Orbigny, Alcide RS NA Dessalines d'. Paléontologie Française Orbieny, Alcide Dessalines d?, Paléontologie française y .. 2 à 0 1% # 2 ar" S "RER fe 2 PT, À % [ 422 / L [Leger SON PALEÉONTOLOGIE FRANÇAISE. TERRAIN JURASSIQUE. IV° CLASSE. — BRACHIOPODES OU PALLIOBRANCHES. D 94° CS AVERTISSEMENT. 4 3 L'importance extrême des Brachiopodes au point de vue paléontologique, due à la variété incroyable de leurs formes et à la quantité immense d'échantillons que l’on rencontre à chaque pas dans toutes les séries géologiques, a de tout temps frappé les auteurs. Aussi cette classe a-t-elle eu à diverses époques le privilége de fixer l'attention des sa- vants les plus illustres. Georges Cuvier, Léopold de Buch, Alcide d’Orbigny ont tour à tour consacré tous leurs efforts à mettre en évidence leurs caractères les plus im- portants. Mais, malgré les travaux de ces grands maitres de la science, cette étude n’était, pour ainsi dire, qu'ébauchée, et d'Orbigny lui-même, en voulant faire rentrer les Æu- “distes dans cette classe, avait méconnu leurs affinités ne- turelles et donné une classification offrant malheureuse- ment, à côté de points de vue excellents et tout nouveaux, des erreurs graves qui l’ont fait abandonner. BRACHIOPODES. 1 KE? 19 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Tels sont les motifs qui nous forcent, bien à regret, de nous écarter en quelques points de la route suivie par Al- cide d’Orbigny dans un ouvrage destiné à continuer la grande entreprise du maître dont la science déplore la perte. En effet, depuis 1847, époque où parut la nouvelle clas- sification (1) de d’Orbigny, d'immenses recherches ont été faites dans cette voie. MM. King, Morris, Davidson, Wood- ward, Suess, etc., se sont mis à l’œuvre avec ardeur el de ces efforts combinés est enfin sortie la classification la plus vraie, la plus nette possible, fruit du magnifique travail dont M. Davidson (2) a doté la science. Ÿ Des recherches non moins vastes, non moins impor- tantes, tentées dans une autre voie, venaient donner une nouvelle sanction aux vérités mises en lumière par M. Da- vidson ; les travaux du grand micrographe anglais, le doc- teur Carpenter, les dissections des plus habiles anato- mistes, de MM. Rich. Owen, Huxley, Hancock, Gratiolel, Lacaze-Duthiers, ont fait jaillir des flots de lumière sur cette classe naguère à peu près inconnue. Grâce à ce concours heureux de travaux, nous pouvons dès à présent regarder les Brachiopodes comme bien con- nus. Nous pensons néanmoins qu'il est bon de présenter ici une revue des parties les plus importantes de leurs en- veloppes, sorte de résumé de nos connaissances à ce sujet qui permettra au lecteur, même le moins versé dans l’étude des mollusques, de reconnaître aisément les caractères les (1) Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, 1847. — * Annales des sciences naturelles, vol. XIII, 1848. (2) 1854, Palcontographical Society — British Fossil Brachiopoda. 1856. Introduction à l’histoire naturelle des Brachiopodes, vol. X des Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, Vienne, 1856, classifica- tion der Brachiopoden, traduction de M. Suess. TERRAIN JURASSIQUE. 3 plus fugaces de ces êtres si difficiles à étudier à cause de la multiplicité des parties à considérer et, tranchons Île mot, du peu de fixité de leurs caractères distinctifs. Nous avons d’ailleurs adopté pour nos planches une no- tation particulière qui sera toujours la même pour chaque organe dans tout le courant de l’ouvrage. Par exemple, le muscle adducteur sera toujours représenté par la lettre A, le crochet de la grande valve sera constamment C, celui de la petite valve C', etc., etc. Nous espérons que cette manière d'agir rendra de vrais services en simplifiant l'étude et en permettant de lire, au premier coup d’æil, les figures de nos planches sans forcer de revenir constam- ment au texte explicatif, ce qui entraîne toujours une perte de temps, qu’il est bon de diminuer autant que possible parler aux yeux par des planches exactes et bien entendues est, à notre avis, le meilleur procédé pour parler à Pintelligence et vaut toutes les descriptions possibles. Paris, 15 avril 1862. E. E. DESLONGcHAMPS. PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. = Généralités, CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA CLASSE, Les Brachiopodes sont des animaux dont les affinités ont été différemment interprétées par les auteurs ; placés par les uns dans l’embranchement des Mollusques, par d’autres dans celui des Rayonnés, leurs caractères sont pour ainsi dire mixtes (1) et l’étude seule de leur em- bryologie tranchera la question. Quoi qu’il en soit, ils sont toujours symétriques, munis de deux valves constamment inégales, l’une supérieure, l’autre inférieure. Jamais une droite et une gauche comme dans les lameilibranches ; rarement ils sont libres; pres- que toujours attachés aux corps sous-marins soit par ad- hérence directe (adh) d’une partie de leurs valves, soit par l'intermédiaire d’un pédoncule (p) sortant par un trou ou foramen (f). Si on ouvre les valves, on voit qu’elles sont exactement tapissées par une sorte de membrane qu’on appelle le manteau, sauf dans une faible portion de leur étendue où celui-ci se relève et vient gagner la valve opposée, en formant une sorte de petite poche (C. V.) con- tenant les principaux viscères et que nous appellerons ca- vité viscérale. À l’entrée de cette cavité on voit une pelite fente transversale en forme de boutonnière, c’est la bouche (1) Si ce sont des mollusques, leurs caractères sont en tout cas bien particuliers. L'examen chimique du test des Lingules a démontré à M. Cloes que leurs coquilles contiennent en grande quañhtité du phosphate de chaux, que le manteau et les bras sont formés par une substance qui résiste à l’ébullition dans la potasse caustique et qui se rapproche beau- coup de la chitine; joignons à cela les caractères tirés de l’appareil nerveux, des grands sinus veineux dans l’intérieur desquels sont logés les orga- nes de la reproduction; tout cela nous révèle une organisation bien spéciale. TERRAIN JURASSIQUE. 5 (B, pl. IV, fig. 6) qui est constamment accompagnée de deux lamelles garnies de franges (cirrhes) et habituelle- ment contournées en spirale dans une étendue plus ou moins grande de leur parcours. C’est cet organe auquel on a donné le nom de bras, sorte de palpes labiales exagérées faisant en même temps l’office de branchies (1) qui ont fait donner à la classe son nom de Brachiopodes. | Tels sont les principaux caractères de ces animaux. Joi- gnons-y ceux de manquer de tête, d'organes de vision (2) et d’audition; enfin de ces organes de locomotion qui per- mettent aux mollusques proprement dits de se mouvoir et de changer de place. DE LA COQUILLE, La coquille des Brachiopodes se compose toujours de deux valves inégales et symétriques. Quelquefois la dispro- portion est très-grande (pl. I, fig. 11, par exemple); d’autres fois elle est très-faible, comme dans les Lingules (pl. IT, fig. 11-15). Presque toujours l’une des valves, soit la grande, soit la petite, est percée d’un trou plus ou moins grand pour le passage du pédoncule d'attache (P); de là les noms de valve perforée et de valve imperforée ; nous avons (1) Ces palpes labiales devenant en même temps le siége principal de la fonction respiratoire, prouvent bien l'infériorité de ces animaux relative- ment aux véritables mollusques. Le peu de division dans le travail physiolo- gique, ou si l’on veut, la confusion du travail n’exelut pas, en effet, le pro- grès et le perfectionnement d’un organe appelé à remplir plusieurs fonc- tions à la fois; c'est une loi mise en lumière depuis longtemps par notre savant physiologiste, M. Milne-Edwards,. (2) Bien que les Brachiopodes soient privés d'yeux, ils n’en sont pas moins très-sensibles à la lumière ; M. Lacaze-Duthiers fait cette curieuse remarque que des Thécidées vivantes observées dans un vase rempli d’eau de mer, referment vivement leurs valves aussitôt qu’un corps interposé entre le soleil et le vase vient former une ombre au-dessus de ces pe- tits animaux, 6 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. dû abandonner ces dénominations, puisque, dans quelques cas, rares il est vrai, ni l’une ni l’autre ne présente de trou ou foramen (Lingules, Crânies, etc.). Enfin on les a quelque fois désignées, d’après leur situation, sous le nom de valve supérieure et inférieure, ou de ventrale et dorsale, mais comme l'animal est renversé et que la valve ventrale 6c- cupe généralement la position inférieure, il ne nous était plus possible de les appeler ainsi sans crainte de confu- sion perpéluelle. Nous nous bornerons donc à désigner ces valves d’après leur grandeur relative : l’une sera la grande valve (pi. I, fig. 1) l’autre portera le nom de petite valve (pl. I, fig. 2). DES MOYENS D'UNION DES VALVES. Les valves sont quelquefois simplement juxtaposées et réunies seulement, pendant la vie, par des muscles qui les rapprochent ou les écartent. Telles sont les Lingules, Crà- nies, Discines, etc. (pl. I, fig. 6-15). Ces formes ont reçu le nom de BRACHIOPODES INARTICULÉS. Dans une autre série, nous voyons au contraire constamment les deux valves réunies par deux dents de la grande valve (pl. I, fig. 1, d. e.), qui sont reçues dans deux fossettes correspondantes sur la petite (fig. 2, f. c.), etenfin cette dernière présente sur la ligne médiane, une apophyse plus ou moins développée a. c., laquelle s’insère entre les dents de la grande valve ; c’est ce que nous nommerons apophyse cardinale ou calca- néenne, fossettes et dents cardinales. L'ensemble de ce sys- tème d’engrenage a reçu le nom de charnière. La grande majorité des Brachiopodes est dans ce cas, T'érébratules, Spirifères, Rhynchonelles, Orthis, ete.; on les a désignés sous le nom de BRAGHIOPODES ARTICULÉS. Que les Brachiopodes soient articulés ou non, les valves TERRAIN JURASSIQUE. y: se meuvent toujours l’une sur l’autre au moyen de muscles que nous appellerons adducteurs et rétracteurs. Les pre- miers ferment les valves, les autres ont pour fonction de les ouvrir; enfin la ligne de jonction des deux valves en dehors de la charnière prend le nom de commissure des valves. DÉSIGNATION DES PARTIES EXTÉRIEURES DES VALVES. La posilion normale d'un brachiopode que l’on veut étudier est de mettre la grande valve en bas et le sommet des valves en arrière. Le bord (6. f) le plus rapproché de l’ob- servateur prendra le nom de bord frontal ; la partie opposée où se termine la coquille, le plus souvent en pointe arron- die, sera le crochet; il y aura ainsi un crochet de la grande valve C et un crochet de la petite valve (. Les dimen- sions se mesureront donc, pour la longueur, sur une ligne tirée du bord frontal au crochet; la largeur, sur une ligne perpendiculaire à cette direction {voir pl. I, fig. 1). Les bords de la coquille à droite et à gauche porteront le nom de bords latéraux (b. L), enfin le trou é par où passe le pédon- cule d’attache, qu'il soit complet ou incomplet, rond, ovale ou deltoïde, qu’il tronque le crochet de la grande valve, qu'il soit au-dessous de ce crochet ouvert au bord, au milieu des valves, qu'il les entame toutes les deux ou seulement l’une d’elles, ce trou portera toujours le nom de foramen. On appelle area une surface aplatie (pl. I, fig. 8 et 10,a) qui sépare quelquefois le crocket de la portion cardinale; cette aréa est distincte du reste de la coquille par deux lignes obliques partant du crochet etvenant s’arrêter à la char- nière en formant un large triangle. Sa surface est mar- quée d’une grande quantité de stries d’accroissement parallèles à la ligne cardinale et coupées par un grand 8 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. nombre d’autres lignes perpendiculaires; elle est généra- lement percée à son centre par le foramen complété lui- même, en dessus ou en dessous, par une pièce accessoire d dont la forme varie. Cette pièce porte le nom de delti- dium. Rarement la petite valve présente aussi une portion aplatie a correspondant à celle de la grande valve et gé- néralement bien plus étroite; on l’appellera aréa de la pe- tite valve (pl. Il, fig. 5). L'ensemble de ces deux aréas sera exprimé par le mot aréa double. Tels sont les caractères généraux les plus saillants de l’extérieur des valves; mais il en est d’autres qu’il nous est utile de connaître, bien que leur importance soit moins grande, parce qu'ils nous serviront pour établir les espèces. Ce sont les caractères de forme, d’ornementation, etc., en un mot les caractères spécifiques. Comme tels, il faut citer la forme des valves : ovales, ron- des, triangulaires, elc., concaves ou convexes, aplaties, ren- flées, etc.; il suffit de rappeler ces caractères sans avoir besoin de les expliquer; mais il en est d’autres sur les- quels il nous faut un peu plus insister. Quelquefois on voit de chaque côté du crochet et vers la charnière, une sorte de dépression plus ou moins mar- quée (pl. IT, fig. 3, m»). Nous appellerons méplat ce caractère que nous aurons souvent à invoquer, surtout dans le genre Rynchonelle ; d’autres fois les coquilles adultes montrent àla commissure des valves, une portion aplatie (pl. I, fig. 3, L) qui règne sur tout ou partie du contour ; ce sera le /imbe frontal ou latéro-frontal, suivant qu'il occupe tout ou partie de la commissure. Dans l’ornementation des coquiiles nous aurons encore à signaler deux particularités : lorsqu'un brachiopode avec ou sans plis présente une excavation large et profonde TERRAIN JURASSIQUE. 9 (pl. I, fig. 9, Sin. m) nous l’appellerons sinus, que ce si- nus soit ou non marqué lui-même de plis; le sinus est mé- dian dans la figure 9. La saillie correspondante sur l’autre valve portera le nom de bourrelet médian, latéral, frontal etc., suivant la position. Enfin, généralement, quand une coquille est striée de plis longitudinaux, si on examine la commissure des valves, on dit que les plis sont alternes lorsque les saillies d’une des valves correspondent aux sil- lons de l’autre (ex., pl. I, fig. 9). Mais quelquefois aussi, comme chez les Argiopes, par exemple (pl. I, fig. 4), àunpli correspond un autre pli, à un sillon un autre sillon; dans ce cas, fort rare d’ailleurs dans la classe qui nous occupe, les plis sont dits opposés. DÉSIGNATION DES PARTIES INTÉRIEURES DES VALVES. Bien qu'il soit possible de formuler nettement, d’après les caractères extérieurs, les genres et sous-genres (1) de Brachiopodes, on a, surtout dans ces derniers temps, basé cette détermination sur l’étude des parties internes. Il est donc nécessaire de connaître exactement les plus im- portantes de ces parties qui nous serviront surtout pour limiter les familles. (1) Bien que je croie cette division en sous-genres utile et commode dans l'application, j'ai dû me conformer au désir exprimé par le comité de la Paléontologie française de supprimer le sous-genre, parce que l’on a dit qu’il y avait inconvénient à donner une nomenclature telle que, par exemple, Terebratula, Terebratulina striata ; le premier nom indiquant le genre ; le second le sous-genre ; le troisième l'espèce. Les sous-genres, tels qu’on les a admis, seront remplacés par le terme, section, qui indique une division moins absolue que celle de sous-genre ; à cela nous aurons les avantages réels : 1° de ne pas scinder le grand genre Terebratula, par exemple; 2° de pouvoir augmenter le nombre des sections, ce qui facili- tera l'étude en multipliant par cela même le nombre des dichotomies, qui, dans la table analytique des espèces, nous mèneront par des degrés certains à la connaissance de chacune d’elles 10 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE,. DES RAPPORTS DES BRAS AVEC LE MANTEAU ET AVEC LES VALVES. Lorsqu’on ouvre un Brachiopode vivant, articulé ou non, la première chose qui frappe les yeux est une masse plus ou moins développée, divisée en deux portions symétriques, presque toujours roulées en spirale dans tout ou partie de leur étendue, et garnies, sur toute leur longueur, d’une dou- ble série de longs filaments appelés cèrrhes. Ces organes sont les bras (pl. IV, fig. 4et6). Les bras et leurs plus petites divisions sont recouverts par une membrane dépen- dante du manteau qui protége tous les organes en les enveloppant à la manière d’une séreuse. Si on déchire le manteau dans le voisinage de la bouche, la cavité viscé- rale est ouverte et on voit que les bras‘ sont intimemert liés à la petite valve. DE L'APPAREIL BRACHIAL OÙ APOPHYSAIRE. Enlevons ces bras avec précaution, et nous verrons que presque toujours ils sont protégés et soutenus, dans une partie au moins de leur étendue (pl. I, fig. 2), par deux minces lames calcaires, symétriques, plus ou moins con- tournées. Chaque lame prend invariablement naissance près du crochet de la petite valve de chaque côté d’une portion quadrilatère aplatie P. L. C. appelée plateau cardinal, la- quelle donne insertion aux muscles destinés à faire mouvoir le pédoncule. Ce système de deux lamelles symétriques libres dans toute leur étendue, sauf à leurs attaches, porte le nom d'appareil apophysaire où mieux d'appareil brachal c’est-à-dire soutien, étaides bras. Get appareil varie d’ailleurs prodigieusement ; tantôt ce sont de simples lamelles très- courtes et légèrement redressées à leur extrémité, exem- ple, les Rynchonelles (pl. II, fig. 2), d’autres fois les deux TERRAIN JURASSIQUE. A1 lamelles se rejoignent simplement en avant et forment ce qu’on a quelquefois appelé un appareil en anneau; plus sou- vent il se compose de deux parties: l’une (pl. I, fig. 2, a. b.) courant vers le front, portera le nom de portion currente ; arrivée à une faible distance du front, on voit la lamelle se replier et revenir (4’.#.) en sens contraire; nous l’appel- lerons portion récurrente, et la petite lamelle qui joint les deux portions symétriques sur la ligne médiane, portera le nom de barre transversale. Quelquelois cet appareil suit le bord de la coquiile, comme dans le genre Argiope, en s'appuyant sur des lames perpendiculaires à la direction que l’on a nommées septums frontaux où bien s’incorpore avec la substance même de la coquille qui s’épaissit outre mesure tout le long des par- ties latéro-frontales (pl. I, fig. 7); c’est ce que nous appelle- rons biseau b. Cet appareil «. b. se détache ensuite et prend alors des formes très-variées. Il est quelquefois formé d’une seule lamelle, ou de trois, de cinq, ou davantage, quise diri- gent vers la cavité viscérale en formant des crêtes saillantes au-dessus d’elle ; ou bien une lamelle unique très-large prend naissance dans le biseau et s'étale en une sorte d'éventail qui se termine lui-même par un nombre va- riable de digitations crénelées. Tel est l'appareil si singu- lier des Thécidées donnant à l’intérieur de ces coquilles son aspect si particulier. Enfin, dans une autre série de formes, nous voyons la lamelle brachiale se contourner sur elle-même un grand nombre de fois et revêtir la forme de deux cônes spiraux, diversement disposés suivant les genres. Une famille entière (les spiriféridées) est dans ce cas. Quelquefois on y retrouve encore des portions ana- logues à celles que nous avons décrites dans la figure 9, (Suessia, Spirigera) ; alors nous appellerons cette portion 12 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. la partie coudée de l'appareil, la seconde sera la partie spi- rale ou cônes spiraux (as, fig. 11). DES SEPTUMS. Nous avons maintenant à signaler certaines lames ou cloisons disposées en long, qui partagent l’intérieur d’une façon plus ou moins complète et se relient quelque- fois (Terebratella, etc.) à l'appareil brachial par des /a- melles accessoires. Toutes ces cloisons portent le nom de septums, que ce soit à la grande ou à la petite valve ; quand il yen a plusieurs, nous leur donnerons des noms en rap- port avec leur position septums médians(s. m.), septums laté- raux (s. L.), etc.; ceux de la grande valve seront notés s. m., ceux de la petite valve s’. n°. | DES IMPRESSIONS PALLÉALES ET MUSCULAIRES. Enfin on trouve à l’intérieur des valves des impressions quelquefois très-fortes, en saillie ou en creux, que nous distinguerons en palléales et musculaires. Ce sont ces im- pressions qui donnent aux Crânies leur aspect interne si élrange et rappellent une figure grimaçante (pl. IL, fig. 6, 7). Les empreintes musculaires sont habituellement les plus prononcées ; quant aux empreintes palléales, elles sont dues au foie, à l'intestin, aux parties génitales, aux vaisseaux; artères et veines d’où les noms d'empreintes hé- patiques, anales, ovariennes, vasculaires, etc., etc. Nous en parlerons plus longuement en traitant de chaque genre en particulier. à DES BRAS. Ainsi que nous l’avons déjà dit, les bras sont deux or- ganes placés symétriquement de chaque côté de la bouche; TERRAIN JURASSIQUE. 43 ce sont des palpes labiales, probablement destinées à faire tourbillonner l’eau au moyen de cils vibratiles et en même temps des organes de respiration analogues aux branchies ; ils sont toujours formés d’un tube creux où vient s'ouvrir une double rangée de longs cils également creux (1) que nous avons appelés cirrhes. Le tout est parcouru par un système très-riche de réseaux et de canaux servant soit à la respiration, soit aux mouvements d’érection des diffé- rentes parties des bras, et conséquemment le sang veineux paraît, comme dans tout le reste de l’organisme de ces ani- maux, nager librement dans le tube principal qui forme une sorte de grande lacune venant s’ouvrir elle-même dans la cavité viscérale. On a fait une foule de contes sur ces bras que des au- teurs sérieux ont dit avoir vu se dérouler gracieusement et même se promener en quelque sorte au dehors de la co- quille ; il n’en est rien, les bras sont entièrement inexten- sibles et les cirrhes elles-mêmes ne sont douées que de mouvements à peine perceptibles (2). Tantôt ces bras sont entièrement roulés en spirale (Lin- gules, Discines, Crânies, Orthis, Rhynchonelles, elc.), d’au- tres fois la partie la plus considérable seulement; tels se présentent presque toutes les Spiriféridées. Enfin dans une dernière série les bras sont presque entièrement coudés et la partie spirale diminue progressivement (férébratuli- (1) Il ne faut pas croire que l'organisation des bras soit aussi simple que nous la donnons ici ; elle est en réalité beaucoup plus compliquée ; mais c’est en gros à peu près ce qui existe, et nous croyons faire saisir plus facilement leurs fonctions en ne parlant pas du luxe de canaux, sil- lons, etc., etc., qu’ils renferment. (2) Ce fait a été démontré par l'observation directe. M. Barett a étudié des individus vivants de la Rynchonella psittacea, lesquels devaient avoir les bras les plus extensibles des Brachiopodes, et il s’est assuré que rien de semblable n'avait licu. 14 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, dées) jusqu’à devenir entièrement nulle dans certains genres Argiope et Thécidée. DES RAPPORTS DES BRAS AVEC L'APPAREIL BRACHIAL. Dans les Brachiopodes inarticulés, absence complète d'appareil brachial; les bras sont entièrement libres et forment des spires symétriques peu développées. Dans les Brachiopodes articulés, il se présente quatré cas à considérer, 1° Les coquilles sont encore généralement privées de charpente. L'appareil apophysaire n’est ici qu’une rare ex- ception (Strophoménidées et Productidées), mais deux genres (Davidsonia et Koninchina) nous dévoilent, dans cha- que famille, la forme des bras qui se sont fixés, dans toute leur étendue, sur un appareil constitué de deux grandes spires latérales dont l’axe est perpendiculaire au plan de la grande valve; les tours, peu nombreux, sont largement espacés. Les autres genres étaient armés de bras analo- gues, mais entiérement libres, dont la forme nous est d’ail- leurs parfaitement démontrée par des impressions laissées à l’intérieur des valves. 2° La petite valve nous montre un très-petit appareil formé de deux simples lamelles légèrement recourbées à leur extrémité hbre (telles sont les Rhynchonellidées). On a pu observer l’animal sur deux espèces actuellement vi- vantes (Æhychonella psittacea et nigricans), et il n’est pas permis de douter que tous les membres composant cette famille ne fussent copiés sur le même modèle. Les bras sont libres dans presque toute leur étendue, sauf les atta- ches où ils s'appuient sur les deux petites apophyses dont nous venons de parler. Dans tout le reste de leur étendue, ils ressemblent en tout au bras des Strophoménidées, seu- TERRAIN JURASSIQUE. Lo lement les tours sont plus nombreux et surtout beaucoup plus rapprochés. 3° L'appareil est invariablement composé de deux cônes spiraux, souvent fort élevés, dont la direction varie même d’une espèce à l’autre: telle est la famille des Spiriféridées, qui peut être prise comme type de la perfection du Bra- chiopode, car c’est là que les bras sont le plus prodigieu- sement développés, offrant souvent jusqu’à trente tours de spire. Combien devaient être élégantes ces charpentes lé- gères sur lesquelles les bras, fixés dans toute leur longueur, montraient leurs deux rangs de cirrhes gracieusement dé- coupées et étalées comme les corolles de nos plus belles fleurs ! Ces bras étaient ensuite directement reliés à la pe- tite valve, par deux lames symétriques également chargées de cirrhes ; mais dans quelques genres (Suessia, Spirigera, elc.), ces deux lames formaient entre les cônes spiraux des coudes plus ou moins compliqués. 4 L'appareil brachial en forme de spire a tout à fait dis- paru (Térébratulidées), nous ne voyons plus que des la- melles coudées plus ou moins complexes, dont les bras suivent toutes les inflexions ; mais avant de se terminer sur ce que nous avons appelé la barre transversale, ils deviennent libres, et comme pour revêtir cette forme si spéciale aux Brachiopodes, ces bras se roulent en deux très-petites spires qui cependant diminuent progressivement, jusqu’à devenir complétement nulles dans les genres Argiope et Thécidée. DU MANTEAU ET DE L'APPAREIL PALLÉAL. Nous avons déjà dit que le manteau des Brachiopodes était une membrane mince, tapissant exactement l’inté- rieur des valves. Il adhère assez fortement à la coquille pour qu’on l'ait comparé à une sorte de périoste, On peut 16 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. encore trouver une grande analogie de forme avec une membrane séreuse, formée de deux feuillets dont le plus mince, celui qui tapisse directement la coquille, se conti- nue partout, même dans la cavité viscérale ; l’autre feuillet se redresse pour former la paroi de cette cavité et se ré- fléchit ensuite sur les bras. Entre les deux feuillets du manteau (pl, fig. 1, 2) se creusent deux ou quatre grandes lacunes qui se divisent ensuite en rameaux, et ceux-ci en ramuscules par voie dichotomique. Ces lacunes ou sinus sont remplis par le sang veineux au milieu duquel nagent de gros corps, dont la masse est formée de filaments glan- duleux qui sont les organes de la reproduction. Si maintenant nous examinons une coquille, par exemple le Ter.caput serpentis, contenant l’animal desséché, nousver- rons que le trajet de ces grands sinus veineux se détachera en blanc mat, comme si l’on avait pratiqué une injection. Cette couleur est due à une multitude de petites pièces cal- caires de forme très-élégante (pl. VII fig. 13,14), auxquelles on a donné le nom de spicules. Vers le milieu du sinus, ces spicules sont surtout nombreux et compliqués; leur en- semble forme une espèce de cuirasse protégeant les pa- rois des vaisseaux et qu’on retrouvera partoul où il y a du sang, jusque dans les cirrhes des bras. Du reste, la forme de ces petits corps varie à l'infini, avec les espèces. Complétement absents dans beaucoup de Brachiopodes, ils sont quelquefois réduits à de simples granules ou bien à de petites baguettes (1) microscopiques, Dans d’autres (1) Dans ce cas, on peut suivre leur direction et constater qu'il existe, dans les Brachiopodes, deux séries de spicules qui ont pour but de proté- ger les voies de la circulation du sang. La première série, pour le sang veineux ; la seconde, pour le sang artériel (Kraussia rubra). Voir, pour plus de détails, une note de l’auteur présentée à la Société philomatique, le 22 décembre 1860. TE TERRAIN JURASSIQUE. 17 (Megerlea), ces spicules sont déjà de véritables petites pla- ques à peine découpées; enfin, chez les Thécidées, ils ont leur maximum de développement, ils se soudent ; leur con- sistance est aussi grande que celle de la coquille même et leur ensemble forme ainsi un second appareil calcaire (pl. I, fig. 7, a. p.), qui suit toutes les divisions de l'appareil brachial ; la position de ces spicules entre les deux feuillets du manteau va nous servir pour le désigner, ce sera l’appa- reil palléal. Structure intime des coquilles, La structure intime du test des Brachiopodes nous offre quatre modifications distinctes. 1° STRUCTURE CORNÉE. Dans certains Brachiopodes (Lingules et Discines), le test est formé en grande partie de matière cornée demi- transparente, de couleur brunâtre ou verdâtre disposée en lames longitudinales fort minces, entre-mêlées d’autres petites lames moins nombreuses de nature calcaire. L’é- lément corné domine aux bords et à la partie supérieure des valves. L'élément calcaire au contraire, est plus abon- dant vers le centre et à l’intérieur des valves. 2° STRUCTURE CALCGAIRE, SIMPLEMENT FIBREUSE. Dans d’autres, et c’est la majorité des cas, l’élément corné est nul ou presque nul etnese rencontre plus,quandil existe, qu’à l’extérieur des valves, en petites lamelles comme exfo- liées; l'élément calcaire, au coutraire, très-développé, est formé de pelits prismes presque réguliers, juxtaposés obli- quement, dont la texture est visible à l’aide d’une forte BRACHIOPODES. 2 18 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. loupe, dans une cassure récente, C’est ce que nous nom- merons structure calcaire simplement fibreuse. Les Rhyncho- nella, Leptæna, et plusieurs genres non jurassiques de la famille des Spiriféridées, nous offrent ce mode de structure. 3° STRUCTURE CALCAIRE FIBREUSE ET PERFORÉE. Quelquefois aussi, les petits prismes empilés s’écartent plus ou moins, suivant une ligne qui traverse perpendi- culairement les valves de part en part; il en résulte de petites perforations (voir pl. VIN, fig. 2, 7) dans l’intérieur desquelles s'engagent, à la face interne des valves, de pe- liles expansions du manteau, qu’on a appelées cœcums. Cette structure s’observe facilement, même à l’aide d’une très-faible loupe (fig. 1). Les perforations sont presque toujours disposées symétriquement, en forme de losanges sphériques ; nous donnons à cette disposition le nom de structure calcaire fibreuse perforée. Toutes les Térébratuli- dées et quelques-uns des genres de la famille des Spiriféri- dées, sont dans ce cas. L'appareil brachial est formé de prismes de même na- ture, mais jamais on n’y voit les perforations dont nous ve- nons de parler (pl. VITE, fig. 8). 4° STRUCTURE CALCAIRE CANALICULÉE. Enfin quelques coquilles (les Cränies par exemple), nous montrent une structure toute particulière. Les valves sont formées véritablement de deux couches calcaires em- boîtées; la supérieure est compacte, l’inférieure au con- traire nous montre une foule de stries horizontales, d’une extrême délicatesse, quisont dues, sans doute, à une division excessive des éléments fibreux; ces stries sont coupées par TERRAIN JURASSIQUE. 49 une grande quantité de canalicules; mais disposées d’une manière peu régulière, qui ne traversent pas les valves de part en part et se terminent en pointe à leurs extrémités. A cette disposilion nous donnerons le nom de structure col- caire canaliculée. Développement du deltidium. Maintenant que nous avons étudié sommairement les coquilles et les organes les plus importants des Brachio- podes, que nous connaissons par suite les caractères. sur lesquels nous pourrons baser leur division en grandes familles naturelles, il nous reste à étudier attentive- ment une pièce sur laquelle nous avons, à dessein, peu insisté jusqu'ici, lui laissant une place spéciale à la fin de nos généralités. Cette partie, observée seulement dans les Brachiopodes articulés, pour ainsi dire supplémentaire, manquant même entièrement, dans la première période vitale de ces êtres. se développe ensuite avec des différences si tranchées pour chaque famille, qu’elle leur imprime une physionomie particulière, et devient ainsi le guide le plus sûr, le carac- tère extérieur le plus important, nous dirons même, le seul qui soit constant pour une même section, à l’âge adulte de l'animal ; nous voulons parler du deltidium et de son déve- loppement. On appelle deltidium l’ensemble de deux pièces acces- soires (pl. I, fig. 1) qui ferment plus ou moins compléte- ment, en lui formant une sorte de volet, le trou que nous avons désigné sous le nom de foramen, et qui est destiné au passage du pédoncule d’attache. Dans les premières phases de leur vie, tous les Brachio- 20 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. podes articulés se ressemblent, ils nous montrent invarla- blement (pl. II, fig. 16) un crochet entier, une aréa triangu- laire, très-grande et largement percée d’un trou deltoïde; il serait à ce moment très-imprudent de vouloir indiquer à quelle famille il doit appartenir; mais, par les progrès de l’âge, cette forme va singulièrement se modilier. Si le jeune Brachiopode se rapporte à la famille des Té- rébratulidées, nous voyons le crochet se tronquer peu à peu et s’épaissir en formant une sorte d’anneau inté- rieur incomplet en dessous, puis, dans deux rainures placées sur chaque côté du trou deltoïde, on voit naître deux petites pièces triangulaires qui marchent à la rencontre l’une de l’autre, se touchent ensuite sur la ligne médiane, el continuant leur évolution, se soudent plus ou moins complétement, de manière à former une sorte de pièce rapporlée unique qui grandit encore, s’élargit, enveloppe complétement en dessous le pédoncule d’attache. L’aréa ne suit que rarement cette évolution et dans la pluralité des cas, le crochet se recourbe et il en résulte que le foramen, très-grand si on le compare aux dimensions des parties environnantes, tronque brusquement le sommet de la grande valve. Les térébratules proprement dites sont dans ce cas. Dans d’autres, l’aréa continue de s’accroître, le deltidium grandit dans les mêmes proportions: telle se présente par exemple la section T'erebratella (fig. 17, c). Ou bien encore ces pièces paraissent subir, dans leur marche, un temps d’arrêt, et s2 compléter seulement dans un âge trés-ayvancé ; telle est par exemple la section Z'ere- bratulina, où même eïles s’arrêlent entièrement et ne dé- passent jamais l’état rudimentaire (fig. 17, a), comme dans les genres Argiope et Morrisia. TERRAIN JURASSIQUE. 91 En un mot, dans cette famille le développement du delti- dium se fait en dessous du pédoncule, qui est ainsi toujours en rapport avec le crochet lui-même. Dans d’autres circonstances (fig. 18, a. b.), cette évolution a lieu en sens contraire. Le crochet ne se tronque plus et reste toujours aigu; le trou est deltoïde à toutes les phases de son développement, l’aréa grandit toujours, le deltidium s’accroit sans cesse et le pédoncule est en rapport avec le crochet de la petite valve. Comme exemple nous citerons le genre Spiriferina. Un développement analogue, quoique plus complet, doit avoir lieu dans les Zeptæna, Orthis, etc.; il n’est donc point spécial à la famille des Spiriféridées. Enfin dans une dernière série, nous verrons le dellidium suivre à la fois son évolution, en hautet en bas. Deux petites pointes viennent peu à peu se joindre et se souder.en des- sous, vers la ligne médiane, l’oblitération envahit même les parties latérales jusqu’au crochet, en laissant seulement un trou ovale ou circulairè, au travers duquel passera un pé- doncule peu volumineux; le sommet restera aigu pendant loute la vie, c’est ce que nous constatons dans la famille des Rynchonellidées (fig. 19, a. b.c.); mais ce développement ne sera pas toujours aussi complet, quelquefois il restera stationnaire pendant tout ou partie de la vie de ces coquilles (section Hemithyris); où bien au contraire il prendra un développement tout à fait extraordinaire, jusqu’à former de chaque côté du pédoncule, deux petites ailes plus ou moins étalées; ex : Æhynchonella Grasiana, ete. Si done nous prenons un Brachiopode à la première ou à la dernière période vitale, son aspect sera bien modifié ; aussi avous-nous vu souvent des personnes très-étonnées à la vue de jeunes Térébratules, qu’elles regardaient comme un genre tout à fait spécial. C’est surtout pour prémunir contre 22 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, celle erreur, que nous avons consacré un si long article au développement d’une pièce qui, au premier abord, parait devoir à peine appeler l'attention. Classification des Brachiopodes. Les Brachiopodes peuvent facilement se diviser en deux grandes séries : les INARTIGULÉS, c’est-à-dire ceux dont les valves peuventglisser l’une sur l’autre, dans tous les sens, et par suite manquent de charnière, et les ARTIGULÉS dont la grande valve présente deux dents reçues dans deux fos- seltes correspondantes sur la petite valve et qui sont si bien liées l’une à l’autre, par ce mode d’engrenage, qu’on ne peut désunir les coquilles, sans briser en partie l’une des dents (1). (1) Par suite de cette circonstance, il est très-rare de trouver des Téré- bratules à valves désunies, Cette observation estfaite à chaque instant par les géologues; et bien mieux, il n’est pas rare de rencontrer des co- quilles brisées et réduites aux crochets des deux valves, lesquels sont restés articulés. BRACHIOPODES INARTICULÉS. Lingulidées (pl. II, fig. 11-15). 1° Coquilles de nature cornée, plus ou moins allongées, en forme de spatule, à peine inéquivalves ; de contexture cornée et enfonçant, dans les sédiments fins, un pédoncule très-long, passant entre les deux crochets, ce qui permet à l’ensemble des mouvements assez étendus. Ces caractères suffisent pour faire reconnaître la famille, dont le type (Lingula) a vécu sans interruption, depuis les plus anciennes périodes géologiques, jusqu’à l’époque ac- tuelle, où il est encore représenté sur les côtes des régions tropicales. Cette famille nous offrira un petit nombre d’es- pèces, répandues aux divers niveaux de la série jurassique. Discinidées (pl. Il, fig. 9, 10). 2 Coquilles très-minces, encore de nature cornée, mais de forme orbiculaire ; l'une des valves est patelliforme, l’autre, au contraire, est toujours très-aplatie et marquée de stries con- centriques. Une très-large ouverture ovalaire, bordée de deux bourrelets plus ou moins prononcés, donne passage à un pédon- cule très-court, qui la fixe solidement aux corps sous-marins. Leur type Discina, plus connu sous le nom d’Orbicule, par- tage avec les Lingules, les caractères de distributions géolo- gique et géographique signalés pour la famille précédente. 94 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Craniadées (pl. II, fig. 6-8). 3° Coquilles épaisses, de nature calcaire canaliculée, égale- ment de forme orbiculaire, à valve supérieure patelliforme ; dont l'autre valve, montrant souvent un talon à la partie posté- rieure, adhère directement aux corps sous-marins, par une por- tion plus ou moins étendue de la substance même de la coquille. A l’intérieur, des impressions très-fortes, leur donnent un aspect étrange, semblable à une figure grimaçante, d'où leur nom. | Le genre unique Crania, composant cette famille, a parcouru toutes les périodes géologiques; mais sa distribu- tion géographique, à l’époque actuelle, n’est plus la même que celle des deux familles précédentes ; on rencontre des Crânies à toutes les latitudes et jusque dans les régions glacées, où elles habitent les grandes profondeurs. BRACHIOPODES ARTICULES. A" SÉRIE, ABSENCE D'APPAREIL BRACHIAL (1). Nous avons à noter deux modifications importantes. Productidées. 4° Coquilles de nature calcaire et de texture simplement fibreuse, munies à l'extérieur de grandes épines tubuleuses, n° déterminant pas de perforations dans le test. Quelquefois ces épines forment simplement une double armature linéaire de chaque côté du crochet de la grande valve; celle-ci toujours bombée. La petite valve au contraire, plus ou moins concave. Quelques-unes montrant une aréa transversale sur les deux valves, d’autres sans aucune espèce d’aréa. À l’intérieur, deux impressions semi-lunaires, caractéristiques. Trois types, Productus, Chonetes, Strophalosia, constituent cette famille entièrement éteinte aujourd’hui et qui n’exis- tait plus,-à partir de l’époque triasique; nous n’avons donc à citer cette famille que pour mémoire. (1) Nous rappelons ici, ce que nous avons déjà énoncé page 14; c’est- à-dire une exception très-remarquable pour deux espèces qui possèdent un appareil brachial. Elles ont été, d’ailleurs, à cause de ce caractère, souvent écartées des deux familles avec lesquelles leurs analogies sont manifestes; mais on sait qu'en histoire naturelle, comme partout ailleurs, une légère exception n’infirme en rien la règle générale. 26 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Strophoménidées (pl. IL fig. 4, 5). 2 Coquilles de texture simplement fibreuse, habituellement très-semblables à celles de la famille précédente; mais ne pré- sentant jamais, à l'extérieur, d’épines tubuleuses. Toujours une aréa bien délimitée. Absence d'impressions semi-lunaires à l'intérieur des valves. Cette famille, qu'on devrait plutôt appeler Orthidées, nous montre comme types les plus remarquables, les genres Or- this et Leptæna. Entièrement éteinte de nos jours, elle existait encore, pendant l’époque jurassique, mais seule- ment au commencement de cette période, puisque les der- niers représentants ont été reconnus à la limite du lias moyen et du lias supérieur ; une autre observation fort cu- ricuse à noter, c’est que cette famille n’a pas encore été observée jusqu'ici dans les plus anciens dépôts jurassiques, et qu’il faut sauter du lias supérieur au terrain triasique, pour la retrouver; encore ces coquilles y sont-elles fort rares et peu connues. 9me SÉRIE. COQUILLES MUNIES D'UN APPAREIL BRACHIAL. Quatre modifications dans l’appareil brachial nous don- neront autant de familles très-naturelles. Rhynchonellidées (pl. Il, fig. 1-3). 4° Coquilles de contexture fibreuse, non perforée. Crochet de la grande valve toujours entier et aigu, souvent très-recourbé ; percé en dessous d’un trou deltoide, entièrement oblitéré, dans l’âge adulte, par un deltidium percé en son centre, d’un trou ovale, pour le passage d’un pédoncule d'attache. Appareil brachial formé de deux courtes lamelles divergentes, légère- TERRAIN JURASSIQUE. 91 ment infléchies à leur extrémité et soutenant, à leur naïssance seulement, deux bras libres dans tout le reste de leur étendue et réduits à la portion spirale. Cette famille nous montre des représentants depuis la période silurienne jusque dans nos mers actuelles, Des trois genres Æynchonella, Camarophoria et Pentamerus com- posant cette famille, le premier seulement est le plus connu et offre son maximum de développement, durant la pé- riode jurassique. Trois espèces se rencontrent dans nos mers, la Æhynch. psittacea habite, à de grandes profon- deurs, les régions septentrionales des deux mondes; les deux autres, au contraire, À. nigricans et Grayi ont été rencontrées dans les mers des régions australiennes. Térébratulidées (pl. I, fig. 1-4). 2° Coquilles de contexture fibreuse et perforée attachées aux corps sous-marins par un court pédoncule, sortant de l’extré- mité du crochet de la grande valve, qui est tronquée à son ex- trémité, par un foramen plus ou moins large, complété en des- sous par un deltidium formé de deux pièces. Appareil brachial formé de deux lamelles plus ou moins allongées, en forme d'anse, se réunissant ensuite, en avant, par une barre transver- sale et servant à soutenir deux bras, dont la portion coudée est Loujours relativement très-grande. Portion spirale des bras peu développée, toujours libre, quelquefois entièrement nulle. Cette famille, qu’on peut regarder comme le type du Bra- chiopode, a surtout dominé durant l’époque jurassique : elle existait dès la période silurienne ei a traversé toutes les séries géologiques jusqu’à l’époque actuelle, où elle nous montre encore un assez grand nombre de représentants dans les zones torrides et tempérées, et jusque dans les régions glacées de l’Europe et de l'Amérique, où ils 28 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, habitent à de grandes profondeurs. Ces coquilles paraissent d’ailleurs préférer les mers intérieures ou les golfes tranquilles. On a établi dans cette famille une grande quantité de genres; mais malheureusement, il y a des passages si in- sensibles de l’un à l’autre qu’on est embarrassé pour savoir où s'arrêter; nous croyons qu'il vaut mieux en ce moment considérer la plupart de ces genres comme de simples sec- tions. Notre objet n’est pas ici de passer toutes ces sec- tions en revue, mais de ne considérer que lesreprésentants decetie famille àl’époquejurassique; nous admettrons done seulementlesdeuxgenres Zerebratulaet Argiope(1),regardant comme sections, de grande valeur il est vrai, les Waldhei- mia, Eudesia, Terebratella, Terebratulina, Epithyris, Kin- gena, Megerlea. La description des nombreuses espèces de ce genre ainsi établi, nous occupera tout d’abord, dans la grande monographie que nous avons entreprise Ici. Thécidéidées (pl. I, fig. 5-7). 3° Coquilles de contexture fibreuse et perforée, attachées di- rectement aux corps sous-marins par une partie de leur grande valve, ce qui entraîne presque toujours de l'irréqularité dans leurs formes. Crochet entier. Absence de foramen. Une aréa triangulaire, à peine interrompue par un pseudo-deltidium peu apparent. Appareil brachial formé de lamelles repliées sur elles-mêmes d'une manière très-variable et faisant corps avec la petite valve, dont elles contournent généralement les bords. (1) Nous considérons encore, comme genres distincts les Magas, com- prenant alors les Bouchardia, Rynchora, Kraussia, ete..., et les Morri- sia qui n’ont pas de représentants curant la période jurassique. Quant à la Terebratella Cumingii (Dav.), c'est une espèce très-singulière qui nous parait se rapporter plutôt aux Magas qu'aux Térébratules, ses afli- nités étant très-grandes avec le Bouchardia. TERRAIN JURASSIQUE. 29 Appareil palléal suivant toutes les inflexions de l'appareil bra- chial. Bras spiraux nuls. Cette famille composée uniquement du genre Thecidea, commence avec le terrain jurassique, où elle nous offre son maximum de développement, durant la période liasi- que. Elle se continue ensuite dans le terrain crétacé et tertiaire, jusqu’à l’époque actuelle, où elle est représen- tée, dans les diverses régions méditerranéennes, par une espèce (Thecidea mediterranea) abondamment répandue sur les coraux. M. Davidson a réuni cette famille aux Zere- bratulidées,comme sous-famille; mais la différence extrême de ce type avec celui des T'érébratules, le crochet dépourvu de foramen, enfin la grande complication des appareils brachial et palléal, nous semblent des caractères bien suf- fisants pour en constituer une famille à part; celte ma- nière d'envisager la question n'empêche pas d’ailleurs de placer celte famille tout près des T'érébratulidées et n’in- firme en rien l'opinion du savant auteur anglais. Spiriféridées (pl. [, fig. 8-12). 4 Coquilles de contexture simplement fibreuse, ou fibreuse perforée. Appareil brachial essentiellement formé de deux la- melles symétriques, contournées en spires, à tours plus ou moins nombreux et disposées de diverses manières, suivant les genres. Ces lamelles ont soutenu pendant la vie la portion spirale des bras, dominante dans cette famille. La portion coudée des bras, au contraire, nulle ou rudimentatre. Cette famille si largement distribuée dans les mers paléo- zoïques, est à son maximum de développement, à l’époque dévonienne; elle diminue ensuite progressivement jusqu’à l’époque jurassique, durant laquelle on la voit s’éteindre tout à fait. Notons que les derniers représentants ont été - 30 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. rencontrés à la limite du lias supérieur et du lias moyen, précisément où nous avons déjà eu l’occasion de faire une remarque identique, pour la famille des Strophoménidées (1). Des trois genres jurassiques de cette famille, un seul, le Spiriferina, est assez abondamment répandu; les deux autres, Suessia et Spirigera, sont, au contraire, fort rares, ce dernier même n’a encore été rencontré, comme juras- sique, que dans les Alpes autrichiennes. Nous n’avons pas mentionné ici la famille des Calcéoli- dées, formée du genre unique Calcéola, dont l’organisation est tout à fait anormale et qui même n'appartient pas, sans doute, à l’ordre des Brachiopodes. Cette famille n’a d’ail- leurs aucun représentant dans les terrains qui nous oc- cupent. Nous terminerons cette revue par un tableau synoptique, où le lecteur pourra, d’un seul coup d'œil, se rendre compte des caractères principaux de chaque famille, l’ordre dans lequel les familles sont disposées dans ce tableau ne sera pas Celui que nous suivrons dans le courant de l’ou- vrage, nous n'avons voulu ici que caractériser les familles, sans préjuger leurs places dans la série zoologique. (1) Cette remarque s'applique, du reste, à une foule d’autres genres; aussi sommes-nous de plus en plus convaincu, qu’il y a une ligne de dé- marcation profonde entre les formes du lias moyen et du lias supérieur. Dans le premier, nous voyons un faciès presque paléozoïque; dans le second, au contraire, commence pour nous la véritable faune jurassique. Nous espérons pouvoir soutenir, par des arguments inattaquables et des faits les plus positifs, cette opinion qui doit paraître étrange, tant l'habitude est prise par les géologues, de séparer à peine le lias moyen du lias supérieur, TABLEAU : 31 TERRAIN JURASSIQUE. “anonodns sert of sed jnossedap au stetu ‘anbisseanf aporod ej op juotaonaumoo ne 210909 79181x9 “onbiozogped ous re] suvp sonpuudgu-soa ‘ous ouqu np sognbieur ou soj{ituey xnop ST ‘onbissvanf ou9s vj 97007 & quouuonaedde , un,p sopnbaret soj[ituey S9T — “wpo: *asna[[a tue] “ANMO9 aan)on1)S LSHL *991NaIl -PUB9 21n)9N1)S *asN211 JUoUM -oqduis “Jonas *2910] -104 39 osn941qy DOOND aanjon1)S LSAL ‘2910 194 asna4q1y no 280911 juatu -aqduns jona3S *asnaul -1} Juouoduns 24n}9n1)S . / °*** SAHATINONTT "eee SHAAINIISI , | tete" SAAAVINVUN , | *‘ISARGINTNONAOULS | ****°*SAAGIAQTIAHL , *SAAQTINLYUMAUAL eee SHAGIUTANIIAS **SHHQITIINONINANY 4, S2p 2[qU9S00 | & JUPJJOUI ***SNpu9)9 SJHDMAANOU -10d ‘3u0f-s91 9[n9U0p94 | *t+*jAn09-691) 9[N0U0P9q [nu 2498)}0,p 2[N2u0p9q | *e+qpnu juroraq foseddy | tete aAl0A 91104 ef op SP10 Sd] 19 puOJ 9[ 2948 anaed wo sanpuoyuoo ‘soonbrjduw09 soppoure] ° QUO} eiyoraq proseddy CRECEEECOE RE CE ECTEEES -N09{S91{1] S2[[UE] XN9P 2p JUHOJ [etyovaq poseddy *sajeaids uo saguanoquoo ‘saaqi[ Sa[[auef xXnap ap QUO jetqoeiq poivddy ‘tee: Sa9pn09 UOU ‘sai =1[ Soppouue] sojduns nee ap auto perqouaq proacddy / “AUOUIIDNP SIMO -oype uou soppinbon AMDUATIONP SIJUOA -g4pe uou sapimbon 2" aJUa4aupe Juou -2]9941P 9A[CA 9}104 D LOL) REALTEERELLER -gype uou Sajpimbon nnsseeseseee DAjUA opurif e[ op owQu aouvysqns | 4vd sajuaaguype soppinbon LIEU ED REA ER LIEN -oype nou sojinbon *SHNÜISSVUNL SAAOIOIHIVUI AA SATTINVA SA S'TATENAUTIIIA LNVULNON HNOILAONAS AVAIAVEL **+"*SauuioJI] -muds sa1vho onbsoid soa1eA “[OOPIq |) SATTINNDILUV ***aun0jt{[9) poaedde un p [Non -ed ounonod SalUnu UON SATHNÔdOND -ns ef ‘s0/03 -QUI-S91) SOA[EA 00 5199 SUIL ELA nee EU DEAR, | RUE 1 p -ad “axaato9 Ho uoN 2AÏ0A 9PpULIS) ‘ N SHTTAOTIMY SATHNÈOI re Ma *[R14981q sutou no sn] rouvdde un p S9AJUA XN9P S97 Salun y n SATALIVUVO SA Ie DIVISION. BRACIHIOPODES ARTICULÉS. 4e famille, TÉRÉBRATULIDÉES.* Coquilles de nature calcaire, de texture fibreuse et per- forée ; attachées aux corps sous-marins, par un court pé- doncule sortant de l’extrémité du crochet de la grande valve, qui est tronquée à son extrémité, par un foramen plus ou moins large, presque toujours complété en dessous par un deltidium formé de deux pièces. Appareil brachial formé de deux lamelles plus ou moins allongées, en forme d’anse, réu- nies en avant par une barre transversale, ou un septum médian, et servant à soutenir deux bras, dont la portion coudée est tou- Jours relativement très-grande, et la portion spirale, toujours libre, quelquefois entièrement nulle. . 4 Genre. Terebratula. (Lhwyd, 1696), | Syn. 1606, Concha anomya (Fabius Columna); — 1696, Terebratula (Lhwyd et la plupart des auteurs); — 1767, Anomya (pars Linné) ; — 1789, Poulette (Macquart); — 1797, Lampas (pars Humphrey) ; — 1811, Gryphus (Megerle); — 1820, Terebratulites (pars Schlot- heim) ; — 1830, Pygope (Linck) ; — 1833, Pugites (de Haan) ; — 1850, Antinomya (Catullo). La synonymie suivante s'applique à différentes grandes sections du genre. 1825, Trigonosemus (Kænig) ; — 1849, Terebratulina, terebra- tella, terebrirostra, fissurirostra (d'Orbigny) ; — 1849, Epithyris, TERRAIN JURASSIQUE. 39 Waldheimia, Eudesia, Megerlea (King) ; — Deltyridea (M'Coy) ; — 1852, Kingena (Davidson); — 1854? Zellania (Moore) ; — 1855, Semiaula (MCoy) ; — 1855, Meganteris (Sües). Coquilles articulées, attachées aux Corps sous-marins, par un pédoncule assez court sortant par l'extrémité de la grande valve. Test de nature calcaire, à structure fibreuse et perforée ; les per- forations visibles, à l'extérieur, à laide de la simple loupe. Valves généralement ovalaires ou orbiculaires, presque toujours lisses, ou marquées de plis peu prononcés à la région frontale ; plus rarement ornées de tubercules effacés, de stries en forme de treillis, ou de plis longitudinaux plus ou moins profonds ey de sillons correspondant à ces plis sur l'autre valve. Grande valve tronquée à son extrémité, pour le passage du pédoncule d’attache, par un foramen plus ou moins large, com- plété en dessous par un deltidium formé de deux pièces. Appareil brachial formé de deux lamelles, en forme danses plus où moins allongées et recourbées sur elles-mêmes ; quel- quefois réunies à un septum médian, par deux ou quatre la- melles accessoires. Ces deux lamelles principales offrent, à leur naissance, deux pointes convergentes, quelquefois unies en forme de pont. Appareil palléal nul, ou formé de spicules étoilées plus ou moins nombreuses. Bras offrant toujours une portion coudée considérable, s'ap- puyant, en tout ou parte, sur les branches de l'appareil brachial, et une portion spirale toujours peu développée, formant deux petites masses symétriques, situées près de la ligne médiane, au-dessus de la barre transversale. Examen anatomique. Les nombreuses impressions laissées à l’intérieur des valves, par les parties molles des Brachiopodes, on! de tout BRACHIOPODES, 3 34 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, temps frappé les paléontologistes, et ont souvent été mal interprétées ; aussi est-il indispensable d'étudier, pour cha- que genre possédant des représentants à l’époque actuelle, les organes principaux qui ont laissé leurs empreintes, et dont les moules internes des espèces perdues, nous offrent des reproductions si fidèles, si parfaites, qu’on peut, jus- qu’à un certain point, guidé par les analogies, retrouver les organes ; je dirai presque disséquer des êtres qui, de- puis tant de siècles, ont disparu de la surface du globe. Ces empreintes ont reçu des noms, d’après la nature des organes qui les ont laissées; nous les distinguerons en palléales, musculaires, vasculaires et viscérales. DU MANTEAU ET DES IMPRESSIONS PALLÉALES. Le manteau, comme nous l’avons déjà vu, tapisse exac- tement la cavité des térébralules, et, se réfléchissant autour de toutes les aspérités, donne l’image fidèle de l’ensemble des parties molles. Il n’y a d’exception que pour les em- preintes musculaires, les muscles, comme cela se conçoit, devant s’insérer directement sur les coquilles, où les leviers prennent leurs points d'appui. Aussi ces empreintes for- ment-elles de petites masses bien circonserites (pl. HE, fig. 4 et2,les empreintes marquées A, P et R). Grâce à celle particularité, on peut, sauf l'exception des muscles, désigner par palléales toutes les "empreintes visibles à l'intérieur, comme nous l’avons fait page 12, puisque, en réalité, la lame extérieure du manteau est en connexion avec la coquille elle-même, Toutefois, comme ce sont des organes spéciaux qui les commandent, nous réser- verons le nom de palléales aux traces laissées par le petit bourrelet Bm courant tout autour de la commissure des valves et où viennent se perdre les dernières ramifications TERRAIN JURASSIQUE. 3 des veines, artères, nerfs, etc. Ce bourrelet est formé de fibres longitudinales, de nature musculeuse, où s’im- plantent de véritables poils articulés, de nature cornée, le plus souvent irès-ténus et qu’on a quelquefois désignés sous le nom de cirrhes, mais qui n’ont aucune analogie avec les dernières divisions des bras, auxquelles on donne le même nom. Ces empreintes palléales sont généralement irès-peu marquées, et, dans la grande majorité des cas, les traces seules du petit bourrelet marginal peuvent s’ob- server sur des moules internes bien nets. DES MUSCLES ET DES EMPREINTES MUSCULAIRES. Trois séries de muscles s’observent dans le genre Terebra- tula; ce sont les museles adducteurs, rétracteurs et pédon- culaires. Leur position et action, sont très-clairement indi- quées par les fig. 1, 2 et3 de la pl. IV. La fig. 3 est an diagramme fort élégant que nous devons à M. Hancock, et où l’on peut saisir, du premier coup d'œil, l’ensemble du système musculaire de là Térébratule. Les muscles adducteurs A, A vont, comme on voit, d’une valve à l’autre; ils présentent d'ordinaire un seul faisceau à la grande valve, et deux, au contraire, à la petite valve; mais souvent cette division est à peine marquée : les deux empreintes de la petite valve deviennent confluentes, ou même se réduisent à une seule. L'action de ces muscles est très-facile à comprendre : en se contractant, ils attirent les valves, et, par conséquent, ferment la coquille. Les muscles rétracteurs RR et R'R' sont les antagonistes de ceux-ci; ils sont au nombre de deux paires : les muscles principaux R, R partent de l’apophyse calcanéenne a. c. où ils ont une surface d'insertion très-petite, et de là se por- tent obliquement vers la grande valve, où ils s’épanouissent 36 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. et enfin s’insèrent en avant et à côté des muscles adduc- teurs, par deux larges empreintes à peu près quadrilatères (voir fig. 1). Les muscles rétracteurs accessoires R', R', par- tent aussi de la mêmeapophyse calcanéenne, mêlant d’abord leurs fibres avec celles des rétracteurs principaux, et se portent ensuite vers la grande valve, où ils s’insèrent de la même mauière que les rétracteurs principaux; mais en ar- rière des muscles adducteurs, et séparés de ceux-ci par un assez grand espace. L'action de ces muscles est aussi très- facile à saisir : lors du relâchement des muscles adducteurs, les rétracteurs, en se contractant, attirent à eux l’apophyse calcanéenne, et par suite, font basculer la petite valve sur la grande et ouvrent la coquille; la puissance de ces mus- cles est d’ailleurs d'autant plus grande, que l’apophyse cal- canéenne est plus développée ; puisque cette apophyse re- présente ici le bras de puissance et que le point d’appui se trouve être à l'articulation des deux valves. La direction du muscle rétracteur principal étant d’ailleurs perpendiculaire au bras de levier, on comprend que cette aclion est dans les meilleures conditions, pour assurer le jeu des valves. Les muscles pédonculaires P, P, sont aussi au nombre de deux paires ; elles s’insèrent sur le pédoncule, à l’intérieur du crochet de la grande valve, à côté de cette partie renflée qu'on a nommée le bulbe du pédoncule, et de là vont obli- quement s’attacher, l’une à la grande, l’autre à la petite valve. La première s’insère à côté et un peu en arrière des muscles adducteurs, par une large surface à peu près qua- drilatère. La seconde paire va s’insérer à la naissance de l'appareil brachial, sur le plateau cardinal, par deux larges empreintes concaves en avant des attaches des muscles rétracleurs. TERRAIN JURASSIQUE. ol DES VAISSEAUX ET DES EMPREINTES VASCULAIRES, DES SINUS VEINEUX. La circulation des Brachiopodes est encore mal con- nue, et les auteurs sont loin d’être d'accord sur ce sujet. Quelle que soit d’ailleurs la vérité, nous n'avons à nous occuper ici que des vaisseaux palléaux, et pour ceux-ci il n’y a nulle incertitude. Si nous faisons dissoudre, dans un acide affaibli, la co- quille d’une Terebratula flavescens, par exemple, nous ob- tiendrons (pl. IL, fig. 4 et 2) intacte la surface externe du manteau. Que ce soit la grande ou la petite valve, nous ob- servons dans l’intérieur de la lame palléale, quatre grandes cavités disposées longitudinalement. Ces cavités débou- chent largement en haut dans la cavité viscérale; elles s’atténuent au contraire à leurs extrémités, et se prolongent jusqu’au bourrelet marginal, en une série de canaux de plus en plus petits, par voie dichotomique. Ces quatre grandes lacunes S. V. ou sinus, comme on voudra les appeler, renferment le sang veineux destiné au manteau; de jià le nom de sinus veineux palléaux. Dans l’intérieur de ces sinus, On aperçoit de gros corps glanduleux nageant libre- ment; ce sont les organes génitaux. Remarquons aussi, que sur la grande valve seulement, (fig. 2)les quatre sinus veineux renferment des organes géni- taux. Sur la petite valve au contraire, seuls les deux sinus latéraux S,V en renferment, et les sinus S. V. médians en sont dépourvus. Celte disposition caractéristique de cer- taines familles, est très-importante à noter. Ainsi, dans les Térébratulidées, le nombre habituel des lobes génitaux est de quatre à la grande valve et de deux à la petite. Dans d’autres familles, c’est le contraire. 38 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Les sinus veineux renfermant des organes génilaux dans leur intérieur offrent, comme on peut s’en assurer, en re- gardant notre figure 4 de la planche If, un calibre bien plus grand que ceux qui en sont dépourvus. Les sinus médians peuvent, dans ce cas, être regardés comme accessoires, el cela est d'autant plus facile à constater, que dans certaines sections, telles que Megerlea, ete., les sinus médians sont comparativement très-petits. Ajoutons enfin que, dans ces mêmes sections, on ne voit plus, à la grande comme à la petite valve, que deux masses génitales symétriques. Le sang veineux circule aussi dans les canaux des bras, et jusque dans les cirrhes; mais nous n'avons pas à nous en occuper ici; ces sinus particuliers n’offrant pas d’em- preintes visibles sur les fossiles. DES ARTÈRES PALLÉALES. Toutes les parties du manteau et des bras sont parcou- rues par un réseau artériel très-riche. Tous ces vaisseaux, d’une très-grande ténuité, ne laissent pas de traces à l'inté- rieur des valves; il n’en est pas de même d’une autre série d’artères d’un calibre plus fort, lesquelles accompagnent les sinus veineux dont elles suivent toutes les divisions. La ligne noire A R indique parfaitement le trajet de ces arlë- res satellites des sinus. DES EMPREINTES VISCÉRALES. — DES NERFS PALLÉAUX. Enfin toutes les autres empreintes de la surface du manteau porteront le nom de véscérales. Ces dernières sont presque toujours à peine indiquées, et il faut des moules in- ternes d’une rare perfection pour les faire paraître. Les nerfs palléaux nous présentent à la petite valve, deux troncs prin- cipaux, sortant du côté interne des muscles adducteurs. Ils TERRAIN JURASSIQUE. 39 émettent ensuite des branches, qui accompagnent les sinus veineux et toutes leurs divisions, par voie dichotomique. La grande valve nous offre une série analogue; mais en outre, deux petits troncs sortent entre les muscles adduc- teurs et pédonculaires, et vont se distribuer en arrière, sur toute la partie du manteau, voisine du crochet. Nous note- rons N ces empreintes des nerfs du manteau. DES EMPREINTES HÉPATIQUES ET GÉNITALES. On aperçoit souvent l’empreinte des masses glanduleuses nageant librement au milieu des sinus veineux. Ces masses, comme nous venons de l’indiquer, sont les organes géni- taux, désignés le plus souvent sous le nom d’ovaires, bien qu'ils représentent à la fois des organes mâles et femelles. Nous donnerons à ces empreintes, qui sont presque toujours bien nettes, le nom d’ovariennes ou génitales. Ces em- preintes sont, dans le genre qui nous occupe, tantôt au nombre de quatre à la grande valve, et de deux à la petite; lantôt au nombre de deux à chaque valve; elles sont d’ail- leurs moins bien limitées que dans beaucoup d’autres genres de Brachiopodes. Nous pouvons pour le genre Zéré- bratule employer la notation : 4 2 OV ou 3 empreintes génitales. En jetant les yeux sur la figure 1 de la planche III, nous observons de chaque côté de la trace laissée par le septum médian S', et entre celui-ci et les muscles adducteurs, deux petites masses glanduleuses F. C’est le foie ou masse hépatique, dont l’empreinte est souvent visible sur les moules internes surtout de la section Waldheimra. Il nous reste à mentionner deux parties marquées Q et Z dans notre fig. 2. La première est l’extrémité ecœcale du 40 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. tube digestif, dont la position est indiquée (pl, 4, fig. 3) de B en Q. L'empreinte de cette extrémité cœcale s’observe quel- quefois très-nettement, entre les impressions des muscles adducteurs et celles des rétracteurs accessoires. Quant à l'empreinte quadrilatère Z, située en arrière des muscles rétracteurs accessoires, elle est due au pédoncule et déter- mine presque toujours, chez les Térébratules, une forte saillie qui devient caractéristique de la famille. Pour aider le lecteur à se retrouver au milieu de toutes ces empreintes, nous avons adopté une notation particu- lière qui sera, nous l’avons annoncé, la même pour chaque organe, dans tout le courant de l'ouvrage. A. Muscles adducteurs. R: » rétracteurs principaux. he » » accessoires. P: » pédonculaires. S V. Siaus veineux dépourvus d'organes génitaux. Sp Ve 2, D) » renfermant les organes génitaux. Nr Nerts. N O V. Empreintes génitales. Ex Foie. Q. Empreinte cœcale du tube digestif, Z. Attache du pédoncule. Pour compléter ce tableau, nous allons rappeler ici la notation, que nous avons adoptée déjà, pour désigner la charnière, les bras et les diverses parties de l'appareil brachial. a. ce. Apophyse cardinale ou calcanéenne. f. ec. Fossettes cardinales. d.c. Dents cardinales. PI. G. Plateau cardinal. TERRAIN JURASSIQUE. M B.c. Portion coudée des bras. B. 5. » spirale des bras. a. b. Portion currente de l’appareil brachial, CAE » récurrente - id, Différences d'âge et accidents. a Les différences d’âge entraînent de tels changements dans les Brachiopodes, qu’il est arrivé à beaucoup de géolc- gues de regarder les jeunes, comme appartenant non-seu- lement à des espèces différentes, mais encore à des genres spéciaux. Cette méprise a surtout eu lieu pour les Térébra- tules, chez lesquelles le développement du deltidium, ainsi que nous l'avons déjà dit p. 20, entraine des modifica- tions très-profondes. En effet, dans le jeune âge, la grande valve seule est bom- bée; la petite valve au contraire est entièrement plane. En grandissant, la petite valve commence à se bomber; mais l’ensemble est encore très-déprimé, le contour géné- ralement cordiforme, tel est l'échantillon figuré pl. V, fig. 5,6. Par les progrès de l’âge, les valves se renflent de plus en plus, quelquefois jusqu’à devenir gibbeuses comme dans la 7. sphwæroidalis, où bien certaines parties s’allongent,se festonnent, se marquent de plis plusou moins profonds. C’est à ce moment que les caractères spécifiques sont bien accusés, tandis que dans le jeune âge, toutes les Térébratules se ressemblent, et il est très-difficile, sinon impossible, de reconnaître des différences entre des es- pèces, qui, plus tard, deviendront disparates entre elles. Ceci s'applique à la forme générale; mais il existe des différences bien plus grandes encore dans le crochet de la grande valve. Prenons par exemple un jeune T. numismalis, la figure 1 de la planche V nous montre, de grandeur naturelle, un tout e 42 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. jeune individu de cette espèce, dont nous devons d'excellents exemplaires à l’obligeance MM. Bréon et Collenot de Se- mur. Comme on le voit dans la figure 2 qui est grossie, le crochet de la grande valve est entier, pointu et recourbé; au-dessous, une ouverture triangulaire percée aux dépens d’une large aréa fait ressembler notre coquille à un Orthis. Aucun de ces caractères ne se rapporte au crochet d’une Térébratule, parvenue à l’âge adulte (même pl., fig. 7-9). L'aspect primitif se modifie donc du tout au tout; en effet, ce crochet si aigu aux premiers moments, se tron- que peu à peu ; en même temps que l’aréa reste stationnaire, les valves se développent de plus en plus; enfin sur les cô- tés du trou deltoïde, nous voyons apparaitre deux petites pièces accessoires {le deltidium en rudiment). A ce moment, le trou, de triangulaire qu'il était, devient quadrilatère (fig. 4). Peu à peu le crochet se tronque davantage, en même temps que les deux petites pièces deltidiales s’accroissent, formant d’abord deux pointes qui marchent à la rencontre l’une de l’autre, et finissent par se souder sur la ligne mé- diane. A cemoment, lacoquille est arrivée à l’état adulte, le trou est entièrement rond, le deltidium est bien visible encore ; la Térébratule est telle que nous la rencontrons d'ordinaire. Arrive ensuite la vieillesse, et ses caractères se lisentavec autant de facilité, que ceux des autres périodes vitales. Le crochet, tout en se recourbant, se tronque de plus en plus, en s’épaississant outre mesure; les traces du deltidium s’effacent et disparaissent même entièrement, cachées qu’elles sont par les développements d’un crochet massif (fig. 7,8). Il y a loin de cette forme à celle de la figure 1. Les autres parties de la coquille participent aussi à cette transformation ; les caractères spécifiques s’accusent de TERRAIN JURASSIQUE. 43 plus en plus, et, règle générale, on peut juger du degré d'âge d’une Térébratule, d’après l'expression plus ou moins forte de ses caractères. Lorsque enfin la coquille atteint un âge très-avancé, la décrépitude s'annonce aussi. Les lignes d’accroissement ne sont plus égales, lacoquille ne s'agran- dit plus qu'avec difficulté et comme par soubresauts,.elle s’épaissit de plus en plus par son bord frontal, tel est l’é- chantillon de 7. maxillata (pl. V, fig. 45). ACCIDENTS, On rencontre souvent uu certain nombre d'échantillons de Térébratules, qui présentent des formes tout à fait sin- gulières, et s’écartent considérablement du type de les- pèce. Ces formes hétéroclites sont évidemment dues à des accidents; mais il faut encore distinguer parmi ceux-ci. Quelquefois, ces accidents n’atteignent qu’un petit nombre de coquilles ; mais dans certaines circonstances, ils parais- sent acquérir une sorte de généralité. Ainsi tous les spéci- mens d’une même espèce montreront, dans telle localité, une forme particulière qui ne sera pas celle du type habituel. Les plis par exemple seront constamment, beaucoup plus oubeaucoup moins marqués; mais c’est surtout la taille qui varie d’une localité à une autre. Prenons par exemple la Terebratula perovalis. À l’âge adulte, le type mesure habituellement de 0,04 à 0%,05 de longueur; mais dans certaines carrières, tous les échantillons atteignent une taille beaucoup plus grande, quelquefois le double, ou bien, au contraire, ils sont comme appauvris, petits, mal con- formés, à siries d’accroissement irrégulières. Évidemment, dans ces circonstances, il y a eu exubérance ou insuffisance de nourriture. Cette observation se fait à chaque instant ; en un mot, l'influence de la localité est très-grande sur 44 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. La forme de l'espèce, et nous engageons les géologues à tenir compte de cette donnée. Quelquefois certains accidents, tout en modifiant la forme de la coquille, ont conservé à l’ensemble une symétrie telle, qu’on est d’abord disposé à les regarder comme des carac- tères spécifiques. Ces accidents ont donné lieu à beaucoup de méprises, et fait introduire dans la science beaucoup d'espèces norminales. Pour prémunir contre ces erreurs, il nous a semblé, qu'il était bon de signaler quelques-unes de ces déformations. Il existe deux espèces fort singulières, Terebratula diphia et diphioides, qui présentent constam- ment, à l’âge adulte, les deux valves percées de part en part d’un grand trou arrondi. D'abord, ces deux espèces offrent un large sinus frontal à la petite valve, puis, par les progrès de l’âge, les parties latérales s’allongent, le milieu restant stationnaire, et la coquille montre alors deux grands lobes latéraux. En grandissant encore, ces deux lobes s’élargissent de plus en plus, et finissent par se rencontrer sur la ligne médiane, et se souder de nouveau. Dans ces deux espèces, c’est la règle générale, par conséquent ce sont des carac- tères spécifiques.U ne forme analogue peut aussi se pro- duire par accident; tel est le cas (pl. V, fig. 14), qui montre sur chaque valve, une brusque dépression circulaire très- symétrique, simulant à s’y méprendrele caractère que nous venons de citer chez la T. diphia. Notre figure 14 représente un échantillon de 7. numismalis, appartenant à l’École des mines, échantillon dont la symétrie est telle, qu’on serait loin de soupconner un état de déformation; il est de toute évidence cependant que cette coquille est développée, entre deux pointes de rocher qui l’ont forcée de se modifier, d’une manière aussi bizarre. Cet accident, quoique rare, s’estrencontré plusieurs fois, quotq p TERRAIN JURASSIQUE. 45 et à fait établir une espèce nominale, la Terebratula bivul- nerata, Une autre déformation, la compression accidentelle du crochet, a donné lieu à la 7. strangulala. Cet accident atleint souvent un grand nombre d'espèces; nous en avons représenté (fig. 10) un cas fort remarquable de la collection deM. Humbert. Nous avons rencontré quelquefois des échantillons de 7°. quadrifida offrant d’un côté un lobe de moins, Ce qui faisait ressembler ce côlé à une autre espèce voisine, la 7. cornuta (voir la fig. 41 de la pl. V). Quant aux figures 12 et 13, elles représentent une 7. punctata, dont la difformité symétrique aurait pu donner lieu à l’établisse- ment d’une espèce particulière. Nous nous contentons ici de signaler ces quelques exemples afin de prévenir les observateurs, et nous les engageons à formuler les carac- tères d’une espèce, d’après l’inspection d’un grand nombre d'échantillons. En agissant ainsi, on saura toujours se pré- munir contre ces déformations accidentelles, qui ne sont le plus souvent que des cas pathologiques et se répètent sur presque toutes les espèces dont on a pu étudier de nom- breuses séries. Nous terminerons ce chapitre en signalant un dernier ac- cident, dont on a quelquefois tiré des conséquences erro- nées. Il arrive qu’en enlevant sans précaution des coquilles au milieu d’une roche dure, une partie du test reste adhé- rente à la gangue, et qu’alors la coquille paraît toute bril- lante et marquée de petites stries longitudinales très-fines et très-nombreuses, Ce serait une grande erreur de regarder celte ornementalion comme un caractère d’espèce, cela est dû à une fracture et à la disposition en séries des éléments fibreux composant le test des Térébratules. Nous avons re- présenté (fig. 16) un échantillon dans lequel, la portion £est restée entière, tandis qu’en t’ nous voyous le test exfolié et 46 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. offrant l’apparence d’une série de lignes très-régulièrement disposées. Nous ne pouvons trop mettre en garde les obser- vateurs contre cet accident des plus fréquents, qui change, d’une manière si complète, l’aspect de la coquille et n’est, comme tous les autres, qu’un caractère illusoire des plus trompeurs. Sections du genre Terebratula. On a, dans ces derniers temps, formé un grand nombre de coupes, aux dépens du grand genre Terebratula tel que nous l’admettons ici ;ces nouveaux genres ou sous-genres, comme on voudra les appeler, ne sont pas malheureusement bien circonserits, et si l’on excepte les Terebratella et Terebratu- lina, qui revêtent habituellement (1) à l’extérieur une forme assez tranchée, on ne sait plusoù s'arrêter, quand on observe, par exemple, les £udesia, Megerlea, Waldheimia, etc. On à cru trouver des données plus positives dans l’appa- reil brachial. Ce caractère, quoique intérieur, et par cela même difficile à appliquer dans la pratique, joue en effet un rôle de premier ordre, puisqu'il est intimement lié aux bras, dont il suit toutes les modifications, et que ces bras sont l'organe le plus important chez les Brachiopodes, celui qui domine tous les autres et impose sa dénomination à la classe entière ; mais, là encore, il y a gradation insensible. En uu mot, en combinant scrupuleusement les caractères internes etexternes, on arrive à trouver que tout se confond (1) Habituellement est le mot; car pour certaines formes, telles que, les Terebratella Chilensis, Bouchardi, etc., il est impossible de trouver un caractère extérieur qui les différencie des Térébratules proprement dites ou des Waldheiïmia. La même observation s'applique à la Terebra- tella sanguinea; est-ce une Mégerle ou une Térébratelle? L’apparence extérieure, l'absence d'appareil palléal est un caractère propre aux Mé- gerles ; mais l'appareil brachial, qui doit être regardé comme d’impor- tance première, e-t en tout celui d’une Térébratelle. TERRAIN JURASSIQUE. 47 si bien, qu'il n’y a plus de raison de donner telle dénomina- tion, plutôt que telle autre. Si on essayait de faire entrer l’appareil palléal en ligne de compte, l'incertitude serait bien plus grande encore, et l’on arriverait, par exemple, à isoler les Waldheimia et Térébratules proprement dites d’une part, de l’autre les Epithyris (c’est-à-dire T. carnea), Terebratulina, certaines Mégerles. Quant aux Térébratelles et à d’autres Mégerles, il faudrait les faire rentrer dans la première coupe. Enfin, le genre Magas, qui nous paraît bien caractérisé, serait aussi scindé en deux parties. $ Comme on le voit, tout concourt à éloigner l’idée d’une nette séparation dans les diverses formes du genre Zerebra- tula; nous admettrons donc : de simples sections suscep- tibles même d’être multipliées par la suite, sans danger pour l’unité du grand genre Térébratule, unité si précieuse dans l’étude synthétique, surtout au point de vue stratigra- phique, dans cette immense variété de formes auxquelles là naturesemble n’avoirimposé qu’une importance secondaire. Nous allons passer en revue les caractères distinguant les huit sections reconnues dans le terrain jurassique, c’est-à- dire les Zerebratula proprement dite, les £prthyris, Wal- dheinia, Eudesia, Terebratella, Megerlea, Terebratulina et KAingena. 1" SECTION, Terebratula proprement dite (1). PENE fg.7-9%: Syn. Partie du genre Térébratule des auteurs. — Partie des Térébra- tules à court appareil. — Pygope, — Pugites, — Antinomya, etc. (1) Nous indiquons en synonymie les noms que divers auteurs ont spé- cialement appliqués à nos sections, renvoyant, pour plus de détails, aux ouvrages spéciaux et à la synonymie générale du genre Terebrutulu. A8 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Coquilles habituellement lisses, quelquefois réticulées, très-rarement frangées ou plissées. Grande valve à crochet non caréné sur les côtés, tronquée à son extrémité par un foramen toujours large autour duquel la coquille s’épaissit par les progrès de l’âge. Appareil brachial ne dépassant guère le tiers de la longueur des valves, formé de deux la- melles currentes reliées à la barre transversale, qui est assez large, par deux très-courtes lamelles récurrentes don- nant à celte parle une disposition fortement arquée. Sep- tum médian à peine indiqué ; plateau cardinal et apophyse calcanéenne peu développés ; appareil palléal inconnu (1). Les Térébratules proprement dites affectent généralement une forme globuleuse, tendant à former deux saillies plus ou moins prononcées sur la petite valve, avec deux sillons correspondants sur la grande. Cetle ornementation est caractéristique de toutes ces coquilles, qu’on a désignées sous le nom de biplicatæ; lorsque les deux saillies et sillons correspondants se continuent jusqu’au crochet, elles sont en outre ornées de lignes entre-croisées formant un treillis fort élégant, ce sont les decussatæ ; enfin une dernière dispo- sition où la grande valve se creuse d’un très-large sinus obsolète, et où elle est forcée de se relever fortement, a donné lieu à la dénomination de nucleatæ. Cette disposi- lion, assez rare dans cette section, se relrouve d’ailleurs dans d’autres, telles que les £pithyris et Waldheiïmia. Comme types jurassiques, nous pouvons citer les Terebra- tula intermedia, Phillipsii, pour les biplicatæ ; les T. coar- ctata, Trigeri, pour les decussatæ ; enfin les 7. aucleata et diphya pour les nucleateæ. (1) Nous n'avons pu savoir, s’il y avait ou non des spicules calcaires dans l'intérieur du manteau de ces espèces, puisqu'il n'y a pas de repré- sentants vivants ; nous supposons que ces spicules devaient être absents, par conséquent, qu’il n’y avait nulle trace d'appareil palléal. TERRAIN JURASSIQUE. 49 Ogs. — Les coquilles de cette section débutent dans le lias où elles sont rares encore ; très-abondantes durant la période jurassique proprement dite et le terrain crétacé, elles offrent encore quelques représentants durant la pé- riode tertiaire, et n’existent plus à l’époque actuelle. EXPL. DES FIGURES. — PI. 6, fig. 7, TEREBRATULA COARC: TATA (Park.), grande oolithe ; fig. 8, appareil brachial de la même ; fig. 9, TEREBRATULA SPHŒROIDALIS (Sow.), oolithe inférieure, appareil] brachial. 2°° SECTION. Epithyris (M'Coy). Planche 6, fig. 10, 12. SYNONYMIE, Partie du genre Térébratule des auteurs.— Partie des Térébra- tules à court appareil. — Epithyris. — Seminula, etc. Coquilles toujours lisses, ovales, allongées ou globu- leuses. Grande valve, à crochet non caréné sur les côtés, tronquée à son extrémité, par un foramen médiocre ou très-pelit. Appareil ne dépassant jamais le tiers de la longueur de la petite valve, formé de deux lamelles cur- rentes, reliées directement à une barre transversale lé- gérement arquée. Septum médian nul ou très-court et en même temps massif. Plateau cardinal peu développé; apophyse calcanéenne souvent très-développée et même creusée pour l'insertion du muscle cardinal ou rétracteur. A l’intérieur de la petite valve, quatre sillons longitudinaux plus ou moins prononcés, où s’attachent les sinus veineux palléaux. Appareil palléal formé de spicules étoilés, très- gréles et espacés (pl. 6, fig. 12). Os. Les représentants, toujours peu nombreux, de cette section se rencontrent depuis les périodes les plus an- ciennes (silurienne) jusqu’à l'époque actuelle (Terebratula vitrea). Les espèces jurassiques sont peu répandues, les BRAC1110PODES, 4 90 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. crétacées sont, au contraire, assez nombreuses, surtout dans la craie blanche et la craie supérieure, où l’une d’elles, la T. carnea, est remarquable par la grande ténuité de son foramen. Toutes sont entièrement lisses, quelques-unes peuvent être rapportées à la série des nucleatæ. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 6, fig. 10, TEREB. (Zpithyris) viTREA (Linn. sp.), espèce récente; fig. 11, appareil brachial de la même; fig. 12, portion très-grossie de l’appareil palléal de la même. 3° SECTION. Waldheimia (King). PI. 6, fig. 4, 3. SYNONYMIE, Partie du genre Térébratule des auteurs. — Partie des téré- bratules à long appareil apophysaire. — Waldheimia, etc. Coquilles habituellement lisses, souvent très-allongées, rarement frangées. Grande valve à crochet plus ou moins marqué d’une carène tranchante sur chaque côté, tronqué à son extrémité par un foramen quelquefois très-petit, gé- néralement oblong. Appareil apophysaire très-long, attei- gnant parfois presque le bord antérieur de la grande valve, formé de deux lamelles currentes très-allongées, reliées brusquement à la barre transversale qui est toujours peu dé- veloppée par deux longues branches récurrentes, arquées, formant, avec les branches currentes, un angle très-fermé. Septum médian très-prononcé et égalant souvent en lon- gueur les deux tiers de la coquille. Plateau cardinal assez développé. Apophyse calcanéenne très-peu marquée. Im- pressions palléales très-prononcées. Appareil palléal en- tièrement nul. Impressions de chaque paire de muscles adducteurs confluentes sur la petite valve. Ugs. — La plupart de ces coquiiles sont remarquables par un crochet fortement caréné sur les côtés, d’où la di- TERRAIN JURASSIQUE, 51 vision des carinatæ. Le crochet est presque toujours étroit et très-recourbé; enfin il est facile de les reconnaître exté- rieurement en ce que le septum médian, qui ne manque ja- mais à la petite valve, est presque toujours visible par trans- parence, offrant une ligne noire ou blanchâtre, suivant la nature de la gangue contenue à l'intérieur. Un autre carac- tère empirique, c’est que ces coquilles sont généralement plus brillantes, plus épaisses, plus fortement charpentées. si on peut parler ainsi, que toutes les autres Térébratules Les Waldheimia peuvent être considérées comme spéciale- ment jurassiques et surtout liasiques; on en rencontre tou- tefois quelques rares représentants dans les terrains anté- rieurs et plus récents jusqu’à l’époque actuelle. ExpL. DES FIGURES. — PI. 6, fig. 1, TEREB. (Wa/dheimia) CARINATA (Lam), oolithe inférieure; fig. 2, TER. (Waldhei- mia) pALA (de Buch), callovien, intérieur de la grande valve; fig. 3, la même, intérieur de la petite valve montrant l’ap- pareil brachial. A cestrois premières sections se sont généralement adres- sés les noms de Z'érébratules lisses des anciens auteurs; les sections suivantes partageaient, au contraire, pour eux le nom de T'érébratules plissées, avec les Rynchonelles qui ap- partiennent à une famille toute différente. Ame SECTION. Eudesia (King). PI. 6, fig. 4, 6. SYNONYMIE. Partie du genre Térébratule des auteurs. — Partie des Térébra- tules à long appareil apophysaire. — Partie des Térébratules plis- sées de quelques auteurs. — Waldheimia pars; — Terebrirostra pars ; Eudesia. Coquilles plissées plus ou moins allongées. Grande valve à crochet non caréné sur les côtés et fortement tronqué à son extrémité par un foramen large autour duquel la co- 52 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, quille s’épaissit par les progrès de l’âge. Appareil brachiat, septum médian et plateau cardinal en tout semblables à ceux des Waldheimia. Apophyse calcanéenne bien développée, surtout en largeur. Impressions palléales peu prononcées; appareil palléal entièrement nul. Impressions de chaque paire de muscles adducteurs bien espacées sur la petite valve. OBs. — Avec la forme extérieure (1) des Térébratules pro- prement dites, les coquilles de cette section nous offrent l'organisation intérieure des Waldheimia et une disposition toute spéciale des attaches musculaires. Deux espèces ac- tuellement vivantes, la 7°. Grayi, et surtout la 7. flavescens qui est la plus connue des Térébratules vivantes, ont permis d'étudier l'animal en détail. Les espèces se rapportant à cette section sont d’ailleurs peu nombreuses; on en rencontre çà et là quelques repré- sentants dans les séries crétacées et jurassiques. La plus connue des espèces fossilles est la 7. cardium éminemment caractéristique de la partie supérieurede la grande oolithe. ExPL. DES FIGURES. — Pi. 6, fig. 4, TEREB. (Æudesia) cARDIUM (Lam), grande oolithe; fig. 5, TEREB. FLAVESCENS (Lam), intérieur de la grande valve; fig. 6, la même, inté- rieur de la petite valve montrant l’appareil brachial. 5me SECTION. Terebratella (d'Orb.). PI. 7, fig. 1, 3. SYNONYMIE. Partie du genre Térébratule. — Partie des Térébratules à long appareil apophysaire. — Partie des Térébratules plissées de quel- ques auteurs. — Trigonosemus ; — Fissurirostra ; — Terebrirostra pars ; — Terebratella. Coquilles presque toujours plissées, rarement lisses. (1) Nous voulons parler simplement du crochet et du foramen ; car, pour l’ornementation, ces coquilles se rapprochent bien davantage des Téré- bratelles. TERRAIN JURASSIQUE. LE | Grande valve à crochet tronqué à son extrémité par un foramen assez large, au-dessous duquel se remarque le plus souvent une large aréa complétée par un deltidium très-développé. Appareil brachial semblable à celui des Waldheimia, mais dontles branches currentes sont reliées au septum médian par deux lamelles transversales, ce qui donne à cette partie la forme d’une croix. Plateau car- dinal et apophyse calcanéenne semblables à ceux des sections précédentes. Appareil palléal entièrement nul. Le crochet et l’aréa s'allongent quelquefois outre mesure, et l’on a créé pour ces formes les noms de frigonesemus et terebrirostra ; mais l’organisation intérieure des premières est tellement semblable aux autres, qu’on ne peut les sé- parer, même comme section; quant aux Zerebrirostra, quelques-unes offrent un appareil brachial semblable à celui des Z'erebratella, d’autres à celui des Zudesia. Ogs. — Les Zérébratelles débutent dans le lias et sont toujours rares dans les étages jurassiques; elles augmen- tent beaucoup en nombre dans le terrain crélacé et pré- sentent enfin leur maximum numérique d’espèces à l’épo- que actuelle. ExPL. DES FIGURES. — PI. 7, fig. À, 2, TER. (Zerebratella) LIASIANA (Desl.), lias moyen; fig. 3, TER., MENARDI (Lam*), craie glauconieuse, intérieur de la petite valve et appareil brachial. Ge SECTION. — Megerlea (King). — PI. 7, fig. 4-7. SYNONYMIE. Partie du genre Térébratule. — Partie des Térébratules à long appareil apophysaire. — Partie des Térébratelles de quelques auteurs ; — Argiope, Orthis de quelques auteurs, Megerlea, etc. Coquilles presque toujours plissées, rarement lisses. 54 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Grande valve à crochet tronqué à son extrémité par un large foramen entamant souvent la petite valve. Deltidium rarement entier, presque toujours plus ou moins rudi- mentaire, et ne complétant pas le foramen. Aréa peu marquée. Appareil brachial très-väriable, semblable de forme à celui des Térébratelles et des Waldheimia, mais toujours plus massif et très-souvent relié au septum mé- dian par une ou plusieurs lamelles secondaires. Apophyse calcanéenne à peine indiquée. Plateau cardinal toujours très-grand et s’étalant vers le haut en une large apophyse quadrilatère. Appareil palléal, très-variable, quelquefois nul, augmentant de consistance suivant les espèces et formé de plaques calcaires disposées sur plusieurs plans et légèrement découpées sur leurs bords. O8s. — Cette section est peu tranchée et renferme des coquilles de formes bien diverses. C’est une sorte de caput mortuum où l’on à fait entrer une série de Térébratules difficiles à classer. Le caractère qui paraît le plus fixe est celui du foramen toujours large, et du deltidium qui ne se ferme jamais qu’incomplétement, même dans l’âge adulte. On rencontre de ces formes douteuses à divers niveaux ju- rassiques, mais surtout dans le lias moyen, l’oxfordien su- périeur et le coral-rag. Plusieurs espèces vivent encore dans nos mers, principalement dans la Méditerranée et l’océan Indien. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 7, fig. 6, TEREB. (Megerlea) TRUNCATA (Gmel.), espèce récente, intérieur de la petite valve et appareil brachial; fig. 7-8, la même, portions grossies de l’appareil palléal; fig. 4, TEREB. (Wegerlea) FLEURIAUSA (d’Orb.), coral-rag ; fig. 5, TEREB. (Megerlea) pec- TUNGULUS (Schloth.), coral-rag. - TERRAIN JURASSIQUE, 59 7° SECTION. — Kingena (Dav.). — PI. 7, fig. 9, 10. SYNONYMIE. Partie du genre Térébratule. — Megerlea (pars), Kingena. Coquilles couvertes de tubercules plus ou moins pronon- cés, quelquefois presque entièrement effacés, ou complé- tement lisses. Grande valve tronquée à son extrémité par un foramen assez large, complété en dessous, dans l’âge adulte, par un deltidium qui n’acquiert que fort tard son entier développement. Appareil brachial variable, quelque- fois plus compliqué même que celui des Mégerles, d’autres fois, au contraire, aussi simple que celui des Epithyris. Apophyse calcanéenne et plateau cardinal en tout sembla- blesà ceux des Mégerles. Appareil palléal inconnu. OBs. — Si l’onétudie simplement l’extérieur des coquilles composant ce groupe, elles se ressemblent à tel point qu’on peut à peine les différencier. Elles sont en général de petite taille et garnies de tubercules arrondis leur donnant l’as- pect d’une lime ou plutôt d’une râpe; mais quelquefois elles acquièrent des dimensions assez considérables, et, dans ce cas, leurs tubercules s’effacent de plus en plus; il est difficile alors de ne pas les confondre avec les vraies Térébratules. Si l’on considère l'appareil brachial, on voit, au contraire, des différences spécifiques très- grandes; prenons en effet deux espèces fort semblables d'apparence extérieure, c’est-à-dire la Ang. lima et la King. Deslongchampsii : dans la première, nous voyons un appareil brachial plus compliqué encore que celui des Mégerles; dans la seconde, les lamelles calcaires sont à peine différentes de ce qu’on voit dans les Epithyris ou les Térébratules proprement dites. Cette absence de solidarité 56 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. entre les caractères internes et externes dûment observés dans la section qui nous occupe ne se présente pas habituel- lement dans la nature; on voit presque toujours en effet des dissemblances extérieures pour ainsi dire commandées par des différences notables dans les organes internes. Les Kingena paraissent avoir leurs premiers représen- tants dans le terrain jurassique; elles sont plus répan- dues dans les diverses assises crétacées où elles semblent parvenir à leur plus grand développement numérique; on n’en a pas mentionné à partir de la période éocène du terrain tertiaire. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 7, fig. 9. Ter. (A'ingena) DEs- LONGCHAMPSII (Dav.), lias; fig. 10, la même, montrant l’inté- rieur de la petite valve et l’appareil brachial très-simple dans cette espèce. 8m SECTION. — "erebratulina (d'Orb.). — PI]. 7, fig. 11, 14. SYNONYMIE. Partie du genre Térébratule. — Partie des Térébratules à court appareil apophysaire. — Partie des Térébratules plissées de quel- ques auteurs. — Terebratulina. Coquilles à crochet habituellement comprimé sur les côlés, ornées de plis longitudinaux, nombreux, légère- ment tuberculeux dans le jeune âge; tronquées à leur extrémité par un foramen assez large, rarement complété en dessous et, dans l’âge adulte seulement, par un deltidium plus ou moins développé. Petite valve offrant presque tou- jours, de chaque côté du crochet, une oreillette d’autant plus développée que la coquille est moins âgée. Appareil brachial petit, en anneau complet, les deux pointes se soudant sur la ligne médiane. Apophyse calcanéenne et TERRAIN JURASSIQUE. 57 plateau cardinal semblables à ceux des deux sections pré- cédentes. Appareil palléal composé de spicules fort élé- gants découpés très-gracieusement sur les bords. Ogs. — Cette section bien tranchée renferme des coquil- les de formes très-élégantes, mais aussi très-semblables entre elles, ce qui rend fort difficile la distinction des es- pèces. L’homogénéité de ces formes rend ce petit groupe bien plus naturel que les autres sections du grand genre Terebratula; et on pourrait, sans inconvénient, l’élever au rang de genre. Les Térébratulines, représentées à l’époque jurassique par un très-petit nombre d'espèces dans le système oolithique inférieur et moyen, deviennent assez nombreuses dans les terrains crétacé et tertiaire, et pré- sentent leur maximum de développement à l’époque ac- tuelle dans les mers profondes de toutes les régions et jusque sous les pôles, où l’une des espèces, la Tereb. caput serpentis, très-répandue dans la zone boréale et tempérée des deux mondes, peut être prise comme le type plus net de cette belle section du genre Terebratula. ExPL. DES FIGURES. — PI. 7, fig. 11, TEREB. (terebratulina) SUBSTRIATA (Schoth.), du coral-rag de la Bavière; fig. 42, la même, montrant l'appareil brachial en anneau et l’inté- rieur de la petite valve; fig. 13, portion de l'appareil palléal grossi montrant la disposition des spicules de la Ter. caput-serpentis (espèce récente); fig. 14, fragment très-grossi d’un de ces spicules. STRUCTURE DU TEST DANS LES DIVERSES SECTIONS. Nous avons déjà dit, p. 18, que, dans toutes les férébratu- lidées, le test était de nalure cALCAIRE et de structure FI- BREUSE PERFORÉE. Avant de suivre les modifications de ce test dans les di- D8 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. verses sections du genre Terebratula, il est nécessaire d’é- tudier la forme de ses éléments et la manière dont ils s'unissent entre eux, s'appliquent les uns sur les autres, se disjoignent ensuite symétriquement en certains points, pour donner lieu à cette singulière structure qui n’est pas un des caractères les moins saillants de la curieuse orga- nisation des brachiopodes. Si on regarde à la loupe un fragment de coquille d’une Térébratule (pl. 8, fig. 1), on voit la surface externe cou- verte de petits points noirs disposés sur des lignes entre- croisées, en forme de losanges sphériques. On peut s’assu- rer que ces points sont les orifices d’un nombre immense de petites perforations qui se voient également sur la sur- face interne et traversent par conséquent le test de part en part. De petites expansions appelées cœcums et dépendant du manteau s'engagent dans ces perforations, etil estadmis, par la grande majorité des zoologistes, que ce sont des organes chargés de la fonction respiratoire, dont le siége est aussi bien dans le manteau que dans les bras. En observant, à un fort grossissement, une coupe très- mince pratiquée sur la tranche d’une coquille vivante (la Ter. flavescens, par exemple, où ces orifices sont relative- ment de grande dimension), on voit que le tissu de la co- quille consiste en prismes aplatis, d’une longueur consi- dérable, rangés parallèlement entre eux avec une grande régularité, et obliquement par rapport au petit axe du test, sous des angles très-aigus, ordinairement de 10° à 42°. Le système entier de ces prismes calcaires est traversé par une série de canaux régulièrement espacés, qui passent d’une surface à l’autre, dans une direction à peu près perpendicu- laire, et dont la trace se détache en couleur plus ou moins affaiblie, suivant le degré de tenuité du fragment observé. TERRAIN JURASSIQUE. 59 Ces prismes obliques sont les ÉLÉMENTS FIBREUX CALCAIRES, les canaux sont les ORIFICES RESPIRATOIRES. On peut très-bien se rendre compte de cette disposition en jetant les yeux sur le diagramme (pl. 8, fig. 6); il est très-difficile, d’ailleurs, d'obtenir une préparation assez nette pour Îles voir ainsi dans leurs relations sur une coupe perpendiculaire, parce qu’alors les éléments se disjoignent et tombent en pous- sière; mais il est très-facile d'obtenir une section oblique, telle que nous l'offre la fig. 2 de la même planche, et on peut ainsi vérifier directement cette disposition. Il nous reste à voir comment se rangent les éléments fibreux autour des canaux respiratoires. Pour cela, il suffit de faire macérer dans l’eau et ensuite d’exposer à la chaleur un fragment de coquille; en répétant plusieurs fois l'opération, les influences hygrométriques divisent les élé- ments et les séparent en lames allongées. Les figures 3, À et 5 représentent, vus à un fort grossissement, Ces éléments, qui sont formés de pelits prismes aplatis, très-minces et très-allongés, se terminant en une sorte de palette (voir fig. 5). Ils suivent dans leur parcours une direction à peu près horizontale, s’infléchissent ensuite brusquement dans le voisinage des canaux respiratoires, et reprennent enfin leur direction première; ou bien il se forme, quoique plus rarement, un anneau au {ravers duquel passe le cæ- cum. Les figures 4 et 5 rendent bien cette disposition. La figure 3 offre la réunion de trois éléments, el on peut jrès-aisément concevoir de quelle manière les prismes livrent passage aux cœcums membraneux. Si, ensuite, on détache une lame du manteau en la fai- sant macérer dans un acide très-affaibli, on voit que la sur- face interne présente un aspect aréolé et est percée çà et là de trous arrondis disposés régulièrement, donnant à l’en- 60 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. semble l'aspect d’un crible. Cette surface aréolée est l’em- preinte exacte des extrémités en palette des éléments fibreux détruits par l’acide; les trous arrondis sont les ouvertures au travers desquelles les cæœcums se sont frayé un passage dans les perforations de la coquille. Quant aux lamelles constituant l’appareil brachial, elles sont composées d'éléments fibreux comme le reste de la coquille; seulement elles ne sont plus traversées par des perforations, et cela se comprend facilement, ces lamelles calcaires étant renfermées dans l’intérieur, au milieu des parties charnues, la portion de manteau qui s’y applique n’est plus en relation directe avec l’eau aérée du dehors, et par conséquent ne peut devenir le siége de la fonction res- piratoire ; les lamelles soutenant les bras sont donc de con- texture simplement fibreuse, et offrent à peu près la dis- position qu’on rencontre dans la coquille des rhynehonelli- dées. Voir la fig. 8 de la pl. 8, représentant une portion grossie du manteau qui s’appliquait sur l’appareil brachial de la Ter. flavescens. Certains auteurs s'étaient imaginé que ces perforations étaient un caractère spécifique; de là les noms de punctata, perforata, malle punctata, etc. C'est une erreur bien recon- nue maintenant, et nous avons déjà vu, page 17 et sui- vantes, que ce caractère avait une bien plus grande géné- ralité, et qu’il pouvait servir souvent à la distinction des familles, les unes offrant constamment des coquilles per- forées (férébratulidées, par exemple), les autres des co- quilles imperforées (rhynchonellidées). Ces perforations sont d’ailleurs plus ou moins grandes, plus ou moins régulièrement disposées, présentent, en un mot, des caractères particuliers, et cela d’une manière si constante, qu'avec un peu d'habitude on peut reconnaître a oo TERRAIN JURASSIQUE. 61 avec un simple fragment, et la section du genre, et même le groupe particulier d'espèces auquel il appartient. Nous devrions donc signaler ici toutes ces différences ; mais, comme l'emploi de forts grossissements est indispen- sable pour les juger, et que par conséquent les caractères tirés de la répartition des perforations et de la forme des éléments calcaires ne peuvent guère servir dans la pratique, nous nous bornerons à signaler brièvement quelques-unes de ces modifications. Parmi les férébratulidées, ce sont les Térébratules pro- prement dites, dont les perforations sont les plus grandes ; elles sont aussi très-rapprochées. Sowerby a pour la pre- mière fois signalé cette structure poncluée pour une es- pèce de cette section, à laquelle il a donné le nom de 7er. punctata. Les Epythiris, qui extérieurement ressemblent tant aux Térébratules proprement dites, ont,au contraire, leurs per- forations petites et espacées. Les Waldheimia et la Terebratella sont très-semblables sous ce rapport, et leurs perforations sont assez petites et très-régulièrement disposées. Les Eudesia offrent de grandes perforations, moindres cependant que celles qu'on peut observer dans la plupart des Térébratules proprement dites; elles sont d’ailleurs disposées d’une manière très-régulière, en forme de lignes entre-croisées d’une symétrie complète; telest l'échantillon représenté pl. 8, fig. 7. Les fig. 1-8 représentent les élé- ments fibreux tirés d’une espèce de cette section, la Ter. flavescens. Les Megerlea offrent de grandes différences dans la forme des ponciualions, suivant les espèces; mais, en général, elles ne sont pas distribuées également sur toute la surface 62 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, de la coquille; au contraire, cette surface otfre des parties où il y a peu ou point d’orifices, et d’autres espaces géné- ralement disposés en lignes onduleuses où les orifices res- piratoires sont très-nombreux. La fig. 9, prise sur un frag- ment de Megerlea truncata, rend compte de cette disposi- tion. On y voit, en outre, que, de place en place, existent des espèces de bosses au travers des quelles ne passent pas les orifices. Ces bosses sont dues à un dépôt calcaire parti- culier qui n’est plus fibreux, et a de grands rapports avec le test porcelainé. C’est une sorte de second test qui parfois occupe des espaces très-restreints à l’intérieur des valves des brachiopodes, notamment vers les attaches muscu- laires. Dans les Xingena, les éléments fibreux sont d’une grande ténuité, les perforations très-petites et très-clair semées sont peu visibles sur la surface, à l’aide de la simple loupe ; elles sont d’ailleurs distribuées en lignes régulières, comme dans les Zérébratules proprement dites, les Épithyris, etc. Les Terebratulina offrent des perforations très-sembla- bles à celles des Mégerles; elles sont de moitié plus petites que celles de la 7er. Australis, comme on peut s’en con- vaincre en comparant les figures 7 et 10, qui sont vues d’a- près un même grossissement de 100 diamètres. La figure 10 représente un fragment de la surface interne de la Ze- rebratulina caput serpentis; on voit que ces perforations suivent des lignes particulières, en laissant des espaces vides, comme cela a lieu dans les Mégerles. DISTRIBUTION DES ESPÈCES. Nous devrions ici traiter de la distribution des espèces aux divers niveaux de la série jurassique, mais nous avons pensé qu’il valait mieux renvoyer ce chapitre au moment TERRAIN JURASSIQUE. 63 où nous les aurons décrites; le lecteur pourra alors mieux apprécier nos conclusions, puisqu'il aura sous les yeux les données nécessaires à la résolution du problème. Notons seulement que les conditions biologiques ont subi plusieurs fois de grandes modifications, et qu'il en est résulté, à différentes reprises, destemps d’arrêtbien mani- festes ; en un mot, qu'il y a eu des intermittences dans l’ac- tivité vitale; nous pouvons même dire qu’une fois au moins (1), il semble y avoir eu véritable extinction. Rappe- lons d’ailleurs que ces données ne s’appliquent qu'à la France, objet de notre travail, et que nous n’avons pas la prétention d’embrasser le globe entier dans nos concep- tions théoriques, ce qui est vrai ici pouvant fort bien ail- leurs n’avoir plus la même généralité. Nous devons ajouter, en terminant, que les espèces su- biront dans le cours de cette longue période de bien grandes modifications, tantôt générales, tantôt locales, et que ces modifications se traduisent par une variabilité si grande dans les formes extérieures, qu’il devient presque toujours fort difficile de déterminer nettement la limite des espèces; en un mot, qu’il y a très-souvent passage in- sensible des unes aux autres. Hâtons-nous toutefois de ras- surer le lecteur, en lui disant que, si quelques individus s’écartent de la souche commune, un grand nombre au moins restent fidèles au type; qu'il y a, dans chaque formation, des identités assez caractérisées pour être ai- sément reconnues et permettre au géologue de classer par rang de date ce que l’on appelle les médailles de la créa- tion. (1) A la limite du lias moyen et du lias supérieur. 64 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N°1. Terebratula gregaria (Süûüess.), 1854. PI. 8 bis, fig. 1-6; pl. 37, fig. 1-3. SYNONYMIE. 1851 Zerebratula biplicata. (Schafhäutl.) Neues Jjahrbuch von Leonhard und Bronn, p. #15. 1854 » gregaria. (Süess.) Ueber die Brachiopoden der Kôssener Schichten, p. 14, pl. u, fig. 13-15. 1858 » Paueri. (Winckler.) Die Schichten der Avi cula contorta, p. 22, pl. nu, fig. 8. 1859 » biplicata. (A. Favre.) Mém. sur les terrains liasique et keupérien de la Savoie, p. 10, p. 14 id., sous le nom er- roné de T. biplicata inflata (de . Buch). 1860 Terebratula gregaria. (Stoppani.) Paléont. lombarde, 2° v., p. 88, pl. xvin, fig. 1...14. » » grossulus. (Id.) p. 90, pl. xvm, fig. 17-19. 1861 » gregarea. (Hébert.) Bulletin Soc. géol. de France, 2° série, t. XIX, p. 102. 1863 » dipla. (Schafhäutl.) Süd-Bayerns lethea geognostica, p. 348, pl. Lxx, fig. 6. » » indentala. ({.) id., pl. 1xx, fig. 7. — fig. 8 ? » biplicata où biplicata inflata de la plupart des géologues des Alpes. — Non Zer. biplicata inflata (de Buch). Testä, incrassaté, biplicatà (1), valvis præœsertim in me- dia parte productis. Foramine magno, apice crasso, plicis obtusis incrassatis, usque cd mediam partem ex fronte, (1) 1 faut comprendre ici le mot hiplicata, biplissée, comme indiquant deux saillies à la petite valve avec deux sillons correspondants sur la grande, telle que se montre la Terebratula biplicata de la craie glauco- nieuse, qui est ici prise pour type. Nous empluierons donc par la suite ce mot de biplissée dans cette acception. TERRAIN JURASSIQUE, 65 sæ@piùs rugis transversim subgradatis, et præsertim ad frontem, notatä. Mediano sinu, ex plicis propinquis, sæpiùs profundo. DraGnose. — Coquille un peu plus longue que large, lisse ou marquée de très-fortes lignes d’accroissement, quelque- fois un peu étagées, à valves renflées, offrantsur la petite deux gros plis frontaux s'étendant sur la moitié de la coquille et séparés par un sinus profond ; à ces plis correspondent sur la grande deux sillons qui s'étendent parfois jusqu'aux deux tiers de la longueur. Commissure des valves rendue, à la région frontale, très-fortement flexueuse en forme d’une M ou plus rarement formant une simple inflexion. Cette com- missure simplement arquée sur les régions latérales. Grande valve renflée, offrant un crochet proéminent, très-épais, assez arqué et fortement tronqué par un foramen large, irrégulièrement ovalaire ou arrondi, Petite valve renflée, surtout à la partie médiane, régulièrement convexe jusqu’à la région cardinale, qui n’offre ni méplat ni sillon. COULEUR. — Inconnue. APPAREIL BRACHIAL. — Inconnu. CARAGTÈRES INTERNES. — Les moules intérieurs que nous avons eu à notre disposition sont très-imparfaits, et nous ne connaissons presque rien des empreintes palléales. Nous avons pu cependant constater, aussi bien sur la grande que sur la petite valve, un caractère important, qui fera distinguer facilement les moules de cette espèce, c’est la présence d’un léger sillon longitudinal partant des crochets (voir pl. 8 bis, fig. 3) et s’avançant jusque vers le mi- lieu des valves; ce sillon a pu même être considéré, sur la petite valve, comme ayant été déterminé par un septum médian, ce qui n’a jamais lieu dans les Térébratules pro- prement dites. Il n’y a en réalité aucune espèce de septum, car ce sillon est superficiel. BRACHIOPODES. 5 66 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. DIMENSIONS. — Longueur, 97 millimètres; largeur, 23 mil- limètres; épaisseur, 15 millimètres. Ops. — La 7. gregaria se distingue aisément des nom- breuses espèces plus ou moins voisines de la T. biplicata par sa forme raccourcie, par ses caractères fortement accusés, par le sinus profond qui sépare les deux plis de la petite valve, et détermine sur la grande un bourrelet mé- dian bien prononcé. Les plis rapprochés de la ligne mé- diane lui donnent quelque ressemblance avec certaines es- pèces, telles que les 7. globata, subsella, etc.; mais on la distinguera toujours par son ensemble ramassé, et surtout par son crochet massif et ses valves renflées. Cette coquille appartient à tout ce qu’il y a de plus ancien dans la série jurassique (1) (couches de Kôssen); on constate donc ici la première apparition de cette forme biplissée qui sera prédominante plus tard dans les séries oolithiques et crétacées. On ne peut s'empêcher de voir, dans cette espèce, une sorte de prototype destiné à se modifier plus tard sous l'influence du temps, de croise- ments multipliés entreses races les plus disparates, de con- ditions spéciales dépendant de la localité, telles que la pro- fondeur, la qualité des eaux, etc. Il semblerait, toutefois, que cette forme biplissée est restée ensuite et pendant long- temps à l’état latent, car, dans les périodes suivantes du lias inférieur, du lias moyen et du lias supérieur, elle paraît à peine s’être produite. La forme biplissée était peut-être, (1) On a bien cité des exemples de Térébratules biplissées dans le trias, mais ces indications sont très-confuses. Quant à celles des terrains plus anciens qui offrent aussi deux plis et une ornementation à peu près sem- blable, telles que la T. vesicularis du terrain carbonifère, elles sont hors de cause, puisqu'elles appartiennent à une autre section Epi- thyris, ce que nousénonçons icin’ayant trait qu'aux Térébratules propre- ment dites. TERRAIN JURASSIQUE. 67 durant ces périodes, exilée de notre pays par quelque in- fluence locale incompatible avec son existence, et n’a pu par suite revenir que plus tard habiter nos contrées, lors- que les influences qui ont présidé au dépôt de l’oolithe lui ont offert de nouvelles conditions vitales dont elle a pu s’accommoder. à Plusieurs auteurs et, entre autres, M. Stoppanni, pensent que j'ai réuni deux espèces sous le nom de 7er. gregaria. Ce savant croit que l’échantiilon recueilii aux Balmelles par M. Hébertappartient à une autre espèce, et donne comme caractère que, dans cet individu, le crochet est moins épais et que les vaives s’unisseni en s’infléchissant vers l’intérieur, tandis que, dans la vraie gregaria, elles s’uniraient sous un angle aigu; ceci n’est qu’une apparence due au mauvais état de conservation, et les différences sont beaucoup trop légères pour que je puisse même hésiter un instant à faire ce rapprochement. Histoire. — Cette espèce a été méconnue pendant très- longtemps, et, bien qu’eile se rencontre par myriades dans certaines régions alpines, les auteurs l'avaient à peine citée, la confondant avec une foule d’autres sous le nom de T°. biplicata. Du reste, prenons n’importe quelle liste de fossiles prétendus caractéristiques, il y a dix chances pour une que nous retrouverons cette éternelle 7. biplicata, que la couche soit tertiaire, crétacée ou jurassique, et de là des conclusions bien hazardées! M. Schafhäutl a, le premier, signalé notre espèce; mais ses indications données dans le Jarbuch de MM. de Léonhard et Bronn, à propos des terrains du sud de la Bavière, sont fort obscures. | M. Süess, au contraire, a parfaitement mis en évidence ses caractères, en 4854, dans son beau travail intitulé ; 68 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Über die Brachiopoden der küssener Schichten; seulement les figures ne se rapportent pas bien au type le plus répandu. . En 1858, M. Winckler (Die Schichten der Avicula con- torta) lui donne un autre nom, celui de 7. Paueri. Cette espèce avait donc reçu antérieurement deux noms, et cependant M. Alph. Favre la cite encore en 1859, dans son Mémoire sur les terrains liasique et keupérien de la Savoie, sous le nom erroné de T. biplicata, la rapportant à la 7. biplicata inflata (de Buch), qui s'applique à une toute autre espèce. M. A. Favre nous annonce qu’elle est très-répandue dans les Alpes savoisiennes; mais il en tre des conclusions inacceptables, en la donnant comme con- temporaine d’espèces d’un tout autre niveau. En 1860, M. Stoppanni, dans son beau travail (Paléon- tologie lombarde), avait rétabli la 7. gregaria dans ses droits méconnus par M. A. Favre, et annoncé en même temps que certaines couches, sur une étendue considérable, en ren- fermaient des milliers d'échantillons. M. Hébert a démontré, en 1861, la véritable position stra- tigraphique de ces diversniveaux alpins, et prouvé que, dans les environs de Digne, aussi bien qu'aux Balmeïles, la 7. gregaria appartenait à la couche si spéciale caractérisée par le bone-bed et l’Avicula contorta. Ce travail a prouvé, en outre, que cette espèce se rencontrait dans le sud-est de la France, et qu’aux environs de Digne, par exemple, elle était assez répandue pour former des couches en- tières. Enfin, en 4863, M. Schafhäutl (Zethea geognostica sùd Bayern's) confirme ces données, mais il lui donne le nom de T. dipla qui, pour nous, ne peut qu'être synonyme de T. gregaria, décrite par notre consciencieux ami M. Süess, dès l’année 1854. TERRAIN JURASSIQUE. 69 On voit donc que la T. gregaria est très-curieuse à plu- sieurs titres : 4° comme le premier type d'une forme très- particulière (les biplissées), et 2° à cause de la constance re- marquable de sou gisement à la base de la série jurassique, ce, qui, lui donne une importance très-grande au point de vue géologique. LOCALITÉS. — Balmelles, près Villefort (Lozère). — Envi- rons de Digne (Basses-Alpes), où elle a été recueillie par M. Hébert, dans la zone la plus inférieure de l’infrà-lias (couche à Avicula contorta). En très-grande quantité dans des calcaires noirs au mont Genèvre, à la Meillerie, eic. (Haute-Savoie); cette espèce paraît ne pas avoir vécu dans le nord ei l’est de la France. LOGALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Très-abondante d’a- près M. Süess, dans les couches correspondantes à Kôssen, Helenenthal et Siegenfeld, auprès de Bade, Enzesfeld, Wallegg, Mandlinger, etc., etc. Non moins répandue dans le sud de la Bavière, principalement dans les calcaires décom- posés sur la pente méridionale de Müblalpkopf, sur le che- min qui conduit à Auger-alpe d’après M. Schafhäutl. Sui- vant M. Stoppanni, l’espèce est plus répandue encore en Lombardie, où on la rencontre par myriades, surtout à l’Azzarôla ; le même auteur cite encore Tremezzina, Barni, la Luéra, la Forcella di Costa, Carémio, Strozza dans la partie méridionale de la Val-Imagua, dans le val Brem- billa avec des polypiers énormes, etc., etc. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 8 bis, fig. 1, T. gregaria (Süess), échantillon de Kôssen, montrant le crochet de la petite valve dénuée de son test pour faire voir le sillon super- ficiel ; fig. 2 *,?, échantillon de la même localité, vu de face et de profil; fig. 3, individu provenant aussi de Kôssen, privé de test pour montrer le sillon superficiel vers le cro- 10 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. chet de la grande valve. Ces trois exemplaires m'ont été donnés par M. Süess et font partie de ma collection; fig. 5 et 6, échantillons recueillis par M. Hébert dans la couche à Avicula contorta, à Digne (Basses-Alpes), la figure 5 offre également le petit sillon caractéristique vers le crochet de la grande valve. Collection de la Sorbonne ; fig. 4°,?, spéci- men unique recueilli par M. Hébert, aux Balmelles (Lozère). Collection de la Sorbonne. PI. 37, fig. 1, 2, 3, exemplaires en parfait état, provenant des Alpes Bavaroïises, ma collec- tion. N° 2. Terebratula pyriformis. (Süess), 1854. PI. 8 bus, fig. 7, 8. SYNONYME. 1854 Terebratula pyriformis. (Süess.) Über die Brachiopoden der Kôssener Schichten, p. 13, pl. int, fig. 6-7. » — horia. (Süess.) Über die Brach. der Kôssener Schichten, p.14, pl.iu, fig. 9. Testä subelongatä, lœævi, vix ad frontem sinuntä. Majori valvä ad apicem subcompressä. Foramine magno, oblongo. DIAGNOSE. — Coquille assez grande, un peu plus longue que large, légèrement aplatie, entièrement lisse, de forme à peu près ovalaire, tronquée à la région frontale, atténuée vers le crochet. Commissure des valves à peu près droite ou très-légèrement sinueuse. Valves réunies sous un angle très-aigu. Grande valve peu arquée, à crochet un peu comprimé sur les côtés; foramen assez grand, sub-ovalaire. Petite valve un peu déprimée. | CouLEur. — Inconnue. APPAREIL BRACHIAL ET DÉTAILS INTERNES. —]Inconnus. TERRAIN JURASSIQUE. 71 DimENSsioNs. — Longueur, 48 millimètres; largeur, 40 millimètres; épaisseur, 24 millimètres. OBSERVATIONS. — Nous rapportons avec doute à cette es- pèce deux échantillons en mauvais état de conservation, qui nous ont été communiqués par M. Babeau, de Langres, comme provenant du lias à gryphées arquées. L’un d'eux, fig. 8, appartient à une coquille adulte, l’autre est un jeune représenté fig. 7. Ils ont d’ailleurs une ressemblance assez grande avec la 7, plicata de l’oolithe inférieure. Nous avons essayé de rendre son aspect, fig. 8°, mais cette figure est une restauration que nous donnons sous toutes réserves. L'espèce décrite par M. Süess appartient à un niveau inférieur (celui des couches de Kôssen ou de l’infrà- lias à Avicula contorta), il reste donc une grande incerti- tude sur cette coquille dont nous ne connaissons jusqu'ici que les deux mauvais échantillons figurés dans notre planche 8 bis. L'espèce est donc rare; malgré son état imparfait, nous l'avons décrite et figurée à titre de simple renseignement, car il faudrait, pour pouvoir se prononcer définitivement sur sa valeur, avoir sous les yeux de bons échantillons. LocaLITÉS. — Cette coquille a été trouvée, suivant M. Ba- beau, dans le lias inférieur (niveau de la Gryphée arquée) à Chaudenay, environs de Langres (Haute-Marne). LOCALITÉS HORS DE LA FRANCE. — Le type de la T7. pyri- formis à laquelle nous rapportons avec doute nos échantil- lons de la Haute-Marne a été trouvé, en assez grande abon- dance, par M. Süess dans l’infrà-lias des Alpés Autrichiennes (couches de Starhemberg et de Kôssen) d’un certain nombre de iocalités, telles que Piesting, Fussteig, Kôssen, Natters- bach, etc., etc. ExpL. DES FIGURES. — PI. 8 bis, fig. 7. T. pyriformis 72 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. (Süess), jeune échantillon privé de son test et à crochet imparfait. Collection de M. Babeau de Langres; fig. 8, la même espèce adulte, échantillon privé de test et de crochet. La même collection; fig. 8, restauration du même. N° 3. Terebratula basïilica (Oppel 1861). PL.8 Des, fig. 9, 10: SYNONYMIE. 1861 Terebratula basilica. (Oppel.) Über die Brachiopoden der Unternlias (Abdruck a. d. Zeitschr. d. deutschen geol. Gesellschaft.) p.532, pDhx Mig aies Testà subquadratä, subinflatä, lœvi, anticè truncatà; valvis œæquè convezis, in mediä parte et longitudinaliter subplanatis, foramine mediocri, rotundo. DraGNose. — Coquille sub-quadrangulaire, aussi longue que large, lisse, à valves assez renflées et régulièrement convexes, divisées en trois portions égales par un méplat longitudinal, large et plus prononcé à la région frontale. Front tronqué carrément. Commissure des valves tran- chante et sans inflexions. Crochet de la grande valve obtus et percé d’un foramen médiocre, arrondi. COULEUR. — Inconnue. APPAREIL BRACHIAL. — Inconnu. Impressions palléales très-peu apparentes. | Dimensions. — Longueur, 32 millimètres; largeur, 30 mil- limètres; épaisseur, 19 millimètres. OBSERVATIONS. — Nous ne connaissons de cette espèce qu’un seul échantillon privé de test et dont le crochet est brisé. Nous pouvons cependant le rapporter à la 7. ba- silica, figurée récemment par notre ami, M. Alb. Oppel. TERRAIN JURASSIQUE. 73 Notre exemplaire permet de voir une portion de la surface interne, et on peut s’assurer que la petite valve ne portait aucune trace de septum médian; il est donc certain que cette coquille n’appartient pas à la section Wa/dheimia, comme M. Oppel penchait à le croire. Nous ne pensons pas qu’on doive non plus la rapporter à la section Epithyris ; dans tous les cas, il nous faudrait un meïlleur exemplaire pour pouvoir la décrire convenablement. LOGALITÉS. — L’échaniillon figuré à été recueilli égale- ment par M. Babeau daËs le lias à Gryphées arquées, des environs de Langres (Haute-Marne). M. Oppel n’indique pas la localité de son espèce, il dit simplement qu’elle provient de la région moyenne du lias inférieur. Zone du Pentacri- nites tuberculatus. ExPL. DES FIGURES. — PI. 8 bis, fig. 9 *,?. 7, basilica (Oppel), échantillon imparfait de la collection de M. Babeau : fig. 10, échantillon figuré d’après M. Oppel. N° 4. Terebratula (Wa/dheëmia) perforata (1) (Piette 1856). PI. 9, fig. 1-5; PL. 93, fig. 4-3. SYNONYMIE. 1830 Terebratula marsupialis. (Zieten.) Die Versteinerungen Würtembergs, p.53, tab.xxxix, fig. 9. — Non T. marsupialis, Schloth. 1819, Encycl. méthod. in Lamark, qui est synonyme de T. digona, L. 1) Ce nom de perforata a été donné par M. Desnoyers à une espèce toute differente du miocène supérieur et appartenant à Ja section des Té- rébratules proprement dites; mais, comme ce nom de perforata appliqué à l'espèce tertiaire ne peut être conservé, celui de T. grandis étant plus “ancien, ROUS avons pensé qu’on pouvait, sans inconvénient, conserver le nom de M. Piette à la Térébratule du lias. 74 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. 1847 Terebratula marsupialis. (D'Orbigny.) Prodrome, n° 156. — Étage sinémurien. 1856 » perforata. (Piette.) Bullet. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XIII, séance de janvier, p. 188, pl. x, fig. 1. (Note sur les grès d’Aiglemont et de Rimogne.) » » psilonoti. (Quenstedt.) Der Jura, p. 48, tab. 1x, fig. 21. 1860 » strangulata. (Martin.) Paléont. stratigr. de l'infra-lias de la Bourgogne, ém. dela Soc. géol.de France, 2e série, t. VIL, p. 90, pl. vu, fig. 8 bis, 10. 1861 » perforata. (Oppel.) Über die Brachiopoden der Unternlias, p. 531. » » perforata.: (Hébert.) Bullet. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XIX, p. 102. Testä elongatä, subovali, depressä, anticè subtruncatà et ple- rumque demissä, ad apicem constrictä, lævi. Valvis parum convexis. Majori valvi ad umbones sicut strangulatà ; apice prominente, parum adunco, ad latera valdè carinato; fora- mine magno, Waldheimiæ in causû ; deltidio producto, plano. DiaGNose. — Coquille ovalaire, plus longue que large, dé- primée, plus ou moins tronquée à la région frontale et presque toujours atténuée, de manière à donner lieu à un bord tranchant, atténuée aussi vers le crochet qui est assez élancé; commissure des valves presque toujours entière- ment droite, offrant toutefois, dans quelques individus, une légère courbure à la partie tronquée de la région frontale. Grande valve peu convexe et à courbure uniforme; crochet comprimé et comme étranglé, fortement caréné et même tranchant sur les côtés, ce qui détermine en-dessous une sorte de fausse aréa, complétée par un deltidium aplati; TERRAIN JURASSIQUE. 75 foramen oblong, assez grand, tronquant obliquement le crochet et entamant lésèrement le deltidium. Petite valve plus convexe que la grande, offrant également une cour- bure uniforme. : CouLeur. — Brun foncé, violacé. APPAREIL BRACHIAL. — Connu seulement dans sa forme générale et par des exemplaires encroûtés de carbonate de chaux, à branches longues et ne paraissant pas différer de celui des} autres Waldheiïmia. Empreintes palléales très- peu apparentes. Dimensions. — Longueur, 26 millimètres; largeur, 17 millimètres, 11 millimètres ; un grand échantillon. OBSERVATIONS. — Cette petite espèce, dont la distribution géologique est assez large, se distingue par sa forme svelte et son crochet étranglé. Son foramen relativement grand la fera toujours reconnaître des variétés élancées de la sui- vante; mais il est plus difficile de la différencier de cer- taines variétés de la 7. sarthacensts, il est même à peu près impossible de séparer, surtout les jeunes, de ces deux es- pèces. Cette dernière prend, il est vrai, en grandissant, un aspect presque toujours différent; néanmoins, on peut dire qu'il y a passage entre ces deux types. La même obser- vation s’applique à certaines variétés de la T. subnumis- malis. La T. perforata se rapproche encore de la Ÿ. hume- ralis spéciale aux niveaux oolithiques supérieurs; on l’en distinguera, toutefois, en ce que cette dernière offre tou- jours, soit un méplat, soit même un très-léger sinus au milieu de sa petite valve, ce qui n'arrive jamais dans la T. perforata. La T. perforata nous offre une assez large distribution géologique, on la rencontre en effet dès les couches les plus basses du lias inférieur, à un niveau qui, pour 76 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. un grand nombre de géologues, appartient même à l’infrà- lias, nous voulons dire la lumachelle de Sémur qui est effec- tivement en dessous du niveau principal de la Gryphée ar- quée; elle.se voit assez abondamment dans les Alpes, à un niveau rapporté par M. Hébert à l’infrà-lias supérieur; on la rencontre encore dans la partie supérieure du lias à Gryphées arquées, dans un certain nombre de localités, bien qu’elle soit rare à ce niveau. Enfin elle existe aussi dans le lias moyen, en Normandie, à peu près au niveau de la 7. nu- mismalis et des Ammonites planicosla et fimbriatus. Dans la Haute-Marne, c’est à un niveau plus élevé encore, immé- diatement au-dessus du Pectene œquivalvis et des Ammonites spinatus et margaritatus. Si donc la lumachelle de Semur doit être considérée comme appartenant effectivement à Pinfrà-lias, la 7. perforata se montrerait dans toute la série liasique, sauf le lias supérieur. Histoire. — Cetle espèce avait été nommée et figurée dès 1830 par Zieten, sous le nom de marsupialis, il la rappor- tait à tort à la 7. marsupialis de Schotheim; ce nom avait été donné êen effet dans l'Encyclopédie méthodique; mais il s’appliquait à une variété de la 7. digona et non à l’es- pèce liasique, il nous faut donc abandonner ce nom de marsupialis et adopter celui de perforata, imposé par M. Piette en 1836. Le nom de strangulata, dommé par M. Martin, lui conviendrait mieux; mais il faut se confor- mer à l’usage qui prescrit de conserver le plus ancien nom, à l'exclusion de tous les autres. LocauiTÉés. — Sémur, dans la lumachelle au-dessous des Gryphées arquées où elle est assezabondante, se rencontre encore dans le lias inférieur de l’est de la France, aux envi- rons de Nancy, de Metz, dans le Luxembourg, dans l’Yonne, la Côte-d'Or, aux environs de Lyon, de Besançon, eic., dans TERRAIN JURASSIQUE. 71 le Jura et les Alpes, à Villefranche, aux environs de Mont- pellier, de Milhau, etc. On la trouve à la partie supérieure de ce niveau dans le département-de la Manche, à Blos- ville, à Sainte-Marie du Mont; dans le Calvados, à Crouay, Subles, et, dans la partie inférieure du lias moyen avec la T. numismalis, à Vieux-Pont, à May (Calvados), à Précigné (Sarthe), à Nancy, à Sémur, à Saint-Rambert, près de Lyon, etc. Enfin elle existe auprès de Chalindrey (Haute- Marne), dans la partie tout à fait supérieure du iias moyen au-dessus du Pecten æquivalvis, dans une coucheremplie de débris d’encrines et qui nous parait représenter la couche à Leptæna du Calvados. LOCALITÉS AUTRES QUE La FRANGE. — Cette espèce se re- trouve au même niveau inférieur, dans le Wurtemberg, où elle a reçu le nom de 7. psilonou. ÉxPL DES FIGURES — PI. 9, ‘fig. 4+,b,<6, à T, per- forata (Piette), échantillon parfait de la lumachelle de Sémur, ayant servi de type à M. Martin pour la 7. stran- gulata. Collection de M. Collenot, grand. nat.; fig. 2 *, ?, la même, d’après un exemplaire du lias moyen de Saint- Rambert. Collection de M. Dumortier; fig. 3*,°?, jeune échantillon de ma collection, provenant de Castellane et donné par M. Michelin; fig. 4, échantillon de la taille la plus constante, recueilli dans de la lumachelle de Sémur. Ma collection; fig. 5 *, portion grossie pour bien montrer la forme du bec, du foramen et du deltidium; fig. 5 , la même, vue de profil. PI. 23, fig. 1, exemplaire de la partie supérieure du lias moyen des environs de Langres, mon- trant l’extrémité de l'appareil brachial encroûté de carbo- nale de chaux. Collection de M. Babeau; fig.2, et 3 échau- tillons de la même localité. Ma collection. 78 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 5. erebratula (Waldheimia) Cor (Lam*) 1819. PI. 9, fig. 7; PI. 40, PI. 41. SYNONYMIE. 1819 Terebratula cor. 1828 1832 1836 1839 1850 » 1859 ») » » » (Lamk.) Animaux sans verte- bres, 6° vol., p. 249, n° 22. Id. (Defr.) Dictionnaire des sciences naturelles, vol.rum,n°8, p.151. Id. (Deshayes.)Encycl.méth.,3°vol., vers p. 1028. Id. (Lamark.) Animaux sans vertè- bres,2°éd.,7*vol., p.336,n°22. Rehmanni (de Buch.) Die Versteinerungen des Norddeutschen Obolithen- Gebirges, tab. xvu, fig. 11. Cor, | (Dav.) Examination of La- marck’s Species Ter. — An- nals and Mag. of Natural. History, p. 5, pl. xv, fig. 22. Causoniana. (d'Orb.) Prodrôme, volume 1, 1° étage;-n° 157 numismalis inflata. (Quenst.) Handb.d. Petrefackt., p. 467, tab. xxxvu, fig. 26. Causoniana. (Chap. et Dewalque.) Descript. des foss. secondaires de la prov. de Luxembourg, p. 241, pl. xxxvi, fig. 2. cornuta. (Terq.) pars. — Paléontol. de la Mozelle, p. 16. — Non Zer. cornuta (SOW). numismalis. (Terq.) pars. — Paléont. de la Mozelle, p. 16. — Non 7. numismalis (Lam*). Rehmanni. (Oppel.) Die Jura- Formation, p.10%m°116; C.f. numismalis. (Oppel.) Die Jura-Formation, p. 107, n° 117: =SNese numismalis (Lam). Causoniana. (Oppel.) Die Jura -Formation, p. 107, n°118. TERRAIN JURASSIQUE. 79 1856 Terebratula ovatissima. (Quenst.) pars.—Der Jura,p.75, pl. 1x, fig. 4, 2, 3. — Non pl. xu, fig. 13-14. 1856 » vicinalis arietis. (Quenst.) Der Jura, p. 75, pl. 1x, fig. 4, 6. » » vicinalis. (Quenst.) Der Jura, p. 98,pl.xu, fig. 8, 9. ' 1857 » Causoniana. (Cotteau.) Étud. sur Les mollus- ques foss. du dép. de l'Yonne, p. 130. 1861 » cor. (Oppel.) Über die Brachiopoden der Unternlias. — Abdruck. a. d. Zeitsch. d. deutsch. géol. Gesellsch., p. 533, n° 9. ! » » Pietteana. Id "id. p:532,0° 5: » » arietis. HET p033,06: » » Rehmanni. Id. 10: n'*H0 9: » sp. ind. Id. id. » n°10. » Fraasi. Id. id. » n°11. Testé subcordiformi, patulä, depressû presertim ad nates, aut magis ac magis incrassatä, aliquoties gibbos@, anticè plus minusvè truncaté autemarginatà et lœviter bipartitä, lateribus obtusis ; Lœvi, nitidä. Valvis œæque convexis. Majori valvé ad umbones demissä ; apice prominente, deltoideo, acuto, vix incur- vato, ad latera valdè carinato; foramine minuto, rotundo. Intus, per venarum quatuor sinus presertim per medianos, lineis profundis, longitudinalibus inculptä. Musculosis signis ex parvà mole valdè limitatis. Dragnose. — Coquille cordiforme, généralement aussi longue que large, anguleuse en arrière, déprimée ou même aplatie , surtout vers les crochets, ou plus ou moins ren- flée et devenant même gibbeuse particulièrement vers la région frontale, tronquée fortement ou même échan- crée en avant de façon à former deux lobes arrondis, séparés par une légère dépression ne s'étendant qu’à peu de distance du bord. Valves également convexes, réunies 80 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. sous un angle très-émoussé ou même suivant une courbe plus ou moins forte. Commissure des valves droite et sans traces d’inflexion. Surface lisse et brillante, quelquefois marquée de lignes d’accroissement plus ou moins pronon- cées. Crochet presque droit, aigu, fortement caréné sur les côtés, légèrement infléchi et recourbé à son extrémité, of- frantunforamen circulaire très-petit; deltidium plane, très- large à sa base et se terminant en pointe à son extrémité. COULEUR. — Brun violacé très-foncé. INTÉRIEUR. — Appareil brachial inconnu. Septum mé- dian de la pelite valve très-prononcé. Empreintes museu- laires larges etirès-accusées. Empreintes des sinus veineux très-fortement marquées, surtout les deux paires médianes qui sont limitées par deux lignes longitudinales un peu ar- quées à leur naissance et s’élendant ensuite presque jus- qu’au bord, en déterminant des siries profondes sur la grande valve. DimENsIoNs. — Échantillon typique : 27 millimètres ; lar- geur, 27 millimètres ; épaisseur, 12 millimètres. Dimension d’un échantillon renflé ou de la variété Aehmanni : longueur, 35 millimètres; largeur; 28 millimètres; épaisseur, 28 mil- limètres. OBSERVATIONS. — Malgré sa variation extrême, la 7. cor se distingue aisément par sa forme étalée, tron- quée ou bilobée en avant et fortement anguleuse en ar- rière, par ses valves aplaties et déprimées vers le crochet et, au contraire, gibbeuses versle front. Son foramen très-petit la distingue de la plupart des autres Térébratules, et on ne pourrait guère la confondre, sous ce rapport, qu'avec les T. numismalis et indentata; mais la première est tou- jours presque plane er ne se renfle jamais à la région froutale, qui est toujours droite ou à peine échancrée, TERRAIN JURASSIQUE,. 81 excepté dans des cas très-rares, dus à des monstruosités. Quant à la 7. éndentata , la différence est bien plus grande encore, cette dernière étant toujours bien plus longue que large, à bords tranchants, surtout en avant, à valves régu- lièrement convexes et non déprimées. Cette espèce varie d’une manière étonnante, elle est quelquefois aussi plate que la 7. numismalis, c’est sous cette forme qu’on la trouve habituellement à Lyon et en Norman- die. En Bourgogne et particulièrement dans les départe- ments de Saône-et-Loire, de la Côte-d'Or, de l'Yonne où elle abonde, elle est généralement assez bombée et très- variable, les côtés ayant de la tendance à s’allonger en deux lobes rappelant un peu la forme normale de la 7. quadri- fida, tel est l’échantillon représenté pl. 41, fig. 4 *,?. Dans la Lorraine, elle est bien plus bombée encore, comme les échantillons fig. 2, 3, 4, 7. Si même on n’avait pas des nuances insensibles pour rapprocher ces formes du type, on serait tout disposé à en faire une espèce distincte; mais comme la gradation est insensible, que d’ailleurs les ca- ractères les plus importants pour nous, c’est-à-dire ceux ürés de la forme du crochet et du foramen, sont d’une constance remarquable, que, jusqu’au sinus veineux et aux empreintes musculaires, tout est identique, nous avons été forcé de rapporter à la T°. cor, comme simples variétés, Îes échantillons bombés pour lesquels on avait proposé les noms de Vumismalis inflata, de Rehmanni, etc., etc. Histoire. — La 7. cor, quoique ayant été décrite, il y a longtemps, par Lamarck, et adoptée par M. De- france dans son article Zérébratules fossiles du Dictionnaire des sciences naturelles, avait été confondue avec la 7, nu- mismalis ou avec la 7°, cornuta, suivant la forme des échan- tillons observés. D’Orbigny avait fort bien constaté cette BRACHIOPODES. rc 82 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. différence et lui avait donné le nom de Causoniana, qui longtemps a prévalu. Comme cette espèce est très-impor- tante à cause de son gisement très-spécial, c’est-à-dire à la partie la plus supérieure du lias à Gryphées arquées, elle a été très-souvent citée par les géologues. Dans ces derniers temps, les auteurs allemands ont voulu en former un certain nombre d’espèces qui me paraissent reposer sur des carac- tères trop peu importants et surtout trop peu fixes pour légitimer cette division. LocaLITÉS. — Cette espèce occupe partout un niveau des plus constants là où se termine la Gryphée arquée et où commence la Gryphée cymbienne, c’est donc la dernière couche du lias inférieur ou sinémurien de d’Orbigny. Elle est non moins abondante en Allemagne et occupe une position identique. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 9, fig. 7 *, ?. Terebratula cor (Lamarck). Crochet grossi, vu de face et de pro- fil. PI. 10, fig, 1°, moule interne un peu grossi, mon- trant sur la petite valve les impressions palléales des sinus veineux dont la paire médiane est surtout très-apparente, les muscles adducteurs, la trace du septum médian, etc.; fig. 1°, le même échantillon, montrant sur la grande valve ces mêmes empreintes palléales, les muscles adducteurs rétracteurs et pédonculaires. Collection de M. Dumor- tier ; fig. 2, 3, jeunes; fig. 4*,?,°, 4, échantillon typique de Tramaye (Saône-et-Loire). Ma collection; fig. 5 :,?, éch. de Saint-Fortunat, près Lyon. Collection de M. Du- mortier; fig. 6, 7, échantillons de Curgy (Saône-et-Loire). Ma collection. PI. 11, fig. 1 *,?, variété se rapprochant de la 7. quadrifida, Tramaye (Saône-et-Loire). Ma col- lection ; fig. 2 *,b, 4 *,?, variété renflée pour laquelle on à proposé le nom de 7. Rehmanni. Collection de TERRAIN JURASSIQUE. 83 M. Terquem; fig. 3°, , variété renflée et allongée de Tra- maye (Saône-et-Loire). Ma collection; fig.5, 6, variété se- rapprochant de la 7. numismalis, de Sainte-Marie du Mont (Manche). Ma collection; fig. 7.°,?, variété très-ren- flée des environs de Metz. Collection de M. Terquem. N° 6. Terebratula (Waldheimia) aumismalis = (Lamarck), 1819. PL. 5, fig. 14; PI. 9, fig. 5; PI. 19, fig. 4, 6; PL. 13, PI. 14, fig. 1-5. SYNONYMIE. 1794 — (Bruguière.) Sans nom, Encyclop. méthodique, Atlas, t. III, pl. cexz, fig. 1. 1819 Terebratula numismalis. (Lam.) Animaux sans. vertèbres, 6° vol., n° 22. 1828 » » (Defr.) Diction. des sciences natur., t. LIII, n° 4, p. 150. 1832 » » (Desh.) Encyclop. méthod., I° vol., vers: Atlas; tt Mplerecxr; fig. 1 2,1. » » » (Zieten.) Die Versteinerungen Wür- temb., p.52, tab. xxxix, fig. 4. » » orbicularis. (Zieten.) Id. — p. 52, tab. xxxIx, fig. 5.—Non T.orbicularis (Sow). 1834 » numismalis. (de Buch) Ueber Terebrateln, p. 84. 1836 » » (Lamk.) Animaux sans vertèbres, 2e édits, VII vol:, n° 22. 1837 » » (Bronn.) Lethea geognostica, p. 299, pExynri fn. sd 1837 » » (Desl.) Essai d’arrangem, systèm. des brach. fossiles (Séance publ. de la Soc. linn. de Normandie en juin 1837. 1838 » » (de Buch.) Essai d’une description des Térébratules. — Mém. de la Soc. géolog. de France, vol. I, 1re série, p. 1914, pl. xvu, fig. 4. 84 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. 1838 Terebratula bivulnerata. (Mich.) Revue et magasin de Zoolo- gie de Guérin. 1843 » numismalis. (Quenstedt.) Das Flôzgebirge Wür- : temb., p. 183-184. 1849 » (d'Orb.) Prod. vol. Ir, p.240,n°235. 1850 » » (Dav.) ÆEamination of Lamarck's Species of Fossil Terebratule. Annals and Mag. of Natur. His- tory, p. #, pl. xun, fig. 17. = 1853 » » (Quenst.) Handbuch der Petrefak- tenkunde, p. 466, pl. xxxvir, fig. 32-34. 1851 » » (Dav.) Monog. of British Fossil Bra- chiopoda. — Part. IT, Jurussic species, p. 37, pl. v, fig. 4-9. 1853 » » (Oppel.) Der mittlere Lias Schwa- bens, p. 69. 1855 » » (Terq.) pars. — Paléontologie de la | Moselle, p. 16. 13856 » » (Oppel.) Die Jura-Formation, p.185, n°419: » » » (Quenst.) Der Jura, p.142, tab. xvn, fig. 37-46. 1857 » » (Cotteau.) Études sur les Mollusques foss. du dép. de l Yonne, p. 131. 1862 » » (Dav.) On Scottish Jurassic Brachio- poda. The geologist, vol. V°,p.445, pl. xxiv, fig. 5. Testä suborbiculari, patulä et expansä, depressä, aliquoties leviter ad frontem truncatä, lateribus acutè unitis, lœvi, ni- tidä. Valvis parum et æquè convexis. Majori valvä ad um- bones demissä ; apice prominente, tenui, acuto, vix incurvato, ad latera valdè carinato ; foramine delicatissimo, rotundo. Intùs, brachiorum fulcro longo, divaricato, delicatulo; per venarum quatuor sinus, in ramusculos dichotomos desinentes, lineis elegantissimis et vix insculptis notatä. Musculosis signis ex parvulû mole, valdè limitatis. TERRAIN JURASSIQUE. 85 Dragnose. — Coquille sub-orbiculaire, souvent plus large que longue; très-déprimée et étalée, quelquefois légère- ment tronquée, ou même un peu échancrée à la région frontale. Valves également convexes, réunies à leur bord sous un angle aigu. Commissure des valves droite et sans trace d’inflexion. Surface lisse et brillante, marquée de lé- gères lignes d’accroissement. Crochet droit, aigu, forte- ment caréné sur les côtés, à peine infléchi, et, à son extré- mité, offrant un foramen circulaire, excessivement petit (1). Deltidium plan, très-large à sa base, terminé en pointe à son extrémité vers le foramen. Couzeur. — Brun foncé, violacé. InrÉRIEUR. — Appareil brachial touchant presque le bord frontal, très-délié, à branches currentes fortement arquées; branches récurrentes, reliées par une barre transversale très-longue. Septum médian très-prononcé. Empreintes musculaires petites, mais formant deux masses bien déli- mitées. Empreintes palléales des sinus veineux et des ar- tères palléales très-nettes, quoique peu enfoncées. Divisions en rameaux et en ramuscules des sinus veineux, très-nom- breuses et assez apparentes. Les empreintes des grands sinus, aussi bien des paires médianes que des latérales, également apparentes, ne déterminent pas de lignes très- enfoncées dans lépaisseur de la coquille. © DIMENSIONS HABITUELLES. — Longueur, 30 millimètres ; largeur, 32 millimètres; épaisseur, 12 millimètres. Jeune AGE. — MM. Bréon et Cellenot, de Semur, nous ont fourni une série très-précieuse de jeunes exemplaires, (1) Mais, pour bien apprécier la délicatesse de ce foramen, il faut des échantillons parfaits, car, souvent par suite de chocs, d'action des agents chimiques ou d’autres accidents, le foramen est plus ou moins élargi, et alors on ne peut plus appliquer ce caractère bien mis en évidence par la fig. 6b de la pl. 9. 86 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. depuis la taille de 3 millimètres. Nous regrettons beaucoup que le défaut d’espace nous ait empêché de figurer ici la série tout entière de ces passages à la forme adulte; nous nous sommes contenté de représenter l’un de ces échan- tillons de grandeur naturelle dans la pl. 43, fig. 14*,?, et grossi à six diamètres dans les figures 2°, 2 +, Comme on le voit, le facies de la coquille jeune est tout différent de celui de l’adulte; la petite valve est entièrement plane, la grande est bombée; le crochet, recourbé et très-aigu, n’est nullement entamé par un foramen; au-dessous, il y a une véritable aréa triangulaire, percée d’un grand trou deltoïde, comme dans un Spirifer ou un Orthis. En grandissant, à la taille de 7 à 8 millimètres, on voit déjà que le crochet, au lieu d’être aigu, est un.peu tronqué; à la base du trou del- toïde, paraissent des rudiments de deltidium. Ce delti- dium s’accroît rapidement, et, à la taille de 40 à 14 millimè- tres, il est complet, et la coquille a pris tous ses caractères d’aduite; seulement les valves sont très-peu bombées, le bord est tranchant, etc. Voir pl. 14, fig. 5. Ogs. — Cette espèce remarquable est très-facile à distin- guer de toutes les autres par sa forme très-déprimée et étalée dans le sens transversal. Un autre excellent carac- tère est fourni par l’excessive ténuité du foramen; la 7. car- nea de la craie ‘blanche de Meudon pourrait seule lui être comparée sous ce rapport. On pourrait cependant confon- dre quelques variétés renflées de la 7. numismalis avec certaines formes très-aplaties de l’espèce précédente, pro- venant particulièrement des environs de Lyon, et dont nous avons pu étudier une série très-curieuse, recueillie par M. Dumortier; toutefois, l'angle formé par les côtés de la grande valve, vers le crochet, est toujours bien plus aigu dans les variétés les plus déprimées de la 7. cor, et l’in- TERRAIN JURASSIQUE. 87 certitude cesse complétement si on observe des moules internes; en effet, les deux sinus veineux médians sont toujours fortement creusés sur leurs bords dans la T. cr, ce qui n'existe jamais dans la 7. numismalis. Je n'ai pu voir encore d'exception à cette règle; ce serait donc le meilleur caractère pour distinguer ces deux coquilles. Quant à la 7. subnumismalis, elle se reconnaît aisément par son foramen bien plus large, sa forme plus arrondie et moins étalée, et par la commissure des valves, celles-ci se fermant sous un angle bien moins aigu. La T. numismalis varie très-peu. Nous avons pu cepen- dant observer quelques variétés s’écartant du type habi- tuel, mais qui sont plutôt des difformités accidentelles, tels sont les échantillons figurés pl. 14, fig. 2 et 3. Le premier nous a été donné par M. le docteur Rayer, doyen de la Fa- culté des sciences de Paris, qui l'avait recueilli à Villy (Calvados). Cette variété remarquable s’écarte considéra- blement du type, en ce que la coquille, déprimée d’abord dans le jeune âge, où elle était en tout semblable au type, a, subitement et par un accident sans doute, continué de s’accroître en suivant une courbure très-brusque, qui se projette ensuite à angle droit. Cela a déterminé sur tout le pourtour une surface presque plane, offrant ici par acci- dent un limbe latéro-frontal que nous verrons devenir un caractère constant dans certaines espèces, telles que les T. Waltoni, emarginata, bi-appendiculata, ete. La figure 5 représente un jeune, dont la forme était identique avec celle du spécimen, fig. 2, avant d’avoir épaissi sa coquille par le bord frontal. L'échantillon, fig. 3, provient de Curcy. C’est une anomalie de même nature, compliquée toutefois d’un autre caractère accidentel, celui d'offrir deux légers lobes frontaux, analogues à ce qu’on voit dans la 7, cor- 88 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nuta. Enfin rappelons la coquille si singulière que nous avons déjà signalée, p. 44, pl. 5, fig. 44, où un accident avait produit en partie la forme de la 7. dyphia, et pour laquelle on avait créé l’espèce nominale de 7. bivulnerata. HisToiRE. — La 7”, numismalis est une des plus ancienne- ment connues, Figurée sans nom, par Bruyère, dès l’année 1794, elle a été nommée par Lamarck en 1819. Depuis, elle a été décrite par un grand nombre d'auteurs, et a le rare privilége de ne pas être confondue avec d’autres, comme la plupart des Térébratules ; et, en effet, nous ne trouvons, comme synonymes, que les noms d’orbicularis, donné par Ziéten à une variété arrondie, et de bivulnerata, qui s’ap- plique à une forme accidentelle. Elle est très-importante à cause de son gisement bien déterminé, et a été, par suite, souvent invoquée par les géologues, comme coquille très- caractéristique. LOCALITÉS. — Abondamment répandue à la base du lias moyen, avec les premières Gryphées cymbiennes (numis- malis bed des auteurs allemands), sur tous les points de la France, en Angleterre et en Allemagne. ExPL. DES FIGURES. — PI. à, fig. 14, Tereb. numismalis (Lamarck), variété accidentelle, qui a été décrite sous le nom de 7. bivulnerata. Collect. de l’École des mines; pl. 9, fig. 6, *,?, portion un peu grossie pour montrer la forme du crochet de la grande valve et du foramen; pl. 19, fig. 4*, ?, moule interne provenant de Vieux-Pont (Calvados), et offrant l’empreinte parfaite des impres- sions musculaires et palléales. Ma collection; fig. 5, ap- pareil apophysaire; fig. 6 *, dessin grossi, montrant les empreintes musculaires des museles adducteurs et rétrac- teurs sur la petite valve; pl. 6?, dessin grossi, montrant les empreintes des muscles adducteurs, rétracteurs et cardi- TERRAIN JURASSIQUE. 89 naux sur la grande valve; pl. 15, fig. 1°, b, échantillon très-jeune, provenant des environs de Semur; fig. 2°,?; le même échantillon grossi à 6 diamètres; fig. 3, échan- tillon de Vieux-Pont, montrant l’appareil apophysaire, en- croûté de fer sulfuré; fig. 4, 5, échantillons typiques de Pouilly en Auxois; fig. à, échantillon un peu renflé. de Vieux-Pont (Calvados); ces quatre spécimens provenant de ma collection: fig. 6 *, », le plus grand échantillon connu aux environs de Semur. Collection de M. Bréon; pl. 14, DER, très-grand échantillon d’Evrecy (Calvados); fig. 2, variété à limbe frontal très-prononcé, de Villy (Cal- vados); fig. 5, jeune échantillon, tig. 3°, ?, variété acci- dentelle, à limbe frontal et à deux lobes, semblable d'aspect à la T. cornuta; fig. 4, jeune. Ces cinq derniers de ma col- lection. N° 7. Terebratula (Waldheimia) quaärifida (Lamerck), 1819. PI. 44, fig. 6-7; PI. 45, fig. 1-5; PL. 16, fig. 1-8. SYNONYMIE. 1794 (Sans nom.) Encyclopédie méthod., 1819 Terebratula quadrifida. (Lamarck.) Animaux sans vertèbres, vol. VI, p. 253, n° 36. 1828 » » (Defr.) Dictionn. des sciences natur., vol. Lil (Térébratulès fossiles), n° 11, p. 152. 1832 » » (Deshayes.) Encyclopédie méthodi- que, volume If, vers., Atlas , t. III. 1834 » » (de Buch.) Ueber Terebrateln, p. 84, pl. 11, fig. 27. 1836 » » (Lamarck.) Animaux sans vertèbres, 9e édit., vol. VIL, n° 35. 90 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. 14837 Terebratula quadrifida. (de Buch.) Mémoire de là Soc. géolog. de France, 1"° série, volume II, p. 190, pl. xvur, fig. 2. 1837 » » (Desl.) Essai d'un arrangem. Syst. des brach. fossiles. (Séance publique de la Soc. linn. de Normandie en juin 1837.) 1849 » » (Bronn.) /ndex Palæontologicus. » » » (d’Orb.) Prodrome, p. 240, n° 234, étage liasien. 1850 » » (Dav.) Examination of Lamarck’s species Terebrat. (Annals and. mag. of nat. hist), p. 9, pl. x1v, fig. 35. 1851 » » (Dav.) À monog.of Brit. Fossil Brach., 4% vol.; Jurassic species, p. 28, pl. mn, fig. 8-10. 1856 » » (Oppel.) Die Jura-Formation, p. 183, n° 106. 1857 » » (Cotteau.) Études sur les Moll. fos- siles du dép. de l’ Yonne, p. 131. Testä subpentagonali latiori quäm longiori, depressä, dila- tatà, lœvi, nitidà, ad latera et frontem lobis obtusis quatuor plus minusvè remotis et per depressiones segregatis instructà. Valvis parum et œquè convexis. Majori valv4 ad umbones usque ad apicem leviter demissä ; apice parum prominente, paululum incurvato, ad latera valdè carinato ; foramine me- diocri, oblongo. Intüs valde divaricato brachiorum fulcro et prœsertim re- currente parte. DrAGNOSE. — Coquille sub-pentagonale, plus large que longue, déprimée et étalée surtout vers les côtés, lisse et brillante, marquée de quatre grands lobes obtus, peu appa- rents d’abord, et devenant ensuite de plus en plus marqués en se rapprochant du bord; ces lobes séparés par de sim- ples méplats, ou par des dépressions plus ou moins pro- tondes ; lobes médians plus ou moins rapprochés, et alors TERRAIN JURASSIQUE. 91 l'intervalle qui les sépare très-creusé, ou bien plus au moins écartés et séparés dans ce cas par un simple méplat; lobes latéraux plus ou moins développés, quelquefois prolongés en petites ailes obtuses. Valves peu et également convexes. Grande valve très-légèrement acuminée vers le crochet, formant un angle très-ouvert et sans courbure, depuis les lobes latéraux jusqu’au sommet. Crochet fortement caréné sur ies côtés, tronqué par un foramen médiocre de forme oblongue ou sub-cireulaire. Petite valve laissant bien voir le septum médian par transparence. Coueur. — Rose bruni ou brun rouge plus ou moins foncé. INTÉRIEUR. — Appareil brachial assez petit, fortement charpenté, à branches très-écartées, surtout les récur- rentes qui divergent beaucoup, avant de se réunir par une lamelle transversale assez large. Dimensions. — Longueur, 32 millimètres; largeur, 42 mil- limètres; épaisseur, 13 millimètres (forme la plus fré- quente). Dimensions de variétés moins élargies. Longueur jusqu’au bord frontal, sans comprendre les lobes, 30 milli- mètres, et en comprenant les lobes, 35 millimètres; lar- geur, 36 millimètres. — Longueur jusqu’au bord frontal seulement, et sans comprendre les lobes, 22 millimètres; la même, en y comprenant les lobes médians, 26 milli- mètres; longueur des lobes latéraux, à partir du crochet, 18 millimètres. OBs. — La 7. quadrifida, bien que très-variable, est toujours facilement distinguée par ses grandes dimen- sions en largeur, sa forme déprimée, ses quatre lobes qui lui donnent une apparence toute spéciale; aussi ne trou- vons-nous pas dans sa synonymie cette multitude de noms qui effrayent par leur nombre; c'est le privilége des formes 92 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. bien nettes que nous avons déjà signalées pour la T. numis- malis. Malgré ses caractères si précis, cette espèce varie d’une manière incroyable, au point que, dans une série de plus de cent exemplaires, il est difficile de trouver deux individus qui se ressemblent entièrement ; tantôt ce sont les lobes latéraux, qui sont les plus longs, pl. 45, fig. 1-5; tantôt, au contraire, ce sont les médians, pl. 16, fig. 4-8, ou bien les lobes sont séparés par de profondes dépres- sions, pl. 15, fig. 3, fig. 5; pl. 16, fig. 3. D’autres les ont, au contraire, séparés par de simples méplats, pl. 15, fig. 4; pl. 16, fig. 2, fig. 6. Quelquefois les quatre lobes sont à peu près de même longueur, et peu espacés entre eux, pl. 16, fig. 1, fig. 5; dans d’autres circonstances, ils sont, au con- traire, très-inégaux, les latéraux n’atteignant guère que la moitié de la longueur des lobes médians, pl. 16, fig. 2, 3,4, 5. Il arrive encore que les valves, au lieu d’être très-plates, commencent à se renfler, pl. 16, fig. 6, fig. 8, puis s’allon- gent; les lobes latéraux diminuent peu à peu, et nous arri- vons insensiblement aux caractères de la T, cornuta. Enfin, quelquefois, un seul des lobes latéraux est très-développé, et l’autre, au contraire, est très-court. Tel est l'échantillon figuré pl. 16, fig. 7. On peut dire qu’à droite, c’est une Terebratula quadrifida, à gauche, c’est une 7. cornuta; ou bien même, l’un des lobes latéraux disparaît entièrement, et la coquille est trifide, au lieu de quadrifide. Telle est la forme tout à fait exceptionnelle que nous avons représen- tée pl. 5, fig. 11. On pourrait facilement, par des chiffres, exprimer ces différences, noter l’angle du crochet, qui varie de 90° à 435°; nous donnerons ici quelques exemples qui feront bien saisir combien ces échantillons diffèrent entre eux sous certains rapports; par exemple : TERRAIN JURASSIQUE. 93 Longueur, 22 millimètres. Largeur, 20 millimètres. — 39 — — 34 — = 26 — — 28 — — 26 — — 31 — — 25 . Cons 38 — Ces différences peuvent se noter de la même manière entre les lobes latéraux et les lobes médians. Lobes latéraux, 13 millim. Lobes médians, 13 millim. — 26 — — 29 — = DU — _ +. — Si on prenait les points où arrivent ces lobes parallèle- ment à l’axe de longueur, on arriverait à des conclusions plus curieuses encore. Lobes latéraux, 14 millim. Lobes médians, 16 millim. at pue Le! JUL — 17 — — 39 — Quant à l’écartement de ces lobes entre eux, c’est là sur- tout où les chiffres peuvent rendre compte de différences énormes. Écart. des lobes latéraux, 12 mil. Écart. des lobes médians, 4 1/2 — — 17 — — — 16mil. LL LE 46: = — _—— 17 — = — 10 — — — 14 — Nous ne poursuivrons pas plus loin ces exemples, qui montrent combien il faut éviter de prendre pour spécifi- ques les caractères tirés de l’angle apicial et en général des diverses mesures numériques, puisqu'elles varient à ce point dans une même espèce. La T. quadrifida passe par des degrés insensihles à l’es- pèce suivante; plusieurs auteurs n’en font même qu’une variélé de la T. cornuta; néanmoins, comme la plupart des échantillons ont une forme assez accusée, nous n’hésitons 94 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. pas à la regarder comme espèce, avec les restrictions que nous avons signalées p. 63, c’est-à-dire que, pour nous, le mot espèce signifie simplement groupe de formes se con- venant par un certain nombre de points communs, et non point espèce dans toute la rigueur du mot. LOcALITÉS. — La 7. quadrifida cccupe une place très- déterminée dans la série géologique à la partie supérieure du lias moyen, caractérisée par les Ammonites spinatus el margaritatus. Elle est fort abondante en Normandie, à Sainte-Marie du Mont, Blosville, etc. (Manche), à Vieux- Pont, à Fontenay-le-Pesnel, Hottot-les-Bagues, Mons, Lan- des, Curcy, Evrecy, etc., etc. (Calvados). On la retrouve, quoique fort rare, à Précigné (Sarthe), où elle a une forme toute particulière, bien plus petite et plus ramassée; elle est non moins rare dans le département de l'Yonne. Nous n’en connaissons point d'échantillons authentiques des au- tres points de la France, où le lias moyen est bien déve- loppé; elle paraît donc être spécialement cantonnée dans le lias moyen du N.-0, LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Très-abondante en Angleterre, au même niveau, et tout à fait semblable aux types français, particulièrement aux environs d’Ilminster. ExPL. DES FIGURES. — PI. 14, fig. 6, Terebratula quadri- fida (Sow), intérieur restauré, a, b, portion currente de l'appareil brachiel, 4, b', portion récurrente du même appareil, fig. 7, Coupe montrant par section la trace d’une partie de l’appareil et les septums latéraux de la grande valve, PL. 45, fig. 4, *, ?, *, jeune exemplaire de ma collec- tion provenant de Landes-sur-Drôme (Calvados); fig. 2-5, échantillons typiques provenant de diverses localités du Calvados; ma collection. PI. 16, fig. 1-5, variétés de diverses localités de la Normandie; fig. 6*, ?, échan- TERRAIN JURASSIQUE. 95 tillon de Précigné (Sarthe), recueilli par M. Guéranger; fig. 7, échantillon difforme d’'Évrecy, offrant d’un côté l’ap- parence de la T. quadrifida, de l’autre celle de la T. cor- nuta; fig. 8 *, ?, échantillon très-renflé provenant de Curcy (Calvados). Tous ces échantillons appartiennent à ma collection. N°8. 'rerebratula (Waldheimia) cornuta (Sow),1825. PL 47, 18 et 19. SYNONYMIE. 1825 Terebraltula cornuta. (Sow.) Min. Conch., p. 66, volume V, tab. ceccvi, fig. 4. » » lampas. (Sow.) Min. Conch., p. 222, pl. cot, fig. 3. — Non T. lampas (d'Orb.) et auct. 1828 » bifida. (Defrance.) Dict. des sciences nat., vo- lume Lili, p. 154. 1834 » vicinalis. (de Buch.) Ueber Terebrateln, p. 85. — Non 7, vicinalis (Schloth.), 1820. 1836 » » (Rômer.) pars. — Versteinerungen des norddeutschen Oolithen - Gebirges , p. 47. 1837 » » (Bronn.) Lethæa geognostica, p. 300, pl. xviu, fig. 10. 1838 » » (de Buch.) pars. — Mém. Soc. géol. de France, 17° sér.; ‘vol. IE, p. 192, pl. xvui, fig. 5. 1349 » cornuta. (Bronn.) /ndex Palæontologicus, p. 12-33. 2 » (d’Orb.) Prodrome, vol. 1, p. 240. 1851 » » (Dav.) À Monog. of British. Fossil Bra- chiopoda , 3° part. Jurassic species, p. 29, pl. ur, fig. 11-18. 1856 » cornuta. (Oppel.) Die Jura- Formation, p. 183, n° 107. 1857 » » (Cotteau.) Études sur Les Mollusques fos- siles du dép. de l Yonne, p. 131. Testä subovali, longiori quam latiori, obesä, anticè trun- 96 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. catä et in duobus ad frontem obtusis lobis, per depressionem plès minüsve segregatis producté, lœvi, nitidà. Valvis valde et æquè convexis; apice incurvato, satis incrassato, ad latera valdè carinato. Foramine mediocri, oblongo. Intus brachiorum fulcro longo robusto; per venarum qua: tuor sinus et genitalia, liners satis profundis notatä. Musculosis signis ex satis magnà mole, præsertim in minori valvä, valdè limitatis. DiAGNosE. — Coquille ovalaire, plus longue que large, lisse et brillante, renfléesurtout dans sa partie postérieure, légè- rement comprimée dans sa partie moyenne, ce qui produit, sur les côtés, une légère trace de lobe suivie d’une dépression plus ou moins marquée et plus ou moins étendue; fortement tronquée en avant et prolongée en deux lobes obtus plus ou moins proéminents, un peu divergents, séparés par une profonde dépression surles deux valves. Bords des valves for- tement infléchis par une brusque courbure vers la commis- sure des valves qui est droite et sans inflexion. Grande valve renflée vers le crochet. Ce dernier, épais, recourbé, fortement caréné sur les côtés, percé d’un foramen ova- laire assez grand. Petite valve renflée, laissant bien voir le septum médian par transparence. COULEUR. — Brun-rosé très-foncé. INTÉRIEUR. — Appareil brachial très-grand, fortement charpenté, à branches assez divergentes, les récurrentes a’, b', assez dilatées avant leur union avec la barre trans- verse, septum médian sm" très-fort séparant sur la petite valve les paires A des muscles adducteurs dont la forme des impressions varie suivant les individus. Empreintes palléa- les des sinus veineux très-nettes, déterminant à leur bord des lignes légèrement enfoncées ; branches médianes, s, v, petites; branches latérales, au contraire, très-grandes et très- es TERRAIN JURASSIQUE. 97 larges se divisant en rameaux bien délimités. Empreintes génitales s’élargissant beaucoup, de chaque côté des em- preintes musculaires. Empreintes musculaires de la grande valve variant suivant les individus, formant une masse triangulaire assez grande; celles des muscles rétracteurs R en dessous très-grandes, des pédonculaires P plus petites et des adducteurs A fermant, vers le sommet de ce triangle, deux minces empreintes allongées. DimENsioNs.— D'un grand individu : longueur, 44 mill., lar- geur, 35 mill., épaisseur, 24mill.— Dimensions habituelles : longueur 28 mill.,largeur,23 mill., épaisseur, 16 mill. OBsERVATIONS. La T°. cornuta varie presque autant que la précédente. Quelques exemplaires atteignent une très- grande tailie et, sous ce rapport, elle peut passer, à l'état adulte, du simple au double. Elle est aussi très- polymorphe, offrant quelquefois de légères traces de lobes latéraux, d’où il suit qu’il est très-difficile, sinon impossi- ble, de dire où s’arrête la 7, quadrifida et où commence la cornuta (voir pl. 46, fig. 2, et pl. 18, fig. 5, 6), où même les deux lobes frontaux disparaissent, la coquille est simple- ment tronquée, et on arrive insensiblement à la forme tout à fait globuleuse pour laquelle d’Orbigny a créé le nom de 7. Mariæ, qui n’est certainement qu'une variété de la T. cornuta. D'un autre côté, nous voyons notre espèce s’aplatir, tout en restant plus longue que large, les lobes sont moins prononcés, et peu à peu, on est conduit à ne plus pouvoir la distinguer de certaines variétés de la 7. sub-numismalis; aussi sommes-nous très-porté à croire que ce ne sont que de simples modifications d’un seul et même type, dont les races créées, pour des conditions particulières d'existence, ont pris peu à peu, par leur constance, le rang d’espèces véritables, La 7. sornuta ayant apparu un peu BRACHIOPODES. 7 98 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. avant les autres, nous la regardons comme Île point de départ, le prototype d’une série d'espèces qui en ont ensuite produit de nouvelles, dont les caractères mixtes masquent les différences et dient si bien le tout ensemble, qu’il est impossible de les séparer autrement que d’une manière arbitraire. Néanmoins nous conserve- rons à chacun de ces types un nom particulier, laissant à ceux qui croient à l’infaillibilité de l’espèce le soin d’établir des distinctions tranchées qui nous paraissent, ici du moins, tout à fait contraires aux voies de Ja nature. Enfin nous devons signaler une variété toute spéciale et qui paraît propre à l’est de la France. (Voir pl. 19, fig. 1 et2.) Elle est bien plus renflée vers le crochet, les deux lobes sont plus aigus et resserrés vers le front, la surface est toute couverte de petites stries d’accroissement très-rap- prochées qui lui donnent un aspect tout particulier; les empreintes musculaires sont aussi disposées d’une manière différente. C’est donc une variété très-tranchée, peut-être même une espèce différente de la véritable cornuta. HISTOIRE. — La 7°. cornuta, bien que plus répandue que la 7. quadrifida, n'avait pas été connue de Lamark, et son établissement comme espèce ne date que de 1825, époque où elle a été décrite et figurée par Sowerby, dans son W- neral conchology. En même temps, il figurait, sous le nom de T°. lampas, un moule interne qui lui parut posséder des caractères tout spéciaux; mais ces prétendues différen- ces étaient dues simplement aux empreintes des muscles et du septum médian. Il est à regretter que plusieurs au- teurs, et entre autres d’Orbigny, se soient mépris sur la signification de la figure de Sowerby et aient donné ce nom de T, lampas à une espèce également du lias, mais toute dif- férente, décrite par M. Rômer sous le nom de 7. subovoides. TERRAIN JURASSIQUE. 99 (Voir p. 152 et suiv.) Depuis, de Buchet, avec lui, beau- coup d'auteurs, ont fait une autre confusion, en la regar- dant comme identique avec la 7. vicinalis de Schlotheim. Cette autre méprise a été très-bien reconnue par d’Orbigoy, et en effet la véritable 7. vicinalis est une espèce toute différente de l’oxfordien supérieur. LocaLiTÉS. — La 7, cornuta caractérise le lias moyen ; elle est rare dans les assises inférieures et devient, au contraire, fort abondante dans le niveau supérieur carac- térisé par l’Ammonites margaritatus et la Gryphæa cym- bium, var. gigantea. On la trouve partout à ce niveau dans la Normandie, dans la Sarthe, dans l’est et le midi de la France; mais les échantillons de grande taille proviennent principalement du Calvados; elle est aussi très-bien carac- térisée dans les environs de Milhau (Aveyron). LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Cette espèce se rencontre également en Angleterre, en Allemagne et en Espagne au même niveau. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 17, fig. 1, 2, 7. cornuta (Sow.), échantillon un peu grossi, montrant l’intérieur en parfait état, d’après une préparation, faite par M. Moore. PI. C, plateau cardinal, a, b, portion currente de l’appa- reil brachial, a’, b', portion récurrente de ce même appa- reil. — Fig. 3*?°4, échantillon de grande taille en parfait état provenant de Curcy, Calvados (ma collection). — Fig. 3*; A, muscles adducteurs, SV, sinus veineux laté- raux, SV, sinus veineux médians. — PI. 48, fig. 4, portion grossie de moule interne montrant sur la petite valve : A, muscles adducteurs, s'm', septum médian, P, empreinte du pédencule d'attache. —Fig. 2, portion grossie, montrant sur la grande valve : 2, empreintes des mussles rétracteurs; P, muscles pédonculaires; À, muscies adducteurs. — Fig. 3-6, 100 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. échantillons divers grand. nat. de la couche à Ammonites margaritatus de Normandie. Ma collection. — Fig. 7, variété à front non bilobé, Curcy (Calvados). Ma collection. — P1.19, fig. 2*?°, variété remarquable provenant des couches inférieures du lias moyen de la Mozelle (collection de M. Terquem). — Fig. 1 *, moule interne grossi de la grande valve de cette même variété (collection de M. Dumortier). A,muscles adducteurs ; À, muscles rétracteurs; ?, muscles pédonculaires; 0, empreintes génitales. — Fig. 1?, moule interne de la petite valve du même échantillon; À, muscles adducteurs; 0, empreintes génitales; P, empreinte du pé- doncule d'attache, — Fig. 3, 4, variétés de passage à la T. Moriæ (ma collection), Curey (Calvados). N° 9. Terebratula (Waldheimia) Mario (d'Orb.),1849. PRO0ie AE SYNONYMIE. 1849 Terebratula Mari. (d'Orb.) Prodrome, n° 236, étage liasien. » cornuta, var. de la plupart des auteurs. Testä subovali aut rotundatàä, obesä, incrassatä, lævi, anticè »truncatà et aliquoties duobus lobis, parim products, instructà. Valvis plus minüusve et æquè obesis, apice incurvato, satis in- crassato, ad latera valdé carinato; foramine mediocri, oblongo. DraGnose.— Coquille subovalaire ou globuleuse, à peu près aussi longue que large, lisse et brillante, très-renflée dans sa partie moyenne, arrondie, en avant ou bien tronquée et même légèrement bilobée; les deux lobes arrondis et tou- jours peu prononcés, séparés par une dépression peu éten- due et peu profonde; généralement marquée, surtout vers le front, de lignes d’accroissement plus ou moins fortes, quelquefois étagées; parties latérales, vers le bord des val- ves, fortement infléchies par une forte courbure donnant TERRAIN JURASSIQUE. 101 même souvent lieu à un méplat ou à un limbe latéro-fron- tal. Commissure des valves droite et sans inflexion, Grande valve régulièrement et fortement infléchie vers le crochet; ce dernier, recourbé, très-caréné sur les côtés, percé d'un foramen circulaire assez grand.Petite valve laissant voir, par transparence,une légère trace indiquant le septum médian. CouLEUR. — Brun-rosé. INTÉRIEUR. — Appareil brachial, connu seulement par l'encroûtement de cristaux étendu jusqu’au bord frontal, devait être semblable à celui de la T°. cornuta. Dimensions. — Longueur, 26 mill.; largeur, 25 mill.; épaisseur, 22 mill. OBSERYATIONS. — Malgré sa forme tout à fait globuleuse, la 7. Mariæ n’est, comme nous l'avons dit, qu’une variété de la 7. cornuta, les passages entre elles étant tout à fait in- sensibles ; nous avons cru néanmoins qu'il valait mieux conserver un nom distinct à ce type si particulier. La forme globuleuse et arrondie, rare d’ailleurs dans la section Waldheimia, est arrivée ici à son dernier terme; aussi sera- t-il toujours facile de reconnaître la 7. Mariæ, qu’on pour- rait cependant confondre avec certains échantillons de la T. Edwardsi ; mais cette dernière appartenant à la sec- tion des Térébratules proprement dites, l’absence de ca- rènes sur les côtés du crochet et de la ligne noire indiquant le septum médian de la petite valve suffira pour prévenir cette confusion. La 7. Marie, même si on ne prend que les formes tout à fait globuleuses et très-distinctes de la T. cornuta, subit encore des variations immenses, et on ne peut en réalité fixer pour ce type une forme plutôt qu’une autre, tant la variabilité est grande; quelquefois les échantillons sont un peu aplalis. et il y a une sorte de limbe latéra- 102 PALEONTOLOGIE FRANCAISE. frontal ; c’est en cet état que se montrent particulièrement les échantillons du midi de la France; voyez pl. 20 les fig. 1 et 2 représentant des individus recueillis par M. Dumor- tier à Bleymard (Lozère) ; quelquefois l’une des valves, la grande, est bien plus bombée que la petite, tel est l’échan- tillon, fig. 3*?, qui provient de May (Calvados). Gn voit, du reste, par les différences extrêmes que présentent entre eux les échantillons figurés dans le reste de la planche et qui proviennent tous d’une même localité, Évrecy (Calva- dos), combien il y a peu de fixité dans les caractères de cette coquille. La fig. 7°? a une forme tout à fait bizarre, mais c’esl une variété accidentelle. LOCALITÉS. — La 7. Mariæ se rencontre avec la précé- dente,en compagnie des Ammonites margaritatus etspènatus, c’est-à-dire à la partie supérieure du lias moyen.Très-abon- damment répandue en Normandie, elle est plus rare dans la Sarthe et la Moselle; on la retrouve abondamment dans l'Yonne, surtout à Avallon, dans le Jura et le midi de la France, principalement à Bleymard (Lozère) et à Milkau (Aveyron). LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — On retrouve cette co- quille avec la précédente en Angleterre, à Ilminster; en Es- pagne, particulièrement dans la province d'Aragon, près de Molina, où toutefois Le type 7. cornuta paraît plus abondant. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 20, fig. 1, 2, 7. Mariæ (&’Orb.), de Bleymard, Lozère (collection de M. Dumortier). — Fig. 3*, échantillon des couches à gastéropodes de May (Calvados), montrant en a’ b’ la portion récurrente de l’ap- pareli brachial encroûté de calcaire. — Fig. 3°, le même vu par devant. — Fig. 4, 7, divers échantillons provenant des couches à Ammonites margaritatus d'Évrecy, (Calvados). Ma collection. TERRAIN JURASSIQUE. 103 N° 10. Terebratula (Waldheimia) Waterhousi (Dav.) 1851. Pl:91/fis: 4:6. SYNONYMIE. 1851 Terebratula Waterhousi, (Dav.) À Monog. of British. Fossil. Brach., 3° part. Ju- rassic species, p. 31, pl. v, fig. 12-13. 1853 » subdigona, (Oppel) Der mittlere Lias.,ete., p.71:-pl:1v;:fig, 22? 1856 » Waterhousi, (Oppel) Die Jura-Formation, 1860 1861 ISG3 » p. 188, n° 109. cornuta, (Quenst.) Der Jura, p. 180, pl. xxu, fig. 15-16. — Non Ter cornuta (Sow.). cornuta scalprata, (Quenst.) Der Jura, p. 180, pl. xxu, fig. 17. retusa, (Mariin) Paléont. de l’infra- lias du dép. de la Côte- d'Or (Mém. Soc. (Géol. de France, 2° série, t. VII), p. 90, pl. vu, fig. 5, bis 7. — (Oppel) Über die Brachiopo- den der UnternLias(Abdruck, a. d. Zeitsch.deutschen geol. Gesellschaft., p. 532, n° 2. cornuta scalprata (Schafhaütl) Süd-Bayerns Le- thea geognostica, pl. LXVINT, Lo Pom Testä subtrigonä, longiori quâm latiori, sæpius patulä, lœvr, anticè et subito truncatà et in remotis duobus lobis, per depres- sionem in minori, per obsoletum lobum in majori valvä, segre- gatis, productô. Valvis œæquè convexis. Ad frontem, valvarum commissurà plus minüusve inflexà ; apice incurvato, ad latera valde carinato; foramine mediocri, oblongo, paululm et re- trorsûm majoris valvæ apicem delibante. 10% PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. DraGnose.— Coquille assez petite, sub-triangulaire, un peu plus longue que large, étalée, entièrement lisse, tronquée carrément en avant; côtés prolongés en lobes longitudinaux divergents, séparés, sur la petite valve, par une dépression peu profonde, mais très-large, ne s’étendant pas au delà du tiers antérieur de la coquille et, sur la petite valve, par une sorte de lobe correspondant, séparé des parties latérales par de légers sillons obsolètes. Valves habituellement unies sous un angle aigu. Commissure des valves droite sur les parties latérales, mais présentant, à la région frontale, une inflexion plus ou moins grande, dont la partie concave appartient à la petite valve. Grande valve régulièrement convexe, à crochet arrondi, non acuminé, caréné sur les côtés, percé d’un foramen oblong, entamant légèrement le crochet en arrière. COULEUR. — Inconnue, INTÉRIEUR. — Inconnu. DIMENSIONS. — Longueur, 14 mill. ; largeur, 42 mill. ; épaisseur, 8 mill. OBSERVATIONS. — Cette jolie petite espèce participe à la fois des caractères de la 7. cornuta et de la T. Heysesna ; elle se distingue de la première par sa taille moindre, sa forme triangulaire et, surtout, par l’inflexion frontale produite par la dépression de la petite valve et correspondant à une légère saillie sur la grande. Elle se distingue de la seconde par sa taille plus grande, sa forme longitudinale au lieu d’être transversale, enfin par son foramen plus grand qui échancre la grande valve, en arrière. Elle a aussi quelques rapports avec la 7, resupinata; mais l’aspect général de ces deux espèces offre trop de différences, pour qu'il soit nécessaire de les faire ressortir. Dans les circonstances ordinaires, la 7. Waterhousi varie TERRAIN JURASSIQUE. 105 fort peu; les quelques échantillons qu’on rencontre, tou- jours au niveau bien déterminé du lias moyen, caractérisé par la 7. numismalis, sont tous très-semblables au type, ou s’en écartent d’une manière insignifiante ; mais, sous l’in- fluence de circonstances spéciales, ces caractères changent. Le voisinage d’un récif paraît particulièrement s'être tra- duit, sur cette espèce, par une grande tendance à la variabi- lité. En effet, nous avons pu constater, dans le départe- ment du Calvados, l'existence, durantla période jurassique, d’un récif de grès qui s’étendait sur plusieurs lieues de lon- gueur dans les localités de Fontaine-Étoupe-Four, Maltot, Feuguerolles, May, Bretteville-sur-Laize, etc. Les anfractuo- sités de la roche silurienne formaient de petits bassins où, à l’abri des vagues, vivait une faune d’une richesse in- croyable; aussi ces localités sont-elles devenues célèbres parmi les paléontologisies et révèlent encore chaque année des espèces nouvelles. La 7. Waterhousi y revêt une forme toute particulière, elle est de taille double du type, la coquille est bien plus épaisse, la petite valve se renfle, la grande s’aplatit, voir pl. 21, fig. 4-5-6. Enfin elle semble osciller vers une espèce tout à fait spé- ciale que nous décrirons plus loin sousle nom de 7”. Eugenat ; mais le caractère si remarquable de l’inflexion du bord frontal subsiste, s’exagère même et montre bien que ces formes ne sauraient être séparées du type habituel, qu’à titre de variétés. Loca1iTÉs. — Cette jolie petite espèce, quoique toujours rare, a été observée dans un assez grand nombre de loca- lités ; elle est cantonnée dans d’étroites limites géologiques, car elle ne sort pas de la couche à 7. numismalis du lias moyen. Nous l’avons recueillie à Sainte-Marie du Mont , (Manche), à Subles, Vieux-Pont, Fontenay-le-Pesnel, à 106 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Fontaine-Étoupe-Four, May et Bretteville-sur-Laize (Calva- dos). Elle existe également à Nancy, dans les environs de Metz, en Bourgogne, notamment aux environs d’Avallon et de Semur, où MM. Bréon et Collenot ont recueilli à Pouillenay les échantillons figurés ici, aux environs de Besancon, de Salins, de Grenoble, enfin dans le midi, à Milhau, à Foix, etc., etc. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Exactement au même niveau en Angleterre, à Farington, Gurney où elle est rare; plus abondante en Allemagne, dans le Wurtemberg, la Bavière, le Tyrol, eic. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 21, fig. 14%b°, 7, Water- housi (Dav.), échantillon parfait, provenant de Pouillenay (Côte-d'Or), de la collection de M. Collenot. — Fig. 2 * ?, échantillon provenant de Sainte-Marie du Mont (Manche); ma collection. — Fig. 3*?, échantillon bien semblable au type de la 7. retusa (Martin), collection de M. Collenot. — Fig. 4, variétés remarquables provenant de Fontaine- Étoupe-Four (Calvados), ma collection. — Fig. 5 *?, autre variété où l’inflexion frontale est très-forte, provenant de Bretteville-sur-Laize (Calvados); ma collection.— Fig. 6°”, passage de la 7. Waterhousi à la T. Eugenii, échantillon de ma collection, provenant de May (Calvados). N° 11. Terebratula (Valdheimia) Eugenii (de Buch), 1847. PI. 21, fig. 7. PI. 22, fig. 1-12: SYNONYMIE. 1847 Terebratulu Eugenii, (de Buch) in litteris. 1849 » » (Dav.) Bull. Soc. (Géol. de France, 2e série, t. VII. — Mém. sur quel- ques brach. nouv. ou peu connus, p. 44, pl. 1, fig. 16-20. Testä subovali, longiori quäm latiori, ad apicem compressä, ad frontem demissä et truncatä, lœvi nitidà, subtilissime ta- TERRAIN JURASSIQUE. 107 men et præsertim ad latera radiatulä. Majori valvä depressé, subcomplanatä et obsoleto sinu instructà; apice producto, vi incurvato, ad latera valdè carinato; foramine mediocri, oblongo postice præsertim et oblique aperto. Minori autem valvä con- vexô, ad apicem prælevatä, ad frontem demissä. Valvis acute unitis. Valvarum commissurä, ad umbones valde incurvatä, ad latera rectä, ad frontem leviter inflexä. Intüs ignotà. Dragxose.— Coquille sub-ovalaire, plus longue que large, anguleuse et comprimée vers le crochet, tronquée à la ré- gion frontale ; lisse et brillante, ornée cependant, sur les ré- gions latérales, de stries rayonnantes nombreuses et très- fines, visibles seulement à la loupe et dans les échantillons très-bien conservés. Grande valve très-déprimée, marquée sur toute sa longueur d’un sinus bien prononcé vers le cro- chet, diminuant ensuite peu à peu, jusqu’à la région fron- tale où il est peu sensible; crochet bien développé, forte- ment caréné sur les côtés qui s’élargissent même de façon à déborder la coquille. Foramen médiocre, oblong, entamant la grande valve en arrière; deltidium large et étalé, au milieu d’une sorte de fausse aréa, formée par les carènes laté- rales du crochet. Petite valve très-bombée, élevée et comme fastigiée vers le crochet, la courbure diminuant insensible- ment jusqu’à la région frontale, où elle est presque droite et où l’on voit même parfois un léger sillon longitudinal. Valves réunies sous un angle très-aigu. Commissure des valves droite sur les côtés, légèrement flexueuse en avant; en arrière et à la hauteur des crochets de la grande valve, on voit un méplat très-prononcé où cette commissure offre une brusque inflexion. COULEUR. — INCONNLE. INTÉRIEUR. — Appareil brachial inconnu. Septum médian de la petite valve très-prononcé et visible par transparence ; 108 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. à la grande valve 2 septums latéraux très-prononcés se voient également par transparence sur les côtés du crochet. Dimensions. — Longueur, 33 millimètres; largeur, 25 mil- limètres ; épaisseur, 14 millimètres. JEUNE AGE. — Comme dans toutes les autres espèces, les coquilles jeunes ont un aspect tout différent des adultes, ainsi, à la taille de 2 millimètres (pl. 22, fig. 3, grand. nat., fig. 4 *? grossic), la forme est arrondie, la petite valve à peine convexe, la grande entièrement plane est percée d’un énorme foramen triangulaire, sans traces de deltidium. A la taille de 4 millimètres (fig. 5, grand. nat., fig. 6*?<4 grossie), la coquille est déjà plus élargie, la petite valve se bombe fortement vers la région frontale, la grande se dé- prime, le crochet commence à s’échancrer à son extrémité. A la taille de 10 millimètres (fig. 9 *?°), l’aspect est à peu près le même, le bombement de la petite valve est très- prononcé, la courbure est régulière, la grande est forte- ment excavée. À la taille de 15 millimètres (fig. 7), elle s’est beaucoup élargie, la petite valve, très-bombée et même anguleuse vers le crochet, commence à s’atténuer vers le bord frontal, le crochet de la grande valve se tronque de plus en plus, le deltidium est déjà bien apparent (voir la fig. 8 qui est grossie). Enfin, à la taille de 20 millimètres, elle à pris la forme typique et ne variera plus que légère- ment, en grandissant. OBSERVATIONS. — La 7. Eugenii, dans sa forme typique, se distingue au premier coup d'œil de toutes les autres Té- rébratules connues par sa grande valve aplatie, et légère- ment excavée, dans toute sa longueur, et sa petite valve très-bombée, qui lui donne un facies tout à fait anormal. représentant le contraire de ce qu’on voit habituellement dans les Nucleatæ, telles que les 7°. resupinata, carinata, ete. TERRAIN JURASSIQUE. 1409 Le grand méplat qui existe de chaque côté des régions car- dinales est aussi tout à fait spécial à cette espèce, ainsi que la brusque courbure affectée en ce point, par la commis- sure des valves. Nous voyons toutefois ces caractères si tranchés s’effacer peu à peu dans quelques échantillons, et, d’une part, il y a passage à la 7. Waterhkousi, ainsi que nous l’avons démon- tré p. 405; d'autre part, vers la 7. Sarthacensis, lorsque le crochet, restant d’ailleurs le même, ja petite valve s’aplatit, et que la grande se gonfle légèrement. Ainsi donc cette forme si spéciale n'échappe pas plus que les autres à la loi, malheureusement si générale, des transformations, et finit, par des degrés insensibles, à passer à d’autres espèces d’aspect, au premier abord, tout différent. Histoire. — La 7”. Eugentii a été recueillie depuis longues années par mon père; il la montrait à ses élèves, comme une forme très-singulière dans le grand genre 7érébratule, offrant le contre-pied d’une espèce bien commune au même niveau géologique de la 7. resupinata. C'est ainsi qu'à son passage à Caen en 1847, M. Léopold de Buch eut connaissance de cette magnifique coquille alors d’une ex- cessive rareté. Je débutais dans la science, et je m’em- pressai de donner au célèbre géologue un très-bel exem- plaire, que j'avais recueilli quelques jours auparavant. M. de Buch enchanté de mon petit cadeau la serra avec grand soin en disant : « Elle s’appellera Eugène ; » effectivement il ins- crivit cenom sur l'échantillon figuré pl. 22, fig. 12. Elle a été depuis décrite et figurée sous ce nom par M. Davidson dans le Bulletin de la Soc. Géologique de France. Cette espèce est restée rare: toutefois, en explorant avec soin et nombre de fois la lccalité si riche de May, M. Perrier et moi, nous avons pu en rassembler une série assez nombreuse; l’espèce est 110 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. donc maintenant bien constatée sur plus de cinquante in- dividus, elle existe dans un certain nombre de collections, à la Sorbonne, au Musée Imp., R. de Vienne, au British Mu- seum, etc. La série que j’ai rassemblée se compose de vingt-trois échantillons depuis la taille de 2 jusqu’à 33 mil- limètres. J'aurais bien désiré connaître son appareil bra- chialqui doit, sans doute, présenter des caractères parti- culiers; mais, bien que j'aie sacrifié, pour cet objet, un certain nombre d'échantillons de cette rare coquille, je n’ai pu réussir jusqu’à présent à isoler ses charpentes ir- ternes. LocaLiTÉs. — Fontaine-Étoupe-Four, Maltot, May, Bret- teville-sur-Laize (Calvados), dans le lias moyen où l’espèce est rare; n’a pas été rencontrée ailleurs. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 21, fig. 7°°, 7. Eugenti (de Buch), le plus grand échantillon connu, provenant de May. — PI. 22, fig. 1°, crochet grossi de la plus grande valve, pour montrer la forme du foramen et du delti- dium. — Fig. 1°, crochet de la même valve également grossi, vu par-dessus. S/, Septums latéraux ou dentaires visibles par transparence. — Fig. 2, coupe du crochet pour montrer les septums. S' #”', Septum médian de la petite valve. S/, septums latéraux ou dentaires destinés à sou- tenir les crochets de la grande valve. — Fig. 3-9, échan- tillons divers du jeune âge; les fig. 3, 5, 7 et 9 sont de grand. nat., les autres grossis. — Fig. 10, échantillon adulte de petite taille. — Fig. 11, déformation accidentelle. — Fig. 12*?°, échantillon de Bretteville-sur-Laize sur lequel M. de Buch a créé l'espèce. — Fig. 43, échantillon offrant une légère dépression à la région frontale de la petite valve, (Tous ces exemplaires font partie de ma collec- tion.) TERRAIN JURASSIQUE. 111 N° 12. Terebratula (Waldheimia) Guerangeri (E. Desl., 1855), pl. 23, fig. 4-10. SYNONYMIE. 1853 Terebratula Guerangeri, (E. desl.) Mém. Soc. linn. de Nor- mandie, t. X, p. 304, pl. xvur, fig. 422 © Testé subovali aut subpentagonali, longiori quäm latiort, parüm depressä, anticè truncatà et demissä, ad umbones lœvr, ad frontem et non nunquâm ad latera, plicis plis minusvè pro- fundis, extensis et numerosis, longitudinaliter instructô; late- ribus compressis et aliquoties ferè complanatis. Valvis æquè convexis. Apice parm incurvato, ad latera carinato. Foramine mediocri, oblongo. Diacxose. — Coquille ovalaire ou subpentagonale, plus longue que large, légèrement déprimée, tronquée à la ré- gion frontale où les valves s’abaissent en pente douce, en- tièrement lisse vers la région cardinale, ornée, au contraire, principalement à la partie tronquée de la région frontale, de plis profonds plus ou moins nombreux, plus ou moins étendus, égaux ou inégaux, habituellement simples el très- rarement dichotomes; quelquefois les plis envahissent éga- lement une partie des régions latérales, la portion plissée marquée de fortes lignes d’accroissement. Côtés un peu comprimés, de façon à ce que les valves s’unissent sous un angle assez ouvert, pour simuler un limbe latéral. Valves également convexes. Commissure droite et sans inflexions. Crochet peu recourbé, assez fort, caréné sur les côtés, iron- qué par un foramen ovalaire assez grand. CouLEuR. — Inconnue. APPAREIL BRACHIAL ET DÉTAILS INTERNES. — [nconnus. Drmexsioxs.— Longueur, 27 millimètres ; largeur, 20 mil- limètres; épaisseur, 13 millimètres. 412 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. OBSERVATIONS. — La 7”. Guerangeri est la seule espèce ju- rassique de la section des Waldheimia, qui présente ainsi une ornementation de plis disposés en frange; elle a d'ail- leurs un aspect tout différent des Térébratules jurassiques frangées, de diverses sections, telles que les T. fimbrioides, fimbria, plicata, etc. Mais, comme toutes les autres, elle offre une grande variabilité dans le nombre, l’étendue et la disposition de ses plis. Le type le plus fréquent est celui qui est représenté par la figure 4 de notre pl. 23 *°, où la portion plissée est réduite à la partie moyenne. Dans une variété remarquable, recueillie par M. l'abbé Paumard (fig. 6*?), les plis sont les uns simples, les autres dicho- tomes, et ont envahi la presque totalité de la coquille ; mais cette variété est très-rare. Une autre singularité de cette élégante espèce, c’est que, jusqu'ici, elle paraît tout à fait spéciale au département de la Sarthe, comme la 7. Eugenii l’est au département du Calvados. Ces deux espèces, autrefois très-abondantes à Précigné, y sont maintenant fort rares, parce que les carrières d’où elles provenaient ne sont plus en exploitation, et les nou- velles renferment d’autres espèces; une pareille localisa- tion, dans des points aussi voisins, est très-singulière. LocaLiTÉs. — Cette espèce n’a encore été recueillie qu’à Précigné (Sarthe), où elle était très-abondante dans le lias moyen de cette curieuse locaïité, dans une zone un peu infé- rieure à celle où se rencontre une autre espèce frangée très-remorquable, la 7”. fimbrioides. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 23, fig. 4°?°, 7. Gue- rangeri (E. Des.), type provenant de Précigné (Sarthe) et qui à servi à l'établissement de l’espèce, ma collection. Fig. 5-10 divers échantillons de la même localité; collec- tion Triger. TERRAIN JURASSIQUE. 113 N° 13. Terebratula (Wa/dheimia) Heyseana (Dunk. 1846), pl. 24, fig. 1....5. SYNONYMIE. 1846 Terebratula Heyseana, (Dunk.et Meyer.) Paleontogr. Bei- träge zur Naturgeschichte der Vor- welt,1® v., p. 129, pl. xvu, fig. 5. 1851 » Backeriæ, (Dav.) À Monog. of British Fossil. Brachiop., vol. 1, part. ni. — Ju- rassic species, p. 38, pl. v, fig. 11. 1853 » Heyseana, (Quenst.) Handbuch der Petrefakten- kunde, p. 471, pl. xxxvu, fig. 47. » » » (Oppel) Der mittlere Lias, ete., p.71. 1856 » » (Oppel) Die Jura-Formation, p. 184, n°112. | » » cornuta, (Quenst.) pars. Der Jura. p. 180, D xx, Hg: 18.20. —"NonT. cornuta (Sow.). » » Heyseana, (Quenst.) Der Jura, p. 181, pl. xxu, fig. 21. Testä parvä, latiorr quäm longiori, depressä, ad apicem an- gulosä, ad frontem truncatä, lœvi; ad frontem et in medianä parte, in minort valvä, altà depressione plus minüsve extensà, in majori autem lobo plus minüusve producto et depressioni mi- noris opposito instructà. Apice tenut, incurvalo; foramine parvo. Draënose. — Coquille pelite, plus large que longue, sub-ovalaire, très-peu anguleuse à la région apiciale, tron- quée à la région frontale, entièrement lisse, Valves égale- ment convexes, à bords unis sous un angle três-aigu. Com- missure des valves droïte sur les côtés, offrant à la région frontale une courbure subite et pius ou moins forte. Grande valve montrant vers la région frontale, un lobe médian plus où moins prononcé, élevé vers le bord, et se fondant insen- siblement avec le reste de la coquille; crochet assez aigu, peu recourbé, tronqué par un foramen circulaire petit. BRACHIOPODES. 8 114 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. CouLEuR. — Inconnue. APPAREIL BRAGHTAL. — Inconnu. CARACTÈRES INTERNES. — Empreintes palléales peu appa- rentes; empreintes des muscles adducteurs bien pronon- cées, grandes et plus écartées que dans les autres espèces. OpservarTions. — Cette espèce, d’ailleurs fort rare, est fa- cile à distinguer par sa petite taille, par le petit lobe mé- dian bien délimité de sa grande valve, auquel correspond une dépression sur la petite, et enfiu par sa forme transver- sale. On ne pourrait guère la confondre qu'avec la T. Ly- cetti, autre petite espèce du lias supérieur; mais cette der- nière est moins transversale, et ne présente jamais de iobe frontal; et, s’il existe une dépression sur la petite valve, elle est à peine apparente et ne pait pas brusquement comme dans la 7. Heyseana. M. Davidson donnait par erreur cette espèce, sous le nom de 7. Backeriæ, comme provenant de l’oolite inférieure. M. Oppel a pu s’assurer que l'espèce du Northamptonshire avait été recueillie dans le lias moyen, et n’était autre que la T. Heyseana. LocariTÉs. — Cette espèce se rencontre dans le lias moyen à Évrecy, à Fontaine-Étoupe-Four où elle irès-rare ; un peu plus répandue dans le lias moyen de l’est et du midi de la France au niveau de la 7”, numismalis, dans les environs de Naney, de Salins, de Milhau, d’Alais, etc. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Angleterre, à Bug- broock (Northamptonshire) où elle est fort rare ; bien pius répandue dans le lias moyen de l'Allemagne, à Hechingen, Weidach, Sondelfingen, Hinterweiler, etc., etc. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 24, fig. 1 * ?, T., Hey- seana (Dunk.), échantillon de grandeur naturelle d’Alais (Gard). Fig. 2 *°°4, échantillon de grande taille, provenant TERRAIN JURASSIQUE. 415 de Fontaine-Étoupe-Four (Calvados). Fig. 3* °°, le même échantillon grossi trois fois. Fig. 4, crochet de la grande valve grossi pour montrer la forme du foramen. Fig. 5 * ?, moule interne grossi, d’Alais (Gard) ; P, trace du pédon- cule ; S', M’, trace du septum médian de la petite valve. N° 14. Terebratula (Waldheimia) lorella (d’'Orb.), 1847. EL. 926 1fie." 6x 7. SYNONYMIE. 1847. Terebratula florella, (d'Orb.) Prodrome, n° 272, étage toar- cien. Testä elongatä, subovali, ad umbones patulé, ad frontem demiss@ et subtruncatä, lœvi, nitidä. Minori valvä fere planä, ex apice ad frontem, mediano et plus minüsve producto sinu instructä. Majori autem acuminatä; in mediâ parte, ex apice ad frontem, præsertim ad umbones, præelevatä et incurvatô, lateribus demissis ; apice incurvato, valdè ad latera carinato ; foramine mediocri,rotundo. Valvarum commissurä ad frontem paululüm incurvé. ; Intus ignotà. Dragnose. — Coquille allongée, longitudinalement ova- laire, élargie et renflée à la région cardinale, diminuant peu à peu jusqu’à la région frontale qui est légèrement tron- quée. Petite valve aplatie, offrant une dépression médiane large et peu profonde, étendue depuis le crochet jusqu’au front. Grande valve très-bombée, à dos fort élevé, en forme de toit. Crochet mince, très-recourbé, fortement ca- réné sur les côtés qui s’élargissent de façon à déborder la coquille. Foramen assez grand, arrondi. Valves réunies sous un angle très-aigu. Commissure des valves droite, sauf à la région frontale, où existe une brusque inflexion, déterminée parle sinus médian de la petite valve. 116 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. CouLEuR. — Brun noirâtre, violacé. DÉTAILS INTÉRIEURS. — Inconnus. Dimensions. — Longueur, 18 millimètres ; largeur, 13 mii- limètres ; épaisseur, 9 millimètres. OBSERVATIONS. — La T°. florella ressemble beaucoup à la T.resupinata, avec laquelle il est facile de la confondre; elle s’en distingue par sa taille plus petite, sa forme plus allon- vée, et surtout par son foramen bien plus grand. Il est beau- coup plus difficile de distinguer cette coquille de certaines variétés de la T. impressa et de quelques autres du système oolitique moyen; c’est donc pour ces espèces surtout, qu’il estnécessaire d'étudier de nombreusesséries d'échantillons, on risquerait en effet de se tromper, si on voulait nommer un échantillon isolé, dont on ne connaîtrait ni l’étage ni la localité. La 7. florella se rencontre dans les couches infé- rieures du lias moyen; on constate donc ici la première ap- parition de la forme résupinée qui se retrouve ensuite dans tous les étages jurassiques ; aussi nous ne pouvons nous em- pêcher de voir, dans cette coquille, un prototype de formes analogue à celui que nous avons déjà signalé pour la 7°. gre- garia, comme étant le chef de file des Térébratules biplis- sées, En effet, nous voyons, dans les couches qui suivent im- médiatement, paraître une autre forme, la 7, resupinata, qui n’est très-probablement qu’une dérivée de l’espèce qui nous occupe. Cette assertion pourra paraître hasardée, car, si on se borne aux échantillons recueillis en France, ces deux coquilles paraissent certainement faciles à séparer, et constituer deux formes distinctes ; mais, dans d’autres contrées, c’est bien différent; en Espagne, par exemple, où M. de Verneuil a recueilli de belles séries de brachio- podes, qu’il a mises généreusement à notre disposition, on ne peut plus distinguer en aucune façon les deux espè- TERRAIN JURASSIQUE. 417 ces, il y a plus, certains échantillons ressemblent telle- ment à la 7. pala (espèce oxfordienne), que je les aurais cer- tainement pris pour cette dernière, si je n'avais vu de nom- breux individus, dont la série constitue une chaîne conti- nue entre les trois formes. Nous concluons de là que ces di- verses espèces, reconnues à plusieurs niveaux géologiques, ne sont probablement que des dérivés d’une seule espèce typique. Aussi ce que nous avons dit d’une part pour la T. gregaria et ïes biplissées, de l’autre pour les 7. quadri- fida, cornuta, Mariæ, subnumismalis, est-il parfaitement applicable à la 7! florella, dont les dérivées seront bien plus nombreuses encore. LOCALITÉS. — Quoique assez rare, la T, florella se ren- contre à peu près partout, dans les couches inférieures du lias moyen (1), caractérisées par la 7. numismalis et les petites Gryphœæa cymbium. Nous citerons principalement, Vieux-Pont et Fontenay-le-Pesnel (Calvados), comme les localités où elle est bien caractérisée. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Il est probable que l'espèce se rencontre en Angleterre et en Allemagne où elle aura été confondue avec la T. resupinata. En Es- pagne, ainsi que nous l’avons dit, elle existe en grand nombre; mois les échantillons sont de plus grande taille et offrent des passages manifestes à la 7. resupinata. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 26, fig. 5, T”. florella (d'Orb.), crochet grossi. Fig. 6, 7, échantillons du lias moyen de Vieux-Pont (Calvados); ma collection. (1) D'Orbigny donne (dans son prodrome) cette espèce comme appar- tenant au lias supérieur (Toarcien) ; il n'existe aucune espèce analogue à ce niveau, et l'échantillon de d’Orbigny provient, ainsi que nous l'avons dit, de la base du lias moyen. 118 SYNONYMIE. PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. N°45. Terebratula (Waldheimia) resupinata (Sow.), 1816. PI. 24, fig. 6, 10. PL 25, fig: 4,5: 1816 Terebratula resupinata, (Sow.) Miner. conchology, vol. EL, 1835 1836 1837 » 1838 1856 1857 » p. 116, pl. cu, fig. 3, 4. (Phillips) Geol. of Yorkshire, pl. xuu, fig. 23. (Deshayes) Nouvelle édit. de La- mark, vol. VIE, p. 360. (de Buch), Ueber Terebrateln, p. 116. (Pusch) Polens Palæontologie, tab. IV, fig. 6. (Desl.) Essai d’un arrang. systém. des brach. fossiles. (Séance publique de la Soc. linn. de Normandie, juin 1837.) (de Buch) Mém. de la Soc. Géol. de France, 1"e série, vol. III, p. 229, prxx fie MA (Bronn) Index palæontologicus, p. 1248. (d'Orb.) Prodrome, vol.[, p. 239, étage liasien. (Dav.) À Monog. of British Fossil Brachiopoda, 1'° partie, Jurassic species, p. 31, pl. 1v, fig. 1...5. (Oppel) Die Jura-Formation, p. 184, n° 110. (Cotteau) Études sur les mollusques fossiles du département de l'Yonne, p. 132. Testä subrhomboidali aut subovali, sæpius longiori quäm latiori, suprà elevatä, infra excavatä, lœvi, nitidä. Minori valvé ad cardinem et latera convexä, in medià parte, ex fronte ad umbones, per latam depressionem plus minüusve excavatà. TERRAIN JURASSIQUE. 1149 Majori autem valvé ad latera leviter subexcavatä, in mediâ parte, ex fronte ad apicem, præelevatà et acuminatà ; lateribus abruptis præsertim in cardinali regione ; apice acuminato, mazimè adunco, ad latera alato et maxime carinato ; foramine tenui, rotundo. Intüs, brachiorum fulcro longo, parum divaricato, ad furcæ inflexionem, acutis ef numerosis appendiculis armato. Dragnose. — Coquille sub-ovalaire ou presque rhomboï- dale, habituellement allongée, quelquefois aussi large que longue, très-élevée à la grande valve, et fortement exca- vée à la petite, lisse et brillante. Petite valve convexe et même quelquefois gibbeuse dans une faible partie de la région cardinale, offrant, dans tout le reste de son éten- due, une grande dépression, souvent très-profonde, s’é- tendant depuis le crochet jusqu’au front; cette dépression devenant si prononcée à la région frontale, qu’elle force la grande valve à se relever fortement en ce point. Grande valve acuminée dans toute sa longueur, surélevée à la région médiane, déprimée ou même très-légèrement excavée vers les côtés, à bords fortement relevés, surtout vers la région cardinale, ce qui détermine sur les côtés deux brusques res- _sauts ; crochet acuminé, très-recourbé vers sa pointe, très- fortement caréné sur les côtés, les deux carènes se confon- dant avec la crête du ressaut latéral; foramen petit, arrondi. Commissure des valves très-fortement infléchie à la région frontaie. CouLeur. — Brun noirâtre, violacé ou noir foncé. APPAREIL BRACHIAL. — Long, à branches peu divergen- tes, fortement charpenté, montrant à la réunion des bran- ches currentes et récurrentes de nombreux appendices aigus, droits ou crochus, qui servaient pendant la vie à sou- tenir les cirrhes des bras; septum médian très-fort; pla- 190 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. leau cardinal large, montrant de fortes impressions en creux pour les muscles pédonculaires. Empreintes palléales et musculaires inconnues. DimENsIoNs. — Longueur, 25 millimètres; largeur, 23 mil- limètres ; épaisseur, 16 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette belle espèce, si on ne considère que le type (pl. 95, fig. 4, 3), est des plus tranchées et facile à distinguer par sa forme remarquable, son foramen très- petit et surtout par son crochet, dont les carènes latérales sont bien plus développées que dans toutes ses congé- nères; malheureusement elle est tout aussi variable que les autres ; en effet, sa taille passe du simple au double, on la voit s’allonger, la grande valve devenir moins élevée, le foramen s’agrandir, et on ne peut plus fixer la limite exacte entre celle-ci et la précédente. D’un autre côté, la coquille se renfle, la taille augmente, le sinus de la petite valve di- minue, la grande s’aplalit, la saillie médiane devient de plus en plus obtuse : tels sont les échantillons (pl. 95, fig. 4, 5); peu à peu et par des degrés insensibles, on ar- rive à une forme tout à fait globuleuse, avec une dépres- sion médiane sur chaque valve. M. Davidson à douné à cette forme le nom de 7. Moore; ce n’est certainement qu'une variété de notre espèce : car les passages sont tout à fait insensibles, et, de plus, les caractères les plus impor- tants pour nous, c’est-à-dire le crochet, les carènes la- térales, le foramen, sont en tout point semblables dans les deux coquilles ; néanmoins, comme les deux formes se retrouvent identiques dans des points très-éloignés, en France, en Espagne et en Angleterre, nous conserverons les deux noms; mais avec la même restriction que nous avons déjà faite pour les T. cornuta et Mariæ, c’est-à-dire qu'il est bien entendu, que pour nous les 7°, resupinata et TERRAIN JURASSIQUE. 421 Moorei ne sont que des modificalions d’un seul et même type. Comme la 7°. numismalis, la T. resupinata a une grande importance au point de vue de la géologie; en effet cette espèce est éminemment caractéristique des couches supé- rieures du lias moyen et se retrouve identique dans ies points les plus éloignés, où manquent souvent les 7, qua- drifida et cornuta. Il est donc très-utile de la bien connai- tre, elle servira de criterium infaillible pour retrouver cet horizon géologique. LocaLiTÉS. — Abondante à la partie supérieure üu lias moyen, dans le département du Calvados, à Évrecy, Curey, etc., etc.; plus rare dans la Sarthe, non moins répandue dans l’est et le midi de la France. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Très-répandue en Angleterre, à Ilminster, Lyme regis, Withby, etc.; en Es- pagne, où M. de Verneuil l’a rencontrée sur un grand nom- bre de points. elle revêt une forme spéciale, plus ailongée que le type habituel. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 24, fig. 6, 7. resupinata (Sow.), crochet grossi de la grande valve pour montrer la forme du foramen. — Fig. 7, intérieur en parfait état d’a- près une préparalion faite par M. Moore ; PI. C., plateau car- dinal; 4, b, portion currente de l'appareil brachial; à’, W, portion récurrente de ce même appareil, avec les appen- dices en forme de pointe. — Fig. 8, 9, jeunes individus, provenant d'Évrecy (Normandie); ma collection.—Fig.10, a; b, échantillon typique de la même localité.-— PI, 95, fig. 4, 2, échantillon d'Évrecy (ma collection), — Fig. 3, a, b, échantillon très-renflé (collection de M. Dumortier ). — Fig. 4, 5, échantillons de passage à la 7. Moorei (ma collection). 122 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. N° 16. Ferebratula (Waldheïmia) Moorei (Dav.), 1849. PI. 26, fig. 1.....4. SYNONYMIE, 1849 Terebratula Moorei, (Dav.) Bulletin Soc. Géol. de France, 2e série, t. VIL, p. 74, pl. 1, fig. 21- 23. 1851 » » (Dav.) À Monog. of British Fossil Bra- chiopoda, 3° part., Jurassic species, p. 33, pl. 1v, fig. 6-7. 1856 » » (Oppel), Die Jura-Formation, p. 18%, node » resupinata, Variété, de la plupart des auteurs. Testä subovali, longiori quäm latiori, plus minüsve obesi, ad frontem truncaté, lœvi ; valvis æquè convexis. Minori valvi in mediä parte et præsertim ad frontem, obsoletä depressione longitudinaliter notatä. Majori valvé aliquoties elevatä vel in medià parte, obsoletä depressione, ut in minori, notatä, lateri- bus abruptis sed ad cardinalem mod regionem ; apice acumi- nato, tenui, maximè adunco, ad latera alato et maximè cari- nato; foramine tenui, rotundo. Intüs ignotä, sed versimiliter ut in antecedente specie. DrAGNOSE. — Coquille sub-ovalaire, un peu plus longue que large, à valves bombées, tronquée à la région frontale, lisse. Petite valve renflée, marquée d’une dépression plus ou moins profonde, surtout vers la région frontale, où cette dépression s’élargit beaucoup. Grande valve renflée, quel- quefois élevée dans sa partie médiane, plus souvent mar- quée d’une légère dépression qui s’approfondit en s’élar- gissant vers le front. Bords fortement relevés vers la région cardinale, ce qui détermine de chaque côté un brusque ressaut; crochet atténué, très-recourbé vers la pointe, trés-fortement caréné sur les côtés, les deux carènes se TERRAIN JURASSIQUE. 193 confondant avec la crête du ressaut latéral; foramen petit, arrondi ; valves unies sous un angle obtus. Commissure des valves droite et sans inflexions. CouLEUR. — Brune. APPAREIL BRACHIAL ET DÉTAILS INTÉRIEURS. — Inconnus. Dimensions. — Longueur, 35 millimètres; largeur, 32 mil- limètres ; épaisseur, 25 millimètres. OBSERVATIONS. — Ainsi que nous l'avons déjà fait obser- ver, p. 121, cette espèce n’est qu’une variété de la précé- dente; sa forme est cependant si spéciale et si différente de la 7. resupinata, qu’on n’admettrait ce rapprochement qu'avec difficulté, si on ne voyait toutes les variétés inter- médiaires qui réunissent les deux espèces ; elle est beau- coup plus rare que la précédente et se rencontre au même niveau ei dans les mêmes localités ; du reste, qu’on la re- garde ou non comme une espèce distincte, on sera forcé de la rapprocher de la 7°. resupinata, les caractères tirés du crochet et du foramen étant identiques dans ces deux formes. LocaLiTÉsS.— Se rencontre partout avec la précédente, au même niveau du lias moyen, caractérisé par l’Ammonites margaritatus; ses caractères sont principalement bien ac- cusés dans le département de l’Yonne. LOCALITÉ AUTRE QUE LA FRANCE. — [lminster (Angle- terre), EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 26, fig. 12°, 7. Moorei (Dav.), le plus grand échantillon connu provenant des environs d’Avallon (Yonne); collection de l’école des mines. — Fig. 2 * °°, échantillon offrant une très-forte dépression sur chacune des deux valves; Évrecy (Calva- dos); ma collection. — Fig. 3, 4, échantillons provenant de Curey (Calvados); ma collection. 124 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. N° 17. Terebratula (Wa/dheimia) subnumismalis (Dav.), 1851. PI. 27, 28, 29. SYNONYMIE. 1S51 Terebratula subnumismalis, (Dav.) À Monograph. of Bristish Fossil Brachiopoda, part. mn, Jurassic species, p. 38, pl. v, fis.40. Testà suborbiculari aut subovali, sœæpiùs vix longiori quäm latiori, subdepressä, ad marginem demissé et circinatä, aliquo- hès tamen ad frontem plus minüsve truncatä, lœvi. Valvis æquè convezis. Minori valv& ad apicem subinflatä, ad frontem demissä. Majori parum inflaté ; apice patulo, vix incurvato, ad latera valde carinato ; foramine mediocri, rotundo. Valvis acute unitis. Valvarum commissurä rectä, aliquoties tamen ad frontem paululüm et in minorem valvam incurvatà. Intüus, brachiorum fulcro tenui, longo, valdè divaricatis ra- mis et ad furcam acutis appendiculis signato. Cardinali jugo lato. Septo parum producto. DrAGNOSE. — Coquille sub-orbiculaire, ou sub-ovalaire, un peu déprimée, arrondie à son pourtour ou légèrement tronquée à la région frontale, lisse. Valves également con- vexes. Petite valve légèrement renflée à la région cardinale,. Grande valve peu renflée sur la partie médiane ; quelque- fois on voit une légère dépression sur la partie moyenne de la région frontale des deux valves. Commissure droite ou quelquefois légèrement infléchie au front, l’inflexionse por- tant vers la petite valve. Crochetlarge, à peine infléchi, très- fortement caréné sur les côtés. Foramen médiocre, arrondi. CouLeur. — Gris plombé, quelquefois un peu rougeàtre. APPAREIL BRACHIAL. — Long, à branches très-divergentes TERRAIN JURASSIQUE. 1925 et déliées, offrant à leur réunion des appendices épineux. Plateau cardinal triangulaire, large. Septum médian de la petite valve peu prononcé, même dans l’âge adulte. Em- preintes musculaires peu apparentes. Empreintes palléales peu prononcées, mais très-nombreuses et formant une sé- rie de lignes rayonnantes bien évidentes, surtout à la partie moyenne. DIMENSIONS. — Longueur, 32 millimètres: largeur, 31 mil- limètres ; épaisseur, 16 millimètres. DiFFÉRENCES D’AGE. — Nous avons pu examiner de très- nombreuses séries d'échantillons à tous les âges. A la taille de deux millimètres (pl. 27, fig. 4, grand. nat. ; fig. 2 et 3, grossie), la petite valve offre sur les côtés de la charnière deux petites oreillettes, elle est très-plate et même un peu concave vers le pourtour ; la grande valve est acuminée, son crochet aigu et percé en dessous d’un grand fora- men triangulaire, qui entame même légèrement la petite valve. Bientôt, on voit les deux valves se renfler, le fora- men tronquer le sommet de la coquille qui est alors légè- rement cordiforme, un peu acuminée sur la région mé- diane. Peu à peu, les contours s’arrondissent, le deltidium paraît en rudiment sur les côtés du foramen ; mais ce n’est guère qu’à la taille de 20 à 25 millimètres que la forme dé- finitive est bien accusée. Quand la coquille devient très- adulte, elle se tronque souvent vers le front, et, même alors, on voit poindre quelquefois deux petits lobes latéraux; il est difficile alors de la distinguer de certaines variétés de ‘la T. cornufa; néanmoins, on reconnaîtra les échantillons de la 7. subnumismalis à leur forme plus déprimée, à leur crochet bien plus étalé et surtout moins recourbé; la T. cornuta offrant constamment une forte courbure vers le sommet de sa grande valve. 126 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Les caractères intérieurs changent aussi par les progrès de l’âge : ainsi, à la taille de 4 millimètres (fig. 14, grand. nat. et fig. 15, grossie à 4 diamètres), on voit que le plateau cardinal PI. C. est très-large et quadrilatère, absolument comme dans la section des Z'erebratulina ; le septum médian S' M de la petite valve est à peine indiqué, toute la surface interne est comme onduleuse. A la taille de 10 millimètres (fig. 16 et 17, grossies à 2 diamètres), on voit que le pla- teau cardinal occupe relativement un espace bien moins grand ; le septum médian S'M' offre un renflement ova- laire qui disparaîtra bientôt ; enfin les empreintes des mus- cles adducteurs À, rétracteurs R, et pédonculaires P, sont déjà bien accusées ; ilen est de même des empreintes pal- léales. Enfin à la taille de 17 millimètres les caractères in- ternes sont bien arrêtés: tel est l'échantillon représenté fig. 48 et 19, grossi à deux diamètres. OBSERVATIONS. — La 7. subnumismalis varie beaucoup en grandissant : tantôt sa forme reste arrondie ou ova- laire, tels sont les échantillons figurés pl. 98, fig. 1, 2; mais souvent elle se tronque légèrement vers le bord fron- tal, pl. 28, fig. 3... 6,et pl. 29, fig. 1... 8, quelquefois même il se développe deux petites saillies latérales qui lui donnent alors une ressemblance très-grande avec la 7. cor- nuta (pl. 29, fig. 4... 8); plus rarement encore il se forme, vers la région frontale de la grande valve, une légère dé- pression, ce qui force la commissure des valves à s’inflé- chir en ce point (pl. 98, fig. 3, 5), c’est une lègère tendance vers les caractères de la 7. E'ugenii. La coquille reste d’ail- leurs plus ou moins déprimée dans ces diverses variations ; cependant il arrive, rarement du reste, que les valves se renflent et que la coquille devient presque globuleuse : tel est l’échantillon, pl. 29, fig. 2. TERRAIN JURASSIQUE. 127 Beaucoup plus renflée que la T. numismalis, cette espèce s’en distingue encore par la forme du crochet de la grande valve et surtout par la grandeur de son foramen; elle se rapproche beaucoup plus de la 7. cornuta, et il devient bien difficile de séparer à la limite les échantillons de ces deux espèces ; nous sommes même porté à croire que la T. cornuta n’est qu’une modification de la 7. subnumisma- lis, celle-ci ayant apparu un peu avant elle dans les couches moyennes du lias moyen caractérisées par les Ammonites Daveæi et fimbriatus. Les affinités sont très-grandes aussi avec les T. Darwini et Sarthacensis, et ilme paraît probable que ces deux dernières ne sont encore que des modifica- tions de notre espèce qui serait ainsi une sorte de centre de création, vers lequel convergeraient en séries les 7. cor- nuta, quadrifida, Marie, Eugenii, Sarthacencis, etc. Quoique très-répandue dans certaines localités, la 7. sub- numismalis avait très-peu attiré l'attention à cause de ses caractères peu accusés; néanmoins elle mérite d’être si- gnalée précisément à cause de sa grande variabilité qui n'est pas, pour nous, un faible argument en faveur de ja transmutation des espèces, bien que, pour beaucoup de savants, cette opinion soit peu orthodoxe, et quelque peu sentant l’hérésie. LocauiTÉs. — Très-répandue en Normandie autour du grand récif de May, Fontaine-Étoupe-Four, Bretteville-sur- Laïze, etc., se trouve aussi à Précigné (Sarthe), dans l’est et le midi de la France principalement à Bleymard et à Milhau, où les échantiliens ont une grande tendance à prendre les caractères de la T°. cornutu. LOCALITÉ AUTRE QUE LA FRANCE. — Ilminster (Angle- terre). EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 27, fig. 1..., 41, série de 128 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. jeunes échantillons de grandeur naturelle et grossis depuis la taille de 2 millimètres jusqu’à celle de 10 millimètres. Fig. 12, échantillon encore jeune, mais ayant déjà complété son deltidium. — Fig. 13, petite valve montrant une grande partie de l’appareil brachial.— Fig.14, intérieur de la petite valve d’un très-jeune échantillon. — Fig. 15, le même grossi quatre fois.— Fig. 16...,19, intérieurs d'échantillons de plus en plus adultes grossis à 2 diamètres. — Fig. 20, moule in- terne de la grande valve, montrant très-nettement les em- preintes palléales; PI. C., plateau cardinal; SM’, sinus médian de la petite valve; ab, portion currente de l’appareil brachial ; a’ l', portion récurrente de ce même appareil. A, muscles adducteurs, R, rétracteurs, P, pédonculaires. Tous ces échantillons proviennent de ma collection et ont été recueillis à May (calvados). — PI. 98, fig. 1, 5, échantillons adultes, provenant de Fontaine-Étoupe-Four, May et Brette- ville-sur-Laize. Ma collection.— PI. 29, fig. 1..., 3, variétés allongées et renflées provenant de Bretteville-sur-Laize (ma collection). — Fig. 4, 5, échantillon se rapprochant de la T. cornuta, provenant de Laïissac (Aveyron), et de Bleymard (Lozère), collection de M. Dumortier. — Fig. 6,8, variétés provenant d'Évrecy (Calvados), ma collection. N° 18. Terebratula (Waldheimia) Barwini nova species. PI 30, He. Me 10 Test parvä, subovali, longiori quam latiori, subdepress@, ad marginem abruptà, ad frontem ovatä, rugis circumoisis plus minüsve numerosis et notatis, prœæserlim ad frontem, 1ns- tructà, rarû fere lœvi. Valvis œquè convexis aut rarius, minort valvä subdepressô et majori elevatä. Apice satis incurvato, ad TERRAIN JURASSIQUE. 199 latera valdè carinato ; foramine mediocri rotundo. Valvarum commissurà rectà. Intüus ignotà. DrAGNOsE. — Coquille assez petite, ovalaire, presque tou- jours plus longue que large, un peu déprimée, arrondie à son pourtour; lisse, mais marquée de lignes d’accroisse- ment très-fortes, étagées irrégulièrement, surtout vers la ré- gion frontale. Valves presque toujours également convexes ; quelquefois cependant, la grande valve se relève et la petite se déprime, même jusqu’à devenir légèrement concave. Commissure droite et sans inflexions. Crochet saillant, peu recourbé, un peu atlénué, très-forlement caréné sur les côtés. Foramen médiocre, arrondi. CARAGTÈRES INTÉRIEURS ET COULEUR. — Inconnus. Dimensions. — Longueur, 22 millimètres; largeur, 17 mil- limètres ; épaisseur, 12 millimètres. OBSERVATIONS. — Cette petite espèce est mal définie et paraît être un état de transition de la 7. subnumismalis ; elle est du reste fort variable, etil est très-difficile d’assigner un type spécial plutôt qu’un autre. Au milieu de ses varia- tions, le caractère qui paraît être le plus constant est celui des stries d’accroissement en brusques ressauts ; mais c’est l'habitude des formes dont les conditions vitales viennent à être modifiées, soit par défaut, soit par excès de nourriture ou par l'invasion, dans les eaux, de quelque agent chimique délétère ; aussi nous n’osons pas trop appuyer sur ce Carac- tère pour distinguer notre coquille. Quelquefois le foramen devient assez petit, elle se rapproche alors un peu de la T'. indentata. Lorsque au contraire la petite valve s’aplatit et se creuse légèrement, elle se rapproche de la T.. floreila. C’est donc, suivant toute probabilité, un état transitoire, une es- pèce en train de se modifier. Nous avons saisi celle occa- BRACHIOPOPES. 9 130 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, sion de la dédier à M. Darwin, dont la théorie de la trans- mutation des espèces paraît parfaitement s'appliquer au groupe de coquilles, dont nous avons entrepris de décrire les représentants jurassiques. LOCALITÉS, — La 7. Darwin: se rencontre abondamment avec l’espèce précédente, surtout dans le département du Calvados; mais elle ne paraît pas spéciale aux récifs, comme la précédente, car nous l’avons aussi recueillie dans des couches de rivage en compagnie des Ammonites marga- ritatus, fimbriatus, etc. EXPL. DES FIGURES. — PI, 30, fig. 1, 2, Terebratula Dar- wint (E. Desl.), figures grossies pour montrer la forme du crochet, de la grande valve et du foramen. — Fig. 3-10, échantillons divers, provenant de May et de Bretteville-sur- Laize; ma collection. N°19. Terebratula (Waldheïmia) Sarthacensis | (d'Orb., 1847). PL 31,.fie, 1,8, SYNONYMIE. 1847. Terebratula Sarthacensis, (d'Orb.) pars. — Prodrome, n° 270, étage toarcien. Testä subovali, semper longiori quâm latiori, ad periphe- riam demissä, ad frontem leviter truncatä; lœvi et nitidä, interdim tamen, et præsertim ad latera, subtilissimè striis in- conspicuis radiatim ornatä. Valvis æquè convexis et ad fron- tem paululum compressis, acutè unitis. Valvarum commissur ad frontem leviter inflexä. Apice producto, patulo, parum in- curvato, ad latera valdè carinato. Foramine mediocri, oblongo, leviter majorem valvam retro stringente. Intüs ignotà. TERRAIN JURASSIQUE, 131 DraAGnose. — Coquille ovalaire, toujours plus longue que large, amincie à son pourtour et légèrement tronquée à la région frontale ; lisse et brillante, quelquefois ornée, sur- tout vers les côtés, de lignes rayonnantes très-nombreuses, à peine visibles à l’œil nu. Valves également convexes, légèrement comprimées vers le front, ce qui forme une sorte de lobe antérieur peu prononcé; ce lobe est quel- quefois très-légèrement évidé. Valves unies sous un angle aigu. Commissure droite sur les côtés, offrant quelquefois une légère inflexion à la région frontale. Crochet allongé, large et comme aplati, peu recourbé, et très-caréné sur les côtés. Foramen assez petit, oblong, entamant légèrement la grande valve en arrière. CouLEuR. — Brun rouge foncé. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. DiMENSIONs. — Longueur, 35 millimètres ; largeur, 27 mil- limètres ; épaisseur, 16 millimètres. OBSERVATIONS. — La Terebratula Sarthacensis est assez facile à reconnaître par sa forme élancée et surtout par son crochet élargi et très-développé. Elle varie moins que les es- pèces précédentes; toutefois on ne peut méconnaître, dans quelques échantillons, une tendance à passer à la 7. Eugenii. Tel est le spécimen figuré pl. 34, fig. 3, a bc d. D’autres se rapprochent plutôt de la 7°. subnumismalis; en un mot, elle subit aussi la loi de variabilité, qui paraît être de l’es- sence même des Brachiopodes. Tout en restant dans le type, nous avons encore à signaler des modifications : ainsi le crochet est plus ou moins prononcé, plus ou moins élargi sur les côtés; souvent elle s’ailonge beaucoup, et alors le lobe médian s’atténue sur les côtés; mais ces variations sont légères, et cette espèce parait plus stable que les autres. Hisroike, — Confondue par les géologues avec les 7. n- 132 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. dentata et subnumismalis, elle a reçu de d’Orbigny le nom de Sarthacensis; mais il a donné, sous ce nom, deux formes bien différentes ; en effet, il regardait comme appar- tenant à son espèce, des échantillons allongés, à bords un peu arrondis, à front coupant et enfin à foramen très-petit, que l’on trouve en abondance dans le lias moyen du dépar- tement de la Sarthe, principalement à Brûlon; ces échan- tillons appartiennent de toute évidence à la T. indentata. Nous conserverons cependant le nom de d’Orbigny, en écartant toutefois ce qui s'applique à l’espèce suivante. LocALITÉS. — La T'erebratula Sarthacensis se rencontre dans le lias moyen, dans grand nombre de localités, mais elle est toujours assez rare, à Brelteville-sur-Laize et May (Calvados), à Précigné (Sarthe) où elle est assez abondante, dans les euvirons d’Avallon (Yonne), d’Aix (1) (Provence), de Milhau (Aveyron), de Cuers (Var), eic., elc. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 31, fig. 1, a b, jeune. — Fig. 2, coquille un peu plus âgée, Précigné (Sarthe); ma collection. — Fig. 3,a b c d, très-belle variété offrant le passage à la 7. Eugenii ; de Bretteville-sur-Laize (Calvados); ma collection, — Fig. 4, a b, grand échantillon provenant de Précigné (Sarthe); collection de M. Triger. — Fig. ÿ, cro- chet de la grande valve grossi. — Fig. 6, a b, échantillon provenant de Précigné; ma collection. — Fig. 7, variété à lobe très-prononcé, de May (Calvados); ma collection. — Fig.8, a b,exemplaire recueilli à Cuers (Var), par M. Jaubert; ma collection. (1) Dans cette localité, elle paraît acquérir une taille très-grande, si l’on s’en rapporte à un échantillon recueilli par M. Flouest. Je regrette que la planche ait été faite au moment où j'ai reçu cet exemplaire, car il eût été désirable de le faire figurer. TERRAIN JURASSIQUE. 433 N°20. Terebratula (Waldheimia)inäentata (Sow. 1825). PI. 32, fig. 1-13. SYNONYMIE. 1814 Anomya biplicata, (Brocchi), Conchiologia fossile Subapennina, n° 469, pl. x, fig. 8.— Non Terebratula biplicata (Sow.). 1825 Terebratula indentata, (Sow.), Mineral conchology, Ve vol., p. 65, pl. 445, fig. 2. 1828 » » (Defr), Dict. des Sciences nat., vol. LIT. — Terebratules fossiles, n° 22, p. 153. 1834 » » (de Buch), Ueber Terebrateln, p. 86. 1836 » subovalis, (Rômer), Die Versteinerungen des Nord-Deutschen Ooli- then-Gebirges, p. 50, pl. 1, fig. 10. — Non T. subovalis (Cotteau). 1849 » indentala, (Bronn), Index Palæontologicus » » sarthacensis, (D'Orb.), pars, Prodrome, n° 270, étage toarcien. 1850 » indentata, (Dav.), À Monograph of British Fossil Brachiopoda, 3° par- tie, Jurassic species, p. 46, pl. v, fig. 25-26. 1851 » numismulis ovalis, (Quenst.), Handbuch der Pe- trefaktenkunde, p. 467, pl. xXxXVII, fig. 27. 1856 » » » (Quenst.), Der Jura, p. 143, pl. xvni, fig. 1-2. » » ovatissima, (Quenst.}), pars, Der Jura, p. 99, pl. xu, fig. 13-14. » » cornula, (Quenst.), pars, Der Jura, p. 180, pl. xxui, fig. 15. — Non T. cornuta (Sow.). 1857 » indentata, (Cotteau), Études sur les Mol- lusques fossiles du départe- ment de l'Yonne, p. 131. 134 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. 4861 Terebratula indentata (Sæmann et Triger), Bulletin Soc. géol. de France, 2° sér., &. XIX, p. 160, pl. 1.— Note sur les Anomia bipiicata et vespertilio de Brocchi. » cornula et ornithocephalu, de beaucoup de listes de géologues. Testäà subovali, plerumque longiori quäm latiori, obesä, an- tice truncatà, aut emarginatà, ad frontem in utrâque valvä plus minüusve depressä aut leviter excavatà ; lævi, nitidä. Valvis valdè et œquè convexis, acutè prœæsertim ad frontem, unitis. Valvarum commissuré rectä. Apice adunco, valde ad latera carinato. Foramine minuto, rotundo. Intùs, brachiorum fulcro ignoto. Musculosis signis valdè 1ns- culptis et lineis numerosis, longitrorsum per vascularia, notatà. DrAGNosE.— Coquille sub-ovalaire, presque toujours bien plus longue que large, quelquefois un peu comprimée, plus ou moins renflée, surtout à la région cardinale, tronquée en avant;lisse et brillante. Valveségalementrenflées, offrant tou- tes deux un méplat médian très-pronoucé, ou même une dé- pression plus ou moins profonde, étendue depuis le front jus- qu’au tiers antérieur de la coquille. Valves réunies au front, sous un angle aigu, et sur les côtés sous un angle obtus. Ces côtés offrent une projection droite ou à peine convexe. Commissure des valves droite et sans inflexions. Crochet très-recourbé, large, quoique aminei à son extrémité, forte- ment caréné sur les côtés ; foramen très-petit, arrondi. CouLEur. — Inconnue. | INTÉRIEUR. — Appareil brachial inconnu. Empreintes musculaires bien prononcées et assez étendues, surtout celles des muscles adducteurs. Empreintes vasculaires for- mant à l’intérieur des valves, des lignes longitudinales très-nombreuses et non ramifiées. Empreintes génitales TERRAIN JURASSIQUE. 135 bien prononcées, déterminant deux masses latérales peu étendues et dépassant à peine le niveau des empreintes musculaires. Dimensions (habituelles). — Longueur, 26 millimètres; largeur, 19 millimètres; épaisseur, 15 millimètres. Dimen- sions d’un grand échantillon très-adulte; longueur, 32 milli- mètres ; largeur, 19 millimètres; épaisseur, 19 millimètres. Osservarions.— Cette espèce est un type bien net dans la section des Waldheimia. Sa forme plus ou moins allongée et en même temps son foramen très-petit suffisent en effet pour la faire distinguer des autres espèces, car ces deux caractères ne se retrouvent unis, que dans une coquille de la partie supérieure de la grande oolite, la T. lagenalis (Schloth.), facile d’ailleurs à distinguer de la T. indentata, par sa taille beaucoup plus grande, et surtout par la forme de son crochet qui est très-recourbé, fin et délié à son extré- mité et se prolonge tellement, qu’il vient presque toucher la petite valve. Dans l’espèce liasique, au contraire, ce même crochet, quoique recourbé, est élargi et séparé de la petite valve par un espace assez grand, pour permettre de voir le deltidium. Cette espèce varie du reste beaucoup : de taille d’abord, depuis le simple jusqu’au triple, et aussi sous d’autres rapports : ainsi les valves sont généralement peu renflées ; mais quelquefois elles sont presques gibbeuses (pl. 32, fig. 8°,» ,). Habituellement la région frontale est simple- ment obtuse, cependant on la voit se creuser et, comme en même temps les côtés s’élargissent, elle ressemble, dans ce cas, à la T. cornuta; mais on l’en distinguera toujours par son foramen très-étroit, qu’on ne peut comparer sous ce rapport qu'avec celui de deux formes d’ailleurs très- différentes, les 7, cor et numismalis, voir p. 78 et 83. 136 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Cette même exiguité du foramen la fera distinguer des autres espèces plus ou moins allongées telles que les T. subovoides, obovata, ornithocephala, bucculenta, etc, etc. ; mais, pour cela, il faut des échantillons dont le crochet soit intact, autrement, la distinction des espèces devient à peu près impossible ; il faut donc bien choisir ces échantillons et surtout se garder d’altérer la forme de cette partie si importante de la coquiile,et c’est malheureusement ce que font beauconp de collecteurs sous prétexte de dégager les Térébratules de la gangue qui les renferme. HISTOIRE. — Pendant longtemps on a cru que le nom de Anomya biplicata donné par Brocchi à une Térébratule qu'il considérait à tort, comme ayant élé recueillie dans les ter- rains subapennins, devait s’apliquer à l’espèce crétacée si abondante dans certaines couches du grès vert et à laquelle Sowerby avait donné le même nom; mais MM. Triger et Sæmann furent tout étonnés de voir, en étudiant les types de Brocchi déposés actuellement au musée de Milan, que celui de sa 7. biplicata était une forme évidemment juras- sique. (Voir Pull. de la Soc. géol. de France, tome XIX, 2® série, p. 11.) Malheureusement le crochet de cel échantillon est fracturé, et son origine inconnue; tout fail présumer cependant que c’est l’espèce que nous décrivons en ce moment (1). S'il en était ainsi, le nom de 7”, biplicata devrait lui être appliqué; toutefois comme dans l’échantil- lon de la collection de Brocchi, le mauvais état de conserva- tion du crochet laisse encore une certaine incertitude ; que les noms de T°. biplicata et de T. indentata, appliqués par (1)M. Woodward ne partage pas notre opinion et pense que l’on doit rapporter la coquille de Brocchi à la T. ornithocephala, très-répandue dans le fullers’earth d'Angleterre; comme le crochet est dénaturé, nous ne pou- vons arriver à une certitude rigoureuse sur un sujet aussi délicat TERRAIN JURASSIQUE. 137 Sowerby désignent des espèces connues de tout le monde et pour lesquelles il ne peut exister aucune espèce de mal- entendu ; que ces noms ont été d’ailleurs donnés à peu près à la même époque, nous pensons qu’il vaut mieux conserver à l'espèce liasique le nom de T. indentata consacré par un long usage et qu'on ne pourrait changer en celui de bipli- cata sans amener une grande confusion. Depuis que cette coquille a été décrite et figurée par Sowerby, elle a été confondue tantôt avec la 7. cornuta, tantôt avec les 7. subovoïdes et ornithocephala ; mais ces noms ont été surtout employés comme tels dans des listes de fossiles, prétendus caractéristiques, et que les géolo- gues exécutent le plus souvent avec une légèreté impardon- nable; nous ne saurions donc trop répéter ici : que la T. indentata appartient au lias, que la Ÿ.Zampas n’est qu’une variété de la 7. cornuta, que la T. ornithocephala est une es- pèce spéciale à la grande oolite, enfin que la 7. subovoïdes de Rômer est toute autre chose, une coquille à grand foramen, à court appareil apophysaire, appartenant enfin à la section desÆpithyriset n'ayant par conséquent aucunrapportavecla T.indentata, qui estune Wa/dheimia des mieux caractérisées. LOCaLITÉS. — La 7. indentata se rencontre dans les cou- ches moyennes du lias moyen d’un grand nombre de locali- tés : dans le Calvados, à Vieux-Pont, Évrecy, Fontenay-le- Pesnel, etc., en quantité immense dans les environs de Falaise, à Villy, Fresnay-la-Mère, et surtout dans les environs d’Argentan (Orne), à Habloville, Fresnay-le-Buffard, Sainte- Opportune, dans un grès quartzeux tout à fait particulier. On la retrouve dans le département de la Sarthe, à Brûlonet Précigné, dans le Maine-et-Loire, etc.; quoique plus rare, on la rencontre dans l’est et le midi de la France, dans la Nièvre, l'Yonne, le Doubs, etc., etc. 138 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. LOGALITÉS ÉTRANGÈRES. — En Allemagne, dans le Wur- temberg. la Bavière; en Angleterre, à Bumbury, Dedding- ton, Farington, Gurney, etc., où elle est associée, comme en France, à la 7. punctata et où elle est aussi répandue en grande quantité dans certains points. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 32, fig. 1°, Terebratula indentata (Sow.), moule interne un peu grossi représen- tant les empreintes intérieures de la petite valve; S' M'sep- tum médian; À, muscles adducteurs; R, rétracteurs; P, ex- trémité du pédoncule; O, empreintes génitales. — Fig. 4b, le même échantillon au même grossissement, montrant les empreintes sur la grande valve : A, muscles adducteurs; P, pédonculaires ; R, rétracteurs. — Fig. 2-5, jeunes échan- üllons, provenant de Brülon et de Vieux-Pont ; ma collec- lion. — Fig. 6, crochet grossi pour montrer la forme du foramen. — Fig. 7-13, échantillons adultes divers, prove- nant de Brûlon (Sarthe), de Falaise (Calvados) et d’Hablo- ville (Orne); ma collection. N°21. Terebratula (Xingena) Beslongchampsi (Dav. 1850). PI. 33, fig. 1-19. SYNONYMIE. 1850 Terebratula Deslongchampsi, (Dav.) Annals and Mag. of. Natural History, 2° sér., vol. V. — Examin. of La- marck Species, etc., p.450, pl. xv, fig. 6,62. 1856 » » (Oppel), Die Jura-Formation, p. 263, n° 81. 1858 Terebratulina » (E. Desl.), Bulletin Soc. linn. de Normandie, t. II. — Mémoire sur la couche à Leplæna, p.161, pl, 1v, fig. 1-3. TERRAIN JURASSIQUE, 139 Testä parvä, subcirculari, aut subquadrangulari, ad fron- tem leviter truncatà, tuberculis rotundis et adamussim in orbe toto lepidè dispositis ornatä. Minori valvä subdepressà. Ma- jori globulosä, per aream planam parum extensam insigni ; foramine magno, ovali, infrà delidio haud prorsus expleto, notatà. | Intùs brachiorum fulcro parvo, in imperfecti annuli fiqurû, disposito. DraGnosE. — Coquille petite, arrondie ou légèrement quadrilatère, un peu tronquée à la région frontale. Surface entièrement ornée de gros tubercules “en séries régulières, dontlesintervallessont garnis d’autres tubercules plus petits. Grande valve un peu renflée, à crochet obtus et étalé, pré- sentant une petite aréa bien délimitée, avec un grand trou arrondi pour le passage du pédoncule; ce trou se continuant jusqu’au crochet de la petite valve, par suite de la non-sou- dure des deux pièces du deltidium: petite valve plane dans le jeune âge, légèrement convexe dans l’âge adulte. CARACTÈRES INTERNES. — Appareil brachial en formed’an- neau incomplet, sans aucune trace de branches récurrentes. Plateau cardinal très-large, quadrilatère, offrant en son centre une petite saillie longitudinale, qui sépare les deux empreintes des muscles pédonculaires. Appareil palléal très-développé, ayant quelquefois résisté à la fossilisation et se présentant alors (pl. 33, fig. 8, a p) sous la forme d’un disque calcaire, s’élevant du fond de la valve et s’étendant sur up tiers au moins de la surface interne, celle-ci mar- quée, sur tout son pourtour, de lignes rayonnantes nom- breuses, un peu irrégulières, fortement accentuées sur les bords, où elles forment une espèce de collerette diminuant ensuite brusquement et à peine visibles vers le milieu des valves ; empreintes musculaires très-peu marquées. 140 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. CouLEUR. — Probablement blanche. Dimensions. — Longueur, 10 millimètres ; largeur, 8 mil- limètres et demi; épaisseur, 4 millimètres. OBSERVATIONS ET HISTOIRE. — Cette jolie petite espèce, connue depuis longtemps comme ayant été recueillie à Vieux-Pont (Calvados), a été figurée par M. Davidson à la suite de son travail sur les Térébratules fossiles qui avaient servi de types à Lamarck. Dans la note qui suit son excellent mémoire, M. Davidson ne place que provisoirement cette coquille dans le genre Terebratula, parce que ses caractères sont tous différents de ceux qu’on observe dans ce genre et que la 7. Deslongchampsi se présente comme a shell in a very inappropriate genus, tandis que la forme du trou, de l’aréa et des deltidiums, rapproche cette coquille des Terebratulina. M. Davidson considérait que l’étude de l’ap- pareil interne était indispensable, pour fixer la place défi- nitive qu’elle doit occuper. Aprèsavoir sacrifié une certaine quantité de ces coquilles, nous avons fini par retrouver tous les caractères internes de la petite valve, et la forme de l’appareil brachial vient confirmer le rapprochement fait par M. Davidson. En effet, cet appareil est petit, en forme d’anneau (à la vérité incom- plet), et l’apophyse cardinale ou calcanienne est très-large, quadrilatère, absolument comme dans les Terebratulina. Mais si ces caractères internes essentiels l’en rapprochent, les ornements et la forme extérieure, au contraire, sont tout différents de ceux des Zérébratulines et ont tant de ressemblance avec les Kingenas (dont les espèces sont si répandues aux divers étages supérieurs du terrain crétacé) qu’on a de la peine à distinguer notre coquille de certains échantillons de la 7. /èma, par exemple. De plus, l'appareil interne n’est pas tout à fait identique avec relui des Térébra- TERRAIN JURASSIQUE. 141 tulines; il porte en effet, au milieu de sa lame transversale in- férieure, un petit bourrelet médian qui, de toute évidence, représente, tout à fait atrophiées, les parties latérales et les branches récurrentes des autres Aingena; un petit sepltum médian, à peine indiqué, serait le rudiment de la même pièce très-développée dans ces dernières ; ajoutons enfin, que l'appareil palléal devait être formé de spicules très-nombreux et très-épais, puisqu'il a pu résister à la fossilisation et devait ressembler sans doute à ceux des Mégerles et des Morrisia. Toutes ces particularités prouvent qu’à l’époque du lias, la nature n’avait pas encore bien pré- cisé les types T'erebraiulina et Xingena, puisque notre espèce présente une association si remarquable des caractères de ces deux sous-genres; c’est donc pour nous un exemple pa- tent de cette loi si générale : que la nature a procédé par tà- tonnements, avant de produire un type parfait, qu’elle s’est essayée, pour ainsi dire, en modifiant progressivement les êtres qu’elle avait créés, en un mot que suivant le mot célèbre de Linnée: Natura non facit saltus, et cette loi s’ap- plique, quoi qu’on en puisse dire, etaux genres et aux espè- ces, ce que nous avons déjà tâché de prouver pour plusieurs des Térébratules décrites et qui deviendra bien plus mani- feste encore, à mesure que nous gravirons les degrés de l'échelle stratigraphique des terrains. Il est inutile de rappeler ici les ressemblances plus ou moins éloignées de cette espèce avec les autres Térébratules jurassiques ; ce fait si particulier d’être garnie de tubercu- les, ne se retrouvant dans aucune autre espèce de ce ter- rain, le moindre fragment vu à la loupe suffira pour la faire reconnaître. LocazTés. — La 7. Deslongchampsi se rencontreà la partie tout à fait supérieure du lias moyen {la couche à 142 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Leptæna) (1) dont elle est une excellente espèce caractéris- tique; mais jusqu'ici on n’a pu encore la recueillir que dans le département du Calvados à Curecy, Landes, Croisilles, May, Vieux-Pont, etc. ; elle n’existe pas, à ce même niveau, à [Ilminster, Angleterre, où les patientes recherches de M. Moore l’auraient certainement mise en évidence. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 33, fig. 1°,°, 7. Deslong- champsi (Dav.); jeune échantillon grossi à quatre diamètres. — Fig. 2,?, échantillon adulte de grandeur naturelle. — Fig. 3°,°,°, le même grossi à deux diamètres. — Fig. 4, le même échantillon grossi à quatre diamètres. — Fig. 5-6, intérieur de la grande et de la petite valve, grossies deux fois. — Fig. 7, crochet très-grossi d’un jeune individu. — Fig. 8, intérieur de la petite valve grossie deux fois, et mon- trant l’appareil palléal conservé. — Fig. 9, intérieur de la petile valve, montrant l’appareil brachial; P LC, plateau cardinal; a b, appareil brachial. — Fig. 10, 11, 12, portion de la surface de la coquille, à divers grossissements, pour montrer la disposition des gros et des petits tubercules. N° 22. 'erebratula (7erebratella) Aiasiana (E. Desl., sp. 1853). PI. 33, fig. 13-14. PI. 34, fig. 1-41. SYNONYMIE. 1853 Argiope liasiana, (E. Desl.), Annuaire de l'Institut des pro- vinces pour 1853. — Note sur quelques brachiopodes nouveaux, p. 5. (1) La couche à Leptæna est une assise tout à fait particulière qui compte à peine quelques centimètres d'épaisseur; mais qui est on ne peut plus re- marquable par la composition de sa faune; il suflit de rappeler qu’elle reri- ferme des Leptæna jurassiques, des genres de crinoïdes aussi singuliers que les Cofylederma, pour engager les géologuesà rechercher minutieuse- TERRAIN JURASSIQUE. 143 1855 Argiope liasiana, (E. Desl.), Annuaire de l’Institut des pro- vinces pour 1854.— Notice sur un nou- veau genre de brachiopodes, p. 16, pis 1, fig. 3-4. 1856 Terebratella » (E. Desl.), Mémoires de la Soc. linn. de Normandie, t. X, pl. xiv, des Comp- tes rendus. — Brachiopodes ‘du lias moyen et supérieur. Testà minutà, trigonatà, latiori quâm longiort, ad frontem semicirculari, ad latera, in duobus angulis porrectä, ad car- dinem rectà, venustè et radiatèm, dichotomis ad frontem costis ornatà. Minort valvä depressä, ferè planâ. Majort autem præ- elevatä, mediano et obsoleto sinu instructä. Areû magnä, dila- tatô, triangulari, acutè ex latere resectü; deltidio magno, trian- gulari; foramine magno, rotundo, sursim scisso. Intùs ignotä. Coquille très-petite, triangulaire, pluslarge que longue, semi-cireulaire à la région frontale, droite à la région car- dinale et prolongée, sur les côtés, en deux pointes obtuses ; ornée, sur toute sa surface, de 41 à 15 côtes principales di- chotomes, ou dont les intervalles sont remplis par des côtes plus petites. Petite valve très-déprimée, quelquefois même un peu concave vers ses bords, ce qui détermine une légère saillie vers le crochet. Grande valve très-élevée, figurant un cône droit, coupé suivant sa hauteur; aréa très- grande, plane, perpendiculaire au petit axe des valves, percée en son centre, d’un énorme foramen triangulaire plus ou moins masqué, suivant l’âge de la coquille, par un del- tidium très-large percé en haut, d’un large foramen circu- laire, pour le passage du pédoncule et laissant en dessous 4 CA ment cette couche si curieuse, qui n’est encore connue qu’à Ilminster (An- gleterre), à May, Curcy, etc. (Calvados), à Alais (Gard), au pic de Saint- Loup, près Montpellier. 144 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. une fissure transversale, destinée peut-être à donner pas- sage à des fibres tendineuses d’attache. COULEUR. — Inconnue. CARACGTÈRES INTERNES. — Inconnus. DiMENSIONS. — Longueur, 4 millimètres ; largeur, 3 mil- limètres ; hauteur, 3 millimètres. JEUNE AGE. — Cette espèce ne grandit que très-peu en vieillissant; en effet, les individus très-jeunes ont déjà 5 millimètres de largeur ; ils ont du reste à peu près la même forme que dans l’âge adulte, et les différences consistent simplement dans la forme du deltidium. Nous avons repré- senté (pl. 33, fig. 13, de grand. nat.; fig. 44, grossis, et pl. 34, fig. 1, grand. nat. ; fig. 2 et 3, grossis) une série d’échan- üllons à divers âges, dont les dimensions sont à peu près les mêmes. On voit que, dans la première évolution vitale (pl. 33, fig. 14°,?,°,) le foramen est très-grand, triangulaire el sans aucune trace de deltidium. Plus tard (pl. 34, fig. 2), celo ram en commence à montrer sur les côtés le deltidium en rudiment, qui s’avance par deux pointes, finissant (fig. 3) par se soudersur la ligne médiane; à ce moment il existe en dessus et en dessous du point de jonction, deux ouvertures très-larges encore, qui diminuent ensuite peu à peu et dont l’inférieure finit, dans l’âge adulte (fig. 7 et 10), par s’obli- térer de plus en plus, la supérieure restant béante et ar- rondie, ce qui offre à peu près l’aspect de la 7. Menardi. OBSERVATIONS. — La 7°, liasiana est le plus ancien repré- sentant connu jusqu’à ce jour, de la section 7'erebratella. Pour retrouver des formes analogues, il faut traverser toute la série jurassique ; nous n’en reverrons en effet de cette forme que dans les couches néocomiennes, à partir des- quelles les Zérébratelles à côtes rayonnantes, les T. Astie- rana, Menardi, pectita, Carentonensis, deviennent nom- TERRAIN JURASSIQUE. 445 breuses et constituent un type bien déterminé jusqu’à l’épo- queactuelle. Nous retrouverons bien quelques autres Téré- bratellesjurassiques ; mais leur forme sera toute différente de celles de la eraie et dulias. Ce saut si brusque, par-dessus une douzaine d’étages, a donc bien droit de nous étonner ; mais comme, dans l’étatactuel de nos connaissances, nous n'avons étudié, sous le rapport paléontologique, qu’une très-faible partie des sédimentsjurassiques, il n’y aurait rien d'étonnant à ce que des découvertes nouvelles vinssent combler cette la- cune, cette forme ayant très-bien pu continuer à vivre hors de la France, durant les diverses périodes oolithiques. Contrairement à ce qui a lieu pourles autres espèces, les jeunes de la 7. liasiana sont bien plus répandus que les adul- tes; ces derniers sont en effet d’une rareté excessive, tandis que les jeunes se voient assez fréquemment. Onne peutespé- rerrecueillir de si petites coquilles parles procédés ordinai- res; il faut, pour cela, laver à grande eau des portions terreu- ses de la couche supposée en contenir et qu’on reconnaît _ aisément à de nombreux débris de coquilles, de crinoïdes et de bryozoaires; en épluchant ensuiteavecgrand soin le résidu préalablement séché, on est ravi de voir l’excessive variété des jolis petits fossiles qu’on en retire. Nous nous sommes procuré, par ce procédé, cette espèce et les deux suivantes, ainsi que les nombreuses Thécidées du lias, dont nous avons pu obtenir des milliers d'échantillons en parfait état. LocauiTÉs, — Cette coquille, fort rare, se rencontre dans de petites couches à bryozvaires, intercalées çà et là dans les couches du lias moyen, et seulement au voisinage des récifs à Fontaine-Étoupe-Four, May et Bretteville-sur-Laize (Calvados). On ne l’a pas signalée, jusqu'ici, en d’autres points de la France ni de l'étranger. BRACHIOPODES. 10 146 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 33, fig. 1-3, Terebratula liasiana (E. Desl.), très-jeune échantillon de grand. nat. — Fig. 14, 2,?,°,le même grossi. — PI, 34, fig. 4, échantillon jeune de grand. nat. — Fig. 2, échantillon grossi dans lequel les pièces du deltidium commencent à compléter le fora- men.— Fig. 3, échantillon grossi où les pièces du deltidium se sont soudées sur la ligne médiane.— Fig. 4, 6, 9, échan- tillons adultes divers, de grand. nat. — Fig. 5,7, 10, les mêmes échantillons grossis. — Fig. 8 et 11, détails très- grossis de la surface du test. Tous ces échantillons pro- viennent de ma collection et ont été recueillis par moi dans le sable de May et de Fontaine-Étoupe-Four. N° 93. Terebratuia [Wegerlea) Perrieri (E. Desl., sp. 1853). PI9938)g450; SYNONYMIE. 1853 Argiope Perrieri (E. Desl.), Annuaire de l’Institut des pro- vinces pour 1853. — Note sur quelques brachiopodes nouveaux, p. 5. 1855 Arte » (E. Desl.), Annuaire de l’Institut des pro- vinces pour 185%. — Notice sur un nouveau gerre de brachiopodes, etc., D 48 PL ME SE 1856 Megerlea Perrieri (E. Desl), Mémoires de la Soc. linn. de Normandie, t. X, p. xLv, des Comp- tes-rendus. — PBrachiopodes du lias moyen el supérieur. Testä parvulä, trigonatà, latiori quàm longiori, ad frontem demissä et angulosä, ad latera in duobus alis exporrectä, ad cardinem rectà ; venuste plicis 12, 14 crassis radialim, et oc- cursantibus transversim striis ornatä. Minori valvé subde- pressä, mediano et lato sinu, major autem præelevatä, oppo- TERRAIN JURASSIQUE, * 147 sito et elevato clivo instructis. Are magnä, dilatatä, trian- gulari, rectä, acutè ex latere resectä ; deltidio inchoato. Foramine magno, triangulari. Intüs brachiorum fulcro ignoto; marginali arculo, non serto, instructà. Dragnose. — Coquille petite, triangulaire, bien plus large, que longue, anguleuse à la région frontale, prolongée sur les côtés, en deux ailes assez aiguës, droite à la région cardinale ; ornée sur toute sa surface, de 12 à 14 gros plis séparés par de profondes dépressions et entre-croisés par des stries nombreuses et profondes, parallèles aux lignes d’accroissement. Petite valve presque plane, marquée d’un très-large sinus médian, fort étalé vers le front. Grande valve très-élevée, marquée sur sa région médiane, d’une brusque saillie étendue depuis le front jusqu’au crochet et correspondant à la dépression de la petite valve. Commis- sure des valves fortement dentelée, formant en outre au milieu une grande inflexion tournée vers la grande valve. Aréa très-grande, large, triangulaire, plane et perpendi- culaire à la petite valve; percée d’un très-grand foramen triangulaire, sur les côtés duquel se voient des traces d’un deltidium rudimentaire. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial et emprein- tes musculaires inconnus. Plateau cardinal peu développé en longueur, mais très-large et arqué, un léger septum mé- dian à la petite valve; attaches de l’appareil brachial, sur le plateau cardinal, montrant deux petites pointes conver- gentes, comme dans les autres Térébratules : valves bor- dées à l’intérieur d’un bourrelet étroit et très-prononcé. CouLEur. — Inconnue. Dimexsioxs. — Longueur, 6 millimètres ; largeur, 13 mil- limètres; hauteur, 3 millimètres. 148 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. OBSERVATIONS, — Cette charmante coquille est très-facile à reconnaître par les élégantes lignes entre-croisées cou- vrant toute sa surface, par ses côtés prolongés en ailes obtuses et par la saillie médiane de sa grande valve. Elle s'offre sous l’aspect d’un petit Spirifer, dont la dispo- sition du bourrelet et du sinus médian serait transposé, c'est-à-dire, que dans ces derniers le sinus médian occupe la grande valve et le bourrelet la petite ; c’est précisément le contraire dans notre espèce. | Sauf les différences de dimensions, le jeune âge et l’âge adulte de la ?. Perrieri se ressemblent beaucoup; en effet, dans cette espèce et en général dans toutes Îles coquilles de la section Wegerlea, le deltidium ne se ferme pas en des- sous et le foramen reste par suite à peu près triangulaire même dans l’âge adulte; quant à la forme générale, elle reste à peu près la même, seulement dans les jeunes (pl. 35, fig. 1, grand. nat. et fig. 2, *, *, grossie), les côtés sont un peu plus prolongés, la coquille plus fusiforme, le bour- relet et le sinus médian sont à peine indiqués; mais ils s’accusent très-vite et, à la taille de 5 millimètres de lar- geur, les caractères de l’adulte sont déjà bien exprimés. (Voir pl. 35, fig. 3, grand. nat., et fig. 4, grossie.) Si la coquille du Muschelkalk, nommée par d’Orbigny Spirigera trigonella, n’est pas une Mégerle (1), c’est égale- (1) D'Orbigny dit avoir constaté la présence de spires à l’intérieur de la T. trigonella. Elle devra en effet, si cette assertion n’est pas entachée d'erreur, rentrer dans le genre Spirigera ; mais, bien que les Spir. Ezquerra, phalena, ete., offrent quelque ressemblance avec la T. trigonella, cette assimilation nous parait fort douteuse. Les Megerlea Fleuriausa, et pectun- culoides, dont on connaît parfaitement l'appareil brachial, qui est très- semblable à celui des Waldheimia et des Térébratelles, ont une telle res- semblance avec la coquille du trias, qu’on peut fort difficilement les dis- tinguer l’une de l’autre; aussi avons-nous grande peine à admettre l’o- pinion de d'Orbigny; peut-être aura-t-il confondu avecla T. trigonellu, TERRAIN JURASSIQUE. 149 ment avec cette espèce qu'on voit paraître pour la pre- mière fois les Térébratules de cetté section ; elles font en- suite un saut assez brusque jusqu’au coralrag où elles apparaissent de nouveau ; mais avec des formes spéciales (T. pectunculus, pectunculoides et Fleuriausa), qui ne se lient que très-imparfaitement aux deux espèces liasiques. Il est bien entendu toutefois que ce que nous avons avancé pour les Térébratelles el les Xingena s'applique de tout point aux Mégerles et qu’en disant : Cette section enjambe à étages pour reparaître avec le coralrag, nous faisons nos réserves; il est en effet fort possible que des découvertes ultérieures viennent changer du tout au tout les relations géologiques assignées aux divers genres et sections des 7éréhratulidées. Cette réserve est surtout nécessaire lorsque ce sont des co- quilles très-petites comme celles que nous décrivons en ce moment, et qui, par cela même, échappent très-facile- ment aux recherches; pour n’en citer qu’un exemple frappant, nous avons exploré pendant plus de dix années et pour ainsi dire journellement, les carrières où ont été recueillis ces charmants fossiles sans nous douter le moins du monde de leur présence. Il faut donc en pré- sence de pareils faits être très-sobre dans ses déduc- tions; il est possible et même très-probable que beau- coup de Jocalités recèlent également d’autres espèces encore inconnues et dont un heureux hasard amènera la découverte. LocaLtrÉs. — La 7, Perrieri n’a été recueillie jusqu'ici que dans les couches à gastéropodes du lias moyen, à Fon- taine-Étoupe-Four et à May ; depuis 1853, époque où cette quelqu'un de ces Spirigera ou Retzia abondants à Saint-Cassian, d’où sera venue une fausse interprétation. Nous pensons donc qu’il vaut mieux suspendre notre jugement sur un point aussi délicat. 150 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. belle espèce a été découverte par M. le docteur Perrier, elle est restée fort rare et on n’en a guère recueilli plus d’une douzaine d’échantillons, malgré les recherches les plus actives. LOCALITÉS HORS DE LA FRANCE. — Recueillie assez abon- damment par M. Moore dans le lias moyen des environs de Bath (Angleterre) avec les Spiriferina Deslongchampsii et oxygona, également dans des fentes de roches anciennes constituées ici par un marbre de la période carbonifère. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 35, fig. 1, Terebratula Per- rieri (E. Desl), jeune ; grand. nat. — Fig. 2, *, ?, le même échantillon grossi. — Fig. 3, 5, 9. Échantillons divers de grandeur naturelle. — Fig. 4, 6 et 10, les mêmes échantil- lous grossis. — Fig. 7, intérieur de la petite valve grossi, — Fig. 8, portion lrès-grossie du test. (Tous ces échan- tillons proviennent de Fontaine-Étoupe-Four et de May, et font partie de ma collection.) Li N° 24. Terebratula (Megerlea) Süessi (E. Desl.,sp. 1855). PI. 36, fig. 1, 6. SYNONYNMIE. 1853 Argiope Süessi (E. Desl.), Annuaire de l’Institut des provin- ces pour 1853. — Note sur quelques bra- chiopodes nouveaux, p. 6. 1835 » ? » (E. Desl.), Annuaire de l’Institut des provin- ces pour 185%, — Noles sur un nouveau genre de brachiopodes, etc., p. 15, pl. 1, Ho? 1856 » - D (Oppel), Die Jura-Formation, p. 263, n° 82. » pt VD (Süess), Classific. der Brach. von Th. David- son, p. 58, pl. ut, fig. 4, a, b, c. » Megerlea » (E. Desl.), Mémoires de la Soc. linn. de Nor- mandie, t. X, p. xzv, des Comptes-rendus. — Brachiopodes du lias moyen el supé- rieur. TERRAIN JURASSIQUE. 151 Testâ minutâ, fusiformi, latiort quûm longiori, ad frontem demissä, ad cardinem rectâ, ad latera in duobus acutis alis productà ; plicis A0 vel 12 et per elatas depressiones segregatis, ornatä. Valvis æquè convexis, aliquotiès in mediä parte sub- depressis. Majori valu ad apicem paululum acuminaté ; apice producto, lato, recurvo ad extremam partem, exili ; ared ma- gnû, latissimä, concavä ; foramine triangulari, magno ; delti- dio vix et ex latere tantum producto. DrAGNoSE. — Coquille très-petite, beaucoup plus large que longue, entièrement fusiforme, arquée à la région frontale, droite à la région cardinale, prolongée sur les côtés en deux ailes ou plutôt en deux pointes aiguës ; ornée de 10 à 12 plis arrondis, séparés par de profondes dépressions, ces plis et ces dépressions alternes et non opposés sur les2 valves. Cel- les-ci également convexes, légèrement déprimées sur la partie médiane. Commissure des valves fortement den- ielée; mais sans produire une inflexion générale, Crochet de la grande valve, acuminé et délié à son extrémité, légèrement recourbé. Aréa très-grande, concave, très-large et assez étroite en hauteur, triangulaire, à bords tranchants sur la grande valve; percée à son centre d'un large fora- men triangulaire, sur les côtés duquel se voient les traces d’un deltidium rudimentaire. CARAGTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial et emprein- tes musculaires et vasculaires inconnues. Plateau cardinal assez développé, large et arqué. Septum médian de la pe- tite valve très-épais, mais peu élevé. Attaches de l’appareil brachial sur le plateau cardinal, montrant 2 petites pointes convergentes, comme dans les autres Térébratulidées. Val- ves bordées à l’intérieur d’un bourrelet étroit très-forte- ment marqué et festonné sur toute sa longueur. CouLEur. — Inconnue. 152 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, DimMENsiONs. — Longueur, 3 millimètres et demi; lar- geur, 9 millimètres ; hauteur, 2 millimètres et demi. OBSERVATIONS. — La 7. Suessii se distingue de la précé- dente par sa taille plus petite, sa forme bien plus transver- sale, par ses plis simples et arrondis etsurtout parl’absence d’un bourreletet d’un sinus médians. Elle a tout à fait l’as- pect extérieur d’une Argiope; mais elle en diffère essentiel- lement en ce que, dans ces coquilles, les plis et les bourre- lets sont opposés sur les deux valves, tandis qu’ils sont al- ternes dans la 7. Suessi. Cette ressemblance très-grande nous a trompé tout d’abord et nous l’avait fait ranger dans le genre Argiope, avec les deux précédentes, sous les noms d'A. liasiana, A. Perriert et A. Suessi; mais outre le carac- iére énoncé ci-dessus, l'étude de l’intérieur, bien que nous ne Connaissions pas l'appareil brachial, suffit pour écarter l’idée du genre Argiope, qui offre toujours à l’inté- rieur de sa petite valve un énorme septum médian sur le- quel s’appuie un appareil en forme de fer à cheval. Aussi avons-nous été forcé de modifier nos idées à ce sujet. La petite T°, liasiana nous paraît en tout point se rapporter aux Térébratelles ; mais il nous reste quelques doutes pour les T. Perrieri el Suessi; nous ne les rapportons donc que provisoirement à la section Megerla et l’étude seule de l'appareil brachial, s’il vient jamais à être dévoilé, pourra nous éclairer sur la véritable interprétation générique qu’on doit donner à ces deux coquilles. L'observation que nous avons présentée pour les jeunes de l'espèce précédente s'applique mieux encore à la T. Suessi ; l'aspect est tout à fait le même dans le jeune et dans l’adulte, les valves sont seulement un peu plus ren- fées dans ce dernier et les côtes plus saillantes; mais la forme du foramen et du deltidium ne change pas avec les TERRAIN JURASSIQUE. 153 progrès de l’âge. Il faut bien se garder de confondre avec de jeunes Spiriferina les trois espèces que nous venons dg décrire, et il faut avouer-que la 7. Suessi surtout leur res- semble beaucoup; en l’absence des caractères internes, il est cependant une disposition toute particulière dans la forme du foramen qui fera cesser toute espèce d'incertitude : c’est que, danstoutes les Térébratulidées, on voit en dedans du foramen, et surtout à la partie supérieure qui n’est pas en rapport avec le deltidium, une sorte de bourrelet aplati, dont l’étendue varie suivant les espèces et qui sert pour l'insertion du bulbe du pédoncule d’attache. Dans les Spiriferina, il n'y a aucune trace d’un pareil bourrelet; au contraire, l’intérieur du crochet est divisé en deux loges par une cloison médiane très-apparente, le septum médian de la grande valve. LocaziTÉs. — Très-abondamment répandue à May et à Bretteville-sur-Laize (Calvados), dans quelques-unes des poches du grès silurien où le lias moyen a déposé ses sédiments, elle ne se retrouve jamais, même à une légère distance du récif. Cette espèce n’a pas du reste été recueillie en France en dehors de ces deux localités. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. —Recueillie avec l'espèce précédente dans les environs de Bath (Angleterre), par M. Moore. EXPLICATION DES FIGURES. — Pl. 26, fig. 1. Térébratula Suessi (E. Desl.) jeune, de grand. nat.— Fig. 2°,?,°, le même échantillon grossi. — Fig. 3 échantillon adulte de grand. nat. — Fig. 4 *,»,°, le même grossi. — Fig. 5 inté- rieur grossi de la grande valve. — Fig. 6, intérieur grossi de la petite valve, — Fig. 7, portion très-grossie du test. Ces divers échantillons proviennent tous de May (Calvados) et font partie de ma collection. 154 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. N° 25. Werebratula (Zpithyris) subovoides (Rômer, 1836). Pl: 37; fig. 4; plo38:fig44 8: SYNONYMIE. 4812 Terebratulu ornithocephala? (Sow.) pars. Mineral. con- chology, vol. I, p. 227, pl. ci, fig. 2 seulement. Les fig. 3 et 4 se rappor- tent à la véritable orni- thoceph.du fuller’searth. 1836 » subovoides, (Rômer), Die Versteine- rungen des Norddeut- schen Oolithen-Gebirges, n° 32, p.50, pl. ur, fig. 9. 1847 » lampas, (d'Orb.), Prodrome, n°231, j étage liasien. — Non T. lampas (Sow.). 1853 » subovoides, (Oppel), Der mittlere Lias., etc, up. sTOBMplEnNEe fig. 1/4:0b: 1856 » » (1d.) Die Jura-Formation, p. 486, n° 115. » » numismalis lagenalis. (Quenst.), Der Jura, p.143, pl. xvimn, fig. 3-4. » » resupinala, ‘(1d.) Der Jura, pr pl. xxu, fig. 22-23. — Non T'resupinata,(Sow.) 1857 » subovalis, (Cotteau) Ætudes sur les mollusques foss. du dép. de l'Yonne, p. 132. — Non 7. subovalis(Rôm.). Testä subovali, longiort quûm latiori, plerümque elon- gatä, sœæpius ad frontem truncatâ, lœvi, nitidä, aliquando in pluribus circinatis projecturis abruptè gradatä. Valvis in- crassatis, vel etiam obesis præsertim ad umbones, obtusè uni- tis. Valvarum commissurä rectà aut ad frontem subinflexà. Minori valvä ad cardinem obesä, in mediâ parte aut elevatä aut depressione plus minusve profundä præsertim ad apicem vue TERRAIN JURASSIQUE. 195 et frontem instructà, ad latera et frontem demissä. Majori obesû et in mediä parte obtusè acurninatà ; lateribus demissis ; apice incrassuto, maxzimè adunco, usque ad mènorem valvam incurvoto, ad latera non carinato sed demisso ; foramine me- diocri, rotundo. “ Intus brachiorum fulero tenui , satis producto, præ-inflexo. Majori valvä maximè ad umbonem incrassatä et in hujusce re- gionis medià parte, vehementer et abruptè excavatä. Dragnose. — Coquille ovalaire , plus ou moins allon- gée, rarement arrondie, généralement tronquée où même excavée à la région frontale, lisse et brillante, quelque- fois étagée par des ressauts plus ou moins brusques et parallèles aux lignes d’accroissement. Valves renflées ou même gibbeuses sur ia ligne médiane, principale- ment vers les crochets, souvent un peu comprimées , réu- nies sous un angle très-émoussé. Commissure des val- ves droite, ou très-légèrement infléchie à la région fron- tale. Petite valve renflée vers le crochet, uniformément convexe où marquée d’un sinus médian plus ou moins prononcé, qui est surlout manifeste vers les régions fron- tale et cardinale, et peu marqué sur la partie moyenne. Cro- chet très-recourbé, offrant une courbure régulière, très- fortement infléchi vers la petite valve, non caréné sur les côtés, qui s’abaissent en pente douce; foramen assez petit, arrondi. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial imparfaite- ment connu, délié, occupant le tiers environ de la longueur des valves, à branches fortement infléchies. Grande valve à parois très-épaissies vers les côtés du crochet, profondé- ment excavée par une brusque dépression vers la ligne mé- diane de cette région; empreintes musculaires occupant en dessous un large espace triangulaire, A la petite valve, 156 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. les muscles adducteurs offrent deux empreintes profondes, allongées, séparées par une saillie assez forte. Plateau car- dinal peu étendu, divisé en deux portions latérales bien délimitées. Apophyse cardinale, ou calcanéenne, très-forte, globuleuse, fortement excavée pour l’insertion des muscles rétracteurs. CouLEur. — Brun foncé, violacé. Quelques échantillons offrent en outre des lignes rayonnantes plus ou moins nom- breuses, les unes fines, les autres assez larges, de couleur jaunâtre. Dimensions. — Longueur, 40 millimètres; largeur, 27 mil- limètres ; épaisseur, 26 millimètres. JEUNE AGE. — Contrairement à ce qui se passe d'habitude, les jeunes sont très-renflées, surtout sur la région médiane de la petite valve, le crochet est très-arqué, le foramen tout petit (voir pl. 37, fig. 5 a, b, et pl. 38, fig. 2 et 3); toutefois les valves s'unissent sous un angle fort aigu. En avançanten âge, les coquilles deviennent moins gibbeuses et les valves s'unissent sous un angle de plus en plus émoussé ; mais presque toujours, l’accroissement se fait par saccades, ce qui détermine un aspect tout à fait spécial, qui ne se voit que rarement dans Îles autres espèces, mais qui, du plus au moins, paraît ici un des caractères dominants [les fig. 4, 5 et 6 de la pl. 38 rendent très-bien compte de cette tendance). OBSERVATIONS. — La forme générale de la T. subovoides varie dans de très-grandes limites; il suffit pour se convain- cre de ces différences de comparer les fig. 6,7, 8 et9 de la pl. 37, représentant des individus parvenus à toute leur croissance. La fig. 7 montre une coquille dont la lon- gueur, 29 millimètres, est presque double de la largeur, 16 millimètres, tandis que dans la fig. 8, les dimensions, TERRAIN JURASSIQUE. 4517 49 millimètres de longueur, sur 18 delargeuret d'épaisseur, sont à peu près égales dans tous les sens. Quelquefois la sur- face des valves est toutunie comme dans la pl. 37; mais d’au- tres fois, et le plus souvent, cette surface est interrompue tantôt par de fortes lignes d’accroissement disposées à in- tervalles réguliers (pl. 38, fig. 9), tantôt par de brusques res- sauts qui donnent à la coquille un aspect mamelonné tout à fait particulier. Cette variété remarquable (pl. 38, fig. 4, 5, 6) est en outre très-souvent comprimée, ou mieux pin- cée, vers le crochet de la grande valve, ce qui, joint à la dépression de la petite valve, simulant quelquefois un sinus médian, fait ressembler un peu cette coquille à certains échantillons de la T. resupinata. La T. subovordes, par sa forme allongée, par sa surface lisse et brillante, par son foramen assez petit, ressem- ble beaucoup extérieurement à une Wa/dheimia; toutefois, avec un peu d'attention , il est aisé de reconnaître que la coquille n’appartient pas à cette section : le crochet n’est pas caréné sur les côtés, et il y a absence complète de la ligne noire indiquant, sur la petite valve, la présence d’un septum médian; mais, si on peut se procurer un moule interne, les caractères de la section £pithyris apparaissent très-prononcés ; ainsi, le grand épaississement latéral du crochet de la grande valve y détermine deux dépressions tout à failcaractéristiques, séparées par une crête sallante et cou- pante (voir fig. 4?). La grosse apophyse cardinale AC de la petite valve, avec ses impressions profondes pour les mus- cles rétracteurs, est aussi tout à fait différente de celle des Waldheimia et des Terebratules proprement dites, eton peut lui appliquer avec raison le nom d’apophyse calcanéenne. On peut se procurer d'excellents échantillons, en cet état, dans un grès tout particulier découvert par M. Morière, 158 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. dans le département de l'Orne, à Sainte-Opportune; la roche n'est pour ainsi dire qu’un magma de cette espèce associé à la 7, indentata. Histoire. — La fig. 2 de la pl. 101 du Mineral concho- logy paraît bien se rapporter à celte espèce; dans ce cas, Sowerby aurait confondu deux'choses tout à fait différentes, car les autres figures de sa 7°. ornithocephala représentent une coquille fort abondante dans le fuller’searth d’Angle- terre, et qui est une Waldheimia des mieux caractérisées. En 1838, Rômer décrit et figure les deux espèces subovalis et subovoides : la première est une véritable éndentata; la seconde, au contraire, s'applique parfaitement à notre co- quille; mais plus tard, en 1847, d'Orbigny, trompé par le dessin de Sowerby, crut voir dans sa 7. lampas une repré- sentation de la coquille qui nous occupe; mais nous avons déjà prouvé, p.98, que ce n'était qu’un moule intérieur de la 7, cornuta. Cette erreur a été cause d’une confusion très-regrettable, car presque tous les géologues avaient adopté le nom de d’Orbigny; en même temps, M. Quenstedt commet une autre erreur en la rapportant à la T, resupinata, et en donnant à une de ses variétés le nom de numismalis lagenalis. J'avoue que je comprends très-peu une pareille association de mots, car les 7. numismalis et lagenalis ne se ressemblent en aucune façon; il faut done, je pense, in- terpréter ces deux mots d’une autre manière. Cela veut sans doute dire, pour M. Quenstedt, forme ressemblant à la T. lagenalis dans la couche caractérisée par la T. numis- malis; enfin, en 1851, M. Cotteau, dans ses É'éudes sur les mollusques fossiles de l'Yonne, reconnaît fort bien toutes ces erreurs, et revient au véritable point de départ, à Rômer; mais il se trompe, suivant nous, en regardant les deux T. subovalis et subovoides comme identiques. En effet, TERRAIN JURASSIQUE. 4 la T. subovalis, si l’on s’en rapporte à la figure de Rômer, offre deux carènes latérales au crochet et un tout petit foramen, caractères très-positifs qui ne nous permettent d’autre rapprochement que celui de la 7°. indentata. LOocaLITÉS. — La 7. subovoides se rencontre principale- ment dans les assises inférieures du lias moyen caractéri- sées par la 7. numismalis sur tous les points de la France : en Normandie, dans la Sarthe, la Lorraine, la Bourgogne, le Jura, le Midi, principalement à Cuers (Var), à Milhau (Aveyron), à la montagne de Saint-Sauveur, près Foix (Ariége). En Normandie, dans les environs de Falaise et d’Argentan, il existe une couche sableuse passant queïque- fois à un grès compacte dont la masse n’est guère formée que de cette espèce associée à la 7. indentata; à Fresnay- Jla-Mère, à Fresnay-le-Buffard, à Habloville, Sainte-Op- porlune, etc. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Cette espèce se re- trouve égatement au même niveau en Espagne, en Allema- gne, en Angleterre. Sa distribution géographique est donc fort étendue. ExPcicaTioN DES FIGURES. — PI. 37, fig. 4°, ?. Moule inté- rieur en parfait état, recueilli par M. Morière dans le grès de Sainte-Opportune. AC, apophyse cardinale; A, muscles ad- ducteurs; R, rétracteurs; P, pédonculaires. — Fig. 5 : inté- rieur de la partie cardinale de la petite valve (grossi); A, muscles adducteurs; PLC, plateau cardinal; AC, apo- physe cardinale ou calcanéenne. — Fig. 5°, », jeune échan- tillon de grand. nat. —Fig. 6. 9 échantillons divers à surface entièrement lisse.— PI. 38, variétés de la T. subovoides dont l'accroissement s’est effectué par saccades. Fig.1 ?, ?, moule intérieur ; A, muscles adducteurs; R, rétracteurs; P, pédon- culaires ; O, empreintes génitales.— Fig. 2. Coupe montrant 160 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, la forme générale de l’appareil brachial et l’énorme épais- sissement de la grande valve sur les côtés du crochet : ab, portion currente de l'appareil brachial; a'b', portion récur- rente de ce même appareil. — Fig. 2, 3, jeunes individus. — Fig.4, 9, divers échantillons adultes. Tous ces exemplai- res figurés ont été recueillis en Normandie, dans diverses localités, et font partie de ma collection. N°26. Terebratula punctata (Sow., 1812). PI.149;, fig.493.4P1240;fig.-459:Pl. A ffistme; SYNONYMIE. 4812 Terebratula punctata, (Sow.), Mineral. conchology, vol. I, p. 46, pl. xv, fig. 4. 1828 » » (Defr.), Dictionnaire des sciences naturelles, p. 451,t. Lu, n° 9. 1836 » Buchii, (Rôm.), Die Versteinerungen der Norddeutschen Oolithen Gebir- ges, p. 42, pl. n, fig. 16. 1847 » » (d’Orb.), Prodrome, n° 237, étage liasien. » » crithea, (d’Orb.), pars, Prodrome, n° 271, étage toarcien. 1850 » punctata, (Dav.), (Annals and Mag. of Nat. 1851 1856 » History. juin 1850.) — Exami- nation of Lamark’s Species of Foss. Terebratulas, p. T, n° 28. » (Dav.) À Monog. of British Fossil. Brach., 1 vol., 3° part. Juras- sic species, p. 45, pl. vi, fig. 1-6. Davidsoni, (J. Haime), Bull. Soc. géol. de France, 2° sér., t. XII, p. 745. — Notice sur la géologie de l'île Majorque, pl. xv, fig. 6 2,b,c,a, sinemuriensis, (Oppel), Die Jura-Formation , p. 107, n° 116, b. punctata, (Oppel), Die Jura -Formation, p. 185, n° 114. TERRAIN JURASSIQUE. 161 Terebratulu punctata, (Quenst.), DerJura, p.144, pl. xvin. fig.'5. 1857 » » (Cotteau), Études sur les mollus- ques fossiles du dép. de l Yonne, p. 131. 1861 » sinemuriensis, (Oppel.),, Ueber die Brachiopoden der untern Lias (Abdruck, aus der Zeitsch. deutschen geoi. Gesell- Schaft, p. 534, pl. x, fig. 22,b,c) 1862 » punctala, (Dav.), The Géologist, vol. V. — On Scotisch Jurassic Brachio- poda, p. 444, pl. xxiv, fig. 6-7. 1863 » » (E. Desl.), Etudes critiques sur des Brach. nouv. ou peu connus. 3° fascicule. — Brachiopod .du las de l'Espagne, n° 38. Testé subovali, longiori quäm latiori, anticè subtruncaté, ad umbones inflaté ; paululèm rudi, valvis @què Converis. Valvarum commissurä recté, sed ad frontem leviter inflexd. Minori valvä plerumque ad cardinem planulaté aut leviter subfoss@, aliquoties ad frontem lobo obsoleto, plus minusve et in medianà parte subcavato, instructé. Majori valvé obesà ; apice crasso parm incurvato. Foramine magno, oblongo. Intès, brachiorum fulcro mediocri, ad tertiam valve par- tem attingente. DraGNose. — Coquille ovalaire plus longue que large, un peu tronquée à la région frontale, renflée vers les crochets, lisse ou marquée de stries d’accroissement irrégulières, Valves également convexes, unies sous un angle très- émoussé, Commissure des valves droite sur les côtés, droite, légèrement infléchie, ou même sinueuse vers le front. Petite vaive renflée, mais marquée vers la région cardinale d’une dépression plane plus ou moins étendue, ou même un peu creusée au milieu; montrant quelquefois à la ré- gion frontale un lobe obsolète, qui même se creuse dans BRACHIOPODES. 11 162 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. certains échantillons d’une dépression plus ou moins pro- fonde. Grande valve renflée, à courbure uniforme. Croche épais, peu recourbé, sans trace de carène sur les côtés. Foramen assez grand, oblong. INTÉRIEUR. — Appareil brachial assez étendu, atteignant plus du tiers de la longueur des valves, à pointes conver- gentes très-fortes. Portions currentes et récurrentes bien délimitées, formées de lamelles larges et arquées. Plateau cardinal petit, largement divisé en deux portions. Apophyse calcanéenne assez forte, aplatie. Empreintes des muscles adducteurs très-fortes sur la petite valve. CouLEurR. — Gris brunâtre. Dimensions. — Longueur, 39 millimètres; largeur, 27 mil- limètres; épaisseur, 49 millimètres. JEUNE AGE. — Les jeunes individus ont leur petite valve complétement plane; leur grande valve assez renflée ; en- fin le foramen assez grand, arrondi, se complète bien vite par le deltidium. Ge dernier s’épaissit de plus en plus avec les progrès de l’âge; et, dans les coquilles adultes, il forme à la partie inférieure du foramen un gros bourrelet qui finit par s’user, pour laisser un passage au pédoncule d'attache ; de là cette espèce de languette, qu’on remarque souvent à Ja base du foramen. OBSERVATIONS. — La 7°. punctata est une des plus varia- bles du genre. Ses caractères peu accusés du reste se modi- fient beaucoup; toutefois on peut regarder commme typi- que la forme de r’échantllon figuré pl. 40, fig. 7; c’est une coquille un peu allongée à valves également et régulière- ment renflées, sans lobe médian bien sensible, et avec une légère dépression vers la région cardinale de la petite valve. Une variété assez remarquable offre sur toute la ré- gion médiane de la pelite valve, une dépression plus ou TERRAIN JURASSIQUE. 163 moins profonde, et souvent très-large. Cette variété, quise rencontre principalement dans le midi de la France, dans le département du Var, en Espagne et aux îles Baléares, a reçu de Jules Haime le nom de 7. Davidsoni. Si l’on ne s’en tenait qu'à la figure du bulletin de la Société géologique de France, on se croirait fondé à la regarder effectivement comme une espèce distincte; malheureu- sement ce dessin est très-inexact; M. Marès, qui ac- compagnait Jules Haime dans son voyage, a bien voulu en- richir ma collection d’une série d'échantillons de cette lo- calité, et la plupart offrent le sillon plus ou moins développé; mais d’autres en sont complétement dépourvus et ne dif- fèrent en rien du type de la 7. punctata. Nous avons fait figurer celui de ces échantillons qui nous a paru se rap- procher le plus du type de J. Haime, et on voit combien l'aspect de cette coquille diffère de celui du dessin qui ac- compagne la notice de Jules Haime. Quelquefois aussi la T. punctata se marque d’un lobe médian plus ou moins prononcé, avec deux saillies latérales, caractère des Téré- bratules biplissées ; tel est l’exemplaire (PJ. 40, fig. 9 2, ») Mais là ne s’arrête pas la variabilité de cette espèce : on voit la coquille grandir de plus en plus, devenir très-globu- leuse, les lignes d’accroissement sont plus régulières, et nous arrivons par degrés insensibles à la 7. subpunctata. Ou bien la coquille d’assez petite taille se renfle de plus en plus, devient gibbeuse, les lignes d’accroissement sont, surtout vers les bords, en gradins étagés, et à la fin, sans qu'il soit possible de fixer une ligne de démarcation, nous avons la 7°. Edwardsi. Ces deux nouvelles formes ne sont donc que des dérivées de la 7. punctata; néanmoins, fidèle à notre manière de procéder, nous les décrirons séparé- ment, mais toujours avec la réserve faite précédemment 164 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. pour les T. cor et numismalis, quadrifida et cornuta, etc., ete. La 7. punctata se rencontre à la fois dans les couches à Gryphœa arcuata et à Gryphœa cymbium; elle passe donc dans plusieurs étages ; les échantillons du lias inférieur (voir pl. 42, fig. 1, 3), ne diffèrent en aucune façon de ceux du lias moyen; aussi n’avons-nous pas adopté, même comme variété distincte, la 7. sinemuriensis. On à prétendu aussi que cette espèce se retrouvait dans l’oolithe inférieure et jusque dans la série oxfordienne. Cette conclusion nous paraît très-discutable; toutefois du moment qu’on aura admis la variabilité, le perfectionnement ou la décadence de l’espèce en passant d’un niveau à un autre, ce fait ne nous paraît pas plus impossible que, par exemple, la mi- gration des Ammonites fimbriatus, en cornucopiæ, puis en pictaviensis, en Eudesi, en adeloides, etc., etc. LocaziTÉs. — La 7, punctata est, sans contredit, la plus répandue dans les diverses assises du lias moyen de toutes les localités; mais on la rencontre aussi, quoique bien plus rarement, à la partie supérieure du lias inférieur, caractérisé par la 7. cor et le Spiriferina Walcotti; elle y est accompa- gnée également d’une autre espèce qui passe aussi dans les deux étages, la Rhynchonella tetraëdra. EXxPLICATION DES FIGURES. — PI. 19, fig, 4 *, ?, T. punctata (Sow.), jeune échantillon du lias inférieur de Crouay (Calva- dos).— Fig.2 et 3, échantillons adultes du lias inférieur des environs de Mäcon, — P1.40, fig. 1, intérieur de la petite valve, avec l'appareil brachial dégagé de sa gangue; ab, por- tion currente de cet appareil; #b', portion récurrente; PIC, plateau cardinal; ae apophyse cardinale. — Fig. 2, échan- üillon privé d’une partie de son test pour montrer en A Îles muscles adducteurs, et, en O, les empreintes génitales sur la petite valve.—Fig. 3 *,", jeune. —Fig. 4, le même grossi. TERRAIN JURASSIQUE. 165 — Fig. 5, 6, échantillon provenant du lias moyen du Calvados. — Fig. 7, bel échantillon typique provenant du lias moyen de Castellanne (Basses-Alpes). — Fig. 8 *,?, échantillon des îles Baléares, de la variété ayant reçu le nom de 7. Davidsoni. — Fig. 9°,?, variété un peu biplissée à la région frontale. — PI. 39, fig. 1°,}, très-grand échan- tillon formant le passage à la 7. subpunctata. — PI. M, fig. 1, 2, passage de la T. punctata à la T. Edwardsi. N° 27. Terebratula subpunctata (Dav., 1851). PI. 39, fig. 4, 7. PI. 43, fig. 4. SYNONYMIE. 1851 Terebratula subpunctata, (Dav.), À Monograph of British Fossil. Brachiopoda, 3° part. Ju- rassie species, p. 46, pl. vi, fig. 7- 10-12-16. Testä magnä, subovali, globulosä, longiori quâm latiori, antice truncatà ; lœvi, valvis æquè convexis. Valvarum com- missurd rectà. Minori valvé convexé, non ad cardinem pla- nulatä. Majori valvé convex@ et obesâ; apice crasso, parm incurvato, levissimè ad latera carinato; foramine magno, oblongo. Intüs ignoté. DraGxose. — Coquille ovalaire, assez grande, plus longue que large, un peu tronquée à la région frontale, lisse ou marquée de lignes d’'accroissement plus ou moins pro- fondes, disposées d’une façon très-régulière. Valves égale- ment convexes, reuflées, unies suivant une courbe très- prononcée. Commissure des valves entièrement droite. Petite valve renflée, non déprimée vers la région cardinale, offrant souvent, sur la ligne médiane, un léger méplat lon- gitudinal. Grande valve renflée, à courbure uniforme, 166 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Crochet très-épais, assez recourbé, légèrement caréné sur les côtés, foramen très-grand ovalaire. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial inconnu, empreintes des muscles adducteurs très-profondes, ovalai- res, souvent visibles par transparence à l’intérieur de la petite valve. CouLEUR. — Gris rosé. Divexsions. — Longueur, 50 millimètres; largeur, 40 millimètres; épaisseur, 30 millimètres. OBSERVATIONS. — La 7. subpunctata n’est, comme nous l'avons déjà dit, qu’une simple variété de la 7. punctata; la principale différence consiste dans la taille bien plus considérable et surtout dans l'absence du méplat ou de la légère dépression qui occupe toujours les environs du cro- chet dans la petite valve de la véritable T. punctata. On ren- contre d’ailleurs les deux formes ensemble; mais seulement à la partie supérieure du lias moyen caractérisé par lAm. margaritatus. LocaLiTÉs. — Cette espèce est abondamment répandue à la partie supérieure du lias moyen d’un grand nombre de localités de tous les points de la France ; mais les plus beaux et les plus gros échantillons proviennent des environs de Foix (Ariége), montagne Saint-Sauveur. C’est même de cette localité que j'ai eu les exemplaires les mieux caracté- risés. Une très-belle série recueillie par M. Hébert existe dans la collection de la Sorbonne. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANGE. — Ilminster (Angle- terre), en Écosse; en Espagne à Anchuela, Concha, Montal- ban, etc.; en Allemagne, dans le Wurtemberg. EXPLICATION DES FIGURES, — PI. 39, fig. 1, passage de la 7: punctata à la T. suhpunctata, échantillon provenant du lias moyen d’Évrecy (Calvados); ma collection. — Fig. 2, TERRAIN JURASSIQUE, 107 T. subpunctata (Day.), échantillon privé d’une partie de son test et montrant à la petite valve : À, empreintes des mus- cles adducteurs; O0, empreintes génitales. — Fig. 3, échan- tillons en parfait état provenant de la montagne Saint- Sauveur, près Foix (collection de la Sorbonne).—Fig.6*,?,', rès-grand exemplaire de Fontaine-Étoupe-Four (Calvados); ma collection. — Fig. 7, échantillon de petite taille; ma collection. — PI. 43, fig. 4), exemplaire très-allongé, formant le passage à la 7. Paumardi. May (Calvados); ma collection. N° 98. Terebratula Edwvardsi (Dav., 1851). PL. 4,.fig..3, 7. PI. 42, fig. 1, 40. SYNONYMIE. 1851 Terebratula Edwardsi, (Dav.), À Monograph of British Fossil. Brachiopoda. 3° part., Jurassic spe- cies, p. 30, pl. vi, fig. 11-13 et 15. 1856 » » (Oppel), Die Jura-Formation, p. 183, n° 108. 1857 » » (Cotteau), Études sur les Mollusques fossiles du dép. de l'Yonne, p. 131. 1863 » » (E. Desl.), Études critiques sur des brachiop. nouv. ou peu connus. — 3° fascicule. — Brachiop. du lias de l'Espagne. Testà paululèm longiort quäm latiori, globulosä et gibbosä, aliquoties subquadratä, anticè plus minüusve truncatä, sæpè in pluribus projecturis abruptè gradatä. Valvis incrassatis, ob- tusè unitis. Valvarum commissurä rectà aut ad frontem bipli- cato-sinuatä. Minori valvä aut convexû aut, in mediâ parte, depressä, aliquoties ad cardinem tantim, abruptè subeavatä. Majori valvû gibbosä præsertim in mediä parte. Apice recurvo, incrassato, ad latera paululiun subcarinato; foramine mediocrr, rotundo. 168 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Intùs brachiorum fulcro tenui, ad mediam testæ partem attingente. DraGNosE. — Coquille à peu près aussi longue que large, globuleuse ou même gibbeuse ; quelquefois arrondie, sou- vent tronquée à la région frontale; lisse, mais souvent éta- gée par des ressauts plus où moins brusques et parallèles aux lignes d’accroissement; ces ressauls plus prononcés vers le front. Valves très-renflées, réunies sous un angletrès- obtus, ou même offrant à leur pourtour un limbe latéro- frontal. Commissure des valves droite et sans inflexion, quelquefois un peu sinueuse vers le front. Petite valve ré- gulièrement convexe, souvent aplatie à sa partie moyenne, ou même offrant une dépression circulaire versla région car- dinale. Grande valve gibbeuse, surtout à la partie moyenne; crochet recourbé, épais, très-légèrement caréné sur les côtés. Foramen médiocre, arrondi, mais bordé en dedans d’un épais bourrelet. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial semblable à celui de la 7, punctata; mais moins allongé. Empreintes palléales et musculaires inconnues. COULEUR. — Inconnue. DimENsIoNs. — Longueur, 30 millimètres; largeur, 25 millimètres ; épaisseur, 23 millimètres. OBSERVATIONS. — Quoique passant également par des de- grés insensibles à la 7°. punctata, l’espèce qui nous occupe en est plus distincte que la 7. subpunctata par sa forme tout à fait globuleuse, son foramen arrondi et les brusques res- sauts qu’affectent souvent ses lignes d’accroissement. Cer- taines variétés, dont le pourtour montre un limbe latéro- frontal, ressemblent beaucoup à la 7. Mariæ (voir page 100); cette apparence est d'autant plus trompeuse que le crochet montre quelquefois de légères traces de carènes latérales, et TERRAIN JURASSIQUE. 169 qu’on pourrait croire àune Waldheiïmia; mais en yregardant de plus près, on voit que dans ces variétés de la T. Edwardsi, il n’y a aucune trace de septum médian à la petite valve, et si l’on pratique une coupe de la coquille, on voit que l’ap- pareil brachial atteint à peine la moitié de la longueur des valves; enfin qu’elle appartient à la section des Térébratules proprement dites. Les variations sont d’ailleurs si grandes dans cette espèce que l’on ne peut assigner un type plutôt qu'un autre; on pourrait presque dire qu’il y a autant de formes que d'individus. LocaLirÉs. — La T'erebratula Edwardsi se rencontre avec la T°. punctata par toute la France, dans toute la série du lias moyen; elle est surtout très-abondante en Normandie, dans les localités de Fontenay-le-Pesnel, Evrecy, etc. LOCALITÉS HORS DE La FRANCE. — En Espagne, dans le lias moyen de Josa, Concha, Anchuela, etc.; en Angleterre, principalement à IIminster. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 41, fig. 3...7, échantillons divers. de la T. Edwardsi provenant du lias moyen de la Normandie.— Pl, 49, fig. 4, 3, jeunesindividus. — Fig. 4,5, coupes pour montrer la forme générale de l’appareil bra- chial. — Fig. 6, 9, échantillons divers provenant de la Nor- mandie (tous ces exemplaires font partie de ma collection). — Fig. 10, variété remarquable, offrant une forte in flexion frontale à la commissure des valves, de Précigné (Sarthe). Collection de M. Triger. N° 29. Terebratuia Paumardi (Nov. spec.). PI. 43, fig. 1...3. Testä subovali, ad apicem demissé, ad frontem patulä, lon- giori quäm latiori, anticè truncatä ; fere lœvr, plicis tamen paucis et plerumque quusi erasis in medià frontis parte in- 170 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. structà, lateribus demissis. Valvis œquè convexis ; sed ad um- bones leviter inflatis. Apice crasso, parum incurvato, obliquè truncato ; foramine magno, ferè rotundo. Intüs ignotà. DrAGNose. — Coquille ovalaire, plus longue que large, amincie et un peu comprimée vers le crochet, étalée au contraire et plus ou moins tronquée à la région frontale, lisse à la région cardinale; mais souvent marquée, sur la partie médiane et aplatie de la région frontale, d’un petit nombre de plis larges, peu apparents et comme effacés. Côtés s’abaissant en pente douce, de façon à ce que les valves s'unissent, sur tout leur pourtour, sous un angle assez aigu. Commissure des valves droite sur les côtés, un peu infléchie sur la région frontale. Valves fortement et également convexes, renflées vers les crochets. Crochet de la grande valve très-peu recourbé, court et très-épais, tron- qué obliquement par un foramen grand, arrondi. CARACGTÈRES INTÉRIEURS. — [nconnus. CouLEur. — Inconnue. DIMENSIONS. — Longueur, 39 millimètres; largeur, 30 millimètres; épaisseur, 21 millimètres. OBSERVATIONS. — La 7. Puumardi, comme toutes les espèces frangées, varie beaucoup dans le nombre etla forme de ses plis frontaux; ceux-ci sont beaucoup moins marqués que dans l’espèce suivante, et on peut dire que la 7. Pau- mardi est à la T°. fimbrioides, ce que pour loolithe infé- rieure, la 7°. plicata est à la T. fimbria. En outre, la taille et surtout la forme du crocbet, renflé dans la 7. fim- brioides, aminci dans la T. Paumardi, distinguent ces deux espèces, qui pourraient bien cependant être une simple modification l’une de l’autre. Quant à dire celle qui a pré- cédé, nous ne saurions décider la question, puisqu'elles se TERRAIN JURASSIQUE. 4171 rencontrent toutes les deux dans la même couche, et ce qui est plus curieux encore, seulement dansles mêmes car- rières. Certains échantillons élancés de la 7. subpunctata se rapprochent beaucoup de forme de la 7. Paumardi ; tel est l'individu, pl. 43, fig. 4*,?, mais les valves sont beaucoup plus renflées, les stries d’accroissement plus fortes et plus régulièrement disposées, enfin la forme du foramen est toute différente. Nous dédions cette espèce à M. l'abbé Paumard, professeur au petit séminaire de Précigné, qui a étudié et exploré avec le plus grand soin le lias moyen de celte curieuse localité. Locaurés. — Cette espèce n’a été recueillie à notre con- naissance que dans le département dela Sarthe, à Précigné, dans le lias moyen. ExPLICATION DES FIGURES. — PI. 43, fig. 1, 2, T. Paumardi, jeunes échantillons où la partie frangée n’a pas encore paru. — Fig. 3°,»,4,4, échantillon adulte montrant les plis 1 0e RE AN ] effacés de la région frontale, N° 30. Werebratula fimbrioides (E. Desl., 1853). PI, 44, fig. 4, 7. PL. 45, fig. 1...3. SYNONYMIE. 1847 Terebratula fimbria, (d'Orb.), Prodrome, 1% vol., p. 287. — Non T. fimbria. (Sow.) 1853 » fimbrioides, (E, Desl.), in Litteris. 1855 » » (E. Desl.), Mémoires de laSoc. linn,. de Normandie, t. X, p. 303, plxvi, fig. 2:...9. Testà longiori quâm latiort, inflatà, ad frontem truncatà; posticè lævi, anticè plicis plus minüusve numerosis et signatis instructô, rarius ex apice ad frontem lœvi. Valois æquè con- veæis et paululum gibbosis, obtusè unitis. Valvarum comn:?s- 172 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. surû ad latera rectä, ad frontem inflexä. Minori valvä lobo, majori sinu opposito, obsoletis instructä. Apice crasso, parm incurvato; foramine magno, rotundo. DrAGNose. — Coquille un peu plus longue que large, ren- flée, tronquée à la région frontale, quelquefois entièrement lisse, mais presque toujours lisse seulement vers la région cardinale, et marquée de plis plus ou moins profonds et plus ou moins nombreux sur les régions frontales ou latéro- frontales. Valves également convexes, un peu gibbeuses, surtout à la partie moyenne, réunies sous une courbe assez forte. Commissure des valves droite sur les côtés, mais in- fléchie à la région frontale, Petite valve offrant un lobe frontal médian peu prononcé , opposé à une dépression correspondante sur la grande valve. Les plis n’occupent habituellement que cette région. Crochet épais, peu re- courbé, tronqué obliquement par un foramen arrondi. COULEUR. — Inconnue. INTÉRIEUR. — Inconnu. OBSERVATIONS. — Comme toutes les autres Térébratules frangées, la T. fimbrioides varie beaucoup : quelques-unes sont entièrement lisses, même dans l’âge adulte (pl. 44, fig. 4), d’autres, quoique atteignant une grande taille, et par conséquent vieilles, montrent à peine les traces de ces plis. Tels sont les échantillons (pl. 44, fig. 5, et pl. 45, fig. 4, 2). Dans les échantillons plissés, le nombre, la grandeur, la disposition de ces plis sont également très-variables; on peut en prendre une idée en comparant ensemble les fig. 3,4, 6 et 7 de la pl. 44; enfin, dans quelques-uns, les plis deviennent de véritables gros bourrelets arrondis. Tel est l'échantillon. pl. 45, fig. 3. Quelques variétés de la 7. fimbrioides offrent de très- grands rapports avec la 7. fimbria (Sow.), espèce de l’oolithe TERRAIN JURASSIQUE. 173 inférieure d'Angleterre. Cependant, si l’on examine attenti- vement un certain nombre d'échantillons de ces espèces, on aperçoit un caractère différentiel dans la forme des in- flexions du bord frontal; car, même dans les spécimens dont le front semble le plus droit, il existe toujours quelque tendance à s’infléchir, et l’on voit alors une seule ondula- tion dans la 7. fimbrioides, tandis qu’on en voit deux dans ia T. fimbria. Ces différences ne sont pas d’ailleurs les seules ; en effet, la 7°. fimbrioides est toujours bien plus glo- buleuse, le crochet plus épais, la coquille plus ramassée. Si maintenant nous comparons ces diverses espèces à une autre Térébratule proprement dite, également frangée, à la T. semistriata du néocomien, nous verrons que dans cette dernière les plis sont beaucoup plus serrés, plus régu- liers, enfin que la forme bien décidément biplissée la fera reconnaître avec la plus grande facilité. HisrorRe. — Le nom de 7. fimbria, sous lequel nous la trouvons cataloguée dans le Prodrome de d'Orbigny, est dû à une double méprise. Ce n’est pas, en réalité, la véri- table fimbria dont elle diffère par les caractères énoncés ci-dessus, et en second lieu, d'Orbigny conclut de la forme d’une espèce qu’il croyait oolithique, à l'admission dans l'oolithe inférieure de la couche où elle avait été recueillie; de là, comme on le voit, une très-grande confusion. M.Tri- ger a reconnu aisément que la couche appartenait en réa- lité au lias moyen, et me fit voir en 1853 cette coquille comme une de ces espèces émigrant du lias dans le système oolithique inférieur; mais dès ce moment, je fis voir à M. Triger les différences réelles de ces deux espèces, et je proposai le nom de T. fimbrioides, sous lequel je l'ai décrite et figurée deux ans après. Locazrrés. — La T. fimbrioides était autrefois fort répan- 174 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. due dans le lias moyen de Précigné (Sarthe); mais il paraît que maintenant elle est devenue très-rare. M. Oppel cite encore Milhau (Aveyron) où cette espèce serait rare. ExPLICATION DES FIGURES, — PI]. 44, fig. 4,2, T°. fimbrioides (Eug. Desl.), jeunes échantillons. — Fig. 3, échantillon ty- pique pour lequel l'espèce a été créée. — Fig. 4, échan- tillon adulte, sans trace de plis. — Fig. 5, échantillon à plis à peine indiqués. — Fig. 6, 7, échantillons à plis nom- breux. — PI. 45, fig. 4, 2, très-vieux échantillons sans plis. — Fig. 3, exemplaire à plis arrondis et nombreux. Tous ces individus proviennent du lias moyen de Précigné (Sarthe), et font partie de ma collection, sauf le dernier, qui appar- tient à M. Triger. N° 31. Terebratula globulina (Dav., 1847). / PI. 45, fig. 4...7. SYNONYMIE. 4847 Terebratula globulina, (Dav.) Description of some Species of Brachiop. — (Annals and Mag. of Nat. History. oct. 1847, pl. xix, fig ARE » » Leopoldina, (d'Hombre-Firmas) Notes sur Fressac, pe175;1pleus, foe5. at 1851 » globulina, (Dav.) À Monograph of British Fossil, Brachiopoda, t. 1, 3° part., Ju- rassic species, p. 57, pl. xt, fig. 20- ad 1859 » » (E. Desl.), Bulletin Soc. linnéenne de Normandie, t. UT. — Mémoire sur la rouche à Leptæna du lias, p.160, pl. 11, fig. 9-10. Testä minutä, gibbosä, absolute sphæroïidali ; lœvri. Valva- rum commuissurà reclä, valvis œque gibbosis. Majoris valvæ apice ad latera haud carinato, prominulo; foramine parvulo, rotundo. TERRAIN JURASSIQUE. 175 Intùs ignotà. Dragose. — Coquille petite, aussi longue que large, ab- solument sphéroïdale, entièrement lisse. Commissure des valves droite, sans aucune inflexion. Valves également et uniformément gibbeuses, sans aucun méplat ni dépressions; réunies sur les côtés, par une courbe complétant le cercle. Crochet de la petite valve très-recourbé, à peine saillant, percé à son extrémité d'un petit foramen arrendi. CouLEur. — Rose. INTÉRIEUR. — Inconnu. Dimensions. — Longueur, 4 millimètres; largeur, 4 mil- limètres; hauteur, 4 millimètres, OBSERVATIONS. — Il est impossible de confondre ceite charmante petite coquille avec aucune autre, tant ses ca- ractères sont tranchés; sa taille lilliputienne prévient du reste toute chance d'erreur. Elle à un gisement géologique desplus remarquables, car elle se rencontre à la limite pré- cise du lias supérieur et du lias moyen dans une couche très-remarquable de quelques centimèires à peine de puis- sance, qui sépareles marnes bitumineuses dulias supérieur, des couches à Ammonites margaritatus du lias moyen. C'est cette même assise à laquelle nous avons donné le nom de couche à Zeptæna. LocauTés. — Très-caractéristique de la couche à Zep- tæna ou du niveau tout à fait supérieur du lias moyen. — En Normandie, à Evrecy, Landes, Curcy, Amayé-sur- Orne, Croisilles. Se retrouve dans le département du Gard, auprès d’Alais, et enfin au pic de Saint-Loup près Montpellier. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. —Ilminster (Angleterre), également au même niveau de la couche à Leptæna. Expz. DES FIGURES. — PI. 45, fig. 4, Terebratula globulina 176 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. (Dav.) Échantillon de grandeur naturelle, fig. 5 et 7, échan- tillon grossi 4 fois, fig. 6 *,?, le même grossi 8 fois, provenant de la couche à Leptæna, de Curcy (Calvados); ma collection. N° 3. Terebratula Sauberti (Eug. Desl., 1863). PI. 45, fig. 8-11 ; pl. 46, fig. 1-4; pl. #7, fig. 1-4. 1863 Terebratula Jauberti (E. Desl.), Études critiques sur des Brachiopodes nouv. ou peu connus. — 3° fascicule. — Brachiopodes du lias de l'Espagne, n° 36, pl. XI, tige 4, Test rotundä, aut subovali, rarû subpentagonali, ad fron- tem truncatä, ad cardinem patulä; lœvi. Valvis æquè convexis, plus minusve obesis, aliquoties subplanatis. Valvarum commis- surû rectä, sed ad frontem, in senescenti test&, leviter inflexà. Minori valvä adamussim convexà, aliquoties ad frontem levi- ter biplicata; plicis obsoletis per latam et obsoletam depressio- nem segregatis. Majori valvä adamussim convexä, apice lato, patulo, brevi, parum incurvato, ad latera leviter et longe carinato. Foramine mediocri, vel etiam parvo, rotundo. Intüs 1gnotà. Di4GNOSE. — Coquille arrondie ou ovalaire, quelquefois sub-pentagonale, légèrement tronquée à la région frontale, élargie à la région cardinale, lisse. Valves également con- vexes, quelquefois un peu renflées; mais presque toujours plus ou moins déprimées. Commissure des valves droite; mais présentant au front, dans l’âge très-adulte, une in- flexion plus ou moins forte. Valves unies sous un angle très- émoussé. Petite valve régulièrement convexe, marquée vers le front d’un lobe peu apparent qui, dans l’âge adulte, se creuse d’une légère dépression comme dans les Térébratules biplissées. Grande valve régulièrement convexe; crochet TERRAIN JURASSIQUE. 177 large, court, très-peu recourbé, offrant sur les côtés deux longues carènes peu prononcées: foramen assez petit, ar- rondi. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial inconnu. Empreintes des muscles adducteurs, sur la petite valve, grandes, ovalaires et allongées, comme dans les autres Térébratules proprement dites (voir pl. 48, fig. 1, A). L’in- tervalle de ces muscles, marqué d’une petite saillie lon- gitudinale superficielle, remplaçant le septum médian. Empreintes génitales (0) de chaque côté des muscles adducteurs, se montrant sous la forme de grosses gra- nulations bien apparentes. COULEUR. — Bistrée. DIMENSIONS (d’un très-vieil individu). — Longueur, 39 mil- limètres ; largeur, 32 millimètres; épaisseur, 22 milli- mètres. — DIMENSIONS HABITUELLES. — Longueur, 30 milli- mètres; largeur, 30 millimètres; épaisseur, 148 milli- mètres. OBSERVATIONS. — Cette belle espèce est facile à distinguer par ses contours arrondis, sa forme étalée, son crochet plus ou moins Caréné, et son foramen généralement assez petit; ces caractères la rapprochent beaucoup des Waldheimia. Aussi ai-je longtemps hésité pour savoir où ranger cetle espèce; mais j'ai pu voir, sur des échantillons recueillis en Espagne par M. de Verneuil, et dont nous reproduisons la figure pl. 48, fig. 1, des portions de moules internes de la petite valve, où les empreintes musculaires et ova- riennes étaient on ne peut mieux conservées; elles sont tout à fait semblables à celles des Térébratules proprement dites; on voit, toutefois, entre les em- preintes des muscles adducteurs, un petit sillon qui nous représente, en rudiment, le septum médian si développé BRACHIOPODES, 49 178 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. dans certaines Waldheïmia. Ainsi donc, même par ses ca- ractères intérieurs, la T. Jauberti, se rapproche des Wald- heimia; quant à l'appareil brachial, nous n'avons pu, jusqu'ici, parvenir à l'isoler ; toutefois, il devait être assez court comme dans les térébratules proprement dites, si nous en jugeons par une coupe que nous avons figurée (pl. 45, fig. 9). On voit, en effet, que les branches cur- rentes a sont très-divergentes dès leur origine, et que, par suite, elles annoncent un appareil peu allongé. Cette coquille est fort variable, et chaque localité a pour ainsi dire sa forme particulière; ainsi, dans la Sarthe, où l’espèce est rare (pl. 47, fig. 1, 2), elle est très- globuleuse, de petite taille et de forme quadrangulaire, le front tronqué carrément. A Bleymard, dans la Lozère (pl. 47, fig. 3° ?), elle est arrondie, très-grande, le crochet est fortement caréné; enfin, dans le département du Var, où l’espèce est abondante, elle est plus ou moins aplatie et élargie, quelques échantillons sont même assez dépri- més pour qu'on ait pu la comparer à la 7. numismalis. N'ayant jamais recueilli moi-même cette espèce, je ne puis préciser rigoureusement le niveau géologique de la 7°. Jau- berti, mais les personnes qui ont bien voulu m'en confier des échantillons m'ont toutes assuré qu’elle provenait de la partie supérieure du lias moyen. Je me fais un bien vif plaisir de dédier cette espèce à M. Jaubert, ingénieur du chemin de fer d'Italie, qui a bien voulu me confier une précieuse série de Brachiopodes du dé- partement du Var. LocauiTÉs. — Abondante dans le département du Var, à Cuers, Bandol, etc., etc. Se retrouve dans le département de la Lozère, à Bleymard et à Milhau. Rare dans le dépar- tement de la Sarthe, à Avoise et Précigné. Du lias moyen, TERRAIN JURASSIQUE. 479 suivant l'indication de MM. Jaubert, Dumortier, Guéranger et Triger. LOCALITÉ HORS DE La FRANCES. — Abondante en Espagne, où M. de Verneuil l’a recueillie dans un grand nombre de localités. Exp. DES FIGURES. — PI. 45, fig. 8, T. Jauberti (E. Desl.). Crochet de la grande valve grossi. — Fig. 9, coupe pour montrer une parlie de l’appareil brachial. — Fig. 10 et 41, jeunes individus (ma collection). — PI. 46, fig. 1... 4, divers échantillons, provenant de Cuers et de Bandol (Var); ma collection et celle de M. Jaubert. — PI. 47, fig. 1, petit échantillon de la collection de M. Triger, recueilli à Avoise (Sarthe). — Fig. 2, échantillon de la même localité (ma collection). — Fig. 3, grand exemplaire provenant de Bley- mard (collection de M. Dumortier). — PI. 48, fig. 4, échan- tillon provenant d’Anchuela, près Molina (Espagne) et mon- trant une partie du moule interne. A, muscles adducteurs. O, empreintes génitales (collection de M. de Verneuil). N° 37. Terebratula (Wa/dheimia) Verneuili, (E. Desl., 1863.) PI. 48, fig. 2-3. SYNONYMIE. 1863 Terebratula Verneuili, (E. Desl.), Études critiques sur des brachiopodes nouveaux ou peu connus. — 3° fascicule. — Bra- chiopodes du lias de l'Espa- gne, n° 32, pl. xi, fig. 2, 3. Testà subpentagonali, paululm longiort quém latiori, plus minusve dilataté, ad frontem biplicatä, ad latera leviter alati, Levi. Minori valva subplanatä, quatuor lobis per latas et obso- letas depressiones segregatis, instructà ; his lobis ad latera et 180 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. duo ad frontem dispositis. Majori valv& inflatà, lobis et de- pressionibus parum productis notatä; quoque lobo ad minoris valve depressiones respondente ; apice incurvato, subcompresso, ad latera valde carinato. Foramine mediocri, oblongo. Valois acutè unitis, valvarum commissurà quadri-inflext. Tntus, brachiorum fulero ignoto, mediano septo minoris valvæ elato. DiaGnose. — Coquille sub-pentagonale, un peu plus lon- gue que large, plus ou moins déprimée, tronquée à la ré- gion frontale, élargie sur les côtés en deux lobes obtus, lisse. Petite valve très-déprimée, marquée de quatre lobes obtus, dont deux au front et deux autres sur les côtés; ces lobes séparés par de larges dépressions plus ou moins pro- fondes. Grande valve renflée, marquée de lobes peu pro- noncés, 0pposés aux dépressions de la petite valve; erochet arqué, saillant, un peu comprimé et acuminé, fortement ca- réné sur les côtés; foramen assez petit, oblong. Valves réu- nies sous un angle aigu. Commissure ües valves offrant quatre inflexions qui répondent aux lobes et aux dépres- sions des valves. INTÉRIEUR. — Appareil brachial inconnu. Septum mé- dian de la petite valve bien prononcé; empreintes des mus- cles adducteurs plus longues que dans les autres Wald- heimia. CouLEUR. — Gris violätre. Dimensions. — Longueur, 40 millim.; largeur, 34millim.; épaisseur, 21 millim. JEUNE AGE. — Nous n’avons pu observer des échantil- lons très-jeunes ; mais il est probable que, pour les carac- tères tirés du crochet, ils ne diffèrent pas des autres Wald- heimia ; en observant les lignes d’accroissement, on voit que les jeunes devaient avoir une forme tout à fait différente TERRAIN JURASSIQUE. 181 de celle des adultes; que la coquille devait être beaucoup plus large que longue, et offrir deux grandes ailes latéra- les; que le front ne devait point être tronqué, mais pré- senter une espèce de lobe aigu; en un mot, que la coquille devait être tout à fait rhomboïdale, le grand axe du rhombe occupant la largeur. À cet état, la coquille devait être éga- lement très-déprimée; en avançant en âge, elle s’allonge un peu (voir p. 48, fig. 3, a, b, c), et le lobe aigu du front commence à se tronquer. À mesure que la coquille grandit, la grande valve se renfle, la petite restant toujours dépri- mée; enfin, les sillons se creusent sur les côtés et sur la région frontale, et l’on arrive ainsi à la forme adulte repré- sentée même pl., fig. 2. OBsERvATIONS. — Cette belle espèce est très-remarqua- ble, en ce qu’elle paraît offrir en même temps des carac- tères qui se rapportent aux coquilles de la section Wald- heimia et à celle des Térébratules proprement dites; en effet, si le crochet caréné, le foramen petit, le septum mé- dian de la grande valve, sont des caractères spéciaux aux Waldheïmia ; a forme biplissée, au contraire, ne s’est ja- mais rencontrée que dans les £prthyris et les Térébratules proprement dites, les empreintes musculaires ne sont pas en outre disposées comme dans les T'érébratules à long ap- pareil apophysaire; on conçoit donc qu’en l’absence de données sur cet appareil, il nous reste des doutes sur la section à laquelle on doit la rapporter. Sa forme se rapproche de celle de plusieurs Térébratules proprement dites, et, en particulier, de la 7°. mazxillata ; mais les carac- tères du crochet sont tout différents. Cette espèce remarquable a été découverte dans le lias moyen de l'Espagne par M. Villanova et recueillie depuis, par M. de Verneuil, dans un grand nombre de localités de 182 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. la péninsule Ibérique; et nous l’avons décrite l’année der- nière dans le troisième fascicule de nos Études critiques sur les Brachiopodes (loc. cit.) d’après des échantillons que ce savant géologue a bien voulu nous communiquer. Elle paraît accompagner dans tout le bassin pyrénéen les T. Jauberti et R. meridionalis, mais n’a pas encore été recueillie, à notre connaissance, dans le nord et l’est de la France. MM. Jaubert, de Mercey et Roux, nous ont commu- niqué des échantillons très-semblables à ceux de l'Espagne, et qui proviennent du département du Var. D’unautre côté, M. Coquand nous a assuré que, dans plusieurs localités de ce département, elle atteignait une taille plus considérable que celle des échantillons figurés. La présence de cette es- pèce est donc bien et dûment constatée en France ; mais, comme les échantillons d’Espagne sont beaucoup mieux conservés que ceux de France mis à notre disposition, nous avons pensé qu’il était préférable de représenter les mêmes exemplaires de la collection de M. de Verneuil déjà figurés dans nos Æ'tudes critiques. LOGALITÉS. — Caractérise dans le département du Var le lias moyen des localités de Cuers, Bandol, ete. Cette es- pèce n’existe d’aiileurs que dans le bassin méditerranéen. LOCALITÉS HORS DE LA FRANGE. — Abondamment répan- due dans le lias moyen de l'Espagne, où elle a été recueil- lie par MM. Villanova et de Verneuil dans un grand nombre de localités : à Obon, Mont-Alban, Anchuela, Abbaracin, etes etc. | EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 48, fig. 2, a, b, c, T. Ver- neutli (E. Desl.), échantillon adulte de grandeur naturelle provenant du lias moyen d'Obon (Espagne); coll. de M. de Verneuil. — Fig. 3, a, b, c, jeune échantillon de grandeur naturelle, dont la région frontale commence à se bilober ; TERRAIN JURASSIQUE. 183 A, muscles adducteurs; S'M', septum médian de la petite valve; du lias moyen de Mont-Alban (Espagne); coll. de M. de Verneuil. N° 34. Terebratula ( Waldheimia) Lycetti (Dav., 1854). PI. 47, fig. 4-10, et PI. 48, fig. 4-6. SYNONYMIE. 1851 Terebratula Lycetti, (Dav.), À Monograph of british fos- sil brachiopoda, 1° part. Juras- sic species, p. 44, pl. vu, fig. 11:22: 1856 » sans nom, (Quenst),Der Jura, p. 287, pl. xut, fig. 36. » perovalis, (Quenst), Der Jura, pl. zxix, fig. 12. — Non Ter. perovalis (Sow.). 1857 » Lycetti, (Oppel), Die Jura-Formation, p. 263, n° 79. Lestä plerumque parvulà, subovali et ad frontem ovatä, lon- giori quâm latiori, ad wmbones subinflatä et in mediä parte us- que ad frontem subdepressä. Valvis æquè convexis et raris minort valvä subdepressä, acute unitis. Apice incurvato, tenui, groducto, ad latera valdè carinato ; foramine minuto. Valva- run commissurà rectà. Intüs ignott. DraAGNose. — Coquille presque toujours très-petite, ova- laire, un peu plus longue que large, plus ou moins renflée vers les crochets et légèrement déprimée vers le front; lisse. Valves unies sous un angle aigu. Commissure des valves droite. Petite valve renflée à la région cardinale, déprimée ou même quelquefois légèrement excavée vers le front, montrant par transparence une ligne noire correspondant au septum médian. Grande valve convexe, la courbe aug- 184 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. mentant progressivement vers le crochet. Celui-ci très-re- courhé, large quoique aminci à son extrémité, fortement caréné sur les côtés. Foramen petit, rond, tronquant brus- quement l’extrémité du crochet. CARACTÈRES INTERNES. — [nconnus. CouLEuR. — Brun violâtre foncé. DIMENSIONS HABITUELLES. — Longueur, 12 millimètres; largeur, 11 millimètres ; épaisseur vers les crochets, 7 mil- limètres. DIMENSIONS DU PLUS GRAND ÉCHANT. CONNU. — Longueur, 21 millimètres ; largeur, 19 millimètres; épaisseur, 9 milli- mètres. OBSERVATIONS. — La 7. Lycetti est très-constanie dans sa forme. Elle ressemble un peu à certains échantillons de la 7. Darwini (voir p. 128); mais on pourra toujours l’en distinguer par sa parlie cardinale, beaucoup plus bombée que dans cette dernière. Ses variations se bornent à un peu plus ou moins de convexité vers les crochets, et quelque- fois à une très-légère dépression de la petite valve; c’est donc, contrairement à ce que nous avons observé jusqu'ici, une forme dont les caractères sont très-constants. Sa taille, qui n’excède que rarement 10 à 12 millimètres de longueur, et est souvent beaucoup plus petite, la fait d’ailleurs re- connaître aisément de toutes les autres Waldheïmia du lias et de l’oolithe inférieure, auxquelles on voudrait la compa- rer. Elle parvient toutefois, dans les environs de Niort et de Poitiers, jusqu’à 21 millimètres de longueur; mais ce sont des exceptions, et, au milieu d’une série nombreuse que M. Constantin a bien voulu nous confier pour cette étude, nous n’avons pu constater que trois échantillons dont la taille excédât les dimensions habituelles. Au point de vue géologique, celte espèce a une très- TERRAIN JURASSIQUE. 185 grande importance; en effet, depuis les couches supérieures du lias moyen où les brachiopodes, en nombre prodigieux, offrent les formes les plus variées et les plus remarquables, nous n’avons signalé aucune espèce appartenant à la fa- mille des Térébratulidées. Dans les couches inférieures du lias supérieur, dans ces puissantes assises des schistes à possidonomyes, nous ne rencontrons pas un seul bra- chiopode articulé, et la faune ne compile que de petites discines et lingules, animaux qui paraissent beaucoup plus vivaces que les autres et semblent s’accommoder de toute espèce de conditions vitales. Nous constatons donc, après le dépôt des assises supérieures du lias moyen, une véri- table extinction, qui ne se borne pas, du reste, à l’ordre des brachiopodes. Avec les assises moyennes du lias supé- rieur ou marnes à Ammonites bifrons, les brachiopodes arti- culés commencent de nouveau à se montrer ; mais ils sont tout petits, et nous ne voyons d’abord paraître que la 7. Lycetti et deux rhynchonelles également très-petites, les BR. Moorei et Bouchardi. À partir de ce moment, nous voyons une ère nouvelle commencer avec les marnes infra-ooliti- ques; mais les formes sont tout à fait différentes de celles que nous avons étudiées jusqu'ici. Les Waldheimia, si nom- breuses dans le lias, seront dorénavant les moins répandues etnous verrons dominer les T'érébratules proprement dites, particulièrement les formes biplissées dont les caractères, difficiles à saisir, se perpétuent, avec quelques légères mo- difications, dans toute la série jurassique et crétacée. Il est donc très-important de bien étudier la petite espèce que nous décrivons en ce moment; car étant le chef de file de la nombreuse lignée des Térébratules oolithiques, paraissant tout à coup, et toute seule, après l’extinclion évidente d’une foule d’espèces et même de familles en- 186 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. tières (1), elle peut fournir une donnée précise dans la solution du redoutable problème de l'extinction et de l'apparition, c’est-à-dire de la naissance des espèces. La 7. Lyceth commence à se montrer àla base des marnes moyennes du lias supérieur, caractérisées par les Ammonites bifrons, Holandrei, etc. ; elle devient plus abondante dans le niveau des À. Thouarsensis ; elle acquiert une plus grande taille au niveau de l’A. opalinus; enfin les derniers repré- sentants de cette espèce se voient encore dans les marnes infra-oolithiques au niveau des À. Murchisonæ et Sowerbyr. LOCALITÉS. — Très regulièrement distribuée, quoique rarement abondante, dans les diverses assises du lias su- périeur de tout le bassin parisien et méditerranéen. Très- petite en Normandie, elle acquiert une taille plus considé- rable dans la Vendée etle Poitou; également dans lesmarnes infra-oolithiques, au niveau del’A. Murchisonæ,en Norman- die, à Clinchamps, Fontaine-Étoupefour, ete., où elle est rare ; à Verrines, près Thouars; à Veine , près Niort (Deux- Sèvres); à Piedfollet, près Poitiers (Vienne), où elle ac- quiert une taille assez grande. LOCALITÉS HORS DE LA FRANCE. — A Barrington, près Iminster; Cheltenham, etc. (Angleterre); en Allemagne ; dans ie Wurtemberg, également dans les deux niveaux. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 47, fig. 4, 7. Lycetti (Dav.), crochet de la grande valve grossi.— Fig. 5, a, b,c,d, échantillon des marnes à A, T'houarsensis, de Verrines, près Thouars (Deux-Sèvres), grandeur naturelle. — Fig. 6, même échantillon grossi (ma coll.). — Fig. 7, a, b, échan- üllon de grandeur naturelle des marnes infra-oolithiques (1) Voir pour plus de détails mes Éfudes sur les étages Jjurassiques tn- lérieurs de la Normandie, p. 204. (Mémoires de la société Linnéenñe de Normandie, t, XII.) TERRAIN JURASSIQUE. 187 (niveau de l’A. opalinus), de Verrines, près Thouars (Deux- Sèvres), coll. de la Sorbonne. — Fig. 8, même échantillon grossi. — Fig, 9, a, b, échantillon, grandeur naturelle, du lias supérieur (niveau de l'A. bifrons), provenant de Bully (Calvados) ; ma coll. — Fig. 10, le même échantillon grossi. — PI. 48, fig. 4, a, b, c, d, échantillon de grand. nat., le plus grand connu provenant des marnes à A. opalinus de Piedfollet, près Poitiers (Vienne); coll. de M. Constantin. — Fig. 5, a, b, c, d, échantillon de grandeur naturelle provenant des marnes infra-oolithiques de Veine, près Niort (Deux-Sèvres) ; ma coll. — Fig. 6, le même échantil- lon grossi. N° 35. rerebratula (Zpithyris) curvifrons (Oppel 1857). PLE9, ie. 4,779: SYNONYMIE. 1851 Terebratula resupinata, (Quenst), Handbuch der Petre- faktenkunde (Br.-Jura), p. 469, tab. xxxvi, fig. 38. — Non T'er. resupinata (Sow.). 1851 » carinata, Pars (Dav.), Pritish fossil bra- chiopoda, p.35, pl. 1v, fig. 15, 16 (les fig. 11, 12, 13, 1#et 17, appartiennent à la véri- table Ter. carinata de La- mark). 1854 » carinata ? (Dav.), Brit. foss. brachio- poda-appendix, pl. A, fig. 17. —Non Ter. carinata(Lam). 1861 » carinata, (de Ferry), Note sur l’étage ba- jocien des environs de Mâcon, p. 13, Mém. de la Soc. Linn. de Normandie, tome XII. 1857 ) curvifrons, (Oppel), Die Jura-Formation, p. 425, n° 212. « 188 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. 1862 » Brebissoni, (E. Desl.), Pulletin de la Soc. Linn. de Normandie, t. VII, p. 321. 1863 » » (Id.), Etudes critiques sur des brachiopodes nouveaux ou peu connus. — 3° fascicule. (Bulletin de la Société Linn. de Normandie), tome VII, 251, pl.drx ie 4e Testû ovatà, longiori quam latiori, ad frontem truncatt, ad latera demissä, lævi; in medià tantium parte ex apice ad frontem majort valvà elatä, minori autem plus minüusve exea- vatä. Apice Crasso, par dm incurvato, ad latera haud carinato ; foramine magno, oblongo. lntus brachiorum fulcro ignoto. Musculosis signis valde insculptis adductorum in minori valvä, per aream latam, in medio incrassatam segregatis. Cardinali dente in manort valva crassä, et per muscularia valde insculptà. DiaGnose. Coquille ovalaire plus longue que large, tron- quée à la région frontale, souvent étalée sur les côtés, lé- gèrement comprimée à la région cardinale, entièrement lisse. Grande valve très-élevée sur la partie médiane, de- puis le crochet jusqu’au front; petite valve offrant, sur la partie médiane, une dépression plus ou moins profonde et plus ou moins limitée, correspondant à l’élévation de la grande. Valves unies sous un angle assez aigu. Com- missure des valves, droite sur les côtés, offrant au front une inflexion plus ou moins forte, presque toujours très- . brusque, déterminée par l’élévation de la grande valve. Crochet assez épais, recourbé, un peu comprimé et non caréné sur les côtés. Foramen assez grand, rond ou ovalaire. COULEUR, gris rosé. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Petite valve. Appareil brachial inconnu. Plateau cardinal divisé en deux parties divergentes TERRAIN JURASSIQUE. 159 dès leur naissance. Ces deux parties rendues concaves par l'impression très-profonde des muscles pédonculaires. Apophyse cardinale ou calcanienne (A C) très -grosse, proéminente, étranglée à sa base, très-fortement excavée pour l'insertion des muscles rétracteurs. Empreintes des muscles adducteurs (A) très-écartées, étroites, surtout vers la région cardinale, séparées entre elles par un large es- pace, dont la partie médiane forme une barre assez forte, remplaçant le septum médian des Waldheimia. — Grande valve. Empreintes des muscles adducteurs (A), rétracteurs (R) et pédonculaires (P), réunies en une masse en forme d’écusson, au milieu d’une très-forte dépression creusée dans la substance même de la coquille. Le test, fort épaissi de chaque côté de cette dépression, montre des empreintes génitales (0) bien manifestes. JEUNE AGE. On reconnaît les jeunes à leur forme bien plus élargie et à leurs bords coupants; la dépression de la petite valve est visible dès les premiers instants de la vie; la grande valve, au contraire, est alors peu bombée; par conséquent, l’élévation du dos ne devient bien mani- feste que dans l’âge adulte. Du reste, le foramen des jeunes, dans celte espèce comme dans les autres, n’est pas com- plété en dessous par le deltidium (voir fig. 6), et c’est à ce caractère surtout qu’on reconnaîtra toujours une coquille non parvenue à sa croissance, quelle que soit d’ailleurs sa taille. Dimensions. — Longueur, 47 millimètres; largeur, 35 mil- limètres; épaisseur, 27 millimètres. OBSERVATIONS. — La 7. curvifrons, quoique apparte- nant à la section Zpithyris, ressemble beaucoup d'aspect la T. carinata de Lamark, qui se rapporte à la section Waldheimia ; on reconnaîtra ces deux espèces par l’ab- 190 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. sence, dans la 7. curvifrons, de la ligne noirâtre à la petite valve indiquant le septum médian. mais surtout par la forme du crochet, non caréné sur les côtés, et dont le foramen est grand. Toutefois, il est bon de rappeler que le foramen de la 7°. carinata étant plus grand qu’il n’est d'habitude dans cette section, il faut regarder d’assez près pour distinguer les deux espèces; mais si l’on observe l’in- térieur des valves, le doute disparaît; la grosse apophyse cardinale, la forme des muscles adducteurs, l’épaississe- ment excessif du test de la grande valve sous les parties latérales du crochet, sont autant de caractères des plus saillants, qui ne permettront aucune confusion. L'aspect de cette espèce diffère de celui des autres £pithyris, sauf la T. subovoides, dont certaines variétés offrent aussi une dépression longitudinale sur la petite valve. Cette espèce varie peu. Toutefois, si nous comparons attentivement les échantillons de la Normandie et ceux de la Bourgogne, nous verrons que ces derniers (pl. 49, fig.8 ab) sont plus larges, pius évasés ; que la grande valve est moins bombée, le foramen un peu plus grand ; mais, comme nous n'avons pu comparer qu’un nombre assez restreint d’é- chantillons, il peut se faire que ces légères différences soient simplement individuelles. HISTOIRE. — Pendant longtemps je ne connaissais cette espèce que par de mauvais échantillons que je regardais comme une simple variété de la 7. carinata; mais la découverte d’une série nombreuse d'échantillons que j'ai faite à Fresnay-la-Mère (Calvados), et surtout les intérieurs, montrant parfaitement toute la région cardinale et les em- preintes musculaires des deux valves, m'ont fait reconnaître en elle une espèce toute particulière et des mieux caracté- risées. En rapprochant ces échantillons de plusieurs des TERRAIN JURASSIQUE. 194 figures du grand ouvrage de M. Davidson, je suis arrivé à reconnaître que cette espèce existait également en Angle- terre à la base de l’oolithe inférieure, ce que m’a d’ailleurs pleinement confirmé l'envoi d’une magnifique série d’é- chantillons dont je suis redevable à M. le docteur Wright de Cheltenham; j'en ai reçu en outre d’une foule de points très- éloignés, tels que le Var, la Saône-et-Loire, la Meurthe, les Deux-Sèvres, la Vienne, etc.; où elle se rencontre ézale- ment au même niveau qu’elle ne dépasse jamais (1), au moins en France; c’est donc une espèce fort importante, et par sa forme remarquable et par la constance de son gise- ment. Croyant alors l’espèce nouvelle, nous l’inscrivimes avec un bien vif plaisir sous le nom de M. de Brébisson, notre célèbre botaniste normand. Malheureusement, elle avait déjà été nommée 7. curvifrons, par M. Oppel, dans sonouvrage Die Jura-Formation (voir la synonymie). Aussi, malgré tout le désir que j’aurais de lui conserver le nom du savant distingué qui m'a fait connaître le gisement si remar- quable de Fresnay-la-Mère, les exigences du droit d’antério- rité nous forcent d'adopter le nom imposé par notre ami, M. Oppel. LOCALITÉS. — La 7. curvifrons est spéciale aux couches les plus inférieures de l’oolithe inférieure, ou marnes infra-oolithiques, caractérisées par les Ammonites Mur- chisonæ, Sowerbyi et primordialis. À ce niveau, elle à été. recueillie à May (Calvados), par M. Perrier; à Fresnay-la- Mère (id), par mon père, par M. Morière et par moi-même. Elle est très-abondante dans cette dernière localité. On la retrouve dans le calcaire à entroques inférieur de la Bour- (1)M. Oppel m'a assuré que la T. curvifrons remontait un peu en Allemagne et qu’on la trouvait associée aux Aznm. Humphriesianus et Parkinson. Ÿ 19° PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. L gogne, principalement à Milly (Saône-et-Loire), recueillie par M. de Ferry. Je l’ai également reçue de M. Baugier, qui j'a trouvée dans les environs de Niort; de la Vienne, par M. Constantin, à Lavergne, dans les environs de Poi- tiers; enfin, de M. Jaubert, qui l’a trouvée dans le départe- ment du Var, également au niveau de l’Ammonites Murchi- sonæ, Lima heteromorpha, Pecten barbatus, etc. LOCALITÉS HORS DE LA FRANCE. — Angleterre, environs de Cheltenham, inferior colithe, avec la 7. plicata. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 49, fig. 1-2. 7. cur- vifrons (Oppel), partie cardinale de l’intérieur de la petite valve, un peu grossie, À C, apophyse cardinale ; A, muscle adducteur; a b, attaches de l'appareil brachial ; O, empreintes génitales. — Fig. 3, intérieur du crochet de la grande valve. D, dents cardinales ; A, muscles adducteurs ; P, pédonculaires; O, empreintes génitales. — Fig. 4, jeunes échantillons provenant de Milly (Saône-et-Loire). — Fig. 5-6, jeunes échantillons de Fresnay-la-Mère (Calvados). —Fig. 7, a, b,c, d le plus grand échantillon connu, provenant égale- ment de Fresnay-la-Mère. — Fig. 8. a, b, échantillon adulte recueilli à Milly (Saône-et-Loire) par M. de Ferry. — Tous ces échantillons font partie de ma collection. N° 36. Terebratula plicata (Buckmann) 1845. PI, 50, fig. 1-2; pl. 51, fig. 1. SYNONYMIE. 1845 Terebratula plicata, (Buckman), Geol. of Chelten- ham, pl. 7, fig. 6. — Non Ter. plicata, de Lamark, qui appartient à une rhyn- chonelle. 1847 » » (Tenant), À Stratigraphical listeof British Fossils, p.74. TERRAIN JURASSIQUE. 193 1850 » Subplicatella, (D'orb.), Prodrome, p. 287, n° 455, étage bajocien. 1851 » plicata, (Dav.), À Monograph of Bri- tish Fossil brach., 1°" part., Jurassic species, p. 61, pl. xu, fig. 1...5. 1857 » » (Oppel), Die Jura Formation, p. #30, n° 228. ù 1861 » » (de Ferry), Note sur l'étage bajocien des environs de Mâcon, p. 13. — Mém. de la Soc. Linn. de Normandie, t."XIT. Testä magnâ, longiori quam latiort, subtriangulari, ad frontem patulä et in medià parte tnflatà, anticè truncatà, ra- rius Levi, plerumque plicis paucis et sæpiùs quasi erasis SEU in medié frontis parte, seu et in lateribus instructà ; valvis in- flatis, obtusè unitis. Valoarum conunissurà ad latera rectà, ad frontem inflexä. Minori valvä lobo, majori sinu opposito et partm notatis instructà. Apice intus incrassato, venementer compresso, vix incurvato, obliquè truncato; foranine magno, rotundo. Intus ignotà. Dragnose. — Coquille de grande taille, plus longue que large, ovalaire ou presque triangulaire, brusquement tron- quée à la région frontale, comprimée vers les crochets, entièrement lisse dans le jeune âge, mais offrant à l’âge ” adulte des plis longitudinaux larges et comme effacés, en forme de limbe à la région antérieure, les intervalles de ces plis sont quelquefois marqués de petits plis accessoi- res, également longitudinaux ; cette portion frangée occu- pant généralement la région tronquée du front, mais ga- gnant quelquefois aussi les parties latérales, où ils sont d’ailleurs beaucoup moins marqués. Valves fortement et BRACHIOPODES. 13 19% PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. régulièrement convexes. Commissure droite sur les côtés, et offrant au front une inflexion plus ou moins prononcée, dont la convexité correspond à la petite valve. Celle-ci offrant à la région frontale un gros lobe médian, mal dé- limité, correspondant, sur la grande, à un large sinus éga- lement mal délimité. Grande valve renflée et même gib- beuse sur la partie médiane; crochet très-épais, quoique fortement comprimé, très-peu recourbé, sans aucune trace de carènes ni même de renflements latéraux, montrant à son intérieur un épaississement considérable en forme d’anneau qui détermine, sur le pédoncule d’attache, un étranglement très-prononcé, tronqué obliquement par un foramen très-grand, arrondi. CARACTÈRES INTÉRIEURS, INCONNUS. COULEUR, inconnue. Dimensions. — Longueur, 63 millimètres; largeur, 47 mil- limètres; épaisseur, 38 millimètres. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — Nous n'avons pu rencon- trer jusqu'ici de jeunes échantillons de cette espèce; mais ils sont bien connus en Angieterre. Tel est celui que nous avons représenté pl. b0, fig. 2, a, b, c. Ils ont à peu près la même forme que les adultes; seulement, ils sont entière- ment lisses, leur bord est tranchant, les valves peu bom- bées; enfin leur crochet est alors très-aminci et très-com- primé à son extrémité. Par les progrès de l’âge, les plis paraissent, mais toujours comme effacés, et le plus souvent disposés d’une façon très-irrégulière (voir pl. 54, fig. À, a, b). Lorsque la coquille est très-adulte, le crochet s’épaissit de plus en plus à l’intérieur; de sorte que le foramen présente en dedans un bourrelet très-épais, dont on ne voit guère d’analogue que dans deux autres espèces également du même niveau, et que nous ne possédons pas en France, la TERRAIN JURASSIQUE. 495 T. omalogastyr (Liet) du Wurtemberg, et la T. sèmplex (1) (Bukm.) des environs de Cheltenham. OBSERVATIONS.) — La 7. plicata est très-facile à distin- guer, même lorsqu'elle n’est pas marquée de plis fron- taux, par sa forme allongée et triangulaire, ses valves renflées et surtout son gros crochet très-comprimé et obliquement tronqué. Comme toutes les autres térébratules frangées, elle varie beaucoup, surtout en Angleterre, où quelques spécimens montrent des plis aussi prononcés que ceux des 7. fimbria et Guerangeri. Toutefois, les échan- tillons français ont leurs plis à peine indiqués; mais nous devons ajouter que l’espèce étant très-rare sur le continent, nous n’avons pu voir qu’un très-petit nombre d’échantil- lons, et que, par conséquent, nous ne pouvons savoir si cette espèce y est ou non variable, comme en Angleterre. La forme générale de cette coquille, et jusqu’à la ma- nière dont le crochet de la grande valve est comprimé et tronqué, rapprochent beaucoup la 7. plicata d’une es- pèce liasique fort remarquable, que nous avons décrite, p. 469, sous le nom de T. Paumardi. Nous pouvons donc dire que ce sont, à deux niveaux assez éloignés, deux es- pèces parallèles, quoique distinctes; il en est de même de la 7”. fimbria (2), espèce anglaise que nous n’avons pas encore rencontrée en France, et qui a également dans le lias moyen une espèce parallèle, la 7. fimbrioides. (1) D'orbigny cite à tort dans son Prodrome, 1°r vol, p. 287, la T. sim- plex, comme ayant été recueillie en France, à Guéret (Sarthe), et aux Moutiers (Calvados). Il a pris pour la T. simplex, des spécimens raccourcis de la T. perovalis. Il commet encore une autre erreur en considérant la T. simplez comme synonyme de la T. lata de So- werby. Cette dernière est une espèce nominale synonyme de la T. ovoïdes. (2) C’est encore par suite d’une méprise que d’Orbigny cite la T. fim- bria, comme ayant été rencontrée en France dans le département de la 196 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Histoire. — Décrite et figurée par Buckman, et repro- duite sous ce nom par divers auteurs anglais, elle a été sur- tout bien mise en évidence par M. Davidson, qui en a donné d’excellentes figures; aussi la synonymie est- elle peu chargée. Toutefois, M. d'Orbigny crut devoir, en 1850, dans le premier volume de son Prodrome, chan- ger le nom de plicata en celui de subplicatella, parce que Lamark avait décrit une autre espèce sous le nom de T. plicata; mais comme ce nom s'applique à une rhyn- chonelle, c’est-à-dire à un autre genre, il est tout naturel de conserver le nom de Buckman, et de changer simple- ment celui de Lamark en Æhynch. plicata. LOCALITÉS. — La 7°. plicata, assez répandue dans les en- virons de Cheltenham, est, au contraire, en France, d’une très-grande rareté; elle n’existe pas en Normandie et probablement dans toute la partie occidentale du bassin de Paris. Pour la retrouver, il faut aller jusqu’en Bour- gogne, où elle paraît d’ailleurs être fort rare, et nous ne connaissons encore que cinq échantillons de cette espèce : le premier, de Tournus (Saône-et-Loire), signalé par M. d’Or- bigny; deux autres ont été recueillis par M. de Ferry, à Chintré (Saône-et-Loire); enfin les deux derniers nous ont été communiqués par M. Collenot, et recueillis aux envi- rons de Sémur (Côte-d'Or), dans la Le inférieure du cal- caire à Entroques, c’est-à-dire la zone à Ammonites Mur- chisonæ, de nos marnes infra-oolithiques. LOGALITÉ HORS DE LA FRANCE. — Environs de Chelten- ham, Angleterre. Sarthe, il y a ici encore deux erreurs à constater; d’abord, c'est la T. fimbrioides, espèce différente de la T. fimbria, et en second lieu l'étage est le lias moyen, c’est-à-dire le liasien de d’Orbigny et non le ba- jocien. TERRAIN JURASSIQUE. 197 EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 50, fig. 4, a, b, c, d, échan- tillon très-adulte et d’une magnifique conservation, prove- nant de Chintré (Saône-et-Loire); coll. de M. de Ferry. — Fig. 2, a, c, jeune échantillon provenant de Cheltenham (Angleterre); ma coll. — PI. 51, fig. 4, a, b, échantillon provenant également d'Angleterre et montrart une grande quantité de gros plis irréguliers; coll. de M. Bouchard- Chanteraux. N°37. Terebratula perovalis (S0w. 1825). PI..51, fig. 3:pl. 52-55, fig. 4 et 2. SYNONYMIE. 1794 » » 1819 Terebratula rotundata ? » » K leinii ? 1820 Terebratulites laxus, 1825 Terebralula perovalis, 1828 Terebratula depressa, » » biplicata, 1830 » intermedia, 1834 » perovalis, 1837 » » (Bruguière), sans nom, Ency- clopédie méthodique, atlas, t. IL, pl. 239, fig. 5 #,b. (Lamark), Animaux sans verte- bres. (Id.) » (Schloth), Die Petrefaktenkunde, p. 279. (Sow.), Mineral conchology, V° vol. p. 51, pl. 436, fig. 2, 3. (Defrance), Dictionnaire des sciences naturelles. — Article Térébratules, t. LIIT, p. 149, n° 3. — Non Ter. depressa, (Lamark). (Defrance), Pars., p.151,n°10. — Non Ter. biplicata (Sow.). (Zieten), Die Versteinerungen Würtemberg, pl. 39, fig. 3. — Non Ter. intermedia (Sow.). (de Buch), Pars., Ueber Terebra- teln, p. 109. (Desl.), Séance publique de la Societé Linn. de Normandie, 1837. — Essai d’un arrange- 198 1838 » 1843 » 1849 » » » » » 1850 1851 » PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. perovalis, K leiniï, perovalis, 1857 Terebratula perovalis, 1861 » K leinii, biplicata, ment systém. des brach. fos- siles. (de Buch}, Pars., Classification des térébratules. — Mém. de la Soc. géol. de France, 1"° sé- rie, vol. Ill, tp: 1221/4pltxx, fig. 2. (Morris), Catalogue of Bristish Fossils, p. 235. (D’Orb.), Prodrome, p. 287, n° 452, étage bajocien. (D'Orb.),Pars., Prodrome, p. 287, n° 453, étage bajocien.—Non Fer. lata (Sow.). (Bronn.), Pars., Index paleonto- logicus, p. 1245. (Dav.),Examination of Lamark's Species of Fossil terebratula. Annals and mag. of natural history, 1850, p. 8, n° 34, pl. xt, fig. 33. — Non Ter. Kleinii (d'Orb.). (Dav.), À Monograph of Bri- tish Fossil brachiopoda, 1° part. Jurassic species, p. 51, pl.x, fig. 4-26: (Eug. Desl.), Catalogue descrip- tif des brachiopodes du sys- tème ool. inf. du Calvados. Bulletin de la Société Linn. de Normandie, 2° vol., p. 39. (Oppel), Die Jura-Formation, p. 421; n° 222. (Cotteau), Pars., Études sur les mollusques fossiles du dép. de l'Yonne, 1° fascicule, p.132. (de Ferry), Note sur l'étage ba- jocien des environs de Mâcon, p. 13.—Mém. dela Soc. Linn. de Normandie, t. XII. D'un grand nombre de listes de TERRAIN JURASSIQUE. 199 fossiles soi-disant caractéris- tiques. — Non Ter. biplicata (Sow.). On doit retrancher aussi de la synonymie de cette espèce les citations de perovalis d'un grand nombre d'auteurs qui s'appliquent à une foule d’au- tres espèces de tous les ni- veaux jurassiques. Testä magné, biplicatä (A), globulosä aut obesä , paululin longiori quâm latiori. Valvis æquè convertis ; oblusè unitis ; valvarum commissurà ad latera subinflexà, ad frontem plus minüsve et bis inflexä. Minori valvà lobis, majort plicis, duo- bus, oppositis, obsoletis et incrassatis, sat remotis instructà. Apice crasso, ad latera subcarinato, satis incurvato. Foramine magno, rotundo. Intus brachiorum fulero satis longo, processu prüno cus- pidato, presertim patulo, musculosis aliisque siymis VIT n0- tatis. Dragnose. — Coquille de grande taille, ovalaire, un peu plus longue que large, à valves plus ou moins renflées, tronquée à la région frontale, renflée à la région cardinale, lisse, mais marquée de nombreuses lignes d’accroissement qui vont continuellement en augmentant de force et de nombre à mesure qu’on se rapproche du front. Valves for- tement et régulièrement convexes, unies suivant une courbe très-ample., Commissure des valves légèrement flexueuse (1) Nous rappelons encore, comme nous l'avons déjà dit pour la T. gregaria, p. 64, que nous entendons par le mot bip/icata une forme ana- logue à celle de l'espèce de la craie glauconieuse qui porte ce nom, c’est- à-dire la petite valve avec deux plis, et la grande avec deux sillons cor- respondants, nous emploierons donc cette expression constamment dans ce sens, 200 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. L4 sur les côtés, montrant au front deux inflexions plus ou moins profondes et arrondies, dont la convexité regarde la petite valve; ces deux inflexions n’en forment quelquefois qu’une seule déterminant un gros lobe médian reployé carrément sur les côtés. Petite valve d’abord un peu dé- primée, se bombant ensuite plus ou moins par les pro- grès de l’âge, offrant à la région frontale deux gros plis assez écartés, presque toujours peu prononcés, ne s’éten- dant guère à plus du tiers de la longueur totale, ces deux plis ayant une grande tendance à se confondre en un seul formant alors un gros lobe médian, épais. Grande valve très-bombée et régulièrement convexe avec un large sinus médian, mal délimité et très-peu profond, correspondant aux deux plis de la petite valve; quelquefois ce sinus mon- tre trace d’un bourrelet médian d’ailleurs beaucoup moins marqué que la dépression qui lui correspond sur la petite valve. Crochet épais et large, assez recourbé, dont la cour- bure continue régulièrement celle de la valve, légèrement caréné sur les côtés, mais seulement auprès du foramen. Foramen grand, ovalaire, tronquant le crochet parallèlement à l'axe de longueur de la coquille, souvent épaissi à lin- térieur qui montre un anneau concentrique très-prononcé, étranglant fortement l’ouverture. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial assez court, s'étendant au tiers environ de la longueur, formé d’une la- melle assez large etrelativement épaisse ; branches curren- tes très-dilatées dès leur origine, diminuent ensuite pro- gressivement en se rapprochant des branches récurrentes; celles-ci assez larges et fortement infléchies, réunies par une barre transversale large à convexité extérieure; apo- physe cardinale assez grosse, arrondie; plateau cardinal très-peu élendu, divisé en deux par une saillie assez forte, TERRAIN JURASSIQUE, 201 rudiment d’un septum médian. Empreintes palléales et musculaires très-peu prononcées. Couceur. — Brun rouge foncé, violacé. Dimensions. — Très-variables et passant du simple au triple; le type porte : longueur, 45 à 50 millimètres; largeur, 40 à 45 millimètres; épaisseur, 925 à 30 millimè- tres. — Dimensions du plus grand échantillon connu : lon- gueur, 75 millimètres ; largeur, 65 millimètres ; épaisseur, 46 millimètres (Saint-Maixent). JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — À Ja taille de 21 milli- mètres, la grande valve n’a pas encore complété son delti- dium, la petite est entièrement plane, les bords tranchants. Ee deltidium se forme ensuite rapidement, et, à la taille de 25 à 30 millimètres, il est déjà complet; le crochet est alors peu recourbé, l’anneau intérieur du foramen n’est pas en- core formé. En grandissant, les valves se renflent, les bour- relets et les sillons se forment, mais le bord reste encore tranchant (voir pl. 52, fig. 2). La coquille ne grandit plus beaucoup, mais ses bords s’épaississent de plus en plus, et on peut voir, par les lignes d’accroissement multipliées de la partie périphérique (pl. 52, fig. 4), que la coquille adulte et même jtrès-vieille n’a guère gagné en longueur et en largeur, mais seulement en épaisseur. En même temps, le crochet s’épaissit de plus en plus à l’intérieur; et,si nous le considérons dans un spécimen parvenu à toute sa erois- sance (pl. 51, fig. 2), nous voyons que la coupe de cecrochet (fig. 2, a) offre un épaississement brusquement étranglé en dedans et qu’à l’intérieur (fig. 2, b), il se montre sous la forme d’un anneau complet et très-régulier. Histoire. — Il est fort difficile de savoir quel a été le pre- mier nom donné à cette espèce ; aussi sa synonymie est-elle la plus embrouiilée et la plus confuse que nous connais- 202 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, sions. Nous trouvons tout d’abord dans l’A#/as de l’encyclo- pédie méthodique , pl. 239, fig. 5, a, b, une figure que l’on serait porté à regarder comme représentant une espèce tertiaire, telle que la 7. ampulla (Brocchi), du sub-apen- nin; mais, si nous nous reportons aux excellents des- sins des types de Lamark, lithographiés avec le plus grand soin par M. Davidson, pl. 13, fig. 33, il est facile de voir que les 2 figures représentent une seule et même chose, c’est-à-dire la variété si remarquable des environs de Bayeux; mais, dans la collection de Lamark, l'étiquette porte le nom de 7. Aleinii, tandis que lexplication des planches de l’£ncyclopédie donne celui de rotundata. La description des animaux sans vertèbres nous laisse dans la même incer- ütude ; il y a done une confusion inextricable ; quel est le vrai type de rofundata? quel est celui de Æeënii? Il devient absolument impossible de décider la question. D’un autre côté, Schlotheim reprend le dessin de l’Zncyclopédie métho- dique et le cite dans son ouvrage die Petrefaktenkunde sous le nom de Terebratulites laxus, ce qui ne fait qu’ajouter un nom de plus sans lever la difficulté. Nous pensons done que le plus sage est de rejeter complétement ces trois noms, malgré leur antériorité, et prendre celui de pero- valis donné par Sowerby, en 1825, dans son Moeneral conchology. Ie, il n’y a plus de doute possible: la figure de Sowerby est très-bonne,et nous savons exactement ce qu’il a voulu dire; il n’y a de cette manière qu’un nom bien po- siif, tandis que, si on cherche à appliquer les problémati- ques noms antérieurs, il y a tout autant ou, si on veut, tout aussi peu de raisons de prendre soit le nom de rotundata, soit celui de Æleinii, soit enfin celui de laxus, qui ne man- queraient pas alors d’être adoptés par tel ou tel auteur, suivant son goût particulier, le dernier s’il est Allemand, TERRAIN JURASSIQUE. 205 et l’un des premiers s’il est Français; d’où il pourrait naître une de ces interminables et stériles discussions qui ont déja malheureusement trop entravé la science. On pourrait croire qu'avec Sowerby se termine la con- fusion, mais il n’enest pas ainsi : le malheureux nom de bi- plicata est appliqué à tort et à travers par une quantité d’au- teurs, mais surtout par les géologues dans leurs listes de fossiles soi-disant caractéristiques, confondant sous ce même nom avec la 7. perovalis la T. gregaria, la T. Buck- nant, la T. intermedia, la T. bisuffarcinata et jusqu’à la T. insignis et la T. subsella du Kimméridgien. D'un autre côté, d’autres auteurs ont donné à tort le nom de perovalis à un grand nombre d’espèces appartenant à tel ou tel ni- veau jurassique ; nous les signalerons lorsque nous décri- rons ces diverses espèces. Toutefois la position stratigraphique précise et les carac- tères de la T. perovalis ont été parfaitement mis en évi- dence par les travaux de MM. Davidson et Oppel, et main- tenant on sait que cette espèce est bien caractérisée et appartient spécialement au niveau inférieur de l'oolithe inférieure, zone des A. Sowerbyi et Murchisonw, que nous désignons sous le nom d’infra-oolithe. OgsenvarTions. — La 7. perovalis est très-variable, surtout dans sa taille qui peut passer au double et au triple même du type habituel, de sorte que quelquefois on observe de jeunes échantillons dont la taille surpasse de beaucoup celle de certaines coquilles adultes. C’est généralement une grosse espèce, ramassée, à crochet court et épais, légère- ment caréné. Ces caractères la distinguent donc des échan- tillons sans plis de la 7°. plicata. Dans quelques circons- tances d’ailleurs fort rares, elle offre aussi quelques plis frontaux comme effacés, tel est l'échantillon représenté 204 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, pl. 51, fig. 3, a, b, dont M. Michelin a bien voulu enrichir ma collection (1). Elle se rapproche bien plus de la 7’. n- termedia (Sow.) du Cornbrash ; mais cette dernière est tou- jours plus déprimée, ses plis plus étendus et plus profonds, enfin elle n’aiteint jamais une taille aussi grande. La T. perovalis est toujours très-variable dans sa forme et chaque localité produit, pour ainsi dire, une variété à elle propre. Dans les couches supérieures à Amm. opalinus, elle est grande, déprimée; sa forme est plus élancée que dans le type. Tel est l’échantillon représenté pl. 54, fig. 2. Dansles environs de Bayeux, on trouve, au niveau de l’Amm. Murchisone, une variété remarquable : c’est celle qui a été figurée dans l’encyclopédie, et qui est connue depuis le travail de M. Davidson comme la T. Aleinir de Lamark (pl. 55). Les deux plis sont alors très-prononcés et donnent lieu à une espèce de lobe médian, caractère qui la rappro- che un peu de la 7. Phillipsii (Dav.); elle estalors plus dé- primée que letype, enfinil existe quelques différences dans la forme du crochet et du foramen. Cette même variété se rencontre également à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), où elle acquiert une taille considérable et dans le département du Var, comme le démontre une série d'échantillons re- recueillis par M. Cogquand, mais elle paraît être fort rare dans ces deux derniers points. Une autre variété très-remar- quable était autrefois abondante dans la célèbre localité des Moutiers, en Cinglais (Calvados). Elle était d’une tailie énorme, très-globuleuse, les plis à peine indiqués. Tels sont les échantillons figurés pl. 59, fig. 5, 6; pl. 53, fig. 4; pl. 56, fig. 4 et 2. La mûme variété paraît exister égale- (1) Voir pour plus de détails mon 3° fascicule des brachiopodes nouveaux ou peu connus. (Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, t. VII, p. 269, pl. x, fig. 4-5. TERRAIN JURASSIQUE. 205 ment dans l’est de la France. Tel est l’échantillon de la col- lection Brongniart, pl. 54, fig. 4, qui provient de Salins (Jura). Le type est d’ailleurs la forme la plus répandue, pl. 52, fig. 4. 4, et pl. 53, fig. 1.. 3. Cette espèce est très-caractéristique des couches infé- rieures du système oolithique inférieur (1), c’est-à-dire" des assises à Ammonites Murchisonæ, correspondant à la mà- lière des géologues normands et à la partie inférieure du calcaire à entroques de la Bourgogne. Il est donc très- essentiel de ne pas la confondre avec la 7. Phillipsit que nous décrirons dans les pages suivantes, et qui commence à paraître seulement au niveau des Ammonites Humphri- seianus et Parkinsont. LocaLITÉS. — Très-abondante en Normandie, à Maltot, Feuguerolles, Fontaine-Étoupe-Four, etc., près Caen; à Sully, à Saint-Vigor, etc., près de Bayeux, principalement la variété Aleinii, aux Moutiers en Cinglais, près Harcourt. On la retrouve, quoique plus rarement, à Conlie (Sarthe), à Saint-Maixent, à Niort, etc. (Deux-Sèvres). Rare dans le calcaire à entroques inférieur de la Bourgogne, à Salins (Jura), dans le département du Var, etc., etc. LOCALITÉS HORS DE LA FRANCE. — Abondante à Dun- dry, Dinnington, Yeovil, etc., etc. Très-rare dans le Wur- temberg, où elle est généralement remplacée par la 7. oma- logastyr. EXxPL. DES FIGURES. — Pl. 51, fig. 3, a, b, T. perovalis (Sow). Variété offrant des plis rudimentaires à la région (1) Nous persistons à regarder comme appartenant à cette espèce une série d'échantillons parfaitement caractérisés, que M. Coquand nous as- sure provenir du lias moyen du département du Var. Comme l’assise à Amm. Murchisonæ est parfaitement caractérisée en ce point, nous sommes convaincu qu'il doit y avoir là une erreur de détermination dans l'horizon d’où proviennent les échantillons. 206 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. frontale; des Moutiers en Cinglais (Calvados); ma col- lection. — PI, 52, fig. 1, a, b, c, d, jeune échantillon. — Fig. 2, a, b, c, échantillon parvenu à sa croissance, mais n'ayant pas encore épaissi son bord frontal ; Maltot (Calva- dos); ma collection. — Fig. 3, appareil brachial, d’après M. Davidson. — Fig. 4, échantillon typique, adulte de Feu- guerolles (Calvados); ma collection. —Fig. 5, 6, très-grands exemplaires provenant des Moutiers en Cinglais (Calvados); ma collection. — PI. 53, fig. 1, appareil brachial vu de côté, d’après M. Davidson. — Fig. 2, a, b,c, échantillon typique très-adulte de Feuguerolles (Calvados); ma collection. — Fig. 3, échantillon à plis frontaux très-prononcés, même localité; ma collection. — PI. 54, fig. 1, a, b, exem- plaire de grande taille provenant de Salins (Jura), collec- tion Brongniart. — Fig. 2, a, b, échantillon provenant de la couche à Ammonites opalinus de Feuguerolles (Calvados); ma collection. — Fig. 3, échantillon adulte de petite taille, provenant du calcaire à entroques inférieur de Milly (Saône-et-Loire); collection de M. Tombeck. — PI. 55, fig. 1, a, b, et, a, b, c, variété Xleinii, provenant de Saint- Vigor, près Bayeux (Calvados); ma collection. — PI. à6, fig. 1, très-grand échantillon provenant des Moutiers en Cinglais (Calvados); ma collection. — Fig. 2, échantillon difforme, provenant de la même localité; ma collection. N°38. Terebratula conglobata (E. Desl.), 1863. PI. 42, fig. 11; pl. 57, fig. 127: SYNONYMIE. 1857 Terebratula sphæroidalis, (E. Desl.), Variété, Descrip- tion des couches du système oolithique inférieur du Cal- vados.— Bulletin de la Soc. Linn. de Normandie, t. Il, TERRAIN JURASSIQUE. 9207 p. 44, pl. 1v, fig. 11...13.— NonT. sphæroidalis (Sow.). 1863 » conglobata, (E. Desl.), Paléontologie fran- çaise, terr. Jurassique-bra- chiopodes. — Continuation de l'ouvrage de d’Orbigry, pl. 42, fig. 11,2. Testà paululm longiori quam latiori, globulosé et gibbosé, anticè subtruncatä et plus minüusve biplicaté, plicis vix ex fronte extensis, lwvi, nitid@. Valois gibbosis, obtuse in Juniort, acute aliquoties in senescenti testä, præsertim ad frontem unitis. Valvarum commissur ad latera subinflexä, ad frontem tri- plicato-sinuaté. Minort valoà ad cardinem parinn convexé, in mediä parte gibbosä, ad frontem demissä. Majori valoä gibbosà præsertim ad umbonem, mediano sinu plerumque plicis part productis et in numero varus instructo. Apice brevi, lato, in- crassato, et parum incurvato. Foramine mediocri, rotundo. Intüus ignott. DrAGNosE. — Coquille un peu plus longue que large, sphé- roïdale et gibbeuse, légèrement tronquée à la partie anté- rieure. Valves gibbeuses, réunies dans le jeune âge, suivant une courbe très-large, qui, après un ressaut brusque, de- vient, dans l’âge adulte, plus ou moins anguleuse, surtout vers le front. Commissure des valves un peu infléchie sur les côtés, et formant au front une ligne fortement flexueuse, dessinant une M dont le sillon médian est quelquefois ar- rondi et marqué de rides flexueuses plus ou moins nom- breuses et presque toujours irrégulières. A ces inflexions correspondent, sur la petite valve, deux gros plis aigus qui s’effacent à peu de distance du front, et d’autres plis acces- soires encore moins étendus. Sur la grande valve, ces in- flexions correspondent à des sinus également peu étendus. Petite valve peu bombée près des crochets, devenant gib- 208 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. beuse vers la partie médiane, et s’abaissant ensuite en pente douce vers le bord frontal; disposition donnant lieu à un brusque ressaut qui se répèle, quoique moins marqué, sur la grande valve. Celle-ci très-gibbeuse, un peu compri- mée sur les côtés, et offrant vers les crochets un renfle- ment longitudinal superficiel, simulant une sorte de carène effacée. Crochet court, large et épais, peu recourbé, très- légèrement caréné sur les côtés. Foramen assez petit, rond et tronquant le crochet parallèlement à l’axe de longueur. CARACTÈRES INTERNES, iUCOnnus. Couceur. Brun rouge violâtre. Dimensions. — Longueur, 24 millimètres; largeur, 22 mil- limètres. Épaisseur 21 millimètres. JEUNE AGE. Les jeunes échantillons se distinguent faci- lement parleur petite taille et leur forme sphéroïde très- renflée à la région frontale (voir pl. 57, fig. 4 et 3). En grandissant, ils s’'amincissent plus ou moins par leur bord frontal, et ne se garnissent que très-tard des petits plis ac- cessoires frangeant presque toujours l'intervalle des deux gros plis. OBSERVATIONS. — La 7°. conglobata est assez facile à con- fondre avec deux autres espèces également de l’oolithe in- férieure, c’est-à-dire les 7. sphæroïidalis (Sow.) et Æudesi (Oppel). Elle ressemble surtout beaucoup à la première par sa forme sphéroïüale, son crochet très-court, très- ramassé, et son foramen arrondi. On peut toutefois dis- tinguer même les jeunes de ces deux espèces, en ce que la courbure générale de la coquille est toujours comme coudée; caractère qui ne fait que s’accroître en gran- dissant, tandis que, dans la Terchratula sphæroïidalis, la courbure est toujours uniforme à tous les âges. Un autre caractère différentiel important est l'absence presque tou-- TERRAIN JURASSIQUE, 209 jours complète de plis frontaux dans la 7, sphæroïidalis, tandis que, dans celle qui nous occupe, l’âge adulte se mon- tre constamment avec deux plis courts, mais aigus et très- amples, un limbe frontal aminei et presque toujours frangé. Quant à la 7. Æudesi, son crochet beaucoup plus recourbé et moins épais, ses deux gros plis, très-apparents sur la pe- tite valve et absents ou à peine indiqués sur la grande, lui donnent un tout autre aspect. On peut encore comparer la 7°. conglobata à la T, Ferryi (£. Desl.) du fullers’ carth, qui montre, dans ses plis acces- soires, une disposition frangée, tout à fait semblable ; mais celte dernière est bien moins renflée, son crochet beau- coup plus long et massif, enfin les deux plis sont plus éten- dus et donnent lieu à un sinus très-profond, qui caracté- rise cette espèce. Le niveau où se rencontre la 7. conglobata est très-cons- tant et forme un horizon dans les marnes'infra-oolithiques, c’est-à-dire la base des couches à Armonites Murchisone, avec nombreuses Amimonites opalinus, Rhynchonella cynoce- phala, ete. Mais soñ extension géographique parait être fort irrégulière. Ce n’est donc pas une espèce essentielle- ment caractéristique, comme la 7. £udesi, qui est au con- iraire répandue avec une grande profusion; quelquefois dans l’assise à A. opalinus, mais bien plus souvent un peu plus haut, c’est-à-dire dans les couches supérieures à A. Murchisone, Sowerbyi, etc. Quoi qu'il en soit, on peut dire que la forme sphæroï- dahs, qui aura ensuite des représentants durant toute la grande période jurassique, naïil avec cette espèce; par conséquent, si on admet qu’en passant d’une couche dans une autre, les espèces se modifient, en un mot changent leurs caractères avec le temps, rien ne s'oppose à ce que la BRACHIOPODES, 1% 210 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Terebratula conglobata se soit transformée plus tard en T. sphæroïdalis, et n’ait été le prototype de la série d’es- pèces que nous aurons plus tard à étudier. LOCALITÉS. — Assez répandue dans les marnes infra-ooli- thiques des environs de Caen (niveau des À. opalinus), à Maltot, Feuguerolles, Fontaine-Étoupe-Four, Baron, Fon- tenay-le-Marmion, Clinchamps, etc., etc. Elle est plus rare dans l’arrondissement de Bayeux, où les mêmes couches sont cependant bien caractérisées. Elle a été recueillie dans les environs de Semur, par MM. Collenot et Bréon, à Pont-du-Cluseau (Charente), par M. Constantin; dans le département du Var, par MM. Jaubert, Dieulafait et Du- mortier. EXxPL. DES FIGURES. — PI. 49, fig. 41 a. b. Terebratula con- globata (E. Desl.). Échantillon adulte, à plis médians non frangés, de Maltot (Calvados). — PI, 57, fig. 4 a. b. c. d., jeune âge. — Fig. 2, crochet grossi pour montrer la forme très-arrondie du foramen. — Fig. 3, a. b. c. d., échantillon non parvenu à toute sa croissance, et montrant la forme très-coudée de la grande valve. — Fig. 4, à. b. c.d., échan- tillon où la portion frangée du pli médian est très-dévelop- pée (Fontaine-Étoupe-Four). — Fig. 5.7., divers échantil- lons provenant de la même localité, montrant l’excessive variabilité des plis frontaux, suivant les individus. Tous ces exemplaires font partie de ma collection. N° 39. Terebratula infrà-oolithica (Nov. Spec.), 1871. PI. 58 et PI. 39, fig. 1. Testà biplicatä, subdepressä, paululim longiori quäm latiori, anticè truncatô, ad cardinem patulô, lœvi, nitidà ; valvis pa- TERRAIN JURASSIQUE. 211 rüm conveats, aliquoties et minort preæsertim subplanatis, rarû ohesis, acutè unitis. Valvarum commissur& ad latera subin- flexô, ad frontem biplicaté, sinuatô aut rarius semel tantim infleza. Minori valvé plermque, præsertim ad cardinem et in medié parte, demissä, ad frontem sæpius biplicatä ; plicis sub- acutis, quamvis parum productis, per satis lotam et obSoletam depressionem segregatis. Majori autem convezà, in medià parte paululum elatä, mediano ad frontem sinu plus minusve pro- ducto et longitudinaliter per obsoletam convexitatem sæpius in- terrupto, instructà ; apice brevr, lato, leviter compresso, satis incurvato; foramine mediocri, rotundo. Intüs ignoté. Dragxose. — Coquille assez grande, ovalaire, ou sub- pentagonale, un peu déprimée, plus longue que large, tronquée à la région frontale, élargie à la région cardinale, lisse et brillante. Valves peu convexes, la petite étant gé- néralement plus ou moins déprimée. Commissure des valves légèrement flexueuse sur les côtés, dessinant vers le front une M à branches très-élargies. Valves unies sous un angle aigu. Petite valve presque toujours plus ou moins dépri- mée, surtout vers le milieu et la région cardinale, marquée, vers le front, de plis longitudinaux, assez écartés, s’éten- dant sur plus du tiers de la longueur totale, et séparés par une dépression large et peu profonde, Grande valve con- vexe, acuminée à la région médiane, surtout vers les cro- chets, marquée de deux sillons frontaux correspondant aux plis de la petite valve; crochet court, assez recourbé, un peu comprimé et acuminé ; foramen assez grand, entière- ment rond. Deltidium caché par le développement du crochet de la grande valve. CARACTÈRES INTÉRIEURS INCONNUS. Couzeur bistrée claire. 212 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Dimensions. — Longueur 23 millimètres, largeur 20 mil- limètres, épaisseur 20 millimètres ; le type le plus ré- pandu. OBSERVATIONS. — Celte espèce, mal définie, varie beau- coup par la forme et la disposition des plis frontaux, qui sont tantôt irès-rapprochés (PI. 58, fig. 4), tantôt très- écartés (fig. 6). Dans le type (fig. 7), ils sont assez rappro- chés et parfaitement limités et accentués. Quelquefois elle est très-plate, d’autres fois assez bombée ; tel est l’échan- tillon représenté fig. 8 ; enfin, dans quelques variétés (PI. 59, fig. 1, 2), la petite valve offre un lobe médian très-déve- loppé, avec des plis quelquefois très-profonds qui lui don- nent l'aspect de la 7°. Sella, du terrain crétacé inférieur (1); mais ces variétés sont fort rares, et presque tous les échan- tillons se rapprochent plus ou moins de la forme que nous considérons cemme le type de l’espèce. La 7. infrà-oolithica offre de très-grands rapports avec la T. intermedia de la partie supérieure de la grande oolithe, et il est très-facile de confondre les deux espèces. Gn peut toutefois constater que les plis sont plus profonds : c’est une sorte de passage entre la 7°. infermedia et la T, globata, qu’elle précède d’ailleurs dans la série des âges. Par la forme de son crochet, elle s’éloigne d’ailleurs de ces deux espèces, et se rapproche plutôt de la 7, conglobata, et sur- tout de la 7. Æudesi. C’est donc une de ces espèces mal définies, comme nous en avons déjà rencontré plusieurs (1) L'aspect de l'échantillon représenté PI. 59, fig. ? diffère telle- ment de tous les autres, surtout par la forme de son crochet, que j'hésite beaucoup à le croire jurassique. Ce facies est tout à fait celui de la Ter. biplicata de la craie glauconieuse des environs du Mans, et surtout de la petite variété ou espèce, connue sous le nom de Ter. phaseolina. I existe deux échantillons parfaitement semblables dans la collection de M. Triger, où ils sont inscrits comme provenant de l’oolithe inférieure de Tennie. TERRAIN JURASSIQUE. 213 fois, et qui prendront leurs caractères définitifs dans les périodes suivantes. Quoi qu'il en soit, celte espèce se montre dès les couches les plus inférieures des marnes infrà-oolithiques (niveau de l’A. opalinus), où elle existe quelquefois en quantité con- sidérable ; dans ces circonstances, elle est plus pelite que le type, et on n’y voit guère que des jeunes, les échantil- lons adultes étant fort rares ; c’est ce qui arrive, par exem- ple, à Condé-sur-Sarthe (Orne), dans les couches à Rhyncho- nella Wrightii, et surtout dans le Bugey, où M. de Ferry l’a retrouvée sur une immense étendue de terrain; mais dans la série qu'il a bien voulu me communiquer, je n’ai pu voir un seul exemplaire adulte ; aussi n’est-ce que par analogie, et en étudiant detrès-près les jeunes exemplaires de Condé-sur-Sarthe, que j'ai pu y reconnaître la 7. infra- oohithica. Les types les mieux caractérisés proviennent du Poitou, où ils sont toutefois moins abondants, et où les jeunes sont fort rares. L'extension géographique de cette espèce parait d’ailleurs être fort irrégulière; ainsi, dans quelques régions, elle existe en énorme quantité, tandis que d’autres, telles, par exemple, que la plus grande partie de la Normandie, n’en renferment pas un seul exemplaire. LocaLiTÉs. — Dans la partie inférieure des marnes infra- oolithiques (niveau de l’A. opalinus) des environs de Poi- tiers, de Niort, de Saint-Maixent, Montrevil-Bellay, etc. (Deux-Sèvres). Rare dans la Sarthe, à Conlie, à Forta- port, etc. ; elle est plus répandue à Condé-sur-Sarthe (Orne). Excessivement abondante à la base du calcaire, à Entroques, de tout le Bugey, d’après M. de Ferry. ExPL. DES FIGURES. — PI. 58, fig. 1, 2. Zerebratula infra- oolithica (E. Desl.), jeunes échantillons provenant des cou- ches à Xhynchonella Wrightü, de Condé-sur-Sarthe (Orne); 214 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, ma collection. — Fig. 3, crochet grossi de la grande valve, — Fig. 4 a. b., échantillon adulte, provenant également de Condé-sur-Sarthe ; ma collection. — Fig. 5-8, divers échan- tillons provenant de Mézeaux, dans les environs de Poitiers; collection de M. Constantin. — Fig. 7 a. b. c. d., type par- faitement caractérisé, provenant des environs de Niort; ma collection. — PI. 59, fig. 4 a. b., variété à lobe médian très-relevé et à plis très-profonds (collection de M. Con- slantin). — Fig. 2 a. b., coquille problématique indiquée dans la collection de M. Triger, comme provenant des marnes infra-oolithiques de Conlie, mais que nous croyons être la 7. biplicata, et appartenir à la craie du Mans. — PI. 60, fig. 2 a. b., gros échantillon très-vieux, montrant des plis effacés, accessoires au bord frontal, et provenant de Condé-sur-Sarthe (Orne). N° 40. Terebratula Eudesi (Oppel, 1857). PI. 59, fig. 3-11; PI. 60, fig. 4. SYNONYMIE. 1834 Terebratula bullata, (de Buch), Ueber Terebratelen, pars. — Non Ter. bullata, p. 87 (Sow). 1837 » carnea, (de France), Pars. Dictionnaire des sciences naturelles. — Article Té- rébratules, t. LILI, p. 148, n° 2. — Non Ter. carnea (Sow). » » bullata, (Desl.), Essai d’arrangement systé- matique des brachiopodes fossiles. (Séance publique de la Soc. linn. de Normandie en 1837.) » » » (de Buch), Pars. (1), Classification (i) C’est la Ter. spheroidalis qui est principalement en vue dans la description de cette espèce, mais l'échantillon figuré appartient certai- nement à la Ter. Eudesi. TERRAIN JURASSIQUE. 215 1837 Terebratula bullala, des térébralules (Mémoires de la Soc. géologique de France), 1° sé- rie, vol. HI, p. 195, PI. 18, fig. 8. D) » Erina, (D'Orb.), Prodrome, n° 39, étage liasien. 1850 » Kleinii, (D'Orb.), Prodrome, p. 287, n° 450, étage bajocien. — Non Ter. Kleinii (Lamark). 1851 » biplicata, (Pars.), Bronn., Lelhea geognos- tica, p.176, PL,,18,. fs. :11; a,b,c, 4e, — Non Ter. biplicata, (Sow). 1857 » Eudesi, (Oppel), Die Jura-Formation , p. 428, n° 225. » » » (Desl.), Catalogue descriptif des brachiopodes de l'oolit. inf. du Calvados, p. 42 (2° vol. du Bul- let. de la Soc. linn. de Nor- mandie). 1861 » » (de Ferry), Note sur l'étage bajo- cien des environs de Mäcon. — Méim. de la Soc. linn.de Norman- die, t. XII, p. 35. Testà biplicatä, paululèm longiori quûm latiori, globulosä et gihbosä, anticè truncatä, plicis crassis et parum eztensts, lœævi, nitidé. Valvis gibbosis ad frontem subdemissis, ad cardi- nem inflatis; obtusè unitis. Valvarum commissurâ ad latera parwm inflexä, ad frontem biplicato-sinuatà plicis crassis, 0b- tusis et per profundam depressionem segregatis. Majort autem ad cardinem inflatä, ad frontem demiss plerumque sive de- pressione ad plicos minoris valve respondente, rartus tamen depressionibus parum notatis, ad plicos oppositis instructà, apice brevi, lato, non incrassato, satis incurvato; foramine mediocri, rotundo, Intus ignotà. 216 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. DrAGNose. — Coquille assez petite, globuleuse, à peine plus longue que large, quelquefois même un peu plus large que longue, tronquée à la partie antérieure, lisse et bril- lante. Valves gibbeuses à la région cardinale, un peu amin- cies vers le bord frontal. Commissure des valves un peu flexueuse sur les côtés et dessinant au front une M à bran- ches courbes et plus ou moins ouvertes. Valves unies sui- vant une courbe continuant régulièrement celle des parties latérales. Petite valve plus ou moins gibbeuse vers le cro- chet, offrant au front deux plis longitudinaux épais et ob- tus, assez écartés et s’étendant sur le tiers de la longueur totale et séparés par une dépression assez large et profonde. Grande valve g'bbeuse vers le crochet, offrant presque tou- jours vers le front, une partie plane correspondant aux plis de la petite valve, très-rarement cette partie marquée de deux sillons larges et plus ou moins profonds, opposés aux deux plis; crochet court, assez recourbé, peu épaissi et lé- gèrement acuminé; foramen assez grand, entièrement rond, non épaissi à l’intérieur. Deltidium caché par le dé- veloppement du crochet de la grande valve. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. Couceur. — Gris plombé, quelquefois marqué de lignes rayonnantes de couleur bistre et irrégulière. DIMENSIONS. — Assez variables ; le type le plus fréquent mesure : longueur, 24 millimètres; largeur, 24 millimètres; épaisseur, 17 millimètres. Les plus allongés nous donnent: iongueur, 27 millimètres; largeur, 22 millimètres; épais- seur, 47 millimètres. Enfin ces dimensions, lorsque la co- quille est très-courte, peuvent arriver jusqu'à : longueur, 24 millimètres ; largeur, 26 millimètres; épaisseur, 20 mil- limètres. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — Les jeunes de cetle es- TERRAIN JURASSIQUE. 917 pèce (PI. 59, fig. 4, a. b. c.) sont très-globuleux, et il est alors fort difficile de les distinguer de ceux de la 7. sphæ- roidalis. En grandissant (fig. 5, a. b. c.), leur deltidium est déjà complété à la taille de 41 à 12 millimètres, quoique fort court, et c’est sans doute par cette raison que le cro- chet est très-recourbé et cache complétement le deltidium dans l’âge adulte; on voit alors poindre vers le front deux saillies symétriques, rudiments des plis frontaux. A partir de cet instant, les valves s’abaissent et ne continuent plus la forte courbure qu’elles montraient dans le jeune àge; c’est ce qui leur donne cet aspect particulier qu’on ne re- trouve d’ailleurs que rarement dans ce genre, où presque toujours les valves sont plus ou moins déprimées dans le jeune âge. Lorsqu’enfin la coquille devient très-vieille, elle se renfle de nouveau, mais vers son bord frontal, en don- nant lieu alors à un limbe où les lignes d’accroissement sont très-multipliées (fig. 9 et 10), caractère que nous avons dit annoncer la vieillesse, p. 43 de nos (Généralités. OBSERVATIONS. — La 7, Æ'udesi, confondue souvent avec la 7, sphæroïdalis, se distingue nettement de cette espèce par sa taille plus petite, par son bord frontal toujours mar- qué de gros plis, et enfin par la nature très-lisse et bril- lante de son test. On pourrait y joindre la couleur, qui est tout à fait différente ; mais ce dernier caractère est si rare- ment mis en évidence qu’on ne peut en tenir compte. M. d'Orbigny avait bien saisi ces différences, mais il avait cru devoir les rapporter à la 7. Xleini de Lamark. M. Da- vidson a prouvé depuis, dans son travail de révision des ty- pes du célèbre auteur des Animaux sans vertèbres, que ce nom s’appliquait à une variété de la 7. perovahs (voir p. 202). Aussi M. Oppel l’a-t-il décrite dans son ouvrage : Die Juraformation, sous le nom de 7! Æ'udesi. Il est pres- 218 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. que inutile d'ajouter qu’elle porte souvent le nom de &pdi- cata, biphcata inflata ou de bullata, dans les listes de fossi- les des notices géologiques ; toutes les espèces à deux plis sont dans ce cas, et la 7”. Æ'udesi ne pouvait échapper à cet inconvénient. Quant à la 7. Ærina de d'Orhigny, c’est par suite d’une méprise qu’elle est donnée dans le prodrome comme appartenant à l’étage liasien, de plus la courte des- cription qui lui est consacrée ne suffisait certes pas pour la faire reconnaître, nous avons donc cru qu'il était de toute justice de lui conserver le nom donné par Oppel et qui est d’ailleurs consacré par l’usage. Cette espèce est parfaitement caractérisée par le renfle- ment de ses valves vers les crochets, el surtout par la forme toute spéciale de sa grande valve, montrant, vers le front, une portion à peu près plane, répondant sur la petite valve à deux plis toujours très-développés ; quelquefois on y voit cependant deux dépressions, comme cela a lieu dans la plupart des Térébratules biplissées; mais ce cas estrare, et le plus grand nombre des échantillons ne montrent aucune trace de dépressions, ces dernières étant même quelquefois remplacées par deux saillies superficielles, PI. 59, fig. 7. Son gisement est parfaitement constant dans toute la partie occidentale du bassin de Paris, où elle caractérise les assises à A. Murchisonæ; mais il semblerait qu’elle montât plus haut et descendit plus bas dans la partie orien- tale, M. de Ferry a trouvé jusque dans la grande oolithe des formes ressemblant beaucoup à nos échantillons de Normandie, tandis que dans cette contrée et dans la Sarthe on la voit constamment accompagner la 7°. perovals et ne jamais passer même dans les couches à A. Parkinsoni. J'ai pu également observer dans la collection de M. Dumortier un certain nombre d'échantillons de la Verpilière, bien re TERRAIN JURASSIQUE. 219 connaissables à leur gangue ferrugineuse et qui proviennent de la couche à À. opalinus. | LocaziTÉS. — Très-abondamment répandue à la partie supérieure des marnes infra-oolithiques en Normandie, à Bayeux, Maltot, Feuguerolles, Évrecy, Croisilles, etc., etc.; dans la Sarthe, à Tennie, Chaumiton, etc.; à Dorie (Maine-et-Loire), à Montreuil-Bellay, Saint-Maixent, Levi- gneau, Celles, etc. (Deux-Sèvres), auprès de Niort, où les échantillons, avec des dépressions à la grande valve, sont assez abondants; rare dans les couches à À. Murchisonæ de Marbache près Nancy (Meurthe); dans toute la Bourgo- gne et dans le Midi jusque dans le département du Var; à la Verpilière, dans le minerai à A. opalinus. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 59, fig. 3. 7! Æ'udesi (Op- pel) ; crochet grossi. — Fig. 4, a. b. c., jeune échantillon n’ayant pas encore complété son deltidium. — Fig. 5, a. b. c., échantillon un peu plus âgé, montrant déjà en rudiment, les deux plis frontaux. — Fig. 6, a. b. c., échantillon typi- que provenant de Feuguerolles (Calvados). — Fig. 7, échan- tillon, où la région frontale de la grande valve montre deux légères saillies, remplaçant les dépressions; même localité. — Fig. 8, a. b., variété de Saint-Maixent (Deux-Sèvres), plus allongée que le type et offrant en outre des dépressions à la grande valve; ma coll. — Fig. 9, échantillon très-adulte provenant de Saint-Maixent, — Fig. 10, a. b., échantillon très-âgé d’une variété plus large que le type, provenant de Mezeans (Vienne); coll. de M. Constantin. — Fig. 11, va- riété allongée de Saint-Maixent, PI. 60, fig. 4, a. b. c., échan- üllon parfait et adulte provenant de la même localité. 220 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. N° 41. — Werebratula Wrightii (Dav.), 1863, M.S. PI. 60, fig. 3-10. SYN. 4854 Terebratula Wrightii, Intermédiaire entre les Ter. Ethe- ridgi et equestris (Dav.). «a mo- nog. of british fossils brach., {re partie, jurassic species. Ap- pendix, p. 20. Additionnal species. Dessin sur bois. 1863 — — (Dav.). in litteris. Testä globulosä, gibbosul&, vix longiori quäm latiori, an- ticè truncatä, ad frontem et in minori valvä, mediano lobo ad depressionem æqualem, in majori valv respondente, munité, lœvi, nitidä. Valvis gibbosis, ad frontem subdemissis, ad car- dinem inflatis. Valvarum commissurä ad latera parum in- flerä, ad frontem unico sinu, largè curvatä. Apice brevi non incrassato, satis incurvato, Foramine medocri, rotundo. Intus ignotà. DrAGNose. — Coquille assez petite, globuleuse, un peu plus longue que large, tronquée quoique lobée à la partie antérieure, lisse. Valves gibbeuses à la région cardinale, plus ou moins amincies vers le bord frontal. Commissure des valves un peu flexueuse vers les côtés, dessinant au front une large courbe, dont la convexité regarde la petite valve. Petite valve plus ou moins gibbeuse vers le crochet, offrant au front un lobe médian s’élevant par une courbe régulière bien prononcée. Grande valve gibbeuse vers le crochet, offrant à la région frontale un large sinus corres- pondant à la convexité de la petite valve ; crochet court, assez recourbé, assez épaissi, arrondi et non acuminé. Fo- ramen assez grand, entièrement rond. Deltidium caché par le développement de la grande valve. TERRAIN JURASSIQUE, 9291 CARACTÈRES INTÉRIEURS inCONnus. Coureur bistrée, jaunâtre ou grise. DIMENSIONS. — Variables. Le type le plus répandu me- sure : longueur 20 millimètres, largeur 17 millimètres, épaisseur 12 millimètres. — Le plus grand échantillon connu : longueur 26 millimètres, largeur 20 millimètres, épaisseur 18 miliimètres. OBSERVATIONS. — La 7erebratula Wright, confondue tout d’abord avec les autres formes plus ou moins globu- leuses du système oolithique inférieur, a été rapportée par M. Davidson, comme simple variété, à la 7. Æ'theridgi; tou- tefois la constance de ses caractères, son gisement parti- culier, sa taille bien plus petite, avaient frappé notre sa- vant ami qui, dans ses lettres, nous la désigna depuis comme une véritable espèce, pour laquelle il proposait le nom de 7. Wrightü. Nous lui conservons d’autant plus volontiers ce nom, qu’elle a été découverte, dans l’oolithe inférieure de Dundry, par le savant auteur des Échinides fossiles d'Angleterre. Les échantillons d'Angleterre, PI. 60, fig. 3 et 4, dont nous avons pu étudier une belle série, grâce à la générosité de M. Wright, sont très-semblables à ceux qui ont été re- cueillis par M. Schlumberger dans les assises, à Amm. Murchisonæ, du département de la Meurthe, PI, 60, fig. 5 et 6. Dans d’autres localités telles que Tennie et Chaumi- ion (Sarthe), les échantillons diffèrent un peu du type an- glais ; its sont (fig. 9 et 10) plus globuleux, plus courts, et le crochet est bien plus épais; enfin, à Doué (Maine- et-Loire), l'espèce devient bien plus globuleuse encore, sa taille augmente, et, par ses caractères, elle se rapproche beaucoup et on peut même dire qu’elle se confond avec la T. Eudesi ; tels sont les échantillons figurés PI. 60, fig. 7et8. 229 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. La position de cette espèce est irès-précise, car elle a été, à notre connaissance, recueillie dans les marnes infra-ooli- thiques caractérisées par les À. Sowerbyiet Murchisonæ. LocauiTÉs. — Très-abondantes au niveau indiqué, à Tennie, Chaumiton, Fortaport et une foule d’autres loca- lités du département de la Sarthe ; on l’a aussi recueillie dans les environs d’Alencon (Orne), à Doué (Maine-et- Loire), Montreuil - Bellay, Miseré, Vienne, etc. (Deux- Sèvres), à Marbache, à Longwy, etc., dans les départe- ments de la Meurthe et de la Moselle (1). Je ne pense pas qu’elle ait été trouvée ni en Bourgogne ni en Normandie où la 7, Eudesi se rencontre quelquefois en grande quantité. LocaLITÉ noRs LA FRANCE. — Dundry (Angleterre). EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 60, fig. 3, a. b. c. d., fig. 4. T. Wrightü (Dav.), échantillons provenant de l’oolithe in- férieure de Dundry (Angleterre) figurés comme termes de comparaison avec les échantillons français. — Fig. 5 a. 4., 6 a. b., échantillons provenant du minerai de fer de Mar- bache (département de la Meurthe). — Fig. 7 a. b.et8, gros exemplaires provenant des assises à A. opalinus de Doué (Maine-et-Loire), formant le passage de cette es- pèce à la 7. Eudesi. — Fig. 9 a. b. et 10, exemplaires pro- venant de l’oolithe sableuse de Tennie (Sarthe). N° 42. — Terebratula ovoïdes (S0w.), 1812. PI. 61, fig. 1-6 et 8, 9. 1812 Terebratula ovoides, (Sow.), Min. conch., vol., p. 227, a b 100. » » lata, (Sow.), Min. conch., vol., p. 227, a b 100. (1) Nous continuerons à désigner sous leurs véritables noms français ies départements de l'Alsace et de la Lorraine, en attendant que le droit rétablisse ce que la force a défait. TERRAIN JURASSIQUE. 293 1828 » Trilineata, (Young and Bird), Geol, of York- shire, PI. 8, fig. 17. » » Ovoïdes, (Young and Bird), Geo!, of York- Shire; Pr. 81e 12" » » » (de France), Diction. des sciences nal.,t. LIN), ar. Térébratule, n° 13,p. 152. à 1836 » » (Deshayes), Nouvelle édition de Lamark, vol., t. VII, p. 361. 1839 » Intermedia, (Zieten), Die Versteinerungen Wur- tembergs, p. 52, PI. 39, fig. 3, a, b, ce. — Non Ter. intermedia (Sow). 1843 » » (Morris), Catalogue of british fos- sils, p. 135. » » Lata, (Morris), Catalogue of british fos- sils, p. 134. » » Trilineata, (Morris), Catalogue of british fos- sils, p. 137. 1849 » Ovoïdes, (Bronn), Index paleontologicus , p. 1244. » » Trilineata, (Bronn), Index paleontologicus, p. 1254, 1850 » Lata, (D'Orb.), Prodrome, n° 453, étage bajocien. « » Crithea, (D'Orb.), Prodrome, n° 271, étage toarcien. 1851 » Ovoïdes, (Dav.), À monog. of British fossil brachiopoda. part. I, jurassic Species, "p.485 PI58 fige 4-9, 1856 » Ovoîdes, Oppel, die jura formation, D-420, 0° 217. Testä subovali, obesä, longiori quâm latiori, lœve. Valvis æquè convertis; obtusè unitis. Valvarum commissuré rectà, aut sæpnus et in senescenti præsertim testä, plus minüsve ad frontem inflezà. Minori valvé convexä, ad frontem aliquotis mediano lobo, ad biplicationem tendente, notatä. Majori autem 224 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. valva convex@, aut mediano sinu plus minüsve obsoleto instruc- tâ. Apice brevi, satis incurvato. Foramine mediocri, rotundo. Intus brachiorum fulcro satis producto munità. DrAGnose. — Coquille ovalaire, plus longue que large, renflée vers les crochets, lisse. Valves également et régu- lièrement convexes. Commissure des valves droite sur les côtés, droite ou courbe à la région frontale. Petite valve renflée, quelquefois marquée, vers la région cardinale, d’une très-légère dépression longitudinale; montrant sou- vent, à la région frontale, un lobe médian plus ou moins prononcé, naissant insensiblement sur les côtes et formant une courbe large et uniforme, Grande valve renflée, à courbure uniforme, marquée, dans les échantillons munis d’un lobe frontal, d’une jarge dépression ou sinus corres- pondant au lobe de la petite. Crochet épais, peu recourbé, arrondi sur les côtés, quelquefois un peu acuminé. Fora- men assez grand, oblong. InrTéeIEur. — Appareil brachial connu seulement par des coupes, qui n’en donnent qu’une portion. Cet appareil d’assez grande taille, à branches currentes divergentes, à branches récurrentes inconnues, Impressions des muscles adducteurs très-longs, ovalaires et fortement creusés dans l'épaisseur de la petite valve. Empreintes ovariennes très-fortes; empreintes vasculaires et palléales à peine in- diquées. CouLEUR inconnue, Dimensions. — Longueur 44 millimètres, largeur 34 mil- limètres, épaisseur 9 millimètres. JEUNE AGE. — Les jeunes individus ont leurs deux valves convexes, et cette convexilé est méme souvent alors aussi grande que dans l’âge adulle, il en résulte que la TERRAIN JURASSIQUE. 925 région cardinale, dans les individus âgés, est toujours plus ou moins gibbeuse. Ces jeunes échantillons sont gé- néralement de forme ovalaire; mais dans d’autres la courbe du front se rélrécit, ce qui, joint à l’état plus ou moins acuminé du crochet, donne à l’ensemble une forme rappelant un losange ou rhombe à pointes arrondies: OBSERVATIONS. — La 7”. ovoides est une des espèces dont les caractères sont les moins accusés et par Conséquent est facile à confondre avec beaucoup d’autres; elle se rap- proche surtout des 7. punctata du lias moyen, des variétés de petite taille et à plis peu accentués, des 7. perovalis et ventricosa de l’oolithe inférieure; mais elle est toujours plus gibbeuse que ces deux dernières, ses contours plus régulièrement arrondis, son crochet plus recourbé et moins épais, enfin le foramen est constamment plus étroit et ar- rondi. Les échantillons que j'ai pu observer provenant des départements de la Sarthe et de la Meuse ont une taille moindre que ceux d’Angleterre figurés par M. Davidson. Sous le nom de 7. lata, qui n’est qu’un synonyme de la T. ovoides, M. d’Orbigny l’indique comme provenant des Moutiers (Calvados); je pense qu’il doit y avoir eu confu- sion avec des variétés de 7°, perovalis telles que celle qui est figurée PI. 61, fig. 7 a. b. c. d., et qui proviennent de cette localité. J’ai pu observer, il est vrai, dans la collec- tion de M. d’Orbigny, de véritables 7, ovoides avec cette indication de localité; mais ces échantillons sont très- semblables à ceux que j'ai pu recueillir dans le départe- ment de la Sarthe et je pense qu’il doit y avoir là une er- reur de provenance. Nous devons également faire observer que les échantil- lons provenant de Marbache, près Nancy, et qui m'ont été communiqués par M. Schlumberger, ont un faciès assez BRACHIOPODES. 45 996 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. spécial et présentent constamment un lobe médian avec une courbure bien prononcée à la région frontale. On peut voir, en consultant la fig. 8 a. b. de la PI. 61, que cette variété se rapproche par sa forme de certains spécimens de la 7, perovalis et un peu également de la 7. Etheridgi ; mais l’épaississement du crochet de cette dernière exclut toute assimilation entre les deux espèces. LOCALITÉS. — La 7. ovoides, très-abondante dans les assises inférieures ou marnes infra-oolithiques du départe- ment de la Sarthe, a été recueillie à Marbache et dans d’autres localités des départements de la Meuse et de la Moselle. Elle se retrouve dans le Wurtemberg et en An- gleterre. Il est probable qu’elle existe encore en beau- coup d’autres points. Je n’en ai pas vu jusqu'ici un seul échantillon authentique de Normandie, bien que M. d’Or- bigny l'y ait signalée, soit sous le nom de 7. lata, soit sous celui de Crithea. ExPLICATION DES FIGURES. — P]. 61, fig. 1, 7. ovordes (Sow.), jeune échantillon, provenant de Fortaport (Sarthe). — Fig. 2 a. b., échantillon un peu plus âgé, provenant de la même localité. — Fig. 3 a. b., jeune exemplaire du mine- rai de Marbache (Meurthe). — Fig. 4, coupe montrant une partie de l’appareil brachial. — Fig. 5 et6, échantillons de Chaumiton (Sarthe). — Fig. 8 a. b., adulte provenant du minerai de fer de Marbache (Meurthe). — Fig. 9, le plus grand exemplaire découvert en France, provenant de For- taport (Sarthe). 19 1 TERRAIN JURASSIQUE, - 9 N° 43, Terebratula (Waldheimia). Carinata (Lam.). PI. 62. 1819 Terebratula carinata, (Lamk), Animaux sans ver- tèbres, vol. VI, p. 25. 1847 » » (Tennant), Stratigraphical list. of british fossil, p.73. 1849 » » (Bronn), /ndex Paleontolo- gicus, p. 1232. 1850 » Subresupinata, (‘dOrb.), Prodrome, p. 287, n° 454, étage bajocien,. » » Carinata, (Dav.), Examination of La- mark's species of fossil te- rebratulæ (Annals and mag. of nat. history), vol. V, 2e série, PI. 13, fig. 25. 1851 » » (Dav.), À monog. of British fossil brachiopoda, 1r< par- tie, Jurassic speries, p. 35, PI. 4, fig. 11 à 14. — Non, PL. 4, fig. 15 à 17, Ter. curvifrons. 1851 » » (E. Desl.), Catalogue des brachiopodes de Montreuil- Bellay, p. 12 (Bullet. Soc. linn. de Normandie, 1e vol.). 1857 » » (E. Desl.), Catalogue des- criptif des brachiopodes du Système oolit. inf. du Cal- vados (2° vol. du Bullet. de la Soc. linn. de Nor- mandie, p. 33). » » » (Oppel), Die Juraformation, p. 423, n° 211. » » » (Cotteau), Études sur les mollusques fossiles du dép. de l'Yonne, 1® fascicule, p. 132. , » Subresupinata, (Cotteau), id., p. 133. 228 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. 1861 Terebratula Carinala, (de Ferry), Note sur l’étage bajocien des environs de Md- con, p. 30 et 35 (Mém. de la Soc. linn. de Norman- die, t. XII). Testä suboval, longiori quäm latiori, ad umbones compressä et elevatâ, ad frontem patulä, suprà elevatä et fastigiatä, infrà excavatà, lœvi, nitidä. Minori valvd aliquoties ubique excavatä, sæpius tamen ad cardinem et latera planatä ; sed in medià tantum parte, ex fronte ad umbones, per latam et profundam depressionem, excavatä. Majori autem valvä in medià parte, ex fronte ad apicem præelevatà et acuminatà ; lateribus abruptè sectis; apice acuminato ; adunco tenui, ad latera carinato ; foramine, ut in waldheimiä, magno, oblongo. Intüs brachiorum fulcro longo, ad furcæ inflexionem acuiis appendiculis armato, et in medià recurrentis lamellæ parte expanso. DiAGNosE. — Coquille subovalaire, ou presque rhom- boïdale, toujours allongée, quelquefois même jusqu’à pro- duire un lobe frontal médian ; élevée à la grande valve ; plus cu moins excavée à la petite, la dépression gagnant quelquefois toute la surface de cette valve. Commissure des valves droite et s’étendant sur toute la longueur d’un limbe latéro-frontal, qui s'élève, à angle droit, à partir de la surface des deux valves. Grande valve acuminée dans toute sa longueur, très-élevée à la région médiane, à bords coupés brusquement en ressaut à la naissance du limbe latéro-frontal ; crochet acuminé, recourbé vers sa pointe, très-fortement caréné sur les côtés ; foramenovalaire, très- grand pour le sous-genre Waldheimia. CouLEur inconnue ; mais probablement blanche ou rou- geûtre. TERRAIN JURASSIQUE, 2929 APPAREIL BRACHIAL (Voir Pl. 62. fig. 4 a. b.) long, à branches assez divergentes, naissant d’un plateau cardinal, PL, C, très-peu développé; les branches currentes a. 6. courent d’abord en ligne droite et presque parallèles, en donnant naissance à deux pointes aiguës, longues, qui se recourbent assez, pour se diriger presque vers la ligne du front ; de là les branches currentes divergent beaucoup en formant, de chaque côté, un arc à branches ouvertes, gar- nies d’aspérités en forme de longues épines. Nous n’a- vons pas pu suivre ces branches dans toute leur longueur, ni observer leur ligne de jonction avec les branches ré- currentes a’. d’., dont nous connaissons cependant la partie la plus redressée au point de leur réunion entre elles. Ici elles sont très-dilatées et offrent un ressaut très-élevé au point où commence l’espèce de pont, qui constitue la barre transversale d’union des deux branches. Nous avons pu observer ces détails sur un très-bel exemplaire du Ciret, appartenant à la collection de M. Dumortier. La coquille et son appareil interne étant silicifiés, il a été facile d’ob- tenir une grande partie de cette délicate charpente par l’action de l’acide chlorhydrique. Nous profitons de cette occasion pour recommander vivement l’emploi de ce procédé toutes les fois qu’il sera praticable, car il donne des résultats excellents, très-expé- ditifs et qu’on chercherait vainement par d’autres moyens. Quand l’intérieur des brachiopodes est sableux, on peut obtenir le même résultat, plus lent peut-être, mais plus remarquable encore, en laissant tomber goutte à goutte, sur la partie à dégager, une solution d’eau très- faiblement acidulée par l’acide chlorhydrique. Il ne faut pas employer l’acide sulfurique à cause du précipité blanc de sulfate de chaux qui n'est pas soluble dans l’eau, 230 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. qui tache et encroûte toujours ces délicates lamelles, DIMENSIONS. — Longueur, 33 millimètres; largeur, 23 mil- limètres ; épaisseur, 146 millimètres. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — Nous devons encore à l’o- bligeance de M. Dumortier la communication de deux très- jeunes exemplaires de cette espèce (PI. 62, fig. 1 a. b. de grandeur naturelle, et fig. 2 a. b. grossie), provenant de la même localité, et montrant la forme primitive de l’espèce durant la période embryonnaire. Ces embryons ont exacte- ment la même disposition cordiforme, le même foramer triangulaire avec absence complète de pièces deltidiales, que nous avons déjà eu l’occasion d'observer plusieurs fois, entre autres pour la 7° numismalis, PI, 13, fig. 1 et 3, £u- genti, PI. 22, fig. 3, 6, subnumismalis, PI. 97, fig. 13. L’em- bryon de la 7°, carinata ressemble surtout beaucoup à celui de cette dernière espèce. En avançant en âge, le foramen se garnit bientôt de ses pièces deltidiales et s’aggrandit en s’arrondissant de plus en plus à sa partie supérieure. A la taille de 40 milli- mètres, il a sa forme générale typique, la petite valve est déjà fortement excavée. A partir de cet instant, la grande valve s'élève de plas en plus, les lignes d’accrois- sement sont plus accentuées et enfin, à la période tout à fait adulte, se forme le limbe latéro-frontal qui, quel- quefois, se produit par étages successifs (Voir la fig. 9 de la PI. 62). OBSERVATIONS. — La Z'erebratula carinata, bien que très- nettement caractérisée, pourrait être confondue avec plu- sieurs espèces soit liasiques, soit oolithiques par ex., avec les 7, resupinata et florella du lias moyen. Dans la première, la forme du foramen, excessivement petit dans l’espèce liasi- que, grand et ovalaire dans notre coquille oolithique, suffit TERRAIN JURASSIQUE. 231 pour les faire distinguer, quand même on ne tiendrait pas compte des autres caractères si remarquables de la 7. re- supinata. La T, florella se distingue par sa forme allongée, et le peude convexité de sa petite valve. Il sera facile d’ail- leurs de distinguer la 7, carinata des T. Meriani de l’ooli- theïinférieure, Wandelshoï du fuller’searth, pala du callovien, impressa de l’oxfordien, etc., etc., comme nous le ferons voir à l’article spécial de ces diverses espèces. L'énoncé des caractères différentiels faciles à saisir et qui empé- chent de confondre entre elles ces diverses espèces, sera d’ailleurs complété plus amplement, lorsque nous don- nerons, à la fin de cette monographie, la clef dichotomi- que des espèces jurassiques de cet immense genre 7erebra- tula. Toutefois, en les comparant entre elles, on ne peut s'empêcher d'y voir une série de formes graduellement échelonnées dans les divers étages et dont le point de dé- part, sorte de chef de file, est la 7° resupinata du lias. C’est, du reste, un fait que nous avons déjà eu l'occasion de signa- ler plusieurs fois pour d’autres formes et qui se produira bien plus souvent encore à mesure que nous nous élèverons dans les couches jurassiques, n’en déplaise aux fervents de la fixité de l'espèce, qui doivent pourtant en prendre leur parti. C’est incommode à embrasser dans sa généralité, ce serait bien plus facile, s’il en était autrement; mais que vou- lez-vous? C’est la vérité que je cherche avant tout, et ce n’est pas ma faute, si l’étude des brachiopodes m’affermit de plus en plus dans la croyance à la variabilité indéfinie de l’espèce et si je ne puis admettre que chaque période voit naître de toutes pièces, tant d’espèces qui s’anéanti- ront ensuite et du tout au tout, juste à l'instant précis où naîtront tant d’autres espèces. Je n’y crois pas plus qu’à une autre cause tout aussi absolue, je dirai presque tout 232 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, aussi brutale, qui devrait marquer le commencement d’un nouvelordre dechoses,en commençant ou finissant brusque- ment ce que certains géologues ont déclaré être un étage. Je n'ai du reste à parler ni des 7. curvifrons des marnes infra-oolithiques ni des 7. nucleata, etc., qui appartiennent à d’autres sections que les Waldheünia ; la forme large et évasée du foramen exclut dans ces dernières tout rapprochement et l’étude de l’appareil brachial, long dans les unes, court dans les autres, ainsi que celle des muscles et autres impressions de l’intérieur des valves, montre la différence profonde qui existe entre des espèces qui n’ont de commun qu'une ressemblance extérieure qu’on peut dire fortuite. Histoire. — Nommée et reconnue par Lamark, aussitôt que l'étude des espèces fossiles a pris un caractère sérieux, la TT. carinata a été ensuite, pendant longues années, con- fondue avec les espèces différentes que nous venons de si- gnaler. M. Davidson a depuis 14847 produit son excellente révision des espèces de Lamark, travail qui a rendu tant de services à la science en remettant en lumière ses caractères, il a en même temps donné une excellente figure qui a fait cesser toute espèce d’incertitudes, Toutefois l’éminent auteur anglais a depuis, dans sa grande monographie des espèces jurassiques d'Angleterre, inscrit sous le même nom, deux espèces que, selon nous, M. Oppel a séparées à juste titre sous le nom de 7. Meriani et de T. curvifrons (Voir les articles de ces deux espèces, p. 187 et p. 239 de cette mo- nographie). LocALITÉS.— La T'erebratula carinata, quoique peu répan- due, se rencontre sur divers points de la France, dans les assises caractérisées par les ammonites Æumphresianus, Niortensis et Parkinsoni, c’est-à-dire dans les couches re- TERRAIN JURASSIQUE. 233 présentant essentiellement l’oolithe inférieure ou étage ba- jocien proprement dit. Nous ne connaissons jusqu'ici au- cun échantillon recueilli authentiquement ni dans les marnes à À. Murchisonæ, ni dans les assises même les plus inférieures du fuller’searth.Les plus connues sont celles qui proviennent des environs de Bayeux, St-Vigor, Sully, le Mesnil, les Moutiers, etc., dans l’oolithe ferrugineuse du dép. du Calvados. Je l’ai retrouvée provenant des assises correspondantes des environs de Falaise (Calvados), à Tennie (Sarthe), à Villedieu, Souché, Souvigné (Deux-Sèvres), dans les assises supérieues du Ciret près de Lyon (Rhône), de Tramaye (Saône-et-Loire), etc., etc. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Dundry (Angleterre). EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 6, fig. 4, Terebratula(W), carinata (Lam.), échantillon de grandeur naturelle prove- nant de l’oolithe ferrugineuse de Bayeux, donné comme type du sous-genre Waldheimia. — PI, 62, fig. 1, embryon de grandeur naturelle provenant du Ciret, de la collection de M. Dumortier, fig. 2, a. b., le même grossi. — Fig. 4, a. b., échantillon provenant de la même localité et de la même collection, montrant la plus grande partie de l'appareil brachial. — Fig. 3, a. b., jeune échantillon provenant de l’oolithe blanche, de Ste-Honorine de Perthes (Calvados). — Fig. 5 et 6, échantillons adultes provenant de l’oolithe fer- rugineuse de Bayeux (Calvados). — Fig.7, a. b., échantillon moins âgé provenant de l’oolithe ferrugineuse des Moutiers (Calvados), et où le limbe latéro-frontal n’est pas encore formé.—Fig.8, a. b., échantillon de Souché (Deux-Sèvres), formantle passage à la 7. Waltoni, — Fig. 9, échantillon re- marquable avec repos de couches, provenant de l’oolithe fer- rugineuse des Moutiers (Calvados).—Fig.10, échantillon pro- venantde Souché (Deux-Sèvres), formant pasage à la Meriani, 234 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, N° 44. Terebratula (Waldheimia), WWaltoni (Dav.). PI. 63. 1850 Terebralula emarginata, (d'Orb.), Prodrome (pars), p. 288, n° 451.— Non Ter, emarginala (Sow.). — — Bajocina, (d'Orb.), Prodrome (pars), n°460, élage bajocien. 1851 — Waltoni, (Dav.), À monog. of British fossil brachiopoda (Jurassic species), p. 36, PI. 5, fig. 1-3. 1854 — — (Morris), Catalogue of British fossils, 2e édition, p. 158. _— — Bajocina, (Millet), Paléontologie de Maine- et-Loire, p. 84. 1856 — Walloni, (Oppel), Die Juraformation, p. #25, n° 245. 1857 — — (Eug. Desl.), Cataloque descriptif des brachiopodes de lool. inf. du Calvados, p. 34 (2° vol. du Bullet. de la Soc. linn. de Nor- mandie), Testä subovali, longiori quam latiori, ad umbones compress et elevatä, ad frontem patulà et lobatô, supra elevatä, infrà plan aut vix convexà, lœvi, nitidà. Minori valvä ubique planä aut subconvex@. Majori autem valvé, in medié parte, ex fronte ad apicem præelevatà et acuminatà, lateribus abrupte resectis ; apice acuminato, adunco-tenui, ad latera carinato ; foramne, ut in waldheimiä, magno, oblongo. Zntus brachiorum fulcro ignoto, genitalibus et vascularibus signis valdé insculptis. Dragnose. — Coquille subovalaire, s’allongeant souvent en une sorte de lobe frontal médian, élevée à la grande valve, plane ou à peine convexe à la petite, lisse et brillante. Commissure des valves droite dans toute son étendue et s’é- tendant sur toute la longueur d’un limbe latéro-frontal très- TERRAIN JURASSIQUE. 235 développé dans l’âge adulte. Grande valve acuminée dans toute sa longueur, très-élevée à la région médiane, coupée en unressaut abrupt par le limbe latéro-frontal. Crochet acuminé, recourbé vers sa pointe, fortement caréné sur les côtés; foramen ovalaire, grand pour le genre Waldheimia. CouLEuUR inconnue. APPAREIL BRACHIAL inconnu, probablement très-sembla- ble à celui de la 7. carinata. Dimensions. — De la plupart des exemplaires : longueur, 39 millimètres ; largeur,18 millimètres ; épaisseur, 14 mil- limètres. — Du plus grand échantillon connu : longueur, 40 millimètres ; largeur26 millimètres ;épaisseur, 28 milli- mètres. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. La 7, Waltoni passe par les mêmes phases que la pré- cédente, et les jeunes des deux espèces sont absolument impossibles à distinguer ; ce n’est que plus tard, en avan- çant en âge, que les caractères se dessinent, la petite valve s’accroît en conservant sa forme aplatie ou à peine convexe, landis que, dans la précédente, cette même valve s’excave de plus en plus; c’est alors que se produit également un ressaut brusque sur tout le pourtour du front et des côtés, ce qui donne lieu à un limbe latéro-frontal plus prononcé encore que dans l’espèce précédente. OBSERYATION. — La 7. Waltoni se distingue assez facile- ment desautres formes semblables, par son crochetallongé et acuminé, qui donne à cette partie une disposition amincie et comme rostrée. Ce caractère aidera à la faire distinguer des diverses variétés des 7. subnumismalis et Darwin: du lias moyen, de la 7. Lycetti du lias supérieur et des autres espèces du système oolithique moyen et supérieur, telles que les 7, biappendiculata, bucculenta, humeralis, etc. On 9236 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. la distinguera aussi par la forme du front de la 7. emar- ginata, avec laquelle on Pasouvent confondue et qui semble continuer dans le fullers’earth la forme de la 7. Waltoni, en lui faisant subir une légère modification. Cette dernière espèce est d’ailleurs accompagnée d’une seconde forme pa- raissant également dérivée de la 7, Waltoni, c’est-à-dire de la 7, subbucculenta dont quelques variétés sont fort dif- ficiles à distinguer de notre espèce. Avant d’être bien reconnue, comme espèce distincte, par M. Davidson, la 7, Waltoni avait été confondue par d’Orbigny avec les nombreuses formes du fuller’searth, qui oscillent de la T, emarginata à la T. ornithocephala et à la 7, subbucculenta. Cet auteur avait compris sous le nom de 7”, Bajocina les variétés demi-aplaties de ces deux dernié- res et conservé le nom d’emarginata pour des formes qui se rapportent effectivement à l’espèce du fuller’searth, enmême temps qu’elles s’appliquaient, dans sa pensée, à l’espèce de l’oolithe inférieure qui fait Le sujet particulier de cet ar- ticle.Cette confusion, qui avait dérouté les géologues, venait principalement de ce que d’Orbigny ne voulait pas admet- tre l’étage du fuller’searth et que, dans son Prodrome, les espèces de cette assise sont comprises tantôt dans l’oolithe inférieure, tantôt dans la grande oolithe. Or d’Orbigny, qui s'élève à si juste titre contre les éléments minéralogiques, quand il s’agit de reconnaître les niveaux, est ici tombédans l'erreur qu’il reproche aux géologues minéralogistes. Nous pouvons en citer un exemple des plus frappants pour la Normandie, où le fuller’searth, marneux dans l’arrondisse- ment de Bayeux, porte le nom de calcaire marneux ou mar- nes de Port-en-Bessin, tandis qu’il devient entièrement cal- caire, tachant presque comme de la craie dans la plaine de Caen où il porte le nom de calcaire de Caen, En consultant TERRAIN JURASSIQUE. 237 le Prodrome et le Cours de paléontologie de d’Orbigny, on voit qu’il donne le premier comme Bajocien, tandis que le second est porté sous le nom de Bathonien, et regardé par lui comme représentant l’oolithe miliaire. Cette dernière assise est d’ailleurs considérée par tous les géologues et par d’Orbigny lui-même comme servant de base aux cal- caires de Ranville, c’est-à-dire au Bathonien supérieur. LocaATÉS. — La 7. Waltoni, un peu plus répandue que la précédente, se rencontre dans les mêmes niveaux de l’oolithe inférieure proprement dite, c’est-à-dire dans les diverses couches caractérisées par l’ammontites Sauzei, par l'A. Humphresianus et par l'A. Parkinsoni. Je ne l’ai jamais rencontrée ni dans les assises à À. Murchisonæ, ni dans le fuller’searth. On la trouve d’ailleurs partout dans le nord, l’ouest et l’est de la France, où elle varie dans des limites fort restreintes, LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Dundry, Bath, Bur- ton (Angleterre), Souabe et Wurtemberg en Allemagne. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 63, fig. 4. Terebratula Waltoni (Dav.), échantillon grossi, provenant de la couche à A. Sauzei de Feuguerolles-sur-Orne (Calvados); cet échantillon, vu par le dos et privé de la plus grande partie de son test, montre dans un très-bel état de conservation les empreintes musculaires des muscles adducteurs À, ré- tracteurs R, et pédonculaires P, le grand sinus veineux médian S,VM, et les sinus veineux latéraux S,VL. — Fig. 2 a...d., échantillon très-adulte provenant de Bayeux (Calva- dos) dans la couche à A. Æumphresianus. — Fig. 3 a...c., le plus grand échantillon connu, provenant de la couche à A. Sauzei de May (Calvados). — Fig. 4, échantillon pro- venant de l’oolithe blanche de Sainte-Honorine de Perthes (Calvados), couches à A. Parkinsoni. — Fig. 5 et 6, va- 238 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. riétés provenant de Longwy (département de la Moselle) et se rapprochant de la 7, subbucculenta. — Fig. T a...b., va- riété très-dilatée. — Fig. 8 a....b., variété remarquable éta- gée par des repos successifs d’accroissement, de l’oolithe blanche de Bayeux (Calvados). Ces es exemplaires pro- viennent de ma collection. N° 45. Terebratula (Waldheimia), Meriani (Oppel), 1857. PI. 64, fig. 1-5. 1849 Terebratula impressa, (d’Orb.), Prodrome, p. 288, n° 463, étage bajocien. — Non Ter. im- pressa (de Buch). 1851 — — (Dav.), pars, À monograph. of Bri- tish fossil brachiopoda (part. 1, Jurassic species), p. 33, PI. 4, fig. 8 et PI. 10, fig. 17. 1857 — Meriani (Oppel), Die Juraformation, p.424, n° 214. — — — (Eug. Desl.), Catalogue descriptif des brachiopodes du système oolithi- que inférieur du Calvados (Bulle- tin de la Soc. linn. de Norman- die), 2° vol., p. 33, PI. 4, fig: 1-6. Testä subovali, aut plûs minüsve quadratä, ferè tm longiori quäm latiori; latiori tamen aliquoties quäm longiori, ad om- bones elevatä, ad frontem patulô, supra elevatä, infra concavd, Levi, nitid. Minori valvä valdè et præsertim, in medià parte, concavä. Majort autem valvä, in mediâ parte ex fronte ad api- cem, preælevatà et valdè incurvatä ; lateribus abruptè resectis ; apice valdè incurvato ; adunco tenui, ad latera carinato; fora- mine minimo, rotundo. Ints ignotà. DIAGNOSE. — Coquille subovalaire, ou plus ou moins TERRAIN JURASSIQUE, 239 quadrangulaire, presque toujours plus longue que large ; mais ces dimensions étant assez variables pour que l’on voie quelquefois des échantillons plus larges que longs: élevée et acuminée au crochet, élargie vers le front, con- cave à la partie inférieure, à front arrondi ou coupé carré- ment, marquée d’un limbe latéro-frontal abrupt. Petite valve plane à la région cardinale, creusée en son milieu d’une dépression longitudinale correspondant à l'élévation de la grande valve. Celle-ci très-bombée et surtout très- élevée sur sa partie médiane, qui forme une saillie longitu- dinale décrivant une courbe, très-forte mais régulière, qui s'étend depuis le crochet jusqu’au front; cette saillie s’a- baissant sur les côtés, en formant une double pente très- marquée, comme une sorte de toit; crochet très-recourbé, très-atténué, aminci à son extrémité, fortement caréné sur les côtés ; foramen petit et Circulaire. CARACTÈRES INTÉRIEURS inCOnnus. DIMExsIONS.— D'un échantillon typique : longueur, 18 mil- limètres ; largeur, 46 millimètres ; épaisseur, 12 millimé- tres; — d’un échantillon -raccourci : longueur, 22 milli- mètres; largeur, 25 millimètres ; épaisseur, 10 milliméë- tres ; — d’un échantillon allongé : longueur, 45 millimètres; largeur, 9 millimètres ; épaisseur, 9 millimètres. OBSERVATIONS.— Celte petite espèce, peu connuejusqu'ici, est remarquable, quoique assez variable dans ses caractè- res. La très-forte et régulière courbure de sa grande valve et sa petite taille la font aisément reconnaître de la 7° carinata, avec laquelle on la rencontre et qui lui ressemble par la disposition excavée de sa petite valve. On pourrait encore la confondre avec la 7. émpressa, espèce oxfor- dienne des couches à A. Lamberti: mais cette dernière est toujours plus allongée, la courbure de sa grande valve 240 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. est bien moins considérable, et enfin on ne voit que très- rarement, dans cette dernière, la ligne de jonction des valves donner lieu à un limbe latéro-frontal ; tandis que, dans la 7. Meriani, c'est au contraire la règle générale : ce limbe même y atteint parfois de si grandes proportions, qu’il en résulte, de chaque côté, une légère dépression, qui sépare celui-ci de la ligne d’élévation longitudinale du milieu de la grande valve. Du reste, la 7. Merianti varie beaucoup dans ses dimensions relatives, la longueur ve- nant à dépasser la largeur, et réciproquement, Dans ce dernier cas, et sauf la grandeur, elle prend presque l'aspect de la 7. pala du callovien; tel est l’exemplaire représenté PI. 64, fig. 5 a. b. d. Enfin, dans quelques cir- constances, la région frontale se divise en deux lobes, qui eux-mêmes se frangent quelquefois de petits lobules laté- raux peu distincts (voir même PlI., fig. 3 a...d). D'Orbigny, confondant cette Térébratule avec la T. im- pressa (de Buch), avait cru que cette dernière appartenait à l’oolithe inférieure ; par suite de cette méprise, il a été amené à donner le nom de 7. Bernardiana au véritable type du célèbre aateur allemand. M. Davidson la regardait comme une simple variété qui aurait précédé, dans le temps, la véritable 7. impressa. M. Oppel a le premier, dans son Die Juraformation, reconnu la véritable place qu’elle devait occuper dans la série des espèces et donné le nom de Meriant qui, depuis, a été généralement adopté. LOGALITÉS. — La 7, Meriani accompagne les deux espèces précédentes dans les couches à A. Ælumphresianus du nord, de l’est et de l’ouest de la France. Peu répandue dans les diverses localités de la Normandie, on la rencontre plus fréquemment dans les environs de Niort et de Saint-Maixent (Deux-Sèvres), où M. Baugier en avait recueilli une très- D OR + a PT 19 TERRAIN JURASSIQUE. 241 intéressante série. On la trouve encore dans les environs d’Avallon (Yonne) et de Mâcon (Saône-et-Loire), où cepen- dant elle est plus rare. LOCALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Oolite inférieure de Cheltenham, Sherborne, etc. (Angleterre); de Thurnau, Gommelshausen, etc. (Souabe). EXPLICATION DES FIGURES. — PI. zx1v, fig. 1%, Ter. Me- riam (Oppel), échantillon très-raccourci, provenant de l’oolite ferrugineuse (zone de l’Amm. Humphresianus) des Moutiers (Calvados). — Fig. 2%, échantillon très-adulte, de forme presque quadrangulaire, provenant de la même zone des environs de Niort (Deux-Sèvres). — Fig. 3°, va- riélé singulière avec front excavé et plis frontaux acces- soires, provenant de la même localité. — Fig. 5%, échan- tillon très-allongé et petit, quoique très-adulte, provenant de l’oolite blanche (zone de l’Amm. Parkinson), de Sainte- Honorine des Pertes (Calvados). — Fig. 4%, échantillon des environs de Niort (Deux-Sèvres), très-semblable aux types anglais et allemands. Tous ces exemplaires provenant de ma collection. N° 46. Werebratula (Megerlea) Bessina (Eug. Desl.), PI. 1xiv, fig. 6-8, 1857 Terebratula Bessina (E. Desl.), Catalogue descriptif des brachiopodes du système oolilique inférieur du Calvados, p.36, pl. 1v, fig. 5. Testä parvulà, flabelliformi, latiori quäm longiori, ad frontem semi-circulart, ad latera subalatä, venustè et radiatim decem-plicata, plicis incrassatis alternè in utrôque valvû dis- positis, Minori planiusculé, majori aulem convexë, per aream BRACHIOPOLES. 16 249 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. parum extensam insigni; foramine magno, dilatato, parum oblique apicem truncante. Intùs ignotà. Dragnose. — Coquille petite, flabelliforme, plus large que longue, très-étalée, arrondie vers le front, élargie pres- que en ailes à la région cardinale, ce qui joint aux gros plis de ses deux valves, lui donne l’apparence d’une sorte d’éventail. Valves ornées de plis rayonnants au nombre de 10 à 12; ces plis gros, épais, arrondis et noduleux, séparés par de profondes dépressions el disposés de manière à al- terner sur l’une et l’autre valve. Petite valve très-légère- ment convexe, presque plane. Grande valve assez bombée, marquée au-dessous du crochet, d’une aréa large, mais peu étendue en longueur ; crochet très-obtus, coupé obli- quement par un foramen très-large, ovalaire dans le sens de la longueur. INTÉRIEUR DES VALVES. — inconnu, Dimensions. — Longueur, 14 millim.; largeur, 45 millim.; épaisseur, 8 millim. OBSERVATIONS. — Bien que nous ne connaissions ni l’in- térieur de cette espèce, ni la forme de son appareil bra- chial, elle se rapproche trop par la disposition de ses plis et la forme de son crochet et de son foramen de la 7er. loricata et autres espèces coralliennes, pour qu’il nous reste quelque doute sur la convenance de la comprendre dans le sous-genre Megerlea. Les Mégerles ont d’ailleurs un aspect extérieur particulier dans chaque grande série jurassique; il suit de là que la forme liasique représentée par les Meg. Perrieri et Suessi ne se retrouvera plus; la forme flabelloïde ou en éventail apparlient en propre au système oolitique inférieur et la forme /oricata au sys- TERRAIN JURASSIQUE. 243 tème oolitique supérieur, où nous voyons la plus grande expansion de la Mégerle jurassique. Il faut cependant noter que ces espèces Jurassiques ont toutes entre elles un air, je dirai presque de famille, tout différent de celui des formes crétacées, tertiaires ou récentes. Les Mégerles sont donc bien circonscrites dans le temps, et chacune de leurs mo- difications caractérise au plus haut point les périodes. Il est à regretter qu’elles soient bien plus rares que les au- tres térébratules, car elles deviendraient des espèces émi- nemment caractéristiques et très-précieuses pour éclairer les géologues dans les cas douteux. La Ter. Bessina, très-voisine de la Ter. flabellum de la grande oolite, s’en distingue par une taille plus grande, par sa forme moins élargie et enfin par les nodosités très-accen- tuées de ses plis; la fig. 8 de notre pl. LxIv montre très- grossie une partie de la surface de ceite coquille, on voit combien les plis sont noduleux et comme bosselés, caractère qui est beaucoup moins prononcé dans la Ter. flabellum, à l’article de laquelle nous renvoyons pour cette comparaison. LOCALITÉS. — La Ter. Bessina est très-rare. Elle n’a encore été recueillie, à ma connaissance, que dans une seule localité, à Ste-Honorine des Perthes près de Port- en-Bessin (Calvados) et toujours au même point de la fa- laise. Elle provient de l’oolite blanche, c’est-à-dire de Ja zone à Amm. Parkinsoni de l’oolite inférieure ; je n’en ai connu d’abord qu’un seul échantillon; depuis j’en ai re- trouvé deux autres, enfin quelques spécimens y ont été recueillis par M. Bucaille et d’autres géologues. EXPLICATION DES FIGURES, — PI. LxIv, fig. 64, Terehra- tula (M.) Bessina (Eug. Desl.), échantillon de grandeur naturelle. — Fig. 7*, le même échantillon grossi, — Fig. 8, portion très-grossie du test. — De ma collection. 244 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. N° 47. Ferebratula Morieri (Dav.), 1852. PI. 1xv, fig. 1-8. SYN. 1852, Tercbratula Moriert (Dav.), Annals and magazine of. nat. history. (april 1852), pl. xrv, fig. 3. 1857. —- — (E. Desl.), Catalogue descriptif des brachiopodes du système ooli- tique inférieur du Calvados, p.37. De IV, Hg be Testä subpentagonali, longiori quäm latiori, subdepressé, anticè biangulatà ; per latam et profundam depressionem, tn utraque valvä, ex apice ad frontem bipartitä ; plicis transver- salibus numerosis, acutesignatis et quasi lamellosis venuste ornatä; valvis æquè convexis, ad cardinalem lineam exrpansis. Valvarum commissurà rectà. Majori valvä ad apicem parum incurvatà ; foramine magno, dilatato, parum oblique trun- cat. Intus ignotà. DraGNose. — Coquille subpentagonale, plus longue que large, un peu déprimée, échancrée en avant par une large et profonde dépression, qui se continue sur chaque valve, depuis le sommet jusqu’au front; la surface de chacune de ces valves divisée en deux portions par ce large et pro- fond sinus médian, marquée de nombreux replis aigus, transversaux, er forme de lamelles, et parallèles aux li- gnes d’accroissement, ce qui donne lieu à une structure élégante et très-caractéristique. Valves également con- vexes, étalées et comme lobées au-dessous du niveau de ] la ligne cardinale, présentant quelquefois un très-léger sinus ondulant légèrement de chaque côté, la surface la- térale et s'étendant obliquement depuis le crochet jus- TERRAIN JURASSIQUE, 245 qu'aux bords latéraux, Commissure des valves absolument droite. Grande valve peu recourbée vers le crochet; fora- men grand, élargi, subquadrangulaire, tronquant oblique- ment le crochet. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus, DIMENSIONS. — Longueur, 18 millim.; largeur, 15 millim. ; épaisseur, 8 millim. OBSERVATIONS. — La 7er, Morieri nous offre le plus an- cien représentant jusqu'ici connu d’un iype qui se renou- vellera fréquemment dans la série des périodes jurassiques, je veux dire des Terebratulæ decussatæ, avec cette modifica- tion toutefois, qu'ici la grande comme Ja petite valve, sont marquées d’un sinus médian, et par conséquent que deux sinus longitudinaux sont opposés sur ces deux valves, tandis que toutes les autres decussatæ, soit de la grande oolite, soit de l’oxfordien ou du coral rag, montrent cons- tamment un bourrelet sur la petite valve, opposé à un sinus sur la grande. La surface de la Ter. Morteri offre aussi un caractère tout spécial qui empêchera de la confondre avec aucune autre, cette surface étant garnie de lignes sail- lantes transversales très-régulières, étagées, mais jamais coupées par des lignes longitudinales entrecroisées avec les premières. En considérant cette surface à la loupe, on s'assure qu’il n’y à aucune espèce d'indice de stries longitudinales et qu’il n’en existe pas même en rudiment, comme cela se voit sur plusieurs formes de decussatæ, paraissant lisses à la simple vue, telles par exemple que les Ter. Trigeri et Bentleyi. Le premier type des decussatæ se révèle donc avec des caractères trés-spéciaux ; il est vrai qu'il est accompagné d’une autre, la 7er. hybrida dont le sinus étendu sur les deux valves, offre l’ornementation habituelle des decussatæ plus récentes. 246 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Ceite curieuse espèce recueillie, pour la première fois, en 1852, à Ste-Honorine des Perthes, près Bayeux, par M. Morière, professeur à la faculté des sciences de Caen, à été décrite alors par M. Davidson comme provenant du calcaire marneux, c’est-à-dire du fullers’earth. La couleur bleuâtre de l'échantillon trouvé par M. Morière avait pu faire croire, en l’absence de constatation précise, que son gisement était la marne de couleur bleue ou gris foncé, qui forme presque la totalité de la grande falaise du Bessin et qui représente le fullers’earth; mais j’ai depuis, en 1857, recueilli la coquiile sur place, et je me suis assuré que son gisement était l’oolile blanche, c’est-à-dire lassise à Amm. Parkinsoni, ce que j'ai du reste consigné dans mon catalogue descriptif des brachiopodes du système ooli- tique inférieur du Calvados (voir la synonymie). LocaLiTÉs. — Cette rare et belle espèce n’a encore été recueillie, à ma connaissance, que dans une seule localité, à Ste-Honorine des Perthes (Calvados) dans l’ooïite blan- che des falaises du Bessin, avec une foule de spongiaires, de magnifiques oursins etles Ter. Phillipsié et Rhynchonella plcatella. La présence simullanée de trois types 7, Bessina, Morieri et hybrida qui ressemblent beaucoup à des espèces de la grande oolite m'avait inspiré quelques doutes, parce que, dans cette localité, des blocs détachés du haut de la falaise et appartenant à la grande oolite, sont descendus et s'appliquent quelquefois contre les couches de l’oolite inférieure ; mais, à plusieurs reprises, j’ai pu recueillir ou voir recueillir par d’autres ces trois espèces bien en place, et leur gisement est bien certainement la couche blanche surmonlant immédiatement l’oolite ferrugineuse de Bayeux, par conséquent l’assise caractérisée par l’Amm. Parkinsont. TERRAIN JURASSIQUE. 247 EXPLICATION DES FIGURES. — PI. Lxv, fig. 1%, Terebra- tula Morieri (Dav.), échantillon bien semblable au type décrit par M. Davidson, de grandeur naturelle. — Fig.2*, le même grossi. — Fig. 3°, spécimen à lobes longitudi- dinaux renflés, de grandeur naturelle. —- Fig. 4%, échan- tillon à lobes très-renflés et sinus médians étroits et très- profonds, de grandeur naturelle. — Fig. 5%, variêté allongée, à lobes très-aigus et sinus très-profonds, déjà figurée dans le catalogue des brachiopodes du système oolitique inférieur. — Fig. 6, le même échantillon grossi. — Fig. 7, variété remarquable, où les sinus sont peu pro- fonds et n’existent qu’au bord frontal, la région cardinale étant presque régulièrement convexe. N. 48. Ferebratula hybrida (Eug. Desl.), 1857. PI. zxvi, fig. 1-6. SYN. 1857. Terebratula hybrida (E. Desl.), Catalogue descriptif des brachiopodes du système ooli- tique inférieur du Calvados, P98, pl. 1v, fig. 7.2 (Bul- let. de la Soc. linn. de Nor- mandie, t. Il.) Testâ subpentagonali, sæprus longiori quäm latiori, subde- press anticè biangulatä; per latam depressionem in utrâäque valvä, sed præsertim in majort profundam, ex apice ad fron- tem bipartité, plicis transversalibus et longitudinalibus nume- rosis intersectis et venustè cancellatis ornatä. Valvis æque con- vezis, ad cardinalem lineam expansis. Valvarum commissurä rectä. Majori valvä ad opicem parum incurvatä; foramine magno dilatato, parum oblique truncatà. Intus ignotà. 248 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, DraGnose. — Coquille subpentagonale, habituellement plus longue que large, un peu déprimée, échancrée au front par une large et profonde dépression, qui se conti- nue sur chaque valve, depuis le sommel jusqu’au front ; la surface de chacune de ces valves divisée en 2 portions par un large sinus médian, très-profond sur la grande valve et beaucoup moins marqué sur la petite; l’ensemble des val- ves merqué de très-nombreuses lignes longitudinales s’é- tendant depuis le sommet jusqu’au front et croisées à an- gle droit, par de très-nombreuses lignes d’accroissement transversales, ce qui donne lieu à un dessin en treillis, d'autant plus élégant, que chaque point d’entrecroisement est plus accentué encore par une petite saillie bien visible à la loupe. Valves étalées et comme bilobées au-dessous du niveau de la ligne cardinale, présentant un léger sinus on- dulant de chaque côté la suface latérale et s’étendant obli- quement depuis le crochet jusqu’aux bords latéraux, Com- missure des valves droite. Grande valve très-hombée, assez recourbée vers le crochet; foramen grand, élargi, subqua- drangulaire, tronquant obliquement le crochet. Petite valve beaucoup moins bombée que la grande, quelquefois presque plane, avec un large sillon ou sinus longitudinal médian, plus ou moins profond. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. CouLEUR. — Inconnue. Dimensions. — Longueur, 20 mill.; largeur, 21 mill.; le plus grand échantillon connu; dimensions d’un échantillon type; longueur, 16 mill.; largeur,15 mill.; épaisseur, 8 mill. OBSERVATIONS. — Voisine de l’espèce précédente par son aspect général et ses sinus opposés sur les 2 valves, efle s’en distingue toutefois par sa forme plus raccourzie et surtout par l’ornementation de sa surface, celle-ci mon- TERRAIN JURASSIQUE. 249 trant un dessin très-finement treillissé, tandis que la 7er. Moriert n'offre que des lignes lamelleuses, parallèles aux stries d’accroissement. Ce caractère de treillis rapproche plutôt la Ter. hybrida de la Ter, coarctata de la grande oolite et des autres formes semblables, On trouve donc à la fois la disposition des sinus de la 7er. Morieri et l’or- nementation de la Ter. coarctata, d’où le nom d’hybrida que je lui avais donné dès 4857. Je ne voulais pas alors, pas plus qu'aujourd'hui, prétendre qu’elle soit le résultat de l’hy- bridation des 2 espèces; une pareille supposition serait absurde, puisque, dans ce cas, le fils aurait été produit avant l’un des parents. Mais rien n’empêche que la 7er. hybrida ne soit une première modification de la Ter. Muriert, modification qui se serait accentuée encore plus par la suile,en passant par la Ter. coarctata. Une pareille filiation n'aurait rien que de très-plausible, si le fait de la trans- mutation des espèces venait à être confirmé par des preu- ves positives. LOCALITÉS. — La 7er. hybrida n’a encore été recueillie que dans une seule localité, la falaise de Sainte-Honorine des Perthes, près de Port-en-Bessin (Calvados), dans l’oolite blanche, c’est-à-dire la couche à Axm. Parkinsoni de l’oo- lite inférieure ; elle y accompagne, ainsi que nous l’avons déjà dit, les espèces précédentes. EXPLICATION DES FIGURES. — PJ, Lxv1, fig. 1%, Terebra- tula hybrida (Eug. Desl.), échantillon typique de grandeur naturelle, — Fig. 2%, le même échantillon grossi, — Fig. 3, gros échantillon irès-adulte de grandeur naturelle. — Fig.4, échantillon à lobes très-accentués et à sinus médian profond. — Fig. 5°, le même de grandeur na- turelle, — Fig. 6, portion très-grossie du test ; tous ces échantillons provenant de ma collection. 250 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, N. 49. Ferebratula Etheridgi (Dav.), 1855. PI, LxvI, fig. 7-8. SYN. 1855. Terebratula Etheridgi (Dav.), À monograph of british fossil brachiopoda (part. I, Ju- rassic species). — Appendix, p.xx, pl. Aÿfis-#:0 1856 » intermedia, var. (Quenst.) Der Jura, p.120, tab. 57, 1 AATÉS Testà globulosä, gibbosà, vix longiori quâm latiori, anticè truncatä, ad frontem et, in minori valvä, mediano lobo ad depressionem æqualem, in majori valvä, respondente, insigne ; lœvi, nitidà. Valois gibbosis ; ad frontem demuissis, ad cardi- nem énflatis et gibbosis. Valvarum commissurä ad latera pa- rm inflexä, ad frontem unico sinu largè quadratä, apice brevi valde incrassato, satis incurvato ; foramine magno, ro- tundo. Intüs ignotä. DiaGwose. — Coquille globuleuse,raccourcie, à peu près aussi longue que large, tronquée carrément à la région frontale; cette partie marquée en outre, à la petite valve, d’un gros lobe médian, reployé carrément et correspondant à une large inflexion sur la grande valve, lisse et brillante. Valves également gibbeuses, s’abaissant vers le front, mais très-dilatées et renflées vers la région cardinale. Commis- sure des valves peu infléchie sur les côtés ; mais s’élevant brusquement presque à angle droit au front pour former le gros lobe médian. Pelite valve renflée dans toute sa lon- gueur; grande valve très-gibbeuse, surlout vers le crochet; celui-ci épaissi, fortement recourbé, percé d’un large fo- ramen arrondi. 19 Qt Les TERRAIN JURASSIQUE. CARACTÈRES INTERNES. — [nconnus. CouLEurR. — Brun-rougeûtre. DIMENSIONS. — Longueur, 27 millim.; largeur, 25 millim.; épaisseur, 16 millim. OBSERVATIONS. — La Ter. Etheridqi, assez rare, rappelle, par sa forme, quelques espèces de la couche à Amm. Mur- chisonæ, telles que les Ter. Eudesi et Wrightü ; elle en dif- fère par son contour moins régulièrement arrondi et parson crochet très-épaissi, qui semble hors de proportion avec les dimensions de la coquille. Elle se rapproche beaucoup plus de certaines formes oxfordiennes et coralliennes, telles que la Ter. equestris (d'Orb.), et d’autres formes que nous ferons connaître en leur lieu et qui ont été confondues avec la 7er. insignis; j'aurais même hésité à reconnaitre celte Ter. Etheridgi comme appartenant à l’oolite infé- rieure, si je n'avais recueilli moi-même en place l’un des échantillons ici figurés, elle paraît du reste devoir être assez rare, partout où on l’a rencontrée. D'après le petit nombre d'échantillons qu’on a été à même d'observer, l’espèce serait peu variable, toutefois son lobe médian admettrait quelquefois une légère in- flexion, qui rappellerait ce qui a lieu dans les térébratules biplissées; c’est ce que j'ai été à même d'observer dans un des échantillons de la collection de la Sorbonne. LOocaALITÉS. — Dans l’oolite inférieure de Montreuil Bel- lay (Maine-et-Loire), carrière du Chalet où j'ai recueiili moi- même 2 échantillons avec la 7er. submaxillata et la Rhyn- chonella phcatella ; elle appartient donc à la zone de l’Amm. Parkinson. 2 auires échantillons recueillis par M. Hébert dans la même localité font partie de la collection de Ja Sorbonne. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Dundry (Angleterre) 252 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, d’après M. Davidson, et Wurtemberg d’après M, Quen- stedt, EXPLICATION DES FIGURES. — PI, LxvI, fig. 7%, Terebratula Etheridgi(Dav.), échantillon bien conforme au type anglais et provenant de l’oolite inférieure de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). — Fig. 8%, échantillon plus petit, pro- venant de la même localité, remarquable par le grand raccourcissement de son crochet et par la longueur du sinus médian de la grande valve, De ma collection. N. 50. Terebratula Phillipsii (Morris in Dav.), 1847. PI, 'LXVII, LXVIIT, LXIX, LXX, LXXI, LXXID GE ER RSA SYN. - 1828 Terebratula biplicata (De France) pars, Dictionnaire des sciences naturelles. Art. Terebratule, t. LIIT, n°10.—Non Ter. biplicata (Brocchi). 1847 » Phillipsi (Morris) In Dav., Description of some species of brachiopoda (An- nals and. mag. of nat. his- tory), p.255, pl. xvur, fig. 92bc, 1850 » » (d’Orb.), Prodrome, p. 287, n°456, étage bajocien. 1851 » » (Dav.), À monograph. of British fossil brachiopoda (Jurassic species), part. I, p. 53, pl. xr, fig. 6-8. 1853 » Leufroyi (Guéranger), Répertoire paléon- tologique du département de la Sarthe, p. 25. 1854 » Phillipsii (Morris), Catalogue of British fos- sils, 2° édition, p. 158. 1855 » » (Dav.), À monograph. of British fossil brachiopoda (Jurassic species. — Appendix), pl. A, fig. 14. 1857 » » (Cotteau), Études sur les mollus- TERRAIN JURASSIQUE. 25e ques fossiles du département de l Yonne, 1% fascicule, p. 132. 1857 Terebratula Philhipsu (Oppel) , Die Juraformation , p. #28, n° 223. » » » (Eug. Desl.), Cataloque descriptif des brachiopodes du système oolitique inférieur du Calvados (Bulletin de la Soc. linn. de Normandie, 2° vol., p. 39). 1858 » Mazxillata longa (Quenstedt), Der Jura, p. 428, pl. zxvin, fig. 4. 1861 » Philippsiü (De Ferry), Note sur l'étage bajo- cien des environs de Mäcon, p. 30 et p. 35, t. XII des Mé- moires de la Société linnéenne de Normandie. 1872 » » (Quenst.), Petrefactenkunde deutschlandbrachiopoden, p. #12, pl. 1, fig. 27 et 33. Testô magnä, biplicatä, plerumque ad cardinem plis mi- nüsve attenuatô et elongatä, ad frontem sæpius patulà. Valvis subplanatis et maxime acutimodo biplicatis ; acutè unitis. Val- varum commissurà ad latera ferè rectä, ad frontem maxime et bis inflexä. Minort valvé sub-depressä, plicis duobus acutis et remotis ad frontem instructé. Majori autem duobus plicis ad latera, et in medhä parte, longitudinaliter lobo, plus mi- nusve producto, acuto sæpius, aut rotundato rartius, notatà; apice crasso,sed producto, ad latera compresso, ferè incurvato ; foramine magno, oblongo, oblhquè apicem truncante. Intüs brachiorum fulero satis longo, ferè rectè producto ; musculosis genitalibusque signis valdè insculptis. DiaGxose. — Coquille de grande taille, allongée, à peu près triangulaire, toujours bien plus longue que large, à valves plus ou moins déprimées, tronquée carrément à la région frontale, amincie et élancée à la région cardinale, 254 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. lisse dans le jeune âge et marquée dans l’âge adulte, de li- gnes d’accroissement plus ou moins multipliées ; marquée, sur la grande valve, de 2 gros plis aigus, opposés à 2 lobes également aigus sur la petite. Valves plus ou moins com- primées vers le crochet,très-dénrimées vers le front; unies généralement sous un angle très-aigu vers le front, obtus sur les côtés. Commissure des valves droite sur les côtés, montrant au front 2 grandes inflexions plus ou moins pro- fondes et aiguës, dessinant une M complète et à branches divergentes, quelquefois l’inflexion médiane marquée d’un second pli accessoire. Petite valve plane à la partie mé- diane, offrant Z plis latéraux comme pincés et au front 2 énormes plis aigus, séparés par de larges et profondes dé- pressions. Grande valve répétant, en sens inverse, les plis et dépressions de la petite, acuminée longitudinalement jus- qu’au crochet; région cardinale fortement comprimée; cro- chet allongé, comprimé, à peine recourbé et seulement vers son extrémité, tronqué très-obliquement et à 45° par un foramen oblong, dont la lèvre inférieure, longuement avancée, détermine une sorte de gouttière allongée, qui va quelquefois jusqu’à cacher le sommet de la petite valve. CARACTÈRES INTÉRIEURS.-— Appareil brachial assez court, s'étendant au tiers environ de la longueur , formé d’une lamelle assez large. Branches currentes ab, minces et non divergentes, dirigées presque parallèlement à l’axe de longueur; branches récurrentes 4° b' très-minces d’abord, se reliant entre elles par une portion brusquement coudée et élargie ; plateau cardinal (PI, c.) très-ample, détermi- nant une large surface carrée, visible à l’intérieur des valves. Empreintes ovariennes O présentant des granula- lions très-fortes, surtout dans l’intérieur des sinus veineux latéraux. Empreintes musculaires seulement connues à la TERRAIN JURASSIQUE. 255 petite valve, où elles dessinent deux très-fortes impres- sions ovalaires, séparées par un sillon très-accentué. Empreintes palléales et vasculaires très-peu marquées, Couceur. — Blanc pur, jaunâtre ou orangé, plus ou moins vif, passant au brun. DiMENsIONS. — Assez variables, le type le plus répandu : porte environ : longueur, 60 à 65 mill. ; largeur, 35 à 45 mill.; épaisseur, 22 ou 23 tout au plus. Des échantillons plus al- longés, provenant particulièrement de la Bourgogne, don- nent :longueur, 55 mill.; largeur,34 mill.; épaisseur,21 mil]. Enfin certains exemplaires très-effilés, provenant du dé- partement de la Sarthe, nous donnent : longueur, 50 mill..; largeur, 27 mill.; épaisseur, 16 mill. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — Nous ne connaissons pas cette coquille à l’état embryonnaire, mais les jeunes exemplaires, ayant toutefois déjà complété leur deltidium, sont très-aplatis et cependant assez dilatés. A la lon- gueur de 10 mill., leur deltidiumest déjà complet, quoique le foramen soit encore échancré par le bas, ils mesurent alors 7 mill. de largeur et 3 d'épaisseur. La commissure des valves n'indique alors au front, aucun indice d’in- flexion, A la taille de 20 à 25 mill. de longueur, la forme générale n’est pas encore sensiblement modifiée, toutefois les inflexions du bord frontal sont déjà indiquées (voir pour les exemplaires les fig. 4 et 2 de la PI. zxvn). En gran- dissant, les proportions relatives d’épaisseur et de lon- gueur restent les mêmes ; toutefois la ligne frontale com- mence à s’élargir, les plis sont plus prononcés, le crochet se comprime, s’amineit et s’allonge; un individu parvenu à ces dimensions nous offre alors 36 mill. en longueur, 20 will. en largeur à la région moyenne, et 10 mill. d’é- paisseur, On voit ensuite le crochet s’allonger encore et se 256 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. comprimer de plusen plus, en même temps que les plis et sillons des valves s’accusent et deviennent très-profonds, l'élargissement gagne de plus en plus vers le front, qui s’accentue enfin de grosses lignes d’accroissement con- centriques ; rarement toutefois, on voit s’y produire un - limbe frontal coupé carrément, et, jusqu’à l’âge avancé, la coquille conserve son même caractère d’union des valves sous un angle très-aigu, en accentuant seulement de plus en plus ses caractères; il en résulte que la Zerebratula Phil- lipsit est peut-être de toules les biplissées la plus élégante dans ses formes, la plus facile à reconnaître par ses carac- tères bien accusés. Histoire. — La Ter. Phillipsi, malgré la netteté de ses caractères, a été longtemps confondue avec la Ter. pe- rovalis, et les autres formes plus ou moins semblabes, rentrant dans un de ces caput mortuum chers aux géolo- gues des à peu près, et qu’ils baptisent gravement du nom de fossiles caratéristiques. Le nom de Terebraluta biplicata est en effet si facile à placer dans une liste telle que, par exemple, Avicula inæquivalvis, Trigonia costata, Ostrea cos- tata, et une foule d’espèces appartenant à divers genres et triomphalement portés sous le nom d’affinis, incerta, inter- media, etc., etc., etc. ! Avec cela on ne risque pas de faire une trop grosse bévue et de prendre le Pirée pour un homme. Il fallait, bon gré mal gré, extirper la vérité du fond des oubliettes à biphicala, et c’est ce qu’a fini par faire, en 1847, M. Morris, en publiant cette belle espèce dans les Annales and mag. of natural history, et surtout en empruntant, pour la représenter dignement, le crayon si habile de M. Davidson. Ce dessin a suffi, en effet, pour donner à l’espèce une réputation méritée, et, en se repor- tant à sa synonymie, on n’est pas affligé, comme pour tant TERRAIN JURASSIQUE. 257 d’autres, de trouver une multitude d’appellations. Seul, M. Quenstedt a voulu lui donner un de ces noms à sa façon, qui pullulent dans ses ouvrages, Maxillata longa, et qui font le désespoir des purs de la nomenclature binaire; mais sa figure est aussi bonne que son nom est mauvais, et on n’a pas grand’peine à la faire rentrer sous son éti- quette véritable. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — La 7er, Phillipsii se reconnaît aisément parmi les autres térébratules biplissées, par la profondeur et l’acuité de ses plis, par ses contours élégants, et surtout la forme élancée et comprimée du crochet de sa grande valve. Ce dernier caractère empêchera toujours de la confondre avec les variétés à plis accentués de la Zer. perovalis, dont on a fait quelquefois une espèce particu- lière, sous le nom de 7er. Klein. Elle n’est pas moins facile à distinguer des 7er. ventricosa, insignis et subsella, le crochet de ces dernières étant toujours plus ou moins arrondi. La {er. Moravica présenterait bien quelque chose d analogue ; mais son crochet allongé en une sorte de rostre et surtout le grand développement de son delti- dium excluent toute idée de rapprochement; cette dernière est d’ailleurs toujours simple et non biplissée à la région frontale. La seule espèce dont certaines variétés prête- raient véritablement à la confusion est la Ter. bicanaliculata de la grande oolite, bien que la taille de celte dernière arrive à peine à la moitié de celle de l’espèce de l’oolite inférieure ; c’est encore le crochet qui donnera le meilleur moyen de la reconnaître. M. le docteur Wright, qui a si bien exploré les envi- rons de Cheltenham, a reconnu une variété très-remar- quable du Dorseishire, dont la forme presque triangu- laire, les plis d’une acuité extrême, les sinus d’une grande BRACHIOPODES. 17 258 PALÉONTOLOGIL FRANÇAISE. profondeur et d’une extrême régularité, donneni lieu à un ensemble de caractères des plus singuliers. Nous avons représenté (pl. LxIx, fig. 2%) comme terme de compa- raison, l’un de ces exemplaires, que nous devons à l’obli- geance de M, le docteur Wright, bien que l’échantillon ne provienne pas de France. DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. — La distribution géologique de la 7er. Phillipsi est relativement assez étendue. Les premiers exemplaires se rencontrent dans l’oolile infé- rieure au niveau caractérisé par l’Ammonites Humphre- sianus. Nüus la suivons dans les couches à Amm. Par- kensont où elle est surtout abondante. On la retrouve en- suile dans le fullers’earth ferrugineux de la Bourgogne, de la Lorraine et des autres régions de l'Est, où elle prend une forme assez spéciale ; les plis médians s’allongent de façon à former une sorte d’appendice ou de gros lobe médian. Enfin l’espèce passe jusque dans les assises supé- rieures de la grande oolite, où elle est d’ailleurs fort rare; plusieurs échantillons recueillis par MM. Triger, Guéran- ger, Cotleau, dans Ie départenient de la Sarthe, sont re- marquables par leur grand allongement; toutes les parties semblentcomme étirées en même temps que les plis et les bourrelets, déjà si profonds dans celte espèce, y sont de plus en plus accentués. LOcALITÉS. — Assez rare en Normandie dans les couches ferrugineuses inférieures de l’oolite inférieure, elle devient plus abondante dans loolile blanche du même étage ; mais n'y esi plus représentée dans le fullers’earth. Nous la re- trouvons dans toule la Bourgogne, principalement dans le département de Saône-et-Loire, à Milly, Salornay, etc. On la renconire avec une forme toute locale dans les envi- rons de Niort (Deux-Sèvres); la région frontale y est élargie Ÿ TERRAIN JURASSIQUE, 259 et comme dilatée, en même temps que les plis sont très- fortement coudés, ce qui donne à l’ensemble un aspect tout à fait spécial. Rare dans le fullers’earth des Ardennes, de l'Yonne et de la Côte-d'Or, elle remonte jusque dans la partie supérieure de la grande oolite (Couches à Ter. Car- um) du département de la Sarthe, où elle a été recueillie à Domfront, Conlie, La Jonnelière, elc., mais où elle est fort rare. LOCALITÉS HORS DE FRANCE. — Dinninglon, près Ilminster, Burton, Chelteuham, Dundry, Cleeve Hiil, etc. (Angleterre); on la retrouve également en divers points de l'Espagne, à Bopfingen (Wurtemberg), Argovie (Suisse), etc. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, LxvIr, fig. 1°, Terebratula Phillipsii (Morris), exemplaire très-jeune, de grandeur na- lurelle, provenant de l’oolite inférieure de Milly (Saône- et-Loire). — Fig, 2%, échantillon un peu plus âgé de la même localité. — Fig. 3, échantillon de grandeur natu- relle, montrant l’appareil brachial entier, P£. c., plateau cardinal, ab portion currente de la lamelle brachiale, ah porlion recurrente de la même. — Fig. 4%, (rès-bel échantillon typique, provenant de l’oolite ferrugineuse de Bayeux (Calvados), dans la zone de l’Amum. Humphresianus . — PI. 1xvin, fig. 1%, variété très-remarquable, montraul trois plis à la région frontale, ce qui rend le lobe médian bi- lobé. — Fig. 2%, échantillon provenant de l’oolite ferrugi- neuse des Moutiers (Calvados), et dont les plis sont très- profonds. — PI. Lxix, fig, 4%, échantillon provenant des environs de Niort (Deux-Sèvres), dansla zone de l’Amm. Par- kinsont. — Fig. 2%, variété très-remarquable par l’acuité de ses plis, provenant du Dorsetshire (Angleterre), repré- sentée ici comme point de comparaison, — Fig3%" var riété remarquable par le large développement du lobe 260 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, médian et la courbure des plis, provenant des environs de Niort. — PI, 1xx, fig. 1, 2 et 3, représentant divers échan- tillons à tous les âges et montrant ies caractères spéciaux de la variété allongée de la Bourgogne, — PI, 71, fig, 4%, variété provenant de l’oolite blanche de Sainte-Honorine des Perthes (Calvados), dans la zone de l'Amm. Parkinsoni, et remarquable par ie peu d’acuilé des plis, trèe-semblable à la variété anglaise recueillie à Cleeve Hill, par M. le doc. teur Wright. — Fig. 2, échantillons à plis très-profonds de la même localité et du même gisement, — Fig, 3, échantillon provenant de l’oolite inférieure de Fresnay-la- Mère, près Falaise (Calvados), — PI. Lxxn1, fig. 4%, ma- gnilique exemplaire de la collection de M. Cotteau, et provenant da département de l'Yonne. — Fig. 2 et 3, échantillons provenant du fullers’earth de Grand-Pré (Ardennes). = PI, Lxxtr, fig. 1%, exemplaire très-allongé, provenant des assises supérieures de la grande Golile, el recueilli à Domfront (Sarthe), par M. Cotteau. N° 51, ferebraiuia venéricosa (Harlmann), 1830. Pl: LEXTIL, 9 2 PI: LXXIV, IXXVI. SYNOYMIE, 1828 Terebralula biplicata (de France), pars, Dictionnaire des sciences naturelles, t. V, art. Térébratules, n° 10-non Ter. biplicata (Brocchi). 180 ventricosa (Hartmann) Zieten, Die Versteine- rungen Wurtembergs; p. 52, pl. 40, fig. 2abc, 5 » ornithocephala (Zieten), Die Versteinerungen Wurlembergs, n° 52, pl: xxxIx, TERRAIN JURASSIQUE. 261 fig. 22e, _ Non Ter. ornitho- cephala (Sow.). 1849 Tirebratula subventricosa (D'Orb.), Prodrome n° 457, étage bajocien. 1851 » Buckmanni (Dav.), À monograph. of British fossil brachiopoda (3° part, Jurassic species, ‘vol. 1, p. 44, pl. vi, fig. 15-16. 1853 » perovalis (Chap et Dewalque), Description des fossiles des terrains se- condaires de la province de Luxembourg, p. 24%, pl. xxxvi, fig. 3%, — Non Ter. perovalis (Sow.). 1854 » Buckmarni (Morris), Catalogue of bristish fos- sils, 2e éd., p. 156. 1855 » perovalis (Terquem), Paléontologie de la Moselle, p. 28 et p. 30. 1857 » » (Cotteau), Études sur les mollus- ques fossiles du département de l'Yonne, p. 132. — Non Ter, perovalis (Sow). » » Subventricosa (Cotteau), Études sur les mollusques fossiles du département de l'Yonne, p. 133. 1857 » perovalis (Coquand), Catalogue raisonné des fossiles observés dans les formu- tions secondaires des 2 Charentes et de la Dordogne, p. 12, — Non Ter. perovalis (Sow.). 185 » » (Quenstedt), Der Jura, p. 420, pl. vi, fig. 21 et 22. » Biplicated Terebratel id. Der Jura, p. 428, pl. Lviri, fig. 3. 1860 » lusitanica (Guers) ber, Udie Secundären bra- chiopoden Portugals, Silzuns. der kais. akad. der wissenchaf- teu, p.593, pl. Efig. 4, 2. 1871 » ventricosa (Quenst.), Petrefaktenkunde deuts- chlands brachiopoden, pl. ccecvur, pl: xnxfig: 4102; 262 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. DrAGNOSE. — T'estä subovali, longiori quim latiori, sœæpius elongatä, ad cardinem subdemissä, ad frontem attenuatä, in medià parte inflatä. Valuis longitudinaliter in unico et obsoleto lobo productis, rarius biplicatis, sæpius unicä in- flexione, convexà in minort valo@, concavä aut subplanatà in majori valvä, instruchs, acute et preæsertim ad frontem uni- tis. Valvarum commissur& ad latera fere rectä, ad frontem leviter inflexä. Apice producto, subdemisso, leviter compresso, pardm incurato; foramine mediocri, oblongo, oblique, apicem truncante. j Intus ignotà. Coquille de grande taille, ovalaire, toujours plus longue que large, à valves plus ou moins renflées vers la région cardinale et déprimées vers la région frontale. Cette partie marquée, en outre, à la petite valve, d'un large lobe mé- dian, naissant d’une façon peu apparente, s’accentuant de plus en plus vers la région frontale et correspondant à une large inflexion sur la grande valve. Surface à peu près lisse, marquée de très-nombreuses et régulières lignes d’accroissement peu apparenteset montrant fréquemment, surtout vers les côtés, des traces plus ou moins apparentes d’une multitude de lignes longitudinales, rayonnantes, dues à la structure intime de la coquille. Valves unies sous un angle très-aigu vers le front, obtus sur les côtés. Com- missure des valves droite sur les côtés, montrant au front une seule et large inflexion, dont la parlie moyenne se dé- prime un peu et affecte rarement une forme très-légère- ment biplissée. Petite valve renflée et régulièrement con- vexe à la région cardinale, mais formant vers le front un large lobe médian, souvent aplati, sur la ligne médiane, dont la légère dépression ne parvient que rarement à de- TERRAIN JURASSIQUE, 263 venir un peu concave, Grande valve, renflée également vers les crochets et offrant une forte inflexion correspon- dant à la saillie de la petite valve, mais naissant insensi- blement et sans produire de ressaut brusque. Crochet peu arqué, continuant sans se renfler, ni se comprimer, la cour- bure régulière de la grande valve, tronqué obliquement par un foramen presque circulaire. CARAGTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. COULEUR. — Brun, rougeâtre foncé. Dimensions. — Les plus fréquentes : longueur, 40millim. ; largeur, 32 millim.; épaisseur, 25 millim. D'un échantillon très-allongé : Longueur, 33 millim.; largeur, 40 millim. ; épais- seur, 23 millim. Du plus grand échantillon connu : Longueur, 64 millim.; largeur, 48 millim. ; épaisseur, 33 milim, OBSERVATION. — Nous ne connaissons pas celte coquille à l’état embryonnaire. Mais les jeunes, ayant toutefois com- plété leur deltidium, sont fréquents et ressemblent à tel point à ceux de diverses autres espèces et en particulier à ceux de la 7er. Phillips qu'onipeut à peine les distinguer. On les reconnaît toulefois au renflement de leurs deux valves vers leur région cardinale et à l’absence de compression du crochet. On ne voit encore aucune trace du lobe médian et de l'inflexion vers la région frontale, cette partie est en- tièrement droite et coupante, ce n’est que plus tard qu’on voit une tendance, de plus en plus manifeste, à se bomber vers la région frontale. En même temps, les contours, d’ar- rondis qu'ils étaient vers celte région, deviennent légère- ment anguleux. Celte disposition se maintient presque toujours dans le développement ultérieur, le lobe médian 264 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. s’accusant seulement de plus en plus à mesure que la co- quille avance en âge ; toutefois, dans certaines circons- lances, le lobe médian se creuse légèrement comme cela a lieu, par exemple, dans les individus figurés pl, LxxvI, fig. 1,2 ct 3. Enfin, dans certaines localités, la tendance à la lobation commence beaucoup plutôt, et cette partie apparaît très-accentuée et surtout très-délimitée avec deux sillons comme pincés sur les côtés ; tel est l’échantillon figuré pl. Lxxv, fig. 2%, Les caractères de l’espèce m'ont paru avoir ici acquis leur maximum de développement, et quoiqu'il soil très-rare de rencontrer de tels échantillons, je me suis cependant décidé à figurer celui-ci sur toutes ses faces, parce qu'il montre clairement la tendance de celte forme et accuse des différences très-grandes avec les caractères de la 7er. Phillipsii. On serait porté à confondre la Ter. Phillipsi avec la Ter.ventricosa, d'autant plus volon- tiers que souvent les deux espèces se rencontrent concur- remment. La Zer, ventricosa montre fréquemment, surtout lorsque les échantillons ont été un peu détériorés, de très-nom- breuses lignes longitudinales rayonnantes, excessivement serrées et visibles soit à la simple vue, soit à la loupe. Ce caractère se montre également dans beaucoup d’autres, telles que les 7er. ovoïdes,les Ter. submaxillata, maxillata, ete. Ces lignes rayonnantes ne sont donc pas particulières à la Ter. ventricosa, mais c’est parmi les formes de cette sec- tion celle où elles sont le plus accusées. Cette disposition est due aux éléments intimes du test de la coquille, affec- tant des lignes longitudinales et qui se révèlent facilement dès qu’on entame le test, Ces lignes sont ici tellement pro- noncées qu’elles apparaissent souvent, comme par une espèce de moulage, sur la surface extérieure lisse et unie, TERRAIN JURASSIQUE. 265 Ce ne sont d’ailleurs que le rudiment des stries et orne- ments si remarquables qu’on voit se produire comme ca- ractères spéciaux dans les formes appartenant à la section des decussatæ, telles que les Ter. coarctata, decussata, Trigerr, Bentleyi, eic., ele. Cela montre, de toute évidence, que ces dernières ne sont pasisolées dans le genre térébratule ; mais qu’au con- traire, des caractères peu accentués d’une part, très-pro- noncés de l’autre, unissent peu à peu toutes ces formes entre elles, et qu'entre les térébratules bi-plissées et les réticulées, la nature ne procède pas plus par bonds et par sauts que dans les autres brachiopodes. Toutes sont, bon gré mal gré, d’une seule et même famille, j'allais pres- que dire, d’une seule souche commune. J'insiste à dessein sur cet objet, car j'ai vu quelquefois citer la Ter, coarctata comme preuve de ce que certaines formes paraîtraient sortir tout à coup libres de tout lien d’affinité avec les autres, el on prenait acte de ce fait pour appuyer des théories sur la fixité de l’espèce, sur l’absolue indépendance entre eiles des espèces! On ne peut donc ici en appeler de la Ter. coarctata qui pourrait tout au plus, dans un pareil débat, fournir des arguments à la partie adverse. HisroirRe. — Confondue par Defrance avec les autres térébratules biplissées, la 7er. ventricosa a élé reconnue comme espèce distincte, en 1830, par Zieten, qui en a donné une excellente figure dans son grand ouvrage sur les fossiles du Wuriemberg (voir Syn.); mais le même auteur a confondu évidemment une variété de cetle espèce avec la 7er. ornithocephala de Sowerby, qui appartient à une toute autre section, quoique les deux espèces se rencontrent à la fois dans le fullers’ earth. M. d’Orbigny a changé depuis, 266 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, dans son prodrôme, ce nom en celui de subventricosa, parce que cenomde ventricosa a été donnéà une térébralule actuel- lement vivante. Mais comme celle-ci n’est qu'une espèce nominale, qui ne doit pas prendre rang dans la science, nous avons préféré conserver le nom donné tout d’abord par Zieten, lequel nom s'applique à une chose bien connue et bien déterminée. Cette opinion semble, du reste, avoir été adoptée en Allemagne, car dans le graud ouvrage récent de M. Quenstedt Petrefaktenkunde Deutschland’s brachiopoden, nous la trouvons parfaitement représentée sous celte dénomination et d’aulant mieux reconnaissable que l’on a mis en évidence le caractère si remarquable des fines stries de structure, dont nous parlions précédem- ment. M. Davidson, n’ayant pu vérifier les types allemands de Zielen, avait inserit celle espèce comme nouvelle, sous le nom de 7er. Buckmanni et avait été, en cela, suivi par les paléontologistes et géologues anglais, tandis qu’en France et en Belgique on avait plus volontiers confondu cette espèce avec la 7er. perovalis, où suivi les idées de M. d’Or- bigny à son sujet. Je pense qu'après ces diverses explications, on préférera, comme c’est l'habitude, s’en tenir au plus ancien nom, c’est le meilleur moyen, à mon avis, de faire cesser toute incertitude à son égard, etcommecette espèce est très-importante géologiquement, surtout dans l’est de la France, par sa grande abondance dans certaines couches, soit de l’oolite inférieure, soit du fullers’ earth, je n’ai pas craint de maulliplier les figures, pour bien faire re- connaître et ses formes typiques et ses principales va- riélés. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — La Ter. ventricosa se recon- paît, parmi les autres espèces voisines, à son lobe médian simple ou à peine biplissé, à sa taille généralement plus TERRAIN JURASSIQUE. 267 grande, à ses contours neltement découpés, à l’allongement et à l'élégance de ses formes. Certaines de ses variétés pourraientcependant être confondues soitavec des Ter. pe- rovalis,soitavec les Ter. Phillipsi, subcanaliculata, ou même insignis. La forme robuste et le large foramen excluent toute idée de parenté avec la première. La disposition comprimée et comme pincée de la seconde, les larges plis frontaux de la troisième, enfin la forme si particulière du crochet de la quatrième les distingueront toujours. Mais il est un caractère bien plus profond, qui prime tous les autres et dont nous avons déjà dii un mot précédemment, c’est la structure intime du test de la Ter, ventricosa et ces lignes longitudinales rayonnantes dont on ne voit trace dans les autres espèces citées, Il ne faudrait pourtant point accorder trop de confiance à celte disposition fibreuse, car nous la retrouvons plus ou moins prononcée dans beaucoup d’autres espèces, dont les formes sont d’ailleurs différentes; nous cilerons par exemple les 7er. submaæillata, maxillata, globata, bicanali- culata, bisuffarcinata, Bentleyi, ete., dans lesquelles le ca- ractère de forme biplissée va continuellement en s’accen- tuant et qai nous mènent par des degrés presque insen- sibles à la 7er. Snithi du Cornbrash, à la 7er, Trigeri du callovien, à la Ter. deccussata, à la coarctata et même à ces térébraltules fortement treillissées du corallien qui ont presque pris les ornements extérieurs des térébratelles. On est tout étonné de voir à quelle filiation peut se ratta- cher une espèce comme la 7er, ventricosa, dont les affinités paraîtraient devoir être plutôl avec les espèces allongées qu'avec ces formes étalées et à angles abrupts ; hâtons- nous d'abandonner ce terrain, car nous avons surtout, dans la paléontologie française, à nous préoccuper des moyens 268 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, de différentier les formes entre elles, plutôt qu’à désespérer les géologues par les passages de ces mêmes formes. DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. — La Ter. ventricosa commence à se rencontrer dans les assises de l’oolite inférieure pro. prement dite caractérisées par l’Amm. Humphresianus ; les échantillons que l’on rencontre dans cette couche sontpetits, rabougris, les plis sont gros, le crochet mal conformé. En passant dans les assises un peu plus élevées où dominent les Ammonites Parkinson, les formes sont déjà plus nettes; mais c’est surtout à la partie inférieure du fallers’ earth que l’on trouve les échantillons les mieux caractérisés, comme ceux qui sont figurés dans les planches LxxrIr et Lxx1v. On retrouve bien encore dans les assises les plus inférieures de la grande oolite proprement dite, connues sous le nom d’oolite miliaire, quelques rares échantillons rabougris qui sembleraient devoir se rapporter à celte espèce, mais elle semble alors tout à fait disparaitre et être remplacée par une autre forme que nous décrirons plus loin sous le nom de Ter, circumdata et qui apparaît dans les couches supt- rieures de la grande oolite, caractérisées par la 7er. car- dium et les autres espèces du niveau de Ranville et de Luc. LocaLiTÉs. — Assez rare dans le nord et l’ouest de la France, la Ter. ventricosa abonde au contraire dans les as- sises ferrugino-marneuses de l’est de la France et de l'Allemagne. Nous l'avons observée dans la couche à Amm. Humphresianus et Parkinsoni de Bayeux, Port-en-Bessin, les Moutiers, etc., etc. (Calvados). M. Constantin nous en a procuré de magnifiques échantillons de Pont-du-Marteau (Deux-Sèvres), M. Baugier en a recueilli une série non moins remarquable dans les environs de Niort. La collec- lion de la Sorbonne en renferme de magnifiques exem- TERRAIN JURASSIQUE. 269 plaires de Boujeux (Haute-Marne), de Ja Tour-du-Pré (Ardennes), de Gravelotte près Melz (Moselle), elle nous a été communiquée en abondance par MM. Schlumberger, Piette, Terquem, Bréon, Collenot, Cotteau, Flouest, Pellat, etc., etc. Nous ne citerons donc pas les localités, la liste en serait trop longue, c’est une forme qu’on peut dire caractéristique, par son abondance, des couches supé- rieures de l’oolite inférieure et des couches inférieures du fullers’ earth, qui affleurent dans toute la région compre- nant la Bourgogne, la Lorraine et Ja Franche-Comté. LOCALITÉS HORS DE FRANCE. — De l’autre côté du Rhin, On retrouve la Ter. ventricosa dans les mêmes assises du Wurtemberg et de ja Souabe, principalement à Balingen (Wurtemberg), à Liestal; à Bâle, à Achdort (Suisse); en- fin en Angleterre, à Dundry, où l'espèce e:t toutefois moins répandue, EXPLICATION DES FIGURES. — Pi. LXXUI, fig. 24, Terehra- tula ventricosa (Liet.). Très-bel exemplaire provenant de Tour-du-Pré (Ardennes), de ma colleclion. — PI. LXXIV, fig. 1%, jeune échantillon provenant de la même loca- lité. — Fig. 2%, le plusgrand échantillon connu provenant de Pont-du-Marteau (Deux-Sèvres), communiqué par M. le docteur Constantin, — PI, LXXV, fig. 1%, échantillon fort large, provenant des environs d’Autun, communiqué par M. Pellat.— Fig, 2, variété très- -remarquable, provenantde loolite inférieure des environs de Niort (Denx-Sèvre) — PI. LxXVI, fig. 4,2, exemplaires très-allongés. Fig. 3, échan- üillon à plis fort accentués de Grandpré (Ardennes), com- muniqué par M. Coiteau. — Fig. 4%, variété remar- quable, à gros plis, provenant de l’oolite ferrugiveuse de Paycux (Cilvados). — Fig, 5%, variété à crochet très-arqué provenant Ces environs de Semur (Côte-d'Or). — Fig. 6%, 270 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. exemplaire remarquable par l’élancement de ses formes provenant des environs de Niort. } N° 52. Ferebratula sub-maxillata (Dav.), 1851. Pl EVE He. 5,2% PI. zxxvir et LxXVIIL. 1850 Terebratula bDeschampsi (D'Orb.), Prodrome, pe 287, n° 458, étage bajocien. » ) Garantiunu (D'Orb.), Prodrome, p. 251, n° 459, étage bajocien, 1551 » submusillata (Dav.), À monograph. of British fossil brachiopoda, 3° partie, Jurassic species, p. 51, pl. 1x, lig. 10-12, 1853 D Garantiuna (Guérang.), Képertoire paléonto- logique du dép. de la Sarthe, p. 20. 1504 » Deschampsi (Mill), Paléontologie de Maine- et-Loire, p. 84. 1805 ) madillutu {Terquem), Paléontologie de la Moselle, p.: 28. — Non 7er. maxillata (Sow). 1556 » subinaxillata (E. Desl.), Catalogue des braclio- podes de Montreuil Bellay, p. 11, vol. I, du bull. de la So- ciété lin. de Normandie, pl. v, Haon 1857 » » (Oppel), Die jura formation, p. HD TS TL 21 » » Deschanpsi, (Cotteau), Études sur les mollus- ques fossiles du département de l'Yonne, I°* fascicule, n° 132. 1561 » globata (De Ferry), Nole sur l'étage ba- jJocien des environs de Mâcon, p. 13. Mém. de Ja Soc. linn. de Normandie, t, XI. T, biplicala, T. bullata, T. Kleinii d'un grand nombre de listes de fossiles et notices géologiques. TLRRAIN JURASSIQUE. 271 T'estä plcis latis, obtusis et remotis valde biplicatä, globulosü el obesä, plerumque paululum longiori quôm latiori, ab- quolies tamen abbreviatä et quasi in lobis lateralibus productà. Valvis inflatis, obtusè unitis. Valvarum commissuré ad latera valde inflexä, ad frontem vehementer et bis inflexä. Minort valvé lobis, majori plicis duobus, oppositis, incrassatis et remotis instruct et té productis, ut longitudinaliter depressio in minori valvä, lobus in majori, ex apice ad frontem perma- neal ; apice crasso, incurvato; foramine magno, rotundo. Intus ignotu. DraGNose. — Coquille de moyenne taille, un peu plus longue que large, rarement aussi longue où même moins longue que large, quelquefois étalée, renflée et souvent globuleuse, très-fortement biplissée, marquée, sur la petite valve, d’un sinus médian tellement prononcé, qu’il déter- mine, sur la grande, un lobe médian qui s’étend sur toute la longueur de ia coquille. Valves très-renflées dans toules leurs parties, surtout vers le crochet, unies, dans toute leur longueur, suivant un angle très-oblus. Commis- sure des valves dessinant une M complète, mais dont les saillies sont arrondies et très-obtuses. Pelite valve, renflée vers ses crochets, montrant un irès-large et très-profend sinus médian et deux autres sinus latéraux presque aussi profonds, relevés sur leurs côtés par deux portions sail- lantes, quoique obtuses, ce qui donne en tout quatre saillies et trois dépressions rayonnantes. Grande valve également très-renflée, répélant, en sens inverse, les infle- xions et saillies de la petite ; mais la saillie médiane telle- ment prononcée qu’elle détermine souvent un énorme bourrelet longitudinal qui s’accentue dès le crochet, rend gibbeuse la portion dorsale et se recourbe fortement pour 212 P'ALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, aboutir au front. Crochet obtus, épais et très-recourbé; foramen très-grand, arrondi, renforcé en dedans, d’un épais bourrelet. CARACTÈRES INTERNES. — Inconnus. COULEUR. — Inconnue. DIMENSIONS HABITUELLES. — Longueur, 40 millimètres ; largeur, 34 mill.; épaisseur, 23 mill. — D'un grand échan- tillon très-étalé. Longueur, 45 inill.; largeur, 30 mill. ; épaisseur, 30 millimètres. OBservariIons. — Cette espèce, assez difficile à caracté- riser, a été confondue avec beaucoup d’autres, Suivant qu'elle était globuleuse ou étalée elle devenait dans les listes de géologues la J'er. globata, ou bien la Ter. bullata ou bien encore la 7er, kleinii. M. Davidson a déjà fait voir et nous avons nous-même montré, à l’artiele de la Zer. pero- valis, ce que l’on devait entendre par 7er. kleini, c’est-à- dire une variété à plis très-forts et sinus profonds de la Ter. perovalis. Quelques autres l’ont aussi confondue avec la Ter. perovalis, sans qu'il soit pourtant possible, dans la plupart des cas, de savoir quelle espèce biplissée ils ont voulu désigner, M. d'Orbigny, frappé de ces discordances d'opinions, a voulu un peu préciser les choses, et il a distingué deuxtypes principaux dans cette espèce de caput mortuum : d’une part, une forme étalée qu’on rencontrait à peu près partout et qui est devenue dans son prodrôme la Ter. garantiana; d’aulre part, une forme beaucoup plus glo- buleuse, remarquabie par la profondeur de ses sinus et tellement développés que l’un d'eux laissait une saillie longitudinale sur la grande valve, cette dernière a été pour lui la Ter. Deschampsti, mais d'Orbigry s’est borné à cette simple désignation, n’a donné ni description suffisante n1 une simple figure pour caractériser ce qu’il entendait, 1l en TERRAIN JURASSIQUE. | 273 est résulté une confusion extrême, et les géologues ont employé à tort et à travers tantôt l’une, tantôt l’autre de ces appellations, quelquefois toutes les deux en même temps, et les élèves se sont gardés aussi précieusement que leur maître, de préciser ce qu’ils voulaient désigner, de sorte que leurs noms, bien qu’antérieurs à celui èm- ployé par M. Davidson, ont été rejetés et ne peuvent servir qu’à embrouiller unedistinetion déjà très-difficile à établir. M. Davidson, au contraire, a décrit et figuré avec l’habileté qui caractérise ce paléontologiste, une forme bien nelte, assez fréquente dans l’oolite inférieure de l'Angleterre et qui est en tout identique avec un grand nombre d’échan- tillons français. Nous avons donc tout d’abord adopté le nom de M. Davidson, et en cela nous avons été suivi per la plupart des auleurs. Le caractère principal de cette espèce étant celui da lobe dorsal, qui s'étend depuis le crochet de la grande valve jusqu’au bord frontal, nous avons suivi et étalé des séries de plusieurs centaines d'échantillons, et nous avons élé frappé de la constance du lobe médian, se montrant à la fois sur des échantillons provenant des assises à Ammonites Murchisonæ, à Ammonites Sauzei, humphresianus, Parkin- som, etc. C’élait déjà une étendue énorme, puisque cette es- pèce traversait ainsi la série complète des assises de l’oolite inférieure, mais cen’était pas tout encore et nous l’avons en- core retrouvée, soit dans les assises marno-ferrugineuses de l'Est, soit dans le marnes et calcaires bleuâtres ou blanchà- tres dunord de la France qui représentent le fallers’eartb, La Zer. sub-maxillata iraverse donc, comme on le voit, la presque totalité du système oolitique inférieur, les couches les plus élevées de la grande oolite seule n’en ayant pas encore fourni. > © BRACHIOPODES. 274 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Une autre conclusion est encore ressortie de cette com- paraison longue et minutieuse, c’est qu’il élait absolument impossible de tracer une ligne de démarcation quelconque entre les deux coquilles de d'Orbigny, qu’elles soient longues ou étalées, globuleuses ou aplaties, petites ou grandes, lisses ou marquées de fortes lignes d’accroisse- ment. Tout cela rentre pour moi dans une seule et même forme que j’inscrirai sous le nom de Ter. sub-maxillata. On y trouvera, je le répète, des formes répétant à peu près celles de toutes les autres demi-plissées, depuis le faciès élancé des Phullipsi jusqu’à la forme globuleuse des Eudesi et des globata; mais on la distinguera toujours par cette espèce de lobe médian de la grande valve, lobe qui commence dès le crochet et qui ne s'arrête qu’au front. Comme caractère accessoire, nous devonssignaler également les peliles stries rayonnantes que nous avons déjà indiquées dans la 7er. ventricosa, bien qu’elles soient beaucoup moins prononcées que dans celle dernière et que dans certains échantillons elles semblent à peu près entièrement effacées. LOCALITÉS. — ‘Très-abondante dans toutes les parties de la France. Nous avons recueilli cette espèce dans tous les horizons de l’oolite inférieure, dans les couches à Ammonites opalinus(argiles à fucoïdes) d’Argueil près Besançon (Doubs). M. de Ferry l'avait recueillie à Solutré et à Tramaye(Saône- et-Loire). Elle à encore été recueillie à ce niveau à la Verpiiière (Ardèche.) En remontant dans les couches à Anunonites Sauzei, nous l’avons recueillie à Bayeux et à Port-en-Bessin (Calvados). On la trouve également très- répandue dans les diverses assises caractérisées par les Ann. Humphresianus d’une part, Purkinsoni de Vautre, à Bayeux, à Sully, à Ste-Honorine-des-Perthes (Calvados), où elle est très-répandue dans l’oolite blanche, à Lavergne 19 TERRAIN JURASSIQUE, T5 (Vienne), à Pont-du-Marteau, à la Mothe-St-Heraye, à Ste-Pézenne de Niort, à la Crèche (Deux-Sèvres), à Mon- treuil-Bellay (Maine-et-Loire), à Tennie, etc. (Sarthe) ; non moins abondante dans l'Est, dans toute la Bourgogne, aux environs de Semur, de Mâcon, de Langres, de Besan- çon, etc., etc. ; à la base du fullers’earth, à Port-en- Bessin (Calvados), dans beaucoup de localités dela Bour- gogne, de la Lorraine, de la Franche-Comté, etc., etc. LOCGALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Au Stuifemberg, Bopfingen, Brauweberg, Balingen (Wurtemberg), à Liestal, Aarau (Suisse); en Angleterre, dansles environs de Dundry; on la retrouve en Espagne, etc. C’est une des espèces les plus répandues. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 1x1, fig. 3 %?, échantillon remarquable par ses stries d’accroissement, provenant d’Argueil près Besançon. Fig. 4, échantillon un peu dif- forme, provenant de Solutré (Saône-et-Loire). Ces deux exemplaires ont été recueillis dans les couches à fucoïdes représentant les assises les plus inférieures à Arum. Murchi- soncæ. — PI. Lxxvi, fig. 1 *, très-jeune individu provenant de St-Pezenne, près Niort (Deux-Sèvres), — Fig. 2 *, échantillon adulte provenant de Montreuil-Bellay (Maine- et-Loire). — Fig. 3 ‘4, échantillon de Tennie (Sarthe). — Fig. 4 et 5 de Ste-Honorine-des-Perthes (Calvados). — PI. zxxvur, fig. 1 *%, petit exemplaire très-globuleux et à sil- Jon excessivement prononcé, de St-Pezenne de Niort (Deux- Sèvres), types de la er. Deschampsi (d'Orb.) — Fig. 2 ‘à, le plus grand échantillon et le plus étalé connu, de la même localité. — Fig. 3 et 4, échantillons provenant de Sa- lornay (Saône-et-Loire). — PI, Lxxxn, fig. 4%, échantillon provenant du fullers’earth (calcaire marneux) de Port-en- Bessin (Calvados). 9 © PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, N° 53. Terebratula sphoœroïdalis (Sow.), 1823. PL, vi, fig. 9. Pl: LXXIX,/LXXX, LXXXI, Pis tixxxis feu; SYNONYMES. 1825 Terebratula spyhærodaiis (Sow.), Mineral concho- logy, vol. V, p. 49, pl. ccccxxxv, fige 3. » » bullata (Sow.), Mineral con- chology, vol. V, p.94, pl. ceccxxxv, fig. 4, 1828 » carnea (De France), pars. Dic- tionnaire des sciences naturelles. — Article Térébratules, t. LI, pe. 148 np Non Ter. carnea (Sow.), espèce cré- tacée. 1832 » bulluta (Zieten), Die versteinc- rungen Wurtembergs, p.54 perce gro 1834 » » (De Buch), Uber tere- brateln, p. 87. 1836 » » (Deshayes), Nouve/le édition des animaux sans vertèbres de La- mark, vol. VIL, p.362. 1837 » sphæroidalis (E. Deslongchamps), Essai d'un arrange- ment systématique des brachiopodes fossiles. — Séance publique de la Soc. linn. de Normandie en 1837. » bullata (Bronn), Lethea geo- TERRAIN JURASSIQUE,. D gnostica, pl. XVI, fig. 13. 1838 Terebratula bulluta (De Buch), Classifica- tion des térébratules. Mémoires de la Soc. géol. de France, vol. II, 1r° série, p. 195, pl. xvus, fig. 8. » » qlobata (De Buch), Classifica- tion des térébratules. Mém. de la Soc. géol. de France, vols El, 1° "série, p. 225, pl. xx, fig. 6. — Non Ter. globata (Sow.). 1843 » bullata (Morris), Catalogue of british fossils, p. 123, » » spheroïdalis id, id. p. 136. 1849 » bullata (Bronn). pars, Index . paleontologicus , p. 1231. 1850 » sphæroidalis (D'Orb.), pars, Prodro- me, n° #49, élage bajocien. 1851 » » (Dav.), À Monograpl, of British fossil bra- chiopoda, 1° part. Jurassic species, p. 56, pl. x1, fig. 9-19. is PNR D (Dav.), Notes of a few brachiopoda, annals and mag. of nat. history forapril1852, p:78; pluxv, figs12 1853 » » (Guéranger), Répertoire paléontologique du département de la Sarthe, p. 20. 1854 » » (Millet), Paléontologie de Maine -et- Loire, p. 84. 1855 1856 1861 PALÉONTOLOGIE Terebratula sphæroidalis bullata sphæroidalis » FRANCAISE. (Dav.), À monograph. of british fossil bra- chiopoda, re part. Jurassic species ap- pendice, pl. A, fig. 16. (Morris), Catalogue of British fossils, 2° édit., p. 158. (Terquem), Paléontolo- gie de lu Moselle, p. 28. (E. Desl.), Cataloguedes brachiopodes de Mon- treuil Bellay, Bull. Soc. linn. de Nor- mandie, tt. Ep 11e (E. Desl.), Catalogue descriptif des brachio- podes de l’oolite infé- rieure du Calvados, Bull. de la Soc. linn. de Normandie, 2e vol. p. 43. (Oppel), Die juraforma- tion, p. 429, n° 226. (Cotteau), Études sur les mollusques fossiles du département de l'Yonne, 1% fasci- cule, p. 133. (Coquand), Catalogue raisonné des fossiles observés dans les for- malions secondaires des Charentes et de la Dordogne, p. 12. (De Ferry), Note sur l'étage bajocien des environs de Mâcon, t. XII des Mémoires de la Soc. linn. de TERRAIN JURASSIQUE. 979 Normandie, np. 35, 1871 Terebratula bullata (Quenstedt), Petrefak- tenkunde deutschlands brachiopoden, p. 409, pl. 'z, fig. 10-11, fig. 22-23. » » spheroidalis (Quenstedt), id. p. 410, pl. 56, fig. 13-16. » » bullata Wurtembergica (Quenstedt), id. p. #10, tab. L, fig. 17-21. Testà ventricosä et gibbos@, aliquoties etiam ex toto spheæ- roidali, anticè rotundatä, sæpius lœvi, aliquoties in pluribus projecturis abruptè gradatä. Valois gibbosis, hemisphærtets, ex toto obtusè unitis. Valvarum commissur ubique rectà aut rarius in incarpis plicatä. Minori valvä gibbosà, majort gib- bosä. Apice incurvato, ad latera nullo modo carinato, fora- mine exiquo, adamussim rotundo. Intüs brachiorum fulcro magno, ferè usque in mediam par- tem producto, recurrentibus ramis præsertim validis. DraGnose. — Coquille aussi longue que large, gibbeuse et ventrue, presque toujours absolument sphéroïdale, partout arrondie même à la région frontale, lisse et bril- lante ; mais cependant étagée quelquefois de ressauts brusques plus ou moins réguliers. Valves gibbeuses, repré- sentant exactement deux hémisphères; unies entre elles d’une façon tellement complète que, fermées, on a peine à voir la ligne de jonction des deux valves. Commissure des valves presque toujours droite dans toute sa longueur, of- frant cependant parfois des inflexions variées vers la région frontale ; mais qui n’affectent en rien les contours arron- dis de la coquille, une fois les valves fermées. Petite valve 280 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. gibbeuse, Grande valve également gibbeuse; crochet, continuant régulièrement la courbure, sans se renfler ni s’amincir et affectant si peu la forme générale, que la co- quille paraît former une boule complèle ; ce crochet tou- chant la petite valve, de façon à rendre absolument invisi- ble le deltidium et le crochet de la pelite valve ; foramen petit, absolument circulaire. A l’intérieur, l’appareil brachial très-grand, atteignant la moitié de la longueur de la coquille, formé des deux bran- ches latérales ou currentes très-larges, à pointes massives et élargies ; ces deux branches reliées enire elles par deux autres branches récurrentes, fortement coudées et très-min- ces, qui sont aussitôt réunies par une très-large lamelle in- termédiaire convexe. Un rudiment de septum médian naît d’une apophyse calcanienne très-développée, creusée en un fort godet pour l'insertion des muscles rétracteurs. Impressions des muscles adducteurs très-fortes, très-lon- gues, suivant sur la pelite valve la direction des apophy- ses currentes et tellement marquées, qu’elles se voient presque toujours par transparence à la partie extérieure de la petite valve. CouLEur. — Variant du blanc pur au bleuâtre, quelque- fois jaune ou orange plus ou moins vif. DIMENSIONS HABITUELLES, — Variant de 25 millimètres en longueur sur 23 ou 24, soit en largeur, soit en épaisseur, souvent 25 millim.en tous sens. — D’un échantillon al- longé : longueur, 37 millim. ; largeur, 29 millim.; épaisseur, 27 millim. ; le plus grand échantillon connu. Longueur, 51 millim. ; largeur, 42 millim. ; épaisseur, 41 millim. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — À quelque moment qu'on observe la coquille, on la voit toujours présenter la même forme globuleuse, semblable à une petite bille. TERRAIN JURASSIQUE. 281 Nous ne connaissons pas encore l’état embryonnaire ; mais nous avons pu observer de très-jeunes échantillons à 4 millimètres de largeur (voir pl. Lxxix, fig. 1 *?,) dont le deltidium n'était pas encore formé et qui présentaient déjà la forme globuleuse. D’autres jeunes échantillons, 15 à 148 millimètres de longueur, n’avaient pas encore leur del- tidium tout à fait complet et se sont montrés également sphéroïdes, quoique cependant un peu moins bombés que des adultes de même taille, Quelquefois on y observe un très-léger sillon longitudinal vers le crochet de la petite valve (voir même planche, fig. 3). La forme reste donc à peu près la même à tous les âges. Les échantillons très- âgés se reconnaissent à ce que les dernières lignes d’ac- croissement ne se produisent plus d’une manière aussi régulière et que la coquille semble ne plus s’agrandir que par bonds et par sauts, de là les remarquables différences qui s’observent sur la région cardinale et la région dorsale de certains spécimens, tels que ceux qui sont figurés dans la pl. zxxx, destinée précisément à montrer les très-singu- lières modifications qui se produisent souvent par l’âge dans cette espèce. On y voit également que la grosseur est tout à fait indépendante de l’âge el que la coquille n'offre pas moins de différences sous ce rapport. Tels exem- plaires, par exemple ceux figurés pl. Lxxx, fig. 3, 4 et 5, sont arrivés à l’extrème vieillesse et sont pourtant de très- petite taille, comparons-les àce qu’étaient dansle jeune âge jes spécimens représentés fig, À et 2 de la même planche, c’est-à-dire jusqu’à l'instant où, cessant de rester lisse, son accroissement ne s’effeclue plus que par ressauts brusques, elil sera manifeste que le jeune de ce spécimen était le double de taille au moins de l’adulte de la fig. 3, une autre bizarrerie se produit encore sur cerlains exemplaires de 282 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. cette coquille, c’est que, tout :en restant identique de forme, on voit parfois, en avançant en âge, qu’au lieu de rester droite au bord frontal, la commissure des valves se plisse tout à coup et donne lieu à des lignes brisées plus ou moins compliquées, tels sont les échantillons repré- sentés pl. LxxxI, fig. 5, 6 et 7, et ce qui est le plus bizarre, c’est de voir que la forme générale globuleuse n’est en rien affectée par cette singulière déviation des lignes d’ac- croissement ; l’âge, les accidents, les changementsles plus profonds subis par les lignes d’accroissement ne modifient donc en rien la forme générale qui, globuleuse dès le com- mencement, reste globuleuse jusqu’à la fin. VARIÉTÉS REMARQUABLES ET DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. -— Cette coquille, dont la distribution stratigraphique est assez élendue, varie en passant d’une couche dans une autre et aussi en changeant de localités. Très-caractéristique de la plus grande partie des couches de l’oolite inférieure, on ne la rencontre pourtant ni dans les couches à Ammonites opalinus, ni dans les assises à Ammonites Murchisont où elle est remplacée, soit par la Ter. conglobata, soit par la 7er. E'udesi. Elle commence à paraître dans les couches à Am- monites Sauzei, où elle est de petite taille et souvent dif- forme, tels sont les échantillons figurés pl. Lxxxi, fig, 2,3 et 4, Dans les assises à Ammonites Humphresianus, les spéci- mens sont très-nombreux, et tous sont absolument identi- ques, c’est là son maximum de développement, le point où l’espèce est la plus fixe et:la mieux caractérisée ; où les dimensions, sans être considérables, sont assez fortes. En montant un peu plus haut, dans les assises à Ammonites Parkinonis, à côté d'échantillons de taille énorme tels que ceux représentés pl. LxxIx, fig. 4, pl. LxxX, fig .1 et2, on voit se produire des variétés remarquables, soit dans la forme TERRAIN JURASSIQUE. 283 bizarre de la région frontale, pl. LXXX, fig. 3, 4, à, d'autres variétés où, dès le jeune âge, l’accroissement de la coquille s’est produit par bonds et par sauts de façon à produire l'apparence de l'étrange échantillon représenté pl. LXXXI, fig. 4. L’ornementation de ces exemplaires assez nom- breux est tellement singulière, qu’au premier abord, on pourrait croire à une espèce toute différente ; mais en réunissant une nombreuse série d'échantillons, on voitque ces ressauts n’affectent aucune espèce de régularité, que tel échantillon présente des ressauts égaux sur toute sa surface, que tel autre n’en montre que vers le crochet, d’autres seulement vers le front, enfin c’est une dispo- sition individuelle à chacun d’eux, c’est donc une simple variété de la Zer. sphæroïdalis, que l’on ramène facilement et par degrés insensibles au type lisse le plus parfait. Cette espèce passe encore dans les couches inférieures du fullers’earth, où elle prend unaspect nouveau; tels sont les échantillons représentés pl. Lxxxir, fg. 1, 2, 3. On y voit une forme bien spéciale, bien particulière et qui ne s’élait pas produite dans les assises plus profondes, La coquiile, excessivement renflée dans le jeune âge, perd en grandis- sant ce caractère, de sorte qu’en s’amincissant de plus en plus, la coquille finit par prendre au bord frontal une forme coupanie toute différente de celle du type. Est-ce une simple variété ? est-une espèce différente ? je laisse à de plus habiles le soin de décider et de trancher la diff- culté; dans tous les cas, la forme qu’elle affecte dans le jeune âge est tellement conforme à celle du type habituel qu'il n’y a alors aucun moyen de les reconnaître, ce n’est qu’en vieillissant que les caractères sont si tranchés. LocauTÉs. — La Terebratula sphæroidalis est une des es- pèces les plus répandues dans les diverses assises de l’oolite 284 PALÉONTOLOGTE FRAXCAISE. inférieure, Nous l’avons recueillie à Bayeux, Sully, Port-en- Bessin, etc., dans le conglomérat de l’oolite inférieure caractérisé par l’Ammonites Sauzei ; maïs elle est rare à ce ni- veau ; elle devient excessivement abondante dans les assises de l’oolite ferrugineuse proprement dite des mêmes loca- lités, ses caractères sont alors très-constants. On la retrouve également dans les assisès à Ammontites Parkinson ou oolite blanche des mêmes localités, mais surtout dans les falaises de Port-en-Bessin, aux Hachettes, à Sainte-Honorine-des Perthes, etc.,où les exemplaires à couches d’accroissement étagées sont assez fréquents : l'espèce est non moins abondante au même niveau dans les départements de la Vienne, de la Haute-Vienne, des Deux-Sèvres, du Maine- et-Loire, où les échantillons atteignent souvent une taille colossale, de là, on la retrouve dans le département de la Sarthe. Plus rare dans l’est de la France, on la rencontre ce- pendant encore sur divers points de la Bourgogne et de la Franche-Comté, surtout dans les assises du calcaire à poly- piers ; enfin on la trouve également dans le Midi, mais en échantillons moins nombreux et elle y est remplacée par la Ter. decipiens. On rencontre encore la Terebratula sphæroïida- lis représentée par une variété ventrue lrès-remarquable, à la base du fullers’earth des falaises du Bessin (calcaire mar- neux), d’Arromanches, Tracy, Port, Sainte-Honorine-des- Perthes, etc., elle est surtout excessivement abondante à la base des falaises, à droite et à gauche du village de Port- en-Bessin. LOCALITÉS HORS DE LA FRANGE. — Oolite inférieure de Dundry, Menney, Frome, Somersetshire, etc. Angleterre, à Allen Sluifenberg, etc. (Allemagne). EXPLICATION DES FIGURES, — Pl. vi, fig. 9, Terebratula sphæroidalis (Sow.), intérieur de la petite valve, montrant TERRAIN JURASSIQUE,. 285 l’appareil brachial complet.— PI, LxxIx, fig. 1 *?,très-jeune échantillon n’ayant pas encore complété son deltidium; fig. 2%, 3, jeunes à différents âges; fig. 4 %, le plus grand échantillon connu et recueilli à la Mote-Saint-Heraye (Deux-Sèvres) par M. Baugier. — PI, Lxxx, fig. 4, 2, gros échantillons remarquables par la disposition en ressauts du bord frontal, provenant des environs de Niort(Deux-Sèvres); fig. 3, 4, 5, 6, diverses variétés remarquables par la disposi- tionirrégulière que l’âge a donné au bord frontal.—P].1Lxxxt, fig.1 4, variété très-curieuse, étagée par des repos succes- sifs sur toute sa longueur, provenant des environs de Niort (Deux-Sèvres); fig. 2, 3, 4, échantillons provenant de la couche à Ammonites Sauzei des environs de Bayeux (Calva- dos); fig. b, 7, échantillons provenant des couches à Armo- nites Humphresianus et remarquables par la forme plissée de la commissure frontale. —Pl], Lxxxn, fig. 4-3, divers échan- tillons constituant la variété ventrue, propre à la base du fullers’earth et provenant de Port-en-Bessin (Calvados). N° 54, — Terebratula decipiens (nov. spec. 1873). PI. LxxXXUI. 1849 Ter, spæhroidalis (d’Orb.), pars, Prodrome n° 449, étage ba- jocien. — Non Ter. sphæroidalis (Sow.). Testä plus magisque gibbosà et ventricosé, rarivs rotun- daté, plerumque ad frontem plus minusve quadrata, aut etiam leviter bipartitä, lœvi; valvis gibbosis, plerumque, in medià parte, ad frontem sub demissis ; obtusè unitis; valvarum com- msisurû ubique rectà. Minori valoà gibbosä, majori gibhosà ; apice incurvato, ad latera haud carinato; foramine mediocri, rotundo . Intus ignotu. 286 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. DIAGNOSE. — Coquille un peu plus longue que large, gibbeuse et ventrue à la région cardinale, rarement arron- die et gibbeuse à la région frontale, où presque toujours elle s’abaisse légèrement, de façon à former une sorte de lobe très-oblus, coupé carrément, admettant même quelquefois une Jègère inflexion frontale ; l’ensemble donnant alors à la coquille une forme carrée tout à fait spéciale. Valves renflées, souvent un peu déprimées vers la région frontale, toujours unies sous des angles obtus. Comimissure des valves droite dans toute sa longueur. Petite valve gibbeuse; crochet continuant régulièrement la courbure, sans se renfler ni se resserrer; ce crochet u’étant pas assez recourbé pour cacher le deltidium et le crochet de la petite valve; foramen assez grand, absolument circulaire. CouLEUR — Inconnue. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. Dimensions. — Longueur, 35 millim.; largeur, 27 millmi.; épaisseur, 24 millim. — D'un individu allongé, lon- gueur, 30 millim.; largeur, 21 millim. ; épaisseur, 17 millim.. OBSERVATIONS. — La Terebratula decipiens semble être répandue avec une abondance extrême dans tout le Midi et remplacer, dans l’oolite inférieure de ces régions, la Te- rebratula sphæroïdalis, comme la Æynchonella meridiona- lis y remplace la Æhynchonella cynocephela ; les carac- tères de celle espèce méridionale sont moins accentués que ceux de la 7er. sphæroïidalis, et cependant certains échantiflons ressemblent beaucoup à cette dernière espèce, dont ils rappellent également la forme du foramen tout à fait arrondi. Toutefois ce même foramen, dans la Ter. sphæ- roidalis, est toujours beaucoup plus petit, et c’est, à mon avis, le caractère le plus remarquable de cette espèce et TERRAIN JURASSIQUE. 287 celui qui m’a décidé à séparer les deux formes sous deux appellations différentes, Deplus, un grand nombre d’échan- tillons, au lieu de conserver la forme arrondie, s’allongent plus ou moins, le frontsecoupecarrémentetilenrésulte(voir pl. zxxxHI, fig. 6 et 7) des formes qui semblent s'éloigner de plus en plus de la Ter. sphæroïdalis et se rapprocheraient au contraire de la Z'er. Sæmannidu callovien et d’un certain nom- bre d’espèces oxfordiennes. Je dois à M. Jaubert une suite nombreuse d'échantillons provenant soit de la Provence, soit du Portugal, et qui sont remarquables par la constance de ce caractère, c’est donc une forme bien décidément méri- dionale el dont je n’ai pas jusqu'ici rencontré de représen- tants dans les régions septentrionales et cecidentales de la France. Il s’en faut de beaucoup toutefois que je puisse donner de cetle espèce une histoire complète, je ne connais ni les jeunes échantillons, ni l'appareil interne, et je n’ai au- cune donnée de ia disposition intérieure des impressions musculaires, Ce n’est également que d’une façon très- approximative que je puis parler de sa distribution sira- tigraphique, je sais vaguement qu’elle appartient à l’oolite inférieure; mais est-ce dans un seul, est-ce dans plu- sieurs niveaux ? affecte-t-elle certaines différences, en pas- sant d’une couche dans une autre? Voilà autant de questions auxquelles il m'est impossible de répondre actuellement, n’ayant pu observer moi-même la coquille en place, et les indications qui m'ont été données à ce sujet ayant manqué d’une précision rigoureuse. J’appelle l’at- tention des géologues ‘du Midi sur cet objet, et il est de ioute probabilité que nous ne tarderons pas à être renseigné. LocaiTÉs. — Répandues en très-grande abondance dans 288 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. toute la Provence et une partie du Languedoc, à Bandol, à Cuers, etc., dans les environs de Toulon l’espèce paraît être excessivement répandue. LOGALITÉS AUTRES QUE LA FRANCE. — Recueillie en Espagne par M. de Verneuil, en Portugal par M. Jaubert, où l’espèce est absolument identique avec les échantillons de France. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, LxxxIN, fig, À, échantillon parvenu à moitié de sa croissance; fig. 2 ®, exemplaire rappelant, avec moins de gibbosité,.la forme générale de la Ter. sphæroidalis; fig, 3 échantillon allongé, à région frontale coupante et aliongée, quoique de forme exactement ovalaire; fig. 4 *?*, échantillon de grande taille, rappe- lani la forme de la er, ovoides; fig. 5, exemplaire égale- ment de grande taille, dont la région frontale commence à être tronquée; fig. 6, échantillon allongé dont la région frontale est disposée en une sorte de lobecarré, la commis- sure des valves restant toutefois droite à cette région fron- tale; fig. 7 *’ et 8, échantillon dont la région cardinaie est élargie, la région frontale au contraire resserrée et se terminant en un gros lobe carré, avec une légère dépression indiquant un commencement de lobes latéraux analogues à ceux de la 7er, Sœmanni. No 55. erebratula (Zpihyris) Provincialis (nov. spec., 1873). P].-LXXXIV. Test ovato-elongatä, ad frontem truncatà, valvis maxzümè inæqualibus ; majort valvé valdè incurvatà et elevatä ; manori autem planiusculä, in medio sub excavatà et quasi operculi- formi ; valvarum commissura ferè rectà. Minori valvä pla- TERRAIN JURASSIQUE. 289 natà ; sed in medià parte, ex apice ad frontem, obsoleto, in cardinal regione angusto, in frontal autem erpanso, sinu instructô. Majori autem valvä maxime elevatà et, præsertim ad umbones, curvatissimä et quasi in medianä parte, ex apice ad frontem earinatà ; lateribus demissis; apice maxime incur- vato, crasso, ad latera tnflato, sed non carinalo ; foramine nagno, subrotundo. ù {ntüus ignotà. DIAGNOSE. — Coquiile ovale, allongée, légèrement tronquée à la région frontale, à valves très-inégales; la grande très-recourbée et très-élevée, la petile au con- traire presque plane. Petite valve suboperculaire, à peine convexe et marquée d’un sillon irès-peu marqué, étroit à la région cardinale, mais qui va en s’élargissant de plus en plus vers la région frontale. Grande valve recour- bée, excessivement arquée et s’élevant beaucoup sur la ligne médiane, les parties latérales s’abaissant de chaque côté, en forme de toit; crochet extrêmement arqué, épais, renflé sur les côtés, de façon à simuler deux carènes laté- rales obtuses ; foramen grand, ovalaire. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. CouLEur. — Inconnue. Dimensions. — Longueur, 40 millim. ; largeur, 27 milim. ; épaisseur, 20 millim. — D'un échantillon très-étroit ; lon- gueur, 30 millim.; largeur, 20 millim.; épaisseur, 19 millim. OBSERY; 110N. — La 7erebratula provincialis ressemble par beaucoup «e ses caractères à la Ter. curvifrons (Oppel) et comme celle dernière, appartient à la seclion des épithyris. On la distinguera toujours de la Ter, urvifrons par sa forme beaucoup plus allongée, par sa grande valve renflée BRACHIOPODES. 19 290 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, sur sa région médiane, d’une façon qu’on peut appeler ex- cessive, par sa pelite valve très-aplatie, presque opereuli- forme, par le sinus de cette dernière qui est beaucoup moins profond et beaucoup moins large, enfin par l’espèce de compression qui se manifeste sur les côtés. Certaines de ses variétés affectent presque la forme de la Ter. pala, espècé callovienne appartenant à la section des Waldheimia. Quelques autres se rapprochent plus ou moins de la forme de la Ter. resupinata du lias, appartenant également à Ja section Waldheimia; c’est dire assez que cette espèce est très-variable dans ses caractères, ce qui la distingue en- core de la Ter, curvifrons, qui au contraire varie fort peu. Le petit nombre d’échantillons que j'ai eu à ma dispo- sition et dont la plupart étaient en assez mauvais état de conservation, accusent entre eux de grandes différences, qui ne manqueraient pas de devenir encore plus marquées, si j'avais pu, comme pour beaucoup d’autres, étudier de nombreuses séries. Ce n’est peut-être qu’une variété méri- dionale de la Ter. curvifrons, qui, dans tous les cas, s’élo- gnerait beaucoup des caractères de la variété septentrio- nale. Il en est en effet de la Ter. provincialis, comme de la Ter. decipiens, comme de la Rhynchonella meridionalis. Ce sont autant de formes qui paraisssent représenter, dans le midi, des espèces septentrionales ; ce sont, sionle veut, des formes parallèles ; qu’on en fasse de simples variétés ou de véritables espèces, je ne vois pas qu’il y ait beaucoup plus de raison pour l’une que pour l’autre des deux opinions; comme la généalogie directe ne peut être constatée et que ce seul véritable contrôle nous échappe, il restera toujours, quoi qu’on fasse, une très-grande obscurité sur un pareil su- TERRAIN JURASSIQUE, 291 jet; toutefois nous trouvons un grand avantage à donner un nom à cette forme. Espèce ou variété peu importe, mais un nom importe beaucoup, quand ce ne serait que pour fournir des points de repère à la géologie, or on peut affir- mer que l’une appartient au bassin Anglo-Parisien, que l’autre appartient au bassin méditerranéen. ; Enfin une dernière queslion se présente : la Ter. provin- cialis appartient-elle aux mêmes couches spéciales qui ren- ferment la Ter. curvifrons? Pour cela je suis beaucoup moins affirmatif; n’ayant pas moi-même recueilli la Ter. provincialis, je ne puis que me contenter des renseigne- ments fort vagues qui m'ont été fournis par MM. Jaubert, Dieulafait et Coquand ; les uns me l’ont donnée comme du lias supérieur, les autres comme de l’oslithe inférieure. La couleur du test et de la roche me fait présumer qu’elles doivent appartenir aux couches infra-oolithiques, carac- térisées par l’'Ammonites Murchisonæ, la Lima heteromorpha, le Pecten barbatus, elc., qu’elle doit être synchronique de la Æhynch. meridionalis, et que par conséquent la couche à Ammonites Murchisonæ renferme, dans le midi, la 7er, provincialis, comme elle renferme dans le nord la 7er. cur- vifrons ; mais ce ne sont que des présomplions ; la solution nous sera sans doute donnée plus tard par une observa- tion attentive des couches où se rencontre cette espèce, aussi bien en Provence et dans le midi de la France qu’en Espagne, où elle paraît être aussi très-répandue. LOGALITÉS. — La 7er. provincialis a été recueillie dans les couches jurassiques inférieures de la Provence par MM. Jaubert, Dieulafait et autres géologues auxquels je dois la connaissance des individus figurés. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Abondante sur plu- sieurs points de la péninsule hispanique selon M. Coquand. 292 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 84, fig. 1, Zerebratula Ep.) provincialis (Eug. Desl.), échantillon raccourci prove- nant de Cuers (Var); — fig. 2°, échantillon allongé, à petite valve très-aplatie, provenant de Bandol (Var); — fig. 3°, spécimen à petite valve légèrement renflée, pro- venant de la même localité; — fig. 4-°, échantillon rac- courci et très-vieux, montrant un limbe latéro-frontal, pro- venant de la même localité; une coupe du crochet, fig. 4°, pérmet de voir l'épaisseur considérable du test en ce point, ce qui est l’un des caractères saillants du sous-genre £pi- thyris. Tous ces exemplaires m'ont été communiqués par M, Jaubert. N° 56. — Terebratulna (Waldheimia) emarginata (Sow.), 1823. PI. 85, fig. 4-2. SYNONYMIE. 1823 Terebralula emarginata, (Sowerby), Mineral conchology, vol. V, p.150 /1plMcccexr, fig. 5. 1837 — — (Eug. Desl.), Essai d’un arrange- ment systématique des Térébra- tules fossiles. Séance publique de la Soc. linn. de Normandie, en 1837, 1843 — — (Morris), Catalogue of bristish fossils, p. 133. 1849 — — (Bronn), Index paleontologicus, p. 1236. 1850 — — (D’Orb.), pars, Prodrome, p.287, n° 451, étage bajocien. 1851 — — (Dav.), À monograph of bristish fossil brachiopoda. 1° part. jurass. species, p. 35, pl. 1v, fig. 18-21. TEKRAIN JURASSIQUE. 293 1851 Terebratula emarginata, (Quenstedt), Handbuch der Pe- trefacktenkunde , p. #71, pl. xxxvu, fig. 52. 1854 — — (Morris), Catalogue of bristish fossil, 2e édit., p. 157. 1855 —- — (Terquem), Paléontologie de la Moselle, p. 30. 1857 — — (Oppel), Die Juraform., p. 423, n° 213. 1861 — — (de Ferry), Note sur l'etage bajo- cien des environs de Mâcon, p. 35, Mém. de la Soc. linn. de Normandie, t. XII. 1871 — -— (Quenstedt), Petrefaktenkunde deutschl, brachivpoden, p. 415, pl. 1, fig. 43. Test subpentagonali, longiori quäm latiori, ad frontem pa- tulà et quadratä, supra elevatä, infra plan, aut vix con- ver, lœvi, nitidâ ; lateribus maxime et abrupté resectis. Minori valvä subplanâ, aut vix convexâ. Majori autem, ex apice ad frontem et, in medià parte, præelevatä et acuminatà ; apice acuminato, adunco tenui et quasi elongato, ad latera maxime carinato ; foramine angusto, ut in waldheïmiä ; rotundo. Intùs ignotà. DrAGNose. — Coquille subpentagonale, plus longue que large, étalée et coupée carrément à la région frontale, atténuée et très-amincie à la région cardinale, les côtés coupés d’une manière abrupte de façon à former un limbe latéro-frontal taillé à angle droit. Petite valve plane, ou à peine convexe. Grande valve amincie et fastigiée, dans toute sa longueur, les parties latérales s’abaissant de cha- que côté en pente comme une sorte de toit; crochet très- mince, acuminé, allongé, très-peu recourbé, très-caréné sur les côtés, montrant un très-grand deltidium allongé, 294 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. percé d’un foramen arrondi, très-petit même pour une Waldheimia. CARACTÈRES INTERNES. — [nconnus. Couceur. — Inconnue. Dimensions. — Un très-vieil individu, longueur, 26 mill.; largeur, 24 mill.; épaisseur, 16 mill.; dimensions habi- tuelles : longueur, 21 mill. ; largeur, 16 mill.; épaisseur, 8 mill. | OBSERVATIONS. — Celle espèce est facile à distinguer de toutes les autres térébratules de la section des Waldheimia par la grande longueur et en même temps l’acuité el la té- nuité de sor crochet, qui est beaucoup moins recourbé que dans la plupart des autres. La forme remarquable de sa ré- gion frontale et la façon dent cette partie est brusquement coupée, lui donnent ur aspect tout particulier. On retrouve cependant des caractères à peu près semblables dans une espèce callovienne, la Zerebratula biappendiculata ; mais l’a- cuité du crochetest bien moins accusée, et la région fron- tale montre deux lobes latéraux qui ne se voient point dans l’espèce du fullers'earth. Cette ressemblance à du reste souvent donné lieu à des erreurs,etcomme on retrouve, dans le fuliers’earth, une certaine quantité d’espèces fort semblables à celles du callovien, on a souvent été trompé par cette apparence, et quelques géologues se sont mépris sur la valeur de la couche observée, ou bien ont cru voir dans l'association de cerlaines formes de térébratules un véri- table mélange d’espèces propres à ces deux niveaux, bien qu’ils soient séparés par toute l'épaisseur des diverses assises de la grande oolithe proprement dite ; c’est ce qui avait eu lieu en particulier, pour la remarquable localité de Balin, près Cracovie, où les lamellibranches et gastéropodes pré- sentent un phénomène semblable de ressemblance fortuice. JERRAIN JURASSIQUE. 295 La Zerebratula emarginata est d’ailleurs fort rare en France, et je n’en connais de représentants que dans l’est, en Lorraine et en Bourgogne. Elle n’existe à ma connais- sance, ni en Normandie, ni dans le Maine, ni dans la Ven- dée ; tandis qu’elle est beaucoup plus fréquente en Alle- magne et jusqu’en Pologne. | LocariTÉs. — Dans la partie inférieure du fullers’earth ou couches marno-oolithiques inférieures de l’est de la France, à la tour Dupré (Ardennes), aux environs de Semur (Côte-d'Or), à Pouilly (Saône-et-Loire), dans les couches à Clypeus sinuatus et Collyrites ringens, d’après M. de Ferry. Se retrouve également dans la Haute-Marne et le déparle- ment du Doubs, toujours au même niveau. LocaztTÉs Hons DE La France. — A Nunney, près de Frome (Angleterre), dans le Wurtemberg, à Bopfingen, à Argovie (Suisse); abondante également à Balin, près de Cracovie (Pologne), où de nombreux exemplaires bien ca- -actérisés ont été recueillis par M. Zezchner. ExPLICATIONS DES FIGURES. — PI. 85, fig. 1°-° échan- lillon très-adulte provenant du fullers’earth de la tour Du- pré (Ardennes); — fig. 2*-° échantillon plus jeune, qroi- que bien caractérisé, provenant de Pouilly (Saône-et-Loire), ce dernier faisant partie de la colleclion de feu M. de Ferry, actuellement au muséum de Paris. N° 57. — "Werebratula (Waldheimia) Mandelslohi Oppel, 1857. PI. 85, fig. 3..5. SYNONYMIE. 1849 Terebratula impressa, (D'Orb.), Prodrome, p. 463, étage bajocien, Non Ter. impressa (De Buch). 296 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 1857 Terebralula Carinata, (Etall), Æsquisse d'une descrip- tion géologique du haut Jura des environs de Saint-Claude, p. 21. — Non Ter. carinata, (Lam). — — Mandelslchi, (Oppel), Die Jura formation, : p. 495, n° 85. 1871 — Carinatu, (Quenstedt), Petrefaktenkunde deutschlands brachiopoden , p. 350, tab. 47, fig. 51. — — Carinataulveata, (Quenstedt), Petrefaktenknde deutschlands brachio poden, p. 349, pl. xLvi, fig. 47-50. Testä ferè ex toto rhomboidali, vix longiort quâm latiori, ad umbones elevatä, in mediâ parte præsertim patulé, supra elevet et fastigiatä, infrà maxime excavatà, lœvi, nitidâ. Mi- nort valvä ubique et largè excavatä. Majori autem, ex fronte ad apicem, præelevaté et acuminatä. Lateribus abruptè resec- les ; apice acuminato ; adunco tenui, quamvis incurvato ; fora- mine parvulo, rotundo. Intùs ignota. DrAGNosE. — Coquille rhomboïdale, un peu plus longue que large, formant une première saillie comprenant les côlés el le crochet, et une seconde, la région frontale; très-lisse et brillante, élevée et fastigiée en dessus et très- largement creusée en dessous. Petite valve creusée pro- fondément dans toute son étendue, par un large sinus médian, la seule portion convexe de cette partie ne s’éten- dant pas au delà du crochet. Grande valve s’élevart en for- me de Loit, dans toute sa longueur, depuis le crochet jus- qu'au front ef formant ainsi une sorte de forte carène mé- diane, d'où les deux côtés s’abaissent en pente douce jus- qu'au bord; côtés et front occupés par un limbe latéro- frontal coupé à angle droit; crochet acuminé, aminci, re- TERRAIN JURASSIQUE. 297 courbé, très-fortement caréné sur les côtés, percé d’un tout petit foramen arrondi. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — ]nconnus. CouLeur. — Brun, rouge, foncé. Dimensions. — Longueur, 22 mill.; largeur, 20 mill.; épaisseur, 41 milli. ] OBSERVATIONS. — La Terebratula Mandelslohi très-voisine de forme de la Z'erebratula carinata de Lamark, s’en distin- gue par sa forme plus élargie, par sa région frontale suban- guleuse au lieu d'être tronquée et surtout par la grande étendue du sinus médian de sa pelite valve, qui commence à se creuser dès son origine vers le crochet, au lieu que dans! a Ter. carinata, ce même sinus délimité, de chaque côté, par deux portions renflées, ne commence jamais qu’au tiers de la coquille. Ces mêmes caractères la distin- guent également dela Ter. Meriani, qui est toujours beau- coup plus arrondie et globuleuse, et de la Ter. impressa de l’étage Oxfordien, où le sinus est encore moins étendu. Confondue par les auteurs, soit avec la Ter. carinata, soit avec la Ter. 1mpressa, elle a élé reconnue, comme espèce distincte par M. Oppel dans le juraformation et comme remplaçant dans le fullers’earth et autres couches de son système bathonien, la Ter. carinata dont le gisement est l’oolithe inférieure à Amm.Humphresianus. Enfin M.Quens- tedt, tout en la regardant comme une simple variété de la Ter. carinata, en a figuré dans son ouvrage récent sur les Brachiopodes de l'Allemagne, pl, 47, fig. 51, un magnifique exemplaire de grande taille, où le caractère spécial de la large excavation, ou sinus médian de la petite valve, est parfaitement exprimé. LocaLITÉs. — Cette espèce se rencontre assez fréquem- ment dans les assises les plus inférieures du fullers’earth 298 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de l’est de la France, où nous l'avons reconnue dans un grand nombre de localités de la Bourgogne, de la Lorraine et de la Franche-Comté. On ne l’a pas encore recueillie à ma connaissance, ni dans la Normandie, ni dans le Maine, l’Anjou ou la Vendée, elle paraît donc localisée dans les régions orientales de la France. LOCALITÉS HORS DE LA FRANGE. — Cette espèce se retrouve abondamment répandue, dans le Wurtemberg et autres parties de l’Allemagne, à Stuifen, Nipf, Bopfingen, Braune- berg, elc., également en Suisse auprès d’Aarau, etc., elc., abondante à Balin, près Cracovie (Pologne). EXPLICATION DES FIGURES. — Pl, 85, fig. 3, Terebratula (Waldheimia) Wandelslok: (Oppel), jeune échantillon prove- nant des environs de Semur (Côte-d'Or); — fig. 4, exem- plaire adulte provenant des environs de Langres (Haute- Marne); — fig.5°-%,échantillor adulte, très-large, provenant de Pouillenay (Côte-d'Or). N°58. — Terebratula (Wa/dheimia) Subbucculenta (Chap. et Dew.), 1853. PI. 86. SYNONYMIE, 4851 Terebralula emarginata, (Quenstedt), Handbuch der Pe- trefaktenk., p. 471, pl. xxxvu, fig. 52. — Non Ter.emarginata (Sow). e 1853 re subbucculenta, (Dew. et Chap.), Description des fossiles de la province de Luxemb., p. 242, pl. xxxvI, fig. 4. 1855 — ornithocephala, (Terquem), (pars), Paléonto- logie de la Moselle, p. 28. — Non. Ter. ornithocephala (Sow). TERRAIN JURASSIQUE. 299 1855 Terebratula ovata, (Terquem), Paléontologie de la Moselle, p. 26. — — emarginata, (Terquem), (pars), Paléontolo- gie de la Moselle, p. 30. 1857 —- — (Etallon), Esquisse d’une descrip- tion géologique du haut Jura des environs de Saint-Claude, De 210 à — — subbucculenta, (Oppel), Die Juraform., p. 494, n° 84. 1859 — subrugala, (E. Desl.), Note sur les brachio- podes du callovien de la Voulte, p. 9, pi. nu, fig. 7. — (Bullet. Soc. linn. de Normaudie, t. IV.) — Non Ter. subrugata (Desl.), espèce callovienne. 1871 — — (Dumortier), Sur quelques gise- ments de l’oxfordien inférieur de l'Ardèche, p. #3, pl 0, fig. 1... 6. — — emarginata, (Quenstedt), Petrefuktenkunde deutschl. brachiopoden., p. 415, pl. c, fig. 44... 47. Lestà subovali, longiori quäm latiort, subdepressé, ad mar- ginem demiss aut leviter resectà, plerumque, ad frontem, plus minüsve truncatà, lœvi; valvis æquè convexis, acutè unihs. Valvarum commissurä ubique rectü. Minori valvä demissä, planiusculà, ad frontem demissà. Majortautem leviter, ex fronte ad apicém acuminatà, lateribus leviter demissis. À pice demisso, parëm incurvato, ad latera valdè carinato ; foramine medio - cri, rotundo. Intus ignotà. Coquille ovalaire, plus longue que large, légèrement déprimée, arrondie ou plus où moins tronquée à la région frontale, lisse. Valves également convexes, unies Sous un angle aigu; commissure des valves droile dans toute son 300 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. étendue. Petite valve peu bombée; abaïissée vers la région frontale. Grande valve légèrement acuminée, surtout vers la région apiciale; les côtés s’abaissant en pente douce; cro- chet assez épais, s’abaissant en une courbe peu marquée, caréné sur les côtés; foramen assez grand, arrondi. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. CouLEUR. — Inconnte. DIMENSIONS HABITUELLES. — Longueur, 24 mill.; largeur, 45 mill.; épaisseur, 10 mill. ; — des grands échantillons, longueur, 26 mill. ; largeur, 21 mill.; épaisseur, 44 mill. OBSERVATIONS. — Cetle espèce à caractères assez mal dé- finis peut être facilement confondue avec une foule de for- mes semblables, qui se rencontrent à peu près à tous les niveaux jurassiques, telles que la Terebratula perforata de l’infrà-lias, les Zer.sarthacensis,ndentata, subnumismalis du lias moyen, la Zerebratula subrugata du callovien, bucculenta de l’Oxfordien, Aumeralis du Kimméridgien. Cette forme allongée et en même temps plus ou moins déprimée, est en effet l’une de celles qu’on rencontre le plus fréquem- ment et qui admet le moins de différences parmi les espè- ces qui la revêtent. La T'erebratula subbucculenta pourra se reconnaître cependant, si on consulle une nombreuse série d'échantillons, par la constance du caractère d’aplatisse- ment de la petite valve, coïncidant avec une saillie dorsale très-longue et très-1ccentuée sur la grande ; comme carac- tère accessoire, où pourrait encore invoquer la fréquence delignes d’accroissement très-accentuées ; mais ce dernier indice est loin d’être spécial à cette espèce, on le retrouve dans beaucoup d’autres, et d’ailleurs on voit certains exem- plaires de la 7er. subbucculenta devenir absolument lisses, tel est par exemple l’échantillon représenté pl. 86, fig. 5. Nous n’avons pu observer l’embryon de celte espèce, TERRAIN JURASSIQUE. 301 mais tout fait présumer qu'il est absolument semblable à. celui dela Ter. subnumismalis que rous avons décrit et fi- guré à l’article spécial de cette espèce. Nous avons, par contre, suivi un nombre considérable de jeunes exemplai- res, Ce qui nous a permis de constater que son développe- ment se produisait absolument comme celui de l’espèce liasique précitée; c’est-à-dire que, très-large et cordiforme dans le jeune âge, la coquille, en s’accroissant, augmen- tait de plus en plus en longueur, en restant au contraire à peu près stationnaire en largeur, ce qui fait que plus la co- quille est âgée, plus elle est longue, plus elle est jeune, pluselle est large et aplatie. C’est du reste la loi commune et uniforme pour les diverses espèces que je viens de citer; mais je pense qu’il n’est pas sans objet de le rappeler ici, la tendance qu'ont cerlains auteurs à mulliplier les espèces et à en créer de nouvelles avec les divers âges de la même, ne pouvant êlre assez combattue. La Terebratula subhucculenta se rencontre fréquemment associée à une autre, la véritable Ter. ornithocephala de Sowerby, qui appartient bien réellement au fullers’earth ; mais qui a été confondue fréquemment avec beaucoup d’autres de divers niveaux. La 7er. ornithocephula est tou- jours plus longue; elle a une tendance manifeste à se bilo- ber à la région frontale, les deux valves sont toujours éga- lement bombées ; enfin le crochet, beaucoup plus recour- bé, n’est caréné qu’à son extrême pointe, et le forarnen est rond et petit; tandis que, dans la Ter. subbucculenta, la pelile valve est toujours plus ou moins aplatie, le crochet de la grande peu recourbé, très-fortement caréné, et la ça- rène est si forte et occupe tant de largeur sur la coquille, qu’elle détermine souvent, aussi bien en dessus qu’er. des- sous, une sorte de siilon un peu analogue à celui qu’on 302 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, trouve dans la 7er. resupinata du lias, bien qu’il soit ici in- finiment moins prononcé. La Ter. subbucculenta créée par MM. Chapuis et Dewal- que, dans leur remarquable monographie des fossiles secondaires de la province du Luxembourg, a eu le sort de la plupart des espèces à caractères mal définis et peu accentués; c’est-à-dire, qu’elle a été confondue par la plupart des géologues avec une foule d’autres, je n’en ex- cepte pas même l’auteur de cet article. On peut en voir une preuve à la synonymie embrouillée de cetie espèce, où l’on n’a cité bien certainement qu’une faible partie des erreurs qui ont été commises à son sujet; bien d’autres, plus graves encore, ont dû s’y appliquer; mais leur vérifi- calion est excessivement difficile, sinon impossible et n’ap- prendrait d’ailleurs rien d’important ni de bien utile. LocALiTÉs. — La 7er. subhucculenta, peu répandue dans les parties occidentales de la France, est au contraire abon- dante dans Ja région de l'Est, à Chauvaney (Meuse), dans les environs de Metz, de Bouxvillers, à la tour Dupré (Yonne), dans un grand nombre de localités de la Côte- d'Or, de la Haute-Marne, du Doubs, de Saône-et-Loire, Haute-Saône, etc., etc., on la rencontre dans diverses as- sises du fullers’earthb, surtout à la partie inférieure de l’étage où elle accompagne la 7er. ventricosa et la Ter. Mandelslohi. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Dans le Luxem- bourg belge, les assises supérieures du Jura brun du Wur- temberg à Brauneberg, Bopfingen, Balingen et à Achdorf, Liestal, Bâle, à Greblingen (canton de Berne), à Balin, près Cracovie, elc. EXPLICATION DES FIGURES. — PI, 86, fig. 1°-? J'erebratula (Waldheimia) subbucculenta (Chap. et Dewalque), jeune échantillon, fig. 2-1 échantillon typique, provenant des TERRAIN JURASSIQUE. 303 environs de Langres (Haute-Marne), fig. 3°-°, grand spéci- men, très-allongé, provenant de la Voulte(Ardèche), fig. 4 et5, grands échantillons du fullers’earth de Pouillenay (Côte-d'Or). Fig. 6,7, échantillons à repos de test étagés, provenant, l’un de la Voulte (Ardèche), l’autre des environs de Semur. N° 59.— Terebratula (Waldheimia) ornithocephala (Sow.), 1812. PI. 87 et pl. 88, fig. 1.6. 1812 Terebratula ornithocephala, (Sow.), (pars), Mineral concho- logy; vol. [, p. 227, pl. ci, fig. 3 et 4, la fig. 1 se rapportant à la Ter. sub- ovoides (Rôm.). 1816 _— _ (Smith), Sfratigraphical Sys- tem of organized fossils. 1825 — triquetra, (Sow.), Mineral conchology, vol. V, p. 65, pl. cv, fig. 1. — Non Ter. triquetra , (Rôm.). 1828 — biplicata, (Defrance), (pars), Diction- naire des sciences naturelles. — Article Térébratule, p. 151,n° 13. — Non 7er. biplicata (Sow). _ — ornilhocephala, (Defrance), (pars), Diction- naire des sciences naturelles. — Article Térébratule, HS +1, D: 151. 1830 — bidentata, (Zieten), Die Versteinerungen Würtemb., p. 59, pl. xziv, fig. 3. . 1834 — ornithocephala, (De Buch), (pars), Uber tere- brateln, p. 89. 1836 = _ (Deshayes), Nouvelle édition 301 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 1836 Terebratula digona, 1837 1839 1851 sublagenalis, ornithocephala, subbidentata, sublriquetra, ornithocephala, obcvala, de Lamark, vol. VU, p. 361. (Rômer), Die Versteinerungen der Nord-Deutschen oolithen gebirge, p. 48. — Non Ter. digona (Sow.). (Rômer), Die Versteinerun- gen der Nord Deutschen oolithen gebirge, p. 49. — Non Ter. sublagenalis (Day). (Pusch), Polens palæontolo- gia, p. 20, pl. nr, ee a, 05e. (De Buch}, Classification des Térébratules (Mém. de la Soc. géol. de France), t. JL, 2e part, pr 20 pl. x1x, fig. 9. (Morris), Catalogue of british fossils, p.135. (D’Orb.), Prodrome, vol. I, n° 464, étage bajocien. (D’Orb.), (pars), Prodrome, vol. I, p. 316, n° 353. — Étage bathonien, (D’Orb.), Prodrome, vol. I, n° 356. — Étage batho- nien. (Bronn), Index palwontologi- cus, p. 1243, (Dav.), (pars), À monograph Of bristish fossil brachio- poda. jurassic Species , part. I, p.. 40, -pl.mMe fig. 6. 43®@L22 (Morris), Catalogue of british fossils, 2e édit., p. 157. (Terquem), (pars), Paléonto- logie de la Moselle, p. 30. ” (Terquem), Paléontologie de TERRAIN JURASSIQUE. 305 1855 Terebratula lagenalis, — — triquetra, 1857 — ornithocephala, — — subtriquetra, 1871 — bucculenta, — — emarginala, — — ornithocephala, — — digona, la Moselle, p.30. — Non Ter. obovata (Sow.). (Terquem), Paléontologie de la Moselle, p. 28. — Non Ter. lagenalis (Schloth). (Terquem), Paléontologie de La Moselle, p. 28. (Oppel), Die Juraformation p. 494, n° 83. j (Cotteau), Études sur les mol- lusques fossiles du départe- ment de l’ Yonne, 1° fasci- cule, p. 133. (Cotteau), Études sur les mol- lusques fossiles du départe- ment de l'Yonne, 1°* fasci- cule, p. 133. (Quenstedt), (pars), Petre- faktenkunde deutschlands brachiopoden, p. #17, pl.1, fig. 59. — Non Ter. buccu- lenta (Sow.). (Quenstedt), (pars), Petre- faktenkunde deutschlands brachiopoden, p. #15, pl. L, fig. 60-61. (Phillips), Geology of ox/ord and the valley of the Tha- mes, p. 166. (Phillips), Geology of oxford and the valley ofthe Tha- mes, p. 166. — Non Ter. digona (Sow.). Testé subovali, elongatä, ad ombones obesä et ferè ventri- cosé, anticè truncatä aut etiûm emarginatà ; sæpius, in utra- que valvä, ad frontem plus minusve excavatà, in emarginatà regione, lævi, nitidissima. Valvis valdè et æquè convezts el in- flatis, acutè rariùs, obtuse sæpius unitis. Valvarum cornmnEs - BRACHIOPODES. 20 306 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. surû rectà; apice incurvato, attenuato, ad latera parm cari- nato, foramine mediocri, rotundo. Inlus ignota. DrAGNOSE. — Coquille ovalaire, allongée, lisse et bril- lante, renflée et presque ventrue vers les crochets, s’abais- sant ensuite graduellement jusqu’à la région frontale, tron- quée ou légèrement échancrée au front et donnant parfois même naissance à un commencement de bilobation. Val- ves également convexes et renflées sur la ligne médiane, les côtés s’abaissant en continuant la courbure. Valves unies, rarement sous un angle aigu, presque toujours sous un an- gle obtus. Commissure des valves droite dans toute son étendue; crochet de la petite valve renflé; crochet de la grande valve également renflé, ne continuant pas la courbe générale; mais se recourbant beaucoup et subitement en s’atténuant de plus en plus; le crochet ainsi aminci n’est cependant qu’à peine caréné sur les côtés. Foramen, mé- diocre, arrondi. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. COULEUR, — Brun rouge, foncé, violacé, passant au noir. DIMENSIONS. — D'un grand échantillon, longueur, 31 mill.; largeur, 20 mill.; épaisseur, 17 mill. JEUNE AGE ET ACGROISSEMENT. — La T'erebratula ornithoce - phala ne varie que fort peu avec l’âge, elle a tout d’abord la forme allongée qu’elle présente dans l’adulte. Cependant et contrairement à ce qui se voit d'habitude, les jeunes pa- raissent plus renflés, plus globuleux que les adultes, tel est l’échantillon représenté pl. 87, fig. 1 *. Le crochet est déjà assez recourbé, le foramen complété par son delti- dium ; toutefois le développement de ce bec ne masque TERRAIN JURASSIQUE. 507 pas encore le crochet de la petite valve. En s’avançant en âge, la région frontale surtout s’accroît, tandis que les parties latérales restent à peu près stationnaires, il en ré- sulte qu’on peut juger à priori du plus ou moins d’âge de la coquille, par son plus ou moins de longueur relative. On voit également, lorsque la coquille vieillit, ke bord frontal devenir de plus en plus carré, d’arrondi qu’il était auparavant (voir même planche fig. 2 *?). Enfin quand la coquille est tout à fait adulte, ce bord frontal se bilobe quelquefois légèrement et présente deux saillies plus ou moins prononcées, aux deux angles de celte région fron- tale, pl. 87, fig. 3 et 4. Une autre condition influe encore sur la forme de cette espèce, c’est celle de la localité. Ainsi dans la Lorraine, la coquille est fort allongée et ne présente que rarement des traces de lobation ; tels sont les échantillons représentés pl. 87, fig. 1,3. Une forme un peu plus raccourcie avec front carré et légèrement bilobé, fig. 4 et 5,se remarque plus fréquemment dans les échantillons provenant de la Haute-Marne; dans les environs de Semur (Côte-d'Or), elle est plus étalée, plus élargie ; enfin, dans le Pas-de- Calais, nous trouvons aux environs de Marquise, une forme plus spéciale encore, où la lobation du front at- teint son maximum de développement (pl. 88, fig. 4...6), ce fait est d’autant plus remarquable qu’une autre espèce provenant du cornbrash, la Ter. lagenalis, montre dans la même région, une variété qui se distingue par la même disposition portée à un si haut point, que M. David- son l’a considérée comme espèce distincte, sous le nom de Ter. sublagenals. Nous reviendrons du reste sur ce su- jet en traitant de cetle espèce. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — La 7er, ornithocephala se 308 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. rapproche beaucoup d’un certain nombre d'espèces appar- tenant à divers niveaux : de la 7er. lagenalis, espèce pro- pre au cornbrash; mais celte dernière est en général d’une taille beaucoup plus considérable et présente toujours un crochet très-recourbé, excessivement aminci à sa fine extré- nité et percé d’un trou si petit, qu'il peut tout au plus donner passage à une pointe d’aiguille, au lieu que dans la 7er. or- nithocephala, le crochet, quoique recourbé également, n’est pas ainsi aminci el est percé d’un foramen dans les dimen- sions habituelles du sous-genre Waldheiïmia. Notre espèce se rapproche encore de la 7'er, Cadomensis, qui la remplace danslefullers’ earth de la Normandie, par la forme bien plus globuleuse de celte dernière, la disposition bien moins arquée et les fortes carènes latérales tranchantes de son crochet, En remontant la série des couches jurassiques, nous rencontrons dans le callovien deux espèces : 7er su- brugata et Ter. ombonella qui offrent les plus grands ca- ractères de ressemblance avec notre 7er. ornithocephala. La Ter. subrugata est toujours beaucoup plus déprimée et tendrail plus tôt à se confondre avec la 7er, subbucculenta. Quant à la 7er. ombonella, cette espèce est toujours au con- iraire beaucoup plus comprimée dans sa forme géné- rale, avec un aspect ventru, que n’a pas la 7er. ornttho- cephala. On pourrait encore confondre cette espèce, et cela a eu lieu souvent, avec un certain nombre de formes appartenant au système oolithique supérieur, par exemple avec la Ter. vicinalis (Schloth) de l’oxfordien, avec la buc- culenta du corallien, même avec la Ter. humeralis du Kim- méridgien ; nous y reviendrons aux arlicles spéciaux de ces diverses espèces. Histoire. — La Ter. ornithocephala, comme on peut s’en convaincre en parcourant la longue synonymie qui précède TERRAIN JURASSIQUE. 309 la description de cette espèce, a donné lieu à bien des méprises et a été souvent confondue avec une foule d’au- tres. Sa forme spéciale l’avait fait remarquer des plus an- ciens auteurs qui se soient occupés de pétrifications, aussi dans la magnifique série de planches de Martin Lister, Martini Lister, M. de Æistorie sive sinopsis methodicæ con- chyliorum et tabularum anatonicarum Oxoni 1770, nous en trouvons une figure, pl. 457, indiquée comme pierre de foudre (conchites fulyam referens, sive sacculus lapideus) ; de même une autre ancienne publication où ces figures sont loin d’être aussi correctes, celle de J. J, Raier, WMonumenta rerum petrificatarum præcipua oryctographiæ noricæ suj- plementi loco pengenda ; interprete filio Ferdinando, Jacobo, Baïero, représente une série de térébratules sous les figures 19 à 27 de sa pl. v, où nous voyons manifestement qu’on a voulu “eprésenter entre autres la 7er. orntthocephala. On rencontre encore dans d’autres anciennes publicalions des figures qui semblent se rapporter à la Ter. ornithocephala, mais qui pourraient tout aussi justement être attribuées à d’autres formes voisires, et qui ne sont d’ailleurs représen- tées là que comme des objets de curiosité sous le nom d’hystérolithes ou autres objets ejusdem farine auxquels les anciens et naïfs auteurs attachaient des idées supersli- tieuses, en même temps qu’ils leurs attribuaient de mer- veilleuses propriétés médicinales. Dès 1812, elle était bien reconnue et figurée par So- werby dans le m'néral conchology; mais le même auleur en a depuis donné une simple variété comme espèce üis- tincle, sous le nom de #riquetra. En 1828, Defrance, tout en citant la Ter. ornithocephala de Sowerby, dans son article térébraltule du Dictionnaire des sciences naturelles, la con- fondait avec beaucoup d’autres sous le nom de 7er. bipli- 310 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. cata. On a longtemps ignoré ce que Brocchi avait voulu représenter sous ce nom de Anomya biplicata, qui a donné depuis lieu à iant de méprises. M. Sæœmann ayant pa se procurer l'échantillon même qui a servi à Brocchi pour représenter son espèce, nous avons pu constater que celte Anomya biplicata de l’auteur italien, ne se rapportait nulle- ment à la érébratule proprement dite des terrains crétacés, pour laquelle Sowerby a consacré ce nom de Z'erebratula bi- plcata ; mais qu’elle appartenait au contraire au sous-genre Waldheimia ; que de plus cette espèce n’avait jamais été recueillie dans les terrains relativement récents du Piémont; enfin qu'on devait y voir une forme nettement jurassique. M. Sœmann penchait pour la Waldheimia ornithocephala, j'ai au contraire cru pouvoir y reconnaîlre une variété de la Waldheimia indentata du lias moyen (voir la synonymie de cette espèce, p. 133). Nous n'avions du reste à invoquer que la forme générale, car le crochet, qui était le point capital à mettre en ligne de compte, était tellement en- dommagé qu’on ne pouvait plus reconnaître sa forme pri- milive; du reste, que ce soit une 7er. ornithocephala ou une indentata, il importe fort peu ; c’est par suite d'une erreur manifeste qu’elle se trouve colloquée par Brocchi au milieu de formes tertiaires; c’est, à mon avis, un nom à rejeter à cause de l’extrême obscurité qui persiste à ce sujet et lu- sage ayant au contraire consacré depuis longues années Je nom de biplhcata à la coquille donnée sous ce nom par Sowerby. En 1830, la Zer. ornithocephala de Sowerby devient pour Liéten la er. indentata, et l'édition allemande et française des térébratules de de Buch, où l’espèce est très-bien dé- crite et figurée, n’empêche pas d'Orbigny de considérer cette espèce comme deux choses différentes sous les noms Es TERRAIN JURASSIQUE. 311 de subbidentata et de subtriquetra. À partir de ce moment, ies auleurs ne savent plus du tout ce que c’est que la 7er. ornithocephala ; ils la confondent avec l’obovata, avec la la- qenalis, la bucculenta, voire même l’emarginata et la digona. M. Davidson lui-même a eu, suivant nous, le tort de con- sidérer la Ter. ombonella de Lamark comme n'étant qu'une simple variété de la 7er. ornithocephala de Sowerby; el les géologues forcés de chercher dans le fullers’earth, la grande oolithe et Le callovien, ont éprouvé de telles incerti- tudes que leurs listes de fossiles caractéristiques s’en sont ressenties d’une manière déplorable. La chose eût été bien simple, si, au lieu de chercher des difficultés là où 1] n’en exislait point, ils s'étaient rapporté tout simplement à la figure donnée par Sowerby. J'espère maintenant qu’il sera bien entendu : que la Zer.ornithocephala est une forme nelte, précise, cantonnée dans d’étroites limites géologi- ques, à savoir le fullers’earth et peut-être quelques assises les plus inférieures de la grande oolithe proprement dite. LOCALITÉS. — La T'erebratula ornithocephala est très-ré- pandue dans le fullers’earth moyen et supérieur de tout l’est de la France; peu abondarte au contraire dans les mêmes niveaux de la région occidentale. Nous l'avons re- cueillie abondamment dans le fuliers’earth supérieur du Boulonais, à Hidrequent, à la carrière Napoléon, à Belle et dans beaucoup de points des environs de Marquise. Elle esl non moins répandue dans l’Yonne, la Côte-d'Or, la Saône-el-Lore, dans les départements de la Meuse, de la Meurthe, de la Moselle, notamment à Gorze près de Metz, à Bouxvillers (département du Bas-Rhin), aux environs de Langres (Haute-Marne), de Besançon (Doubs), elc., etc. LOCA LITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Abondante en Al- lemagne (de l’autre côté du Rhin), dans le Wurtemberg et 312 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. la Souabe, également en Suisse à Greblingen (canton de Berne), à Aarau, Schauembourg près de Bâle, etc., on la retrouve en Pologne, à Balin près de Cracovie; très-abon- dante dans le fullers’earth d’Angleterre, où les échantii- lons sont très-grands et parfaitement caractérisés dans les environs de Bath. EXPLICATION DES FIGURES. — PJ], 87, fig. tula ormthocephala (Sow.), jeune échantillon provenan de Gorze près Metz (département de la Moselle). Fig. 2°”, échantillon adulte provenant de la même localité fran- çaise. — Fig. 3%, échantillon typique provenant de Bath (Angleterre), et donné ici comme point de comparai- son avec les échantillons de France. Fig. 4, 5, échantillon provenant des environs de Langres (Haute-Marne). Fig. 6**, grand spécimen très-renflé et bilobé provenant de la même localité. — PI. 88, fig. 4,2, 3, échantillons très-larges provenant des environs de Semur (Côte-d'Or). Fig. 4, 5, 6, variété remarquable par son front très-bilobé, provenant du fullers’eart d'Hidrequent et de la carrière Napoléon, près Marquise (Pas-de-Calais). | 42, Terebra- 2 N° 60. — Terebratula (Wal/dheimia) Cadomensis (Eug. Desl.), 1857, PI. 88. Fig. 8,9. PI. 89. 1857 Terebratula Cadomensis, (Eug. Desl.), Description des cou- ches du système oolithique infé- rieur du Calvados, p. 35, pl. 1, fig. 2-4 (Bullet. Soc. linn. de Normandie, 2° vol.). Testä subovali, longiori quàâm latiorr, obes& et ventricosä præsertim ad ombones, anticè rotundatä et demiss4, aliquo- ties vix truncatà, nitidà ; sed concentricis et validis lines, et TERRAIN JURASSIQUE. 313 in projecturis ahiquoties increscentibus, notatä. Valvis valdè et æquè obesis et convezrs, auctè unitis. Valvarum commissurû rectà ; apice valdé incurvato, dilatato et brevi, ad latera valde carinato. Foramine mediocri, rotundo. Pts ignott. Dragnose. — Coquille subovalaire, plus longue que large, renflée, surtout vers les crochets, s’ahaissant vers les côtés et vers le front en continuant la courbure géné- rale, habituellement arrondie ou à peine tronquée à la ré- gion frontale; brillante, mais marquée de fortes lignes d’accroissement, qui s’accentuent presque toujours en res- sauts plus ou moins brusques et plus ou moins irrégulière- ment disposés. Les deux valves très-renflées dans toute leur étendue, sans indiquer aucune espèce de traces de lobes médians ou latéraux; les deux valves unies sous un angle aigu. Commissure des valves, droite dans toute son étendue ; crochet lrès-recourbé, continuant la courbure de la coquille, assez large et court, fortement caréné sur Îles côlés. Foramen médiocre, arrondi, CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. CouLeur. — Violâtre pâle. DIMENSIONS HABITUELLES. — Longueur, 24 millim.; lar- geur, 20 millim.; épaisseur, 17 willim. — Du plus grand échantillon connu : longueur, 38 millim.; largeur, 23 mil- lim. ; épaisseur. 21 millim. OBsERvariON. — La forme de cette coquille est assez variable : longitudinalement ovale dans les échantillons adultes, sub-circulaire, ou même quelquefois ovale, dans le sens de la largeur, chez les jeunes. C'est un caractère comme on voit analogue à ce qui existe dans la 7er. or- nithocepala; mais là se bornent les ressemblances. Elle 314 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. diffère en effet de cette dernière, par sa forme générale et surlout par son crochet caréné, et les fortes stries d’ac- croissement qui la caractérisent. La Ter. ornithocephala, au contraire, a les côtés de son crochet plus ou moins arron- dis, et la surface en est entièrement lisse ; à peine si on peut en voir les lignes d’accroissement. Enfin, dans cette dernière espèce, le crochet est fort élevé et brusquement recourbé, tandis que dans la Zer. Cadomensis ce même cro- chet est presque droit. J'ai décrit cette espèce en 4857 dans mon catalogue des- criptif de brachiopodes du système oolithique inférieur de la Normandie, seulement je lui attribuais alors une plus grande extension stratigraphique qu’elle n’en a réellement. Je confondais alors en effet avec la 7er. Cadomensis du ful- lers’earth, une autre forme qui ne se rencontre que dans la parlie supérieure de la grande oolithe, et que nous dé- crirons prochainement sous le nom de Zerebratula Ranvil- liana. Cette dernière en effet a d’autres tendances que celles de la Zerebratula Cadomensis, et se rapprocherait plutôt volontiers de la série des térébratules dont la Ter. digona semble être le chef de file; nous renvoyons pour ces détails à l’article spécial de la 7er. Ranvilliana. On pourrait peut-être encore, malgré la différence de forme, surtout du jeune âge, confondre la 7er. Cadomensis avec certains échantillons de la Zer. indentata du lias moyen, mais la petitesse excessive du foramen de cette dernière espèce la fera distinguer avec la plus grande facilité. GisEMENT. — Rare dans la couche à Ammonites Parkinson des assises supérieures de l’oolithe inférieure représentée en Normandie par l’oolithe blanche, la 7er. Cadomensis se retrouve dans le fullers’earth ou calcaire de Caen de la même région occidentale, elle paraît remplacer dans le fullers’'- TERRAIN JURASSIQUE. 315 earth de la Normandie, la Ter. ornithocephala dont je n'ai pu encore y rencontrer d’échantillons bien authentiques. D'après certains échantillons en mauvais état que j'ai reçus de Provence, sans désignation certaine ni d'étage, ni de localité, je pense que cette espèce devrait exister égale- ment dans le Midi. LOGALITÉS. — Assez abondante dans les départements du Calvados, de l’Orne et de la Sarthe, à Condeville, aux Ocrets, environs d'Alençon, de Tennie, etc., on la retrouve à Montreuil, Bellay (Maine-et-Loire), à Fremery, à Mon- gorge près de Poitiers, et probablement dans beaucoup d’autres localités. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 88, fig. 8“, Zerebratula (Waldheimia) Cadomensis (Eug. Desl.), échantillon très-5lo- buleux marqué de très-nombreuses stries d’accroissement. — Fig. 9%, échantillon de petite taille, quoique adulte, dont la région frontale est carrée. — PI. 89, fig. 1*°, échantillon adulte et typique parvenu à toute sa croissance, provenant du fullers’earth de Condeville près Caen (Calva- dos). — Fig. 2 et 3, échantillons plus jeunes et très-3lobu- leux. — Fig. 4%, jeune exemplaire remarquable par sa forme transverse, la largeur l’emportant ici sur la lon- gueur., — Fig. °°, échantillon bizarre dont le jeune à3e a d’abord formé un limbe latéro-frontal très-accentué, et dont le développement ultérieur s’est continué ensuite normalement. N° 61. — Trerebratula (Megerlea) Munieri (Eug. Desl.) É nov. spec., 1873. PI. 90. SYNONYMIE. 1871 Terebratulu loricala, (Dumortier), Sur quelques gise- 316 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, ments de l’oxfordien inférieur de l'Ardèche, p. 44. — Non Ter. loricala (Schloth), espèce corallienne, Testà parvulà, trigonatà, latiori quam longiori, ad frontem demissà et angulosä, ad latera leviter exporrectà ; per latam et profundam depressionem, in majori valvä, per oppositum in manorti lobum, tripartitä; plicis transversalibus numerosis acute signatis, lamellosis et quasi leviter incarpatis venustissime ornatà ; præterea plicis lateralibus, in numero varüs, in uträ- que valvä alternis, notatä, tum in cardinali regione compicuis ot alias erasis, tm in cardinali regione simplicibus et rotundis, postea dichotomis et etiam in pluribus et numerosis ad frontem pleis exporrectis. Valois æquè convexis. Valvarum commussurd, in medio, ad frontem large et abrupte inflexä. Are ma- gnà, dilatalä, acutè ex latere resectà ; foramine magno. rotundo. Intùs iynotà. DraGNosE. — Coquille petite, trigone ou arrondie, plus large que longue, divisée en 3 lobes par un large sinus sur la grande valve, correspondant à un fort bourrelet médian sur la petite. Surface ornée de lignes d’aceroissement con- centriques très-nombreuses et comme squammeuses, cou- pées tantôt par de simples saillies qui naissent du crochet, et vont en s’effaçant à mesure que la coquille grandit, tan- (ôt par des côtes arrondies trè:-fortes vers le crochet, et qui vont ensuite en s’abaissant vers le bord frontal, en même lemps qu’elles se divisent et se subdivisent plusieurs fois par dichotomie ; à chaque grosse côte de la grande valve correspondant un sillon sur la petite. Les 2 valves également convexes. Commissure montrant (oujours une TERRAIN JURASSIQUE. SET “arge inflexion frontale, mais les inflexions latérales répon- dant aux plis latéraux très-peu prononcées. Petite valve plus ou moins renflée, montrant toujours un gros pli mé- dian très-élevé, s'étendant du crochet jusqu’au front, aigu vers la région cardinale, se dilatant de plus en plus vers le bord frontal où il reste simple ou frangé de plis acces- soires. Les deux côtés marqués de plis,en nombre variable, s’arrêlant à peu de distance du crochet, ou bien s’étalant comme le lobe médian et se frangeant, comme jui, par dichotomies de plis accessoires. Grande valve répétant les ornements de la petite; mais en sens inverse, c’est-à-dire de façon à ce qu’un pli sur là grande soit opposé à un sinus sur la petite. Crochet peu recourbé, s’élargissant sur les côtés et en dessous, de façon à former uvue large aréa, plane, percée en son centre, d’un large foramen, complété en dessous ou plutôt sur les côtés par deux grosses pièces deltidiales, quise joignent à peine sur la ligne médiane, ce qui donne à ce foramen une forme arrondie en dessus, anguleuse en dessous. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnue. CouLEeur. — Inconnue. Dimensions. — Longueur, 7 millim. ; largeur, 8 millim. ; épaisseur, 5 million. OBSERVATION. — Cette élégante et rare espèce, si on s’en rapporte aux trois échantillons que nous avons pu observer jusqu'ici, serait fort variable dans la disposition et le nom- bre de ses plis; elle se rapproche toutefois par sa forme des Megerles coralliennes, telles que les Meg. loricata, recta, etc. Toutefois sa taille beaucoup plus pelite, la dis- position plus ou moins dichotome de ses plis, la grandeur et la disposition très-saillante du bourrelet de sa petite valr2 la feront aisément distinguer de ces espèces. La sin- 918 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. gulière tendance qu'ont les plis, de s’effacer en se rappro- chant du bord frontal, et très-bien mise en évidence sur Fun des échantillons observés, rappelle également certai- nes formes très-anciennes appartenant aux genres Sptrigera ou Retzia. Il est bien évident toutefois que celte apparence n’est que fortuite et qu’il n’y a aucune espèce de rappro- chement direct à établir entre ces formes dévoniennes ou triasiques appartenant à la famille des Spiriféridées, et nos coquilles jurassiques, qui sont des Térébratulidées par tous leurs caractères organiques, aussi bien de structure que de disposition d'appareil brachial. L’échantillon repré- senté fig. 6, surtout, ressemble d’une manière frappante à un Spirigera, à ce point qu’en ne considérant cette espèce que par le dos, fig. 6v, ou par son bord frontal, fig. 6, on la prendrait pour un tout petit Spirigera concentrica Au dé- vonien ; 1l est vrai qu’en la retournant d’un autre côté, la forme du foramen et de l’aréa fait disparaître toute espèce de resseuiblance. Je dois la connaissance de celte curieuse et charmante coquille à M. Munier Chalmas, préparateur de géologie de l: faculté des sciences de Paris, qui a recueilli à la Voulte, l'échantillon figuré pl. 90, fig. 5, 7, avec une série d’au- tres Brachiopodes des plus remarquables. Je me fais un devoir et un véritable plaisir de la dédier à ce jeune et ardent naturaliste, qui a bien voulu non-seulement me procurer ces remarquables échantillons; mais encore mettre à nu les appareils si curieux de quelques-unes de ces espèces, en même temps qu’il m’a fait profiter du ré- sultal de ses recherches stratigraphiques sur la localité encore aujourd’hui si controversée de la Voulle, résullats inattendus qui lui ont permis de ranger dans une suite de couches très-variées depuis l’oolithe inférieure jusqu’à l’ox- TERRAIN JURASSIQUE, 319 fordien supérieur, un ensemble que l’on considérait jusqu'alors comme n'étant formé que d’oxfordien infé- rieur. Les deux autres exemplaires avaient été recueillis par M. Dumortier qui à bien voulu également me communi- quer ces précieux échantillons qui m'ont permis de com- pléter cette description. LocaLITÉs. — Recueillie par MM. Dumortier et Munier Chalmas à la Voulle (Ardèche) dans une couche que M. Munier considère comme appartenant au fullers’earth. EXPLICATION DFS FIGURES. — PI. 90, fig. 4 °?, Terebratula (Megerlea) WMunieri (E, Desl.), échantillon adulle de gran- deur naturelle de la collection de M. Dumortier; fig. 2, le même échantillon grossi ; fig. 3°, 2"° échantillon de la collection de M. Dumortier, de grandeur naturelle; fig. 4 *?, le même échantillon grossi ; fig. 5, superbe exem- plaire recueilli par M. Munier Chalmas, de grandeur natu- relle ; fig. 6“, le même échantillon 2 fois grossi; fig. 7, le même échantillon grossi 4 fois, vu par la petite valve. N° 62, — Ferebratula (£pithyris) curviconcha (Oppel), 1863. PI. 91. SYNONYMIE, 1863 Terebratula curviconcha, (Oppel), Zeitschrift d. deutschen geologisehen Gesellschaft, 1863, p. 206, pl. v, fig. 6, Use qe _ 1866 — -- (Benecke), Uber Trias und Jura in den Südalpen, p. 176. 1861 — nucleata, (Dumortlier), Sur quelques gi- sements de l’oxfordien infé- rieur de l'Ardèche, p. 43. — Non Ter, nucleata (Sch1.). 320 PALÉONTOLOGIE ERANCAISE. 1864 Terebratula nucleata, (Quenstedt), (pars), Petrefak- tenkunde Deutschlands Bra- chiopoden, p. 361, pl. xLvu, fig. 111. Test parvä, latiorr quäm longiori, ad cardinem globulosä, ad frontem trilobatä; in minort valvà alté et extens depres- sione, in majori autem crasso lobo ad depressionem minorts respondente, ex apice ad frontem extenso, instructà ; apaice recurvo, ad latera haud carinato; foramine mediocri, rotundo. Jntüs ignotà. Coquille assez petile, plus large que longue, trè:-globu- ieuse à la région cardinale, marquée d’un lobe considé- rable s’élevant du sommet de la grande valve jusqu’au front, et d’un large et profond sinus correspondani sur la petite valve. Petite valve renflée au crochet, se creusant ensuite vers le front, d'une très-profonde excavation, ou sinus médian, qui va en s’accusant de plusen plus jusqu’au bord, les côtés restant très-renflés, et continuant la très- forte convexité de la région cardinale. Grande valve égale- ment très-renflée vers la région cardinale, se divisant en- suite en 3 portions par la présence d’un lobe longitudinal médian, peu prononcé d’abord, qui s’accentue de plus en plus vers le front, de façon à s’élever vers celle partie, en formant une sorte d’éminence arrondie, s’élevant brus- quement sur les côtés. Crochet très-recourbé, épais, non caréné sur les côtés ; forarmen assez grand, arrondi. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — [ncounus. COULEUR. — Inconnue. DiMENSIONS. — Longueur, 17 millim., largeur,20 millim., épaisseur, 41 millim. OgsERvATIONS. — Nous voyons ici apparaître une forme remarquable de térébratule appartenant évidemment à la TERRAIN JURASSIQUE. 321 seclion des Epithyris. Il est assez curieux de constater que celte Terebratula curviconcha ne s’est rencontrée jusqu'ici, en France, que dans une seuie localité, la Voulle, avec une série d’autres formes, telles que les Ter. hivallata et sulci- frons, qui n’existent également dans aucune autre localité française. Cependant, si nous franchissons les Alpes, nous retrouvons ces trois formes dans un certain nombre de points, mis en évidence par MM. Oppel, Benecke, etc. La localité de la Voulte ne ressemble donc aucunement par ses Brachiopodes, soit du fullers’ earth, soit du callo- sien, aux autres localités françaises; elle a, pour ainsi dire, un cachet alpin tout à fait spécial. D'un autre côté, si nous examinons les espèces alpines plus anciennes, telles que celles du trias supérieur et du lias inférieur de hierlatz, nous voyons que cette forme des Terebratulæ nucleatæ était déjà apparue et que les Ter. Ewaldi, Beyrichi, nimbata, reconnues et décrites par M. Oppel, sont tellement voisines de la 7er. curviconcha qu’on a peine à leur trouver des caractères différentiels. Voilà donc une espèce qui se révèle dans la région orien- tale et méridionale de la France, mais qui, loin d’appa- raître toute seule, ex abrupto, avait au contraire d'‘é- troits liens de parenié avec des espèces qui s’élaient depuis longtemps produites. Quant à la 7er. nucleata de l’'oxfordien, sa ressemblance est si bien établie avec l’es- pèce ici décrite, que de très-sérieux auteurs ont confondu leurs formes et sont même, peut-être encore, décidés à les regarder comme n'en formant qu’une seule et même. Enfin, si l’on veut, sans prévention, jeter les yeux sur une Terebratula diphya, on peut s'assurer que, dans le jeune âge, elle a exactement et précisément la forme de la Ter. nucleata. Voilà donc encore une de ces espèces, la 1e série, Terr. jur., t. VI. — BRACHIOPODES. 21 322 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. A Ter. diphya, que les partisans de la fixité absolue de l’es- pèce, de l’indépendance complète des espèces entre elles, seront forcés de ne plus citer. Voilà des parents qui surgissent, sur lesquels on ne comptait guère; mais, pa- tience, nous en trouverons bien d’autres encore, quand nous décrirons les espèces coralliennes ! Très-voisine donc de la 7er. nucleata de l’oxfordien, la Ter.curviconcha se distingue de cette dernière par sa forme beaucoup plus étalée, son bourrelet et sinus médians moins prononcés et surtout beaucoup plus larges. Ne connaissant encore qu’un pelit nombre d’échantillons de cette belle espèce, j'ignore si elle est variable; l’échantillon repré- senté pl. XCI, fig. 5°, est plutôt une difformité qu’une véritable variété. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La T'erebratula curviconcha n’a encore, à ma connaissance, été recueillie que dans une seule localité, la Voulte (Ardèche), où elle est rare, Suivant M. Munier, elle se rencontre dans le fullers’ earth. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANGE. — Dans le dôgger su- périeur de la basse région des Alpes, à Mitterwand, près Hallstadt (Bavière), d’après M. Oppel. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 9, fig. 1°. Terebra- tula (Epithyris) curviconcha (Oppel), échantillon parfait, de grandeur naturelle; fig. 2°*, le même échantillon grossi deux fois ; fig. 3, échantillon très-adulte, vu par sa région frontale ; fig. 4, le même échantillon, grossi deux fois; fig. 5**, échantillon difforme, de grandeur naturelle, Ces échantillons, recueillis par M. Munier, proviennent de la Voulle (Ardèche). TERRAIN JURASSIQUE. 329 N° 63. — Terebratula (7erebratella) bivallata (Eug. Desl.), 1859. PI: 92 et 93. SYNONYMIE, 1859 Terebratulu bivallata, (E. Desl.), Note sur les brachiopodes du callovien de la Voulte, p.”, pl. u, fig. 1-2 (ext. du 4° vol, du Bull. Soc. linn. de Normandie). 186% - - (Oppel), Palwontologische Mittheilun- gen geognostiche Studien Ardèche- departement, p. 317. 1866 — — (Benecke), Ueber Trias und Jura in den Südalpen, p.177. 1871 — — (Dumortier), Sur quelques gisements de l’Oxfordien inférieur de l Ardé- che, p. 43. Testä parvä, pentagunalr, longiori quäm laticri, depressä, plicis latrs et validis, ad latera brevibus, in medianä parte lon- gioribus, et ad frontem remotis, quadriplicatä ; in utrâque valvä, ad depressiones plicis respondentibus. Minor valva de= pressä, in mediané parte, lobo triangulart ad frontem, et per profundas depressiones utrinque segregato, munitä. Majori valvä subdepressä, in medianû parte triangulari, alt et acutà depressione, ad latera duobus profundis depressionibus mu- nilä; apice crasso, parum incurvato, ad latera carinato ; fo- ramine mediocrt. Intès, brachiorum fulcro, quamvis non duplici ligamine enstructo, Terebratellarum lamellis simillimo; mediano septo valido. Currentibus ramis parum remotis et ferè rectis, re- currentibus autem validè incurvatis per latam et inflexæam val- vam ligatis, ad occursum acutis et minutis spinis adjunctis. 3224 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Dragnose. — Coquille petite, élégante, pentagonale, plus iongue que large, un peu comprimée, lisse, marquée de Aplis longitudinaux, profonds sur la grande valve, répondant à autant de dépressions sur la petite valve. Celle-ci dé- primée, légèrement bombée vers le crochet et sur les côtés, marquée d’un sillon longitudinal très-profond, occupant presque toute la largeur de la coquille et s'étendant depuis le crochet jusqu’au front. Ce sinus marqué au milieu d’un bourrelet triangulaire s’élevant peu à peu, jusqu’à former un large repli sur la région frontale. Grande valve divisée en 3 parties par un grand lobe médian, étendu depuis le crochet jusqu’au front et fortement creusé d’un sinus lon- gitudinal médian, très-prononcé, surtout à la région fron- tale; parties latérales s’abaissant en pente douce, marquées d’un large sillon, s'étendant du crochet jusqu’au bord; à ce sillon succède un renflement occupant les côtés vers la soudure des valves. Crochet peu arqué, légèrement ca- réné sur les côtés ; foramen médiocre, arrondi. CARACTÈRES INTERNES. — Appareil brachial long et ro- buste, formé de 2 branches currentes ab très-longues, en forme de lamelles légèrement recourbées, présentant quelques légères pointes sur leurs bords; les branches ré- currentes a’b', reliées à celles-ci par une lamelle intermé- diaire large et très-mince, se relèvent ensuite en formant 2 larges bandelettes à forte courbure, armées de pointes nombreuses et reliées elles-mêmes par une lamelle d’union très-large, très-compliquée, admettant 3 plis, dont le prin- cipal au point de rencontre. Seplum médian S'M' très- large; mais ne dépassant pas en longueur le point d'union . des lamelles récurrentes. Empreintes des muscles pédon- culaires P formant 2 larges saillies creusées en godet, d’où naissent les branches currentes. [y 19 QC TERRAIN JURASSIQUE, CourEur. — Inconnue. Dimexsions. — Longueur 16 millim., largeur 14 millim. CBSERYATIONS. — Depuis que j'ai, en 1859, fait connaîlre celte remarquable espèce, figurée d’après des échantillons recueillis à la Voulte par M. Gosselet, je ne pense pas qu'on l’ait retrouvée dans d’autres localités, au moins en France. C’est d'autant plus curieux que l’espèce est très-abon- dante à la Voulle, et ce n’est pas un des caractéres les moins remarquables qui distinguent cette localité à facies véritablément alpin. MM. Oppel et Benecke ont depuis retrouvé celte espèce dans un certain nombre de loca- lités du Tyrol bavaroïis, où elle se rencontre avec les Ter: sulcifrons et curviconcha, dans leur dügger supérieur, qui coïncide à peu près avec la partie inférieure de nolre ful- lers’ earth, MM. Dumortier, Ebray, Munier-Chalmas, ont depuis re- trouvé un grand nombre d'échantillons, et je dois à ce der- nier géologue la connaissance du remarquable appareil apophysaire qui est figuré dans notre pl. XCIII. Cetappareil n’est pas absolument celui d’une férébratelle, puisque la doùble attache au septum médian fait ici défaut; mais la forme arquée de ses branches récurrentes et surtozt la dis- position compliquée de la lamelle moyenne, qui réunit ces 2 branches, n’a aucune espèce de rapport avec l'appareil des térébratules proprement dites. C’est celui d’une mé- gerle ou d’une térébratelle. L'apparence exiérieure de la coquille n’est nullement celle d’une mégerle; mais, en revanche, elle a tous les caractères de certaines térébra- telles crétacées ou même vivantes : c’est une forme de passage, si l’on veut, entre les Térébratelles et les Waldher- mia, passage qui existe fréquemment dans les sous-genres de moilusques. 320 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. La Ter. bivallata, par ses caractères tout spéciaux, ne ressemble à aucune des formes que nous avons jusqu'ici décrites. C’est un type nouveau qui semble apparaître, mais dont nous retrouverons fréquemment des représen- tants, non-ceulement dans les étages jurassiques, l’oxfor- dien et le corallien par exemple, mais encore dans les couches crétacées, tertiaires et récentes ; tantôt avec des appareils de véritables térébratelles, (tantôt avec des la- melles analogues à celles du prototype. Nous signalerons les rapports et différences en traitant de ces diverses espèces. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Abondante à la Voulle (Ardèche) dans le fullers’earth, suivant M. Munier- Chalmas, LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Abondante dans plusieurs localités du Tyrol bavaroiïis, suivant MM. Oppel et Benecke. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 99, fig. 4°. Échan- tillon adulte, très-large:; fig. 2%", jeune individu; fig. 3, 4, échantillons à lobes plus ou moins accentués, de gran- deur naturelle; fig. 5, le plus grand échantillon connu, de grandeur naturelle; fig. 6", le même échan- tillon grossi 2 fois. Tous ces échantillons proviennent de la Voulte et ont été recueillis par M. Munier-Chalmas. -- PI, 93, fig. 4. Échantillon dont une partie de la grande valve a été enlevée pour laisser voir l'appareil brachial; fig. 2%, le même échantillon grossi, vu de face et de profil; fig. 3, échantillon de grandeur natu- relle, montrant une partie de l’appareil interne, les bran- ches récurrentes ayant été détruites pour mieux laisser voir les rapports des branches currentes; fig. 4*, le même échantillon grossi; fig. 5, restauration montrant TERRAIN JURASSIQUE. 321 l’ensemble de l’appareil brachial dans son intégrité; fig. 6, intérieur du crochet de la grande valve, de grandeur natu- relle; fig. 7, intérieur de la portion cardinale de la petite valve, pour montrer le septum médian et le plateau cardi- nal; R, empreinte des muscles rétracteurs; fc, fossettes cardinales; P, empreinte des muscles pédonculaires ; S'M’, septum médian ; ab, branches currentes de l’appa- reil brachial; a'b', branches récurrentes du même ap- pareil. Ces magnifiques préparations ont été faites par M. Munier-Chalmas. N° 64. Terebratula (7erchratella) sulcifrons (Benecke), 1866. PI. 94. SYNONYMIE. 1866 Terebratula sulcifrons (Benecke), L’eber Trias und Jura in den Südalpen, p. 177, tab. V, fig. re Œ LE] d, Testä parvulä, pentagonali, paululum longiori quam la- tiort, inflalä ; plicis latis et validis, ad latera brevibus, in medià parte longioribus et ad frontemremotis, quadriplicatä ; in uträ- que valvé ad depressiones plicis respondentibus. Minori valvà ad cardinem inflatô, ad frontem maximè et subito demissä, quamvis in medianä parte lobo biangulart per profundas de- pressiones utrinque segregato sit munita. Majort autem valvà surelevatä, in medianû parte, altä depressione, ad latera, duo- bus profundis depressiontbus notatà ; apice crasso, incurvato, ad latera carinato; foramine mediocre. | Intus ignota. DraAGNose. — Coquille petite, pentagonale, un peu plus 328 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, longue que large, globuleuse, lisse, marquée de 4 plis longitudinaux profonds sur la grande valve, répondant à autant de dépressions sur la petite valve, fortement bombée dans toutes ses parties, marquée d’un lobe médian acumi- né à la région frontale et limitée de chaque côté par 2 sil- lons très-profonds. Grande valve très-bombée dans toute sa longueur, divisée en outre en 3 parties par 3 sillors longitudinaux, dont le médian surtout, opposé à la saillie médiane de la petite valve, est excessivement profond et semble partager la coquille en 2 portions rendues plus ma- nifestes encore par les 2 saillies longitudinales, qui bordent de chaque côté ce sinus médian. Valves unies sous un angle très-obtus. Commissure des valves dessinant 4 an- gles aigus, très-accentués. Crochet épais, très-recourbé, continuant la très-forte courbure de la grande valve, légè- rement caréné sur les côtés; foramen assez grand, ar- rondi. CARACGTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. COULEUR. — Inconnue. DImMENsIONS. — Longueur, 8 millim. ; largeur, 7 millim. ; épaisseur, 6 millim. OBSERVATIONS. — Quoique nous ne connaissions pas l’ap- pareil brachial et les autres caracières internes de celte jolie petite espèce, elle à une forme extérieure si spéciale et si semblable à celle de la précédente, qu’il ne peut rester de doute sur la convenance de l’admetire dans le même sous-genre Zérébratelle. En effet sa forme rappelle celle de la Zer. bivallata : c’est la même disposition de plis et de sinus; mais elle est beaucoup plus petite et surtout bien plus globuleuse, le grand sinus médian se reployant très-haut par une courbe très-prononcée, de sorte que l’on ne peut voir en même TERRAIN JURASSIQUE. 329 temps la région frontale et le crochet. Ses plis sont aussi beaucoup plus accusés. On ne veut s'arrêter à l’idée que ce soit le jeune âge de la précédente espèce; car des échar- tüllons de 8millimèires de longueur sont déjà très-adulles, comme on peut s’en assurer, en conslatant que la commis- sure des valves est bordée d’une sorte de limbe, où les siries d’accroissement, très-fortes et multipliées, montrent que la coquille est arrivée aux dernières limites de sa croissance. La même observation signalée pour la 7er. bivallata s'applique à la 7°. sulcifrons ; elle n’a été recueillie jusqu'ici en France que dans une seule localité, la Voulte (Ardèche), où elle est assez abondante. Dans les Alpes Bavaroises, elle se retrouve, suivant M. Benecke, en quantité considérable. LocALITÉS. — Fullers’ earth de la Voulte (Ardèche), d’a- près M. Munier. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE, — Abondante, suivant M. Benecke dans le dügger, supérieur des Alpes Barva- roises. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 94, fig. 1%. Terebratula {(Terebratella) sulcifrons (Benecke), jeune échantillon de grandeur naturelle ; fig. 2**, le même échantillon grossi ; fig. 3, échantillon adulte de grandeur naturelle; fig. 4, le même échantillon grossi 4 fois. N° 65. Terebratula fylgia (Oppel), 1863. PE 99 SYNONYMIE, 1859 Terebratula dorsoplicata, (Eug. Desl.), Note sur les brachio- podes du callovien de la Voulte, p. 5 (extrait du IV* vol, du Bull, Soc. linn.de Normandie). 330 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, — Non Ter. dorsoplicata (Eug. Desl.), espèce callovienne. 1863 Terebratula fylgia, (Oppel), Abdruck a. d. Zeitschr. d. deutschen geolog. Gesellschaft, ann. 1863, p. 205, pl. v, fig. 3, a, bd, 4, a, b. | 1871 — dorsoplicata, (Dumortier), Sur quelques gise- ments de l’oxfordien inférieur de l’Ardéche, p. 42. Testä biplicalä, longiori quam latiori, parm globulosé, ad cardinem demissä, ad frontem patulà, valvis parum inflatis, obtusè unitis. Valvarum commissurà ad latera parum inflexä, ad frontem bis inflexä. Minori valv& parum gibbâ, duobus plicis remotis, per latam depressionem segregatis, instructà ; lateribus demissis. Major autem parum gibbà, duobus depres- sionibus et latä, median& convexitate, ad minoris depressio- nem respondente, notatä; lateribus subinflatis ; apice parum ncurvato, leviter compresso, ad latera haud carinato ; fora- mine mediocri, rotundo. Intùs ignota. DiAGNOSE. — Coquille biplissée, plus longue que large, légèrement déprimée, un peu amineie, comprimée à la ré- gion cardinale, étalée à la région frontale, à valves peu renflées, unies dans toute la longueur, suivant un angle obtus. Commissure des valves légèrement infléchie sur les côtés et formant 2 replis à la région frontale. Petite valve, peu renflée, montrant au front 2 plis latéraux peu accusés, séparés par une large dépression, qui ne s’accentue qu’en se rapprochant du bord. Grande valve peu renflée, creusée de 2 sillons peu profonds, qui s’accentuent surtout vers le front, en limitant un bourrelet médian très-large, quoique peu accusé et correspondant à la dépression de la petite TERRAIN JURASSIQUE. 991 valve; crochet peu recourbé, légèrement comprimé, sans aucune trace de carènes latérales, percé d’un foramen mé- diocre, arrondi. CARACTÈRES INTERNES. — [nconnus,. CouLEuR. — Inconnue. DImENsIONs. — Longueur, 23 millim.; largeur, 17 mil- lim; épaisseur, 14 millim. j OBSERVATIONS. — Cette espèce, par la largeur du pli mé- dian de la grande valve et du sinus correspondant de la petite, ressemble beaucoup plus à certaines formes callo- viennes, telles que la Ter. dorsoplicata (Suess.), qu'à celles du système oolithique inférieur. Toutefois sa taille plus petite, son crochet moins épaissi et surtout la disposition dépri- mée de l’ensemble éloignent ces deux espèces. C’est sur- tout à la variété étalée de la dorsoplicata, à laquelle j'avais donné le nom de Terebratula Perrieri qu’on pourrait com- parer la Ter. fylgia. J'avais commis moi-même cette er- reur, lorsque je décrivis pour la première fois des brachio- podes de la Voulte qui m'avaient été communiqués par M. Dumortier : je considérais alors toutes ces espèces comme calloviennes, tandis qu’en réalité il y en avait de plusieurs niveaux, comme cela a été prouvé par M. Munier- Chalmas. Nous ne connaissons pas encore l'appareil brachial ; mais tout porte à croire qu’il est identique à celui des espèces du sous-genre Térébratule proprement dite, dans lequel rentrent toutes les térébratules biplissées dont nous avons pu préciser les caractères intérieurs. La série recueillie par M. Munier nous a offert quel- ques jeunes : tel est l'échantillon représenté pl. 95, fig. 4°”; la coquille est alors élargie, déprimée, sans aucune trace de plis, le foramen est large et n’a pas encore com- 9332 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. plété son deltidium. En avançant en âge, la coquille se renfle, mais beaucoup moins cependant que les au- tres espèces biplissées ; le sinus s’élargit et s’approfondii, el parvenue à l’âge adulte (fig. 3-6), la région frontale est largement étalée, le bord frontal coupé carrément. Quelques individus cependant se renflent plus que le type, ceux-là sont plus petits, les sinus sont un peu autrement constitués ; ils sembleraient consliluer une autre forme, peut-être même une espèce particulière ; tels sont les échantillons fig. 4 et 5. Toutefois, l’ensemble est si sem- blable à celui des autres Ter. fylqia, que j'ai préféré les rapporter à celte dernière à litre de variétés. LocALITÉS. — Très-abondante à la Voulte dans les assises du fullers’ earth, suivant M.Munier-Chalmas; à la Glapelouse et à Saint-Étienne de Boulogne, suivant M. Dumortier. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Région inférieure du dügger des Alpes, suivant M. Oppel, à Klaus-Ala et Mit- terwand auprès de Hallstadt. A Balin près Cracovie (Po logne). EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 95, fig. 1. T'erebratule {ylgia (Oppel), jeune exemplaire ; fig. 2%, exemplaire iy- pique d'âge moyen; fig. 3*, exemplaire adulte, d’âge avancé ; fig. 4, 5, variété plus renflée que le iype ; fig. 6, le plus grand échantillon connu, communiqué par M. Ebray. N° 66. Terebratula Ferryi (Eug. Desl.), 1861. P}. 96. SYNONYMIE. 1857 Terebratula globata, (Cotteau), (pars), Études sur les Mot- lusques fossiles du département de TERRAIN JURASSIQUE. 333 l'Yonne, p. 132. — Non Ter. globata (Sow.). 1860 Terebratula Ferryi, (E. Desl.), ir Ferry. — Note sur l’élage bajocien des environs de Mücon, p. 35 (extr. des Mémoires de la Soc. linn. de Normandie, t. XII). 1862 — — (E. Desl.), Études critiques sur des bra- chiopodes nouveaux ou peu connus, 3e fascicule, p. 26, pl. v, fig. 1...4 (Bull. Soc. linn. de Normandie, t. VIL). 1871 — bullata, (Quenstedi), (pars), Petrefaktenkunde Deutschland's Brachiopoden, p. #12, pl. v, fig. 25. — Non Ter. bullata (Saw.). Testä globulosä, vix longiori quâm latiori, plicis latis, acu- sis et remotis valdè biplicatä ; plerumque parvulis plicis ad frontem adjectis, in mediano plico. Valvis inflatis, aut etiäm et præsertim ad cardinem, gibbosis, quamuis, et quasi ad latera, compressis. Valvarum commissur ad latera valdè inflexä, ad frontem vehementer et bis inflexô ; medianâ inflezione sæpius ter aut quater subinflezä. Minori valvä lobis, majori plicis duobus oppositis, incrassatis, aculis et remolis instructà et ità productis, ut profunda et lata depressio in minori valvä per- maneat, quamvis lobus oppositus in majort, multà minus appa- reat ; apice valdè incurvato, crasso, quamvis leviter compresso ; foramine magno oblongo, intus incrassato. Intus ignota. Dragnose. — Coquille globuleuse, raccourcie, à peine plus longue que large, fortement biplissée et très-large à la région frontale; les 2 plis très-écartés, peu prononcés sur la grande valve, très-forts au contraire sur la petite, formant par leur écartement un sinus profond, le plus sou- vent marqué de plis accessoires 2, 3, 4, et même quelque- 334 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. fois jusqu'à 5, donnant à l’ensemble un caractère frangé tout particulier. Valves renflées ou même gibbeuses, sur- tout à la région cardinale, Commissure des valves infléchie sur les côtés, présentant au front 2 larges inflexions sou- vent dentées par des inflexions de petits plis accessoires. Petite valve très-renflée à la région cardinale, très-dilatée à la région frontale, présentant 2 très-forts plis latéraux aigus, limitant un énorme sinus médian très-profond. Grande valve très-renflée, légèrement comprimée vers le crochet, très-dilatée à la région frontale, montrant une sorte de lobe médian très-large, s'étendant du sommet au front et limité sur les côtés par les 2 sillons latéraux qui sont peu prononcés, ce lobe médian correspondant au sinus de la petite valve; crochet très-recourbé, épais, quoique légèrement comprimé, percé obliquement d’un foramen très-grand, oblong. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. Coureur. — Rouge foncé. Dimensions. — Longueur, 26 millim.; largeur, 23 mil- lim. ; épaisseur, 20 millim. OBSERVATIONS. — La T'erebratula Ferryi ressemble un peu à la Ter. conglobata (Desl.) des assises infra-oolithiques à Ammonites opalinus ; elle s’en distingue toutefois par sa forme moins globuleuse, par le plus de profondeur de son sinus et par la forme de son crochet. Le même caractère d’écarte- ment des plis frontaux distingue nettement cette espèce de la Terebratula globata, où ces mêmes plis sont, au con- traire, très-rapprochés; elle ressemble aussi beaucoup à la variété excavata d’une espèce très-commune dans le callo- vien, Zerebratula dorsoplicata. En signalant cette dernière variété, j'avais déjà eu l’occasion de citer (p. 21, Mémoire sur les brachiopodes du Kelloway-rock) une forme acci- TERRAIN JURASSIQUE. 3 dentelle, où le bord frontal est également frangé; mais c'est pour celte espèce une exception très-rare, tandis que “celle disposition est, pour ainsi dire, typique dans la Z'er. Ferryi. On distinguera d’ailleurs plus facilement cette der- nière, en ce que les plis accessoires sont très-aigus. (est donc une bonne et très-belle espèce, bien caractérisée, qui abonde dans l’est de la France, dans la partie tout à fait inférieure ou couche ferrugineuse du fullers’ earth, au ni- veau caractérisé principalement par le Collyrites ringens. Je n'ai d’ailleurs à ajouter rien de nouveau à la connais- sance de ceile espèce, que j'ai dédiée en 1862 à notre bien regretté collègue M. de Ferry, au zèle duquel nous devons en grande partie la formation du Comité de la paléonto- logie française. LOGALITÉS. — Cette espèce est très-abondante dans le fullers’ earth de tout l’est de la France, dans la Moselle, la Haute-Marne, l'Yonne, Saône-et-Loire, etc, ; par contre, je n’en connais pas un seul échantillon de la partie occiden- tale du bassin parisien, où elle paraît ne pas s'être déve- loppée. LOGALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Aalen (Wurtem- berg). EXPLICATION DES FIGURES. — PI], 96, fig. 1°, Terebratula Ferryi (E. Desl.), échantillon à sinus non frangé typique ; fig. 2, échantillon provenant de la même localité, et mon- trant également un sinus simple; fig. 3%, grand échan- tüillon, à sinus irrégulier, montrant d’un côté un sinus simple et de l’autre 2 plis accessoires, provenant de la même localité ; fig. 4, échantillons à inflexions supplémentaires peu prononcées. Tous ces exemplaires proviennent du fullers’ earth de Milly (Saône-et-Loire); fig. 6°+, variété à sinus étroit se rapprochant de la 7er, globata et pro- 336 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. venant du fullers’ earth des environs de Semur; fig, T, échantillon typique à 3 inflexions supplémentaires prove- nant de Grand-Pré (Ardennes). é N° 67. F'erebratula globata (Sow.), 1895. P1.,.98, 199, 400% EL MADLE SYNONYMIE, 1770. Sans nom, Johannis Jacobi Baieri Orycto- graphia Norica, Suppl., tab. v, fig. 20. (Martyn Lister), Synopsis con- chyliorum, pl. ccccriv, fig.13. 1825. Terebratula globata, (Sow.), Mineral conchology, p. ®1, planche cecexxxvi, fig. 41. biplicata, (Defrance), (pars), Duction- 1828. — 1830. — 1834. — 1837. —= 1839. — 1843. — 1845. — naire des sciences naturelles, arlicle Térébratule, n° 10. ornithocephala, (Zieten), Die Versteinerungen Wurtembergs,p.52,pl.xxxix, fig. 1°%°, — Non Ter. orni- thocephala (Sow.). globata, (de Buch), Ueber Terebrateln, D: 122: biplicata, (Pusch), (pars), Polen's Pa- leontologie, p. 21, pl. 1v, DR MES globata, (de Buch), Classification des Térébratules (Mém. de la Soc. géol. de France, t. Ill, 2e./partie, p. 225/pLx, fig. 6). globata, (Morris), Catalogue of british Fossils, p. 133. biplicata, (Zejszner), Palæontologica Po- iska, liv.], pl. vi, fig. 1-13. — Non Ter, biplicata (Broc- chi). TERRAIN JURASSIQUE. 331 1849. Terebratula Kleinüi, (Bronn), Index palæontologicus. — 1850. 1851. 1854. 1871. Non Ter. Kleïnii (Lamarck). — (D'Orb.), (pars), Prodrome, p. 287, n° 450, Etage Bajocien. — Non Ter. Kleinii (Lamarck). globata, (Dav.), A monograph of british fos- sil Brachiopoda, 1r° part., Ju- rassic species, p. 54, pl. x, fig. 2-7. intermedia, (Quenst.), Handbuch der Petrefak tenkunde, p. 472, pl. xxxvn, fig. 50. globata, (Dav.), À monograph of british fossil Brachiopoda, 1° part., Ju- rassic species. — Appendix, pl. A, fig. 18. — (Morris), Catalogue of british Fossils, 2°" éd., p. 151. perovalis, (Terquem), Paléontologie de la Mo- - selle, p. 30. globata, (Oppel), Die Juraformation, p. 428 n° 24. — (E. Desl.), Catalogue descriptif des Brachiopodes du systéme oolitique inférieur du Culvados (2° vol, du Bull. de la Soc. linn. de Nor- mandie, p. #2). _ (Cotteau), (pars), Études sur les mol- lusques fossiles du département de l'Yonne, p. 132. — (Phillips), Geology of Oxford and the valley of the Thames, p. 165, 166 et 240, pl. 1x, fig. 18. — (Quenstedt), (pars), Petrefakten- kunde Deutschlands, Brachiopo- den, p. #12, pl. 1, fig. 26. perovalis, (Quenstedt), (pars), Petrefakten- kunde Deutschlands, Brachiopo- den, p. 405, pl. ui, fig. 1. 1re série, Terr. jur., t. VL — BrACHIOPoDEs. 22 338 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Test biplhicatä, plerimque longiori quäm latiori, aliquo- lies latiori quam longiori, globulosä, ad cardinem obesä, ad frontem patulä, valvis inflatis, obtusè unitis, valvarum com- missurà ad latera parum inflexà, ad frontem bis inflexé. Minor: valvä, præsertim ad cardinem, gibbü, duobus plicis plertm- que profundis, in dissünili ratione remotis aut admotis in- structà ; lateribus demissis. Majort autem valvä gibbä, duobus depressionibus, ad plicos minoris respondentibus ; apice crasso, sahs incurvato, ad latera haud carinato ; foramine mediocri, rotundo. Anis brachorum fulcro usque ad testæ mediam partene producto, in als biplcatis terebratulis simillimo. DiAGNose. — Coquille biplissée, en général plus longue que large, ces dimensions relatives variant au point qu’elle devienne quelquefois plus large que longue; globuleuse, renflée à la région cardinale, élargie à la région frontale, Valves renflées, unies dans toute leur longueur, sous un angle obtus. Commissure des valves légèrement infléchie sur les côtés et formant deux replis fortement accentués à la région frontale. Petite valve renflée, surtout vers le crochet, creusée de deux plis plus ou moins marqués, s'étendant depuis le tiers de la coquille jusqu’à la ré- gion frontale : ces plis se rapprochent ou s’éloignent entre eux d’une manière très-variable, de façon à être quelquefois très-rapprochés, d’autres fois très-éloignés, en laissant toujours entre eux une dépression très-pro- fonde; côtés s’abaissant en pente douce. Grande valve marquée, vers le front, de deux très-fortes dépressions ré- pondant aux plis de la petite valve ; crochet épais, assez recourbé, non caréné sur les côtés; foramen médiocre, arronüL. TERRAIN JURASSIQUE. 399 CARACTÈRES INTERNES. — Appareil apophysaire très- étendu pour une térébratule proprement dite, cet appareil atteignant plus de la moitié de la longueur des valves, semblable d’ailleurs en tout à celui des autres espèces de la même section. Impressions musculaires et autres carac- tères internes inconnus. Coureur. — Rouge orangé ou violâtre plus ou moins foncé. DIMENS1ONS. — D'un grand échantillon allongé: longueur, 31 millim. ; largeur, 24 millim. ; épaisseur, 17 millim. — D'un échantillon élargi : longueur, 25 millim. ; largeur, 26 millim. ; épaisseur, 14 millim. OBSERVATIONS. — Le jeune âge et l’accroissement de la coquille n’offrent rien de bien spécial à noter. A mesure que la coquille grandit, les plis frontaux augmentent en pro- fondeur, et enfin, à l’âge tout à fait adulte, les valves se renflent irrégulièrement sur leurs bords de façon à simuler un limbe latéro-frontal où les stries d’accroissement s’ac- cumulent et s’accentuent de plus en plus : tels sont par exemple les échantillons figurés pl. 98, fig. 3°*, pl. 99, te ND AO, fig 6elc. La grande variabilité qui atteint en général les térébra- _tules biplissées ne fait pas défaut dans la Terebratula qlo- bata. Ces variations dépendent de causes diverses. L’in- fluence du temps y entrait sans doute pour beaucoup moins que celle du milieu, car l’espèce traverse toute la série du fullers’ earth et de la grande oolite,sars que des formes spé- ciales paraissent caractériser l’une plutôt que l’autre de ces diverses assises ; mais il n’en est pas de même de l’in- fluence des localités, et on peut, jusqu'à un certain point, re- connaître les échantillons provenant de la Normandie, de la Bourgogne, de l’Artois, de la Franche-Comté. En Norman- 340 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. die, la coquille est généralement globuleuse, les plis fron- taux écartés, mal délimités ; tels sont, par exemple, les indi- vidus figurés pl. 98, fig.2", 3°, provenant du fullers’ earth, pl. 101, fig. 4° de l’oolite miliaire du département de l'Orne, enfin ceux représentés fig. 3, 4, 5, 6, 7 provenant des cou- ches supérieures de Ranville et de Luc (Calvados), Une autre variété spéciale à une partie de la Bourgogne (Yonne, Côte-d'Or, Haute-Marne, etc.), avec un grand développe- ment de la coquille, se montre notablement déprimée ; deux plis frontaux très-aigus et très-profonds donnent à cette variété une sorte de ressemblance avec la Terebratula Phillipsii ; mais ces plis sont en même temps rapprochés sur la ligne médiane : tel est l'échantillon du fullers’earth des environs de Semur représenté pi. 98, fig. 4°, Une autre forme remarquable apparaît dans le Beaujolais et le Lyonnais, je veux dire cette variété étalée, à plis excessi- vement profonds, quoique ne se produisant qu’à l’âge le plus adulte, représentée pl. 99. Ces divers spécimens provien- nent des environs de Tournus; il résulte de cette tendance à se plisser fort tard, que les jeunes (fig. 2 et3) sembleraient appartenir à une tout autre espèce que les adultes et même à une forme disparate. Ayant pu étudier une très- nombreuse série que M. Munier-Chalmas à bien voulu mettre à ma disposition, j'ai Suivi, pour ainsi dire pas à pas, cette remarquable transformation dont différents exemples figurés peuvent donner une idée, quoique beaucoup d’intermédiaires aient été supprimés et que les termes extrèmes de la série soient seuls repré- sentés. Nous signalerons encore les exemplaires du Boulonnais, pl. 100, qui proviennent tous des environs de Marquise. L’amincissement du crochet, le renflement de la partie TERRAIN JURASSIQUE. 341 médiane et des plis frontaux onduleux caractérisent cette variété qui se rapproche beaucoup de la 7er. bicanalicu- lata, espèce que nous décrirons prochainement, lorsque nous traiterons des térébratules de la grande oolite pro- prement dite. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — On pourrait confondre la Ter. globata avec un certain nombre d’espèces et entre autres avec les Zerebratula infra-oolitiva, Eudesi, subma- ætllata ; elle est toujours beaucoup moins déprimée que la première, son crochet est plus massif, ses plis beaucoup plus profonds. La T'erebratula Eudesi au contraire s’en distingue par sa forme beaucoup plus globuleuse et plus raccourcie, et surtout par la tendance de ses plis qui pres- que toujours n’existent que sur la petite valve, la grande ne montrant que très-rarement des sillons correspondant aux plis de la petite, et lorsque ces sillons existent, ils sont comme effacés et nullement en rapport avec les saillies correspondantes. C’est précisément le contraire qui a lieu dans la Terebratula globata dont les plis et les sillons sont toujours très-accentués et aigus, surtout à la grande valve. Quant à la Terebratula submazxillata, elle atteint en général une taille plus considérable et on ne voit jamais dans la Terebratula globata cette espèce de lobe médian déterminé par Ja grande extension du pli médian qui dans la Ter. mazillata s'étend toujours, plus ou moins prononcé, depuis le crochet jusqu'au bord frontal. Nous devrions encore comparer notre espèce à d’autre térébratules biplissées, entre autres aux Z'er. bicanaliculata de la grande oolite et bisuffarcinata du coral-rag. Nous préférons, pour ne pas faire double emploi, renvoyer cette comparaison au mo- ment où nous lraiterons de ces espèces. ; HISTOIRE. — Un certain nombre d’anciens auteurs se 342 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. sont ocçupés de cette espèce. Ainsi, dans le ‘Supplément à l'Oryctographia Norica de J, Baïer, par son fils Ferdi- nand Baier, nous trouvons à la table v, au milieu d’au- tres figures de térébralules à peu près méconnaissables, un dessin (fig. 29) qui se rapporte évidemment à la Zer. globata. Il en est de même d’un autre dessin représenté dans le grand ouvrage de Martyn Lister, pl. CCcciv, fig. 13; mais si l'abondance très-grande de cette espèce, dans un certain nombre de localités, a appelé l'attention sur elle, il eût été bien préférable, au point de vue de la clarté, qu'elle n’eût pas à subir les appréciations erronées de tant d’auteurs. En effet la difficulté de la bien reconnaître au milieu des nom- breuses espèces biplissées l’a fait confondre soit avec la Ter. perovalis, soit avec l'intermedia, soit même, par Zieten, avec la Ter. ornithocephala, ce qui élait moins pardon- nable, cette dernière n’appartenant pas au même sous- genre. Un grand nombre d’autres se sont contentés de l’inserire sous le nom si large et si peu compromeltant de Ter. bipli- cata qui s'applique aussi bien, pour certains géologues, à des espèces carbonifères qu’à d’autres provenant des ter- rains jurassiques, crétacés ou tertiaires. Cependant cette espèce avait été bien déterminée et représentée par Sowerby dès l’année 1895, et la plupart des auteurs anglais ne se sont pas mépris sur sa signification. M. d’Orbigny au contraire a, je ne sais pour quelle raison, préféré dans son Prodrome, l'inscrire sous le nom de 7er. Kleinii, tout en la confondant avec la 7er. E'udesr, quoique personne alors ne sût exaclement à quoi s'appliquait le nom de Lamarck. M. Davidson, en figurant les térébratules de Lamarck, TERRAIN JURASSIQUE. * 343 montra combien il était hasardeuxde se faire une opinion sur ces espèces, sans avoir vu les types eux-mêmes, puisque la véritable T'erebratula K leinii est une grosse variété à plis pro- fonds de la Zerebratula perovalis (voir p. 202) et n’a aucun point de ressemblance avec la 7er. globata. M. Davidson en- üu, en figurant de nouveau les types de Sowerby dans sa magnifique Monographie des brachiopodes jurassiques d'An- gleterre, a fait cesser toute espèce d'incertitude à son sujet. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La T'erebratula globata se ren- contre à la fois dans le fullers’ earth et la grande oolite pro- prement dite, plus abondamment toutefois dans la première série que dans la deuxième, et dans toutes les parties de la France. Bien qu’elle existe encore dans les assises supérieu- res de la grande oolite caractérisées par la Terebratula cardium, elle y est moins commune et y est généralement remplacée par les Terebratula bicanaliculata et intermedia dans un grand nombre de localités. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Très-abondam- ment répandue en Angleterre, en Allemagne et en Suisse, elle se rencontre dans les mêmes niveaux. De très-beaux exemplaires, bien caractérisés, abondent également dans le fullers’ earth des environs de Cracovie. ExPLICATION DES FIGURES. — PI, 98, fig. 1°", T'erebratula globata (Sow.), jeune âge, la coquille commençant déjà à produire ses plis frontaux; fig. 2**, échantillon adulte bien caractérisé ; fig. 3°, échantillon très-adulte ayant épaissi son bord frontal. Ces divers spécimens proviennent du cal- caire de Caen (fullers’ earth) des environs de Falaise (Cal- vados) ; fig. 4, variété à plis profonds et rapprochés provenant du fullers’earth de Pouillenay près Semur (Côte- d'Or). — PI. 99, représentantlesdiversétats dela variétéélar- 344 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. gie de la Haute-Bourgogne : fig. 4, très-jeune exemplaire n'ayant pas encore complété son deltidium; fig. 2%», 3%, jeunes n’ayant pas encore produit leurs plis frontaux quoique lun d’eux ait déjà acquis une grande taille; fig. 4%, 5, 6%, échantillons adultes divers, montrant jes profonds plis et sillons du bord frontal. — PI, 100, fig. 1. Appareil brachial d’après un très-grand exemplaire de Normandie; fig. 2, 5, échantillons de diverses localités, ren- tirant dans le type normal; fig. 6,9, échantilions divers montrant le ieune âge et l’âge adulte de la variété spéciaie au Boulonnais, provenant du fullers’ earth d'Hidrequent et de la carrière Napoléon des environs de Marquise.—P1.101, fig. 4%, Gros exemplaire, provenant de loolite miliaire de Chamboy (Orne); fig. 2, très-jeune exemplaire ayant à peine commencé son deltidium ; fig. 3°*, jeune exemplaire n'ayant pas encore complété son deltidium ; fig. 4° et 5, échantillons de petite taille, quoique adultes, ces divers spé- cimens provenant des assises supérieuresde la grande oolite (couches à 7er. Cardium) de Saint-Aubin sur mer (Calva- dos); fig. 6“, très-bel échantillon, bien adulte, provenant du même niveau à Mathieu (Calvados); fig. 7, 8, échantillons difformes provenant du même niveau, des carrières de Ranville (Calvados). N° 68. Ferebratula maxillata (SOw.), 1825. P1:102...406; SYNONYMIE, 1825. Terebratula maxillata, (Sow.), Mineral Conchology, p.52,pl. cccexxxvi, fig.,4. 1828. — — (Defrance), Dictionnaire des sciences naturelles, article Té- rébratule, p. 154. 1849. 1871. TERRAIN JURASSIQUE. 349 Térebratula maxillata, (Morris), Catalogue of british Fos- sils, p. 134. — — (Morris and Davidson), Annals and mag. of Natural History, : PL xIx, HG 9. — biplicata, (Bronn), (pars), Index palæunto- logicus. — Non Ter. biplicatu . (Sow.). — maxillata, (d'Orb.), Prodrome, vol. I, p. 287, Etage Bathonien. — — (Davidson), À monograph of bri- tish fossil Brachiopoda, Ju- rassic Species, p. 50, pl. 1x, fig. 1-9. — — (Morris), Catalogue of british Fossils, 2° édit., p. 157. — — (Terquem), Paléontologie de la Moselle, p. 30 et 31. = — (Oppel), Die Juraformation, p.91, n°® 89-90. — marmorea? (Oppel), Die Juraformation, pl. 1, fig. 6-7. — muxillata (Moore), Sommersetshire of Nat. History Society (vol. 1860), pl.n; tige 6, 7. —: — (Phillips), Geology of Oxford and the valley of the Thames, p. 166, 175, 240, pl. x, HE. 1 T'estä plus minusve biplicatä, in magnitudine varià sed ple- rmque grandi, semper latiori quâm longiori, parüum inflatä aut et in minori valoé subdepressä ; ad cardinem obesâ, ad frontem patulà et extensä, valvis subinflatis, obtusè units. Minori valvä subdepressä, mediano et lato ad frontem lobo, semper perspicuo, notatä et in hoc lobo, duobus plicis rarids obsoletis, aliquoties acutis et cassis, instructà : lateribus subin- 346 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. flatis. Majori autem valvä subobesä et in medianà parte sub- acuminalé, duobus depressionibus ad mainores plicos respon- dentibus ; apice crasso, satis incurvato, ad latera levier subcarinato; foramine magno, rotundo, aliquoties intus in- crassato. Intus brachiorum fulcro alüs biplicatis terebratulis simul- limo. DrAGNose. — Coquille biplissée, de taille variable ; mais presque toujours assez grande, plus large que longue, ren- flée vers les crochets, aplatie et étalée vers la région fron- tale, Petite valve presque plane, marquée d’un large lobe médian commençant dès le crochet et s'étendant en s’ac- centuant jusqu’au bord frontal ; ce lobe quelquefois obso- lèle se creuse souvent, en son milieu, d’un sinus profond, qui coïncide alors avec 2 plis latéraux quelquefois très- prononcés. Grande valve renflée, presque toujours acumi- née à la région médiane et marquée tantôt d’un lobe mé- dian obsolète, tantôt d’un large lobe creusé sur toute sa longueur d’un grand sinus qui s’accentue &e plus en plus en s’approchant du bord frontal; crochet épais, comprimé, légèrement caréné sur les côtés, formant une forte cour- bure qui se développe parfois jusqu’à se rapprocher et presque atteindre la petite valve ; foramen grand, arrondi ou ovalaire, épaissi en dedans. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial large et étendu, atteignant environ la moitié de la longueur de la petite valve, formé de lamelles currentes très-divergentes, reliées par une lamelle récurrente fortement infléchie en V; plateau cardinal peu développé, interrompu à la par- tie médiane par une grande échan crure. Apophyse cardi- nale ou calcanienne R très-forte offrant une impression pro- TÉRRAIN JURASSIQUE. 341 fonde pour les muscles rétracteurs. Sur le fond de la valve, deux très-forles empreintes creusées pour l'impression des muscles adducteurs et séparées par une légère saillie qu’on peut considérer comme un septum médian rudimen- taire (1). CouLeur. — Variable. Tantôt brun-rougeûtre, tantôt vio- lâtre, jaunâtré, ou même blanche avec une légère nuance rosée, offrant parfois des stries longitudinales très-serrées, d’une teinte plus claire et qui, à l’état de vie, devaient donner l'apparence d’une surface très-finement treil- lissée. DIMENSIONS. — D'un grand échantillon : longueur, 58 millim. ; largeur, 65. millim. ; épaisseur, 35 millim. — Du type le plus fréquent : longueur, 42 milllim.; lar- geur, 48 millim.; épaisseur, 28 millim. — De la variété à plis profonds : longueur, 36 millim. ; largeur, 40 mil- Him. ; épaisseur, 23 millim. — De la variété globuleuse : longueur, 38 millim.; largeur, 35 millim, ; épaisseur, 28 millim. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — La Z'erebratula maxillata varie beaucoup dans les diverses phases de son accroisse- ment ; on la reconnait cependant même dans le plus jeune âge à sa forme très-élargie. D'abord ovalaire dans le sens (1) La présence d’un septum médian dans l’intérieur de la grande valve est un des caractères principaux qui distinguent le sous-genre Waldheimia..Ce rudiment de septum médian dans la Ter. maxillata coïincidant avec un appareil brachial, plus étendu qu’il n’est habituel- lement dans les térébratules proprement dites, indique une tendance vers le premier de ces groupes. Ce fait ne doit du reste guère nous étonner, car nous ayons vu déjà, dans l’histoire de quelques-unes des espèces précédentes, une tendance semblable se produire entre le groupe des Wa/dheimia et celui des mégerles, ce qui semble indiquer une uniformité de plan remarquable reliant tous ces groupes, suivant une même loi. 348 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. latéral, elle est alors excessivement aplatie, surtout du côté de la grande valve, son foramen est large et presque qua- drilatère ; mais on voit bientôt poindre à droite et à gauche, 2 rudiments de deltidium, qui donnent à ce foramen la forme d’un triangle renversé, dont la pointe coïncide avec le sommet de la petite valve; l'élargissement des côtés se continue ensuite de plus en plus, et en même temps que le foramen s’est arrondi, par la jonction des pièces deltidiales, la coquille s’est peu à peu renflée, mais de manière que le bombement se porte surtout sur la ligne médiane: il en résulte une forme transversalement ovalaire très-réguhère et légèrement acuminée sur la ligne médiane. Jusque-là les deux valves n’offrent aucune trace de plis frontaux. On voit ensuite la région dorsale s’élever de plus en plus en même temps qu’une légère dépression se produit vers le bord frontal de la petite valve ; cette dépression, en s’ac- centuant, donne lieu à une sorte de lobe médian, occupant la région dorsale, lequel lobe médian se creuse Jui-même de deux petites dépressions latérales, qui finissent par pro- duire trois inflexions, dont les deux latérales sont les plus prononcées. La coquille est alors parvenue à toule sa croissance. En vieillissant, les deux plis s’arrondissent el s’accentuent de plus en plus, mais sans jamais gagner la partie moyenne ; ces remarques ne s'appliquent toutefois qu’au type le plus fréquent. Une variété très-élégante dans sa forme et qui paraît spéciale à la partie inférieure et moyenne de la grande oolite proprement dite, opère son développement d’une façon un peu différente, je veux parler de la belle variélé représentée pl. 105. Les dimensions relatives en longueur et largeur restent les mêmes que dans le type, la forme géné- rale n’est pas modifiée dans son ensemble ; mais les plis TERRAIN JURASSIQUE. 349 sont très-prononcés, et au lieu de s’arrondir deviennent de plus en plus anguleux à mesure que la coquille s’accroit. Ces plis existent même dans le jeune âge, et sont très-aigus et très-profonds dans l’adulte; on voit alors se produire des repos brusques d’accroissement, qui s'étagent en lignes saillantes, régulièrement disposées, et produisent un en- semble d’une grande élégance. À RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme généralement transverse, par son crochet plus recourbé et moins massif, la Terebratula maxillata se distingue aisément des grosses espèces biplissées que nous avons eu l’occasion d'étudier, par exemple de la Ter. perovalis de l’oolite inférieure, de la 7er. globata et de La Ter. intermedia du fullers’ earth et de la grande oolite. Il est plus difficile de la distinguer de cer- taines variélés des 7er. infra-oolithica et submaxillata de l’oolite inférieure, la première surtout ressemble beaucoup à la 7er. maxillata. La taille plus petite, la commissure des valves bien plus aiguë, enfin la forme amincie et moins renflée du crochet, sont autant de caracières qui différen- cient les deux espèces. Quant à la Ter. maxillata, le pro- fond sillon de sa pelite valve, qui détermine un bourrelet saillant sur la grande, le renflement des valves et la dis- position beaucoup moins transverse la caractérisent suf- fisamment, pour montrer que ce sont des espèces distinc- tes, autant qu’on peut employer ce mot, lorsqu'il s’agit de Brachiopodes. OBSERYATION. — Pas plus que ses congénères biplissées, la Terebratula maxillata n’a le privilége de la fixité ; ses carac- tères sontau contraire extrêmement variables, à tel point que si on ne prenait que des exemples extrêmes, l’idée de les identifier ne viendrait jamais à l’esprit; tantôt la coquille est fortement transverse, avec un large sillon médian à 390 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. peine onduleux : tel est l’exemplaire représenté pl. 103, fig. 1, qui provient du fullers’earth du Boulonnais ; mais dans la même localité et dans la même couche, on y trouve asso- ciés des échantillons dont la région frontale est marquée de trois plis extrêmement profonds; telle est la coquille repré- sentée même planche, fig. 3. Souvent, les valves sont dif- formes, les plis plus ou moins irréguliers avec tendance à admettre des plis supplémentaires; tels sont les échantil- lons et 6 de la planche 104 qui proviennent de la même localité ; enfin, pour montrer jusqu'où peut aller cette varia- bilité, il suffit de jeter les yeux sur la fig. 2 de la même planche; cetéchantillon provient cependant aussi de la même carrière d'Hidrequent, qui a fourni tous les exemplaires que nous venons de citer, et certainement si on avait re- cueilli isolé, cet exemplaire qui n’a plus rien de la forme transverse typique, on n'aurait jamais pu songer à le rap- porter à la Ter. maxillata. La belle collection recueillie par feu M. Bouchard-Chanteraux, et qui fait maintenant partie du musée du Havre, ne peut cependant laisser aucun doute à ce sujet, car tous les intermédiaires de formes possibles y sont représentés. L'on trouve souvent dans le bradford-clay d'Angleterre, d'énormes échantillons dont nous avons re- présenté un exemplaire pl. 104, fig. 1 : c’est une variété qui n’a pas encore été rencontrée en France, au moins à ma connaissance, mais que nous avons figurée ici comme terme de comparaison. Nous avons déjà signalé p. 348, en parlant du développe- ment de la coquille, la belle variété à plis aigus et repos d’accroissement étagés, dont nous avons figuré un cer- tain nombre d'échantillons pl. 105; celte variété, que nous n'avons trouvée que dans l’oolile miliaire du départe- ment de l'Orne, sera peut-être considérée comme une espèce | TERRAIN JURASSIQUE. 391 spéciale, d’autant plus que les lignes rayonnantes de struc- ture sont beaucoup plus accusées que dans la plupart des autres variétés. Nous la regardons cependant comme une simple modification locale de la Ter. maxillata. C’est éga- lement l’opinion de notre savant ami M. Davidson, qui l’a retrouvée également en Angleterre. Cetle espèce se produit également jusque dans la partie la plus supérieure de la grande oolite, c’est-à-dire dans le Cornbrash, sans accuser de grandes différences avec les types du fullers” earth ; tels sont les exemplaires représentés dans la pl. 108. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Elle se rencontre, quoique moins abondante que la précédente, dans les mêmes gise- ments, depuis la base du fullers’ earth jusqu’à la partie la plus supérieure de la grande oolite; nous l’avons recueillie sur tous les points de la France, aussi bien au niveau de l’Ostrea acuminata que dans la zone du Purpuroidea minax, de la Zerebratula Cardium el jusque dans la couche à 7er. lagenalis. LOGALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Abondante dans les mêmes niveaux en Angleterre, où l’on recueille une énorme variété qui paraît propre au bradford-clay, très-répandue en Allemagne, en Suisse, en Pologne, etc., etc. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 102. T'erebratula maxillata (Sow.), fig. 1. Jeune exemplaire où l’on aperçoit, par suite d’une fracture, l’ensemble de l’appareilapophysaire, d’après une figure donnée par M. Moore de Bath; fig. 2, le même échantillon grossi ; fig. 3, appareil apophysaire, d’après un exemplaire provenant du fullers” earth du Boulonnais ; fig. 4, intérieur de la petite valve, montrant dans son intégrilé l’appareil apophysaire de la grosse variété du bradford-clay d'Angleterre. Cette figure est prise d’après M. Davidson ; 392 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. fig. 5, échantillon appartenant à la variété à gros plis du département de l’Orne et dont on a enlevé une portion de la grande valve, pour montrer la grande taille à laquelle atteignait l'appareil apophysaire dans cette variété, quoique cet appareil soit ici encroûté de cristaux de carbonate de chaux ; fig. 6, intérieur de la petite valve, montrant les empreintes musculaires etune partie des sinus veineux. Tous ces échantillons proviennent du fullers’earth d'Hidrequent (Boulonnais). — PI. 403. Échantillons divers provenant du fullers’ earth d'Hidrequent (Boulonnais). — PI. 104, fig. 1°. Gros échantillon provenant du bradford-clay d'Angleterre, communiqué par M. le D' Wright; fig. 2, échantillon très- remarquable, provenant du fullers’ earth d’Hidrequent(Bou- lonnais) ; fig. 3 et 4, jeunes exemplaires provenant du fullers’ earth des environs de Metz (département de la Mo- selle), communiqués par M. Piette. — P1.105. Variété à plis aigus provenant de l’oolite miliaire (zone à Purpuroidea minax), de Ville-Dieu-lez-Bailleul près Argentan (Orne) ; fig. 4, 2, jeunes exemplaires ; fig. 3, 4, échantillon adulte; fig. 5, échantillon très-adulte, à repos d’accroissement très- marqués ; fig. 6, échantillon très-vieux, à bord frontal épaissi et fortement élagé de repos d’accroissement. — PI. 106, fig. 4 et 2. Échantillons provenant du cornbrash du Boulonnais (zone à 7er. lagenalis); fig. 2, exemplaire des couches à 7er. Cardium du département de l’Aisne, communiqué par M. Piette; fig. 4, échantillon provenant du cornbrash du Boulonnais: fig. 5, échantillon provenant des assises supérieures de la grande oolite de Mamers (Sarthe). Si TERRAIN JURASSIQUE. 393 N° 69, — Species indet. PLSTRES En terminant ici la description des espèces du fullers’ earth, dont quelques-unes passent, comme nous venons de le voir, dans les divers niveaux de la grande oolite, nous devons signaler encore une forme assez spéciale, que nous ne Connaissons que par une grande valve isolée. Les figu- res 2*°* de la pl. 97 montrent cette valve sous trois aspects. Elle resemble un peu à la Zerebratula Phillips, par son large sinus reployé sur les côtés et par la disposition de ses plis. Son aspect général rappelle également la Terebra- tula Bentleyi (Dav.), espèce anglaise du conrbrash, dont nous avons représenté le type dans la figure 4° de la même planche. En considérant le sinus médian, on voit que ces deux espèces sont très différentes. Notre coquille rappelle aussi x1n peu, par ses contours, certaines varié- tés de la Zerebratula mazxillata, par exemple celle que nous avons décrite comme provenant de Ville-Dieu-les- Bailleul. Malgré toutes nos recherches, nous n'avons jamais pu recueillir aucun autre échantillon. Cette seule valve ne pouvait suffire pour créer une espè ce nouvelle. Mais dans une monographie comprenant toutes les formes françaises, il était de notre devoir de faire figurer même des matériaux incomplets, tout en faisant nos réserves à leur sujet. Nous l'avons donc inscrite provisoirement comme une variété de la Terebratula Phillipsii, mais avec un point de doule des -plus accentués. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Fullers’ earth des Ocrais près Falaise (Calvados), dans les assises inférieures du calcaire 1re série, Terr. jur., t. VI. — BrACHIOPODES. 23 354 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. de Caen, où elle a été rencontrée au milieu d’ossements de mégalosaure, avec de nombreuses Æhynchonella spinosa. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 97, fig. 1 °°, T'erebratula Bentleyi (Dav.), échantillon type de l'espèce, provenant du cornbrash d'Angleterre, d'après les figures de M. Davidson. — Fig. 2%, Grande valve d’une espèce probablement nou- velle, considérée provisoirement comme une variété de la Terebratula Phillipsiü, échantillon unique provenant du fullers’ earth des Ocrais (Calvados). N°70. — Terebratella? Buckmanni (Moore 1860). PI. 407, fig. 1-4. SYNONYMIE. 1860. Terebratella Buckmanni, (Moore), The geologist., vol. IX, p. 141, pl. xin, fig. 1-5. 1876. — — (Dav.), À monograph of british fossilBrach.(supplém.), p.114, pl. x1v, fig. 13-14. Testâ parvulä, inflatä, subcirculari, aut subquadrangu- lari, ad frontem leviter truncatà, lævi. Minori valvä inflatä ad frontem et in médià parte leviler excavatä, ex fronte ad apicem leviter acuminatä, ad frontem præsertim subelevatà ; apice crasso, satis incurvato; foramine rotundo, abruptè reseclo. Intüs, brachiorum fulcro, duplici ligamine ad septum va- lidum, longum et præelevatum religato, currentibus remis, præsertim ad occursum septi, expansis, spinis nonnullis utrinque signatis. DraGnose. — Coquille petite, subcirculaire, ou légère- ment pentagonale, un peu renflée, légèrement tronquée TERRAIN JURASSIQUE. 390 à la région antérieure, entièrement lisse. Pelite valve à peu près régulièrement convexe, interrompue cependant vers sa région médiane par un léger sinus, qui va toujours en s’accentuant, jusqu’à la région frontale. Grande valve convexe, mais marquée, à la région médiane, d’une sorte d'élévation longitudinale, correspondant au sinus de la petite valve, laquelle élévation s'accuse de plus en plus vers la région frontale. Crochet épais et large, faisant partie d’une sorte de fausse aréa peu délimitée, complétée en dessous du foramen par un deltidium large et bien marqué. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Un large plateau cardinal PLC, donne naissance à un septum médian S'M, très étendu et très élevé, sur l'extrémité duquel s'appuient les branches currentes 4, b, fortes et très arquées, présentant à leur sortie du plateau cardinal les 2 pointes convergentes très fortes et très aiguës. Ces branches currentes marquées sur leurs bords internes de longues pointes, se portent en- suite vers l'extrémité du septum médian, avec lequel elles se soudent par une large surface triangulaire. On voit paraître ensuite les branches récurrentes a/b', qui don- nent naissance d’abord, à 2 branches divergentes libres, qui se portent vers le bord frontal et ensuite à 2 autres branches également divergentes, qui remontent vers l’in- térieur, en formant 2 lamelles très arquées. Celles-ci se rendent enfin, sur la ligne médiane, par l'intermédiaire d'une lamelle arquée et en forme de pont. CouLEur. — Blanc-rosé. DimENSIONS. — Longueur, 8 millim. ; largeur, 7 millim. ; épaisseur, 4 millim. OBSERVATIONS. — La coquille que nous décrivons en ce moment nous laisse dans une grande incertitude sur la 396 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. question de savoir si nous devons la considérer comme ac- quise bien légitimement aux Térébratelles. Sa forme lisse, avec une légère surélévation longitudinale de la grande valve et dépression correspondante sur la petite, coïnci- dant avec une taille très petite, nous inspire de grands doutes, bien que nous retrouvions à peu près la même forme, mais avec de beaucoup plus fortes dimensions, dans certaines espèces vivantes, entre autres dans la Zer. spitzhergensis. Les Térébratelles, comme les entendait d’Orbigny, étaient caractérisées surtout par une ornementation exté- rieure de grosses côtes, parfois dichotomes, élégamment disposées en éventail, irradiant du crochet vers le bord frontal, et cette ornementation coïncidait avec une grande aréa triangulaire de la grande valve, percée vers le haut d’un large foramen arrondi et complété en dessous par des pièces dellidiales très fortes, très larges et entièrement planes. En un mot, le créateur du genre Terebratella n'y faisait entrer que ces formes plus ou moins voisines de la 7er. Menardi. Le genre de d’Orbigny était d'ailleurs presque uniquement constitué par des espèces crétacées, tertiaires, ou actuellement vi- vantes. Une seule exception était admise par &’Obigny, pour une petite espèce jurassique, la Z'erebratula hemis- phærica de Sowerby. Dans cette dernière assimilation, d’Orbigny avait été trompé par l’apparence extérieure, et s’il avait mieux apprécié ces caractères externes, il eût cer- tainement rapporté plutôtla Ter. hemisphærica à son genre Terebratulina, malgré l'absence de petites oreilleltes laté- rales vers le sommet de la petite valve (voir p. 384 la des- cription de la Ter. hemisphærica). Nous avons montré de- puis que le sous-genre Zerebratella, en tout conforme au TERRAIN JURASSIQUE. 357 type considéré par d'Orbigny, remontait jusque dans le lias, et malgré sa forme lilliputienne, la jolie petite Zere- bratella liasiana rappelle en tous points l’ornementation des Terebratella Menardi, C'arantonensis, etc. La distribu- tion géologique n’eûtl donc été ici d’aucune importance; il n’en est pas moins hors de doute que, pour d'Orbigny, la Ter. Buckmanni n’eût point élé admise à figurer dans le genre Zerebratella, ainsi qu'il l’avait compris. Depuis, M. Davidson a donné, dans sa classification des brachiopodes, une importance de premier ordre aux appa- reils internes, et tout en admettant le genre Terebratella de d’Orbigny, il ne le regardait comme légitime que par une raison considérée comme péremptoire, à savoir, la présence d'un appareil plus compliqué que celui des genres Terebra- tulina, Terebratula et Waldheimia. L’atlache des branches currentes au septum médian, par l'intermédiaire d’une la- melle transversale, devenait pour M. Davidson le caractère indispensable et exclusif des Terebratella. Enfin un degré de complication de plus, c’est-à-dire une double attache des mêmes lamelles, formait le trait caractéristique du genre Megerlea, dont il prenait pour type l'espèce actuel- lement vivante, Zerebratula truncata. D'après cette nouvelle manière de voir et quelle que fût d'ailleurs sa forme extérieure, la Ter. Buckmanni devait rentrer, pour M. Davidson, dans le genre caractérisé par un appareil rattaché au septum médian. Aussi a-t-il décrit cette espèce, dont M. Moore venait de faire connaître l’ap- pareil brachial, comme une véritable Térébratelle. Toutefois de nouvelles recherches furent entreprises par divers auteurs, sur des exemplaires très jeunes de plu- sieurs espèces vivantes, et il fut reconnu que l'apparence extérieure variait; que la disposition du foramen, par les 358 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. progrès des pièces deltidiales, changeait entièrement, de- puis l’âge embryonnaire, où la coquille apparaît comme une sorte d’ampoule irrégulière, avec un vaste foramen triangulaire dénué de deltidium; qu’entin, à l’état adulte, ce trou delloïde était remplacé par un foramen plus ou moins arrondi, renforcé à sa base par 2 pièces deltidiales. Dans ces divers passages de l’élat embryonnaire à celui de l'adulte, l'appareil brachial change également du tout au tout. Ce sont de véritables métamorphoses, qui ont été sur- tout mises en lumière par les intéressantes observations def M. Herman Frile (1) sur le développement des 7ere- bratula cranium et septigera et de la Térébratella spetzher- gensis. L'appareil forme d’abord un simple anneau, analogue à celui des Z'erebralulines, mais relié au fond de la valve par une sorte de septum, ou plutôt de pilier médian, qui ressemble alors à celui d’une Morrisia ou Platidia ; c'est le premier stade, ou état platidiforme de M. H. Frile. L'appareil s’augmente ensuite, sur la partie médiane, d’une sorte de godet qui s’évase de plus en plus, en formant 2 ailes triangulaires lélérales. A cet instant, la charpente a tous les caractères du sous-genre Magas (état magadi- forme de M. H. Frile). Les parties latérales de ce singulier organe s’épanouissent ensuite, en formant 2 larges anses évasées, garnies de pointes à leur bord externe et au- dessus desquelles une lamelle transversale commence à se produire. Dans le cours de ces nouvelles transformations, la charpente, avec sa double atlache au pilier médian, (1) Voir Herman Frile, The development of the skeleton in the genus Waldheimia (Archiv. fov. mat. og naturvidenskab Kristiana), 18178, p. 380. — Voir également Eugène Deslongchamps, Etudes critiques sur des brachiopodes nouveaux ou peu connus, 4° fascicule, p. 89, TERRAIN JURASSIQUE. 359 revêt tout à fait l'aspect de certaines Megerlea (état meger- liforme de M. H. Frile). Cette apparence se modifie encore par le développement ultérieur de la lamelle médiane et par l’évasement de ces parties, passe par la forme des Téré- bratelles, avec les 2 branches currentes garnies à leur extrémité d’une sorte de crochet divergent (état térébra- telliforme de M. H. Frile.) Enfin une dernière mélarmor- phose, en faisant disparaître à la fois et le pilier médian et ses attaches aux branches currentes, constitue la forme typique et définitive d’une Térébratule proprement dite, ou d'une Waldeimia (état térébratulifurme de M. H. Frile). Pareilles transformations s'effectuent dans la Z'erebra- tella spitzhergensis; mais au lieu d’un pilier médian, il se produit un septum bien complet, parlant du crochet de la petite valve et atteignant le milieu de la longueur de la coquille. Ce septum, au lieu de disparaître, comme dans les Térébratules proprement dites, se renforce au con- traire, avec les progrès de l’âge, et enfin la coquiile reste dans le troisième état, celui de Zerebratella, sans subir la dernière transformation de l'élat Térébratule, qui se pro- duit ailleurs, lorsque les attaches des branches au fond de la valve viennent à disparaître, en même temps que le pilier médian. Nous ne pouvons ici, dans la simple description d'une espèce que comporte le cadre de la paléontologie fran- caise, entrer dans les détails très minutieux, qui seraient nécessaires, pour bien comprendre loutes ces transforma- tions, et nous renvoyons nos lecteurs au huitième chapitre de nos Études critiques sur des brachiopodes nouveaux ou peu connus, où nous sommes entré dans des détails cir constanciés de ces changements, avec de nombreuses figu- res empruntées au travail de M. Herm. Frile. En défini- 300 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tive, l'appareil d'une Térébratule quelconque, depuis l’âge embryonnaire jusqu’à l’adulte, passe successivement par des étais que nous pouvons caractériser par les noms de piatidiforme, magadiforme, megerliforme, terebratelliforme ot térébratuliforme. Revenons maintenant à la Terebratella Buckmanni, de M. Moore. Cette petite espèce a dans son aspect extérieur tous les caractères non d’une Térébralelle, mais d’une Téré- bratule, et elle semble être le chef de file de toute une série de très petites formes que nous retrouverons, soit dans le callovien (1), soit dans le coral rag, et dont la véritable in- terprétation nous laisse aujourd’hui dans un grand état d'incertitude. Quoi qu’il en soit, nous donnons, d’après le mémoire de M. Moore, les figures 4% de l'appareil de la coquille qu’il a décrite sous-le nom de Z'erebratella Buckmanni. Sa double attache des branches currentes et récurrentes et la présence d'épines latérales et d’un septum médian très allongé dans sa partie terminale, indiquent une tendance prononcée vers les Zsmenia (2). Cette forme, de très long septum, rappelle encore ces Térébratelles vivantes si spé- ciales, telles que la Ter. Evansi (Dav.), qui pourraient bien n'être en définitive, que des étals non encore parvenus à la forme adulte définitive. Par son aspect extérieur, la Ter. Buckmanni ressemble beaucoup aussi à la T'er. sanguinea (1) Nous voulons parler ici de la forme à laquelle nous avons donné le nom de Terebratula hypocyrta etqui pourrait bien, en définitive, n'être qu’un état transitoire et non adulte de la Tereb. pala; il en est de même de certaines formes analogues que nous avons retrouvées dans l’oolite inférieure, mais sur lesquelles nous attendons des documents plus com- plets et qui pourraient être le jeune âge des Ter. carinata et Meriani. (2) Nous nommons ainsi, d’après M. King, les espèces coralliennes et autres, rapportées jusqu'ici aux Megerlea, qui commencent par avoir un appareil de Mégerle ou de térébratelle et qui finissent par prendre celui des waldheimia. Voir nos Etudes critiques, p. 175. TERRAIN JURASSIQUE. 361 d'Otahiti, sur l’état adulte de laquelle nous avons émis de grands doutes p. 102 de nos Études critiques. D'après ce que nous venons de voir, il serait très possi- ble, il est même très probable, que plusieurs des formes actuellement décrites, sous le nom de Térébratelles, ne fussent que des états de passage de véritables Térébra- tules non encore parvenues à l’état adulte. M. Douvillé (4) a déjà émis des doutes semblables, en montrant l’étroite ressemblance de l'appareil de la Zerebratella Evansi avec celui de l’état jeune de la forme actuellement vivante, Waldheimia lenticularis. Une autre conclusion ressortirait encore de ces faits, c’est que l’on a dû certainement con- sidérer de véritables jeunes Térébratules à la fois comme des Térébratelles et comme des Mégerles, Dans tous les cas, le nombre des vérilables Megerlea devra être consi- dérablement réduit, à ce point que nous ne verrions plus guère, pour le représenter, que l’espèce actuellement vi- vante, WMegerlea truncata (2). Cette longue digression était indispensable pour indi- quer à ceux qui veulent bien suivre notre monographie, les raisons qui nous font beaucoup hésiter à considérer la Terebratella Buckmanni comme une véritable espèce, Nous n'avons pas assez de matériaux pour juger cette question en dernier ressort; mais nous avons de grandes présomptions pour croire, que nous n'avons ici qu’un état transitoire, et, nous précisons même, que l’état de passage enlre les stades mégerliforme et Térébratelliforme d'une Zérebratule, ou d’une Waldheimia, non encore parve= (1) Douvillé, Note sur quelques genres de brachiopodes (Terebratu- lidæ et Waldheimidæ), Bull. de la Soc. géol. de France, t. VII, 3e série, p. 251. (2) Voir Eug. Deslongchamps, Etudes critiques, p.151. 362 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nue à l’état adulte. Si les doutes que nous émeltons arri- vent à se changer en cerlilude, par suite de documents nou- veaux, nous ne serions que très peu étonné si la Z'erebra- tella Buckmanni venait à se transformer tout simplement en jeune âge de la Zer. digona ou de la Ter. ornithocephala! RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Espèce particulière ou non, cette forme est très abondante à la partie supérieure des assises à purpuroidea minazx de la grande oolite de la Côte-d'Or (environs de Dijon et de Semur), d’où elle m'a été communiquée par MM. Gollenot, Bréon et Martin. On la retrouve également, quoique plus rare, dans les assises supérieures de la grande oolite (couches à Ter. cardium) de Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados). LOCALITÉ HORS DE FRANCE. — Grande oolite de Hamp- ton Cliff près de Bath (Angleterre), d’après MM. Moore et Davidson. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 107, fig. 1°, T'erebratula (Terebratella?) Buckmanni? (Moore), échantillon ouvert pour montrer l'appareil brachial, de grandeur naturelle, d'après un échantillon d'Angleterre communiqué par M.Moore ; fig. 1°et1°,le même échantillon grossi, montrant l'appareil brachial vu de face et de profil. R, apophyse cal- canéenne ; P, empreintes des muscles pédonculaires ; PLC, plateau cardinal ; ab, branches currentes de l'appareil bra- chial ; a b' branches récurrentes du même appareil. S'M’, septum médian; fig. 2, échantillon grossi, provenant de la grande oolite de Saint-Aubin de Langrune et où l’on voit uue partie de l'appareil apophysaire ; fig. 3*°**, échantillon provenant de la grande oolite des environs de Dijon (Côte-d'Or); fig. 3°**; le même, grossi à 4 diamètres; fig. 4, jeune exemplaire vu par le front, grossi à deux diamètres, provenant de la même localité. TERRAIN JURASSIQUE,. 363 N° 71. — rerebratula (7erebratella ?) aratella (Eug. Desl. 1863). SYNONYMIE. 1863. Terebratella aratella, (Eug. Desl.), Études critiques sur des brachiopodes nouveaux ou peu connus, 3° fascicule, p. 60, pl. x, fig. 1-3. 1876. ? — Moorei, (Dav.), À monograph of brit. fossil Brach. (supplément), p. 115, pl. x1v, fig. 17. Testà oblongä, longiori quam latiori, ad frontem obtusä et paululum lobatà ; ex apice ad frontem, plicis crebris ins- tructà. Minorivalvé convexä, in medio paululum planulatä, valvis obtuse unilis, majori autem valv@ convezä, ad apicem leviter attenualä; apice crasso, vix incurvato, per aream truncalo ; are mediocri, leviler concavä, acutè ex lateribus resectä; deltidio infrà-dilatato; foramine magno, rotundo, ex areû SC1S0. Intüs ignotà. Dragxose. — Coquille oblongue, plus longue que large, tronquée à la région frontale, offrant un lobe médian peu prononcé, ornée depuis le crochet jusqu’au front de nom- breux plis aigus, dont quelques-uns sont dichotomes. Valves réunies sous un angle oblus très émoussé. Com- missure des valves droite au front, légèrement infléchie vers les côtés, la plus grande inflexion portant vers la ré- gion cardinale. Pelite valve convexe, un peu gibbeuse au milieu, atténuée vers le crochel; crochet épais, très peu recourbé, tronqué brusquement par l’aréa et le foramen; 364 PALÉONTOLOGIE FRANGAISE. aréa triangulaire, légèrement concave, coupée brusque- ment sur les côtes du crochet; percée, en son centre, d’un large foramen arrondi, complété en dessous par un del- tidium assez grand. CARACTÈRES INTERNES. — Inconnus. CouLEUR. — Inconnue. DimENsIONs. — Longueur 16 millimètres ; largeur 13 mil- limètres; épaisseur 11 millimètres. OBSERVATION. — Cette belle et rare espèce, connue seu- lement à l’état adulte par l'échantillon ici figuré, se rap- proche de la Z'erebratula oblonga du néocomien. Elle en diffère par son crochet moins allongé et par son aréa moins grande. Elle ressemble également à la Z'erebratula cardium, dont elle diffère par la forme de l’aréa et du fora- men, on l’en distingue encore, en ce que les plis qui ornent la surface sont ici beaucoup plus nombreux. Les Térébratelles sont rares dans les terrains jurassiques. Nous en connaissons cependant dans le lias, dans la grande oolite, dans l’oxfordien et le corallien; mais ce sont des espèces tout à fait différentes de la 7°. aratella. Nous n’avons aucune donnée, ni sur son appareil brachial, ni sur ses autres caractères intérieurs ; toutefois nous avons pu voir l'empreinte des muscles adducteurs A sur la petite valve. Cette empreinte est peu marquée. Il n’en est pas de même du septum médian S’'M', qui paraît très développé. Nous rapportons avec doute, à cette espèce, la petite valve d’un très jeune échantillon provenant de la grande oolite de Hampton-Cliff près Bath (Angleterre) et figurée part M. Davidson sous le nom de Z’erebratella Moorei, Si celte assimilation est exacte, l'espèce serait, dans le jeune âge, à 4 millimètres de longueur, beaucoup plus élargie que le type adulte. La disposition des plis est très sembla- TERRAIN JURASSIQUE. 36 ble à celle de notre échantillon de Normandie ; l'intérieur de la valve, sur cet échantillon anglais, montre un septum médian s'étendant jusque vers le milieu de la longueur et offrant à son extrémité libre une légère expansion, qui montre bien, que dans le jeune âge au moins, l'appareil brachial était relié au septum médian, par des branches latérales. Ce caractère propre aux Térébratelles et, aux Mégerles, à l’état adulte, devient beaucoup moins caracté- ristique, depuis qu’il a été reconnu que les Térébratules ont une pareille disposition d'appareil dans l’état de jeune âge, que nous avons signalé plus haut sous le nom d’état térébratelliforme. Nous ne pouvons savoir du reste, si l'espèce est variable de forme, réduits que nous sommes pour son étude, au seul échantillon que nous avons figuré en 1863 dans nos Études critiques sur des brachoipodes nouveaux ou peu connus (Voir à la synonymie). RELATIONS GÉOLOGIQUES. — L’unique échantillon que nous avons pu observer jusqu'ici en France, a été recueilli par nous dans l’assise supérieure de la grande oolite (couche à Ter. cardium, niveau de Ranville) à Graye près Courseules (Calvados). LOCALITÉ HORS DE La France. — Hampton Cliff près de Bath (Angleterre), dans la grande oolite ? ExPLICATION DES FIGURES. — PI. 107, fig. 5°, Terebratella aratella (Bug. Desl.), échantillon provenant de la grande oolite de Graye (Calvados) grossi à 2 diamètres ; fe AT: le même échantillon de grandeur naturelle. De ma col- lection. NOTE ADDITIONNELLE Une longue interruption s'étant produite dans la publi- cation de notre monographie des brachiopodes jurassi- ques, par suite de la multiplicité des travaux dont nous avions été chargé, nous avons, durant cet intervalle, obtenu des documents nouveaux qui nous permettront de compléter l’histoire de plusieurs espèces déjà dé- crites. Nous avons pensé toutefois, qu'il était important de publier dès maintenant les résultats acquis sur la T'erebratula (Ismenia) Perrieri, et la Terebratula punctata du lias moyen, sur la Ter. £'udesi, sur une nouvelle espèce d’/smenia des couchesinfra-oolitiques, et enfin sur la Zere- bratula globata du fullers’earth. Nous réservons les autres documents, ainsi que les additions ou rectifications aux espèces déjà publiées, pour le résumé général, qui parai- tra lorsque le cadre complet du grand genre 7'erebratula sera terminé. Depuis l’époque où nous avons commencé cette monographie, de grands changements sont survenus dans la classification des groupes des 7erebratulidæ. Nous ne pouvons ici entrer dans les détails qui seraient néces- saires. Nous renvoyons nos lecteurs au travail très complet que nous avons fait sur ce sujet, p. 77 et sui- vantes de nos Études critiques, sur des brachiopodes nouveaux ou peu connus, dont le 4° fascicule vient de paraître, TERRAIN JURASSIQUE. 367 APPENDICE au n° 23, voir p. 146. Ismenia Perrieri (Eug. Desl.). P]. 108, fig. 1-3. Depuis la publication que nous avons faite de notre Ter. Perrieri (p. 146 de cette monographie), nous‘avons été conduit, par des considérations que l’on trouvera très développées p. 179 de nos Études critiques, à réunir dans un groupe spécial les formes jurassiques voisines de la Ter. loricata, que nous avions considérées jusqu'ici comme appartenant aux Mégerles. Nous les faisons actuellement rentrer dans le sous-genre /smenia de M. King, que nous considérons lui-même comme une subdivision du genre Waldheimia. L'étude de l'appareil de notre ancienne 7er. ou Megerlea Perrieri, que nous intercalons ici, démontre de la manière la plus evidente, combien cette séparation était légitime et combien cet appareil diffère à l’état adulte de celui des Mégerles, avec lesquelles il n'offre une cer- taine ressemblance que pendant les stades de jeune âge. Nous reproduisons la caractéristique du sous-genre /sme- nia, que nous avons donnée dans nos Études critiques. Coquille plus ou moins transverse, surtout dans le jeune âge, quelquefois pourvue d'ailes latérales, comme un spirifer ou une argiope. Surface ornée de grosses côtes longitudinales, en général peu nombreuses, aiguës ou arrondies ; mais toujours très saillantes, coupées par de fortes rides transversales, ce qui produit une ornementation largement treillissée et tou- jours élégante. Crochet large et épais, tronqué par un fora- men triangulaire, dans le jeune âge, plus ou moins arrondi, dans l'adulte, parfois au milieu d'une aréa plane, comme dans les spirifers ; deltidium, toujours peu prononcé, restant souvent 368 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. incomplet, jusque dans l'âge adulte. Crochet de la grande valve offrant toujours à son intérieur, des cloisons rostrales bien marquées. À l'intérieur de la petite valve, le plateau cardinal peu développé, s'appuyant sur un septum médian plus ou moins prononcé, qui atteint la moitié de la longueur totale. Appareil brachial ne prenant sa forme définitive que dans l'âge tout à fait adulte, à branches currentes fortes et arquées, à branches récurrentes massives, qui ne deviennent libres que fort tard, l'état mégerliforme persistant beaucoup plus longtemps que dans les autres groupes. SYNONYMIE. — Partie des Térébratules des auteurs, — Terebratulæ loricatæ (de Buch, Quenstedt), etc. — Tere- bratella pars (d’Orbigny). — Megerlea pars, de la plupart des auteurs. — /smenia: (King), 1840, — Non /smenia (Dall.), 1871. — Megerlea pars (Zittel), Traité de paléonto- gie. — Non /smenia (Zittel), Traité de pal. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Le sous-genre /smenia paraît être jusqu'ici propre aux terrains jurassiques. Les plus anciens représentants 7. Suessi el Perrieri (Bug. Desl.) appartiennent à la zone de l’Amm. margaritatus du lias. On le retrouve ensuite dans l’oolite inférieure, le fullers’earth et surtout dans le corallien, où nous citerons comme types principaux 7er. pectunculus et loricata de Schlotheim. OBSERVATIONS. — Danssa classification des brachiopodes, Monograph of Permian fossils, 1849, M. King a désigné sous le nom d’/snenia un certain nombre de petites espè- ces coralliennes et oxfordiennes, en prenant pour type la Ter. pectunculus de Schlotheim. Il a ensuite étendu le même nom à la Ter. pectunculoides, Au même auteur, qui est une véritable Z'erebratella. M. Dall, considérant ces attri- bations de King comme erronées, a rattaché Lout d’abord le nom d’/smenia, comme l'avait fait M. Gray, à la Ter. TERRAIN JURASSIQUE. 369 sanquinea, qui appartient à la subdivision laqueus, des Té- rébratelles ; mais il a ensuite créé le nom de Frenula, pour la même Zer. sanguinea. M. Ziltel a considéré les diverses formes jurassiques, tantôt comme des térébratelles : À. Perrieri (Eug. Desl.) du lias, tantôt comme de véritables mergerlea: Ter. pectunculus (Schloth), Ter. Evaldi (Süess), loricata (Schloth), etc. Pour ce qui est de la Ze. pectun- culus de Schlotheim, de la Ter. Fœæninghausi (Defrance), qui n’est autre que la 7. fleuriausa de d’Orbigny, j'ai pu reconnaître} qu’à l’état le plus adulte ces espèces possé- daient un appareil conforme à celui des waldheimia, figuré d’ailleurs très nettement par Quenstedt, tab. 45, fig. 4, Brachiopoden. Quant aux Zer. loricata et recta, bien que l'appareil, dont M. Ziitel a fait connaître la structure, soit rattaché, par une double lamelle, au septum médian, comme dans les véritables mégerles, la forme des branches récurrentes etsurtout de leur point d’attache s'éloigne telle- ment de celui de la véritable Megerlea truncata, qu’on ne pourrait l’admettre comme celui d’une mégerle. On pou- vait aisément s’y tromper, lorsque la série des curieuses transformations platidiformes, magadiformes et mégerli- formes des térébratules, mise en lumière par M. Herm. Frile, n'était pas connue; mais aujourd’hui qu'il n’en est plus ainsi, on ne peut plus regarder l'appareil de la Ter. loricata, figuré par M. Ziltel, comme autre chose que le stade mégerliforme d’une térébratule. Ce fait est d’ailleurs, aujourd’hui, hors de doute, pour la Z'er, Per. rieri du lias, alliée de très près à la Ter. loricata et dont J'ai pu trouver l’appareil adulte, offrant les plus grands caractères de ressemblance avec celui des Zudesia et des Waldheimia. Les figures publiées par M. Quenstedt, pl. 44, fig. 80 à 82, le démontrent d’ailleurs pour la 7°. loricata. ire série, Terr. jur., t. VI. — BRACHIOPODES. 24 370 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. La figure 81 montre évidemment le passageentreles stades térébratelliforme et térébratuliforme, la lamelle d’atta- che des branches currentes étant réduite à deux pointes, laissant un vide au milieu, absolument comme nous avons observé dans le stade correspondant de la 7er. septigera. Les figures 80 et 81 montrent d’ailleurs l'état térébratuliforme complètement établi. Revenons maintenant à notre /smenia Perrieri. J'ai dé- crit pour la première fois en 4853, dans l'Annuaire de l’ins- titut des provinces, deux espèces de térébratulidées du lias moyen, très remarquables par leur forme et leur orne- mentation. Ne considérant alors que leur aspect général, qui les faisait ressembler à de tout petits spirifers, et cer- tain cependant qu’elles n’appartenaient pas à la famille des Spiriferidæ, mais bien à celle des 'erebratulidaæ, je les décrivis, sous le nom d’argiopes. Ce genre était, en effet, celui dont l’aspect général leur convenait le mieux; mais je ne me dissimulais pas que Ja disposition alternante et non opposée des plis, sur les valves, ne rappelait plus les caraclères assignés aux véritables argiopes. La forme seule de l’appareil brachial pouvait donner des résultats positifs etje ne connaissais alors aucune des particularités de leur charpente interne. J'établis donc provisoirement mes deux espèces, sous les noms d’Argiope suessi et Argiope Perrieri, En 1856, je les ai réunies au genre Megerlea ; mais avec doute et guidé simplement par les apparences extérieures. C'est également sous la même désignation, que je les ai décrites et figurées dans la Paléontologie française (dé- cembre 1863). Ces deux espèces n'ont élé jusqu'ici recueillies, en France, que dans la Normandie, et bien qu’elles aient élé TERRAIN JURASSIQUE, 371 retrouvées, depuis peu, en Angleterre, leurs caractères internes étaient restés inconnus. ù L'échantillon que je figure pl. 108, fig. 4 et 2, mesure en longueur 10 millimètres et 18 de largeur, c’est-à-dire à peu près le double de ceux que nous avions recueillis. La forme générale à l’état adulte n’est guère différente de celle que nous avions déjà observée p. 174. Elle est seu- lement un peu plus renflée et le nombre des plis est plus considérable. La dichotomisation de ces plis se produi- sant à l’état adulte, il s’ensuit que plus la coquille est àgée, plus le nombre des plis augmente. Nous avions déjà indiqué cette tendance à la dichotomie, sur une valve inférieure d’une coquille un peu plus âgée que les autres (pl. 35, fig. 10). Nous voyons, en effet, sur le large sinus médian de cette valve, les indices de deux plis sup- plémentaires, dont celui de gauche est un peu plus accen- tué. L’indication d’un pli médian, dans des conditions semblables, se voit également sur le sinus de la petite valve, dans l'échantillon représenté pl, 35, fig. 4 ; mais ce ne sont guère jusqu'ici que des tendances. Dans l'échantillon adulte que nous décrivons à nouveau, le large sinus de la petite valve est devenu moins appa- rent, par suite de sa division en 3 plis longitudinaux. La partie surélevée de la grande valve, opposée au sinus, montre également 4 gros plis saillants, qui correspondent aux sillons de la petite valve. L'aréa et le foramen n’ont d’ailleurs éprouvé que de très légères modifications: le foramen est un peu plus large et un peu plus arrondi ; le développement du deltidium est aussi un peu plus grand; sans que toutefois les 2 pièces deltidiales sesoient complè- tement rejoinles, sur la ligne médiane, comme nous l’avons vu se produire dans l'âge adulte de la Z'erebratella lia- 372 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. siana. Nous pensons même, qu’à l’état le plus adulte, ce deltidium ne se complétait jamais, pas plus d’ailleurs chez l’Ismentia Perrieri que chez les autres espèces du même groupe. La formeirrégulière qu'il présente dansnotre échan- tillon de la fig. 2, où les 2 pièces sont inégales dans leur développement, nous fait penser que nous avons ici le dernier terme de la production dellidiale de cette espèce. La charpente brachiale de l’/Zsmenia Perrieri se rappro- che surtout de celle des Waldheimia. Gela nous démontre que l’âge de notre coquille était à peu près celui de l’adulte, et que, dans tous les cas, il avait, dans son développe- ment, dépassé l’état ou stade mégerliforme. Toutefois, le plateau cardinal PLC ressemble beaucoup à celui de la Megerla truncata. 11 est largement quadrilatère, ter- miné en haut par une petite apophyse calcanéenne R. De ce plateau, sort un petit septum S'M', qui se perd pres- que aussitôt, en formant une lame aiguë, n’atteignant même pas au quart de la longueur de la coquille. De l’ex- trémité du plateau cardinal, naissent ensuite les branches currentes ab, formant d’abord deux pointes convergentes arquées et aiguës, qui viennent presque à se toucher par leurs extrémités. Ces branches currentes offrent ensuite deux arcs latéraux très arqués, qui s’élargissent de plus en plus et forment, avant de se relier aux branches récur- rentes a’V', une large lamelle aplatie, dont l'extrémité s’avance en une sorte de crochet, terminant cette partie, par une contre-courbe, à direction inverse. Quant à la partie récurrente de la charpente brachiale, elle consiste en deux lamelles élargies, qui avant de se réunir sur la ligne médiane dessinent une courbe très arquée. Gelte sorte de pont concave s’accentue encore, par deux apo- physes récurrentes assez élargies, qui naissent au point TERRAIN JURASSIQUE. 313 où les courbures changent de direction et se terminent en une ligne carrée — obtuse. Cet appareil est, comme on le voit, très analogue, dans son ensemble, à celui des Waldheimia, par exemple de la W. Grayi; mais la forme arquée des lamelles, avec une contre-courbe à leur pointe, rappelle évidemment la char- pente des /smenia loricata, pectunculus et autres espèces du corallien, dont les intérieurs ont élé mis en évidence par les beaux travaux de MM. Quenstedt et Zittel. La connaissance de l'appareil de l’/sm. Perrieri, qui doit être très semblable à celui de notre ancienne Weger- lea Suessi, nous montre de la manière la plus nette, . que ces deux espèces sont très voisines des formes coral- liennes. Toutefois l’état beaucoup plus transversal des espèces liasiques, surtout dans le jeune âge, et la na- ture de leur ornementation offrent des caractères assez spéciaux, pour que nous ayons pensé qu'il élait bon d'é- tablir, dans le sous-genre /smenia, une section particu- lière pour les deux espèces liasiques. EXPLICATION DES FIGURES. — P]. 108, fig. 1, /smenria Per- rieri (Eug. Desl), échantillon adulte, de grandeur naturelle provenant du lias de May (Calvados), fig. 2°”, le même échantillon grossi, vu sous trois aspects; fig. 3, échan- tillon grossi, montrant l'appareil brachial complet, même localité. Ces échantillons provenant de ma collection. APPENDICE au n°27, p. 160. Terebratula punetata (50W.). PI. 109, fig. 4 et 2. M. Munier-Chalmas ayant pu mettre à nu, dans son in- tégrité, l'appareil brachial de la Zerebratula punctata au 314 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. x lias moyen, a bien voulu metire à notre disposition la série des exemplaires complets qu'il a obtenus au moyen d’un acide affaibli. Nous avions déjà représenté pl. 40, fig, 4, l'appareil de cette espèce; mais notre dessin, exé- cuté d’après une préparation obtenue par le burin, au mi- lieu d’une gangue fort dure, laissait beaucoup à désirer. Toutes les parties supérieures de l'appareil sont représen- tées d’une manière exacte, c’est-à-dire l’apophyse calca- néenne A(, la naissance de l’appareil et les pointes con- vergentes des crura; mais il n’en est plus de même du reste, comprenant la partie inférieure des branches cur- rentes a, b, les branches récurrentes a’, b', et la barre transverse d'union. Les branches currentes sont beau- coup plus allongées et atteignent presque la moitié de la longueur totale de la petite valve. Il en résulte que cet appareil se rapproche un peu, dans son ensemble, de Ja forme des Macandrevia et des Dictiothyris, et semble éta- blir le passage de ces groupes aux Térébratules propre- ment dites ; maisil est bien différent de celui des Zeilleria, puisque le septum médian, caractère le plus distinctif de ce dernier genre, fait ici complètement défaut, La portion coudée f, qui unit les branches currentes aux récurrentes, offre une disposition triangulaire {rès élargie, comme nous l'observons dans les Dictiothyris. Enfin, la barre transversale d'union des branches récur- rentes, au lieu d’être plane ou légèrement courbée, montre 2 petites crénelures latérales, ce qui donne à l'en- semble de cette barre un aspect trilobé tout particulier, Il est donc évident que la Z'erebratula punctata s'éloigne, par la forme de son appareil, des Térébratules propre- ment dites, à la section desquelles nous l’avions jusqu'ici rapportée, et qu’elle mériterait peut-être de former un TERRAIN JURASSIQUE. 31 vérilable sous-genre, voisin des Mac Andrevia et des Dic- tiothyris, plutôt qu'une simple section, comme nous l’a. vons fait dans notre classification, p. 165 de nos études critiques. Nous avons recueilli un grand nombre d’ob- servations, qui nous permettront de donner plus de précision aux groupes reconnus déjà par nous, dans les Térébratules à appareil demi-allongé. Nous nous propo- sons de publier un travail, sur ce sujet, dès que ces do- cuments auront acquis le caractère de généralité qui leur manque encore aujourd'hui. EXPLICATION DES FIGURES. — PI], 109, fig. 1. T'erchratula punctata(Sow),intérieur complet de la petite valve, mon- trant, de grandeur naturelle, l'appareil brachial, dans son intégrité; fig. 2° et 2», le même appareil, grossi pour montrer les détails, fig. 2 de face et fig. 2° de profil. Ces derniers ont été dessinés d’après une magnifique prépara- tion obtenue par M. Munier-Chalmas, sur des exemplaires provenant du lias moyen de la Bourgogne. — Collection de la Sorbonne. APPENDICE au n° 40, voir p. 214. rerebratula Eudesi (Oppe)). ÉLUDS He GT L'appareil brachial de ia Zerebratula Eudesi, que nous reproduisons pl. 113, fig. 6, également d’après une pré- paration de M. Munier-Chalmas, n'avait point été figuré jusqu'ici. Il n'offre rien de particulier et appartient à la série des appareils demi-allongés. Relativement grêle et petit, il atteint cependant presque la moitié de la longueur de la petite valve. Lés branches currentes ab, légèrement arquées, sont unies aux branches récurrentes a'#' par une 310 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, lamelle triangulaire, élargie et creusée en godet. La barre transversale d'union, grêle et étroite, est légèrement excavée, ce qui lui donne une apparence concave bien manifeste, EXPLICATION DES FIGURES. — PI]. 409, fig. 6. T'erebratula Eudesi (Oppel), intérieur de la petite valve, grossi du double environ, montrant l’appareil brachial bien com- plet, d’après une préparation obtenue par M, Munier-Chal- mas, au moyen d’un acide affaibli, sur des exemplaires provenant des marnes infra-oolithiques du département de Saône-et-Loire; fig. 7, le même appareil grossi, vu de profil. — De la collection de la Sorbonne. APPENDICE au n° 67, voir p. 336. rerebratula globata(Sow.). PI. 109, fig. 3-5. Bien que l'appareil brachial de cette espèce ait été plu- sieurs fois figuré, les dessins jusqu'ici publiés ont été exé- culés d’après des préparations plus ou moins incomplètes et ne peuvent guère être considérés que comme des dia- grammes, dans lesquels toutes les parties, à peu près exactes en elles-mêmes, concourent cependant à donner à l’ensemble un aspect défectueux. Les belles préparations obtenues par M. Munier-Chalmas, pour la collection de la Sorbonne, nous ont fourni les détails les plus minutieux, dans une admirable intégrité. Nous reproduisons fig. 3, 4 et5de lapl. 113, deux de ces préparations grossies à 2 dia- mètres. Cet appareil atteint, par ses extrémités, à peu près la moilié de la longueur de la petite valve. Les branches currentes ab se portent un peu obliquement, en suivant TERRAIN JURASSIQUE, 311 une ligne droite et se terminent en deux parties aiguës, légèrement divergentes, Elles sont reliées aux branches ré- currentes a” b', par une lamelle élargie et triangulaire, qui se redresse, suivant un angle très aigu et donne à cette partie une forme des plus élégantes. L'ensemble est relié par une barre transversale étroite, légèrement et réguliè- rement exCavée, sur la ligne médiane, En comparant cet appareil avec celui des Térébratules de la section des Bipli- catæ, dont nous connaissons la charpente interne, nous trouvons que, sauf la plus grande longueur, il rappelle dans ses détails, la forme générale des Terebratula biplicata et Phillips et s'éloigne davantage de la Ter. perovalis, dont la charpente est plus massive et dont les contours sont beaucoup plus arrondis. Ces espèces, d’ailleurs, offrent toutes entre elles de légères différences, que les figures font bien saisir, mais qu’il est fort difficile d'exprimer dans une description. Le trait caractéristique de J'appa- reil de la Terebratula globata se trouve, d’un côté, dans la direction en ligne droite des branches currentes, de l’autre dans la longueur, relativement grande, de ces branches. Elles n’atteignent pas, loutefois, ce qu'on observe dans la Terebratula coarctata et surtout dans la 7er, Trigeri. Dans ces dernières espèces, en effet, les branches currentes offrent presque autant de développement que dans les Waldeünia, Aussi considérons-nous les Coarctatx comme devant former, dans le genre Terebratula, une aivi- sion bien caractérisée. Cette distinction a d’ailleurs déjà élé faite, mais comme véritable genre, par M. Douvillé sous le nom de Dicthyothyris. Le caractère de ce sous - genre, ou section, réside donc dans une ornementation extérieure en treillis et dans un long appareil apophysaire, La différence essentielle avec les Waldheïmia est d’être pri- 375 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. vée d’un septum médian, Landis que les Waldeimia en pos- sèdent toujours un, plus ou moins développé. Le sous- genre Dicthyothyris se rapproche évidemment des Mac Andrevia de M. Dourvillé, ce qui prouve combien la divi- sion en deux familles Zerebratulidæ et Waldheimidæ esl peu dans la nature, puisque, d’après l’auteur déjà cité, les Dictyothyris seraient des Terebratuhdæ et les Mac Andre- via, des Waldheimidæ. Quoi qu'il en soit, nous devons rap- porter aux Dictyothyris les Terebratula Morierei et hybrida de l’oolitheinférieure, les 'erebratula coarctata et Michaelis de la grande oolithe, la Terebratula Trigeri du callovien, Fleuriausa du coralrag, ete., etc. Nous reviendrons pro- chainement sur ce sujet en traitant de la Ter. coarctala. ExpuicaTiON DES FIGURES. — PI. 109, fig. 3, Terebratula globata (Sow.), intérieur de la petite valve, grossi à deux diamètres, montrant l'appareil brachial dans son intégrilé ; fig. 4, le même appareil vu de profil; fig. 5, intérieur de la petite valve, montrant également l'appareil brachial très complet ; ces figures sont faites d'après deux prépara- tions exécutées par M. Munier-Chalmas sur des échan- tillons provenant du fullers’earth dés environs de Tournus (Saône-et-Loire). De la collection de la Sorbonne. N° 72. — xsmenia Murehisonæ (nov. Spec., 1884). Pi. 108, fig. 4-7. Testà parvulä, valde trigonatà, fere latiori quam longiori, ad frontem et in lateribus sublobatä, per latam etprofundam depressionem, in majori valvä, per opposilum, în minori au- tem lobum, valde resectum, notatä ; paucis lineis leviter ex- TERRAIN JURASSIQUE, 319 porrectis el quasi squammulis, transversim instructé. Valvis æque convexis. Valvarum commissuré leviter angulatä. Apice crasso, prominente et exporrecto, foramine magno, abrupte resecto. Intüs, minori valvä mediano septo, valido, instructä. Bra- chiorum fulero ignoto. DrAGNosE. — Coquille petite, trigone, à peu près aussi large que longue, divisée en trois lobes bien prononcés, par un large sinus, reployé carrément sur la grande valve, correspondant à un fort bourrelet médian, sur la petite ; régions latérales Jégèrement prolongées, en deux sortes de lobes, marquant la région cardinale. Surface ornée d’un petit nombre de lignes concentriques, formant comme autant de ressauts, parallèles aux lignes d’accroissement. Les deux valves également convexes, légèrement acumi- nées, sur la région médiane. Commissure des valves offrant une assez forte inflexion frontale et deux inflexions lalérales bien accusées, Petite valve assez renflée, mon- {rant un gros pli médian, obtus, un peu acuminé et formant, vers le front, un angle très prononcé. Grande valve répétant, en sens inverse, les trois régions de la pe- tite. Crochet fort large et épais, assez porté en avant et surplombant la surface de la petite valve, percé d’un large foramen, complété en dessous, ou plutôt sur les côtés, par deux pièces deltidiales, ne se joignant pas en dessous, ce qui donne à ce foramen une forme arrondie en dessus, anguleuse en dessous. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Région cardinale triangulaire, interrompue, au milieu, par un plateau cardinal angu- leux au sommet, élargi en dessous. Un fort septum médian sortant au-dessous du plateau cardinal s’avance en 380 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. s’'augmentant de plus en plus, jusqu’au tiers environ de la coquille, où il s'arrête brusquement, en formant une grosse lame perpendiculaire. Appareil brachial inconnu, COULEUR. — Brun rougeûtre. Dimensions, — Longueur, 8 millim. ; largeur, 8 mill. 1/2; épaisseur, 4 millim. OBSERVATIONS, — Cette curieuse espèce n’est connue encore que par-un très petit nombre d'échantillons faisant partie de la collection Carabeuf. Elle diffère de toutes les autres, par sa forme trigone et par la grande épaisseur de son crochet. Les échantillons jusqu'ici recueillis ac- cusent une coquille jeune encore et qui, sans doute, n'est pas arrivée à son entier développement ; on peut s’en assurer, en Considérant la forme des deux pièces deltidiales, qui sont à peine indiquées. Il est probable, toutefois, qu’à l’état adulte, la forme trigone allait en s’accentuant de plus en plus et que le grand bourrelet médian de la petite valve s’accusait davantage et devenait même un peu carré. L'indice de cette forme se voit déjà en effet sur l’échan- tillon figuré, qui est un peu plus adulte que les autres, I est également probable que les lignes d’accroissement se creusaient de plus en plus et que, dans la coquille arrivée à son dernier développement, elles étaient aussi squammeuses que celles de l’/smenia Munieri, que nous avons décrite, en traitant des espèces du Fullers’earth. Nous ne connaissons presque rien de sa structure in- terne. Toutefois, la forme du septum médian de Ja petite valve, qui nous est offerte par un échantillon, malheureu- sement en très mauvais état de conservation, suffit pour démontrer qu’elle n'appartient pas au groupe des /smé- nies du lias, mais bien à celui des formes coralliennes dont le Lype est l’/Zsm. loricata, L’analogie de forme extérieure TERRAIN JURASSIQUE,. 381 nous fait également penser que l’/sm. Munieri appartient aussi au même groupe. Ce fait devient important au point de vue géologique, car les deux espèces liasiques forment une section, dont les représentants ne passent pas dans le système oolithique inférieur et, par contre, le groupe des Isménies coralliennes ferait sa première apparition, dès les couches les plus inférieures du système oolithique infé- rieur, c’est-à-dire dans la zone de l’Ammonites Murchisonæ qui, comme on le sait, forme pour nous la partie supé- rieure des marnes infrà-oolithiques. Ce serait encore une nouvelle preuve de la séparation profonde, que nous cons- latons à chaque pas, entre la faune du lias moyen et celle de la série oolithique. Nous avons déjà indiqué les raisons qui nous ont porté à admettre le sous-genre /smenia de M. King, pour les formes oolithiques, que l’on rapportait naguère encore aux Mégerles. Le genre Megerlea a élé élabli pour la Zerebra- tula truncata, espèce actuellement vivante, et nous pensons avoir démontré, d’une manière nette et précise, qu’on ne peut confondre les espèces jurassiques avec ce genre si spécial, et par ses spicules, et par la nature des trans- formations de son jeune âge. Ces caractères n'ont, en effet, aucun rapport avec ceux des Waldheimia, dont dé- pendent en réalité les /sménies. On m'objectera peut-être que cette multiplicité de sous-genres devient véritablement effrayante, Quelle accu- sation pour moi, qui n’en ai commis que deux tout petits, et qu’on melte donc en comparaison ce que je fais, avec les véritables avalanches qui nous sont lancées par l’étran- ger. Je ne dis pas qu'il faille accepter tout sans contrôle, loin de là; mais nous ne pouvons échapper à l'obligation d'agrandir un peu les anciens cadres. Tous les paléontolo- 382 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. gistes sont d’ailleurs aujourd'hui d'accord, pour com- prendre que les anciens groupes, paraissant bien suffisants naguère encore, ne le sont plus, depuis que les progrès accomplis ont multiplié d’une manière prodigieuse Île nombre des espèces éteintes. L'un des plus éminents pa- léontologistes du siècle, M. de Koninck, est entré résolu- ment dans cette voie, dans l’admirable monographie dont il a publié dernièrement les cinq premiers fascicules, comprenant les Céphalopodes et les Gastéropodes carboni- fères de la Belgique. On ne dira donc plus que les jeunes seuls veulent multiplier les groupes, par amour de la nou- veauté. Nos plus illustres maîtres sont en tête du mouve- ment. C’est à nous de les suivre sans crainte. Avec eux, nous serons toujours dans la bonne voie. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — L’/smenia Murchisonæ pro- vient de la couche à Ammonites Murchisonæ des marnes infrà-oolithiques. Elle n’a été recueillie, jusqu'ici, qu’à Feuguerolles et à May (Calvados), où elle est très rare. EXPLICATION DES FIGURES, — PI. 108, fig, 4, Terebratula (Ismenia) Murchisonæ (Eug. Desl.), échantüllon de grandeur naturelle, provenant des marnes infrà-oolithiques de Feu- guerolles-sur-0rne (Calvados); fig. 5, le même échan- tillon grossi, vu par la petite valve, fig. 6*?*, le même, vu sous divers aspects et avec un grossissement un peu moindre; fig. 7, intérieur de la petite valve, grossi, — De ma collection. TERRAIN JURASSIQUE. 383 N° 73. — Kerebratulina ( Disculina) hemisplho- rica (Sow.), Sp. 1829. PI. 140. SYNONYMIE. 1829. Terebratula hemisphærica (Sow.), Mineral conchology, | vol. VI, p. 69, tab. 536, fig. 1. 1837. — — (Desl.), Essai d'un arrange- ment systématique des bra- chiopodes fossiles. Séance publ de la Soc. linn. de Normandie, en juin 1837. 1843. —- — (Morris), Catalogue of british fossils, p. 133. 1849. — — (Brown), Illustrations of the fossil conchology of great Britain and Ireland, pl. LVi, fig. 41-42. pe = _ (Bronn), Index palæontologicus, p. 1238. — Terebratella — (D'Orb.), Prodrome, vol. Î, p. 316. Étage Bathonien. 1891. — — (Dav.), À monograph of brit. foss. brac., 1°° part., Juras- sic species, p. 6%, pl. x, fig. 17-18. 1854. — — (Morris), Catalogue of british | fossils, 2e éd., p. 155. 1856. — — (Oppel), Die jura formation, p. 498, n° 97. 1862. Terebratulina — (Eug. Desl.), In litteris. 1871. Terebratula _ (Phillips), Geology of oxford and thevalley ofthethames,p.240. 1876. — — (Dav.), À monog. of british fos- sils brach. (Jurassic species). Supplément, p. 142. 1858. Disculint — (Eug. Deslongchamps), Études critiques sur des brachiopo- des nouvelux ou peu CONNUS, p. 147, pl. xx, fig. 4-6, 38/4 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Testâ parvulä, fere rotundä, magori valvä valde et adamussim convexd, minori autem absolute pland, unde nomen hemisphærica, strüis numerosis, spinulatis le- viter, radialim et venustissime ordinatis, ornatä; apice in- curvato, producto, ad latera vehementer carinato, unde nascitur area cardinalis, triangularis et lata, in medianà parte, foramine magno, rotundo perforatä. Dellidio fere nullo, ad latera et preæsertim infrà foramen, parvulis la- minis limitante. Intus brachiorum fulcro ignoto. Cardinali penallo plano et lato, ut in alis terebratulinis, patente. DiAGNosE. — Coquille petite, arrondie, à grande valve régulièrement convexe, à petite valve entièrement plane, ce qui lui donne l'aspect hémisphérique, qui lui a valu son nom, élégamment ornée de stries fines, très nom- breuses et légèrement épineuses, irradiant du sommet jusqu’au front. Petite valve plane, à tous les âges, légè- rement excavée, en son centre, quand la coquille est très adulte. Grande valve fortement et régulièrement convexe, jusqu'au sommet, qui se prolonge en avant, de façon à déborder, par son extrémité, le plan de la petite valve; crochet interrompu nettement, sur les côtés, pour donner naissance à une aréa large et trian- gulaire, percée, en son centre, d’un large foramen ar- rondi en dessus, légèrement anguleux en dessous, où il est complété, sur les côlés, par 2 petites pièces dellti- diales, à peine indiquées et qui ne se rejoignent point sur la ligne médiane. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Un très large plaleau cardinal, quadrilatère , d’où naissent les branches de l'appareil brachial, sans montrer aucune trace d’un TERRAIN JURASSIQUE. 385 septum médian. Appareil brachial, d'après M. Davidson, construit sur le type des Térébratules proprement dites (1). Coureur. — Blanc pur. Dimensions d'un grand exemplaire de la Bourgogne. Longueur, 12 millim.; largeur, 11 millim.; épaisseur, 6 millim.; d’un exemplaire moyen de la Normandie, longueur, 7 millim.; largeur, 7 millim. 1/2; épaisseur, 4 millim. Hisroire. — Sowerby, le premier, a fait connaître cette charmante petite espèce, dans la grande oolite d’Angle- terre. Elle a été retrouvée depuis, sur différents points de la France; mais nulle part aussi abondante qu’en Nor- mandie, où de nombreux exemplaires ont été signalés par mon père, dans les couches de Langrune. D’Orbigny, frappé de la forme remarquable de cette espèce et se fon- dant principalement sur la présence d'une aréa bien ma- nifeste, percée par un large foramen arrondi, crut devoir la rapporter au genre Zerebratella. Depuis, la plupart des auteurs l’ont maintenue dans le même genre. J'avais les plus grands doutes sur l'exactitude de ce rapproche- ment et j'ai toujours pensé que, malgré sa forme spé- ciale et malgré l'absence de petites oreillettes latérales à sa pelile valve, la Z'er. hemisphærica se liait plutôt au groupe des Zerebratulina. Gelte conviction était formée dans mon esprit, dès 14862, époque à laquelle je décrivis une petite espèce du coral rag d'Écommoy, presque (1) M. Davidson marque, p. 142 de son Supplément aux brachiopodes fossiles d'Angleterre, que l'appareil de cette espèce, trouvé par M. Moore, est celui d’une Térébratule. Cela n'infirme en rien ce que nous avons dit au sujet de la convenance à adopter le sous-genre Disculina; car l’appareil de la Terebratulina caput serpentis est dans le jeune âge, absolument semblable à celui d’une Liothyris, ou si on veut d'une Térébratule proprement dite suivant M. Davidson. Mais ce qui est important à noter et confirme nos propres observations, c'est que cet appareil n’est nullement celui d’une Terebratelia. ire série, Terr. jur., t. VI. — BRACHIOPODES. 25 386 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. identique de forme avec la 7. kemisphærica et à laquelle je donnai le nom de Terebratulina disculus. J'ai pu étudier depuis, à plusieurs reprises, l’intérieur de la petite valve de la 7, hemisphærica, mais jamais la char- pente brachiale, ce qui me donne seulement la forme du plateau cardinal et de la naissance des bras. C’en est assez cependant, pour démontrer que cetle coquille n’a aucune trace de septum médian et que par conséquent elle ne peut appartenir au genre Z'erebratella; puisque l’attache des branches currentes, à un septum médian bifurqué, est le caractère spécial des Térébratelles. Si on compare ce que nous connaissons de l’intérieur de la 7. hemisphærica (voir fig. 5, de la pl. 110) à celui de l'espèce vivante Zerebratulina caput serpentis et des autres es- pèces, soit de la craie, soit du coral rag, on voit qu'il y a identité absolue, sauf peut-être un peu plus de largeur, dans la 7°. hemisphærica. I] ne me reste donc aucun doute, que cette espèce ne possédât également un petit appa- reil, probablement en anneau et dans tous les cas, très semblable à celui des Térébratulines. Cette supposition vient d’ailleurs de devenir une certitude, par la décou- verte que M. Moore a faite en Angleterre de l’appareil de cette espèce, qui d’après M. Davidson, serait construit sur le même type que les Térébratules proprement dites. Les 2 espèces T. hemisphærica et disculus appartiennent donc certainement à un même groupe de coquilles, très alliées aux Térébratulines, mais dont le foramen est beau- coup plus large, l’aréa plus surbaissée, plus étendue et plus carénée sur ses bords, et enfin dans lequel la petite valve _ manque des oreillettes caractéristiques des Térébratulines. Nous avons donc ici des caractères bien suffisants, pour é!ablir une section, ou sous-genre, dans les Zerebratulina. TERRAIN JURASSIQUE. 381 Nous avons donné à ce sous-genre le nom de Dsculina, qui rappelle la forme discoïdale des 2 espèces acluelle- ment connues. Voir p. 157 de nosÉtudes critiques. Cette charmante petite espèce, comme d’ailleurs la plupart des T'erebratulina, varie fort peu. Elle est toujours hémisphérique et ornée de fines stries rayonnantes, Jégè- rement épineuses, quand elle est bien conservée. Les échantillons d'Angleterre sont plus petits que ceux de France, et parmi ces derniers, ceux de Bourgogne sont d'une taille presque double de tous les autres. Dans ces grands exemplaires, l’ornementation très élégante de cette coquille disparaît un peu, et à moins d’être admi- rablement conservée, elle paraît lisse, ou presque lisse; mais à la loupe, on reconnaîtra toujours les fines stries, dans ces grands exemplaires de la Bourgogne, qui sont d’ailleurs identiques par tous les autres caractères, avec les échantillons de la Normandie. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Cette coquille est très ca- ractéristique des couches supérieures de la grande oolile, qu'elle ne quitte jamais. Elle y est toujours accompagnée des Ter. cardium et coarctata et presque toujours aussi de la Ter. flabellum. Assez abondante en Normandie, on la rencontre également à Conlie, dans la Sarthe et dans tout l’est de la France, dans la Champagne, la Bourgogne, la Franche-Comté. — Elle atteint une assez grande taille dans cette dernière région. LOCALITÉ HORS DE FRANCE. — Dans la grande oolite de Hampton Cliff près de Bath (Angleterre), où elle est rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 110, fig. 1°?, Zerebra- tulina (disculina) hemisphærica (Sow.) sp. échantillon de grandeur naturelle, provenant de la grande oolite de Ranville (Calvados), le plus grand individu connu de cette 388 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. région; fig. 2°, le même échantillon grossi à 2 dia- mètres ; fig. 3, le même très grossi, pour bien faire saisir les détails de la forme du foramen, de l’aréa et du delti- dium, ainsi que l’ornementation de la surface; fig. 4, intérieur de la grande valve grossi d’après un exemplaire de Ranville; fig. 5, intérieur de la petite valve montrant la forme du plateau cardinal, la naissance de l'appareil brachial et la surface interne entièrement privée de toute trace du septum médian, caractéristique des Térébra- telles ; fig. 6*?, échantillon de la grande oolite de Lan- grune, offrant la taille habituelle de cette espèce ; fig. 7, échantillon provenant de la grande oolite des environs de Dijon de grandeur naturelle ; fig. 8, le même grossi ; fig. 9%, échantillon de grandeur naturelle provenant de la grande oolite de Montarlot (Haute-Saône); fig. 10, le même grossi; fig. 9, échantillon grossi, provenant de la grande oolite de Conlie (Sarthe). N° 74. — WWaldheimia (Zudesia) Cardium (Lamk.), SP. 1819. Pi. 6, fig. 4, pl. 114, 449, 443, 114, SYNONYME. 1794. Sans nom, (Brug.), Encyclopédie mé- thodique. Atlas, t. TIT, pl. cxLi, fig. 6. 1819. Terebratula cardium, (Lamk), Animaux sans ver- tèbres, vol. VII, n° 47, p. 255. 1828. — — (Defrance), Dictionnaire des sciences naturelles (arti- cle Térébratule), p. 156, 1829. = orbicularis, (Sow.), Mineral conchology, vol. VI, p. 68, pl. cxxxv, p.193; TERRAIN JURASSIQUE. 389 1832. Terebratula cardium, 1836. — orbicularis, 1837. — cardium, 1838. — orbicularis, 1843. — — 1849. — cardium, — — orbicularis, 1859. — cardium, — Eudesia orbicularis, 1851. Terebratula orbicularis, (Deshayes), Encyclopédie méthodique (Hist. nat. des vers.), t. III, p. 1028, pl. cexui, fig. Ga-b-c. (Rômer), Die Versteinerun- gen des nord-deutschen Olithen Gebirges, D. 46. (E. Desl.), Essai d’un ar- rangement systématique des brachiopodes fossiles. Séance publique de la Soc. linn.de Normandie, juin 1837. (De Buch), Mémoires de la Société géologique de France, t. III, {re série, p. 160, pl. xvi, fig. 3. (Morris), Catalogue of bri- tish fossils, p. 135. (Bronn), Index palæontolo- gicus, p. 1243. (D'Orbigny), Prodrome, p. 315, étage bathonien. (Brown), Illustrations of the fossil conchology of Great Britainand Ireland,p.137, pl. Lv, fig. 58-59, (Dav.), Notes on an exami- nation of Lamark's species fossil terebratulas. (An- nals and Mag. of nat. history, juin 1850, p. 12, pl. xiv, fig. 47. (King), À monograph of the permian fossils of England, p. 81, (Clas- sification of the va- rious groups constitu- ting the class pallio brachiata). (Quenstedt), Handbuch der 390 1851 1856. 1857. 1862 1871. 1878 1880 1884. PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, Petrefuktenkunde, p. 466, pl. xxxvn, fig. 312b- . Terebratula cardium, (Dav.), À monograph of british fossil brachiopoda, part IT, jurassic species, p. 43, pl. x, fig. 13-18, _— (Morris), Catalogue of bri- tish fossils, 2° éd., p. 156. — (Dav.), À monograph of bri- tish fossils brachiopoda, part III, jurassic spe- cies. — Appendix, n° 17. (Oppel), DieJura Formation, p. 498, n° 96. orbicularis, (Cotteau), Études sur les mollusques fossiles du dé- part. de l'Yonne, p. 133. . Terebratula (Eudesia) cardium, (Eug. Desl.), Paléontologie française (terrain jurassi- que,brachiopodes),p.51, pl. vi, fig. 4. — (Phillips), Geology of Ox- ford and the valley of Thames, p. 240. orbicularis, (Quenstedt), Petrefakten- kunde Deutschlands (Bra- chiopoden),p. 294, pl. xzv fig. 63-68. . Waldheimia cardium, (Dav.), A mon. of. brit. foss. brach. suppl. tothe juras- sic. and triassic specias, p. 184, pl. xxiv, fig. 22. . Eudesia cardium, (Douvilié), Sur quelques genres de brachiopodes, p. 20, fig. 18. Extrait du Bull. Soc. géol.de France, 3° «série ati p-P51: — (Eug. Desl.), Études criti- ques sur des brachiopodes nouveaUz OÙ PEU CONNUS, D'AEre TERRAIN JURASSIQUE. 391 Testà ovali, aliquoties ad frontem subtruncatä, ad api- cem, in lateribus, leviter demissä, ad frontem sæpius dila- tatä, plicis, in numero varüs, sæpius in medià parte, pau- cis et latioribus et ad latera numerosis et parvis; in juniori œtate dichotomis, in adullo autem, nec non in vetere sim= plicibus, notatä. Valvis æque et vehementer conveis, vel etiam, præsertim ad umbones, gibbosulis. Valvis acutè, in fronte et ad latera, ad aduncos autem, per concavam depres- sionem, in figurû ovatam, unilis. Minori valvä valde con- ver, ut in cardinali regione gibbosä. Majori valvä, ad api- cem valde gibbosä in medià parte, sed in lateribus apicis compressiusculà. Foranine magno, plane rotundo, ex abrupto apicem truncante. Intùs, brachiorum fulcro longo et valido, ut in waldhet- müs, eæporrecto. Currentibus lamellis longissimis et valde incurvatis ; recurrentibus autem longis, nec non latis, per angustum lorum abrupte unitis. Dragvose. — Coquille ovalaire, plus longue que large, légèrement élargie et tronquée à la région frontale et plus ou moins renflée vers le crochet, marquée de plis aigus plus ou moins nombreux, s'étendant du sommet jusqu’au front, ces plis dichotomes et fins dans le jeune âge, deviennent ensuite simples et vont en s’accentuant de plus en plus, vers le front. Plis distribués générale- ment d’une manière inégale sur la surface des valves; le plus souvent larges et très fortement accusés sur la par- tie médiane, ils s’atténuent beaucoup et deviennent très petits et nombreux sur les parties latérales. Commis- sures des valves offrant une direction droite dans toute sa longueur, mais dentelée fortement sur tout son pourtour et surtout vers le front, où les gros plis aigus 392 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. viennent se terminer. Valves unies, sous un angle aigu, offrant très rarement un indice de limbe frontal et seu- ment quand la coquille est très vieille. Sur les parties latérales de la région cardinale, une forte dépression ovalaire, où les plis sont très atténués, donnant à cette partie une disposition fortement comprimée. Petite valve très convexe, renflée et même gibbeuse, vers les crochets et sur la région moyenne, s’étalant ensuite et se déprimant, vers la région frontale, en pente fortement oblique, sur les côtés. Grande valve offrant la même dis- position, mais avec la région cardinale encore plus ren- flée. Crochet terminé brusquement et d’une manière légèrement oblique, à la ligne d’union des valves. Fo- ramen grand, large et fort, entièrement arrondi, s’ou- vrant en forme d’entonnoir, renforcé en dedans par un limbe d’épaississement de la substance de la coquille ; complètement fermé, en dessous, par le développement du deltidium, formé de 2 pièces bien complètes et même épaisses, mais très pelites en surface, d’où suit que le foramen touche presque le sommet de la petite valve. CARACTÈRES INTERNES. — Grande valve. Un fort bour- relet d’épaississement à la partie intérieure du foramen entoure celui-ci, comme une sorte d'anneau et émet 2 petites lames, ou septums cardinaux, qui viennent se per- dre sur les deux crochets, en donnant à cette parlie une grande solidité. Petite valve. Le plateau cardinal très peu développé PLC, formé de deux lamelles creusées en forme de godets et disposées obliquement, de façon à laisser entre elles une place triangulaire oblique. Presque aussitôt naissent les apophyses convergentes p, formant 2 pointes, longues et acérées, dirigées obliquement en dedans; TERRAIN JURASSIQUE. 393 branches currentes ab, longues et arquées, atteignant presque jusqu’à l'extrémité de la coquille, reliées entre elles par les branches récurrentes a/b', très fortes et très longues, remontant fort haut, en formant une légère inflexion, presque jusqu'aux pointes des apophyses con- vergentes, réunies entre elles, par une lamelle étroite, en forme de pont, de chaque côté de laquelle 2 petits pro- cessus latéraux, redressés en arrière, marquent la sépa- ration de cette lamelle d’union avec les branches récur- rentes. CouLEUR. — Après avoir considéré bien attentivement un grand nombre d'échantillons et les avoir fait infuser dans plusieurs substances, je crois pouvoir affirmer que la couleur variait du blanc au brun rougeâtre et au rouge violacé. Dimensions habituelles d’un échantillon de moyenne taille : longueur, 25 millim. ; largeur, 20 millim. ; épais- seur,13 millim.;du plus grand exemplaire connu, longueur, 46 millim.; largeur, 30 millim.; épaisseur, 25 millim, Histoire. — La 7Jerebratula cardium a été plusieurs fois représentée dans les anciens ouvrages et reconnue comme un des fossiles les plus caractéristiques des couches supérieures de la grande oolite. Figurée par Bruguière en 1794, dans l'Encyclopédie méthodique, elle a été décrite par Lamark en 1819, dans le volume VII des Animaux sans vertèbres. Sowerby la décrit et figure depuis, en 1829, dans son Mineral Conchology, sous le nom de Terebratula orbicularis. Cette dernière dénomination a été conservée par beaucoup d'auteurs, qui ignoraient sans doute le droit de Lamarck à la priorité. Bien que cette espèce soit très remrrquable par la forte troncalure de son crochet, elle avait été souvent confondue avec des 394 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. rhynchonelles, à cause des plis simples et aigus qui couvrent toute sa surface. Mon père avait toutefois re- connu, dès l’année 1837, ses véritables affinités avec les Térébratules proprement dites, se fondant à la fois sur la forme du crochet et du foramen et sur celle de l’appa- reil brachial, qu'il avait pu restaurer, dans son ensemble, au moyen de plusieurs préparations faites au burin. M. Davidson fit connaîlre en 1850, d’après le dessin de mon père, cet appareil brachial et rapprocha l'espèce des Térébratules à long appareil apophysaire, pour les- quelles il a depuis, adopté le genre Waldheimia. C'est également d’après ces mêmes considérations, que M. King créa pour cette espèce le genre Æ'udesia, mais en adop- tant le nom de Sowerby. L'espèce devint alors l'£udesia orbicularis. La plupart des auteurs l'ont citée depuis, dans de nombreuses notices géologiques, tantôt sous le nom de Terebratula, tantôt sous celui de Waldheimia cardium. Depuis 1862, j'ai admis comme Zudesia les espèces à long appareil brachial, dont le trou grand et arrondi contraste d’une manière très marquée avec les coquilles généralement admises jusqu'ici comme des Waldheiïmia, et que nous comprenons avec M. Douvillé, sous le nom de Zeilleria. Dans ces dernières, le foramen étant toujours plus ou moins petit et coïncidant avec un rochet caréné, sur les côtés, C’est ainsi que j'avais compris dans le même sous-genre £udesia, les deux espèces vivantes flavescens et Grayi. Quant aux Waldheimia, M. King y comprenait non seulement la Zerebratula flavescens, mais toutes les autres espèces à long appareil, en exceptant toutefois la Ter. cardium. Il est véritablement fâcheux que M. King, qui avait en vue la presque totalité des espèces à long appareil, TERRAIN JURASSIQUE. 395 ait été choisir la Ter. flavescens comme type de son genre Waldheëmia. Il en résultera, quoi qu’on fasse, une grande confusion, d'autant plus que, M. Dall n’admet pas le nom de Waldheimia, parce qu'il a été donné par Brullé à un Hyménoptère, en 1846; mais M. Dall, en appliquant le nom d’Æudesia à toutes les espèces à long appareil, est loin de simplifier la question. M. Douvillé, dans sa Note sur quelques genres de brachiopodes, publiée dans le Bulletin de la Société géologique de France, {roi- sième série, tome VII, admet un plus grand nombre de groupes encore, dans sa famille des Waldheïmiidæ. I con- sidère comme types distincts la Ter. cranium, sous le nom de Macandrevia, la Zer. flavescens, sous celui de Waldheimia, la Zer. lenticularis, sous celui de Neothyris, la Ter. Verneuil (Desl.), sous celui de Plesiothyris, la Ter. cornuta, sous celui de Zerlleria, la Ter. cardium, sous celui d’Æ£’udesia, et enfin la Ter.resupinata sous celui d’Au- lacothyris. Nous pensons que l’on peut restreindre, avec avantage, le nombre de ces divisions et nous admettrons seulement les suivantes : Macandrevia (King) type 7. cranium, mais en reportant ce sous-genre parmi les Térébratules propre- ment dites; Waldheimia, iype T. australis; antiptychina (Zittel), qui comprend probablement les Plesiothyris de M. Douvillé, a été créé par M. Zittel pour les formes du groupe de la 7er. hivallata (Desl.) et renferme en outre les espèces actuellement vivantes Floridana et septi- gera ; Neothyris type T. lenticularis acluellement vivante, et enfin les Zeilleria (Bayle) pour toutes les espèces à fo- ramen étroit et à crochet très caréné, quelle que soit d’ailleurs leur forme extérieure et comprenant par con- séquent les Aulacothyris de M. Douvillé, dont le seul 396 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. caractère est de représenter la forme des Muclearæ. L'appareil brachial de la Ter. cardium n'avait pas été figuré jusqu'ici d’une manière absolument correcte. Resti- tué tout d’abord par mon père, d’après un certain nombre de préparations, il avait été figuré, d’après cette restaura- tion, par M. Davidson. Nous donnons pl. 4111, fig. 41 et 42, les pièces qui avaient servi pour cette restitution, et fig. 9, une Copie du dessin original de mon père. J'ai cherché depuis, à plusieurs reprises, à dégager entièrement de la gangue cet appareil remarquable et je n'ai réussi qu'en partie, de manière toutefois à pouvoir donner une idée exacte de son profil. La fig. 10 de la même planche nous montre une de ces préparations. Une autre que nous avions donnée à M. Saemann offrait la plus grande partie de l’appareil; mais les branches récurrentes étaient en- core plus ou moins endommagées ; nous pensons que c'est cette préparation, qui a été représentée par M. Quenstedt, pl. 45, fig. 67 de ses Brachiopoden Deutsck- lands. M. Munier-Chalmas a pu enfin isoler, au moyen d’un acide affaibli, toutes les parties de cet appareil, dont nous donnons une figure pl. 113, fig. 9. Par sa forme générale, il se rapproche beaucoup de celui des Zeëllersa ou anciennnes Waldheimia. Toutefois, les diverses parties en sont plus arquées, les branches récurrentes beaucoup plus larges; enfin, nous n'avons vu sur aucun point de cet appareil les petites pointes divergentes que nous avons reconnues principalement sur les branches récur- rentes des Zeilleria telles que les Zeill. resupinata, subaw- mismalis, ornithocephala, digona, etc., etc. Dans la même pl. 111, nous représentons, fig. 8, une grande valve presque entièrement vide et qui montre en S. C les septums cardinaux. TERRAIN JURASSIQUE. 397 VARIATIONS DIVERSES DE L'ESPÈCE. — Tout en conservant sa forme et son aspect général, la Terebratula cardium varie beaucoup, comme il arrive du reste dans la plupart des espèces plissées. Dans le très jeune âge, à la taille de Æ millimètres (pl. 111, fig. 1 de grandeur naturelle et fig. 2 grossie), la forme est oblongue, les valves très peu bombées offrent un crochet large et étalé, percé d’un grand foramen triangulaire, à la base duquel commencent à poindre 2 petites pièces dellidiales latérales ; les plis seat fins et nombreux, avec une tendance à se dichotomi- ser sur les bords, A la taille de 10 millimètres, la forme s’est élargie (fig. 4 de grandeur naturelle, fig. 5*** grossie), les plis sont bien manifestement dichotomes sur tout le pœurtour. Cette forme du jeune âge avait été représentée par M. Davidson comme constituant la Z'erebratula furcata de Sowerby ; mais il a été reconnu depuis, que la vérita- ble furcata de cet auteur était une espèce spéciale à l’oolite iférieure, qui n’a été jusqu'ici reconnue qu’en Angle- terre. En grandissant, Les plis vont en se dichotomisant de plus en plus; tels sont les échantillons représentés pi. 111, fig. 6 et pl. 113, fig. 4*. Cette tendance à la di- shotomie continue parfois à se produire dans des échan- üllons déjà adultes. Nous avons eu l’occasion d’en observer am certain nombre, provenant principalement de l’est de la France, dans l'Aisne, la Nièvre, la Côte-d'Or, le Doubs, etc. En Provence, si nous nous en rapporlons aux échantillons de Solliè:-Pont, qui nous ont été communi- gués par M. Jaubert (pl. 113, fig. 2°?* et fig. 4), l'espèce æsle toujours petile, d’une forme oblongue bien caracté- zisée et avec des plis toujours simples, même dans le jeune âge. Les plus beaux el les mieux caractérisés que nous ayons 3)0 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. reconnus, ont été recueillis dans la partie supérieure de la grande oolite à Ranville, Saint-Aubin, Luc, Langrune, etc. Tels sont les divers exemplaires représentés dans la pl. 442. La fig. 1 nous montre le jeune âge de cette grande variété normande; la figure 2***% un très grand et magnifique exemplaire, qu’on peut regarder comme un type parfait de l'espèce. Dans la fig. 3*** une variété remarquable, où les plis de la partie moyenne sont au nombre de 3 seulement, très larges et très fortement carénés. La fig. 5 au contraire nous offre une variété à plis très nombreux et très régulièrement disposés. La fig. 4 un exemplaire de taille moyenne, offrant tous les caractères du type le plus répandu. Enfin, dans la pl. 114, nous avons fait entrer des variélés accidentelles remarquables. Nous y voyons (fig. 1) une variété élargie, légèrement pentagonale, qui nous a été communiquée par M. Bouchard-Chanteraux et qui provient du Cornbrash des environs de Boulogne-sur-Mer. Les fig. 2°?* nous offrent une variété fort curieuse recueil- lie à Ranville, par M. Guéranger et dont les plis très larges et très accusés, se dichotomisent, sur tout le pourtour, d'une façon très élégante. Malgré toutes nos recherches, nous n'avons jamais pu retrouver un second échantillon semblable. Cette variété, accidentelle d’ailleurs, est donc excessivement rare. La fig. 3 nous représente une forme bien plus raccourcie que le type, provenant de la falaise de Longues près Port-en-Bessin. Cette variété s’est repro- duite plusieurs fois dans la grande oolite des environs de Bayeux et semble être en Normandie, particulière à la région du Bessin. Elle se retrouve cependant, suivant M. Constantin, dans la grande oolite des environs de Poi- tiers, associée aux eligmus, c'est-à-dire dans un niveau identique à celui de Ranville, Enfin les fig. 5 et 6 ont trait TERRAIN JURASSIQUE. 399 à 2 variétés accidentelles, provenant de Saint-Aubin de Langrune. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La T'erebratula cardium est, dans toute la France, caractéristique au plus haut point des couches supérieures de la grande oolite qui, à raison de cette grande uniformité de répartition, ont été nommées couches à er. cardium. Nulle part ailleurs elle n’est plus abondante qu’en Normandie, où on la trouve dans les cou- ches inférieures de Ranville, généralement de très grande taille. Elle est non moins abondante mais plus petite, dans les couches supérieures de Langrune. On peut en recueillir de très beaux exemplaires non seulement dans le département du Calvados, mais encore dans l'Orne, principalement aux environs d'Argentan. L'espèce se re- trouve, quoique beaucoup plus rare, à Domfront et à Con- lie dans la Sarthe. Rare également dans les environs de Poitiers, dans la couche à eligmus. Nous la voyons égale- ment paraître dans la partie supérieure de la grande oolite des environs de Dijon, de Besançon, dans la Haute-Saône, Saône-et-Loire, les Ardennes, dans la Nièvre, le Cher, la Haute-Marne, l’Aisne, etc., etc. Dans le Boulonais, elle se voit dans les assises oolitiques du Wast et des autres localités des environs de Marquise ; mais seulement dans les couches inférieures oolitiques, où elle est d’ailleurs fort rare, on ne la voit plus dans le véritable Cornbrash carac- térisé, par la 7er. lagenalis. Enfin MM. Jaubert et Du- mortier l’ont retrouvée dans la grande oolite du départe- ment du Var, et le dernier de ces géologues l’y a recueillie, associée à une quantité considérable d’£iymus. Elle est donc ici dans des conditions de gisement identiques à cel- les des autres régions de la France. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Assez abondante 400 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. dans la grande oolite d'Angleterre de Bath, Circences- ter, etc. Je ne pense pas qu’on ait encore rencontré cette espèce en Allemagne. EXPLICATION DES FIGURES. — P1. 6, fig. 4, Waldheimia (Eudesia) cardium (Lamarck), échantillon typique, de grandeur naturelle, provenant de la grande oolite de la Normandie. — P]. 3, fig. 1-7, divers échantillons de la grande oolite de Normandie de grandeur naturelle ou grossis, montrant les variations de cette espèce, suivant l’âge, depuis la taille de 5 millimètres jusqu'à 22 millimè- tres, d’après divers échantillons de ma collection, fig. 8, intérieur de la grande valve, d’après un exemplaire de la grande oolite de Saint-Aubin de Langrune ; fig. 9, restau- ration de l'appareil brachial, d’après un dessin de M. J..A. Eudes Deslongchamps; fig. 10, appareil brachial vu de profil, dans ses rapports avec les 2 valves; fig. 11-12, pré- parations faites par M, J.-A. Eudes-Deslongchamps pour l'étude de l'appareil brachial. — PI. 112, fig. 1-5, divers exemplaires de la grande variété des couches de Ranville, provenant de diverses localités du département du Cal- vados, de ma collection. — PI. 113, fig. 4, bel échantillon typique provenant de la grande (oolite) dalle nacrée de Nargilley (Haute-Saône); fig. 2 et 3, échantillons adultes provenant de la grande oolite (assise supérieure) de Sol- liès-Pont (Var); fig. 4°, jeune exemplaire de ma collec- tion; fig. 4°, jeune exemplaire provenant de la grande oolite du département du Cher (collection de la Sor- bonne); fig. 5°?, variété remarquable par le nombre et la régularité de ses plis provenant de la dalle nacrée de Nar- gilley (Haute-Saône), de ma collection; fig. 6, intérieur de la grande valve grossi, d’après une préparation de M.Munier-Chalmas, sur un échantillon provenant des en- TERRAIN JURASSIQUE. 401 virons de Tournus (Saône-et-Loire); pl. 114, fig. 4, va- riété provenant du cornbrasch inférieur (oolithe du Wast) des environs de Marquise (Boulonais;) fig. 2-6, variétés re- marquables diverses, provenant des couches de Ranville, de la Normandie (ma collection). a N° 75. — Waldheimia (Zulesia) fabeliuun (Defrance), 1828. PIS 415; SYNONYUIE, 1828. Terebratula flabellum, (Defrance), Dictionnai- re des sciences naturel- les, art. Térébratule, p. 160. 1837. _ palmettu, (Eud. Desl.), Essai d’un arrangement systéma- tique des brachiopodes fossiles. Séance publi- que de la Soc. linn. de Normandie, en Juin 1837. 1843. — flabellum, (Morris), Catalogue of : british fossils, p. 133. 1847. — — (Morris et Dav.), Annals and mag. of nat. his- ltory for octob., 1847, p.256, pl. x1x, fig. 22*e 1849. _ palmetta, (Bionn), Index palæon- tolugicus, p. 1244. _ — flabellum, (D'Orb.), Prodrome, vol. i, n° 316, étage bathonien, — — — (Brown), Illustrations of the fossils conch. of great Brit.and Ireland, p.137, pl. Lv,fig. 63-64. série, Terr. jur., t. VI. — BRACHIOPODES. 26 [12 ir ] Ji U Cù L = &- 402 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, 1851. Terebratula flabellum, (Dav.), À monograph of british fossil brachio- poda, Jurassic spe- Cies, D: 02, PIE fig. 19-21. 1854. — —— (Morris), Catalogue of british fossils, 2° éd., D. AT 1850. — — (Oppel), Die Jura forma- tion, p. 497, n° 94. 1868. — — (Quenstedt), Brachio- poden deutschlands , p. 264, pl. xzi1v, fig. 93. 1884. Eudesia (flabellothyris) flabellum, (Eug. Desl.), Études cri- tiques sur des brachio- podes nouveaux ou peu connus, p. 178. Testa flabelliformi, laticri quam longiorr, ad frontem ex- pansa, ad latera subalata venuste, et radiatim plicis in nu- mero varis, sæpius decem, ornata, plicis incrassatis et valde nodulosis, alterne in utraque valva dispositis, minori valva parum convexa, sæpius ad frontem incrassata, plicis tubercu- losis ; majori autem parum convexa, in eodem modo ornata, per aream latam insigni; foramine magno, dilatato, per deltidium latum, infrà patentem expleto. Intus brachiorum fulcro longo, ut in aliis E'udesiis, la- mellis valde incurvatis. DiAGnose. — Coquille assez petite, flabelliforme, de moitié plus large que longue, très étalée et même prolon- gée en lobes vers ses extrémités latérales, étalée largement en éventail, vers la région frontale, cette disposition ren- due plus manifeste encore par les gros plis noduleux et fortement accusés, qui irradient du sommet vers le front, sur chacune des deux valves; plis généralement au nom- TERRAIN JURASSIQUE. 403 bre de 10 ou 12, épais, arrondis et offrant quelques rangs de grosses nodosités, parallèles aux lignes d’accroissement; ces plis séparés par de profondes dépressions et alternant sur les 2 valves; un limbe frontal plus ou moins arrêté, marquant dans l’âge adulte le pourtour &e cette région. Petite valve légèrement, mais régulièrement convexe. Grande valve offrant la même disposition, marquée, en dessous du crochet, d’une aréa large, bien définie; crochet fortement accentué, obtus et proéminent, coupé oblique- ment par un foramen très grand et très large, à peu près arrond!. CARACTÈRES INTERNES. — (rrande valve : un bourrelet d’épaississement à la partie intérieure du foramen, entou- rant celui-ci, comme une sorte d'anneau et complété en dessous par 2 légers septums cardinaux. Petite valve : plateau cardinal peu développé ; un septum médian peu prononcé, appareil brachial allongé, connu seulement dans ses dispositions générales, formé de lamel- les fortement recourbées, comme dans les autres espèces du groupe Æ'udesia. Coureur. — Blanc pur. DiMENsiONs. — Du plus grand exemplaire connu, lon- gueur 40 millimètres, largeur 15 millimètres, épaisseur 6 millimètres. OBSERVATIONS. — Nommée flabellum par Defrance en 1828, elle a été longtemps désignée par les géologues normands sous le nom de palmetta. Chacun de ces 2 noms faisant d’ailleurs allusion à la forme, élégamment étalée en éventail, de cette jolie petite espèce. Elle est très abon- dante en Normandie, dans toutes les falaises du littoral, où affleurent les couches supérieures de Langrune. Les diverses localités de Lion-sur-Mer, Luc, Langrune, Saint-Aubin, A04 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Ranville, etc., etc., en ont fourni de nombreux exemples à toutes les collections. Malgré cette grande abondance, il nous à été impossible jusqu'ici d'isoler son appareil brachial, que nous ne connaissons que par des coupes, indiquant seulement la forme générale. Ces coupes suffi- sent toutefois pour montrer qu'il était formé de lamelles longues et fortement recourbées et qu'il ressemblait à celui de la Zer. cardium. L'intérieur du crochet de la grande valve montre également cet épaississernent inté- rieur, en forme d’anneau, coïncidant avec 2 pelits sep- tums cardinaux, absolument identiques à ceux de la Ter. cardium. Cette espèce n'appartient donc pas au groupe des /smenia, comme je l'avais pensé d'abord, mais à celui des Zudesia; et si on compare les progrès du déve- loppement de la coquille et sa forme de moins en moins transverse, en avançant en âge, on voit qu’elle passe par des dispositions successives, tout à fait analogues à celles que nous observons, dans l'espèce actuellement vivante Eudesia Grayi. Cette espèce et les autres formes voisines forment pour nous une pelile section du sous-genre Æudesia, à laquelle nous réservons le nom de flabellothyris (voir p. 178 de nos Études critiques). Le caractère le plus remarquable de celte section est la forme transverse du jeune âge, qui montre une tendance marquée et un passage bien mani- feste aux /smenta. Nous avons pu observer de nombreuses séries de cette espèce, depuis la naissance jusqu’à l’âge adulte. A la taille de 2 millimètres (pl. 415 , fig. 1), elle offre absolument l’ap- parence extérieure d’une pelile argiope, complètement lisse, avec une ouverture triangulaire et sans aucune trace de deltidium. C’est du reste l’aspect de tous les embryons TERRAIN JURASSIQUE. 405 de Térébratules, que nous avons observés jusqu'ici, toutes les espèces étant identiques de forme, à cet instant de la vie et ne prenant leurs caractères différentiels que dans l’âge adulte. J’insiste encore une fois de plus sur ce sujet, pour qu'il soit une bonne fois mis en lumière et pour qu'on en! finisse avec la persistance des géologues inexpé- rimentés, qui veulent à toute force en faire des genres extraordinaires et qui tiennent même à rester, à ce sujet, dans l’impénitence finale. A la taille de 4 millimètres (fig. 2) on voit déjà apparaître vers le pourtour, les no- dosités, premiers indices de l’ornementation ultérieure. Dans cet état, le foramen est déjà moins triangulaire, tronqué qu'il est vers le haut; mais sans traces encore de deltidium, sur les parties latérales. Il est bien entendu que ces dimensions sont variables et n’ont pas une rigueur mathématique absolue, la grandeur de l’état embryonnaire pouvant varier presque du simple au double, pour certains échantillons. Je regrette d’être obligé d'entrer dans des détails aussi minutieux; mais cela devient nécessaire pour rassurer les esprits timorés qui, ayant mesuré avec leur petite règle graduée, les embryons qu'ils ont sous les yeux, ont pu trouver des écarts de quelques dixièmes de millimètres sur les di- mensions que j'avais indiquées et, partant de là, avaient annoncé que j'avais pris des genres nouveaux pour des embryons de Térébratules. A partir de ce moment, la coquille prend une forme de plus en plus étalée. Les gros plis s’accusent davantage; elle offre 2 ailes latérales; Parea et les deltidiums commencent à se produire, et le foramen, s’arrondissant par le haut, tout en se. rétrécis- sant par le bas, prend à nouveau une forme triangulaire; mais inverse de celle de l'embryon, car la pointe est en 406 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. bas, au lieu d’être en haut, comme dans le premier état. Par les progrès de l’âge, les plis se garnissent de gros no- dules qui donnent à ces séries, parallèles aux lignes d’ac- croissement, l’apparence d’une rangée de grosses perles. En même temps l’area et le foramen se sont établis avec leur forme définitive ; mais la coquille cesse alors de s’ac- croître latéralement, les ailes au contraire s’arrondissent de plus en plus et dans les plus vieux exemplaires, caracté- risés par un limbe frontal, les parties latérales se sont effacées, la coquille perdant en largeur ce qu’elle va doré- pavant gagner en longueur (fig. 9 et 10). Bien que les plis soient toujours simples dans cette es- pèce, nous avons à signaler une variélé aberrante, dans laquelle certains de ces plis ont une tendance à se dichoto- miser. Tel est l'échantillon figuré pl. 115, fig. 4 et 5; mais c’est un accident, plutôt qu'une variation, et nous avons déjà eu l’occasion de signaler quelque chose de sem- blable pour la 7er. cardium. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La 7er. flabellum caractérise les couches supérieures de la grande oolithe de Normandie, où elle est associée aux Ter. cardium, hemisphærica, coarc- tata, etc. Cette espèce paraît être beaucoup plus rare dans l'Est et dans les autres parties de la France. Elle est rem- placée dans le Midi par la 7er. Niedzwiedskii. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Dans la grande oolite, ou bradford-clay de diverses localités en Angleterre, où elle est assez rare. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 115, fig. 4, Waldheinua (Eudesia) flabellum (Defrance), embryon à la taille de 2 millim.; fig. 2, très jeune échantillon de 4 millim., grossi pour montrer la naissance des plis et nodosités sur la région frontale; fig. 5, jeune échantillon de6 millim., TERRAIN JURASSIQUE. 407 grossi, montrant la forme initiale à laquelle succèdent trois repos d’accroissement, pour rendre compte de la formation des plis, caractérisant l’âge adulte de lacoquille ; fig. 4, variété accidentelle montrant un commencement de dichotomie des plis, sur la région frontale ; fig. 5°”, le même échantillon grossi; fig. 6, intérieur de la grande valve ; fig. 7, coupe montrant la trace des apophyses ré- currentes de l’appareil brachial; fig. 8, intérieur de la petite valve, montrant le septum médian, le plateau car- dinal et la naissance des branches de l'appareil brachial; ces trois dernières figures grossies à 2 diamètres; fig. 9, échantillon adulte de grandeur naturelle; fig. 10°**%, le même, grossi. Tous ces échantillons provenant de la grande oolithe de Langrune. De ma collection. N° 76. — wWaldeimia (£udesia) Nieazwiedskii (Szajnocha), SP., 1879. PI. 116. SYNONYMIE, 1879. Terebralella Niedzwiedzkii, (Szajnocha), Die brachiopoden fauna der oolithe von Balin, fig. 23 pl v.p.42-12 Testa flabelliformi, in juniori ætate latiori quam longiori, in adulto autem, longiori quam latiori, ad latera truncata et non expansa, in numero, quinque usque ad duodecim, variis instrucla, plicis incrassatis, in utraque valva, dispositis. Mi- nori valva convexa, ad cardinem leviter incrassata, ad fron- tem leviter demissa; majori autem convexa ‘in media parte, leviler incrassata et quasi acuminata, per arcam latam vnsi- gni; foramine magno, patulo, per deltidium latum, infra patentem expleto. - Antus ignota. 408 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. DIrAGNOSE. — Coquille variable de taille, flabelliforme, - dilatée et plus large que longue, dans le jeune âge; assez renflée, aussi longue que large, ou même plus longue que large, dans l’âge adulle ; marquée de gros plis épais, arron- dis, mais sans nodosités saccadées, séparés entre eux par de profonds sillons. Ces plis variant en nombre, de 5 jus- - qu’à 12, suivant les individus et irradiant du sommet vers le front, sur chacune des valves. Petite valve convexe et même renflée vers le milieu et vers la région cardinale, s’abaissant plus ou moins, vers la région frontale. Grande valve renflée, surtout vers la région médiane, marquée en dessous d'un crochet massif et épais, d’une area large et bien définie; crochet obitus, coupé obliquement par un très grand foramen évasé ; pièces deltidiales larges et ‘fortement accentuées. CARACTÈRES INTERNES. — [Inconnus. CouLEeur. — Probablement rougeâtre. DimENsioxs d’un jeune échantillon de la Provence : ion- gueur, 8 millim.; largeur, 41 millim.; d'un exemplaire - de la Provence, bien adulte : longueur, 28 millim.; lar- geur, 27 millim.; épaisseur, 15 millim.; d’un échantillon adulte de la Nièvre : longueur, 16 millim.: largeur, 13 millim.; épaisseur, 10 millim. OBSERVATIONS. — Cette espèce, qui paraît remplacer la Ter. flabellum dans le Midi de la France, quoique alliée de ‘très près à celte dernière, s’en distingue par sa taille géné- ralement plus grande, par sa forme beaucoup moins trans- verse, Cnfin, par ses plis qui, très variables en nombre, sont arrondis, ou même légèrement carénés et peu ou point noduleux. Elle offre une grande variété de forme générale, rendue plus manifeste encore, par la diversité “très grande qui existe dans le nombre des plis. Les échan- TERRAIN JURASSIQUE. 409 tillons de la Provence paraissent avoir une grande ten- dance à se rapprocher de la 7er. cardium, qui existe d’ail- leurs dans les mêmes localités; mais qui offre toujours une taille relativement petite; de sorte que la différence qui existe en Normandie entre la laille de la 7er. car- dium, très grande, et celle de la 7er. flabellum, qui est très petite, se trouve ici en sens contraire ; la 7er. Niedz- wiedskii, dépassant souvent du double, les dimensions de la Zer. cardium du Midi. M. Szajnocba a décrit le premier cette espèce dans les couches de Balin, si singulières par la composition de leur faune, où l’on voit associées des espèces caractérisant des niveaux très divers, tels que le fuller’earth, la grande oolithe et même le callovien. On trouve, en effet, à la fois, dans cette singulière localité, des espèces d’Ammonites très voisines, sinon identiques avec l’Amm. procerus, l'Amm. lunula, hecticus et même l’Amm. athleta, avec les £ligmus, qui caractérisent si bien la grande oolite de nos régions et avec la plupart des for- mes de Brachiopodes de notre callovien français. M. Szaj- nocha rapporte cette espèce au genre Z'érébratelle. Nous ne connaissons aucun délail de son organisalion interne; mais sa forme extérieure, les variations mêmes qu'elle pré- sente, ses grandes affinités avec les W. flabellum et car- dium, sont autant de raisons qui nous font penser que sa véritable place est dans le groupe des Æudesia. Nous som- mes encore confirmé dans cette opinion par les varialions absolument semblables à celles de la Ter. Niedzwiedskii, par lesquelles passe l’espèce récente W. Grayi, pour arriver du jeune âge à la forme définitive de l’adulte, RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La Zer. Niedzwiedskii, fort rare dans le centre et dans l’est de la France, est au con- traire relalivement abondante dans le département du Var, 410 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. où elle se rencontre à Soliès-Pont, dans les couches supé- rieures de la grande oolithe, associée à la 7er. cardium et aux ÆZligmus. M. Jaubert a, le premier, signalé cette re- marquable espèce, dans le département du Var, et nous l’avions tout d’abord considérée comme une variété locale, très remarquable d’ailleurs, de la Ter. flabellum. Elle a été retrouvée depuis dans les mêmes localités, par M. Dumor- tier. M.Alph. Milne-Edwards en a recueilli, dans la grande oolithe dela Nièvre, le remarquable échantillon représenté pl. 116, fig. 1 et 2, et enfin nous avons recueilli nous- même à la Jonnelière (Sarthe) le petit exemplaire repré- senté fig. 3 et 4 de la même planche. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Balin près Cra- covie, suivant M. Szajnocha. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 116, fig. 1, Zerebratula (Eudesia) Viedzwiedskii (Szajnocha), échantillon de la grande oolithe de la Nièvre; fig. 2, le même, grossi ; lig. 3, échantillon de la grande oolite de la Jonnelière (Sarthe); fig. 4, le même, grossi ; fig. 5°, 5°, exemplaire de taille moyenne, provenant de Soliès-Pont (Var); fig. 6, échantillon adulte, grossi à 2 diamètres de la même loca- lité ; fig. 7, échantillon de Soliès-Pont ; fig. 8, le même, grossi; fig. 9, échantillon de la même localité ; fig. 10, le plus grand exemplaire connu, de grandeur naturelle, pro- venant de la grande oolithe du département du Var ; fig. 41, jeune âge, même localité ; fig. 12, le même, grossi. TERRAIN JURASSIQUE. A N° 77. — Ferebratula (Dicthyothiris) eoaretata (Parkinson), 1811, Sp. PI20; 4e TeL1.9; pl FE eLT18;: SYNONYMIE. 1794. Sans nom, (Brug.), Encyclopédie méthodi- que. Atlas, t. XIV, tab. 245, fig. 9, 4. 1811. Terebratulites coarctatus, (Parkinson), Organic remains, 1816. Terebratula reticulatu. 1819. — 1820. Terebatulites reticularis, decussata, 1823. Terebratula coarctata, reticulata, decussata, decussala, reliculuta, vol. ILE, pl. xvi, fig. 5. (Smith), Strata identifiéd by organic fossils, p. 83, pl. xxx, fig. 10. (Lamark), Animaux sans verte- bres, vol. VI, n° 51, Encycl. méth., tab. 245, fig. 4. (Schoth.), Pelrefuktenkunde, vol. F, p. 269. (Sow.), Mineral conchology, vol. IV,:p: 17,:1tab. 9312, fig. 1-4. {Sow.), Mineral conchology, vol: IV. p:,11, tab "912 fig. 5, 6. (Defrance) pars, Dictionn. des sciences naturelles, article Té- rébratule, n° 59. (Deshayes), Encyclopédie métho- dique (Hist. nat. des vers), tt DL, pse1029%$ potes fig. Za-b-c. (Eud. Desl.), Essai d'un arran- gement systématique des bra- chiopodes fossiles (séance publique de la Soc. linn. de Norm., en juin 1837). (Eud. Desl.), Essai d'un arrang. systématique, etc., juin, 1837. 412 1838. Terebratula reticularis, 1851, 1859. decussata, coarctata, decussata, coarctatu, PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. (De Buch), Essai d'une classifi- cation des Térébratules, Mem. Soc. géol. de France, vol. II, fre-série,p. 185, pl. xiv, fig. 7. (Morris), Catalogue of british fossils, p. 132. (Tennant), Stratigraphical list of british fossils, p, 73. (Bronn), Index palæontologicus, vol: ll; p°4232; (D'Orb.), Prodrome, vol. V, p. 315, étage bathonien. (Brown), Illustration of the fossil conchology of great Brit. and Ireland, p. 13%, pl. Lv, fig. 3-4. (Brown), Illustration ofthe great. Brit. and Ireland, p. 134, pl. Lv, fig. 5-6. (Dav.), Exzamination of Lamark's species brachiopoda, Annals and mag. of nat. history, jun. 1850, p. 1#, n° 51, pl. xIv, fig. 51. (Dav.), À monograph of british fossil Brach., Jurassic spe- cies, p. 59, pl. xu, fig. 12-15. (Quenstedt), Handbuch! der Pe- trefaktenkunde, p. 465, pl. XXXVET, fo LAS (Morris), Catalogue of british fossils, 2° éd., p. 156. (Oppel), Die juraformation, p. 498, n° 95. (Cotteau) (pars), Études sur les mollusques fossiles du dép. de l'Yonne, p. 193. (Coquand), Catalogue raisonné ou synopsis des fossiles obser- vés dans la formation secon- daire des Deux-Charentes el de la Dordogne, p. 12. TERRAIN JURASSIQUE. 413 4871. Terebratulu coartata, (Quenstedt), Brachiopoden , p. 274, pl. xuiv, fig. 134. 1876. — _ (Dav.), À monograph of british fossil Brach., 1*° part., Juras- sic species, supplément, p.-143, pl. x1, fig. 18-20. 1879. _ — (Szajnocha), Die brachiopoden fauna der oolithe von Balin, p. 14, pl. 1v, fig. 3-4. 1880. Dictyothyris coarctata, (Douvillé), Sur quelques genres de Brachiopodes, Bulletin Soc. géol. de France, vol. 11, 3° sé- rie, p. 267, fig. 546. — — -- (Zittel), Handbuch der palüonto- logie, p. 701, fig. 546. 1883. Terebratula — (Quenstedt), Handbuch der Pe- trefaktenkunde, (2° éd.), p. 46, pl. Liv, fig. 46. 1884. Dictyothyris — (Eug. Desl.), Études critiques sur des Brachiopodes nouv. ou peu connus, p. 239,pl. xxtt1 et xXxXIv. Testa plus minusve inflata, et angulosa, plerumque lon- giort quam latiori, attamen in adullo statu, aliquotres latiori quam longiori, mediano sinu, ën majori valva, ex apice ad frontem valde cavato, in minori autem, opposito lobo notata. Utraque valva striis minutis longitrorsum, nec non transver- sim, valde notatis, venuste spinulosis, ornata. Valvarum com- missura angulata et vehementer, in antiplicato modo, deli- neala ; apice crasso, prominente et exporrecto; foramine magno, rotundo. Intus brachiorum fulero imperfecte cognato ; sed sine dubio ut in aliis formis ejusdem subgeneris, sat longius producto. Dragnose. — Coquille de taille moyenne, plus ou moins renflée et anguleuse, en général plus longue que large 414 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. mais arrivant parfois, dans l’âge adulte, à offrir des dimen- sions inverses, c’est-à-dire plus larges que longues, mar- quée, sur la grande valve, d’un très fort sinus médian, cor- respondant à un bourrelet sur la petite ; surface des valves élégamment marquée d’une multitude de lignes longitudi- nales, coupées d’un nombre non moins grand de lignes transversales, à l'intersection desquelles, on aperçoit, à la loupe, de véritables éléments épineux, donnant à l’en- semble un aspect treillissé, d’une grande élégance. Pelite valve régulièrement bombée, offrant. sur la ligne mé- diane, un large bourrelet, correspondant à un sinus sur la grande valve, mais bien moins élevé et caréné sur la ligne médiane, que ne le ferait supposer la profondeur du sinus médian qui lui correspond. Grande valve renflée et forte- ment relevée, sur la région moyenne, qui est cependant creusée d’un profond sinus, s'étendant depuis le crochet jusqu’au front; les parties latérales s’abaissent en forme de toit, mais offrent, de chaque côté, un léger sillon longi- tudinal, qui rend encore plus manifeste la vive arête qui limite, de chaque côté, le grand sinus longitudinal médian; crochet fort et épais, quoique un peu comprimé et aminci vers son extrémité, coupé brusquement par un grand fora- men circulaire, complété en dessous'par deux pièces delti- diales assez fortes et généralement larges. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Plateau cardinal peu déve- loppé, interrompu par un espace triangulaire vide dans sa partie médiane. Appareil brachial imparfaitement connu, formé de deux branches currentes assez longues, atteignant environ les deux tiers de la longueur totale. Branches ré- currentes inconnues (1). (1) M. Daïidson a donné, pl. 13, fig. 13 et 13° de sa Monographie des brachiopodes jurassiques, un dessin de l'appareil que nous avons re- TERRAIN JURASSIQUE. AS CouLEurR. — Variant du blanc, au blanc rosé, plus ou moins violacé. DiMEN sions habituelles d'un échantillon moyen : lon- gueur, 45 millim.; largeur, 14 millim. ; épaisseur, 40 mill.: d’an très grand exemplaire très adulte : longueur, 21 mill.: largeur, 24 millim. ; épaisseur, 15 millim. à Histoire. — Celle espèce, remarquable par son élégance el la netteté de ses caractères, a frappé de tout temps les auteurs et à été très souvent figurée d’une manière plus ou moins exacte. Dès 1811, elle a reçu de Parkinson le nom de Terebratuliles coarctatus, dans le volume JII de ses Orga- nic remains, pl. 16, fig. 5. En 1816, la nature treillissée de son ornementation lui valut le nom de reticulata, que lui donnait Smith (S{rata identified by organic fossils), p. 83, pl. 30, fig. 10. Lamark, pour la même raison, lui donnait, en 1819, le nom de decussata, et la décrivait sous ce nom dans le vol. VI de ses Animaux sans vertèbres. C’est également sous ce nom, qu'il la représentait, pl. 254, fig. 4, de l'£ncy- clopédie méthodique. Enfin, en 1820, Schlotheim changeait encore son nom en Zerebratulites reticularis. Depuis, un grand nombre d’auteurs ont représenté, ou cité cette espèce, tantôt sous l'une, tantôt sous l’autre de ces di- verses dénominations; mais, à partir de 1849, d'Orbigny, dans son Prodrome, et Bronn, dans l’/ndex palæontologicus, font prévaloir le plus ancien nom, coarctata, qui, dès lors, produit pl. 6, üg. 8. D'après ce dessin, cet appareil serait assez massif et aussi court que dans les Térébratules proprement dites. Je n’ai pu vbtenir jusqu'ici une préparation complète de cet appareil; mais ce que j'ai pu en entrevoir, par des coupes exécutées à la meule, m'a démontré que les branches currentes étaient beaucoup plus longues que celles qui lui sont attribuées par M. Davidson, et que l'espèce possédait probablement un appareil analogue à celui de la Dict. Trigeri, dont les branches currentes sont aussi développées que dans les Mac Andrevia. 416 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. fut admis par la grande majorité des paléontologistes. Toutefois, M. Douvillé, s'appuyant sur la forme remar- quable de cette coquille et sur son mode d’ornementation, créa pour les diverses espèces de ce groupe, le genre Dic- thyothyris, qu'il range parmi ses Zerebratulidæ, c’est-à- dire les Zerebratules à appareil apophysaire court. La charpente de cette espèce avait été, en effet, représentée par M. Davidson, d’après des préparations imparfaites, comme étant semblable à celle des Térébratules biplissées ; mais, depuis, M. Munier-Chalmas a pu obtenir l'appareil d’une espèce voisine, la Ter. Trigeri, dans un état de conserva- tion admirable, et il a été reconnu que cette charpente brachiale était très différente de ce que l’on avait pensé tout d’abord, qu’elle était, comme longueur, comparable à celle des Waldheimia; mais que, par l’ab- sence de seplum médian, les affinités de ce sous-genre élaient plutôt vers les Macandrevia. J'ai figuré, pl. 20, fig.2, de mes Études critiques, l’exemplaire préparé par M. Mu- nier-Chalmas et j'ai en outre, p, 239 de ces mêmes Études critiques, indiqué les nombreuses et remarquables irans- formations que subissait la forme extérieure de la Drct. coarctata, depuis l’état embryonnaire jusqu’à l’âge adulte. Il serait très désirable que l'appareil interne de cette espèce pût être isolé, dans des conditions semblables à celles qui ont été si heureusement obtenues, par M. Munier, pour sa congénère la Dict. Trigeri. Comme l'espèce est très abon- dante dans la grande oolile d’un grand nombre de localités, il est presque certain, que l’on pourra trouver quelque point où le test de la coquille sera pénétré par la silice et permettra de l'obtenir avec tous ses détails. VARIATIONS D'AGE. — Les transformalions subies par la Dict. coarctata sont très nombreuses et très intéressantes, TERRAIN JURASSIQUE. 417 et la forme extérieure du premier âge n’a aucun rapport avec ce que deviendra plus tard la coquille. Nous avons pu recueillir une série très complète de toutes ses trans- formations, depuis la taille de 4 millimètre, jusqu’à l’âge adulte, en lavant à grande eau, les gros spongiaires de la grande oolithe de Saint-Aubin de Langrune. Les Cupulo- spongia magna de d'Orbigny, lorsqu'ils vivaient en place, formaient, en ce point, d'énormes accumulations au fond de la mer, et servaient d’abri à une masse innombrable de petites productions marines: bryozoaires, spongiaires, échi- nodermes et brachiopodes. Tout cela grouillait entre les feuillets des spongiaires et a été envahi, sur place, par les progrès de la vase qui, de temps à autre, ensevelissait tout. le système. En lavant à grande eau, on peut donc se procurer quantilé d’embryons des brachiopodes de Ja grande oolithe, tels que er. digona, obovata, flabellum, he- misphærica, etc, etc., ainsi que des centaines d'exemplaires de la Z'hecidea triangularis et de belles Crania ponsorti. À 1 millimètre de longueur (pl. 417, fig. 1, de grandeur naturelle, et fig. 2? grossie), la Dicthiothyris coarctata se montre sous l'aspect d’une petite coquille cordiforme, avec un large foramen triangulaire, sans aucune trace de deltidium. La surface est à peu près lisse, sauf quelques indices de rides, ou plutôt d’ondulations rayonnantes. Un très léger sinus longitudinal médian, indiqué sur la petite valve, correspond à un autre sinus sur la grande. C’est absolument l'aspect d’une argiope ou Cistella. Nous n’avons jamais pu ouvrir aucun de ces très petits embryons, pour voir ce qu'est alors lappareil brachial ; mais tout porte à croire, par analogie, que ce premier état coïncidait avec un stade platidiforme de l'appareil. Prenons maintenant notre jeune coquille, à 4 millimè- 1re série, Terr. jur., t. VI. -- BnaAcHioPopes, 27 418 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tres de longueur. Nous pourrions suivre les progrès de l'accroissement millimètre par millimèire ; mais nous croyons la chose fort inulile. Bien que nous ayons été obligé de suivre pas à pas des transformations analogues, lorsqu'on a voulu nous contester la légitimité, comme embryon, des premiers états de la Ter. numismalis. Nous respectons trop nos lecteurs pour recommencer pareille litanie à chacune des espèces qui nous restent à décrire. Arrivons donc à 4 millimètres, à un stade où l’élat est déjà bien changé. Nous le représentons, fig. 3, de grandeur natu- relle, fig. 4? grossi. La forme générale est très modifiée, cependant la coquille est encore cordiforme. Le foramen est large et triangulaire, sans aucune trace de deltidium; mais, bien que la région des crochets, représentant l’état du premier stade, soit absolument lisse, un sillon longitudinal médian très marqué se creuse, de plus en plus prononcé, à mesure qu'on s’avance vers la région frontale. En même temps, toutle pourtour des deux valves se garnit d’uneorne- mentlation des plus élégantes, formée destrieslongitudinales de plus en plus nombreuses, coupées par d’autres siries en séries onduleuses et dont les points d’intersection mar- quent aulant de petites nodosités. Les deux valves sent donc divisées en deux parties absolument différentes. Celle des crochets, lisse, correspondant au premier stade, celle du front, très élégamment treillissée et où les siries augmentent progressivement, par voie dichotomique, à mesure qu’on se rapproche du bord frontal. A la laille de 6 à 7 millimètres (fig. 5) de grandeur natu- relle, fig. 6 grossie, les choses ont encore changé; mais l’état définitif commence à apparaître. Le trou deltoïde s’est de plus en plus agrandi vers le haut. Il se resserre par le bas, par la production de deux petites pièces deltidiales, TERRAIN JURASSIQUE. 419 modifiant la formetriangulaire primitive. C’estalorsl’aspect d’une sorte de trou de serrure ; comme il arrive d’ailleurs, dans toutes les autres térébratules, à quelque sous-genre ou section qu'elles appartiennent. Sur les valves on voit encore la trace du premier état; puis en dessous un sillon, ou plutôt une petite fosse ovalaire, correspondant au sillon du deuxième stade; mais vers la région frontale, ce sillon se change, sur la petite valve, en un bourrelet qui grandit peu à peu et finit, dans l'adulte, par devenir un gros pli à contours bien délimités. A l’autre valve, le sillon se continue ; de sorte qu’en définitive, notre Dict. coarctala nous montre, comme caractère d’adulte, un fort sillon à la grande valve, avec un bourrelet correspondant à la petite. La disposition de ces sinus et bourrelet est d’ailleurs variable dans les espèces, et devient un carac- tère spécifique très important. Le sillon de la petite valve estremplacé par un fort bourrelet dans les Dicf. coarctata, decussata, Trigeri, etc., etc., ou par une région aplanie, dans les Diet. hybrida et Michaelis. Enfin les deux sillons sont persistants, durant toute la vie, dans le Dict. Morierei. æ Apartir de l'instant où le bourrelet médian s’est pro- duit, l’ornementation en treillis devient de plus en plus accentuée et, dans certaines espèces, prend un caractère presque épineux. La coquille est d’ailleurs toujours plus longue que large, tant que le foramen ne s’est pas com- plété; mais lorsqueles deltidiumsse sont soudés sur laligne médiane, ils grandissent encore de plus en plus, fermant tout à fait le foramen, comme en un anneau complet, la coquille subit une dernière modification et devient trans- verse. Les plis et sinus s’accentuent beaucoup et donnent lieu aux deux formes successives représentées dans la pl. 24. Le dernier élat d’accroissement (fig. 1°) nous 420 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. montre une coquille de forme nettement transverse, où le caractère des antiphicatæ est porté à un haut degré. OBSERVATIONS. — La Dictiothyris coarctata est peut-être la plus belle et la mieux caractérisée des espèces du groupe. Elle se distingue des Ÿ. Morieri hybrida et Mi- chaelis par la disposition du gros bourrelet anguleux de sa pelite valve et par son ornementation beaucoup plus prononcée, où les aspérilés toujours très accentuées, très régulières et d’une grande élégance de structure, prennent parfois un caractère presque épineux. Ce même caractère de treillis spinuleux empêche de la confondre avec la Dict. Trigeri du callovien, dont la taille est beau- coup plus grande et les stries d’ornementation bien plus fines et presque effacées. Enfin si nous la comparons aux espèces coralliennes, ou titoniennes à la Diet. Fleu- riausa par exemple, nous aurons comme Caractères dis- tinctifs, outre la taille bien plus petite, la disposition en squamules des stries transversales, et la forme beaucoup plus treillissée qui donne à cette dernière l'apparence de certaines térébratelles. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La Dict. coarctata caractérise au plus haut point, avec l'Æudesia cardium, les couches su- périeures de la grande oolithe. Elle est surtout abondante en Normandie, et on la rencontre dans toutes les carrières de la plaine de Caen, depuis la mer jusque dans les en- virons d’Alencon. Bien quelle existe à la fois dans les couches de rivage de Langrune et dans les assises plus ou moins marneuses connues sous le nom de couches de Ranville, c’est surtout dans ces dernières qu’on lui voit acquérir la taille la plus considérable, la disposition trans- versale et une ornementalion très accentuée. Cette forme spéciale des couches de Ranville prend même le carac- TERRAIN JURASSIQUE. A21 tère d’une sorte de variélé locale, où on voit se produire, avec des stries très nombreuses et souvent très fines, une ornementation presque épineuse. Nous avons retrouvé, quoique plus rarement, cette espèce dans les couches à gastéropodes du département de la Sarthe. Dans tout l'Est de la France, elle est assez abondante, dans toute la Bour- gogne, la Franche-Comté ainsi que dans les départements de l'Aisne et des Ardennes, d’où M. Piette nous a fourni des exemplaires tout aussi bien caractérisés que ceux de la Normandie. On la retrouve enfin, quoique très rare, dans les couches à gastéropodes, ou oolithe du wast des en- virons de Boulogne-sur-Mer. Il est probable que l'espèce existe également, dans l’îlot du Var en Provence, car la présence de l’Zud. cardium dans cette région nous fait penser, que sa compagne fidèle, la Dict. coarctata, doit s’y trouver également. Enfin nous devons signaler, comme dernier gisement, sa présence dans le cornbrash remanié, à la base du callovien de Lion-sur-Mer (Calvados), où elle cest d’ailleurs d’une excessive rareté. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE. — Elle se trouve identique dans la grande oolithe d'Angleterre, d'où sont sortis les types décrits pour la première fois par Parkin- son et par Smith. Enfin l’espèce existe encore dans les couches de Balin près Cracovie (Pologne), où elle est rare, suivant M. Szajnoka. FXPLICATION DES FIGURES. — PI. 417, fig. 1, T'erebratula (Dictyothyris) coarctata(Park.), très jeune âge à2 millimè- tres de longueur; fig. 2°, le même échantillon grossi ; fig. 3, jeune échantillon de 4 millimètres de longueur ; fig. 4°, le même grossi, montrant la deuxième phase, dans laquelle la partie supérieure est entièrement lisse et dont la partie inférieure commence à produire une or- 422 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. nementalion treillissée, sur deux sinus médians; fig. 5, jeune échantillon de 7 millimètres de longueur; fig. 6°*, le même échantillon grossi. On voit la succession des trois phases; la première lisse, la deuxième treillissée, avec double sinus et la troisième treillissée, avec un bourrelet commençant à se produire à la place du sinus de la petite valve; fig. 7°*, jeune échantillon de 12 mil- limètres de longueur, de grandeur naturelle; fig. 8%, échantillon adulte, de grandeur naturelle. Tous ces exem- plaires proviennent de la grande oolithe, couche à Zer. cardium, de Saint-Aubin de Langrune ; fig. 9, portion très grossie du test, pris sur un jeune exemplaire, pour mon- trer comment se produit l’ornementation treillissée. PI. 1148; fig. 1°, grand échantillon très adulle de forme transverse bien accusée, provenant de la grande oolithe de Ranville (Normandie); fig. 2°°*, un autre échantillon très adulte, grossi du double, provenant de la même lo- calité. Tous ces échantillons sont de ma collection. N° 78. — Terebratula (Diclyothyris) Miehaelis (Eug. Desl.), 1884. PI. 119. Testa subpentagonali, subinflata, leviter longiori quam latiori ; mediano sinu lato et profundo, in majori, nec non in minort valva, sed in minori minus profundo, ex apice ad frontem notata. Utraque valva striis minutis longitrorsum, valde productis et quasi squamulosis transversim, ornata. Valvarum commissura angulata, in antiplicato modo deli- neala ; apice crasso ; foramine magno, rotundo. Intus ignota. TERRAIN JURASSIQUE. 423 DraGxose. — Coquille de taille moyenne, subpentago- nale, assez renflée, à peu près aussi large que longue, marquée, sur la grande valve, d’un large et profond sinus médian, occupant le tiers de la largeur totale, correspon- dant, sur la petite valve, à un autre sinus, à peine marqué d'abord, mais devenant, par les progrès de l’âge, très prononcé, à mesure qu’il s’avance vers le bord frontal. Surface des valves élégamment marquée d’une mullitude de lignes longitudinales, coupées par d’autres lignes transverses, très fortes et presque squameuses, dont un certain nombre, plus marquées, offrent l’aspect de repos d’accroissement,; ces stries n’offrant pas d’ailleurs d'éléments spinuleux, aux points d'intersection. Petite valve peu bombée, offrant, sur la région médiane, un sinus, nul sur la région cardinale, à peine indiqué sur la moitié postérieure; mais devenant très fort, large et pro- fond sur la région frontale; deux larges sillonssupertficiels, de plus en plus prononcés, par les progrès de l’âge, mar- quant également les parties latérales de la petile valve. Grande valve renflée et fortement relevée, sur la région moyenne, qui est en même temps creusée d’un large et profond sinus, s'étendant depuis le crochet jusqu’au front; les parties latérales s’abaissant en forme de toit, mais of- frant, de chaque côté, un sillon longitudinal très marqué rendant plus manifeste la forte arête qui limite, de chaque côté, le grand sinus longitudinal médian. Crochet court, fort et épais, coupé brusquement par un grand foramen circulaire, complété, en-dessous, par deux pièces delti- diales larges, mais peu développées en longueur, de sorte que le foramen touche presque le sommet de la pelite valve. CARACTÈRES INTÉRIEURS, — Inconnus. 424 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. CouLEUR. — Blanc pur. Dimensions. — Longueur, 21 millimètres; largeur, 20 millimètres : épaisseur, 11 millimètres. OBSERVATIONS. — Celle belle et rare espèce a été trouvée, il y a une quinzaine d'années, par M. le D" Perrier, auqüel on devait déjà la découverte de la splendide Zep- tæna Davidsoni. Les premiers exemplaires furent recueil- lis dans un chemin creux, bordant les jardins du faubourg Saint-Michel de la ville de Caen. Les talus de ce chemin se trouvant ouverts à la jonction de l’oolithe miliaire et des couches de Ranville, il est assez difficile de préciser exac- tement, à laquelle des deux coucbes elle appartient. Je se- rais cependant assez porté à croire que les sables d’où ces coquilles ont été extraites forment, en ce point, la partie supérieure de l’oolithe miliaire. Je n’ai pu retrouver, dans la collection de la Faculté des sciences de Caen, les échantillons recueillis par M. Perrier et qui, autant que je puis me rappeler, étaient encore plus grands, un tiers environ, que l'échantillon bien adulte représenté pl. 119, fig. 1**. Il en est de même d’autres exemplaires que M. le D' Perrier m'avait assuré avoir re- cueilli dans les environs de Chamboy (Orne). J'avais d’abord confondu celte espèce avec la Dict. hy- brida, de l’oolithe inférieure, et j'avais, lors de la descrip- tion de cette espèce, indiqué qu’elle se trouvait à la fois dans l’oolithe inférieure et dans l’oolithe miliaire. En étu- diant comparativement avec le Dict. hybryda, les exem- plaires ici figurés, que j'ai retrouvés depuis peu dans la première localité indiquée par M. Perrier, j'ai pu m'as- surer que la Dict. Michaelis différait de la Dict. hybrida, par un assez grand nombre de caractères ; d’abord par la taille beaucoup plus grande, par ses formes plus massives, TERRAIN JURASSIQUE. 495 par la disposition beaucoup plus accentuée de ses sinus et surtout par son ornementation qui rappellerait plutôt la Dict, Richardiana du coralrag. Notre espèce est d’ail- leurs très différente de cette dernière dont la forme est beaucoup plus effilée et qui offre, à sa petite valve, un bour- relet analogue à celui de la Dict. coarctata. Quélques géologues ont encore confondu notre Dict. Michaelis avec la Dict. coarctata; mais outre la disposition des sinus, on ne voit point, dans l’ornementation de la Dict. Michaelis, ces éléments spinuleux qui donnent à l’espèce de Ran- ville un caractère si particulier. La Dict. Michaelis semble reproduire, pour la der- nière fois, la forme des Dictyothyris bisinuées, dont les deux valves offrent un sinus médian et qui était la pre- mière apparue. Tous les autres Dicthyothyris que nous aurons à signaler, dans les couches calloviennes, oxfor- diennes, ou coralliennes offrent la disposition unisinuée, dont la Dict. coarctata nous a offert la première appari- tion. Nous n'avons malheureusement aucune donnée qui puisse nous renseigner sur la charpente interne des espèces de Dicthyothyris de la section des bisinuées. Comme toutes sont rares, il est à craindre, que nous ne puissions d'ici longtemps arriver à quelque solution à ce sujet. Il serait cependant important de savoir si cette ornementation différente coïncide avec quelque particularité de l’appa- reil brachial. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La Dict. Michaelis provient des couches de la grande oolithe, probablement de la partie supérieure de l’oolithe miliaire, ou couches à purpuroidea minaz, des environs de Caen (Calvados) et peut-être d’Ar- gentan (Orne). Il est probable que cette espèce se trouve 426 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. en France, dans d’autres localités, où elle aura été con- fondue avec la 7. coarctata. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 119, fig. 4*?, T'erebratula (dietyothyris) Wichaelis (Eug. Desl.), échantillon adulte de grandeur naturelle; fig. 2*?, lemêmegrossi à deux diamètres pour montrer la disposition des sinus sur la grande et sur la petite valve; fig. 3, jeune échantillon un peu difforme, de grandeur naturelle; fig. 4*?, variété montrant comme caractère spécial un sillon plus étroit, mais plus profond que le type, grandeur naturelle ; fig. 5, portion grossie du test pour montrer la disposition des lignes longitudinales d'ornementation ; fig. 6 et 7, portions plus grossies encore pour montrer la disposition des nodosités ou squamules, déterminant les repos d’accroissement. Tous ces échan- tillons provenant de la grande oolithe des champs Saint- Michel (faubourg de Caen), de ma collection. N° 79. — Terebratula (Zei//eria) Ranvilliana (Eug. Desl.), 1884, nov. spec. PI. 420. SYNONYMIE. 185. Terebratula ind. (Eug. Desl.), Catalogue des trachiopo- des de Montreuil- Bellay (Bullet. Soc. linn. de Norm., tome I. Testa subovali, longiori quam latiori, subcompressa, obesa et ventricosa, præsertium ad umbones; antice trun- cata et sæpius valde bipartita, validis lineis in projecturis. obesis et validis sæpius increscentibus, notata. Valvis valde obesis et convezis, sæpius quasi compressis, lateribus valde resectis. Valvarum commissura recta. Apice parum incurvato, TERRAIN JURASSIQUE. 427 attenuato et aliquoties prominulo, ad latera valde carinato; foramine mediocri, oblongo. Intus ignota. DIAGNosE. — Coquille subovalaire, plus longue que large, renflée, surtout vers les crochets, comprimée et comme pincée sur les côtés, brusquement tronquée, à la région frontale, où elle offre, en général, deux lobes laté- raux bien marqués, qui s'étendent et se correspondent sur chacune des deux valves. Surface des valves rarement unie, presque toujours marquée de lignes d’accroisse- ment très fortes, disposés en forme de gradins, obtus, mais très proéminents, étagés d’une façon irrégulière, mais s’accentuant de plus en plus, à mesure que la coquille avance en âge. Les deux valves très renflées, principalement vers la région du crochet, presque toujours bilobées vers le front. Ces 2 valves offrant parfois, à leur point d'union, un limbe latéro-frontal large, coupé brusquement, presque à angle droit et marqué de fortes et nombreuses lignes d’accroissement. Commissure des valves droite dans toute son étendue. Crochet peu recourbé, souvent acuminé, aminci et proéminent, fortement caréné sur les côtés. Foramen assez grand, oblong. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. COULEUR. — Inconnue. DiMENsiONs. — Longueur, 32 millimètres; largeur, 21 millimètres ; épaisseur, 21 millimètres. OBSERVATIONS. — La Zeilleria Ranvilliana n'est sans doute qu'une transformation dans la grande oolithe, de la Zeil. Cadomensis que nous avions vu se produire dans le fullers’ earth. Elle rappelle en effet cette dernière par la plupart de ses caractères, surtout lorsque l’on considère 498 | PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. les variétés plus ou moins lisses représentées pl. 120, fig. 3 et fig, 54, Ces dernières formes ne sont d’ailleurs qu’ex- ceptionnelles, et le type le plus fréquent nous montre la disposition bilobée, coïncidant avec de grosses rides trans- versales, voir fig. 4, 2 et 4; ce caractère de grosses rides n’est pas ici un accident dû au grand âge, puisque nous le voyons déjà réalisé dans de jeunes échantillons, tel que celui qui est représenté fig. 4. Nous rencontrons déjà cette espèce dans l’oolithe mi- liaire où zone à purpuroidea minaz, ce qui prouve qu’elle appartient à toute la série de la grande oolithe propre- ment dite; mais il est intéressant de constater que la forme à gros plis accentués et à front manifestement bi- lobé, considérée par nous comme typique, semble ne se produire que dans les couches à Zud. Cardium, où elle coexisle avec la Zeil. digona, dont nous n’avons pas jus- qu'ici constaté l’apparition dans les couches de l'oolithe miliaire. Celle-ci semble en effet caractériser, non moins que l’£ud. Cardium, les assises supérieures de l'étage. Il se pourrait que la Zer/. digona ne fût elle-même qu’une au- ire transformalion de la Zeil. ornithocephala, dont la filière semble être indiquée par la forme si remarquable de Zeil. marsensis décrite plus loin et qui paraît emprun- ter ses caraclères en partie à la Zel. ornithocephala, en partie à la digona. Certaines variétés de digona, que nous étudierons à l’article de cette espèce offrent d’ailleurs un passage ma- nifesle à la Zeël. Ranvilliana. De sorte qu’en fin de compte, les deux espèces du fullers’ earth, Cadomensis et ornithoce- phala, pourraient bien s’être transformées, dans la grande colithe, en un nombre assez considérable de formes déri- vées, c’est-à-dire les Zeë/. digona, marsensis, divionensis et TERRAIN JURASSIQUE. 429 obovata, dont nous ne pouvons méconnailre les passages multipliés des unes aux autres, bien que le plus grand nombre des individus soit conforme au type spécial, carac- térisant chacune de ces formes. Une sorte de transition analogue semble produite en Angleterre par la Z'er. stiltonensis de M. Walker, prove- nant du cornbrash de Scarboro et que M. Davidson consi- dère comme une simple variété de la 7. obovata. Cepen- dant rien jusqu'ici ne nous démontre que la véritable 7. Ranvilliana ait existé en Angleterre. Cette forme nous apparaît jusqu'ici comme locale et ne semble pas s'être produite en dehors de la France. Quoi qu’il en soit, on reconnaîtra toujours les types de notre nouvelle espèce Terebratula Ranvilliana, à leur forme très renflée vers la région médiane et en même temps comprimée sur les régions latérales, et aux repos d’aceroissement étagés et comme heurtés, qui lui donnent un aspect si parliculier. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La 7er. Ranvilliana est une espèce assez rare, que nous n’avons jusqu'ici rencontré, en nombre notable, que dans la Normandie. Elle apparaît dès les couches inférieures auxquelles nous réservons le nom d’oolithe miliaire. Nous l'avons recueillie, à ce niveau, à Viiledieu-les-Baïlleul, dans le département de l'Orne. Elle est assez fréquente dans les couches demi-marneuses de Ranville, où elle caractérise l'horizon des £’ligmus et de la Zerebratula circumdata. Nous l’avons recueillie à ce niveau dans presque toutes les localités importantes du département du Calvados, à Ranville, au Maresquet, dans toutes les carrières qui bordent la rive gauche de l'Orne, depuis Caen jusqu’à la mer. Nous la retrouvons, quoique bien plus rare, à Luc-sur-Mer, à Langrune 430 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. au-dessous des falaises, dans les rochers qui découvrent aux basses mers. M. Carabeuf l’a encore recueillie dans la falaise de Longues près d’Arromanches, à Mondeville près Caen, à Moult et à Mézidon, etc., etc. Elle existe en dehors des limites de la Normandie, dans la Vendée et le Poitou, et nous avons figuré, dans le temps, un exem- plaire provenant de la couche à ÆZ/igmus de Montreuil- Bellay (Maine-et-Loire). Nous n'avons pu retrouver cet échantillon qui faisait alors partie de la collection de M. Triger. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 120, fig. 1. T'erebratula (Zeilleria) Ranvilliana (Eug. Desl.), jeune échantillon montrant déjà une disposition bilobée et des plis étagés; fig. 2, exemplaire adulte, vu de profil, offrant des repos d’accroissement en forts ressauts, étagés; fig. 2, échantil- lon encore jeune de la variété lisse ; fig. 4*°°4, échantillon typique, de grande taille, à caractères bien tranchés; fig. 5*bt4d, échantillon très âgé de la variété lisse, formant passage à la Zeël. cadomensis, offrant en outre un grand déve- loppement du limbe latéro-frontal. Tous ces échantillons, représentés de grandeur naturelle, proviennent des couches à L'udesia cardium de Ranville (Calvados). De ma collection. N° 80. — rerebratula (Zei/leria) aigona (Sow), 1812. PL.494,199%elt 495, 7,417 SYNONYMIE. 1770. Sans nom, (Martin Lister), Hist. sive synops. method. conch. avec cette ind. Conchytes fulgum referens, sive sacculus lapideus, tab. 456, fig. 16. 1838. 1839. TERRAIN JURASSIQUE. 431 Sans nom, Terebratula digona, — ombonella, — digona, (Brug.), Encyclopéd. méthod. Atlas, pl. 240, fig. 3 et Ha-b-c, (Sow), Mineral conch., vol. I, p. 217, tab. 96, fig. 1-5. (Smith), Stratigraphical system of organized fossils, p. 33, pl. XXX, fig. 10. L (Lamark), Animaux sans vertè- bres, t. VI, p. 250, n. 19. (Defrance), Dictionn. des scien- ces nat, article Térébratule, tome LIL, p. 149, n. 6. (Deshayes), Encyclopédieméthod. hist. nat., des vers, p. 1027, pl. 240, fig. 32°, (Deshayes) pars, Encycl. méth., p. 1028, pl. 240, fig. 5%b. — Non Ter. ombonella (Lamark). (De Blainville), Manuel de mu- lacologie et de conch., p. 510, pl. 14, fig. 1. (De Buch), Ueber terebateln, p- 86. (Eud. Desl.). Essai d'un arran- gement. syst. des brachiopo- des fossiles (séance publique de la Soc. linn. de Norm., en juin 1837. (Ch. Lyell), Eléments de géo- logie, p. 379. (De Buch), Classification des térébratules (mém. de la Soc. géol. de France, tome I, 2:part pe 10# DIX Vi; fig. 6. (Morris), Catalogue of british fossils, p. 133. (Bronn), Index paleontologicus, p. 1235. (Brown), Ilustrat. of the fossil 1849. 1850. 1851. 1854. 1855. 1856. 1857. 1871. 1883. 1884. PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Terebratula digona, Waldheimia Terebratula Zeilleria conch. of Brit. and Ireland, p. 134, pl. LV, fig. 11-13. (d’Orb), Prodrome, vol. 1, p.3155, étage bathonien. (Dav.), Note of an examin. of Lamarks species of fossilbrach. for jun. 1850, p. #. (Dav.). À monog. of brit. fossil brachiopoda, part I, jurassic species, p.38,pl. v, fig. 18-24. (Morris), Catalogue of brit foss., 22 6d.,:p. 157: (Terquem), Paléontologie de la Moselle, p. 31. (Oppel), Die Juraformation, p. 495, n° 86. (Cotteau), Études sur les mol- lusques fossiles de l'Yonne, p. 132. (Phillips) pars, Gcol. of Oxford and the valley of the Thames, p. 240. (Quenstedt) Brachiopoden, p. 331, tab. 46, fig. 61-64. A monog. of brit. fossil brachio- pod. Suppl. p. 173, pl. xxn, fig. 21-22. (Quenstedt), Handbuch der Petre- faktenkunde, 2° édit., p. 712, pl. 55, fig. 15-16. (Eug. Desl.), Études critiques sur des brach. nouv. ou peu connus, p. 190. esta ovato-triangulari, longiori quam latiori, leviter de- pressa, ad umbones demissa et attenuata, ad frontem patula aut abrupte truncata et in duobus appendiculis acutis cornuta, lævi nitida. Valvis æque et leviter convexis, aliquoties mi- nort valva ad umbones, in media parte lævissime depressa. Valois abrupte ad frontem et ad latera unitis. Valvarum TERRAIN JURASSIQUE. 433 commissura recta. Apice adunco, attenuato, ad latera leviter carinato. Foramine mediocri, oblongo. Intus brachiorum fulero longo; currentibus lamellis longis et gracilibus, parum incurvatis, ubique spinulosis ; recur- rentibus autem non spinulosis, longis et leviter dilatatis. Dia6xose. — Coquille triangulaire, allongée, légèrement déprimée, amincie et comprimée vers les crochets, dila- tée à la région frontale, où elle est en même temps subi- tement tronquée et coupée carrément, les deux extrémi- tés formant deux sortes de pointes presque divergentes. Surface entièrement lisse, à peine marquée de quelques lignes d’accroissement, très légères. Les deux valves égale- ment convexes; mais la pelite offrant souvent une très légère dépression médiane, vers la région du crochet. Valves plus ou moins renflées à leur point d'union; mais sans former de limbe laléro-frontal proprement dit, Com- missure des valves, droile dans toute son étendue. Crochet comprimé elaminci, légèrement recourbé à son extrémité, légèrement caréné sur les parties latérales, percé d’un fo- ramen assez pelit, oblong. CouLEur. — Blanc rosé, légèrement violacé. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Appareil brachial très long, atteignant presque le bord frontal, formé de deux bran- ches currentes très allongées, s’élendant en deux arcs peu recourbés, grêles et marqués, sur toute leur longueur, de nombreuses épines divergentes, plus fortes et plus nom- breuses, vers l'extrémité frontale. Branches récurrentes dépourvues d’épines, formant deux lamelles assez larges remontant très haut, presque jusqu’à toucher les pointes crurales et réunies par une lamelle, en forme de pont, plane et un peu moins dilatée, que les branches récurren- | 1re série, Tert. jur., t. VI. — BnRACHIOPODES. 28 434 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. tes proprement dites. Un fort et très long septum médian, partant du plateau cardinal et s’étendant jusqu'aux deux tiers de la longueur totale. À la grande valve deux fortes cloisons rostrales. Surface intérieure à peu près lisse, les empreintes mus- culaires et palléales étant à peine indiquées. DimENsiONs. — Longueur, 25 millimètres; largeur au front, 19 millimètres : épaisseur, 17 millimètres. JEUNE AGE ET DÉVELOPPEMENT. — Nous avons pu suivre une série de jeunes échantillons de la 7'erebratula digona, depuis la taille de 4 millimètre, jusqu’à la forme com- plètement adulte. Le caractère, surtout remarquable chez l’embryon, est la grande longueur relative et l’effile- ment de la portion qui deviendra le crochet. La coquille s'élargit ensuite, surtout vers sa portion moyenne; mais en restant arrondie par son bord frontal, Elle ne devient trigone qu’à l’âge adulte, par la troncature du bord anté- rieur, qui s'arrête brusquement, de façon à ce que la forme générale résultante devient complètement triangu- laire. Nous n'avons pu malheureusement ouvrir, dans des conditions convenables, aucun de ces jeunes échantillons, aussi ne pouvons-nous rien dire destransformations que doit certainement subir l'appareil brachial de cette espèce, avant de revêtir sa forme définitive de Zeilleria ; mais ces transformations sont, sans aucun doute, du même ordre que celles qui ont été reconnues dans les Macandrevia et dans les autres groupes, qui ne sont que des modifications plus ou moins importantes des genres l'erebratula et Wal- dheimia. La Zeil. digona, pas plus que les autres formes voisines, n’a dû être exempte de ces états platidiforme, magadiforme, mégerliforme et terebratelliforme, qui pré- cèdent Ja disposition dernière d'appareil en anse simple. TERRAIN JURASSIQUE. 435 Nous avons déjà signalé à plusieurs reprises Ja localité de Saint-Aubin-sur-Mer, dans le Calvados, où de gros spongiaires morts sur place sont entourés d’une sorte de glaise calcaire qui permet, par le lavage, d'obtenir une quantité immense de jeunes brachiopodes et de thécidées dans un état parfait de conservation. Il est presque cer- tain qu’en meltant une très grande persévérance à re- chercher ces jeunes térébratules, on finira par obtenir tous les détails internes de ces diverses phases embryon- naires, Quoi qu'ilen soit, nous en sommes réduits aujour- d'hui à la forme extérieure. A la taille de 4 millimètre, la petite coquille embryon- naire est allongée, pyriforme, avec une ligne cardinale droiteet transverse, dont la plus grande partieest en rapport avec un immense foramen béant, rétréci en pointe à sa partie supérieure. Nous représentons, pl. 121, fig. 5, ce petit embryon sous un grossissement de dix diamètres. Nous avons figuré ensuite fig. 6, en doublant le grossisse- ment, c'est-à-dire à vingt diamètres, la partie qui avoisine les crochets, pour mettre en évidence la disproportion qui existe entre cet immense foramen et le petit développe- ment des valves, À 2 millimètres de longueur, fig. 7: et 7»; la coquille, tout en conservant ses contours pyriformes, s’est allongée, la partie antérieure ayant pris une forme arrondie, tandis que la région des crochets s’est amincie et comprimée. Le foramen, triangulaire encore, est rela- tivement beaucoup plus petit, en même temps que son intérieur se renforce d’une callosité terminale. Le même grossissement de dix diamètres sous lequel nous représen- tons cette jeune coquille, vue de face 7* et par le dos 7», permet de suivre les transformations multipliées que subit le foramen. À 3 millimètres fig, 8, et au même grossisse- 436 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. ment, la forme générale est encore très peu modifiée; quoique le foramen se soit déjà légèrement tronqué, à sa pointe terminale. Notre dessin représente l’intérieur d’une grande valve, ce qui met en évidence les rapports du foramen encore privé de pièces dellidiales, avec les deux dents cardinales. Dans la figure 9, à la taille de 10 mil- limètres, la forme générale est très modifiée, la coquille est devenue régulièrement ovalaire, le foramen s’est déjà largement tronqué à sa partie supérieure; tandis que deux pelites pièces deltidiales viennent en dessous rétrécir le vide. Des lignes d’accroissement montrent les phases précédemment subies et un septum médian est déjà bien visible, par transparence. A 12 millimètres, fig. 10, de grandeur naturelle, et fig. 11, grossie ; la coquille s’est lé- gèrement allongée, le foramen est devenu entièrement ovalaire, les deux pièces deltidiales se touchent par le bas, mais ne sont pas encore soudées sur la ligne médiane. A 15 millimètres, fig. 12, cette soudure s’est déjà effectuée, mais la coquille, au lieu de suivre sa progression d’élar- gissement, tend de nouveau à s’effiler vers la région des crochets; sa forme devient longuement ovalaire. Pendantces diverses transformations, les deux valvessont plus ou moins aplaties. Leur bord d'union, surtout à la partie frontale, est tranchant. C’est alors que se produit la forme triangulaire qui ira toujours en s’augmentant, jusqu’à l’âge le plus adulte, comme on peut s’en rendre compte en suivant la série d’exemplaires représentés de grandeur naturelle sur la planche 122. Après que la coquille s’est tronquée par son bord frontal, comme nous les représentent les figures 1, 2 et 3, les deux pointes extrêmes s'accentuent (voir les échantillons représentés fig. 4-9). Enfin, dans l'extrême vieillesse, la coquilles’allongeencore ; TERRAIN JURASSIQUE, 431 mais ses valves se renflent et leur bord d‘union, loin d'être tranchant comme il était tout d’abord, se renfle de plus en plus; il en résulte une disposition qui, sans donner lieu à un véritable iimbe à angle droit, comme dans les Ze. indentala où carinata, forme une sorte de gros bourrelet arrondi, dont le développement est parfois si grand, que la dimension en épaisseur peut devenir plus grande que celle de la largeur. Tel est l'exemple remarquable qui est reproduit dans la figure 12*?. OBsERYATIONS. — Cette espèce offre, dans l’âge adulte, des caraclères tellement tranchés, qu'elle est toujours très reconnaissable. Aussi, bien qu’elle ait été considérée par un grand nombre d'auteurs, sa synonymie est-elle beaucoup plus simple que celle de la plupart de ses con- génères, et nous la trouvons loujours sous le nom de Di- gona, qui lui a été imposé par Sowerby en 1812. Cette observation s'applique seulement aux types bien caracté- risés, de forme nettement trigone et à crochet effilé; mais lorsque les auteurs se sont trouvés en présence de variétés allongées et à région frontale plus ou moins arrondie, ils ont parfois confondu ces variétés normales, soit avec la Ter. ornithocephala, soit avec la Ter. obovata, soit même avec la Ter. ombonella (voir la synonymie de ces diverses espèces). | Du reste, lorsque l’on suit de nombreuses séries de Zeil, digonu, on la voit se modifier peu à peu et prendre des formes très diverses qui se localisent et, prenant de la fixité dans certaines régions, y forment autant d’espèces, ou races spéciales, comme on voudra les appeler ; telles sont les formes que nous décrivons plus loin sous les noms de Zer. divionensis et de Ter. marsensis. Quelques auteurs, frappés de la constance de ces formes, dans cer- 4338 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE, tains niveaux, avaient cru pouvoir rapporter l’une d’elles à la Ter. triquetra de Sow. et c’est sans doute aussi quel- ques exemplaires semblables qui ont déterminé d’Orbigny à former l'espèce subtriquetra; mais ces assimilations étaient mal fondées, car la véritable #iquetra de Sowerby est certainement synonyme de Ter. ornithocephala. Lorsque la 7”. digona devient renflée, elle passe par des degrés presque insensibles à la 7er. obovata, qui coexiste d’abord avec elle, mais dont les représentants continuent de pulluler dans les couches du cornbrash et même du callovien, lorsque déjà les 7er. digona typiques ont cessé d'exister. | En un mot, il semblerait que la 7er. digona eût eu pour premiers parents les 7°, ornithocephala et la Ter. cadomensis, et qu’elle se fût ensuite dédoublée en plusieurs autres, telles que les Ter. divionensis, marsensis el obovata, ce que nous avons du reste déjà indiqué en traitant de la 7er. Ranvilliana. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — La 7er. digona, considérée au point de vue typique, est une des espèces les plus carac- téristiques de la partie supérieure de la grande oolithe ou couches à Æ£ud. cardium. Elle est surtout abondante et bien caractérisée dans la Normandie, partout où l’on voit affleurer les couches plus ou moins marneuses de Ranville et les couches supérieures dites de Langrune. On peut principalement en recueillir des milliers d'échantillons dans les interstices des rochers qui découvrent à basse mer sur plusieurs kilomètres de longueur, depuis Lion-sur- Mer jusqu’à Saint-Aubin de Langrune. Moins répandue dans le département de l’Orne, elle est encore cependant bien caractérisée aux environs d’Argentan et tout autour des bancs qui constituent l’axe du Merlerault. Assez rare TERRAIN JURASSIQUE, 439 dans la grande oolithe de la Sarthe, elle devient de nou- veau assez abondante dans la partie supérieure de la grande oolithe de la Nièvre, de la Côte-d'Or, de l'Yonne, du Doubs, de la Haute-Saône, de Saône-et-Loire. Des exemplaires de grande taille et s’alliant étroitement à la Zeil. obovata se voient à Flavigny (Côte-d'Or), à Largilley (Haute-Saône). Dans les environs de Dijon et dans toute la Bourgogne, elle se rencontre assez abondamment, sem- blable au type normand, dans les couches à W. cardium ; mais elle y est mêlée avec une autre forme ou variété, la Ter. divionensis qui y occupe une plus large distribution straligraphique soit en dessus, soit en dessous des couches à W. cardium. Devenant assez rare dans la Haute-Marne, l'Aisne et les Ardennes, elle fait absolument défaut dans les diverses couches de la grande oolithe et du cornbrash du Boulonais ; toutefois elle est remplacée, dans le forest marble de cette région, par une espèce, ou forme spéciale, intermédiaire par ses caractères entre la Zeil. ornithoce- phala et la Zeil. digona que nous décrivons plus loin, sous le nom de Zeil. marsensis. Nous ne l'avons point re- connue parmi les brachiopodes qui nous ont été commu- niqués des environs de Poitiers, des Deux-Sèvres, ni de l'ilot de grande oolithe du département du Var. LOCALITÉS EN DEHORS DE LA FRANCE, — Très abondante en Angleterre, dans toutes les localités où affleurent le forest marble, et le bradford clay, nous ne pensons pas qu'elle ait été recueillie en Allemagne, bien que Rômer et d’autres géologues l'y aient signalée, mais à tort, ayant confondu avec la Ter. digona plusieurs espèces corallien- nes et oxfordiennes. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 191, fig. 4. 7erebratula (Zeilleria) digona (Sow.). Intérieur de la pelite valve, grossi 410 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. à deux diamètres, montrant l'appareil brachial complet, d’après une magnifique préparation obtenue par M. Mu- nier-Chalmas, au moyen d'un acide affaibli sur un exem- plaire de ‘la grande oolithe des environs de Tournus (Saône-et-Loire); fig. 2, profil du même, vu au même grossissement; fig. 2, portion très grossie de l’appareil brachial, montrant de profil la partie d'union des branches currentes ab, garnies de nombreuses épines latérales et les branches récurrentes a'b’, où toute trace d'éléments spinaux ont disparu; fig. 3, intérieur de la grande valve, vue à un même grossissement, d’après une préparation de M. Munier; fig. 4, coupe grossie de la région du crochet, vue par son intérieur, pour montrer la disposition des cloisons rostrales; fig. 5, embryon à 1 millimètre de lon- gueur, grossi à dix diamètres; fig. 6, portion rostrale du même, pour montrer la forme initiale du foramen grossi à vingt diamètres; fig. 7**, embryon à 2 millimètres et demi de longueur, grossi à 10 diamètres ; fig. 7°, vu par la petite valve, fig, 7°, vu par la grande valve; fig. 8, intérieur de la grande valve d’un embryon de 3 millimètres de longueur sous un grossissement de 10 diamètres; fig. 9, jeune co- quille de 10 millimètres de longueur, grossie pour montrer la forme du foramen, commencant à se compléter par ses pièces deltidiales; fig. 10, jeune exemplaire grossi, 42 mil- limètres de longueur ; les 2 pièces deltidiales commencent à se toucher par leur base; fig. 12, jeune exemplaire de grandeur natureile, où les pièces deltidiales sont déjà soudées sur la ligne médiane ; fig. 43, le même exemplaire grossi. Tous ces échantillons de jeunes exemplaires, pro- venant de la grande oolithe de Saint-Aubin-sur-Mer. De ma collection. PI. 122, fig. 1-3, jeunes exemplaires commençant à TERRAIN JURASSIQUE. 44 prendre Lx forme trigone, provenant des assises supérieu- res de la grande oolithe (couches à W. cardium) de Luc et de Saint-Aubin de Langrune (Calvados); fig. 4-9, échan- tillons adultes divers, provenant des couches de Ranville, de diverses localités du département du Calvados; fig. 10- 12, exemplaires très âgés montrant par suite de l’âge un épaississement graduel des parties latérales. PI. 193, fig. 4, échantillon adulte, remarquable par sa forme très allongée, provenant de la grande oolithe, dalle nacrée de Tarcenay près Besançon (Doubs); fig. 2-3-4, échantillons divers offrant bien la forme typique de la Zeil. digona, provenant de diverses localités des environs de Dijon (Côte-d'Or), d'après des échantillons communi- qués par M. Marlin; fig 5, bel exemplaire lypique prove- nant des assises à 7. cardium (dalle nacrée) de Largilley (Haute-Saône), d’après un échantillon communiqué par M. Perron; fig. 6*?, grand échantillon offrant le passage à la Zeil. obovata, provenant de la grande oolithe (assise su- périeure) de Flavigny (Côte-d'Or), d’après un échantillon communiqué par M. Bréon; fig. 7, grand échantillon re- marquable par sa grande épaisseur, provenant des assises supérieures de la grande oolithe du département de l'Yonne, d’après un échantillon communiqué par M. G. Cotteau. Tous ces échantillons sont représentés de grandeur natu- relle, De ma collection. N. 81. — Terebratula (72///eria) Marsensis (Eug. Desl.), 1884, nov. spec. PI. 124. Testa ovalo-oblonga, subelongata, compressa, ad frontem 442 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. abrupte truncata et quasi lobata, ad latera abrupte resecta, lœvi. Valvis æque et valde inflatis. Valvarum commissura recla; apice incurvato, acuminato, leviter attenualo, ad la- tera leviter carinato ; foramine mediocri, oblongo. Jntus ignota. DiAGNOSE. — Coquille ovale-allongée, comprimée et amincie au crochet, tronquée brusquement et carrément à la région frontale, de façon à former une sorte de gros lobe, coupé brusquement sur les côtés; surface entière- ment lisse. Valves très bombhées, surtout sur la ligne médiane, fortement comprimées sur les côtés, ce qui détermine un méplat longitudinal de chaque côté; com- missure des valves droite dans toute sa longueur; les valves unies presque à angle droit, à la région frontale; mais en retrait et formant presque une gouttière ren- trante sur les côtés. Grande valve, acuminée vers.le crochet; celui-ci très arqué, atténué et aminci à son extrémité, légèrement caréné sur les côtés, percé d’un foramen, assez petit, oblong, CARACTÈRES INTÉRIEURS. — Inconnus. CouLEUR. — Gris brunâtre. DiMENSIONS. — Longueur, 32 millimètres; largeur, 15 millimètres : épaisseur, 16 millimètres. OBSERVATIONS. — La Zeil. marsensis établit un passage très marqué de la Zeil. ornithocephala à la Zeil. digona, offrant la disposition longue et comprimée de la première; mais avec une sorte d’étranglement médian, à la suite duquel la coquille se dilate vers la région frontale, en formant un gros lobe carré, comme dans les Zeil. digona et obovata. Cette espèce, ou forme de transition, offre ceci de remarquable qu’elle ressemble beaucoup plus aux TERRAIN JURASSIQUE. 443 échantillons de Zei/. ornithocephala d'Angleterre, qu'à ceux de la région où elle est cantonnée, c’est-à-dire du Bou- lonais. Nous avons vu en effet, le fullers’ earth y renfer- mer d'assez nombreux échantillons de Zeil. ornithoce- phala, mais plus raccourcis et à région frontale plus lobée que letype habituel. Notre Zeil. marsensis se rapprocherait plutôt par la forme des Zeil. lagenalis du Boulonais, que de ses Zeil. ornithocephala, maïs la forme du foramen sem- blable à un trou d’aiguille et du crochet infiniment plus mince et plus recourbé de la Zeil. lagenalis, montrent bien, que les deuxespèces sont absolumentdifférentes.Les Zeil. ornithocephala de la région des Ardennes, qui ressemblent plus aux types d'Angleterre, se rapprochent assez de la forme de notre Zeil. marsensis, surtout si nous les compa- rons aux échantillons, dont la région frontale est plus étroite que les autres, tels que celui que nous avons représenté dans les figures 6*b-° de notre planche 124, La Zeil. marsensis semble d’ailleurs être très peu va- riable; la plupart des échantillons observés se rappor- tant presque identiquement au type très allongé et à front carré, représenté fig. 1**°4, Quelques-uns sont cependant plus raccourcis et tendent alors à se rapprocher de plus en plus de la forme digona, fig, 4 et 5. Enfin, un très petit nombre se rapporte à la variété 6, dont l'aspect rappelle à la fois les Zei/. vrnithocephala et ombonella. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Nous n'avons observé jus- qu'ici la Zeil. marsensis que dans le Boulonais, aux envi- rons de Marquise, d’où le nom de marsensis que nous lui avons donné. Elle y est assez rare, associée à une multi- tude d'échantillons de la Æhynchonella elegantula (Bou- chard) qui caractérise le forest marble de cette région. Notre Zeil. marsensis remplace donc dans le Boulonais, la 444 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Zeil, digona, qui est habituellement l’espèce dominante à cethorizon; mais qui parait être entièrement absente des environs de Marquise. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 124. fig. 144, Terebra- tula (Zeilleria) marsensis (Œug. Desl.), échantillon typique provenant du forest marble des environs de Marquise (Pas-de-Calais); fig. 2 et 3, échantillons très adultes de la même localité; fig. 4 et 5, variété renflée et raccourcie, se rapprochant de la forme des Zeël. obovata et digona ; fig. 6, échantillon à lobe frontal moins carré, se rappro- chant de la forme des Zeil. ornithocephala et ombonella. Tous ces échantillons provenant également du forest marble des environs de Marquise, De ma collection, N. 82. — Trerebratula (Zeilleria) divionensis (Eug. Desl.), 1884, nov. spec. PI. 193, fig. 8-13. SYNONYMIE, 1857. Terebratula subtriquetra, (Cotteau) pars. Études sur les Mollusques du dépurt. de l'Yonne, p. 133. Non. ter. subtriquetra (d’Orb). 1877. — digon«, Var. Minor (Martin), in lit- teris. Testa ovato-oblonga, longiori quäm latiori, subinflata et quasi obesa, aliquoties leviter compressa, ad ombones atte- nuala, ad frontem in angulis vix emissa, sed vehementer truncata, lævi, nitida. Minori valva parum convexa et sæ- ptus, longitrorsum in media parte, leviter sed plus minusve depressa. Majori autem valve vehementer convexa et lengi- trorsum, præserlim ad umbones, elevata. Valvarum com- TERRAIN JURASSIQUE. 445 missura recta. Apice adunco, attenuato, vehementer incur- vato, ad latera leviter carinato ; foramine mediocri, oblongo. Intus ignota. Drauvose. — Coquille ovale allongée, comprimée et amincie au crochet, un peu dilatée et bombée vers le milieu, s'abaissant ensuite vers la région frontale, où elle est brusquement tronquée, mais sans former de pointes latérales bien sensibles. Surface entièrement lisse. Commissure des valves droite dans toute son éten- due, sans aucune trace de limbe ni aplati, ni convexe sur les côtés, les valves unies au front d’une façon bien ma- nifestement anguleuse. Petite valve peu bombée, souvent marquée d'une légère dépression longitudinale, médiane, qui s’accentue de plus en plus, en s'élargissant vers le front. Grande valve très convexe, renflée et acuminée longitudinalement sur la région moyenne, offrant un crochet arqué, comprimé et aminci à son extrémité. Légèrement caréné sur les côtés, percé d'un foramen assez petit, oblong. CARACTÈRES INTÉRIEURS. — [nconnus. Coueur. — Gris blanchâtre. Dimensions. — Longueur, 20 à 22 millimètres; largeur, 10 à 12 millimètres : épaisseur, 12 millimètres. Opservarions. — La Z'er. divionensis effectue un passage évident de la Zer. digona à la Ter. ornithocephala, dont elle rappelle la forme assez allongée. Beaucoup moins anguleuse que cette dernière, à la région frontale, elle prend parfois un caractère de dépression de la petite valve qui, s’accentuant encore davantage par la forme élevée et bombée du dos, lui donne un certain rapport de ressemblance avec la Ter. pala de Buck, Il est évident 446 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. qu'il y a dans cette variété, ou espèce Z'er. divronensis, une tendance manifeste de passage avec la Zer. pala. De telle sorte, que toutes ces formes ornthocephala, digona, obo- vala et pala sembleraient émaner d'une souche com- mune, dont certaines formes transitoires marqueraient les étapes. - Cette forme, qui paraît manquer en Normandie et dans le Boulonais, prend au contraire, une grande importance dans l’est de la France et particulièrement en Bourgogne, d’où le nom de divionensis (Dijon), que je lui ai imposée. M. Martin avait depuis longtemps reconnu les rapports -et les différences que la 7er. divionensis présente avec la Ter. digona. 1] avait également constaté que ces différen- ces de forme coïncidaient avec la situation géologique; et pour marquer cette dissemblance, il donnait à cette téré- bratule le nom de Digona minor, sa taïile étant en effet constamment plus petite que celle de la Digona typique. D’après M. Martin, elle caractériserail dans la Bourgogne une couche supérieure à celle de la Zer. cardium, ce qui équivaudrait à peu près à la position du Cornbrash. S'il en était ainsi, la 7er. divionensis y remplacerait la Zer. lagenalis qui caractérise en Angleterre, dans la Lorraine, la Suisse et une partie de l'Allemagne, la partie supé- rieure du bathonien. RELATIONS GÉOLOGIQUES. — Cette espèce ou forme, comme on voudra la considérer, est très répandue dans toute la Bourgogne, dans une partie de la Champagne et dans la Franche-Comté à la partie supérieure de la grande oolithe. EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 193, fig. 8%, Zere- bratula (Zeilleria) divionensis (Eug. Desl.), type le plus abondamment répandu, provenantdes environs de Dijon, TERRAIN JURASSIQUE. 447 communiqué par M. Martin; fig. 9*?, variété à sillon ven- tral, se rapprochant de la 7er. pala, provenant de la grande oolithe de Chassignolles (Yonne); fig. 10*? échan- tillon semblable au type le plus répandu à Dijon; fig. 44**, variété légèrement arrondie; ces deux derniers provenant également de Chassignolles (Yonne), communiqués par M. Cotteau; fig. 12: et 13, variété un peu renflée, prove- nant des environs de Tonnerre, communiquée par M. Beaudouin. Tous ces échantillons de ma collection. N. 83. — Terebratula (Ze/leria) ohovata (Sow.), 1812. PI. 125 et 126. SYNONYMIE. 1770. Sans nom. (Martin Lister), Historia sy- nopsis methodicæ conchy- liorum, pl. CDLIV, fig. 14. 1812. Terebratula obovata, (Sow), Mineral conchology, vol. 1, p. 228, pl. 101, fig. 5. 1816. — digona, var. (Smith), Sfrata identified, p. 2. — Non fer digona (Sow.). 1823. : — obovata, ‘Defrance), Dictionnaire : des sciences naturelles. Article Tébrébralule, p. 153. 1838, — ornithocephala, (De Buch), pars. Classifi- cation des térébratules, (Mém. Soc. géol. de France, 1"° part., p. 234. 1843. — obovata, (Morris), Catalogue 0f bri- tish fossils, p. 133. 1849. — —_ (d'Orb.), Prodrome, vol. I, p- 316. 448 PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. 1851. Terebratulu obovata, 1854. 1877. 1878. — Wrightii, = ornithocephala, _ obovata, — globata, Waldheïnia obovala, — perobovata, -- obovata, var. (Dav.). À monograph of british fossil brachiopoda, Jurassic species, p. 39, pl. v, fig. 14-17. (Morris) Catalogue of bri- tish fossils, 2° édit., p. 157. (Dav.). À monograph of british fossils brachio- poda (appendice), p.17: (Bouchard), In litteris. — Non ter.Wrightii (Dav.). (Terquem) pars Paléon- tologie de la Moselle, p.33. (Oppel), Die Juraformation, p. 495, n. 88. (Cotteau), Etudes sur les mollusques fossiles du dép. de l'Yonne, p. 133. (Eug. Desl.), Notes sur le terrain callovien, bullet, Soc.linn.de Norm.,t.IV, p. 33, pl. 1v, fig: 5-7. (Phillips), Geology of Oxford and the valley of the Thames, p. 240, pl. x1, fig. 24. — Non ter glo- bata (Sow.). (Quenstedt), Brachiopoden, pl. 46, fig. 65-66. (Walcker and Hudleston), Communication tomonthly meeting of the Yorkshire phil. Soc. (Walker) Dav. — A mono- graph of british fossil brachiopoda supplement to Jur. spec, p. 171. (Dav.), À monog. of british fossil brachiopoda (juras- sicspecies), suppl. p.171. Put | om l 4 À / RER mem prod rad FX bour. m. Z eg. Deslo 7 camps létA. GÉNÉRALITES. SF bour.m Îmnp.Be cquél, Fri. 11 Brachiopodes, PI. IT. Le Jurassique. à ë # R (D) x] +4 1] À LC [a # -{r] t+> nan | SC ] es $ 24 FL F4 vi DE PEUT RUE at = mes VON VIP D “ Er ve LT < Ce KE st rech Brachiopodes, PL TI. B.m , i noi: JR + 2 # CONS T. Jurassique. 24 CAS ;Xamen anatomique. H ] 1 Brachiopodes, PI. IV. eo. | urassiqu Êxamen anatomique. TION E ! T.Jurassique. Brachiopodes, PI. V. 1 CS ) /mp. Becquet, faru. GENRE TEREBRATULA. ce à Différences d'age et accidents. T: Jurassique , Brachiopodes, PI.VT. v{ 41 2 tcquel Zaris GENRE TEREBRATULA. } À A Valdheimia. 7-9. Section terebratula(p.d) Epithyri s T.Jurassique. B rachiopodes, PILVII. Eye 4 et Re - A TTEN _. a? ERREUR, ». DR Q & GENRE TEREBRATULA Don Se Megerlea. gs10. D, Kingena. y _14 S._____ terebratulina. Brachiopodes, PL.VIIT. T.Jurassique. C0) Lr3p. D cg, Paris. SEC.KINGENA ET TEREBRATELLA. 72. Jercbratula (Æ.) Deslongcharmpst, (Dar) L'moy. 79 74% Det = es. lLastara , (Dust) Z. 70. T.Jurassique . Brachiopodes . PI. 54. : , Æ Eng. Des longchamps litA. Împ Bugué, Paris. EC.TEREBRATELLA. Tercbratula (T*) Lastana, ( Dest ) Z. 727 >. Le =—| reste un [ab] ro : : : Ÿ É Ë à É à N E Ÿ De . . Ÿ LD N Su à N Nos & * È 0 Ë ; : "2 È - D T S re r T.Jurassique. Brachiopodes.PI, 36. Eug. Deslongchamps Lit Zrp Becquet, Paris. SEC: MEGERLEA. Tercbralila (NM) SULESSÉ, (Dest.) L. moy. Brachiopodes. PI. 81. T.Jurassique. PAS Jmp.Buquet, Paris. LZug. Deslongchamps Lit. SEC.TEREBRATULA PROPR.DITE ET EPITHYRIS. 18. Terchratulæ gregart&, (Suess.) infra -lias . PR tp) subovordes, ( Rom.) L.moy. Lype. 4 is Jurassique. Brachiopodes. PI. 00: £ug. Deslonge ps Zi Zrrp_ Becquet, Paris SEC.EPITHYRIS. Jercératiula (Lp.) subovoides [ Rom.) L.moy. 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Jaubert ( Ed Des.) L. moy. 2,8. Li 2 _[(w) Verneuil AE (w) . Lyceti (Dav.) L. sup. A ÉD Ge 007. wt \ ; Brachiopodes .P1.49. Bug Deslongchamps ctDelrhage Lt. Trip. Buqueé, Paris. SCA PLIENRTS;: Zérebratula (.) curvifrons ( Oppel.) tifra -00. | Brachiopodes.PL.50. T.Jurassique. Parts. z Lrp Becquet, TEREBRATULA PROP.DITE PEER a c. gcharmps RE lon Lug. Des SEC Zeércôratula pucata (Buck 71.) cafra- oo. . RL s. y LATE 3 Y : + $ HA ù En y, ANT ME: SUN VS ASE O R & M. NS nm N © ” NS © HA 8 N ne E4 à $ LERSR M Hi NS SAT S DS À fr] Er Ÿ ES NE 2 O a à Ÿ É à NN : Ÿ ES [el R . 3 à à - À En Mia À Et = = mn G, É | Brachiopodes Pro à À SEC.TEREBRATULA PROP.DITE . Terebratula perovalis (Sow.) vyfra - 00. ( type 22) = 2) 20 _ is m d £ (es) es ds a= [e)] T à E : A À a, À ÉD M $ $ q © = 2. 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TEREBRATULA PROP DITE. 1 6 et 8.9. Terebratula Ovoides (Sow) infrà-00l. | perovalis id. id. PALEONTOLOGIE FRANÇAISE Brachiopodes .PL. 62. T Jurassique. 46 Mug. Deslongchamps fe. G. Masson Editeur Liryo Precouet a l'arts. SEC. WALDHEIMIA. Terebratula (w) Carinata (Lam*) ool. inf. PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. T.Jurassique. L Brachiopodes _PL.653. G.Masson Éditeur. V7 Becquet à laris. 3; ug-Deslo rgc/LaTTsps LL. SEC. WALDHEIMIA. Terebratula (w) Waltoni (Dav) ool.inf. PALEONTOLOGIE FRANCAISE. We) urassique . Brachiopodes . PL. 6: Bug. Deslongehamps dith. G.Masson Editeur. rip. Becquet, Paris. SEC. WALDHEIMIA-ET MEGERLEA. 1_5. Terebratula (w) Meriani (Oppel.) ool.1nf. 6,8. [._______ (M) Bessima ( Eug.Desl) id. la FE PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. AR Jurassique . Brachiopodes . PI. 65. Lug. Des longchamps Lt. G.Masson Editeur. rip. Be ecgret, farrs. SEC.TEREBRATULA PROP. DITE. Terebratula Morierei ( Dav.) ool. inf. > : à: LA PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. ER RME, gr r _ ; = 32 5 Pr? Des longchamps ZA. U.Alasson Éditeur 6. Terebratula hybrida ( Eug Desl) ool.inf. Co —. 7° Étheridgt ( Dar) id. a PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. T.Jurassique. Brachiopodes. PE Z 29 D). es Lo 727 c AITPS 277 G.Lfasson Editeur. lp. 2 ecquet, Parts. SEC.TEREBRATULA PROP DITE. _ lerebratula Philipsi ( Morris) ool.inf. PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE . Le. Jurassique. Brachiopodes PL, 66. al ] | | A 29. es longchamps 272 G.Masson Editeur. Zap. Becquet, Paris. SEC.TEREBRATULA PROP. DITF Terebratula Phillips (Morris) ool.inf. | | PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. à Jurassique. Brachiopodes. PL. 69. 14 AE Lg Deslongchamps ZA. G. Masson Editeur Lrp Becquet, Paris. SÉC.TEREBRATULA PROP DITE. Terebratula Philhpsn ( Morris) ool.inf. PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 1h Jurassique. Brachiopodes LPEe7 US Zug. Deslongechamps déth. G.Masson Editeur. Lrp. Becquet, Pris. SEC.TEREBRATULA PROP. DITE. Terebratula Phillipsii ( Morris) ool.inf. vs PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. 1. Jurassique Brachiopodes PL 18 A 2 D 1 Leg Deslongchamps 27 G.Masson Editeur. Î C2 1 ecqueé, Laris SEC.TEREBRATULA PROPDITE: Terebratula Phillipsu ( Morris ) ool.inf. PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. TJurassique. Zu Deslongcharnps Z£h. G.Masson Éditeur. Lrp Becquet Paris SEC. TEREBRATULA PROP.DITE.. lerebratula Phillipsi (Morris) full. (nt PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. T.Jurassique . Brachiop odes. PL.73. 1° 1° 1b Lug. Deslongchamps Lt. GMasson,E diteur. SEC. TEREBRATULA PROP DITE. 1. Terebratula Phillipsi1 (Morris) 6r. oo!. 2. T______ ventricosa (Ziet) full. Sn} ' da : ! a L = L ‘ « ‘ AL 1 : À ‘ n L h L : \ L L h i à Fe h : ‘ L - on ï f [ L L . » \ = L 7 “., 0 : = .s . L La U nl 4. : : L . ” | 0 L PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. | Prachiop odes. PL. 74. T.Jurassique. E=] À É, Zaris. 2. F Tr. Lu son, Editeur. .Mas G 7 car PS 277 A Deslon Zug Fu. ATULA PROP.DITE LC FPRTBE ool.inf sa ( Ziet.) 1CO F erebratula vent Se L [A EONTOLOGIE FRANCAISE. | [e PA 94 € E] — A 9) D © | Ta . =. ù en à (e] | A ri 4 [se] el £a eQ É a Le! : 1 5 Le E (e] 2] n Le) — FA (4) | te | S Œ ; o ë ET | n è uw 2 À fa à ni ; FF à LE $ SN LA PROP.DITE . U AT » À OSA (Ziet) ool inf. œ 1 ntr 7 Dratula ve rel È T , ï 5 ' ' 5 : ss LL l ‘ …. + L = 0 - , 4 ] = | , - =, | : +1 À & = PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Brachiopo / xg Peslongcharips A7 : G : Mas son, Editeur. Zrp. Bugrut Paris 5 SEC.TEREBRATULA PROP.DITE. Terebratula ventricosa (Ziet.) ool.inf. PL 2 PALEONTOLO IE FRANÇAISE G É, LZarts cqtie 2 Zip. / hi. long ni Tps (4 y Des Zn TE PRO ADI ULA Ilata 1 BRA Eu 11 4 in Ï IR 4 TL 3 É à ool.inf ( Dav.) axi Terébratula -Subm . PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Le. Jurassique. Brachiopodes. PI. 78 ï 1 C 1h 4 à Lys Becquet, laris 7 7 G.Masson Éditenr SEC.TEREBRATULA PROP.DITF. + lerebratula submaxillata ( Dav) ool.inf. ME EUR EE NICE ASE. TN T.Jurassique. Brachiopodes PT. 79. 7 = “+ * } . , ) » £uy Des tongehamps th (e, Masson, Éditeur | 4772 Lecyuet Paris SEC.TEREBRATULA PROP. DITE. Terebratula sphœæroïdalis (Sow.) ool.inf. ali Ÿ ATLS D «cor, à / 7 Pet eSLOTQC/AITIRS (té. nr L A a) SEC PALEONTOLOGIE FRANÇAISE TEREBRATULA rebratula sphœroïidalis ( Brachiopodes. PI. , Lip Becquet, Parts. PROP.DITE. S ow. ) oo] ; inf. ar » PALEONTOLOGIE FRANÇAISE & E- A A (Le) [en 3 TD La ta A Ÿ S Masson, Edi JT . chernps Lé Long Lug.Des DITE RATULA PROP TEREB SEC 1 oidalis (Sow.) : D 1 sphoœæ PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. T.Jurassique | 22 Brachiopodes. PL. 83. ze 2) r Lg. L/es or SEC.TEREBRATULA PROP.DITE 1 ES F Terebratula decipiens, (E PALEÉONTOLOGIE FRANCAISE. TJurassique | Bracmopodes. PL. 84. 20 Puy. Deslongchamps dé G. Masson Editeur. SNS INR Et Terebratula ( E. provincialis ( Eug Desl.) PAL ONTOLOGIE FRANCAISE. TJurassique. Brachiopodes. P b : a 1: 1. 1 Lu Dislongcham 5 lie. G Masson, Éditeur Lmp. Becquet, Paris SEC. WALDHEIMIA. ue a 1-2. 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ES | [e] ) Brachiot issique . € late I Masson, Lditeu 11 MC £ug Destongchasrips Zi LA. SPRL ( fr ‘ ) [CE \ 1 ] es DE |. ful \ y à Eug.Desl. { \ ri € 1 À = IV 1\ a) erebralula ( Ib r PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. É C T.Jurassique. Brachiopodes. PE. 91. b 1 1° VE Fit - — Masson Editeur. Lrne. Pocgiet, Pari a Fay Deslongcharsps Üith SEC. EPITHYRIS. Terebratula (T) curviconcha ( Oppel) full. PALÉONT OLOGIE FRANÇAISE. T.Jurassique | Brachiopodes . PI. 92. Puy. Lleslon chars 27/2 G. M asson E diteur.. SEC. PEREBRATELRLA. Terebratula (ter) bivallata ( Eug-Desl.) full . 27 272 Deslongcharmps ZA G.Masson E diteur 7 mp Becquet. Paris. SEC. TEREBRATELLA ]l ; 11 T 7 Terebratula (ter) bivallata ( Euq.. Des. ) PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. 1]. Jurassiq ue. Brachiopodes .PL. 94. a d C e b 1° 1° 1° 4° le 2) A (À /, es longchamps lt. G .Masson, Éditeur. Lrnp Becquet, Faris C TR . p.Hecquel, SEC. TÉREBRATELLA. Terebratula (tel) sulcifrons (Benecke) full. » PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE. Brachopodes, POS T. Jurassique | 1b Lrg Deslongchamps dk. G.Masson,Fditeur. Jinp Becquet, Paris. SEC. TEREBRATULA PROP DITE . Terebratula fyigia ( Oppel ) full. Po em. PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. TJurassique. Brachiopodes 2 PL..96 4: {> 14 sé di J Tag Deslongchargs ée. G.Masson, Editeur. Jp Becquet, arts. SEC. TEREBRATULA PROP DITE . Terebratula Ferry: (Eug.Desl.) full. PALEONTOLOGIE FRANCAISE. te Jurassique . Brach iopodes. PT: 97 Fug Deslongchamps ti G.Masson,Editeur. mp Becquet, Paris SEC TEREBRATULA PROPDITE. 1.Terebratula Bentleyi (Dav) Corn. cle Phillhipsn ? (Morr.) full PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. G.Masson, Editeur. +. 7710 (74 queé, Paris. Bug Deslongchamps th SEC.TEREBRATULA PROP. DITE . La A l'erebratula globata ( Sow) full. PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. TJurassique , Brachiopodes. PL. 99. 1 a 4 L a Z Lg. Deslongchamps 272 G.Masson Editeur. 4 21 {Ty Becquet Lars. LA / £ SEC.TEREBRATULA PROP.DITI PS Terebratula globata (Sow) full. LJura ssique | 7 oo ; 7). ./ A 77 Zug. L'eslongcharmps LÉ PALÉONTOLOGIE FRANCAISE. Brachiopodes. DÉALUOE G.Masson Editeur. Zmp. Becquet, Paris C.TEREBRATULA PROP. DITE À PALEONTOLOGIE FRANCAISE. T Jurassique. A: Brach1o L'ILIU EL rs te Eu Deslongchamps Lt Ve na Zap Becquet Âaris OP?" mon SEE .TER lerebratula alobata Lug Deslengchams 77 G.Masson Edite Le > F- mm T.Jurassique. SEC. TEREBRATULA Terebratula maxill A [e! full. et G , c a T.Jurassique. G.Masson, Editeur. 72 Becquet Laris SEC.TEREBRATULA PROP.DITE. Terebratula maxillata (Sow) full. PALEONTOLOGIE T.Jurassique . FRANÇAISE. Brachiopodes. PL.104. Lug. Deslon gchamps 272 P SEC. TEREBRATULA Terebratula maxillata : D np. Decquil l'aris ROPADIANE, { Sow ) F PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. T.Juras sique. Brachiopodes TPLAO D: 2 LZug. Deslongchamps lth. Cr diteur. Lnp Becquet, Parts . SECG:-TEREBRATULA PROP:DITE.. Terebratula maxillata (Sow) GO. var © D ,L'ATLS É À, ecque À PALEONTOLOGIE FRANÇAISE. TJ urassique . Brachiopodes. 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