:^^>- ^^5^^ i-^-^^ 'fe^ *^-v ^:^^>! *^' I 5s.v» -^-s:-^- ?TpA^ ^.:^ PLEASE HANDLE WITHCARE University of Connecticut Libraries Ex H bris A. Freudhomme de Borre. 3 =1153 Dim7bSfi S GAYLORD RG SUR LES INSECTES FOSSILES du Calcaire Lithographique de la Bavière, qui se trouvent au Musée Teyler; PAR lî. ^W^E^STEISTEEI^^G-K J"r. Extrait des Archives du Musée Teyler, T. II. HAELEM. — LES HERITIERS LOOSJES. 18 6 9. SUR LES INSECTES FOSSILES DU CALCAIRE LITHOGRAPHIQUE DE LA BAVIÈRE . QUI SE TROUVENT AU MUSÉE TEYLER; H. WEYEIVBERGH Jr. Intr oduction. Tandis que les insectes fossiles de la période cainozoïque, surtout ceux d'Oeningen , de Radoboj , et d'Aix-en-Provence, ont fourni matière à beaucoup de travaux approfondis, de sorte que la science possède déjà la description d'un grand nombre de ces animaux, ceux de la période mésozoïque n'ont fait qu'assez rarement l'objet d'une étude suivie. Tout ce que l'on sait des insectes secondaires de l'Angleterre, on le doit à Brodie i) , et le peu qui nous est connu des insectes du cal- caire lithographique de Solenhofen et d'Eichstàtt , nous en sommes redevables principalement à Germar, à von Miinster et à M. Hagen ^). 1) P. B. Brodie, A History of the fossil insects in tJ/e secondary rocks of England ^ London, 1845. Voyez aussi Beodib ■< Atlienaenni., Janv. 1843; V Institut^ T. II, 1843; Quar- terl. Journ. of the Geol Soc, T. V, VI; et Buckland < P//iL Mayaz. , Mai 1844, pag. 377. 2) J. S. ScHROETER , Real- mid Verhal Lexicon, 1779 , T. II , pag. 93 ; T. III , pag. 72. ScHMiBDEL, Vorstellung einiger merhiourdïger Versteinerimgen , Niirnberg, 1781, pi. XIX, fig. 2. J. S. ScHRoETER, Neue Litteratur und Beitr. zur Kenntniss de)- NaturwissenscJi., 1784, T. I, pag. 410. ScHLOTHEiM, Fetrefacteiih. , 1820, pag. 42. KoHLEB •< Leonhard, ZeitscJir. f. Minéralogie, etc., 1826, T. II , pag. 231. GrERMAR , Die versteinerten InseUen Solenhofens < Nova Acta Acad. Nat. Cur. , T. XIX, pag. 189. GrERMAR < Isis, 1837, pag. 421. 1 3 INTRODUCTION. Jusqu'à présent, toutefois, ces insectes n'ont donné lieu qu'à des recher- ches très fragmentaires et incomplètes, à l'exception de l'ordre des névroptères , auquel M. Hagen a consacré, à l'endroit cité ci-dessus, un travail monographique fait avec le soin convenable. En parcourant le catalogue de la collection paléontologique du musée Teyler ^) , on y trouvera, pag. 420 — 430, de longues listes d'insec- tes indéterminés de Solenhofen, qui, depuis assez longtemps déjà, réclamaient un examen spécial. Par une décision bienveillante de MM. les Directeurs du musée Teyler , décision pour laquelle je leur offre ici le témoignage de ma reconnaissance , je fus mis dans l'occasion d'étudier ces insectes fossiles, et je ne tardai pas à me convaincre que cette étude me mettrait à même de porter à la connaissance des paléontologistes et des entomologistes, non-seulement différentes parti- cularités relatives à des espèces connues, mais encore un assez bon nombre de formes spécifiques entièrement nouvelles. J'ai peu de chose à ajouter aux considérations générales qui précè- dent les écrits de Germar et de M. Hagen, car je pense qu'il ne saurait guère exister de grandes divergences de vues au sujet des cir- Germau < V. MiiNSTER, Beitr. z. Petrefactenk. ^ T. Y, pag. 79, pi. IX, XIII. Von Buch , Ueber den Jura in Bentscldand -< Abhaiidlniuj der Berlin. Akad. , 1837 — 1839. T. Charpentier, , Libell. Enrop. , pi. XLYIII. V. D. LiNDEN <. Mém. ylcad. Brux. , T. IV, pag. 247. Erichson et GrRiiBERS, Encyclojmedie .^ Sect. 2, T. XVIII , 1840, pag. 537. Hagen < Entomol. Zeitung .^ 1848, pag. 6. Selys de Longchamps, Revue des Odonates de V Europe •< Mém. de la Soc. de Liège, (1850) T. VI, pag. 356 — 364. V. Heyden < Palaeontogra,p7nca, T. I, 1851, pag. 99, pi. XII. RoTH < Miinch. gel. Anz. , 1851, T. XXXII, pag. 164. RoTii < JaJrr/mch .^ 1851, pag. 375, pi. IV. Hagen < Palaeontogr. , T. X, pag. 99, pi. XIII, XIV, XV. G-IEBEL, Fauna d. Vorwelt , 1856, T. II, pag. 270. GriEBEL < ZeitHclir. f. d. ges. NaturwissenscJi. ., 1857, T. IX, pag. 378 — 382. Gtehel < Zeitschr. f. d. ges. NaiurwissenscJ/. , 1860, T. XVI , pag. 127— 132. V. Munster <. Keferstein, Geogn. JJeutscJd. , T. V., pag. 278. Hagen <: The entomol. annnal, 1862, pag. 1. Pictet, Traité de paléontologie .^ T. II, pag. 402, pi. XLI. Hagen ^ Palaeontogr., T. XV, pag. 57, pi. XI, XII, XIII. Bronn, Leth. geogn., T. IV, pag. 428, pi. XXXI V. Quenstedt, llandb. d. PetrefaJdenk. , 2^ éd., pag. 373 {Col), 375 {OrtJi.), 376 {Hym.), 377 {Névr.) , 379 {Jlémipt.) , 379 {Lépid.) , 380 {I)ipt.). ') Dr. T. C. Winkler, Catal. de la collect. paléontolog. du musée Teyler, Harlem , 1867_ INTRODUCTION. constances qui ont présidé à la conservation des insectes, à la marche que la fossilisation a suivie, etc. On ne peut plus douter aujourd'hui que ces animaux , privés de vie et le plus souvent avec les ailes et les pattes étendues, n'aient été rejetés par les eaux sur un point du rivage, 011 ils furent recouverts par les matières solides qui se déposaient à ce moment ou que les vagues apportaient, ce qui les préserva d'une des- truction complète. Que cette succession de phénomènes ait pu se faire très lentement, sans entraîner pour cela la désorganisation totale du squelette chitineux de ces animaux, c'est ce qu'indique, entre autres, le fait que le tissu des ailes des libellules de nos jours ne montre encore aucune trace d'altération après une année de macération dans l'eau. Le corps des insectes de l'époque jurassique a certainement été pénétré et rempli d'un liquide tenant en dissolution du carbonate de chaux , qui parfois a pu cristalliser dans les cavités du corps. A l'endroit des yeux on voit souvent un petit groupe cristallin qui, sans aucun doute, a été formé de cette manière. On peut admettre que le carbonate de chaux a pris la forme cristalline à l'intérieur du corps des insectes par des causes analo- gues à celles qui ont déterminé sa cristallisation dans les cavités de l'écorce terrestre, dans les géodes. M. Hagen a joint à sa monographie des névroptères fossiles de Solenhofen une liste critique d'insectes fossiles de la même localité qui appartiennent à d'autres ordres. Je reproduis ici cette liste , en même temps que celle des névroptères énumérés par M. Hagen , mais en ajoutant à chacune des espèces de ces listes les citations principales. COLÉOPTÈRES. 1 Mesosa Grermari GtIEB. Nov. Act. Acad. Nat. dur. , T.XIX, pag. 208, pi. XXII , fig. 9. Sijn. Cerambycinus dubiiis GtErm. 2 Chrysobothrys veterana v. Meyer. Palaeontogr. , T. I , pag. 99 , pi. XII , fig. 4. 3 Ditomoptera dubiaGrEEM. Nov. Act. Acad. Nat. Cur.^ T. XIX, pag. 203, pi. XXI, fig. 5. 4 Carabicina decipiens G-erm. Munster, Beitr..^ T. V, pag. 83, pi. IX, fig. 4, pi. XIII, fig. 9. HÉMIPTÈRES. 1 Scarabaeides deperditus Gterm. Nov. Act. Acad. Nat. Cnr. , T. XIX , pag. 218 , pi. XXIII, fig. 17. 2 Belostomiim elongatum GtErm. „ „ „ „ „ „ „ „ 205 , pi. XXI, fig. 6. 3 Nepa primordialis GtErm. „ „ „ „ „ „ „ „ 206 , pi. XXII, fig. 7. 4 Actea sphinx GIerm. Munster , Beitr. , T. Y, pag. 85 , pi. IX , fig. 6. 1* INTRODUCTION. 5 Pygolampis gigantea MiiNST. Nov. Act. Acad. Nat. Cur.^ T. XIX, pag. 207, pi. XXII, fig. 8. • 6 Ricania hospes Germ. „ „ „ „ „ „ „ „ 220, pi. xxm, fig. 18. 7 (Hagenia ?) Schroeteri Hag. =z Sphinx Schroeteri , Schloth. (qui d'après M. Hagen n'est pas \\n lépidoptère mais un liémiptère) Schroeteb. Littéral. I, pi. m, fig. 16. ORTHOPTÈRES. 1 Chresmoda obscura GtErm. Nov. Act. Acad.Nat. Ciir.., T. XIX, pag. 201, pi. XXII, fig. 4. 2 Locusta i)risca Gterm. „ „ „ „ „ „ „ „ 200, „ XXI, „ 3. 3 „ speciosa Gebm. „ „ „ „ „ „ „ „ 198, „ „ fig. 1,2. 4 „ ? amanda Hag. Faleontor/r. ^ T. X, pag. 144, pi. XV, fig. 4. 5 Phaneroptera Grermari MUnst. Miinsteb , Beitr. , T. V, pag. 81 , pi. IX , fig. 7. 6 Blabera invita v. Meyer. Palaeontogr.^ T. I, pag. 100, pi. XII, fig. 5. 7 Grryllites dubius G-erm. Munster, Beitr., T. V, pag. 82, pi. IX , fig. 3 ; pi. XIII , fig. 8. NÉVROPTÈRES. Fam. 0 douâtes. Subfam. Calopt érygines. Gen. Aspasia Hag. 1 Aspasia gigantea Hag. Falaeontogr. , T. X, pag. 105, T. XV, pi. XIII , fig. 2. Syn. Aeschna gigantea Germ. „ Buchi, Acad. Berol. Gen. HeteropJilebia Hag. 2 Heterophlebia Helle Hag. Palaeontogr. ., T. X, pag. 105; T. XV, pag. 76, pi. XI, fig. 1. Syn.'^ Agrion Latreilli Germ. 3 „ aequalis Hag. Palaeontogr. , T. X, pag. 105, pi. XIII, fig. 4, 5, 6; T. XV, pi. XI, fig. 2, 3, 4. 4 „ dislocata Wesïw. Qiiarterl. Geol. Journ. .^ T. V, ^\.ll. Falaeontoyr. ., T. XV, pag. 62, pi. XII, fig. 7—9. Brodie, Fossillns., pl.Vin, fig. 2. 5 „ AmpMtrite Hag. Falaeontocjr.., T. X , pag. 105 ; T. XV, pag. 83, pi. XIII, fig. 1. 6 „ Phryne Hag. „ „ „ „ „ „ „ „ 91. pi. XI, fig. 5. Syn. Calopteryx lithographica Gieb. 7 „ eximia Hag. Falaeontoyr., T. X, pag. 106; T. XV, pi. XII, fig. 1 — 6, 11. 8 „ casta Hag. „ „ „ „ „ Syn. Libellula brevialata Mûnst. (?) INTRODUCTION. Gen. Euphaea Rbr. 9 Eupliaea multinervis Hag. Palaeontogr. ^ T. X, pi. XIV, fig. 2, 3, 4. 10 „ filosa Hag. Palaeontogr. , T. X , j)ag. 106. 11 „ areolata Hag. „ „ „ „ „ 12 „ longiventris Hag. „ „ „ pi. XIII, fig. 7, 8. Subfam. Agrionines. Gen. Afjrion Charp. 13 Agrion hecticum Hag. Palneotitof/r.^ T. X, pag. 106. 14 „ exlianstum Hag. „ » )i n ii 15 „ eichstattense Hag. „ ;, „ pi. XIV, fig. 5. 16 „ vetustum Hag. Charpent. Lihell. Europ ^ pi. LXVIII, fig. 2. Subfam. Aeschnines. Gren. Anax Leach. 17 Anax Charpentieri Hag. Palaeontogr.^ T. X, pi. XIV, fig. 1. Subfam. Gomphines. Gen. Petalia Hag. 18 Petalia longialata Hag. Palaeontogr.., T. X, pi. XII, fig. 1 et 2. Syn. Aeschna longialata Germ. Libellula longialata Germ. Aesclina multicelliilosa Gieb. Aeschna bavarica Gieb. Gen. Petalura Leach. 19 Petalura latialata MiiNST. (in litt.) Palaeontogr. ., T. X, pag. 107. Syn. Petalura gigantea Germ. 20 Petalura eximia MtiNST. Palaeontogr. , T. X , pag. 107. 21 „ intermedia Germ. „ „ „ „ „ 22 „ Miinsteri Germ. „ „ „ pi. XIII, fig. 3. Syn. Aeschna Wittei Gieb. „ Schmiedeli Gieb. „ antiqua v. d. Lind. 23 Petalura varia Hag. Palaeontogr.., T. X, pag. 107. Syn. Gomplius Kôhleri Hag. 24 Petalura differenz Hag. Palaeontogr. , T. X , pag. 107. INTRODUCTION. Subfam. Libell uliiies. Gren. Lihellula L. 25 Libelliila (?) densa. Hag. Falaeontogr. , T. X, pag. 107. 26 „ abscissa Hag. „ „ „ „ ,, 27 „ naevia Hag. „ „ „ „ 28 „ valga Hag. „ „ „ „ Fam. Termitines. Gren. Termes Hag. 29 Termes héros Hag. Paiaeontogr., T. X, pi. XV, fig. 1. 30 „ litliopliilns Hag. Munster, Beitr. T. V, pi. IX, fig. Syn. Tineites lithophilus Gterm. Fam. Uphé?nerines. Gren. Ephemera L. 31 Ephemera cellulosa Hag. Palaeontogr.^ T. X, pi. XV, fig. 3. 32 „ procera Hag. „ „ „ „ „ „ 2. 33 „ mortiia Hag. „ „ „ „ „ „ 5. 34 „ prisca Hag. Nov. Act. Acad. Nat. Our. , T. XIX , pi. XXIII , fig. 4. Syn. Sciara prisca GtErm. Fam. Uémérohines . Gren. Chrysopa Leach. 35 Chrysopa protogaea Hag. Palaeontogr. ^ T. X, pag. 107. Gren. Apochrysa Schneid. 36 Apochrysa excelsa Hag. Palaeontoyr.^ T. X, pag. 107. Gren. Nymphes Leach. 37 Nymphes fossilis Hag. Palaeontogr. ^ T. X, pag. 107. Fam. Scialines. Gren. Corydalis Latr. 38 Corydalis vetusta Hag. Palaeontogr. ^ T. X, pag. 107. LÉPIDOPTÈRES. Aucun. INTRODUCTION. HYMÉNOPTÈRES. 1 Apiaria antiqixa GtErm. Nov. Act. Acad. Nat. Cur.^ T. XIX, pag. 210, pi. XXIII, fig. 10. 2 „ lapiclea Gterm. MiiNST. , Beitr. ^ T. V, pag. 84, pi. IX, fig. 5. DIPTÈRES. 1 Asilicus lithopliilus GtERM. Mûnst. , Beitr. z. Petref. , T. V, pi. IX , fig. 7. 2 Musca lithopliila Germ. Nov. Act. Acad. Nat. Our. , T. XIX, pag. 222, pi. XXIII, fig. 19. _ Passons à présent à la description des espèces qui se trouvent au musée Teyler. DES ARACHNIDES. Bien que ce mémoire soit spécialement consacré aux insectes du cal- caire lithographique de la Bavière, je crois pourtant devoir y mentionner également les quelques articulés de la classe des arachnides qui ont été trouvés dans la même formation ; et comme je me propose de pro- céder dans mes descriptions , suivant l'ordre généralement adopté aujourd'hui , des groupes inférieurs à ceux dont l'organisation est la plus élevée, c'est par ces arachnides que nous devons commencer. Les arachnides paraissent être beaucoup plus rares que les insectes dans le calcaire lithographique de la Bavière. Jusqu'à présent on n'en connaissait que deux espèces , le Fhalangites priscus Roth et le P/ta- langites cursor Roth. A ces deux espèces il m'est agréable de pouvoir en ajouter une troisième, appartenant à un genre qui n'avait pas encore été signalé dans les couches en question ; c'est le Hasseltides primigenius Weyenb. L'animal auquel je crois devoir donner ce nom présente évidemment les caractères d'un arachnide. Au premier abord, il est vrai, il seuible avoir une paire de pattes de moins que les autres animaux de cette classe; mais un examen plus attentif fait reconnaître que la patte antérieure de gauche et la patte postérieure de droite se sont perdues, sans avoir laissé aucune trace. Cette observation m'a été suggérée par M. le Dr. S. C. Snellen van Vollenhoven , à qui j'ai dû plus d'une fois la rectification de mes vues premières sur les objets de mon étude. 0 DES ARACHNIDES. On voit peu de chose du céphalothorax ; on peut constater seulement que cette partie est étroite et s'élargit vers l'abdomen. L'abdomen est large et convexe. La longueur est d'environ 1 centira. et la plus grande largeur d'environ 7 millim. Une ligne saillante court longitudinalement sur l'abdomen. Les pattes antérieures ont environ 12 millim. de longueur, celles de la deuxième paire 15 millim., celles de la troisième paire 18 millim., et les pattes postérieures 20 à 22 millim. Toutes les pattes ont une structure vigoureuse , et paraissent avoir été pourvues de fortes épines ; du moins , je crois distinguer ça et là des traces de cette armature , surtout aux fémurs. A la patte gauche de derrière on peut distinguer assez nettement quelques articles tarsaux et un petit crochet. On ne voit aucune trace des autres organes appendiculaires. Cette araignée me paraît appartenir à la famille des agélénides , et peut-être ne serait-elle pas mal placée dans le voisinage des argyronètes. Comme on connaît déjà un grand nombre d'insectes d'eau douce du calcaire lithographique, ainsi que nous le verrons plus loin, ce n'est pas une hypothèse hasardée d'admettre qu'une argyronète est parvenue sur le fond de la mer de Solenhofen , de la môme manière que d'autres insectes d'eau douce. Le classement définitif de notre arachnide dans ce genre ne serait toutefois pas suffisamment justifié par le peu de données que nous possédons; j'ai cru préférable de lui imposer provi- soirement le nom ci-dessus, d'après notre arachnologue et toxicologue néerlandais, M. le Dr. A. W. M. van Hasselt. Voyez fig. 1. DES DIPTÈRES. Le nombre des diptères et des hyménoptères qui nous sont con- nus de la période mésozoïque , est petit , comparativement à celui des insectes des autres ordres , ce qui doit sans doute être attribué en grande partie à ce qu'ils sont d'une structure plus délicate; au point de vue de la conservation, il est certain (jue les ordres à téguments solides, comme les coléoptères par exemple, ont un grand avantage sur les diptères. Les premiers documents importants sur la faune diptérologique de cette époque sont dus à Brodie cpii, dans son History of tlie fossil insects in the secondary rocks of England , décrivit quelques diptères qu'il avait découverts dans les Wealden , principalement près de Wiltshire. Ses DES DIPTERES. descriptions et ces figures portent sur une douzaine d'espèces. Notre connaissance des diptères fossiles du calcaire jurassique de la Bavière est encore plus restreinte. On n'avait fait connaître jusqu'ici que deux diptères de cette roche si riche en fossiles remarquables , savoir : l'Asili- cus lithopïdlus Germ. et le Miisca litïiophila Germ. Je crois avoir reconnu l'un et l'autre dans le musée Teyler, et y avoir trouvé en outre trois espèces nouvelles. Avant de donner la description de ces dernières , j'en- trerai dans quelques détails au sujet des deux espèces connues. Asilicus litJiophilus Germ. '). Cette espèce est représentée au musée Teyler par six échantillons , les numéros 6500, 6499, 6541, 6543, 6488 et 6561 du catalogue. Ce que Germa r nous apprend au sujet de cette espèce revient en somme à ceci : Par la structure de la tête et des fragments d'ailes elle se rapproche le plus de VA. crabroniformis. La tête est ovale, le cou est étroit, le thorax est assez fortement bombé. Le tibia est aussi long que la cuisse, plus étroit et sans courbure. Les articulations des tarses ne sont pas visibles. Les ailes sont en grande partie détruites jusqu'à la racine, mais cette racine montre encore des vestiges de nervures; la nervure marginale surtout se voit distinctement et se prolonge jusque vers le milieu de l'abdomen. L'abdomen est long et étroit, et montre ça et là des traces des segments. L'exemplaire de Germar a été trouvé près de Kehlheim. A ces détails je puis ajouter, d'après les échantillons du musée Teyler, les suivants : N". 6500. L'animal est couché sur le ventre, un peu sur le côté droit. La grandeur et la forme générale s'accordent avec la figure citée de Germar. A la tête, les yeux et l'insertion de la trompe se distin- guent clairement. Au thorax , on voit les impressions de la racine des ailes, surtout au côté droit. Des organes appendiculaires du côté gauche on ne voit rien autre chose qu'une ligne mal accusée, légèrement courbée , qui fait un angle aigu avec l'abdomen , et dans laquelle il faut voir peut-être le bord antérieur de l'aile gauche. La séparation entre le thorax et l'abdomen est visible, comme dans le spécimen de Germar. L'abdomen se termine en pointe, et on peut y reconnaître plus ou moins distinctement 6 ou 7 segments. L'aile droite, dont les contours sont perceptibles , forme un angle aigu avec l'abdomen. Entre cette aile 0 Voyez V. Munster, Beitr. ztir Fetrefuctenhiiide .^ T. V, pag. 87, pi. IX, fig. 7. 2 10 DES DIPTÈRES. et l'abdomen se montrent une partie du tibia et le tarse de la patte postérieure de droite. La patte est probablement relevée si haut que la cuisse et la partie supérieure du tibia sont cachées sous le thorax. Je crois pouvoir distinguer le premier article du tarse, qui chez les asiles est un peu plus long que les autres, ainsi que le dernier, qui porte deux petits angles. Des balanciers, il n'y a que celui du côté droit qui ait laissé une trace. Voyez fig. 4. N". 6499 est la contre-empreinte de l'échantillon précédent. Les segments abdominaux se voient ici un peu plus distinctement. Ce n'est qu'avec une certaine hésitation que je rapporte à cette espèce les deux numéros suivants. N». 6488. On voit l'animal en profil, du côté droit. La tête est in- distincte , les yeux se voient avec un peu plus de netteté , le cou étroit et le thorax bombé sont faciles à reconnaître. La séparation entre le thorax et l'abdomen s'observe également; mais, plus en arrière, les ira- pressions deviennent si confuses qu'on ne discerne rien de l'abdomen. Des ailes , on découvre une trace des parties basilaires et une couple de petites lignes longitudinales, qui ressemblent à des nervures. Au côté ventral les parties sont très effacées ; on ne voit que très faible- ment la première et la seconde patte de droite; la patte postérieure de droite, qui est légèrement relevée, est un peu plus distincte. Les autres numéros sont encore plus frustes que le précédent, et pour ce motif je ne m'y arrêterai pas. Il me paraît indubitable que cette espèce appartient bien réellement à la famille des asilides. Musca lithopliila Germ '). Le musée Teyler possède cinq exemplaires de cette espèce, inscrits dans le catalogue sous les numéros 6427, 6428, 6399, 6511 et 6400. A l'égard des deux premiers numéros je conserve toutefois quelques doutes. Le peu que Germa r dit de cette espèce est, en résumé, que par tout son habitus elle rappelle le genre anthrax , mais que ses balanciers grands et plats la rapprochent davantage des muscides. Germar la place dans le voisinage ' du Musca carnaria L. , (ju'clle surpasse toutefois en grandeur. Les échantillons du musée Teyler donnent lieu de faire les remar- ques suivantes : ') Gr£RMAR, Die versteinerten Insecteu Bolenhofens < Nov. Acta Acad. Nat. Cur. T. XIX, pag. 222, pi. XXIII, %. 19. DES DIPTÈRES. 11 N". 6427 montre l'animal du côté ventral. Le balancier du côté gauche est reconnaissable. Germar avait déjà observé ces organes sur l'échan- tillon qui servit à sa description. La patte antérieure de droite est couchée en travers sur l'aile droite, la patte antérieure de gauche sur l'aile gauche , vers le tiers inférieur de ces ailes. La patte moyenne de gauche est placée le long du balancier de ce même côté; la patte moyenne de droite, où Ton distingue vaguement le tibia et le tarse, se voit au milieu du thorax. La patte postérieure de gauche recouvre en partie le bord gauche de l'abdomen ; la patte postérieure de droite n'est pas visible. On n'aperçoit aucune particularité de structure de ces pattes, pas plus que des nervures sur les ailes étendues. A. l'extrémité de l'abdomen se voit un appendice, qui n'a pas d'ana- logie avec l'oviscapte des femelles, mais rappelle plutôt la forme des organes sexuels mâles. N". 6428 est la contre-empreinte de l'échantillon précédent, et montre les mêmes détails, un peu moins distinctement. N". 6511 présente à la vue la face dorsale. Des ailes on aperçoit tout au plus les contours ; elles sont relevées fortement. Sous la racine de l'aile gauche on voit, bien que très confusément, le balancier. Le contour de l'abdomen est mieux prononcé que dans les échantillons précédents. On ne distingue pas de pattes. Voyez fig. 2. N". 6400, L'insecte est couché sur le dos; l'abdomen est un peu recourbé vers la droite , et son extrémité est indistincte. On ne voit pas de nervures d'ailes. La face ventrale montre quelques stries irrégu- lières, qui sont probablement des vestiges de parties des pattes. Les grands balanciers sont indiqués aux deux côtés du corps. La tête a laissé une empreinte nette; on peut y voir les yeux, et au milieu on y découvre une trace de la trompe ou du moins de parties buccales. Les échantillons décrits, considérés dans leur ensemble, conduisent à la conclusion que ce n'est pas à tort que Germar a placé cette espèce dans le voisinage du Musca carnaria L. Tipularia (?) Teyleri Weyenb. La tête est petite et montre en avant des traces d'une trompe; le corps est assez svelte et se rétrécit en pointe ; le thorax est probable- ment élargi par pression; l'aile droite n'est pas très distincte; elle paraît se trouver plus au moins repliée transversalement à la pointe , et 2* J2 DES DIPTÈRES. par suite un peu élargie ; l'aile gauche , qui se voit en entier , est passable- ment longue et étroite. On ne découvre rien qui ressemble à des nervures d'ailes. Longueur 14 millimètres; amplitude des ailes 27 à 28 millimètres. Voyez fig. 6 et fig. 6«. Lorsqu'on place l'échantillon devant soi dans une direction opposée à celle dans laquelle la figure le représente, la ligne faible qui est figurée comme patte postérieure de droite semble se raccorder par une courbure avec l'extrémité de l'abdomen , et l'animal paraît alors pourvu d'un abdomen épais et large. Mais, comme les lignes s'accusent mieux quand ou regarde l'objet tel que la figure le montre, j'ai donné la pré- férence à cette manière de le considérer. Empidia Wulpi Weyenb. Je crois qu'il ne peut pas y avoir de doute que cet insecte n'appar- tienne aux empides. Tout l'habitus annonce cette famille. Dans son ouvrage Insectorum protogaeae specmen , pi. XXI , Germar a décrit et figuré un empis d'un formation plus récente (du lignite) , qui par la forme se rapproche un peu de notre exemplaire. Les traces de la distribution des nervures, que présente notre échantillon, indiqueraient plutôt une espèce de Tacliydromia ; mais toutes les espèces vivantes de ce genre n'ont guère plus de 1 ligne de longueur. Je pense donc que ce qu'il y a de mieux à faire est de placer cette espèce entre les genres Empis L. et JRamphomyia Iîemg. , sous le nom de Empidia. L'insecte se voit du côté du dos, les ailes au repos et formant un angle aigu avec l'abdomen. La tête est assez petite, comme chez les empis, et n'offre du reste aucune particularité. Le cou est étroit. L'ab- domen , qui est assez pointu à l'extrémité , montre quelques traces de segments. Les pattes ne sont pas visibles. Ce qu'il y a de plus inté- ressant est l'aile droite, qui montre, en partie assez dictinctement , la disposition des nervures; la nervure intermédiaire est surtout bien marquée. L'aile gauche ne se voit qu'en contour, partiellement, et paraît se trouver repliée. L'abdomen semble être légèrement dilaté en largeur par suite d'une pression. Au côté gauche je crois reconnaître le balancier. Longueur 18 millimètres. Voyez fig. 5 et fig. 5«. Je dédie cette espèce au diptérologue néerlandais M. F. M. van der WuLP, qui pendant toute sa vie a maintenu, prcscpie seul, l'honneur du pays dans cette branche de l'entomologie , et qui , avec sa bienveil- lance habituelle, m'a déjà fréquemment assisté de ses lumières. DES DIPTÈRES. 13 Cheilosia duhia Weyenb. Cet échantillon est si indistinct qu'il est difficile de le déterminer. La tête est grande et arrondie; les yeux sont grands et ne se touchent pas ; la trompe (?) se laisse reconnaître ; le thorax est assez petit propor- tionnellement à la tête, et l'abdomen paraît avoir été court et gros. La tête et le thorax ne se joignent pas par une incision semi-lunaire. La patte postérieure de droite est la seule qui soit partiellement visible; la portion de la cuisse et du tibia, qu'elle présente, fait supposer que ces parties ont été grosses et fortes , et rappelle par là le genre Eris- talis L. Les ailes , longues et peu larges , éloignent toutefois notre échantillon de ce genre , et font plutôt penser à Cheilosia Meig. , autre genre de la famille des syrphides , à laquelle il est plus que probable que cet insecte a appartenu. En tout cas, il n'y a, ce me semble, au- cun inconvénient à le rapporter provisoirement à ce genre. L'aile droite paraît endommagée, est fortement relevée et montre quelques inégalités que j'attribue à un plissement. Longueur 10 millimètres. Voyez fig. 3. DES HYMÉNOPTÈRES. Jusqu'à présent on ne connaissait pas d'autres hyménoptères du calcaire jurassique que \' Apiaria antiqua Germ. et VJpiaria lapidea Germ. A ces espèces mes recherches dans le musée Teyler me permettent d'ajouter les deux suivantes. Bombus (?) conservatus Weyenb. Il est difficile de se former une opinion bien arrêtée au sujet de cet échantillon ; la forme de la tête et du thorax , les antennes longues et déliées, la forme des ailes, des pattes de derrière et de l'abdomen me paraissent indiquer un Bomhus , mais il m'est impossible de me prononcer avec certitude. Les ailes, qui se trouvent à l'état d'extension, sont longues et pas très larges; elles ont une amplitude de 32 millimètres, et leurs extré- mités sont assez pointues. Au côté droit seulement se voit un vestige de l'aile inférieure. La tête est petite et ronde, et porte deux antennes dirigées en avant et longues de 1 centimètre. Le thorax est passable- ment large et grand. L'abdomen est gros et arrondi. De la patte droite 14 DES HYMÉNOPTÈRES. de derrière on voit une partie du tibia et le tarse , de la patte gauche de derrière on n'aperçoit guère que le tarse; ce tarse, dont les articles ne se distinguent pas , paraît avoir au moins 5 millimètres de longueur. La longueur totale de l'animal, sans les antennes, est de 13 à 14 millimètres, 11 paraît être couché sur le dos. Voyez fig. 7. Apiaria veterana Weyenb. L'individu est couché sur le ventre, avec les ailes étendues; on ne distingue rien des pattes. Je l'avais pris d'abord pour un diptère, mais par un examen plus attentif on reconnaît trop clairement l'existence de l'aile droite de dessous , pour qu'il ne faille pas y voir un hyméno- ptère. L'aile gauche de dessous nianque totalement, et des ailes supé- rieures on ne voit guère que les contours. L'envergure est de 4 centi- mètres , et la longueur de l'animal un peu plus de 1 centimètre. La tête est assez grande et montre la place de l'œil gauche. Le thorax est étroit et semble avoir été passablement bombé. L'abdomen est court et large. Voyez fiff. 8. DES LÉPIDOPTÈRES. De même que, parmi les vertébrés, les oiseaux ne fournissent en général que peu de fossiles, au moins en comparaison des mammifères, des reptiles et des poissons, ainsi, parmi les insectes, les lépidoptères fossiles ne se rencontrent que très rarement. La cause de ce fait est probablement la légèreté spécifique des insectes de cet ordre et la nature plumeuse ou duveteuse de leurs téguments, propriétés par suite des- quelles, tombés sur l'eau, ils ne s'y enfoncent pas immédiatement, mais restent flotter pendant longtemps à la surface, où ils deviennent la proie d'autres animaux , ou bien se détruisent complètement par putré- faction. Si l'on ajoute à cela l'absence de parties dures, pouvant , comme les élytres et, en général, l'enveloppe chitineuse des coléoptères, hé- miptères, etc., laisser une empreinte distincte, je crois que la rareté des lépidoptères fossiles sera suffisamment expliquée. On n'a encore fait connaître aucun lépidoptère fossile des périodes paléozoïque et mésozoï(|ue , de sotte que le Sphinx Snelleni Weyenb., dont je vais donner la description , en sera le premier exemple. Je suis tout à fait d'accord avec iM. Hagen que le Sjjhinœ Schroeéeri , DES LÉPIDOPTÈRES. 15 figuré par Schroeter, ne peut être rapporté avec quelque certitude aux lépidoptères , mais qu'il fait songer plutôt aux hémiptères. Sphinx Snelleni Weyenb. L'insecte que je propose de nommer ainsi, présente sous presque tous les rapports la structure caractéristique des sphingides. Si on le compare par exemple avec un Sphinx convolvuli L. , dont on a dépouillé les ailes de leurs écailles, on voit clairement que la disposition des nervures des ailes est la même. L'animal est couché sur le ventre. La nervure costale est bien accu- sée et l'épaisse nervure sous-costale est encore plus prononcée. La cellule médiane se voit aussi distinctement, elle est semblable de forme à celle du Sjjhinœ cotivolouli ; on peut dire la même chose de la nervure disco- cellulaire. La nervure médiane, la nervure 6 et la nervure sous-médiane se reconnaissent parfaitement, ainsi qu'une trace de la nervure 7. On n'observe pas d'ailes de dessous, vu qu'elles sont entièrement recouver- tes par les ailes supérieures. La forme des ailes supérieures ressemble tout à fait à celle du Sphinx convolvuli L. Des pattes on ne voit que le tibia et le tarse de la patte antérieure de gauche , laquelle est étendue au-dessus de l'aile gauche. La tête montre la forme triangulaire caractéristique, avec un labre avancé et de grands yeux légèrement ovales, qui laissent entre eux un espace triangulaire formant le front. Au-dessus de l'œil droit je crois découvrir une trace de la racine de l'antenne. Le thorax est large , grand et bien bombé , et sa séparation d'avec l'abdomen est faiblement indiquée. La trompe, enroulée en spirale, se trouve à gauche, à côté du corps, et peut être suivie jusqu'à la base. Cette partie offre aussi une grande analogie avec le même organe chez le Sphinx convolvuli L. L'abdomen est plat et large, étroit à l'extrémité, ofi il se termine en une pointe longue et solide , que , si l'animal pouvait être pris pour un hyniéuoptère, je regarderais comme l'aiguillon, d'autant plus qu'on peut suivre cette partie jusqu'à une certaine distance à l'intérieur du corps; mais, vu que je regarde cet insecte, avec raison ce me semble, comme un lépidoptère, il ne me reste pas autre chose qu'à voir dans l'organe en question un oviscapte et à considérer par consé- quent l'individu comme une femelle. La longueur du corps, depuis le labre jusqu'à l'extrémité de l'oviscapte sorti de l'abdomen , est de 8 centimètres. La tête mesure 9 millimètres. 16 DES LÉPIDOPTÈRES. le thorax 22 millim. , l'abdoiiien 38 milliin. et l'oviscapte 11 millim. La plus grande largeur du thorax est d'environ 15 milliin., celle de l'abdomen 12;^^ à 13 millim. La longueur de la trompe est d'environ 6 centimètres (en supposant qu'elle n'est pas visible en entier). Le tibia et le tarse de l'unique patte visible mesurent au moins 17 millimètres. La plus grande largeur de l'aile est d'au moins 2 centimètres; la longueur du bord antérieur de l'aile est de 5[ centimètres, celle du bord inférieur 2^ centim. et celle du bord extérieur environ 4| centira. Voyez fig. 9. Comme terme de comparaison , j'ai placé à côté de cette figure une esquisse schématique (lig. 9«) , à un peu plus de grandeur naturelle, de la disposition des nervures de l'aile chez le Sphinx convolouU L. Dans cette esquisse, les nervures visibles sur le fossile sont seules dessinées en lignes pleines , les autres sont simplement pointillées. Sur l'aile droite de notre fig. 9 on voit la nervure costale, la ner- vure médiane, la nervure disco-cellulaire , la nervure sous-costale (la partie depuis la cellule médiane jusque près de la pointe de l'aile) , la nervure 4, et en outre faiblement la nervure sous-médiane; sur l'aile gauche on voit la nervure costale, la nervure sous-costale (presque jusqu'à la base de l'aile), la nervure médiane, la nervure disco-cellulaire, la nervure 5 , et faiblement la nervure sous-médiane. (Voyez fig. 9«.) Le N°. 6523 du catalogue, représenté fig. 10 et fig. 10«, n'est, ce me semble , pas autre chose que la chenille d'un sphinx , et comme nous ne con- naissons de cette période que la seule espèce qui vient d'être décrite, et que d'ailleurs il y a accord dans la taille , je me hasarde à rapporter cette chenille au Sphinx Snelleni Weyenb. Quand on jette des chenilles, et en particulier des chenilles de sphyngides, dans l'eau ou dans quelque autre liquide (j'ai constaté le fait différentes fois sur des chenilles de sphingides que je voulais conserver pour l'étude anatomique, et que je plongeais à cet effet dans une dissolution de bichromate de potasse) , on voit qu'elles se contractent fortement en mourant , deviennent beaucoup plus petites et plus ou moins ridées. C'est un individu ainsi noyé et crispé que je crois reconnaître dans le fossile qui nous occupe. La tête, très distincte, est grande et inclinée en avant (l'objet se voit en profil, du côté gauche). On distingue du reste peu de chose à la partie antérieure du corps; seulement, je crois reconnaître (en «, fig. 10«) des traces des crochets des pattes thoraciques. A la partie postérieure, les traces des fausses DES LÉPIDOPTÈRES. 17 pattes ou pattes abdominales sont très faibles, mais, par contre, la division en segments se voit remarquablement bien. On distingue net- tement sept segments, et plusieurs d'entre eux montrent encore les traces des ouvertures stigmatiques. La longueur est de 6 centimètres , de sorte que je présume que si l'individu n'était pas crispé et pouvait être mesuré à l'état d'extension, sa longueur s'accorderait avec celle du Sphinx Snelleni décrit ci-dessus. Le Sphinx Siielleni est dédié à mon ami M. P. C. T. Snellen, de Rotterdam, qui mérite, par excellence, le nom de lépidoptérologue néerlandais. DES NÉVROPTÈRES. Dans la riche collection d'insectes fossiles du musée Teyler j'en ai trouvé un nombre relativement considérable qui appartiennent à l'ordre des névroptères. Un coup d'œil jeté sur la liste page 4 — 7 montre que cet ordre , en comparaison des autres , peut être regardé comme passa- blement bien connu; aussi ne me fut-il pas difficile de reconnaître dans l'ouvrage de M. Hagen presque tous les névroptères dont l'étude m'était confiée. Relativement à ces espèces , déterminées d'après l'excellente mono- graphie de M. Hagen, je n'ai rien à ajouter, ce savant les ayant presque toutes décrites d'une manière très satisfaisante, et ayant eu à sa dis- position des échantillons en général plus nombreux et à ce qu'il paraît mieux conservés que ceux dont je disposais moi-même. M. Hagen mentionne 38 espèces, dont une {Heterojjldehia dislocata Westw.) se trouve aussi dans les couches secondaires de l'Angleterre. Dans le musée Teyler j'ai trouvé 20 espèces , parmi lesquelles 4 nouvelles. Je pourrais, il est vrai, donner une description de quelques espèces que M. Hagen s'est contenté de faire connaître par une diagnose sou- vent très courte, telles que Agrion hecticum Hag. et Libellula valga Hag.; mais je m'abstiens de ce travail à cause de l'incertitude que la conci- sion même de ces diagnoses laisse subsister au sujet de l'identité de l'espèce , la possibilité d'une confusion entre deux espèces différentes ne pouvant être niée à priori. D'ailleurs, nous avons lieu d'espérer que M. Hagen lui-même donnera bientôt les descriptions détaillées qu'il a promises. Les seules espèces que je n'ai pu déterminer d'après M. Hagen sont S 18 DES NÉVROPTÈRES. les hémérobines, pour lesquelles ce savant s'est borné à citer quelques noms, sans donner ni figure, ni description, pas même une simple diagnose. J'ai donc regardé comme nouvelles les trois espèces de cette famille qui se trouvent dans le musée Teyler et je les ai décrites sous les noms de Chri/sopa solenhofensis , Hemerohius priscus et H. fossilis mihi. Chrysopa ? solenhofensis Weyenb. Les échantillons sont trop indistincts pour qu'il soit possible d'en donner une description exacte; tout ce qu'on y voit est rendu dans les fig. 11 et 12. La longueur est de 28 à 30 millimètres, l'envergure de 54 millim. L'aile supérieure a pour plus grande largeur 5 millim. Les N°^ 6468 et 6469 (Voyez fig. 11) ont été réunis à cette espèce à titre d'individus mâles , à cause de leurs formes plus sveltes ; les dimensions sont tout à fait concordantes. Hemerohius priscus Weyenb. La tête et le thorax sont de grandeur moyenne; le thorax paraît avoir été passablement bombé; l'abdomen est assez gros et, bien que l'insecte soit couché sur le ventre avec les ailes fermées, parfaitement sible sous celles-ci, sur toute sa longueur. Les nervures des ailes sont bien conservées , surtout au. côté gauche. L'angle antérieur des ailes est assez aigu. La longueur est de 27 millimètres, et l'envergure de 62 à 65 millimètres. Voyez fig. 13 et 14. Hemerohius fossilis Weyenb. La tête et les yeux sont assez grands. La patte antérieure de droite est la seule qui soit visible; cette patte est d'une conformation faible. Les ailes paraissent être d'une structure délicate; au moins on ne dis- cerne plus grand chose des nervures, et, au total, les ailes ne se voient qu'assez vaguement. La longueur est de 23 à 25 millimètres; le vol a dû. mesurer environ 50 millim. L'insecte est couché sur le ventre, les ailes repliées. Voyez fig. 15. Parmi les névroptères du musée Teyler se trouve, en outre, un insecte qui offre une grande analogie avec le genre Myrmeleon et di{X(\\xd j'ai donné le nom b. (6548) „ 2. Mtisca lilhophila Gkbm. (G511) „ 3. Cheilosia duhia Weyeîib. (6452) „ 4. Asilictis lilhophilus Gebm. (6499) „ 5. Empidia Wtilpi WbyEiVB. (6406) „ 5a. Aile d'empis. „ 6. Tlpiilarin Tn/lcri WEYEjiB. (6529) „ 6n. Restauration de ce tipularia. „ 7. liombus coiixervaliis Weyexb. (6460) „ 8. Apiaria velerniia Weyenb. (6431) „ 9. Sphinx Sndlcni Weyenb. (6431) „ 9a. Aile de spbinx. „ 10. Chenille d'un sphinx. (6523). „ 10(1. Restauration de cette chenille (au trait). a. Les pattps Ihoi-aeiques. „ 11. Chrijsopa mienhufaisis Weye.nb. (6468) „ 12. „ „ ,. (6487) „ 13. llenu'tiihiiis pilscus Weye.nb. (10336) „ 14. Kestauration de l'aile de ce hemerobius (grossie). „ 15. Ilemerohius fDsxilia Weye.vb. (6538) NB. Toutes Ips ligures sont dessinées de gnindcui- natiuvlle. Seulement les lignes pleines des restaurations indiquent ce qui est à voir dans les originaux ; les lignes pointillées sont les parties restaurées. Les ligures ne montrent pas tout ce qui est mentionné dans la description, parce que la description est faite d'après tous les échantillons du musée Teyler, tandis que la figure n'est que la représentation de l'échantillon indique dans le musée avec le numéro, placé derrière les explications des figures. Ces numéros se retrouvent aussi dans le catalogue et le supplément de ce catalogue du musée Teyler. Uth.Emnh8.r.m»t.i- /'/ // Planche II. Fig. 16. Mijrmeleoii exiinclus Weyenb. (6435) 16a. Restauration de ce rayrmeleon (au trait). 17. Larve d'un névroptère de la famille des odonates. (6562) 18. Corlxa morliia Wevemb. (6370) 18o. Restauration de ce corixa. 19. Naucoris lapidnriiis Weve.vb. (6397) 19a. Restauration de ce naucoris 20. Iletoshimum llurlimji Weye.vb. (6390) 21. l'i/golampis fiiiiniilm Germ. (639.Ô) 22. jVc/)« priinordia/is Germ. (6371) 22rt. Restauration de ce nepa. 23. Itiraiiia iiiijas Wevenb. (6448J ^. ^^'^. vH.'..- ?► 4 ^ *> -r V..-. ^ xl '"W-nr^ •.•*V -y^ ^r* %M^ < %, *^.?^ -ik.- •^fe^-