre , relevé seulement par les bordures des tertiaires et le pli de l'aile jaunâtres, — Le dessous est un mélange de stries blanches et noirâtres sur la gorge, le cou et la poitrine avec le milieu de l'abdomen blanc et les flancs olives mêlés de jaunâtre; la queue est assez allongée et les pattes grêles et très- débiles. Long. tôt. 10 cent. 9. F. squamœcrista nob. — Tod. suprà olivaceum, capi te fusco brunneo, verticis et nuchae plumis latiusculis, elongatis, apice late rotundatis, rufo marginatis, squamœformibus ; alae fusco- nigrœ , tectricibus remigibusque ut rite flavo-olivascente lim- batis ; subtùs albescens, collo pectoreque griseo striatis, abdo- mine hypochondriisque paucissimè flavo tinctis. (rostrum) depressum , elongatotriangulare , nigro fuscum , apice brunnes- cente. (Habit, ad Bogotam.) 364 REVUE ZOOLOGIQUE. {Octobrc 1846.) Cette jolie espèce est encore remarquable par une forte huppe, mais toute différente de celle de l'espèce précédente, car, au lieu d'être formée de quelques plumes étroites et pointues , elle l'est au contraire de plumes touffues , arrondies et élargies à l'extré- mité. Le front jusqu'au vertex et les côtés de la tête sont d'un gris souris. Au vertex , les plumes commencent à s'allonger, à prendre une teinte noire à leur base , avec une bordure rousse et, jusqu'à la nuque , elles ,deviennent de plus en plus longues , élargies et arrondies à leur extrémité, dont la bordure rousse devient aussi plus large et de couleur plus vive — Le dessus de l'oiseau est comme chez presque tous ses congénères , oli- vâtre relevé par les bordures des tectrices et des rémiges ter- tiaires jaunâtres ; le dessous est comme chez l'espèce précé- dente , mais la queue est plus courte d'un tiers, le bec plus déprimé, plus large, moins aigu et se rapprochant davantage de la forme typique. Long. tôt. 9 cent. (Bogota.) 12. T. auriculare nob. Plat, auricularis P. , à oreilles noires, V»', N. Dict., v. 27, p. 16. — Todus megacephalus Sw. nat. libr. X Flycatchers, pi. 19. — Quoique cette espèce, dont M. Lesson avait fait son genre Gobevermisseau, Yermivora, dans son traité p. 38G, paraisse s'éloigner des espèces types par son bec beaucoup moins long et non linguiforme , cependant l'en- tière conformité qu'elle présente dans l'ensemble du plumage , dans la forme grêle de ses tarses, la brièveté de ses doigts, nous décident à la placer dans ce genre , attachant beaucoup plus d'importance à ce double caractère qu'à celui du bec dont la forme très-allongée et linguiforme, chez quelques espèces types, se modifie insensiblement chez la plupart des autres, en deve- nant plus courte et plus pointue jusqu'à celle-ci. Nous avons reconnu avec satisfaction que notre savant collè- gue , le docteur Hartlaub, avait en cela notre même manière de voir d'après la forme de bec de l'espèce qu'il a nommée Todirostrum granadense. Le T, à oreilles noires est remarquable par une forme plus courte que les autres, quoique sa tête à plumes ébouriffées paraisse au contraire plus forte à proportion que chez la plu- part d'entre eux. Il est surtout remarquable par les plumes qui recouvrent ses oreilles très-développées , d'un blanc roussâ- tre , terminées postérieurement par une large bande en crois- TRAVAUX INÉDITS. 365 sant noire. 11 est olivâtre en dessus avec la nuque £»ris-ar- (loise, les cotés du cou gris clair, les ailes marquées comme d'ordinaire , le dessous d'un jaune vif, avec la gorge, le devant du cou blancs marqués de stries noires ^ le bec est noir en tri- angle allongé et déprimé , les pattes sont rougeâtres. Long. tôt. 8 cent. 13. T. Diops nob., Muscicapa Diops Tem. col. 144, f. I, du lîrésil. Nota Cette espèce, que nous ne connaissons que par la figure de Temminck , ne nous paraît différer du Tod. grana- dense (Hartlaub) que par un peu plus de taille , un bec un peu moins effilé et la mandibule inférieure blanche. Sur le Jîamphocelus Icleronotus du prince Bonaparte; par M. Fr. DE Lafresnaye. Le prince Bonaparte décrivant dans les Proceedings, 1837, p. 121, etdanslaBevue zoologique, 1838, p. 8, son Bamphocelus icteronotus, d'après un seul individu qu'il avait vu dans la col- lection du Muséum de Paris, l'indiquait par la courte diagnose suivante : « J{. nigerrimus , dorsopostico, uropygioque flavis- simis. » Quoique cette courte description parût alors suffisante pour le faire distinguer de toutes les autres espèces plus ou moins variées de rouge et de noir, la Colombie ou la Bolivie ayant fourni , dans ces derniers temps, des individus plus ou moins variés de jaune, nous avons cru devoir étendre davantage cette description pour mettre nos lecteurs à même de reconnaître ou de rejeter leur identité spécifique avec le Ji. icteronotuSy y ayant même ajouté quelques détails qui ne sont pas sans importance. Nou définirons donc le Ramp. ideronotus de la manière sui- vante : 1° /?. totus sericeo-ater, dorsopostico, uropygio et suprà caudaiibus citrino-flavis ; rostrum nigro-plumbeum, promole rectiusjongius, et magis cylindricum, culmine magis rotun- datOy basi infera minus lato, maœilla mandibula altiore, hac ad oculos parum protensa nec dilatata; pedes fortes nigro- plumbei.Longit.tota,M cent. M'i; maxillœ a fronte, M millim.. 3C6 REVUE zooi.or.iguE. (Octobre 1846.) mandibulœ abasi lateriali,\9 milliin.; altiludo maxillœ post nares, 5 millim.; mandibulœ ad basim, 4 millim. La forme du bec de cette espèce, si diOerente chez l'adulte de celle de toutes les autres espèces du genre, mérite une attention particulière. Il est effectivement plus allongé, plus droit, à carène supérieure plus arrondie, moins tranchante, à base moins élar- gie^ à mandibule supérieure offrant plus de longueur depuis les plumes frontales, à mandibule inférieure en offrant moins au contraire et étant très peu prolongée vers la région oculaire et très-peu dilalée en cette partie dans le sens de la hauteur d'où il résulte qu'au Heu d'être plus élevée dans ce sens que la supé- rieure, elle est au contraire moins haute d'un cinquième. Ce caractère de forme rostrale particulière à cette espèce, ca- ractère qui offre presque une anomalie dans le genre RamyhO' céle, nous a paru suffisant pour considérer comme simples va- riétés d'âge ou de sexe deuxindividusqui, malgré leur différence de coloration, nous ont présenté une forme de bec toute sem- blable. En voici la description : 2° Bamphocelus icteronotuSy Bonap., Proceed., 1837, p. 121 ; Rev. zooL, 1838, p. 8, — fœmina aut junior? Ji. suprà fascus, olivaceo tinctus^ teciricibus alœ^ remigibus tertiariis dor.sique plumis supremis olivaceo marginatis; dori d'Abyssinie (la même , sans doute , observée par Zéreughi dans- le ]Nil égyptien, au commencement du XYIIP siècle) sous le nom de : 1" Hippopotamus typus^ comme la plus anciennement con- nue; celle du Cap serait : 2° V Hippopotamus aiistralis. La. troisième espèce vivante, originaire de la rivière Saint^Paul, a été désignée par M. Morto» ous le nom de : 3" Hippopotamus minor. 380 HEVDE zoOLOGiQDE. (Octohre 1846.) M. I. Geoffroy-Saint-Hilaire lit ensuite des Remarques sur les caractères différentiels des mammifères du sud et du nord de l'Afrique , faites à l'occasion du mémoire de M. Du- vernoy. La question que vient de traiter M. Duvernoy, dit M. I. Geof- froy-Saint-Hilaire, et dans laquelle il propose, avec plus de net- teté , une solution déjà indiquée par M. Desmoulins, rentre, comme cas particulier, dans une question générale qui a été de ma part le sujet de quelques recherches restées jusqu'à ce jour inédites. Ce n'est pas seulement à Pégard de l'hippopotame que l'on s'est demandé : les individus du nord de l'Afrique et du Sénégal sont-ils spécifiquement différents de ceux du Cap? Et ce n'est pas non plus à l'égard de ce mammifère que les uns ont répondu af- firmativement et d'autres négativement, tandis que d'autres en- core restaient dans le doute. La même question a été posée à l'égard de la Girafe du sud et de la Girafe du nord de l'Afrique , et encore ici les auteurs n'ont pu tomber d'accord : les uns ont admis deux espèces, les autres ont persisté à n'en admettre qu'une seule. De semblables questions ont été posées encore à l'égard du Zo- rille, du Caracal, de diverses Antilopes, etc. ; et tantôt les zoolo- gistes les ont laissées irrésolues, tantôt ils les ont résolues diver- sement, sans pouvoir tomber d'accord entre eux. Il est évident qu'il y a ici une grave difficulté relative, non à telle espèce en particulier, mais d'un ordre très-général. Elle s'étend à la presque totalité des types (nous évitons de nous servir ici du mot espèces) que l'on retrouve à la fois, d'une part , au Cap de Bonne-Espérance ; de l'autre au Sénégal , ou dans le nord de l'Afrique, ou à la fois dans ces deux contrées fort semblables l'une à l'autre par leur création zoologique. Le résultat des comparaisons que j'ai faites entre les animaux des régions extrêmes du continent africain , est le suivant : les mêmes types, à peu d'exceptions près, se retrouvent dans l'une et dans l'autre, mais modifiés très-notablement; disons plus, mo- difiés de telle sorte , que les différences observées sont générale- ment à la fois inférieures en valeur à celles par lesquelles le» zoologistes caractérisent ordinairement les espèces^ et supérieures à celles qu'ils sont habitués à rencontrer dans les variétés. SOCIÉTÉS SAVANTBS. 381 Voilà le fait ; comment rinterprêter ? Nous ne saurions le faire d'une manière certaine et riçjoureuse dans l'état présent de la science ; mais la question peut être éclairée par le rapproche- ment du résultat de la comparaison des animaux africains avec d'autres résultats plus ou moins analogues. Le savant académicien se livre à quelques raisonnements au sujet des idées ci-dessus et présente quelques exemples pris dans les mammifères américains et dans ceux de divers autres pays. Il pense que des variétés, des passages , viendront relier certaines espèces quand tous les mammifères de certains points seront mieux connus, et il termine ainsi : J'ai à peine besoin d'ajouter qu'il n'y a rien , dans ces considé- rations, qui s'adresse en particulier au mémoire de M.Duvernoy. Quelques vues qu'on adopte sur la nature et la valeur des rap- ports différentiels des êtres , il faut avant tout les constater par l'observation , et déterminer avec précision quels types sont pro- pres à telle ou telle contrée. Si ces types sont autant de véritables espèces^ et se sont transmis jusqu'à nous depuis l'origine des choses, ou si ce sont de simples variétés, dont la constitution, comme le soupçonnait déjà Pascal, a été déterminée par les circonstances permanentes qui les entourent ; c'est une question d'un ordre supérieur, et quelle que doive être sa solution , il est clair qu'au nombre de ses éléments essentiels , se place la détermination .exacte des formes propres à chaque contrée, A cet égard , les partisans de la doctrine de la variabilité des êtres ont donc les mêmes besoins que ceux de l'hypothèse de la fixité des types : seulement, telles espèces que ceux-ci croiront pouvoir admettre comme rigoureusement et définitivement établies, ne seront con- sidérées par les premiers que comme des groupements provisoires sur la valeur desquels l'avenir pourra seul prononcer. M, Léon Dufour adresse V Histoire des métamorphoses de la Gassida maculata. Le savant correspondant s'exprime ainsi : Ailleurs que dans la savante enceinte, le sujet pour lequel je viens solliciter deux mi- nutes d'attention serait taxé de futilité et condamné peut-être par un dédaigneux cui bono, à une fin de non-recevoir : tel ne sera pas votre accueil. Si l'on disait à quelqu'un étranger aux merveilles de l'ento- mologie , qu'un animal , au lieu de se débarrasser de ses excré- 382 REVUE zooLOGiQDE. {Octobre 1846.) ments , les dispose en un buisson mobile sur un pivot , pour en former, tantôt une ombrelle à son corps sans le tou- cher , tantôt un panache , une sorte d'ornement qu'il traîne à sa suite, il croirait que c'est là du roman, ou au moins une étrange exagération. C^est cependant une vérité matérielle que va démontrer la larve de la Gasside tachée; c'est une vérité dès longtemps proclamée , mais avec des différences notables de formes , par De Géer pour sa Casside tigrée , habitant un Che^ nopodium; par Réaumur pour la Casside verte, qui vit sur les feuilles de l'artichaut ; par Geoffroy et le célèbre Lyonet , qui ont imparfaitement décrit et figuré la même Casside que moi ; par Latreille, qui nous a transmis de curieux détails sur la larve d'une Casside de Saint-Domingue. Je ne prétends donc pas en- richir la sience d'une découverte , je veux seulement servir ses exigences actuelles en lui offrant une révision d'un fait mal com- pris et fort mal représenté. Après ces préliminaires, M. Léon Dufour passe à l'exposé de ses recherches sur ces larves, qu'il a trouvées sur VYnula dys- senterica ; il les décrit avec soin; montre, dans ce style animé et pittoresque , qu'il sait si bien employer pour retracer les obser- vations les plus fines, les plus minutieuses et les plus exactes, comment les formes et la structure de ces larves sont admirable- ment adaptées parla nature à leurs habitudes et à leurs besoins. On assiste avec lui à toutes les phases de la vie de l'insecte , à l'exécution des divers actes de cette existence protégée par des moyens si singuliers; et enfin on arrive à l'époque ou la Cas- sida maciUata , dont une variété a été nommée Cassida mur- rœa, apparaît dans son état parfait pour reproduire son espèce. M' le ministre de V agriculture et du commerce transmet une note adressée à l'administration par M. le docteur Alphonse Santon , concernant les dangers que peut présenter, pour la sûreté publique, l'introduction des Serpents venimeux. Le mi- nistre , avant d'examiner quelles suites pourraient être données .à la proposition de faire prohiber l'importation de ces dange- reux reptiles , demande à l'Académie des sciences de lui faire connaître son avis sur la question de savoir si les Serpents à sonnettes sont les seuls reptiles venimeux auxquels la prohibition devrait être appliquée. Cette lettre est renvoyée à l'examen de HM, Duméril , Geoffroy St-Hilaire etValenciennes. SOCIÉTÉS SAVANTES. 383 M.Mandl adresse une note sur des mouvement* observés dans certains filets du système nerveux chez les Sangsues. Cet analomiste ayant séparé, sur une Sangsue vivante, un mor- ceau de la chaîne ganglionnaire composé de deux ou trois gan- glions, et l'ayant placé sous un grossissement de 50 à 60 fois, il a aperçu très -distinctement des contractions vitales, soit dans les nerfs qui partent latéralement de chaque ganglion, soit dans la portion terminale du cordon de connexion. Ces mouvements rappellent complètement les contractions des fibres musculaires. La vivacité de ces mouvements est très-variable selon les indivi- dus , et même sur quelques Sangsues l'observateur n'a pu con- stater ces contractions des nerfs. M. Geoffroy Sl-Hilaire dit qu'il a constaté par lui-même le fait annoncé par M. Mandl. AI, Serres a été également témoin de l'expérience de M. Mandl et en a suivi le résultat avec tout l'intérêt qui lui paraît devoirs'y rattacher. M. Flourens rappelle à cette occasion un fait qu'il a publié dans ces recherches expérimentales sur les propriétés et les fonctions du système nerveux (2^ éd. , p. 271). « Il y a un phénomène qui m'a souvent frappé dans le cours de mes expériences sur les nerfs. » Quand on rapproche les deux bouts divisés d'un nerf ( pneumo-gastrique , sciatique ou autre) , on aperçoit, au mo- ment même du contact , un petit mouvement d'attraction ou de réjection d'un bout à l'autre. On dirait que ces deux bouts cher- chent à se presser et à se pénétrer réciproquement. » Ce phénomène mérite d'être suivi; il serait le premier exem- ple d'un mouvement réel et actif du tissu nerveux. » M. Serres ajoute qu'il a publié il y a vingt ans , sur la con- tractilité des nerfs ciliaires, des expériences dont les résultats sont consignés dans son Anatomie comparée du cerveau^ etc. , t. II, p. 650 à 653(1826). Séance du 26 octobre 1840. — M. Pappenheim adresse de nouvelles recherches concernant le mode de terminaison des nerfs dans les corpuscules de Pacini. M. Fallot adresse une note concernant l'examen qu'il a fait de deux Insectes adressés du Mexique par M. Mathieu De Fossey; insectes qui , d'après les renseignements fournis par 384 RKVDE zooLOGiQDE. [Octobve 1846.) ce voyageur, sont ceux dont les œufs , déposés sur des plantes aquatiques, sont recueillis par les Indiens habitants des bords des lacs , pour servir de condiment à certains mets. Ces In- sectes ont été reconnus, par M. Vallot , pour deux espèces de Notonectes. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Sur le genre Gallirallus, par F. de la Fresnaye. Lorsque nous formâmes ce genre curieux, dans la Magasin de Zoologie, 1842, Oiseaux pi. 24, d'après un individu du Musée de Caen que nous nommâmes alors Gallirallus brachypterus , nous ignorions entièrement la patrie de cet oiseau. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer posi- vement aujourd'hui qu'il est originaire de la INouvelle-Zé- lande, d'où le Muséum Ta reçu; les deux individus qui lui sont parvenus par l'expédition du Khin , diffèrent du nôtre par une coloration mêlée de noir et de fauve par bandes , tandis que notre espèce était presque toute noire, n'ayant que très-peu de fauve. Néanmoins nous soupçonnons fortement, d'après l'a- nalogie si entière dans la forme toute anomale de ces oiseaux , qu'ils appartiennent à la même espèce, dont les deux du Muséum seraient peut-être le jeune et la femelle ; et le nôtre, ancienne- ment publié , l'adulte. Nouveaux membres admis dans la société Cuviérienne. N" 304. M. W.-G. Hewitson , Esq. à Londres. Présenté par M. Doubleday. N*» 305. M. le docteur W.-G. Sodoffsky, à Riga. Présenté par M. le comte de Tyzenhaus, N° 306. M. Ferdinand Luciani , membre de diverses sociétés sa- vantes, etc., etc., à Castel nuovo di val di Ceccino. Présenté par M. Guérin-Méneville. STEUVISME AffXffEB. — NOVEMBRE 1846. I. TRAVAUX IIVEDITS. Cours d'histoire naturelle des icorps organisés, professé au Collège de France, par M. Duvernoy. (Suite.) — Voy. p. 81, 113, 213, 244, 327 et 353. Après avoir précisé les limites inférieures de Tembranchement des vertébrés, M. D. a remis la discussion des limites supérieures de ce même type, lorsqu'il exposerait celles de la classe des Mammifères. Il a entrepris de discuter auparavant, avec le même esprit de libre examen et de critique indépendante, si les limites de cha- cune des classes, dans lesquelles on divise ce type, sont également bien déterminées ; et d'abord si le nombre de ces classes doit être porté à cinq ? On sait qu'un Naturaliste d'une grande autorité a proposé de faire quatre classes de celle des Reptiles, en considérant non- seulement les espèces vivantes, mais encore les espèces fos- siles (1). Ce sont les classes : 1° des Ptérodactyles (qui viendraient im- médiatement après les Oiseaux; 2° des Reptiles ; 3" des Ichthyo^ saures; et 4° des AmphiMens. Deux de ces classes ne comprennent que des espèces dé- truites. Restent pour les espèces vivantes, les Reptiles et les AmpMhiens. Cette séparation en deux, de la classe des Reptiles, telle qu'elle est établie dans le Règne animal, a été adoptée par la Commission de l'Académie des sciences, qui a proposé pour question d'anatomie,la description des organes de la reproduc- tion des deux sexes , dans les cinq classes des animaux Fer- iébrés. Sans doute la division des Reptiles en quatre ordres, proposée en 1805 par M. Al. Brongniart et adoptée par M. Cuvier dans le Règne animal^ n'exprimait pas sullisamuient les différences importantes (1) Voir l'article Animal, par M. de BlainTille. Dictionnatr0 de$ Scien«*$ naturelleê^ t. I, Suppl. Pari*, 1840. Tome IX. Année 184 G. 25 386 HEvuK zooLyouKGF. [Novembre 18i6.) qui séparent celui des Batraciens des trois autres ordres. Âuss^ M. D. avait-il pris le parti, depuis bien des années, dans ses cours, et plus tard dans ses publications , d'ériger Tordre des Batra- ciens en une sous-classe, sous le nom de /îeptiles Amphibies, et de réunir les trois autres ordres en une autre sous-classe, avec la dénomination de Reptiles propres. La respiration, dans la première sous-classe, se fait constam- ment par des branchies, durant la première ou la seconde époque de la vie, et se prolonge ainsi, chez quelques-uns, à toutes les autres époques , simultanément avec la respiration par les pou- mons , qui est cependant ici presque toujours secondaire. Dans la sous-classe des Reptiles propres., la respiration est ex- clusivement pulmonaire et jamais branchiale, aux quatre derT nières époques de la vie. Nous verrons plus bas, qu'elle est en- core aérienne, par l'intermédiaire d'une allantoïde,à la première époque, celle du développement dans l'œuf. Le professeur divise la sous-classe des Amphibies en trois ordres : 1° Celui des Ophidio- Batraciens (les Pseudo-ophidiens de M. de Blainville) qui se compose de la famille des Cœcilies ; 2" celui des Batraciens anoures, Duméril ; a» et l'ordre des Ba- traciens urodèles , Dum. La sous-classe dés Reptiles propres se compose , ainsi que l'a déjà exprimé M. D., des Ophidiens., des Sauriens., et des Chélo- niens. Chacune de ces deux sous-classes a, dans son développement, ou du moins dans celui des membranes de l'œuf, des caractères propres, qui rapprochent celle des Amphibies, de la classe des Poissons et les Reptiles propres de la classe des Oiseaux. Dès 1814, M. Dutrochet découvrait que l'œuf des Batraciens , dans son développement, n'avait ni amnios, ni allantoïde. L'année suivante , M. Cuvier(l) étendait cette observation à la classe des Poissons ; cette découverte importante est entrée nécessairement, depuis cette époque, dans les caractères dis- tinctifs des Batraciens et des Reptiles propres, dont les derniers sont pourvus d'un amnios et d'une allantoïde comme les oiseaux et les mammifères. C*est cette considération de caractères passagers et non per- (1) Mémoire» du Muiéum d'hi$toire naturelle , t. S, p. 95. TRAVAUX I!NÉDITS. "387 manents, ne tenant pas à l'organisation définie, mais aux enve- loppes de l'organisation se développant, et à son mode de res- piration durant la première époque de la vie, qui a été, dans ces derniers temps, le principal motif de l'érection de l'ordre des Batraciens en une classe distincte, et des trois autres ordres de Reptiles en une autre classe. Je pense, a dit M. D., qu'il est nécessaire de joindre à ce ca- ractère de l'absence ou de la présence de l'allantoïde, chez les fœtus des amphibies pour le premier cas, et des Jieptiles propres pour le second ; ceux que je viens d'exposer pour dis- tinguer mes deux sous-classes, ils tiennent également à la fonc- tion de la respiration. Je crois les avoir employés , le premier, après avoir rejeté le caractère des métamorphoses, qui n'ont pas Heu chez les Pérennibr anches^ comme chez les autres Uro- déles^ bien moins encore que chez les Batraciens anoures. Ces deux sous-classes avaient, dans ma méthode, la même circonscription que ces deux classes. Je ne refuse pas d'adopter celles-ci et d'élever ainsi d'un degré , mon ancienne division des Reptiles. Mais je ne puis dissimuler, dès ce moment, la liaison intime que les Ophidio- Batraciens établissent entre l'une et l'autre classes ; ainsi que je l'exposerai , avec quelques détails, après avoir essayé de préciser les limites qui séparent les Amphibies de Poissons. Les uns et les autres sont des Vertébrés à sang froid, et ce ca- ractère commun que partagent les Reptiles, donne à ces trois classes une nature qui les distingue des deux classes de Vertébrés à sang chaud. Elle tient au mode de circulation et de respiration, c'est-à-dire à la quantité de sang qui passe, dans un temps donné, à travers les organes de la respiration, ou à la nature du fluide respiré, l'air pur ou l'air combiné à l'eau. Relativement à la quantité de sang qui passe par les organes de la respiration, à travers les réseaux capillaires de ces organes, il y a une différence essentielle entre les Poissons et les Am- phibies, Chez les Poissons tout le sang qui revient au cœur, de toutes les parties du corps, par les veines caves, est porté dans les ré- seaux sanguins respirateurs des branchies, et ne peut être verse dans l'aorte ou dans ses racines, qu'après avoir respiré. 3H8 RKVDK zooLOGiQDK. {Novembrc 1846.) Chez les Amphibies^ au contraire, qu'ils aient des bran- chies ou qu'ils en manquent, une partie du sang qui part di« cœur, peut arriver en quantité variable, selon les groupes prin- cipaux de cette classe, dans l'artère du corps, sans avoir tra versée dans les branchies ou les poumons, les réseaux respirateurs. Il paraît même que chez les Pérennibranches , dont les bran- chies sont extérieures, et pi us ou moins extensi blés ou contractiles, au contraire de celles des Poissons ; le sang peut s'y porter en plus grande quantité, ou en moindre quantité, suivant qu'elles se déploient ou se resserrent ; et que , dans ce dernier cas, l'arc aortique , qui va directement du tronc branchio-pulmonaire à l'aorte, et qui fournit en passant l'artère pulmonaire, doit servir de diverticulum à la portion du sang qui ne peut traverser les branchies dans leur état de contraction. C'est du moins ainsi que l'on peut expliquer la belle couleur de vermillon que prenaient les branchies de deux profee^, ob- servées par M.Duvernoy, à l'instant même où l'on renouvelait l'eau du vase où l'on conservait ces animaux; tandis qu'elles pâ- lissaient et paraissaient se contracter dans l'eau non renouvelée. Dans ce dernier cas, l'arc aortique, qui est aussi pulmonaire, doil diriger plus de sang vers le poumon. Il y a donc, chez ces animaux, une sorte de balancement entre la circulation branchiale et la circulation pulmonaire. Chez les larves des autres Batraciens^ qui respirent par des branchies, on trouve, à l'origine des artères branchiales, des es- pèces de canaux artériels, qui détournent une partie du sang de son cours vers les branchies, et le versent immédiatement dans l'aorte ou ses racines, sans qu'il ait pu respirer. Ces différences importantes dans la respiration et la circula- lion des Amphibies, même les plus aquatiques, et celles des Poissons , distinguent nettement les deux classes. Les Amphibies, ainsi que leu^ nom l'indique, sont organisés pour vivre dans les deux milieux respirables, l'air et l'eau. Le caractère de la classe des Poissons est d'être essentiellement aquatique. L'oxygénation de leur sang doit se faire par l'inter- médiaire de l'eau. Aussi toute leur nature et toute leur organisa- tion , ont des rapports admirables avec ce milieu dans lequel ils doivent sentir, se mouvoir, se nourrir et se propager. Si y par exception , quelques Poissons peuvent vivre assez I TRAVAUX INÉDITS. 389 longtemps hors de Teau, cela tient à des circonstances organiques, variables selon les familles , qui maintiennent humectée la mu- queuse de leurs branchies. Telle est l'ouverture étroite de la cavité branchiale des Chironectes^ de V Anguille de rivière ; tels sont les feuillets nombreux non respirateurs, placés à la partie supérieure de cette même cavité branchiale, qui retiennent l'eau dans leurs intervalles, dans la famille des Pharyngiens laby- rinthiformes, d'où elle peut couler sur les branchies et les main- tenir humectées. ^ La lame non vasculaire qui longe la partie supérieure des arcs branchiaux de Yhélérobranche y et remplace, ainsi que M. D. l'a observé le premier (I) , les lames branchiales qui man- quent à cette partie , pourrait bien servir aussi à retenir l'eau dans la cavité branchiale, pour les instants où ce poisson du Nil se trouverait à sec. On sait d'ailleurs que Vhétérobranche a des organes de respi- ration supplémentaires de forme arborescente, dont les troncs sont situés à la partie supérieure des troisième et quatrième arceaux des branchies, et qu'on en doit la première connai., avec cinq i>l»nche9. (6) Voir la PI. , et sou explication à la fln de cet article. TRAVADX INÉDITS. 399 L'oreillette du cœur a une cloison incomplète qui la sépare im- parfaitement en deux cavités très-inégales, la droite , beaucoup plus grande , qui reçoit le sang veineux du corps , et la gauche, dans laquelle s'ouvre la veine pulmonaire. Ces deux cavités com- muniquent dans le ventricule par une seule embouchure, dans laquelle se place et que ferme incomplètement un corps ovale fibro-cartilagineux, attaché en arrière à un rudiment de cloison de la paroi du ventricule , eten^vantà des filets que lui envoie la cloison de l'oreillette. Il en résulte qu'il s'avance ou recule alternativement dans l'orifice auriculo-vçntriculaire, avec la systole et le relâchement du ventricule. Celui ci n'a qu'un seul tronc artériel , qui forme un bulbe lé- gèrement courbé en spirale , et dont la cavité est divisée , comme dans la Sirène, etc., par deux replis longitudinaux opposés, aussi contournés en spirale. Une valvule musculaire, placée entre l'orifice auriculo-ven- triculaire et l'embouchure de l'artère , paraît devoir se replier vers l'une ou l'autre ouverture dans les contractions alternative» de l'oreillette et du ventricule. Ce cœur, pour la cloison de l'oreillette (1), pour l'embouchure de la veine pulmonaire dans la cavité gauche , pour la double valvule spirale , rudiment d'une séparation en deux du tronc artériel , est essentiellement un cœur d'Amphibie. Les caractères de cette classe sont au moins aussi prononces dans l'arrangement , la distribution et le diamètre proportionnel des principaux vaisseaux du Lepidosiren. Des trois branches artérielles dans lesquelles se divise, de cha- que côté, le tronc bulbeux qui sort du cœur, les deux antérieure» sont essentiellement aortiques, et se réunissent sous la base du crâne pour former les deux racines de l'aorte. Tout le sang qui les traverse , sauf une petite artère que fournit la pre- mière à la hanchie accessoire, va nourrir les divers organes, sans passer par ceux de la respiration. Le troisième arc seul est à la fois branchio -pulmonaire , mai» sans que son petit rameau branchial et son artère pulmonaire , (1) L'oreillette du M enobranchus lateralis manque de cloison, ainsi que l'a conarmé M. D. par ses propres observations. Il a vu dans cette cavité . qui n'a qu'un grand orince veineux , une masse musculaire mobile tenant à la paroi de l'oreillette par un ligament membraneux, introduite comme un bouchon dans l'embouchure des veines. 394 REVDE zûOLOGif^oE. {Novembre 1846.) beaucoup plus considérable , lui prennent tout le sang qu'il renferme ; il passe encore en grande partie, par une courte ana- stomose , dans la racine correspondante de l'aorte. Il n'y a certainement, dans cette circulation , aucun des carac- tères essentiels de celle des Poissons, dont le sang qui vient du cœur n'arrive dans l'aorte , nous le répétons, qu'après avoir tra- versé le réseau respirateur des branchies ; dont toutes les veines branchiales produisent immédiatement des artères qui portent dans toutes les parties du corps un sang oxygéné et nutritif; dont aucune des veines qui retournent au cœur ne lui apporte un sang qui vient de respirer. La respiration du Lepidosîren est surtout pulmonaire ou aé- rienne. Nous venons de dire que l'artère pulmonaire excède très- sensiblement, en diamètre, les petites artères branchiales. Le poumon est une double poche qui occupe toute la longueur de la cavité thoraco-abdominale, et qui s'ouvre à la paroi infé- rieure de l'œsophage, par une fente longitudinale de deux milli- mètres, percée un peu à droite de la ligne médiane dans une plaque cartilagineuse qui garnit la paroi interne de ce canal , et entourée d'un sphincter du côté de la courte trachée qui aboutit à cette fente. Cette poche pulmonaire, d'abord unique, puis divisée intérieu- rement par une simple cloison , se sépare complètement en deux poches dans son dernier quart. Leurs parois, très-celluleuses en avant, le deviennent beaucoup moins en arrière. Il y a, pour chaque poumon, deux artères pulmonaires, l'une supérieure et l'autre inférieure , qui fournissent aussi de petites intercostales» La seule veine pulmonaire qui rassemble le sang des deux sacs est dans la paroi inférieure du poumon droit; elle se rend, comme nous l'avons déjà dit, dans la cavité gauche de l'oreillette. L'appareil branchial, par son petit volume, dans son ensemble et dans ses parties encore en fonction, donne l'idée d'un organe transitoire qui a perdu, avec l'âge, de son étendue et de son importance , et qui ne remplit plus qu'un faible rôle dans la vie de l'animal. Des cinq arcs branchiaux composés de filets cartilagineux qui constituent la charpente de cet appareil , et qui séparent ou li- mitent les quatre fentes branchiales, le premier et le cinquième ne portent pas de lamelles branchiales. Ces lamelles , en forme TRAVAUX INÉDITS. 395 de lancette, extrêmement petites , sont réunies par groupes formant des houppes , comme dans les branchies internes des têtards. Dans la branchie accessoire, où elles sont plus développées, et qui semble répondre à la branchie externe du Prolopterus. il y a neuf de ces houppes dont chaque lamelle a de une à deux li- gnes de long(l). Il est remarquable que cet appareil si petit, si rudimentaire, tel que l'a vu M. Hyrtl , dans un animal de deux pieds cinq pou- ces de long, était encore plus rudimentaire.dans celui de M. Bi- schofT, qui avait sept pouces six lignes de plus. Nous reviendrons sur cette diminution successive avec l'âge, qui a lieu, selon toute apparence, chez ces animaux, dans leurs organes de respiration aquatique , et semble constituer une véritable métamorphose de ces organes. Nous avons indiqué les petites artères qui y portent le sang; celui qui a respiré revient au cœur par les veines jugulaires. Si nous comparons, à présent, ces caractères si importants qui distinguent les organes de la circulation et de la respiration du Lepidosiren paradoxa, avec ceux décrits par M. Owen^ dans son Prolopterus , et par M. Peters dans une espèce du même genre , sinon identique ; nous trouverons des ressem- blances qui caractérisent les animaux d'une même famille ; et des différences qui semblent indiquer que le Prolopterus mon- tre une organisation caractérisant davantage une larve d'am- phibie. Cependant, M. Peters, qui a observé cet animal dans les lieux qu'il habite, dit qu'il passe la saison sèche dans une espèce de terrier garni de feuilles. Dans le Prolopterus^ les poumons sont aussi deux sacs , plus séparés à l'extérieur, dont les cellules sont de même plus pro- fondes , plus divisées, plus vasculaires en avant qu'en arrière. L'appareil branchial a six arcs cartilagineux au lieu de cinq^- ■éparés par cinq fentes au lieu de quatre. Les lamelles respira- toires forment une simple rangée le long du premier et du sixième arc , et une double rangée sur le quatrième et le cin- quième. Le deuxième et le troisième en manquent. Trois lamelles plus développées attachées au bord de l'ouver- (1) M. BischofT a fait représenter le réseau rnscuUirc quf s'étale sur la surface de cec" , )«m«ll«s , PI. VIII . fig. s da mémoire cité. 396 RKVUE zooLOGigoE. {Novembre 1846.) ture de la cavité branchiale au-dessus de la nageoire pectorale se composent de villosités nombreuses , dispose'es sur deux rangs à la surface de ces lamelles , comme les barbes d'une plume (1). Le cœur a son oreillette très-incomplétement divisée en deux loges , suivant M. Peters , Tune recevant le sang du poumon (la gauche) , et l'autre le sang des veines du corps ( la droite). Le singulier piston fibro-cartilagineux observé dans le cœur du Lepidosiren^qu'i s'introduit dans l'orifice auriculo-ventriculaire, existe aussi dans le Frotopterus. Les artères branchiales, qui portent le sang aux lamelles des trois derniers arcs et aux lamelles externes s'y consomment en- tièrement. L'arc artériel le plus avancé qui sort du bulbe ne donne qu'une petite partie de son sang aux lamelles du premier ar- ceau; le second ne fournit qu'une petite artère à la branchie ex- terne. L'un et l'autre se réunissent à la racine de l'aorte, qui se compose encore du tronc commun des trois veines branchiales principales et qui fournit une artère pulmonaire considérable. Ici le sang qui a respiré dans les branchies ne retourne pas immédiatement au cœur par les veines, comme dans le Lepido- siren ; tous les vaisseaux qui le reprennent sont artériels. Ces différences sont au moins assez importantes pour séparer genériquement , comme l'avait fait en premier lieu M. Owen, l'animal qu'il a observé, de celui nommé par M. Natterer. Mais l'un et l'autre genre se distinguent éminemment de la classe des Pois- sons, par les caractères tirés des organes de la circulation et de la double respiration pulmonaire et branchiale, c'est-à-dire qui peut s'exécuter, dans les deux milieux respirables, l'air et l'eau. Ces caractères dominateurs dans le type entier des vertébrés , semblent décider la question en faveur du classement de ces animaux parmi les amphibies , sans qu'on puisse se dissimuler les rapports qui les lient à la classe des Poissons. Disons d'abord que toute la classe des Amphibies, par sa res- piration et son habitation exclusivement aquatique , durant, au moins, une ou deux des premières époques de la vie, doit avoir nécessairement, par cette conformité importante dans son mode (1) Voir la PI. III , ng. 8 et 6< du mémoire cité. TRAVAUX IINÉDITS. 397 d'existence , des rapports organiques manifestes avec celle des Poissons. Chez les uns et les autres, les organes de relations , c'est-à-dire ceux du mouvement et des sensations, sont ar- rangés pour celte habitation , transitoire à la vérité chez les premiers, permanente chez les derniers. Il nous reste à chercher la nature et la valeur de ces rap- ports chez les Amphibies, dont nous étudions l'organisme, en apparence exceptionnel , en prenant successivement ceux aux- quels les Naturalistes que nous avons cités se sont arrêtés plus particulièrement. 2° De la forme et des téguments. Le corps anguilliforme , arrondi et allongé , aplati latérale- ment dans sa partie caudale, qui se retrouve dans les larves d^ Amphibies , et qui se voit encore dans le Menopoma , VAm- phiuma , et chez tous les Pérennibr anches , n'est pas un carac- tère exclusif de la classe des Poissons. Cette forme est même bien marquée chez les Ophidiens essentiellement aquatiques ( la Pélamide bicolore , etc.). Les écailles singulières dont le corps du Lepidosiren et du Protopterus est couvert, n'ont aucun type semblable, il nous le semble du moins, dans la classe des Poissons. Chaque écaille est un bouclier composé d'un grand nombre (50 à 150) de petits boucliers microscopiques, séparés par des intervalles, qui dis- paraissent peut-être avec l'âge. Les CœcilieSj que l'on range parmi les Amphibies, ont des écailles dont la structure ressemble bien davantage à celle des Poissons (1). Un caractère plus frappant est celui des séries de pores mu- queux qui se voyent. comme chez les Poissons , dans deux lignes latérales du corps et à la tête , et dont ces derniers rappellent ceux de la Chimère. Mais les Cœcilies ont offert une organisation, sinon semblable, du moins qui a quelque analogie (2). 3. Du Squelette en général» Le développement inégal de ses différentes parties, dont les unes sont restées membraneuses, ou cartilagineuses, et les autres (1) Voir la PI. XXXVr ter. , Qg. 5 et 6, publiée sur cet^nimaux , par M. DuTernoy, dans la grande édition du Régne animal de Cuvier. (t) Ibid. , «g 1 f. 398 REVUE zooLOGiQUE. {Novemhre 1846^) sont osseuses, est sans doute une circonstance remarquable, mais nullement caractéristique d'une classe et de celle des Pois- sons en particulier. Les vertèbres , pour la partie seulement qui répond à leur corps, sont encore à l'état embryonnaire de corde dorsale ; c'est un fourreau un peu cartilagineux ou fibreux, suivant l'âge, con- tenant un cylindre creux celiulo-gélatineux , qui s'étend de la tête à l'extrémité de la queue. Mais les deux séries de petites côtes implantées sur les côtés de ce fourreau, dans la région dorsale; les arceaux supérieurs des vertèbres , formant le canal médullaire des régions dorsale et caudale, ou les arceaux inférieurs interceptant le canal vas- culaire de la région caudale, sont osseux. Les apopbyses épineuses supportent deux os surépineux ar- ticulés bout à bout. C'est entre ceux-ci, et de chaque côté de leur extrémité libre, que s'attachent une double série de filets carti- lagineux, réunis par paires, non articulés, ni ramifiés, servant de rayons à la nageoire verticale qui entoure la queue. Sans doute il y a, dans l'existence de ces rayons et des os sur- épineux, des caractères de la classe des Poissons. Mais si l'on se rappelle que chez les poissons osseux il n'existe pas de surépi- neux, mais des interépineux, on trouvera que cette différence indique déjà un autre plan , qui se manifeste encore dans les Tayons non articulés , ni ramifiés de la nageoire. L'articulation fixe de la tête avec l'extrémité de la corde dor- sale par un prolongement du basilaire , ne peut être envisagée comme un caractère classique. Les os delà tête , comme les vertèbres, sont uniquement car- tilagineux , ou revêtus extérieurement d'une lame osseuse. Si la composition de cette tête rappelle en partie , dans l'un et l'autre genre, celle de la tête des poissons; elle présente aussi des caractères qui la distinguent de tout autre animal vertébré ; tels sont les frontaux antérieurs qui se détachent du crâne dans la plus grande partie de leur longueur et lui forment une seconde voûte , en se portant en arrière , où ils finissent en pointe. Des cartilages labiaux, qui se voient à l'une et l'autre mâchoire, paraissent analogues à ceux des sélaciens. Deux autres petites pièces, attachées au-dessus l'une de l'autre par des ligaments, la supérieure au temporal articulaire , l'inférieure à la branche TRAVAUX INÉDITS. 399 hyoïde et à la mâchoire inférieure, ont été considérées sjénérale ment comme des rudiments de pièces operculaires. Mais les branchies internes avaient besoin de leviers et de muscles pour le mécanisme de leur respiration, et conséquem- ment pour agrandir l'ouverture de la cavité branchiale , ou pour la fermer. Cette nécessité explique la présence de ces pièces et de leurs muscles. 4. Des extrémités paires. Les extrémités paires diflerent sensiblement d'un genre à l'autre et s'éloignent smgulièrement , dans leur composition, de celle des Poissons , mais encore davantage de celles des Am- phibies. Dans le Lepidosiren paradoxa^ les membres thoraciques ont pour toutes les pièces de l'épaule , deux cartilages claviculaires, qui se joignent en avant et s'écartent en arrière, pour supporter par cette extrémité le reste du membre, qui consiste en un car- tilage effilé en alêne,- d'environ quatre à cinq centimètres de long. Dans le Protopterus de M. Peters, les cartilages claviculaires tiennent au crâne par un scapulaire ; et le filet cartilagineux ^ principale pièce de la partie libre et extérieure du membre, se compose d'une série de petites pièces articulées bout à bout ; elles supportent en avant une étroite nageoire, soutenue par une double série de rayons, dont la seconde est analogue à ceux de la nageoire caudale. Le bassin est un cartilage impair de forme allongée qui se ter- mine en pointe en avant , et qui a sur les côtés de ses deux extré- mités des apophyses dont la dernière supporte le membre de ce côté ; c'est un filet libre, semblable à celui du membre antérieur, nu dans le Lepidosiren^ et portant une nageoire dans le Pro- topterus. 5. De Vencéphale , des nerfs et des organes des sens. Rien d'absolument caractéristique n'existe, à notre avis, dans Torigine et la distribution des nerfs et dans la composition de l'encéphale, qui puisse déterminer à séparer le Lepidosiren o\x le Protopterus des Amphibies^ et à les réunir aux Poissons. Au contraire, l'encéphale rappelle celui du ménohr anche» L'œil a quatre muscles droits, son crjstallin est globuleux. H n'a ni iris, ni corps ciliaire , ni glande choroïdale; la capsule 400 UEVDE zooLOGiQUK. {Novembre 1846.) olfactive très-singulière a sous la lèvre supérieure un premier orifice et très en arrière un second , qui donne à ces organes le caractère perméable des narines d'amphibies ou d'autres ver- tébrés qui respirent Tair en nature. Mais l'organe de l'ouïe composé d'une capsule cartilagineuse sans fenêtre ovale, renfermant trois canaux demi-circulaires et deux sacs membraneux vestibulaires remplis de concrétions, dont l'un rudimentaire, rappelle celui des Poissons et plus particuliè- rement des Cyclostômes. 6. Des muscles. Si nous pouvions entrer dans les détails des muscles du corps, des membres, du mécanisme de la mastication, de la déglutition et de la respiration, nous indiquerions bien des analogies avec ceux que nous avons décrits avec M. Cuvier , il y a bien des an- nées , dans l'Axolotl ( l ). 7. Des organes d'alimentation. Ce qu'ils offrent de plus singulier, ce sont les dents compo- sées d'apophyses tranchantes des os palato-maxillaires etmandi- bulaires , imitant des incisives , disposées irrégulièrement et recouvertes d'une couche mince d'émail. Elles ont beaucoup de rapport avec celles des Chimères , et elles rappellent , pour leur composition de substance purement osseuse recouverte d'é- mail , les dents formées par les apophyses épineuses inférieures des vertèbres cervicales du serpent dont on a fait le genre Ra- chiodon. Il n'y a donc rien dans cette composition qui caractérise ex- clusivement la classe des Poissons. La valvule spirale de l'intestin serait plus favorable à ce rapport; aucun Reptile ou Amphibie n'en ayant montré une semblable. On a cru à tort que la rate manquait; elle est attachée sous le péritoine en arrière de l'estomac et se prolonge sur le com- mencement de l'intestin. Mais on n'a trouvé ni glandes salivaires ni pancréas. 8. Des organes génito-ur inaires. Ils sont semblables , dans presque tous leurs détails , à ceux (1) Recherches anatomiques sur les Reptiles douteux; par M. CuYler, Paris, 1807, p. 38 et 34. TRAVAUX INRDITS. 401 -âes Salamandres ou d^autres Amphibies , et ils ne pourraient t'Xre comparés aux mêmes organes chez les Poissons, excepté à -ceux des Sélaciens. Ceux des femelles sont les mieux connus. Ce sont deux ovaires composés d'une enveloppe péritonéale et d'une mem- brane nutritive formant un sac allongé divisé en comparti- ments, où l'on observe des ovules dan» différents degrés de dé- veloppement ; et deux oviductes ayant chacun un orifice péritonéal séparé , évasé en entonnoir. Ces canaux forment ensuite de nombreux replis , montrant des parois plus glanduleuses vers le milieu de leur longueur; ils se terminent dans le vestibule par un orifice unique percé entre ceux des deux uretères. Chez les mâles , il y a au bord externe et postérieur du testi- cule , un canal déférent replié. On ne dit pas où il aboutit , ni la structure de la glande spermagène qui devra être étudiée avec soin. I es reins étroits , allongés , multilobes , reçoivent une grande partie de lear sang d'une veine-porte rénale considérable. La vessie urinaire a des parois très-minces ; son orifice dans le vestibule est de quelques millimètres en arrière de celui du rectum. Cet orifice est séparé de même des uretères, ainsi que cela a lieu généralement chez les Reptiles et les Amphibies , où les parois de cette vessie sont très-vasculaires et ont offert à M. I>. des vaisseaux sanguins nombreux, injectés d'un sang vermeil (1); voilà pourquoi il l'a considérée , ainsi que M. Owen , comme une allantoïde permanente. Sa position au-dessus du rectum , et son orifice en arrière de celui du gros boyau, ont été envisagés comme un caractère in- contestable de la classe des Poissons ; mais l'existence d'un ves- tibule génito-excrémentitiel diminue beaucoup ici la valeur de ce caractère, appartenant au plan de composition organique de la , plupart des animaux de cette classe. Une circonstance, absolument insolite, dans le type des ver- tébrés , est la position as;y métrique, un peu à gauche ou à droite de la ligne médiane , suivant les individus , de l'orifice externe du vestibule génito-excrémentitiel. fl) Voir le Mémoire de M. DuTcrnoy, «ur les organes génlto-urînalreg dei Reptilet, 1« a l'Académie des Sciences, en juillet et septembre t8;4. Tome I\. Année 184G. 2ii 402 KEVDK zooLOGiQOK {Novemhre 1846.) Deux canaux péritonéaux , ayant un seul orifice dans îe cloaque, qui existeraient suivant M. Owen, dans son Proto- pterus, dont M. Peters ne fait pas mention dans le sien , et qui manqueraient dans le Lepidosiren , doivent encore être ajoutés aux caractères distinctifs de ces deux genres. A en juger par toutes ces différences, que nous avons succes- sivement indiquées, dans les branchies plus développées, dans l'existence des branchies externes , dans la disposition et les pro- portions des vaisseaux qui vont aux branchies , dans les nageoires ajoutées aux membres pairs , le Proiopterus , avec ses plus grandes écailles, se rapprocherait plus encore des Poissons que le Lepidosiren. Cependant l'existence simultanée d'un double organe de res- piration pour l'air et pour l'eau , la structure particulière des branchies, leur peu d'importance , qui diminue encore avec l'âge ; le mode de circulation du sang dans ces deux sortes d'or- ganes, ne nous permettent pas de considérer ces animaux comme . des Poissons. Ce sont pour nous des Amphibies , qui se rappro- chent des Poissons , encore plus que les autres Amphibies , par la composition singulière de leurs extrémités paires, surtout de celles du Protopterus, et de leur nageoire verticale ; par les lignes poreuses et les canaux muqueux de leurs téguments ; par l'absence d'une fenêtre ovale dans le labyrinthe de leur oreille et la présence de deux sacs remplis de concrétions ; par les deux petits cartilages operculaires pour le mécanisme de la respiration. Mais il ne faut pas perdre de vue que, chez ces ani- maux , la respiration par les branchies a beaucoup moins d'im- portance relative que celle des poumons, au contraire de ce qui a lieu chez les Amphibies pérennibranches. Telle a été la conclusion de M. D. Si l'on compare, a-t-il ajouté, le genre Protopterus au genre Lepidosiren , et l'individu plus petit , de ce dernier genre, étudié par M. Hyrtl, aux individus plus grands de la même espèce, disséqués par M. Bischoff ; on trouvera que ces animaux pourraient bien être sujets à une lente métamorphose, à la suite de laquelle les organes de la res- piration branchiale disparaîtraient entièrement , comme cela arrive à VAmphiuma et au Menopoma. Ce seraient donc des larves destinées à vivre dans des eaux peu profondes, où elles viendraient à la surface respirer l'air. TRAVAUX INKDITS. 403 et chez lesquels le développement précoce des organes de la génération aurait lieu , avant qu'elles arrivassent au dernier terme des métamorphoses de leurs organes de respiration et du développement de leurs os, si jamais elles y arrivent? En rappelant le principe des caractères dominateurs et subor- donnés, pour juger de la valeur de l'ensemble des rapports d'organisation que les animaux peuvent avoir entre eux, le pro- fesseur, a insisté de nouveau sur l'importance que M. Cuvier avait reconnue dans ceux tirés de la respiration et de la circula- tion , pour caractériser les classes des Vertébrés. Les Cétacés , parmi les Mammifères, sont un exemple frap- pant des modifications , non-seulement extérieures, mais pro- fondes, qui ont lieu dans l'organisme d'une classe, pour adapter l'existence d'un groupe de cette classe à un milieu pour lequel la grande majorité de la classe n'est pas organisée. Le Cétacé respire encore l'air par des poumons de Mammifère, et cependant il ne peut sortir de l'eau et s'échouer, sans périr. Il a reçu dans sa forme , dans son squelette conséquemment et dans ses muscles, dans ses extrémités, dans ses téguments, dans sa nageoire dorsale surtout, dans sa nageoire caudale, dans ses organes des sens , des modifications qui le rapprochent des Poissons, dont il doit partager le séjour, sans y respirer de la même manière. Appliquez ces idées aux Amphibies et particulièreinent à la famille dont nous avons analysé longuement les rapports , et vous jugerez que nos conclusions sont conformes aux principes de la méthode naturelle , qui prescrit non-seulement d'exa- miner l'ensemble de ces rapports; mais encore d'apprécier leur valeur relative , pour reconnaître les groupes naturels des ani- maux et leur divers degrés , qui constituent les cadres de cette méthode. KXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE. Fig. \ . Tête du Lepidosiren paradoxa^ vue en dessous et de côté. a. Commencement de l'œsophage. b . Extrémité antérieure du bulbe. c. c. Tronc commun des deux premiers arcs branchio- aortiques. 404 REVDii 7A)OM)GigoF,. [Novembrc 1846.) L^ premier arc donne une artère sublinguale, puis l'artérc de la branchie accessoire {e). 11 se réunit en (/) au second arc pour former la racine de Taorte de son côté. Le troisième arc [d. d.) donne de sa partie supérieure une branche [x) qni se bifurque pour fournir les artères des bran- chies attachées aux bords des troisième et quatrième fentes bran- chiales ; cet arc envoie ensuite un court canal artériel (m) à la racine de l'aorte et se termine comme artère pulmonaire {n). (g) Aorte, [h) Artère céliaque. (^). Sortie de la troisième paire de nerfs à travers le cartilage qui répond au temporal articulaire (os carré), (l) Sortie du nerf vague ou pneumogastrique, (o) Nerf latéral, {t) Nerf qui tient lieu de sympathique, (w) Nerf qui va au muscle droit inférieur. Fig. IL Figure schématique de la circulation branchiale dans le Protopterus de Quillimané. L Premier arc branchio-aortique. I'. Sa première branche qui se sous-divise en artère sous-maxil- laire 1% et en artère branchiale P. 1* Continuation du premier arc aortique. Cet arc fournit la carotide postérieure 1*. c. c. Rameaux externes ; c' rameaux internes de cette artère. IL Deuxième arc branchio-aortique. II' Artère pour la branchie externe. III. Artère branchiale de la première des trois branchies postérieures ; elle fournit une artère III' à la branchie ex- terne. IV. Artère branchiale pour les deux dernières branchies. IV' Artère de la dernière branchie. IV" Artère de la branchie externe. A. Veine branchiale de la première branchie , qui devient là carotide antérieure ; A' rameau interne ; A' rameau ex- terne, B. C. D. Veines branchiales des trois dernières branchie». B' et C. Veines des branchies externes. E. Racine de l'aorte. F. Artère pulmonaire. G. Aorte descendante. litmie zoaJ jâ4(). \ /}/!/; Zemeraerû Para Y\i. 1 . Circulation du Lepidosireii FiÇa.DuProtoplerus. TRAVACX INÉDITS. 405 Db LA FAMILLE DES LiTQOPHAGES de Lamarck et des genres qui la composent ; par C.-A Recluz , pharmacien à Vaugirard. Obligé par la nature de nos occupations sur les mollusques des côtes de France , de revoir toutes les espèces de nos mers et les genres auxquels on lésa rapportées , nous avons reconnu dans cet examen : 1* que les genres de cette famille devaient subir un autre classement que celui proposé par Lamarck ; !2« que des changements devaient être opérés dans la constitu- tion de quelques-uns d'entre eux ; 3« et enfin qu'un genre ayant appartenu autrefois à cette même famille , et qui d'abord par- faitement caractérisé par son auteur, méconnu peu .de temps après sa découverte, puis ensuite mieux apprécié sur d'autres espèces avait été reconstitué , mais injustement , sous un nou- veau nom , par un autre conchyliologue. Après avoir décrit l'histoire de cette famille , nous nous som- mes occupé de la question soulevée depuis longtemps sur le moyen employé par ces mollusques pour perforer la pierre ; ensuite nous avons donné le tableau des espèces connues des genres dont il a été question dans ce mémoire. Avant que Linné saisit le timon de l'histoire naturelle et portât dans cette science le flambeau de son génie , quelques auteurs tels que Lister et Gualtieri avaient fait figurer des coquilles perforantes appartenant à la famille des lithophages de Lamarck , telles sont r 1° La Saxicava rugosaLk. — Lister, An. angl., p. 172, t. 4, f. 21. Pholas nos ter. 2® La Saxicava arclica Phil. — Lister, Concb. syn., t. 426. Chama Pholas. 30 La Venerupis divaricata Nob. — (Yen. divar. chem.) — Lister, Augusta conch., t. 310, f. 146. 40 La Venerupis Irus Lk. —Gualt, Index test., t. 95, f. A. Linné, Olivi , Retz, Chemnitz , Lamarck , Fleuriau de Bel- levue , Montagu et Brocchi , décrivirent ensuite des coquilles faisant partie de cette famille. Tous ces auteurs , à l'exception de Linné et des deux savants français, rapportèrent au genre Vénus de Linné les espèces qu'ils connurent. C'est ce que témoignent les noms de f^enus cancellata Olivi {F'en, Irus I^mk.;); renus lithophaga Retz {Fenerupis lithophaga 406 REvuK zooLOGiQDF. {Novemhre 1846.) Phil.) , Fenus divaricata et Fenus lapicida , Chemnitz , Fe- nug saxatilis Fleuriau (Tenus perforans Montagu) , Fenus rupestriSy Brocchi , etc., donnés par ces conchyliologues à ces coquilles perforantes. Linné , dans le classement de son Donaœ Irus , trompé par la forme générale de cette coquille et par les deux dents de la charnière de l'individu quMl avait sous les yeux, l'admit dan» les Donaces. Il est probable que si le célèbre auteur eût eu aussi de ces coquilles à 3 dents sur une valve , la variation de la charnière l'eût porté à admettre cette espèce dans un autre genre. C'est d'autant plus probable qu'Olivi , l'un des sectateurs de son système, a transporté cette coquille dans les Vénus. Parmi les espèces de cette famille , Linné connut quelques indi- vidus d'une Saxicave , d'un volume et d'une forme variables, qu'il divisa en deux espèces réparties ensuite dans deux genre» différents. L'adulte est la Mya arctica qui manquait du carac- tère essentiel des Myes [dente solido crasso^ patulo , vacuo) puisqu'il avait reconnu que la charnière était sans dents : cardo vix ullus ; le jeune est son Solen minutus , qui ne diffère , d'a- près la description de Linné lui même , que par son volume (1), Cette Saxicave retrouvée par Oth. Fabricius et Muller en Europe , par Say et M. Gould , dans l'Amérique du Nord , est sujette à prendre beaucoup de formes différentes. C'est la Saxi" eava distorta de ces deux derniers auteurs donl il paraît qu'on a fait depuis plusieurs espèces de genres différents en Europe. A Lamarck et Fleurion de Bellevue , qui se sont le plus occu- pés des coquilles perforantes, commencent la réforme introduite dans ces coquilles. Dès le principe de sa méthode de classification, Lamarck ayani à classer des coquillçs perforantes privées de pièces accessoires, forma pour elles un genre nouveau dans son Système des an. s. vertèbres publié en 1801. Ce genre, qu'il nomma Petricole^ avait pour caractères : Petricole. Coquille transverse , inéquilatérale , un peu bâillante aux deux bouts , ayant deux impressions mus- culaires. Deux dents cardinales sur une valve et une dent car- dmale bifide sur l'autre. Ligament extérieur , 1. c, p. 121. (1) Selon Sprengel (Natorhistorle-selskabett skrlrter, Kiobeoh ,|1790. S-S. B. 8°) , le So- len minulut, Linné et Mya orctica Lloné ne diiïàreni psi l'un de l'autre (Schumacber, DMti,!». lis) TKAVADX INÉDITS. 407 A ce genre Lamarck rapporte 1*> la Fenus lithophagaàe Retz, acta acad. Taurin, vol. 3, p. 1 l,et la nomme Petricolasulcata; 2° la Fenus lapicida Chemnitz , Conch. 10. p. 356, t. 171, fig. 1664-1665, qu'il désigne par le nom de Petricola costata ; et 30 son type Petricola striata , que cet auteur rapproche , mais avec doute , du Donax Irus de Linné. Ce genre pétricole, ainsi constitué , méritait d*être adopté, en lui faisant subir, toutefois, quelques corrections dans les espèces introduites par Lamarck. En effet , des quatre citées par cet au- teur, une seule lui était parfaitement connue , c'est sa Petricola striata , qui lui avait servi à décrire le genre; quant aux autres, il les avait empruntées aux figures publiées par les au- teurs. Cette association devint, par la suite , la cause d'une méprise , bien que M. Fleuriau eût signalé à Lamarck et eût mentionné dans son mémoire , que la coquille de Retz ne cadrait pas avec la caractéristique du genre publié dans le Sys- tème des animaux sans vertèbres, M. Fleuriau de Bellevue s'occupa, en 1802, d'un travail remarquable dans lequel il attira l'attention sur les coquilles lithophages. Son mémoire, inséré dans le Journal de phy^%ique de Lamelherie de germinal an x (1802), p. 345, a pour titre : Mémoire sur quelques nouveaux genres de Mollusques et de Fers lithophages , et sur la faculté qu'ont ces animaux de percer les pierres. Dans ce mémoire, qui est trop peu connu , M. Fleuriau établit trois nouveaux genres de coquilles de mol- lusques ayant pour base l'absence , le nombre ou la forme des dents de la charnière ; ces genres portent le nom de RupeUaire, Saxicave et Rupicole. Quiconque a eu connaissance de cet écrit et a pu juger la valeur de ces genres, a dû être surpris du peu d'attention qu'on leur a prêté. En effet , si les Saxicaves ont paru mériter une distinctk)n particulière , elles ont été assez peu appréciées pour qu'on ait établi plus tard trois autres genres avec d'autres espèces congénériques. Son genre Rupel- iaire , reconnu bientôt après variable dans le nombre des dents de sa charnière, aurait pu être adopté en lui faisant subir une légère modification exprimant ce caractère. Celui des Rupicoles^ qu'il avait parfaitement caractérisé par la nature delà dent très- remarquable, et décrit selon les règles de la science, bien avant que I^each imposât le nom de Thracie à des espèces 408 RKVUK zooLociFQUK. [Novemhre 1846.) exactement du même genre , comme nous avons pu nous en assurer par l'examen du type du savant de la Rochelle, remis par lui à Lamarck et conservé dans le cabinet de ce professeur, reposait sur un caractère tranché et propre à attirer Pattention des conchiliologues de l'époque. N'est-il pas regrettable qu'on ait assez méconnu , surtout en France , les droits de M. Fleu- riau pour substituer à sa découverte un autre nom générique , d'autant plus que celui de Thracie imposé par Leach à des ca quilles que Montagu confondait improprement avec ses Li- gules , n'était appuyé d'aucune description et devait par consé- quent rentrer dans la catégorie de ces noms de collection que les savants de tous les pays rejettent , à juste titre , de la nomenclature des siences naturelles ? Cuvier fut le seul , comme nous le verrons dans le cours de cette histoire , qui sentit assez: la valeur de ce genre pour le mentionner dans son Règne animal ; mais comme son ouvrage, au moin» pour les mollus- ques, n'avait la forme que d'une histoire rapide de ces animaux, et ne contenait aucune description d'espèce , il fut moins con- sulté que les traités où elles se trouvent longuement reproduites, et l'écrit de Cuvier devint l'unique protestation en faveur du genre institué par M. Fleuriau ! IN'est-il pas à craindre que si l'on s'habitu* à méconnaître les droits justement acquis , on ne finisse par oublier les travaux de chacun, et que bientôt la con- fusion envahissant le sanctuaire de la science , celle-ci ne retombe dans le chaos d'où tant d'efforts et de persévérance l'ont fait sortir ! Pour nous, partisan des droits acquis par des titres incontestables, nous nous efforcerons, dans nos écrits, de réhabiliter les découvertes de nos devanciers ; et afin de ne point négliger cette cause, nous commençons par rejeter le nom de Thracie, comme postérieur et surabondant , pour lui restituer celui de Rupicole injustement relégué dans l'oubli. M. Fleuriau a donné de ses genres , la description suivante : lo RuPELLAiRK (Bupellaria), Coquille transverse inéquilaté- rale, bâillante; extrémité antérieure comprimée et postérieure bombée. Deux dents cardinales crochues sur chaque valve , une simple et Vautre bifide , alternant. Ligament extérieur . Veux impressions musculaires. M. Fleuriau prend pour type sa Rupellaire striée [Petricola ruperèlla Lamark) et ajoute la f^enus lithnphaga de Retz qm TRAVADX INÉDITS. 409 appartient aussi à ce genre , en faisant remarquer que cette coquille était inconnue à Lamarck lorsqu'il la citait comme ap- partenant à son genre Pétricole. C'est la Petricola La Jonkairii^ de Payraudeau, ainsi que nous nous en sommes assuré. 2o RupicoLE. (Rupicola) . Coquille transverse, inéquilatérale y un peu bâillante aux deux extrémités. Charn\ère sans dents ni callosités , ayant une fossette semi-lunaire en saillie inté- rieure sur chaque valve , accompagnant le ligament cardinal. La Rupicole concentrique est le type de ce genre ; c'est l'espèce que Lamarck nomme Anatina Rupicola , dans sou Histoire des animaux sans vertèbres, et qu'il a placée après son Anatina Myalis qui appartient aussi aux Rupicoles. 3° « Saxigave [Saxicava). Coquille transverse, inéquilatérale, bâillante, sans dents , ni callosité, ni fossette. Ligament ex- térieur. » Ce genre a pour type la Saxicave ridée de l'auteur, qui de- puis, reçut à tort le nom de Saxicava gallicana Lamarck. Dans son mémoire , M. Fleuriau nous semble avoir reconnu les rapports qui lient les Saxicaves avec les genres de la famille des Tubicolés de Lamark lorsqu'il dit : Les valves un peu con- tournées et dépourvues de dents, ressemblent aux petites valves de Fistulanes. îious devons signaler aussi que, dans ce même mémoire, M. Fleuriau a fait connaître un des premiers une autre coquille perforante qu'il a reconnue de suite appartenir au genre Vénus. Cette espèce, qu'il a nommée Feny,s saxa- tilis, a été aussi méconnue que son genre Rupicole et décrite un peu plus tard par Montagu sous le nom spécifique de Fenus perforans , nom que Lamarek a reçu sur l'autorité de Leach tout en caractérisant l'espèce sur les types mêmes de M. Fleuriau î Cette coquille n'est pas une Vénérupe, quoique perforante f c'est une espèce du genre Vénus tant par les caractères de s» charnière , de ses impressions , de son fades, que par ceux de son animal conformes aux Vénus de la section du genre dont M. Sowerby a fait ses Pullastra. Maintenant que nous venons d'énumérer les caractères des- genres institués par M. Fleuriau, ne doit-on pas s'étonner qu'on ne les ait pas tous appréciés à leur juste valeur, puisqu'il ne fallait pour cela qu'en examiner seulement les espèces? En outre de ces genres , le savant conchyliologue de La 410 REVOB zooLOGignE. [Novembre 1846.) Rochelle traite dans son mémoire du moyen qu'emploient le» mollusques lithophages pour s'introduire dans la pierre. Après avoir combattu Topinion émise par Réaumur et adoptée par Lafaille , autre naturaliste de la Rochelle, qui , n'ayant aperçu de jeunes Pholades que dans la glaise , pensaient que celle-ci se transformait en pierre pendant l'accroissement de ces coquil- les ; il attaque ensuite cette autre opinion qui consiste à admettre que les coquilles perforantes trouent la pierre par un mouve- ment de rotation imprimé à leurs valves. Enfin Sï. Fleuriau pense , non sans quelque probabilité , que ces mollusques em- ploient à cet effet un dissolvant , qu'il croit être un acide tel que l'acide phosphoreux , sans toutefois le démontrer , mais en s'appuyant sur la propriété phosphorique que manifestent quelques animaux de coquilles perforantes. Avant de revenir sur cette question nous allons continuer l'histoire de ces mol- lusques. Faujasde Saint-Fonds publia, dans les Annales du Muséum, t. 1 1 (1808), p. 390 , un mémoire sur un nouveau genre de co- quilles bivalves nommé Clotho. Il proposa ce genre pour une petite coquille perforante qu'il avait trouvée dans une pierre calcaire du département de la Drôme , à la suite d'une fouille , avec une espèce de Cardite fossile , dans laquelle le type de son genre Clotho était logé. Ce savant ajoute , que l'ayant montrée à Lamarck , ce célèbre professeur y reconnut des caractères pro- pres à constituer un nouveau genre. Fort de cette opinion , Faujas en publia les caractères suivants : «Clotbo, Testa bivalvis, inœquivalvis, subaequilateralis , striata ; Dens unicus^ bifidus , recurvatus , testae oppositae in- sertus ; impressiones musculares duo latérales ; ligamentum internum. » A en juger par cette description, on doit aisément concevoir que ce genre paraît différer suffisamment des Pélricoles de Lamarck, par son ligament interne et l'unique dent de chaque valve; aussi fut-il accepté comme indépendant de celles-ci et d'autres genres connus , par MM. de Blainville, Rang et M. de Basterot. Mais ce dernier géologue en fit selon nous une appli- cation malheureuse en y rapportant une espèce d'onguline fossile des terrains tertiaires du Bordelais , ce que nous avon» pu juger au moyen d'un individu identique de cette localité. TRAVAUX INÉDITS. 411 Cette onguliue est polymorphe , également pourvue de deux dents à la charnière , dont une bifide ; mais le caractère le plu» distinctif, c'est que Vimpression de son manteau est simple. Fanjas a publié de son espèce de bonnes figures, pi. 17, f. 4-6, » l'appui de son mémoire , figures que les auteurs cités n'ont sans doute consultées qu'imparfaitement, mais dont l'étude a été probablement la cause que Lamarck n'a pas adopté ce genre. Après les avoir examinées nous avons acquis la conviction que le type du genre Clotho n'était autre chose qu'une espèce d'un genre connu. Si le peintre et le graveur ont reproduit fidèle- ment la nature , Faujas n'a pas déterminé exactement les carac- tères de la coquille qui, pour nous, est une espèce du genre Rupellaire de M. Fleuriau de Bellevue. C'est ce que dénotent la forme générale , les impressions et surtout les caractères et le nombre des dents de la charnière. En voici la description ; Le type du genre Clotho , d'après les figures du mémoire de Faujas, est une coquille ovale , transverse, inéquilatérale (le côté postérieur étant d'un tiers environ plus étendu que le côté antérieur) et paraissant équivalve. La charnière se compose de deux dents sur la valve droite (la seule vue en dedans) , Vùntérieure simple , la postérieure sillonnée en long et pro- fondément bifide. Il en est sans doute de même sur l'autre valve avec une transposition des dents. Les impressions muscu- laires sont ovales arrondies. L'impression palléale profonde , oblongue et un peu sinueuse supérieurement , avec Vangle du manteau profond , étroit et aigu. Le ligament est allongé des crochets au côté postérieur , enfoncé dans les nymphes , mais saillant à Vexlérieur. Lamark dans son Extrait du cours (1812), p. 1 08, forma une famille des coquilles perforantes , sans pièces accessoires , sous le nom de Lithophages , avec les genres Saxicave , Rijipicole , Pétricole et Rupe|laire. Il la caractérisa ainsi : « Famille des Lithophages. Coquilles térébrantes , sans pièces accessoires , équivalves, ayant deux impressions musculaires séparées , laté- rales, et im ligament extérieur. Animal pourvu d'un pied épais, souvent subcylindrique. » C'est ce qui résulte desdivisions dicho- tomiques de sa classification générale des mollusques acéphales. Lamarck a peut être été déterminé à la formation de cette fa- mille , par les observations et les faits intéressants contenus dan» 412 REVDE zooLOGiQDK. {NoveîTibre 1846.) le mémoire de M. de Fleuriau et qu'il a appre'ciés d'une ma- nière toute particulière. 'A. cette époque de la conchyliologie , alors que les animaux de ces genres étaient inconnus et que les caractères de leur test étaient les seuls sur lesquels on pouvait asseoir les genres et les grouper en famille , il n'était pas éton- nant que l'on pût croire à des rapports assez grands lorsque , à des mœurs semblables, venaient se joindre des caractères tels qu'une coquille à peu près de même forme et d'un volume approchant , inéquilatérale , bâillante aux deux extrémités , un ligament extérieur , et une sorte de gradation dans le nom- bre des dents de la charnière ; mais lorsque la connaissance des animaux de quelques-uns de ces genres vint éclairer l'opinion des savants, ce groupe laissa des doutes dans l'esprit des classi- ficateurs. Cinq ans après, Guvier publia une classification générale des mollusques, fondée comme celle d'Adanson sur les caractères des animaux et des coquilles. Dans cette distribution méthodi- que des genres , ce savant naturaliste répartit ceux des mollus- ques connus d'après les rapports zoologiques qu'il lui fut possible de saisir, et, il faut l'avouer, il fut assez heureux dans ses conjectures sur les genres de coquilles dont il ne put voir les animaux, soit que ses grandes familles favorisassent sa clas- sification, soit qu'il pénétrât mieux les rapports des genres entre eux. Sa méthode tient de celle d'Adanson, de Poli, de Linné et Lamarck. C'est une sorte de transition entre les systèmes de clas- sification des deux derniers auteurs. Les grandes divisions zoo- logiques sont faites d'après les principes d'Adanson et de Poli et les familles représentent à peu près les grands genres Linnéens. Cependant ses divisions de premier ordre sont modi* fiées selon les connaissances acquises , depuis la mort de Linné, par les travaux de Muller, de Poli et ceux de Cuvier lui-même sur les animaux mollusques. Lamarck, dans sa méthode de clas- sification avait proposé ses genres comme des groupes distincts et indépendants les uns des autres ; Cuvier suivit un autre plan plusenrapport avec les principes du système conchyliologique de Linné , qui formait des grandes sections dans ses genres. Ainsi , en admettant ceux de ces derniers nouvellement établis, il les classe de telle sorte qu'il rattache à un genre bien cir- TRAVAUX INÉDITS. 413 conscrit d'autres groupes de moindre importance qu'il qualifie de sous-genres. C'est, comme Ton voit, des sortes de tribus plu- tôt que des genres proprement dits dont les sections secondaires représentaient des divisions d'un autre ordre. Voici Texposé du classement que Cuvier fit subir aux genres de la famille proposée par Lamarck. Cuvier classe un genre qu'il nomme Pétricole dans sa famille des Cardiacés, entre les Vénus et des Corbules , à la suite des Gapses de Bruguière , dont il fait un sous-genre des Vénus , comme de ses Pétricoles. Il caractérise ensuite ce genre de la manière suivante : € Pétricole [Petricolà). Les Pétricoles , qui ont de chaque côté deux ou trois dents à la charnière , bien distinctes , dont une fourchue. Leur forme est plus ou moins en cœur ; mais comme elles habitent l'intérieur des pierres , elles y deviennent quelquefois irrégulières. D'après l'inspection des bords du manteau , leurs tubes doivent être grands. » Cuvier rapporte à ce genre la f^enus lapicida de Chemnitz , Conch. 10, pi. 172 f, 1664, et les Jîupellaires deFleuriau; puis il ajoute avec doute : — Donax Irus ? Chemnitz 6, pi. 24, f. 270 (Cuv. Règne anim. t. 2, p. 485). Nous ferons remarquer ici que le genre Pétricole de Cuvier n'a plus la même valeur que celui de Lamark ; car les Pétricoles du syst. des anim, s. vertèbres n ont que deux dents sur une valve et uneseule sur l'autre ; et cette disposition de la charnière, qui est constante dans ce genre , correspond exactement avec l'organi- sation particulière du mollusque de ces coquilles. Mais Cuvier n'en jugea pas ainsi : croyant ces coquilles sujettes à des chan- gements dans le nombre des dents, et attribuant peut être à leur charnière trois dents sur chaque valve dans l'état d'intégrité on de perfection de celle-ci , il ne fit pas mention du caractère des espèces appartenant au genre de Lamarck tout en lui em- pruntant le même nom. Par ce fait , Cuvier a porté la confusion dans la nomenclature, ce qu'il aurait pu éviter en substituant le nom de Rupellaire à celui de Pétricole. Nous verrons par la suite que les Pétricoles de Cuvier ne sont autre chose que les Vénérupes de Lamarck unies aux Rupellaires de Fleuriau , et qu'ainsi transformé le genre de Cuvier mérite d'être adopté sous ce dernier nom , après en avoir retiré les véritables Vénus, 414 RKVDE zooi.oGiyuK. [Novcmbre 1846.) Cuvier n'ayant peut-être pas connu en nature les Saxicares de M. Fleuriau établit malheureusement pour celles dont il observa l'animal un genre nouveau, celui des Byssomies , et conserva indépendant celui du naturaliste de La Rochelle et les Hiatelles de Daudin. Voici ce qu'il dit de ces genres : « C'est dans le voisinage desPanopes (Panopées Lamarck) que doivent venir, sans doute , les Saxicaves de M, Fleuriau de Hellevue ; petites coquilles creusant l'intérieur des pierres » (Guv., l. c, p. 489 en note). Après le genre Anatine et avant les Glycimères , cet auteur ajoute en note , l. c.^ p. 489 : « Je pense que les Bupicoles de M. Fleuriau doivent être voisines de ce sous-genre. Elles vivent dans l'intérieur des pierres, comme les Pétricoles , les Pho- lades. » D'après cela , c'était à titre de sous-genre des Anatines que Cuvier conservait et envisageait les Rupicoles. Après les Gastrochènes, l. c, p. 490 , il parle ainsi des Bysso- mies. ■ Les Byssomies sont des coquilles oblongues et sans dent marquée ; ont l'ouverture pour le pied à peu près dans le milieu de leurs bords et vis-à-vis des sommets. Ils pénètrent aussi dans les pierres , les coraux. — On en a un très-nom- breux (sans doute volumineux) dans la mer du Nord , qui est pourvu d'un byssus. — Mytilus pholadis, MuWer^Zool. dan. t. 87, *f. 1,2,3, ou Mya bussifera Oth. Fabricius, Fcttin. Groenl.9 Ensuite viennent les Hiatelles de Daudin. « Les Hiatelles ont la coquille bâillante pour le passage du pied vers le milieu de «es bords , comme les précédents, mais leur dent de la charnière est un peu plus marquée. Leur coquille a souvent en arrière des rangs d'épines saillantes. — Elles se tiennent dans le sable, les zoophites , etc. La mer du Nord en possède une Soten mi- nutus Linné, Chemnitz, 6, t. 6, f. 51, 52 ou Mya arctica Oth. Fabr. Fauna groenlandica , qui paraît la même que l'Hiatelle à une fente Bosc, coq., t. 3, p. 21, n° t , l'Hiatelle à deux fentes, id., n° 2, Cuv., /. c, p. 491). C'est dans la famille des Enfermés que Cuvier réunit les Saxicaves et Rupicoles de Fleuriau , les Hiatelles de Daudin et son genre Byssomie , et c'est avec raison , parce qu'en suivant les principes de la classification des mollusques acéphales adoptés par le célèbre zoologiste , c'était là la véritable place que devaient occuper ces mollusques. D'où il résulte selon nous que TR4VADX INÉDITS. 415 Cuvier avait mieux jugé des rapports entre ces animaux que Lamarkne l'avait fait précédemment , car nous verrons qu'il y a entre ceux-ci et les Gastrochènes une grande affinité , tandis qu'elle est nulle entre ces genres lesPétricoles et les Vénérupes. Mais il y a néanmoins cette remarque à faire que les Byssomies de Cuvier et les Uiatelles de Daudin ne diffèrent que spécifi- quement des Saxicaves de M. Fleuriau , et en cela le célèbre zoologiste a eu tort de ne pas les réunir ou du moins de décrire ces genres à la suite les uns des autres. S'il en eut agi ainsi , personne n aurait pu sérieusement l'en blâmer, par le motif que si leur charnière différait à peine , l'animal de quelques-uns lui étant inconnu, la réserve , dans ce cas, eût paru louable, Lamarck , dans le tome 5" de son grand ouvrage , V histoire naturelle des animaux sans vertèbres, seuible n'avoir pas voulu profiter des travaux de ses devanciers, comme Cuvier l'avait fait à l'égard des indications de famille entrevues par M. Fleuriau pour ses Saxicaves, mais il n en explique pas le motif ; Lamarck maintint donc les rapports qu'il avait précédem- ment établis dans l'exposilion de la famille des Lithophages. Cependant il ne considérait pas cette famille comme naturelle , attendu qu'il dit, p. 4tiU de cet ouvrage , dans les généralités sur sa division des Couchifères tenuipèdes, que « cette division com- prend quatre coupes distinctes , dont une seule (les Lithophages) paraît plus artiticielle que les autres , sans néanmoins cesser d'être utile , etc. » et p. 499 dans les généralités sur la famille des Lithophages , il ajoute « que les habitudes de ces animaux étant analogue» à celles de la plupart des Pholadaires, ils lui avaient paru devoir s'en rapprocher au moins sous ce rapport, mais que depuis il les en a écartées. » Cela se conçoit, puisqu'il y réunit des genres appartenant par leurs mollusques et leurs coquilles à trois autres familles distinctes et que la na- ture différente de leur charnière devait l'embarrasser. Dans le premier essai de la composition de cette famille, il y avait introduit tous les genres de Lithophages connus, mais privés de pièces accessoires. Il s'avisa depuis , en n'y compre- nant plus que les Saxicaves , les Pétricoles et un genre nouveau, celui des f^énérupeSy qu'il avait formé avec des coquilles pour- vues de trois dents sur une valve et de deux dents sur l'autre. Il ne tint aucmi compte de l'observation de M. Fleuriau sur l'ad- 416 RKVUK zooLOGiyoE. {Novembre 1846.) jonction inutile qu'il avait faite autrefois des coquilles à deux dents sur chaque valve au nombre des espèces citées dans son genre Pétricole de son système des animaux sans vertèbres et confondit , avec celle-ci , les Rupellaires de M. Fleuriau. Il est possible qu'il ait pensé que chez ses Pétricoles une des dents avortât , dans certaines circonstances , par l'effet de la manière de vivre de ces coquilles , et que dans l'état de perfection elles devaient en posséder deux sur chacune d'elles. Si, à cette époque Lamarck avait joui de toute la plénitude de sa vue, il aurait pu s'assurer que ses Pétricoles avaient dans leurs faciès et les dents de ia charnière un cachet qui leur était propre. Il aurait pu également remarquer que les Rupellaires ne se distinguaient de ses Fénérupes que par l'absence de la troisième dent d'une des valves ; car la conformation des dents et des deux sortes d'impressions étaient la même. Cette fusion entrevue et opérée par Cuvier méritait d'être acceptée , en substituant au nom de Pétricole mal appliqué par ce zoologiste , celui de Rupellaire précédemment proposé par M. Fleuriau. On a peut-être pu s'as- surer par l'examen de quelques nouvelles Pétricoles de Lamarck que parfois elles ont une troisième dent sur une valve ; ce qu'ff y a de certain , c'est que nous avons vu cette troisième dent dans quelques individus de ses Petricolla lamellosa, Pholadiformis, et de la Daclylus , Sowerby ^ etc. , tandis que quelques Véné- rupes de Lamarck n'en ont quelquefois que deux sur chacune d'elles. Ex. : P^en. Irus. Nous avons vu, de plus , que les ani- maux des Rupellaires et des Vénérupes ont les mêmes carac- tères zoologiques , comme nous le ferons connaître. Ceci étant compris , il devient hors de doute que la nouvelle association opérée par M. Lamarck, entre son genre et celui de M. Fleuriau, était une faute réelle. Il y a des savants naturalistes qui admet- tent l'utilité d'un changement de nom , toutes les fois qu'un genre mal constitué a été réformé sur d'autres caractères plus convenables ; cela peut être appliqué au genre f^éné- rupe de Lamarck qui se compose des espèces de Pétricoles de Cuvier pourvues de trois dents et par conséquent désasso- ciées de celles à deux dents. Ce nom de Fénérupe paraît lui avoir été suggéré par celui que Brocchi avait donné à la F'enus rupestris ; mais , dans ce genre, Lamarck nous semble s'être exagéré le caractère tiré des habitudes de ces animaux , car il y TRAVAUX INÉDITS. 417 «onfond à tort une espèce , dont il a fait le type de son genre , ■et que M. Fleuriau avait parfaitement distinguée et reconnue appartenir aux Vénus. En effet , outre que la F'enus saxatilis à trois dents pectinées sur les deux valves , comme les Fenus pullastra, decussata^ Jîhomboïdes, Pennant {Fen. Virginea Maton, Lamarck , mais non Linné dont Tespèce a reçu à tort de Born et Lamarck le nom de Fenus callypiga), etc., l'animal de cette Fenus saxatilis {Fenus perforans Mont ) ne diffère que spécifiquement de celui des autres Vénus que nous venons d*énu- mérer. En voici la description : Fenus saxatilis {Fenerupis perforans Lamarck). « Animal ovale, assez bombé; manteau ouvert dans les 3/4 de son contour, uni et épaissi sur les bords , terminé postérieurement par deux tubes aussi longs que la coquille , séparés seulement à environ 6 millimètres de leur «xtrémité : le tube anal plus court que le branchial , et un peu recourbé en arrière ; tous deux frangés à leur orifice. Feuillets branchiaux inégaux ; bouche moyenne garnie d'appendices labiaux petits et triangulaires ; pied droit , linguiforme et très extensible. — Cet animal rampe parfaitement et se fixe dans les anfractuosités et les fentes des rochers au moyen d'un byssus filé par son pied. (Bouch. Chantereau , Cat. molL Bou- lonnais, p. 17.) La présence d'un byssus ne peut être une objection , attendu que s'il est inutile aux espèces arénicoles, il devient d'un grand secours à celles qui rampent sur les rochers pour s'introduire dans leurs fissures et s'y maintenir contre les mouvements de la mer. Nous voyons que , selon les habitudes , la nature a ré- parti ce moyen à quelques saxicaves et en a privé d'autres. On a remarqué de semblables distinctions entre les arches qui vivent dans le sable et celles qui se suspendent dans les trous des roches sous-marines, etc. La facullé de vivre dans ces deux circonstances ne nous paraît pas un motif suffisant pour éliminer une espèce d'un genre , lorsque d'ailleurs les princi- paux caractères zoologiques et conchyliologiques se ressemblent. La somme des animaux de Vénus connue et qui est en petit nombre présente les bords des lobes du manteau pourvus de tentacules , mais celui de la Fenus saxatilis paraît en être privée ce caractère doit-il suffire pour rejeter cette espèce du genre Vénus ? 11 faudrait d'abord connaître les animaux sinon Tome IX. Année 184 G. 27 4-18 BRVDE zot)LOGiouE. {Novcmbre 1846.) de toutes les espèces, au moins d'un grand nombre, pour s'as- surer que la présence de ces tentacules est constante ; or nou» manquons de documents suffisants , et lors même qu'il serait prouvé que toutes les Vénus ont ce caractère , ce ne serait pas encore pour nous un motif d'exclusion , parce que ceux que nous connaissons de ces animaux sont conformes au caractère du genre , ainsi que leur coquille, La façon de vivre doit probablement lui rendre inutile la présence de ces tentacules dont lobjet peut être accommodé pour le choix du lieu propre à la station. Mais si ce caractère devait prévaloir et que le séjour dans telle ou telle nature de terrain fût une condition déterminante , alors cette espèce admise dans les Vénérupes occasionnerait une modification dans la caractéristique du genre qui lui enlèverait cette concision et cette clarté qu'on est accoutumé d'y trouver. Il faudrait , dans le premier cas, insérer dans la phrase des Vénérupes : charnière ayant deux dents ou trois dents sur chaque valve , ou deux sur l'une et trois sur l'autre ; ajouter ensuite : coquilles parfaitement closes ou un peu bâillantes à une des extrémités , perforantes ou non , byssi- fères ou non , etc. Il nous semble qu'en présence de ce que nous venons d'exposer , la question peut être résolue avanta- geusement en conservant cette coquille dans les Vénus, à la suite des Pullastra. Elle a d'ailleurs tous les caractères de cette section et c'est aussi la place que nous lui réservons (1). Il convient donc d'extraire des Vénérupes, non-seulement la yenerupis perforans, mais encore la Fenerupis nucleus qui , après un examen attentif et comparatif, se rapproche beaucoup des jeunes mdividus de la Fenus pullastra de Lamarck. Elle en a presque tous les caractères. La Venus saicaftVtS vit non-seu- lement dans les trous des rochers , mais encore dans l'argile ou la vase durcie ; le long séjour qu'elle y fait et le volume qu'elle y acquiert , a pu faire croire à Lamarck , qui en possédait dan» ces deux états , que cette coquille par sa coloration gris sale ou jaune grisâtre , devait différer beaucoup du petit et unique (X) Mats nous pouvons citer tel , à l'appât de notre opinion, an moins une espèce non perforante dont les bords du manteau sont également simples ou ex«>mpts de clrrbes ten- taculaires : c'est la Venus Paphia LInn. {Ven. fasciala Donov.), Q«e M. Pliilippi nous a fait connaître en ces termes : Animal Siphonea duos brèves, apice cirratos basi (intra lestam), coalitos mihi exhibitœ , marge pallii simplex ; pe$ magnut lingutt formù ; iranehia extrema parva att. • Philippi fauoa U. Sicill», vol. S, p. tk. TRAVAUX INÉDITS. 419 individu de sa Fénérupe noyau dont la coloration est asse» élégante (1). Dans cet ouvrage on voit avec peine que Lamarck n^aitpas in- troduit dans ses Litlhophages l'Ma/e//e de Dandin, plutôt que de la reléguer dans la famille des Cardiacés , dont elle n'a pas les caractères, et en même temps dans le genre Solen, à l'exem- ple de Linné, avec lequel elle n'a pas plus de rapports. Nous pouvons , à l'appui de ceci , citer un passage des observations zoologiques du Catalogue des mollusques du Boulonnais, par M. Bouchard-Chantereau, qui confirme pleinement ce que nous disons. Ce savant , à l'article Hiatelle arctique dit : c L'animal (de cette espèce) est en tout semblable à celui de la Saxicave ridée, > et aux pages 15 et 16 du même catalogue, après la des- cription de la Saxicave ridée, M. Bouchard ajoute : « Il faut que notre célèbre Lamarck n'ait point connu l'animal de la Saxicave pour l'avoir tant éloigné des Gastrochènes avec lesquels il a la plus grande analogie , et surtout de l'en avoir séparé par des genres dont les animaux ont une organisation si différente. » Lamarck a rejeté de cette famille le genre Rupicole de M. Fleu- riau , pour en introduire le type dans son genre Anatine , qui peut passer pour l'un des moins homogènes. S'il a eu raison de faire ce changement et de le rapprocher de son Anatinamyalis^ dont la fragilité et la rudesse du test a pu lui faire croire que ces deux espèces n'étaient que des Anatines modifiées par leur manière de vivre, les différences que leur charnière offrait avec celle de ce genre, nonobstant le peu de bâillement des valves, leurs crochets entiers et l'absence de toute lame interne, aurait dû le déterminer à isoler ces deux espèces de ses Anatines et lui faire accepter, à l'exemple de Cuvier, le genre Kupicole. S'il eût agi de la sorte, Leach n'aurait pas proposé le nom de Thracie pour classer VAnatina myalis de Lamarck; quoi qu'il en soit, l'antériorité du nom proposé par le savant français devra pré- valoir auprès de ceux qui tiennent à conserver aux auteurs le fruit de leur labeur, lorsqu'il est fondé sur des titres aussi justes 'que solidement établis. (l)TortoD , qui a observé la Venerupi$ perforant dans toas les âges, parle d'an Jeno* ladhidu de celte espèce correspondant aux caractères de la Vén. noyan de Lamarck. «t comme Lamarck tenait ce petit individu de M. Fleuriaa'qul ne l'avait point sépare da sa Vtnu» taxatilis, il s'ensuit que Flonrian «i Turton pourraient avoir raison. 420 HKVDE zoor.OGiyuE. (!Vovembre 1846.) En 18(9, Férussac proposa, dans sa classification des molîns- ques, une antre composition de la famille des Lithophaî^es, dans laquelle on voit réunis les Pétricoles et Vénérupes de Lamarck, avec les Corbules du même auteur et les Glotho de Faujas. Férussac n'ayant pas fait connaître les caractères des genres qu'il associait entre eux, il faut croire qu'il acceptait ceux institués par Lamarck et Faujas. S'il a parfaitement bien compris que le Clotho avait des rapports avec les Vénérupes par le rapproche- ment qu'il en a fait , on doit s'étonner qu'il ait trouvé une affi- nité semblable entre les corbules dont le ligament est placé tout à fait à l'intérieur et la charnière si différente de celle des autres lithophages. Tout en reprochant à cet auteur une association aussi hétérogène, on doit cependant lui savoir gré d'avoir com- pris, à l'exemple de Cuvier, que les Hiatelles et les Saxicaves (auxquelles il réunissait comme Lamarck les Byssomies de Cuvier) devaient être isolées des Lithophages et autres familles, pour les réunir dans le voisinage des Gastrochènés et des Pho- lades. Ces quatre genres constituent sa famille des Pholadaires, qu'il classe entre les Solénacéset les Tubicolés. Parmi les auteurs de classification générale des mollusques, qui ont rejeté la famille des Lithophages de Lamarck, on compte MM. de Blainville, Rang, Latreille et Gray. M. de Blainville, Manuel de malacologie et de conchyliologie. 1825, a réparti les genres de cette famille dans deux autres, savoir: 1* Les Fénérupes (comprenant les Pétricoles et les Rupellaires) et le Clotho, dans sa troisième section de sa famille des Conchacés, entre les Vénus et les Corbules, et les a séparés par son genre Coralliophage ; 2" les Saxicaves dont il fait quatre genres, Saxicave , Byssomie, Rhomboïde ei ffiatelley dans sa deuxième section des Pyloridés, entre la Glycimère et les Gas- trochènés, Clavagelle et Arrosoir. Les Vénérupes de M. de Blainville ne sont pas celles de Lamarck; elles sont formées des Vénérupes et Pétricoles de Lamarck, et des Rupellaires de M. Fleuriau, classées en trois sec- tions d'après le nombre des dents de leur charnière. Nous ver- rons bientôt que les Pétricoles y sont de trop. Ce genre Pétricole a vraiment du malheur; méconnu d'abord par son propre auteur, son nom est donné ensuite à un autre genre composé d'espèces qui n'ont avec les siennes aucune affinité, et enfin confondu avec TRAVAUX INÉDITS. 42t l«s Yënérupes dont il n^est distingué qu^à titre de section. Ainsi la fusion que Cuvier n'avait pas osé faire se trouve exécutée par M. de Blainville. Dans cette classification les genres Clotho , Byssoniie et Hiatelle, sont reproduits sans discussion. Cet auteur, en donnant les caractères et la figure d'un genre nouveau qu'il propose sous le titre de Rhomboïde , ne s'est pas aperçu qu'il ne différait de la Byssoiniede Cuvier que sous le rapport spécifique. En comparant les caractères de l'animal des Byssomies et des Rhomboïdes, que M. de Blainville a fait figurer, on s'aperçoit à l'instant qu'ils appartiennent au même genre, et lorsqu'on sait que les animaux de ces coquilles ont les siphons très-extensibles, et que leur byssus peut s'allonger, se raccourcir et même dispa- raître au besoin, selon Othon FabriciusetM. Gould,etc., on n'é- prouve aucun doute sur la fusion des quatre genres énumérés par M. de Blainville. C'est, au reste, ce qui est reconnu aujour- d'hui par de bons observateurs. Enfin, contrairement aux ana- logies, M. de Blainville confond les Rupicoles avec les Ostéo- delphes dont elles sont si différentes. (L. l, p. 660.) Latreille, dans la même année ( 1 8?5) , proposa une antre clas- sification des mollusques lithophages, dans trois familles diffé- rentes. Sa famille des Fénérides comprend les Cylhérées, les Vénus et les Yénérupes, ce qui nous paraît répondre aux affinités; mais, par contre, sa famille desTellinides réunit les Pétricoles et Saxicaves avec les Corbules, Astartés, Donaces, Tellines, Psam- mobies et Sanguinolaires. Si cet auteur eût purgé les Pétricoles de Lamarck des Rupellaires de M. Fleuriau, et qu'il eût placé les Saxicaves dans le voisinage des Hiatelles, cette distribution des Lithophages de Lamarck n'eût pas été sans mérite, d'autant plus que Latreille avait classé les Hiatelles dans la famille des Solenidesen compagnie des Gastrochènes,Glyci mères, Panopées, Solens, etc. Rang (Manuel de l'histoire natur. des mollusques et de leurs coquilles, 1829} adopte, à peu de chose près, le classement admis par M. de Blainville. Ainsi, il admet les Yénérupes à la suite des Vénus, mais il les fait suivre des Pétricoles de Lamarck, que M. de Blainville avait confondues avec les premières. Lorsqu'on a lu les descriptions des animaux des deux genres insérées par Rang dans son ouvrage, on est tenté de blâmer cet auteur sur ce qu'il n'a pas adopté l'opinion de M. de Blainville et avec d'autant 422 REVDB zooLOGiQDE. {Novembrc 1846.) plus de raison que dans les caractères de ces deux descriptions on ne trouve rien qui les différencie, sauf quelques distinctions purement spécifiques. On pourrait donc lui reprocher d'avoir accordé trop d'attention à la charnière des deux genres dont la rariation semblerait, dans ce cas, avoir subi une dégradation dans le nombre de ses dents par suite des habitudes de leurs ani- maux. Le fait est que Rang a pris pour type de ses Pétricoles l'animal d'une Rupellaire, et c'est ce qui explique pourquoi les deux descriptions de cet auteur se ressemblent. Il résulte donc de cette explication qu'on ne doit attacher, aux deux caractéris- tiques de Kang, que l'intérêt qu'elles comportent; c'est-à-dire que pour tous ceux qui connaissent l'animal d'une véritable Pétricole, le genre décrit par Rang, sous le nom de Lamarck, ne doit représenter qu'une section des Vénérupes basée sur un nombre de dents pair sur chaque valve. Comme M. de Blain- ville, il conserve le genre Clotho indépendant des Yénérupes, et le place entre le Coralliophage de cet auteur , qui se rapproche des Cardites , et l'Onguline qui, manquant de siphons, ne peut être maintenue dans une famille dont la présence des siphons devient un caractère essentiel. — On remarque dans la famille des Pyloridés qu'il a fait les Bupicoles de M. Fleuriau syno- nymes des Périplomes de Schumacher. Ceci s'explique en se rappelant que Rang ayant vu et décrit l'animal de la Jiupicola {ThraciA) phaseolina{Amphidesma phaseolina Lamk), il l'a rapportée au genre Périplome ; mais ce qu'il y a de certain, c'est que cet animal et sa coquille appartiennent au genre Rupicole de M. Fleuriau, transformé en genre Thracie par Leach, depuis que M. de Blainville a malheureusement accepté ce nom. Noua retrouvons encore ici, dans cette même famille, les genres Bysso- mie , Rhomboïde et Hiatelle , décrits séparément à la suite des Saxicaves, et mis en rapport, d'un côté avec les Panopées et de l'autre avec les Arrosoirs qui commencent la famille des Tubi- colés de cet auteur (1). (i; C'est vers cette époque que M. Conrad , dans le Journal de l'Académie des scien- ce» naturelles de Philadelphie, t. 7 (1837) , fil connaître un genre de Coq. perforante» qu'il nomma Saxidomus (*j et qui ne diffère pas des véritables Vénus perforantes. Ce genre , par rapport aux coquilles, nous paraît faire la transition des Vénérupes aux Vénus ; car , de même que les Rupellaires (ou Vénérupes à deux dents sur chaque valre), (*) Saxidomus l\ultalli, Conrad , Journal of the acad. of nat. sciences , Philadelpbla , fol. 7, (1837) , p. «49. Hab. Upper Caliiforaia (Jay.), volume qui a para avant 1839. TRAVAUX INÉDITS. 42S H. Gray, dans son Tableau des mollusques conservés dans le cabinet du musée de Londres (1840) , et qui renferme sa der- nière classification de ces animaux, distribue aussi les trois genres de Lamarck dans trois familles différentes. Il comprend les Saxicaves dans une famille particulière avec les Hiatelles, et la met entre sa famille des Galéommides et des Chamides , ce qui éloigne ces genres des Gastrochènes par toute la série des Solé- nides , Anatinides , Myides, Corbulides et Pandorides. Ce zoolo- giste place ensuite les Vénérupes dans sa famille des Vénérides et les Pétricoles dans ses Tellines, à côté du Clotho, qu'il con- serve comme genre distinct, de la Mysie, espèce d'Arthémis, d'un côté, et des Cumingies, Ligules (Syndosmyes, Recluz), Tellines, etc. , de l'autre, il nous suffira de cette exposition de genres dont les analogies sont si différentes pour ne pas nous étendre davantage. Si tous ces auteurs, depuis Lamarck, ont rejeté en tout ou en partie la famille des Lithophages, parce qu'à l'exemple de ce «éièbre naturaliste , ils l'ont trouvée plus artificielle que natu- relle, il s'est rencontré un de ses élèves qui, loin de partager leur opinion , s'est efforcé de réhabiliter celle de Lamarck. M. Deshayes, dans ses annotations à la nouvelle édition du grand ouvrage de Lamarck, Bist, nat. des An.^ sans vertèbres, t. 6 (1835), p. 156noteet 150, rejette les rapprochements proposés par se lient aux Vénérupes par des espèces sur lesquelles, outre les autres caractères iden- tiques , on rencontre assez souvent une troisième dent sur une valre; de même il y a , surtout en Amérique , des Vénérupes dont les deux valves sont pourvues de trois dents sur chacune , c'est le cas des coquilles comprises dans le genre Saxidomus de Conrad. Reste maintenant à savoirs! les espèces de ce genre ont un animal conformé comme celui des Vénérupes; si , par exemple , leurs siphons sont pourvus a leurs orifices de papilles alter- nant avec des fibres plumeuses. comme Muntagu I a décrit pour sa Donax Irus {Venerupit Irus Lamk), ainsi qu il suit :» L'animal qui tiabite cette coquille a deux tubes fçréles, trans- parents, blancs , Uchès de blanc opaque ; ces derniers sont moins lon;:s que la coquille et joints ensemble près de l'extrémité où ils divergent et deviennent de couleur d œillet. Les orifices sont ciliés de fibres plumeuses de la même couleur et dans quelques-uns les points (papilles) et les franges sont de la même couleur que le reste des tubes (Mont. Test, crit. suppl., p. 573). M. Gould l'a fait connaître pour la Pelricola pholadiformis (Vene- rupis phaladiformis Nobis). L'animal de celte espèce, selon les observations du Rév. J. L. Russell , a deux tubes dont l'orifice du branchial est orné d'un cercle de cirrhes plu- meux consistant en quatre grands et quatre pellls, et sur l'anal le nième nombre de points (papilles) obtus sous les créuelures frangées qui entourent rorifice de l'autre tube (Gould , luvest. of Massacliussts (l»41 , p 60;; ce qui a été confirmé par M. Philippi pour la Pe- tricola lithaphaja aroun {Venus lichophaga Reli. — Venerupis iiihuphaga Nobisj dont cet auteur donne la description suivante : Animal à manteau terme postérieurement et terminé par deux siphons soudés jusques un peu au delà de leur milieu . ayant leur ori- fice brun et cilié par de courtes papilles et de filaments pennés plus longs sur l'autre côté ; ouvert antérieurement pour le passage d'un pied petit CTlindriqne, portant à ta bat* aobyssoi (Phll. entim. Moll. flcil., toI. 1, p. 81). 424 KKVDE zooLOGiguK. [Novembre 1846.) Cuvier, Blainville, Rang et autres naturalistes, à savoir les Saxî- caves près des Gastrochènes et les Vénérupes dans le voisinage' des Venus. Ce savant conchyliologue paraît avoir été déterminé à la conservation de la famille des Lithophages de Lamarck par cette considération qu'il trouve les animaux des trois genres Saxicave, Pétricole etVénérupe, liés par des rapports zoologiques consistant dans l'ouverture du manteau de ces animaux, qui s'étend graduellement du premier au dernier de ces genres et dans le développement progressif à peu près analogue de leur pied. M. Deshayes dit avoir vu une série de ces animaux, et c'est de leur étude qu'il s'est fait une opinion conforme à celle de Lamarck; nous doutons cependant qu'il ait eu à sa disposition l'animal d'une véritable Pétricole, dont les caractères sont ceux des Tellines, et nous avons la conviction que ce savant ne ferait aucune difficulté, en comparant l'animal des Vénérupes à celui des Saxicaves, de leur reconnaître d'autres rapports surtout dans la conformation et les caractères de leurs siphons et du pied de ces animaux; c'est pourquoi nous n'attachons pas la même im- portance aux caractères dont s'est servi M. Deshayes. D'ailleurs l'ouverture du manteau est d'autant moins grande chez les ani- maux perforants qu'ils se logent plus profondément dans la pierre, et que leur pied suit la même progression en raison de cette circonstance. En effet, cette ouverture étant faite pour Tusage de celui-ci, on conçoit que les habitudes de ces animaux donnant à cet organe peu d'exercice, il a besoin d'un dévelop- pement moindre que chez les mollusques arénicoles dont le pied fonctionne souvent. Les rapports déduits du plus ou moins d'étendue dans la perforation du manteau et du plus ou moins du raccourcissement du pied ne peuvent donc suffire à la con- servation de la famille des Lithophages de Lamark. M. Deshayes ne paraît pas s'être rendu un compte bien exact de VAnatina Rupicola Lamarck, type du genre Rupicole de M. Fleuriau , car il prend cette espèce pour une sorte de Cor- bule lithophage et confiant dans cette manière de voir il pro- pose de la nommer Corbula JRupicola. Après un examen suffisant du type des deux premiers auteurs , l'ayant trouvé conforme en tous points avec un très-joli individu adulte de la Méditerranée, nous avons reconnu qu'il n'était autre chose qu'une Thraci® perforante, et, comme plusieurs espèces deThraciesont cette ha- ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 42S bitude , notamment les Thracia Corbuloides et Turtoniana , nous en avohs conclu , avec raison , que le genre Thracie de Leach n'était qu'une usurpation du genre Rupicole de M. Fleu- riau. Telle est en re'sumé l'histoire de l'institution des genres ayant appartenu à la famille des Lilhophages de Lamarck ; si dans l'appréciation des opinions émises par les auteurs sur ces genres et principalement sur le classement qu'ils leur ont fait subir, nous n'avons pas toujours partagé leur sentiment, cela tient à diverses circonstances que nous allons énumérer. La première c'est qu'ils n'ont pas fait subir aux types de Lamarck un examen suffisant ou qu'ils ne les ont pas consultés; la seconde , qu'ils ont probablement ignoré l'existence , dans les auteurs , de do- cuments propres à les conduire à une tout autre conclusion que la leur ; et enfin, que des faits nouveaux ayant été mis au jour, depuis la publication de leurs travaux , ils n'ont pu en profiter. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. NoTB pour servir à l'histoire de§ Donaties , par M. E. Mulsant ; lue à la Société Linnéenne de Lyon, le 16 février 1846. — In-8». Ce petit travail nous a d'autant plus intéressé qu'il a été fait assez lontemps avant un mémoire sur le même sujet dont nous avons lu un extrait à la Société entomologique de France, le 12 août 1846. Si nous avions connu les observations de notre savant confrère de Lyon , nous les aurions citées avec d'autant plus de plaisir qu'elles coïncident tout à fait avec les nôtres ; si même nous avions pu les connaître, si elles avaient été publiées^ nous nous serions peut-être abstenu de traiter ce sujet; mais on reconnaîtra que nous ne pouvions deviner ce travail de M. Mul- sant, travail lu à Lyon en février 4846, imprimé plus tard pour être inséré dans un recueil qui n'a pas encore vu le jour, et dont M. Mulsant nous a adressé , vers la fin d'octobre , un tirage à part fait par anticipation et extrait d'un volume qui ne paraîtra qu'à la fin de 1846 ou au commencement de 1847. 11 est vrai 426 REVDE zooLOGiQDE. (Novcmbre 1846.) que M. Mulsant avait lu ce même travail à la Société royale d'a- griculture, sciences et arts de Lyon, dans sa séance du 17 oc- tobre 1845, mais le volume des mémoires de cette savante So- ciété qui contient cette mention de lecture, n'a paru, à notre connaissance du moins, qu'à la fin de 1846 (en septembre ou octobre) et nous ne l'avons reçu qu'à la fin d'octobre. Du reste , quand même nous aurions pu nous procurer ce volume plus tôt la mention suivante qu'on y trouve dans les extraits des procès- verbaux, p. cxv, n'aurait pu nous éclairer beaucoup. Voici celte mention : « M. Mulsant termine la séance par la description de la larve d'une très-jolie espèce du genre Donatie. Cette larve n'avait pas encore été décrite, w Il résulte de ces observations que nous avons fait notre travail sans connaître celui de M. Mulsant, que nous ne pouvions pas le connaître , et qu'il serait à désirer que les personnes qui font de semblables découvertes les fissent insérer au moins par ex- trait, dans des recueils périodiques en attendant qu'ils aient subi les lenteurs de l'impression d'un volume considérable, impres- sion qui recule ordinairement l'apparition de ce volume de plus d'une année. Quoi qu'il en soit, nous nous applaudissons d'avoir pu observer de notre côté les métamorphoses d'une Donacie sans connaître les observations de M. Mulsant, car nous avons la sa- tisfaction de reconnaître que nous avons bien étudié ce sujet , puisque nous Sommes arrivé au même résultat que lui. Voici , du reste , ce que M. Mulsant a vu. Il a fait placer dans un baquet rempli de terre et d'eau, quel- ques pieds de Sparganium ramosum , il a fait entourer le tout d'un cylindre de toile métallique fermé par le haut, et il a mis dans cette espèce de cage un bon nombre de Donacia lemnœ et de Donacia linearis , que l'on rencontre en si grande abondance sur cette plante dans les marais et les étangs. Dans le courant de septembre, M. Mulsant visita ses Sparganium et découvrit plu- sieurs larves cramponnées entre les feuilles, à la base de celles-ci, et dont la description est conforme à celle des mêmes larves que nous avons aussi trouvées dans les mêmes conditions. Il se rendit alors à un petit étang voisin et trouva , à la base de divers pieds de Sparganium, les mêmes larves. Voulant tâcher de connaître les métamorphoses de ces larves, M. Mulsant se rendit en hiver drnsjune localité des environs de Lyon : l'hiver avait flétri les SOCIÉTÉS SAVANTES. 427 feuilles des Sparganium , les larves avaient disparu ; mais en arrachant quelques-unes de ces plantes , il trouva , attachées à leurs racines, quelques coques ovalaires dans chacune desquelles il y avait une Donacia linearis sous sa dernière forme et avec ses couleurs naturelles- Comme on le voit, les résultats des recherches de M. Mulsant sont les mêmes que ceux auxquels nous sommes arrivé par une voie un peu diflérente; ces deux observations se contrôlent mu- tuellement et il en résulte pour la science la connaissance com- plète des métamorphoses d'un genre d'insectes Irès-curieux par ses habitudes et son organisation. ( G. M. ) III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 30 novembre 18*6. 11 est donné lecture d'instruc- tions pour deux voyages scientifiques dans l'Amazone et dans l'Amérique centrale. Pendant tout le mois de novembre , la poudre de coton et quelques travaux de mathématique et de physique ont fait les' frais des séa/ices de l'Académie. SOCIÉTÉ ENTOHOLOCIQUE DE FRANCE. Séance du 25 novembre 1846. — M. H, Lucas fait passer sou» les yeux de la Société des noyaux de Phœnix daclylifera atta^ qués par le Bostrichus dactyliperda et qui lui ont été donnés par M. Jules Cordier. Ce Bostrichus ce trouve assez communé- ment dans des noyaux de Dattes provenant de la régence de Tunis et pendant son séjour en Algérie , particulièrement dans le cercle de la Calle, M, H. Lucas a rencontré abondamment la même espèce de Coléoptères dans des noyaux de Chamœrops humilis dont les fruits avaient été préalablement digérés par des Chacals. L'histoire des métamorphoses du Bostrichus dac- tyliperda est donnée avec soin dans la partie entomologique du grand ouvrage d'histoire naturelle en Algérie. 4^8 REVDE zooLOGiQOE. (Novembre 1846.) — Le même membre montre un Hémiptère fort curieux qui habite la Nouvelle-Hollande et qui a été envoyé au Muséum de Paris par M. Jules Terreaux : cet Hémiptère homoptère appar- tient au genre Cystosomus et a reçu de M. Westwood le nom de C. Saundersi. Cet insecte remarquable par la forme de son ab- domen qui rappelle un peu celle du genre Pneumora de Tordre des Orthoptères, n'avait pas encore été vu en France. — M. Bellier de la Chavignerie montre à la Société un indi- vidu mâle de VJscalaphus longicornis qui lui a été envoyé de Chartres où il avait été pris dans les derniers jours du mois de mai dernier, et il donne à ce sujet des détails qui seront insérées dans le Bulletin de la société. — M. Guérin-Méneville parle de deux mémoires entomolo- giques de M. Mulsant, insérés dans les Mémoires de la société d'histoire naturelle de Lyon (encore inédits) et contenant des détails : !<> sur les mœurs de VJkis punctatUy et 2** sur les mé- tamorphoses des Donacia. Cette note a été insérée dans la Revue zoologique y 1846, p. 425. — M. Guérin-Méneville rappelle à la Société qu'il lui a déjà annoncé que M. le major Blanchard avait découvert en Algérie un individu d'une espèce du genre Megacephala, et il montre cet insecte en nature. Le Coléoptère ne paraît pas différer de la Te- tracha euphratica de l'ancien continent , et il ne faudra pas lui laisser le nom de Tetracha algeriana que lui avait appliqué provisoirement M. le major Blanchard. — M. Guérin-Méneville présente deux Carabiques de la Nou- velle-Zélande forinant un nouveau genre voisin des Anchomenus^ mais s'en distinguant , au premier coup d'œil, par un labre bifur- qué ou prolongé de chaque côté en deux longues cornes avancées, et par les tarses antérieurs des mâles dont les trois premiers ar- ticles sont dilatés, mais sensiblement moins larges, comme dans les Chlœnius. Ce nouveau genre , qui a reçu le nom de Dicro- nochilus y est formé de deux espèces de tailles différentes décou- vertes par M. Fabre, chirurgien de la marine royale. — M. Guérin-Méneville présente deux individus d'un Via- prepes de Saint-Domingue, semblable, au premier aspect, au Diaprepes festivus, mais qui s'en distingue facilement parce qu'il n'a qu'une seule ligne élevée lisse et noire entre la suture et le bord externe des élyfres , tandis que dans le D. festinus il SOCIÉTÉS SAVANTES. 429 y a deux lignes à cette même place. Cet insecte portera le nom de D. Doublierii. — M. Guérin-Méneville présente un grand Bombyx décou- vert par M. Mittre , chirurgien de la marine royale, à Nossy-Bé , côte ouest de Madagascar, et remarquable principalement par les prolongements spatules de ses ailes inférieures ; il le décrira sous le nom de Bombyx Mittrei. — M. Guérin-Méneville montre enfin à la Société : 1» Des exemplaires du Lixus ophthalmicus et d'une petite Ligée qu'il a pris à 10 lieues de Toulon , le 4 novembre et qui sont encore vivants le 25, après avoir été piqués pendant plus de vingt jours ; 2® Un seul individu du Scaphidium immaculatum qu'il a pris à Blida , au pied de l'Atlas , dans des tiges mortes de Cactus opuntia ; 30 Une jolie espèce d'Apion , VA, tubiferum , Sch. , t. I , p. 287, qui vit sur les jeunes pousses des Cistus monspeliensis aux environs de Montrieux, près de Toulon ; 40 Une belle espèce d'Elateride du genre AmpeduSy trouvée en France et que M. Guérin-Méneville décrit sous le nom di'Am- pedus Chalusii. 5» Un individu du Bolboceras australis Mulsant , trouvé près de Draguignan , par M. Doublier ; Et 6° trois larves de Clythra et de Cryptocephalus dans leur enveloppe, qui est toute difierente de celles que l'on a trouvées jusqu'ici dans les environs de Paris, et qui ont été prises aux en- virons de Marseille aux pieds des plantes rares qui poussent çà et là entre les fissures des rochers. — M. Leprieur donne quelques détails sur les Coléoptères qui se trouvent dans les environs de Metz et de Dieuze; il cite en particulier : 1° VHydroporus assimilis qu'il a trouvé auprès de Metz , et 2° une espèce probablement nouvelle d'Anthicus ( A. salinarius Gaubil) qu'il a observée sur les bords des ma- rais salans de Dieuze et dans les racines des plantes aquatiques qui y poussent. — M. Boisduval signale une nouvelle espèce de Noctua qu'il vient de recevoir des environs de Palerme. — M. Léon Fairmaire signale un fait curieux ; c'est qu'il a encore retrouvé aux environs de Bordeaux un individu de la Cicindela irisignata, dont il a déjà parlé à la Société il y a un I-SO REVUE ZOOLOGIQUE. (Novembrc 1846.) an environ , et qui ne ressemble plus beaucoup au type , étant bien plus blanc. A ce sujet quelques détails sont donnés par MM. Boisduval , Guenée et Pierret, relativement à diverses variétés de Lépidop- tères observées aux environs de Bordeaux. — MM. Boisduval et Pierret parlent des apparitions périodiques en France, et principalement aux environs de Paris, des Sphinx nerii et celerio. — M. Guenée annonce à la Société qu'il vient d'être cbargé , conjointement avec M. le docteur Boisduval , de terminer le grand ouvrage sur les Lépidoptères, dans les suites à Bufibn de réditeur Roret , ouvrage que devait faire seul M. Boisduval. M. Guenée donne à ce sujet une note détaillée qui sera insérée dans le Bulletin de la Société, 4« trimestre de 1846, et il prie les entomologistes de lui communiquer les Lépidoptères dont il pourrait avoir besoin pour son travail en commençant par ceux de la grande famille des Noctuelles : principalement en ce qui concerne les espèces exotiques. Séance du 9 décembre 1846. — M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société une boîte remplie de graines de Maïs qui proviennent de la Tasmanie et qui lui ont été communiquées par M. Houlet , sous-chef des serres au Muséum. Ce Maïs semé et récolté aux environs d'Hobart-Town , en Tasmanie, est dévoré par la larve du Sitophilus orizœ ^ espèce cosmopolite et qui , dans cette partie de la Nouvelle-Hollande cause d'assez grands dégâts parmi les céréales. — M. H. Lucas montre à la Société un grand nombre de larves , de nymphes et d'insectes parfaits de la Galleria cerella; il dit qu'il a trouvé ces insectes dans des ruches d'Abeilles et il donne à ce sujet des détails intéressants qui seront insérés dans le Bulletin du 4« trimestre de 1846 des Annales de la Société en- tomologique de France. — M. Bellier de la Chavignerie annonce à la Socitété que M. Marchand vient d'observer récemment , aux environs de Chartres, une variété fort remarquable de VAcherontia atropos. Dans cette variété la chenille est de beaucoup plus brune que dans le type , les lignes jaunes ne sont pas apparentes et les segments ne sont pas bordés de violet. Du reste il paraîtrait , SOCIÉTÉS SAVANTES. 431 d'après Bf. Âbicot, qui a observé des chenilles semblables, qae les papillons qui en proviendraient ne différeraient en rien des papillons ordinaires. Cette variété a déjà été signalée par Hubner il y a bien longtemps. — M. Pierret donne de nouveaux détails sur les Sphinx nereï elcelerio et il dit que plusieurs nymphes du premier viennent de produire, tout dernièrement chez lui , des papillons. — M. Pierret donne quelques détails sur les Lépidoptères propres aux îles Canaries, d'après quelques insectes de cet ordre provenant de ce pays et qui lui ont été remis par M. Loss. Suivant M. Pierret , quelques-uns de ces Lépidoptères appar- tiennent à l'Afrique , et le plus grand nombre se rapporterait aux espèces les plus communes de notre pays. Une note plus dé- taillée sera insérée à cette occasion dans les Annales de la Société, — M. Duthieul fait des remarques à peu près semblables à celles de M. Pierret relativement à des Coléoptères provenant également des îles Canaries. — M. Paris de Gray adresse une note assez détaillée sur le cri que fait entendre le Sphinx atropos. Voir Pavant-dernier numéro de la Bévue zoologique et le Bulletin entomologique , 4^ trimestre de 1846. — M. Guérin-Méneville donne quelques détails sur les larves et les métamorphoses des Ascalaphes d'après les observation» faites en Provence par M. de Cerisy. A cette occasion M, de Lafresnaye communique quelques faits relatifs à l'accouplement des Ascalaphes, faits dont il a été té- moin , il y a plus de vingt ans, dans un terrain sablonneux, au- près de Nonancourt. {Foir les Annales de la Société entomolo- gique 4» trimestre de 1846.) — M. Guérin-Méneville parle à la Société de chenilles qui doivent probablement se rapporter à l&Noctua brassicœ et qui, dans le midi de la France, font de grands dégâts dans les champs de betteraves, et il cite à ce sujet les pertes considérables et réitérées qui ont été causées, plusieurs années de suite, par cet insecte et par une Altica , à M. de Forbin Janson , en lui dé- truisant des champs de betteraves qu'il avait semés en Provence «t qu'il comptait exploiter pour en retirer du sucre indigène. E. Desmarest. 432 REVUE zooLOGiQUE. {Novcmbre 1846.) IV. MÉLAIVGES ET i\OUVELLES. M. le prince de Canino nous fait savoir, dans une lettre ré- cente, que la Mésange d'Algérie décrite sous le nom de Parus cœruleanus est la même espèce qu'il a fait connaître dans cette Revue (1841, p. 146) sous le nom de Parus ultramarinus. Ouvrages reçus et qui seroni anaMysés incessuintnent. Recherches microscopiques sur l'organisation des ailes des Lépi- doptères et des Élytresdes Coléoptères, etc., par M. Bernard' Deschamps, d'Auxerre. 2« édit. in-S», fîg., Paris, 1846. Calendrier de Faune et de Flore pour les environs d'Aix, ou pre- mière apparition des principaux insectes et première floraison des végétaux qui s'y trouvent, par M. Boyer de Fonscolombe. In-8'. Aix, 1845. Spicilegium Entomographiœ Bossicce, auctore G. Fischer de Waldheim. In- 8% fîg. Moscou, 1844. A Report on the Insects of Massachusetts injurions to végétation. In-8°. Cambridge (États-Unis), 1841. .Report on the quadrupeds of Massachusetts. In -8®. Cambridge, 1840. Handbuch der Entomologie YonHermann Burmeister : wierter Band. Erste abtheilung. In- 8°. Berlin, 1844. Linnœa Entomologica. Zeitschrift herausgegeben von dem en- tomologischen vereine in Stettin. Erster band. ln-8*', figures. Berlin, 1846. De V application de la nouvelle loi sur la police de la chasse en ce qui regarde l'agriculture et la reproduction des animaux. Par L. L. Gadebled. In-8°^ Paris, 1845. Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, par J. Macquart. — Supplément. — In-8o, figures. Paris, 1846. FersuohexnGT monographischen Darstellung der Kafergattungen Corticaria und Lathridius, von Graf C. G. Mannerheim. In-8». Halle, 1844. 3B£UV1ÉME ANNÉE. — DÉCEMBRE 184«. [. TRAVAUX INEDITS. Mémoire sur l'Hippolaïs ictcrine {Hippolais icterinà), par M. Z. Gerbe (I). l*anni les nombreux démeiiibrements dont les Sylviœ des •méthodistes ancieps ont été l'objet , il en est un qui , sous beau- coup de rapports, me paraît parfaitement fondé : c'est celui dont M. Brehm a fait son genre Hippolais. Si ceux des auteurs con«- temporains qui paraissent s'être fait une loi de considérer toute innovation comme un fait fâcheux , susceptible tout au plus d'entraver la science et d'en arrêter les progrès , persistent à ne pas vouloir reconnaître ce genre , toujours est-il que la majeure partie des naturalistes l'admettent aujourd'hui. Ainsi , le prince Ch. Bonaparte dans ses divers ouvrages d'Ornitho- fogie, le docteur Lindermayer dans son Catalogue des oi- seaux de la Grèce {Isis , 1843), M. de Sélys-Lonchamps dans sa Faune belge, le marquis Durazzo dans ses Notices sur les oiseaux de la Ligurie , etc. , Tont accepté et reproduit. D'ail- teurs, avancer que les plus rebelles finiront par l'accueillir, ne serait pas trop préjuger; car, je le répète, si le genre Sylvia des auteurs anciens renferme une espèce qui puisse , à tous «égards, être distinguée génériquement, c'est, sans contredit, <îelle sur laquelle a été établie la section des Hippolaïs. Jusqu'à présent , cette espèce (Hippolais polyglotta) ». été considérée, parles ornithologistes, comme l'unique représen- tant du genre dont elle est le type. Le prince Ch. Bonaparte, il est vrai , en a rapproché un ciseau qu'il croit, avec MM. Tem- minck , Gould, etc. , être l'Ictérine de Vieillot; mais ce rappro- chement étant la conséquence d'une erreur, ainsi que je l'indi- (1") J'avais rédigé ce mémoire dans rinlenllon de le communlqner aux naturalistes réunis en congrès à Gônes. dans le mois de septembre dernier (1846). M. l'abbé Verany. conserTateiir du cabinet d'histoire naturelle de Nice, avait bien voulu se char(,'er de le présenter. Mais j'ai dû m'abstenir de l'envoyer, attendu que, privé , au moment où Je le rédigeais, des ouvrages qui m'auraient été nécessaires pour vérifler les citations que Je faisais , je m'exposais à encourir le blâme d'avoir consigné des dates ou des faits erronés. r.b qui, très-involontairement, aurait pu m'arriver. Après vérlflcation, Je le livre aujourd'hui -à le publicité. Tome I\. Année 1846. 28 434 REVUE zooLOGiguE. {Décembre 1816.) querai bientôt , il s'ensuit que V Hippolais polyglotta restait , par le fait, unique dans son genre. Déjà, dans une note publiée en décembre 1844 , j'ai dit qu'on devait lui associer trois espèces, européennes comme elle et parfaitement distinctes les unes des autres. Il ne me reste plus aujourd'hui de doute sur la nécessité de les réunir génériquement. Des considérations tirées de la conformation du bec, de celle de l'ongle du pouce, de l'en- semble du système de coloration , des habitudes, du mode de nidification , de la forme et de la couleur des œufs, m'ont con- duit à ce résultat. J'ai la confiance que de nouvelles recherches, entreprises par d'autres observateurs, et une appréciation sévère des mêmes faits viendront le confirmer. Les quatre espèces que comprend , pour moi , le genre Hippo- lais sont : L'HippoLAïs LUSciNiOLEou POLYGLOTTE, Hippolais polyglotltt; Brehm {Sylvia polyglotta, Vieill. ; — Sylvia hippolais, Temm. ; — Ficedula hippolais, Schlegel ; Bev, crit. des ois. d'' Europe.) L'HippoLAÏs DES OLIVIERS, Hipp. oUvetorum ; Mihi. (Sylv. oli- Vietorum, Strickland; Temm. — Salicaria oUvetorum, GouM, Birds of Europe ;\ Schlegel, loc. cit. -— Calamoherpe oUve- torum, Ch. Bonaparte; Cat. des ois. d'' Europe et List of the Birds of Europe and North Amer.) (1). L'HippoLAïs ELAïcA , ^ipp. elaica , Mihi {Salicaria elaica , Lindermayer, Isis, 1843; — Ficidula ambigua, Schlegel , loc. cit.) (2). (1) Tous les ornithologistes ont mis cet oiseau dans la section des espèces riTeraines, à côté de la Rousserolle (Syt. turdoides Meyer). Le nom d'olivetorum qui lui a été imposé , n'indique cependant pas chez lui des habitudes trop aquatiques. En efTet , il fréquente ordinairement les yergers d'oliviers ; très-souvent même , il niche sur ces arbres. Ces habitudes, jointes à quelques autres particularités de mœurs, marquaient la place de cette espèce ailleurs que dans le groupe des Fauvettes riveraines ; et ce qui aurait encore dû servir à l'en distinguer d'une manière organique , si je puis m'ex- primer ainsi , c'est l'ongle du pouce qui est , chez elle , bien moins robuste que celui des espèces auxquelles on l'associait. VHipp. oUvetorum est , quant à la taille, dans le genre où je la place , ce que la Rousserolle est dans la section générique dont elle est pour ainsi dire ie type. (2) Je pourrais faire, relativement au rang qu'on a assigné à cette espèce , les obser- vations que j'ai faites pour la précédente; car elle vit et niche comme elle, sur les oliviers , et présente les mêmes caractères. Du reste , si j'avais pu conserver quelques doutes sur la place que j'ai donnée à cet oiseau , la connaissance que , grâce à l'obli- geance de M. G. Des Murs, j'ai prise de son mode de nidiPication et de ses œufs, les aurait entièrement dissipés. L'Elaica, sous ces deux seuls rapports, appartient bien positive- ment au genre Hippolais. Elle fait son nid comme VHipp. polyglotta et , comme elle , pond des œufs , non point d'un gris verdàtre pâle , irrégulièrement tachés de noi- râtre ou de noir verdàtre , comme l'a dit le docteur Lindermayer, mais d'un cendré rouKe&lre avec des points noirs. TRAVAUX INÉDITS. 43^ Et niippOLAïs icTÉRiNE, IJipp. iclerinUt Mihi [Sylvia icterina Vieillot). C'est cette dernière que j'ai prise pour sujet de ce mé- moire. Bien que cet oiseau ait été signalé depuis bientôt trente ans; bien que plusieurs auteurs, durant ce laps de temps, aient parlé de r le térine, y ose pourtant affirmer que l'espèce, ainsi nommée par son fondateur, a été à peu près méconnue jusqu'au moment ou j'ai ramené sur elle l'attention des ornithologistes. Vieillot, si je ne me trompe , la décrivit pour la première fois «nl817, dans la 2® édition du JNouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, publié par Déterville (t. XI , art. Fauvette, p. 194), et l'indiqua comme fort voisine de la Sylvia hippola/is des auteurs ■et d'une autre espèce qu'il considéra comme nouvelle et qu'il nomma , dès lors, Syl. flaveola (1). Depuis il en reproduisit la description dans deux ouvrages successifs, la Faune française et le Tableau encyclopédique (Ornithologie) , sans l'accompagner d'autres observations que celles qu'il avait déjà données. Aucun auteur, après Vieillot, n'avait plus fait mention de l'Ic- térine, et cette espèce, dans l'esprit de beaucoup de personnes, •devait certainement passer pour fort douteuse , ou pour tout à fait perdue, lorsqu'en 1835, M. Temminck, dans la 2* édition de son Manuel d''Ornithologie,âécri\it , sous ce même noaidUcté- rinCy un oiseau qui avait été tué par M. Cantraine, en compagnie du prince de Jlusignano, dans les marais d'Ostia. On commença dès ce moment à ne plus douter de l'existence de cette espèce. Le prince Ch. Bonaparte et M. Gould , en quelque sorte entraînés par l'autorité que l'auteur du Manuel d'Ornithologie a si juste- ment acquise, ne se bornèrent pas à la décrire, ils la figurèrent. Malheureusement la sanction que l'Ictérine recevait de la part (1) J'ai déjà dit ailleurs {Kevue zool. , décembre 18U) que cette espèce était purement nominale, attendu qu'elle avait été établie sur un caractère factice. En efTct , la forme du bec , seul attribut dont s'est servi Vieillot ponr la distio^er, est une forme provoquée par le préparateur. Le docteur Degland, qui avait admis la Sylv. flaveola dans son Ca- talogue des Oiseaux observés en Europe, s'est convaincu de la réalité de ce fait , sur lequel j'avais appelé son attention , et s'est , par conséquent , hâté de faire disparaître cette prétendue espèce de la S<= édition qu'il va donner, de son catalogue. Du reste le docteur Degland , dans les corrections et additions de l'ouvrage cité , a déjà émis un doute sur lautlienticité de cet oiseau. J'ajouterai que les deux sujets de Flavéole que j'ai pu examiner et qui , assure t-on , ont servi à la description que Vieillot en a donnée , appartiennent a deux espèces différentes. Celui que possède le docteur Degland est une jeune Hipp. icterina et celui qui fait partie de la collection de M. Bâillon est uaa Mipp. polyglotta de l'auDée. '436 RKVDB zooLOGiQDE. {Décembre 1846.) d'hommes aussi éminents dans la science , était la conséquence d'une méprise. L'Ictérine de M. Temminck n'était pas l'Ictérine de Vieillot. Je crois avoir été l'un des premiers à reconnaître et à dire que l'oiseau décrit , sous ce nom , par le conservateur du musée de Leyde, n'était autre qu'un Pouillot fitis {Phillopneuste trochilus) adulte, de forte taille et en plumage d'automne. MM. de Selys-Lonchamps et Schlegel, qui ont vul'exemplaire type de la Sylv. iclerina de l'ornithologiste hollandais , ont exprimé la même opinion, l'un dans sa Faune belge, l'autre dans sa Revue critique des oiseaux d'Europe. L'erreur que beaucoup de naturalites ont partagée, sur ce point, avec M. Temminck, est d'autant plus difFicle à expliquer, que Vieil- lot, dans les divers ouvrages où il a parlé de l'Ictérine, non-seule- ment donne de cet oiseau une caractéristique toute différente de celle qu'on trouve dans le Manuel d'' Ornithologie, mais encore qu'il a toujours mis une insistance toute particulière à nous ap- prendre que l'Hippolaïslusciniole (Sylv. hippola'is Auct.), étant l'espèce avec laquelle l'Ictérine a le plus de rapports, « il est nécessaire de rapprocher ces deux oiseaux pour saisir les diffé- rences qui les caractérisent. » En effet , ces espèces ont entre elles de si grandes affinités, qu'à la première vue et par un examen superficiel , il est difficile de les distinguer. Ce sont, dans l'une comme dans l'autre, les mêmes couleurs ; c'est le même faciès et à peu près la même taille. Mais des caractères plus importants que ceux tirés du plumage , établissent entre ces oiseaux une démarcation si nette, qu'on est forcément conduit à les diff'é- rencier. Ainsi , chez l'Hippolaïs lusciniole Vaile au repos n'at- teint jamais le milieu de la queue et la l""» rémige est égale ou presque égale àlab"; tandis que chez l'Ictérine , l'aile, tou- jours plus longue d'un centimètre, au moins, que celle de la précédente, atteint et dépasse même le milieu de la queue; en outre, la f* rémige égale presque, chez elle, la 3». Ce sont là des caractères fixes et communs, dans l'une et l'autre espèce, au mâle comme à la femelle. Mais ces caractères, pour être constants, ont-ils assez d'impor- tance pour déterminer l'espèce ? Ne seraient-ils pas d'un ordre secondaire, et ne constitueraient-ils pas plutôt ce qu'on a nommé une variété locale? Je répondrai à cette question qui, peut-être, paraîtra superflue, mais dont cependant j'ai dû tenir compte. TIUVAUX INÉDITS. 437 par une seule observation. Si l'on voulait voir dans rictérine une Hippolaïs luscinioîe modifiée par de certaines influences locales, il faudrait que l'on admît nécessairement et préalablement que cette dernière ne doit jamais se rencontrer dans les lieux qu'ha- bite l'Ictérine. Or, j'affirme que dans certaines contrées de la France, les deux espèces vivent toute l'année à côté l'une de l'autre et dans des localités où elles sont soumises aux mêmes in- fluences. L'oiseau qui fait le sujet de ce travail est donc bien une espèce distincte : je la décrirai comme telle. Hippolais icterina Mihi. — Jiles au repos s* étendant au delà du milieu de la queue; 1" rémige à peu prés de 3 millimètres plus longue que la 4* et presque égale à la 3«. Sylvia icterina, Vieillot; Nouv. Dict. d'hist. nat., t. XI; Faune française, pi. 96, f. 2 et 3 (figures médiocres) ; Tableau encyclo- pédique et Ornithol. française, pi. 175, f. A (figure assez mé- diocre) ; Degland , Cat. des Ois. observés en Europe. Fauvette des roseaux; Buff. pi, enl. 581 , f. 2? Sylvia hippolaïs , Ch. Bonap., Fau, Italica^ I, pi. 28, f. 2, mais point le texte (figure assez bonne). Dessus de la tête, du cou et dos d'un gris olivâtre; front oli- vâtre saturé de jaune ; croupion d'un cendré verdâtre clair ; parties inférieures, espace entre le bec et l'œil , cercle ciliaire, sourcils, joues et côtés du cou jaunes; flancs d'un gris brun nuancé de jaunâtre. Ailes brunes ; les rémiges primaires bordées en dehors de gris verdâtre, les secondaires largement frangées de blanc jaunâtre, et près de leur origine de verdâtre ; grandes couvertures des ailes d'un cendré vert sur le bord. Queue brune, frangée de gris verdâtre; la penne la plus extérieure moins foncée que les autres et finement lisérée de blanc roussâtre. Iris brun foncé. Bec à mandibule supérieure brune et à mandibule inférieure jaune. Tarses et pieds bleuâtres ; ongles bruns. Le mâle et la femelle ne diffèrent pas sensiblement. Les jeunes avant et après leur première mue se distinguent peu des adultes; toutefois leurs couleurs sont généralement plus 4^38 REVUE zooLOGiQDE. {Décembre 1846,1 pâles et surtout les franges extérieures des ailes et de la queue au lieu d'être blanchâtres ou verdâtres sont, chez eux, d'un vert jaunâtre clair. cent. loilL Dtmemion# .-longueur totale (moyenne pri»e sur 15 individus. . . . 13 5 — de l'aile pliée : du poignet à rextrémité des pennes 7 6 — des tarses • 2 i — du bec : de la pointe à sa naissance i i hauteur du hec (maximum) 4 largeur du bec {id.) (v Proportions des rémiges : U^ ôe 1 mill. ou 2 moins lon- gue que la 3^, et plus longue que la 4" de 2 ou 3 mill. ; la 2« la plus longue. L'Hippolaïs ictérine vit sur les coteaux ombragés, dans les vallées fertiles et humides ; elle se plaît dans les saussaies, les oseraies et , dit-on, les roseaux. Je Tai fréquemment rencontrée dans les vergers d'oliviers. Son régime diffère peu de eelui de VJiipp. polyglotta. Comme elle, elle se nourrit d'insectes ailés qu'elle saisit adroitement au vol , de larves. J'ai constamment trouvé dans son gésier des dé- bris d'insectes à élytres , mêlés à de fort petits colimaçons ; plu- sieurs fois aussi j'ai pu constater qu'elle joignait à ce régime des fruits et des baies. Sa ponte est de quatre à cinq œufs un peu plus grands que ceux de l'Hippolaïs lusciniole; mais ayant la même forme et présentant les mêmes couleurs et la même distribution de taches. Quant à l'habitat de l'IctériTie , il serait actuellement difficile d'en déterminer bien rigoureusement les limites géographiques^ attendu que cette espèce n'étant pas encore parfaitement con- nue, n'a pu être signalée dans tous les lieux où elle se trouve. Ce que je peux dire en toute assurance , c'est qu'elle est très- certainement beaucoup plus répandue et plus commune que ne le faisaient supposer les deux seules indications d'habitat fournies par Yieillot et le docteur Degland. Vieillot nous a ap- pris que l'un des deux individus dont il a donné la description fut tué en Lorraine, et le docteur Degland, le seul, après Vieillot, qui ait fait mention de l'Ictérine avec connaissance de cause, in- dique cet oiseau, dans son Catalogue et dans une communication TRAVAUX INÉDITS. 439 éerite qu'il a eu l'obligeance de m'adresser, comme se trouvant dans les environs de Lille. J'ajouterai que cette espèce se ren- contre non-seulement en France, mais qu'elle habite également la Belgique, l'Autriche, les États sardes, la Ligurie et probablement aussi une grande partie de l'Italie et peut-être de la Sicile. J'ai re- cueilli des preuves certaines de l'étendue de cet habitat. Ainsi , j'ai vu deux sujets d'Hippolaïs ictérine capturés dans les environs de Liège et envoyés par M. de Sélys-Lonchamps, l'un à M. Lefèvre, naturaliste préparateur à Paris , et l'autre à M. Bâillon , natu- raliste à Abbeville. D'un autre côté, j'ai pu constater que les ga- leries du Muséum d'histoire naturelle de Paris renferment deux autres individus de l'espèce en question , et que l'un de ces individus, donné par M. Schreibers , provient des environs de Vienne (Autriche) ; l'autre est sans indication de localité. En outre, une Hippolaïs ictérine, prise à Gênes, où l'espèce paraît ne pas être très-rare, m'a été donnée par M. Buchillot. Enfin j'ai rencontré moi-même cet oiseau, en quantité vraiment prodi- gieuse , non-seulement à Nice , mais encore dans les vallées qui s'ouvrent sur le littoral de la Méditerranée, et qui se succèdent depuis le Var jusqu'à St-Tropez. Je suis très-porté à croire que dans nos pays méridionaux , l'Hippolaïs ictérine n'habite pas seulement les contrées voisines de la mer, mais qu'elle doit se répandre assez avant dans l'in- térieur ; car j'ai vu dans la collection de mon ami l'abbé Caire , un individu de cette espèce, tué au printemps, dans les environs de Moustiers (Basses- Alpes). L'habitat de l'Ictérine aurait donc, d'après ces faits, des limites assez étendues. Elles s'agrandiront encore , j'en ai la conviction , lorsque cet oiseau sera mieux connu. Observations. Comme complément à ce mémoire , je ferai les observations suivantes : 1» Vieillot, dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire nat. (2" édition, article Fauvette) et dans la partie ornithologique du Tableau encyclopédique , dit , en parlant de l'Ictérine, que cet oiseau a une « taille moindre que celle de la Lusciniole » {Hipp. polyglotta) : or c'est le contraire qui a lieu. Pour expli- quer cette légère erreur de Vieillot, on doit supposer, comme je Ho^ REVDE ZOOLOGIQUE. [Décembre 1846.) l'ai fait, ou que les individus qu'il avait sous les yeux étaient màî prépares et incomplets, ou bien que l'espèce que je nomme ici' Hippolaïs ictérine était pour lui la Lusciniole. De ces deux hy- pothèses la première seule est admissible. Yieillot a pris trop de soin à différencier ces deux espèces ; il a trop bien mis en saillie le caractère essentiel qui les distingue , pour qu'on puisse ren-' contrer quelque difficulté ou conserver des doutes à l'égard de leur détermination. Il est donc à peu près certain que l'auteur de la Faune française a tiré ses dimensions d'une Ictérine don* la dépouille était trop rétractée; car tous les indi^fidns intacts que j'ai pu mesurer, m'ont toujours présenté une taille un peu plus forte que celle de l'Hippolaïs lusciniole. 2" Je n'ai point cité dans la synonymie la Syl. icterina de MM. Temminck, Ch. Bonaparte et Gould , parce que l'oiseau que ces naturalistes ont décrit et figuré sous ce nom n'est, comme JB l'ai déjà dit, qu'un Pouillot fitis. 3°Si le peintre à qui a été confiée la partie iconographique de la Fauna Italica a bien fidèlement rendu tous les détails des sujets qu'il représentait , on doit considérer comme Hipy. icterina , l'individu figuré, dans l'ouvrage en question, sous \erïon\àe Sylv. hippolais. Cette figure, en effet, par la longueur de l'aile, par la proportion des rémiges, par la largeur du bec et par l'étendue de l'espèce de miroir que forment sur l'aile les franges des pennes secondaires, me paraît se rapporter à l'Ictérine. D'ailleurs cet oi- seau se trouvant en Italie, comme je l'ai annoncé , la possibilité d'une pareille substitution n'a rien qui doive surprendre, sur- tout si l'on veut considérer que les ffipp. icterina et polyglotta ont jusqu'ici été confondues entre elles. Par ce& raisons j'ai dû citer dans la synonymie de l'Ictérine, la figure 2 (pi. 28) de l'atlas de la Fauna Italica. Quant au texte qui a été fait en vue de la Syi. hippolais (Hipp. polyglotta)^ c'est bien à cette espèce qu'il se rapporte. La longueur des ailes, les proportions des rémiges , caractères que n'a point négligés le prince Ch. Bonaparte, ne lais- sent aucune incertitude à cet égard, 4° En citant la Fauvette des roseaux de Buffon (pi. enlum. 581, f. 2) dans la synonymie de VHipp. icterina ^ï' ai dû émettre un doute. Si l'oiseau figuré dans la planche que je viens d'indiquer, paraît , par la longueur de son aile , être une Ictérine plutôt q.u'une Hippolaïs lusciniole (espèce à laquelle beaucoup d'au*- TRAVAUX irïÉUlTS. III îeursont rapporté cette figure), il serait cependant peu prudent, en l'absence de tout autre caractère différentiel, de se prononcer d'une manière trop affirmative, 5° M. de Sélys-Lonchamps a émis, dans sa Faune belge ^ au sujet de Tlctérine, une opinion qui, je dois me hâter de le dire, n'est plus la sienne aujourd'hui. Il avait pensé un moment que cette espèce, dont il avait vu un échantillon chez le docteur De- gland, a n'était qu'une jeune Hipp. polyglotta a bec plus court et plus élargi que chez les vieux. » M. de Sélys voudra bien me permettre de modifier ici ce passage de son livre et d'y substi- tuer son opinion actuelle, qui est , d'après ce que m'écrivait le docteur Degland à la date de septembre 1844 : o que l'Ictérine doit être considérée comme une espèce distincte de VHipp. po- lyglotta. » 6'' Je ne terminerai point ces observations sans exprimer ma surprise relativement à ce que M. Schlegel , dans sa Bévue cri- tique des oiseaux d? Europe, dit au sujet de l'Ictérine de Vieillot. M. Schlegel , qui a demandé pour lui l'indulgence aurait dû , ce me semble , commencer par être indulgent vis-à-vis des autres. S'il lui est permis d'avoir des travaux de l'ornithologiste fran- çais , une opinion défavorable et de l'exprimer, au moins au- rait-il dû se souvenir que la critique scientifique, pour ne point ressembler à une sorte de récrimination, veut être faite, avant tout , avec connaissance de cause. Or, il me semble que dans cette circonstance, M. Schlegel était en dehors de cette première condition , puisque , de son aveu même , sa critique s'exerçait sur une chose qui lui était tout à fait inconnue. La raison veut qu'en pareil cas on s'abstienne. D'ailleurs ce n'est très-certai- nement pas la faute de Vieillot , qui a mis tout le soin possible à bien déterminer son Ictérine, s'il a été « difficile sinon im- possible » à l'auteur de la Revue critique des Ois. d'Europe^ de pouvoir constater à quelle espèce il convient de la rapporter. Si M. Schlegel , lorsqu'il a rédigé sa 49® observation , avait pu avoir sous les yeux l'oiseau en question, il lui aurait été facile de se convaincre que l'Ictérine de Vieillot étant bien réellement une bonne et franche espèce , ne peut être rapportée à d'autre eS" pèce qu'à elle-même. 44-2 RKVDE zooLOGiQDK. {Décembre 1846.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 7 décembre 1846. — M. Léon Du four adresse un mémoire intitulé : Histoire des métamorphoses du Scalhopse noir de Geoffroy. Yoici l'extrait, fait par l'auteur lui-même, de cet intéressant travail. Le Réaumur suédois, de Géer, désignait sous le nom de Ti- pilles des latrines, et Geoffroy sons celui de Scalhopses, de fort petites mouches qui pullulent dans les lieux où il y a des dé- compositions animales ou végétales, dans les ordures. Malgré la date ancienne de leur découverte, l'histoire des métamorphoses de ces insectes est encore un besoin de la science ; car les quel- ques mots qu'en a dits Geoffroy sont, les uns insignifiants, les au" très erronés ; et cette pauvreté scientifique a été répétée, col- portée dans tous les livres. Cependant les Scathopses, malgré leur petitesse, ont de justes droits à l'intérêt par le poste qu'ils occupent dans la série dipté- rologique. Ce genre est précisément le dernier des Némocères de M. Macquart, et se trouve ainsi limitrophe des Brachocères, deux grandes divisions qui se partagent tout l'ordre des Diptères. C'est dans la pourriture d'un gros oignon de cuisine, conservé à dessein dans un bocal, que j'ai pu étudier, dans ses diverses phases, les curieuses métamorphoses de cet insecte. Sa larve , au terme de sa croissance, n'a pas plus de cinq mil- limètres de longueur. Elle est apode, grêle, déprimée, un peu atténuée en avant et en arrière, munie d'une tête distincte, cor- née, avec des antennes droites, biarticulées, des mâchoires dune extrême mobilité, qui peuvent en imposer pour des mandibules. Elle n'a aucun vestige d'yeux. Le corps se compose de onze seg- ments, et une puissante lentille microscopique constate, de cha- que côté de ceux qui correspondent à l'abdomen, une petite spinule roide, isolée. Il y a deux paires de stigmates: l'une anté- rieure, sous la forme de deux papilles placées au premier seg- ment thoracique ; l'autre tubuleuse et bien saillante, occupant le dernier segment de l'abdomen. Ce segment a, en outre, deux petits appendices velus d'une seule pièce oblongue. Ces larves sont excessivement abondantes dans les foyers d'in- SOCIÉTÉS SAVAINTKS. 443 fection; et nous retrouvons ici un de ces exemples c^ue j'ai sou- vent mis en relief, où la nature, dans le but des harmonies géné- rales, est soigneuse de multiplier ces imperceptibles vers pour diminuer les éléments putrescibles en les rendant à la vie. Pour subir sa métamorphose, la larve quitte la pourriture pour se fixer à sec sur les parois du bocal. Là, dans une mystérieuse immobilité, s'opère cette espèce de second acte de la génération. Cette nouvelle forme n'est ni une nymphe, comme l'a avancé (Geoffroy, qui aura sûrement commis une méprise, ni une chry- salide , mais bien, d'après Latreille, une Pupe, toutefois avec une modification inconnue jusqu'à ce jour, dont je vais préciser les traits, et qui lui mériterait le nom àeSemi-pupe. Ordinairement le tégument entier de la larve, par sa contrac- tion, sa condensation, se détache de la chair intérieure, et, par un changement de décoration tout phénoménal, devient la coque d'une nymphe incluse. Notre petit ver était destiné à nous four- nir, dans cette transformation, l'exemple d'un type exceptionnel, d'un type de transition précieux dans l'étude si attrayante de la série échelonnée des organismes. En quelque sorte contigu aux deux grandes divisions des Diptères que je viens d'indiquer, le Scathopse semble participer de l'une et de l'autre. L'abdomen de la larve ne subit aucune mue, et les six paires de spinules de ses téguments se retrouvent plus prononcées dans la pupe. Mais une véritable métamorphose s'opère dans les segments du thorax de la larve, quand celle-ci passe à l'état de pupe. Il se fait une mue, une décortication de ces segments. C'est là un changement de peau partiel exclusivement thoracique, dont personne, que je sache, n'avait fait mention. Ainsi, dans cette pupe de trois mil- limètres de longueur, le prothorax est devenu un plan déprimé et déclive ; le mésothorax a acquis deux légères saillies, séparées par une suture médiane, et le dessous du corselet offre une sorte de plastron bilobé, où quelques sculptures superficielles et va- gues viennent rappeler celles plus prononcées des véritables chrysalides. C'est là un de ces vestiges, un de ces rudiments pré- cieux, si propres à nous mettre sur la voie delà marche graduelle des créations. Au lieu des papilles stigmatiques qui siégeaient au prothorax de la larve, et que l'on retrouve dans la vieille peau délaissée, une production sétiforme, cornée et profondément fourchue 444 uhvuE zooLOGigcE. (Décembre 1846.) s'est improvisée de chaque côté, en avant du mésothorax. Cette^ soie singulière, qui a poussé dans l'évolution de larve en pupe, est une forme inédite de stigmate. Elle offre à la loupe de fines aspérités, et au microscope des dents spinuleuses. Au réveil de l'insecte ailé, à l'heure de sa naissance , le pro- thorax se déchire, entraînant avec lui la tête ou plutôt le crâne vide d'organes. Il reste alors un large éraillement dorsal, une vaste troncature caverneuse, et les soies fourchues demeurent en place. Cette dernière circonstance prouve que ces soies ne s'in- sèrent pas sur le prothorax, comme les stigmates antérieurs dans la forme de larve, et qu'elles ne sont point une simple dégénéra- lion, une mutation de ces stigmates primitifs, mais bien une création nouvelle, un organe improvisé. Le Scathopse, obtenu des métamorphoses que je viens d'expo- ser succinctement, est bien le S. noir de Geoffroy ; mais il ne convient pas de lui rapporter la Tipula notata^ Lin., et la Ti- pule des latrines, de Géer, ainsi que le veulent Latreille, Fabri- cius et Meigen. Je présume fort que la S, fulvitaries , Macq. , n'en diffère pas spécifiquement. M. Bobineau-Desvoidy adresse un Mémoire sur les crustacés fossiles du terrain néocomien des environs de Saint-Sauveur, en Puysaye. M. Milne-Edwards , en présentant ce travail , dit qu'il est porté à croire que le nombre d'Astacées décrits par M. Robineau-Desvoidy pourra être {réduit ; mais quoi qu'il en soit à cet égard , l'auteur a rendu service à la paléontologie en faisant connaître plusieurs fossiles nouveaux et bien caractéri- sés. Ce travail est accompagné de dix-sept planches. M. Milne-Edwards présente un travail de M. Gervais , qu'il considère comme une monographie des Myriapodes. C'est le vo- lume des suites à Buffon, de l'éditeur Roret, traitant de ce groupe d'articulés. M. Lecoq écrit , à l'occasion d'une phrase contenue dans le rapport fait par M. Duméril sur le travail de M. Coste, relatif à la nidification des Épinoches. Dans cette réclamation, M. Lecoq cherche à prouver qu'il a fait connaître , en 1844 , ce fait de l'histoire des Épinoches d'une manière complète, et non va- guement , comme l'a dit le rapporteur. M. Duméril déclare que, n'ayant pu se procurer l'opuscule de M. Lecoq , il en a parlé d'après un extrait qu'il était fondé à SOCIÉTÉS SAVANTK3. 445 regarder comme exact. S'il est arrivé ainsi qu'il n'ait pu com- plètement rendre justice aux découvertes de M. Lecoq,il ne peut que s'applaudir de voir restituer les faits dans toute leur vérité; ce qui d'ailleurs résultera seulement d'un nouvel examen com- paratif des deux mémoires. Séance du 14 décembre 1846. — M. Gros lit une Note sur les nerfs des os. Dans ce travail , M. Gros annonce que les os con- tiennent des vaisseaux lymphatiques , des vaisseaux sanguins et surtout des nerfs. La certitude de l'existence des vaisseaux lymphatiques lui est acquise, au moins pour les conduits médullaires des os longs. Les vaisseaux sanguins forment deux systèmes réticulés : un externe périostique et un autre interne médullaire. Dans ee der- nier, l'auteur a aperçu quelques différences entre les artères et les veines. Les artères sont plus centrales, plus réticulées; les veines sont plus éloignées de l'axe , et disposées habituellement en rameaux longitudinaux et parallèles. Leurs derniers ramus- cules ont été vus au microscope et montrés à l'œil nu, pénétrant dans les canalicules osseux. Pour une artère existent, en général, deux veines et deux nerfs. L'auteur ne parle , dans cette note , que des nerfs , des os longs. Il démontre non-seulement que leur existence dans les os est incontestable, mais encore qu'un bel ensemble de nerfs est affecté au système osseux, et que cet ensemble est numériquement double de l'ensemble artériel. C'est au niveau des grands con- duits médullaires qu'existent ses plus belles manifestations, en rapport sans doute avec la présence de la moelle ; il est d'ail- leurs , comme partout , parallèle et harmonique à l'appareil vas- culaire. Cet intéressant travail est renvoyé à l'examen de MM. Serres , Velpeau et Lallemand. M. Coste adresse une Réponse à la réclamation élevée par M. Lecoq , relativement à une partie du rapport sur un tra- vail concernant la nidification des épinoches. Voici la lettre de M. Coste : M. Lecoq a écrit à l'Académie pour se plaindre de ce que la commission chargée d'examiner mon travail , avait considéré comme une indication vague, les détails qu'il a donnés sur une espèce d'épinoche dont il a observé le nid. Je suis , pour ma part, d'autant plus étonné de sa réclamation, que, dans mon '546 KKVDK zooLOGiyuE. {Décembre 1846.) iiiéinoire, j'ai reproduit sa note tout entière; mais, puisque M. Lecoq m'en fournit ici l'occasion , je vais faire connaître la différence qu'il y a entre son observation et le résultat de mes recherches. M. Lecoq a fait cette observation à l'âge de dix ans, et ne l'a publiéeque trente années après, comme un souvenir de jeunesse, -et sans vérifier, par une expérience plus réfléchie, si sa mémoire était restée fidèle. Aussi , non-seulement les détails les plus im- portants de cette curieusehistoire lui ont complètement échappé , mais il a commis de graves inexactitudes.^ 11 n'a connu ni l'in- tervention exclusive du mâle pour la construction du nid, ni le mécanisme de cette construction, ni celui de sa consolidation. 11 ne parle ni des courants à l'aide desquels le mâle renouvelle l'eau, ni de la variation des conditions dans lesquelles il place les œufs pour en favoriser l'éclosion, ni du soin qu'il a de pren- dre ses petits dans sa bouche pour les reporter à son nid quand ils s'en écartent trop , ni des ruses qu'il emploie pour tromper l'ennemi qui cherche à dévorer sa famille. En sorte que les in- dications que M. Lecoq donne, moins précises que celles d'Olivi sur le nid du Gobius niger, que celles du major Hardwicke sur le Gourami de l'Inde , n'ont pas eu plus d'influence que celles de ses prédécesseurs , pour démontrer définitivement que certains poissons exercent réellement une industrie rigoureuse- ment comparable à celle des oiseaux. ]^. Lecoq affirme que dans l'espèce unique qu'il a observée , la femelle s'associe au mâle pour construire le nid , pour le gar- der, et qu'elle est seule admise à y pondre ; pendant que dans les trois espèces dont j'ai fait connaître l'histoire détaillée, le mâle attire indistinctement toutes les femelles, mais les chasse rudement dès qu'elles ont déposé les œufs, dont il reste l'unique gardien. En un mot, M. Lecoq a cru voir un cas remarquable de monogamie là où j'ai rencontré l'exemple le plus extraordinaire de polygamie etdesollicitudejpaternelle. 11 me semble donc qu'on a eu raison de considérer comme une indication insuffisante une observation faite dans les conditions dont je viens de parler. Quant à moi, je crois avoir complètement rempli mon devoir d'historien impartial en reproduisant dans mon mémoire la note tout entière de M. Lecoq. Séance du 21 décembre 1846. — M. Duméril lit un Rapport mr SOCIÉTÉS SAVANTES. 447 plusieurs mémoires (Vanalomie comparée de M. Duvernoy , principalement sur les organes génilo-ur inaires des Batra- ciens urodèles. Comme nous avons déjà donné une idée de ces excellents travaux, nous croyons inutile de suivre le savant rapporteur dans l'analyse détaillée qu'il en donne. 11 rend pleine justice aux ré- sultats auxquels M. Duvernoy est arrivé, et termine ainsi : « D'a- près cette analyse , trop succincte, du grand travail anatomique de M. Duvernoy, que nous avons examiné avec soin, on peut re- garder ses observations comme très-importantes pour les pro- grès ultérieurs de la physiologie et de la zoologie; nous avons l'honneur, en conséquence , de proposer à l'Académie d'en faire autoriser l'impression parmi les Mémoires des savants étran- gers , ainsi que de faire graver les deux planches qui l'accom- pagnent. — Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Séance du 28 décembre 1846. — M. Auzias-Turenne lit un Mémoire sur les analogies qui^ dans V espèce humaine, existent entre les membres thoraciques et les membres abdominaux. Quoique la question dont il s'agit ici soit fort ancienne et qu'elle ait été traitée par beaucoup d'anatomistes , depuis Galieu jusqu'à nos jours , son importance ne saurait être révoquée en doute. En effet , l'étude des analogies dans les membres peut mettre sur la voie d'analogies entre les parties de différents êtres, et surtout guider dans l'étude du développement et des anoma- lies des membres. M. Auzias-Turenne n'a communiqué aujourd'hui à l'Académie que la première partie de son travail , celle qui traite des os. Pour comparer avec avantage les membres thoraciques et abdo- minaux entre eux , il convient d'abord de placer l'homme dans l'attitude quadrupède. Puis on dirige les parties de manière à ce que celles qui sont tournées vers le coccyx correspondent à celles qui sont tournées vers la tête. On fait ainsi intervenir utilement dans la solution du problème, l'étude des membres de différents singes , chez lesquels les analogies dont il s'agit sont beaucoup plus marquées que chez l'homme. Quant aux membres qu'il convient de mettre en parallèle , les avis sont partagés : Vicq-d'Azyr, Cuvier, etc. , comparaient le membre supérieur d'un côté au membre inférieur du côté op- posé ; MM. Blandin , Flourens et Gerdy opéraient sur les deux ^•48 iif:\UK zooj.OGrgDK. {Dècerribre 1846.) «nembres du même côté, en plaçant alors le membre thoraciqu« «n pronation (M. Flourens) , en supination (MM. Blandin et Gerdy). Dans cette dernière manière d'observer, les analogies Tie sont vraies qu'en partie , mais avec cette différence que si le membre supérieur est en pronation , la main et la partie infé- rieure de l'avant-bras trouvent seules leurs analogues dans le pied et la partie inférieure de la jambe. L'olécrane n'est plus i'analogue de la rotule. La hanche, la cuisse et le haut de la jambe ne sont plus représenlés par l'épaule , le bras et la partie supérieure de l'avant-bras. Le contraire a lieu si le membre tho- racique est placé en supination. M. Auzias-Turenue résout la difficulté par l'adoption du prin- cipe suivant : le membre inférieur d'un côté trouve les parties analogues dans l'épaule , le bras et à peu près les deux tiers su- périeurs de l'avant-bras du côté opposé, et dans le tiers inférieur environ de l'avant-bras et dans la main du même côté. Ce croi- sement remarquable se retrouve non-seulement dans les os, mais dans les muscles et les autres parties molles. M. JRouault lit un Mémoire sur les trilobites des schistes de la Bretagne. Ce naturaliste a étudié les terrains de transition du département d'Ue-et- Vilaine, sous le double rapport de leur composition géologique et des fossiles qu'ils renferment. Cette étude l'a conduit à la découverte d'un grand nombre d'espèces nouvelles dont il a pu recueillir beaucoup d'échantillons. 11 a été assez heureux pour trouver , dans un état parfait de conservation , certains Trilobites sur le véritable caractère des- quels on s'était mépris jusqu'ici , faute d'avoir pu étudier des individus complets. Parmi les trente espèces qu'il mentionne, il s'en trouve huit nouvelles , et deux d'entre elles ne paraissent pas pouvoir se rapporter aux genres connus jusqu'ici. M. Rouault les désigne par les noms génériques de Potières et de Priono- cheilus. Parmi les propositions générales qui terminent le travail de M. Rouault, nous croyons devoir reproduire les suivantes •■ Les organes de la vue , qui jusqu'à présent ont été regardés comme présentant des caractères identiques dans toutes les es- pèces de Trilobites , affectent chez quelques-uns des individus trouvés par ce géologue , une disposition entièrement nouvelle. Une des espèces non décrites offre un caractère tout à fait MÉLANGES ET NODVRLLKS. 449 nouveau , et qui consiste en une bifurcation singulière des appen- dices du bouclier. Enfin , la comparaison des fossiles trouvés dans le nord du département avec ceux recueillis en Allemagne, à Eifeld et dans la province de New-York , en Amérique , permet de regarder ces diverses régions comme identiques au point de vue géolo- gique. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE PRAIfCB. Séance du 23 décembre 1846. — M. Pierret donne lecture d'un projet de lettre que la Société doit adresser à M. Fischer de Waldheim en félicitation à l'occasion de son jubilé de doctorat que ses collègues de la société impériale de Moscou doivent fêter au mois de février prochain. — La Société procède pour la seizième fois depuis sa fondation au renouvellement annuel des membres de son bureau et de sa commission de publication. Ont été nommés pour 1847 : Membres du bureau : Président, M. Reiche. — Vice-président, M. Amyot. < — Secré- taire, M. E. Desmarest. — Secrétaire-adjoint, M. A. Pierret. — Trésorier, M. L.Buquet, — Trésorier adjoint, M. L. Fairmaire. — Archiviste, M, Doué, Membres de la commission de publications : MM. Bellier de la Chavignerie. — Berce, — Vuihieul, — Guenée, — Guérin-Méneville. E. D. III. MELANGES ET NOUVELLES. ÉTAT ACTUEL de la SOCIÉTÉ GUVIERIENNE. Aujourd'hui, 31 décembre 1846 , le nom du dernier membre admis dans la Société Cuvierienne porte le n° 310, Au commen- cement de 1846, 156 personnes restaient comme membres ac- tifs; la société avait donc perdu 154 membres. Elle a encore perdu dans le courant de cette année : 155. M. le Baron Bory de Saint-Vincent (n° 16) , mort. 156. M. le D' Thillaye (n° 129) , mort. 157. M. Cadet de Ghambine (n° 268), démissionnaire. 158. M. l'Abbé Bourlet(n° 274) , démissionnaire. Tome IX. Année 1846. 29 450 REVDE zoOLOGiQUE. {Décembre 18i6,) Nous avons inscrit : 302. M. Drewsen , à Copenhague. 303. M. de Reume, à Bruxelles, 304. M. Hewitson , à Londres. 305. M. le D'Sodoffski, à Riga. 306. M. F. Luciani , à Castel Nuovo. 307. M. le D'Pucheran, à Paris. 308. M. le D' Robin , à Paris. 309. M. Lucas , à Paris. 310. M. Edw. Wilson, à Lyditih House. Nous continuerons d'inscrire les nouveaux membres en sui- vant la série primitive des numéros, ce qui permet de connaître de suite le nombre des savants qui ont pris part aux travaux de la société. Nous continuerons également une série de numéros pour les noms des membres que la société perdra par suite de décès ou de démissions; et, pour savoir l'état actuel de la so- ciété , on n'aura qu'à retrancher le dernier numéro de la série descendante , ou des pertes de la société , du dernier numéro de la série ascendante , ou de celle de ses acquisitions. Ainsi : Il y a aujourd'hui 310 inscriptions. Nous avons perdu 158 membres. Il reste donc 152 membres le 31 décembre 1846 (1). Si nous voulions suivre nos statuts à la lettre, nous ne de- vrions donner que deux feuilles d'impression par mois , puis- qu'il est dit qu'il y aura deux feuilles et demie par numéro, quand le nombre des membres payants aura dépassé 250. Nous ne changerons cependant rien à notre mode de publica- tion , car les matières qui nous arrivent journellement pour la Revue Zoologique exigeraient plutôt une augmentation qu'une diminution de feuilles. Du reste , on a pu voir jusqu'ici que nous avons soutenu ce recueil avec désintéressement et dans le seul but d'être utile à la zoologie. Nous continuerons donc de donner notre temps et tous nos soins à la Revue zoologique , afin de ne pas priver les travailleurs du seul moyen rapide de publication qu'ils aient chez nous. Heureux si notre dévoue- ment est apprécié par nos collègues et s'ils nous savent quelque gré de sacrifices qui paraîtront minimes à des personnes favori- sées de la fortune, mais qui sont très-considérables pour nous. (1) Sar ce nombre de 152, il y en a so qui sont dispensés de payer la cotisation (pro- tecteurs, rédacteurs, traducteurs); restent donc 132 membres payant réellement. ^ TABLES ALPHABETIQUES POUR l'année 1846. I. TABLE DES MATIÈRES. Abrostola asclepiadis ( sur 1' ). Bellier de la Chavignerie et Pierret. 267 Académie des sciences de Paris. Analyse des séances. 27,76,98, 156, 184, 231, 264, 300, 340 , 378, 427 , 442 Acarides (revue des). Koch. «7 Acheronlia alropos. Bellier de la Chavignerie. 430 Achorutes d'Algérie. H. Lucas. 256 Aigles d'Europe. Tyzenhauz. 322 Alciopes. Krohn. - 373 Ampedus Ghalusii. Guérin-Méne- ville. 429 Ampelis hypopyrrha, eU;. De La- fresnaye. 2;58 Ampullaria urceus, etc. Troschel. 373 Animaux desvoyagesde la Vénus, de l'Astrolabe et de la Zélée. De Lafresnaye. 82 Annélides (développement des). Sars. 223, 370 Annélides (développ. des jeunesit différences sexuelles). OErsted. 225 Annélides (développ. des œufs). OErsted. Annulés ( classification des ). OErsted. 63 Anthia sexmaculata provenant d'Algérie. Major Blanchard. Anthicus saliuarius ( sur 1' ). Leprieur. Anthocharis belia et ausonia. Abicot, Daube et Graslin. 107,267 Anthocharis belemnia. Bellier de la Chavignerie. 349 Anihronomalus mandibularis. H. Lucas. 288 Aphodius carpetanus. Graells. 2i8 Apion tubiferum. Guérin-Mén. 429 Aplecta herbida. Bellier de la Chavignerie. 235 Appareil respiratoire des oiseaux. — Guillot. 76 — Sappey. 8i — Serres. 76 Arcana entomologica. Westwood. 19 Archives d'histoire naturelle pour 1844 et 1845. Erichson 62,370 Argonaula argo. M»"- Power. 374 370 370 429 Arçyope (Epeira) fasciata. Bellier de la Chavignerie et H. Lucas. 348 Articulés du cours professé par M. Duvernoy. 2^3, 244 Articulés (genres nouveaux d'). Tellkampf. Ascalaphus longicornis (sur I'). Bellier de la Chavignerie. Ascalaphus (métam. des). Guérin- Méneville. Ascalaphus (mœurs des). De La- fresnaye. Associations britan. pour l'avanc des sciences, 1846. Astérides (nouv. esp.). Millier et Troschel. Astérides (développ. des). Sars. Aviceda,Lophotes etLépidogenys. De Lafresnaye 68 428 431 342 Avium conspeclus. Tsrhudi. Axinus et Trochus. Philippi. 124 68, 374 376 BibliothéqiTe conchyliologique. Chenu. 98 Bile (formation de la). Lere- boullet. 31 Blaniulus d'Algérie. H. Lucas. 287 Blessures des vaisseaux sanguins. Amussat. 184 Bolboceras australis. Guérin-Mé- neville. 429 Bombyx everia (sur le). Bonsin. i08 Bombyx lanestris. Becker. 225 Bombyx Mittrei. Guérin-Méne- ville. 429 Bombyx (Saturnia ) cecropia. H. Lucas. 234, 266 Bombyx tau , etc. Pierret. 235 Bostrychus capucinus et luctuo- sus. Major Blanchard. 160 Bostrychus dactyliperda. H, Lucas. 42 Brachycères. Major Blanchard. 1S9 Brachyopa bicolor et Subula eilri- pes. E. Perris. 235 BrachyptéroUe (sur le G.). Puche- ran. J93 Broscosoma (sur le G.). Pulzeis. 337 Bubo Dillonii. 0. des Murs et PL Prévost. 242 BufTon (œuvres de). i60 452 TABLR DES MATIÈRES. Galosoma indagator difTorme. L. Buquet. 368 Campylorhynchus unicoloroi- des, etc. De Lafresnaye. 91, 316. Gampsidia (Saperda) populnea. H. Lucas. 236 Carabus cancellatus monsir. Pier- ret, Boisduval et Reiche. 346, 349 Carabus splendens difforme. L. Buquet. 348 Carabus nouveaux. De la Ferlé Sé- nectére. 348 Cassida (sur une). Doué. 348 Cassida maculata(mélam.).L.Du- four. 381 Cassida nebuiosa (mélam.)Guérin- Méneville. 269 Cebrio Carrenii. Graells. 218 Cellulose dans les Invertébrés. Lœvig et Kœlliker. 156 Cephaloxys (Nouv. G. de Cica- diens). V. Signoret. 109 Cercolabes Liebraanni. Reinhardt. 68 Characinorum (Synopsis gen. et spec. fain.). Muller et Troschel. 62 Charaxes jasius (sur le). Pierret. 237 Chasmatopterus hispidulus. Graells. 2i8 Chasse entomologique à Fontaine- bleau.Chevrolat et Fairmaire. 238, 344 Chat(anatoraie).StrausDurkheim. 30 Chenilles de la Nouv.-Zélande. Doué. 349 Chien (dévelop. de l'œuf et du fœtus) Bischoff. 184 Chiroptères et Rongeurs. Wagner. 372 Cicada quadriluberculata et tu- berosa. V. Signoret. 109 Chrysobothris affinis. H. Lucas. 237 Cicindela campestris (variété). Graells. 236 Cicindela trisignata (var.). L. Fair- maire. 429 Clavagelles (sur les). Deshayes. 27 Cloportides d'Alsace(monog.).Le- reboullet. 76 Clupées (recherches sur les). Va- lenciennes. 302 Clythra etCryptocephalus (larves). Guérin-Méneville. 429 Clytus arielis , etc. Graells. 237 Clylus quadripunctatus (mœurs). De Romand. 109 Cochenille ( éducation de la ). Hardy et Bory de St-Vincent. 265 Cœloptychiura. Fischer de Wald- heim. 34i Coléoptères de la Nouv.-Zélande. Doué. 349 Coléoptères des Canaries (obs. sur les). Duthieul. 43i Coléoptères nouveaux. L. Buquet. 345 Coléoptères du Yucalan. Pilate. 350 Coléoptères subpentaméres phyto- phages. Lacordaire. 22 Coléoptères (station des). Ghiliani. ioi> Coléoptères d'Espagne. Graells. 217 Columbigallina versicolor.De La- fresnaye. 321 Coquilles nouvelles. Jonas , 377. Philippi, 72, 371, 376. Pfeiffer. 374 Coquilles (surquelques). Philippi. 373 Coryna squamata. Rathke. 63 Cossyphides (monogr. des). De Brème. 230 Courlan ou Courliri (obs. sur le G.). 0. Des Murs. 164 Cours d'histoire naturelle des corps organisés, professé au collège de France. Duvernoy, 87,113,213,244, 327, 253, 385 Crustacés fossiles de Saint-Sau- veur. Robineau-Desvoidy. 444 Cryptops d'Algérie. H. Lucas. 28" Cryptorhynchus Lapathi. Schwa- grich. 339, 372 Cychrus elongatus. Doué. 236 Cyclas Creplini. Dunker. 374 Cynips du chêne. L. Fairmaire. 109 Cystosomus Saundersii (obs. sur le). H. Lucas. 428 Dacus oleae. Guérin-Méneville. 34.S Deilephila alecto(sur le). Ronsin. 108 Deilephila celerio. Pierret. 347, 348 Dendrocolaptes albo-lineatus. De Lafresnaye. 208 Diaprepes Doublierii. Guérin-Mé- neville. 428 Dicœum (sur le genre). Pucheran. 134 Dicaeum celebium. Hartiaub. 47, m Dicronocbilus (nouveau genre). Guérin-Méneville. 428 Digestion et Nutrition chez les her- bivores et carnivores. Bernard. 104 Diglossa (monogr. des). De La- fresnaye. 317 Diodoniens. Brisout de Barne- ville. 136 Diptères (larves de) vivant sur l'Arundo phragmites. Chevrolat. iio Distoma beroës (Sur le). Will. 69 Donacia (métam.). Guérin-Mén. 245 Donacies (notes sur les). Mulsant. 425 Donax variegata. Récluz. 9 Duponchel (notice sur). C. Dumé- ril. 106, 350 Dicyrtoma d'Algérie. H. Lucas. 255 Échinodernes nouveaux. Philip- pi. 373 Echinodermes (organisation, clas- sification, etc.). Agassiz. 302 Elophorus frigidus. Graells. 217 Elophrus splendidus. Chevrolat. 344 Embryogénie des Gastéropodes. Vogt. 98 Entomologie actuelle ( coup d'œil rétrospectif sur 1'). Robineau- Desvoidy. 34& TABLE DES MATIÈRES. 453 Enlozoa. Gurlt. 373 Entozoologie (notices d'). Crep- lin. 63 Epinoches (mœurs des). Cosle. 303 Epinoches (nidincaliou). Lecoa. 444 Erinaceus (moriog.). Sundevall. 96 Escargots (circul. du sang). Gas- . pard et Milne Edwards. 30 Étoiles de nier (dévelop.. des). Sars. 180 Euaxes (sur le genre). Menge. 370 Eucneinis Feistliamelii. Graells. 218 Eumoipus vitis (sur 1'). Guérin- ' Méneville. iio Euplionia cinerea.DeLafresnaye. 277 Fauna entoraologica transcauca- sica. Faidermann. 32 Faune de Norwège. Ralhke. 68 FauvetleGrignet. De Lafresnaye. I6i Foie des Vertébrés. Guillot. 342 Formica cursor. Boyer de Fonsco- lombe. 268 Forniilla Chevrolatii. De Romand. /09 Fossiles de Moscou. Fischer de Waidhcim. 97 Fulgora obliqua. E. Perris. 235 Galleria cerella. H. Lucas. 430 GaUirallus(obs. sur le G.).De La- fresnaye. 384 Ganoides (sur les). Muller. 372 Gastéropodes (embryogénie des). Vogt; et obs. de MM. Serres et Milne Edwards. 98, 232 Gâstrochsena dubia. Deshayes. 28 Geoffroy Saint-Hilaire (statue de). 271 Géographie de la Pensylvanie. Haldelmann. 69 Géophilus d'Algérie. H. Lucas. 288 Georissus. Motschoulsky. 2i Geotrupes sylvalicus monstrueux. Mocquerys. 267, 341 Glaucus, Phyllirhoé et Tergipes (anat.}. Souleyet. loo Glomeris d'Algérie. H. Lucas. 284 Gobiésoces.Brisout de Barneville. 143 Gymnopleurus fla|;ellatus. Bellier de la Chavignerie. 237 Hsematopinus bicolor. H. Lucas. 346 Uaematopinus cervicaprae. Lucas. 268 Hélices. Menke. Pfeiffer. 374, 375, 376 Hélices lamellées.Pfeiffer. 375 Hélix (sur divers). Voith. 376 Hippolais Icterina. Gerbe. 433 Hippopotames (ostéol). Duvernoy. 278 Hirudo tessulata et marginata. MUller. 69 Histoire naturelle (éléments). Du- méril. 232 Histoire nal. de New-York. lOO, 220 Huîtres fossiles de Ghâlons-sur- Saône. Ganat. 31 Hydroporus assimilis. Leprieur. 429 Hylesinus varius et Scolytus des- tructor. Guérin-Méneville. 269,303 Hyponomeuta padella. Goureau. 106 Ichneumonides de la Provence. Boyer de Fonscolombe. 261, 340 Ichneumon, Pinipla. Pierret. i09, 234 Influence du soi en entomologie. Pierret. 348 Insectes (conserv. des). Blisson. 108 Insectes de l'ulcère de l'Ormeau. L. Dufour. 79 Insectes des gousses du genêt épineux. Goureau. 106 Insectes de Turquie d'Europe. Fridwajlski. 107 Insectes gallicoles. Goureau. 250, 266 Insectes nouv. d'Afrique. Hope et Savage. 20 Insectes nuisibles à l'Olivier. Gué- rin-Méneville. 265, 300, 365 Insectes qui attaquent l'Olivier. Blaud, Milne Edwards , etc. 185 In.secles qui rongent les feuilles des plantes. Goureau. 350 lulus d'Algérie. H. Lucas. 285 Lama (sur le G.). De Castelneau. 231 Lanio cristatus. De Lafresnaye. 200 Langelandia anophthalma. Fair- maire, Cordier et Desmarest. 236 Lcbia chlorocephala. Lucas et Pierret. 237 Lepadogaster. firisout de Barne- ville. 278 Lépidoptères des Canaries. Pier- ret. 431 Lépidoptères des suites à BufTon. Guenée. 430 Lépidoptères nouveaux. Donzel. 347 Lepidosiren et Protopterus (org. circulât, et resp.) Duvernoy. 392 Lepisraa d'Algérie. H. Lucas. 253 Lithopbages (sur la fam.) Récluz. 405 Lixus ophthalraicus. Guérin-Mé- neville. 429 Loxia(Euplectes)Petiti. Des Murs et FI. Prévost. 242 Lucanus capreolus (cocons). Bel- lier de la Chavignerie. 109 Lucina edentula. Philippi. 277 Lumbricus variegatus. Grube. 67 Lycsena bylas (sur la). Pierret. 238 Machilis d'Algérie. H. Lucas. 252 Malacozoologie (journal de) 1844 et 1845. Menke. 69,374 Mammalia conspectus. Tschudi. 68 Mammifères (cat. syst.). Schinz. 258 — du sud et du nord de l'Afri- que (sur les caractères dif- férentiels des). I. Geoffroy- Saint-Hilaire. 380 — (évolution spontanée des). Raciborski. i84 TABLE DES MATIÉUES. Mammifères fossiles de l'Hérault. Marcel de Serres et Gervais. 78 — fossiles de Vaucluse. Ger- vais. 191 Mastigus (sur un). L. I^uquet. i07 Megacephala euphratica. Major Blanchard. 160 Meigen (sur M.)- Macquart. I06 Mélanges ornilhologiques. De La- fresnaye. 34, 91, i24 Méliponites (mœurs). Goudot. 15» Melasis flabellicornis. E. Perris. 236 Melitsea maturna. Bellier de la Chavignerie et Pierret. 106 Melolonlha hypocastani dilTorme. E. Desmarest, Boulard. 236, 237 Melolonlha vulgaris monstrueux. Bellier de la Chavignerie. 107 Membracides nouveaux. L. Fair- maire. 12 Membres thoraciques et abdomi- nauxde rhomme(analogiesdes) Auzias-Turenne. 447 Merismus obscurus. Goureau. i06 Merops nubicoides. 0. Des Murs et Pucheran. 243 Merops Lefebvrii, 0. Des Murs et FI. Prévost. 243 Metaporinus. Michelin. 61 Mictis remipes. V. Signoret. 109 Microlepidopterorum europaeo- rum index meth. A. Guenée. 24 Misocampus stygraatizans. L. Du- four. 266 Mollusques (anat. des). Parsch. 37i — (app. auditif). Frey. 153,373 — bivalves nouveaux ou peu connus. Récluz. 8, 48, 146 — du cours de M. Duvernoy 1I3 — de la mer germanique. Menke. 375 — d'Italie. Pbilippi. 62, 69 — nouveaux. Dunker. 377 — nouveaux. Pbilippi. 372 Monocerus (sur le G.) De la Ferté- Sénectère. i07 Monstre byperencéphale. Bel- homme. 264 Muscide et Délie du vinaigre de colchique. Robineau-Desvoidy. 346 Myodaires des environs de Paris. Robineau-Desvoidy. 107,346 Myriapodes d'Algérie. H. Lucas. 283 — i^sur les). P. Gervais. 444 Nematus De Geeri ( métam). L. Dufour. 349 Nematus ribis. L. Dufour. 266 Nemosia nigro-genis. De La- fresnaye. 273 Nephopterix angustella. Bruand. i08 Nerfs ciliaires (sur les). Serres. 383 Nerfs des corpuscules de Pacini. Pappenheim. 383 Nerfs des os. Gros. 30 Noctua brassicaî et Altica (dégâts causés par des) en Provence. Guérin-Méneville. 431 Noctua de Palerme.Boisduval. 429 Noctua (sur une chenille de). Gué- rin-Méneville. 267 Noctuelles d'Algérie. Donzel. 269 Nomenclator zoologicus. Fasci- culi VU et VllI. Agassiz. is Notes ornitbologiques. De Lafres- naye. 4i. Noiicesconchyliologiques. Jonas. 377 Notiophilus quadripunctatus (sur le). Javet. 345 Notonecies du Mexique comesti- bles. Vallot. 383 Nudibranches (dével.). Sars. 177, 370 Nummuliles ( observations cri- tiques). Scortegagna. 299 Octopodoleuthis. A. Krobn. 152, 37i OEslrides. Joly. 342 Oiseaux du Bré-^il, du prince de Neuwicd (notes rectificatives). Des Murs. 162 Oiseaux de Colombie. De Lafres- naye. 206 Oiseaux de la Jamaïque. De La- fresnaye. 320 Oiseaux de l'Orénoque.DeLafres- naye. 273 Oiseaux-mouches nouveaux. Bour- cier. 314 Oiseaux nouveaux d'Algérie. Mal- herbe. 44 Oiseaux nouveaux (notes et rec- tifications synonymiques sur des). Hartlaub. t Oiseaux sédentaires ou de passage de la province de Côme. Monti- 95 Orchesella d'Algérie. H. Lucas. 255 Organes génitaux d'un Arctomys. Lamarre Piquot. 264 Organes génilo-urinaires des Ba- tiaciens-Urodéles. Duvernoy. 447 Ormes et Pommiers. Moyens de les préserver des attaques des insectes. Robert. 78 Ornithomyiens (embryogénie). E. Blanchard. 31 Orthoptères (voix et ouïe des). Siebold. 62 Orcytes difforme. DeyroUes. 267 Pachyrhynchus aterrimus. DeLa- fresnaye. 320 Padisca salandriana (variétés). Guénée. 260 Palaemon carcinus. Guérin-Mé- neville. 31 Paléontologie (traité élém. de). Pictet, , 298 Pandora rostrata. Récluz. lo Paon de nuit (aberration d'un). Bellier de la Chavignerie. i lO TABI.K DES MATIÈRES. 455 Parisoina. De Lafresnaye. i6i Parus Ledouci et cœrulescens. Malherbe. 45 Parus (sur une espèce de). Prince de Canino. 432 Paussides (habitudes des). Boyes. 338 Pesci europei (cat. met.). Prince Ch. Bonaparte. 334 Phasia (dif. sex. de quelques esp. )• Rondani. 27 Phascolomus wombatus. Owen. 271 Pbilepitlus Geoffroyi. 0. Des Murs et FI. Prévost, 24i Phosphorescence d'animaux ma- rins. Will. 68 Phrynosoma Harlani. Neill. 233 Pica mauritanica. Malherbe. 44 Piaya cinnamomeiventris. De La- fresnaye. 321 Plusia gamma (var.)* Bellier de la Chavignerie. 250 Poissons fossiles. Agassiz. 97 Poissons fossiles et d'eau douce d'Europe. Agassiz. 184 Polydesmus d'Algérie. Lucas. 285 Polyxenus d'Algérie. H.Lucas. 283 Polyommate d'Algérie. Donzel. 269 Pommes de terre (maladie). Gau- dicbaud. 77 Prémices entomologiques.Putzeis. 336 Pionus vinaceicoUis. De Lafres- naye. 321 Prionus (Malaspis) pictus. L. Bu- quet. 238 Prix d'entomologie à la Soc. roy. d'agric. Guérin-Méneville. 235 Protocardia (sur le G.). Beyrich. 374 Protopterus et Lepidosiren (cir- cul. et resp.). Duvernoy. 392 Pterogorgia. Duchassaing et Mi- chelin. 218 Punaise des lits (mœurs). Amyot. 271 Raia bâtis et clavata (syst. vei- neux). Gh. Robin. 5 Raies (app. particulier). Robin. 190 Ramphocelusicteronotus. De La- fresnaye. 365 Rana leraporaria (\ar.). Schlot- thauber. 68 Reptiles du Pérou. Tschudi. 373 Revue zool. (planches de la). 33 Rhingia femorata.L. Dufour. 238 Rhodocera rhamni et Satyrus de- janir; ^chenilles). Bellier de la Chavignerie. 105 RongeursetChiroptéres nouveaux. Wagner. 372 Rutela difforme. L, Buquel. 267 Saltator orenocensis. De Lafres- naye. 274 Sangsues (syst. nerv.). Mandl. 383 Saturnia pyri (cocon). H. Lucas. 347 Satyrus œdipus. Pierret. 266 Scarabaeus difforme. Dupont. 349 Scapbidium iminaculatum d'Algé- rie. Guérin-Méneville. 42» Scathopse noir. Léon Dufour. 442 Sciara Thomae (migration des lar- ves). Guérin-Méneville. 14 Sciences naturelles (.éléments des). Duméril. 2SC Scolopendra d'Algérie H. Lucas. 287 Scolytus destructor et Hylesinus varius. Guérin Méneville. 269, 289, 303, 345 Serpents venimeux Santon 382 Serpula (sur le G.) Philippi. 64 • Sesia Bembeciformis (chenille). Guérin-Méneville. 268 Sigara minuta. L. Dufour. 349 Silpha opaca (larve). Guérin-M. 269 Sinus veineux génital des Lam- proies. Duvernoy. 156 Sipunculus (Phascolosoma) scuta- tus- Muller. 64 , 182 Singes sans queue. Millier. 372 Sitopbilus orizse. H. i'Ucas. 430 Société Cuvierienne (état actuel). 449 Société entomologique de France. Analyse des séances. E. Des- marest. 105, 234, 266, 427, 449 Société philomatique de Paris. 3i Solanderia (coraux). Duchassaing etMichelin. 218 Spermophila olivaceo-flava. De La- fresnaye. 207 Speranza conspicuaria, Bellier de la Chavignerie. 236 Sphinx atropos(cri). Paris. 350, AU Sphinx convolvuli. Bellier de la Chavignerie et Pierret. 347, 349 Sphinx nerii etcelerio.Boisduval et Pierret. 430, 43i Staurosoma. Will. 69 Stenolophus Chevrolatii. Gaubil. 56 Stenopterus mauritanicus. Lucas. 237 Strongylus armatus. Gurll. 68 Substance ternaire trouvée chez les Tuniciers. Lœwig et Kœl- liker. 29 Système veineux abdominal des Sélaciens et en particulier des Raies. Duvernoy. 156 Système nerveux (propriétés et fonctions). Flourens. 383 Tachinaires. Macquart. 268 Tachyphonus (esp. nouv.). De La- fresnaye. 206, 320 Tachyporus cellaris , Megatoroa serra, etc. (mélam.) E. Per- ds. 105 Tarets (organis-). Deshayes. 99 Tellina crassa. Récluz. 48 Tetlinides timoriensis. Réeloz. 146 Tentyria bipunctata. Major Blan- chard. 159 Testacea britannica. Montagv. 98 456 TABLE DES NOMS D AUTEDRS. Tetracbâ euphralica. Major Blan- chard. . 428 Tetrastoma Playfarii. Sars. i55 Thais medesicasle. Pierret. 108 Thoracoceras. Fischer de Wald- heim. 335 Thymus (fonctions). Ripault. 30 Thysanoures (classif). Nicolet. iio Thysanures d'Algérie. H. Lucas. 252 Tiedemannia creniptera. Krohn. 68 Tissus des Batraciens (dévelop.)- Kolliker. 264 Todirostre. DeLafresnaye. 360 TortrixdeLinné.Guénée. 266 Trachelochismus. Brisoutde Bar- neville. 2I2 Trilobitesdes schistes de la Breta- gne. RouauU. 448 Trochilidées. De Lattre et Bour- cier. 305, 312 Trochus et Axinus. Philippi. 376 Tugonia. Récluz. 168 Turdus perspicillatus DeLafres- naye. 40 Tyrannula rufipectus. De Lafres- naye. 207 Valvata Menke. 376 Vapeur aqueuse des ruches d'A- beilles. Newport. 340 Verania sicula. Krohn. 191 Verbascum pulverulentum (galles de). Vallot. 265 Ver intestinal d'un Acalèphe. Sars. 155, 370 Vers à soie. H. Lucas. 345 Vers à soie de Chine. Guérin-Mé- neville. 268 Vers à soie de Constantinople.Gué- rin-Méneville. 107 Vidua. De Lafresnaye. 34 Vioa. Michelin. 56 Voix chez les cadavres. Blandet. 342 Voyages dans le midi de la France et en Algérie. Guérin- Méneville. 304 Xyletinus serricornis. Guérin- Méneville. 268 Zoological researchesinJava,etc. Horsfield. 272 Zoophytes (Cours deM.Duvernoy). 83 Zoopliites (structure et classifîc). Dana. 227 Zoospermes des Tritons (mouve- ments des). Pouchel. 156 Zygaena. Pierret. 108, 238, 346 ZygœnaValentinielCedri.Bruand. 105 II. TABLE DES NOMS D'AUTEURS. Abicot. Anthocharis belia et ausonia. 107 Agassiz (L,). Nomenclator zoolo- gicus, 18. — Poissons fossiles et d'eau douce d'Europe , 97.— Sur les Echinoderraes. 302 Aider etHankook. Mollusques ra- res et nouveaux. 343 Amussat. Blessures des vaisseaux sanguins. i84 Amyot. Mœurs de la Punaise. 271 Arago. Sur l'histoire naturelle de New-York. 100 Auzias-Turenne. Analogies entre les membres thoraciques et ab- dominaux chez l'homme. 447 Becker. Sur le Bombyx lanestris. 235 Belhomme. Monstre hyperencé- phale. 264 Bellier de la Chavignerie. Rhodo- cera rhamni, Satyrus Dejanira etMelitœa maturna. 106. — Ar- gyope (Epeira) fasciata. 348. — Anthocharis belemia (sur 1'). 349. — Cocon du Lucanus ca- preolus. 107.— Melolontha vul- garis monstrueux. 107.— Paon de jour monstrueux. 110.— Plu- sia gamma (variété de chenille de la). 350. — Sur l'Abrostola asclepiadis. 267.— Sur l'Aplecta herbida. 235. — Sur l'Ascalaphus longicornis. 428.— Sur le Gym- nopleurus flagellatus. 237. — Variété de la chenille de l'Ache- rontia atropos. 430 Bernard. Digestion et nutrition des herbivores et des carnivo- res. 104 Beyrich. Protocardia. 374 Bischoff. Développement de l'œuf et du fœtus du chien. 184 Blackwall. Oiseaux périodiques. 343 Blanchard (E,)- Embryogénie des Ornithomyiens. 31 Blanchard (le Major). Habitation des Brachycères et de laTenty- ria bipunclata. — Sur les Bos- trychus capucinus et luctuo- sus. — Sur uneMegacephalaet l'Anthia sexmaculata d'Algé- rie. 159. — Sur le Tetracha eu- phratica. 428 Blaud. Insectes nuisibles de l'Oli- vier. 185 TABLE DES NOMS D ADTEDRS. 457 Blandet. Voix chez les cadavres. 34*2 Blisson. Moyens de conserver les Insectes. I08 Boisduval. Noclua de Païenne. 429 Roisduval et Pierret. Sphinx ncrii etrelerio. 430,431 Boisduval, Reiche et Pierret. Ca- rabus canceilatus dilTorinc. 346 Bonaparte (le prince Ch.). Câta- logo metodico dei Pesci euro- pei. 334 Bonnet. Maladies des articula- tions. 184 Bory de Saint-Vincent. Coche- nille. 265 Boulard (C). Melolontha vulgaris difforme. 236 Bourcier. Oiseaux-mouches nouv. 3i4 Bourcier et de Lattre. Trochili- dées. 305, 312 Boyer de Fonscolombe. Formica cursor. 268— Ichneumonides de Provence. 268, 349. Boyes. Habitudes des Paussides. 338 Brème. Monogr. des Cossyphides. 230 BrisoutdeBarnevilIti.Diodoniens. 136, 350.— Gobiésoces. 143,209. — Lepadogaster. 278.— irache- locbismus. 212 Bruand. Nephopteryx angustella. 108.— Zyga^na Valenlini et Ce- dri, Goremia Pontisselaria. 105 Buquet (L.). Calosoma indagator difforme. 348.— Carabus splen- dens. 348. — Coléoptères nou- veaux. 345.— Mastigus nouveau. 107. — Prionus (Malaspis) pic- tus. 238.— Rulela difforme. 267 Canine Cprince de). Sur une es- pèce de Parus. 432 Canal. Huîtres de Beinay. 3i Castelneau (De) Lama. 23i Chenu. Bibliothèque conchyliolo- gique- 98 Chevrolat. Elaphrus splendidus. 434 — et Cosnard. Chasse entomolo- gique à Fontainebleau. 344 Cordier.Langelandia anophlhalma 236 Cosie. Nid desÉpinoches.,189. — Réponse à M. Lecoq. 445 Crepfin. Notices d'entozoologie. 63 Dana. Zoophytes. 227 Daube. Anthocharis belia et au- sonia. 107 De Lattre et Bourcier. Trochili- dées. 305, 312 Deshayes. Anat. de la Gastro- chaena dubia. 28.— Organisa- tion des Tarets. 79 Desmarest (E.). Analyse des séan- ces de la Société entomologique deFrance.1846.105,234,266,427, 449. — Langelandia anophthal- ma. 2(56. — Melolontha hypo- castani difforme. 237 Des MursrO.).Courlan ouCourliri. 164 — et FI. Prévost. Ois. de Mada- gascar etd'Abyssinie. 241 — et Pucheran. Merops nubicoi- des. 243 Deyrolles. Orycles difforme. 267 Donzel. Noctuelles etPolyommate d'Algérie. 269, 347 Doué. Cassida. 348. — Chenilles de la Nouv.-Zél. 349. — Coléop- tères de la Nouv.-Zél. 349. — Cychrus elongatus. 236 Duchassaing et Michelin. G. Solan- deria et Pterogorgia. 218 Dufour. Brachyopa bicolor et Su- bula citripes. 235. — Cassida maculata. 381. — Fulgora obli- 3ua, 235. — Insectes de l'ulcère e l'Ormeau. 79.— Misocarapus stigmatizans. 266. — Nematus De Geeri. 349. — Nematus ri- bis. 266. — Rhingia femorata. 238.— Scathopse noir. 442.— Si- gara minuta (sur la). 349 Duméril. Éléments des sciences naturelles. 256. — Notice sur Du- ponchel. 350. —Rapport sur un travail de M. Duvernoy sur les organes génito-urinaires des Ba- traciens Urodéles. 447. — Rapp. sur les Epinoches de M. Cosie. 308 Dunker. Mollusques nouveaux. 377.— Cyclas Creplini. 374 Duthieul. Coléoptères des Cana- ries. 43i Duvernoy. Cours au collège de France. Généralités. 8i.— Zoo- phytes. 83. — Mollusques. 113. — Articulés. 2i3, 244.— Cirrho- podes. 327.— Vertébrés. 353.— Hippopotames ( sur des sque- lettes d' ). 378. — Organisation des Lepidosiren et Protopte- rus. 392. —Reptiles amphibies. 385. — Sinus veineux abdominal des Lamproies et réservoir ana- logue du système veineux ab- dominal des Sélaciens et en particulier des Raies. 156 Edwards (Milne). Embryol. des Gastéropodes. 232. — Rapp. sur un travail de M. Pouchet sur les Zoospermes du Triton. 156. — Rapport sur un mémoire de M. Deshayes sur les Clavagelles. 27. — Rapport sur un travail de M. Blaud sur les Insectes nuisibles de l'Olivier. 185. — Rapport sur un travail sur les Cloportides d'Alsace de M. Lereboullet. 76 Erichson. Archives d'bist. nat. 1845 et 1846. 62,370 458 TABLE DES NOMS D AUTEURS. Fairmaire (L.). Cicimlela trisigna- ta (variété). 429.— Membracides (esp. nouv.). 12,— Langelandia anophthalma. 236. — Cynips du chêne. 109. — Chasse entorao- logique à Fontainebleau. 238 Ferté-Sénectère (De la). Anlhici- des. 107 Fischer de Waldheim. Cœlopti- chium. 341. — Fossiles de Mos- cou. 97. — Thoracoceras. 335 Fiourens. Système nerveux. 383 Forbes. Méduses pulraonogrades d'Anfïleterre. 344 Fridwajiski. Insectes de la Tur- quie d'Europe. 107 Frey. Mollusques (appareil audi- tif). 153, 373 Gaspard. Circul. chez les Escar- gots. 30 Gaubil. Stenolophus Ghevrolatii. 56 Gaudichaud. Maladie des pom- mes de terre. 77 Geoffroy Saint-Hilaire (I.).Mam- mitéres du Sud et du Nord de l'Afrique (caractères différen- tiels des).! 380 Gerbe. Uippolais icterina. 433 Gervais (P.). Mammifères fossiles deVaucluse. 191. —Myriapodes. 444 Gervais (P.) et Marcel de Serres. Mammifères fossiles de l'Hé- rault. 78 Ghiliani. Station de Coléoptères du Piémont. 105 Goudot (Justin). Méliponites. 159 Gould. Hist. nat. de New-York. 220 Goureau. Hyponomeuta padella. 106. — Insectes gallicoles. 2G6, 350. — Insectes de l'Ulex eu- ropaeus. «06.— Insectes qui man- gent les feuilles des plantes. 156. — Merismus obscurus. 106 Graells.Cicindela campestris (va- riétés). 236 —Coléoptères nou- veaux d'Espagne. 217 Graslin. Antocharis belia etauso- nia. 267 Gros. Nerfs des os. 445 Grube. Lumbricus variegatus. 67 Guénée. Europaeorum Microlepi- dopterorum, Index methodi- cus. 24. Lépidoptères des suites à Buffon de Roret. 430. — Pa- disca salandriana. 266. — Tor- trix de Linné. 266 Guérin-Méneville. Ampedus Cha- lusii. 429. — Apion lubiferum. 429. — Ascalaphes. 431. ■— Bol- boceros auslralis. 429, — Bom- byx Miltrei). — 429. Cassidane- bulosa. 269. — Chenille de Noc- tua. 267. — Clythra et Cryplo- cephalus ( larves de). 429. — Dacus oleae. 345. — Diaprepes Doublierii.428. — Dicronochilus. 428.— Donacia. 345.— Eumolpus vitis et Insectes de la vigne. 1 10. — Insectes nuisibles aux Oli- viers. 265 , 300. — Larves de Diptères vivant dans l'Arundo phragmites. 110.— Ligée. 429.— Lixus ophtbalmicus. 429.— Mi- grations des larves de la Sciara Thomae. 14.— Ob. sur M. Blaud. Insectes nuis, à l'Olivier. 185.— Prix d'entomologie à la Soc. roy. d'agriculture. 235.— Rava- ges causés en Provence par la Noctua brassicae et par une AI- tica. 431. — Scaphidium imma- culatum d'Algérie. 429.— Sco- lytus destructor et Hylesinus varias. 269, 289, 303, 345.— Sesia bembeciformis. 268. — Silpha opaca. 269. — Sur un grand individu du Palaemon carcinus, rapporté par M.Jour- dain. 31.— Tetrachaeuphratica. 428. — Vers à soie de la Chine. 268. — Vers à soie de Constan- tinople. 107 — Voyage en Pro- vence et en Algérie. 3o4. — Xyle- tinus serricornis. 268 Guillot. Appareil respiratoire des oiseaux. 76.— Foie des animaux vertébrés. 342 Gurlt. Entozoa. 373.— Strongylus armatus. 68 tlaldeman. Zoologie delaPensyl- vanie de M. Irego. 19 Hardy. Cochenille. 265 Hartlaub. Monogr. duG.Dicée. 47. —Notices et rectifications syno- nymiques d'Oiseaux. 1. — Ré- ponse à M. de Lafresnaye, rela- tivement à ses observations ornithologiques. 111 Hankock et Aider. Mollusques ra- res et nouveaux. 340 Uogg. Synopsis des Oiseaux d'An- gleterre. 343 Hope et Savage. Insectes nou- veaux d'Afrique. 20 Horsfield. Zoological rescarches in Java. 272 Javet et Mocquerys. Geotrupes sylvaticus difforme. 344. — No- tiophilus quadripunctatus. 345 Joly. OEslrides. 342 Jonas. Coquilles nouvelles. 375, 377.— Notices conchyliogiques. 377 Kœiliker. Développement des tis- sus des Batraciens. 26i — et Lœwig. Substance ter- naire trouvée chez les Tuni- TABLE DES ÎNOMS D AUTEURS. 459 ciers. 29, 156 Koch. Revue des Acarides. 67 Krohn (A). Octopodoteuthis.37i.— Alciopes (zool. cl anal.)- 373. — Ptéropodcs. 68. -— Verania. »9i Lacordaire. Monogr. des Col. sub- pentamères phytophages. 22 Lœvig et Kœiliker. Substance ter- naire trouvée chez les Tuni- ciers. 29, 156 Laferté-Sénectére (de). Carabus. 348 Lafresnaye (de) Arapelisbypopyr- rha. 238. — Ascaîaphes. 431. — Gampylorbyncbus unicoloroi- des. 316. — Diglossa.3n.— Eu- Êhonia cinerea. 277.— Fauvette rignet (type du G. Parisoma). 161. — Gallirallus. 384. —La- nio cristâlus. 200. — Mélanges ornilhologiques. Vidua. 34. — Turdusperspicillatus. 4o.— Obs. diverses. 4i.— G. Campylorhyn- chus. 91. — G. Aviceda, Lopho- tes et Lépidogenys. 124. — Ois. de Colombie. 206. — Ois. de la Jamaïque. 320. — Ois. de TOré- noque. 273. — Ramphocelus Ic- teronotus. 265. — Todirostre. 360 Lamarre Piquot. Org. génit. des Arctomys. 264 Lecoq. Nidification des Epino- ches. 444 Leprieur. Antfaicus salinarius. 429.~Hydroporus assimilis. 429 L«reboullet. Cloportides de l'Al- sace. 76.— Formation de la bile. 81 Lucas TH.). Bombyx (Salurnia) cécropia, 234, 266. Bostricbus dactyliperda, 427. — Campsidia (Saperda) populnea, 236. — Chrysobothris affinis, 237. — Cystosomus Saundersii, 428. — Galleria cerella, 430. — Haeraa- topinus bicolor, 346 Haema- topinus cervicaprae,268.— Lebia chlorocepbala, 237. — Myriapo- des d'Algérie, 283. —Saturnia pyri, 347. — Sitophilus orizœ, 430. — Stenopterus mauritani- cus, 237. — Thysanures d'Al- gérie, 252.— Vers à soie. 345 — et Bellier de la Ghavignerie. Arygope (Epeira) fasciala- 348 Macquart. Notice surMeigen, 106. — Tachinaires. 268 Malherbe. Ois. d'Algérie. 44 Marcel de Serres et P. Gervais. Mam. fossiles de l'Hérault. 78 Mandl. Filets nerveux des Sang- sues. 383 Menée. Euaxes. 370 Menke. Hélices de Linné, 374. — Journal de Malacozoologie, 1845 et 1846. 69, 374. — MoL de la mer germanique, 375. — Val - vala. 376 Michelin. Metaporinus, 61.— Vioa. 56 — et Duchassaing. G. Solanderia et Pierogorgia. 218 Mocquerys. Geolrupes dilTorme. 267, 364 Monli. Calai, des Ois. de Côme. 59 Motschoulsky. Georissus. 2t MuUer. Ganoides, 372. — Hirudo tessulata et marginata, 69. — Singes sans queue. 372. — Si- punculus (Pbascolosoma) scu- tatus. 64, 182 — et Troschel. Aslérides nou- velles, 64.— Synopsis génér. et spéc.Characinorum. 62 Mulsant. Donacies. 425 Neill. Sur lePbrynosoma Harlani. 333 Neuwied. Ois. du Brésil. 162 Newport. Vapeur des ruches d'A- beilles. 340 Nicolet. Classification des Thysa- noures. no OErsted. Classif. des Annulés. 63. — Développ. des jeunes chez une Annelide et des diiTér. sexuelles. 225 Owen. Homologie des temporaux. 342 — Pbascolomus wombaïus. 27 1 Pappenheim. Nerfs des corpuscu- les de Pacini. 383 Paris. Sphinx atropos. 350,431 Pascb. Anat. des Mollusques. 371 Perris (E.). Ceratopogon, 237.— Cly tus arietis, etc. 237.— Melasis nabellicornis, 236. — Métam. de divers Coléopt. 105 PTeiffer. Hélices. 374, 375, 376, 378 Philippi, Coq. nouv. 371, 372, 373, 376.— Echinodermes nouv. 373. — Fig. et descrip.de coq. nouv. 72. — Lucina edenlata, 377.— Mol. d'Italie, 62, 69.- Serpula, 64.— Trochus et Axinus. 376 Piclet. Traité élémentaire de Pa- léontologie. 298 Pierret. Charaxes jasius, 237. — Eclosions précoces de Lépid. 235.— Ichneuraons, 234.— In- fluence du sol en entomologie, 348.— Lebia chlorocepbala, 237. — Lépidoptères des Canaries , 431.— Lycaena hylas, 238.— Noc- tua asclepiadis, 267.— Pimplaet Ichneumons de la Nonagna ly- phae, 109.— Satyrusœdipus,266. —Sphinx convolvuli et celerio, 347, 348, 349. — Thais medesi- caste, 108. — Zygaena achilleœ, 238.— Zygasna Contaminei. 346 460 TABLE DES NOMS D AUTEURS. Pierret et Boisduval. Sphinx nerii et celerio. 430, 431 — Boisduval et Reiche. Carabus cancellatus difforme. 346 Pi late. Coléoptères du Yucatan. 350 Pouchet. Zoospermes du Triton. 156 Power (Mnicj. Argonauta argo. 374 Hrevost (FI.) et Des Murs. Ois. de Madagascar. 24i Pucheran. Brachyptérolle, 193. — Dicaeum. 134 — et Des Murs. Merops nubi- coïdes. 243 Pulzeis. Broscosoma, 337.— Pré- mices entomologiques. 336 Raciborski. Évolution spontanée des Mammifères. 184 Rathke. Coryna squamata, 63. — Faune de Norwége. 68 Recluz. Donax variegàta, Pandora rostrata, 8. — Lithophages, 405, — Tellina crassa, 48. — Telli- nides timoriensis, 146. — Tu- gonia. 168 Reinhardt. Cercolabes Lieb- manni. 68 Ripault. Fonctions du Thymus. 30 Robert. Moyens d'empêcher la destruction des Ormes et des Pommiers. 78 Robin. Raies, 190. — Système vei- neux des Raies. 5 Robineau-Desvoidy. Coup d'œil rétrospectif sur l'entomologie actuelle, 34i. — Crustacés fos- siles de Saint-Sauveur, 444.— Muscine et Délie, 346. — Myo- daires de Paris. ^ i07, 346 Romand (de). Clytus quadripunc- talus , 109. — Formilla Chevro- latii. 109 Rondani. Phasia. 27 Ronsin. Bombyx everia, 108. — Deilephila alecto, 108. — Spe- ranza conspicuaria, 236. — Zygaena achilleae. 108 Rouault. Trilobites. 448 mer, 180. — Dévelop. de l'œuf des Annélides, 370. — Dévelop. des Nudibranches, 177,370.— Tetrastoma Playforii. 155, Savage et Hope. Insectes nouv. d'Afrique. Schinz, Catalogue systém. des Mammifères. Schwagrichen. Cryptorhynchus Lapathi. 339, Scholthaubei. Rana temporaria. Scortegagna jmmulites. Seguin. OEu . ae poule très-volu- mineux. Serres. Embryologie des Gasté- ropodes, 232. — Nerfs ci- liaires. Siebold. Voix et ouïe des Ortho- ptères. Signoret. Cephaloxys, 109. — Ci- cada et Mictis. Souleyet. Anat. des G. Glaucus, Phylliroe etTergipe. Siholts. Mollusques de Silésie. Straus Durkheim. Anat. du Chat. Sundevall. Monogr. des Erina- ceus. 370 20 258 373 68 299 264 383 62 109 100 37G 30 98 Santon. Serpents venimeux. Sappey. Appareil respirât, des oiseaux. 76 Sars. Dévelop. des Annélides, 370, 223. — Dévelop. des Astérides, 64. — Dévelop. des étoiles de 382 Tellkampf. G. nouv. d'Articulés. 68 Troschel. Ampullaria urceus, etc. 373 — et Muller. Astérides nouvelles, 64. — Synopsis gén. et spéc. Characinorum. 62 Tschudi. Mam. et Avium con- spectus, etc. 68, 374.— Reptiles du Pérou. 373 Tyzenhauz. Aigles d'Europe. 322 Valenciennes. Clupées. 302 Valiot. Galles du Verbascumpul- verulenium, 265. — Notonectes du Mexique. 383 Vogt. Embryogénie de l'Actéon vert, 98.— Embryologie des Gas- téropodes. 232 Voith. Hélix. 376 Wagner. Rongeurs etCheiroptères nouveaux. 372 Westwood. Arcana entomolo- gica. 19 Will. Distoma beroes. 69.— Stau- rosoma. 69. — Propriété^umi- neuse d'animaux marins. 68 FIN DES TABLES. Errata, p. 249, dernière ligne, et p. 250, ligne il, au lieu de: 1829, lisez: 1839. —Et p. 252 , ligne 9 , au lieu de .- intérieur, lisez : extérieur. Paris, — Imprimerie «le Fain et Thunot , rue Racine, 28, près de l'Odéon. \