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RÉSULTATS

CAMPAGNES SCIENTIFIQUES

PRINCE DE MONACO

Ce Fascicule a été publié et le dépôt fait au Gouvernement à Monaco

le i" Avril i8g8

RÉSULTATS

DES

CAMPAGNES SCIENTIFIQUES

ACCOMPLIES SUR SON YACHT

PAR

ALBERT Ier

PRINCE SOUVERAIN DE MONACO

PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION

AVEC LE CONCOURS DE

M. JULES RICHARD

Docteur ès-sciences, chargé des Travaux zoologiques à bord

Fascicule XII

Echinides et Ophiures provenant des campagnes du yacht l HIRONDELLE
(Golfe de Gascogne, Açores, Terre-Neuve)

Par R. KŒHLER

AVEC DIX PLANCHES

IMPRIMERIE DE MONACO
1898

■

ïXtto

ECHINIDES ET OPHIURES

PROVENANT DES CAMPAGNES DU YACHT VHIRONDELLE
(Golfe de Gascogne, Terre-Neuve, Açores)

PAR

R. KŒHLER

ÉCHINIDES ET OPHIURES

PROVENANT DES CAMPAGNES DU YACHT VHIRONDELLE

(Golfe de Gascogne, Terre-Neuve, Açores)

PAR

R. KŒHLER

AVANT- PROPOS

S. A. S. le Prince de Monaco a bien voulu me confier l'étude des Echinides,
des Ophiures et des Crinoïdes recueillis par son yacht VHirondelle, pendant les
campagnes de 1886, 1887 et 1888. Ces collections renferment des formes littorales et
des formes de mer profonde : les premières ont surtout été capturées en 1886 et les
dernières proviennent presqu'exclusivement de la campagne de 1888. Les espèces
abyssales sont naturellement les plus importantes et les plus dignes d'attention ; mais
les formes littorales ou sublittorales ont aussi fourni quelques types rares ou nou-
veaux fort intéressants, notamment parmi les Ophiures.

Il ne pourra être question, dans ce travail, que des Echinides et des Ophiures.
Les Crinoïdes recueillis par VHirondelle sont, en effet, en très petit nombre et
surtout en mauvais état ; les quelques tubes qui m'ont été remis pour l'examen
ne renferment que des débris iïAntedon appartenant, à ce qu'il m'a semblé, à trois
espèces différentes qu'il m'a été impossible de déterminer, les spécimens, de très
petite taille, ayant tous les cirres dorsaux cassés et les bras très incomplets. Je n'ai
pu déterminer avec certitude qu'un Antedon rosacea provenant des Açores, par
i3o mètres de profondeur. Les autres échantillons ont été dragués à des profondeurs
respectives de 1267, 927 et 3oo mètres.

— 4 ~

J'ai déjà publié, en 1895 et 1896, deux notes préliminaires : l'une sur les Echi-
nides et l'autre sur les Ophiures des campagnes de YHirondelle. (8* et *3)' Ces
notes renferment l'énumération des espèces capturées et la description des espèces
nouvelles, mais quelques-unes de ces dernières ne s'y trouvent pas mentionnées car
elles ne me sont parvenues qu'après la publication de ces notes. Tel a été le cas pour
un Echinothuride fort intéressant, appartenant à un genre nouveau, le Sperosoma
Grimaldii, et pour quelques Ophiures.

1 Les chiffres imprimés en caractères gras entre parenthèses, renvoient aux numéros de l'Index biblio-
graphique placé à la fin du Travail.

ECHINIDES

Le nombre des espèces d'Echinides rencontrées pendant les campagnes de
YHirondelle s'élève à vingt appartenant à dix-huit genres, dont un nouveau.
Deux espèces seulement sont nouvelles. La première de ces espèces, le Sperosoma
Grimaldii, est un Echinothuride qui forme le type d'un genre nouveau, carac-
térisé par l1 élargissement considérable des zones ambulacraires de la face ventrale ;
l'autre, le Palœotropus Hirondellei, fait partie d'un genre déjà connu par deux
espèces.

Le genre Sperosoma est remarquable par le nombre des plaques ambulacraires
à la face ventrale du test et par l'élargissement énorme que présentent ces zones,
conséquence de la multiplicité des plaques; les pores ambulacraires sont disposés,
sur cette face ventrale, suivant trois paires de rangées distinctes danschaquezone. Au
contraire, sur la face dorsale, les zones ambulacraires et interambulacraires présen-
tent à peu près la même largeur. L'unique espèce qui représente actuellement ce genre
nouveau a été découverte par YHirondelle dans les parages des Açores et dans
deux stations différentes, à des profondeurs respectives de 121 3 et i85o mètres. Cette
espèce très remarquable a été retrouvée depuis par la Princesse Alice dans les
mêmes parages.

Le Palœotropus Hirondellei est assez voisin du P. Josephinœ Agassiz. \S Hiron-
delle n'en a capturé qu'un seul exemplaire en 1887, dans les parages des Açores,
par 927 mètres de profondeur. Cette espèce doit être extrêmement abondante dans
ces régions car la Princesse Alice en a dragué une centaine d'exemplaires dans
différentes stations, en i8g5, 1896 et 1897.

J'ai trouvé dans les collections de YHirondelle quelques beaux échantillons
de Phormosoma uraiius qui m'ont permis d'étudier soigneusement cette espèce, sur
laquelle Agassiz n'a donné que des indications assez brèves. Ces Phormosoma ont été
rencontrés par YHirondelle à des profondeurs de i3oo, 1 5 57 et 2870 mètres en
1888. La Princesse Alice a retrouvé cette espèce dans les mêmes parages des
Açores.

Ce Phormosoma présente une particularité des plus intéressantes et fort rare.
Il sert d'hôte à un Crustacé Copépode qui se creuse dans le test, sur la face ven-
trale, des logettes profondes et détermine la production de véritables galles qui font
une saillie considérable dans la cavité générale de l'Oursin. Ces Crustacés parasites,
dont mon excellent ami M. Jules Bonnier a bien voulu faire l'étude, non seulement
appartiennent à un genre nouveau, mais même doivent faire le type d'une famille
nouvelle, distincte des Choniostomatidés et des Herpyllobiidés. Le parasite présente
avec son hôte des rapports analogues à ceux offerts par un Cymothoadien du genre
Ichthyoxenus, qui se loge dans des invaginations des téguments de certains Poissons
des rivières de Java. C'est le premier cas de ce genre observé chez un Echinoderme.

Avec les Sperosoma et les Phormosoma, les collections de Y Hirondelle renfer-
maient de nombreux exemplaires à'Asthenosoma hystrix. J'ai sacrifié, pour les
disséquer, quelques échantillons de ces différents genres, espérant trouver dans
l'organisation interne de ces animaux certains faits intéressants. Malheureusement
la conservation des organes laisse souvent beaucoup à désirer chez les Oursins
mous, et, pour cette raison, les résultats de mes dissections ont été moins complets
que j'aurais pu l'espérer. J'ai néanmoins pu constater que les trois espèces que j'avais
à ma diposition étaient munies d'organes de Stewart : la présence de ces organes
chez un Phormosoma est d'autant plus intéressante à noter que d'autres espèces du
même genre en sont dépourvues. J'ai observé également, chez ces trois espèces,
l'existence d'un siphon intestinal ; j'avais déjà reconnu l'existence de cet organe chez
les Phormosoma placenta que j'avais recueillis dans le Golfe de Gascogne, à bord du
Caudan. Cet organe se retrouvera, sans doute, chez tous les Echinothurides, qui
différeraient, à cet égard, de leurs voisins les Cidaridés.

— 7

LISTE DES ESPÈCES

PAR LOCALITÉS ET RÉPARTITION BATHYMÉTRIQUE'

Golfe de Gascogne

Echinus sphcera O. F. Muller 63m-248m

Echinas acutus Lamarck 1 55m-5 iom

Psammechinus miliaris (O. F. Muller) i9m

Echinocardium pennatijidum Norman 63m

Echinocyamus pusillus Gray 63m-i66m

Terre-Neuve

m

Strongylocentrotus drôbrachiensis Agassiz i5om-i 55

Echinarachnius parma Lamarck 1 5om-i55m

Açores

Dorocidaris papillata (Leske) 454™- 1 3oom

Cidaris tribidoides Lamarck 1 3om

Arbacia pustulosa Leske marée-4m

Salenia hastigera Agassiz 1 266m-i557ra

Asthenosoma hystrix (Wy ville Thomson) 8oom-i287m

Phormosoma uranus Wyville Thomson 1 3oom-287om

Sperosoma Grimaldii Kœhler1 i2i3m-i85om

Temnechinus maculatus (Agassiz) 1 3om

Trigonocidaris albida Agassiz 454m

Echinus acutus ? Lamarck i372m-i85om

Sphœrechinus granularis (Lamarck) marée

Strongylocentrotus lividus (Lamarck) marée-4om

Echinocyamus pusillus Gray 2ora-i 3oom

Brissopsis lyrifera Agassiz 1 3om

Palœotropus Hirondellei Kœhler 927™

' Le nom des espèces nouvelles est imprimé en caractères gras.

PARTIE DESCRIPTIVE

Dorocidaris papillata, (Leske)

Campagne de 1887 : Stn. 1 12, profondeur 1287™. Fragments de test et piquants.
— Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom. Radioles détachés — Stn. 227,
profondeur n35m. Treize échantillons. — Stn. 233, profondeur i3oom. Quelques
radioles. — Stn. 234, profondeur 454m. Quelques échantillons très jeunes. — Stn.
242, profondeur 86im. Plusieurs échantillons.

Toutes ces stations appartiennent aux Açores.

Cette espèce est trop répandue partout et a été trop souvent étudiée pour que
j'aie quelque chose à ajouter aux descriptions des auteurs. Les variations auxquelles
les spécimens de différentes provenances sont sujets ont été maintes fois mentionnées
et les variétés ou même les espèces qui ont été créées pour consacrer ces variations
n'ont pas été maintenues.

Cidaris tribuloides, Lamarck

1816. Cidaris tribuloides, Lamarck (80), p. 56.

i83o. Cidaris tribuloides, Blainville (18), p. 200.

1872-74. Cidaris tribuloides, Agassiz («), p. 99, 253, 386; pi. iJ, 1=, 11, w, vi, xxvin, xxxv et xxxvm.

1879. Cidaris tribuloides, Rathbun (44), p. 143.

1880. Cidaris tribuloides, Studer (4»), p. 862.

1881. Cidaris tribuloides, Agassiz (5), p. 36.
i883. Cidaris tribuloides, Agassiz (O), p. 36 ; pi. 1.
1895. Cidaris tribuloides, Bernard (1*), p. 207.

Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3om. Açores, détroit de Pico-Fayal.
Un seul exemplaire de petite taille.

Le Cidaris tribuloides est surtout connu sur les côtes occidentales de l'Océan
Atlantique. Agassiz l'indique dans les localités suivantes : Indes Occidentales (2o-25o
brasses, soit 36-455m), Floride, Gulf-Stream (116 brasses, soit 214™), Tortugas (3o-36
brasses, soit 55-65m) ; Rio de Janeiro, Fernando Noronha; Bahia (7-20 brasses, soit

— 9 —
i2-36m). Il a été rencontré beaucoup moins fréquemment dans la partie orientale de
cet Océan : Bouvier, cité par Agassiz, Ta recueilli aux îles du Cap Vert ; les expédi-
tions du Travailleur et du Talisman l'ont également capturé, mais Bernard,
qui le mentionne, n'indique pas de localité.

Arbacia pustulosa, Leske

Campagne de 1887 : Stn. 104, marée; sur les rochers à Fayal (Açores). Quatre
échantillons.

Campagne de 1888 : Stn. iç>5, baie Pim, Fayal. Un petit échantillon. — Stn. 202,
marée ; Santa Cruz de Flores (Açores). Quatre échantillons.

1879
1881
1895
1895
1895
1895
1896

Salenia hastigera, Agassiz

Salenia hastigera, Agassiz (3), p. 198.

Salenia hastigera, Agassiz (a), p. 54; pi. iv, fig. 3-17; pi. xxxvm, fig. 10.

Salenia hastigera, Bernard (1*), p. 207.

Salenia hastigera, Kœhler (98), p. 224.

Salenia hastigera, Kœhler (88), p. 228.

Salenia hastigera, Kœhler (S4), p. 36.

Salenia hastigera, Kœhler (S?), p. 89.

Campagne de 1888 : Stn. 2o3, profondeur i557m. Deux petits échantillons. —
Stn. 233, profondeur i3oom. Un très petit échantillon. — Stn. 244, profondeur i266m.
Deux petits échantillons.

Tous les échantillons recueillis par 1' Hirondelle sont d'assez petites dimensions
et leur diamètre ne dépasse pas 4 ou 5 millimètres. Malgré leur petite taille, ils sont
tout à fait conformes à la description d'Agassiz. Dans des stations très voisines de
celles où Y Hirondelle a effectué ses dragages, la Princesse Alice a capturé, en
1895 et en 1896, des échantillons de grande taille dont le diamètre dépasse un centi-
mètre.

Cette espèce a été étudiée avec beaucoup de soin par Agassiz et je n'ai rien à
ajouter à sa description. La coloration violette des spécimens ne paraît pas se détruire
dans l'alcool.

Asthenosoma hystrix, (Wyville Thomson)

1870. Calveria hystrix, Wyville Thomson (48), p. 445.

1874. Calveria hystrix, Wyville Thomson (4»), p. 738; pis. lxiv et liv.

1874. Calveria fenestrata, Wyville Thomson (40), p. 741 ; pi. lxiii, fig. 9 et 9"; pis. lxvi et lxvii.

1872-74. Asthenosoma hystrix, Agassiz (»), p. 93 et 273; pi. n<=, fig. i-5.

1880. Asthenosoma hystrix, Agassiz (4), p. 74.

1880. Asthenosoma Reynoldsii, Agassiz (4), p. 75.

i883. Asthenosoma hystrix, Agassiz (G), p. 29 ; pis. xm et xiv.

1889. Asthenosoma hystrix, J. Bell (9), p. 526; pis. xxiv et xxv. 2

— IO

1892. Asthenosoma hystrix, J. Bell (11), p. 143.

1895. Asthenosoma hystrix, Bernard (I*), p. 207.

1895. Asthenosoma hystrix, Kœhler (88), p. 224.

1895. Asthenosoma hystrix, Kœhler (83), p. 228.

1895. Asthenosoma hystrix, Kœhler (84), p. 36.

1896. Asthenosoma hystrix, Kœhler (Sï), p. 90.

Campagne de 1887 : Stn. 1 12, profondeur 1287™. Un échantillon en mauvais état.

Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom. Plusieurs échantillons de diffé-
rente taille. — Stn. 242, profondeur 861 ra. Trois échantillons. — Stn. 244, profondeur
i266m. Deux échantillons.

Les échantillons à' Asthenosoma hystrix qui ont été recueillis par Y HIRONDELLE
sont tous plus ou moins fortement aplatis et les organes internes sont passablement
comprimés : cette circonstance rend les dissections très difficiles. Je n'ai rien relevé
de particulier dans la structure des organes internes des échantillons que j'ai dissé-
qués. Des descriptions très documentées et d'excellentes figures de VA. urens ont été
publiées par les frères Sarrasin, et, autant que je puis en juger, l'anatomie interne de
de VA. hystrix ne diffère pas sensiblement de celle de cette dernière espèce.

J'ai noté chez VA. hystrix la présence d'organes de Stewart très développés.
Dans des échantillons ayant 1 1 centimètres de diamètre, ces organes atteignent jus-
qu'à 7 centimètres de longueur. Ils sont fortement plissés et contractés par l'action
de l'alcool ; en les injectant d'air, on arrive facilement à les gonfler et ils acquièrent
alors 3 ou 4 millimètres de diamètre, dimension sans doute bien inférieure à celle
qu'ils offraient chez l'animal vivant. Comme chez VA. urens et comme chez les
autres Echinothurides où j'ai constaté leur présence, ces organes de Stewart se
terminent par une extrémité effilée.

Phormosoma uranus, Wyville Thomson
(PI. 1, fig. 1 ; PI. m, fig. 5 et 6; PL ix, fig. 49 et 5o.)

1877. Phormosoma uranus, Wyville Thomson (50), vol. 1, p. 146; fig. 33 et 34.

1880. Phormosoma Petersii, Agassiz (4), p. 76.

1881. Phormosoma uranus, Agassiz (5), p. io3 ; pi. xvni', fig. 12.
i883. Phormosoma uranus, Agassiz (6), p. 33; pi. x et xi.

1889. Phormosoma uranus, Hoyle (19), p. 406.
1892. Phormosoma uranus, Bell (11), p- h5.
i8g5. Phormosoma uranus, Bernard (18), p. 207.

Campagne de 1888 : Stn. 184, profondeur i85om. Trois échantillons de moyen-
nes dimensions, trois échantillons de petite taille et quelques gros piquants isolés
munis de leur cône terminal. — Stn. 2o3, profondeur i557m. Deux échantillons
ayant respectivement 9 et 14 centimètres de diamètre. — Stn. 21 3, profondeur
i384m. Un bel échantillon. — Stn. 233, profondeur i3oom. Un échantillon de 8 milli-
mètres de diamètre. — Stn. 248, profondeur 2870m. Un échantillon de petite taille.

Dans la note préliminaire que j'ai publiée en i8g5 sur les Echinides de
Y Hirondelle (**), j'ai désigné cet Echinothuride sous le nom de Phormosoma
luculentum Agassiz. Au moment où je rédigeais cette note, je n'avais eu en main que
des échantillons jeunes ou en mauvais état de conservation ; depuis cette époque,
j'ai reçu d'autres exemplaires de ce Phormosoma qui avaient été dragués, soit par
YHirondelle, soit par la Princesse Alice, et qui étaient en excellent état. Une
étude minutieuse de ces échantillons, leur comparaison avec un très bel exemplaire
de Phormosoma uranus dragué par YAlbatross et que je tiens de la Smithsonian
Institution, m'ont permis de rectifier ma première détermination et d'appliquer à
ces échantillons le nom de P. uranus qui leur convient. J'ai en même temps pu
m'assurer que les échantillons de Y Hirondelle et de la Princesse Alice étaient
identiques à ceux qu'Agassiz a trouvés de l'autre côté de l'Atlantique.

Le test des exemplaires en alcool est aplati, mince sur les bords, assez résistant.
Le diamètre des plus grands échantillons atteint 18 centimètres, d'autres ont un
diamètre variant entre 7 et i5 centimètres ; les plus petits exemplaires n'ont que
8 centimètres.

Le tégument épais et d'un violet foncé, recouvre complètement les plaques
sous-jacentes dont il cache les contours : ceux-ci apparaissent nettement et se mon-
trent marqués par des lignes plus claires quand on a enlevé ce tégument.

Sur la face ventrale, les zones interambulacraires (PI. m, fig. 5, i) sont larges, et
à l'ambitus, leur largeur est à peu près le double de celle des zones ambulacraires.
Sur les grands exemplaires, chaque rangée renferme de huit à neuf plaques entre le
péristome et l'ambitus. Habituellement les quatre plaques périphériques portent
chacune deux et parfois trois grands tubercules primaires entourés d'un cercle
scrobiculaire large et profond. En outre, ces plaques offrent quelques tubercules
secondaires et des tubercules miliaires assez serrés. Les autres plaques proximales
ne portent que quelques tubercules secondaires et des tubercules miliaires.

Dans les zones ambulacraires de la face ventrale (PI. m, fig. 5, <j), les plaques
offrent, au point de vue de la tuberculation, les mêmes caractères que dans les zones
interambulacraires et l'on observe la même différence entre les plaques périphéri-
ques et les plaques proximales que dans les zones interambulacraires. Les quatre
plaques périphériques portent chacune un gros tubercule primaire, aussi gros que les
tubercules interambulacraires, quelques tubercules secondaires et des tubercules mi-
liaires. Les plaques proximales n'offrent que des tubercules secondaires et miliaires.

Le contraste que l'on observe entre les dimensions des tubercules des plaques
périphériques et ceux des plaques proximales est beaucoup plus marqué sur mes
échantillons que sur le type qui a été décrit et figuré par Agassiz.

Sur la face dorsale, les plaques sont étroites et allongées (PI. m, fig. 6). Les
plaques interambulacraires sont deux fois plus allongées que les plaques ambula-
craires. Les tubercules primaires qu'elles portent sont beaucoup plus petits que

12

sur la face ventrale ; ils sont placés sur la région externe de la plaque et chacune en
porte généralement un, parfois deux : seules, les six ou sept plaques avoisinant le
périprocte en sont dépourvues. Indépendamment de ces tubercules externes, les
quatre ou cinq plaques qui avoisinent l'ambitus offrent chacune un ou deux
tubercules situés dans leur moitié interne, de telle sorte que ces plaques périphé-
riques peuvent porter jusqu'à quatre tubercules primaires. Les tubercules secondaires
sont très rares et l'on ne trouve guère en dehors des tubercules primaires que des
tubercules miliaires sur la face dorsale du test.

Dans les zones ambulacraires, on trouve des tubercules primaires de mêmes
dimensions que dans les zones interambulacraires : vers l'ambitus, chaque plaque en
porte généralement un, mais ces tubercules n'occupent pas de position constante ;
ils deviennent ensuite plus rares et font défaut au voisinage du périprocte.

Les tubercules secondaires sont rares sur la face dorsale du test, aussi bien
dans les zones ambulacraires que dans les zones interambulacraires, et, en dehors
des tubercules primaires que je viens de signaler, on n'observe guère que des tuber-
cules miliaires un peu moins serrés que sur la face ventrale.

Les pores aquifères de la face ventrale sont portés chacun par une petite plaque
indépendante, entre la plaque ambulacraire principale et la limite externe de la zone ;
en général, trois paires de pores correspondent à chaque plaque principale, au moins
vers la périphérie. Sur la face dorsale, les pores ambulacraires forment une triple
rangée médiane : entre les plaques principales, on observe sur la ligne médiane de
chaque zone une série de petites plaques accessoires dont chacune porte deux paires de
pores, et, en dehors de cette rangée, on trouve en outre une troisième paire de pores
portée directement par la plaque ambulacraire.

La membrane buccale est garnie de plaques épaisses, solidement réunies les unes
aux autres, en forme de croissant et disposées en une demi-douzaine de rangées
successives imbriquées ; chaque plaque porte un rang de tubercules serrés.

Le périprocte est formé de plaques arrondies, à contours très distincts, dont les
dimensions diminuent de la périphérie au centre et dont chacune porte un tubercule.
Les plaques génitales, triangulaires, ne sont pas beaucoup plus grandes que les voisi-
nes ; seule la plaque madréporique se fait remarquer par une taille un peu plus
grande.

Les tubercules primaires portent des piquants forts, qui malheureusement, sont
tous brisés à une certaine distance de la base; j'ai retrouvé, dans les bocaux qui
contenaient les échantillons, quelques extrémités de ces piquants qui étaient encore
munis de leur cône terminal. Les piquants secondaires sont beaucoup plus courts
et plus petits que les précédents ; enfin les piquants portés par les tubercules miliaires
sont fins et pointus. Les piquants de la membrane buccale sont aplatis et très légè-
rement élargis en spatule à l'extrémité. Tous ces piquants offrent la même coloration
violette que le tégument.

Agassiz a publié quelques dessins des pédicellaires des Phormosoma bursarium,

— i3 —

lucidentum, tenue et hoplacantha ; la forme principale que j'observe chez le P.
uranus s'écarte des figures qu'il donne. Les pédicellaires du P. uranus sont de deux
sortes qui se rapprochent d'ailleurs beaucoup des pédicellaires que Wyville Thomson
a décrits, et figurés chez Y Asihenosoma hystrix (48, pi. lxiv, fig. 4, 5 et 6). Ceux de
la première forme (PI. ix, fig. 49) atteignent une assez grande taille et leur tête
mesure imm5 de longueur. Ce sont des pédicellaires tridactyles, à la tête pyramidale
et haute, dont les valves offrent une partie basilaire élargie et triangulaire puis
se rétrécissent assez fortement dans la région moyenne qui est allongée, pour
s'élargir de nouveau vers l'extrémité où l'on remarque de fines denticulations. Ces
pédicellaires sont répartis uniformément dans les zones ambulacraires et interam-
bulacraires de la face ventrale. D'autres pédicellaires tridactyles, beaucoup plus
petits, sont abondamment répartis à la surface du test : ils ne diffèrent des
précédents que par une taille moindre et par quelques détails de forme insignifiants;
il n'y a pas lieu de les en distinguer. La deuxième forme comprend ces petits
pédicellaires à trois branches qui sont si communs chez les Echinothurides, dont
les valves, triangulaires, sont élargies à l'extrémité libre et que Wyville Thomson
a décrits sous le nom de pédicellaires ophicéphales. Ces pédicellaires sont abon-
damment répandus sur toute la surface du test du P. uranus.

J'ai peu de chose à dire sur l'anatomie interne du P. uranus. Je reviendrai sur
la disposition des mésentères à propos du Sperosoma Grimaldii que je décrirai tout
à l'heure. Je me contenterai de signaler la présence d'un siphon intestinal et d'organes
de Stewart. Ces derniers organes (PI. ix, fig. 5o, os) sont beaucoup moins développés
chez le P. uranus que chez Y Asthenosoma hystrix. Ils se présentent, dans les
exemplaires en alcool, sous forme de tubes fortement plissés et contractés, aussi
larges que chez Y Asthenosoma, mais beaucoup plus courts : leur longueur ne dépasse
pas, en effet, trois ou quatre centimètres ; l'extrémité en est effilée.

L'existence des organes de Stewart n'est pas constante dans le genre Phormo-
soma : Bell a constaté l'absence de ces organes dans les P. placenta, bursarium et
tenue. Je puis confirmer son observation pour la première espèce.

Ainsi que je l'ai dit plus haut, j'ai pu comparer aux exemplaires de YHlRONDELLE
un échantillon de P. uranus recueilli par YAlba tross, au large des côtes des Etats-
Unis, aune profondeur de i3oom. Cet échantillon, dont le diamètre atteint 18 centi-
mètres, est identique par la forme et par les caractères, ainsi que par la coloration
violet foncé des téguments, aux échantillons dragués par Y Hirondelle. J'y retrouve
les deux sortes de pédicellaires que je viens de décrire.

Trois échantillons recueillis à la station 184 sont très jeunes : leurs tests mesu-
rent respectivement 25, i3 et 7,5 millimètres de diamètre. L'étude de ces exemplaires
m'a permis de confirmer certaines observations intéressantes d'Agassiz sur le
développement du péristome et du périprocte.

Dans les deux plus petits échantillons, la membrane buccale présente un cercle

— 14 —

de dix plaques entourant la bouche, et, en dehors, vers la périphérie, un deuxième
cercle de vingt plaques. Cette disposition est identique à celle qu'Agassiz a observée
chez un très jeune Phormosoma uranus et chez un P. tenue de petite taille (5,
pi. XVIIIe, fig. 7 et 12). Dans l'échantillon de 25 millimètres de diamètre, on ne retrouve
plus trace de cette structure embryonnaire et la membrane buccale est recouverte
de trois cercles de plaques imbriquées disposées à peu près comme sur la fig. 6,
pi. xvmc, d'Agassiz (S).

Dans tous ces jeunes spécimens, le périprocte est remarquable par la taille des
plaques génitales et ocellaires : ce fait a déjà été indiqué par Agassiz qui a figuré des
périproctes de jeunes Phormosoma asterias et P. rigidum. Dans l'échantillon de
7,5 millimètres de diamètre, les plaques génitales sont grandes et saillantes et elles
portent chacune trois ou quatre gros tubercules : la disposition est presqu'identique
àcelle qu'Agassiz a représentée chez un P. rigidum (5, pi. xna, fig. 5). Les grandes
dimensions de ces plaques comparées à celles des plaques du périprocte, sont encore
très frappantes sur l'échantillon de 25 millimètres de diamètre.

Un certain nombre d'exemplaires de Phormosoma uranus recueillis par
Y Hirondelles par la Princesse Alice présentent une particularité fort intéres-
sante et jusqu'ici sans exemple chez les Echinodermes. Ils sont, en effet, infestés par
des Crustacés parasites, de l'ordre des Copépodes, qui se creusent dans le test, sur
la face ventrale du corps, des cavités dans lesquelles ils se logent et produisent de
véritables galles qui proéminent fortement dans la cavité générale. Ces galles sont
sphériques et ont en moyenne un centimètre de diamètre ; leurs parois sont fortement
épaissies et constituées par du tissu calcaire. Leur cavité interne communique avec
l'extérieur par un orifice circulaire caché par les piquants de la face ventrale et
mesurant environ deux millimètres de diamètre. Chaque galle renferme générale-
ment un parasite unique : j'ai rencontré des mâles, qui sont de petite taille, et des
femelles très grosses et adultes ; ces dernières mesurent près de 3mm de longueur
sur 3mm 5 de large. L'orifice externe de la logette est donc trop étroit pour permettre
au parasite de sortir de sa cavité dans laquelle il reste ainsi emprisonné. Le nom
de Pionodesmotes que M. Jules Bonnier a donné à ce Crustacé rappelle cette
particularité.

La plupart des Phormosoma uranus adultes que j'ai eus entre les mains étaient
porteurs de parasites. Sur une douzaine d'individus dont le diamètre est supérieur à
14 centimètres que j'ai pu examiner, je n'en ai trouvé que deux qui fussent complè-
tement indemnes ; tous les autres étaient infestés : certains échantillons n'offrent que
quatre ou cinq galles, d'autres en présentent jusqu'à vingt-cinq ou trente. Les galles
qui logent le Pionodesmotes sont très exactement limitées à la face ventrale du test
de l'Oursin et je n'en ai jamais rencontré sur la face dorsale ; elles sont disposées, à
ce qu'il semble, sans ordre apparent, aussi bien dans les zones ambulacraires que
dans les zones interambulacraires entre le péristome et l'ambitus. L'aspect que

/

— i5

présente la face interne du test du Phormosoma lorsque les galles sont nombreuses
est des plus singuliers : j'ai cherché à en donner une idée en représentant la face ven-
trale d'un Phormosoma qui portait vingt-neuf galles distinctes (PI. x, fig. 5o).

J'ai dit plus haut que les exemplaires adultes de Phormosoma uranus que
j'ai pu examiner étaient seuls infestés; les exemplaires plus petits, au contraire,
ne m'ont fourni aucun parasite. J'ai recherché très soigneusement ces parasites sur
une douzaine de jeunes Phormosoma que j'avais à ma disposition et dont le diamètre
du test variait entre 2 et 1 1 centimètres, sans pouvoir trouver la moindre trace
du Crustacé, soit en cherchant au milieu des piquants de la face externe, soit en
examinant la face interne des téguments. Ce fait est d'autant plus surprenant que les
Crustacés parasites attaquent habituellement leurs hôtes pendant que ces derniers
sont encore très jeunes.

Cet intéressant Crustacé a été étudié par M. Jules Bonnier dont les recherches
sont publiées à la suite de ce mémoire.

Genre Sperosoma nov. gen.1

Les zones ambulacraires de la face ventrale sont considérablement élargies par
suite du développement exagéré des plaques porifères qui atteignent une taille voisine
de celle des plaques ambulacraires principales. Celles-ci forment dans chaque zone,
sur la face ventrale, deux rangées médianes accompagnées de chaque côté par trois
rangées distinctes de plaques porifères dont chacune offre une paire unique de pores.
Les zones interambulacraires de la face ventrale sont au contraire considérablement
rétrécies. Sur la face dorsale, les pores aquifères forment, au milieu de chaque zone
ambulacraire, une rangée médiane unique et régulière et ces zones ambulacraires
offrent la même largeur que les zones interambulacraires. Le test est très flexible et
la cavité générale ne renferme pas de muscles verticaux comme dans le genre Asthe-
nosoma.

La structure des zones ambulacraires de la face ventrale constitue un caractère
qui m'a paru assez important pour justifier la création d'un genre nouveau. A la vérité,
la différenciation de plaques surnuméraires pour porter les pores aquifères est très
générale chez les Echinothurides, mais dans toutes les espèces connues, ces plaques
restent toujours de petite taille ; je ne connais pas de cas où elles aient acquis
le développement extraordinaire qu'elles ont pris dans le genre Sperosoma et aient,
comme conséquence, provoqué cet élargissement énorme des zones ambulacraires
de la face ventrale du corps.

1 ar.alpuj, palpiter.

— i6 —

Par l'organisation interne, notamment par la disposition des mésentères et l'ab-
sence de muscles verticaux cloisonnant la cavité générale et par la flexibilité du test
qui résulte de l'absence de ces muscles, le genre Sperosoma se rapproche des
Phormosoma et s'éloigne des Asthenosoma.

Sperosoma Grimaldii, Kcehler
( PL ii, fig. 2 ; PI. m, fig. 3 et 4 ; PI. iv, fig. 8 ; PI. ix, fig. 48 )

1897. Sperosoma Grimaldii, Kcehler (*9).

Campagne de 1888 : Stn. 184, profondeur i85om. Un échantillon de 17 centimè-
tres de diamètre sans piquants et un autre échantillon de 10 centimètres. — Stn. 224,
profondeur I2i3m. Un échantillon en mauvais état.

Les échantillons1 de Sperosoma Grimaldii recueillis par Y Hirondelle ne se
trouvent pas dans un état de conservation très satisfaisant ; fort heureusement
quelques beaux exemplaires de cette remarquable espèce ont été capturés en 1896
par la Princesse Alice dans les parages des Açores et j'ai surtout utilisé ces
exemplaires pour la description de l'espèce.

Le Sperosoma Grimaldii atteint de grandes dimensions : les plus gros échantil-
lons capturés par la Princesse Alice ont un diamètre supérieur à vingt centi-
mètres.

Le corps est arrondi ; dans la plupart des échantillons, il est fortement aplati et
les bords sont très minces. Les téguments, pauvres en calcaire, sont très flexibles et
le corpsest plus mou encore que chez les Phormosoma. La coloration générale des
téguments est d'un violet plus clair que chez le P. uranns ; cette coloration paraît
s'altérer plus facilement dans l'alcool que la coloration plus foncée des Phormosoma :
du moins plusieurs des exemplaires que j'ai eus entre les mains ont perdu leur
teinte violacée ou ne la présentent plus que par places et les téguments sont devenus
jaunâtres. Les téguments sont minces et transparents, et, sur plusieurs échantillons,
même sur ceux qui ont conservé les piquants, on distingue plus ou moins nettement
les contours des plaques sous-jacentes qui sont indiqués par des lignes blanches.

Les zones ambulacraires de la face ventrale (PI. m, fig. 3, a) sont considérable-
ment élargies, grâce au développement extrême pris par les plaques porifères. Ces
plaques, qui, dans les autres Echinothurides, restent petites et apparaissent mani-
festement comme une partie détachée des plaques ambulacraires correspondantes,
prennent ici une taille relativement énorme et arrivent à être aussi grosses que les

* Ces échantillons ne faisaient pas partie du premier lot d'Echinides de YHIRONDELLE que j'ai reçus
en 1894 et dont j'ai donné l'énumération en i8g5 dans ma note préliminaire (SS) ; ils m'ont été envoyés après
la publication de cette note avec quelques Phormosoma oubliés lors du premier envoi.

— i7 —

parties non porifères de ces plaques ambulacraires. Chaque zone ambulacraire du
S. Grimaldii comprenant trois paires de rangées de pores et chaque paire étant
portée par une plaque distincte, il en résulte que les \ones ambulacraires de la face
ventrale sont constituées par quatre paires de rangées de plaques subégales, imbriquées.
Dans le milieu de chaque zone, on trouve deux rangées de plaques alternant ensemble ;
ces plaques sont grandes et irrégulièrement hexagonales. De chaque côté de cette
double rangée de plaques médianes viennent trois rangées de plaques porifères ; les
deux rangées internes sont formées de plaques irrégulièrement losangiques et plus
petites que celles de la rangée externe dont les plaques sont pentagonales et aussi
grandes que celles de la rangée médiane non porifère. Chaque plaque porifère porte
un pore double situé vers son bord distal. Entre le péristome et l'ambitus on
compte généralement quinze séries de plaques.

Les zones ambulacraires commencent au péristome par une portion moins étroite
que le commencement de la zone interambulacraire, puis elles s'élargissent progres-
sivement jusqu'au delà de leur milieu ; elles se rétrécissent ensuite légèrement, et, à
l'ambitus, leur largeur est à peu près égale à celle des zones interambulacraires à ce
même niveau.

J'ai à peine besoin de faire remarquer que la disposition régulière des quatre
paires de rangées de plaques signalée plus haut ne doit pas être recherchée au voisi-
nage immédiat de l'ambitus ou du péristome et qu'elle n'apparaît qu'à une certaine
distance, d'ailleurs très courte, de ces deux limites extrêmes.

Si nous considérons maintenant les zones ambulacraires sur la face dorsale du
test (PI. m, fig. 4, a), nous trouverons une disposition très différente de celle que nous
avons constatée sur la face ventrale ; la transition se fait très brusquement à l'ambitus.
Les zones ambulacraires de la face dorsale offrent une structure qui rappelle celle des
autres Echinothurides. Elles se présentent sous la forme de triangles isocèles allon-
gés, ayant à peu près les mêmes dimensions que les zones interambulacraires et
elles sont composées de plaques imbriquées, minces, allongées, disposées sur deux
rangées, au milieu de chacune desquelles on remarque les pores aquifères disposés
en une file médiane. Ces plaques sont presque toutes fragmentées en deux ou trois
pièces distinctes et le mode de fragmentation diffère suivant que l'on considère les
plaques périphériques ou les plaques proximales. Dans la région périphérique du
test, la moitié externe de la plaque est divisée par un sillon tangentiel en deux parties,
l'une distale et l'autre proximale ; on distingue en outre, au milieu de chaque rangée
ambulacraire, une petite plaque indépendante qui porte un double pore. Un autre
double pore se trouve porté directement par la plaque elle-même, en continuation
du pore précédent. Dans la moitié proximale des zones ambulacraires, on n'observe
plus cette petite plaque porifère indépendante et tous les pores sont portés directe-
ment par les plaques. Celles-ci sont tantôt entières, tantôt divisées en deux parties
externe et interne : très souvent on remarque une alternance régulière d'une plaque
simple et d'une plaque divisée. Un coup d'œil jeté sur la fig. 4 de la Planche m qui

3

— li

accompagne ce mémoire, fera comprendre, mieux que toute description, cette dispo-
position.

Les zones ambulacraires de la face dorsale comprennent vingt-quatre à vingt-cinq
paires de plaques principales entre le périprocte et l'ambitus.

Les zones interambulacraires de la face ventrale commencent au péristome par
une portion très étroite, ordinairement occupée par une plaque unique, triangulaire,
à laquelle fait suite une autre plaque de même forme ; ensuite les plaques alternent
et deviennent pentagonales. La largeur de ces zones augmente très lentement jusque
vers le milieu de leur longueur ; au-delà de ce niveau, la largeur s'accroît très rapi-
dement pour égaler, à l'ambitus, celle de la zone ambulacraire. Il en résulte que les
zones interambulacraires ont, dans leur moitié périphérique, la forme d'un éventail
avec des côtés latéraux fortement excavés qui se moulent sur le contour convexe de
la zone ambulacraire adjacente.

Les plaques interambulacraires de la face ventrale (PI. m, fig. 3, i) sont très
grosses et plus grandes que les plaques ambulacraires : du péristome à l'ambitus on
ne compte en effet que neuf ou dix plaques alternant ensemble, imbriquées. Ces
plaques sont larges et pentagonales ; celles qui avoisinent l'ambitus deviennent très
allongées et relativement étroites.

Sur la face dorsale, les zones interambulacraires (PI. m, fig. 4, 1) ont à peu près
les mêmes dispositions que les zones ambulacraires : seulement le triangle qu'elles
forment se trouvant légèrement tronqué au sommet qui touche le périprocte, elles
sont un peu plus larges que les zones ambulacraires. Elles sont constituées par des
plaques étroites et allongées, disposées très régulièrement et un peu plus larges que
les plaques ambulacraires; on ne compte en effet que vingt à vingt et une rangées entre
le périprocte et l'ambitus dans les zones interambulacraires.

Les tubercules primaires les plus volumineux se trouvent sur la face ventrale,
vers la périphérie du test. Dans les zones ambulacraires, les tubercules primaires sont
assez exactement limités aux deux rangées médianes de plaques non porifères et à la
rangée externe porifère ; quatre ou cinq, parfois six plaques périphériques successives
offrent de ces gros tubercules. Les autres plaques ne portent que des tubercules secon-
daires qui sont assez abondants et se trouvent au nombre d'un ou de deux, parfois
même de trois, sur chaque plaque ; on en trouve rarement sur les plaques portant
un tubercule primaire. Leurs dimensions diminuent notablement à mesure qu'on se
rapproche du péristome. Le reste de la surface des plaques est couvert de tubercules
miliaires.

Le passage des gros tubercules de la région périphérique aux tubercules plus petits
de la région centrale ne se fait pas brusquement comme chez le Phormosoma uranus.

Dans les zones interambulacraires de la face ventrale, les plaques, généralement
au nombre de trois, qui avoisinent l'ambitus, portent chacune deux gros tubercules
primaires, et, en outre, quelques tubercules secondaires et des tubercules miliaires.
Les autres plaques ne portent que des tubercules secondaires et miliaires.

— 19 —
A la face dorsale, on observe, dans la partie périphérique des zones ambula-
craires, quelques tubercules primaires irrégulièrement disposés et peu nombreux;
ces tubercules sont beaucoup plus petits qu'à la face ventrale. Les tubercules secon-
daires sont également peu nombreux. Les tubercules miliaires qui couvrent le reste
de la surface des plaques sont un peu plus fins qu'à la face ventrale. Dans les zones
interambulacraires, les tubercules primaires forment, vers le milieu de chaque rangée
de plaques, une file assez régulière qui s'étend jusqu'à une petite distance du péri-
procte, mais toutes les plaques interambulacraires ne portent pas de ces tubercules
primaires. Les tubercules secondaires sont plus nombreux que dans les zones ambu-
lacraires et la plupart des plaques en ont deux ou trois chacune. Enfin des tubercules
miliaires recouvrent ces plaques.

Le péristome est recouvert de plaques imbriquées et étroitement unies, épaisses,
disposées en huit ou neuf rangées successives. Chacune de ces plaques porte, vers
son bord proximal, une rangée de tubercules très rapprochés dont la taille corres-
pond à celle des plus petits tubercules secondaires de la face ventrale.

Les dimensions du périprocte varient avec les échantillons et il n'est pas rare de
le trouver plus gros que chez l'échantillon que j'ai figuré. Il est formé de petites
plaques arrondies, très distinctes, portant chacune un petit tubercule, parmi les-
quelles on reconnaît facilement les plaques génitales qui sont triangulaires et plus
grandes que les autres. La plaque madréporique, également triangulaire, est très
grande et allongée.

Les piquants primaires portés par les gros tubercules de la face ventrale, vers
l'ambitus, sont, comme d'habitude, pourvus d'un cône terminal. Ils sont remarqua-
blement longs et développés : leur longueur atteint en effet 38ram ; ils sont très
légèrement recourbés. Les piquants secondaires, beaucoup plus courts, sont droits
et amincis à l'extrémité. Les autres piquants portés par les plus fins tubercules du
test sont minces et effilés : ils sont très nombreux et serrés et leur longueur est en
général de 6 à 8mm. Les piquants de la membrane buccale, un peu plus longs que les
précédents, sont plus épais ; ils ont l'extrémité aplatie et légèrement élargie.

Sur la face dorsale les piquants sont beaucoup plus courts que sur la face ven-
trale ; les piquants sont aussi beaucoup moins nombreux, ce qui fait que cette face
paraît toujours plus ou moins nue.

Les pédicellaires sont de deux sortes. Les uns sont des pédicellaires tridactyles
de grandes dimensions : dans les plus gros, la hauteur de la tête atteint, en effet, imm8.
Les valves sont larges, épaisses et elles se réunissent par toute la longueur de leur
bord libre qui offre de légères ondulations, mais pas de denticulations. La hampe est
longue. Ces pédicellaires se rencontrent surtout sur la face ventrale. La deuxième
forme comprend ces petits pédicellaires, dits ophicéphales, à valves élargies à l'extré-
mité libre et analogues à ceux qu'on trouve si abondamment chez tous les Echino-
thurides.

ao

Tous les échantillons de Sperosoma Grimaldii que j'ai eus à ma disposition
avaient le corps fortement aplati ; les organes internes étaient comprimés et pressés
les uns contre les autres : cette circonstance rendait les recherches anatomiques très
difficiles, d'autant plus que les organes, plus ou moins macérés, se déchiraient très
facilement. J'ai donc très peu de choses à dire relativement à l'organisation interne
du Sperosoma : le fait le plus intéressant que j'ai constaté est la grande ressemblance
que présente cette organisation avec celle des Phormosoma.

J'ai reconnu l'existence des organes de Stewart (PI. iv, fig. 8, o s) qui sont ici très
développés et très longs. Ces organes se présentent, comme d'habitude, sous forme
de tubes ratatinés et irrégulièrement plissés, dont la longueur atteint cinq ou six cen-
timètres et qui se terminent par une partie filiforme de deux centimètres de longueur.
En injectant ces organes d'air, on reconnaît que leur largeur est de trois ou quatre
millimètres, mais il est certain que chez l'animal vivant leurs dimensions sont plus
élevées.

Les mésentères et filaments mésentériques qui relient à la face interne du test les
deux courbures dorsale et ventrale de l'intestin, ont la même disposition que dans
le genre Phormosoma. Dans chaque zone ambulacraire, deux rubans mésentériques
(PI. iv, fig. 8, m) s'attachent aux portions radiaires élargies de la courbure intestinale
ventrale et se prolongent librement dans la direction de l'ambitus sur une longueur
de trois ou quatre centimètres. Du bord externe de chacune de ces bandes, partent
de minces filaments musculaires (fm) qui se disposent parallèlement les uns aux
autres et se ramifient en s'insérant à la face interne du test. L'insertion de ces fila-
ments se fait tout le long du bord de la zone ambulacraire correspondante, et à une
petite distance de ce bord, en suivant une ligne qui répond à la rangée externe des
pores ambulacraires, à partir des auricules. La partie distale des bandes mésentéri-
ques est élargie et fournit des filaments non musculaires qui se dirigent, en se ramifiant,
vers l'ambitus et vers la face dorsale du test où ils s'insèrent. Ces filaments conjonc-
tifs sont extrêmement minces et déliés ; leurs ramifications et leurs anastomoses
déterminent des mailles très larges, limitées par des trabécules extrêmement grêles.

Des filaments conjonctifs analogues aux précédents relient la courbure intestinale
dorsale à la face interne du test, mais sans l'intermédiaire de membranes mésenté-
riques. On trouve également deux groupes de faisceaux dans chaque zone ambula-
craire. Par leur délicatesse et leur ténuité, ces filaments diffèrent donc de ces faisceaux
épais et très étroitement entrecroisés, formant même des membranes fenétrées,
qu'on observe dans le genre Asthenosoma, mais il suffirait que ces faisceaux vinssent
à s'élargir et à s'épaissir pour réaliser les dispositions connues dans ce dernier
genre.

De même les faisceaux musculaires minces et isolés qui continuent les mem-
branes mésentériques de la courbure intestinale ventrale, représentent, par leur
ensemble, ces muscles verticaux si remarquables qui s'étendent à travers toute la
hauteur de la cavité générale, de la face dorsale à la face ventrale, chez les

— ai —

Asthenosoma et dont la structure a été particulièrement indiquée par les frères
Sarrasin (<A5). Il suffit d'imaginer que ces faisceaux, isolés et indépendants, et surtout
très faiblement développés du côté dorsal dans les genres Phormosoma et Sperosoma,
se régularisent en se disposant sous forme de lames verticales et acquièrent, dans la
partie dorsale comme dans la partie ventrale, un énorme développement, pour
obtenir les muscles verticaux des Asthenosoma. Ces muscles se trouvent donc déjà
représentés sous une forme rudimentaire dans les genres Phormosoma et Spero-
soma.

Le long du bord interne de la courbure intestinale ventrale (PI. iv, fig. 8, <i),
on distingue avec la plus grande facilité un siphon large (si) et qui tranche nettement
par sa coloration foncée, voisine de la coloration noirâtre de l'œsophage (œ), sur la
coloration plus claire et jaunâtre de cette courbure. Le siphon a exactement la même
longueur que la courbure intestinale ventrale : il commence et il finit en même
temps qu'elle.

J'ai déjà eu l'occasion de dire que le siphon intestinal existait chez le Phormosoma
uramis et chez Y Asthenosoma hystrix; j'ai également pu reconnaître sa présence
chez le Phormosoma placenta que j'ai recueilli à bord du Caudan, dans le Golfe de
Gascogne. La présence de cet organe chez les Echinothurides ne me paraît pas avoir
encore été signalée : je n'en trouve même pas la moindre indication dans les
dessins représentant le tube digestif de ces animaux et qui ont été publiés soit par
Agassiz, soit par les frères Sarrasin. Le siphon intestinal faisant défaut dans la
famille voisine des Cidaridés, où les organes de Stewart sont présents, il était
intéressant d'en reconnaître l'existence chez les Echinothurides.

L'appareil masticateur du Sperosoma Grimaldii est remarquable par l'allonge-
ment des compas (c) qui sont aussi plus larges dans la moitié distale que dans la
moitié proximale. L'extrémité est formée par deux branches courtes et coniques,
faisant un angle droit avec l'axe du compas de manière à figurer un T majuscule.

Le Sperosoma Grimaldii est un des Echinodermes les plus remarquables
découverts par YHirondelle. Je prie S. A. S. le Prince de Monaco de vouloir
bien en accepter la dédicace.

Temnechinus maculatus, (A. Agassiz)
(PI. vin, fig. 39)

1869. Goniocidaris maculatus, Agassiz (t), p. 262.

1872-74. Temnechinus maculatus, Agassiz (S), p. 1 65, 285 et 466; pi. vin.

1880. Temnechinus maculatus, Agassiz (6), p. 76.

1882. Temnechinus maculatus, Verrill (S*), p. 218.

i883. Temnechinus maculatus, Agassiz (G), p. 38.

i885. Temnechinus maculatus, Verrill (5S), p. 55i.

Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3om. Détroit de Pico-Fayal. Quatre
échantillons.

22

Les exemplaires, peu nombreux, de T. maculahis recueillis par Y Hirondelle
dans le détroit de Pico-Fayal, sont de petite taille et le diamètre des plus gros ne
dépasse pas jmm. Us sont exactement conformes à la description d'Agassiz et les
piquants offrent les bandes roses signalées par ce savant. Je n'ajouterai à sa descrip-
tion que quelques mots relatifs aux pédicellaires qu'il n'a pas décrits. J'en ai observé
deux sortes, toutes deux de très petite taille. La première comprend des pédicellaires
ophicéphales (PI. vm, fig. 39) remarquables par l'allongement des valves, ce qui
donne à leur tête une longueur inusitée. Les autres sont des pédicellaires glandulai-
res, analogues à ceux qu'on connaît chez les Echinides et qu'il est intéressant de
retrouver dans les Temnopleuridés. Ces pédicellaires sont naturellement fort petits,
mais leur tête est plus allongée que chez les Echinides. Les valves, minces et allongées,
sont terminées à leur extrémité libre par un crochet pointu très développé qui fait un
angle droit avec la valve ; en dessous se trouve un crochet plus petit, recourbé vers le
bas du pédicellaire. Chaque valve offre à sa base une proéminence saillante et arron-
die par l'intermédiaire de laquelle se fait l'articulation avec l'extrémité élargie de la
tige. La tête du pédicellaire repose directement sur cette extrémité, sans l'interposition
de parties molles. Les sacs glandulaires, ovoïdes, occupent les deux tiers de la lon-
gueur des valves.

Le Temnechinns maculahis a été découvert par Agassiz sur les côtes de Floride,
à des profondeurs variant entre 3o et i65 brasses (55 et 3oom). Le Blake l'a égale-
ment recueilli sur les côtes de Floride et dans les Antilles jusqu'à 229 brasses (41 8m)
de profondeur. Enfin le Fish-Ha wk l'a capturé dans le Golfe du Mexique par u5
brasses (2iom). Dans sa Revision of the Echini, Agassiz signale cette espèce aux
Açores (8).

Trigonocidaris albida, A. Agassiz

1869. Trigonocidaris albida, Agassiz (1), p. 263.

1872-74. Trigonocidaris albida, Agassiz (»), p. 169, 289 et 471 ; pi. iv, fig. 1-7.

i883. Trigonocidaris albida, Agassiz (5), p. 38.

1895. Trigonocidaris albida, Kœhler (SS), p. 224.

1895. Trigonocidaris albida, Kœhler (83), p. 228.

1895. Trigonocidaris albida, Kœhler (£4), p. 36.

1896. Trigonocidaris albida, Kœhler (£ï), p. 20.

Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454 mètres. Une quinzaine d'échan-
tillons.

Les exemplaires recueillis sont de petite taille et le diamètre du test ne dépasse
pas un centimètre dans les plus gros spécimens : les exemplaires que j'ai capturés
dans le Golfe de Gascogne, à bord du Caudan, n'étaient pas plus gros. Le test
présente de la manière la plus nette cette réticulation décrite et figurée par Agassiz
et qui est si caractéristique. La seule différence que j'observe est que sur la plupart

— 23 —

des échantillons les plaques du périprocte sont presqu'égales et que la prédominance
de taille de Tune d'elles sur les autres n'est pas aussi marquée que sur les dessins
d'Agassiz.

Les pédicellaires sont de deux sortes, ophicéphales et glandulaires ; ceux-ci
offrent les mêmes caractères que chez le Temnechinus maculatus.

Le Trigonocidaris albida a été découvert sur les côtes de Floride, à des profon-
deurs variant entre 40 et 270 brasses (73 et 4g3m) ; il a été retrouvé ensuite aux
Antilles, entre 124 et 450 brasses (226 et 822111). Le Caudan l'a capturé dans le Golfe
de Gascogne entre 570 et 700 mètres.

Sphaerechinus granularis, (Lamarck)

Campagne de 1888 : Stn. 236, mouillage de Praya de Graciosa (Açores). Un très
petit échantillon.

Echinus acutus, Lamarck

Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur 166111. Quelques échantillons. — Stn.
45, profondeur i6om. Quelques échantillons. — Stn. 46, profondeur i55m. Trois
échantillons. — Stn. 59, profondeur 248™. Un petit échantillon. — Stn. 60, profon-
deur 3oom. Un petit échantillon. — Stn. 66, profondeur 5io-363 mètres. Quatre
échantillons.

Campagne de 1888 : Stn. 184., profondeur i85om. Trois très petits échan-
tillons. — Stn. 211, profondeur 1372™. Un très jeune échantillon.

C'est avec doute que je rapporte les échantillons à' Echinus recueillis pendant
la campagne de 1888 à ÏE. acutus. Le diamètre de ces échantillons est en effet infé-
rieur à un centimètre, et il n'est pas possible de les déterminer avec certitude :
ils pourraient tout aussi bien être considérés comme des E. norvégiens ou des
E. Alexandri. On sait que la détermination des Echinus est parfois fort, difficile,
mais quand les exemplaires sont jeunes, cette détermination devient presque impos-
sible. Je me propose d'ailleurs de discuter plus tard la validité de certaines espèces
d'Echinus.

La profondeur à laquelle ces jeunes Echinus ont été capturés en 1888 ne saurait
être invoquée contre la détermination que j'ai adoptée, avec hésitation. \JE. acutus
descend en effet très profondément dans les abîmes : Agassiz (5, p. 1 15) le cite à une
profondeur de i35o brasses (soit 245om).

Echinus spheera, O. F. Millier

Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63m. Un petit échantillon. — Stn. 53,
profondeur i35m. Un échantillon de moyenne taille. — Stn. 5y, profondeur 240™. Un
petit échantillon. — Stn. 59, profondeur 248m. Deux échantillons de moyennes
dimensions.

— 24 —

Psammechinus miliaris, (O. F. Mûller)
Campagne de 1886 : Stn. 41, profondeur igm. Deux très petits échantillons.

Strongylocentrotus drobrachiensis, Agassiz

Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Trois petits échantillons. —
Stn. i63, profondeur i5om. Nombreux échantillons de différentes dimensions.

Strongylocentrotus lrvidus, (Lamarck)

Campagne de 1888 : Stn. 195, baie Pim, à Fayal. Deux petits échantillons. —
Stn. 236, plage de Praya de Graciosa, marée. Un très jeune échantillon.

Echinocyamus pusillus, Gray

Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63m. Quelques échantillons. — Stn. 42,
profondeur i36m. Un échantillon. — Stn. 44, profondeur i66m. Quelques échantillons.

Campagne de 1888 : Stn. 193, profondeur 20m. Quelques échantillons. — Stn.
198, profondeur 8oom. Deux échantillons. — Stn. 218, profondeur 40"". Deux échan-
tillons. — Stn. 233, profondeur i3oom. Quelques échantillons. — Stn. 234, profon-
deur 454™. Nombreux échantillons.

Echinarachnius parma, Lamarck

Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Nombreux échantillons. — Stn.
1 63, profondeur i5om. Quelques échantillons secs et brisés.

Brissopsis lyrifera, Agassiz
Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3om. Un très petit échantillon.

Echinocardium pennatifidum, Norman
(PI. m, fig. 7 ; PI. iv, fig. 9, 10 et 11 ; PL vin, 40, 41 et 42)

1857. Amphidetus gibbosus, Barrett (ï), p. 32; pi. vu, fig. 2.

1868. Echinocardium pennatifidum, Norman (43), p. 3i5.

1869. Echinocardium lœvigaster, Agassiz (t), p. 277.

1872. Echinocardium pennatifidum, Hodge (18), p. 142 ; pi. v, fig. i-5.

1872-74. Echinocardium pennatifidum, Agassiz (S), p. ni et 35 1 ; pi. xx, fig. 1 et 2.

1886. Echinocardium sp., Bell (8), p. 5i6.

1892. Echinocardium pennatifidum, Bell (ÎO), p. 170.

1895. Echinocardium pennatifidum, Kœhler (SS), p. 225.

Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63m. Trois échantillons de taille rela-
tivement petite : dans le plus gros le plus grand diamètre est de 3omm et dans le plus
petit de 25mm seulement.

— 25 —

A la face dorsale, l'ambulacre antérieur impair reste à fleur du test sans former
de sillon, de même que chez ÏE. Jlavescens : c'est à peine s'il offre au niveau de
l'ambitus une légère dépression. Cet ambulacre est formé de deux séries alternantes
de plaques petites, hexagonales, offrant dans leur région centrale quelques petits
tubercules miliaires. Les pores ambulacraires y sont extrêmement fins et peu
apparents. Les ambulacres pétaloïdes sont également à fleur du test; leur forme
est triangulaire et la paire antérieure est un peu plus longue que la paire postérieure.
Le nombre des paires de pores varie dans chaque série, aussi bien dans les pétales
antérieurs que dans les pétales postérieurs. Voici les chiffres que j'observe sur un
échantillon de grande taille recueilli à l'île de Herm :

Pétales antérieurs :

série antérieure, 5 ou 6 paires de pores ;
série postérieure, 12 à 14 paires.

Pétales postérieurs :

12 à 14 paires de pores à chaque rangée, mais la rangée antérieure ou externe
n'a généralement pas, dans un échantillon donné, le même nombre de pores que
la rangée postérieure ou interne correspondante.

La face ventrale est presque plane (PI. iv, fig. 11). Le plastron sternal, assez
large, se rétrécit régulièrement en avant ; sur la ligne médiane, il se relève en une
crête qui s'accentue dans sa partie postérieure où elle forme un angle saillant à son
point de réunion avec la portion inférieure du fasciole infra-anal. Les deux avenues
ambulacraires ventrales postérieures ont les bords parallèles ; elles sont formées de
grosses plaques irrégulièrement quadrilatères ; en avant, elles se réunissent aux
deux ambulacres latéraux. Ceux-ci, ainsi que l'ambulacre impair antérieur, sont très
étroits dans leur partie distale ; dans leur région proximale, ils sont au contraire très
élargis et forment, par leur réunion avec les ambulacres postérieurs, tout autour
du péristome, une aire très élargie, sauf sur la lèvre postérieure où cette zone reste
étroite. Les pores ambulacraires qu'on remarque sur cette aire sont très gros et
chacun d'eux est entouré d'une large dépression ovalaire, qui s'efface en même
temps que les pores deviennent plus fins au fur et à mesure qu'on s'éloigne du péris-
tome.

Le péristome est grand, beaucoup plus large que long ; la lèvre postérieure est
assez saillante. Le périprocte est allongé transversalement, mais il n'est pas beaucoup
plus large que long.

Le fasciole interne est étroit et allongé ; il offre deux côtés latéraux presque
parallèles, deux côtés postérieurs qui se réunissent en un angle aigu et un bord
antérieur ordinairement un peu oblique par rapport à la direction des côtés latéraux.
Il résulte de cette obliquité plus ou moins accentuée que le fasciole interne est
légèrement asymétrique. Le fasciole infra-anal est triangulaire, aussi large que haut,
avec un angle inférieur aigu et saillant qui se réunit à l'angle formé par l'extrémité
du plastron sternal.

4

— 26 —

La partie du test qui se trouve comprise entre le périprocte et le bord dorsal du
fasciole infra-anal est couverte de granules extrêmement fins ; latéralement, cette
région se continue de chaque côté en une bande étroite qui monte de chaque côté du
périprocte et forme un rudiment de fasciole anal plus ou moins marqué suivant les
échantillons.

Les quatre orifices génitaux sont disposés suivant les angles d'un trapèze, les
postérieurs plus écartés que les antérieurs.

Les tubercules sont plus gros sur la face ventrale que sur la face dorsale. Les
tubercules des zones interambulacraires de la face ventrale sont gros et disposés
en séries obliques régulières ; ils deviennent plus fins à mesure qu'on se rapproche
de l'ambitus. Sur le plastron sternal, les tubercules sont disposés très régulièrement
en lignes longitudinales et transversales ; vers le bord du plastron, ils sont aussi gros
que sur les autres parties de la face ventrale, mais leur taille diminue vers la ligne
médiane et à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité postérieure du plastron.
Dans les avenues ambulacraires, les tubercules sont extrêmement fins, miliaires ; ils
deviennent plus gros sur le pourtour du péristome.

La face dorsale est uniformément couverte de tubercules beaucoup plus petits
que sur la face ventrale et très serrés, ayant à peu près partout les mêmes dimen-
sions sur toute l'étendue de cette face, sauf vers l'ambitus où ils deviennent un peu
plus gros. Ils sont un peu moins serrés sur les pétales. En dedans du fasciole interne,
les tubercules sont plus gros mais leurs dimensions diminuent à mesure qu'on se
rapproche de la ligne médiane. Vers le bord supérieur du périprocte, les tubercules
deviennent également un peu plus gros, tandis que sur le bord inférieur ils restent
excessivement fins ; ils se continuent latéralement avec les rudiments de fasciole
anal que j'ai signalés plus haut. En dedans du fasciole infra-anal, les tubercules sont
presque aussi gros que sur la face ventrale. On trouve également, en dedans de ce
fasciole, deux paires de gros pores ambulacraires.

Les piquants du plastron sternal sont forts et élargis en spatule à l'extrémité ;
ceux qui couvrent le reste de la face ventrale sont un peu plus longs, mais moins
élargis. Les avenues ambulacraires et le pourtour du périprocte sont au contraire
garnis de piquants excessivement fins. Les piquants de la face dorsale sont légère-
ment incurvés, très fins et très serrés, dirigés en arrière et ils forment une sorte de
feutrage. Dans la région antérieure, de chaque côté de la ligne médiane, on observe
quelques rangées de piquants plus forts portés par les tubercules situés en dedans du
fasciole interne.

Les pédicellaires sont de trois sortes et très caractéristiques. La première sorte
(PL vm, fig. 40), comprend des pédicellaires tridactyles, très grands et forts, dont la
tête peut dépasser 2mm 5 de longueur. Les valves, allongées, ne sont contiguës
que dans la région terminale où elles offrent une série de fines denticulations ; sur
le reste de leur longueur, ces valves sont armées de grosses tubérosités pointues.
La hampe est longue.

— 27 —

Les pédicellaires de la deuxième sorte (PI. vm, fig. 41), sont plus petits et ont la
tête beaucoup plus courte que les précédents ; ils ressemblent, par leur forme, à
des pédicellaires ophicéphales, mais leurs valves sont dépourvues d'arcs inférieurs.
Ces valves, assez larges et trapues, se réunissent vers l'extrémité par un bord garni
de denticulations; le reste de leur bord libre est sinueux et forme une série de
proéminences séparées par des espaces concaves. La hampe est assez courte.

Ces pédicellaires se trouvent avec les précédents sur la face ventrale, surtout au
voisinage du péristome.

Les pédicellaires de la troisième sorte (PL vm, fig. 42), paraissent au contraire
localisés sur la face dorsale. Leur tête est très renflée, ventrue et complètement
recouverte par une enveloppe très fortement pigmentée en rouge chez l'animal
vivant : cette enveloppe est peut-être glandulaire. Les valves calcaires offrent une
partie basilaire très renflée qui occupe les deux tiers de sa hauteur, puis elles se
rétrécissent très brusquement en deux tiges recourbées qui se réunissent par un bord
denticulé. Ces valves s'articulent directement avec l'extrémité de la tige, contraire-
ment à ce qui arrive dans les deux autres sortes de pédicellaires.

Les trois échantillons d'-E\ pennaiijidum recueillis par YHirondelle sont de
taille très réduite comparativement aux grandes dimensions que cette espèce peut
atteindre. J'ai recueilli, à l'île de Herm, des exemplaires ayant 70™™ de longueur.
C'est d'après ces échantillons que cette description et les figures qui l'accompagnent
ont été faites.

L' Echinocardium pennatifidum participe à la fois, par ses caractères, des E.
cordatum, E.flavescens et E. mediterraneum. A première vue, il se distingue des
E. cordatum et E. mediterraneum par l'ambulacre antérieur à fleur du test et ne
formant pas de sillon et de YE. flavescens par la taille beaucoup plus grande et par
la présence d'une proéminence interradiale postérieure. Un caractère différentiel sur
lequel les auteurs ont insisté avec raison, et qui permet de séparer les trois espèces
de l'Atlantique, c'est-à-dire les E. pennatifidum, E. flavescens et E. cordatum, est
fourni par le nombre des pores aquifères des ambulacres pétaloïdes. Je résume dans
le tableau suivant les chiffres qui ont été donnés par J. Bell :

AMBULACRES ANTÉRIEURS

AMBULACRES POSTÉRIEURS

E. pennatifidum

Rangée antérieure : 6-8 pores
Rangée postérieure: i2-i5 pores

Rangée externe : 14 pores
Rangée interne : 12 pores

E. cordatum

Rangée antérieure : 7 pores
Rangée postérieure : 10 pores

Rangée externe : g pores
Rangée interne : 8-9 pores

E. flavescens

Rangée antérieure : 5-6 pores
Rangée postérieure : 9-10 pores

Rangée externe : 7 pores
Rangée interne : 6 pores

— 28 —

UE. pennatifidum peut être distingué des E. cordatum et E. mediterraneum sans
la moindre difficulté. Il se distingue aussi très facilement de ÏE. flavescens quand il
est adulte, c'est-à-dire quand il a déjà acquis une grande taille. Mais lorsqu'il est
petit et qu'il ne dépasse pas i5mm de longueur, les caractères tirés de la forme du test
et du nombre de pores ambulacraires sont tout à fait insuffisants pour permettre une
détermination précise. Le test n'a pas encore pris sa forme définitive, et les pores
ambulacraires sont peu nombreux. Dans ce cas, l'examen des pédicellaires, si on
en trouvait, pourrait lever tous les doutes. Je suis persuadé que beaucoup d'Echino-
cardium désignés autrefois sous les noms d'£. ovatum, Amphidetus ovatus, A.roseus,
etc., termes considérés comme synonymes <ÏE. flavescens, étaient en réalité des
E. pennatifidum. Ces désignations n'étant accompagnées d'aucune description, ou les
descriptions étant insuffisantes, il ne semble pas qu'il soit possible de rectifier ces
déterminations sans avoir les échantillons sous les yeux. Le seul renseignement
personnel que je puisse fournir à ce sujet se rapporte à un échantillon capturé par
Caillaud et désigné par lui sous le nom d: Amphidetus ovatus ; cet exemplaire, qui se
trouve au musée de Nantes, m'a été communiqué par M. Bureau et j'ai pu m'assurer
que c'était bien un E. pennatifidum.

L'Oursin que Barrett a décrit sous le nom à? Amphidetus gibbosus et que
quelques auteurs n'ont rapporté qu'avec doute à Y Echinocardium pennatifidum, est
bien identique à cette espèce. Les figures que Barrett a publiées ne laissent aucun
doute à cet égard, quoique la gibbosité postérieure me paraisse exagérée. C'est donc
Barrett qui a décrit le premier, en 1857, YEchinocardium pennatifidum et l'on
pourrait se demander si l'espèce ne serait pas désignée plus correctement sous le nom
(¥E. gibbosum. Mais il faut remarquer que le terme gibbosus a été employé antérieu-
rement par Agassiz pour désigner une espèce différente de Y E. pennatifidum et que
Barrett a fait une erreur de détermination en appelant son Oursin Amphidetus
gibbosus. Il y a donc lieu de laisser au terme gibbosus la valeur qui lui a été attribuée
par Agassiz et de continuer à employer le terme spécifique pennatifidum, qui a été
appliqué par Norman.

U Echinocardium pennatifidum paraît être très rare et il n'est connu jusqu'à
maintenant que dans quelques localités. Aux stations qui ont été indiquées par
Bell et par Agassiz (Shetland, Mer du Nord, îles Anglo-Normandes, Antilles et
Floride), il convient d'ajouter nos côtes occidentales de France (exemplaires de
Caillaud et de YHirondelle).

— 29 —

Palseotropus Hirondellei, Kœhlcr
(PI. v, fig. 12, i3 et 14; PI. vi, fig. 2G et 27; PI. rx, fig. 47)

i8g5. PaLvotroptis Hirondellei, Kœhler (*2), p. 226.
1896. Pala'otropus Hirondellei, Kœhler (83), p. 23o.

Cette espèce nouvelle dont YHirondelle n'a recueilli qu'un exemplaire
unique, a été retrouvée en grande abondance et dans les mêmes parages des Açores,
par la PRINCESSE Alice, en i8g5 et en 1896. Je me suis servi de ces derniers
échantillons pour établir les caractères de l'espèce.

L'échantillon de YHirondelle a i4mm de longueur sur umm de large; il est
relativement assez gros. En général, les dimensions des exemplaires sont inférieures
à ces chiffres : la Princesse Alice a recueilli une centaine d'exemplaires dont la
longueur moyenne ne dépasse pas 1 centimètre ; en revanche, elle a capturé quelques
exemplaires de très grande taille et l'un d'eux atteint igmm de longueur.

Vu par en haut (PI. v, fig. i3), le contour du test est elliptique avec l'extrémité
postérieure légèrement tronquée. La partie la plus élargie se trouve à peu près à égale
distance des deux extrémités, tandis que chez le Palœotropus Josephinœ Agassiz, dont
le P. Hirondellei se rapproche le plus, la région la plus large se trouve plus rappro-
chée de l'extrémité antérieure. Vu de profil (PI. vi, fig. 26), le contour est aussi moins
régulier que chez le P. Josephinœ. L'extrémité antérieure est arrondie et la face
dorsale s'élève progressivement jusqu'à la région postérieure où la hauteur du test
atteint son maximum et qui est tronquée, comme je viens de le dire.

Le plastron ventral (PI. v, fig. 12) est plus allongé que chez le P. Josephinœ et
ses deux bords sont parallèles. Les deux avenues ambulacraires postérieures sont
avissi disposées parallèlement : elles restent droites sur presque toute leur longueur
et elles ne se recourbent vers le péristome qu'à l'extrémité, au lieu d'offrir la forme
arrondie qu'Agassiz figure chez le P. Josephinœ . L'extrémité postérieure du plastron
se relève en une légère proéminence qui correspond à la pointe inférieure du fasciole
infra-anal.

La bouche est grande, très arrondie sur les côtés; sa largeur est comprise une
fois et demie dans la longueur. La lèvre supérieure est formée de grosses plaques
qui portent de fins tubercules. La lèvre inférieure est assez proéminente.

Le périprocte (PI. vi, fig. 27) est grand, arrondi, aussi large que haut. Il présente
une première rangée externe de plaques très grandes sur le côté ventral, plus petites
sur le côté dorsal ; en dedans de cette rangée, les plaques deviennent beaucoup plus
petites et sont allongées verticalement.

Les deux orifices génitaux sont situés beaucoup plus près de l'extrémité anté-
rieure que de l'extrémité postérieure ; ils occupent la même situation que chez le
P. Josephinœ.

— 3o —

Le fasciole infra-anal au Jieu d'être arrondi comme dans cette dernière espèce,
a la forme d'un triangle dont le bord supérieur est courbe et dont le sommet rejoint
l'extrémité postérieure du plastron sternal.

Les tubercules primaires sont répartis uniformément sur toute la surface du test,
sauf sur les avenues ambulacraires de la face ventrale. Ils sont plus serrés sur la
face ventrale en avant de la bouche et sur la face dorsale en avant des orifices
génitaux. Ils deviennent plus petits vers l'extrémité postérieure de la face dorsale.
Sur le plastron sternal, ils sont un peu plus gros et plus serrés qu'ailleurs. En dedans
du fasciole, ils sont disposés en rangées radiaires, mais ne couvrent pas la partie
centrale. Les tubercules secondaires sont nombreux et très petits; ils sont répartis
uniformément sur toute la surface du test.

Je n'ai observé qu'une seule sorte de pédicellaires : ce sont des pédicellaires
tridactyles, dont la tête est portée par une hampe assez longue ; les valves sont
larges à la base et amincies dans la région moyenne ; elles sont réunies par leur
extrémité qui est munie de fines denticulations (PL ix, fig. 47).

Le trajet du tube digestif est peu compliqué ; la courbure intestinale ventrale
ét&nd au delà du radius antérieur et la courbure dorsale est assez courte. Le
dessin que je donne du tube digestif du P. Hirondellei me dispense de le décrire
en détail (PL v, fig. 14).

Les exemplaires en alcool offrent une coloration vert-foncé qui ne diffère pas
de la couleur des échantillons vivants.

Le P. Hirondellei diffère du P. Josephinœ Agassiz par le contour du test qui
est moins régulier et plus haut dans la région postérieure que dans la région anté-
rieure. Le plastron sternal est allongé et étroit, à bords parallèles, et les avenues
ambulacraires postérieures sont droites, tandis qu'elles sont arrondies chez le
P. Josephinœ qui a également les bords du plastron sternal arrondis. Le fasciole
est triangulaire, avec un angle ventral, tandis qu'il est arrondi dans le P. Josephinœ.

Le contour de la face dorsale du P. Hirondellei rappelle celui du P. Lovent,
mais les deux espèces diffèrent par de nombreux caractères qui portent notamment
sur la forme du périprocte (allongé transversalement dans le P. Loveni), sur la forme
de la face ventrale (excavée dans cette dernière espèce), sur le contour latéral du
test, sur le nombre des orifices génitaux, etc.

Le P. Thomsoni décrit par Agassiz (6) d'après un fragment du test, est trop
mal connu pour qu'il soit possible de lui comparer les autres espèces du genre.

Le genre Palœotropus n'avait pas été rencontré jusqu'à maintenant dans les
régions orientales de l'Atlantique ; les P. Josephinœ et P. Thomsoni, découverts
par le Blake, proviennent de la Mer des Antilles et le P. Loveni a été découvert
par le Challenger dans les parages des Philippines.

OPHIURES

Le nombre des espèces d'Ophiures recueillies pendant les campagnes de
YHlRONDELLE s'élève à trente, réparties dans dix genres seulement, parmi lesquels
les genres Ophioglypha, Amphiura, Ophiactis et Ophiacantha sont les plus richement
représentés. On sait que ces quatre genres fournissent un important contingent
aux faunes abyssales. Huit espèces et une variété sont nouvelles. Ce sont :

Ophioglypha aspera ; Ophiactis corallicola ;

Ophiocten scutatum ; Ophiactis echinata ;

Amphiura denticulata ; Ophiacantha aristata ;

Amphiura longispina ; Ophiacantha hrevispina ;

Ophiacantha pentagona var. armata.

La plupart de ces espèces nouvelles sont abyssales, mais deux d'entre elles
proviennent de profondeurs relativement faibles et sont sub-littorales ; ce sont :
Ophiacantha brevispina (profondeur 166 mètres) et Ophiocten scutatum (profondeur
147-160 mètres).

J'ai mentionné, parmi les espèces nouvelles découvertes par VHiroxdelle,
Y Ophiactis corallicola et Y Ophiacantha aristata que j'ai décrites précédemment (S1?),
ainsi que Y Amphiura longispina. J'ai dragué ces espèces à bord du Caudan dans le
Golfe de Gascogne en iSg5, mais Y Hirondelle les avait recueillies à une date anté-
rieure à la campagne du Caudan.

Parmi les Ophiures nouvelles, Tune des formes les plus intéressantes est la
variété signalée plus haut de Y Ophiacantha pentagona. J'ai décrit tout récemment
cette espèce d'après les nombreux exemplaires trouvés par YInvestigator dans
l'Océan Indien (88). Or les échantillons de YHlRONDELLE s'écartent du type
par des différences assez marquées qui ne permettent pas une identification absolue ;
je les considère comme appartenant à une variété distincte, peut-être propre à
l'Océan Atlantique.

— 32 —

L'étude de la collection des Ophiures de Y Hirondelle m'a fourni une nouvelle
confirmation de ce fait sur lequel j'ai déjà eu l'occasion d'insister, c'est que plus les
recherches se multiplient et plus le nombre des espèces qu'on considérait comme
propres à la Méditerranée se restreint. Deux espèces d'Ophiures, qui étaient regar-
dées jusqu'à maintenant comme spéciales à la Méditerranée, ont été observées par
YHirondelle dans les parages des Açores : ce sont Y Ophiacantha setosa, draguée à
i3q mètres et Y Ophioconis Forbesi à i3o mètres. Ces deux exemples peuvent s'ajou-
ter aux cas analogues que j'ai signalés dans mon travail sur les Echinodermes du
Ca udan.

33

'LISTE DES ESPÈCES

PAR LOCALITÉS ET RÉPARTITION BATHYMËTRIQUE'

Golfe de Gascogne

m

ni

Ophioglypha texturata (Lamarck) 1 36m-248

Ophioglypha albida (Forbes) i gm- 1 55m

Ophioglypha carnea (Lutken) 5 1 om-363m

Ophiocten scutatum Kœhler i47m-i6om

Ophiactis Balli (Thompson) o,om-i66m

Amphiura filiformis O. F. Mûller 5iom-363

Amphiura Chiajei Forbes 5 1 om-363m

Ophiacantha brevispina Kœhler x66m

Ophiacantha abyssicola Sars 5 1 om-363m

Ophiacantha setosa Muller et Troschel 1 35m

Ophiothrix fragilis Abbildgard o,o-3oom

Terre-Neuve

/

Ophioglypha Sarsi (Lutken) 1 55m

Ophioglypha tessellata Verrill 1 267™

Ophioglypha aspera Kœhler 1 267111

Ophiomusiian Lymani Wyville Thomson 1 267m

Ophiocten scutatum Kœhler i55m

Ophiopholis aculeata (Linné) 1 55m

Amphiura denticulata Kœhler 1 55m

Ophiacantha bidentata Retzius 1 5om-i 287

Gorgonocephalus Agassi^i (Stimpson) 1 5ora-i 55

m

' Le nom des espèces nouvelles est imprimé en caractères gras.

5

— 54 —

A cor es

Ophioglypha tessellata Verrill 2870™

Ophiomusium Lymani Wyville Thomson i384m-i85o

Ophioclen hastatum Lyman 1 85om

Ophiactis corallicola Kœhler 86im-i 55yr

Ophiactis ab/ssicola (Sars) 1 3oom

Ophiactis echinata Kœhler 8oom

Amphiura sqnamata (Délie Chiaje) 5m-i 3om

Amphiura tenuispina Ljungmann 8oom

Atnphiura duplicata Lyman 1 3oo'n-i 85o'

Amphiura longispina Kœhler 86 im

Ophiacantha aristata Kœhler 1 3oom

Ophiacantha pcntagona var. armata Kœhler 2870m

Ophioconis Forbesi Liitken 1 3om

Ophiothrix fragilis Abbildgard 1 3o

■.m

PARTIE DESCRIPTIVE

Ophioglypha texturata, Lamarck

Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur i36m. Cinq échantillons. — Stn. 44,
profondeur i66m. Plusieurs échantillons. — Stn. 46, profondeur i55m. Un échantillon.
— Stn. 5g, profondeur 248™. Un échantillon.

Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur i8om. Un échantillon.

Ophioglypha albida, (Forbes)

Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63m. Trois échantillons. — Stn. 41,
profondeur 19™. Cinqpetits échantillons. — Stn. 46, profondeur i55m. Un échantillon.

Ophioglypha Sarsi, (Lùtken)

Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Nombreux échantillons de
grande taille.

Ophioglypha carnea, (Lùtken)
(PI. vi, fig. 24 et 25)

i858. Ophiura carnea, Lùtken (34), p. 41 ; pi. 1, fig. 6.

1861. Ophiura carnea, Sars (40), p. 24.

i865. Ophioglypha carnea, Lyman (35), p. 10.

1882. Ophioglypha carnea, Lyman (39), p. 76.

1896. Ophioglypha carnea, Kœhler (SA), p. 2o3 ; (80), p. 241.

i8g3. Ophioglypha carnea, Grieg (10), p. 6.

i8q3. Ophioglypha carnea, Marenzeller (4t), p. 11.

1893. Ophioglypha carnea, Marenzeller (48), p. i5.

Campagne de 1886 : Stn. 66, profondeur 5io-363m. Une dizaine d'échantillons,
la plupart de petite taille; dans un seul le disque atteint 6mm de diamètre.

Lûtken a publié de Y Ophioglypha carnea une description très suffisante accom-
pagnée de dessins. Cette description est en danois et date de i858; comme je puis
y ajouter quelques détails d'observation, j'ai pensé qu'il y avait intérêt à décrire de
nouveau cette espèce rare et à publier quelques dessins la représentant à un grossis-
sement plus fort que les figures de Lùtken.

L 'Ophioglypha carnea est une espèce de petite taille : le diamètre du disque
n'atteint ordinairement que 7 millimètres et la longueur des bras dépasse rarement
le double de ce chiffre. Le disque est très épais. La face dorsale est couverte de
plaques peu nombreuses, grandes et assez irrégulièrement disposées; leur nombre
augmente avec l'âge. Habituellement on trouve une plaque centro-dorsale grande,
pentagonale, entourée d'un cercle de plaques interradiales plus petites assez nom-
breuses. En dehors vient un cercle de cinq grandes plaques radiales primaires
pentagonales ; l'angle proximal de chacune de ces plaques pénètre entre les plaques
interradiales jusqu'à la plaque centrale. Les autres plaques sont inégales et irréguliè-
rement disposées. Les boucliers radiaux sont plus grands que les plus grosses plaques
du disque, sans cependant leur être beaucoup supérieurs. Ils sont irrégulièrement
triangulaires, à peu près aussi larges que longs ; leur longueur est égale au tiers du
rayon du disque. Ils sont séparés sur la plus grande partie de leur longueur par une
grande plaque losangique et ils sont contigus en dehors. Les écailles radiales sont
assez grandes, quadrangulaires ; elles portent sur leur bord interne une rangée de
papilles courtes, larges à la base, qui deviennent plus longues sur le bord distal libre
et qui se continuent le long de la fente génitale. A la base du bras, ces écailles sont
séparées par deux plaques trapézoïdales contiguës sur toute la longueur de leur grand
côté et qui portent sur le bord externe une rangée de papilles courtes et basses : ces
papilles font face à la rangée opposée de papilles qui garnit le bord interne des
écailles radiales.

La face ventrale du disque est couverte de plaques inégales, en général assez
petites. Les plaques génitales sont étroites et allongées.

Les boucliers buccaux sont très grands, plus longs que larges, avec un angle
proximal aigu limité par deux côtés droits ; ceux-ci se réunissent par des angles
arrondis aux côtés latéraux qui sont également droits : c'est au niveau de ces angles
que le bouclier offre le maximum de largeur. Les côtés latéraux ont une direction
oblique et ils se recourbent en dehors pour se réunir par un bord arrondi. Les
plaques adorales sont allongées, trois fois plus longues que larges, avec un bord distal
droit, un bord proximal incurvé et légèrement excavé dans la partie moyenne. Les
plaques orales sont assez grandes, deux fois plus longues que larges. Les papilles
buccales latérales sont au nombre de quatre, parfois seulement de trois ; les deux
externes sont larges et émoussées, les deux internes sont plus minces et pointues. La
papille impaire terminale est plus grande que les autres.

Les bras sont larges et courts. Les plaques brachiales dorsales sont très grandes.

-37-

La première a le bord proximal droit et le côté distal très convexe. Les deux ou trois
suivantes sont quadrangulaires, avec un bord proximal très court et concave, un
côté distal très large et convexe et des bords latéraux droits. Le côté proximal dispa-
raît vers la quatrième plaque, à partir de laquelle les plaques deviennent triangulaires
avec un angle proximal assez ouvert et un côté distal convexe.

Les plaques brachiales ventrales sont triangulaires. Leurs dimensions décrois-
sent à partir de la première, qui est la plus grosse. Cette plaque offre un angle
proximal aigu et un côté distal presque droit. Sur les plaques suivantes, l'angle
proximal devient de plus en plus obtus et le côté distal fortement convexe.

Les plaques latérales sont ovalaires, plus hautes que larges; elles portent trois
piquants courts, papilliformes, également espacés l'un de l'autre.

Les pores tentaculaires de la première paire sont très gros, et, sur les grands
exemplaires, ils offrent quatre écailles sur chaque bord. Ceux de la deuxième paire,
beaucoup plus petits, en présentent deux de chaque côté ; les troisième et quatrième
ont une écaille de chaque côté. Au delà, les pores n'offrent plus qu'une seule écaille.

L' Ophioglyplia carnea n'a été connue pendant longtemps que dans les mers du
Nord ; l'expédition de la Pola l'a recueillie dans la Méditerranée par des profon-
deurs variant de 112 a 1 196 mètres.

Ophioglyplia tessellata, Verrill
(PI. vu ; fig, 34 et 36)

1894. Ophiolypha tessellata, Verrill (S3i, p. 290.
1896. Ophiolypha tessellata, Kœhler (£5), p. 2o3.

Campagne de 1887: Stn. 161, profondeur 1267'11. Un échantillon.
Campagne de 1888 : Stn. 248, profondeur 2870™. Trois échantillons.

En indiquant cette espèce dans une note préliminaire (35), je signalais quelques
différences dans la forme des plaques adorales et des plaques brachiales et j'ajoutais
que ces différences ne me paraissaient pas assez importantes pour justifier une sépara-
tion spécifique. Un des échantillons capturés par YHirondelle, celui de la station
161, se rapporte d'ailleurs très exactement à la description de Verrill.

Cette description se trouvant dans un recueil assez peu répandu et n'étant pas
accompagnée de dessins, j'ai cru devoir décrire l'espèce à nouveau en représentant
les deux faces de l'échantillon de la station 161 qui est conforme au type de
Verrill. Ma description se rapprochera d'ailleurs beaucoup de celle de cet auteur. Je
comparerai ensuite au type les exemplaires de la station 248 qui s'en écartent par
quelques points.

L' Ophioglyplia tessellata est une espèce de grande taille. Dans mon exemplaire,
le diamètre du disque atteint 2imra : c'est à peu près la taille des plus grands

— 38 —

exemplaires de Verrill qui indique un diamètre de 22mm. La face dorsale est couverte
de plaques polygonales, arrondies, assez irrégulières, inégales, séparées par des
sillons profonds et très marqués. La plaque centro-dorsale est arrondie et plus grande
que les autres ; les radiales primaires, séparées de la précédente, sont plus petites
qu'elle, mais sont plus grosses que les autres plaques du disque. A la périphérie du
disque, on remarque, dans les espaces interradiaux, une grosse plaque séparée
des boucliers radiaux par une rangée de très petites plaques. Ces boucliers sont
triangulaires, presqu'aussi larges que longs; leur longueur est inférieure au demi-
rayon du disque. Ils sont divergents et séparés sur toute leur longueur, en dedans
par plusieurs plaques, en dehors par une grosse plaque unique. En dehors des bou-
cliers radiaux, on ne distingue pas d'écaillé radiale garnie de papilles formant un
peigne, mais seulement quelques granules arrondis et peu élevés disposés sur deux ou
trois rangs et qui se continuent le long de la fente génitale par une rangée de papilles
distinctes.

La face ventrale offre, dans les espaces interbrachiaux, une plaque très grande,
pentagonale, faisant suite au bouclier buccal ; cette plaque, aussi large et presqu'aussi
longue que le bouclier buccal, occupe tout l'espace entre les plaques génitales. En
dehors d'elle, on trouve trois ou quatre petites plaques polygonales.

Les boucliers buccaux sont grands, pentagonaux, avec un angle proximal aigu
limité par deux côtés droits, des côtés latéraux parallèles et un bord distal très légè-
rement arrondi. Les plaques adorales sont grandes, deux fois et demi plus longues que
larges, à grands côtés droits et parallèles. Les plaques orales sont larges et hautes,
d'assez grandes dimensions. Les papilles buccales latérales, au nombre de six, sont
petites et basses ; il y a en plus une papille terminale à peine plus grande que
les autres.

Les bras sont renflés à la base en dedans du disque sur la face ventrale, comme
chez YOphioglypha abyssoritm, mais l'élargissement est moins marqué que dans cette
dernière espèce.

Les plaques brachiales dorsales sont grandes, rectangulaires. Les premières sont
plus larges que longues, avec un bord proximal étroit et concave, et un bord distal
convexe et large ; les bords latéraux sont droits et divergents. Les suivantes sont
aussi larges que longues. Vers la dixième plaque, le bord proximal disparaît et se
trouve remplacé par un angle aigu : les plaques deviennent alors losangiques. Elles
sont toutes contiguës.

Verrill a déjà attiré l'attention sur le morcellement que présentaient les plaques
brachiales dorsales dans les grands exemplaires d'O. tessellala. Dans l'exemplaire que
j'ai sous les yeux, la plupart des plaques brachiales dorsales sont divisées en deux
parties latérales par un sillon qui, tantôt occupe plus ou moins exactement la ligne
médiane, tantôt offre un trajet très irrégulier; parfois ce sillon se bifurque. Certaines
plaques offrent un sillon transversal ; sur d'autres enfin on trouve deux sillons
distincts.

-39-

Les plaques brachiales ventrales sont très grandes. La première est losangique :
les angles distal et proximal sont arrondis et les deux côtés proximaux, légèrement
excavés, sont un peu plus longs que les côtés distaux. Les deux plaques suivantes
sont plus grandes que toutes les autres ; elles sont triangulaires, avec un angle
proximal obtus, des côtés latéraux droits et un bord distal convexe ; elles sont plus
larges que longues. Au delà de la troisième, le bord distal devient plus convexe et
offre en son milieu un lobe obtus et arrondi : les plaques deviennent alors losangi-
ques. Les plaques brachiales ventrales sont contiguës en dedans du disque et commen-
cent à se séparer au-delà, mais c'est vers la huitième ou la dixième seulement qu'elles
s'écartent Tune de l'autre.

Les plaques latérales, assez saillantes, offrent trois piquants courts, minces, papilli-
formes: deux très voisins du bord ventral et l'autre dorsal isolé.

Toutes les lignes de séparation des plaques brachiales sont profondes et très
apparentes.

Les pores tentaculaires de la première paire sont grands et ils portent cinq
écailles sur chaque bord; ceux de la deuxième paire, plus petits, en ont trois en
dehors et deux en dedans ; les troisièmes en ont deux de chaque côté ; les quatrièmes
en ont deux en dehors et un en dedans. Les pores suivants ne portent qu'une écaille
unique.

Tous les échantillons observés par Verrill n'étaient pas conformes au type et
cet auteur indique les modifications suivantes. Dans les échantillons de plus petite
taille, les boucliers buccaux sont piriformes et la grande plaque qui leur fait suite est
souvent morcelée. La disposition des piquants brachiaux varie également et on peut
en trouver quatre ; les plaques brachiales ventrales peuvent être séparées dès la
première. Enfin les plaques dorsales du disque peuvent être disposées plus régulière-
ment et les plaques primaires former une rosette plus apparente.

Les échantillons recueillis par YHirondelle à la station 248 diffèrent aussi du
type par quelques caractères qu'il est utile d'indiquer. Les plaques dorsales du disque
sont plus petites, plus nombreuses, mieux arrondies et séparées par des sillons peu
profonds. Les bras sont très fortement renflés en dedans du disque sur la face
ventrale. Les plaques brachiales ventrales sont séparées dès la première; elles sont
plus petites que dans le type et l'angle proximal tend à s'effacer à partir de la
cinquième, ce qui fait qu'elles prennent une forme demi-circulaire ; en outre la
première est aussi grande que la seconde. Les plaques brachiales dorsales ne sont
pas morcelées ; elles sont aussi plus petites que dans le type ; elles deviennent losan-
giques à partir de la troisième et elles se séparent vers la quatrième ou la cinquième.
Les plaques latérales ne sont pas saillantes ; enfin les sillons qui séparent les plaques
brachiales ne sont pas très profonds. Les boucliers buccaux sont triangulaires ; les
plaques adorales sont plus longues et les plaques interbrachiales ventrales plus nom-
breuses que dans le type.

— 4° ~

Ces différences ne tiennent pas à l'âge des sujets car je les observe également sur
les trois échantillons de la station 248 dont le disque a 20 millimètres de diamètre
dans le plus grand et 1 1 dans le plus petit. Elles suffisent pour donner à ces exem-
plaires un faciès différent de celui du type, mais elles ne portent, en définitive,
que sur des proportions relatives et ne me paraissent pas justifier une séparation
spécifique.

Si Ton rapproche ces remarques de celles que Verrill a déjà faites, on se
convaincra que 10. tessellata est susceptible de varier dans des limites très
étendues.

L'O. tessellata offre avec l'O. confragosa Lyman, des affinités qui ont déjà été
indiquées par Verrill. Elle partage également quelques caractères avec VO. falcifera
Lyman, mais elle se distinguera facilement de cette espèce qui possède quatre
piquants brachiaux et dont un est recourbé en forme de crochet.

L'O. tessellata a des affinités plus étroites avec VO. abyssorum Lyman. Elle s'en
distingue par les plaques dorsales du disque plus nombreuses et les boucliers radiaux
plus grands, par le nombre des papilles buccales et des écailles tentaculaires, par la
présence de trois piquants brachiaux, etc.

L'O. tessellata a été découverte sur les côtes des Etats-Unis à des profondeurs
comprises entre 400 et 2o38 brasses (731-3725 mètres) ; elle n'avait pas encore été
signalée dans les régions orientales de l'Atlantique.

Opliioglypha aspera, nov. sp.
(PI. vi, fig. 19-21)

Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur i2Ô7m. Un seul échantillon.

Diamètre du disque : 14"™; les bras sont cassés à deux centimètres du disque.

Le contour du disque est pentagonal. La face dorsale, légèrement convexe, est
couverte de plaques petites, nombreuses, irrégulières et inégales, anguleuses, très
renflées et proéminentes, séparées par des sillons très profonds. On distingue une
plaque centro-dorsale plus grande, mais les autres plaques primaires ne sont pas
reconnaissables. Les boucliers radiaux sont petits, irrégulièrement triangulaires, un
peu plus longs que larges; leur longueur est égale au tiers du rayon du disque. Ils
sont divergents et largement séparés par une ou deux séries de plaques. Leur surface
est rugueuse et proéminente comme celle des autres plaques du disque.

La face ventrale du disque dans les espaces interbrachiaux est couverte de
plaques assez grandes, inégales, polygonales, non proéminentes.

Les écailles radiales sont petites ; elles sont garnies de papilles courtes, grosses,
arrondies, obtuses, dont quatre ou cinq sont visibles sur la face dorsale et qui se
continuent le long de la fente génitale sous forme de papilles égales et régulières.

Les plaques génitales sont étroites ; les fentes génitales sont allongées.

— 4» —

Les boucliers buccaux sont de moyenne grandeur, triangulaires, plus larges que
longs. Us offrent un angle proximal limité par des côtés droits, des côtés latéraux
légèrement échancrés au niveau du fond des fentes génitales et un bord distal très
convexe. Les plaques adorales sont grandes, plus larges en dedans qu'en dehors, trois
fois plus longues que larges. Les plaques orales sont triangulaires, très hautes. Les
papilles buccales latérales sont au nombre de cinq ou de six : elles sont petites et
coniques ; la papille impaire terminale est plus grande que les autres.

Les bras sont relativement grêles. Les plaques brachiales dorsales sont quadran-
gulaires, avec un côté proximal concave, un bord distal convexe et des côtés latéraux
légèrement divergents. Les premières sont plus larges que longues ; elles deviennent
ensuite aussi larges que longues et finalement plus longues que larges. Leur surface
est irrégulière et bosselée et ces irrégularités forment une sorte de T majuscule. Elles
sont plus longues que larges et toutes contiguës.

La première plaque brachiale ventrale est grande, pentagonale, avec un angle
proximal obtus et un bord distal arrondi; sur deux des bras, l'angle proximal s'efface
et la plaque devient simplement ovalaire. La deuxième plaque, plus grande que la
précédente, est quadrangulaire, avec un bord proximal étroit, deux côtés latéraux
divergents et légèrement excavés et un bord distal large et fortement convexe. Les
deux suivantes offrent à peu près la même forme que la deuxième, mais elles sont
plus petites. Au delà de la quatrième, l'angle proximal tend à s'effacer complètement
par suite du rapprochement des plaques latérales qui séparent les plaques ventrales
l'une de l'autre ; celles-ci deviennent alors triangulaires, avec un angle proximal très
obtus et un bord distal fortement convexe limité par deux côtés concaves.

Les plaques latérales, assez développées, sont hexagonales; elles portent trois
petits piquants papilliformes subégaux, situés à une distance égale l'un de l'autre
et formant un petit groupe rapproché du côté ventral.

La première paire de pores tentaculaires est très grande et chaque bord porte
six écailles. Ceux de la deuxième paire, encore assez grands, ont généralement
cinq écailles sur chaque bord; ceux de la troisième paire en ont quatre ou cinq en
dehors et trois ou quatre en dedans. Les quatrièmes et cinquièmes en ont trois de
chaque côté et les sixièmes deux seulement. Les septièmes et huitièmes pores offrent
généralement deux écailles sur leur bord proximal et les suivants une seule.

L'O. aspera présente quelques affinités avec les O. rugosa Lyman et albata
Lyman. Elle se distingue de la première espèce par les plaques dorsales du disque
plus nombreuses, par les boucliers radiaux séparés et les écailles tentaculaires plus
nombreuses. Elle diffère de VO. albata par les boucliers radiaux séparés, par les bou-
cliers buccaux plus larges que longs et par le nombre des écailles tentaculaires et
des piquants brachiaux.

Les ressemblances de VO. aspera avec les O. confragosa Lyman et O. intorta
Lyman sont plus lointaines : elle s'éloigne immédiatement de ces deux espèces par le
nombre des écailles tentaculaires. 6

— 4» —

L'O. aspera se distingue facilement de toutes ces espèces par les rugosités et
les proéminences que présentent les plaques dorsales du disque et des bras.

Ophiomusium Lymani, Wyville Thomson

Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur i267m. Nombreux échantillons.
Campagne de 1888 : Stn. 184, profondeur i85om. Un échantillon. — Stn. 21 3,
profondeur i384m. Trois échantillons.

Les échantillons de la station 161 sont de très grande taille; chez plusieurs
d'entre eux le diamètre du disque atteint et même dépasse trois centimètres. Tous
ont les bras cassés près du disque.

\S Ophiomusium Lymani est une des espèces d'Ophiures de mer profonde les plus
répandues. Elle a été rencontrée fréquemment dans différentes localités de l'Océan
Atlantique, aussi bien de l'hémisphère austral que de l'hémisphère boréal ; elle se
trouve également dans le Pacifique.

Ophiocten hastatum, Lyman
(PL vu, fig. 32 et 33)

1878. Ophiocten hastatum, Lyman (38), p. io3 ; pi. v, fig. 1 33 et 134.

1882. Ophiocten hastatum, Lyman (39), p. 82; pi. ix, fig. 10 et 11.

1896. Ophiocten longispinum, Kcehler (%&), p. 204.

1896. Ophiocten longispinum, Kcehler (88), p. 243.

Campagne de 1888 : Stn. 184, profondeur i85om. Une dizaine d'échantillons.

Le diamètre du disque du plus grand échantillon atteint i5 millimètres, et, dans
les autres exemplaires, il est compris entre 8mm et 12™". Les bras peuvent atteindre
40™ de longueur.

Dans la note préliminaire que j'ai publiée en 1896, j'ai rapporté à une espèce
nouvelle les échantillons d'O. hastatum et je les ai décrits sous le nom d'O. longis-
pinum. Je m'étais surtout basé pour établir cette espèce sur le nombre des piquants
brachiaux et des papilles buccales et sur l'absence de papilles radiales dans les exem-
plaires que j'avais alors en main. L'examen que j'ai pu faire ultérieurement d'autres
échantillons recueillis par la Princesse Alice en 1896, m'a montré que le nombre
des piquants brachiaux était normalement de trois et que le chiffre de quatre rencontré
par moi sur plusieurs exemplaires de YHirondelle était exceptionnel. Je n'ai pas,
à la vérité, observé de papilles radiales sur ces nouveaux exemplaires, mais l'absence
de ces papilles et une différence dans le nombre des papilles buccales ne constituent
pas, à elles seules, des caractères assez importants pour nécessiter une séparation
spécifique. Je ne vois donc pas de raison suffisante pour maintenir l'espèce que je
m'étais cru autorisé à créer et je rapporte mes exemplaires à l'espèce de Lyman.

-4?-

La description que Lyman a donnée de ÏO. hastatum est un peu courte et
le disque de cette Ophiure n'a pas encore été figuré. J'en donnerai donc une des-
cription détaillée accompagnée de dessins.

Le disque est arrondi. La face dorsale, aplatie, offre une rosette de six plaques
primaires, arrondies, égales, les cinq radiales étant placées à une certaine distance
de la plaque centrale. En dehors de ces plaques, on distingue, dans les espaces inter-
radiaux, deux ou trois plaques arrondies, plus petites que les plaques primaires mais
plus grosses que les plaques voisines. Le reste du disque est couvert de plaques
nombreuses, petites, inégales et imbriquées, dont les contours sont légèrement obs-
curcis par le tégument qui les recouvre ; ces plaques deviennent un peu plus grosses
vers la périphérie et entre les boucliers radiaux. Ces boucliers sont petits, triangulaires,
une fois et demie plus longs que larges ; leur longueur est à peu près égale au tiers du
rayon du disque ; les côtés sont légèrement recourbés et l'angle proximal est arrondi.
Ils sont largement séparés sur toute leur longueur par plusieurs rangées de plaques.

La face ventrale du disque est couverte, dans les espaces interbrachiaux, de
plaques petites et imbriquées. Les plaques génitales sont étroites et allongées.

Les boucliers buccaux sont grands, plus larges que longs, avec un angle proximal
obtus et deux côtés latéraux droits se réunissant par des angles arrondis au bord
distal qui est très légèrement convexe. Les plaques adorales sont étroites, quatre fois
plus longues que larges ; elles sont légèrement échancrées au niveau du premier
pore tentaculaire. Les plaques orales sont grandes, rectangulaires, à bords parallèles,
trois fois plus longues que larges. Les papilles buccales sont au nombre de six ou
sept de chaque côté : elles sont assez inégales et les deux plus externes sont souvent
soudées ensemble ; la papille impaire terminale est grande et lancéolée.

Les plaques brachiales dorsales sont très développées et elles occupent presque
toute la largeur des bras sur la face dorsale dont une très petite portion est recouverte
par les plaques latérales. Ces plaques sont bombées et ordinairement carénées, la
ligne médiane des bras offrant une saillie plus ou moins accusée. Le côté proximal
est concave, les côtés latéraux sont droits et légèrement divergents, le côté distal est
large et convexe. Les premières plaques sont beaucoup plus larges que longues ; vers
la cinquième ou la sixième, elles deviennent aussi longues que larges et plus loin elles
sont plus longues que larges. Toutes ces plaques sont contiguës.

La première plaque brachiale ventrale est grande, plus grosse que les suivantes.
Elle offre un bord proximal étroit et un bord distal large et arrondi ; les côtés laté-
raux sont obliques et excavés par les pores correspondants. La deuxième plaque, plus
petite, est triangulaire avec un angle proximal aigu et un bord distal fortement
convexe. Cet angle proximal devient de plus en plus ouvert sur les plaques suivantes
et finalement il disparaît de telle sorte que ces plaques prennent une forme demi-
circulaire, en même temps que leurs dimensions se réduisent. Toutes les plaques
ventrales sont séparées dès la première.

— 44 —

Sur les petits exemplaires, les plaques brachiales ventrales deviennent demi-
circulaires dès la troisième.

Les plaques latérales sont peu proéminentes; elles portent trois, et, exceptionnel-
lement., quatre piquants; les deux inférieurs sont très courts et égaux, le supérieur
est beaucoup plus grand et plus gros : sa longueur est égale à un article et demi.

La première paire de pores tentaculaires, placée entre la première plaque bra-
chiale ventrale, les plaques adorales et le bouclier buccal, présente une seule écaille
sur son bord interne et deux ou trois écailles sur son bord externe. Les trois paires
de pores suivants portent une écaille sur chaque bord, ensuite il n'existe plus qu'une
seule écaille par pore. Ces écailles sont caduques et elles manquent assez souvent.

Lyman a figuré quelques papilles à la base des bras. J'ai dit plus haut que je ne
les avais pas retrouvées sur les exemplaires de YHirondelle.

Par son piquant brachial très long, YO. hastatum rappelle YO. Patersoni Lyman,
mais cette dernière espèce s'en distingue par ses boucliers buccaux aussi larges que
longs, par la disposition des plaques du disque qui sont très grandes, par la forme
des plaques brachiales ventrales, etc.

L,' Ophiocten hastatum a été découverte par le Challenger qui l'a rencontrée à
la fois dans l'Atlantique septentrional et dans les régions australes de l'Océan Indien.

Ophiocten scutatum, Kœhler

(PI. vu, fig. 3o et 3i)

1896. Ophiocten scutatum, Kœhler (85), p. 206.

Campagne de 1886 : Stn. 45, profondeur i6om. Un échantillon. — Stn. 84, pro-
fondeur 147™. Trois petits échantillons.

Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Six échantillons.

Dans l'exemplaire de la station 45, qui est le plus grand, le diamètre du disque
est de 8mra et les bras ont 25mm de longueur ; dans les autres échantillons, le diamètre
du disque est de 3mm seulement.

Le disque offre sur sa face dorsale six plaques primaires très grandes, arrondies,
entourées chacune d'une bordure de petites plaques rectangulaires régulières. Dans
chaque espace interradial, il existe en outre deux plaques principales analogues aux
précédentes, mais un peu plus petites, entre lesquelles les petites plaques sont dispo-
sées irrégulièrement. La face ventrale du disque est couverte de très petites écailles
imbriquées dont les dimensions diminuent de la périphérie au centre : leur surface
est mamelonnée. Les boucliers radiaux sont petits, d'une taille inférieure à celle
des plaques interradiales primaires ; ils offrent vers leur bord distal une légère proé-
minence. Au niveau de la base des bras, dans chaque échancrure du disque, on

-45 -

trouve deux séries de papilles : les internes petites, un peu irrégulières, s'étendent
sur toute l'échancrure ; les externes plus grandes, sont limitées aux côtés de la base
des bras et recouvrent les précédentes en dehors : il y en a sept ou huit qui sont
visibles sur la face dorsale, puis elles se continuent en diminuant progressivement
de taille sur toute la longueur de la fente génitale. Les papilles de la face dorsale
offrent une forme en massue très nette,1 mais le long de la fente génitale elles sont
simplement coniques.

Les boucliers buccaux sont remarquablement gros : ils couvrent la plus grande
partie des espaces interradiaux et s'étendent presque jusqu'au bord du disque ; ils
sont deux fois plus longs que larges. Ils offrent un angle proximal limité par deux
côtés latéraux allongés et droits et un bord distal arrondi. Au point de réunion des
côtés proximaux et des côtés latéraux, on observe un léger élargissement.

Les plaques adorales sont remarquablement minces et très resserrées entre les
plaques orales et les boucliers buccaux ; elles sont quatre ou cinq fois plus longues
que larges. Les plaques orales sont losangiques, deux fois plus longues que larges.

Les papilles buccales sont au nombre de quatre de chaque côté en plus de la
papille impaire terminale. Celle-ci est grande et lancéolée ; les deux suivantes, plus
petites, sont aussi lancéolées et pointues ; enfin, les deux dernières sont courtes,
obtuses, élargies et elles sont souvent soudées en une seule, qui est très large.

Les plaques brachiales dorsales sont rectangulaires, deux fois plus larges que
longues, carénées; les deux premières, très petites, sont situées dans l'échancrure du
disque. Les plaques ventrales diminuent assez rapidement de taille à partir de la
première qui est très grande; celle-ci, un peu plus large que longue, offre un bord
proximal très étroit, un côté distal large, deux côtés latéraux excavés et deux angles
externes arrondis. Les trois plaques suivantes sont triangulaires, avec un angle proxi-
mal aigu et un côté distal fortement convexe. Sur les plaques suivantes, l'angle
proximal s'élargit de plus en plus et se trouve enfin remplacé par un bord droit. A
partir de la quatrième, les plaques ventrales cessent d'être contiguës.

Les plaques latérales sont peu développées du côté dorsal, mais elles prennent
au contraire un grand développement du côté ventral ; elles portent trois gros
piquants cylindriques, obtus, dont la largeur reste constante jusqu'à l'extrémité. La
longueur de ces piquants augmente à partir du premier ventral et finit par atteindre
la longueur de l'article. Les deux piquants ventraux des deux premiers articles sont
relativement plus longs que les autres et arrivent presque à la longueur de l'article
correspondant.

Les pores tentaculaires de la première paire, compris entre les plaques orales et
les premières plaques brachiales ventrales., sont très grands. Ils portent dans leur
partie distale deux écailles minces et allongées, de même grosseur, l'une interne et
l'autre externe. Les pores tentaculaires suivants sont entièrement cachés par une très

1 C'est par suite d'une erreur du lithographe que cette forme en massue n'a pas été indiquée sur le dessin.

-46-

grosse écaille qui couvre la base du tentacule correspondant. De plus, sur les trois
premiers articles, on remarque, en dedans de cette grande écaille, une deuxième
écaille beaucoup plus petite, mince et spiniforme.
Couleur des échantillons en alcool : jaune.

L'O. scittatum est très voisine de YO. abyssicolum et les plaques de la face dorsale
du disque y sont disposées comme dans cette dernière espèce, mais la forme des
pièces buccales, et surtout celle des boucliers buccaux, ainsi que la disposition des
piquants brachiaux, l'en écartent absolument.

Ophiopholis aculeata, (Linné)
Campagne de 1887: Stn. 162, profondeur i55m. Nombreux échantillons.

Ophiactis corallicola, Kœhler

1895. Ophiactis corallicola, Kœhler (84), p. 24.

1896. Ophiactis corallicola, Kœhler (185), p. 208; (9B), p. 243.
1896. Ophiactis corallicola, Kœhler (Sî), p. y5, pi. m, fig. 3o.

Campagne de 1887: Stn. 112, profondeur i287m. Deux échantillons.

Campagne de 1888 : Stn. 2o3, profondeur i557m. Deux échantillons. — Stn.
21 3, profondeur i384m. Quelques échantillons. — Stn. 233, profondeur i3oom. Deux
échantillons. — Stn. 242, profondeur 86 im. Trois échantillons.

J'ai décrit récemment cette espèce d'après les nombreux échantillons que j'avais
recueillis à bord du Caudan, dans le Golfe de Gascogne. Tous mes exemplaires
avaient été trouvés sur des Amphihelia oculata. \S Hirondelle a aussi capturé ses
échantillons dans des stations où différents Coraux furent rencontrés : Amphihelia
oculata et A. ramea, Lophohelia proliféra, Desmophyllum crista-galli, etc.

J'ai déjà eu l'occasion de faire remarquer que YO. corallicola devait être très
répandue dans l'Atlantique Nord, à en juger par le nombre et la fréquence des
spécimens recueillis par Y Hirondelle, la Princesse Alice et le Caudan.

Ophiactis Balli, (Thompson)

Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur i66m. Un échantillon. — Stn. 53,
profondeur i35m. Trois échantillons. — Stn. 56, profondeur gom. Quatre échantillons.
— Stn. 58, profondeur i34m. Un échantillon.

Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur i8om. Un échantillon.

Ophiactis ahyssicola, (Sars)
(PI. v, fig. 17; PL vi, fig. 18)

1861. Amphiura ahyssicola, Sars (46), p. 18, pi. il, fig. 7-12.
i865. Ophiocnida ahyssicola, Lyman (35), p. 12.
1866. Ophiactis ahyssicola, Ljungmann (99), p. 324.

— 47 —

1882. Ophiactis abyssicola, Lyman (39), p. 122.

1884. Ophiactis abyssicola, Hoyle (SO), p. 710, 71.S et 718.

1884. Ophiactis abyssicola, Hoyle (81), p. 143.

1892. Ophiactis abyssicola, Bell (11), p. 123.

i8g3. Ophiactis abyssicola, Grieg (16), p. 16.

1895. Ophiactis abyssicola, Grieg (1*), p. 9.

1896. Ophiactis abyssicola, Kœhler (S5), p. 208 et (SB), p. 243.

Campagne de 1888: Stn. 233, profondeur i3oom. Un échantillon.

Il n'existe de cette espèce que la description originale de Sars écrite en danois ;
les dessins qui l'accompagnent ne représentent pas les pièces buccales et ces dernières
n'ont été décrites d'une manière très précise, ni par Sars, ni par les autres auteurs.
J'ai donc pensé qu'il y avait intérêt à décrire et à figurer à nouveau YOphiactis
abyssicola.

Le diamètre du disque varie ordinairement entre 8mm et Qmm et il peut atteindre
iomm. La face dorsale est arrondie, convexe, couverte de plaques assez grandes,
inégales, parmi lesquelles on distingue une plaque centro-dorsale et cinq plaques
radiales primaires séparées de la précédente par un cercle de petites plaques irrégu-
lières. On reconnaît dans chaque espace interradial une rangée médiane assez régulière
de trois ou quatre grosses plaques successives, et, de chaque côté, deux rangées de
plaques plus petites. Les boucliers radiaux sont triangulaires, assez grands ; leur
longueur est inférieure au demi-rayon du disque sur les échantillons que j'ai exa-
minés-(Sars dit que cette longueur est égale au demi-rayon). Ces boucliers sont
divergents et séparés sur toute leur longueur par deux plaques successives, la
première grosse et arrondie, la suivante triangulaire et allongée ; en dehors, ils
sont très rapprochés et peuvent même se toucher.

Les plaques delà face dorsale du disque offrent des piquants forts et cylindriques
dont le nombre et la disposition varient avec les spécimens et qui se rencontrent
surtout sur les plaques périphériques.

La face ventrale est couverte dans les espaces interbrachiaux de plaques très
petites, imbriquées, portant de longs piquants identiques à ceux de la face dorsale,
mais plus nombreux et plus serrés.

Les boucliers buccaux, triangulaires ou losangiques, sont plus larges que longs :
ils ont un angle proximal obtus limité par deux côtés légèrement excavés et un bord
distal fortement convexe, qui peut offrir en son milieu un lobe plus ou moins apparent;
les angles latéraux sont aigus. Les plaques adorales sont en forme de croissant épais,
trois fois plus longues que larges. Les plaques orales sont petites, ovalaires. En dehors
de ces plaques on trouve de chaque côté deux papilles très développées qui cachent
l'orifice du pore tentaculaire buccal ; l'interne est amincie et pointue, l'externe est
large et obtuse. On trouve en outre, en dedans et au-dessus des précédentes, une autre
papille conique et légèrement recourbée dont l'existence n'est peut-être pas très cons-
tante. La papille impaire terminale est grande, épaisse et trilobée.

-48-

Les plaques brachiales dorsales sont très grandes, triangulaires, plus larges que
longues, avec un bord distal convexe. Les premières sont contiguës ; elles s'écartent
ensuite Tune de l'autre à partir de la cinquième.

La première plaque brachiale ventrale est petite, trapézoïdale, avec un bord
proximal plus grand que le bord distal et des côtés latéraux divergents ; il arrive par-
fois que le côté distal s'efface et la plaque devient alors triangulaire. Les plaques
suivantes sont grandes, pentagonales, plus larges que longues, avec un angle proximal
obtus limité par deux côtés droits, deux côtés latéraux courts et un bord distal
convexe. L'angle proximal peut s'effacer et les plaques deviennent alors quadrangu-
laires. Les premières plaques sont contiguës : elles se séparent vers la sixième ou la
huitième.

Les plaques latérales, proéminentes, portent quatre piquants sur les premiers
articles et ensuite trois seulement : ces piquants sont larges, coniques, à extrémité
émoussée. Le premier ventral est plus court que l'article, le deuxième est égal à
l'article et les autres sont plus longs.

UOphiactis abyssicola n'était connue jusqu'à maintenant que dans les mers du
Nord; sa découverte dans les parages des Açores est donc intéressante.

Opliiactis echinata, nov. sp.
(PI. v, fig. i5 et 16)

Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom. Un seul échantillon.

Le diamètre du disque de l'unique exemplaire recueilli par Y Hirondelle est
de 2mra seulement.

Le contour du disque est subpentagonal. La face dorsale, convexe, est recouverte
d'un petit nombre de plaques relativement très grosses. On remarque d'abord une
plaque centro-dorsale très grande, pentagonale, entourée de cinq plaques radiales
ayant à peu près la même forme et la même taille qu'elle. En dehors vient une plaque
interradiale plus petite que les précédentes qui comble tout l'espace entre les pointes
des boucliers radiaux ; cette plaque est plus large que longue. Elle est suivie d'une
plaque rectangulaire qui atteint la périphérie du disque : celle-ci occupe, avec deux
autres plaques plus petites qui la séparent des boucliers radiaux, toute la largeur de
l'espace interradial. Les boucliers radiaux sont grands, triangulaires, un peu plus
longs que larges, égalant le demi-rayon du disque. Ils sont séparés en dedans par
deux plaques triangulaires successives et contigus en dehors sur le tiers de leur
longueur. Aux angles de la plupart de ces plaques, on trouve un très gros piquant
conique, long, épais et large à la base, à surface lisse.

La face ventrale, aplatie, offre dans les espaces interbrachiaux des plaques assez
petites, imbriquées.

Les boucliers buccaux sont de moyenne grandeur, aussi longs que larges ou un

— 49 —
peu plus larges que longs, avec un angle proximal aigu limité par des côtés droits,
des angles latéraux arrondis et un lobe distal plus ou moins nettement accusé. Les
plaques adorales sont assez fortes, en forme de croissant épais, plus larges en dehors
qu'en dedans, deux fois et demi plus longues que larges. Les plaques orales sont très
petites. Une grosse papille impaire trilobée termine ces plaques; il existe en outre,
de chaque côté, deux papilles latérales : l'interne est allongée et pointue, l'externe
est plus basse, plus large et arrondie.

La première plaque brachiale dorsale est quadrangulaire, beaucoup plus large
que longue. Les suivantes sont triangulaires, un peu plus larges que longues, avec un
angle proximal limité par deux côtés droits et un bord distal large et convexe.

La première plaque brachiale ventrale est très petite, triangulaire, plus longue
que large. Les suivantes sont très grandes, triangulaires, beaucoup plus longues que
larges, avec un angle proximal aigu, des côtés latéraux légèrement convexes et un
bord distal arrondi. Les premières plaques sont contiguës; elles se séparent ensuite
légèrement l'une de l'autre.

Les plaques latérales sont très proéminentes et longues. Elles portent trois
piquants égaux, dont la longueur est égale à celle de l'article. Ces piquants sont très
forts, coniques, larges à la base et ils portent sur toute leur longueur de fines denti-
culations.

Chaque pore tentaculaire est pourvu d'une écaille assez grande et ovalaire.

L'échantillon d'O. echinata recueilli par YHlRONDELLE est incontestablement
un individu très jeune qui n'a pas encore acquis ses caractères définitifs. Il est
néanmoins suffisamment caractérisé pour qu'il soit impossible de le rapporter à
aucune espèce connue du genre Ophiactis. Il se distingue de toutes les espèces du
genre par le petit nombre et les dimensions inusitées des plaques dorsales du disque,
par la taille des piquants que portent ces plaques, par la longueur des articles des
bras et la forme des plaques brachiales ventrales et enfin par les piquants brachiaux
épineux.

Amphiura duplicata, Lyman

1875. Amphiura duplicata, Lyman (3Si, p. 19; PI. v, fig. 78 et 87.

1878. Amphiura duplicata, Lyman (35'), p. 226.

1882. Amphiura duplicata, Lyman i39i, p. i36; PI. xvn, fig. 10-12.

i883. Amphiura duplicata, Lyman (401, p. 231.

1896. Amphiura duplicata, Kœhler (£5,1, p. 208 ; ISS), p. 244.

1896. Amphiura duplicata, Kœhler (Sî), p. 74.

Campagne de 1888 : Stn. 184, profondeur i85om. Un échantillon. — Stn. 233,
profondeur i3oom. Trois échantillons.

Ces exemplaires sont conformes à ceux que j'ai recueillis à bord du Caudan

7

— 5o —

dans le Golfe de Gascogne : la première plaque brachiale ventrale est entière et les
papilles buccales, de forme régulière, sont au nombre de quatre.

Amphiura filiformis, O. F. Miiller
Campagne de 1886 : Stn. 66, profondeur 5iom-363m. Quelques échantillons.

Amphiura Chiajei, Forbes

Campagne de 1886 : Stn. 66, profondeur 5iom-363m. Un seul échantillon de petite
taille.

Amphiura denticulata, Kœhler
(PI. vu, fig. 28 et 29)

1896. Amphiura denticulata, Kœhler (35), p. 209.

Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55m. Deux échantillons dont l'un est
en très mauvais état.

Diamètre du disque : 5 millimètres ; les bras doivent être très longs, mais ils
sont cassés à 3cm de la base.

Le disque est pentagonal et fortement excavé dans les espaces interbrachiaux.
La face dorsale est couverte de plaques petites, imbriquées, ayant à peu près toutes
les mêmes dimensions, sans qu'il soit possible de distinguer des plaques primaires
plus grandes ; vers la périphérie du disque, les plaques deviennent un peu plus
grandes. Les boucliers radiaux sont minces et allongés ; le bord interne est droit,
le bord externe est arrondi ainsi que le bord distal ; l'angle proximal est aigu. Leur
largeur est comprise environ trois fois dans la longueur qui est un peu inférieure à
la moitié du rayon du disque. Ces boucliers sont séparés sur toute leur longueur par
une rangée de plaques ; parfois ils se touchent très légèrement en dehors.

La face ventrale est complètement dépourvue d'écaillés.

Les boucliers buccaux sont à peu près aussi larges que longs : ils offrent un
angle proximal arrondi, deux côtés latéraux légèrement recourbés et deux angles
externes arrondis; le bord distal présente en son milieu un lobe saillant. Les
plaques adorales sont très grandes, triangulaires, larges en dehors, amincies en
dedans : le grand côté répond au bord proximal qui est arrondi, le côté distal est
légèrement excavé et le côté interne est concave. Les plaques orales sont petites,
arrondies et basses. Deux grandes papilles buccales, allongées et quadrangulaires,
avec les angles arrondis, surmontent les plaques orales : elles sont plus longues que
ces dernières. En dehors, on trouve de chaque côté une papille très allongée,
conique, légèrement recourbée, à pointe émoussée. Enfin, à l'angle des plaques
orales et adorales, on trouve, en dessous du pore tentaculaire buccal, une autre
écaille petite et arrondie.

— 5i —

Les bras paraissent être longs car ils conservent la même largeur sur toute la
longueur de la partie présente. Les plaques brachiales dorsales sont triangulaires, de
moyennes dimensions et contiguës. Elles offrent un angle proximal aigu, un côté
distal très fortement convexe et des côtés latéraux légèrement excavés. Les premières
plaques sont aussi larges que longues; les suivantes deviennent plus larges que
longues.

La première plaque brachiale ventrale est petite et carrée ; la deuxième, très
grande, est rectangulaire, un peu plus longue que large, avec un bord proximal
arrondi et des côtés latéraux légèrement échancrés par les pores tentaculaires. Sur les
plaques suivantes, le bord proximal se relève en un angle plus ou moins marqué, ce
qui rend leur contour polygonal, tandis que le côté distal est légèrement concave ; toutes
ces plaques sont aussi longues que larges ; à partir de la troisième, elles sont contiguës.

Les plaques brachiales latérales, assez proéminentes, portent chacune sept
piquants. Le premier ventral est court et assez épais; les deuxième, troisième,
quatrième, cinquième et sixième sont plus grands, subégaux, et letir longueur est
égale à l'article ; le dernier piquant dorsal est un peu plus court que les précédents.
Le premier et le dernier piquants sont arrondis, cylindriques et obtus, mais les
autres sont aplatis et ont le bord interne droit et garni de denticulations plus ou
moins développées, tandis que le bord externe est convexe ; le sommet de ces
piquants est pointu, mais il arrive souvent que la dernière dent devient un peu
plus forte que les autres et forme un petit crochet terminal.

Les pores tentaculaires sont très grands et dépourvus d'écaillé.

UAmphiura denticalata offre des affinités avec les A.filiformis Forbes, latispina
Ljungmann, Sarsi Ljungmann, borealis Lyman, securigera Lyman et flexuosa
Ljungmann.

Elle se distingue des quatre premières par le nombre des piquants brachiaux
et par la denticulation de la plupart de ces piquants, mais elle s'en rapproche par
l'absence d'écaillé tentaculaire, par la forme des pièces buccales et la face ventrale
du disque nue. ISA. flexuosa a sept piquants brachiaux comme VA. denticulata et la
face ventrale du disque est nue, mais les deuxième et troisième piquants sont sécuri-
formes ; il y a deux petites écailles tentaculaires et la forme des pièces buccales est
différente. Enfin, VA. securigera a les deux côtés du disque garnis de plaques et des
piquants brachiaux sécuriformes.

Il est possible que VA. denticulata soit très voisine d'une Amphiure déjà indiquée
par Ljungmann, qui n'a eu à sa disposition que des fragments de bras et qui n'a
pu, par conséquent, en donner une description complète (31). Je ne crois pas,
toutefois, que mon espèce soit identique à cette dernière qui me paraît se rappro-
cher plutôt de VA. filiformh, et dont les piquants n'ont pas tout à fait la même dis-
position que chez VA. denticulata.

— 52 —

Amphiura longispina, Koehler
(PI. ix, fig. 45 et 46)

1896. Amphiura longispina, Kœhler (185), p. 211; (99), p. 74.

Campagne de 1888 : Stn. 242, profondeur 861 m. Un seul échantillon.

Diamètre du disque : 4 millimètres; les bras sont cassés près de la base.

Le disque arrondi, est couvert sur la face dorsale de plaques assez petites,
inégales, imbriquées, un peu plus grandes dans la région centrale sans qu'il soit
possible de distinguer de plaques primaires. Les boucliers radiaux sont allongés,
minces, trois fois plus longs que larges et séparés sur toute leur longueur; le côté
interne est droit et le côté externe est convexe. Leur longueur est inférieure à la
moitié du rayon du disque.

La face ventrale est couverte dans les espaces interbrachiaux de plaques extrê-
mement minces et fines.

Les boucliers buccaux sont ovalaires, avec un angle proximal arrondi ; ils sont un
peu plus larges que longs. Les plaques orales sont grandes, triangulaires, non contiguës
en dedans sur mon exemplaire, amincies dans leur région interne, très larges au
contraire en dehors : elles offrent un bord distal plus étroit et un côté interne forte-
ment excavé par le bouclier buccal correspondant. Les plaques orales sont petites,
allongées, beaucoup plus longues que larges. Ces plaques sont surmontées chacune
d'une papille buccale très développée ; en dehors vient une deuxième papille mince et
pointue, enfin, plus en dehors, une écaille forte, épaisse et conique, cache l'orifice du
pore tentaculaire buccal.

Les plaques brachiales dorsales sont grandes et larges, contiguës, plus larges
que longues. Les premières sont quadrangulaires avec un côté distal étroit et des côtés
latéraux divergents se réunissant par des angles arrondis au bord distal qui est
arrondi. Sur les plaques suivantes, le bord proximal s'efface progressivement et il
se trouve remplacé par un angle obtus.

La première plaque brachiale ventrale est petite, triangulaire, avec un côté
proximal et un angle distal tronqué. Les suivantes sont hexagonales : leur bord
proximal est étroit et les deux côtés adjacents sont légèrement concaves ; les côtés
latéraux sont courts et excavés et le bord postérieur est arrondi. Le côté proximal
disparaît au delà du disque et les plaques deviennent pentagonales ; un peu plus
loin, elles deviennent presque carrées.

Les plaques latérales, proéminentes, portent chacune cinq piquants : l'inférieur
est remarquablement long et il est égal à deux articles ; il est légèrement recourbé en
forme de lame de sabre, large à la base, pointu à l'extrémité; les quatre autres
piquants, plus petits, sont subégaux et leur longueur est égale ou un peu supérieure
à l'article. Les pores tentaculaires sont munis d'une écaille de dimensions moyennes,
plutôt petite.

— 53 —

UAmphiura longispina a des affinités avec les A. grandisquama Lyman, A. Jose-
phinœ Lyman, et A. Stimpsoni Lùtken. Lyman dit que le premier piquant ventral
de VA. grandisquama est plus long que les autres, mais il n'insiste pas sur cette
longueur qui n'atteint sans doute pas les mêmes proportions que sur mon exem-
plaire. L'écaillé tentaculaire de VA. longispina n'atteint pas les grandes dimensions
qu'elle offre dans VA. grandisquama où, d'après la comparaison de Lyman, elle
rappelle celle des Ophionereis ; enfin la forme des plaques brachiales ventrales est
différente dans les deux espèces. Ces différences m'ont déterminé à séparer VA.
longispina de VA* grandisquama dont elle est évidemment très voisine.

LA. Josephinœ a les piquants brachiaux supérieur et inférieur plus longs
que les autres et l'écaillé tentaculaire squamiforme. Enfin VA. Stimpsoni n'offre
d'écaillé tentaculaire qu'à la base des bras, ses boucliers radiaux sont réunis par
leur angle distal et les piquants brachiaux, au nombre de cinq, sont courts et
arrondis.

J'ai recueilli V Amphiura longispina à bord du Caudan par une profondeur de
400m-5oom, dans le Golfe de Gascogne.

Amphiura squamata, (Délie Chiaje)

Campagne de 1888 : Stn. 196, port de Horta, profondeur 5m à 6m. Un échantillon.
Stn. 226, profondeur i3om. Deux échantillons.

Amphiura tenuispina, Ljungmann

(PI. VI, fig. 22 et 23)

1864. Amphiura tenuispina, Ljungmann (31), p. 36o.

1866. Amphiura squamata, var. tenuispina, Ljungmann {331, p. 3i2.

1868. Amphiura tenuispina, Norman (43), p. 340.

1871. Amphipholis tenuispina, Ljungmann |33), p. 633.

1882. Amphipholis tenuispina, Lyman, (39), p. 145.

1882. Amphiura elegans var. tenuispina, Verrill iStl, p. 219.

1884. Amphiura tenuispina, Hoyle (S©), p. 141.

Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oom. Deux échantillons en assez
mauvais état. Dans le plus grand, le diamètre du disque atteint 3mm 5.

La diagnose que Ljungmann a publiée en 1864 de V Amphiura tenuispina est
très courte et cet auteur n'a représenté que la face dorsale de l'animal. Je puis
compléter sa description sur quelques points.

Le disque est subpentagonal, aplati. La face dorsale, peu bombée, est couverte
de plaques relativement grosses, irrégulières, parmi lesquelles onze forment au centre
du disque une rosette distincte : on remarque, en effet, une plaque centro-dorsale

- 54 -

en dehors de laquelle se trouve un cercle comprenant cinq radiales et cinq interra-
diales, les premières plus petites que les dernières. En dehors de chaque plaque
radiale, on trouve une plaque plus grande. Dans les espaces interradiaux, on n'ob-
serve pas plus de cinq rangées de plaques d'un bouclier radial à l'autre (Ljungmann
dit qu'il y a de trois à cinq rangées de plaques). Les boucliers radiaux sont grands,
triangulaires, une fois et demie plus longs que larges ; leur longueur est un peu
inférieure au demi-rayon du disque. Ces boucliers sont contigus sur la plus grande
partie de leur longueur et ils sont séparés en dedans par une plaque triangulaire.

La face ventrale du disque offre, dans les espaces interbrachiaux, des plaques
imbriquées, assez grandes et inégales.

Les boucliers buccaux sont triangulaires, un peu plus larges que longs, avec un
angle proximal aigu, des côtés latéraux légèrement excavés et un bord distal convexe.
Les plaques adorales sont assez grandes, plus larges en dehors qu'en dedans, trois
fois plus longues que larges. Les plaques orales sont très petites et basses. Les papilles
buccales sont au nombre de trois de chaque côté : l'interne est grande, allongée et
large ; la deuxième est petite et arrondie ; la papille externe est très élargie et paraît
résulter de la soudure de deux ou trois papilles.

Les plaques brachiales dorsales sont grandes, triangulaires ou même campanuli-
formes, avec les trois côtés légèrement convexes ; elles sont un peu plus larges que
longues; elles sont séparées l'une de l'autre dès la première.

La première plaque brachiale ventrale est très petite, triangulaire. La deuxième
est presque carrée. Les suivantes sont pentagonales, avec un angle proximal obtus
limité par deux côtés légèrement concaves, des côtés latéraux droits et un bord
distal arrondi. Elles sont aussi longues que larges et sont séparées l'une de l'autre
à partir de la deuxième.

Les plaques latérales, assez proéminentes, portent trois piquants (il peut y en
avoir quatre à la base des bras), allongés, minces, pointus, ayant la longueur de
l'article.

Les pores tentaculaires offrent chacun deux papilles de petites dimensions,
l'interne un peu plus grande que l'externe.

VAmphiura tennispina est voisine de VA. squamata Ljungmann et a parfois été
considérée comme une variété de cette espèce. Elle s'en distingue facilement par les
plaques dorsales du disque qui sont plus grosses, plus irrégulièrement distribuées et
moins nombreuses que dans VA. squamata, tandis que les plaques centrales forment
une rosette distincte ; par le petit nombre des rangées transversales que forment ces
plaques dans les espaces interradiaux (3 à 5 au lieu de 8 à io); par la forme et la
minceur des piquants brachiaux qui sont plus courts, plus minces et plus pointus que
chez VA. squamata.

L Amphiura tenuispina a surtout été observée sur les côtes de Norvège ; dans les

— 33 —

mers d'Europe, elle n'a pas été rencontrée au-dessous des iles Shetland où Norman
l'a trouvée ; Verrill Ta signalée sur les côtes des Etats-Unis. Elle vit toujours à
une certaine profondeur (de 5o à 487 brasses, soit 91 à 890 mètres).

Ophiacantha bidentata, Retzius

Campagne de 1887 : Stn. 112, profondeur i287m. Un échantillon en mauvais
état. — Stn. 162, profondeur i55m. Quelques échantillons en mauvais état. —
Stn. i63, profondeur i5om. Deux échantillons.

Ces exemplaires offrent, dans la grandeur et la forme des piquants du disque, les
variations qui ont déjà été indiquées par les auteurs.

Ophiacantha aristata, Kœhler

1895. Ophiacantha aristata, Kœhler (184), p. 3i.

1896. Ophiacantha aristata, Kœhler (85), p. 212.

1896. Ophiacantha aristata, Kœhler (189), p. 84.

Campagne de 1888 : Stn. 233, profondeur i3oom. Un seul échantillon en assez
mauvais état.

Le disque a un diamètre de 7mm ; les bras sont cassés près de la base. La plupart
des piquants du disque et des piquants brachiaux sont tombés. Malgré sa mauvaise
conservation, cet exemplaire est très reconnaissable ; il est parfaitement identique
aux exemplaires que j'ai recueillis dans le Golfe de Gascogne, à bord du Caudan.

Ophiacantha abyssicola, Sars
Campagne de 1886 : Stn. 66, profondeur 5 iom-363m. Un échantillon de petite taille.

Ophiacantha pentagona, Kœhler; var. armata n. var.

1897. Ophiacantha pentagona, Kœhler (188), p. 342.

Campagne de 1888 : Stn. 248, profondeur 2870™. Deux petits échantillons.
Diamètre du disque : 6mm ; la longueur des bras est supérieure à 3cm.

J'ai comparé très soigneusement ces exemplaires aux spécimens provenant de
l'Océan Indien et dragués par YInvestigator qui m'ont servi pour établir l'espèce
et j'ai relevé quelques différences très nettes.

Les piquants du disque sont courts, trapus, plus épais et plus forts, les spinules
qui les terminent sont plus courtes que dans les spécimens de l'Océan Indien. Les
piquants brachiaux sont plus épineux que dans le type et tous les piquants dorsaux
portent de fines denticulations. Enfin la papille buccale impaire terminale n'est pas
beaucoup plus grande que les voisines ; la papille externe est très élargie.

— 56 —

En décrivant VO. pentagona, j'ai déjà signalé les variations qu'offrent les exem-
plaires de l'Océan Indien. Ces variations portent sur le nombre, la forme des piquants
brachiaux et le développement de leurs denticulations, ainsi que sur la taille de la
papille buccale terminale. Mais les différences que j'ai observées sur les nombreux
spécimens examinés sont moins considérables que celles que je relève sur les exem-
plaires de YHirondelle. Je considère donc que ces exemplaires représentent une
variété du type, peut-être propre à l'Océan Atlantique.

Ophiacantha brevispina, nov. sp.
(PI. vin, fig. 43; PI. ix, fig. 44)

Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur 166'11. Un seul échantillon.

Diamètre du disque : 6mm. Les bras sont cassés à 2cm du disque.

Le disque est épais, aplati sur la face dorsale. Celle-ci offre dix côtes radiaires
saillantes qui n'atteignent pas le centre et elle est uniformément couverte de granules
fins et serrés ; ces granules sont terminés chacun par quelques spinules très
courtes. A l'œil nu, la face dorsale paraît simplement rugueuse par suite de la finesse
des granulations qui la recouvrent.

Sur la face ventrale, ces granules font à peu près complètement défaut sur mon
exemplaire et l'on aperçoit les plaques imbriquées qui couvrent cette face. Les
fentes génitales sont très larges.

Les boucliers buccaux sont triangulaires, plus larges que longs, avec un angle
proximal aigu et allongé, limité par deux côtés excavés, deux angles latéraux allongés
et arrondis et un bord distal convexe offrant en son milieu un lobe peu accentué.
Les plaques adorales sont très larges et épaisses, deux fois plus longues que larges, à
côtés légèrement recourbés. Les plaques orales sont triangulaires, petites, basses et
minces. Il existe de chaque côté trois papilles buccales, les deux internes coniques et
pointues, l'externe large et obtuse. La papille impaire terminale est plus grande que
les voisines.

La première plaque brachiale dorsale est quadrangulaire, plus large que longue,
avec un bord distal convexe. Les suivantes sont très grandes, triangulaires, avec les
côtés légèrement convexes. Elles ne sont point contiguës.

La première plaque brachiale ventrale est grande, triangulaire, avec des côtés
arrondis et un angle distal. Les suivantes sont grandes, triangulaires, avec un angle
proximal obtus, des côtés latéraux droits et un bord distal plus ou moins arrondi.
Elles sont séparées à partir de la seconde.

Les plaques latérales, peu proéminentes, sont développées surtout du côté dorsal.
Elles portent cinq piquants, gros, larges, épais, courts, arrondis à l'extrémité et lisses ;
le premier ventral est plus court que l'article, le dernier dorsal est un peu plus long
que l'article. Le premier article des bras offre de chaque côté sept piquants plus longs

-87-

que les suivants ; ces piquants sont dressés et ils forment, à la base de chaque bras,
une rangée ininterrompue.

Les pores tentaculaires portent une écaille courte, conique, à pointe émoussée.

Par la présence de dix côtes radiaires à la face dorsale du disque, YOphiacantha
brevispina rentre dans le groupe des O. setosa Mùller et Troschel et O. Troscheli
Lyman ; elle présente aussi quelques affinités avec 10. millespina Verrill, mais elle
s'écarte de toutes les espèces connues par la brièveté, par le nombre et par la forme
des piquants brachiaux.

Ophiacantha setosa, Millier et Troschel

(PL vin, fig. 37 et 38)

Campagne de 1886 : Stn. 53, profondeur i35m. Un échantillon dont le disque
mesure 6mm5 de diamètre.

La description de Mùller et Troschel, traduite par Dujardin et Hupé, est suffi-
samment exacte ; elle doit néanmoins être rectifiée en ce qui concerne les pièces
buccales dont les dénominations ne sont pas conformes à la nomenclature actuelle.
L'O. setosa n'a jamais été figurée. J'en donne deux dessins représentant les faces
dorsale et ventrale et la description qui suit complète celle de Mùller et Troschel.

Le disque peut atteindre i2mm de diamètre; il est arrondi ou subpentagonal,
légèrement échancré à la base des bras, épais et charnu. La face dorsale, convexe,
offre dix côtes radiaires plus ou moins saillantes, dont la saillie est très accentuée
vers la périphérie du disque, mais dont la hauteur diminue progressivement à
mesure qu'on se rapproche du centre du disque, que les côtes n'atteignent pas. Ces
côtes portent de petites tubérosités ou granules irrégulièrement distribués et dont
la surface est garnie d'aspérités rugueuses et très fines. Les mêmes granules peuvent
aussi se rencontrer dans la partie centrale du disque, mais le tégument est générale-
ment nu dans les autres parties de la face dorsale : il est seulement fortement
plissé.

Vers la périphérie du disque, on distingue deux ou trois rangées d'écaillés,
minces et imbriquées ; ces écailles se continuent sur la face ventrale du disque où
elles sont encore plus minces que sur la face dorsale.

Les boucliers buccaux sont triangulaires, plus larges que longs, avec un angle
proximal aigu limité par des côtés concaves et un bord distal convexe. Les plaques
adorales sont grandes et larges, deux fois plus longues que larges ; leurs grands côtés
sont légèrement incurvés. Les plaques orales sont hautes et étroites. Les papilles
buccales latérales sont au nombre de trois et parfois de quatre ; elles sont grandes,
allongées, coniques, garnies d'aspérités très fines. La papille impaire terminale est
encore plus grande que les autres.

8

— 58 —

La longueur des bras est égale à huit ou dix fois le diamètre du disque. Les
plaques brachiales dorsales sont très grandes, avec un angle proximal aigu, des côtés
latéraux concaves et un bord distal largement convexe. Elles sont séparées dès la
base du bras.

Les plaques brachiales ventrales sont relativement petites. La première est
trapézoïdale, avec un côté proximal étroit et excavé, un bord distal plus grand et
légèrement convexe et deux côtés latéraux divergents. Les trois ou quatre suivantes
sont pentagonales, avec un angle proximal très obtus limité par deux côtés droits,
des côtés latéraux divergents et un bord distal élargi et légèrement excavé en son
milieu. Ces plaques sont plus larges que longues. A partir de la cinquième, elles
deviennent aussi larges que longues et le bord distal est simplement arrondi au lieu
d'être échancré. Toutes ces plaques sont largement séparées par les plaques latérales.
Celles-ci sont très grandes et elles proéminent fortement sur les côtés des bras. Elles
portent sept piquants et quelquefois huit, dont la longueur augmente progressi-
vement du premier ventral, qui est égal à l'article, au quatrième dont la longueur
est égale à un article et demi. La longueur du cinquième est égale à deux articles
et le sixième est encore plus grand, mais le dernier piquant dorsal est toujours plus
petit que le précédent. Tous ces piquants sont garnis de fines denticulations.

Les pores tentaculaires sont munis d'une écaille petite, large à la base, à pointe
émoussée et garnie de très fines aspérités.

VOphiacantha setosa n'avait encore été signalée que dans la Méditerranée où
elle était connue dans différentes localités : Oran, Naples, côtes de Sicile et mer
Ionienne ; je l'ai signalée à La Ciotat. Sa découverte dans les parages des Açores
montre une fois de plus que le nombre des espèces considérées comme propres à
la Méditerranée se restreint constamment.

L'exemplaire de V Hirondelle est identique aux échantillons méditerranéens
auxquels j'ai pu le comparer.

Ophioconis Forbesi, Lùtken

Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3om. Un échantillon unique. Le
diamètre du disque est de jmm.

V Ophioconis Forbesi est encore une espèce qui était considérée jusqu'à main-
tenant comme propre à la Méditerranée. J'ai comparé l'échantillon de Y HIRONDELLE
aux O. Forbesi que j'ai dragués au large de La Ciotat et j'ai pu me convaincre de
l'identité parfaite des deux formes.

Ophiothrix fragilis, Abbildgard

Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur i66m. Un échantillon. — Stn. 53,
profondeur i35ra. Un petit échantillon. — Stn. 56, profondeur gom. Quelques

-59-

échantillons. — Stn. 5g, profondeur 248"'. Un petit échantillon. — Stn. 60, profon-
deur 3oom. Quelques échantillons.

Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3om. Un échantillon.

Tous ces exemplaires se rapportent à la forme pentaphyllam.

Gorgonocephalus Agassizi, Stimpson

Campagne de 1887 : Stn. i63, profondeur i5om. Soixante-quatre échantillons
de différentes dimensions et des débris d'échantillons appartenant à des exemplaires
de petite taille '.

' C'est par suite d'une erreur sur la provenance des échantillons que j'ai signalé, dans ma note prélimi-
naire, le Gorgonocephalus eucnemis comme provenant des dragages de l'HiRONDELLE.

APPENDICE

Note sur le Pionodesmotes phormosomjE, Copépode parasite

du Phormosoma uranus

PAR

Jules BoNNIER

(Planche X)

Le Crustacé parasite que nous allons décrire présente un double intérêt : il doit
d'abord être considéré comme le type d'une famille nouvelle de Copépodes vivant
aux dépens des Echinides et signalée ici pour la première fois ; de plus, l'action qu'il
exerce sur son hôte est des plus remarquables : il détermine en effet sur la carapace
de l'Oursin une véritable galle, tout à fait comparable à celle que forme un Cynipide
sur la feuille d'un chêne ou, mieux encore, aux zoothylacies produites chez les
Homoptères par les larves de Proctotrypides.

Quand on examine le test d'un Phormosoma infesté par ce parasite, on remarque
ça et là des ouvertures circulaires assez grandes dissimulées parmi les piquants : ces
orifices mesurent de imm5 à 2mm de diamètre. Si on brise le test à cet endroit, on voit
qu'ils mettent en communication avec l'extérieur des cavités parfaitement sphériques
dont le diamètre varie de 7 à 10 ou 1 imm. Ces alvéoles sont hermétiquement closes et
ne présentent que la seule ouverture mentionnée ci-dessus ; elles n'ont aucune com-
munication avec la cavité interne de l'Oursin ; au contraire, elles en sont séparées par
une paroi épaisse de imm5 à 3mm qui fait un contraste frappant avec la minceur et la
fragilité du reste du test ; fortement incrustée de calcaire, cette paroi se présente,
dans la cavité du corps de l'Oursin, sous forme d'un bouton rugueux d'une structure
nettement rayonnée.

Ces galles, toutes à peu près de la même dimension, n'ont été rencontrées que
chez les Phormosoma adultes dont le test a un diamètre supérieur à 14 centimètres :
onze individus sur douze examinés étaient infestés ; on compte de cinq à trente

— 62 —

galles sur un même exemplaire. Les jeunes Phormosoma n'offrent au contraire ni
parasites, ni déformations parasitaires. Ce fait de voir les jeunes individus indemnes
alors que les adultes sont seuls atteints est en contradiction avec ce qui se passe
presque toujours dans les cas de parasitisme : ce sont d'ordinaire les individus jeunes
et encore immatures qui sont seuls parasités.

Le Copépode, sans remplir exactement la cavité interne de la galle, est cependant
assez volumineux pour qu'il lui soit impossible de sortir par l'unique petite ouverture
qui le met en communication- avec l'extérieur. Comme les Cymothoadiens du genre
Icliîhyoxenos, décrits par Herklots et Max Weber, et qui se logent dans des invagi-
nations de l'abdomen de certains Poissons des rivières de Java, il est condamné à
passer son existence entière dans son étroite prison dont seuls les embryons, grâce
à leur petite taille, pourront s'évader pour se mettre à la recherche d'un nouvel hôte.
Il devra également se contenter comme nourriture des produits de sécrétion ou
d'excrétion de l'Oursin ou de ce que les mouvements des piquants ou des pédicel-
laires de son hôte amèneront à sa portée.

Chaque galle contient au moins une femelle adulte de forme à peu près sphérique
et mesurant environ 2mmj de hauteur sur 3mm4 de large. La couleur du Pionodes-
motes dans l'alcool est d'un jaune brunâtre clair qui peut devenir d'un violet assez
foncé lorsque les œufs sont arrivés à maturité. Les figures i, 2 et 3 de la Planche X
donnent une idée suffisante de la forme générale. Le développement considérable
que prend le corps du parasite sous l'influence de l'énorme accroissement des
produits génitaux a pour résultat de gonfler démesurément la surface dorsale et
de rapprocher, sur la face ventrale qui reste plus aplatie, la partie céphalique du
pygidium. Sur cette surface, à l'extrémité antérieure, on voit quelques paires de
petits appendices parfaitement visibles à l'œil nu. La fig. 4 représente l'ensemble de
ces organes fortement grossis. La partie céphalique forme sur la masse sphérique
du corps une très légère éminence qui n'est pas à beaucoup près aussi nettement
distincte que chez les Sphœronellidœ, parasites des Amphipodes, desquels on est
tenté à première vue de rapprocher ces Copépodes. Le bord frontal, semi-circulaire,
est épaissi, sans aucune trace d'organes sensoriels ; la cuticule en est légèrement
rugueuse et parsemée de quelques petits tubercules. Immédiatement au-dessous, de
part et d'autre de la ligne médiane, s'insèrent les antennules (tf/z1), appendices assez
robustes, nettement articulés ; on compte sept articles : le premier, à la base, court
et long, les suivants plus allongés et diminuant d'épaisseur et de longueur jusqu'au
dernier qui porte quatre petites soies raides ; les autres articles en présentent aussi
quelques unes sur leur bord interne.

Les antennes (an*) sont parfaitement développées, ce qui n'est pas le cas chez
les Choniostomatidœ où elles sont ou rudimentaires ou absentes ; le premier article,
inséré sous le rebord latéral du somite céphalique et sous les antennules, est très
robuste, à parois épaisses et muni d'un second plus court, plus étroit et armé d'une

— 63 —

petite soie ; le troisième, encore plus étroit et de même longueur, porte à l'extrémité
distale de son bord interne une forte épine chitineuse, recourbée, à côté de laquelle
est inséré le quatrième et dernier article, très réduit et terminé par trois petites
soies courtes.

Sous l'insertion des antennes, sur la ligne médiane, s'élève un rostre de structure
assez compliquée : il est formé par la réunion des deux lèvres, supérieure et infé-
rieure, entre lesquelles pénètrent les extrémités libres des mâchoires. La lèvre
supérieure (Is, fig. 4 et 5) est très saillante : arrondie en dôme à sa partie supérieure,
elle a la forme d'un rebord semi-circulaire ouvert à sa partie inférieure ; sur le bord
supérieur, à la partie médiane, se détache une paire de petits prolongements
lamelleux, soudés l'un à l'autre, surplombant l'ouverture buccale. Latéralement,
les bords libres de la lèvre forment deux lamelles minces et transparentes qui
circonscrivent à droite et à gauche une cavité pré-buccale où fonctionnent les
extrémités libres des mâchoires. La lèvre inférieure (//) a la forme d'une pièce à
peu près triangulaire, à bords épaissis sauf le bord supérieur qui est mince et trans-
parent et qui vient fermer inférieurement la partie laissée libre entre les deux
prolongements latéraux de la lèvre supérieure. Ces deux lèvres forment donc par
leur réunion, au-devant de la bouche véritable, une sorte d'atrium qui ressemble à la
ventouse circulaire des Choniostomatidœ ; mais sa structure est loin d'être aussi
parfaite et rappelle ce que l'on trouve dans les autres groupes d'Auliostoma. Les
extrémités des mâchoires viennent s'insinuer entre ces deux lèvres et se rejoignent
sur la ligne médiane en avant de l'ouverture buccale.

La mandibule (fig. 4, 5, 6, md) est excessivement réduite : ce n'est plus qu'un
tout petit appendice constitué par un seul article (coxopodite) en forme de tubercule
terminé à sa partie distale par une soie courte et raide. Elle est rejetée au dehors de
la cavité atriale pré-buccale formée par la réunion des deux lèvres, loin de la bouche,
et semble, au premier examen, n'être qu'un palpe rudimentaire de la maxille : son
rôle, dans la préhension comme dans la mastication des aliments, est nul.

La maxille (fig. 4, 5, 6, mx) est robuste et de structure assez complexe : le corps
de l'appendice, formé par le coxopodite, est considérable et massif; il se termine vers
l'axe du corps par un prolongement étroit, faisant presque un angle droit avec le
reste de l'article, légèrement tordu sur lui-même et terminé par quatre lobes dis-
tincts ; cette dernière partie seule s'engage entre les deux lèvres et sa base est séparée
du corps de la mandibule par un sillon assez profond dans lequel pénètre le bord
latéral de la lèvre supérieure.

Les extrémités des deux maxilles (fig. 7) forment un instrument assez compliqué,
et, quoique bâties sur le même type, présentent quelques légères différences, comme'
c'est d'ailleurs le cas dans la plupart des Crustacés. La maxille gauche (fig. 6 et fig. 7
à droite) se termine par quatre lamelles courtes, à peu près de même grandeur ; des
deux lames inférieures, l'une est armée d'une seule épine, tandis qu'il y en a trois
sur l'autre ; la troisième est complètement inerme et la dernière porte sur son bord

-<54-

libre quatre ou cinq petites épines régulièrement disposées. La maxille droite (fig. 7
à gauche) présente également un lobe à une seule épine, mais le second est élargi et
sur son bord distal sont plantées sept petites épines égales et courtes ; le troisième
lobe est inerme et le quatrième a son bord distal découpé en six solides denticules.

La disparition presque totale de la mandibule, ou du moins la suppression
complète de son rôle physiologique et son remplacement par les maxilles, rappelle
ce que Canu a signalé chez les Enterocoliens, parasites des Tuniciers1. Chez
Enlerocola fulgensWan Beneden, la mandibule, qui n'est visible que dans les premiers
stades cyclopoïdes sous forme d'un petit tubercule ratatiné, disparaît complètement
chez l'adulte et ce sont uniquement les maxilles qui jouent le rôle d'appendices
préhensiles et masticatoires. Dans le cas du parasite des Phormosoma, si la mandi-
bule ne disparaît pas absolument, du moins est-elle excessivement réduite et n'a-t-elle
plus de rôle efficace, tandis que les maxilles acquièrent une extrême différenciation,
bien plus prononcée encore que chez Enterocola, qui leur permet de suppléer à la
réduction des appendices mandibulaires.

Un peu au-dessous du rostre, on trouve une paire unique de forts appendices
qui font saillie sur la face ventrale et que l'on remarque au premier examen de
l'animal : ce sont les maxillipèdes (fig. 4, mxp) ; ils sont formés de trois articles dont
le premier, à la base, est très large et robuste ; le second, un peu plus mince, se termine
par une griffe puissante, recourbée sur elle-même, et qui est l'organe de fixation du
parasite.

Tels sont les seuls appendices que l'on trouve sur toute la surface du corps ;
celle-ci laisse encore deviner par des sillons, surtout bien visibles sur les parties
latérales, l'existence des somites thoraciques ; ils sont aussi très nets, sur la face
dorsale, au-dessus du pygidium (fig. 8), surtout le dernier. Le corps se termine
postérieurement par un segment élargi que la courbure générale du corps ramène
sur la face ventrale ; sur la partie médiane se trouve un double mamelon, au centre
duquel est situé l'anus, et qui est surmonté de part et d'autre par deux petites émi-
nences triangulaires terminées par de courtes soies : c'est la furca. De chaque côté
de cette furca, sur les parties latérales du dernier segment débouchent les ouvertures
génitales (0) très fortement développées : elles se composent (fig. 9) d'un large orifice,
entouré par un fort rebord chitineux épais et fermé par une double membrane qui
se referme à la partie médiane sous forme d'un sillon assez profond, bordé lui-
même d'un épaississement chitineux central. La dimension considérable de cette
ouverture est en rapport avec le nombre et la grosseur des œufs qui en sortent au
moment de la ponte. A la partie supérieure de l'encadrement chitineux est insérée
une rangée de quatre petites épines aiguës ; de l'autre côté, inférieurement, se trouve
le pore de fécondation (p) : c'est un tout petit orifice où doit s'attacher le spermato-
phore du mâle et dont le pourtour est fortement chitinisé.

1 Eugène Canu, Les Copépodes du Boulonnais, Travaux de la Station zoologique de Wimereux-Amble-
teuse, T. VI, 1892, p. 48, PI. xvm.

— 65 —

Les paquets d'oeufs pondus par la femelle restent fixés à l'ouverture génitale
et ne sont pas abandonnés sur l'hôte, comme c'est le cas chez les Choniostomatidœ :
ce sont deux gros boyaux transparents, d'une longueur de quatre millimètres,
bourrés d'oeufs nombreux et assez petits, et qui se recourbent sur la face dorsale de
l'animal.

Le corps entier de la femelle est rempli par l'ovaire formé par une double masse
de cordons pelotonnés sur eux-mêmes et remplis d'oeufs ovariens ; c'est à peine s'il
reste de la place pour un tube digestif mince et droit, et pour les muscles puissants
des maxilles, muscles qui s'insèrent à la face dorsale.

Toutes les galles examinées contenaient chacune une femelle adulte et toutes
étaient, à très peu près, de même grandeur; mais outre celle-ci, la plupart d'entre
elles devaient encore contenir des individus plus petits, de taille beaucoup moindre,
mais tous de même dimension et qui, grâce à leur petitesse, avaient pu s'échapper
de leurs logettes et avaient roulé pêle-mêle au fond du bocal contenant les fragments
de l'oursin : je les considère comme les mâles. La fig. 10 représente un de ces mâles
vu de profil, mesurant immc); il a été dessiné au même grossissement que les fig. 2
et 3, ce qui permet de juger de la différence de taille des deux sexes. La forme
générale du corps est moins modifiée, moins globuleuse, les segments du corps plus
nettements visibles. Les appendices buccaux sont identiques à ceux de la femelle
adulte et la furca ne diffère que par l'absence des énormes ouvertures génitales de
la femelle (fig. 11); on ne trouve dans ce sexe, de part et d'autre de l'extrémité
postérieure du corps, que deux éminences arrondies où doivent être situés les
orifices sexuels, que je n'ai pu mettre en évidence ; les petites épines que l'on
trouve à cette place chez les femelles existent également chez les mâles.

Il est probable que, comme chez les Cymothoadiens parasites des poissons,
étudiés par Herklots, vivant aussi dans de petites cellules creusées dans la peau de
leurs hôtes et dont ils ne peuvent sortir, il y a dans chaque galle de l'Echinoderme
un couple de parasites, un mâle et une femelle; mais je ne puis l'affirmer, car la
petitesse des mâles leur permet de sortir des galles, soit volontairement, soit acci-
dentellement, lors des secousses subies par l'hôte au moment de sa capture : comme
je viens de le dire, tous les mâles étaient hors des galles. On doit pourtant présumer
que c'est un accident, car la structure du mâle, semblable à celle de la femelle, ne
lui permet guère que de se fixer par les maxillipèdes et la disparition complète des
organes locomoteurs doit lui interdire toute vie errante, hors de sa cellule.

Le dimorphisme sexuel est donc très prononcé, comme chez les Choniostoma-
tides, seulement en ce qui concerne la taille. Les embryons contenus dans les sacs
ovigères, et qui auraient pu donner des renseignements si intéressants sur la phylo-
génie du groupe, étaient malheureusement à des stades si précoces qu'ils étaient
inutilisables à ce point de vue.

Cette courte description suffit à prouver que si ce parasite, que j'appellerai

9

— 66 —

Pionodesmotes^ se rapproche par certains caractères des Copépodes du groupe des
Aaliostoma2 que Canu a formé avec, d'une part, les Choniostomatidœ et des Her-
siliidœ parasites des Crustacés, et, d'autre part, les Nereidicolidœ et des Herpyllobiidœ
parasites des Annélides, il est le type néanmoins d'une famille bien spéciale de ce
groupe : les Pionodesmotidœ. L'existence d'une cavité pré-buccale, une sorte
d'atrium constitué par la lèvre supérieure et des paragnathes réunis en une
pièce unique, et dans laquelle viennent s'engager les extrémités des appendices
buccaux, caractère fondamental des Auliostoma, est suffisamment caractéris-
tique. Ce rostre joue évidemment le même rôle que la ventouse des Chonios-
tomatidœ, qui, bien que plus perfectionnée au point de vue physiologique,
dépend morphologiquement des mêmes parties. Mais tandis que, dans ce dernier
groupe, la seconde antenne est rudimentaire ou nulle, elle est parfaitement
développée chez le Pionodesmotes : le maxillipède , au lieu d'être représenté
par une double paire d'appendices, est constitué par une paire unique3; enfin,
au lieu des paquets d'œufs multiples et pondus librement que l'on rencontre
chez les seuls Choniostomatidœ, on en trouve, comme dans la plupart des Copépodes
libres ou parasites, une seule paire qui reste attachée aux ouvertures génitales de
la femelle jusqu'à l'éclosion des embryons. L'importance de ces quelques caractères
justifie la création d'une famille nouvelle qui jusqu'ici ne contient comme unique
représentant que ce parasite de Phormosoma uranus.

* De SEUjJuitriç prisonnier et de jtîcov engraissé.

2 Loc. citât., p. i32.

3 D'autres Copépodes parasites présentent également ce caractère d'avoir une unique paire de maxilli»
pèdes : certains parasites des Tuniciers (Aplostoma, Enterocola dans les deux sexes) ; des parasites des
Poissons, comme Leposphilus labrei ; dans d'autres Philichtyidés, les femelles n'ont qu'une paire de maxil-
lipèdes, tandis que les mâles en ont deux paires (Lernœascus) ; il en est également de même chez les
Lernéens au stade de copulation (Canu).

TABLEAUX

DES

ESPÈCES RECUEILLIES

AUX

DIFFÉRENTES STATIONS

— 68

CAMPAGNE

NUMÉRO

LOCALITÉ

PROFONDEUR

des
STATIONS

DATE

en
MÈTRES

NATURE DU FOND

LATITUDE

LONGITUDE

40

i5 juillet

470 II' 35" N.

5o 27' 3o" O.

63

Sable, gravier, coquilles brisées

41

17 juillet

470 19' 45" N.

5° 25' 0.

»9

Vase

42

18 juillet

460 47' N.

6" 12' 3o" O.

i36

Sable fin

44

20 juillet

46° 27' N.

60 3o' O.

166

Sable vaseux, alênes jaunes

45

21 juillet

450 48' N.

5° 58' 0.

160

Sable fin, pointes d'alênes

46

26 juillet

46» 24' 42" N.

5° 55' 3o" O.

i55

Sable gris, alênes jaunes et blanches

53

2 août

43o 44' 5o" N.

80 12' 0.

i35

Sable gris, coquilles

56

4 août

43o 38' 3o" N.

8° 28' 3o" 0.

90

Sable et galets

57

5 août

43» 44' 3o" N.

8° 32' 3o" 0.

240

Sable, galets, roches

58

7 août

43° 40' N.

8° 55' 0.

i34

Sable, galets, coquilles brisées

59

8 août

43° 53' N.

9° 01' 0.

248

Sable fin

60

9 août

430 57' N.

9° 27' 0.

3 00

Gravier, roche

66

24 août

430 12' 5o" N.
43» 12' iS"N.

11° 53' 3o" O.
11° 52' 0.

5io-363

Vase

84

7 septembre

5o° 02' 47" N.

Banc de la

12» 32' 3i" 0.
Grande Sole

'47

Sable fin

-69-

DE 1886

PROCEDE

de
RÉCOLTE

Chalut

Drague toile
Chalut
Chalut

Chalut
Chalut
Chalut

Drague toile
Chalut
Chalut
Chalut

Chalut
Chalut

Chalut

ESPECES RECUEILLIES

Echinus sphœra O. F. Millier, Echinocyamus pusillus Gray, Echinocardium pennatifidum Norman, Ophioglypha
albida (Forbes).

Psammechinus miliaris (O. F. Mûller), Ophioglypha albida (Forbes).

Echinocyamus pusillus Gray, Ophioglypha texturata (Lamarck).

Echinus acutus Lamarck, Echinocyamus pusillus Gray, Ophioglypha texturata (Lamarck), Ophiactis Balli

(Thompson), Ophiothrix fragilis Abbildgard, Ophiacantha brevispina Kcehler.
Echinus acutus Lamarck, Ophiocten scutatum Kcehler.
Echinus acutus Lamarck, Ophioglypha texturata (Lamarck), O. albida (Forbes).

Echinus sphœra O. F. Muller, Ophiactis Balli (Thompson), Ophiacantha setosa (Muller et Troschel), Ophiothrix
fragilis Abbildgard.

Ophiactis Balli (Thompson), Ophiothrix fragilis Abbildgard.

Echinus sphœra O. F. Muller.

Ophiactis Balli (Thompson).

Echinus acutus Lamarck, Echinus sphœra O. F. Muller, Ophioglypha texturata (Lamarck), Ophiothrix fragilis

Abbildgard.

Echinus acutus Lamarck, Ophiothrix fragilis Abbildgard.

Echinus acutus Lamarck, Ophioglypha carnea LUtken, Amphiura filiformis O. F. Muller, Amphiura Chiajei

Forbes, Ophiacantha abyssicola Sars.

Ophiocten scutatum Kcehler.

70

CAMPAGNE

NUMERO

des
STATIONS

85
104
io5

112

161
162

i63

DATE

28 mai

22

juin

25

juin

er

juillet

2

août

3

août

4 août

LOCALITE

LATITUDE

460 3l' N.

Sur les

38» 23' 45" N.

3 80 34' 3o" N.

46° 04' 40" N.

460 5o' 06" N.

47" 33' N.

LONGITUDE

6° 52' O.

rochers à Fayal
3oo 5i' 3o" O.

3o° 26' 3o" O.

490 02' 5o" O.

5o° 11' 45" O.

53« 28' i5" O.

PROFONDEUR

l8o

Marée
927

1287

1267

i55

i5o

NATURE DU FOND

Sable vaseux, alênes blanches et jaunes

Graviers et vase noirs, baguettes d'oursins,
polypiers brisés

Sable fin

Vase molle
Cailloux, sable fin

Sable et cailloux

_ 71 —

DE 1887

PROCEDE

de
RÉCOLTE

Chalut

Chalut
Chalut

Chalut
Chalut

Chalut de pêche

ESPECES RECUEILLIES

Ophioglypha texturata (Lamarck), Ophiactis Balli (Thompson).
Arbacia pustulosa Leske.

Palœotropus Hirondellei Kœhler.

Asthenosoma hystrix (Wyville Thomson), Dorocidaris papillata (Leske), Ophiactis corallicola Kœhler, Ophia-
cantha bidentata Retzius.
Ophioglypha tessellata Verrill, Ophioglypha aspera Kœhler, Ophiomusiiim Lymani Wyville Thomson.

Strongylocentroius drôbrachiensis Agassiz, Echinarachnius parma Lamarck, Ophioglypha Sarsi Lûtken,
Ophiocten scutatum Kœhler, Ophiopholis aculeata (Linné), Ophiacantha bidentata Retzius, Amphiura
denticulata Kœhler.

Strongylocentrotus drôbrachiensis Agassiz, Echinarachnius parma Lamarck, Ophiacantha bidentata Retzius,
Gorgonocephalus Agassizi Stimpson.

— 72 —

CAMPAGNE

NUMÉRO

LOCALITÉ

PROFONDEUR

des
STATIONS

DATE

en
MÈTRES

NATURE DU FOND

LATITUDE

LONGITUDE

184

14 juillet

40° o5' N.

290 48' O.

i85o

Vase à globigérines

I93

32 juillet

Baie de Horta

Fayal (Açores)

20

Sable

I95

23 juillet

Baie Pim

près Fayal

4

Sable fin

I96

2 3 juillet

Port de Horta

Fayal (Açores)

5-6

Sable fin

I98

25 juillet

38» 26' 25" N.

3o° 59' 10" O.

800

Sable et vase

202

3o juillet

Santa Cruz

de Flores (Açores)

Marée

203

3o juillet

3g° 27' o5" N.

33o i5' 20" O.

i557

Sable fin et vase blanche

211

1" août

3go 18' o5" N.

33" 32' i5" 0.

l372

Sable vaseux, coquilles brisées

2l3

2 août

3g° 22' 48" N.

33° 45' 3o" 0.

1384

Sable vaseux, débris de Ptéropodes

2l8

4 août

1 Santa Cruz

Flores (Açores)

40

Sable noir

224

7 août

390 44' 20" N.

33» 25' 22" 0.

I2l3

Roche et vase

226

14 août

38° 3i' 19" N.
Détroit de

3o° 54' 45" O.
Pico-Fayal

i3o

Gravier, sable, coquilles brisées

227

i5 août

38° 23' N.

3o° 46' 5a" O.

n35

Sable, gravier et roche

233

18 août

38° 33' 21" N.
Entre Pico

3o° 28' 54" 0.
et Sâo Jorge

i3oo

Vase et sable

234

19 août

390 01' 40" N.

3o° i5' 40" 0.

454

Gravier ferrugineux

236

20 août

Plage de Praya

de Graciosa

Marée

242

22 août

38° 48' 3o" N.

3o° 19' 0.

861

Sable et scories

244

27 août

3o° 33' 57" N.

3o° 39' 3o" 0.

1266

Sable gris vaseux

248

2 septembre

41° 40' 41" N.

29° 04' 2 3" 0.

2870

Sable argileux blanc

73 -

DE 1888

PROCEDE

de
RÉCOLTE

Chalut

Drague toile

Drague toile

Drague toile

Chalut

Chalut

Chalut
Chalut

Drague toile
Chalut
Chalut

Chalut
Chalut

Chalut
Chalut
Chalut

Chalut
Chalut

ESPECES RECUEILLIES

Phormosoma uranus Wyville Thomson, Sperosoma Grimaldii Kœhler, Echinus acuius Lamarck (?), Ophiomu-
sium Lymani Wyville Thomson, Ophiocten hastatum Lyman, Amphiura duplicata Lyman.

Echinocyamus pusillus Gray.

Arbacia pustulosa Leske, Strongylocentrotus lividus (Lamarck).

Amphiura squamata (Délie Chiaje).

Dorocidaris papillata (Leske), Asthenosoma hystrix (Wyville Thomson), Echinocyamus pusillus Gray, Ophiactis
echinata Kœhler, Amphiura tenuispina Ljungmann.

Arbacia pustulosa Leske.

Salenia hastigera Agassiz, Phormosoma uranus Wyville Thomson, Ophiactis corallicola Kœhler.

Echinus acutus Lamarck (?).

Phormosoma uranus Wyville Thomson, Ophiomusium Lymani Wyville Thomson, Ophiactis corallicola
Kœhler.

Echinocyamus pusillus Gray.

Sperosoma Grimaldii Kœhler.

Cidaris tribuloides Lamarck, Temnechinus maculatus (Agassiz), Brissopsis lyrifera Agassiz, Amphiura squa-
mata (Délie Chiaje), Ophioconis Forbesi Lùtken, Ophiothrix fragilis Abbildgard.

Dorocidaris papillata (Leske).

Dorocidaris papillata (Leske), Salenia hastigera Agassiz, Phormosoma uranus Wyville Thomson, Echino~
cyamus pusillus Gray, Ophiactis corallicola Kœhler, Ophiactis abyssicola Sars, Amphiura duplicata Lyman,
Ophiacantha aristata Kœhler.

Dorocidaris papillata (Leske), Trigonocidaris albida Agassiz, Echinocyamus pusillus Gray.

Strongylocentrotus lividus (Lamarck), Sphœrechinus granularis Lamarck.

Dorocidaris papillata (Leske), Asthenosoma hystrix (Wyville Thomson), Ophiactis corallicola Kœhler, Amphiura
longispina Kœhler.

Salenia hastigera Agassiz, Asthenosoma hystrix (Wyville Thomson).

Phormosoma uranus Wyville Thomson, Ophioglypha tessellata Verrill, Ophiacantha pentagona, var. armata
Kœhler.

10

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

i. Agassiz (A.), Preliminary report on the Echini and Star-Jîshcs dredged in deep ivater
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the supervision of Alexander Agassi\, in the Gulf of Mexico, by the United States
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during the years 187S-18J6. Zoôlogy, vol. 5, part XIV. Report on the Ophiuroidea.
Edinburgh 1882.

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Agassi^, in the Carribean sea in iS/S-yg, and along the atlantic coast ofthe United
States during the summer of 1880, by the U. S. coast survey steamer Blake,
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42. Marenzeller (E. von), Berichte der Commission fur Erforschung des osllichen Mittel-

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of certain species former ly described, etc., Proc. U. S. Nat. Muséum, vol. 17.
Washington 1893.

LÉGENDE DE LA PLANCHE I

Page

Fig. i . Phormosoma uranus Wyville Thomson 10

Face ventrale. Grandeur naturelle.

ALBERT IHR PRINCE deMONAI 0,camp.scieni

[IDES ET OPHIURES PL.I.

R . Ki i

phopm rus wyviixe n

LEGENDE DE LA PLANCHE II

Fig. 2. Sperosoma Grimaldii Kœhler .

Face ventrale. Grandeur naturelle.

Page
16

ALBERT V* PRINCE DE MONACO, CAMP. sci]

ECHINID] I E i OPHIURES PI. .II.

SPEROSOMA GR1MALDII KŒH

LEGENDE DE LA PLANCHE III

Pages

Fig. 3. Sperosoma Grimaldii Kœhler 16

Portion de la face ventrale du test, dépouillée des piquants . a, zone ambu-
lacraire; i, zone interambulacraire. Grandeur naturelle.

— 4. Sperosoma Grimaldii Kœhler 16

Portion de la -face dorsale du test. Grandeur naturelle.

— 5. Phormosoma uranus Wyville Thomson 10

Portion de la face ventrale du test. Grandeur naturelle.

— 6. Phormosoma uranus Wyville Thomson 10

Portion de la face dorsale du test. Grandeur naturelle.

— 7. Echinocardium pennatifidum Norman 24

Vue latérale du test. Grandeur naturelle.

ALBERT 1':" PRINCE deMONAi 0 i uvipsi n

PL.1II.

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3-4-SPER0S0MAGRIMALDII KŒHLEB - i VIOSOMA URANUS WY\'ILLE i;

7 ECHINOCARDIUM PENNATIFI1 :MAN\

LEGENDE DE LA PLANCHE IV

Pages

Fig. 8. Sperosoma Grimaldii Kœhler 16

La face dorsale du test a été enlevée et les principaux organes ont été repré-
sentés en place : seuls les organes de Stewart, placés normalement en dessous de
la courbure intestinale ventrale et qui n'auraient pas été visibles dans cette situa-
tion, ont été relevés au-dessus de cette courbure. Grandeur naturelle.

au, auricules ; c, compas; d, courbure intestinale ventrale;/»!, filaments mus-
culaires mésentériques ; m, mésentères ; œ, œsophage ; os, organes de Stewart ; si,
siphon intestinal.

— g. Echinocardium pennatifidum Norman 24

Face dorsale du test. Grandeur naturelle.

— 10. Echinocardium pennatifidum Norman 24

Face postérieure. Grandeur naturelle.

— 11. Echinocardium pennatifidum Norman 24

Face ventrale. Grandeur naturelle.

ALBERT I-" PRINCE DE MOM i

-

8 SPEROSOMA GRIMALDI1 KCEHLER 9 11 El

LEGENDE DE LA PLANCHE V

Pages

Fig. 12. Pal.eotropus Hirondellei Kœhler 29

Face ventrale du test. Grossissement : 4,5.

— i3. Pal/eotropus Hirondellei Kœhler 29

Face dorsale. Grossissement : 4,5.

— 14. Pal/eotropus Hirondellei Kœhler 29

Tube digestif. Grossissement : 4,5.

— 1 5 . Ophiactis echinata Kœhler 48

Face dorsale. Grossissement : 35.

— 16. Ophiactis echinata Kœhler - 48

Face ventrale. Grossissement : 35.

— 17. Ophiactis abyssicola Sars 46

Face dorsale. Grossissement : 17.

ALBERT !

[S ECHINATA KŒHI.EF.

LEGENDE DE LA PLANCHE VI

Pages

Fig. 18. Ophiactis abyssicola Sars 46

Face ventrale. Grossissement : 17.

— 19. Ophioglypha aspera Kœhler 40

Face dorsale. Grossissement : 7.

— 20. Ophioglypha aspera Kœhler 40

Face ventrale. Grossissement : 7.

— 21. Ophioglypha aspera Kœhler 40

Face latérale d'un bras. Grossissement : 10.

— 22. Amphiura tenuispina Ljungmann 53

Face dorsale. Grossissement : 22.

— 23. Amphiura tenuispina Ljungmann 53

Face ventrale. Grossissement : 22.

— 24. Ophioglypha carnea Lùtken 35

Face dorsale. Grossissement : 16.

— 25. Ophioglypha carnea Lùtken 35

Face ventrale. Grossissement : 16.

— 26. PaljEotropus Hirondellei Kœhler 29

Face latérale. Grossissement : 3.

— 27. PaljEOtropus Hirondellei Kœhler 29

Face postérieure. Grossissement : 4,5.

—

/'

18 01 PHIOGLYPHA

24 5 0PHI0GLYP]

LEGENDE DE LA PLANCHE VII

Pages

Fig. 28. Amphiura denticulata Kœhler 5o

Face dorsale. Grossissement : 16.

— 29. Amphiura denticulata Kœhler 5o

Face ventrale. Grossissement : 16.

— 3o. Ophiocten scutatum Kœhler 44

Face dorsale. Grossissement : 12.

— 3 1 . Ophiocten scutatum Kœhler 44

Face ventrale. Grossissement : 12.

— 32. Ophiocten hastatum Lyman 42

Face dorsale. Grossissement : 6.

— 33. Ophiocten hastatum Lyman 42

Face ventrale. Grossissement : 6.

— 34. Ophioglypha tessellata Verrill Zq

Face dorsale. Grossissement : 5.

— 35 . Ophioglypha tessellata Verrill 37

Face ventrale. Grossissement : 5.

— 36. Ophioglypha tessellata Verrill 37

Vue latérale d'un bras. Grossissement : 8.

AI !

iwrp

RIN( :

.

28-29 AMPHIURA DENTICI PHIOCTEN S' EHLER

32-33 OPHrOCTEN HASTAT1 OPHIOGD iRRILL.

LEGENDE DE LA PLANCHE VIII

Pages

Fig. 3j. Ophiacantha setosa Mûller et Troschel 57

Face dorsale. Grossissement : 9.

— 38. Ophiacantha setosa Millier et Troschel 5j

Face ventrale. Grossissement : 9.

— 39. Temnechinus maculatus Agassiz 21

Pédicellaire glandulaire. Grossissement : 120.

— 40. Echinocardium pennatifidum Norman 24

Pédicellaire tridactyle. Grossissement : 3o.

— 41 . Echinocardium pennatifidum Norman 24

Pédicellaire ophicéphale. Grossissement : 3o.

— 42. Echinocardium pennatifidum Norman 24

Pédicellaire de la face dorsale du test. Grossissement : 42.

— 43. Ophiacantha brevispina Kœhler 56

Face dorsale. Grossissement : 14.

ALBERT

>RIN<

M.

40-

37-38 OPHIACANTHA SETOSA

LEGENDE DE LA PLANCHE IX

Pages

Fig. 44. Ophiacantha brevispina Kœhler 56

Face ventrale. Grossissement : 14.

— 45. Amphiura longispina Kœhler 52

Face dorsale. Grossissement : 25.

— 46. Amphiura longispina Kœhler 52

Face ventrale. Grossissement : 25.

— 47. PaLjEotropus Hirondellei Kœhler 29

Pédicellaire tridactyle. Grossissement : ?5.

— 48. Sperosoma Grimaldii Kœhler 16

Pédicellaire tridactyle. Grossissement : 38.

— 49. Phormosoma uranus Wyville Thomson 10

Pédicellaire tridactyle. Grossissement : 32.

— 5o. Phormosoma uranus Wyville Thomson 10

Face ventrale du test vue par le côté interne. Le tube digestif et les glandes
génitales sont enlevés pour montrer les nombreuses galles produites par le
Pionodesmotes phormosoma. — g, galles; os, organes de Stewart. — Grandeur
naturelle.

[NCE de NT iNAi i : i i

■ ■ '. ■ Ko1

BREVISPINA KŒHLEE iNGISPIN

47 PAL€OTROPUS HIRONDELLE IALD1I KŒHLER.

LEGENDE DE LA PLANCHE X

Pages

Fig. i. Le Pionodesmotes phormosom^: (femelle adulte) in situ dans la
galle qu'il produit à la face interne du test de Phormosoma
uranus; l'animal est vu de profil, la moitié antérieure de la
galle supposée enlevée 61

— 2. Femelle adulte vue par la face ventrale 6\

— 3. La même vue par la face dorsale 6 1

— 4. Appendices céphaliques de la même in situ 61

an', antennule; an'2, antenne; ma, mandibule: mx, maxille; mxp, maxillipède.

— 5. Atrium buccal et appendices buccaux 61

ls, lèvre supérieure; /;', lèvre inférieure; ma, mandibule; mx, maxille.

— 6. Maxille et mandibule 61

— 7. Détails des extrémités des deux maxilles 61

— 8. Pygidium de la femelle adulte vu par la face dorsale 61

o, ouverture génitale.

— 9. Pygidium de la même vu postérieurement, la face dorsale

tournée vers le haut 61

0, ouverture génitale; p, pore de fécondation.

— 10. Mâle vu de profil et dessiné au même grossissement que la

femelle adulte (fig. 2 et 3) Gi

— 11. Pygidium du mâle vu ventralement 61

ALBERT l':1" PRINCE DEMONAi i i.

ECHINIDES ET OPHIURES I

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