d < > } TOR -E Division of Molluske Sectional Librory SÉRIES CONCHYLIOLOGIQUES COMPRENANT L'ÉNUMÉRATION DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES no RECUEILLIS PENDANT LE COURS DE DIFFÉRENTS VOYAGES, ainsi que la description DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES PAR ARTHUR MORELET OS eNLOROT> PARIS CHEZ KLINCKSIECK, LIBRAIRE-ÉDITEUR rue de Lille, n° 11. Déviston of Moliusi K 5$cl | 2e «” LUS D rs a Mons On. AVANT-PROPOS Il nous est arrivé souvent, en promenant nos yeux sur une collection d'histoire naturelle, de songer aux voya- geurs inconnus qui avaient concouru à en rassembler les éléments. Au prix de quelles épreuves, pensions-nous, au prix de quels dangers inséparables de toute exploration lointaine, ont été réunies ces productions du globe qui nous donnent, par leur diversité, leur singularité, leur splendeur, une idée si magnifique de la création! Cepen- dant, le naturaliste sédentaire s’enorgueillit en leur im- posant un nom, comme si lui-même en avait effectué la US découverte, tandis que le véritable inventeur reste dans l'ombre ou demeure complétement ignoré. Ces considéra- tions ne sont point étrangères à la publication des Séries conchylioloyiques : nous nous proposons effectivement, en consacrant ce recueil aux recherches dont la conchyliologie sera l’objet, d’associer à notre œuvre, dans une juste me- sure, les voyageurs qui en auront fourni les matériaux. De toutes les productions de la nature, les coquilles sont peut-être celles qui demandent la meilleure description pour être bien connues. Simple expression de l’animal qu’elles représentent, sans le suppléer entièrement, elles n'offrent trop souvent que des éléments de classification imparfaits ; aussi l'appréciation de leur valeur spécifique est-elle une tâche assez délicate, dont la difficulté s'accroît de jour en jour. Une phrase ne suffit plus, comme au temps de Linné, mème de Lamarek, pour fixer la déter- mination d’une espèce; Ja faune conchyliologique a pris une extension si vaste, l’analyse est devenue si minutieuse, qu'il est impossible de répondre à tous les doutes sans une description étendue, accompagnée d’une bonne figure. Voilà pourquoi nous nous sommes décidé à entrer en ma- tière par une série d'articles, pour ainsi dire rétrospectifs, reproduisant des faits déjà connus, mais publiés sous une — JD — forme sommaire que nous croyons insuffisante. D'ailleurs, nous fournirons des renseignements nouveaux sur un certain nombre d'espèces peu répandues dans les collec- tions, et nous rectifierons quelques appréciations erro- nées, convaincu que l’on servira mieux les sciences naturelles aujourd'hui, si l’on s'applique à corriger plutôt CR) qu’à augmenter leur catalogue. Notre tâche ne se hbornera point à la description des coquilles que nous jugerons nouvelles ; nous donne- rons la liste complète de celles qui auront été recueillies pendant le cours de chaque voyage, avec des indications géographiques aussi exactes que nous pourrons nous les procurer. La distribution des mollusques sur la surface du globe est un sujet digne d'intérêt et qui offre de curieux problèmes à résoudre. Peu d'efforts ont été tentés dans celte direction, sans doute à cause de l'insuffisance des moyens; mais quand les faunes locales nous seront mieux connues , lorsque les conditions physiques qui président à leur développement auront été l’objet d'une étude plus générale et plus approfondie, peut-être nous sera-t-il permis d’éclaircir le mystère des origines, aussi étonnant pour les animaux que pour les plantes, ou tout au moins d’entrevoir quelque loi nouvelle dans la création. C’est —(1— vers ce but que nous devons diriger nos travaux, si nous voulons leur imprimer un caractère philosophique, et faire servir d’arides nomenclatures au progrès réel de nos connaissances. Puissions-nous contribuer à stimuler le zèle des voya- geurs au profit d’une science attrayante qui récompensera leurs eMorts par de véritables Jouissances! Tel est le vœu que nous formons, aujourd'hui où nous quittons leurs rangs pour borner notre rôle à enregistrer leurs con- quêtes. CÔTE OCCIDENTALE DE L'AFRIQUE M. L. DE FOLIN. — 1846: 47. L'Afrique est encore aujourd’hui la contrée la moins connue du globe, et celle qui promet aux naturalistes les plus impor- tantes découvertes. Jusqu'ici, la partie centrale de ce vaste continent, n'a payé qu'un tribut insignifiant aux sciences na- turelles, et la conchyliologie notamment ne s’est enrichie d'aucun de ses produits. Mais la zône maritime a été l’objet d’explorations fructueuses, entreprises surtout par les officiers de notre marine, qui, pour charmer l'ennui d’une pénible station, se sont livrés à l'étude de la nature. M. de Folin ap- partient à cette classe de voyageurs. Embarqué sur une cor- vette de l'Etat qui, pendant dix-huit mois, sillonna le golfe de Guinée, il ne négligea rien pour rendre cette croisière profi- table aux études dont nous nous occupons. On lui doit la découverte de plusieurs espèces intéressantes, ainsi que des notes précieuses sur les localités où elles ont été recueillies. Mais avant de procéder à l'examen des matériaux rapportés par ce voyageur, nous extrairons de son journal quelques renseignements sur les régions, encore peu connues, qui ont été le théâtre de ses recherches. C'est ainsi que nous nous efforcerons de compléter notre tâche, en puisant à des sources originales les documents géographiques dont nous ferons usage dans cette publication. En Grand-Bassam. Peu de personnes consaissent exactement la situation de cette localité, également favorable au commerce et à l’histoire naturelle. Grand-Bassam est un comptoir fondé par les Fran- çais en 1844, à l'embouchure de la rivière de même nom, qui se jette dans la mer à quarante lieues O.N.0. du cap des Trois-Pointes. L'établissement se compose de magasins et de casernes, entourés d’une enceinte et protégés par un blockaus. C'est le siége d'un commerce de poudre d’or, d'ivoire et sur- tout d'huile de palme. Le sol, aux alentours de Grand-Bassam, offre peu de relief; il est.sablonneux et très-marécageux. Obstrué à son embou- chure par une barre dangereuse, le fleuve s'écoule avec lenteur et s’épanche en lagunes, où forme d'innombrables marigots ombragés par cette végétation aquatique, si épaisse et si vivace sous les tropiques. Les terrains adjacents sont revêtus de mousses et de graminées. Plusieurs sortes de mollusques, re- marquables par leurs proportions où par d’autres particula- rités, se plaisent dans ces parages, où la chaleur et l'humidité sont associées à un haut degré. On les trouve sur les rameaux des arbres, comme la V. Sowerbyana, VA. Cailleana, etc., ou rampant à leurs pieds et cachés parmi les plantes herbacées, comme l'A. purpurea. s IL est probable que les eaux sont également peuplées de mollusques, et que les nombreux marigots, dont le sol est en- trecoupé, nourrissent plusieurs espèces de ces animaux qui nous sont inconnues ; malheureusement la côte est d’un accès trop difficile pour recevoir fréquemment la visite des marins qui croisent dans cette partie de l'Océan. Quant à l'intérieur du pays, bien peu d'Européens s’y sont aventurés , en sorte que l’on en est réduit aux renseignements or e fort incomplets qui ont été fournis par les Maures. Depuis le littoral on n’aperçoit aucune élévation, aucune chaîne de mon- tagnes ; l'horizon est borné par les bois. 11 paraît que la con- trée tout entière est couverte d’une masse énorme de forêts qui courent sur un sol plat, où ondulent quelques collines sablonneuses. Le Gabon. Le Gabon tire également son nom d'un fleuve, qui, après s'être divisé en un grand nombre de rameaux, pénètre dans un magnifique estuaire, au fond du golfe de Guinée, un peu au nord de l'équateur. L'établissement, comme à Grand- Bassam, consiste en une enceinte bastionnée, renfermant des casernes et des magasins. Fondé à une époque plus ancienne et d’un accès moins difficile, il a acquis une certaine impor- tance, surtout dans ces dernières années, où l'influence fran- çaise a fait de grands progrès parmi les indigènes. La côte du Gabon est basse, sablonneuse, entrecoupée de marigots et sillonnée par de nombreux ruisseaux, dont l’eau généralement est vive et claire. On voit onduler, sur la rive droite du golfe, des collines boisées, en forme de mamelons arrondis; mais aucune de ces éminences ne mérite le nom de montagne. De même qu'à Grand-Bassam, le territoire est om- bragé par d’inextricables forêts et l'intérieur du pays peu connu, Le climat du Gabon ne paraît pas excessivement plu- vieux : C’est en janvier et février que tombe la masse d’eau la plus censidérable. Durant cette période, les mollusques se montrent en abondance ; mais on en trouve aussi, à l’époque des sécheresscs, dans les halliers et sur la lisière des bois, principalement les grandes espèces d'Agathines, qui sont par- ticulières à l'Afrique intertropicale, telles que l'A. marginala, l'A. balteata, etc. =. 40e L'ile du Prince. L'ile du Prince est une petite terre montagneuse que la nature a comblée de ses dons, et qu’elle a revètue surtout de la plus ravissante parure. Longue de trois lieues, sur deux lieues et demie de largeur, elle est formée d’un terrain tertiaire mêlé de débris volcaniques, qui repose sur une base de granit. La partie septentrionale de l'ile, accidentée par de simples collines, est d’un abord facile; mais le sud offre.des pentes rapides et des escarpements qui plongent abruptement dans la mer. Cette région, déchirée par de profonds ravins et arro- sée par de nombreux petits cours d’eau, est couronnée par un piton de 800 mètres. Aucune description ne donnerait une idée des merveilles que la végétation tropicale y déploie. Le climat de l’île du Prince est à la fois chaud et humide ; les pluies y règnent depuis l'équinoxe de septembre jusqu'à la fin de mars. Cette île est mieux connue des conchyliologistes que celles de Santo-Tomas et de Fernan-do-Pô, beaucoup plus étendues et surtout plus élevées. On y rencontre une des plus grandes espèces d’Agathines connues, production qui paraît indigène et que l’on ne voit pas sans étonnement circonserite dans des limites aussi restreintes. Là, vit aussi l'A. columnaris, autre espèce également remarquable par sa taille et sa physio- nomie. N'oublions pas, toutefois, que les grandes îles de l’ar- chipel sont encore peu connues, et que le continent voisin, dont elles semblent former le prolongement sous-marin , n’a été que fort superficiellement exploré. Peut-être un jour re- trouvera-t-on les mêmes mollusques, dans des circonstances qui nous paraïîtront mieux en harmonie avec les faits que nous avons l'habitude d’observer. — 11 — e GASTEROPODA VITRINA 1. V. Sowerbyana. Vitrina Sowerbyana Pr. in Proc. z0ol. Soc. 1848. p. 107 (1). — — — Mon. Hel. n. p. 503. n. 33, et int. p. 3. n. 37. Habite Grand-Bassam, où il n’est pas rare de la rencontrer sur les feuilles des arbres, dans les localités placées à l'abri des eaux. Certains individus atteignent jusqu'à 26 mill. de développement. SUCCINEA 2. #. concisa. {. 111. faute Succinea concisa Morlt. in Rev. zool. 1848. p. 351. — — Pfr. Mon. Hel. mp. 11. n. 25. Cette coquille, d’une apparence chétive, se trouve au Gabon, sur les plantes aquatiques qui croissent au bord des marigots. HELIX 3. El. troglodytes. {. 1. [. 1. Helix troglodytes Morlt. in Rev. z0ol. 1848. p. 351. — Africana Pfr. in Proc. zool. Soc. 1849. p. 128. RUE CURE RSR RE AN RS RS (1) Nous avons adopté dans notre synonymie l’ordre chronologique, comme le plus propre à éclairer l’histoire de chaque espèce. Get avis nous dispen- sera de faire suivre chaque ouvrage cité de la date de sa publication, = 40 Helix troglodytes Petit in Journ. conch. 1852. p. 267. t. 1. f. 44-16. —— — Pfr. Mon. Hel. nr. p. 77. n. 293. — — — Chemn. 2 ed. n. 977. t. 148. f. 15. 16. — Africana — Mon. Hel. nr. p. 77. n. 292. Cette coquille provient du Gabon, où elle vit, à quelque distance du littoral, dans l’intérieur des terres; elle a été recueillie par les nègres. M. Pfeiffer, dans le troisième volume de sa Monographie, après avoir décrit les Hélices A fricana, troglodytes et pellucida, se demande si ces trois coquilles ne seraient point une seule et même espèce. Les descriptions de l’éminent conchyliologue ne nous si- gnalent, entre les deux premières, aucune différence notable, mais seulement quelques nuances superficielles, comme il doit en exister chez des individus qui ne sont point le produit exact d'un même moule. Au surplus, la question a été résolue af- firmativement, entre les Hélices Africana et troglodytes, dans la seconde édition de Chemnitz. Mais il ne faut pas confondre l'H. pellucida avec les précédentes : plus fragile, plus dé- primée, moins profondément perforée et gravée plus nette- ment dans les deux sens, elle se distingue surtout par une carène tranchante et comprimée, qui règne jusqu’à l'ouverture, dont la forme est ainsi modifiée d’une manière sensible : c’est cettè dernière particularité qui produit, près de la suture, la légère excavation mentionnée par l’auteur américain, excava- tion ou plutôt dépression dont on ne voit nulle trace chez l'Helix troglodytes. 4. I. egenula., t. 1. f. 2. Helix egenula Morlt. in Rev. zool. 1848. p. 351. — — Pfr. Mon. Hel. nr. p. 65. n. 215. — — — Chemn, 2 ed. n.814.t, 128. f. 34-36. D — Cette petite Hélice, qui se rapproche singulièrement des espèces de nos climats tempérés, est très-multipliée au Gabon. On la rencontre par centaines sous les troncs d'arbres ren- versés et les vieux bois, où elle se réfugie pendant l’ardeur du jour. 5. Hi. Folini. {. 1. f. 3. Helix Folini Morlt. in Rev. zool. 1848. p. 352. — — Pfr. Mon. Hel. mr. p. 57. n. 170. Habite l’île du Prince. Elle a été trouvée sous les feuilles mortes, au milieu des collines boisées qui dominent la baie de Santo-Antonio. M. Pfeiffer, dans sa Monographie, réunit, avec quelque hésitation, l'A. talcosa à V'H. Folini : elles sont néanmoins très-distinctes, celle-ci différant de la première par une base beaucoup plus élargie et par des stries longitudinales sail- lantes, remplacées, chez l'espèce de Gould, par un système de stries décurrentes. 6. H. adansoniæ. {. 1. f. 4. Helix adansoniæ Morlt. in Rev. zool. 1848. p. 351. — . — Pfr. Mon. Hel. 111. p. 59. n. 180. Recueillie au Gabon, où elle est peu commune, sur le tronc d'un baobab. L'Helix adansoniæ ressemble beaucoup, au premier coup d'œil, à l'A. talcosa, quoique plus petite et comptant un tour de moins à la spire; mais toute incertitude cesse après un examen attentif, fortifié surtout par la loupe. On voit alors les stries de notre espèce former une succession de petites côtes régulières, correspondant aux périodes d’accroissement, tandis que la surface de l'A. talcosa est sillonnée de stries décurrentes qui accompagnent, comme autant de carènes, le développement de la spire. | LE BULIMUS 7. B. eminulus. {. 1. [. 6. Bulimus eminulus Morlt. in Rev. z0ol. 1848. p. 353. — — Pfr. Mon. Hel. ur. p. 393. n. 570. Petite coquille cornée et transparente, d’une apparence très- fréle, qui vit sur la côte du Gabon, dans les mêmes conditions que l'A. egenula. On les rencontre l’une et l’autre sous les écorces et les troncs d'arbres renversés, où elles cherchent un abri pendant le jour. $S. B. Liberiamus. Bulimus Liberianus Lea in Phil. trans. 1840. vu, p. 457. tn. f. 4. — — Pfr. Mon. Hel. u. p. 116. n. 307, et nr. p. 359. n. 400. — . pupulus Morlt. in Rev. z0ol. 1848. p. 352. — Liberianus Reeve Conch. icon. t. Lxxxvinr. n. 660. — — Desh. in Fer. Hist. n. p. 402. n. 122. t. 150. f. 19. 20. — pupulus Pfr. Mon. Hel. in. p. 360. n. 401. Ennea Liberiana — in Malak. bl. 1856. p. 60. Les spécimens du B. Liberianus que nous avons sous les yeux proviennent du Gabon; ils ont été apportés de l'intérieur par les nègres, avec l'A. troglodytes. M. Lea qui, le premier, a fait connaitre cette coquille, lui assigne pour patrie les envi- rons de Libéria, point assez éloigné de celui d’où nous l'avons reçue et situé en dehors du golfe de Guinée, L'identité de ce Bulime et du Liberianus avait été soup- connée avec raison par M. Pfeiffer ; en effet, les deux espèces se confondent en une seule, el le nom le plus récent doit dispa- raitre de la synonymie. es 9. B. lotophagus, {. 1. f. 7. Bulimus lotophagus Morlt. in Rev. 2001. 1848. p. 352. Achatina lotophaga Desh. in Fer. Hist. 1. p. 189. n. 56. t. 122. f. 15-17. — — Pfr. Mon. Hel. ni. p. 490. n. 58. Voici un Bulime, qui montre une échancrure à la colm- melle, mais seulement dans le jeune âge. Ce caractère, dont la persistance est remarquable sur la côte occidentale d'Afrique, s’affaiblit ici peu à peu, à mesure que la coquille progresse, et s’efface définitivement lorsqu'elle a atteint son développement complet. La columelle, d'abord droite et nettement tronquée, finit par se confondre avec le péristome dont elle suit la cour- bure , sans laisser subsister la trace de sa direction primitive. Ainsi s’évanouit un caractère générique dont la solidité nous a toujours paru douteuse, car il n’est basé sur aucune modifica- tion des organes. Toutefois, comme il est facile à saisir (au moins dans la plupart des cas), et comme il permet d’intro- duire une division commode dans la famille nombreuse des Bulimes , nous nous conformerons à l'usage en lui conservant, lorsqu'il se montrera persistant, la valeur que la plupart des conchyliologistes lui attribuent. Le B. lotophagus est une coquille de forme eylindracée, qui ressemblerait assez à une Glandine, si ce n’était l'épaisseur du test, où l'élément calcaire prédomine. La surface, gravée de stries fines, régulières, profondes, imperceptibles sur les premiers tours, est revètue d’un épiderme mince, d’un jaune d’ocre uniforme, brillant dans le jeune âge et tirant alors sur le vert; mais cet éclat, d’une apparence soyeuse, s’affaiblit avec le temps, qui amène également la perte partielle de l'épi- derme. Assez rare dans les collections, cette espèce n’a été rencontrée jusqu’à présent qu’à l’île du Prince. ME 10. B. fastigiatus. t. 1. f. 8. Bulimus fastigiatus Morlt. in Rev. z0ol. 1848. p. 352. Achatina fastigiata Desh. in Fer. Hist. n. p. 188. n. 55. (. 137. f. 4. 6. Bulimus fastigiatus Pfr. Mon. Hel. in. p. 391. n. 561. — — —"{Chemn: 22ed;n: 149.41: 30: f 324 et : (324-4020 Cette espèce, que l’on placerait volontiers à côté de l'Acha- tina striatella dont elle reproduit les traits généraux, doit ètre classée cependant dans un autre genre, la columelle n'étant nullement tronquée, pas même dans le jeune âge; mais il semble que cet axe, prolongé jusqu'à la base, n’obéisse qu'à regret à la loi qui le rattache au bord opposé, car il persiste dans la direction verticale, ce qui produit un angle à l'ou- verture. On rencontre cependant des individus, chez lesquels le caractère que nous signalons est singulièrement atténué par l'épaississement du péristome, au point même de disparaitre tout à fait. | Le B. fastigiatus, gravé de stries fines, régulières, arquées, plus prononcées contre les sutures, présente une apparence cristalline. Très-variable dans sa taille, il offre des spécimens qui mesurent depuis 14 jusqu’à 29 mill. de longueur, avec tous les degrés intermédiaires. On le rencontre abondamment à l’île du Prince, sous les pierres et les vieux bois, vivant pour ainsi dire en famille, comme plusieurs autres petites espèces qui se rapprochent du même type, telles que l'Achatina stria- tella, le Bulimus clavulus, ainsi que toutes les Agathines tur- riculées des Antilles. 11. B. Folfni. sr. N. {. 1. f. 5. T. imperforata, turrito-subulata, apice acuminato, dense et minutissime striata, sericea, parum nitens , griseo-albida; anfr. 6 parum convexi, ad suturas crenulati, ultimus longitudinis 1/3 non æquans; columella verticalis, ad basim descendens ; io apertura parva , subsemiovalis ; peristoma simplex, acutum , margine supero paulu- lum repando, columellari in callum tenuissimum dilatato. Longit. 47; diam. 5 mill. Ce Bulime est trop voisin du précédent pour ne pas être con- sidéré comme une modification du même type; on appréciera mieux les nuances qui les séparent en les comparant l'un à l’autre. Moins grand et moins solide que son congénère, le B. Folint s’en distingue au premier aspect par une spire plus étroite et plus acuminée, dont les tours, également nombreux, sont moins convexes et plus pressés. Le test, d’un blanc grisâtre, ne brille pas du même éclat; au lieu de sillons larges, distants, sensiblement arqués, la surface montre des stries obliques, d’une excessive finesse, tellement rapprochées, qu'à peine les distingue-t-on les unes des autres. L'ouverture, proportionnel- lement plus petite, présente des caractères analogues à ceux de l'espèce précédente, c’est-à-dire que la columelle descend ver- ticalement jusqu’à la base, et forme un angle à son point de jonction avec le bord opposé. Tel est le trait saillant qu’offrent les deux espèces; placées à la limite qui sépare les Bulimes des Agathines, elles se rattachent encore au premier des deux genres, mais par un lien très-faible que l’on pourrait appeler transitoire. Le Bulimus Folini se trouve à l’île du Prince. 12. B. flammeus. Helix flammea Mull. Verm. p. 87. n. 285. Bulimus flammeus Brug. Enc. meth. I. p. 322. n. 41. — Numidicus Reeve Conch. ic. t. Lun. n. 354. — — Pfr. Mon. Hel. nr. p. 386. n. 540. —= — Schuttl. Not. mal. p. #4. n. 7. La confusion la plus étrange règne parmi les coquilles ap- 2 2 1e partenant au groupe dont le B. flammeus fait partie, coquilles qui sont répandues depuis les rives du Sénégal et du Niger jusqu'au Nil supérieur. La diversité que ces Bulimes affectent dans leur forme et dans leurs couleurs, s'explique naturelle- ment par les conditions variées de leur existence, sur une circonscription d'aussi vaste étendue. Enregistrer ces mo- difications, les préciser et les mettre en relief, c’est une tâche dont nous ne contesterons pas l'intérêt, et qui se trouve fort bien remplie dans les Notitiæ malacologicæ de M. Schuttle- worth. Mais attribuer une valeur spécifique à des caractères aussi superficiels, aussi peu consistants, et les prendre pour base d’une classification sérieuse, c’est méconnaître le véri- table objet que doit se proposer le naturaliste, lorsqu'il cher- che à grouper les productions du globe dans un ordre métho- dique, propre à soulager la mémoire. Eu général, les naturalistes modernes, préoccupés surtout de descriptions, se montrent plus sensibles, dans l'examen de la création, aux caractères différentiels qu’à ceux de relation ou d'harmonie. Au lieu de s'appliquer à grouper autour d’un même type les êtres qui s’en rapprochent et à les y ramener au besoin, ils saisissent avec empressement les nuances les plus légères, et s’évertuent à les mettre en relief afin de produire du nouveau. Cette direction nous paraît fausse; en la poussant à ses dernières limites, on finira par ne plus voir dans la na- ture que des individualités isolées. C'est alors que les sciences naturelles, surchargées de dénominations stériles et com- pliquées d'une synonymie inextricable, auront perdu non-seu- lement leur attrait, mais deviendront inaccessibles au plus grand nombre. La plupart des Bulimes classés par M. Schuttleworth dans le genre Limicolaria (auquel se rattache l'espèce qui nous occupe), sont distingués les uns des autres par des nuances tellement fugitives, qu'il est impossible de ne pas les con- — 10 fondre, malgré les descriptions savantes et très-bien formulées de l’auteur. En effet, ils sont doués des mêmes caractères es- sentiels; un peu plus ou un peu moins d’allongement dans la spire, d’inflexion dans la columelle, de rugosité près des su- tures, enfin quelques modifications dans les couleurs, cons- tituent toute la différence. Aussi est-on bien loin de s’accorder sur la valeur de plusieurs de ces espèces, et voyons-nous ceux qui les ont créées, occupés à rectifier de temps en temps leurs appréciations respectives. Le parti le plus sage, en attendant d’autres éclaircissements, c’est de rallier autour d’un petit nombre de centres bien déter- minés toutes les espèces douteuses qui semblent y converger naturellement. C’est pourquoi nous rattachons au type de Muller l'espèce qui a donné lieu à cet article. Recueillie sur les côtes du Gabon, elle correspond assez exactement au B. Numidicus de Reeve, quoique la suture se montre légère- ment crénelée. La variété unicolore n’est point rare dans les mêmes parages. ACHATINA 13. A. marginata. Achatina marginata Swains. Zool. ill. t. xxx. Habite le Gabon. On la trouve rampant sur le sol, parmi les mousses et les graminées, dans les lieux ombragés. 14. A. purpurea. Bulla purpurea Chemn. 1x. P. 2. p. 25. t. 118. f. 1047-18 Achatina purpurea Lamk. 2* ed. vu. p. 296. Habite Grand-Bassam, dans les mêmes circonstances que la précédente. — DU 15. A. balteata. Achatina balteata Reeve Conch. ic. 4849. t. 11. n. 7. Habite le Gabon. 16. A. sinistrorsa. Bulla sinistrorsa Chemn. 1x. P. 1. p. 28. t. 103. Ê. 8753-76. Bulimus bicarinatus Brug. Enc. meth. 1. p. 359. n. 102. Achatina bicarinata Lamk. 2 ed. t. vur. p. 296. — sinistrorsa Pfr. Mon. Hel, 1. p. 239. n. 2. Cette coquille, assez improprement nommée Bulimus bi- carinatus par Bruguière, et plus tard Achatina bicarinata par Lamarck, n’est point rare à l’île du Prince ;toutefois, on ne la rencontre guère que dans le voisinage du piton granitique qui domine la baie de Santo-Antonio. L'accès difficile de ces hau- teurs, dont les pentes sont abruptes et entrecoupées de ravins, explique comment elle est demeurée rare pendant longtemps dans les collections. En général, les îles d'une circonscription restreinte, telles que celles du golfe de Guinée, n’ont point été dotées de grands animaux, non-seulement parce qu'ils n'y auraient trouvé qu'une nourriture insuffisante, mais encore par une loi d'har- monie qui s'étend aux familles les plus humbles. Les mol- lusques n’en sont point exceptés. C’est done un fait digne de remarque que l'existence, dans la petite île du Prince, d’un coquillage terrestre de la plus grande espèce, que l’on est fondé jusqu'ici à regarder comme indigène. Fernan-do-Pà nous offre, dans l'A. iostoma, un nouvel exemple de cette anomalie ; enfin, sur la côte opposée, l’île de Zanzibar nourrit aussi deux grandes coquilles, l'A. Rodatzi et VA. lactea ; mais il est possible que ces dernières soient originaires de la côte voisine, qui est extrêmement rapprochée, et dont les produc- tions sont encore peu connues. tres 17. 4. Gabonensis. Pseudachatina Gabonensis Schuttl. Not. mal. p. 86. n. 2. t. 8.f.5.6. Tout le monde connaît aujourd'hui le groupe de coquilles remarquables dont fait partie l'espèce que nous enregistrons, Considérées tantôt comme Agathines et tantôt comme Bulimes, leur classement divise encore les conchyliologistes, quoiqu'un savant, dont on doit regretter la perte récente, ait cru tout concilier en créant le genre intermédiaire Pseudachatina. Ce groupe compte aujourd’hui trois espèces, qui portent les noms d'A. Downesii, Gabonensis et Wrigtii. L'axe columel- laire, véritable objet de la difficulté, w’est pas tronqué d’une manière sensible chez les deux dernières; on le voit se pro- longer, en s’amincissant graduellement, et participer vers son extrémité à l'épaississement, même à la réflexion du péristome. Cette persistance dans la direction verticale détermine un léger sinus au bord de l'ouverture; mais d’échancrure, il n’en existe point réellement. Au contraire, l'A. Downesii paraît offrir le trait distinctif du genre. Suivant l’auteur des Notitiæ malacologicæ, la columelle, chez cette espèce, est tronquée nettement à la base; nous ne voyons donc aucune raison plausible qui justifie l’établisse— ment d’une coupe nouvelle. Si nous considérons que l’une des trois espèces trouve sa place naturelle parmi les Agathines, et que les deux autres se rattachent à celle-ci par des rapports tellement étroits qu’il est impossible de les séparer, nous n'hé- siterons pas à rendre la solution commune, en les plaçant toutes trois dans le genre de Lamarck. 18. A. alabsaster. Helix alabaster Rang in Ann. se. nat. xxiv. p. 20. 1. 1.1.2. Achatina alabaster Lamk. 2° ed. vin. p. 312. me Trois variétés de celte coquille, commune à l’île du Prince, ont été recueillies par M. de Folin dans les plantations de ca- féiers : la première est unicolore, les autres sont ornées d’une ou de deux fascies. 19. A. Moreletiana. t. 11. Ê 1 ett, nr. f. 3. Bulimus Zegzeg Morlt. in. Rev. zool. 1848. p. 353. ; Achatina Moreletiana Desh. in. Fer. Hist. 1. p. 146. t. 137. [. 7.8. — violacea Pfr. in. Proc. zool. Soc. 1851. p. 259. — — — Chemn. 2? ed. t. 26. f. 6. 7. — Moreletiana Pfr. Mon. hel. mr. p. 480. n. 10. Perideris Moreletiana Schuttl. Not. mal. p. 79. n. 8. 1. f. 2-5. Les différents aspects que présente cette coquille peuvent embarrasser le naturaliste. Plus ou moins allongée, plus ou moins angulaire à la base, variable enfin dans sa couleur et sa solidité, elle semble constituer plusieurs espèces, que la com- paraison d’un grand nombre de spécimens permet seule de réduire à l'unité. La fig. 1, pl. IE, offre un exemple assez frap- pant des modifications dont ell: est susceptible : dilatée vers la base où l'angle de la circonférence devient très-sensible, la coquille prend une forme régulièrement conique; elle est mince, d'un brun-violâtre intense sur les deux derniers tours ; le surplus de la spire est orné de flammules roussâtres. Cette variété appartient au cabinet de M. Hamille. Nous possédons nous-même un spécimen d’un rose pâle, marqué de quelques stries fauves, chez lequel, l’épaississement du péristome, a fini par effacer l'échancrure columellaire. La fig. 2, pl. Il, représente une variété rose, non adulte, que l'on prendrait pour une espèce distincte; enfin, la fig. 3, pl. HT, reproduit exactement le type, c’est-à-dire le premier individu qui ait été décrit : la suture est étroitement marginée move et légèrement crénelée. Si l’on entend par type la physionomie la plus habituelle d'une espèce, ce n’est point à cette coquille qu'il faudra s'arrêter : le véritable type, d’une forme ovale plus régulière, est marqué de flammes brunes sur un fond rose plus ou moins empourpré. L'A. Moreletiana paraît assez commune dans le rayon du golfe de Guinée ; on la trouve également à Grand-Bassam. 20. A. Solimana, {. 11. [. 2. Bulimus Solimanus Morlt. in Rev. zool. 1848. p. 353. Achatina Sillimani Desh. in Fer. Hist. 1. p. 152. 1. 137. Ê. 44. 15. Bulimus suturalis Pr. in Proc. zool. Soc. 1851. Achatina Sillièmani — Chemn. 2% ed. p. 88. n. 103. t. 31. F7. 8. — Solimana Petit in Journ. conch. 1851. p. 267. t. 8. f. 8. Bulimus Solimanus Pfr. Mon. Hel. nr. p. 299. n. 41. Perideris Solimana Schuttl. Not. mal. p.78. n. 5. La divergence d'opinions qui s’est manifestée relativement au classement de cette coquille, prouve, une fois de plus, com- bien est vacillant le caractère sur lequel repose le genre Acha- tina. I est certain que notre espèce se montre distinctement tronquée avant d’avoir atteint son complet développement; mais plus tard la columelle, dans son prolongement filiforme, se rattache au bord opposé, dont elle suit l’inflexion, en sorte que l’échancrure finit par s’effacer. Cependant, il en reste toujours quelque vestige, même chez les individus compléte- ment adultes ; aussi la planche XXXI de la seconde édition de Chemnitz, où nous voyons l'A. Solimana représentée comme un véritable Bulime, nous parait-elle fort inexacte. L'indice d’une échancrure columellaire, joint à la forme, à la suture et aux autres particularités de la coquille, ne permet pas, en con- sultant l’analogie, d’hésiter sur la place qu’on doit lui as- signer. = 9 L’A. Solimana se rattache, par l’ensemble de ses carac- tères, au groupe des À. alabaster, Moreletiana, ete. , pour les- quelles a été créé, sans nécessité selon nous, le genre Peri- deris. Les variétés connues se bornent à deux : elles sont d'un blanc d’albâtre, sauf l'urea columellaire, toujours teinte d’une nuance marron; l'une est unicolore, l’autre compte deux fas- cies sur le dernier tour de la spire. Cette coquille provient du Gabon, où elle vit dans l'intérieur des terres, à quelque distance de la côte. 21. A. Caîlleana. t. ni. Î. 1. Bulimus Cailleanus Morlt. in Rev. zoo. 1848. p. 353. Achatina æquatoria Reeve Conch. ic. 1849. t, 1. n. 2, — — Desh. in Fer. Hist.u, p. 151. n. 8. t. 122. F10. 11% — interstincta var B Pfr. Mon Hel. ni. p. 480 n. 9. — —- — — Chemn. 2° ed. t. 25. f. 25. La synonymie de cette Agathine, confondue par M. Pfeiffer avec le Bulimus interstinctus de Gould, à été rétablie par M. Schuttleworth dans ses Notiliæ malacologicæ, bien que ce savant, sans doute par inadvertence, ait attribué la priorité au nom de M. Reeve. Ventrue, mince, transparente et légère- ment anguleuse à la circonférence, l'A. Cailleana est tronquée d'une manière très-nette; elle diffère donc sensiblement de l'espèce de Gould, coquille solide, allongée, revêtue d’un épi- derme assez épais, et dont la columelle, faiblement échancrée, se rapproche de celle des Bulimes. Nous possédons deux variétés de cette coquille, toutes deux blanches, avec l'axe columellaire d’une belle couleur imarron; la première est unicolore, l’autre ornée de flammules et de petites taches brunâtres. Elles ont été trouvées sur les feuilles des arbres, près du comptoir de Grand-Bassam. Le nom que me nous avons donné à l'espèce consacre le souvenir du hardi voyageur qui visita le premier Tombouctou. no] 2. A. flammigera. t. 11. Î. 5. Helix flammigera Fer. Hist. € 118. f. 5. 7. Achatina flammigera Desh. in Fer. Hist. 1. p. 147. n. A 4. Perideris flammigera Schuttl. Not. mal. p. 82. n. 14. La columelle, chez cette coquille, s’'amincit et se prolonge jusqu’à la base de l'ouverture; puis elle se relie au bord op- posé pour continuer le péristome, en formant au point de jonc- tion un angle obtus, mais sans laisser subsister aucune trace d'échancrure. Il est cependant impossible, à moins de blesser toutes les règles de l’analogie, de la séparer des A. 2nterstincta, mucida, ete., dont elle est très-voisine par la physionomie, c’est-à-dire par l’ensemble des caractères. Ce sont les mêmes traits généraux, le même système de coloration, la même suture, enfin la même direction verticale de l’axe columellaire. Aussi, l'opinion des conchyliologistes est-elle à peu près una- nime sur la place qui doit lui être assignée. On a méconnu longtemps la patrie de cetle coquille : les uns la croyaient originaire des Antilles, les autres du Pérou. Mais ce n’est point une espèce américaine; on sait positivement aujourd’hui qu’elle provient de l'Afrique occidentale. Les spé- cimens que nous avons entre les mains ont été recucillis sur la côte de Guinée. 23. A. columna. Buccinum columna Mull. Verm. nu. p.151. n. 341. Achatina columna Lamk. 2 ed. vur. p. 305. Très-commune à l'ile du Prince, seus les feuilles mortes, dans les bois. ON —— 24. A. striatella. Helix striatella Rang in Ann. se. nat. xxiv. p. 38. tn. Ê. 57. Achatina striatella Pfr. Symb. 1. p. 135. L’Achatina striatella est une espèce généralement cons- tante, non-seulement dans sa forme, mais dans le mode de stries, larges et pressées, qui ornent sa surface et lui ont valu son nom. Nous avons rencontré toutefois, parmi les co- quilles que M. de Folin a recueillies à l’île du Prince; des spé- cimens bien distincts du type de Rang et qu'il est néanmoins difficile d’en séparer. La modification, chez les uns, se borne aux accidents de la surface; chez les autres, elle intéresse la forme même de la coquille. Ainsi, dans le premier cas, les conditions générales ne va- rient pas, mais les stries sont devenues si fines, parfois même tellement indécises, que la coquille semble lisse au premier aspect. Dans le second cas, au contraire, la gravure de la surface est nettement accusée; mais le peu de développement du dernier tour de spire donne à la coquille une forme subeylindracée ; les tours mêmes, assez convexes, sont séparés par une suture plus profonde. Voici les dimensions de cette variété qui, peut- être, si elle est constante, deviendra plus tard une espèce : Longueur de la coquille, 16; diam. # mill. Longueur de l'ouverture, #4; diam. 2 mill. 25. À. fusciduala. sr. x. t. 1. Î. 9. T. oblongo-turrita , clavata, apice acutiuseulo, tenuis, oblique costulata , sub epi- dermide fusco-virente crystallina; anfr. 7 convexiusculi , ultimus inferne angulatus, longitudinis 4/3 vix æquans ; columella areuata, oblique truncata , basim fere attin- gens; apertura semi-ovalis, intus concolor; peristoma simplex , acutum , rectum. Longit. 8; diam. 3 mill. Cette petite coquille est formée de sept tours de spire ar- = 97 de. rondis, séparés par une suture très-nette et gravés de stries profondes, qui s’espacent de plus en plus à mesure que la spire se développe. Elle est en outre revêtue d'un épiderme d’un brun foncé, très-mince, sans éclat, tirant sur le verdâtre; le test, sous cette enveloppe, est brillant, transparent, cristallin. Elle a été recueillie sur la côte du Gabon, dans les mousses humides. PUPA 26. P. crystallum, ft. 1. Ê. 5. Pupa crystallum Morlt. in Rev. z0ol. 1848. p. 354. — hyalina Pfr. in Zeit. f. malak. 1849. p. 52. _— — — Chemn. 2 ed, n. 148.t. 19. f. 1-3. — crystallum — Mon. Hel. nt. p. 534. n. 5. Ennea crystallum — in Malak. LI. 4856. p. 61. Solide, malgré sa frêle apparence, cette coquille semble avoir été dotée de la transparence du cristal, afin que les vives couleurs du mollusque qui l'habite fussent complétement en évidence. Elle vit à l’île du Prince, où on la trouve, cachée parmi les feuilles mortes, sur la pente des collincs qui abritent la baie de Santo-Antonio. 27. P. sorghumn, {. 111. f. 10. T. rimata, ovato-conica , albida, epidermide pallide straminea indula et obsolete striata ; anfr. 6 1/2 convexi, ulümus longitudinis 1/3 paulo superans ; apertura parva, ovala , verticalis, dente lamellari parietis aperturalis munita ; peristoma simplex, te- nue, marginibus callo junctis, columellari subexpansiusculo. Longit. 5; diam. 2 1/2 mill. Pupa sorghum Morlt. in Rev. z00l. 1848. p. 354. — — Pfr. Mon, Hel. ni. p. 535, n. 38. Espèce assez rare à l’île du Prince, où elle a été recueillie dans les mêmes circonstances que la précédente, Log 28. P. Senegalensis. t. 11. f. 4. T. rimato-perforata , subelongato-conica , apice obtusiusculo , tenuis , nilidula , fus- ca, pellucens, sub lente tennissime striata; anfr. 6 1/2 convexiuseuli, ultimus basi compressiuseulus , longitudinis 4/3 non æquans ; apertura ampla, ovalis , dente punc- tiformi ad insertionem marginis dextri munita ; peristoma expansum, tenue, margi- nibus approximatis. Longit. 6; diam. 2 mill. Pupa Senegalensis Morlt. in Rev. zoo]. 1848. p. 354. — — Pfr. Mon. Hel. nt. p. 534. n.37. - Cette petite coquille, assez semblable aux espèces de notre climat, babite l’île de Gorée, où on la rencontre sous les pierres en grande abondance. AMPULLARIA 29, A. Libyca. t. nr. f. 9. Ampullaria Libyca Morlt. in Rev. zoo. 1848. p. 354. = — Pfr. in Chemn.2 ed. p. 25. n.32.t.6.f.8. T. sinistrorsa , anguste umbilicata , circa umbilicum carinata , ovato-ventriculosa , apice erosa, dense et minute granuloso-decussata , parum nilens, olivaceo-lutescens vel rufescens , obscure plurimifasciata ; anfr. 5 stricte marginati, priores supra me- dium carinati, deinde plani, ultimus ventrosus , leres, carina sensim evanescente ; apertura semiovalis , intus alba vel lutea, fasciis vivide translucentibus ; peristoma acutum, rectum , marginibus ad insertionem callosis. Operculum corneum , tenue, translucens , multistriatum , strigis paucis à nucleo submarginali radiantibus. Longit. 35; diam. 28 mill. Les spécimens de cette coquille rapportés par M. de Folin sont tous exactement semblables; leur surface est couverte d'une granulation fine et serrée, produite par la rencontre des stries d’aceroissement, avec d’autres stries décurrentes qui coupent les premières à angles droit. Mais nous avons sous les yeux une série d'exemplaires également nombreux, prove- nant d'une source différente, qui paraissent constituer une —_0)— variété assez remarquable de la même espèce. Ceux-ci ne sont point striés dans les deux sens, mais seulement dans celui de l'accroissement ; leurs fascies se détachent avec plus de netteté, leur épaisseur est généralement moindre, leur forme, enfin, plus allongée. Ce dernier trait est particulièrement sensible dans le jeune âge, quand la spire n’a pas encore atteint son complet développement. L’Ampullaria Libyca vit en grande abondance dans les ma- rigots et les petits cours d’eau qui communiquent avec le Gabon. La description et la figure que M. Kuster en a données dans la seconde édition de Chemnilz, se rapportent à de jeunes individus, et ne sauraient faire concevoir qu’une idée fort inexacte de l'espèce. NERITINA 30. N. æquinoxialis. t. 111. f. 9. Neritina æquinoxialis Morlt. in Rev. z0ol. 1848. p. 355. — — Recl. in Journ. conch. 1850. p. 146. Cette espèce doit être classée dans le voisinage de la N. Oweniana, qui habite l’île de Fernan-do-Pô. On reconnait, au premier coup d'œil, que les deux coquilles appartiennent au même groupe, sans qu'il soit permis néanmoins de les confondre. Plus petite, plus globuleuse , la N. œquinoxialis ne manifeste pas au même degré, cette expansion du dernier tour de spire et cette dilatation du bord supérieur, qui don- nent à l’autre espèce une forme circulaire. Chez la première, l'area columellaire est lavée de jaune pâle et finement créne- lée, tandis que cette partie de la coquille est d’une nuance rouge-sombre et parfaitement unie chez la seconde. La Neritina æquinoæialis a été recueillie à l’île du Prince, dans la petite rivière do Papagayo. 0 31. N. Adansoniana. Neritina Adansoniana Recl. in Rev. z0ol. 1841. p. 313. — Sangara Morlt. in Rev. z0ol. 1848. p. 355. — Adansoniana Reel. in Journ. conch. 1850, p. 151. — — Sow. Thes. p. 535. n. 94. t. exvr. £ 254-55. _— — Reeve Conch. ic. t. xxx. n. 145. Habite les petits cours d'eau de la Sénégambie. 32, N. rubricata. SP. N. ft. un. f. 2. T. subovata vel ovato-conoida , striata , lutescens aut rufa, lineolis nigris zigzagfor- mibus varie picla et reliculata, interdum maculis triangularibus articulatis zonata ; spira variabilis , sæpius brevis , obtusa , apice fere integro ; anfr. 3 convexi, infra su- turas paululum depressi ; apertura ovato-lunaris , intus cærulea , ad marginem peris- tomatis rubella ; area columellaris plano-declivis, rubens , labro serrato-denticulato. Operculum ? Long. 25; diam. 11 mill. Cette coquille est évidemment très-voisine de la N. fra de Sowerby (Conch. illustr. t. nr, Ê. 13 et Thes. p. 520, n° 46); mais la description du naturaliste anglais est tellement som- maire, qu'il est fort difficile de reconnaître son espèce. Celle-ci a généralement la spire courte et obtuse, une por- tion du premier tour étant enveloppée par le second. Ce- pendant il arrive parfois que l’enroulement s'opère dans une direction plus oblique, ce qui donne à la coquille une forme conique. La coloration de l’épiderme n’est pas moins va- riable : tantôt ce sont des linéoles en forme de zigzags qui se rencontrent et s’entrecroisent sur un fond d'un jaune plus ou moins roux; tantôt des taches anguleuses, dont les unes rayonnent autour de la suture, tandis que les autres s’ar- ticulent et forment deux zônes confuses sur le dernier tour; souvent aussi le test est encroûté d’un sédiment fin et tenace qui le rend absolument noir. PT re L'ouverture, de forme arrondie, demeure constante dans ses caractères; l'area columellaire est toujours teinte d’un rouge de brique tirant sur lorangé, nuance qui se reproduit autour du péristome. On remarque , au bord de cette cloison, une série de petites dents fines et netles, dont le nombre varie de sept à neuf. La Veritina rubricata provient de la Sénégambie ; nous ne saurions préciser la localité. MELANIA 33. MI. migridina,. t. nn. Ê. 8. T. turrito-conica, solidula, minute granulosa, fusca vel rufo-virescens ; anfr. 10-11 planulati, ullimus subangulatus, ad basim spiraliter suleatus , longitudinis 1/3 non æquans ; sutu:a valde impressa ; apertura ovato-biangulata , mediocris, intus livido- cærulescens ; peristoma acutum , marginibus callo junetis, columellari incrassato , basali in angulum obtusum producto. Operculum corneum , spirale , radiatim striatum. Longit. 41; diam. 44 mill. Melania nigritina Morlt. in Rev. zoo. 1848. p. 355. Cette coquille habite le Gabon, où elle peuple les mêmes eaux que l'Ampullaria Libyca; on la trouve en grande abon- dance dans un ruisseau limpide qui coule près du village de Couabou. 54. M. aurita. Nerita aurita Mull. Verm. p. 192. n. 379. Melania auritaFer. Syst. conch. p. 73. n. 4. Pirena aurita Lamk. 2 ed. vur. p. 501. n. 3. Habite la rivière de Grand-Bassam. me ACEPHALA GALATEA 35. G. Philippiana. T. ovato-trigona, subæquilatera, crassa, leviter rugosa , parum nitens, luteo-rufes- cens vel fuscescens , olivaceo radiala, anterius rotundala , postice subrostrala ; umbo- nes tumidi, aliquando subgibbi, ad apicem erosi; ligamentum validum , subhorizon- tale , terminale; cardo crassissimum , fere ut in G. radiata. Latit. 60-78 ; alt. 40-57 ; crass. 28 mill. & pagina interna alba, violaceo maculata vel suffusa. Galatea læta Phil. in Zeit. f. malak. 4848. p. 190. — — — Icon. Gal. p. 1. n.2.t.1.f. 2. B rubra, violaceo maculata. 7 omnino rubra. Galatea rubicunda. Phil. in Zeit. f. malak. 4848. p. 190. —= — — Icon. Gal. pl: n° 1,1. 1-24 Les Galatées sont des coquilles qui présentent, à côté de certains caractères persistants, mais communs à la plupart des espèces du genre, tels que ceux tirés de la charnière, une grande variabilité dans leur forme et quelquefois dans leur couleur. Heureusement, l’espèce qui nous occupe est ré- pandue si abondamment dans les collections, que l'on peut se rendre compte de la plupart des modifications dont elle est susceptible, et les rattacher sans effort à leur véritable type. Ce fut en 1848, que la corvette l'Elan rapporta pour la première fois cette coquille, au retour d’une croisière dans le golfe de Guinée. M. Philippi en reçut trois spécimens et fut frappé de leur dissemblance; ne possédant point les uuances intermédiaires, il crut reconnaitre deux espèces, qu’il décrivit dans le journal de Cassel et fit représenter plus tard LSSRe dans son Iconographie. Ajoutons, en passant, que, par l’inad- vertance du dessinateur, les figures, bonnes d’ailleurs, re- produisent ces coquilles en sens inverse. Notre opinion diffère de celle du naturaliste allemand, et nous regrettons d’être obligé, par une conséquence nécessaire, de substituer un nom nouveau aux deux noms qui lui ap- partiennent. Ayant eu sous les yeux un grand nombre de Galatées recueillies pendant le voyage de l'Elan, nous avons vu ces coquilles varier considérablement en passant par des modifications transitoires, et nous avons acquis la conviction que les deux espèces de M. Philippi devaient être réunies en une seule. Que l’on compare, effectivement, les descriptions des G. ru- bens et lœta; on s’apercevra qu'à l’exception de quelques dif- férences secondaires, qui ne doivent point surprendre chez une coquille naturellement variable, les deux espèces se confondent en tout point. La G. læta est moins ovale, un peu plus rugueuse, et colorée diversement à l'intérieur; le reste des caractères est commun, et compris à peu près sous une même formule. Assurément, il nous serait facile de trouver, parmi les co- quilles de ce genre que nous avons entre les mains et qui pro- viennent de la même source que celles de M. Philippi, les élé- ments de nouvelles espèces aussi distinctes l’une de l’autre que la G. rubens diffère de la G. lœta. Certains individus ont une forme trigone et les crochets singulièrement proémi- nents; tantôt c’est le bord postérieur qui s’allonge , mais par- fois aussi, quoique plus rarement, c'est le bord antérieur ; enfin, la coloration est extrêmement variable. Nous possédons une G. rubens, dont les valves sont blanches à l'intérieur avec de légères taches violettes, et plusieurs spécimens de la G. lœta, extérieurement conformes à la description de M. Philippi, mais colorées à l’intérieur d’un beau rouge car- miné. EN La forme la plus ordinaire, celle que l’on peut considérer comme typique, nous montre une coquille ovale, sensiblement trigone, un peu rostrée en arrière, à crochets larges, renflés, souvent bossus, dont la surface finement rugueuse, d’un jaune roussâtre où d’un roux plus eu moins rembruni, est traversée par des rayons qui partent du sommet. L'intérieur des valves est blanc, rouge, violet, ou varié par le mélange de ces cou- leurs. Quant à la charnière, elle est à peine distincte de celle de la G. radiala; mais le ligament, plus saillant, plus ho- rizontal, dépasse le sommet des crochets. | La Galatea Philippiana fourmille dans la rivière Daudé, près de Loanda. Sur le désir manifesté par un officier de l'Elan, des nègres qui étaient allés pêcher dans cette rivière, en revinrent avec une énorme quantité de Galatées. On leur avait prescrit de recueillir toutes les coquilles qu’ils rencontre- raient, mais ils ne rapportèrent que cette unique espèce; on en garda quelques échantillons, et le reste fut rejeté dans la mer. Janvier 1858. Dijo®, imprimerie Loireau-Feuchot. A, Re Ale di Je l de lreiytes a «92 Pl Dotint andansonmtar dr Jleni ___ rm lud D AH calins Pen ut a Pt. ie se (, a Log “re Les. pP.1t d, = LoL D. — Jolint. Ÿ, __ adartontau, J'. flulèmu 4 DAT GO. ns 122027 udius, no Aloianus. f. Az alus . | UN fé du la. PLackerbauer ad nat pet lith af + 27 ia Lith de Becque fr Plats 2. ne nr More laaisiA.. p. 29. lirranx : © 3, 4 D fl … US. . L Cal à : L LL v… LL L Âlatz 3. a TA Cailhoa MA. P. À Moutr rUæ rubriea{a.. FU. eve LA L ne 7 han a, 29. BP, a dons alimais, ER allumxr. df Ne lin a me un ox Calc À © 9 Duceinea tonciéa . h}. Lan La Mig lin à . Ar eutlarta {bear 95, eu au ser hrus 2 LEA DK GÉRIES CONCHYLIOLOGIQUES COMPRENANT L'ÉNUMÉRATION DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECUEILLIS PENDANT LE COURS DE DIFFÉRENTS VOYAGES, ainsi que la description DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES PAR ARTHUR MORELET. Deuxième Livraison. — Novembre 1860. PARIS FRIEDRICH KLINCKSIECK, 11, rue de Lille, DIJON, IMPRIMERIE J.-E. RABUTOT, Place Saint-Jean, 1 et 3. ILES ORIENTALES DE L'AFRIQUE. MURS, 36 Ù AE É HP 4e, : NS De de | L ATOS Cle: NS er OM) be ee LE | LATE Le PPS eee Tir on tre Fine : 0 sien ri CSIUT DUREE SD: 1 sttres l'y < jt © è OL pue pe LOUE Gamtenpé niet tte à eV hé da | . # re di Mie D re FR Aa ver à 2 (uen (On L Sat Ai | ON EE ILES ORIENTALES DE L'AFRIQUE M. E. VESCO. — 1848-49. L'ordre chronologique nous conduit sur le rivage opposé de l'Afrique, où nous trouvons une autre création qui, sans perdre le caractère si nettement accusé dans l’ouest, présente cependant plusieurs particularités nouvelles. Ainsi, les grandes espèces d’Agathines sont moins multipliées dans ces parages : les Pupas, les Hélices, deviennent au contraire plus nombreux; les genres Navicella, Hydrocena et Palu- domus apparaissent; enfin, les Cyclostomes, inconnus sur la côte occidentale, commencent à se montrer aux alentours du Cap, et pullulent dans les îles, surtout celle de Madagascar, où, par leur variété, leur beauté, leur grandeur, ils ont depuis longtemps attiré l'attention des conchyliologistes. Un chirurgien-major de la marine, dont le nom n'est pas inconnu des naturalistes, M. Eugène Vesco, savant modeste et consciencieux, nous fournit les matériaux de cette seconde publication. Les études préparatoires qui ouvrent la carrière aux jeunes chirurgiens de la marine éveillent dans leur esprit le goût de l’histoire naturelle, que les voyages, plus tard, con- tribuent puissamment à développer. L'Océan devient naturel- lement le siège de leurs observations, et les êtres qui peuplent ses profondeurs ou qui hantent ses rivages, l’objet de Jeur en “ee examen journalier. Aussi, la malacologie doit-elle à cette classe de voyageurs non seulement une multitude de faits, mais les travaux les plus complets et les plus approfondis dont elle s’honore sur l’organisation des mollusques pélagiens. Il suffit de citer les noms des Quoy, des Gaimard, des Lesson, des Souleyet, des Eydoux, qui furent d'habiles observateurs, de savants anatomistes, et qui contribuèrent dans une si large mesure aux progrès de la science dont nous nous occupons. Placé dans des circonstances moins favorables, M. Vesco, qui était au début de sa carrière, et qui devait l'assurer avant tout par des études spéciales, dut se borner à recueillir, lais- sant à d’autres le soin de décrire et de publier; mais celte tâche, ilsut la remplir en véritable naturaliste, c’est-à-dire en observateur intelligent. A la suite d’un premier voyage au cen- tre de la Polynésie, il rapporta des îles Marquises et de Taïti une collection considérable de coléoptères, parmi lesquels 164 espèces se trouvèrent inédites. Embarqué de nouveau et presque immédiatement pour la côte orientale de l'Afrique, son zèle ne se refroidit pas et il ne ‘laissa échapper aucune des occasions, malheureusement trop rares, qui lui permirent de visiter la terre. Ajoutons que les richesses scientifiques qui furent le fruit de ces différentes explorations ont été géné- reusement répandues par notre voyageur dans les établisse- ments publics ainsi que dans les collections particulières. Tels sont les titres de M. Vesco à la reconnaissance des natu- ralistes. Nous le remercions particulièrement, quant à nous, des matériaux précieux dont il a bien voulu nous confier l'examen, ainsi que des renseignements géographiques qui s’y rattachent et en doublent le prix; nous puiserons large- ment dans ces notes et souvent même nous nous bornerons à les transcrire. — 39 — Côte orientale de l'Afrique. Depuis le cap Guardafui jusqu'aux environs de Mogadoxa, petite ville située à deux degrés au nord de lPéquateur, la côte d'Afrique présente l'aspect d’une solitude brülante et désolée. De vastes plages sablonneuses, entrecoupées de falaises peu élevées, où végètent de loin en loin quelques liliacées, quelques euphorbes et de rares mimosas, bordent la mer et se pro- longent au loin dans l'intérieur. Cependant, à une certaine distance du rivage, on rencontre un peu de verdure sur cer- tains points privilégiés; ce sont de petites vasis qui marquent le passage des eaux, généralement absorbées par le sable avant d'atteindre l'Océan. A partir du deuxième degré cette zône improductive se rétrécit peu à peu : une végétation plus riche, composée principalement de cocotiers, de dragoniers, d’acacias et de baobabs, commence à ombrager le sol; le pays devient plus accidenté; on aperçoit dans l'intérieur divers pics isolés; enfin, dans la direction du sud, d’autres pics se rapprochent et forment une chaine continue {probablement celle du Ké- nia), qui semble courir parallèlement au littoral jusqu'au- delà de Zanzibar. Ce changement remarquable dans l'aspect de la contrée est dû à l'influence de grands cours d’eau, tels que le Doara, le Denogq et la rivière Juba, qui descendent des hauts plateaux de l'Abyssinie, et s’'épanchent dans le voisinage de la mer eu marécages pestilentiels. M. Vesco cite un exemple bien frap- pant de l’insalubrité du climat. En 1848, plusieurs officiers et marins du Ducouëdic, qui remplissaient une mission sur la côte, s'étant rendus à terre pour une chasse aux hippopolames, campèrent au bord de la rivière Juba; la fièvre les saisit pen- En ee dant la nuit, avec une telle intensité, qu'ils eurent beaucoup de peine, le lendemain matin, à regagner leur bord, Un bo- taniste bien connu par son dévoñment à la science et par le sé- jour prolongé qu'il fit dans ces dangereux parages, M. Boivin, faisait partie de cette expédition; mais il dut renoncer, mal- gré son vif désir, à atteindre les pics boisés que l’on aper- cevait à une courte distance et qui semblaient promettre des merveilles à sa curiosité. La côte offre à peu près les mêmes traits généraux jusqu’à l’île basse et sablonneuse de Mombaza ; toutefois, la lisière stérile, coupée de plus nombreux cours d’eau et parsemée d'un plus grand nombre d’oasis, se rétrécit encore et tend à s’effacer. Près de Mélinde coule un fleuve considérable, le Sa- baki : il descend des pentes du Kénia, contrée montagneuse, peu connue, dont le versant septentrional alimente vraisem- blablement le Nil Blanc. Là commence la région des grands lacs intertropicaux, signalés dès l'année 1849 par les missionnaires anglais, mais reconnus seulement en 1858 par Burton et par Speke. À la hauteur de Zanzibar, le rivage se relève et pré- sente une succession de falaises constituant un plateau mé- diocrement élevé. Plus bas, nous entrons dans le Mozambique, théâtre d’explorations récentes du plus haut intérêt et limite de notre propre excursion. Ces renseignements succinets montrent qu'un champ d’ex- ploration infiniment curieux est ouvert aux naturalistes dans ces contrées encore si neuves et dont l'aspect est si particulier. Un terrain sablonneux ou pierreux, mais coupé de nombreuses oasis; de vastes marécages, des cours d'eau importants des- cendant de montagnes inconnues; enfin des pics et une chaine boisée, peu éloignée du littoral, promettent, sous une telle latitude, des découvertes du plus haut intérêt. Mais il faut réel- lement brûler du feu sacré de l'histoire naturelle pour affron- ter les dangers d’un climat aussi meurtrier et lhostilité des eo peuplades qui occupent la région montagneuse. Cette mission a été remplie par le docteur Péters sur la côte de Mozam- bique où elle présente moins de difficultés; mais elle demeure entière pour le Zanguebar et l'Ajan, c’est-à-dire pour tout l'intervalle compris entre le cap Delgado et le golfe d’Aden. Aucun naturaliste, à notre connaissance, ne s’y est aventuré jusqu'ici, excepté l’infortuné Boivin qui a payé cette tentative de la vie. Socotora et Zanzibar. Les îles orientales de l'Afrique se distinguent entre elles par une diversité singulière d'origine et de constitution phy- sique : Socotora et les Séchelles sont de formation granitique ; Zanzibar est assise sur une base de coraux; les Comores et les Mascareignes sont des îles purement volcaniques. Il serait intéressant de comparer les Flores et même les Faunes qui se sont développées dans des conditions si diverses, en demeu- rant soumises à des influences cosmiques analogues ; un seul coup d'œil jeté sur leur ensemble nous fournirait peut-être de précieux enseignements ; mais les éléments de comparaison ne sont pas assez nombreux encore pour rendre un tel examen concluant. Socotora est une terre élevée, formée de roches primitives, où paraissent exister des dépôts calcaires d’une certaine éten- due. La côte occidentale, qui regarde le continent africain, est stérile, brülante, envahie par des sables mouvants; au con- traire, la côte orientale, qui fait face au grand Océan, est parée d’une belle végétation, entretenue par des ruisseaux limpides dont le cours ne tarit jamais. L’ardeur du climat y est tempé- rée par l’action régulière des vents, soufflant généralement du large. Des observations sûres fixent à 12 degrés la moyenne de la température annuelle. 9e Entre cette île et le cap Guardafui se trouve l'ilot aride et montagneux d’Abd-el-Kouri, long de huit lieues sur une lieue de largeur, et dominé par une roche tabulaire de 523 mètres de hauteur. La végétation y est presque nulle; elle consiste en bruyères et en aloës socotorins. Ces parages n'ont été visités qu'accidentellement par les naturalistes ; à peine connaissons- nous une douzaine de mollusques qui y aient été recueillis, probablement à peu de distance de la plage. La physionomie singulière qu'y revêt le règne végétal, surtout dans la partie montagneuse de Socotora, doit faire présumer que la Faune malacologique n’offrirait pas moins d'originalité. Les îles Zenges, au contraire, par suite de leur constitution minéralogique, de leur peu d’élévation, de leur proximité du continent, ne sauraient montrer, dans leurs productions natu- relles, de caractères aussi tranchés. Zanzibar, la plus grande et la mieux connue, est une terre étroite, longue de vingt-cinq lieues, plus chaude que Socotora, formant un plateau peu élevé, médiocrement boisé, assis sur une base de corail. On y remarque des dépôts considérables d'argile rouge. siliceuse et ferrugireuse. Le sol, généralement sablonneux, est raviné par les eaux pluviales qui forment dans les lieux bas de grands marécages. Nous connaissons plusieurs mollusques aquatiques provenant de Zanzibar ; mais les coquilles les plus remarqua- bles que l’on y ait observées sont les Agathines allisa, lactea et Rodatzi, espèces de grande taille, que l’on est surpris de rencontrer dans une île d'aussi peu d'étendue. Peut-être un jour les retrouvera-t-on sur le continent voisin d’où l’on peut croire qu’elles sont originaires. Iles Comores. Laissant de côté les Séchelles que M. Vesco n’a pas eu l’oc- casion de visiter, nous aborderons aux Comores, qui n'offrent se pas moins d'intérêt, car ces îles ne sont guère mieux connues sous le rapport de leurs productions naturelles. Les Comores nous apparaissent comme des terres pitto- resques, couvertes de montagnes boisées dont les pics attei- gnent 2,000 et 2,500 mètres de hauteur. De même qu'à Bourbon et à Maurice, le sol y porte l'empreinte de feux vol- caniques dont l’activité dure encore; on y rencontre aussi des formations calcaires, probablement d’origine madréporique. Malgré la proximité de l'équateur la température n’y est pas excessive, grâce aux brises qui en modèrent l'ardeur, et qui soufflent périodiquement à l'époque des moussons. Le climat parait être salubre, excepté dans les bas-fonds de Mayotte, où, pendant les fortes chaleurs de janvier et de février, le soleil dégage des miasmes pestilentiels. M. Vesco n’a visité ni la grande Comore, ni l’île d'Hin- zouan, les deux plus étendues de l'archipel; son exploration s'est bornée à Mohéli et à Mayotte, siège principal de nos établissements dans ces parages. On peut dire que Mayotte était une terra ignota avant le voyage du capitaine Jehenne qui découvrit, en 1840, une passe au milieu des récifs dont cette île est environnée, telle- ment qu'on la croirait inaccessible. Le gouvernement français, sachant qu’on y trouvait un excellent mouillage, en fit l'ac- quisition l’année suivante, par un acte authentique émané du dernier sultan. Le but que lon se proposa fut de créer une colonie agricole et un point de ravitaillement pour la navi- gation des Indes; on espérait diviser le mouvement maritime qui de fout temps s’est porté sur Maurice, et l’attirer dans le canal de Mozambique. Mais le résultat s’est borné jus- qu'ici à quelques plantations de cannes à sucre qui n'ont pas eu grande influence sur la direction des navires. En pénétrant dans la rade de Mayotte, on remarque l'ilot de Zaoudzi qui, réuni par une chaussée à celui de Pamanzi, ve est le siège de notre établissement militaire. Le premier de ces îlots consiste en un simple rocher; le second, a cinq kilomètres de longueur. Il est formé par une petite crête montueuse dont le point culminant montre une excavation cratériforme; le fond est occupé par des eaux sulfureuses. La végétation se réduit à des plantes herbacées et de maigres arbustes, excepté sur quelques parties basses envahies par la mer, où l’on voit des palétuviers. On retrouve les mèmes rhizophoracées, couvrant de vastes marécages, en abordant au rivage de Mayotte, à un mille marin de Zaoudzi. Si l’on avance dans l’intérieur des terres, après avoir dépassé la zône des jardins et celle des prairies où serpentent de nombreux ruisseaux, on a bientôt atteint les pentes abruptes des montagnes. Leur base est ombragée par de magnifiques forêts, el leurs flancs sont sillonnés de torrents qui se précipitent de cascade en cascade. La végétation est plus rare dans la région moyenne, accidentée par des roches de micaschiste, qui se dressent en blocs énormes et dénudés. Mais en approchant des points culminants, élevés de 12 à 1,500 mètres (le Jhonghi), on voit reparaitre les grands bois, tantôt dans des gorges profondes, tantôt sur de petits plateaux, où la décomposition des roches feldspatiques, jointe à l'humus des plantes, a produit une couche épaisse de terreau. Du sein de ces forêts séculaires on voit surgir de noirs ro- chers, de nature trachytique, creusés d’excavations bizarres, retraite affectionnée des Gyclostomes. Dans les prairies incen- diées fréquemment pour le renouvellement des päturages, le sol se couvre d’une profusion de graminées hautes de 3 à # mètres, qui rendent tout parcours impraticable. Tels sont les traits généraux de Mayotte, de Mohéli, et vraisemblablement des autres îles de l'archipel, quoique l'une d'elles, la grande Comore, soit absolument dépourvue d’eau courante. I est indubitable qu'un pays aussi accidenté, mon- — 45 — tagneux, rocheux, entrecoupé de forêts, sillonné de ruisseaux et baigné par des marécages, doit posséder une Faune malacolo- gique très variée. C’est un théâtre d’investigations bien propre à stimuler la curiosité du naturaliste, et surtout du conchy- liologue, qui ne saurait manquer d’y effectuer de précieuses découvertes, car à peine, jusqu'ici, a-{-il fourni une demi-dou- zaine d'espèces à nos collections. Madagascar. — Nossi-Bé et Port-Léven. «Quel pays admirable que Madagascar ! écrivait Commerson, il y aura bientôt un siècle; cette île est véritablement une terre de promission pour les naturalistes : c’est ici que la nature semi- ble s'être retirée comme dans un sanctuaire particulier, pour y travailler sur d’autres modèles que ceux auxquels elle s’est as- servie ailleurs ; les formes les plus insolites, les plus nouvelles, s’y rencontrent à chaque pas ; le Dioscoride du nord, M.Linné, ÿ trouverait de quoi faire encore dix éditions de son Système de la Nature (1).» Cet élan d'enthousiasme, inspiré à l'infortuné voyageur par le spectacle d’une création aussi originale que puissante, n’est point exagéré : Madagascar est toujours la terre promise du naturaliste, et l'exploration de cette île si vaste, si peu connue, demanderait encore aujourd’hui, comme il l’écrivait alors, non pas un observateur isolé, mais une académie tout entière. Nous n'avons pas la prétention d'ajouter beaucoup aux notions que l’on possède sur une contrée plus étendue que la France, et que M. Vesco à seulement effleurée: mais les moindres renseignements ont leur intérêt en histoire naturelle, et ceux ————EEE———_— —— —_—————————]—— em (1) Eloge de Commerson, dans Rozier, Observations sur La Physique et l'Histoire naturelle. t. 1. p. 89. =" que nous puiserons dans les notes de ce voyageur se ratla- chent à des lieux sur lesquels la géographie est presque muette, quoique leurs noms soient bien connus des conchy- liologistes. Nossi-Bé est une ile peu élevée, de trois lieues environ de diamètre, située entre le 13° et le 14° degré au sud de lPéqua- teur, très près de la côte occidentale de Madagascar et du cap d’Ambre, son extrémité septentrionale. Elle se présente sous la forme d’un plateau incliné au nord, et dominé vers l’est par une montagne de 300 mètres. La magnifique forêt de Lucu - Bé ombrage ces hauteurs, dont les pentes abruptes sont ra- vinées par de petits torrents. Le sol, dans la majeure partie de l’île, a pour base des marnes siliceuses et ferrugineuses, traversées çà et là par des schistes stratifiés, et sur quelques points, par des roches scoriacées provenant d’un ancien cratère volcanique. Le fond de ce bassin est occupé par un lac. Il en sort un ruisseau sinueux et profondément encaissé, qui, tra- versant le plateau du nord au sud, fertilise la seule partie de l'île dont la culture ait modifié l'aspect en y créant des plan- tations et des jardins. La forêt de Lucu-Bé, les marécages voisins du lac et le cours du ruisseau, sont des localités émi- nemment propices à la recherche des mollusques. Notre voyageur n’a pu observer qu’à distance l’île de Nossi- Mitsion, patrie du Cyclostoma Cuvieri, et celle de Nossi-Fali (1), où se trouve le C. spectabile. Ces îles sont formées de grandes roches, ombragées par une végétation splendide, et percées de nombreuses cavernes qui servent d'asile aux Cyclostomes. La baie de Port-Léven est située à douze lieues au sud du cap d'Ambre, sur la côte N. E. de Madagascar, très près de Diégo- Soares et de Port-Louquez, points complètement inhabilés. (1) Nossa île, en madécasse, SHife = Cette baie n’est qu'une passe entre la grande terre et une sé- rie d’ilots à base de polypiers, peu élevés et couverts de sable marin, sauf quelques saillies de rochers de même nature que ceux de la côte. M. Vesco a été frappé de la ressemblance de ces ilots, où croissent des cocotiers et de petits arbustes, avec les îles basses de la Polynésie; on n’y trouve, en fait de mol- lusques terrestres, que le Cyclostoma vittatum, qui s'attache aux branches des arbrisseaux et s'enfonce dans le sable par les temps de sécheresse. Si l’on aborde la grande terre dans le parage de Port-Lé- ven, après avoir traversé la plage et quelques dunes entre- coupées de roches calcaires, on voit se développer une vaste plaine couverte de forêts, entrecoupée de marécages el en- tièrement déserte. À deux lieues de distance commence l’arète montagneuse et boisée de Madagascar, dont les points culmi- nants dépassent 3,000 mètres. Nous terminerons ici cette notice, en laissant de côté les iles Bourbon et Maurice, dont la constitution physique et la géo- graphie sont connues de tous les lecteurs. GASTEROPODA VITRINA T. subperforala, depressa, trausversim oblonga, tenuis, diaphana, nitida , luteo- virens, lenerrimè striatula et inconspicuè decussatula; spira obtusa; anfr. 3 1/2 marginal, ultimus permagnus, dilatatus; apertura obliqua, ovato-rotundata; peris- toma rectum, tenue, margine columellari angustè membranaceo-limbato, supernè in laminam triangularem perforationem formantem strictè dilatato. Diam. maj. 11; min. 8; altit. 5 mill. Cette Vitrine est la seule que nous connaissions des îles Mascareignes. Les premiers lours de la coquille forment une spire extrèmement obtuse; le dernier, très développé, comme chez toutes les espèces du même genre, est légèrement renflé par-dessous; il se termine par une ouverture assez grande, oblique, de forme ovalaire; le bord en est mince et presque membraneux du côté de la columelle ; une petite dilatation triangulaire qui se réfléchit à Pinsertion du bord interne, détermine au centre de la coquille une perforation ponctiforme. Le test de cette Vitrine est mince, transparent, brillant, d'une couleur fauve tirant sur le verdâtre. I est gravé de stries irrégulières et peu profondes, croisées par de fines im- pressions spirales que l’on n’aperçoit qu’à la loupe; celles-ci se transforment par-dessous en une sorte de rugosité ondu- leuse, également très superficielle. L'espèce que nous venons de décrire peut être comparée à la V. Blauneri des Canaries; elle est à peu près de même taille, de même consistance et de même couleur. Toutefois, chez la V. Borbonica, les tours de spire, mieux détachés les — M) — uns des autres, produisent une coquille beaucoup moins dé- primée, dont le sommet est plus saillant; l'ouverture, en outre, est plus oblique et plus dilatée. Habite l’ile Bourbon. HELIX 2. H. cælatura. Helix cœlatura Fér. Prodr. 48; Hist. p. 162. t. xxvur. f, 3. 4. Cette Hélice habite les lieux élevés et boisés de l’île Bour- bon; on la trouve communément sous les pierres, sous les troncs renversés et dans les cavités des vieux arbres. 3. H. Vesconis. t. 1v. f. 5. T. umbilicata, orbiculato-convexa, solida, obliquè striata, rufo-castanea , parüm nitens, zonis 3 albidis cingulata, una suturalis, altera mediana, tertià aream umbili- carem cireumscribente ; umbilieus mediocris, pervius; anfr. 5 regulariter crescentes, ultimus magis striatus, basi convexus, anticè descendens; apertura obliqua, ovalis, intùs concolor; peristoma vix incrassatum, marginibus subconniventibus, supero ferè recto, columellari magis areuato, breviter reflexo. Diam. maj. 30; min. 25 1/2; altit. 20 mill. Helix Vesconis Morlt. in Rev. zool. p. 218. 1851. = — Pfr. Mon. Helic. in. p. 225; 1v. p. 263. L'Helix Vesconis appartient à un groupe caractéristique dont l'Heliæ sepuleralis est le représentant le plus répandu et le plus anciennement connu. Ces deux coquilles, sans doute, diffèrent beaucoup entre elles; mais elles ont un air de fa- mille qui les rapproche naturellement l’une de l’autre; on pourrait les placer aux deux extrémités d’une série composée d'éléments intermédiaires très voisins, peut-être même un peu confus, ce qu'il faut attribuer à la rareté de certaines espèces dont la connaissance est encore imparfaite. Parmi ces formes intermédiaires, l'Helix chlorozona, dé- , Æ — 50 — crite par M. de Grateloup, nous paraît être celle qui se rapproche le plus de notre espèce; il ne sera donc pas inutile d'indiquer les modifications principales qui nous autorisent à les séparer. Moins épaisse et moins globuleuse, l'A. chlorozona se re- connaît à sa forme plutôt ovale qu’orbiculaire, ce qui résulte, chez cette coquille, de la dilatation plus marquée du dernier tour de spire. Cette particularité influe naturellement sur l’ou- verture, dont l’ovale est plus allongé et en même temps plus régulier; les points d'insertion des deux bords sont d’ailleurs plus rapprochés ; le péristome est plus réfléchi, l'ombilic enfin moins étroit, modifications qui indiquent déjà une progression dans la série. Les deux coquilles sont brunes et ornées de fascies présen- tant exactement la même disposition : d’un jaune citron chez l'H. chlorozona, elles sont d’un blane mat chez l'espèce voi- sine ; quelquefois, cependant, la zône inférieure est roussâtre. La surface de la première est presque lisse et luisante ; la se- conde ne brille d'aucun éclat et laisse voir, particulièrement sur le dernier tour, des stries fines, régulières, saillantes, qui se continuent sur la face inférieure et rendent la suture légè- rement inégale. Cette comparaison suffira pour permettre de distinguer deux coquilles qui ont entre elles de grands rap- ports, mais qui sont loin d’être identiques. L'Helix Vesconis a été trouvée sous les feuilles mortes, au pied des grands arbres qui croissent parmi les dunes de Port-Léven. 4. HK. inversicolor. Helix inversicolor Fér. Prodr. 132; Hist.r. p. 353. t. Lvn. A. f. 7-12. Carocolla bicolor Lamk. 2 ed. 1x. p. 146. Espèce très commune à l’île Maurice, où elle vit sur les hauteurs boisées, ainsi qu'au fond des ravins conservant de CR l'humidité. On la trouve rarement sur les troncs d’arbres, mais en grande abondance sous les pierres et les bois pourris. 5. HX. leucostyla. Helix stylodon Reeve Conch. ie. t. xzu. n. 191. Nec Pfeiffer. — leucostyla Pfr. in Proc. zool. soc. p. 112. 1855. — — — Mon. Hel. 1v. p. 18. Carocolla Mauritiana Lamk.? 2 ed. vur. p. 146. Le type de la Carocolla Mauritiana ayant aujourd'hui dis- paru, nous n'avons plus, pour juger cette espèce, que la courte description de Lamarck et la planche de Férussac citée par ce naturaliste. Cette planche représente une coquille plus petite et plus globuleuse que l'A. inversicolor, offrant beau- coup d’analogie avec celle que M. Pfciffer a récemment dé- crite sous le nom de leucostyla, et que M. Reeve, sans doute par inadvertance, a figurée dans son iconographie sous le nom de stylodon. Dans cette incertitude, le mieux est d’oublier le nom de Lamarck, qui n’est propre aujourd’hui qu’à produire de la confusion, et d'accepter celui qui nous est proposé par le grand descripteur de Cassel. L'Helix leucostyla se distingue de l’Helix inversicolor par une taille moindre, une forme plus globuleuse, une spire dont le sommet est plus arrondi, une carène moins tranchante et qui s'émousse en approchant de l'ouverture dont le bord gauche est arqué, sans sinuosité. Plus épaisse d’ailleurs, plus finement striée, uniforme dans sa couleur, elle compte un tour de moins à la spire, et le dernier est plus étroit. Nous de- vons avouer, cependant, qu’on trouve des formes intermé- diaires, propres à établir un passage entre les deux espèces. Même habitation que la précédente. ER 6. HI. Maurftiane]lla. t. 11. f. 2. T. imperforata, conoideo-depressa, utrinquè convexa, supernè inæqualiter costulato- striata et minutissimè decussata, non nitens; subtüs pallidior, nitida, striata, magis conspicuè decussata ; spira obtusa, conoidea ; sutura impressa, pallida ; anfr. 6 1/2, 7, parüm convexi, ultimus acutè carinatus , carinà filari, pallidà , fusco obscurè margi- nata; apertura obliqua, subsecuriformis, intùs margaritacea; peristoma aculum, rec- tum, margine columellari incrassato. Diam. maj. 16; min. 14 1/2; altit. 9. Helix Mauritianella Morlt. in Rev. z0ol. p. 219. 1851. re = Pfr. Mon. Hel. ur. p. 373; 1v. p. 18. Nous connaissons deux coquilles de Maurice qui se rappro-. chent beaucoup de l'Helix Mauritianella : ce sont les Hélices detecta et Mauritiana. La première se reconnaît facilement à sa forme lenticulaire, à sa carène saillante, à ses tours de spire moins nombreux, plus aplatis, gravés de stries plus rudes, enfin à sa nuance d'un gris terne; la seconde ne semble différer que par la per- foration ombilicale, qui paraît être néanmoins peu sensible, et par une apparence de dent au bord columellaire. Ces carac- tères sont-ils constants ou simplement accidentels? C’est un point que nous ne saurions décider. Nous nous bornerons à noter que M. Reeve, cité par M. Pfeiffer dans la synonymie de cette espèce, ne fait nulle mention de la callosité subden- tiforme : selon lui, la coquille est lisse par-dessous; selon M. Pfeiffer, elle est striée dans les deux sens; enfin, les deux auteurs ne sont point d'accord sur la consistance du test, mince suivant le premier, par conséquent fragile, et solide, au contraire, d’après la description du second. Au milieu de celte confusion qui nous laisse indécis sur la valeur de l’Helix Mauritiana , il ne sera pas inutile de don- ner sur notre propre espèce des renseignements clairs et précis. mio L'Helix Mauritianella est une coquille conique, déprimée, solide sans être épaisse, fortement carénée, qui reproduit en diminutif l'H. Mauritiana de Lamarck ou inversicolor de Fé- russac. Les tours de spire, au nombre de 6 1/2 à 7, se déve- loppent lentement ; ils sont séparés, quoique peu COnvexes, par une suture assez nelle, bordée d’un filet mince, sou- vent peu apparent, plus clair que le fond de la coquille ; ce filet est un vestige de la carène qu'enveloppent les tours successifs de la spire. La suture du dernier est marquée d'une fascie obscure, étroite , médiocrement distincte; une seconde fascie, semblable à la première, se montre au- dessous de la carène. Nous possédons un spécimen plus glo- buleux , dont les fascies coïncident exactement, l’une avec la suture, l’autre avec la carène ; toutes deux sont nettes et très apparentes. Du côté de la spire, la coquille que nous décrivons est d’un brun terne , uniforme, tirant sur le rougetre ; elle est gravée de stries inégales, grossières, un peu sinueuses, et, en outre, elle porte l'empreinte d'autres stries excessivement ténues, croisées dans les deux sens et qu'on n'aperçoit qu'à la loupe. La face inférieure est convexe, légèrement excavée au centre, brillante, d’une nuance plus claire et en même temps plus vive; les stries d'accroissement s’y montrent beaucoup plus fines, et les stries concentriques apparaissent à l'œil nu. L'ouverture, médiocrement oblique, est de forme angu- leuse, moins haute que large, nacrée a l’intérieur et d'une nuance bleuâtre légèrement violacée ; on distingue nettement la ligne blanchâtre de la carène ainsi que la fascie dont elle est accompagnée. Le péristome, simple et tranchant, s’é- paissit au bord columellaire ; s'élargit faiblement à son point d'insertion et se colore d’une teinte vineuse. Nous terminerons par une observation quiachèvera d’éclair- cir l'histoire de cette espèce. Férussac la connut fort bien : EN En elle faisait partie des coquilles qui lui furent communiquées par M. Rang et sur lesquelles il publia une notice dans le Bulletin universel des Sciences ; 11 lui donna le nom de detecta et confondit sous la même dénomination, à titre de variété, une seconde espèce sur laquelle ses successeurs se sont mépris en la considérant comme typique. Nous nous sommes assuré de cette confusion par l'examen de la collection de Férussac, où un grand nombre de coquilles sont encore étiquetées de sa main. Quant à l'erreur des conchyliologistes, elle est évidem- ment prouvée par la description suivante extraite du Bulletin t. X, p. 302, 1827 : « Cette nouvelle espèce (H. detecta), quant aux caractères de sa forme et de son ouverture, est la miniature de l'A. inversicolor ; mais elle est striée régulière- ment du côté de la spire. La variété est plus petite, plus dé- primée, fortement striée en dessus et en dessous. » M. Pfeiffer qui, le premier, a donné une description scien- tifique de l’Helix detecta, s’est donc évidemment mépris en prenant la variété pour le type. Au surplus, il importe peu si l’un et l’autre sont nettement définis. L'Helix Mauritianella se rencontre dans les lieux boisés, sous les pierres, au quartier de la rivière Noire (Blak river), à l'ile Maurice. 7. H. Stylodon. Helix monodonta Grat. Act. Bord. xr. p.399. €. r. f. 11. 1840. Nec Leu. — _ stylodon Pfr. Symb. 1. p. 40. 1842; Mon. Hel. 1. p. 34. — albidens Bens. Ann. and Mag. nat. hist. x1. p. 31. 1853. Se = Reeve Conch. ie. n. 1167. t. cLxxIr. B minor, maeulis angularibus punclisque pallidè flavis conspersa. — Diam. maj. 14; min. 12 1/2; altit. 9 mill. Cette coquille est très anciennement connue, quoique per- sonne, avant M. Pfeiffer, ne l'ait décrite. Férussac l'avait ins- 40 — crite dans son Prodrome sous le nom d'Helix depressa; mais elle ne figure pas dans son Histoire. La variété 8 n’est point accidentelle, mais constante. Indé- pendamment de la fascie périphériale qui appartient au type, elle est ornée, à la base, d’une zûne plus large, un peu diffuse, qui pénètre, en s’affaiblissant, dans l'ouverture. Lorsque l'on observe à la loupe les petites taches jaunâtres et blanchâtres dont elle est pointillée, on remarque que les unes sont le ré- sultat d’une coloration véritable, et les autres, surtout celles de la spire, d’une déchirure de l’épiderme. Il est probable que cette enveloppe, sur les points ainsi colorés, devient particu- lièrement sensible à l'influence des agents atmosphériques qui l’exfolient et la font disparaître avec le temps. L'Heliæ stylodon a été recueillie à l'ile Maurice, au quar- tier de Moka, sur le versant intérieur du Pouce; on la trouve sous les pierres, dans une circonscription assez restreinte. $. H. odontfina. Helix odontina Morlt. in Rev. zool. p. 219. 1851. = —= Pfr. Mon. Hel. ui. p. 1503 1v. p. 172. — Lightfooti Pir. in Proc. 200. soc. p. 150. 1852. S — _— Mon. Hel. mr. p. 1503 1v. p. 172. — —= Reeve Conch. ic. n. 779. . CXxIx. — suffulta Bens. in Ann. and Mag. nat. hist. x1. p. 31. 1853. = — Reeve Conch. ic. n. 4475. t. CLXXIII. — — Pfr. Mon. Hel. 1v. p. 2#1. La description de M. Benson ne laisse subsister aucune incertitude sur l'identité de son espèce avec la nôtre ; il n'en est pas ainsi de la figure de M. Reeve, représentant un indi- vidu d’un développement anormal, peut-être même une espèce différente. Quant à l'H. Lightfooti de M. Pfeifer, indiquée avec doute comme provenant d'Australie, nous renvoyons — 101 — à la description de l’auteur et à la planche de M. Reeve; le lecteur pourra se convaincre qu'il s’agit toujours de la même coquille. Nos spécimens ont été recueillis à Maurice, sur le versant intérieur des mornes qui forment autour de l’île un rempart de ceinture. 9. H. semicerina. Helix semicerina Morlt. in Rev. 7001. p. 219. Mai 1831. — — Pfr. Mon. Hel. ur. p. 793 1v. p. 65. — Rawsonis Reeve Conch. ie. n. 199. t. xrur. Sept. 1854. — — Pfr. Mon. Hel. nr. p. 36; 1v. 35. — — — in Chemn. % ed. p. 412. t. 147. f. 3. 4. Cette coquille a été recueillie près du Trou-au-Cerf, au centre de l’île Maurice, sous les pierres et les feuilles mortes. Le nom de Rawsonis doit revenir à M. Reeve; ce savant, dans son iconographie, l’impute mal à propos à M. Pfeiffer qui, à son tour, en fait honneur à M. Barclay dont neus ne connaissons aucune publication conchyliologique. 10. HI. argentea. Helix argentea Reeve Conch. ie. n. 1434. t. coiv. — — Pfr. Mon. Hel. 1v. p. 39. — semicerina var. turbinata Morlt. in Rev.zool. p.219. 1851. Cette espèce, comme l’Helix elegans de nos climats, dont elle rappelle la forme, varie dans le développement de sa spire qui représente un cône plus ou moins déprimé. Souvent le dernier tour, au lieu de s'appliquer contre la carène du pré- cédent, fléchit légèrement, s’enroule un peu plus bas, et la coquille devient partiellement scalaire. L’épiderme mat et blanchâtre auquel elle doit son nom, tantôt la revêt en entier du côté de la spire, tantôt y laisse subsister une fascie. L'in- ere verse se produit sur la face opposée; c'est la couleur brillante du fond qui domine, quelquefois sans partage, quelquefois circonscrite par l’épiderme et réduite à une tache centrale et circulaire. L’Helix argentea habite l'ile Maurice où elle parait assez peu répandue. 11. H. Iinophora. sp. N. t. 1v. f. 6. T. exiguè perforata, tenuis, pyramidata, carinata, costulata, corneo-rufescens vel virescens , epidermide albidà, tenaci, præcipuè ad suturas et infrà carinam vestita; spira plûs mindsve elata, conica; anfr. 6 convexiusculi, ultimus rotundatus, basi convexus, carinà acut4, compressà, filari cingulatus ; apertura parüm obliqua, lunaris ; peristoma simplex, acutum, rectum, margine supero brevi, arcuato, ad carinam bre- viter acuminato, columellari juxtà perforationem vix dilatato, reflexo. Diam. maj. 12; min. 10; altit. 9 1/2 mill. Cette Hélice appartient au même groupe que les deux pré- cédentes ; mais elle se distingue aisément par sa forme pyra- midale et par la carène filiforme qui accompagne le dernier tour. Les spécimens que nous avons sous les yeux ne sont pas assez frais pour nous permettre d'apprécier exactement la nuance du test et son degré de transparence; il paraît être corné , roussâtre, et recouvert partiellement d'un épiderme blanchâtre qui, du côté de la spire, forme une zône assez large, divisée par la suture. Cette zône s'étend sur la face inférieure dont elle circonserit la région centrale, de même que chez l'espèce précédente. Certains individus sont ornés, sur les pre- miers tours de la spire, de fascies étroites, nombreuses, un peu confuses, qui paraissent être une production de l'épiderme. Toute la coquille est sillonnée de stries grossières, rapprochées, légèrement flexueuses, moins prononcées par-dessous. La spire compte six tours médiocrement convexes , sépa- rés par une suture très nette, quelquefois marginée, lorsque leur enroulement ne coïncide pas exactement avec la carène; le dernier tour, arrondi comme ceux qui le précèdent, est bordé, à la circonférence, d’un limbe étroit, comprimé, HE 2e tranchant, qui persiste jusqu’à l'ouverture, où il produit une légère saillie anguleuse. Il est percé d’une fente ombilicale très étroite, à demi-masquée par une faible dilatation du péristome; celui-ci, simple, droit et tranchant, circonscrit une ouverture médiocrement oblique, plus large que haute, à peine modifiée, dans sa courbe arrondie, par l'angle de la carène. L'Helix liniphora a été recueillie à l’île Bourbon. 12. H. philyrina. Helix philyrina Morlt. in Rev. zool. p. 218. 1851. —= = Pfr. Mon. Hel. nr. p. 36; 1v. p. 18. GB major; diam. maj. 17; min. 14; altit. 9. Helix mucronata Pfr. in Proc. zool. soc. p. 149. 1852. — — Reeve Conch, ic. n. 197. t. xLui. Les individus de cette espèce rapportés par M. Vesco n'ont pas plus de 11 millimètres dans le sens de leur grand dia- mètre. Depuis, nous en avons vu d’autres qui atteignaient 17 et 18 millimètres; il en existe même de plus grands, comme le témoigne la planche de M. Reeve représentant un individu qui ne mesure pas moins de 27 millimètres; mais unsemblable développement paraît sortir des règles ordinaires et constituer un cas exceptionnel; la figure dont il s’agit donnerait donc une idée très fausse de l'espèce. L’'Helix philyrina à été recueillie au Trou-au-Cerf, dans l'île Maurice, sur les arbustes et les rochers humides. 13. H. similaris. Helix similaris Fér. Prodr. 262; Hist, p. 471. t. xxv. B: f. 14: xxvII. A. f. 1-3. B solidug, anfr. ultimo sæpè angulato. — 59 — Helix addita Fér. Prodr. 38 bis p. 71; Hist. €. xxv. B. f. 2. 8. y cornea, unicolor, peristomate rubello. à maculis opacis luteis variegata. Helix Brardiana Pfr. in Proc. zool. soc. p. 253. 1851. = — —" Mon. Hel:ur. p. 228; 1v. 268. = — Reeve Conch. ie. n. 604. t. evurt. — — Chemn. 2 ed. p. 385. t. 142. f. 7-8. Si l'on compare la description de l'Helix similaris, telle que la donne M. Pfeiffer ( Mon. E, p. 336), à celle de l'Helix Brardiana du même savant, on se convaincra que les deux coquilles ne font qu’une seule espèce , car elles diffèrent uni- quement par les taches opaques et jaunâtres que l'on remarque sur la seconde. D'ailleurs, toutes les modifications connues de l'H. similaris, tantôt épaisse, tantôt mince et diaphane, uni- colore ou fasciée, arrondie ou anguleuse à la circonférence, se reproduisent chez l’'H. Brardiana; il ne peut donc sub- sister aucun doute sur la question d'identité. Quant aux taches plus ou moins apparentes que présente cette variété, elles proviennent d'un second épiderme superposé, ainsi qu'on peut s’en rendre compte en grattant légèrement la surface du test. Nous avons vu que les Hélices argentea, semicerina, linophora, étaient également revêtues d’un épiderme opaque, qui n'existe pas chez la jeune coquille, et qui se développe avec l’âge, comme si l’animal sentait la nécessité de s’abri- ter contre l’ardeur du climat sous une enveloppe moins transparente. L'Helix similaris est extrêmement commune à Bourbon, à Maurice, à Mayotte, où l’on rencontre, depuis le littoral jusqu'au pied des montagnes, toutes les variétés que nous avons énumérées. 2 0 14. H. proletaria. sp. N. {. IV. f. 4. T. angustè perforata, globoso-depressa, tenera, vix striatula, semi-diaphana, cereo- cornea, subtüs nitidior; anfr. 6 parüm convexi, ultimus carinatus, infernè planulatus ; apertura lunaris ; peristoma simplex , rectum, margine columellari juxtà perforatio- nem vix dilatato. Diam. maj. 10 ; min. 9; altit. 6. Petite espèce cornée, mince et demi-transparente, médio- crement brillante, à peine striée, composée de six tours de spire assez étroits et légèrement convexes; le derniér est an- guleux à la circonférence et s'accroît dans la même propor- tion que les autres. Du côté de la spire, la forme de cette coquille est celle d'un cône obtus et arrondi; du côté opposé, elle est déprimée et percée d’un ombilic fort étroit. L’ouver- ture, de grandeur médiocre, est faiblement modifiée dans sa courbure par l’angle périphérial du dernier tour ; les bords du péristome sont droits, simples et tranchants. L'Helix proletaria est revètue d'un épiderme fauve-brunâtre qui paraît uniforme à l'œil nu, mais sur lequel on remarque, à l’aide d’un grossissement suffisant, des points ei de petites taches irrégulières de couleur jaunâtre, plus clairs que le fond. Elle ressemble à l’H. plebeja de nos pays, dont néan- moins elle se distingue par une forme plus turbinée, une carène plus prononcée, la dépression de la base et la simpli- cité du péristome, qui n’est ni marginé ni réfléchi; elle paraît être, en outre, dépourvue de villosité. — Cette coquille pro- vient de l’île Maurice. 15. HI. russeoln, ft. 1v. f. 3. T. strictissimè perforata, depresso-pyramidata, basi planulata, tenuis, nitida, dia- phana, sublævigata, corneo-rufa; spira conica, apice acutiuscula; anf. 6 convexius- culi, submarginati, ultimus magis dilatatus, obtusè angulatus, angulo demüm evanes- cente; apertura vix obliqua, lunaris, intùs margaritacea; peristoma simplex, rectum, tenue, margine columellari supernè breviter dilatato, reflexo, perforationem exiguam semilegente. Diam. maj. 14; min. 12 1/2; altit. 10 mill. = Gik Helix russeola Morit. in Rev. zool. p. 219. 1851. — — Pfr. Mon. Hel. im. p. 63; 1v. p. 48. L'Helix russeola est une coquille d’une apparence modeste, mince, cornée, transparente, d’une nuance fauve uniforme, assez semblable aux espèces de nos contrées. Les premiers tours de spire croissent avec lenteur; le dernier, dont le dé- veloppement est plus rapide, présente un angle obscur à la circonférence. Le test est brillant et paraît lisse; toutefois il est marqué de stries irrégulières, superficielles, souvent con- fuses, que l’on distingue mieux sur la face inférieure. Cette coquille est percée à la base d’un ombilie excessive- ment étroit, à demi-masqué par une faible dilatation du bord columellaire. L'ouverture est ovale, arrondie, à péristome tranchant, légèrement épaissie dans l’intérieur où elle prend une nuance d’un blanc bleuâtre, quelquefois chatoyante. Elle diffère de la précédente par sa taille et sa solidité, par la dila- lation du dernier tour de spire, ainsi que par un ombilie plus étroit et à demi-masqué. On la trouve à l’île Mayotte, l’une des Comores, dans les lieux bas et ombragés, sous les détritus de végétaux conservant quelque humidité. 16. H. nitella. t. 11. f. 9. T. strictissimè perforata, depressa, supernè convexiuseula, sublüs concaviuscula , tenuis, pellucida, nitida , levis, pallidè fulva; anfr. 5 parüm convexi, suturd an- gustè marginatà discreti, ultimus compressus, teres, circà perforationem declivis ; apertura parüm obliqua, depressa, ovato-lunaris; peristoma simplex, acutum, rectum, * margine columellari leviter sinuato, supernè vix dilatato. Diam. maj. 9; min. 6; altit. 3 mill. Helix nitella Morlt. in Rev. zool. p. 219, 1851. — — Pfr. Mon. Hel. 11. p. 643 1v. p. 49. On peut comparer cette petite coquille à l'Helix nitida Müll. dont elle se rapproche singulièrement par la forme, les di- RO — mensions, le nombre des tours de spire et la nature du test; cependant elle est d’une nuance plus claire et en outre dé- pourvue de stries; elle offre aussi moins de convexité. Mais la principale différence entre les deux coquilles se manifeste sur leur face inférieure, percée, chez l'A. nilida, d'un om- bilic large et profond qui, chez sa congénère, se réduit à une perforation ponctiforme. L'ouverture de celle-ci est d'ailleurs beaucoup plus déprimée ; enfin, la suture se montre distincte- ment marginée, depuis le sommet du cône spiral jusqu'à la base. Ce dernier caractère ne permettra pas de confondre VA. nitella avec V'H. Perroteti qui en est aussi fort voisine. — Dé- couverte à Maurice sur le sommet du Pouce où elle paraît être assez rare. 17. MH. Virginia. sr. N.t.1v. Î.8. T. angustè perforata, depressa, substriala, hyalina, albida vel pallidè fulva, basi fulvo-virescens ; spira depressè conoidea, apice obtusiuseula; sutura impressa, mar- ginata; anfr. 6 pardm convexi, ultimus obsolelè angulatus; apertura subrecta, de- pressè ovalis; peristoma simplex, rectum, acutum, margine columellari juxtà inser- tionem vix reflexiusculo. Diam. maj. 9; min. 8; altit. 5 mill. Coquille déprimée, à spire légèrement conique, mince, brillante, diaphane, cristalline, souvent colorée d’une teinte roussâtre sur le dernier tour. La face inférieure, d’un fauve clair tirant sur le verdâtre, est percée d’un ombilic excessive- ment étroit. Les stries sont régulières et très superficielles ; on les distingue seulement à la jonction des tours ainsi qu'à la base de la coquille où elles se manifestent par un rayonnement vague, plus ou moins apparent, selon le jeu de la lumière. On remarque, contre la suture, dont l'impression est nette- ment accusée, une étroite lisière, naissant avec le premier tour, finement ct irrégulièrement denticulée sur le dernier. Celui-ci, comprimé à son origine, prend une forme anguleuse qui se modifie graduellement avant d'atteindre l'ouverture mifhr = dont la forme n’est point altérée. Le péristome, droit, mince, tranchant, montre une faible tendance à se dilater au point où s’insère le bord columellaire. L’ombilic, peu profond, de- meure entièrement visible. L’Helix Virginia provient de l’île Maurice; elle à été re- cueillie sous les feuilles mortes, dans les ravins humides et boisés de la montagne du Pouce. {S. H. Paulus. sr. N. t. 1v. f. 7. T. latè umbilicata, orbiculato-depressa , tenuis, eximiè arcuatim plicata, corneo- fulva, sericina; spira convexiuseula; anfr. 5 4/2 suturà profundà discreti, ultimus depressus, basi rotundatus, umbilicum pervium exhibens; apertura recta, depressa, lunaris, marginibus peristomatis simplicibus, columellari sinuoso , juxtà insertionem vix dilatato. Diam. maj. 9; min. 7; altit. 4 mill. Nous ne connaissons aucune espèce du genre Hélice qui puisse être confondue avec cette petite coquille. Ce qu'elle offre de plus remarquable, c’est la sculpture nette et régulière de sa surface. Le premier tour de spire est lisse ; mais à partir du second, commence une succession de petites côtes saillantes, élégamment arquées, qui se prolongent sur la face inférieure et vont se perdre dans la cavité ombilicale en décrivant une légère sinuosité. Ces côtes sont toutes égales et ne s’alfaiblis- sent point par-dessous la coquille, comme il arrive ordi- nairement ; au contraire, elles paraissent plus nettes, parce qu'elles sont moins rapprochées, quelques-unes se terminant à la périphérie du dernier tour. L'AHelix Pauli est déprimée et presque discoïde, quoique la spire soit légèrement saillante; elle est percée d'un ombilic large et profond qui pénètre jusqu’au sommet. Quant à l’ou- verture, nous ne saurions la décrire d’une manière complète, le spécimen unique rapporté par M. Vesco ayant une frac- Lure au bord supérieur ; autant qu'il soit permis d'en juger, = = elle est droite, déprimée latéralement, arrondie, à péristome mince et non réfléchi. Le bord columellaire décrit une sinuo- sité en approchant de son point d'insertion ; mais il n’est épaissi par aucune callosité et sa dilatation est à peine sensible. Cette coquille est mince, fragile, cornée, d’une couleur fauve légèrement rembrunie; elle a été trouvée sous une pierre, au quartier de Moka, dans l’île Maurice. 19. H. rufa. Helix rufa Less. Voy. Coq. p. 305. £. 43. f. 2. Cette Hélice se trouve communément à Maurice, au quar- tier de la Rivière-Noire, sous les feuilles mortes, les pierres, dans les lieux enfin qui conservent ur peu d'humidité. Elle vit aussi à l’île de Madagascar. 20. H. prætumida. t. 1v. f. 10. T. strictissimè perforata , globoso-depressa, tenuis, nitida, diaphana , leviuscula, corneo-lutescens , subtüs nubilosa; spira vix emersa, arctè convoluta; anfr. 6 con- vexiusculi, suturà canaliculatä discreti, ullimus inflatus, teres, lineolis peripherialibus obscurè notatus; apertura parüm obliqua, lunaris ; peristoma acutum, rectum, mar- gine supero ad insertionem emarginato, columellari breviter dilatato, reflexo. Diam. maj. 9; min. 8; altit. 6 1/2 mill. Helix prœtumida Fér. in Bull. un. des sc. x. p. 303. 1827. Nous conservons à cette petite espèce, d’un aspect assez sin- gulier, le nom qui lui a été donné par Férussac et: qu’elle porte encore dans sa collection. L'Helix prætumida se reconnaît immédiatement à l'enrou- lement serré des premiers tours de spire, séparés l’un de l'autre par une suture canaliculée, enroulement qui contraste avec l’accroissement rapide et le renflement du dernier. Celui- ci est percé d’un ombilic excessivement étroit, mais distinct, dont l’orifice est à demi-masqué par une faible dilatation du — 6ù — péristome. L'ouverture, à bords droits et tranchants, est arrondie, peu oblique et légèrement calleuse; le bord supé- rieur, à son point d'insertion, est échancré par le canal de la suture. Le test de cette coquille est mince, corné, brillant, d’une nuance fauve-jaunâtre, transparent du côté de la spire, d’une opacité nébuleuse sur la face opposée. Les premiers tours sont parfaitement lisses; ce n’est même qu'à l'aide d'un certain grossissement qu'on aperçoit sur le dernier des stries régu- lières extrêmement superficielles; on y remarque, en outre, principalement à la circonférence, des linéoles excessivement ténues, un peu plus claires que le fond et à peine percep- tibles à l'œil nu. Cette coquille se trouve à Bourbon où elle parait être assez rare ; nos spécimens ont été recueillis au Brulé de Saint-Denis, sur les points humides et boisés, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. BULIMUS 21. B. Vesconis. sr. N. t. v.f. 1. T. perforata, pyramidalis, tenuis, cornea, nitida, diaphana, obliquè irregulariler striatula; spira conica, apice acuta, fuscescens; anfr. 7 parüm convexi, ullimus inflatus, zonà castaneà cingulatus ; columella subverticalis ; apertura obliqua, truncato- ovalis, intùs tenuiter callosa, sublabiata; peristoma acutum, subexpansiusculum, margine columellari supernè dilatato, angulatim reflexo. Longit. 17; diam. 10 mill. On ne peut se dissimuler que cette espèce ne soit très voi- sine du B. rufo-niger de M. Recve, malgré quelque différence dans la nature du test et la couleur. Cependant, si l’on s’en rapporte à la description de M. Pfeiffer, plus complète, plus exacte peut-être que celle du naturaliste anglais, on verra qu'il existe entre les deux coquilles des dissemblances qui per- mettent de les séparer. Ainsi, la nôtre est mince, fragile, diaphane; celle de 5 — 66 — M. Reeve, au contraire, est douée d'une certaine solidité (solidiuseula) qui exclut la transparence; chez la première, la courbe de l'ouverture est modifiée par la direction verticale de la columelle, tandis qu’elle s’arrondit régulièrement chez la seconde (Conch. iconica, n. 395, t. 1x); enfin, le bord columellaire du B. Vesconis présente une dilatation large et triangulaire qui se renverse sur la perforation ombilicale, ca- ractère que l'espèce voisine ne manifeste qu'à un faible degré. Ajoutons que l'ouverture du même Bulime est épaissie inté- rieurement par une callosité mince et blanchâtre qui forme un léger bourrelet autour du péristome. Nous regrettons de n'avoir pas sous les yeux un plus grand nombre d'individus de cette espèce; les recherches de M. Vesco ne lui en ont procuré qu’un seul, recueilli sur la plage sablon- neuse de Port-Léven: il a été trouvé sous les feuilles mortes, au pied des grands arbres qui ombragent les dunes. 22, B. punctatus. A Bulimus punctatus Anton Verz. der conch. p. 42. 3 — — Desh. in Fér. Hist. p. 86. t. cLvir. f. 7. 8. Ce Bulime, qui n'avait été rencontré jusqu'ici qu'au centre de l'Hindoustan, a été recueilli par M. Vesco sur la plage de Zanzibar. 23. B. variolosus. sr. N. t. v. f. 2. T. angustè perforala , oblongo-conica , solidula, irregulariter et tenerè subrugoso- striata, nitidula, albida, punctis corneis minutim conspersa; spira elongata , apice saturalè castanea; anfr. 7 convexiuseuli, ultimus basi rotundatus; apertura vix obli- qua, ovalis; peristoma acutum, rectum, marginibus conniventibus, callo tenui junctis, columellari dilatato, patente. Longit. 15; diam. 7. — Apert. 6 mill. longa, 4 lata. Coquille médiocrement épaisse, de forme oblongue, à spire conique allongée, pointue au sommet. Elle est composée de sept tours légèrement convexes, séparés par une suture assez = QU nette; le dernier est percé d'un ombilic étroit et peu profond. L'ouverture, peu développée, est ovale et légèrement inclinée en arrière; le bord externe est dreit et tranchant; le bord op- posé se dilate sur la perforation ombilicale ; tous deux sont réunis par une callosité sensible. Le test est blanc, médiocre- ment brillant, faiblement strié, semé de points cornés, gri- sâtres, transparents, distribués d’une manière très irrégulière et produisant çà et là de petites taches par leur aggrégation. Le sommet, d’un brun marron très intense, contraste avec la teinte de la coquille. Ce Bulime est voisin du précédent; il lui ressemble par la forme, la consistance du test, et par cette ponctuation singu- lière que l'on a comparée à des piqûres de mouche, et que l’on retrouve chez plusieurs autres espèces de la côte d’Afri- que. Il en diffère par la couleur, la taille un peu plus grande, la spire comptant un tour de plus, l’ombilic enfin moins évasé. L'ouverture, en outre, est plus arrondie. Il a été re- cueilli sur la plage de Mogadoxa, au pied des plantes qui croissent parmi les sables. Nora.— La description et la gravure du Bulimus variolosus étaient achevées, lorsqu’a paru, dans le Malak. blatter de Uas- sel, la diagnose d’une espèce extrêmement voisine rapportée du Mozambique par le D’ Peters. Il s’en faut néanmoins que les deux coquilles soient identiques, car la nôtre est d’une forme plus allongée et d’une couleur très différente; leur séparation peut donc être maintenue jusqu'à plus ample information. 24. B. Mozambicensis. Bulimus Mozambicensis Pfr. Symb. nr. p. 85. — — Reeve Conch. ic. n. 328. t. Lvnr. Recueilli sur la tige des plantes et sous les pierres humides, dans les petits ravins qui sillonnent le plateau de Zanzibar. ER) E 25. B. Guillainfi. Bulimus Guillaini Petit in Journ. conch. 1. p. 77, t. 4. f. 4. 5. : Févr. 1850. — marginalus Pfr. in Zeit. f. malak. p. 44. Avril 4850. = Guillaini Pfr. Mon. Hel. nr. p. 3513; 1v. p. 421. C'est évidemment par une erreur typographique que ce Bu- lime, dans la description de M. Petit, a été réduit à la longueur de 6 millimètres, quand la figure en accuse 24. Nos spécimens ne dépassent pas 14 millimètres; ils proviennent de l'ilot d'Abd-el-Kouri, voisin de Socotora. L'un d’eux est muni d’un épiphragme vitreux et résistant. 26. &B. contiguus. Bulimus contiguus Reeve Conch. ic. n. 582. t. Lxx1x. Sept. 1849. = teres Pfr. In Zeit. f. malak. p. 90. Nov. 1849. — contiquus Pfr. Mon. Hel. ur. p. 403; 1v. p. 464. Habite l’ilot d’'Abd-el-Kouri. 27. H. clavulinus. Bulimus elavulinus Pot. et Mich. Gal. Moll. 4. p.136. t. 14. £. 9. 10. — — Reeve Conch. ic. n. 595. t. Lxxx. — _ Pfr. Mon. Hel, 1. p. 39%; 1v. p. 454, Sous le nom de Bulimus clavulus, plusieurs petites espèces, extrêmement voisines l’une de l’autre, ont été confondues de- puis Férussac et peut-être par ce savant lui-même. Celle que nous avons sous les yeux se distingue du type primitif (B. Goo- dallii, Mill.) par une spire plus courte dont les tours se dé- tachent moins nettement, par des stries plus faibles, une perforation ombilicale presque nulle, et une ouverture ver- saute; en ontre, elle compte un tour de moins. Réunie par M. Pfeifler au B. elavulus, elle en à été séparée plus tard, d’après l'exemple de M. Reeve, par ce conchyliologiste. Le même savant nous a fait connaitre, sous le nom de B. Mauri- tianus, une troisième espèce habitant les mêmes lieux, un peu plus déliée, avec des stries plus prononcées et un tour de plus à la spire; celle-ci paraïtrait correspondre au B. clavulus des naturalistes de l’Astrolabe. Il serait désirable que la monographie de ce petit groupe fût nettement établie; peut-être reconnaitrait-on, en com- parant entre eux les individus fournis par les différents points du globe, que les espèces sont plus nombreuses qu’on ne le croit encore, et que le type de Férussac, essentiellement américain, est bien moins répandu qu'on ne ne l’a supposé jusqu'ici. Le Bulimus clavulinus habite Bourbon, Maurice, Mada- gascar et les Comores; on le trouve communément sous les pierres humides et les vieilles écorces. ACHATINA 2. 4. panthera, Helix panthera Fér. Prodr. 349; Hist, p. 159. t. cxvi et & cxxxu. lo Achatina panthera Desh. in Lamk. 2 ed, vin. p. 309. Cette belle coquille provient de Madagascar ; elle a été re- cueillie par M. Vesco, au mois d'avril, sur le versant inté- rieur des dunes boisées de Port-Léven. Elle se tient au pied des gros arbres, sous les amas de feuilles mortes, et quelque- fois sur les arbustes. Transportée dans les parcs de l'île Mau- rice, on dit qu'elle à produit, par son alliance avec l'A. fuliea, un hybride qui participe des deux espèces par la couleur. — 70 — 29. A. fulica. Helix fulica Fér. Prodr. 347; Hist. p. 462. t. exxiv. A. f. 4,et cxxv. 1.019210, Achatina fulica Desh. in Lamk. 2 ed. vus. p. 297. Très commune à Madagascar, Bourbon, Maurice, les Co- mores, dans les jardins et tous les lieux boisés, sur les troncs d'arbres et sur la tige des bananiers. 30. A. simpularia. t. v. f. 4. Achatina simpularia Morlt. in Rev. zool. p. 220. 1851. — = Pfr. Mon. Hel. nr. p. 496; 1v. p. 613. — _ pallens Pfr. in Proc. zool. soc. p. 35. 1856. — — —— Novitates conch. p. 105. t. 29. f. 19. 20. T. turrita, apice acuta, solidula, irregulariter substriata, cerea, corneo-lutescens ; anfr. 8 1/2 vix convexiusculi, ultimus rotundatus, basi attenuatus, 2/7 longitudinis æquans; sutura linearis, marginata; columella leviter arcuata, abruptè truncata; apertura parüm obliqua, semiovalis; peristoma simplex, acutum, rectum. Longit. 15; diam. 4 1/2 mill. Cette Agathine se distingue assez bien des petites espèces du même groupe par sa dilatation et sa spire conique dont le sommet n’est point obtus. Elle est formée de huit tours et demi, très faiblement convexes, séparés par une suture mar- ginée; le dernier, arrondi comme ceux qui le précèdent, est at- ténué à sa terminaison et percé d’une ouverture ovale, à bords simples, droits et tranchants; la columelle, légèrement ar- quée , est tronquée d’une manière assez nette et n’atteint point la base; enfin, le test est brillant, d’une nuance fauve-jaunâtre, marqué de stries obliques et obsolètes, plus apparentes dans le voisinage des sutures. On remarque, à l’aide de la loupe, que ces stries sont croisées par des linéoles obscures, peu ap- PPT pareutes, quelquefois très multipliées, surtout chez les jeunes individus. Recueillie à Mayotte sur des bois morts, près de la plage, dans une plantation de cannes à sucre; on la rencontre aussi dans l’île de Mohéli. 31. A. cereola,. sr. N. t. v. f. 3. T. elongato-turrita, apice obtusa, solidiuscula, tenerè capillaceo-striata, nitida, pel- lucida , albido-fulvescens; anfr. 8 convexiusculi, suturà minutè denticulatâ discreti, ultimus infrà medium subangulatus, longitudinis 1/4 vix superans ; columella arcuata, obliquè truncata, basim aperturæ non attingens; apertura oblonga ; peristoma simplex, acutum, rectum. Longit. 14; diam. 4 mill. Comme la précédente, cette coquille fait partie d’un groupe qui renferme plusieurs espèces dont les caractères distinctifs ne se manifestent pas toujours bien nettement au premier aspect. Elle compte huit tours de spire assez semblables, par leur convexité et leur mode d’accroissement, à ceux de l’A. octona ; le dernier est modifié à la circonférence par un angle obtus, accompagné parfois d’une fascie jaune-verdâtre, peu apparente, qui continue sur la seconde moitié du dernier tour l’enroulement de la ligne suturale. 11 est percé d’une ouver- ture médiocre, semi-ovalaire, à bords droits et tranchants; la columelle, arquée, blanchâtre, se termine par une section oblique sans atteindre la base, ce qui donne une forme ver- sante à la partie correspondante de l'ouverture. Le test est solide, brillant, diaphane, d’un blanc lavé faiblement de jau- nâtre, gravé de stries ténues, nombreuses et peu profondes; la suture, finement et irrégulièrement denticulée, est bordée d’une zône opaque, parfois un peu confuse, surtout quand la coquille est douée d’une certaine épaisseur. Cette espèce se distingue de l’A. octona par une spire plus courte, plus conique, comptant généralement moins de tours, ainsi que par la forme anguleuse du dernier ; elle est, d’ailleurs, MD plus nettement striée. On pourrait peut-être la confondre avec l'A. cerea qui vit à Fernan-do-Pô; cependant elle est plus déliée que celle-ci, plus convexe, plus solide et moins fortement striée; l'ouverture offre aussi quelque différence, sans parler de la zone suturale. Recueillie à Mayotte et à Mohéli, dans les mêmes circons- tances que la précédente. 32, 4. octonn. Helix octona Chemn. 1x. P. 2. p. 190. t. 136. f. 1264. Achatina octona Gray in Ann. phil. new ser. 1x. p. #14, Cette espèce a été trouvée à Zanzibar sous des bois pourris, non loin de la plage; les individus recueillis dans cette île comptent de huit à neuf tours de spire et sont exactement semblables à ceux qui proviennent des Antilles. GLANDINA 33. G. Boïväimni. sr. N.t. v. f. 5. T. umbilicata, oblonga, tenuis, regulariter costulato-striata, sericina, pallidè stra- minea; spira turrito-conica , apice obtusa; anfr. 7 convexiusculi, suturd profundè discreti, ultimus ventrosus, basi altenuatus, circà umbilicum leviter compressus ; columella subrecta, vix truncatula; apertura ovato-angularis, margine supero tenui, recto, columellari dilatato, fornicalim reflexo. Longit. 18; diam. 8 mill. Les caractères qui distinguent cette coquille indiquent évi- demment qu’elle doit prendre place parmi les Glandines. Elle est oblongue, ventrue, à spire conique, turriculée, obtuse au sommet. Les premiers tours reçoivent un accroissement gra- dué, tardis que le dernier, beaucoup plus développé, cons- titue à Jui seul près de la moitié de la coquille. I est percé d'un ombilic étroit, profond, légèrement comprimé sur le en — bord. La columelle, un peu arquée, descend jusqu'a la base de l'ouverture; dilatée dans toute sa longueur, elle produit un bord droit qui se réfléchit sur l’ombilic, s’atténue graduel- lement et se termine par une troncature insensible. Le test est mince, demi-transparent, modérément brillant, d’un ton jaunâtre, pâle et uniforme; il est sillonné de petites côtes pressées, régulières, médiocrement saillantes, qui par- tent du sommet, s’émoussent sur la face inférieure du dernier tour, et donnent à la surface une apparence soyeuse. Cette co- quille provient de la côte de Zanguebar où elle à été recueillie par M. Boivin, au pied d’un arbre, sous la mousse, non loin de Mombaza, dans une petite oasis, à deux kilomètres de la mer. ENNEA Le genre Ennea, créé aux dépens des Bulimes et des Pupas pour un petit nombre d’espèces répandues sur les côtes de l'Afrique tropicale, a été proposé par MM. Adams en 1854, et adopté par M. Pfeiffer, qui, dans le quatrième volume de sa Monographie, le caractérise dans les termes suivants : Testa rimata, oblonga, ovata vel subeylindracea, alabastrina, vel hyalina, subvari- cosa; apertura parva, semiovalis; columella plicata; paries aperturalis plerumquè lamellà unic munitus; peristomatis margines subæquales, dexter repandus, interdm dentatus et scrobiculatus. Cette définition est très large, et elle ne met en relief aucune particularité propre à faire distinguer clairement le nouveau genre des genres voisins; il n’y a pas un trait qui ne puisse s'appliquer aux Bulimes et qui ne convienne également à un grand nombre de Pupas. Une bonne diagnose reste done en- core à produire, tâche d'autant plus difficile que la physiono- mie caractéristique du genre résulte bien moins de certaines particularités saillantes que de l’ensemble des traits généraux. =, Quoi qu'il en soit, nous sommes disposé à l’adopter par un double motif : d'abord, parce que les espèces dont il se compose ont entre elles une affinité qui permet de les reconnaître au premier coup d'œil; ensuite, parce qu'il renferme des coquil- les, telles que l'E. Liberiana et la plupart des grandes espèces, qu'il est difficile de classer, soit parmi les Pupas, soit parmi les Bulimes. La création d’une coupe intermédiaire devient donc nécessaire; elle entraine, il est vrai, l’adjonction de plusieurs espèces qu'il eût été possible de distribuer ailleurs ; mais il en est ainsi dans la plupart des divisions établies en histoire naturelle. Nous n’adopterons, d’ailleurs, les vues de la Monographie qu'avec certaines réserves, persuadé que l’auteur à beaucoup trop élargi son cadre; ainsi, l’Ennea bi- “color et les espèces voisines demeurent pour nous de véritables Pupas. M. Pfeiffer à judicieusement remarqué qu'il existe une certaine relation entre les Enneas et les Streptaxis, quant au rôle que jouent ces coquilles à l'égard des Pupas et des Hélices. Les Streptaxis sont de véritables Hélices pour le na- luraliste qui n’admet de coupes génériques que lorsqu'elles sont fondées sur les particularités de l’organisation; mais comme ces mollusques se distinguent au premier aspect par la structure de leur coquille, on en a profité pour établir une divi- sion commode dans un genre extrèmement étendu. Les mêmes considérations militent en faveur du genre Ennea, toutefois à un moindre degré, les caractères sur lesquels il repose étant bien moins saillants et surtout moins constants que ceux qui appartiennent aux Streptaxis. 34. E, ovoidea. Bulimus ovoideus Brug. Encyel. meth. 1. p. 335. Pupa grandis Pfr. Symb. ur. p. 95; Mon. Hel. 11. p. 301. = — Bulimus grandis Desh. in Fér. Hist. p. 104. €. exLav. f. 1. 2. — ovoideus Pfr. Mon. Hel. nr. p. 359. Gibbus ovoideus Ad. Gen. p. 167. 1855. Ennea ovoidea Pfr. in Malak. blatt. p. 60. 4856; Mon. Hel. 1v. p. 335. Cette coquille est revètue, lorsqu'elle est fraiche, d’un épi- derme fugace, excessivement mince, d’un fauve clair, nuancé par quelques stries obliques. Elle est commune à Mayotte sur les sommets boisés, élevés d'environ 1,200 mètres; quelques- uns de nos spécimens mesurent jusqu’à 50 millimètres de lon- gueur. 35. Æ. tumfida. sr. N. t. v. f. 7. T. rimato-perforata, solida, ovato-subfusiformis, sub epidermide tenui, sericinà, fulvà, partim detrit, albida, cretacea, levis; spira oblongo-conoïdea, ab axi devians ; sutura irregularis, strictè marginata; anfr. 7 convexiusculi, ultimus inflatus, rotun- datus , basi compressus, suprà aperturam vix planatus, anticè arcuatim ascendens ; columella obliquè plicata; apertura oblonga, longitudinis 4/9 pauld superans, margi- nibus parallelis, inæqualibus; peristoma subincrassatum, undiquè expansum, breviter reflexum. Longit. 36; diam. 18; longit. apert. 17 mill. L’Ennea tumida est une coquille qui se rapproche beau- coup de l'espèce précédente; moins grande, moins brillante, plus convexe, on la reconnait surtout à la forme allongée de son ouverture, dont les bords sont très inégaux. La spire, chez l'individu que nous avons sous les yeux, au lieu de se déve- lopper normalement dans l'axe de la coquille, s’en écarte et incline sur la droite, singularité que l’on retrouve chez plu- sieurs autres mollusques de genres différents qui vivent dans les mêmes parages { B. lanceolatus, Mel. Zengana, etc.). Le dernier tour, renflé d'une manière inégale, est légèrement aplati du côté de l'ouverture; il est percé d’un ombilic plus large et plus profond que chez l'E. ovoidea; le pli columel- laire est aussi moins obliqueet surtout moins développé. Le péristome, chez les deux espèces, présente à peu près ÉTÉ les mêmes particularités : il est épaissi, arrondi, et brièvement réfléchi sur toute son étendue; mais l’ouverture qu'il circons- crit est plus étroite et plus allongée chez l'E. tumida, résultat de la marche ascendante du dernier tour de spire et de la direction verticale du bord correspondant. Ge caractère dis- tingue immédiatement les deux coquilles lorsqu'on les com- pare lune à l’autre. L’E. tumida est revètue d’un épiderme mince, fugace, d'un fauve clair, nuancé de stries irrégulières plus foncées; sous cette légère enveloppe, le test est blanc, uni, sans éclat, ex- cepté sur les points qui en ont été dépouillés et que le frotte- ment à polis. Nous ne connaissons pas la patrie de cette coquille qui dait habiter vraisemblablement les mêmes lieux que la précédente. 36. &. intermedla. t. v. f. 6. T. rimato-perforata , oblongo conoïdea , regulariter costulato-striata , alba, parüm nitens (epidermide deficiente); spira irregularis, plus minüsve elongata, obtusè conoidea ; sutura impressa, inæqualis, crenulato-marginata; anfr. 7 1/2-8 parûm convexi, ultimus ventrosus, rotundatus, non ascendens ; columella piicata, recedens; apertura ovata, marginibus expansiusculis, breviter reflexis, columellari dilatato, patente, dextro strictiusculo, supernè subsinuato. Longit. 41; diam. 19; longit. apert. 18 mill. Pupa intermedia Morlt. in Rev. zool. p. 220. 4851. == = Pfr. Mon. Hel. 1. p. 329. Gibbus intermedius Ad. Gen. p. 167. 1855. Ennea intermedia Pr. in Malak. blatt. p. 60. 1856; Mon. Hel. 1v. p.395. Quoique cette coquille n'offre aucune trace d’aplatissement sur la face antérieure du dernier tour de spire, sa forme pu- poide, son large pli columellaire et sa contexture la rattachent naturellement au genre Ennea; il serait, d'ailleurs, assez diffi- cile de lui assigner une place, soit parmi les Pupas, soit parmi les Bulimes. Elle est formée de huit tours enroulés d’une 7, manière inégale : les cinq premiers croissent avec lenteur; les trois autres acquièrent un développement de plus en plus accéléré; ils sont légèrement convexes et séparés par une su- ture irrégulière, profondément gravée, accompagnée d’un bourrelet plat, crénelé, qui s'efface peu à peu en approchant du sommet. Le dernier tour est renflé, comprimé latérale- ment à la base et percé d’un ombilie étroit, mais assez pro- fond. Un pli large, oblique, semblable à celui de l'E. ovoi- dea, distingue la columelle ; le péristome est moins dilaté que” chez cette espèce, et l'inégalité de ses bords imprime à l’ou- verture une forme différente. Les individus que nous avons examinés ont été trouvés morts et dépouillés de leur épiderme sur la plage de Port-Léven. Ils sont blancs, sans éclat, gravés de stries larges, régulières, peu profondes, émoussées sur le dernier tour; le test est moins épais que chez les deux espèces précédentes. 37. ÆE. sminor. t. v.f. 11. T. rimato-perforata, ovata, solida, nitida, costulato-striata, albido-cornea; spira obtusè conoidea, apice rotundata; anfr. 6 1/2-7 convexiusculi, ultimus ventrosus, rotundatus, spir paulù minor, anticè sensim ascendens ; sutura albo marginata, den- ticulata; plica columellaris obliqua, obsoleta; apertura ovali-subtetragona, intùs lactea; peristoma subincrassatum, breviter expansum, margine dextro supernè sinuato, antrorsüm dilatato. Longit. 19-25; diam. 12 mill. Pupa minor Morlt. in Rev. zool. p. 220. 1851. = — Pfr. Mon. Hel. in. p. 529. Gibbus minor Ad. Gen. p. 167. 1855. Ennea minor Pfr. in Malak. blatt. p. 60. 1856; Mon. Hel. 1v. p. 336. Cette espèce nous paraît être, jusqu'à présent, celle qui s'éloigne le plus du type fondamental pour se rapprocher des Bulimes ; on peut même ajouter que son classement parmi ces derniers serait très naturel si le genre Ennea n'existait pas; 0-2 elle constitue une forme transitoire, établissant un lien entre les deux genres, comme il en existe dans toutes les divisions et subdivisions du règne animal. L’'Ennea minor est une coquille ovale, plus ou moins allon- gée, avec un somimet très obtus. Les premiers tours de spire sont légèrement convexes et croissent progressivement; le dernier, ventru et régulièrement arrondi, remonte vers sa terminaison sur celui qui le précède; il est percé d’un ombi- lic variable, mais ordinairement peu profond, pénétrant ce- pendant, chez certains individus, jusqu’à l’avant-dernier tour de la spire. A partir du troisième ou du quatrième, la suture est accompagnée d’un bourrelet blanc, étroit, élégamment côtelé et plus ou moins denticulé. La columelle n’est point saillante. L'ouverture, inclinée à droite, emprunte un peu la forme d’un quadrilatère au parallélisme de ses deux bords ; du reste, elle offre tous les caractères que lon remarque chez l'espèce précédente ; seulement ils sont plus prononcés. Ainsi, la même sinuosité se reproduit sur le bord droit, où l'expansion du pé- ristome, insensiblement atténuée, finit par s’elfacer en appro- chant du point d'insertion. L’'Ennea minor est une coquille solide, brillante, cornée, d’un blanc lavé de fauve ou de roussâtre, principalement à la spire. La surface du test est gravée de stries larges, peu pro- fondes, assez régulières, légèrement arquées, qui n’existent pas sur les premiers tours et qui s’émoussent sur le dernier. Cette espèce à élé recueillie à Madagascar, sur la plage sa- blonneuse de Port-Léven. 38. E. anodon. Ennea anodon Pfr. in Proc. zool. soc. p. 100. 1855. — — — Novit. conch. 1. p. 59. t. 17. — — — Mon. Hel. iv. p. 336. Nous compléterons par de nouveaux renseignements la des- — 19 — cription de M. Pfeiffer, qui, le premier, à fait connaître cette espèce, sans indiquer le pays d'où elle est originaire. La couleur blanchâtre que ce savant lui attribue et qu’il com- pare à celle de l'albâtre, n'appartient qu'aux individus dépouil- lés de leur épiderme. La coquille fraîche est d’un fauve clair, luisante, demi-transparente, avec le péristome d’un blanc pur. Son apparence est plutôt celle de la corne que de l'al- bâtre. Les spécimens que nous avons examiné proviennent de deux localités différentes, l’île Maurice et l'île Mayotte; ils ont été recueillis sur les hauteurs, parmi les détritus de végétaux. Ceux de Maurice, beaucoup plus petits, sont aussi plus ven- trus; leur péristome est très épais; ils comptent cinq tours et demi de spire et n’ont guère que 14 millimètres; ceux de Mayotte atteignent 19 et mème 22 millimètres de longueur. 39. ©. Dussumierf. t. v. f. 8. T. rimato-perforata, ovato-attenuata, solidula, parüm nitida, cornea, luteo-vires- cens, obsoletè plicato-striata, sub lente minutissimè decussata et atomis flavidis, oculo nudo vix conspicuis adspersa; spira pyramidato-conoidea, apice obtusa; anfr. 7 modicè crescentes, supremi vix convexiusculi, ullimus major, basi rotundatus, anticè leviter planatus, arcuatim ascendens; columella substricta; apertura semiovalis; peristoma subincrassatum, expansiusculum, marginibus subparallelis, callo pallidiore junctis, dextro regulariter arcuato, columellari pauld breviore, patente. Longit. 15; diam. 8 ; longit. ap. 6 1/2 mil. Bulimus Dussumieri Reeve Conch. ic. 457. t, Lxv. — — Pfr. Mon. Hel. ur. p. 362; 1v. p. 661. Plus petite que l’Ennea anodon, dont elle diffère beaucoup par la forme, celle-ci compte sept tours de spire très légè- rement convexes et néanmoins séparés par une suture assez profonde. Les premiers se développent graduellement et for- mentune pyramide à sommet très obtus ; le dernier, plus grand en proportion, est percé d’un ombilic étroit et montre une — 80 — faible dépression sur la face antérieure. L'ouverture, d’un blanc légèrement violacé, est de forme ovalaire; les bords en sont épaissis, réunis par une mince callosité, faiblement dilatés et renversés en dehors. Celte coquille, d’une apparence cornée et d’une nuance jaunâtre tirant sur le verdâtre, paraît lisse à Pœil nu; mais on remarque, à l’aide d’un grossissement suffisant, qu’elle est sillonnée de plis superficiels, largement espacés sur le dernier tour, et gravée dans le sens opposé de stries excessivement fines, qui diminuent son éclat. On voit, en outre, qu'elle est couverte de points opaques d'un jaune clair, semés irrégu- lièrement sur le test, où ils produisent çà et là de petites taches. M. Reeve nous apprend, dans son Iconographie, que le Bulimus Dussumiert lui est arrivé de France sous le nom spécifique qu'il lui a conservé et dont il n’a pu découvrir lori- gine. Or, la coquille que nous venons de décrire portait préci- sément le nom de Dussumieri dans la collection de Férussac; elle ne difière, d’ailleurs, du Bulime de M. Reeve, que par quelques particularités insignifiantes qui tiennent plutôt à l’in- dividu qu'à l'espèce ; toutes deux, enfin, proviennent des Sé- chelles : en sorte que leur identité nous paraît manifeste. — L'espèce vit aussi à Madagascar. 140. E. arenicola. 5e. N. t. v. f. 9. T. breviter rimata, cylindracea, tenuis, areualim costulato-striata, nitida, cerea, pallidè lutescens; spira subeylindrica, apice conoideo-rotundala; sutura impressa, margine infero confertim denticulato; anfr. 5 1/2 convexiuseuli, ultimus teres, basi attenuatus, anticè breviter ascendens, longitudinis 3/7 pauld superans; columella compressa, obliquè recedens; apertura irregularitcr avalis; peristoma tenue, reflexius- culum, margine columellari breviore, explicato, dextro suprà medium dilatato. Longit. 13; diam. vix 7; longit. aperl. 5 1/2 mill. Coquille de forme cylindracée, légèrement atténuée aux deux extrémités, composée de cinq tours à cinq tours et demi = — peu convexes, mais séparés par une suture assez profonde. Les stries dont elle est gravée commencent sur la seconde moitié du troisième tour; elles sont nettes, régulières, un peu arquées, et elles grossissent avec le développement de la coquille. Emoussées sur la face antérieure du dernier tour, elles se redressent contre les sutures où elles forment une denticulalion élégante. La columelle, chez cette espèce, est mince, dilatée, très oblique; le péristome, faiblement réfléchi, décrit à droite une légère sinuosité ; le bord opposé concourt, par son expan- sion, à produire une fente ombilicale superficielle. L'Ennea arenicola nous a paru tellement voisine de VE. Reeveana, que nous avons emprunté à la description de celle-ci, publiée par M. Pfeiffer, plusieurs traits communs aux deux espèces, qu'il eût été difficile de mieux exprimer. Elle s’en distingue par la couleur, la denticulation suturale, la forme de l'ouverture, enfin par la brièveté de la spire qui compte un lour et demi de moins. Cette coquille a été trouvée sous des feuilles mortes, aux environs de Port- Léven. 41. E. microdon. sr. N. {. v. f. 10. T. breviter rimata, cylindracea, anteriùs subplanala , tenuis, minutè et densè costulato-striata, nilida, cerea, diaphana, albido-grisea; spira cylindracea , apice conoïdeo-rotundata ; sutura impressa, submarginala, moniliata; anfr. 5 1/2 convexius- culi, ultimus basi rotundatus, anticè subascendens ; columella compressa, obliquè recedens; paries aperturalis dente elongato, obsuleto, munitus; peristoma subincras- satum, albidum, reflexiusculum, margine columellari breviore, sursüm dilatato, ferè adnato. Longit. 13; diam. 5; longit. apert. 5 mill. L'Ennea microdon est une coquille de forme cylindracée, légèrement aplatie du côté de l'ouverture , dont la spire se termine en cône arrondi. Les deux premiers tours paraissent lisses ; les suivants sont gravés de stries nettes, pressées, par- 6 QE faitement régulières, qui grossissent et s’espacent de plus en plus en perdant leur netteté; ces stries rencontrent, avant d’a- boutir à la suture, une dépression marginale, et elles prennent à leur extrémité une apparence ponctiforme. Le dernier tour, arrondi à la base et faiblement échancré par la fente ombili- cale, est percé d’une ouverture ovale, assez large, à bords inégaux, blanchätres, légèrement épaissis et renversés en de- hors. On remarque vers le milieu de la paroi supérieure , un peu plus près du bord droit que du bord gauche, une petite callosité dentiforme, allongée, blanchâtre et peu saillante. La columelle, comme chez l’espèce précédente, est dilatée, com- primée, très oblique; le test est mince, luisant, diaphane, d'un ton grisâtre très clair et tirant un peu sur le fauve. Cette coquille provient de Madagascar où elle a été recueillie avec la précédente. 2, E. ceree. CS Pupa cerea Dunk. in Zeitsch. f. malak. p. 177. 1848. = — Kust. in Chemn. % ed. p. 113. t. 15. f. 12. 13. Ennea cerea Pfr. Mon. Hel. 1v. p. 337. Habite l’île Mohéli, l'une des Comores. PUPA 43. P. pagoda. Helixæ pagoda Fér. Prodr. 470. Pupa pagoda Less. Voy. Coq. 11. p. 326. t. 8. £. 6. Assez rare au centre de l’île Maurice, sur les sommets boi- sés, notamment dans les forêts de Cure-Pipe et de la Rivière- Noire. re 44. BP. sulcata. Helix sulcata Müll. Verm. 11. p. 108. Pupa sulcata Lamk. 2 ed. wir. p. 170. — — Kust. in Chemn. 2% ed. p. 67, €, 9, f. 1-3. Cette espèce, beaucoup plus commune que la précédente, se tient également sur les points élevés et boisés de l'île Mau- rice; on la trouve au sommet du Pouce, au quartier de Moka, dans la forêt de Cure-Pipe, ainsi qu’au Trou-au-Certf. L'animal est d’un gris verdâtre. 45. P. funicula. Pupa funicula Valence. in Mus. Paris. — — Pfr. Symb. 1. p. 54. = — Kust. in Chemn. 2 ed. p. 80. t. 14. f. 16. 17. Habite l’île Bourbon, dans les lieux boisés et notamment au Brülé de Saint-Denis. 46. P. palanga. Helix palanga Fér. Prodr. 464. Pupa palanga Less. Voy. Coq. 1. p. 328. t. 8. f. 8. La plupart des conchyliologistes rejettent le nom de palanga donné par Férussac à cette espèce, pour adopter celui de fusus dont l’origine est plus ancienne, mais dont l'application est douteuse ou erronée. Nous exposerons brièvement les motifs qui nous décident en faveur du nom le plus récent. Trois naturalistes éminents ont décrit, à différentes époques, sous le nom spécifique de fusus, un Pupa de grande taille, analogue à celui dont nous nous occupons. Le premier est Müller; on convient généralement que sa description est in- suffisante pour permettre d’en reconnaitre l’objet, de même que la figure de Buonani citée par ce savant à l'appui. On peut mn douter, d’ailleurs, qu'il s'agisse d’un Pupa de Maurice, les co- quilles des îles africaines étant extrêmement rares à l’époque où écrivait le naturaliste danois. Linné n’en à connu qu'une seule (Navicella porcellana) ; Müller n’en cite que deux (Pupa suleata, Cycl. tricarinatum); Pallas en décrit une quatrième (Pupa Lyonetiana) ; enfin, Chemnitz, à la fin du même siècle, n'ajoute que cinq espèces à ce faible catalogue (77. cornu gi- ganteum, H. unidentata, Ach. zebra, Pir. fluminea, Ner. turrita). Ainsi, lAHelix fusus de Müller est non seulement une espèce incertaine, mais encore étrangère, selon toute ap- parence, à la région orientale de l'Afrique. On a lieu de penser que cette coquille correspond à quelque Pupa des Antilles. La seconde description est celle de Bruguière : celle-ci est accompagnée de développements tellement concluants que nous avons peine à comprendre l'hésitation des conchyliolo- gistes. L'analogie du Bulimus fusus et des Bul. uva et mumia lui paraît si frappante, qu’il pense que Linné les aura confon- dus, en les considérant tous trois comme variétés d’une même espèce. Ce rapprochement suffirait pour lever tons les doutes, tant le Pupa de l'ile Maurice diffère des deux dernières co- quilles. Passant à une description plus détaillée, Bruguière remar- que, entre autres particularités saillantes, que l'ouverture du Bulimus fusus est d’un tiers plus large que haute, disposition inverse chez le Pupa palanga, comme l’a fort bien observé M. Deshayes, qui doute que l'auteur ait pu se tromper sur un caractère de cette importance (1). Bien plus, il lui assigne les Antilles pour patrie. Cette af- firmation, qui paraît péremploire, n’a pas suffi cependant aux conchyliologues, et Férussac entre autres, préoccupé de la res- (4) Desh, in Lamk. vin. p. 171, en note. ae semblance qu’il croyait remarquer entre son P. palanga et le B. fusus, n'a pas craint d'expliquer la difficulté d’origine par une nouvelle inadvertance du savant voyageur. « Il est im- possible, dit-il, que notre Æelix palanga lui ait été inconnue, car elle est très commune à l’île de France qu'il a visitée dans ses voyages » (1). Rien de plus vraisemblable que cette sup- position ; seulement la conclusion est illogique. Que Bruguière ait connu ou non le Pupa de Maurice, jamais nous ne retrou- verons cette espèce dans la description du B. fusus qui se ter- mine ainsi : « Cette coquille est constamment blanche, dehors comme dedans, mince et légèrement transparente; elle vient de l’île Saint-Domingue et de la Guadeloupe » (2). Tout le monde sait que le P. palanga est d’un jaune verdâtre, épais, solide, complètement opaque, originaire enfin de l'île Maurice. Reste la description de Lamarck. Comme celle de Müller, elle est succincte et peut s'appliquer à plusieurs espèces diffé- rentes; il n’en résulte donc aucune lumière, si ce n’est que la coquille est blanche et provient des Antilles. Mais si nous consultons la synonymie de l’auteur, nous verrons qu'il s’ap- puie sur Bruguière et sur les mêmes autorités que celui-ci; l'espèce qu'il décrit est donc évidemment la même, et s’il ins- crit en regard son propre nom, c’est qu'il s’y croit autorisé par le remaniement du genre. Il résulte de cette discussion : 1° que l’AÆelix fusus de Mül- ler est une espèce douteuse dont le nom doit disparaître de la nomenclature ; 2° Que le Bulimus fusus de Bruguière et le Pupa fusus de Lamarck sont une même espèce originaire des Antilles ; 3° Que le Pupa palanga, bien distinct des précédents, doit conserver le nom que lui a donné Férussac. (1) Bull. univ. des Sciences, t. x, p. 306. 1827. (2) Encycl, meth, Vers, t. 1, p. 348. =, Sûb 47. P. modiolus. t. v. f. 12. Helix modiolus Fér. Prodr. 426. Pupa modiolus Pfr: Symb. 1. p. 45. — — Kust. in Chemn. 2 ed. p. 78. t. 11. f. 8. Cette coquille est moins commune à Maurice que la précé- dente; elle à généralement de 17 à 18 millimètres de lon- gueur, sur 7 de largeur. Les individus mesurant 25 mill. sur 10 mill., dimensions assignées à l'espèce par M. Pfeiffer, bien loin de constituer l’état normal, représentent au contraire des exceptions assez rares. La dent manque quelquefois. 48. P. Maurftiana. sp. N. {. v. f. 13. T. profundè rimata, cylindracea, tenuicula, corneo-albida, plûs minüsve diaphana, creberrimè flexuoso-costulata; spira leviter attenuata , apice rotundato-conoidea; anfr. 8 subplani, suturâ impressà, pallidà, denticulatà discreti, ultimus basi rotunda- tus, anticè fortiter ascendens; apertura oblongo-rotunda, concolor; peristoma subin- crassatum, nitidum, expansiusculum ; dens perietalis exigua, pliciformis, plerimque deficiens. Longit. 19-22 ; diam. 9 mill. B minor, oblongè ovalis; anfr. 7, ullimus anticè non ascendens; longit. 15; diam. 8 mill. La physionomie de ce Pupa rappelle celle du modiolus; les deux espèces reproduisent, en effet, les traits généraux d'un même type, et ne diffèrent entre elles que par des modifica- tions secondaires. Ainsi, la comparaison établit que le P. Mauritiana est ordinairement plus grand, plus gros, moins cylindrique et un peu plus convexe que son congénère; toute- fois, ces nuances seraient insuffisantes pour séparer les deux coquilles, s’il ne s’y joignait d’autres dissemblances plus frap- pantes. La première gît dans le dernier tour qui, développé plus largement chez notre espèce, remonte brusquement à sa ter- minaison sur celui qui le précède. Il en résulte que la base UT de la coquille acquiert en général assez d’ampleur pour don- ner à la fente qui l’échancre l’apparence d’un véritable ombi- lic. Chez le P. modiolus, au contraire, le dernier tour, moins dilaté, comprime Ja fente ombilicale et suit une direction normale; à peine, chez quelques individus, montre-t-il une faible tendance à se redresser. L'ouverture du P. Mauritiana fléchit, en outre, plus ou moins sur la droite, tandis que chez le modiolus son axe se confond avec celui de la spire ; enfin, les bords de cette cavité sont réunis par une callosité moins épaisse, et la dent qui y prend naissance avorte le plus géné- ralement. Lorsqu'elle existe, c’est un pli faible, allongé, dont la saillie est peu sensible. Le Pupa Mauritiana compte un tour de plus que le modio- lus; moins épais, d’une nuance plus claire, quelquefois même d'un blanc cristallin, il conserve toujours une demi-transpa- rence et paraît dépourvu d’épiderme. Les stries des deux es- pèces montrent aussi quelque diversité; plus nombreuses, plus obliques, moins nettes chez le P. Mauriliana, leur extrémité supérieure se redresse contre les sutures où elle produit une denticulation blanchâtre irrégulière. Ces différences ont été constatées par la comparaison d’un assez grand nombre d'individus de l’une et l’autre espèce ; cependant il faut avouer qu’elles ne se manifestent pas tou- jours toutes à la fois ni au même degré : ainsi, inclinaison de l'ouverture, l’atténuation de la spire et l'épaisseur de la coquille sont des caractères peu constants. La variété B, dont nous possédons seulement deux spé- cimene, se rattache à l'espèce par la nature du test qui est blanc, transparent, dépourvu d’épiderme, par la dilatation de la base, les stries et les sutures; son apparence est exactement la même; toutefois, elle compte un tour de moins, et le der- nier ne remonte pas sur celui qui le précède. De pareilles mo- difications pourraient paraitre suffisantes pour justifier une En CE séparation; mais nous croyons qu'il est plus juste de considé- rer cette forme anormale comme le résultat d’une sorte d’a- vortement du dernier tour. Les éléments constitutifs de l’es- pèce demeurent, sauf sur ce point, absolument les mêmes, et l'amplitude de la base montre que la même loi a présidé à l'enroulement de la spire autour de l'axe columellaire. Il existe à Maurice un autre Pupa voisin des précédents, que l’état défectueux de nos exemplaires ne nous permet pas de décrire et que nous nous bornerons à signaler. C’est une coquille solide, opaque, presque cylindrique, sillonnée de rides obliques, très grossières, mesurant 20 millimètres de longueur et comptant seulement six tours et demi de spire. 19, P. teres. Helix palangula Fér. Prodr. 467. Pupa teres Pfr. in Proc. zool. soc. p. 35. 1856. — — — Novit. conch. 1. p. 74. t. 20. f. 19. 20. — — — Mon. Hel. 1v. p. 661. M. Pfeiffer s’est mépris sur le Pupa palangula en le con- sidérant, d’après une indication hasardée, comme une variété du modiolus (Mon. Hel. I, p. 538). L'examen des spécimens authentiques conservés dans la collection de Férussac montre que le P. palangula est précisément celui qui a été publié, sous le nom de {eres, par le conchyliologiste allemand. La priorité, sans doute, appartient à Férussac; mais en fixant une espèce douteuse, uniquement connue par son nom, M. Pfeiffer a acquis un droit légitime qu’on ne saurait lui contester. Le Pupa teres est souvent dépourvu de dents, de mème que plusieurs autres espèces des îles orientales de l'Afrique chez lesquelles ce caractère n’est pas constant. On le trouve à Maurice, sous les pierres, dans les localités humides, mais ja- mais en grande abondance. LS = 50. P. versipolis. t. v. f. 14. T. profundè rimata, cylindracea, obtusa, tenuis, obliquè confertim costata, nitidius- cula, subdiaphana , pallidè flavescens; anfr. 7 vix convexiusculi, suturd impressà discreti, ultimus anticè ascendens, 1/3 longitudinis superans; apertura verticalis, ovato-rotundata , intus nitida ; peristoma subincrassalum , breviter expansum, mar- ginibus callo junetis; dens parietis aperturalis elongatula, obsoleta vel omnind deficiens. Longit. 12; diam. 5; longit. ap. #4 1/3; latit. 5 mill. B minor, spira magis conoidea; longit. 10; diam. 5 mill. Helix versipolis Fér. Prodr. 468. Pupa versipolis Pfr. Symb. 1. p. 45. — — — Mon. Hel., ur. p. 319; 1v. 660. — — Kust. in Chemn, 2? ed, p. 79. t. 41. f. 11.42 nec 10. Cette coquille, n'ayant été ni décrite ni figurée par l’auteur, est du nombre de celles dont la détermination à pu rester douteuse. La description qu’en donne M. Pfeiffer n’est pas complètement exacte; on peut en dire autant de celle de M. Kuster, ainsi que des figures qui l’accompagnent : l’une d’elles convient assez bien à la variété B, mais l’autre est tout à fait défectueuse. Nous croyons done utile de faire connaître ici le type de Férussac dont nous reproduisons un spécimen authentique. On verra que ce Pupa est d’une forme cylin- dracée, ce qui s'accorde avec le peu de mots qu’en dit l’au- teur, lorsqu'il remarque, dans une courte note, qu'il parait se confondre avec le P. modiolus (1). Les individus que nous avens eus sous les yeux étaient tous assez minces, d’un blanc jaunûtre, légèrement cristallins, marqués de stries nombreu- ses, assez larges et sinueuses à leur origine. La variété 8 existe dans la collection de Férussac à peu près telle que M. Kuster l’a reproduite. C’est une petite co- (1) Bull. univ. des Sciences, t. x, p. 306. EE ee quille, atténuée vers le sommet, dont la spire, composée du mème nombre de tours que le type, de cylindracée devient conoïde. Le reste est identique. Le Pupa versipolis a été rapporté par M. Vesco de l'île Maurice où il paraît être assez rare; il vit également à Bour- bon, suivant Férussac, qui nous apprend, en outre, que l’ani- mal est d’un beau rouge orangé. Nous avons retrouvé des vestiges de cette coloration dans l’intérieur des coquilles re- cueillies par notre voyageur. - 51. P. bacillus. Pupa bacillus Pfr. in Proc. zool. soc. p. 35. 1856. — — — Nov. conch. 1. p. 74. t. 20. f. 17. 18. a a — Mon. Hel. 1v. p. 661. Le seul individu rapporté de l'ile Maurice par M. Vesco compte sept tours de spire, c'est-à-dire deux de moins que M. Pfeiffer n’en assigne à l'espèce; mais comme la longueur de la spire varie parfois chez les Pupas, et que la différence, ici, ne porte que sur ce caractère, nous n'hésitons pas à le considérer comme une variété du bacillus. 52. P. caliifera. se. N.t. v. f. 15. T. profundè rimata, ovata, tenuis, diaphana, cornea, obliquè costata, costis supernè eurvatis ; spira breviter cylindracea, in conum obtusum desinens; anfr. 5 1/2, priores convexiusculi, deindè subcompressi, ullimus ascendens, longitudinis 2/5 vix supe- rans; apertura verticalis, truncato-oblonga , dente compresso instructa; peristoma expansiusculum, continuum, margine dextro leviter sinuoso, cüm altero callo tuber- culoso juxtà insertionem sinum formante junelo. Longit. 10-12; diam. 5 1/2-6 mill. Le nom de modiolus conviendrait mieux à ce Pupa qu'à l'espèce allongée qui l'a reçu de Férussac; sa forme obtuse pa et raccourcie correspond, en effet, d’une manière plus exacte, à l’idée que ce naturaliste a voulu exprimer et dont les Pupas dolium et doliolum offrent une application plus ancienne. L'espèce que nous décrivons ne compte pas plus de cinq tours et demi, les trois premiers légèrement convexes et les deux autres presque plats. La spire, à partir du sommet, de co- noïde devient cylindracée ; son diamètre moyen est à peu près égal à la moitié de la longueur totale, eu sorte que la coquille est courte, obtuse, en un mot, véritablement typique. Le der- nier tour, échancré profondément à la région ombilicale et remontant sur celui qui le précède, est percé d’une ouverture ovale, dont les bords sont unis par une callosité d’une certaine épaisseur ; celle-ci donne naissance à un petit tubercule sail- lant et pliciforme qui produit un sinus à son point de jonc- tion avec le bord droit. On remarque, en outre, sur la même paroi, une dent allongée, comprimée, placée dans l’intérieur; chez les vieux individus, cette dent marque une tendance à se réunir au tubercule. Le péristome est blanc, faiblement épaissi et médiocrement dilaté. Le test de ce Pupa est corné, transparent, légèrement bril- lant, d’une nuance fauve très pâle; il est orné de petites côtes espacées, régulières, un peu sinueuses, fortement recourbées contre les sutures à leur point de départ. Nous avons remar- qué que les individus les plus frais étaient tachés de rouge à l’intérieur, surtout vers le sommet, d’où l’on peut inférer que l'animal est aussi vivement coloré que celui du versipolis. Recueilli à Maurice, au quartier de Moka, sous les feuilles sèches. 53. BP. holostoma. sr. N. t. v.f. 16. T. profandè rimata , cylindracea, apice conoideo-rotundata , undatim costulata, cornea; anfr. 6 subplani, infernè compressiusculi, ultimus non ascendens, 3/8 longi- tudinis æquans; aperlura irregulariter ovalis, dentè parietali elougalo, compresso, Re munita; peristoma incrassatum, breviler expansum, continuum, margine dextro suprà medium dilatato, cm sinistro callo tubereuloso , juxtà insertionem sinum formante, juncto. Longit. 8-9; diam. 4-4 1/3 mill. Cette coquille, bien différente du Pupa callifera par la forme, s’en rapproche néanmoins beaucoup par certaines par- ticularités communes aux deux espèces. Elle est composée de six à sept tours de spire, aplatis et légèrement resserrés à leur partie inférieure; ils forment un sommet très obtus, et croissent progressivement jusqu’au dernier dont ia direc- tion est normale. La fente ombilicale paraît assez variable; l'ouverture, irrégulièrement ovale, est entourée d’un bord continu, quelquefois libre sur toute son étendue. Cette ano- malie est le résultat d’une forte callosité, analogue à celle de l'espèce précédente, c’est-à-dire produisant une languette triangulaire et un sinus profond au point d'insertion du bord droit. Le développement de cette callosité détermine sou- vent, avec l’âge, une saillie qui détache le bord supérieur de l'ouverture; le péristome devient alors continu. Le Pupa holostoma est une coquille médiocrement épaisse, cornée, sans éclat, d’une nuance claire jaunàtre; il est sil- lonné de côtes nombreuses, plus rapprochées, moins nettes, moins obliques, mais plus sinueuses que celles de l'espèce voi- sine avec laquelle il a été trouvé. On remarque, à travers la demi-transparence du test, les mêmes taches rougeûtres, in- dices de la couleur vive du mollusque. 54. P. clavulata. Pupa clavulata Lamk. vi. p.107. 1822. — — Deless. Rec. t. 27. f. 5. Helix modiolinus Fér. Prodr. 469. Habite l’île Maurice, dans les lieux humides, sous les pier- res, les feuilles sèches, etc. 2 GE 59. P. bicolor. Pupa bicolor Hutt. in Journ. Asiat. soc, nr. p. 86. 1834. — — Kust. in Chemn. 22ed. p. 95. t. 13. f. 9.10. = Largillierti Phil. in Zeitsch. f. malak. p. 165. 1844. Ennea bicolor Pfr. in Malak. blatt. p. 63. 1856; Mon. 1v. p. 342. Cette pelite coquille, rare à l’île Maurice, est répandue dans l'Inde, depuis les limites inférieures de l'Himalaya jusqu'aux environs de Calcutta. On la retrouve aux Antilles, dans les îles de Sainte-Croix et de Saint-Thomas, où l’on présume qu’elle a été importée de même qu'à l’île Maurice. M. Pfeiffer la fait rentrer dans le genre Ennea, classification qu’il nous est impossible d'admettre. AURICULA 56. À. elongata. Auricula elongata Kust. in Chemn. % ed. p. 53. t. 8. f. 6-8. = = Pfr. Mon. Auric. p. 140. Les individus de celte espèce, recueillis à Maurice, sont exactement semblables à ceux qui proviennent des îles Sand- wich. Ce n’est pas le seul exemple d’une répartition géogra- phique aussi singulière, comme l'atteste cette Néritine qui porte à la fois les noms des deux pays (N. Mauritiæ et Sand- wichensis). MELAMPUS 57. M. radiolatus. sr. N. t. vi. f. 11. T. fusiformi-ovata, tenera, vix striatula, nitida, pellucida, corneo-lutescens, stri- gisque pallidioribus longitudinaliter radiata; spira conica, brevis, sæpè erosa; sutura 20h. submarginata; anfr. 6 vix convexiusculi, ultimus ad basim sensim attenuatus; aper- tura verlicalis, angusta; plica parietalis propè columellam breviter ascendens ; colu- mellaris torta, subverlicalis; peristoma simplex, acutum, margine dextro medio sub- dilatato, columellari calloso. Longit. 41; diam. 5; longit. ap. 7 4/2 mill. Petite coquille cornée, jaunâtre, presque lisse, et demi-trans- parente. La spire est courte, conique, habituellement tron- quée, composée de cinq tours peu convexes, légèrement la- cérés à la suture. Le dernier tour forme à lui seul presque toute la coquille ; il est très allongé et il s’atténue vers la base. L'ouverture est étroite, munie de deux plis rapprochés, mé- diocrement saillants, l’un sur la paroi supérieure, l’autre à Ia columelle. Le premier, très distinct, remonte légèrement en décrivant une ligne spirale; le second est produit par la tor- sion de la columelle qui se prolonge jusqu’à la base. En examinant cette coquille avec attention, on remarque qu'elle est ornée de linéoles longitudinales d’un jaune pâle, très nettes sur la spire, mais peu apparentes sur la seconde moilié du dernier tour. Elle provient de Zanzibar. 58. ME. lividus. Auricula livida Desh. in Encyel. meth. 11. p. 91. — — Kust. in Chemn. 2: ed. p. #1. t. 6. f. 21-25, L Melampus lividus Pfr. Mon. Auric. p. 40. Cette espèce, connue depuis longtemps à Natal et à Maurice, vit également à l’île Mayotte. 59, M. Cafer. Auricula Caffra Kust. in Chemn. 2% ed. p. 36. 1. 5. f. 6-8. Melampus Caffer Pfr. Mon. Auric. p. 40. Habite l'île Mayotte avec la précédente. mot 60. WI. fasciatus. Auricula fasciata Desh. in Encycel. meth. 11. p. 90. —= — Kust. in Chemn. p.33. t. A.f.2.3ett.5.f. 9-11. Melampus fasciatus Pfr. Mon. Auric. p. 38. Habite l’île Mayotte. Les spécimens qui ont été recueillis ont la spire courte et sont exactement semblables à ceux de Java. 61. M. Pfeifferianus. 5. N. {. vi. f. 6. T. subfusiformis, solida, vix striatula, nitida, griseo-fusca, propè basim pallidè fas- ciata, deindè aurantio-fulva; spira regulariter conica, apice acuto, nigricante; sutura linearis, partim lacera; anfr. 10 plani, ultimus 2/3 longitudinis pauld superans, ad suturam leviter compressus, basi attenuatus ; apertura verticalis, elongata, infra me- dium plicis 3 mediocribus, æquidistantibus, munita ; plicæ 2 parietales, inferà minore ; 1 columellaris spiraliter descendens ; peristoma acutum, aurantio-fuscidulum, margine dextro intüs calloso, plicis 6-7 transversis, albido-cæruleis munito, columellari cras- siusculo. Longit. 4 ; diam. 7; longit. apert. 10 1/4 mill. Cette coquille, reconnaissable à sa forme fusoide, produite par l’allongement de la spire et le rétrécissement graduel du dernier tour, est solide, brillante, finement et irrégulière- ment striée, marquée, en outre, de quelques sillons qui corres- pondent à certaines phases de l'accroissement. Les premiers tours de spire forment un cône aigu et régulier; ils sont plats et séparés par une suture linéaire, plus ou moins lacérée sur le dernier; celui-ci, d’abord comprimé, se renfle légère- ment pour diminuer ensuile peu à peu de diamètre. L’ouver- ture, étroite et allongée, est garnie de trois plis peu saillants, placés sur la paroi supérieure dont ils occupent la seconde moitié; celui du milieu est le plus petit; celui de la colu- melle se contourne en spirale et vient aboutir obliquement à la paroi voisine. On remarque, du côté opposé, une forte callosité d’un blanc bleuâtre, sillonnée par six à sept plis transversaux. Cette callosité n’atteint pas le bord de l’ouver- 2SIOÈPE ture qui conserve la nuance foncée dont elle est colorée à l’in- térieur. Le Melampus Pfeifferianus est d’un gris d’ardoise, rem- bruni vers le sommet de la spire et parfois lavé de rougeûtre ; la base est d’une nuance fauve ; une zône étroite, pâle et peu apparente règne à la limite des deux couleurs; enfin on re- marque, chez les spécimens que nous avons sous les yeux, des traits nombreux et courts, d’un jaune clair, qui rayonnent obliquement autour de la suture du dernier tour. ” Cette espèce provient de l’île Mayotte comme les précé- dentes. PLANORBIS 62, P. crassilabrum. sr. N. t. vi. f. 8. T. depressa , carinata, supernè concaviuseula:, subtùs planulata, solidula, pallidè cornea, pellueida, levis; anfr. 3 1/2 convexiusculi, suturd profundà giscreti, ultimus basi dilatatus; apertura perobliqua, subrhombea; peristoma obtusulum, marginibus callo continuo, crassiusculo junetis. Diam. maj. 5; min. 4 1/3 ; allit. 2 mill. De même que la plupart des espèces du genre, ce petit Pla- norbe est de forme discoïde; les tours de spire dont il est composé sont très convexes à la face supérieure ; séparés par une suture profonde, ils produisent dans leur enroulement une cavité apicale sensible. La face opposée est presque plane, bien que les tours conservent une certaine convexité; le der- nier est anguleux, dilaté à sa terminaison et percé d’une ou- verture très oblique; les bords en sont fortifiés par une cal- losité blanchâtre, épaisse et continue, qui se traduit à l'extérieur par une bordure opaque d'un blanc-jaunâtre. Le test est lisse, corné, transparent et d’une certaine solidité. Le PI. crassilabrum habite l’île Mayotte et la côte nord- ouest de Madagascar, dans les marais et les flaques d’eau du littoral. y ee 63. P. trivialis. sp. N. {. vi. f. 7. T. orbicularis, compressa, tenuis, sublüs et supernè concaviuscula, tenerè stria- tula, corneo-fuscula, nitida, diaphana; anfr. 5 convexi, suturà profundà discreti, ultimus parüm dilatatus, iufrà medium angulatus; apertura obliqua, ovato-angularis ; peristoma continuum, tenue, margine supero appresso. Diam. maj. 7; mio. 5 1/2; altit. 2 mill. ’ Coquille déprimée, légèrement concave des deux côtés, composée de cinq tours de spire nets, distincts, convexes, séparés par une suture profonde; le dernier, anguleux à la circonférence et médiocrement dilaté, présente une ouver- ture oblique, de forme ovalaire, à bords simples, fragiles et continus. Le test est mince, très finement strié, brillant, trans- parent, d’une nuance fauve rembrunie. Le Planorbis trivialis peut être comparé au PL. tenerrimus Liegl. (variété du PI, Orientalis); il en a l'aspect et la taille; toutefois il est moins nettement strié, moins concave en des- sous et percé d’une ouverture plus déprimée. Cette espèce habite Port-Léven, sur la côte nord-ouest de Madagascar. PHYSA 64. P. Borbonica. t. V1. f. 5. Physa Borbonica Fér. in Bull. un. des se. t. x. p. 306. 1827. = — Sganz. in Mém. soc. hist. nat. Strasb. 111. 24 p. p. 18. 1843. T. breviter rimata, ovato-ventriculosa, subtilissimè striata, nitida, pellucida, pallidè cornea; spira acutè conica, brevis, apice nigrican!e; columella subverticalis, stricta; anfr. 5 parüm convexi, suturâ lineari discreti, ultimus inflatus, ad basim productus, attenualus; apertura ampla, semiovalis; peristoma acutum, rectum, margine exlerno albo-limbato, regulariter areuato, columellari supernè dilatato, breviter reflexo, semi- appresso. Longit. 14; diam. 9 mill. Cette coquille, de forme ventrue, présente une spire peu développée dont le sommet est aigu et d’un brun violacé. 1 u0b— Brillante, transparente, d’une nuance fauve très pâle, elle paraît lisse à l'œil nu; mais on distingue, à l’aide d’un léger grossissement, des stries fines et pressées sur le dernier tour. On remarque aussi, contre la suture, une zône d’un blanc opaque, plus ou moins prononcée selon les individus; cette zône n'existe pas sur la spire qui paraît également dépourvue de stries. La columelle, dont la direction est ver- ticale, donne naissance à une dilatation très mince, qui se réfléchit en dehors et s'applique comme un feuillet sur le dernier {our, en laissant subsister une légère fente ombilicale. L'ouverture est fortifiée sur toute son étendue par une cal- losité blanche, large, peu épaisse; enfin, les deux bords de cette cavité forment, par leur jonction, un angle obtus à la base de la coquille. Férussac, le premier, a fait mention &e cette Physe, qu'il considérait avec doute comme une espèce nouvelle, peu dif- férente de notre P. fluviatilis (acuta?), et également voi- sine de la P. heterostroyha des Etats-Unis. En lui donnant provisoirement un nom, il jugeait un nouvel examen né- cessaire. Mais, il y a trente ans, l’analyse était bien moins minu- tieuse que de nos jours; on n’attachait d'importance réelie qu'aux caractères nettement prononcés ; on était, en un mot, plus vivement frappé des rapports que des différences. Au- jourd'hai, il n’y a pas de conchyliologiste qui ne distingue la P. Borbonica de celle des Etats-Unis, à sa forme moins ven- true, à sa spire plus allongée, à son ouverture moins dila- tée, etc., et de celle d'Europe à sa couleur, sa transparence, son sommet moins acuminé, etc. Ajoutons, cependant, qu’il existe à Maurice une Physe plus petite que la Borbonica, moins lisse, d’une nuance très pâle, dont l'épiderme est sou- vent corrodé, dont la callosité péristomale est peu saillante, doit la suture enfin n’est pas marginée de blanc, différant go uniquement de l’acuta par sa nuance claire et sa moindre épaisseur. C’est celle qui est citée dans la notice de M. Sganzin sous le nom de Borbonica ; mais ce n’est pas évidemment la Borbonica de Férussae, car ce savant n’aurait pas hésité entre une coquille d'aussi mince apparence et la belle espèce de l'Amérique du Nord. CYCLOSTOMA 65. €. articulatumn. Cyclostoma articulatum Gray in Griff. An. kingd. £. 28. f. 1. 1834. — filosum Sow. Thes. p. 96. t. 23. f. 14. Opereulum testaceum, concaviusculum, 5-spirale, nucleo corneo, ferè centrali. Habite Madagascar. 66. ©. Guillaini. Cyclostoma Guillaini Petit in Jour. conch. 4. p. 51.1. 4.1 3. Cette espèce a été recueillie près de Mogadoxa, sur une côte brülante où croissent de maigres arbustes et quelques liliacées. 67, ©. Listeri. Cyclostoma Listeri Gray. in Ann. of. phil. 1821. — SW Thes pO8 tr 23.20.03. = — Pfr. in Chemn. % ed. p. 98. t. 12. f. 30.31. = — — Mon. Pneum. 1. p. 185; 11. p. 112, eæclus. part. syn. a flavus, unicolor vel zonatus. B rubellus. y violaceo-cæruleus. d cærulescens, apice et basi stramineis. e La synonymie de ce Cyclostome présente, dans les ouvrages de conchyliologie, une confusion que nous allons tâcher de — 100 — faire disparaître. L'erreur remonte aux naturalistes de l’Astro- labe qui confondirent, sous le nom de fimbriatum, deux es- pèces distinctes l’une et l’autre du fimbriatum de Lamarck. On en trouve la preuve au Muséum de Paris, où ces coquilles, dont l’une est hien le €. Listeri, sont réunies sur un même carton étiqueté de la main de Quoy. D'ailleurs, la description et les figures de l’Astrolabe (p. 188, t. 12, f. 31-35), ne con- viennent pas plus à l’espèce de Gray qu'à celle de Lamarck. Il est étonnant que ces figures, qui représentent une co- quille profondément striée dans le sens transversal, très diffé- rente assurément du C. Listeri, n'aient pas frappé M. Pfeiffer ; il les cite, au contraire, dans la synonymie de celui-ci, et les reproduit même à l'appui de la description qu'il en donne. Bien plus, la même figure, par une inadvertance singulière, est appliquée à une seconde espèce {C. fimbriatum), ce qui redouble encore la confusion (Chemn., p. 98, n° 95, et p. 179, n° 198). En résumé, MM. Quoy et Gaimard ne connurent point le Cycl. fimbriatum de Lamarck ; la coquille à laquelle ils attri- buèrent ce nom est une espèce distincte, quoique voisine; ils confondirent enfin avec celle-ci le C. Listeri, sans doute à titre de variété, d'où il résulte que les citations empruntées à leur travail doivent disparaître de la synonymie. Nous essaierons, dans l’article suivant, d’élucider les autres points de la question, et de déterminer espèce qui a donné lieu à ces recherches. Le Cyclostoma Listeri se trouve communément à l'île Mau- rice, au pied des cocotiers qui croissent sur la plage, notam- ment aux environs de Port-Louis. 68. C. fimbriatum. Cyclostoma fimbriata Lamk. vr. p. 146. Nec Quoy, nec Desh. nec Deless. — 101 — Cyclostoma undulatum Sow. Thes. p. 99. 1. 23. f. 29-30. B minor, plicis longitudinalibus minùs conspicuis. Cyclostoma Philippii Grat. Act. soc. Lin. Bord. xt. p. #46. 1,3, (21. — undulatum Pfr. Mon. Pneum. 1. p. 223; 11. p. 122. Le Cyclostome représenté sous le nom de fimbriatum, dans la zoologie de l’Astrolabe (t.12, f.31-35), ne correspond nul- lement à l'espèce de Lamarck. Il suffit, en effet, d’un coup d'œil jeté sur cette figure, pour s’apercevoir qu'elle ne repro- duit point le caractère essentiel exprimé d'une manière si uette par l’auteur : Anfractuum margine superiore plicis fim- briato. Ce n’est point une inadvertance du dessinateur, car les spécimens authentiques, provenant du voyage, sont conformes à la gravure. On conçoit aisément, du reste, que les natura- listes de cette expédition, chargés d’un travail considérable qui embrassait la zoologie tout entière, aient négligé quel- ques détails dans la partie la moins importante de leur œuvre. Ainsi, M. Deshayes s’est trompé bien évidemment en citant le fimbriatum de l’Astrolabe comme synonyme de l'espèce de Lamarck (Lamk., 2° éd., vin, p. 360); la même erreur a été reproduite par M. Pfeiffer dans la nouvelle édition de Chemnitz (p. 179, n° 198) ; il est vrai que ce savant, qui, dans l'origine, avait séparé judicieusement les deux espèces (p. 98), est revenu plus tard à sa première opinion (H/on. Pneum., À, p. 223), mais pour tomber dans une autre méprise, comme on l’a vu dans l’article précédent. Quant à l'espèce qui, par suite d’une première erreur, à produit tant d'incertitude, il n'est pas difficile de la nommer. A sa taille, à sa forme, aux stries spirales dont elle est sillon- née, à sa couleur (bien qu'exagérée par le peintre), à sa patrie enfin, on reconnaît le Cycl. hæmastomum, originaire de Pile Maurice. Nous avons sous les yeux, outre la planche de l'Astro- labe, un des types de Quoy, qui ne laisse subsister aucun doute. — 102 — Lamarck a été mal renseigné vraisemblablement sur la patrie du C. fimbriatum, qu'il a placée à la Nouvelle-Hol- lande; suivant l’auteur du Thesaurus, l'espèce proviendrait du Bengale. On trouve à Madagascar, ainsi qu'à l'île Maurice, une variété plus petite, moins épaisse, moins fortement plissée au-dessous des sutures, du reste conforme en tout point aux types de Lamarck et de Sowerby : c’est le Cycl. Philippit dont M. Petit, avant nous, avait reconnu et signalé l'identité (Journ. de conch., X, p. 42). - Quant au changement de nom proposé par M. Gray (Catal. Cycloph., p. 44), et admis par M. Pfeiffer, nous ne pensons pas qu'il y ait lieu d'appliquer ici le principe dont ces savants se sont prévalu aux dépens de Lamarck. Comme on n’a pu parvenir jusqu'à présent à reconnaître l'Annularia fimbriata de Schumacher, et comme il est probable que l’on n’y par- viendra jamais, nous jugeons inutile de perpétuer un nom dont l’application sera toujours incertaine. 69. ©. Barclayanum. Cyclostomus Barclayanus Pfr. in Proc. zool. soc. p. 158. 1852. = — — Mon. Pneum. 1. p. 200; 11. p. 115. Cyclostoma carinatum var. Sow. Thes. t. 26, f. 118. Cette belle espèce a été rencontrée à l’île Maurice, où elle n’est pas commune, sur les coteaux boisés et un peu secs, au quartier de la Rivière-Noire. 10. €. Hadagascariense. Cyclostoma Madagascariensis Gray in Griff. An. kingd. p. 597. t. 28. f. 4. 1834. = Duisabonis Grat. in Act. soc. Lin. Bord. x1. p. 435. t. 3. f. 2. 1840. > Madagascariense Sow. Thes. p. 157. t. 31 A. f. 289. Habite la côte septentrionale de Madagascar. — 103 — Nous remarquons, en parcourant la liste des Cyclostomes publiée par M. Petit (Journ. de conch., E, p. 42)), que l'auteur a confondu le Cycl. Mia en toujours muni d’une carène, avec l’obsoletum de Lamarck qui en est dépourvu. Il en est résulté que le nom de Puisabonis, donné par M. de Grateloup à l'espèce carénée, postérieurement à M. Gray, se trouve maintenu sur le mème catalogue. 71. €, aplustre. Cyclostoma aplustre Sow. in Proc. zool. soc, p.15. t, 2. £. 4.5, 1849, Operculum duplicatum, 6-spirale, anfractu ultimn rapidè crescente ; supernè tesla- ceum, sordidè album, eximiè flexuoso-striatum; spira depressa, concaviuscula, nucleo subcentrali, corneo ; subtüs corneum, planum, nitidè fuscidulum. Habite Madagascar et Nossi-Bé. 12. ©. xanthocheîilum. Coste æanthocheilus Sow. Thes. p. 158. t. 31 A. f. 294. 205. — æanthocheilum Pfr. in Chemn.2*ed, p.251.t 34.1. 5-6. Cyclostomus æanthochilus Pfr. Mon. Pneum. 1. p. 2145 11. p. 118. Cette espèce a été recueillie aux îles Comores; elle est connue depuis longtemps à Madagascar. 73. €. Sowerbyi. Cyclostoma megacheilus Sow. Thes. p. 131. t. 31, £. 276, 1842. — Sowerbyi Pfr. in Zeit. f. malak. p. 58. 1847. Le nom de megacheilus appartient à une espèce des An- tilles décrite dès 1838 par MM. Potiez et Michaud. — Habite la région montagneuse des Comores, sur le tronc des arbres et les rochers couverts de mousse. MAD EE 74. ©. fulvescens. Cyclostoma fulvescens Sow. Thes. p. 99. t. 25. f. 79. 80. B pallidior, fulvo zonatum. La variété provient de Port-Léven, côte nord-est de Ma- dagascar. 75. €. Zanguebaricum. Cyclostoma Zanguebaricum Petit in Jour. conch. 1. p. 53. 1. 3. f. 5. 1850. Opereulum duplicatum, 5-spirale, biconcavum, anfr. ultimo rapidè crescente ; supernè testaceum , sordidè album , flexuoso-striatum , nucleo excentrico , corneo ; subtüs corneum, nitidè fulvum. Habite l'île Zanzibar, dans les ravins humides, sous les pierres et sur les arbustes. 76. ©. Vesconis. sr. N. {. vi. Î. 1. T. angustè umbilicata, turrito-conica, striatula, confertim spiraliter sulcata (anfr. 2 prioribus lævigatis), parüm nitida, pallidè cinerea, obscurè vittata et zonà nigricante infra medium cingulata; spira integra, turrita, acutiuscula, pallidè aurantiaca; anfr. 4 1/2 convexi; apertura subverticalis, ovali-rotundata, intüs castanea, zon peripheriali pellucente ; peristoma albidum, breviter expansum, margimibus disjunctis, columellari umbilicum semioccultante. Operculum testaceum, planulatum, albidum, 4-spirale, nucleo subcentrali. Longit. 15 1/2; diam. 41 mill. Coquille d’une nuance fraîche mais peu brillante, à spire conique et à sommet aigu, se raltachant au groupe des Cycl. ligatum, tenue et autres espèces analogues. Elle est gravée de stries peu apparentes, croisées par des sillons nombreux, fins et égaux, qui suivent la direction spirale, Les deux pre- miers tours restent lisses; le dernier, assez largement déve- loppé , est percé d’un ombilic étroit, médiocrement profond, à demi-masqué par le bord columellaire; les sillons qui cir- conscrivent celle cavité ne différent point de ceux de la spire. — 105 — L'ouverture , d’une forme ronde plutôt qu’ovale, est légère- ment échancrée par l’avant-dernier tour; une callosité peu saillante en réunit les bords ; enfin, le péristome est mince, blanc, faiblement évasé sur toute son étendue. Le Cycl. Vesconis est d’un gris cendré très clair, quelquefois même blanchâtre, avec des flammules longitudinales d'une nuance bleuâtre ou violacée. La spire est colorée d’un jaune pâle, tirant sur l’orangé. On voit à la suture une linéole étroite qui s’élargit sur le dernier tour, où elle produit une zône très nette, d’un brun marron foncé. Cet ornement ap- parait également dans l’intérieur de l’ouverture, accompagné d'une double bordure orangée qui se détache sur la teinte rembrunie du fond. Indépendamment de la couleur et de la zône unique qui distinguent cette espèce du C. ligatum, on la reconnait à sa spire allongée, comptant un tour de plus, à son ombilic plus étroit et bien moins découvert, à son péristome toujours échancré par l’avant-dernier tour ; enfin, aux sillons dont elle est gravée, qui sont plus prononcés sur la spire, moins saillants au contraire et beaucoup plus nombreux au- tour de l’ombilic. Habite la plage de Port-Léven. 11. ©. tenue. Cyclostoma tenue Sow. Thes. p. 138. t. 31. f. 265. Espèce très voisine de la précédente, mais plus petite, plus frêle, différemment colorée, provenant également de Mada- gascar. 1$. €. cariniferum. Operculum duplicatum , pagina externa testacea, concaviuseula, multispira, albi- cans, nucleo subcentrali, translucido ; interna tenuis, planulata, cornea, pellucida, rufescens. — 106 — Cyclostoma cariniferum Sow. Thes. p. 144. t. 25. f. 98. _ spectabile Petit in Jour. conch. 1. p. 49.4, 3. £. 2, 1850. Habite les grottes de Nossi-Fali, côte nord-ouest de Mada- gascar, à cinq lieues au nord de Nossi-Bé. 19. €. vittatum. Operculum præcedenti simile. Cyclostoma vittatum Sow. Thes. p. 112, t. 25. f. 89. 90. Cette belle coquille a été recueillie par M. Vesco sur la côte sablonneuse et boisée de Port-Léven, ainsi que dans ies îles basses qui ferment la baie vers le large; elle paraît être assez commune dans ces parages. On la trouve au pied des arbustes, enfoncée dans le sable par les temps de sécheresse et rampant sur leurs branches dans la saison humide. HYDROCENA Le genre Æydrocena, tel que M. Pfeiffer nous le présente dans un de ses ouvrages les plus récents { Mon. Pneumop. suppl. 1, p. 15%), est tellement élastique, que les caractères qui lui sont assignés peuvent convenir également au genre Cyclostome, dont il est démembré. Assurément, une semblable définition laisse subsister dans l'application bien des incerti- tudes. Cependant, les petites coquilles comprises sous celte déno- mination nouvelle ont un aspect particulier que l’on saisit au premier abord, sans que l’on puisse préciser nettement en quoi consiste la différence. Elles se distinguent des Cyclos- tomes, comme les Partules se distinguent des Bulimes, par leur physionomie, si l'on peut s'exprimer ainsi; et de même que ces dernières coquilles, elles appartiennent, en grande majorité, à la création australienne, = MÔTE= I! nous à paru utile, à une époque où le genre Cyclostome a pris une extension assez considérable pour rendre laborieuse la détermination des espèces, d'adopter cette division nou- velle, plus satisfaisante, selon nous, que la plupart des coupes qui ont été récemment introduites dans la même famille, et qui semblent moins propres à éclairer qu’à obscur- cir le sujet. M. Pfeiffer nous apprend que le genre Hydrocena à été créé par M. Parreyss; mais c’est à lui-même que l’on doit la publication des caractères qui le constituent (1847), et à MM. Adams la disposition méthodique de la plupart des es- pèces dont il se compose. 80. HK. rubens. Cyclostoma rubens Quoy et Gaim. Astrol. 17. p. 189. t. 12. f. 36-39. Hydrocena rubens Pfr. in Zeit, f. malak. p. 112. 1847. — — — Mon. Pneum. 1. p.167. Cette coquille, très variable dans ses couleurs, est com- mune à Bourbon et à Maurice, sur les arbustes, dans tous les lieux élevés qui conservent de l'humidité. AMPULLARIA Si. A. speciosa. Ampullaria speciosa Phil. in Zeit. f. malak. p. 18. 1849. — — — in Chemn. 22 ed. p. 40, t. 11. f. 2. ni = Reeve Conch. ic. Amp. t. 7. f. 33. Cette magnifique espèce a été recueillie dans la rivière Juba, sur la côte de Zanguebar. — 108 — 82. A. Cecillet. Ampullaria Cecillei Phil. in Zeit. f. malak. p. 494, 1848. _— _— — in Chemn, 2*ed. p. 47. t. 13. f. 6. — inops Morlt. in Rev. zool. p. 220. 1854. En prenant soin d’enlever la vase noirâtre et tenace dont cette coquille est habituellement couverte, on reconnaît d’a- bord que sa couleur n’est point foncée, mais d’un vert-jau- nâtre assez clair; en même temps, la surface perd son poli et se montre sillonnée de stries irrégulières, croisées par d’autres stries très fines, légèrement tremblées, granuleuses, formant de petites rugosités peu saillantes à la base du der- nier tour. On peut juger, d’après ces détails, combien est inexacté la description de MM. Philippi et Kuster, dont les observations se sont arrêtées à la surface. L’opercule est épais, cartilagineux, revêtu en dehors d’un épiderme d’un brun fauve, lamelleux, excorié assez ordinai- rement vers le centre. | Cette Ampullaire, d’une apparence assez chétive, provient du grand ruisseau qui arrose le plateau d'Helville, dans l’île de Nossi-Bé. S3. A. olivacea. Operculum corneum, fuscum, translucidum, tenue, extùs lamelloso-striatum. Paludina olivacea Sow. Genera t. 104. f. 3. 1820-24. — — — Cat. Tank. p. 43; append. p. 1x. 1825. Bulimus tristis Jay Cat. 3% ed. p.121. t. 7. f. 1. 1839. Paludina olivacea Jay in Ann, of Lyc. New-York 1v. p. 170. 4848. — — — Cat. 44 ed. p. 280. 1852. Ampullaria purpurea Jonas in Wiegm. Arch. p. 342.1. 10. f. 1. 1839. TS a Phil. in (‘hemn. 2 ed. p. 22. t. 6. f. 1. Sowerby est le preinier naturaliste qui nous ait fait con- — 109 — naître cette coquille, d’abord par une simple mention, el peu après par une figure. M. Jay, qui la décrivit à son tour à une époque bien postérieure et qui se méprit étrangement sur le genre auquel elle appartenait, à reconnu lui-même l'identité de son Bulimus tristis avec la Paludina olivacea du conchy- liologiste anglais. Je ne sais pourquoi les Allemands persistent à lui appliquer le nom de purpurea qui lui a été donné en troi- sième lieu par un de leurs compatriotes ; je dis en troisième lieu, bien que les deux dernières descriptions aient paru dans la même année, parce que celle de Jay, datée du mois d’a- vril, est vraisemblablement antérieure à celle de M. Jonas, si l’on en-juge par le rang que cette dernière occupe dans le re- cueil où elle est insérée. En tous cas, le bénéfice de lP’antério- rité demeure acquis à Sawerby, et ce n’est pas au-delà du Rhin qu’on critiquera cette décision, car les naturalistes allemands nous ont appris depuis longtemps qu’un simple nom donné à une espèce élait un titre suffisant. Il y a mieux ici qu'un nom ; il y a une note et une figure qui peuvent être considé- rées comme équivalant à une description. La dissection de l'Ampullaria ovum, espèce voisine de celle qui nous occupe, a montré qu'il existait quelques différences anatomiques entre ce mollusque et les autres Ampullaires : ainsi la branchie, au lieu de s'étendre traversalement au fond de la cavité qui la renferme, se dirige d'avant en arrière, et devient adhérente au milieu de la paroi supérieure de cette cavité; les plaques dentaires offrent aussi une modification légère ; toutefois, ce sont de simples nuances qui justifient à peine l'établissement du genre Lanistes, proposé par M. Tros- chel pour toutes les Ampullaires sénestres (1). En effet, à part cette légère déviation dans la direction de l'organe res- (1) Arch. f. nat., p. 197, 1845. — Revue zool., p. 385, 1845. — 110 — piratoire, la structure des deux groupes est modelée si par- faitement sur le même {ype, que l'orifice de la cavité bran- chiale s'ouvre à gauche chez les Lanistes, de même que chez les Ampullaires, malgré l'enroulement inverse des mollusques. L’Ampullaria olivacea se trouve abondamment dans les étangs et les ruisseaux de Zanzibar. PALUDOMUS ê 84. BP. Ajanensis. sr. N. t. vi. f. 10. T. ovato-conica, apice truncata, solida, confertim spiraliter lirata, brunneo-vires- cens, sursüm fulvescens; anfr. superst. 4 1/2 convexiusculi, suturâ profundà discret, ultinus ventrosus, infrà suturam depressiusculus; apertura acutè ovalis, intüs casta- nea; peristoma rectum, marginibus pallidè limbatis, callo angulatim junetis. Opereulam corneum, solidulum, fusco-rubellum , extüs concaviusculum , nucleo laterali. Longit. 41; diam. 6 1/2 mill. Cette coquille est habituellement recouverte d’une couche de vase excessivement tenace qui lüi donne une couleur noire ou rougeûtre uniforme. Sous cet enduit, elle est d’un brun foncé, tirant sur le verdàtre, et passant au fauve sur la spire. On distingue assez difficilement les stries provenant de l'accroissement; elles sont effacées par d’autres stries fines, pressées, égales et légèrement tremblées, qui suivent une direction spirale. L'ouverture, d’un brun-marron à l’in- térieur, est pyriforme, à bords droits, épaissis, taillés en biseau et réunis par une callosité sensible. On peut comparer cette coquille au Paludomus nigricans, qu'elle reproduit en miniature; toutefois, l'espèce du Gange ne montre de stries transversales que dans le voisinage ces sutures. Le Paludomus Ajanensis a été recueilli dans les eaux sau- mâtres d'Hafoun (Raz Hhafoun), à trente lieues au sud du cap Guardafui. — Al — MELANIA S5. RE. amarulia. Helix amarula L. Syst. nat. ed. x1r. p. 1249. Melania amarula Lamk. Encyel. meth. n. p. 424 t. 458, f. 6. Recueillie à Madagascar et aux Comores où elle est très commune. S6. M. mitra. Helix mitra Müesch. Mus. Gronov. p. 128. 1778. Melania thiarella Lamk. vi. p. 166. 1822; 29 ed. vi. p. 432. M. Deshayes fait observer, dans la seconde édition de La- marck, que cette Mélanie était connue longtemps avant la publication de l'Histoire naturelle des Animaux sans verté- bres, et il propose de lui restituer le nom qu'elle a porté daus l’origine. Nous nous rangeons sans hésiter à un avis qui est conforme aux principes de la nomenclature conchylio- logique. ; La Melania mitra provient de l'île Maurice où elle paraît être moins abondante que la précédente. S7. MI. tuberculata. Nerita tuberceulata Müll. Verm. p. 191. 1774. — — Chemn. 1x. p.189. t. 136. f. 1261-62. 1786. Melanoides fasciolata Oliv. Voy. m1. p. 40. 4. 31, f. 7. 1804. Melania fasciolata Lamk. 2 ed. var. p. 434. B gracilior, tenuior, magis flammulata. Melania virgulata Fér. in Quoy et Gaim. Astrol. p. 14#1.1,56. f. 1-4. 1832. Cette Mélanie offre un exemple de diffusion extrêmement == ADR remarquable, car on la rencontre depuis le Sénégal jusqu'aux îles de la Sonde, sur un intervalle de 130 degrés environ; sa taille, ses proportions, les accidents de sa surface, sa couleur même sont susceplibles de varier; en sorte que l’on peut hésiter, dans certains cas, sur son identité. Du reste, on la retrouve dans les eaux douces de lPnde exactement modelée sur le type de l'Egypte. L'examen attentif d’un grand nombre de ces coquilles, re- cueillies sur divers points du globe, nous a conduit-à diviser l'espèce en deux variétés principales : l’une, dont le type est en Egypte, correspondant à la Nerita tuberculata de Müller; Pautre, dont le type est à l’île Maurice, à la Melania virgu- lata de Férussac. Autour de ces deux variétés, liées entre elles par des nuances transitoires dont il est impossible de saisir la limite, viennent se grouper des sous-variétés assez bien caractérisées, mais que l’on ne saurait isoler, pas plus que leurs types, sans créer des espèces douteuses, très ernbarrassantes pour le con- chyliologisle ; nous essaierons de les classer. 1% GROUPE : Ce groupe est surtout caractérisé par des plis longitudinaux, froncés au-dessous des sutures; le test est solide, les tours de spire sont plats et généralement marginés. Quelquefois les plis sont nombreux, égaux, et légèrement noduleux à leur point de rencontre avec les stries spirales; dis- position qui rend la coquille granuleuse, et qui existe ordinai- rement sur les premiers tours de la spire chez toutes les varié- tés de la AZ. tuberculata. Cette forme est assez ordinaire aux Indes, mais elle n’est pas étrangère à l'Egypte. Dans d’autres cas, les plis longitudinaux sont remplacés par des sillons de même valeur que ceux qui suivent la direction de la spire; la surface de la coquille est alors treillissée. — 113 — Cette variété, commune à Java, se retrouve également en Egypte. En résumé, le premier groupe présente les particularités suivantes : Testa spiraliter sulcata, plicis longitudinalibus fimbriata, pallida, flammulata. Typus. B tenuior, fusca, magis flammulata. Hab. in insulis Sechelles et Madagascar. y pallida, plicis nodulosis cancellata. M. pyramis Phil. Icon. Mel. p. 22. t. 4. f. 16. d sulcis subæqualibus decussata. M. tuberculata, var. virgulata Mouss. Moll. Java, p.73. t. x1. f.6. 2° GROUPE : Le second groupe renferme des coquilles striées tranversale- ment, mais dépourvues de plis longitudinaux, excepté sur les premiers tours de la spire. En général, les tours montrent un peu plus de convexité et leur suture est rarement marginée ; les flammules sont plus larges, plus régulières, plus nombreu- ses; le test, enfin, présente moins de solidité. Toutes les variétés de ce groupe appartiennent aux îles orientales de l'Afrique. Nous ne saurions partager l'opinion de M. Mousson qui a cru retrouver la M. virgulata à Java : les spécimens que nous de- vons à la libéralité de ce savant s’écartent sensiblement du type de Férussac par leur solidité, leur forme subulée, leurs stries croisées dans les deux sens et leurs tours de spire apla- tis. Voici les variétés de ce groupe : Testa integra, spiraliter sulcata, plicis longitudinalibus in anfract. ultimis destituta, fusca, punctato-flammulata. Typus. B major, flammulis latis, continuis ; apice plüs minüsve truncala. Hab. Madagascar. y minor, decollata. Hab. in insulis Madagascar et Maurice. M. truncatula Quoy et Gaim. ro Lamarck. La Melania truncatula de Lamarck, qui provient des 8 — 114 — rizières de Mahé, nous paraît très voisine de cette dernière variété; cependant elle à le test plus épais, plus résistant, et l'ouverture un peu moins allongée. C’est une espèce que nous ne connaissons pas assez pour nous prononcer sur sa valeur; mais ce que nous pouvons assurer, c'est que la Mélanie de Maurice décrite sous le même nom dans la zoologie de l’As- trolabe, n’est autre chose que la vérgulata. Notre opinion se fonde sur l'examen de spécimens authentiques qui, sauf l’éro- sion de la spire, conservent tous les caractères de lespèce nommée par Férussac. Cette érosion varie selon les lieux, de même que la taille des individus; quelquefois elle se borne au sommet et les cinq derniers tours demeurent intacts; quelque- fois ils se réduisent à {rois ; mais la forme de ces trois tours, leur suture, leur couleur, les stries et les flammules dont ils sont or- nés, reproduisent fidèlement les caractères de la A. virgulata. La classification qui précède n’est nullement absolue, autre- ment il y aurait deux espèces ; il existe donc des nuances inter- médiaires qui rattachent les deux groupes lun à l’autre et rendent leur séparation impossible. L'Egypte nous offre, effec- tivement, des spécimens de la 3. tuberculata dont les plis longitudinaux sont à peine sensibles; on en trouve d’autres à Madagascar, qui, par leur test plus mince, leur couleur fon- cée, leurs flammules enfin, se rapprochent de la virgulata, tandis que l'aplatissement des tours de spire et les plis longi- tudinaux dont ils sont sillonnés, les en éloignent. En tout cas, nous pensons qu'il est beaucoup plus sage, quand des difficul- tés semblables se présentent, de réunir que de séparer. Le fractionnement indéfini des espèces est le fléau des sciences naturelles; cette manie de subdiviser, qui s’est emparée de notre époque, est trop souvent le résultat de vues étroites ou de connaissances imparfaites : on veut à tout prix du nouveau, pour trouver un prétexte d'inscrire son propre nom dans le grand livre de la science; mais un jour arrivera où ces pro- — 115 — ductions sans valeur seront extirpées comme des plantes para- sites par le bon sens de nos successeurs. 88. MI. Zengana. sp. N. t. vi. f. 9. T. solidula, turrito-subulata, haud nitens, sordidè grisea vel fuscescens, infrà suturas pallida, maculis paucis rubigineis notata, sulcisque spiralibus obsolelis lirata; spira iutegra, acuminata, ab axi plertmque devians; sutura impressa, submarginata ; aufr. 12 ferè plani, priores noduloso-clathrati, ultimus sæpè subgibbus, distinctiùs sulcatus ; apertura ovato-acuminata , obliqua, parüm dilatata, margine dextro tenui, columellari arcuato, calloso, albo. Longit. 31-35 ; diam. 9 mill. Cette Mélanie se rattache par des liens étroits à la précé_ dente ; elle s’en distingue néanmoins par l’aplatissement des tours qui la forment; la spire présente, en outre, une déviation assez singulière : en général, elle fléchit plus ou moins à droite, à gauche ou en arrière; nous n'avons observé aucun cas de flexion en avant, sur un nombre considérable de ces coquilles. Quelquefois le dernier tour se dilate d’une manière inégale et produit un autre genre de difformité. Dans ces conditions, il est impossible de méconnaître l’espèce; mais on rencontre aussi des individus dont l’enroulement est régulier, dont le dernier tour est normal, et que l’on pourrait confondre au premier aspect avec la {uberculata. La Mel. Zengana est une coquille terne, d’un blanc gri- sâtre, parfois brunâtre, marquée le plus ordinairement d’un petit nombre de taches irrégulières, couleur de rouille, peu apparentes. Elle est ornée de petites côtes spirales à peine saillantes, souvent effacées, croisées sur les premiers tours de la spire par des plis noduleux, comme chez l'espèce précé- dente. La suture, très nette, est faiblement marginée; l'ou- verture, médiocre, souvent inclinée, n’offre rien de particulier. Cette coquille est très multipliée dans les eaux douces de Zan_ zibar ; c’est, parmi les espèces du genre, une de celles dont l’as- pect est le moins attrayant. — 116 — 89. M. Commersonîi. sr. N. {. vi. f. 4. T. elongato-turrita, apice truncata, solida, nitida, tenuiter striata, spiraliter costu- lata, infrà suturas obsoletè plicatula, olivacescens; anfr. superst. 6 convexi, regula- riter crescentes, ultimus dilatatus, elongatus, distinelits striatus ; apertura acuminato- ovalis, ad basim producta, intùs cærulescens, marginibus callo nitido, tenui, junctis; dextro simplici, medio subdilatato. Longit. 35; diam. 41 mill. Cette coquille ne présente aucune particularité saillante qui puisse la mettre en relief parmi les espèces du même groupe. Elle est tronquée au sommet et réduite à six tours convexes, turriculés, séparés par une suture profonde; le dernier, plus développé proportionnellement que les autres, se termine par une ouverture allongée, dilatée à la base, légèrement versante, bleuâtre à l’intérieur, à bords droits, minces et tranchants. La coquille, d’un vert brunâtre, est finement striée dans le sens de l’accroissement; dans le sens opposé, elle est garnie de pe- tites côtes saillantes, obscurément noduleuses, nettes et pres- sées sur les premiers tours de la spire, plus espacées, plus larges et moins élevées sur le dernier, excepté à la base, où elles se mulliplient et se prononcent de nouveau. On remar- que, en outre, des plis longitudinaux assez nombreux, mais peu saillants, qui froncent légèrement la coquille au-dessous des sutures. Cette Mélanie provient de Madagascar. 90, BI. decollata. Melania decollata Lamk. ?* ed. vur. p. 431. Cette coquille, dont plusieurs exemplaires ont été recueillis à Nossi-Bé par M. Vesco, est bien réellement la Mel. decollata de Lamarck, connue depuis longtemps aux Antilles et à la Guyane. Les dimensions, la forme, la couleur même sont — 117 — identiques ; on retrouve également chez les spécimens afri- cains la fine granulation, légèrement onduleuse, que l’on remarque chez ceux de l'Amérique, ainsi que les plis obsolètes de la base mentionnés dans la description de Lamarck. [est remarquable que cette espèce, dont le test est fort épais, soit exposée aux mêmes accidents dans les eaux des deux mondes, c’est-à-dire qu'elle s’y montre également corrodée, non seulement à l'extrémité de la spire, mais sur différents points de la surface. 91. M8. amæna. T. oblongo-conoidea, apice truncata, solida, nilida, tenerè et irregulariter striala, luteo-virescens vel castanea ; anfr. 5-6 convexi, ullimus latè fasciatus, ventrosus, basi subangulatim productus ; apertura angulato ovalis, intüs albida vel albo-rufescens, fascià peripheriali translucente ; peristoma tenue, margine dextro regulariter arcuato, columellari breviter expansiusculo, nec appresso. Longit. 23-29 ; diam. 10-13 mill. Melania amæna Morlt. in Rev. z0ol. p. 220. Mai 1851. — — — in Journ. conch. 11. p. 192. t, 5, f. 9. Cette Mélanie nous est mieux connue qu'à l’époque où nous la décrivimes pour la première fois. Ce qui la distingue de la plupart de ses congénères, c’est sa forme raccourcie, et la libre expansion du bord columellaire, produisant une fente ombilicale excessivement étroite; ce caractère est assez bien accusé chez les individus dont le développement est complet. La spire de cette coquille se compose de sept tours arrondis, réduits ordinairement à cinq par l'érosion du som- met. Les premiers sont tout à fait lisses; les suivants sont marqués de stries superficielles , finement plissées au-dessous des sutures; le dernier, eufin, est ventru et plus distincte- ment sillonné. La surface du test est luisante, d’un jaune- verdâtre où lavé de brun; quelquefois entièrement jaune, et quelquefois d’une nuance marron, Le dernier tour se — 118 — montre toujours orné d'une large fascie brune qui naît sur l’une ou l’autre des sutures. La Mel. amæna ressemble beaucoup à l'espèce publiée par M. Petit, sous le nom de Zanguebarensis, postérieurement à notre première description (Jour. de conch., 1, p. 263, 1. 7. f.1.); cependant il paraît exister quelque légère différence entre ces coquilles. Les Mélanies étant généralement assez variables, il serait nécessaire de comparer un certain nombre d'individus des deux espèces, avant de se prononcer sur leur identité. Nous ne connaissons la . ferruginea que par la description de M. Lea {Proceed. zool. soc., p. 182, 1858). Elle nous à paru distincte des deux précédentes, si l'on en juge surtout par la forme de son ouverture. La Melania amæna provient de Zanzibar et des Séchelles. PIRENA 92. P. fluminea. Buccinum flumineum Gmel. p. 3603. Pirena spinosa Lamk. 2 ed. var. p. 500. Melanopsis spinosa Desh. in Enc. meth. p. 337. t. 458. f. 2. Les Pirènes forment, parmi les Mélaniens, un groupe de coquilles caractérisées par le sinus qui échancre leur ouver- ture. Quoique très multiplié dans les eaux de Madagascar el des îles adjacentes, ce genre est encore peu connu; les indivi- dus qui s’y rattachent paraissent extrèmement variables dans leurs dimensions, leurs sillons transversaux, la grandeur et le nombre des côtes longitudinales dont ils sont accidentés ainsi que des protubérances spiniformes qui s’en détachent. Ce serait hasarder beaucoup, au milieu de cette diversité, que de décrire des individus isolés; nous nous bornerons — 119 — donc, faute de matériaux plus complets, à mentionner l’es- pèce généralement connue sous le nom de spinosa, en lui restituant, d’après M. Deshayes, le premier nom qu’elle a porté. NAVICELLA 93. N. porcellana. Patella porcellana L. Mus. Lud. Ulr. p.689 et Syst. nat, x11, p. 1257. Nerita porcellana Chemn. 1x. t. 124. f. 1082. Navicella elliptica Lamk. 2° ed. vu. p. 563. M. Deshayes, le premier, se fondant sur une étude appro- fondie du sujet, a proposé de restituer à cette coquille le nom spécifique qui lui avait été donné par Chemnitz (Lamk. vu, p. 903, en note). L'opinion de ce savant a été fortifiée plus tard par l'examen critique de M. Récluz, qui a fait remonter jus- qu'à Linné le bénéfice de la priorité (Rev. z00l., p. 372, 1841). Il demeure donc parfaitement établi : 1° que la Patel- la porcellana du Systema naturæ et la Nerita porcellana de Chemnitz ne sont qu'une même espèce; 2° que cette espèce west point la Crepidula porcellana de Lamarck ; 3° enfin et comme conséquence, que la Navicella elliptica de cet auteur n'étant autre chose que la Patella porcellana, doit reprendre son premier nom. NERITINA 94. N. Maurfitii. Neritina Mauriciæ. Less. Voy. Coq. 11. p. 384. 1830. — Sandwichensis Desh. in Lamk. 22 ed. p. 579. — — Sow. Thes. p. 508. t. 413. f. 127-28. Habite les eaux douces de l’île Maurice et de Madagascar. Recueillie à Tamatave. — 120 — 95. N. Knorri. Neritina Knorri Récl. in Rev. zool. p. 274. 4841. — — Sow. Thes. p. 914. t. 111. £. 785 t. 113. £. 130. Habite Madagascar et Nossi-Bé. 96. N. zigzag. Neritina zigzag Lamk. 2 ed. vi. p. 570. Nec Sowerby nec Reeve. B omnind nigra. Neritina gagates Lamk. loc. cit. — — Sow. Conch. ill. f. 29; Thes. p. 537. t.112.f.103-4, — — Reeve Conch. ic. t. 10. f. 47. Espèce édule, très commune dans les petites rivières de l’île Maurice. 97. N. longispina. Neritina longispina Récl. in Rev. zool. p. 312. 1841. — — Sow. Thes. p. 522. t. 110. f. 62. 63. — — Müll. Lamk. nec Lin. Il est constant aujourd'hui, après l'examen critique de MM. Deshayes (Lamk., 2° éd., p. 571), Récluz ( Rev. zool., p- 412, 1841), et Hanley ( The shells of Linn., p. 397, t. 5. f. 10), il est constant, disons-nous, que la Nerita corona de Linné, espèce sur laquelle on n'est pas exactement fixé, ne concorde point avec celle que Müller et Lamarck ont décrite sous le même nom. Le changement proposé par M. Récluz élait donc nécessaire et il a obtenu lassentiment des conchy- liologistes. La N. longispina, recherchée comme aliment par la classe pauvre, de même que la précédente, est abondamment répan- due dans les eaux douces de Bourbon, Maurice et Madagascar. LE 98. N. spiniperda. sr. N.t. vi. f. 3. T. ovato-globosa, solida, rugis flexuosis interdüm articulatis sulcata, olivacea, uni- color; spira involuta, obtusa, brevis, apice erosa; sutura valdè lacera; anfr. ultimus supernè compressus, plano-declivis, supra medium angulatus, angulo spinis brevibus, deciduis, coronato ; apertura modica, cærulea vel albo-livida ; area columellaris callosa, aurantio dilutè maculata vel griseo-virescens; margo arcuatus, denticulatus, dente mediano et infero majoribus. Operculum sulco bipartitum, basi emarginatum , arcuato-striatulum, pallidè car- neum, margine supero nigro limbato. Longit. 18; diam. 13 mill. Cette coquille est épaisse, solide, d’un vert olive intense et uniforme, sillonnée de rides irrégulières, larges, peu profondes, plus ou moins flexueuses, quelquefois articulées. Le sommet est corrodé chez tous les individus que nous avons eus sous les yeux et qui représentaient différents âges. On reconnaît que la spire est peu saillante dès le principe, car les tours croissent avec célérité et ils sont enveloppés presque entièrement par le dernier. Celui-ci offre un angle plus ou moins marqué qui s’efface en approchant de la base ; dans le jeune âge, il est armé d'épines courtes et peu nombreuses, susceptibles de disparaître avec le temps. A partir de cet angle, la surface s’aplanit, pour reprendre sa convexité avant d'atteindre la suture, de manière à former, de concert avec la spire, une sorte de mamelon ter- minal. L'ouverture de cette Néritine est blanchâtre, avec une légère teinte verte à la base ; le plan columellaire, d’un gris tirant sur le verdâtre ou d’un jaune päle lavé d’orangé, est épaissi par une callosité qui s'accumule près de l'insertion du bord droit, au point de former un tubercule obtus. On remarque, sur le bord du même plan, deux légères protubérances dentiformes, séparées par une faible échancrure ; le bord est finement cré- nelé à partir de la dent supérieure. Chez les individus dont la croissance n'est pas complète, l'ouverture, moins épaisse, est colorée en bleu, — 122 — La Neritina spiniperda provient de Nossi-Bé où elle vit dans les eaux courantes. 99, N. Madecassina. sr. N. {. vi. Î. 2. T. ovata, irregulariler suleulata, nitida, fusca, rariüs olivacea, aurantio latè bizo- nata maculisque triangularibus ad basim conspersa; spira involuta, retusa, apice concava , sæpè erosa; anfr. 2 1/2 infrà suturam valdè laceram leviter compressi; apertura albo-cærulescens ; area columellaris plano-declivis, margine parüm arcuato, denticulis 7, medio majore, serrulato. Operculum præcedenti simillimum. Longit. 16; diam. 12 mill. Cette Néritine est presque entièrement formée par le der- nier tour de la spire, qui enveloppe en partie celui qui le pré- cède; le sommet, par un effet de ce mode d’enroulement, qui se produit dès l’origine, au lieu d'une saillie, présente une ca- vité sensible. La suture est extraordinairement lacérée; un peu au-dessous, le dernier tour est comprimé; il descend assez brusquement et se termine par une ouverture d'un blanc bleuâtre, faiblement auriculée; le plan columellaire est blanc, lavé de jaunâtre à la base et finement crénelé sur le bord; une seule dent est légèrement saillante. La Neritina Madecassina est une coquille solide, luisante, gravée dans le sens transversal de stries et de sillons irrégu- liers; d’un brun noirâtre, et plus rarement d’une couleur vert- olive. En général, le dernier tour est orné de deux larges zônes de couleur orangée, l'une supérieure ou médiane, l’autre basale, parfois assez obscure. On remarque aussi, sur les parties inférieures de la coquille, de petites taches de même couleur, triangulaires ou lancéolées; quelquefois elles sont peu visibles; les individus que nous avons examinés, au nom- bre de huit, en étaient tous plus où moins marqués. Habite Sainte-Marie de Madagascar. So — MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES des îles orientales de l'Afrique décrits ou mentionnés jusqu'à ce jour. Arion Rangianus Fér. Maurice. Limax perlucidus Quoy et Gaim. ibid. Vitrina Borbonica Morlt. Bourbon. — Comorensis Pfr. Comores. Streptaxis distorta Jon. Rodriguez. — Souleyetana Petit, Séchelles. Helix Atropos Fér. Madagascar. — Barclayi Bens. Maurice. cælatura Fér. Bourbon. Caldwelli Bens. Maurice. chlorozona Grat. Madagascar. Clotho Fér. ibid. consanguinea id. ibid. cornu-giganteum Chemn. ibid. detecta Fér. Bourbon. Duvalii Petit, Madagascar. echinophora Fér. ibid. fusco-lutea Grat, ibid. galactostoma Pfr. ibid. gloriosa id. ibid. Goudotiana Fér. ibid, granulosa id. ibid. Grateloupi Pfr. ibid.? Guillaini Petit, ibid. inversicolor Fér. Bourbon. Lachesis id. Madagascar. Lamarei Mk. ibid. lancula Fér. ibid. lanx id. ibid. — Jleucostyla Pfr. Maurice. — linophora Morlt. Bourbon. — Madagascariensis Lamk. Madag. Cazenavettii Fis. et Ber. Madag.? | Helix magnifica Fér. Madagascar. Mauritiana Pfr. Maurice. Mauritianella Morlt. ibid. militaris Pfr. Séchelles. nitella Morlt. Maurice. odontina id. ibid. oviformis Grat. Madagascar. Paulus Morlt. Maurice. philyrina id. ibid. prætumida Fér, Bourbon. proletaria Morlt. Maurice. russeola id. Mayotte. semicerina id. Maurice. sepulcralis Fér. Madagascar. setiliris Bens. Maurice. similaris Fér. Bourbon, Maurice, Séchelles. Souverhiana Fisch. Madagascar. Studeriana Fér. Séchelles. stylodon Pfr. Maurice. Terveriana Grat. Madagascar. testudo Pfr. ibid. unidentata Chemn. Séchelles. Vesconis Morlt. Madagascar. Virginia id. Maurice. xystera Val. Madagascar. | Bulimus candidissimus Pfr. Socotora. clavator Petit, Madagascar. clavulinus Pot. et Mich. Maurice. contiguus Reeve, Zanzibar, So- cotora. crassilabris Gray, Madagascar, Forskalii Beck, Socotora. — 124 — Bulimus fulvicans Pfr. Séchelles. — Goodallii Mill. Madagascar, Bour- bon, Maurice. — Guillaini Petit, Abd-el-Kouri. — labiosus Müll. Socotora. — Mauritianus Pfr. Maurice. — Moreleti Desh. Madagascar. — Mozambicensis Pfr. Zanzibar. — niger Dufo, Séchelles. — obtusatus Gmel. Madagascar. — ornatus Dufo, Séchelles. — punctatus Anton, Zanzibar. — rufo-niger Reeve, Madagascar. — sanguineus Bens. Maurice. — Socotorensis Pfr. Socotora. — trochoides Brug. Madagascar. — velutinus Pfr. Séchelles. — Vesconis Morlt. Madagascar. — vesiculatus Bens. Maurice: Achatina allisa Reeve, Zanzibar. — cereola Morlt. Comores. — Comorensis Pfr. ibid. — fulica Fér. Madagascar, Bourbon, Maurice, Comores. — lactea Reeve, Zanzibar. — Lamarckiana Pfr. Madagascar. — octona Chemn. Zanzibar. — Rodatzi Dunk. ibid. — simpularia Morlt. Comores. — zebra Chemn. Madagascar. Spiraxis Barelayi Pfr. Maurice. — eximia Schuttl. Madagascar. Tornatellina Cernica Bens. Maurice. — Mauritiana Pfr, ibid. Ennea anodon Pfr. Maurice, Comores — arenicola Morlt. Madagascar. — cerea Dunk. Zanzibar, Comores. — Dussumieri Reeve, Séchelles. — intermedia Morlt. Madagascar. — microdon id. ibid. — minor id, ibid. — ovoidea Brug. Madagascar, Co- mores, Ennea tumida Morlt. Madagascar, Co- mores. Pupa Antoni Pfr. Maurice. — bacillus id. ibid. — bicolor Hutt. Bourbon. — callifera Morlt. Maurice. — clavulata Lamk. ibid. — funicula Val. ibid. — holostoma Morlt. ibid. — Lyonetiana Pall. ibid. — Mauritiana Morlt. ibid. — modiolus Fér. ibid. — pagoda id. ibid. — palanga id. ibid. — Passamaiana Petit, Socotora. — suleata Müll. Maurice. — teres Pfr. ibid. — versipolis Fér. ibid. Auricula elongata Kust. Maurice. — Jabrella Desh. ibid. — mustelina id. ibid. Melampus Caffer Krauss, Comores. — fasciatus Desh. Maurice, Comores, — flavus Gmel. Madagascar ? — lividus Desh., Maurice, Comores. — Pfeifferianus Morlt. Comores. — radiolatus id. Zanzibar. Planorbis crassilabrum Morlt. Mada- gascar, Comores. — trivialis id. Madagascar. Physa Borbonica Fér. Bourbon. Cyclostoma Abeillei Grat. Madagas- car. — æquivocum Pfr. ibid. ? — alternans id. ibid. — aplustre Sow. ibid. — articulatum Gray, ibid. — asperum Pot. et Mich. ibid. — Barclayanum Pfr. Maurice. — Belairi Petit, Madagascar. — bicarinatum Sow. ibid. — Boivini Pfr. ibid. — cariniferum Sow. ibid. — 125 — Cyclostoma castaneum Pfr. Zanzibar. castum id. Madagascar. chloroticum id, ibid. cincinnum Gray, ibid. ? clathratulum Réel. Socotora. conoideum Pfr. Maurice, Sé- chelles. Comorense id. Comores. Coquandianum Petit, Madag.? Creplini Dunk. Zanzibar. Cuvierianum Petit, Madagascar, desciscens Pfr. Socotora. Deshaysianum Petit, Madagascar. deliciosum Fér. Comores. euchilum Pfr. Madagascar. Eugeniæ Reeve, Maurice. expansilabre Pfr. ibid. fimbriatum Lamk. Madagascar, Maurice. formosum Sow. Madagascar. fulvescens id. ibid. globosum Bens. Maurice. gratum Petit, Abd-el-Kouri. griseum Pfr. Madagascar. hœmastomum Ant. Maurice. insulare Pfr. ibid. Kieneri id. Madagascar. ligatulum Grat. ibid. Listeri Gray, Maurice. Macareæ Petit, Madagascar. Madagascariense Gray, ibid. microchasma Pfr. Madagascar. modestum Petit, Abd-el-Kouri. Moulinsii Grat. Madagascar. multifasciatum id. ibid. multilineatum Jay, ibid. multiliratum Pfr. Maurice. naticoides Récl, Socotora. niveum Petit, Madagascar. obsoletum Lamk. ibid, occlusum Morch, ibid. orbellum Lamk. ibid. pulchrum Gray, Séchelles. Cyclostoma pyrostomum Sow. Mada- gascar. reticulatum Ad. et Rv. ibid. sarcodes Pfr. ibid. Sechellarum id. Séchelles. sinuatum id. Madagascar? Souleyetanum Petit, Abd-el- Kouri. Sowerbyi Pfr. Comores. tenue Sow. Madagascar. tricarinatum Müll. ibid. unicarinatum Lamk. ibid. unifasciatum Sow. ibid. Vesconis Morlt. ibid. virgatum Sow. ibid. virgo Pfr. ibid. vitellinum id. ibid, vittatum Sow. ibid. xanthocheilum id. ibid. Zanguebaricum Petit, Zanzibar. zonatum id. Madagascar. Hydrocena expansilabris Pfr. Maurice, — globosa Bens. ibid. — multistriata Pfr, ibid. — rubens Quoy et Gaim. ibid. Ampullaria Cecillei Phil, Madagascar, — erythrostoma Reeve, Zanzibar. — filosa id. Madagascar. — fuliginea Koch, ibid. — Largillierti Phil. ibid. olivacea Sow. Zanzibar. Paludomus phasianinus Reeve, Sé- chelles. — punctatus id. Maurice. Melania amæna Morlt. Séchelles, Zan- zibar. — amarula Lamk. Bourbon, Maurice. — bicarinata Grat. Madagascar. — Commersoni Morlt. ibid. — contracta Lea, Séchelles. — cornuta id. Madagascar. — decollata Lamk. ibid. Madagascar, RE Melania dermestoidea Lea, Séchelles,. — Duisabonis Grat., Madagascar. — ferruginea Lea, Zanzibar. — Mauriciæ Less. Maurice. — mitra Müesch. Maurice. — tubereulata Müll. Madagascar, Bourbon, Maurice, Comores, Séchelles. — Zanguebarensis Petit, Zanzibar. — Zengana Morlt. ibid. Pirena fluminea Gmel. Madagascar. — Lamarckiü Pot. et Mich. ibid. — Madagascariensis Grat. ibid. — sinuosa Phil. ibid. Navicella Cookii Récl. Comores. — porcellana L. Madagascar, Bour- bon, Maurice, Comores. — suhorbicularis Sow. Comores. Neritina auriculata Lamk. Madagas- car, Bourbon, Maurice. — Bengalensis Chemn. Madagascar. — brevispina Lamk. ibid. — Knorri Réel. ibid. — longispina Réel. Madagascar, Bourbon, Maurice. — Jugubris Lamk. Madagascar. — Madecassina Morlt. ibid. — Mauriciæ Less. Maurice. — pulligera Lamk. Madagascar. — Rangiana Réel. ibid. — Sandalina Réel. Madagascar. — semiconica Lamk. ibid. — spiniperda Morlt. ibid. — strigillata Lamk. Maurice. — turrita Chemn. Madagascar. — zigzag Lamk. Bourbon, Maurice. Unio Madagascariensis Sganz. Mada- € (°] ascar. r: d Espèces douteuses. Arion extraneus Fér. Maurice. — Rangianus id. ibid. Vaginulus punctulatus Fér. Maurice. Parmacella Mauritius id- ibid. Succinea elongata id. ibid. Vitrina angularis id. ibid. Helix Alecto Beck, Madagascar. — Castor Fér. ibid. — delibata id. Bourbon. — nulla id, ibid. — turbida id. ibid. Bulimus sceptrum Beck, Madagascar. Pupa filosa Val. ibid. — inflata Beck, ibid. — iulus id. Maurice. Carychium gigas Fér. ibid. Auricula Borbonica Ziegl. Bourbon. — cancellata Fér. Madaggscar. — minuta id. ibid. Physa spiralis id. Bourbon. Neritina truncata Sganz. Bourbon, Maurice. Helix albidens Bens. — stylodon Pfr. — Brardiana Pfr. = similaris Fér. — Lightfooti Pfr. = odontina Morlt. — monodonta Grat. = stylodon Pfr. — mucronata Pfr. = philyrina Morlt. — Rawsonis Reeve, — semicerina Morlt. — stylodon Reeve, = leucostyla Pfr. — suffulta Bens. = odontina Morlt. Bulimus #arginatus Pfr. = Guillaini Petit. — teres Pfr. = contiguus Reeve. Achatina pallens Pfr. = simpularia Morlt. Pupa Largillierti Phil, = bicolor Hutt. — modiolinus Fér. — clavulata Lamk. — palangula Fér. = teres Pfr. Cyclostoma Duisabonis Grat. — Ma- dagascariense Gray. — filosum Sow.= articulatum Gray. AD Cyclostoma fimbriatum Quoy et Gaïm. — hæmastomum Anton. — megacheilus Sow. = Sowerbyi Pfr. — Philippii Grat. = fimbriatum Lamk. — spectabile Petit, = cariniferum Sow. — undulatum Sow. = fimbriatum Lamk. Ampullaria èxops Morlt. — Cecillei Phil. — purpurea Jonas, = olivacea Sow. Melania fasciolata Lamk. = tubercu- lata Müll. — pyramis V. D. Busch. = tuber- culata Müll. Novembre 1860. . Melania fhiarella Lamk. — mitra Müesch. — truncatula Quoy et Gaim. = tu- * berculata Müll. — virgulata Fér. — tuberculata Müll. Pirena Cecillei Phil. — Lamarckii Pot. et Mich. — spinosa Lamk. = fluminea Gmel. Navicella e//iptica Lamk. = porcella- na L. Neritina corona Müll. = longispina Réel. — gagates Lamk. = zigzag Lamk. — Sandwichensis Desh. — Mauritii Less. —— Dijon, imp. J.-E. Rabutôt, place Saint-Jean, 1 et 5. D l. Dp a Ce #. 7 da 1) , Vibuimna Horde cer: P Helix HMourilian ella.. RU d. 1012 , en P re clara. ___ Vacoruds. Lnefbhera. in giruce. rmtul a. = fra lu miola._. = ———— AS, 82, Go, GO. AAA 57 683. 62. GO. GC, 'H s (LR “ ch. 14 d', RAS TD) Vescorus. P. G3: var olodiLd . — “r Co de CLAL OU . Ep D) G F Ç I}. lon 134 l#. 19: 12 en dimpudarr x. Hlanoina lBovini. onmex onde neo. ___ Dussumeinii dumnceota : OA Lex ocauer . a __ ANAMOT- pa ba modivlisd, AC AU “ile VE r ver di foolis. =. call Let à. hotes a. ES Gé, PL. 2 15 e > 7 P Lackerbauer ad nat, pit Lith Becquet frères, Pari ét E y È L = = a — —_ : Te ——— = : marc RE — se ee # a CE re à 7 [ Ca lolsyn a Vescortdp.tof. / 9. Nulina MHadsea és. 122, J. dfeenife RAA NET. UE Hulan La . Commuréont. llG 2: Dr sa VSso+ boniea.. FF. €. A argus ffriffertanud. 70 x. Planorbis lrinviale 9 ; Dati laine dé, JON ee, Hate AR 2e (4. ee as A an aen dis. 10, Malam fus raolislatiis. 93. mm ï | = ———._ _— … — oo — — me SÉRIES CONCHYLIOLOGIQUES COMPRENANT L'ÉNUMÉRATION DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECUEILLIS PENDANT LE COURS DE DIFFÉRENTS VOYAGES, ainsi que la description DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES PAR ARTHUR MORELET Troisième Livraison. — Avril 4863. PARIS FRIEDRICH KLINCKSIECK, 11, rue de Lille, LIBRAIRIE POUR LES SCIENCES ET LES LANGUES ÉTRANGÈRES, DIJON, IMPRIMERIE J.-E. RABUTOT, Place Saint-Jean, 1 et 3. PÉROU III PÉROU M. L. ANGRAND. — 1834-43. Les Espagnols, à qui nous sommes redevables d’un assez grand nombre d'écrits sur l'histoire naturelle du Nouveau-Monde, ne nous ont rien appris, cependant, dont la conchyliologie püt profiter. En présence d’une création nouvelle, presque infinie dans ses détails, on conçoit que les premiers observateurs furent éblouis, et qu’au milieu d'une telle diversité d'objets, ils s’attachèrent d’abord aux plus saillants. Le règne végétal, par sa magnificence et par l'utilité deses produits, dut fixer surtout leur attention ; aussi vit-on la botanique cultivée de bonne heure aux Indes occidentales et particulièrement au Pérou. Dès l’année 1590, le père Joseph d’Acosta faisait connaître les produc- tions de cette contrée dans un livre très remarquable pour l’époque, qui lui valait le surnom de Pline espagnol; et trente ans plus tard, dans la ville même de Lima, s’impri- mait un Traité des fleurs et des fruits du pays, composé par un médecin de la localité, le docteur Mathias de Por- res. Ce ne fut cependant qu'à la fin du XVII siècle que ces études prirent une direction véritablement scientifique et produisirent une œuvre de quelque valeur, la Flore péruvienne de Ruitz et Pavon. Les branches inférieures du règne animal, et, par consé- — 132 — quent, l'histoire naturelle des mollusques, ayant été com- plétement négligées par les maîtres du Nouveau-Monde, ce fürent des savants étrangers qui entreprirent de com- bler cette lacune (1), mais seulement à une époque récente, surtout en ce qui concerne l'Amérique du Sud. Le voyage de Spix et Martius effectué en 1817, et celui de d'Orbigny, en 1826, jetèrent une vive lumière sur la conchyhologie du Brésil, du Pérou et de la Bolivie. Plus tard, l'expédition de Castelnau et le concours actif d’autres voyageurs moins connus augmentèrent la somme de nos connaissances, qui, grâce aux moyens de communication dont on jouit aujour- d'hui, n'ont pas cessé de progresser. Le Pérou, privé par la nature de communications direc- tes avec les nations éclairées du globe, maintenu d’ailleurs dans l'isolement par la politique du gouvernement espa- gnol, demeura, pendant près de trois siècles, à peu près oublié. Il y a trente-cinq ans, on connaissait à peine une demi-douzaine de coquilles terrestres ou fluviatiles originaires de ce pays (2). Férussac, lui-même, qui imprima une impulsion si vive à l'étude des mollusques terrestres, et qui ne négligea rien pour obtenir de tous les points du globe les matériaux nécessaires à la composition de son grand ouvrage, ne put rien ajouter à cette courte nomen- clature. Mais, à partir de 1832, nos connaissances se sont accrues d’une manière continue, d'abord par les publica- tions de Broderip et de Sowerby, puis par le voyage de (1) Le Pérou a cependant produit un conchyliologiste, Franco Davila, qui eut quelque réputation à Paris où il fit imprimer, en 1747, un catalogue descriptif de son cabinet avec d'assez mauvaises figures. Ce catalogue ne mentionne aucune espèce péruvienne. (2) B. Peruvianus et septenarius Brug., 1792; Ach. Peruvianu Lamk, 1822; B. iostomus et Physa rivalis Sow., 1820-24, — Le B. Dombeyanus de la collec- tion Férussac n'a été publié qu’en 1846 par Pfeiffer; encore n’est-on pas certain que cette coquille provienne du Pérou. — 133 — d'Orbigny, dont les résultats furent considérables. La pro- gression, depuis, a été si rapide, qu'aujourd'hui la Faune du Pérou ne compte pas moins de 220 espèces terrestres et fluviatiles. Il faut remarquer, toutefois, que la plupart de ces coquilles , encore rares dans les collections, n’ont été étudiées que sur un très petit nombre de sujets; il est donc possible que plusieurs d'entre elles n'aient pas une valeur spécifique bien réelle, et qu'elles descendent un jour au simple rang de variétés, lorsque les formes intermédiaires seront connues et les moyens de comparaison plus faciles. Les grands traits généraux de la géographie physique du Pérou sont connus de la majorité de nos lecteurs; cependant, on peut affirmer que bien peu se forment une idée juste de la configuration du sol ainsi que de la distri- bution des climats sur les pentes de la Cordillère. Pour obtenir des renseignements exacts sur un sujet aussi étroi- tement lié à l’histoire naturelle du pays, nous nous som- mes adressé à M. Angrand, qu'un séjour de plusieurs années dans l'Amérique méridionale et une étude appro- fondie des lieux nous faisaient considérer comme un des hommes les plus instruits sur cette matière. Ce voyageur a bien voulu répondre à nes désirs, et ajouter, aux maté- riaux dont nous lui étions déjà redevable, une note géo- graphique qui donne une idée nette de l'orographie du pays, ainsi que des divisions climatiques adoptées par les habitants. Il nous a paru difficile de scinder ou d'abréger ce document que nous reproduisons en entier, et dont on appréciera l'importance. Le Pérou et la Bolivie qui, sous l’ancienne administra- tion espagnole, portait le nom de Haut-Pérou, sont unis par des liens géographiques si étroits, qu'il est presque impossible de séparer ces deux états dans une étude de la Cordillère. Nous les embrasserons donc dans leur ensem- — 134 — ble en réservant les détails plus circonstanciés pour le Pérou proprement dit. Il n'est pas inutile de remarquer, avant d'aller plus loin, qu’à partir du grand nœud de Pasco, situé vers le 11° degré, la Cordillère se divise en deux chaînes principales, courant du nord au sud, parallèlement au littoral : celle des Andes, proprement dite, qui constitue le noyau central du Pérou, et la Cordillère de la Côte, dont les plateaux sont moins étendus et les pics moins élevés. Entre ces deux grandes chaînes règne la Sierra, région très haute et très accidentée, qui se développe sur toute la longueur du Pérou et de la Bolivie. Après ces observations préliminaires , nous céderons la plume à notre voyageur. « En partant des bords du Pacifique pour s'élever sur la Cordillère, on traverse plusieurs zones de climats qui correspondent à des altitudes différentes et que l'usage local a classées sous des dénominations précises. « En premier lieu se présente la côte, /4 costa, compre- nant toute la région maritime, depuis les bords de l'Océan, jusqu'à une altitude moyenne de 1500 mètres, hauteur où les montagnes , après s'être élevées graduellement, à partir des premières ondulations qui en bordent le pied, commencent à prendre des formes un peu plus acciden- tées. Quoique soumise dans son ensemble à des influences physiques analogues, cette région n’en offre pas moins des particularités assez saillantes pour que les habitants l'aient subdivisée en deux zones, celle du littoral et celle des vallées. La zone du littoral, ou costa baja, consiste en pla- teaux arides, terminés par des falaises escarpées, souvent très hautes, et qui dominent parfois de plus de 300 mètres le niveau de la mer ; aussi n'y voit-on qu'un petit nombre de plages, rarement marécageuses, presque toujours situées à l'embouchure des rivières auxquelles elles doivent leur formation. — 135 — « Entre cette lisière, d’une largeur moyenne de quatre à cinq lieues, et la zone des vallées, se prolonge, sous le nom de /6mas, une série de collines détachées, indépendantes de la chaîine-mère dont elles hordent les premières pentes. Ces collines, aux croupes arrondies, séparées par de molles ondulations, appartiennent encore à la costa baja ; elles se revêtont en hiver (juin, juillet et août) d'une végétation courte, mais abondante, qui se développe spontanément sous l'influence des brumes et d’un épais brouillard. « Le climat de la zone du littoral, ou costa baja, présente cette particularité, que la température y est infiniment moins élevée que dans la plupart des autres contrées tro- picales situées au même niveau ; elle est même inférieure à celle de la zone contigue qui s'étend, à partir des /omas, le long du pied de la Cordillère. Cette circonstance tient à l'action persistante des vents du sud-ouest qui dominent pen- dant toute l’année sur la côte, et aux courants d’eau froide qui, partant des régions circumpolaires, la baignent du sud au nord, depuis l’île Chiloë jusqu'au cap Parima. C'est également au refroidissement des couches atmosphériques, produit par l’action combinée des vents et des courants, et, de plus, à un ensemble de conditions particulières au ver- sant occidental de la chaîne maritime, qu'il faut attribuer le manque total de pluie sur la côte péruvienne, phéno- mène qui est un des traits les plus remarquables de la constitution physique du pays. De là est née la division naturelle du sol en valles et despoblados, c'est-à-dire en lieux arrosés et fertiles et en lieux privés d’eau, par suite inhabités. Les vallées, en effet, sont fécondées par les ri- vières torrentueuses qui s’échappent des versants de la chaîne maritime pour aller, à travers les /omas, se déver- ser dans l'Océan. Sur leur trajet, la vic renaît et se déve- loppe avec une activité surprenante que l’on doit attribuer — 136 — à la douceur constante d'une température dont les varia- tions sont comprises entre 12 et 28 degrés. Les despoblados même sont parfois doués d’un sol éminemment fertile, mais réduit à l’état de poussière aride par la sécheresse à laquelle ils sont condamnés ; aussi, quand par l'effet d'une circonstance exceptionnelle (1) cette terre calcinée vient à ètre humectée suffisamment, on la voit aussitôt verdir et se parer d'une végétation abondante. « Le cotonnier, la canne à sucre, le maïs et le saule d'Amérique sont les plantes qui caractérisent plus spécia- lement la côte; ni les palmiers, ni les fougères arborescentes ne croissent spontanément sur le versant occidental de la chaine maritime. « À la zone du littoral, comprenant les /omas, succède celle des vallées ou du pied de la Cordillère (valles, pie de la Cordillera), suivant le point de vue sous lequel on la considère. Elle est formée par les premières ondulations des Andes qui présentent une base compacte, médiocre- ment accidentée, mais entrecoupée de vallées profondes, inclinées vers la mer. Abritée par les crêtes qui la domi- nent contre les vents froids de la montagne, et, par les lomas, contre les brises du large, cette zone, malgré la différence de niveau, jouit d'une température plus élevée que le littoral; aussi emploie-t-on quelquefois la qualifi- cation de terra caliente pour désigner certaines de ses parties. « Si l’on compare la végétation des deux zones, on remarquera que celle du littoral, avec un climat tempéré, (1) Par exemple, l'établissement de canaux d'irrigation comme les Indiens en avaient pratiqué sur plusieurs points avant la conquête, ou même la durée d’un hiver plus humide que de coutume. — 137 — n’en produit pas moins des plantes tropicales, telles que le cotonnier, qui y croit spontanément ; tandis que celle des vallées, “dont la température est plus haute, ne possède qu'un petit nombre des végétaux qui caractérisent ailleurs les terres chaudes. « La #erra caliente, dans l'acception propre du mot, n'existe donc pas sur lé versant occidental de la chaine maritime; pour trouver un climat brülant et une nature véritablement tropicale, il faut franchir la Cordillère et descendre dans les plaines immenses qu’arrosent l’Ama- zone et ses affluents. Cette région, connue sous les noms de pampa et de tierra caliente, est plus particulièrement désignée par les habitants de la côte et de la Cordillère sous celui de #rontaña; elle correspond au Pérou inté- rieur des géographes « À partir de la zone des vallées qui, unie à celle du littoral, constitue la région de la côte, commence, à 1,500 mètres environ au-dessus de l'Océan, celle des quebradas ou des gorges, formée par les premiers contreforts de la Cordillère. Ces anfractuosités, généralement resserrées par des escarpements où la roche se montre à nu, sont domi- nées par des crêtes stériles ; mais elles cachent, dans leurs profondeurs, une végétation riche et active qui s'étale partout où les inégalités du sol permettent à la terre végé- tale de s’accumuler. On y cultive le maïs avec succès, et le molle ainsi que l’agave y croissent naturellement. C’est par les quebradas que s’échappent les eaux torrentueuses de la Cordillère qui forment plus bas les rivières auxquelles les vallées de la côte doivent leur fertilité. « Peut-être convient-il, avant d'aller plus loin, de dire un mot de la Sierra, cette vaste étendue de pays comprise entre les deux Cordillères. La Sierra commence à la hinite supé- ricure des quebradas, là où se soudent entre eux les rameaux — 138 — inférieurs des Andes pour former le grand massif de la chaine maritime ; elle s'étend jusqu'à la région correspon- dante sur le versant oriental de la grande chaîne. A cette élévation, d'environ 2,500 mètres, on voit apparaître le feuillage caractéristique de l'aune (also), ainsi que diverses espèces de cactées, notamment le cierge du Pérou. Le maïs mürit déjà difficilement, excepté sur quelques points abrités ; il est remplacé par l'orge et par le blé; enfin la terre froide s'annonce, et les pluies, que les vents du large refoulent dans l’intérieur, commencent à tomber avec plus ou moins d'abondance. « La tierra fria succède donc à la région des quebradas ; elle s'étend, en moyenne, jusqu'à la hauteur de 3,500 mètres; au-delà, l'orge ne mürit plus et la végétation arbo- rescente s'arrête. C’est à cette limite que commence la puna (4), caractérisée d'une manière toute spéciale par la présence de l’ichu, de la tola et de la yareta, plantes her- bacées qui couvrent de vastes espaces, et dont la verdure grisâtre et uniforme concourt à la monotonie de cette ré- gion (2). C'est aussi le domaine des variétés du genre (lama, que la nature a fixées dans ces hautes solitudes, où elle pourvoit à leurs besoins en leur donnant l'ichu et les li- chens dont elles se nourissent exclusivement. (1) Mot de la langue péruvienne (gvechua) qui signifie terre froide et aride — plaine ou plateau ouvert à tous les vents, et, par extension, la Sierra tout entière. Ce mot a été adopté par les Espagnols dans le sens le plus res- treint, puis par les naturels eux-mêmes, pour désigner la région la plus éle- vée de la Serra au-desssus des glaciers, où cesse toute culture et toute végétation arborescente. (2) L'ichu est une graminée du genre Sfipa; la tola, une espèce de Baccha- ris ; enfin la yareta est une ombellifère signalée pour la première fois au Pérou par Joseph de Jussieu et décrite par M. Weddel, dans le voyage de Castelnau, sous le nom de Bolax glebaria. (A. M.) — 139 — « Au-dessus de la puna s'élèvent les glaciers ou nevados dont le pied, tantôt à découvert, tantôt enseveli sous la neige et battu par la tourmente, porte le nom de puna brava. Cette dénomination s'étend, au reste, à toutes les sommités de la puna situées au même niveau, lors mème qu'elles ne sont pas dans le voisinage des glaciers. En effet, sur un grand nombre de points, la puna est consti- tuée par des crètes entrecoupées de déchirures qui ap- partiennent aux chaînes intermédiaires et atteignent presque la hauteur des neiges perpétuelles. Ces solitudes offrent tantôt l'image de plaines ondulées d'où surgissent, çà ct là, des pics isolés; tantôt celle d’un indescriptible chaos où les roches bouleversées, les fondrières, les précipices, se confondent à distance et prennent une apparence planiforme qui trompe l'œil de l'observateur. « Le trait le plus saillant de ces régions, parfois d’une grande étendue, est de n'offrir que des inégalités d'altitude très brusques, il est vrai, mais toujours comprises entre des limites constantes et assez rapprochées. Aussi, dans leur nudité, ont-elles un caractère de monotonie lugubre qui ne se reproduit dans aucune autre partie des Andes. C'est là, et seulement là, que l’on rencontre, dans la Cordillère, le désert absolu, car l'Indien n’est pas encore parvenu à y fixer sa demeure. Le vol du condor ne s’y soutiendrait pas, et la vigogne elle-même fuit ces lieux inhospitaliers, où la raréfaction de l'atmosphère modifie profondément les conditions normales de l'existence. « Quelquefois ces tristes parages offrent des plateaux assez étendus (péramos) où le climat est encore plus rude, s'il est possible, que sur les points accidentés de la puna brava. Les tourmentes y alternent avec des vents glacés dont le souffle dessèchant, joint à l’action pénétrante des rayons solaires, qui traversent, sans les échauffer, les cou- — 110 — ches excessivement ténues de l'atmosphère, exerce une influence funeste sur l'organisme, au point de tarir même les sources de la vie. « Il est vrai que ces paramos sont une exception au Pérou et qu'ils n'y constituent pas une région bien tranchée, comme sur les Cordillères de la Nouvelle-Grenade et de l'Equateur ; toutefois, il faut en tenir compte comme d’un accident remarquable qui, d'ailleurs, n’est pas sans in- fluence sur le régime climatique des parties inférieures. « La ligne de démarcation entre la puna brava et les nevados est assez difficile à fixer d’une manière absolue ; cependant on peut dire, qu'en général, la région des gla- ciers ne commence guère au-dessous de 5,009 mètres, surtout du côté oriental de la chaine principale, et que partout où cette limite est inférieure, c’est par une excep- tion résultant de l'exposition ou de la configuration du sol. L’altitude moyenne de la puna brava serait donc comprise entre 4,500 et 5,000 mètres. « Nous allons examiner maintenant les divisions qui cor- respondent, sur le versant oriental de la grande chaine, à celles que nous avons tracées sur le versant occidental de la chaine maritime; plus tard nous retrouverons, sur les versants intérieurs, la même distribution que sur ceux du dehors. « En descendant la chaîne orientale ou Cordillera real (A), on reconnaît que les conditions du sol et du climat ont subi des modifications importantes. Quoique la puna soit en réalité moins stérile de ce côté des Andes que sur les ver- (1) Ce nom lui vient de sa grande élévation ; mais on ne l’applique, en réalité, qu’à la partie de la chaîne qui s'étend depuis le pic de Sorata (7222") et même depuis l'Ilimani (6765%) jusqu’à la solution de continuité par où l’Apurimac se fait jour dans la plaine. — Al — santsintérieurs et même sur la chaîne maritime, elle offre, néanmoins, un Caractère d'uniformité et même de désola- tion plus frappant. Cette circonstance tient à la configura- tion du sol, dont les pentes, moins rapides et moins acci- dentées, sont battues uniformément par les vents qui n'y laissent croître qu'une végétation courte et grisâtre, de l'aspect le plus monotone. Cependant, on peut remarquer, à mesure que l’on descend vers la plaine, qu'en général les limites supérieures des différentes zones que l’on tra- verse atteignent une altitude plus considérable que sur le versant occidental. Cette différence, comme nous le ver- rons plus loin, tient à des conditions topographiques qui sont particulières à cette partie des Andes. « Au sortir de la puna, on entre presque sans transition dans une région relativement tempérée, constituée par les erètes des premiers rameaux qui se détachent du massif de la Cordillère, et par des anfractuosités déjà prononcées qui précèdent les quebradas. Le climat de ces hauts vallons est presque doux, tandis que les crètes, désignées dans le pays par le nom d’a/tos, sont exposées aux vents glacés des ne- vados. Bientôt ces anfractucsités se resserrent et deviennent des quebradas, pour s’élargir de nouveau un peu plus bas, et former les têtes des grandes vallées (cabeceras) qui n’en sont réellement que la continuation. « La température, adoucie par les vents d'est qui tra- versent des plaines brülantes, et par des pluies chaudes qui neutralisent, jusqu'à un certain point, l’effet de l'altitude, est beaucoup plus agréable dans cette partie du versant oriental que sur les points correspondants du versant mari- time ; aussi les limites inférieures des différentes régions comprises entre les #evados et la pampa sont-elles, en général, plus élevées; on peut évaluer, en moyenne, la différence à 200 mètres. — 142 — « Les altos, comme nous l'avons vu, succèdent à la puna et forment une région intermédiaire dont la constitution, très variable, offre néanmoins plus d'analogié avec les terres froides qu'avec toute autre partie de la Cordillère, Mais ici, les quebradas, dont le développement est borné, ne consti- tuent pas une région, comme sur le versant occidental où leur étendue est beaucoup plus considérable ; elles ne sont qu'un accident, établissant une limite naturelle entre les altos et les cabeceras, et en même temps une barrière qui protége les terres inférieures contre les vents froids des nevados. « Après la région des cabeceras commence celle de la montana (la forêt) qui s'étend indéfiniment, en s'abaissant vers l’est, à partir d'une altitude moyenne de 1,700 mètres. La montana, comprenant tout le Pérou intérieur des géo- graphes, correspond à la région de la côte du versant mari- time, et, comme celle-ci, se divise en deux zones, les vallées (4) et la pampa, qui n'est elle-même que le prolon- gement du versant. « Les vallées des versants orientaux, quoique dotées de conditions physiques à peu près analogues à celles des vallées de la côte, ne présentent pas, dans leur configura- tion, de caractères aussi tranchés. L'inclinaison générale de la chaine est bien moins prononcée de ce côté, tandis que son développement, au contraire, est plus considérable ; les ramifications qui s’en détachent sont moins accidentées, (1) Los Valles; dans le langage créole du Pérou, c’est la région des vallées chaudes. Employé au singulier, sans article, le mot est, en quelque sorte, adjectif, et devient synonyme de terre chaude; aïnsi, quand on veut exprimer qu'une localité, fûüt-ce la cime d’une montagne, jouit d’une température assez élevée pour produire des plantes tropicales, on dit de cette localité : es valle, ce lieu est terre chaude. — 143 — moins abruptes, et les espaces qu’elles laissent entre elles, moins profondément encaissés. L’humus n'étant plus en- trainé par la rapidité des pentes, mais s’accumulant partout, on voit la végétation se développer avec une incomparable vigueur. Aussi, de ce côté des Andes, où toutes les inégalités du sol disparaissent sous l'épais man- teau des forêts, la dénomination de valles s'applique-t-elle uniquement aux vallées que le défrichement a mises à découvert, et qui ne tarderaient pas à s’effacer de nouveau, si la main de l’homme cessait d'en disputer l'empire à la puissante activité de la nature. « Quoique la pampa soit comprise, dans la langue usitée au Pérou, sous la dénomination générale de montana, elle n'est pas toujours el nécessairement couverte de forèts ; on y voit aussi des savanes (sbanas), lieux découverts, sans arbres, revètus d’une abondante végétation herbacée. La pampa n'est elle-même que le prolongement du versant oriental des Andes, commençant au bas de la partie acci- dentée, à une hauteur moindre de 600 mètres. « À la naissance des quebradas, c’est-à-dire à 2,900 ou 3,000 mètres d'altitude, on trouve déjà le cierge du Pérou, et bientôt le skinus molle, ainsi que plusieurs petites espèces de bambousées, dont une, presque rampante, fournit aux mules et aux chevaux la seule nourriture substantielle que ces animaux puissent se procurer à une pareille élévation. Bientôt on aperçoit le saule, et, peu après, l’agave, qui fleu- rit, de ce côté des Andes, jusqu'à une hauteur de 2,700 à 2,800 mètres. Enfin, quand les pentes des vallées ont déjà pris ces formes adoucies qui annoncent le voisinage de la plaine, on commence à rencontrer des plantations de caféiers et de cocas. Situées d’abord sur les points les mieux abrités, elles ne tardent pas à garnir les pentes découvertes jusqu’à 2,000 et 2,200 mètres. Ce n’est qu'un peu plus bas (1,800 10 = à 2,000 mètres) que la canne à sucre prospère, bien qu’elle soit déjà cultivée, sur quelques points des quebradas, à la même hauteur que la coca. L’ananas sauvage et le coton- nier marquent les limites de cette zone ; mais la Flore tro- picale ne commence réellement à établir son empire qu'à l'extrémité inférieure des vallées, quand les montagnes, sensiblement abaissées, laissent entre elles de vastes espaces qui déjà semblent appartenir à la plaine. Là se montrent les cinchonas, puis les fougères arborescentes, et enfin les palmiers : là commence à régner, avec les plaines sans bornes connues sous le nom de pampas, cette merveilleuse végétation de la zone torride qui transporte le voyageur descendu de la Cordillère dans un monde aussi brillant que nouveau. « Revenons à l'immense région comprise entre les deux chaînes principales et qui constitue la Sierra, où plutôt l'in- térieur de la Serra. Nous dirons, mais seulement en pas- sant, pour ne pas nous écarter de notre sujet, que la véri- table richesse du Pérou s’y trouve concentrée; qu’elle en est la partie la plus peuplée, et qu'elle jouit, sous un climat sévère, d'une salubrité reconnue. « La Sierra, dont le niveau se maintient généralement à une élévation considérable, règne sur toute l'étendue du Pérou et de la Bolivie, depuis les bords du Maranon, jus- qu'au grand massif du nœud de Porco ou de Potosi: sa longueur est de 500 lieues, et sa largeur, très inégale: en effet, dans toute la partie bolivienne, comme dans le sud du Pérou, elle occupe plus de trois degrés, tandis qu'ailleurs, par exemple au nœud de Pasco, elle se réduit à 25 ou 30 lieues. « Le climat de la Sierra est froid et même très rude sur les hauteurs; mais c’est bien moins l'intensité du froid que sa durée, jointe à l'absence de toute chaleur un peu vive, — 145 — ainsi que la persistance et la sécheresse dévorante du vent, qui y arrêtent la végétation dans son essor. Toutefois elle jouit, sur certains points, d’une température qui se rap- proche de celle des lieux les plus favorisés. Il est done impossible d'établir rigoureusement pour la Sierra une succession de zones climatiques douées de caractères uni- formes, sur toute l'étendue du Pérou et de la Bolivie; ce n'est qu'en étudiant partiellement cette région et en assi- gnant à chaque fraction les caractères des zones typiques, qu'il est possible d'introduire un peu d'ordre dans la com- plication de leur régime climatique. Au surplus, les nœuds qui unissent les grandes chaînes et qui forment, dans le système des Andes, une série de bassins aussi marqués que dissemblables, nous fournissent une base pour établir ces divisions. « Ces nœuds, pour la portion de la Cordillère dont nous nous occupons, sont, à partir du sud, le nœud de Porco, qui marque le passage du système des Andes chiliennes à celui de la Bolivie; le nœud de Santa Rosa, appelé aussi nœud du Cuzco (ou plus exactement de Vilcanota), qui sé- pare les Andes boliviennes de l'immense massif du Pérou central; enfin le nœud de Pasco ou de Huaras, à partir du- quel les Cordillères, un instant réunies, se divisent de nouveau en trois branches, pour former le système du Haut-Maranon qui se termine au nœud de Loja, limite du Pérou vers le nord. « La Sierra se trouve ainsi partagée en trois grands bas- sins ou systèmes de bassins, entièrement séparés, et tont à fait différents les uns des autres: le bassin bolivien, comprenant la province péruvienne de Puno ; le système de bassins du Pérou central d’où naissent l’'Apurimae et ses affluents, enfin les bassins parallèles du Huallaga et du Tunguragua ou Marañnon. — 146 — « La Sierra de Bolivie consiste en un immense plateau, borné de tous côtés par une barrière de hautes montagnes dont les eaux se déversent dans un système unique de lacs, communiquant entre eux, mais nullement avec l'O- céan (1). Ce plateau, ou plutôt ces plateaux, connus sous le nom de Zlanos de Bolivia, sont situés à une hauteur moyenne de 4,000 à 4,400 mètres. Le grand plateau, qui s'étend du nœud de Porco ou de Potosi à celui du Cuzco, est le moins élevé ; mais le petit plateau, qui règne le long de la chaîne maritime et porte le nom de Llanos d'Anco- marca, dépasse le grand d'environ 400 mètres en moyenne. La Sierra bolivienne est donc entièrement comprise, comme altitude, dans la région de la puna; elle en a d'ailleurs tous les caractères, puisque, sur plusieurs points, son cli- mat participe de celui des terres froides. Ainsi, les plantes cultivées dans les lieux les plus favorisés, se bornent à peu près au quinua, à l'ulluca, la pomme de terre, le chou, auxquels il faut ajouter, à titre d'exception, quelques cé- réales, telles que l'orge et une sorte de blé très rustique. « Une des singularités les plus frappantes du climat de la Sierra bolivienne, c’est la sécheresse de l'atmosphère qui persiste en toute saison, malgré l'énorme quantité d'eau qui y tombe. Il en est ainsi, du reste, sur tous Îles points de la Cordillère pérou-bolivienne dont l'altitude dépasse celle des quebradas. « Après le nœud de Santa-Rosa ou de Cuzco commence la Sierra du Pérou central. Ici, il est impossible d'établir de classification en dehors des sommités glacées qui domi- nent le système. Le sol est tellement accidenté, il présente (1) I w’existe, du moins, aucune communication connue. — 147 — des contrastes si tranchés, que chaque localité a son carac- tère propre, dépendant de conditions qui lui sont inhérentes. Il en résulte, qu'à l'exception de la puna, dont le domaine est encore assez considérable, on ne distingue plus dans la pratique par régions : on ne dit plus la terre froide ni la terre chaude, mais les terres froides et les terres chaudes. « I n’y a donc lieu, dans la Serra du Pérou central, qu’à constater des catégories el nullement des régions; et, si l’on veut spécifier les conditions climatiques d’un lieu, on doit, en le désignant par son nom, y joindre la qualifi- cation de la région dont il dépendrait, s’il était situé sur un des versants extérieurs de la Cordillère; on dit alors : tel endroit est terre froide ou chaude, puna où valle. « Enfin la troisième grande division de la Sierra est celle qui règne vers le nord, à partir du nœud de Pasco. Non seulement les chaînes y sont moins élevées, mais elles s’écartent beaucoup plus les unes des autre; en outre elles ne sont liées entre elles par aucune de ces ramifications trans- versales qui donnent au Pérou central le caractère d'un pays exclusivement montagneux. « La chaîne maritime offre les mêmes particularités phy- siques et la même végétation au nord, comme au sud du nœud de Pasco; on peut dès lors la partager, dans sa hau- teur, en régions correspondantes à celles qui ont été décrites, en observant, toutefois, que les pics neigeux sont plus rares et moins élevés dans la portion septentrionale que dans celle qui s'étend au sud du nœud de Pasco. « La chaîne centrale ou de Patas, moins haute, moins abrupte que la Cordillère maritime, se rapproche, par l'en- semble de ses caractères, des terres chaudes et tempérées ; les cimes même, d'après leur altitude moyenne, pour- raient rentrer dans la catégorie de ces dernières, si les per- turbations atmosphériques auxquelles elles sont exposées — 148 — par leur situation, ne les réduisaient à la condition de punas, à une élévation où le climat devrait être moins rude et la végétation plus florissante. Cette chaîne ne pré- sente donc, en réalité, qu'une succession de régions moyen- nes, sans caractère bien tranché, comprises entre la limite inférieure des terres chaudes et celle des terres froides ou mème de la puna. « Enfin la chaîne de Muna, la plus orientale de toutes, est encore moins élevée que celle de Patas; garantie, d’ailleurs, des vents du large, par les deux branches intermédiaires, et environnée de terres chaudes qui lui envoient leurs émana- tions vivifiantes, elle est presque entièrement couverte de forêts. Quant aux vallées immenses ou bassins du Tun- guragua et du Huallaga qui s'ouvrent entre ces trois em- branchements de la Cordillère, elles offrent une succession non interrompue de climats correspondant à ceux des régions que nous avons fait connaître, depuis celui de la puna brava où ces fleuves prennent leur source, jusqu'aux limites extrèmes des terres les plus chaudes où ïïs confon- dent leurs eaux. L'influence de la zone torride se fait sentir à une assez grande hauteur dans ces bassins presque entièrement fermés, en sorte que les limites des divisions climatiques s’y élèvent un peu plus que sur les versants de la grande chaine. « Le résultat de tout ce qui précède se réduit à quelques généralités fondées sur un examen circonstancié des dé- tails. Le Pérou et la Bolivie étant soumis, sur toute leur étendue, aux mêmes influences générales, il suffit de con- sidérer l'altitude, le relief et les conditions physiques de chaque localité, pour en déduire les concordances qui permettent de les classer par grandes régions clima- tiques. Or, comme ces régions correspondent à des moyen- nes d’altitudes constantes, on peut diviser le sol des deux — 149 — contrées de la manière suivante, en partant du niveau de l'Océan : La COSTA, { La Costa baja, le littoral comprenant les Lomas. la côte ou région maritime. La MONTANA Los Valles comprenant le pied de la Cordillère . ou région intérieure. Las QUEBRADAS et las CABECERAS. Les gorges ou région des terres tempérées 1500 à 2500, Æ À 0 à G00w. Ü La Pampa et la Montaña brava, savanes et forêts. \ 0 à 1500 (1) °(600 à 1500. Los Valles ou tierra caliente (terres chaudes). à x La TIERRA FRIA ou la région des terres froides. . . . . . °.. . «+ 2500 à 3500%. La PUNA, région des terres glacées où cesse toute végétation nn . . 93000 à 5000. Los NEVADOS, région des neiges perpétuelles. . . . . . ...,....... 5000 et au-desus Le lecteur qui a suivi avec quelque attention les déve- loppements géographiques qui précèdent, doit reconnaître qu'il est impossible, sans cette étude préalable, de se for- mer une idée de la distribution des mollusques terrestres sur le sol péruvien. Cette distribution, qui n'est pas moins intéressante en zoologie qu’en botanique, a été faite, au point de vue des régions climatiques tracées dans le tableau ci-joint, pour les espèces dont la station est bien connue ; nous la donnerons un peu plus loin. La structure géologique de ces prodigieuses montagnes ne diffère pas essentiellement de celle des grandes chaines de l'Europe. Le granite en constitue la base : sur cette roche repose le gneiss, qui fait passage au schiste micacé, répandu avec profusion dans les Andes; la roche calcaire grenue se montre par couches plus rares ; enfin les crêtes sont partout recouvertes de porphyres et de basaltes qui, de loin, présentent l’aspect de ruines immenses. C’est par l'épaisseur, ainsi que par l'étendue des roches schisteuses et porphyritiques, qu'elles se distinguent plus particulière- ment, suivant M. de Humboldt, de celles de nos pays. (1) 1 ne faut pas oublier que les limites supérieures des régions climati- ques atteignent, sur les versants orientaux, une altitude supérieure, en moyenne, à celle qui leur a été assignée sur les versants occidentaux. — 150 — En général, les formations calcaires y sont peu abon- dantes ; cependant il en existe, et même d'une certaine puissance, sur différents points du Pérou. Ainsi, M. de Castelnau, en allant de Lima an Cuzco, observa, au col de la Viuda, des couches épaisses d’un calcaire bitumeux, compacte, intercalées entre les roches porphyroïdes et granitiques; elles règnent sur une étendue de plus de vingt lieues, depuis cette localité jusqu'au Cerro de Pasco (1); toute la région a été soumise à des révolutions géologiques si profondes, que, dans certains endroits, les granites sont superposés aux calcaires. Au Pasco même, la masse des montagnes environnantes est formée d'un calcaire sédimentaire que l’on emploie aux constructions de la ville. En poursuivant cette route, l’une des plus intéressantes du Pérou, le mème voyageur rencontra des calcaires com- pactes avec empreintes de coquillages du genre pecten, dans la haute pampa, entre Huancaye et Negumpuno; mais aux environs d'Huancabelica, cette roche devient spathique, et, plus loin, schisteuse, en conservant toujours des empreintes de bivalves. En résumé, dans la Cordillère péruvienne, le calcaire se montre rarement sans altération et rarement aussi par masses considérables, mais entremêlé avec les autres formations et souvent métamorphisé par l'influence des agents volcaniques. Humboldt, qui avait observé lui-même ce phénomène, en résume les principaux traits avec beaucoup de netteté : « Dans presque toute la chaîne des Andes, dit-il, les points culminants sont diver- sifiés par des éruptions de trachyte et de porphyre qui se dresseut comme des tours ou se divisent en colonnes. (1) Castelnau, Expédition dans l'Amérique du sud, T. 1v. p. 193. — 151 — Elles ont traversé une formation calcaire qui s'étend à une immense distance des deux côtés de l'équateur et qui appartient à la formation crétacée (1). » On connait l'in- fluence qu'exercent les terrains de cette nature sur la multiplication des mollusques;les gisements calcaires cons- tituent, pour ces animaux, des sites d'élection où ils se mon- -trent toujours plus nombreux et plus variés qu'ailleurs. Cette relation doit exister au Pérou, comme partout; mais nos renseignements ne nous permettent pas de laf- firmer. Dans un pays aussi profondément accidenté, où le eli- mat et la température sont diversifiés à l'extrême, où les productions du sol suivent les mêmes variations, on pour- rait croire que les mollusques offrent aussi une grande di- versité dans leur organisation et leur apparence extérieu- re ; cependant il n'en est rien : une loi générale domine cette Faune d’une extrémité de la Cordillère à l’autre et groupe autour d’un mème type la plus grande partie des espèces terrestres (2). La prédominance du genre Bulime se manifeste d'une manière frappante depuis la Colombie jusqu'au Chili où les Hélices commencent à devenir plus nombreuses, tout en conservant un caractère d’infériorité sous le rapport du développement et des couleurs. Si l'on compare entre eux ces deux grands genres qui constituent, presque en tous lieux, la majorité des espèces terrestres, on verra que, dans la Colombie, la somme des Hélices est (4) Tabl. de la nature, W, p. 326; Paris, 1851. (2) La prédominance du genre Bulime, dans l'Amérique méridionale , avait frappé M. Reeve qui remarquait, il y a douze ans, qu'une moitié des espèces connues appartenait à cette grande péninsule. Depuis, le chiffre n’a pas cessé de s’accroître dans une proportion considérable relativement au reste du globe. Ann. and Mag. of nat. hist., 1851. — 152 — à celle des Bulimes dans la proportion d’un cinquième; elle est de la moitié dans la république de l'Equateur dont la Faune est encore imparfaitement connue, d'un quart en- viron dans la Bolivie, et d'un sixième seulement au Pérou. Mais, si l'on veut se former une idée plus juste de l’impor- tance qu'acquiert ce genre dans l'Amérique du Sud, il faut le comparer à l'ensemble de tous les autres. Cet examen conduit aux résultats suivants : dans la Colombie, où la Faune malacologique est aussi riche que variée,le rapport numérique des Bulimes à la somme des espèces terrestres est dans la proportion de 5 à 3; il est de 3 à 2 dans la république de l'Equateur ; de 5 à 3 en Bolivie et de T à 2 au Pérou. Au Chili, où cette forme caractéristique cesse de dominer, les Hélices constituent le tiers de la totalité des mollusques terrestres. On demandera, sans doute, à quoi doit aboutir cette sta- tistique, si elle ne conduit pas à une loi de distribution géographique semblable à celle que l’on a reconnue chez les plantes. Nous savons, en effet, que les formes végé- tales sont entre elles dans une dépendance réciproque, tellement, qu’en connaissant, sur un point donné de la terre, le nombre des espèces qui composent l’une des grandes familles végétales, on peut en déduire avec une certaine probabilité non seulement la somme des phanérogames, mais le nombre approximatif des espèces qui représentent les autres familles dans la même contrée. La zoologie peut arriver à des résultats analogues, bien qu'au premier abord les formes organisées semblent ici moins dépen- dantes les unes des autres. Toutefois, ce n'est pas à la branche dont nous nous occupons qu'il faut les deman- der pour le moment; nos connaissances peuvent bien être assez étendues, mais elles manquent de solidité et pèchent par la base puisqu'il est impossible de s'entendre, dans — 153 — la pratique, sur l'espèce et la variété; et même, en théo- rie, sur la valeur du genre et de l'espèce. C’est en sou- levant de semblables questions que l’on s'aperçoit des obstacles qui ont été accumulés sur la route par l'abandon des vrais principes et par l'esprit systématique qui préside aux classifications actuelles: aussi, faut-il renoncer à les aborder sérieusement jusqu’à ce que le temps ait accompli soz œuvre en réduisant chaque chose à sa juste valeur. Il résulte néanmoins un fait incontestable des chiflres que nous avons mis en évidence : c’est la prédominance du genre Bulime sur presque toute l'étendue de la Cordillère, prédominance qui atteint son maximum au Pérou et qui cesse au Chili. Nous ne tirerons pour le moment aucune autre induction de ces rapports. Il est facile de reconnaitre, en jetantles yeux sur la Faune malacologique de l'Amérique du Sud, l'existence de plu- sieurs centres de création dont le rayon s’est étendu autant que les circonstances l’ont permis. On s'aperçoit aussi qu'il y a une analogie naturelle entre les centres de création voisins, soumis à des influences analogues. Ainsi, dans le Venezuela, pays baigné par la mer des Antilles et qui confine à la Guyane, on retrouve les genres G/andina, Cylindrella, Helicina, Cyclostoma, dont le véritable foyer d'expansion paraît être aux îles Caraïbes, et mème les genres Streptaxris et Tomigerus qui se rattachent, dans l'Amérique méridionale, au littoral de l'Atlantique. Ce rayonnement s'arrête aux Cordilières où des circonstances toutes nouvelles lui opposent vraisemblablement un obs- tacle ; les formes signalées plus haut tendent à s’y effacer, ou même s’y effacent complétement. Au Pérou, elles sont remplacées par de véritables Clausilies et par des Hélices voi- sines de celles de nos climats. On peut dire que cette vaste contrée, bornée par des cours d’eau infranchissables et par — 154 — de prodigieuses montagnes, est placée dans une sorte d'isolement relatif qui la soustrait, jusqu'à un certain point , aux influences du dehors, et qui donne à ses pro- ductions l'intérêt d’une création aborigène. L'uniformité est le caractère le plus frappant de cette création, du moins pour la fraction qui nous occupe. On remarque aussi qu'elle est bien moins féconde en genres qu'en espèces, particularité qui ne tient nullement à l’abaissement de la température, comme on pourrait le supposer ; l'inverse, effectivement, se manifeste en approchant des pôles, et même sur la plupart des hautes montagnes où l'on voit diminuer le nombre des espèces plus rapidement que celui des genres. Quelles que soient, au surplus, les causes de cette disproportion, elles sont couvertes, comme l’a dit un grand naturaliste, du voile impénétrable qui nous dérobe tout ce qui se rattache à l'origine des choses et à la première manifestation de la vie organique. Pour rentrer dans le domaine des faits nous reprendrons les notes intéressantes de M. Angrand et nous cherche- rons à distribuer, en nous fondant sur ses observations, les mollusques du Pérou sur les pentes de la Cordillère : cette répartition, toutefois, sera loin d'être complète, car un assez grand nombre d'espèces, recueillies par d’autres voyageurs, ne sauraient y trouver place faute de rensei- gnements suflisants : Régions de la Côte et de la Montana. — de 0 à 1,500 m. 1° Région de la Côte ou maritime. Succinea æquinoxialis. — oblonga. Helix spirillus. — trochilioncides. Bulimus Clalensis. — conspersus. — decoloratus. — erosus. — quitatus. — Hennahi. — Limensis. — Lorenzu. — modestus. — Orbignyi. — Philipp. — Reentsi. — sca- biosus. — sculariformis. — scutulatus. — septenarius. — — 155 — sordidus. — striatulus. — striatus. — styliger. — tigris. — lurrilus, — varians. — versicolor. Achatina Donellü. — lamellata. Pupa Paredesii. 2° Région de la Montaña ou de l’intérieur. Helix Boa.— equestrata.— furcillata. — Gueinzi.— helig- moidea. — Meobambensis. — monile. — Moyobambensis. — slenoqyra. Bulimus œstivus. — Alto-Peruvianus. — Bensoni. — clarus. — dendritis. — depstus. — Gueinzi. — Hupeanus.— Lobbi. — monachus. — musivus. — nigropileatus. — Pan- go@ (1). — primularis. — protractus. — pseudopiperatus. —rectilinearis. — saccatus. — scitulus. — serratus. — simi- laris. — virqultorum. — Yatesi. — z00graphicus. Achatina Yates. Les deux régions que nous mettons en regard, parce qu'elles ont la mème altitude, présentent, comme on le sait, un contraste extrêmement marqué. D'un côté, les plateaux secs, arides, sablonneux de la côte, entrecoupés de vallées verdoyantes, où la nature luttant contre de puis- sants obstacles est encore gracieuse lorsqu'elle parvient à en triompher, mais ne s'élève jamais à des proportions grandioses ; de l'autre, toute la magnificence des tropiques se déployant dans le bassin immense de l'Amazone. La Faune malacologique de chacune des deux divisions porte, jusqu'à un certain point, l'empreinte de ce double carac- tère. Elle consiste surtout, dans la région maritime, en pelites coquilles d'une apparence assez chétive, d'une couleur terne ou peu brillante, quelquefois minces et demi (1) Et non Sangoæ comme Pécrit Tschudi. La Pangoa est une rivière qui prend sa source sur les hauteurs d'Andamarca et qui donne son nom à la vallée qu’elle arrose dans la partie inférieure de son cours. — 156 — transparentes , quelquefois plus épaisses et fortement striées. Un petit nombre d'espèces se distinguent toute- fois de cette obscure tribu; par exemple, le 8. Chilensis rencontré dans la vallée du Rimac où iln’est pas impossible qu'il ait été importé, et les Bulimes Æennahi, styliger et Reentsi qui forment un groupe spécial auquel le PB. erosus peut être, jusqu'à un certain point, associé. Citons encore le B. versicolor et surtout le gris et le varians des envi- rons de Truxillo, quoique nous ne soyons pas exactement fixé sur la hauteur où vivent ces deux dernières espèces qui appartiennent peut-être à une terre plus élevée. Un petit Pupa (P. Paredesü) est le seul représentant du genre signalé jusqu'à présent au Pérou. Une fois soustraite à l'influence de la côte, la Faune malacologique se met en harmonie avec le nouveau milieu qui l'entoure. Les dimensions augmentent, les formes se diversifient, la coloration est plus vive, plus riche, plus capricieuse, le test devient aussi plus lisse et plus brillant ; mais, chez la plupart des espèces, il n’acquiert pas beau- coup d'épaisseur. Ce dernier caractère semble se pronon- cer d’une manière plus générale sur les pentes de la Cor- dillère, comme on lobserve, du reste, dans toute l'Amé- rique intertropicale. Cependant, on rencontre aussi, dans la région dont nous nous occupons, des mollusques dont le test est solide et résistant, tels que les Bulimes //upeanus, Bensoni et Yatesi. C’est à cette même division climatique qu'appartient, selon toute apparence, la magnifique espèce connue sous le nom de Z. labeo qui a été trouvée à Ley- mebamba (et non Limabamba comme l'écrit M. Reeve), localité située dans une vallée étroite, brülante, arrosée par un afflaent de l’Amazone, sur la route de Chachapoyas à Truxillo. Au surplus, la vaste contrée baignée par l'Ama- zone n'a élé explorée que d’une manière extrèémement — 157 — superficielle; c'est la partie du Nouveau-Monde qui ren- ferme aujourd'hui le plus grand nombre de richesses natu- relles inconnues aux zoologistes. Région des Terres tempérées. — de 1500 à 2500 m. Heliz ammoniformis. — Angrandi. — claromphalos. — Farrisi. — gyrella. —- jaspidea. — Patazensis. — poly- cycla. — tortilis. Bulimus achromelas. — affinis. — albicolor. — Andoicus. — Balsanus. — Binneyanus. — cœærulescens. — cereicola. — clathratus. — columellaris. — Crichtoni. — cuspida- lus. — Farrisi. — Lesueureanus. — longinquus. — oblon- qgus. — Patazensis. — platystomus. — Proteus. — ptychos- tylus. — rhodolarynx. — rosaceus. — serotinus. — spiculatus. — stenacme. — tumidulus. — veruculum. — vesperlinus. — viriatus. Balea clausilioies. Clausiliu Andecola. — Angrandi. Helicina Peruviana. — psorica. La région des terres tempérées nous montre un plus grand nombre d'espèces que partout ailleurs, peut-être à cause de son climat et parce qu’elle est douée d’un sol plus accidenté, peut-être aussi parce qu'elle a été plus visitée. On y rencontre un certain nombre d'Hélices, notamment les espèces claromphalos et Patazensis qui se rapprochent beaucoup de nos coquilles alpines. C'est le domaine des genres Balea et Clausilia ; c’est aussi, par un rapproche- ment singulier, celui des Hélicines qui y sont rares et d'apparence chétive. Les Bulines constituent toujours la portion la plus importante de cette Faune qu'ils enrichis- sent d'un groupe particulier, composé d'espèces subulées, ressemblant à des Cylindrelles, mais distinctes par leur ouverture qui ne permet aucune confusion. (B. columel- — 158 — laris, cuspidatus et veruculum.) Ge type semble apparte- nir exclusivement au Pérou. Région des Terres froides. — de 2,500 à 3,500 m. Helix clausomphalos. — diluta. Bulimus alutaceus. — aquilus. — Caxamarcanus (1). — clausiliondes, — Cuzcoensis. — decussatus. — Edhoardsi — emaciatus. — Hamiltoni. — infundibulum. — jaspideus. — myrislicus. — orophilus. — papillatus. — porphyreus. — pratertus. — purpuratus. — radiatus. — revinctus. — rusticellus. — scalaricosta. — thamnoicus. — tubulatus. — Williams. En atteignant la région supérieure, celle des terres froi- des, on trouve l’AHelix clausomphalos, très voisine de cer- taines espèces de l'Europe ; puis une série de Bulimes de taille moyenne, ornés d’agréables couleurs et formant un groupe assez naturel : (B. Cuzcoensis, decussatus, preæ- tertus, myristicus, ete.) Mais le groupe le plus singulier est celui des Bulimes tubulatus, infund'bulum et scalaricosta, coquilles de forme turriculée, percées d'un ombilic large et profond qui règne jusqu'au sommet de la spire, et dont le type, depuis longtemps connu, est le B. wmbilicaris de Bolivie. Il est remarquable que ce dernier mollusque, fixé sur les montagnes arides de Cobija, soit séparé des autres espèces du groupe par un grand intervalle, et vive dans des conditions tout à fait différentes de sol et de cli- mat; aussi, malgré l’analogie de structure, la coquille présente-t-elle des modifications sensibles, car, au lieu d'ètre rugueuse et crétacée, elle est lisse, mince et sub- cornée. (4) Et non Calamarcanus, si le nom est emprunté à la géographie du pays. — 159 — Région des Terres glacées (puna). — de 3,500 à 5,000 m. Bulimus culmineus. — ochraceus. — Yanamensis. — Weddelli. Enfin, sur les limites inférieures de la puna, les Hélices disparaissent ; mais les Bulimes persistent jusqu'à une élé- vation prodigieuse. On est surpris de voir ces coquilles conserver une taille et une solidité notables, comme le Yanamensis ; ou, comme le Weddelli, des couleurs assez vives et assez variées. Le B. ochraceus s'élève jusqu’à la puna brava, vivant ainsi dans les conditions les plus rigou- reuses : mais le cu/mineus est, avec le nivalis de Bolivie, celui des mollusques connus qui parvient à la plus grande élévation, car d’Orbigny l’a rencontré jusqu'aux limites supérieures de la puna, à la hauteur de près de 5,000 mè- tres. Cette espèce couvre le. plateau des Andes ; elle est commune dans les îles du lac de Titicaca ainsi que sur les sommités environnantes (1). Assurément, la répartition que nous avons essayé de tracer ne saurait ètre considérée comme absolue, en ce sens, que les espèces ne s’écartent jamais des circonscrip- tiops qui leur ont été assignées. Cela est vrai, toutefois, pour le plus grand nombre ; mais, sans parler de la nature du sol et de la végétation dont il est revêtu, il y a, sur- tout dans les montagnes, des particularités topographi- ques qui exercent une influence sensible sur le climat et qui peuvent expliquer certaines anomalies apparentes. On doit reconnaitre aussi qu'il existe des espèces sporadi- ques, c'est-à-dire aptes à remplir leurs fonctions dans des conditions variées, et, par suite, à se propager sur un rayon plus ou moins étendu. Le Bulinus Edhoardsi, par _ (1) D'Orbigny, Voy. dans l'Amér. mérid. Moll. p. 289. — 160 — exemple, etle B. Angrandi, qui vivent habituellement sur les terres froides, peuvent s'élever jusqu'à la puna; on rencontre même, sous ce climat rigoureux, les Bulimes thamnoicus et jaspideus fixés généralement beaucoup plus bas, à la limite supérieure des terres tempérées (quebradas). Les Bulimes Hemiltoni, Lesueureanus, emaciatus, se propa- gent des terres tempérées aux terres froides ; les Bulimes zoographicus et rhodolarynx, des terres chaudes aux terres tempérées; le B. striatus, signalé aux environs de Lima, a été retrouvé par M. Angrand près d'Ollantaitambo, dans la région des quebradus, ete. En résumé, il n’y a rien d'absolu dans la distribution géographique des êtres organisés, pas plus que dans les formules qui servent à les classer; car tous les phénomènes, toutes les manifestations de la nature, s’enchainent par des nuances insensibles et convergent vers l'unité qui est la source de l'harmonie. C’est déjà beaucoup que d’entre- voir quelques-unes des lois générales qui président à cet admirable concert; leur recherche est assurément le but le plus intéressant que nous puissions nous proposer, mais aussi le plus incertain, avec la mesure bornée de nos moyens. Les matériaux de ce mémoire nous ont été fournis, comme son titre l'indique, par M. Léonce Angrand qui, pendant plusieurs années, a représenté le gouvernement français au Pérou, en qualité de consul général. Curieux observateur de la nature, sans se piquer d'être naturaliste, M. Angrand se délassait de ses rudes pérégrinations à travers les Andes en recueillant les productions de la con- trée et en étudiant les monuments de l’ancienne civilisa- tion péruvienne. Les documents réunis par ce voyageur profondément versé dans l'histoire et la géographie du Nouveau-Monde où vingt ans de sa vie se sont écoulés, — 161 — les plans et les dessins qu'il a rapportés du Pérou, forment un ensemble du plus haut intérèt, dont la publication jet- terait sans doute un nouveau jour sur cette terre célèbre par ses antiques souvenirs et par le malheur de ses habi- tants. Il est à regretter qu'une telle œuvre ne soit pas l'objet d’un encouragement direct que l’auteur ne sollici- tera bien certainement jamais. M. Angrand a recueilli, dans la Cordillère péruvienne, un nombre de coquilles beaucoup plus considérable qu'au- cun de ses prédécesseurs. Il a pris une note exacte des localités, précaution trop souvent négligée, etsa mémoire a conservé les moindres particularités qui se rattachent à ses découvertes. Si la notice que nous publions offre quel- que intérèt, c'est à ce voyageur infatigable et conscien- cieux que doit en revenir tout l'honneur. La collection qu'il a formée au Pérou est assurément la plus importante qui existe, par le nombre des espèces et par celui des va- riétés ; nous la considérons comme un document pré- cieux, mais qui ne serait pas sans danger entre les mains de certains conchyliologistes dont la fécondité laisse bien loin en arrière celle de la nature. Quelle que soit, au surplus, l'opinion que l’on professe sur l'espèce et sur la variété, on n'en trouvera pas moins le possesseur de ces richesses toujours prêt à en faire libéralement les honneurs. 160 GASTEROPODA HELIX 1. HI. clausomphalos, Helix clausomphalos Dev. et Hupé in Rev. zool. 1850. p. 638. AUOT — — Hupé in Casteln. Exp. Moll. p. 46. t. 3. f. 3. — — Pfr. Mon. Hel. rt. p. 201 ; 1v. p. 233. £ alba, ferrugineo fasciata. Cette coquille appartient, ainsi que les deux suivantes, à un groupe fort curieux, en ce qu'il reproduit les formes pour ainsi dire caractéristiques des régions alpines de l'Europe. Les espèces de ce groupe ne paraissent pas s'é- lever, dans la Cordillère, au-delà du dixième degré. Celle- ci a été recueillie dans la vallée de Jauja, à quarante lieues à l'est de Lima; elle habite la région des terres froides et se propage jusqu'à leur limite supérieure, de Mito à Ca- chicachi et Antacata. 2. HE. claromphalos. Helix claromphalos Dev. et Hupé in Rev. z0ol. 1850. p. 638. LE Er eu LE = —= Hupé in Casteln. Exp. Moll. p. 15. t. 3. f. 2. ER —= Pfr. Mon. Hel. ur. p. 2343; 1v. p. 277. B alba, unifasciata. y unicolor, pallidè flava. à minor, depressior, latits umbilicata, ultimo anfractu subangulato, apertura obro- tunda : Helix mesomphalos Morlt. in Journ, Conch. vu. p. 371, 1869. — 163 — L'Helix claromphalos, du côté de la spire, ressemble à l'A. sonata de Studer; les dimensions, la forme, l’ombilic, la nature mème du test sont tout à fait semblables. La principale différence entre les deux coquilles réside dans l'ouverture qui, chez la première, est très oblique, réguliè- rement ovale, et à bords convergents à leur point d'inser- tion; elle est ornée, d’ailleurs, de trois zones fort nettes, accompagnées d'une quatrième, plus pâle et plus étroite, souvent peu apparente, tandis que l'A. zonata n'en compte qu'une, rarement deux. Ajoutons, cependant, qu'il existe des individus de l'espèce péruvienne dont les fas- cies se réduisent à une ou à trois; mais ce sont de rares exceptions. Cette coquille est assez variable. La spire, selon les su- jets, se montre plus ou moins convexe ou déprimée; l'om- bilic, plus ou moins large et dégagé; l'ouverture, enfin, d'ovale peut devenir arrondie; ce sont autant de modifi- cations qui, réunies chez un même individu, peuvent in- duire l'observateur en erreur. Nous nous ÿ sommes mépris nous-même en élevant au rang d'espèce une de ces formes anormales; mais un nouvel examen de la collection de M. Angrand, où l'A. claromphalos est représentée par un grand nombre de spécimens, nous a convaincu de sa variabilité dont nous avions méconnu les limites. L'Helix claromphalos habite les vallées tempérées, si- tuées à la mème hauteur que Lima, depuis le 12° degré environ, jusqu'au lac de Titicaca; elle ne dépasse pas la limite inférieure des terres froides. On la trouve sous les pierres, dans des lieux naturellement secs, mais où les pluies sontnéanmoins fréquentes. Les plus grands individus, mesurant 34 millimètres, ont été rencontrés dans la vallée de Viticos, sur le versant est de la Cordillère orientale. me 3. M. diluta. Helix diluta Pfr. Symb. n. p. 27. 1842. — = Reeve Conch. ic. n. 594. t. cvi. — — Hupéin Casteln. Exp. Moll. p. 46. t. 8. f. 4. Recueillie à Quiquijana, sur le plateau péruvien, et au Cuzco. 4. H. Cayennensis. Helix Cayennensis Pfr. Symb. 1. p. 24. 4842. — — — Mon. Hel. 1. p. 112. — — — in Chemn. 2, ed.t. 84. f. 11-13. M. Pfeiffer, dans le quatrième volume de sa Monogra- phie, signale la présence de cette Hélice au Pérou. Les sujets que nous avons examinés et qui proviennent des hau- teurs de la vallée de Santa- Anna, notamment de Ni- guapata, sont beaucoup plus développés que le type, car leur diamètre est de 18 millimètres, au lieu de 11, et leur hauteur de 7 millimètres; du reste ils concordent en tout point avec la description de l'auteur. 5. HE. trochilioneides. Helix trochilioneides d'Orb. in Mag. zool. p. 6. 1835. … Es — Voy. p. 251. t. 27. f. 12-15. Environs de Lima. 6. Hi. ammoniformis, Helix ammoniformis d'Orb. in Rev. z0ol. p. 5. 1835. _ nf — Voy. p. 248. t. 16. f. 10-13. Recueillie sur les collines arides d'Ollantaitambo, vallée du haut Urubamba, dans des ruines et de la pierraille où végètent des cactées du genre cereus. — 165 — 7. M gyrella. sp. N. t. vis. Î. 8. T. latissimè umbilicata, compressa, planorbiformis, tenuis, subtüs et supernè con- fertim capillaceo-striata, lividè cornea, infrà pallidior; spira omnino plana; anfr. 5 1/2 convexiusculi, suturA profundà discreti, allimus depressus, peripherià rotundatus, non descendens ; apertura vix obliqua, rotundata, marginibus simplicibus, rectis. Diam, maj. 10; min. 8 1/2; altit. 3 1/2 mill. La forme de cette Hélice est tout à fait celle d’un Pla- norbe, la spire, d’un bout à l’autre, se développant dans le même plan. Du côté du sommet, les tours dont elle se com- pose sont aplatis et séparés par une suture profonde; sur la face opposée, ils présentent une certaine convexité. L'ombilie, très large, laisse entièrement à découvert l’en- roulement de la spire; l'ouverture, à bords droits et tran- chants, forme unie courbe arrondie; le test, enfin, est mince, luisant, d'une nuance de corne pâle, couvert de stries pressées, assez profondément gravées, un peu plus accen- tuées du côté de la spire. Un spécimen unique a été rencontré à Silcaï, vallée du haut Urubamba. 8. HE. tortilis. sp. N. t. vis. f. 2. T. Jatissimè umbilicata, discoidea, tenuis, diaphana, cereo-cornea, parûm nitens; spira ferè plana ; anfr. 7 convexiuseuli, angust, suturd profundà discreti, priores substriati, sequentes distinetè striati, ultimus magis dilatatus, depresso-rotundatus, non descendens; apertura parüm obliqua, rotundato-lunaris, leviter procumbens ; peristoma simplex, tenue, rectum, margine supero breviter sinuato. Diam. maj. 11; min. 10; altit, 4 mill. Cette espèce appartient au groupe des Hélices stenogyra, orbicula, helicycloides, coquilles de forme planorbique, lar- gement ombiliquées, à tours de spire nombreux et resser- rés, qui vivent dans les vallées chaudes ou tempérées de la Bolivie et du Pérou. Elle est formée de sept tours de spire enroulés à peu près dans le mème plan; ces tours sont étroits, déprimés, néanmoins convexes et séparés l’un — 166 — de l’autre par une suture assez profonde: le dernier, plus dilaté proportionnellement que les autres, est arrondi à la circonférence ; il est percé d’une ouverture ovale-arrondie, inclinée vers la base, à bords droits et minces, écartés à leur point d'insertion; le bord extérieur décrit une légère sinuosité produite par la dilatation de son milieu. L'ombilic, très large et de forme conique, égale en di- mension la moitié du diamètre de la coquille; enfin, le test est médiocrement brillant, corné, d'une nuance claire, très faiblement strié sur les premiers tours de la spire, mais nettement gravé sur les deux derniers. Cette coquille ne saurait être confondue ni avec l'Helix orbicula de d'Orbigny, bien caractérisée par la forme du dernier tour de spire qui ne se dilate pas à sa terminaison, ni avec l’/7. stenostrepta de Pfeiffer qui se distingue par son impression aperturale, son péristome réfléchi, et qui, d’ailleurs, compte un tour et demi de plus. Elle a été re- cueillie, comme les deux précédentes, dans la vallée du haut Urubamba. 9. MH. polyeyela. t. vi. Î. 1. Helix polycycla Morlt. in Jour. conch. vur. p. 372. 1860. T. latissimè umbilicata, discoidea, polygyrata, solidiuscula, utrinquè concava, con- fertim striata, cereo-cornea, parüm nitens; anfr. 7 convexi, suturâ impress discreti, lentè crescentes, ultimus depresso-rotundatus, non descendens; umbilicus latè con- cavus, parüm profundus, diametri dimidium ferè æquans; apertura diagonalis, obliquè semilunaris ; peristoma simplex , rectum, margine supero sinualo, columellari regu- lariter arcuato. Diam. maj. 15; min. 13; altit. 4 mill. Cette coquille, fort curieuse, reproduit en diminutif l’Æe- lix stenogyra de Pfeïlfer ; elle est exactement de la même forme et de la même ceuleur; toutefois les tours de spire sont proportionnellement plus dilatés, car elle en compte — 167 — environ trois de moins. En comparant les deux espèces on remarque, en outre, que la spire est réellement concave chez l'A. polycycla, tandis que, chez sa congénère, elle n'est que faiblement déprimée; l’ombilic, par suite, est beaucoup plus profond chez celle-ci. On voit, d’après ce qui précède, que l’Aelix polycycla est une coquille discoïde, formée d’un grand nombre de tours étroits, plus convexes en dessus qu'en dessous, comme il arrive ordinairement chez les Planorbes. Le dernier tour, relativement plus développé, se dilate à sa terminaison et présente une ouverture oblique, légèrement inclinée vers la base. Le bord droit est sinueux, de même que chez l'A. stenogyra ; mais le bord opposé n’est nullement réfléchi comme on l’observe chez cette dernière espèce. Le test, assez résistant, est corné, peu brillant, d'une nuance fauve- gristre, gravé de stries nombreuses qui s’effacent à la circonférence. Les jeunes individus ont la couleur et l’ap- parence de l’Æ. heligmoidea. On distinguera facilement cette coquille de l'Æelix helicy- cloides, dont elle se rapproche par la taille, mais dont elle diffère par le nombre des tours de spire et l'absence de dépression sur le dernier ; les mêmes particularités la sé- parent de l'A. stenostrepta de Pfeilfer. L'Helir polycycla habite les vallées latérales qui abou- tissent à celle de Santa-Anna, sous les pierres, dans les lieux humides et sur les terrains tourbeux. Elle a été recueillie notamment à Chocquequirao, localité rarement visitée, à 60 lieues au nord de Mollepata, sur la rive droite de l’Apurimac (1). Le climat y est chaud et orageux. (1) Et non sur la rive gauche, comme l'indique la carte de Castelnau, où ce lieu qui jouit de quelque célébrité à cause des ruines que l’on y trouve et — 168 — 10. H, heligmoidea. Helix heligmoidea d'Orb. in Rev. zool. p. 2. 1835. — — — Voy. p. 237. &. 23, f. 1-4. L'Helix heligmoidea, commune aux environs de Guaya- quil, est une espèce nouvelle pour la Faune du Pérou. Elle habite la vallée de Santa-Anna, dans les mêmes con- ditions que la précédente. 5 11. HE. Angrandi. sp. nt. vis, Î. 3. T. umbilicata, orbiculato-convexa, tenuis, nitida, striatula, subtüs malleato-decus- satula, corneo-rufescens, unizonata; spira vix elevata; sutura filo-marginata; umbili- eus mediocris, perspectivus; anfr. 5 vix convexi, lentè crescentes, ultimus parüm dilatatus, suhtùs turgidulus, ponè aperturam latè serobiculatus, anticè descendens ; apertura perobliqua, ovalis, plicA dentiformi in pariete columellari coarctata ; peris- toma jalbidum , marginibus callo junctis, supero expanso, columellari dilatato, reflexo. Diam. maj. 25 ; min. 22; allit. 8 mill. Cette Hélice ne ressemble, autant que nous puissions en juger, à aucune autre espèce du Pérou. C’est une coquille orbiculaire, composée de cinq tours de spire, dont la con- vexité est peu sensible et le sommet à peine saillant. Le dernier tour, peu dilaté , se rétrécit dans sa seconde moitié, et se termine, en s’évasant, un peu au-dessous de la périphérie. On y remarque une dépression profonde qui touche au bord columellaire et qui correspond, dans l'inté- rieur, à une protubérance dentiforme. C’est à partir de cette cavité, semblable à une cicatrice, que le tour de spire abandonne sa direction normale pour s'infléchir, comme s'il était plié. La coquille est renflée par-dessous et percée d'un ombilic étroit, profond et perspectif. L'ouverture, parce qu’il offrit un dernier asile aux Incas est placé à 40 lieues de sa vé- ritable position. — 169 — très oblique et presque horizontale, décrit une courbe ovale, arrondie à la base ; le péristome est blanc, étalé sur le bord droit, réfléchi sur le bord columellaire. L'Helix Angrandi est une coquille mince, cornée, lui- sante, d'un fauve roussâtre, avec une zone étroite à la circonférence. Du côté de la spire, elle est profondé- ment striée; du côté opposé, où les stries deviennent moins apparentes, la surface est accidentée par des rugo- sités concentriques qui ressemblent, à la loupe, à un fin martelage. Cette coquille, peu commune, a été trouvée dans l’anfractuosité des rochers, sur les bords de l'Apuri- mac, à Chocquequirao ainsi qu'à la Banca, localité située un peu plus bas dans la vallée. Nous rapportons,avec quelque doute, à la même espèce, un individu plus petit et beaucoup plus déprimé qui offre les caractères essentiels de l'A. Angrandi, mais avec des modifications notables ; ainsi, le dernier tour est anguleux et présente un sillon longitudinal au-dessus de la carène ; en outre, il ne fléchit pas sa terminaison ; l'ombilie, l'ou- verture, la dépression, la protubérance dentiforme , sont à peu près les mêmes. Malheureusement, cet individu est unique et à l’état calcaire, ce qui ne permet pas d'en appré- cier exactement la valeur spécifique. BULIMUS 12. B. oblongus. Helir oblonga Müll. Verm. 11. p. 86. Bulimus oblonqus Brug. Enc. meth. 1. p.318. Hel. (Cochlog.) oblonga. Fer. Mist. p. 34. & cxLvr. f. 3. 4. Habite les lieux humides de la vallée de Santa-Anna, au pied des arbres, dans les racines et les broussailles. 13. B. Hupeanus. Bulimus Castelnaudi Hupé in Casteln. Exp. Moll. p. 27. t. 4. F2 BD Te = — Pfr. in Malak. blatt. p. 36. 1860. Le nom de Castelnaudi et celui de Castelnaui denné par M. Pfeiffer, en 1856, à une autre espèce des mêmes contrées, se confondent en un seul et constituent un dou- ble emploi, puisque les deux, coquilles sont dédiées au même voyageur, et que la lettre 4 doit disparaître dans la reproduction exacte de son nom. Nous proposerons donc d'y substituer celui du savant qui l'a fait connaître et qui, depuis d'Orbigny, a publié le travail le plus considérable sur les mollusques de la Bolivie et du Pérou. L'espèce provient de la vallée tempérée de Vilcabamba où on la trouve au pied des arbres ainsi que dans les her- bes humides. 14. BB. rosaceus,. Bulinus rosaceus King in Zool. journ. v. p, 341. — — Sow. Conch. ill f. 5. Bulimus rosaceus Lamk. > ed. t. vin. p. 269. Les individus de cette espèce, recueillis à Huanuco, ont 63 millimètres de longueur sur 39 de large; leur épiderme est d'une nuance violacée, tirant sur le lilas; louverture est bordée de rose vif et d'un fauve rembruni à l'in- térieur. 15. BB. viriatus, sp. N. t. vir. f. 4. T. imperforata, ovalo-conica, solida, longitudinaliter rugosa, cinerascenti-viola- cea, strigis latis, lividis, paucis, nolata; spira subelongata, apice obtusa, rufescens ; anfr. 4 1/2 convexi, priores lævigali, ultimus spiram paulo superans ; columella fila- ris, subrecta; apertura oblongè ovalis, intùs concolor ; peristoma simplex, rectum, margine dextro intùs extüsque latè livido, columellari subincrassato, breviter reflexo» appresso. Longit. 57; diam. 28 mill. — AT — Coquille oblongue, légèrement ventrue, formée de quatre tours et demi médiocrement convexes, le dernier dépassant un peu la longueur de la spire. L'ouverture, de forme ovale, s’arrondit à la base et devient anguleuse à la jonction du bord droit et de la columelle ; celle-ci produit une faible dilatation qui s'étale sur la région ombilicale et s’y applique exactement ; iln’existe, du reste, aucune trace d’ombilie. La coquille que nous avons sous les yeux est dépourvue d'épiderme. Les premiers tours paraissent lisses, mais ils sont réellement gravés de fines impressions subréticulaires que l’on n’apercoit qu'à la loupe; les suivants sont sillonnés de stries rugueuses qui grossissent naturellement avec la progression du test. La couleur est un brun rougeûtre, passant insensiblement au violâtre, et, sur la seconde moitié du dernier tour, au gris bleuâtre ; trois ou quatre bandes longitudinales, d’un blanc livide, dont la dernière est terminale, se font remarquer sur la surface du dernier tour et semblent correspondre à certaines phases de l'ac- croissement. Deux spécimens seulement de cette coquille ont été rencontrés à Niguapata, sur les terres chaudes et sèches qui dominent la vallée de Santa-Anna. 16. BB. Wanamensis. sp. N. t. vin. Ê, 3. T. imperforata, oblonga, solida, rugulosa, partim granulata, nitida, virenti-fulva, strigis saturatioribus irregulariter picta; spira breviter conica, apice obtusa, conca- viuscula; sutura exiliter albo-marginata, in ultimo anfractu irregulariter crenulata ; anfr. 4 1/3 convexiuseuli, priores epidermide spoliati, sub lente impresso-granulati, rosacei ; penultimus punctato-fasciatus, ultimus spiram superans ; apertura ampla, se- miovalis, intüs albida; peristoma subincrassatum, margine dextro subrecto, columellari calloso, brevi, cum altero basi angulatim juncto. Longit. 58; diam. 25. Longit. apert. 31; lat. 16 mill. Ce Bulime, qui compte un peu plus de quatre tours de — 172 — spire, est d'une forme ovale allengte: il est mince et néan- moins solide, d’une nuance fauve claire, Uürant sur le ver- dâtre, avec des stries longitudinales plus ou moins foncées, plus ou moins nombreuses, quelquefois confuses et domi- nantes. Les trois premiers tours de la spire perdent généra- lement leur épiderme chez la coquille adulte et leur nuance tire sur le rosàtre: on remarque, à laloupe, qu'ilssont gravés, sur les points que le frottement n'a pas polis, de fines impres- sions, produisant une sorte de granulation réticulaire, très sensible chezles jeunes sujets avant qu'ils aient perdu leur épiderme. La surface des tours suivants, et surtout du der- nier, est traversée par des rides et par des stries irrégu- lières, plus ou moins granuleuses, qui s’épaississent et se recourbent contre la suture où elles forment une sorte de denticulation inégale. Celle-ci est bordée d'un filet blanc très étroit; mais elle offre une autre particularité : c’est de se creuser en approchant du sommet et d'y produire une légère concavité. L'ouverture, dont la longueur excède celle de la spire, est blanche à l'intérieur, et, plus rarement, d'un fauve clair. Le bord droit montre une faible tendance à s’étaler; il forme un angle obtus en se joignant au bord columellaire qui est beaucoup plus court et légèrement calleux. On rencontre néanmoins des individus chez les- quels ce caractère s’efface, la jonction des deux bords s’opè- rant d’une manière presque insensible. Dans le jeune âge, quand la coquille ne compte que 12 millimètres de lon- gueur et deux tours et demi de spire, le dernier est toujours orné de trois fascies linéaires continues ; en pro- gressant, ces fascies deviennent invariablement ponc- tuées, puis disparaissent sur le dernier tour où l’on peut cependant en retrouver la trace. Le Bulime que nous venons de décrire ne saurait être confondu avec le B. Harhvegi, espèce du même groupe et — 173 — à peu près de la même taille, dont il diffère surtout par la grandeur de l'ouverture et par le nombre de tours de la spire. Il habite Yanama, sur la limite inférieure de la puna. Les jeunes coquilles préfèrent les lieux humides, voisins du fond de la vallée ; les adultes se tiennent géné- ralement plus haut et cherchent un abri dans les murs de pierre sèche. 17. BB. porphyreus. Bulimus porphyrius Pfr. in Proc. zool. soc. p. 114. 1846. — = Reeve Conch. ic. n° 89. t, xv. — _ porphyreus Pfr. Mon. Hel. n1. p. 425. Les jeunes individus sont ornés d’une zone brune, bor- dée de blanc, dont on retrouve la trace obscure chez les adultes. L'espèce a été recueillie sous le climat tempéré d’Andahuaylas, àla limite inférieure des terres froides ; elle se cache habituellement dans les fissures de rochers, entre les couches de schiste. 18. B. Angrandi. t. 1x. f. 3. Bulimus Angrandi Morlt. in Jour. conch. vur. p. 372. 1860. T. profundè rimata, oblongo-pyramidalis, solida, rugoso-striata, albido-carnea, lin- eolis creberrimis spiralibus maculisque violaceo-rufis nebulosa ; spira turrita; sutura albo marginata, denticulata; anfr. 8 vix convexi, ultimus leviter ascendens, testæ 3/7 ferè æquans ; columella alba, profundè plicata ; apertura vix obliqua, ovalis, intüs al- bida ; peristoma simplex, margine dextro acuto, recto, columellari dilatato patente. Longit. 51 ; diam. 19 mill. Cette coquille, assez épaisse, compte huit tours de spire peu convexes; ils croissent avec assez de rapidité en pre- nant une forme pyramidale; le dernier remonte légèrement à sa terminaison ; il est pourvu d’un fente ombilicale bien prononcée et percé d’une ouverture ovale, dont le bord extérieur est droit et aminci, tandis que l'opposé se dilate — 174 — et s'étale sur la région ombilicale, sans néanmoins la mas- quer. Toute la surface du test est couverte de stries irré- gulières et superficielles qui grossissent peu à peu avec le développement de la coquille; on voit, en outre, au moyen de la loupe, d’autres stries onduleuses, excessivement fines, qui suivent une direction opposée et s'eflacent sur le der- nier tour de la spire. La suture est bordée de blanc et très nettement denticulée. La couleur de ce Bulime offre beau- coup d'analogie avec celle du P. thamnoiïcus, variété marmorala: sur un fonds d'une nuance carnée, tirant lé- gèrement sur le fauve, se dessinent une multitude de li- néoles transversales, de couleur rougeâtre ou violâtre, tantôt réunies par zones continues, et Lantôt produisant, par leur disposition irrégulière, une moucheture d’un effet assez agréable. Un seul individu a été recueilli sur les hautes terres d'Huancabelica, à 3,752 mètres d'altitude. 19. BB. thamnoicus. Bulimus thamnoicus d'Orb. in Rev. z0ol. p. 16. 1835. — _ — Voy. p.290 (exc. var. C?et D). t. 36. f. 4-7. — — Hupé in Casteln. Exp. Moll. p. 48. Recueill dans les décombres et les roches calcaires, de- puis Obrajillo, limite supérieure des terres tempérées, jus- qu'à Diezmo et Ocopa, sur les terres froides et la puna. 20, BB. revinetus, t. vur. f. 1. Bulimus revinctus Hupé in Casteln. Exp. Moll. p. 39.1. 7. f. 3. B minor, pallidè stramineus, longitudinaliter strigatus vel clathratus. Le Bulinus thamnoïicus peut ètre considéré comme le — 17 — type d'un groupe dont les dérivés sont nombreux, et qui se reproduit sous des aspects divers dans toute la Cordillère, depuis la Bolivie jusqu'à l'équateur. Les espèces de ce groupe diffèrent entre elles par des nuances parfaitement appréciables à l'œil, mais beaucoup moins frappantes dans la description. La plupart ont la mème taille, la mème forme, le même nombre de tours de spire : toutes ont le bord extérieur droit, et le bord columellaire réfléchi sur une fente ombilicale généralement étroite ; presque toutes, enfin, sont ornées de fascies. Il est possible que ces espèces n'aient pas une égale valeur, et que certaines d’entre elles constituent un double emploi: mais, pour en décider, 1l faudrait un examen critique dont les éléments sont diffi- ciles à réunir. Le Bulime que nous avons sous les yeux correspond au Bulimus revinctus de M. Hupé, c'est-à-dire à la variété C du thamnoicus de: d'Orbigny; la séparation nous à paru légitime après l'examen d’un très grand nombre de co- quilles. Le revinctus se reconnait à sa forme plus ventrue, à sa spire plus courte, à son ombilie généralement plus ouvert; enfin, aux caractères du test qui est plus mince, moins rudement strié, moins franchement granuleux, à peine épaissi aux bords de l'ouverture. En général, la co- loration est un blanc jaunâtre où un jaune verdàtre, avec des zones d'un brun violâtre, larges et souvent confluentes ; l'ouverture est également fasciée à l'intérieur. Nous rapportons à la mème espèce une variété recueillie à Huando, qui diffère sensiblement du type, au moins dans ses caractères secondaires. Cette coquille, un peu moins ventrue, est d’un jaune très pâle, avec des stries longitudi- nales brunâtres et cornées, quelquefois croisées par des fas- cies linéaires transverses ; l'ouverture est blanche ou légè- rement rosée ; les bords du péristome sont minces, l'ombilie, 12 — 176 — très étroit. Nous noterons aussi une petite variété d’un fauve- clair, avec de larges fascies noirâtres, provenant de Sicaya. Le Bulimus revinctus habite les terres froides du Pérou, depuis les limites supérieures de la région tempérée jus- qu'à la puna; on le rencontre, sur toute l'étendue du pla- teau péruvien, depuis Tarma jusqu'à Cuzco, dans les lieux pierreux, sur les murs des jardins, etc. Le type provient d'Huancabelica. Il existe de grands rapports entre ce Bulime et le 8. Gayi de M. Pfeiffer, qui, peut-être, n’en diffère pas spécifique- ment. Cette dernière coquille n'ayant point été figurée, nous nous bornons, sans nous prononcer, à indiquer ce rappro- chement. En effet, il est très difficile de distinguer nette- ment, à l'aide d’une simple diagnose, les espèces qui se rattachent à certains groupes dont les caractères sont peu tranchés et les représentants nombreux. C’est afin de con- tribuer, autant qu'il dépend de nous, à éclaircir ces doutes, que nous avons fait figurer les variétés principales du re- vinctus ; leur disposition sur la planche aurait été meilleure sans les exigences du tirage en couleur. 21. B. ochraceus. sp. N. t. vis. f. 6. T. perforata, oblongè ovalis, solidula, ruditer subgranuloso-striata, lutea vel fusces- cens, unicolor, rariùs obscurè fasciala; spira conica, apice oblusa ; sutura pallidè marginata; anfr. 5 parüm convexi, ultimus spiram pauld superans, basi rotundatus ; columella obliquè recedens, albida ; apertura ovalis, intùs alba vel fusco-rubella ; pe- rist. simplex, rectum, margine columellari dilatato, fornicatim reflexo. Longit. 37-40 ; diam. 17-18 mill. On ne peut nier que cette coquille n’ait plusieurs points de ressemblance avec d'autres Bulimes des mêmes para- ges; cependant il nous est impossible de la faire concorder d'une manière satisfaisante avec aucune des espèces du mème groupe, malgré tout le désir que nous éprouvons de ne pas introduire de difficultés nouvelles dans un sujet — 1717 — déjà très compliqué. Elle diffère principalement de ses con- génères par la forme obtuse du sommet, ainsi que par le nombre des tours de spire qui se réduisent à cinq et quel- quefois à quatre et demi. C’est une coquille ovale, d’un jaune d’ocre uniforme ou d’une nuance brunâtre plus ou moins foncée, quelquefois ornée de fascies obscures, et susceptible d'acquérir une certaine épaisseur. L'ouverture, assez régulièrement ovale, est blanche chez les sujets de couleur claire, et d'un brun rougeâtre chez ceux dont la teinte est plus prononcée; dans ce cas, la zone suturale devient très apparente. La columelle , toujours blanche, forme, en se dilatant, un large pli triangulaire qui s'étale ou se réfléchit sur la perforation ombilicale sans la mas- quer ; le bord opposé est droit et devient obtus chez les vieux individus. A l'exception du premier tour de la spire sur lequel on remarque, à la loupe, une sorte de granula- tion rudimentaire, toute la coquille est couverte de stries longitudinales assez saillantes, inégales, pressées, granu- leuses sur quelques points de la surface ; on distingue aussi çà et là, à l’aide d’un grossissement suffisant, de faibles impressions concentriques ; mais nulle part de véritables stries transversales. Parmi les différentes espèces que l’on pourrait confondre avec celle-ci, le Bulimus Cotopaxiensis de M. Pfeiffer est celle qui s’en rapproche le plus. On les distinguera l’une de l’autre aux caractères suivants : le Bulimus ochraceus est généralement plus grand et compte un tour de moins; le dernier tour dépasse la longueur de la spire: la dilatation columellaire est plus prononcée; enfin la surface du test n'offre que de rares granulations qui ont un caractère, pour ainsi dire, accidentel, au lieu d’être le résultat d’un croise- ment régulier des stries, comme on le remarque chez le B. Cotopaziensis. — 178 — Cette espèce à été rencontrée à Soraï et à Salcantaï, pays froids et même rigoureux, sur les limites inférieures de la puna brava. , 22. BB. culmineus., t. var. f. 4. Bulimus culmineus d'Orb. in Rev. zool. p. 13. 1835. — — — Voy. p. 288. t. 33. f. 89. = — Reeve Conch. ic. n° 360. t, Liv. B albicans. 7 lutescens, unicolor vel corneo strigatus. d castaneo-fuscus, unicolor vel luteo strigatus. e magis ventrosus, spirà brevior, aliquando fasciatus. Bulimus Jussieuer Val. in Mus. Paris. — — Rceve Conch. ic. n° 242. t. xxxix. — — Hupé in Casteln. Exp. Moll. p. 48. t. 7. f. 4- Après avoir examiné avec la plus grande attention les spécimens du Muséum de Paris et les nombreux sujets rapportés du Pérou par M. Angrand, nous nous rangeons à l'opinion de Pfeiffer qui considère le Bulimus Jussieuer de M. Valenciennes comme une variété du culmineus (Mon. nr. p. 432). On ne saurait douter que l'espèce ne soit extrè- mement variable, ce qui n'étonnera pas, si l'on réfléchit qu'elle est répandue sur une surface considérable, depuis les terres tempérées jusqu'à une élévation de 5,000 mè- tres, où règnent des frimas presque perpétuels. Il en résulte diverses modifications qui, sans altérer les ca- ractères essentiels de la coquille, peuvent induire en erreur, surtout si l’on compare les points extrèmes de la série. La taille, notamment, peut varier, ainsi que la longueur de la spire et le diamètre du dernier tour. Il en est de même de la coloration qui, du gris blanchâtre, passe graduelle- ment au jaune pàle, puis au jaune d’ocre pur; cette cou- leur, à son four, arrive au brun foncé par des nuances — 179 — fauve rougeâtre intermédiaires; mais toutes ces modifi- cations s'effectuent par des transitions insensibles, sans qu'il soit possible de leur assigner une limite. Le B. culmineus est une des espèces qui, d’après M. d'Or- bigny, s'élèvent le plus haut sur les pentes de la Cordil- lère; il peuple le plateau des Andes proprement dit, et descend depuis le Desaguadero jusqu'à Andahuaylas, pays tempéré où prospère la vigne. Les individus grisâtres ou décolorés proviennent des hautes terres qui avoisinent la Bolivie; la variété jaunâtre a été recueillie près d'Huanca- belica, à une élévation de 2,000 et 2,200 mètres, excédant de 500 mètres la cime du Pic de Ténérife. 23. KB. Chilensis, Achatina Chiliensis Less. Voy. Coq. p. 317.1. 7. F. 3. Bulimus Chilensis Lamk. 2 ed. t. vur. p. 264, Habite les environs de Lima. 24. BB. Weddelli. t. x. f. 2. Bulimus Weddellii Hupé in Casteln. Exp. moll. p. 45. t. 7. f. 5. o luteus, fusco-purpurascente variegatus vel interruptim fasciatus. 6 purpureo-fuseus, luteo variegatus vel guttatus. y testa major, soïidior, ventrosa, distinctits granuloso-striata. La coloration de ce Bulime est assez variable; elle con- siste en taches irrégulières, d’un brun rougeûtre, tantôt disséminées au hasard, tantôt distribuées par séries décur- rentes sur un fond d’un jaune pâle. Les rapports entre le fonds et l'ornement peuvent être intervertis par une trans- position que l’on observe fréquemment dans la coloration des coquilles; c'est la marbrure alors qui est jaune, et le fonds d’un brun rougeâtre plus ou moins rembruni. Il — 180 — arrive presque toujours, dans ce cas, que les deux nuances acquièrent plus d'intensité. On voit, dans la collection de M. Angrand, des sujets d'un brun rougeûtre très foncé, dont l'ornement est d'un jaune assez vif. La variété » est une coquille plus solide, plus ventrue que le type, avec une spire moins allongée et des stries granuleuses beaucoup plus prononcées ; elle se rapproche du B. purpuratus de Reeve, dont elle diffère par un om- bilic plus étroit, un bord columellaire moins dilaté, enfin par la granulation très sensible de la surface. C’est une forme intermédiaire. Le spécimen étant unique, nous pen- sons qu'il vaut mieux le rattacher au Bulimus Weddelli, dont il est voisin, que de l’élever au rang d'espèce. Il pro- vient d'Abancay, pays dont la température est également favorable au froment, au inaïs et à la canne. Les autres individus ont été recueillis à une élévation bien supérieure, par M. de Castelnau, aux environs du lac de Titicaca, et par M. Angrand, à Soraï, contrée froide, mais abritée, où la végétation alpine commence à succéder aux plantes ligneuses (3,500 m.). 25. BB. jaspideus. sp. N. t. vis. Î. 7. T. angustè umbilicata, oblongè ovalis, solidiuscula, ruguloso-striata, irregulariter granulata et lineis concentricis paucis notata, albido et corneo longitudinaliter strigata et variegata; spira convexo-conica, apice acutiuscula; anfr. 6 convexiusculi, ad su- turas plicato-crenulati, ultimus spirà brevior ; apertura verticalis, ovata ; peristoma subincrassatum, rectum, margine dextro regulariter arcuato, columellari dilatato, pa- tente. Longit. 37-47; diam. 18-21 mill. Coquille oblongue, subfusiforme, plus ou moins allongée, à spire conique et pointue au sommet. Elle est formée de six tours convexes dont le dernier, assez renflé, laisse voir à la base une fente ombilicale peu large, mais profonde. L'ouverture est ovale, régulièrement arquée en dehors, — 181 — modifiée du côté opposé par la dilatation du pli columel- laire qui s'étale sur la région ombilicale, sans toutefois en masquer la perforation; le péristome, faiblement épaissi, est parfaitement droit du côté extérieur. Ce Bulime n'est ni mince ni épais, mais d'une consistance intermédiaire. Sa couleur apparente est un fauve grisâtre ; les premiers tours de la spire sont d'un brun corné uni- forme, mais les stries granuleuses que l’on y remarque s’éclaircissent peu à peu et se détachent du fonds sur lequel elles dessinent une rayure plus ou moins régulière. Ces stries, à leur naissance, se recourbent contre les sutu- res où leur épaisissement produit une denticulation iné- gale, blanchätre et assez prononcée. Quelques stries concentriques et interrompues apparaissent sur divers points de la surface ; la granulation s’efface généralement sur le dernier tour où les stries deviennent à la fois plus saillantes et plus inégales. Le Bulimus jaspideus s'élève, de la vallée tempérée de Yucaï, jusqu'aux frimas de la puna. Les plus grands indi- vidus, mesurant 47 millimètres, ont été recueillis sur les murs des jardins, aux environs de Huancabelica. Assez semblable au B. myristicus par la forme et même par la taille, 1l en diffère par une spire plus courte et plus obtuse, comptant deux tours de moins, par la dilatation de la columelle qui modifie légèrement la forme de l’ou- verture, enfin par la granulation de la surface et la colo- ration moins vive du test. 26. HS. alutaceus. t. vis. f. 5. Bulimus alutaceus Reeve. in Proc. zool. soc. p. 99. 1849. — — — Conch. ic. n° 522, t, Lxxnr. — — Pfr. Mon. Hel. nr. p. 324. B testa minor : anfr. 5 1/2; longit. 24; diam. 11 mill. no L'espèce que nous avons sous les yeux nous parait être une variété du Baulimus alutaceus, malgré la différence de taille que l'on remarque entre ces coquilles. Nos spécimens ne comptent que cinq tours et demi de spire, c’est-à-dire un tour de moins que le type de M. Reeve ; ces tours, peu convexes, sont séparés l’un de l'autre par une suture bor- dée de blanc et très irrégulièrement denticulée ; le dernier est étroitement ombiliqué : il se termine par une ouverture ovale, à péristome droit, assez épais, dilaté du côté de la columelle. Le test est solide, finement ridé vers le haut de la spire et généralement contre les sutures; à mesure qu'il se développe, les rides se prononcent d'avantage en perdant leur régularité. Toute la ccquille est d'un roux foncé où d'uu bran marron plus ou moins intense, quel- quefois avec une ou plusieurs fascies. Les sujets que nous avons examinés, au nombre de six ou sept, sont tous de la même taille, c’est-à-dire inférieurs de près d’un tiers au B. alutaceus du Conchologra; Veurs stries sont bien moins prononcées que celles du type, et ils sont dépourvus des impressions spirales qui produisent chez celui-ci une sorte de granulation superficielle. Ces modifications nous paraissent être purement accidentelles en présence d'un ensemble de caractères exactement con- formes à ceux décrits par M. Reeve. La variété que nous signalons habite les lieux incultes du plateau péruvien, depuis Jauja jusqu'au Cuzco. 27. BB. Edwardsi. sp. x. t. 1x. f. 1. T. perforata, oblongo-conica, solida, longitudinaliter plicato-striata, albida vel stra- minea, unicolor vel fasciata ; spira conica, aculiuscula ; aufr. 6 1/2 convexiusculi ultimus spirà minor, basi rotundatus; sutura plicato-crenulata ; columella subrecta vel paulüm recedens ; apertura ovalis,intüs alba; peristoma simplex, margine externo recto, columellari supernè fornicatim reflexo, cum allero callo tenui juncto. Longit. 29 ; diam. 12 mill.; apert. 13 mill. longa, 7 lata. — 183 — B Testa minor, tenuior, lutea, castaneo 5-fasciata. Longit. 24; diam. 11 mill. Comme la plupart des Bulimes péruviens, celui-ci est assez variable dans l'allongement de la spire et la colo- ration : notre description s'applique naturellement à la forme la plus répandue. La coquille que nous prenons pour type compte de six tours à six tours et demi; médiocrement convexes, ces tours produisent une spire allongée qui s'at- ténue vers le sommet. Le dernier, de forme ovale, montre à la base une fente ombilicale étroite, sur laquelle vient se réfléchir la dilatation du bord columellaire: la colu- melle , elle-même , suit une direction à peu près verticale. L'ouverture est oblongue, arrondie à la base, à péris- tome droit et tranchant; dans l’intérieur, on aperçoit quel- ques vestiges des fascies du dehors: mais, en général, chez les individus adultes, ces traces sont effacées par l'épais- sissement du test. Le Bulimus Edivardsi est une coquille solide, gravée de stries assez nettes et jusqu'à un certain point pliciformes, qui produisent contre les sutures une denticulation peu saillante ; d’abord pressées et régulières, ces stries devien- rent plus larges, plus espacées, plus inégales sur le der- nier tour de la spire. On rencontre des individus d’une seule couleur, par exemple d’un fauve rougeâtre : mais, or- dinairement, la coquille est ornée, sur un fonds blanc où jaunâtre, de fascies larges, plus ou moins interrompues, d'une nuance violacée. La variété B provient d'une localité différente; constante dans sa forme et ses couleurs, elle pourrait être envisa- gée comme une espèce distincte par les naturalistes qui sont frappés plus vivement des différences que des rapports. C’est une coquille moins solide et un peu moins dévelcp- pée que le type, un peu plus chtuse au sommet, du reste, présentant la répétition des mêmes caractères. Elle ee est toujours ornée de cinq zones brunâtres, sur un fonds d’un jaune fauve qui passe quelquefois au blanchâtre par la perte partielle de l'épiderme ; les fascies apparaissent dans l'intérieur de l'ouverture. Cette variété se rapproche du B. bicolor de Sowerby ; elle est plus grande et compte un tour de plus, le dernier, d'ailleurs, étant un peu moins allongé que la spire; enfin, la dilatation columellaire ne règne point ici sur toute l'étendue du bord correspon- dant, mais consiste seulement en une lamelle triangulaire, réfléchie sur la fissure ombilicale. Le Bulimus Edivardsi habite, dans des conditions diffé- rentes, les deux versants de la chaîne de Paucara; le type, sous un ciel rigoureux, du côté d'Huancabelica ; la va- riété, sous un climat plus doux, du côté de la vallée de Huanta. Nous dédions cette espèce à l’éminent zoologiste dont les travaux ont jeté tant de jour sur l’organisation des Crustacés, et dont le nom s'associe, dans le domaine des sciences naturelles, aux publications les plus élémentaires comme aux conceptions de l’ordre le plus élevé. 28. BB. Hennahi. Bulimus Hennahi Gray Spicil. zool. P. IL. p. 5. t. 5. f. 5. 1830. — cactorum d'Orb. in Rev. zool. p. 10. 1835. — Hennahi — Voy. p. 283. t. 30. f. 3-4 B unicolor, albus, apertura intùs auranliaca, marginibus roseis. Bulimus virginalis Morlt. in Jour. Conch. vu. p. 372. 1860. Un seul individu de cette espèce a été rencontré sur la côte sablonneuse de Tacna, fixé sur un #nelocactus, et jus- tifiant ainsi le nom de cactorum donné, un peu trop tard, par d'Orbigny. — 185 — 29. BB. Proteus. Bulimus Proteus Broderip in Proc. zool. soc. 1832. p. 107. — — d’Orb. Voy. p. 307. — . — Desh. in Fer. Hist. t. 189. f. 1-3. On trouve assez communément cette coquille dans les gorges de l'Obrajillo, entre Lima et le cerro de Pasco; elle s’abrite, pendant le jour, dans des fissures, entre les cou- ches de schiste. 30. B. rusticellus, t. vin, f. 5. Bulimus rusticellus Morlt. in Jour. Conch. vin. p. 373. 1860. T. umbilicata, ovato-acuminata, solidula, irregulariter ruguloso-striata, passim sub- granulata, vix nitens, alba; spira exserla, acutè conica, apice levis, pallidè cornea ; anfr. 6 convexi, priores sensim crescentes, ullimus inflatus, basi rotundatus, spiram paul superans ; apertura parüm obliqua, ovato-acuta, intüs fulvida ; peristoma sim- plex, rectum, marginibus conniventbus, callo junctis, columellari supernè breviter di- latato, reflexo. Longit. 20 ; diam. 40 1/2 mill. Ce Bulime, par sa forme, rappelle un peu le scalarifor- mas qui habite le mème pays, mais non pas les mêmes parages; il est d’ailleurs infiniment plus gros. Les tours de spire, au nombre de six, se développent d'abord par degrés, en produisant un cône aigu et allongé; le dernier au contraire, se dilate considérablement, au point de cons- tituer plus des deux tiers de la coquille. La suture est très nette; l'ombilic, étroit, peu profond, à demi masqué par la di- latation columellaire; l'ouverture, régulièrement ovale, à bordsdroitsetminces,convergeant à leur point d'insertion et réunis par une Callosité sensible chez les individus adultes. Cette coquille est blanchâtre, sans éclat, sillonnée de stries inégales, çà et là granuleuses, et, comme martelée sur divers points de sa surface; l’intérieur est coloré d'un — 186 — fauve brillant, tirant sur l’orangé. Elle provient des col- lines qui entourent la vallée de Jauja; on la trouve adhé- rente au pisé des ruines antiques dont ces hauteurs sont couronnées. Une variété plus petite et un peu plus allongée a été recueillie à Pomacocha. 31. B. papillatus. t. vi. f. 2. Bulimus papillatus Morlt. in Jour. Conch. vni. p. 372. 1860. T. umbilicata, globoso-conoidea ,irregulariter et tenerè costulato-suleulata, sub-lentè spiraliter impressa, nilida, cinerascenti-alba, apicem versüs fulvicans punctisque pau- cis, nigricantibus notata; spira papillata, brevis, apice acutè mucronulata ; anfr. 6, priores exserli, convexi; sequentes plano-convexi, rapidè crescentes; ultimus inflatus, teres, aliquandà obsoletè angulatus, longiludinis 5/8 æquans ; umbilicuslatus, profun- dus; apertura ovato-rotundata, intüs fulva, limbo pallidiore ; peristoma simplex, acu- tum, tenue, undiquè expansum, marginibus supernè valdè approximatis, columellari patente. Longit. 25; diam. 14 mill. Coquille très remarquable par le développement globu-- leux du dernier tour de spire, qui contraste étrangement avec la forme acuminée destrois premiers. Ceux-ci, effective- ment, sontextrèmement menus; les deux suivants s'élargis- sent avec rapidité, et le dernier devient énorme, en sorte que la spire prend la forme d’un mamelon. L'ouverture n'est pas moins remarquable par le rapprochement des deux bords qui tendent à se réunir vers leur insertion et demeurent séparés par un faible intervalle. Le péristome est mince, fragile, étalé sur toute son étendue, principale- ment du côté de la columelle; il décrit une courbe régulière dont l’ovale est plus ou moins arrenci. L'ombilic est pro- fond et largement ouvert. Ce Bulime est d’un blanc tirant sur le cendré, et, d'un fauve pâle vers le sommet, c'est-à-dire sur les trois pre- niers tours de la spire formant l'extrémité du mamelon. L'intérieur de l'ouverture est d'une teinte orangée, quel- — 187 — quefois rembrunie , les bords du péristome gardant tou- jours leur couleur blanchâtre. On remarque des points rares, noirätres, semblables à des piqûres de mouche, dis- séminés au hasard sur la surface de la coquille. Le test est sillonné de stries très larges, superficielles, plus nombreuses et plus prononcées sur les premiers tours de la spire; on voit, en outre, à l’aide d’un grossissement suffisant, de courtes impressions concéntriques qui croisent les stries, mais qui n'existent pas sur tous les points de la surface. Le dernier tour, chez certains sujets, est obscurément anguleux ; chez d’autres, et le cas est fréquent, les tours médians, légèrement comprimés au-dessus des sutures, se relèvent en formant un bourrelet plus ou moins saillant ; enfin il arrive très souvent que les tours supérieurs qui constituent le wamelon soient décollés. Le Bulimus papillatus habite sur la limite des terres froides et de la para; on le trouve notamment à Pucra, appliqué contre les roches porphyriques, où il adhère avec beaucoup de force. 32. BB. rhodolarynx. Bulimus rhodolarynx Reeve in Proc. zool. soc. p. 98. 1849 a = — Conch.ic. N° 518. t. LXXII. Le Bulimus rhodolarynx qui diffère beaucoup du pré- cédent par sa forme allongée, se rattache néanmoins au même groupe. Les rapports qui unissent ces deux coquilles reposent effectivement,sur l'analogie que présentent leurs parties essentielles, telles que l'ombilic, le péristome, la courbe de l'ouverture, dont les deux bords tendent à se réunir, enfin la nature mème du test. La spire, chez l’un et l’autre, présente, à l'origine, le mème mode d'en- — 188 — roulement ; seulement l'impulsion verticale, plus puissante chez le rhodolarynzx, produit un cône spiral plus allongé. Cette espèce habite les vallées chaudes du versant orien- tal de la Cordillère, depuis Ayacucho jusqu'aux gorges de l’Apurimac ; on la trouve fixée aux parois des rochers, où elle adhère si fortement, qu'il est presque impossible de l'en détacher sans endommager les bords de l'ouverture. 33. B. radiatus. sp. N. t. 1x. f. 2. T. rimala, ovato-turrita, tenera, parüm nitens, obsoletè et irregulariter costulato- striata, albida, strigis singulis rufis ornata punctisque nigricantibus rarissimis notata ; spira elongata, apice acuta, cornea ; anfr. 7 convexiusculi, ultimus ad basim rotunda- tam rugosus sensimque fuscescens, longitudinis 2/5 pauld superans ; apertura vix obli- qua, ovalis, intüs fusca ; peristoma simplex, tenue, rectum, margine columellari stric- tm dilatato, reflexo. Longit. 24-29 ; diam. 10-10 1/2 mill. Nous abordons une série de Bulimes qui constituent, dans l'Amérique du Sad, un groupe assez nombreux dont le B. striatus peut être considéré, sinon comme le type, du moins comme le représentant le plus anciennement connu. Ces coquilles, à peu près de mème taille, douées de carac- tères analogues, c'est-à-dire d'untestminceetassezrésistant, d'une spire aiguë, d'une ouverture ovale à péristome sim- ple, tranchant, légèrement réfléchi sur la région ombilicale, diffèrent par des nuances qu'il est difficile d'apprécier et sur tout de bien limiter, quand on n'a pas entre les mains de nombreux éléments de comparaison. L'espèce que nous décrivons se distingue, au premier aspect, par les linéoles fauves, plus ou moins foncées, mais toujours assez nettes, qui zèbrent sa surface. C’est une coquille de forme oblongue, un peu ventrue, à spire aiguë et allongée, comptant sept tours, légèrement convexes, dont le dernier se termine par une ouverture ovale. Le péristome est droit, tranchant, faiblement réfléchi du côté — 189 — de la columelle, où l’on remarque une perforation fort étroite. La coquille, blanchàtre au dehors, est colorée à l’inté- rieur d'une nuance brun rouge, parfois assez intense. Vers la fin du dernier tour, les linéoles irrégulièrement espa- cées dont elle est ornée s’élargissent, en diminuant de viva- cité, et se confondent peu à peu en une seule teinte violà- tre ; les stries se prononcent aussi davantage et donnent à la surface une apparence rugueuse. Le Bulimus radiatus se distingue du B. Munsteri de d'Orbigny par une spire beaucoup plus allongée, par un test plus solide, plus rugueux, par la coloration de l'ouver- ture, enfin par les habitudes différentes du mollusque, l'espèce bolivienne se tenant cachée sous les pierres ou la mousse lorsqu'elle n'est pas enfoncée dans le sol, tandis que celle du Pérou vit au grand air, sur les cactus et sur les herbes sèches qui tapissent les murs ou les rochers. Elle ne diffère pas moins du B. nigropileatus de Reeve, coquille ombiliquée, dont l'ouverture est plus étroite et le dernier tour moins ventru ; enfin l'absence d'ombilic et la faiblesse de la dilatation columellaire sont les principaux caractères qui la séparent du B. stenacme de Pfeiffer. Cette coquille est assez constante dans sa forme et dans ses couleurs ; on rencontre cependant de rares individus dont le dernier tour est orné d’une large zone terminale. Elle provient de la vallée de Jauja et des pentes du Cuzco. 34. BB. orophilus. sp. N. t. 1x. f. 6. T. umbilicata, oblongo-turrita, solidula, nitidula, irregulariter et obsoletè costulato- striata, albida, punctis nigricantibus raris notala ; spira elongata, versüs apicem cor- neum, acutiusculum, altenuata ; änfr. 7 convexiusculi, ultimus rufo plerumquè striga- tus, interdüm fasciatus, juxtà umbilicum compressus, spirà pauld brevior ; apertura obliqua, oblongo-ovalis, intùs carneo-fulva ; peristoma simplex, rectum, marginibus, subapproximatis, columellari supernè dilatato, fornicatim reflexo. Longit. 22; diam. 9 mill. — 190 — a unicolor, albus. G rufo longitudinaliter strigatus. î £ y rufo vel violaceo fasciatus. Malgré le désir que nous éprouvons d'éviter toute com- plication nouvelle dans un groupe qui demanderait plutôt à ètre réduit qu'étendu, il nous est impossible de faire concorder d'une manière satisfaisante la coquille que nous avons sous les yeux avec celles que nous connaissons du Pérou. Deux Bulimes, toutefois, du nord-est de cette con-, trée, le #igropileatus de Reeve et le stenacme de Pfeiffer, se rapprochent extrèmement de notre espèce, qui semble constituer une forme intermédiaire, particuhère à la région centrale. Peut-être, quand le groupe sera mieux connu, les dilférences que nous considérons comme spécifiques perdrent-elles une partie de leur valeur, et reconnaîtra-t-on que les Bulimes orophilus et stenacme, auxquels il faudra joindre le reconditus de Reeve, ne sont que des variétés du nigropileatus. En attendant, voici les renseignements que nous pouvons fournir sur le premier : Le Bulimus oroplalus à été recueilli, en nombre consi- dérable, dans la chaine du Cuzco: les sujets sont loin d’être identiques ; cependant ils possèdent tous un certain nombre de caractères communs qui leur donnent un air de famille. Ces coquilles sont à peu près de la même taille, avec une spire allongée qui s’atténue insensiblement vers le sommet. Les tours, légèrement convexes, sont séparés par une suture dont la profondeur est variable ; les deux premiers sont lisses, cornés, et généralement incolores ; les suivants, gravés de stries assez larges qui produisent, par intervalles, une sorte de costulation obsolète ; le dernier est irrégulièrement sillonné. Il est percé d'un ombilic étroit, profond, comprimé sur les bords : c’est le cas le plus général. I arrive aussi, mais rarement, que celte — 191 — cavité se resserre au point de se réduire à une simple per- foration. L'ouverture est oblique, peu large, à péristome droit et tranchant; le bord columellaire, plus ou moins dilaté, mais toujours dans une faible mesure; chez certains individus, même, la dilatation est presque nulle. Le test est assez solide et généralement blanc à l'exté- rieur ; en dedans, il est coloré de fauve pâle; quelouefois le dernier tour est lavé de roussâtre ; presque toujours il est orné de stries longitudinales, tantôt fauves et tantôt vio- tres, qui, souvent, se confondent entre elles ; ou bien, d'une ou deux zones plus ou moins larges, plus ou moins distinctes, dont l’une circonserit l’ombilic. On voit d'après cette description que notre espèce est souvent fasciée comme le nigropileatus, mais qu'elle n’a pas le sommet de la même couleur. C’est une coquille plus allongée, dont la spire est plus aiguë, l'ouverture plus étroite et plus oblique, le bord columellaire un peu moins dilaté. Quant au stenacme, qui parait être dépourvu de fas- cies, il diffère de l’orophilus par la coloration, le rapport de la spire au dernier tour, et la forme de l'ouverture. Ces dissemblances, nous le répétons, ne sont peut-être que des modifications, soit individuelles, soit locales, car, si nous connaissons bien notre espèce, nous ne sauricns en dire autant de celles qui ont été décrites par MM. Reeve et Pfeiffer (1). En l’absence de renseignements suffisants nous nous bornons à émettre un doute que cette discussion contribuera peut-être à éclaircir. Le Bulimus orophilus habite les vallées tempérées des (41) Que conclure, par exemple, du caractère tiré de l’ombilic chez le B. nigropileatus que M. Pfeiffer nous représente comme simplement perforé (perforatus), et M. Reeve, comme assez largement ombiliqué (subampliter umbilicatus) ? 13 — 192 — plateaux du Cuzco ; il a été recueil notamment à Talavera, Silque, Incahuasi et Mollepata, sur les cactées du genre cereus. 35. B. Balsanus. sp. N. t. 1x. f. 8. T. angustè umbilicata, oblongo-conica, tenera, costulato-striala, nitida, albido-car- neola, fulvo versûs basim parcis strigata, punctisque nigricantibus, raris, notata; spira sensim attenuata, apice acuta, saturatè rufa; anfr. 6 convexiusculi, ultimus spirà paulù minor; apertura parüm obliqua, oblongè ovalis, intüs ustulato-fulva; peristoma rectum, tenue, margine columellari sursüm dilatato, fornicatim reflexo. Long. 19; diam. 8 1/2 mill. Cette coquille se rapproche beaucoup de la précédente ; cependant elle est plus petite, moins allongée, et l'on s'aperçoit au premier aspect que sa surface est plus bril- lante. Elle est gravée de stries obliques, légèrement sinueuses, espacées, peu profondes, produisant une costu- lation plus ou moins régulière qui disparait sur la seconde moitié du dernier tour ; celui-ci, comme chez la plupart des espèces du même groupe, est orné de linéoles fauves, mais peu apparentes et en très petit nombre; aucun exem- plaire n’est fascié. Le sommet de la spire est corné, bril- lant, d'un roux vif, quelquefois brunâtre. L’ombilic est un peu plus étroit que chez le 2. orophilus, et les bords du péristome un peu moins rapprochés à leurs points d'inser- tion. On retrouve d'ailleurs chez cette coquille la ponctua- tion singulière des espèces précédentes. Elle a été recueillie à la Balsa de Cocharcas, dans l’intérieur de la Sierra. 36. B. cercicola, sp. N. t. 1x. f. 7. T. vix perforata, oblongo-conica, tenera, nitida, costulato-striata, albida, strigis an- gustis, fulvis, radiata, punctisque corneis, rarissimis,notata; spira sensim attenuata, apice acuta, sæpiès violaceo-nigricans; anfr. 6 pardm convexi, ultimus spirà brevior, ad ba- sim leviter attenuatus; columella subrecta vel recedens ; apertura vix obliqua, rufo- limbata, irregulariter ovalis, margine dextro tenui, recto, columellari supernè dilatato, appresso, perforationem ferè occultante. Longit. 20; diam. 9 mill. B unicolor, albus. — 193 — Ce Bulime diffère surtout du précédent par l'absence d'ombilic, cette cavité se réduisant à une fente extrème- ment étroite qui résulte, en partie, de la réflexion du bord columellaire; il est, d’ailleurs, un peu plus grand, avec une ouverture plus large et en mème temps moins régu- lière ; l'irrégularité tient à la fois à la flexion moins pro- noncée du bord columellaire qui, chez certains sujets, suit une direction presque verticale, au point de produire un angle à la base, et à la courbure très marquée du bord droit à son insertion. L'intérieur de l'ouverture n’est pas entière- ment fauve comme chezles espèces précédemment décrites, mais seulement colorée sur ses bords, y compris toute la portion visible de la columelle; enfin les linéoles qui ornent la surface extérieure sont fines et assez régulière- ment espacées. « Au point de vue de la coloration, on peut comparer cette coquille au B. discrepans de l'Amérique centrale qui offre aussi le même genre de perforation; mais l’analogie cesse sous tous les autres rapports. Le Bulimus cereicola ne diffère pas moins du s#iatus, coquille plus solide, ou- vertement perforée, généralement anguleuse, dont la cos- tulation est beaucoup plus sensible. Il provient des vallées chaudes d’Abancay et d’Acostambo, situées à l’ouest du Cuzco dans l’intérieur de la Srerra, et vit sur les cactées du genre cereus. 37. B. striatus,. Bulimus striatus King in Sow. Conch. ill. f. 56. —— — Pfr. Symb. 1. p. 51. Recueilli dans la vallée d'Ollantaïtambo. — 194 — 38. B. tumidulus. Bulimus tumidulus Pfr. Symb. 11. p. 123. = = Reev. Conch. ie. ne 414. t. xIx. Parmi les variétés de cette charmante espèce recueillie à Huanuco, on en remarque une, entièrement dépourvue de fascies; elle est blanche avec une légère teinte fauve à la base. 39. B. virgultorum, t. x.f. 1. T. mediocriter umbilicata, ovato-conica, tenuiscula, nitida, obsoletè costulato-stria- ta, albida vel pallidè luteo-fulva, fasciis integris vel interruptis diversiter ornata ; spira conica, acutiuscula, supernè rosacea vel fulvescens ; anfr. 7 convexiusculi, ulti- mus spirÀ vix minor, circà umbilicum leviter compressus et fascià latà, brunneà, signa- tus ; apertura parüm obliqua, ovalis; perist. simplex, tenue, margine dextro arcualo, leviter expanso, columellari dilatato, fornicatim patente. Longit. 31; diam. 44 mill.; apert. 15 mill. longa, 9 lata. æ unicolor, albidus vel roseus. B albidus, unifasciatus vel multifasciatus, fasciis interruptis aut continuis. y pallidè luteus, obliquè brunneo striatus. | d — — castaneo marmoratus vel clathratus, etc. Cette coquille termine la série des espèces minces, à spire médiocre, à péristome droit et tranchant, légèrement réfléchi sur l'ombilie, qui commence avec le Bulimus ra- diatus. Le dernier tour prend déjà un peu plus de dévelop- pement et le bord droit manifeste une légère tendance à s’étaler ; l’intérieur de l'ouverture conserve une teinte fauve très faible, et l’on retrouve encore, sur le test, quel- ques vestiges de la ponctuation singulière que l’on observe chez plusieurs espèces péruviennes, notamment chez la plupart de celles qui se rattachent au groupe dont nous nous occupons. Le Bulimus virqultorum est une coquille très variable dans sa couleur qui, du blanc, passe au fauve Jjaunâtre, avec les nuances intermédiaires ; il est orné de — 195 — fascies continues ou interrompues dont le nombre varie de une à huit; celle qui passe au-dessous de la circonférence du dernier tour et qui pénètre dans l'ouverture vers l'inser- tion du bord droit, et celle qui borde l’ombilic, conservent ordinairement leur intégrité ; cette dernière est la plus per- sistante. Quelquefois aussi la surface est ornée de bandes obliques, croisées par des fascies plus ou moins apparentes. La variété rose, unicolore, est rare. Cette espèce, qui paraît voisine du B. pictus de Pfeiffer, habite les vallées chaudes du versant oriental de la Cor- dillère, notamment celle de Santa-Anna; on la trouve dans les plantations de cafiers et de cocas, sur les arbrisseaux à feuilles tendres. 40, BB. longinquus. sp. N.t. x1. f. 2. T. angustè umbilicata, oblongo-turrita, tenera, irregulariter striata, albida, strigis fuscis fascisque basalibus subinterruptis ornata ; spira elongata, acula; anfr. 7-8 con- vexiuseuli, ultimus basi rotundatus, spiræ 5/6 æquans ; apertura vix obliqua, oblongè ovalis, fasciis strigisque pellucentibus ; peristoma tenue, marginibus approximalis, dex- tro subexpanso, columellari dilatato, patente. Longit. 31; diam. 12 mill. fB unicolor, albus. y fasciis et strigis fusco-violaceis clathratus. Ce Bulime n’est pas sans ressemblance avec le pærcilus, au moins quant à la forme, car la coloration est différente. C'est une coquille assez constante dans ses proportions, comptant sept tours, rarement huit. La spire est allongée; elle s'atténue graduellement en remontant vers le sommet, qui est aigu et presque toujours incolore. La partie la plus variable de la coquille est l’ombilic ; généralement assez ouvert, il se réduit parfois à une simple fissure. Le péris- tome, droit et tranchant, montre, vers la base, une légère tendance à s'évaser; il se dilate ensuite et s'étale le long — 196 — de la columelle ; les deux bords se rapprochent à leur point d'insertion. Le test, chez cette espèce, est mince, sans être dépourvu de solidité; il est gravé de stries superficielles, assez iné- galement réparties, et, sur un fonds blanchâtre, orné de lignes obliques, d'un brun roux, tantôt régulièrement es- pacées, tantôt partiellement effacées. On voit aussi, le plus communément, des fascies étroites, souvent interrompues, qui règnent, au nombre de cinq ou six, sur la seconde moitié du dernier tour ; les mêmes dessins se reproduisent, sur un fonds d’un fauve clair, dans l’intérieur de l’ouver- ture. Le Bulimus longinquus diffère du pœcilus par une spire un peu plus déliée, une ouverture plus étroite, légèrement fauve à l'intérieur, un péristome qui tend à s’évaser et dont les bords se rapprochent à leur point d'insertion; enfin, par la disposition des couleurs, les bandes longi- tudinales étant, pour ainsi dire, caractéristiques du premier, et les zones transversales du second. Ce mollusque habite le versant occidental de la chaîne de Vilcanote,sousunclimatfavorableàlaculture dumaïs, tandis que le 8. virqultorum fixé sur le versant oriental, se tient à 4 ou 500 mètres plus bas, dans la région des caféiers. On le trouve fréquemment, dans la vallée de l'Urubamba, sur les cactus et les plantes épineuses. La variété blanche provient de Piré, localité plus froide qui dépend de la même chaine. M. Angrand a bien voulu nous communiquer, sur la station comparative de cette espèce et de la précédente, une note que nous reproduisons ici. Le Bulinus longin- quus a été trouvé à Limatambo, Ollantaïtambo, Yucay et Piré, sur des croupes de montagnes formées de schistes et de grès; le sol y est aride et la végétation composée prin- cipalement de cactées et de plantes épineuses d’une crois- — 197 — sance chétive. Ces conditions physiques semblent se reflé- ter sur la coquille qui est opaque, d’un aspect terne et cré- tacé, nuancée seulement de teintes grisâtres ou roussâtres, disposées quelquefois en zébrures, comme on le voit sou- vent chez les espèces qui vivent sur les plantes grasses. Le Bulimus virqultorum provient de Corihuaïrachina, Urubamba, Calca, Sicuani, Talavera, ainsi que des vallées voisines de la Paz et de Chuquisaca; les versants où ces localités sont situées appartiennent à la région inférieure qui succède à celle des croupes dont on vient de parler; la constitution minéralogique du sol est la même ; seulement il est recouvert d'une couche de terre assez profende pour produire de grands végétaux, tels que le skinus molle, le grand myrte des Cordillères et le saule d'Amérique. Vivant ainsi dans des lieux tempérés, au milieu d'une végétation assez riche, le À. verqultorum offre une apparence moins rustique, pour ainsi dire, que le À. longinquus ; un test plus mince, plus poli, plus brillant, des teintes plus vives et plus diversifiées, semblent révéler une modification favo- rable dans les produits du sol et le climat. La zone occupée par cette espèce confine aux vallées chaudes où la végétation, caractérisée par les broméliacées, le agaves, le coca, et par la culture de la canne, prend décidément un aspect tropical. Le 8. vérqultorum y est moins développé; la coquille, plus frele, plus délicate, se colore de nuances fines, adoucies, et la zébrure devient assez généralement onduleuse. Ces observations, dont on pourait étendre le cercle, four- nissent un exemple de plus de l'influence exercée sur les mollusques par le milieu environnant. — 198 — 41. BB. Andoïeus, t. x1. f. 13, T.angustè umbilicata, solidiuscula, oblongo-turrita, subfusiformis, obsoletè striata, parüm nitens, albicans, strigis angustis, pallidè fulvis, in ultimo anfractu dilutis, vittata; spira sensim attenuata, apice acutiuscula ; anfr. 8 vix convexi, ultimus basi attenua- tus, circà umbilicum compressus, testæ 3/7 æquans; apertura oblonga, parüm dilata- ta, infernè subangulata, intùs vinoso-fulva; peristoma simplex, rectum, basi subex- pansiusculum, marginibus approximatis, dextro regulariter arcuato, columellari subrec- to, dilatato, reflexiusculo. Longit. 26-30 ; diam. 9-10 mill. B minor : albicans vel cinerascens; unicolor vel irregulariter fasciatus; longit. 22; diam. 7 1/2 mil. Le Bulimus Andoïcus est une coquille dont la taille est variable, mais dont les caractères principaux se montrent assez constants. Les premiers tours de la spire sont à peine convexes; le dernier, comprimé autour de l’ombilic, s’allonge en serétrécissant inférieurement. La cavité ombi- licale varie; mais, en général, elle est étroite et peu pro- fonde. L'ouverture, droite, oblongue, peu large, est légè- rement anguleuse à la base ; les deux bords se rapprochent à leur point d'insertion ; celui qui cérrespond au dehors, régulièrement arqué, montre une faible tendance à s’éva- ser; le bord opposé, légèrement dilaté sur toute son éten- due, suit une direction qui se rapproche le plus ordinai- rement de la verticale. Le test, médiocrement luisant, est gravé de stries iné- gales, superficielles, légèrement rugueuses à sa terminaison; ilest orné, sur un fonds blanchâtre, de linéoles fines, obli- ques, d’un roux clair, irrégulièrement espacées, qui, sur le dernier tour, s’élargissent, se confondent et finissent par devenir dominantes; on remarque, à la loupe, quelques points noirs où bruns disséminés au hasard sur la surface ; l'intérieur de la coquille est d'une nuance fauve. On rencontre des individus dont l’ombilic est fort étroit et chez lesquels l'angle basal de l'ouverture tend à dispa- — 199 — raître. La variété B, qui provient des mêmes lieux, diffère beaucoup du type par la taille et par le mode de coloration; mais les caractères essentiels demeurent exactement les mêmes. Cette espèce se plaît dans les vallées tempérées qui aboutissent aux plateaux de la Cordillère, notamment dans celle d'Ayacucho, à la limite supérieure des quebradas; on la trouve dans les localités arides, sur les roches calcaires et sur la tige des graminées. 42. BB. albicolor. t. xr. f. 9. T. rimata, solidiuscula, oblongo-turrita, irregulariter et tenerè striatula, nitida, al- bida; spira turrita, apice acuta, cornea, sæpè violacea ; anfr. 8 convexi, ultimus basi breviter attenuatus, circà rimam angustam subcompressus, teslæ 3/7 ferè æquans; apertura oblongè ovalis, intùs fulva; peristoma simplex, acutüm, rectum, margine dextro leviter arcuato, columellari supernè brevissimè dilatato, reflexo. Longit. 28; diam. 9 mill. B minor; longit. 18; diam. 7 mill. Coquille de taille variable, d’un blanc uniforme en dehors et d’un fauve roussätre en dedans, avec les bords du péris- tome plus foncés et les deux premiers tours de la spire d'une nuance fauve ou violacée. Elle est gravée de stries superficielles, peu régulières, et marquée d'un très petit nombre de points noirâtres, disséminés au hasard, comme la précédente. L'espèce est de forme allongée, légère- ment rétrécie à la base; elle offre une ouverture oblongue, à péristome tranchant, dont le bord extérieur est droit, tandis que l'opposé, faiblement dilaté, se réfléchit sur une fente ombilicale fort étroite. Le Bulimus albicolor diffère surtout de l'Andoicus par le rétrécissement de la cavité ombilicale, par la forme de l'ouverture qui est moins allongée, et par l'écartement bien — 200 — plus considérable des bords du péristome à leur point d'in- sertion. Il provient de Huanta et de la vallée de l'Apurimac. Onle trouve, comme le précédent, dans les localités arides, sur latige sèche des graminées. 43. BB. Lesueureanus,. t. 1x. f. 4. PBulimus Lesueureanus Morlt. in Jour. conch. vu. p. 374. 1860. T. rimato-perforata, turrita, nitidula, opaca, albida, unicolor vel cinereo fasciata, apice acuta et pallidè cornea; anfr. 7 parüm convexi, supremi lævigati, sequentes costulato-striati, ullimus sæpè rugosiusculus, basi breviter attenuatus, rotundatus, circà rimam compressus, longitudinis 1/3 non æquans; apertura subverticalis, obln- ga, intüs pallidè fulva ; peristoma simplex, acutum, rectum, margine columellaristric- tim dilatato, reflexo. Longit. 22; diam. 7 mill. Coquille de forme allongée, ressemblant beaucoup à la précédente. Elle compte septtours de spire médiocrement convexes; le dernier, légèrement atténué à la base, est percé d’un ombilic étroit, comprimé à la circonférence. L'ouverture est droite, ovale-oblongue, d'une nuance fauve à l'intérieur ; le péristome est simple, droit, tranchant; le bord columellaire, faiblement dilaté, se réfléchit sur la fente ombilicale sans la masquer. Ce Bulime est blanc avec une légère teinte fauve à la base et quelques rares vestiges de ponctuation. Certains indivi- dus sont unicolores; d’autres, ornés de fascies grises, plus ou moins nombreuses, quelquefois confluentes, qui se re- produisent dans l'intérieur de l'ouverture. Les premiers tours de spire sont lisses et cornés ; les suivants, ornés de petites côtes sinueuses, rapprochées, peu saillantes, qui grossissent progressivement, etquideviennentalorsinégales et confuses ; la surface du dernier tour est accidentée quel- quefois par des gerçures et des rugosités irrégulières. Indépendamment de ces particularités, le Bulimus Le- sueureanus se distingue du précédent par une forme plus — 201 — effilée qui ne permet pas de les confondre. Il provient de Pomacocha et Cocharcas, vallées tempérées du plateau de la Cordillère, où la culture du blé arrive à sa dernière limite. 44. BB. Hamiltoni. Bulimus Hamiltoni Reev. Conch. ice. n° 610, t. xxx. 1849. — — Pfr. Mon. Hel. 1v. p. 493. Cette espèce a été recueillie par M. Angrand, depuis Aguas Calientes et Andahuaylas, sur les versants des val- lées tempérées de la Cordillère, jusqu'aux terres froides d'Argamna et de Huancarama. On la trouve, dans les lieux secs, sur les plantes herbacées. 45. BB. emaciatus. sp. N. t. x1. f. 10. T. subimperforata, turrito-subulata, solidula, obsoletè costulato-striata, opaca, pa- rüm nitens, alba ; sutura impressa ; spira elongata, apice pallidè cornea ; anfr. 10 con- vexi, ultimus longitudinis 1/4 non attingens; apertura obliqua, oblongo-ovalis, bast attenuata, intüs fulvida ; peristoma simplex, rectum, margine columellari supernè stric- tim dilatato, appresso. Longit. 22; diam. 5 1/2 mill. B spadiceo longitudinaliter striatus. Ce Bulime qui appartient au groupe des 8. lichenum, Hamiltoni, rhodacme, ete., est une coquille de forme très allongée, solide, blanche, médiocrement brillante, avec de rares vestiges de ponctuation. Les tours de spire, au nom- bre de dix, ont une certaine convexité ; les deux ou trois premiers sont lisses et cornés; les suivants, gravés de stries obliques assez larges, mais superficielles; le dernier, enfin, est percé d'une ouverture médiocre, légèrement anguleuse à la base et colorée de fauve à l'intérieur. La colu- melle, dont la direction est presque verticale, se dilate faiblement à sa partie supérieure et produit un lamelle triangulaire qui s'applique sur la région ombilicale. Lors- — 202 — que cette expansion n'adhère pas exactement à la paroi qu'elle recouvre, elle laisse subsister une fente étroite qu'il ne faut pas confondre avec une perforation véritable. Le Bulimus emaciatus ne manque pas d’analogie avec le précédent : il s’en distingue par l'allongement de la spire qui compte trois tours de plus, par la forme de l’ouver- ture et l'absence de perforation ombilicale ; le test, d’ail- leurs, est moins rudement et moins profondément strié. Cette coquille se rencontre dans les vallées et sur les pla- teaux de l'intérieur de la Sierra, depuis Ayacucho jusqu'au Cuzco. 16. BB. acromelas. sp. N. t. x1. f. A T. subimperforata, subulato-turrita, solidula, irregulariter flexuoso-striata, nitidula, alba, punctis raris, corneis, notata, supernè cæruleo-nigricans; spira elongata, sensim attenuata, acutiuseula; anfr. 11 parüm convexi, ultimus 1/4 longitudinis vix supe- rans ; apertura obliqua, parva, basi attenuata, irregulariter semiovalis ; perist. sim- plex, rectum, margine columellari supernè dilatato, appresso. Longit. 17; diam. 5 mill. Ce Bulime se distingue assez bien des espèces améri- caines du même groupe par sa spire insensiblement amin- cie vers le sommet et cylindracée vers la base. Il est formé de onze tours, très faiblement convexes, séparés par une suture assez profonde. Les trois premiers sont d'une cou- leur violâtre rembrunie qui s’affaiblit sur les suivants, au point que les deux tiers de la coquille demeurent d'un blanc presque pur; ordinairement la région ombilicale porte la trace d'une zone roussâtre qui pénètre dans l'ouverture. Cette cavité , assez petite, est d’une forme ovale-irrégu- lière par suite de la direction oblique et légèrement sinueuse de la colamelle. Le bord externe est simple et droit; le bord opposé se dilate à son insertion et s'applique sur la région ombilicale, en laissant subsister, parfois, une perforation insensible, Le test, assez solide, a peu d'éclat ; — 203 — il est gravé de stries irrégulières, flexueuses, plus pronon- cées contre les sutures, et marqué d’un petit nombre de points bruns ou cornés, distribués au hasard sur la sur- face. Cette coquille a été trouvée, mais rarement, dans la val- lée d'Ayacucho et dans celle de l'Urubamba. 47. BB. spiculatus. sp. N. {. x1. Î. 3. T. rimata, subulata, solidula, fulvo-cinerea, pallida, non nitens, obliquè costulato- striata; spira sensim attenuata, gracilis, apice cornea, violacea vel rufescens ; anfr. 11 planulati, suturà lineari discreti, ultimus basi leviter attenuatus, longitudinis 4/4 vix æquans ; columella subplicata, medio sæpiüs angulatim dilatata ; apertura obliqua, ublon- ga, intüs pallidè fulva, marginibus simplicibus, approximatis, callo junctis, dextro vix expansiusculo, columellari breviter patente. Longit. 20-24; diam. 4-5 mill. Le Bulimus spiculatus est une coquille de forme grèle et allongée qui se rapproche beaucoup du À. terebralis du Chili. Il est formé de 10 à 11 tours de spire, les premiers légèrement conyexes, les autres aplatis. L'ouverture, d’un fauve pâle à l’intérieur, n'est pas toujours constante dans sa forme ; elle dépend , en effet, de la direction plus ou moins verticale de la columelle qui présente ordinaire- ment à son milieu une dilatation anguleuse. Les bords du péristome, rapprochés à leur point d'insertion, sont unis par une callosité sensible ; le berd droit manifeste une lé- gère tendance à l’évasement ; il est mince et tranchant ; le bord columellaire, plus ou moins dilaté, se réfléchit sur la fente ombilicale qui est étroite et peu profonde. Ce Bulime, d'un fauve pâle, lavé de gris cendré, est orné de fines côtes longitudinales, régulières, rapprochées, descendant obliquement d’une suture à l’autre ; les deux premiers tours de la spire, lisses et cornés, sont d'une nuance fauve ou violâtre. Il a été trouvé sur les pentes arides de la vallée d'Ollantaitambo, au milieu des cactus. — 204 — On le distinguera du B. terebralis à sa forme plus grèle, à son ouverture plus longue et plus étroite, à sa columelle généralement subdentée, et, enfin, à sa costulation. 48. BB. infundibulum, t. x1. f. 6. Bulimus infundibulum VPfr. in Proc. zool. soc. p. 255. 1851. —— == — in Chemn. 2* ed. p. 85. t. 30. f.419:20: B fulvo strigatus. y cinereo unifasciatus. Cette curieuse espèce, voisine du 2. umbilicaris de Boli- vie, habite les hautes terres, entre la vallée d'Abancay et celle d'Ayacucho. On la trouve sur les graminées, dans les lieux pierreux. Les individus recueillis à Huanta ont, en général, 18 mill. de longueur, conformément à la descrip- tion de M. Pfeiffer ; ceux qui proviennent de Pucra, localité beaucoup plus froide, atteignent 23 mill. sur 5 1/2 de dia- mètre; la variété B appartient également à cette dernière station. 49. BB. inbulatus. t. x1 f. 4. Bulimus tubulatus Morlt. in Jour. conch. vus. p. 375. 1860. T. umbilicata, conoideo-turrita, solida, arcuatim et distanter costulata, haud nitens, alba; anfr. 9 vix convexi, ultimus basi valdè compressus, circà umbilicum latum, perspectivum, angulatus, longitudinis 1/3 vix superans ; apertura angusta, oblonga, biangularis, intùs pallidè fulva, marginibus simplicibus, approximatis, callo junctis, su- pero recto, columellari breviter patente. Longit. 19 ; diam. 6 mill. Coquille de même aspect que les précédentes, mais que l'on distingue immédiatement à la sculpture de sa surface. En effet, au lieu d'être lisse comme le Bulinus umbilicaris, ou couverte de stries pressées comme le B. infundibulum, elle est ornée de petites côtes saillantes, espacées , régu- lières, sans aucunes stries dans l'intervalle. L'ampleur de l’ombilic et le raccourcissement de l'ouverture la séparent, en outre, de la seconde des deux espèces, avec laquelle elle a le plus de rapport. Le test est solide, blanchâtre , sans éclat, corné et transparent à son origine. Ce Bulime habite la vallée d’Andahuaylas, sur les pentes revêtues de graminées. 50. B. scalaricosta. t. x1. f. 8. Bulimus scalaricosta Morlt. in Jour. conch. vur. p. 375. 1860. T. umbilicata, fusiformi-turrita, solidula, validè et distanter costata, non nitens, sordidè alba; spira turriculata, apicem versüs pallidè cornea ; anfr. 9 planiusculi, me- dio leviter coarctati, ultimus basi compressus, circà umbilicum latum, profundum, crenulato-angulatus, longitudinis 1/3 fere æquans; apertura angusta, oblonga, intùs pallidè fulva; peristoma continuum, simplex, margine supero recto, columellari vix patente. Longit. 45; diam. 5 mill. Cette coquille appartient au mème groupe que les pré- cédentes dont elle se distingue par certaines particularités qui lui sont propres. La plus saillante , c’est l’'ornement de la surface. Il consiste en un système de côtes élevées, dis- tantes, flexueuses, analogues à celles que l’on observe chez les Scalaires. Ces côtes commencent à se montrer sur le troisième tour de la spire dont le sommet demeure lisse et corné ; très prononcées dès l'origine , elles grossissent et s’espacent avec le développement du test, pénètrent dans la cavité ombilicale, et persistent jusqu'à l’extrème limite de la coquille. L'intervalle qu’elles laissent subsister entre elles est irrégulièrement rempli par d’autres côtes moins sail- lantes et plus fines. Un second caractère, qui n’est pas moins frappant, c’est la forme de l'ouverture : non seulement cette cavité est ue plus étroite que celle des espèces du même groupe, mais les bords en sont réunis supérieurement, en sorte que le péristome est continu. Le bord extérieur est droit ; 1l dé- passe le bord columellaire dont la dilatation est très faible et quelquefois presque nulle ; quant à l'ombilice, il est par- faitement analogue à celui des trois espèces précédentes. Les tours de spire ont aussi leur forme particulière ; les premiers sont arrondis; mais, peu à peu, leur convexité s’af- faiblit, et il s'opère, vers leur milieu, un resserrement assez notable; il en résulte une sorte de bourrelet obscur qui, ré- gnant au-dessous des sutures, donne à la spire une forme turriculée. Le Bulimus scalaricosta est une coquille blanchâtre et d'apparence calcaire, sans nul éclat. Il à été trouvé sur le plateau d’Andamarca, pays froid qui dépend des hautes terres du Cuzco. 51. B. dentritis, sp. N. t. 1x. f. 5. T. obtectè perforata, turrito-conica, tenuis, nitida, tenerè plicato-striata, albida vel pallidè straminea, maculis corneis et violaceo-fuscis, confusè seriatis, adumbrata vel distinctè fasciata; spira sensim attenuata, apice cornea, acutiuscula ; anfr. 7 parüm convexi, ultimus spiræ dimidium vix superans, circà perforationem fasciatus ; apertura ovalis; perist. simplex, tenue, margine dextro arcuato, columellari sursüm dilatato, fornicatim reflexo. Longit. 20; diam. 8 mill. £ luteus, fusco latè strigatus. Espèce mince et fragile, rappellant le Bulimus acutus par sa forme, mais plus grande et plus agréablement colo- rée. Les tours de spire qui la constituent sont peu con- vexes ; ils croissent d’une manière progressive et produisent un cône régulier ; la perforation ombilicale est étroite et masquée par la réflexios du bord columellaire qui se di- late sous forme de lamelle mince et triangulaire ; l'ouver- — 207 — ture est médiocre et participe, par transparence, de la coloration du dehors. Ce Bulime est orné de plis fins, réguliers, légèrement sirueux, qui deviennent plus sensibles en approcbant de la terminaison. La coloration consiste en une marbrure irré- gulière, brun violâtre ou marron, sur un fonds blanc ou d'un jaune très pâle ; les taches sont distribuées confusé- ment, par séries décurrentes, jusqu'à la base de la coquille où l’on voit une fascie de la couleur du fonds qui circons- crit la région ombilicale. Les linéoles fines, d'un jaune pâle, dont elles sont sillonnées longitudinalement, ne sont autre chose que les stries saillantes de la surface, et l'on peut se convaincre, à la loupe, de leur superposition ; elles ne correspondent pas ici à un accroissement successif dont elles marqueraient les périodes, mais elles sont le résultat d’un travail postérieur dont on voit fréquemment l'exemple chez les coquilles où l'élément calcaire s'associe à l'élément corné, sans se confondre entièrement avec lui. Le Bulimus dendritis a été recueilli près de Huiro, dans la vallée de Santa-Ana; on le trouve fréquemment dans l’aisselle des feuilles de maïs et sur les roseaux. Les plus grands individus atteignent 22 mill. de longueur. 52, BB. serotinus. t. x1. f. 5. T. umbilicata, ovato-acuminata, tenuis, læviuscula, subpellucida, corneo-grisea vel corneo-fulva, strigis albis, denticulatis, flammulata, fasciisque plurimis infrà medium an- fractus ultimi cingulata; spira conica, acuta; anfr. 7 parüm convexi, ultimus basi attenuatus, circà umbilieum pervium compressus, spiræ 4/5 æquans; columella sub- recta vel pauld recedens ; apertura semi-ovalis, infernè angulata, intùs concolor; perist. tenue, margine dextro arcuatim expanso, leviter albo-calloso, columellari dila- tato, patente. Long. 26 ; diam. 10 1/2 mill. B major, solidior; longit. 32; diam. 12 mill. Coquille mince et fragile, assez remarquable par son genre de coloration. Elle compte sept tours de spire, sépa- 1i — 208 — rés par une suture superficielle et produisant un cône aigu: le dernier tour est comprimé autour de lombilic; la colu- melle , suivant une direction presque verticale , forme un angle obtus à la base de l'ouverture qui n'est régulière- ment ovale que d’un côté; les bords de cette cavité sont étalés sur presque toute leur étendue, plus largement du côté droit, où la dilatation se prononce davantage. Le test de cette espèce est lisse et brillant, bien qu'on aperçoive, à la loupe, les stries irrégulières de l'accroisse- ment. La coloration consiste, sur un fonds corné, d'une nuance fauve ou grisâtre, en flammules blanches, géné- ralement denticulées, entremèlées de petites taches irrégu- lières de même couleur; quelquefois, surtout quand le fonds est très clair, ces flammules produisent une sorte de nébulosité comparable aux nuances de l'agate. Sur la seconde moitié du dernier tour, elles se convertissent en fascies étroites, multipliées, qui règnent jusqu’à la base et qui circonscrivent l’'ombilic; chez certains individus, les flammules reparaissent à l'extrémité du dernier tour, c'est- à-dire sur les dernières limites du test. Le Bulimus serotinus habite les vallées chaudes de l’inté- rieur de la Sterra; on le trouve dans les oasis de verdure situées au fond de ces vallées, notamment à Andahuaylas, Abancay et Chupan. 53. BB. varians., Bulimus varians Brod. in Proc. zool. soc. p. 107. 1832. — — Reev. Conch. ic. n. 104 a. b. c. t. xviu. Nous ne partageons pas la manière de voir de MM. d'Or- bigny et Pfeiffer qui considèrent le Bulimus varians de Broderip comme une variété du B. vexillum de Wood. Ces coquilles diffèrent entre elles par la taille, la forme et la — 209 — couleur. Ajoutons qu’elles vivent à une distance considé- rable l'une de l’autre : la première, au Pérou; la seconde, dans l'Amérique centrale. Peut-être le nom de Truxillo, commun aux deux localités d'où elles ont été rapportées dans l'origine, a-t-il exercé quelque influence sur l'opinion contre laquelle nous nous inscrivons. Un spécimen unique du B. varians a été recueilli par M. Angrand à Chocquequirao, sur la limite des terres chaudes et des terres tempérées. 54. BB. zoographicus. Bulimus zoographicus d'Orb. in Rev. zool. p. 19. 1835. = — —— Voy. p. 313. t. 40. f. 6-8. æ violaceus, strigis angulato-flexuosis maculisque quadratis, luteis, pietus. B luteus, strigis zigzagformibus brunneis vel corneis pictus. y luteus, violaceo longitudiualiter flammulatus. d pallidé fulvescens. Les spécimens de ce Bulime recueillis par M. Angrand dans la vallée de Santa-Anna paraissent se rattacher plutôt au type de d'Orbigny, qu’à l'espèce ou à la variété décrite par M. Hupé sous le nom de B. Beyerleanus (Casteln. Ex- ped. Moll. p. 50. t. 6. f. 6.). Nous ne nous prononcerons point sur la valeur de cette dernière espèce, l'auteur se bornant à énoncer qu’elle offre quelques particularités dis- tinctives dans le mode de coloration et dans la forme de l'ouverture, On ne peut guère s'arrêter, toutefois, au pre- mier de ces deux caractères, le B. zoographicus étant d'un aspect très variable; nous retrouvons, d’ailleurs, chez son congénère, un système de coloration dont l’analogie est frappante. Quant aux particularités de l'ouverture, elles ne sont pas indiquées d'une manière assez précise pour que l'on puisse s’en former une idée. Nous craignons donc qu'il — 210 — n'y ait ici double emploi, mais nous n'insistons pas en l'absence de renseignements suffisants. 55. EB. micra. Bulimus micra d'Orb. in Rev. zool. p. 9. 1835. = — — Voy.p. 262. t. 41.f. 18-20. Habite la vallée de Santa-Anna. 56. BB. cuspidatus, sp. N.t. x1. f. 7. T. imperforata, cylindracea, lævigata, albida, rufo obliquè strigata ; spira elongata, supernè conum acutulum formans ; anfr. 16 vix convexi, ultimus penultimo vix latior, strigis crebrioribus, passim confluentibus, pictus infra medium obtusè angulatus ; co- lumella subrecta, stricla ; apertura parva, oblonga, subangulata ; peristoma simplex, rectum, margine ‘columellari strictissimè dilatato, appresso. Longit. 30 ; diam. 5 mill. Ce Bulime forme, avec les deux suivants, un groupe assez singulier qui est particulier à la faune péruvienne et qui, sauf l'ouverture, rappelle exactement les Cylindrelles. L'espèce que nous décrivons compte seize tours de spire croissant avec lenteur. Les sept ou huit premiers for- ment un cône assez aigu; les suivants, à peu près égaux, impriment au reste de la coquille une forme cylindri- que; on remarque, sur le dernier, un angle obtus qui s'elface avant d'atteindre l'ouverture. Cette cavité, un peu inclinée en arrière, est petite, oblique, légèrement angu- leuse à la base. La columelle, mince, suit une direction à peu près verticale; elle paraît ètre obscurement tron- quée, autant qu'il est permis d'en juger d'après les spéci- mens que nous avons sous les yeux. Une faible dilatation du bord gauche s'applique sur la paroi correspondante du dernier tour. Le test parait lisse et luisant, bien que l’on distingue, à Ja loupe, les stries superficielles de l'accroissement ; il est — 211 — blanchâtre, avec des stries obliques, d’un fauve roux plus ou moins intense. Ces stries, irrégulièrement espacées et de largeur variable, règnent d'une suture à l’autre ; sur les deux derniers tours elles sont plus larges, plus colorées, plus confuses, et leur nuance devient deminante. Le Bulimus cuspidatus à été recueilli à Cocabambilla, sur les bords de l’Apurimac, et dans les gorges de Chacha- poyas, au pied des cactées du genre cereus. 57. BB. columellaris. Bulimus columellaris Reev. in Proc. zool. soc. p. 100. 4849. — — — Conch. ic. n. 528. t. LXXIII. Cette espèce, découverte pour la première fois, d'après M. Reeve, dans les montagnes de Catamarca, a été re- cueillie par M. Angrand au pont de l’Apurimac ou de Ja Banca, à 70 lieues de Cocabambilla ; on la trouve, comme la précédente, au pied des cactus qui croissent dans les an- fructuosités des rochers. 58. B. verueulum, t, x1. f. 11. Bulimus veruculum Morlt. in Jour. conch. VIII. p. 376. 1860. T. subimperforata, cylindracea, arctispira, tenuicula, læviuscula, nitida, corneo- albicans, rufo plerèmque tæniata; spira elongala, sensim attenuata, supernè fuscula ; anfr. 19 ferè plani, ultimus carinatus, basi planatus vel concavus, longitudinis 1/7 vix superans ; apertura ovato-rotundata, verticalis; peristoma rectum, margine dextro arcuato, columellari breviter expanso, supernè dilatato, subappresso. Longit. 24; diam. 4 1/2 mill. B pallidè corneus, rufo longitudinaliter strigatus. On peut considérer ce Bulime comme un diminutif du précédent; mais il ressemble surtout à une Cylindrelle de l'île des Pins (pruinosa) dont il rappelle la forme, la taille et les couleurs. Il compte dix-neuf tours de spire très fai- — 212 — blement convexes. Les huit ou neuf premiers croissent in- sensiblement à partir du sommet; les suivants sont à peu près égaux et leur forme est assez exactement cylindrique ; le dernier est anguleux inférieurement. La base de la coquille est plane et quelquefois concave; l'ouverture, petite, arrondie, médiocrement oblique. Le péristome, simple , tranchant, légèrement évasé du côté de la columelle, produit une faible dilatation qui s’ap- plique sur la région ombilicale, en laissant subsister une perforation presque imperceptible. Le test, chez cette espèce, est luisant et corné: il paraît lisse à l'œil nu; ce n’est qu'à l’aide d’un certain grossisse- ment que l’on distingue quelques stries d’accroissement à sa surface. La coloration consiste, le plus ordinairement, en une large fascie d’un brun roussâtre qui se déroule sur un fond blanchâtre : l'effet en est assez particulier. Les pre- niers tours de la spire sont toujours d’une nuance bru- nâtre uniforme. Quelquefois la fascie, est peu apparente, ou bien elle est remplacée, en tout ou en partie, par des stries obliques, un peu confuses, qui s'étendent d'une suture à l’autre. Cette coquille provient de la Balsa de Cocharcas ; on la trouve au bord de la rivière, au pied des arbrisseaux. CLAUSILIA. 59. €. Angrandi, sp. N. t. x1. f. 12. T. non rimata, integra, fusiformis, tenuis, sericina, rufo-cornea, strigis albis, ver- micularibus crispulata; spira turrita, apice obtusa ; anfr. 10 parüm convexi, ultimus angustatus, breviter solutus, anticè sulco suturali longitudinaliter bipartitus, posticè cristato-compressus ; apertura pyriformi-cireularis; lamellæ convergentes; supera va- lida, marginalis ; infera profunda, minor; plicæ palatales nullæ; plica collumellaris et lunella inconspicuæ ; peristoma continuum, expansum, albidum. Longit. 44; diam. 3 1/2 mill. — 213 — Coquille fusiforme, un peu ventrue, àsommet obtus, d'une apparence assez commune, et cependant très nettement caractérisée. Elle compte dix tours de spire médiocrement convexes; le dernier, un peu plus allongé que les autres, le rétrécit notablement et prend une direction verticale qui le détache de la spire. Il porte une carène dorsale assez for- tement crénelée par les stries qui vont y aboutir ; outre ce caractère, il en offre un second beaucoup plus remarquable: c’est un sillon profond et longitudinal qui le divise anté- rieurement en deux parties égales. Ce sillon n'est autre chose qu’une déviation de la suture qui remonte directe- ment vers l'ouverture, au lieu de la contourner en accom- plissant sa révolution normale. L'ouverture, subcireulaire, comme chez la plupart des espèces du genre, est limitée par un péristome blanchâtre, complétement libre et assez largement étalé. On remarque, à la paroi supérieure, deux petites lames, dont l’une, assez proéminente, vient aboutir au péristome; la seconde est plus enfoncée. C’est avec difficulté que l'on distingue le pli columellaire; peut-être en existe-t-il d’autres, mais nous ne les avons pas aperçus. Le test, d'un brun corné, tirant sur le roussâtre, est cou- vert de fines stries blanchâtres, plus ou moins flexueuses, plus ou moins interrompues, distribuées irrégulièrement et ayant une apparence vermiculaire; excessivement fines sur les premiers tours de la spire, elles deviennent très sensibles sur les derniers, et acquièrent même une certaine épaisseur au point où elles traversent la carène dorsale. Cette Clausilie à été rencontrée à Maraynioc, dans la montana de Tarma, ainsi que dans les gorges de la vallée de Vilcabamba ou du Vilcamaya. — 214 — 60. €. Andecola. sr. N. t. x1. f. 14. T. non rimata, integra, subfusiformis, solidiuscula, opaca, confertim et confusè striatula, albida, parüm nitens, punclis maculisque corneis, præcipuè ad verticem ni- tidè corneum, variegata ; spira turrita, apice obtusa ; anfr. 10, priores convexi, se- quentes planali, ultimus angustatus, breviter solutus, anticè sulco suturali bipartitus, latere compressus; sutura submarginata ; apertura pyriformis, intüs fulva ; lamellæ convergentes, ferè æquales, superà marginali; plica palatalis 1 valida; plica columel- laris inconspieua ; peristoma liberum, expansum, albidum. Longit. 17 ; diam. 4 mill. La coquille que nous décrivons ressemble, au premier aspect, à la C/. cœrulea de l'Archipel; mais on reconnait bientôt, en l’examinant de plus près, qu’elle possède les caractères essentiels de la précédente, c’est-à-dire que la suture, en approchant de sa terminaison, remonte direc- tement vers l'ouverture et divise par un sillon profond la partie antérieure du dernier tour. Celui-ci, moins rétréci, n'offre pas de crête dorsale. Les premiers tours de la spire sont arrondis: mais leur convexité s’affaiblit graduelle- ment et ne subsiste plus chez les derniers. On remarque, dans l'ouverture, deux lames placées à la paroï supérieure, dont l’une, proéminente, aboutit au péristome; on voit, en outre, un pli transversal assez fort contre lequel vient s'appuyer le clausilium. Le pli columellaire est également perceptible, en plaçant la coquille dans une position favo- rable. Cette espèce provient des mêmes lieux que la précé- dente. Jusqu'ici, on ne connaissait qu'une seule Clausilie du Pérou, celle qui a été décrite en 1847 par M. Troschel. Il ne paraît pas que les représentants du genre soient très multipliés dans la Ccrdillère, car notre voyageur a rap- porté fort peu de ces coquilles; comme on l'a vu, elles constituent deux espèces, ayant un caractère essentiel com- — 215 — mun, et se rattachant à la CZ. Peruana par la solution du dernier tour de la spire. PLANORBIS. 61. P. KHermatoides, Planorbis kermatoides d'Orb. in Rev. zool. p. 27. 1835. = SE — Voy. p. 350. t. 45. f. 1-4. Habite le Rimac, aux environs du Callao. HELICINA. 62. H. Peruviana. sp. N.t. x. f. 4. T. depressè conoidea, tenuicula, nitida, subpellucida, minutissimè striata et con- centricè lirata, albido et corneo variegata, pallidè flavescens ; spira brevis, apice acu- minata; anfr. 5 4/2 vix convexi, ultimus carinatus, peripherià unifasciatus, non des- cendens ; apertura perobliqua, semiovalis ; columella brevissima, subverticalis, angulum cum margine basali formans; peristoma incrassatum, albidum, reflexum, marginibus callo cireumscripto junctis. — Operculum corneum, rubellum. Diam. maj. 11-12 ; min. 9; altit. 6 1/2 mill. Coquille mince et demi-transparente, légèrement dépri- mée, anguleuse à la circonférence, acuminée au sommet, composée de cinq tours et demi de spire très faiblement convexes. L'ouverture est oblique, ovalaire, à bords épais- sis et réfléchis en dehors ; la columelie, courte et verticale, forme un angle obtus à sa rencontre avec le bord basal; une callosité assez large et assez nettement circonscrite réunit les deux bords. Le test de cette espèce est gravé, dans le sens de l'ac- croissement, de stries excessivement fines; on y remarque, en outre, de petites côtes concentriques d’une grande té- nuité, moins persistantes sur la face inférieure où elles s'effacent parfois en tout ou en partie. La coloration con- — 216 — siste en une marbrure d’un blanc opaque sur un fond transparent d’un jaune très pâle ; une fascie étroite marque l'angle du dernier tour. Cette coquille ne peut être comparée qu'à l’Ae/icina carinata de Bolivie; elle est plus grande, néanmoins, plus mince, plus aiguë au sommet et moins fortement carénée ; l'ouverture, d’ailleurs, est plutôt ovale que triangulaire; enfin lesstries d’accroissement sont à peine visibles, et les stries concentriques se reproduisent sur la face inférieure, particularités qui distinguent encore notre espèce de celle décrite par d'Orbigny. L'Helicina Peruviana provient des environs d'Abancay, ville située dans une vallée chaude et fertile, à la limite supérieure des plantations de cannes à sucre; elle a été recueillie sur l'escarpement d'un ruisseau, parmi des pierres couvertes de mousse. 63. MH. psorica. sp. N. {. x. f. 3. T. depressa, subtenuis, striatula, supernè rugosiuscula, subtüs liris concentricis no- tata, corneo-rubella, stramineo variegata ; spira breviter conoïidea , apice mucronulata ; anfr. 4 4/2 convexiusculi, suturà impressä discreli, ultimus depressus, carinatus, basi planulatus; apertura obliqua, latior quam alta, semilunaris ; columella breviter ar- cuala, in callum mediocrem, crassum, circumscriplum dilatata ; peristoma incrassa- tum, expansum, albidum. — Operculum corneum, pallidè rubellum. Diam. maj. 7-8; min. 6-6 1/2; altit. 4-5. Cette petite Hélicine rappelle l'A. fasciata des Antilles, quoiqu’elle soit anguleuse à la circonférence et un peu plus déprimée. Les tours de spire dont elle se compose, au nombre de quatre et demi, sont légèrement convexes et séparés par une suture assez profonde; le dernicr porte une carène plus ou moins saillante, selon les individus; il se termine par une ouverture assez grande, oblique, plus large que haute, en forme d’ovale arrondi; les bords en sont blanchâtres, épaissis, légèrement renversés en dehors. — 217 — La columelle, régulièrement arquée, produit une callosité grisâtre, d’une étendue médiocre et qui n'atteint pas le bord droit. Le test, chez cette espèce, est rugueux du côté de la spire; on distingue assez difficilement les stries d'accrois- sement qui sont excessivement fines; elles sont croisées par d’autres stries concentriques, aussi peu apparentes, plus visibles toutefois sur la face inférieure, surtout à la périphérie. La coloration consiste, sur un fond rou- geâtre, en une marbrure d'un jaune très pâle. C’est au relief très faible de cet ornement que la coquille doit, en partie, l'inégalité de sa surface. Ce mollusque provient d’une localité chaude et aride appartenant à la même région qu'Abancay; il a été trouvé au bord de l’Apurimac, sur les roches schisteuses qui sup- portaient l'antique résidence de Chocquequirao. — 218 — CATALOGUE DES MOLLUSQUES terrestres et fluviatiles du Pérou connus jusqu’à ce jour. Achatina cochlea Rv. Conch. ic. 1849. — Kercadonis Grat.Act. Bord.1841. — Yatesi Pfr. Proc. zool, soc. 1855. Ampullaria Aulanieri Hupé et Dev. Rev. zool. 1850. — columellaris Gould, Unit. st. expl. 1852. — hæmastoma Rv.Conch. ic. 1856. Ancylus obliquus Brod. Proc. zool. soc. 1832. Anodonta glauca shells 1816. Gould, — pubercula id. Unit. st. expl. 1852. — solidula Hupé et Dev. Rev. zool. 1850. Auricula frumentum Petit, Rev. zool. 1842. — reflexilabris d'Orb. Sy. 1835. Balea clausilioides soc. 1849. Bulimus acalles Pfr, ibid. 4851. — achromelas Morlt. 1863. Sér. — æstivus Pfr.Proc.zool.soc. 1836. — affinis Brod. ibid, 1832. — alauda Hupé, Voy. Casteln. 1857. — albicolor Morlt. Journ. 1860. — albus Sow. Proc. zool. soc. 1833. — Alto-Peruvianus Rv. Conch. ic. 1849. —. alutaceus id. ibid. — Andoicus Morlt. Journ. 1860. — Angrandi id. ibid. — aquilus Rv. Conch. ic. 1838. Exped. Rv. Proc. zool. conch. conch. couch. Bulimus arcuato-striatus Pfr. Proc. zool. soc. 1855. — badius Sow. Proc.zool.soc. 1834. — Balsanus Morlt. Sér. conch. 1863. — Bensoni Rv. Conch. ic. 1849. — bicolor Sow.Proc.zool.soc.1834. — Beyerleanus Hupé, Voy. Casteln. 1857. — bifasciatus Phil, Icon. 1844. — biformis? Pfr. Malak. blatt. 1854. — Binneyanus id. ibid. 1857. — brephoides d'Orb. Syn. 1835. — Broderipi Sow. Proc. zool. soc. 1832. — Catamarcanus id. nus) Proc. zool. soc. 1858. — cœrulescens Pfr. Malak. blatt. 1859. — ceratacme? id. ibid. 1855. — cereicola Morlt. Sér. conch. 1863. — Chilensis Less. Voy. Coq. 1830. — clarus Ffr. Proc. zool. soc. 1856. — clathratus id. Malak. blatt. 1859. — coagulatus Rv. Conch. ic. 1849. (Cataxarca- — columellaris id. ibid. — confusus id. ibid. 1848. — conspersus Sow. Proc. z0ol. soc. 1833. — Cora d'Orb. Syn 1835. — Crichtoni Brod. Proc. zool. soc. 1836. — culmineus d’Orb. Syn. 1835. — cuspidatusMorlt. Sér.conch.1863. — Cuzcoensis Rv. Conch. ic. 1849. — decoloratus Sow. Proc. zool. soc. 1833. Hg Bulimus decussatus Rv.Conch.ic. 1849 — dendritis Morlt. Sér. conch. 1863. — Denickei Gray. Proc. zool. soc. 1851. — depstus Rv. Conch. ic. 1849. — Dombeyanus Fer. — Pfr. Symb. 1846. — Edwardsi Morlt. Sér. conch. 1863. — effeminatus Rv. Conch. ic. 1848. — emaciatus Morlt. Sér. conch. 1863. — erosusBrod.Proc.zool. soc. 1832. — excoriatus Pfr. ibid. 1854. — expansus id. Mon. 1848 (pul- chellus Sow. Conch. ill. 1833.) — Farrisi Pfr. Proc. zool. soc. 1858. — ferrugineus Rv. Conch. ie. 1849. — Gueinzii Pfr. Proc. zool. 1856. — guttatus Brod. ibid. 1832. — Hennahi Gray. Spicil. zool. 1828. — Humboldti Rv. Conch. ic. 1849. — Hupeanus Morlt.Sér.conch.1863. — infundibulum Pfr. Proc. zool. soc. 1851. — iostomus Sow. Zool. journ. 1824. — jaspideus Morlt. Sér. conch. 1863. — Kepelli Pfr. Proc. zool. soc. 1853. — labeo Brod. Zool. journ. 1898. — Laurentii Sow. Proc. zool. soc, 1833. — Lesueureanus conch. 1860. — leucostomus Sow. Proc. soc. 1834. — Limensis Rv.Conch. ic. 1849. — Lobbi id. ibid. — longinquus Morlt. Sér. conch. 1863. — lynciculus Hupé et Dev. Rev. 001. 1850. — maguificus Grat. Act. Bord. 1841. soc. Morlt. Journ. zool. Bulimus Mathiusi d'Orb. Syn. 1835. — Meobambensis Pfr. Proc. z0ol. soc. 1855. — modestus Brod. ibid. 1832. — monachus Pfr. ibid. 1856. — musivus id.ibid. 1855. — mutabilis Brod. ibid. 1832. — myristicus Rv. Conch. ie. 1849. — uigroapicatus Pfr. Proc. zool.soc. 1856. — nigropileatus Rv. Conch.ic.1849. — uitidus Brod. Proc. zool. soc.1832. — oblongus Mull. (M. Angrand). — ochraceusMorlt. Sér.conch.1863. — OrbignyiPfr.Proc.zool.soc.1846. — orophilus Morlt. Sér.conch.1863. — pallidior Sow. Proc. z0ol. soc. 1833. — Pangoæ (Sangoæ) Tsch. Arch. f. nat. 1852. — papillatus Morlt. Journ. conch. 1860. — Patasensis Pfr. Proc. zool. soc. 1858. — Peruvianus Brag. Encyel. méth. 1792. — Petiti Pfr. Proc. zool. soc. 1846. — Philippiüi id. Mon. 1848 (striatu- lus Sow. Proc. zool. soc. 1833). — pictus Pfr. Proc. zool. soc. 1854. — piperitus Sow. Conch. ill, 1833. — platystomus Pfr. Proc. zool. soc. 1858. — ponderosus Jan, Mautissa, 1832. — porphyreus Pfr. Proc. z0ol. soc. 1846. — prætextus Rv. Conch. ic. 1849. — Proteus Brod. Proc. zool. soc. 1832. — protractus Pfr. ibid. 1855, — pruinosus Sow. ibid. 1833, — pseudopiperatus Moric. zool. 1858. Rev. — 220 — Bulimus strigatus Sow. ibid. Bulimus ptychostylus Pfr. Proc. zoo! soc. 1858. purpuratus Rv. Conch. ic. 1849. radiatus Morlt. Sér. conch. 1863. rectilinearis Pfr. Proc. zool. soc. 1855. revinctus Hupé, Voy. Casteln. 1857. rhodolarynx Rv. Conch. ic. 1849. rosaceus King (M. Angrand). rusticellus Morlt. Journ. conch. 1860. saccatus Pfr. Proc. zool.soc. 1855. scabiosus Sow. ibid. 1833. scalaricosta Morlt. Journ. conch. 1860. scalariformis Brod, Proc. z00l. soc. 1832. scitulus Rv. Conch. ic. 4849. scutulatus Brod. Proc. zool. soc. 1832. septenarius Brug. Encyel. méth. 1792. serotinus Morlt. 1860. serratus Pfr.Proc.zool soc.1855. Journ. conch. similaris Moric. Journ. conch. 1856. simplex Hupé, Voy. Casteln. 1857 (1). solutus Trosch. Zeitsch. f. ma- lak. 1847. sordidus Less. Voy. Coq. 1830. spiculatus Morlt. Journ. conch. 1860. stenacme Pfr. Proc. zool. soc. 1856. striatus King — Sow. Conch. ill. 1833. styliger Beck. Ind. Moll. 1837. tæniolus Nyst. Bull. ac. Brux. 1844. tigris Brod. Proc, zool. soc. 1832. Tschudii Trosch. Arch. f. nat. 1852. tubulatus Morlt. Journ. conch. 1860. turritus Brod. Proc. zool. soc. 1832. r} tumidulus Pfr.Symb. 1849 (infla- tus Brod. Proc. z0ol. soc.1836). varians Brod. Proc. zoo. soc. 1832. versicolor id. 1bid. veruculum Morlt. Journ. conch. 1860. vespertinus Pfr. Proc. z0ol. soc. 1858. vexillum ? Wood, Suppl. 1898. virgultorum Morlt. Sér. conch. 1863. viriatus id. ibid. Weddelli Hupé, Voy. Casteln. 1857. Williamsi Pfr. Proc. zool. soc. 1858. Woodwardi id. ibid. 1856. Yanamensis Morlt. Sér. conch. 1863. Yatesi Pfr. Proc. zool. soc. 1855. zebra Müll. Verm. Ziegleri Pfr. Proc. zool.soc. 1846. Clausilia Andecola Morlt. Sér. conch. 1863. Angrandi id. ibid. Peruana Trosch. Zeitsch. f. ma- lak. 1847. (14) Ce nom appartient déjà à une espèce des Philippines décrite par M. Jonas en 1842. — 221 — Glandina anomala Pfr. Symb. 1846. — Donellii King, Zool. journ. 1831. — Peruviana Lamk. Anim. s. vert. 1822. Helicina Peruviana Morlt. Sér. conch. 1863. — psorica id. ibid. — Sprucei Pfr. Proc. zool. soc. 1857. Helix Angrandi Morlt. Sér. conch. 1863. — anguicula Hupé et Dev. zool. 1833. — Boa Hupé, Rev. 2001. 1853 (pellis Bo). — Castelnaui Hupé et Dev. ibid. — cicercula Desh.-Fer. Hist. 1840. — claromphalos Hupé et Dev. Rev. zool. 1850. — clausomphalos id. ibid. — coactiliata Fer. Hist. 1838. — diluta Pfr. Symb. 1842. — equestrata Moric. Rev. zool. 1858. — Farrisi Pfr. Proc.zool. soc. 1858. — furcillatta Hupé, Rev. zoo, 1853. — GueinziiPfr. Proc.zool. soc. 1856. — gyrella Morlt. Sér. conch. 1863. — jaspidea Pfr. Proc. z00l.soc. 1858. — Meobambensis id. ibid, 1856. — monile Brod. ibid. 1832. — Moyobambensis Moric. Rev. 2001. 1858. — Patasensis Pfr. Proc. zool. soc. | 41858. — polycycla Morlt. Journ. conch. 1860. — spirillus Gould, Exped. shells 1851. Rev. 15 Avril 1863. Helix stenogyra Pfr.Malak. blatt.1854. — stenostrepta id. ibid. 1856. — tortilis Morlt. Sér. conch. 1863. — trochilioneides d'Orb. Syn. 1835. Lymnæa solida (Physa). Pot. et Mich. Gal. 1838. — viator d'Orb. Syn. 1835. Melania ventricosa Moric. conch. 1856. — Melampus achromelas Trosch. Arch. f. nat. 18592. Paludestrina Andecola d'Orb. Syn. 1835. — culminea id. Voy. 1837-40. — Cumingi id. Syn. 1835. Physa Antonii Kust.-Chemn. 1850. — Peruviana Gray, Spic. zool.1898. — rivalis Sow. Gen. 1820-24. — venustula Gould,Proc.Bost.1847. Planorbis Andecolus d'Orb.Syn. 1835. — helophilus id. ibid. — kermatoides id. ibid. — Limayanus Less. Voy. Coq.1830. — montanus d'Orb. Syn. 1835. — parapseides id. ibid. — Peruvianus Brod. Proc. z0ol. soc. 1832. Pupa Paredesii d’Orb. Syn. 1835. Succinea æquinoxialis id. Voy. 1837- Jour. 1840. — oblonga Drap. — d'Orb. Voy. 1837-40. Tornatellina lamellata Pot. et Mich. Gal. 1838. Unio Limensis Kust.-Chemn. 1851. — Orbignyanus Hupé et Dev. Rev. zool. 1850. Dijon, imp. J.-E. Rabutôt, place Saint-Jean, 1 et 3. *4 AUOT late /. He hab Helix où p. e Cor (G FL Ana ram de. 168. df. fBuli ITULA vüul out d , ta. 4. — alutaeus. PE, . _. ciel AA . fRideud. 180. 166: 4 Hlix qiyrella. Et, w û à ( L % { nr =" _ se on we Lu ' « 4 PS #3 0 L ale $, gi le uk: MAS navire us p (F4 Dares. “is 4 : __ ÜUanamundid, tÿJ. SA — eulmimaus. 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De hautes et pittoresques montagnes dont les élé- ments constitutifs sont variés, des forêts vierges, souvent marécageuses, des cours d’eau d'une étendue considérable, enfin un vaste lac accidentent cette contrée qui se développe, avec toute la vigueur des premiers âges du monde, entre le 25° degré de latitude septentrionale et l’équateur ; la majeure partie du pays est mème comprise entre le 40° degré et le tropique, latitude de la Sénégambie, des Antilles et de l'Amérique centrale. Un voyageur, dont les sciences naturelles regrettent encore la fin prématurée, nous a laissé, dans son journal, quelques pages empreintes d'une vive admiration pour les grandes scènes de l'Indo-Chine : « Quel contraste, s’écrie-t-il, entre ces teintes ardentes, ce climat brülant, — 228 — ce ciel étincelant, et la froide atmosphère de notre Europe ! Qu'il est doux de saluer les premières heures du jour avant que l'orbe éclatant du soleil ait commencé sa course, ct combien, le soir, il est plus doux encore de prêter l'oreille aux harmonies sans nombre, aux sons aigus ou métalliques qui s'élèvent de la solitude, comme une rumeur confuse, produite par d'innombrables ouvriers (1) ! » Je cite volontiers ce passage parce qu'il me semble que la physionomie d’un pays ne doit pas être sans intérêt, même au point de vue pittoresque, pour celui qui en étudie les: productions, et qui ne les envisage pas comme des êtres abstraits, sans aucun lien avec le monde extérieur. Il y à cinquante ans, on connaissait à peine les côtes de l'Indo-Chine, et l'intérieur de la contrée était un champ de conjectures. Mais le voile a été déchiré par la curiosité ardente et l'esprit d'entreprise qui caractérisent notre époque. L’annexion de l'empire birman aux possessions de la Grande-Bretagne peut être considérée comme le point de départ de ce grand mouvement, et comme la source des connaissances les plus exactes que nous possé- dions sur cette portion de la presqu’ile transgangétique. Un peu plus tard, le Siam était visité par des voyageurs entreprenants qui s'avançaient jusqu'à la région des mon- tagnes, et qui convertissaient en documents précis les notions un peu vagues dont on s'était contenté jusqu'alors. ILest vroi que la plupart d’entre eux, préoccupés des inté- rêts de la géographie et de l’ethnographie, ne donnèrent que peu d'attention à ceux de l’histoire naturelle; mais ils ont frayé le chemin que d'autres pourront suivre plus librement après eux. On doit aussi beaucoup, pour la (1) Mouhot, Travels in the centra! part of Indo-China, ete., T. I. p. 114. — 999 — connaissance du pays, au zèle intelligent de nos mission- naires; ce sont eux qui, les premiers, ont navigué sur le Mènam, et signalé les ruines grandioses retrouvées par Mouhot sur le bord septentrional du grand lac (1). Outre les documents épars dans les Annales de la propagation de la Foi, on peut citer, comme une des publications les plus iustructives sur le royaume de Siam, le livre qui est sorti de la plume d’un des derniers évêques de Bangkok (2). Quant à la Cochinchine et au Cambodje, pays bien peu connus à l’époque où la France y arbora son drapeau, le temps n’est pas éloigné où ces contrées n'auront plus de secrets pour nous. Déjà nous possédons un ensemble de documents complets sur la basse Cochinchine, sans parler de ceux qui ont été recueillis sur le cours du Mêkeng dans une exploration mémorable. C'est ainsi que la géographie marche presque toujours en avant pour frayer et pour éclai- rer la route; vient ensuite l’histoire naturelle, qui la suit pas à pas, avec un égal dévouement et un égal courage. N'oublions pas, dans cette courte notice consacrée aux sciences naturelles, que, dès le milieu du dernier siècle, un missionnaire portugais, le P. Juan de Loureiro, cultiva la botanique en Cochinchine, et composa une flore qui jouit encore de beaucoup d'estime aujourd’hui (3). Quelques- unes des plantes rares qui servirent à cette publication sont conservées dans les établissements publics de Paris et de Lisbonne; mais la majeure partie de ce précieux herbier, malgré d’actives recherches, n’a jamais été retrouvée. Quoique plusieurs traits physiques de l'Indo-Chine échap- pent encore à notre curiosité, et que la partie septen- (1) Le P. Chevreul, de la Société de Jésus, en 1672. (2) Pallegoix, Descript. du roy. Thai ou Siam, Paris, 1854. (3) Flora Cochinchinensis, Lisboa, 1790. — 230 — trionale, notamment, ne soit pas encore dégagée de ses voiles, nous en savons assez pour nous former une idée de celte contrée. On peut la considérer comme constituée, dans son ensemble, par quatre ramifications des Alpes Tibétaines qui forment, en courant au sud, autant de vallées parallè!es, arrosées chacune par un fleuve. Une cinquième ramification, que les géographes regardent comme une dépendance de l'Himalaya, s'étend à l'ouest du pays des Birmans et sépare le bassin du Brahmapoutra de celui de l'Iraouaddi. Les autres chaînes paraissent se détacher du Kuen-lun, noyau d’une prodigieuse élévation qui domine le Tibet oriental ; entrecoupées de rameaux secondaires, très compliqués à leur origine, elles viennent presque toutes expirer au bord de la mer. Le pays, dans les inter- valles, consiste en plaines alluviales, composées de sable et d'argile, et inondées pendant plusieurs mois de l’année. Ces plaines, d’une grande monotonie, ont été recouvertes autrefois par les eaux de l'Océan qui s’éloignent encore au- jourd’hui visiblement de leurs rivages. Ainsi la vaste plaine quirègne du Patawi jusqu'à Bangkok fut autrefois un golfe, comme l’attestent les nombreux débris de coquillages et autres corps marins répandus à sa surface jusqu’au pied des montagnes (1). « Des hauteurs de Patawi, dit Mouhot, à l’est, au nord ct à l’ouest, on voit, en forme de demi- cercle, la chaine des montagnes de Phrabat, puis celles du royaume de Muang-Lôm, et enfin celles de Kôrat jusqu’à plus de 60 milles au delà ; toutes se relient les unes aux autres et ne forment pour ainsi dire qu'un seul massif dû au mème bouleversement; au sud, c’est une plaine immense qui s'étend jusqu'à Ajuthia (2). » L’évèque de (1) Pallegoix, Descript. du roy. de Siam, T. 1. c. 4. (2) Mouhot, Travels, ete., T. 1. p. 126. — 231 — Bangkok, qui la connaissait bien, lui donne 60 lieues de longueur et 25 de large. On ne sait presque rien sur la constitution minéralo- gique de ces montagnes, excepté dans le voisinage de la côte où elles paraissent formées d'anciennes roches sédi- mentaires qui ont été modifiées par l’action du feu et qui renferment un grand nombre de filons et de gîtes métalli- fères. La plupart des îles sont d’origine volcanique. Au nord de Bangkok, la chaîne de Kôrat, ancieune barrière de l'Océan, est do nature calcaire et couverte d’une puis- sante végétation; mais, en s’élevant encore plus haut vers le Laos, on rencontre les grès mélangés aux granites, qui donnent une apparence si triste à certaines provinces de la Chine. A travers ces vallées brûlantes coulent de grands fleuves dont les sources sont inconnues ; ils forment, avec leurs affluents, leurs dérivations naturelles et les canaux creusés de main d'homme, autant de systèmes hydrographiques indépendants et singulièrement compliqués. D'après les cartes de Wyld et de Carrey, la Salouën et l'Iraouaddi auraient plusieurs points de contact. On a cru qu'il en était de mème du Mënam et du Mêkong; mais il paraît certain que ces cours d’eau n'ont aucune communication entre eux. Le Mékong est le plus imposant par la rapidité de ses eaux qui conservent leur impétuosité jusqu'à Penom-pen, à 60 lieues de la mer. L'exploration effectuée, en 1865, par les officiers de la marine française, a fourni, sur l'étendue, le régime de ce fleuve et les obstacles qui embarrassent son cours, des renseignements du plus haut intérêt. Du reste, son aspect, comme celui du Mênam, change complé- tement avec les saisons, par suite des variations considé- rables que subit le niveau des eaux. Tous deux engendrent, dans les lieux bas, des marécages qui ne se dessèchent — 232 — jamais; c’est ainsi que la plaine de Bangkok est parsemée de milliers d'étangs, couverts de nymphæas blanes, roses ou rouges, et peuplés de poissons qui attirent sur leurs bords une multitude d'oiseaux. Le plus considérable de ces réservoirs est le lac Tonli-Sap qui communique avec le Mènam par un canal naturel, et qui mesure 36 lieues de longueur, du sud-est au nord-ouest, sur 8 à 10 de largeur. Alimenté par plusieurs rivières, et notamment par celle de Battambang, ce lac présente des particularités fort curieuses qui n’ont pas été signalées jusqu'ici, et qui méritent de nous arrêter un moment, Il est formé par une dépression peu profonde qui tend à s'exhaus- ser de jour en jour et qui finira, sans doute, par se niveler avec le temps. On reconnait, aux bancs de coquillages, et particulièrement de cyrènes, enfouis à une légère profon- deur sous un sol plus ou moins spongieux, qu'il s’étendait jadis jusqu'aux collines de Battambang, à 25 lieues environ dans l’ouest. Ces restes organiques constituent des dépôts assez considérables pour alimenter les fours à chaux de la contrée. A l’époque des basses eaux, de mars en juin, la profondeur du lac se réduit uniformément à 1 mètre, et le poisson demeure à la discrétion des pêcheurs, car il n'y croit ni joncs ni aucune autre plante propre à lui fournir un abri. On voit seulement flotter, à une faible distance du bord, des touffes de riz sauvage qui croissent avec la même rapidité que les eaux, et qui s'élèvent jusqu’à 5 et 6 mètres pour se maintenir à la surface. C’est pendant cette période que se réalisent les pêches miraculeuses dont Mouhot a parlé dans ses lettres (1). Le flux de l'Océan, en refoulant les eaux du Mékong, se (1) Mouhot, Travels, etc., T. n, p. 21. Er. E fait sentir jusqu'au Tonli-Sap, à 80 lieues de distance; mais la salure ne s'étend pas au delà de Mytho, à 12 lieues de l'embouchure du fleuve. On peut donc s'étonner de rencon- {rer communément dans ce vaste bassin des poissons vivant habituellement dans l’eau salée, tels qu’une Raie de grande taille qui remonte jusque dans les rivières du Laos, une Sole, un squale du genre Scie, etc. On y voit aussi des troupes de marsoins qui sont réduits, pendant l’étiage, à se frayer une issue dans la vase. En effet, le canal de jonction est alors tellement obstrué, que toute communication avec le fleuve devient difficilement praticable. Aucun mollusque warin n'a élé observé jusqu'ici dans le Tonli-Sap; on y trouve, à la vérité, une Modiole, mais, sans doute, une espèce d’eau douce, car elle reparaît au nord de la Chine, dans les mêmes eaux que le Dipsas plicatus et le bel Unio Languilati. Les tortues y sont aussi variées qu'abondantes ; mais les crocodiles, dont on connaît deux espèces, ne s’y montrent que rarement; ils habitent de préférence les halliers marécageux qui couvrent les bords du Mèkong. La plaine immense qui règne aux alentours n’est qu'une forêt basse, inondée pendant sept à huit mois de l’année, et couverte, par intervalles, de graminées à tiges rudes, atteignant 4 mètres de hauteur. On n’y voit: aucunes fleurs, au moins de celles qui attirent le regard ; elles sont même rares sur les coteaux où le sol est plus “écouvert. Ces conditions sont peu favorables à la multi- plication des mollusques terrestres qui se plaisent, en général, dans les lieux aérés et sur le bord des bois, beau- coup plus que dans leur profondeur ; aussi n’en connait-on qu'un petit nombre. Quant à la région des montagnes, on sait, par les recher- ches des naturalistes anglais et par celles de Mouhot, com- bien elle est favorisée au point de vue malacologique; de LT superbes Hélices, d'énormes Clausilies, de nombreux Cyclo- stomes appartenant, pour la plupart, aux sections des Cyclo- phorus et des Pterocyclos y ont été recueillis, sans parler de plusieurs genres nouveaux, comme Hypselostoma, Hybo- cystis, Clostophis, etc. Un fait assez curieux, c’est l’exis- tence dans ces parages de certaines formes dont les analogues se retrouvent aux Antilles, telles que l’Helicina Mouhoti, et les Hybocystis que l'on pourrait confondre avec les Megalomastoma. Ce n’est pas encore aujourd’hui que nos connais- sances peuvent nous permettre de dresser un catalogue scientifique des productions de l'Indo-Chine; nous possé- dons, toutefois, des renseignements suffisants pour nous former une idée de la faune malacologique de cette grande péninsule. On remarquera que cette faune se rapproche, dans les terres basses, de celles de l'Inde et des îles de la Sonde; on y voit prédominer les Hélices orbiculaires du sous-genre Nanina, le Bulimus perversus avec ses nom- breux dérivés, et les Cyclostomes turbinés, à opercules minces, qui se rattachent au sous-genre Cyclophorus. Les mêmes rapports, plus prononcés encore, se manifestent dans les eaux, où l’on retrouve plusieurs espèces communes aux trois pays (Plan. exustus, Palud. Bengalensis, Nerit. crepidularia et melanostoma, ete.). Il n’en est pas ainsi de la région montagneuse où la faune revêt un caractère local très nettement accentué. Ce que nous connaissons porte l'empreinte d’une création spéciale, à pen près cir- conscrite dans les limites des genres connus, mais avec des écarts qui lui donnent une physionomie très originale. Bien que l'Indo-Chine ne constitue qu’une seule et même région, au point de vue des sciences physiques et de l'histoire naturelle, je crois, cependant, qu'il faut tenir compte des grandes divisions que la nature y a tracées, et — 935 — qu’il peut être utile d’en grouper séparément les produc- tions. Elles méritent, en effet, par la diversité qu’elles présentent dans chacune de ces divisions, d’être étudiées à part, sans perdre de vue le lien qui les rattache les unesaux autres. La géographie, d'accord avec l’ancien état politique de ces contrées, a fixé elle-même ces divisions qui sont au nombre de trois : 4° Le Birman, comprenant le bassin de la Salouëên et celui de l'Iraouaddi; cette circonscription est limitée à l’ouest par le Brahmapoutra, et à l’est par la chaîne qui traverse la presqu'ile de Malacca, jusqu'à la hauteur du 15° degré environ ; 20° Le Siam ou bassin du Mènam, comprenant toute la presqu'ile de Malacca qui en fut autrefois une dépendance politique, de même qu’elle s’y rattache comme dépendance géographique ; 3° Enfin la Cochinchine ou bassin du Mêkong, avec le Cambodje, le lac Tonli-Sap et ses affluents; partagé entre les deux Etats par une ligne fictive, ce lac appartient, en effet, au bassin du Mêkong avec lequel il est en communi- cation. Cette distribution est très simple, et cependant il ne faut pas se dissimuler qu’elle laisse subsister plus d’une difficulté dans la pratique ; mais, ces difficultés, on les rencontrera toujours dans les rapports de l’histoire naturelle et de la géographie; les délimitations basées même sur l'altitude ne sont que des lois générales, soumises à de nombreuses exceptions, comme la distribution des végétaux en fournit tant d'exemples. Quoi qu’il en soit, la division du sol en trois bassins indépendants et parallèles, se prolongeant du nord au sud, paraît être la plus naturelle ; la direction des eaux pourra toujours servir de guide dans les cas douteux. — 936 — Je compléterai ces généralités par quelques mots sur le groupe de Poulo-Condor composé de douze îles dont quelques-unes sont de simples rochers. La plus considérable, où un pénitencier a été fondé pour les Annamites, est située à 20 lieues marines de l’em- bouchure du Mékong. Sa longueur, du sud-ouest au nord-est, est de 18 kilomètres. Une baie profonde la divise en deux parties d'inégale grandeur, reliées entre elles par un isthme que recouvrent les grandes marées. Les montagnes occupent au moins les quatre cinquièmes de la superficie du sol ; elles s'élèvent abruptement des eaux jusqu’à une hauteur de 600 mètres, et ne montrent à l'œil que des arêtes vives et des pentes rapides. Leur structure géologique est primitive; elle consiste en granite syéni- tique d’une grande dureté. Partout où ces montagnes sont exposées à l'influence directe des moussons, elles sont entiè- rement nues ou revètues seulement de plantes herbacées ; mais, à l'abri des vents, elles se couvrent de bois touffus, peuplés d'arbres énormes, où les lianes et les plantes para- sites forment un lacis inextricable. Les terrains plats, généralement marécageux, sont envahis aussi par une végétation exubérante. Il n'y a pas dans l’île de cours d’eau permanent; les torrents qui se précipitent des hauteurs pendant l'hivernage laissent leurs lits à sec dans la belle saison. On peut citer, parmi les essences remarquables qui ornent les forêts de Poulo-Condor et celles du littoral voisin, le Dammara orientalis, arbre résinifère, le Gar- cinia Gambojia dont on extrait la gomme gutte, l'Ery- thrina monosperma qui nourrit insecte à gomme laque, le Clusia flava au tronc monstrueux, le Quercus tincloria qui fournit l’écerce appelée quercilron, enfin plusieurs Saponacées dont une espèce produit la gulta-percha. En — 937 — Cochinchine, ce sont les beaux arbres de la famille des Diptéracées, fertiles en résines et en huiles essentielles, qui constituent dans les forèts le fonds de la végétation ; les palmiers y sont clair-semés (1). Les mollusques terrestres, recucillis jusqu’à ce jour dans l’île de Poulo-Condor, ne sont pas nombreux, soit qu’on ait mis peu d'intérêt à leur recherche, soit à cause des diffi- cultés du terrain. Je citerai, comme espèces locales, les Helix Annamitica, Bouyeri et Condoriana, les Ennea Michauiet bulbulus, enfin les Cyclost.breve, Condorianum et Michaui. Aucune coquille terrestre ou fluviatile de l’Indo-Chine n'a été connue de Linné ; les ouvrages même du X VITE siècle, postérieurs à ceux du grand naturaliste, n’en mentionnent que cinq, dont trois vivent à Poulo-Condor : Helix Janus et voluulus Mull. ; Limax lampas et lituus, et Liluus brevis Mariyn. Quoique cette île ait été peu visitée avant notre époque, au moins d'une manière authentique, nous savons cependant que Dampier y fit un séjour dont il nous à laissé la relation, et que la Compagnie des Indes-Orientales y fonda un comptoir lorsqu'elle fut contrainte, en 1702, d'abandonner Chusan. An surplus, l’auteur de Universal conchologist nous apprend que plusieurs des coquilles représentées dans son ouvrage ont été rapportées par les officiers de la marine britannique, sous les ordres des capitaines Byron, Cook et Wallace. Plus d’un quart de siècle s’écoula sans que la faune malacologique de l’Indo-Chine s'enrichit d’une seule acqui- sition nouvelle. Cette disette trouve son explication dans l'était politique de l'Europe qui ne favorisait alors ni les (1) Ann. de la Cochinchine francaise, 1865; Mémoires de la Soc. impér. des se, nat. de Cherbourg, 1866. — 23% — entreprises scientifiques ni les explorations lointaines. Ce fut dans le Zoological journal, publié par MM. Broderip et Sowerby, de 1824 à 1834, que la chaîne de nos connais- sances se renoua par la description du Cyclost. perdix recueilli près de Tenasserim. L'apperition de cette coquille marque précisément l’épo- que où les Anglais pénétrèrent dans la vallée de l'Iraouaddi et s’y établirent en maitres. Cependant, jusqu’en 1836, les fruits de cette occupation furent à peu près nuls pour la conchyliologie ; mais alors commencèrent à paraître, dans le Journal de la Société asiatique du Bengale, les descrip- üons de M. Benson qui nous ont initié peu à peu à la faune de ces lointaines contrées. Secondé par les relations qu’il avait nouées dans l'Inde, et surtout par le concours actif de MM. Théobald et Blanford, ce savant, dont le zèle ne s’est éteint qu'avec la vie, a décrit ou mentionné, dans l’espace de trente-quatre ans, plus de la moitié des coquilles ter- restres et fluviatiles du Birman, outre un grand nombre d’autres qui se rattachent plus particulièrement à la faune du royaume de Siam. C'est à lui, à M. Gould, et en dernier lieu à M. Blanford, que la conchyliologie est surtout rede- vable des connaissances qu’elle possède aujourd’hui sur cette première subdivision de l'Indo-Chine. Dès l’année 1843, M. Gould publiait, dans les Procee- dings de la Société d'histoire naturelle de Boston, une série de coquilles recueillies aux environs de Tavoy, de Mergui et de Tenasserim, cette partie de l'empire birman que l'Angleterre avait acquise par le traité de 1826. Conti- nuées jusqu’en 1856, ces descriptions comprennent trente- huit espèces nouvelles, parmi lesquelles on remarque un certain nombre d’Acéphalés. Deux ans auparavant, en publiant, dans les Archives de Wiegman, une excellente figure de l’Unio delphinus, Grüner avait éveillé l'attention — 239 — des conchyliologistes sur les Naïades de l’Indo-Chine ; mais il appartenait à M. Lea, dont la spécialité est bien connue, de nous donner une idée plus complète de cette branche de la malacologie fluviale dans l’extrème Orient. Grâce au concours du missionnaire House, voyageur entreprenant, dont les pérégrinations s'étaient étendues jusqu’à Kôrat, sur les limites du Laos siamois, M. Lea nous a fait connaître, de 1850 à 1856, vingt-six coquilles nou- velles du Siam, appartenant, pour les lrois quarts, à des mollusques acéphalés. On doit regretter que le désir de mellre au jour des matériaux aussi précieux ait conduit ce savant à les employer tous dans sa publication, sans attendre un supplément d'informations que le temps n’eût pas man- qué de lui fournir; on ne verrait pas figurer dans son œuvre des formes trop éloignées de l’âge adulte pour que leur description puisse être de quelqueutil'té, et ne devienne même pas une source d'incertitude et d'erreur. La vallée orientale del’Indo-Chine, comprenantla Cochin- chine et le Cambodje, fut visitée plus tard que les deux autres, surtout dans ses parlies intérieures, en sorte que nos connaissances, ici, ne datent que d’un petit nombre d'années. Une seule coquille, de forme singulière, le Cycl. gibbum, fut connue de bonne heure, car elle existait dans la collection de Férussac bien avant la publication de M. Eydoux qui remonte à 1838. C’est au voyage de la Bonite que l’on doit les premiers renseignements authen- tiques sur la malacologie des pays annamites. Un certain nombre de coquilles terrestres et fluviatiles, recueillies par Souleyet aux environs de Tourane, dans la haute Cochin- chine, furent décrites par ce naturaliste dans la Revue zoologique, de 1841 à 1842, et figurées, dix ans plus tard, dans le grand ouvrage qui résume les travaux de l'expé- dition. Toutefois, les découvertes les plus remarquables 16 — 940 — qui aient été faites dans ces parages sont dues à un voyageur regrellé qui unissait, au culte des sciences na- turelles, celui des beaux-arts et de la géographie, et qui payason entreprise de la vie. Henri Mouhot pénétra jusqu’au cœur du pays, navigua sur le Mènam et le Mékong, et rapporta du pays des Stiengs, ainsi que du Laos annamite, des coquilles infiniment curieuses qui diffèrent notablement de celles du littoral, les seules que l’on connût avant lui. Ces coquilles ont été décrites et figurées en partie par M. Pfeiffer, dans les Proceedings de la Société zoologique. de Londres (1862) et dans les Novilales conchologicæ de l’auteur. On trouve aussi, dans le tome IT du voyage de Mouhot, qui a paru à Londres en 1864, une planche de Sowerby, d'une exécution très grossière, représentant les plus remarquables d’entre elles. Ajoutons, enfin, pour termi- ner cet exposé sommaire, que les recherches de ces vingt dernières années n’ont pas été tout à fait stériles, car la faune de la Cochinchine, qui comprenait seulement ane dou- zaine d'espèces, en 1850, en compte six fois autant aujour- d'hui. Mais ce chiffre n’est évidemment qu'une expression bien faible des richesses du pays, et il s’accroîtra sans nul doute quand les explorations s’étendront au delà des grandes plaines et gagncront larégion plus favorisée des montagnes. — 241 — GASTEROPODA VITRINA 1. VW. Cochinchinensis. t. x, f. 7, Vitrina Cochinchinensis MorlL. in Jour. conch, x1v, p. 62. 1866. — — Pfr, Mon. Helic. v. p. 15. T. depresso-globosa, tenuissima, tenerè striata et lineis spiralibus nonnullis, vix impressis supernè notata, pellucida, nilida, virenti-cornea; spira breviter obtusa, vix prominula; sutura angustè marginata ; anfr. 3 celeriter crescentes, ultimus inflatus, peripherià depressus, basi convexus; apertura perobliqua, lata, ovato-rotundata ; perist. simplex, tenue, margine columellari stricto, perarcualo, membranaceo. Diam. maj. 23; min. 18 ; allit. 12 mill. On peut comparer cette espèce, une des plus grandes de l’Indo-Chine, à la Vitr. Siamensis que M. v. Martens a classée dans le genre Hélicarion (Preuss. exped. p. 68); elle en est très voisine; cependant elle en diffère par la grande ténuité du test, par les stries dont il est gravé, la marge étroite qui borde la suture, enfin par l'ampleur de l'ouverture. C’est une coquille de forme globuleuse, en même temps déprimée, à spire courte et obtuse, plus con- vexe à la base que du côté opposé. Les {ours de spire, au nombre de trois, sont réunis par une suture distinctement marginée. L'ouverture est ample, presque horizontale, en forme d'ovale arrondi. Le test est extrêmement mince, dia- phane, brillant, gravé de stries larges, régulières, peu pro- fondes, et, en outre, sur la première moitié du dernier tour, d'un petit nombre d'impressions spirales peu apparentes. Toute la coquille est d’une nuance verdâtre, tirant sur le fauve. — 249 — La Vitr. præstans, de l'Inde, se rattache également à celle-ci par des rapports étroits ; toutefois elle offre plus de consistance ; son ouverture est plus allongée et sa colora- tion plus pâle; sa suture enfin n’est pas marginée. Il est probable que ces deax espèces, dont l'animal est inconnu, appartiennent, comme la Siamensis, au genre Hélicarion. La Vitr. Cochinchinensis a été recueillie sur les hauteurs de Dien-ba, près de Tay-mot. 2. VW. russeola. t. x1r. f. 6. Titrina russeola Morlt. in Jour. conch. xur. p. 225. 1865. — — Pfr. Mon. Helic. v. p. 16. T. imperforata, depressa, tenuissima, pellucida, nitens, infrà suturas radiatim striolata, corneo-fulva ; spira convexiuscula, apice parüm eminens; sutura impressa, filo-marginata ; anfr. 3 celeriter crescentes, ultimus basi dilatatus ; apertura obliqua, semiovalis, marginibus simplicibus, reetis. Diam. maj. 10; min. 7; altit. 6 mill. La spire de cette pelite coquille se développe un peu moins rapidement que chez la plupart des espèces du genre, en sorte qu’elle se rapproche davantage de la forme héli- coïde. Un peu plus grosse et un peu plus convexe que la Vilr. Draparnaldi de nos pays, son ouverture est en même temps plus large et moins oblique. Le test, excessi- vement mince, paraît lisse, excepté contre la suture où l'on voit rayonner quelques stries pliciformes, peu appa- rentes. L'ouverture, presque aussi haute que large, est médiocrement oblique, avec des bords très minces, mais non membraneux. La couleur est un roux brillant, tirant par- fois sur le verdâtre. Habite la basse Cochinchine. + — 243 — 3. VW, unguiculus. t. x1. f. 1. Vitrina unguiculus Morlt. in Jour. conch, xur. p. 225. 1865. _— — Pfr. Mon. Helic. v. p. 16. T. depressa, supernè convexiuscula, subtùs aperta, tenuis, nitens, pallidè cornea, sub lente striatula et sulcis distantibus apicem versüs decussala; spira parvula, de- pressa, laleralis; sutura marginata ; anfr. 2 convexi, sublüs angustissimi, usquè ad verticem patentes, ultimo permagno, antrorsüm dilatato ; apertura horizontalis, auri- formi-oblonga, margine columellari angusto, membranaceo, Diam. maj. 9; min. 6; altit. 3 mill. Cette Vitrine diffère grandement des deux autres par sa dépression, l'amplitude de son ouverture, la brièveté de sa spire et le développement de son dernier tour qui consti- tue à lui seul presque toute la coquille. La surface du test paraît lisse à l'œil nu; mais on distingue, à la loupe, des stries très fines qui sont gravées dans le sens de l’accroisse- ment, et quelques sillons concentriques sur la première moitié du dernier tour. On peut rapprocher cette coquille de la Vitr. brevis de l'Europe qui appartient évidemment au même groupe ; seulement l'espèce de Cochinchine est plus grande, un peu plus déprimée, avec une ouverture plus ample etun bord columellaire plus étroit. La Vitr. unguiculus provient, comme la précédente, de la basse Cochinchine où elle a été recueillie par M. Eyriès. Je ne connais point d’autres espèces de ces parages, la Vitr. tecta de Souleyet étant une véritable Hélice, et le reste ren- trant dans le genre Hélicarion. SUCCINEA 4. S. Cochinchinensis. t. x1r. f. 4. Succinea Cochinchinensis Pfr. in Proc. zool. soc. p. 525, 1863. = — — Mon. Helic. v. p. 24. Cette coquille, dont M. Pfeiffer a donnéla description, mais — 244 — non pas la figure, se rapproche beaucoup de la suivante et vit comme elle dans les plaines basses de la Cochinchine. Elle se distingue par la brièveté de sa spire, dont le som- met est oblus, et par l'amplitude de son ouverture. Les grands individus atteignent 15 millimètres de hauteur sur 8 de largeur. 5. $. tenella, t, x11. f. 5. Succinea tenuis Morlt. in Jour. conch. xur. p. 225. 4865. ——- — Pfr. Mon. Helic. v. p. 25. Je considère cette Succinée comme distincte de la précé- dente dont elle diffère par une spire beaucoup plus saillante et par une ouverture moins ample qui se porte plus en avant. Du reste, les deux coquilles ont à peu près la même taille et la même consistance fragile. La S. tenella est d’un fauve clair, un peu rougeûtre, tandis que sa congénère tire plutôt sur le verdâtre; mais ces nuances, d’ailleurs peu prononcées, ne sont réellement appréciables que par la com- paraison. On peut dire de cette espèce, comme de beaucoup d’autres Ambrettes, que la détermination en serait bien incertaine si la provenance n’en élait pas connue ; les animaux sont plus variés dans cetto famille que leurs coquilles, et peut- être fourniraient-ils de meilleurs caractères si ce moyen d'appréciation était à la portée des naturalistes. HELIX 6. HE. distinceta. Helix distincta Pfr, in Zeitsch. f. malak. p. 69. 1850. — —— — in Chemn. 2ed, t. 134.f, 1. 2, _— — — Mon. Helic. ur, p. 81. —— = Mart. Preuss. exped. zool, 11. p. 69.t. 6. f 8. Cette espèce bien connue vit sur les terres basses du Siam — 245 — et dela Cochinchine, depuis Bangkok jusqu'à Saïgon, et elle entre, particulièrement au Cambodje, dans l'alimentation des indigènes. Les plus grands individus que je connaisse mesurent 70 millimètres de diamètre sur 47 de hauteur. M. v. Martens cite un sujet encore plus développé qui alteindrait 92 millimètres de diamètre, sans garantir tou- tefois son identité spécifique. 7. BI, Crossei. Helix Crossei Pfr. in Jour. conch. x. p. 39, t. v. f. 2. 3. 1862, — — — Mon. Helic, v.p. 87, — — Cross. in Jour, conch. x, p. 348. 1863, et xur. t, x. f. 6. 1864, B magis depressa, carinà acutiore. Helix Weinkauffiana Cross. loco cit. p. 350. 1863 et t. xu. Ê.7. 1864. SE == Pfr. Mon, Helic. v. p. 88. L’Helix Crossei est communémentrépandue, comme l'es- pèce précédente, sur les terres basses du Cambodje et de la Cochinchine. C’est une des premières coquilles qui aient été rapportées de Saïgon à la suite de l'expédition française, etil y en a peu qui aient fourni jusqu'à présent des élé- ments d'étude aussi complets. La couleur de cette Hélice rappelle généralement celle de la cannelle (cinnamomea) ; cependant elle peut varier, du jaune paille très pâle au brun reuge tirant sur le marron. Lorsque la spire atteint un certain degré de convexité, le dernier tour est simplement anguleux, c’est le {type : mais quand elle est déprimée, l’an- gle périphérial se prononce davantage et devient une carène plus ou moins tranchante, c’est la variété. M. Crosse a fait connaître celle-ci sous lo nom de Weinkauffiana. I me paraît bien difficile d'accorder une valeur spécifique à une forme qui se rattache aussi étroitement au type par ses ca- — 216 — ractères essentiels et sa physionomie. Quant aux carac- tères secondaires, tels que la dépression de la spire et la carène qui en dérive, il suffit de comparer un certain nombre de sujets pour constater la progression graduelle et l’enchaînement de ces modifications qui influent, en même temps, sur la capacité de l'ouverture; celle-ci devient effec- tivement plus large lorsque le dernier tour est plus renflé. Ea un mot, les particularités sur lesquelles est fondée l'He- lix Weinkauffiana me paraissent rentrer dans les limites que l’on peut assigner à la variabilité de l'espèce. L’Helix Crossei est sujette à des écarts de dimension de 42 à 13 millimètres ; les plus petits individus que j'aie vus atteignaient 21 millimètres, et les plus grands 34. Malgré celte variabilité dans la taille, l'espèce est toujours parfai- temeni reconnaissable. 8. EE, maminoides. Helix naninoides Bens. in Ann. and Mag. nat. hist. 1x. p. 486. 1842. — — Pfr,. Mon. Helic. 1. p. 70. et v. p. 122. La synonymie un peu confuse de cette coquille a été rec- tifiée par Pfeiffer dans le cinquième volume de sa Monogra- phie que l’on peut consulter. C’est avec doute que ce savant y fait rentrer l'A. isabella du Voyage au Pôle Sud; mais l’examen des types conservés au Muséum de Paris ne laisse aucune incerlitude sur l'identité des deux espèces. ; J'ai sous les yeux une variété major de l'H. naninoides, provenant de Poulo-Condor, et mesurant 31 millimètres de diamètre sur 28 de hauteur; du reste, à l'exception d'une particularité dont je vais parler, elle concorde par- faitement avec les individus de la presqu’ile malaise. Cette particularité consiste en un épaississement du bord colu- mellaire qui se traduit, vers le milieu, en une callosité légè- — 247 — rement anguleuse. On retrouve quelquefois le même épais- sissement, bien qu’à un moindre degré, chez l'H. Crossei, qui se rapproche beaucoup de l'A. naninoïdes, et qui n’en diffère même que par sa dépression et son péristome plus calleux ; il ne faut voir probablement ici qu’un simple ré- sultat de l’âge. 9. ER. Siamensis, Helix Siamensis Pfr. in Proc. zool. soc. p. 32. 1856. — — — Novit. conch. r. p.76. t. xxr. f, 7-9, _ — — Mon. Helic. 1v. p. 60. Nanina Birmana Mart. (Pfr. ?) in Proc, zool. soc. p. 7. 1860. B tota albida, anfr. ultimo pauld magis rotundo. Nanina Hainesi Mart. (non Pfr.) loc. cit. > Solidior magisque depressa, fascià suturali deficiente. Helix Mouhoti Pfr. in Proc. zool. soc. p. 36. t. 1. f. 5, 1860. — — — in Malak, blatt. p. 232. 1860. — — — Mon. Helic. v. p.116. Nanina Siamensis Mart. Preuss. exped. zool, n. p.71. t. 6. f. 6. En comparant les descriptions que Pfeiffer a données des Helixz Siamensis et Mouhoti, on est frappé de l'extrême ressemblance qu’offrent ces deux coquilles. L’Helix Siamen- sis serait un peu plus épaisse, un peu plus déprimée et dépourvue de la fascie qui borde la suture de sa congénère; telles sont les différences qui ressortent de la comparaison des deux diagnoses. Toutefois, cette observation critique ne conGuit qu'à une présomption et nullement à une certitude ; elle serait done insuffisante pour justifier la réunion des deux espèces si elle n'était corroborée par l'autorité de M. v. Martens, qui a pu observer à Siam, dans les collec- tions Schomburgk et Castelneau, toutes les modifications de l'Helix Siamensis. La question ne faisant aucun doute pour ce savant, il me paraît convenable de suivre son avis. On n'a pas remarqué combien cette coquille se rapproche — 248 — de l'Helix ligulata du Bengale ; la physionomie des deux espèces est tout à fait semblable; seulement, chez l'A. ligula- ta, le bord columellaire est légèrement réfléchi et la fascie suturale plus large; la spire offre aussi un peu plus de con- vexité. On reconnait aisément que ces mollusques dérivent du mème type et qu'ils doivent vivre sous une latitude analogue. 10. El. Benoiti. Helix Benoiti Cr. et Fisch. in Jour, conch. x1. p. 346. t. xiv. f. 4. 1863. — — Pfr. Mon. Helic, v. p. 99. Cette coquille, rapportée par M. Michau de la Cochm- chine, habite également le Cambodje où elle atteint, d'après les exemplaires que j'ai reçus directement, 21 millimètres de diamètre sur 40 de hauteur. 11. HA, pumicata. t. xn, f, 2. T. subapertè perforata, convexo-depressa, tenuicula, vix nitens, glabra, corneo- fuseula, concolor, subtùs nitida, pallidior, inconspicuè striata ; sutura violaceo limbata, submarginata ; anfr. 7 convexiuseuli, lentè acerescentes, ultimus depressus, sublüs convexior, peripherià obtusè angulatus, non descendens ; apertura parüm obliqua, de- pressè lunaris; perist. simplex, rectum, marginibus regulariter arcuatis, columellari ad insertionem striclim reflexiusculo. Diam. maj. 26; min. 23 ; altit. 16 mill. L'Helix pumicata, composée de sept tours de spire qui se développent avec lenteur, est mince, demi-transparente et brunâtre; la suture est lisse et marquée d'une linéole vio- lâtre, peu apparente; le dernier tour, légèrement anguleux à la circonférence, est un peu renflé par dessous; il offre, au centre, une perforation étroite et profonde, à peine entamée par la faible réflexion du bord columellaire. L'ouverture est dépriméce, peu oblique, en forme de croissant ; les bords en sont minces et tranchants, sans épaississement, au moins chez les sujets que j'ai eus sous les yeux. — 249 — La particularité la plus remarquable que présente cette coquille, c'est le manque d'éclat du côté de la spire ; à l’op- posé, elle est brillante, plus claire et gravée de stries rayon- nantes excessivement ténues; elle provient d’Ajuthia (Siam) où elle a été recueillie par M. Bocourt. 12, HE. Bocourti. t. x. f, 9. T. perforata, depressa, tenuis, subtilissimè striata, nitida, diaphana, corneo-rufes- cens, subtùs nitidior et pallidior ; spira brevissimè conoidea, apice obtusula ; sutura strictim marginata ;anfr. 7 parüm convexi, leviter accelerantes, ultimus suprà medium obtusè angulatus, basi convexior, non descendens; apertura depressè lunaris; perist. simplex, acutum, rectum, marginibus regulariter arcuatis, columellari ad insertionem vix reflexiusculo. Diam. maj. 28; min. 25 ; altit. 15 mill. Les formes qui se rattachent au groupe des Nanina sont tellement nombreuses, dans l'extrême Orient, et en même temps si faciles à confondre, que leur détermination pré- sente toujours quelque difficulté et peut mème laisser bien des doutes, lorsqu'elle repose uniquement sur l'appréciation d’une diagnose. Je crois, cependant, que celle dont il s’agit ici est encore inédite : du moins, elle m'a paru différer, après un examen très attentif, de toutes les espèces connues de l’Indo-Chine et des îles asiatiques. C'est une coquille orbiculaire, déprimée, mince et transparente, dont la spire conserve, cependant, une certaine convexité. Les tours, au nombre de sept, sont légèrement convexes et croissent avec lenteur ; leur suture est bordée d'un filet extrêmement étroit; le dernier tour présente un angle obtus qui s’'évanouit à sa terminaison ; au-dessous de cet angle, la coquille est plus renflée, un peu plus claire, en même temps plus brillante, comme il arrive chez presque toutes les espèces du mème groupe ; le centre, légèrement excavé, montre une perforation presque ponctiforme, cepen- dant visible et assez nette. L'ouverture, déprimée, est suf- — 9250 — fisamment grande, avec un péristome régulièrement arqué, simple, mince, à peine réfléchi à son point d'insertion où il devient un peu calleux. La surface est brillante, cornée, roussâtre, gravée de stries très fines, peu régulières, qui deviennent plus distinctes au bord de la suture où leur rayonnement est sensible. L'espèce provient &e Battambang, dans le Cambodije. 13. EE. Cambodjensis. Helix Mouhoti Rv. in Ann. and Mag. nat. hist. p. 203, 1860. — Cambodjensis id. ibid. p.458. — — — in Mouhot Travels. 11. p. 484. ST Pfr. Novit. 1. p. 173. t. xuvir. f, 4. 2. a = — Mon. Helic, v.p. 64. Nanina Cambodjensis Mart. Preuss. exped. zool. 11. p. 76. Helix Cambodjensis Mab. et Le Mesle in Jour. conch, x. p. 128. 1866. — Cambojiensis Dan. ibid. p. 126. 1869. Il est hors de doute aujourd'hui que cette magnifique coquille n'appartient point au Cambodje. A la vérité, le pays des Stiengs, où elle fut rencontrée pour la première fois, est une dépendance politique de cet État, mais qui fait partie de la Cochinchine au point de vue géographique. Brelum paraît être la limite extrême de l’espèce dans l’ouest, car Mouhot n’en recueillit là qu’un petit nombre d'individus qu'il considérait comme très rares. On sait aujourd'hui qu’elle est abondamment répandue dans la chaîne boisée qui sépare les deux États (4). Quant aux autres mollusques propres à la localité de Brelum, ils sont (4) Mabille, Journ. de conch. x1v, p. 128 ; Daniel, ibid. xvir, p. 126. — 251 — devenus peu communs depuis l'insurrection de 1866 qui a mis fin à l’œuvre des missionnaires dans le pays des Stiengs. 14. HA. similaris. Helix similaris Fer. Prodr. 262. 1821. EURE — Hist.p. 174. t. 25 B. £. 1-4; 97 À. f. 4-8. = — Pfr. Mon. Helic. 1, p. 336. Cette Hélice est une de celles qui jouissent de l'extension géographique la plus considérable. Il est probable qu’elle est originaire des parties orientales de l’Asie, d’où elle s’est répandue, par un double courant, d'un côté dans la Poly- nésie, et de l’autre dans l'Amérique du Sud. Variable dans sa taille et dans ses proportions, beaucoup plus que dans sa couleur, elle a été décrite plusieurs fois sous des noms dif- férents, et notamment, dans l’Inde, sous ceux de Pequensis, scalpturita, ete. Les Helix Arcasiana Cross. et Deb., fra- gilis Mouss., Stimpsoni Pfr., et peut-être propinqua du même auteur ne seraient, d’après M. v. Martens, que des variétés de l'espèce. (Preuss. exped. p. 19, 43, 271.) Dans les îles orientales de l'Afrique, l’influence du milieu se manifeste d’une manière sensible chez l'Helix similaris ; les modifications qu'a subies cette coquille y sont devenues constantes et ont fini par constituer des races. C’est ainsi que, sous le nom d'Helix Brardiana Pfr., on la voit revêtue d’un épiderme jaunâtre, varié de brun ou tacheté de jaune, sur un fond d’une nuance fauve. On rencontre aussi, fréquemment, des individus dont la spire est dépri- mée, sans que les tours aient perdu leur convexité, en sorte que leur suture devient presque canaliculée. Enfin le dia- mètre de la coquille peut varier de 10 à 20 millimètres. Ces modifications ont été constatées sur plusieurs centaines de sujets provenant de l'ile Bourbon et des Séchelles. ED 15. ES. Touranensis. Helix Touranensis Soul. in Rev, zool. p. 101.842. — Voy. Bonite. zool. 11, p. 507. tv. 29. FM — — Pfr. Mon. Helic. 1. p. 137. Les spécimens qui sont entre mes mains proviennent de Fou-yen-mot et de Vin-luong, dans la basse Cochinchine. L'espèce est répandue depuis Canton jusqu'au Siam (Mart. Preuss. exped. p.46 et 76); elle se rapproche beaucoup de l'Helix bolus du Birman. 16, HI. T'anquereyi. Helix Tanquereyi Cross. et Fisch. in Jour. conch. x1. p. 353. t. xiv. f. 2. 1863. — — Pfr. Mon. Helic. v. p. 390 Cette espèce habite la Cochinchine et le Cambodje ; elle a été recueillie pour la première fois par M. Michau à Fou- ven-mot, sur les troncs d'arbres et sous leur écorce où elle trouve un abri pendant la sécheresse. 17. EN. ptychostyla. Helix ptychostyla Mart. in Proc. zool. soc, p. 8. 1860, pe == — Preuss. exped. zool. 1, p. 74. t. 13, f. 12. — _ goniochila Pfr. in Jour. conch. x. p. 39. t. vr. f. 1. 1862. — — — Mon. Helic, v. p. 251. M. v. Martens considère l'Helix goniochila comme syno- nyme de ptychostyla, et je crois son opinion fondée. En effet, si l’on ne s’arrêle pas au caractère, toujours un peu obscur, tiré de l'expansion du péristome, on ne voit guère — 253 — de différence entre les deux coquilles que la granulation signalée par M. Pfeiffer chez la première. Mais cette parti- cularité n’est pas constante, car la granulation peut être plus ou moins incomplète, et même elle peut disparaître entièrement selon les sujets. C’est un fait dont je me suis assuré par l'examen d’un grand nombre d'individus pro- venant de divers points de l’Indo-Chine. Les Helix repanda et ptychostyla peuvent être consi- dérées comme dérivant d'un même type; la première appartient au Cambodje, la seconde au Siam et à la Cochinchine. 18. H. Bouyeri. Helix Bouyeri Cr. et Fisch. in Jour, conch. x1, p. 269. t. 1x. 1.7. 1868. — — Pfr. Mon. Helic. v. p. 247. Habite l’île de Poulo-Condor où elle a été découverte par M. Michau, et retrouvée plus tard par M. Vesco, au pied des rochers et sous les feuilles mortes. 19. K1. insculpta. Helix insculpta Pfr. in Proc. zool. soc. p. 129. 1845. — — — Mon. Helic. 1. p. 37. — basiodon Morlt. in Rev. zool. p. 165. 1866. M. Pfeiffer, dans le quatrième volume de sa monogra- phie, assigne à cette Hélice l'ile Norfolk pour patrie; plus tard, Bernardi la répandit dans les collections comme une coquille de l’Indo-Chine; telle est la source où j'ai puisé un renseignement, sans doule erroné, qui m'a conduit à consi- dérer l'espèce comme nouvelle. Il est peu probable, en effet, qu’une coquille des îles de l'Océan austral, portant, d’ailleurs, l'empreinte bien caractérisée de la faune polyné- — 9254 — sienne, se retrouve de l’autre côté de l'équateur, sur le continent asiatique, à moins d’y avoir été transportée par accident. 20. HE. capitium. Helix capitium Bens. m Ann, and Mag. nat. hist. p. 160, 1848. — == Rv. Conch. ic. Helix. n° 749. = — Pfr. Mon. Helc, nr. p. 220. Cette Hélice, des plaines de l'Inde, a été retrouvée par M. Bocourt, non loin de Bangkok, dans le royaume de Siam. BULIMUS 21. BB. perversus. Helix perversa L. Syst. nat. ed. x. n° 688. p. 1246. Bulimus perversus Pfr. Mon. Helic. n. p. 37. Ce n’est pas une tâche facile que celle de suivre les clas- sificateurs dans leurs efforts pour soumettre à un arrange- ment méthodique les formes si variées du Bulimus per- versus et pour répandre quelque lumière sur la synonymie si confuse de l’espèce. Ce dernier point a été parfaitement atteint par les recherches laborieuses du Dr Pfeiffer ; mais les essais de classification ont échoué, parce qu'ils ne reposaient sur aucune base solide. La meilleure preuve que l'on puisse en donner, c’est de montrer la divergence d'opi- nious qui partage les hommes les plus versés dans celte matière. Linné n'avait connu qu'une forme sur laquelle tout le monde est d'accord ; Müller en connut d’autres, et c’est avec lui quelaconfusion commence. Sans s’arrêter à l'appréciation de Linné,quin’avaitpasignoréle double mode d’enroulement — 955 — de son Helix perversa (1), il en fit deux espèces unique- ment fondées sur la direction de la spire (Heliæ dextra et sinistra) ; puis il en ajouta trois autres : H. inversa, recta et interrupta. Les deux premières ont été restituées à la nomenclature linnéenne par l'accord unanime des conchy- liologistes ; la troisième, rejetée d'abord par Pfeilfer comme simple variété de l'A. perversa, est rétablie dans son dernier volume ; l'A. recta passe en synonymie ; quant à l'A. interrupta, les classificateurs ne sont plus d'accord, les uns la supprimant, tandis que d’autres la maintiennent. Les conchyliologistes de la fin du siècle dernier et du commencement du nôtre ont ajouté à ces difficultés en dé- crivant les mêmes espèces ou leurs variétés sous des noms différents, tels que Bul. citrinus, aureus, maculiferus, Javanicus etc., ou en les confondant avec l'Helix contraria de Müller. Lamarck, lui-même, a créé le B. sullanus qui v’offre pas plus de solidité que les autres, et qui a été jus- tement relégué par Pfeiffer dans la synonymie des E. in- versa et perversa; cependant M. v. Martens a admis l'espèce pro parte. (Preuss. Exped., p. 342.) Enfin les voyages récents, en multipliant les sujets, ont introduit dans le groupe du B. perversus de nouveaux éléments de confusion qui en rendent l'étude à peu près impossible lorsqu'on ne dispese pas de matériaux nom- breux de comparaison. Ce qui frappe, au premier abord, dans l'examen de ces différentes formes, c’est l’hésitation des conchyliologistes qui se sont occupés avec le plus d'autorité de leur classifi- cation, et la divergence manifeste de leurs opinions. Ainsi (1) T. subumbilicata, ovato-oblonga, sæpè contraria, sulphurea. Mus. Lud. Ulricæ, p. 669. Les Allemands ont exprimé cette double révolution par le mot heureux d’amphidrome. +. 17 — 6e M. Pfeiffer, dont on ne savrait contester le tact et la compé- tence, réforme complétement, dans le troisième volume de sa Monographie, la synonymie du Bul. perversus telle qu'il l'avait établie dans le second. D'autre part, M. v. Martens, qui possède également des connaissances spéciales, n'adopte: pas, à beaucoup près, dans son étude sur le groupe des amphidromes, la dernière élaboration de Pfeiffer ; il rejette le B. Dohrni, et n'accepte le melanomma qu'en retrau- chant une partie de la synonymie ; il exclut aussi la variété du B. palaceus, et rattache au B. Winteri une de ces va- riétés décrite par M. Moüsson sous le nom de B. purus. etc. D'ailleurs, il crée lui-même deux espèces nouvelles, les B. emaciatus et leucoxanthus, qui ne me paraissent pas différer sensiblement de l’H. interrupta de Müller. (Preuss. Exped., p. 340-42-44-47-48-52.) En résumé, ces classifica- lions sont des œuvres consciencicuses et savantes qui ont exigé, sans parler des recherches, beaucoup de patience et de sagacité, mais qui n’aboutissent à aucun résultat sa- tisfaisant ; elles rappellent un peu trop, je regrette de le dire, ces catalogues d'horticulture où la plus faible nuance, la moindre déviation sont enregistrées soigneusement et décorées d’un noni spécial. Au début de sa Monographie M. Pfeiffer ne reconnais- sait qu'une espèce, celle de Linné. Mais les vues du savant conchyliologiste se sont bien modifiées depuis cette publi- cation; est-ce un progrès, est-ce une pente dangereuse qui entraîne l'Histoire naturelle et la conduit au fractionnement indéfini, c'est-à-dire à la négation de l’espèce ? Il est au moins incontestable que cette pente aboutit à un point où la science prend un caractère tout à Fait arbitraire. Ainsi, dans l'important ouvrage que je viens de citer, le Bulimus perversus, unique dans le principe, devient, plus tard, après une élaboration nouvelle, le type d’un groupe consi- dérable qui ne compte pas moins de quatorze espèces. Il semble que l’auteur ait voulu se dédommager, en déployant tant de richesses, de la retenue qu'il s'était imposée jus- qu'alors. Les B. inversus Müll., maculiferus Sow., pa- laceus Busch. qu'il avait rejetés, reprennent une valeur spécifique avec bon nombre d'autres oubliés dans les col- lections ou recueillis dans l'intervalle. Cependant les motifs qui avaient engagé M. Pfeiffer à réunir ces formes sous une même dénomination ne paraissent pas avoir été infirmés : au contraire, en multipliant les sujets, les découvertes ulté- rieures ont multiplié les nuances, et elles ont établi, entre les divers représentants du groupe, des rapports encore plus étroits qui rendent leur séparation plus difficile à justifier. Je ne trouve, quant à moi, aucun moyen d'y parvenir, Les caractères fondamentaux du Bul. perversus de Lirné se reproduisent, chez presque toutes les coquilles du même groupe, avec une évidence frappante, tandis que les par- ticularités sur lesquelles leur séparation est basée me semblent manquer de solidité et de fixité. Ce sont plutôt des différences de races, telles que peut les produire, dans la succession des temps, la différence des lieux ct des cli- mats. J’envisagerai sous ce point de vue les formes qui ap- partiennent à l'Indo-Chine, sans m'occuper de celles qui se rencontrent dans d’autres pays. a B. perversus L. La Cochinchine nous à fourni une variété remarquable du type linnéen, qui s'en écarte à peine par la forme, mais qui en diffère sensiblement par les nuances violacées ou d’un vert pâle dont elle est crnée. En examinant ce mode de co- loration, on reconnaît que le fond même de la coquille est toujours blanc ou jaune, mais plus ordinairement jaune ; les tons verts ou violets sont produits par des stries ou — 258 — bandes longitudinales plus ou moins rapprochées, plus ou moins nébuleuses, qui finissent quelquefois par se fondre en une teinte uniforme. La spire, indifféremment dextre ou sénestre, porte toujours une ou plusieurs varices for- tement accusées; l'ouverture est blanche ou légèrement bleuâtre. Cette forme, que j'ai étudiée sur une centaine d'individus, est répandue communément sur le littoral de la Cochinchine et même dans le Siam. B B. comes Pfr. Mon. Helic. vi. p.49. Cette variété appartient également à la Cochinchme. Elle se distingue du type linnéen par un éclat particu- lier, un mode de coloration plus varié et l'absence de varices ; sa taille est sénéralement un peu plus ramas- sée; mais, en définitive, c’est toujours la même coquille, tellement qu'il serait impossible d'en faire la distinction sur des sujets à l’état fossile. La plupart des individus qui se rattachent à cette variété, ou, pour mieux dire, à cette race, sont d’un jaune tirant légèrement sur le fauve ou sur l’orangé, ou d’un vert grisâtre, avec une ou plusieurs fascies. Plus rarement la nuance est violacée; mais la couleur jaune que l'on peut considérer comme fondamen- tale, apparaît toujours sur quelque point de la surface et particulièrement à la base. Certains sujets, ornés d’une fascie rouge de brique, concordent assez bien avec la variété de l’inversus représentée dans la seconde édition de Chemnitz, pl. vi, fig. 8 et 9; on tiendra compte, bien entendu, de la licence du coloriste qui, au vert, a substitué du bleu. L'ouverture, comme chez le perversus, est blanche ou légèrement bleuûtre à l'intérieur ; quelquefois, mais ra- rement, la teinte bleuâtre s'étend au péristome. 7 B. sultanus Lamk. Les conchyliologistes qui se sont occupés avec le plus de — 259 — sagacité du classement des différentes formes du Bul. per- versus ne sont pas d'accord sur la valeur de celle-ci, M. v. Martens la regarde comme spécifique (pro parte) ; M. Mous- son la rejette dans la synonymie du B. interruptus; enfin M. Pfeiffer en fait deux parts qu’il rattache, l’une au per- versus de Linné, l’autre à l’inversus de Müller. (Mon. ru, p. 373, 381.) Toutes ces hésitations trahissent le peu de solidité de l'espèce et montrent comment, en s’écartant de la juste mesure, on tombe inévitablement dans l'arbitraire. Le polymorphisme, ici, est un fait que l’on ne saurait con- tester, et l’on ne peut manquer de s'égarer en cherchant une similitude absolue (1). La forme dont il s’agit est surtout propre aux îles de la Sonde ; cependant on la retrouve en Cochinchine (M.Vesco). à B. Chloris Rv. Conch. icon. n° 223. L'espèce est fondée sur des caractères dont la valeur paraît bien faible : ils consistent en une spire plus atténuée, une bordure blanche à la suture, des varices de même cou- leur, enfin une direction toujours sénestre. L’allongement de la spire, chez les coquilles de ce groupe, est tellement variable qu'on ne peut raisonnablement en tirer aucune induction ; c’est ainsi qu'on rencontre, en Cochinchine, des formes un peu grêles du B. perversus qui ne diffèrent du Chloris que par leur coloration. La zone suturale est une particularité de peu d'importance qui, d’ailleurs, ne paraît pas constante; il en est de mème de la couleur des varices, qui peut se transformer en marron clair, si jen juge par ——_—————— (1) Voyez l'ouvrage inlitulé : La variabilité de l'espèce et ses limites, par Faivre, réfutation sage, mesurée et tout à fait concluante des opinions de Darwin. 2obpes certains exemplaires, provenant de l'île Bohol, que j'ai reçus autrefois de Cuming. Quant à la direction toujours sé- nestre de la spire, je ne pense pas que ce caractère soit établi avec certitude, au milieu de la confusion qui rend si difficile l'étude ct le classement de ce groupe de coquilles, Observé d'abord aux îles Philippines, puis dans l’archi- pel de la Sonde, le B. Chloris a €té retrouvé en Cochin- chine, aux environs de Saïgon. Je crois pouvoir rattacher à la même forme un Bulime de Siam très allongé qui porte, sur un fond jaune, une varice grisâtre. e B. Dohrni Pfr. Mon. Helic. vr. p. 20. M. v. Martens rattache avec raison, je crois, le B. Dohrni au B. interruptus de Müller. Cette variété est caractérisée par une large bande verte, parfois discontinue, qui occupe toute la base de la coquille. L’allongement de la spire esttrès variable, et sa direction peut être indifféremment dextre ou sénestre. Cette forme, du reste, n’est pas nouvelle pour la science ; on la trouve parfaitement fizurée dans Swainson Zool. illustr. Conch., p. 1, pl. 3, f. 1, 2, 3. L'auteur la regardait comme une variété du B. citrinus. — Habite Poulo-Condor. n B. Cambodjensis Rv. Ann, and Mag. of nat. hist. 1860. p. 204. Cette forme peut être considérée comme l'expression la plus développée du B, perversus; elle est véritablement remarquable par son épaisseur et par ses dimensions ; du reste elle reproduit tous les caractères essentiels du type. La coloration consiste en flammules irrégulières, d’un brun fauve, quelquefois nébuleuses, produisant une sorte de marbrure sur un fond blanc ou blanchâtre. Le péri- stome est d’un blanc pur, tandis que l’intérieur de l’ouver- = 961 — ture est d’une nuante pourpre, tirant sur le violet. J'ai sous les yeux sept exemplaires de celle belle coquille, quatre dextres et trois sénestres ; le plus petit mesure 64 mil- limètres de hauteur et 33 de diamètre ; il porte une varice sur l’avant-dernier tour ; les autres en ont deux et atteignent 70 millimètres. Le B. Cambodjensis n'appartient pas plus au Cambodje que l’Hélice qui porte le même nom ; l’un et l’autre pro- viennent de Brelum, localité située dans le pays des Stiengs ou Moï, sur la frontière orientale de la Cochinchine fran- çaise, à 60 lieues au nord de Saïgon. Je ne puis rien dire des Bul. ques et Cochinchinensis de Pfeiffer qui me sont uniquement connus par la descrip- tion de l’auteur, si ce n’est que ces coquilles paraissent étroitement liées aux formes précédentes. 29, BB. Annamitlicus. Bulimus Annamiticus Cr. et Fisch. in Jour. conch. xr. p. 357, 1863. — — — ibid. x, p. 329, t. xr. f. 8. Se == Pfr. Mon. Helic. vr. p. 49. C’est à peine si ce Bulime peut être classé dans le groupe des Amphidromes, la direction sénestre étant très rare; ce- perdant cotte forme existe, car j'en possède un spécimen. Commune dans la basse Cochinchine, l'espèce se distingue nettement de toutes les variétés du perversus. — 262 — 23. BB. Schomburgki. Bulimus Schomburghi Pfr.in Proc. zool, soc, p. 137. t. 54. f. 9. 1860. — — Mon. Helic, vr. p.18. Mart. Preuss. exped, zool, n, p. 79 (exol. var. y et 9.) B minor. Bulimus Grossei Pfr. in Jour. conch. x. p. 43. t, v. f. 1. 1861. — — Mon. Helic. vr. p. 20. — Schomburgkhi var. B Mart. loc. cit. M. v. Martens, dans la revue critique des coquilles de Siam, réunit au Bul. Schomburgki les B. Crossei, Mou- hoti et glaucolarynæ. Je partage son avis sur la première des trois espèces, mais les deux autres me paraissent bien distinctes. En effet, le B. Mouhoti est une coquille allon- gée et même un peu grèle, à la différence du Schomburgki dont la spire est généralement, ventrue et parfois assez courte ; il affecte une direction sénestre qui paraît constante; son péristome est bien moins vivement coloré, et son épi- derme, plus tenace, n’est point sujet à se lacérer ; il habite d'ailleurs le pays des Stiengs, sur les limites orientales de la Cochinchine française, tandis que le B. Schomburgki paraît propre au Siam. : Il me semble également bien difficile d'assimiler à l’une ou à l’autre de ces deux espèces, mais surtout à la dernière, le B. glaucolarynæx qui s’en distingue, non seulement par sa forme, mais par un système de coloration spécial, une suture marginée, enfin une ouverture moins ovale que rbomboïdale. Il y a certainement, entre ces trois Bulimes, un intervalle beaucoup plus grand qu’entre les dérivés du perversus qui ont été élevés au rang d'espèces, — 263 — Les B. Schomburgki et Mouhoti me paraissent clore la série des formes qui se groupent autour du perversus, lan- dis que le glaucolarynx se rattacherait plutôt au B. lœvus de Müller. Tous trois diffèrent sensiblement du Cambod- jensis que M. v. Martens n’a pas craint de leur associer (loc. cit. p. 80). 24.1. Mouhoti. Bulimus Mouholi Pfr. in Proc. zool. soc. p. 194. 1861. — — — Novit. conch. t. xzvr. f. 5. 6. — — — Mon. Helic, vr. p. 30, — Schomburgki var. y Mart. Preuss, exped. zoo. n. p. 80. Le Bulimus Mouhoti, par ses proportions restreintes, occupe le dernier rang dans le groupe du perversus, de même que le Cambodjensis en est l'expression la plus dé- veloppée. En comparant ces deux formes l’une à l’autre, je n'entends pas les placer sur la même ligne, la première, selon moi, constituant une espèce, et la seconde une simple variété ; mais elles n’en dérivent pas moins d’un même type. Les individus que j'ai eus sous les yeux ont été rapportés de Brelum, dans le pays des Stiengs, par M. Massin, chirur- gien de la marine; leur couleur est un jaune de soufre plus ou moins vif, avec des stries fines, pressées, obliques, d’un vert tendre, sur le dernier tour. Ces stries, qu'on croi- rait appliquées au pinceau, peuvent être dominantes et re- couvrir le fond en lui substituant leur couleur; ou bien elles sont en petit nombre, et alors elles occupent la base de la coquille, distribuées régulièrement et quelquefcis r€- duites à de simples vestiges. La partie supérieure de la spire est généralement ornée de taches quadrangulaires, brunâ- tres, disposées en cordon; le sommet est toujours d’un — 964 — violet noirâtre; la longueur varie de 31 à 37 millimètres sur 12 à 15 de diamètre. 25, BB. glaucolarynx. Bulimus glaucolarynæ Dohrn in Proc. zool. soc. p. 207. t. 26. f. 7. 1861. = — Pfr. Mon. Helic. vr. p. 31. — Schomburgki var. à Mart. Preuss. exped. zool. 1. p. 80.1. 21. f. 1. a. b. J'ai déjà exprimé mon opinion sur cette coquille, qui se rattache plus naturellement, à mon avis, au groupe du B. lœvus qu’à celui du perversus. L'espèce est amphidrome, pour employer une expression heureuse qui indique son double mode d'enroulement, tandis que la précédente est simplement sénestre ; du moins on ne connaît jusqu'à pré- sent aucun exemple de direction contraire. Elle habite le royaume de Siam, et, notamment, les collines de Pexaburi d'où elle a été rapportée par M. Bocourt. 26. EE, cruentatus, t. x. f, B. T. sinistrorsa, imperforata, oblongo-conica, lævigata, nitida, pallidè straminea, ad basim virescens, apice rosacea et rufo punelulatas anfr. 6 4/2-7 parüm convexi, ulti- mus ventrosus, obtusè angulatus, dorso tenuiter costulatus, spirA paulo brevior ; sutura aurantia; columella verticalis vel paululùm recedens ; apertura oblonga, basi angulata, ialüs lactea; peristoma sat expansum, purpureo inlès et violaceo extùs saluralè tinc- tum, marginibus callo tenui, purpureo junctis, columellari dilatato. Longit. 33; latit. 45 mill. Longit. apert. 46; latit. 6 1/2. Cette coquille, de la section des Bul. lœvus, contrarius etc., se distingue à la fois par sa coloration et par sa forme. Le dernier tour est caractérisé par un angle périphérial, médiocrement saillant, qui se manifeste sur le prolongement de la sature et s’efface avant d’avoir atteint le péristome. L'ouverture, anguleuse à la base et d’un blanc pur à lin- — 965 — térieur, égale presque la spire en hauteur ; une nuance de carmin très intense détache nettement le péristome ; en dehors il est bordé de violet foncé, passant au brun sur le bord columellaire. Le fond de la coquille est ur jaune pâle, lavé faiblement de verdâtre à la base ; les deux premiers tours de la spire sont rosés, et le troisième est ponctué de brun rougeûtre ; enfin une ligne orangée, dont l'intensité va croissant, marque la suture. Le test est brillant et poli ; à peine, même à la loupe, y distingue-t-on quelques stries d'accroissement, excepté sur la portion dorsale du dernier tour où l’on voit une costulation superficielle, fine et régu- lière. La patrie de ce Bulime est le Cambodije. 27. BB. flavus. Bulimus flavus Pfr. in Proc. zool. soc. p. 194. 1864. — ui —MNovit.-conchep.A 71% Et. xLvI. f. 7.18: — — — Mon. Helic. vi. p. 32. Pfoiffer, qui a décrit cette coquille d'après les exemplaires du voyage de Mouhot, lui donne le Siam pour patrie. Cette indication n’est peut-être pas très exacte, car l'espèce n’est point citée dans le mémoire de M. v. Martens qui a pu con- sulter les collections locales de MM. de Schomburgk et de Castelnau." Les sujets qui sontentre mes mains proviennent tous de la Cochinchine; ils ont été recueillis par M. Eyriès à Thu-dau-mot, et, par M. Le Mesle, au bord de l’arroyo de Long-ho, près de Ving-lung. La couleur est un jaune de soufre uniforme, avec ou sans fascies ; celles-ci, lors- qu'elles existent (de 4 à 2), sont linéaires, très nettes et d’une nuance brun marron. Je ne pense pas que le B. flavus puisse être confondu, comme le laisse entendre M. v. Martens (loc. cit., p. 81), — 266 — avec le B. suspectus de Timor ; il est moins grand, plus mince et sans callosité pariétale; le système de coloration est en outre très différent, autant du moins qu'il est permis d'en juger par la description du B. suspectus et par la figure médiocre qui l’accompagne. 28. BB. Siamensis, Bulimus Siamensis Redf. in Ann. of Lyc, N. York p. 45. 1853. = Pfr. Mon Helic. 1v. p. 425. — — — Novit. conch. t. xevr. f, 3. 4. Ce Bulime reproduit une forme (Napœus) répandue dans la région des montagnes, depuis lextrémité orientale de l’Europejusqu'à l'Indo-Chine(B.reversalis, Chersonesicus, vibex, Siheticus, ete.) ; il varie beaucoup de longueur (de 45 à 30 millimètres) sans changer notablement de dia- mètre (de 8 à 10), ce qui donne parfois aux individus un aspect très différent. Il est commun à Siam, mais surtout abondant dans le voisinage des hautes terres, d’où, selon toute apparence, il s’est propagé dans la plaine. 29. EB. subula. Bulimus subula Pfr. in Wiegm. Arch. 1. p. 352. 4839. — _ oclonoides d'Orb. Moll, Cuba. 1841, — subulaGr.etFisch. in Jour. conch, xr. p. 361, t. uv. f. 6. — — Mabh. et Le Mesle ibid. xiv. p 129. Petite espèce originaire des Antilles qui, comme le B. Goodalii cet VAch. octona, s'acclimate aisément et jouit d'une extension géographique considérable. — 267 — ACHATINA 30. À. turricula. t, x. f. 3. Achatina turricula Mart. in Proc. zool. soc. p. 9. 1860. Stenogyra turricula — Preuss. exped. ol. 11. p. 82. t. 22.f.7. Bul. turricula et Ach. turricula Pfr. Mon. Helic. vi. p. 98 et 236. Il ne s’agit ici, selon toute vraisemblance, que d’une seule et même espèce dont l’auteur a cru devoir changer le nom générique. On ne peut se dissimuler, toutefois, que les deux descriptions qu'il en donne ne diffèrent sur un point essentiel ; il semble même assez difficile de faire con- corder les expressions : columella valdè obliquè truncata qu’il emploie dans la première, avec celles de : margo colu- mellaris non truncatus dont il se sert dans la seconde. Cette contradiction a embarrassé M. Pfeiffer qui n’a trouvé moyen de l'expliquer qu’en admettant deux formes généri- ques ; une simple observation permettra de tout concilier. La section columellaire n’est pas toujours nettement tranchée chez les Agathines ; plus elle est oblique et plus elle tend à s’elfacer; si le bord correspondant devient en outre calleux, comme il arrive quelquefois avec l’âge, le caractère du genre s’obscurcira de plus en plus. Tel est le cas qui se présente, On voit effectivement, par la preinière description de M. v. Martens, que l'A. furricula présente une section très oblique; et, comme le bord columellaire est susceptible de s’épaissir chez cette coquille, la section, chez les vieux individus, finit par disparaître complétement; j'en ai sous les yeux un exemple. On peut donc supposer que la seconde description de l’auteur s'applique à un sujet — 968 — quirentre dans ces conditions; ilest regrettable, seulement, qu’en négligeant de la mettre d'accord avec la première, il ait laissé subsister un pareil doute. Cette espèce, qui offre de l’analogie avec l’A. erecta de la Chine, mais qui est plus grèle et bien moins obtuse au som- met, habite le Siam, aux environs d'Ajuthia (M. Bocourt). ENNEÉA 31, Æ. bulbulus. Ennea bulbulus Morlt. in Rev. zool. p. #77, 1862. — — Cr. et Fisch. in Jour. conch. xr. p. 272. t. x. f. 3'ett, xiv. f. 5. Streptaxis bulbulus Pfr. Mon. Helic, v. p. 445. Cette coquille, par sa forme pupoide, me paraît se ratta- cher plutôt aux Ænnea qu'aux Streplaxis ; elle est solide, épaisse, d'un blanc grisâtre terne, et, généralement, dépour- vue d’épiderme. Quelques individus brillent d'unléger éelat; mais on reconnait, à leurs stries émoussées, qu'il est le résultat d’un frottement. La spire, chez cette espèce, forme un cône très obtus dont le sommet manifeste une tendance plus ou moins pro- noncée à dévier de son axe pour se porter à droite. Le dernier tour, renflé et presque globuleux, s’atténue sensi- blement à la base; il est percé d'un ombilie étroit, mais profond, limité par une carène comprimée. L'ouverture, en forme d’ovale tronqué, est bordée d'un péristome épais, brillant et réfléchi sur toute son étendue ; les deux bords sont à peu près dans le même plan. Cette cavité montre à sa base trois petites dents coniques, placées symétrique- — 269 — ment à égale distance l’une de l’autre ; la paroi supérieure est armée, à son tour, près de l’insertion du bord droit, d'une quatrième dent comprimée, linguiforme, qui se rat- tache parfois à la naissance du bord voisin par une callosité plus ou moins saillante, et qui se perd dans l'intérieur. Nous devons à M. Michau, officier de marine, enlevé prématurément aux sciences naturelles, quelques renseigne- ments curieux sur ce mollusque qui habite l’île de Poulo-Con- dor où il se tient habituellement caché sous les pierres, les feuilles mortes, et même dans la profondeur du sol. Sa couleur est un rouge tirant légèrement sur le rose; il sécrète, quand il rentre dans sa coquille (probablement sous l'em- pire de quelque émotion), un mucus d'un jaune foncé. M. Michau ajoute qu'il est vivipare et ne produit jamais qu'un petit à la fois (1). Cette singularité qui, d’après lo même observateur, est commune à l'espèce suivante, con- stitue peut-être un caractère physiologique du genre; on ne saurait donc trop recommander aux malacologistes pla- cés dans des conditions favorables de poursuivre ces obser- vations dignes d'intérêt, et de les étendre au genre Streplaæis dont les particularités anatomiques et physiologiques ne sont pas mieux connues. 32, Æ. Niichaui. Ennea Michaui Cr. et Fisch. in Jour, conch, xr. p, 270. t. x. f. 4. 1863. Streptaxis Michaui Pfr. Mon. Helic. v. p. 443. Plus petite et moins globuleuse que la précédente, cette coquille se reconnaît en outre à son ouverture plus régu- (2) Journ. de Conchyl. x1, 1863. = 010 lièrement arrondie (le bord droit étant moins sinueux) ainsi qu'à la disparition des trois petites dents qui, chez l'E. bulbulus, accidentent la paroi inférieure de cette cavité ; la lame pariétale persiste seule, offrant à peu près les mêmes particularités. L'espèce vit également à Poulo-Condor, sous les pierres, les feuilles sèches, au pied des rochers, et présente le même caractère de viviparité. SCARABUS 33. Se. plicatus. Scarabus plicatus Fer. Prodr. p. 101, 1821. = = Reeve Conch. syst. n. t, 188. f, 3. Pythia plicata Pfr. Mon. Auric. p. 76. Cette coquille, commune au Bengale, a élé recueillie par M. Bocourt au bord des marécages de Pexaburi, à quelque distance de Bangkok. AURICULA 34. À. auris Judæ. Bulla auris Judæ L. Syst. nat. ed. x. p. 728. Auricula Judæ Lamk. An.s. vert, vi. p. 137. 1822. — — Reeve Conch. syst. 11. t. 187, f, 4. Auricula auris Judcæ Pfr. Mon. Auric. p. 130, Habite Bien-Hoa, en Cochinchine. MELAMPUS 35. ME. fasciatus. Auricula fasciata Desh. Encycl. méth. 11. p. 90. 1830. — — Reeve Conch. syst. 1m. t. 487. f. 8. Melampus fasciatus Beck Ind. p. 107, — — Pfr. Mon. Auric, p. 38. Habite aux environs de Saigon. Cette espèce d’Auricu- lacée, ainsi que les deux précédentes, n'avait pas encore été signalée en Cochinchine. 36. RE. Siamensis. Melampus Siamensis Mart. in Monats. Akad. Berlin p. 54. 1865. Je donnerai sur cette coquille quelques détails qui compléteront la description un peu sommaire de M. v. Mar- tens. C’est une petite espèce assez insignifiante au pre- mier abord, cependant pourvue de caractères distincts, et qui n’est pas toujours fasciée, comme l’a dépeint l’auteur, mais parfois d'un brun clair uniforme. On peut remar- quer, en outre, que les stries décurrentes dont elle est gravée n'existent pas seulement à la base, mais qu’elles se montrent encore au-dessous de la sulure, en sorte que la partie moyenne du tour en est seule dépourvue. Ces stries offrent une double particularité : elles sont ponctiformes, et elles s’écartent d'autant plus l’une de l’autre qu’elles progressent vers le centre de la coquille. Les individus qui sont en ma possession proviennent des environs de Bang- kok ; ils sont tous corrodés sur divers points de leur surface, et notamment sur la partie antérieure, qui porte la trace d’une large érosion. 18 19 = 19 | CASSIDULA 37, €, auris felis. Bulimus auris felis Brug. Encycl. méth. 1. p. 343. 1792, Auricula auris felis Blainv. in Dict. sc. nat. nr. suppl, p. 132. — Reeve Conch. syst. 1, t. 187. f, 6. Cassidula felis Anton Verz. p. 48. 1839. Cassidula auris felis Pfr. Mon. Auric. p. 147. On rencontre cette coquille, sous sa forme typique, aux environs de Baria, en Cochinchine; c’est probablement l'espèce dont il est fait mention, sous le nom d'Auricula fusca, dans une notice sur Ja faune malacologique de cette contrée, insérée dans le Journal de Gonchyliologie, année 1866, p. 130. 38. €. nucleus. Limax nucleus Martyn Univ. conch. t. 67. 1784. Auricula nucleus Fer. Prodr, p. 405. Cassidula nucleus Morch Cat. Yoldi p. 38. — — Pfr, Mon. Auric. p. 416, Je possède deux variétés de cette coquille, rapportées de Siam par M. Bocourt. L'une est d'un brun verdàtre uniforme, comme l'espèce précédente ; l’autre est noirâtre, avec trois fascies d’un jaune pâle très nettes; le péristome est d’un ton violàtre rembruni. La même disposition et les mêmes couleurs se retrouvent chez un individu de petite taille qui ne compte pas plus de 17 millimètres de longueur sur 10 de large, et qui provient de Fuyen-mot, en Cochinchine. Cet = 973 — individu, que j'ai comparé aux types de Lesson, corres- pond assez exactement à son Auric. vespertilionis. La coquille de Manille, figurée sous ce dernier nom dans le Voyage de la Bonite, me semble différer du nucleus par sa forme plus renflée, sa columelle plus fortement tordue, enfin par son bord extérieur régulièrement arqué et taillé en biseau. PLECOTREMA 39. Plec. punetigera. Plecotrema punctigera H. et A. Adams in Proc. zool. soc. Lond. p. 120. 1853. — — Efr. Mon. Auric, p. 105. Recueilli à Siam et en Cochinchine par MM. Bocourt et Vesco. 40. Plec. Siamensis. t. xur. f. 6. T. subrimata, oblongè ovata, solida, confertim spiraliter sulcata strigisque longitu- dinalibus granulato-decussata, vix nitens, fusco-rubella; spira mucronala, apice acuminata; anfr. 8, 8 1/2 parüm convexi, vix discreti, ultimus spirà longior, basi attenuatus ; apert. oblonga, dentieulis 4 coarctala: 2 parietales quorum superus punctiformis ; 4 columellaris, compressus ; 1 sæpe bituberculatus in peristomatis mar- gine dextro; perist. rectum, crassum, marginibus callo concolore junctis, columellari mediocriter dilatato, patente. Long. 9 1/2; diam. 5 1/2 mill. Apert. 5 mill. longa, 3 lata. Coquille d’un brun rougeâtre uniforme, solide, sans éclat, gravée de stries concentriques, régulières, équidis- tantes, produisant une granulation sensible par leur ren- contre avec celles de l'accroissement, principalement sur la partie supérieure du test. La spire se compose de huit tours peu distincts, enroulés en forme de mamelon conique, = 9 = avec un sommet très aigu. L'ouverture est ovale et rétrécie par plusieurs dents : trois sont placées sur la paroi, à égale distance l’une de l’autre ; la première est rudimentaire ; la seconde, plus saillante, est une lamelle comprimée qui pé- nètre dans l’intérieur ; la troisième , également compri- mée, forme le pli columellaire. Ces trois dents se détachent en blanc sur un fond brun rougeûtre. Le bord extérieur de l'ouverture est épaissi par une callosité qui donne nais- sance, vers son milieu, à un tubercule arrondi, quelquefois biparti. Le péristome, légèrement dilaté du côté de la colu- melle, laisse subsister une légère fissure. L'espèce a été recueillie au Siam par M. Bocourt. PLANORBIS 41. PI. exustus. Planorbis exustus Desh. Voy. Bél. zool. p. 417. t. 4. f. 11-13. 1834. en ne Morch Syn. Moll. Galath. p. 6. — Indicus Bens. in Jour. Asiat. soc. p. 743. 1837. — — Mart. in Malak. blatt. p. 212, 1867. — Coromandelicus Fabr. in Beck Ind. p. 419. 1837. = — Kust. in Chemn. Limn. p. 43, t. 6. f. 14-16 et 20-22. — circumspissus Morlt. in Rev. zool. p. 477. 1862. Je me borne à citer la partie la plus essentielle de la synonymie de celte espèce dont le nom a souvent varié. Très commune dans les eaux douces de l'Inde, elle était répandue dans les collections bien avant la publication de Deshayes qui l’a fait connaître le premier par une descrip- tion scientifique et par une figure; je ne m'explique donc — 275 — pas la préoccupation de M. v. Martens qui, dans une notice sur les Limnéens de l'Asie orientale, adapte le nom d’In- dicus, d’une date plus récente, en se fondant sur l'absence de texte dans la publication de Deshayes. Il faut en con- clure que le savant conchyliologiste n’a connu que les planches du Voyage de Bélanger. Le PI. exustus se montre assez variable dans le mode d'enroulement de sa spire, dont le premier tour, tantôt est en évidence, et tantôt enveloppé par le suivant ; du reste les modifications qu'il emprunte à la diversité des lieux sont très faibles. Sa forme, dans l'Indo-Chine, offre plus de régularité qu'ailleurs, et sa coloration, au-lieu d’être uni- forme, se rembrunit sensiblement à la périphérie. Les sujets les plus développés que je connaisse sont originaires de Ceylan et mesurent 17 millimètres sur leur grand diamètre ; les plus petits viennent du Birman et ne comp- tent que 13 millimètres (PI. Merquiensis Phil.). L'espèce est répandue communément dans l'Asie méridionale, depuis Goa jusqu'à Saigon. Parmi les grands Planorbes exotiques dont la forme n’est pas déprimée, il en existe trois qui ont entre eux une grande ressemblance et qui occupent chacun une area considérable : le PI. exustus, dans l'Asie méridionale ; le PI. trivolvis, dans l'Amérique du Nord, et le PI. Peruvianus qui remonte, le long du Pacifique, depuis Lima jusqu'au Guatemala. Tous trois ont l'ouverture in- clinée sur leur axe, le sommet immergé et le dernier tour de spire dilaté. Les particularités qui les séparent sont peut-être moins frappantes que les traits généraux qui leur sont communs. — 276 — 12, PI. compressus. Planorbis compressus Hutt. in Jour. Asiat, soc. mn, p. 94 et 93. 1834. —- — Bens. ibid. v. p.743. 1836. — Tondanensis Mouss. (nec Quoy )} Moll. Java p. 44. BONE — Saigonensis Cr. et Fisch. in Jour. conch. x. p. 362 t. 13. f, 7. 4863. Ce Planorbe, qui n'offre rien de particulier et qui res- semble même beaucoup au PI. albus de Müller, estrépandu . communément dans les eaux de l’extrème Orient, depuis l'Inde jusqu’au Japon. Les spécimens de l'Inde sont plus déprimés que ceux de Java, confondus par M. Mousson avec le PI. Tondanensis des Célèbes ; celui-ci diffère du com- pressus par l'immersion plus profonde de son ombilie, par l'absence d’angle périphérial, enfin par un tour de moins à la spire et par la croissance plus rapide du dernier, comme l’a fait observer M. v. Martens (Malak. Bl. 1867, p. 213), et comme je lai vérifié moi-même sur l’exemplaire unique du PI. Tondanensis que possède le Muséum de Paris. Le PI. Saigonensis n’est autre chose que le jeune âge du compressus dont la dernière révolution spirale n’est pas encore {out à fait accomplie. L'espèce ne compte pas moins de quatre tours de spire lorsqu'elle est adulte, et son diamètre est de 4 à 5 millimètres. 13. PL. diecælus. t. x1r, f. 8. Helix dicæla Morlt. in Jour. conch. x. p. 226. 1865. T. orbicularis, supernè plano-convexa, subtùs concaviuscula, utrinque umbilicata, tenuis,nitidissima, pellucida,glabra, succinea ; spira brevis, apice immersa ; anfr. 3 1/2-4 convexinseuli, priores arctè involuli, ultimus tumidus, obtusè angulatus, circà umbi- licum perspectivum declivis, penultimi dodrantem involvens ; apertura obliqua, depressè lunaris; peristoma simplex, acutum, rectum. Diam. maj. 5; min. 4 ; altit. 2 mill. — 971 — Cette petite coquille, distincte de toutes ses congénères de l'Inde et de l’Indo-Chine, n’est point une espèce ter- restre, comme je l’ai cru légèrement sur la foi d’un voyageur qui l'avait rapportée de Siam. L'immersion de la spire et le développement du dernier tour qui enveloppe les trois quarts du précédent rappellent, à la vérité, la sin- gulière conformation de l’Helix nautiliformis, mais la coquille n’en est pas moins un Planorbe. Les tours qui la constituent et qui sont distincts, malgré la dépression apicale, paraissent excessivement étroits parce qu'ils obéissent tous, dans leur mode d’enroulement, à la même loi que le dernier. L'espèce estlégèrement convexe, plane ou plutôt concave en dessous, anguleuse, par suite, à la circonférence, avec un ombilic un peu évasé. Le test est lisse, brillant, couleur d’ambre, et plus rarement d’un fauve très clair; ce Planorbe provient des marécages situés dans le voisinage d’Ajuthia. LIMNÆA 14. EL Javanica, Limnæa Javanica Hasselt im Beck Ind. p. 113, 1837. — — Mart. in Mal. Blatt. p. 222. 1867. Limnœus succineus Mouss. (nec Desh.) Java p. 42. t, 5, f.1. — longulus — loc. cit. p. 43. t. 5. f. 2.3. Limnæa Crosseana Mab. et Le Mesle in Jour. conch. xiv. p. 130. t. 7. f, 41. 1866. La famille des Limnéens offre peu de diversité dans l’Indo-Chine, et le genre Limnée, en particulier, paraît être borné à un petit nombre d’espèces. Je ne vois, en elfet, tant au Siam qu'en Cochinchine, que deux formes qu'on puisse séparer spécifiquement ; encore la différence n'est- ells pas tellement accentuée qu'on n’éprouve quelque embarras pour les classer, lorsque leur développement n’est pas complet. La L. Javanica, qui correspond à l’une de ces formes, se fait remarquer par sa variabilité; et comme elle jouit, d’ailleurs, d'une extension géographique assez considé- rable, il en résulte qu'elle a été décrite plusieurs fois sous des noms différents. M. v. Martens, dans une note critique sur les Limnéens de l'extrême Orient, a essayé d'éclairer le sujet en ramenant les espèces mal fondées à leur véritable type. La tâche était délicate, et je ne saurais dire si l’auteur l’a remplie complétement ; il est difficile, en effet, de con- trôler des formes aussi fugitives que celles des Limnées sans avoir l’objet même de l'appréciation sous les yeux. Il n’est pas douteux, cependant, que les deux espèces de Mousson, L. succineus et longulus, ne rentrent dans les variétés du Javanica; j'en dirai autant du L. Crosseana, qui provient du voyage de M. Le Mesle au Cambodje; quant au rubiginosus (= ventricularius), les figures 23 et 24, pl. 5, du Chemuitz, peuvent laisser quelque doute; enfin le L. oliva s’écarte encore plus du Javanica et pourrait bien être distinct , contrairement à l'opinion de M. v. Martens. On peut se demander, en raison de ces cas douteux, quel est le nom que doit porter l'espèce. Je suis d'avis de conserver le plus ancien, celui qui a été donné par Hasselt, quoiqu'il ne soit pas exactement conforme aux règles de la nomenclature. En effet, son authenticité ne remonte qu’à la note publiée, en 1867, par M. v. Martens, car la citation de Beck ( qu’on pourrait d’ailleurs juger insuffi- sante) est purement incidente et même accompagnée d'un doute. Maintenu dans ces conditions, le nom de Javanica = 019 = peut être considéré comme un hommage à la mémoire d’un voyageur qui fut victime de son zèle pour la science. L'espèce est commune au Siam, au Cambodje et, sans doute, en Cochinchine, quoique je ne sois pas en mesure de l’affirmer. 45, IL. spadicea. t. xur. f. 10. Limnæa Virginiana Lamk. An. s. vert. vr. pars m1. p. 160. 1822: — = Deless. Rec, t. 30. Ê. 4. — spadicea Morlt. in Rev. zool. p. 478. 1862. T. ovata, ventricosa, tenuis, nitidula, fulva vel fuscescens ; spira acuta, brevis; anfr. 5-6 convexi, supremi planulati, ultimus inflatus, propè aperturam medio leviter compressus; columella arcuata, supernè torta ; apertura oblongè ovalis, basi rotundata. Longit. 20-28 ; diam. 11-15 mill, La Limnæa Virginiana n’est pas considérée par les conchyliologistes américains comme une coquille de leur pays ; non seulement elle ne figure pas dans la monogra- phie de Haldeman, mais elle n'est mentionnée dans aucun autre ouvrage publié en Amérique, depuis Say jusqu'à Tryon. Assurément la description de Lamarck n’a point échappé à Binney qui, pendant un long séjour à Paris, a recherché avec beaucoup de soin, dans les publications françaises, tout ce qui concernait la malacologie des États- Unis; cependant ce savant a gardé dans ses ouvrages un silence absolu sur la L. Virginiana. On a présumé, non sans raison, que cette coquille était originaire du continent asiatique, et l'on trouve, en elfet, au Siam et en Cochin- chine, une Limnée tout à fait semblable au type de Lamarck qui est conservé au Cabinet d'histoire naturelle de Genève. Telle est du moins l'opinion de M. Brot, qui a bien voulu se charger de cette vérification, en y apportant l'attention scrupuleuse qu’il met dans ses propres travaux. Malgré =. 980 toute la déférence que l’on doit à l’auteur des Animaux sans vertèbres, je ne pense pas que le nom de Virginiana, qui est né d'une erreur géographique et qui la perpétue, puisse être conservé à une coquille de l'Indo-Chine. CYCLOPHORUS 16, €. lituus. Limax lituus Martyn Univ. conch. t, 27. 1784. Cyclophorus volvulus Pfr. Mon. Pneumop. 1. p. 58. = — — Chemn. ed. nov. t. 45. f. 1, 2. — lituus Mart. Preuss. exped. zool. n. p. 64. t. 3. f. 7. B minor, peristomate rariùs duplicato. — floridus Pfr. Mon. Pneumop. 18 p. 43. L'Helix volvulus de Müller, comme plusieurs autres coquilles anciennement connues dont nous n'avons qu’une description insuffisante et une représentation médiocre, a beaucoup exercé la sagacité des conchyliologistes. Il est certain que le savant danois a confondu sous une même dénomination trois espèces différentes, comme le prouvent la lecture attentive de ses descriptions et l'examen des figures auxquelles il renvoie le lecteur. On peut se demander si, parmi ces trois formes, il y en a réellement une qui cor responde au lituus de Martyn, ainsi que l’ont pensé quel- ques auteurs. Il convient de retrancher d’abord la variété ; figurée d'une manière très reconnaissable dans le Gazoph. de Petiver, t, 77, f. 6; Müller avait jugé lui-même que cette forme, remarquable par son développement, pouvait dif- férer spécifiquement des deux autres; nous savons, en — 281 — effet, qu'elle a pris rang plus tard dans la nomenclature sous le nom de Cyclost. aurantiacum. La variété B se trouve également écartée par cette phrase caractéristique de l’auteur : subtüs alba, lineis concentricis obsolelis. Il est vrai que Müller renvoie le lec- teur à la figure 40 (lisez 48) du Synopsis de Lister, figure qui, malgré sa rudesse, représente assez bien le lifuus de Martyn ; mais il cite, en même temps, les figures 18 et 19, pl. 40, de Seba, qui diffèrent considérablement de la précé- dente, en sorte qu'on ne saurait, ici, tirer aucune lumière de l'iconographie. Reste la variété « caractérisée surtout par la couleur de l’ouverture : apertura ex pellucenti fusco purpurea ; or, cette particularité, dont je ne voudrais pas exagérer l'importance, paraît être étrangère à l’espèce de Poulo- Condor. Mais un fait décisif et qui doit trancher la question, c'est le caractère commun etnettement accusé que Müller attribue aux trois variétés de son Helix volvulus : umbilicus pul- chrè pervius, anfractibus conspicuis. Ce mode d’enrou- lement, qui permet de suivre l'évolution de la spire jusqu’au sommet, grâce à l’ampleur de l'ombilic, n'appartient point au lituus ; il faut donc en conclure que l’espèce de Martyn n’est pas le voluulus de Müller. Ajoutons que le naturaliste danois, dont la description est minutieuse, n’eût pointoublié le double péristome du lituus qui n'avait pas échappé à Lister (loc. cit.), Les auteurs qui ont suivi de plus près Müller, c’est-à-dire ceux de la fin du XVIIT: siècle, confirment cette apprécia- tion ; ainsi Born, dont l'ouvrage est à peu près contempo- rain, en décrivant l'Helix volvulus, ne parle pas non plus d'un double péristome ; mais il insiste sur la largeur et surla profondeur de l'ombilic : wmbilicus centralis, patens, pro- — 282 — fundus. La figure qu’il en donne, d’ailleurs, ne concorde nullement avec le lituus, et bien moins encore avec la planche de Seba qu'il cite, comme Müller, à l'appui (The- saurus, t. 40, fig. 18, 19). Chemnitz, de son côté, a donné, sous le nom de voluu- lus, deux espèces également distinctes du lifuus, l'une qui a pris plus tard, comme je l'ai déjà dit, le nom d’auran- liacus, l'autre qui se confond, d’après Pfeiffer, avec le Cycl. involvulus. Enfin Gmelin a distingué le lituus du volvulus en con- sacrant à chacune de ces espèces une diagnose spéciale (t. L, pars vi, p. 3589 et 3638). Je pense donc, en résumé, que Müller a confondu sous lo nom de voluulus plusieurs espèces de Cyclostomes ; qu'aucune de ces espèces ne correspond au lifuus de Mar- tyn; qu'enfin rien ne s'oppose à l'adoption de ce dernier nom, bien que l’auteur ait négligé de le faire précéder d’une dénomination générique, attendu que la coquille qu'il a voulu désigner ne peut êire l’objet d’aucen doute. Le Cycloph. floridus de Pfeiffer ne diffère du lituus que par un moindre développement et une coloration générale- ment plus vive; non seulement le rapport des différentes parties de la coquille, l'enroulement de la spire, lombilie, l'ouverture et la surface du test sont parfaitement conformes, mais on retrouve encore, notamment sur quelques exem- plares du Siam, le double péristome caractéristique de l'espèce. Je n'hésite donc pas, à l'exemple de M. v. Mar- tens, à considérer cette forme comme une simple variété locale. 47. €. aquilus. Cyclostoma aquilum Sow. in Proc. zool. soc. p. 61. 1849. —(Uhes: p.123:1t.127. $ 131% Cyclophorus aquila Pfr. Mon. Pneumop, 1, p. 57. Les spécimens de la Cochinchine ne diffèrent pas sensi- blement du type, bien que le péristome soit toujours simple, même chez les plus vieux individus. Ceux qui proviennent du pays des Stiengs sont très développés ; ils mesurent jus- qu'à 41 millimètres de diamètre, et leur coloration ne s’écarte guère d’un brun roux uniforme. D'autres, re- cueillis dans la basse Cochinchine, sont marbrés ou fulgu- rés très élégamment ; plus petits et plus épais (diam. maj. 33, minor 25, altit. 22 mill.) ils se rapprochent du C. flori- dus. Toutes ces variétés sans exception portent à la circon- férence une zone pâle bordée de brun, Le Cycl. Debeauxi Cross. et Fisch., de Poulo-Condor, n'est vraisemblablement qu’une variété de l'espèce dé- pouillée de son épiderme. (Journ. de Conchyl. 1864, p. 42 et 321, t. XII, £. 1.) 48. €. fulguratus. Cyclostoma fulguratum Pfr. in Proc. zool. soc. p. 63. 1851. Cyclophorus fulquratus — Mon. Pneumop. r. p. 80. S ri Reeve Conch. ic. Gycloph. n° 35, Deux individus de cette espèce ont été recueillis au Siam par M. Bocourt; ils sont, à peu de différence près, con- formes au type de Birmanie. — 9284 — 49. €. Bensoni. Cyclostoma Bensoni Pfr. in Proc. zool. soc. p.158. 1854, Cyclophorus Bensoni — Mon. Pneumop. 1. p. 63. = == Reeve Conch. ic. Cycloph. n° 38. Cette espèce de Cyclostome, qui se distingue par son mode de coloration sans offrir d'autre particularité sail- lante, a été recueillie dans le royaume de Siam. L’unique individu qui en a été rapporté mesure 43 millimètres de diamètre sur 28 de hauteur ; le péristome, d'un fauve orangé pâle, est très épais ; toute la coquille d’ailleurs pré- sente une assez grande solidité. 50, €. punetatus. Cyclostoma punctata Grat. Act. soc. Lin. Bord, p. 440. t, mn. f. 10. 1840. Cyclophorus punctatus Pfr. Mon. Pneumop. 1. p. 67. ei —= Reeve Conch. ic. Cycloph. n° 51. Très commune dans l’extrème Orient, cette espèce paraît ètre répandue depuis les îles de la Sonde jusqu’à la Chine. Les spécimens mentionnés ici proviennent de la province annamite de Tourane, quis’étend au nord-est de la Cochin- chine française. 51, €. brevis. Lituus brevis Martyn Univ. conch. t. 28 C. 1784. Plerocyclos brevis Pfr. Mon. Pneumop. 1. p. #2. Cyclophorus brevis — — 11. p. 40. et nr. p. 6. Cyclostoma lychnus Morlt. in Rev. zool. p. 478. 1862. La dilatation du péristome, en forme d'appendice allongé et canaliculé, semblé rattacher ce Cyclostome à la section des Pferocyclos; mais il appartient, par son opercule, à celle des Cyclophores parmi lesquels il a été définitive- ment classé. L'espèce suivante qui lui ressemble beaucoup, mais qui est dépourvue d’appendice, montre, en effet, l’in- suffisance de ce caractère lorsqu'il est isolé, 52. €. monachus. T. latè umbilicata, subdiscoidea, solida, striatula, nitida, saturatè castanea, cingulo angusto pallidiore ad peripheriam notata; spira depresso-conoidea, apice obtusiuscula ; anfr. 5 convexiusculi, ponè suturam concavo-plani, supremi regulariter plicati, ulti- mus basi dilatatus, vix descendens ; umbilicus latè perspectivus; apert. perobliqua, irregulariter circularis, intùs cœrulea ; perist. subduplex, albidum, crassum, breviter expanso-reflexum, marginibus distantibus, columellari supernè angustato, externo ad insertionem protracto. — Operculum normale. Diam. maj. 38 ; min. 31 1/2; altit. 15 mill. Cyclostoma monachus Morlt. in Rev. z0ol. p. 166. 1866. Cyclophorus Annamiticus Cross. in Jour. conch. xv. p. 204. t, 6. f. 6. 1867. Cette coquille, étroitement liée à la précédente, se rap- proche également par sa forme du groupe des Pterocyclos; elle est plus grande, plus aplatie, plus largement ombili- quée que sa congénère dont elle conserve l’épiderme, les stries et la coloration. La principale différence réside dans l’ouverture et ses dépendances ; ainsi le péristome, chez le Cycl. monachus, au lieu d’être franchement continu, est seulement pourvu d’une callosité assez mince d’où résulte la jonction des deux bords ; le bord droit, en outre, fléchit légèrement en arrière, un peu avant son insertion, et mo- difie par cette déviation la régularité de l'ouverture. Enfin, au lieu d’une languette nettement définie, creusée en gout- tière et appliquée sur avant-dernier tour, on ne remarque ici qu'une extension calleuse et assez limitée du bord droit, L'ensemble de ces caractères ne manque pas de signification : on peut y voir un effort de la nature pour — 286 — passer d’une forme à une autre, cllort encore plus accentué chez le Cycl. brevis, où les mêmes particularités se repro- duisent avec bien plus de force. Il existe, peut-être, dans les pays encore peu explorés d’où proviennent ces curieuses espèces, d’autres modifications du mème type qui rat- tachent plus intimement encore les Cyclophorus aux Pte- rocyclos. Le C. monachus a été recueilli dans les montagnes de Dien-Ba, près de Tay-Ninh, en Cochinchine. PTEROCYCLOS 53. Pt. Cambodjensis. t. xur, f. 1. T. latè umbilicata, solidula, depressa, sub epidermide rufescente albida rufoque partim suffusa ; spira prominula, apice acutiuscula, violaceo nigricans ; anfr. 5 conve- xiusculi, juxtà suturam planulati et striati, ultimus dilalatus, teres, leviter descendens, demùm breviter et angustè solutus, spiraculo brevi, terminali, juxtà anfractum penulti- œmum munilus ; apertura obliqua, circularis ; peristoma simplex, vix expansiusculum, supernè ad spiraculum breviter emarginatum. — Operculum cylindricum, arctispirum, suprà planulatum, apice leviter immerso, subtùs omnind excavatum, latere acutè spi- raliter sulcato. Diam. maj. 22; min. 17; altit. 43 mill. — Diam. apert. 7 mill. Cette coquille me paraît différer du Pt. Cochinchinensis Pfr., qui, du reste, ne m'est connu que par la description sommaire de l’auteur et par la figure très médiocre que Reeve en a donnée. Elle se distingue surtout par la con- vexité de la spire qui, au lieu d’être déprimée, s'élève en forme de cône aplati. Quant aux autres particularités, telles que la consistance du test, l'ampleur de l’ombilic, la courbe circulaire de l'ouverture, le péristome a peine évasé mais épaissi, enfin la protubérance tubiforme qui s’en détache et s'incline sur l’avant-dernier tour, on les retrouve à peu près, avec de légères modifications, chez le Cochinchi- — 287 — nensis. Je regrette de ne pouvoir rien dire de la couleur, le sujet que j'ai sous les yeux étant dépouillé presque en- tièrement de son épiderme. Dans cet état, la coquille est sans éclat, d’une couleur blanchâtre légèrement lavée de fauve, surtout à la face inférieure, tandis que les {rois premiers tours de spire conservent une nuance de violet foncé. Les vestiges de co- loration qui subsistent accusent un épiderme roux avec une fascie infra-périphériale. On distingue, sur le test, des stries superficielles, régulières, plus prononcées contre la suture où l’on remarque un léger aplatissement. Le dernier tour fléchit un peu en approchant de sa terminaison et so détache faiblement du précédent ; il porte un tube court, marginal, fendu dans sa longueur et tronqué à son extré- mité. Le péristome est simple, légèrement épaissi sur les bords et à peine dilaté. L'ouverture, de forme circulaire, montre une faible échancrure qui correspond à la fissure de l’appendice tubiforme. Ce Cyclostome est pourvu d’un opercule testacé, épais, multispiré, aplati en dehors, creusé profondément à l’op- posé, en pas de vis sur les côtés. Il provient des environs de Battambang, au Cambodije. PUPINA 54. BP. Wescoi. t, x. f. 11. Pupina Vescoi Morit. in Rev. z0ol. p. 479. 1862. — — Pfr. Mon. Pneum. nr. p. 94. = —. Cr. etFisch. in Journ. conch. xr. p. 372. T.imperforata, ovato-acuminata, saturatè fulva, glaberrima, pellucida, nitidè micans ; spira ventroso-conica, apice obtusiuscula ; anfr. 5 convexi, sutur exiliter marginatà juncti, ultimus ventrosus, spiram ferè æquans ; apertura subcircularis, callo pliciformi, 19 — 288 — acuto, obliquè intrante, juxtà insertionem marginis dextri munita; peristoma incras- satum, expansiusculum, margine columellari inciso, canaliculato. Longit. 11 ; diam. 6 mill. Coquille ventrue, à spire courte et mamelonnée, d’un fauve rembruni, lisse et brillante comme la plupart des espèces du genre. Les tours de spire, au nombre de cinq, manquent quelquefois de régularité ; ils sont unis par une suture superficielle, étroitement et faiblement marginée. L'ouverture, irrégulièrement arrondie, est bordée d’un pé- ristome épais, jaunàtre, légèrement étalé, fortement incisé du côté de la columelle. Une lamelle pariétale mince et peu apparente se montre près de l'insertion du bord droit et pénètre obliquement dans l'intérieur. L'espèce a été re- cueillie en Cochinchine, près de Bien-Hoa; elle paraît se rapprocher beaucoup du Pupina Mouhoti qui vit au Cambodije et qui m'est uniquement connu par la description de Pfeiffer. AMPULLARIA 55. À. turbinis. Ampullaria turbinis Leain Proc. Ac. Philad. vur. p. 110. 1856. == — — Observ.xr. p. 70. t, 22. f. 2. — Celebensis Mart. in Proc. zool. soc. Lond. p. 12 1860. Le nom que porte cette Ampullaire est évidemment un nom de fantaisie, car les mollusques de cette famille habi- tent toujours les eaux tranquilles, et recherchent plutôt les bas fonds, peuplés de plantes aquatiques, que les tourbillons ou les gouffres. Quoi qu'il en soit, l'espèce se distingue de ses congénères par sa forme largement conique et par l’aplatissement remarquable de sa spire, dont le sommet — 289 — est très peu prononcé. C’est une coquille épaisse, pourvue d’une fente ombilicale large et profonde, d’un brun ver- dâtre, parfois unicolore, mais plus habituellement ornée de fascies sombres et peu apparentes qui se reproduisent avec plus de vivacité dans l'intérieur de l'ouverture, sans atteindre le bord du péristome. Celte cavité, d’un blanc livide mélangé de roussâtre, est teinte légèrement d’orangé sur les bords. Les jeunes sujets, examinés à la loupe, sont striés très finement dans le sens transversal, particu- larité qui s’efface avec la croissance, et disparaît totalement dans l'âge adulte où l’épiderme devient lisse et poli. C’est bien évidemment à cette coquille que se rapporte l'Ampullaire mentionnée par M. v. Martens, sous le nom de Celebensis, dans sa notice sur les mollusques de Siam, publiée en 1860. L'Amp. turbinis diffère de l’espèce des Célèbes par sa forme plus ramassée, la dépression con- stante de sa spire et la dilatation de son ouverture. La figure que Lea en a donnée n’exprime pas suffisamment ces carac- tères, sans doute parce que le sujet n’était pas adulte ; en elfet, l'individu représenté ne mesure que 63 millimètres sur 59, tandis que ceux que j'ai reçus du Cambodje, et qui ont atteint leur croissance, à en juger par l’épaisseur du péristome, n'ont pas moins de 80 millimètres sur 77. Ils proviennent des marécages de Battambang, à l'extrémité septentrionale du grand lac. 56. A. globosa. Ampullaria globosa Swains. Zool. illustr. 1. t. 119. 1821-22. _ — Phil. in Chemn. Amp. p. 8. t. 4, f. 3. — — Recve Conch. ic. Amp. n° 46, = — Mab. et Le Mesle in Jour. conch. xiwv. p. 134. 1866. Commune dans les marécages du Mênam, près de Bangkok. — 290 — 57. A. HBorneensis, Ampullaria Borneensis Phil. in Chemn. Amp. p. 31.t. 8. f. 3. 1851. — — Mab. et Le Mesle in Jour. conch. x. p. 134. 1866. Cette coquille, dans les eaux de l'Indo-Chine, est épaisse, médiocrement brillante, d’un vert jaunâtre pâle et tirant sur le roux, avec des zones irrégulières et peu marquées. L'intérieur de l'ouverture est blanc, teinté de roux, avec de nombreuses fascies, parfois interrompues, plus souvent confluentes, d’une nuance violätre assez intense ; le bord du péristome reste blanc ou jaunâtre. La taille varie entre 45-63 millimètres de hauteur, sur 37-53 de largeur. L'Ampullaria mæsta, décrite et figurée dans la monogra- phie de Reeve (n° 92), me paraît être une simple variété de cette espèce. Philippi rapporte à l'A. Borneensis la figure que Schroter a donnée de l'Helix ampullacea (Fluss conch.,t. VE, f. 2, ett. IX, f. 14), sans apporter aucune raison à l’appui de cette opinion : ce ne peut être assurément qu'une pré- somption fondée sur une vague ressemblance, et la citation me parait un peu hasardée. Habite les marécages de Bangkok et de Battambang. 58. A. conica. Ampullaria conica Gray in Wood Ind. test. suppl. t. 7. f. 22. 1828. = — Han]. Conch. mise, Amp. t. 2. f. 8 ett, 3, f. 13. — — Reeve Conch, ic. Amp. n°10. La forme typique, d’un vert olivâtre unicolore, est teinte, à l’intérieur, d’un brun violacé, avec des fascies peu dis- — 9011 tinctes dont l'extrémité marbre les bords du péristome ; cette forme est originaire de Malacca; mais l'espèce n’en est pas moins répandue dans l’extrème Orient, depuis le Siam jusqu'en Chine. Les individus provenant de Saïgon varient du vert olive au brun verdâtre, et sont ornés, assez communément, de fascies plus ou moins nettes et nom- breuses. On en voit quelques traces sur le sujet représenté par Reeve, dans sa monographie, sans indication de‘localité. Je ne puis reconnaître aucune différence spécifique entre cette Ampullaire et celle qui a été décrite par Mousson sous le nom de scutala ; les spécimens que je dois à la libé- ralité de l’auteur, et qui ont été recueillis dans l'ile Bali, sont peut-être un peu plus globuleux, mais ceux qui proviennent de Java reproduisent fort exactement le type. 59, A. polita. Ampullaria polita Desh. Encycl. méth. n. p. 31. 1830. — — — Lamk. 2 ed. var. p. 544. — virescens Desh. in Dict. class. hist. nat.t. 87. f. 2. — polita Phil. in Chemn. Amp. p. 29. t. 8.f. 1. = — Reeve Conch. ic. Amp. n°35. = — Mart. in. Proc. zool. soc. p. 12. 4860. B testa ventrosa, turbinata, apertè perforata. Ampullaria pagoda Morlt. in Jour. conch. xur. p. 227. 4865. A l’époque où Deshayes décrivait celte coquille, remar- quable par sa forme elliptique, son poli et sa coloration intérieure, elle élait encore rare dans les collections; on ne savait rien du pays qui la produisait, et, bien longtemps après, en 1856, Recve lui donnait, dans sa monographie, la Nouvelle-Hollande pour patrie. Personne n'ignore, aujour- d’hui, qu’elle vit dans les eaux de l'extrême Orient d’où — 292 — elle a été rapportée abondamment en France depuis l’occu- pation de la Cochinchine. d Parmi les spécimens que j'ai reçus de cette contrée, il s’en trouve un dont la forme anormale m'a conduit à une appréciation qui n'est pas justifiée. C’est une coquille de grande dimension, plutôt globuleuse qu'elliptique, terminée par une spire courte, pointue et noirâtre ; le sommet est intact, et l’ombilic assez ouvert. La coloration consiste en un vert jaunâtre, uniforme, avec une fascie peu marquée vers la base du dernier tour. J'ai cru, d’abord, que j'avais sous les yeux une forme spécifique distincte, mais je recon- nais, aujourd'hui, que les caractères essentiels de l'Amp. polila se retrouvent chez cet individu, et qu'il se rattache au même type, plutôt comme monstruosité qu'à titre de variété. L'Amp. polita est peu constante dans ses dimensions ; on rencontre des individus qui n'ont guère que 55 à 56 mil- limètres de hauteur sur 42 de largeur, tandis que d’autres atteignent jusqu’à 95 millimètres sur 65 et 66. L'histoire du développement physiologique de ce mollusque a été traitée par le D° Semper dans un mémoire publié à Utrecht, en 1862. 60. A. callistoma, t. xur. f. 7. T. vix rimata, ovato-biconoidea, solidiuscula, sub epidermide viridi-fulvà, fasciis destitutä, deciduà, cretaceo-cinerascens; spira conica, apice obtusa, violacea ; sutura linearis; anfr. 5 1/2 convexiusculi, ullimus basi altenuatus, altitudinis 2/3 non æquans; apertura elongata, iniùs tricolor, ad marginem castanea, tüm lilacina, demümque uslulato-aurantia ; peristoma acutüum, margine columellari breviter expanso, ferè appresso. — Operculum testaceum, crassum, fulvastrum. AIUL. 39; diam. anfr. penult. 24 millim. Ampullaria callistoma Morlt. in Rev. zool. p. 166. 1866. Cette Ampullaige est parfaitement distincte de ses congé- nères, avantage qui n’est pas sans valeur dans un genre où — 9293 — les caractères spécifiques présentent souvent beaucoup d'obscurité. Elle est ovale, renflée un peu plus haut que le milieu, et légèrement alténuée à la base. La spire est courte, intacte, formée de tours médiocrement convexes, avec un sommet obtus, d’un noir violacé. L'épiderme est mince, luisant, d’une nuance fauve tirant sur le verdätre. Les individus que je possède en sont presque totalement dépouillés, quoiqu'ils aient été recueillis, selon toute appa- rence, à l’état vivant. Sous cette enveloppe caduque, le test est de couleur cendrée et couvert de rugosités, ou plutôt légèrement corrodé. L'ouverture est peu dilatée ; le bord extérieur de cette cavité est d’une nuance brun foncé à laquelle succède une bande lilas; le reste, y compris le bord columellaire, est d’un roux orangé assez vif ; ces trois couleurs contrastent par leur opposition. L'opercule est calcaire, médiocrement épais, brunâtre et finement strié. L'espèce provient des marécages de Battambang, dans le Cambodje. ASSIMINEA Dans un article du Journal de Conchyliologie, publié en 1869, M. Pease s’est attaché à démontrer l'impropriété du nom d'Hydrocena, appliqué, par la plapart des conchy- liologistes, à un groupe de mollusques, de la section des Réaliacées, qui vivent sur les terres chaudes du globe. Le genre Hydrocena a été créé, en effet, pour une petite espèce d’eau douce, munie d’un opercule qui rappelle celui des Néritines par son apophyse ; tout porte donc à croire que ce mollusque est un pectinibranche, tandis que les Réaliacées sont des pulmonés. Cette considération m'a conduit à examiner de nouveau — 294 — les coquilles que j'avais classées dans le genre Hydrocène, et j'ai reconnu qu'elles avaient au moins autant d'analogie avecles Assiminea de l'Inde (cornea, marginata, rubella, etc.) qu'avec les Réaliacées. Bien plus, les animaux pa- raissent avoir les mêmes habitudes. Ceux que nous con- naissons sont des mollusques d’estuaires, de véritables Paludinacées, vivant au bord des eaux, sur les plantes aquatiques, et rampant sur la vase des deltas de l'Indo- Chine. A la vérité, la coquille des Assiminea n'est pas revêtue de caractères suffisants pour lever tous les doutes, etleur opercule même ne diffère pas sensiblement de celui des Réaliacées ; la classification de ces petites espèces lais- scra donc toujours subsister quelque incertitude jusqu'à ce que la connaissance des animaux fournisse de nouveaux moyens d'apprécialion. 61. Ass. brevicula, Hydrocena brevicula Pfr. in Proc. zool. soc. p. 306. 1854. — — — Mon. Pneumop. 11. p. 156. et nr. p. 172. — ’ marginala Morlt. in Jour. conch. xnr. p. 226. 1865. Assiminea brevicula Pease ibid. xvn. p. 163, 1869. La diagnose de Pfeiffer concorde parfaitement avec la forme que j'avais nommée marginata ; il faut ajouter, pour compléter la descriplion sommaire de l'auteur, que la hau- teur de la coquille peut varier de 6 à 9 millimètres 1/2, que la couleur n’est pas toujours fauve, mais souvent rougcâtre, enfin que l'espèce ne vit pas seulement à Singa- pour, mais encore aux environs de Bangkok. — 295 — 62. Ass. turbinata.t. x. f. 9. T. parvula, imperforata, ventriculosa, tenuis, glabra, nitida, corneo-fulva; spira exserta, acutula ; sutura nigro marginala; anfr. 5, supremi plani, ultimus ventrosus, obscurè angulatus, carinà filari periomphalum cingente et aperluram pau d supe- rante munitus ; apertura semiovalis; peristoma rectum, margine columellari calloso, dilatato, appresso. Longit. 3; diam. ferè 2 milt. Hydrocena turbinata Morlt. in Jour. conch. xur, p. 226. 1855. Petite coquille ventrue, faiblement anguleuse à la circon- férence, à spire aiguë, lisse, brillante, d'une nuance fauve, üirant parfois sur l'orangé; la suture est bordée, à sa partie inférieure, d’une linéole noirâtre, très visible sur le dernier tour. A l’état adulte, la coquille n'offre aucune apparence de perforation; elle est munie d'une carène ombilicale qui se prolonge jusqu'à l'ouverture où son extré- mité produit une petite saillie anguleuse. Le péristome est épaissi sur son pourtour, mais surtout au bord columel- laire où l'on remarque une callosité saillante qui s’applique sur la région ombilicale. L'espèce provient des environs de Saïgon d’où elle a été rapportée par M. Vesco, chirurgien major de la marine. 63. Ass. carinata. Assiminea carinata Leain Proc. Ac. nat. se. Phil. vur. p. 111. 1856. = — — Observ.ix. p. 76. t. 22. f. 43. Hydrocena fasciolata Morlt. Rev. zool. p. 478. 1862. Très voisine de l'Ass. Francisiæ, cette espèce s’en distingue par une spire plus atténuée, plus aiguë, et par une carène ombilicale analogue à celle des Omphalotropis. — 296 — Elle habite le Siam et la Cochinchine où elle paraît être commune. L'opercule est très mince, corné, transparent, fragile, concave en dehôrs, avec une spire latérale d’un tour et demi, saillante à l'intérieur. M. Pease, dans sa monographie, rapporte à cette espèce les Omphalotropis maculata Mart. et fulvida Plr. 64. Ass. lirata, t. xir. f. 8. T. angustissimè perforata, ovato-conoidea, apice truncata, solidula, spiraliter con- fertim lirata, castaneo-fuscescens ; anfr. superst. 4-5 planulati, ultimus infrà suturam hris 3-4 eminentioribus cingulatus, interdüm obseurè fasciatus, circà perforationem carinatus ; apertura angulato-ovalis, basi attenuata, margine dextro simplici, colu- mellari reflexiusculo. — Operculum corneum, tenue, paucispirum, nucleo submar- ginali. Longit. 6 1/2; diam, 4 mill. Aydrocena lirata Morlt. in Rev. zool. p. 479. 1862. — — — indour, conch. x. p. 37. 1863. Assiminea lirata Pease ibid. xvir. p. 163. 1869. Cette petite coquille, dont l'animal n’est pas connu, se rapproche des Réaliacées par quelques-uns de ses carac- tères; mais comme elle vit au bord des eaux, sur les herbes et sur la vase, dans le delta du Mékong, je me range à l'avis de M. Pease qui l’a classée parmi les Assiminea. Quelques traces d’érosion sur le test, particulièrement au sommet, semblent même dénoter un mode d'existence aquatique. Les particularités les plus notables qu’elle pré- sente sont les stries concentriques dont elle est gravée, à la manière de certains Melampus, et la carène courte, mais distincte qui circonscerit la région ombilicale où l’on re- marque une perforation ponctiforme. La coloration consiste en une nuance brun-marron, plus ou moins rembrunie, passant au verdâtre chez certains individus, quelquefois, — 297 — accompagnée d'une zone médiane plus sombre. Les exem- plaires que je possède rt que je dois à M. Vesco, ont été recueillis par ce naturaliste aux bords de la rivière de Bien- Hoa. PALUDINA 65. P. Frauenfeldi. Paludina Ingallsianus Reeve (non Lea) Conch. ic. Pal. n° 39. 1863. — Ingallsiana Mart. in Malak. blatt. p. 145. 4865. — — Frauenf. in Verh. zool. bot. Ges. Wien. p. 616. 1865. — Frauenfeldi Morlt. in Jour. conch. xvn. p. 102, 1869. M. Lea a décrit, en 1856, dans les Proceedings de l'Aca- démie des sciences de Philadelphie, une petite Paludine rapportée du Siam par le D' Ingalls dont elle porte le nom. L'auteur n'avait à sa disposition qu'un exemplaire de cette coquille comptant six tours de spire et paraissant adulte. Depuis, elle a été retrouvée aux environs de Bangkok et de Petchaburi par M. v. Martens; elle est donc acquise à la science. On ne voit aucun rapport, même éloigné, entre cette Paludine et la grande espèce, de la section des Vivipares, publiée sous le même nom par Reeve, et on ne comprend pas comment celui-ci, tout en citant l’œuvre de Lea, donne à l'espèce (qu'il nomme Ingallsianus) le Japon pour patrie. Il faut bien en con- clure qu'il n’est pas remonté à la source, et qu’il s’est contenté, pour tout renseignement, d'une étiquette de la collection de Cuming. Une erreur matérielle si grave n'a pas échappé, sans doute, à M. v. Martens qui s’est — 298 — occupé, dans un article critique, des Paludines de l’ex- trème Orient, pas plus qu’à M. de Frauenfeld qui a publié un catalogue complet du genre; cependant elle n’a point été relevée par ces deux éminents conchyliologistes. Le nom d'Ingallsiana appartenant à l’espèce de Lea, je proposerai de dédier celle de Reeve à un savant dont les travaux sur cette matière sont justement estimés. La Pal. Frauenfeldi est très bien figurée dans le Conchologia ico- nica, bien que le sujet excède les proportions ordinaires. C'est une coquille qui se distingue par sa spire acuminée, souvent intacte, et par sa large ouverture d’un blanc de porcelaine, bordée d’un étroit filet noir. Les stries spirales de l'épiderme, quelquefois onduleuses, sont visibles surtout à la base. On remarque, sur les premiers tours de la spire, quatre à cinq fascies linéaires, peu apparentes, qui s’ef- facent sur l’avant-dernier. Une autre particularité que Reeve n'a pas mentionnée davantage, c'est que l'angle périphérial est quelquefois accentué par une légère saillie, en manière de bourrelet, etfréquemment accompagné de petites carènes accessoires qui se montrent sur la seconde moitié du dernier tour. Les dimensions de cette espèce sont très variables, comme il arrive à toutes les Vivipares de l'Indo- Chine; la hauteur peut-être comprise entre 31 et 47 milli- mètres, et le diamètre entre 28 et 38. — Habite commu- nément les eaux du royaume de Siam, notamment aux alentours de Bangkok. La Paludine figurée par Reeve sous le nom de dissimilis Müll. ne saurait être, comme il l’a supposé, et comme le pense M. v. Martens, un jeune individu de P. Frauenfeldi, car celle-ci est beaucoup plus ventrue avec le même nombre de révolutions spirales. — 299 — 66. P. Cochinchinensis. t. xiv. f. 3. T. subperforata, oblongo-conoidea, solida, obliquè striatula et lineis spiralibus subti- lissimis decussata, nitida, obscurè viridis vel brunnea ; spira subelongata, sursüm erosa ; anfr. superst. 4-5 convexiusculi, supremi fusco lineolati, ulüimus ventrosus, carin obtusâ, tumidulà, cingulatus, infrà carinam spiraliter distinctius striatus; apertura ovato-rotunda, callosa, cœrulescenti-alba, marginibus supernè angulatim junctis, fusco augusiè hmbatis, columellari breviter dilatato. Altit. 34-44; diam. anfr. penult. 24-27 ; allit. apert. 20 mill. Paludina Cochinchinensis Morlt. in Rev. zool. p. 166. 1866. = — — in Jour. conch. xvir, p. 194. 1869. Cette Paludine me paraît distincte de la précédente, tout en s’en rapprochant beaucoup; la taille et la solidité sont à peu près les mèmes; l’ouverture diffère peu; enfin les stries de l’épiderme et les fascies brunâtres qui ornent les premiers tours de la coquille ajoutent encore à la ressem- blance. La principale différence réside dans le développe- ment de la spire, beaucoup plus allongée chez la P. Cochin- chinensis, et dans l'absence des carènes accessoires qui, chez l’espèce voisine, accompagnent d'ordinaire l'angle périphérial. Cet angle, en mème temps, est moins prononcé, et il n’altère nullement, à sa terminaison, la courbe régu- lière du péristome. Il faut ajouter que les tours de spire ont plus de convexité, et que l'avant-dernier est un peu étran- glé à la suture. Celle particularité devient sensible lorsqu'on place la coquille sur son ouverture, le sommet dirigé en haut et en avant. On peut mentionner aussi le dégagement un peu plus marqué de la perforation ombilicale, sans se dissimuler, toutefois, que ce caractère offre peu de soli- dité. Les individus que j'ai sous les yeux, fortement cor- rodés au sommet, ne sauraient donner une idée parfaile- ment exacte de la forme de la coquille, ni permettre d’en — 300 — compter rigoureusement les tours. L'espèce provient du pays des Stiengs, sur la limite orientale de la Cochinchine française, d’où elle a été rapportée par M. Massin, ex-chirur- gien de la marine. 67. P. trochoides. Vivipara trochoides Mart. in Proc. zool. soc. p. 12. 4860. Paludina umbilicata Reeve (non Lea) Conch. ic. Palud. n° 40. 1863. Vivipara trochoicdes et umbilicata Frauenf. in Verh. zool. bot. Ges. Wien. p. 655 et 656.865. — umbilicata Mart. in Malak. blatt. p. 146. 1865. Paludina trochoides Morlt. in Jour. conch, xvir. p. 195, 1869. Sous le nom de Paludina umbilicata Lea, Reeve a figuré, dans sa monographie, uñe coquille de Siam remar- quable par sa solidité, sa forme turbinée et la carène qui accompagne son dernier tour. On ne s'explique guère par quelle méprise, tout en citant l'ouvrage de Lea, l’au- teur a pu confondre cette Paludine avec celle du conchylio- logiste américain. Si l’on remonte, en eftet, à la source (Proc. Ac. nat. sc. Philad. 1856, p. 109, et Observ. xt, t. 22, f. 8), on verra que la Palud. umbilicata est mince, de petite taille, et sans aucun rapport avec celle qui a été figurée sous son nom dans le Conchologia iconica. On ne peut même pas supposer que l'espèce de Lea soit le jeune âge de celle de Reeve, car, sans parler de la forme qui est très différente, elle compte le même nombre de révolutions spirales ; tout rapprochement est donc inadmissible, et je suis surpris que M. de Frauenfeld, qui a fait une étude approfondie du sujet, se borne à déclarer qu'il n’eût pas deviné, sans la figure du Conchologia, à quelle section du genre l'espèce de Lea se rattachait. D'un autre côté, M. v. Martens, dans un article du Ma- — 301 — lak. blatter (1865, p. 146), reconnaît que la Paludine qu'il a publiée lui-même, en 1860, sous le nom de trochoïdes, ne diffère pas de l’umbilicata de Reeve. Or, l'umbilicata de Reeve n'étant point celle de Lea, qui jouit du bénéfice de l’antériorité, le nom de frochoides est légitimement acquis à l'espèce. Celle-ci est une coquille solide, à spire courte et acumi- née, formée de six tours de spire dont les premiers sont à peine convexes ; le dernier est bordé d’une carène périphé- riale saillante dont le limbe est tranchant chez les jeunes sujets. L'ouverture, de forme rhombhoïdale, est blanche à l'intérieur, avec une zone large et brunâtre, peu apparente en dehors, bien qu'elle règne d’une maniére confuse du sommet à la base de la coquille. Le bord extérieur du péri- stome est plutôt droit qu'arqué, et il se prolonge légère- ment au point où vient aboutir la carène. Le bord opposé est épaissi et étalé sur la perforation ombilicale, tout à fait dégagée dans le jeune âge. L’épiderme est d’un vert clair, tirant sur le jaunâtre, et d’un violet sombre vers le haut de la spire ; il est médiocrement brillant, irrégulièrement strié dans le sens de l’accroissement, et orné d’une sorte de granulation spirale extrêmement fine que l’on peut obser- ver plus distinctement à la base de la coquille. Cette curieuse espèce n'a pas moins de 30 à 33 milli- mètres de hauteur, et il faut attribuer, sans doute, à une erreur typographique le chiffre de 20 millimèires indiqué par M. v. Martens. Elle a été recueillie, par M. Bocourt, dans les rizières d'Ajuthia, où on la trouve assez difficile- ment quand le temps des inondations est passé, parce qu'elle s'enfonce alors assez profondément dans la vase. Les indigènes lui donnent, dans leur idiome, le nom de bonnet chinois. Elle vit aussi, d’après M. v. Martens, aux environs de Bangkok et de Petchaburi. = 68. P. Eyriesii. Paludina Eyriesii Morlt. in Jour. conch. xur. p. 227. 1865. Vivipara Eriesii Mab. in Rev. zool. p. 50. t, 5. f. 3-5. 4872. B major, distiretè tricarinata. Paludina Fischeriana Mab. et Le Mesle ibid. xiv. p. 136.t. vu. f. 3. 1866. Vivipara Fischeriana Mab. in Rev. zool. p. 50. t. 5. f. 1. 2. Cette Paludine est la plus curieuse de l'Indo-Chine. Comme toutes les espèces asiatiques munies de carènes saillantes, elle est sujette à certaines variations dans le nombre et le relief de ces carènes qui, sur le dernier tour, sont au nombre de deux ou trois. La carène inférieure est toujours dominante ; les deux autres, plus ou moins pro- noncées, se réduisent parfois à une seule ; quand celle du haut et celle du bas ont acquis à peu près la même impor- tance, l'aspect de la coquille est tout à fait remärquable. Cette inconstance dans l’ernementalion du test se mani- feste, comme je l'ai dit, chez la plupart des Paludines pour- vues d'une costulation spirale (Pal. angularis, costata etc.); on l’observe également chez plusieurs Mélanies, telles 4 que les M. dactylus et asperata des Philippines dont la spireest tantôt hérissée d’un ou de plusieurs rangs de tuber- cules, tantôt en est dépourvue complétement. La taille de la coquille n’est pas moins variable que sa sculpture, car elle peut subir un écart de 22 à 30 millimètres en hauteur, et de 20 à 33 en largeur. La Pal. Fischeriana n'est pas autre chose qu'un grand individu de l'espèce, qui porte trois carènes, dont la médiane est moins saillante que les deux autres. L'ampleur de l'ouverture dont les bords sont épais, noi- râtres et continus contribue à donner une physionomie bien tranchée à la Paludina Eyriesii. Cette cavité, d’un — 303 — blanc bleuâtre à l’intérieur, lavéo de fauve sur les bords, est ordinairement pyriforme et non triangulaire ; seule- ment, la carène inférieure, lorsqu'elle est accentuée, pro- duit une légère saillie anguleuse au bord du péristome ; du reste il en est de même chez la plupart des espèces carè- nées, et notamment chez la P. frochoides. La dilatation du bord opposé masque presque entièrement la fente ombi- licale. Quelquefois, avec l’âge, il se forme un second péri- stome, et l'intervalle est rempli par des stries lamelleuses. Toute la coquille est d’un vert olivâtre, plus rarement brunâtre, souvent marquée de linéoles obliques plus fon- cées ; elle est gravée de stries fines, superficielles, irrégu- lières, croisées par d’autres stries granuleuses, beaucoup plus fines encore, qu'on distingue, à la loupe, sur plusieurs points de la surface, et particulièrement à la base où elles prennent, chez certains sujets, l'apparence d’une costula- tion concentrique. L'espèce ne provient pas de la Cochinchine, comme je l'ai dit ailleurs, mais du Cambodje où elle entre dans l’ali- mentation des indigènes ; recueillie d’abord par M. Eyriès, elle a été retrouvée par M. Le Mesle dans les marécages boisés qui avoisinent Battambang. 69. P. Bengalensis. Paludina Bengalensis Lamk. An. s. vert. vi. 2 part, p. 174. 1822. — — Deless. Rec. t, 1. f, 2. = Reeve Conch, ic. Palud. n° 5. — lineata Valence. Rec. d'observ. de zool. et d'anat, comp. p. 256. Cette espèce bien connue parait ètre répandue sur tout le littoral de l'Inde et de l’Indo-Chine. Elle varie sensi- blement de taille, de proportions et de couleur, sans cesser toutefois d’être reconnaissable. On rencontre des formes 90 — 304 — allongées, de 34 millimètres de hauteur sur 17 de large, et d’autres, plus courtes et plus ventrues, de 30 millimètres sur 49. La Cochinchine produit une variété légèrement anguleuse, dont Ja nuance est tellement rembrunie, qu'à peine distingue-t-on les linéoles de la surface. En général, les individus qui proviennent de l'Indo-Chine ont une ten- dance à la costulation spirale, et cette disposition est d’au- tant plus marquée qu'ils s'éloignent davantage du type par leur couleur. La Pal. lineata de Valenciennes est une variété de l'espèce qui se distingue par une colcralion très pâle sans offrir d'autre particularité. L'auteur, dans une note manu- scrite, en marge d’un exemplaire de sa bibliothèque, ap- partenant aujourd’hui à M. Crosse, reconnaît que cette coquille ne vient pas du lac Erié, comme il l'avait autrefois supposé, mais du Sutledje où elle a été recueillie par Jac- quemont. 70. P, Sumatrensis. Vivipara Sumatrensis Dunk. in Malak. blatt, p. 128. 1852. Paludina — Reeve Conch.ic. Pal, n° 65. Vivipara — Frauenf. in Ver. zool. bot. Ges. Wien p. 653. 1865, — — Mart. in Mal. blatt. p. 149. 1865. — polygramima — in Proc. 0ol. soc. p. 13, 1860. — — — in Mal. blatt. p. 146. 1865. — — Frauenf. loc. cit. p. 76. — lineolata Mouss. in Frauenf. loc, cit, p. 1163. 1862 et 622. 1865. Paludina — — in Reeve Conch. ic. n° 50. — filosa Hanl. ibid. n° 31. 1863. Vivipara — Frauenf. loc. cit. p. 605. 1865. Une question qui n’a point d'importance à introduit quelque confusion dans la synonymie de cette espèce. — 305 — Deux Paludines, très voisines l’une de l’autre par l’en- semble de leurs caractères, habitent, l’une Sumatra et l'autre l'Indo-Chine; la première a été décrite, en 1852, par Dunker, sous le nom de Sumatrensis ; la seconde en 1860, par M. v. Martens, sous celui de polygramma; le now de lineolata donné, plus terd, à l'une des deux coquilles, a fait naître une discussion qui devient tout à fait oiseuse, s’il n'existe en définitive qu'une espèce. M. v. Martens n’est pas de cet avis; et, comme il a recueilli lui-même l’objet du litige sur les lieux, on ne peut se dissimuler que son autorité n’ait un grand poids; ajoutons, cependant, que l’apprécialion d’une forme spé- cifique est souvent une alfaire de tact, et que l'esprit le plus rassis se laisse entraîner quelquefois par l'attrait de la nouveauté. La différence entre la Paludine de Sumatra et celle de Siam consiste, d'après le savant conchyliologiste de Berlin, en ce que la première est ornée de fascies plus larges, et présente quelque modification dans la forme, L'auteur n’en dit pas davantage, et il faut convenir que s’il n’y a rien de plus, on ne peut guère hésiter à les réunir. Ce sont de simples nuances, comme on en voit de fréquents exemples, notamment chez la Palud. Bengalensis. En jetant les yeux sur la monographie de Reeve, où les deux Paludines ont été séparées comme espèces, on pourra se convaincre, à leur grande ressemblance, qu’elles n’ont pas, en effet, d’autres caractères distinctifs; la taille, les proportions, les fascies, la couleur, tout porte un cachet d'unité que la différence des lieux n’a que bien légèrement altéré. J'ai reçu de Vienne la Pal. Sumalrensis, sous le nom de lineolata, et je n'ai pu saisir, après une comparai- son attentive, de caractères spécifiques qui permissent de la séparer de celle de l’Indo-Chine. — 306 — L'examen attentif de ces différentes formes conduit à une autre question dont la solution pourrait simplifier cette nomenclature compliquée. En comparant les Palud. poly- gramma et Bengalensis, on reconnaîtra certainement que ces deux coquilles ne diffèrent guère que par la taille; or, il arrive que certains sujets, placés sur la limite intermé- diaire, ne peuvent plus être classés qu’arbitrairement ; trop grands pour concorder avec le polygramma, ils sont trop petits pour être considérés comme Bengalensis. C'est ainsi que j'ai sous les yeux des individus adultes de 22, 24, 26, 30 millimètres de hauteur, formant une chaîne continue dont les anneaux semblent unir les deux espèces. Ce rap- prochement n'avait pas échappé à Reeve qui a fort bien remarqué, dans sa descriplion laconique, que la Pal. lineo- lata tenait de près à la Bengalensis. En résumé, les Pal. Sumatrensis etpolygrammane sont, à mon avis, qu'une même espèce ; le nom de lineolata est un double emploi; toutes ces formes, enfin, se rattachent étroitement à la P. Bengalensis et n’en sont probablement que des variétés. Quant à la P. filosa de Hanley, M. v. Martens nous apprend, dans sa notice sur les Paludines de lextrême Orient, que cette coquille n’est antre chose que la poly- gramma, induction qu'on pouvait tirer & priori de la figure. 71. EF. ampuliiformis. A Paludina ampulliformis Soul. Bonite, zool. n. p. 849, t. 31. f. 25-27, 1852. Cette coquille, que M. de Frauenfeld a oublié de men- tionner dans son catalogue, et qui ne figure pas davantage dans les monographies de Kuster et de Reeve, ne paraît pas différer sensiblement des Paludines japonaises décrites par — 307 — ce dernier sous les noms de malleala et abbreviata (proba- blement une même espèce). Les sujets que j'ai sous les yeux n'ont point, à la vérité, la surface du test martelée ; mais cette particularité, qu'on remarque assez fréquemment chez les univalves d’eau douce, mérite peu d'importance, tandis que la forme, la taille, la coloration, les stries de ces coquilles, leur ouverture enfin, offrent une analogie remar- quable. L'espèce provient de la rivière de Tourane d’où elle a été rapportée, dans l’origine, par Souleyet, et plus tard, par M. Vesco. Je ne sache pas qu’elle ait été trouvée sur uu autre point de la Cochinchine. 72. P. Savanica. Paludina Javanica Busch in Phil. icon. Pal. p. 2. t.1. f. 11. 12. 1844. — — Mouss. Moll. Java p. 61. t. vur. Î. 3, 4. = — Chemn. Pal. p. 24. t. 5. f. 7-10, — — Reeve Conch. ic. Pal. n° 52. Les individus de celte espèce, recueillis par M. Michau en Cochinchine, n’ont pas moins de 31 millimètres de lon- gueur sur 18 de largeur ; ils sont plus allongés que le type, et leur nuance est plus claire; les angles de la surface, beaucoup moins apparents, s’effacent mème presque totale- ment chez certains sujets. Cette variété parait correspondre à celle que Frauenfeld a distinguée par le nom de vigo- ros&. 73. P. Haïinesiana. Paludina Hainesiana Lea in Proc. ac. Phil. vu. p. 109. 1856. Cu a — Observ. x. p. 72. t: 22. f. 6. — Reeve Conch. ic. Pal. n° 42. Les variétés de cette coquille, peu constante dans sa forme et dans ses dimensions, peuvent être ramenées à — 308 — deux types : l’un, allongé, tel que l’a décrit M. Lea, l’autre, presque globuleux par suite du raccourcissement de la spire. Il y a, certainement, entre ces deux formes, une différence très marquée, la première mesurant commu- nément 30 millimètres de longueur sur 20 de largeur, et la seconde 22 sur 18. Je possède même un sujet de la seconde catégorie dont les proportions se réduisent à 17 millimètres sur 13, et qui semble se rapprocher de la Viv. Siamensis Frauenf. (Verh. zool. bot. Ges. Wien, 1865, p.531, t. xx11.) L'espèce est répandue dans le Siam et le Cambodje ; on la reconnaît aisément à son épaisseur, à sa spire obtuse, au léger renflement des tours au-dessous de la suture, enfin à sa couleur d'un vert-jaunàtre uniforme. 74. BP. Jlurida. t. xiv. f. 4. Paludina lurida Morlt. in Rev. zool. p. 479. 1862. — — Cr. et Fisch. in Jour. conch. xr. p. 374. Vivipara lurida Krauenf. in Verh. zool. bot. Ges. Wien p. 623. 1864. T.rimato-subperforata, globoso-conoidea, solidula, subtiliter striata, nitidula, pallida, luteo-virescens, ad apicem violacea; spira obtusa, brevis, aperturæ longitudinem non æquans; anfr. 5 1/2 convexi, suturà valdè impressà juncti, ultimus inflatus, juxtà suturam planulatus, basi rotundatus ; apertura ovalis, supernè angulata, intùs candida; perist. rectum, acutum, margine supero calloso, crasso, columellari breviter patente, perforationem semilegente. — Operculum corneum, diaphanum, tenue, concentricè striatum, fulvo-rubellum, nucleo lalerali, Longit. 19-29; latit. 13-14 millim. Cette coquille me paraît avoir des rapports plus étroits avec la précédente qu'avec le groupe de la Pal. unicolor où l'on pourrait êlre tenté de la classer. Indépendamment d’une certaine épaisseur, sa forme, parfois ventrue, sa spire courte et obtuse, son péristome calleux, la rapprochent inconteslablement de la P. Huinesiana. La surface, qui paraît lisse, est gravée de stries longitudinales, très fines — 309 — et très serrées, sans aucunes stries spirales apparentes. L'épiderme est d'un vert pâle, tirant sur le jaunâtre, éclairei vers la base, et passant au brun-violâtre sur les trois pre- miers tours de la spire. Le dernier est arrondi et très élroi- tement perforé. Le péristome, légèrement étalé du côté de la columelle, est d'un blanc pur chez les sujets adultes. L'opercuie est mince, avec le sommet excentrique et un peu enfoncé. La Pal. lurida a été rapportée de Saïgon par M. Vesco. 75. PP. præmorsa. Paludina præmorsa Bens. in Phil. icon. Pal. p. 8. t. nn. f. 3.1846. — — Receve Conch. ic. Pal. n° 35. Vivipara præmorsaFrauenf. in Verh. zool. bot. Ges. Wien p. 637. et 641. 1864. Paludina fulva Reeve loc. cit. n° 64. 1863. Testa juvenis : — carinata Reeve (nec Swains.) loc. cit. n° 53. Vivipara prœæmorsa Mart. in Mal. blatt. p. 150. 4865. Il n’est pas toujours facile de circonscrire dans de justes limites les formes asiatiques qui, sous les noms de dissimi- lis, carinata, melanostoma, obtusa, fulva, præmorsa, ete. se groupent autour de la Paludina unicolor du Nil; cette tâche, j'essaierai de la remplir ailleurs ; elle m’écarte- rait ici de mon sujet qui ne comprend qu’une seule de ces coquilles, la P. prœæmorsa de Benson, que je juge identique à la P. fulva de Reeve. La nécessité de réunir ces deux Paludines ne me paraît pas seulement démontrée par la comparaison des descriptions et des figures, mais bien par celle des spécinens authentiques que je tiens de la libéra- lité de feu Cuming. On ne remarque entre les deux espèces — 310 — que des différences si légères qu’elles peuvent être considé- rées comme individuelles ou locales, L'une et l’autre sont marquées irrégulièrement de traits obliques, brunâtres, correspondant à certaines périodes de l'accroissement, et gravées, en outre, de stries spirales très fines et un peu onduleuses, un peu plus prononcées à la base, aux alen- tours de la région ombilicale. C'est avec raison que M. v. Martens assimile à la P. præmorsa espèce représentée dans le Conchologiaiconica sous le nom de carinata ; il faut ajouter, pour rendre justice à Reeve, qu'il ne l’a pas donnée comme nouvelle ; l’omis- sion du nom de Swainson que signale le conchyliologiste allemand n’est qu'une inadvertance relevée par l'auteur dans la table de son ouvrage. La P, præmorsa vit au Bengale, aux îles Philippines et dans les eaux du royaume de Siam. 76. BP, ciliata. Paludina ciliata Reeve (non Gould) Conch. ic. Pal. n° 36. 1863. —= — Frauenf.in Verh, zool. bot. Ges. Wien p. 587. 1865. La Paludina ciliata est assez médiocrement représentée dans l’iconographie de Recve où nous trouvons, pour la première fois, la description et la figure de cette espèce. Le ton général de la coquille a été beaucoup trop éclairci, dans le but de faire ressortir Les cils ; et l’angle périphérial, ainsi que celui de la région ombilicale ne sont pas suffisamment accusés. Cette Paludine est facilement reconnaissable, mal- gré la chute des cils qui disparaissent avec le temps et qui sont remplacés souvent par des portions plus ou moins lacé- rées de l’épiderme. Sa taille varie de 17 à 26 millimètres, sur 11 à 16 de diamètre; mais il est probable que ces écarts, — 311 — dont toutes les Paludines offrent l'exemple, correspondent à des différences sexuelles, comme l’avait remarqué Blain- ville (Manuel de malacologie, p. 204), et bien avant lui Adanson, en traitant la question sous un point de vue plus général (Hist. des coquilles, p. 39) (4). L'opercule, d’un brun rougeûtre, formé d'éléments con- centriques, avec le nucleus central, est susceptible d'acqué- rir une certaine épaisseur. La P. ciliala est commune au Siam, dans les eaux de Bangkok et de Petchaburi; elle a été rencontrée aussi en Cochinchine, sur un point nommé Thu-dau-mot ; les sujets provenant de cette localité sont moins ventrus et un peu plus allongés que les autres. BITHINIA 77. BB. goniomphalos. t. x, f. 4. T. rimato-perforata, conoideo-oblonga, solidula, sub lente subtiliter decussata, olivacea vel viridi-fusca; spira elongalo-conica, apice truncata ; anfr. superst. 4 1/2 convexiusculi, ultimus spiram non æquans, circà perforationem strictam compressè carinalus ; apertura ovalis, basi plûs minüsve angulata, marginibus fuscis, intüs pallidè cærulea. — Operculum testaceum, exlüs lamelloso-striatum, intùs homogeneum, album, nucleo excentrico. Longit. 14; diam. 7 1/2 mill.; longit. apert. 6 mill. Paludina goniomphalos Morlt. in Rev. z0ol. p. 167. 1866. On peut se faire une idée de cette coquille en la compa- rant à la Bith. bulimoides du Nil; les deux espèces ont, à peu près, la mème taille, la même forme et le même aspect; mais leurs rapports s'arrêtent à ces traits géné- (1) J'ai observé moi-même, chez le Cyclost. rubicundum de l'Amérique cen- trale, une différence considérable entre la taille du mâle et celle de l'individu femelle. — 312 — raux, et le moindre examen fait ressortir des différences assez notables pour qu'il soit inutile de pousser plus loin la comparaison. La Bith. goniomphalos est habituellement pourvue d’une fente ombilicale limitée par une carène et aboutissant à une perforation fort étroite; cette carène varie selon les sujets ; quelquefois elle est très saillante, et quelquefois un peu effacée. L'ouverture, d’un bleu pâle à l’intérieur, est bor- dée d’un liséré mince et brunâtre ; elle est anguleuse à la base, au point de jonction des deux bords; ce caractère parait être constant, bien qu’il devienne moins apparent lorsque le péristome a été épaissi par l’âge. L'épiderme, d'un vert olivâtre plus ou moins rembruni, quelquefois même d’un brun foncé, est luisant, sans fascies, et gravé de stries très fines dans les deux sens. Le sommet est ordi- nairement corrodé. L'opercule est épais, blanchâtre, finement granuleux sur la face inférieure, revêtu, en dehors, d’un épiderme fauve, à stries concenlriques, avec un nucleus un peu excen- trique. L'espèce a été recueillie en Cochinchine, dans une localité qui porte le nom de Tay-Ninh. Sous le nom de Pal. truncata, Souleyet a décrit, dans la partie zoologique du Voyage de la Bonite, une coquille du Gange qui ressemble beaucoup à celle-ci (1, p. 348, t. 31, f. 22-24); cependant ce n'est pas la même. Outre qu'elle est moins allongée, les tours de spire qui la consti- tuent sent plus courts et plus convexes, surtout le dernier dont la forme est presque globuleuse, en sorte que l'ouver- ture est plus ample et plus arrondie. D'un autre côté, le test est plus mince et l’opercule plus finement strié. La Pal. truncata se trouverait également au Siam, d'après une note de M. v. Martens, insérée, en 1860, dans les — 313 — Proceed. zool. de Londres; les sujets porteraient, sur le dernier tour de la spire, d'après la description de l’auteur, une fascie obscure qui n'existe pas chez le type. 78. KB. lævis. t. xur. f. 2. T. superfcialiter arcuato-rimata, conico-oblonga, corneo-rubella vel lutescens, lineolis spaciceis, distantibus, longitudinaliter notata, nitida, lævis, apice truncatula; anfr. 5 1/2 convexiusculi, suturà simplici juncti, ultimus ventriculosus, circà rimam compressus; apertura ovalis, basi angulata, intùs albido-cœrulea, marginibus crasgio- ribus, oblusiusculis, fusco anguslè limbatis, columellari strictim dilatato. — Opercu- lum testaceum, paginà internâ homogened, albâ, externÀ concaviusculà, epidermide fulv4, concentricè striatà indutA, nucleo subcentrali. Longit. 10; diam. 5 mill.; longit. apert. 4 1/2 mill. Je ne crois pas que cette Paludine se confonde avec la Bith. Siamensis de Lea qui vit dans les mêmes parages ; la description du conchyliologiste américain est, sans doute, fort insuffisante ; mais, si la figure qu'il donne de son espèce est exacte, elle diffère sensiblement de la nôtre par ses proportions, la convexilé de ses tours de spire et la forme de son ouverture qui n’est pas anguleuse à la base. La Bith. lœvis est une coquille de forme bulimoïde, légèrement tronquée au sommet, comptant cinq tours et demi de spire. Ces tours, médiocrement convexes, sont réunis par une suture simple el peu profonde ; le dernier, assez ventru, est percé d'une ouverture ovale, un peu allongée, d’un blanc bleuâtre à l'intérieur, légèrement anguleuse à la base, au point où se réunissent les deux bords. On remarque, en arrière, une fente ombilicale superficielle, limitée par un pli dont la saillie varie selon les sujets. Le péristome, bordé de brun, est un peu épaissi et faiblement dilaté du côté de la columelle, Le test, lisse à l'œil nu, est poii, brillant, d'une nuance de corne tirant sur le rougeâtre ou sur le jaunâtre, plus rarement sur le ver- dâtre. — 314 — L'opercule, assez épais, comme chez toutes les espèces du genre, est d’un blanc mat à l’intérieur, avec un sillon mar- ginal prononcé; en dehors il est revêtu d’un épiderme fauve, sillonné de stries lamelleuses et concentriques. La Bith. lœvis offre une analogie frappante avec la Bith. tuberculata de nos pays, dont elle ne diffère guère que par une forme un peu moins ventrue, une coloration plus vive et une fissure ombilicale plus prononcée. Elle vit dans les eaux douces du royaume de Siam, ainsi que dans la Cochin- chine où elle est fort commune. STENOTHYRA 79. St. monilifera. Nematura monilifera Bens. in. Ann. of. nat. hist, xvi, p. 342. 1856. Stenothyra — — loco cit. p.497. — — Blanf. in Jour. asiat. soc. xxxvi. t, x, » f, 15. — = Cr. et Fisch. in Jour. conch. xu. p. 331. 1864. Cette petite coquille, recueillie pour la première fois dans les marécages du Birman, a été retrouvée en Cochinchine. Elle vit probablement sur toute l'étendue du littoral entre ces points extrêmes, mais sa petitesse et son état habituel d’en- croûtement la dérebent aisément aux regards. On trouve dans le Journal de conchyliologie, année 1864, p. 331, quelques particularités concernant cette espèce, la mieux connue du genre. — 315 — PALUDOMUS 80. P. parvus. Pachychilus parvus Lea in. Proc. ac. nat. sc. Philad. vnr. p. 145. 1856. Æ — — Observ. xr. p. 76. t. 22. f. 14. Melania crassilabrum Reeve Conch. ic. Melan. n° 221, 4860. Paludomus cyanostomus Morlt. in Jour. conch. xt. p. 288. 1864. La coquille que j’ai décrite, dans un autre recueil, sous le nom de Paludomus cyanostomus, correspond bien évi- demment au Pachychilus parvus de Lea, dont la publica- üon est antérieure à la mienne. Mais, en tombant d'accord sur l’espèce, je dois faire mes réserves sur le genre, mon opinion n'étant pas conforme à celle du naturaliste améri- cain. L’opercule, en effet, n’est point spiral, comme chez les Mélanies ; il consisie en une petite pièce mince, cornée, rougeâtre, gravée de stries transverses, très fines, d’abord parallèles entre elles, puis divergentes et finissant par devenir, jusqu’à un certain point, rayonnantes. Le nucleus est marginal. Cette disposition rappelle celle des Tanalia, ce qui conduit à maintenir l'espèce dans le groupe des Palu- domus. D'ailleurs le genre Pachychilus (un assez pauvre genre) parait être limité au continent américain. Le Palud. parvus, par l'épaisseur du test et l’encroûte- ment tenace dont il estrevêtu, se rapproche des Stenothyra et doit vivre dans des conditions analogues. Les spécimens que je possède proviennent du Siam, comme ceux de Lea, mais ils diffèrent de ces derniers par la couleur de l’ouver- ture qui n'est point brune à l'intérieur et blanchâtre en — 316 — dehors, mais d'un bleu cendré uniforme. On n'y remarque pas la ligne d’un rouge foncé dont parle l’auteur améri- cain ; enfin laspire est plus courte, plus aiguë, et le dernier tour plus ventru. Ces modifications ne me paraissent avoir: aucune importance spécifique. MELANIA 81. RE. Fouranensis. Melania Tourannensis Soul. Voy. Bonite, zool. m1. p. 343. t, 31, f. 4-7. 1852. — — Cr. et Fisch. in Jour. conch. x1. p. 373. 1863. A l'exception des genres Ampullaria et Paludina qui comptent, dans l'Indo-Chine, une certaine quantité d’es- pèces, les pectinibranches d’eau douce ne s’y montrent guère plus variés que les pulmonés; jusqu’à présent, du moins, on n'en connaît qu'un petit nombre, quoique le pays soit baigné par des eaux courantes ou dormantes d’une étendue considérable, Ce sujet est donc loin d’offrir tout l'intérêt qu'on serait en droit d’en attendre. Il existe, à la vérité, quelques formes remarquables, telles que les Hemi- sinus Cambojiensis et Brotia pagodula, mais elles sont isolées et se rattachent, d’ailleurs, à des groupes répandus sur d’autres points du globe. On sait que la Melaniavariabilis, de l'Inde, quiemprunte son nom à l’inconstance de sa forme, se montre quelquefois dépourvue de côtes ou de tubercules; son aspect diffère alors sensiblement de celui qui lui est habituel; on pourrait mème être tenté de la prendre pour une autre espèce. En s'appuyant sur celte observalion, on peut se demander si la — 317 — M. Touranensis de Cochinchine ne serait pas une variété mutique de la variabilis. Les sujets que j'ai sous les yeux et qui proviennent directement de l’auteur, autoriseraient cette supposition. Je ne vois effectivement de différence, en comparant ces coquilles, qu'un bord columellaire peut- être un peu plus prolongé, un peu plus aigu à la base chez la Touranensis, et un léger excès dans la dilatation du der- nier tour, particularités qui peuvent être purement indivi- duelles ou locales. Je me borne à exprimer ce doute, les malériaux dont je puis disposer n'étant pas en assez grand nombre pour me permettré d'aller plus loin. 82. ME. Schomburgki. Melania Schomburgki Han]. in Reeve Conch. ic. Mel. no 93, 1859. — — Mab. et Le Meäle in Jour. conch. xiv. p. 132. 1866. Cette Mélanie, dédiée à un amateur éclairé qui a con- tribué par ses recherches personnelles à enrichir la faune malacologique du Siam, ne vit pas seulement dans les rizières de cette contrée, mais aussi dans les arroyos de la Cochinchine où elle atteint un développement de 44 à 45 millimètres. Quoique Reeve, dans sa monographie, ait fait l'honneur de cette espèce à M. Hanley, c’est bien à Ini qu’elle appartient, puisqu'elle n’est connue du public que par la description et la figure qu'il en a données. Il ne serait pas nécessaire d’insister sur une règle aussi élémentaire, si les principes qui servent de base à la nomenclature et qui lui ont acquis, tant qu'ils ont élé observés, une véritable supériorité sur les autres branches de l'histoire naturelle, ne tendaient à se relâcher et n’étaient même transgressés tous les jours. — 318 — 83. M. gemmulata. Melania gemmulata Reeve Conch. ic. Mel, n° 86. 1859. — pyramis v. d. Busch (nec Bens.) in Phil. Icon. Mel. p.22: 6.1. f. 16: Cette Mélanie ne me paraît différer de la tuberculata que par le relief plus prononcé de sa costulation, surtout dans le sens longitudinal. Jai peine à croire que ce soit une bonne espèce, car il est difficile de la séparer de sa congé- nère, et ce n’est pas la description de l’auteur qui en faci- litera les moyens. En effet, la M. tuberculata est pourvue quelquefois aussi de côtes longitudinales saillantes, variété signalée par Mousson, sous le nom de plicifera, dans son Mémoire sur la conchyliologie de Java. Comment, alors, les distinguer l’une de l’autre ? Si j'en juge par les échan- tillons qui sont à ma disposition, la M. gemmulata serait un peu plus grande , avec une contraction un peu plus forte à la suture ; mais ces particularités perdent beaucoup de leur valeur lorsqu'on voit à quel point la M. tuberculata est variable. Les deux espèces paraissent vivre dans les mêmes eaux, sur le continent et dans les îles, depuis l'Inde jusqu’en Cochinchine. 84. NE. infracisa. t. xur. Î. 3. T. turrita, claviformis, costulato-striata et lineis impressis spiralibus nonnullis cincta, unicolor, castanea; anfr. 8 (apice deficiente) parùm convexi, ad suturam lutescentes et prominuli; sutura canaliculala ; apertura oblonga, ints ustulato-fusca, marginibus cœrulescentibus, columellari arcuato, calloso, breviter dilatato. Longit. 38; diam. 12 mill.; longit. apert. 42 mill. Cette coquille, du groupe de la M. lancea des îles poly- nésiennes, est d’une couleur marron uniforme; les tours de spire, médiocrement convexes, sont légèrement étagés et — 319 — creusés en gouttière, disposition particulièrement sensible sur les trois derniers ; en même temps, leur nuance s’éclair- cit et passe au fauve jaunàtre sur le bord. Le test est gravé de stries très apparentes, peu régulières, et porte, en outre, quelques impressions spirales sur la moitié inférieure de chaque tour. L'ouverture est oblongue, arrondie à la base, aiguë au sommet, d'un gris bleuâtre au péristome, d’un fauve légèrement rembruni dans l’intérieur ; une callosité peu épaisse réunit les deux bords, Cette espèce partage avec les Mel. luctuosa et perpin- guis de Hinds, ainsi qu'avec la M. divisa de Philippi, la particularité d'offrir une suture canaliculée. On ne la con- fondra pas avec les deux premières, qui vivent aux îles Fidji et qui se distinguent, non seulement par leur forme, mais enccre par un autre système d'ornementation, ni avec la dernière, dont la patrie est inconnue, car celle-ci est plus petite, et ses tours de spire, d’après la descrip- tion de l’auteur, sont tranchants sur leur bord (Zeitsch. f. malak. 1852, p. 81). La M. infracisa provient de la Cochinchine où elle a été recueillie, par M. Eyriès, dans les arroyos voisins de Saigon. 85. MI. Spinulosa. Melania spinulosa Lamk. An. s. vert. vr. 2 part. p. 166. 1822. — — Quoy et Gaim. Astrol, zool. nr. p. 145. t, 56. f. 12-14. — — Deless. Rec. t. 30. f. 15. = — Brot Cat. syst. 1. p. 56. 11. p.38 et un. p.19. M. Brot a donné, dans les numéros n et ur de son Catalogue systématique, des renseignements complets sur celte espèce qu’il traile avec raison de polymorphe. Elle 21 — 320 — paraît être répandue dans la plupart des grandes îles asia- tiques ainsi que sur le continent, depuis l’Inde jusqu’en Cochinchine. J'ai sous les yeux plusieurs sujets, provenant des eaux douces du Siam et de la rivière de Tourane, qui varient considérablement entre eux, soit par leurs dimen- sions, soit par la saillie de leurs côtes épineuses ; néanmoins l'espèce est toujours très reconnaissable lorsqu'elle n’est pas absolument mutique. Je citerai encore une Mélanie de la Cochinchine qui n’a pas été signalée jusqu'ici. C’est une coquille voisine de la M. granifera, dont la spire est moins aiguë et le dernier tour moins ventru. Elle se rapproche aussi de la Celebensis, mais elle est plus conique, et sa granulation plus large produit un nombre moindre de séries longitudinales. M. Brot, dont la compétence est connue, la considère comme une forme intermédiaire entre les deux espèces, mais distincte. N'ayant à ma disposition que deux exemplaires de cette coquille, je n’oscrais affirmer que les caractères dont ils sont revêtus soient constants ; je me borne donc à la men- tionner, laissant à d’autres le soin de la décrire. HEMISINUS 86. H. Helena. Melanopsis Helena Mederin Phil. Icon. Mel. p. 20. t. 1v. f. 4 1847. == — Mouss. Moll. de Java p. 64. t. x. f, 2. Hemisinus Helena Reeve Conch. ic. Hemis. n° 24. Canidia Helena Brot Cat. syst. 1. p. 50. £ major. Hemis. Baudonianus Mab. et Le Mesle in Jour. conch. xiv. p.133.t.vur. f.1.1866, 7 Tesla lutea, unicolor, absque fasciis. — 321 — Je réunis les Hemis. Baudonianus et Helena parce qu'il m'est impossible de reconnaitre, entre ces deux formes, une différence véritablement spécifique. L'Hemis. Baudonianus se distinguerait, dit-on, par une taille un peu plus dévelop- pée, une suture plus marquée et une columelle plus droite ; mais ces modifications ne s’écartent pas du cercle de varia- bilité dans lequel peut se mouvoir l'espèce. La taille, effec- tivement, est bien rarement un caractère; la profondeur de la suture dépend le plus ordinairement de la convexité des tours qui, chez les Mélanies, n’est pas toujours constante ; enfin la torsion plus ou moins prononcée de la columelle n'a pas, à mon avis, une plus grande importance. On peut remarquer, cependant, que les individus du Cam- bodje sont généralement plus convexes que ceux de Java, et que leur costulation est à la fois moins pressée et plus grossière. Toutefois ces particularités ne me paraissent pas assez décisives pour justifier la création d'une nouvelle espèce dans un genre où les individus offrent beaucoup d'irrégularité dans leur sculpture. Habite les environs de Battambang, au Cambodje. 87. Hi. Cambhodjensis. Melania Cambojiensis Reeve Conch. ic. Mel. n° 468. 1861. Hemisinus Cambojiensis Brot Cat. syst. 1 p. 61. — Mab. et Le Mesle in Jour. conch. xiv. p. 432. t, vir. f. 2. 4866. Ce Mélanoïde est, assurément, un des plus curieux de l'Indo-Chine. Far sa forme, ses tubercules saillants, l'ex- pansion du bord droit, le prolongement du bord columel- laire qui se réfléchit sur lui-même et qui est ensuite tronqué brusquement, il ressemble moins à une Mélanie qu’à une coquille du groupe des Canalifères de Lamarck, à un Mu- — 322 — reæ par exemple, ou bien à certaines espèces de Cérite. Il provient du Cambodje, et notamment des eaux de Battam- bang. NERITINA 88. N. violacea. Neritina violacea Gmel. Syst. nat. xt. p. 3686. 1790. — crepidularia Lamk. An. s. vert, vi. 2 p. p. 186. 1822. — — Recl. in Jour. conch. 1. p. 60-70.1850. — — Sow. Conch. ilustr. f. 25? et Thes. pe 509. t. 113. £. 139-144. (pro parte). — — Reëeve Conch. ic. Nerit.n°38. (excl.syncn.). — — Blanf. in Jour. asiat. soc. t. 1. f. 20-22. — intermedia Desh. (nec Sow.) Voy. Bell, p. 240, t, 4. £ 7. 1834. — pileolus Recl. (intermedia Desh.) loc. cit. p. 68. — mitrula Beck in Pot. et Mich. Gal. r. p.303.t, xxx. f. 5.6. f ultimo aufr. lateraliter compresso. Nerilina depressa Bens. in Jour. asiat, soc. p. 748. 1836. — — Blanf. ibid, p. 40.t. 1 f. 47-19. — — Reeve loc. cit, n° 86. y major. Neritina exaltata Recl. in Jour. conch. p. 65. t. nr. f. 3. 1852 (1). La Neritina violacea de Gmelin, plus connue sous le nom de crepidularia, est une coquille facile à reconnaître, (1) Voy. pour compléter la synonymie de cette espèce le Journ. de Con. chyliologie, année 1850, p. 67. Au surplus les citations plus ou moins dou- teuses empruntées aux ouvrages de Martini, Lister, Wood, etc., ne nous apprennent rien el me semblent de peu d'intérêt. — 3923 — dont la détermination, cependant, peut présenter quelque difficulté si on la cherche dans les livres au lieu de recou- rir à l'observation. En attribuant trop d'importance à cer- tains caractères secondaires, Recluz, quis’est occupé d’une manière particulière de cette espèce et du groupe auquel elle se rattache, a contribué surtout à produire cette obscu- rité. Je ne puis, quant à moi, constater d’autres différences entre les formes énoncées plus haut que celles qui résident dans la taille et dans la coloration. La taille, ici, est un élément variable qui échappe à toute formule précise, car, sans parler de la grande variété des Philippines, qui a reçu un nom particulier, on rencontre des individus mesurant 12, 15, 20 millimètres de longueur, sur 7 1/2, 9 1/2 et 14 de hauteur; cet élément doit donc être rejeté dans la détermination de l'espèce. La coloration n’est pas moins incertaine ; du côté de l’ou- verture elle passe d’un gris clair, tirant sur le rougeûtre, à l'orangé le plus vif: et, du côté opposé, du fauve au brun verdâtre plus ou moins intense. Mais, ce qu'on retrouve presque toujours à des degrés divers, ce sont des taches et des linéoles anguleuses, de couleur jaunâtre, quelquefois en manière de réseau, disposées par séries concentriques, avec plus ou moins de régularité, et persistant surtout vers le sommet. Quant à la dépression du dernier tour, caractère qui n'appartient point au type, je la considère comme une particularité rentrant dans les limites de variabilité de l’es- pèce. Cette modification n’est jamais assez considérable pour altérer le facies de la coquille; on peut même l'ob- server sur des sujets qui, sous tous les autres rapports, même celui de la cohabitation, sont liés trop intimement au type pour qu'on puisse les en séparer. C’est ainsi que j'ai constaté, chez des individus égaux par la taille, apparte- — 324 — nant à la grande variété des Philippines que Recluz a dé- signée par le nom d'exaltata, un écart de 3 millimètres sur la largeur de l'ouverture. Mais, sans aller chercher un exemple aussi loin, la Ner. fluviatilis n'est-elle pas sou- mise, Sous nos yeux, à des variations analogues ? En me fondant sur ces considérations, je n'hésite pas à regarder la N. crepidularia de Lamarck, surtout après l'étude approfondie de Recluz (Jour. de Conchyl. 1850, p. 67), comme identique à la N. violacea de Gmelin. On peut consulter à cet égard les figures que Sowerby en a données (Conch.illustr.f. 25), et que l’auteur français cite à l'appui de son opinion. Du reste, le sujet primitif man- quait évidemment de fraicheur ; de là cette teinte violâtre et cette marbrure blanchâtre que l’on retrouve, en pareil cas, chez la Ner. fluviatilis. C’est à la même espèce que se rapporte encore la N. pi- leolus de Recluz (intermedia Desh.) qui, malgré quelques expressions vagues de l'auteur, ne présente aucun caractère nouveau. On peut en dire autant de la N. exaltala des Philippines qui n’est, bien évidemment, que l’expression la plus déve- loppée de l'espèce. Recluz l'avait considérée lui-même, dans l'origine, comme une variété de la crepidularia, et il est regrettable qu'il n’ait pas persisté dans cette appréciation; le premier coup d'œil est souvent le plus sûr. Enfin, la N. depressa de Benson me paraît rentrer égale- ment dans le type de Gmelin. Le caractère sur lequel cette espèce est fondée se borne à une certaine dépression du dernier tour qui imprime à l'ouverture une forme un peu plus allongée. Je me suis expliqué déjà sur la valeur de cette particularité. La denticulalion, dans ces différents cas, ne fournit aucune lumière nouvelle ; elle varie avec l’âge, finit par — 325 — s’'émousser, et même par s’effacer tout à fait. Ainsi j'ai re- marqué, chez la grande variété des Philippines, des sujets dont la cloison columellaire était sensiblement crénelée, tandis que, chez d’autres, probablement plus vieux, toute trace de denticulation avait disparu. L'espèce vit communément dans les rizières du Siam et de la Cochinchine. 89. N. cornucopia. Neritina cornucopia Bens. in Jour. asiat. soc. v. p. 748. 1836. — — Blanf, ibid. xxxvr. p. 10, t. x, f. 23-25, 1866. — melanostoma Trosch. in Arch. hist. nat, Berl. p. 179. 1837. — —— Phil. Icon. Nerit, p. 4. €. 1. f. 15. — = Recl. in Jour. conch. 1. p. 70. 1850. — crepidularia (pars) Sow. Thes. Nerit. t, x, f. 142- 144. EE = Reeve Conch.ic. Nerit. n° 38. — crepidularia var. 9 Recl. loc. cit. p. 69. = Tourannensis Soul. Voy. Bonite zool, 1. p.570. t. 34. f. 28-31. 1852. =: = = Reel. loc, cit. p. 71. Les caractères tirés de la couleur sont à peu près les seuls qui distinguent, au premier abord, cette Néritine de la pré- cédente ; mais ils empruntent une valeur incontestable à leur fixité. L'ouverture est presque toujours teinte d’un noir bleuâtre, plus ou moins intense, accompagné souvent (mais pas toujours) d’une zone rougeàtre vers la base. Da côté de la spire la coquille est d’une nuance olivâtre, avec des linéoles noires, ordinairement onduleuses ou brisées. Cet ornement, plus ou moins régulier, diffère beaucoup, — 326 — par sa finesse et sa netteté, de la marbrure relativement grossière que l'on observe chez la N. violacea ; il est rare qu'il manque tout à fait et qu’on n’en retrouve pas au moins quelques vestiges ; cependant, comme chez la précédente, on rencontre des individus qui en sont totalement dépour- vus. La denticulation de cette Néritine est plus fine que celle de la violacea, et elle occupe ordinairement toute la cloison columellaire ; en outre, elle parait se maintenir avec plus de persistance dans son intégrité. J'en juge par des sujets extrèmement développés qui proviennent des iles Philip- pines et qui ont conservé leur denticulation très nette, tan- dis que, sur des individus de même taille, appartenant à l’autre espèce, la denticulation s’est altérée et même a dis- paru complétement. Cette particularité n’avait frappé ni Reeve, ni Sowerby, qui ont confondu les deux espèces sous un ième nom dans leurs monographies respectives ; cepen- dant elle avait été signalée par Benson, dans un article où il compare les N. cornucopia et depressa, après les avoir séparément décrites. On est tenté de croire que les auteurs précédemment cités ne l'ont pas lu, car on ne trouve pas même une mention de la N. cornucopia dans leurs ou- vrages. A l’exception de Recluz, qui s'est montré d’une extrème facilité dans l'admission des espèces, comine il arrive sou- vent aux savants consciencieux dont l’esprit est concentré sur un même sujet, tous les conchyliologistes compétents semblent d'accord pour considérer la N. Tourannensis de Souleyet comme une des formes de la N. cornucopia de Benson. Elle ne paraît différer, en elfet, que par une modi- fication dans la coloration, qui est plus pâle du côté de l'ou- verture, et qui présente, à l'opposé, deux fascies longitudi- nales produites par une interruption des linéolestransverses. — 327 — Recluz, lui-même, ne signale pas d'autre différence appré- ciable, car on ne saurait tenir compte du nombre toujours variable des denticules columellaires. Les Ner. cornucopia et violacea vivent dans les mêmes eaux, et particulièrement dans les rizières inondées, sur tout le littoral, depuis l'Inde jusqu'en Chine. On les ren- contre également aux îles de la Sonde, aux Moluques, aux Philippines, à Ceylan, etc. Je suis porté à croire qu’il existe chez ces mollusaues des cas d’hybridité, ce qui peut expli- quer l'incertitude que présente quelquefois leur détermi- nation. ACEPHALA ANODONTA 90. À. exilis. Anodonta exilis Lea in Trans. Am. phil. soc. vr. p. 81. t, ur. f. 68. 1839. = polita Mouss. Moll. de Java p. 98. t.xix. f. 2. 3. 1849. — — Sow. Conch. ic. Anod. n° 36. = siliqua Kust. in Chemn. Anod. p. 57. t. 14. f. 5. — exilis Mart. in Mal. blatt. p. 42. 1867. Espèce commune dans les eaux de la Cochinchine où elle se montre assez variable dans sa dépression et sa forme plus ou moins élancée. Elle porte, sur les crochets, des — 328 — rides onduleuses qui demeurent visibles après la chute de l’épiderme, quand le sommet n’est pas corrodé. Les plus grands igdividus mesurent 92 millimètres de longueur, sur 49 de hauteur et 17 d'épaisseur. Ving-Luong, près des bouches du Mékong. 91, À. Lesmesleiï. t, xiv. f. 1. T. elongata, tenuis, fusca, nitida, irregulariter sulcata, anticè rotundata, brevis, posticè magis dilatata, demüm attenuata ; margo dorsalis arcuatus, in parte posticA compressus ; basalis medio concavus, ambo subparalleli ; umbones anteriores, obtusi, latè penitüsque erosi, cupri colore tincti; cardo linearis; margarita cœrulescens, medio testæ fulvastra. Longit. 81; altit. 32; crassit. 14 millim. Cette Anodonte est caractérisée surtout par sa forme étroite et allongée. Courte et arrondie antérieurement, elle est un peu plus dilatée en arrière où son extrémité s’atté- nue légèrement. Le test, mince et fragile, est revêtu d’un épiderme brun foncé, uniforme, marqué de larges érosions d'une coujeur de cuivre bruni; à l'intérieur, la nuance est bleuâtre, irisée, avec des taches jaunâtres sous les crochets. Dans le jeune âge, l'espèce n'offre rien de particulier; ce n’est qu’en progressant qu'elle prend une forme allon- gée; les bords supérieur et inférieur deviennent alors à peu près parallèles, et le dernier se creuse faiblement en son milieu quand le développement est complet. L’Anod. Lemeslei est assurément très voisine de la Schomburgki qui vit dans les mêmes parages (Mart. Proc. zool. soc. Lond. 1860, p. 15); toutefois elle est moins dilatée en arrière (32 millimètres au lieu de 38), et ne sau- rait être considérée comme ailée ; en outre la coloration des valves est bleuâtre à l’intérieur, et non pas d'un rouge violacé, L'espèce a été recueillie par M. Le Mesle, au Cambodje, probablement dans les marécages voisins de Battambang. — 329 — 92. À. linguæformis. t. xiv. f. 5, T. oblonga, compressa, tenuis, nitida, striatula et irregulariter sulcata, sub epidermide luteo-virente vel fusc iridescens, anticè breviter rotundata, posticè magis dilatata, ovalis; margo dorsalis ascendens, in alam modicam, arcuatam vel angularem dilatatus ; basalis vix excavatus ; umbones antici, depressi, parüm distincti; cardo linearis, arcuatus ; impressiones, præcipuè anteriores, profundæ ; margarita cœrulea, iridescens, sub umbonibus salmonea. Longit. 105 ; altit. 47; crassit. 18 millim. Cette coquille se distingue par sa formeirrégulière, plus étroite en avant qu’en arrière, par sa dépression et par la situation tout à fait antérieure des sommets que leur apla- tissement rend à peine sensibles. Le corselet, en se dilatant légèrement, forme un triangle à peu près équilatéral, à sommet très obtus, dont les côtés descendent vers les deux extrémités de la coquille. Le bord antérieur est court et arrondi; le bord opposé est ovale, atténué, obtus à sa ter- minaison ; enfin le bord inférieur ou basal montre, chez les sujets adultes, une sinuosité peu profonde un peu au delà de son milieu. L’épidermeest brillant, irrégulièrement sillonné, avec de fines stries dans les intervalles, d’un jaune verdâtre rembruni à la circonférence, et, chez les vieux individus, d'un vert brunätre foncé. On remarque, à la loupe, sur divers points de la surface, notamment à la base et sur l'expansion du corselet, des lamelles courtes, souvent inter- rompues, tantôt transversales et parallèles entre elles, tan- tôt entrecroisées comme un tissu. Le test, dépouillé de son épiderme, est blanc et fortement irisé. La portion antérieure du bord cardinal est purement linéaire ; mais, à partir du corselet, elle s’épaissit, se prononce et montre une tendance à se convertir en lame cardinale. L'intérieur des valves est d’un bleu irisé, très brillant, avec une large tache d’un fauve orangé sous les crochets, — 330 — comme chez la plupart des Naïades du pays. Les deux im- pressions antérieures sont profondes; la postérieure est aussi très marquée et singulièrement allongée. L'espèce a été recueillie par M. Le Mesle avec la précé- dente. DIPSAS Les coupes génériques, fondées sur un caractère unique et absolu, comme la conchyliologie en offre tant d'exemples, sont l'expression d’une méthode artificielle qui ne résiste pas à la pratique. La nature, en effet, toujours sobre d’in- novalions, ne passe jamais d'une forme organique à une autre sans avoir épuisé toutes les combinaisons dont cette forme est susceptible. Autant elle est prodigue de variété dans ses produits, autant elle paraît économe dans les pro- cédés qu’elle emploie pour les diversifier. L'observation peut nous convaincre qu’un caractère isolé, quelque saillant qu’il soit, nese maintient pas longtemps dans son intégrité; tantôt il se combine avec d’autres caractères qui affai- blissent sa prééminence, tantôt il s'atténue par gradation, au point de laisser l'observateur indécis sur son existence. Ces réflexions peuvent s'appliquer au genre Dipsas qui se distingue du genre Anodonta par la présence d’une lame à la charnière de la coquille. Tant que cette lame est appa- rente il n'y a point de difficulté ; mais elle peut s’émousser, se réduire à une saillie indécise, contestable, et alors, en l'absence de tout autre criterium, la classification devient nécessairement arbitraire. On ne saurait nier, cependant, que les coupes artificielles ne soient un auxiliaire utile ; si elles satisfont médiocrement l'esprit, elles facilitent les déterminations spécifiques, lors- — 331 — qu'elles ne sont pas trop multipliées. Il est donc bon de les admettre, au moins dans une certaine mesure, en attendant que la conchyliologie qui semble marcher à une transfor- mation, soit assise sur des bases plus solides. Cette consi- dération milite en faveur du genre Dipsas qui n’est pas plus mauvais que beaucoup d’autres. 93. Dipsas bellua. T. magna, veztrosa, crassiuscula, inæqualiter ovalis, anteriùs rotundata, posteriùs ovata, transversim sulcata, epidermide nigricante vel fusco-virente vestita; margo dorsalis ascendens, anticè obtusè rostralus, posticè compressus et breviter dilatatus ; umbones tumidi; cardo in utrâque valvà laminam brevem exhibens; impressiones anteriores digitatæ, sat profundæ ; margarita lactea. Longit. 487 ; altit. 123; crassit. 71 millim. Anodonta bellua Morlé. in Rev. zool. p. 167. 1866. Le Dipsas bellua est une des grandes espèces du genre ; sa forme est un ovale irrégulier, assez renflé, largement arrondi en avant et atténué à l'extrémité opposée. Le corse- let est comprimé et faiblement dilaté, sans que cette expan- sion puisse être considérée comme une aile; les crochets présentent enarrière trois ou quatre plis variqueux, parallèles entre eux et peu apparents. Le test est d’un blanc argenté sous un épiderme épais, d'un brun marron noirâtre, avec des sillons larges et irréguliers qui s’affaiblissent graduel- lement en se rapprochant du sommet. L'intérieur de la coquille est revêtu d’une couche de nacre, d’un blanc légèrement bleuâtre, à reflets irisés. On observe en arrière, sur l’une et l’autre valves, une lame courte, arquée, qui constitue la partie saillante de la charnière. Les impressions musculaires sont fortement accentuées, et l'impression pal- léale se montre très distincte. J'ai eu, entre les mains, trois exemplaires de cette coquille, 14890 provenant du lac Tonli-Sap, tous de la même taille et par- faitement semblables ; elle n’a pas été rencontrée ailleurs jusqu'ici. 94. Dipsas plicatus. Dipsas plicatus Leach Zool. mise, 1. p. 120. t, 53, 1847-17. Mytilus plicatus Soland. Mss. sec. Gray Ann. of. Phil. p, 27. 1825. Symphynota bi-alata Lea in Trans. Am. phil. soc. nr. p. 445. , t. xiv. f. 24. 1829. Anodonta plicata Schr. Reisen in Amur-land p. 718. 4859-67 (1). Unio plicatus Sow. Conch. ic. no 280, (exclus. syn. et patrid). On est généralement d'accord pour faire remonter à Solander, d’après l'autorité de M. Gray, la première connais- sance qu'on a eue de cette coquille, de même qu’on croit la retrouver dans le Dipsas plicatus de Leach. Cependant la description de ce dernier naturaliste est trop insuffisante, et la figure qui l'accompagne trop médiocre pour que la certitude soit complète à cet égard. Une particularité qui contribue peut-être à augmenter les doutes, c’est que la même espèce se rencontre à la fois sous deux formes un peu différentes, dans les eaux de la Chine et dans celles du Cam- bodje. La variété chinoise a les valves moins bombées ; l'aile dorsale, un peu plus développée, s'élève abruptement et forme un angle droit avec le bord supérieur (voir les fig. de Leach et de Sowerby), tandis que chez les individus originaires du Cambodje, elle fuit presque toujours en ar- (1) On trouvera dans cet ouvrage la synonymie complète de l’espèce ; quant à la fisure que l'auteur en a donnée, elle reproduit exactement un jeune individu appartenant au type du Cambodje. — 333 — rière, J'ai constaté ces différences sur un assez grand nom- bre de sujets appartenant tant à ma collection qu’à celle du Muséum de Paris, et j'en ai conclu qu'il existait deux races, pourvues de caractères distinctifs qui ne sauraient toutefois être considérés comme spécifiques. La figure 280 de la monographie de Sowerby représente assez bien l’aileron du Dipsas qui vit dans les eaux de la Chine ; à la vérité, l'auteur a confondu cette espèce avec l'Unio plicatus des États-Unis, et lui a donné la même syno- nymie, oubliant que cette dernière coquille était déjà repré- sentée (fig. 5) dans son ouvrage. Du reste, on ne peut guère citer que les figures de cette monographie, car le texte ren- ferme de si graves et de si nombreuses erreurs, au double point de vue de la conchyliologie et de la géographie, qu'il me parait totalement dépourvu d'autorité. Je ne saurais partager l'opinion de M. Schrenck qui con- sidère l'Anodonta Herculea de Middendorf comme syno- nyme du Dipsas plicatus ; les proportions énormes de cette coquille, son épaisseur, son poids, sa forme même, surtout celle du bord antérieur qui est dépourvu d’éperon, lui as- signent, à mon avis, un rang distinct. (Schr. loco cit. — Middeud. Reisen in Sibir. p. 278, t. xxi, f. 5 ; xxu, f. 1,2; XXVI, fe 1512) Les dimensions ordinaires du Dips. plicatus, au Cam- bodje, sont les suivantes : longueur, 125 millimètres; hau- teur à partir du sommet, 72; à partir de l’aileron, 95; épaisseur, 42. Mais on rencontre, surtout dans les eaux de la Chine, des individus qui mesurent 170 millimètres de longueur sur 135 de hauteur et 55 d'épaisseur. L'espèce est très commune dans le lac Tonli-Sap et dans les maré- cages voisins, et je suis surpris qu'elle ait été omise dans le catalogue de M. Le Mesle qui l’a rapportée en grand nom- bre de ces parages. — 334 — PSEUDODON Le genre Margaritana a été institué par Schumacher pour des Naïades dont la charnière, munie de dents qui s’arliculent, est dépourvue de dents cardinales. Ce sont de véritables Unio dont la lame cardinale n'est pas précisé- ment absente, comme l’exprime le nom d’Alasmodonta qui leur a été donné par les conchyliologistes américains, mais contractée ou rudimentaire. Rien ne ressemble moins à ces coquilles que les Naïades asiatiques improprement classées parmi les Margarilana, dont la charnière, sans lames à la vérité, est constituée par deux tubercules simples, émoussés et juxtaposés. La distinction paraît trop évidente pour qu'il soit nécessaire d'insister ; mais il convient d’exa- miner si ces coquilles peuvent rentrer dans le genre Mono- condylus avec lequel elles ont des rapports beaucoup mieux justifiés. Le genre Monocondylus (1) comprend, comme on le sait, certaines Naïades de l'Amérique du Sud dont la charnière est dépourvue de lames, tandis que les dents cardinales sont réduites, sur chaque valve, à un seul tubercule qui s'applique contre celui de la valve opposée. Une disposition (1) J'ai fait, ailleurs, à propos de ce nom générique, une remarque qui a été critiquée par la Revue zoologique (1872, p. 51), et je me vois forcé de ren- voyer l’auteur au dictionnaire. Si le créateur du genre Monocondylæa a voulu exprimer, par cette dénomination, que les dents cardinales se réduisent sur chaque valve à une protubérance unique, comparable au nœud d’une articu- lation, c’est-à-dire à un condyle, l'étymologie est évidemment tirée du mot xoyduhoc (Littré, Dict. de la langue franc.) qui, dans une acception plus large, veut dire un tubercule, Quant au mot xoyduAn, il appartient à peine à la langue grecque, et doit être lu x0p0uAn (H. Etienne, Thesaurus ling. græc.). — 335 — analogue se retrouve chez les bivalves asiatiques impro- prement appelées Margaritana, et mème chez quelques formes européennes dont la classilication a beaucoup em- barrassé jadis les conchyliologistes (1). M. Lea, le premier, se fondant sur l'analogie, a classé les unes et les autres dans le genre Monocondylus. Cependant, depuis que l’on connaît un plus grand nombre de ces coquilles, on a pu remarquer que les Monocondyles du vieux monde diffé- raient sensiblement d'aspect de ceux du nouveau continent. Ceux-ci, effectivement, ressemblent à des Unio, tandis que les autres, généralement déprimés, souvent minces et presque toujours ailés, se rapprochent davantage des Ano- dontes. L'organisation de la charnière présente, en outre, une différence qui n’a pas été signalée jusqu'ici; chez les espèces américaines, la dent de la valve gauche est presque toujours antérieure lorsqu'elle s'applique contre celle de la valve droite; la disposition est inverse chez toutes celles de l'Europe et de l’Asie qui me sont connues. En outre, les dents de ces dernières sont beaucoup moins saillantes, quelquefois même elles sont rudimentaires, et au lieu de so maintenir dans l'axe du sommet, elles se portent un peu en avant. Les Monocondyles de l'Amérique méridionale sont dénués de costulation apicale, bien que cet ornement se montre fréquemment chez les Unio de la contrée. Il en est de même dans l’Indo-Chine ; mais, d’autres espèces du vieux monde, notamment le Monoc. rhomboideus du Tigre et la forme européenne que j'ai citée en note, portent des sillons ondu- (1) Le Pseud. depressus Muhlf. (Unio Bonellii Fer.) est le seul représentant du genre qui ait été signalé en Europe. Cependant il en existe d'autres, car j'ai recueilli moi-même, dans un ruisseau, près de Parme, une espèce tout à fait différente. 22 — 336 — leux au sommet de leurs crochets. En résumé, les différences notables que présentent ces coquilles dans leur forme, leur aspect et la disposition de leur charnière, me semblent justifier leur séparation en deux groupes, comme l’a pro- posé M. Gould (Otia conch. p. 193). Quant à la particula- rité qui leur est commune et que M. Blanford a signalée, en 4866, dans le journal de la Société asiatique, c'est-à-dire l'expansion du ligament dans un sinus de la coquille, elle ne paraît sans importance, car on peut l'observer chez un grand nombre de Naïades appartenant à des genres dilfé- rents, notamment chez l'Unio sinuatus et la Marg. marga- ritifera de nos pays. 95. Ps. Cambodjensis. Monocondylea GCambodjensis Petit in Jour. conch. xur. p. 46. t.1v. f. 4. 1865. — — Mab. et Le Mesle ibid. xiv. p. 122. 1566. Unio subtrigonus Sow. Monogr. n° 292. 1867. Le Pseud. Cambodjensis mesure jusqu'à 115 millimètres de longueur ; c’est une des plus grandes espèces connues. Les jeunes sujets sont colorés en vert jaunâtre, avec deux ou trois rayons en arrière ; leurs dents cardinales, d’abord allongées, s'épaississent avec l’âge et prennent la forme de tubercules oblus, grossièrement striés et parfois très sail- lants. L'espèce provient des eaux douces du Cambodje où elle est très commune ; elle vit probablement aussi en Cochin- chine, — 337 — 06. Ps. Zollingeri. Muargaritana Zollingeri Mouss. Java. p. 96. t. xvur. f. 1. 2, 1849. Anodonta Cumingii Lea in Proc. zool. soc. Lond. p. 199. 1850, Monocondylæa Cumingii id. in Jour. Ac, nat. sc. Phil. 1v. p. 235. un — — Obs. vi. p. 53. t. 33. f. 4144. Cette Naïade n'atteint jamais les proportions de la précé- dente; mais ce qui la distingue plus particulièrement, c’est que son corselet est à peine dilaté. Le Ps. Cambodjensis est une coquille ailée, surtout dans le jeune âge; chez le Zollingeri le bord dorsal est seulement comprimé; l’épi- derme, en même temps, est plus foncé, plus brillant et plus lisse. La comparaison que j'ai faite de cette espèce et du Monoc. Cumingi, d’après des spécimens authentiques, ne me laisse aucun doute sur leur identité. Les exemplaires de M. Lea provenaient de Malacca, d’après un renscigne- ment fourni par Cuming ; il est certain que la même forme se retrouve à Java, à Bornéo, et très abondamment dans les eaux du Siam. 07. Ps. tumidus. t. xvi. f. 1. T. ovala, inæquilateralis, inflata, subtenuis, epidermide nitidà, posticè tomentos, luteo-fuscescente, in adultis castaneA, vestila ; margo anterior rotundatus, subrostratus; posterior ovatus, vel ovato-truncatus; basalis regulariter arcuatus; dorsalis in alam humilem compressus ; umbones lumidi; area lata, carinis duabus circumscripta; lunula excavata; dens cardinalis parvus, compre:sus, Obtusè triangularis, minimè crenulatus ; margarita albo-cœrulea, sub umbonibus fulvescens. Longit. 70; altit. 46; crassit. 34 millim. Monocondylus tumidus Morlt. in Jour. conch. xiv. p. 62. 1866. Monocondylea tumida Mab. et Le Mesle ibid. p.122. Monocondyla tumida Mab. in Rev. zool. p. 51.t.5. f. 6-7. 1872. Ce qui distingue au premier abord cette coquille, c’est sa forme renflée, particulièrement en arrière, et l'absence de — 338 — symétrie qui en résulte. Par sa taille, sa consistance, son épiderme et sa coloration intérieure, elle se rapproche du Ps. Zollingeri; mais elle s’en éloigne bien davantage par sa forme, par le développement de sa face dorsale et par la profondeur de sa lunule. Le corselet, sur chaque valve, est circonserit par une carène très visible, quelquefois mème par une double carène. Le Ps. lumidus, à l'état adulte, est d'une nuance marron peu foncée, brillante, jaunissant sur certains points de la coquille et notamment à la base. L'épiderme de la partie postero-dorsale est formé de stries lamelleuses, tourmen - tées, beaucoup plus irrégulières et tomenteuses que chez son congénère. L'espèce a été rapportée du Camhodje par M. Le Mesle qui l’a trouvée en abondance au sud de Battambang, dans la localité de Phnum-Kretch. 98. Ps, orbicularis, t. xvr. f. 5. T. alata, suborbicularis, compressa, tenuis, epidermide tenaci, fulvasträ, parüm nitente, ad margines lamellosh, induta; margo anticè brevis, rotundatus, sursüm angulatus, posticè latè ovalis, basi valdè arcuatus ; m. dorsalis ascendens, in alam compressam, brevem, arcuatam, crenulatam dilatatus; umbones parvi, acuti, compressi; lunula terminalis ; dens mediocris, in utrâque valv4 triangularis, lævi- gatus, promiuulus ; margarila cœrulea, iridescens, sub umbonibus pallidè salmonea. Longit, 74; altit. 60; crassit. 22 millim. Monocondylus orbicularis Morlt. in Rev. zool. p. 467. 1866. L'unique individu de cette espèce que j'ai reçu du Cam- bodje ne parait pas avoir atteint tout à fait l’âge adulte; les dimensions et l’épaissenr des valves acquièrent probable- ment un plus grand développement; quant à la forme, elle ne doit pas varier sensiblement. Cette forme est orbiculaire et déprimée, par conséquent tout à fait caractéristique. Le bord antérieur de la coquille, bref et arrondi, s’unit au bord == dorsal en formant un angle relevé. Les crochets sont petits, déprimés, sans rugosités, dépouillés de leur épiderme ; celui-ci, d’un fauve jaunätre légèrement rembruni sur les bords, est gravé de stries inégales peu profondes, qui de- viennent lamelleuses en avant et en arrière, notamment sur la dilatation du corselet. Les dents de la charnière sont lisses, simples, triangulaires, exactement semblables sur chaque valve. La nacre est b'euâtre, irisée, et fauve sous les crochets, comme chez presque toutes les Naïades du pays. L'espèce provient des eaux de Battambang où elle à été recueillie par M. Silvestre. 99. Ps. Rlouhotianus, Monocondylæa Mouhotiana Lea in Proc. Ac. nat. sc.Plil. p. 190. 1863. = — — Observ. x. p. 69. t. 21. f. 62. J'ai reçu cette coquille du Siam, et je doute que l'indi- cation de M. Lea qui lui assigne pour patrie les montagnes du Laos soit exacte. Il est permis de supposer aussi que les exemplaires de l’auteur n'étaient pas complétement adultes, si l’on en juge par leur taille (67 millimètres sur 35) et par leur couleur d’un brun jaunâtre. Les sujets qui sont entre mes mains mesurent 81 millimètres de longueur, 42 de hau- teur et 21 d'épaisseur, Les valves sont, en dehors, d'un brun foncé uniforme, en dedans d’une nuance bleuatre plombée, avec de fortes impressions musculaires ; leur bord inférieur est sinueux, caractère qui influe d’une manière notable sur le facies des Naïades, et qui ne se prononce généralement qu’à la dernière période de leur croissance, 0 100. Ps.exilis. t, xvir, f. 1, T. oblonga, inæquilateralis, depressiuscula, tenuis, anticè rotundata, posticè ovalis, lamelloso-striata et distanter rugulosa, ferrugineo-brunnea; margo dorsalis compressus, arcuatus, lævigatus, obtusè triangularis ; margarita cœrulescens, sub umbonibus latè fulva. Longit. 57; altit. 30; crassit. 18 millim. Monocondylus exilis Morlt. in Jour. conch, xiv. p. 63. 1866. Cette coquille, qui n'offre aucun caractère bien tranché, ressemble à une de nos petites espèces d’Anodontes. Elle est modérément déprimée, avec un corselet comprimé, fai- blement dilaté et limité par deux rides longitudinales assez apparentes. L'épiderme est d'un brun ferrugineuxuniforme, avec des stries lamelleuses peu saillantes et quelques sillons espacés, correspondant à certaines phases de la croissance. On remarque, sous le ligament, des plis courts et obliques qui semblent révéler l'existence d’une costulation apicale que l'érosion du test ne permet pas de suivre plus loin. Au dedans, la coquille est grossièrement sillonnée, et mar- quée, surtout à la partie antéricure, d'impressions muscu- laires assez profondes relativement à son peu d'épaisseur ; en arrière, les impressions sont distinctes et séparées. La nacre est bleuâtre, iridescente, teintée de fauve sous les crochets. Le Ps. exilis appartient au même groupe que le Mou- hotianus et se rapproche beaucoup, comme celui-ci, du Ps. depressus de l'Europe. La principale différence réside dans la dilatation du côté postérieur, beaucoup plus pro- noncée chez la dernière coquille que chez les deux autres, dilatation qui imprime à la ligne dorsale une direction fran- chement ascendante, L'espèce vit dans le lac Tonli-Sap, au Cambodje. — 341 — Je citerai encore, mais seulement pour mémoire, une coquille du même genre, de forme ovale lancéolée, longue de 71 millimètres sur 33 de hauteur, dont une seule valve a été rapportée du Siam par M, Bocourt, Cette valve, qui est la gauche, est munie d’un petit tubercule comprimé, arrondi, peu saillant, tout à fait semblable à celui des espèces de l'Europe. Elle est d’un brun verdâtre à l'extérieur, et, au dedans, d’une nuance bleuâtre, lavée de fauve sous les crochets. Cette description sommaire ne me paraît pas suf- fisante pour justifier la création d’une espèce. UNIO 101. EU, misellus. t. xiv. f. 2. T. arcuata, depressa, inquilateralis, tenuis, epidermide irregulariter strigatA, luteo- virenti, progressu temporis fuscescente, vestita; margo anterior attenuatus, rotundus ; posterior dilatatus, areuato-truncatus ; basalis medio sinuatus ; umbones parvi, depressi, acuti; dens cardina'is lamelliformis, exilis, vix prominulus; lamellæ in uträque valvà obtusæ, subsimplices; pagina interna subrugulosa; margarita lividè cœrulea, sub umbonibus fulvescens. Longit. 66; altit. 31; crassit. 21 millim. Unio misellus Morlt. in Jour. conch, xur. p. 21. 1865. Cette coquille, par la faiblesse de sa charnière où se dessinent les premiers linéaments d’une dent cardinale, semble établir un passage entre les Anodontes et les Unio. Les sujets que j'ai sous les yeux présentent deux formes distinctes qui paraissent correspondre à deux phases de leur croissance. Chez les plus jeunes, dont la longueur n'excède pas 50 à 53 millimètres, la coquille est ovale, ré- trécie en avant et dilatée en arrière, le bord dorsal demeu- rant à peu près parallèle au bord inférieur ; la coloration = 90 — consiste en un jaune verdâtre, avec un ou deux rayons verts, peu apparents. Avec l’âge, la nuance s’assombrit, passe au brun marron terne, et les rayons s’elfacent; en même temps les valves s’allongent et deviennent sinueuses à leur base, à peu près comme chez l'Anod. soleniformis de l'Amérique du Sud ; la surface, enfin, qui était finement striée, se montre beaucoup plus rugueuse. Lorsque ces caractères se sont développés, la coquille a changé sensi- blement d'aspect. La charnière, comme je l'ai déjà dit, est presque rudi- mentaire chez cet Unio, surtout en ce qui concerne les dents cardinales, réduites à des lamelles très minces et à peine saillantes. Les lames sont un peu plus prononcées, mais au lieu de s’accroitre avec l’âge, elles deviennent, au contraire, moins neltes ; celle de la valve droite est simple, l'autre est divisée par un sillon superficiel. M. Lea a décrit, sous le nom d'Unio Laosensis, une coquille quise rapproche beaucoup de celle-ci par la forme, mais qui s'en éloigne par la taille, la solidité, et surtout par les caractères de la charnière. On peut citer aussi l'U. Pequensis Anth. comme une espèce voisine, distincte tou- tefois par son bord inférieur qui est à peine sinueux, par ses dents cardinales plus nettes et plus saillantes, enfin par son épiderme gravé de stries fines, pressées et régulières. L'Unio misellus a été recucilli par M. Bocourt dans les eaux vives de la province de Salaburi (Siam). 102, EL. Efainesianus. Unio Hainesianus Lea in Proc. Ac. nat. sc. Phil. vin. p. 92, 1856. — — — Observ. vi. p.9.t, 21. F. 4. — — Sow. Conch. ic. n° 254. erclus. patrid. — imperialis Morlt, in Jour. conch. x. p. 480, 1862. — 343 — Cette magnifique coquille, la plus grande du genre qu’ait produit jusqu'ici l’Asie, a été décrite par Lea, en 1856, d'après deux exemplaires envoyés du Siam par le D' House. Sa forme, bien tranchée, ne permet pas de la confondre avec aucune des grandes espèces qui vivent sur le même continent; peut-être faut-il excepter l'U. Nicklinianus qui s'en rapproche par la taille, mais qui s'en distingue par des caractères évidents, et, notamment, par les ondulations de sa surface prolongées jusqu'aux crochets. M. Lea a donné de l'U. Hainesianus une assez bonne figure, inférieure, toutefois, à celle de Sowerby; les dimensions que lui as- signent l’un et l'autre conchyliologistes demeurent bien au- dessous de la réalité, car les grands individus de l'espèce atteignent jusqu’à 192 millimètres de longueur, sur 142 de hauteur et 77 d'épaisseur. La coquille jeune diffère sensiblement de l'adulte et rap- pelle, par sa forme orbiculaire, certaines Naïades bien con- nues du Brésil. Sa couleur est un jaune verdâtre qui passe au brun foncé avec le temps ; mais déjà elle est épaisse et munie d'une très forte charnière. Les grands individus re- flètent, surtout à leur bord postérieur, des nuances irisées d'un magnifique éclat. Les dents de la charnière varient selon les sujets ; quel- quefois les deux lobes sont également proéminents ; mais, quelquefois aussi, le lobe postérieur est déprimé. L'espèce n'a pas été observée jusqu’à ce jour en Cochinchine ; on l’a trouvée seulement dans les étangs du Siam, aux environs du fleuve Mènam, où elle est assez commune. = 103. U. Mycrsianus. Unio Myersianus Lea in Proc. Ac. nat. sc. Phil. vin, p. 92. 1856. — — — Observ. vr. p. 10.t. 22, f. 2, — Housei — loc. cit. = — — Observ. vr. p.11. t. 23. f. 3. — — Mart. in Proc. zool. soc. Lond. p. 14, 1860. On peut suivre, au Muséum de Paris, l’évolution de cette Naïade depuis son premier âge jusqu’à son accroisse- ment définitif. Dès l’origine, la dilatation du corselet en manière d'aileron se prononce fortement, et le bord anté- rieur est armé d’une sorte d’éperon acuminé; mais l'aile persiste seule et se développe de plus en plus, tandis que l'éperon s’émousse et finit par disparaître, comme il arrive chez d’autres espèces, et, notamment, chez l'U. delphinus. Cette aile se montre très variable dans sa forme et dans ses dimensions; son bord est tantôt simple, et tantôt grossière- ment crénelé ; en général elle est droite, mais, quelquefois, recourbée en arrière; enfin, chez les sujets très vieux, on la trouve singulièrement réduite, sans doute par suite des accidents qui ont accompagné leur existence. La nuance de l'épiderme, d'abord d’un jaune verdâtre ou d’un brun clair, passe au brun foncé et devient même noiràtre avec le temps. L'intérieur est d’une belle couleur saumonée, tirant sur l'orangé, et régnant du sommet à la circonférence; elle passe ensuite au blanc bleuâtre ou rosé avec de magni- fiques reflets irisés. L'Unio Housei de Lea est un individu de l’âge moyen dont l'aile est très développée, comme il arrive à cette période de la croissance. L'auteur n’avait pas grande con- fiance dans la solidité de cette espèce; il est frappé lui- — 345 — même de sa ressemblance avec l'U. Myersianus, et prévoit qu'elle descendra peut-être au rang de variété lorsqu'on aura pu l’étudier sur des matériaux plus complets. Ces matériaux je les ai eus entre les mains, et je n'hésite pas à déclarer que leur examen justifie les prévisions de M. Lea. Sowerby a figuré, dans sa monographie (n°° 260 et 265), sous les noms d’Unio Myersianus et Housei, deux coquilles qui ne concordent nullement avec l'espèce; toutes deux ont le test mince (fenuis) et l’intérieur des valves coloré en pourpre plus ou moins foncé. Je partage l'avis de M. Tryon qui considère la première comme une forme américaine (Amer, Jour. conch. 11, p. 246); quant à la seconde, à laquelle l’auteur assigne la Géorgie pour patrie, ajoutant, crainte d'équivoque : en Amérique, je doute qu’elle corresponde, comme le croit M. Tryon, au Dipsas plicatus représenté déjà, sous le n° 280, avec les plis va- riqueux qui le caractérisent et qu'on ne retrouve pas ici. Au surplus, les citations qui accompagnent la description de ces coquilles ne sont pas plus exactes que leur déter- mination, et l’on pourrait croire que les livres où l’auteur a dû les puiser ne lui sont guère connus que par leurs titres. L'Unio Myersianus habite les mêmes lieux que l'espèce précédente. 104. U. delphinus. Unio delphinus Grun. in Wiegm. Arch. p. 276, t. x. f. 1. 1841. — — Deless. Rec, t. xx, f. 3. — — Lea Observ. ur. p. 56. t. 47. f. 35. 1842. — — Kust. in Chemn. Unio p. 18. t. 11. f, 2-4. Testa juvenis, anticè acuminato-rostrata, alà triplicatà. — megapterus Morlt. in Jour. conch. x. p. 159. 1864. Cette coquille singulière, aujourd’hui connue de tout le monde, est parfaitement représentée dans les archives de — 346 — Wiegman. Sa forme est à peu près constante, sauf la dila- tation du corselet qui varie chez la plupart des sujets. Parmi ces variations, il y en a trois principales auxquelles on peut ramener toutes les autres : 1° L’aile peut s'élever verticalement, en forme de triangle isocèle ; 2° Ou bien se recourber ea arrière; 3 Enfin elle est simple ou double, le lobe antérieur, dans ce dernier cas, conservant toujours la direction verticale. On rencontre des individus chez lesquels l’appendice dorsal est remarquablement développé; j'en possède un dont l’aile s’élève à 51 millimètres au-dessus du bord supé- rieur de la coquille. Dans le jeune âge, l'extrémité antérieure se prolonge en un éperon acuminé de 10 à 12 millimètres de longueur; cet appendice s’émousse avec le temps, ct finit même par disparaître en laissant subsister le rudiment d’un rostre plus ou moins saillant., L'existence de ce caractère négligé jusqu'alors dans les descriptions, et certaines particularités de l'aile plissée dans le sens vertical m'avaient paru dénoter une forme spécifique nouvelle, erreur que je m'em- presse de rectifier. La coquille jeune est d'un vert gai, avec quelques ombres brunâtres et des rayons obscurs en avant; avec l'âge eïle passe au marron clair et se rembrunit de plus en plus, au point de devenir presque noire. Grüner et Lea assignent à cette Naïade les eaux de Ma- lacca pour patrie; je ne sais si cette indication est bien exacte; il est certain qu’elle est extrêmement commune dans celles du Cambodje, aux environs de Battambang, et particulièrement dans le lac. Elle a été recucillie également en Cochinchine, par M. Eyriès, dans la localité nommée Thou-den-Moth. — 341 — Un fait curieux, c’est l'existence d'une espèce analogue (U. delphinulus Morlt.) dans les marais du Tabasco, à peu près sous la même latitude (du 15° au 16° degré). Les deux formes sont également déprimées, rostrées en avant et munies d'un aileron vertical, remarquable par son ampli- tude. Là, vit aussi un Bulime sénestre qui, par sa forme, sa coloration et la direction de sa spire, tout à fait anormale pour la contrée, rappelle un type bien connu de l'Asie, le Bul. lævus de Müller. 105. Ü. gravidus. T. magna, crassiuseula, inflata, inæquilateralis, irregulariter ovalis, epidermide nitente, suleulato, luteo-viridi vel castaneo vestila, anticè attenuata, brevis, posticè expansa, latè ovalis; margo dorsalis in alam obtusè triangularem compressus ; umbones valdè tumidi, supernè depressi, cordiformes ; lunula profunda; ligawentum elongatum, rectum; dens cardinalis lanelliformis, elongatus; lamellæ longæ, rectæ; margarita albo-cœrulea, iridescens, in fundo salmonea. Longit. 125-130 ; allit. 98 ; crassit. 77-80 millim. Unio gravidus Lea in Proc. Ac. nat. sc. Phil. vu. p. 93. 4856. — — — Observ. vi. p. 12. t. 24. f. 5. — — Mart. in Proc. zool. soc. Lond. p. 44. 1860. = = Sow. Conch. ic. n° 271. — abnormis Morlt. in Rev. zool. p. 480. 1862. M. Lea a décrit et figuré cette curieuse espèce d'après un jeune individu qui mesurait seulement 76 millimètres de longueur sur 62 de hauteur; elle atteint, lorsqu'elle est adulte, jusqu’à 1430 millimètres sur 98; ce n'est plus, alors, une coquille mince, comme l’auteur l'a dépeinte, car les valves ont acquis une notable épaisseur. Dans le jeune âge de la coquille, quand les crochets sont à peine dénudés, on voit, de chaque côté, mais particuliè- rement en arrière, des plis fins et onduleux, quelquefois interrompus, qui descendent obliquement le long du cor- — 348 — selet et coupent à angle droit les stries de l'accroissement. Le sommet offre aussi de petits tubercules irréguliers, encore visibles après la chute de l’épiderme. M. Lea n’a point fait mention de ces particularités qui sont, du reste, plus ou moins accentuées selon les sujets. La coloration de l'épiderme passe généralement, avec l’âge, du vert jaunâtre au brun marron foncé, et alors toute trace de rayons disparaît. Mais on voit aussi des indi- vidus adultes conserver une nuance claire, avec de larges rayons qui ornent la partie antérieure de la coquille et qui semblent tracés au pinceau. L'Unio gravidus provient des eaux douces du royaume de Siam; on l’a trouvé récemment au Cambodje, dans la localité de Winh-Luong. 106, U, REassini. t. xv. f. 2. T. breviter ovata, solidula, tumida, valdè inæquilateralis, epidermide brunneo-vi- rente, obscurè radiat, vestita ; anticè truncato-rotundata, posticè ovalis; margo dor- salis arcualim ascendens, in alam mediocrem, obtusè angularem dilatatus ; umbones tumidi, supernè rugosi; dens cardinalis lamelliformis, serrulatus ; lamellæ lougæ, arcuatæ ; margarita cærulescens. Longit. 58; latit. 42 ; crassit. 31 millim. On pourrait prendre cette Naïade pour le jeune âge de l'U. gravidus; cependant je la crois différente; sa forme bien arrêtée, son épaisseur et sa couleur foncée semblent dénoter une coquille qui est parvenue à l’âge adulte. On remarque aussi, en la comparant aux jeunes sujets de l'U. gravidus, que ses crochets sont moins saillants, et que son extrémité postérieure, au lieu d'être largement arrondie, se termine en ovale, ce qui lui donne une forme plus achevée, celle d’une coquille, enfin, dont la croissance est à son terme. Une différence notable entre les deux espèces, c’est que, — 349 — chez l'U. gravidus, la partie postérieure du bord dorsal et les lamelles qui en dépendent suivent une direction à peu près rectiligne, tandis que chez l'U. Massini elles sont arquées sensiblement. Cette disposition, dans le premier cas, laisse toute latitude à l'accroissement (on sait que la coquille devient énorme), tandis que, dans le second, elle lui assigne une limite. D'un autre côté, l'U. Massini est pourvu, comme son congénère, de plis vermiculaires, croisant à angle droit les stries de l’accroissement, en arrière des crochets, et de petits tubercules qu'on peut observer au sommet de la coquille, mème après la perte de l’épiderme. Le reste de la surface est sillonné de stries fines, très peu saillantes. La couleur consiste en un brun verdâtre uniforme, sans éclat, avec trois rayons obscurs, dont un, plus apparent, marque les limites du corselet. L'intérieur est d'une nuance bleuâtre, irisée, surtout au bord postérieur des valves. Cette coquille a été rapportée de la Cochinchine par M. Massin, chirurgien de la marine; la ressemblance qu'elle offre avec l'U. gravidus, dont elle reproduit à peu près la forme en diminutif, ne saurait surprendre, si l’on con- sidère qu’un type, dans la nature, demeure bien rarement isolé. 107. U. miecropterus. t. xv. f. 7. T. inæquilateralis, tenuis, olivacea vel viridi-fuscescens, non radiata, tenuiter lamel- loso-striata, anticè rotundata, brevis, posticè regulariter ovalis ; margo dorsalis in alam brevem, obtusè triangularem, dilatatus ; dens cardinalis tenuis, lamelliformis, in valv dexträ duplicatus, in alterà simplex ; lamella unica in valvà dexträ, in sinistrà duplex; margarita pallidè cœrulea, iridescens. Longit. 60-68; allit. 37-41; crassit. 23-25 millim. Unio micropterus Morlt. in Jour. conch. x1v. p. 63. 4866. Cette coquille, quoique assez variable, ne perd jamais, tout en se modifiant, les caractères essentiels qui la consti- — 350 — tuent et qui la rendent parfaitement reconnaissable. Sa con- vexité, notamment, n'est point constante, et l'écart entre les limites extrêmes est même assez considérable; c’est ainsi que certains sujets pourraient passer pour déprimés, pendant que d’autres (et c'est le plus grand nombre), sont, au contraire, sensiblement renflés. Un autre caractère également variable, c’est celui qui réside dans la dilatation du corselet dont la forme et Ja dimension se montrent, du reste, rarement constantes chez les espèces pour vues d'un aileron. Cet appendice, chez PU. micropterus, est généralement peu développé, mais, cepen- dant, assez pour imprimer au bord dorsal une direction franchement ascendante. Les dents cardirales ne se distin- guent point par leur forme des lamelles qu'elles semblent continuer; leur faiblesse est compensée par uve combi- naison qui donne à la charnière beaucoup de solidité, c’est-à-dire qu’elles sont simples et doubles par opposition sur chacune des deux valves, ainsi que les lamelles. Les crochets, un peu antérieurs, sont atlénués vers le sommet et ne portent aucune trace d'ondulation. L'épiderme, d'un vert olivâtre peu foncé, peu brillant, quelquefois rembruni, quelquefois tirant sur le jaunâtre, est couvert de stries lamelleuses d’une grande fincsse, et traversé par quelques sillons irréguliers plus prononcés. Au dedans la nacre est bleuâtre, tachée de fauve au centre et irisée sur les hords, surtout en aïrière. L’impression des muscles est peu marquée, comme il arrive ordinaire- ment chez les coquilles d’une faible épaisseur. L'U. micropterus a été rapporté du Cambodje par M. Le Mesle qui l’a recueilli dans la rivière de Battambang ; sa ressemblance avec l'U. paludosus du Tabasco est remar- quable ; j'ai déjà fait, à propos de l’U. delphinus, un rap- prochement encore plus singulier. — 351 — 103. O. tumidulus. Unio tumidulus Lea in Proc. Ac. nat, sc. Phil, vur, p. 93. 1856. — —— — Obs. vr. p. 45. t. 25. f. 9, — — Sow. Conch. ic. n° 482. L'Unio tumidulus appartient, comme l'espèce précé- dente, à un groupe caractérisé par des dents lamelliformes, simples sur la valve gauche et doubles sur la droite. Les tubercules mentionnés par M. Lea, dans la description de celle coquille, sont plutôt des plis onduleux et un peu vari- queux qui la couvrent parfois en partie, mais qui peuvent aussi manquer totalement. Il est rare, cependant, que le sommet en soit absolument dépourvu, et qu'il n'offre pas, au moins, quelques traces de granulation. Je partage l’avis de M. Dohrn qui considère l'U, sub- striatus du même auteur comme une coquille qui n’est pas adulte (Proc. zool. soc. 1860, p. 15); je suis même dis- posé à croire que cette coquille est le jeune âge de l'Unio tumidulus. L'espèce a été rapportée du Siam par M. Bocourt qui l’a recueillie dans la rivière de Pakpriau. 109. U, Engallsianus. Unio Ingallsianus Lea in Trans. am. phil. soc. x. p.11. p. 282. 1852. — — — Obs. v. p. 38.t. 24. f. 41. — — Sow. Conch. ic. n° 126. Cette coquille, remarquable par sa forme rostrée, rentre dans la section des précédentes. Elle n'offre pas, à son sommet, la moindre trace de stries pliciformes ou grana- 23 — 332 — Jleuses; mais on y voit parfois de petits tubercules qui sont très apparents chez les jeunes sujets avant la chute de lépiderme. Il est bien difficile d'admettre que l'U. Pazii de Lea conslitue une forme spécifique distincte, La différence con- sisterait, suivant l’auteur, en une taille un peu plus forte, des crochets plus terminaux et une dilatation plus pro- noncée de la moitié antérieure de la coquille. Ces caractères ne paraissent pas avoir une grande valeur; le premier, même, manque de fondement, car l'U. Ingallsianus atteint exactement la taille que M. Lea assigne à l’autre espèce. L'habitat ne fournit pas non plus d'indice favorable à leur séparation ; l’auteur croit son U. Pazii originaire de Chine; mais c'est d'Europe qu'il l’a reçu, et il avouc que l’opi- nion lui donne aussi le Siam pour patrie. Depuis l'occupa- tion de Ja basse Cochinchine, il est arrivé en France un grand nombre de ces coquilles que les amateurs éclairés ont rapportées, sans distinction, à l’'U. Ingallsianus. J'en ai cu, moi-même, entre les mains, une cinquantaine, de différents âges, ce qui m'a permis de suivre par degrés les modifications dont parle M. Lea, et d'acquérir ainsi la con- viction que les deux espèces se réduisent à une seule. L'Unio Ingallsianus vit au Siam ainsi qu’en Cochin- chine où il a été recueilli en abondance par M. Massin, dans les marécages voisins de Mitho. 110, 4. inornatus, Unio inornalus Lea in Proc. Ac, nat. sc. Phil, -vur, p. 93, 4856. -— — — Obs. vi. p. 13.1. 24. f. 6. — — Sow. Conch. ic. n° 147. (malé). Cette espèce, aisément reconnaissable, d'après la des- cription et la figure qu'en a données l’auteur, a été — 9393 — recueillie par M. Bocourt dans la rivière de Saraburi (Siam). 111, Ü, rustieus. t. xvir. f, 7. Unio rustieus Lea in Proc. Ac. nat. se. Phil. vur. p. 93. 4856, —— — — Obs. vr. p. 44. t. 25. f. 7. T. caslanea, rugis crebris undulatis vel angulato-flexuosis cmnird sculpla. — Paivæanus Morlt. in Jour. conch, xur. p. 227. 1865. Je crois devoir rapporter à l’Unio rusticus une forme qui provient de la rivière Saraburi {Siam), et que j'ai con- sidérée autrefois comme distincte. C’est une coquille d’une nuance marron, tirant un peu sur le verdatre, brillante, couverte de rides onduleuses, médiocrement saillantes, plus accentuées sur les crochets où elles se montrent sou- vent anguleuses. Rien de semblable, assurément, dans la figure que Lea a donnée de PU. rusticus; mais la descrip- tion nous apprend que l'espèce est extrêmement variable dans son ornementation ; la sculpture peut ètre absolument nulle, ou recouvrir presque toute la surface, à la manière des U. corrugatus de Retz et Tavoyensis de Gould. Toute- fois, en ce qui concerne la variété Paivæana, la compa- raison me paraitrait plus exacte avec VU. crispaltus de Gould, ou certaines formes du scamnatus. La coquille que Dobhrn a décrite, dans les Proceed. de la soc. zool. de Lon- dres (1860, p. 14), et qu'il rattache, avec quelque doute, à l'Unio rusticus, me parait correspondre à cette variété. On ne peut se dissimuler, lorsqu'on à sous les yeux un certain nombre de ces Naïades, et qu’on peut observer le passage graduel des formes simples aux forines ornemen- tées, qu’il est presque impossible de les séparcr les unes des autres, et qu'elies dérivent toutes du même type. L'Unio Cambojensis de Sowerby, publié dans le Conch. — 354 — iconica, sous le n° 251, rentre aussi, bien évidemment, dans les formes de l'U. ruslicus; il appartient, comme le sujet décrit par M. Dohrn, à la variété corrugata de l’es- pèce. 112, U, scobinatus. t. xvur. f. 2 ct 6. Unio scobinatus Lea in Proc. Ac. nat. sc, Phit. vus, p. 93. 1856. — — — Obs. vr. p. 19. t. 26. f, 43. — — Sow. Conch. ic. n° 313. — mandarinus Morlt. in Jour. conch. xir. p.159. 1864. GB tenuior, peculiariter seulptus et viridi pictus. — venustus Morlt. ibid. xur. p. 63. 1865. Une étude plus approfondie des Naïades de l'Indo-Chine, fondée sur Fexamen de nouveaux matériaux, m'a fait concevoir des doutes sur la valeur de l'Unio venustus que je considère, au moins provisoirement, cemme une variété du scobinalus. Cette forme du haut Cambodje a le bord antérieur un peu plus allongé et les dents cardinales moins épaisses el moins saillantes que le type; mais peut-être ces” modifications sont-elles dues uniquement à l’âge : l'orne- mentation des valves en offre de plus remarquables. Les rides à angle aigu, qui partent de leur sommet, sont plus fines, plus nettos et plus régulières dans leur parallélisme que chez l'U. scobinatus; elles perdent une partie de leur relief, sur la moitié inférieure de la coquille, et for- ment des zigzags confus, d’un beau vert, qui semblent tracés au pinceau, En même temps, les stries transversales, qui sont fines et pressées, acquièrent de la netteté et devien- nent continues. En un mot, la taille de la coquille, sa forme, son épaisseur, sa charnière même la rattachent au scobi- nalus; mais elle est alliée de très près à l'Unio crispatus, et peut servir de lien entre les deux espèces. Cette variété — 9329 — provient du nord de Battambang ; le type vit au Siam, dans la province de Saraburi, et, notamment, dans la rivière de Pakpriau. On le rencontre aussi en Cochinchine où il a été recueilli, près de Mitho, par MM. Eyriès et Massin. Les figures que Lea et Sowerhy en ont données sont détestables. 113. U. pellis-lacerti. t. xvir. Ê. 5. T.oblonga, inæquilateralis, solidula, rugis elevatis viridibus ab nmbone obliquè decur- rentibus et tenuatim vel granulatim desinentibus, {üm irregulariter flexuosis, tüm zigzagformibus, peculiariter dislineta, inter rugas transversim str'ala, virenti-fulva ; margo anterior breviter rotundatus, posterior subrostralus, vix carinatus; basalis plus minnsvè sinuatus; umbones depressi, corrugati, argentali; lamellæ in valvà dextrâ duplices; dens cardinalis prominulus, cristatus, in valvà sinistrà compressus, biparti- tus, in utrâque ferè terminalis; margarita cœruleo-argentea,. Longit. 41-46; altit. 19-21 ; crassit. 20-22 millim. Unio pellis-lacerli Morlt. in Jour. conch. xnr, p. 22. 1865. — — Sow. Conch. ic. n°. 457. Cette coquille est généralement plus renflée et plus allon- gée que l'Unio scobinatus ; la sculpture des valves, plus fine et plus serrée, devient très déliée en approchant de la base où elle se termine le plus ordinairement en manière de ponctuation. L'épiderme, assez brillant, est brunâtre ou d’un vert jaunâtre tirant sur le fauve. Les deux espèces se distinguent facilement quand on compare leurs types ; il n'en est pas ainsi de leurs dérivés dont les formes, extrêmement nombreuses, se touchent et se confondent souvent sur plusieurs points. J'ai eu, entre les mains, depuis la première description de l'U. pellis-la- certi, plus d’une centaine de ces Naïades variant de taille, de forme et d’ornementation ; un certain nombre se clas- saient assez naturellement ; d'autres participaient à Ja fois des deux types, en sorte qu'aujourd'hui, malgré l'écart qui sépare ceux-ci, je n’oscrais affirmer qu'ils constituent réel- lement deux espèces. — 356 — La forme dont il s’agit ici est répandue dans toute j’Indo- Chine ; on la lrouve au Siam, dans la rivière de Saraburi; au Cambodje, dans celle de Baltambang, et en Cochinchine, près de Mitho. CYRENA Le genre Cyrena de Lamarck a été partagé, comme tout le monde le sait, en quatre subdivisions qui sont générale- ment admises: Corbicula, Cyrena, Batissa et Velorita. Ces coupes peuvent contribuer à simplifier l'étude d'un genre difficile et nombreux en espèces; mais il fant se gar- der de leur attribuer une importance qu'elles n'ont pas, attendu qu’elles ne sont fondées sur aucun caractère sérieux, pas plus au point de vue physiologique qu'au point de vue conchyliclogique. Les Corbicules se distinguent par leurs dents latérales striées et à peu près égales ; les Cyrènes, par leurs dents latérales lisses, l’antéricure arrondie, la postérieure un peu comprimée ; les Batissa, par leurs dents latérales antérieures plus courtes que les postérieures ; enfin les Velorita, par leurs dents latérales striées, l'antérieure très large ct la pos- térieure allongée. Dureste, ces différents groupes présentent, dans leur ensemble, un caractère d’uniformité si parfait que l'artifice de leur séparation n'échappe pas à l'évidence. Le nombre des coquilles appartenant au genre Cyrena de Lamarck s’est accru rapidement dans l’espace de quel- ques années. Non seulement les voyages d'exploration, surtout dans l’Indo-Chine, ont amené la découverte d'une quantité d'espèces nouvelles, mais de patientes études, pour- suivies par des savants parmi lesquels on doit citer en pre- mière ligne M. Temple Prime, ont révélé l'existence d'un — 9307 — certain nombre de formes spécifiques, confondues jusqu'a- lors avec d’autres plus anciennement connues. La dernière édition de Lamarck, publiée en 1835, ne mentionnait que quinze Cyrènes vivantes ; aujourd’hui ce chiffre a décuplé. En présence d'un accroissement aussi considérable on peut se demander si toutes ces formes ont une sérieuse valeur, surtout lorsque l’on considère le faible intervalle qui sépare quelques-unes d’entre elles et les hésitations dont elles ont été l’objet. Il est certain que l'espèce, dans ce genre, ne se dégage pas toujours avec nettelé ; il faut em- p'oyer tour à tour la comparaison, l'analyse, compter ou mesurer les sillons d'accroissement, pour arriver, en défi- nilive, à un résultat trop souvent contestable. On peut donc craindre que l'étude consciencieuse, mais peut-être un peu trop minutieuse et trop exclusive du genre, étude où il arrive presque toujours à l'observateur de se laisser influen- cer par la considération des différences bien plus que par celle des rapports, n'ait entraîné la création d’'individualités trop nombreuses. Il en résulte une conséquence aussi fà- cheuse qu'inévitable : c'est que l'appréciation devenant extrèmement difficile, il n'est plus permis qu'à un petit nombre d’esprits patients et courageux de s’aventurer sur co terrain. Ces observations ne s'appliquent pas seulement à la science qui nous occupe; on peut les généraliser et les étendre à l'Histoire naturelle tout entière. Les catalogues où sont déposés les trésors de nos connaissances deviennent de plus en plus semblables à ceux des jardiniers où, dans un intérêt facile à comprendre, la moindre altération de forme ou de couleur est consacrée par un nom spécifique. Un exemple que je prendrai en dehors de la Conchylio- logie confirmera cette assertion. On connait la Flore du centre dela France, publiée par Boreau, en 1849, ouvrage — 358 — consciencieux, qui jouit d’une réputation méritée; l’au- teur, en traitant du genre Hieracium, porte à seize le nombre de ces composées; huit ans plus tard, dans une troisième édition, le chiffre s'élève à cent trerte-quatre. Ainsi, dans un espace de temps bien court, le genre s'était accru de cent dix-huit espèces qui avai-nt échappé jusqu'a- lors à tous les botanistes! Voila où peut conduire le culte trop exclusif des différences ; loin d'y gagner en clarté, le sujet devient plus obscur, et tout finit par aboutir à la né- gation de l'espèce. 114, Cyr. Sumatrensis. Cyrena Sumalrensis Sow. Gen. of shells. n. t, 59. 1830. “on —= Desh. in Lamk. 2° ed. vi. p. 277. = — Receve Conch. syst. t. Lx (er Sowerby). ER — Cr. et Fisch. in Jour. conch. xr. p. 344. B minüs inflata. — Siamica T,. Prime in Proc. Ac, nat. sc. Phil. p. 126. 1861. — Cat. vr. 1863, — — — in Ann. Lyc. N.-Y. p. 86. 1867, (cum fig.) Je regrette de ne point partager, à l'égard de celte co- quille, l'appréciation de M. Temple Prime, formulée, en 1861, dans les Proceedings de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie, et reproduite, en 1867, dans les Annales du Lycéum de New-York avec l'adjonction d’une figure, I m'est impossible, en effet, malgré toute ma défé- rence pour lopinion d'un conchyliologiste aussi compétent en pareille matière, de reconnaitre, entre les Cyrena Su- matrensis et Siamica, une dissemblance de quelque valeur. L'auteur dit, à la vérité, que cette dernière se distingue par une forme moins renflée et plus transverse, ainsi que par = 859 — une courbure beaucoup plus marquée des crochets; voilà toute la différence. Mais cette différence même, quelque faible qu'elle soit, s'évanouit quand on compare un certain nombre d individus des deux pays; on s'aperçoit alors que les caractères sur lesquels elle repose ne demeurent con- stants ni chez les uns ni chez les autres ; ils sont effective- ment de ceux qui se prètent le plus docilement aux écarts de la variabilité. Ce qui ne varie pas, ce qu’on retrouve toujours, sauf de rares exceptions, chez les sujets de Suma- tra et ceux de l'Indo-Chine, c'est la conformité de taille, d'épaisseur, d’épiderme, de coloration et de charnière. Je ne crois donc pas qu'il soit possible de les séparer. Au sur- plus la Cyr. Sumatrensis n’est pas la seule espèce du genre qui soit commune aux iles de la Sonde ct au continent asiatique, car la Cyr. triangula en fournit un second exemple. L'espèce vit au Siam, au Cambodje et en Cochinchine ; elle a été recueillie par MM. Massin et Eyriès dans les arroyos de Saigon. 115. Cyr. pallida. Cyrena pallida Desh. in Proc. zool. soc. Lond. p. 17. 1884. Cette grande et forte espèce, dont la patrie était inconnue, a été recueillie, par M. Massin, avec la précédente, dans les eaux de la Cochinchine. Les deux dents cardinales pos- térieures sont divisées par un sillon profond comme chez la Cyr. Sumatrensis. — 360 — 116. Cyr. triangula. Cyrena triangula Busch in Phil. Icon. Cyr. p. 8. t. n. f. 3. 1849. — triangularis Metc. in Proc. zool, soc. Lond. p. 74. 1851. — — T. Prime in Ann. Lyc. N.-York, p. 234 et 420. 1867. Remarquable par sa forme, sa coloration d’un beau vert et son épiderme à ondulations lamelleuses, la Cyrena triangula a été décrite, pour la première fois, par Philippi qui en a donné une fort mauvaise figure sans en indiquer la patrie. Il est permis de supposer, d'après le nom de M. v. d. Busch, que le sujet provenait des possessions hollandaises de la mer des Indes où l'espèce a été retrouvée plus tard. Elle est demeurée rare jusqu’à l'occupation de la Cochinchine où elle vit en grande abondance, dans les arroyos voisins de Saigon. CORBICULA 117. Corb. Moreletiana.t. xvir. f. 4. Corbicula Moreletiana T. Prime in Ann. Lyc. N.-York, vu. p- #16. 4867. Cette espèce, renflée à la manière des Velorita, se dis- tingue par l'allongement ct la courbure de ses crochets qui lui donnent une apparence cordiforme. La costulation varie selon les sujets ; en général, les côtes sont pliciformes, espacées, très saillantes sur la moitié supérieure des valves, plus pressées, moins distinctes, en descendant vers la base. La coloration consiste en un brun marron dont l'intensité s'accroît vers le sommet, et qui passe au verdâtre sur Île — 361 — bord inférieur de la coquille. En dedans, les valves sont lavées de violet sur un fond plus pâle. La charnière se compose de trois dents divergentes et de deux lames allon- gées, très finement serrulées, à peu près égales. Cette Cyrène provient du voyage de M. Le Mesle au Cambodje. 118. Corb. Bocourti. t. xvi. f. 2. T. subtrigona, inæquilateralis, parüm tumida, solida, anticè magis producta, regu- lariler et tenuè arcualo-sulcata, epidermide viridi-lutescente induta ; umbones alte- nuati, prominentes, integri, anticè proni, lunula lata, carinà filari cireumscriple; cardo anguslus ; dentes laterales compressi, serrulati, subæquales ; margarila lividè yiolacea. Longit. 29; altit. 27; crassit. 16 millim. Cyrena Bocourti Morlt. in Jour. conch. x. p. 228. 1865. On reconnaît aisément cette Cyrène à l’atténuation très sensible de ses crochets et à sa lunule en forme de cœur allongé, limitée par une carène filiforme. Elle est, du reste, peurenflée, élargie à la base et un peu plus dilatée en avant qu’en arrière. La surface est ornée de côtes fines, peu éle- vées, équidistantes et parfaitement régulières. La coloration extérieure consiste en un vert-jaunâtre uniforme, et celle du dedans, en un violet lilacé, un peu roussâtre sous les crochets. La charnière, assez mince, est formée de trois dents cardiuales divergentes, et de deux lamelles ou dents latérales minces, finement serrulées, et, à peu près, d'égale longueur. L'espèce a été trouvée, par M. Vesco, aux envi- rons de Saigon. 119. Corb. insularis, t. xvi. f. 4. Corbiculainsularis T. Prime in Ann. Lyc. N.-York. vu. p. #14. 1867. Cette coquille se rattache à un groupe que les recherches patientes et consciencieuses de M. T. Prime ont contribué — 362 — beaucoup à éclaircir, celui de la Cyrena fluminea de Müller. Elle estassez renflée, brillante, toujours corrodée fortement au sommet. La costulation, très régulière, est assez espacée etmédiocrementsaillante. Un jaune-verdâtre uniforme colore l'épiderme dans le jeune âge; mais la teinte se rembrunit plus tard au point de devenir brun marron. L'intérieur est d’une nuance violette, tirant sur le lilas, avec une marge plus claire au pourtour du bord inférieur. La charnière, sur chaque valve, ne montre que deux dents cardinales assez fortes, assez saillantes, et deux dents latérales très finement serrulées, de longueur inégale chez la coquille adulte ; la postérieure est la plus courte. Recueillie, pour la première fois, dans l’île Formose, cette Cyrène a été retrouvée par M. Bocourt au Siam. 120. Corb. castanen. t. xv.f. 4. T. subæquilateralis, transversim ovalis, anticè et posticè rotundata, modicè convexa, tenuis, costulato-striata, epidermide nitidà, castaneA, sursm saturatiore vestita; umbones obtusi, erosi, parûm eminentes ; cardo angustus; dentes laterales serrulati, subæquales; margarita saturalè violacea, Longit. 19; altit. 16; cressit. 11 millim. Cyrena castanea Mort. in Jour. conch. xur. p. 228. 1865. Par ses proportions et sa faible épaisseur, cette espèce ressemble à une Cyclade ; arrondie aux deux extrémités, obtuse au sommet et médiocrement renflée, elle est assez régulière dans sa forme, bien qu'un peu moins dilatée en avant qu'en arrière. L’épiderme, d'une nuance marron, éclaircie sur les bords, est brillant et gravé de stries nom- breuses, peu saillantes et pen régulières. La charnière est étroite, formée de trois dents cardinales divergentes et de deux dents latérales finement serrulées, à peu près égales en longueur. L'intérieur des valves est d'un violet assez foncé. L'espèce provient de Cochinchine. — 303 — 121. Corb. amiralis. t. xv. f. 3. Corbicula amiralis T. Prime in Ann. Lyc. N.-York. 1x, p. 298. 1870. Plus petite que la précédente, la Corb. amiralis est d’une forme moins transverse, c’est-à-dire que sa hauteur égale à peu près sa largeur ; il est donc facile de distinguer les deux espèces, quoiqu'elles se ressemblent beaucoup par leur sculpture et leur couleur. La C. amiralis est pourvue d’une charnière assez forte relativement à sa tulle ; les dents car- dinales sont épaisses ; les latérales sont inégales, la posté- rieure demeurant un peu plus courte que antérieure. La nacre est d’un violet lilacé, passant au blanc sale sous les crochets. Celte coquille provient des arroyos de Saïgon, et non pas du Camhodje comme l'a supposé M. Prime. 122. Corb. Larnaudiei, t. xv. f. !. Corbicula Larnaudieri T. Prime in Ann. Lyc. N.-York. vu. p. 480. 1862. = == — Cat. nr, 1863. —_ — —- loc. cit. vin. p. 415. 1867. Petite coquille renflée, solide, subéquilatérale, d’an vert jaunâtre ou d’un jaune-verdâtre uniforme, marquée, le plus ordinairement, au-dessous des crochets, d’un rayon noi- râtre violacé, et quelquefois d’un simple trait. La lunule et le corselet, d'une nuance plus claire que le fond, sontlégè- rement ombrés sur leurs contours. La costulation est espa- cée, régulière, plus fine et plus pressée vers le sommet. La charnière est assez forte eu égard aux proportions de la coquille; enfin l’intérieur des valves est violet. Environs d'Ajuthia (Siam). — 364 — 123. Corb. episcopalis. t. xvi. f. 3. Corbicula episcopalis T. Prime in Ann. Lyc. N.-York. 1x. p. 300. 1870. Coquille subéquilatérale, de forme arrondie, renflée sous les crochets ; ceux-ci, légèrement inclinés en avant, sont atténués à leur extrémité et traversés, dans leur milieu, par un rayon bleuâtre, obscur, qui s’élargit en partant du som- met. La coloration consiste en un fauve jaunâtre, tirant un peu sur le verdâtre, rembruni sur les bords ; la nuance du corselet demeure toujours plus claire ; l'intérieur des valves est violet. La charvuière n'offre rien de particulier. Par sa forme, sa taille, sa coloration et sa sculpture, cette Corbicule se rapproche beaucoup de certaines espèces de l'Asie-Mineure. Elle a été rapportée du Siam par M. Bocourt. 124. Corb. gubernatoria.t. xv. f. 6. Corbicula gubernatoria T. Prime in Ann, Lyc. N.-York, 1x. p. 298. 1870. La Corbicula qubernatoria est une coquille très mince, rappelant, par sa forme, la Cyclas cornea de PEurope, mais plus grosse d’un tiers environ. Obtuse au sommet, elle est as- sezrenflée,quelquefoissymétrique,quelquefoisun peu moins dilatée en avant qu’en arrière. La surface est luisante, gra- vée de stries très fines, mêlées à un petit nombre de côtes peu apparentes et peu régulières. Le fend de la coloration est un jaune pâle sur lequel se détachent de petites taches nébuleuses, brunâtres, distribuées sans régularité. Le cor- selet et la lunule, mais surtout celle-ci, sont limités, le plus ordinairement, par deux rayons violels, assez larges, qui — 365 — partent du sommet. Les valves sont blanches à l'intérieur, en excluant les dents latérales dont la couleur est violacée. L'espèce provient des arroyos de Saïgon. MODIOLA 125. ME. Siamensis. t. xvir. f. 3. T. inæquilateralis, oblongè securiformis, convexa, diagonaliter angulato-gibbosa, tenuis, arcuatim striata, nitida, epidermide tenaci, castaneo-fulvà vel fuscescente vestita ; margo anterior brevissimus, rotundatus, obtusus ; posterior et dorsalis dilatati, compressi, angulalim juncti; basalis concavus; umbones ferè terminales, incurvi; margarita violacea vel albido-cœærulea; ligamentum elongatum. Longit. 25; allit. 13 ; crassit. 11 millim. Dreissena Siamensis Morlt. in Rev. zool. p. 167. 1866. Bien que cette coquille ait été recueillie dans les eaux douces de l'Indo-Chine, c’est une véritable Modiole et nulle- ment une Dreissena, car elle est dépourvue de septum. Son bord antérieur est très court et tout à fait obtus, en sorte que les crochets sont presque terminaux ; l'extrémité opposée est comprimée, tranchante et dilatée en fer de hache ; une carène saillante et arrondie part du sommet et traverse obli- quement la coquille ; le bord inférieur est fortement arqué. Cette Modiole semble perdre, avec l’âge, la faculté de se fixer par un byssus; du moins les sujets développés que j'ai sous les yeux en sont absolument dépourvus, tandis que les jeunes, dont la longueur ne dépasse pas 10 à 13 milli- mètres, sont tous munis de cet accessoire. Ils sont ornés, en outre, de deux larges rayons, parfois confondus en un seul, qui s’effacent chez la coquille adulte dont la teinte devient uniforme. L’épiderme, brillant et tenace, est gravé de stries fines, plus ou moins régulières, qui se transforment — 366 — en petites côtes saillantes sur le bord antérieur. En dedans, les valves sont violettes, souvent maculées de blanchâtre, et quelquefois d’un blanc bleuâtre. L'espèce provient du lac Tonli-Sap qui dépend à la fois du Siam et du Cambodje, chacun des deux États en possédant la moitié (1); elle a été recueillie aussi à Vin-luong, en Cochinchine, sur les racines des Rhizophorées. (1) Ce territoire aquatique a été neutralisé en dernier lieu par une cou- vention entre la France et le royaume de Siam. — 367 — CATALOGUE DES MOLLUSQUES terrestres et fluviatiles de la Cochinchine connus jusqu'à ce jour Vaginula Crosseana Mab. et Lem. Bulimus inversus Müll. — Touranensis Soul. — mouiliferus Gould. Vitrina Cochinchineusis Morlt. — Mouhoti Pfr. — russeola Morlt. — perversus L. — uuguiculus Morlt. — Siamensis Redf. Succinea Cochinchinensis Pfr. — subula Pfr. — tenella Morlt, Ennea bicolor Hutt. Helix Annamitica Crss. — bulbulus Morlt. — Benoiti Crss. — Michaui Cr. et Fisch. — Billeheusti Crss. Spiraxis Pfcifferi Mk. — Bouyeri Crss. Clausilia Cochinchinensis Pfr. — Cambojensis Rv. Auricula auris-Judæ L,. — Cochinchinensis Pfr. — fusca Phil, — Condoriaua Crss. Melampus fasciatus Desh. — Crossei Pfr. Cassidula auris-felis Brug. — distincta Pfr. — nucleus Martyn. — naninoides Bens. Plecotrema punctigera Ad. — ptychostyla Mart. Planorbis compressus Hutt. — Saigonensis Crss. — exustus Desh. — Similaris Fer. Limnæa Javanica Hass. — Tanquereyi Crss. — spadicea Morlt. — tecta Soul. Cyclostomaanguliferum (P{eroc.)Sow — Touranensis Soul. — aquilum (Cycloph.) Sow. Streptaxis aberrata Soul. — breve (Cycloph.) Martyn. — deflexa Soul. — Cochinchinense (Pteroc.) Pfr. — eburnea Pfr. — Condorianum (Lept.) Cr.et Fisch — sinuosa Pfr. — duplicatum (Lept.) Pfr. Bulimus Annamilicus Crss. — Gassiesianum (Cyclot.) Crss. — areolatus Pfr. — gibbum (4/yc.) Fer. — Cambojensis Rv. — Housei (Rhiost.) Haines. — Chloris Rv. — lituus (Cycloph.) Martyn. — Cochinchinensis Pfr. — Michaui (Lept.) Cr. et Fisch. — comes Pfr. — monachus (Cycloph.) Morit. — Dohbrni Pfr. — Moubhoti (Lept.) Pfr. — eques Pfr. — planorbulum (Cyclot.) Lamk. 24 — 368 — Cyclostoma punctatum (Cycloph.)| Melania infracisa Morlt. Grat. — sordidum (Cyclot.) Pfr. — teuer (Pleroc.) Mk. — Touranense (Cyclot.) Soul. — volvulus (Cycloph.) Müll. Pupina Mouhoti Pfr. — Vescoi Morlt. Ampullaria conica Gray. — polita Desh. Assiminea carinala Lea. — Jlirata Morlt. — turbinata Morlt. Paludina ampulliformis Soul. — Bengalensis Lamk. — ciliala Rv. — Cochiuchinensis Morlt. — Gassiesi Haniey. — Javanica Phil. — lurida Morit. — lruncata Soul. Bithiuia goniomphalos Morlt. — lævis Morlt. Stenothyra monilifera Bens, Melauia gemmulata Rv. — Schomburgki Rv. — spinulosa Lamk. — Touranensis Soul. Neritina Cochinsinæ Reel. — cornucopia Bens. — Gaimardi Soul. — violacea Gmel. — Yoldii Reel. Anodonta exilis Lea. Unio delphinus Grun. — Ingallsianus Lea. — Massini Morlt. — pellis-lacerti Morlt. — scobinatus Lea. Corbicula amiralis Prime. — castanea Morlt. — gubernatoria Prime. — Largillierti Phil, — leviuscula Prime. — Primeana Morlt. Cyrena Ceylanica Chemn. — pallida Desh. — Sumatrensis Sow. — triangula Busch. — 369 — TABLE GÉNÉRALE Achatina æquatoria Ru. . :., alabaster Rang . balteataRv. . .. bicarinata Lamk. Cailleana Morlt. se eue ere — Ceéreold MOrlt 1 6. columna Mull. . Chiliensis Less. fastigiata Desh. flammigera Desh. fulica Fer... fuscidula Mort. Gabonensis Shuttl. . , . .. inlerstincta Pfr. lotophaga Desh. etes marginata Swains. . , ... Moreletiana Desh octona Chemn,. . pallens Pfr. . .. panthera Fer. . purpurea Chemn Sillimani Desh. . simpularia Morlt Solimana Morlt, striatella Rang. . . turricula Mart. . violacea Pfr. . . CO ONOIONC seen etes Ampullaria Borneensis Phil. . . — callistoma Morlt. . . . ... Cecillei Phil. . . Celebensis Mart. conica Gray. . . globosa Swains. . inops Morlt. . . Libyca Morlt . . olivacea Sow. . .. pagoda Morlt. .. polita Desh. .. speciosa Phil... COM O NO ND COTE UET OEO ss... . .. siohoiele CE . . . ee , . Ampullaria turbinis Lea — vürescens Desh.. . . . ... Anodonta bellua Morlt, . .... — Cumingii Lea. . . ..... | 6X1lIS LEA. «se... — Lemeslei Morlt.. .... . — linguæformis Morlt. . ... — plicata Schr. ........ — polita Mouss. . . . .. ... — siliqua Kust. . ....... Assiminea brevicula Pfr. . . .. — carinata Lea. . . . . . . . . —1lirala Mort > 5-0 — marginata Morlt, ..... — turbinata Morlt., . .. . .. Auricula auris-felis Blainv. .. — auris-Judæ LD... ..... — Caffra Kust. . . - . re + . — elongata Kust. . . ..... — fasciata Desh. . .... 95 — VO DES ee Ciel —nucleus Fer... hu : Bithinia goniomphalos Morlt. . HV MOTIt ee eee Buccinum columna Mull, . ... — flumineum Gmel. . ..... — quris-Judæ L. …: ..... Bulla sinistrorsa Chemm. . . .. Bulimus acromelas Morlt. . .. — albicolor Morlt. . . . .. ê — AUIACEUSIRVYe eee eee — Angrandi Morlt. . ..... — Andoicus Morlt. . .. ... — Annamiticus Cr. et Fisch. . — auris-felis Brug. . +... — bicarinatusBrug. . . .. .. — Balsanus Morlt. . . . . .. — cactorum d'Orb. ...... — Cambodjensis Ro... ... 29% HO tO HO t 1 1 © a 1 © — 370 — Bulimus Castelnaudi Hup. . .. 169 — cereicola Morlt. . . . .. 192 — Chilensis Less. . . . . .. 179 —CHIONSIRD MEET 259 — clavulious Pot. et Mich. . . 68 — columellaris Rv.....,.. 911 — comes Pfr. . ... chats tete D20 — contiguus Rv........ 68 — (Crossel Pr SE 262 — cruentatus Morlt. . ,... 9264 — culmineus d'Orb.,... 178 — cuspidatus Morlt. . . .. 210 — deudrilis Morlt, . .... 206 — DORE AP ME ER eEe 260 — Dussumient Ad... 1e 079 — emaciatus Morlt. ..,... 201 — eminulus Morll. . .,.,... 14 — Edwardsi Morlt. ,,... 182 — fasligiatus Morlt. . ,.,. 16 — flammeus Brug. ..... 17 —avus PI EUR: ne 0i200 —="Folint Mori me 16 — glaucolarynx Dorhn. . . . . 9264 — grandis Desh. . ..... 75 — Guillaini Pelit. . ...... 68 — Hamiltoni Rv..,... Sr al — Hennahi Gray. .. .. SE — Hupeanus Morlt. . ..'.. 170 — jufundibulum Pfr, , ... 204 — jaspideus Morlt. . . . . . . 4180 —1JUSSIEUL Val. . Ci ee. 00478 — Lesueureauus Morlt . .. 200 — Liberianus Lea ...,... 14 — longinquus Morlt. , ,,.. 4199 — lotophagus Morlt. . .... 13 — MR GUN OLUS PTE een 68 — Micra d'Orb +... 210 — MouhotPir, 6010000963 — Mozambicensis Pfr. . .. 67 — Numidicus Ro. . ... .. 17 — ochraceus Morlt. . .... 176 — octonoides d'Orb. . . . . . . 266 — oblongus Mull. . . , ... 169 — orophilus Morlt. . ..... 189 — Ovoideus Brug. .. 74 — papillaltus Mort, . .., °. 186 M DELYETSUS MIE ete 254, 257 Bulimus porphyreus Pfr. . . — Proteus Brod. . ...... — punctatus Anton — pupulus Morlt. ...... — radiatus Morlt. . . . . .. — revinctus Hup. . .... — rhodolarynx Rv.,..... — rosaceus King. .. — rusticellus Morlt — scalaricosta Morlt. . . .. — Schomburgki Pfr. .... — serotinus Morlt — Siamensis Redf. . . ... — Solimanus Morlt. . . ... — spiculatus Morlt. . . ... — striatus King. . . . . . .. —subula Pire eee — suturalis Pfr. . .... —ticres Pfr. NN — thamnoicus d’Orb. . .. — tristis Jay... . . +. . — tubulatus Morlt. . . .... —tumidulustPir 60-08 — turriculaPfr.. ..... — varians Brod.,. — variolosus Morlt. . . . .. — veruculum Morlt. . .... — Vesconis Morlt .. — virginalis Morlt. . . ... — virgultorum Morlt. . . .. — viriatus Morlt. .. — Weddellii Hup. . ..... — Yanamensis Morlt. . . .. — zegzeg Morlt. .. — zoographicus d'Orb. . . . Canidia Helena Brot. . . . . . Carocolla bicolor Lamk. . . .. — Mauritiana Lamk..... Cassidula auris-felis Brug. . — nucleus Martyn. . . .. Clausilia Andecola Morlt. . . — Angrandi Morlt. . .... Corbicula amiralis T. Prime . . — Bocourti Morlt....... — castanea Morlt. ...... — episcopalis T. Prime. . . Corbicula gubernatoria T. Prime — insularis T. Prime . . — Larnaudiei T. Prime . — Moreletiana T. Prime. Cyclophorus Annamiticus Crss. — aquilus SOW. . . «+ + se — Bensoni Pfr #6 — brevis Marlyn. . .. — floridus Pfr. .. — fulzuratus Pfr. . . — lituus Martyn. . — monachus Morlt .... — punclatus Grat. . — volvulus Pfr. . Cyclostoma aplustre Sow. . — aquilum Sow . ..... — arliculatum Gray . — Barclayanum Pfr. . — Bensoni Pfr. . — carinatum Sow. , . — cariniferum Sow.. — Duisabonis Grat.. . .. — filosum Sow. . . .. — fimbriatum Lamk, . .. — floridum Pfr.. ..... — fulquratum Pfr. .... .. — fulvescens Sow — Guillaini Petit — Listeri Gray .. ... — lychnus Morlt — Madagascariense Gray . . . — meégacheilos Sow. . .. — monachus Morit. — Philippii Grat — punctatum Grat. . . .... — rubens Q. et Gaym.. . . — Sowerbyi Pfr. . . .. Ou — spectabile Petit... .... — tenue Sow. . . . . ete e — undulatum Sow. . . .. — Vesconis Morlt. ...... — vitlatum Sow. , .. .. — xanthocheilum Sow. . . — Zangucbarieum Pelit. . Cyrena pallida Desh . . .. — Siamica T. Prime — Sumatreusis Sow. . . . .. — 371 — 364 361 363 360 103 285 101 107 103 105 105 101 104 105 103 104 359 358 358 Cyrena triangula Busch. . . . — triangularis Metc, . .. Dipsas bellua Morlt. . . .. — plicatus Leach Ennea anodon Pfr. . . . .. — arenicola Morlt, . . .. — bulbulus Morlt — cerea Dunk — crystallum Pfr... — Dussumieri Rv. . — hyalina Pfr — intermedia Morlt. . — Liberiana Pfr — winor Morlt — ovoidea Brug — tumida Morlt ..,.. Galatea læta Phil. ..... — rubicunda Phil, ....... Gibbus inlermedius Ad. . — minor Ad, ... — ovoideus Ad Glandina Boivini Morlt Melampus Caffer Kust. . . . — fasciatus Desh — addita Fer. .., — Africana Pfr. .,. .... — albidens Bens. . . . . . — ammoniformis d'Orb.. . — Bocourti — Brardiana Pfr. . . .. . — cælatura Fer. .. — Cambodjensis Rv. . .. Dreissena Siamensis Morlt. . hICOlor HU... + — Michaui Cr. et Fisch.. . . . — microdon Morlt. . ..... — Philippiana Morlt. . . .. en) e eee — radiolatus Morlt. . . . .. Helix adansoniæ Morlt.. . .. — AMarulR LM. ee... — Angrandi Morlt. . . . .. — argentea Rv........ — basiodon Morlt.. . . ... — Benoili Cr. et Fisch. . . . MOrIEER CE — Bouyeri Cr. et Fisch. . .. 332 365 269 7# 76 Helix capitium Bens. . ... Cayennensis Pfr. . . ... claromphalos Hup. .. clausomphalos Hup. . . .. CTOSSeL APTE EEE DT C dicæla Mort. . ... diluta Pfr.. distintta Pfre ee egenula Morlt.. .,. .. flammea Müll. ..... flammigera Fer. .... Folini Morlt: 1... fulica Fer. goniochila Pfr.. eyrella Morlts,..... heligmoides d’'Orb. ,. . insCuIpiaPfr.. - e- 0. inversicolor Fer. . leucostyla Pire... Lightfooli Pfr, 4... linophora Morlt. . , .. Mauritianella Morlt . , ... modiolinus Fer, . ... moudiolus Fer. ... .. «+ monodonta Grat. . . . .. Mouhoti,Pfrs Se Mouhoti mucronaltalPir 0... naninoides Bens. . nitellaMorlt, ..... . Oblonga Mull e octona Chemn. . .,... odontina Morlt. ...... pagoda Fer: . . DAÏGR GAMERS NON panthera Fer. . .... Paulus Morlt. . .. philyrina Morlt. . ..,.. polycyela Morlt. . ..... prætumida Fer... proletaria Morlt. . . ... ptychostyla Mart. . .. pumicata Morlt. . .... Rawsonis Ru. . ..., UD 0 TUfDLeSS SR CERTA russeola Morlt. . . . . . .. semiceriua Morlt, . .. — 372 — 254 164 162 162 245 276 164 244 19 17 25 43 70 252 165 168 253 Helix Siamensis Pfr. . . similaris Fer. . ..... 58, striatella Rang. . .. ... stylodontPfre NN SLylOdOR RL AN sufjulla Bens . MN SUICOANMELLS NT Tanquereyi Cr. et Fisch. . . tortilis Morlt ee 00 Touranensis Soul. . .... trochilioneides d'Orb. . .. troglodytes Morlt. . .... — versipolis Fer. . : :. . .. — Vesconis Morlt. . ... üre —-VirginieMorlt "1e. Weinkauffiana Crss. . . .. Helicina Peruviana Morlt. . .. —psorica Morlt eee Hemisinus Baudonianus Mab. et Lens SECTE se — Cambodjensis Rv...... — Helena Med... 5 Hydrocena brevicula Pfr. . . .. — fasciolata Morlt. ...... — lirata Morlt. . ,. ... Cr — rubens Q. et Gaym. . ... — turbinata Morlt. . ... DD Limax lituus Martyn. . .... — nucleus Martyn. . ..... Limnæa Crosseana Mab. et Lem. — Javanica Hasselt. . . . , .. longula Mouss. . ...... — spadicea Morlt. . ..... — succinea Mouss. . .... . — Virginiana Lamk. . .. .. Lituus brevis Martyn. . . . . .. Margaritana Zollingeri Mouss. Melampus Caffer Kust. . . . .. — fasciatus Desh. . .... 95, — lividus Desh. . . ... SO 0 — Pfeifferianus Morlt. . . . . — Siamensis Mart... .. 1." Melania amœæna Morlt. . . . .. — amarula L. . . ... . OS © — auritaMull. .. ss. on ee — Cambojensis Ro. — Commersoni Morlt. . ... 247 251 26 54 51 55 83 252 165 252 164 11 89 49 62 245 215 216 320 321 320 294 295 296 107 295 280 272 277 277 277 279 277 279 284 337 94 271 94 95 271 117 ait 81 321 116 — 373 — Melania crassilabrum Rv.. . . . 315 | Nerilina longispina Recl.. . . . 120 — decollata Lamk. . . .... 116 | — Madecassina Mort, . . . . 122 — fascioluta Lamk. . . ... + 1M | — Mauriliæ Less. . . . . . .. 119 — gemmulataRv. ....... 318 | — melanostoma Trosch.. . . . 395 — infracisa Morlt. . ...... 318 | — mitrula Beck. . . . . . . . 322 — mitra Muesch. . ...... 111 | — pileolus Reel. . . . . . . . . 322 — pyramis Phil. ....... 113 | — rubricata Morlt. ...... 30 — Schomburgki Rv. ..... 317 | — Sangara Morit.. . ... sn 30 — spinulosa Lamk. . . .. ++ 319 | — Sandwichensis Desh. . . . . 419 — thiarella Lamk. . .,... A | — spiniperda Morlt. . .... 191 — Touranensis Soul. . . ... 316 | — Touranensis Soul. . . . . . 325 — tuberculataMull. . . . . . . 111 | — violacea Gmel. . . . . . . . 322 — truncatulaQ.elGaym, . . . 413 | — zigzag Lamk. . . . . . . .. 120 — virgulata Fer. . ... . ... 111 | Paludina ampulliformis Soul. . 306 — Zengana Morlt. . . . . .. 115 — Beugalensis Lamk. . . .. 303 Melanoides fasciolata Oliv. . + A11 — carinata Ro. © 0 0 à 309 Melanopsis Helena Med. . . .. 39011" Ciliata MRV RTE 310 — spinosa Desh. à a 0 .. 418 | — Cochinchinensis Morit. . . 9299 Modiola Siamensis Morlt. . . . . 365 | — Eyriesii Morlt. . . . . .. 902 Monocondylæa Cambodjensis Pe- — filosa Han!. . ... te 1908 LUDO C010.0 0 DO DO 336 | — Fischeriana Mab. et ns + 302 — Cumingii Lea. . . ... 337 | — Frauenfeldi Morlt. . . . .. 297 — Mouhotiana Lea . ..... 339 | — fulva Ro. . .... BR = ee 009 — tumida Mab. et Lem. . .. 337 | — goniomphalos Morlt. . . . . 311 Monocondylus exilis Morlt. . . . 340 | — Hainesiana Lea, . . .... 307 — orbicularis Mort, . . .,. 338 | — Ingallsiana Ro. . . . . . . . 297 — tumidus Morlt. . . ...,.. 337 | — Javauica Plil. ....... 307 Mytilus plicatus Soland. , . .. 332 | — linataVal.......... 303 Nanina Birmana Mart. . . ... 927" Iurida Mori... "17°. 308 — Cambodjensis Mart. . ... 950 | — olivacea Sow. . . . . . . . . 408 — Hainesi Mart......... 247 | — præmorsa Bens. . . . ... 309 — Siamensis Mart. . . . ... 247 | — Sumatrensis Dunk. . . . . 304 Navicella e/liptica Lamk. . . . 119 | — trochoides Mart. . . . . . . 300 — porcellanaL. ......,.. 119 | — uwmbiticata Ru. . . . . . .. 300 Nemialura monilifera Bens. . . 314 | Paludomus Ajauensis Morlt. . . 110 Nerita aurita Müll. ........ 31 | — cyanostomusMorlt. . . . .. 315 — porcelluna Chemn. ..... 119 | — parvusLea. . . .. . .. .. 315 — tuberculata Mull, . . .. .. A11 | Perideris flammigera Shuttl. . . 95 Neritina Adansoniana Recl. . . 30 | — Moreletiana Shultl. . . .. 22 — æquinoxialis Morlt. . . . . 99 | — Solimana Shuttl. . . . . .. 23 — cornucopia Bens. . . . .. 325 | Physa Borbonica Fer. . . . ... 77 — crepidularia Lamk. . . 329, 325 | Pirena aurita Lamk. . ..... 31 — depressa Bens. . .. .... 399 | — flumineaGmel. . . . . . . 118 — exzalltata /Recl nur 322 | — spinosa Lamk. . . . . .. 118 — gagates Lamk. . . .. ... 120 | Planorbis cércumspissus Mort. 974 — intermedia Desh. . . . . .. 322 | — compressus Hult. . .... 276 — Knorri Recl. . ... .... 120 | — Coromandelicus Fabr. . . . 274 — 374 — Planorbis crassilabrum Morlt. . 96 | Stenogyra turricula Mart. . . . 367 — dicælus Morlt. . . . . . 276 | Stenothyra monilifera Bens. . . 314 — ‘exvstus Desh see + 274 | Streptaris bulbulus Pfr . ... 9268 —:Indicus Bens.. . . . . . . « 214 = MichauttPfr dette 269 — kermatoides d'Orb. . . .. 215 | Succinea Cochinchinensis Pfr. . 243 — Saigonensis Cr. et Fisch. . 976 | — concisa Morlt. . . .. se. Al — Tondanensis Mouss. . . .. 276 | — tenella Morlt. . . . . . .. 244 — trivialis Morlt. . . ..... 97 | Symphynota bi-alata Lea, . . . 332 Plecotrema puuctigera Ad. . .. 273 | Unio abnormis Morlt.. . . ... 347 — Siamensis Morit. . . . . . . 273 | — delphinus Grun. . . . . .. 345 PseuduchatinaGabonensisShuttl. 21 | — gravidus Lea. ...,.... 347 Pseudodon Cambodjensis Petit. 336 | — HainesianusLea. . , . . . . 342 = exilis Morlk « enter 960 4 Houser Lea: MNOUMENT 344 — Mouhotianus Lea. . . .. . 339 | — rmperralis Morlt. . . . .. 342 — orbicularis Morlt. . . . . . 338 | — Ingallsianus Lea. . . ... 351 — tumidus Morlt. . . ... . . 337 | — inornatus Lea. . . .. ... 352 — ZollingeriMouss. . .... . 337 | — nandarinus Morlt. . . . .. 354 Pterocyclos brevis Pfr. . ... 284 | — Massini Morlt. . . ..... 348 — Cambodjensis Morlt. . . . 286 | — megapterus Morlt. , . . .. 345 Pupa bacillus Pfr. . . ..... 90 | — micropterus Morlt. . . . . 349 — bicolor Hutt: mm, : 98 lu misellusMorlt... & . .s."" 341 — callifera Morlt. . . ..... 90 | — Myersianus Lea. . . . ... 344 — cerea Dunk. . ...... te 182 | Paivæunus MOT lE MEN NN353 — clavulata Lamk. . . .... 92 | — pellis-lacerti Morlt. . ... 355 — crystallum Morlt. . .... 97 | — plicatus Sow . . . .. . .. 332 — funicula Vale ss E rusticus Léa MR EE, 353 — grandis Pfr. . . ... .. °< 74 | — scobinatus Lea. . . . . . . 354 — holostoma Morlt. . .,.. 90 | — subtrigonus Sow. . . . . . . 337 — hyalina Pfr. . ....... 21| — tumidulusLea. . . .. M SEL — inlermedia Morlt. . . ... 76 | — yenustus Morit ...... ACT — Largilierti Phil... 4. 93 |Vitrina Borbonica Morlt. . . .. 48 — Mauriliana Morlt. ..... 86 | _— Cochinchineusis Morlt. .. 241 — minor More eee 77 | — russeola Morlt. . . .. ... 24 — modiolus Fer. . ...... 86 | — Sowerbyana Pfr. . . . . .. 11 — pagoda Fer. ........ 82 | — unguiculus Morlt. . . . . . 243 — palanga Fer. . . . . . . . . 83 | Vivipara Eriesii Mab. . . . . . 302 — palangula Fer... ..... 88 | — filosa Hanl .. . ...... 304 — Senegalensis Morlt. . . .. 28 | — lincolata Mouss. . . . . . . 304 — sorghumMorlt. . ...... 27 | — lurida Frauenf. . . . . . . 308 — sulcata Mull. . . ...... 83 | — pol/ygr'amma Mart. . .... 304 —nteres Pr ee Re 88 | — prœmorsa Frauenf. . . .. 309 — versipolis Fer. . . . . . .. 89 | — Sumuatrensis Frauenf. . . . 304 Pupina Vescoi Morlt . . . ... 987 | — trochoiles Mart. . . .... 300 Scarabus plicatus Fer. . . . . 2701] "= umMmbiLicata RUE ET 300 FIG. FiG. FIG. — 375 — EXPLICATION DEN PLANCHEN PLANCHE 1 1. Helix troglodytes. 2. — egenula. 3. — Folini. 4. — adausoniæ. 5, Bulimus Folini. 6. — eminulus. 7. — Liberianus. 8. — fastigiatus. 9. Achatina fuscidula. PLANCHE II = Solimana. flammigera. d% — 3. — PLANCHE III Achatina Cailleana. Neritina rubricata. . Pupa Senegalensis. — crystallum. Now r So Succinea concisa. 8. Melania nigrilina. 9. Ampullaria Libyca. 10. Pupa sorghum. . Achatina Moreletiana. Achatina Moreleliana. À . Nerilina æquinoxialis. ss" LÆ" 3. — Yanamensis. #4 PLANCHE XIII 4. — culmineus. RE k 5. — rusticellus . FiG. 1. Pterocyclos Cambojensis. ? 5 € 9, Bithinia lævis. S1$ PLANCHE IX 3. Melania infracisa. 31F 30 4. Bithinia goniomphalos. 4 // Fi6G. 1. Bulimus Edwardsi. 13 5. Pulimus cruentatus. 2 6# 2. — radiatus. LE 6. Plecotrema Siamensis. ? F2 8. — Angrandi. LE 7. Ampullaria callistoma. 2 #2 So een 8. Assiminea lirala. Lie 5. — dendritis. 20 9. — turbinata. 29 53- 6. — orophilus. 187 10. Limnæa spadicea. Dr 7. — cereicola. 192 11. Pupina Vescoi. LE; 8. — Balsanus. 14 PLANCHE XIV et Fi6. 41. Anodonta Lemeslei. oo $ FiG. 1. Bulimus virgultorum. / 2, Unio misellus. 34 / 2. — Weddelli. 1F. 3. PaludinaCochinchinensis. 2 77 3. Helicina psorica. Zi 4. — Jlurida. 0 4. — Peruviana. D)3 5. Anodonta linguwformis. 34 FiG. Fig. — 377 — PLANCHE XV F1G. 3. Corbicula episcopalis. 1. Unio Massini. 348 &. — insularis. 9. Corbicula Larnaudiei. 2£68 5. Pseudodon orbicularis. 3. — amiralis. GE? 4. — castanea. és ELANCHREVIE 5. — gubernatoria. 326$ FiG. 1. Pseudodon exilis, 6. Unio micropterus. +7? 2. Unio scobinatus. 3. Modiola Siamensis. ÉLANCHE EVE 4. Corbicula Moreletiana. 1. Pseudodon tumidus. 777 5. Unio pellis-lacerti. 2. Corbicula Bocourti. © 6. — rusticus. 5 mars 1875. ROLE RES S— DIJON, IMP,. DARANTIERE, RUE CHABOT-CHANNY. ‘Ahég ae ifmnide. A Ne : hall : phsat t ei ru svtede | elle MÉbAR AS 14e «ef état Mal) 4 \naselh dlétutt 4 no en: Pat TE e é LUE trcadeectos fe. 243. 7 2, Wlx Rumieatz. 248. Hehalr dan de. 10 duseimra Œehinehimensais. 243 _- lrreille. 241f. D LÉO UE 242. Calais NE): PMamorbié des lis. 2#c. Ielix Troeourle | 249 A UL SENS SR 0 ArmouË lréà Apr Becquet Lares Pt Mat 1 Vi DE Pr oeuelod Crmbojendcsd. P AC. / 2, With ina Lau ts , 313: a Malania 1mfraeia ax 318, Fr, Hithinta qaitéere Aalos. SR d., 13 Mr) eut en ouUtuLs . 26#, 6, Mcctuma Miarmenats. 275. e Arf Tarn cod lts Lerma, 292. W, Àa4 jiorämiea irala,. À 90 k 4, rs Hinata. - 2 98: 7 /0, An ot ax à dfRadice à. LD s z : 19 Jour a, lrdeot . 28F, PSC 11 = tcguet Paris ty Arnonl Et J mp Co à | : | | 7 J D bel Em ï . nr » + 13e 2 : D — rm qu _ PR _ . LE mr Late 4 Hg les HOPRET e SR C0 .f0.32 F. CDR Unis nrise lus, DA. 3. Plaine Crhinelininéss. 299. 7e ” AMvüda. JON: De. PRES lénquar fr MAS. 329. + " L F : À : = L (0 re : | . 2 D Pat (9, Hg le, nie oies D, oi beula dormaudii. ‘ 1e 7. ___ armmnirAlu. | ab 4. ___— CeAMane« . D. es u 12 Malo ii , 6. Uno mn cer fe FETUE. 1e . SAS. 305. 363. 3GŸ. 3641. 349 Cod Ppa te { G k 7 :}. Phnrieerto ils. fe. 387, D Corne ua essraale.- SG +: —— LPRLAC OR A Lis : C4, 7 An Au ne ; FO. D. ae dodon dr Heu Lane = SOS : F Plat UE ne g- ( Dodo ZA Les. fe 340: 2, Lois Hello et ; SLR d: H cdivla ane NAS 3G56: 7 Cab at abondante eco 5. Unis fellis-tacrte. 35. 6 2 RIPILCRLON 23 SÉRIES CONCHYLIOLOGIQUES COMPRENANT L'ÉNUMÉRATION DE MOLLUSQUES RECUEILLIS PENDANT LE COURS DE DIFFÉRENTS VOYAGES, ainsi que la description DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES PAR ARTHUR MORELET PARIS CHEZ KLINCKSIECK, LIBRAIRE-ÉDITEUR rue de Jille, no 11. 1e NOT HUE (APE EN LT LEON ms PU TR an HI CAL | | OUVRAGES DU MÊME AUTEUR. ——— @ AM > — DESCRIPTION DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES DU PORTUGAL; grand in-8°, avec quatorze planches gravées el Colon EeS UP AR A ee ee ee RE ES INIRRES 45 fr: TESTACEA NOVISSIMA INSULÆ CUBANZÆ ET AMERICÆ-CEN- TRALIS, pars I et pars Il; in-8°. — Prix. . . . . .. Dir Ho0Ice Chez PBaiLLière, éditeur, rue Hautefeuille, 19, à Paris. VOYAGE DANS L'AMÉRIQUE CENTRALE, L'ILE DE CUBA ET LE YUCATAN; 2? vol. grand in-8°, ornés de vingt-deux vignettes et d’une carte grand in-plano. — Prix. . .. . . . . . . . .. 18 fr. Chez Ge et Baupry, éditeurs, rue Bonaparte, à Paris. Dijon, imprimerie Loireau-Feuchot, SÉRIES CONCHYLIOLOGIQUES COMPRENANT L'ÉNUMÉRATION DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECUEILLIS PENDANT LE COURS DE DIFFÉRENTS VOYAGES, ainsi que la description DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES PAR ARTHUR MORELET. Deuxième Livraison. — Novembre 1860. PARIS FRIEDRICH KLINCKSIECK, 11, rue de Lille, LIBRAIRIE POUR LES SCIENCES ET LES LANGUES ÉTRANGÈRES. OUVRAGES DU MÊME AUTEUR. DESCRIPTION DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES DU PORTUGAL, grand in-8°, avec quatorze planches gravées et coloriées. Paris, BAILLIÈRE TESTACEA NOVISSIMA INSULÆ CUBANÆ ET AMERICÆ CEN- TRALIS; in-8°; — pars I et pars II. Paris, BAILLIÈRE, 1849-51 ILES AÇORES. — Notice sur l'Histoire naturelle des Açores, sui- vie d’une Description des mollusques terrestres de cet archipel; grand in-8°, avec cinq planches gravées et coloriées. Paris BAILLIBRE M ERA NPA SÉRET EE RE TERRE 12 fr. VOYAGE DANS L'AMÉRIQUE CENTRALE, L'ILE DE CUBA ET LE YUCATAN, ouvrage encouragé par le Ministre de l’instruction pu- blique ; 2 vol. grand in-8°, ornés de vingt-deux vignettes et d’une carte grand in-plano. Paris, (GIDE == NP LIRE MAR TRE NT RE RIRE ARS ES 18 fr. Dijon, imp. J,-E, Rabutot, SÉRIES CONCHYLIOLOGIQUES COMPRENANT L'ÉNUMÉRATION DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECUEILLIS PENDANT LE COURS DE DIFFÉRENTS VOYAGES, ainsi que la description DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES PAR ARTHUR MORELET Troisième Livraison. — Avril 1863. PARIS FRIEDRICH KLINCKSIECK, 11, rue de Lille, LIBRAIRIE POUR LES SCIENCES ET LES LANGUES ÉTRANGÈRES. OUVRAGES DU MÉME AUTEUR DESCRIPTION DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES DU PORTUGAL; grand in-8°, avec quatorze planches gravées et coloriées. Paris, BAILLIÈRE TESTACEA NOVISSIMA INSULÆ CUBANÆ ET AMERICÆ CEN- TRALIS; in-8°; — pars I et pars II. Paris, BAILLIÈRE, 1849-51 Difr 1bULC. ILES AÇORES. — Notice sur l'Histoire naturelle des Açores, sui- vie d’une Description des mollusques terrestres de cet archipel; grand in-8", avec cinq planches gravées et coloriées. Paris, BAILLIÈRE VOYAGE DANS L'AMÉRIQUE CENTRALE, L'ILE DE CUBA ET LE YUCATAN, ouvrage encouragé par le Ministre de l'instruction pu- blique; 2 vol. grand in-8°, ornés de vingt-deux vignettes et d’une carte grand in-plano. Paris, GIE. — Prix Dijon, imp. J.-E. Rabutôt. ° SÉRIES CONCHYLIOLOGIQUES COMPRENANT L'ÉNUMÉRATION DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECBEILLIS PENDANT LE COURS DE DIFFÉRENTS VOYAGES ainsi que la description DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES PAR ARTHUR MORELET Quatrième Livraison. — Mars 1875 PARIS F. SAVY, LIBRAIRE-ÉDITEUR 24, RUE HAUTEFEUILLE, 24 LIBRAIRIE POUR LES SCIENCES 4x + Ce Li li ut En A (} ARS PS PAPE 0) A1”: Ki 1 PaLeh Ha PET d rs l RU Anny OUVRAGES DU MÊME AUTEUR RE 2 — DESCRIPTION DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES DU PORTUGAL; grand in-8°, avec quatorze planches gravées et coloriées. Paris BALLIERES Re - 2. Are DU ETS ILES ACORES. — Notice sur l'Histoire naturelle des Açores, suivie d'une Description des mollusques terrestres de cet archipel; grand in-8°, avec cinq planches gravées et coloriées. Paris, BaiLuière 3 VOYAGE DU D: Fr. WELWITSCE, exécuté par ordre du gouvernement portugais dans les royaumes d’Angola et de Benguela, — Mollusques terrestres et d'eau douce; grand in-#4°, avec une carte et neuf planches chromo-lithographiées. Paris, BAILLIÈRE VOYAGE DANS L'AMÉRIQUE CENTRALE, L'ILE DE CUBA ET LE YUGATAN, ouvrage encouragé par le Ministre de l'instruction pu- blique ; 2 vol. grand in-8°, ornés de vingt-deux vignettes et d’une carte grand in-plano. Paris, E. PLox er Cie DIJON, IMP. DARANTIERE, RUE CHABOT-CHARNY. ns 0,18 ) + < ND Zz NN O 4: A