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SUPPLEMENT

A L'ICHTHYOLOGIE FRANÇAISE,

SUPPLEMENT

A L'ICHTHYOLOGIE FKANCAISE,

Le ROI , ayant daigné recevoir l'hommage d'un exemplaire de mon ouvrage , m'a fait adresser la lettre suivante :

INTENDANCE GENERALE Paris, le 10 janvier i838.

DE LA LISTE CIVILE.

DIRECTION CENTRALE.

Monsieur , j'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire au sujet de l'exemplaire de votre ouvrage sur rifhtliyologie française, dont vous avez fait hommage au Roi.

S. M. a bien voulu agréer cet hommage , et a fait déposer cette intéressante publication dans la bibliothèque du Palais royal.

Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération dis- tinguée.

Le Pair de France, Intendant géuéral de la Liste civile,

Signé : €'<= de Bondy.

M. V^allot , Docteur Médecin , professeur d'Histoire naturelle à Dijon.

Encouragé par un .suffrage aussi honorable, j'ai re- doublé d'efforts pour perfectionner mon travail, et je me fais un devoir de publier le résultat de mes nouvelles recherches.

RECHERCHES ICHTHYOLOGIQUES.

L'étude des poissons présente divers obstacles ; parmi eux, il faut placer l'abus de l'emploi des noms, dont les mêmes servent à indiquer des poissons diff'W ens , tandis que différens noms ont été appliqués au même poisson : il en est résulté dans la synonymie une contu- sion qui serait inextricable , si l'on s'en rapportait au dire des pêcheurs (ils ne s'accordent pas même sur les noms qu'ils donnent au même p ;isson ) , et si l'on n'avait pour se guider que les auteurs d'iobihyoloçU^ie. Ces der- niers, (à l'exception d'Aristote, Rondelet, Belon et Duhamelj , se sont seulement attachés aux noms sans s'assurer s'ils étaient convenablement appliqués, (i)

Ayant été assez heureux pour surmonter une partie de cet obstacle , je crois rendre à la science un service important en communiquant le résultat de mes re- I cherches.

Marchant sur les traces de Cuvier , qui a retrouvé

(1) y oy&z Ichûifol. française, p. \A-\& eX- passïm.

( 4 ) dans les ouvrages d'Aristote l'indication de plusieurs animaux que les commentateurs n'y avaient pas recon- nus , j'ai eu la satisfaction de retrouver aussi, dans l'ouvrage du naturaliste Grec, des textes relatifs à des poissons que l'on ignorait avoir (ké signalés par le philosophe de Stagyre.

Aristote parle de plusieurs poissons qu''il désigne sous le nom de Chalcis ; afin de les reconnaître , il faut rap- procher les divers passages l'auteur en traite.

« Le Chalcis , dit-il, fait entendre une espèce de sifflement. Hist, Anlm., lib. IV, cap. 9. Le Chalcis d'eau douce est sujet à avoir une quantité de poux (/?e£/jc«//) qui s'insinuent dans les branchies et le tuent. » Lib. VIII, cap. 20.

Les deux phénomènes attribués au Chalcis par Aristote, n'ont point encore été remarqués simultané- ment sur le même poisson ; mais ils ont été observés isolément sur plusieurs, les uns de mer et les autres d'eau douce.

Ainsi Aristote attribue une sorte de ffroojnement à son Chromis , poisson marin, Hist. Anim., lib. W^cap. 9, qui a des pierres clans la tète, lib. VIII, cap. 19 ; l'ouie fine, lib. IV, cap. 8-, l'habitude de vivre en troupe et de ne pondre qu'une fois par an, lib. V, cap. 9.

« Par ces divers caractères, dit Cuvier , le Chromis conviendrait assez exactement au Maigre. » Hist. N'ai, dos poissons , toni. V, p. 16.

Au lieu d'appliquer au Maigre [Sciœna aquila) ces passages, il faut regarder le Chromis d'Aristote comme le Singali de Burnes, ou comme une espèce de Drum.

« Les Drums ou Tambours, dit Cuvier , Règne Ani- mal, iom. 2 , /7. 147, et His!. Nat. des Poissons, tom.

(M

V, p. l85-i98-i9() , sont de grands poissons remar- quables par le bruit qu'ils font entendre sous l'eau. Ce bruit, dont la cause est inconnue , est sourd et creux. Plusieurs individus se rassemblent autour de la cale des navires à l'ancre, et c'est alors que leur bruit est Je plus sensibleet le plus continu ; John White , à l'em- bouchure du fleuve de Caniboje, fut frappé des sons extraordinaires qui se faisaient entendre autour du fond du navire. )>

Les premiers poissons connus de ce genre venaient des mers de l'Amérique. Jussieu a décrit les os pharyn- giens, Act. Paris., \rj'ii.,p. 2o5 , ;?/. XI , d'une espèce qu'il appelle Grondeur^ c'est le Labrus Chromis , Linn., Pogonias Cltromis , Cuv. , grand Pogonias, Pogonate Courbine, Cuv., Hisl. Nat. des Poissons , p. 201-2,06. C'est sans doute par un lap^j^^ calami que dans son Règne Animal, tom. 2, p. r'j\, Cuvier attribue cet os pharyngien au Tambour fascé, dont la taille ne s'accorde point avec celle de l'os. La mer des Indes fournit aussi des Pogonates : Mandelslo, Voyage des Indes, tom. 2, p. 619, parle d'un poisson que les Portugais appellent Pesce Puerco , parce qu'il gronde comme le cochon. Il n'est pas plus grand qu'une Brème et on le trouve en quantité , dit-il , du coté de Ceylan. Des voyageurs modernes en parlent aussi.

Le Singali , qui est à peu près de la grosseur d'une petite Morue, est très-commun à l'approche de la marée; il fait sous le navire un bruit plus fort que celui de la grenouille mugissante \ il a une grosse tcte et beau- coup d'arêtes. Il n'est pas particulier à l'Indus; on le trouve dans toutes les rivières de l'Inde occidentale. Voyage de l embouchure de l' Indus à Lahor, par Alex. Burnes , 18 35, tom. 1,». 200.

(6)

Alexandre était allé jusqu'à l'Indus; il envoyait à Aristote tous les objets curieux qu'il rencontrait dans ses expéditions-, aussi il est à croire que le Singali est le poisson qu'Aristote avait en vue en parlant du Chromis.

Les pierres dans la tête du Chromis sont les pierres d'oreille qui se trouvent dans tous les poissons. Act. Dh'. , i836 , p. 154.

Sous le nom de Sanglier, x^-^f^, l'auteur Grec parle d'un poisson qu'on trouve dans TAchelous , et qui avait reçu ce nom à cause de son grognement. Z^wf. Animal., Ub. IV , cap 9.

On ne peut méconnaître dans cette citation le Misgurn , Cohitis fossilis ,Lmn. , dont j'ai parlé p. 121- 226 de mon Ichthjologie. -En effet ce poisson pousse un cri quand on le blesse.

PI jsieurs poissons d'eau douce font également en- tendre du bruit dans certaines circonstances; on en a la preuve par la Bouvière, ouvr. cité, IX, p. 1 20. Lebruit émis par les poissons se dit poppizatio par onomatopée; pisces popjnzant.

J'ai souvent entendu un clapotement ' produit par des Cyprins dorés élevés dans vm bocal. Mais alors les poissovis venaient à la s irface de l'eau , avalaient quel- ques huiles d'air qu'ils rejetaient, et rendaient lebruit dpnt j'ai parlé.

(1) Je n'ai pu m'assurer si ce clapotement a du rapport avec le bruit fait par les carpes, et signalé de la manière suivante : « En mangeant , le choc des mâchoires des carpes ou celui de | M Ifurs lèvres fait entendre un bruit particulier que l'on peut « distinguer à une certaine distance. » Dict. Se. nat. , tom. 7,/j. 137.

en

Si j'ai été assez heureux pour retrouver dans le Chalcis de mer un Pogonate et dans le Sanglier d'eau douce d'Aristote le Misgurn , il ne sera pas si facile de reconnaître le Chalcis d'eau douce dont les branchies sont chargées de poux. Ce renseignement est trop vague. Beaucoup depoissons et d'animaux aquatiques sont tour- mentés par des animaux parasites, dont plusieurs se tiennent sur les branchies. Voyez ci-dessous , p. 90.

Nous en avons une nouvelle preuve dans la Sangsue de l'Ecrevisse, Hiriido astaci. Nob.

Un de nos concitoyens, observateur très-soigneux, M. Demermety , me parlait, il y a quelques jours, de vers dont il avait fait la découverte en avril 1794, ^t que depuis il avait vérifiée, chaque année au mois de mai , sous le corselet des Ecrevisses de la Bèze. Je lui témoignai le désir de voir ces vers , et pour me mettre à même de me satisfaire, il eut la complaisance de m'envoyer quelques-uns des crustacés sur lesquels se trouvaient ces vers.

Je le prie d'agréer mes remercimens pour l'obligeance qu'il a eue de me procurer l'occasion d'observer par moi-même le parasite que je voulais connaître. Voici le résultat de mon examen.

En soulevant la partie latérale et postérieure de la carapace des Ecre vices , je vis effectivement des corps jaunâtres courbés en arc , et situés sur les branchies : j'en détachai plusieurs , et pour les mieux examiner je les mis dans une soucoupe remplie d'eau -, ces corps ne tardèrent pas à fixer, sur la soucoupe , leur partie pos- térieure , au moyen de la ventouse qui la termine ; ils se développèrent et présentèrent une longueur de 9-1 1 millimètres (4-5 lignes). L'animal est de forme coni- que alongée , sa couleur est jaunâtre , la transparence

r 8 )

de sa peau permet de distinguer dans l'intérieur du corps cinq globules (i) brunâtres occupant le canal ali- mentaire ou tube intestinal; lorsque le ver est contracté, comme on le voit dans cette sangsue placée sur les branchies , son siège ordinaire , les cinq globules sont réunis en masse, et n'en offrent alors qu'un seul beau- coup plus gros.

En examinant à la loupe cette espèce de ver, je re- marquai à sa partie antérieure une sorte de rétrécisse- ment , auquel on peut , sans inconvénient , donner le nom de col , puisqu'il supporte la tête , dont la forme ovoïde présente près de Textrémité antérieure un point noir, appelé pomt pseudoculaire par les naturalistes qui se sont occupés de l'anatomie des sangsues, genre de ver auquel appartient celui de l'écrevisse.

Lorsque cet animal veut changer de place , il fait adhérer sa ventouse antérieure au plan sur lequel il pose; il détache la ventouse postérieure, et, en faisant un arc de cercle avec son corps, la ramène près de la ventouse antérieure , la fixe sur le plan d'où il détache la partie antérieure du corps qui, étant libre, est portée alors dans tous les sens. Quelquefois la sangsue se place sur les bords du vase, et rase la surface de Peau: serait- ce pour absorber de l'air atmosphérique ? Le mouve- ment de translation , dont j'ai suivi les détails sur les vers, conservés dans l'eau pendant plus d'un mois , est analogue à celui des chenilles géomètres de Réaumur, et à celui des animaux de la famille des hirudinés, dont, comme je l'ai dit, ce ver fait partie.

(1) Ces globules finissent par diminuer de nombre après un certain nombre de jours de conservation dans l'eau.

(9) Le premier naturaliste qui ait parlé de cet Annélide ABRAKCHK SANS SOIFS , csl Gesucr (i), qui se contente de le signaler sous le nom vulgaire de Nestel.

(1) In cancris aliquantlo rrperiuntiir intricatse venœ albne ; nostri Nestel id est ligulas noininaiit, non probanlur illi in cibo, ut noque pisces ita affecti. Gesner,de Aquatilibus , p. 123, lin. 25-26.

Aldrovandi , de molUhus de crnstalis, etc., /j. 132 , G., s'est contenté de copier Gesner sans indiquer sur quelle partie de l'Ecrevisse se trouve le ver , qui , détaché des branchies et mis dans l'eau, y a vécu pendant plus d'un mois, d'après l'expérience que j'en ai faite.

Jonston , de exanguihus aqiiaticis , p. 15, col. 2, Un. ult., dit, en parlant des Ecrevisses : Vana; quœ in eis interdum reperiinitur împrobantur.

Gesner, de Aquatilibus , p. 1229, lin. 14 , 32... , 34 , fait connaître le Nestel par les phrases suivantes : Vermibus aquati- libus illos etiam qui piscibus innascuntur adnumeremus.... hos piscium lumbricos... nostri Nestel, id est, ligulas appellant à figura tcnui oblonga latJuscula , ligulae vel ta^niae instar. Voyez aussi Ichtliyol. française , p. 203. Ainsi les Allemands donnaient le nom vulgaire de Nestel à tous les Entozoaires des animaux aquatiques.

Gesner , ainsi que nos pécheurs , rangeait les Ecrevisses parmi les poissons , et appelait Nestel les Sangsues qui se trouvent sur elles.

L'insalubrité attribuée à ces vers est loin d'être démontrée , car les Macaroni piatti sont un mets agréable et recherché en Italie. Ichthyol. française , p. 134-140.

Gesner était un observateur exact et judicieux ; aussi ses ouvrages contiennent-ils des faits que les modernes ont eu tort de ne pas y rechercher; ainsi il avait observé les Planaires et la Douve; les citations suivantes ne laissent aucun doute à ce sujet: *

In axpiis purioribus et fluentibus , etiam albœ perexiguàî

( 10 ) Rœsel, peintre de Nuremberg, en a donné la des- cription et la représentation fort exacte dans le 3'' uolu/ne p. o2.'j-3-a8 , planch. lA\,Jig. ic) et 22, de l'ouvrage

hirudines quales vel piscibus noiiminquam adhœrent , de Aqua- tilibiis , p. 504 , lin. 12 ; aliae in boum et ovium jecinoribus , pag.cit. , lin. 14-18.

Les Sangsues blanches sont très-certainement la Planaire lactée, Dict. Se. Nat., tom. 41 , p. 212; tom. bl , p. 578 , atlas , uers , pi. 40 , Jig. 1 2.

Celles remarquées dans le foie sont la Fasciole hépatique. Dict. Se. Nat., tom. XVI, p. 200, atlas , vers , pi. 41, A- 2.-

Dès le XI^ siècle, Avicenne avait parlé d'une Sangsue que l'on vient de reconnaître depuis peu d'années ; c'est la Sangsue d'Egypte , Dict. Se. Nat. , tom. Al , p. 272 , indiquée déjà dans le Noin>. Diet. d'Hist. Nat., nou^. édil., tom. XXX, p. 140-141.

Hirudines quredam adeo sunt parvae ( Filares Albertiis ) ut difficile sit ab eis cavere. deghitit;ie aliquando ita adhaerent gutturi ut visu deprehendantur ; alias interius gulam ( meri ) , aut stomachum ( os ventriculi ) ipsum infestant. Avicenna , apud. Gesner, de aqnatilib. , p. 510, lin. 60.

Cette Sangsue a été signalée par Peyssonnel : « Izana , l'an- cienue Diane , dit-il , est située auprès d'une belle source , il y a quantité de Sangsues , tellement qu'il nous fallait passer l'eau à travers un linge , pour éviter d'en avaler. » Voyage de Peyssonnel et Desfontaines , 1838, tom. I, p.''6U.

Cette Sangsue présente de chaque côté une bande jaune-oran- gé, et sur le dos six lignes noires ponctuées. A Alger, comme en Syrie, comme en Egypte, les fontaines et les sources sont remplies de Sangsues, et il est très-fréquent de les voir s'intro- duire dans les fosses nasales , la bouche , le pharynx! et même dans l'œsophage des hommes et des animaux qui woaX. s'y

en )

allemand qu'il a publié sur les insectes. Il attribue à ce ver deux yeux (deux points pseudoculaites ), et tous les échantillons que j'ai examinés ne m'en ont jamais offert qu'un. Suivant Eœsel , ces vers se trouvent sur les écrevisses en décembre et janvier-, outre ce parasite il parle encore d'une autre espèce de ver dont il promet de donner la fi^^ure quand il pourra s'en procurer quel- ques échantillons.

Il se borne à dire , p. 828 : « Cette dernière espèce est blanche, de la grosseur de la première; elle res- semble pour la forme à un ver ou à une sangsue ; elle perce en rongeant la carapace, quelque dure qu'elle soit ; aussi peut-on la voir en sortir et y rentrer. »

Si ce fait se confirme, car Rœsel n'a pas exécuté sa promesse , ce sera un exemple de plus à ajouter à ceux que j'ai indiqués , Ichthyol. française , p. 86 , 87 , 2.63,

276 , 2C)3.

La place du ver de l'écrevisse, dans la série des ani- maux, est fixée par Cuvier. « A la suite des Néphélis, dit ce naturaliste , viennent se placer les branchiobdelles de M. Odier, remarquables par les mâchoires au nombre de deux , et l'absence des yeux. On en connaît une espèce qui vit sur les branchies de l'écrevisse, Bran- chiobdella asiaci , Odier, Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, tora. 1 , pi. IV. » Règne anim. , 1" édition, i83o, tom. 3, p. 2i5.

Je n'ai point observé les deux mâchoires dont parle

désaltérer. Celte Sangsue porte le nom à'Hœmopis vorax. Voyez Gazette Médicale, 1838 , p. 139.

Il faut bien distinguer cet Hœmopis vorax des pays chauds, sangsue d'Egypte , de V Hœmopis vorax , Sangsue noire , du Dict. des Se. Nat., toni. Al , p. 249, qui est de notre pays.

( 12 ) Cuvier , et j'ai toujours vu un point pseudoculaire.

Il ne faut pas confondre les branchiobdelies de M . Odier avec le genre branchiobdelle admis dans le Dlct. des Scienc. JVatiir. , tom. 47iP' ^4°» 'om. 67, p. 556.

M. Odier désirant indiquer , par un seul mot , le genre et Vhahitat du ver de l'écrevisse, a adopté celui de branchiobdelle, c'est-à-dire, sangsue qui vit sur les branchies , et Rudolphi voulant d'un seul mot indi- quer le caractère d'un sous-genre des hirudinés , a adopté celui de branchiobdelle pour désigner des sangsues, pourvues de branchies, telles que r/ifra<fo branchiata , Menzies, qu'il serait, dit Cuvier, owp-. cité, />. 216 (4), nécessaire d'examiner de nouveau. Afin d'éviter une équivoque, j'ai préféré la dénomination de sangsue de l'écrevisse pour désigner le ver dont Gesner a parlé le premier, et .que Ixœsel a si bien figuré.

Après avoir examiné le ver sur l'écrevisse vivante, il est nécessaire de faire connaître ce qu'il devient sur récrevisse cuile -, il se présente alors déformé, moins apparent, et plus difïicile à reconnaître \ il imite une petite masse rougeàtre qvii n'a jusqu'à ce moment fixé l'attention que d'un très-petit nombre de personnes.

La présence de la sangsue de l'écrevisse sur les branchies de ces animaux, ne doit donc point, malgré l'avis de Gesner, ni celui d'Aldrovandi son copiste, et de Jonston , les faire bannir de nos tables.

En effet, il est, dit-on, des rivières dont les écrevisses n'ont point ces sangsues -, d'ailleurs on n'a pas encore dit si ces sangsues se trouvent toute l'année sur les écrevisses. (j) Ensuite ces parasites, ne se trouvant que

(I) On peut les voir depuis décembre , d'après Rœsel , jus- qu'en juin , d'après mes propres observations , que je continuc- l'ai pendant les mois suivans.

( 13 ) sur les branchies ( Foin , Encyc. Bléthod. , Dlct. des pêches , p. 63 ) , n'offrent rien qui puisse blesser les re- .wards et le goût : ils ne manifestent aucune saveur par- ticulière 5 leur taille les soustrait à la vue superficielle ; ils ne deviennent apparens qu'aux yeux des observa- teurs attentifs ou des personnes averties ; enfin leur in- gestion n'a jamais donné lieu au plus léger accident -, ils ne présentent pas plus d'inconvéniens que les macaroni piatti des Italiens, I cl dh. franc. , p. i34, i4° '•> fFe les vers ou Sauterelles (larves sautantes de la Musca putris , Linn.) dans le fromage; que les huîtres, etc.

La noie que je publie a pour but d'attirer ratlcntion sur un objet signalé dès le IS.VI'' siècle , et de rap- peler un fait curieux d'histoire naturelle et un exem- ple de parasitisme analogue à celui publié depuis long-temps par Aristote , sur quelques espèces de pois- sons d'eau douce : Voyez ci-dessous , p. 90.

N'ayant point encore eu l'occasion de retrouver les œufs de la sangsue de l'écrevisse, je me bornerai à rap- peler la note suivante , pour diriger les recherches des curieux qui voudraient s'occuper de ces détails.

« Les branclîiobdelles pondent des œufs elliptiques, d'un jaune pâle, opaques, terminés supérieurement par une pointe cornée brune , et portés inférieurement

sur un pédicule fin , long , brunâtre , à base élargie

Ils sont attachés sur les branchies des écrevisses de rivière, et éclosent à la fin de l'été ou en automne. » Encyc. Mèlh. , S j stem, anatom. , tom. lY , p. 56o.

Les animaux parasites des poissons appartiennent à différentes classes.

La Sangsue Géomètre se trouve attachée aux Cyprins. Dict. Se. Nat. , tom. 47, p- 2445 ^om. Sj ,p. 55'j] atlas., pi. 3/^,fig. 5.

Ainsi parmi les intestinaux cavitaires Nematoïdea ;

(U) Rudo]phi, on distingue le genre Lernée , dont plusieurs espèces attaquent les poissons d'eau douce.

La Lernée Gobien , Lernea Gob'na, MuU. , Gmel. , tom. I, p. 0145 , n" 8, a été trouvée sur les branchies du Chabot , Ichthjol. franc., IV , p. 78.

La Lernea Salmonea , Gmel., p. 3i44> sp. 3, est indiquée /?. 255 de mon Ichth) ol.

La Lernea Lotœ, Herm. , Gmel. , tom. I, p. 3i44 » sp. i3, a été observée par le savant et modeste Jean Hermann, de Strasbourg, mon excellent professeur, sur les branchies de la Lote.

Parmi les Entomostracés, j'ai déjà signalé le Caligus Mulleri , p. 253 de mon^hthy o/ogie.

D'autres espèces désignées par les anciens sous les noms de Poux et Puces d'eau, se trouvent encore sur les branchies des poissons.

Le Binocle du Gasterosie , Geoff., yirguhis Del- phinus , Mull., Gmel., Se. Nat. , tom. I, p. 3oo5 , sp. 55^ Dict. Se. Nat., tom. XIV, p. 529- atUis , pi. 5o , fig. 15 yJrgûle foliacé, Jurine, Nouv. Dict. d'Hist. Nat., édit, 2^, tom. 2, p. 5o2 , vit sur le corps des Epinoches, Icht franc., \ . ^. 84; et aux dépens des Têtards de Grenouilles et de Crapauds.

Le Dichelestion de l'Esturgeon, Icht. franc., p. 298 , Dichelestium Sturionis , Hermann fils, Dict. Se. Nat., tom. XIV, p. 5345 atlas, pi. 5o, fig. 6, vit sur ce Chondropterygien .

Ces courtes indications suffisent pour démontrer le soin avec lequel Aristote faisait ses observations; et sans connaître d'une manière certaine les poissons dont il parle, on voit comment il avait étudié chacun d'eux. Aussi peut-on dire, sans crainte d'être démenti, qu'Aristote est réellement le père de l'Histoire Natu- relle.

( 1^>)

Le nom de Gohio, donné au Chabot, dont le jeune est appelé Chapsot par les pécheurs aux environs de Paris, a été employé jadis par Aristote pour désigner différens poissons, et principalement l'Alose, qu'il avait même disséquée , et dont il parle dans les passages suivans : « Le Goujon K,o/3-(,r est un poisson de mer , Hisl. anim. , lih. VIII, cajy. i3, qui vit en troupes, lib. IX, cap. 2. Il a un très-grand nombre d'appendices auprès de l'estomac , lib. II , cap. 17, et s'engraisse dans les fleuves » , lib. VIII, cap. 19.

Il suffit de se rappeler les appendices cœcales très- nombreuses, indiquées p. 276 de l'Icthjologie fran- çaise, et la plus grande délicatesse des Aloses péchées à une plus grande distance de la mer, comme je le rap- pelle y». 271 , pour être frappé de l'identité. Il est bien surprenant qu'aucun ichthyologiste n'ait fait ce rap- prochement ; le nom Gobius KXlBios de «cie» tète, a dé- routé tous les commentateurs, et conséquemment tous les auteurs qui ont travaillé d'après eux; en effet le nom de Gobius , radical du nom français Goujon, a été donné à plusieurs poissons remarquables parla grosseur de leur tête.

Arïsiotc, I/ist. ^nim. , lib. W, cap. 07, parle du Gobio albus Euripi, qu'il assure n'être pas marin.

Cette simple indication ne permet pas de décider si Aristote avait en vue le Goujon, Cjprinus Gobio, Linn.-, Ichthjol. franc., p. 128, XI, ou le Chabot , Cottus Gobio, Linn.; Icht. fra?iç. , p. 78,1V. Les natura- listes deGrèce pourront dissiper cette incertitude.

Dans le Dict. pittoresque d' Hisl. nat, , tom. V, p. 456 , on lit : « Aux environs de Remiremont, la Moselle laisse voir au fond de ses belles eaux le René, à la chair délicate , dont la robe de pourpre est semée de points gris de perle et de taches d'or. »

( IG )

Userait un peu difficile, d'après cette description sin- gulière , de reconnaître le Goujon, Cjprinus Gobio-, Linn. , dont les couleurs sont , toutefois, bien indiquées par Jurine. Icht. franc. , p. xirj.

Aristote, en parlant de l'Alose , rapportait ce qu'il avait vu \ mais après lui on a débité sur ce poisson des fables que les commentateurs se sont plu à rapporter. L'auteur du Traité des fleuves écrit que « la Saône nour- rissait un poisson que les Gaulois nommaient »Sco/o^/V/u5, lequel ét^iit blanc pendant les deux premiers quartiers de la lune, et noir les deux derniers quartiers \ que ce poisson devenait extrêmement gros et gras, et qu'il mourait percé de tous cotés par ses propres arêtes 5 et enfin que sa tête renfermait une pierre semblable à un grain de sel, laquelle appliquée au déclin de la lune, sur le côté gauche de ceux qui étaient travaillés de la fièvre quarte , guérissait infailliblement les malades. » Hisi.des Gaules par dont Jacques 31 ai'Vn et dont Jean- François de Bresi'llac, ^J^^, tom. 2, p. 96.

J'ai donné l'explication de ces singularités dans VIchth. franc., p. '^7^-276.

Dans le />ict. fiittoresrpe d'TIist. Nal., tom. V, p. 456, on lit : «L'Alose dont le foie fait les délices des gourmands. » L'auteur de cet article s'est probable- ment arrêté à Passertion suivante : « La partie la plus estimée du Barbeau est le foie 5 la tête tient le second rang ; mais Galien fait aussi peu de cas de l'un que de l'autre. » Historiographie de la table, par P^erdot, p. 20.

Parmi les poissons d'eau douce la Lote seule jouit du privilège d'offrir dans son foie un morceau délicat et recherché des gourmets. Icht. franc., p. 289.

( 17' )

Le Carpeau était connu d'Aristote , on en a la preuve dans le passage suivant :

« Le Barin , poisson de rivière , qui n'a ni œufs , ni « laite, excellent pour la table. « Hist. anim. , lib. IV, cap. XL Camus dit ne le pas connaître, Traduct. , tom. 2 , p. 1 16.

Cependant il est diflicile de mieux caractériser le Carpeau ou la Carpe brehaigne , (i) qui n'a ni œufs ni laite j et je suis surpris qu'aucun commentateur ne l'ait reconnu. Cela provient sans doute de la multiplicité de noms donnés à cette monstruosité appelée par les uns Carin, et par d'autres Balagre. Camus a traduit innfctyucc ( nom douné par suite de la comparaison de ce qui arrive au bouc, lequel, quand il est trop gras, ne peut plus engendrer) par Bréan, mot qui ne se trouve point dans le dictionnaire de l'Académie.

L'absence de laite et d'œufs est le résultat de l'atro- pbie de l'un ou de l'autre de ces organes; un poisson sans sexe occuperait l'extrémité d'une série dont l'autre extrémité serait occupée par le poisson que désigne Aristote , Uist. animal. , lib. VI , cap. XII , sous le nom de Cbanna , comme n'offrant que des femelles , lib. IV, cap. XI. Cavolini le donne comme herma- phrodite, et se fécondant lui-même, ce qui réaliserait la fable du Lucina sine concubilu , trad. d'Abraham Johnson (pseudonyme de Jean lïill) , par Moet.

Cet ouvrage intitulé : Lucina sine concubitu , ou Lucine affranchie des lois du concours, 1760, in-12 , n'est point une débauche d'esprit, comme on le dit dans la Biographie universelle. Cet écrit a une tout

'1) Ce mot ne dériveiait-il pas de celui de Barin, prononcé d'une manière contractive ,'

( 18 ) antre portée ; s'il fut condamné au feu par le Parle- ment , c'était pour satisfaire à un mouvement d'amour propre.

Haller dit qu'on attribue cet ouvraj^e à Jean Hill ; il le regarde comme dirigé contre l'hypothèse de Buffon, Biblioth. anatom. , totn. 2, p. ^56. A une nouvelle édition française, publiée à Paris en 179.^ , est jointe une réponse sous le titre : Conciibitus sine hicina, ou le plaisir sans peine, dont une traduction par de Combes avait paru en 1760. Colin de Plancy, Anecdotes du XIX^ siècle, tom. 2,, p. ^45, a donné un extrait fort piquant du Lucina sine concubitu , satyrique ouvrage dont le but était non-seulement de frapper de réproba- tion le fameux arrêt du Parlement de Grenoble, mais de verser à pleines mains le ridicule sur les opinions étranges relatives à la génération.

L'arrêt du Parlement de Grenoble, qui légitimait un enfant , conçu en songe par une mère dont le mari était absent depuis quatre ans , a été publié par CoUin de Plancy , ouv. cité , tom. 2 , p. 241.

Cet arrêt rappelle une croyance singulière, mais généralement répandue dans la régence de Tunis. « On est bien convaincu, dit le prince Puckler Mus- kau , Chroniques , Lettres et Journal de voy âge , Afrique, 1837, tom. 3 , p. 2,6, « qu'il n'est pas absolu- ce ment nécessaire qu'un enfant vienne aumondepréci- « sèment neuf mois après avoir été conçu ; on croit qu'il « peut dormir pendant plusieurs années dans le sein « de sa mère, mais qu'il en sort quand il s'çveille. « Celte croyance est avantagetise dans le p;iys pour « s'opposer à la spoliation des biens par le bey. » (1)

(1) Un précepte du Coran dit : « L'enfant est couché dans

( 19 )

On trouvera dans ]es^ct. Divion. , 1820, p. 33o-3d4, l'indication des opinions singulières émises, sur la gé- nération , par divers auteurs. Plusieurs de ces opinions pouvaient être fondées sur des (ails réels, mais mal observés. Ainsi on croyait autrefois que certaines pha- lènes se reproduisaient sans accouplement, parce que l'observation n'avait pas été complète, comme le prou- vent les détails suivans.

L''accouplement des Psjclié et jEceticus est fort sin- gulier-, les femelles de ces lépidoptères sont aptères; elles ne quittent plus le fourreau construit par la che- nille; elles s'y tiennent la tète en bas, présentant ainsi, du côté est située l'ouverture, l'extrémité postérieure de leur corps. Elles reçoivent dans cette position les approches du mâle, dont l'abdomen, susceptible de s'alonger considérablement , peut pénétrer dans l'inté- rieur du fourreau , et arriver jusqu'à elles.

Les Pucerons, ovo-vivipares, peuvent propager leur race sans accouplement préalable.

Des espèces nocturnes et crépusculaires de l'ordre des Lépidoptères jouissent de la même faculté. M. Carlier a obtenu sans accouplement , trois générations du Lipaiis dispar , dont la dernière ne donna que des niàles, ce qui mit naturellement fin à l'expérience. Parmi les œufs pondus par une femelle non iécondée , il s'en trouve quelquefois de fertiles , mais en très-petit nombre. Les espèces sur lesquelles on a observé plus fréquemment ce phénomène, sont : Euprepia casta, Episema cœruleocephala , Gastropacha potatoria, quercifoiia , t pini, Spliinx ligustn,Smerinthus pô- le ventre de la mère , et 11 s'est lr\ é. » f^of. dans la Régence d'Alger , par Rozet , 1833, tom. 2 ,/>. 133,

( 20) puli , Bombyx quercus , Th. Lacordaire, Inir. à l'Eut., i838 , t. 1, p. 383 , p. 432.

On a cru long-temps que les femelles du genre Psy- ché ,c[\ie Reaumur comprenait parmi ses teignes à four- reau, se reproduisaient aussi sans accouplement 5 mais il est reconnu aujourd'hui qu'elles sont soumises à la loi commune , Omp". ciié, p. 383 , 384-

Dans le Journ. Phys. , 1785, tom. XXVI, p. 268, il est parlé d'une Phalène hermaphrodite , provenue d'une Chenille du Coignassier; c'était une femelle de Bomhjx quercus , qui avait pondu des œufs stériles.

L'hermaphrodisme est complet chez les coquillages bivalves; chez l'huitre et la moule, l'ovaire a la forme d'un grand sac -, à l'époque la génération doit s'ac- complir , il transude des parois de ce sac une liqueur particulière regardée comme liqueur fécondante ; quand les œufs que renferment les ovaires en ont été arrosés , ils se détachent , et viennent alors entre les feuillets branchiaux qui occupent le bord de la coquille.

Cette sorte de fécondation pourrait servir à expliquer ce que Cavolini rapporte du Serran.

LeChanna(Cuv.,Hist. nat. poiss. , tom. 2, p. 226), ou le Lutjan Serran se féconde lui-même. Plin. , lib. XXXII , cap. XT.

Le Serran, ou perche de mer, réunit naturellement, suivant Cavolini , les organes des deux sexes ; les ovaires du Serran ont à la vérité leur portion postérieure, d'un tissu différent du reste de leur masse, et fort semblable à celui de la laitance; reste à savoir si cette partie en fait les fonctions. Cu\^. , Hist. nat. des poi.fsons, tom. i, p. 20, 31,534, 535. Voy. Rondelet, i/e Pwc. , lib. VI, cap. IX, p. i83, de Channa.

Cette disposition ne présenterait rien d'extraordi-

l 21 ) naire,- elle n'est peut-être qu'une apparence, comme dans la Lotte, Ichth. franc. , p. 389 (i). Si cette disposi- tion existe, elle concentre dans un seul individu une fonction qui est remplie par deux : dans les Batraciens, chez lesquels les œufs sont fécondés immédiatement k la sortie du corps de la femelle-, et dans les poissons chez lesquels les œufs sont fécondés après la ponte. Suivant Bioch , Ichthjologie , pari. 1 , p. 96 , chez les poissons , les mâles sont au moins une fois aussi nom- breux que les femelles.

Si dans le Serran la liqueur de la laitance se répand simultanément sur les œuCs lors de leur expulsion , la fécondation s'opérera pendant la ponte, au lieu de s'o- pérer après.

Ce ne serait pas la seule merveille dont les poissons nous rendraient témoins. En effet les poissons nous offrent un phénomène assez singulier dans leur nais- sance.

Le plus grand nombre des poissons répand ses œufs dans l'eau, agglutinés par un mucilage qui les enveloppe et les.attachc aux pierres, aux plantes aquatiques, (1) tantôt en groupes, tantôt en cordons ou en réseaux, selon les espèces. Ces œufs sont des globules transparens, dans le milieu desquels on voit le jaune. Dans cet état le mâle les féconde en y répandant sa laite. Le germe se montre plus ou moins vite dans l'œuf fécondé, selon la température , et son accroissement est en général assez lent 5 le petit sort communément avant d'avoir beaucoup grandi, en perçant l'enveloppe avec sa

(1) Les œufs de Perche, de Brème, de Rotengle, de Bor- delière , de Rosse , d'Ahle et de plusieurs autres sont déposés sur des herbages.

( 22 ) queue (i), Cuw., H. N. poiss., tom. I, p. 039, 540.

Le petit poisson amené à la vie extérieure est livré à lui-même et chargé seul de pourvoir à ses besoins. Le très grand nombre périt , dévoré par les poissons plus grands, par les oiseaux aquatiques, parles reptiles. Ceux qui survivent prennent un accroissement plus ou moins rapide suivant les espèces : dans certains poissons cet accroissement dure à peu près toute la vie , et la vie de plusieurs est très-longue, Jd., ih., p. 5^-2..

Dans les poissons, les ouvertures de l'anus, des ovaires , des laites et de la vessie , sont placées en sens inverse de celui des vertébrés.

Le Gobius Niger fait réellement un nid , Ciiv. , Hist. nat. des poissous , ÏV, /), \5\. Mais les auteurs, ne s'attacliant qu'au nom, ont cru qu'il s'agissait du Chabot, CoUus gobio; aussi attribuaient-ils, à ce poisson d'eau douce, cette habitude du Boulereau , qui est un poisson de mer, habitude observée déjà par Aristote, qui , lib. YI, cap. XIV, lib. IX, cap. XXXVII, parle du soin avec lequel le Silure mâle surveille les œufs pondus par la femelle -, observation qui n'a pas encore été con- firmée par les modernes , pour le Silure.

D'après M. Hancock, médecin anglais établi à la Guiane, un poisson du genre Doras, famille des Silu- roïdes, offre une tète cuirassée d'une enveloppe épaisse et osseuse, et une rangée d'écaillés de même nature le long du corps. Les nageoires dorsales et pectorales ont pour premier rayon une arête épaisse et pointue, pourvue d'une ou deux rangées de dards aigus , ce qui le fait ressembler à une scie. Ce poisson se tient ordi-

(1) Cette manière de naître a également liexi chez les pU-? cerons.

( 23 )

nairement dans les étangs el les marais. A l'époque des séelieresses , ces poissons vonl par terre chercher l'eau : leurs mouvemens sur la terre ressemblent à ceux des lézards à deux pattes. Ils conservent facilement leur humidité.

Le Doras voyageur pond ses œufs dans un nid , et les surveille. lYoïw. Annal, des vojages , i83a, tom. I, p. 245 , 247.

Au Sénégal, Perrottet a trouvé une nouvelle espèce de Gymnarchus, appelée Ess par les Nègres-, lorsque l'eau s'évapore , il s'enfonce dans la vase , au moyen des mouvemens qu'il donne à son corps. Noin^. Ann. voj., i83o , tom. 2,y^. 210.

« A Peichaver, dans !a Boukharie , on apporte les cailles dans des sacs, et on les excite à se battre les unes contre les autres pour diT grain que l'on place entre elles. Rien n'égale la passion des Afgands , pour ce passe-temps. » J^oyage de l' embouchure de tindus à Lahor, par Alex. Burnes, x83.5, tom. 2., p. 97.

Les combats de Cailles et de Coqs étaient en Grèce l'a- musement favori de toutes les classes. On le trouve chez presque tous les peuples. Revue des Deux Mondes , i838,fo/r«. Xlll, p. 721.

Les combats de coqs ont lieu dans les îles du grand Océan , comme chez les Malais des îles de la mer des Indes. Moerenhout, Kojage aux îles du grand Océan, 1837, tom. 2, p. 146-148.

A la Chine , on s'amuse quelquefois à faire battre des cailles , et souvent des espèces de Grillons , comme les Malais font battre des Coqs. Pour faire battre les Gril- lons , on en place deux dans un bol , et on les excite l'un contre l'autre jusqu'à ce qu'ils se soient déchirés

c..-

( 24 J par morceaux. La Chine, par J.-F. Davis, 1837, iom. I, p. 3i5.

Dans l'Inde , il y a des combats de chèvres. Bibliotli. Univ. de Genève, 1807 , iom. XII, p. 354-

A Derbent , on a des combats de Scorpion et de Ta- rentule , Galeodes Araneoïdes ; on place ces insectes sous une cloche de verre.

Aristote a parlé du Galeodes Araneoïdes sous le nom de Phalange noire dont la morsure est dangereuse. Hist. anini. , lih. IX , cap. 3c). Les modernes ont con- firmé cet effet. Voy. Gmel. , p. 294^, sp. i5. Phalan- giiun Araneoïdes ,• Galeodes , Dict. Se. Nat. , tom. XVII , p. 76. Il est indiqué par les voyageurs modernes. Olivier, f^ojage en Perse, toni.Xl, p. 3o6-3o8, a été fort incommodé par le Galeodes Araneoïdes.

Al. Burnes, J^ojage des embouchures de V Indus à Lahor, tom. 3, p. 36, etc., dit avoir « tué une Taren- cc tule , espèce de grosse araignée ; ses pattes ressem- « blaient à celles d'un scorpion, et son corps à celui « d'une araignée. On me certifia , ajoute-t-il , sa nature (( venimeuse-, mes compagnons assuraient qu'elle lan- ce çait son venin au lieu de piquer. «

Cette dernière supposition est gratuite; la Galeode Aranéoïde mord fortement.

Samuel Gobât, Journal d'un séjour en Abjssinie , i835, p. 38i , parle d'un « insecte plus gros qu'un Scor- u pion , tout noir et tout plein d'épines, que les Abys- u sins appellent Damoiera(en Tigré Aco)-^ il demeure « dans les vieilles murailles et dans les lieux les plus « secs des montagnes. La piqûre de cet insecte est mor- te telle. Le Damotera est un insecte qui ressemble à « une araignée. Il a environ deux pouces de long , et « est tout couvert d'un poil brun foncé ; j'en avais déjà

(25) c< vil plusieurs sans penser qu'ils pussent être nuisi- « blés. )) Oui^. cité, p. /\o6.

L'insecte vu par Gobât est le Galeode Aranéoïde : cet insecte se trouve donc non-seulement en Asie , mais encore en Afrique.

La cécité des poissons était connue d'Aristote : « Les Muges et les Capitons , dit-il , sont sujets à la cécité , surtout en biver ; leurs yeux blancbissent , les pluies y contribuent. » flist. des anini. , lib. Vllï, cap. 19. Ce pbénomène a été observé par les modernes, chez les perches et les anguilles qui sont borgnes de l'œil gauche, Iclit. franc. , p. 67, p. 293; chez les brochets qui sont borgnes de l'œil droit, ouv. cité, p. 209, et sur les lottes qui sont complètement aveugles, p. 289.

Jusqu'à ce jour aucun travail n'a été fait pour re- chercher la cause de la constance de ces altérations morbides. Seulement, Jurine s'est assuré que des ombles, après quelques jours de conservation dans un réservoir, furent frappés de cataracte. Olh^. cité, p. 5i. Cette dif- formité n'est pas la seule observée chez les poissons; on a vu en efTot des perches , des brèmes, des rosses, bos- sues ; le brochet et la truite sont quelquefois contrefaits de la même manière. Oup". cité , p. i4° 5 ^4' 5 2109, 262. Beguillet parle de carpes à dos fort recourbé , sorties de lacs souterrains , en Bresse. Oiw. cité, p. 102.

Désirant connaître jusqu'à quel point l'assertion de Beguillet était exacte , je me suis adressé à M"^. M. A. Puvis, président de la Société royale d'Emulation du département de l'Ain, pour lui demander quelques ren- seignemens à ce sujet.

« Souvent, dit M. Puvis, dans sa réponse du 22 février 1839 , des faits merveilleux sont publiés par des auteurs,

( 26 ) qui ne les croient pas 5 mais par cette publication ils semblent donner de rimportance à leur pays.

Les lacs souterrains dont parle Beguillet n'existent pas. » La courbure du dos des carpes, si elle existait , ne serait pas plus surprenante que celle observée dans la perche , la brème , le brochet , la truite , etc.

Aristote connaissait les entozoaires qui tourmentent les poissons. « Le Ballère et le Tillon , dit-il , sont sujets à un ver qui se forme dans leur corps pendant la cani- cule. Hist. anim., lib. VIII, cap. 20. Il les affaibht et les oblifje de s'élever sur l'eau , ce qui les fait périr , brûlés par la chaleur. Les Ichthyologistes pensent d'a- près Rondelet , que c'est la Bordelière. Camus, trad. d'r/risto/e , toni. 2 , /;. 11 5. »

L'opinion de Rondelet est confirmée par l'observation suivante : Schneider a vu la ligule des poissons, ligule très-simple, Ency. mélhod , vers, tom. 2, p. 494? ^p. 6, percer les tégumens du ventre de la Bordelière, pour sortir. Aristote avait déjà consigné un fait analogue.

« On prétend , dit-il , avoir vu des espèces de vers , qui étaient comme des poils adhérens à l'anguille. )> Hist. anim, , lib. IV, cap. 1 1. Un fait de même nature observé sur les Epinoches, la Truite, etc., est sans contredit la source de la fable relative à l'alose.

Aristote, Hist. anim., lib. VI, cap. XIV, lib. IX, cap. XXX VII , parle du soin avec lequel le glanis mâle surveille pendant 40-60 jours les œufs pondus par la femelle, f'^oy. ci-dessus , p. 86. Le poisson désigné par Aristote sous le nom de glanis ne serait-il pas le Silui-us Anguillaris , Linn. , sur lequel il serait possible de ré- péter l'observation de l'auteur grec , qui en fournit d'autres sur des poissons connus ?

'( Les capitons se nourrissent de vase , ce qui les rend

( 27 ) « lourds et peu esihnés (sordidi). Le dasqullle se nourrit « de bourbe et d'excrémens. » ^ristole , Hisl. awm. , lib. VIII , cap. II.

Le commentaire de Camus, Hist. nat. d''Arisioie , iom. 2., p 166, 167, n'éclaircit rien sur ce passage.

Aristote a employé le mot xsapaxc;, traduit par cepha- lus , capiio, capiion , pour désigner des poissons de mer et des poissons d'eau douce , remarquables par leur tête plus grosse et plus large qu'aucune autre espèce du même genre.

Dans !e cas présent , sous le nom de capiion , l'auteur désigne la dobule ou clievanne , dont la chair est peu estimée -, le nom de dasquille convient au poisson connu en Bourgogne sous le nom de vdlena ou vilna, à cause du peu d'estime dont jouit ce poisson : piscis vilis , radi- cal du nom vilain, qui, suivant quelques auteurs, est donné à ce poisson parce qu'il se plaît dans la fange et dans les ordures dont il se nourrit.

La reproduction des anguilles est un fait d'histoire naturelle sur lequel les auteurs ont beaucoup varié , Ichthj. frcmç. , j). 291, Quelques observations récentes me paraissent devoir mettre sur la voie pour résoudre le problême.

M. Pataille, au zèle et à la complaisance duquel je me suis fait un devoir de rendre hommage , Ichth/yol. franc. , /'. 7 , m'écrit : « Les œufs éclosent dans le ventre « de l'anguille , et les petits en sortent vivans ; c'est ft aussi ce qui m'a été confirmé par plusieurs personnes « qui s'étaient assurées du fait. C'est aussi ce que m'as- « sure mon fils , qui habite le midi de la France , les « anguilles sont très communes , et on ne doute nul- « lement de la véracité du fait. » Lettre du 2.x sep^ tembre 1807.

( 28 )

L'assertion de M. Pataille se trouve confirmée par M. de Joannis qui a publié un article fort curieux sur la i^i^iparité des anguilles.

« L'époque du frai de ces poissons, dit M. de J.,a lieu de février à mars-, elle est caractérisée : par le change- ment de couleur de leur peau , changement analogue à celui présenté, par le plumage d'amour, chez les oiseaux-, 2." parce que les anguilles deviennent coureuses et sont difficiles à prendre-, 3" parce qu'elles donnent a l'em- bouchiu'c des fleuves, elles trouvent un milieu plus propice à leur reproduction , qui a également lieu dans les lacs de Suisse et d;uis un étang alimenté par des sources naturelles; parce que, pendant trente jours , de mr.rs en avril , l'on voit à Nantes sur les bords de la Loire et à toucher le rivage, une multitude de petites anguilles , dont la grosseur varie de deux à trois milli- mètres de diamètre, lesquelles remontent le courant, marchant à peu près huit a dix de front.

« Les anguilles sont vivipares, comme le prouve l'ob- servation faite par un paysan sur une grosse anguille , pêclîée le 20 mars , enfermée le matin entre deux plats, et entourée le soir de peut-être deux cents petits de un pouce et demi à deux pouces, gros comme des fils et presque blancs.

« Dans les étangs et les grands ruisseaux contenant des anguilles, on trouve en février et mars des pelotes de ces animaux, en contenant quelquefois une douzaine, plus ou moins. Les paysans attribuent ces aggloméra- tions , qui sont de véritables accouplemens , à ce que les anguilles veulent se réchauffer, comme ils disent. Il est assez rare de trouver de ces boules, attendu qu'elles se •logent dans des endroits fort retirés. Cependant les pê- cheurs réussissent de temps à autre à en prendre. Quand

( 29) on prend une de ces boules , les anguilles ne cherclient pas à fuir. Elles restent enlacées et comme maîtrisées par un sentiment assez impérieux pour leur laisser com- promettre leur existence. » Le Cultivateur , journal des progrès agricoles, mars iSd^, tom. XV, p. lyS-iyy.

La multitude de petites anguilles vues à Nantes sur les bords de la Lofre est désignée sous le nom de montée. dont on parle dafts^ples 3Iémoires de l'Institut, 1811, p. CVIIJ,ef i8i2,p. CXVIIJ.

Lamouroux s'est assuré que la montée était le frai de l'anguille pimperneau.

Il serait bien important de vérifier l'observation du paysan dont parle M. de Joannis. On réussirait en con- servant dans une cuve de grosses anguilles pêcliées dans le mois de janvier , et en les y nourrissant pendant les mois de février et de mars.

Les propriétaires d'étangs à anguilles pourraient faci- lement tenter cette expérience.

Ainsirépoque,àlaquellelesobservationsontélé faites^ est la cause de l'incertitude qui a régné pendant long- temps parmi les naturalistes. Cette incertitude avait sa source dans l'opinion d'Aiistote qui répèle dans plu- sieurs endroits : « les anguilles n'ont point de sexe^ elles « n'engendrent point 5 elles n'ont ni laite, ni œufs. )> Hist. anim. , lib. IIÏ , cap. X , lib. IV , cap. XI , lib. VI, cap. XIII , XIV ^ de Gêner, anim. , lib. II , cap. V, « Elles viennent des vers, qu'on nomme entrailles de « la terre , qui se forment d'eux-mêmes dans la vase « et dans la terre humide, d Hist. anim. , lib. VI , cap. XVI. De générât, anim., lib. III, ca^. XI.

Malgré sa science , Aristole payait le tribut aux pré- jugés de son siècle , et son opinion a fait loi \ elle est certainement la source de l'opinion suivante. « Au mois

( 30 ;

« d'avril , 11 vient dans les ouies de Tanguille de très- « petits animalcules , comme quatre ou cinq vers , qui « se détachent quand ils corainencent à avoir du mou- « vement , et qui deviennent des anguilles. » Schwen- ckfeld, synopsis piscium ,p. 07.

La forme du corps est la seule raison qui a fait ad- mettre la p.irenté entre les vers et l'a'nguille.

Les anguilles peuvent vivre cinqrà* six jours hors de l'eau. Aristote s'en était assuré. Hist. anim. , lib. VIII, cap. II. Cette faculté est confirmée par les observations modernes. Ichthy. franc. , p. 2,^2.

Le nom d'anguille a été donné à plusieurs espèces de poissons.

« Le lacd'Antioche abonde surtout en anguilles et en une espèce de poisson rouge , de médiocre qualité. Les Grecs qui sont des jeûneurs perpétuels, en font une grande consommation. Le lac de ïabarié ( Tibériade) est encore plus riche; il est surlout rempli de crabes; mais comme ses environs ne sont peuplés que de Musul- mans, il est peu péché. » f^olnej, Koyage en Sjrie et en Egypte, an YII, toni. 1, p. 009 (1), tout. 2,

Les anguilles du lacd'Antioche, signalées par Volney, sont le sharmut ou poisson noir, macroptéronote char- mut, siliints anguillaris , Linn. , qui en Syrie forme un grand article de nourriture.

« Les d'hends , ou lacs formés par les eaux sont ex- trêmement poissonneux. La principale nourriiure des habitans consisJe en poissons -, celui que les indigènes nommeni p al mahx^sX très-recherché parles Européens; c'est pour eux le po'sson noir. 11 ressemble pour le goûc au saumon; mais il est plein d'arêtes fourchues, qui

C •'^1 ;

sont gênantes et désagréables. N^oiw. annal, des vojag., 1807, tom. 3 , p. 029.

Le palonah, mentionné clans cet article, est le shar- mut, macropléronote cliarmut, désigné par les Grecs sous le nom de goulianos, par les Turcs sous celui d'ïai., et parles Bulgares sous celui de son. « C'est , dit Pouc- queville , un poisson du lac de Castoria , dont la chair noire , dure, de diflicile digestion, est peu estimée , sur- tout dans les gros goulianos qui pèsent jusqu'au-delà de deux quintaux , qu'on débite par tranches dans les mar- chés de la Romélie. On le reconnaît aux signes suivans : tête aplatie ovalairement arrondie. Quatre narines aux bords supérieurs et antérieurs de la bouche. Deux tentacules entre la boucWê et les yeux : branchies divi- sées en quatre iëuillets. Peau lisse brune sans écailles et gluante. )> jl-^oyage dans la Grèce pai' Poucque^ille ^ iom. 2, p. 355 (2).

L'esturgeon portait à Bordeaux le nom de créai , au dire de Guillaume Bouchet , 6* serée.

Ce poisson offre une disposition anatomique curieuse. Dès 182,0, M. Alessandrini , professeur d'anatomie et de physiologie comparées , à Bologne , découvrit , dans V acipenser sturio ( storione commune del Po ) , outre les appendices pyloriques (qui ne forment qu'une masse dans toute leur étendue , parce qu'ils sont unis ensemble par une collulosi serrée; Cui^., anal, comp., iom. 3 , p. 475 ; tom. 4, P' 5o. Hist. nat. des po'ssons, tom. 1, p. 503) , l'ouverture d'un conduit, qui débou- chait dans l'intestin au-dessous du canal cholédoque , et qui menait dans un organe lobuleux et oblong, par- faitement analogue par sa structure et ses rapports au pancréas des animaux supérieurs.

( 32 )

Une préparation , au musée de Bologne, rend ce fait évident. Gazette médicale, 1837, p. 660.

Les genres lahrus , silurus , esox , cjprinus , sont re- gardés par Cuvier comme privés de pancréas et des ap- pendices pyloriques qui les suppléent.

Parmi les poissons cartilagineux , le genre sturio , qu'on tient dépourvu de pancréas , mais muni du corps spongieux desappendices pyloriques, était réputé comme la transition. Hist. nat. des poissons, t. l,p. 5o3.

La bonté de la chair du saumon ne remédie point au dégoût que son usage fréquent peut faire naître.

« Ce poisson fourmille sur les cotes de Suède; l'abon- dance en est telle dans certains parages , que les domes- tiques , avant d'entrer au service , mettaient , dit-on , dans leurs conditions, qu'on ne leur ferait pas manger du saumon tous les jours. » Kojage en Suède par udlexandre Dauniont, i834, tom. 2, p. 64.

« En Algérie , aux environs de Bonne , les Euro- « péens ont déjà tant mangé de sangliers , qu'ils en sont « autant dégoûtés, que les servantes de Dessau du sau- « mon de l'Elbe. » Chroniques, lettres et journal de vojage , '2.^ partie. Afrique, tom. 2 , p. 29.

(i A Constantinople, l'église des poissons est ainsi nom- mée parce qu'elle renferme une fontaine souterraine , vivent des poissons. Cette source est l'objet d'une foi particulière et de récits miraculeux. » Voyage du duc de Raguse , iSSy, tom. a , p. 5o , 5i.

Il serait fort curieux de connaître i'espècede ces pois- sons vivant dans une fontaine souterraine. N'y auraient- ils pas été mis avec une certaine intention? Je serais tenté de le croire d'après la note suivante :

« Aucuns assiH-ent que l'eau des puits et des cisternes devient meilleure , si on y jette de petits poissons pour

( 33 )

y paistre et estre nourris, afin que par leur mouvement l'eau acquière plus grande légèreté, et en suive aucu- nement le naturel de l'eau courante. » Guillaume Bou- chet, 2* s crée.

J'ignore si Texpérience dont parle Bouchet a été ten- tée , et si le résultat en serait conforme à l'annonce. Je sais seulement que dans le puits, en face de la porte d'entrée du jardin sur le bastion, à l'hopital-général de Dijon , se trouvent deux poissons, dont l'un y existe de- puis environ trente ans, et l'autre seulement depuis Luit mois. Ce sont desdobules , cjprinus dohula, Linn. Jchlliy.Jranç., p. 149, XVII, Il y a une trentaine d'an- nées, le jardinier avait jeté dans le puits dont j'ai parlé une demi-douzaine de jeunes dobules; mais il n'en est resté qu'une sans qu'il sache ce que les autres sont de- venues, puisqu'on n'a pas vu leurs cadavres à la surface de l'eau. Auraient-ils servi de nourriture à la seule res- tante? C'est ce qui n'est pas facile à dire.

On a trouvé des anguilles dans des puits , dans, un fleuve souterrain , Ichthjol. franc. , p. 296 5 on péchc diverses sortes de poissons dans le trou de V^er^ette , au- dessous du village de Brognard, dans le dép. du Doubs. annuaire du dép. du Douhs, ib38, p. 72.

Je regrette que M. A. Laurens n'ait pas donné le nom de ces poissons.

Ces deux observations réfutent ce qui est dit dans le Nouv. dict. dliist. nat., édit. 2, toin. I, p. 3 10. « L'eau de puits ou de source sortant des profondeurs de la terre, est contraire aux poissons. »

D'ailleurs le pimélode cyclope vit dans les souterrains, Nouv. d'ut, dliist. nat. , édt. 2, tom. -2.6 , p. /p^ ; dans les eaux thermales des volcans, Dict. des se. nat., tom. 40, p. 483.

( 34 ) Les Poissons d'eau douce présentent quelquefois , mais moins facilement que les poissons de mer , le phé- nomène de la phosphorescence 5 cet effet se manifeste , dit M. Becquerel , pendant la lulte qui a lieu entre les forces de la nature organique et celles de la nature inorganique, (c'est-à-dire, lors d'un certain état de décomposition qui précède la putréfaction ) ; aussi la phosphorescence cesse tout-à-fait quand les forces de la nature inorganique l'emportent sur les autres; les phénomènes de phosphorescence des êtres organisés , présentent des faits curieux consignés dans les Mém. de l'Acad. de Dijon, i832, p. 176-192, i834, p. 23-38, et offerts par les Crevettes d'eau douce ( gammarus pidex y Fab. ), dont il est parlé dans le Jouirai de physique, 1786, tom. XXVIII, p. 67.

La matière nacrée des poissons est le résultat d'uhe sécrétion particulière, dont l'organe n'est pas en- core bien connu, car cette matière nacrée se trouve entre les os de la tête ; je l'ai vue sur la mâchoire pharyngienne du Cjprinus rufus , Nob., sur les os de la tête de l'alose , etc. La matière nacrée a son analop-ue dans les perles, sur la face interne de plusieurs coquilles, dans la bave séchée des limaces , et dans une produc- tion singulière , dont il a été question à l'Académie des Sciences.

Celte Société a reçu de M. Horner un bel échantillon d'une matière tout à-fait semblable à la nacre de perle , irisée de même , qui se produit spontanément à la face externe et interne de la roue hydraulique d'une filature de coton à Catrine , comté d' Ayr. Cette matière doit son origine à la présence simultanée du carbonate de chaux et d'une sorte de gélatine dans l'eau du courant , d'où résulte une incrustation en couches très-minces. Her-

(35) mes, i836, p. 9, Je n'ai fait ce rapprochement qu'à cause de la production de la matière nacrée hors d'un corps organisé.

Après avoir retrouvé dans les ouvrages d'Aristote plusieurs poissons méconnus par les commentateurs, j'ai pensé devoir donner quelques éclaircissemens sur certains poissons d'eau douce.

J'aurais désiré rectifier la liste des poissons des en- virons d'Aix, dont j'ai parlé, Ichlh. franc. , p. 9-11. Mais la mort de M. Perret, auteur de cette liste, ne permet plus d'obtenir les éclaircissemens désirables.

Pour ne laisser aucune lacune dans V Icthjologie française , j'ajouterai les détails suivans :

« Dans le lac à'Arconjie (département de la Drome) , les eaux ont la propriété de donner aux petites tt'uites qu'on y a mises, une chair d'une couleur rose, char- mante , ce qui les rend plus fines et plus délicates que celles des lacs de Genève et d'Issarlès , quoique égale- ment saumonées. 'Cet animal , qui est extrêmement vo- race , dévore une grande quantité de petits poissons à tête noire qui se propagent dans ce lac. » Giraud-Sou- lavie , Hist. nat. de la France méridionale, loin. 3, p. 2.35.

Ces prétendus petits poissons h tète noire sont les larves de Phrygane , dont les truites sont effectivement très-avides.

Le Blennie Cagnette, Blennius Cagnota, voy. Hist. nat. des poissons , par MM. Cuvier et V^alenciennes , tom. XII, p. 249"252. Suivant M. Risso, cette espèce se tient dans les eaux douces du Var et de ses affluens; ne l'ayant pas vue, je me contente de l'indiquer.

La liste des poissons du département de Saone-et- Loire se trouve dans la Statistique de ce département, par C. liagut, i8d8, 2, vol. in-4'\

( 36;

L'auteur paraît n'avoir pas vu les objets dont il parle , et s'être borné à copier plusieurs des noms indiqués dans le règne animal par Cuvier, 2,^ édit. , iSar».

11 ne restera plus de doute si l'on veut comparer les pages 182-183, tom. I de la Statistique , avec lespa^e5 •2.j\-'2.'j6 du tom. 2, du Règne animal.*

L'auteur n'ayant assigné aucun caractère , il est dif- ficile de reconnaître le poisson qui! désigne sous le nom de Cyprinus Carassius , mentionné dans Y Ichthyologie française, p. 116; et celui qu'il appelle Cyprinus idiis , poisson sur lequel les naturalistes ne s'accordent pas. Voyez Ichthyologie française , p. 166, i58.

Comme il est toujours curieux de rappeler les ob- servations faites par les auteurs célèbres, je reproduis la note suivante :

(c La Vienne, dit Lafontaine, passe au pied de Clias- telleraut , et en ce canton elle porte des carpes qui sont petites quand elles n'ont qu'une demi-aune. On nous en servit des plus belles. » Mémoire de M. de Coulanges , publiés par M. de Monmerqué , 1820, p. 488.

Ayant reçu plusieurs des poissons dont je ne connais- sais que les noms indiqués p. 161 et 162, Ichth. franc. . je puis les rapporter aux espèces décrites.

Le nom à\îleuse employé dans la Cote-d'Or , sert à désigner mon Cyprinus Toxostoma , Icht. , p. ï88, XXÏL

Ce nom d'^/eu5^ est une altération de celui d'^/o«^e, dont se servent quelques pêcheurs pour désigner ce poisson , qui quelquefois pèse une demi-livre.

L'espèce appelée Bouille, dans le département de l'Yonne, est la Boueiere (mal à propos Bouvière) Cypri- nus amarus , Icht,, p. 120, IX.

Il est aisé de reconnaître dans le mot patois Bouille

( 37 ; (analogue à G ouille , pour désigner la boue délaye^e), son allinité avec le mot boue, dont il est dérivé et' altéré par une prononciation vicieuse.

Suivant M. Quanlin , archiviste à Auxerre , ce petit poisson est très-bon. Ce n'est pas Tavis des auteurs; et Joston, de pisclbus , p. 98, dit : Sordidus adniodum et vilis pisciculus. En effet, la petitesse de ce poisson ne permet de le manger qu'en friture ] si l'on parvient à le vider sans rompre la vésicule du fiel , sa chair ne manifeste peut-être plus la saveur amèrc.

Le nom de Carrelet ou Carlet est employé dans le département de l'Yonne , pour désigner la Bordelière , Cjprinus latus , Icht. franc. , p. 141 -, XIV.

Dans le département de l'Yonne, le nom de Cha- touille est donné à la Loche Perce , Cobitis tœnia, Linn. , Ichili. française, p. 2,00, XXIX.

Landoise , nom sans doute altéré de T^andoise , em- ployé par quelques pécheurs pour désigner le Cjprinus Toxostoma, Icht. franc., p. 188, XXII.

L'espèce désignée à Auxerre sous le nom de LouvotLe, est le Splrlin, Cjprinus bipuiictatus , Ichtli. franc. , p. 214, XXVI.

Ce nom LouvoUe me paraît une forte altération de celui de Lignotte ou Lugnolte , donné par les pêcheurs de la Saône , au Splrlin , à cause de sa ligne latérale fortement prononcée , par la double rangée de points noirs qui la forment.

Les noms de Roiisson, Meunier, Killena, sont em- ployés par les pêcheurs du département de l'Yonne, pour désigner le Cjprinus rufus , Ichth. franc. , p. i85, XXL

Rotisson , à cause de la couleur roussâtre des na-

p;eoires.

(38 )

Meunier, à cause de sa couleur blanche comparée a celle des farineurs , Iclithjol. franc. ^ ^. p , 2,4 , i52.

Villena ou Vilna, à cause du peu d'estime dont jouit ce poisson. Piscis i^ilis, radical du mot vilain , Ichth. franc. , p. i53.

Sous le nom de T^andoise, j'ai reçu deux poissons bien différens, confondus, par les pêcheurs des envi- rons de Pontailler-sur-Saone, sous le nom de Seuffe.

L'un est mon Cjpnnus toxosloma , Ichth. franc. , p. i88, XXII, désigné par les pêcheurs de la Cote- d'Or , sous le nom de Landaise , P^andoise et Aleuse. Un de ces pêcheurs m'a fait observer que ce poisson ne se prenait jamais à la ligne.

Cela viendrait-il de la position de la bouche de ce poisson ?

L'autre est mon Cjprinus mugilis , Ichth. franc. , p. 196, XXIII , appelé p^andoise dans le dépjirlement de TYonne, et indiqué , Icht. franc., p. 162, sous le titre : f^andoise imitant le Rotisson, mais plus petit.

De nouvelles recherches m'ont convaincu que le Siego de Rondelet est efïeclivement mon Cjprinus Mugilis , p. 196, XX pour XXIII.

La preuve s'en tire du témoignage de Boussuet , mé- decin à Seurre. Voici les deux distiques placés sur la planche 104, intitulée : de Mugilis fluviatiUs specie , sont représentés le Siego et le Fiitau ou Friteau : Leucisco hi quoque succedunt forma effigieque ;

Amborum , ecce , tibi vera figura patet. Sœpe Araris placidis A'ersatur uterque sub iiudis. Appositus nobis saepe et uterque fuit.

L'ouvrage de ce médecin présente une singularité typographique , que je n'ai vue indiquée nulle part. La comparaison de deux exemplaires m'a prouvé qu'il

( 39) a y avoir au moins deux iiraf;cs de la seconde par- tie, intitulée : Franc. Boussuetti de nnlurd aquatiliunt Carmen in aller am partein , etc. En effet, dans Texem- plaire que je possède , la page 5o est remplacée par la répétition de la page 4^ 5 la page 5 1 est aussi remplacée par la page 4^ \ la page 54 est la répéti(ion de la page 46, et la page SS est de même la répétition de la page 47.

Sous le nom de Gardon ordinaire, \Wrec\x d'Auxerre un poisson appelé Cyprinus Xaniliopterus , Icht. franc. , p. 147, XVI.

Je ne pourrais décider si cette espèce est le « Gardon venu de Paris » dont parle Jurine, Hisl. des poissons du lac Léman , p. 216.

J'ai tâché de réunir dans un ouvrage peu étendu tout ce que l'histoire des poissons d'eau douce de la France présente de plus curieux. Je suis loin d'avoir épuisé la matière , et nos successeurs auront encore un vaste champ à explorer, en étudiant la structure anatomique des habitans de nos eaux. Elle présente en effet des dif- férences bien marquées dans les espèces analogues; ainsi pour n'en indiquer qu'une, je m'arrêterai à l'intestin. Dans la carpe et le barbeau , l'intestin décrit trois cir- convolutions et demie , tandis qu'on n'en compte qu'une et demie dans la dobule et dans la tanche. Si l'on exa- mine d'autres organes , on verra par leur comparaison combien est variée la structure des poissons , et combien leur étude offre d'intérêt.

TABLE.

Aco , p. 24.

Alcusc, !?6.

Alose, i5, 16.

Anguille , 27.

.^rgulus, 14.

Balagre , 17.

Eallèie, 26.

Bariu, 17.

Blennie Cagnette, 35.

Kordelière, 26.

Bouille , 36.

Bouvière , 6.

Brauchiobdella, n.

JSr. astaci , 11.

Bréaii, 17.

Capiton , 25, 26.

Capros , 6.

Carin, 17.

Carlet , 37.

Carpe biehaigne , 17.

Carpeau , 17.

Chabot, i5.

Chalcis , 4 » 7-

Chamia , 17.

Chatouille , 37.

Chromis , 4-

Cobitis fossilis , 6-

Cottus gobio , i5.

Créai, 3i.

Crevette d'eau douce , 34.

Oyprinus carassius , 36.

idus , 36.

mugilis f 38. Damotera , 24. Dasquille, 27. Dichelestium , 14. Dobule , 33. Doras , 22. Douve , 9. Drum , 4*

Ess , 23.

Esturgeou , 3i.

Fasciole hépatique , ic.

Filares , 10.

Foiu , i3.

Friteau , 38.

GaLcodes araneoïdes , 24.

Gammarus pulex , 34.

ERRATA. Page 7, ligue 8-, p. 90, lisez. 'p. 26.

GarJoa , 39.

Gobio, i5.

Gobius niger , 22.

Goujon, i5.

Gouliauos, 3i.

Groudeur , 5.

Gyiiinarchus, 23.

laï , 3 1 .

Landoise , 37.

Leruée , rj-

Liparis dispar , 19.

Louvotte , 37.

Macaroui piatti , 9, i3.

Maigre , \.

Misgura, 6.

Montée, 29.

Muge, 25.

]\estel , 9.

Palonah, 3o.

Pesce puerco , 5.

Phalange noire , 24-

Phalarigiuni araneoïdes , 2^.

Piniélode cyclope, 33.

Planaire, 9.

Pogouatc, 7.

Pogonias , 5.

Poisson noir, 3o.

Psyché , 20.

Reué, i5.

Rotisson , 37.

Sanglier, 6, 7.

Sangsue blanche, 10.

d'Egypte , 10.

. de l'Ecrevisse, 7.

géomètre , i3. Sauterelle , 1 5. Sciœna aquila , 4- Serran, 20. Sharmut, 3o. Siego , 38.

Silurus Anguillaru , 26 , 3o. Singali, 4,5, (). Tambour , 4. Tilion, 26. Vandoise , 38. T^enœ alba; , 9. Villena, 27. Vilna , 27.

et page i3 , ligne 17 : au lïea de

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