fll imnilWUï RESULTATS CAMPAGNES SCIENTIFIQUES PRINCE DE MONACO Ce Fascicule a été publié et le dépôt fait au Gouvernement à Monaco le icr Juillet 1892 RÉSULTATS DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES ACCOMPLIES SUR SON YACHT PAR ALBERT Ier PRINCE SOUVERAIN DE MONACO PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION AVEC LE CONCOURS DU BARON JULES DE GUERNE Chargé des Travaux zoologiques à bord Fascicule II Contribution à l'étude des Spongiaires de l' Atlantique Nord Par E. TOPSENT AVEC ONZE PLANCHES IMPRIMERIE DE MONACO 1892 CONTRIBUTION A L ETUDE DES SPONGIAIRES DE L'ATLANTIQUE NORD (Golfe de Gascogne, Terre-Neuve, Açores) CONTRIBUTION A L ETUDE DES SPONGIAIRES DE L'ATLANTIQUE NORD (Golfe de Gascogne, Terre-Neuve, Açores) PAR Emile TOPSENT AVANT-PROPOS Parmi les matériaux innombrables provenant de l'exploration zoologique entreprise à bord de Y Hirondelle, en trois campagnes consécutives (1886, 1887 et 1888), de trois régions de l'Atlantique Nord (Golfe de Gascogne, parages de Terre- Neuve et archipel des Açores), les Spongiaires se trouvaient en abondance. En me confiant leur étude, sur la recommandation toute sympathique de M. le baron J. de Guerne, S. A. le Prince de Monaco m'a fait un honneur dont je lui dois d'autant plus de reconnaissance que son choix pouvait indifféremment se porter sur plusieurs savants que distinguait l'importance de leurs travaux récents. Il m'était impossible de me dissimuler les difficultés d'une tâche aussi honorable, car les recherches auxquelles je m'étais livré jusqu'alors sur la faune de la Manche, sur les Clionides et sur quelques Spongiaires du Golfe du Mexique et de la Méditerranée n'avaient certainement pu — 4 — suffire à m'y bien préparer; j'avoue même que je n'aurais point osé l'entreprendre si je n'avais trouvé des guides précieux dans les publications de F. E. Schulze, de Sollas et de Ridley et Dendy, auxquelles la grande expédition du Challenger a donné lieu. Les monographies des Hexactinellides et des Tétractinellides connues m'ont surtout été d'un grand secours, et les changements profonds introduits d'un commun accord par cette pléiade d'auteurs dans la nomenclature et la classification des Eponges m'ont permis d'abandonner les systèmes de Bowerbank, d'O. Schmidt et de Carter, dont l'insuffisance m' apparaissait manifestement sans pourtant que je fusse en mesure de les discuter en toute connaissance de cause. Les pages qui vont suivre sont donc écrites au courant de la Science. Mais je n'ai pu, on le verra, m'astreindre à copier servilement mes modèles. Pour grands que soient les progrès que leurs conceptions nouvelles ont réalisés, il reste en effet beau- coup à faire, et le monument magnifique qu'ils ont édifié pèche, à mon sens, par plus d'un côté. Je loue sans réserve et j'adopte d'emblée leur système de nomenclature des spicules, qui semble destiné à rendre à la classification d'éminents services. Il vient à point pour empêcher la propagation du système défectueux proposé par Vosmaer dans ces dernières années. Ce système, désormais hors d'usage, présentait deux inconvé- nients rédhibitoires : il compliquait la typographie de signes correspondant auxtoxes, aux sigmates, aux diancistres; il rendait réellement pénible la lecture des Mémoires par la multiplicité des abréviations presque synonymes qu'il employait, telles que tr2., tr. tr., tr2. (f), tr. tr. (f), tr2 f°, etc. Un homme peu initié aux études spongologiques éprou- vera toujours moins de peine, grâce à son instruction première, à comprendre des termes significatifs tirés du grec ou du latin que cette sténographie incommode et, somme toute, inutile. La nomenclature nouvelle possède cet avantage immense que, sans entraîner de longueurs, elle s'écrit, elle se parle, dans toutes les langues. Rien n'est plus simple, en ce qui nous concerne, que de franciser à notre usage tous les termes choisis, presque sans modifier leur désinence. Nous dirons couramment méga-i sclères et microsclères, et nous appellerons les spicules diactinaux toxe, tornote, strongyle ou tylote, et les spicules monactinaux style, ou tylostyle. De même, aster, raphide, microxe, toxe, dragmate, sigmate, chèle, desma, triœne, sterraster, scopule, iincinète, hexact, hexaster ne sonnent pas trop brutalement à l'oreille. Ce sont là les termes simples; il existe aussi une foule de noms composés, indispensables et très intelligibles, tels que phyllotriœne , discohexaster, anisochèle, trichodragmate, toxo- dragmate, cladotylote. etc., qui suppriment enfin les longues périphrases d'autrefois en désignant des formes de spicules dont le système de Vosmaer n'aurait pu tenir toujours compte à moins d'une complication extrême. Autre avantage de cette nomenclature : elle est susceptible de s'enrichir largement de noms nouveaux au fur et à mesure que l'on découvrira des formes nouvelles de spicules. A chacune de celles que j'ai rencontrées, pour ma part, j'ai choisi un nom — 5 — grec rappelant autant que possible le type spiculaire auquel elle paraissait se rattacher le plus naturellement. C'est ainsi que j'ai appelé : Thraustoxes les microsclères diactinaux deux fois courbés brusquement de Rhab- deremia Guernei n. sp. (PI. xi, fig. yd) ; Orthosigmates les microsclères grêles en fer à cheval à branches droites de Forcepia crassanchorala Cart. (S S) ' et de Dendoryx lucie nsis Tops. (98); Chiastosigmates les microsclères en croix à branches courbes de Myxilla Pec- queryi n. sp. (PI. xi, fig. 8h); Amphiclades les mégasclères qui traversent la couche des discastres à la surface de Latrunculia insignis n. sp. (PI. vin, fig. nc). D'autres formes déjà connues ne possédaient pas de dénomination précise : tels sont les microsclères « melo-shaped » de Melonanchora elliptica Cart. que j'appellerai des sphérancistres à cause de la ressemblance de leurs « tranches » avec le manche des diancistres d' ' Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray; tels sont encore les mégasclères caractéristiques des Rhabderemia qui deviennent des rhabdostyles (PI. xi, fig. 7%b). De même qu'il existe des tylostyles à tête si mal marquée qu'on est convenu de les désigner sous le nom de subtylostyles, on rencontre fréquemment des strongyles imparfaits dont les extrémités tendent à s'appointer ou, au contraire, à s'arrondir sans qu'on puisse les considérer comme de vrais tornotes ou tylotes ; il semble, par suite, que les appellations subtornote et subtylote auraient parfaitement leur raison d'être. Je pense aussi qu'il n'y a nulle difficulté d'admettre les termes tornostrongyle et tylo- strongyle. Les mégasclères grêles du derme de beaucoup à'Hymeraphia, bien que monactinaux, dérivent probablement d'un type diactinal, habituellement d'un tornote. C'est du moins ce que l'on peut déduire, par analogie, d'observations concernant Myxilla Peachi (Bwk.) et Myxilla irregnlaris (Bwk.) où des variations individuelles montrent tantôt de vrais tornotes grêles et tantôt de faux styles grêles méritant le qualificatif tomostrongyles2. J'ai appliqué (iOS) la désignation tylostrongyles épineux aux spicules si particuliers de Tethyspira spinosa (Bwk.), dont une des extrémités est typiquement renflée et l'autre tronquée; elle convient aussi aux spicules caractéristiques des Suberotelites. Ces dénominations significatives ne sont, on le voit, que des appli- cations simples de la nomenclature en question. La classification est davantage faite de pièces et de morceaux, surtout en ce qui concerne les Monaxonides. L'évidence même du passage des Tétractinellides aux Monaxonides en est certainement la cause. Suivant qu'il en a été plus ou moins tenu 1 Les chiffres imprimés en caractères gras entre parenthèses, renvoient aux numéros de YIndex bibliographique placé à la fin du Travail. 2 Stylostichon Dendyi n. sp. nous fournira plus loin un excellent exemple de ces tornostrongyles (PI. XI, fig. I0b). — 6 — compte, deux systèmes de Monaxonides se sont établis, celui de Sollas et celui de Ridley et Dendy. J'ai tenté de les concilier de mon mieux dans un tableau placé en tête de la description des Monaxonides recueillis par Y Hirondelle. Si, en le dressant, j'ai cru pouvoir adresser quelques critiques aux deux systèmes proposés, et si, d'une façon générale, j'ai dénoncé cette classification comme trop artificielle, je dois reconnaître qu'à tout prendre il était difficile de faire beaucoup mieux dans l'état actuel de la Science. Le principal reproche qui pouvait être formulé, c'est qu'on s'est trop efforcé de grouper ensemble des Eponges ayant mêmes spicules sans s'occuper assez de la disposition relative qu'affectent ces spicules : les Desmacidonidœ surtout nous four- nissent des preuves irrécusables de l'insuffisance du procédé employé. C'est encore cette insuffisance notoire qui déterminait le démembrement de la famille, pourtant si naturelle, des Clionidœ. Quant aux cadres restreints dans lesquels nous enserrons toutes les Eponges connues, la découverte de nouvelles espèces obligera sûrement à les élargir; cela se pressent, par exemple, à la difficulté que l'on éprouve dès main- tenant à placer les Thrinacophora? spissa, Trachya hystrix, T. pernucleata, etc. Les Carnosa se relient intimement aux Tetractinellida ; peut-être même pour- raient-elles en former un sous-ordre comme les Lithistida, mais alors il faudrait y introduire toutes les Carnosa et ne pas rompre un enchaînement naturel par l'exclusion des Chondrilla, des Chondrosia et des Halisarcidœ. Il me semble que, si une coupure doit être pratiquée, c'est dans les Carnosa que doivent rentrer les Microsclerophora de Sollas. La classification des Hexactinellida due à F. E. Schulze est excellente, tant que la spiculation lui sert de base. Mais pourquoi faut-il que l'auteur ait tenu si grand compte de la forme de ces Eponges quand il s'est agi d'établir certaines familles? Nous trouvons déjà une Eponge, Chonelasma Schuliei, n. sp., qui, Chone- lasma par sa forme, est plutôt Periphragella ou Enrete par sa spiculation ; et l'on reconnaîtra que Trachycaulns Gurlitti s'allie à Hertivigia falcifera bien mieux qu'aux Caidophacus, en dépit de différences extérieures très marquées. Les auteurs considèrent le plus généralement les Eponges calcaires comme consti- tuant une classe à part, et, par suite, divisent l'embranchement des Spongiaires en deux classes : i° Porifera calcaria; 2° Porifera incalcaria. C'est peut-être marquer une scission bien profonde. Les recherches récentes du Professeur Delage sur le développement des Eponges siliceuses et l'homologation des feuillets chez les Spon- giaires (S 5), en faisant disparaître la différence radicale que l'on croyait exister entre les larves des Eponges calcaires et celles des Eponges siliceuses, ont supprimé Tune des causes principales de cette division. Ne serait-il pas plus naturel de ne prendre les Calcareaque comme une sous-classe? Les Hexactinellida, qui constituent un groupe tout aussi fermé, en représenteraient une seconde; la troisième comprendrait le reste des Eponges, dont l'enchaînement est ininterrompu, et l'on pourrait lui conserver le nom de Demospongiœ, proposé par Sollas, l'appellation Demoterellida, créée récem- ment par Vosmaer (ÎOS), n'étant au fond qu'un perfectionnement sans grand intérêt. On aurait en définitive : Classe PORIFERA I. Sous-Classe CALCAREA II. Sous-Classe HEXACTINELLIDA III. Sous-Classe DEMOSPONGI^E I. Ordre TETRACTINELLIDA i. Sous-Ordre Choristida 2. Sous-Ordre Lithistida II. Ordre CARNOSA comprenant les Microsclerophora de Sollas et les Oligosilicina de Vosmaer (On trouvera dans la Partie descriptive un tableau détaillé de cet ordre ainsi compris). III. Ordre MONAXONIDA comprenant les Pseudotetraxonina, Clavulina et Halichondrina de Vosmaer, et con- ciliant les deux systèmes de Sollas et de Ridley et Dendy (Un tableau détaillé de cet ordre précède plus loin la description des Monaxonides recueillis. IV. Ordre CERATINA Telle est, du moins, la classification à laquelle j'ai cru pouvoir accorder la pré- férence au cours de ce Travail. L'état de conservation dans lequel me sont parvenus la plupart des Spongiaires de ["Hirondelle, bien que satisfaisant, ne permettait guère néanmoins de découvrir des faits nouveaux sur l'histologie de ces êtres. Certaines Eponges de la collection possédaient probablement des modifications intéressantes des fameuses cellules sphé- )-uleuses si remarquables, sur les animaux frais ou même desséchés, par leurs variétés de forme, de coloration et de contenu. J'en ai souvent retrouvé des traces et je les ai notées, mais l'on sait (9B) qu'un séjour prolongé dans l'alcool efface plus ou moins les sphérules, les décolore et empêche les réactions chimiques qui décèle- raient la nature des matières de réserve dont elles contiennent d'ordinaire une grande quantité. En passant, qu'on me permette d'exprimer le vœu qu'à l'avenir un échantillon ou un fragment d'échantillon de chaque espèce recueillie soit toujours rapporté à l'état de dessiccation sans lavage préalable à l'eau douce. Je suis persuadé que l'on peut ramener aux suivantes toutes les sortes de cellules que l'on a jusqu'à présent reconnues dans les Spongiaires : Ectoderme. — Une seule sorte de cellules, que Sollas appelle pinacocytes ; elles sont ordinairement plates, contractiles et dépourvues de cils (l'ectoderme d'Oscarella lobularis, de Placina monolopha, etc., est cilié). Endoderme. — Le revêtement des canaux est formé de cellules vibratiles pigmen- tées, choanocytes de Sollas, et, en majeure partie, de cellules contractiles, ciliées sur la larve, comme l'a démontré le Professeur Delage, mais à peine différentes des cellules ectodermiques chez l'adulte. — Les cellules musculaires, myocytes de Sollas, toujours en rapport avec la terminaison périphérique des canaux aquifères, même lorsqu'elles forment une couche continue, représentent peut-être une modification locale des éléments de revêtement de ces canaux et, par suite, sont peut-être d'origine endodermique. Mésoderme. — On y distingue deux sortes de cellules : i° Les unes sont granuleuses, de taille variable, incolores quand elles sont petites, pourvues de pigment quand elles grandissent, amiboïdes, et, par suite, tantôt arrondies à pseudopodes lobés, tantôt étoilées ou fusiformes à pseudopodes filiformes ; les gra- nules qu'elles contiennent sont rares ou nombreux, petits ou à l'état de gros leucites qui les remplissent presque entièrement et parfois les obscurcissent, cela suivant les espèces et suivant les individus. Elles correspondent donc aux inocytes et aux sa r ce n- cytes de Sollas. Elles ingèrent les matières alimentaires en suspension dans l'eau, d'où le nom de cellules digestives pigmentées sous lequel je les ai désignées (S S), p. 29 et 122. Elles servent aussi à la reproduction. 20 Les autres ne sont pas granuleuses, mais sphéruleuses, claires, et, suivant que leur protoplasma s'organise en un nombre faible ou considérable de sphérules, suivant que leurs sphérules sont petites ou vastes, elles correspondent aux chondrencytes, aux collencytes et aux cystencytes de Sollas. On en trouve des variétés nombreuses et aucun groupe d'Epongés n'en est dépourvu. Elles sont généralement grosses dans les Tétractinellides (Pachymatisma Johnsonia, Seriola compacta, beaucoup de Stelletta, Stryphnus, etc.) On les connaît depuis longtemps dans les Ceratina (Aplysina aero- phoba, par exemple). Elles sont remarquables dans les Corticium et dans les Halisarca, où on les a d'abord appelées cellules en rosettes. Je les ai décrites dans beaucoup de Monaxonides (9? et 99). Je me suis assuré de leur existence dans les Hexactinellides (Hexactinella Grimaldii en possède de très belles). Enfin, c'est uniquement à des variations de ses cellules sphéruleuses que Leucosolenia coriacea doit ses colorations multiples. — Ces cellules sphéruleuses emmagasinent normalement les matières de réserve, graisse, amidon, etc. Elles correspondent donc encore aux thésocytes ; enfin, comme elles jouent un rôle conjonctif évident ', peut-être représentent-elles en partie les inocytes de Sollas. 1 Pour plus de détails sur cette matière, voir Topsent (9V), p. 124. — 9 — Dans toute Eponge colorée, le pigment véritable est toujours renfermé dans les cellules granuleuses du mésoderme et dans les cellules flagellées. Quand il existe, et cela est fréquent, des graisses, des lipochrômes variés, ou des substances colorées, pour la plupart de nature inconnue, dont l'effet s'ajoute à celui du pigment, c'est uniquement dans les cellules sphéruleuses qu'ils se déposent. Le nom de chromatocyte employé par Sollas ne correspond donc point à une sorte spéciale de cellules. En ce qui concerne les œsthocytes, on ne peut que répéter ce qu'en dit Sollas. Ce sont peut-être simplement des collencytes disposés verticalement. Certainement leur position est très suggestive, mais de nouvelles observations sont nécessaires avant que leur fonction sensitive soit admise. Sur la masse relativement considérable des Eponges qui composent la collection de Y Hirondelle, deux seulement, Forcepia versatilis n. sp. (Terre-Neuve, 2 août 1887, 1267™ de profondeur) et Esperiopsis prœdita n. sp. (Açores, 16 août 1888, 736m de profondeur), formaient leurs embryons au moment où elles ont été draguées. Dans les autres, il n'existe aucune trace de produits sexuels. Et le fait est à noter car les opéra- tions, dans les trois campagnes, ont été exécutées presque exclusivement pendant les mois de juillet et d'août. Les matériaux de ce Travail m'ont été confiés en septembre 188g. S. A. le Prince de Monaco désirant qu'il en soit tiré parti le plus promptement possible, MM. de Guerne et Richard ont tout mis en œuvre pour me faciliter ma tâche. Un artiste, M. Jeanne, a apporté tout le soin désirable à la copie fidèle des échantillons de choix qui lui étaient soumis. Je ne me suis réservé, dans la confection des Planches, que les dessins micros- copiques, qui demandaient beaucoup de précision sans exiger de talent. EXPOSÉ DE L'ENSEMBLE DES RESULTATS Avant de procéder à la description des Eponges recueillies au cours des trois campagnes de YHirondelle, il est de toute nécessité d'entrer ici dans quelques considérations générales sur l'ensemble des résultats obtenus. Au total, la collection de S. A. le Prince de Monaco se trouve actuellement composée de 167 espèces, dont 58, soit un peu plus du tiers, sont nouvelles pour la Science. L'apport des trois campagnes a d'ailleurs été fort inégal. En 1886, Y HIRONDELLE a rapporté de la côte des Asturies 48 Eponges dont 10 nouvelles. En 1887, malgré deux opérations assez heureuses dans les parages de Terre-Neuve, le résultat est resté un peu inférieur: 38 Eponges dont 9 déjà rencontrées en 1886 et dont 6 nouvelles. Mais la campagne de 1888 a donné une heureuse compensation : 120 espèces dont 3o seule- ment trouvées déjà, soit en 1886, soit en 1887, et dont 42 jusqu'à présent inconnues. Cette riche récolte nous doit être d'autant plus précieuse que l'étude de la faune spongologique des Açores restait, somme toute, à peine commencée. De cette région, des côtes du Portugal surtout, quelques espèces seulement avaient été décrites isolément par divers auteurs (Barboza du Bocage, O. Schmidt, S. Kent, Gray, Carter); le Challenger n'a fait en réalité que passer aux Açores ; et les matériaux dragués il y a quelques années par le Talisman n'ont encore été l'objet d'aucune publication méthodique. Quant aux proportions suivant lesquelles sont représentés dans la collection les divers groupes de Spongiaires, elles sont sensiblement normales, sauf toutefois en ce qui concerne l'ordre des Ceratina, qui s'est montré, même aux Açores, d'une pauvreté tout à fait digne de remarque. Calcarea. — Les opérations au chalut ayant presque toujours été effectuées à des profondeurs assez considérables, il ne fallait pas s'attendre à ce que les Calcis- ponges fussent richement représentées dans la collection. Cependant, grâce surtout à une exploration assez heureuse en 1888, aux Açores, du chenal qui sépare Pico et Fayal, l'ensemble de la récolte n'est pas trop mauvais; il nous fournit même quelques données d'une réelle valeur sur la distribution géographique de plusieurs espèces. 12 Trois Eponges qu'on aurait pu croire confinées dans la Méditerranée vivent aux Açores : Leucosolenia Gegenbauri, Sycon setosum et Leuconia aspera. Sycon ampulla n'avait été rencontré que sur la côte orientale de l'Amérique du Sud; il habite aussi parmi les espèces précédentes. Pour Leucosolenia coriacea, les parages de Terre-Neuve sont, à notre connais- sance, une localité nouvelle. Enfin, nous retrouvons aux Açores, mais par une assez faible profondeur (i3om), la variété bathybia de Leucosolenia blanca que le Challenger y avait recueilli par 45o brasses. Au total, douze Eponges calcaires ont été obtenues dans les diverses opérations des trois campagnes; voici leur répartition : Campagne de 1886. Trois espèces, sur la côte des Asturies : Leuconia pumila Bwk. Sycon ciliatum Liebk. Ute glabra O. Schm. Campagne de 1887. Trois espèces également, dont une déjà obtenue en 1886, toutes trois prises au voisinage de Terre-Neuve : Leuconia pumila Bwk. Leucosolenia coriacea (Mont.) Bwk. Sycon utriculus (O. Schm.) Poléj. Campagne de 1888. Onze espèces, dont deux recueillies en 1886, une obtenue en 1887, une enfin rencontrée déjà dans les deux campagnes de 1886 et de 1887 : Leuconia pumila Bwk. Sycon ciliatum Liebk. Ute glabra O. Schm. Leucosolenia coriacea (Mont.) Bwk. Leucosolenia blanca var. bathybia Poléj. — Gegenbauri Haeck. — conforta Bwk. Sycon ampulla (Haeck.) Poléj. — setosum O. Schm. — elegans (Bwk.) Poléj. Leuconia aspera (O. Schm.) Vosm. Ces onze espèces ont été prises au chalut, le 14 août 1888, par i3om, sur le fond de gravier, sable et coquilles brisées du chenal qui sépare Fayal et Pico. Si l'on excepte Sycon utriculus, forme septentrionale, on peut dire que la collection entière des Calcarea de Y Hirondelle a été faite d'un seul coup de filet. — i3 — Hexactinellida. — Le nombre total des Hexactinellides de la collection se monte à treize espèces se répartissant de la façon suivante : Campagne de 1886. Une seule espèce : Asconema setubalense S. Kent Campagne de 1887. Six espèces, dont une déjà rencontrée en 1886 : Asconema setubalense S. Kent Aphrocallistes Bocagei P. Wright — ramosus F.-E. Schulze Farrea occa (Bwk.) Cart. Pheronema Graji S. Kent Euplectella suberea Wyv. Th. Campagne de 1888. Douze espèces, dont une déjà rencontrée en 1886 et en 1887, et dont quatre recueillies en 1887 : Asconema setubalense S. Kent Chonelasma Schul^ei n. sp. Chonelasma sp. ? Aphrocallistes Bocagei P. Wright Hertmgia falcifera O. Schm. Farrea occa (Bwk.) Cart. Rhabdodictyum delicatum O. Schm. Pheronema Grayi S. Kent Hyalonema Thomsoni Marsh. Euplectella suberea Wyv. Th. Periphragella lusitanica n. sp. Hexactinella Grimaldii n. sp. De ces treize espèces, trois sont nouvelles : Chonelasma Schul^ei, qui, avec les spicules d'un Eurétide, affecte la forme d'un Chonelasma; Periphragella lusitanica, le deuxième Eurétide de l'Océan Atlantique et le premier de la région lusitanienne; enfin Hexactinella Grimaldii, le premier Trétodictyide de l'Atlantique. Nous acquérons des notions nouvelles sur la distribution géographique de Aphro- callistes ramosus, jusqu'ici propre à l'Océan Pacifique, de Asconema setubalense, dont l'existence est maintenant constatée dans les parages de Terre-Neuve, de Rhabdodic- tyum delicatum qu'on n'avait encore trouvé que dans le Golfe du Mexique et aux Bermudes, et de Hertxvigia falcifera signalé jusqu'à présent aux Petites-Antilles seulement et qui devient le type d'une famille nouvelle, celle des Hertwigiid^:, com- posée des genres Hertivigia et Trachycaulus. Enfin, c'est la première fois que Farrea occa, bien caractérisé en tant qu'espèce, est signalé dans la Province lusitanienne. Pour toutes ces Eponges, les résultats des Campagnes scientifiques de YHlRONDELLE ne font que confirmer ce que l'on avait appris de leur distribution bathymétrique. Tetractinellida. — L'ordre des Tétractinellides est divisé par Sollas en deux grands sous-ordres, les Choristides et les Lithistides. — i4 — La collection contient vingt-trois Choristides. Huit d'entre eux ont été recueillis sur la côte des Asturies pendant la campagne de 1886. Ce sont : Tetilla truncata n. sp. Craniella cranium auct. Thenea muricata Bwk. Characella Sollasi n. sp. Pachastrella abyssi O. Schm. Stelletta Collingsi (Bwk.) O. Schm. Stryphnus ponderosus (Bwk.) Soll. Cydonium glareosum Soll. On ne connaissait dans la Province lusitanienne qu'un seul Tetilla (T. sanda- lina) et qu'un seul Characella (C. pachastrelloidesj . — Cydonium glareosum n'avait été signalé que sur la côte du Brésil. La campagne de 1887 n'a malheureusement été rien moins que fructueuse. Des cinq pêches au chalut qui, dans la traversée de l'Atlantique (Lorient, Açores, Terre- Neuve), ont rapporté des Eponges, une seule, au voisinage de Terre-Neuve, a donné des Choristides : près de trois cents Thenea muricata Bwk. et deux Dragmastra Normani Soll. C'est par hasard, évidemment, que les deux opérations effectuées cette année-là aux Açores n'ont produit aucun résultat, car, en 188S, chaque fois que YHlRONDELLE a traîné le chalut ou les fauberts dans ces parages, des Choristides ont été ramenés du fond, variés suivant sa nature et sa profondeur. L'apport le plus considérable provient donc de la campagne de 1888. Il comprend dix-huit espèces de Choristides, dont trois seulement rencontrées déjà en 1886, et dont une obtenue en 1886 et en 1887 : Thenea muricata Bwk. Craniella cranium auct. Pachastrella abyssi O. Schm. Characella Sollasi n. sp. Thenea Schmidti Soll. Pœcillastra crassiuscula Soll. Sphinctrella horrida O. Schm. — ornata Soll. Pachastrella debilis n. sp. Calthropella simplex Soll. Astrella tuberosa n. sp. Stryphnus fortis Vosm. Erylus mammillaris (O. Schm.) Soll. — transiens (Weltn.) Soll. — nummulifer n. sp. Geodia Barretti var. nodastrella Cart. Isops globus (O. Schm.) Soll. — pachydermata Soll. L'intérêt de cette récolte réside surtout dans certaines données nouvelles concer- nant la distribution géographique et bathymétrique de plusieurs des espèces nommées. Signalons simplement ici la réunion aux Açores des Isops pachydermata des îles Bermudes, Erylus transiens du Golfe du Mexique et des Petites-Antilles, Erylus mammillaris de la Méditerranée et Sphinctrella horrida de la Floride. Le sous-ordre des Lithistides est aussi convenablement représenté dans la collection. Sur son tableau de répartition des Tétractinellides dans les diverses Provinces faunis- — i5 — tiques, Sollas inscrit neuf Lithistides dans la Province lusitanienne. L Hirondelle y en a rencontré six espèces, trois qui y avaient été signalées, Macandreivia a\orica Gray, Corallistes Botverbanki Johns., A\orica Pfeifferœ Cart., deux que l'on supposait appartenir en propre à la Province caraïbe, Racodiscula clava (O. Schm.), Siphonidium ramosum O. Schm., et une nouvelle : Discodermia ramifera. Toutes vivent aux Açores. Carnosa. — Trois Carnosa seulement, recueillis dans un même dragage aux Açores en 1888 sont à signaler. C'est peu, mais Ton ne doit pas oublier que Tordre des Carnosa est de tous le plus pauvre. Ceratina. — L'ordre des Ceratina, au contraire, comptant des réprésentants nombreux, on a le droit de s'étonner que {'Hirondelle en ait obtenu tout juste une espèce fSpongelia fragilisj, et cela dans le Golfe de Gascogne, où elle abonde. Aux Açores, rien. Et ce résultat négatif est d'autant plus digne de remarque que nous avons ici même l'occasion de signaler, dans cette région de l'Atlantique, bon nombre de Spongiaires divers des faunes méditerranéenne et caraïbe qui, toutes deux, sont, comme on sait, riches en Ceratina. Rappelons que dans son Report on the Keratosa collected by H M. S. Challenger during the years 187 3-1876, Poléjaeff ne mentionne, dans la Province lusitanienne, que deux Eponges seulement, draguées en 1870, par le PORCUPINE, dans une même opération sur les côtes du Portugal, par 220 brasses (402 met.) de profondeur : Coscinoderma confragosnm Poléj. et Cacospongia procumbens Poléj. Monaxonida. — Ce sont, en somme, les Monaxonides qui constituent la part la plus grosse de la récolte, puisque leur groupe est représenté par 108 espèces, dont 35 propres à la campagne de 1886, 20 propres à celle de 1887, 53 enfin propres à celle de 1888. Suivant la règle, ces Eponges n'ont été rencontrées qu'en petit nombre dans les opérations en eau profonde. Nous ne pouvons mentionner, au delà de i3oom, que Trichostemma Sarsi Rdl. et D. (1888 : Stn. 2o3, i557m; Stn. 211, i372m), Biemma Daut\enbergi n. sp. et Myxilla Pecqueryi n. sp. (1888 : Stn. 2i3, i384m), Raspailia falcifera n. sp. et Cladocroce fibrosa n. sp. (1888 : Stn. 69, i3oom). Cependant, il convient de signaler, par une profondeur à peine moindre (i267m), dans l'opération 161 de 1887, au voisinage de Terre-Neuve, l'abondance des Monaxo- nides (seize espèces), et particulièrement des Clavulidœ. Parmi les espèces décrites antérieurement, il en est quelques-unes qui jouissent d'une vaste dispersion géographique. Les exemples les plus frappants à citer sont : Esperella placoides (Cart.), qui vit à la fois en Australie, aux Shetland et à Terre- Neuve; Petrosia variabilis Rdl., espèce d'Australie et des Açores; Axinella egregia Rdl., dragué d'abord par VAlert à la pointe australe de l'Amérique du Sud et retrouvé par Y Hirondelle sur la côte septentrionale de l'Espagne; enfin Saberites caminatus Rdl. et D., recueilli à l'île Marion, aux Açores et à Terre-Neuve. — i6 — D'autres espèces sont communes aux deux versants de l'Atlantique : Siphono- chalina mollis O. Schm., découvert dans les parages de la Floride, habite aussi aux Açores; Polymastia corlicala Rdl. et D., décrit d'après un échantillon pris sur la côte du Brésil, fait partie de la faune des Açores; Hymeraphia viridis Tops, a été rencontré sur le banc de Campêche et aux Açores, etc. Enfin, certaines Eponges de la Manche, Reniera indistincte/ (Bwk.), R. elegans (Bwk.), Desmacidon fruticosum Bwk., Suberites tenniculus (Bwk.), Dendoryx incrus- tans var. viscosa Tops., s'étendent vers le Sud au moins jusqu'aux Açores. On pourrait remarquer aussi, sur notre liste des Monaxonides des Açores, la rareté des espèces méditerranéennes. Néanmoins, on reconnaîtra que la faune des Spongiaires des Açores offre bien des points de ressemblance avec celle des côtes d'Algérie. D'ailleurs, si faible que soit le mélange des espèces, il faut bien qu'il s'opère puisque l'on connaît aujourd'hui une quinzaine d'Epongés communes à la Manche et à la Méditerranée. Plusieurs Eponges décrites ici pour la première fois sont intéressantes, non pas seulement en tant qu'espèces, mais par les éléments nouveaux que leur connaissance fournit à la classification; telles sont, à ce point de vue, Desmacella aberrans, Artemi- sina transiens, Tragosia Hirondellei, Trachya hystrix, Joyeuxia viridis, les Yvesia, Pytheas ater, Spirastrella acnleata, Suberotelites demonstrans, Cladocroce Jibrosa, Thrinacophora ? spissa, etc. Espcriopsis polymorpha constitue un exemple admirable de polymorphisme. Biemma Grimaldii, par la disposition de ses orifices aquifères, Forcepia versatilis, par la spiculation de sa larve, sont aussi très recommandables. Enfin, plusieurs espèces, telles que Rhabderemia Guemei, Myxilla Pecqueryi, Latrunculia insignis, nous révèlent des formes nouvelles de spicules. Les listes, par groupes, des Spongiaires recueillis dans chacune des trois cam- pagnes sont le complément nécessaire de l'exposé général qui précède. — 17 — LISTE DES SPONGIAIRES RECUEILLIS DANS CHACUNE DES TROIS CAjMPAGNES Campagne de i886x Calcarea i Ute glabra O. Schm. 2 Leuconia pumila Bwk. 3 Sycon ciliatum Liebk. Hexactinellida 4 Asconema setubalense S. Kent Tetractinellida 5 Tetilla truncata n. sp. 6 Craniella cranium auct. 7 Thenea muricata Bwk. 8 Characella Sollasi n. sp. 9 Pachastrella abyssi O. Schm. io Stelletta Collingsi (Bwk.) O. Schm. il Stryphnus ponderosus (Bwk.) Soll. 12 Cydonium glareosum Soll. Carnosa Ceratina i3 Spongelia fragilis (Montagu) O. Schm. Monaxonida 14 Petrosia friabilis n. sp. i5 Reniera indistincta (Bwk.) O. Schm. 16 — tufa Rdl. et D. 17 Gellius fibulatus O. Schm. 18 Biemma inornata (Bwk.) Gray 19 Desmacella annexa O. Schm. 20 — aberrans n. sp. 21 Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray 22 Esperella lingua (Bwk.) Vosm. 23 Desmacidon fruticosum (Johnst.) Bwk. 24 Artemisina transiens n. sp. 25 Dendoryx incrustans var. viscosa Tops. 26 — (Iophon) nigricans Bwk. 27 — Dujardini (Bwk.) Tops. 28 — certa n. sp. 29 Yvesia pedunculata n. sp. 30 — Guernei n. sp. 3i Myxilla radiata Bwk. 32 — Peachi Bwk. 33 Microciona spinarcus Cart. 34 H3rmeniacidon sp ? 35 Phakellia ventilabrum (Johnst.) Bwk. 36 Ph. ventilabrum var. connexiva Rdl. et D. 37 Tragosia Hirondellei n. sp. 38 Axinella egregia Rdl. 39 — frustra n. sp. 40 Raspailia stuposa Mont. 41 Suberites ficus (Johnst.) O. Schm. 42 — carnosus (Johnst.) Rdl. 43 — elongatus Rdl. et D. 44 — distortus O. Schm. 45 Polymastia mammillaris (Johnst.) Bwk. 46 — spinula Bwk. 47 Tentorium semisuberites (O. Schm.) Vosm. 48 Cliona vastifica Hanc. 1 Le nom des espèces nouvelles est imprimé en caractères gras. — i8 Campagne de i88y Calcarea 1 Leucosolenia coriacea (Mont.) Bwk. 2 Sycon utriculus (O. Schm.) Poléj. 3 Leuconia pumila Bwk. Hexactinellida 4 Euplectella suberea Wyv. Th. 5 Asconema setubalense S. Kent 6 Pheronema Grayi S. Kent 7 Farrea occa (Bwk.) Cart. 8 Aphrocallistes Bocagei P. Wright 9 — ramosus F. E. Schulze Tetractinellida 10 Thenea muricata Bwk. 1 1 Dragmastra Normani Soll. 12 Macandrewia azorica Gray Carnosa Ceratina MONAXONIDA i3 Halichondria glabra Bwk. 14 Petrosia friabilis n. sp. i5 Reniera Filholi n. sp. 16 — sp ? 17 — sp ? 18 Tedania conuligera, n. sp. 19 Biemma corrugata (Bwk.) Gray 20 — Grimaldii n. sp. 21 Esperella lingua (Bwk.) Vosm. 22 — placoides Cart. 2 3 Esperiopsis columniata n. sp. 24 — polymorpha n. sp. 25 Yvesia G lier net n. sp. 26 Forcepia versatilis n. sp. 27 Melonanchora elliptica Cart. 28 Plocamiamicrocionides(Cart.)C). Schm. 29 Axinella erecta (Cart.) Rdl. et D. 30 Suberites ficus (Johnst.) O. Schm. 3i — caminatus Rdl. et D. 32 — montiniger Cart. 33 — capillitium n. sp. 34 Polymastia mammillaris (Johnst.) Bwk. 35 — robusta Bwk. 36 — hemisphaerica (Sars) Vosm. 37 Tentorium semisuberites (O. Schm.) Vosm. 38 Trichostemma Sarsi Rdl. et D. 1 Le nom des espèces nouvelles est imprimé en caractères gras et celui des formes déjà recueillies l'année précédente est imprimé en caractères italiques. i9 — Campagne de 1888 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 i3 14 i5 16 17 18 19 20 21 22 23 Calcarea Leucosolenia coriacea (Mont.) Bwk. — blanca var. bathybiaPoléj. — contorta Bwk. — Gegenbauri Haeck. Sycon ciliatum Liebk. — ampulla (Haeck.) Poléj. — setosum O. Schm. — elegans (Bwk.) Poléj. Ute glabra O. Schm. Leuconia putnila Bwk. — aspera (O. Schm.) Vosm. Hexactinellida Euplectella suberea Wyv. Th. Rhabdodictyum delicatum O. Schm. Hertwigia falcifera O. Schm. Asconema setubalense S. Kent Hyalonema Thomsoni Marsh. Pheronema Grayi S. Kent Farrea occa (Bwk.) Cart. Periphragella lusitanica n. sp. Aphrocallistes Bocagei P. Wright Cnonelasma Schulzei n. sp. — sp ? Hexactinella Grimaldii n. sp. 3i Pachastrella abyssi O. Schm. 32 — debilis n. sp. 33 Calthropella simplex Soll. 34 — var. durissima n. var. 35 Astrella tuberosa n. sp. 36 Stryphnus fortis Vosm. 37 Erylus mammillaris (O. Schm.) Soll. 38 — transiens (Weltn.) Soll. 39 — nummulifer n. sp. 40 Geodia Barretti var. nodastrella Cart. 41 Isops globus (O. Schm.) Soll. 42 — pachydermata Soll. 43 Racodiscula clava O. Schm. 44 Discodermia ramifera n. sp. 45 Corallistes Bowerbanki Johnson 46 Macandrewia a\orica Gray 47 Siphonidium ramosum O. Schm. 48 Azorica Pfeifferœ Cart. CARiNOSA 49 Chondrilla nucula O. Schm. 50 Chondrosia plebeja O. Schm. 5i Chondrosia? Ceratina Tetractinellida 24 Craiiiella cranium auct. 25 Thenea muricata Bwk. 26 — Schmidti Soll. 27 Pœcillastra crassiuscula Soll. 28 Sphinctrella horrida O. Schm. 29 — ornata Soll. 30 Characella Sollasi n. sp. Monaxonida 52 Siphonochalina mollis O. Schm. 53 Halichondria pachastrelloides n. sp. 54 — leuconoides n. sp. 55 Petrosia clavata ? (Bals. Criv.) Vosm. 56 — variabilis Rdl. 57 — friabilis n. sp. 58 Reniera indistincta Bwk. 1 Le nom des espèces nouvelles est imprimé en caractères gras et celui des formes recueillies en li ou en 1887, ou à la fois dans ces deux campagnes, est imprimé en caractères italiques. 20 59 Reniera elegans Bwk. 60 — sp ? 61 — sp ? 62 Cladocroce fibrosa n. sp. 63 Rhizochalina fistulosa (Bwk.) Rdl. 64 — putridosa?(Lm.)Rdl.etD. 65 — elongata n. sp. 66 Trachya hystrix n. sp. 67 Gellius angulatus (Bwk.) Rdl. et D. 68 — calyx Rdl. et D. 69 — macrosigma n. sp. 70 Gelliodes cavicornis n. sp. 71 — fayalensis n. sp. 72 Biemma inomata (Bwk.) Gray 73 — corrugata (Bwk.) Gray 74 — Dautzenbergi n. sp. 75 Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray 76 Espcrella lingua (Bwk.) Vosm. 77 Esperiopsis polymorpha n. sp. 78 — praedita n. sp. 79 Desmacidon fruticosum (Johnst.) Bwk. 80 — tunicatum O. Schm. 81 Joyeuxia viridis n. sp. 82 Dendoiyx incrustons var. viscosa Tops. 83 — pectinata n. sp. 84 Yvesia fallax n. sp. 85 ■ — Hanseni n. sp. 86 — Richardi n. sp. 87 — Ridleyi n. sp. 88 — pertusa n. sp. 89 — linguifera n. sp. 90 Melonanchora elliptica Cart. 91 Myxilla radiata Bwk. 92 — Pecqueryi n. sp. 93 Pytbeas ater n. sp. 94 Stylosticbon Dendyi n. sp. 95 Hymerapbia tuberosocapitata n. sp. 96 — minima n. sp. 97 — viridis Tops. 98 — geniculata n. sp. 99 Rbabderemia Guernei n. sp. 1 00 Plocamia coriacea var. elegans Rdl. et D. 101 Suberotelites demonstrans n. sp. 102 — mercator? O. Schm. io3 Spanioplon fertile n. sp. 104 Hymeniacidon caruncula Bwk. io5 Axinella erecta (Cart.) Rdl. et D. 106 — Jlustra n. sp. 107 Raspailia (Syringella) bumilis n. sp. 108 — — falcifera n. sp. 109 Thrinacopbora ? spissa n. sp. 110 Dorypleres incrustans n. sp. 1 1 1 Hymedesmia stellivarians Cart. 112 Spirastrella aculeata n. sp. 1 1 3 Latrunculia biammlata n. sp. 1 14 — insignis n. sp. 1 1 5 Suberites caminatus Rdl. et D. 116 — tenuiculus (Bwk.) Cart. 117 Polymastia corticata Rdl. et D. 118 Quasillina brevis (Bwk.) Norman. 119 Tentoriunt semisuberites (O. Schm.) Vosm. 120 Trichostemma Sarsi Rdl. et D. PARTIE DESCRIPTIVE Embranchement des Spong-iai?~es Classe PORIFERA I. Sous-Classe CALCAREA, Gray I. Ordre HOMOCŒLA, Poléjaeff ' Famille ASCONID^, Poléjaeff Leucosolenia coriacea, (Montagu) Bowerbank Stn. 162, profondeur i55m. Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal); profondeur i3om. Conservés dans l'alcool, les nombreux échantillons de cette Eponge sont incolores, à l'exception d'un seul, de la station 162, qui tire sur le violet; néanmoins, on peut facilement reconnaître leurs grosses cellules sphéruleuses, à sphérules petites mais nombreuses, qui, par suite, sans doute, de différences dans la composition chimique des substances qu'elles emmagasinent, sont capables d'imprimer aux individus les colorations les plus diverses. Dans la Manche, à Roscoff, à Luc, partout, on trouve Leucosolenia coriacea blanc, rose, lilas, rouge brique, rouge vif, verdâtre et jaune soufre. En ce qui concerne les échantillons blanc pur, j'ai pu constater que, abandonnés dans un vase exposé au jour, ils deviennent assez rapidement jaune sale, tandis qu'ils ne changent pour ainsi dire pas à l'obscurité. Leucosolenia coriacea vit abondamment sur nos grèves; il est commun aussi dans les dragages en eau peu profonde. La Monographie de Haeckel (41) signale sa présence dans toute la partie N.-O. de l'Europe, de la Norvège à la France. Il est intéressant de le retrouver aux Açores, d'une part, et, d'autre part, au voisinage de Terre-Neuve; mais sa distribution géographique s'étend bien davantage, puisque YAlert l'a rapporté de l'Océan Pacifique, du S.-O. du Chili. * La classification des Calcarea adoptée est celle de Poléjaeff (68). — 22 Leucosolenia blanca, (Miklucho-Maclay) Poléjaeff; var. bathybia, Poléjaeff (PL v, fig. 3) Il en a été pris, en 1888, six échantillons de différentes tailles, dans le détroit de Pico-Fayal, par i3om de profondeur. Le plus beau mesure 28mm de haut et i3mm de large, avec un pédoncule long de i2mm. Un autre atteint 2imm de haut, 5mm seulement de large, avec un pédoncule long de i4mm et relativement épais. Le plus petit n'excède pas 5mm 5 de haut, imm 6 de large, avec un pédoncule grêle long de 3mm. Presque tous ces individus semblent avoir vécu fixés sur des algues. Le plus gros présente seul de petites pierres à l'extrémité inférieure de son pédoncule. Rappelons que les deux spécimens, d'après lesquels Poléjaeff a établi cette variété bathybia de Leucosolenia blanca (Miklucho-Maclay), avaient été pris par le Challenger aux Açores également, mais par /\5o brasses (843™), c'est-à-dire à la profondeur extrême d'où l'on avait jusqu'ici ramené des Eponges calcaires; ce L. blanca var. bathybia jouit donc d'une distribution bathymétrique assez étendue. Leucosolenia Gegenbauri, Haeckel Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal); profondeur i3om. Plusieurs échantillons. — Stn. 242, profondeur 86im. Un échantillon, fixé sur Aphrocallistes Bocagei. Contrairement à ce qu'on pouvait supposer, Leucosolenia Gegenbauri n'est donc pas spécial à la Méditerranée. Et la profondeur de 861 mètres, d'où l'un de ses représentants a été détaché, est supérieure de plus de 100 mètres à celle qu'on était fondé à admettre provisoirement comme dernière limite de la pénétration des Calcarea au fond des mers. Leucosolenia contorta, Bowerbank Recueilli une seule fois par Y Hirondelle, pendant la campagne de 1888, dans le détroit de Pico-Fayal, où il est abondant. IL Ordre HETEROCŒLA, Poléjaeff Famille SYCONID^E, Poléjaeff Sycon ciliatum, (O. Fabricius) Lieberkuhn Stn. 58, profondeur i34m. Marée du i3 août 1888 à la grève de la baie Pim, à Fayal. Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal); profondeur i3om. Sycon ampulla, (Haeckel) Pole'jaeff Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal); profondeur i3om. Deux individus. Cette espèce n'avait encore été vue que sur la côte orientale de l'Amérique du Sud. — 23 — ? Sycon setosum, O. Schmidt La détermination de l'espèce n'est pas absolument certaine. Et c'est grand dom- mage, car, si elle est exacte, pas plus que Leucosolenia Gegenbauri, Sycon setosum ne peut désormais être regardé comme spécial à la Méditerranée. Le chalut, en 1888, en a ramené plusieurs spécimens d'une profondeur de i3om, dans le détroit qui sépare Fayal et Pico. Sycon elegans, (Bowerbank) Poléjaeff Cette jolie Eponge jouit d'une vaste distribution géographique. C'est, naturel- lement, à la variété Lan\erotœ Haeckel que se rapportent les deux individus pris aux Açores, en 1888, dans le détroit de Pico-Fayal, Stn. 226. Sycon utriculus, (O. Schmidt) Poléjaeff Stn. 162, profondeur i55m. — Plusieurs individus groupés sur un Hydraire. On sait depuis longtemps que cette espèce, recueillie auprès de Terre-Neuve par Y Hirondelle, fait partie de la faune septentrionale de l'Atlantique. Von Marenzeller l'indique (S8) comme très commune, entre 20 et 260™, aux Shetland, aux Fâr-Oer, au Groenland et en Islande. Ute glabra, O. Schmidt Stn. 53, profondeur i35m. Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal); profondeur i3om. Famille LEUCONID^E, Poléjaeff Leuconia pumila, Bowerbank Seul des Calcarea, Leuconia pumila a été obtenu au cours de chacune des trois campagnes : Stn. 53, profondeur i35m. — Stn. 58, profondeur i34m. — Stn. 60, profon- deur 3oom. Stn. 162, profondeur i55m. Stn. 226 (détroit de Fayal-Pico); profondeur i3om. Leuconia aspera, (O. Schmidt) Vosmaer Après Leucosolenia Gegenbauri et Sycon setosum, c'est la troisième Eponge calcaire de la Méditerranée que nous retrouvons dans l'Atlantique, aux Açores, dans ce détroit de Pico-Fayal, où le chalut a fait une récolte relativement si ample d'Epongés calcaires. — 24 — II. Sous-Classe HEXACTINELLIDA, Zittel ' I. Ordre LYSSAC1NA, Zittel i. Tribu Hexasterophora, F.-E. Schulze Famille EUPLECTELLID^E, Gray Euplectella suberea, Wyville Thomson Cette Eponge a toujours été draguée dans les dernières campagnes d'explorations sous-marines. Son existence a été constatée dans différentes régions de l'Atlantique: au N. de l'Ecosse, sur les côtes du Portugal, au Brésil enfin, entre Bahiaet Pernambuco. Elle est représentée dans les collections de Y Hirondelle par trois échantillons. L'un, moitié supérieure en excellent état d'un bel individu, a été recueilli en 1887 (Stn. io5) par 927™ de profondeur. Les deux autres, qui ne sont que des bases d'indi- vidus, reconnaissables et munies d'une portion de leur touffe de fixation, proviennent de la campagne de 1888 (Stn. 211, profondeur 1372"; et Stn. 248, profondeur 2870m). La meilleure description à' Euplectella suberea est celle de F.-E. Schulze (86). Cependant, ce qui a trait aux hexasters y est écrit avec beaucoup d'hésitation; aussi me suis-je servi des trois Eponges qui m'étaient communiquées pour rechercher quels sont décidément les hexasters de cette espèce. Voici les résultats de cette étude comparative : a) L'Euplectelle pris en 1887 m'a montré les floricomes représentés par F.-E. Schulze d'après Wyville-Thomson (8©), PI. v, fig. 4 et 5; les hexasters de la fig. g, qui sont tout simplement, comme le démontre un examen minutieux, des floricomes dont les rayons grêles sont brisés loin de leur attache; j'y ai vu enfin les discohexasters de la fig. 8, mais pas d'oxyhexaster de la fig. 2. bj L'Euplectelle de la Station 211, de 1888, possédait : i° les oxyhexasters de la fig. 2, établissant le passage aux discohexasters de la fig. 8, que je n'ai pas rencontrés typiques dans cet individu : les rayons de ces oxyhexasters, ordinairement au nombre de trois à chaque branche, quelquefois au nombre de quatre à certaines branches, se terminent souvent par un petit crochet; 20 les floricomes des fig. 4 et 5, dont beaucoup plus ou moins mutilés comme 9, sont surtout propres à la comparaison. cj Enfin, l'individu de la Station 248 de 1888 m'a donné 2, 4 et 5 bien conformes aux figures de la planche v en question. J'en conclus : i° il existe des oxyhexasters purs (c); un" ou plusieurs de leurs rayons s'ornent quelquefois d'un crochet terminal Çb) ; le nombre de leurs rayons, qui est normalement de trois par branche, peut augmenter, comme l'avait déjà fait 1 Nous suivons ici de très près la classification de F.-E. Schulze (8©). — 25 — remarquer Schulze. Les oxyhexasters, à branches à trois et à quatre rayons (bj dont plusieurs sont armés d'un crochet, marquent un terme de passage évident aux disco- hexasters à quatre rayons par branche (a) de la fig. 8 dessinée par W. Thomson; 2° Les floricomes mutilés prennent souvent l'aspect représenté par le même auteur dans la fig. g. Ainsi se trouvent levés les doutes émis au sujet des organites représentés (86), fig. 8 et g, que F.-E. Schulze considérait comme produits par d'autres Hexactinellides et accidentellement incorporés par Euplectella suberea. Genres rattachés provisoirement a la Famille des EUPLECTELLID^E Rhabdodictyum delicatum, O. Schmidt (PL v, fig. i) Le type de l'espèce provenait du Golfe du Mexique, où il avait été détaché d'une profondeur de i5gi brasses (2gogm). Le Challenger a obtenu R. delicatum au voisinage des Bermudes par 1075 brasses (ig66ra). U Hirondelle en a retrouvé un échantillon, aux Açores, dans sa campagne de 1888, par 86im seulement de profondeur (Stn. 242; fond de sable et scories). L'importance de ces données nouvelles sur la distribution, tant géographique que bathymétrique, de cette Hexactinellide n'échappera à personne. L'échantillon rapporté par YHirondelle n'est qu'un fragment, haut de 23mm, large de 25, paraissant bien (PI. v, fig. 1) avoir fait partie d'une Eponge tubuleuse comme celle figurée par F.-E. Schulze (8©, pi. xx). Et, malheureusement encore, ses grosses fibres, en réseau à larges mailles, sont absolument décharnées, de sorte que nous continuons à ignorer la forme des spicules libres de Rhabdodictyum delicatum. Famille HERTWIGIID^ n. fam. Charpente faite d'hexacts et de diacts soudés par l'intermédiaire de nombreux synapticules. Spicules libres du parenchyme : hexacts de deux sortes, dont l'une est confinée à la surface. Microsclères caractéristiques : oxyhexasters à rayons en faucilles. Jusqu'aujourd'hui, deux Eponges composent cette famille : HerUvigia falcifera O. Schmidt, et Trachycaulus Gurlitti F.-E. Schulze. Il n'est pas invraisemblable de penser que Rhabdodictyum delicatum doive s'y trouver rattaché un jour. Hertwigia falcifera, O. Schmidt (PI. V, fig. 10) Cette jolie Eponge n'a encore été signalée qu'aux Petites Antilles, à l'île Domi- nique, où elle vivait par 61 1 brasses (1 1 17™) de profondeur. En 1888, YHirondelle - 26 — l'a retrouvée aux Açores, par i384m (Stn. 2i3; sable vaseux, débris de Ptéropodes). Il s'agit d'un échantillon unique, ne représentant que la partie supérieure d'un individu, mais atteignant quand même 14°™ de hauteur sur gcm environ de largeur. Sa texture est très délicate. La charpente jouit même d'une certaine flexibilité. Elle figure un ensemble de tubes dont le calibre variable augmente progressivement de dedans en dehors; tous sont plus ou moins brisés. Çà et là sont fixées des Gromies parasites et quelques Polypiers. En un tout petit point seulement, un peu du corps spongieux était conservé, et c'est grâce aux spicules qu'il contenait que j'ai réussi à déterminer l'espèce, car la figure que Schmidt a publiée de Hertivigia falcifera (82, pi. vin) ne m'aurait probablement pas permis de la reconnaître : on n'y voit guère que la portion basilaire de l'Eponge, celle précisément qui fait défaut dans notre spécimen. La figure 10 de la planche v du présent Mémoire est destinée à compléter celle de l'ouvrage de Schmidt. Voici, telle qu'elle semble être, la structure de toute cette partie supérieure de Hertivigia falcifera : i° Une charpente fondamentale, d'une seule pièce, faite de fortes fibres siliceuses, réunies entre elles par de fréquentes anastomoses en tous sens, et dont la figure 3 de la pi. xx du Mémoire de Schulze (86), dessinée d'après une préparation de Rhabdodic- tyum delicatum, est capable de donner une idée suffisante. Au milieu de ces anasto- moses, on peut distinguer les grands hexacts, grâce à leurs canaux axiles, des synapticules compliqués qui les soudent les uns aux autres. Sauf en un point, répétons-le, l'échantillon en question est réduit à cette charpente dénudée. 20 Sur la charpente basilaire s'applique un treillis très semblable à celui de Tra- chycaulus Gurlitti Schulze (86, pi. xxvi, fig. 5 et 6), et, comme lui, formé de longs diacts lisses, sortes de tringles reliées entre elles au moyen de nombreux synapticules. Vers l'extérieur, ces diacts peu à peu deviennent indépendants ; ils sont encore chargés de synapticules, mais ceux-ci restent courts et c'est tout au plus s'ils réussissent à constituer de petits groupes de deux ou de trois éléments. Les pointes de ces diacts sont épineuses, à peine renflées. 3° Enfin, vient la région des spicules normalement libres. Ce sont : en premier lieu, des hexacts dont les rayons, tous semblables, sont finement épineux; en second lieu, des hexacts porteurs d'un rayon chargé d'épines bien plus longues que celles des cinq autres (ce sont les autodermal hexacts pinuli de Schulze, et, comme dans tous les Hexactinellides où ils existent, ils paraissent confinés dans la région dermique) ; enfin, parmi les hexacts de la première sorte, des microsclères, floricomes à rayons en faucilles, tels qu'il n'en a encore été vu que dans cette Eponge et dans Trachycaiilus Gurlitti Schulze. Il ne s'en trouvait qu'une seule sorte dans les quelques préparations qu'il m'a été donné de faire. Si maintenant nous comparons méthodiquement Hertivigia falcifera et Trachy- caiilus Gurlitti, nous reconnaîtrons entre ces Eponges des affinités trop évidentes pour qu'on songe désormais à les séparer : non seulement elles possèdent les mêmes — 27 — spicules, mais ces spicules affectent semblable disposition. Leur forme générale seule paraît différer. F.-E. Schulze a dû tenir un peu trop compte de la forme extérieure dans sa division des Hexactinellides en familles. Sans doute, il est des genres , tels que Enplectella, Hyalonema, Pheronema, dont toutes les espèces se ressemblent beaucoup, comme cela se voit aussi dans les Tétractinellides pour les espèces des genres Tethya, Craniella, etc., et, jusqu'à un certain point encore, dans les Monaxonides pour les Cladorhiia, Raspailia, Polymastia, etc.; mais, combien d'autres genres, dans ces derniers ordres de Spongiaires, contiennent des espèces, même très naturellement rapprochées par les auteurs, qui, extérieurement, n'offrent pas la moindre ressem- blance entre elles. Il n'est pas impossible que cette diversité de formes dans une même famille naturelle se rencontre également dans les Hexactinellides. Nous en avons déjà une preuve : Trachycaulus Gurlitti est incontestablement plus apparenté avec Hertwigia jalcifera qu'avec les Caulophacus dont Schulze l'avait rapproché. Nous en citerons bientôt une autre à propos de Chonelasma Schulçei n. sp. Famille ASCONEMATID^E, Gray Asconema setubalense, Saville Kent U Hirondelle l'a recueilli au cours de ses trois campagnes : Stn. 60, profondeur 3oom ; fond de sable, gravier et roche. Stn. io5, profondeur 927™; fond de gravier et vase noirs. — Stn. 161, profon- deur i267m. Cailloux, vase, coquilles. Stn. 242, profondeur 86im ; fond de sable et scories. Ces indications ont bien leur importance. On savait déjà que Asconema setubalense vit dans la baie de Biscaye, sur les côtes du Portugal, sur celles du Maroc, enfin aux Fâr-Oer. Nous le retrouvons aux Açores et (Stn. 161) à peu de distance de Terre- Neuve, c'est-à-dire, pour la première fois, sur le versant occidental de l'Atlantique. En général, le chalut de Y Hirondelle n'en a ramené que des fragments. Cepen- dant, parmi les échantillons pris aux Açores en 1887 (Stn. io5), il en est un réellement fort beau : c'est la base infundibuliforme d'une immense Eponge, sorte de feutre mince porté par un pédicule cylindrique court, durci par un entrelacement serré de diverses sortes de mégasclères. La chair communique une teinte jaunâtre à la portion molle évasée. Elle manque par places, mais cela tout naturellement; on sait qu'il est très fréquent de draguer des Eponges ainsi mortes par parties. 28 II. Tribu Amphidiscophora, F.-E. Schulze Famille HYALONEMATID^E, Gray Hyalonema (Stylocalyx) Thomsoni, Marshall ( PI. m, fig. 12 et PI. vu, fig. 8) Stn. 21 1, profondeur 1372™; fond de sable vaseux et coquilles brisées. — Un seul échantillon. Deux Hyalonema vivent sur le versant oriental de l'Atlantique, dans la région lusitanienne. F.-E. Schulze (86), a fait tout ce qu'il était possible pour fixer les caractères de ces deux espèces. L'une est Hyalonema lusitanicum, découverte par Barboza du Bocage. Schulze n'en a malheureusement pu voir aucun échantillon en parfait état, de sorte qu'on ne saurait affirmer si une plaque criblée couvre ou non l'orifice supérieur de la cavité cloacale; on sait du moins qu'un cône spiculeux prolonge en haut l'axe de l'Eponge. Schulze a soigneusement décrit et figuré la spiculation d'après un spécimen offert par Barboza du Bocage lui-même au British Muséum. De l'autre, Hyalonema Thomsoni, Schulze a vu plusieurs individus. La spicu- lation diffère assez de celle de H. lusitanicum pour qu'on ne puisse confondre les deux espèces, le microscope en main. Quant aux caractères extérieurs, Schulze n'a pas été, comme il vient d'être dit, à même de les comparer. H. Thomsoni appartient au sous-genre Stylocalyx, c'est-à-dire qu'il ne produit pas de plaque criblée pour fermer sa cavité cloacale laquelle est divisée en quatre loges, Y axe central se prolon- geant en un cône long. Ces explications préliminaires étaient indispensables pour l'intelligence de ce qui va suivre. U Hyalonema recueilli par YHirondelle laisse beaucoup à désirer sous le rapport de sa conservation : sa touffe de soies fixatrices n'a pas été prise et sa surface générale, dépouillée de la pellicule limitante, paraît plus caverneuse qu'elle ne l'est naturellement sur les Hyalonema. C'est un cône renversé, grisâtre, excessivement mou, mesurant environ 5cm de hauteur. L'orifice de la cavité cloacale, d'un diamètre de 2cm 5, occupe à lui seul la base du cône. Mais, chose singulière, il n'existe pas ici de cône spiculeux saillant au milieu de l'orifice. Il se creuse au contraire (PI. m, fig. 12), à cette place un enfoncement, large infundibulum se continuant dans un axe creux sur les parois duquel s'insèrent les quatre septa rayonnants qui divisent la cavité cloacale en quatre cavités à parois lisses. Malgré cette particularité frappante, il s'agit, cela ne fait aucun doute, d'Hyalo- nema (Stylocalyx) Thomsoni. Les moindres détails de la spiculation le prouvent. Ce sont tous les éléments du squelette d'H. Thomsoni que l'on reconnaît au microscope : — 29 — ses diacts lisses, ses hexacts lisses de dimensions médiocres, ses oxyhexacts à rayons épineux et droits (PI. vu, fig. 8), ses amphidisques enfin, de trois sortes, les plus grands à ombelles de rayons courts et les moyens à ombelles de rayons fort longs. Il n'y a à ajouter aux observations de Schulze que ceci : le nombre des rayons des ombelles des grands amphidisques varie; on le voit de 6/6, 6/7, 7/8 et 8/8. Cette petite constatation n'a d'intérêt que parce que Schulze a pris la peine de signaler un échantillon dcHyalo- lema Thomsoni dont les grands amphidisques possédaient 8 rayons au lieu de 6. En définitive, nous sommes en présence d'un Hyalonema Thomsoni dont la partie supérieure, non déchirée, diffère radicalement de celle du type. Que faut-il en conclure? La forme de cette Eponge n'est-elle pas constante? Ou bien le cône supé- rieur des individus en bon état est-il susceptible de se détacher sans déchirure? Pheronema Grayi, Saville Kent (PL v, fig. 8 et 16, et PI. vu, fig. 9) Dans les opérations io5, 112, 198, 2o3, 2i3, 233, 242 et 244, au sujet desquelles le tableau synoptique dressé à la fin de ce Mémoire fournit toutes indications de localité, de profondeur et de nature de fond, un Pheronema s'est rencontré à profusion. Tous les individus rapportés par le chalut n'ont pas été conservés, mais M. de Guerne en a fait mettre de côté une intéressante série montrant l'Eponge à divers âges. On connaît aujourd'hui dans la région lusitanienne trois Pheronema : P. Carpen- teri Wyv. Thomson, P. Grayi S. Kent et P. Parfaiti Filhol. Le Pheronema dont il s'agit ici est nettement globuleux et ne peut être confondu avec P. Carpenteri. Il ne ressemble pas non plus à P. Parfaiti, dont M. Filhol a bien voulu me montrer le type. Au contraire, il a la forme générale et la spiculation de P. Grayi et je suis persuadé que c'est de cette espèce qu'il s'agit. Pourtant, je dois reconnaître que, sur le nombre considérable d'échantillons qui m'ont été remis et qui semblent bien appartenir à une même espèce, deux seulement, un gros et un petit, possédaient, comme le type de Pheronema Grayi S. Kent, une frange ciliée bien évidente autour de l'orifice cloacal. Les plus petits individus portaient de longs protralia (PI. v, fig. 8), isolés, épars, tels qu'ils sont indiqués dans la description de P. Grayi ; les gros en étaient généralement dépourvus, cela pouvant d'ailleurs être accidentel. La couleur était toujours brunâtre. Le plus beau des Pheronema de la collection mesure i3cm de hauteur et i3cm de diamètre; l'orifice cloacal atteint gem de largeur et donne accès dans une cavité profonde de 9cm. Le chevelu qui sert à la fixation est partout très développé et sort par touffes. Plusieurs Eponges s'unissent quelquefois par ce chevelu qui forme alors une plaque souterraine, très dense, d'un volume ordinairement supérieur à l'ensemble des Eponges qui la produisent. — 3o — En 1888, le chalut a encore ramené, deux fois en compagnie des Pheronema dont il vient d'être parlé (Stn. 21 3 et 233), et une fois sans elles (Stn. 242), des Eponges qui m'ont longuement intrigué. Ce sont des corps ovoïdes ou subglobuleux, fermes, grisâtres, creusés tous d'une cavité largement ouverte au pôle supérieur déprimé (PI. v, fig. 16). Le feutrage de ces corps est uniquement formé de grands hexacts lisses et de protralia semblables à ceux de Pheronema Grayi, disposés de telle sorte que des canaux aquifères creusés dans la masse conduisent plus ou moins obliquement de l'extérieur dans le cloaque. Il ne reste pas trace de sarcode ni de microsclères ; en revanche, les interstices du feutrage sont remplis des productions les plus diverses. J'ai fini par m'arrêter à cette hypothèse qu'il s'agit de Pheronema sp. ? qui, étant morts, se sont trouvés réduits à leur squelette fondamental. Cela m'explique la forme même de ces corps spongieux et les canaux dont ils sont percés, et me donne la signi- fication de leur cavité. Je comprends alors que l'un des échantillons puisse présenter une paroi interne parfaitement unie et qu'un autre ait son pôle aboral orné d'un bouquet de soies. Ces Eponges, au lieu de se dissocier, seraient devenues plus résistantes, des corps étrangers ayant bien vite comblé les espaces demeurés vides entre les hexacts. Il resterait à savoir quel est ce Pheronema pour ainsi dire momifié. Sa forme allongée ne permet pas de risquer une identification avec Pheronema Grayi, la seule espèce pourtant que Y Hirondelle ait recueillie. II. Ordre DICTYONINA, Zittel 1. Tribu Uncinataria, F.-E. Schulze 1. Sous-Tribu Clavularia, F.-E. Schulze Famille FARREID^, F.-E. Schulze Farrea occa, (Bowerbank) Carter Stn. io5 et Stn. 1 12. Stn. 229, Stn. 242 et Stn. 244. (Voir au tableau synoptique les indications con- cernant chacune de ces opérations.) Beaucoup d'échantillons sont réduits à leur charpente fondamentale, mais, sur d'autres, j'ai réussi à retrouver toute la spiculation telle que Schulze l'a décrite. Comme dans le type, les hexasters sont uniquement des oxyhexasters. Farrea occa, en tant qu'espèce suffisamment caractérisée, et telle que la comprend Schulze, a été rencontré au Japon, aux Philippines, aux îles Kermadec et aux Antilles. C'est la première fois qu'il est signalé, après détermination au microscope, dans cette Province lusitanienne où il a certainement été dragué bien des fois. — 3i — II. Sous-Tribu Scopularia, F.-E. Schulze Famille EURETIDE, F.-E. Schulze Periphragella lusitanica, n. sp. ( PI. vi, fig. 4 et PI. vu, fig. 2 ) Stn. 21 3, profondeur i384m; fond de sable vaseux et débris de Ptéropodes. Un seul petit échantillon. On le prendrait, à ne l'examiner qu'extérieurement, pour un fragment du Periphragella Elisœ Marsh, que Schulze a fait reproduire (8G), pi. lxxx, fig. i. C'est, de même, un ensemble de tubes concrescents n'ayant d'indépen- dance que vers leur extrémité (Pi. vi, fig. 4). Cette concrescence si marquée porte à penser qu'il s'agit d'un Periphragella. Malheureusement, les Periphragella et les Eurete ne diffèrent que par la forme générale de leur masse, et notre échantillon n'est qu'un fragment dont on ne saurait dire s'il a fait ou non partie d'une Eponge en cornet. Quoi qu'il en soit, c'est incontestablement à un Eurétide que nous avons affaire. Or, la famille des Euretidœ contient trois genres : g. Eurete, avec sept espèces, toutes de l'Océan Pacifique ; g. Periphragella, avec une seule espèce, Periphragella Elisœ, de l'Océan Pacifique; et g. Lefroyella, avec une seule espèce également, Lefroyella décora, jusqu'ici l'unique représentant de la famille dans l'Océan Atlantique. Periphragella lusitanica est donc le second Eurétide signalé dans l'Atlantique ; il est le premier de la Province lusitanienne, puisque Lefroyella décora vit aux Bermudes. La spiculation de Periphragella lusitanica se rapproche à la fois beaucoup de celle de Periphragella Elisœ et de celle des Eurete ; mais certains détails serviront à la caractériser. Les fibres squelettiques sont entièrement et assez finement tuberculeuses. Les scopules (PI. vu, fig. 2b), longs de 430 ., sont ceux des Eurétides : sur leur tige lisse et pointue s'insèrent quatre rayons épineux renflés à leur extrémité. Les oxyhexasters (PI. vu, fig. 3e) sont nombreux, et les discohexasters (PI. vu, fig. 3d), ornés de 6 à 8 rayons par branche, plus nombreux encore. Je suis heureux de dédier ce Chonelasma au Professeur F.-E. Schulze, en sou- venir de ses belles études sur les Spongiaires. Chonelasma, sp? Stn. 2i3, Stn. 233 et Stn. 242. Plusieurs Eponges, en plaques larges et hautes, qui devaient vivre attachées par un élargissement de leur bord inférieur. Malheureusement, elles sont réduites à leur 5 - 34- charpente fondamentale, d'où l'impossibilité de les déterminer ou de les décrire utilement. Famille TRETODICTYID^E, F.-E. Schulze Hexactinella Grimaldii, n. sp. (PI. n, fig. i, 2, et pi. vu, fig. i) Stn. 233 (entre Pico et Sâo Jorge); profondeur i3oom; vase et sable. Les Hexactinella connus jusqu'à présent habitent l'Océan Pacifique. Hexacti- nella Grimaldii, le premier représentant du genre dans l'Atlantique, est une belle Eponge bien caractérisée. Les chaluts de Y Hirondelle en ont rapporté six échantillons. Ce sont de grandes plaques mesurant de 12 à i5cmde hauteur, de 9 à i2cm de largeur, et environ 7mm d'épais- seur moyenne. L'une de leurs faces (PI. n, fig. 1), parfois très légèrement concave et que l'on peut par suite désigner sous le nom de face interne, est percée d'orifices nombreux et larges (imm — i1™1 5 de diamètre) que séparent des bandes siliceuses criblées d'autres orifices beaucoup plus petits et faites de fibres squelettiques. Sur l'autre face (PI. u, fig. 2), — la face externe, si l'on veut, — la charpente fondamentale trace des lignes robustes ascendantes qui rayonnent du point d'attache de l'Eponge vers son bord libre. Entre ces fibres principales, la disposition des orifices est la même que sur la face interne. La spiculation dans son ensemble est bien celle des Hexactinella; elle se rappro- che même beaucoup de celle de H. tubulosa, mais sans confusion possible. Les fibres squelettiques sont peu tuberculeuses, les tubercules, assez espacés, restant faiblement marqués ; les pointes libres vers la surface sont coniques, allongées et fortement tuberculeuses, tout à fait comme chez Hexactinella tubulosa. Les hexacts (PI. vu, fig. ia), de grande taille, ont, comme ceux de Chonelasma hamatum, leur rayon distal dilaté et verruqueux et leur rayon proximal gros et très long. Par leurs rayons tangentiels, entièrement épineux, ces hexacts se correspondent, de telle sorte que, sur les deux faces de l'Eponge, le derme se trouve soutenu par un réseau à mailles carrées visibles à l'œil nu. Chaque hexact est entouré d'un faisceau de longues soies (PI. vu, fig. ib), diacts flexibles, et de scopules, comme cela se voit dans les autres Hexactinella. Les scopules (PI. vu, fig. ic, ic') ont une hampe longue, lisse, fine et très pointue; leurs rayons, au nombre de 2, 3 ou 4, sont finement épineux, à peine divergents et terminés par un petit bouton. Les uncinètes sont rares et forts; ils portent des épines verticillées, courtes, décurrentes sur la tige. Enfin, bien que j'aie attentivement examiné de nombreuses préparations faites — 35 — avec des fragments pris en divers points des échantillons en bon état, je n'ai pu découvrir qu'une seule sorte d'hexasters, des oxyhexasters (PI. vu, fig. id), très nom- breux, à rayons simples et filiformes. Tous les échantillons étaient conservés dans l'alcool et ce liquide n'avait pas effacé les grosses sphérules claires de cellules sphéruleuses abondantes dans les membranes. Cette sorte d'éléments cellulaires se retrouve donc, comme on devait s'y attendre, dans tous les Ordres de la Classe des Porifères. Je prie S. A. Albert-Honoré Grimaldi, Prince de Monaco, d'accepter la dédicace de ce premier Hexactinella trouvé dans l'Atlantique. — 36 — III. Sous-Classe DEMOSPONGLE, Sollas I. Ordre TETRACTINELLIDA, Marshall I. Sous-Ordre Choristida, Sollas I. Tribu Sigmatophora, Sollas Famille TETILLID^E, Sollas Tetilla truncata, n. sp. ( PI. vin, fig. 7 ) Tetilla truncata, ainsi nommé d'après la forme de ses mégasclères comparés aux oxes des autres espèces, a été dragué en 1886, sur la côte des Asturies, Stn. 58, par une profondeur de i34m, sur un fond de sable, galets et coquilles brisées. C'est, avec Tetilla sandalina Soll., le second Tetilla de la Province lusitanienne. Malheureusement, l'unique échantillon de cette nouvelle espèce n'est qu'un fragment, sorte de corps pyramidal mesurant i3mm de hauteur et aussi i3mm environ de base. L'une de ses faces, portion de la surface de l'Eponge, est lisse et constituée par une peau assez épaisse, dépourvue de spicules. Sa consistance est rendue ferme par des styles robustes orientés plus ou moins parallèlement entre eux. Sa couleur est jaunâtre dans l'alcool. C'est, à n'en pas douter, un Tetilla, et certainement il s'agit d'une espèce nouvelle. Les nombreux Tetilla dont Sollas a donné la description ou rappelé la diagnose (93), possèdent tous des oxes, avec leurs triœnes. Ici, en plus des anatriœnes nombreux (PI. vin, fig. 7e), et des protriœnes assez rares (PI. vm, fig. 7b), il n'existe que des mégasclères monactinaux, des styles parfaits (PI. vin, fig. 7a), forts et longs (lon- gueur, imm 2), sans le moindre accompagnement de spicules mal formés. Il n'y a même pas de comparaison possible avec les anomalies observées dans Tetilla grandis Soll., où quelques uns des oxes, tout en restant diactinaux, passent aux strongyles. Les microsclères font entièrement défaut. Craniella cranium, auct. Cette petite Eponge bien connue a été souvent recueillie par Y Hirondelle : Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35m. — Stn. 58, profondeur i34m. — Stn. 60, profondeur 3oom. Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454m. — Stn. 247, profondeur 3i8m. -37- II. Tribu Astrophora, Sollas I. Groupe Streptastrosa, Sollas Famille THENEID^E, Sollas Thenea muricata, Bowerbank Campagne de 1886 : Stn. 66, profondeur 363-5iom; fond de vase. Vingt-quatre échantillons de petite taille, quelques-uns portant des bourgeons pleins de microsclères. Campagne de 1887 : Stn. 161, (au voisinage de Terre-Neuve); profondeur 1267""- Près de trois cents échantillons, la plupart de grande taille. Campagne de 1888 : Stn. 233, (entre Pico et San Jorge); profondeur i3oom. Deux individus, un gros et un petit. — Stn. 234, profondeur 454m. Quatre petits spécimens. — Stn. 244, profondeur i266m. Plusieurs échantillons ou fragments. D'après Sollas, Craniella cranium et Thenea muricata sont des Eponges de la Province arctique. On voit, par les indications qui précèdent, qu'elles habitent aussi la Province lusitanienne. Aux Açores, Thenea muricata a été recueilli aussi souvent que Thenea Schmidti. Thenea Schmidti, Sollas Campagne de 1888 : Stn. 188, profondeur 2ooom; fond de vase claire. Un individu. — Stn. 2o3, profondeur i557m; fond de sable fin et vase blanche. Trois individus. — Stn. 211, profondeur i372m; fond de sable vaseux. Trois individus. — Stn. 2i3, pro- fondeur i384ra; fond de sable vaseux à débris de Ptéropodes. Quatre individus. Tous ces échantillons sont de forte taille mais réduits, par déchirure, au chapeau de l'agaric. Leur richesse remarquable en plésiasters constitue le caractère le plus commode pour les distinguer des Thenea muricata adultes. Mais on peut se demander si ce caractère conserverait quelque valeur dans une comparaison de jeunes Thenea Schmidti avec de gros T. muricata. Peut-être déjà nous a-t-il mal servi dans la détermination de celles des Eponges des Açores que nous avons, d'après lui, rappor- tées à l'espèce Thenea muricata avec d'autant plus de confiance qu'elles ressemblent extérieurement aux vrais T. muricata de Terre-Neuve. Pœcillastra crassiuscula, Sollas Campagne de 1888 : Stn. 21 3, profondeur i384m; fond de sable vaseux à débris de Ptéropodes. — Stn. 233 (entre Pico et San Jorge); profondeur i3oom; fond de vase et sable. L'échantillon de la station 233 n'est qu'un tout petit fragment noirâtre et sans — 38 — forme, mais les deux échantillons de la station 21 3 sont en meilleur état. Ils tendent davantage vers la forme en plaque de l'individu type, l'un d'eux surtout, qui mesure 5 centimètres 5 de longueur, 3 centimètres de largeur et 3 à 4mm d'épaisseur. L'autre, fixé sur un Biemma Daut\enbergi, est plus irrégulier et présente une grande base d'insertion, longue de 6 centimètres et épaisse de iomm, de laquelle s'élevait peut-être une plaque verticale encore rudimentaire. Ces deux spécimens sont grisâtres; leur surface est égale et percée d'orifices larges qui, sur le mieux conformé, occupent les deux faces; sur eux s'étend par places une pellicule dermique mince. Les canaux aqui- fères traversent l'Eponge de part en part et, sur le spécimen aplati, on peut en suivre quelques-uns par transparence. Il ne semble pas qu'on puisse distinguer ici une face inhalante et une face exhalante comme sur le type de Pœcillastra crassiuscula, et les oscules de nos échantillons ne s'ouvrent pas au sommet d'éminences arrondies. Sans doute faut-il admettre une certaine variabilité des caractères extérieurs de P. crassius- cula, ici assez semblables à ceux de P. scabra Schm., « aflat cake-like mass; ectosome but slightly developed; canals large and open ». En outre, les microxes de nos trois Pœcillastra en question ont, comme ceux de P. scabra, leur surface toute raboteuse. Dans la description du Pœcillastra cras- siuscula découvert à Porto-Praya, Sollas ne mentionne pas ce caractère, mais l'on voit si souvent les microxes varier dans d'autres espèces bien .établies, qu'il est prudent de n'y pas attacher trop d'importance. D'ailleurs, si, sous certains rapports, les Pœcillastra de YHirondelle ressem- blent beaucoup à P. scabra, ils s'en écartent absolument par leur spiculation qui est, sauf le détail des microxes, trait pour trait celle de P. crassiuscula. Les mégasclères sont des oxes puissants, à pointes très émoussées, longs de 2mm 4 et non pas courts comme ceux de P. scabra. Les orthotrieenes et les calthropses sont relativement rares, comme dans le Pœcillastra de Porto-Praya. Les miscrosclères sont de trois sortes : des métasters, abondants, finement épineux; des spirasters, abondants aussi, avec une spire à plusieurs tours et des épines nombreuses; enfin des microxes à surface légèrement raboteuse, longs de 180 à 200 [/. et larges de 5 ja environ. Sphinctrella h.orrida, O. Schmidt Campagne de 1888 : Stn. 242 profondeur 86im; fond de sable et scories. Un seul échantillon, parasite sur un gros Farrea occa dont il emprunte les parois, ne conservant de liberté que pour ses tubes aquifères, au nombre de cinq. Ces tubes cylindriques ont leur surface rendue grisâtre par accumulation de particules sableuses entre les grands spicules qui la hérissent ; l'ouverture de quatre d'entre eux est criblée; un simple anneau contractile tend celle du cinquième, la plus large. Tous ces orifices, qui mesurent de 4 à 6mm de diamètre, sont bordés d'une frange ciliée, _39- serrée, longue de 4mm. La membrane d'occlusion des tubes est noire. Tout l'intérieur de l'Eponge est noir aussi. Spiculation. — I. Mégasclères : i. Oxes, de deux sortes, les uns très longs mais grêles, serrés dans les franges et à la surface des tubes aquifères, les autres longs (3mm) et gros, fusiformes, à pointes émoussées, formant principalement la charpente squelet- tique interne. 2. Triœnes, très rares; j'en ai trouvé plusieurs dans les franges et à la surface des tubes, mais pas un seul dans la masse interne; rhabdome long, rayons = 200 . de longueur moyenne. 5. Spirasters, bien moins nombreux et atteignant i5 à 20 y. de long. Deux Sphinctrella possèdent des microxes bosselés, S. horrida Schmidt et S. gracilis Sollas. Le premier a été découvert à la Floride, le second aux îles du Cap Vert. Sollas, en décrivant S. gracilis, s'est demandé si cette espèce et S. horrida ne seraient pas identiques. Le Sphinctrella de Y Hirondelle semble apporter confir- mation à cette manière de voir. Il a la forme et l'habitat de 5. gracilis, la couleur (au moins dans l'ectosome) et les triœnes triradiés et quadriradiés de S. horrida; il présente les métasters et les spirasters de ces deux Eponges. Mais il diffère de toutes deux à la fois par ses microxes, d'une seule sorte, variable, et par l'absence dans le choanosome des calthropses de S. gracilis ou des triœnes de S. horrida. Cela ne paraissant pas suffisant pour autoriser la création d'une troisième espèce, il est probable que Sphinctrella horrida est une Eponge polymorphe. Aux Açores, 5. horrida a été pris par le chalut de YHirondelle à près de 5oo mètres plus bas que la profondeur extrême d'où il eût été ramené jusque-là. Sphinctrella ornata, Sollas Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom; fond de sable et vase. Une petite pierre portait un Hamacantha Johnsoni et l'unique échantillon de Sphinctrella ornata qu'ait obtenu Y Hirondelle. Même, cet échantillon s'est trouvé fortement endommagé et il n'en reste guère qu'une petite plaque revêtante, grisâtre, représentant sa portion basilaire. La spiculation diffère seulement par des détails de celle du type. Cela n'en cons- titue pas moins un nouvel argument en faveur de l'opinion émise plus haut au sujet de Sphinctrella horrida. Spiculation. — I. Mégasclères : i.Oxes, longs, robustes, fusiformes. Les oxes grêles et longs ont naturellement disparu avec les parties superficielles de l'Eponge. II. Microsclères : 2. Microtriodes à rayons boudinés, chargés de verrucosités disposées suivant des lignes spirales. Ils subissent des modifications dans deux sens : — 4o — tantôt ils deviennent microcalthropses à quatre et à cinq rayons également bosselés, microcalthropses pour le moins aussi nombreux que les microtriodes parfaits; et tantôt ils perdent un de leurs rayons et se changent en microxes boudinés sur lesquels se voit quelquefois le rudiment du rayon atrophié. Les microxes sont moins nombreux que les microtriodes et que les microcalthropses, mais ils acquièrent généralement une plus grande longueur comme pour mettre à profit la substance du rayon non développé. Un grand microxe mesure 450 [/. de long sur 16 \>. de large. Le rayon d'un grand micro- triode n'atteint que 120 [>. de long sur 10 |* de large, et le rayon d'un microcalthropse ne dépasse guère 60 [/, de long sur 7 [j. de large. 3. Spirasters, les mêmes que ceux du type. 4. Métasters, peu nombreux et semblant dériver des spirasters ? Le spécimen type de Sphinctrella omataa. été pris parle Challenger aux îles du Cap Vert, mais par un fond de 100 à 128 brasses (i83 à 234m) seulement. C'est donc à près de 6oom plus bas que Y Hirondelle a recueilli le second représentant de l'espèce. Characella Sollasi, n. sp. (PI. 11, fig. 3 et PI. vin, fig. 6) Campagne de 1886 : Stn. 60, profondeur 3oom; fond de sable, gravier, roche. Un petit fragment. Campagne de 1888 : Stn. 22g, profondeur 736m. Echantillons beaux et nombreux. — Stn. 234, profondeur 454™; gravier ferrugineux. Quatre gros échantillons. On connaît déjà un Characella dans la Province lusitanienne, Characella pachas- trelloides (Carter) Soll., avec lequel C. Sollasi a évidemment des rapports étroits de parenté. Mais les deux espèces ne peuvent être confondues, C. pachastrelloides possédant des anatriœnes et des oxyasters dont C. Sollasi est absolument dépourvu. Characella Sollasi est une Eponge massive, de forme très variable. U Hirondelle en a pris des échantillons en plaques larges de 18 centimètres sur 12, d'autres globuleux, d'autres lobés, les uns libres, les autres attachés à des pierres. La surface, remarqua- blement hispide, est fort désagréable au toucher, excepté sur la face inférieure des individus en plaques, où les oxes, couchés, sont inoffensifs. Les pores sont indistincts. Les oscules, larges, sont épars. Un assez bel échantillon de forme conique (PI. 11, fig. 3), malheureusement brisé à sa base, porte à son sommet un oscule de jmm de diamètre. La couleur est jaunâtre dans l'alcool. Les individus recueillis dans la station 229 de 1888 sont plus ou moins violacés, mais cette coloration paraît étrangère à l'Eponge, car elle se retrouve par taches sur d'autres Tétractinellides et sur beaucoup d'Hexac- tinellides, même morts (Chonelasma sp ?), de la même région. Ainsi que Characella pachastrelloides, C. Sollasi se distingue facilement des autres Characella par ses microxes de deux sortes, affectant entre elles des rapports de longueur constants. — 4' — Spiculation. — I. Mégasclères : i. Oxes, robustes, longs de 2mm 5 à 3ram 2 (PI. vin, fîg. 6a). 2. Triœnes, seulement vers la surface; ils sont orthotriaenes et ressemblent à des calthropses, le rhabdome n'acquérant ordinairement pas plus d'importance que les rayons (PI. vin, fig. 6b). Pas d'anatriœnes, car on ne saurait considérer ainsi le triœne monstrueux de la figure précitée, choisi pourtant comme s'en rapprochant le plus. II. Microsclères : 3. Microxes de la première sorte, courbes, répandus dans toutes les parties de l'Eponge et suivant toutes les directions; longueur 200-220 [* (PI. vin, fig. 6e). 4. Microxes de la deuxième sorte, groupés, surtout en rapport avec les parois des canaux aquifères, lisses ou faiblement épineux, droits ou courbes, fusiformes ou centrotylotes, et longs de 35 à 40 >j. (PI. vin, fig. 6d). 5. Amphiasters, grêles, le plus souvent bien conformés, longs de 20 \j. (PI. vm, fig. 6e). J'avais dédié ce Characella à M. le Professeur W. J. Sollas avant de con- naître Characella pachastrelloid.es. Son intérêt n'est heureusement pas diminué, car, dépourvu d'oxyasters et d'anatriœnes, ce nouveau type vient donner raison au savant spongologiste d'avoir introduit le Stelletta pachastrelloides de Carter dans son genre Characella. Famille PACHASTRELLID^E, Carter Pachastrella abyssi, O. Schmidt Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35ra; sable gris, coquilles et roches. Un petit fragment. Campagne de 1888 : Stn. 3o3, profondeur i55ym; sable fin et vase blanche. Plusieurs plaques revêtantes sur un vieux débris d'Hexactinellide. — Stn. 247, profon- deur 3 i8m; roche. Un petit échantillon massif. Les échantillons de la station 53 de 1886 et de la station 247 de 1888 sont blancs, à part une tache violette sur l'un deux. Ceux de la station 2o3 de 1888 sont au contraire vert noirâtre. Dans ces derniers, les microstrongyles ne sont pas centrotylotes, mais simplement ellipsoïdes allongés. Je n'ai point retrouvé les microxes centrotylotes dont la présence dans le spécimen pris par le Challenger paraissait accidentelle à Sollas ; il devient donc fort probable que Pachastrella abyssi n'en possède pas. Les profondeurs d'où Pachastrella abyssi a été ramené jusqu'à présent ne sont pas toutes connues; celles qui ont été notées ne dépassent pas 292 brasses (53im). IS1 Hirondelle l'a retrouvé à plus de 1000 mètres plus bas dans l'un de ses dragages aux Açores. — 42 — Pachastrella debilis, n. sp. ( PI. m, fig. 8 et PI. vin, fig. 8 ) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736m. Un échantillon. — Stn. 247, profondeur 3 1 8m ; fond de roche. Deux échantillons. Il s'agit certainement d'un Pachastrellide puisqu'il y a absence de triœnes et puisque les principaux mégasclères sont des calthropses. C'est même un Pachastrella, à cause de ses spirasters. Le caractère des calthropses est assez bizarre, mais comme les échantillons recueillis vivaient à une bonne distance les uns des autres, on peut être sûr de n'avoir pas affaire à une variation locale ou à une anomalie. L'Eponge est blanche, parfois plus ou moins tachée 4e violet extérieurement, ou même intérieurement ; sa surface est généralement lisse. Les échantillons qui m'ont été communiqués ne sont que des fragments, dont deux affectent la forme de longues papilles coniques (PI. ni, fig. 8). Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes grêles, longs, légèrement courbes, peu abondants. 2. Calthropses, de grande taille pour la plupart (les rayons du plus grand calthropse dessiné PI. vin, fig. 8% mesurant 660 [*. de long et 33 \l de large à la base). Constamment, trois rayons égaux sont développés, qui comprennent entre eux des angles à peu près égaux; le quatrième rayon est toujours atrophié et indiqué seulement par un petit bouton ; dans quelques-uns des plus petits calthropses, il a bien une tendance à se développer aussi, mais il reste incomplet. Les trois rayons se dirigent, le plus souvent, dans un même plan, et l'on peut, si le calthropse se présente bien, voir en même temps, sans toucher à la vis du microscope, leur origine commune et leurs pointes. Cela fait songer à un orthotriœne parfait dont le rhabdome serait constamment avorté; cela ressemble encore, en plus délié, aux grands triodes de Calthropella simple x. II. Microsclères : 3. Microxes, longs de 90 à 100 (*, centrotylotes ou non, suivant les individus, et, tout aussi bien, dans un même individu (PI. vm, fig. 8b). 4. Spi- rasters, à corps très court, à rayons peu nombreux, excessivement grêles et longs de 10 à i5 [j. (PI. vm, fig. 8e). Calthropella simplex, Sollas (PI. vm, fig. 9) Campagne de 1888 : Stn. 242, profondeur 86im; sable et scories. Un échantillon de petite taille fixé sur un Aphrocallistes Bocagei; il est blanc, pas très ferme, son ectosome seul étant réellement dur par suite d'une accumulation des sphérasters à centrum large vers la périphérie; la surface, lisse, porte une éminence papilliforme d'un côté et deux de l'autre, toutes trois semblables à celles du type. -43 - La spiculation est également de tout point conforme à la description que Sollas en a donné : Pasd'oxes. Des calthropses de deux dimensions présentant de nombreuses variétés dont une des plus intéressantes pour nous est celle des grands triodes à rayons plus courts, mais plus gros et moins droits, que ceux de Pachaslrella debilis. Enfin des sphérasters tuberculeux mêlés de sphérasters, bien moins nombreux, à rayons grêles et pointus. Au sujet de ces sphérasters de deux sortes, Sollas n'est-il pas tombé dans l'erreur en considérant ceux à rayons grêles comme l'état jeune de ceux à centrum large ? i° Beaucoup de sphérasters à rayons grêles sont aussi grands que les plus beaux sphérasters à rayons seulement tuberculeux; 2° il y a une grande quantité de petits sphérasters à rayons tuberculeux qui doivent, plus vraisemblablement, représenter l'état jeune des sphérasters- de la variété à laquelle ils appartiennent; 3° dans l'hypo- thèse de Sollas, pourquoi l'accroissement des rayons en longueur s'achèverait-il avant le début de l'accroissement en largeur ? Nous avons dessiné (PI. vin, fig. g), pour nous faire mieux comprendre, une série de ces différents sphérasters. N'est-il pas naturel de les regarder tout au moins comme deux variétés d'une même sorte d'organites ? Rappelons que Tunique échantillon connu de Calthropella simplex avait été dragué par le Challenger à Porto Praya, par 120-128 brasses (219-234™) seulement. Calthropella simplex Sollas; var. durissima n. var. (PI. v, fig. 14 et PI. rat. fig. 9) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454™; gravier ferrugineux. Quatre échantillons, jaune pâle, massifs, rugueux, de forme irrégulière et de dimensions égalant presque la moitié de la grosseur du poing; ils appartiennent à une variété pierreuse de Calthropella simplex. Sur l'un d'eux, les orifices du système aquifère se voient épars et non situés sur des papilles. Sur un autre, on trouve au contraire une papille de place en place. La spiculation est bien celle de Calthropella simplex. Simple remarque : les sphérasters sont presque réduits à leur centrum ; on rencontre encore parmi eux des sphérasters à rayons grêles et le nombre des rayons de ces derniers dépasse beaucoup celui des rayons des sphérasters tuberculeux, quelle que soit leur taille. Le caractère principal de Calthropella simplex var. durissima est naturellement sa dureté et sa densité considérables, dues à une production énorme dans sa masse des calthropses des deux ordres. Les parties molles n'existent pour ainsi dire pas et le scalpel ne taille qu'avec difficulté dans cette Eponge. — 44 — II. Groupe Euastrosa, Sollas Famille STELLETTID^, Sollas i. Sous-Famille Homasterina, Sollas Astrella tuberosa, n. sp. ( PI. n. fig. 4 et PI. vin fig. 4) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454™; gravier ferrugineux. Cette espèce rentre bien dans le genre Astrella, puisqu'elle ne possède qu'une seule sorte d'euaster, un pycnaster, et que ses dichotriœnes se disposent dans l'écorce (PI. vin, fig. 4a) à la façon de ceux à' Astrella Vosmaeri Sollas. Le genre Astrella est pauvre actuellement. Des quatre espèces que Sollas lui attribuait, l'une Astrella pumex (O. Schm.) Soll. est redevenue Stelletta pumex O. Schm. dans un travail récent de Von Marenzeller (59), et la place assignée à deux autres, A. anceps (O. Schm.) Soll. et A. dorsigera (O. Schm.) Soll., n'est peut-être pas définitive. De sorte qu'une seule espèce, Astrella Vosmaeri Soll., est bien caractérisée. Six échantillons à' Astrella tuberosa ont été rapportés par YHirondelle. Les plus petits, fixés sur des pierres, sont des corps ovales, hauts de deux à trois centi- mètres et un peu moins larges, montrant près de leur sommet un grand oscule fermé en partie par un voile contractile. Les plus grands, paraissant libres de toute adhérence, sont des masses irrégulières, lobées, à surface toute moutonnée. Les oscules y sont assez nombreux, larges, espacés. La figure 4 Planche n représente un de ces beaux échantillons. L'Eponge est dure, hispide à sa base et en général dans tous les points à l'abri du frottement. L'écorce, épaisse d'environ un tiers de millimètre, tranche nettement, par sa couleur gris noirâtre, sur le choanosome blanc. Sur les coupes, on distingue dans ce dernier, outre les canaux, des files d'oxes se dirigeant vers la surface. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes. 2. Dichotriœnes à rhabdome long de imm 5 à 2mra. La figure 4a de la Planche vin représente une portion d'écorce, vue en dessus, à un faible grossissement, avec quelques cladomes de ces dichotriœnes en place, et, parmi eux, de nombreux pycnasters. II. Microsclères : 3. Pycnasters (PI. vm, fig. 4b), grands, généralement à dix rayons mesurant en moyenne 25 \>. de longueur, pointus, finement épineux; ils abondent dans le choanosome comme dans l'ectosome. Sollas a signalé des anatriœnes dans Astrella Vosmaeri; je n'ai pas observé cette sorte de spicules chez Astrella tuberosa. -45- 2. Sous-Famille Euasterina, Sollas Stelletta Collingsi, (Bowerbank) O. Schmidt Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Un échantillon d'assez belles dimensions, sur une pierre. Dragmastra Normani, Sollas Campagne de 1888 : Stn. 161, profondeur 1267™. Deux individus, dont l'un de grande taille (largeur 10 centimètres sur 8 centi- mètres 5; hauteur variant de 4 à 7 centimètres). Oscules invisibles. La surface est comme frisée tant sont nombreux les dichotrisenes dont le cladome fait saillie au dehors; par places, des bouquets d'oxes la hérissent. Orthodragmates à profusion. Dragmastra Normani n'avait été trouvé que dans le Kors Fjord, en Norwège. Nous apprenons maintenant qu'il vit aussi dans les parages de Terre-Neuve. 3. Sous-Famille Sanidasterina, Sollas Stryphnus ponderosus, (Bowerbank) Sollas Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Un bel échantillon. Rappelons que cette Eponge a été rencontrée à Guernesey par le Rév. Norman et sur les côtes du Devonshire par Carter. Pas plus que Carter, je n'ai pu retrouver les prétendus spicules « cylindro-dolio- late » que Bowerbank observa dans le spécimen qui lui fut communiqué. Du reste, je pense, comme Sollas, qu'il s'agissait simplement de petits fragments des oxes; j'ai souvent vu dans des préparations de Tétractinellides de semblables fragments, et je me suis rendu compte, en les examinant de profil, comment, tronqués au deux bouts et marqués de deux entailles obliques, juxtaposées et inverses, sur une de leurs faces, ils ont pu induire Bowerbank en erreur. Stryphnus fortis, Vosmaer Campagne de 1888 : Stn. 2i3, profondeur i384m; sable vaseux, débris de Ptéro- podes. -46- Un individu bien caractérisé sur un Chonelasma sp ? Stryphnus fortis, facilement reconnaissable surtout à ses grands oxyasters, fait partie à la fois de la faune arctique et de la faune lusitanienne. Il a d'abord été dragué par le Willem-Barents (1880-1881) par 710 55' de latitude Nord et 200 3i' de lon- gitude Ouest et par 1 79 brasses (327m) de profondeur (1091). On voit combien, du même coup, s'étendent à notre connaissance sa dispersion géographique et sa distribution bathymétrique. III. Groupe Sterrastrosa, Sollas Famille GEODIID^E, Sollas 1. Sous- Famille Erylina, Sollas Erylus mammillaris, (O. Schmidt) Sollas Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454m; gravier ferrugineux. Un échantillon. Erylus mammillaris (Stelletta mammillaris O. Schmidt) est une Eponge de la Méditerranée (Adriatique et côtes d'Algérie). Il n'est pas très surprenant de la recueillir aussi aux Açores, puisqu'une espèce voisine, également de l'Adriatique, Erylus dis- cophorus {Stelletta discophora O. Schmidt) a déjà été signalée par Saville Kent au N. O. de l'Espagne. L'individu pris par Y Hirondelle ne manifeste pas de tendance à se lober bien qu'il ait atteint 2 centimètres, 5 de hauteur et à peu près autant de plus grande lar- geur. Il est fixé sur une petite pierre. Sa forme générale est ovoïde, la base étant plus étroite que le sommet. Sa partie supérieure porte, au milieu d'un léger enfoncement, un oscule large de 2"™, limité tout autour par un anneau contractile. L'écorce est de nuance chocolat clair tandis que l'intérieur est jaune pâle. Cette écorce, qui ne mesure pas plus d'un demi-millimètre d'épaisseur, offre un aspect particulier : les pores, nom- breux, sont rapprochés les uns des autres et séparés seulement par de toutes petites villosités de la surface, de sorte que le tout ressemble à du cuir grenu. Comme Sollas a noté des différences de taille sur les spicules d'un échantillon de l'Adriatique et d'un échantillon d'Algérie, dont le British Muséum possède des prépa- rations, j'ai cru bon de prendre aussi quelques mesures des organites de notre spécimen : Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes, peu nombreux. 2. Dichotriœnes ; proto- clades : igo [/. de long sur 70 de large; deutéroclades variant de 270 à 38o (/. de long. II. Microsclères : 3. Sterrasters, ellipsoïdes, présentant ordinairement une dépres- sion du côté opposé au hile, souvent difformes; ornements grêles; quelquefois, par atrophie, surface complètement lisse; on aperçoit alors le point central d'où rayonnent les stries; longueur 120 [/.; épaisseur 70 [/. environ. 4. Oxyasters du choanosome, 10 [/. — 47 ~ de diamètre. 5. Microstrongyles, fusiformes non centrotylotes, raboteux, 40 (* de lon- gueur moyenne sur 5 (/. de largeur. En résumé, les dichotriœnes sont plus forts et les oxyasters plus faibles que ceux des échantillons examinés par Sollas, les microstrongyles se trouvant intermédiaires entre ceux de ces deux Eponges. Il est intéressant de noter ces variations individuelles ou locales. Erylus transiens, (Weltner) Sollas (PI. v, fig. i3) Campagne de 1888 : Stn. 2i3, profondeur i384m; sable vaseux à débris de Ptéropodes. Un échantillon. C'est une Eponge blanche, ferme, rameuse; elle est haute de 4 cen- timètres et se compose d'un pédicelle cylindrique long de 2 centimètres, épais de 8 à gmm, continué par quatre branches cylindriques presque aussi grosses que lui, dont l'une, libre, se termine par un oscule, et dont les autres s'accolent entre elles latéralement en une masse unique large de 2 centimètres, 5. La surface est lisse, mais ridée. De très petits points percent l'écorce assez mince : ce sont les pores, solitaires. De vastes canaux rendent le choanosome caverneux. La forme générale est celle & Erylus transiens (Weltn.) La spiculation ne diffère d'ailleurs de la description originale que par des détails résultant sans doute de variations individuelles sans plus d'importance que celles dont il vient d'être question à propos (TE. mammillaris. Spiculation. — I. Mégasclères : 1 . Oxes, traversant quelquefois l'écorce par touffes. 2. Dichotriœnes, protoclades (280 [/.) presque égaux aux deutéroclades (3oo u.). IL Microsclères : 3. Sterrasters, disciformes, biconvexes, longs de 200 [*, larges de 140, épais de 20 au maximum, couverts de très petits ornements disposés en lignes peu serrées qui rayonnent vers les bords. 4. Sphérasters, grands, épineux; diamètre total des plus beaux = 65 (/., longueur des rayons = 23 [/.. 5. Microstrongyles, fusiformes, épineux, rarement centrotylotes, longs de 23 .. 6. Microstrongyles (PI. vin, fig. 5e), centrotylotes, lisses, longs de 3o à 35 \>.. Erylus nummulifer est une espèce voisine de Erylus Lendenfeldi, mais il existe entre elles des différences assez profondes portant principalement sur la distribution des oscules et sur la forme des triœnes et des oxyasters. Ces deux Eponges vivent à une distance considérable Tune de l'autre, E. Lendenfeldi habitant au sud de l'Aus- tralie et E. nummulifer aux Açores. 2. Sous-Famille Geodina, Sollas Cydonium glareosum, Sollas Campagne de 1886 : Stn. 59, profondeur 248"'; sable fin. L'unique spécimen recueilli par Y Hirondelle sur la côte des Asturies est une boule de 1 centimètre 5 environ de diamètre, à surface brun clair en majeure partie incrustée de cailloux et de petites coquilles. Cydonium glareosum n'était encore connu que d'après deux spécimens un peu plus gros, provenant de Bahia, par une profondeur de 7 à 25 brasses seulement. Geodia Barretti, Bowerbank; var. nodastrella, Carter Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oora; sable et vase. Un échantillon. On avait déjà constaté l'existence de Geodia Barretti var. nodastrella dans ces parages, notamment au large du Cap Saint-Vincent. Isops globus, (O. Schmidt) Sollas (PL v, fig. 9«-9f) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 45 4™; gravier ferrugineux. Dix-sept individus, sphériques, la plupart de petite taille, et mesurant de 3 à i5mm de diamètre. Un seul est relativement gros, car il atteint près de 3 centimètres 5 de diamètre; remarquons cependant qu'un caillou qu'il englobe et qui pointe ça et là contribue beaucoup à ce développement anormal. — 49 — Isops pachydermata, Sollas Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454m; gravier ferrugineux. Un échan- tillon magnifique. — Stn. 242, profondeur 86 im; sable et scories. Deux petits spécimens. L'individu recueilli dans l'opération 234 est complètement libre, mais une assez forte proportion de petites pierres, qu'il a englobées, le fixe par son poids. Il est de forme très irrégulière, lobée, à lobes inégaux, tubéreux, et mesure dans ses plus grandes dimensions 1 1 centimètres en longueur, 8 centimètres en largeur et 3 centimètres 5 en hauteur. Couleur jaune. Consistance ferme. Surface lisse présentant de place en place une petite éminence percée à son sommet d'un orifice du système aquifère. Pores et oscules semblables, assez nombreux. Ecorce dure, épaisse de omm 8. Les deux petits individus de l'opération 242 sont fixés sur un grand Farrea; leur surface, qui n'excède pas un centimètre carré d'étendue, porte déjà beaucoup d'émi- nences papilliformes. Isops pachydermata n'était encore connu que par un seul spécimen dragué par le Challenger aux îles Bermudes par 1075 brasses de profondeur. IL Sous-Ordre Lithistida, O. Schmidt I. Tribu Hoplophora, Sollas I. Groupe Triœnosa, Sollas Famille TETRACLADID^E, Zittel Racodiscula clava, O. Schmidt (PI. 1, fig. 5, 6, et PI. vin, fig. 3) Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom. Un échantillon. — Stn. 234, profondeur 736m. Echantillons nombreux. — Stn. 234, profondeur 454"". Echantillons nombreux. Dans l'état actuel de nos connaissances, la détermination de cette Eponge, recueillie en si grande abondance par Y Hirondelle, n'est pas chose facile. Procédant par élimination, nous reconnaissons d'abord que nous n'avons pas affaire à un Corallis- tide, puisque ses desmas ne sont pas monocrépides et que ses microsclères sont de deux sortes, microxes et spirasters. Il ne faut pas songer davantage à un Pléromide. Comme il s'agit bien cependant d'un Triœnosa, ce ne peut être qu'un membre de la famille des Tetracladidœ. Nous écartons a priori les genres Kaliapsis, tout à fait spécial, Discodermia, privé de spirasters, et Neosiphonia, dépourvu de microstron- gyles, et nous restons en présence d'un nombre restreint d'espèces réparties aujourd'hui dans trois genres, mais qui semblent liées par d'étroites affinités : Collinella inscripta 7 — 5o — O. Schmidt, Racodiscula nucerium (O. Schmidt) Zittel, Racodiscula polydiscus (O. Schmidt) Sollas et Rimella clava O. Schmidt. J'ai cru devoir abandonner toute idée d'identification de nos spécimens avec les trois premières de ces espèces. Jusqu'à présent, Collinella inscripta et Racodiscula polydiscus ont toujours montré à leur sommet, le premier l'orifice d'un cloaque tubuleux, et le second des oscules, qui font constamment défaut sur les spécimens en question; Racodiscula nucerium ne leur ressemble pas non plus extérieurement. Au contraire, Rimella clava, tel qu'il a été décrit par O. Schmidt (81), puis par Sollas (93), paraît être l'espèce cherchée. Sa spiculation est très imparfaitement connue, mais la comparaison du peu qu'on en sait avec ce que j'observe, semble confirmer l'exactitude de ma détermination. Seulement, de l'examen même de la spiculation complète de cette Eponge, il résulterait que le genre Rimella, mal défini, du reste, doit être abandonné, Rimella clava O. Schm., avec ses microxes et ses spirasters, étant en réalité un Racodiscula. De nos Racodiscula clava, certains, hauts de deux centimètres environ, sont de petites massues; larges de 3-4mm à la base, et de 6mm au sommet (PI. i, fig. 6). D'autres, plus longs, sont à peu près cylindriques (6-ymm de diamètre), plus ou moins tortueux, avec des indications de protubérances disposées en spirale. Quel- ques-uns sont un peu ramifiés. Sous le derme, on aperçoit par transparence des canaux aquifères longitudinaux creusés à la surface du choanosome, mais les pores et les oscules restent indistincts. Couleur, suivant les individus, grise ou blanche. Spiculation. — I. Mégasclères : i. Desmas; a de la figure 3, Planche vin, montre les gros tubercules dont les clades sont ornés, non seulement à leur extrémité, mais aussi le long de leur tige. La largeur de ces tubercules vus de face est de 40-45 p.; leur hauteur atteint 35 p.. 2. Phyllotriœnes (PI. vin, fig. 3b). Rappelons que les seuls discotriœnes que Sollas ait réussi à voir étaient des organites lobés que, à cause de leur petit nombre, il n'osa considérer comme propres à l'espèce. 3. Strongyles (PI. vin, fig. 3e), longs de 600 à 700 (/.; leurs extrémités se renflent irrégulièrement, peut-être par localisation des tubérosités observées par Sollas sur les oxes. Il est remarquable que les mégasclères diactinaux des Lithistides soient le plus souvent ainsi mal conformés. II. Microsclères : 4. Microxes fusiformes (PI. vm, fig. 3d), assez grêles, très finement épineux; souvent courbés, rarement controtylotes, longs de 40 à 45 f*. 5. Spirasters, grêles (PI. vm, fig. 3e), longs de i5 [a, peu nombreux et ayant, par suite, facilement pu échapper à Sollas dans les conditions où il a été forcé d'opérer. Discodermia ramifera, n. sp. ( PI. vi, fig. 10 et PI. vm, fig. 1 ) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3i8m. Echantillons nombreux. La spiculation de cette Eponge n'offre pas beaucoup d'intérêt; on la retrouve, à quelques détails près, chez la plupart des Discodermia. Mais sa forme diffère de celle — 5i — des Discodermia connus, notamment de D. polydiscus, jusqu'ici l'unique représentant du genre dans la Province lusitanienne. Bien développé, Discodermia ramifera a l'aspect (PI. vi, fig. 10) d'une souche plus ou moins allongée, épaisse de i centimètre à i centimètre 5, émettant de place en place de nombreux prolongements digitiformes. cylindriques, assez grêles (2-3mm de diamètre), arrondis à leur extrémité et de longueur variable (2 à 2oram). Les plus jeunes individus pourraient été pris pour des Racodiscula clava, mais leurs spicules empê- chent la confusion. La surface est lisse, sans orifices apparents; sous la pellicule dermique rampent des canaux superficiels très accusés. L'axe des souches est généralement creux. La couleur, dans l'alcool, est blanchâtre. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Desmas (PI. vin, fig. ia), tétracrépides, à rayons chargés de tubercules seulement vers leur extrémité syzygiale. 2. Discotriœnes (PI. vin, fig. ib), entiers ou à peine lobés, d'un diamètre de 3oo \j. environ. 3. Oxes. II. Microsclères : 4. Microxes (PI. vin, fig. ic), nombreux, fusiformes, épineux, courbés, rarement centrotylotes, longs de 40 à 45 . de large; quant aux plus petits, ils n'ont plus que i5o [/. de long sur 5 p. à peine de large. Tous ces caractères rappellent singulièrement ceux de Halichondria solida Rdl. et D., qui vit à Tahiti. Mais tandis que les oxes de H. solida {Hit) passent presque -67- tous au type strongylote, ceux de l'Eponge des Açores offrent constamment deux pointes très acérées. C'est ce caractère qui a déterminé la séparation spécifique de ces deux Halichondria ; toutefois, il convient de ne pas trop compter sur sa valeur, car il n'a encore été vu qu'un spécimen de H. solida et qu'un spécimen de H. pachastrel- loides. Ce dernier, fixé sur une large pierre aplatie, s'étend en partie sur les faces de son support. Il occupe une superficie de plus d'un décimètre carré, et son épaisseur, variable suivant les points, atteint un maximum de i5mm. U Hymeniacidon firmus de Bowerbank, véritable Halichondria, (1, vol. 3, pi. lxxii) est peut-être une espèce voisine, mais l'auteur de cette espèce insiste sur l'égalité de tous ses spicules entre eux et ne compare sa consistance qu'à celle de Suberites ficus, S. carnosus ou S. subereus. Je ferai encore remarquer en passant qu'un Halichondria a été décrit par Bowerbank (S, vol. 4, pi. m) sous le nom de Hymeniacidon solidus. Cet Halichon- dria solida n'a d'ailleurs aucun rapport avec Halichondria solida Rdl. et D. Halichondria leuconoides n. sp. (PI. v, fig. 4) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3 i8m. Cette espèce offre également beaucoup de ressemblance avec Halichondria solida Rdl. et D. : même consistance, même toucher, même variabilité dans les dimensions des spicules ; mais, ainsi que dans Halichondria pachastrelloides, les oxes, dont les plus grands dépassent encore imm de longueur, sont acérés à leurs deux extrémités. Peut-être ne doit-on voir dans Halichondria leuconoides autre chose qu'un deuxième spécimen de H. pachastrelloides, ce qui, dans une certaine mesure, justifierait la distinction dont cette Eponge vient d'être l'objet ; mais, comme cet échantillon affecte une forme tout à fait particulière, j'ai jugé prudent d'établir pour lui une troisième espèce, en attendant tout au moins que le polymorphisme de H. pachastrelloides, s'il existe, vienne à être démontré. Halichondria leuconoides est donc caractérisé par sa forme qui, dans le type spécimen, rappelle à s'y méprendre, celle d'un Leucon fistuleux (PI. v, fig. 4). Cet individu, blanchâtre, subcylindrique, mesure 28"™ de hauteur et 8mm de diamètre maximum; ses parois sont épaisses, et l'orifice qui met son profond cloaque en com- munication avec l'extérieur n'a pas moins de 3mm de large. ? Petrosia clavata, (Balsamo-Crivelli) Vosmaer (PI. m, fig. 11 et pi. ix, fig. 2) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454™ ; gravier ferrugineux. — 68 — N'ayant pu me procurer dans les bibliothèques le Mémoire de Balsamo-Crivelli (£), c'est en hésitant que j'inscris le nom spécifique de ce Petrosia. O. Schmidt (1S, p. 2) a réduit à deux les quatre espèces de Balsamo-Crivelli et retenu seulement Petrosia (Schmidtia) dura et P. (SchmidtiaJ clavata. Des mesurations comparatives effectuées sur les spicules des Petrosia de V Hirondelle et sur ceux de deux Eponges provenant de Porquerolles (Var) et parfaitement conformes au type de Petrosia dura figuré par Schmidt, il résulte que les oxes des premiers sont plus forts que ceux des secondes et atteignent 35o \i. au lieu de 3oo à peine, avec une largeur de 23 p.. Seconde différence : dans les Petrosia des Açores, de même que dans Petrosia dura, on trouve, outre les oxes, des corpuscules siliceux, mais, ceux de P. dura étant de courts strongyles, ceux de tous nos Petrosia sont des organites réniformes (PI. ix, fig. 2e). Enfin, tandis que P. dura possède un nombre variable d'oscules, les Petrosia en question n'en ont jamais qu'un seul conduisant dans une cavité cratériforme qui va s'élargissant pendant la croissance de l'individu. Si donc il ne s'agit pas de Petrosia clavata (d'autres, plus heureux que moi, pourront le vérifier), il est certain d'autre part que nous ne nous trouvons pas en présence de Petrosia dura typique, tout au plus peut-on supposer que nous avons affaire à une espèce voisine de cette dernière. Neuf échantillons de ce Petrosia critique ont été recueillis. A l'exception d'un seul qui, n'ayant pour tout support qu'un très petit caillou, a grandi davantage en largeur qu'en hauteur, ils sont subcylindriques, renflés en haut, rétrécis en bas, avec une base d'insertion toujours relativement large; le sommet, aplati, présente en son centre un oscule béant sur les jeunes individus, un immense enfoncement sur les individus de grande taille. Ces Eponges, de consistance excessivement dure, sont jaune pâle dans l'alcool. Voici les dimensions de deux d'entre elles, la plus grosse et la plus petite : i° La plus grosse (PI. m, fig. 11) : hauteur, 8 centimètres; diamètre de la base, 3 centimètres 5 ; diamètre du sommet, 5 centimètres 5 ; profondeur du cratère, 3 centi- mètres; orifice ovalaire du cratère, 3 centimètres sur 1 centimètre 5. 2° La plus petite : hauteur, 2 centimètres 5 ; diamètre de la base, 1 centimètre 5 à 2 centimètres ; diamètre du sommet, 3 centimètres ; profondeur du cratère, o centi- mètre 8 ; oscule, o centimètre 3. Petrosia variabilis, Ridley Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736™. — Stn. 234, profondeur 454m ; gravier ferrugineux. Quatre fragments ont été recueillis deux par deux; ceux de la station 229 sont gris et ceux de la station 234 blanc jaunâtre. Fermes, ils sont cependant friables sous une compression modérée. Leurs oxes, de beaucoup plus robustes que ceux des autres Petrosia, mesurent 53op. de long sur 33 [/. de large. Ces dimensions dépassent même -69- notablement celles des oxes (400-450 (/.) de la variété de Petrosia variabilis décrite en 1887 par Ridley et Dendy; néanmoins il paraît sage de n'établir point une variété nouvelle d'après cette différence minime, étant donné la distance qui sépare les localités où l'on a rencontré ces Eponges. Petrosia friabilis, n. sp. (PI. vi, fig. S et PI. ix, fig. 4) Campagne de 1886 : Stn. 58 et 60. Campagne de 1887 : Stn. io5. Campagne de 1888 : Stn. 226. Par des profondeurs de i3o à 927™, mais toujours sur fond de sable et gravier. Le nom générique Petrosia et le nom spécifique friabilis jurent ensemble, cela est certain; mais l'épithète friabilis est rigoureusement exacte, et, réellement, il s'agit d'un Petrosia. Rien d'extraordinaire au fond à ce qu'une légère exagération de la friabilité de certains Petrosia connus se produise chez d'autres espèces et les rende susceptibles de se désagréger sous une faible compression. Petrosia friabilis est une Eponge très commune, blanche dans l'alcool, et qui, malgré sa structure compacte, s'émiette entre les doigts avec une extrême facilité. Elle paraît capable d'acquérir de grandes dimensions, mais les engins de pêche ne la ramènent qu'en fragments dont les plus beaux atteignent à peu près la grosseur du poing. Leur masse se creuse parfois de vastes anfractuosités ou de larges canaux qui peuvent la traverser d'outre en outre (PI. vi, fig. 8). La membrane dermique, spicu- leuse, est épaisse et réticulée. Il est impossible de reconnaître un arrangement quelconque dans la charpente du choanosome ; cela représente comme un entassement irrégulier d'oxes à pointes acérées (PI. ix, fig. 4), longs de 210 p., sans caractère remar- quable. Les orifices aquifères qui s'ouvrent dans la cavité sous-dermique sont de taille variable. Le système conjonctif comprend de grandes cellules sphéruleuses, jaunes, abondantes. Les échantillons de Petrosia friabilis provenant de la station io5 de la campagne de 1887 sont presque entièrement revêtus par une Eponge parasite, Biemma corrugata? (Bwk.) Gray. Reniera indistineta, (Bowerbank) O. Schmidt Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35m; fond de coquilles, sable gris, roche. Un individu. Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om; fond de gravier, sable et coquilles brisées. Un individu. Reniera indistineta a d'abord été signalé dans la Manche. Les deux échantillons recueillis sur la côte d'Espagne et aux Açores sont globuleux ; leur toute petite taille les rend difficilement déterminables ; malgré tout, je crois bien y reconnaître tous les — 7o — principaux caractères de l'espèce. La couleur est brunâtre et la consistance molle; une grande quantité de mucus sécrété par les cellules sphéruleuses pendant la vie forme, par contraction dans l'alcool, une pellicule revêtante relativement épaisse, anhiste et sans spicules, dans laquelle s'ouvrent de nombreux pores dermiques; les spicules sont des oxes, ni longs ni forts, disposés par trois dans les lignes principales du squelette, isolés dans les lignes accessoires assez irrégulières. Nul oscule n'est apparent. La campagne de YAlert a fourni, dans le détroit de Torrès, une variété de cette espèce (Wl). Reniera elegans, (Bowerbank) O. Schmidt Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om; fond de gravier, sable et coquilles brisées. L'unique échantillon recueilli appartient bien à cette espèce de la Manche dont le tissu conjonctif se compose d'éléments tellement particuliers que Schmidt et Barrois en ont donné des interprétations absolument erronées. La fixation par l'iode m'en a révélé la véritable signification (99, p. 104, pi. vi, fig. 6 et 7), et m'a permis de distinguer dans Reniera elegans deux sortes de cellules sphéruleuses, les unes libres, servant de réservoirs amylacés, les autres unies par leurs noyaux élastiques en longues files contractiles. Reniera tufa, Ridley et Dendy Campagne de 1886 : Stn. 60; profondeur 3oom; fond de sable, gravier, roche. Un fragment brun clair, ferme, mais friable, malheureusement dépouillé tout à fait de son derme. Reniera Filholi, n. sp. (PI. iv, fig. 7 et PI. ix, fig. 6) Campagne de 1887 : Stn. 58; profondeur 927™; fond de gravier et vase noirs, baguettes d'oursins, polypiers brisés. On connaît déjà des Renierinœ dans lesquels des strongyles remplacent les oxes (par exemple Petrosia testitudinaria Lam.), mais, que je sache, dans aucun d'eux ces strongyles ne sont épineux. C'est la possession de strongyles épineux qui, par conséquent, caractérise le mieux Reniera Filholi. Des cinq échantillons de cette espèce recueillis ensemble, un seul est entier; les quatre autres, à l'état de fragments, laissent néanmoins comprendre que l'espèce n'est point informe et qu'elle affecte normalement la forme de l'unique spécimen intact, qui, par suite, servira de type. L'Eponge (PI. iv, fig. 7) est subcylindrique, dressée, à peu près aussi large que haute et se renfle quelque peu au sommet pour y présenter un enfoncement profond, largement béant. Consistance molle. Couleur gris jaunâtre. — 7» — Spiculation. — Strongyles courbes (PI. ix, fig. 6), tous finement et entièrement épineux, fréquemment marqués d'une légère dilatation vers leur centre. Longueur moyenne = 170 j/.; largeur = 10 [/.. Reniera sp.î (PI. i,fig. 14) Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Un fragment d'une grosse Eponge pédicellée, probablement en forme d'oublié. C'est peut-être une espèce nouvelle. Malheureusement, nous ne sommes en possession que de la base de cet intéressant échantillon et nous ne pouvons ni le déterminer ni le faire servir de type spécifique nouveau. Le fragment a été roulé; sa membrane dermique n'est pas conservée. Il est jaunâtre, épais en moyenne de 6mm dans sa portion lamelliforme; il porte des orifices aquifères très nombreux et larges (i-2mm), surtout sur sa face externe un peu convexe. Sa plus grande largeur atteint 4 à 5 centi- mètres; sa hauteur totale égale 65 millimètres dont i5 pour le pédicelle, qui est gros et mesure environ 18 millimètres de diamètre. Ces caractères extérieurs rappellent ceux des Tragosia, mais l'Eponge en question ne possède que des oxes, relativement forts, peu courbes et peu acérés, disposés en réseau tout à fait comme dans les Reniera. Reniera sp. î Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Il s'agit d'une Eponge massive, peut-être de forme définissable, mais qui n'est parvenue à bord de Y Hirondelle qu'en fragments arrondis. Elle est friable, gris jaunâtre. Sa membrane dermique, relativement épaisse, est pourvue d'un réseau spiculeux. Ses oscules larges, à fond criblé, donnent accès dans de vastes canaux qui se trouvent, dans le cas présent, remplis d'œufs de poisson dont les embryons sont sur le point d'éclore. Oxes courts et gros, légèrement courbes, longueur = 60 \l. Reniera sp. ? Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom; fond de sable et vase. Il s'agit encore d'une Eponge roulée, mais, cette fois, sans le moindre caractère saillant. Elle est massive, sans support, compacte et assez friable. C'est un corps ovoïde aplati, long de 8 centimètres, large de 3 à 4, épais de 1 à 2. L'état de sa surface ne permet pas d'y voir une membrane dermique, ni de reconnaître les orifices du système aquifère, sauf quelques petits trous ronds dispersés ayant peut-être la signifi- cation d'oscules; tout cela est noirâtre, chargé d'impuretés, et tranche sur l'intérieur jaunâtre. Les principales lignes squelettiques sont trispiculées. Rien à dire à des oxes, tout à fait moyens comme taille, courbure et acuité. — 72 — Reniera sp î Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur j36m. Un Siphonidium ramosum porte un petit Reniera jaune, encroûtant, mince, indéterminable et indescriptible. Genre Cladocroce, n. g. Renierinœ lamelliformes, dressées grâce aux lignes primaires du squelette qui, très robustes à la base, vont se ramifiant, s'anastomosant et s'effilant vers le haut jusqu'à se réduire à leur plus simple expression. Cladocroce flbrosa, n. sp. (PI. m, fig. 1 et 2) Campagne de 1888 : Stn. 233 (entre Pico et San Jorge), profondeur i3oom; sable et vase. La plupart des Eponges plates, en entonnoir ou en éventail, sans microsclères, rentrent dans les genres Phakellia et Tragosia. Cladocroce fibrosa, qui ne possède que des oxes, ne pouvait prendre place parmi ces Axinellidœ, où des spicules monac- tinaux jouent toujours le rôle principal ou bien même existent seuls. Il se compose des lignes primaires ascendantes qui rappellent, il est vrai, les axes fibro-spiculeux des Phakellia, mais la ressemblance est plus apparente que réelle, car les fibres de notre Eponge se décomposent en montant et la structure de la masse, vers le haut, devient entièrement reniéroïde. Parsaspiculation, l'ancien Tragosia fibr vsa (voir ÎOO, p. 65) fait partie des Homorrhaphidœ et, comme on ne voit pas de manchon de spongine autour de ses lignes squelettiques, il ne peut être question de l'allier aux Chalininœ. Des genres déjà établis dans la sous-famille des Renierinœ, le genre Reniera est celui dont il serait le plus naturel de le rapprocher ; mais ce n'est point un Reniera. La constitution de sa charpente (dont l'analogue ne se retrouve nullement dans le Reniera de forme aplatie de la station 161) me paraît de nature à autoriser une coupure et l'établissement d'un genre nouveau que j'appelle Cladocroce^ avec la définition donnée plus haut. Cladocroce fibrosa est représenté dans la collection de S. A. le Prince de Monaco par plusieurs échantillons, la plupart à l'état de fragments, en plaques et l'un d'eux en forme de cornet ouvert latéralement. Ce dernier, qui a été fort maltraité, comme on s'en peut rendre compte en se reportant aux figures 1 et 2 de la planche m, mesure i5 centimètres de hauteur; son développement en largeur égale jusqu'à 1 1 centimètres, 1 Des mots grecs xXâSo; rameau, et xpdxj] trame. -73- son épaisseur ne dépassant point 6 millimètres. Il est impossible de dire si ce cornet était fermé naturellement, ni de prendre une idée de ses bords, partout brisés. La couleur est grise. La face interne, la mieux protégée contre le frottement, est finement hispide, comme du velours ; le système dermique, intact, n'y laisse pas voir les orifices du système aquifère; on les voit bien mieux sur la plus grande partie de la face externe, et fort bien sur les deux faces des autres fragments. Ils sont très nombreux, assez serrés, sans distinction de pores ou d'oscules; ils mesurent en moyenne deux tiers de millimètre de diamètre. On peut admettre qu'à l'état de vie les deux faces de l'Eponge se ressemblent. Les orifices se correspondent d'une face à l'autre, ce qui se constate très bien par transparence après dessiccation des fragments. Squelette. — De la base de l'Eponge s'élèvent de grosses fibres blanches (PI. ni, flg. 2), extrêmement solides, qui se ramifient richement en montant et finissent par se réduire dans le haut à des fibrilles excessivement minces, mais encore relativement tenaces; elles se composent d'oxes disposés parallèlement entre eux et cimentés par du kératode qui, nulle part, ne déborde et qui, par suite, ne fait nullement songer aux Chalina. Cela forme un réseau facile à isoler, une charpente fondamentale sur laquelle s'insère le reste du squelette bâti sur le même type que celui des Reniera; les lignes aboutissant à la surface, dont elles causent l'hispidation, et celles qui les entrecroisent, sont à peu près dépourvues de spongine et fragiles. Spiculation . — Mégasclères. Oxes robustes, non flexueux, longs de 600 [j. et larges de 18. II. Famille HETERORRHAPHID^E 1. Sous-Famille Phlœodictyinae Rhizoclialina fistxilosa, (Bowerbank) Ridley (PL 1, fig. 3) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454™; gravier ferrugineux. Cinq échantillons. Il y a une remarque à faire à propos de la forme de tous ces individus : leurs fistules sont placées régulièrement et de telle sorte que les individus les mieux développés offrent l'aspect d'une roue privée de ses jantes. Sur les jeunes Eponges, globuleuses, apparaissent d'abord deux fistules en deux points opposés ; cela marque l'essieu traversant le moyeu. Peu à peu, le corps, s'accroissant davantage en largeur qu'en épaisseur, se déprime, devient biconvexe et présente au centre de ses deux faces les deux fistules primitives. Puis, sur les bords de cette sorte de lentille s'élèvent, les unes après les autres, d'autres fistules qui rayonnent et figurent les rais de la roue. Peut-être avons nous affaire à une variété de Rhi\ochalina fistulosa ? Ridley et Dendy n'indiquent rien d'aussi net sur les échantillons que le CHALLENGER a recueillis ; il est vrai qu'aux Açores, précisément dans la région qui nous occupe, ce — 74 — sont seulement des débris que la drague avait ramenés du fond. Rappelons que le type de l'espèce est australien. Nos échantillons sont encore intéressants par ce fait que leur écorce s'écaille presque toujours en lamelles excessivement minces soutenues par un réseau de spicules bien marqué. La couleur est brun clair en dehors, jaune clair en dedans. Les oxes ne diffèrent pas de ceux du type. Dimensions. — Le plus beau Rhi\ochalina fistulosa recueilli par V Hirondelle mesure 35 millimètres de diamètre, sur 8 millimètres d'épaisseur; il porte huit fistules, dont deux centrales. Un autre, portant aussi huit fistules disposées de la même manière, mesure 3o millimètres de diamètre sur io millimètres d'épaisseur. Le plus jeune, globuleux, n'a encore poussé que deux fistules opposées. ? Rhizochalina putridosa, (Lamarck) Ridley et Dendy (PL m, fig. 6) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454m; gravier ferrugineux. Un échan- tillon. Cette détermination est très douteuse. L'écorce, épaisse d'un millimètre en moyenne, est absolument compacte, très dure, lisse en dehors, sans membrane dermique isolable; les oxes, serrés, s'y disposent sans ordre apparent. A l'intérieur, grisâtre et caverneux, pas de fibres distinctes, mais seulement une accumulation considérable de spicules libres en tout semblables à ceux de l'écorce. Les fistules, nombreuses (il y en a quinze), sont très fermes ; deux d'entre elles, entières, sont closes à leur extrémité mais ne montrent pas nettement la structure anatomique régulière des fistules de Rhi\ochalina putridosa {VIS, pi. ix, fig. 7). Les mieux conservées de ces fistules atteignent 8 millimètres de longueur sur 2 millimètres à 2 millimètres 5 de diamètre. Peut-être s'agit-il d'une espèce nouvelle? Cependant, par plusieurs de ses caractères, l'Eponge en question se rapproche de Rhizochalina putridosa. Elle est massive, jaune pâle, irrégulière de forme, encroûtée de quelques corps étrangers. Ses oxes, les seuls spicules que l'on y trouve, mesurent environ 200 [/.; c'est la taille de ceux de R. putridosa. L'échantillon, malheureusement unique, a pour dimensions : 45 millimètres en longueur, 25 en largeur et 25 en épaisseur. Le type décrit par Ridley et Dendy est australien. C'est grand dommage que le Challenger n'ait recueilli à Bahia que des «fragments de fistules qui semblent appartenir à cette espèce » ; cela ne nous donne pas la certitude que Rhizochalina putridosa jouisse d'une vaste dispersion géographique, et, malgré tout, nous devons tenir compte de cette indication, et ajourner la création d'une espèce nouvelle. -75 ~ Rhizochalina elongata, n. sp. ( PI. iv, fig. 5 et 6 et PI. ix, fig. i) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3i8m ; fond de roche. Quatre spécimens. Eponge jaune, de petite taille, à ce que nous en pouvons juger, allongée, subcy- lindrique, ferme, munie de fistules aquifères relativement longues et grêles. Spicules d'une seule sorte, semblables dans l'écorce et dans le choanosome; ce sont des oxes courts (i6o-i85 ja) et assez gros, plus ou moins courbés ; leurs pointes s'émoussent fréquemment Tune ou l'autre, ou toutes deux à la fois, de sorte que beaucoup de ces organites deviennent des strongyles (PI. ix, fig. 1). Dimensions. — L'un des échantillons, cylindracé, grêle, mesure un centimètre de longueur et 1 millimètre 5 de diamètre maximum ; il porte deux fistules dont l'une est tronquée près de sa base et dont l'autre, entière, ouverte à son extrémité, atteint 2 millimètres 5 de long sur omm 5 de large (PI. iv, fig. 6). Un autre, allongé, un peu tortueux, a 2 centimètres de longueur; sa largeur varie de 3 à 7 millimètres; il est muni de six fistules larges de omm 7, toutes brisées malheu- reusement dès leur base (PI. iv, fig. 5). Le troisième, irrégulier, est fixé sur un Discodermia ramifera. Le quatrième est intermédiaire dans toutes ses proportions entre les deux premiers ; il ne porte pas de fistule en bon état. 2. Sous-Famille Trachyin^e Trachya hystrix, n. sp. (PI. 1, fig. 8, 9 et 10, et PI. xi, fig. 12, i3 et 14) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454m; gravier ferrugineux. Quinze individus. — Stn. 247, profondeur 3i8m; fond de roche. Plusieurs individus. Cette Eponge vit fixée sur les pierres" par une large base ; elle est ordinairement massive, assez épaisse, quelquefois irrégulière. Sur un support très petit, elle devient subglobuleuse. Ce qui frappe au premier abord, ce sont les longs piquants qui la hérissent entièrement, ne laissant apercevoir entre eux nul orifice aquifère. Si l'on coupe en deux un Trachya hystrix, on trouve le choanosome, jaune pâle, assez mou; il contient des oxes grêles, longs de i85 [>. et large de 6 \j. qui s'y entrecroisent lâchement et sans ordre apparent (PI. xi, fig. 12). A quelque distance de la surface, plongent dans cette masse interne les têtes de styles gigantesques (PI. xi, fig. 14, a), longs de 7 millimètres et larges de 70 [a, qui font très longuement saillie au dehors et donnent à l'Eponge son aspect si particulier. Au point où ces spicules de défense effective sortent du Trachya, les oxes du squelette viennent se disposer -76- autour de chacun d'eux en un faisceau compact (PI. xi, fig. i3) et l'ensemble de ces faisceaux, serrés les uns contre les autres, constitue une véritable écorce très dure. Carter a décrit en 1870 une Eponge qu'il a appelée Trachya pernucleata. Le genre Trachya était nouveau. Trachya hystrix est, comme T. pernucleata, « asperous, massive, cake-shaped, free or fixed, dense, rigid ». Je n'ai pas vu d'oscule, mais les spécimens n'ont peut-être pas été plongés dans l'alcool immédiatement au sortir de l'eau. Les deux Eponges possè- dent deux sortes de spicules : i° des oxes, comme spicules du squelette; 20 des styles, comme spicules de défense externe, confinés, par suite, à la surface, mais petits dans T. pernucleata, colossaux, au contraire, dans T. hystrix. Ce sont là, à mon avis, deux espèces d'un même genre. Maintenant, où doit-on placer le genre Trachya ? Pas parmi les Spintharophora, il me semble, malgré certaine ressemblance extérieure avec les Trichostemma. Les Clavulida ont des tylostyles pour spicules principaux, et les Aciculida, avec leurs oxes, se distinguent par leurs microsclôres ou par leurs lignes squelettiques bien accusées. Il ne paraît pas davantage qu'il s'agisse d'un type d'Axinellides : les Trachya ne forment pas d'axes sur lesquels s'insèrent des bouquets de spicules défensifs, et surtout (si l'on arguait que les Hymeniacidon se trouvent dans le même cas), ils présentent pour spicules principaux non des styles, ainsi que cela est de règle chez les Axinellidœ, mais des oxes. Sous ce rapport, Trachya pernucleata est particulièrement instructif. Comme il ne peut être question de ranger les Trachya ni dans les Desmacido- nidœ, ni dans les Homorrhaphidœ, on est conduit à les placer dans la famille des Heterorrhaphidœ. Il n'existe pas de lien visible entre les Trachya et les Phlœodictyinœ, Gelliinœ, et autres sous-familles; force est donc de créer, comme je l'ai fait, une sous-famille nouvelle, celle des Trachyinœ, comprenant actuellement le seul genre Trachya. Mais son rang est difficile à marquer parce que les Rhi\ochalina, avec leurs fibres, dérivent des Chalininœ, d'une part, et passent, de l'autre, aux Gelliinœ, quand ils acquièrent des sigmates. 3. Sous-Famille Gelliinœ * Gellius fibulatus, O. Schmidt Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur 1 34™ ; fond de sable, galets, coquilles brisées. Deux spécimens grêles. Gellius angulatus, (Bowerbank) Ridley et Dendy Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om. — 77 — Cette Eponge est commune et dans la Manche et aux Açores. Bowerbank l'a décrite (7, vol. 2, p. 233), sous le nom de Halichondria angulata, d'après un échan- tillon provenant de Guernesey. Chose curieuse, il omit complètement de parler de ses sigmates, pourtant abondants. Vosmaer en fit un Desmacodes (1©5), mais évidem- ment sans en avoir vu de préparation, car il ne mentionne pas non plus les sigmates. En 1887, Ridley et Dendy, en ayant examiné une préparation déposée au British Muséum, dans la collection de Bowerbank, y découvrirent les sigmates et reconnurent ainsi qu'il s'agit d'une espèce du genre Gellius d'acception nouvelle. Pendant ce temps, en dressant la liste des Spongiaires qui vivent sur les côtes du Calvados, j'avais rencontré fréquemment cette même Eponge à Luc, mais, ne pensant pas que l'omission précitée eût été commise, et n'arrivant pas à déterminer l'espèce d'après la Monographie de Bowerbank, j'avais supposé que je me trouvais en présence d'un type dont les Halichondria angulata et H. Couchi de Bowerbank auraient représenté des formes incomplètes; je l'appelais Amorphina angulata typica (9?, p. 144 et 157). Bientôt après, j'eus l'occasion d'en étudier les embryons; comme ils étaient identiques à ceux des Reniera, l'espèce devint pour moi Reniera angulata l. Aujourd'hui, il est bien établi que Halichondria angulata Bwk., Desmacodes angu- latus Vosm., Reniera angulata Tops., sont une seule et même espèce, Gellius angulatus (Bwk.) Rdl. et D. Quant à Halichondria Couchi Bwk., ce n'est probable- ment autre chose que Gellius fibidatus O. Schmidt, dont j'ai moi-même constaté la présence dans la Manche. Gellius calyx, Ridley et Dendy Campagne de 1888 :Stn. 244, profondeur 1266™; fond de sable gris vaseux. Deux individus. Gellius macrosigma, n. sp. (PI. ix, fig. i3) Campagne de 1888 : Stn. 22g, profondeur 736m. Eponge jaune, revêtante, mince, sur une pierre dont elle ne couvre pas plus de cent millimètres carrés, intéressante seulement par sa spiculation. Spiculation. — I. Mégasclères : 1 . Tylotes (PI. ix, fig. i3a) longs de 700 [/., larges de 10 p., constituant le squelette, absents dans le derme. II. Microsclères : 2. Sigmates colossaux (PI. ix, fig. i3b), ayant 41 5 [/. de grand axe et 8 y. d'épaisseur de tige, relativement nombreux dans toute l'Eponge ; 3. Sigmates grêles, droits ou contournés (PL ix, fig. i3c), ne mesurant plus que 3o jj. de grand axe, sans passage aux précédents, excessivement abondants; 4. Orthodragmates (PI. ix, fig. i3d) excessivement abondants aussi, et de longueur variable (de i5 à 65 [>.). * Additions à la faune des Spongiaires de Luc, Bull. Soc. Linnéenne de Normandie, 4= série, vol. 2 Caen, 1889. _78- Cette réunion de tylotes, de trichodragmates et de sigmates géants est tout à fait caractéristique. Gelliodes cavicornis, n. sp. (PI. m, fig. 4 et 9 et PI. ix, fig. 12) Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om; fond de gravier, sable et coquilles brisées. L'espèce est établie d'après deux échantillons malheureusement incomplets. Leur base manque et l'on peut se demander s'ils représentent simplement des prolongements tubuleux de la surface d'une Eponge massive, semblables aux longues papilles des Polymastia et de Reniera fistulosa par exemple, ou si l'Eponge tout entière se compose de pareilles fistules s'attachant plus ou moins directement au support. En tout cas, il s'agit bien d'un Gelliodes, et ce Gelliodes se distingue des autres par la production de ces longues tiges creuses. L'un des échantillons (PI. ni, fig. 4) est une fistule simple, droite et lisse, légère- ment conique, haute de 9 centimètres, large de 12 millimètres en bas et de 5 millimètres au sommet où s'ouvre un oscule. Dans l'autre (PI. m, fig. g), haut de 5 centimètres environ, deux fistules moins grosses s'anastomosent et débouchent par un orifice commun. La couleur est jaune, la consistance assez ferme. La surface, régulière, est limitée par une membrane d'aspect réticulé, soutenue par des oxes et chargée de sigmates; on y distingue encore, après un long séjour dans l'alcool, de magnifiques cellules sphéruleuses, incolores. Le réseau d'oxes ménage des espaces où la membrane se perce de pores dermiques. Au-dessous du derme s'applique, sur une épaisseur très notable, un système de fibres spiculeuses longitudinales, robustes et très longues, qui s'envoient mutuelle- ment de nombreuses anastomoses. Des oxes, de même taille que ceux du derme, les constituent; ils y sont serrés et orientés suivant l'axe et cimentés par du kératode qui en rend la dissociation très difficile. Le centre des fistules est complètement creux. Spicidation (PI. ix, fig. 12). — I. Mégasclères : 1. Oxes longs de 1 85 (a. IL Microsclères : 2. Sigmates mesurant i3 ;/. de grand axe. Gelliodes fayalensis, n. sp. (PL ni, fig. i3 et PL ix, fig. 11) Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om; fond de gravier, sable et coquilles brisées. Cet autre Gelliodes, de la même localité que G. cavicornis, est une Eponge gris jaunâtre dans l'alcool, massive, dense, sans découpures; elle s'attache aux coquilles, et, probablement, à tout autre support, par une base très large. Sa surface est lisse, limitée par une membrane réticulée. Son sommet, crête plus ou moins accusée, porte de grands oscules. Sous la membrane dermique s'appuie la charpente interne formée — 79 — de fibres spiculeuses solides, qui s'entrecroisent en tous sens. On reconnaît dans les membranes de grandes cellules sphéruleuses jaunes à sphérules petites. Spicitlation (PI. ix, fig. 1 1). — I. Mégasclères : i. Oxes longs de 270 [j.. IL Microsclères : 2. Sigmates excessivement abondants, longs de 25 [t, plus grands par conséquent que ceux de Gelliodes cavicornis tout en restant à peu près aussi grêles qu'eux. Deux échantillons, tous deux sur des valves d'Huître. Le plus grand (PI. m, fig. i3) est haut de plus de trois centimètres, large de quatre centimètres et épais de i5 millimètres en moyenne : il porte 7 oscules larges de 3 et 4 millimètres. 4. Sous-Famille Tedaniin^e Le système des Monaxonides de Ridley et Dendy ne permet pas de placer les Tedania parmi les Desmacidonidœ : ils n'ont point de chèles ; ces microsclères y sont remplacés par des raphides. Pourtant, les affinités des Tedania sont, à mon avis, directement avec les Dendoryx et autres Esperellinœ à squelette composé de spicules monactinaux et diactinaux, les uns pour la charpente, les autres pour le derme. Comment admettre que, dans un groupe naturel, il ne se trouvera pas certaines espèces dépourvues du microsclère habituel ? Pourquoi décider que les Desmacidonidœ possèdent toujours des chèles ? La division en familles a cependant assez d'importance pour qu'on ne l'établisse pas d'après un caractère aussi sujet à caution. Tedania conuligera, n. sp. (PI. 1. fig. 16) Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Un coup de chalut a ramené dix individus, tous massifs, de cette espèce aisément reconnaissable. L'un deux vit fixé sur une valve de Cardium; les autres n'ont point de support méritant ce nom, mais quelques graviers incrustés dans leur base les alourdissent. Les plus gros spécimens atteignent 739 centimètres de diamètre moyen. Tous sont couverts de papilles nombreuses, coniques, hautes de 2 millimètres; leur couleur est grisâtre dans l'alcool. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styles du squelette, infléchis vers leur tiers inférieur, longs de 460 [/., larges de 14. 2. Tylotes du derme, à têtes lisses, bien marquées, elliptiques, longs de 35o p, larges de 4 à 5. II. Microsclères : 3. Raphides caractéristiques du genre, grêles, acérés, longs de 3oo 11., larges de 2 tout au plus, ordinairement droits, assez abondants. — 8o -- 5. Sous-Famille Desmacellinœ Le genre Biemma Gray, à son origine (en 1867), contenait sept espèces, mais il était hétérogène. Peu à peu, cinq de ces espèces ont passé dans d'autres genres où leur rang était indiqué : Biemma Peachi s'appelle désormais Desmacella Peachi ; Biemma constricta appartient au genre Esperella; Biemma Jeffreysi porte, dans les plus récents ouvrages, le nom d'Oceanapia robnsta, établi d'après les règles strictes de la nomenclature; enfin Biemma candida et B. pulchella sont pour nous des Dendoryx. Il reste donc deux espèces pour représenter le genre Biemma : Biemma (HalichondriaJ inomata (Bwk.) Gray, et Biemma (HalichondriaJ cormgata (Bwk.) Gray. Le système actuel de classification permet de les laisser l'une à côté de l'autre, car elles possèdent même spiculation : des tylostyles et des sigmates. Vosmaer a proposé d'en faire des Desmacodesi puis des Gellius, mais aujourd'hui le genre Desmacodes a disparu et le genre Gellius ne comprend plus que des Eponges à mégasclères diactinaux. Il semble donc naturel de conserver le genre Biemma pour les deux Eponges en question, sauf à réviser sa définition. La place de ce genre Biemma n'est nulle part ailleurs que parmi les Heterorrha- phidœ, puisque ses représentants n'ont pas de chèles ; il rentre dans la sous-famille des Desmacellinœ à cause de ses mégasclères monactinaux et de ses sigmates. Il ne fait nullement double emploi avec le genre Desmacella, seul, jusqu'ici, dans cette sous- famille. En effet, les Desmacella ont un squelette fibreux, comme les Desmacidon et les Raphiodesma de Bowerbank; les Biemma ont l'aspect et la structure des Halichondria. Les spicules des Biemma sont des tylostyles parfaits et des sigmates ; ceux des Desma- cella sont des tylostyles ou des styles ou un mélange de ces deux formes et des sigmates ou des toxes ou un mélange de ces deux sortes de microsclères. On peut donc écrire : Genre Biemma Gray. — Desmacellinœ à aspect et structure des Halichondria. — Spicules : tylostyles et sigmates. A ma connaissance, ce genre compte aujourd'hui quatre espèces : Biemma inomata (Bwk.) Gray Biemma Grimaldii n. sp. Biemma cormgata (Bwk.) Gray Biemma Dant\enbergi n. sp. Biemma inomata, (Bowerbank) Gray (PI. ix, fig. i5) Campagne de 1886 : Stn. 60, profondeur 3oom; fond de sable, gravier, roche. Un petit spécimen blanchâtre, branchu, sans support. — 8i — Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454m; gravier ferrugineux. Un petit spécimen grisâtre, lisse, revêtant, sur une pierre. Malgré leur différence d'aspect, ces deux Eponges offrent une spiculation identique dans les moindres détails; elles appartiennent donc à une même espèce polymorphe. Les tylostyles, de longueur variable, à tête parfaitement ronde, mesurent, les plus grands, 660 y. de long sur 16 [/. de large, les plus petits 190 \>. de long sur 6 (/. de large; les sigmates ont 3o (a de grand axe. J'ai figuré, Planche ix, fig. i5, ces divers organites pour permettre la comparaison avec ceux des autres Biemma. Biemma corrugata, ( Bowerbank ) Gray (PL ix, fig. 17) Campagne de 1887 : Stn. io5, profondeur 927™; fond de gravier et vase noirs. Fixé sur Petrosia friabilis. Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736™. Revêtant, sur une pierre. Les caractères auxquels je crois reconnaître ici Biemma corrugata sont multiples. Il s'agit d'une Eponge volontiers parasite comme Halichondria corrugata Bwk. La couleur, dans l'alcool, est brune; peut-être, pendant la vie est-elle rouge ? La surface est inégale ; les spicules s'y disposent en bouquets divergents. Les dimensions relatives des spicules sont les mêmes que chez Halichondria corrugata Bwk. Les tylostyles ont souvent une tête allongée (PI. ix, fig. 17% i7b, 17e) de forme variable; ils sont plus grêles en moyenne que ceux de Biemma inornata, au contraire des sigmates (PI. ix, fig i7d) qui sont un peu plus robustes. Les plus grands tylostyles mesurent 730 (/. de longueur sur 10 [/. de largeur de tige; les plus petits n'ont que 25o jj. de long sur 5 y. de large. Les sigmates atteignent 43 f* de grand axe et 2 ja d'épaisseur de tige. Biemma Grimaldii, n. sp. (PI. iv, fig. 1, 2, 3, 4 et PI. ix, fig. 14) Campagne de 1887 : Stn. io5, profondeur 927""; fond de gravier et vase noirs. Cette espèce se distingue non seulement par les proportions de ses spicules, mais encore et surtout par ses caractères extérieurs. Constamment sa surface se trouve nettement partagée en deux aires, l'une feutrée réservée aux oscules épars, l'autre criblée de pores qui y affectent une disposition remarquable. A ce point de vue, Biemma Grimaldii est un des plus intéressants Monaxonides des collections de YHlRONDELLE. Trois spécimens ont été recueillis : couleur jaune; consistance ferme; structure halichondrioïde ; forme massive, sans support. De belles et nombreuses cellules sphé- ruleuses se reconnaissent dans les membranes. Spiculation. — I. Mégasclères : 1 . Tylostyles (PI. ix, fig. 14% i4b, 14e), de forte taille, n — 82 — à tête ronde ; les plus beaux atteignent imm 660 de longueur et 26 y. de largeur de tige. Ces grands tylostyles prédominent, mais, naturellement, on en rencontre de plus courts, de toute longueur, jusqu'à un minimum de 3go \l avec seulement 8 [/. de largeur de tige. II. Microsclères : 2. Sigmates abondants, droits ou courbes, pas très robustes, mesurant 28 \>. de grand axe. De nos trois échantillons, le plus beau est une large Eponge aplatie, sans support, à moins que l'on ne considère comme tel un tout petit fragment de Polypier qui fait saillie sur l'un de ses bords. Elle mesure 19 centimètres de plus grande longueur, 12 centimètres de largeur maxima, sa forme étant grossièrement triangulaire, et seule- ment 1 centimètre d'épaisseur. Les bords sont arrondis, épais. L'une des faces, un peu concave, porte les pores, l'autre, légèrement convexe, ne présente que des oscules. Face osculifère (PI. iv, fig. 1). Oscules nombreux, espacés d'un centimètre environ, grands (ils mesurent en moyenne 2 millimètres de diamètre), à contours irréguliers. Beaucoup d'entre eux sont fermés, les autres étant béants à divers degrés. Autour de chacun d'eux s'étend une zone blanche et lisse par transparence de laquelle on voit aboutir en rayonnant les canaux exhalants superficiels. Le reste de la surface, entre ces zones périosculaires, est imperforé, ferme, feutré et hispide par projection de nombreuses pointes de tylostyles dressés. Face porifère (PI. iv, fig. 2). Elle est toute percée de pores dermiques polygonaux souvent pentagonaux, mesurant en moyenne omm 8 de diamètre, qui se disposent en de longues séries parallèles où ils se trouvent limités seulement par de minces ponts spiculeux transversaux ; les séries longitudinales qu'ils forment sont séparées à leur tour les unes des autres par des bandes spiculeuses hispides dont l'épaisseur n'excède pas d'habitude la largeur des pores. Il en résulte un ensemble rappelant assez bien l'aspect d'un damier. Vers le milieu de la face porifère, les lignes des pores s'entre- croisent fréquemment et deviennent indistinctes, mais, vers la périphérie, elles s'isolent, et paraissent radiales. De ces pores, les uns se présentent largement ouverts, les autres fermés par une membrane mince et transparente ; dans ce dernier cas, on les voit nettement constituer le plafond d'une cavité sous-dermique dans le plancher de laquelle s'ouvre de place en place un canal inhalant. Le second échantillon est globuleux (PI. iv, fig. 3 et 4), long et large de 4 centi- mètres, haut de 3 centimètres environ. Malgré sa forme, il présente aussi une aire porifère et une aire osculifère distinctes et dont la constitution ne diffère en rien de ce que nous venons de voir; l'aire osculifère est de beaucoup la plus étendue et les pores occupent une portion restreinte de la surface marquée d'une dépression légère. Enfin, le troisième échantillon, le plus petit, est massif, allongé, irrégulier, et son aire porifère, relativement étroite, se déprime également un peu, se montrant ainsi l'homologue certain de la face concave de la grande Eponge aplatie. — 83 — Biemma Dautzenbergi, n. sp. (PI. m, fig. 5 et PI. ix, fig. 16) Campagne de 1888 : Stn. 2i3, profondeur i384m; fond de sable vaseux à débris de Ptéropodes. Ce quatrième Biemma se recommande aussi par sa forme à l'attention des naturalistes. Nous n'en possédons pas d'échantillon entier, mais les nombreux frag- ments rapportés par Y Hirondelle ne nous laissent ignorer que peu de choses à son sujet. Tous ces fragments, dont les plus grands atteignent 6 centimètres carrés de surface, sont des plaques grisâtres, relativement minces (leur épaisseur, qui ne dépasse pas 4 à 5 millimètres, restant assez uniforme) et présentant une face très légèrement concave et l'autre face à peine convexe. Je doute qu'ils aient fait partie d'une Eponge enroulée en cornet ou en oublie. Dans cette hypothèse, leur courbure si faible indi- querait pour cette Eponge des dimensions considérables. Les orifices aquifères sont semblables sur les deux faces; on en reconnaît deux sortes : les uns plus petits et nombreux, les pores, les autres plus grands, épars, les oscules; sur eux s'étend une membrane dermique spiculeuse. Les canaux qui en partent s'enfoncent, larges et sans changement de calibre, en droite ligne dans la masse spongieuse pour la traverser de part en part. La structure est halichondrioïde, assez compacte, et si l'Eponge se morcelle dans le chalut, cela tient à la minceur même de son corps et aussi à la dispo- sition spéciale de son système aquifère, qui en compromet singulièrement la solidité. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylostyles robustes, à tête variable, ronde, allongée ou trilobée (PI. ix, fig. 16% i6b, 16e); ils mesurent 800 y. de longueur sur i5 ^ de largeur de tige, les plus petits que l'on puisse rencontrer atteignant encore 400 j/. de longueur et 7 [/. largeur de tige. II. Microsclères : 2. Sigmates (PI. ix, fig. i6d), abondants, droits ou renversés, pas très grands (27 (a de grand axe) et relativement grêles. Genre Desmacella, O. Schmidt Comparé au genre Biemma, le genre Desmacella, qui lui est postérieur en date, doit être défini : Desmacellinœ à structure fibreuse. Spicules : mégasclères, tylostyles ou styles ou mélange de ces deux formes ; microsclères, sigmates ou toxes, ou bien sigmates et toxes simultanément, ou enfin trichodragmates, seuls ou accompagnés d'une autre quelconque de ces deux sortes d'organites. Les Desmacella ne sont pas nombreux. Puisque V Hymedesmia Johnsoni de Bowerbank, que, de 1870 à 1880, Schmidt, Carter et Vosmaer ont appelé Desmacella -84- Johnsoni, doit décidément servir de type de la famille des Hamacanthinœ, il reste, à ma connaissance, six espèces seulement à citer dans le genre Desmacella : Desmacella pinnilio O. Schmidt Desmacella Peachi Bowerbank Desmacella vagabunda O. Schmidt Desmacella cavernula Bowerbank Desmacella annexa (O. Schmidt) Rdl. et D. Desmacella aberrans n. sp. C'est pour les deux premiers, décrits d'une façon déplorablement succincte, que le genre fut créé en 1870. Le troisième, considéré par Schmidt comme une variété du second, vient d'être élevé par Ridley et Dendy {V9) au rang d'espèce distincte. Le quatrième et le cinquième, deux Desmacidon pour Bowerbank, deux Desmacodes pour Vosmaer, sont, par leur structure comme par leur spiculation, réellement des Desmacella. Desmacella Peachi1, dont Raphiodesma aculeatwn Tops. (97, p. i52 et pi. vi, fig. 14) n'est qu'un synonyme, nous intéresse tout particulièrement par les deux sortes de raphides, d'oxes grêles, de trichodragmates, si l'on veut (car souvent on les trouve fascicules), qui accompagnent ses sigmates. Il nous permet de placer dans le genre Desmacella une espèce nouvelle, Desmacella aberrans, qui ne possède que des trichodragmates pour microsclères. Desmacella annexa, O. Schmidt (PI. !X, fig. 18) L'Eponge que j'appelais Biemma Chepreuxi, dans ma « Notice préliminaire sua les Spongiaires recueillis durant les Campagnes de l' Hirondelle» (ÎOO, p. 7) appartient par ses toxes au genre Desmacella. Mais je n'ose la considérer comme une espèce nouvelle, car Desmacella annexa (Schmidt) Rdl. et D. se trouve caractérisé par la présence de toxes très fins, tels que ceux que je rencontre à profusion dans un échantillon de Belle-Isle et dans celui que V Hirondelle a pris en 1886 sur la côte des Asturies. Peut-être alors Desmacella Chepreuxi doit il se confondre avec Desmacella annexa, espèce, somme toute, assez mal connue aujourd'hui. Notre Desmacella (Chepreuxi ou annexa) produit des spicules de trois catégories (PI. ix, fig. 18): i°des tylostyles (a, b, c) à tête toujours bien marquée, trilobée, longs de 420 [a et larges de 8 [/., ou, au minimum, longs de 180 \j. et larges de 4 (/., ceux de petite taille étant rares ; 20 des sigmates fej petits ( 1 2 j* de grand axe), grêles et nombreux ; 3° des toxes (d) longs de 110 [/., linéaires, très abondants, flexueux plutôt que nette- ment tricurvés, leur courbure médiane ne s'accentuant pas. L'échantillon recueilli par Y Hirondelle dans la campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m, est petit et fixé sur un Petrosia friabilis. Un autre, revêtant une 1 Voir à son sujet 10S, p. 200, en note. — 85 — portion de la face inférieure d'un gros Strypknus ponderosus dragué au sud-ouest de Belle-Isle par une profondeur de i iom et que M. Chevreux a bien voulu me commu- niquer, donne une meilleure idée des caractères extérieurs de l'espèce quelle qu'elle soit : gris jaunâtre à l'état de vie, surface tout à fait irrégulière, légèrement hispide; pas d'orifices visibles ; épaisseur de 3mm en moyenne. Le squelette se compose de fibres spiculeuses (tylostyles fascicules) qui, vers la surface, s'épanouissent en bouquets touffus. Desmacella aberrans, n. sp. (PI. n, fig. 7 et PI. ix, fig. io) Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35m; fond de sable gris, coquilles, roche. Un échantillon. — Stn. 58, profondeur i34m; fond de sable, galets, coquilles brisées. Cinq échantillons. Petite Eponge (PI. n, fig. 7) grisâtre, fixée sur les pierres ou les coraux et s'élevant ordinairement fort peu au-dessus de son support. Surface lisse émettant d'assez nom- breuses languettes longues et pointues. Intérieur caverneux. Squelette constitué par des fibres spiculeuses épaisses, longues, pour la plupart dressées et ramifiées. Membrane dermique mince, facile à dépouiller, soutenue par des mégasclères qui s'y entrecroisent en tous sens. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styles (PI. ix, fig. ioa), longs de 600 [/.. II. Microsclères : 2. Trichodragmates linéaires (PI. ix, fig. iob), longs de 180 (*, en faisceaux excessivement abondants. Si l'absence de chèles exclut cette Eponge des Desmacidonidœ, l'absence de sigmates n'empêche nullement de la classer parmi les Heterorrhaphidœ. Ses mégas- clères monactinaux indiquent la sous-famille des Desmacellinœ comme lui convenant particulièrement. Son squelette fibreux, caverneux, sa peau qui se détache avec la plus grande aisance, rappellent ce que l'on voit dans Hamacantha Johnsoni, type d'une sous-famille intimement alliée aux Desmacellinœ ; ce sont aussi là des caractères propres à des Desmacella incontestés. Seule, par sa simplicité, la spiculation peut d'abord dérouter un peu l'esprit ; mais les trichodragmates ne sont, en somme, autre chose que des oxes grêles, fascicules, c'est-à-dire des organites de même ordre que ceux de Desmacella Peachi; il ne leur manque ici que d'être accompagnés de sigmates, et cela constitue précisément toute l'originalité de Desmacella aberrans. 6. Sous-Famille Hamacanthin^e Hamacantha Johnsoni, (Bowerbank) Gray (PI. 1, fig. 4, PI. n, fig. 9 et PI. vu, fig. 4, 5 et i3) Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35m. Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom. — Stn. 229, profondeur 736° — 86 — — Stn. 234, profondeur 454m. — Stn. 242, profondeur 86 im. — Stn. 247, pro- fondeur 3i8m. Echantillons nombreux, pour la plupart fixés sur des pierres ou sur des Hexao tinellides (Farrea occa et Aphrocallistes BocageiJ. Le nombre relativement considérable de Hamacantha Johnsoni de toutes tailles recueillis par YHlRONDELLE m'engage à entrer dans quelques développements au sujet de cette curieuse espèce si mal connue jusqu'à présent. A mon sens, tous ces échantillons se répartissent entre deux variétés de la même espèce : Hamacantha Johnsoni, Bow.; var. complanata, n. var. La variété complanata, de beaucoup la plus commune, répond extérieurement à la description succincte que Bowerbank en a tracé, d'après J. Johnston, à la page 35 du tome premier de sa Monographie (?). C'est une Eponge revêtante (PI. 11, fig. g), toujours fort mince, à surface lisse, qui forme sur les pierres des plaques jaune brun très clair, plus ou moins étendues. Hamacantha Johnsoni, Bow.; var. inelegans, n. var. La variété inelegans, représentée dans la collection de S. A. le Prince de Monaco par deux échantillons seulement, dragués sans leur support, est massive, de forme irrégulière et de couleur brun foncé (PI. 1, fig. 4). C'est évidemmeut à propos d'elle que O. Schmidt écrivait en 1870 (VB, p. 54) : « Der Schwamm kommt nicht bloss, wie Bowerbank meint, in Form dùnner, membranoser Krusten vor, sondern in, wenn auch nicht auffallend dicken, doch unregelmassigen Massen. » On le voit, si brefs que fussent les renseignements fournis par Bowerbank et par Schmidt, nous n'étions pas tout à fait ignorants des caractères extérieurs de Hama- cantha Johnsoni. Mais c'est de sa spiculation qu'on ne savait plus que penser à la lecture des nombreuses descriptions contradictoires publiées à son sujet. Bowerbank n'avait, à propos de son Hymedesmia Jonhsoni, parlé que des diancistres qui servent aujourd'hui à caractériser la sous-famille des Hamacanthinae . Aux diancistres, Gray (1867) ajouta des styles, « needle-shaped, slender », dans sa diagnose du genre Hamacantha. Outre les diancistres, droits et contournés, Schmidt (1870) vit des oxes, « umspitzige », dans son Desmacella Johnsoni. D'après Vosmaer (1887), les spicules de Hamacantha Jonhsoni seraient des strongyles « Stabnadeln », des toxes (au dire de Carter) et des diancistres. Enfin, ayant constaté sur des préparations conservées au British Muséum que les mégasclères de Hamacantha Johnsoni sont des oxes, Ridley et Dendy divisèrent leurs Hamacanthinae (3 S) en deux genres, d'après la possession, en fait de mégasclères, d'oxes par l'un (Hamacantha) et de styles par l'autre (Vomerula). Il est juste -87- d'ajouter que ces savants ne s'exagérèrent nullement l'importance d'une distinction dont l'inutilité est dès à présent démontrée. Voici comment, pour ma part, je comprends Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray : Eponge de forme variable, dont deux variétés principales sont connues actuelle- ment : variété complanata et variété inelegans. Spiculation (établie d'après l'examen des échantillons qui m'ont été confiés). — I. Mégasclères : i. Normalement des styles (PI. vu, fig. 5b, 5b'); quelquefois des oxes (PI. vu, fig. 5a) entremêlés parmi les styles (assez fréquent), ou les remplaçant soit seulement dans la membrane dermique (un échantillon observé), soit partout dans l'Eponge (un autre échantillon). II. Microsclères : 2. Constamment de grands diancistres droits (PI. vu, fig. 5e) ou contournés, de la forme figurée par Bowerbank. 3. A peu près constamment de petits diancistres grêles (PI. vu, fig. 5e) que l'on peut prendre pour des spicules jeunes ou frappés d'un arrêt de développement. 4. Quelquefois de vrais sigmates (PI. vu, fig. 5f), grêles, plus ou moins nombreux. 5. Quelquefois des toxes (PI. vu, fig. 5S), dans les deux variétés de Hamacantha Johnsoni. 6. Enfin rarement (un seul échantillon observé), de longs raphides grêles (PI. vu, fig. 5h), abondants et fascicules pour la plupart en trichodragmates. La disposition de ces divers organites pour constituer le squelette de Hamacantha Johnsoni mérite quelque attention. La membrane dermique, continue, est soutenue par un réseau de mégasclères, à mailles larges ; dans les points où les cellules contrac- tiles ont ouvert des pores dermiques, on distingue fort bien à l'œil nu la trame de ce réseau (PI. 11, fig. 9). L'ectosome dans les échantillons les mieux conservés, est parsemé de cellules spéruleuses jaunâtres (PI. vu, fig. i3): il ne porte ordinairement pas de grands diancistres, ceux qu'on y croit trouver parfois appartenant réellement à la base des piliers squelettiques internes qui s'appuient sur lui. Ses microsclères sont des diancistres grêles auxquels s'ajoutent, suivant les cas, des sigmates, des toxes et des raphides. A l'intérieur, l'Eponge est caverneuse. Des fibres spiculeuses plus ou moins robustes et plus ou moins anastomosées entre elles constituent sa charpente. La chair qui les entoure est limitée dans les lacunes par un revêtement contractile où se retrouvent tous les microsclères du derme. De plus, les fibres squelettiques portent, attachés par un de leurs crochets, les diancistres larges qui ont une tendance évidente à se grouper de distance en distance par bouquets rayonnants (PI. vu. fig. 4). La variété inelegans ne diffère qu'extérieurement de la variété complanata; ses spicules sont semblables et semblablement disposés; j'y ai observé aussi des oxes épars et des toxes. L'échantillon unique, que j'ai trouvé rempli de raphides, est certainement une variation de Hamacantha Johnsoni variété complanata. Je considère de même un autre fragment de Hamacantha pourvu seulement d'oxes et de diancistres, ces derniers d'une forme un peu particulière (PI. vu, fig. 5d); leur lame tranchante interne ne s'échancrant pas vers le milieu de la tige. — 88 — Habitat. — Côtes de Norvège, Shetland, Golfe de Gascogne, côtes du Portugal, Açores, Madère, Floride. Remarque. — Les mégasclères de Hamacantha Johnsoni étant normalement des styles, le genre Hamacantha Gray (1867) englobe le genre Vomerula Schmidt (1880) et constitue à lui seul la sous-famille des Hamacanthinœ avec les six espèces suivantes : 1864 Hamacantha Johnsoni (Bowerbank) Gray 1874 Hamacantha (Hymeniacidon) falcula Bowerbank 1880 Hamacantha (Vomerida, tenda O. Schmidt 1880 Hamacantha (Vomerida) tibicen O. Schmidt i885 Hamacantha papillata Vosmaer 1887 Hamacantha (Vomerida) esperioides Ridley et Dendy III. Famille DESMACIDONID^E 1. Sous-Famille Esperellin^: Esperella linçrua, (Bowerbank) Vosmaer Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m. — Stn. 59, profondeur 25om. — Stn. 60, profondeur 3oo. Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur i267m. — Stn. 162, profondeur i55m. Camgagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om. Vosmaer considère Esperella lingua et E. constricta comme deux espèces différentes ; on distinguerait la première de la seconde à la forme et à la disposition spéciale de ses pores aquifères. Je puis constater que, des Esperella d'un même dragage, les uns présentent une surface lisse parcourue par des fissures, d'autres une surface tout irrégulière (peut- être détériorée ?), sans orifices visibles, d'autres enfin une surface unie, mais légèrement hispide. Je remarque en second lieu que l'espèce Esperella (Desmacidon) constricta a été établie par Bowerbank d'après un fragment unique. Enfin la spiculation des échantillons à surface lisse crevassée, qui devraient être des Esperella lingua, et de ceux à surface égale, mais hispide, qui pourraient être des Esperella constricta, m' ap- paraît absolument identique. Les mégasclères sont remarquables par la constriction de leur tige au point où celle-ci porte la tête ; cette constriction ne caractérise pas Esperella constricta seule- ment, mais aussi Esperella lingua; Bowerbank lui-même l'indique en toutes lettres à propos des spicules de son Raphiodesma lingua. De part et d'autre, on rencontre des sigmates et des anisochèles de mêmes sortes; ils sont figurés dans l'ouvrage de Bowerbank (S, pi. lxxi et pi. lxxvii) à deux grossis- sements différents. -89- De part et d'autre enfin, il existe des raphides, fascicules ou dispersés, et si ces raphides font quelquefois défaut, cela a lieu dans des échantillons identiques, à tous autres égards, à ceux qui en sont pourvus. Bowerbank n'a point décrit de rosettes d'anisochèles dans Desmacidon constrictum, mais ces rosettes ont été observées par les auteurs qui supposent avoir de nouveau rencontré cette espèce. Ajoutons qu'elles existent dans tous les échantillons de Y Hirondelle. Donc Raphiodesma lingua Bwk. et Desmacidon constrictum Bwk. possédaient vraisemblablement même spiculation sans que Bowerbank l'ait remarqué. C'était deux Raphiodesma, deux Esperella, peut-être un seul, si, comme il est probable, le second n'était qu'incomplètement connu de son auteur ; mais l'on s'est imaginé de trouver en eux une différence extérieure que Bowerbank n'avait pu découvrir à cause de l'état piteux du type spécimen de Desmacidon constrictum. Reste à savoir si cette différence indique deux espèces suffisamment caractérisées, ou deux variétés, ou même, comme je me déclare disposé à l'admettre, deux variations d'une seule espèce. Esperella placoides, Carter (PI. i, fig, i5J Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Six individus, sans leur support. On a jusqu'à présent recueilli dix échantillons de cette intéressante espèce. Le PORCUPINE en a dragué trois par 345 brasses (63 im) de profondeur à environ 40 milles N. N.-O. des Shetland. Le Challenger en a pris un seul (Esperella Murrayi Rdl. et D.) à Port-Jackson, par 3o à 35 brasses (55ra à 64™). Enfin, YHirondelle en a ramené six d'une profondeur beaucoup plus considérable (1267™), au large de Terre-Neuve. Quatre des échantillons appartenant à S. A. le Prince de Monaco sont revêtus de leur derme craquelé si caractéristique, dont les craquelures portent les pores dermi- ques absolument comme cela se fait dans les Esperella lingua à peau crevassée; les deux autres sont réduits à leurs colonnes spiculeuses internes. Le plus gros et le mieux conservé mesure 9 centimètres de hauteur avec un diamètre de 3 centimètres seulement à la base et de 8 centimètres au sommet. Tous sont ainsi plus étroits en bas qu'en haut. Je ne puis que renvoyer aux descriptions détaillées de Esperella placoides tracées par Carter et par Ridley et Dendy. Il n'existe entre le spécimen australien (Esperella Murrayi Rdl. et D.) et les spécimens de l'Atlantique Nord qu'une différence insignifiante dans la spiculation. Pour mégasclères, le premier possède des styles parfaits; ce sont des tylostyles ou des subtylostyles que l'on trouve dans tous les autres. Mes propres observations s'accor- dent sur ce point avec la figure donnée par Carter. — 9° — Esperiopsis columnata, n. sp. (PI. v, fig. 5 et PI. x, fig. 5) Campagne de 1887 : Stn 161, profondeur 1267™. Trois échantillons. Esperiopsis columnata se trouve caractérisé à la fois par sa forme et par les dimensions relatives de ses spicules. Forme. — C'est une Eponge pédicellée (PI. v, fig. 5 ), grise dans l'alcool, à pédicelle simple, long, assez grêle et ferme., à portion spongieuse dilatée allongée. Malheureusement, la surface de cette portion spongieuse est toute déchiquetée dans les trois spécimens recueillis; elle doit être légèrement hispide; les pores paraissent petits, assez nombreux, mais il ne reste pas trace d'oscules. Les dimensions suivantes ont été prises : i° Sur le plus beau des échantillons : hauteur totale 3^mm\ longueur du pédicelle 12™, avec un diamètre de imm 5 ; longueur de la partie renflée 25mm, avec une épaisseur moyenne de 8mm. 20 Sur le plus petit de ces échantillons : hauteur totale 32mm; longueur du pédicelle i4mm, avec un diamètre de imm; longueur de la masse spongieuse i8mm, avec une épaisseur maxima de 7mm. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styles (PI. x, fig. 5a) robustes, longs de 750 [/., larges de 16 jj., entrecroisés sans ordre apparent. II. Miscrosclères : 2. Isochèles (PI. x, fig. 5b) palmés, grêles, excessivement abon- dants, longs de 16 \j. seulement, c'est-à-dire remarquablement petits par rapport aux mégasclères qui sont plus grands ici que dans la plupart des Esperiopsis connus. Esperiopsis polymorpha, n. sp. (PI. vi, fig. 1, 2, 3 et PI. x, fig. 1, 2 et 3) Campagne de 1887 : Stn. io5, profondeur 927™; fond de gravier et vase noirs. Plusieurs échantillons, dont quelques-uns fragmentés. Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736m. Cinq échantillons. Il ne paraît guère possible de rencontrer un exemple plus frappant de polymor- phisme des Eponges. Esperiopsis polymorpha se présente à nous sous trois aspects différents : En premier lieu, les échantillons de la campagne de 1887, blancs dans l'alcool, affectent deux formes tellement dissemblables que l'esprit répugne tout d'abord à admettre qu'il s'agisse de représentants d'une même espèce. Pourtant, de part et d'autre, l'identité absolue dans ses moindres détails d'une spiculation réellement compliquée et la parfaite analogie de l'agencement des diverses sortes d'organites qui constituent le squelette ne permettent aucun doute à cet égard. Certains Esperiopsis polymorpha sont massifs (PI. vi, fig. 2 et 3), de grande taille, à peine lobés; un derme — 9i — bien distinct limite leur surface égale et glabre. Les autres sont rameux et hispides (PI. vi, fig. i), à rameaux nombreux, minces, comprimés, tortueux, fréquemment anastomosés entre eux en une sorte de réseau à mailles irrégulières. Autant les premiers ressemblent extérieurement à des Halichondria, autant les derniers rappellent la physionomie de beaucoup de Clathria. C'est un contraste dont nulle description ne saurait donner une idée satisfaisante, mais que les figures exécutées d'après nature et de grandeur naturelle rendent saisissable. Et non seulement la forme de cette Eponge varie, mais aussi sa couleur. Lors de sa campagne de 1888, à peu près dans les parages où, Tannée précédente, le chalut avait pris les Esperiopsis polymorpha incolores, Y Hirondelle recueillit cinq nouveaux échantillons appartenant à la variété massive, mais se distinguant par leur coloration brun violacé dans l'alcool (PI. vi, fig. 3). De telles colorations supplémen- taires sont généralement l'indice d'une production de substances de réserve ou d'élimination, de nature encore inconnue. C'est ainsi que, dans la Manche, Raspailia ramosa se montre à Roscoff avec une couleur jaune pur, tandis qu'à Luc il est invariablement brun foncé par addition dans ses cellules sphéruleuses d'une matière dichroïque, rouge et verte, soluble dans l'eau douce. Je n'ai pu voir de cellules sphé- ruleuses dans Esperiopsis polymorpha, mais j'ai constaté sur les individus colorés que l'alcool avait déterminé dans leur masse la formation de cristaux que l'on chercherait en vain dans les individus incolores. Ces différences physiologiques sont peut-être encore plus intéressantes à constater que le polymorphisme ; leurs causes, comme les siennes, nous échappent ; elles pourraient au même titre que lui servir à la création de variétés dans les espèces, mais rarement elles sont aussi tangibles que dans les deux exemples précités. Squelette. — Le squelette est constitué par cinq sortes d'organites : des styles, des isochèles, des sigmates de deux sortes et des microxes grêles. De la disposition des styles dépend uniquement la configuration de l'Eponge. Dans les individus massifs, ces styles composent un réseau assez régulier qui s'accroît en tous sens (la figure 3, Planche x, en représente une petite portion). Un réticulum semblable, mais plus serré et plus résistant, forme la charpente interne des branches des individus clathrioïdes ; il ne s'étend guère alors que dans une direction; en revanche, il se charge à sa périphérie de styles perpendiculaires à cette direction et dont les pointes, faisant saillie au dehors, rendent la surface hispide, comme il a été dit plus haut. Dans les deux cas, le derme est le même, la membrane limitante externe, lisse ou traversée par les spicules de projection, se trouve soutenue par des faisceaux entrecroisés de styles notablement plus faibles que ceux du choanosome. Une des particularités du squelette d'Esperiopsis polymorpha réside dans la localisation constante de divers microsclères : le derme (PI. x, fig. 2) porte toujours à profusion des isochèles, des sigmates grêles et des microxes, jamais de grands sigmates. De leur côté, les membranes qui tapissent les canaux du choanosome produisent presque exclusivement des grands sigmates (PI. x, fig. 3), auxquels se mêlent parfois quelques rares isochèles. — 92 — Spiculation. — I. Mégasclères : i. Styles du choanosome (PI. x, fig. ia), robustes, courbés, mesurant 585 p. de long sur 33 p de large. 2. Styles de l'ectosome (PI. x, fig. ih) de même forme que les précédents, mais en toutes proportions plus faibles : longueur 385 [*, largeur io (*. II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. x, fig. ic), presque tous confinés dans le derme, semblables à ceux de Desmacidon tunicatum O. Schm., c'est-à-dire pourvus d'une tige courbe, courte et grosse, et, à chaque extrémité, de trois grosses dents écartées : lon- gueur 5o p., largeur de la tige i3 jjl. 4. Sigmates (PI. x, fig. ie), droits ou contournés, de grande taille, réservés au choanosome : longueur 5o [*, largeur 4 (/.. 5. Sigmates (PI. x, fig. id), grêles, spéciaux au derme : longueur i5 (/.. 6. Microxes grêles (PI. x, fig. ih), arqués, accompagnant les sigmates grêles, mais plus petits qu'eux (longueur i3 fi) et ne paraissant pas en dériver, car ils présentent tous en leur centre, au point de courbure, une petite dilatation que n'ont jamais les sigmates. On connaissait déjà dans le genre Esperiopsis des espèces pourvues de sigmates {Esperiopsis villosa Cart., Esperiopsis symmetrica Rdl. et D.), mais les microxes de Esperiopsis polymorpha ne se peuvent comparer avec rien de ce que l'on avait observé jusqu'ici dans ces Eponges, pas même avec les toxes qui appartiennent peut-être à Esperiopsis cylindrica Rdl. et D. (*», p. 80). Esperiopsis prœdita, n. sp. (PI. x, fig. 4) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur y36m. Deux échantillons, sur les deux faces d'une grosse pierre, qui sert en même temps de support à une foule d'autres Eponges : Halichondria pachastrelloides, Hymeraphia viridis, Yvesia linguifera, Chondrilla nucula, Desmacidon tunicatum, Yvesia Ridleyi, Axinella erecta, Latrunculia insignis, Hymeraphia tuberosocapitata et des fragments indéterminables de Suberites et de Desmacidines. Le genre Esperiopsis contient surtout des espèces massives, la plupart affectant même une forme très distincte (Esperiopsis Challengeri, E. symmetrica, E. colum- nata, etc.), mais il se trouve aussi représenté par des espèces encroûtantes. De ces dernières, Esperiopsis pulchella Rdl. et D. était un très bel exemple; on y peut joindre désormais Esperiopsis praedita. Esperiopsis praedita est une Eponge mince qui, s'étendant sur son support, en revêt une grande étendue (approximativement 5 centimètres carrés pour le plus large échantillon). Sa couleur, brune dans l'alcool, est due à des cellules sphéruleuses qui, probablement, lui communiquaient une autre teinte à l'état de vie, le liquide conser- vateur ayant dû, comme d'ordinaire, leur faire subir des altérations. La surface est égale et lisse; de place en place on la voit percée d'un trou rond de diamètre variable; peut-être sont-ce là les oscules, mais il est manifeste que l'immersion dans l'alcool a déterminé une contraction de l'Eponge, et l'on ne saurait rien dire de précis au sujet des orifices de son système aquifère. L'épaisseur, nulle part, n'excède 2 millimètres. -93- L'intérieur, dans les deux individus, est rempli de gros œufs jaunâtres, à segmentation assez avancée, disposés à la façon de ceux de Esperella sordida, par exemple; on y découvre déjà des spicules d'une extrême gracilité. Spiculation. — La spiculation, heureusement assez compliquée, caractérise bien l'espèce. La présence de sigmates est surtout importante : I. Mégasclères : i. Styles (PI. x, fig. 4a), par paquets; ils ne sont pas tronqués brusquement et l'on peut généralement y reconnaître une indication de tête à peine perceptible; longueur moyenne de ces styles 465 i>., largeur 6 [j.. IL Microsclères : 2. Sigmates (PI. x, 4b, 4e) nombreux, droits ou contournés, de dimensions variables; les plus gros, relativement abondants, atteignent 200 \j. de long avec g [/. de largeur de tige; la longueur des plus petits n'est pas inférieure à 5o [>.. 3. Isochèles (PI. x, fig. 4d) tridentés à dents larges en cuillerons, peu nombreux, souvent mal formés; ils mesurent 5o |* de long et 25 [x de large. 4. Petits isochèles (PI. x, fig. 4e) palmés, très abondants, longs de 3o |*. Desmacidon fructicosum, (Johnston) Bowerbank Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; fond de sable, galets, coquilles brisées. — Stn. 60, profondeur 3oom; fond de sable, gravier, roche. Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om; fond de gravier, sable et coquilles brisées. Desmacidon tunicatum, O. Schmidt Campagne de 1888 : Stn 229, profondeur 736m. Un petit échantillon sur une pierre (voy. Esperiopsis prœdita). Il est couvert de sable vaseux, mais cela n'empêche pas de constater l'existence des fistules décrites par Schmidt. — Longueur des isochèles tridentés — 5o (*; longueur des sigmates = 80 [>.. Schmidt avait signalé l'existence de Desmacidon tunicatum dans les eaux de la Floride (par io3 brasses (i88m) de profondeur) et sur les côtes du Portugal. Genre Joyeuxia1, n. g. Eponges bulbeuses dont la chair, sans spicules, est enveloppée d'une tunique spiculeuse : mégasclères diactinaux disposés tangentiellement à la surface; microsclères absents. 1 J'ai dédié ce genre à mon cher Maître, M. le Professeur Joyeus-Laffuie. — 94 — Joyeuxia viridis, n. sp. (PI. ii fig. 8 et PI. x, fig. 19) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur y36m. Un individu sur une pierre. Stn. 234, profondeur 454m; fond de gravier ferrugineux. Un individu sur un Isops pachydermata. Le caractère saillant de cette Eponge, type tout à fait particulier parmi les Esperellinœ, réside dans l'absence complète de spicules dans son choanosome ; celui-ci forme une chair molle, un peu caverneuse, contractée par l'alcool, mais présentant encore les canaux principaux du système aquifère visibles à l'œil nu. Au microscope, cette chair paraît très granuleuse et ses éléments cellulaires sont difficiles à distinguer. Le derme est une pellicule mince, mais raide, où des spicules très nombreux s'orientent tous tangentiellement à la surface de l'Eponge; il n'adhère par suite que très faiblement au choanosome et se détache avec une extrême facilité. Tout intéresse dans Joyeuxia viridis, sa forme, sa couleur et ses spicules. La forme est bulbeuse (PI. 11, fig. 8); malheureusement, le mauvais état dans lequel se trouvent les deux individus recueillis ne permet de décrire que sa base et ses flancs; nous ignorons complètement ce que peut être sa partie supérieure. Joyeuxia viridis, sessile, s'attache à ses supports (pierres ou Eponges) par une base très étroite au-dessus de laquelle il s'évase aussitôt. Il n'y a pas de trace d'oscules sur les flancs déchirés de nos échantillons et, s'ils existaient, ces orifices devaient en occuper le sommet. Quant aux pores dermiques, ils se percent évidemment çà et là dans la tunique spiculeuse, mais sans que les spicules paraissent ménager des aires appro- priées à cet effet. Dans l'alcool, le choanosome est vert et le derme vert jaunâtre ou presque incolore. Spiculation. — Mégasclères : Strongyles (PI. x, fig. 19) longs et droits, longueur = 765 [x, largeur = 9 (a. Pas de microsclères. Artemisina transiens, n. sp. (PL iv, fig. 8 et PI. ix, fig. 7 et 8) Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35m; fond de sable gris, coquilles, roche. Un spécimen, sur un fragment de coquille. C'est une Eponge blanche, de petite taille, formée d'un pédicelle large et tordu, et d'une tête renflée munie d'un petit oscule terminal, légèrement papilliforme (PI. iv, fig. 8). La surface, égale, est hispide, mais cela, comme chez beaucoup de Suberites, d'une façon à peu près imperceptible. D'ailleurs, la structure ressemble fort à celle de Artemisina suberitoides Vosm. , et, par suite, à celle des Suberites. Sur une coupe longitudinale, Artemisina transiens rappelle assez exactement la figure de Artemisina -95- suberitoides sectionné de même (lOSf, pi. iv, fig. 2). Au microscope, on constate que les mégasclères se disposent sans ordre dans la masse dense interne, mais qu'ils s'orientent à la périphérie (PI. ix, fig. 8), tournant vers l'extérieur leurs pointes qui veloutent la surface. Les pores ne diffèrent en rien de ceux de A. suberitoid.es. Il existe donc un certain nombre de caractères communs à ces deux espèces, mais leur spicu- lation ne permet pas de les confondre. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styles (PI. ix, fig. 7"), d'une seule sorte, mais de taille très variable; en moyenne, ils mesurent 400 \j. de longueur; toujours leur tête est couronnée de petites épines, comme cela s'observe souvent sur les petits styles de Amphilectus Apollinis Rdl. et D. II. Microsclères : 2. Isochèles palmés tridentés (PI. ix, fig. 7e) assez grêles, assez abondants. 3. Toxes grêles (PI. ix. fig. yb), longs de 55 jj., linéaires, à pointes lisses. L'étude comparée de cette spiculation avec celles de Artemisina suberitoides et de Amphilectus Apollinis fournit une donnée importante : à mon avis, elle permet de placer Amphilectus Apollinis dans le genre Artemisina. Ce n'est pas, en effet, tant la forme du corps que certains détails de spiculation qui avaient empêché Ridley et Dendy de rapprocher leur Amphilectus Apollinis de Artemisina suberitoides ; ils y tendaient cependant d'une façon manifeste. Aujourd'hui que les styles épineux de Amphilectus Apollinis, cause principale de leurs hésitations, se retrouvent norma- lement dans Artemisina transiens, les trois Eponges apparaissent bien comme trois représentants d'un même genre. Artemisina transiens sert de trait d'union entre Artemisina suberitoides et Artemisina Apollinis (Rdl. etD.). La forme de A. Apollinis {'99, p. 124) n'infirme pas cette manière de voir; on rencontre fréquemment des types analogues (exemple Suberites sulphurea (Bean) Gray) dans le genre Suberites, auquel on compare si volontiers le genre Artemisina. D'autre part, Artemisina transiens est incontestablement un Artemisina de par sa forme et de par sa spicula- tion, l'état lisse ou épineux des pointes des toxes ne valant pas un caractère générique et dépendant évidemment des proportions mêmes de ces spicules. En résumé, avec de légères modifications au sujet des toxes, la diagnose du genre Artemisina dressée par Vosmaer (iOl, p. 25) s'applique maintenant à trois espèces au lieu d'une seule. G. Artemisina. — Eponges massives à texture de Suberitidœ. Mégasclères : styles ou subtylostyles à tête quelquefois épineuse. Microsclères : isochèles et toxes, ces derniers le plus souvent épineux à leurs extrémités. Espèces : 1 885 Artemisina suberitoides Vosmaer 1886 Artemisina Apollinis Ridley et Dendy 1890 Artemisina transiens Topsent 96- Genre Dendoryx, Gray Il existe un grand nombre de Desmacidonidœ remarquables par ce fait que leur ectosome et leur choanosome produisent des mégasclères de type différent : généra- lement les types monactinal et diactinal s'y trouvent en constraste frappant. On peut diviser ces Eponges en deux catégories : i° Celles dont les mégasclères du type monactinal, le plus souvent épineux, cons- tituent exclusivement la charpente squelettique; 2° Celles dont les mégasclères du type diactinal, normalement lisses, constituent exclusivement la charpente squelettique. Dans chacune de ces catégories, on distingue des Esperellinœ et des Ectyoninœ. Ainsi, dans la première on reconnaît deux sortes d'Epongés : a) Celles dont le squelette ne présente qu'une seule sorte de styles, disposés en réseau ; leur derme possède des mégasclères ordinairement diactinaux et lisses. Ce sont des Esperellinœ, et, les unes, munies de styles squelettiques épineux, forment le genre Dendoryx; les autres, avec des styles squelettiques lisses, composent le sous- genre Lissodendoryx. bj Celles dont le squelette contient deux sortes de styles épineux, les uns, princi- paux, éléments réels de la charpente, les autres, accessoires, se bornant à la hérisser de place en place ; leur derme possède aussi des mégasclères ordinairement diactinaux et lisses. Ce sont des Ectyoninœ, des Myxilla, qui font pendant aux Dendoryx. De même, dans la seconde catégorie il faut séparer : a) Celles dont le squelette ne présente qu'une seule sorte de mégasclères, ordinairement diactinaux et lisses ; leur derme se charge de spicules épineux, le plus souvent monactinaux. C'est la caractéristique des Yvesia, genre de la sous-famille des Esperellinœ, différant du genre Dendoryx par une inversion dans la situation des deux sortes de spicules. bj Celles dont la charpente squelettique contient deux sortes de spicules, les uns, principaux, mégasclères ordinairement diactinaux et lisses, les autres, accessoires, styles épineux se bornant à hérisser la charpente de place en place. C'est le genre Pytheas, correspondant aux Yvesia dans les Ectyoninœ. Remarquons que, de ces genres ainsi caractérisés, il peut être donné des diagnoses tenant compte à la fois de Informe des spicules et de la. position des différentes sortes de spicules. Le genre Dendoryx a été créé par Gray en 1867 en même temps que les genres Alebion, Iophon, Menyllus, etc. En 1888, je le repris avec une acception plus large qu'il n'avait au début, et, remarquant que les Alebion, Iophon, etc., n'en différaient que par des détails de spiculation dont on peut contester la valeur générique, j'en fis un genre naturel avec cette définition : — 97 — Halichondriœ sans formes définies ; spicules de tension cylindriques, quelquefois acués ; spicules du squelette acués épineux. Embryons ovoïdes, sans calotte colorée. Pour mettre cette définition en rapport avec la nouvelle nomenclature, il faut la modifier ainsi : G. Dendoryx. — Esperellinœ ordinairement sans formes définies ; mégasclères de l'ectosome ordinairement diactinaux (tylotes, strongyles ou tornotes), rarement monactinaux, normalement lisses ; mégasclères du squelette, invariablement styles épineux. On ne peut objecter que le genre Dendoryx fait double emploi ; il ne se substitue pas au genre Iophon tel que le comprennent Ridley et Dendy; il l'englobe. Tout au plus la possession de bipocilles par quelques Eponges autorise-t-elle la réception d'un sous-genre Iophon dans un genre si naturel. La crainte d'équivoques m'a fait préférer la dénomination Dendoryx à toute autre, la première définition du genre Dendoryx m'ayant paru déjà plus compréhensive que celles des autres genres. Ainsi compris, les Dendoryx sont nombreux. Ils sont faciles à distinguer des Myxillla par l'absence de spicules hérissant la charpente squelettique, et des Microciona, dont beaucoup ont des spicules diactinaux dans le derme et des spicules monactinaux dans les colonnes (exemple, Microciona spinulenta), par l'absence de colonnes hérissées et par la disposition de leurs styles épineux en réseau. Il est actuellement très difficile de dresser une liste complète des Dendoryx connus. Ce genre contient, avec les Dendoryx de Gray, les Alebion, les Iophon, les Hastatns, quelques Myxilla des auteurs, enfin une foule d'espèces placées par Bowerbank dans des genres divers et dont beaucoup exigeraient un nouvel examen. Parmi les espèces les mieux caractérisées, il faut citer, comme types : Dendoryx incrus- tans Gray, Dendoryx luciensis Tops., etc., et, dans la collection de Y HIRONDELLE, deux espèces nouvelles, Dendoryx certa et Dendoryx pectinata, dont on lira plus loin la description. Les Iophon de Ridley et Dendy, avec leurs bipocilles n'y entrent que comme sous- genre, exemples, Dendoryx (Iophon) Hyndmani (Bwk.) Tops., Dendoryx (Iophon) nigricans (Bwk.) Tops., etc. Le sous-genre Lissodendoryx comporte la définition suivante : Dendoryx ayant invariablement des styles lisses pour mégasclères du squelette. Ce sous-genre est déjà riche en espèces qu'on avait jusqu'ici confondues avec les Myxilla. Ainsi les Myxilla hastata Rdl. et D., M. spongiosa Rdl. et T).,M. mollis Rdl. et D., etc., dépourvus de spicules hérissant la charpente, ne sont nullement des Ectyoninœ mais des Esperellinœ du sous-genre Lissodendoryx. De même, une Eponge de la Pointe-à-Pitre que j'avais nommée Tedania leptoderma (99, p. 49) devra s'appeler désormais Dendoryx (Lissodendoryx) leptoderma. U Hirondelle n'a pas recueilli de Lissodendoryx, mais seulement des Dendoryx proprement dits et une espèce du sous-genre Iophon. i3 -98- Dendoryx incrustans, Gray; var. viscosa, Topsent Campagne de 1886 : Stn. 45, profondeur i6om; sable fin, pointes d'alênes. Nom- breux échantillons attachés à des Tubulaires. — Stn. 53, profondeur i35m; sable gris, coquilles, roche. Plusieurs échantillons. — Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Echantillons très nombreux. Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om; gravier, sable et coquilles brisées. Plusieurs fragments. On sait en quoi Dendoryx incrustans variété viscosa diffère de Dendoryx incrus- tans (Johnst.) Gray typique (9V, p. 119. pi. vi, fig. i6b) : il possède de belles cellules sphéruleuses à grosses sphérules incolores brillantes ; il sécrète une mucosité excessivement abondante; enfin les tornotes qui arment son derme ne présentent jamais un seul mucron à chaque bout, mais un mucron à un bout et deux à l'autre, ou encore deux muerons à chaque extrémité. Habitat : Côtes françaises de la Manche, Luc, Roscoff ; côtes septentrionales de l'Espagne; Açores; par des profondeurs variant de iomà i6om. Dendoryx (Iophon) nigricans, Bowerbank Campagne de 1886 : C'est à profusion que cette Eponge a été récoltée dans les Stations 53, 5j, 58 et 60, sur la côte des Asturies, par des profondeurs de i34à3oom, et sur des fonds sableux et coquilliers. J'ai facilement reconnu en elle YHalichondria nigricans de Bowerbank, qui habite aussi la Manche, ou, par synonymie, Y Iophon nigricans de Gray. Ridley et Dendy mis, par les dragages du Challenger, en possession d'un certain nombre de Dendoryx bruns, de provenances diverses, et frappés de l'air de parenté de toutes ces Eponges et de la difficulté de les caractériser en tant qu'espèces, ont admis qu'il s'agit simplement de variétés d'une seule espèce dont ils ont choisi comme type, à l'ancienneté, YHalichondria Pattersoni de Bowerbank. Ils ont donc rapproché, sous la dénomination spécifique Iophon Pattersoni, les Halichondria Pattersoni Bwk., H. scandens Bwk., H. Hyndmani Bwk., H. nigricans Bwk. et Alebion proximum Ridl. Il est assez difficile de se faire une opinion sur la valeur de cette tentative. A tout prendre, la classification ne semble pas y gagner en simplicité ; il est des types bien décrits par Bowerbank, rencontrés plusieurs fois et toujours reconnus, tels que Hali- chondria Hyndmani, Halichondria nigricans, dont il faudra tenir compte quand même, qu'on les regarde comme des variétés ou comme des espèces. Et peut-être eût- il été préférable de conserver à peu près l'ancien état de choses en ne fusionnant que les espèces les moins bien caractérisées. Il est à remarquer en effet, d'après le Mémoire même de Ridley et Dendy et le tableau dressé par ces savants, que, des variétés — 99 — exotiques rencontrées, les unes se rapprochent plus de tel type et les autres de tel autre type ancien. J'ajoute que, sur un nombre assez considérable de Dendoryx Hyndmani examinés, je n'ai jamais observé de tendance au polymorphisme de l'un ou l'autre des caractères de cette Eponge, forme, couleur, histologie ou spiculation. Somme toute, trois hypothèses peuvent être conçues : i° Ou bien la plupart des Dendoryx bruns, amorphes et munis de bipocilles, que l'on rencontre par les mers, représentent des variétés d'une espèce unique {Dendoryx Pattersoni par exemple), comme l'admettent Ridley et Dendy. 2° Ou bien ils appartiennent à des espèces très nombreuses sans caractère assez saillant pour qu'on doive s'astreindre à les décrire tous ; 3° Ou enfin il existe un certain nombre de types européens et étrangers offrant des variétés ; ces variétés causent les difficultés que l'on éprouve à pratiquer des coupures dans un groupe aussi homogène. J'avoue que, de ces hypothèses, c'est la première qui me satisfait le moins. Même, le choix de Halichondria Pattersoni prête à la critique, car Bowerbank n'a point signalé de bipocilles dans cette Eponge. Dendoryx Dujardini, (Bowerbank) Topsent Campagne de 1886 : Stn. 42. Un seul échantillon sur Inachns leptorhynchns, en compagnie de Dendoryx incrustans var. viscosa qui, ainsi que Dendoryx (Iophon) nigricans, est commun sur les Inachns divers recueillis dans le Golfe de Gascogne. Dendoryx certa, n. sp. (PI. x, fig. 7 et 8) Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur 1 34™ ; fond de sable, galets, coquilles brisées. Un tout petit échantillon revêtant un galet. Couleur grisâtre; surface lisse; pas d'orifices apparents. Cette espèce offre peu d'intérêt, mais c'est un Dendoryx typique, et, seule du genre, avec des tylotes lisses dans le derme, elle possède seulement des isochèles pour microsclères. Elle se distingue par là notamment de Dendoryx luciensis, où l'on trouve, outre les tylotes et les isochèles, ces microsclères grêles que j'appelle des orthosigmates (voyez plus haut, p. 5). Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styles épineux (PI. x, fig. 8b), spicules du squelette, d'une seule sorte, en réseau (PI. x, fig. 7), longs de 23o y. et larges de 1 1 y. à leur base. 2. Tylotes (PI. x, fig. 8a), à têtes bien marquées, lisses, longs de 420 ;.»., sur 6 [j. de largeur de tige. II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. x, fig. 8e) palmés, tridentés, longs de 5o . à la base. 2. Tylotes (PI. x, fig. 6a) du derme, fascicules, à renflements terminaux bien accentués, lisses, longs de 415 \>. et larges de 5 [a vers le milieu de la tige. II. Microsclères : 3. Isochèles nombreux, d'une forme assez originale (PI. x, fig. 6e) : leur tige, deux fois coudée assez brusquement, se termine par deux sortes de cuillerons dont le bord est armé de dix dents serrées, courtes et aiguës. Ces isochèles sont, comme ceux de Dendoryx certa, de deux tailles, sans intermédiaires : les uns attei- gnent 60 [a de long ; les autres, tout aussi abondants dans les membranes, ne mesurent que 20 [a et représentent peut-être un état jeune des premiers. Forcepia versatilis, n. sp. (PL vi, fig. 5 et PL x, fig. 9) Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Un spécimen sans support. Deux termes génériques sont en présence : Forcepia Carter oxForcepina Vosmaer. Le premier, qui date de 1874, me paraît devoir être adopté à cause de sa priorité incontestable et incontestée. Il est significatif, et indique clairement que le principal caractère de l'Eponge pour laquelle il a été créé réside dans la possession de forceps. Ces forceps caractérisant aussi à eux seuls le genre Forcepina de Vosmaer, il y a synonymie évidente, et, bien que Carter n'ait point écrit la définition du genre Forcepia, l'équivoque est impossible. Forcepia colonensis Cart. est le type du genre. Il faut y joindre Forcepia bulbosa (Cart.) Vosm. (103, p. 26, i885) qui, d'après les règles strictes de la nomenclature, devrait s'appeler Forcepia forcipis, puisque Y Halichondria forcipis Bwk., qu'il englobe, date de 1866; puis Forcepia anceps Schm., Forcepia crassanchorata Cart., enfin Forcepia versatilis n. sp. Le genre Forcepia est lié par d'étroites affinités au genre Dendoryx. Comme lui, il compose sa charpente de mégasclères monactinaux et arme son derme de spicules diactinaux lisses. Et, n'étaient leurs microsclères forcépiformes, on pourrait prendre les Forcepia crassanchorata, Forcepia forcipis, etc., avec leurs styles squelettiques lisses, pour des espèces du sous-genre Lissodendoryx. 101 Forccpia versatilis est très remarquable par sa forme, par ses spicules et par l'atrophie des mégasclères diactinaux de son derme, au moins sur Tunique échantillon que Ton connaisse. C'est une Eponge jaunâtre, lisse, affectant la forme d'un bouton de 8mm environ de diamètre sur imm d'épaisseur, porté sur un pédicelle grêle de i5mm de longueur (PI. vi, fig. 5). Malheureusement, l'engin qui l'a ramenée du fond l'a sérieusement endommagée ; sa tête est déchirée et son pédicelle coupé court. La membrane dermique est dépourvue de mégasclères : les seuls mégasclères sont donc ceux du squelette, des subtylostyles lisses, à tête ordinairement bien indiquée. Les microsclères sont des anisochèles extrêmement abondants et des forceps très grêles et nombreux. Le choanosome est rempli de larves prêtes à mener une vie libre et, par conséquent, armées de spicules. Ces spicules, outre les microsclères précités, mais, naturellement, linéaires, sont des mégasclères diactinaux, lisses, courbés, oxes et strongyles (PI. x, fig. gd, 9e, 9h), absents dans l'adulte, et dont les plus grands mesurent 76 .. 2. Strongyles lisses du derme, atrophiés chez l'adulte, présents dans la larve et paraissant dériver du type oxe pur. II. Microsclères : 3. Anisochèles (PI. x, fig. 9e) palmés tridentés, à tige fortement courbée, longs de 27 p.. On en observe un certain nombre qui, plus grêles, ne montrent de profil qu'un crochet à chaque extrémité ; on les confondrait aisément avec des sigmates au premier abord, mais, en y regardant de près, on constate que leurs crochets son inégaux comme les dents des anisochèles et que leur tige présente la même courbure que celle de ces anisochèles ; ce sont donc des anisochèles unidentés. 4. Forceps (PI. x, fig. 9b), abondants, longs de 76 [/.; les branches, grêles, lisses, issues d'une tige épaissie, sont parallèles ou même convergentes sur le premier tiers de leur longueur, puis elles divergent sensiblement et se terminent par un petit bouton. . Melonanchora elliptica, Carter Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur i267m# Quatre échantillons ou fragments, dont trois dépouillés de leur derme, le quatrième réduit à la pellicule dermique. — 102 — Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736™. Un échantillon, mais dépouillé de son derme. Melonanchora elliptica jouit d'une vaste distribution géographique. Terre-Neuve et les Açores, telles sont les deux localités nouvelles où Y Hirondelle l'a recueilli. Le type de l'espèce, décrit par Carter, provenait des côtes d'Ecosse; O. Schmidt avait signalé la présence de cette Eponge dans la mer des Antilles; enfin Vosmaer en avait retrouvé des échantillons parmi les matériaux dragués à bord du Willem-Barents dans l'Océan Arctique par 720 lat. N. et 240 lg. O. La facilité avec laquelle l'ectosome se sépare du choanosome explique les diver- gences des descriptions faites par Carter et par Schmidt. C'est évidemment à des individus dépouillés de leur derme que Schmidt eut affaire. D'après ce que j'ai pu voir par moi-même, Melonanchora elliptica serait une Esperelline voisine des Dendoryx (Lissodendoryx) et des Forcepia. Les spicules de son derme sont diactinaux lisses (strongyles) et les mégasclères du choanosome monactinaux (styles lisses à pointe courte et mousse) dans les échantillons qui m'ont été communiqués. Les microsclères ont été bien figurés par Schmidt (§2, pi. ix, fig. 8). Les grands isochèles mesurent 55 [/. de long et les sphérancîstres 70 \j.. Genre Yvesia1, n. g. Esperellinœ à mégasclères de deux sortes : les uns, toujours épineux, ordinai- rement monactinaux, fréquemment diactinaux, soutenant le derme; les autres, lisses, normalement diactinaux (tornotes, tylotes et strongyles), constituant la charpente squelettique. Les premiers, abondants et serrés, s'entrecroisent en tous sens dans la membrane dermique, et, s'orientant tangentiellement à la surface de l'Eponge, rendent cette membrane lisse et facile à détacher ; les seconds sont fascicules. Les microsclères sont des isochèles et des sigmates, ensemble ou séparément ; ils peuvent faire totale- ment défaut. Ainsi, ce sont, dans les Yvesia, les spicules dermiques des Dendoryx qui jouent le rôle de spicules squelettiques. L'absence de spicules hérissant la charpente ne permet pas de confondre un Yvesia avec une Ectyonine. Actuellement, le genre Yvesia renferme seize espèces : La plus anciennement décrite est Yvesia elegans Schm., désignée par Schmidt (1862) sous le nom de Cribrella elegans. Le type du genre Cribrella Schm., C. hami- gera, ne fait pas partie des Esperellines : j'ai pu me convaincre, d'après des échantillons dragués par M. E. Chevreux à Bonifacio, qu'il se rapproche plutôt des Echinodictyum car il possède des spicules diactinaux cimentés par de la spongine en fibres que hérissent des styles lisses. De sorte que, dès le début, fondé sur un mauvais caractère, celui de la disposition des orifices aquifères en aires criblées, le genre Cribrella s'est trouvé hétérogène. 1 J'ai dédié ce genre à mon cher maître, M. le professeur Yves Delage. — io3 — Dès 1867, J. E. Gray séparait génériquement les deux espèces décrites par Schmidt, en se basant sur cette considération sans valeur que Tune possède des microsclères, l'autre point. La mieux douée devenait Hamigera hamigera, l'autre serait restée Cribrella elegans si le nom de Cribrella n'avait été déjà appliqué en 1834 par Agassiz à un Echinoderme; Gray appela donc cette dernière Crella elegans. Vosmaer, en 1887, suivit malheureusement l'inspiration de Gray et commit la faute de rapprocher de Hamigera hamigera deux autres Cribrella de la Floride, C. hospitalis et C. papillosa que Schmidt avait décrits en 1870 sans se préoccuper des modifications proposées par Gray. Du coup, le genre Hamigera Gray devint à son tour hétérogène, tandis que Crella elegans restait isolé et caractérisé seulement par l'absence de microsclères et par l'arrangement de ses pores. En réalité, le genre Cribrella Schmidt doit être scindé, mais c'est d'après la nature et la disposition des spicules des espèces qu'il comprenait que la scission en doit être établie : Cribrella hamigera Schm. est une Ectyonine, type, par ordre de date, d'un genre dont le nom doit être changé pour ne pas faire double emploi et dont la défini- tion aurait besoin d'être précisée; et Cribrella elegans Schm., C. hospitalis Schm. et C. papillosa Schm., intimement alliés entre eux, malgré l'absence de chèles chez le premier, appartiennent à un autre groupe et rentrent dans un genre naturel auquel personne n'avait songé, dans notre genre Yvesia défini comme on vient de le voir. Schmidt entrevoyait si peu cette coupure générique qu'il décrivait encore un autre Yvesia sous le nom de Myxilla ? rubiginosa. Comment, en effet, eût il reconnu un Cribrella dans cette Eponge dont les orifices ne se disposent pas en aires criblées ? Carter, de son côté, fut surtout frappé des caractères extérieurs de son Grayella cyathophora (1869) et ne soupçonna pas l'identité, pourtant très réelle et reconnue plus tard par Vosmaer, de Grayella Cart. et de Cribrella Schm. (pars) ou de Crella Gray. Il ne songea pas davantage à comparer la spiculation de ce type supposé nouveau avec celle d'une Eponge décrite en 1864 par Bowerbank, Halichondria albula. Grayella cyathophora Cart. et Halichondria albula Bwk. sont deux Yvesia. Ce dernier offre même un intérêt tout particulier : son derme est bien armé de styles épineux, conformément à la définition énoncée plus haut, mais son squelette se compose de spicules lisses monactinaux, et cela constitue une véritable exception dont Yvesia Guernei seul nous fournira un autre exemple. Puis viennent, par ordre de date, les Yvesia dura Hansen et Yvesia arctica Hansen, le premier dressé, le second massif, ayant tous deux pour spicules : des oxes épineux dans le derme, des tornotes lisses constituant les fibres squelettiques, et des isochèles tridentés comme microsclères. Hansen (4G) avait placé ces deux Eponges dans le genre Sclerilla de Schmidt. Mais ce genre, avec les deux représentants que Schmidt lui connaissait, Sclerilla filans et 5. texturans, est sujet à caution : on ne saisit pas bien la signification des particularités qui l'ont fait établir et l'on peut même se demander s'il ne s'agissait pas tout simplement d'un développement anormal de kératode dans ces Eponges. Si ce caractère jouit de quelque valeur générique, le genre — 104 — Sclerilla ne doit comprendre que des Eponges possédant des fibres et des membranes sarcodiques épaissies et non pas, par conséquent, les Yvesia dura et Y. arctica; s'il ne porte que sur des monstruosités, ce caractère est sans valeur et le genre ne peut être conservé. On peut encore remarquer que Schmidt n'a décrit que d'une façon succincte la spiculation de Sclerilla filans et de S. texturans et surtout qu'il n'a point indiqué la position de leurs diverses sortes de spicules, de telle sorte qu'il est difficile de dire, au cas où le genre Sclerilla devrait être abandonné, dans quel genre ces deux espèces devraient rentrer et si même elles pourraient rester inscrites l'une auprès de l'autre. Les huit autres espèces sont nouvelles et font partie des collections de S. A. le Prince de Monaco : l'une d'elles, Yvesia pedunculata, recueillie dans la campagne de 1886, provient delà côte septentrionale de l'Espagne; une autre, Yvesia Guernei, a été rencontrée en 1886 sur la côte septentrionale de l'Espagne, et, en 1887, au large de Terre-Neuve ; les six autres, Yvesia Hanseni, Y. linguifera, Y. Ridleyi, Y. per- tusa, Y. Richardi et Y. fallax vivent aux Açores. ESPÈCES NOUVELLES du G. Yvesia CARACTÈRES EXTÉRIEURS SPICULES DU DERME SPICULES DU SQUELETTE MICROSCLÈRES I. Eponge ovoïde, longuement pédicellée styles épineux tornotes lisses isochèles 0 Y. fallax E. massive, irrégulière styles épineux tornotes lisses isochèles 3. E. revêtante, sans papilles styles épineux tylotes lisses sigmates et isochèles 4- E. noirâtre, molle, revêtante styles épineux tylotes lisses isochèles 5. E. en plaques épaisses, à papilles larges, coniques styles épineux styles lisses sigmates 6. E. encroûtante tornostrongyles épineux tylotes lisses, sauf aux extrémités nuls 7- E. revêtante, à papilles nombreuses oxes épineux tornotes lisses isochèles 8. E. semi-bulbeuse, à papilles linguiformes oxes épineux strongyles lisses isochèles C'est probablement le derme détaché d'un Yvesia que Hansen (4©, p. 4) décrit sous le nom de Reniera membranacea n. sp. Sa minceur, ses papilles coniques rappellent le derme de Yvesia Guernei, mais ses spicules, oxes épineux, écartent toute velléité d'identification. Yvesia linguifera, lui, possède des oxes épineux dermiques, — io5 — mais c'est une toute petite Eponge et ses papilles sont longues et linguiformes. Quant à Yvesia pertusa, il est pourvu de microsclères qui n'auraient point échappé à Hansen. Peut-être reconnaîtrait on encore d'autres Yvesia si l'on reprenait l'étude métho- dique des Myxilla décrits. Comme on a jusqu'ici placé dans ce genre SEctyonince les espèces les plus disparates, et par exemple les Lissodendoryx dont il était question plus haut, on peut s'attendre à y retrouver d'autres Esperellinœ. Yvesia pedunculata, n. sp. (PI. v, fig. 6, et PI. x, fig. 17) Campagne de 1886 : Stn. 60, profondeur 3oo mètres; sable, gravier, roche. Deux échantillons pédoncules. Le plus grand (PI. v, fig. 6) atteint 6 centimètres de longueur dont 5 appartiennent au pédoncule grêle, divisé à sa base; le corps ovoïde, blanc, lisse, se termine par un petit oscule. Le plus petit mesure en tout un centimètre de longueur, dont un quart seulement affecté au pédoncule. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tornotes lisses (PI. x, fig. i7a), droits, fascicules, longs de 43o [* et larges de 6 [*, constituant la charpente interne. 2. Styles épineux (PI. x, fig. i7b) du derme, courts, gros, à épines fortes et espacées; longueur 1 1 5 (/., largeur 8 jx. II. Microsclères : 3.Isochèles (PI. x, fig. 17e) palmés, tridentés, longs de 20 (*, assez abondants dans le derme et sur les parois des canaux. Yvesia Guernei, n. sp. (PL m, fig. 7 et PI. x, fig. 16) Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Un fragment. Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Deux spécimens, probablement deux fragments d'un même individu. Eponge blanchâtre, en plaques larges, épaisses d'un centimètre environ, recueillie sans son support (PI. m, fig. 7). Derme mince, presque sans adhérence au choanosome, et s'élevant de place en place en papilles coniques, arrondies, larges, dont la portion terminale froncée se colore en jaune vif. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Styles du squelette lisses, robustes, longs de 53o [/., portant pour la plupart à leur base un petit mucron (PL x, fig. i6a), rappel du type diactinal des mégasclères squelettiques des autres Yvesia. 2. Styles ou subtylostyles épineux (PI. x, fig. i6b) du derme, courbés, fortement épineux, longs de 3oo y. et larges de 9 (a. II. Microsclères : 3. Sigmates (PI. x, fig. 16e), peu nombreux, longs de 33 \l. Les échantillons de Terre-Neuve servent de type à cette description. Quant à l'Eponge des côtes d'Espagne, bien plus petite, elle semble dépourvue de papilles ; sa 14 — io6 — spiculation est en toutes proportions plus faible (styles lisses = 35o (/. de long sur 7 de large, styles épineux = 200 \t de long sur 7 de large) et ses styles squelettiques ne portent pas de mucron. Nous avons affaire là à deux variétés de la même espèce, sinon même à deux espèces distinctes. Yvesia fallax, n. sp. (PI. vi, fig. i3 et PI. x, fig. 14) Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal) ; profondeur i3om ; gravier, sable et coquilles brisées. Un seul représentant sur une Algue. Cet Yvesia possède les mêmes éléments de spiculation que Y. pedunculata, mais avec des dimensions généralement plus faibles ; il affecte en outre des caractères extérieurs tout différents. Il est à peu près à Y. pedunculata ce que Y. artica Hansen est à Y. dura Hansen. Eponge de petite taille ( 8mm cubes de volume), massive sans papilles ni pédicelle ; surface irrégulière; couleur jaunâtre. Spiculation. — I. Mégasclères : 1 . Tornotes(Pl. x, fig. i4a) lisses du squelette, droits, longs de 265 \j.. 2. Styles (PI. x, fig. i4h) épineux du derme, courbés, n'atteignant que 83 jj. de longueur. II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. x, fig. 14e) tridentés, longs de 17 \j.. Yvesia Hanseni, n. sp. PI. vi, fig. 9a et PI. x, fig. i3) Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454"; fond de gravier ferrugineux. Un seul individu. Toute petite Eponge blanchâtre, étendue comme une bande étroite sur un fragment de Lithistide indéterminable et adossée à une valve de Lima (PI. vi, fig. ga). Surface égale, sans papilles. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylotes (PI. x, fig. i3a) lisses, à renflements peu accentués, longs de 23o [/., fascicules, comme de coutume. 2. Subtylostyles (PI. x, fig. i3b) épineux du derme, longs de 180 [/.. II. Microsclères : 3. Sigmates (PL x,fig. i3d) abondants, longs de 40 ja. 4. Isochèles (PI. x, fig, i3c) tridentés, moins nombreux, longs de 20 (/.. Outre ces microsclères, je vois, assez abondants par places, de très petits euasters (PI. x, fig. i3e), de 4 à 5 \j. seulement de diamètre. Je n'ose affirmer qu'ils appartiennent à Y Yvesia; peut-être proviennent-ils du Lithistide qui lui sert de support ? — 107 — Yvesia Richardi, n. sp. (PI. x, fig. i5) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736™. Un échantillon revêtant, sur une pierre, avec Suberotelites mercator ?, Spirastrella aculeata, Gellhis macrosigma et Joyeuxia viridis. Eponge noirâtre, molle, mince, atteignant à peine un centimètre carré d'étendue. La couleur est due à des cellules sphéruleuses brunes. Yvesia Richardi diffère de Y. Hanseni par ces caractères et aussi par l'absence complète de sigmates dans ses membranes, enfin par les dimensions relatives des spicules. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylotes (PI. x, fig. i5a) lisses du squelette, fasci- cules, à têtes bien marquées, longs de 35o \l. 2. Subtylostyles (PI. x, fig. i5b) épineux du derme, robustes, mais, en revanche, un peu plus espacés que d'ordinaire, longs de 33o y.. II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. x, fig. i5c) palmés tridentés longs de 3o f*. Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à M. le Dr Jules Richard, Conservateur des collections de S. A. le Prince Albert de Monaco. Yvesia Ridleyi, n. sp. (PI. X, fig. 12) Campagne de 1888 : Stn. 22g, profondeur 736™. — Un échantillon sur une pierre avec Esperiopsis prœdita, Halichondria pachastrelloides, Chondrilla nucula, Desma- cidon tiinicatum, etc. C'est encore une toute petite Eponge encroûtante, sans caractères extérieurs intéressants. Mais sa spiculation en fait une espèce bien caractérisée. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylotes (PI. x, fig. i2a) à tige lisse, à renflements terminaux couverts de petites épines, longs de 21 5 ja et larges de 6 ;;.. 2. Tornostron- gyles(P\. x, fig. i2b) épineux du derme, gros et courts, brusquement courbés en leur centre; longueur i5o [x, largeur 10 y.. Pas de microsclères. Yvesia pertusa, n. sp. (PI. iv, fig. io et PI. x, fig. 18) Campagne de 1888 : Stn. 23q, profondeur 454"' ; gravier ferrugineux. Un spécimen sur un Isops pachydermata. Eponge blanche, très mince, revêtante (i3mm carrés d'étendue). Sa surface ne porte pas moins de trente papilles dont beaucoup se présentent comme de petites éminences en apparence imperforées ; quelques unes, plus grandes, hautes de omm 7, sont cylindriques, largement ouvertes et mesurent jusqu'à omm 5 de diamètre ; enfin — 108 — au centre, entourée de stries rayonnantes, s'élève une languette mince plus longue que les papilles et atteignant imm de hauteur. Spiculation. — I. Mégasclères : i. Tornotes (PI. x, fig. i8a) lisses, droits, fascicules, longs de 3oo (*, composant exclusivement la charpente du choanosome. 2. Oxes (PI. x, fig. i8b) épineux, courbes, longs de i5o [*, dans le derme. II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. x, fig. 18e) tridentés, longs de 23 [*, assez nombreux. Yvesia linguifera, n. sp. (PI. x, fig. 10 et 11) Campagne de 1888 : Stn. 22g, profondeur 736 mètres. Quatre individus, épars sur la pierre qui porte Yvesia Ridleyi. Yvesia linguifera estime toute petite Eponge, jaunâtre dans l'alcool, semibulbeuse, large d'un centimètre tout au plus. Du milieu de sa surface s'élève une fistule unique, longue et pointue. Trois des échantillons recueillis sont représentés grandeur naturelle dans la figure 10, Planche x. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Strongyles (PI. x, fig. ua) lisses du squelette, droits, longs de 33o [*. 2. Oxes (PI. x, fig. uh) épineux du derme, courbes, longs de i65 \>. en moyenne. II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. x, fig. 11e) tridentés, longs de 28 (a, rares et d'abord inaperçus (ÎOO p. 3i). 2. Sous-Famille Ectyoninœ Genre Myxilla, O. Schmidt Ectyoninœ à spicules du squelette monactinaux épineux formant une charpente que hérissent des styles épineux accessoires épars ; spicules du derme diactinaux (tornotes, strongyles et tylotes) lisses, ordinairement fascicules. Microsclères variables; isochèles habituellement présents. Les styles du squelette souvent ne portent d'épines que vers leur base; les styles qui hérissent la charpente sont plus petits qu'eux, mais, en général, plus couverts d'épines. En ne se laissant pas entraîner à placer dans le genre Myxilla des Eponges non pourvues des deux sortes de styles épineux (c'est-à-dire des Esperellinœ) et en tenant rigoureusement compte de la position relative des mégasclères monactinaux et des mégasclères diactinaux lisses, on aura un genre qui, dans les Ectyoninœ fera le pendant du genre Dendoryx des Esperellinœ. Peut-être lui trouvera-t-on un sous-genre correspondant au sous-genre Lissodendoryx, s'il se rencontre des Myxilla qui, avec des styles lisses pour mégasclères du squelette vrai, possèdent les styles accessoires épineux caractéristiques des Ectyoninœ. On peut déjà affirmer qu'il existe un sous- — 109 — genre qui, par la possession de bipocilles, correspond au sous-genre Iophon; VIsodictya implicita de Bowerbank en est le type, plus parfait qu'on ne le supposerait, car il possède des spicules dermiques, tornostrongyles lisses dont l'auteur n'a pas fait mention. Le genre Myxilla expurgé renferme encore de nombreuses espèces, notamment la plupart des Myxilla de Schmidt et des auteurs et beaucoup d' Hymedesmia de Bowerbank, le genre Hymedesmia proprement dit devant, comme on sait, rentrer dans les Spintharophora (ClavulidaJ . Myxilla PeacM, Bowerbank Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m ; sable, galets, coquilles brisées. Un individu. Les spicules fascicules du derme sont, non pas des tornostrongyles comme dans le type, mais des tornotes grêles. Cependant, comme une de leurs pointes s'arrondit parfois, il est probable que nous sommes en présence d'une simple variété de Myxilla Peachi. Je rappellerai à ce propos que certains individus de Myxilla irregularis (Halichondria irregularis de Bowerbank) possèdent ainsi des tornostrongyles comme mégasclères du derme, à la place des tornotes normaux. Ces variations, importantes à signaler, augmentent singulièrement les difficultés de la spécification. Myxilla radiata, Bowerbank Campagne de 1886 : Stn. 58. Deux échantillons dont l'un sur une pierre, l'autre sur Stryphnus ponderosas. Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal) ; profondeur i3om. Plusieurs échantillons, dont deux sur des pierres, les autres attachés à des Hydraires. Avec ses tornotes lisses à pointes mal marquées et ses deux sortes de styles épineux, squelettiques et accessoires du squelette, Y Hymedesmia radiata de Bower- bank peut être placé sans hésitation parmi les Myxilla. Sur quelques-uns des échantillons dragués par Y HIRONDELLE, sur les plus épais, il faut remarquer l'importance inaccoutumée de la région occupée par les spicules dermiques. Par places, cette région atteint 4 et 5 millimètres d'épaisseur et c'est seule- ment au contact immédiat de la pierre servant de support que le squelette vrai se localise. Or, cette région ne représente pas uniquement l'ectosome, car elle contient des corbeilles vibratiles en abondance, sauf dans sa partie tout à fait externe que limite une pellicule sans spicules. Ainsi le squelette proprement dit de Myxilla radiata reste toujours basilaire, et, lorsque le choanosome de cette Eponge vient à acquérir une épaisseur notable, c'est aux mégasclères de l'ectosome qu'incombe la tâche de lui constituer une charpente complémentaire. I IO Myxilla Pecqueryi1, n. sp. (PL xi, fig. 8) Campagne de 1888 : Stn. 2i3, profondeur i384m; sable vaseux à débris de Ptéro- podes. Blanche, très mince et ne mesurant guère que 5 millimètres carrés de surface, encroûtant une portion de tube de Serpule fixé lui-même à un fragment d'Hexactinel- lide indéterminable, Myxilla Pecqueryi ri 'offre pas le moindre intérêt par ses caractères extérieurs ; mais sa spiculation est très spéciale. Spicnlation. — I. Mégasclères : 1 . Subtylostyles (PI. xi, fig. 8b) du squelette, épineux, longs de 420 [/.; les épines, dont quelques-unes très robustes, n'occupent qu'un tiers environ de la longueur de ces spicules et décroissent rapidement à partir de la base. 2. Subtylostyles (PI. xi, fig. 8e) entièrement épineux, accessoires du squelette, hérissant la charpente, longs de 120 (/.. 3. Strongyles (PI. xi, fig. 8a) du derme, lisses, droits, isodiamétriques, longs de 470 \j. sur 6 y. de large. II. Microsclères : 4. Isochèles (PI. xi, fig. 8d, 8e) quadridentés et, plus souvent quin- quidentés, à tige courbe, longs de 45 y, très nombreux. 5. Chiastosigmates (PI. xi, fig. 8h), à profusion dans les membranes. C'est, comme on sait, une forme nouvelle de microsclères, composée de deux petites tiges courbes qui se croisent en leur milieu en dirigeant leurs concavités du même côté, et qui figurent deux demi-cerceaux chevau- chant l'un sur l'autre ; ces demi-cerceaux, longs de i3 (jl, se terminent par deux boutons minuscules. Genre Pytheas 2, n. g. Au genre Yvesia correspondent dans la sous-famille des Ectyoninœ des Eponges dont est formé le genre Pytheas. Ectyoninœ à spicules du squelette diactinaux (tornotes, strongyles et tylotes) lisses, fascicules, constituant une charpente que hérissent des styles épineux, accessoires, épars; spicules du derme épineux ordinairement monactinaux, s'entrecroisant en toutes directions et s'orientant tangentiellement à la surface de l'Eponge. Microsclères variables; isochèles habituellement présents. Le type du genre est Pytheas ater n. sp., mais il convient d'y joindre une Eponge de Bowerbank, Pytheas (HymedesmiaJ inflatus (V , vol. 3). Pytheas ater, n. sp. (PL 1, fig. 1 et PI. xi, fig. 1) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736™. Un échantillon sur un Polypier arborescent. • Je dédie cette espèce à mon excellent ami M. J. E. Pecquery, professeur au Lycée du Puy. 2 Pytheas, voyageur marseillais du ive siècle avant J.-C. — III — Pytheas ater est une Eponge noire, molle, revêtante, assez étendue; son derme, comme celui des Yvesia, est mince, lisse, et facile à détacher. Spiculation. — I. Mégasclères : i. Tylotes (PI. xi, fig. ia)du squelette fascicules, lisses, droits, à renflements terminaux bien marqués ; longueur 3^5 \j.. 2. Subtylostyles (PI. xi, fig. ib) accessoires du squelette, épars, droits, épineux, mais seulement sur la moitié de leur longueur qui égale 365 {*.. 3. Styles (PI. xi, fig. ic) du derme, entièrement épineux, courbes, longs de 3j5 y.. II. Microsclères : 4. Isochèles (PI. xi, fig. id) tridentés, clairsemés, longs de 3o <-/.. Genre Stylostichon ', n. g. Nous avons vu les Dendoryx différer des Yvesia et les Myxilla des Pytheas par une inversion dans le rôle de leurs spicules monactinaux épineux et de leurs spicules diactinaux lisses. Les Plumohalichondria de Carter ne forment pas un genre homo- gène. Il en est dont les fibres spiculeuses, la charpente véritable, sont faites de mégasclères diactinaux lisses (par exemple Plumohalichondria mammillata Cart.) et dont le derme s'arme de styles épineux. D'autres, au contraire, ont (par exemple Plumohalichondria microcionides Carter, Plumohalichondria plumosa Mont.) leurs colonnes composées de styles épineux, les spicules diactinaux lisses ne servant plus que de soutien à leur derme. C'est probablement à la suite d'une comparaison de cette nature que Ridley et Dendy ont extrait du genre Plumohalichondria la Spongia plumosa de Montagu pour la placer avec doute parmi les Myxilla 2. Mais, qu'on ne s'y trompe pas, cette espèce n'est pas un Myxilla, pas plus, d'ailleurs, que leur Myxilla frondosa, car le caractère générique tiré par Carter de la disposition des spicules du squelette en longues colonnes ramifiées jouit d'une valeur très réelle. Seulement, d'après ce que nous venons de voir, il est nécessaire de pratiquer une coupure dans l'ancien genre Plumohali- chondria. Pour ce faire, il suffit de laisser les espèces à colonnes faites de spicules diactinaux lisses dans le genre Plumohalichondria, dont P. mammillata Cart. est le type, et dont on précisera simplement la définition, et d'admettre pour les autres, à colonnes faites de styles épineux, un genre nouveau, à dénomination significative, le genre Stylostichon. L'on aura ainsi : Genre Plumohalichondria Carter. — Ectyoninœ dont le squelette s'organise en colonnes plumeuses. Les spicules du squelette vrai sont diactinaux lisses. Exemple : Plumohalichondria mammillata Cart. Genre Stylostichon n. g. — Ectyoninœ dont le squelette s'organise en colonnes plumeuses. Les spicules du squelette vrai sont monactinaux épineux. Exemple : Stylos- tichon plumosum Mont., S. frondosum Rdl. et D., S. microcionides Cart., S. Dendyi n. sp. 1 De style et de ortyo; rangée. 2 Myxilla ? plumosa Montagu sp., var. fusifera (»*, p. 145). 112 Les styles épineux accessoires du squelette, hérissant les fibres, se confondent quelquefois par leur forme et par leurs dimensions avec les styles épineux principaux. La disposition des spicules diactinaux lisses dans le derme des Stylostichon ne semble pas toujours former un réseau régulier. Les microsclères sont des isochèles, accom- pagnés parfois de sigmates. Les Stylostichon sont comparables aux Myxilla et les Plumohalichondria aux Pytheas. Stylostichon Dendyi, n. sp. (PI. n, fig. 6 et PI. xi, fig. 9 et io) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3i8m; fond de roche. Un spécimen. Eponge dressée, branchue, à rameaux s'anastomosant entre eux (PI. 11, fig. 6); pas d'orifices distincts ; derme épais ; colonnes longues et fortes dont les terminaisons soulèvent la surface en côtes allongées. Coloration, dans l'alcool, variant, suivant les points, du blanc jaunâtre au violet. Le spécimen est détaché de son support, car il n'est guère admissible qu'un fragment de Bryozoaire calcaire placé à sa base lui en ait tenu lieu. Stylostichon Dendyi ne peut se confondre avec S . frondosnm Rdl. et D. ni par sa forme, ni par sa spiculation. Il se distingue très nettement de 5. plumosum par les dimensions de ses spicules. Enfin, il diffère de S. microcionides par la forme de ses mégasclères du derme et par l'identité de ses spicules du squelette et de ses spicules « échinât ing ». Spiculation. — I. Mégasclères: 1. Styles (P\. xi,fig. ioa)du squelette, constituant les fibres, épineux sur les deux tiers de leur longueur, mais surtout vers leur base, relati- vement courts et gros, longs de 285 \>.; ce sont des spicules en tout semblables à ceux-ci qui hérissent les fibres (PI. xi, fig. 9), et, comme dans S. frondosnm, on ne peut séparer les styles accessoires des styles principaux du squelette. 2. Spicules du derme lisses, typiquement diactinaux, dérivant du tornote, mais avec une extrémité tronquée, ou du strongyle, mais avec un bout légèrement pointu, en un mot, tornostrongyles (PI. xi, fig. iob), droits, à peu près isodiamétriques, longs de 3oo [*, abondants dans le derme et autour des colonnes, en compagnie des microsclères. II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. xi, fig. 10e) tridentés, excessivement abondants, forts, longs de 46 ;-»., c'est-à-dire bien plus grands que ceux de Stylostichon plumosam Mont, et même que ceux de S. plumosum vav.fusiferum Rdl. et D., qui n'atteignent que 1 5 à 20 \i. de longueur. Genre Microciona, Bowerbank Le genre Microciona tient à la fois du genre Myxilla et des genres Plumohali- chondria et Stylostichon ; mais il se distingue du premier par la disposition de ses - u3 — spicules du squelette en colonnes plumeuses, dressées, isolées, et des derniers par la brièveté de ses colonnes. Avec ces colonnes squelettiques courtes, les Microciona sont toujours des Eponges plus ou moins encroûtantes. Ils possèdent ordinairement pour microsclères des isochèles très souvent accompagnés de toxes. Ce sont incontestablement des Ectyoninœ car on y reconnaît des subtylostyles squelettiques, épineux à la base, constituant les colonnes, des subtylostyles accessoires, entièrement épineux, hérissant ces colonnes, enfin des spicules lisses, réservés au derme et appartenant le plus souvent au type monactinal. Microciona spinarcus, Carter Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Un échantillon tapissant les deux faces d'un fragment de Pecten. Colonnes faites de subtylostyles épineux à la base et hérissées, à angle très ouvert, par les subtylostyles entièrement épineux. Toxes de dimensions très variables. Genre Hymeraphia, Carter Les Hymeraphia sont des Ectyoninœ intimement liés aux Microciona. Ce qui les caractérise, c'est la réduction de leurs colonnes à la plus simple expression : ces colonnes, toujours isolées, ne se composent chacune que d'un seul mégasclère monac- tinal, épineux, au moins vers la base, et dressé verticalement. Entre ces rudiments de fibres se dressent, isolés aussi, les spicules accessoires du squelette, mégasclères monactinaux généralement plus courts et plus couverts d'épines que les subtylostyles ou tylostyles principaux. D'habitude, les Hymeraphia n'acquièrent pas une épaisseur notablement plus considérable que la longueur de leurs spicules du squelette. Un derme les limite, dont les mégasclères propres, de type variable, sont toujours lisses. Les microsclères ne diffèrent pas de ceux des Microciona. Hymeraphia tuberosocapitata, n. sp. (PI. xi, fig. 6) Campagne de 1888 : Stn. 22g, profondeur j36m. Un spécimen, parmi d'autres Eponges, sur une pierre. C'est une petite plaque brunâtre, relativement ferme, large d'un centimètre carré, épaisse tout au plus d'un millimètre et demi. Il n'y a guère à parler que de sa spicula- tion dont certains détails montrent quelque originalité. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylostyles (PI. xi, fig. 6a) du squelette, formant les colonnes unispiculées, longs et forts (longueur 65o [/., largeur de tige au-dessous de la tête 28 [>.), isolés, dressés, implantés au contact du support; leur tête seule porte des i5 — 1 14 — épines transformées en gros tubercules arrondis, d'où le nom de l'espèce. 2. Tylostyles (PI. xi, fig. 6b) accessoires du squelette, correspondant aux mégasclères qui hérissent les colonnes des Microciona, des Plumohalichondria, etc., beaucoup plus courts que les précédents (i3o [/. de longueur), mais robustes, entièrement épineux, et, eux aussi, isolés, dressés. 3. Tylostyles (PI. xi, fig. 6e) lisses, du derme, à tête elliptique, à pointe courte, longs de 33o [>.. II. Microsclères : 4. Isochèles (PI. xi, fig. 6d) quadridentés, longs de 25 [/., assez abondants. Hymeraphia minima, n. sp. (PI. xi, fig. 2 et 3) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3i8m; roche. Parasite sur des Disco- der mia ramifera. Petite Eponge jaune, pelliculaire, sans autre épaisseur que la hauteur de ses spicules squelettiques. La figure 3 de la Planche xi montre à un faible grossissement une portion de cette Eponge dans le baume du Canada. Au-dessus des mégasclères épineux dressés, isolés, du choanosome s'entrecroisent les mégasclères lisses de l'ecto- some. Les premiers, pour la plupart, se voient tout à fait de champ ; quelques-uns seulement se trouvent légèrement inclinés, disposition qu'il a paru bon d'exagérer un peu pour rendre le dessin plus intelligible. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylostyles (PI. xi, fig. 2a) du squelette, courts et gros (longueur maxima 110 [a), épineux sur les deux tiers de leur longueur, les épines qui couvrent la tête devenant bien plus robustes que les autres ; il n'existe point de différence appréciable entre les spicules principaux et les spicules accessoires du sque- lette : cela n'a rien d'extraordinaire, car nous connaissons dans d'autres genres de la même sous-famille plusieurs exemples de cette ressemblance des deux sortes de spicules du choanosome entre elles (voy. Stylostichon Dendyi). 2. Strongyles (PI. xi, fig. 2b) du derme lisses, courts (140 (/. de longueur) et grêles (2 \j. à peine de largeur). II. Microsclères : 3. Isochèles (PI. xi, fig. 2e) quadridentés, longs de 18 [/., assez nombreux. Hymeraphia viridis, Topsent Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736™. Un échantillon très mince, hispide par places, encroûtant une pierre sur une étendue de 2 centimètres carrés environ. J'ai décrit cette espèce en 1889 (99) d'après des spécimens provenant du banc de Campêche. L'échantillon recueilli par V Hirondelle ne diffère du type, à proprement parler, que par les dimensions un peu plus fortes de ses mégasclères, un peu plus faibles de ses orthodragmates. Comme dans les autres Hymeraphia, il existe deux ordres de spicules monactinaux épineux, et les longs tylostyles lisses, qui se projettent si souvent à l'extérieur, doivent avoir, en réalité, la signification de mégasclères der- miques ; les orthodragmates sont les seuls microsclères présents. — 1 1 5 — Bien que Y Hymeraphia viridis pris aux Açores ait été décoloré par l'alcool, il est encore possible d'y reconnaître les granules pigmentés qui se conservent si bien dans les spécimens desséchés. Hymeraphia geniculata, n. sp. (PI. i, fig. i3 et PL xi, fig. 4 et 5) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3 i8m; roche. Une Eponge mince, rose dans l'alcool, parasite sur un Bryozoaire rameux. Corbeilles vibratiles (PI. xi, fig. 5) rosées, de taille considérable. Spiculation très lâche et difficile à discerner à cause de nombreux spicules étrangers que l'Eponge incorpore dans sa masse. Par leur constance dans toutes les préparations, les organites suivants paraissent appartenir en propre à l'espèce en question ; ils semblent aussi constituer une charpente conforme au type des Hymeraphia, mais discontinue ; la forme de plusieurs d'entre eux est assez singulière : Spiculation. — I. Mégasclères : 1 . Rhabdostyles (9\. xi, fig. 4d) épineux, à tête courbe mais non spiralée, à canal axial très évident, longs de i5o à 200 [/., pas très nombreux; ils représentent peut-être les spicules principaux du squelette ; ce n'est là cependant qu'une hypothèse, car jamais je ne les ai observés au milieu des spicules suivants. 2. Tylostyles (PI. xi, fig. 4") épineux, longs de io5 (/., plus nombreux, et très nettement disposés comme les spicules squelettiques des Hymeraphia, c'est-à-dire isolés et dressés au contact immédiat du support; ils ont peut-être seulement la signification de spicules accessoires du squelette ? 3. Tornotes (PI. xi, fig. 4b) lisses, très grêles, dans le derme, peu abondants, longs de 25o [*. II. Microsclères : 4. Isochèles (PI. xi, fig. 4e) nombreux, longs de 3o [*, mêlés aux tornotes. 5. Toxes grands et épais, entièrement épineux, tronqués aux deux bouts, et méritant par suite le nom de toxostrongyles (PI. xi, fig. 4e), longs de 160 à 190 p., assez nombreux, ressemblant à ceux de Microciona curvispiculifera Carter (l1?). — Il faut remarquer que, dans les préparations, les rhabdostyles et les toxostrongyles se trouvent toujours ensemble, parmi les corbeilles vibratiles, et sans rapport avec les trois autres sortes de spicules. Pour toutes ces singularités, qu'il était de mon devoir de signaler, il conviendrait de considérer Hymeraphia geniculata comme une espèce critique en attendant qu'on en rencontre un second spécimen. Genre Rhabderemia ', n. g. Eponges revêtantes à charpente squelettique formée de mégasclères en crosse, rhabdostyles, dressés sur le support et isolés espacés. Spicules dermiques ordinaire- ment présents, monactinaux lisses. Microsclères de formes diverses. * faêoo; crosse et scruta isolement. — u6 — Le genre Rhabderemia comprend actuellement trois espèces au moins, dont deux avaient été placées à regret par Carter, leur auteur (14), dans le genre Microciona, à savoir : M. pusilla, que j'ai revue récemment dans un lot d'Epongés du banc de Campêche et dont j'ai complété la description (99), et M. intexta. La troisième espèce, dédiée à M. le Baron J. de Guerne, est nouvelle. Les Rhabderemia possèdent des mégasclères squelettiques de forme particulière et les disposent comme font les Hymeraphia. Ces rhabdostyles sont dans deux cas sur trois, absolument lisses, mais ils se couvrent d'épines espacées dans Rhabderemia intexta, rappelant ainsi les rhabdostyles épineux que nous venons de voir dans Hymeraphia geniculata. Malheu- reusement, les Rhabderemia manquent de spicules monactinaux épineux hérissant la charpente, et, malgré leurs affinités évidentes avec les Hymeraphia, il faudra peut- être les ranger dans une autre famille que celle des Ectyoninœ. Les spicules dermiques, présents dans deux cas sur trois (Carter n'en a pas signalé dans R. intexta), sont des styles lisses, grêles. Quant aux microsclères, ils sont fort intéressants dans les trois espèces connues : Rhabderemia intexta possède des sigmates assez originaux, Rhabde- remia pusilla des sigmaspires et Rhabderemia Guernei, avec des sigmaspires aussi, des organites spéciaux que j'appelle des thranstoxes. Rhabderemia Guernei, n. sp. (PI. xi, fig. 7) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur y36m. Eponge revêtante, mince, violette dans l'alcool. Elle diffère de Rhabderemia pusilla non seulement par sa couleur, mais surtout par l'addition d'une seconde sorte de microsclères, les thraustoxes. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Rhabdostyles (PI. xi, fig. 7% jb) lisses, à crosse bien marquée, longs de 430 [a, larges de i3 \j. au dessous de la crosse, isolés, dressés. 2. Subtylostyles (PI. xi, fig. 7e) lisses, grêles, longs de 100 [/., excessivement abondants, dans le derme et entre les rhabdostyles. II. Microsclères : 3. Thraustoxes (PI. xi, fig. jd), c'est-à-dire oxes deux fois courbés brusquement de manière à ce que les deux pointes soient, en définitive, deux lignes parallèles ; ces spicules, longs de 60 à 65 p., sont très abondants. 4. Sigmaspires (PI. xi, fig. 7e) en tout semblables à ceux de Rhabderemia pusilla, pas très nombreux. Genre Spanioplon ', n. g. Ectyoninœ de par la présence, en tant que spicules de défense interne, de quelques styles épineux, épars au milieu d'un squelette dense composé de deux autres sortes de mégasclères lisses, l'une monactinale, l'autre diactinale. Pas de microsclères. 1 ar.ivwi rare, orcXov arme. — ii7 — Le genre Spanioplon diffère des genres Myxilla et Pytheas par l'absence d'une deuxième sorte de styles épineux, soit squelettique, soit dermique, par l'absence de microsclères, et par la compacité relative de la charpente. Il ne paraît actuellement représenté que par deux espèces : Spanioplon armatura (Hymeniacidon armatura Bowerbank sp.) et Spanioplon fertile n. sp. Spanioplon fertile, n. sp. (PL xi, fig. il) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur y36m. Un échantillon sur une pierre avec Halichondria pachastrelloides, Hymevaphia viridis, Yvesia linguifera, Desmacidon tunicalum, etc. Eponge massive, verdâtre, charnue, à surface lisse, sans orifices apparents, logée dans une anfractuosité de la pierre. Elle mesure 4 centimètres de longueur, 1 centi- mètre 5 de largeur et à peu près autant d'épaisseur. Spiculation. — I. Mégasclères : 1 . Oxes (PI. xi, fig. 1 ia) lisses, longs de 25o (/., excessi- vement nombreux, représentant les spicules principaux du squelette et s'entrecroisant en tous sens pour constituer presque à eux seuls une charpente confuse. 2. Styles (PI. xi, fig. 11e) épineux, accessoires du squelette, longs de 23o [*, peu nombreux, épars, jouant le rôle de spicules de défense interne. 3. Tylostyles (PI. xi, fig. ub) lisses, longs et grêles (450 \l de longueur), peu nombreux, épars, en relation avec les membranes interstitielles, mais nullement localisés vers la surface de l'Eponge. Pas de microsclères. Plocamia microcionides, (Carter) Schmidt Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Deux petits échantillons sur des valves de Térébratule. En réponse aux desiderata exprimés par Ridley (SO, p. 482), je puis dire qu'il n'existe pas de verticilles de styles plus petits autour des grands styles épineux à la base, et que la couleur de l'Eponge est jaune clair dans l'alcool sans que cela tienne à une production de spongine d'union des spicules. — De nouveau, j'ai constaté l'absence de toxes dans cette espèce. Plocamia coriacea, Bowerbank; var. elegans, Rdl. et D. (PL vi, fig. 11) Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal), profondeur i3om; gravier, sable et coquilles brisées. Cette intéressante variété a été décrite par Ridley et Dendy d'après un spécimen unique, jaune pâle dans l'alcool, dragué par le Challenger dans le voisinage des Acores. — n8 — Aux Açores également, Y Hirondelle en a recueilli quatre échantillons. Trois sont dressés et branchus à ramification dichotomique, avec l'extrémité des rameaux renflée subsphérique; surface finement hispide; orifices aquifères invisibles. Le plus bel échantillon (PI. vr, fig. u) atteint 66 millimètres de hauteur et la plus grosse de ses branches mesure près de 3 millimètres de diamètre. L'un de ces trois individus rameux, mort depuis longtemps, est réduit à ses fibres squelettiques et jaune; les deux autres, en excellent état de conservation, sont gris noirâtre dans l'alcool. Le quatrième échantillon, noirâtre dans l'alcool, étendu sur une coquille d'huître, occupe une surface de deux centimètres environ : il est simplement lobé. Il devient impossible de tenir compte désormais de la différence de coloration que Ridley croyait exister entre Plocamia coriacea typique et P. coriacea var. elegans. On peut même se demander, en présence de l'échantillon non branchu des Açores, si la création d'une variété elegans est justifiée et si ce n'est point une Eponge mal développée qui a servi de type spécifique à Bowerbank. Il est naturel que les véritables caractères de Plocamia coriacea se révèlent à mesure que l'on rencontre de nouveaux représentants de cette espèce. Genre Suberotelites, O. Schmidt Des tylostrongyles courts et gros, à épines robustes, constituent la charpente réticulée des Suberotelites. Ces Eponges, ordinairement dressées, ont une structure homogène, c'est-à-dire qu'elles ne présentent pas d'axe solide qui permette de les comparer aux Axinellidœ . Leurs tylostrongyles rappellent les dum-bells des Plocamia malgré la dissemblance de leurs deux extrémités. Aux tylostrongyles s'ajoutent des mégasclères variés, strongyles lisses et droits non saillants (Suberotelites mercator) ou styles lisses et courbes, saillants (Suberotelites demonstrans). Les deux espèces actuel- lement connues sont dépourvues de microsclères. Suberotelites demonstrans, n. sp. (PI. iv, fig. 9 et PI. xi, fig. i5, 16 et 17) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur y36m. Deux petits échantillons blanchâtres, dressés, hirsutes. Le plus gros, claviforme, mesure i5 millimètres de hauteur, 4 millimètres de diamètre de base, g millimètres de diamètre maximum vers le haut. L'autre, conique, n'atteint que 10 millimètres de hauteur, 7 millimètres de diamètre de base et seulement 3 millimètres 5 de diamètre au sommet. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Tylostrongyles (PI. xi, fig. 17e1) épineux, courts et gros, longs de 200 p., larges de i5 ;v., à peu près isodiamétriques ; la tête est à peine renflée mais porte de très fortes épines courbées vers la tige ; la pointe, tronquée, s'arme aussi d'épines robustes inclinées vers la tige ; quant à la tige elle-même, elle — ii9 — est parsemée de crochets plus faibles recourbés tous vers la tête. Ces tylostrongyles indiquent du premier coup qu'il s'agit d'un Suberotelites. 2. Styles (PI. xi, fig. iyb) lisses, courbes, dont la longueur variable dépasse fréquemment 1 millimètre; ils s'insèrent sur le réseau squelettique (PI. xi, fig. 16) et ornent la surface de bouquets plus ou moins épanouis (PI. xi, fig. i5). Pas de microsclères. Suberotelites demonstrans diffère de 5. mercator sur deux points principaux : il est hispide et non pas lisse; il possède, avec les tylostrongyles épineux, des styles lisses qui font longuement saillie au dehors. Par ces caractères, il nous révèle les affinités du genre Suberotelites, dont la place restait jusqu'à présent incertaine. Ne voit-on pas dans les Plocamia, comme dans S. demonstrans, la masse de l'Eponge faite de mégasclères épineux, tronqués, disposés en un réseau sur les mailles duquel s'implantent de grands styles qui hérissent la surface générale? Les Suberotelites doivent donc être proches parents des Plocamia. ? Suberotelites mercator, O. Schmidt. Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736m. Un fragment. — Stn. 247, profon- deur 3i8m; roche. Deux fragments (?). Les deux fragments de la station 247 sont brunâtres, dépouillés de leur derme et réduits à leur charpente de tylostrongyles épineux. L'un, haut de i5 millimètres, est marqué de trois côtes longitudinales ; l'autre, claviforme, ne mesure que 9 millimètres de haut. Le mauvais état de la surface ne permet pas de décider s'il s'agit de deux Suberotelites mercator ou de deux échantillons de toute autre espèce. Quant à l'échantillon de la station 229, c'est avec hésitation que je le rapporte à l'espèce S. mercator. Peut-être devrait-il servir de type à un troisième Suberotelites car il est totalement dépourvu des longs mégasclères isodiamétriques lisses signalés par Schmidt. Remarquons cependant que, avec ces mégasclères, le spécimen type de 5. mercator est une Eponge lisse ("S S, p. 12 et pi. 11, fig. i5). C'est aussi la base d'une Eponge lisse que j'ai sous les yeux; elle est blanchâtre, ferme, mais spongieuse, dressée, et figure un tronc de cône haut de 3 millimètres, revêtu d'une membrane anhiste, pseudo-cuticule comme on en trouve à la surface des Cliones, entre les papilles. Les seuls spicules présents sont des tylostrongyles épineux. Mais il resterait à savoir si les strongyles lisses observés par Schmidt sur 5. mercator appartenaient en propre à cette Eponge car ils se rattachent, on en conviendra, à un tout autre type que les mégasclères accessoires de S. demonstrans. IV. Famille AXINELLID^E Hymeniacidon caruncula, Bowerbank Campagne de 1888 : Grève de la baie Pim à Fayal, Açores. Fragments nombreux. — 120 Hymeniacidon sp ? Campagne de 1886 : Stn. 60, profondeur 3oom; sable, gravier, roche. Une petite Eponge sans caractères saillants, massive, globuleuse, large de i3 mil- limètres sur 8 de haut, assez ferme, grisâtre. Styles = 41 5 [>. de long sur 5 \j. de large. Phakellia ventilabrum, (Johnston) Bowerbank Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Quatre échantillons, dont deux de petite taille. Phakellia ventilabrum, var. connexiva, Ridley et Dendy Campagne de 1886 : Stn. 5g, profondeur 248™; sable fin. Un large fragment. Habitat. — Côtes du Brésil, îles Malouines, Nord de l'Espagne. Tragosia Hirondellei, n. sp. (PI. vi, fig. 7, et PL ix, fig. 5) Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. L'une des plus grosses difficultés auxquelles on se heurte actuellement en Spongo- logie réside, sans contredit, dans la détermination des grandes Eponges plates, en lames dressées ou en cornet, et sans microsclères, dont le nombre devient de jour en jour plus considérable. Elles appartiennent certainement à plusieurs types qu'on ne sait pas encore bien distinguer. Vosmaer tend à n'admettre aujourd'hui dans le genre Phakellia que des Eponges plates possédant des spicules flexueux, à en rejeter, par suite, des espèces telles que Phakellia flabellata Rdl. et D., Phakellia Boxverbanki Vosm., etc. C'est une sélection qui ne simplifie pas les choses autant qu'il serait désirable, car les Phakellia, compris de cette façon, sont loin d'offrir tous le même agencement de leurs spicules : ainsi P. ventilabrum, le type du genre, possède des fibres spiculeuses fort nettes, qui autorisent pleinement le rapprochement des Phakellia et des Axinella; P. Hiron- dellei, au contraire, présentant une structure rénieroïde, serait totalement dépourvu de ces axes fibreux. Il semble préférable de s'en tenir au système de Ridley, qui accorde au genre Phakellia un sens beaucoup plus large et groupe ensemble les Eponges lamelliformes à longues fibres squelettiques sans rechercher si les mégasclères sont flexueux ou bien droits, ou légèrement courbés, ce qui peut, après tout, n'être qu'un caractère de mince valeur générique. 121 — D'après cette manière de voir, l'Eponge que j'appelais d'abord Phakellia Hirondellei n'est pas un Phakellia, malgré la flexuosité de ses mégasclères. On n'a guère de choix pour la faire rentrer dans la classification adoptée. Le genre Tragosia, réservé à l'origine aux Eponges en entonnoir (ou aplaties, c'est tout un) pourvues à la fois de tylostyles et d'oxes, englobe maintenant les Tragosia vrais, les anciens Cribrochalina et d'anciens Phakellia sans fibres squelettiques nettes. C'est dans ce genre qu'il y aurait certainement lieu de pratiquer des coupures; mais la chose n'est point aisée. C'est à lui que, provisoirement, il convient de rapporter l'Eponge qui nous occupe ici. Remarquons qu'il n'y a, pour le moment, aucun inconvénient à laisser ce genre parmi les Axinellidœ : son hétérogénéité même nous y invite. Tragosia Hirondellei est une Eponge blanchâtre, plate et mince, haute et large, ne paraissant pas s'enrouler en oublie ni en entonnoir. Il en a été recueilli de nombreux échantillons, tous à l'état de fragments, quelques-uns fort beaux néanmoins (PI. vi, fig. 7). Le plus grand mesure 3o centimètres de largeur, 1 1 centimètres de hauteur maxima et, tout au plus, 6-7 millimètres de plus grande épaisseur. Les bords sont très minces. La surface est égale, veloutée. Sur les deux faces s'ouvrent une multitude de petits orifices aquifères sans distinction de pores ou d'oscules. Les spicules, de grande taille, ne se disposent nullement en fibres solides, mais constituent un réseau friable. Spiculation. — Mégasclères longs et très flexueux, de formes variées passant les unes aux autres, styles, oxes et strongyles (PI. ix, fig. 5); ils atteignent 1 millimètre 5 de longueur et 25 p. de largeur. Axinella erecta, (Carter) Ridley et Dendy Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur i2Ô7m. — Cinq spécimens sur des pierres. Campagne de 1888 : Stn. 22g, profondeur 736™. Un spécimen avec d'autres Eponges sur une grande pierre. — Stn. 234, profondeur 454"; gravier ferrugineux. Un spécimen sur un caillou. Il s'agit de l'ancien Hymeraphia vermicalata var. erecta de Carter, dont Ridley et Dendy ont fait Axinella erecta. Cette Eponge jouit d'une vaste distribution géographique, mais elle n'avait pas encore été signalée aux Açores, ni à Terre-Neuve. Axinella egregia, Ridley (PI. m, fig. 10) Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Quatre échantillons. Bien que Ridley ait appelé cette Eponge Phakellia egregia, il n'est pas douteux qu'elle appartienne en réalité au genre Axinella; lui-même, d'ailleurs, dans une comparaison, la rapprochait à' Axinella cinnamomea Schmidt. 16 122 — C'est à la pointe extrême de l'Amérique du Sud que YAlert avait recueilli le type de l'espèce. U Hirondelle a dragué quatre échantillons $ Axinella egregia sur la côte des Asturies. Assurément, ces deux localités sont fort éloignées l'une de l'autre, mais on connaît des exemples encore plus frappants de la vaste dispersion géogra- phique de certaines Eponges, et il en a été signalé plusieurs dans ce Mémoire même. Les oxes sont un peu plus grands dans les Axinella egregia de la Province lusitanienne que dans le type. C'est la seule différence que j'aie pu découvrir. Pour le reste, je retrouve un axe fort, formé de styles cimentés fskeleton axis typically axinellidj; perpendiculairement à cet axe, des colonnes de styles s'élargissant vers la périphérie et faisant saillie, d'où l'irrégularité de la surface; des oxes solitaires reliant entre eux les bouquets de styles, parallèlement à l'axe (horizontal bars of single spiculesj; enfin, un derme sans spicules limitant l'Eponge. Il n'est pas jusqu'à la couleur dans l'alcool (yellowish xvhite in spiritj, la courbure des styles vers leur quart antérieur et la forte courbure médiane des oxes (sharply bent, tapering to sharp ■points) qui ne se retrouvent. Quant à la forme générale, je crois bien la reconnaître aux descriptions de Ridley; malheureusement Axinella egregia n'a point été figuré. La figure 10, Planche m, comblera cette lacune et facilitera l'accord des zoologistes. Axinella flustra, n. sp. (PI. ii, fig. 5 et PI. xi, fig. 18) Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Deux échantillons. Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3i8m; roche. Deux échantillons. Eponge pédicellée à rameaux aplatis, situés dans un même plan (PI. 11, fig. 5); surface hispide, orifices invisibles, couleur gris jaunâtre, consistance tenace, structure assez compacte, épaisseur n'excédant pas 1 millimètre. Le pédicelle est court et ferme; les rameaux, larges, très flexibles, sont comme tronqués au sommet. L'aspect général rappelle assez bien celui d'un Flustra. Le plus bel échantillon mesure environ 5 centi- mètres de hauteur et à peu près autant de largeur maxima. Squelette (PI. xi, fig. 18). — L'axe n'est point cylindrique comme dans la plupart des Axinella, mais comprimé et très développé; il est composé d'oxes assez grêles, très nombreux, qui s'entrecroisent en tous sens; de la spongine réunit ces spicules, mais dans des proportions fort variables suivant les échantillons et quelquefois assez faibles pour laisser douter de sa présence. Autour de l'axe, la zone charnue contient d'autres oxes plus robustes, assez peu nombreux, disposés parallèlement à la surface. Enfin, sur l'axe même prennent insertion des styles lisses qui font saillie au dehors et rendent la surface plus ou moins hispide suivant leur longueur moyenne, qui varie avec les individus. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes composant l'axe, longs de i85 y., larges de — 123 — 7 [L- 2. Oxes de la chair, plus robustes, courbés plus ou moins suivant les individus, longs en moyenne de 255 \t et larges de i3 jx. 3. Styles déterminant l'hispidation, tantôt longs, tantôt assez courts, inégaux dans un même individu et atteignant 870 p de longueur sur 16 \j. de largeur vers la base. Raspailia stuposa, Montagu Campagne de 1886 : Stn. 53. profondeur i35m; sable gris, coquilles, roches. Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Cette Eponge appartient bien au genre Raspailia Nardo (i833), mais son nom spé- cifique est, par droit de priorité, celui que Montagu lui a donné en 1814. Le Raspailia stelligera de la Méditerranée, décrit par Schmidt en 1862, faisait double emploi, Raspailia stuposa étant une espèce cosmopolite. On a longtemps confondu avec Raspailia stuposa Mont. Raspailia rigida Montagu : ce sont deux espèces distinctes. Raspailia? rigida Rdl. et D. (S'a, p. 191) n'a rien de commun avec elles, ses auteurs doutant même s'il s'agit réellement d'une Axinellide. Raspailia (Syringella) humilis, n. sp. (PL v, fig. n, et PI. xi, fig. 20) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3i8m : roche. Quatre spécimens. C'est Ridley qui a introduit Ç9M.) dans le genre Raspailia le sous-genre Syringella d'après Raspailia syringella O. Schm. (S1?), mais en négligeant, avec raison, le caractère de l'oscule observé sur ce type. Les Syringella sont des Raspailia dépourvus de spicules monactinaux épineux ce echinating » et de microsclères. L'Eponge qui nous occupe ici est un Raspailia par son port et par sa structure; elle fait évidemment partie du sous-genre Syringella, car elle ne possède qu'une seule sorte de spicules, des tylostyles lisses. Elle se rapproche beaucoup de Raspailia (Syringella) australiensis Rdl. ; cependant, à en juger par les quatre échantillons recueillis, elle en diffère à première vue par l'exiguïté de sa taille. Raspailia (Syringella) humilis est rameux, jaune dans l'alcool ; le derme épais, dépourvu de spicules propres, est seulement traversé par ceux qui déterminent l'hispi- dation longue mais lâche de la surface; les orifices sont complètement invisibles. Le plus bel échantillon (PI. v, fig. 11) atteint tout au plus trois centimètres de hauteur; il porte trois branches qui marquent une tendance à se bifurquer ; le diamètre de ces rameaux n'excède pas 1 millimètre 5. L'axe est solidement constitué par des tylostyles longs de 61 5 (/., larges de 26 \t au-dessous de la tête, soudés entre eux par du kératode; sur lui s'insèrent à angle droit les tylostyles de projection, un peu plus longs que les autres. La tête de tous ces spicules se développe tantôt à l'extrémité et tantôt à quelque distance de leur base (PI. xi, fig. 20). — 124 — Raspailia (Syringella) falcifera, n. sp. (PL vi, fig. 6 et PI. si, fig. 19) Campagne de 1888 : Stn. 233 (entre Pico et San Jorge); profondeur i3oom; vase et sable. Un spécimen gris, rameux, à branches ascendantes reliées par des anastomoses transversales (PI. vi, fig. 6). Le qualificatif clathrata eût parfaitement convenu à cette Eponge, mais cette dénomination a déjà été appliquée à un Syringella. L'épithète choisie a trait à une particularité des spicules. Raspailia falcifera possède deux sortes de mégasclères, mais il manque, comme les autres Syringella, de spicules monactinaux épineux et de microsclères. Son axe est constitué par de très gros styles lisses que cimente du sarcode ; il s'en dégage tout autour une assez forte proportion de ces mégasclères, dont les pointes, saillantes à l'extérieur, produisent l'hispidation fine et serrée de la surface. Ces grands styles dépassent notablement un millimètre de longueur et leur tête mesure 40 [* de largeur. Ce qui frappe, c'est la forme de leur pointe, qui est à la fois recourbée en faulx et oblique sur la tige, comme si elle éprouvait une tendance à s'enrouler en spirale (PI. xi, fig. 19*). Je ne pense pas qu'il faille tenir pour un simple caractère individuel cette particularité observée dans toutes les régions de la longue Eponge; les anomalies individuelles qu'on est accoutumé à rencontrer portent sur l'acuité des pointes des oxes, sur les déplacements et les variations de taille de la tête des tylostyles, sur la base tronquée ou mucronée des styles, sur la suppression d'une des pointes des tornotes, etc., jamais elles n'atteignent un si haut degré de complication, et rarement elles ont cette constance dans un individu donné. Les spicules de la seconde sorte sont des tylostyles lisses, beaucoup plus petits, mais de taille fort variable (400 à 600 \j. de longueur), à tête bien marquée (PI. xi, fig. i9b), qui se disposent en bouquets autour des styles de projection. Thrinacopliora ? spissa, n. sp. (PI. vi, fig. 12 et PL ix, fig. 9) Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3i8m; roche. Jusqu'à présent, les genres Tedania et Trachytedania, dans les Heterorrhaphidœ, et le genre Thrinacopliora, dans les Axinellidœ, sont les seuls qui ne possèdent que des trichodragmates pour microsclères. De là, la difficulté de classer l'Eponge dont la fig. 9, PI. ix, représente la spiculation. D'un côté, il est impossible de la rapprocher des Tedaniinœ, Eponges molles, toujours pourvues de mégasclères de deux types et localisés. De l'autre, il est bien hasardeux d'en faire un Thrinacopliora, car elle n'a que des oxes pour mégasclères, et ces oxes constituent un squelette ferme, il est vrai, mais sans axe distinct, et plutôt — 125 — comparable à celui des Halichondria solida, H. pachastrelloides, etc. Il semble qu'il y ait nécessité d'établir, d'après elle, dans les Hcterorrhaphidœ, un genre nouveau caractérisé par la structure halichondrioïde et par la spiculation composée seulement d'oxes et de trichodragmates. Je n'ai reculé devant cette tâche qu'en raison du mauvais état de l'unique échantillon recueilli. C'est un fragment brunâtre, de forme massive et non rameuse, au contraire des Thrinacophora funiformis Rdl. et D. et T. cervicdrnis Rdl. et D.; il est long de 19 mil- limètres, large de 14 et haut de 10- 1 3. Surface rugueuse, empâtant des corps étrangers. Structure compacte et ferme, sans axe visible. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes (PI. ix, fig. ga) robustes, plus ou moins courbes, à pointes souvent atténuées, longs de 5oo [/., larges de 24 \j.. II. Microsclères : 2. Trichodragmates (PI. ix, fig. 9b), excessivement nombreux, sinueux, de longueur variable (en moyenne i5o-i6o \j). — 126 — II. Sous-Ordre Spintharophora I. Section Aciculida I. Famille EPALLACID^E Dorypleres incrustans, n. sp. (PI. IX, fig. 21 ) Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal) ; profondeur i3om; gravier, sable et coquilles brisées. Un échantillon. C'est une Eponge blanche, translucide, étendue à la face interne d'une valve de Vénéricarde et couvrant d'une sorte de voile tout un groupe de tubes de Serpules. Ce ne peut être, contrairement à ce que j'avais d'abord supposé IOO. p. 68), une espèce du genre Epallax, car les oxes ne se disposent pas en fibres cimentées par de la spongine. C'est plutôt un Dorypleres, surtout si, comme il est présumable, les tylotoxes signalés dans Dorypleres Dendyi sont des spicules étrangers à cette Eponge. La définition du genre Dorypleres donnée par Sollas convient d'ailleurs parfaitement à Dorypleres incrustans. La structure ne diffère pas de celle des Hymedesmia; les asters, excessivement abondants, forment la majeure partie de la masse totale ; les oxes sont isolés ou obscurément groupés. Pas d'orifices visibles. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes (PI. ix, fig. 2ia) de longueur fort variable (depuis i65 [j. jusqu'à 535 [/.), assez grêles, courbés, et, pour la plupart, couverts de petites épines à leurs deux extrémités. II. Microsclères : 2. Asters (PI. ix, fig. 2ib) semblables à ceux de Hymedesmia spinatostellifera de Carter, mais avec moins de rayons; ces rayons, épineux vers leur extrémité libre, mesurent 14 >j. de longueur. II. Famille STYLOCORDYLID^E Pas de représentant dans les collections de Y Hirondelle. III. Famille TETHYID^ Pas de représentant dans les collections de Y Hirondelle. — 127 — II. Section Clavulida I. Famille SPIRASTRELLIDvE Hymedesmia stellivarians , Carter Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal) ; profondeur i3om; gravier, sable et coquilles brisées. Sur un fragment de coquille. Spirastrella aculeata, n. sp. (PI. VIII, fig. 10) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736m. L'espèce Spirastrella aculeata a pour spécimen type une petite Eponge blanchâtre, à surface lisse et égale, revêtant sur une pierre une surface d'un centimètre carré tout au plus. La structure est bien celle des Spirastrella; l'écorce contient une alignée de spinispirules serrées, longues de 45 \j. et dont les épines se terminent toutes par un petit bouton (PI. vin, fig. iob). Dans l'intérieur se trouvent les mégasclères fascicules du squelette, d'un type tout à fait anormal par rapport aux autres Spirastrella connus. Dans la règle, les mégasclères des Spirastrella sont monactinaux, styles ou tylostyles. Spirastrella aculeata fait exception et ne produit pour mégasclères que des tornotes lisses à pointes très effilées (PI. vm, fig. ioa), longs de 340 y. en moyenne. C'est cette singularité qui lui a valu son nom. Je ne pense pas, étant données les affinités des Spirastrella entre eux, qu'il y ait lieu d'établir une coupure générique nouvelle ni de placer S. aculeata parmi les Aciculida. On connaît pareillement des Latrunculia à mégasclères diactinaux (L. corticata Cart., L. purpurea Cart., L. acerata Rdl., et D.) : les exceptions fourmilleront toujours dans nos classifications. Latrunculia biannulata, n. sp. Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736m. Un spécimen sur une pierre. J'ai d'abord été tenté de rapporter à l'espèce Latrunculia cratera de Barboza du Bocage cette petite Eponge revêtante, longue de i5 millimètres, large de 8 millimètres et épaisse de 1 à 2 millimètres, de couleur café au lait, à surface lisse portant des papilles cylindriques à peine proéminentes et relativement nombreuses. Cependant ses papilles, excessivement petites, ne rappellent que vaguement celles de L. cratera, et puis, ses discastres ne possèdent que deux anneaux épineux, au lieu de trois, autour de leur tige, sans compter, cela va de soi, la couronne des deux renflements terminaux. Il semble donc bien que nous ayons affaire à une espèce différente. — 12* Les mégasclères de Latrunculia bianmdata sont des styles lisses, parfaits ; cela empêche toute confusion avec un certain nombre de Latrunculia déjà connus, qui sont pourvus d'oxes (voy. plus haut). Les discastres ne ressemblent ni à ceux de L. apicalis Rdl. et D., ni à ceux de L. triloba Schm., ni à ceux de L. Bocagei Rdl. et D., L. brevis Rdl. et D., etc. : ils n'ont, comme il a été dit, que deux anneaux épineux, et leurs extrémités, semblables et sensiblement égales entre elles, sont chargées d'épines de même taille que celles des anneaux. Latrunculia insignis, n. sp. (PI. VIII, fig. I I ) Campagne de 1888 : Stn. 229, profondeur 736™. Un spécimen, sur une pierre. Petite Eponge blanchâtre, mince, revêtante, lisse, munie de quatre papilles coniques, pointues, relativement longues (PI. vin, fig. 1 ia). Elle est surtout caractérisée par la possession d'une sorte de spicules tout à fait particulière dont il a été déjà parlé p. 5 et que j'appelle des amphiclades. Ses discastres sont aussi plus richement ornés que ceux des autres Latrunculia, et ses mégasclères monactinaux eux-mêmes attirent l'attention par un renflement de leur tige à peu près constant, mais diversement situé. La disposition des mégasclères monactinaux et des discastres est celle que l'on observe dans tous les Latrunculia. Quant aux amphiclades, ils traversent isolément l'écorce de place en place et font assez longuement saillie au dehors. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Subtylostyles (PI. vin, fig. 1 ib) lisses, fascicules, longs de 325 \j. et larges de 6 \). ; ils présentent un renflement toujours éloigné de leur base. 2. Amphiclades (PI. vin, fig. 1 ic) longs de 2i5 \>. en moyenne et larges de 10 [/.; les deux extrémités, dilatées, se découpent en pointes rayonnantes couvertes de très petites épines ; quelquefois la tige elle-même, normalement lisse, porte une ou deux pointes ainsi finement épineuses. Les amphiclades en place sont épars; l'une de leurs extré- mités est exserte, l'autre plonge dans le choanosome. II. Microsclères : 3. Discastres (PI. vin, fig. 1 id) longs de 55 [/.; ils n'ont que deux anneaux et leurs extrémités sont semblables et sensiblement égales entre elles; les pointes de ces anneaux et de ces extrémités se couvrent aussi de très petites épines. II. Famille SUBERITID^E 1 . Sous-Famille Suberitiisle Suberites ficus, (Johnston) O. Schmidt Campagne de 1886 : Stn. 40, 46 et 58. Campagne de 1887 : Stn. 85. Echantillons nombreux. — 129 — L'HIRONDELLE n'a pas recueilli cette Eponge en dehors du Golfe de Gascogne. Mais je suis en mesure d'affirmer qu'elle vit beaucoup plus au Sud dans l'Atlantique, car M. E. Chevreux m'en a récemment communiqué deux spécimens pris au chalut par 25 mètres de profondeur sur la côte du Sénégal, entre Dakar et Rufisque. Suberites carnosus, (Johnston) Ridley Campagne de 1886 : Stn. 59, profondeur 248m; sable fin. Deux individus. Suberites elongatus, Ridley et Dendy (PI. 1, fig. 7) Campagne de 1886 : Stn. 59, profondeur 248™; sable fin. Un individu. — Il ressemble à s'y méprendre à l'Eponge que Schmidt a décrite et figurée en 1880 (§58) sous le nom de Barsalina muta Schm. (varietas). Ridley et Dendy ont émis des doutes au sujet de la parenté de Bursalina muta Schm. 1875 et de ce B. muta (varietas). Le vrai Bursalina muta ne serait, à leur avis, qu'un double de Quasillina brevis (Bwk.) Norman; quant à la prétendue variété, qui habite le Golfe du Mexique, il leur paraît impossible de dire si c'est ou non un Quasillina. Si la ressem- blance que je crois découvrir, entre elle et l'Eponge de VHirondelle dont il est maintenant question, est réelle, je serais porté à admettre qu'il s'agit de deux Suberites elongatus. Malheureusement, Schmidt, pour ne pas endommager son unique échan- tillon, n'a pu se résoudre à l'inciser et l'on ignore s'il est creusé ou non d'une cavité centrale : l'absence d'oscule permet au moins d'en douter sérieusement. Notre échantillon est plein, sans oscule, pédicellé, hirsute, et, comme l'Eponge de Schmidt, d'une part, et comme les Suberites elongatus Rdl. et D., de l'autre, il possède deux sortes de mégasclères, des styles et des tylostyles. L'intérieur est compact, brunâtre, et, vers la surface, les spicules s'organisent en une sorte d'écorce très solide grâce à laquelle la couleur devient simplement jaunâtre. Il faut reconnaître cependant que l'hispidation de ce Suberites elongatus des Açores est plus longue que celle des spécimens types de l'espèce, dragués dans les mêmes parages par le Challenger en 1873 ; elle se rapporte, au contraire, à celle de l'Eponge de Schmidt. Suberites distortus, O. Schmidt (PL v, fig. 2) Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35m; sable gris, coquilles, roches. Un individu. — Stn. 58, profondeur i34m; sable, galets, coquilles brisées. Un individu. Ces deux échantillons sont dressés, subcylindriques, tortueux (PI. v, fig. 2), sans oscules. Ils possèdent des mégasclères à tête trilobée. Le type spécimen, décrit en 1870 (99), provenait des Antilles. '7 — i3o — Suberites caminatus, Ridley et Dendy Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Cinq échantillons. Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal) ; profondeur i3om. Un échantillon. Terre-Neuve et les Açores, telles sont les deux localités où YHirondelle a dragué des Suberites caminatus bien conformes au type de l'île Marion (?£, p. 198, fig. 7, dans le texte). On voit que cette espèce jouit d'une vaste dispersion géographique et aussi d'une assez vaste distribution bathymétrique. Suberites montiniger, Carter Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Un seul individu, massif, sans papilles, haut de 2 centimètres 5, large de 4 centi- mètres, avec de petites pierres pour tout support. On peut répéter à propos de sa structure ce que von Marenzeller dit de son Suberites crelloides (58) : « Die Nadeln sind im Inneren des nicht sehr dichten Schwammes unregelmàssig angeordnet ». La tête des spicules est elliptique et longue. Suberites capillitium, n. sp. (PI. 11, fig. 10 et PI. ix, fig. 19 et 20) Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Nombreux spécimens envelop- pant plus ou moins les valves de Térébratules. Suberites capillitium est une Eponge grisâtre dans l'alcool, reconnaissable à sa forme et bien caractérisée par la disposition de ses spicules. Au lieu de constituer une masse compacte comme dans la plupart des Suberites, ces organites s'arrangent en fibres robustes (PI. ix, fig. 19) qui, vers le haut, s'inclinent les unes sur les autres, toutes dans le même sens, de telle sorte que l'Eponge, dans son ensemble, ressemble à une chevelure soigneusement peignée (PI. 11, fig. 10). Cela explique qu'aucun orifice ne soit visible. Une proportion de spongine assez considérable entre dans la composition des fibres et les unit entre elles, les rendant assez tenaces. Les spicules, d'une seule sorte, tylostyles lisses (PI. ix, fig. 20% 2ob) à tête trilobée bien marquée, à tige fusiforme légèrement courbe, sont de dimensions extrêmement variables ; ceux qui forment, au contact du support, la portion basilaire des fibres, atteignent et dépassent 1 millimètre de long avec 27 \>. de largeur de tige et 22 (/. de largeur de tête; les autres, jusqu'à l'extérieur, vont diminuant progressivement de taille. Entre les fibres, on trouve de ces tylostyles isolés qui ne mesurent plus que 25o \j. de longueur sur 7 |* de largeur de tige et 10 [/. de largeur de tête. — i3i — Suberites tenuiculus, (Bwk.) Carter î (PL I, fig. 2) Campagne de 1888 : Baie Pim, à Fayal, basse mer du i3 août. Deux petits échantillons, sur une pierre, bleus dans l'alcool. Suberites tenuiculus est sujet à un envahissement par des parasites végétaux du groupe des Beggiatoacées, dont le plus commun lui communique une magnifique teinte bleu foncé, qui s'adoucit, sans disparaître, dans l'alcool. Bowerbank n'a pas cherché la cause de cette coloration si particulière, et Carter, qui l'a comprise, ignorait probablement avoir affaire à Y Hymedesmia tenuicula de Bowerbank. Sur les grèves, Suberites tenuiculus serait à peu près impossible à découvrir sans son parasite, tellement il est mince, mais, au large, on le drague fréquemment tout à fait indemne ou bien envahi par d'autres Beggiatoacées de couleur orangée. L'Eponge doit produire ou emmagasiner du soufre; c'est ce qui la ferait si souvent rechercher de ces Thallophytes. Carter a nommé Hyphœotrix cœrulea le parasite bleu ; il est probable qu'il ne s'agit que d'une variante de Beggiatoa alba var. marina Cohn ; il en peut être de même du parasite orangé qui, lui, n'a point encore été décrit. La détermination de ces Thallophytes n'est pas de la compétence des zoologistes. J'ai déjà insisté (i©£, p. 199) sur la vaste dispersion géographique dont jouit Suberites tenuiculus. Signalé d'abord sur les côtes occidentales de l'Irlande, il est commun dans la Manche, notamment à Luc et à Roscoff ; enfin nous voyons qu'il habite les grèves aux Açores, avec son parasite le plus fréquent. 2. Sous-Famille Polymastin^e Folymastia mammillaris, (Johnston) Bowerbank Campagne de 1886 : Stn. 58, i34m. Deux individus. Campagne de 1887 : Stn. 161, 1267™. Deux individus. Polymastia spinula, Bowerbank Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63m. Un individu à une seule fistule longue et plate, à styles pour mégasclères, bien distinct, par conséquent, des jeunes P. mammillaris. Polymastia robusta, Bowerbank Campagne de 1887 : Stn. 161, 1267™. Très nombreux échantillons bien typiques. — 132 — Polymastia hemispheerica, (Sars) Vosmaer Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Huit individus. Polymastia corticata, Ridley et Dendy (PL v, fig. i5) Campagne de 1888 : Stn. 226 (détroit de Pico-Fayal); profondeur i3ora; gravier, sable et coquilles brisées. Quatre échantillons, sur des coquilles. Deux, de petites dimensions, ne portent qu'une seule papille, pointue et grêle sur l'un, qui est très mince, conique et robuste comme une papille de Proteleia Sollasi, sur l'autre, qui tend à devenir bulbeux. Les deux autres individus sont larges, mais leurs papilles nombreuses représentent seulement la petite forme des papilles du type. Malgré tout, il n'est pas douteux qu'il s'agisse de Polymastia corticata; du premier coup d'œil on voit bien que ce n'est aucun des Polymastia de Bowerbank : la compacité et la couleur blanc de lait de l'écorce sont frappantes et la variabilité de la tête des mégasclères internes, styles pour la plupart, complète la ressemblance avec ce Polymastia de Ridley et Dendy. Il n'existe de différence que dans l'uniformité des papilles de nos spécimens, mais, à en juger par ce que l'on sait des autres Polymastia, ce caractère n'est peut-être pas essentiel. Le type de l'espèce, spécimen unique, avait été recueilli en 1873 par le Challenger sur la côte du Brésil, entre Bahia et Pernambuco, par la profondeur relativement considérable de 1200 brasses (2184 mètres). Quasillina brevis, (Bowerbank) Norman Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3 i8m; roche. Un seul spécimen, long de 22 millimètres, dont 19 pour le pédicelle. Tentorium semisuberites, (O. Schmidt) Vosmaer Campagne de 1886 : Stn. 52, profondeur 248™; sable fin. Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur i2Ô7m. Nombreux échantillons. Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 45411; gravier ferrugineux. Trichostemma Sarsi, Ridley et Dendy Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267111. Quatre échantillons. — Remarquons en passant, quelle belle récolte de Clavulida cette opération a — i33 — fournie : des Subcrites caminatus, S. capillitium, des Polymastia mammillaris, P. robusta, P. hemisphœrica, des Tentorium semisuberites, enfin des Trichostemma Saisi. Campagne de 1888 : Stn. 2o3, profondeur i557m; sable fin et vase blanche. Trichostemma Sarsi est le seul Monaxonide recueilli dans cette opération et dans la suivante. — Stn. 211, profondeur i372m; sable vaseux, coquilles brisées. — Stn. 242, profondeur 86 1 m ; sable et scories. III. Famille CLIONID^E Cliona vastifica, Hancock Campagne de 1886 : Stn. 60, profondeur 3oom; sable, gravier, roche. C'est la variété northiunbrica Hanc, perforant des polypiers. — i34 — IV. Ordre CERATINA, Carter Famille SPONGELID^E, Vosmaer Spongelia fragilis, (Johnston) O. Schmidt Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur i66m; sable vaseux, alênes jaunes. — Stn. 46, profondeur i55m; sable gris, alênes jaunes. — Stn. 53, profondeur i35m; sable gris, coquilles, roches. A profusion. APPENDICE On a pu constater à plusieurs reprises, dans le cours du présent Mémoire, la réserve systématique avec laquelle j'ai procédé à la création d'espèces et de genres nouveaux. Peut-être, en effet, n'aurais-je pas dû identifier Suberotelites mercator Schm. et le Suberotelites, dépourvu de strongyles lisses, de la Station 229 de 1888; par sa seule spiculation, mon Thrinacophora? spissa méritait peut-être de servir de type à un genre nouveau; peut-être, enfin, la sous-famille des Tedaniinœ pouvait-elle être franchement englobée dans les Desmacidonidœ puisqu'il m'était, facile de montrer dans les Ectyoninœ des espèces du genre Hymeraphia (H. viridis Tops., par exemple) où les seuls microsclères présents sont des orthodragmates ? J'ai préféré soumettre ces cas litigieux à l'appréciation des savants. Il est possible, en revanche, que quelqu'une des espèces ici décrites comme nouvelles fasse double emploi avec quelque espèce déjà connue : c'est, étant donnée la difficulté du sujet, un désagrément que n'ont pas su éviter des auteurs placés plus avantageusement que moi pour l'exécution d'un travail de ce genre. J'ai tout lieu d'espérer que l'on n'aura pas à m'adresser semblable reproche pour l'Eponge qui, m'ayant été remise à la dernière heure, après que mes recherches bibliographiques avaient péniblement pris fin, fera l'objet de ce court appendice. Genre Stylinos ', n. g. Desmacidon Bwk., pars; Raphiodesma Bwk., pars; Isodictya Bwk., pars. Desmacidonidœ dont les seuls mégasclères, réunis en fibres, sont des styles lisses ; microsclères absents. Le genre Desmacidon de Bowerbank se trouve aujourd'hui démembré : la plupart de ses espèces sont devenues des Esperella et des Desmacella, et il ne comprend plus, dans les classifications les plus récentes, que celles qui possèdent des mégasclères diactinaux. Mais quelques autres de ses espèces ont été complètement laissées de côté par les auteurs qui ont opéré ces changements. Vosmaer, en particulier, ne fait mention ni de Desmacidon pannosum Bwk. ni de Desmacidon incognitum Bwk. dans sa révision de la famille des Desmacidinœ (105). Pour lui, évidemment, comme pour Ridley et Dendy, l'absence de chèles chez ces Eponges interdit leur admission dans cette famille. 1 otuXo; style, ï;, û/05 fibre. — i36 — J'ai déjà fait connaître mon opinion sur ce point : établir dans le sous-ordre des Halichondrina trois familles, sur quatre, d'après l'absence de microsclères (Homor- rhaphidœ), l'exclusion absolue de chèles (Heterorrhaphidœ) ou la présence constante de chèles (Desmacidonidœ), me paraît une singulière exagération de la valeur d'un caractère dont tout vient démontrer la variabilité. Ridley et Dendy eux-mêmes, pendant l'impression de leur Mémoire (S1 S), ont reconnu que les Rhi{ochalina tantôt possèdent des sigmates et tantôt en sont dépour- vus. Cet exemple, joint à l'observation si simple de la facilité avec laquelle de nombreux Desmacidonidœ adjoignent des sigmates à leurs chèles ou s'en passent, met en question, comme je l'indiquais plus haut (p. 61), la valeur de la séparation radicale des Reniera et des Gellius, et permet de douter vivement si tous les Desma- cidonidœ produisent forcément des chèles. Je puis bien l'avouer, je suis convaincu qu'il existe des exceptions, que les Tedania représentent des Lissodendoryx dont les chèles sont remplacés par des raphides, et les Trachytedania, d'après la définition qu'en donnent Ridley et Dendy, quelque chose comme des Dendoryx dans le même cas ; que les Desmacellinœ et les Hamacanthinœ, intimement alliés entre eux (voy. p. 85), représentent, par leurs styles disposés en fibres ', des Esperellinœ à microsclères variés (mais alors, la place des Biemma reste à déterminer rigoureusement); enfin, que les Desmacidon incognitum, D. pannosum, D. columella, Raphiodesma simplicissi-' mum, Isodictya uniformis, de Bowerbank, ainsi que l'Eponge dont il va être parlé, pour lesquels j'établis le genre Stylinos, représentent des Esperellinœ sans microsclères. De même, je ne vois en Thrinacophora? spissa qu'un Halichondria à raphides; j'admets par la pensée l'alliance intime des Reniera et des Gellius, des Calyx Vosm. et des Gelliodes, des Chalina et des Toxochalina, ce qui entraîne la répartition des Heterorrhaphidœ Rdl. et D. entre les Renierinœ et les Chalininœ d'une part (les Phlœodictyinœ formant une sous-famille à part dans la famille qui remplacerait les Homorrhaphidœ) et les Desmacidonidœ de l'autre; en un mot, je tiens compte davan- tage du type des mégasclères et de leur agencement que de la présence de telle ou telle forme de microsclères : tout en reconnaissant que, dans chaque groupe, un type de microsclères prédomine, je n'accepte ce caractère qu'en seconde ligne. Le genre Stylinos aura donc pour type Stylinos Jullieni n. sp. et contiendra en outre Stylinos pannosus Bwk., Stylinos incognitus Bwk., Stylinos simplicissimus Bwk., Stylinos uniformis Bwk. et Stylinos columella Bwk., les spicules de cette dernière Eponge appartenant en réalité, comme je le montrerai ailleurs, au type monactinal. 4 Voyez p. 88, remarque sur les Hamacantha. - i37- Stylinos Jullieni1, n. sp. (PI. i, fig. 12 et PI. vu, fig. ii et 12) Campagne de 18S7. Deux spécimens de cette Eponge ont été recueillis à Fayal par M. de Guerne sur un quartier de chair de Cachalot lancé contre les rochers par les vagues. Leur couleur, d'un rouge vermillon assez vif, n'a malheureusement pas été notée à l'aquarelle. Le plus beau des deux échantillons a pu être reproduit en grandeur naturelle, Planche 1, figure 12. L'autre mesure 21 millimètres de longueur, i5 millimètres déplus grande largeur et 6 millimètres de hauteur maxima. Ils sont entiers, et leur base, parfaitement lisse, indique qu'ils vivaient fixés sur quelque corps plat. La consistance est molle. La surface, irrégulière, se perce de nombreux oscules, larges de 1 millimètre à 1 millimètre 5, plus serrés sur le plus petit individu que sur celui qui a été figuré. Le derme ne contient, de même que les membranes interstitielles, que quelques rares spicules en tout semblables à ceux des fibres ; c'est une simple pellicule, traversée par les terminaisons des lignes ascendantes de la charpente qui déterminent ainsi une légère hispidation. Dans les points où la chair n'est pas abondante, ou dans ceux où l'Eponge se trouve réduite au squelette (sur les bords de la figure) on voit à l'œil nu les fibres spiculeuses, formant un réseau à mailles larges. Au premier aspect, Stylinos Jullieni ressemble assez à Chalina gracilenta Bwk. Mais ce n'est pas un Chalina. La spongine d'union des spicules ne déborde pas autour des faisceaux de spicules. Ce serait là un caractère générique de faible valeur puisque, comme le fait remarquer A. Dendy, dans une notice récente2, la proportion de spongine varie considérablement dans les Chalininœ ; il en existe heureusement un meilleur. Les spicules de notre Eponge appartiennent non au type diactinal, mais au type monactinal : ce sont des styles parfaits. Les fibres, longues et bien marquées, sont compactes et robustes, car on y compte de 5 à 12 spicules de front (la fig. 11, PI. vu, est schématique sous ce rapport), entrecroisés et serrés les uns contre les autres ; malgré tout, en raison du faible développement de la spongine, ces fibres, manquent de solidité. Les fibres ascendantes se montrent ordinairement plus grosses que les autres. Les seuls spicules de l'Eponge sont des styles lisses (fig. 12, PI. vu), un peu courbés, gros et courts (i2o-i3o >j. de longueur sur g ;;. de largeur), à pointe non acérée. Stylinos incognitus Bwk.; décrit d'après un fragment provenant de Fowery- Harbour (Angleterre), a la surface (moins les oscules, restés inconnus) assez semblable à celle de 5. Jullieni; il en serait de même de sa couleur, brune à l'état sec, mais ses 1 Je dédie cette espèce à M. le Dr J. Jullien, bien connu par ses études sur les Bryozoaires. a Some old and new questions concerning Sponges. Zoolog. Anzeiger 1890, n° 32 5. — i38 — styles sont « long and slender », ses fibres grêles « rather sparingly spiculous » et ses membranes dermiques et interstitielles armées de nombreux spicules. Stylinos pannosus Bwk., que j'ai retrouvé abondamment à Luc {97, p. 1 53), se rapproche de S. Jullieni par les dimensions de ses spicules squelettiques, mais, outre que ses mem- branes portent d'assez nombreux spicules grêles de tension, il s'en écarte franchement par ses caractères extérieurs et par sa couleur à l'état de vie. Enfin, Stylinos simpli- cissimus Bwk., S. uniformis Bwk., S. colnmella Bwk., que j'ai vus à Roscoff, ne prêtent pas à la moindre confusion. La charpente de ces Eponges, formée de fibres très nettes, même chez Stylinos simplicissimus et S. uniformis, autorise leur exclusion du genre Hymeniacidon où, d'après le système de Ridley et Dendy, la simplicité de leur spiculation obligeait à les placer. TABLEAUX DES ESPÈCES RECUEILLIES AUX DIFFÉRENTES STATIONS 140 — CAMPAGNE ; NUMÉRO DATE LOCALITÉ PROFONDEUR NATURE DU FOND des STATIONS 1 LATITUDE LONGITUDE en MÈTRES 40 i5 juillet 470 II' 35" N. 5o 27' 3o" 0. 63 Sable, gravier, coquilles brisées 42 18 juillet 46° 47' N. 60 12' 3o" 0. i36 Sable fin 44 20 juillet 46" 27' N. 60 3o' 0. 166 Sable vaseux, alênes jaunes 45 21 juillet 45° 48' N. 5o 58' 0. 160 Sable fin, pointes d'alênes 46 26 juillet 46° 24' 42" N. 5o 55' 3o" 0. i55 Sable gris, alênes jaunes 53 2 août 43° 44' 5o" N. 80 12' 0. i35 Sable gris, coquilles, roche 57 5 août 43o 44' 3o" N. 80 32' 3o" 0. "240 Roche, gros galets, sable 58 7 août 43° 40' N. 8° 55' 0. i34 Sable, galets, coquilles brisées 59 8 août 43o 53' N. 90 1' 0. 248 Sable fin 60 9 août 430 57' N. 90 27' O. 3oo Sable, gravier, roche 66 24 août 43o 12' 5o" N. 43o 12' i5" N. 11° 53' 3o" 0. ; MO 52' 0. i 5io-363 Vase ' Toutes les opérations ont été faites avec le chalut. 141 — DE 1886 ESPECES RECUEILLIES Suberites ficus (Johnst.) Schm., Polymastia spinula Bwk. Dendoryx Dnjardini (Bwk.) Tops. Spongelia fragilis (Mont.) Schm. Dendoryx incrustans var. viscosa Tops. Suberites ficus (Johnst.) Schm., Spongelia fragilis (Mont.) Schm. Ute glabra Schm., Leuconia pumila Bwk., Craniella cranium auct., Pachastrella abyssi Schm., Spongelia fragilis (Mont.) Schm., Reniera indistincta (Bwk.) Schm., Desmacella aberrans n. sp., Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray, Artemisina transiens n. sp., Dendoryx incrustans var. viscosa Tops., Dendoryx (Iophon) nigricans Bwk., Raspailia stuposa Mont., Suberites distortus Schm. Dendoryx (Iophon) nigricans Bwk.. Sycon ciliatum Liebk., Leuconia pumila Bwk., Tetilla truncata n. sp., Craniella cranium auct., Stelletta Collingsi (Bwk.) Schm., Siryphnus ponderosus (Bwk.) Soll., Gellius fibulatus Schm., Desmacella annexa Schm., Desmacella aberrans n. sp., Esperella lingua (Bwk.) Vosm., Desmacidon fruticosum (Johnst.) Bwk., Dendoryx incrustans var. viscosa Tops., Dendoryx (Iophon) nigricans Bwk., Dendoryx certa n. sp., Yvesia Guernei n. sp., Myxilla radiata Bwk., Myxilla Peachi Bwk., Microciona spinarcus Cart., Petrosia friabilis n. sp., Phakellia venlilabrum (Johnst.) Bwk., Tragosia Hirondellei n. sp., Axinella egregia Rdl., Axinella flustra n. sp., Raspailia stuposa Mont., Suberites ficus (Johnst.) Schm., Suberites distortus Schm., Polymastia mammillaris (Johnst.) Bwk., Cliona vastifica Hanc. Cydonium glareosum Soll., Esperella lingua (Bwk.) Vosm., Phakellia ventilabrum var. connexiva Rdl. et D., Suberites elongatus Rdl. et D., Suberites carnosus (Johnst.) Rdl., Tentorium semisuberites (Schm.) Vosm. Leuconia pumila Bwk., Asconema setubalense S. Kent, Craniella cranium auct., Characella Sollasi n. sp., Petrosia friabilis n. sp., Reniera indistincta (Bwk.) Schm., Reniera tufa Rdl. et D., Biemma inomata (Bwk.) Gray, Esperella lingua (Bwk.) Vosm., Desmacidon fruticosum (Johnst.) Bwk., Dendoryx (Iophon) nigricans Bwk., Yvesia pedunculata n. sp., Hymeniacidon sp ?, Cliona vastifica Hanc. Thenea muricata Bwk. — 142 CAMPAGNE NUMERO des STATIONS 105 l6l l62 DATE 28 mai 25 juin 1er juillet 2 août 3 août LOCALITE LATITUDE 460 3i' N. 38o 23' 45" N. 38° 34' 3o" N. 460 4' 40" N. 460 5o' 6" N. Fayal LONGITUDE 60 52' O. 3o° 5i' 3o" O. 3oo 26' 3o" O. 490 2' 3o" O. 5o° 11' 45" O. ' Toutes les opérations ont été faites au chalut. PROFONDEUR l80 927 I287 I267 i55 Surface NATURE DU FOND Sable vaseux, alênes blanches et jaunes Gravier et vase noirs, baguettes d'oursins, polypiers brisés Sable fin Cailloux, vase, coquilles Cailloux Sur un débris de Cachalot poussé par la mer contre les roches — 143 — DE 1887 ' ESPECES RECUEILLIES Suberites ficus (Johnst.) Schm. Euplectella suberea Wyv.-Th., Asconema setubalense S. Kent, Pheronema Grayi S. Kent, Farrea occa (Bwk.) Cart., Aphrocallistes ramosus F.-E. Sch., Petrosia friabilis n. sp., Reniera Filholi n. sp., Biemma corrugata (Bwk.) Gray, Biemma Grimaldii n. sp., Esperiopsis polymorpha n. sp. Pheronema Grayi S. Kent, Farrea occa (Bwk.) Cart., Aphrocallistes Bocagei P. Wright, Macandrewia a^orica Gray. Asconema setubalense S. Kent, Thenea muricata Bwk., Dragmastra Normani Soll., Reniera sp ?, Esperella lingua (Bwk.) Vosm., Esperella placoides Cart., Esperiopsis columnata n. sp., Yvesia Guernei n. sp., Forcepia versatilis n. sp., Melonanchora elliptica Cart., Plocamia microcionides (Cart.) O. Schm., Axinella erecta (Cart.) Rdl. et D., Suberites caminatus Rdl. et D., Suberites capillitium n. sp., Polymastia mammillaris (Johnst.) Bwk., Polymastia robusta Bwk., Polymastia hemisphœrica (Sars) Vosm., Tentorium semisuberites (O. Schm.) Vosm., Trichostemma Sarsi Rdl. et D. Leucosolenia coriacea (Mont.) Bwk., Sycon utriculus (O. Schm.) Poléj., Leuconia pumila Bwk., Halichondria glabra Bwk., Reniera sp. ?, Tedania conuligera n. sp., Esperella lingua (Bwk.) Vosm., Suberites montiniger Cart. Stylinos Jullieni, n. sp. — 144 — CAMPAGNE NUMÉRO DATE LOCALITÉ PROFONDEUR NATURE DU FOND STATIONS LATITUDE LONGITUDE MÈTRES l8S2 17-18 juillet 38° 5g' N. 3o° 41' 12" 0. 2O0O Vase claire I98 25 juillet 38° 26' 25" N. 3o° 59' 10" 0. 800 Sable et vase 203 3o juillet 390 26' 3o" N. 33o 23' O. l557 Sable fin et vase blanche 211 i" août 390 18' 5" N. 33° 32' i5" 0. l372 Sable vaseux, coquilles brisées 2l3 2 août 3g<> 22' 48" N. 33» 45' 3o" 0. i384 Sable vaseux, débris de Ptéropodes B i3 août Baie Pim, à Fayal Marée basse 226 14 août Détroit de Pico-Fayal i3o Gravier, sable et coquilles brisées 227 i5 août 38° 2 3' N. 3o° 46' 52" 0. n35 229 16 août 38o 22' N. 3o° 34' 39" 0. 736 1 Sauf indication spéciale, toutes les opérations ont été faites au chalut. 2 Casier moyen en fer. — 145 — DE 1888 ESPECES RECUEILLIES Thenea Schmidti Soll. Pheronema Grayi S. Kent, Aphrocallistes Bocage: P. Wright, SphinctrelLi ornata Soll., Geodia Barretti var. nodastrella Cart., Racodiscula clava O. Schm., Reniera sp ?, Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray. Pheronema Grayi S. Kent, Aphrocallistes Bocagei P. Wright, Chonelasma Schul^ei n. sp., Thenea Schmidti Soll., Pachastrella abyssi Schm., Trichostemma Sarsi Rdl. et D. Euplectella suberea Wyv.-Th., Hyalonema Thomsoni Marsh., Thenea Schmidti Soll., Trichostemma Sarsi Rdl. et D. Hertwigia falcifera O. Schm., Pheronema Grayi S. Kent, Periphragella lusitanica n. sp., Aphrocallistes Bocagei P. Wright, Chonelasma sp ?, Thenea Schmidti Soll., Pœcillastra crassiuscula Soll., Stryphnus fortis Vosm., Erylus transiens (Weltn.) Soll., Biemma Dautjenbergi n. sp., Myxilla Pecqueryi n. sp. Sycon ciliatiim Liebk., Hymeniacidon caruncula Bwk., Suberites temiiculus (Bwk.) Cart. ? Leucosolenia coriacea (Mont.) Bwk., Lencosolenia blanca var. bathybia Poléj., Lencosolenia contorta Bwk., Leucosolenia Gegenbauri Haeck., Sycon ciliatum Liebk., Sycon ampulla (Haeck.) Poléj., Sycon setosum O. Schm., Sycon elegans (Bwk.) Poléj., Ute glabra O. Schm., Leuconia pnmila Bwk., Leuconia aspera (O. Schm.) Vosm., Geodia Barretti var. nodastrella Cart., Siphonochalina mollis O. Schm., Petrosia friabilis n. sp., Reniera indistincta Bwk., Reniera elegans Bwk., Gellius angulatus (Bwk.) Rdl. et D., Gelliodes cavicornis n. sp., Gelliodes fayalensis n. sp., Esperella lingua (Bwk.) Vosm., Desmacidon fruticosum (Johnst.) Bwk., Yvesia fallax n. sp., Dendoryx incrustans var. viscosa Tops., Myxilla radiata Bwk., Plocamia coriacea var. elegans Rdl. et D., Dorypleres incrustans n. sp., Hymedesmia stellivarians Cart., Suberites caminatus Rdl. et D., Polymastia corticata Rdl. et D. Aphrocallistes Bocagei P. Wright. Farrea occa (Bwk.) Cart., Characella Sollasi n. sp., Pachastrella debilis n. sp., Erylus nummulifer n. sp., Racodiscula clava O. Schm., Siphonidium ramosum O. Schm., Chondrilla nucula O. Schm., Chondrosia plebeja O. Schm., Chondrosia?, Halichondria pachastrelloides n. sp., Petrosia variabilis Rdl., Reniera sp ?, Gellius macrosigma n. sp., Biemma corrugata (Bwk.) Gray, Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray, Esperiopsis polymorpha n. sp., Esperiopsis prœdita n. sp., Desmacidon tunicatum O. Schm., Joyeuxia viridis n. sp., Yvesia linguifera n. sp., Yvesia Ridleyi n. sp., Yvesia Richardi n. sp., Melonanchora elliptica Cart., Pytheas ater n. sp., Hymeraphia viridis Tops., Hymeraphia tuberosocapitata n. sp., Rhabderetnia Guernei n. sp., Suberotelites demonstrans n. sp., Suberotelites mercator? O. Schm., Spanioplon fertile n. sp., Axinella erecta (Cart.) Rdl. et D., Latrunculia biannulata n. sp., Latrunculia insignis n. sp., Spirastrella aculeata n. sp. '9 — 146 — CAMPAGNE NUMERO des STATIONS 233 2 34 Ï42 244 247 DATE 248 18 août 19 août 22 août 27 août 3o août 2 septembre LOCALITE LATITUDE 38° 33' 21" N. Entre Pico et San Jorge) 390 1' 40" N. 38° 48' 3o" N. 38° 33' 57" N. 38° 23' 3o" N. 41° 40' 41" N. LONGITUDE 3o° 28' 54" O. 3o° 1 5' 40" O. 3o° 19' O. 3o° 39' 3o" O. 3o° 20' 20" O. 29° 4' 2 3" O. PROFONDEUR i3oo 454 86l 1266 3i8 NATURE DU FOND Vase et sable Gravier ferrugineux Sable et scories Sable gris vaseux Roche Sable argileux blanc 1 Barre à fauberts. — 147 — DE l888 (Suite, ESPECES RECUEILLIES Pheronema Grayi S. Kent, Chonelasma sp ?, Hexactinella Grimaldii n. sp., Thenea muricata Bwk., Pœcillastra crassiuscula Soll., Cladocroce fibrosa n. sp., Raspailia (Syringella) falcifera n. sp. Craniella cranium auct., Thenea muricata Bwk., Characella Sollasi n. sp., Calthropella simplex var. durissima n. var., Astrella tuberosa n. sp., Eryhts mammillaris (O. Schm.) Soll., Isops pachydennata Soll., Zsojjs globus (O. Schm.) Soll., Macandrewia a^orica Gray, Siphonidium ramosum O. Schm., Racodiscula clava O. Schm., ^orica Pfeifferœ Cart., Petrosia clavata (Bals.- Criv.) Vosm., Petrosia variabilis Rdl., Rhi^ochalina fistulosa (Bwk.) Rdl., Rhi^ochalina putridosa? (Lmk.) Rdl. et D., Trachya hystrix n. sp., Biemma inornata (Bwk.) Gray, Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray, Joyeuxia viridis n. sp., Yvesia pertusa n. sp., Yvesia Hanseni n. sp., Axinella erecta (Cart.) Rdl. et D., Tentorium semisuberites (O. Schm.) Vosm. Asconema setubalense S. Kent, Rhabdodictyum delicatum O. Schm., Farrea occa (Bwk.) Cart., Pheronema sp ?, Chonelasma sp ?, Aphrocallistes Bocagei P. Wright, Sphinctrella horrida O. Schm., Calthropella simplex Soll., Isops pachydennata Soll., Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray, Dendoryx pectinata n. sp., Trichostemma Sarsi Rdl. et D., Leucosolenia Gegenbauri Haeck. Aphrocallistes Bocagei P. Wright, Pheronema Grayi S. Kent, Farrea occa (Bwk.) Cart., Thenea muricata Bwk., Gellius calyx Rdl. et D. Pachastrella debilis n. sp., Craniella cranium auct., Erylus nummulifer n. sp., Pachastrella abyssi O. Schm., Discodermia ramifera n. sp., Halichondria leuconoides n. sp., Rhi^ochalina elongata n. sp., Trachya hystrix n. sp., Hamacantha Johnsoni (Bwk.) Gray, Yvesia pertusa n. sp., Stylostichon Dendyi n. sp., Hymeraphia minima n. sp., Hymeraphia geniculata n. sp., Suberotelites mercator? O. Schm., Axinella flustra n. sp., Raspailia (Syringella) humilis n. sp., Thrinacophora? spissa n. sp., Qiiasillina brevis (Bwk.) Norman. Euplectella suberea Wyv.-Th. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. Auchenthaler (F.), Ueber den Bau der Rinde von Stelletta Grubii 0. S., Ann. des K. K. naturhist. Hofmuseums, vol. 4, p. 1. 1889. 2. Balsamo-Crivelli (G.), Di alcuni Spongiarj del Golfo di Napoli, Atti Soc. Ital. Sri. Nat., vol. 5, p. 284. i863. 3. Barboza du Bocage (J. V.), On Hyalonema lusitanicum, Ann. and Mag. of Nat. Hist. [III], vol. 20, p. 123. London 1867. 4. Barboza du Bocage (J. Y.), Notes on Hyalonema boréale a nd a new genus of Sponge, Ann. and Mag. of Nat. Hist. [IV], vol. 2, p. 36. London 1868. 5. Barboza du Bocage (J. V.), Eponges siliceuses nouvelles du Portugal et de l'île Saint- Yago (Archipel de Cap-Vert), Jornal de Sciencias Math. 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Perceval), Notes on Sponges. — /. On Hyanolema mirabilis Gray. — 2. On Aphrocallistes Bocagei sp. nov. — 3. On a new genus and species of deep-sea Sponge, Quart. Journal Micr. Science, vol. 10, p. 1. 1870. TABLE Les noms des espèces adoptées dans ce Mémoire sont imprimés en caractère italique, ceux des espèces et des genres nouveaux eu caractère gras. Les noms mentionnés en qualité de synonymes ou cités seulement dans les comparaisons sont imprimés eu caractère romain. Les chiffres gras (ex. : 126, 121) renvoient aux pages renfermant l'article principal sur les familles, genres, espèces, etc., cités dans la table. Pages Acarnus Gray 64 Aciculida n. sect. 5j, 58, 61, 65, 76, 126, 127 Agelas Duchassaing et Michelotti 64 Alebion Gray 96, 97 — ■ proximum Ridley 98 Alectona Carter 59, 65 — Higgini Carter 60 — Millari Carter 60 Amorphina angulata typica Topsent 77 Amphidiscophora Schulze 28 Amphilectus Vosmaer 61, 64 — Apollinis Ridley et Dendy g5 Anoplia Sollas 52 Aphrocallistes beatrix Schulze 32 — Bocagei P. Wright i3, 18, 19, 32 — ramosus Schulze (pi. v, fig. 12 et pi. vu, fig. 10) i3, 18, 32 — vastus Schulze 32 Aplysina aerophoba Nardo 8 Artemisina Vosmaer 95 — Apollinis Ridley et Dendy sp. ... 95 — suberitoides Vosmaer 94, 95 — transiens nov. sp. (pi. iv, fig. 8 et pi. ix, fig. 7 et 8). 16, 17, 94, 95 Asconema setubalense Kent 4, i3, 17, 18, 19, 27 Asconematid.e Gray 27 Asconid.b Poléjaeff 21 Asemophora Sollas 56 Astrella anceps (Schmidt) Sollas 44 — dorsigera (Schmidt) Sollas 44 — pumex (Schmidt) Sollas 44 — tuberosa nov. sp. (pi. n, fig. 4 et pi. vin, fig. 4) 14, 19, 44 — Vosmaeri Sollas 44 Astropeplid.e Sollas 53, 57 Astrophora Sollas 37 Axinella Schmidt 120, 121, 122 — cinnamomea Schmidt 121 Pages Axinella egregia Ridley sp. (pi. m, fig. 10) i5 17, 121, 122 — erecta (Carter) Ridley et Dendy 18 20, 92, 121 — flustra nov. sp. (pi. n, fig. 5 et pi. xi, fig. 18) i7) 20, 122 Axinellid.e Ridley et Dendy... 56, 58, 61, 65 72, 76, 119, 121, 124 Axoniderma Ridley et Dendy 64 A^orica Pfeifferœ Carter (pi. 1, fig. 11) i5, 19, 52 Azoricid.« Sollas 52 Biemma Gray 62, 64, 80, 83, i36 — candida ( Bowerbank) Gray 80 — Chevreuxi Topsent 84 — constricta (Bowerbank) Gray 80 — corrugata (Bowerbank) Gray (pi. ix, fig. 17) 18, 20, 69, 80, 81 — Dautzenbergi nov. sp. (pi. ni, fig. 5 et pi. ix, fig. 16) i5, 20, 38, 80, 83 — Grimaldii nov. sp. (pi. iv, fig. 1, 2, 3, 4 et pi. ix, fig. 14) 16, 18, 80, 81 — inornata (Bowerbank) Gray (pi. ix, fig. i5) 17, 20, 80, 81 — Jeffreysi (Bowerbank) Gray 80 — Peachi (Bowerbank) Gray 80 — pulchella (Bowerbank) Gray 80 Bursalina muta Schmidt 129 — — — var. Ridley et Dendy. 129 Cacospongia procumbens Poléjaeff. 1 5 CALCAREA Gray 6, 7, n, 12, 17, iS, 19, 21 Calthropella simplex Sollas (pi. vin, fig. 9).... 14 19, 42, 43 — — — var. durissima nov. var. (pi. v, fig. 14 et pi. vin, fig. 9).. 19, 43 Calyx Vosmaer 1 36 — i58 — Pages CARNOSA Carter 6, 7, [i5, 17, iS, 19, 53 54, 57 Caulophacus Schulze 6, 27 Centrospinthara Sollas bj, 58 CERATINA Carter. 7, 8, 11, i5, 17, 18, 19 62, 134 Chalina Grant 1 36, 1 3y — gracilenta Bowerbank 137 Chalinin* Ridley et Dendy 62, 63, 66, 72, 76 i36 Characella pachastrelloides (Carter) Sollas.... 14 40, 41 — Sollasi nov. sp. (pi. 11, fig. 3 et pi. vin, fig. 6) 14, 17, 19, 40, 41 Chondrilla Schmidt 6, 53 — nucula Schmidt... 19, 54, 92, 107 Chondrillid.e nov. fam 53, 54 Chondrocladia Wyville-Thomson 64 53 54 55 34 Chondrosia Nardo 6, — plebeja Schmidt 19, ? «9, Chonelasma hamatum Schulze — Schulzei nov. sp. (pi. ta, fig, 3 et pi. vu, fig. 3). 6, i3, 19, 27, — sp ? i3, 19, 33, 33 46 36 72 Choristida Sollas 7, 14 Cladocpoce nov. gen 62 — fiïbrosa nov. sp. (pi. ni, fig. 1 et 2) i5, 16, 20, 72 Cladopeltid.e Sollas 52 Cladorhiza M. Sars 27, 64 Clathria Schmidt 64, 9 1 Ci.avularia Schulze 30 Clavulida nov. sect. . i5, 57, 58, 59, 61, 65 76, 109, 127 Clavulina Vosmaer 7, 56, 58 Cliona Grant 59, 60, 65 — Carpenteri Hancock 60 — celata Grant 5q, ioi — vastifica Hancock 17, 133 Clionid.e Gray 6, 59, 60, 61, 65,133 Collinella inscripta Schmidt 49, 5o Corallistes Bowerbanki Johnson (pi. vin, fig. 2) 1 5 19, 51 Corallistim: Sollas 51 Corticid.e Vosmaer 53 Corticium Schmidt 8, 53 Coscinoderma confragosum Poléjaeff 1 5 Coscinoporid.e Zittel 33 Craniella Schmidt 56 — cranium auct.. 14, 17, 19, 36, 37 Pages Crella Gray io3 — elegans (Schmidt) Gray io3 Cribrella Schmidt 102, io3 — elegans Schmidt 102, io3 — hamigera Schmidt 102, io3 — hospitalis Schmidt io3 — papillosa Schmidt io3 Cribrochalina Vosmaer 121 Cydonium glareosum Sollas 14, 17, 48 DEMOSPONGLE Sollas 6, 7, 36, 53 Demoterellida Vosmaer 6 Dendoryx Gray 62, 63, 64, 80, 96, 97, 100 102, 108, m, 1 36 — certa nov. sp. (pi. x, fig. 7 et 8) 17, 97, 99, 100 — Dujardini (Bowerbank) Topsent 17, 99 — (Iophon) Hyndmani (Bowerbank) Topsent 97, 99 — incrustans (Johnston) Gray ... 97, 98 — — — var. viscosa Topsent 16, 17, 20, 98 — (Lissodendoryx) leptoderma Topsent 97 — luciensis Topsent 5, 97, 99 — (Iophon) nigricans (Bowerbank) Top- sent 17, 97, 98 — Pattersoni (Bowerbank) Topsent. ... 99 — pectinata nov. sp. (pi. x, fig. 6) 20 97, 100 Desmacella Schmidt 62, 64, So, 83, 84, 85", 1 35 — afoerrans nov. sp. (pi. 11, fig. 7 et pi. ix, fig. 10) 16, 17, 84, 85 — annexa (Schmidt) Ridley et Dendy (pl. ix, fig. 18), 17, 84 — cavernula Bowerbank sp 84 — Chevreuxi Topsent 84 — Johnsoni (Bowerbank) Schmidt... 86 — Peachi Bowerbank sp. . So, 84, 85 — pumilio Schmidt 84 — vagabunda Schmidt 84 Desmacellin.e Ridley et Dendy 58, 62, 64, 80 83, 85, i36 Des.macidinid.e Vosmaer 1 35 Desmacidon Bowerbank 64, 84, 1 35 — eolumella Bowerbank 1 36 — constrictum Bowerbank 89 — fruticosum (Johnston) Bowerbank 16 17, 20, 93 — incognitum Bowerbank 1 35, 1 36 — pannosum Bowerbank i35, 1 36 — tunicatum Schmidt 20, 92, 93, 107 117 — i5g — Pages i36 84 77 30 5i 5i 114 126 126 20 126 59 45 64 64 97 i35 126 126 46 46 4S 46 47 — nummulifer nov. sp. (pi. ni, fîg. 14 et pi. vin, fig. 5) 14, 19, 47, 4S — transiens (Weltner) Sollas (pi. v, fig. i3) 14 19, 47 Esperella Vosniaer 64, 88, 89, 1 35 — constricta (Bowerbank) Vosmaer .... 88 — lingua (Bowerbank) Vosmaer... 17, 18 20, 88, 89 — Murrayi Ridley et Dendy 89 — placoides Carter (pi. 1, fig. 1 5) i5, 18, 89 — sordida Bowerbank sp g3 Esperellin.e Ridley et Dendy.. 62, 63, 64, 79 88, 96, 97, 102, io5, 108, i36 Esperiopsis Carter 64, 90, 92 — Challengeri Ridley et Dendy 92 — columnata nov. sp. (pi. v, fig 5 et pl. x, fig. 5) 18, 90, 92 — cylindrica Ridley et Dendy 92 — fucorum Johnston sp 61 — polymorpha nov. sp. (pl. vi, fig. 1, 2, 3 et pl. x, fig. 1, 2, 3) 18, 20, 90 91, 92 — praedita nov. sp. (pl. x, fig, 4) 9, 20 92, 93, 107 Desmacidonid.e Vosmaer G, 61, 62, 63, 64, 79, 85, 88, i35, Desmacodes Vosmaer 77, 80, — angulatus Vosmaer DICTYONINA Zittel Discodermia du Bocage 49, 5o — polydiscus Schmidt — ramifera nov. sp. (pl. vi, fig. 10 et pl. vin, fig. 1) i5, 19 50, 75, Dorypleres Sollas 58, 65, — Dendyi Sollas — incrustans nov. sp. (pl. ix, fig. 21) Dotona Carter Dragmastra Normani Sollas 14, 18, Echinoclathria Carter Echinodictyum Ridley Ectvonin^: Ridley et Dendy 62, 63, 64, 96, io5, 108, 110, m, 1 1 3, 116, Epallacid.e nov. fam 58, 60, 61, 65, Epallax Sollas 58, 65, Erylina Sollas Erylus discophorus (Schmidt) Sollas — Lendenfeldi Sollas — mammillaris (Schmidt) Sollas 14, 19, Pages Esperiopsis pulchella Ridley et Dendy 92 — symmetrica Ridley et Dendy 92 — villosa Carter 92 Euasterina Sollas 45 Euastrosa Sollas 44 Euplectella Owen 27 — suberea Wyville-Thomson . . i3, 18 19, 24 Euplectellim: Gray 24, 25 Eurete Semper 6, 3i, 33 Euretid^e Schulze 31 Farrea occa Bowerbank... i3, 18, 19, 30, 38 Farreid.e Schulze 30 Forcepia Carter 64, 100, 101, 102 — anceps Schmidt 1 00 — bulbosa (Carter) Vosmaer ioo — colonensis Carter 100 — crassanchorata Carter 5, 100 — forcipis Bowerbank sp 1 00 — versatilis nov. sp. (pl. vi, fig. 5 et pl. x, fig. 9) 9, 16, 18, 100 101 Forcepina Vosmaer 100 Gelliin.s Ridley et Dendy 58, 64, 76 Gelliodes Ridley 78, 1 36 — cavicornis nov. sp. (pl. m, fig. 4 et 9 et pl. ix, fig. 12) 20, 78, 79 — fayalensis nov. sp. (pl. ni, fig. 1 3 et pl. ix, fig. 11).. 20, 78 Gellius Gray 61, 77, 80, i36 — angulatus (Bowerbank) Ridley et Dendy 20 61, 76, 77 — calyx Ridley et Dendy 20, 77 — fibulatus (Schmidt) Gray... 17, 76, yj — macrosigma nov. sp. (pl. ix, fig. i3) 20 77, 107 Geodia Barretti Bowerbank var. nodastrella Carter 14, 19, 48 Geodiid.b Sollas 46 Geodina Sollas 48 Grayella Carter 1 o3 — cyathophora Carter io3 Gumminid.e nov. fam 53, 54 Halichondria Fleming 1 36 — albula Bowerbank io3 — angulata Bowerbank 77 I — corrugata Bowerbank 81 — Couchi Bowerbank yj — forcipis Bowerbank 100 ibo — Halichondria glabra Bowerbank iS, — Hyndmani Bowerbank — irregularis Bowerbank — leuconoides nov. sp. (pi. v, fig. 4) — nigricans Bowerbank — pachastrelloides nov. sp. (pi. ix, fig. 3) 19, 66, 67, 92, 107 — Pattersoni Bowerbank 98, — scandens Bowerbank — solida Ridley et Dendy 66, 6j, — solida Bowerbank Halichondri.« Schmidt Halichondrina Vosmaer 7, 56, 5j, 60, 61, 66, 6y, 80, 91, 100, 101, Halicnemia Bowerbank 5g, — patera Bowerbank Halisarca Dujardin Hamacantha Gray 62, 64, 86, 88, — esperioides Ridley et Dendy sp.. — faleula Bowerbank sp — Johnsoni (Bowerbank) Gray (pi. 1, fig. 4, pi. n, fig. 9 et pi. vu. fig. 4, 5 et i3) 5, 17, 20, 39, 85, 86, 8;, — — var. complanala nov. var. Pages 66 98 109 19 67 98 125 99 98 125 67 97 63 i36 65 57 8 1 36 88 88 62 88 86 — — var. inelegans nov var. 86 87 — papillata Vosmaer 88 — tenda Schmidt sp 88 — tibicen Schmidt sp 88 Hamacanthin^e Gray 64, 84, 85, 86, 88, 1 36 Ha.migera Gray io3 — hamigera (Schmidt) Gray io3 Hastatus Vosmaer 63, 97 Hertwigia Schmidt 1 3 — falcifera Schmidt (pi. v, fig. 10) 6, i3 19, 25, 26, 27 Hertwigiid.b nov. fam 1 3, 35 HETEROCŒLA Poléjaeff. 22 Heterorrhaphid.« Ridley et Dendy.. 61, 62, 64 73, 76, 80, 85, 124, 125, i36 Heterosclera Sollas 57 Hexactinella Carter 34 — Grimaldii nov. sp. (pi. 11, fig. 1 et 2 et pi. vu, fig. 1) 8, i3, 19 34 — tubulosa Schulje 3 1 HEXACTINELLIDA Zittel. . G, 7, i3, 17, iS 19, 24 Pages Hexasterophora Schulze 24 Histoderma Carter 64 Homasterina Sollas 44 HOMOCŒLA Poléjaeff 21 Homorrhaphid.e Ridley et Dendy... 57, 61, 62 63, 66, 72, 76, i36 Homosclera Sollas 57 Hoplophora Sollas 49 Hyalonema Gray 27, 28 — lusitanicum Barbota du Bocage... 28 — Thomsoni Marshall (pi. m, fig. 12 et pi. vu, fig. 8) i3, 19, 28, 29 H yalonematid.b Gray 28 Hymedesmia Bowerbank 58, 60, 65, 109 — bistellata Schmidt sp 59 — inflata Bowerbank 1 10 — Johnsoni Bowerbank 83, 86 — radiata Bowerbank 109 — spinatostellifera Carter.. 5j, 59, 126 — stellata Bowerbank 57, 59 Hymedesmia stellifera Bowerbank, 57 — stellivarians Carter 20, 57, 127 — tenuicula Bowerbank 1 3 1 Hymeniacidon Bowerbank 76, i38 — armatura Bowerbank 117 — caruncula Bowerbank 20, 119 — faleula Bowerbank 88 — firmus Bowerbank 6y — solidus Bowerbank 6-y — sp7 17, 120 Hymeraphia Bowerbank 5, 62, 63, 64, 113, 114 n5, 116 geniculata nov. sp. (pi. 1, fig. i3 et pi. xi, fig. 4 et 5) 20, 115, 116 i35 — minima nov. sp. ipl. xi, fig. 2 et 3) 20, 114 — tuberosocapitata nov. sp. (pi. xi, fig. 6) 20, 92,113 vermiculata Bowerbank ; var. erecta Carter 121 — viridis Topsent 16, 20, 92, 114 11 5, 117, 1 3 5 Iophon Gray 61, 63, 97 — nigricans (Bowerbank) Gray 98 — Pattersoni (Bowerbank) Ridley et Dendy 98 Isodictya Bowerbank 61, 63, i35 — implicita Bowerbank 109 — uniformis Bowerbank 1 36 Isops apiarium (Schmidt) Sollas 60 — i6i Pages Isops globus (Schmidt) Sollas (pi. v, fig. qa-of) 14 19 48 — pachydermata Sollas 14, 19, 49, 107 Jotrochota Ridley 64 Joyeuxia nov. gen 63, 64, 93 — viridis nov. sp. (pi. ri, fig. 8 et pi. x, fig. 19) 16, 20, 63, 64, 94 107 Kaliapsis Bowerbank 49 Latrunculia Barboza du Bocage.... 5y, 58, 65 127, 128 — acerata Ridley et Dendy 127 — apicalis Ridley et Dendy 128 — toiannulata nov. sp. 20, 127, 128 — Bocagei Ridley et Dendy 128 — brevis Ridley et Dendy 128 — corticata Carter 127 — cratera Barbota du Bocage 127 — insignis nov. sp. (pi. xin, fig. 11) 5 16, 20, 92, 128 — purpurea Carter 127 — triloba Schmidt 128 Lefroyella Wyville-Thomson 3 1 — décora Wyville- Thomson 3 1 Leuconia aspera (Schmidt) Vosmaer.. 12, 19, 23 — pumila Bowerbank 12, 17, 18, 19, 23 Leuconid-e Poléjaeff 23 Leucosolenia blanca (Miklucho-Maclay) Poléjaeflf; var. bathybia Poléjaeff (pi. v, fig- 3) 12, 19, 22 — contorta Bowerbank.... 12, 19, 22 — coriacea (Montagu) Bowerbank 8 12, 18, 19, 21 — Gegenbauri Haeckel.... 12, 19, 22 23 Lissodendoryx nov. s. -gen 63, 96, 97, 102 io5, 108, 1 36 — hastata Ridley et Dendy sp... 63 — leptoderma Topsent sp... 63, 97 — mollis Ridley et Dendy sp. ... 63 LITHISTIDA Schmidt 6, 7, 14, 49 LYSSACINA Zittel 24 Macandrewia a^orica Gray i5, 18, 19, 51 Melittionid.e Zittel 32 Melonanchora Carter 64 — elliptica Carter... 5, 18, 20, 101 102 Meniscophora Sollas 56, Menyllus Gray Microciona Bowerbank 62, 63, 64, 112, u3, Microciona curvispiculifera Carier — intexta Carter — pusilla Carter — spinarcus Carter 17, — spinulenta Bowerbank Microsclerophora Sollas .. . 6, 7, 53, MONAXONIDA Ridley et Dendy 7, i5, 19, 53, 56, 57, 60, 54, i/» 61, 63, 97> 112, Myxilla Schmidt 61, 62, 63, 64, 96. io5, 108, 109, m, — frondosa Ridley et Dendy — hastata Ridley et Dendy — irregularis Bowerbank sp — mollis Ridley et Dendy — Peachi Bowerbank sp 5, 17, — Pecqueryi nov. sp. (pi. xi, fig. 8) 5, 16, 20, — ? plumosa Montagu sp.; var. frondi- fera Ridley et Dendy — radiata Bowerbank sp 17, 20, — ? rubiginosa Schmidt — spongiosa Ridley et Dendy Myxospongida nov. s.-ord 53, Pages 57 96 97 114 n5 116 116 113 97 57 18 62 66 100 117 1 1 1 97 5 97 109 i5 110 1 1 1 109 io3 97 54 Neosipkonia Sollas 49 Oceanapia robusta (Bowerbank) Norman 80 Oligosilicina Vosmaer 7, 53, 54 Oscarella Vosmaer 53 — lobularis (Schmidt) Vosmaer 8 Osculina Schmidt 5g, 60, 65 Pachastrella Schmidt 42 — abyssi Schmidt.. 14, 17, 19, 41 — debilis nov. sp. (pi. m, fig. 8 et pi. vin, fig. 8) 14, 19, 42, 43 Pachastrellid.e Carter 41 Pachymatisma Johnstonia Bowerbank 8 Papillina arcuata Topsent 57 Periphragella Marshall 6, 3i, 33 — Elisce Marshall 3 1 — lusitanica nov. sp. (pi. vi, fig. 4 et pi. vu, fig. 2) .. i3, 19, 31 Petrosia Vosmaer 68 — clavata ? (Balsamo-Crivelli) Vosmaer (pi. m, fig. 11 et pi. ix, fig. 2) 19, 67, 68 21 — IÔ2 Petrosia dura (Schmidt) Vosmaer . . — friabilis nov. sp. (pi. vi l7- Pages 68 84 fig. 8 et pi. ix, fig. 4).. 17, 18, 19, 69, — testitudinaria Lamarck sp 70 — variabilis Ridley i5, 19, 68, 69 Phakellia Bowerbank 72, 120, 121 — Bowerbanki Vosmaer 120 — egregia Ridley sp 121 — flabellata Ridley et Dendy 120 — Hirondellei Topsent 120, 121 — ventilabriim (Johnston) Bowerbank.. 17 ISO — — var. connexiva Ridley et Dendy 17, ISO Phelloderma Ridley et Dendy 60, 64 Pheronema Leidy 27, 29, 3o — Carpenteri Wyville-Thomson. . . . . . 29 — Grayi Kent (pi. v, fig. 8 et pi. vu, fig. 9) i3, 18, 19, S9, 3o — Parfaiti Filhol 29 — sp? (pi. v, fig. 16) 30 Phlœodictyin^e Carter.... 60, 64, 73, 76 1 36 Placina Schulze 53 — monolopha Scindée 8 Placinid.e Schulze 53 Plocamia Schmidt 63, 64, 118, 119 — coriacea Bowerbank ; var. elegans Ridley et Dendy (pi. vi, fig. 11) .. 20 117, 118 — microcionides (Carter) Schmidt 18, 117 Plumohalichondria Carter 63, 64, 111, 112, 114 — mammillata Carter 1 1 1 — microcionides Carter m — plumosa (Montagu) Carter 1 1 1 Pœcillastra Sollas 38 — crassiuscula Sollas 14, 19, 37, 38 — scabra Schmidt 38 Polymastia Bowerbank 27, 57, 59, 65, 78, i32 — corticata Ridley et Dendy (pi. v, fig. i5) 16, 20, 13S — hemisphaerica (Sars) Vosmaer 18, 132 i33 — mammillaris (Johnston) Bowerbank 17 18, 131, i33 — robasta Boverbank 18, 131, 1 33 — spinula Bowerbank 17, 131 Polymastin*: nov. s.-fam 5g, 60, 65, 131 Poterion Schlegel 59, 65 Proteleia Ridley et Dendy 61 — Sollasi Ridley et Dendy 1 32 Pseudotetraxonina Vosmaer 7 Pages Pytlieas nov. gen 62, 63, 64, 110, 117 — ater nov. sp. (pi. 1, fig. 1 et pi. xi, fig. 1) 16, 20, 110, 111 — inflatus Bowerbank sp 1 10 Quasillina Norman 57, 5q, 65, 129 — brevis (Bowerbank) Norman.. 20, 129 13S Racodiscula Zittel — clava Schmidt sp. (pi. 1, fig. 5, 6 et pi. vm, fig. 3) i5, 19, 49, — nucerium (Schmidt) Zittel — polydiscus (Schmidt) Sollas Raphiodesma Bowerbank 80, — aculeatum Topsent — lingua Bowerbank — simplicissimum Bowerbank Raspailia Nardo 27, — (Syringella) australiensis Ridley — (Syringella) falcifera nov. sp. (pi. vi, fig. 6 et pi. xi, fig. 19).. i5, 20, — (Syringella) lvumilis nov. sp. (pi. v, fig. 1 1 et pi. xi, fig. 20) 20, — ramosa (Montagu) Schmidt — rigida Montagu sp — ? rigida Ridley et Dendy sp — stelligera Schmidt — stnposa Montagu sp 17, — syringella Schmidt Reniera Nardo... 61, 62, 71, 72, 73, 77 — angulata Topsent — elegans (Bowerbank) Schmidt.... 16, — Filholi nov. sp. (pi. iv, fig. 7 et pi. ix, fig. 6) 18, — fistulosa Bowerbank sp — indistincta (Bowerbank) Schmidt 16, '9, — membranacea Hanscn — rosea Bowerbank sp — sp? (pi. 1, fig. 14) iS, — sp? 18, — sp ? 20, — Sp? 20, — tuf a Ridley et Dendy 17, Renierin/E Ridley et Dendy . . . 62, 63, 66, 72, , 5, 56, 62, 64) 115, KltAllclerenila nov. gen. 5o 5o 5i 5o 5o i35 84 88 i36 123 123 1S4 1S3 91 123 123 123 1S3 123 i36 77 " 20 70 70 7» l7 69 104 61 ' 71 71 71 7S 70 70 i36 63 116 — i63 — Pages Rhabderemia Guernei nov. sp. (pi. xi,fig. 7) 5 16, 20, 56, 116 — intexta Carter sp 116 — pusilla Carter sp 56 116 Rhabdodictyum delicatum Schmidt (pi. v, fig. 1) i3, 19, 25 Rhabdosa Sollas b^ Rhaphidophlus Ehlers 64 Rhizochalina Ridley 76, 1 36 — elongata nov. sp. (pi. iv, fig. 5, 6 et pi. ix, fig. 1) 20, 75 — fistulosa (Bowerbank) Ridley (pi. 1, fig. 3) 20, 73 — putridosa (Lamarck) Ridley et Dendy (pi. m, fig. 6) 20, 74 Ridleia Dendy 65 Rimella Schmidt 5o — clava Schmidt 5o Samus Gray 60 — anonyma Gray 60 — complicata Carter 60 — î intexta Carter 60 — parasitica Carter 60 — quadripartita Carter 60 — simplex Carter 60 Sanidasterina Sollas 45 Schmidtia clavata Balsamo-Crivelli 68 — dura Balsamo-Crivelli 68 Sclerilla Schmidt io3, 104 — filans Schmidt io3, 104 — texturans Schmidt io3, 104 Scolopes Sollas 58, 65 — Moseleyi Sollas 58 Scopularia Schulze 31 Seriola compacta Hanitsch 8 Sideroderma Ridley et Dendy 60, 64 Sigmatophora Sollas 36 Siphonidium ramosum Schmidt i5 19, 52, 72 Siphonochalina Schmidt 66 — îuollis Schmidt 16, 19, 66 Spanioplon nov. gen. 62, 63, 64, 116, 117 — armatura Bowerbank sp 117 — fertile nov. sp. (pi. xi, fig. 11) 20 117 Sphinctrella Schmidt v 3g — gracilis Sollas 39 — horrida Schmidt. 14, 19, 38, 3g — ornata Sollas.... 14, 19, 39, 40 Spintharophûra Sollas.... 56, 57, 58, 60, 61 65, 109, 126 Spiraspinthara Sollas 57, Spirastrella Schmidt 65, — aculeata nov. sp. (pi. vin, fig. 10) 20, 107, Spirastrellid,e Ridley et Dendy 56, 58, 59, 61, 65, Spongelia fragilis (Johnston) Schmidt i5, 17, Spongelim: Vosmaer Stelletta Schmidt — Collingsi (Bowerbank) Schmidt 14, — discophora Schmidt — mammillaris Schmidt — pachastrelloides Carter — pumex Schmidt Stellettim: Sollas Sterrastrosa Sollas Streptastrosa Sollas Stryphnus Sollas — fortis (Vosmaer) Sollas 14, 19, 45, — ponderosus (Bowerbank) Sollas .... 17, 45, 85, Styllnos nov. gen 135, — columella Bowerbank sp 1 36, — incognitus Bowerbank sp 1 36 — Jullieni nov. sp. (pi. 1, fig. 12 et pi. vu, fig. 11 et 12) i36, 137, — pannosus Bowerbank sp 1 36, — simplicissimus Bowerbank sp.. i36, — uniformis Bowerbank sp 1 36, Stylocalyx Schulze Stvlocordyla Wyville-Thomson 58, — stipitata Wyville-Thomson Stylocordylid^e nov. fam. . 58, 60, 61, 65, Stylosticîion nov. gen. ... 62, 64, 111, — Dendyi nov. sp. (pi. n. fig. 6 et pi. xi, fig. 9 et 10). . 5, m, 112, — frondosum Ridley et Dendy sp m, — microcionides Carter sp — plumosum Montagu sp. 111, — — — var. fusi- ferum Ridley et Dendy Suberites Nardo 59, 60, 65, 92, 94, g5, — caminatus Ridley et Dendy i5, 18, 130, — capillitium nov. sp. (pi. 11, fig. 10 et pi. ix, fig. 19, 20).. 18, 130, — carnosus (Johnston) Ridley 17, 67, 58 127 16 127 60 127 134 134 8 '7 45 46 46 41 44 44 46 37 8 46 14 109 i36 i38 i37 i38 i38 i38 i38 28 65 58 126 1 12 20 i'4 1 12 1 1 1 1 12 1 12 1 12 i3o 20 i33 i33 129 — 164 — Suberites coronarius Carter — crelloides Marençeller — distortus Schmidt (pi. v, fig. 2) 17, — elongatus Ridley et Dendy (pi. 1, %■ 7) J7, — fiais (Johnston) Schmidt.. 17, 18, 67, — montiniger Carter 18, — subereus (Montagu) Gray — sulphureus (Beau) Gray — tenuiculus (Bowerbank) Carter î (pi. 1, fig. 2 16, 20, Suberitida: Vosmaer.. 56, 58, 59, Go, 61 , 95, Suberitin.e nov. s.-fam 59, 60, 65, Suberotelites Schmidt 5, 62, 63, 64, 118, — demonstrans nov. sp. (pi. iv, fig. 9 et pi. xi, fig. i5, 16, 17) 20, 118, — mercator? Schmidt 20, 107, 119, Sycon ampulla (Haeckel) Poléjaefl... 12, 19, — ciliatum (Fabricius) Lieberkuhn. . . 12, l9, l9> ■9' 18, — elegans (Bowerbank) Poléjaeff 12, — setosum ? Schmidt 12, — utricidus (Schmidt) PoléjaefF.. 1 2, Syconid^e Poléjaefif Syringella s. -g. Ridley 123, Tedania Schmidt 79, 1 24, — conuligera nov. sp. (pi. 1, fig. 16) 18, — leptoderma Topsent TedanhnjE Ridley et Dendy.. 64, 79, 124, Tentorium Vosmaer 57, 5g, — semisuberites (Schmidt) Vosmaer 17, iS, 20, 132, Tethyid/E Gray 56, 58, 60, 61, 65 Tethyopsilla Lendenfeld Tethyspira Topsent 58, 59, — spinosa (Bowerbank) Topsent.. 5, Tetilla Schmidt 14, 36, — grandis Sollas — sandalina Sollas 14, — truncata nov. sp. (pi. vin, fig. 7) 14, Tetillid* Sollas Tetracladid.e Zittel TETRACTINELLIDA Marshall.. 6, 7, i3, 18, 19, 36, 53, 60, Pages 57 i3o 1S9 129 57 128 130 b7 95 131 65 128 128 119 i35 16 119 118 i35 22 !7 22 23 23 23 22 124 i36 79 97 i36 65 1 33 126 61 65 57 56 36 36 !7 36 36 49 l7 61 Thenea muricata Bowerbank... 14, 13 Pages 8, 19 37 — Schmidti Sollas 14, 19, 37 Theneid.e Sollas 37 Thoosa Hancock 58, 59, 60, 65 — armata Topsent 60 — bulbosa Hancock 60 — radiata Topsent 60 — socialis Carter 5g Thrinacophora Ridley 124 — cervicornis Ridley et Dendy.. 125 — funiformis Ridley et Dendy... 12 5 — ? spissa nov. sp. (pi. vi, fig. 12 et pi. ix, fig. 9) 6, 16, 20, 124 1 35, i36 Thrombid.e Sollas 53 Toxochalina Ridley et Dendy 1 36 Trachya Carter 62, 64, 75, 76 — hystrix nov. sp. (pi. 1, fig. 8, g, 10, et pi. xi, fig. 12, i3, 14).. 6, 16, 20 62, 75, 76 — pernucleata Carter 6, j6 Trachycaulus Schulze 1 3 — Gurlitti Schulze.. 6, 25, 26, 27 Trachyin^: nov. s.-fam 62, 64, 75, 76 Trachytedania Ridley 124, 1 36 Tragosia Gray 72, 1 2 1 — fibrosa Topsent 72 — Hirondellei nov. sp. (pi. vi, fig. 7 et pi. ix, fig. 5).. 16, 17, 120, i2i Tretodictyid/e Schulze 34 Trlenosa Sollas 49 Trichostemma Sars 57, 59, 65, 76 — Sarsi Ridley et Dendy i5, 18, 20 132, i33 Triptolemus cladosus Sollas 60 — intextus Sollas 60 — parasiticus Sollas 60 Uncinataria Schulze 30 Ute glabra Schmidt 12, 17, 19, 23 Vomerula Schmidt 62, 86, 88 — esperioides Ridley et Dendy 88 — tenda Schmidt 88 — tibicen Schmidt 88 Weberella Vosmaer 5g, 65 Ivcsia nov. gen. 16, 62, 63, 64, 102, io3 104, io5, 106, 110, in — i65 Pages Yvesia albula Bowerbcink sp io3 — arctica Hansen sp io3, 104, 106 — cyathophora Carter sp io3 — dura Hansen sp io3, 104, 106 — elegans Schmidt sp 102 — fallax nov. sp. (pi. vi, fig. 1 3 et pi. x, fig. 14) 20, 1 04, 106 — Guernei nov. sp. (pi. m, fig. 7 et pi. x, fig. 16)... 17, 18, io3, 104, 105 — Hanseni nov. sp. (pi. vi, fig. 9a et pi. x, fig. i3) 20, 104, 106, 107 — hospitalis Schmidt sp io3 Pages Yvesia linguifera nov. sp. (pi. x, fig. 10 et 11) 20 92, 104, 108, 117 — papillosa Schmidt sp io3 — pedunculata nov. sp. (pi. v, fig. G et pi. x, fig. 17)... 17, 104, 105, 106 — pertusa nov. sp. (pi. iv, fig. 10 et pi. x, fig. 18) 20, 104, io5, 107 — Richardi nov. sp. (pi. x, fig. i5) 20 104, 107 — Ridleyi nov. sp. (pi. 10, fig. 12) 20 92, 104, 107, 108 — rubiginosa Schmidt sp 1 o3 LEGENDE DE LA PLANCHE I Pages Fig. i . Pytheas ater n. sp 1 10 — 2. Suberites tenuiculus (Bwk.) Carter? i3i — 3. Rhizochalina fistulosa (Bwk.) Ridley 73 — 4. Hamacantha Johnsoni var. inelegans n. v, 86 — 5,6. Racodiscula clava O. Schmidt 49 — 7. Suberites elongatus Rdl. et D. (légèrement grossi) 129 — 8, 9, 10. Trachya hystrix n. sp 75 — 11. Azorica PfeifferjE Carter 52 — 12. Stylinos Jullient n. sp « 137 — i3. Hymeraphia geniculata n. sp. (sur un Bryozoaire) 1 1 5 — 14. Reniera sp? 71 — i5. Esperella placoides Carter 89 — 16. Tedania conuligera n. sp 79 -.:■•;.■ '.'■ ■iAf- ■■■': ■'■ 1 I 10 (' ! 9. . . . . . . LÉGENDE DE LA PLANCHE VIII Pages Fig. I . DlSCODERMIA RAMIFERA n. Sp 50 a, desma X 55 ; b, discotriaenes X 55 ; c, microxes et microstron- gyles X 160. 2. CORALLISTES BOWERBANKI JohnSOIl 5l a, dichotriaene X 55 ; b, microxes linéaires X 160. — 3. Racodiscula clava O. Schm 49 a, desma X 55; b, phyllotriaene X 55 ; c, extrémités de strongyles X 55; d, microxes X 160; e, spirasters X 160. 4. ASTRELLA TUBEROSA n. Sp 44 a, portion du derme vue de face dans le baume du Canada X 55 ; b, pycnasters X 160. — 5. Erylus nummulifer n. sp 47 a, sterraster de face X 160; b, sterraster de profil X 160; c, chias- ters X 160; d, oxyasters X 160; e, microstrongyles centrotylotes X 160. — 6. Characella Sollasi n. sp 40 a, fragment d'oxe X 55 ; b, orthotriaenes X 55 (l'inférieur est mons- trueux) ; c, grands microxes X 160; d, petits microxes X 160; e, amphiasters X 160. — 7. Tetilla truncata n. sp 36 a, style X 160; b, protriaene X 160; c, anatriaene X 160. — 8. Pachastrella debilis n. sp 42 a, calthropses X 55 ; b, microxes X 160; c, spirasters X 160. — g. Calthropella simplex Sollas 42, 43 Sphérasters X «6o. Le groupe supérieur représente les sphérasters à rayons tuberculeux de C. simplex typique, le groupe inférieur ceux de nos C. simplex var. durissima, et le groupe latéral les sphérasters à rayons grêles des deux variétés de cette Eponge. — 10. Spirastrella aculeata n. sp 127 a, tornote X 1C0; b, spinispirules X 160. — 11. Latrunculia insignis n. sp 128 a, l'Eponge gr. nat.; b, subtylostyle X 160; c, amphiclades X 160; d, discastre X 160. T r. 10. - • ,. • '^* L 19. ■ 15 O (J> 16. c, 1 LEGENDE DE LA PLANCHE IX Pages Fig. i . Rhizochalina elongata n. sp 75 Oxes et strongyles X 160. — 2. Petrosia clavata ? (Bals.-Criv.) Vosmaer 67 a, grand oxe X 160; b, petit oxe X 160; c, microsclères réniformes X 160. — 3. Halichondria pachastrelloides n. sp 66 Oxes de différentes tailles X 160. — 4. Petrosia friabilis n. sp 69 Oxe x 160. — 5. Tragosia Hirondellei n. sp 120 Spicules X 55. — 6. Reniera Filholi n. sp 70 Strongyles épineux X 160. — 7. Artemisina transiens n. sp 94 a, style à tête épineuse X 160; b, toxe X 160; c, isochèles X 160. — 8. Artemisina transiens. Disposition des spicules au voisinage de la surface. — 9. Thrinacophora ? spissa n. sp 124 a, oxe X 160; b, trichodragmates X 160. — 10. Desmacella aberrans n. sp 85 a, style X 160; b, trichodragmates X 160. — 11. Gelliodes fayalensis n. sp 78 a, oxe X 160; b, sigmates X 160. — 1 2. Gelliodes cavicornis n. sp 78 Portion du derme X 160. — i3. Gellius macrosigma n. sp 77 a, strongyle X 160; b, sigmate colossal X 160; c, sigmates grêles X 160; d, orthodragmates X 160. 14. BlEMMA GrIMALDII II. Sp 8 1 a, fragment de tylostyle X 160; b, grand tylostyle X 55 ; c, petit tylostyle X 55 ; d, sigmates X 160. — i5. Biemma inornata (Bwk.) Gray 80 a, fragment de tylostyle X 160; b, grand tylostyle X io5; c, petit tylostyle X io5 ; d, sigmates X 160. LÉGENDE DE LA PLANCHE IX (Suite) Pages Fig. 16. Biemma Dautzenbergi n. sp 83 a, fragments de tylostyles X 160; b, grand tylostyle X 55; c, petit tylostyle X 55; d, sigmates X 160. — 17. Biemma corrugata (Bwk.) Gray 81 a, fragments de tylostyles X 160; b, grand tylostyle X 55; c, petit tylostyle X 55 ; d, sigmates X 160. — 18. Desmacella annexa O. Schm 84 a, fragment de tylostyle X 160; b, grand tylostyle X io5; c, petit tylostyle X io5; d, toxes X 160; e, sigmates X 160. ig. SUBERITES CAPILLITIUM n. Sp l3o Une fibre spiculeuse. 20. SUBERITES CAPILLITIUM. a, tylostyle X 55 ; b, fragment de tylostyle X 55. — 21. DORYPLERES INCRUSTANS n. Sp 1 20 a, oxe à pointes épineuses X 160; b, aster X 160. LEGENDE DE LA PLANCHE X Pages Fig. I . ESPERIOPSIS POLYMORPHA n. Sp ÇO a, grand style X 160; b, petit style X 160; c, isochèle X 160; d, petits sigmates X 160; e, grands sigmates X 160; h, microsclères anguleux X 3oo. — 2. ESPERIOPSIS POLYMORPHA. Portion du derme X 55. 3. ESPERIOPSIS POLYMORPHA. Spiculation du choanosome X 55. — 4. ESPERIOPSIS PR^EDITA n. Sp 92 a, style X 160; b, grand sigmate X 160; cy petit sigmate X 160; d, grand isochèle X 160; c, petits isochèles X 160. — 5. ESPERIOPSIS COLUMNATA n. Sp gO a, style X 160; b, isochèles X 160. — 6. Dendoryx pectinata n. sp 100 a, tylote X 160; b, style épineux X 160; c, isochèles X 160. — 7. Dendoryx certa n. sp gg Groupe de spicules du squelette X 55. — 8. Dendoryx certa. a, tylote X 160; b, style épineux X 160; c, grand isochèle X 160; d, petit isochèle X 160. — g. Forcepia versatilis n. sp 100 a, tylostyle X 160; b, forceps X 160; c, anisochèles X 160; d, spi- cules de la larve X 160; e, strongyle de la larve X 160; h, oxe de la larve X 160. — 10. Yvesia linguifera n. sp 108 a, strongyle X 1C0; b, oxe épineux X 160; c, isochèle X 160. — n. Yvesia linguifera. Trois individus gr. nat. — 12. Yvesia Ridleyi n. sp 107 a, tylote X 160; b, tornostrongyle épineux X 160. — i3. Yvesia Hanseni n. sp 106 a, tylote X 160; b, style épineux X 160; c, isochèle X 160; d, sigmate X 160; e, micrasters X 160. — 14. Yvesia fallax n. sp 106 a, tornote X 1G0; b, style épineux X 160; c, isochèle X 160. LÉGENDE DE LA PLANCHE X (Suite) Pages Fig. i5. Yvesia Richardi n. sp 107 a, tylote X 160; b, style épineux X 160; c, isochèles X 160. — 16. Yvesia Guernei n. sp io5 a, style lisse X 160; b, style épineux X 160; c, sigmate X 160. — 17. Yvesia pedunculata n. sp io5 a, tornote X 160; b, style épineux X 160; c, isochèles X 160, — 18. Yvesia pertusa n. sp 107 a, tornote X 160; b, oxe épineux X 160; c, isochèle X 160. — 19. Joyeuxia viridis n. sp 94 Strongyle X 160. •I..X. d 9. ' 10. 17 18. 15. 12. 13. 14. M0NAX0J LEGENDE DE LA PLANCHE XI Pages Fig. i . Pytheas ater n. sp no a, tylote X 160; b, style épineux à sa base X 160; c, style entière- ment épineux X 160; d, isochèle X 160. — 2. Hymeraphia minima n. sp 114 a, style épineux X 160; b, strongyle X 160; c, isochèles X 160. — 3. Hymeraphia minima. Un fragment de l'Eponge dans le baume du Canada X 55. — 4. Hymeraphia geniculata n. sp 1 1 5 a, style épineux X 160; b, tornote X 160; c, toxostrongyle épineux X 160; d, rhabdostyle épineux X 160; e, isochèle X 160. — 5. Hymeraphia geniculata. Groupe de corbeilles vibratiles X 160. — 6. Hymeraphia tuberosocapitata n. sp 1 13 a, tête tuberculeuse de grand tylostyle X 160; b, tylostyle épineux X 160; c, tylostyle lisse du derme X 160; d, isochèle X 160. — 7. Rhabderemia Guernei n. sp 119 a, rhabdostyle X 160; b, fragment de rhabdostyle X 160; c, subty- lostyle grêle X 160; d, thraustoxes X 160; e, sigmaspires X 3oo. — 8. Myxilla Pecqueryi n. sp 1 10 a, strongyle X 160; b, style épineux vers sa base X 160; c, style entièrement épineux X 160; d, isochèles X 160; e, isochèles vus d'en haut X 160; h, chiastosigmates X 160. — 9. Stylostichon Dendyi n. sp 112 Portion de fibre X 55. — 10. Stylostichon Dendyi. a, style épineux X 160; b, tornostrongyle X 160; c, isochèles X 160. — il. Spanioplon fertile n. sp 117 a, oxe X 160; b, tylostyle X 160; c, style épineux X 160. — 1 2. Trachya hystrix n. sp y5 Réseau interne d'oxes X 55. — i3. Trachya hystrix. Style traversant l'écorce : a, base du style ; b, paquet d'oxes. — 14. Trachya hystrix. a, base du style X 160; b, oxe du choanosome et de l'écorce X 160. LEGENDE DE LA PLANCHE XI (Suite) Pages Fig. l5. SUBEROTELITES DEMONSTRANS D. Sp I 1 8 Bouquet de styles de la surface X 55. — l6. SUBEROTELITES DEMONSTRANS. Réseau de tylostrongyles épineux et origine des styles X 55. — 17. SUBEROTELITES DEMONSTRANS. a, tylostrongyle épineux X 160; b, fragment de style X 160. l8. AXINELLA FLUSTRA n. Sp 122 Coupe transversale schématique X 55. — 19. Raspailia (Syringella) falcifera n. sp 124 a, tête et pointe d'un grand tylostyle du squelette X 160 ; b, portion apicale d'un petit tylostyle des bouquets superficiels X 160. — 20. Raspailia (Syringella) humilis n. sp i23 Tylostyles X io5. PL.XI. ■ a 1 10. en u r b \ 14. b 19. 18. 16. - M0NAX0NIDES. ^ 3f.f '