iiiiliiililiii ■ma ■\\\m]]\v iti'f: 9B: ^iil mm wâ M iijiyHiP ^iîillîi- ;>:!;!!!1!!!": M\m\m\\\M mm i r ■ ■. ! i ' , > ; ! i 1 (imiii m ■mmÊÊmi' '^*i|||ifi-. m m RESULTATS DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES DU PRINCE DE MONACO Ce Fascicule a été' publie' et le dépôt fait au Gouvernement à Monaco le ler Juin i8q5 RÉSULTATS DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES ACCOMPLIES SUR SON YACHT PAR ALBERT r*^ PRINCE SOUVERAIN DE MONACO PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION AVEC LE CONCOURS DE M. JULES RICHARD Docteur ès-sciences, chargé des Travaux zoologiques à bord Fascicule IX Contribution à l'étude des Céphalopodes de V Atlantique Nord Par Louis JOUBIN AVEC SIX PLANCHES IMPRIMERIE DE MONACO 1895 ^Xb CONTRIBUTION A L ETUDE DES CÉPHALOPODES DE L'ATLANTIQUE NORD PAR Louis JOUBIN / CONTRIBUTION A L ETUDE DES CÉPHALOPODES DE L'ATLANTIQUE NORD PAR Louis JOUBIN AVANT-PROPOS En commençant Texposé de mes recherches, je désire présenter à S. A. S. le Prince de Monaco mes respectueux remerciements pour Thonneur qu'il m'a fait en me confiant l'étude d'une partie des riches collections rassemblées au cours de ses campagnes scientifiques. Qu'il me soit permis aussi d'exprimer à M. le Baron Jules de Guerne l'expression de ma vive gratitude. Les Céphalopodes soumis à mon examen proviennent des campagnes effectuées par le yacht ï Hirondelle dam l'Atlantique Nord pendant les années 1886, 1887 et 1888 Tous ont été pris entre 5° et 45° de longitude ouest, et 87° et 49° de latitude nord. C'est principalement dans le Golfe de Gascogne et les parages des Açores que ces animaux ont été péchés; ils appartiennent donc tous à la faune de l'Atlantique Nord. Les uns sont des animaux de surface; d'autres proviennent des grands fonds ou des profondeurs moyennes ; plusieurs, enfin, et non des moins intéressants, ont été trouvés dans l'estomac de divers Poissons et Cétacés; ils sont malheureusement de ce fait, en assez mauvais état, et leur détermination rigoureuse est souvent rendue presque impossible ou, tout au moins, elle laisse subsister des doutes. — 4 — CLASSIFICATION Voici Tordre dans lequel la description des espèces est présentée. J'ai adopté la classification suivie par Hoyle dans son Catalogue of récent Cephalopoda (185'); elle me paraît répondre mieux que toute autre à l'état actuel de nos connaissances teuthologiques : A. Sous-Ordre Octopoda"^ Leach I. Famille ARGONAUTID^ Cantraine Genre Argonauta Linné 1. Argonauta Argo Linné. II. Famille PHILONEXID.E d'Orbigny Genre Tremoctopus délie Chiaje 2. Tremoctopus Hirondelle! n. sp. III. Famille ALLOPOSID^ Verrill Genre AUoposus Verrill 3. AUoposus mollis Verrill. IV. Famille OCTOPODID.^ d'Orbigny Genre Octopus Lamarck 4. Octopus Albert! n. sp. 5. Octopus macropus Risso. Genre Eledone Leach 6. Eledone civrhosa (Lamarck) d'Orbigny. ' Les chiffres imprimés en caractères gras entre parenthèses renvoient aux numéros de VIndex biblio- graphique placé k la fin du Travail. ^ Le nom des espèces nouvelles est imprimé en caractères gras. — 5 — B. Sous-Ordre Decapoda Leach a. Section MYOPSIDA d'Orbigny I. Famille SEPIOLINI Steenstrup Genre Sepiola 'Rondelet) Leach 7. Sepiola Rondeleli Leach. 8. Sepiola Petersi Steenstrup. Genre Rossia Owen 9. Rossia macrosoma d'Orbigny. 10. Rossia sp.? II. Famille SEPIARII Steenstrup Genre Sepia Linné I ! . Sepia elegans d'Orbigny. b. Section ŒGOPSIDA d'Orbigny I. Famille OMMASTREPHINI Steenstrup Genre Ommastrephes d'Orbigny 12. Ommastrephes sp.? Genre Todarodes Steenstrup i3. Todarodes sagiitatus (Lamarck) Steenstrup. Genre lUex Steenstrup 14. lllex illecebrosiis (Lesueur) Steenstrup. Genre Architeuthis Steenstrup i5. Architeuthis sp.? _ 6 — Genre Tracheloteuthis Steenstrup i6. Traclieloteutliis Guernei n. sp. II. Famille TAONOTEUTHI Steenstrup Genre Ghiroteuthis d'Orbigny 17. CMroteuthis Grimaldii n. sp. III. Famille CRANCHI^FORMES Steenstrup Genre Taonius Steenstrup 18. Taonius Richardi n. sp. - 7 — REMARQUES SUR LES CÉPHALOPODES DES ILES AÇORES Une bonne partie des Céphalopodes recueillis par VHiRONDELLE ayant été capturée dans les eaux des îles Açores, il me semble indispensable de montrer en quelques mots de quels animaux se compose la Faune teuthologique de cet Archipel, telle que nous la connaissons actuellement. Cela permettra de montrer clairement les modifications intéressantes que les expéditions du Prince de Monaco ont apporté à nos connaissances sur ce sujet. Cet exposé, d'ailleurs, est rendu bien facile à faire puisqu'il suffit de résumer les très intéressants travaux (18) que le D' Albert Girard, l'aimable et savant naturaliste du Muséum de Lisbonne, a fait paraître, ces toutes dernières années, sur la Faune des îles de Madère et des Açores. Dans cet exposé, je tiens compte des listes publiées par M. Dautzenberg (») dans sa Révision des Mollusques marins des Açores. Le catalogue d'Albert Girard se trouvera complété ensuite par le présent Travail. De cette façon, il sera possible de se faire une idée exacte et complète des Céphalopodes composant la Faune si curieuse des Açores, telle qu'on peut la concevoir d'après les études récentes. Voici d'abord un important passage emprunté à A. Girard (IS, p. 211): « En analysant tout ce qui a été publié, on sait que deux espèces ont été unique- ce ment observées par d'Orbigny et Steenstrup, que quatre citées par Drouet existent « réellement, tandis que deux autres, Loligo vulgaris et Sepia officinalis, n'ont pas « été retrouvées. A cette liste, j'ajoute aujourd'hui quatre autres espèces et j'y ajoute « aussi, à l'exemple d'autres auteurs, une espèce abyssale draguée près des Açores « par l'expédition du Talisman. « La Faune reste, par conséquent, composée de onze espèces authentiques, « nombre certainement restreint et au-dessous de la vérité, mais qui est d'accord « avec l'observation souvent faite de la rareté des Céphalopodes sur ces côtes. « Ces onze espèces peuvent se décomposer ainsi : quatre, Octopus vulgaris et « Cuvieri, Ocythoe tuberculata, Loligo Forbesi, sont des espèces littorales; deux, « Argonauta Argo et Todarodes sagittatus, des espèces pélagiques mais se rencon- « trant fréquemment sur les côtes; deux autres, Teleoteuthis caribbœa et Cranchia « Reinhardtii, sont des espèces pélagiques propres à l'Atlantique; le Cirroteuthis « umbellata est une espèce abyssale comme toutes les espèces du genre; quant à « Spirula Peroni et à ÏArchiteuthis princeps, il est probable que l'on doit les consi- « dérer comme des espèces abyssales; mais on ne connaît rien sur leurs conditions « d'existence ». Voici maintenant la liste des espèces relevées par Albert Girard aux Açores : 1. Cirroteuthis umbellata Fischer (11). Expédition du Talisman, dragué à 2235™. 2. Argonauta Argo Linné. D'après Drouet entre Fayal et Pico et sur les côtes de Sâo Miguel. 3. Ocythoe iubercidata Rafinesque (53). Une femelle provenant de Sâo Miguel. 4. Octopiis vulgaris Lamarck (33). D'après Drouet, côtes de l'île de Sâo Miguel. 5. Octopus Cwj'/erz d'Orbigny (45). D'après Drouet, côtes de l'île de Sâo Miguel. 6. Spiriila Feront Lamarck (34). Fayal, Sâo Miguel. 7 ? Sepia officinalis Linné (3»). Drouet, côtes de Pico et de Sâo Miguel. 8 ? Loligo vulgaris Lamarck (33). Drouet cite cette espèce comme commune, mais l'a probablement confondue avec la suivante. 9. Loligo Forbesi Steenstrup (61). Iles de Pico et de Sâo Miguel. 10. Todarodes sagittatus [Lamarck) Steenstrup (66). Ile de Sâo Miguel. 11. Architeuthis princeps Verrill (53). Fragments d'un grand individu échoué sur la côte nord de l'île Sâo Miguel. 12. Teleoteuthis caribbœa (Lesueur) Verrill C^l). Côtes des Açores, d'après d'Or- bigny. i3. Cranchia Reinhardti ^i&eri'àXvuY» {'R-t). Cité par Steenstrup dans les parages des Açores. J'ajoute à cette liste les deux Céphalopodes suivants, recueillis par VHiRON- DELLE et qui, par conséquent, sont nouveaux pour la Faune des Açores : 14. Rossia macrosoma d'Orbigny ? Sud de Florès, dans l'estomac d'itn Halosauropsis. i5. Chiroteiithis Gritnaldii n. sp., pélagique, au large de Corvo. Enfin, les Céphalopodes dont les noms suivent, déjà cités par A. Girard ou ses prédécesseurs ont été recueillis également par V HIRONDELLE : 2. Argonauta Argo Linné (39), à Fayal. 5. Octopus macropus Risso (5'S') = [Octopus Cuvieri d'Orbigny), entre Fayal et Pico. 1 1 . Architeuthis? sp ?, un bec dragué entre Pico et Sâo Jorge. PARTIE DESCRIPTIVE A. Sous-Ordre Octopoda, Leach I. Famille ARGONAUTID^, Cantraine Genre Argonauta, Linné 1 . Argonauta Argo, Linné 1766. Argonauta Argo, Linné (S»), p. 1161. J'ai examiné un magnifique exemplaire d'une femelle de ce Céphalopode, offert à S. A. S. le Prince de Monaco par feu S. W. Dabney, consul des Etats-Unis à Fayal ; il avait été trouvé dans sa coquille à Fayal, sur la plage de Horta. L'étiquette qui l'accompagne porte la mention « found in its shell on beach ». Je n'ai pas examiné la coquille. A part la grande taille de l'animal et la netteté des cellules membraneuses des bras palmés, il n y a pas autre chose de bien important à noter ; il est cependant intéressant de relever les mesures principales de ce Céphalopode : DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale ^^^ » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 78 » du sac viscéral (ligne médiane ventrale) 69 Diamètre maximum du sac viscéral 53 » » transversal de la tête 40 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre... i35 » du deuxième bras 220 » du troisième bras 166 » du quatrième bras 254 » du bord cupulifère du bras palmé 280 » de la palmure du quatrième bras 60 Largeur de la palmure du quatrième bras 5o Diamètre des plus grandes ventouses 6,5 Hauteur maxima du siphon au-dessus du bord palléal 28 Diamètre de l'ouverture palléale 53 2 lO Les plus grandes ventouses sont celles qui portent les numéros 8 à 1 1 du bras palmé, de chaque côté. Cet animal ne semble pas être très rare aux Açores. Voici, en effet, l'observation d'Albert Girard (18) à ce sujet : a D'après Drouet (B), il se rencontre de temps à autre aux Açores, surtout dans a les parages de Fayal et de Pico. M. Chaves m'en a communiqué un exemplaire « avec l'animal, et il m'écrit qu'il en possède encore un autre échantillon des côtes a de Sâo Miguel ». Girard remarque encore que les échantillons qu'il a observés aux Açores appartiennent à la variété obtiisangiila, de von Martens (41). Distribution géographique. — Cette espèce a été signalée dans un grand nombre de localités : Cap de Bonne-Espérance ; New^ -Jersey ; Mer Rouge ; Antilles ; Amboine ; Méditerranée; Portugal. II. Famille PHILONEXID^, d'Orbigny Genre Tremoctopus, délie Chiaje 2. Tremoctopus Hirondellei, n. sp. (PI. I, fig. 1-2; PI. II, fig. 1-3) Corpus fere rotundatum, brève, crassum. Caput latius quam altius, sacculus parum strictior capite. Oculi parvi non proéminentes. Brachia brevia, fere aequalia, coronam parvam formantia supracephalicam. Umbella vix dimidiam brachiorum partem attingens. Infundibulum parvuni, non distinctum, cujus aper- tura superior tantum videri potest, reliqua pars sub cute abdita. Apertura pallii ambitum dimidium corporis superans, in margine anteriore pallii crista rotundata aptans in utroque latere, et in margine inferiore infundibuli utrinque fovea aptans, adsunt. Corps presque arrondi, court, épais. Tête plus large que haute, légèrement plus élargie que le sac viscéral. Yeux petits non proéminents. Bras courts, à peu près tous de même hauteur, formant une étroite couronne peu élevée au-dessus de la tête. Membrane interbrachiale atteignant à peu près la moitié de la hauteur des bras. Entonnoir petit, non distinct; son orifice supérieur seul est visible, le reste étant sous-cutané. La fente palléale, très développée, débordant un peu des deux côtés sur la face dorsale. Sur le bord interne de la fente palléale, deux boutons adhésifs correspondant à deux fossettes situées à la base de l'entonnoir. Campagne de 1887 : Stn. i5i, surface. Un exemplaire pris directement au haveneau par M. de Guerne. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale 9 » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 5 » du sac viscéral (ligne médiane ventrale) 4,5 Diamètre maximum du sac viscéral 6 Hauteur de la tcte (ligne médiane dorsale) 2 » » (ligne médiane ventrale) ' 3,5 Diamètre maximum transversal de la tête 6 Longueur du premier bras (dorsal) 4 » du deuxième bras 3,5 » du troisième bras 3,5 » du quatrième bras 3,5 Hauteur de la membrane interbrachiale (dos) 2 » » » (ventre) o,5 » » entre le premier et le deuxième bras . 2 B » entre le deuxième et le troisième bras 2 „ » entre le troisième et le quatrième bras i,5 Diamètre de l'ouverture palléale 5 Observations. — Les espèces du genre Tremoctopus sont actuellement au nombre de neuf, dont une insuffisamment caractérisée. Ce sont : Tremoctopus violaceus délie Ch'iaje (S); T. quoyanus (d'Orbigny) Steenstrup (44); T. gracilis (Eydoux et Souleyet) Tryon (tO) ; T. atlauticus (d'Orbigny) Steenstrup (44) ; T. microstomus (Reynaud) Tryon (5©); T. hyalimis (Rang) Tryon (54); T. ocellatus Brock (5); T. semipalmatus Owen (46) ; T. dubius (Eydoux et Souleyet) Tryon (40). On peut, dans cette liste, éliminer immédiatement T. violaceus, T. microstomus, T. ocellatus, T. semipalmatus, qui ne répondent en rien, par leurs caractères, à l'espèce de Y Hirondelle. On peut aussi retrancher T. dubius, qu'il est impossible d'assimiler à aucun autre Céphalopode, vu le peu que l'on en sait. Il ne reste donc que T. quoyanus, T. gracilis, T. atlauticus et T. hyalimis, entre lesquels on pourrait, à la rigueur, hésiter à cause de quelques caractères communs à ces espèces et au T. Hirondellei. Mais on est vite amené à renoncer à ces rapprochements. Voici, en effet, ce qui me paraît certain, après examen approfondi de la Biblio- graphie, des descriptions et des dessins empruntés aux ouvrages originaux. On doit, tout d'abord, éliminer T. gracilis, cet animal ayant les bras beaucoup trop longs, avec un trop grand nombre de ventouses, pour être assimilable au Tremoctopus Hirondellei. De même, Octopus quoyanus d'Orbigny a les bras bien trop longs, avec une grande membrane entre les bras dorsaux, manquant entre les bras ventraux ; il ne répond pas à notre espèce pour quelques autres caractères secondaires. D'Orbigny, en outre, tend à assimiler ce Céphalopode à T. semipalmatus d'Owen, i Dans notre Tremoctopus les bras, très petits, sont à peu près égaux ; au contraire, dans Octopus atlauticus d'Orbigny, les bras sont de dimensions très différentes, les ventraux étant tout petits, les dorsaux très longs; il est donc impossible de s'arrêter à cette détermination. Enfin, dans Philonexis hyalimis Rang, on trouve les bras aussi longs que le corps, les yeux gros et très saillants, et le sac viscéral 12 beaucoup plus large que la tête; on. est donc encore amené à rejeter cette diagnose. Comme on le voit, Tassimilation de tous ces Tremoctopus avec celui de VHiRONDELLE n'est pas possible. Il me paraît donc justifié de créer pour lui une espèce nouvelle. Cependant, en lisant la description des Céphalopodes recueillis par d'Orbigny (44) dans son voyage dans l'Amérique méridionale, on peut se demander si son Octopus minimus (44, pi. i, fig. 4) ne se rapproche pas sensiblement de notre Tremoctopus. Le texte, il est vrai, donne quelques caractères qui ne s'appliquent pas à notre Céphalopode, ce qui permettrait de l'éliminer sans autre examen; mais il y en a d'autres qui semblent l'en rapprocher, et, en tous cas, la figure qu'il en donne, sauf en ce qui a trait aux bras qui sont trop longs, rappelle par son ensemble le Tremoctopus Hirondellei ; d'autre part, les indications bibliographiques très vagues et qui semblent peu exactes, données par Férussac et d'Orbigny (45) dans les Céphalopodes acétabulifères, rattachent cet Octopus minimus à Argonauta hians Solander, dont ce serait le mâle. Cela me paraît excessivement douteux et il est, au contraire, fort plausible d'admettre que Octopus minimus d'Orbigny est un Tremoc- topus voisin de celui de V Hirondelle. Il est malheureusement impossible actuelle- ment de trancher la question; mais, de toute façon, il restera des différences assez importantes entre le Tremoctopus de VHiRONDELLE et V Octopus minimus d'Orbigny, pour justifier la création d'une nouvelle espèce. Ce petit Céphalopode est facile à caractériser au premier examen par sa forme extrêmement courte, et par la largeur de sa tête, qui semble se confondre avec le sac viscéral au point de ne former qu'une petite masse d'une seule venue, assez analogue comme aspect général à un grain de café. Cette cohésion de la tête et du sac est probablement encore accentuée par l'action de l'alcool, où l'animal a été plongé vivant, ce qui lui a fait violemment retirer la tête en arrière, comme l'attes- tent les nombreux plis horizontaux que l'on remarque sur sa face dorsale (PI. i, fig. i) entre les yeux. Sa forme normale a dû, par conséquent, être un peu modifiée de ce fait. Ce petit corps ovoïde est surmonté d'une étroite couronne de sept bras, reliés entre eux par une courte membrane un peu plus basse sur la ligne médiane ventrale que sur les côtés. La partie libre des bras est courte et forme une couronne basse, de dimensions très réduites par rapport à l'ensemble du corps. Ces sept bras, dans leur partie palmée, sont un peu plus longs que dans leur partie libre ; ils constituent un très petit entonnoir jusqu'à la bouche. Le huitième bras est enfermé sous la peau, où on le voit, par transparence, former des sinuosités blanchâtres à gauche de l'entonnoir, près de l'œil, quand on observe l'animal par sa face ventrale. Chacun des bras porte douze ventouses, dont dix seulement sont bien nettement perceptibles, les deux dernières étant excessive- ment petites; il est même probable que tout à fait à l'extrémité des bras, il y en a — i3 — une ou deux rudimentaires, ce dont je n'ai pu m'assurer d'une façon absolument incontestable. La fente palléale est extrêmement large; elle s'étend sur tout le diamètre ventral du sac viscéral, et passe latéralement sous les yeux pour intéresser légèrement les deux bords du dos. Ce caractère est important à noter; on le retrouve chez les représentants du genre Ocythoe où il est plus net que chez les Tremoctopus. Si l'on se borne à examiner la surface de ce sac viscéral, on ne trouve pas d'autres faits importants à signaler que ceux dont il vient d'être question ; mais si l'on écarte les lèvres de la fente palléale, on constate que le bord du manteau est rattaché au bord libre de l'entonnoir, symétriquement, par deux gros boutons cartilagineux, saillants (PI. ii, fig. 2), aussi nets que ceux que l'on observe chez les Décapodes. En regard de ces boutons on trouve, sur le bord de l'entonnoir, deux fossettes en forme d'oreille, également cartilagineuses et bien délimitées (PI. n, fig. i). Il me semble que ces organes adhésifs sont plus nets chez ce Tremoctopus que chez aucun autre des rares Octopodes où ils ont été signalés. Leurs dimensions sont considérables par rapport à la taille très restreinte de l'animal. La netteté, la grande taille, la complication, la profondeur de ces organ-es les rapprochent assez de ceux que l'on observe chez les Ommastrephidœ. En outre de ces puissants organes adhésifs, on trouve encore sur les côtés, un pli cutané situé sous l'œil à la base de la tête; il forme une sorte de crête, limitée en dessous par une rainure dans laquelle s'engrène le bord du manteau dans sa région latérale. L'entonnoir, comme le montre la figure (PI. i, fig. 2), est très petit et surtout fort peu distinct dans sa portion supérieure, ordinairement libre, qui est ici presque entièrement sous-cutanée ; au contraire, sa portion inférieure contenue dans la cavité palléale, est très étendue latéralement et sa portion marginale est très développée (PI. H, fig. 3). Il s'ensuit que cet appareil, qui semble rudimentaire quand on ne l'examine que superficiellement, à tel point que l'on a de la peine à constater sa présence, est en réalité très grand et plus compliqué que chez les Octopodes en général. Ce fait tient évidemment à la vie pélagique de cette espèce. III. Famille ALLOPOSID^, Verrill Genre AUoposus, Verrill 3. Alloposus mollis, A^errill (PI. V, fig. I, 3, lo-ii; PI. VI) i88i. Alloposus mollis, Verrill (09), p. 366, pi. l et li. Campagne de 1887 : Stn. 99, surface. — Stn. 143, surface. Des fragments de ce Céphalopode ont été recueillis aux Stations 99 et 143. Voici sur quels faits je base cette détermination : — 14 — Le fragment péché à la Station 99 comprend toute la couronne tentaculaire, intacte et parfaitement reconnaissable, non seulement par l'examen de l'échantillon conservé dans l'alcool, mais aussi par un dessin d'ensemble et plusieurs aquarelles faits par M. Jules de Guerne d'après la pièce fraîche. L'histologie de ces fragments ayant été étudiée, je puis affirmer que les débris provenant de l'animal de la Station 143 appartiennent à la même espèce. Il n'y a aucune différence entre ces deux fragments, et leur structure est si typique qu'il n'y a point, à ma connaissance, d'autre Céphalopode auquel ils puissent appartenir. Je me crois donc en droit de réunir sous ce même titre « Alloposiis mollis », ces fragments de grands Céphalopodes. A. — Echantillon de la Station 99, Cet animal a été observé frais par M. de Guerne, et la planche vi est la repro- duction de l'aquarelle faite par lui de ce Céphalopode. Il a été péché à la surface, dans les circonstances rapportées de la manière suivante par S. A. S. le Prince de Monaco : « Le 16 juin 1887, me trouvant par 42° 45' 40" de latitude nord et 22° 16' 45" « de longitude ouest à bord du yacht HIRONDELLE, en route pour les Açores, on « me signala très loin dans le sud-ouest plusieurs grands Cétacés, qui produisaient « par leurs bonds des remous extraordinaires à la surface de la mer. « Peu de temps après, quand celle-ci eut repris son calme et que les Cétacés a considérés par nous comme des Cachalots se furent éloignés, je vis une tache « laiteuse qui flottait sur la mer dans la région même où les Cétacés avaient produit a toute cette agitation, tache qui devait être bien grande, puisqu'on la voyait à trois « ou quatre milles de distance. Je voulus m'assurer de ce qu'était cela et je fis « aussitôt changer la route de mon navire pour m'en rapprocher. Le vent était « faible, et quand après deux ou trois heures de louvoyage, je fus sur les lieux, la « tache avait disparu. Mais un débris de grand Céphalopode, absolument frais et « d'une couleur rouge brique, fut recueilli à cette même place. MM. Georges Pouchet « et de Guerne qui m'accompagnaient pensèrent aussitôt, comme moi, que ce débris « appartenait à un animal tout nouvellement mis en pièces par les Cachalots dont « nous avions aperçu la lutte autour de cette proie ». M. de Guerne (ai) a publié sur cet animal une note intéressante, dont j'extrais les passages suivants : « Amené sur le pont, le corps en question, qui ne pesait pas moins de dix kilo- ce grammes, fut versé avec le plus grand soin dans une cuve préalablement remplie « d'eau, et non sans qu'on eut assez longuement discuté le point de savoir s'il « convenait ou non de le laisser dans l'étoffe qui lui servait de soutien, tant paraissait « grande sa fluidité. Je reste convaincu qu'une substance aussi molle, toujours prête « à épouser la forme des récipients où elle est placée, traverserait les mailles d'un « filet ordinaire en se morcelant sous la poussée de son propre poids. — i5 — « Quoiqu'il en soit, un objet charmant à la fois par sa coloration puissante et « par la délicatesse de son tissu, s'étala dans Teau, balançant au roulis, comme une « fleur étrange et colossale, la couronne tentaculaire d'un Céphalopode. « Sur un fond d'un gris bleuté transparent, se distinguent d'abord les ventouses, a bordées dun liseré jaune et s'enfonçant comme dans des boutonnières de consis- « tance trop faible pour les soutenir. Autour de celles-ci, apparaît un pointillé rouge « pourpre-orange ou brique dû aux chromatophores de plus en plus serrés à mesure « qu'on s'éloigne du centre et qui donnent aux bras une couleur rouge presque « uniforme et très foncée. Ces bras, au nombre de huit, sont de dimensions fort « inégales ; une membrane les réunit à la base et remonte assez haut le long de « chacun d'eux vers leurs extrémités terminées en pointes mousses. « La pièce que nous avons sous les yeux est d'une fraîcheur absolue; aucune « espèce de contraction ne peut toutefois y être provoquée, mais je remarque l'aspect « tordu, très particulier, des bras les plus longs comme pouvant résulter de la mort « violente de l'animal, coupé sans doute par un grand Cétodonte ou par quelque gros « Poisson. La section a eu lieu exactement entre les yeux, non conservés, et le bulbe « pharyngien, qu'un examen plus attentif fait découvrir au fond de l'espèce de « cornet constitué par la membrane tentaculaire. « Les notes de couleur étant prises, l'objet fut aussitôt placé dans l'alcool pour « être durci, telle était la crainte de voir tomber en diflfluence cette gelée sans consis- « tance et que le moindre attouchement déchirait. « C'est pourquoi d'ailleurs je réclame aujourd'hui l'indulgence de ceux qui « regretteront de ne pas trouver ici les dimensions de la pièce fraîche. On n'osait « y toucher et le roulis aidant, l'essai de mesure plusieurs fois tenté dans l'eau, fut « abandonné. J'estime que dans l'alcool, le volume de ce fragment de Céphalopode a a diminué des deux tiers. Son poids, indiqué comme étant de dix kilogrammes au « sortir de l'eau, n'est plus aujourd'hui que de 780 grammes, après un séjour de sept « années environ dans l'esprit de vin. « Voici quelles sont actuellement les dimensions des parties principales de cette a fleur fanée, triste conserve de musée, racornie et méconnaissable pour ceux qui « ont eu la bonne fortune de l'admirer fraîche. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur du premier bras comptée depuis la lèvre 670 du deuxième 480 du troisième 25o du quatrième 200 Hauteur de la membrane interbrachiale (ligne dorsale) 180 » » » (ligne ventrale) no Hauteur de la membrane entre le premier et le deuxième bras 170 — i6 — Hauteur de la membrane entre le deuxième et le troisième bras 140 ^ » 7> troisième et le quatrième.... 140 Circonférence du premier bras au point où s'arrête la membrane 70 Nombre des ventouses, depuis le bec jusqu'à Textrémité du premier bras i3o-i32 Nombre des ventouses, depuis le bec jusqu'à l'extrémité du deuxième bras gS Nombre des ventouses, depuis le bec jusqu'à l'extrémité du troisième bras 64-70 Nombre des ventouses, depuis le bec jusqu'à l'extrémité du quatrième bras 6o-63 Diamètre des ventouses les plus grandes 12 « ...Ces ventouses ne produisent aucune saillie chez l'animal frais. « ...La membrane de l'ombrelle ne saurait être étalée sans rupture sur un plan « horizontal, et l'ensemble présente la forme d'un cornet assez profond*, cornet « véritable à ouverture oblique, de telle façon que la bouche serait loin d'occuper « le centre de l'ombrelle déchirée et aplatie. La distance qui la sépare du bord libre « de la membrane est d'un tiers environ plus courte du côté ventral que du côté « dorsal ». Les plus grandes ventouses sont celles du deuxième bras, de la cinquième à la neuvième, à partir de la bouche. Ces ventouses, profondément enfoncées dans le tissu gélatineux, ont une ouverture festonnée ; elles sont très creuses et à fond presque plat. Le pourtour de la bouche forme un orifice étroit, au point de rencontre des lignes de ventouses, entouré lui aussi d'une membrane festonnée, de sorte qu'il ressemble à l'une des grandes ventouses du bras. J'ai représenté (PI. v, fig. 1 1) la radula dont il n'a point encore été donné de figure originale; elle ne diffère d'ailleurs que par des détails peu importants des radulas des autres Octopodes. J'ai eu l'occasion antérieurement de signaler (31"') cette particu- larité. Il en est de même pour les deux mandibules, qui sont reproduites ci-dessous de grandeur naturelle, et dont M. de Guerne a donné d'autres figures (81). Ces Les deux mandibules isolées d'AUoposus mollis Vcrrill de la Station gg (grandeur naturelle) ' « ...d'une campanule, dont l'animal vivant avait du reste presque la couleur en certaines de ses parties s'il est permis de comparer ce débris à une fleur ». — 17 — organes sont fort petits par rapport ùi la grande dimension du Céphalopode, sans offrir d'autres caractères particuliers. Les glandes salivaires, qui étaient encore adhérentes au bulbe buccal, sont celles que j'ai appelées extra-bulbaires dans un autre Mémoire (8»). Elles sont ici particulièrement développées, et la charpente conjonctive qu'elles renferment est réduite à son minimum, tant les culs-de-sac sont grands, serrés les uns contre les autres, et pourvus de cellules sécrétantes nombreuses et bien développées. Celles-ci sont très évidemment caliciformes {R. PI. v, fig. lo); elles ont une masse protoplas- mique inférieure, en forme de croissant ("CrJ contenant un gros noyau, fortement coloré par le picro-carminate d'ammoniaque. Le reste de la cellule est occupé par un réseau de filaments très fins, entre les mailles duquel on voit d'innombrables granulations brunâtres, s'échappant par l'ouverture supérieure du calice cellulaire. La cavité de l'acinus (OlJ est réduite, de même que la gaîne conjonctive fCj. Autour des glandes, on distingue quelques vaisseaux CVj, contenant des globules san- guins fGj. Les observations histologiques que j'ai faites sur les fragments de peau de cet Alloposiis, sont identiques à celles qui suivent, faites sur le second échantillon de ce Céphalopode. B. — Echantillon de la Station 148. J'ai examiné divers fragments provenant de ce Céphalopode, et qui sont des morceaux de peau. L'un d'eux pesait dix kilogrammes et a été conservé dans la liqueur d'Owen. Observations histologiques. — Ce qui caractérise cet animal, c'est l'extrême mollesse de ses tissus ; il était intéressant de voir quelle était leur structure, et à quoi tenait leur apparence gélatineuse. Ayant pu examiner quelques fragments de tissus, que M. de Guerne avait pris soin de plonger dans l'alcool, dans la liqueur d'Owen ou dans le liquide de Mûller alors qu'ils étaient parfaitement frais, j'y ai fait les observations suivantes : Les fragments de cet Alloposiis me semblent provenir de la région dorsale du corps. Ils sont plus ou moins épais, variant entre 5""" et 3o""". La figure i de la planche v, qui représente un de ces fragments, en tranche épaisse, n'est grossie que quatre fois, contrairement à ce que l'on pourrait croire au premier abord. On y trouve, en partant du haut : aj une couche de tissu conjonctif mince, probablement l'épiderme et le derme; — b) une couche de fibres musculaires trans- versales; — cj une couche de fibres musculaires longitudinales; ces deux couches ont chacune un à deux millimètres; — dj une énorme couche de tissu absolument transparent, dans lequel sont d'innombrables faisceaux musculaires OnJ, en colonnes, simples au milieu, ramifiés à leurs deux extrémités; — ej une couche de fibres musculaires longitudinales, disposées en faisceaux plats, séparés de distance en distance par des sillons ou rainures. Cela ressemble tout à fait aux bâtons d'une 3 — 18 — tablette de chocolat; — fj une couche de fibres musculaires obliques; — g) une couche mince de tissu conjonctif ; — m) fibres musculaires verticales. Comme on le voit, le point le plus intéressant est cette couche considérable de tissu transparent qui englobe les colonnes musculaires verticales. Celles-ci sont très régulièrement espacées, en files longitudinales, et non moins régulièrement ramifiées en dichotomie. Chaque fibre terminale pénètre dans la couche sous-jacente, en écartant les faisceaux par une sorte de petite boutonnière. Le tissu transparent qui englobe toutes ces fibres musculaires, ressemble absolu- ment pour Taspect, la transparence et la consistance, à celui qui constitue l'ombrelle des Méduses. Il est formé d'une masse gélatineuse, homogène, vitreuse, dans laquelle on trouve (PI. V, fig. 3) : i° de très rares vaisseaux (v), qui laissent voir eux-mêmes quel- ques globules colorés en rouge par le picro-carminate d'ammoniaque; 2° des cellules (c) séparées les unes des autres, avec des prolongements polaires d'où l'on voit partir des fibrilles contournées en spirale, très fines, à direction générale rectiligne; 3° d'innombrables filaments (mj de tissu élastique, également en spirales, dont les tours, absolument réguliers, sont serrés, mais s'écartent suivant que la préparation est plus ou moins tiraillée. Les cellules se colorent en jaune par le picro-carmin, les noyaux en rouge. Tout cela est noyé dans une matière gélatineuse, amorphe, transparente, ressemblant au tissu de l'ombrelle des Méduses par son aspect cristallin et sa consis- tance de gelée tremblottante. Comme je l'ai dit plus haut, cette structure spéciale se retrouve également dans les fragments se rapportant au Céphalopode de la Station 99. Quelques fragments de membranes de structure analogue, mais beaucoup plus minces proviennent sans doute de la partie inférieure de l'entonnoir; j'en ai examiné quelques-uns dans les deux échantillons. IV. Famille OCTOPODID^, d'Orbigny Genre Octopus, Lamarck 4. Octopus Alberti, n. sp. (PL I, fig. 3-4) Corpus brève, rotundatum, lœve ; brachia, caput corpusque adspectum gelatinosum et semipellucidum prœ- bentia ut in génère Alloposus. Apertura pallii corporis latera non attingens. Marge medio-ventralis pallii excisione magna transversal! prîedita. Infundibulum omnino subcute abditum, bursis lateralibus dilatatis instructum. Oculi minimi. Caput brève et latum. Brachia fere aqualia, brevia, umbella stricta unita in modo infundibuli attingentis fere dimidiam longitudinis partem. Cupulae regulariter biseriata:^ non pedonculataî, cute gelatinosa circumdata tectae. Corps court, arrondi, lisse ; les bras, la tête et le corps présentent un aspect gélatineux et semi-transparent, comme dans le genre Alloposus. L'ouverture du — 19 — manteau n'atteint pas les bords du corps. Sur la partie médiane ventrale du bord du manteau est une grande échancrure. L'entonnoir, entièrement sous-cutané, est muni de vastes poches latérales. Les yeux sont fort petits, la tête est courte et large. Les bras presque égaux, courts, sont unis par une étroite membrane en forme d'enton- noir, atteignant à peu près la moitié de leur longueur. Les ventouses sont régulière- ment bisériées, non pédonculées, protégées par la peau gélatineuse qui les entoure. Campagne de 1886 : Stn. Sg, profondeur 250-". Un exemplaire. Etant donné la structure et la consistance de cet animal, il me paraît plus vraisemblable d'admettre qu'il ne vit pas sur le fond, mais qu'il a été pris pendant la montée du chalut. La Station d'où il provient est située dans le Golfe de Gasco- gne, non loin de la côte des Asturies. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale 27 » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 1 1 » du sac viscéral (ligne médiane ventrale) 8,5 Diamètre maximum du sac viscéral 10 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 2,5 » » (ligne médiane ventrale) 4 Diamètre maximum transversal de la tête 9 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre i3 » du deuxième bras H » du troisième bras 1 5 » du quatrième bras 1 5 Hauteur de la membrane interbrachiale (ligne dorsale) 5 ,) » » (ligne ventrale) 6,5 » » entre le premier et le deuxième bras 6 » » entre le deuxième et le troisième bras 6 » » entre le troisième et le quatrième bras 7 Hauteur maximum du siphon au-dessus du bord palléal 5 Diamètre maximum de l'ouverture palléale 6,5 Observations. — Dans la note préliminaire (30) publiée dans les Mémoires de la Société Zoologique de France, j'avais désigné ce Poulpe sous le nom d'Alloposus mollis jeune. Après de longues hésitations, je crois devoir revenir sur cette détermi- nation, et réintégrer ce Céphalopode dans le genre Octopiis. Lorsque j'ai tout d'abord examiné cet échantillon, il était absolument infiltré de liquide, demi-transparent et d'aspect gélatineux ; les formes très effacées, l'ombrelle très développée réunissant tous les bras, lui donnaient absolument l'aspect (ïAlloposus mollis, tel que l'a figuré Verrill. Peu à peu, à mesure que pour en faire l'étude, je l'ai manié et comprimé, Taspect infiltré, œdémateux, a disparu en grande partie, la tête est devenue plus distincte de la base des bras et du sac. Les deux figures (PI. i, fig. 3-4) représentent l'animal en cet état, et montrent une certaine différence avec les figures d^AlloposuSj différences primitivement moins accentuées. Enfin, la forme du bord du manteau diffère un peu de celle que décrit Verrill, et il manque aussi à ce Cépha- lopode les brides de l'entonnoir et du manteau caractéristiques de ce genre. Ce Poulpe n'est très probablement pas adulte, et je n'ai pas trouvé trace d'hectocotyle ; il y a donc présomption que c'est une femelle; mais il se peut cepen- dant fort bien que l'hectocotyle d'un aussi jeune individu ne soit pas suffisamment développé chez le mâle pour être net. La première hypothèse me semble la plus rationnelle. L'entonnoir est entièrement enfoncé dans le tissu conjonctif voisin, au point de ne faire aucune saillie à la surface de la peau de la face ventrale de la tête ; il est large, court, et muni à son extrémité inférieure de deux grandes poches latérales. On aperçoit tout cet appareil très nettement par la grande échancrure palléale, qui le laisse presque entièrement à découvert. Les yeux ne sont pas très développés, et la peau ne laisse apercevoir qu'une très petite pupille de chaque côté de la tête. Les ventouses sont régulièrement alternantes, le long des bras. Elles sont profon- dément enfoncées dans le tissu gélatineux qui les entoure, au point qu'elles ne font pour ainsi dire pas saillie à la surface de la peau, ainsi que cela se voit également dans le genre Alloposus. Les branchies sont très longues, grêles, et insérées tout au fond du sac palléal, plus bas que ce que l'on observe ordinairement chez les Octopus. Il est vrai que l'animal, étant vraisemblablement très jeune, ses organes génitaux ne sont pas encore développés, ce qui peut changer l'insertion branchiale. 5. Octopus macropus, Risso 1826. Octopus macropus, Risso (S?), vol. 4, p. 3. i838. Octopus Cuvieri, Férussac et d'Orbigny (45), p. 18, pi. 14, 24 et 27. i85i. Octopus macropus, Vérany (ÏS), p. 27, pi. x. 1886. Octopus macropus, Hoyle (85), p. 220. Campagne de 1888 : Stn. 225, profondeur 129". Un échantillon mâle, recueilli entre Fayal et Pico. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale 275 » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 40 » du sac viscéral (ligne médiane ventrale) 35 Diamètre maximum du sac viscéral 35 — 21 — Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 20 Diamètre maximum transversal de la tête 29 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre. . . ig5 » du deuxième 23o » du troisième bras (droit) 235 » du quatrième bras (dorsal) 200 » du troisième bras (gauche hectocotylisé) 192 » de l'hectocotyle 3 Hauteur de la membrane interbrachiale (ligne dorsale) 3i » » » (ligne ventrale) 3o » » entre le premier et le deuxième bras 41 » » entre le deuxième et le troisième bras 5i » » entre le troisième et le quatrième bras 45 Diamètre des plus grandes ventouses (quatorzièmes des deuxiè- mes bras dorsaux) ^7 Hauteur maximum du siphon au-dessus du bord palléal 17 Diamètre de l'ouverture palléale 24 Obserimtions. — Bien que cet animal ait 25'"'" de longueur totale, il ne peut passer pour avoir atteint toute sa croissance. L'alcool avait, en outre, fortement contracté ses parties molles, ce qui diminue ks bras, surtout à leur extrémité, et ne permet pas de juger d'après le tableau des mesures, des proportions exactes des parties du corps. C'est ce qui explique que dans cet échantillon, les bras sont propor- tionnellement plus courts que dans l'échantillon vivant et adulte décrit par Férussac et d'Orbigny (-15). Distribution géographique. — Açores, Canaries, Méditerranée, Mer Rouge, Océan Indien, Séchelles, Ile de France, Pondichéry, Amboine, Vanikoro, Japon. A. Girard (18) signale ce Poulpe de l'île Sâo Miguel aux Açores sous le nom d'O. Cuvieri. D'Orbigny avait aussi noté la présence de cet animal dans les mêmes parages. Genre Eledone, Leach 6. Eledone cirrhosa, (Lamarck) d'Orbigny 179g. Octoptis cirrhostis, Lamarck (33), p. 21, pi. i, fig. 2. i838. Eledone cirrhosus, Férussac et d'Orbigny (45), p. 19, pi. 11. i85i. Eledone Genei, Vérany (ÏSj, p. i5, pi. i. i85i. Eledone Aldrovandi, Vérany (9*), p. 12, pi. 2 et 3. 1886. Eledone cirrosa, Hoyle (S5j, p. 224. Campagne de 1886 : Stn. 46, profondeur i55'". Un exemplaire pris au large des Sables d'Olonne, à i35 kilomètres environ de la côte. 22 DIMENSIONS EN MILLIMETRES Longueur totale 36 » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 12 » du sac viscéral (ligne médiane ventrale) 10 Diamètre maximum du sac viscéral 14 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 5 » » (ligne médiane ventrale) 6 Diamètre maximum transversal de la tête 18 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre.... 18 » du deuxième 19 » du troisième 20 » du quatrième 21 Hauteur de la membrane interbrachiale (dos) 8 » » » (ventre) 5 » » entre les bras latéraux 6 » du siphon au-dessus du bord palléal 7 Diamètre de l'ouverture palléale i3 Observations. — Cet échantillon diEledone est de fort petites dimensions, c'est un des plus jeunes que j'aie pu observer. Sa surface dorsale est tout entière recou- verte de papilles grenues, qui lui donnent une assez grande ressemblance avec Eledone verrucosa Verrill. Il est à remarquer également que l'animal porte sur son sac une sorte de crête cutanée périphérique, disposée comme une nageoire de Sepia à la limite entre la face dorsale et la face ventrale, avec une légère échancrure posté- rieure. Elle est très nette quoique peu élevée; il me semble cependant que Ton doit admettre que cette crête se forme seulement dans les liquides conservateurs chez cette espèce; il me paraît aussi qu'elle ne se forme pas chez Eledone Aldrovandei Vérany dans les mêmes conditions. Peut-être y a-t-il là un caractère distinctif, de peu de valeur, il est vrai, entre ces deux espèces si voisines. C'est sur la présence de cette membrane très développée que M. de Rochebrune a créé son genre Hoylea (61) pour un Eledone pris au large de Cherbourg, et qui ne me paraît point différer autrement d'Eledone cirrhosa type. Cet Eledone est une femelle. On remarque sur la naissance des bras les vestiges de grosses taches rouges, régulièrement espacées, analogues à celles que Vérany (98) a figurées pour son Eledone Genei, qui n'est vraisemblablement que le jeune d' Eledone Aldrovandei. Le tube du siphon est fortement enfoncé dans le tissu conjonctif, et sa pointe seule est libre. Par son aspect général, cet Eledone ne manque pas d'une certaine ressemblance — 23 — avec Etedone brem's Hoyle (««, pi. viii, fig. 7), surtout à cause de sa crête périphé- rique, de ses papilles, et des membranes interbrachiales bien développées. Mais il s'en écarte par quelques autres caractères secondaires. Distribution géographique. — Eledone cirrhosa a été signalé dans les régions suivantes : Nord de T Ecosse; Iles Far-Ôer; Groenland. Côtes océaniques de France, d'Espagne et de Portugal. B. Sous-Ordre Decapoda, Leach a. Section MYOPSIDA, d'Orbigny I. Famille SEPIOLINI, Steenstrup Genre Sepiola, (Rondelet) Leach 7. Sepiola Rondeleti, Leach 1817. Sepiola Rondeletii, Leach (30), vol. 3, p. 140. 1839. Sepiola Rondeleti, Férussac et d'Orbigny (4S), p. 23o, pi. i, fig. 1-6; pi. 11, fig. 3-i3 ; pi. m, fig. 6-9. 1886. Sepiola Rondeleti, Hoyle (85), p. 225. Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur iSô™. Deux exemplaires. — Stn. 46, profondeur i55™. Un exemplaire. Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur iSo"". Un exemplaire. A. — Deux exemplaires mâles, en assez mauvais état, provenant de la Stn. 42, à environ 120 kilomètres au large de l'île de Noirmoutiers. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES a b Longueur totale y compris les tentacules 46 36 » non compris les tentacules 3o 25 » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 12 i r » du sac viscéral (ligne médiane ventrale) 10 10 Diamètre maximum du sac viscéral 9 8 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 5,5 3,5 » » (ligne médiane ventrale) 5 3,5 Diamètre maximum transversal de la tête 9 8 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre 12 8 » du deuxième 1 3 11 » du troisième 1 3 10 » du quatrième 11 8 » du tentacule 14 9 » du bras hectocotylisé 17 16 — 24 — Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 17 16 Distance maximum entre l'insertion des nageoires (dos) . . 5 6 Distance maximum entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal 3 3 Distance maximum entre le bord inférieur des nageoires et la pointe du corps 6 4 Hauteur maximum d'une nageoire 6 7 » » du siphon au sinus du bord palléal.. 4,5 5 Diamètre de Touverture palléale 8,5 8 B. — Un exemplaire mâle provenant de la Stn. 46, à environ i35 kilomètres au large des Sables d'Olonne. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale y compris les tentacules 5o » » non compris les tentacules 34 » » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 14 » » » » (ligne médiane ventrale) 12 Diamètre maximum du sac viscéral 10 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 4,5 » » (ligne médiane ventrale) 4,5 Diamètre maximum transversal de la tête 8 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre.... 12 » du deuxième 18 » du troisième 1 3 » du quatrième 1 3 » du tentacule 3o » du bras hectocotylisé 14 » de la palette tentaculaire 5 Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 20 » » entre l'insertion des nageoires 7 Distance maximum entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal 3,5 Distance maximum entre le bord inférieur des nageoires et la pointe du corps 5,5 Hauteur maximum d'une nageoire 8 » de la membrane interbrachiale (ligne médiane dorsale) 2 » de la membrane interbrachiale (ligne médiane ventrale) o » » entre le premier et le deuxième bras i — 23 — Hauteur de la membrane entre le deuxième et le troisième bras 2 » » entre le troisième et le quatrième bras 4 Hauteur du siphon au-dessus du bord paliéal 8 Diamètre de Fouverture palléale 10 Distribution géogi~aphique . — Groenland, côtes d'Angleterre, de France, d'Es- pagne et de Portugal; Canaries, Sénégal ; Méditerranée. C. — Un exemplaire mâle en mauvais état, provenant de la Stn. 85, à environ 140 kilomètres au large de l'île d'Yeu. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale y compris les tentacules 65 » » non compris les tentacules Sy » » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) i5 » » » » (ligne médiane ventrale) 12 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 5 » » (ligne médiane ventrale) 6 Diamètre maximum transversal de la tête 9 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre 9 » du deuxième 1 5 » du troisième ^ 5 » du quatrième 10 » du tentacule 5o » du bras hectocotylisé 19 Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 22 » » entre l'insertion des nageoires 10 Distance maximum entre le bord inférieur des nageoires et la pointe du corps 7 Hauteur maximum d'une nageoire 7 » » du siphon au-dessus du bord paliéal 6 8. (?) Sepiola Petersi, Steenstrup Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180™. Un échantillon mâle de ce Céphalopode a été pris avec une des Sépioles dont on vient de voir la description. Il est en très mauvais état. La détermination de cet animal m'a donné beaucoup de peine, et je ne suis pas certain d'avoir eu raison d'attribuer ce Céphalopode à Sepiola Petersi Steenstrup plutôt qu'à Sepiola Rondeleti Leach. Il règne une si grande obscurité sur la définition 4 — 26 — des caractères spécifiques de ces animaux, ils sont en général d'une si difficile distinction, que bien des erreurs peuvent être facilement commises même sur des exemplaires vivants, à plus forte raison lorsque l'on a affaire à des exemplaires conservés et en mauvais état. Steenstrup, dans la sixième de ses Notce Teuthologicœ (G8) définit ainsi, dans une table analytique, les caractères qu'il attribue à la fois à Sepiola Petersi et à S. scandica : « bursa atramenti simplici s. pyriformi; pinnis longitudine dimidium « pallii fere sequantibus, haud superantibus. Cupulis omnium brachiorum biseriatis ». Sauf le caractère tiré de la forme de la poche à encre, que je n'ai pu vérifier avec certitude, mais seulement avec probabilité, le reste de la définition cadre bien avec les constatations faites sur cet échantillon. Il en est de même pour la diagnose que donne Carus dans le Prodromus (6) et que voici : « cupulas omnium brachiorum « biseriatse; valvula infundibuli $ triangula, J minima; clava tentaculorum angusta, 0 cupulae parvae ; brachium i sinistrum^ basin versus processum transversum ferens, « latius reliquis, brachium 2 et 3 cupulis inter ceteras multo majoribus ». Mais, jusqu'à présent, Sepiola Petersi paraît être une forme méditerranéenne, tandis que 5. scandica serait une forme des Mers du Nord. Or, l'échantillon dragué par VHiRONDELLE a été pris dans le Golfe de Gascogne. Ce serait donc, d'après l'habitat, plutôt Sepiola scandica. Mais il dilïère de cette espèce par la présence d'une valvule dans l'entonnoir, qui, d'après la définition de Norman (418), est absente chez le mâle, tandis qu'ici il y en a une petite bien nette, comme chez Sepiola Petersi. Le sépion est filiforme, comme dans S. scandica; la forme de son repli copulateur du premier bras gauche se rapproche beaucoup de ce que l'on observe dans 5. Rondeleti. Au milieu de ces contradictions et de ces définitions incomplètes, en tenant compte de la plus grande somme de probabilités, je crois devoir rattacher cette Sépiole à l'espèce S. Petersi, tout en exposant les doutes qui me restent sur la légitimité de ma détermination. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale y compris les tentacules 8i » » non compris les tentacules 6o » » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 24 » » » » (ligne médiane ventrale) 20 Diamètre maximum du sac viscéral 14 » » de l'ouverture palléale 14 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 11 » » (ligne médiane ventrale) 9 Diamètre maximum transversal de la tête i5 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre .... 24 — 27 — Longueur du deuxième 26 » du troisième 28 » du quatrième 24 » du tentacule 46 » du bras hectocotylisé 33 » de la palette tentaculaire 6 Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 3o » » entre l'insertion des nageoires (dos) i3 Distance maximum entre le bord supérieur de la nageoire et le bord palléal 7 Distance maximum entre le bord inférieur de la nageoire et la pointe du corps 8 Hauteur maximum d'une nageoire 10 » » du siphon au-dessus du bord palléal 9 Diamètre des plus grandes ventouses 2,5 Nota. — Vu le mauvais état de l'échantillon, quelques mesures relatives au sac viscéral ne sont qu'approximatives. Genre Rossia, Owen 9. Rossia macrosoma, (délie Chiaje) d'Orbigny 1829. Sepiola macrosoma, belle Chlaje (8), vol. i, p. ii, pi. lxxi, fig. i-ii. iSSg. Rossia macrosoma, Férussac et d'Orbigny (■45), p. 245, pi. iv, fig. i3-24. Campagne de 1886 : Stn. 46, profondeur iSS"*. Un exemplaire. — Stn. Sg, profondeur 25o". Un exemplaire. Ces deux exemplaires, de grande taille, sont en excellent état de conservation. A. — L'exemplaire mâle, pris au chalut à la Station 46, à i35 kilomètres environ de la côte des Sables d'Olonne, est en parfait état de conservation. II ne porte sur les bras aucune trace apparente d'hectocotylisation, et je me suis assuré de son sexe en fendant le manteau. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale y compris les tentacules i52 » » non compris les tentacules 117 » » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 5o » » » » (ligne médiane ventrale) 46 Diamètre maximum du sac viscéral 3i — 2» — Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 17 Diamètre maximum transversal de la tête 84 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre ... 36 » du deuxième 45 » du troisième 52 » du quatrième 43 » du tentacule 55 » de la palette tentaculaire 20 Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 5j » » entre l'insertion des nageoires (dos) 28 Distance maximum entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal 9 Distance maximum entre le bord inférieur des nageoires et la pointe du corps 1 3 Hauteur maximum d'une nageoire 23 Largeur maximum d'une nageoire 14 Diamètre des plus grandes ventouses 3,5 Hauteur maximum du siphon au-dessus du bord palléal 12 Diamètre de l'ouverture palléale 27 » de la fente palpébrale 11 Les plus grandes ventouses sont celles qui portent les numéros 18 à 20 des deuxièmes bras (à partir du dos). B. — L'échantillon, également bien conservé de la Station Sg, a été pris non loin de la côte des Asturies, entre le cap Ortegal et le cap Penas. Dans une note préliminaire (30), par suite d'une erreur d'étiquette, j'ai indiqué ce Céphalopode comme provenant des Açores, dans le tableau récapitulatif. Cet animal est un mâle, dont la taille se rapproche beaucoup du précédent. On peut remarquer que son quatrième bras ventral droit est sensiblement plus long que le gauche. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale y compris les tentacules 1 5o » » non compris les tentacules 1 1 5 » » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 44 » » » » (ligne médiane ventrale) 42 Diamètre maximum du sac viscéral 3i Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 18 Diamètre maximum transversal de la tête 38 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre ... 35 » du deuxième 47 — 29 — Longueur du troisième 4» » du quatrième bras gauche 32 » du quatrième bras droit 4' » du tentacule " ' » de la palette tentaculaire i? Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 53 » » entre l'insertion des nageoires (dos) 28 Distance maximum entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal ' ^ Distance maximum entre le bord inférieur des nageoires et la pointe du corps ^4 Hauteur maximum d une nageoire 22 Largeur maximum d une nageoire 1 5 Hauteur de la membrane interbrachiale (ligne dorsale) 8 Hauteur maximum du siphon au-dessus du bord palléal 14 Diamètre des plus grandes ventouses 3,5 » de l'ouverture palléale 27 » de la fente palpébrale 11 Distribution géographique. — Régions arctiques, Suède et Norvège; Irlande, Danemark, Manche, Açores, Méditerranée. 10. Rossia sp.? Campagne de 1888 : Stn. 211, profondeur 1872'". Deux exemplaires d'un Rossia indéterminé ont été trouvés par M. CoUett dans l'estomac d'un Halosauropsis macrochir Gtinther, provenant de la Station 211, au sud de Florès, et pris par 1872 mètres de profondeur. Déterminés génériquement par G.-O. Sars, ils n'ont malheureusement pas été conservés. Ces Rossia n'atteignaient que 28""" de longueur. IL Famille SEPIARII, Steenstrup Genre Sepia, Linné II. Sepia elegans, d'Orbigny 1839. Sepia elegans, Férussac et d'Orbigny (45), p. 280, pi. viii, fig. i-5; pi. s.xvii, fig. 3-6? 1839. Sepia rupellaria, Férussac et d'Orbigny (4S), p. 2/5, pi. m, fig. io-i3. i85i. Sepia biserialis, Vérany (*«), p. -3, pi. xxvi, fig. F, k. 1884. Rliombosepion rupellarium, de Rochebrune (OO), p. 10. 1884. Rhombosepion elegans, de Rochebrune («O), p. 14- Campagne de 1886 : Stn. 46, profondeur i55-. Deux exemplaires jeunes, de petite taille, pris à environ i35 kilomètres au large des Sables d'Olonne. — 3o — On voit par la synonymie qui précède, que je crois devoir assimiler Sepia elegans d'Orbigny à Sepia riipellaria du même auteur. Il me semble impossible de recon- naître une différence quelconque entre les deux espèces que l'on a l'habitude de séparer, d'après la diagnose de d'Orbigny. Mais en l'examinant de près, on voit qu'elle est fort incomplète, insuffisante, et que les caractères que l'on y trouve énumérés se rapportent exactement à l'autre espèce. Je ne m'étends pas davantage pour le moment sur cette question, qui sera étudiée plus tard en détail dans le volume consacré aux « Céphalopodes » de la Faune française, en cours de publication. A. — Un exemplaire, femelle, dont les tentacules sont brisés. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale non compris les tentacules 46 » » du sac (ligne médiane dorsale) 28 » » » (ligne médiane ventrale) 22 Diamètre maximum du sac viscéral 14 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 8 » » (ligne médiane ventrale) 6 Diamètre maximum transversal de la tête 12 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre .... 7,5 » du deuxième 7,5 » du troisième 8 » du quatrième 10 Distance entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal 4 Hauteur maximum du siphon au-dessus du bord palléal 6 Longueur du sépion 27 B, — Un autre exemplaire très jeune, paraissant être une femelle. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale y compris les tentacules 5o » » non compris les tentacules 32 » » du sac (ligne médiane dorsale) 23 » » « (ligne médiane ventrale) 17 Diamètre maximum du sac viscéral 12 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 6 » » (ligne médiane ventrale) 5 Diamètre maximum transversal de la tête 10 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre .... 6 — 3i — Longueur du deuxième " » du troisième ">5 » du quatrième 7 » du tentacule 22 » de la palette tentaculairc 3 Distance entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal.. 2 Hauteur du siphon au-dessus du bord palléal 3,5 Longueur du sépion 22 Distribution géographique. — Manche, Canal de Bristol, Méditerranée, côtes d'Espagne et de Portugal. b. Section ŒGOPSIDA, d'Orbigny L Famille OMMASTREPHINI, Steenstrup Geni-e Ommastrephes, d'Orbigny 12. Ommastreplies sp.? Campagne de 1888 : Stn. 182, surface. Dans l'estomac d'un Polyprion cernium Yal. — Stn. 266, surface. Dans l'estomac d'un Germon. A. — Plusieurs échantillons, en très mauvais état, ont été recueillis dans l'esto- mac d'un Germon, pris à la ligne de traîne à 80 kilomètres environ au large de la Pointe du Raz. Ces Céphalopodes sont certainement des Ommastrephes ou des Illex, mais il est impossible, vu leur état de conservation, de déterminer l'espèce à laquelle ils appar- tiennent ni même le genre, avec plus de précision. La digestion a détruit la peau, les ventouses, les membranes buccales et à peu près complètement les nageoires de tous ces animaux. Ce lot de Céphalopodes se compose de trois corps, dont deux absolu- ment détériorés, et dont le troisième, en meilleur état, a encore sa nageoire qui se rapproche de celle à' Illex illecebrosus Steenstrup ; une plume séparée, provenant évidemment d un Ommastrephes ou d'un Illex; une autre bien plus petite, de même forme, enfin, deux couronnes tentaculaires dont lune semble avoir appartenu à l'un des trois corps ci-dessus, mais dont Fautre est trop petite pour aucun deux, et provient par conséquent d un quatrième Céphalopode, d'ailleurs indéterminable. B. — Un bec, indéterminable, mais dont la forme se rapproche assez de ce qui est généralement décrit chez divers Ommaslrephidœ; le talon est très long par rapport à Faile supérieure, qui est brisée. Il a été recueilli dans l'estomac d'un Polyprion pris à la surface, au nord-ouest des Açores. — 32 — Genre Todarodes, Steenstrup i3. (?) Todarodes sagittatus, (Lamarck) Steenstrup 1880. Todarodes sagittatus, (Lamarck) Steenstrup (66), p. 83, 90. A. — Les débris de plusieurs échantillons appartenant probablement à cette espèce ont été recueillis dans Testomac d'un Dauphin, pris le 25 août i885, à la Station 25. Les débris recueillis comprennent : Cinq couronnes tentaculaires séparées du corps et en très mauvais état, étant à peu près complètement digérées. Sur les bras de Tune d'elles, cependant, on voit des restes de ventouses pédonculées qui sont semblables à celles de Todarodes sagittatus (Lamarck) Steentrup. Un corps avec une couronne s'y adaptant assez bien et dont la nageoire est bien certainement de la même forme que celle de Todarodes sagittatus. Quatre bulbes buccaux plus ou moins détériorés. Six becs cornés en mauvais état. Une plume brisée ayant très probablement appartenu à un Todarodes sagittatus. Cet estomac de Dauphin contenait donc au moins six individus de Todarodes sagittatus et peut-être davantage: B. — Trois échantillons en très mauvais état, à peine reconnaissables, ont été recueillis dans l'estomac d'un Germon (Thunnus alalongaj, à la Station 265. Distribution géographique. — Océan Atlantique, côtes de Norvège, d'Angleterre, de France et de Portugal ; Açores ; Méditerranée. Genre lUex, Steenstrup 14. Illex illecebrosus, (Lesueur) Steenstrup 1821. Loligo illecebrosus, Lesueur (88), vol. 2, p. gS. 1880. Illex illecebrosus, Steenstrup (66), p. 82, 90. 1881. Ommastrephes illecebrosus, Verrill (ÏS), p. 268; pi. 29, fig. 5; pi. 37, fig. 8; pi. Sg. Campagne de 1887: Stn. 147. Un échantillon de ce Céphalopode a été trouvé dans les porte-haubans de VtllRONDELLE, le 28 juillet 1887. Malheureusement cet animal est en très mauvais état; il a dû séjourner quelque temps à l'air avant d'être mis dans l'alcool, de sorte que la dessication a détruit presque complètement les parties délicates de la pointe — 33 — des bras. En outre, la tête est séparée du corps et privée des deux tentacules qui sont d'un si grand usage pour la détermination des espèces d' Ommastrephidœ . Ce n'est donc pas sans de longues hésitations que je me suis décidé à donner le nom à'Illex illecebrosus à ce Céphalopode, et il reste bien quelques doutes dans mon esprit à ce sujet. Cependant la forme de la plume et de la nageoire, la fosse de l'entonnoir dépourvue de plis, la structure du bouton adhésif et les membranes péribuccales se rapportent bien évidemment à cette espèce ; mais je n'ai rien pu savoir des tentacules dont l'examen est de la plus haute importance. Ce Céphalopode est, de tous les Décapodes qui m'ont été remis, celui qui pro- vient du point le plus rapproché de la côte américaine ; parmi les Octopodes le Tremoctopus Hirondellei s'en rapproche un peu plus. Ce fait est une présomption nouvelle en faveur de l'opinion basée sur les caractères ci-dessus indiqués que ce Céphalopode est bien Illex illecebrosus, dont la patrie est Terre-Neuve et la côte nord des Etats-Unis. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Longueur totale du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 63 » » » » (ligne médiane ventrale) 62 Diamètre maximum du sac viscéral 1 5 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 10 » » (ligne médiane ventrale) 7 Diamètre maximum transversal de la tête 10 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre.... 19 » du deuxième 22 » du troisième 25 » du quatrième (ventral) 28 Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 29 » » » l'insertion des nageoires (dos) 5 Distance maximum entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal 44 Hauteur maximum d'une nageoire 19 Largeur maximum d'une nageoire 1 3 Hauteur du siphon au-dessus du bord palléal 5,5 Longueur du sépion 63 Diamètre de l'ouverture palléale 10 Distribution géographique. — Mers du nord des Etats-Unis (Atlantique). 34 Genre Architeuthis, Steenstrup i5. Architeuthis? sp.? Campagne de 1888 : Stn. 244. Un bec de grandes dimensions a été ramené par le chalut entre Pico et Sâo Jorge, par 1266'" de profondeur. Ce bec se rapproche par sa forme et sa grande taille de ceux qui ont été décrits dans les Céphalopodes géants, en particulier dans le genre Architeuthis. Mais comme il a été roulé, qu'il est criblé de petits trous faits par des Balanes, et que ses parties les plus délicates ont disparu, il est impossible d'attribuer une dénomination précise à cet échantillon. Il est presque inutile d'y songer quand on a affaire à des becs frais, à plus forte raison quand on ne peut observer que cet organe détérioré. Genre Tracheloteuthis, Steenstrup 16. Tracheloteuthis Guernei, n. sp. (PI. i„ fig.5, 6; PI. II, fig. 4-9) i88i. Tracheloteuthis, Steenstrup (SÏ). 1884. Verrilliola, Pfeffer (49). Corpus gracile, fusiforme, in parte superiore dilatatum, pinnis rotundatis, minimis, instructum. Caput qua- dratum, oculis magnis, anticis munitum, quorum lentes angulos cephalicos anteriores formant. Collum strictum. Tentacula vix ceeteris brachiis longiora. Gladius filiformis, strictus, in parte posteriore, inter pinnas, in forma lanceolata dilatatus. Margines pallii sinuosas, et regulariter in forma trifolii productse. Infundibulum cum capite quatuor ligamentis unitum, quorum duo mediana multo majora sunt externis. In fossa infundibuli mediana lamina, cartilaginosa, pentagona, alba, adest. Infundibulum foveis magnis (ut in gênera Ommastrephes) et valvula preeditum. Ligamentum dorsale inter caput et pallium adest. Cupulae bisseriatas, pediculis longis instructse. Corps grêle, fusiforme, évasé à sa partie supérieure, muni de nageoires très petites, arrondies. Tête carrée, garnie de deux gros yeux en avant, dont les lentilles forment les deux angles antérieurs de la tête. Cou étroit. Les tentacules sont à peine plus longs que le reste des bras. Plume filiforme, étroite, dilatée en arrière, entre les nageoires, en forme de lancette. Les bords du manteau sinueux, et régulièrement disposés en forme de trèfle. L'entonnoir est uni à la tête par quatre ligaments, dont les deux médians sont beaucoup plus grands que les externes. Dans la fossette de l'entonnoir il y a une plaquette cartilagineuse, de couleur blanche, pentagonale. L'entonnoir est pourvu de deux grandes fossettes (semblables à celles du genre Ommastrephes) et d'une valvule. Un ligament dorsal est présent entre la tête et le manteau. Ventouses bisériées, pourvues de longs pédicules. — 35 — Campagne de 1888 : Stn. 262, surface. Deux échantillons de ce Céphalopode ont été recueillis le i5 septembre 1888 dans l'estomac d'un Germon (Thunnus alalongaj, pris à la ligne de traîne, à 58o kilomètres environ de l'extrémité de la Bretagne. Ce n'est pas sans de grandes hésitations que je me décide à ranger ces deux petits Céphalopodes dans le genre Tracheloteuthis, qui me semble plus qu'un autre présenter des caractères s'adaptant à ceux que j'ai pu rencontrer. Mais outre le mauvais état de conservation de ces échantillons, leur petite taille montre que très probablement ils ne sont pas adultes et certains détails, comme par exemple la longueur relative des bras, pouvant se modifier, ne doivent pas être considérés comme suffisamment caractéristiques. On comprend donc facilement quelles doivent être mes réserves dans ces conditions. Hoyle assimile le genre Verrilliola de Pfeffer aux Tracheloteuthis de Steenstrup ; je ne sais ce qu'il faut penser de cette identification qui ne me paraît pas démontrée, car la définition donnée par les auteurs diffère sur plusieurs points importants. Ces points douteux ne pourront être élucidés que par l'examen des échantillons types. Autant que l'on peut en juger par la lecture des descriptions de Steenstrup, de Hoyle et de Pfeffer, les deux échantillons que j'ai observés se rapprochent des genres Verrilliola et Tracheloteuthis; mais à cause de l'absence de divers organes, je ne puis dire si c'est de l'un plutôt que de l'autre, et avec d'autant moins de sûreté que certains auteurs les assimilent. Une des deux espèces de Pfeffer, Verrilliola nympha, présente surtout quelques analogies avec le Céphalopode de VHiRONDELLE; il en est de même pour le Tracheloteuthis Behni, tel qu'il est figuré et décrit par -Weiss; ce dernier auteur assimile d'ailleurs ces deux espèces. Mais le Tracheloteuthis Riisei de Hoyle s'en rapproche aussi par divers points, notamment par la forme générale de la tête et du corps et la position des yeux. Seuls, les tentacules et la nageoire qui sont plus gros, et la forme de la boutonnière adhésive de l'entonnoir en diffèrent. La forme de la boutonnière se rapproche beaucoup de celles des Ommastrephes ; on retrouve derrière cet entonnoir la plaquette cartilagineuse blanche que Hoyle a figurée («6, pi. 28, fig. 7). . . j , , Avec cette somme de probabilités il ne paraît pas trop hasarde de placer les deux petits Céphalopodes de Y Hirondelle dans le genre Tracheloteuthis de Steen- strup, que l'on y fasse ou non rentrer le genre Verrilliola de Pfeffer qui, si on l'en écarte, demeure un genre très voisin. Il est bien à souhaiter que pour ces genres mal définis et encore douteux ^sur tant de points, une révision soit publiée comme celle que Hoyle a fait paraître dernièrement pour les Loligopsis («3). Les deux Céphalopodes examinés sont en fort mauvais état de conservation. L'un deux a encore la tête adhérente au corps et les nageoires à peu près intactes; les bras sont presque tous coupés un peu au-dessus de leur insertion. L'autre a la tête séparée du corps, qui lui-même est coupé en deux. Les liquides digestifs de — 36 — l'estomac du Germon ont détruit toute la peau, ainsi que les ventouses et les mem- branes cutanées. Dans ces conditions, il est difficile d'arriver à une détermination absolument irréprochable. A. — Echantillon incomplet. DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES Diamètre maximum du sac viscéral 3,5 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 4 » » (ligne médiane ventrale) 4,5 Diamètre maximum transversal de la tête 6 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre.... 5,5 » du deuxième 7 » du troisième 6 » du quatrième 4 » du tentacule 7 Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 5,5 Hauteur d'une nageoire 3 Diamètre de l'ouverture palléale 4 B. — Echantillon complet. Longueur totale y compris les tentacules 28 » » non compris les tentacules 26 » » du sac viscéral (ligne médiane dorsale) 18 » » » » (ligne médiane ventrale 17 Diamètre maximum du sac viscéral 4 Hauteur de la tête (ligne médiane dorsale) 4 » » (ligne médiane ventrale) 5 Diamètre maximum transversal de la tête 6 Longueur du premier bras (dorsal) comptée depuis la lèvre., mutilé » du deuxième mutilé » du troisième 7 » du quatrième bras (ventral) 4,5 » du tentacule 7,5 Distance maximum entre les deux bords externes des nageoires 6,5 Distance maximum entre le bord supérieur des nageoires et le bord palléal 14 Hauteur maximum dune nageoire 3 » » du siphon au-dessus du bord palléal 3,5 -37- Diamètre de l'ouverture palléale 5 Longueur de la plume i y,5 Description des échantillons. — Cette description est forcément très incomplète étant donné le mauvais état des Céphalopodes que j'ai eu à examiner. La tête, de forme sensiblement carrée, dépasse de beaucoup la largeur du sac viscéral, auquel elle est attachée par un cou très grêle. Une forte dépression loge l'entonnoir. Elle est surmontée par une couronne de bras arrondis, garnis de ventouses sur deux rangs. La couronne est petite relativement à la dimension du corps, et les tentacules sont à peine plus grands que les autres bras. Les yeux sont extrêmement gros, chacun d'eux étant plus haut que la moitié de la tête. Ils sont dirigés très en avant, obliquement, de telle sorte que les cristallins sont situés aux angles antérieurs de la tête. Ces yeux sont surmontés d'une vaste cavité, qui me paraît être le sinus dont il est question dans la diagnose du genre Tracheloteuthis ; ils sont de couleur noire en arrière, recouverts d'une membrane argentée en avant. La bouche est entourée d'un petit bulbe d'où partent sept membranes allant vers chaque bras ; il y a autour de sa base une rainure, mais je ne sais si elle est normale ou produite par la digestion des délicats tissus qui se trouvent habituelle- ment dans cette région. L'entonnoir est grand, pourvu d'une valvule bien développée, et de deux bou- tonnières semblables à celles que l'on voit généralement dans les Omtnastrephes, rétrécies en leur milieu par deux pointes qui s'avancent l'une vers l'autre. L'enton- noir est muni de deux grandes poches latérales qui s'étendent jusqu'à la ligne médiane dorsale. Derrière l'entonnoir, dans la fossette céphalique qui le loge, se trouve une plaquette cartilagineuse, blanchâtre, pointue en haut et en bas. Hoyle a figuré quelque chose d'analogue («6, pi. 28, fig. 7), pour son Tracheloteuthis Riisei. L'entonnoir est relevé par quatre brides, deux de chaque côté, très près l'une de l'autre, de telle sorte que c'est peut-être une seule paire à double plis ; ce caractère, qui au premier abord écarterait ces Céphalopodes du genre Tracheloteuthis., peut cependant s'y rapporter, étant donné l'extrême voisinage de ces deux tractus. Le sac viscéral est étroit, cylindrique, pointu subitement tout-à-fait en arrière, dans la région adossée à la nageoire ; celle-ci ne forme pas de pointe en masquant le sac. La partie inférieure de ce sac viscéral est tout à fait remarquable et présente quelques caractères spéciaux qui ne se retrouvent que chez quelques autres genres de Céphalopodes de la famille des Cranchiadœ, assez analogues sous ce rapport à ceux qui nous occupent actuellement. D'abord le sac viscéral est relié à la tête sur la ligne médiane dorsale par un petit pont fibreux, étroit, mais assez solide qui s'insère dans une petite fossette spéciale du bord du manteau. Si l'on regarde d'en haut (PI. u, fig. 8), l'ouverture palléale, une fois la tête enlevée, on voit qu'elle a très sensiblement l'aspect d'un trèfle, dont chacune des — 38 — follioles est légèrement sinueuse. La ligne médiane dorsale est marquée par la fossette dont il vient d'être parlé, et qui établit la limite entre les deux follioles dorso-latérales. La folliole ventrale est plus profondément échancrée et est limitée par deux petites pointes saillantes. A chaque échancrure de ce bord palléal si découpé correspond une rainure verticale, plus ou moins profonde qui descend sur la surface du sac viscéral (PI. n, fig. 6). Il est possible que dans ces rainures aient été disposés de petits organes spéciaux en forme de boutons, je ne puis rien en dire car la peau n'existe plus sur mes échantillons. En regardant par l'orifice palléal dans l'intérieur du sac viscéral, on aperçoit les deux crêtes très saillantes qui pénètrent dans la boutonnière adhésive de l'entonnoir. Les nageoires arrondies, très petites, sont accolées dorsalement l'une à l'autre et protègent l'extrémité pointue du corps ; mais le bord arrondi des nageoires se continue en arrière directement sans former d'éperon saillant, comme cela se voit chez tant de Céphalopodes. Ce caractère concorde avec ce que Pfelfer a figuré pour ses deux Verrilliola. Ces nageoires sont très minces et certainement peu puissantes. Leur forme générale rappelle celle du Gonatus amœnus Gray. Les ventouses ont complètement disparu ; il n'en reste sur les bras que de longs pédoncules très grêles, surmontés d'un débris informe de la cupule. Pas un seul disque corné n'est demeuré attaché à ces débris. IL Famille TAONOTEUTHI, Steenstrup Genre Ghiroteuthis, d'Orbigny 17. Ghiroteuthis Grimaldii, n. sp. (PI. III, fig. 1-4; PI. 4, fig. I, 2; PI. V, fig. 2, 4-9, 12) Corpus gracile, cylindricum, pellucidum, brève, in parte terminali breviter conicum. Alœ magnas, rhomboï- dales, postice acuminats apicem sacci longe superantes, longitudine sacco palleali tequales. Brachia 1.2. 3. fere aequales, 4. multo majus ceteris ; laminis pellucidis cristisque munita; seriebus duobus cupu- larum minimarum breviter pediculatarum instructa; vesiculis terminalibus nigris destituta. Oculi magni. In facie ventrali sacci et in superficie dorso-marginali alarum, organa minima (oculi thermoscopici) adsunt. Labrum hexagonum plicis linearibus margini parallelis distinctum, membranis triangularibus externis ad brachia expansis, instructum. Corps grêle, cylindrique, translucide, court, brièvement conique en arrière. Nageoires grandes, rhomboïdales, pointues en arrière, dépassant de beaucoup la pointe du sac, égales en longueur à celle du sac entier. Bras i. 2. 3. sensiblement égaux, 4, bien plus grand que les autres; pourvus de lames et de crêtes transparentes, d'une double série de ventouses très petites, brièvement pédiculées, dépourvues de vésicules noires terminales. Yeux grands. Sur la peau ventrale du sac et sur le dos marginal des nageoires, on voit de petits organes (yeux thermoscopiques). Lèvre - 3:i 1' w ' pj ■ i^'' L Joubin del. et pinx. I,it.h.V/erner&V. 1-4- CHIROTEUTHIS GRIMALDll, N.SP. 5-6 TAOXH'S RICHAPDI. \. .SP. LÉGENDE DE LA PLANCHE IV Fig. I. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 Vue de la base des bras et des membranes qui entourent la bouche. Au centre, on aperçoit la pointe des mandibules cornées. Grossissement, 4 fois et demie. — 2. Chiroteuthis Grimaldii n. sp , 38 Le sac viscéral vu par la face ventrale, montrant les points jaunes (œil thermos- copique) dont il est couvert. La pointe médiane, qui partage la nageoire en deux parties, est le sépion vu par transparence. Grossissement, 4 fois. — 3. Taonius Richardi n. sp 46 La tête et la base des bras vus par la face ventrale. En bas est l'entonnoir. Une grosse masse blanche fait saillie sur chacun des yeux, en dedans et à côté des cristallins. Deux petits points blancs, saillants, se remarquent au bas de chaque œil, dans une petite fossette. Les deux tentacules sont coupés au tiers de leur hauteur. Grossissement, 3 fois et demie. — 4. Taonius Richardi n. sp 46 La tête et les bras de l'animal vus par la face dorsale. Grossissement, 3 fois et demie. — 5. Taonius Richardi n. sp 46 La plume (sépion) isolée. Grossissement, 4 fois et demie. Al.r>l-:RT l'i» PRINCE de MONACO. CAMP, scient. Ci-pn \i rii'(",r}!~'; T'T i\ f y X \ \ 4. r A ;#**»»-^.'''^ÇS5a ^/ f ,j oubin del. et pinx 1-2 CHIROTEUTHIS GRIMALDII, N.SP. 5-5 TAOXIUS RICHARDI, N.SP. LEGENDE DE LA PLANCHE V Pages Fig. I . Alloposus mollis Verrill 1 3 Tranche épaisse du tégument. Grossissement, 4 fois. a, épiderme; b, couche de fibres musculaires longitudinales; c, couche de fibres musculaires transversales; d, tissu gélatineux; e, fibres musculaires longitudinales en faisceaux plats ;/, fibres musculaires transversales ; g, tissu conjonctif; ni, fibres musculaires verticales. — 2. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 Coupe longitudinale de la poche du noir. Grossissement, 70 fois. — 3. Alloposus mollis Verrill 1 3 Tissu gélatineux. Grossissement, 720 fois. c, cellules ; m, filaments de tissu élastique en spirales ; v, vaisseaux. — 4. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 Coupe dans l'épithélium de la portion tout à fait terminale de l'intestin. Grossis- sement, 590 fois. — 5. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 L'œil thermoscopique, coupe verticale passant par l'axe. Grossissement, 190 fois. A, cellules transparentes (miroir?); C, chromatophore lenticulaire; E, espace entre la cellule nerveuse et le miroir, dû probablement à l'action des réactifs ; M, fibres musculaires (?) radiées; N, nerf; O, cellule nerveuse inférieure; T, épi- derme; V, vaisseaux. — 6. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 Coupe dans l'origine du canal excréteur de la glande salivaire. Grossissement, 235 fois. — 7. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 Glande salivaire vue par la face interne. Grossissement, 12 fois. — 8. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 L'œil thermoscopique. Coupe transversale légèrement oblique, passant par un plan parallèle à la ligne X Y de la figure 5 et situé à cinq millimètres au-dessous d'elle. Grossissement, 2o5 fois. (Mêmes lettres que dans la figure 5). — g. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 Extrémité de l'intestin montrant les deux lèvres anales retournées. Grossissement, 5o fois. — 10. Alloposus mollis Verrill i3 Coupe d'un acinus de la glande salivaire bulbaire. Grossissement, 490 fois. — II. Alloposus mollis Verrill i3 Moitié d'une rangée de dents de la radula. La ligne pointillée verticale indique la ligne médiane de la radula. Grossissement, 3i fois. — 12. Chiroteuthis Grimaldii n. sp 38 Cellules de la glande salivaire de la figure 7. Grossissement, 610 fois. ALBHKT 1*^" PRIX'CH dhiMONACO.camrscihn-i CI-.PIIAl.OPOUl-S PI. A 1:1 '^i +. '^..^ii. 7. \. '^, 0 ./y L. Joubin del.el pînx. • « © r ^i^mm^ss «p M '^^ ''^'î»îi$0^ © À ^^^ O Oj E 11. W y ' ' / ) ; 6. '/ i i Ci 12. ^v $ ^'Q ^ ^ Litli.Wemerà ïVin:er, riirn-K-"! t -/m 1..3, 10 11. Al.I.OPO.SUS .MOLLIS, VHHKII.L. 2, 4-9. 12. CHIROTEL'TH IS GHLMALDH N.SH. LÉGENDE DE LA PLANCHE VI Page Alloposus mollis Verrill 1 3 Cette planche a été exécutée d'après des aquarelles et des dessins faits par M. de Guerne sur la pièce fraîche. AI.BliKT l'-'-' rUINC.H 1)1-: MONACO, CAMP sciKNT, CIÎPIIAI.OFOUHS PLAT. J.de Guerne e" Ch t-; Lilh.Werner&Winter, Francfoi ■ ■ '■' ALLOPOSUS MOI. LIS, VHRKIll. Cl^\ iiWiiiii iihlilHîii ? ; t j '[ :• : ' ! ; i ( ! î w 1 iiîiiiiiiliwi ,|ii5iiiiU: lU h i lliiiiilliiiii i.;;.,!! 1;^ •" ■; .J|i»« liinùi.iaiiiHlWliillI 1 l\: lïîlIlF iMM>;ms:. :;.;;;; .lîi;:',! ;iii!(;