Library of the University of Toronto D ce: Gilbert e FAN © Da Le, At" A Cd: rasdh, ‘ à ” de r L , 0 z at ARC à Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE N ATURELLE DES ANIM AU x. TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIM AU x. PR GG. EU'VITEUR, DE L'INSTITUT NATIONAL DE FRANCE, Professeur d'Histoire naturelle à l’ Ecole centrale du Panthéon ; adjoint à la chaire d'anatomie comparée du Muséum national d'Histoire na- turelle ; membre de Ia Société des Naturalistes de Paris; de la Société philomathique; de celles de Médecine , des Pharmaciens ; de la Société dénulation de Rouen » etc. ASPAÂRES, Baupourx, Imprimeur du Corps lésislatif et de l’Institut national » place du Carrousel, No. 662; A N 6. se 4: 48 er uss ONE # pee : ù | ROMANE, | DRE EE 6 rare | Be. Sortir à isa raie En 71 1 AA se pa Ca bé En ra Shah 4% LT cie a me cum ane \t WA, : 24 + ? æ a mnt B'RCÈE À CE. L'érune de l’histoire naturelle, qui n’entroit point dans l’ancien système de l’enseignement public, ayant été substituée aux parties de cet enseignement qui n’étoient plus d'accord avec les principes du gouvernement républicain , on a senti le besoin d’un ouvrage élémentaire qui présentât aux maîtres et aux élèves, d’une manière abrégée, mais solide, l’état actuel de cette science; et c’est dans cette vue que je me suis déterminé à publier le précis des le- Sons que j'ai faites à l’école du Panthéon pen- dant le courant de l'an 8 Les étrangers, et sur-tout les Allemands, ont un assez grand nombre de livres de ce genre, parmi lesquels le Manuel de M. Blumen- back se distingue d’une manière avantageuse ; mais quoique j'aie eu connoissance d'une par- tie de ces Ouvrages, on verra que je ne me Suis point borné à les imiter servilement, et que le mien pourra être utile, même à ceux a ii} vi PRÉFACE qui possèdent ceux-là, soit par les faits nou- veaux qu'il contient, soit par la manière dont jy ai disposé ceux qui étoient déja connus. Les savans distingueront sans peine ce qui m'est propre dans cette disposition, d'avec ce que j'ai emprunté de mes prédécesseurs. La division générale des mammifères a de grands rapports avec celle que M. Szorr a proposée dans son Prodromus methodi mammalium. Les changemens et les subdivisions des genres sont le résultat d’un travail qui m'est com- mun avec le citoyen Geoffroy. Toutes les in- dications de dents ou d’autres caractères , que l’on trouvera différentes de celles données par les auteurs connus , ont été prises d’après nature sur les individus de la collection nationale, et on peut y avoir une entière confiance. Quant aux o’seaux , je me suis fort peu écarté de Zinnœæus pour les genres, et de Buffon pour les sous-cenres. Les circonstances où je me suis trouvé lorsque je rédigeois cette partie, ne m'ont pas permis de lui donner toute la perfection que j'aurois desirée , et je reconnois que c’est peut-être la plus foible de l'ouvrage. Linnœæus, M. Bloch et le citoyen Lacepède , PRÉFACE. ni ont été mes principaux guides pour les reptiles et pour les poissons, et je n’ai de propre dans cette partie que les subdivisions des ordres, et quelques rectifications dans les caractères des genres. Je suis néanmoins bien aise d’ap- prendre aux lecteurs que cette partie a été exa- minée par le citoyen Zacepède , et qu’il a bien voulu lapprouver. Ma division des animaux à sang blanc en trois classes a pris naissance de quelques idées jetées par le célèbre Pallas dans ses Spicilegra ; mais elle est appuyée aujourd’hui sur un nombre considérable d'observations anatomiques, que je me propose de publier dans un ouvrage spécial, et qui répandront le plus grand jour et la plus grande certitude sur cet objet. La subdivision particulière des mollusques repose également sur mes observations ; mais j'ai été puissamment secondé par le citoyen Zamark dans Pexposition des genres des coquilles , et il m'a lui-même indiqué une partie des sous- genres que j'ai établis. La division générale des insectes n’est (à quelques familles près } qu’une combinaison de celles de Zinnœus et de M. Fabricius ; quant a LV viij RRÉKAÇE aux genres, pour ne point embrouiller-.la nomenclature, et ne point fatiguer les com- mençans , je n'ai mis en première ligne que ceux de Zinnœus, et j'ai placé comme sous- genres, ou comme genres additionnels, ceux de M. Fabricius. Tout ce que j'ai dit des ca- ractères pris de la manducation repose sur des observations exactes, auxquelles M. Fabricius lui-même a pris part; et, en général , il a bien voulu parcourir toute cette portion de: l'ouvrage , et m'aider de ses conseils. On pourra même remarquer quelques genres nouveaux: qu'il m'a communiqués en manuscrit. J’aurois bien voulu profiter du grand travail de mon digne ami le citoyen Zarreille ; mais comme il na point indiqué les espèces qu’il comprend sous chacun de ses genres, je n’ai pu en adoprer: qu'un petit nombre. C’est encore le citoyen Zamark que j'at con- sulté sur les sous-genres à faire parmi les ca-: raux, et j'ai trouvé de grands secours dans sa collection. | Je crois m'honorer en donnant ces. témoi- gnages publics de ma reconnoïssance pour les: bommes célèbres avec lesquels j'ai le bonheur ‘RBRÉKATCE. ix de vivre, et dont l'amitié et les secours m’ont encouragé dans cette entréprise. Je'n’ai donné que trés-peu de citations, le livre n'étoit déja que trop volumineux; et la nomen- clature linnéenne s'y trouvant à peu prés par- tout, On pourra avoir recours au Sysema naturæ pour connoître les ouvrages où l’on devra faire des recherches ultérieures. | L'introduction contient les principes géné- raux de l’histoire naturelle , exposés avec autant de clarté et de briéveté qu'il m'a été possible. Ceux de cesprincipes qui concernent les rapports et les méthodes ne sont malheureusement pas encore familiers à tous les naturalistes : aussi ces. Chapitres-là ont-ils été rédigés pour les professeurs plutôt que pour les élèves, et je crois ferme- ment qu'il nest plus possible de faire faire à la science des progrès réels, à moins que d'en être pénétré. Je me suis borné à la zoologie, parce que je sais que la botanique va être traitée, dans: notre lanoue, d’une manière à peu près ana- logue à là mienne, par mon confrère et ami: le citoyen : Z’enrenar ; les naturalistes atten: dent aussi avec impatience l'important ouvrage #6 PRETFTA CE du citoyen /faüy sur la minéralogie: ainsi il ne nous restera rien à désirer sur ces deux parties. L'expérience m'a fait voir que ce livre, expliqué avec quelque soin par le professeur, est capable de donner aux élèves des notions . assez justes et assez complètes de l’économie animale et deses différentes modifications, et de leur faire classer et retenir dans leur mémoire, non seulement les divisions générales des ani- maux, mais encore les principales espèces et leurs propriétés les plus remarquables. On sentira aisément de quelle utilité de pa” reilles semences, jerées dans l'esprit des jeunes gens par la voie de l’enseignement commun , de- vront êtredans la suite à l’Etat et aux particuliers. Ce n’est point précisément pour former des sa- vans que cette étude a été prescrite, quoiqu'elle doive sans doute contribuer à en augmenter le nombre ; mais toutes les classes de la société participeront également à son avantage : le médecin possédera dès son enfance ce qu’il est obligé d'apprendre péniblement à un âge qu’il consacrera désormais uniquement à la partie essentielle de son art; le cultivateur connoîtra mieux , et les produits qui naissent déja sur son se mets PRÉFACE. x) sol, et-ceux dont l'introduction peut augmenter ses bénéfices ; le fabricant pourra multiplier ses essais, juger d'avance de leurs résultats ; ceux qui dirigent les manufactures d'objets de luxe, ceux qui exercent les arts d'imitation, auront toujours la nature pour régulateur de leurs conceptions, et saisiront plus facilement le beau en tout genre, dont elle est l’unique modèle; Padministrateur, l'homme d’état enfin, à qui la direction du commerce et des manufactures, la protectionde l’agriculture, l'aménagement des forêts , l'exploitation des mines, les fabrications nationales, sont confiées, tireront de la connois- sance de l'histoire naturelle les moyens de se déterminer toujours pour les mesures les plus avantageuses. Si le gouvernement continue à encourager Finstruction publique, si les professeurs ne ra- lentissent point leur zèle, si les parens les sou- tiennent par leur confiance, on s’appercevra bientôt des heureux effets de cette institution qui a généralisé l'étude de l’histoire naturelle, et de l'influence puissanre que cette connoissance exercera sur laprospériré publique er particulière. Je crois qu’elle peut aussi contribuer à l’a- xi PREFACE. doucissement des mœurs et au bonheur indi- viduel. Ceux qui s'occupent paisiblement de Fétude de la nature, doivent être peu tentés de se lancer dans la carrière orageuse de l’am- bition ; ils doivent succomber difficilement aux passions brutales ou cruelles, écueils ordi- naires de ces têtes ardentes, qui ne savent pas maitriser leur activité; purs comme les objets de leurs recherches, ils doivent être animés , pour tout ce qui les entoure, de cette même bienfai- sance qu’ils voient exercer par la nature envers toutes ses productions. J'avoue que ces idées m'ont puissamment soutenu dans mon travail , et que je m’en croirai trop récompensé si mon ouvrage, en inspirant le goût de l'étude de la nature, et en dirigeant vers elle les facultés de quelques hommes, pou- voit les arracher aux dissipations du luxe et de la débauche , leur faire envisager sous leur vrai point de vue ces objets ordinaires de leuts desirs pour lesquels ils soutiennent tant de travaux, et s’exposent à tant de dangers, ou enfin sil pouvoit leur faire oublier, pendant quelques’ instans, leurs haines et leurs ressentimens. nn EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE I. — Fig. 1. Cœur et poumons de mammifère. a. Ven- tricule droit. 4. Artère pulmonaire. cc. Les poumons. dd. Les veines pulmonaires. e. L’oréïllette gauche. f. Le ventricule gauche. gg. L’aorte. Ah. La veine-cave. 1. L’oreillette droite, — Fig. 2. Le ventricule et l'oreillette droite ouverts. ( Les lettres ont Les mêmes significations que dans La fig. 1.) k. La cicatrice du trou de Botal. Z. Les valvules de l’entrée du ven- tricule droit. m. Les valvules de la base de lartère pulmo- naire. — Fig. 3. Le ventricule et l’oreillette gauche ouverts. n. Valvules de la base de l'aorte. 0. Valvules de l’entrée du ventricule. — Fig. 4. Cœur de poisson. 4. Ventricule. ? Ar- tère branchiale. cc Branchies. d. Artère dorsale. g. Sa dis- tribution. — Fig. 5. Cœur de grenouille. a. Ventricule. #. Ar- tère. g. Les branches aux bras et à la tête. cc. Les pou- mons. p. Le tronc commun descendant. À#. La veine-cave. Prancme II. Comparaison d’un squélette de quadrupède avec un squélette d'oiseau. a. La tête. B. Les vertèbres du cou. c. Les vertèbres dorsales. d. Les vertèbres lombaires. e. L’os sacrum. (Il manque dans Îes poissons, qui n’ont point de bassin. ) f. Les vertèbres de la queue. g. Les côtes. 4. Le sternum. Z. L’omoplate. Æ. L’humérus. 2 L'avant - bras. mm, Les mains. n. Les os des hanches. 00. Les fémurs. Pp. Les jambes, gg. Les pieds. PLawcue III. Têtes de mammifère, a. Frontal. 2. Nasal. ©. Maxillaire. d. Jugal, ou os de la pommette. e. Temporal, iv EX PL TC A Ti f: Pariétal. g. Occipital. 4. Mâchoire inférieure. 7. Inter maxillaire. ” PrancHg IV. Continuation. a Frontal. 8. Pariétal. c. Occipital, d. Temporal. e. Jugal, ou os de la pommette. f Unguis ou lacrymal. g. Maxillaire supérieure. À. Nasal. z. Inter-maxil laire. k. Mâchoire inférieure, PLancHe V. Pieds de derrière de mammifère, a. Genouy B. Talon. c. Métatarse. 4, Doigts, PLANCHE VI. Becs d'oiseaux. ( Elle perte son explication.) Praxcne VII. Diverses sortes de pieds d'oiseaux, présentant le nombre , la direction, et l'union ou la séparation des doigts. PrancHe VIII. Cœurs d'animaux à sang blanc. — Fig. 1. Les cœurs du calmar. a. Veine-cave. 24. Cœurs latéraux. cc. Ar- tères pulmonaires. dd. Place des branchies. ee. Veines pul- monaires. f. Cœur intermédiaire. gg. Aorte. — Fig. 2. Cœur de Paplysie. a. Veine-cave. 4, Branchies. e. Oreillette et veine pulmonaire. f. Cœur. g. Artères. — Fig. 3. De l’écre- visse. ee. Veine des branchies. f. Cœur..gg. Artères. = Cerveaux, idem, — Fig. 1. Du poulpe. 4 Anneau autour de l’œsophage. #. Cerveau. cc. Ganglions optiques. dd. Gan- glions latéraux. e, Plexus abdominal. — Fig. 2. De l'aplysies a. Anneau autour de l’œsophage. 4. Cerveau. e. Ganglion abdominal. — Fig. 3. D'insectes. a. Anneau autour de lœ- sophage. 2. Cerveau. ee. Ganglions spinaux. PLancne IX, Divers mollusques, — Fig. 1 Le calmar. a. Sa DAPESL CF L'EGL U AE 5; XV tête. b. Ses yeux. cc. Ses pieds. dd. Ses bras. e. L’enton- noir. f. L’abdomen. g. Les nageoires, — Fig. 2. Le poulpe. (Les mêmes lettres désignent les parties analogues.) — Fig. 3. L'’aplysie. a. Tête. 5. Tentacules inférieurs. cc. Supérieurs. dd. Yeux. ce Le manteau. f L’opercule des branchies. g. L’anus. — Fig. 4. Scyllée. a. Bouche. #. Anus. cc. Branchies. dd. Tentacules. — Fig. 5. Lernée. à. Tête. #. Les trois cornes. c. La trompe. dd, Les yeux. €. Le cou. f. Le corps. g. Les appendices. — Fig. 4. Parelle, vue renversée sur le dos. 4. Bouche. #. Tentacules. e. Le pied. f. L’anus. gg. Les branchies, le cœur. Æ. Le manteau. PLANCHE X. Acéphales. — Z’huître. A. La coquille. a. Le muscle qui la ferme. 35. Le manteau. c. Les tentacules qui entourent la bouche. d. L’anus. e. Le cœur. f. Les bran- chies. (N. B. Dans cette case , la seconde figure montre les Vaisseaux principaux injectés au mercure. Le manteau y est enleve. ) i. La bouche. &. L’estomac situé au milieu du foie. Zlm. L’intestin. d. L’anus. ( La troisième figure ne montre que les intestins disséqués.) — Fig. 2. La moule de mer. ( Les lettres désignent les mêmes choses que dans l’huître. } h est le pied ou la filière, qui forme ce pinceau que l’on voit au-dessous. — Les quatre figures suivantes n’ont que des lettres deja employées, et marquant les parties analogues. PLANCHE XI. Divers insectes. (Elle porte son explication.) PLancHe XII. Mächoires d’insecres. (Les mêmes lettres dé- signent, dans toutes , les parties analogues.) A. Le chape- ton. B. Les antennes. C. Les yeux. 4. La lèvre supérieure. 5. Les mandibules. c. La ganache. 4. La lèvre inférieure. €, Les mâchoires, f, Les palpes labiaux. g. Les palpes maxil- xvj EXPLICATION pb Es F4. laires. 4. Les palpes surnuméraires ( dans le carabé}). i, Les étuis ( dans les abeilles ). Prancne XIII. Bouches er antennes d'insectes. (Elle porte son explication. }) Praxcme XIV. Divers coophytes. (Elle PE son expli- cation. ) Fautes à corriger avant la lecture. | Page 125, ligne 28. Au lieu de cheval, écrivez : char. Page 149, ligne 15. Au lieu de monmouth, écrivez : mammouth. Page 261, ligne 12. Au lieu de béasseau, écrivez : bécasseau. Page 268 , Ligne 4. Au lieu de AHINGA, écrivez : ANHINGA. Page 477, ligne 13. Au lieu de lahnces, écrivez : blanches. Page 591, ligne 13. Au lieu de pen - feuille, écrivez : spore _ queue, ne VS 60 Æ En 4 : " 3 « 2 0 A UÙ ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE nr A NE MR D X, INTRODUCTION. RAR ET RE :P RE MLE ER! De l’histoire naturelle en général , er de ses rapports avec les autres sciences. , e% Lx sczence naturelle, ou la physique PRE pour objets les êtres mobiles et étendus que nous appelons les corps. Cette science se divise en générale et en particulière. La première consi- dère isolément les propriétés communes à tous les corps ou à leur plus grand nombre. Ainsi la partie nommée la dynamique traite des lois générales du mouvement et de sa com- munication , de la force qui porte les corps 3 INTRO D U C'T1O NX. les uns vers les autres, et qui retient leurs molécules dans l’état d’adhérence ou de co- hésion, etc. La Chzmie expose les fe HT lesquelles les molécules élémentaires des corps agissent les unes sur les autres à des die pro- chaines, etc. 6.2. Il n'est presque aucun corps naturel qui ne présente des applications de toutes les sciences naturelles générales, soit dans ses rapports avec les autres corps, soit dans ceux que ses diverses parties ont entre elles. C’est l’objet de /a physique particulière où histoire natu- elle, qui est la connoissance des divers corps naturels. Toute connoissance est double : 1°. Celle de tout ce que les sens peuvent nous apprendre : grandeur , forme, Structure interne et externe, mOuvVemens , ACLIONS, en un mot, de toutes les propriétés ou les évé- nemens sensibles. 21°, Celle de l'explication de ces événemens, de ces propriétés, er des effets qu’elles occasion- nent, c’est-à-dire, de la démonstration de leur BweT rt DU C T'1 0 N, 3 conformité avec les lois générales dés sciences physiques et mathématiques, s’il est question d'effets purement physiques, ou avec les lois générales des sciences morales et psycholo- giques, s’il est question d’efets moraux. 6. 3. L’Arsrorre naturelle particulière d’un corps quelconque doit donc, pour être parfaite , comprendre , ë 1. La description de toutes les propriétés sensibles de ce corps, et de routes ses parties ; 2°, Les rapports de ces parties entre elles, les mouvemens qui s’y opèrent, et les chan- gemens qu’elles subissent tant qu’elles restent unies ; | 3°. Les rapports actifs er passifs de ce corps avec tous les autres corps de Punivers ; 4°. Enfin l'explication de tous ces phéno. | mênes. On peut dire que nous ne possédons en- core complétement l’histoire naturelle d'aucun corps. $. 4 L’Asroire naturelle générale considère . d'un seul point de vue tous Îes cotps naturels et lé résulrat commun de toutes leurs actions À 2 4 LIN TiR*O DUC T TION: dans le grand ensemble de la nature. Elle détermine les lois de coexistence de leurs pro- priétés; car telle de ces propriétés en sup- pose ou en exclut nécessairement un certain nombre d’autres. Elle établit les degrés de res- semblance qui existent entre les différens corps, et les grouppe selon ces degrés, Elle ne peut être portée à sa perfection que lorsqu'on aura complété les histoires particulières de tous les corps naturels. CHAPITRE De organisation et des propriétés des corps Organises. $. 1. UN corps inorganique où brut, tel qu'une pierre, etc., est formé de molécules qui n'ont entre elles d’autres rapports que ceux de cohérence et d'adhésion, qui ne forment point un tout commun. On peut le séparer en fragmens qui seront tous de même nature que le corps entier. Les corps bruts ne se forment que par les réunions de molécules conformes aux lois de la ALT :ECOC DIUICCTAI O N, 6 chimie, n'augmentent que par de nouvelles molécules qui viennent se poser contre les pre- mières, et ne se dérruisent que lorsque les molécules qui les composent, sont séparées et dispersées. $&. 2. Un corps organisé, comme une plante, un animal, est composé d’un tissu de solides qui contiennent des fluides en mouvement. Toutes ses parties ont une action réciproque les unes sur les autres, et concourent à un but commun, qui est l'entretien de la vie. Les corps organisés naissent de corps sem: blables à eux dont ils font d’abord partie, pour s'en séparer à des époques et dans des ctrcons- tances déterminées. Ils crorssent en attirant sans cesse, par une force qui leur est propre, de nouvelles molé- cules qui viennent s’interposer dans Îles inter- valles de celles qui existoient déja. Îls meurent lorsque l’action de leurs solides et le mouvement de leurs fluides étant inter- rompus, les molécules qui les composent sont abandonnées à leurs propres forces , et agissent les unes sur les autres pour se combiner et former des corps bruts. À 3 6 I-N Æ RO D'U*:CT'I 0 'N. $. 3: À l'égard de la structure, les corps or- ganisés varient à l'infini par le nombre de leurs fluides, les formes, la nature, les rapports de leurs solides. Nous verrons dans l’homme un exemple de l’organisation la plus parfaite et la plus compliquée, et nous suivrons dans les autres animaux les différens degrés par lesquels ils se rapprochent plus ou moins de la simplicité. $. 4. La propriété de se zourrir ou de s’ac- croitre par Zatus-susception est une force parti- culière aux corps organisés, qu'ils exercent pen- dant toute leur vie ; elle retient ensemble leurs molécules, et en attire d’autres, en surmon- rant les lois physiques et chimiques qui les résiroient dans leur état libre : aussi ces mo- lécules ne tardent -elles pas, si tôt après la mort, à se séparer pour former de nouveaux composés. Les corps organisés exercent cette force attractive par toute leur surface. Les plantes ne l’exercent que par la surface exté- rieure, et sur-tout par leurs racines. Les ani- maux ont de plus une cavité intérieure qu'ils remplissent d’alimens , er dont les parois sont la principale source de leur nutrition. INTRODUCTION. 7 $. s. La génération est la seule voie par la- quelle il se forme de nouveaux corps organisés. Tous ceux qui existent, ont fait autrefois partie de corps semblables à eux, dont ils se sont séparés. Cette séparation se fait de plusieurs ma- nières. Dans les plantes et dans les animaux les plus simples, un fragment séparé de l'individu total, redevient avec le temps, un individu semblable à celui dont il faisoit partie inté- grante : cest la generation par bouture. Les mêmes plantes et les mêmes animaux les plus simples produisent aussi, dans certains endroits de leurs corps, des hourgeons qui contiennent de petits corps organisés semblables, à la gran- deur près, à ceux qui les produisent; ils s’en séparent et forment des êtres à part: c'est la génération par gemmes, caïeux où bourgeons. Mais le mode le plus commun est la géné- ration par les œufs ou Les semences. Le petit germe est enfermé, avec la portion de nour- riture qui lui sera nécessaire pendant les pre- mers temps, dans une enveloppe plus ou moins compacte, dont il se débarrasse lorsqu'il a pris un certain accroissement. À 4 —— — 8 Li T:R:O DUC TT OL Les œufs ou les semences ne se développent pas spontanément comme les bourgeons ; il faut au préalable qu'il y ait une fécondarton , c'est-à-dire, une action par laquelle ces œufs et ces semences soient, pour ainsi dire, réveillés et mis en jeu. Les organes qui les contiennent, se nomment organes femelles ; ceux qui les fé- condent , organes mâles. Ils sont tantôt réunis dans un seul individu , tantôt séparés dans des individus différens : c’est ce qu’on nomme les sexes. La nature de cette propriété d’engendrer est tout aussi inconnue que celle de la pro- priété de se nourrir. $. 6. Indépendamment des accidens qui cau- sent la mort aux êtres organisés en détruisant quelqu’une de leurs parties essentielles, elle ar- rive spontanément à tous à certaines époques, par l'effet mème de leur vie, et, à ce qu'il paroit, par l’engorgement que la nutrition produit dans leurs vaisseaux. $. 7. Fout ce que nous venons de dire con- vient à tous les corps organisés, tant animaux que végétaux; hais les premiers ont encore, par- ET R: 0; D:Ù @ PI O N! 9 dessus ceux-ci, une propriété essentielle, celle de se mouvoir à volonté en tout ou en partie. IL paroît assez vraisemblable que cette faculté est toujours liée à celle de s’appercevoir de ce qui se passe en eux et autour d'eux. Les animaux possèdent lune et l'autre dans des degrés très - différenss, selon leurs différens degrés de perfection. DR PIC ER BI FE Des espèces et des varietes en historre naturelle. $. 1. QUOIQUE les corps organisés ne produi- sent que des corps semblables à eux, il y a des circonstances qui altèrent jusqu'à un certain point leur forme primitive dans la succession de leurs générations : ainsi une nourriture moins abondante fait que les petits acquièrent moins de grandeur et de force. Un climat plus ou moins froid, un air plus ou moins humide, une exposition plus ou moins continue à la lumière , produisent des effets analogues ; mais ce sont sur-tout les soins donnés pat 10 INTRODUCTION. l’homme aux productions añimales ou végétales qu'il élève pour son usage, l'attention suivie avec laquelle il les borne à une nourriture, un exercice, ou une exposition différente de celles que leur avoit destinées la nature, qui en changent plus promptement et plus sen- Siblement les propriétés. | $. 2. Lorsque les rejetons d'un corps organisé se sont ainsi écartés plus ou moins de la forme de leur souche , on dit qu'ils ont varié. On a déterminé jusqu'à un certain point, par l'expérience, quelles sont les propriétés va- rables dans les corps organisés, quelles sont les causes qui produisent chaque variation , quel est le degré de variabilité des premières, .et le degré d'influence des secondes : mais cé travail est encore très-imparfait. $. 3. On a remarqué que les propriétés les plus variables dans les corps organisés sont la grandeur et la couleur. La prenuère dépend sur-tout de l'abondance de la nourriture; la seconde, de l'influence de la lumière, et de plusieurs autres causes si cachées, qu’elle paroît souvent varier par pur hasard. Cependant; les Lavér:rT OP DE UC C T* 170 NN. II variations de l’une ‘et de l’autre de ces qualités sont renfermées dans certaines limites que l’on peut déterminer par l'observation. $. 4. La longueur et l'épaisseur des poils sont crès-variables. Ainsi une plante velue, transpor- tée dans un terrein humide, y devient presque lisse. Les animaux perdent leurs poils dans Îles pays chauds, les augmentent dans les pays froids, etc. Le nombre de certaines parties extérieures se trouve quelquefois augmenté ow diminué (les étamines, les doigts, les dents, etc.) des parties peu importantes chan- gent de proportion , s’alongent ou se raccour- cissent {les barbes des épis, etc.); des parties de nature analogue se changent les unes dans les autres (les étamines en pétales dans Îles fieurs doubles, etc. ). $. ÿ. La coilection de tous les corps organi- sés nés les uns des autres, ou de parens com- muns, et de tous ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se ressemblent entre eux, est appelée une espèce. Les corps organisés qui ne diffèrent ou ne païoissent différer d’une espèce que par des 12 IaNwAT:RrO:D-UL:C0 Tr TI causes accidentelles, semblables à celles énon- cées ci-dessus, passent pour des variées de cette espèce. _ $. 6. La notion de l'espèce reposant donc sur la supposition que tous les êtres qui la compo- sent, pourroient être réciproquement afeux et descendans , ce n’est que par conjecture qu’on peut y rapporter comme variété tel autre être qui en diffère plus ou moins. On avoit, à la vérité, proposé comme règle générale pour se reconnoître à cet égard, que des individus d'espèces différentes ne pouvoient, par leur mélange, produire d'individus féconds. Cette assettion ne repose sur aucune preuve ; mais du moins il est constant que des individus de même espèce, quelque différens qu'ils soient, peuvent toujours produire ensemble. $. 7. Pour croire que deux êtres plus ou moins différens ne sont que des variétés d’une seule et même espèce, il faut, 1°, Que les propriétés par lesquelles ils hfrérent, soient de la classe de celles qu’on ä reconnues comme variabies ; 2°. Qu'il y ait des causes de variations; INTRODUCTION. 13 . Qu'ils puissent en se mêlant produire pe Hidus féconds. Ainsi, deux races sauvages qui habitent les mêmes lieux, le même climat, sans se mêler et en conservant toujours leurs diffé- rences, doivent être regardées comme des espèces distinctes, quelque petites que ces différences soient : à plus forte raison lors- qu’elles sont un peu considérables, et qu elles concernent même la charpente interne et l’organisation des parties. Mais on ne peut pas conclure réci proquement que lorsque deux races différentes se mêlent et produisent des individus intermédiaires et féconds, elles sont de la même espèce, et n'ont pas été originairement différentes. $. 8. Il paroît que dans le principe chaque es- pèce d'animal, et même de plante, n’existoit que dans une contrée déterminée, d’où elle s’est répandue selon les moyens que sa conformation Jui donnoit. Encore aujourd’hui plusieurs d’entre elles semblent avoir été bornées autour de semblables centres originaires , ou par les mers Jorsqu’elles n’ont pu nager ni etes , Ou par des 14 LAN TR: 0% D: u' Q) TH TONI températures qu'elles n’ont pu supporter, ou par des montagnes qu’elles n’ont pu franchir, etc. Les variétés de chacune ont dû être d'autant plus fortes et plus nombreuses, que les circons- tances des lieux ou de saynature lui ont permis de s'étendre plus loin: c’est ce qui peut faire croire que les grandes différences qui se trou- vent parmi les hommes, les chiens et les autres êtres répandus par tout le monde, ne sont que des effets des causes accidentelles, en un mot, des varictés. Il faut cependant remarquer que certaines espèces se sont retrouvées les mêmes dans des climats très-éloignés , séparés par de grands espaces de mer, sans que ces espèces fussent dans les climats intermédiaires. CEPATP I FREE Des rapports naturels des êtres organisés. $. 1. Les différences er les ressemblances des corps bruts résultent des élémens dont ils sont composés, Les corps organisés, au! con> traire, Sont presque tous composés des mêmes NET. RE.O! Di Uù @ Tf 1° Où N° 15 élémens. Leurs différences et leurs ressem- blances consistent sur-tout dans leur forme et leur structure, ou, en un seul mot, dans leur organisation. Cette organisation passe des pères aux enfans. Elle est donc le résultat d’une force qui se transmet par la génération, dont l’origine re- monte à celle des corps organisés eux-mêmes, et dont la nature est inconnue. $. 2. Deux espèces quelconques d’êtres or- ganisés ont nécessairement quelques points d’or- ganisation par lesquels elles se ressemblent. Ces points de ressemblance sont ce qu’on ‘nomme leurs rapports naturels. Plus ils sont nombreux, plus ces rapports sont grands. $. 3. L'expérience nous apprend que les rapports ne sont point répartis au hasard entre les espèces, mais qu'il en est de plus corsrans les uns que les autres. Ainsi, supposons qu’on examine, par exemple, routes les espèces qui se-ressemblent par les trois quarts de leurs propriétés , et qui ne différent que par un quart seulement ; ce quart de différences ne portera pas indistinctement sur tous les points d'orga- 16 TNT: R° 020 1: C' TATMIOMNS nisation ; mais il y en aura un certain nombre d'invariables, qui se trouveront les mêmes dans touces ces espèces-là. $. 4. Ces rapports plus constans que les au- tres sont ceux qu: tiennent aux parties les plus zmportantes de Péconomie organique. Comme toutes les parties de cette économie ne for- ment qu'un seul tout, 1l en est qui exercent une influence plus générale, qui impriment leur action à toutes les autres ; il en est au contraire qui nexercent qu'une action bornée et locale, et qui n’influent que très-peu sur le système général. * Les différences que ces parties peu impor- tantes peuvent subir d'espèce à espèce, n’en- traînent donc point nécessairement des diffé- rences dans les autres parties, et elles peuvent varier, quoique toutes les autres se ressem- blent. | Au contraire, les parties importantes ne peu- vent subir de différence considérable sans que toutes les autres s’en ressentent ; et plus ces parties importantes diffèrent d’une espèce à une autre, plus aussi ces espèces diffèrent dans toute INTRODUCT:IOo N«. 17 toute leur Organisation , moins elles ont de rapports. $. 5. Les rapports les plus constans sont donc en même temps les rapports les plus impor- tans, les apports supérieurs : et ceux qui sont plus variables, sont les apports Subordonnés. Ainsi la constance d’un rapport une fois dé- terminée par l'expérience, on peut en conclure l'importance de la partie dont ce rapport est pris; et, vice versd, lorsquele raisonnement nous montre l'importance d'une Partie, on peut en conclure que les rappoïts qu'on en tirera seront trés-constans. a ——— GH APATIRE Des méthodes et de La nomenclature naturelle. en histoire 6. 1. LE nombre des productions de la na- ture étant immense, il a fallu trouver des moyens de les distinguer et de reconnoître sûrement chacune d'elles, Ces moyens sont les B is LUN. T.R4O D:U-C: TI ON particularirés ou les assemblages de particulari- tés exclusivement propres à chacun. Oral n’est presque aucun être qui ait un caractère unique , c’est-à-dire, qui puisse être distingué de tous les autres par une seule de ses propriétés. Il n’y a guère que la combinaison de plusieurs de ces propriétés qui puisse distinguer un ètre d'avec les êtres voisins, qui ont bien aussi quel- ques-unes de ces propriétés du premier être, mais ne les ont pas toutes, ou les ont combi- nées avec d’autres qui lui manquent; et plus les espèces d'êtres que l’on compare sont nom- breuses, plus il faut réunir de leurs propriétés pour assigner à chacune un caractère qui la distingue sûrement de toute autre. Ainsi, pour distinguer une espèce considérée’ isolément, d'avec toutes celles qui existent dansila nature, il faudroit exprimer dans son caractère la pres- que-totalité de ses propriétés , c'estä-dire, en donner une description «presque complète. $. 2. On évite cet inconvénient par l'usage des caractères gradués ; on compare seulement ensemble un certain nombre d'espèces les plus \ voisines. Leurs caractères n’ont besoin d’ex- > INTRO DU CTI O N. 19 primer que leurs différences qui, par la suppo- sition que ces espèces sont les plus voisines, ne font que la moindre partie de leurs propriétés. Une telle réunion d’ espèces s ‘appelle x genre, $. 3. Le reste de ces propriétés, celles qui sont communes à toutes les espèces du genre, forment ensemble le caractère, ou plutôt la description du genre qui le distingue de tous ceux qu'on pourroit former en réunissant d’au- tres espèces ; mais le nombre de ces propriétés communes étant encore fort considérable, on emploie de nouveau le même moyen pour ré- duire les caractères des genres en Æ moindres termes. On compare ensemble les genres les plus voisins seulement, et les caractères géné- riques n'ont plus qu’à exprimer leurs se qui font de nouveau la moindre partie de leurs propriétés. Celles qui sont communes à tous, forment le caractère qui distingue leur réunion entière desautres réunions de genres. Une telle réunion de genres se nomme un ordre. $: 4 : En répétant là même opération on réunit les ordres voisins pour former une classe ; B2 10 INTRODUCTION. les classes voisines pour former un règne. On peut de mème établir des degrés intermédiaires entre les règnes et les classes , entre les classes et les ordres, entre les ordres et les genres, entre les genres et les espèces. Cet échafaudage de divisions, dont les supé- rieures comprennent les inférieures, s'appelle une #éthode. ? &. 5. On voit que plus on s'élève, plus aussi Jes propriétés qui restent communes Sont co7s- santes ; et comme les rapports les plus constans sont ceux qui appartiennent aux parties les plus importantes , les caractères des divisions supé- rieures se trouveront tirés des parties les plus importantes , €t à mesure qu’on descendra aux divisions moins générales, on verra que leurs caractères seront tirés de parties moins essen- uelles. &. 6. Cetre subordination des caractères four- nit un moyen de former une méthode d'êtres naturels , sans être obligé de commencer par les comparer tous les uns aux autres. Si l’on a soin de faire ses premières coupes d’après les diffé- rences qui $e trouvent dans les parties les plus PMWPTIR'O DU CT 10 N. 21 importantes, et qu'on suive une marche sem blable dans les coupes inférieures, les espèces se trouveront grouppées selon leurs rapports naturels ; celles d’un genre seront plus sembla- bles entre elles qu’elles ne ressembleront à celles d’aucun autre genre ; les genres d'un ordre seront plus semblables entre eux qu’à ceux d'aucun autre ordre , etc. La méthode sera ce qu'on appelle une methode naturelle. $. 7. Mais il faudroit pour cela avoir dé- terminé d'avance, avec exactitude , le degré d'importance de chaque organe; et ce tra- vail n'étant point encore exécuté, on ne peut pas se borner rigoureusement à la subordina- tion des caractères : il faut employer aussi la comparaison détaillée des espèces ; er comme on ne les connoît pas toutes , on est souvent réduit, dans la formation des méthodes naturelles, à un simple tâtonnement. $. 8. On pourroit.aussi diviser les êtres en eommençant par les coupes prinutives , sans avoir égard à l'importance des parties dont on ureroit les caractères : pourvu que ces carac- tères fussent bien tranchés, on parviendroit B 3 22 DNT ER O D U CiT Tom | également à distinguer les espèces ;: mais uné pareille méthode, qu'on appelle mérhode arbi- zraire ou artificielle, n’auroit que ce seul avan- tage ; elle ne feroit point conñoître les rapports que les espèces ont entré elles, et il seroit impossible de résumer leurs propriétés pour en former des propositions générales. $. 9. Si chaque espèce avoit un nom propre, le nombre de ces noms surchargeroit trop la mémoire. On est convenu de donner à toutes les espèces d’un gente le même nom substantif, et de les distinguer lune de l’autre par un seul adjectif pris de quelqu’une de leurs propriétés, et qu'on appelle le nom trivial ; maïs cet usage commode n’estencore adopté que dans la langue latine : il seroit à désirer qu’on püt aussi lin- toduire dans lés langues vulgaires. LR AU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DE 8 ‘AIN 1 M À U X. ee LIVRE PREMIER. PL LEH,0 M.M EF. RAR RRRE PREMIER Idée générale des élémens dont le corps humain “est composé , et des fonctions qu’il exerce. 6: Ÿ- Pr: différentes substances qui compo- sent le Corps humain se résolvent en un assez petit nombre d’élémens chimiques , c'est-à- dire , de Matières simples pour nos instru- B 4 24 DE L'HOMME. mens : ce sont , pour la plus grande partie, des substances combustibles, ou les bases de différentes espèces d'air, et il n’y a qu’une très-petite quantité de matières fixes , soit ter- reuses, soit saines. De la combinaison de ces élémens résultent toutes les matières, soit solides, soit fluides , qui composent le corps humain, telles que Je sang , la lymphe , la ile , la chair, les car- rilages , les ligamens , la graisse, &c. &. 2. Les parties solides sont formées de fibres longues et grèles, et de lames larges et minces. Les unes et les autres deviennent dures et cassantes dans les parties dures ou les os, et sont flexibles et extensibles dans les parties molles. Les membranes sont formées de petites lames serrées ; les varsseaux , la peau , les antestins , les runiques , les cloisons , ont pour base des membranes souvent revêtues d’un tissu fibreux, ou parcourues d’un réseau vasculaire. La chair, qui compose le corps des #uscles, consiste en faisceaux de fibres qui paroissent rouges et molles, à cause du sang dont elles DE LHOMMPEr. xs sont abreuvées. Les fibres des extrémités des muscles sont blanches et plus serrées : on nomme leurs assemblages serdons. Ces fibres sont réu- nies en faisceaux petits et grands, et tous les faisceaux en un seul muscle, par de petites lames jetées comme au hasard , et formant par conséquent une multitude de cellules qui communiquent les unes avec les autres: c’est ce qu’on appelle Le #ssx cellulaire. Les muscles sont distingués les uns des autres par un tissu plus lâche ; ce tissu retient aussi toutes les parties du corps à leur place , et en général on peut le considérer comme une éponge qui auroit absolument la forme de notre corps, et dans les intervalles de laquelle toutes les autres parties seroient passées ou plongées. C'est dans ces cellules que se dépose la graisse et.que s'épanchent diverses humeurs. $. 3. Le sang est la principale des humeurs du, corps humain ; c'est de fui que naissent routes, les autres ; c’est lui qui donne l’entre- tien, et l'accroissement aux solides ;. toutes les parties dans lesquelles son mouvement .est airèté périssent; c'est lui qui reçoit et com- 26 5 E LH ‘om ME. munique la chaleur vitale ; il circule perpétuel- lement avec une rapidité incroyable du cœur à tous les points du corps par les artères , d’où il revient au cœur par Îles veines; les der- nières ramifications par lesquelles ces vaisseaux communiquent ensemble, échappent à la vue ; c'est de ces extrémités invisibles des artères que le sang dépose les molécules qui doivent accroître les solides en écaïtanr celles qui les composent déja , et se plaçant entre elles ; c’est aussi de là que se filtrent les différentes hu- meurs qui s’extraient du sang pout des usages déterminés. Cette opération sé nomme sécrétion; les organes dans lesquels elle s'opère, s’appel- lent glandes conglomérées où organes sécrétoires. Les humeurs produites transsudent d’abord ; ou passent dans des vaisseaux propres qui sé réunissent en des canaux excréteurs, ou se dé- chargent dans des réservoirs particuliers, 6: 4. Enipassant des artères dans'les veinés ? le sang chañve de nature et de’ couleur ; dé vermeil er: écumeux il devient lourd'et Evide Ce n'est que paf le “contact de Pair qi'il reprend sonétat. Aussi , avant de-tentrer dans nn LE pm il ue dl RE DE L'HOMME. 17 Je tronc artériel , le sang veineux fait un circuit dans le poumon. C'est une organe cellulaire, dans lequel l'air extérieur entre par la srachée- ärière , pour y agir sur le sang contenu dans les ramifications des vaisseaux qui rampent sur les parois de ses cellules : c’est là ce qu’on nomme /a respiration. Un de ses principaux éffets est d’échauffer le sang comme le soufflet augmente Je feu. ! $. 5. Les molécules qui ont transsudé des extrémités des artères pour accroître et nourrir les solides | ou pour donner naissance aux différentes humeurs, n'y Sont pas toutes em- ployées. Le résidu retourne dans la masse du Sang Sous la forme d’une liqueur limpide, par lès vaisseaux très- minces, et qui ont tant de valvules qu'ils paroïssent comme des suites de vésicules. On les nomme vaisseaux by Au Lis aboutissent à un tronc qui se “écharge dans lés veines. Une grande partie de ses FORT vient de la supe RE du. corps et dé celle’ des intestins , et ‘absorbe és matières qui s’y trouvent. C’est par là que le sang se renouvelle. Celles ani viennent des 25 DE L'HOMME. intestins se nomment vasseaux lactés, parce qu'ils contiennent , lorsque la digestion se fait, une humeur blanche , nommée chyle, qu'ils extraient des alimens pour la porter dans le sang. $. 6. La digestion prépare les alimens à la production du chyle. Elle s'opère dans le canal alimentaire qui règne depuis la bouche jusqu’à Panus. Les alimens sont méchés, imbibés de salive , avalés ; ils séjournent dàns l'estomac , passent dans les oyaux , où ils se mêlent à la Bile que produit le foce, et à la liqueur du pancréas. Le canal lui- même produit par ses parois une humeur qui se mêle aussi aux ali- mens. ils sont menés successivement dans toute sa longueur par un mouvement qui lui est propre ; et lorsque les vaisseaux lactés en ont tout extrait, le marc sort sous la forme des sxcrémens. &. 7. Outre les humeurs qui se séparent du sang pour servir dans le corps à des. usages prescrits , il y en a dont il se débarrasse , sim- plement, et qui s’échappent au-dehors. Telles sont la sranspiration qui sort des pores de la pt /L H'o'k M £&. 29 peau, et que la chaleur et Pexercice augmen- tent et rendent sensible sous le nom de sueur ; l’haleïne, qui s'exhale du poumon , et est un des produits de la respiration ; et l'urine, quise sépare dans les reins , s’amasse dans la vessze, et sort par l’urèrre. 6. 8. Il n’y a dans le corps que les points auxquels se distribuent les nerfs, qui soient susceptibles de sensations. Ces nerfs sont des cordons blanchâtres de substance mollasse, qui s'unissent én faisceaux , toujours plus com- posés , lesquels vont se rendre par paires à un grand faisceau commun , contenu dans lépine du dos et dans le crâne. Sa partie contenue dans l’épine est la moëlle épinière ; celle con- tenue dans le crâne, la moëlle alongée. I aboutit à deux grosses masses, de substance semblable à une bouillie homogène , qui ache- vent de remplir la cavité du crâne, et qu’on nomme cerveau et cerveler. Si on coupe ou qu'on lie un nerf, tous les endroits du corps auxquels se distribue la partie de ce nerf située au- delà de la lisature , et qui perdent par conséquent leur commu- 30 D E HO M ME. nication avec le cerveau , perdent en même temps leur sensibilité et leur mouvement volon- taire. Cela a fait supposer que la première de ces facultés dépend d’une humeur. ou d'un fluide qui se rend des extrémités des nerfs vers le cerveau, et la seconde d’un mouve- ment de la même humeur en sens contraire. J1 faut cependant observer qu’on perd quelque- fois par maladie le sentiment de certaines par- ties sans en perdte le mouvement, et vice versé. $ Indépendamment des sens internes qui nous avertissent de ce qui se passe en nous, tels que /a faim, la douleur , etc., nous avons cinq organes extérieurs qui nous ayertissenr de ce qui se passe autour de nous. -Ce.sont l’æ/, l'oreille, la membrane interne des narines, la peau gui recouvre la langue et le gosier, et la peau / " générale du corps. Ces organes ont chacun une disposition déterminée selon léspèce de corps qu'ils doivent nous faire appercevoir. $. 9. Les neris ne produisent-les :mouve- mens que, par le moyen des -ruseles,. qui sont des faisceaux de fibres charnues!s: ces » 5 bé LHôommeEr: 31 fibres ont la faculté , dont on ignore Ya cause , de se raccourcir en se fronçant, lorsqu'elles sont srritées par quelque liqueur âcre , ou quelque corps aigu. Cela leur arrive même quelque temps après la mort, er est indépendant de toute sensibilité. On suppose que le #ouve- ment volontaire se fait lorsque la liqueur ner- veuse agit sur les fibres. Alors les extrémités des muscles, et par conséquent les os ou les autres parties auxquelles elles s’attachent , sont rapprochés. C’est en cela que consistent tous les mouvemens simples ou composés du corps humain. Les nerfs agissent quelquefois indépendam- ment de la volonté, et produisent les mouve- mens convuls:fs. $. 10. L’accroissement continuel des solides produit le durcissement des fibres, l’obstruction des vaisseaux, et enfin la mort ; mais la géré ratzon perpétue l'espèce. Le fœtus, formé dans les ovaires | descend par les érompes dans la cavité de la matrice, Il s'établit par le moyen du placenta une communication entre ses vais- Seaux et ceux de sa mère. Îl est nourri ainsi 32 DE L'HOMME, jusqu'au moment de sa naissance, après la- quelle il se nourrit d’abord du lait séparé dans les mamelles. Tels sont les différens systèmes d’organes qui composent le corps humain er les différentes fonctions qu'il exerce. Nous allons les exposer plus en détail dans les chapitres suivans. CHA PT TRE Des organes du mouvement. &. 1. LES os forment la charpente du corps humain. [ls entourent ses cavités ou en sou- tiennent les différentes parties. Ils sont com- posés de phosphate de chaux (1), et d'une grande quantité de gelée animale (21). Cartila- gineux, et en apparence homogènes dans le (1) Substance composée de c'aux ou chaux vive, et de l’acide du phosphore. (2) Substance qui se dissout dans Peau chaude, et forme, en refroidissant , un corps demi-transparent et tremblant, connu de tout le monde. La colle-forte n’est qu'une gelée durcie par le dessèchement. fœtus , D E ,L' H:o:u M &. 33 fœtus, les fibres osseuses s'y manifestent sue- cessivement. Les bords des os plats, ét lés ex- trémités des os longs, s’ossifient Les derniers, Ce n'est. même qu'assez .tard que les extré- mités des os longs se joignent entièrement au corps de ces os. Jusqu’alors elles portent le nom d'épiphyses. Les os plats qui forment le crâne, finissent aussi par s'unir ensémble en effaçant leurs szures. Les os sont revêtus d'un tissu de nerfs et de vaisseaux nommé périoste, Les cavités des os longs contiennent des masses d’une graisse fine, nommée moëlle , et les cel- Jules de tous un suc semblable , nommé 576 moëlleux. Les jointures des os se font où par eñpré- nement immobile , nommé sure 5 Ou par Jé moyen d'un cartilage Qui permet un mouve- ment obscur ; ou bien elles ont un mouvement libre, soit en tour sens lorsqu'il n'y a qu'une seule proéminence qui joue dans une seulé cavité, soit dans un sens seulement lorsqu'il ÿ a de part et d’autre des p'oëéminences er des cavités, Le périoste passe pardessus les jointures d’uñ os à l’autre , et forme ainsi des capsules arti- L@ 34 D'È L'HOMME culaires. Les mouvemens sont souvent bornés par des /igamens. Il ÿ a , dans les articulations, des glandes qui produisent une humeur nom- mée syrovie , propre à en diminuer le frotte- ment. | &. 2. Les muscles s’insèrent aux os par le moyen des tendons : 1] y a souvent pour cela différentes proëéminences , et l'action des mus- cles produit sur les faces des os différentes Empressions. Ïls agissent d’une manière très - désavanta- geuse, parce qu'ils s’insèrent presque toujours très-obliquement, et fort près du point d'appui de l'os qu'ils meuvent. Ainsi on a calculé que les muscles qui tiennent le bras étendu dans une position horizontale, font un effort égal à près de dix-huit cent livres. Leurs fibres sont tantôt parallèles, rantôt disposées comme les barbes d’une plume , tantot en plusieurs faisceaux , ou en plusieurs plans. La force totale d’un muscle est la somme des forces de chaque fibre, modifiées selon leurs différentes direc- tions. On ne peut point concevoir comment ces filamens , si foibles en eux-mêmes, peu- LIRE DE L'HOMME. 3$ vent exercer, dans l’étar de vie, une action si considérable , tandis qu'après la mort ils sont déchirés par la suspension d’un poids souvent très-foible. $. 3. Le corps se divise en rronc, tête et membres. Le tronc a pour tige l’évine du dos, espèce de colonne formée d'os nommés ver- tébres , joints les uns sur les autres par des liga- mens qui ne leur laissent qu'un mouvement peu considérable, Chaque vertébre est compo- sée d’un corps placé en avant, et d’une partie annulaire , qui forme , avec celle des autres, un canal continu depuis la tête jusqu'au crou- pion , dans lequel est la moëile de lépine. Il ÿ a aux côtés des échancrures pour la sortie des nerfs ; chaque vertèbre a diverses proémi- nences pour l’attache des muscles. Ii ÿ à sept ver- tèbres cervicales, douze dorsales, cinq lombaires, cinq sacrées et trois coccygtennes. La première des cervicales porte la tête ; les douze dorsales portent chacune deux côtes ou arcs osseux ; qui cuirassent la poitrine , et, par leurs mouvemens, en élargissent ou en rétrécissent la cavité pour la respiration. Les sept premières, nommées Gr. 36 DE L'HOMME. vraies côtes , vont s'unir par des alonges carti- lagineuses à un os plat situé devant la poitrine et nommé sceraum. Les cinq suivantes se nom- ment fausses côtes. Les vertèbres lombaires ne portent point de côtes. Les sacrées sont soudées en une seule pièce nommée os sacrum, à laquelle s’attachent les os des hanches. Les verrébres coccygiennes Sont une représentation imparfaite de la queue des quadrupèdes , er forment cette protubérance qu'on nomme le croupion ou le coccyx. &. 4. La tête se fléchit d’arrière en avant, et d'avant en arrière, sur la première ver- tèbre , qui la fait tourner en se tournant sur la seconde. Ce n’eft que par linflexion du cou qu’elle se penche sur les côtés. Elle est com- posée du crâne et de la face. Le crâne est une boîte ovale qui contient le cerveau. Sa base est percée d’un grand trou qui donne issue à la moëlle épinière pour gagner le canal de l’épine, et de plusieurs moindres pour les vaisseaux et les nerfs. Des sutures le divisent en huit os, un occpital , deux 1em- poraux , deux pariétaux , un frontal, un DE LHomum“r. 37 ethmoïde , et un sphenoïdal. La face , placée au-devant de la partie inférieure du crâne , ESt traversée d'avant en arrière par la voûte des marines , divisée en deux par une cloison nom- méevomer. Elle contient de plus les orbrres ou fosses dans lesquelles sont les veux, et les deux mächoires. Ses os sont au nombre de quatorze ; deux maxrllarres ; deux os des pom- nettes , dont chacun se joint au temporal du même ‘côté par une proéminence qui forme une espèce d’anse nommée arcade zigomatique ; deux rasaux , deux palatins derrière le palais, un vormer entre les narines, deux cornets du nez dans les narines, deux /acrymaux aux côtés internes des orbites , et Pos de la méchozre infe- rieure ÿ le seul mobile de ceux qui compo- sent, la tête. Chaque mâchoire a seize dents, quatre /ncisives tranchantes au milieu , deux canines pointues aux coins , et dix wolaires à couronne tuberculeuse , cinq de chaque côté : ee sont en tout trente-deux dents. La langue est soutenue , ainsi que le larynx , par un os particuher nommé Æyoïde , qui ne tient à la tête que par des ligamens. C3 38 DE EL H OM Mr. $. 5. L’exrrémité supérieure est composée de quatre parties: l'épaule, lebras ; l'avant-bras, et la main. I a à l'épaule deux os: l’omoplate ; os plat triangulaire , placé derrière sur les côtes ; son angle externe a une facette sur laquelle Vos du bras s'articule ; sa face postérieure a une arrête ,saillante , au bout de laquelle est une tubérosité nommée acromion , à laquelle s’at- tache la clavicule, second os de l'épaule, grêle, deux fois arqué, et s’attachant par son autre extrémité au haut du sternum. Le bras n’a qu'un seul os , nommé humérus ÿ il se meut en tout sens sur Pomoplate. L'avant- bras en a deux : los du coude ou cubitus!, qui se fléchit er s'étend sur l’humérus , let qui a une tubérosité nommée o/écréne qui Pémpèche de se porter trop en arrière ; et l'os du rayon Qu radius , qui appuie par ses extrémités sur celles du cubitus et rourne autour de lui ; 5! entraîne la main et la faic: tourner. Le poignet ou carpe joint la main à lavant- bras. il est formé de huit petits os en deux rangées, qui n’ont, les uns sur les autres, qu'un mouvement obscur. Le corps de la main, ou nétacarpe, est composé de cinq os longs, DE L'HOMME. 39 qui portent chacun un doigt: le pouce n’a que deux phalanges où osselets , et a seul son os de métacarpe mobile et opposable aux autres ; les autres doigts ont chacun trois phalanges. L'usage de l'extrémité supérieure est de prendre et saisir tout ce dont lPhomme a besoin. La division et la mobilité des doigts la rend. susceptible des travaux les plus dé- licats. ou. 6. L'exrrémité inférieure est composée de même de quatre parties , analogues à celles de la supérieure: la hanche , la cuisse , la jambe-et le pied.uLes deux hanches ne for- ment qu'un seul corps, une espèce de cein- ture osseuse, qui entoure le bas du tronc, et qu'on a comparée à un bassin dont la partie évasée est. toutnée:enm haut , et sert d'appui aux intestins , et dont le bas est percé pour l'issue des excrémens. Chaque hanche a vrois os ,.qui.se soudent à un certain âge : l'os des îles , plat , arrondi , large, adhérent à los sacrum ; l'os pubis, en haut et en devant ; Vos zschion , en dessous et de côté : c’eft sur C4 40 pire" LH Oo M "m'E. la tubérosiré de ce dernier qu'on s'assied! Ces trois os contribuent à former la cavité dans laquelle est articulée lartète de l'os de /a euisse ou femur, le plus long de tous ceux du corps humain. La jambe en a deux: le zbia en dedans, le SR en dehors; mais ils ne tournent point jun sur l'autre ,et ne peuvent que se fléchir sur le fémur. La rosule ou os du genou est placée sur cette articuiation pour empêcher la jambe de se fléchir trop en avant. Le rarse ou cou de-pied est formé de sept osselets: un en forme de demi-poulie , nent mée astragale , sur lequel la jambeporterrun dont la tubérosité forme! lestalon , nommé calcaneum ; et cinq plusipetits: Il ÿ°a-cinq os longs , formant le corps du pied'ow zé:a- tarse ; celui du pouce mese imeut pas indé" pendamment des autres:comme dans la main, Le pouce est plus gros et-plus long -que les autres doigts ; 1l n'a que deux phalanges ; les autres en ont chacun tfois. L'usage de l'extrémité inférieure ‘est de supporter tout 1e corps, €t de lle mouvoir, | DB ÆH'oMNE 41 PR T DTRE FIL Des organes de [a respiration et de la circulation. $ 1. LE corps humain a trois cavités prin- cipales, la tére, la poitrine , le bas-ventre. C'est la poitrine qui contient les organes de la respiration et de la circulation. Elle est en- fourée par les côtes , et séparée du bas-ventre par le phragrre , cloison membraneuse , convexe du côté de la poitrine, et munie de fibres charnues qui, en se contractant, appla- tissent sa convexité, et par là augmentent la capacité de la poitrine aux dépens rie celle du bas-ventre. Piusieurs muscles , en soulevant les côtes supérieures, dilatent aussi la capa- cité de:la poitrine | et d’autres produisent un effet contraire en les abaïssant. $. 2. Les poumons sont deux grandes masses cellulaires , qui remplissent presque toute la poitrine. Leurs cellules sont si petites, qu’on 42 DE: LH 0 M ME ne les distingue qu’au microscope. Chacune d'elles communique à un petit tuyau ; et tous ces tuyaux, débouchant les uns/dans les autres, aboutissent à un seul pour chaque poumon, nommé bronche: les deux bronches s'unissent dans la srachée-artère , quis’ouvre dans le gosier à la racine de la langue. Tant la trachée que les bronches et leurs rameaux :sont soutenues par des anneaux eartilagineux.et élastiques ; en sorte que, lorsque la poitrine se dilate , Pair extérieur se précipite par son poids dans toutes les cellules du poumon, et il en sort: lorsque cette cavité se contracte. $. 3. Le cœur est situé au devant de Ia poitrine entre les deux poumons; sa pointé donne obliquement contre le. côté gauche: Il est composé de deux ventricules à parois mus- culeuses très-robustes , et de deux orerillertes à parois plus minces. Lorsque le venvricule pos- térieur où gauche se contracte , il pousse le sang qu'il contient dans le sronc des artères, qu'on appelle l'aorte, à la base duquel ily a crois soupapes ou valvules dirigées de manière qu’elles empêchent, du moins en grande partie, DE &Hommus. 43 le sang de retourner dans le ventricule lors de sa dilatation. Les artères portent le sang dans tous les points du corps, tant par l'impulsion du ventricule gauche que par ceile de leurs propres fibres qui se contractent successivement. Les derniers petits rameaux invisiblesdes artères débouchent dans ceux des veines. Le sang se porte dans celles-ci tant par la vitesse qu'il a reçue des artères, que par la pression des parties environnantes : 1] y monte des rameaux dans les troncs, soutenu par des valvules qui sont disposées pour cela d'espace en espace dans les veines , et il finit par rentrer dans le cœur, par leur sronc commun qu'on nomme vezre cave , qui débouche dans lorerllerre droite. Celle-ci communique avec le ventricule anté- rieur Où droit, par une ouverture où il y 4 des valvules disposées de manière qu’elles per- mettent bien au sang d'entrer dans ce ven- tricule | mais non de retourner dans loreil- ktte , lorsqu'il se contracte. Alors le sang est obligé de sortir par l’arcère pulmonaire , dont la base a des valvules dirigées en dehors. Cette artère le porte dans le poumon , où elle se divise à l'infini en présentant sur les parois 44 DE L'HoumMr des cellules tous ses rameaux à l’action de Pair. Le sang entre dans les racines des veines pui- monaires, dont es troncs :débouchent dans Voreilleire gauche, et de làsdans le vencricule gauche, qui, ense contractant, le chasse dans Faorte, etc. | ni C’est en ce double nee consiste Ja circulation du sang. On voit ÿ 1°: que le sang qui a circulé dans le corps , ne rentre dans cette circulation qu'après avoir passé par le poumon; 2°. qu'il y a dans le poumon seul autant de sang que dans tout le réste du corps ; 3°. qué les deux oreillettes se contractent ensemble ÿ à l'instant que les deux ventricules se dilatent, et vice versi ; 4°. que lorsque les ventricules se contractent, le sang dilate les artères , et que g' pulsations du cœur alternent avec celles des artères qu'on nomme pouls. et À $. 4 La contraction du ventricule vient de lirritation produite sur ses fibres par le, sang qui arrivé de l'oreillette ; une fois mise enjeu; cette action dure toute la wie. | D Les veines sont généralement plus: près de la surface que les artères :elles sont donc plus DELHOMNE. 4$ comprimées que les artères par Îles lizatures, De là vient que le sang s’accumule dans la partie d’un membre lié qui est plus loin du cœur que la ligature. &. 5. Si la respiration s’arrêtoit, le poumon contracté ne laisseroit plus le sang y passer librement , et la circulation entière seroit gènée, à moins que le sang n’eût un autre chemin pour retourner de la veine cave dans le vexericule gauche. C'est ce qui arrive dans le fœtus, qui ne.respire point, comme nous le verrons pius bas. Le sang qui retourne de tous les points du corps au cœur par la verre cave , et qui dela se porte au poumon par l'artère pulmonaire, est noirâtre et lourd : celui qui revient du pou- mon au cœur par les vezres pulmonaires , et qui de là se porte à tous les points du corps par l'artère, est vermeil et écumeux; cela provient de laction de Pair. Notre atmos- phère est composé d’un quart d'air viral ou gaz oxygène , seul capable d'entretenir la com- bustion , et de trois quarts d’un autre air nommé gaz azote. Celui-ci ressort du poumon comme 46 DE L'HOMME. il y est entré. Mais, au lieu d'air vital, il en sort de l’eau en vapeur et de larr fixe , ou gaz acide carbonique. Ces deux produits ont été for- més de la combinaison de l'oxygène avec le char- bon ou carbone , et la base de l'air inflammable ou Aydrogène qui étoient contenus dans le sang. Le principal effet de Ja respiration est donc de dégager le sang de ce qu'il y a de trop de ces deux principes ; et comme lors de cette com- binaison analogue à une combustion lente, le gaz oxygène laisse échapper une partie de la chaleur qui le tenoit à son état élastique, le poumon est le foyer de la chaleur animale , et c'est là que le sang puise celle qu'il porte dans le reste du corps. $. 6.. À l'extrémité supérieure de la trachée artère est le principal organe de la voix nommé larynx. Il est composé de différens cartilages , qui forment une ouverture oblongue , à bords rès-tendres , nommée gotte. Elle est suscep- cible de se rétrécir ou dé s'élargir ; et lorsque l'air est poussé au dehors avec vitesse par la contraction de la poitrine, elle produit des sons qui sont plus ou moins aigus, selon que Le larynx \ pr L’HoMM Er. 47 est plus oti Moins tiré en avant. Ces sons sont en- suite modifiés par la plus ou moins grande ouver- ture de la bouche, et articulés par les mouve- mens de la langue, des lèvres et des dents. Un cartilige nommé eprplotte se couche sur la glotte pour la couvrir lorsqu'on avale. MED LT BE: I X Des organes des sensations. 6. 1. LE cerveau est à l'extérieur d’une cou- leur rougéâtre , et d’un blanc pur à linté noue sa substance paroït homogène et semblable |" 12 une bouillie. Ses vaisseaux sanguins restent à la surface, où ils rampent et se divisent sans pénétrer à l’intérieur. On suppose que la partie rougeûtre, qu'on nomme corticale , est un tissu de vaisseaux dans lsquel se fait la secrétion du fluide nerveux ; et que la partie blanche, qu'on nomme redullaire , et qui se prolonge dans la moëlle alongée et dans tous les nerfs, consiste en vaisseaux qui transmettent ce fluide, Le cerveau est enveloppé d'une membrane très- 48 DE L'HOMME. fine , qui pénètre dans tous ses sillons , et qu'on nomme pze-mère ; et d’une autre nom- mée dure-mère , plus épaisse, adhérente aux os du crâne, et qui ne pénètre que par quel- ques replis, dont les deux principaux sont la tente du cervelet, qui sépare le cerveau propre- ment dit et le cerveler , et la faux qui divise le premier en ses deux hémisphères. On re- marque dans le cerveau et le cervelet plu- sieurs éminences et cavités dont on ignore les usages ; les deux hémisphères sont réunis à leur base par le corps calleux. Ils contiennent cha- cun un des ventricules antérieurs, qui ont à leur fond les éminences nommées corps can- nelés , sont séparés l’un de Pautre par le seprum lucidum , et se communiquent sous la voäre aux trois piliers, dont les angles latéraux se prolongent derrière deux éminences courbées, nommées cornes d’Ammon. Cette voûte couvre les éminences nommées couches optiques , entre lesquelles est l'entrée du srossième ventricule , qui débouche à la glande pituitarre , enchassée dans la base du crâne. Derrière les couches optiques sont les subercules quadr:jumeaux , entre lesquels est /a glande pineale. Sous ces tubercules DE L'HOMME. 49 tubercules est un canal qui mène du troisième véntricule au quatrième , situé sous le cervelet, Celui-ci a dans son intérieur des ramifications blanches, nommées arbre de vie. Il embrasse là moëlle alongée par deux bras , et on voit au-dessous de Îui une éminence transverse , appelée pont de Varole. La moëlle alongée à derrière ce pont trois sillons qui y forment quatre éminences, nommées o/varres et pyra- midales. $. 2. Dix paires de nerfs naissent de là moëlle alongée et sortent par les trous du crâne; les vingt autres naissent de la moëlle épinière, et sortent par les échancrures des vertèbres : de ces vingt, les trois premières vont aux côtés du cou.et de la tête; les cinq suivantes se réunissent pour former le grand nerf ‘brachial, qui se distribue à toutes les parties du bras. Îl y en a ensuite douze qui se distribuent aux intervalles des côtes ; puis sept qui forment ensemble deux grands nerfs pour la cuisse et la jambe. Quant aux dix premières paires qui sortent du crâne, la première va aux narines et sert D [te D'E £L'H o M Mr: à l’odorat ; la seconde est le grand nerf de l'œil, nommé optique , le principal ve de la vue ; les deux suivantes, et la sixième, ser- vent à mouvoir les muscles de Pœil ; : la cin- quième, qui est considérable , se distribue à un-grand nombre de parties de la tête; la sep- tième va à l'oreille et sert à louïe ; la huitième, que la plupart des auteurs regardent comme une branche de la septième ,; se porte sur la face ; la neuvième, que ces auteurs comptent pour la huitième , se répand dans l'intérieur du corps aux principaux viscères , et en con- tractant des unions avec un grand nombre d’autres nerfs, ce qui l'a fait appeler sympa- thique moyen ; la dixième va à la langue et est regardée comme l'organe du goût. On appelle grand sympathique un cordon nerveux qui communique par des nœuds. ap- pelés ganglions avec tous les nerfs de la moëlle ie rail et donne une infinité de branches à presque trous les viscères. C'est par ces communications des nerfs entre eux que les sensations et les affections se répandent souvent d’une extrémité du corps à autre. D & L'HOMME. si $. 3: L'œrl est l'organe de la vue ; c'est la lumière qui agit sur lui. Son globe est formé de la sclrotique ; membrane épaisse , opaque, blanchâcre | dont la partie antérieure est ou- verte pour enchasser une membrane trans- parente , nommée cornée ; la sclérotique est tapissée en dedans par la choroïde , membrane fine, toute parsemée d'innombrables vaisseaux sanguins , et colorée intérieurement par une espèce -de vernis noirâtre. Elle se termine en devant par deux anneaux membraneux : lan- térieur est l’zrzs , dont le trou, nommé puprlle, se resserre ou seidilate selon la plus ou moins grande intensité de la lumière : l’autre anneau est tout plissé ou frangé ; on. le nomme ciZaire. Il sert de soutien au crystallin , lentille trans- parente qui brise les rayons , et leur fait repré- senter à son foyer les objets extérieurs. Tout lespace au-devant du crystallin est rempli par d'humeur aqueuse ; celui qui est derrière , par l'Aumeur vitrée. Le fond de l'œil, sur lequel se peignent les objets, est tapissé d’une mem- brane nommée rétine, qui provient de l’épa- nouissement du xerfoprique, et qui est la partie la plus sensible du corps humain. L'œil est Dia ÿ2 DE L'Houmur mu par six muscles , ‘qui sont animés par un grand nombre de nerfs; car la troisième, la quatrième er la sixième paire , et une partie de la cinquième, y sont employées. La glande lacrymale , située dans le haut: de l'orbite , produit les larmes , qui lavent le devant de l'œil , et sont chassées par le mouvement des paupières dans l'angle interne , d’où elles s’écoulent par les ports lacrymaux dans le nez, lorsque des affections vives ou des odeurs fortes n’en rendent pas l'abondance excessive. $. 4 L’odorar réside dans la membrane pitur- rare , qui tapisse toute la cavité des narines. Elle est pourvue d'une grande abondance de vaisseaux et de nerfs, et continuellement hu- mectée d’une humeur muqueuse. Ses nerfs sont toute la première paire, nommée zerfs olfactrfs , et une partie de la cinquième. La surfaceinterne des narines est augmentée par des cavités et des lames plus ou moins compliquées. Comme elles communiquent en arrière avec le gosier; l'air les traverse dans la respiration, et:y porte les parties volatiles et odorantes. | DE L'HOMME. ‘3 &. $: L'oreille.est: l'organe de l'ouie. Les vibrations de l'air, rassemblées par le pavz/lon ou oreille externe ; pénètrent dans le canal auditif externe jusqu’au rympar , membrane mince et élastique qui sépare ce canal de /a caisse du tympan , cavité qui communique avec l'arrière - bouche par la srompe d’Eustache , et qui contient une chaîne composée de quatre osseléts. Lepremier, nommé marteau, est attaché au tympan même, Le second s'appelle erclume. Le troisième , nommé Zenticulaire , est le plus petit.os de tout le corps; ilest suivi de lérrier, ainsi nommé parce qu'il ressemble en effet à un étrier;de cheval. Ce dernier appuie sur une ouverture, appelée fenérre ovale, qui mène de la caisse dans une autre ‘cavité appelée vesez- bule. Les angles que ces quatre osselets font ensemble ,, peuvent s'ouvrir et se fermer par le, moyen de certains muscles, et par là tendre plus ou moins la membrane du tympan. On voit que cela peut la mettre à l’unisson des sons .que l’on veut écouter plus particulière- ment: [l_paroît aussi que l’érrier, ébranlé par les vibrations du tympan, peut agir sut .la pulpe nerveuse qui remplit le /ahyrinthe. C’est. D 3 4 DE L'HoxmMr ainsi qu’on nomme la dernière partie de l'oreille interne, qui consiste en un vestbule, trois canaux semi-circulaires ,1et un canal conique, contourné en spirale autour d'un axe et par- tagé par une cloison moitié osseuse , et moitié membraneuse, en deux rampes , dont lune aboutit au vestibule, et l’autre, par un trou nommé fenêtre ronde, à la caisse du tympan. Ce canal spiral se nomme le Zmaçon. Toutes les parties du labyrinthe sont tapissées en dedans d’une membrane fixe , et remplies d’une gelée limpide , dans laquelle les derniers filets du nerf acoustique ou de la ‘septième paire’se sub- divisent. Toutes les cavités de loreille interne sont creusées dans une cavité de l'os témporal , nommée le rocher à cause de sa dureté ; ét leurs parties sont ossifiées avant tous les autres oS: on remarque même qu’elles : ont ‘atteint dans l'enfant qui vient de naître presque touté Jeur perfection. , $. 6. Le sens du goûr réside sur la langue ; cette partie est recouverte d'une peau fine ét toujours humectée; les nombreux nerfs que lui fournir la dixième paite , s'épanouissent dans bp É'ALVH Oo MM €. 55 de petites papilles qui en revêtent la superficie, et qu'on suppose d'un tissu spongieux , qui simbibe des liqueurs ou des parties solubles des-alimens ; la pointe de fa langue à un goût plus délicat ; sa base Pa plus plein. $. 7. La peau générale du corps est l'organe du roucher. Elle est composée de quatre parties: ecuir ou derme , blanc, ferme , épais, et qui paroïit formé d’une cellulosité très-serrée : le corps paprllarre, qui forme sur le cuir de nom- breux-tubercules, qu’on suppose provenir de l'épanouissement des nerfs qui ont passé au tra- vers du cuir, et dans lequel réside proprement le tact; c'est sur l'extrémité des doigts qu'ils sont le: plus nombreux et le plus régulièrement disposés : le Corps MmUqUEUX , espèce de réseaa mou qui recouvre le cuir et ses papilles ; il est noir dans les nègres : enfin 5 ou sarpeau , la membrane la plus extérieure du corps, blanche, sans organisation , et qui se régénère promptement lorsqu'elle a été détruite. Elle amortit l'action des corps exté- rieurs sur les nerfs de la peau. Entre le cuir et la chair est un tissu cellulaire rempli de graisse D 4 s6 PE :L'H'0o me Les poils et les ongles son,de nature analogue à celle de l’éprderme , et se régénèrent de même. Leur usage est d’affoiblir les. impressions dés corps sur le sens du tact : les ongles servent de plus à renforcer l'extrémité des: doigts. Le sens du toucher nous procure trois sortes de sensations : celles qui viennent de la résisrance des corps, et par lesquelles nous les observons durs, mous, élastiques , liquides, aériformes, immobiles, ou mus d’une, vitesse plus ou moins grande, &cc. celles qui viennent dela forme des corps, et nous les annoncent pour ronds, angu- Jeux, lisses, raboteux, &c.enfin celles quivien- nent du degré de chaleur des corps. Les dernières ne nous font pas connoitre absolument ce degré de chaleur, mais nous font seulement! com parer la quantité de chaleur que chacun de. ces corps nous enlève ou nous communique, nn HE CLONE 47 et GPA P.I.T:R EE... V. Des organes de la nutrition. $. 1. Les alimens sont méchés et imbibés de salive dans la Bouche. Nous avons déja parlé des dents et des méchoires. La salive est pro- duite par plusieurs glandes situées dans les environs de la bouche , et qui se déchargent dans sa cavité. Les plus considérables sont les parotides placées près des oreilles, et qui, étant comprimées lorsqu'on remue les mà- choires, versent la salive dans la bouche par un canabqui s'ouvre au dedans de chaque joue. Les maxillaires sont situées entre les branches de la mâchoire inférieure, et leur canal s’ouvre sous le frein de la langue. Il y en a encore plu- sieurs moindres. La salive est une liqueur lim- pide etsavonneuse, qui commence efficacement la dissolution des alimens. $. 2. La déplurition , ou l'action d’avaler, s'opére par le moyen de la langue , qui, en se 58 DE L’'HowME: rejetant en arrière , pousse les alimens dans le pharynx ou goster : on nomme ainsi le commen- cement du canal alimentaire. Il y à une dila- tation ovale , enveloppée de beaucoup defibres charnues , qui tiennent à presque toutes les païties environnantes , et qui, en se con- tractant successivement, font déscendre les ali- mens. $. 3. Le canal alimentaire est essentiellement forméde trois tuniques: la plus interne,nommée veloutée , est continue à l’épiderme : la seconde, nommée rerveuse , est semblable en texture au cuir, Où derme ; étant de même un tissu serré de fibres et de lames blanchätres : la troisième , qui enveloppe les deuxautres, est composée defibres charnues longitudinales et transverses, qui diffé- rent pour la force et la direction; on la nomme tunique musculaire. Toute la partie de ce canal contenue dans le bas-ventre est en outre em- brassée par un repli du péritoëne, qui lui forme une quatrième tunique. Ce péritoine est une membrane qui enveloppe la plupart des viscères du bas-ventre comme le feroit un sac. $. 4. La première partie du canal descend DE L'HOMME. 59 le long du cou et de la poitrine sous le nom d’œsophage. Après avoir percé le diaphragme et’pénétré dans le bas-ventre , il sy forme une grande dilatation qui est l’essomac. Ce viscère est Situé vers la gauche, et a une grande con- vexité , €t à l’opposite une petite concavité. Son orifice d'entrée se nomme cardia : celui de sortie pylore. On remarque quelques rides dans son intérieur. Il produit une liqueur par- ticulière nommée suc gastrique, qui agit avec force sur les alimens. Ils se réduisent dans l'estomac en une bouillie homogène et grisâtre. $. $. À partir de l'estomac , le canal ali- mentaire prend le nom de 2oyaux ou dzx- testins , et remplit de ses circonvolutions la plus grande partie du bas-ventre. Il y a d'abord le duodenum qui fait deux replis, fixé contre le dos derrière l'estomac ; puis le canal se reporte en avant, et attaché au bord plissé d'un repli vertical du péritoine nommé mésen- tère , porte les noms de jéjunum et d’riléon. Ces trois premières parties se nomiment en commun les enrestins grêles. Le reste du canal porte le nom de gros intestins. Le plus considérable est 69 BE L'HouME. le colon, très-gros boyau, qui:présente, béau- coup d’'inégalités ou de boursoufflures transvét- sales dans ses parois, et tout le:long duquel on voit résner trois bandes tendineusés, unies, semblables à des rubans. Le colon décrit-un arcirrévulier en montant le long du côté droit, et traversant pour aller redescendre au côté gauche, d'où 1l va vers le:bas de l'épine: Il est attaché au bord d'un repli transverse du péri- goine nommé mésocolon. Comme d'iléon ne dé- bouche pas directement dans l'origine du colon, mais seulement de côté , il reste une espèce de fond aveugle appelé cœcum , qui a une petite appendice grêle nommée apperdice vermiforme. L'un et l’autre sont dans le bas du côté droit. Le bord de liléon fait dans. le cœcum une saillie appelée valyule du cœcum. Elle ferme aux matières qui ont passé dans Jes gros intes- tins le retour vers.les intestins grêles. Le colon aboutit au rectum, le dernier des boyaux, qui se porte droit à l'anus. &. 6. La bouillie alimentaire est menée dans coute la longueur des intestins par la contrac- ion successive des fibres de leur tunique mus- 5 € LH Oo M ME! Gi culaire ,| qui produit un mouvement lent, sem- blable à celui d’un ver qui rampe, et qu'on nomme #zouvement peristalrique. Il $y mêle par-tout.une humeur qui suinte abondamment des parois du canal. À mesure que cette bouillie approche du ‘rectum; elle devient plus brune, plus sèche , et acquiert une plus mauvaise odeur. Elle recoit, à son passage dans le duode- num, les liqueurs préparées par deux glandes considérables , appelées le foce et le pancréas. $. 7. Le foce produit la #i/e. C’est une glande très-volumineuse , de couleur brune , de con- sistance assez ferme. Il occupe le haut de l'abdomen vers la droite, et s'appuie contre l'estomac: le sang , qui sert à le nourrir, s'y rend comme à l'ordinaire par une artère ; mais celui qui doit fournir la bile y arrive d’une autre manière. Le sang qui vient des intestins et de Festomac , se rend par un grand nombre deveines dans un tronc commun , nommé veine porte , qui, au lieu de se porter au cœur par la veine cave, se subdivise dans le foie ; elle reçoit aussi beaucoup de branches de la rate, corps brun, assez grand, placé au côté 62 DE L'HOMME. gauche, entre l'estomac et les côtes, -et auquel on ne connoïit d'autre usage que celui de fournir ainsi du sang à la veine porte. C’est de tout ce sang veineux que se sépare la 4z/e, liqueur amère, d’un jaune foncé , de compoñition savon- neuse; la partie qui ne doit pas se mêler d’abord aux alimens, demeure dans un réservoir appelé vésicule du fiel. G. 8. Le pancréas est une autre glande blan- châtre, oblongue , placée dans un repli du duodenum, et qui produit une liqueur lim- pide, assez semblable à la salive. La liqueur pancréatique et la bile entrent dans le duode- num par le même point. Toutes deux sont très- essentielles à la digestion. $. 9. Les varsseaux lactés prennent leur ori- gine de tous les points du canal intestinal , mais sur-rout des intestins grêles. On ne les apperçoit aisément qu'en examinant le corps d'un homme ou d'un animal mort peu de temps après avoir mangé : alors ils sont pleins d'une liqueur laiteuse nommée chyle. Ces vaisseaux rampent dans l’épaisseur du mésentère et -du DE L'HOMME. 63 mésocolon : ils se rendent dans de petites glandes nommées conglobees ; qui se trouvent en grand nombre dans ces membranes , et qui sont formées de vaisseaux sanguins et de nerfs liés avec les vaisseaux lactés par une cellulosité serrée. Ils en sortent moins nombreux , pour aboutir tous à un tronc commun appelé canal thorachique, qui va se rendre dans une grosse veine de la poitrine. &. 10. Ces vaisseaux lactés ne sont qu’une partie du grand systéme lymphatique , dont ce canal thorachique est le tronc commun. II vient des vaisseaux semblables de toutes les patties du corps, mais ils ne renferment qu’une liqueur limpide : ceux qui viennent de la peau absorbentles différentes substances que contient atmosphère | et contribuent beaucoup à la nutrition. Ceux qui viennent des parties intérieures repompent tout le superflu des humeurs, et le reportent dans la masse du sang; les mo- lécules solides elles-mêmes se détachent suc- cessivément pour être remplacées par d’autres ; en sorte que toutes les parcelles du corps € DE L'Houweæ peuvent être regardées comme ldans un mou- vement perpétuel. Les vaisseaux iymphatiques ont, comme les lactés, des glandes | conglo- bées dans lesquelles ils se divisent. Il y en a sur-tout des paquets aux différentes jointures ; aux aînes, aux aisselles, etc. $. 11. On voit, par ce qui a été dit jus- qu'ici, que tous ces systèmes qui composent le corps humain , sont dans un mouvement et dans une correspondance perpétuel: ainst le sang , en circulant sur lui-même , fournit sans cesse à la nutrition des solides et à la sécrétion des liquides. Réciproquement il reçoit, par les lymphatiques, les parcelles qui se, détachent des premiers et le-superflu des seconds ; la digestion lui redonne, par les vaisseaux lâctés, tout ce que la transpiration, l’haleine ; les ‘ urines, etc., lui enlèvent. Il y a de même une action continuelle des organes des sens sur leur centre commun pour les sensations, de celui-ci sur les muscles pour le mouvement, et des nerfs les uns sur les autres dans les sym:+ pathies : l'ensemble de ces mouvemens , -et probablément encore de beaucoup d’autres dont nous 4 x DE L'Homme. 65 nous ignorons l'existence, les rapports, et les é [_ causes, constitue la vie. RE G-H- AP LE TAR E- :V Lid De la génération et de l'accroissement. $: 1. ON vient de voir par quels moyens l’homme vivant s'accroît, répare ses. pertes , et extrce en général toutes ses fonctions. Quelque difficulté que nous ayons À com- prendre comment tout cela se fat, il est plus difficile encore d'imaginer comment if reçoit l'existence. On s’est presque généralement ré- duit à supposer que les fœtus existent tout formés , quoique d’une petitesse extrême dans le corps de la mère , et que la conception ne fait que mettre leurs organes en jeu. LA $. 2. Les ovarres sont deux corps d’apparence glanduleuse, situés dans ia femme auprès des reins, et dans lesquels il paroït que le fœtus est d’abord formé. Auprès de chacun est lembouchure évasée et frangée d'un canal nommé trompe, qui se E 66 DE .L'H 0 M ME. rend en diminuant toujours d'épaisseur vers le fond de la marrice. Celle-ci est une espèce de sac ou bourse dont le fond est tourné en haut. Ses parois sont d’une substance spongieuse et épaisse, capable d’une dilatation énorme dans la grossesse. Son ouverture communique dans un canal qui se porte au dehors. &. 3. Le fœtus dëscend ordinairement des ovaires par les trompes dans la matrice. Il a quelques parties qu'il pr en naissant ; savoir, 1°. le e placenta ou arrière-fuix , corps tissu d’une infinité de vaisseaux sanguins , qui ont pour troncs la veine et les deux artères ombilicales. Ces trois vaisseaux , enveloppés de membranes, forment le cordon ombilical. Ils entrent dans le corps du fœtus par le zombril. La veine se rend dans le foie pour déboucher dans la veine- porte. Les artères se joignent à celles qui se portent aux cuisses. Il y a donc une circulation perpétuelle du fœtus au placenta, et def celui-ci au fœtus ; et comme le placenta se nr inti- mement à la face interne de la matrice, il ÿ a aussi communication de Jui à la mére: et DE L’'Homm Er. 67 c'est ainsi que le sang de la mère nourrit le fœtus. | 2%. Une membrane nommée chorion, qui enveloppe le fœtus en se collant aux parois de la matrice. | 3°. Une autre membrane plus fine nommée amnmios , qui double la première et renferme une liqueur dans laquelle le fœtus nage, 4°. Un sac nommé allantoïde, dans lequel l'urine se rend par un canal nommé ouraque , qui vient du fond de la vessie et traverse le nombril. Il faut cependant remarquer que dans les fœtus humains l’ouraque est ordinairement fermé , et l’afanroïde invisible : mais on les découvre très-bien dans les animaux. $. 4 Comme le fœtus ne respire point, ses poumons sont afüissés , et ne permettent point au sang de les traverser en entier; mais il Ya, dans la cloison qui sépare les deux oreilletres du cœur, un trou nomme srou ovale ou de botal, qui permet à la partie du sang arrivant de la veine- cave inférieure, de se rendre immédiarement dans l'oreillette.gauche, -et de 14 dans l'aorte, sans passer par le poumon. Le sang qui vient E 2 63 DE ‘L'Hio't ME de la veine-cave supérieure entre dans l’oreil- lette droite, le ventricule droit, et dans l’artère pulmonaire, qui, au lieu de le porter tout au poumon comme dans l'adulte, le transmet par un vaisseau nommé canal artériel, dans la partie inférieure de l’aorte. Ainsi c'est le sang venu de la partie supé- ieure du corps par la veine-cave supérieure, qui va dans le bas du corps et dans le placenta par la partie inférieure de l’aorte; et, au contraire, c’est le sang venu de ces parties par la veine-cave inférieure, qui se rend dans le haut du corps par le tronc de l'aorte. Le trou de botal et le canal artériel s’ob- struent après la naissance. $. 5. Les proportions du fœtus ne sont pas les mêmes que celles de l'adulte ; la cète est plus grosse à proportion , et d'autant plus qu’il est plus jeune. Son foie est aussi plus consi- dérable, parce qu’il reçoit une grande quantité de sang par la veine ombilicale, qui s’obstrue après la naissance. Ses parties inférieures sont plus petites à proportion des supérieures. Sa pupille est fermée d’une membrane qui dispa- DE L'HOMME. 69 roit après la naissance. Le thymus , glande par- ticulière située dans la poitrine, et dont on ignore l'usage, est plus gros, etc. $. 6 Un fœtus d'un mois à ordinairement un pouce de hauteur ; à deux mois il a deux pouces un quart; à trois mois, trois pouces et demi; à quatre mois, cinq pouces; à cinq mois, siX ou sept pouces; à six mois, huit ou neuf pouces; à sept mois, onze pouces; à huit mois, quatorze pouces ; à neuf mois, dix-huit pouces: c’est l’époque ordinaire de sa naissance. Ceux qui naissent à moins de sept mois, ne vivent point pour la plupart. $: 7. L'enfant naît d'ordinaire sans cheveux et sans dents. Sa tête est plus grosse à proportion que dansles adultes; les osdu crâne laissent quel- ques vuides entre eux, notamment au sommet de la tête, au lieu nommé fontaneile. Les dents, d'abord gélatineuses , ne s’ossifent qu'aprés la naissance. Leur apparition hors des gencives est accompagnée d’une maladie grave. ‘À deux ans l'enfant à vingt dents. Vers la fin de la septième année , elles tombent successivement E 3 70 de 2 HioMr ME pour être remplacées par d’autres. Les huit molaires suivantes ne sont totalement sorties que vers la douzième année. Les quatre der- nières ne paroissent que vers la vingtième, souvent mème beaucoup plus tard. &. 8. Le fœtus croît davantage à mesure qu’il proche de la naissance. L'enfant, au contraire, croit toujours de moins en moins. Il a à sa naissance pe du quart de sa hauteur ; il en atteint moitié à deux ans et demi ; fes trois quarts à neuf ou dix ans. Ce n’est guère qu’à dix-huit ans qu'il cesse de croître. L'homme” surpasse rarement six pieds, et 1l ne reste guêre au- de de cinq. La femme a ordinairement quelques pouces de moins. $. 9. La puberté se manifeste par des signes extérieurs, de dix à douze ans dans les filles, de douze à seize dans les garçons. Elle com- mence plutôt dans les pays chauds. L'un et l’autre sexe produisent rarement avant l’é ue de cette manifestation. «+ (l $. 10, À peine le corps a-t-il atteint le * D 4 H:0 x M Fr: = 1 / terme de son accroissement en hauteur , qu'il commence à épaissir ; la graisse s'accumule dans le tissu cellulaire. Les différens vaisseaux s0b- struent graduellement ; les solides se roidis- sent ; et aprés une vie plus ou moins longue , plus ou moins agitée, plus ou moins doulou- reuse , arrivent la vieillesse , la caducité, la décrépitude, et la mort. Les hommes qui passent cent ans sont des exceptions rares; Ja plupart périssent long-temps avant ce terme, ou de maladies, ou d’accidens , ou même simplement de vieillesse. mm mme PO A PRET OR E: VIE Des différentes races d'hommes. $. 1. La race blanche, À visage ovale, à cheveux lonss, À nez saillant, à laquelle appar- tiennent les peuples policés de l'Europe, er qui nous paroît la plus belle de toutes, est aussi bien supérieure aux autres par la force du génie, le Courage et l’activité. Les Tartares . P'oprement dits, desquels descendentles Turcs ; E 4 72 DE L’ Ho": mie les Circassiens et autres peuples du Caucase, qui sont les plus beaux des hommes; les, Persans, les habitans propres de l’Indostan, les Arabes ; les Maures, qui peuplent le nord de l'Afrique ; et les Abyssins , qui paroissent, ainsi que les Juifs, venir des Arabes, appaï- tiennent à la même race que les Européens. Ces peuples sont plus grands, plus blancs dans le nord ; leurs cheveux y sont blonds, leurs yeux bieus : dans le midi, au contraire, ils sont basanés et souvent fort bruns, et ont les cheveux et les yeux noirs : ils sont mêlés de couleurs intermédiaires dans les contrées tempérées. $. 2. Tout le nord des deux continens est peuolé d'hommes très-bruns, à visage et che- veux plats, noirs, ainsi que les yeux, dont le corps est trapu et excessivement court. Ce sont Ostiaques, Tchutchis, etc., en Asie; les Groën- landais et Esquimaux en Amérique. Les Fin- landais leur ressemblent presque en. tout, si ce n’est que leur taille égale celle des autres Européens. Les Hongrois et plusieurs peuplades 4 0 FT Sr - peau HO! M: ME: 73 éparses en Âgie, ont avec les Finlandais des rapports marqués de forme, de mœurs et de langage. $. 3. La race mongole, à laquelle appartien- nent la plupart des peuples que nous nommons tartares, tels que les Mongols, les Mantchéoux, les Calmouques ou Eleuths, etc., et qui a étendu ses conquêtes depuis la Chine jusqu’à l'Indos- tan, et s’est mème avancée autrefois jusqu'aux frontières de l'Europe , a pour caractère un front plat , un nez petit , des joues saillantes, des cheveux plats et noirs, très-peu de barbe, de petits yeux obliques , de grosses lèvres, et un teint plus ou moins jaunâtre. Les Chinois et Japonais , et les peuples de l'Inde au-delà du Gange, auxquels on étend le nom de Malais , paroiïssent tenir de près aux Mongols. Lesisles de la mer du sud, et le grand Continent de la Nouvelle-Hollande, sont habités par des originaires malais. Ceux qui sont les plus voisins de l'équateur ont le teint presque aussi foncé que les nègres. Tels sont, entre autres, Les Papous. $. 4. Les rèsres habitent'toutes les côtes du - 74 DVE’ IL 0 M ME midi de l'Afrique, depuis le Sénégal jusqu’à la Mer-Rouge. Outre leur noirceur, on les dis- tingue à leur nez épaté, à leur front plat, à leur museau saillant, à leurs joues proémi- nentes, à leurs cheveux crépus. Les plus noirs sont ceux de Guinée. Ils ont le nez excessi- vement long. Ceux du Congo sont plus beaux. Vers le tropique du sud, ils pâlissent un peu, et prennent le nom de Cafres. Presque tous les habitans de la côte orientale d'Afrique sont de cette sous - variété. Les Æorrentors en sont une autre qui se trouve à la pointe la plus méridionale , et ont les pommettes si saillantes, que leur visage en est triangulaire. Leur cou- leur est un brun olivâtre. On prétend que les parties intérieures de l'Afrique, qui sont fort élevées, sont habitées par des hommes blañics, comme l’est l’Abyssinie. _$. 5. L'Amérique étoit peuplée d’hommés de couleur de cuivre rouge, à cheveux longs et gros- siers, et manquant généralement (selon bien des voyageurs ) de barbe et même de poils sur le corps. D’autres assurent qu’ils se les arrachent. On dit aussi que les formes plus ou moins bizarres __ D EE Hio M Mr: 7 de leurs têtes viennent des compressionstqu’on leur fait subir dans leur première enfance. Certe race comprend les peuples sauvages de l'Amérique, et ce qui reste des Mexicains et des Péruviens. C’est vers la pointe méridionale de ce continent qu’on trouve les hommes les plus hauts de l'univers : mais leur taille, que les premiers voyageurs avoient représentée comme gigantesque , n’est guère que de six pieds. C’est le peuple si fameux sous le nom de Parapons. $. 6. Toutes ces races d'hommes peuvent se mèler et produire des enfans qui tiennent le milieu entre les formes et les couleurs de leurs parens. Ces métis peuvent eux-mêmes se mêler avec les races originelles, et le produit se rapproche de ces races selon le degré de mélange du métis. Tous ces produits sont aussi féconds que leurs pères et mères. $. 7. Il paroït qu'il naît quelquefois, dans les races différentes de la nôtre, des sujets d’un blanc de lait ou de linge; c’est l'effet d’une maladie, et cette couleur est accompagnée de foiblesse et d’une vue débile, C’est à tort que 76 DE L'H o M mr: quelques voyageurs ont cru que ces hommes blafards formoient des nations entières , qu'ils ont nommées Dariens en Amérique, Dondos ou Albinos en Afrique , et Chacrelats aux Indes, 6. 8. Les différentes couleurs qui imprégnent ces variétés de l'espèce humaine, résident , non dans l’épiderme, mais dans le tissu muqueux et réticulaire qui est immédiatement au dessous. ET OR C HA BOL TN ENT EET Des habitudes propres à espèce humaine. $. 1. L'homme est destiné à marcher debout, toute sa structure le démontre : la position de son trou occipital tient sa tête en équilibre sur le eou ; la largeur de son bassin , et sur-tout des os des îles , fournit aux muscles qui retien- nent le tronc, des attaches suffisantes s: Ha lès geur de son pied donne À tout le corps une base étendue, et la force des muscles qui com- posent ses fesses et ses mollets, maintient les jambes et les cuisses droites et fermes. Aucun DE L'HOMME, 47 autre animal ne réunit ces divers moyens; les singes même les plus semblables à l’homme ont la tête si portée en avant, le bassin si étroit, les jambes et les pieds si ployés, qu'ils ne prennent notre attitude pour quelques ins- ans qu'avec beaucoup de peine. $. 2. L'homme ne pourroit farcher à quatre: ses yeux seroient dirigés contre terre : n'ayant point de ligament cervical , il ne pourroit sou- tenir sa tête ; ses extrémités inférieures seroient trop élevées à proportion de ses bras, et ses pieds trop courts pour qu'il püût les ‘ployer commodément comme les animaux, qui n’ap- puient que les doigts; sa poitrine, trop large, empêcheroit le mouvement libre de ses bras. Il ne lui est pas même aussi facile de grimper qu'aux singes , parce qu’il n’a pas, comme eux, le pouce des pieds de derrière séparé des doigts, n1 qu'aux chats, à cause de la foiblesse de ses ongles. $. 3. L'homme est, à sa naissance, plus foible qu'aucun animal : il ne peut subsister que par les secours de ses parens ; il a besoin de ces 78 DE L'HOMME. secours pendant un remps beaucoup plus long que les autres animaux, et suffisant pour que ses parens produisent de nouveau. De Jà la erpétuité naturelle de lunion conjugale, et la société intime des parens avec les enfans, et de ceux-ci entre eux. Comme le père par- tage avec sa compagne le soin de l’éducation des enfans, l’homme doit, comme tous les animaux où cela arrive, vivre en monogamie ; ce qu'indique d’ailleurs le nombre à peu près égal d’enfans mâles et femelles qui viennent au monde année commune, $. 4 L'homme a un penchant à la sociabi- lité , que sa foiblesse naturelle lui rendoit abso- lument nécessaire, et sans lequel il n’eût pu résister aux bêtes féroces, ni se procurer ses besoins , puisqu'il n’a aucune arme défensive ou offensive, telle que cornes, griffes, écailles, ni rien qui ressemble à ces faculrés connues sous Je nom d’énsrinct, que plusieurs espèces d'animaux tiennent de la nature même, de se fabriquer des demeures ,.des vêtemens , de changer de climat selon les saisons s &c. Tous les animaux sociables ont bien un cer- ess « DE L'HOMME. 79 tain langage , mais l’homme a à cet écard deux grandes prérogatives : 1°. la faculté d’articuler des sons, qu'aucun quadrupède ne partage avec lui, et qui a dû donner à son langage une variété et une précision infinie; 2°. la faculté illimitée de généraliser ses idées, et de fixer et retenir les notions abstraites au moyen des sons. C’eft d’elle que dépend la mémoire et le raison- nement. Elle fait la base de la raison , ou de cette faculté de réfléchir et de combiner des idées qui est éminemment propre à l'homme. $. 5. C'est le langage qui rend communes à toute l’espèce les observations et les décou- vertes de chaque individu , et qui est la source de la perfectibilité indéfinie du genre humain ; les arts sont nés de la sczence, produite par len- semble de ces observations et découvertes, et de l'adresse, qui résulte de la conformation de nos mains et de nos doigts. $. 6: Par le moyen des arts, mème dans leurs plus foibles commencemens , l’homme a su se procurer sa nourriture, et résister à l'intem- So DE ML°H 0:M WE périe de Pair dans tous les climats de la terre. Aussi s'est-il établi par-tout, tandis que les autres animaux ont chacun un espace déter- miné qu'ils ne peuvent franchir que par la pro- tectio® de l'homme, qui a transporté avec lui les espèces domesriques , et qui a été suivi, mal- gré lui, par les espèces parasites. $ | &. 7. Les peuples qui se sont portés dans les terres glacées du nord, n’y trouvant point de nourriture végétale, ni de pâtures assez abon- dantes pour des troupeaux, ne tirent leur sub- sistance que de la chasse ou de la pêche. Obli- gés de donner cout leur temps à la recherche de cette subsistance, ne pouvant beaucoup multiplier à cause que la destruction du gibier s’ensuivroit, c’est chez eux que l’homme a fait le moins de progrès en tout genre. Leurs arts se bornent à construire des huttes, à se couvrir de peaux, et à fabriquer des flèches. Les peuples de la Sibérie septentrionale et orientale, et les sauvages de l'Amérique septentrionale , sont presque les seuls qui soient réduits à ce point. $. 8. D’autres peuples ont su se procurer dans DE 'H:0<-M*%M Er: 8t dans la possession de nombreux troupeaux, une subsistance toujours assurée , et quelque loisir qu'ils ont employé à augmenter leurs connois- sances ; mais leur vie errante , pour trouver de nouveaux pâturages, et pour suivre les sai- sons favorables , les retient encore dans des bornes assez étroites. Ils mettent quelque indus- trie dans la fabrication de leurs demeures et de leurs vêtemens ; connoissent -la propriété, et par conséquent les échanges, la richesse, et l'inégalité des conditions. Les Zapons dans le nord de l'Europe, les Tartares dans la vaste étendue qui fait le milieu de l'Asie, les Arabes bédouins dans les sables de l’Arabie et du nord de lPAfrique, les Galles, Caffres et Hoïtentors dans le midi de l'Afrique , sont les principaux peuples nomades que nous connoissions. $. 9. L'homme n’est parvenu à se multiplier et à perfectionner ses arts et ses connoissances que lorsque la propriété des terres lui a permis de se livrer à l’agriculture , au moyen de la- quelle le travail d’une partie des membres de la société peut nourrir tous les autres, et leur donner le temps de s'occuper des arts moins F 82 DCE""L H7'OoM ME. nécessaires. Enfin l'invention des valeurs repré- sentatives , en facilitant les échanges , a porté au suprême degré l’industrie , le luxe , et liné- galité des fortunes, et, par une suite nécessaire, les vices de la mollesse et les fureurs de l’am- bition. $. 10. Les hommes, vivant dans tous les cli- mats, ne craignant aucun des animaux, ayant même détruit ou confiné dans les déserts ceux qui pouvoient les gêner, sont devenus incom- parablement plus nombreux qu'aucune autre grande espèce; en sorte qu'il n'y a que l’homme qui puisse nuire à l’homme. Aussi eft-ce la seule efpèce qui soit continuellement en guerre avec elle-même. Les sauvages se disputent les forêts dans lesquelles ils chassent ; les nomades , les M. pâturages où leurs troupeaux paissent ; les peu- ples civilisés combattent pour le monopole du commerce ou les prérogatives de lorgueil : de là la nécessité des gouvernemens pour diriger les guerres nationales , et pour réprimer ou réduire à des formes réglées les querelles parti- culières. [ci l’homme cesse d’être du domaine de l’histoire naturelle. era) D on LE: A TL ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE ESA Ni M'A U x: —————————_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_——— EDR E SE CON D. DES MAMMITFÉÈRES. RETIRE PRÉ MIE BR. Comparaison de l'homme aux autres aniMAUX , et notions générales sur les mammifères. Ga Nous avons étudié, dans le livre précé- dent, l’organisation de l’homme, qui est le > 5 AS plus parfait de tous les animaux. Le corps des autres est formé des mêmes élémens , et com- F 2 84 DES MAMMIFÉRES. posé d'organes analogues : ainsi ils ne se meu- vent que par des muscles, is ne sentent que . par des zerfs , 1Ïs ne se nourrissent que par une humeur qui circule en eux , et qui se renouvelle par la dsestion. Celle-ci se fait de même dans une cavité interne du corps, dans des zntes- LINS s | $. 2. Il y a beaucour d'animaux qui ne ressemblent à lhomme que par ces rapports généraux, et qui n’ont d’ailleurs rien de com- mun avec lui ni pour la disoosition ni pour la forme des païties : ce sont les animaux dits à sang blanc , dont nous traiterons dans les trois derniers livres de cet ouvrage: $. 3. Par contre , les animaux dont le sang est rouge comme celui de l’homme, lui ressem- blent tellement par toutes leurs parties, qu'ils neparoissent d’abord être que des dégradations d’une forme commune. Ainsi ils ont tous une tête osseuse , contenant le cerveau et les prin- cipaux organes des sens , placée à une extrémité d’une colonne vertébrale qui contient le faisceau commun des nerfs, et dont l’autre extrémité se prolonge en un coccyx ou queue plus ou DES MAMMIFÈRES. 8s moins’ considérable. Leur tronc est presque toujours entouré en partie de demi- cerceaux osseux ou de côtes, comme celui de l’homme. Nos bras se retrouvent dans les jambes de de- vant des quadrupèdes, dans les az/es des oiseaux, et jusques dans les rageorres pectorales des poissons, comme nos pieds sont représentés par leurs rageoires ventrales. Il n’y a que les ser- pens qui manquent tout-à-fait de membres. Les parties molles des animaux à sang rouge présentent la même ressemblance que leur char- pente osseuse. Ils ont des artères et des venes dans lesquelles le sang est dirigé par un cœur musculaire. Leur cerveau , leurs organes des sens, ont les mêmes parties essentielles. Ils ont un canal alimentaire, un foie, un pancréas, une rate, des reins; en un mot , il est difficile de déterminer si la masse des ressemblances ne surpasse pas celle des différences. $. 4. Cela s'accorde avec ce que nous avons dit de linfluence des parties principales sur toutes Les autres ( zarrod. chap. IV ); car toutes les parties du corps naissant médiate- ment ou immédiatement du sang, la nature Es 86 DES MAMMIFÉÈRES. du sang doit être la principale cause des diffé- rences que ces parties subissent. Voilà pourquoi les animaux à sang blanc n’ont de commun avec ceux à sang rouge que ce qui entre essen- tiellement dans la notion d'animal , tandis que la suite de ces derniers ne présente que les mo- difications diverses d’un plan unique, dont les bases principales ne sont point altérées. $. 5. Ce sont aussi lés différentes propriétés que le sang reçoit par la manière plus ou moins complète dont il est exposé à l’action de l'air, qui indiquent les meilleures subdivisions à faire parmi les animaux à sang rouge. Les uns ont, comme l’homme , un cœur à double ventricule et à double oreillette, et le système des vaisseaux du poumon égal à celui des vaisseaux du reste du corps : en sorte que leur sang est complètement exposé à lac- tion de Pair, et devient, par l’effec de cette respiration , plus chaud que larmosphère. Ce sont les guadrupèdes vivipares où mammi- fères, et les orseaux. D’autres n’ont qu'un seul ventricule au cœur : leurs vaisseaux pulmo- naires ne forment point un système particu- DES MAMMIFÈRES. 87 lier; mais l'aorte produit une branche qui se rend au poumon, et le sang retourne du pou- mon dans la veine-cave. Il n’y a donc qu’une petite partie du sang qui circule dans le pou- mon : il n’y est pas échauflé; il reste à la température de l'atmosphère Ce sont /es rep- tiles. | Enfin il y en a qui ont bien les vaisseaux tellement disposés, que tout le sang passe par l'organe de la respiration : mais cet organe n’est point un poumon cellulaire propre à re- cevoir l’air; il consiste en plusieurs feuillets , dans les intervalles ‘desquels l'animal fait pas- ser de l’eau. Celle-ci n’agissant que par le peu d'air qu’elle tient en mélange, ou en disso- lution, le sang n’en est pas échauffé au-des- sus de la température environnante. Ces ani- maux sont les porssons. $. 6. Il s’est trouvé entre les animaux à sang chaud une différence considérable dans le mode de la génération, qui a servi à les divi- ser en deux classes : les #ammifères , qui sont vzvzpares ; les oëseaux , qui sont ovépares. Il y k a donc en tout quatre classes d'animaux à sang rouge. F 4 88 DES. M A MMDEARES. $. 7. Lorsque nous traiterons de chacune de ces classes, nous verrons que leur organi- sation présente encore une multitude de diffé- rences entre elles, sur-tout dans les parties les plus extérieures. La même gradation dans la constance des parties s’observe dans les subdivisions de ces classes. Les espèces les plus voisines ne diffé- rent que par les parties les plus extérieures et les moins importantes ; les différences pénè- trent davantage dans les espèces plus éloignées ; et ce n’est, pour ainsi dire , que lorsque toutes les variétés que les organes extérieurs pouvoient fournir sont épuisées , que l’on voit les viscères, le cerveau , le cœur, changer essentiellement de forme et d'organisation. $. 8. Les animaux qui ressemblent le plus à l'homme, parmi lesquels on doit même le ranger, sont les zzammifères ou quadrupèdes vivipares , les seuls avec l’homme qui produi- sent des petits vivans , nourris dans la matrice par un placenta, et, après leur naissance , par le lait séparé dans des mamelles. Ils ne dif- fèrent de nous que par le nombre des plus DES MAMMIFÈRES. 89 petites parties et les, proportions des plus considérables. $. 9. Leur cœur, leurs poumons, leur dia- phragme, sont organisés comme les nôtres ; leur larynx ne diffère du nôtre que par quel- ques circonstances accessoires. $. 10. Ils ont toujours, comme nous, sept vertèbres au cou; mais celles du dos et des lombes varient en nombre : leur coccyx se pro- longe le plus souvent en une véritable queue : aucun d'eux n’est organisé de manière à marcher debout sans contrainte. Les singes , même les plus semblables à l'homme, ont le museau plus alongé, et l'articulation de la tête plus en arrière ; ce qui la prive de son équi- libre. Cette disposition, encore plus considérable dans les autres mammifères , est corrigée par le ligament cervical, qui les aide à soutenir leur tête, et qui manque dans l’homme. Leur bassin est aussi plus étroit que le nôtre, et leurs talons n’appuient point sur une tubérosité ; le plus grand nombre tient même, en marchant, la plante du pied et la paume de la main re- levées , et n'appuie que le bout des doigts. 90 DES MAMMIFÈRES. Les clavicules ne sont complètes que dans ceux qui se servent de leurs mains pour manier les objets, ou pour quelque autre usage exi- geant de la force: les autres n’en ont que des rudimens ; et ceux dont les ongles sont en forme de sabots, en manquent entièrement. Il y a des mammifères dont les bras et les doigts sont alongés en forme d’ailes ; d’autres dont le tronc est si long et les membres si courts, qu'ils ne peuvent guère que nager. Il y en a parmi ceux-ci qui n’ont point du tout d'extrémités postérieures. $. 11. Beaucoup de mammifères ont cinq doigts comme nous. Le pouce est séparé dans plusieurs aux pieds de derrière comme à ceux de devant; dans d’autres, à ceux de derrière seulement: mais, dans la plupart, il est joint - aux autres doigts ; il.est tout-à-fait caché sous la peau dans quelques espèces.” Il en est de même du cinquième doigt dans un petit nombre. | ; Les ruminans n'ont que deux doigts bien exprimés, dont les os métacarpiens et mé- tatarsiens sont soudés en un seul appelé DES MAMMIFÈRES. o1 canon. Les solipèdes n'ont qu'un seul doigt complet. $. 12. Ces deux derniers ordres, et celui que nous nommerons pachydermes , ont toute la partie des doigts qui ont touché à terre en- veloppée dans un sahor de corne ; les autres n’ont que des ongles tantôt plats, tantôt aigus et tranchans. Le sens du toucher est d'autant plus fin chez eux, que leur main ressemble plus à la nôtre par la division et la finesse des té- gumens ; mais tout leuricorps est moins sen- sible que le nôtre aux impressions de Pair, à cause des poils ou de la laine qui le revêtent, et qui sont quelquefois remplacés par des épines ou des écailles. Leurs yeux diffèrent peu des nôtres. Leurs oreilles ont le plus souvent une conque en forme de cornet mobile, qui ra- masse les sons d’une manière avantageuse. Le prolongement de leur museau, et l’applatisse- ment de leur crâne, donnent à l’étendue des narines et de la langue , et par conséquent à la force de l’odorat et du goût, tout ce qu'ils Ôtent au volume de leur cerveau et à leur intelligence, 92 DES Marne $. 13. Les muscles de la bouche des mammi- fères sont généralement plus forts que chez nous ; leurs dents diffèrent beaucoup én nom- bre, en forme et en position. Il y en a qui n'en ont point du tout ; d’autres, chez lesquels une ou l’autre sorte de dents manque. Les carnassiers ont des canines très-longues , et des molaires tranchantes et armées de pointes. Ces dernières sont plates dans les herbivores , erc. Le canal alimentaire varie beaucoup pour sa longueur et ses circonvolutions. Les carnivores Font court, et ont le cœcum petit ou nul; leurs glandes du mésentère sont unies en une grande masse, nommée pancréas d’Asellius. Ce canal, au contraire, est fort long, et le cœcum vaste dans les herbivores. Les ru- minans ont l'estomac quadruple. D’autres her- bivores y ont au moins des étranglemens. $. 14. Les reins des mammifères, leur vessie, leurs organes dela génération, ressemblent beau- coupaux nôtres. Cependant le plus grandnombre a la verge attachée contre le ventre par un prépuce , et renforcée par un os dans son in- térieur. La matrice est presque généralement DES MAMMIFÈRES. 93 divisée, dès son entrée , en deux grandes cornes plus larges par en bas. La forme du bassin fait que les mammifères accouchent plus facilement que la femme. Leurs mamelles sont le plus souvent en nombre proportionné à celui de leurs petits : elles sont placées tantôt à la poi- trine , tantôt sous le ventre ou entre les cuisses. Le nombre des petits est ordinairement en rai- son inverse de la grandeur de l’espèce. Cepen- dant le cochon fait à cette règle une excep- tion notable. $. 15. Les mœurs des mammifères, leurs séjours, leurs utilités, ou les dommages qu'ils causent, varient à l'infini. On peut cependant les distinguer en terrestres, volans, amphibies et aquatiques. Ces dernierssont les céracés, qu’on a confondus long-temps avec les poissons , er qui habitent en effet dans les eaux, quoique toute leur organisation ressemble à celle des mammiferes ordinaires. $. 16. Pour traiter de ces animaux avec ordre, nous examinerons ceux qui nous res- semblent le plus par l'ensemble de leur orga- nisation, et nous passerons aux autres, selon qu'ils s'éloignent plus ou moins de ce premier 94 DES MAMMIFÈRES. type. Nous trouverons nos guides pour cela , selon ce qui a été dit $ 7, dans l'importance des organes semblables ; nous commencerons donc par ceux qui nous ressemblent , même dans les parties les plus extérieures , et nous parcourrons graduellement toute la classe, jusqu’à ceux qui n'ont plus de commun avec nous que les articles les plus importans, comme le cœur, les poumons, la génération vivi- pare , etc. CH: 8 PB ET RE Des mammifères à quatre mains, ou QUA- DRUMANES. L Les SINGES. ( Simia.) Les mammifères sont, parmi tous les animaux, ceux qui ressemblent le plus à l'homme; et parmi les mammifères ce sont les singes. Ils ont, comme lui , quatre incisives à chaque mâchoire , deux ma- melles sur la poitrine, cinq doigts à tous les pieds, et bien d’autres rapports. Le principal caractère qui les distingue de l'homme, c’est que les pouces de leurs pieds de derrière sont écartés des autres es DES MAMMIFÈRES. 9$ doigts comme ceux des mains ; de là vient qu'on les nomme quadrumanes |, comme qui diroit ani- maux à quatre mains. Cette ressemblance dans les organes fait qu'ils imitent nos gestes et notre adresse ; mais leur bassin étroit, leurs talons peu saillans, les muscles de leurs cuisses et de leurs jambes trop foibles, ne leur permettent pas de se tenir de- bout aisément. Par contre, ils grimpent aux arbres avec beaucoup d’agilité, en empoignant les branches avec leurs quatre pieds, et quelques espèces ménie avec le bout de la queue. Les espèces des singes sont fort nombreuses; elles se distinguent les unes des autres par la grandeur et la couleur, par l'absence et les diverses longueurs de la queue, par la forme de la tête et le pro- longement du museau. Elles se nourrissent de fruits et de racines, et habitent toutes dans les pays chauds des deux continens, de façon cependant que celles de l’un ne se trouvent point dans l’autre. On les divise en plusieurs familles, savoir : a.) LES SINGES proprement dits : à téte ronde , à museau trés-peu proéminent (de 65°), sans queue, et sans abajoues. 1. L'’orang-outang. ( Simia saryrus.) Ce singe nous étonne par son adresse, son intelligence , et sa gravité, au point que quelques nations lui ont donné le nom d'homme sauvage. En effet , c’eft'de tous Îes animaux celui qui nous ressemble le plus ; il a néanmoins le museau plus saïllant et les bras prolongés jusqu’à terre. Il marque de fesses et de gras de jambes, et ne peut marcher debout qu’en 96: ,:, DÉS M Mir st svt. De » À 1 . 4 s et s’aidant d’un bâton. Il lui est physiquement impossible d'arti- culer aucun son , à cause d'un certain sac qui communique avec son larynx, et qui rend sa voix entièrement sourde. Tout son corps est revêtu de grossiers poils roux. Il habite dans les parties les plus reculées des Indes orientales. Seul parmi les singes connus, il manque d'ongles aux pouces de der- rière. 2. Le gibbon. (Simia lar. ) A les bras encore plus longs que l’orang outang, auquel il ressemble d’ailleurs par la forme, l'adresse , et le climat. Ses “iiètes sont calleuses et sans poils; son corps est couvert de grossiers poils noirs. 3. Le rouwou. ( Simia cinerea. Ressemble en petit aux deux précédens , mais a tout le corps couvert d’une laine cendrée. De Batavia. Le chimpansé. ( Simia troglodytes. ) Jocko. Buff. Que quelques = uns ont aussi nommé orang-Outang , paroît avoir autant d'adresse et d’instinct que le véritable ; mais sa tête est plate en dessus , et ses bras n’atteignent qu'aux genoux, Son corps eft couvert de poil brun; il devient fort grand, et fi de habite en Afrique. _b.) LES SAPATOUS : à tére plate, à museau peu pro- éminent (de 60. ), à longue queue, sans abajoues , à fesses velues , à narines percées aux côtés du nez. Ce sont, avec les alouares dont nous parlerons plus bas, les seuls quadrumanes du nouveau continent: les uns ont la queue prenante , c’eft-à-dire que son extrémité peut s’entor- tiller autour des corps avec assez de force pour que l'animal s’en serve comme d’une main; ceux-là retiennent plus particu= liërement .. ù ‘# sb DES MAMMIFÈRESs. | 97 lièrement le nom de sapajous. Ceux qui n’ont point cette faculté s'appellent sagoins. Les principaux sapajous sont: 5. Le coaita. ( Simia paniscus. ) À poil noir, à membres gréles, à pouce des mains de devant entièrement caché sous la peau. 6. Le saï. ( Simia capucina.) Vulg. Singe pleureur. À corps brun, à calotte et mains noirâtres ; il remplit les forêts de cris lamentables. 7. Le saïmiri ( Simia sciurea.) Vulg. sapajou orangé, Grand comme un écureuil, à poil gris, à mains jaunâtres, Une tache noire sur la bouche. On remarque parmi les sagoins : 8. L'ouïistiri, ( Simia jacchus. ) À peine grand comme un rat, à belle queue , longue et touffue , annelée de blanc et de brun. s 9. Le marikina. ( Simia rosalia. ) V ulg. singe-lion, Blanc , à tête entourée d’une crinière fauve. 10. Le mico. ( Simia argentatas ) Blanc , à visage rouge , a queue brune. c.) LES GUENONS : à réte plate, à museau peu proémis nent (60. ); à queue longue, non-prenante; d abajoues (1), a fesses calleuses. Leurs espèces habitent toutes dans l'ancien continent , sur= tout en Afrique. Elles sont nombreuses » de grandeurs et de cou- leurstrès-variées , vivent en troupes, et font beaucoup de dégâts mn meme mms (1) Les abajoues ou salles sont des sacs placés sous les Joues , et aboutissans dans la bouche, provisions de bouche, a Les animaux qui en ont, y mettent leurs G 98 DES MAMMIFÈRES. dans les jardins et les champs cultivés. Les plus remarquables sont : : 11, Le patas. (Simia paras. ) À poil d'un roux très-vif. 12. Le callitriche. (-Simia sabæa.) A poil verdètre, le bout de la queue jaune. 13. La mone. ( Simia mona.) Variée de blanc, de noir et de brun. 14. Le rolowai. ( Simia diana.) Noirâtre en dessus, blanche en dessous, une petite barbe pointue au menton. 15. Le moustac. ( Simia cephus.) je Brun, deux pinceaux de poil jaune aux oreilles, la lèvre supérieure bleue. 16. Le blanc nez. ( Simia nictitans. Noir brun, le nez seul blanc. 17. Le nasique. ( Simia nasica. ) Grand, fauve, le nez excessivement long , etc. etc. d.) LES MACAQUES : à iéte plate; à museau proéminenr { de 45°.); à abajoues ; à fesses calleuses. À mesure que le museau s’alonge, le naturel se détériore. Les guenons ne sont que vives et pétulantes : ces singés-ci sont indociles et même féroces. Nous laissons en particulier le nom de macaques à ceux à longue queue, qui ont une crête sail- lante au-dessus des sourcils. 18. Le macaque. ( Simia cynomolsos.) À poil gris, à lèvre fendue. DES MAMMIFÈRES. 99 19. Le Ponnet chinois. ( Simia sinensis. ) A poil gris; une calotte sur la tête, formée de poils divergens. Ceux à longue queue, qui n'ont point de crête sur les sour- cils, se nommeront cyroc:phales. 20. Le papion. ( Simia sphinx.) A poil jaunâtre, à museau noirâtre, à fesses rouges. Ceux qui n’ont point de queue porteront le nom de mapors. 21. Le magot. ( S'mia inuus.) À poil gris; un petit tubercule, au lieu de queue. C’est de tous les singes celui qui supporte le plus aisément notre climat ; il est originaire d'Egypte et de BRarbarie, d’où on l’apporte souvent en Furope. Il y produit quelquefois. Sa gran- deur est à peu près celle du renard. e.) LES BABOUINS : à museau alongé ( de 30°. ); à abus joues; à fesses calleuses ; à queue courte ou nulle. Ce sont des êtres hideux, d’une férocité indomtable, et d'une brutalité dégoütante. 22. Le mandrill. ( Simia maïmon. ) À poil brun, à museau sillonné, coloré de bleu. Ses fesses sont rouges et violettes. Avec l'âge, son nez devient d’un rouge vif, qui contraste hortiblement avec le bleu de ses joues. Quelques uns l’ont pris alors pour une autre espèce ( simia mormon. Lin. ). On le trouve en Guinée. Sa queue est courte. IST TE pongos { Simia pongo.) Est un singe de Tlisle de Porneo, qui a la hauteur d’un homme , les bras aussi longs que le corps, des mâchoires très- fortes , d'énormes canines , et qui manque de queue. Il ressemble au mandrill par la tête. Ces deux espèces ontun grand sac membra- neux en Communication avec le larynx, qui s’enfle lorsqu'ils crient. Ga OO DES MAMMaurÉRES. f.) LES ALOUATTES : à tête pyramidale; à mächoire inférieure crés-haute ; à longue queue prenante; sans abajoues ri callosités, : Se trouvent en Amérique, ont dans la gorge un tambour osseux, qui donne à leur voix un volume énorme et un son J > tête. Son nom vient de son odeur, qui est encore plus fétide que dans les précédens. Ces trois espèces font un grand tort à nos poulaillers , sur-tout parce qu'ils égorgent plus de volailles qu'ils ne peuvent en manger ni en emporter. 8. Le perouasca , ou putois de Pologne. (Mustela sarmatica.) Brun , tacheté par-tout de blanc et de jaune. 9. Le zorille, ou purois du Cap. ( Mustela zorilla. ) Viverra zorilla. Lin. Rayé de noir et de blanc. Sa puanteur est extrême. 10. La marte zibelline. ( Mustela zibellina. ) Est célèbre par sa fourrure précieuse , d’un brun fauve , tirant sur le noir. Son caractère distinctif est d’avoir les pieds garnis de poils, même en dessous, et quelques poils blanchätres à la tête. Cet animal ne se trouve qu’en Sibérie. La chasse en est réservée à la couronne, et lui fait un revenu considérable. c.) LES MOUFFETTES : se distinguent par des ongles longs , propres à creuser, et un corps plus trapu sur-tout par derrière. Ce sont des animaux d'Amérique , qui répandent , lorsqu'ils . . 4 gont poursuivis , une puanteur que les voyageurs nous représen- tent au - dessus de toute expression. 11. Le conepate. ( Must. putida.) Viverra putorius. L. Noir, à cinq lignes parallèles , blanches sur le dos. De l'Amérique septentrionale. * DES MAMMIFÈRES. 117 12. Le chinche, ( Must. mephitis. ) Viverra mephitis. L. Noir en dessous, blanc sur le dos » avec une ligne lon- gitudinale noire ; la queue trèstouffue , toute blanche, On le trouve dans toute l'Amérique. VI. Les cxars. (Felis.) Se distinguent de tous les autres carnassiers par leurs ongles rétractiles, c’est-à-dire , susceptibles de se recourber en arriére, et de se placer entre les doigts, lorsque l'animal n’en fait pas d'usage, ce qui leur conserve leur tranchant et leur pointe. Les chats ont tous le museau court et rond, six petites incisives égales, de très - grandes canines, et trois Ou quatre molaires à trois pointes très-tranchantes. Leur langue est hérissée de papilles épineuses, et ils écorchent en léchant. Leurs pieds de devant Ont cinq doigts ; ceux de derrière quatre. La plu- part grimpent aux arbres, sortent plus la nuit que le jour ; voient assez bien dans l'obscurité , à Cause que leur pupille se dilate beaucoup : ils préfèrent la chair des animaux qu'ils ont pris vivans à toute autre. Ils abhorrent l'eau et Fhumidité. * 1. Le lion. ( Felis leo.) Cet animal , si célèbre par sa force , son courage , et sa géné- rosité , est organisé, quant à l'essentiel, comme nos chats do- mestiques. Il n’en diffère que par sa grandeur , sa couleur uni= formément fauve | la crinière épaisse qui garnit le cou du mâle A et le focon de poils qui est au bout de sa queue. Le lion mhabite plus guère que l'Afrique, où l'homme la même se. H 3 118 DES MAMMIFÈRES. confiner dans les déserts. Sa voix rude et retentissante porte Îe nom de rugissement. 1j ne se nourrit que des animaux qu'il prend vivans, et n’attaque l'homme que lorsqu'il est pressé par le besoin. Il sait reconnoître les bienfaits, mais il est im- placable dans sa vengeance. On peut le rendre docile dans la captivité ; il y est même susceptible d’attachement , soit pour l’homme , soit pour d'autres animaux. 2. Le tigre. | Felis tigris. ) Est aussi fort, aussi grand que le lion , et beaucoup plus cruel, égorgeant plus de victimes qu'il n’en faut à sa faim, et se plaisant surtout à boire le sang. Il ne se trouve que dans les parties les plus ehaudés de l'Asie. Sa robe est d’un fauve vif, marqué de bandes transversales noires. Il n’a point de cri-- nière, non plus qu'aucune des espèces euivantes, 3. Le léopard ( Felis leopardus ), 4. La panthère ( Felis pardus), € 5. L’once ( Felis uncia). Sont trois espèces à poil ras, à robe mouchetée, de notre continent. Les deux premières sont d'Afrique, et. ont le poil fauve , avec des mouches noires, en forme de roses sur le léopard , et en forme d’anneaux ou d’yeux sur la panthére. L’once est plus petite, grise, avec des mouchetures irrégu- lières. On la trouve aux Indes. Les habitans la dressent. à la chasse comme nous faisons des chiens. L'Amérique a aussi de grandes espèces mouchetées de chats, mais qui ne sont pas les mêmes que celles de l'ancien continent. Ce sont entre autres : 6. Le jaguar. (Felis onça.) Jaunâtre , à taches fauves , bordées de noir. Grand comme Vonce, DES MAMMIFÈRES. 119 7. L’ocelot. ( Felis pardalis. ) Plus petit, brun, clair, avec destaches noirûtres , longues sur le dos, rondes sur les côtés. On remarque encore en Amérique : 8. Le puma ou couguar. ( Felis concolor. ) Que sa couleur fauve avoit fait prendre pour un lion aux premiers voyageurs, mais qui est beaucoup plus petit, plus alongé, et n’a jamais de crinière. Il n'approche en rien du courage du lion. a Les plus remarquables des petites espèces de chats sont : 9. Le Zynx. (Felis lynx.) Habitant du Nord, à poil long, gris, à taches brunes mal terminées , à queue très-courte, à oreilles garnies d’un pinceau de poils à leur extrémité. 10. Le caracal. ( Felis caracal. ) De Barbarie , d'Arabie, d'Égypte , étc. , roux, longue queue, oreilles comme le Iynx. 13. Le chat ordinaire. ( Felis catus. ) Se trouve sauvage dans nosbois, et.a été rendu domestique pour nous délivrer des petits animaux incommodes ; mais iln’a point acquis la docilité ni l'attachement du chien. Le chat sau- vage a, comme tous les autres animaux qui n’ont point été altérés par la domesticité , une couleur fixe, qui est un gris plus ou moins clair , avec des lignes noïrâtres qui forment des espèces de spirales sur ses épaules et ses flancs ; mais ceux que nous élevons dans nos maisons ont pris des couleurs et des poils très différens. Leurs principales variétés sont , Le char d’ Angora en Syrie , à poillong, soyeux , blanc ; Le chat des chartreux , d’un gris ardoise ; et Le chat d'Espagne | varié de blanc, de noir et de fauve’, par grandes taches. H 4 120 DES MAMMIFÈRES. VIL Les CHIENS. ( Canis.) N'ont point de griffes ou ongles rétractiles ; leurs mächoires sont plus longues que celles des chats, et leurs molaires plus nombreuses. Leurs incisives la- térales sont échancrées, et leur langué n’est point rude. La plupart des espèces aiment autant, ou préfèrent même, les charognes à la chair fraîche. a.) LES CHIENS proprement dits ont cinq doigts devant, ét quatre derrière. 1. Le chien. ( Canis familiaris. Lin.) Cet animal , si utile à l’homme, a tellement varié par l'effet de la domesticité, qu’on ne peut plus reconnoître sa souche pri- mitive; car il n’y a nulle part de chiens originairement sau- vages, quoiqu'il y en aït qui le sont redevenus dans les lieux où les hommes les ont abandonnés. Ces chiens-1à sont lâches et cruels; ils se réunissent en sroupes pour attaquer leur proie : ils ont tous les oreilles droites. On a jugé de là que les variétés les moins dégénérées sont celles qui ont cette forme d'oreilles : le chien de berger , et le chien loup. Les autres principales va- riétés sont : 1°. les chiens de chasse , tels que le chien-courant, et le raque , dont l’odorat est le plus fin ; le basser , utile par ses pieds courts et souvent tortus, pour suivre partout les renards et les autres animaux qui se terrent; le /evrier, qui n’a point d’odorat, et chasse à vue , mais qui par-là coupe tous les détours des lièvres et les a bientôt atteints au moyen de ses longues jambes et de sa taille élancée; le barber, servant sur-tout à aller chercher le gibier à l’eau, qu'il ne craint point, à cause de son poil long et frisé ; l'épagneul, etc. 2°, Les chiens de maison, tels que le métin, à museau long et gros , excellent pour la garde ; le dogue, à gros museau court , à lèvres pendantes, bon pour la défense de son maïtre ; DES MAMMIFÈRES. 121 le grand danois , d’un volume considérable et d’une taille élé- gante , qu’on aime à voir courir devant un équipage , etc. 3°. Les chiens de chambre , qu'on n’a que par caprice , ou par amusement : le ichon, le lion, le gredin, le roquer, le doguin , petit épagneul, petit danois , etc., etc. Le chien se nourrit souvent de chairs infectes. Lorsqu'il est privé d’eau ou de nourriture , il engendre une maladie particulière nommée rage , qu’il communique aux autres animaux en les mordant, mais qui ne paroît naître spontanément que dans ceux de ce genre. Ses principaux symptômes sont l'hor- reur de l’eau, et une fureur aveugle et irrésistible. Cet ani- mal ne sue point ; mais sa salive en devient d’autant plus abondante lorsqu'il a chaud. La force de son odorat est incon- cevable. Son attachement pour ceux qui ont soin de lui, sa fidélité , sa constance, lui ont mérité de tout temps les soins et la protection de l’homme. 2. Le loup. ( Canis lupus. ) Pourroit être appelé un grand chien , à queue et oreilles droites; tant ces deux animaux se ressemblent. Le loup est gris. C’est un animal vorace, mais lâche. Il est très- nuisible aux bergeries, et les hommes se sont de tout temps ligués pour le détruire. Il n’y en a plus dans les isles britanniques. 3. Le renard. ( Canis vulpes.) Beaucoup plus petit que le loup, ne s'attaque pas à de si gros gibier. Les lapins et les oiseaux sont sa proie ordinaire. On sait quelles ruses il emploie pour se rendre maître de notre volaille. [1 2, de plus que le loup et le chien sauvage , l'ins- tinct de se creuser un terrier, et la propriété de répandre une odeur fétide toute particulière. Le renard est roux, avec le bout de la queue blanc ou noir. Cette dernière variété porte le nom de renard charbonnier. ( Canis alopex. ) 4. L'isatis ou renard bleu. ( Canis lagopus.) Habite dans la Sibérie et les pays les plus septentrionaux ; 122 DES MAMMIFÈRES. est d’un gris ardoisé, et devient blanc en hiver. On le distingue en tout temps par le poil qui recouvre ses doigts, même en dessous. Sa fourrure est précieuse. 5: Le chacal, ( Canis aureus.) À à peu prés la même forme que le renard et lisatis, mais sa couleur est un fauve clair. Il est fort commun dans le Levant ét ‘en Barbarie. * “b.) LES HYÈNES n’ont que quatre doigts à tous les pieds. Sous leur anus est une fente toujours ouverte. Elles sont haut montées , et ont les poils duidos plus longs et relevés en espèce de crinière. Elles habitent les pays chauds , et y préviennent l'infection par la voracité avec laquelle elles mangent les chairs les plus corrompues ; elles vont même déterrer les morts dans les cimetières. | | | 6. La hyène d'Orient. ( Canis hyæna. Lin. ) Grise, rayée transversalement de bandes brunes peu mar- quées. 7. La hyène rachetée. ( Canis crocura. ) Brun roussâtre, tacheté de noirâtre : se trouve en Afrique. VII. Les c1rETTES. ( Viverra.) Ont, comme les chiens , la tète longue, et quâtré ou cinq molaires de chaque côté ; leur langue est rude comme celle des chats ; leurs ongles sont à demi rétractiles , c’est-à-dire, ne se recourbant que sur le dos des doigts et non entre eux.. Elles ont sous lantis une poche qui produit et contient un onguent très- odoriférant , et qui, dans quelques espèces , se réduit à un simple sillon. Toutes les civettes sont des pays chauds , ont la queue longue, et le poil varié de brun. Leurs intestins sont courts ; DES MAMMIFÈRES. 123 et il y a un petit cœcum comme dans les chats et les chiens. i. La ‘civette ( Viverra civera), et 2. Le zibech. ( Viverra zibetha.) Fournissent l’un et l’autre un parfum d'usage. La première se trouve en Afrique, est grise, tachetée de brun, et a la queue d’une couleur uniforme. L'autre est des Indes, d'Arabie, et a le corps cendré , ondé de noir, et la queue annelée de ces deux couleurs. 3. La generte. ( Viverra generta. ) À simple sillon odorant, au lieu de poche ; à peau d’un fiüve brun, tacheté de noir ; à queue annelée : se trouve en Espagne , et même dans quelques provinces de France. D. Mammifères carnassiers qui ont le pouce des pieds de derrière écarté des autres doigts, ou PÉDIMANES. Leurs pieds de devant sont faits comme dans les autres carnassiers ; ceux de derrière le sont comme dans les singes : le pouce est tout-à-fait sans ongle et très-écarté ; les autres doigts ont des ongles aigus comme ceux des pieds de devant. On n'en a fait jusqu'ici qu'un seul genre, savoir : IX. Les prperPpues. ( Didelphis.) Ce nom, qui signifie double matrice, vient de la propriété extraordinaire qu'ont ces animaux de mettre leurs petits au jourlong-temps avant qu'ils puis- sent faire usage de leurs membres, et même avant qu'on distingue aucune de leurs parties. Dans cet état, ils s'attachent aux mamelles de leurs mères, et y 124 DES MAMMIFERES. restent immobiles , jusqu'a ce qu'ils aient pris un accroissement pareil a celui que les autres animaux prennent dans la matrice. Plusieurs espèces ont même sous le ventre une poche dans laquelle leurs petits sont renfermés pendant le temps qu'ils sont ainsi fixés aux mamelles, et où ils se réfugient même après qu'ils s’en sont détachés , lorsqu'il survient quelque apparence de danger. Les espèces qui n'ont pas cette bourse ou cette poche recoivent leurs petits, lorsqu'ils sont détachés , sur le dos, où ils se tiennent fermes, en entortillant leurs queues au- tour de celle de la mère; car ces animaux ont presque tous la queue en grande partie écailleuse , et prenante comme celle des sapajous, et s'en ser- vent, ainsi que de leurs pieds de derrière, pour grimper aux arbres et s'y suspendre. On doit diviser les didelphes en : À. S'ARIGUES : à dix incisives en haut, dont Les moyennes sont un peu plus longues, et huit en bas : à canines longues et pointues; à queue nue et prenante. Ils habitent exclusivement en Amérique , sont cafnassiers, et répandent une odeur fétide. 1. Le crabier. (Did. marsupialis , et Did. carcinophaga. Lin. } Jaune , nuancé de brun, grand comme un chat. Il vit de crabes et d’'écrevisses. De Cayenne. 2, Le manicou. ( Did. virginiana. Pen.) Poil à fond brun, mêlé de blanc , à-peu-près grand comme le crabier. De l'Amérique septentrionale. 3. Le sarigue. ( Did. opossum. Lin.) Grand comme un écureuil, brun ou roux , avec une tache né DES-MAMMIFÈRES. 125 jaune au-dessus de chaque œil; habite toute l'Amérique; vit d'insectes. Ces trois espèces ont des poches. 4. La marmose. ( Did. murina. Lin.) D'un gris fauve, uniforme. 5. Le cayopollin. ( Did. cayopollin, et did. dorsigera. Lin.) D'un fauve brun, avec la queue tachetée de noirûtre. 6. Le touan. ( Did. brachiura.) Noirâtre sur le dos, roux sur les flancs, blanc sous le ventre. De la Guiane. Ces trois espèces sont petites et manquent de poches. On ne sait si la suivante en a ou en manque. 7. Le yapock. ( Did memina.) Lutra memina. Boddaerte À pieds de derrière palmés comme ceux des loutres ; à corps brun , bardé de trois lignes transverses , grises. Des rivières de la Guiane. B. DASYURES : à huic incisives en haut, six en bas: à queue garnie de long poil : du reste semblables aux précédens. On n’en a encore obseryé qu’à la Nouvelle-Hollande. 8. Le dasyure tacheté. ( Didelphis maculata.) Noirâtre , tout semé de taches irrégulières blanches. C. PHALANGERS: à six incisives en haut: deux en bas, longues , plates , dirigées horizontalement en avant; trois ou quatre canines en bas , sortant à peine de la gencive : Le second et Le troisième doigt des pieds de derrière, quelquefois aussi le quatrième , joints ensemble jusqu'à l’ongle. Hs n’habitent que dans les Indes orientales et les isles de leur archipel. Ils vivent également d’insectes et de fruits. 8. Le phalanger blanc, nommé cœæscoes à Amboine, grand comme un chéral d’un blanc jaunâtre. Le phalanger ta- cheté et Le phalanger brun n’en sont probablement que des variétés, ( Didelphis orientalis, ) 126 DES MAMMIFÈRES. 9. Le phalanger volant. ( Did. volans. ) I1 voltige au moyen de membranes étendues le long de ses flancs entre ses pieds de devant et ceux de derrière. Sa queue est touffue , et non écailleuse ni prenante comme celle des précédens. Il se trouve à la Nouvelle-Hoïlande. On 2 encore réuni, quoique fort mal-à propos, au genre des didelphes : LES KANGUROOS , qui n’ont presque de commun avec les di- delphes que la naissance prématurée de leurs petits et la poche dans laquelle ïls les renferment. Ce sont des animaux des par- ties les plus orientales de notre continent, dont les pieds de derrière sont cinq ou six fois plus longs et plus forts que ceux de devant, en sorte qu’ils ne peuvent marcher! à quatre,ret mavancent que par de grands sauts. Iis ont en haut six ou huit incisives, et en bas deux grandes, couchées en avant ,. comme dans les phalangers ; mais ils manquent entièrement de canines, ce qui pourroit les faire placèr dans l’ordre des: rongeurs. : Ils ont cinq doigts devant et quatre derrière, dont les deuxinternes sont petits et réunis jusqu'aux ongles. Leur queue est velue, longue , très - grosse , et non prenante. Îls s’appuient dessus comme sur un troisième pied. Ils vivent d'hérbe. 10. Le kKanguroo géant. ( Didelphis gigantea. Lin.) , De là Nouvelle - Hollande : haut de cinq, six, et ( dit-on) jusqu'à huit pieds, De couleur cendrée; la queue noire au bout. 11. Le kanguroo filandre. ( Did. brunii. ) Pelandor-aroe. Val. Des iïslés de larchipel indien. On Pélève en domesticité dans l’islé de Java. Il est haut de deux ou trois pieds ; brun- e noirâtre , roussâtre en dessous. » » Ve 12. Le kanguroo rat. ( Didelphis murina. ) Poto-ro0, PA De la Nouvelle-Holiande ; gris, grand comme un rats DES MAMMIFÈRES. 117 Ici se termine la longue série des mammi- fères carnassiers. On voit qu'ils ont, comme l'homme et les singes, les trois sortes de dents, mais que leurs incisives sont ordinairement plus nombreuses, et léurs molaires armées de pointes plus acérées et souvent très-tranchantes. Leurs mâchoires ont une force proportionnée à la proie qu’elles doivent saisir, et leur crâne est rétréci pour laisser plus de place aux muscles temporaux qui ferment la gueule. La fosse tem- porale est toujours réunie dans leur squélerte à l'orbite , tandis que dans tous les quadru- manes ces deux fosses sont séparées, comme dans l’homme, par une cloison osseuse. Les in- testins des carnassiers sont plus courts que ceux de l’homme et des singes, qui se nourrissent de fruit, parce qu'une moindre quantité de substance animale fournit autant de parties nutritives qu'une quantité plus grande de sub- stance végétale. C'est la raison contraire qui fait que les herbivores ont de si énormes in- testins. D'ailleurs la chair auroit couru le risque … d'engendrer une trop grande putréfaction, en } séjournant trop long-temps LA un long canal: ‘intestinal. 125 DES «M AMMIFÈRES CHA P LABEL: Des mammifères sans dents canines, ou RONGEURS. LES phalangers ont les canines si petites, qu'on peut les considérer comme nulles; aussi leur nourriture est-elle prise en grande partie du règne végétal : leurs intestins sont longs, et leur cœcum très-ample. Les kanguroos, qui n’ont point de canines du tout , ne vivent que d'herbe. Les animaux dont nous allons parler ont une mastication encore moins parfaite : deux très-grandes et sur-tout très-longues in- cisives à chaque mâchoire, séparées des mo- laires par un grand espace vuide, ne peuvent guère saisir une proie vivante ni déchirer de la chair; elles ne peuvent même pas couper des alimens: mais elles servent pour les limer, les réduire par un travail continu en molé- cules déliées , en un mot pour les ronger. De là vient le nom de rongeurs qu’on a donné à ces mammifères. Ils DES MAMMIFÈRES. 129 Ils peuvent ainsi attaquer avec succès Les : matières les plus dures : aussi une partie d’entre eux se nourrit de bois et d’écorces. Les autres vivent d'herbes, de graines ou de fruits : il y en a cependant qui consomment les matières animales conservées par l’homme, comme le lard et le suif. Une ou deux espèces seulement attaquent quelquefois les animaux très - foibles pour les dévorer ; mais plusieurs de celles qui ne le font pas d'ordinaire, s’y déterminent lorsque la faim les y réduit. Les rongeurs ont leurs molaires tantôt à tubercules comme celles de l’homme et des singes , tantot à couronnes entièrement plates. Un petit nombre seulement a des pointes comme les carnivores. La forme générale de leur corps a ceci de particulier, que leur train de derrière est plus haut que celui de devant , en sorte qu’ils sau- tent plutôt qu'ils ne marchent: cette dispro- portion est même dans quelques espèces aussi excessive que dans les kanguroos. Leurs intestins sont fort longs, leur estomac simple , et leur cœcum extrèmement volumi- I 130 DES MAMMIFÈRES. neux, plus même que lestomac. Les genres établis parmi les rongeurs, sont: I. Les PORC-ÉPICS. (Histrix.) Ils se distinguent dans cet ordre , comme les hé- rissons parmi les carnassiers , en ce qu'ils ont le corps couvert de piquans au lieu de poil , et diffèrent du hérisson lui-même par la forme et l’arrangement de leurs dents , ayant en haut et en bas deux très- longues incisives tranchantes , suivies d’un grand vuide, et de molaires à couronnes plates. Leur in- térieur n'a rien de commun non plus avec celui du hérisson, qui manque de cœcum , tandis que les porc-épics en ont un très-grand. Leur museau est gros, court et tronqué comme celui du cochon: de là ce nom de porc. 1. Le porc-épic commun. ( Histrix cristata. ) Se trouve dans les pays chauds , et dans l'Espagne et l'Italie ; se fait des terriers à plusieurs chambres; est long de deux pieds, a la queue courte , les piquans très-longs et très-forts, annelés de brun et de blanc. On croyoit autrefois qu'il pouvoit les lancer au loin. Sur la tête est une crête de soïies, que l’ani- mal peut redresser à volonté. 2. Le porc-épic à queue prenante. ( Histrix prehensilis. ) Est tout couvert de piquans courts et menus; sa queue est prenante et demi-nue. Il a quatre doigts à tous les pieds, et se trouve en Amérique. Il grimpe aux arbres pour en avoir Les fruits, DES MAMMIFÈRES. 131 II. Les zrÈrREs. ( Lepus.) Ont aussi un caractère très-distinctif, en ce que leurs incisives supérieures sont doubles , c'est-à-dire que chacune d'elles en a par-derrière une autre plus petite : ils ont les molaires formées comme de lames verticales soudées ensemble ; cinq doigts devant, quatre derrière ; un cœcum énorme, cinq à six fois plus grand que l'estomac, et garni en dedans d’une lame spirale qui en parcourt toute la longueur. a.) LES LIÈVRES proprement dits : à longues oreilles, à queue courte ; à pieds de derrière bien plus longs. 1. Le lièvre commun. ( Lepus timidus. ) D’un gris roux, à oreilles noires à la pointe ; à queue noire en dessus et blanche en dessous. Sa chair est estimée, et son poil s'emploie utilement ; il ne se terre point, couche à plate terre , et se fait chasser en arpentant la plaine par de grande circuits. 2. Le lapin. ( Lepus cuniculus.) Est plus petit que le lièvre , gris-brun, roussâtre sur le cou ; sa queue et ses oreilles sont un peu plus courtes à proportion. Sitôt qu'il est poursuivi, il va droit à son terrier, dans lequel il vit en société, souvent fort nombreuse , et qui a un grand nombre d’issues. Les lapins domestiques varient pour la cou- leur et pour la finesse du poil. Les plus estimés à-cet égard sont ceux à poil soyeux et long , originaires d'Angora en Syrie; ordinairement cette variété est blanche avec des yeux rouges. La chair des lapins domestiques est moins ag: réable que celle des sauvages. Ils sont très-féconds, 1 132 DES MAMMIFÈRES. b.) LES L4GOMYS : d oreilles médiocres ÿ à jambes à peu prés égales ; sans queue. Ils font entendre souvent une voix forte et aiguë. 3, Le pika. ( Lepus alpinus.) Est grand comme un cochon d'Inde, d’une couleur fauve, uni- forme. Il habite sur le sommet des montagnes de Sibérie , et s’y fait pour l'hiver des amas considérables d’un foin très-pur, dont les chasseurs de zibeline profitent pour leurs chevaux. TI. Les DAmANS. ( Hyrax.) Ont encore un caractère distinctif bien tranché dans le nombre de leurs incisives inférieures. Ils en ont quatre, égales, courtes, plates, dentelées. En haut il y en a deux, courbes et pointues. Leurs molaires sont à tubercules. On n’en connoît qu'une espèce , qui est un animal d'Afrique, à corps épais , sans queue , à pieds courts, à quatre doigts de- vant et trois derrière, dont un seul, savoir l'in- terne de derrière , est armé d’un ongle aigu et oblique. Il habite dans des terriers et dans des crevasses de roches. Le nom de daman est arabe. Les Hollandais du Cap appellent cet animal blar- reau des roches (klip-daas). HIV. Les cagrars. (Cavia.) Sont des animaux d'Amérique, à tête grosse, à corps trapu, à pieds courts , à queue courte ou nulle, à oreilles rondes. Ils ressemblent au daman par le port , et manquent, comme lui, de clavicules; DES MAMMIFÈRES. 133 mais ils ont, comme presque tous les rongeurs, deux incisives seulement à chaque mâchoire. Ce genre est mal déterminé. Il faut le diviser ainsi qu'il suit : a.) CABLAIS proprement dits : sans queue ; à dents molaires, sillonntes comme si elles étoient formées de lames verticales Veransverses , soudees ensemble : trois doigts derrière , quatre devant. 1. Le cabiai, ( Cavia capybara. ) Est gros comme un cochon de Siam, d’un brun jaunître. Ses pieds de derrière ont leurs trois doigts réunis par une membrane ; il s’en sert pour nager, et se nourrit sur-tout de plantes aquatiques. On le trouve sur les rivières de l'Amérique méridionale. 2. Le cochon d'Inde. ( Cavia cobaya. ) Également originaire d'Amérique , n’est guère plus gros qu’un rat. Ses pieds ne sont point palmés. Du reste, c’est, pour la forme, un diminutif du cabiai. On l'élève dans les maisons par curiosité , et parce qu'on dit que son odeur éloigne les rats. Sa couleur varie de blanc, de roux et de brun. b.) AGOUTIS : à queue courte ; à molaires à couronne plate, échancrée sur Les côtés. Leur naturel ressemble à celui de nos lièvres et de nos lapins , et les habitans de l'Amérique en mangent de même la chair. 3. Le paca. (Cavia paca.) Gros comme un lièvre, a cinq doigts à chaque pied, et le poil brun, tacheté de blanc. 4. L’agouti. ( Cavia aguti. ) Quatre doigts devant, trois derrière; poil brun, fauve sux les côtés ; queue courte; grandeur d’un lapereau. I 3 134 DES MAMMIFÈRES. V. Les CASTORS. ( Castor.) Se distinguent de tous les autres rongeurs par une queue applatie horizontalement , de forme ovale, et couverte d’écailles. 1. Le castor ou biéyre. (Castor fiber.) Est de tous les animaux celui qui met le plus d'industrie dans la construction de sa demeure , à laquelle plusieurs individus travaillent en commun. Elle est toujours placée dans l’eau. Lorsque c'est une eau courante, les castors la maintiennent à une hauteur permanente par le moyen d’une digue qui a souvent cent pieds de long sur douze d’épaisseur par le bas, et qui est formée de pieux que ces animaux coupent avec leurs dents, qu’ils élèvent verticalement , et qu’ils gâchent de terre avec leur queue, très-propre par sa forme à cette opé- ration. Cette digue présente son talut au courant , et renferme plusieurs huttes bâties avec les mêmes matériaux et la même solidité , ayant chacune deux issues, l’une pour aller à terre, l’autre conduisant sous l’eau. C’est par cette dernière que les castors s’échappent en plongeant, lorsque l’on attaque leur habitation. Chaque hutte loge plusieurs couples , et a quelquefois deux ou trois étages. File contient, dans la partie qui est sous l'eau , la provision d'hiver, qui consiste en écorces. Ce n'est que dans le nord de l'Asie et de l'Amérique que les castors vivent en société et bâtissent. Il y en a en Alle- magne , dans les isles du Rhône , et ailleurs, qui se contentent d'habiter des terriers au bord des eaux. Le castor est long de deux à trois pieds, d’un gris roux uniforme ; il a cinq doigts à chaque pied. Ceux de derrière sont réunis par des membranes ; le second doigt a un ongle double et oblique. La queue , qui leur sert de truelle, est totalement plate, et couverte d’écailles comme un poisson. On dit même pESs MAMMIFÉÈRES. 135 qu’elle leur ressemble encore par le goût de sa chair. Les oreilles sont courtes et rondes ; les incisives très-fortes , d’un jaune foncé; les molaires , à couronne plate. VI. Les ÉCUREUILS. ( Sciurus.) Ont pour caractère distinctif les deux incisives inférieures comprimées par les côtés : ce sont des animaux légers vivant sur les arbres, y nichant, se nourrissant de fruits; ils ont cinq doigts der- rière, quatre devant , la queue longue et garnie de poils longs et épais, dirigés des deux côtés comme des barbes de plumes , les yeux vifs, les oreilles droites. On peut les diviser en a.) POLATOUCHES , dans lesquels la peau des flancs s'érend entre les pieds , et leur donne la faculté de voliiger, 1. Le polatouche de Russie. ( Sciurus volans. ) Habite le nord de l’Europe , est gris-brun dessus, blanchâtre dessous, à peine grand comme un rat. 2. Le raguan. ( Sciurus petaurista.) Brun-roux , presque aussi grand qu’un chat. Il habite dans les isles Moluques. b.) ÉCUREUILS proprement dits, qui n’ont point de mem- brane latérale. 3. L’écureuil commun. ( Sciurus vulgaris. ) D'un roux vif ; les oreilles terminées par un pinceau de poils. Ceux du nord deviennent cendrés en hiver, et donnent la fourrure appelée perir-gris. Il y en à aussi des variétés brunes æt noires, T 4 136 DES MAMMIFÈRES. 4. L’écureul palmiste. ( Sciurus palmarum.) Habite en Asie et en Afrique sur les cocotiers. Il est gris, rayé de blanc. c. ) Hseroit bon de séparer de ce genre : 5. L’aye-aye. (Sciurus Madagascariensis.) Animal de Madagascar , grand comme un lapin ; d’un brun mêlé de jaune ; à queue longue et épaisse, composée de gros crins noirs; à tête ronde; à grandes oreilles nues. Ses dents incisives sont singulièrement comprimées , et presque aussi larges d'avant en arrière que hautes. Ses pieds ont tous cinq doigts : ceux de devant en ont quatre excessivement alongés, dont le medius est sur-tout beaucoup plus grêle que les autres ; les pieds de derrière ont, comme ceux des singes, le pouce séparé et opposable aux autres doigts, en sorte qu'il est parmi les ron- geurs ce que les pédimanes sont parmi les carnassiers. Ce sin- gulier quadrupède a été découvert par Sonnerat , qui prétend qu'il vit des vers qu'il tire des creux des arbres et des fentes des écorces , au moyen de son doigt plus. grèle. VII. Les RATS. ( Mus.) Linnaeus et Pallas semblent avoir réuni en un seul bloc, sous le nom de rats, tous les rongeurs qui n'ont pu entrer dans les genres précédens. II en est résulté qu'on ne peut assigner à celui-ci de caractère commun : nous le diviserons donc ainsi qu'il suit : a.) LES (MARMOTTES ARCTOMYS.Gm.) : àcing molaires en haut , quatre en bas ; à tubercules aigus. On les reconnoît à leur tête singulièrement plate, à leur corps ramassé , à leur queuc le plus souvent courte. Elles vivent d'herbe, etse retirent DES MAMMIFÈRES. 137 l'hiver dans des trous souterrains qu'elles remplissent de foin, quoiqu’elles y passent les plus grands froids dans une léthargie totale. 1. La marmotte des Alpes. ( Mus marmotta.) Habite dans les parties les plus élevées des Alpes, immédia- tement au-dessous de la zone où les neiges sont perpé- tuciles. Elle est d’un brun jaunâtre , et a le dessus de la tête noir. 2. Le bobac, ou marm. de Pologne, ( Mus arctomys. ) Se tient dans des lieux moins élevés | dans les collines sèches et découvertes. Du reste, son genre de vie est à peu près le même que celui de la marmotte des Alpes. Elle est x d’un gris jaunâtre , et a du roux à la tête. 3. Le soulic ou zizel. ( Mus citillus. ) Est un joli petit animal jaunâtre , tacheté de blanc, quelque- fois aussi d’un jaune uniforme , à nuque cendrée. Il a un goût particulier pour la chair , et n'épargne pas même sa propre espèce. On le trouve depuis la Bohême jusqu’en Sibérie ; mais il subit beaucoup de changemens dans la grandeur et les couleurs. 4. Le monax, ou marmotte de Canada. ( M. monax.) Gris, à museau cendré , à queue longue et brune. b.) LES CAMPAGNOLS : à molaires sillonnées sur leur couronne et leurs côtés , comme si elles éroienr formées de lames verticales soudées ensemble. Ce caractère de dents , que l'nous avons déja vu dans les Ziéyres et les cabiais , et que nous retrouverons dans l'éléphant , distingue les campagrels de tous les autres rats. Ils ont la queue courte ou médiocre, A . . et revêtue de poils courts ; les oreilles couries. æ. Le çgampagnol. ( Mus arvalis. ) Grand comme une souris ; gris-roussètre ; à queue un peu 133 DES MAMMIFÈRES. plus courte que le corps. Vit dans les champs , détruit beau- coup de bled. 6. Le rar d'eau. ( Mus amphibius. ) Gris-noirâtre , à queue longue comme le corps. Se trouve au bord des eaux , nage et plonge très-bien , se nourrit des racines de plantes aquatiques. 7. Le lemming. ( Mus lemmus. ) Est un animal du nord, grand comme un rat , à queue très- courte, à ongles longs , à poil varié de jaune et de noir par grandes taches , quelquefois tout gris, qui est très-célèbre par les migrations qu'il fait de temps en temps , sans époque fixe, et en troupes innombrables, On dit qu’ils marchent alors en ligne droïte, sans que rivière, montagne , ni aucun autre obstacle , les arrêtent, et qu'ils dévastent tout sur leur passage. Le lieu ordinaire de l’habitation du lemming paroït être sur les bords de la mer glaciale. 8. Le zocor., ( Mus aspalax.) Se trouve en Sibérie 3 vit sous terre comme Îa taupe, mais ne se nourrit que de racines; ses membres sont courts, sa queue presque nulle , ses ongles longs et forts, et ses yeux excessivement petits; son poil est gris - roussätre. c.) LES RATS proprement dits : à trois molaires en haur er en bas, légèrement échancrées ; à incisives inférieures , pointues ; à queue longue er écailleuse. Ce sont des animaux très-voraces , dont plusieurs espèces se sont introduites dans nos maisons , et y causent beaucoup de dégäts. Elles sont omnivores, et n'épargnent pas même leur propre espèce dans le besoin. 9. Le rat ordinaire. ( Mus rattus. ) De couleur noirûtre , originaire des Indes , inconnu aux an- ciens , et transporté dans ces derniers temps sur nos vaisseaux DES MAMMIFÈRES. 139 en Amérique ; où il a beaucoup pullulé. Tout le monde connoît cette bête nuisible. 10. Le surmulot. ( Mus decumanus. ) Aussi grand et plus méchant que le rat , de couleur rous: stre, n’est arrivé que depuis peu d’années dans notre pays, d’où il a presque chassé le rat ordinaire. 11 est originaire de Perse. 11. Le caraco. ( Mus caraco.) Est encore un grand rat , domestique à la Chine; gris-roux, à queue plus courte et à museau plus pointu que le pré- cédent. 12,,La souris. ( Mus musculus.) Petite, grise , à queue longue. 13. Le mulot. ( Mus sylvaticus.) Grand comme la souris, roux brun, à longue queue ; habite dans les bois, et est très-nuisible aux semis, en enlevant les glands , faînes, etc. pour les porter dans son trou, et en faire sa provision d’hiver. d.) LES HAMSTERS : ressemblent aux rats par les dents et tout le squélette : mais, outre que leur queue est courte et velue , ils ont , aux deux côtés de la bouche , des abajoues dans lesquelles ils emportent le bled et les autres objets qu'ils ra- massent dans leur trou, où cependant ils dorment une grande partie de lhiver. 14. Le hamster ordinaire. (Mus cricetus.) Est brun, avec trois taches blanches sur les côtés du cou et de la poitrine. On en trouve une variété toute noire. Il est fort commun dans le nord de PAïlemagne , dans la Pologne et la Russie, et il y cause de grands dégâts, à cause de la quan- tité debled qu’il ramasse pour remplir son trou, qui a quel- quefois jusqu’à sept pieds de profondeur : aussi a-t-on mis sa sête à prix dans plusieurs endroits. 40 DES MAMMIFÈRES. e.) LES RATS-TAUPES : ressemblent aux rats par les dents molaires ; mais leurs incisives sont bien plus longues, plus fortes, terminées en forme de coins , ct non en pointe. Leurs yeux et leurs oreilles sont à peine sensibles, leurs membres très-courts , leurs doigts menus, pourvus de très-petits ongles, leur queue très-courte ou nulle. Ils vivent sous terre absolu- ment comme les taupes, mais ils ne se nourrissent que de racines. 15. Le zemni. ( Mus typhlus.) Animal de Pologne , à grosse tête, à poil cendié, sans queue, et sans oreilles externes. C’est le Seul des mammifères qui soit entièrement aveugle, la peau n'étant pas même percée à l’en- droit où les yeux sont ordinairement. f.) LES CERBOISES ( DIPUS. Gm. ) :ont les mêmes dents que les rats; mais leurs pommettes très-saillantes leur donnent une forme de tête singulièrement large et applatie en devant. Leurs pieds sont aussi disproportionnés que ceux des kanguroos ; c'est-à-dire , que ceux de derrière sont quatre ou cinq fois plus longs , d’où vient que les anciens les appeloient rats à deux pieds. Leur queue est longue et touflue ; elles habitent dans des lieux chauds et secs, et dorment, pendant l'hiver, dans des terriers qui ont deux ouvertures opposées. On n’en connoît que trois espèces. | 16. Le jerboa. ( Mus sagitta.) l Habite au nord de l'Afrique, et dans la partie moyenne de PAsie; est d’un fauve clair, avec le bout de la queue noir; na que trois doigts aux pieds de derrière. 17. L’alactaga. ( Mus jaculus.) Se trouve dans la Tartarie etles contrées voisines; a cinq doigts aux pieds de derrière, ressemble d’ailleurs à la précédente. 18. La gerboise du Cap. (Mus caffer.) Est grande comme un lièvre , d’où lui vient le nom de Ziépre DES MAMMIFÈRES. 141 sauteur ; sa couleur est la même que dans les précédentes ; ses pieds ont quatre doigts presque égaux. Du midi d: l'Afrique. g.) LES LOIRS ( MYOXUS. Gm.) : ont la queue longue et touffue des gerboises, et dorment, comme elles, d’un sommeil léthargique en hiver ; mais leur tête a la forme ordinaire, et leurs pieds ne sont pas, à beaucoup près, si inégaux. 19. Le loir ordinaire. ( Mus glis.) Fauve , avec une queue très-touffue : grand comme un écu- reuil.” Les anciens en élevoient et les estimoient beaucoup, à cause de leur graisse copieuse et délicate. 18. Le lLerot. ( Mus quercinus. ) Gris-fauve ; bande noire au travers des yeux. Grandeur entre le rat et la souris. C’est un animal fort nuisible aux espaliers. 19. Le muscardin. ( Mus avellanarius. ) Grand comme la souris , d’un fauve vif. Il vit dans les bois et s’y nourrit de noisettes. 20. Le loir des ramarix ( Mus tamaricinus ) , et 21. Le loir à longs pieds. (Mus longipes.) Sont des animaux d'Asie, qui ont les pieds de derrière assez longs pour que plusieurs les aient rapportés aux gerboïses ; mais la forme de leur tête est la même que celle des loirs. Enfin h.) 19. L’ondatra. ( Mus zibethicus. ) Est entièrement organisé comme les campagnols, et a Îa même fabrique de dents : mais sa queue est longue , écaïlleuse , et applatie par les côtés. Il est roux, grand comme un cochon- d’Inde ; habite en Canada, et s’y construit sur le bord des eaux tranquilles de petites huttes comme celles du castor, mais plus simples ; aussi quelques-uns lont-ils regardé comme un castor. Il répand une forte odeur de musc. 142 DES MAMMIFÈRES. C H A P EUR Eu Des mammifères qui n’ont point de dents in- cisives , Où DES ÉDENTÉS. APRÈS les quadrumanes frugivores , les nom- breux carnassiers et les rongeurs , se présentent à nous des mammifères qui, sans différer beau- coup de tous ceux-là par l’organisation de leurs doigts et la forme de leurs ongles, s’en écar- tent néanmoins totalement par le défaut absolu de dents incisives. Ils forment deux séries. La première a la tête alongée, et paroissant tenir quelque chose de la forme de celle de la taupe : une partie seulement des genres de cette pre- mière série a des molaires, mais aucun n'a d'incisives ni de canines ; ce sont: L Les FroURMILIERS. (Myrmecophaga.) Ils sont entièrement dépourvus de dents, et ne se nourrissent que des fourmis qui se collent sur leur langue gluante, lorsqu'ils lalongent comme un cordon sur une fourmillière : on les diviseen: , DES MAMMIFÈRES. 143 a.) FOURMILIERS proprement dits : à corps couvert de poils ; a ongles tranchans et crochus ; à que prenante. Ils ne se trouvent qu'en Amérique. On en connoît trois espèces, savoir : 1. Le tamanoir. ( Myrmecophaga jubara. ) Grand comme un mouton, couvert de grossiers poils bruns, avec une bande de chaque côté en écharpe , noire et grise. Son museau est ordinairement long. Les poils de son dos forment une crinière. Sa queue en a de très-longs. Quoiqu'il nait point de dents, ses ongles grands et crochus lui servent à se défendre avec avantage contre les bêtes féroces. Il a quatre doigts à chaque pied. 2. Le ramandua. ( Myrm. ramandha.) Jaunâtre , à poils courts, à queue longue , nue par le bout. Quatre doigts à chaque pied; de moitié moins grand que le précédent. 3. Le fourmilier. ( Myrm. didacryla. ) Grand comme un rat ; poil laineux , jaunâtre ; queue nue et prenante ; deux doigts seulement de visibles aux pieds de devant. b.) FOURMILIERS ÉPINEUX ( ECHIDNA): à corps cou- vert de piquans. On n’en connoît qu'une espèce, qui est de la Nouvelle-Hollande , et a les pieds et a queue excessivement courts. c.) PANGOLINS ou FOURM. ÉC AILLEUX (MANIS. L.): à corps couvert de larges écailles dures et tranchantes , pla- cées en recouvrement comme des tuiles. On en connoît deux espèces : une plus grande , à queue médiocre (le pangolin, manis peniadactyla, Lin.); l’autre, plus petite, à queue plus longue que le corps ( Ze pharagin, manis terradacryla, Lin.) Elles vivent en Afrique , ne mangent que des fourmis. Si 144 DES MAMMIFÈRESs. on les attaque, elles se roulent en boule , et présentent de toutes parts les tranchans de leurs écailles. L'une et Fautre a cinq doigts. II. L'oR>YCTÉROPE. ( Orycteropus. Geoff. ) Semblable aux fourmiliers proprement dits, par la forme, le poil, la longueur du museau et de la langue; n'en diffère qu'en ce qu'il a des dents mo- laires et des ongles plats. Il habite en Afrique et se nourrit de fourmis et de racines. (C'est le z2yr- mecophaga capensis. Gm.) III Les Tarous. (Dasypus.) Ont, comme l’oryctérope, des dents molaires seu- lement ; mais leur corps est recouvert de têts écail- leux qui le garantissent comme des pièces de cui- rasse. [1 y en a une devant pour les épaules ; une autre derrière pour la croupe; et le milieu est garni d’un certain nombre de bandes ou demi-ceintures. La tête et la queue sont également garnies d’écailles. Ces animaux vivent en Amérique , et se nourrissent de fruits et de racines. Il y en a plusieurs espèces que l'on distingue par le nombre des bandes de leur dos; tatous à trois, à quatre, à huit, à douze bandes, etc. L'autre série de mammifères édentés n’a point le museau conique de la première. Sa crête est courte DES MAMMIFÈRES. 145 courte et son mufñle arrondi; elle ne comprend que : IV. Les PARESSEUX, ( Bradypus. ) Ils ont des dents molaires et des Canines , mais point d'incisives : leurs membres antérieurs sont plus longs que les postérieurs; ce qui ne se rencontre point dans les animaux qui marchent à quatre pieds, les orangs et les gibbons ne marchant le plus sou- vent que sur deux. Cette organisation donne aux Paresseux une lenteur , une difficulté de se mouvoir ; qui paroît en faire des êtres vraiment misérables. Ajoutez à cela que leurs doigts sont joints jusqu'aux ongles, ce qui leur en ôte presque l'usage : aussi dit-on que lorsqu'ils ont dévoré toutes les feuilles d'un arbre, ils se jettent simplement à bas, pour n gagner un autre en rampant; que pour peu qu'il soit éloigné, le paresseux emploie plusieurs jours au trajet, et qu'il maigrit considérablement. Ils ont un estomac divisé par des étranglemens comme celui des ruminans , et les mamelles sur la Poitrine, comme les] uadrumanes et les cheiroptères. 1. L’unau. ( Bradypus didactylus.) Grand comme un mouton > Sans aucune queue ; à deux ongles devant et trois derrière. 2. L’aï. ( Bradypus didactylus.) Beaucoup plus petit que le précédent ; a trois ongles à tous les pieds. À N. B. On a trouvé sous terre au Paraguay le squélette d'un qua- K TIR RO — 146, DES MAMMIFÈRES. drupède, dont l'espèce a peut-être péri, et qui a beaucoup de rapport avec les paresseux par la formé de sa tête et les proportions de ses membres, mais qui est long de douze pieds, et n’a que des molaires, sans incisives ni canines. On l’a nommé megatherium. nr ee RÉ EP n C H AP + FPRCEMPA Des mammifères -sans canines ni rncisives in- férieures, et dont les incrstves supérieures for- ment de longues défenses , ou DES ÉLÉPHANS. 11 LA nJ LJ LL - LJ _ LE genre des éléphans, aussi singulier par son ofganisation que par ,5€5 mœurs, ne peut être placé convenablement dans aucun. ordre, et doit en faire un à lui seul. Leurs doigts; quoiqu'au nombre de cinq, bien complets dans le squélerte , sont tellement encroûtés dans la peau calleuse qui entoure le pied, qu'ils n'appa- roissent au dehors que par les ongles implantés sur le bord de cerre espèce de sabot. Ils n’ont pendant une srande partie de leur vie qu'une seule molaire de chaque côté, à chaque mà- choire , à couronne plate, composée de lames transverses soudées ensemble , mais qui étoient distinctes dans le germe. Les canines et les DES MAMMIFÈRES. 147 incisives proprement dites manquent; mais dans les os incisifs ou intermaxillaires sont ‘implantées ces deux énormes défenses dont la substance nommée zyotre est connue de tout le monde. La grandeur nécessaire aux alvéoles de ces défenses a rendu la mâchoire supérieure si haute, et raccourci d’autant les os du nez, que les narines se trouvent dans le squélette au haut de la face ; mais elles se prolongent dans l’animal vivant en une trompe cylindrique, -charnue, mobile en tout sens, douée d’un sen- ment exquis, et terminée par un appendice en forme de doigt, qui donne à léléphant autant d'adresse que Ja perfection de la main . peut en donner aux singes. Il se sert de cette trompe pour saisir tout ce qu'il veut porter à la bouche, et pomper sa boisson, qu’il lance “ensuite dans son gosier, en y recourbant sa trompe. Elle supplée ainsi à un cou long, qui -n’auroit pu supporter cette.grosse tête et ses lourdes défenses. Au reste , les parois du crâne contiennent de grands vuides, qui rendent la tête plus lésère. L’éléphant n'a de poil que dans sa jeunesse. Ses mamelles sont sous sa poi- _trine. Le petit tette avec la bouche, et non K°2 148 DES MAMMIFÈRES. avec la trompe. Cet animal a l'œil petit, mais vif, l'oreille large et pendante , la queue d’une longueur médiocre. Toutes ses proportions sont d'une épaisseur excessive. Sa couleur est d’un brun noirâtre. Il y en a des individus blancs et de roux. L’éléphant vit d'herbes et de feuilles; il aime le bord des eaux et ravage souvent Îles rerrains cultivés. Les Indiens savent le prendre, l'apprivoiser , et l'employer à un grand nombre d’usages. Il consomme beaucoup, mais il est trés-utile pour les transports. Il refuse de pro- duire en captivité. Tout le monde sait com- bien l'éléphant montre de docilité , de douceur et d'intelligence ; on pourroit presque dire, d'esprit et de raison. Sa reconnoissance pour les bienfaits, son attachement à son maître , son discernement des choses et des personnes, ses expédiens dans les embarras, la force de sa mémoire , la longueur de ses ressentimens ;, la constance avec laquelle il poursuit sa ven- geance, ont toujours fait l’étonnement des hommes. On en connoït au moins deux espèces distinctes. 1. L’éléphant des Indes. ( Elephas indicus. ) Qui a le crâne alongé, le front concave, et les dents mo- DES MAMMIFÈRES. 149 laires marquées sur leur couronne de rubans transverses on- doyans. Il paroît qu'il devient plus grand et qu'il est plus docile que celui d'Afrique. Ses défenses poussent moins vite, et deviennent moins grosses. Ses oreilles sont beaucoup plus petites. Il se pourroit que les éléphans de la côte orientale d'Afrique fussent de la même espèce. \ 2. L'élphant du Cap. ( Elephas capensis. ) À la tête plus courte et plus longue , le front convexe , et les dents molaires marquées sur leur couronne de losanges trans verses, Ses oreilles sont extrêmement amples : elles couvrent toute l'épaule. Ses défenses croissent vite et deviennent énor- mes: aussi est-ce d'Afrique que vient le plus d'ivoire. Les €léphans de Guinée et du Congo sont de la même espèce que celui du Cap. N.B. Le manmouth, dont les os se trouvent fossiles en Si- bérie, en Allemagne et ailleurs » €t dont les défenses donnent un ivoire encore susceptible d’être employé , paroïît être une espèce perdue d’éléphant. L’angle de sa mâchoire inférieure est plus ouvert, et ses molaires marquées sur leur couronne de sillons plus nombreux > plus étroits et moins ondoyans que dans l'éléphant des Indes. On trouve dans le Canada les 0$ d’une quatrième espèce, qui avoit des défenses semblables à celles des éléphans, mais dont tous les os avoient des Proportions plus épaisses, et qui sur-tout s’écartoit beaucoup de ce genre par a forme de ses molaires, dont la couronne étoit hérissée de grosses pointes coniques rangées sur plusieurs files parallèles. Quelques-uns prétendent que cette espèce existe encore dans l'intérieur de l'Amérique septentrionale. C’est l'elephas americanus de Pen nant. Les Sauvages le nomment le pére aux Pœufs. RS, K 3 150 Des MAMMIFÈRES. RSR RE SRE GA À PT TAPARNANQIPE Des mammifères à sabots , qui en ont plus de deux à chaque pied , ou DES PACH YDERMES. APRÈS avoir examiné les mammifères dont les doigts sont armés d'ongles, et l'éléphant, qui ( pourroit-on dire) a des ongles sans avoir des doigts, nous venons À ceux dont les doigts ont toute l'extrémité qui touche À terre enve- loppée dans un sabot de corne. Nous allons voir d'abord ceux qui en ont plus de deux , et qui forment , À tous les autres égards, une famille entièrement naturelle. Ce sont: I. Les cocuons. (Sus.) Ils ont quatre doigts à chaque pied, dont les deux intermédiaires seulement touchent la terre; un museau en forme de boutoir ou de groin, qui leur sert à fouiller ; des poils grossiers et rudes, auxquels on à donné le nom de soies. Leurs dents canines sortent de la bouche dans presque toutes les espèces, et se recourbent en haut pour servir de défenses. Les incisives inférieures sont couchées . DES MAMMIFÈRES. 1si en avant ; celles d'en haut sont droites; les unes et les autres varient pour le nombre. Les cochons sont des animaux stupides, à voix grognante, à Corps ramassé, qui vivent sur-tout de racines , et aiment l'eau et la boue. Entre leur peau et leur chair, se trouve une graisse particu- lière qui porte le nom de lard , et les rend presque insensibles. Les principales espèces sont : : 1. Le sanglier. ( Sus scrofa.) Qui, élevé dans nos maisons, a produit nos cochons domes- tiques. Le fanglier est noirâtre , et a les défenses plus longues, le corps plus trapu , la tête plus grosse , et les oreilles droites. Ses petits, qu'on nomme marcassins , sont rayés de blanc et de noir. Ces animaux font beaucoup de tort aux champs cul- tivés, placés dans le voisinage de leurs forêts, en les fouillant pour y trouver les racines qu’ils recherchent , sur-tout les pommes de terre. Le cochon domestique est un animal très-utile par la facilité avec laquelle on le noûrrit, le goût agréable de sa chair , et la propriété qu’elle a de se conserver long-temps en la salant ; enfin par sa fécondité, qui surpasse de beaucoup celle des animaux de sa taille, la sruie produisant quelquefois jusqu'à quatorze petits d’une portée. Les cochons ont été trans- portés en Amérique par les Européens; une partie y est rede- venue sauvage et se nomme cochons-marrons. Il nous en est venu d’Asie une variété plus petite, noire, à jambes courtes, z ventre pendant , qu'on appelle cochon de Siam. ‘a, Le pécari ou tajaçu. ( Sus rajassu. ) L: . 7. 4 « y. De Amérique méridionale ; manque de queue ; a sur le K 4 152 DES MAMMIFÈRES. dos une ouverture d’où suinte une humeur huileuse , préparée par une glande considérable. Ses défenses ne sortent point de la bouche ; son estomac est divisé en plusieurs poches. 3. Le babiroussa, ou cochon-cerf. ( Sus babirussa. ) Habite aux Indes orientales : il est plus haut sur jambes que les autres espèces; ses défenses sont grêles, et se recourbent contre le front , ou se roulent même en spirale. 4. Le sanglier d’Éthiopie. (Sas æthiopicus ) Est de l'intérieur de l’Afrique. D’énormes défenses se diri- geant sur les côtés et se recourbant sur le groin, et deux grosses appendices sous les yeux , lui donnent un airextrêmement hideux. 11 n’a que deux incisives à la mâchoire supérieure et six à l'inférieure. C’est un animal très-féroce. IL Le TaApPre. ( Tapirus.) Est un animal de l'Amérique méridionale, le plus grand de ceux qu'on y trouva lorsque les Euro- péens en firent la découverte. Il n’est pourtant pas plus haut qu'un âne. Il a le port d'un cochon: mais son groin se prolonge en une trompe, qui, quoique très-coûrte , est mobile comme celle de l’élé- phant. Ses pieds de devant ont quatre doigts égaux , et ceux de derrière trois, tous revêtus de sabots. Il y a à chaque mâchoire six incisives et deux ca- nines qui ne sont pas plus longues que les inci- sives. La peau est noiïrâtre, presque dénuée de poils. C'est un animal tranquille, qui aime le bord des eaux. On en élève dans les maisons, et on en DES MAMMIFÈRES. 153 mange la chair, qui ressemble à celle du veau. I1 fait tort aux sucreries, parce qu'il a beaucoup de goût pour la canne. III. Les RHINOCÉROS. ( Rlüunoceros.) Sont ainsi nommés, parce qu'ils portent sur le nez une ou deux grosses cornes qui ne tiennent qu'a la peau, et dont la substance paroît consister en des poils réunis et agglutinés. Ce sont des animaux stupides et féroces, qui approchent beaucoup du natu- rel du cochon, et ont comme lui la voix grognante. Ils sont , avec l’hippopotame , les plus grands quadru- pèdes après l'éléphant. Leurs jambes sont courtes, leur cuir extrêmement épais ; leurs piéds ont tous trois doigts et trois grands sabots. Ils cherchent de préférence les lieux aquatiques et marécageux. On en connoiît au moins deux espèces : 1. Le rhinocéros d'Asie. ( R. unicornis. Lin. ) N’a ordinairement qu’une corne fixée sur le bout du nez. II paroît cependant que quelques individus en ont deux. Sa peau forme des plis profonds et réguliers qui lui donnent Fair d’être armé de pièces de cuirasse. Il a sept dents molaires de chaque côté , tant en haut qu’en bas, et de plus quatre grosses dents tronquées sur le devant des mächoires, séparées des molaires par un espace vuide. Il habite aux Indes. 2. Le rhinocéros d'Afrique. (R. bicornis. Lin. ) À deux cornes mobiles | placées l’une sur le bout , l’autre sur la racine du nez. Ceite dernière est toujours la plus courte. 154 DES MAMMIFÉRES: Cet animal n’a pas la peau plissée comme le précédent. Ses molaires sont bien en même nombre ; mais elles vont sans inter- ruption jusqu'au bout antérieur de la mâchoire, où il n’y a qu'une petite place vuide , sans incisives ni canines. Ce rhino- céros habite l'intérieur de PAfrique. On trouve en Sibérie sous terre les os d’une troisième espèce, qui se distingue sur-tout par la cloison osseuse des na- ‘rines, et par la forme plus alongée de la tête : elle paroît avoir porté deux cornes. On en découvrit en 1772 un individu tout entier avec ses chairs et sa peau non encore entièrement putréfiées. IV. L'xrpPOPOTAmME. ( Hippopotamus. ) Vulg. cheval marin. Est le plus grand des quadrupèdes après l'élé- phant. Sa tête ne finit pas en pointe comme dans le cochon, mais son museau est au contraire très- renflé. Ses jambes sont si courtes, que son ventre sillonne la terre. On ne trouve cet animal que dans les grands fleuves d'Afrique. Il nage et plonge bien, et ne se nourrit que de végétaux aquatiques : Ce- pendant il attaque et écrase tous les êtres qui l'in- quiètent. Sa peau est épaisse, brune , presque sans poil; ses yeux et $es oreilles très - petits ; tous ses pieds divisés en quatre doigts revêtus de petits sabots. Il à à la mâchoire inférieure quatre incisives très-grandes, pointues, couchées en avant; et à celle d'en haut, quatre recourbées en dessous. Les canines sont très-grosses , sur-tout celles d'en bas. Cependant toutes ces dents sont recouvéïtes par DES MAMMIFÈRES. 15$ les lèvres. Leur substance est plus dure et moins altérable que l'ivoire; c'est pourquoi on s'en sert de préférence pour faire des dents artificielles. Tous les pachydermes ont, comme on voit, la peau extrêmement épaisse, et demandant à être continuellement humectée. De là leur amour pour les eaux, et Le plaisir qu’ils trouvent à se veautrer dans la fange. Leurs sens sont très-obtus, excepté l'odorat, qu'ils ont excellent. Ils vivent de végétaux; ont les intestins très-longs, le cœcum et l'estomac très-amples , et ce dernier divisé en plus ou moins de poches par des étranglemens qui, dans quelques espèces comme le tapir et le pécari, ont l'air de former plusieurs éstomacs particuliers : c’est un rap- port qu'ils ont avec les ruminans. COHPACBUI TOR E 2 V I TT Des mammifères à deux sabots , à quatre esto- macs , Sans incisives Supérieures, Où DES RUMINANS. LES ruminans sont de tous les mammifères _ les plus remarquables pour lPhomme : c’est d'eux principalement qu’il tire la chair dont 156 DES MAMMIFÈRES. il se nourrit; plusieurs lui servent de bêtes de somme ; d’autres lui sont utiles par leur graisse, leur cuir, leurs cornes ou d’autres productions. Ïls ont presque tous huit incisives en bas: celles d’en haut sont remplacées par un bourrelet calleux que forme la gencive. Ce n'est que parmi eux qu'on trouve des mammifères à front cornu. Les espèces qui n'ont point de cornes ont seules des canines en haut. Outre leurs deux sabots, il y a souvent deux petits ergots impaïfaits, qui ne touchent point la terre. Tous les ruminans sont herbivores : ils ont quatre estomacs ; savoir, la panse , grande poche simple , à parois garnies de petites papilles ; le bonnet, petit, rond, dont les parois ont des lames peu élevées, disposées en forme de réseau ou de rayon de miel; le #urller, oblong , dont les parois sont revêtues de larges lames saillantes et longitudinales, qui ont quelque rapport aux feuillets d’un livre ; et la cazllerte, le dernier de tous, à parois épaisses et ridées. La rumination consiste en ce que les alimens ayant été grossièrement mâchés, puis humectés DES MAMMIFÈRES. 157 dans la panse, il en passe une partie dans le bonnet, qui la comprime, la forme en boule, et l'imbibe d’une liqueur aqueuse : de là la pelote remonte dans la bouche , où l’animal la remâche de nouveau. À leur seconde descente les alimens vont droit au feuillet et de Là à la caillette. Tant que l'animal rette, les trois premiers estomacs ne servent point à la digestion, et sont peu développés. Le lait va droit à la car- dette, qui a pris son nom de ce qu'il s’y caille avant d’être digéré (1). La graisse des ruminans durcit plus en se refroidissant que celle des autres animaux; elle devient même cassante. On la nomme swf Leurs mamelles sont placées entre les cuisses. Les genres des ruminans sont: L Les cHAMEAUXx. ( Camelus.) Ils n'ont point de cornes. Leurs sabots ne revétent en dessus que la pointe de chaque doigt. Ils n'ont que six incisives en bas, mais chaque mâchoire a deux ou trois canines. La lèvre supérieure est (1) La caïllette de’ veau desséchée forme la présure, que l'on em- ploie pour faire çaïiller promptement le lait dont on veut faire du fromage. 158 DES MAMMIFÈRES. de fendue ; leur cou est fort long , et leur air extrême- ment difforme. a.) LES CHAMEAUX proprement dits ont des loupes de graisse sur le dos, et des tumeurs aux genoux et sur la poi- trine, qui paroissent venir de l'habitude qu’on leur fait contracter de s’agenouilier pour recevoir leur charge ; car ils sont tous en domesticité , et on n’en connoît plus de sauvages. Ce sont de grands animaux célèbres par leur sobriété et leur force. Un chameau porte jusqu’à dix quintaux, fait en un jour quinze à vingt lieues, ne mange que des herbes dures ou des arbustes épineux , se passe de boire ‘pendant très-long temps , parce que son bonnet contient une grande quantité d’eau qu’il peut faire remonter dans sa bouche pour se désal- térer : aussi seroit-il impossible de traverser le désert sans cés animaux. On en connoît deux espèces : 1. Le dromadaire. (Camelus dromedarius.) Gris-roux , avec une seule bosse : en Arabie, en Égypte, etc. 2. Le chameau. ( Camelus bäcrrianus. ) - Brun-noirâtre , à deux bosses : en Perse , au Thibet, etc. b.) LES LAMAS sont pour l'Amérique ce que les chameaux sont pour l’ancien monde; mais ils sont beaucoup plus petits , et n’ont point de bosse sur le dos. Au reste, ils ressemblent aux chameaux par le port et par la longueur du cou. On dit qu’ils n’ont que quatre dents incisives. 3. Le lama. ( Camelus lacma. ) Étoit le seul animal domestique au Pérou , lorsqu'on -en fit la conquête. Encore aujourd’hui ces peuples le soignent avec un attachement singulier. Il est couvert d’une laine brune, ct porte jusqu’à cent cinquante livres ,.mais ne fait que de courtes journées. DES MAMMIPFÈRES. 159 4. La vigogne. ( Camelus vicunna. ) Sa laine très-fine, de couleur rousse, la fait rec : cher dans les chasses, et même élever dans les champs; mais elle ne sert pas de bête de somme comme le lama. II. Les cxzrrOTINS. ( Moschus.) . Sont des animaux qui ont à peu près la forme du chevreuil , mais sans cornes, et avec de longues canines: à la mâchoire supérieure , qui leur sortent de la bouche. 1. Le musc. ( Moschus moschiferus. ) Animal célèbre par le parfum violent qu’il porte dans une bourse au nombril, et qui étoit plus usité autrefois qu’au- jourd'hwi. Il habite au Thibet et dans la grande Tartarie ; est de la taïlle d'un chevreuil de six mois, brun, tacheté de blan- châtre où de fauve. Les autres espèces de chevrotins n’ont point le ne de celle-ci. 2. Le memina. ( Moschus memina. ) Est le plus petit des ruminans : il n’a qu’un demi-pied de haut. Sa couleur est brune, tachetée de blanc. Il habite aux Indes. IL. Les CERFS. (Cervus.) .Se.-reconnoissent au bois qui orne la tête des mâles, et, dans quelques espèces, des femelles même. Ce bois est d’une nature entièrement osseuse : c’est une exostose naturelle du crâne (1), qui tombe tous les ans pour renaître plus considérable. Pendant s (1) Geoffroy, mém, lu à la société d’hist, nat, de Paris en thermidor an 4. | | | 160 DES MAMMIFÉÈÉRES qu'il repousse, il est mou, couvert d’uné peau velue, pourvue de nombreux vaisseaux sanguins, qui pé- nètrent dans sa substance : mais il durcit et se dé- pouille peu à peu pour parvenir à cet état com- pacte qu'on lui connoît. Les cerfs ont tous le poil ras, la queue courte, les jambes grêles et élevées, la course légère, une fossette au devant de chaque œil appelée larmier ; huit incisives en bas, point en haut, point de canines, point de vésicule du fiel. 1. Le cerf commun. ( Cervus elaphus. ) Ce bel animal, dont la chasse a fait de tout temps l'exercice des guerriers et l’amusement des hommes puissans, et est même parvenue au point de constituer un art très-étendu, qui fait la principale partie de la vénerie , est d’une couleur brune ou fauve, et a des bois ronds, à plusieurs andouillers coniques, dont le nombre varie selon l’âge. Il est timide, mais il devient furieux dans le temps du rut. La femelle n’a pas de bois. On la nomme biche. Le petit est tacheté de blanc et s’appelle fon ; la seconde année ses bois n’ont point de branches , et il prend le nom de daguet. Le cerf d’ Ardenne est une variété à pelage noi- râtre, à encollure plus velue ; Le cerf du Canada est plus grand, a des bois énormes , sans empæaumure , c’est-à-dire non terminées par trois ou quatre andouillers rapprochés. 2. Le chevreuil. ( Cervus capreolus. ) Beaucoup plus petit que le cerf, brun; à derrière blanc ; à petits bois fourchus. Il vit toujours par paire , un mâlé avec sa femelle. Celle-ci se nomme chevresre. 4. Le daim. ( Cervus plaryceros. ) Un peu moindre que le cerf, brun , tacheté de blanc ; grands bois es _— | DES MAMMIFÈRES. 161 bois à empaumures applaties et dentelées. Ces trois espèces sont de notre pays. 5. Le renne. ( Czrvus turandus. ) C’est l'animal domestique des Lapons et des Samoïèdes. I1 les traîne , les nourrit de son lait et de sa chair , les revêt de sa peau, et fait presque leur unique propriété. Il ne peut vivre que, dans les climats les plus froids. Il fouille la neige pour trouver dessous une espèce de lLichen qui fait sa principale nourriture. Le renne est brun-grisätre, a les poils de la gorge plus longs, et des bois dont tous les andouillers se terminent par des empaumures applaties. La femelle a un bois comme le male. | 5. L’élan. ( Cervus alces.) Le plus grand des cerfs. Habite aussi le nord , mais moins avant que le renne ; ses bois forment deux grandes lames applaties , ovales , dentelées au bord externe, Il y en a d’énor- mes : sa taille égale celle du cheval. Son pelage est gris et son port ignoble , à cause de la briéveté de son cou, de la grosseur de sa tête , et de la hauteur de ses jambes. IV. B4 GrRAF=. (Camelo-pardalis. ) Est un animal de l'intérieur de l'Afrique , qui a jusqu'à dix-huit pieds de haut. Son cou et ses jambes sont fort élevées , celles de devant sur-tout ; ce qui le fait paroître disproportionné, parce qu'il a la partie antérieure du dos, ou le garrot, plus haute que la’ croupe. Ses cornes sont des proéminences coniques de l'os du crâne, qui ne tombent point et sont toujours revêtues de la peau, qui y a même les poils plus longs qu'ailleurs. La girafe est blan- L 162 DES MAMMIFÉÈÉRES. châtre ; fout son corps est parsemé de taches fauves : elle se nourrit de feuilles d'arbres, et est d'un na- turel très-doux. I1ne nous reste plus à parler que des ruminans À cornes creuses, C'est-à-dire dont la proémi- nence osseuse du crâne est enveloppée d'une substance particulière, permanente, dure , élas- tique , formée de fibres agglutinées, à laquelle nous donnons plus particulièrement le nom de corne. Ces cornes sont analogues aux ongles, et croissent comme eux par la base, ce qui produir les anneaux transvérses que l’on y voit. Il n’est pas facile d’assigner aux genres des rumi- pans À cornes creuses des caractères précis, parce qu'ils se ressemblent trop. Cependant comme les espèces en sont très-nombreuses , on les a distribuées ainsi qu'il suit V. Les ANTILOPES. ( Antilope. ) Ont pour caractère des 8riS, à cornes minces ,; droites, souvent longues de deux ou trois pieds, et sillonnées, vers le bas L d’anneaux qu'on croiroit faits au tour. On le trouve en Afrique et aux Indes. d.) Æ cornes courbées deux fois » € manière de branche de Lyre. 4. La gazelle. ( Anrilope doreas. ) Brune | à ventre blanc : avec une ligne noire sur les côtés. C’est un animal svelte » et d'un regard si doux, que les Arabes Comparent les béaux yeux de femme à ceux de la gazelle. 5. Le saïga. ( Antilope saïga. ) Se trouve en Hongrie de PAsie; est gris ; pâles, » €n Russie, et dans une grande partie à grosse tête ; à cornes annelées » brunes- L 2 / 164 DES MAMMIFÈRES. e.) À cornes courbées trois fois , et contournées en spirale. 6. L'antilope. ( Antilope cervicapra.) Semblable à la gazelle , mais à cornes autrement courbées. Habite en Barbarie et aux Indes. 7. Le condoma. ( Antilope strepsiceros. ) Du Cap de Bonne-Espérance ; est très-crand ; a le poil fort long sur le cou , brun , marqué de quelques grandes lignes blan- ches. Ses cornes sont très-crandes , lisses, et comme tordues. Ce petit nombre d’espèccs que nous indiquons peut donner une idée de la grande variété qui existe dans ce genre, VI. Les CHÈVRES. ( Capra.) Ont pour caractère des cornes comprimées , et ridées en travers. Elles n’ont point de larmiers / comme les antilopes ; leur menton est garni d’une barbe pointue. Ce sont des animaux capricieux , vagabonds, robustes, qui aiment les lieux sau- vages ‘et secs, et se nourrissent d’arbustes, ou d'herbes grossières. | | 1. Le bouc er la chèvre domestique. ( Capra hircus.) Tout le monde connoît leur forme. Il y en a des variétés trèse diverses , telles que : L LU LI » a.) Le bouc de Juida: bas sur jambes ; à cornes couchces L 4 sur le cou. b.) Le bouc d’Angora : à grandes cornes spiraless à très longs poils, soyeux et blancs, qui s’emploient dans le Levant à fabriquer de belles étofles, et qui fournissent le fil nommé poil de chèvre ;' etc, RE ITR LE PL Ge - DES MAMMIFÈRES. 165$ Ces variétés paroissent toutes venir originairement d’une espèce rousse, à queue courte et noire, à très-grandes cornes, noueuses , qui habite sur les montagnes de l'Asie. ( Capra ægagrus. L.) C’est dans ses intestins qu’on trouve le hézoard oriental, espèce de concrétion pierreuse dont on vantoit autre- fois les vertus médicales. 2, Le bouquetin. ( Capra ibex. ) Habite avec le chamois sur les sommets les plus escarpés des Alpes. Il a les cornes encore plus grandes, et toutes les pro- portions plus légères que le bouc sauvage. Sa couleur est brune ou grise. On vantoit autrefois les vertus du sang de bou- quetin. VII. Les BREBIS. ( Ovis.) Ont pour caractère des cornes anguleuses, ridées, se portant d’abord en arrière et en bas pour reve- nir en spirale. Elles n’ont ni barbe ni larmiers. Il faut observer que , tant dans l'espèce de la chèvre que dans celle de la brebis, plusieurs variétés man- quent de cornes. 1. La brebis ordinaire, Le belier et le mouton. ( Ovis aries.) Sont des animaux domestiques que l’homme a répandus par toute la terre, et dont la laine, le lait et la chair lui sont de la plus grande utilité. Indépendamment de la variété com- mune , qui elle-même diffère selon les provinces , on remarque comme les plus intéressantes : . : … a.) Le mouton d'Espagne : à laine très-fine , crépue ; à cornes contournées. On commence à l’introduire en France assez généralement. L 3 ne _—— _ PR 7 166 DES MAMMIFÉRES b.) Le mouton d’ Angleterre : sans cornes; à laine fine ; longue et droite. c.) Le mouton de Barbarie et d’ Arabie : à queue grasse et singulièrement épaisse. d.) Les differens moutons d’ Afrique et des Indes : à poil court; à oreilles pendantes, etc. Toutes ces variétés paroissent être des produits de la do- mesticité , et avoir pour souche commune Ze mouflon (ovis ammon, L.): animal roussätre , à grandes cornes recourbées en cercle, qui se trouve sur les montagnes d'Asie, de Crète, et même de Sardaigne. VIITL. Les ræœvrs. ( Bos.) Les bœufs se distinguent des autres ruminans par leur taille courte et ramassée , leurs membres gros et robustes , la peau de leur cou pendante en fanon; sur-tout par leurs cornes dirigées de côté et en bas, et se relevant en demi-cercle. Les espèces en sont assez difficiles à caractériser. Les principales sont : 1. Le bœuf ordinaire , le taureau, la vache, le veau , la génisse. ( Bos taurus. L.) Dont les cornes sont lisses , et moins portées en bas que dans les espèces suivantes. Chacun connoît les nombreuses utilités du bœuf pour l’homme. II est répandu par-tout: ses variétés sont moins considérables que celles des autres animaux domestiques , et ne tiennent guère qu'à la grandeur et à la couleur ; on doit cependant remarquer , Les grands bœufs de Suisse et d'Irlande; DES MAMMIFÈRES. 167 Les petits bœufs d'Écoffe, qui manquent quelquefois de cornes ; Les très - petits bœufs des Indes ou zébus, qui ont sur les épaules une loupe de graisse, etc. Les variétés des bœufs viennent de l’aurochs ( 505 urus), espèce sauvage qui se trouve dans les forêts de la Pologne et du Nord, et qui ne diffère de nos bœufs qu'en ce qu’elle a le cou et les épaules garnis de longs poils ou de laine. Le bison de l'Amérique septentrionale ( bos bison ), qui a une bosse sur les épaules, et toute la partie antérieure couverte d'une très-longue laine , pourroit bien n'être aussi qu'une variété de climat de laurochs. 2. Le bufle. ( Bos bubalus. L. ) Est plus fort et plus méchant que le bœuf ; neanmoins il est domestique en Grèce et en Italie, où il paroît être venu des Indes, car les anciens ne le connoissoient pas. On le conduit au moyen d'un anneau de fer qu'on lui passe dans la cloison des narines. Ses cornes se portent sur les côtés et en bas , et ont une vive arête en avant. Leur surface est sillon- née en travers. Le bufle est d’un brun-noirâtre ; il aime les marécages. 3. Le bufle du Cap. ( Bos caffer.) À ses cornes extrêmement larges à leur base, et s’y touchant Juxe l’autre ; elles deviennent d’un volume énorme. Par contre , sa tête est moins large que celle du bufle commun. C’est un animal très-féroce , et dangereux pour ceux qui voyagent dans les forêts de la Cafrerie. Cependant les Cafres et les Hottentots Font apprivoisé et en ont de nombreux troupeaux. 4. Le bufle à queue de cheval, on vache grognante de Tar= tarte, ( Bos grunniens. L. ) Habite dans les montagnes du Thibet, et est domestique L'4 168 DES MAMMIFÉE RES. dans la Tartarie , l'Inde et la Perse. Il a le poil long et -pén- dant , et la queue entièrement garnie de longs crins comme celle du cheval. Elle est le plus souvent d’une belle couleur blanche’, et devient alors un objet de commerce pour ces peuples. CH APT TEE Des mammifères a un seul sabot ,\ où des SOLIPÈDES. CES animaux se ressemblent tellement, qu’ils ne peuvent former qu’un seul genre, auquel on a donné le nom de cheval. ( Equus. ) Xs n’ont qu'un doigt à chaque pied, enveloppé dans un large sabot. Leurs incisives sont au nombre de six à chaque mâchoire : il y a deux canines. Les molaires sont à couronnes plates, comme dans tous les animaux herbivores. L’estomac est petit et a au cardia une valvule qui em- pêche tout vomissement ; les intestins, et sur. tout le cæcum , sont fort amples. Il n’y a point de vésicule du fiel. Les espèces sont : 1. Le cheval. ( Equus cabaïlus.) = Ce noble compagnon de l’homme à la guerre, à,la chasse, DES MAMMIFÈRES. 169 dans les travaux de l’agriculture et du commerce, est le plus précieux et le mieux soigné de tous les animaux domestiquese Quelque importantes que soient les nuances qui en distinguent les différentes variétés, elfes ne sont pas très-sensibles pour le naturaliste. On regarde comme les principales : a.) L'arabe, Le barbe et l’andalous, langlois , descendu des deux premiers , etc., chevaux fins rincipalement utiles >] 2 >] pour la course. b.) Le frison : à grosses jambes , bon pour les travaux lourds. c.) Les normands, limousins , holsténois , napolitains , etc. qui tiennent le milieu entre ces deux extrêmes. d*) Les chevaux suédois et norvégiens : remarquables par leur petitesse. On trouve en Tartarie des chevaux redevenus sauvages. Ils y vivent en grandes troupes sous la conduite de quelqu'un des mâles les plus forts. Ils sont très-dificiles à domter , même lorsqu'on les prend jeunes. Les chevaux ont été transportés en Amérique par les Européens, et y ont beaucoup multiplié. Le caractère distinctif de cette espèce est d’avoir la queue en- tiérement revêtue de longs crins. 3 4 + 2. l’âne. ( Equus asinus. ) ” Plus petit , plus foible que le cheval, est aussi plus facile à nourrir ét moins sujet aux maladies. On le distingue à ses longues oreilles, à sa queue garnie de crins seulement vers l'extrémité , et à la croix noire qu’il a sur le dos. L’äne sauvage habite dans la haute Tartarie. Le fond de sa couleur est rous- sâtre. Le produit de l’âne et de la jument se nomme mulet; celui du cheval avec lânesse, hardeau. On emplqie sur-tout le premier, qui réunit les bonnes qualités des espèces dont il descend. Ces races mélangées sont ordinairement stériles. 1790 DES MAMMIiFÈRESs! 3. Le zèbre. (Equus zebra. Est un animal d'Afrique , qui a la forme du cheval, la gran- deur et une queue semblable à celle de l'âne, et le pelage rayé transversalement de blanc et de noir. 4. Le couagga. ( Equus quagga.) Est semblable au zèbre ; mais à fond du poil brun, et n’a de raies que sur le cou et la partie antérieure du corps. Il est aussi d'Afrique. C HSANPERERRRS Des mammifères AMPHIBIES. APRÈS avoir considéré les différens genres de mammifères terrestres, ou de véritables guadrupèdes , nous allons en voir quelques-uns, dont les pieds sont trop raccourcis pour qu’ils puissent marcher aisément, mais qui ont le corps alongé , finissant en pointe, et les doigts réunis par des membranes, en forte qu'ils na- gent avec presque autant de facilité que les poissons. [ls peuvent aussi plonger très -long- temps : aussi passent-ils la plus grande partie de leur vie dans la mer ; et lorsqu'ils viennent ramper à terre , ils ne s’écartent pas du rivage. DES MAMMIFÉRES. 171 I Lrs PHOQUES. ( Phoca.) Leur place naturelle seroit près des carnassiers ; car ils en ont la tête, les dents, les intestins , et ils se nourrissent également de chair. Il y en 2 même une espèce qui se rapproche tellement des loutres, que plusieurs l'ont placée dans ce genre. Les pieds des phoques sont raccourcis , et leurs doigts réunis en forme de nageoires. Leurs hanches sont si étroites , que leur abdomen finit en pointe. Les pieds de derrière sont étendus dans la même direc- tion , et représentent une espèce de nageoire hori- zontale , fendue , au milieu de laquelle est la queue. Il y a six incisives en haut , quatre en bas, des canines longues et pointues, et de vraies molaires de carnassiers. On trouve des phoques dans toutes les mers. Leurs principales espèces sont : 1. Le phoque à criniére , ou lion marin. ( Phoca jubata. L. ) Dont le cou est revêtu d’une crinière assez longue. Il se trouve dans le nord de la mer Pacifique. 2. Le phoque à crète. ( Phoca leonina. ) Appelé aussi is quelques-uns Lion marin. Le mâle a sur 14 lèvre supérieure un morceau de chair en forme de crête. On le trouve vers les côtes occidentaies de l'Amérique , sur-tout vers l'ile de Juan-Fernandès. 3. Le phoque commun. ( Phoca vitulina. ) Vulgairement Feau Marin. Brun , sans oreilles externes et sans crinière ; c’est l'espèce la 172 DES MAMMIFEÈRES. plus répandue. On la trouve dans toutes les mers. Elle est sus- ceptible de s’apprivoiser. IL Les morsEs. ( Trichecus. L.) L'animal connu des matelots sous le nom de vache marine , ou de bête à la grande dent, a le port extérieur des phoques ; mais il lui soft de la mächoire supérieure deux énormes canines dont chacune pèse souvent jusqu'a. trente livres , et 4 plus d’un pied de longueur. Elles sont dirigées en bas. La grandeur nécessaire aux alvéoles dans les- quelles elles sont implantées fait que les narines sont fort élevées au-dessus de la bouche. Il y a entre ces défenses deux petites incisives ; mais la mâchoire inférieure manque d’incisives et de ca- nines. | 1. Le morse. ( Trichecus rosmarus. ) Habite les mers du nord. On dit qu’il ne se nourrit que de plantes marines et de coquillages. On emploie son cuir pour faire des soupentes de carrosses. 2. Le dugong. ( Trichecus dugong. ) Fst un animal peu connu de la mer des Indes, qui devroit peut-être faire un genre à part; il a aussi deux défenses qui lui sortent de la bouche , mais droites et courtes; ses alvéoles sont encore plus longues , en sorte que ses narines regardent tout-à-fait le ciel ; il a en haut quatre molaires , en bas trois, mais nulle incisive. On dit que sa chair a le goût de celle du bœuf. DES MAMMIFFÈRES. 173 I1 faut certainement séparer de ce genre, 3. LE LAMANTIN. ( Trichecus manctus.) Qui n’a ni incisives ni canines, mais seulement une longue rangée de molaires semblables à celles des ruminans. Ses deux mâchoires sont applaties horizontalement, et ses narines regar- dent le ciel. Ses. pieds de derrière et sa queue sont réunis sous là peau en une seule nageoire, et on ne s’apperçoit de leur existence que dans le squélette. Son estomac est divisé par des étranglemens. I] ne vit que de végétaux, et vient souvent paître sur le rivage. On dit même que les Américains Fapprivoisent, et qu'il prend plaisir au son des instrumens ; en sorte que c’est probablement à lui qu'il faut rapporter ce que les anciens disoient de l'attachement du dauphin pour Phomme , et de son amour pour la musique. Le lamantin de la zonentorride , qui est velu , avec quatre doigts et des ongles, paroît être d’une espèce différente de celui du’nord, qui est Sans poils, et n’a ni doigts distincts, ni. ongles. COANP LLR:E. OX L Des mammifères CÉTACÉS. LE lamantin a les pieds de derrière et la queue soudés en une nageoire unique. Les cétacés n’ont pas même ces pieds, et n’ont qu'un léger vestige de bassin, consistant en deux petits os placés dans les chairs à l’origine de la queue. Leurs vertèbres lombaires forment 174 DES MAMMIFÉÈRES. une suite non interrompue qui se termine paf une nageoire membraneuse et horizontale, mais leurs nageoires de devant ont à l’intérieur les mêmes parties que l'extrémité antérieure des autres mammifères. La tête des cétacés est encore plus applatie par-devant , et leurs mâchoires encore plus alongées que celles du lamantin. Leurs narines regardent en haut , plus ou moins directement selon les espèces : elles ont reçu le nom d'’évents, parce que les cétacés en font fouvent jaillir de l’eau à une hauteur assez considérable. Il n’y a qu’une espèce qui ait des dents qu’on puisse appeler , à cause de leur position , des incisives : les autres n’ont que des molaires, ou sont entié- rement privées de dents. Les cétacés sont sans poil. Un lard huileux double leur peau en . dessous. Îls ont les yeux petits ; point de cou distinct, ni de conque de l'oreille, mais seu- lement un très-petit trou auditif. Indépendam- ment des deux nageoires antérieures et de celle de la queue, il y en a le plus souvent une verticale sur le dos. Les genres des cétacés sont : =. DES MAMMIFÈRES. 175 I. Les pauPains. ( Delphinus.) Leurs mâchoires sont alongées, et garnies l’une et l’autre d’une rangée de dents coniques. Leurs na- rines ou évents traversent verticalement la mi- choire supérieure, et ne forment au dehors qu'une seule ouverture en croissant. Les yeux sont près de l'angle de la bouche. 1. Le marsouin. ( Delphinus phocæna. ) À corps alongé ; à museau obtus. De sept à huit pieds de long. Il habite en troupe nombreuse dans les mers du nord. 2. Le dauphin. ( Delphinus delphis.) x À corps épais; à museau arrondi, mais terminé par un bec _plat et pointu qui lui est comme ajouté ; à dents très-pointues. Il se trouve dans toutes les mers, et se fait remarquer par la célérité avec laquelle il nage. Sa plus grande longueur est à peu près de dix pieds. Ces deux animaux se nourrissent de poissons. 3. L’orque. ( Delphinus orca. ) À museau festonné en dessus ; à dents obtuses ; long d’environ vingt pieds. Il fait une guerre continuelle avec les phoques, ct attaque même des baleines. IL Les cacuarors. ( Physeter.) Leur tête seule fait la moitié ou le tiers de la longueur du corps. La mächoire supérieur: est ex- cessivement large et haute , et n'a d'ordinaire que de très-petites dents recouvertes par la gencive. La mâchoire inférieure au contraire est longue et —— _— 176 DES MAMMIFÈRES! étroite ; elle entre dans un sillon de la supérieure , et est garnie de grosses dents coniques à pointe émous- sée. Les narines percent obliquement en avant et s'ouvrent sur le bout du museau. Cette vaste épaisseur n'est pas toute osseuse ; elle n’est revêtue supé- rieurement que de cartilages , et contient dans de grandes cavités une substance particulière qui fige et se crystallise en refroidissant , et qui est connue, dans le commerce et dans les arts, sous le nom de blanc de baleine , ou de sperma ceti. La place du cerveau , ou la cavité du crâne, est extrêmement petite pour une si énorme tête. 1. Le cachalot à grosse téte. ( Physeter macrocephalus.) (1) Les dents droites et pointues ; une grosse tubérosité sur le dos , au lieu de nageoire dorsale. Il est long depuis quarante jusqu’à soixante pieds. Sa tête en fait seule plus de la moitié. L’ambre gris se trouve dans son intérieur, en boules plus ou moins grosses. Quelques-uns prétendent que ce sont ses excré- mens , durcis par quelque maladie ; d’autres que-c’est un sédi- ment de son urine. [Il se trouve Er dans les mers des pays chauds. 2. Le très-grand cachalot. ( Physerer maximus. ) (2) A dents courbes et obtuses. Une fausse nageoire sur le dos. Long de soixante-dix à quatre-vingts pieds, et fort épais à pro- portion. La tête ne fait guère que le tiers de cette longueur. PRARERE 700" CORNE RSC R RER CERN es Re Pi KE - (1) Le cachalot trumpo. Bonnaterre, Encycl. , planches de s cétacés, pl. 8, Lx (2) Idem , ibid. | pl. 7, fig. 2. Il DES MAMMIFÈRES. 177 T1 habite de préférence dans les mers du nord , et se nourrit de chiens de mer et d’autres grands poissons. * IT. Les BALIEINES. ( Balæna.) N'ont point de dents, mais des lames triangu- laires d’une substance fibreuse qui a la dureté et l'élasticité de la corne, implantées verticalement dans le palais , et serrées parallèlement les unes aux autres. Leur bord libre a ses fibres effilées, et servant à embarrasser et retenir les petits ani- maux dont les baleines se nourrissent. On nomme ces lames farons. Ce sont elles qui fournissent la baleine du commerce. La forme des baleines est, au reste, assez semblable à celle des cachalots, sur- tout par la grosseur de la tête et 11 grandeur énorme de la gueule. Leurs évents s'ouvrent sur le milieu de la tête. 1. La baleine franche, ( Balæna mysticetus. L. ) Est le plus grand des animaux connus. On en prenoit autres fois de cent vingt pieds de longueur , mais aujourd’hui on n’eri voit guère qui en aient plus de quatre-vingts. Sa tête fait le tiers de cette longueur. La bouche contient de cinq à six cents fanons. L’animal entier pèse plus de trois cents milliers. Les nations européennes envoient tous les ans plus dé trois cents Vaisseaux dans les mers du nord à la pêche de la baleines qui a sur-tout pour objet l'huile que le lard de ce cétacé fournit On y alloit dès le douzième siècle. Îl n'y a point de nageoire sur le dos. Les deux évents sont très-distincts. Cet énorme animal ne se nourrit que de petits mollusques ; M 178 DES MAMMIFÉÈRES. qui sont à la vérité excessivement abondans dans les mers qu’il habite. 2. Le gibbar. ( Balæna physalus. ) Est aussi long que la baleine, maïs moins gros; a moins de lard ; des fanons noueux et plus courts. I1 porte une nageoire dorsale. IV. Ze narr ai. ( Monodon.) Est un cétacé qui n’a pour toutes dents que deux défenses entièrement droites, souvent de dix à douze pieds de longueur , sortant directement de l'extrémité de la mâchoire supérieure. Ce sont elles qu'on nomme vulgairement cornes de licorne. Leur substance est plus dure que l’ivoire, et leur surface marquée de sillons spiraux. Il n’y a guère que les jeunes narvals qui les aient toutes deux : les adultes en perdent presque toujours une. La tête de cet ani- mal est moins grosse à proportion que celle des deux genres précédens. 11 nage avec une extrême vitesse, et enfonce quelquefois sa défense dans la quille des navires. Les pêcheurs racontent qu'il est l'ennemi naturel de a baleine , et qu'il l'attaque sitôt qu'il l'appercçoit. L'organisation interne des cétacés est assez différente de celle des autres mammifères. Leur larynx est élevé comme une pyramide dans les arrière-narines. Leurs évents servent à les débarrasser de l’eau qui pénètre dans leur DES MAMMIFÈRES. 179 gosier chaque fois qu'ils veulent avaler leur proie; ils poussent cette eau dansles narines: elle se rend dans deux poches membraneuses, situées au-dessus, d'oùelleest chasséeen jets par la com- pression subite de certains muscles. Ce passage de l’eau rendoit l'organe de l’odorat impossible à exercer dans la cavité même des narines > aussi leur membrane interne est sèche et mince, et le nerf olfactif manque à plusieurs cétacés. Ils ne paroissent point non plus avoir de voix. Leur estomac consiste en plusieurs poches diffé- rentés en figure et en structure interne : il en _€St Qui en ont jusqu'à cinq. Les mamelles des femelles sont placées à l'origine de la queue. Dar Pi: Ex ES 600) ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. Qi ——_——— LIVRE TROISIÈME. DES OISEAU CHAPITRE PREMIER. De l'organisation des oiseaux ét de leur division. 6. 1. Les organes vitaux des oiseaux ont beau- coup de rapport avec ceux des mammifères. Leur cœur est composé de même de deux ventricules et de deux oreillettes, et ilyaun système d'artères et de veines pour la respi- DS SOS LISCE À U &. 18? ration égal à celui qui sert À nourrir tout le corps, en sorte que le sang y subit de même une double circulation. de poumons sont simples, entiers , attachés fixement aux côtes et à l’épine du dos, et non enveloppés dans la plèvre. Au contraire, ils sont percés de trous qui permettent à l'air de se répandre dans toutes les parties du corps , même dans les cavités des os , mais principalement dans de grands sacs placés dans la poitrine etle bas ventre , par le moyen desquels loiseau peut s’'enfler considérablement ; ce qui facilite son vol, et produit ce grand volume de voix qui nous étonne dans beaucoup d’espèces. Les anneaux de [a trachée artère sont entiers, Le larynx supérieur n’a point d'épiglotte , et a une glotte osseuse qui ne peut que s’élaroir et se rétrécir. Les bronches ont, par contre, leurs anneaux , membraneux du côté interne ; et les premiers de ces anneaux ont des confi- gurations et des muscles trés-variés selon les espèces, et forment le larynx inferreur, qui con- tribué autant et’plus que l’autre aux modifica- tions de la voix. Les oiseaux n’ont point de dizphragme: mais M 182 BA SO ISLE Au leurs côtés ont une articulation dans leur milieu , qui, énse fléchissant eten s'étendant, fait varier la Capacité de la poitrine. $. 2. Tout le squélette des oiseaux est évidem- ment approprié au vol. L’épine du dos estimmo- bile ; par contre , le cou est très-flexible.et très- long. La tête est petite, et pointue pour mieux fendre l'air. Le sternum est en forme de grand bouclier , et a au milieu une lame longitudi- nale , qui représente la carène ou la quille d’un vaisseau, et fournit aux muscles de l'aile des atraches plus étendues. L'aile est formée d'os analogues à ceux des bras des mammifères. Entre les clavicules est un os particulier, en forme de V, nommé fourchette , qui tient par son élasticité les épaules écartées.. La main est alongée, et il n'y a que trois doigts en comptant le pouce, qui est visible au dehors, et porte quelques pennes nommées J’arle Ba- tarde. D'autres pennes bien plus grandes sont , rangées tout le long de lavant - bras et de la main, jusqu'au ce du grand doigt: on nomme celles de l’avant-bras pennes secondaires ; elles varient pour le nombre: les autres, pennes pri- Fr A5? w" MST SE À UÙ X. 183 maires ; il y en a toujours dix. Le petit doigt n'est visible que dans le squélette. Le bassin des oiseaux forme en dessus un autre grand bouclier , et ne se ferme point par-dessous. Le coccyx, composé de vertèbres larges et plates, porte à son extrémité les pennes de la queue, ordinairement au nombre de douze ou de qua- torze, quelquefois de dix-huit: elles servent, en s'étalant , à soutenir l’oiseau dans le vol. Les pieds des oiseaux sont composés dun fémur, et d’un tibia, sur le bord externe du- quel est un rudiment de péroné. Le talon et le coude - pied sont représentés par un seul os long, nommé sarse , terminé par en bas en autant de poulies qu'il y a de doigts. Ceux- ci font ordinairement au nombre de quatre, trois devant, etunderrière, qu’on appelle pouce. Tous les quatre sont dirigés en avant dans les mattinets. Il y en a deux devant, deux der- rière, dansiles oiseaux grimpeuts ; troisdevant, aucun derrière, dans d’autres ; et deux seule- ment dans lautruche. Ces doigts sont réunis - parides membranes dans les oiseaux nageurs, _et soudés en partie dans d’autres. Ils sont tou- jours armés d'ongles plus ou moins forts. Le Bies pit M 4 184 DES: OALSCE AUTRE nombre de leurs articulations va en augmen- tant, à commencer du pouce qui n’en-a que deux, au doigt externe qui en a cinq-. $. 3. Les plumes qui recouvrent le corps des oiseaux sont, comme les pennes , composées d'une tige creuse à sa base, et de barbes, qui elles-mêmes en portent de plus petites. Elles différent beaucoup entre elles par leur forme totale , et la force ou le ‘tissu de leurs barbes. Le toucher doit être foible dans toutes les parties qui en sont garmies; et comme le bec est corné et insensible, et que les doigts sont revêtus d'écailles en dessus et d’une peau cal- leuse en dessous , ce sens doit être peu efficace dans jes oiseaux. Leur goût ne peut pas être très-parfait non plus ; car leur langue , soutenue en dedans par un os, est ordinairement. revêtue d’une peau très-dure, et toute la bouche estpresquecalleuse. Par contre, leurs trois autres sens sont fort dé- veloppés. Leur œil est grand , pourvu des mêmes parties que dans les mammifères, et ayant en outre une membrane qui va de l'entrée du nerf optique versle crystallin, est plissée et sem- Mie: SLA SE À U x. 185 blable à un peigne, de forme rhomboïdale, et d’un noir foncé : on en ignore l'usage. Le globe de l'œil est renforcé par -devant d’un cercie de pièces osseuses. Outre les deux paupières ordi- naires, il y en a une troisième demi-transpa- rente , qui garantit l'œil de l'éclat d’une trop forte lumière. Leur oreille n’a point de conque externe ; il n'y a pour tout osselet qu'une plaque portée sur un petit pédicule, er fermant la fenêtre ovale ; le limaçon est remplacé par un organe à deux loges, simplement conique , un peu arqué , et non spiral,, la caisse du tympan communique avec des cellules qui s'étendent dans toute l'épaisseur du crâne. L'organe de l’odorat est placé dans la base du bec. Les narines sont tantôt nues, tantôt recouvertes de plumes , ou d’une petite écaille, ou d'un couvercle charnu. Le cerveau des oiseaux est grand à pro- portion de leur corps. Il n'y a ni corps calleux, ni voûte , ni tubercuies quadrijumeaux. $. 4 Les oiseaux n'ont ni lèvres ni dents, mais un bec garni de corne dont les deux man- 186 DAEI SL. OLVSE ASUDREÉ dibules sont mobiles, et dont la forme varie à J'infini, selon lPespèce de hourriture que chaque espèce prend. L'estomac de la plupart est double ; savoir; un /abor dont les parois sont garnies d’une multi- tude de glandes dont la liqueur huméete les ali- mens, et un geszer revêtu de muscles très-épais ettrès-forts et garni en dedans d'une veloutée coriace ; 1lexerce sur les alimens une forte action mécanique. Les oiseaux qui ne vivent que de chair ou de poissons ou de vers n’ont: qu'un sac membraneux analogue à Jestomac des mammifères. Les intestins sont plus où moins longs. Il y a ordinairement deux cœcums, pla- cés vis-à-vis lun:de l'autre. Le foie ne se divise qu'en deux lobes. Le pancréas est très-grand , et a plusieurs conduits qui s'insèrent ‘en des points distincts. La rate est globuleuse;, "placée au centre du mésentère;, et fort petite. Il n’y a point de glandes mésentériques: Les uretères se portent directement à l'anus, n’y ayant point de vess: $. 5. Les testicules des mâles sont dans l'in- térieur sur les reins ; au même lieu est Povaire D E'S O xs 8 AU: x: 187 dans les femelles. Les œufs: tbge-deveioppent jusqu’à un certain point; puis. 115: descendent le long.d'un canal tortueux nommé oviductus , dans le haut duquel ils sont.enveloppés par le blanc; leur coque.neise forme.que dans Le | bas de ce canal. pe avoir été pondus , ils ont besoin d'être couvés pendant un certain temps. La chaleur douce que PRE cette action dé veloppei l'embryon, qui se nourrit en absorban de jauné par les veines es 2 et qui finit par fendre Pœuf au moyen d’un PE tuber- cule qu'il à au bout du bec, et qui tombe peu de jours sue sa, naissance. | Tout le monde éonnoit l’art avec lequelles oiseaux construisent leur fid, et le soin avéc lèquel ils élévent leurs perits jusqu’à ce qu'ils soient en état de voler. 6. € Les oiseaux sont difficiles à caracté- riser | à cause des grandes différences que l'âge et _. sexe mettent dans leur plumage. Il n'est pas aisé non plus de les diviser en ordres et en genres pourvus de caractères bien décet- muinés ; parce que leurs formes passent de lune à. l'autre par des nuances graduées. On peut 188 DENSe © 4 S'FE AAMUEN cependant en bien reconnoïtre certaines fa milles , telles que, 1°. Les oiseaux nageurs, qui ont les doigts des pieds réunis par des membranes, ou élargis et applatis en manière de rames : ils passent leur vie sur les eaux. 2°, Les oiseaux de rivage, qui ont les tarses élevés, les jambes nues par en bas, les deux doigts externes réunis à Îeur base par une membrane : ils ne nagent point, mais entrent dans l’eau et dans les marécages pour y pé- cher. | 3°. Les oiseaux de prote , à bec crochu , dont la pointe aiguë se recourbe en bas : ils ont les pieds courts et les doigts armés d'ongles grès-forts. 4°. Les gallinacés , ou oiseaux pesans, à bec convexe en dessus, à mandibule supé- rieure comme voûtée ; à doigts de devant réunis à leur base seulement par une courte membrane : ils volent peu, et vivent sui-tout de grains. s°. Les oiseaux grimpeurs , dont les pieds ont deux doigts en avant et deux en arrière: DE SO x S'E AU x 189 ils grimpent lentement sur les troncs d'arbres pour y chercher des fruits ou des insectes. 6°. Après avoir séparé ces cinq familles, il nous reste encore beaucoup d'oiseaux à trois doigts devant, et un seul derrière , dont les doigts externes sont unis par la première pha- lange seulement , ou quelquefois dans presque toute leur longueur. Quoique leurs formes, sur-tout celles de leur bec, soient très-variées , on ne peut cependant établir entre eux aucune limite bien fixe , et nous les présenterons tous en un seul ordre, en cherchant cependant à les répartir dans certaines subdivisions ; ce sont nos passereaux. GHAPITRE IL Des oiseaux de proie. ( ACCIPITRES. Lin.) Linné les divise en trois genres. AE I. Les raurours. (Vultur.) Ils ont le bec droit, et crochu à son extrémité seulement ; les ongles peu courbés ; la tête et une 190 “BErSs, © 1 SE AM partie du cou dénuées de plumes, mais se retirant dans une espèce de collier formé au bas du cou par des plumes plus longues que les autres : ce sont des oiseaux qui vivent des charognes les plus in- fectes, et qui sont, à cause de cela, très -respectés par les habitans des pays chauds, dont ils éloignent la corruption. Ils font leur retraite dans les rochers les plus escarpés : les espèces n'en sontipas toutes bien connues. 1. Le vautour fauve. ( W. fulvus:) D'un gris roussatre en dessus et en dessous ; le cou revêtu d’un duvet blanchâtre ; les pennes des ailes ét de la queue brunes ; le. bec et les pieds plombés. C’est un oïseau sale et dégoûtant, qui ne se trouve que sur nos plus hautes montagnes, et encore assez rarement. ; 2. Le vautour brun. ( W. cinereus. ) D'un brun noirâtre. Le collier remonte obliquement jusque vers l’occiput comme un capuchon. Sur le derrière de la tête est une petite houppe de plumes. 3. Le petit vautour. ( F. perenopterus. Le mäle a tout le plumage blanc, excepté les pennes des ailes qui sont noirâtres. Ce qui est blanc dans le mâle est brun dans la femelle. fl n’y a de nud que le sommet de la tête, les joues et la gorge, et une tache sur la poitrine. Il rend les plus grands services à l'Egypte, en dévorant les ca- davres que le Nil laisse en se retirant. Parmi les espèces étrangères, on peut remarquer : 4. Le roi des vautours. ( F. papa. ) Qui se distingue pat les rides de la partie nue de sa tête ; « MEUsSA O 1 $ © A°U x. 191 et par une grosse caroncule sur la base du bec. La peau en est colorée d’un rouge et d’un bleu vif. Le plumage varie du fauve au noir. 11 n’habite qu’en Amérique, où il détruit beau- coup de reptiles. 5. Le conder. (VW. gryphus.) Espèce de vautour qui se trouve principalement dans les montagnes du Pérou, et qui est célèbre depuis long-temps par son énorme grandeur, ayant , à ce qu'on dit, de quinze à dix- huit pieds d’enverjure, enlevant aisément des moutons, et attaquant même des cerfs et des bœufs ; mais il n’a point encore été décrit avec assez d’exactitude. Quelques-uns lui attribuezt un plumage brun, et une tête revèêtue de duvet ; d’autres une crête charnue sur le front, et un plumage noir et blanc. LES GRIFFOFS, ( GYPAETOS. Storr.) Que Linné rangeoïit parmi les vautours, et que Gmelin place parmi les faucons, pourroient faire un genre distinct des uas et des autres. Ils ont la tête revêtue de plumes, le bec alongé, droit, crochu et renfle au bout; les narines recouvertes de soies roides, dirigées en avant, et un pinceau de soies pareilles formant une barbe sous le bec; les tarses très-courts, emplu- més ; les doigts et les ongles médiocres. Ce sont de très-crands oiseaux, à vol très-étendu. 5. Le læmmer-geyer, ou vautour des agneaux. ( Vultur bar- batus. ) Le plus grand oiseau de proie d'Europe , surpassant même l'orfraie et le grand aigle. Il fait son séjour dans les plus hautes Alpes, enlève des moutons, des enfans , attaque même des hommes. La tête , le cou, et le dessous du corps, sont d'un blanc roussâtre ou grisätre ; le tour des: yeux et une. line autour de la tête noirs, le dos et les ailes noirâtres, avec une ligne blanche sur chaque plume, lés pieds bleus, 192 D Es: O 1 $ E AU“ x: IT. Les Fraucons. ( Falco.) Ce nom a été érendu à tous les oiseaux de proie diurnes qui ont la tête couverte de plumes, et la base du bec enduite d’une peau molle nommée cire, dans laquelle sont percées les narines. Leurs doigts sont nuds, armés d'ongles très-crochus ; les deux externes sont unis à leur base par une courte membrane. Leur tête plate en dessus, leurs yeux grands , enfoncés sous un sourcil proéminent, leur donnent unephysionomie particulière. La plupart des espèces se nourrissent de proie vivante, plus ou moins considérable , selon leurs forces. Les mâles portent le nom de tercelets, parce qu'ils sont d'un tiers plus petits que les femelles. Ce genre comprend deux grandes divisions, dont la première renferme plusieurs petites tribus. A. Les oiseaux de proie ignobles , c’est-à-dire, qu’on ne peut les employer à la fauconnerie. Ils ont la premiére penne de l'aile très-courte, et la quatrième ordinairement plus longue que toutes les autres, en sorte que Vaîle étendue a sa pointe tronquée ; leur bec n’a point de dentelure aux côtés. a.) LES AIGLES : à bec fort, droit, crochu à son extrémité seulement. Ce sous-genre comprend : 10. Les aigles proprement dits. A très-longues ailes , à tarses courts et gros, emplumés jus- qu'aux doigts. Ce sont ces oïseaux célèbres de tous les temps par leur courage et la puissance de leur vol. 1. Le grand aigle. ( Falco chrysaëtos. ) Brun fauve ; dessus de la tête et du cou fauve clair; queue noire ; DEUSL IQ à 5 E AU X: 193 noïirâtre, rayée légèrement de cendré; sept pieds de vol. Il se tient dans les Alpes, etc. >, L'aigle commun. (Falco fulvus.) Brun, le dessus de la tête et du cou fauve clair ; queue blanche, à tiers inférieur noir ; les pennes des ailes, blanches à leur base du côté interne; six pieds de vol. On le trouve dans tout l'ancien monde ; il niche sur les hautes montagnes On peut lui apprendre à chasser les lièvres, les renards, et même les loups. 2°, Les aigles pécheurs. À très-longues ailes, à tarses gros et courts, empennés jus- qu’au milieu. 3. L'orfraie, où grand aigle de mer. ( Falco ossifragus.) Brun cla ; une tache brun fonce sur chaque plume; les pennes noirâtress; grand comme le grand aigle. Il se tient aux bords de la mer, et vit sur-tout de poissons. 4. Le balbusard, ( Falco haliætus.) Latèête, le cou, et le dessous du corps, blanchätres ; le: dos, les ailes, et une bande à chaque côté du cou, brun foncé; les pieds tantôt bleus, tantôt jaunes. Il est beaucoup plus petit que les précédens, et pêche en eau douce. On le trouve au bord des étangs , etc. 5, Le pygargue , où aigle à queue blanche. ( Falco albicilla.) ._Plumage brun, mêlé de gris, plus pâle sur la tête ; la queue entière d’un blanc pur; le bec et les pieds d’un jaune pâle. Grandeur de l'orfraie. Il se tient dans les forêts de sapins du nord ; attaque les cochons , les mButons, et prend souvent au balbusard les poissons qu'il vient de pêcher, N AE dE DHBNS OT SE AU 3°, Les aiglons, À ailes courles ; à ‘tarses élevés, emplumés jusqu'aux doigts, 4°. Les aïgles-autours. A ailes courtes ; à tarses élevés, nuds. Ces deux tribus n’ont que des espèces étrangères. b.) LES AUTOURS et ÉPERVIERS : À bec courbe dès sa base, à tarses élevés; à ailes bien plus courtes que la queue. 6. L’autour ordinairee( Falco palumbarius. ) Brun noirâtre en dessus , en dessous blanc, rayé en travers de brun; le sourcil blanc , la cire brune. Dans la jeunesse les taches du ventre sont longitudinales. Cet oiseau a un pied et demi à deux pieds de longueur. Il fait grand tort aux poulaillers et aux colombiers. On lemploie aussi à la chasse. 7. L’épervier. ( Falco nisus. ) Semblable à l’autour pour les couleurs, mais beaucoup plus petit. Dans la jeunesse la poitrine a,des taches rousses au lieu de lignes brunes, et le dos est mêlé de roux. c.) LES BUSES : à bec gros, courbé dès sa base ; à ailes très-longues. On les subdivise en 1°. Buses proprement dites : à tarses gros et courts. 8. La buse. ( Falco buteo. ) Brun foncé en dessus , blanchâtre en dessous, avec des taches transyerses brunes; la poitrine presque entièrement brune ; les cuisses rayées de brun et de roux. On trouve des individus plus ou moins mélangés de blanc, d’autres qui ont les tarses revêtus de plumes jusqu'aux doigts. La buse se tient dans les plaines, les lieux fertiles , attaque que les oiseaux foibles, et fait beaucoup de tort à nos basses-cours. DE 5, O1 S,E À Ù x. 19$ 2°. Busards : à tarses élevés et gréles. Ils se tiennent de préférence dans les lieux marécageux. 9: La sous-buse, ( Falco pygargus.) Brune en dessus, tachetée longitudinalemert de brun et de fauve en dessous ; le Croupion blanc ; un collier de points fauves et bruns. 10. L'oiseau Saint-Martin. ( Falco cyaneus.) D'un cendré uniforme 3 ventre ; cuisses et croupion, blancs : les pennes de l'aile noires. 11. Le busard, ( Falco æruginosus. ) Brun; la tête , les joues et la poitrine , jaunâtres, 11 niche dans les marais, ét est aussi avide de poisson qué de gibier, 11 fait une guerre cruelle aux lapins. d.) LES MILANS : à bec peu alongé, crochu, très-mince ; à pieds courts et foibles. La foiblesse de Icürs armes les rend les plus’ lâches des oiseaux de proie. 12, Le milan royal. (Falco milyvus ) Fauve et brun, à tête blanchâtre , à queue rousse ct fourchüue, Cest un grand oiseau remarquable par la facilité de son vol, et l’aisance avec laquelle il se soutient en l'air sans changer de place. Il n’attaque guère que des reptiles. B.) Les oiseaux de proie nobles, qu'on emploie pour la chasse, à cause de leur courage , de leur docilité, et de la rapidité de leur vol. Ils ont la première penne de l’aile presque aussi longue que la deuxième, qui est la plus longue de toutes. Leur bec est courbé dés sa base : Sa mandibule supérieurea, danspres que toutes les espèces, un e forte dent de chaque côté. 13, Le faucon. ( Falco communis. ) . Cest l'espèce la plus generalement employée : aussi aetcfle N 2 196 D:.mlet Os 2. A, 00e donné son nom à l’espèce de chasse où l’on emploie l'oiseau de proie. Elle habite dans toute l'Europe, et y niche dans les rochers les plus escarpés. Le faucon a pour caractères cons- tans, sa grandeur qui est à peu près celle d’une poule, une forte dent au bec qui le distingue du gerfaut , et une grande tache brune sur la joue. Dans sa première jeunesse 11 est brun en dessus , varié de roux, blanchètre en dessous , avec des taches longitudinales brunes : avec l’âge , il devient en dessus d’un cendré noirâtre rayé de brun, et en dessous blanc, avec des taches transverses brunes, toujours plus petites et plus rares. Ses pieds sont jaunes ou verds ; cette dernière variété est la plus estimée. 14. Le gerfaut. (Falco candicans. ) Surpasse beaucoup le faucon en grandeur et en force. C’est le plus cher et le plus estimé des oiseaux de chasse. ‘Il ne vit que dans les pays septentrionaux. Îl n’a presque poinit de dentelure au bec ; sa queue est fort longue à proportion {du corps, et ses tarses très-courts, Les plus bruns ont le dessus du corps brun noiïrâtre , avec quelques points brun clair, et quelques rayures pareilles ; le dessous blanchâtre , tacheté de noirâtre, et rayé sur les cuisses. Les autres varient à l'infini par le plus ou moins de blanc qui se mêle à leur plumage, et il yen a de presque tout blancs. Les pieds varient du jaune au bleu. 15. Le hobereau. ( Falco subbuteo.) Brun, sourcils blancs ; dessous du corps blanc, tacheté de brun; cuisses et ventre d’un roux plus où moins vif, uniforme ; pieds jaunes. Il est moitié moindre que le faucon , auquel il ressemble beaucoup. Il-chasse sur-tout aux alouettes. 16. La cresserelle. (Falco tinunculus. ) Rousse en dessus , avec de petites taches noires ; blanche en dessous, avec des taches longues, brunes : la tête du mâle DPENSS © 3 $ E A-U-*%- 197 est cendrée. C'eft le plus commun des oiseaux de proie. Il aftaque les petits oiseaux, les souris, etc. 17. L’émérillon. ( Falco æfalon, ) C'est le plus petit de nos oiseaux de proie, ne surpassant pas beaucoup une grive- en grandeur. Néanmoins il est coura= geux et docile, et on l’emploie avec succès contre les caïlles et les alouettes. Il eft brun » Varié de roux en dessus , blanc j à taches oblongues brunes en dessous » à cire et pieds jaunes. TITI Les cHoverTres. (Strix. ) On à étendu ce nom à tous les oiseaux de proie nocturnes. Ils ont le bec courbé dans toute sa lon- Sueur ; a tête grosse: applatie verticalement d'avant en arrière ; de grands yeux ronds, dirigés tous les deux en avant » €t entourés d'un cercle de plumes fines et roides, ce qui leur donne une phy- sionomie, très-extraordinaire. Ce cercle recouvre l'énorme cavité de l'oreille, qui contourne entière ment chaque côté de la tête. Leurs pieds sont couverts de petites plumes, même ,sur les doigts ; le doigt externe peut être dirigé à volonté en avant ou en arriére. Ils sont blessés par le trop grand éclat de la lumière ; et lorsqu'on les expose au jour, ils demeurent immobiles , en faisant des géstes et des contorsions ridicules : tous les oiseaux viennent en troupe les insulter ; on se sert même d'eux ou de leur image pour attirer les petits oiseaux à la pipée. Leurs plumes sont si douces, qu'ils ne font aucun N ; 198 Dies O + $ FAUX. bruit en volant. Leurs ailes sont courtes, Et leur vol foible. On les divise en a.) HiBOUX : qui ont la téte surmontée de deux aïgrettes \ de plumes. 1. Le grand-duc. ( Strix bubo.) Grand comme un dindon, roux , marqué de lignes long'tu- dinales noires , traversées par d’autres plus petites. I1 niche dans les roches, et donne la chasse aux lièvres, aux lapins , etc. Son cri est très-fort, Aou-hou, >. Le hibou , ou moyen duc. (Strix otus. ) Jaunâtre , varié en dessus de gris et de noirâtre; les pennes pointillées de cendré ; les aïgrettes à six plumes noires et jaunes. Il se trouve à peu près par-tout , niche sur les arbres , s'empare de nids étrangers , pond quatre œufs ; est grand comme une corneille. Ila un cri plaintif, cou/, clou, 3, Le scops , ou petit due, ( Strix scops.) Varié de gris, de brun et de noirâtre; pieds tachetés de noï- râtre ; aigrette d’une seule plume ; taille d'un merle. 11 chasse les mulots. b.) CHOUETTES proprement dites ; sans aigrettes sur la tête. 4, La hulorte, ( Strix aluco.) Longue de quinze pouces. Iris des yeux brun ; dos brun foncé, tacheté de noirâtre et de blanchâtre ; dessous du corps blanchâtre , avec des lignes brunes en travers et en long. Se tient dans lesarbres creux; chasse les petits oiseaux et les mulots; crie comme le grand-duc, 5, Le chat-huant. (Strix stridula, ) Long d'un pied, roussätre , rayé et pointillé de brun; iris DE, SU'O'IIS E, À U x 59 bleuâtre. Vit dans les bois, dans les creux d'arbres; a un cri vif, coAÔ ; coho. 6. L'effraie. ( Strix flammea.) Longue d'un pied; le bec blanchätre ; dos mélé de cendré et de roussâtre , avec de ‘petites taches noires, et au milieu de chacune un point blanc ; ventre jaunâtre , quelquefois tacheté de brun ; iris jaune doré. Niche dans les clochers » les tours, et autres bâtimens élevés ; a un cri rude , grei, grei, ou un souf. flement , che, chei, cheu. C’est la plus belle des chouettes. 7. La chouette, ou grande chevèche. (Serix ulula.) Longue de plus d’un pied ; le bec brun, jaunâtre , mêlé de brun et de blanchâtre » Par taches longues; iris jaune doré. Niche dans les rochers, les vieux murs. 8. La chévèche, ou perite chouette. (Srrix passerina. ) Grande comme un merle; brune, à grandes taches blan- châtres arrondies sur la poitrine et les ailes; iris jaune pâle. Se tient dans les masures ; crie, Pou-pou, où haime-haime. a SORSPETRE LILI Des passereaux. ( PASSERES , et partie des PICÆ de Linné.) Nous comprenons sous ce titre non-seule- ment tous les petits oiseaux chanteurs et autres, mais encore tous ceux qui, n'ayant qu'un doigt N 4 100 PES OI 1ISÛE, AUURXE en arrière, et sans ongles crochus, n’ont au- cune membrane entre les doigts de devant. La plupart ont les deux externes soudés en- semble jusqu’à la première articulation , et ils le sont dans plusieurs jusqu'à leur extrémité. Ces oiseaux ont des formes et des mœurs fort diffé- rentes qui nous donnent lieu de les répartir dans plusieurs tribus. | | A. À bec, dont la mandibule supérieure est échan- crée vers le bout. I. Les PIES-GRIÈCHES. (Lanius.) Ont le bec comprimé par les côtés, à mandibule supérieure, crochue vers le bout, et armée, de chaque côté, d’une petite dent. Ce sont des oiseaux cruels qui poursuivent les petits oiseaux et les gros in- sectes , et que plusieurs ont rangés parmi les oiseaux de proie, quoiqu'ils n'en aient ni le port ni les ongles. Ils combattent contre des oiséaux souvent bien plus gros qu'eux, ét savent se faire craindre même des oiseaux de proie. 1. La pie-grièche grise. ( Lanius excubitor. ) Cendrée-bleuâtre en dessus, blanche en dessous ; une raie noire par l'œil ; les pennes noires, avec des taches blanches. Niche sur les arbres les plus élevés; vole en troupes, en Zzigzag et avec précipitation. 5. L’écorcheur. ( Lanius collurio. ) Cendré sur la tête et le cou ; fauve sut le dos ; ailes noires et cc MT SUR ISSEÉ | AU x. 201 fauves; une raie par l'œil , et la queue, noires ; le dessous du corps ares Ji niche sur les arbres et les buissons. Lorsqu'il prend plusieurs oiseaux , “ les fiche dans les épines pour les retrouver au besoin. IL Les cosr- moucHES. (Muscicapa. ) Ont le bec applati horizontalement , pointu, à :mandibule supérieure, échancrée vers la pointe : la Lee" base en est garnie de quelques poils roides , ou barbes.. Ils vivent d'insectes. On peut les diviser en trois tribus, savoir : a.) LES TIRANS : à bec alongé, très-fort , dont la mandfbule supérieure a le dos arrondi. Ils égalent les pies-grièches en force , et sont d'Amérique. b.) LES MOUCHEROLLES : à bec entièrement applati, très- large d’un côté à l’autre, et très-mince de bas en haut. Les pays chauds en produisent un grand nombre d’espèces, souvent pourvues de couleurs agréables. Et c.) LES GOBE-MOUCHES proprement dits : à bec court, moins applati, dont la mandibule supérieure a sa coupe trian- gulaire. Ce n’est que de cette tribu que nous possédons quelques espèces. 1. Le gobe-mouche ordinaire. (Muscicapa grisola.) Brun en dessus , blanchâtre en dessous ; poitrine ondée de A . brun päle , pennes bordées de blanchätre. Il ne vient chez nous 2 us à . - . . . qu'en eté ; comme tous les oiseaux qui vivent d'insectes ; niche en mousse sur les buissons ; pond quatre ou cinq œufs tachetés de roux. 2. Lesgobe-mouche à collier. ( Muscicapa atricapilla. Noir en dessus , blanc en dessous ; un point devant l'œil, un ÉCEE— 7 - a —— RE — 202 DE St OT SCE ANUS collier aux côtés du cou, une grande tache sur l'aile, et les pennes latérales de la queue, blanches. Tel est son plumage d'été : le reste du temps il est plus gris. Il niche dans les trous d'arbre. III. Les mERzES. ( Turdus.) Ont le bec comprimé par les côtés, légèrement arque ; la mandibule supérieure a une petite “chan crure près de la pointe. On appelle GRIFES les espèces à plumage tacheté, ou gri- velé. Ce sont des oïseaux mélancoliques et solitaires, qui chantent agréablement, et vivent d’insectes et de fruits, sur-tout de baies, comme celles du gui, du genièvre , les raisins, etc. Elles arrivent dans notre pays vers l’automne, et vont passer Vhiver dans les climats méridionaux. Elles sont excellentes à manger. Les anciens les élevoient pour cet usage! 2. La grive proprement dite. ( Turdus musicus.) Brune en dessus; des taches jaunes sur l'aile ; jaunâtre en dessous, avec des taches rondes et noires ; le dessous de l'aile jaune. 2. La drenne. ( Turdus viscivorus. ) Brune en dessus; blanchâtre , tachetée de noir en dessous. Elle dissémine la graine de gui, en la rendant entière après avoir digéré les baies. 3. Le mauvis. ( Turdus iliacus. Brun en dessus, blanchâtre en dessous ; poitrine variée de brun clair et de jaunâtre ; une ligne blanche sur l'œil, et une dessous ; le dessus de l'aile roux. On a réservé le nom de MERLES aux espèces dont le plu- mage est coloré par grandes masses. IS MONT SE À Ù x. 103 4. Le merle ordinaire. ( Turdus merula.) Le mâle est d’un noir profond et uniforme , et à le bee jaune doré : la femelle est brun foncé , à poitrine d’un roux sombre , tachetée de brun , et a le bec brun. Cet oiseau est très-commun ; il ne voyage point, s’apprivoise aisément ; et apprend à retenir des airs, ét mème à contrefaire la voix hu- maine. Parmi les espèces étrangères de ‘ce genre, qui sont extrème- ment nombreuses , on peut remarquer sur-tout , 5. Le moqueur. ( Turdus polyglottus.) Oiseau d'Amérique , célèbre depuis long-temps par la facilité avec laquelle ïl imite le ramage de tous les autres oiseaux, au point que les sauvages le nomment oiseau à cent langues. Son chant propre est lui-même très-agréable , et surpasse, au dire des voyageurs, celui du rossignol. Le moqueur est grand comme un mauvis, gris brun en dessus, à ailes et queue plus foncées ; blanchätre en dessous , avec de légères grivelures sur la poitrine ; une ligne oblique blanche traverse aile ; {a queue a une bordure de même couleur. L'Amérique produit un petit genre d'oiseaux nommés FOUR- MILIERS , qui ont le bec plus long et plus droit que les merles , avec des tarses plus hauts, une queue et des ailes bien plus courtes à proportion : ils tiennent le milieu entre les merles et les pies-grièches, ne se perchent point, et vivent de fourmis et de thermés, qui sont, comme on sait, extrêmement nombreuses dans ce pays-à. Leurs couleurs sont généralement brunes ; leur voix est souvent fort extraordinaire ; elle ressembie, dans quelques espèces , au son d’une cloche , etc. Les Indes ont aussi des oiseaux voisins des merles par le bec, à jambes hautes, à queue et ailes courtes. On les nomme 204 DE) S4 O4 6 E "ANT BRÈFES, Leurs couleurs sont plus belles que cellés des four- miliers. Leurs mœurs sont inconnues. IV. LES COTINGAS. ( Ampelis.) Ont le bec applati horizontalement à sa base; la mandibule supérieure légèrement échancrée à sa pointe. Ce sont des oiseaux d'Amérique , dont le plumage brille des plus belles couleurs. Ils se tien- nent dans les lieux marécageux , et vivent d’in- sectes. On dit pourtant qu'ils font aussi des dégâts dans les rizières. 1. Le cordon-bleu. ( Ampelis cotinga.) D'un bleu céleste éclatant , la gorge et la poitrine violettes, avec une tcinture du même bleu, et quelques taches aurore. La femelle manque de la ceinture et des taches. 2. L'ouette. ( Ampelis carnifex. ) D'un rouge vif en dessous; marron en dessus; une bande sur l'œil, et le bout des ailes et de la queue, noirs. 3. Le pompadour. ( Ampelis pompadera. ) D'un pourpre cramoisi; les pennes des ailes blanches , ter- minées en brun ; les couvertures longues, tcourbes, à bout de la tige dénué de barbes. L'Europe possède un oiseau très-voisin des cotingas. C'est : 4. Le jaseur. ( Ampelis garrulus. ) Brun roux ; une huppe de même couleur sur la tête ; la gorge, une ligne par l'œil, et les pennes, noires; une bande blanche sur l'aile, et une jaune au bout de la queue. Son carac- tère le plus remarquable est que les couvertures des ailes ont leur tige terminée par un large disque arrondi, sans barbes, Dis Oùus E Au x. 20$ d'une belle couleur de feu. Il paroît qu'il habite dans le nord. . Il ne vient chez nous que rarement, à des époques assez dis- tantes, et il passe dans l'esprit du peuple Pour annoncer quel- que malheur. V. Les TANGARAS. (T anagra. ) Sont aussi des oiseaux d'Amérique, à bec coni- que, rond à sa base , À mandibule supérieure échancrée vers le bout, légèrement convexe en dessus. Ils ont le port , le vol court et toutes les habitudes de nos moineaux. Plusieurs de leurs espèces se font rémarquer par des couleurs écla- tantes. Une des plus belles est : 1. Le sepricolor. ( Tanagra talao.) Noir en dessus, verd d’aigue marine en dessous > Verd d'émeraude à la tête et à l'épaule , bleu violet à la gorge , rouge sur le dos, jaune sur le Croupion, gris foncé sur la queue. I arrive en troupes à Cayenne au mois de septembre, B.) 4 bec droit, fort > Comprimé , sans échancrure. VI Les mErrzs CHAUVES. ( GRACUIA.) Ont le bec comprimé, légèrement arqué, nud à sa base ; la tête à des espaces plus ou moins con- sidérables dénués de plumes. Ce sont des oiseaux des pays chauds, qui se nourrissent d'insectes et de » fruits. | | hu 1. Le martin. ( Gracula gryilivora. ) ,- Brun marron, bec et Pieds jaunes; une tache nue autour de l'œil, une blanche à l'épaule _€t au bout de la queue, C’est een —— 206 D'E'51 10 T's É.AtUIR un grand destructeur d'insectes; originaire des Indes. On f'a introduit à l'Isle de France pour extirper les sauterelles. 2. Le mainate. ( Gracula religiosa. ) Noir violet; une bande nue et jaune autour de Pocciput ; deux proéminences charnues en forme de cornes ; bec et pieds jaunes. Il se trouve aux Indes ; vit de fruits, a beaucoup de talent pour imiter la voix humaine , et surpasse même le perro- quet à cet égard. VII. Les cORBEAUXx. ( Corvus. ) Sont d'assez grands oiseaux, à bec droit, gros, fort, comprimé par les côtés , à mandibule supé- rieure légèrement convexe, à narines recouvertes par des plumes roides. Ils aiment la chait, même corrompue ; attaquent les petits poulets, etc. Quel- ques espèces se nourrissent uniquement de fruits durs, ou de grains, etc. La plupart apprennent à parler assez aisément. 1. Le corbeau. ( Corvus corax.) Grand comme un coq ; noir uniforme , lustré, avec des reflets verds et violets. Il vit solitaire ; est attiré de fort loin par l'odeur des charognes. 2. La corneille. ( Corvus corone. ). Semblable au corbeau, mais plus petite. S’approche en hiver des lieux habités, se retire en été dans les forêts ; détruit beau= coup d'œufs de perdrix. 3. Le freux ou frayonne, ( Corvus frugilegus. ) Ne diffère de la corneïlle que parce qu'il a là base du bec chauve. Il est très-commun; vole en grandes troupes dans les champs, y dévore les vers, et aussi les, grains. DES 10 2 s'E À IU x. 107 4. La corneille à manteler. ( Corvus cornix. ) D'un cendré clair ; à tête, ailes et queue noires. Elle fré. quente en grandes troupes les bords de la mer, et y mange les coquillages. 5. La pie. ( Corvus pica.) D'un beau noir, avec des reflets bleus et rouges sur les ailes et la queue ; une tache blanche sur laile ; le ventre blanc ; la queue longue et pointue. Elle vit par paires sur les arbres ; attaque les petits poulets, les perdreaux ; dévore beaucoup de grain. Son bavardage a fait proverbe. 6. Le geai. ( Corvus glandarius.) Gris roussètre , les pennes noires; une tache d’un beau bleu rayé de noir sur l'aile. Les plumes du front peuvent se re- dresser en manière de huppe. C’est un oiseau d’un naturel co- re, qui se nourrit surtout de gland. 7. Le choucas. ( Corvus monedula. ) Brun noirître ; une calotte noire sur la tête. Il niche dans les clochers. 8. Le chocard. ( Corvus pyrrhocorax. ) Noir , à bec et pieds jaunes. Il habite les Alpes. 9. Le casse-noix. (Corvus cariocatactes.) Prun, tout parsemé de petites taches blanches. C’est un oiseau de passage, qui se nourrit sur-tout de noix. VIIL Les caraos. ( Buceros.) Sont des oiseaux d'Afrique et des Indes, qui ont beaucoup de rapport avec les corbeaux, et qu'on 2 reconnoît aisément à leur énorme bec de substance 4 dE QE S'É'A DE très-mince , se fracturant souvent aux bords, sui- monté d’une protubérance plus ou moins! considé- rable qui l'égale quelquefois lui-même en grosseur. Is sont d'assez grande taille , ont les deux doigts externes réunis jusqu'à l'ongle, et vivent de fruits. IX. Les rorrIERS. (Coracias.), Sont des oiseaux assez semblables aux corbeaux ; mais dont les narines sont ‘découvertes; le bout de la mandibule supérieure se recourbe un peu sur l'autre. Les rolliers vivent dé fruits. Il n'y en a dans ce pays qu'une espèce. 1. Le rollier d'Europe. ( Coracias garrula. } Cest un oiseau de passage assez rare en France ; moins grand qu'un geais d’un beau bleu changeant en verd d’aigué ma® rine ; violet sur aile; le dos est d’un roux jaunâtre. Cet oiseau niche de préférence sur les bouleaux. Il aime beaucoup les amandes. X. Les OISEAUX DE PARADIS. ( Paradisea. ) Ont le bec comprimé; et le tour de sa base et le front garnis de petites plumes courtesiet serrées , qui ressemblent au plus beau velours. Il se trouve d'ordinaire dans le reste de leur cofps quelque ornement produit par des plumes plus alongées que les autres. Ces oiseaux n’habitent que dans les lieux les plus reculés des Indes orientales. Ils vivent d’aro- mates. On a cru long-temps qu'ils n’avoient pas de pieds, et qu'ils voloient toujours. . 1. L'oiseau DÉS) O 15 E À U x: 309 1, L'oiseau de paradis. { Paradisea apodä.) D'un brun marron ; le dessus de la tête et du cou jaune ; là gorge et le front verd doré ; les plumes des flancs sont effilées ; et deux fois plus longues que tout le corps. Du croûpion par- tent deux filets qui n’ont de barbes qu’au bout, et qui dé- passent encore beaucoup les plumes des flancs: La queue elle- même est courte. Ce bel oiseau se trouve aux Moluques. 2: Le manucode. ( Paradisea reg a. ) Rouge foncé sur le dos, blanc dessous, poitrine Verte; les plumes des flancs sont plus courtes que la queue, larges et roides ; lés filets sont fort longs ; et terminés par une plaque de barbes , contournée en spirale. Des Moliques. 3: Le magnifique. ( Paradisea magnifica. ) Marron en dessus, verd doré en dessous ; aïles jaunes ; deux prands bouquets de plumes de chaque côté du cou ; le supé- rieur bleuâtre , l’autre jaune : les filets du croupion longs, verds ; nôn élargis par le bout. 4. Le sifiler. ( Paradisea aurea. ) Noir , sans filets au croupion, mais trois longs partant de chaque oreille, terminés par un disque verd doré; la poi- triné et l’occiput sont aussi verd-dorés. Ces deux espèces se trouvent à la Nouvelle - Guinée. . C. 4 bec conique. XI. Les caciques. ( Oriolus.) Ont le bec en cône alongé, à pointe très -acé- L4 \ : . 3 3 À 1 1 À iée, à base arrondie. Ils vivent d'insectes , de fruits et de grains. La plupart des espéces mettent une grande industrie dans la construction de leurs nids. LES CACIQUES proprement dits sont les plus grandes O 210 DXE US à © € $ EF Av espèces ; leur bec est très-gros, très - long , et empiète beau- coup sur le front, où il fait une échancrure ronde dans les plumes. Ils font des nids en forme de bouteille, qu’ils sus- pendent en grande quantité au même arbre. LES TROUPIAIES ont le bec plus court, l’échancrure du front plus pointue, et la taille moindre que les précédens. Ils vivent en grandes troupes , et font beaucoup de tort aux grains. Ts nichent aussi en grand nombre sur les mêmes arbres; quelques-uns le font parmi les joncs. LES CAROUGES sont encore plus petits et ont le bec plus mince. Îls ont les mêmes mœurs. Quelques-uns attachent leurs nids sous des feuilles de bananiers; d’autres en construisent en commun, divisés en plusieurs chambres pour autant de nichées. Une espèce n'arrive au sien que par un canal cylindrique , vertical, dont l’ouverture est en bas. | Tous ces oiseaux sont d'Amérique. C’est mal-à-propos qu’on leur a réuni LES ZORIOTS, genre de l’ancien continent , dont le bec est comprimé, et échancré vers le bout comme celui des merles. 1. Le loriot d'Europe. ( Oriolus galbula.) D'un beau jaune ; à aïles et queue noires, variées de jaune, et un trait noir sur l'œil. La femelle est olivâtre. Cet oïseau passe l'été dans notre pays , s’y nourrit de préférence de cerises , et suspend son nid couvert aux bifurcations des branches. XII. Les ÉTOURNEAUX. ( Sturnus. ) Ont le bec en cône alongé; à pointe très-acérée, applatie horizontalement à sa base. Ils vivent d'in- sectes, de grains et de fruits, et volent en grandes troupes avec beaucoup de bruit. DES OISE AU x. 211 1. L’étourneau d'Europe. ( Srurnus vulgaris.) Noïr brillant, tout parsemé de petites taches blanches. T1 reste toute l'année dans notre pays; se prive aisément, et apprend assez bien à contrefaire la voix humaine, XIII Les cros-Brcs. (Loxia.) . Ont un bec en forme de cône, court, gros à la base, et comme renflé. Ce genre comprend plu- sieurs petites tribus. a.) 1. Le bec croisé. ( Eoxia Curvirostra. ) Ses mandibules sont arquées, et leurs pointes se croisent ; ce qui est un caractère unique parmi les oiseaux. Il se sert de ce singulier bec pour dépecer les pommes de pin, et en arracher les grains ; aussi se tient-il dans les forêts d’arbres verds. Le mâle est d’un roux vif » à ailes et queue noirâtres: l2 femelle est verditre. | b.) LES cRos BEcs Proprement dies : à bec exactement conique , três-gros à sa base. Nous n’en avons chez nous qu’une seule espèce. 2. Le gros bec d'Europe. ( Loxia coccuthraustes.) Tête jaunâtre, dos brun, ventre et poitrine gris roussâtre ; une tache noire sur l'œil, et une autre sous le bec ; laile et la queue noires; une bande bianche sous laile ; le bec bleuâtre ; les pieds rouge brun. C’est un oiseau triste et silen- cieux , qui se nourrit sur-tout d'amandes de fruits. Les pays étrangers en produisent plusieurs espèces, en partie pourvues de fort belles couleurs. O 2 Er D —— — A 212 DLENSE Of SÆ AUX. c.) LES VERDIERS : à bec conique, un peu moins gros que dans les précédens. 3. Le verdier. ( Loxia chloris. ) Dos verdâtre ; joues, gorge, poitrine , ventre, 'jaunâtres ; le bord antérieur de l'aile, et les bords de la queue , jaune pur; bec gris; pieds rougeätres. C’est un oïseau doux, qui se tient dans les bois , et qui est facile à apprivoiser. d.) LEs BOUVREUILS : à bec arrondi , convexe de toutes parts, 4. Le bouvreuil commun. ( Loxia pyrrhula. ) Le dos cendré , le croupion blanc ; la tête, les ailes et la queue , noires; untrait blanc sur l’aile ; la poitrine et le ventre d’un beau rouge dans le mâle, d’un gris roussätre dans la fe- melle. C’est un joli oiseau , très-facile à apprivoiser , et qui apprend même à parler. Son ramage naturel est doux et varié; il apprend aisément à chanter des airs. Sa nourriture princi- pale consiste dans les bourgeons des arbres. e.)' LES CoLIOous : à bec un peu arqué; à très-longue queue. Ce sont des oiseaux d'Afrique. XIV. Les mornEAUx. (Fringilla.) Ont le bec en forme de cône court, non renflé à sa base. Ce genre comprend aussi plusieurs pe- tités tribus : ils vivent de grains. et ne voyagent point. a.) LES MOINEAUX proprement dits : à gros bec, fort ; à ailes trés-courtes. MM NONIUSE À Ü É. 213 1. Le moineau ou pierror. ( Fringilla domestica. ) Le dos et les ailes variés de brun, de noirâtre et de fauve ; le ventre grisâtre ; le croupion et la queue gris brun ; une ligne blanche sur l'aile. Le mâle a la gorge noire, et les côtés de la tête roux. C’est un oïseau parasite, qui vient en grand nombre piller nos greniers, nos granges , nos jardins , et dont on à mis la tête à prix dans plusieurs endroits. 2. Le friquet , ou moineau de bois. ( Fringilla montana. ) Diffère du moineau, parce qu'il a deux lignes blanches sur l'aile. Il se tient davantage retiré. b.) LES PINSONS, etc. : & bec court. 35. Le pinson. ( Fringilla cælebs.) Brun en dessus, ailes et queue noires ; deux larges bandes blanches sur laile. Le bord de ses pennes et les bords de la queue sont blancs. Le mâle est, en dessous, d’un gris roussâtre, et a du bleu sur les côtés du cou : la femelle est grise en dessous, C’est un oiseau fort commun, qui chante agréable. ment, 4. Le pinson d’ Ardennes. (Frirgilla montifringilla.) Noirätre en dessous, avec le bord de chaque plume fauve ; les pernes noires | bordées de blanchôtre ; la gorge, la poi- trine et l'épaule, fauve vif; deux larges bandes blanches sur l'aile; du jaune pur sous l'aisselle; le bec jaune, Il est plus grand que le pinson commun ; se tient dans les grandes forêts ; ne se rapproche des habitations qu'en hiver. 5. La linotte. ( Fringilla cannabina. ) Brun fauve en dessus , blanchâtre en dessous; tête grise ; l'aile noire, avec une ligne longitudinale blanche ; les bords de la queue blancs. Le’mâle a la poitrine ct le sommet de la tête d’un rouge O 3 L “ 214 D'APSC OUISVE AUX. pur et vif. Cet oiseau aime sur-tout les grains de lin et de chanvre. Il vit long-temps en cage, mais il y perd son rouge. 6. Le serin. ( Fringilla canaria. ) Originaire des Canaries : a été introduit ici à cause de lagré- ment de son chant, et de la facilité avec laquelle il apprend des airs ; mais il ne se propage qu'avec beaucoup de soins. Ses couleurs varient ; il est tantôt d’un jaune pâle , uniforme , tantôt teieyvé de teintes verditres , etc. c.) LES CHARDONNERETS , etc. : à bec très-aïiguise en une longue pointe. 7. Le chardonnerer. ( Fringilla carduelis.) Brun en dessus , blanchätre en dessous ; ailes et queue noires, tachetées de blanc ; une tache d’un beau jaune sur l'aile; le tour du bec rouge doré; une'calotte noire. Ce joli oiseau se daisse aisément apprivoiser, apprend à chanter , et à faire la petite manœuvre de la galère. Il se nourrit sur-tout de graines de chardon. 8. Le rarin. ( Fringilla spinus.) Olivâtre en dessus, jaunâtre en dessous ; les ailes et la queue noires , variées de jaune pur. Cet oiseau se tient de préférence dans les forêts de sapin, et niche sur les sommets les plus élevés de ces arbres. d.) LES WEUVPES : à bec médiocre ; à trés-longue queue. Ce sont des oiseaux étrangers , qui ont quelques-unes des pennes de la queue beaucoup plus longues que tout le corps. Leurs couleurs sont sombres , relevées seulement de quelques taches plus vives. XV. Les BRuANS. ( Emberiza.) Ont le bec conique, pointu; la mandibule su- DE 4 O,1$S6E A U x. 21$ périeure plus étroite que l'inférieure, et la ligne qui les sépare, courbe. Il ÿ a un grain osseux sail- Jant dans leur palais. 1. Le bruant. ( Emberiza citrinellu. ) Fauve , tacheté de brun en dessus; un beau jaune en des- sous ; la tête variée de jaune et de verdâtre ; le bord de lPaile et de la queue, jaune. C’est un oiseau très-commun, qui niche sur des buissons, et se rapproche en grand nombre des habi- tations en hiver. On le nomme verdier dans beaucoup d’en- droits. 2. Le proyer. ( Emberiza miliaria.) Plus grand que le bruant ; vit dans les prés ; est tacheté de brun sur un fond roussätre en dessus , grisètre cn dessous; les pennes bordées de gris. 3. L’ortolan. ( Emberiza hortulana. ) Est cet oiseau célèbre par son bon goût. Il est de passage dans la plupart de nos cantonë. Sa couleur est un châtain tacheté de brun en dessus , un gris roussätre en dessous ; la tête et le cou olivâtres ; une ligne blanche au bord de laile et de la queue. | D. 4 bec grêle, approchant de la forme d’un poinçon ou d'une alène. XVI. Les MÉSANGES. (Parus.) Ont un petit bec excessivement court dans quel- ques-unes. Ce sont des oiseaux très-vifs qu'on voit sans cesse voltiger et se suspendre aux branches: ils vivent d'insectes, de graines, de bourgeons; ils enfoncent quelquefois le crâne aux petits oiseaux pour leur manger la cervelle. 0 4 116 Drug: O x S'É A' 1. La mésange à tête noire. ( Parus major.) Des olive ; ventre jaune ; aïles et queue cendrées ; tête noire, ayec une grande tache blanché sur la joue. C'est la plus grande espèce de ce pays. 2. La mésange à téte bleue. ( Parus ræruleus. } Dos olive; ventre jaune ; aïles et queue cendrées; le som- met de la tête bleu céleste ; les côtés bleu violet; une tache blanche sur la joue. 3. La nonnette cendrée. ( Parus palustris. ) Pos cendré; ventre blanchâtre ; ailes et queue npirâtres ; tête npire ; une tache blanche sur la joue. 4. La mésange à longue queue. ( Parus caudatus. ) Très-petite ; dos ronssätre ; ventre blanc ; tête blanche; sourcils et nuque noirs ; queue plus longue que tout le corps. 5. Le remis. ( Parus pendulinus.) Cendré; ailes et queue brunes ; le front et un trait sous Pœil noirs. C’est un des oiseaux qui construisent leur nid avec le plus d’art : il y emploie le duvet de fleurs de saule , lentrelace en un tissu épais et serré comme du drap , le fortifie en ehors de petites racines, te ferme par-dessus , et le suspend avec un brin de chanvre ou d’ortie à la bifurcation de quelque branche mobile. On le trouve enltalie, en Autriche, en Hon- grie, etc, | XVIT, Les manAKxins. (Pipra.) Sont de petits oiseaux d'Amérique fort sembla- est cue les #anakias ont le doigt du milieu et le doigt externe réunis jusqu'à l’ongle, tandis qu'ils ne FR SO) SE À U x. 217 le sont dans les mésanges, comme dans tous les passereaux, que jusqu'à la première articulation. Les couleurs des manakins sont en général brillantes. 1. Le grand manakin huppé. ( Pipra pareola. ) Tout le corps d’un beau noir ; le dos bleu céleste ; une huppe d’un rouge pur. Pendant sa jeunesse il est entièrement olivätre, avec sa huppe rouge, 2. Le manakin à téte &or. ( Pipra erythrocep hala. ) Noir ; la tête d’un beau jaune d’or, &c. On 2 aussi rangé parmi les manakins, 3. Le coq de roche. ( Pipra rupicola. ) Oisean d'Amérique, grand comme un pigeon, dont tout le corps est de la plus belle couleur aurore » avec quelques taches noïres sur aile. Sa tête est ornée d’une huppe formée par une double rangée de plumes verticales. Il vit de fruits. XVIII. Les ArOUETrES. ( Alauda. ) Ont le bec plus alongé que les précédens, et encore assez fort; aussi vivent-elles en partie de grains. Leur principal caractère est dans l'ongle du doigt de derrière, qui est droit et extrêmement alongé. La plupart des espèces nichent à terre, ne se perchent presque point, et ont l'habitude de s'élever perpendiculairement avec beaucoup de vitesse et en chantant fort haut. Leurs couleurs sont généralement grisâtres. grivelées de brun. 1, L'alouerre des champs. ( Alauda arvensi S.) Gris fauve c'air > tache é de brun ; queue noirâtre; les deux : | 218 DES. OISE A U X. pennes externes blanches en dehors. Très-commune dans nos champs. On eftime sa chair. ‘ >. L'alouertte pipi. ( Alauda trivialis. ) j C'est la plus petite de nos alouettes. Elle.se perche. Son dos est d’un brun ofivâtre , et sa poitrine grise ; tachetée de brun moirûtre ; il y à sur l'aile deux bandes transverses blanchätres. 3. Le cujelier. ( Alauda arborea. ) | Se perche aussi; est plus brun que lalouette des champs; à taches plus foncées, et a la tête entourée d’une espèce de ruban blanchâtre. 4. La farlouse. ( Alauda pratensis, ) Olivtre , variée de noirâtre en dessus ; la poitrine jaunäfre , surtout dans le mêle; le sourcil blanchâtre. Niche dans les prés; se perche difhcilement. 3. Le cochevis. ( Alauda cristata.) Gris brun en dessus, blanchâtre en dessous; la poitrine ta- chetée de brun; une huppe sur la tête. XIX. Les secs-rins. (Motacilla.) On à réuni sous ce nom une multitude de petits oiseaux à bec en forme d’alène, plus grêle et plus foible que celui des alouettes , et dont l'ongle pos- térieur n’est pas plus alongé qu'à l'ordinaire. Ils vivent d'insectes ou de vers, et abandonnent pres- que tous notre pays pendant l'hiver. 1. Le rouge-gorge. (Motacilla rubecula. ) Brun en dessus ; la gorge et la poitrine d'un roux vif. Se tient dans les bois tout l'été ; s’approche des habitations en gutomne lorsqu'il s'en retourne dans les pays méridioneux. I Dog OISE à U x 219 en reste cependant quelques-uns qui, lorsqu'ils sont surpris par la neige , se retirent dans les maisons. 2. La gorge-bleue. ( Motacilla suecica. ) ; . . LA Gris brun en dessus ; gorge et poitrine d’un bleu azuré ; une ceinture rousse au dessous du bleu. Se tient dans les lieux humides sur les lisières des bois. > 3.Le rossignol de muraille. ( Motacilla phænicurus. ) Gris brun; poitrine rousse ; gorge no're ; croupion et queue roux , excepté les deux pennes du milieu qui sont brunes. Niche dans les vieux murs. 4. Le traquer. ( Motacilla rubetra.) L2 . - LI 2: Le] Noirâtre; poitrine rousse ; le croupion, une tache sur l'aile, et une au côté du cou, blancs. Se tient sur les ronces ; a le vol court ; est toujours en mouvement. 5. Le motteux ou cul-blanc. ( Moracilla ænanthe.) Gris brun clair en dessous ; poitrine roussâtre clair ; ventre et croupion blancs; ailes noires , à plumes bordées de gris ; la moitié des pennes de la queue blanches ; un trait noir par l'œil, surmonté d’un trait blanc. Il niche sous les gazons ; se tient dans les champs labourés, et suit la charrue pour recueillir les vers qu’elle met à découvert. Il devient très-gras et est un fort bon manger. 6. Le rossignol. ( Motacilla luscinia. ) Brun roussâtre en dessus, blanchâtre en dessous ; les genouil- Îères grises. Tout le monde connoît le chantre de la nuït et les accords délicieux dont il charme les forêts. I1 niche sur les arbres, et ne chante que jusqu'a ce que ses petits soient éclos, 7. La fauverte. ( Motacilla hippolaïs.) Brun foncé uniforme en dessus, gris roussâtre en dessous, 220 Nes OrIME Mis Elle se tient dans les bocages, et égale presque le rossignol par Ja beauté de son chant. Il y a plusieurs espèces voisines , Éga- lement remarquables par leur ramage, telles que, 8. La fauverte à réte noire. ( Motacilla atricapilla. ) Cendré brun en dessus, blanchâtre en dessous, la tête recou- verte d’une calotte noire. 9. Le trafne-buisson, ou fauvette d'hiver. (Moc. modularis.) Fauve tacheté de brun en dessus ; les côtés du cou, la gorge et la poitrine , d’un cendré bleuâtre ; le ventre blanchâtre. Elle arrive en automne et passe l’hiver dans notre pays. 10. Le bec-figue. ( Moracilla ficedula. ) Brunâtre en dessus, gris jaunâtre en dessous ; ailes et queue noirâtres; un ruban blanchètre sur Vaile. En Italie et en Grèce il vole en troupes: chez nous il vit dispersé. Il se nourrit d’in- sectes, de raisins, de figues , et fait, avec lortolan , les délices de nos tables. 11, Le roitelet, ( Motacilla regulus. ) Verdätre en dessus, jaunâtre en dessous ; sur la tète une belle huppe d'un jaune doré, encadré de noir. C’est le plus petit des oiseaux de notre climat. 12. Le troglodyte. ( Motacilla troglodytes. ) Guëre plus grand que le roitelet ; d’un brun roux, tachcté d’un brun plus foncé; sans huppe. I1 court à terre ; niche dans de petits trous, et s’y retire l'hiver. Il tient toujours sa queue relevée. On pourroit séparer de ce genre, Les LAV ANDIÈRES et BERGERONNETTES ; qui ont les tarses élevés , la queuc longue, qu'elles font battre sans cesse, et les dernières plumes de l'aile, prolongées de manière à en recouvrir la pointe. Dés , O 1 S EAU x, 221 13: La lavandière. ( Motacilla alba. ) A le dos cendré , la tête et le ventre blancs, la tête et l'oc- ciput noirs ; les ailes et la queue noires , bordées de blanc. Elle se tient au bord des eaux , et niche entre les joncs. 14. La bergeronnette jaune. ( Motacilla flava.) Verdâtre en dessus, jaune en dessous; ailes et queue noires, bordées de jaune. Elle fréquente les troupeaux de moutons, ainsi que les autres bergeronnettes. E. 4 petit bec très-court, applati horizontalement et fendu très-avant. Ce sont des oiseaux qui poursuivent les insectes au vol et les engloutissent dans la grande ouvet- ture de leur bec. On n’en connoît que deux genres. XX. Les HIRowDErtES. ( Hirundo.) Les oiseaux dont le vol à le plus de rapidité, d'étendue et de facilité. Elles ont la tête plate, pres- que point de cou, un bec extrêmement petit, des pieds très-courts, et les ailes si longues, qu’elles dépassent de beaucoup la queue, qui est ordinai- rement fourchue. Elles ne restent ici que pendant l'été. On prétendoit autrefois qu’elles s’enfonçoient pendant l'hiver sous l'eau des marais et des étangs : il paroît que cela m'est vrai que de lhirondelle de rivage. Elles bâtissent leurs nids avec beaucoup de solidité, de petits brins de terre collés les uns aux autres. 222 DES O1SE A U X: 1. L’hirondelle de cheminée. ( Hirundo urbica.} D'un noir brillant, avec des reflets verds et violets; le front et la gorge d’un roux brun ; la poitrine et le ventre blanchâtres: Elle niche principalement dans les cheminées. ÿ ». L'hirondelle de fenêtre. ( Hirundo rustica. ) D'un noir brillant avec des reflets bleus; tout le dessous du corps et le croupion d'un blanc pur. Elle niche contre les murs, sous les toits, etc. Ses pieds sont velus jusqu'aux ongles. 3. L’hirondelle de rivage. ( Hirundo riparia. ) D'une couleur cendrée ; la gorge et le ventre blancs. Elle niche dans des trous souterrains sur le bord des eaux. 4. La salangane. ( Hirundo esculenta.) Est une très-petite hirondelle , noirâtre en dessus, blanchètre en dessous, qui habite sur les bords de la mer dans Parchipel des Indes, et construit, dans les cavernes des rochers, des nids que les Chinois estiment beaucoup comme un aliment restaurant. On prétend que la matière de ces nids est un frai de poisson qu'elles recueillent sur les flots. On pourroit séparer des hirondelles le genre des MAR- TINETS, qui ont les ailes encore plus longues, et les pieds courts , en sorte qu'une fois à plate terre ils ne peuvent ni mar- cher ni prendre leur essor ; ils ont la propriété unique parmi les oiseaux, que les quatre doigts de leurs pieds sont tous dirigés en avant. Leur vol est encore plus élevé que celui des hirondelles; et d’une rapidité inconcevable. Ils placent aussi leurs nids contre es maisons : mais on dit qu’ils volent dans ceux des moineaux et des hirondelles les matériaux dont ïls en tapissent l'in- térieur. 5. Le martinet noir. ( Hirundo apus. ) Il est tout noir avec un peu de blanchâtre sous la gorge. | | } Mes OT SE AU x: 213 XXI. Les ENGOULEFENTS. (Caprimulgus.) Ont toujours la queue égale : leur bec est encore plus fendu que celui des hirondelles , et ils le tien- nent ouvert en volant; la base est garnie de barbes, ou poils roides : l'ongle du doigt du milieu est den telé d’un côté; leur plumage est varié par petits traits et pointillé de différentes nuances de gris, de brun et de noirâtre. Enfin ils ont de grands yeux larges ; que l'éclat du jour blesse, et ils ne volent que la nuit comme les chouettes. Les phalènes ou papillons de nuit font leur principale proie. Nous n’en avons en Europe qu'une seule espèce. (Capri- mulgus Europæus. Lin.) C’est un oiseau grand comme un merle, qui niche dans les trous de murs, et nous quitte en hiver. L’Amériqu: en produit beaucoup d’autres , dont plusieurs fort grandes. F. 4 bec gréle, très-alongé, assez fort. XXIL Les siTrEeLrEs. ( Sitta.) Sont des oiseaux à bec droit, long, grêle et pointu, à pieds courts et forts, à queue roide , qui grimpent sur les arbres comme les pics , et en frap- pent l'écorce pour découvrir les vers qui y sont ca- chés. Ils nichent dans des trous d'arbres, dont ils rétrécissent l'ouverture avec de la terre. Nous n’en avons ici qu’une espèce ( Sirra Europæa), qui est grande comme un moineau; d’un cendré bieuâtre en 2 . dessus, d’un fauve clair en dessous , d’un roux brun sous la 224 DES O1654Æ AU % queue, avec un trait noir dans lequel l'œil est placé. Où la trouve dans tous nos bois. KXIIL Les crIMPEREAUX. ( Certhia.) Ressemblent aux sittelles par les mœurs et la con- formation ; seulement leur bec est plus long et arqué dans toute sa longueur. Ils sont généralement fort petits. 1. Le grimpereau commun. ( Certhia familiaris. ) A peine plus grand qu'un roitelet ; à plumage gris, moucheté de brun et de blanc ; à queue très-roide , rousse. On le trouve sur presque tous les arbres: ». Le grimpereau de muraille. ( Certhia muraria. ) D'ün beau cendré bleuâtre ; le haut de l'aile et une partie des pennes, d'un rose vif; la gorge du mâle rioire. Il grimpe sür les murs pour y chasser aux insectes. Il est peu commu dans nos départemens septentrionaux. L'Afrique ‘produit plusieurs espèces de grimpereaux , dont le plumage est enrichi de couleurs presque aussi briilantes que. celles des colibris. On les connoît sous le nom de soui- mangas où de sucriers. Les grimpereaux d'Amérique ; nommés guirs-guits , ont le bec plus court, moins arqué , ét les pieds plus longs. Leurs couleurs sont aussi fort vives. Ces deux tribus n’ont pas lhabitude de grimper come n0$ grimpereaux d'Europe. XXIV. Les cozsris. ( Trochilus.) Sont ces oiseaux d'Amérique si célèbres par leur petitesse et les couleurs qui enrichissent leur plu- mage ; Me SOOLLISCE À U & 334 Mage , et qui surpassent l'éclat des pierres précieuses et des métaux les mieux polis. Leur bec est très- grêle ; et leur langue, faite en tube et susceptible de beaucoup s'alonger, leur sert à sucer le nectar des fleurs, autour descuelles on les voit voltiger et se tenir souvent comme suspendus. Ces petits oi- seaux placent Îeur nid sur quelque brin d'herbe, et deviennent quelquefois la proie des grosses arai- gnées de ce pays-la. On les divise en : à.) CoLIBRIS proprement dits : à bec arqué, également aiguisé. Ils sont généralement plus grands. 1: Le colibri topaze. ( Trochilus pella. ) D'un pourpre brun ; la gorge de la plus belle cotileur de topaze changeant en verd dofé , encadrée de noir; queue très: longüe , fourchue, noire: C’est la plus grande espèce : elle égale pourtant à peine notre roitelet. b.) OISEAUX-MOUCHES : à bec droit, un peu renflé par le bout. 2. Le rubis-topaze. { Trochilus mosquitus. ) Brun noirâtre ; à queue rousse; le dessus de la tête et du cou de couleur de rubis ; la gorge de couieur de topaze , et bril- lant du même feu que ces gemmes. 3. Le plus petit oiseau mouche. ( Trochilus minimus.) D'un brun violet, avec des reflets métalliques. C’est le plus petit des oiseaux connus : il n’est pas plus grand qu’un frélon. XXV. Les auPPEs. ( Upupa.) Ont un bec grêle et arqué comme celui des grim- pereaux et des colibris proprement dits : mais leur P 226 DANS: LOMTIESLE « AVATONE langue est trés-courte et obtuse ; celle des grimpe- reaux est longue et aiguë, et celle des colibris tubulée et extensible. Les huppes sont aussi géné- ralement plus grandes ; elles vivent d'insectes , fré- quentent les fumiers, etc., et sont en général des oiseaux très-sales. Nous n’en avons qu’une espèce ici : ; 1. La huppe. ( Upupa epops.) Fille à sur la tête une belle huppe, formée de longues plumes rousses, terminées de noir, rangées sur une double file , et qu'elle relève à volonté. Le plumage est roux ; les ailes noires, avec de larges bandes transversales blanches. . On a rangé avec les huppes les PROMEROPS, oiseaux des pays chauds, remarquables par leur longue queue , et qui tiennent le milieu entre ce genre et les grimpereaux , dont ils ne diffèrent guère que par la grandeur plus considérable. Une de leurs plus belles espèces est : >. Le promerops à paremens frisés. ( Upupa magna.) Noir; à tête et poitrine ornécs de couleur d’aigue-marine brillante : les couvertures de l'aile sont relevées de manière à produire un ornement singulier de chaque côté du dos; leur extrémité est bordée de verd doré; la queue est pointue , et trois fois plus longue que le corps. Ce bel oiseau se trouve à la Nou- velle-Guinée. XXVI. LE mMOmoOT. Est un oiseau de l'Amérique, assez semblable aux huppes, mais qui a quelque chose de plus lourd dans le port. Les deux mandibules de son bec sont dentelées. Sa queue, fort longue, a les deux pennes DAS O I SE a;U: x: 127 moyennes ébarbées, un peu au-dessus de leur pointe, de la longueur d’un pouce. Il est verd en dessus, orangé en dessous; le dessus de la tête, une tache devant la poitrine, et la queue , bleu céleste ; du noir autour de l'œil. Il est de la grosseur d'une pie. Ses doigts moyens et externes sont réunis jus qua l'ongle. Il se nourrit d'insectes. On l’a placé très-mal à propos dans le genre des Toucans, sous le nom de Riamphastos momota. XXVII Les cuéprers. (Merops.) Ont le bec alongé et arqué, sans dentelures , et les deux doigts externes unis jusqu'à l'ongle. Ils vivent d'insectes qu'ils poursuivent en volant, sur-tout d'abeilles et de guépes. | Nous voyons quelquefois chez nous, 1. Le guépier ordinaire. ( Merops apiaster. ) C’est un oiseau de la grandeur d’une grive , du plus beau bleu d’aigue-marine sur le dessous du coïps , le front, la queue, et une partie de l'aile; d’un roux fauve sur le dos ; à gorge d’un beau jaune encadré de noir. Il est commun dans les isles de PArchipel. Les anciens pré- tendoient qu’il voloit à rebours. . 7 ., $ Les guépiers étrangers diffèrent peu des nôtres. Leurs couleurs sont généralement brillantes, XXVIII. Les MARTINS-PÉCHEURS. ( Alcedo.) Ont les pieds très-courts , les deux doigts ex- « r . . » , st à ternes réunis jusqu'à ] ongle, et un très-long bec droit P'à 228 pis O t SE AUS et pointu, comprimé par les côtés, au fond du- quel est une très-courte langue plate et obtuse. Ils vivent de pêche; se tiennent sur les arbres au bord des eaux, d'oùils se précipitent sur les petits pois- sons qui s’approchent de a surface , et se relèvent habilement après les avoir saisis. | 1. Le martin-pécheur d'Europe. ( Alcedo ispida. ) Un peu plus grand qu’un moineau ; à le dessus du corps d’un bleu changeant en verdätre et en noirâtre , le dessous d’un roux vif; un ruban roûx de chaque côté du cou; et tout le long du,dosune large bande du bleu céleste le plus brillant. Sa gorge est blanchâtre. C'est le plus beau des oiseaux naturels à notre climat : il y reste même pendant le temps de la gelée. Il niche dans les trous du rivage. C'est l'alcyon des anciens. Les pays étrangers de l'un et de l'autre continent four- nissent beaucoup d’espèces d'alcyons ou martins-pêcheurs ; le bleu , le noir et le roux, forment presque toujours les teintes de leur plumage. XXIX. Les Toprers. ( Todus.) Ce nom désigne un petit genre, semblable aux martins-pêcheurs par les mœurs et la conformation, mais dont le bec est applati horizontalement au lieu de l'être par les côtés. Ils sont tous étrangers. BE S O1$S(E A U x. 229 ner TA R.E: T'Y. Les oiseaux grimpeurs. ( SCANSORES. ) Nous avons déja vu parmi les passereaux les grimpereaux et les sittelles, qui ont lha- bitude de grimper aux arbres le long de leurs troncs et de leurs branches, pour rechercher les insectes qui se trouvent sous leur écorce. Néanmoins on a réservé le nom de grim- peurs à d'autres oiseaux qui semblent plus par- ticulièrement conformés pour cela, en ce que leur doigt extérieur est tourné en arrière, comme le pouce , et qu'ayant ainsi deux doigts en arrière comme en avant, ils se soutiennent plus aisément dans la position désavantageuse où ils sont obligés de se tenir. Ils forment deux sections : l’une à bec grêle, qui se nour- rit d'insectes et de vers ; l’autre à gros bec convexe, dont une partie vit de graines et de fruits. À. GRIMPEURS à bec grêle. LE Les Jacamars. ( Galbula.) Sont des oiseaux qui ressemblent aux martinse P 3 130 DES ONS"E SUR pêcheurs par toute la forme du corps et celle du bec. Ils ont, comme eux, la langue courte : mais leurs doigts sont disposés comme ceux des grim- peurs. On n'en connoît qu'un petit nombre d’es- pèces : elles sont d'Amérique , se tiennent dans les bois humides, et vivent d'insectes. IT. Les Prcs.1( Picus.) Sont les oïseaux grimpeurs par excellence : is sont continuellement attachés à l'écorce des arbres, dans toutes les situations. Outre la forme deleurs pieds, ils sont encore favorisés pour cela par leur queue, composée de pennes très-roides, ét qui leur sert d’arc.- boutant. On a dit qu’elle n'avoit que dix pennés: c'est qu'on a négligé les deux latérales, qui sont beaucoup plus petites que les autres. Le bec des pics est très-long, droit , pointu, compri- mé à sa pointe, et anguleux à sa base. Leur langue est très-longue, ronde , mince , et son extrémité est armée de petites pointes recourbées en arrière. Ils peuvent la faire sortir de plusieurs pouces hors du bec, et l'y retirer : ils s’en servent pour percer les vers et les extraire des fentes de l'écorce. Les espèces de pics sont très - nombreuses ; il y en a dans tous les climats des deux continens. Les pics ont l'estomac membraneux, et manquent de CoœCum. 1. Le pic noir. ( Picus martius.) ” à 3 | Grand comme une corneille ; tout noir ; une tache d'un beau ) ) un moineau. ME SMOUL SLE AU: x: 231 rouge à l’occiput. Il se tiert principalement sur les hautes futaies des montagnes. 2. Le pic verd. ( Picus viridis. ) Verd en dessus, jaunâtre ou blanchâtre en dessous; le crou- pion jaune doré ; le dessus de la tête d’un beau rouge. Cest l'espèce la plus commune dans les pays de plaines. Il niche ainsi que les autres pics, dans les trous des arbres vermoulus, et il annonce la pluie par un cri particulier. Sa taille est celle d'un geai. 3. L’épeiche, ou pic varié. ( Picus major.) À corps varié de blanc et de noir; une bande à l'occiput, et le dessous de la queue, d’un beau rouge. La femelle n'en a point à la tête. Grand comme un merle. 4. Le petit épeiche. ( Picus minor.) À corps varié de blanc et de noir; le dessous d’un blanc sale ; du rouge seulement à la tête dans le mâle. Grand comme IIL Ze rorcor. (Jynx.) Est un oiseau de notre climat , qui a les habi- tudes des pics , et la langue conformée comme eux : mais son bec est court et sans angles, et sa queue longue et quarrée par Le bout. I doit son nom de torcol aux mouvemens singuliers de son cou, lors- qu'il est surpris ou ému. Son plumage est cendré, varié par petites taches de gris, de brun, de noïi- râtre, etc. Il niche dans les creux d’arbres. IV. Les coucous. ( Cuculus.) Ont le bec arrondi à sa base , médiocrement P 4 232 p'Euis, Or SE AUX: long, légèrement arqué, pointu; les narines en- tourées d’un rebord saillant ; la langue longue , pointue, non fourchue ; la queue alongée , tantôt ronde , tantôt pointue, tantôt quarrée. Il ny a chez nous qu’une seule espèce. 1. Le coucou ordinaire. ( Cuculus canorus. ) Il est célèbre , parmi tous les oïissaux, par son instinct par= ticulier de pondre dans les nids étrangers. Le coucow femelle ne couve point: il choisit un nid de petit oiseau, le plus sou= vent d’un bec fin, comme rouge-gorge, fauvette où lavar= diére ; quelquefois aussi d'un granivore, bruant, verdier ou bouvreuil; en dévore tout ou partie des œufs, y met le sien à la place et l’abandonne. L'oiseau auquel le nid appartient couve Vœuf, nourrit et élève le jeune coucou avec autant de soin qu'il auroit fait de ses propres petits Le coucou est d'un gris brun sur le dos, rayé de blanc et de brun sur le ventre et la poitrine ; sa queue est noirâtre , avec des points blancs sur les bords des pennes ; les pieds, les coins du bec , et le tour des yeux, jaunes. I1 vit d'insectes, et attaque quelquefois les très= petits oiseaux. Tout le monde connoît son chant. Hs partent presque tous en hiver. Les espèces étrangeres de coucous sont fort nombreuses dans les deux continens: mais on ignore s’ilen eft une seule qui ponde, comme la nôtre, dans des nids étrangers ; on sait qu'il en est plusieurs qui ne le font pas. Celles-ci nichent ordinairement dans des trous d’arbres. Les plus remarquables sont , >. Le coucou indicateur. ( Cuculus indicator. ) I habite au Cap de Bonne-Espérance , et même dans une grande partie de PAfrique, et se nourrit du miel des abeilles sauvages ; qui sont très-communes dans cette contrée. Les habi- a — MES MONS ELA U x. 133 fans ont soin de le suivre ; et lorsqu’à son aïde ïls ont décou- - vert quelques ruches, ils lui en donnent une portion par recon- noissance , mais non suffisante pour le rassasier, de peur qu’il ne cesse d'aller à la découverte. Il est en dessus d’un gris rous- sètre , blanc en dessous , une tache jaune aux épaules. Sa queue est pointue et rousse, 3. Le touraco. ( Cuculus persa.) D’Afrique ; verd ; à dos nuancé de bleu ; à pennes antérieures des ailes , rouges ; une longue queue, et une huppe sur la tête. C'est un joli oiseau, que son bec court et assez gros pourroit faire séparer du genre des coucous, B. GRIMPEURS à gros bec. V. Les couroucous. ( Trogon.) Sont des oiseaux de l'Amérique méridionale qui ont le bec plus large en travers qu'épais en hauteur, court , crochu , et dentelé à ses bords, entouré de soies à sa base , les pieds fort courts, couverts de plumes jusqu'auprès des doigts. Leur nom indique leur voix. Ils vivent d'insectes, se tiennent dans les bois, et nichent dans les trous d'arbres, en posant leurs œufs sur la poudre de bois vermoulu. On n'en connoîft que peu d'espèces. 3. Le couroucou à ventre jaune. ( Tr. viridis. ) Verd doré sur le dos; la gorge d’un noir violet ; le ventre jaune ; les pennes variées de noir et de blanc. Long d'un pied. Il se trouve à Cayenne, 534 DE's7 O'T Sr, AU VI. Les BARBUS. ( Bucco.) \ Ont un gros bec pointu, comprimé par les côtés, fendu jusque sous les yeux, échancré vers sen ex- trémité , et garni à sa base de grosses soies roides ou plumes efflées. On les trouve dans la zone tor- ride des deux continens. Ils ont la tête grosse, le corps trapu, le vol court et pesant , le maintien triste et silencieux. [ls se tiennent dans les lieux les plus solitaires des forêts , et vivent d'insectes. Ceux de l’ancien monde ont le bec plus court, plus con- vexe en dessous. Ils retiennent le nom de BARBUSs. 1. Le barbu à gorge jaune. ( Bucco philippinensis. ) Long de sept pouces ; verd en dessus, jaunâtre tacheté de brun en dessous; gorge et joues jaunes ; du rouge sur la tête et sous le cou; un trait noir sous l'œil. Cet oiseau est des Philippines. Les barbus d'Amérique ont le bec plus grand et Ré alongé. On leur donne le nom de TAMATIA. 2. Le tamatia à collier. ( Bucco capensis. ) D'un roux orangé ; blanchâtre en dessous ; un collier noir, VIL Les roucans. (Ramphastos. ) Sont de tous les oiseaux connus, ceux qui ont le plus énorme bec : il y en a des espèces qui l'ont aussi grand que tout le corps. Mais sa substance est légère et composée de cellules vuides ; sa forme est alongée , un peu comprimée ; l'extrémité de la mandibule supérieure se recourbe en bas, et les DR MIONM SE A U x 135$ bords de lune et de l’autre sont irrégulièrement dentelés. Leur langue est garnie des deux côtés de barbes comme une plume. Tous Les toucans sont des contrées chaudes de l'Amérique. Ils vivent des fruits de palmiers et d'autres graines ; volent en troupes, crient beaucoup , nichent dans les trous d'arbres. On Les apprivoise aisément. Leur plumage est or- dinäirement obscur; mais ils ont sur la gorge et la poitrine des plumes fort brillantes , que les naturels du pays emploient à de jolis ouvrages. VIII. Les PERROQUETS ( Psittacus.) Leur bec est très-gros, convexe de toutes parts ; la mandibule supérieure , pointue, à bords anguleux , se recourbe sur l'inférieure. Elle est visiblement mo- bile : sa base est revêtue d’une peau molle, dans laquelle sont les narines. Leur langue est épaisse, obtuse et charnue , presque comme celle des mam- miferes : c’est de sa conformation , ainsi que de la voussure interne du bec, que dépend le taient singulier de ces oiseaux pour imiter différentes voix, et sur-tout celle de l'homme. Ils ont d’ailleurs dans leurs gestes et leur maintien un air refléchi qui sur- prend , et auquel contribue encore l'habitude de se tenir sur une patte , en portant avec l’autre leurs alimens vers le bec. Dans l'état de sauvage, les’ perroquets habitent les forêts de la zone torride, qu'ils remplissent de leurs clameurs. Ils volent peu, 236 DAENS: Or S 6.4 UE mais grimpent sans cesse aux troncs et aux branches des arbres, dont ils mangent les fruits ; leur bec, gros, fort et tranchant , en brise facilement les amandes : ils s’en servent aussi pour grimper. Ils nichent dans des trous d'arbres. On distingue les perroquets d’après la longueur et la formé 8 P q 8 de leur queue. Parmi ceux qui l'ont courte et égale, on re. 4 q > marque : a.) LES KAKATOÉS, dont la tête est ornée d’une huppe mobile. Ce sont les plus grands et les plus beaux. Leur plu- mage est le plus souvent blanc; la huppe varie en couleur selon les espèces. Il y en a une à plumage tout noir. Tous les kakatoës sont des Indes orientales. b.) LES PERROQUETS proprement dits, dont La téte n’a point de huppe. L'ancien continent en produit moins que l'Amérique. On : : ‘ rémarque entre autres espèces de l’ancien monde, 1. Le perroquet cendré. ( Psitr. erithacus.) Le plus commun de tous , et celui qui apprend le mieux à parler. Îl est originaire de Guinée. Son corps est cendré clair, et sa queue d'un beau rouge. Les espèces à plumage rouge , originaires des Indes orien- tales, portent chez les oïiseleurs le nom de zoRIs. Tel est : 2. Le Lori à collier. ( Psire. domicella. ) Rouge, à calotte violette, à ailes vertes , à joues et épaules bleues; le mâle a un collier jaune sous le cou. Il vient des Moluques et de la Nouvelle-Guinée. Parmi les espèces de l'Amérique , celles qui ont du rouge au fouet de l'aile portent le nom d'AmA4Z0ONES, Telle efti MEUSANO SE. À U: x. 237 3. L’amazone à réte blanche, ( Psirt. leuco-cephalus. ) Verte ; à gorge et ventre rouge ; à tête blanche ; à occiput bleu. Celles qui ont le fouet de l'aile d’une couleur différente du rouge , se nomment CRICS; et celles qui n'y ont aucune marque , PAPEGAIS. L’un et l’autre continent produisent aussi des espèces à queue courte, qui n'ont que la taille d’un moineau. Tel eft : 4. Le moineau de Guinée, ( Psirtacus pullarius. ) Verd gai; tête rouge, croupion bleu ; les côtés de la queue tachetés de rouge. Les espèces de cette taille qui se trouvent en Amérique y portent le nom de touïs. Parmi les perroquets à queue longue et pointue, on re- marque : c.) LES ARS : les plus grands et les plus beaux de tous ils sont tous d'Amérique , et se distinguent à une grande sr dénuée de plumes , qu’ils ont à chaque joue. 5. L'ara rouge. ( Psittacus macao.) Du plus beau rouge écarlate ; les pennes des ailes et les laté- rales de la queue , bleu céleste ; les couvertures des ailes jon- quille. 6. L’ara bleu, ( Psittacus ararauna. ) D'un beau bleu céleste en dessus , d’un jaune orangé en dessous ; les côtés de la tête blancs, rayés de noir. Ces deux grandes espèces sont assez communes en Europe, où on les apporte à cause de leur magnifique plumage. * d.) LES PERRUCHES : moindres que lesaras; à joues garnies de plumes: Il y'en a dans les deux continens. Celles d’Amé- rique prennent en particulier le nom de perriquess 238 DÉENSNIO' x SRE ADRE 7. La grande perruche à collier. ( Psirr. Alexandri.) D'un verd clair, à gorge noire ; un collier rouge sur Îa nuque, et une tache de même couleur au fouet de Païle. Cette espèce, originaire des Indes, étoit le seul perroquet connu des” anciens. Ce fut Alexandre le Grand qui Papporta le premier en Europe. 8. Le sincialo. ( Psitracus rufirostris.) D'un verd clair uniforme ; les pennes des ailes et de la queue bleuâtres ; le bec roux brun; les pieds gris. C’est une jolie espèce d'Amérique , qu’on elève fréquemment ici à cause de son caractère doux, C HA PAPER ENE Des gallinacés. (GALLINÆ. Lin.) CE sont des oiseaux pesans , qui se nourris- sent presque uniquement de grains : aussi avons- -nous pris parmi eux la plupart de nos oiseaux de basse cour. On les reconnoïît à la mandi- bule supérieure de leur bec légèrement arquée et comme voutée, à leurs narines recouvertes en parte d’une pièce charnue , et sur-tout à leurs pieds courts, dont les doigts sont den- telés sur leurs bords, et réunis à leur base seu- lement par de courtes membranes. Le tarse est ’ DIENS O1 S E À U x. 239 armé dans plusieurs espèces d’un éperon pointu. Dans presque toutes, il faut plusieurs femelles \ A \ à un seul mâle ; et elles couvent à terre sans faire de nid. Ï. Les pIGEONSs. ( Columba. ) Semblent tenir le milieu entre les gallinacés et les passereaux , ayant plus de rapport avec ceux-ci pour les mœurs, et avec ceux-là pour la forine et l'organisation. Leur bec est grêle, renflé par le bout ; leurs narines recouvertes à demi d’une écaille charnue, gonflée; leurs pieds courts , leurs doigts séparés jusqu'à leur origine, où l’on trouve entre eux une très-courte membrane. Ils vivent en mo- nogamie, construisent des nids , et font chaque année plusieurs pontes peu nombreuses. LA 1. Le biser. ( Columba ænas.) D’un bleu d’ardoise ; le cou changeant. C’eft la souche de nos différentes races domestiques. Il vit dans les bois, niche sur les arbres, et fait deux ou trois pontes par an. La variété qui en approche le plus est notre pigeon de colombier, qui niche en grandes troupes dans les demeures que l’homme lui prépare, eten sort librement pour chercher sa vie dans les champs. IL faït trois à quatre pontes par an. La culture a produit les innombrables variétés de nos pigeons de volière , qui ne quit- tent point nos habitations , et sont nourris par nous. Il: pon- dent presque tous les mois, Chaque ponte est de deux œufs, 240 DIM S OT1S'E AU 2. Le ramier. ( Columba palumbus. ) Gtis brun en dessusi poitrine roussätre ; des taches blanches aux côtés du cou. C’eft une espèce sauvage, plus grande que le pigeon domestique. 3. La trourterelle, ( Columba curtur. ) : \ : Re Petite espece sauvage , grise en dessus ; à poitrine rougctre 4 une tache rayée de blanc et de noir de chaque côté du cou. IL LES TETRAS. ( Tetrao.) Forment un genre très-nombreux, dont les. es: pèces sont très-recherchées pour les tables. On les reconnoît à une tache nue au-dessus de l'œil, dont la peau est grenue et ordinairement d’un beau rouge. Leur forme est épaisse; ils ont la queue égale, composée de dix-huit pennes situées hori- zontalement. On peut diviser ce genre en trois pe tites tribus. a.) LES TETRAS proprement dits, à tarses garnis de plumes. 1. Le coq de bruyére. ( Tetrao uro-gallus.) Pius grand qu'une oie; d’un brun foncé en dessus ; couleur d’ardoise en dessous , pointillé ct marqué par-tout de petites raies noirâtres; la queue égale. Il se tient dans Îes grands bois des hautes montagnes et des pays froids. Il vit de feuilles et de bourgeons d'arbres. », Le coq de bruyére à queue fourchue. (Terrao tetrix. ) Brun noirâtre 3 l'aile tachetée de blanc ; la queue fourchue ; grand comme un coq. Il se tient dans les bois, et vit de cha< tons de bouleau et de coudrier , etc. Les femelles de ces deux espèces . MEUS4 © à SE À'u: x! 241 espèces sont plus petites et ont des couleurs plus claires et plus variées que leurs mâles. Ceux-ci dans le temps de l’amour hérissent leurs plumes , relèvent leur queue, et sont comme frappés d’une sorte de stupidité : ils appellent leurs femelles, qui S’approchent en grand nombre de l'arbre où le mâle est perché. 3. La gelinorte. ( Tetrao bonasia. ) De Ia taille d’une poule ; à plumage joliment varié de gris, de brun, de fauve et de noirètre; une bande noire sur la queue, qui est terminée de blanc. Le mâle a la gorge noire , entourée de blanc. Cet oiseau se tient dans les bois au pied des mon- tagnes , et passe pour un des meilleurs gibiers. 4. Le lagopéde , où perdrix blanche. ( Tecrao lagopus, ) Grand comme un pigeon; les pieds garnis de plumes jusques sous les doigts. Le plumage d’été blanc, piqueté de jaune, de brun et de noïrêtre ; une bande noire sur à queue : en hiver il devient tout blanc. Cet oiseau habite dans le nord, ou sur nos plus hautes montagnes, et il y reste même pendant les neiges. Il vit des jeunes pousses d'arbres >» des chatons de bouleau , &c. b.) LES PERDRIX : à carses nuds » à sourcils rouges. 5. La perdrix grise. ( Tetrao perdix. ) À dos gris brun ; à ventre cendré; à flancs tachetés de TOUX ; à tête fauve. Le mâle se distingue par une grande tache en forme de fer à cheval de couleur marron » qu'il a sur la poitrine. Tout le monde connoît cet oiseau, si fréquent dans les plaines, et surtout dans les champs bien labourés. Ils y vivent par paires, et se réunissent sur la fin de l'été en compagnies plus ou moins nombreuses. Les perdrix ne se réfugient dans les bois que lorsqu'on les poursuit, , 7. Q dntre 5 di 242 DYEus: © I S © AQUHXS 6. La perdrix rouge. (Tetrao rufus. ) Dos brun ; flancs cendrés , tachetés de roux ; gorge blanche, entourée de noir ; sourcils blancs ; poitrine tachetée de noir sur un fond cendré ; bec et pieds rouges. Plus grande et Ho répandue que Îa perdrix grise. Se tient dé préférence dans les montagnes aux lieux qui produisent des bruyères et des brous- - sailles. 7. Le francolin. ( Tetrao francolinus.) Est une perdrix des pays chauds, d'Espagne, de Sicile, de Grèce , etc. ; à plumage .fauve, varié de noir en dessus, noir tacheté de blanc en dessous ; un beau collier orangé autour du cou; la tête variée de noir et de blanchâtre ; le bec et les pieds rouges ; des éperons aux tarses. On estime beaucoup sa chair. il se plaît dans les lieux humides et sur les bords de la mer. c.) LES CAILLES : à carses nuds ; la tache nue derrière. œil, et sans rouge. 8. La caille. ( Tetrao coturnix. ) Petit oïseau qui devient très-gras, et qui disparoît en hiver : quoique pesant , H traverse alors la Méditerranée d'un seul vol; mais il choisit le vent favorable. Il n’en reste ici que quelques individus qui se cachent dans des trous et sous des pierres. Le plumage de la caille est brun en dessus; varié de fauve, rous- Sitre en dessous ; tacheté) de brun sur-la poitrine ; un pinceau jaunètre sur chacune des Plumes du dos et des flancs. lil. Les p4AONS. (Pavo.) Sont de superbes oiseaux ; qui se distinguent à une aigrette de plumes déliées, et larges par le : À _ F "20 bout, qui couronne leur tête : leur taille est élan- DE Ss A0 LSE AU x. 243 cée , leur port fier; les pennes de leur queue, égales et situées horizontalement : mais les plumes du croupion se prelongent dans plusieurs espèces au - delà de la queue, et forment elles - mêmes une espèce de queue surnuméraire que l'oiseau relève à volonté , pour faire ce qu'on appelle Za -roue, 1. Le paon ordinaire. ( Pavo cristatus.) ’ Est le plus beau des oiseaux: son plumage rassemble les couleurs et l'éclat des métaux et des pierres précieuses ; la tête et le cou sont d’un bleu de saphir foncé, changeant en violet et en verd; les plumes de laigrette brillent du plus beau verd doré; deux lignes blanches traversent la joue ; le dos est aurore ; avec des écailles de verd doré, changeant en couleur de cuivre; les pennes de Paile et de la queue sont rousses. Mais c’est sur-tout sur les longues plumes du croupion que la nature a épuisé toutes les ressources de son p'nceau : elles sont plus longues que tout le corps ; à barbes efflées et ondoyantes , changeant en violet, en verd, et en couleur d’or ; l'extrémité seulement de chaque plume a des barbes serrées , et présente une grande tache ovale , formée d’anneaux bruns, violets, dorés , et couleur de cuivre, au centre desquels est un œil changeant du plus beau bleu céleste au noir velouté et à là couleur d'émeraude. Les pieds sont gros et noïrâtres | armés d’un fort éperon. La pane est brune. Son cou a des reflets verds ; les plumes du croupion lui manquent entièrement. Le mâle lui-même ne les a que dans la saison des amours. Ces oiseaux, communs aujourd’hui en Europe , sont originaires des Indes. Leur cri aigre et fort présage la pluie. Les jeune” paons sont assez bons à manger. On les servoit autrefois dans Mona Q : 544 D'£ s ‘O2 118 E A UK L4 LA . . £ les repas de cérémonie avec leur queue , comme on fait au- jourd'hui des faisans. >. Le paon de la Chine, ou éperonnier. ( Pavo bicalcaratus. ) La tête n’a qu'une huppe. Le plumage est roussâtre, chargé. sur tout le dessus du corps, tant dans le mâle que dans la fe- melle, d’yeux bleus, entourés d'un cercle jaune: Les plumes du croupion dépassent à peine celles de la queue, et ont cha- cune un œil double. Chaque tarse a deux éperons. 3. Le paon d'Impey. ( Pavo Impeyanus. ) Belle aigrette à plumes aiguës ; le cou d’un verd doré , chan- geant en rouge cuivré; les ailes, verd changeant en bleu ; le ventre noir ; le croupion blanc ; la queue rousse. Point de plumes longues au croupion. Cet oiseau a été rapporté des Indes en Europe par une dame anglaise, dont on lui a donné le nom. 1V. Les rarsAnNs. ( Phasianus.) On reconnoît les faisans à un espace nu et sans plumes qui occupe chaque joue, €t à leur queue alongée en pointe, et dont les pennes intermé- diaires recouvrent les autres comme un toit. Ce sont généralement de très-beaux oiseaux , dont la chair est excellente. Leur tête est d'ordinaire ornée d’une huppe soyeuse. 1. Le faisan ordinaire. (Phasianus colchicus. ) Ou loiseau du Phase, rapporté de la Colchide par les Argo- nautes, et qu'on élève aujourd’hui dans toute l'Europe , dans des parcs exclusivement destinés à cela. Le mâle a le plu- mage varié de brun, de yerd foncé ,'et de fauve doré; le cou, la tête et la huppe verds. La femelle est variée de gris et de DOEUs*" © # $ EAUX: 145$ brun ; et na point de huppe. Sa queue est aussi beaucoup plus courte. 2. Le faisan d'argent de la Chine. ( Phasianus nycthemerus. ) Blanc pur en dessus , avec des lignes étroites noirâtres ; noir profond en dessous ; la huppe noire ; la queue blanche. La femelle est en dessus rousse , rayée de brun ; en dessous grise , écaillée de noir et de jaune. 3. Le faisan doré de la Chine. ( Phasianus pictus. ) . D’untbezu rouge en dessous ; lz huppe jaune doré ; le dessus du cou, orange , rayé de noir ; le haut du dos verd; le bas et le croupion jaune doré; Flaile brune et rousse, avec une grande tache bleue ; la queue très-longue, brune, tachetée de gris. La femelle variée de brun et de gris. Ces deux oiseaux , que les Chinois se sont plus à multiplier, et qu’ils représentent sur leurs papiers, leurs porcelaines , etc., font aujourd’hui Fornement de nos volières. 4. L'argus , ou faisan de Junon. ( Phas. argus.) Est un des plusbeaux oiseaux qu’il yait, quoique ses couleurs ne soient pas brillantes. Sa queue est excessivement longue, et les plumes secondaires de ses aïles égalent presque sa queue, en sorte que lorsqw’il les étend , elles représentent un cercle immense. Chaque penne est chargée d’une multitude d’yeux verdâtres, rangés à la file; tout le reste du plumage eft moucheté de noir sur un fond brun ou gris jaunâtre. Le cou et la tête sont revêtus d’une peau nue et bleue. Les pieds sont rouges. La fe- melle n’a aucun de ces ornemens, et est d’un gris brun, uni- forme. Cet oiseau extraordinaire est originaire des montagnes de la haute Asie. LES cogs. ( Gallus.} Que Linnæus à réunis au genre des faisans, à cause de leurs Q 3 fr 246 DES : O 1 E SE joues nues , s’en distinguent par la crête charnue qu’ils ont sur Ia tête et les barbillons de même nature qui pendent sous leur bec, et encore mieux par la disposition des pennes de leur queue qui forment deux plans verticaux adossés lun à l’autre. Le coq mäle a de longues plumes étroites qui se recourbent en arc sur sa queue et qui manquent à la poule. L'un et l’autre ont quelquefois leur crète remplacée par une huppe de plumes. Leurs pieds sont aussi couverts de plumes jusqu'aux doigts dans certaines varictes. | On n’en connoît qu'une espèce, originaire des grandesIndes , et dont les innombrables variétés remplissent aujourd’hui nos basses - cours dans toutes les parties du monde. (Phasiarus gallus. Linn. ) Sonnerat l'a retrouvée sauvage aux Indes. V. La PEINTADE. ( Numida.) À pour caractères des barbillons charnus aux deux côtés de la base du bec, et une proéminence osseuse recourbée en arrière sur le sommet de la tête : c'est un oiseau originaire d'Afrique, connu des anciens sous le nom de poule de Méléagre, à queue courte et égale, à plumage cendré -bleuä- tre, tout parsemé de petits points blancs; on l'é- lève dans nos basses-cours par curiosité. (Numida meleagris , L) VI. Le prwpon. (Meleagris.) Est encore un grand oiseau de basse-cour, oti- ginaire d'Amérique : sa tête est nue et couverte de papilles ; des barbilions charnus pendent sur le cou, et il y a sur la tête une espèce de cône flasque » Des QOerisE À 0 X 147 que lé mâle peut prolonger à volonté, jusqu'à le faire pendre au devant du bec. Toute cette peau change instantanément de couleur, du blanc au bleu et au rouge de sang , selon les affections de l'oiseau. Sur sa poittine est un pinceau de crins assez longs : les plumes du croupion sont dans le mäle aussi longues que la queue , et il les relève pour faire la roue , comme le paon; mais elles sont roides , coupées carrément de couleur obscure, comme le reste du plumage. _e dindon est l'embiême de la sottise orgueilleuse. C est le plus gros et le meilleur des gallinacés domestiques. (Meleagris gallo-pavo.) VII. Zres xoccos. (Crax.) Sont de grands gallinacés américains qui ont pour caractère une membrane molle entourant la base du bec. Leur port est à peu près celui du dindon : ils ont la queue égale, et souvent la tête surmon- tce d'une huppe. On pourroit en introduire en Europe, où ils auroient la même utilité que le dindon. 1, Le hocco noir. ( Crax nigra.) Plumage d’un beau noir; une huppe sur la tête, dont les plumes sont différemment frisées. La membrane de la base du : . À bec d'un jaune citron, avec un tubercule arrondi sur le haut, De la Guiane. 2. Le pauxi, ou pierre. ( Crax pauxi.) Noir ; la base du bec et une grosse protubérance ovale au Q 4 248 De Et s O 1 :SÉE À 107 x dessus, d’un bleu céleste. Du Mexique. Il se tient dans les lieux inhabités. La trachée- artère de ces oïseaux fait de grandes inflexions comme dans quelques oiseaux aquatiques. VIIL. Lrs cuans. ( Penelope.) Diffèrent des hoccos par l'absence de la cire ou membrane molle qui enduit la base du bec de ceux - ci. Leur tête n'est point toute dénuée de plumes ; il y a cependant différentes places nues, et même, dans quelques espèces, des proéminences et des caroncules. IX. Les ouUTARDES. ( Otis.) Ont avec le bec, les doigts, les petites mem- branes de leurs bases, et le port massif des galli- nacés , les hauts tarses et les jambes nues en° bas des oiseaux de rivage. Elles volent très -peu, et ne se servent le plus souvent de leurs ailes que pour accélérer leur course. Elles vivent de grains et d'herbes. 1. La grande outarde. ( Otis tarda. ) Cest, avec le pélican , le plus grand oiseau d'Europe. Son plumage est, surle dos, d’un fauve vif, traversé d'une multi- tude de petites traces noires , et grisâtre sur tout le reste. Les plumes des oreilles sont alongées dans le mâle , et forment, des deux côtés de latête, des espèces de grandes moustaches. Cet oiseau se tient dans les pays de plaines, et passe pour le meil- leur de nos gibiers. | LS mass 02 SÉ Ac UT x: 149 2. La petite outarde , ou canneperière. ( Otis tetrax.) Est beaucoup plus petite et plus rare que la précédente. Le dessus du corps est varié de brun et de noirûtre; le dessous blanchâtre. Le cou du mâle est noir avec deux col- liers blancs. Les pays étrangers produisent aussi quelques espèces d'ou- tardes. Les oiseaux qui ne peuvent voler. ILS ont été rangés par les uns dans l’ordre des gallinacés , dont ils ont la pesanteur , et par d’autres, dans celui des oiseaux de rivage, auxquels ils ressemblent par la hauteur des tarses et la nudité du bas des jambes. Les espèces en sont peu nombreuses. Ce sont les plus grands de tous les oiseaux. L L'auTrucxE. {Struthio.) Habite dans les contrées les plus chaudes de l'Afrique , a jusqu'à huit ou dix pieds de hauteur; le cou long et gréle, portant une très-petite tête ; le bec: large, court et voûté; les ailes si courtes, qu'elles ne lui servent point à voler, mais seule- ment à accélérer sa course , qui est plus rapide que célle des meilleurs chevaux. Ses jambes sont très- 150 DMEUSA O1 SùE AVUN MI hautes, très-fortes ; ses pieds n’ont que deux doigts, tous les deux dirigés en avant. Son plumage est brun , tacheté de blanc. Les plumes du croupion larges, flexibles, pourvues de longues barbes fines et douces, sont d'un grand usage pour les orne- Mens des femmes, les panaches , etc. Le sternum de l'autruche est plat, et manque de cette pro- éminence qu'on remarque dans celui des autres oi- seaux : sa fourchette est soudée, au sternum et aux clavicules. Elle digère vite, et avale indistinctement tout ce qui se présente, comme des cailloux et des morceaux de métal ; mais c'est par erréur qu'on a cru long-temps qu'elle digéroit Le fer. C’est un oiseau fort stupide, qui se tient dans les contrées sablon- neuses. Elle ne couve point ses œufs; mais elle les couvre lécèrement de sable, et les garde jusqu'à ce que la chaleur du soleil les ait fait éclore. Linnæus a réuni l'autruche ( Struthio camelus) dans un seul genre , avec les deux oiseaux suivans. II. Le casoar. ( Rhea. Briss.) Originaire de Java et des autres isles de larchi- pel des Indes, diffère assez de l’autruche pour faire un genre à part. Il l'égale presque en grosseur , mais il est moins haut. Sa tête et une partie de son cou sont nuds, et colorés en rouge et en bleu. De chaque côté pend un barbiïlon charnu assez grêle. Le som- met est muni d'un casque osseux et conique dé DS LOUE S LE LU * 21 couleur-brune. Les plumes ont les barbes si courtes, qu'elles ressemblent à du poil ou à du crin. Les ailes sont encore plus courtes que celles de l’au- truche , et ont cinq pennes sans barbes , et par conséquent semblibles à des piquans : l'oiseau s'en sert pour sa défense. Ses pieds ont trois doigts di- rigés en avant. Son bec est courbe et comprimé par les côtés. C'est le struthio casuarius üe Linnæus. On le nomme aussi émeu. III. LE Tourov. Le plus gros oiseau de l'Amérique; a le long cou ; la petite tête et le bec applati de lautruche; mais pour tout le reste il ressemble davantage au casoar. Il à à chaque piel trois doigts dirigés en avant , et un tubercule rond et calleux en ar- rière. Son plumage est gris en dessus et blanc en dessous , et ses plumes rudes. C'est le strutkio ame- ricanus Ge Lin. Rhea touyouyou, Briss. IV. Le pronTe. ( Didus.) Originaire des isles de France et de la Réunion, est un gros oiseau , à ailes encore plus courtes que tous les précèdens. Son corps est massif et garni d'une espèce de duvet gris ; ses pieds courts , gros, à quatre doists ; son bec long, fendu jusqu’au-delà des yeux, qui paroissent placés dans sa base même. Ses mandibules , concaves dans leur milieu, renflées 252 DE 1: O r:SÉ) 1 0x à leur bout , ‘ont leurs pointes recourbées en sens contraire. Les plumes forment, autour de sa base, une espèce de capuchon. Linné l'appelle didus ineptus. C H-A,P,. LR SE ANNE Des oiseaux de rivage. (GRALLÆ, Lin.) La hauteur de leurs tarses , et la nudité du bas de leurs jambes, leur donnent la facilité d'entrer dans l’eau jusqu’à une certaine pro- fondeur, d'y aller à gué, et d'y pêcher au moyen de leur cou et de leur bec, dont la longueur est toujours proportionnée à celle des jambes. Ceux qui ont le bec fort vivent de poissons ou de reptiles; les autres,se conten- tent de vers et d'insectes. Leur doigt extérieur est généralement uni par sa base à celui du milieu , au moyen d’une courte membrane; le pouce manque quelquefois. Ces oiseaux éten- dent leurs jambes en arrière lorsqu'ils volent au contraire des autres, qui les reploient sous le ventre. DE S OISE À 0 x. 253 A. À bec gros et court. I. L’acami. (Psophia.) Est un oiseau de l'Amérique méridionale , de près de deux pieds de longueur, haut sur jambes; à bec conique, un peu voûté, qui est très-remar- -quable par la faculté qu'il a de faire entendre un son sourd et profond qui semble d’abord sortir de l'anus, et qui lui a valu le nom de crepitans. :Son-plumage est noirâtre, avec une plaque d'un bleu brillant: sur la poitrine, et de longues plumes cendrées au croupion. La tête et le cou n'ont qu'un léger duvet. Cet oiseau vit dans les bois et les mon- tagnes, et se nourrit de grains , de fruits, de vers, et même de poissons. Il s’apprivoise très-aisément. ë IL. Ze Kkamicur. ( Palamedea.) Est un autre grand oiseau de l'Amérique méri- le] dionale , à bec court, courbe par le bout, à longues jambes et à très-longs doigts. Il. se distingue aisé- ment par une corne grêle et longue , implantée sur ‘son front. Chacune de ses ailes est armée de deux éperons , et l'ongle de son pouce ést droit et alongé comme celui des allouettes. Son plumage est noï- ratre, avec une tache rousse à l'épaule. Il se tient dans les lieux inondés, et y chasse les reptiles, Sa voix est. très-forte. 2$4 DE $ :O-1;SCE À w IT. Le mEssAGERr. ( Serpentarius. ) A, avec le port et les longues jambes des oiseaux de rivage, le bec d’un oiseau de proie , au point qu'on l'a rangé parmi eux sous le nom de felco serpeñtarius. Un autre caractère remarquable est un faisceau de plumes longues et roices , qui lui font une aigrette sur la nuque, et qui l'ont fait appeller secrétaire. IL habite aux environs du Cap de Bonne-Espérancé, et se nourrit de serpens et dé rats. On l'apprivoise dans ce pays-1là. Il a la taille de l'oie et un plumage grisatre. IV. LE sAracou. (Cancroma.) A un bec très-large de droite à gauche, et comme formé de deux cuillers appliquées l’une à l'autre par leur côté concave : ses mandibules sont fortes et tranchantes , et la supérieure à une dent pointue de chaque côté. Il est de l'Amérique méridionale ; habite sur les arbres au bord des rivières , d’où il se précipite sur les poissons, qui font sa nourri- ture ordinaire. Son plumage est grisâtre. Le mälea sur le derrière de la tête une très-longue aigrette, V. Le rrAmANT. ( Phænicopterus. ) À des pieds extrêmement longs, dont les doigts antérieurs sont entièrement palmés. Son cou est gréle et aussi long que les pieds; son bec est d'une . figure singulière. La mandibule inférieure est ovale DES OustE À ü % 255 et ployée longitudinalement en un canal demi-cy- lindrique ; la supérieure au contraire est courbée en travers pour couvrir l'autre : toutes deux sont très-fortes. Cet oiseau est répandu par to 1 les cli- mats tempérés et chauds , fait un nid de terre dans les marais, et couve ses œufs en se mettant à cheval sur le nid. Il vit de coquillages, d'insectes, d'œufs de poisson. Son plumage est blanchâtre , et les ailes d'un rouge de rose souvent très-vif B. 4 bec long «et fort. VI Les HÉRONS. ( Ardea.) Ce genre est caractérisé par un long bec, droit, pointu, fort, comprimé, tranchant, et par des parines en forme de ligne longue et étroite. Les oiseaux qui le composent ont tous les jambes hautes, la taille élancée et le cou long, et vivent de. poissons. et de, reptiles ; la trachée- artère des mâles fait différentes circonvolutions dans l'intérieur du thorax , ce qui leur donne une voix très-forte. On peut les subdiviser en différentes tribus, qui sont : a.) LES HÉRONS proprementidirs, ont l’ongle du doigt du milieu dentelé à son bord interne ; et les yeux entourés d’une péau nue, et paroissant implantés dans le bec même, ce qui teur donne un. air singulièrement stupide. Ils. vivent de poisson; de grenouilles , et n’ont qu’un seul cœcum. * …. Le héron commun. ( Ardea cinerea. ) D'un cendré bleuâtte + pennes desailes, noires ; sur latète une 156 DES AO Ex ds Ge AU M aigrette de même couleur, qui est plus longue däns le mâle ; une belle cravate blanche , avec des larmes noires, descendant le long du cou. Il niche sur les arbres les plus hauts, et dé- truit beaucoup de poissons. 2. L’aigrette. ( Ardea garzerca. ) Beaucoup plus petite que le héron , toute blanche. Les plumes de sa huppe sont recherchées pour les panaches. 3. Le butor, ( Ardea stellaris ) Presque de la taille du héron , paroït avoir le cou plusgros, parce que ses plumes sont plus longues et moins couchées ; il est jaune , tacheté de noir ; niche par terre dans les marais , et se fait remarquer par sa voix extrêmement bruyante. 4. Le bihoreau. ( Ardea nycticorax. ) A le cou plus court que les précédens, et en général la taille moins élancée. Son plumage est d'un gris brun en dessus , blan- châtre en dessous ,'et il a trois longues plumes implantées dans le derrière de la tête. ’ b.) LES CIGOGNES diffèrent des hérons en ce que leur ongle du milieu n’est pas dentelé, et que leur œil est moins près de la base du bec, ce qui leur donne un tout autre air. 5. La civogne blanche. ( Ardea alba.) F Blanche ; pennes des ailes, noîres; bec et pieds rouges. C’est un grand oiseau, pour lequel le peuple a un respect parti- culier , fondé sans doute sur l'utilité dont il est pour. la des- truction des serpens et autres reptiles. La cigogne niche de pré= férence sur les toits, les sommets des clochers , etc. Elle quitte nos climats en hiver, et se rend en troupes nombreuses dans les pays chauds. c.) LES GRUES ont des ongles sans dentelures comme Îes cigognes, DAS Ou sfE À vw À 257 cigognes , le bec moins long qu’elles et les hérons, et ordi- nairement une bonne partie de la tête dénuée de plumes. 6. La grue. ( Ardea grus.) Cendrée ; gorge noire ; le sommet de la tête nud ; de grandes plumes frisées sur le croupion. C’eft un très-grand oiseau, à taille svelte, qui habite dans le nord, et qui se rend tous les automnes dans les pays chauds en troupes innombrables et très- bien ordonnées. Elles mangent du grain dans les champs labourés ; mais elles préfèrent les insectes que leur fourrissent les con- trées marécageuses. 7. La demoiselle de Numidie. ( Ardea virgo. ) Cendrée ; à cou noir ; une touffe de longues plumes blanches de chaque côté de la tête. Cet oiseau a en captivité l’habitude de gesticuler et de sauter comme s'il exécutoit une sorte de danse. 8. La grue couronnée , ou l'oiseau royal. ( Ardea pavonina. } Cendrée ; ailes blanchätres ; ventre noir ; joues nues, blanches et coulenr de rose ; une grande aigrette de soies jaunâtres sur la tête. VII. Le JAB1Ru. (Mycteria.) Est un oiseau d'Amérique de la taille de la grue ; mais plus épais, à bec très-grand , très-fort, dont la pointe se recourbe un peu vers le haut. Son cou est nud , coloré de noir en haut, de rouge en bas; le reste du plumage est blanc ; le bec et les pieds noirs. Il se tient au bord des lacs, et vit de poissons. R 158 Diers: Ou 5 m'as VIIL Les 181. ( Tantalus.) | Ont un grand bec fort et tranchant, à pointe mousse, arqué vers le bas, et la gorge formée d'une peau extensible. Ce sont de grands oiseaux semblables à ceux des deux genres précédens , et qui se nourrissent également de reptiles. 1. L'ibis blanc. ( Tantalus ibis.) Un peu moindre qu’une cigogne ; à plumage blanc, légère- ment nuancé de pourpre; à bec jaune, dont la base est dénuée de plumes. C’est cet oiseau si révéré des anciens Égyptiens , à cause qu'il délivre leur pays des serpens , et dont ils embau- moient le cadavre avec autant de soin que celui des hommes ; dont l’image enfin désignoit l'Égypte dans les hiéroglyphes. J1 est encore aujourd’hui très-commun dans ce pays, et y niche sur les palmiers. On l’y nomme l’oiseau de Pharaon. C . 4 bec long, foible , applati horizontalement. Nous ne comprenons dans cette subdivision, que:, IX. Les SPATUIES. ( Platalea.) Grands oiseaux, à bec long, large d'un côté à l'autre, et dont l'extrémité se dilate en un disque arrondi. Ils fréquentent les marécages , sur-tout vers les bords de la mer, et se nourrissent d'insectes ou de très-petits poissons. On en connoît une espèce blanche, de la taille du heron, assez commune en Europe ( platalea leucorodios ) ,.et une de — tt DES OISEAU x. 159 couleur de rose, où même rouge vif, qui ne se yoit qu’en Amérique (plaralea aïaïa). D. 4 bec gréle, rond et fcible. Ces oiseaux ne vivent guère que des vers mous ou des petits insectes qu'ils prennent dans l'eau , la vase ou la boue. La plupart des espèces sont renommées par leur bon goût. X. L’Arocerre. ( Recurvirostra. ) A, comme le flammant , les pieds entièrement palmés, quoiqu'elle tienne aux oiseaux de rivage Par tout le reste de son organisation. Son bec gréle et long est recourbé en haut » €t Sa pointe dirigée vers le ciel. C’est un joli oiseau , à taille élancée, à plumage blanc varié de noir , qui fréquente nos côtes en hiver. XI. Les PLUrIERS. (Charadrius. ) Se distinguent des autres oiseaux de cette sub- division, en ce qu'ils manquent de pouce, et n’ont que les trois doigts antérieurs. Ils viennent dans nos plaines avec les pluies d'automne , et parcou- rent en grandes troupes les Prairies et les vallées humides , en frappant la terre avec le pied pour en faire sortir les vers , qu'ils dévorent à l'instant. Leur bec est droit , médiocrement long, un peu renflé par le bout. R 2 268 “pAEUS) O 1 5.5. ARUAXE 1. Le pluvier doré. ( Charadrius pluvialis.) Noirâtre, pointillé de jaunâtre; poitrine jaunâtre , tachetée de noir; ventre blanc. Grand comme une tourterelle. >. Le guignard. ( Charadrius morinellus. ) Gris, avec quelques traits jaunâtres ; poitrine d'un roux foncé ; le sourcil blanc : moins grand que le précédent. 3. Le pluvier à collier. ( Charadrius alexandrinus.) Blanc , dos gris; la poitrine et quelques lignes sur la tête, noires. Il y en a une variété de la taille du merle, et une de celle de lalouette. On pourroit séparer du genre des pluviers 4. L’échasse. ( Charadrius himantopus. } Qui s’en distingue par son bec courbé en dessous , et par ses pieds excessivement longs et grêles. Son plumage est blanc ; à ailes et occiput noirs : ses pieds sont rouges. Les autres oiseaux de cette subdivision , qui sont encore assez nombreux, ontété répartis par Linnæus en deux genres d’après la longueur de leur pouce ; savoir : XII. LES FANNEAUX. ( Tringa.) Dont le pouce est trop court pour appuyer à terre en marchant. 1. Le vannean proprement dir. (Tringa vanellus. ) Se distingue par une aigrette de plumes longues et étroites qu'il porte au derrière de la tête. Son plumage est d’un beau noir, changeant en verd et en violet ; le ventre, le croupion, et les côtés du cou, sont blancs. Cet oiseau se montre vers En. dt, ST ARS OASE À Ur 261 l'automne dans nos champs labourés, et suit la charrue pour saisir les vers que le soc met à nud.! 2. Le combattant. (Tringa pugnax.) Est un oïseau célèbre par les combats furieux que les mâles se livrent au printemps pour la possession des femelles. A cette époque leur tête perd ses plumes, et se couvre de papilles rouges ; leur cou se garnit d’une crinière épaisse de plumes, diversement arrargées et colorées. Le reste du temps, le. mâle est, comme la femelle , d’un gris tacheté de brun. Le combat- tant est commun dans le nord; on en voit aussi sur nos côtes, mais ils ny nichent pas. Dre fssens, (Tringa glareola.) Est un petit oiseau qui se tient le long des ruisseaux et des rivières : il est brun noiritre ointillé de blanc sur le dos : >] 2 P > blanc, tacheté de noirâtre en dessous ; le croupion est d’un blanc pur, et la queue rayée en travers de blanc et de noir. XIII. Les zÉcAssEs. (Scolopax.) Ont le pouce plus long que les précédens, et l'appuient à terre en marchant. 1. La bécasse, (Scolopax rusticola.) Variée en dessus de roux et de noir ; ventre blanc , rayé de brun ; quatre bandes transverses noires derrière la tête. Cest un oïseau fort stupide ; il descend dans les plaines en hiver, et ne fréquente que les bois: c’est un bon gibier , facile à tirer 2 cause de son vol pesant et de sa vue foible. 2. La bécassine. ( Scolopax gallinago. ) Du double plus petite que la bécasse ; a le bec encore plus KR 3 262 B'ELS, OTSsE aAv'# long ; son dos est varié de noir, de fauve et de brun; sa poi- trine tachetée de brun ; sur son front sont quatre bandes longi- tudinales brunes. Elle se tient dans les prairies /et les maré- cages, vole bien , et s'élève très-haut. 3. Le chevalier aux pieds rouges. ( Scolopax totanus. ) À le bec un peu plus court et les pieds plus hauts que les précédens; d’un rouge vif; le plumage brun en dessus , blanc en dessous, tacheté de noir. On pourroit séparer de ce genre LES COZRLIS (numenius), qui s’en distinguent en ce-que leur long bec est arqué vers le bas. Ils sont aussi généralement plus grands. 4. Le courlis ordinaire. (Scolopax arquata. ) Grand comme un chapon, ticheté de brun foncé sur un fond brun clair. C’est un oïseau de passage , qui passe pour le meil- leur parmi tous ceux de rivage. 5. Le courlis rouge. ( Scolopax rubra, ) Est un oïseau de Amérique méridionale , remarquable par sa belle couleur rouge vif, avec des pennes noires. E. À bec médiocre, comprimé par les côtes. XIV. L'auITRIER. (Hæmatopus.) N'a, comme les pluviers, que les trois doigts antérieurs, et manque de pouce. Son bec est d’un rouge de sang, terminé en manière de coin; ses pieds, d’un rouge clair. Son plumage, varié de noir et de blanc par grandes masses, lui a fait donner DE S OusStE x U x. 263 le nom de pie de mer. I] se tient sur les bords de la mer, et vit de coquillages. (Hæmaiopus ostra- legus. ) XV. Les RAz=ES. (Rallus.) Ont un bec comprimé pointu; des narines Jon- gues et étroites. Leur corps est applati sur les côtés ; leur queue très-courte, leur tête petite ; et leurs doigts antérieurs longs , lisses, et sans membranes. 1. Le râle de terre, ou de genéts. ( Rallus crex. ) En dessus brun clair , tatheté de noirâtre; en dessous gris clair; l’aile rousse. I1 se fait remarquer par un Cri aigre qu'il fait sortir du fond des herbes et des blés où ilse cache. Comme il arrive avec les cailles , on a imaginé qu’il étoit chef de leurs bandes dans leurs migrations. De Ia le nom de oi des cailles 2 Eu 4 qu’on lui a donné. 2. Le râle d’eau. ( Rallus aguaticus.} En dessus brun , tacheté de noir ; en dessous cendré bleuâtre ; les flancs rayés de blanc et de noir; le bec rouge. : Il se tient dans les grandes herbes , le long des eaux ftagnartes. 3. La marrouctte. ( Rallus porzana.) Brun clair, pointillé de blanc par les flancs, rayés de noir nas ct de blanc; le bec et les pieds verditres Tous les râles courent très-vîte, et ont la chair excellente. XVI. Les PouLESs-D'EAU. ( Fulica.) Ressemblent aux râles par toute leur confor- mation ; leur caractère distinctif consiste dans ung R 4 264 DES O'x 6% Amex: plaque nue placée sur le front à la base du bec, qui rougit au printemps. Leur bec est un peu plus court, et leurs doigts bordés de membranes plus ou moins larges : aussi quelques espèces nagent- elles tres-bien. 1. La poule d’eau. ( Pulica chloropus. } Brun foncé en dessus, noirâtre en dessous ; pieds verds ; ge- nouillères jaunes ; doigts à bordure trés-étroite et presque nulle. Elle à les mêmes habitudes que le râle ; se tient cachée pendant le jour, et va à l’eau vers le soir. 2. La poule sulrane. ( Fulica porphyrio. ) Est un superbe oiseau originaire d'Afrique, qui étoit domes- tique chez les anciens ; elle est grande comme un cog, a le bec et les pieds rouges , et le plumage d’un beau bleu cendré, avec des teintes pourpres et vertes.' 3. La foulque ou morelle. ( Fulica atra. ) Se rapproche des oiseaux nageurs par les larges membranes dont ses doigts sont bordés. Elle se tient constamment sur l’eau, et est d’un naturel paresseux. Son plumage est d’un noir plombé, son bec blanchôtre ; et ses pieds verds, avec des genouillères rougeâtres. XVII. Les Jacanas. ( Parra.) | Sont un genre d'oiseaux américains semblables 5 aux deux précédens par la forme du corps, mais | _ «se distinguant par des barbillons charnus placés à la base du bec. Leurs doigts sont très - longs: 6t DMEUSL Or 5 Æ AU:x: 265 longle du pouce est si long et si aigu, qu'il a fait donner à ces oiseaux le nom de chirurgiens. Is ont un aiguillon au pli de l'aile, ce qui se remarque aussi dans quelques vanneaux et pluviers. DA LT. R EEE Les oiseaux nageurs ou palmipèdes. ( ANSERES. Lin. ) LEURS jambes et leurs cuisses sont très- courtes, cachées dans les plumes , et placées plus à l'arrière du corps que dans les autres oiseaux , position aussi favorable à la natation que contraire à la marche. Leurs tarses sont Courts, et le plus souvent comprimés par les côtés, en sorte qu'ils fendent l’eau aisément. Les membranes placées entre leurs doigts forment de larges rames. Leur plumage est plus épais , plus serré, plus garni de duvet. La glande que tous les oiseaux portent sur le crou- pion, et dont ils expriment le suc huileux qui préserve leurs plumes de l'humidité, est plus considérable dans les oiseaux nageurs ; aussi 266 Dies. "OA 8) LAURE leur plumage est-il lustré et imperméable à l'eau. Ils vivent de poissons et d’autres produc- tions aquatiques. Ils diffèrent , au reste, beau- coup entre eux quant à la conformation et au vol. A. A pieds dont les quatre doigts sont unis dans une seule membrane. Ces oiseaux ont , comme on le voit, les pieds plus parfaitement palmés que les autres, et ce- pendant ils nagent moins , et ont l'habitude de se percher aux arbres. Linnæus n’en fait que deux genres. L Les PÉrICANS. (Pelecanus.) Tous ceux qui ont à la base du bec un espace dénué de plumes. On peut les diviser en: a.) PÉLICANS proprement dits : à bec long , applati en dessus ; un sac pendant sous la gorge. Tel est 1. Le pélican. ( Pelecanus onocrotalus. ) . « + . Oiseau plus grand que le cygne ; à vol très-étendu, à plu- mage blanc. ]1 fréquente la mer et les eaux douces. Son sac lui sert à porter les poissons , ou à y tenir de l’eau en réserve. b.) CORMORANS : à bec comprimé, crochu par Le bout; à queue longue, roide et égale. 2. Le cormoran. ( Pelecanus carbo.) Il est de la taille de loie ; d’un noir uniforme ; la peau nue de sa tête est jaune. Il ne pêche que sur les bords de la mer, DÉS OAUS'E À Ù X 267 c.) FRÉGATTES : à long bec très-crochu par le bout; à queue fourchue. 3. La frégatte. ( Pelecanus aquilus.) Noir uniforme ; la peau de la tête, bleue et rouge. C’est de tous les oiseaux de mer celui qui vole le mieux. [1 a jusqu'à quatorze pieds d'envergure , :t traverse lPOcéan dans toutes les directions. Il vit moins de sa propre pêche que des poissons qu'il arrache aux oiseaux suivans. d.) Fous : à bec droit , pointu , terminé par un trés-petit crochet, légèrement denrel£ ; à queue égal, ne d'passant point Les ailes. On leur donne ce nom à cause de la stupidité avec laquelle ils se laissent tuer sans même chercher à s’envoler. Ils vivent de pèche ; mais la frégaitte les force souvent, à coups d'ailes et de bec , à rendre gorge. 4. Le fou de Bassan. ( Pelecanus bassanus. ) Tout blanc ; les pennes de l'aile , noires; 1a peau nue de la tête , bleue ; le bec verdûtre. IL. Les P4ILzE-EN-QuEUr. (Phaeton.) Ontle bec grêle, pointu, comprimé verticalement, légèrement dentelé; Les ailes très-longues, se croi- sant sur la queue ; les deux pennes du milieu de la queue étroites et aussi longues que tout Îe corps, en sorte que de loin elles ne paroissent que comme une paille. Leur grandeur est celle d’un pigeon; leur plumage est blanc. Ils sont rtrès-connus des navigateufs, parce que, ne sortant point de la zone torride , ils leur en annoncent l'entrée : aussi les 168 DyENS. O:1 SE ASUNXE nomment-ils oiseaux du tropique. C’est principa- lement dans les isles isolées de l'Océan que ces oiseaux nichent. II. Les AMincas. ( Plotus.) Sont des oiseaux des pays chauds, à très-long à, cou grêle, à petite tête, à bec long et pointu, dont les bords sont dentelés en arrière. Leur queue longue et roide ressemble à celle du cormoran, dont ils se distinguent, ainsi que des fous, par l'ab- sence de tout crochet à la pointe du bec. Leur plumage est obscur; leur taille considérable. B. 4 pouce libre eu nul , à bec sans dentelures, à très-longues ailes. Nous comprenons ici les divers genres d'oiseaux de haute mer, qui, au moyen de leur vol étendu, se sont répandus par-tout , et que les navigateurs observent dans toutes les plages. IV. Les HIRONDELLES DE MER. (Sterna.) Ont le bec droit, effilé, pointu, lisse, sans den- telures ; les narines longues et étroites; les pieds courts et demi-palmés ; les ailes très-longues , et la queue souvent fourchue. Leur vol est semblable à celui des hirondelles , et elles prennent les petits pois- sons en rasant la surface de l’eau. Elles'se préci- pitent en grandes troupes en remplissant les airs "2 EUsSÉ Or $ E AU x. 269 de cris aigus , et se portent quelquefois sur les lacs et les rivières. 1. Le pierre-garin. ( Sterna hirundo, ) 8 A queue fourchue ; à plumage cendré, bleuâtre en dessus, blanc en dessous ; tête et pennes des ailes, noires ; bec et pieds rouges. Commun sur nos côtes. 2. Le noddi, ( Sterna stolida. } À queue pleine ; à plumage noir; le sommet de la tête , blan- châtre. Cet oïseau habite dans les mers de la zone torride. Il a été remarqué des navigateurs à, cause de la confiance singu- lière avec laquelle il vient se reposer sur les vaisseaux, et se laisser prendre sans résistance par les matelots. V. Les maures. ( Larus.) Connues aussi sous Les noms de goélands , mouettes, gabians , etc., sont des oiseaux lâches et voraces qui fourmillent sur les rivages de la mer, et se nour- rissent de toute espèce de poissons, de chair, de cadavres , etc. Leur bec est comprimé par les côtés ; la mandibule supérieure est arquée; l’inférieure à en dessous un angle saillant ; leur queue est pleine , leurs pieds hauts , les trois doigts de devant entie- rement palmés , le pouce court, et leurs ailes fort longues. Lorsqu'elles s’avancent dans les terres, c'est un présage de mauvais temps. 1. Le goéland à manteau noir. ( Larus maximus. } Blanc, dos et ailes noires ; bec et pieds jaunes, 270 DÉES : O 11SE ASSURE 2. Le goéland à manteau gris brun. ( Larus fuscus.) Blanc, dos et ailes gris brun; bec jaune, à pointe rouge. Commun sur les mers du nord. " 3, La mouette grise. ( Larus canus. ) Flanche ; dos et aïles cendré clair ; pennes noires; à pointe blanche ; bec et pieds rouges. Très-commune sur nos côtes. 4. Le labbe à longue queue. ( Larus parasiticus. } Tout entier d’un brun noir; la gorge blanche ; deux des pennes de la queue beaucoup plus longues que les autres. Cette espèce persécute les autres moucttes , et les force, à coups de bec , à laisser tomber leur proie, dont elle se saisit. VI. Le BEc-EN-cisE Aux. ( Rhinchops.) A le bec droit , entièrement applati par les côtés, et dont la mandibule supérieure, beaucoup plus courte que l’autre. Celle - ci n'a qu'un seul tran- chant, qui est recu entre ceux de la mandibule supérieure. Cette singulière conformation le force à raser l'eau pour enlever les petits poissons qui peu- vent se trouver à sa surface. Aussi quelques navi- gateurs le nomment coupeur d’eau. Il habite les mers d'Amérique. C'est un oiseau médiocre, noir en dessus , blanc en dessous, avec un trait blanc sur l'aile , et le bec et les pieds rouges. VIT. Les PÉTRELS. (Procellaria.) Ontun bec crochu par le bout, dont l'extrémité Li DASLOUSE À U'x, 271 semble faite d’une pièce articulée au reste. Les na- rines forment un tuyau couché sur le dos de Ja mandibule supérieure ; les pieds n'ont, au lieu de pouce, qu'un ongle implanté dans le t:lon. Ce sont de tous les oiseaux nageurs ceux qui se tien- nent le plus constamment éloignés des terres; ils marchent sur l’eau en se soutenant de leurs ailes. Ils font leurs nids dans des trous de rochers, et lancent sur ceux qui les attaquent un suc huileux dont il paroît qu'ils ont toujours l'estomac rempli. 1. Le damier. ( Procellaria capensis. ) Ventre blanc ; le refte du plumage noir, tacheté de blanc. Quelques navigateurs le nomment pintado. Il n’habite que les mers australes. 2. L'oiseau de tempête. ( Procellaria pelagica. ) Noir, croupion blanc ; tarses hauts. Grandeur d’un ginson. Lorsqu'il s'approche en troupes des vaisseaux , et qu’il ycherche un abri, c’est un indice sûr de tempête, quelque beau que le temps paroisse d’ailleurs. On peut en dire autant de tous les pétrels. Celui-ci est le plus petit, non-seulement du genre, mais même de tous les palmipèdes. VIII L’arzsaTrosse. ( Diomedea. ) Est le plus massif de tous les oiseaux d’eau. Son béc grand , fort et tranchant , a des sutures mar- quées , et se termine par un gros croc , qui semble articulé : ses narines sont en forme de rouleaux couchés sur les côtés du bec :ses pieds n'ont point 27e DPEUS", 'OITSTE AU de pouce, ni même ce petit ongle qu’on remarque dans les pétrels. L’albatrosse n'habite que les mers australes , et les navigateurs l'ont nommé mouton du Cap. Il vit de petits poissons, de mollusques , etc. Son plumage est blanchâtre. Il y en a aussi qui sont plus ou moins bruns. C. À pouce libre ; à large bec, dentelé; à ailes médiocres. Ce sont des oiseaux qui se tiennent sur les eaux douces , ou du moins s’éloignent peu des côtes. IX. Les CANARDS. ( Anas.) On a généralisé ce nom à tous les palmipèdes à large bec, recouvert d’une peau molle, et dont les deux mandibules ont en dedans, tout autour, une rangée de petites lames verticales, placées paral- Jèlement les unes aux autres. La langue est large et charnue , son bord est cartilagineux et frangé. Les principales espèces sont : 1. Le cygne. ( Anas cygnus.) La douceur de ses mouvemens, l'élégance de ses formes, la blancheur éclatante de son plumage , ont rendu cet oiseau l’em blême de la beauté et de l'innocence, et en font l’ornement de nos bassins et de nos canaux. Les cygnes sauvages nichent dans le nord ; leur plumage est grisätre, et leur bec tout noir, tandis que les domestiques l’ont jaunâtre, avec la pointe et le gros tubercule de la base noirs. Cet oiseau vit également de poisson DES, Ou SE A; x 273 poisson et de végétaux. Le chant du cygne à son agonie n’est qu’une fable. 2. L'oie. ( Anas anser. ) Moïns grande que le cygne ; à cou moins long ; à bec sans tubercule ; à plumage gris, brun - noirâtre sur le dos, et variant en couleurs dans l’état de domesticité, où la bonté de 52 chair, l'utilité de ses plumes et de son duvet , et la facilité de la nourrir, en font élever beaucoup. Elle vit d'herbes et de graines. Les oies sauvages nichent dans le nord, et se rendent hiver en grandes troupes dans nos climats. 3. L’oie de Guinée. ( Anas cygnoïdes.) Semble tenir le milieu entre loie et le cygne. Son plumage est gris; son cou fort long , sur-tout dans le mâle; son bec noir, surmonté à sa base d’un gros tubercule, Sous la gorge des vieux mâles pend une espèce de goître ou de fanon. On élève aussi cette espèce dans nos basses-cours : elle se mêle avec celle de loie. Sa chair eft plus estimée. 4. La bernache. ( Anas berniela. ) Cendrée dessus ; cou noir; front, joues et ventre, blancs. C'est une espèce d’oie des mers du nord, qui fréquente nos côtes en { hiver, et que la fable qu’elle naissoit à un arbre, a rendue cé- lèbre. 5. L’eider. ( Anas mollissima.) Autre espece d’oie du nord, qui fournit le meilleur duvet connu sous le nom d’édredon, Le mâle à le cou et le dos blancs; la tête , le ventre, les pennes et le croupion, noirs. La femellé est toute brune. 6. Le canard. ( Anas boschas. ) Tout le monde connoît cet utile oiseau de basse-cour. Le mâle N #74 Has /O't SE Av à la tête, unetache sur l'aile, et le croupion, d'un verd foncé et brillant ; la poitrine rousse , le reste gris ou brun. On le recon- noît encore à deux petits crochets de plumes qu’il porte sur la queue. Les couleurs de la femelle sont obscures. Les canards sauvages viennent chez nous comme les oies; en hiver , en grandes troupes , qui volent en triangle. 7. Le canari musqué. ( Anas moschata.) Plus grand que le commun, et s’en distinguant sur-tout par un espace nud et rouge qu'il a à chaque côté de la tête. Il est recommandable par sa grosseur et la facilité avec laquelle on élève. On le croit originaire d'Amérique. Le plumage du mâle est d’un noir verdâtre ; la femelle a quelque mélange de blanc. Cet oiseau exhale une forte odeur de musc. | 8. Le canard siffleur. ( Anas penelops.) Tête rousse ; dos gris, rayé de noir; poitrine bai clair ; ‘aile variée de blanc et de noir. Ce canard sauvage est remarquable par sa voix aiguë, semblable au son d’un fifre. 9. Le tadorne. ( Anas tadorna. ) Est un superbe canard à couleurs vives et tranchées. Sa tête est d’un verd foncé ; le cou, le dos, la queue , et le haut de Vaile , du plus beau blanc ; un large collier au bas du cou , d’un fauve clair ; l'aile variée de noir, de verd et de fauve ; le ventre brun. I1 pond dans des trous qu'il creuse dans le sable du rivage. 10. Le morillon. ( Anas fuligula. ) Noir, ventre blanc ; un trait blanc sur l’aile ; une petite huppe derrière la tête. 11. La macreuse. ( Anas nigra.) Est un gros canard noir qui porte un tubercule rouge sur Îa DIE SMOEISÉCE À € x. 275 : ? : base du bec ; il nage en troupes le long de nos côtes. Sa chair est noire et sèche. 12, La sarcelle. ( Anas quercedulu. ) Variée de gris et de brun; une tache vette surs aile; le sourcil blanc. C’est un très-petit canard. / 13. La sarcelle de la Chine. ( Anas galericulata. ) - Charmant petit canard, que les Chinois élèvent à cause de da beauté de son plumage, et qu'ils se plaisent à représenter sur leurs papiers peints , leurs porcelaines , etc. Elle est sur- tout remarquable par deux crêtes que lui forment sur le dos de larges plumes de l’aïle en se relevant perpendiculairement. Ces crêtes sont orangées ; les côtés de la tête de même. Elle à une huppe d’un noir violet. Le reste du plumage est à-réablement varié de différentes couleurs. X. LES HARLES, ( Mergus. ) Ont le bec plus étroit et un peu plus aigu que les canards , et chaque mandibule 2rmée d'une rangée de petites dents pointues , dirigées en arrière, et semblables à celles d’une scie. Ils ne vivent que de poissons , et font beaucoup de dégâts dans les étangs. Ù 1. Le harle, ( Morgus merganser, ) C'eft un oiseau de la taille d’un canard , à bec et pieds rouges. Le mâle à la tête d’un verd foncé ; les plumes du som- met y forment, en se relevant, une espèce de toupet; le dos est brun noirâtre » avec une large tache blanche sur l'aile ; le CO ét toutle devant du corps sont blancs avec une légère teinte couleur de rose, La femelle eft grise et à la tête rousse, S 2 276 DIBNS ; D 1 SE AUX 2. La piette. ( Mergus albellus.) De la taille d’une sarcelle ; du plus beau blanc , agréablement varié de noir par grandes masses; une tache verte à la joue, et une huppe de même couleur à l’occiput ; le bec et les pieds bleus. La femelle est grise , à tête rousse. Les harles ont , ainsi que beaucoup d’espèces de canards, à la bifurcation de la trachée artère, une dilatation très-considé- . \ . rable, qui y forme une espèce de tambour , en partie osseux, en partie membraneux. On n’observe cela que dans les mâles. D. À pouce libre ou nul; à pieds placés tout-à= fait à l'arrière du corps, et presque inutiles pour la marche ; à bec sans dentelures ; à ailes très- courtes. Ces oiseaux marchent peu, volent mal ; plusieurs même ne volent point du tout ; ils ne peuvent guère que nager et plonger : aussi leur plumage est-il le mieux fourni, le plus épais, le plus lustré de tous les oiseaux. XI. Les rzoncrons. ( Colymbus.) Leur bec est droit, pointu, comprimé par les côtes. Quoique leurs ailes soient courtes , elles sont néanmoins, encore propres au vol: ils n'ont point de queue apparente ; et leurs pieds sont si en arrière , qu'ils ne peuvent se tenir à terre que dans une situation verticale ; aussi passent-ils entièrement leur vie à la MAS OTISIE À Ù x 277 surface des eaux, sur-tout des eaux douces. On peut diviser ce genre en deux petites tribus. a.) LES GRÈBES , dont les pieds sont Zobés , c’est-ï-dire - échancrés entre les doigts , comme ceux des foulques. Les plumes de leur ventre , qui ont un éclat argenté, s’emploient à faire des manchons , des garnitures de robe, etc. 1. Le grèbe cornu. (€Colymbus cristatus. ) On le reconnoït à une huppe noire qui se partage en arrière comme en deux petites cornes. Le haut du cou est enveloppe d'une espèce de crinière noire et rousse. Le dos est noirâtre, varié de blanc sur laile. Cet oiseau fréquente les fleuves et les grands lacs de toute l’Europe. 2. Le castagneux. ( Colymbus minor. ) Est un des plus petits palmipèdes. Son dos est d’un brun wniforme ; son ventre argenté. On le trouve en hiver sur toutes #os eaux. b.) LES PLONGEONS proprement dits , qui ont les pieds pleinement palmes. 3. Le grand plongeon. ( Colymbus immer. ) Presque aussi grand qu’une oie ; gris brun en dessus, blan- ehâtre en dessous. I1 fréquente les lacs de la Suisse. XII. Les ArQuEs. ( Alca.) Ont un bec comprimé par les côtés en manière de lame mince, et sillonné en travers ; leurs pieds sont pleinement palmés ; leurs ailes encore plus courtes que dans les plongeons , et leurs jambes S 3 278 DIEYS* À 16 E-ATDER également à l'arrière : ils n'ont point de pouce. Ce sont des animaux stupides , qui n’habitent que les mers du nord. On peut les diviser en trois petites tribus. a.) LES GUILLEMOTS , dont le bec est droit, etroït et pointu, 1. Le guillemor. ( Alcu lomvia. ) Noirätre ; à ventre blanc. C’est un oiseau plus grand qu'un canard. Il niche sur nos côtes , et se laisse tuer à coups de bâton lorsqu'on peut le surprendre à terre. b.) LES MACAREUX : à bec presque aussi haut que long, arrondi par devant. 2. Le macareux. ( Alca arctica.) Noirètre ; joues, poitrine et ventre , blancs; bec bleu ct rouge. C'est un oiseau qui ne vole, comme les guiliemots, qu'en rasant l’eau. Il vit de petits insectes marins. c.) LES PINGOUINS : à bec long , assez haut, obtus ; 2 ailes si petites, qu'ils ne peuvent point voler du tout, quoiqu'on y apperçoive encore des vestiges de pennes. Ils sont donc condamnés à rester perpétuellement sur l’eau ; c’est {ce qui les a fait remarquer de tous les navigateurs qui ont fréquenté les mers du nord , seul climat qu'habitent ces oiseaux. : 3. Le pingouin. ( Alca torda. ) Noir en dessus, blanc en dessous; un trait blanc sur Païle; une ligne blanche du bec à l'œil; quatre silions sur le bec. ” 4. Le grand pingouin. ( Alca impennis.) Noir en dessus, blanc en dessous ; une tache blanche devant lœil ; six sillons sur le bec, MPEt SU 10: 1ÈS fm LA. U: x: 279 XIII. Les MANCHOTS. ( Aptenodytes. ) Sont encore moins ailés , s’il est possible, que les pingouins. Leurs ailes sont de simples moignons très-courts , sur lesquels on ne remarque rien qui ressemble à des pennes. Ils diffèrent encore des pingouins par leur bec cylindrique , droit , pointu, dont la mandibule inférieure est quelquefois tron- quée ; par un ongle qu'ils ont à la place du pouce, et en, ce que leurs plumes ont plutôt l'apparence de poils. Ils ne se trouvent que dans les mers aus- trales, et s’avancent jusques à leurs glaces, comme les pingouins le font dans celles du nord. Les man- chots nichent dans des trous qu'ils creusent sur Le rivage. 1. Le grand manchor, ( Aptenodytes patagonica. ) Cendré en dessus, blanc en dessous ; tête noire ; une cravate jaune sous la gorge ; une ligne noire au côté du cou, TL DS LOVE ATOS ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANNE RE D A SR LIVRE QUATRIÈME. DES REPTILES. ( Ampuigl4; Lin.) CHAPITRE PREMIER Des animaux à sang froid en général, et des reptiles en particulier. $. 1. LES animaux dont nous avons parlé jusqu'ici , ont le sang plus chaud que latmo- sphère dans laquelle ils vivent Il en est d’au- tres, les repriles et les porssons , dont le sang RS CR EP TIE LE SE 281 est à peu-près à la même température que l’élé- ment qui les environne. $. 2. Nous avons vu que la chaleur ani male est produite par la respiration , et est en proportion avec la manière plus ou moins complète dont le sang entre en contact avec Pair: ainsi ceux d’entre les mammifères dans lesquels le thymus et d’autres glandes dimi- nuent le volume du poumon, ont le sang moins chaud que les autres , et s’'engourdissent en hiver. Un effet semblable est produit dans les reptiles et les porssons par des causes difté- rentes, Les poissons ne respirant que l’eau , ne reçoivent à chaque inspiration que la petite quantité d’air contenue dans cette eau , ou celle que sa décomposition produit. $. 3. Quant aux REPTILES, ils ont, à la vérité, un poumon, et respirent l’air ; mais les vaisseaux pulmonaires ne sont que des bran- ches de l'aorte et de la veine cave, et ne font point un système particulier, égal au système des vaisseaux du reste du corps, comme dans les animaux à sang chaud. 282 DÉEUS AR: EF BNTAT LEUR Leur cœur n’a qu'un seul ventricule, d'où nait une artère unique; elle se partage en deux grosses branches qui fournissent chacune un rameau assez petit au poumon de leur côté, et vont ensuite se réunir pour se porter vers les parties inférieures. Il résulte de là que ces animaux peuvent suspendre arbitrairement leur respiration sans arrêter le cours du sang : aussi ont-ils la faculté de plonger très-long-temps , de demeurer enfouis dans la vase, ou dans des trous où l'air n’a point d'accès. Les cellules de leurs poumons sont beaucoup plus amples que dans les animaux à sang chaud; ces vis- cères ont la forme de sacs alongés, flottant dans la même cavité que tous les intestins , et qui n'en sont point séparés par un dia- phragme. Ils peuvent s'enfler excessivement dans quelques espèces. Il y a une rrachee- artère et un larynx , susceptibles de produire une voix comme dans les autres animaux pourvus de poumons. | $. 4. Quant aux organes du mouvement, les reptiles se divisent en deux ordres fort distincts. Les uns ont un corps cylindrique , très-alongé, DAT CRÉRTIEE d 283 sans aucuné espèce de membres, et ne se meuvent qu'en rampant , c’est-à-dire en ap- puyant contre le sol les replis de leur corps; ce sont les serpens. D’autres ont quatre pieds, organisés à peu près comme ceux des mam- aftètés : de là vient qu’on les a nommés gua- drupèdes ovipares : ceux d’entre eux qui vivent dans l’eau ont souvent des membranes entre les doigts, qui leur tiennent lieu de nageoires. Une seule espèce a, outre ces quatre pieds, deux espèces d’ailes membraneuses soutenues par des osselets. Enfin on en connoît deux, qui, semblables en tout aux serpens , ont deux trèés-petits pieds ; ce sont . reptiles bipèdes. Tous ces animaux ont les pieds si courts , et si reployés contre le corps, que leur ventre traine à terre , et que le nom de repziles leur convient très-bien. $. 5. Les yeux des reptiles sont grands et sensibles ; ils ont les trois sortes de paupi ière Leur ait n’a point de conque, ni de La extérieur. Son tympan est à fleur de tête, souvent même recouvert par des chairs ou des écailles. Il ny à dans la caisse qu'un sent | | | 254 Diars RCE p'T 1'ENERE osselet composé d'une platine portée par un manche. Dans quelques espèces, le tympan, la caisse , et son osselet, manquent entièrement ; mais toutes ent les trois canaux sémi-circu- laires , et le vestibule , et manquent de limaçon. Les narines sont généralement peu consi- dérables. Le goût ne doit pas non plus être trés-exalté dans les serpens qui ont une langue presque cornée ; mais il peut l’être dans les autres espèces qui l’ont généralement très- molle. Aucun reptile n’a de poil ni de plume. Leur peau est nue, ou couverte d’écailles. Les tortues sont remarquables par les boucliers osseux qui les recouvrent. Quelques espèces de quadrupèdes ovipares ont jusqu’à six doigts, Les serpens exercent le sens du toucher en enveloppant de tout leur corps les objets qu’ils veulent connoiître. Le cerveau des reptiles est fort petit, divisé en tubercules fort distincts, et ne rem- plit point entièrement la cavité du crâne. Leurs sensations semblent moins sé rapporter à un DES RS ES PUTAT E E Si 285$ centre unique que dans les animaux qui nous ont occupés jusqu'ici. On a vu des reptiles se mouvoir long-temps sans tête , ou après qu’on leur avoit arraché le cœur et tous les viscères ; d’autres ont vécu, mangé , etc. après qu'on leur eut ouvert le crâne et arraché la cervelle, Leurs membres, séparés du corps, conser- vent assez long-temps leur irritabilité: on renou- velle leurs palpitations en les saupoudrant de sel , etc. Le cœur d’une grenouille bat souvent plusieurs heures après avoir été arraché. Les reptiles ont aussi une force considérable de réproduction : la queue des lésards, les pattes des salamandres aquatiques, etc. renaissent après qu'on les a coupées. $. 6. Les mächoires des reptiles sont le plus souvent armées de dents coniques et pointues: quelques-uns n’ont que des gencives charnues ou cornées. Leur canal intestinal n’a pas de rénflement fort considérable , et est dépourvu de cœcum ; mais il reçoit les mêmes liqueurs digestives que celui des animaux à sang chaud. Les reins se déchargent dans une vessie, mais Jurine sort par l'anus. 286 D'tisr MRTEUPÉTIT CAFE $. 7. Les femelles des reptiles ont un double ovaire , et deux ovzductus, très - longs et très- plissés, qui aboutissent à anus. Dans quel- ques espèces seulement , le mäle se borne à arroser de sa laite les œufs déja pondus, qui nont qu'une enveloppe membraneuse. Les autres espèces ont un accouplement réel, ec font des œufs revètus d’une coque plus ou moins dure. Les reptiles ne couvent point leurs œufs ; 2on plus qu'aucun animal à sang froid. $. 8. Les petits de quelques espèces ont une forme très-différente de celle des adultes, et è 3 se rapprochent de celle des poissons , comme nous verrons plus bas. $. 9. Les reptiles se tiennent pour la plupart dans les eaux ou sur leurs bords, ou dans les lieux humides et marécageux. Le plus grand nombre se nourrit de substance animales. Beaucoup ont été accusés de venin, mais il n’y a qu'un certain nombre de serpens qui en portent réellement. &. 10. Nous divisons les reptiles en Quadrupèdes ovipares , qui ont quatre pieds, et en | | BR: DAS ME rTiLEs 4 Serpens qui n’en ont aucun. Les repriles bipèdes, ne comprenant que deux espèces, méritent à peine de faire un ordre. TR — G H>A°P-IT R EI I Des quadrupèdes ovipares. (AMPHIBIA reptilia, Lin.) On les divise en quatre genres. I. Les TORTUES. ( Testudo. ) Ont.un corps trapu, quatre pieds , une queue assez courte, une grosse tête, un museau arrondi, une bouche très-fendue , dont les mâchoires n’ont ni lèvres ni dents, mais sont garnies d'une corne dure et festonnée. Tout l'animal est revêtu de deux grands boucliers osseux , unis par les côtés : celui du dos, est soudé à l’épine et aux côtes; on lé nomme carapace : celui du ventre est soudé au sternum ; il s'appelle plastron. L'un et l’autre sont recouverts de lames écailleuses ; dont le nombre, l'ordre et la figure, sont fixes dans chaque espèce. On divise les tortues en a.) TORTUES DE MER: à doigts trés-alongés , inégaux, applatis, réunis par des membranes, Leur carapace est moins 288 DES R 4-2 T1 12 ES bombée , et leur tête ni leurs pieds ne peuvent s’y retirer qu’à demi. 1. La tortue franche. ( Testudo mydas.) Est la plus grande espèce. Elle se tient principalement dans les mers de la zone torride , où elle fournit un aliment agréable et salutaire aux navigateurs. Elle paît en grandes troupes les algues du fond de la mer, et se rapproche des embouchures des fleuves pour respirer. Elle dépose ses œufs dans le sable au soleil : ils sont très-nombreux, et très-bons à manger. Son écaille n’est pas estimée. Sa carapace a quinze lames dans son milieu. Elle na jamais qu’un ongle aigu aux pieds de derrière. Sa longueur est souvent de six à sept pieds, et son poids de 7 à 800 livres. ÿ 2. Le carer. (Testudo imbricata.) C’est cette espèce qui fournit l’écaille de tortue qu’on emploie dans les arts. Elle est moins grande que la tortue franche. Sa chair est désagréable et mal-saine, mais ses œufs sont très-déli- cats. Sa carapace a treize lames sur son milieu , et vingt-cinq au bord. Les premières sont disposées comme les tuiles d’un toit. Le caret se trouve dans toutes les mers des pays chauds, 3, Le luth. ( Testudo coriacea. ) Habite dans la Méditerranée et dans les mers de la zone tor« ride , et égale presque la tortue franche en grosseur. Elle n’a point de plastron , et sa carapace oblongue et pointue n’èst pas recouverte d’écailles, maïs seulement d’une espèce de cuir. On y remarque cinq arrêtes saillantes qui en suivent la lon, gueur. b.) TORTUE D'EAU DOUCE, ou DE TERRE : à doigts Courts et égaux. 4. La bourbeuse, ( Testudo lutaria. ) Est espèce la plus répandue. Elle vit dans les rivières et les | | | "| | } À | | DES REPTILES. 289 les marais, et se nourrit d'insectes et de poissons. Elle s’enfouit pour passer l'hiver dans l’engourdissement. Sa carapace a au milieu treize'lames , et au bord vingt-cinq , toutes légèrement striées et de couleur noirätre. Sa queue est grêle et assez longue. Cette tortue est fort commune dans nos départemens méridio- naux. On la met dans les jardins pour y détruire les vers et les insectes. Sa chair est bonne à manger, et on en prépare des bouillons pour les pulmoniques. 5. La grecque. ( Testudo græca. ) Est la plus commune des tortues de terre. Elle se tient dans les lieux secs et sur les hauteurs, tant dans le midi de l’Europe que dans les autres pays chauds. Sa carapace est oblongue, très-bombée.; les écailles en sont striées; treize au milieu, vingt-cinq autour; la queue cachée; les doigts réunis jusqu'au ongles. Elle mange des fruits, des insectes et des vers. 6. Lageométrique. ( Testude geomerrica. ) Est une jolie petite tortue des pays chauds; à écailles noires, dont chacune a à son milieu une tache blanche , de laquelle des Lignes de même couleur se rendent à divers points de sa circon- férence. II: Les 1ÉzARDS. ( Lacerta.) Ont un corps alongé , porté sur quatre jambes basses , et une queue le plus souvent très - longue et presque aussi épaisse à sa base que le corps lui- mème. On les divise en plusieurs tribus : a.) LES CRocODILES : sont d’une grande stature ; ont la queue applatie par les côtés, le corps couvert de . fortes écailles, les dents grandes et pointues, cinq doigts aux pattes. Ts sont cruels et carnassiers , €t se tiennent au bord des eaux É 290 DES; RYE+P:T I LENS: 1. Le crocodile du Nil. ( Lacerta crocodilus. ) A museau médiocre ; à dents inégales; à pieds de derrière palmés : des crêtes dentelées sur la queue. I1 parvient quelquefois jusqu’à vingt-cinq pieds de longueur, et exerce une tyrannie cruelle sur les rivières de tous les pays chauds. Les vertébres de son cou sont disposées de manière qu'il ne peut tourner la tête de côté; aussi n’évite-t-on sa pour- suite qu’en tournoyant. Les écailles de son dos et dé sa queue sont d’une dureté presque impénétrable. Il a pour ennemis Ze puisson scie, qui l'attaque de vive force , et la mangouste ; qui dévore ses œufs. En deçà des tropiques, il s’engourdit pendant Phiver. Le caïman d'Amérique paroît n'être qu’une variété du croco+ dile d'Afrique. 2. Le garial, ou crocodile du Gange. ( Lacerta gangetica.) A museau grêle, très-alongé ; à dents égales ; pieds de der- si 4 A / \ rière palmés ; des crêtes dentelées sur la queue. Cette espece, fort différente de la précédente, ne se trouve qu'aux grandes Indes. b.) LES LÉZ ARDS proprement dits ; à queue ronde ; à corps écailleux. Il y en a qui ont #.) Cinq doigts à chaque pied, des écailles formant une crêése sur le dos. 3. L’iguane. ( Lacerra iguana. ) Est un beau et grand lézard d'Amérique , couvert de petites écailles , et orné d’une belle crête formée de pointes déliées , relevées verticalement sur le dos et la queue, qui est fort longue. Sous sa gorge est un grand sac. Sa chair est excellente à manger, De SOREPTILES 291 On prétend qu’elle est dangereuse pour ceux qui sont attaqués de maux vénériens. L 6.) Cinq doigts à chagne pied ; la queue revétue d’écailles carrées , disposées en bandes transversales : de pareilles bandes sous le ventre: 4. Lé lézard gris. ( Lacerta agilis.) Est l'espèce la plus commune chez nous, où on Îa voit sans tesse courir dans-les lieux secs , sur les vieux murs, etc. Elle ést fort utile en détruisant beaucoup d’insectes dans nos jardins. 5; Le lézard verd, Semblable au gris , mais plus grand , et brillant de trés-belles couleurs , préfère les contrées plus méridionales. y.) Cinq doigts à chaque pied ; le corps et la queue revétus de petites écailles disposées comme des tuiles. 6. Le caméleon. ( Lacerta chamæleon. ) Est célèbre par Les fables dont il étoit autrefois l’objet. Il change 2 la verité, assez considérablement en couleur, selon ses passions et ses besoins ; mais il eët faux qu’il prenne celle des corps sur lesquels ilse trouve. Ses poumons sont très-vastes ; et lors: . qu'il lès enfle, son corps paroît transparent : de là l’idée qu'il ne $e nourrissoit que d’air. Il vit au contraire de moches , qu’il attrape en alongeant subitement sur elles une langue gluante. Sa queue est prenante; ses doigts sont disposés deux d’un côté ét trois de l’autre ; sur son dos règne une arrête saillante et dentelée ; la tête est couronnée d’une espèce de casque pointu. Ce lézard habite l'Afrique et les contrées les plus chaudes de FEurope: r 7. Le scinque. ( Lacerta scincus. ) Est un petit lézard argenté , à queue conique , beaucoup plus T à 292 D HS RE PLTHI KES courte que le corps, qui est presque d’une venue , et fort bas sur jambes. I1 habite en Afrique dans les lieux secs, et fait un article de commerce , parce qu’on l'emploie en pharmacie comme restaurant. à.) À pieds excessivement Courts ; n'ayant chacun que trois doigts; à corps semblable à celui des serpens. Ce sont deux espèces dont les pieds sont si petits, qu'il faut y regarder de bien près pour ne pas les confondre avec les serpens. Les reptiles bipèdes sont fort voisins de ces lézards-ci. On n’en connoît aussi que deux espèces, dont l’une manque de pieds de devant, et l'autre de pieds de derrière. c.) LES SALAMANDRES : à corps dépourvu d’écailles ; point d'ongles ; trois ou quatre doigts seulement aux pieds de devant. 8. La salamandre terrestre. ( Lacerta salamandra. ) Toute noire ; à grandes taches d’un jaune vif. On remarque à ses côtés des rangées de tubercules desquels suinte dans le danger une liqueur laiteuse ; c'est peut-être ce qui a donné lieu à la fable que la salamandre peut vivre dans le feu. Elle se tient dans les lieux humides et ombragés. 9. La salamandre aquatique. { Lacerta palustris.) À queue applatie par Îles côtés; une crête membraneuse rE= gnant sur le dos , dentelée dans le mâle; corps brun, varié de noir ou de bleu ; ventre jaune ou rouge. Cette espèce est très- commune dans les eaux marécageuses. Les expériences de Spal- janzani sur sa force étonnante de réproduction l'ont rendue célèbre. Ses petits respirent d'abord par des espèces de bran- chics, comme les poissons , et leurs pattes fie se développent qu'au bout d'un certain temps ,; comme dans les grenouilles, auxquelles cette salamandre ressemble encore par ses change“ sens de peau plus fréquens que dans les autres lézards, DR ARTE PITOI LES 193 III Le pr4acon. ( Draco.) Est un petit lézard ; à queue longue, grêle et ronde; à corps revêtu de petites écailles, et qui porte sur le dos deux espèces d'ailes membraneuses, triangulaires , soutenues par six rayons cartilagi- neux , articulés sur, l'épine du dos. Sous sa gorge est une longue poche. Il y en a deux autres plus petites aux côtés de la tête. Il les enfle à volonté. Cet animal innocent habite dans les grandes Indes, et y vit des mouches qu'il poursuit en voltigeant de branche en branche. I V. Les crENOwIILES. ( Rana.) N'ont ni queue, ni écailles , ni carapace, mais une peau nue , enduite d’une humeur visqueuse. Leur tête est plate, leur museau arrondi, leur gueule très-fendue et sans dents ; la langue ne s'attache point au fond du gosier, mais au bord de la mâchoire, et se reploie en dedans. Leurs pieds de devant n’ont que quatre doigts ; ceux de derrière en ont six, souvent unis par une mem- brane, et sont toujours plus longs que ceux de devant. Leur squélette est dépourvu de côtes, ainsi que celui des salamandres, avec lesquelles les gre- nouilles ont en général les plus grands rapports. Leurs œufs ont une enveloppe purement membra- neuse , et s'enflent beaucoup après avoir été pondus. Le mâle dispose sa femelle à les pondre par des 5 ME 294 DE SN RE DAT. E ES embrassemens très - longs, et les féconde à l’ins- tant de leur sortie. Il en naît de petits êtres nommés tétards , pourvus d’une longue queue , et sans aucun membre apparent. Ils se dépouillent plusieurs fois; leurs pattes se développent petit à petit , et la queue tombe par lambeaux. L'animal parvenu à son état parfait vit dans des lieux humides, ou même dans l’eau. Quelques espèces se tiennent sur des arbres. Toutes vivent d'insectes , de vers, de petits poissons, etc. On les divise en a.) CRAPAUDS : à corps ventru ; à pattes de derrière moins, alongées. Ils ne sautent point, et se tiennent plus éloignés de l'eau. 1. Le crapaud commun. ( Rana bufo.) Cet animal dégoûtant , et d’une forme hideuse, a éte accusé mal-à-propos d’être venimeux par sa salive , sa morsure , son urine, et même l‘humeur qu’il transpire. Il se tient dans les lieux obscurs et étouflés : son accouplement se fait dans l’eau et dure plusieurs jours. La femelle produit des œufs disposés en deux cordons, souvent longs de vingt et trente pieds, que le mâle tire avec ses pattes de derrière. On a ‘quelquefois trouvé des crapauds vivans , enfermés dans des troncs d'arbres , des pierres, où ils wavaient ni air ni nourriture. | 2. Le pipa. ( Rana pipa.) Est un crapaud de PAmérique méridionale, célèbre par Ra manière dont il élève ses petits. Lorsque les œufs sont pondus et fécondés , le mäle les place sur le dos de la femelle, qui se gonfle , ct forme des cellules dans lesquelles ces œufs éclosente Le petits y passent leur état de tétard, et n'en sortent qu'après s De SORTIE PITAI L ES 295 avoir perdu leur queue. Cette espèce se’ distingue , parce que ses doigts de devant sont fendus en quatre brins chacun, et que la tête de la femelle est applatie et triangulaire. AU b.) GRENOUILLES proprement dires : à ventre efiile; à pieds de derrière trés-alongis , palmés, Elles font de très-grands sauts , et vivent dans l’eau ou dans les prairies humides. | 3. La grenouille commune. ( Rana esculenra.) Dos verd, aÿéc trois raies jaunes ; ventre jaunâtre, tacheté de noir. Cette espèce , très-commune dans toutes les eaux dor- mantes, et si incommode par ses cris nocturnes, fournit un aliment sain et agréable. c. RAINES : à ventre effilé; à pieds de derrière trés-alon- ges; des pelortes visqueuses au bout de chaque doigt. Elles se tiennent sur les arbres, où elles poursuivent les mouches. 4. La rainette. ( Rana arborea.) Est un joli petit animal d’un verd gai. On le trouve sur les buissons, etc. 5. La raine à tapirer. ( Rana tinctoria.) Rougeître , avec des lignes blanches ou jaunes sur le dos. Elle se trouve en Amérique, et est remarquable par l'usage que les sauvages font de son sang pour capirer les perroquets ; c’est-à- dire pour leur panacher le plumage. Pour cela ils leur arra- _chent quelques plumes, et imprègnent la plaie du sang de cette raine. Il revient à la place des plumes rouges ou jaunes, 296 PES RE Er PTT EN CHA PE RENE Des Serpens. (AMPHIBIA SERPENTES. ee Les replis de leur corps servent, seuls à leur mouvement progressif ; pour cela les nom- breuses vertèbres dont leur épine est compo- sée , ont leur articulation trés-mobile dans tous les sens. Leurs viscères ressemblent assez à ceux des quadrupèdes ovipares , mais ils sont tirés en longueur selon les proportions de leur corps. Leur gueule, très-fendue, est suscep- tible d'une grande dilatation ; de là vient qu’ils avalent souvent des animaux plus épais qu'eux. Les mâles ont une double verge, et s’accou- plent réellement. Ce que cet ordre d’animaux a de plus remarquable , c’est le venin mortel dont plusieurs espèces sont armées. Îl est pré- paré par une petite glande placée sous Poil ; et une dent percée en tuyau, très-aigué , et mobile au gré de Fanimal , le verse dans la plaie : leur langue , fourchue et extensible, n’y contribue en rien, Il paroït que ce poison agit D DIS RTESPATII LE S. 197 en détruisant l’irritabilité des fibres musculaires. Il est également nuisible, pris intérieurement (1). Les serpens de nos climats s’engourdissent l'hi- ver. Tous changent entièrement de peau au moins une fois par an. I. Les CourEeurres. ( Coluber.) Ont sous le ventre une rangée de plaques demi- circulaires, qui en occupent toute la largeur , et rè- gnent depuis le cou jusqu'a l'anus ; et sous la queue deux rangées de plaques plus petites, qui vont depuis l'anus jusqu'à l'extrémité. C'est principale- ment par le nombre de ces plaques qu'on à voulu en distinguer les espèces, attendu que leurs autres attributs sont très - variables 3 mais ce. nombre ne l'est pas moins. Une partie des couleuvres est pourvue de dents mobiles et venimeuses. On leur donne en particulier le nom de vipères, parce que la plupart sont vivipares , leur$ œufs éclosant dans leur corps. .«a:) LES FWIPÈRES. Une grande partie de leurs espèces se distingue, en ce qu’elle a le dessus de la tête couvert d’écailles semblables à celles du dos. 1. La vipére ordinaire. ( Coluber berus.) Cent quarantesix plaques ventrales ; trente-neuf paires cau- ve A ——_—_—_—_——_]_]—_———— notre (1) Fontana, Hist. des poisons. Florence , 1781. 208 DU EN AR TEMPOT/. LAEUS dales ; couleur grise , avec deux rangées de taches brunes, dis posées en zigzag le long du dos, 2. L’aspic. ( Coluber aspis, ) Cent cinquante-cinq plaques ventrales ; trente-sept paires cau« dales ; trois rangées de taches rousses bordées de brun, sur le dos. 3. La vipère noire. ( Coluber prester.) Cent quarante-sept plaques ventrales ; vingt-huit paires cau- dales; couleur noirâtre ; des taches plus foncées disposées le long du dos : la tête couverte d’écailles différentes de celles du dos. Ce sont 1à les trois espèces venimeuses les plus communes dans nos climats. Parmi celles des pays étrangers, on peut res £ - * marquer principalement : 4. Ee céraste. ( Coluber cerastes. ) Cent quarante-sept plaques ventraless trente-deux paires cau- dales ; .une petite corne mobile au-dessus de chaque œil; cou- leur jaunâtre | relevée de taches brunes, formant de petites bandes transversales. Ce serpent cornu habite en Égypte , tt a été souvent représenté dans les hiéroglyphes. 5. Le serpent à lunettes. ( Coluber naia.) Est un serpent des Indes orientales, dont le cou s’élargit en un disque plat et ovale, sur lequel est tracée une ligne brune qui représente à peu près le contour d’une paire de lunettes. Ce disque est formé par les côtes antérieures, qui sont droites et plus longues que les autres; la tête est petite et couverte d'écailles, autrement figurées que celles du dos. La couleur du naia est un jaune plus ou moins vif. Il est très-venimeux,# On regarde la racine de l'ophiorhiza comme le remède de sa MSC E PPT EL ES. 299 morsure. Les charlatans indiens Papprivoisent, et lui font faire des tours singuliers. b.) LES COULEUVRES : non venimeuses, ovipares, onf toujours les écailles du dessus de la tête autrement figurées que celles du dos, 6. La couleuvre & colkier. ( Col. natrix.) Cendrée ; des rangées de taches noïres sur les côtés ; un collier blanchâtre sur le cou; cent soixante-dix plaques ven- trales ; soixante-trois paires caudales. C’est l’espèce la plus commune de notre climat. Elle est d’un naturel très-doux, On la mange en plusieurs endroits. 7. La lisse, ( Coluber Brune , tachetée d’un roux obscur ; cent soixante plaques ventrales; soixante paires caudales. | 8. La verte et jaune. ( Coluber Dos verd , tacheté de jaune ; ventre jaunâtre ; deux cent six plaques ventrales; cent sept paires caudales. Ces deux espèces os sont aussi de notre pays, IT. Les B04s. ( Boa.) Ont sous la queue , comme sous le ventre , une seule rangée de plaques sémi-circulaires. La. plu- part des espèces n'ont aucun venin ; mais il en est qui se distinguent par leur grandeur souvent excessive. | 1. Le devin. ( Boa constrictor. } A] . . i . 2 Est très-souvent long de quinze ou vingt pieds, et en acquiert quelquefois jusqu'à quarante, Il se nourrit des grands quadru- : ; ni Là 300 De SAR... 6./Tol MERS pèdes , les embrasse de ses contours, leur brise les os, et fes avale par degrés. Il passe le temps de sa digestion dans une torpeur singulière. Plusieurs peuples lui ont élevé des autels 5 et ses sifflemens , plus ou moins forts, passoient, chez les Mexicains, pour des présages importans. On compte deux cent quarante-six" plaques sous le ventre et cinquante-quatre sous Îz queue. Son dos est marqué de taches très-régulières. Au reste , il est probable que les voyageurs et les naturalistes n’ont pas suffisamment distingué tous les grands serpens, et qu’il y en a plusieurs espèces différentes. III Les SERPENS A SONNETTES. (Crotalus.) Ont, comme les boas, des plaques demi-circulaires sous le ventre et sous [a queué ; celle-ci se termine par une suite de pièces coniques , de substance écailleuse , enfilées les unes dans les autres, mais conservant de la mobilité : elles produisent , lorsque ces serpens rampent , un bruit qui annonce de loin leur arrivée ; ce qui est d'autant plus utile , qu'ils sont tous pourvus d’un venin atroce. 1. Le boïquira. ( Erotalus horridus. ) . C'est le plus venimeux de tous les serpens. Sa morsure tue en peu de minutes, avec des douleurs affreuses. Le cadavre tombe en une putréfaction prompte et complète. On dit cepen- dant que les sauvages y remédient par la racine d’une espèce de polygala. Ce terrible animal est propre à l'Amérique, dont 1l fait la désolation. IL à cent quatre-vingt-deux plaques sous le ventre, et vingt-sept sous la queue. Son corps est jaunûtre , avec des taches brunes irréguliéres sur le dos. Son haleine étourdit les petits animaux dont il veut faire sa proie, et des : empêche de lui échapper. BST VE PET LES. 301 IV. Lzs ORrETS. ( Anguis.) Ont le dessus et le dessous du corps également couverts de petites écailles, dispôsées comme des tuiles. Leur queue est souvent aussi épaisse que le reste du corps , et le défaut de grandes plaques sous le ventre leur pérmet de se mouvoir avec une facilité presque égale en avant et en arrière. 1. L’orvet commun. ( dnguis fragilis.) Roussätre ; à ventre noir. Il est commun dans tout lancien continent , se tient dans des trous souterrains, vit d'insectes et de vers, et n’a aucun venin. Lorsqu'on le prend, ik se roidit avec tant de force, qu'il se casse souvent. Il y à encore quelques genres de serpens étran- gers, et peu nombreux en espèces , tels que V. Les DOUBLES MARCHEURS. ( Amphisbæna. ) Dont le corps est également épais , et revêtu par-tout d’anneaux écailleux complets. Ils rampent dans les deux sens, et la grosseur de leur queue a fait croire qu'ils avoient deux têtes. VI. Les cécrrres. (Cæcilia.) Dont tout le corps est dépourvu d’écailles , et qui ont sur les côtés des plis ou rides transversales. VIL L’acrocorpez. Dont tout le corps est revêtu d’une peau tuber- culeuse. 302 B'E S'REPTISESS VIII. L’4ncaxa. Dont le ventre est garni de bandes écailleuses , qui, s’alongeant à mesure qu'elles s’éloignent de la tête , finissent par devenir des anneaux complets, et dont le bout de la queue est revètu tout autour de petites écailles comme dans les orvets. PP" mes ce me eee rennes = LE À Ù ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES À NT M.AL EX LIVRE CINQUIÈME. BE S P:O:FS S'O'NES. CHABPIQRE PREMIER De lorganisation des poissons en général, et de leur division. ET D'uie est l'élément propre des trois premières classes d’animauxz et si quelques- uns d'eux, commeles cétacés, les grenouilles, étc., peuvent plonger pendant un temps fort Ms DS P O1S.S ONE long, c’est qu'ils jouissent de la faculté de suspendre leur respiration plus long-temps que les autres. Les poissons, au contraire , respirent l’eau en nature, soit qu’elle agisse sur leur sang en se décomposant, ou seulement en lui aban- donnant l'air qu’elle tient en dissolution, ou en simple mélange. Leur cœur reçoit dans son oreillette le sang apporté de tout le corps par les veines. Il na qu'un seul ventricule, d’où part une artère uni- que qui se distribue toute entière à l’organe de la respiration, nommé es branchies. De là le sang se rend par les veines branchiales dans un tronc commun situé dans le dos, qui, prenant un tissu artériel, le porte dans toutes les parties. . Ces branchies sont des feuillets placés aux deux côtés de la tête, et sur lesquels les vais- seaux se ramifient à l'infini. Entre ces feuillets est un passage libre pour l'eau que le poisson fair entrer par la bouche , et qui en sort par upe ouverture extérieure nommée oxie. Les feuillers des branchies sont formés de filamens rangés comme les dents d’un peigne et atta- chés DES PP 0 155 ON € 30$ chés du côté de la bouche à des osselets, ar- ticulés d’une part au crâne, et de l’autre à un OS qui soutient Ja langue. Leur bord opposé est attaché dans quelques poissons à la face interne de la peau, et alors il ÿ à pour la sortie de l’eau autant de trous particuliers que d'in- tervalles entre les feuillets. Mais, dans le plus grand nombre, ce bord ést libre de toute adhé- Fence , et leu sort ‘pat une ouverture com- mune , simple dans quelques-uns, et recou- verte, dans la plupart, d’une pièce écailleuse nommée opercule, qui peut s'ouvrir et se fer- mer, et Qui est pourvue pour cela à sa partie inférieure d’une membrane qui se plisse comme le cuir d’un soufflet » €t est soutenue par quelques rayons osseux. On la nomme mem- brane branchiostége, OU des ouïes. $. 2. Les organes du mouvement des pois- SOnS SONt appropriés à leur séjour dans l’eau. Leur tête et leur tronc forment une masse con- tinue sans cou distinct , et terminée par une queue aussi épaisse que le corps, parce que cette queue étant le principal instrument de la natation, elle est pourvue de muscles trés- v | 306 n'as Po Lévs 0e considérables. Il y a à son extrémité une na- geoire verticale. | Au lieu de membres, les poissons ont quatre nageoires où membranes souténues de nom- breux osselets : deux pecrorales, qui représen- tent les bras , et sont quelquefois assez grandes pour servir au vol; et deux ventrales , qui re- présentent les pieds, et qui sont placées tantôt fort en arrière des pectorales vers la queue | (dans les poissons abdominaux ), tantôt au- | dessous des pectorales ( dans les shorachiques), | tantôt au devant vers la gorge ( dans les yugu- | laires ): elles manquent cout-à-fait (dans les apodes ). La plupart des poissons ont des côtes grèles qui se nomment arêtes. Ce nom s'ap- | plique aussi aux longues apophyses épineuses | des vertèbres. Beaucoup de poissons n'ont ni | les unes ni les autres. Le squélette de ces | derniers est ordinairement cartilagineux. | Outre les nageoires qui remplacent les mem- | bres et celle qui termine la queue, il y en | a sur le dos (742. dorsales }, et sous la queue | ( rag. anales ), qui sont verticales et soutenues par des osselets qui s’articulent entre les apo- x physes épineuses des vertèbres. PS P'otrS'S 0 N'a 307 Beaucoup de poissons ont dans l'abdomen, contre l’épine , une vessie pleine d'air, qui sert à les tenir en équilibre, ec à:les faire monter ou descendre dans l’eau, par les divers degrés de compression dont elle est susceptible, Elle communique avec l’æsophage, ou avec l’esto- mac, par un canal particulier. $. 3. Les yeux des poissons sont grands , et dépourvus de paupières. Leur crystallin est presque globuleux. Il ny à point de procès ciliaire. | Leur oreille est contenue entièrement dans l'épaisseur du crâne > OU même dans la cavité qui renferme le cerveau > Et Consiste en trois Canaux 'meémbraneux .et en un sac de même nature, qui contient de petits Corps tantôt pierreux, tantèt friables. Leurs narines sont deux Lfossetres créusées sur le museau, et tapissées par une membrane mucilagineuse. Comme leur Jangue est attachée sur le fond de Ja bouche, -€t de nature osseuse, ils doivent avoir peu de gout. Leur Pêau est tantôt nue, tantôt garnie de papilles plus ou moins rudes, et le plus Souvent recouverte d’écailles qui varient pour V 2 308 Des, P o'rcs's ON la grandeur et la figure. Un certain nombre a autour de la bouche des barbillons mous qui peuvent servir au sens du tact. Leur cerveau est petit, et Ses divers tubercules sont très- séparés. . 4. Les deux mâchoires des poissons sont mobiles, recouvertes d'une peau sensible, et quelquefois de lèvres. Les dents varient pour la figure, y en ayant de pointues, de mousses et de tranchantes ; et par la position, tantôt sur les mächoires, ou sur la langue , ou au palais, ou dans la gorge. Beaucoup de pois- sons ont des cœcums nombreux autour du py- lore. On trouve chez tous un foie et une rate, dans quelques-uns même un pancréas. La vessie se décharge par l'anus. Presque tous se noutris- sent de poissons plus petits ou d’autres ani- maux aquatiques. &. 5. La plupart des poissons n’ont d'autres | organes de la génération que des vésicules sé-\ minales pour le sexe mäle , et des ovaires pour la femelle. Celle-ci pond ses œufs, que le mâle | asperge ensuite de sa semence où laite. Les L De sr POIs :Ss © N°8 309 poissons à branchies fixes ont seuls des ov:- ductus et une matrice : ils ont besoin d’un ac- couplement pour produire , et ne mettent leurs œufs bas qu'après qu'ils ont pris un certain dé- veloppement. Il y a cependant aussi parmi les poissons ordinaires quelques espèces vivipares qui ont dü par conséquent opérer une sorte d’accouplement avant de produire. $. 6. Beaucoup de poissons vivent continuel- lement dans l’eau salée ; d’autres remontent dans les rivières à certaines époques ; il y en a quelques-uns qui demeurent toujours dans leau douce. L'homme sait enfermer ceux-ci dans des étangs ou des viviers, pour les prendre au besoin : il poursuit les autres par une mul- titude de moyens qui constituent l’art de la pêche. $. 7. Nous ferons un ordre à part des pors- sons à branchies fixes, qui se rapprochent beau- coup de certains reptiles ; nous en ferons un autre de ceux à branchies libres qui n’ont point d'arêtes. Quant à ceux qui or Les branchies libres et qui sont pourvus d’arêtes, ils sont beau- V 3 SP CC 310 pists P oO 1-5 omis coup plus nombreux, et par conséquent ils ont besoin d’être subdivisés. On pourroit peut-être le faire avec succ's d’après les dents, selon qu’elles tiennent aux mâchoires mêmes ou aux arcades du palais , ou au milieu du palais même, ou à la langue , et d’après la figure de chacune de ces sortes de dents; mais on n’a pas pour cela les connoissances nécessaires. La considération de la forme générale du corps pourroit aussi fournir des familles assez naturelles, telles que celles des porssons an- guilliformes, etc., etc. Mais on ne peut pas leur assigner des caractères précis. Nous nous voyons donc forcés de conserver l’ancienne division de Zinnœus , d’après la po- sition des nageoires, quoiqu’elle nous paroisse peu d'accord avec lenscmble des rapports na- turels. Ains! la classe des poissons comprend six ordres : I. Les chondroptérysirns : à squélette cartilagi- neux ou sans arêtes, et à branchies fixes. Il. Les Erenchiostèges : à squélette cartilagineux à branchies libres. | NT. Les apodes : à squélette osseux, sans na- geoires ventrales. | DES PoOoIrIsSOoNSs. 311 IV. Les jugulaires : à squélette osseux, à na- geoires ventrales placées en avant des pectorales. V. Les thorachiques : à squélette osseux , à na- geoires ventrales placées sous les pectorales. VI. Les abdominaux : à squélette osseux , à na- geoires ventrales placées en arrière des pectorales. Dee PETER EE Des poissons à branchies fixes , ou CHONDRO- PTÉRYGIENS. . Leurs branchies sont attachées par l’un et l’autre bord , et l’eau en sort par plusieurs ou- vertures. Leur squelette demeure toujours car- tilagineux, et n’acquiert point la dureté des os. Ils n’ont point de côtes ni d’apophyses épi- neuses aux vertèbres. Ils n’ont jamais d’écailles. On les divise en quatre genres. IL Les LAmPRoOIES. ( Petromyzen.) Ont seules, parmi tous les poissons, six feuilles de branchies de chaque côté, et par conséquent sept trous pour la sortie de l’eau. Leur corps est cylindrique et alongé ; la bouche est à l'extrémité V 4 3i2 D.E,5:P © à s pures antérieure de la tête, ronde, et propre à sucer: aussi les lamproies se fixent-elles, par ce moyen, aux rochers et à d’autres corps, d’où vient leur nom (à lambendo petras). Entre les yeux est un trou qui perce le crâne et communique dans le gosier , et par lequel l'eau entre et sort librement. Les lamproies n'ont point de nageoires pectorales ni ventrales ; leur peau est lisse; leur canal intes- tinal est égal par-tout, et sans contours ni renfle- mens. 1. La lamproie proprement dite. ( Petromyzon marinus. ) Est un assez grand poisson, marbre de blanc ou de jaune et de verdâtre , qui se trouve dans toutes les mers, et remonte au printemps dans les fleuves pour y frayer. On le reconnoït à ce que ses deux nageoires dorsales et celles de l’anus sont toutes distinctes de celle de la queue: 2. La lamproie de rivière où pricca. ( Petromyzon fluviatilis. ) Plus petite que la précédente, d’un gris bleuâtre. ISe trouve dans les ruisseaux. Sa nageoire dorsale se réunit à celle de la queue. IL Les RArES. ( Raia.) Ont un corps de forme rhomboïdale ou arrondie , - appliti horizontalement , terminé par une queue grêle. Cette figure bizarre vient de la grandeur énorme des nageoires pectorales (ou ailes), qui s'étendent depuis Le côté de la tête jusqu'à l’origine de SAR Ditest D Or $S $S Oo N's. 31 la queue. Là sont deux nageoires ventrales aux deux côtés de l'anus. Il n’y a de nageoire dorsale que sur la queue, qui elle - même n'en à pas toujours une à son extrémité. La bouche, qui est très-grande, est à la face inférieure , ainsi que les ouvertures des ouïes, cinq de chaque côté. A la face supérieure sont les yeux, et deux trous (ou évents ) qui don- nent dans la gueule. Les narines sont aux angles de la bouche. Les mâchoires sont comme pavées de dents , arrondies dans certaines espèces, et pointues dans d’autres. Les raies sont des animaux très - voraces. Leur estomac est vaste et robuste; et il n'y a, pour tout canal intestinal, qu'une espèce de gros sac court, qui à à l'intérieur une membrane spirale allant d'un bout à l'autre : il se termine à l'anus. Là s'ouvre aussi la matrice qui a deux grandes cornes, au travers desquelles passent les œufs. Ceux-ci ont une enveloppe coriacée brune , de forme quarrée, avec quatre cornes aux angles : le peuple les appelle rats de mer. Les raies adhèrent avec force dans l'accouplement. On distingue les mâles à des ap- pendices plus ou moins longues qu'ils ont au bord interne des nageoires ventrales, et qui manquent aux femelles. | Les raies restent au fond de l’eau dans les en- droits fangeux. Leur peau est rude, et souvent hérissée d’aiguillons. La pupille de leurs yeux peut 314 DUE-St-P © 4.55 (om. se fermer à volonté, au moyen d’un voile dentelé très-remarquable. Parmi les raies à dents aiguës , sont 1. La rorpille. ( Raja torpedo.) Qui se distingue de toutes les autres par son corps ovale et lisse. Ce poisson est célèbre depuis long-temps par la propriété de* communiquer une commotion électrique aux ROMA et aux animaux qui le touchent. Il paroît qu’elle sert à le défendre , ou à rendre immobiles pour un instant les poissons qu’il veut saisir. Cette commotion s’intercepie par les corps idioélectriques , tels que la cire et le verre , et traverse les conducteurs. On trouve des torpilles à peu près dans toutes les mers. Ce n’est que dans la force de l'âge, et dans l’état de pleine santé, qu elles Peuvent exercer leur force électrique. 2. La raie blanche. ( Raia batis. ) Lisse sur le dos; un seul rang AIeusrS sur la queue. Elle devient la plus grande de toutes, et qe quelquefois gusqu'a deux cents livres. 3. Le miraillet. ( Raia muraletus.) Lisse sur le dos; quelques aïiguillons près de chaque œil; trois rangées sur la queue ; une grande tache en forme d'œil ou de miroir sur chaque aile. Parmi les raies à dents mousses, sont 4. La pastenague, ( Ruia pastinaca. ) Lisse, à bec obtus, à queue sans nageoïre, se terminant comme celle d’un rat , armée en dessus d’un long dard dentelé comme une scie, qui tombe et se renouvelle chaque année. Les blessures faites par ce dard sont douloureuses, mais il paroït d'A DS sn a ASP EO 1675 ON 5: 315 que c’est à tort qu'on la accusé d’être venimeux et même mortel. 5. La raie boucl£e. ( R. clavara. ) Armée sur le corps et sur la q'eue, d’un grand nombre de tubercules osseux, surmontés chacun d’une grosse épine. C’est la plus estimée des raies. File eft fort commune dans nos mers. On dit qu’on en a pris de p:ès de douze pieds de lon- gueur. IT. Les squares. ( Squalus.\ Vulg. chüens de mer. Ont, avec les raies, la plus grande ressemblance dans toute leur organisation interne et. externe ; mais, comme leurs nageoires pectorales sont beau- coup plus petites, et leur corps rond ët alongé, ils s'éloignent moins que les raies de la forme or- dinaire des poissons. Leur bouche est sous le bec ; mais les trous des ouïes sont aux côtés du cou, tantôt sous les nageoires pectorales , tantôt au devant. Les uns ont, comime les raies, des évents derrière les yeux ; d'autres en manquent. Il y a deux nageoires ventrales aux côtés de l'anus, deux dorsales qui varient pour la position, et une anale qui manque quelquefois. Les squales sont des animaux très-voraces, qui nagent sur le dos à cause de la position de leur gueule, et dont les deux mâchoires sont garnies de plusieurs rangées de dents aiguës ou à plusieurs Pointes ; tournées en dedans. Leurs œufs sont 316 Bus s Po FsS's ONE semblables à ceux des raies ; mais l'enveloppe en est transparente comme de belle corne, et l’un des angles se prolonge en un cordon alongé. Parmi les espèces qui n’ont point de nageoire de l’anus , on remarque 1. L'ange. ( Squalus squatina.) | Son corps applati, et la grandeur des nageoires pectorales et ventrales, qui se rapprochent lès unes des autres , lui don- . | nent des rapports avec les raies. 2. La scie. ( Squalus pristis. )] Est un grand poisson remarquable par son museau très-pro- longé , et armé de chaque côté d’une vingtaine de grosses dents osseuses et pointues. C’est une arme terrible , avec laquelle la scie attaque même les baleines , contre lesquelles on lui attribue un antipathie furieuse. Parmi les espèces qui ont une nageoire de l'anus , et qui man- quent d’évent , est 3. Le requin. ( Squalus carcharias. ) Animal célèbre par son excessive voracité , Îa constance avec laquelle il suit les vaisseaux pour saisir tout ce qui en tombe, et le danger dont il eft pour ceux qui nagent dans la mer. Ses dents sont triangulaires et dentelées comme des scies. Il devient d’une grandeur énorme. Parmi les espèces qui ont une nageoire anale ec des évents, sont 4. Le marteau. ( Squalus zygæna.) Dont la tête, faite comme un cylindre placé en travers de la direction du corps , représente l’instrument dont ce poisson porte le nom. Les yeux sont aux deux extrémités de cette tête de marteau. Eu + DES P 0 TS S oO: NS: 317 5. La roussette. ( Squalus canicula. ) A tête ronde ; à peau blanchâtre , tachetée de brun. La peau de tous les squales est très-rude; mais comme celle de la rous« sette l’est le plus, on s’en sert dans les arts pour polir les bois , et d’autres objets. IV. Les carmÈres. ( Chimæra. ) Vulg. rois des harengs. Les trous des ouïes sont au nombre de quatre, si rapprochés, qu'ils paroissent n’en faire qu'un seul a l'extérieur. Le corps ressemble assez à celui d'un squale ; la bouche est sous le bec, et a deux dents incisives à chaque mâchoire. La queue se termine en un fil plus long que tout le corps. 1. Le roi des harengs du nord. ( Ch. monstrosa. ) N'est point aussi monstrueux que son nom et les figures bizarres d’Aldrovande et de Jonston pourroient le faire croire. Il a la forme d’un requin ; la peau lisse , grise, ou jaunâtre ; deux nageoires dorsales , dont la première a en avant une grosse épine, et l'autre se prolonge sur la queue. Le museau est ridé en dessous. Ce poisson vit dans les mers du nord, au® . Diris® Piotr ss ons G'H À PL CRETE Des poissons à branchies libres , à squéletre cartilagineux , sans côtes ni arêtes , nommes BRANCHIOSTÈGES. A. A bouche sous le museau, sans dents. L LES ESTURGEONS. ( Acipenser.) © Ont un couvercle osseux aux ouïes, sans mem“ brane ; leur bouche est en travers sous le museau x comme dans les squales, auxquels ils ressemblent par la forme générale du corps, et par le nombre et la position des nageoires. Ils ont sur le corps plusieurs s£ries longitudinales d’écussons osseux et saillans ; il n'y a point de dents; en avant de la bouche sont quatre barbillons, Les esturgeons sont utiles par leur chair, leurs œufs dont on fait le caviar, et par la colle de poisson, qui est un extrait desséché de leurs mem- branes. Ils remontent en abondance dans les fleuves, sur-tout dans ceux qui se jettent dans la mer Cas- pienne et la mer Noire, et leur pêche. fait la prin- cipale occupation des habitans de ces contrées, les Cosaques du Don, du Jaïk et du Volga. : parrse: Pro 1:55 SON s. 319 : 1. L’esturgeon ordinaire. ( Ac. sturio.) À museau très-obtus , à peu près égal à la largeur de la bouche , à lèvres fendues. Se trouve dans la plupart des grands fleuves de l’Europe : il étoit extraordinairement estimé des Romains. 2. Le grand esturgeon. ( Ac. huso. ) À museau très-obtus , moins long que la bouche n’est large ; à lèvres entières. C'est principalement de cette espèce qu'on fait la colle de poisson. Elle atteint jusqu’à vingt-quatre pieds de longueur , et perd tous ses boucliers avec l’âge. Elle est commune dans le Danube et le Volga. IL Les PÉGASES. ( Pegasus.) Ont le corps anguleux par les pièces osseuses qui le revêtent, et la tête prolongée en pointe. La bouche s'ouvre en dessous , à la base de ce bec; il y à de larges nageoires pectorales, des ventrales très-étroites , placées en arrière des pectorales, une pétite dorsale sur La queue, et une anale dessous. OL dragon de mer. ( Pegasus draconis. ) À le tronc plus épais que la queue , et de grandes nageoires pectorales arrondies semblables à des aïles : de là ce nom de dragon. Ce petit animal est de la mer des Indes. B. À bouche au bout du museau ,. sans dents. IL Les sYNGNATHES. Ç Syngnathus.) Vulg. aiguilles de mer. L'opercule des ouïes a son bord attaché au tronc par une membrane; en sorte qu'il ne reste quun $ 320 DAS P 0 1 5 S:oRNAS trou vers la nuque pour la sortie de l’eau. La tête s'alonge en un bec terminé par la bouche. Le corps est long, grêle, et revéru de plusieurs séries de pla- ques osseuses, qui le rendent anguleux. Il n'y a point de nageoires ventrales ; les pectorales sont petites. Aucun poisson de ce genre n'atteint une grande taille. 1. Le cheval marin, ou hippocampe.(Syngnathus hippocampus.) La tête est épineuse ; le corps a sept angles , et de forts tuber- cules ; la queue, moins épaisse, n’a que quatre angles ete termine en pointe sans nageoire. Ce petit poisson est commun dans la Méditerranée. Il se recourbe en mourant comme une S, et alors la partie supérieure a quelque ressemblance avec l'encolure d’un cheval : de 1à vient son nom. 2. L’aiguille de mer. ( S. acus.) Ce nom lui a été donné à cause que son corps est extrème- ment long et grêle. Il a sept angles, sans tubercules saillans. 3. Le tuyau de plume. ( S. pelagicus.) Diffère du précédent , parce qu'il manque de nageoire à Panus. IV. Les cENTRISQUES.( Centriscus.) Vul. bécasses de mer. | Leur tête se prolonge en un bec, au bout du- quel est une bouche sans dents. Le corps est com- primé verticalement , ovale, et a le ventre tran- chant. Les nageoires vertrales sont réunies. La première dorsale a en avant une forte épine. L’o- percule des ouïes est grand , et cache la membrane. 3. La DS PO:ISSS © w s: 321 1. La becasse ordinaire. ( C. scolopax. ) Son corps est revêtu de petites écailles. L’épine dorsale est dentelée. C’est un petit poisson de la Méditerranée. 2. La bécasse boucles. ( C. scutatus. ) L’épine dorsale est si grande, qu’elle recouvre tout le dos comme un bouclier, et se prolonge en arrière plus loin que la queue. Sous le ventre sont une douzaine de pièces cornées qui le revêtent entièrement. Ce singulier poisson vient des Indes. C. À bouche au bout du museau, armée de dents. V. Les BALISTES. ( Balises. ) Ont un museau proéminent, terminé par une bouche armée de huit dents à chaque mâchoire ; un Corps comprimé, rude, dort le ventre et le dos sont tranchans : le ventre est souvent perdant. Les branchies n’ont point d’opercules , mais seule- ment une membrane à deux rayons. La première nageoïre dorsale à une forte épine pour premier et quelquefois pour unique rayon. 1. Le baliste licorne. ( B. monoceros. ) Moirâtre ; sans nageoires ventrales ; un seul aiguillon, long et dentelé , à celle du dos. | 2. La petite licorne. ( B. romentosus. } Brun; à ventre singulièrement pendant sous le corps. 3. Le balisre à deux piquans. ( B. biaculeatus. ) La nageoire dorsale à quelques rayons mous derrière sa X “Bab DES, P © 1 5 SLON:S grosse épine. Deux autres épines tiennent lieu de nageoires ventrales. VI. Les corrres. ( Ostracion.) Ont la tête et le corps entièrement enveloppés dans une écaille d’une seule pièce ; la queue seule est libre et mobile, et sort de la partie postérieure de l’écaille par un trou. L'ouverture des ouïes est garnie d'un petit opercule coriacé. Il n'y a point de nageoires ventrales. Les pectorales, et celles du dos et de l'anus, tiennent à l'écaille. La bouche est au bout du müseau, et a un grand nombre de dents. 1. Le coffre lisse. (Ostracion triqueter.) Écaïlle trièdre , sans épines, divisée en compartimens hexa- gones; à centres proëminens. >. Le coffre maille. ( Ost. concatenatus. ) | Écaille tébdres sans épines , divisée en une niMiude de petits compartimens triangulaires ou rhomboïdaux. dk 3, Le coffre parallélipipéde. ( O. cubicus. ) Écaille tétraèdre , sans épines ; à compartimens hexagones. 4. Le coffre à quatre piquans. ( O. quadricornis. ) Écaille trièdre ; deux épines sur les yeux , deux sur l’anus, 5, Le coffre à deux piquans. (O. cornutus.) "= - Écaille tétraëdre ; piquans comme dans le précédent, etc. BASO PO TS SJ o-N s, 323 * Ces poissons si étranges habitent les mers des pays chauds. Ils sont voraces. On mange leur chair. D. 4 bouche au bout du museau ; les os des mé- Choires nuds , tenant lieu de dents. VIL. LES TÉTRODONS. ( Tetraodon. ) -N'ont Pour toutes dents que les os des mâchoires à nud, dont le tranchant leur sert à mâcher. Ces os sont divisés dans leur milierr par uñe fentes et ont fair de former quatre dents. Le corps est re- couvert d'une peau rude, et le ventre est singu- lièrement renflé dans plusieurs espèces. I] n’y à point de nageoires ventrales: L'ouverture des ouïes pa- roît comme un simple trou au devant des nageoires pectorales. 1. Le flasco-psaro. ( Ter. Rispidus. ) Son ventre est si gonflé, qu’il avancé même plus que là bouché, et que ce poisson a l'air d’une boule » Où la queue seule est en saillie ; aussi les anciens lui avoient-ils donne le nom d'orbis. Le corps est gris, hérissé de petites pointes. On érouve cette espèce dans la Méditerranée. 2, Le térrodon tortue, (FT. testudinarius. ) Son corps est oblons , et son ventre plat. Le dos est brun facheté de gris, et les Aancs rayés de brun et de blanc. Des Indes, VIII. Les morrs. (Mola. ) Les os des mächoires leur servent aussi de dents; Mais il n'y à qu'une ‘légère échancrure dans kur > X 2 ÿ24f DIRE NP EU PORTE milieu. Le corps est comprimé, et la queue si coufte et si large, qu'elle a l'air d’avoir été coupée, et que l'animal ressemble plutôt à une tête de pois son qu'à un poisson entier. Les nageoires dorsale et anale n’en font qu'une avec celle de la queue. ,. La lune. ( Mola rotunda. ) Tetraodon mola. Lin. Estun grand poisson qui pèse jusqu’à trois cents livres ; sa forme bizarre , sa peau argentée, SES Yeux grands et brillans, le rendent remarquable. I1 se trouve dans nos mers. IX. Les propons. ( Diodon.) Vulg. hérissons de MET° Leurs os des mâchoires sont également à nud, mais sans fente ni échancrure , en sorte qu'ils ont Vair de n'avoir que deux dents. Leur corps est oblong , ovale, ou globuleux, et entièrement hérissé d'épines fortes et aiguës. 1. L’orbe hérisson. ( Diodon hystrix.) A le corps globuleux , hérissé d’épines à trois racines qui res- ecmblent à l'instrument nommé chausse-trappe. On en connoït plusieurs variétés , et il se trouve dans les mers des pays chauds. >. L'atingue. ( Diodon atinga. ) A corps oblong ; à épines simples , longues et fortes. D’A- mérique. E. À grande bouche, à rayons de la membrane branchiostège nombreux. X. Les sAuDROIES. ( Lophius.) Se reconnoissent à ce que leurs nageoires pecto- Déesse Pio 4; % O:N-S. 325 rales sont portées sur une espèce de pédicule qui les fait ressembler à des bras. Leurs ouïes sont recou- vertes d'une membrane garnie de rayons, et ne s'ouvrent que fort loin én arrière ; leurs nageoires ventrales sont placées en avant des pectorales, Ce genre est composé de trois espèces fort dis- semblables. _ 1. La raie pécheresse. ( Lopk. piscatorius MB La tête applatie horizontalemert, arrondie dans son pour- tour, et épineuse , est plus large que le corps. La bouche est énorme : la mâchoire inférieure avance plus que l'autre ; toutes deux sont garnies de dents recourbées en dedans, et entourées de nombreux tentacules. Il y en a aussi de petits tout autour du corps , et deux ou trois très-longs sur la tête , dont on dit que le poisson se sert pour pêcher ; il résulte de tout cela une figure si horrible , que cette espèce a reçu en beaucoup d’endroits le nom de diable de mer. On en trouve dans toutes les mers. Son estomac est vaste et mince. Il n'y a que deux cœ- Cums au pylore, qui est près du cardia. Le foie est petit, ätrois lobes, 2. La chauve-souris de mer. ( L. vespertilio. ) Tout son corps est garni de tubercules cartilagineux et coni- ques. La tête se rétrécit en un museau pointu, saillant au-dessus de la bouche ; puis le corps va en s’élargissant beaucoup jus- qu'aux nageoires pectorales, derrière lesquelles il se rétrécit subitement. Cette partie antérieure est fort plate. Les trous des vuies sont sur les nageoires pectorales. 3. Le crapaud de mer. ( L. histrio.) À le corps comprimé verticalement , revêtu d’une peau rude X 3 _ 326 Dis IP Oo 1 ÿS 15 10 IS; Sur le nez est un filament qui porte deux masses charnues ; et plus en arriére sont, à la suite l'une de l’autre , deux espèces de tentacules charnus terminés par des filamens. Le corps est jaune ou gris, marbré de brun. Ces deux singuliers poissons sont des mers d'Amérique. XI Les cyczoPTÈRES. (Cyclopterus. } © Ontsur les branchies un opercule bien conforme , et Membrane pourvue de quatre rayons. Les mâchoires sont armées de petites dents. Ils ont toutes les sortes de nageoires : mais leur caractère distinctif consiste en ce que celles du ventre, pla- cées sous les pectorales, sont réunies en une seule , de forme presque circulaire , attachée au corps pat son centre ; les pectorales sont fort larges, et se rapprochent sous la gorge. 1. Le lump. ( Cyclopterus lumpus. ) Est un poisson à corps ovale , épais en tout sens, recouvert d’une peau rude, avec sept rangées longitudinales de tuber- P > cules cartilagineux. On letrouve dans toutes les mers. Sa chair, quoique mollasse , est mangeable. Il est tantôt verd, tantôt brun, et atteint jusqu'à deux pieds de longueur. L’estomac est ample et membraneux ; le pylore près du cardia est garni de nombreux cœcums. Le foie est petit et sans divisions. DES POISSONS 329 CH AM PR PRE: ENV. Des poissons à arêtes qui n'ont pornt de na- -geoires ventrales , ou des APODES. Les sept premiers genres de cet ordre peu- vent être considérés comme une famille véri- tablement naturelle, qui a l’anpuille pour type, et la longueur et la hauteur uniforme des na- geoires dorsale et anale, ainsi que la forme alongée du corps, pour caractère. Peut - être cette famille devroit-elle encore comprendre les genres cépole , lépidope, etc., que la pré- sence des nageoires veñtrales a forcés de placer dans d’autres ordres. LE Les Ancurzres. (Muræna.) Se distinguent par la longueur de la membrane des ouïes, qui dépasse l’opercule , et ne s'ouvre que sous les nageoires pectorales. Le corps est long et grêle; et les écailles sont si petites, qu'a peine on peut les appercevoir (1). Ces poissons aiment les } (1) -La plupart des poissons à arêtes, qu'on a regardés comme alé- pidotes ou sans écailles , n’en sont pas totalement dépourvus. Ces écailles viennent à paroitre lorsque la peau est dessécliée. X 4 328 DE S P:o:1:5 8 © N eaux tranquilles , les fonds vaseux ; ils sortent quel- quefois de l’eau spontanément, et peuvent rester quelque temps dans Fair sans périr. Leur irritabi- lité est, si durable , qu'ils conservent du mouvement même après avoir été écorchés et coupés en mor- ceaux. Leur estomac est long; le pylore près du cardia , sans cœcum; le canal court et sans plis; le foie peu divisé. | LES ANGUILLES proprement dites ont la membrane des ouïes soutenue par des rayons ; des nageoires pectorales ; celle de l’anus et celle du dos, unies à celle de la queue, qui se termine en pointe. Telles sont 1. L'anguille. ( Muræna anguilla.) Est un des poissons les plus répandus ; on remarque cepen- dant qu’il ny en a ni dans le Danube , ni dans les fleuves qui s’y jettent. Celles qui habitent dans les eaux claires sont d’une couleur plus argentée et d’un goût moins bourbeux. Les an- guilles se cachent pendant le jour dans la vase , et ne sortent de leur trou que la nuit. On dit que pendant la canicule leurs petits naissent vivans, Leur peau trèstenace est utile pour diverses sortes de liens. 2. Le congre, ( Muræna conger. ) Est une anguille de mer, quia, comme celle d’eau douce, le corps presque cylindrique ; la mâchoire inférieure un peu plus longue , deux très- petits barbillons à la supérieure; la tête plus épaisse dans Îe mâle. On distingue le congre de l’an- guille , en ce que sa nagcoire dorsale commence beaucoup DES Poissons. 329 plus près de la tête, qu’elle a le bord noir, et que sa ligne latérale (1) est ponctuée de blanc. N. B. On a séparé des ‘anguilles , et on a fait un genre à part des MURÈNES ( MURENOPHIS), qui n’ont point de rayons à la membrane des ouïes. L'espèce communé ( muræna helena , L.) est marbrée de blanc et de brun, et manque de nageoires pectorales comme de ventrales. C'est elle que les anciens estimoient tant, qu’ils élevoient dans des viviers par- ticuliers. Vedius Pollion faisoit jeter ses esclaves coupables à | ses murenes. On 2 aussi fait un genre à part, sous le nom de CÉCILIE ; du muræna cæcilia de Linné , le seul poisson connu quimanque absolument de nageoires (2). Enûn on a découvert depuis peu , près des côtes d'Angleterre, un petit poisson à corps long , étroit, et si comprimé, qu'il est presque transparent. Il manque de nageoires pectorales et ventrales ; la dorsale et anale s'unissent à celle de la queue. La petitesse de sa tête lui a fait donner le nom générique de LEPTOCEPHALUS. Il. Les cyMNOTES. (Gymnotus.) Ont le corps des anguilles; mais la nageoire dorsale manque, ou bien elle est petite et isolée : celle de l'anus forme sous le corps une espèce de carène, et se prolonge jusqu’au bout ou près du bout 1 (1) On appelle ligne latérale dans les poissons, un sillon peu pro- fond , formé par une série de très-petites glandes, qui s'étend sous la peau tout le long de chaque côté du corps; elle ne manque que dans très-peu d'espèces. (2) Ces changemens appartiennent au citoyen Lacépède, 330 Des PhAS s 048 de la queue, qui finit en pointe. Le couvercle des ouïes est comme À l'ordinaire. Leur membrane à cinq rayons. : 1. L’anguille électrique. ( G. electricus.) ï Est un poisson d'Amérique , très-célèbre par sa propriété électrique , bien plus considérable que celle de Ia torpille. Ses Commotions vont jusqu'à faire perdre connoissance. Elles se communiquent à une nombreuse chaîne de personnes ; et pas- sent au travers de tous les conducteurs. On a même apperçu des étincelles , en le plaçant sur une plaque.de métal collée sur un verre , à quelque distance de laquelle étoit collée une autre plaque. Cette vertu cesse lorsqu'on le saisit de manière à em- pêcher le mouvement des muscles du dos , qui en sont appa- remment la cause. Elle sert à ce poisson pour.étourdir ceux qui voudroient l’attaquer, ou dont il faut qu’il se nourrisse. Ce gymnote se distingue par sa queue obtuse. Sa peau est brune , sans écailles sensibles, mucilagineuse ; sa tête dépri- mée , son museau arrondi. Il a deux lignes latéraleside chaque côte. IT. Les TricuruRrEes. ( Trichiurus.) Ont le corps alongé, comprimé, finissant en queue pointue. La nageoire anale manque: celle du dos se continue depuis la nuque jusqu’au bout de Ja queue. Les dents sont fortes, et la membrane des ouïes à sept rayons. L'opercule en.est siens et simple. 1. La ceinture d'argent. ( Tr. lepturus.) À tout le corps lisse, de la plus belle couleur argentée. On le trouve dans les eaux douces de l'Amérique méridionale. ns né ed défile) 5 5 ie à DES Poissons. 331 IV. Les RÉGALECS. ( Regalecus.) Ont le corps très-alongé , rond : point de na- geoire de l'anus ; celle du dos va depuis la nuque jusqu’au bout de la queue, qui est mousse. Leur ca- ractère distinctif consiste dans des opercules com- posés de six pièces. 1. La glesne. ( Regalecus glesne. ) - Est un petit poisson des côtes de Norwège ; au devant de la nageoire du dos sont sur la tête quelques rayons épineux libres. T1 y a deux longs filamens sous les nageoires pectorales. V. Les DonzELLES. ( Ophidium.) Ont le corps alongé , comprimé, et de la forme d'une lame d'épée ; les nageoires du dos et de l'anus sont longues , et s'unissent, comme dans les anguilles , à celle de la queue. L’opercule-est grand, la membrane à sept rayons , leur tête est mousse, et leurs machoires égales. 1. La barbue. ( Ophid. barbatum.) A quatre barbillons sous la mâchoire inférieure. C’est un pois- son de dix à douze pouces, de Ia couleur d’une anguille, qui se trouve dans la Méditerranée. Il faut nécessairement séparer de ce genre l’ophidium aculea- zum L. qui a les nageoïres dorsale et anale distinctes de celle de la queue ; la première | précédée d’une longue rangée ,d’ai- guillons , et la mâchoire supérieure prolongée en un long mu- seau pointu, Il est des Indes, CET D'É°5 POrSsSsooRrS VI. LES AMMODYTES. ( Ammodytés.) Ont le corps alongé, les nageoires dorsale et anale distinctes de celle de la queue, qui est four+ chue ; les mâchoires pointues; et celle d'en bas plus longue et plus étroite. La membrane des ouies a sept rayons. 1. L'équille. ( Ammodytes tobianus. ) Est un petit poisson gris argenté, qui se tient dans le sable, et qu'on va y chercher avec des bèches, lors du reflux. C'est un manger délicat. VII. Les ANARRHIQUES. (Anarrhichas.) Ont le corps rond , les nageoires dorsale et anale distinctes de celle de la queue; la tête entièrement arrondie ; une membrane des ouïes à six rayons. On les distingue sur-tout à leurs nombreuses et grosses dents , dont celles du palais sont rondes et serrées comme des payés, et celles de devant Coniques et pointues. 1. Le loup marin. ( Anarrhichas lupus. Très-grand poisson de l'Océan, qui a jusqu’à quinze pieds de longueur ; il se nourrit de crabes et de testacés , qu’il broie aisément. Sa peau lisse et tenace , comme celle de l’anguille, sert aux mêmes usages. On trouve en divers endroits des pétrifications qui ont beau- coup de ressemblance aux dents palatines des anarrhiques, et qu'on à nommées bufonites , parce qu’on les regardoit autrefois BE $ Poissons. 333 comme des œufs de crapaud pétrifiés. Elles proviennent sans doute de cé poisson ou de quelque autre analogue, VIII. Les EsPADoONSs. ( Xiphias.) Ont pour caractère distinctif, la mâchoire supé- rieure se prolongeant en forme d'épée très-longue et très-étroite. Leur bouche .est en dessous, sans dents. L’opercule est grand, et la membrane a huit rayons. 1. L’espadon , ou l’empereur. ( X. gladius. ) Est la seule espèce connue. C’eft un poisson qu’on trouve dans toutes les mers, et qui atteint jusqu’à vingt pieds de lon- gueur. Son corps est rond et s’atténue vers la queue. La partie antérieure de la nageoire dorsale est élevée en pointe ; le reste est court et s'étend jusque vers la queue. Celles de la poitrine, de l'anus et de la queue, sont grandes. À chaque côté de la queue est une petite membrane horizontale ; la peau est grasse et sans écailles sensibles. La chair est bonne à manger. | IX. Les STROMATÉES. ( Stromateus. ) Sont les seuls poissons de cet ordre qui aient le corps très -haut verticalement, et très-plat par les côtés. Le corps et la tête sont couverts d'é- çailles petites et foibles. L'opercule est grand, la membrane à deux rayons. 1. La fratole, ( Str. fratola. ) Très-beau poisson de 1a Méditerranée , marqué de raies trans- versales jaunes sur un fond bleu argenté. 334 Dy ES: P © 146 S 080; 2. Le paru. ( Str. paru.) * »1 Des mers du Brésil. À tout le corps d’un beau jaune ; les nas geoires sont noirätres. N. E. Dans l’orure naturel, les stromatées devroient se rapprocher des labres, des spares, eic ; ils ont même deux tubercules qui sem- , P DER blent être des indices ou des rudimens de nageoires ventrales, CHAPITRE Des poissons a arêtes, qui ont les nageoires ventrales placées sous la gorce, en avant des pectorales ; Ou des poissons JUGULAIRES. CET ordre contient six genres, qui appar- tiennent à deux familles distinctes, à chacune desquelles on pourroit réunir plusieurs desgenres que la position de leurs nageoires ventrales a fait placer dans les ordres suivans. À. Jugulaires à tête épineuse. L Les CALzzIONY MES. ( Cailionymus.) Ont la tête applatie horizontalement , les yeux rapprochés. La membrane des ouïes, à six rayons, se colle par-tout au corps, et ne laisse, pour la sortie de l’eau , qu'un trou vers la nuque. La par- tie antérieure du corps est large, et. les nageoires Mes Brorts S o N s 355 ventrales grandes et écartées. La nageoire anale est longue , et en a une dorsale vis-à-vis toute pa- reille; au devant de celle-ci en est une autre : celle de Ja queue est distincte. De chaque côté de la tête est une épine à trois pointes. « "a. La lyre. ( Callionymus lyra.) A la première nagcoire dorsale plus longue que tout le corps. 2. Le dragonneau. ( Call. dracunculus. ) + Gi) , Na pas la première nageoïire du dos plus longue que l’autre. Ces deux poissons se trouvent dans nos mers, ont une peau Lsse , tachetée , et vivent de crabes et d’oursins, JT. Les rires. ( Trachinus.) Ontla tête comprimée par Les côtés, et les yeux pla- cés sur le haut : les opercules sont grands et armés chacun d’une forte épine. La membrane a six rayons. La nageoire de l'anus, et celle du dos qui est vis-à-vis, sont fort longues. En avant de celle - ci, sur la nuque, en est une à quatre rayons. Les Hope et Fies ventrales sont médiocres. 1. La vive ou dragon de mer. ( Trachinus draco. ) . Æst un poisson de nos mers ; à dos brun, à ventre blanc. On Pestime à cause de sa chair blanche , mais un peu sèche. Sa première nageoire dorsale est de couleur noire, et les piquures de ses rayons passent, chez les pêcheurs, pour dangereuses, Son estomac est petit, épais; ses cœcums nombreux ; son canal fort court : Le foie est médiocre et sans divisions. 336 D 'E6, YP 10: 16515 one IL. Les wurAnoscorPes. ( Uranoscopus.) | Ontlatête de forme quarrée, étantapplatie en dessus | et aux côtés, et revêtue de pièces osseuses très-dures. Les yeux sont à la face supérieure, et regardent le | ciel : deslà le nom. La mâchoire inférieure est ver- ticale, en sorte que l'ouverture de la bouche est aussi dirigée vers le ciel. Les opercules sont armés | de fortes épines. Il y en a trois sous la mâchoire | inférieure. Les nageoires sont arrangées comme dans | la vive. Les mâchoires sont bordées de tentacules. | 1. Le rat, rapeçon ou bœuf. ( Uranosc. scaber.) | | Est un poisson de la Méditerranée , de couleur grise ou brune, dont la peau est rude , et la chair.blanche et dure. B. Jugulaires à tête dépourvue d’épines. | IV. Les GAD=ESs. ( Gadus.) Forment un genre, dont les espèces nombreuses et fécondes sont un des objets les plus intéressans de nos pêches. Leur corps est lésèrement comprimé ; leur tête un peu alongée ; leurs écailles petites, et comme encroûtées sous la peau. Leur caractère le | plus distinct consiste dans les nageoires ventrales, étroites et pointues. Malgré leur position si ehavant, la cavité de l'abdomen se prolonge fort en arrière; le foie en occupe toute la longueur. L'estomac est petit, les cœcums nombreux , le canal peu ployé, les vési- cules séminales divisées en lobes nombreux. Il y a des gades :' Eee -_—_— ge me me DS D O2 SS5 0 N°5. 337 a.) À deux nageoires derrière l'anus, et trois sur Le dos. Deux de celles du dos sont placées vis-à-vis de celles de Fanus, etilyena une de plus, placée au-dessus des nageoires pectorales. Ces espèces sont a.) Sans barbillons. 1. Le merlan. ( Gadus merlangus.) À corps blanchätre ; à mâchoire supérieure plus longue ; d’un pied de long ; très-abondant dans nos mers ; chair légère et de ben goût. 2. Le lieu ou grélin. ( Gadus pollachius. ) À corps blanc jaunâtre ; à mâchoire inférieure plus longue ; à ligne latérale courbe. Plus grêle et beaucoup plus grand que le merlan : moins estimé. 3. Le colin. ( Gadus carbonarius.) En quelques endroits, merlus, À corps brunâtre ou noiïrâtre; à mâchoire inférieure plus longue: à ligne latérale droite. On le sale comme 12 morrhue, 2 — 6.) Avec des barbillons. 4. La morrhue. ( Gadus morrhua. ) Les mâchoires égales ; un seul barbillon ; le premier rayon de la nageoire de l'anus, épineux. Ce poisson est célèbre par sa grande abondance, la facilité avec laquelle il se conserve étant salé ou des- séché, et le grand commerce auquel il donne lieu. On en prend dans toutes les mers du nord , et même sur nos côtes , et aux embouchures de nos grands fleuves ; mais c’est sur-tout sur le grand banc de Terre-Neuve qu'il y en a uüne quantité exces- sive + elle ne doit pas étonner , puisqu'on a calculé que chaque femelle a dans ses ovaires 9,24/4,000 œufs. Les morrhues se Y 338 DES PoIssoONs. nourrissent de merlans, de harengs, et d’autres poissons, On sale et on vend avec elles, plusieurs espèces voisines, telles que 5. Le narvaga. ( Gadus callarias. ) A mâchoire supérieure plus longue ; à un seul barbillon ; à corps tacheté. 6. L’ânon. ( Gadus eglefinus. ) ‘A mâchoire supérieure plus longue ; à un seul barbillon ; à corps blanchâtre ; à queue un peu fourchue, etc. Tous ces poissons ont de deux à quatre pieds de longueur. b.) D’autres gàdes n'ont qu'une nageoire derrière l’anus, et deux sur le dos. Celle de l'anus et celle du dos, qui est vis-à-vis , sont aussi longues que les deux qu'elles remplacent. Leur corps est plus égal que dans les précédens. 7. Le grand merlus. ( Gadus merluccius. ) Sans barbillon ; à mâchoire inférieure plus longue. Le corps est gris, long d’un pied et demi. c.) On devroit faire un enre propre du gadus tau de Linnæus, qui a latête applatie horizontalement , trois épines à chaque oper- et les mâchoires entourées de nombreux tentacules. C’est muqueux ; tacheté de brun et de la tête une tache en cule, un poisson de la Caroline, lisse, de blanc, qui a sur l'applatissement forme de lunette. Il difière, comme on voit, beaucoup des autres gades. V. Les PERCE-PIERRES. ( Blennius.) Ont la tête courte et ronde ; le corps à petites écailles, alongé; les membranes des ouïies à six DES POI S ox s. 339 rayons ; les nageoires du dos et de l'anus régnant jusques à la queue, et S'y joignant quelquefois. Leur principal caractère est que les nageoires ventrales n'ont que deux rayons. a.) Les uns ont sur La tée des filamens charnus ou des crêtes. 1. La coquillade. ( Blennius galerita. ) Sur la tête est une crête transversale » faite par un repli de la peau. Les nageoires de l'anus et du dos sont égales, peu éle- vées, et vont Jusqu’auprès de la queue. De lOcéan. Brun ; long de quatre à cinq pouces. 2. Le Lièvre, ( Blennius ocellaris. ) Verd foncé et argent. La nagcoire dorsale est haute net échancrée dans son milieu. Le lobe antérieur à une tache en forme d'œil. Sur les yeux sont deux filamens branchus. De la Méditerranée. Long de sept à huit pouces. b.) D'autres manquent de ces ornemenrs. 3. Le perce-pierre vivipare, ( BL. viviparus. ) Se reconnoït à deux barbillons que porte la mâchoire supé- tieure, Ce n’est pes la seule espèce de ce genre qui soit vivi- pare. 4. Le gunnel. ( Blennius gunnellus.) Se trouve sur nos côtes. Cest un petit Poisson très-alongé. | $a nageoire dorsale Commence à la nuque , et va jusque près | du bout de Ja queue. Il en est.de même de celle de lanus. La "1 “ » : > = | Première à dix taches en formes d Yeux. Il ny à qu’un rudiment | de nagcoires ventrales, ja 340 DES P 0 15 SON Se VI. Le KkurTe. (Kurtus.) On à fait sous ce nom un genre nouveau qui ne comprend qu'une espèce : c'est un poisson très- comprimé et très-haut, dont le dos sur-tout est comme bossu: il n’y a qu'une seule nageoire au milieu. Celles de la poitrine et du ventre sont assez grandes; celle de Janus va jusque près du bout de la queue, où il y en a une fourchue. La mem- brane des ouïes n’a que deux rayons. On ne voit point d’écailles. Ce poisson a le dos et les nageoires d'un bel aurore ; les flancs et le ventre du plus grand brillant argentin. Il est de l'Inde. (Kurtus indi- cus. Lin.) a ——————————— CH APT TRES Des poissons a arêtes qui ont Les nageoires Veri- trales placées sous Les pectorales, ou des THO- RACHIQUES. Cer ordre est le plus nombreux de tous, et contient à lui seul plus d'espèces que tous \ les autres ensemble. On les a réparties en vingt-trois genres , qui, dans l'ordre naturel, | ms Proirss à NS. 341 devroient être placés dans des familles très- différentes. À. Thorachiques à tête cuirassée et tuberculeuse. Il y en a trois genres, qui paroissent devoir être rapprochés de la première division des jugu- Jaires. | I. Les CHABOTS. ( Cottus.) Ont la tête plus ou moins épineuse et plus large que le corps, qui finit en pointe. Elle est un peu applatie horizontalement , et les yeux regardent en dessus. La membrane des ouïes à six rayons: Les écailles sont à peine visibles. La plupart ont deux nageoires dorsales, dont la première est épineuse. L'estomac est ample; le canal intestinal court , peu ployé; il y a douze cœcums. Le foie est large et non divisé. | I1 y a des espèces dont le corps est cuirassé de pièces osseuses; tel eft 1. Le chabot cuirassé. (Cottus cataphractus. ) À corps cuirassé , octogone ; à mâchoire inférieure entourée de nombreux barbillons. Se trouve sur nos côtes dans les lieux sablonneux. D’autres ont le corps mou , comme 2. Le scorpion, ou crapaud de mer. ( C. scorpius. ) À tête armée d’épines ; à corps varié de brun et de blanc. Le mäle se distingue par deux grosses épines saillantes de chaque côté, Ce poisson est de nos mers, ve 342 D' ESP o:1:S FES 3. Le chabot , ou térard. ( C. gobio. ) A deux aiguillons courbés sur chaque opercule ; à corps gris et brun. De nos rivières. IL. Les RASCASSES. (Scorpæna.) Ont la tète comprimée verticalement, hérissée d'épines ou de tubercules, et ornée de différentes appendices. La membrane des ouïes a sept rayons; il n'y a qu'une nageoïre dorsale, dont les rayons antérieurs sont épineux. Ce sont des poissons de forme très-bizarre et d’un aspect horrible. 1. La rascasse porc ( Sc. porcus ), et 2, La rascasse truie ( Se. scrofa ), Sont deux espèces fort semblables, qui vivent en troupes dans nos mers, et se nourrissent de poissons et même d'oiseaux de mer. Elles ont sur les yeux deux gros tentacules. La seconde espèce, qui est beaucoup plus grande que lautre, en a aussi autour de la mâchoire supérieure. ù 3. La rascasse volante. Se trouve dans les mers des Moluques. Ses nageoires pec- torales sont assez grandes pour la soutenir en lair pendant quelque temps. Elle à deux appendices sur les yeux. Les rayons épineux de la nagcoire du dos sont très-longs, et séparés presque jusqu’à leur base. II. Les Triczes, ( Trigla.) Leur tête est grosse, quarrée | et revêtue de fortes pièces osseuses ; il y a le plus souvent deux Re sh es Ass Po ESS o ns 343 nageoires dorsales , et sept rayons à la membrane des oies : mais le principal caractère consiste en des filamens articulés placés sous les nageoires pec- torales, et qui paroissent en être des rayons sé- parés. L’estomac est fort ample; les cœcums, au nombre de dix ; le foie large et non divisé. 1. Le malarmat. ( Tri;lu loricata,) » À deux rayons pectoraux; à corps cuirassé de huit rangées de boucliers osseux ; à museau prolongé en deux fourchons osseux et applatis : la lèvre inférieure a quatre barbillons bran- chus ; une seule nageoiïre dorsale allant tout le long. De la mer Méditerranée. 2. Le perlon , ou rouget. ( Tr. cuculus. ) À trois rayons pectoraux ; à corps nud ; à museau arrondi. Ce poisson est rouge ; sa chair est estimée. I1 se prend dans toutes nos mers. 3. Le trigle volant. ( Tr. volirans. ) Vingt rayons pectoraux, réunis par une membrane, et for- mant par là, sous la nageoire pectorale, une autre nageoire beaucoup plus grande qui ne sert que pour le vol. Le mu- seau de ce poisson est fendu comme celui du lièvre. On le trouve dans toutes les mers. C’est de tous les poissons volans celui que les navigateurs rencontrent le plus fréquemment. B. Thorachiques à tête non cuirassée | à rayons des nageoires mous | excepté le premier, qui se trouve quelquefois épineux. _ Sous ce titre sont comprises trois familles dis- tinctes de poissons. Y 4 344 DANS MP 0 TI 6 SOS a.) Ceux à corps alongé, à écailles à peine sen sbles. Ils paroissent voisins de la famille des _anguiiles. IV. Les CÉPOLEs. ( Cæœpola.) Ont le corps excessivement alongé, plat par les côtés ; la tète ronde ; la bouche dirigée vers le haut; six rayons à la membrane des ouïes. L’anus est tout près de la gorge, et suivi d’une nageoire qui va jusqu'a la queue. Celle du dos commence dès la nuque. 1. Le ruban. ( Cæpola tænia. ) Gris; à nageoires rougeatres ; à ventre argenté; à corps presque transparent. De la Méditerranée. V. Les Lzéprpopes. ( Lepidopus.) Ont le corps très - alongé, comprimé; la tête pointue. La nageoire du dos va de la nuque au bout de la queue. L'anus , placé au milieu du cofps, à nest suivi que d'une petite écaille pointue. Les nageoires ventrales sont aussi remplacées par des écailles pointues. On n’en connoïît qu’une espèce ( Zp. argenteus), qui est un petit poisson de la Méditerranée , de couleur argentée. VI. Les sucrrTs. ( Echenetïs.) x Ont le corps rond, alongé, diminuant en ar- tière ; l'anus placé assez en arrière, suivi d’une DAEASOO PO A 5 'S 'OUNS. 345$ nageoire qui va jusque près du bout de la queue, et à laquelle en répond une pareille sur le dos. Leur caractère le plus frappant , c’est d’avoir sur la tête un grand applatissement ou bouclier ovale, traversé de plusieurs sillons transversaux, avec une ligne longitudinale saillante. Ils peuvent s'attacher aux différens corps par une espèce de succion qu'ils pro- duisent en gonflant et diminuant alternativement les intervalles des sillons, et en faisant par là le vuide dans ceux-ci : de là vient la fable, que ce petit poisson est susceptible d'arrêter le plus grand navire au milieu de sa course. Leur mächoire in- férieure est plus avancée ; la membrane des ouïes a dix rayons. On en connoît deux espèces. 1. Le remora. ( Echeneis remora. ) À queue fourchue ; à dix-huit sillons sur latête. . 2. Le pilote. ( Echeneïs naucrates.) A queue ronde ; à vingt-quatre sillons sur la tête. On le trouve dans toutes les mers. b.) Ceux à corps alongé, écailleux On n’en connoît qu'un genre, composé d’une seulé espèce, qui paroïît voisine des gades. C’est : VIL LE macroURrE. ( Macrourus.) Ainsi nommé de la longueur de sa queue, qui finit en pointe. La nageoire de l'anus, et une du dos qui Jui répond, se prolongent et s'unissent 346 Dé st Po n:S7S où NS au bout de cette queue. Il y en a une autre sur le dos au-dessus des pectorales et des ventrales. La tête est grosse, écailleuse comme le corps; le mu- seau saillant ; un barbillon sous la mâchoire infé- rieure. C'est un grand poisson des côtes du Groen- land. c.) Ceux à corps comprimé , ayant les deux yeux du même côté. VIII. Les PLEURONECTES. (Pleuronectes.) Sont les seuls animaux connus dont le corps ne soit pas symmétrique : il est entièrement applati par les côtés. Les nageoires , la ligne latérale ; la bou- che, sont disposées comme à l'ordinaire : mais les deux yeux sont du même côté. Celui qui est au- dessus de l’autre est plus petit. Il en est de même des narines. Le côté du corps où sont les yeux est d'une couleur foncée ; l'opposé est blanc : l’oper- cule des ouïes de ce’côté est fermé en partie. Les pleuronectes ont une nagéoire qui règne tout le long du dos, et une autre qui est presque tout le long du ventre, parce que l'anus est fort en avant. Leurs côtes sont très-pétites. Ils n’ont point de vésicule aérienne, et restent dans la vase ; ils nagent dans uné position oblique , le côté des yeux en dessus. Leur estomac n'est qu'un léger renfiement du canal alimentaire, qui est dépourvu de cœcums, ou n'en a que deux ou trois petits. Le foie: PE SUP 0 RSS Oo ns. 347 est petit et sans division. La cavité de l'abdomen se prolonge des deux côtés des apophyses épineuses inférieures des vertèbres de la queue. Les organes de la génération , et même une partie des boyaux, sont logés ces deux prolongemens. Dans quelques espèces {Les soles) , cef deux nageoires s’unis- sent à celle de la queue, 1. La sole commune, ( PL. solea. ) À le corps oblong , les yeux à droite ; ce côté du Corps , dun brun uniforme ; la mâchoire supérieure avançant sur Pautre comme un crochet. Dans d’autres, les nageoires dorsale et anale sont distinctes de celle de Ja queue. 2, Le turbot. ( PL maximus, ) À le corps de forme rhomboïdale » tuberculeux , les yeux à gauche. Ce poisson devient énorme. Il est d’un beau noir du côté des veux. DE plie. ( PI. platessa. ) À le corps de forme rhomboïdale , les yeux à droite , six tuber- Cules sur la tête de ce même côté, qui est brun, tacheté de rouge. 4. Le flet ou picaud. (PL. flesus. ) Difière de la plie par l'absence des tubercules | qui sont rem- placés par une ligne rude , et par la couleur uniformément brune du côté des yeux. Toutes ces espèces et plusieurs autres se trouvent dans nos mers » €t sont fort estimées pour leur chair blanche , légère et délicate. . 4 I 348 D'ÉASP TO TS "SO C. Thorachiques à tête non cuirassée | à rayons du dos en grande partie épineux. Les uns ont deux nageoires sur le dos; une à rayons épineux, l’autre à rayons m@ts : les autres nen ont qu'une, dent à peu près moitié des rayons (quelquefois plus) sont épineux. a.) À deux nageoires dorsales. IX. Les cogres. ( Gobius.) Se distinguent aisément par les nageoires du ventre , qui sont réunies en une seule. Leur tête est petite. La membrane des ouïes a quatre.rayons; lopercule est attaché en grande partie; le corps est revêtu de petites écailles. Il y a deux petits trous entre les yeux. 1. Le boulereau. ( Gobius niger.) À quatorze rayons à la seconde nageoire dorsale. C’est un petit poisson tacheté de brun et de blanc, qui se trouve dans . . . . . \ nos mers, et fait la principale nourriture de plusieurs espèces de gades. X. Les SURMULETS. (Mullus.) Ont le corps et la tête garnis de grandes écailles très-lâches , trois rayons à la membrane des ouïes, et trois pièces aux opercules. 1. Le surmuler où rouget, ( Mullus barbatus. ) Est un poisson de la Méditerranée et de d'Océan, remat- pese Pio:s.s:0o NS. 349 quable par la belle couleur rouge de son corps , lorsqu'on lui a enlevé ses écailles. Il étoit dans une estime extraor- dinaire chez les anciens. Sa mächoire inférieure a deux longs barbillons. XI. Les scOmBRES. ( Scomber.) Sont des poissons à corps alongé, grêle vers la queue, qui est carénée latéralement, c'est-à-dire, qui présente de chaque côté une ligne saïllante. La peau est brillante, lisse, et sans écailles sensibles. La membrane des ouïes a sept rayons. L’estomac est très-long , terminé en pointe. Le pylore est près du cardia , et a un très-grand nombre de cœcums. Le canal alimentaire fait trois replis. Le foie est mé- diocre et sans divisions. Ce sont des poissons de passage , utiles par leur abondance, leur bon goût, et la facilité de ieur conservation. Plusieurs espèces ont de nombreuses petites nageoires der- rière celles du dos et de l'anus. 1. Le thon. ( Scomber thynnus. ) A huit fausses nageoires en haut et en bas ; est un poisson argenté, à dos couleur d’acier , de deux pieds et plus, quelque- fois de dix pieds de longueur , très-vorace, qui s'approche des rivages pour y pondre en mai eten juin, en troupes ser- rées et bruyantes , et donne une occupation lucrative aux ha- bitans des isles de la Méditerranée par sa pêche, sa salaison, et les autres moyens de le conserver. 2. Le maquereau. ( Scomber scombrus. ) À cinq fausses nageoires en haut et en bas. Est plus petit 350 D ENS OIL, OMS que le thon, de couleur d’argent , à dos varié de bleu et de noir. Il s'approche en grandes troupes des côtes de l'Océan en été, et occupe avantageusement les hommes et les bâtimens, que la pêche du hareng emploie l’automne et l'hiver. D’autres espèces n’ont point de fausses nageoires. Elles méri- teroient peut-être de faire un genre à part. L XIL Les ÉPINOCRES. (Gasterosteus.) Sont de petits poissons, dont la queue est caré- née de chaque côté, comme célle des scombres:; des aiguillons libres et sans membrane tiennent lieu de la première nageoire dorsale. Il y a, entre les nageoires ventrales , une pièce osseuse, visible au dehors. Leur estomac n'est qu'un renflement du canal alimentaire, qui est court et sans cœcums. 1. Le trois-rpines. ( Gasterosteus aculeatus. ) À trois épines libres sur le dos, et deux au lieu des nageoires ventrales. Chaque côté du corps est revêtu d’une rangée de | larges pièces écailleuses. Ce poisson vit dans l’eau douce, et nuit aux étangs, en détruisant le fraï des poissons utiles. 2. L’épinoche proprement dite. ( G. pungitius. ) À peine long d’un pouce, nud , à dix aiguiflons libres surle dos. XIIL Les screnes. ( Sciæna.) Ont pour caractère une fossette le long du dos, dans laquelle se cachent les nageoires dorsales : c’est un genre encore mal distingué, et dont plusieurs espèces sont obscures. Il y en a à opercules épi- DIMIS LPO xs SION ss. 351 neux, d’autres à opercules sans épines. On range parmi les sciènes beaucoup de poissons qui n’ont qu'une seule nageoire dorsale , et qui devroient sans doute être rapportés à d’autres genres, ou en faire un à part. XIV. Les PERCHES. (Perca.) Joignent à l'absence des caractères qui distin- guent les autres genres de cette section à double nageoire dorsale, des opercules garnis de piquans, et dont la pièce antérieure est dentelée (1). La tête et les opercules sont couverts d’écailles comme dans les sciènes et la plupart des genres qui vont suivre. La membrane des ouïes a sept rayons. 1. La perche de rivière. ( Perca fluviariüs.) À seize rayons à la deuxième nageoire du dos. C’est un des plus beaux poissons d’eau douce ; il est verdatre sur le dos, doré aux flancs, avec des bandes noires : ses nageoires sont d’un beau rouge. 2. Le sandat. ( Perca lucioperca. ) Vingt-trois rayons à la deuxième nageoïre du dos ; corps (1) C'est le citoyen Lacépede qui a déterminé ainsi le genre des perches ou persègues , qui, dans Linnæus, présente la même confu- sion que celui des sciènes. Floch , au contraire, paroït donner le nom de sciena à toutes les sciènes et les perches de Linnæus qui ont deux nageoires dorsales, et celui de’ perca aux poissons de cette sec- tion à une seule nageoire dorsale , et à opercules sans dentelures et juSans piquans, qu’il n’a pu caractériser autrement, ni placer parmi les chætodons , les spares, les labres , etc. 3$2 DE 54 P:0 4 5 018 4 LA e 5 . ° argenté , rayé de brun; dos noirâtre , tacheté'de bleu ; nageoires jaunâtres ; celles du dos tachetées de noir. Des lacs d’eau douce. j 3. Le loup. ( Perca labrax.) Vingt-sept rayons à la deuxième nageoire du dos; corps argenté; dos bleu foncé, tacheté de noir dans sa jeunesse. De la mer. Les perches sont toutes fort voraces. b.) À une seule nageoire dorsale. XV. Les ZÉES, ( Zeus.) Quoique la partie épineuse et la partie molle de la nageoire dorsale soient souvent distinguées par une forte échancrure ; et que les premiers rayons de la partie molle soient quelquefois plus longs que ceux qui les précèdent, il n'y a pourtant qu'une nageoire. Le corps des zées est comprimé”, et sa hauteur verticale presque égale à sa longueur ; derrière cha- que épine de la nageoïre du dos est un long fila- ment ; les nageoires ventrales sont longues et poin- tues ; les écailles ne sont point sensibles. On regarde | comme le caractère essentiel de ces poissons, une membrane verticale placée transversalement sous la lèvre supérieure. 1. La dorée, ou poisson "Saint-Pierre. ( Zeus fuber. ) Se trouve dans nos mers. C’est un gros poisson plat, des couleur argentée et dorée, marqué sur les flancs d’une tache noires | À DES PNOIICSIS D N° s. 353 noire. De chaque côté de la nageoire de l'anus et de la partie molle de la nageoire dorsale, est une rangée de tubercules fourchus. La chair de ce poisson est très-estimée. XVI. Les cHxTODoNs, ou B4aNDoOULIÈRES. (Chœ- todon.) Ont pour caractère essentiel des dents longues et menues , serrées Les unes contre les autres, et sembla- bles aux crins d’une brosse. Il yen a un très-crand nombre d'espèces, qui presque toutes brillent des plus belles couleurs, et se trouvent dans les mers des pays chauds. Leur corps est très-comprimé ver- ticalement; leurs têtes , leurs opercules , et même une grande partie de leurs nageoires, sont couvertes d'écailles. Celles du dos et de l'anus sont épaisses et charnues, et on ne voit pas leur séparation _d’avec le corps. a.) Les uns ont 4 sans épines , les nageoires du dos et de l'anus en forme de faux, c’est-r-dire en pointe très- longue , légèrément courbée , ou tout-à-fait inclinée en arrières Tels sont 1. Le teïra. ( Chærodon reïra. ) 4 À corps plus haut que long : à nageoires du dos et de lanus chacune plus longue que le corps n’est haut, et s’aiguisant en pointe, en sorte que le poisson entier ressemble à un croissant ; six bandes verticales alternativement blanches et noires; la queue ronde. Des Indes. 2. La bandoulière bleue, ( Eh. glaucus.) * À nageoires fort échancrées derrière leurs pointes ; bleue ; Z 354 D: EXSN P D 145 6 où ventre argenté; des raies noires en travers sur le dos; la queue fourchue. D’Amérique. b.) D’autres ont Les opercules sans épines , et lesnageoires terminées en arrière par une proéminence triangulaire ; comme 3. La bandoulière à bec. (Ch. rostratus.) À bec très-alongé , grise ; à quatre bandes verticales , brunes, disérées de blanc ; une tache noire, bordée de blanc sur les na- geoires du dos. c.) D’autres ont les opercules sans épines, et le contour des nageoires parallèle à celui du corps. Tel est 4. Le souffler. ( Ch. longirostris. ) A bec encore plus long et plus grêle que le précédent ; jau, nâtre ; une tache ronde et noire au bout de la nageoire de Vanus ; le ventre rayé de bleu ; Ia nageoïre du dos bordée de noir. De la mer Pacifique. d.) Ilyen a dont la pièce me opercules est ter- L minée en bas par une forte épine , et parmbMesquels on retrouve les trois formes de nageoires ; savoir : En faux, comme 5. La dorade de Plumier. ( Ch. aureus.) D'un beau jaune; le bout des nageoires, verd. D’Amérique« 6. La bandoulière noire. ( Ch. paru.) Noire ; à écailles bordées d’or. D’Amérique. En triangle, comme 7. L'empereur du Japon. ( Ch. imperator.) Le corps rayé de jaune et de bleu en longueur ; la tête jaune * MSP OS Ss ON S. 35$ les bords des opercules et l’épine, bleus ; les pointes des na- geoires, arrondies. Des Indes. 8. La griselle. ( Ch. bicolor.) La moitié antérieure du corps, blanche ; la postérieure ; Pourpre ; la queue , blanche. Egales, comme 9- La bandoulière rayée. ( Ch. fasciatus. ) Blanche ; bandes transversales nombreuses bleues » lisérées de brun, D’Arabie, XVIL Les scares. (Scarus.) Ont un caractère bien tranché, parmi tous les poissons à arêtes ;. c’est que leurs os maxillaires sont à nud, et leur tiennent lieu de dents comme dans les tétrodons , qui sont un genre parmi les bran- chiostèges. Leur corps est oblong, comprimé, cou- vert, même sur la tête, de grandesécailles ; leurs na- geoires égales ; leur membrane des ouïes à quatre rayons; l'opercule sans épine ni dentelure. 1. Le scare verd. ( Scarus viridis. ) À le corps jaunâtre , à écailles bordéce de verd ; les nageoires rayées de ces deux couleurs. XVII. Les cORYPHÈNES. (Coryphæna. Ont la tête comprimée et le front tranchant , et tombant verticalement, en sorte que Ja tête est comme tronquée : c’est ce qui fait leur caractère essentiel. Du reste, leur corps est alongé , com- Lar. À Es 2 356 D HSEPP 0,155. S'CORRE primé , couvert, même sur Ja tête et les operculés, de grandes écailles. La nageoire du dos commence dès la nuque ; celle de l'anus varie en longueur. Ce sont des poissons voraces , ornés de très-belles cou- leurs, et bien connus des navigateurs sous le nom de dorades , qui sont les principaux ennemis des poissons volans dans la zone torride. 1. Le dôphin ou dorade des Antilles. ( Coryphæna hipuris.) Verd et argent, tacheté de jaune ; les nageoires du plus beau jaune. >. Le rasoir bleu. ( Coryphæna cærulea. ) Toute bleue. D’Amérique. . 3. L’éventail. ( Coryphæna velifera.) . Les nageoires de l’anus et de la queue sont chacune aussi hautes que le corps est long. IN. B. Après avoir ainsi séparé de la masse des thorachiques à rayons épineux tous ceux qui présentent dans quelque partie importante des caractères propres à distinguer des genres, il en reste encore une multitude qu'on a été obligé de répartir d’après la considération des piquans , et des dentelures de leurs opercules. Ce sont : XIX. Les BODIANS. (Bodianus.) Qui ont à leurs opercules des piquans sans den- telures ; | XX. Les nozocENTRES. ( Holocentrus.) Dont les opercules ont des piquans et des den- telures ; et MS POI S.É ON 5. 357 XXI. Les zUuTIANS. ( Lutianus.) Qui ont à leurs opercules , des dentelures sans piquans. Ces trois genres, établis par Bloch, contiennent une mul- titude d’espèces, toutes fort semblables, habitantes des pays chauds, remarquables pour la plupart par des couleurs brillantes tranchées, et mêlées jusqu'ici avec les perches et les espèces des deux genres suivans, sous les noms de /abres, de spares et de perches. Les genres labre et spare ne contiendront donc plus que les espèces qui n’ont pu entrer dans aucun des précédens ; par conséquent à opercules sans pi- quans ni dentelures. Le citoyen Lacépède les dé- termine ainsi qu'il suit : * XXII. Les rABRES. ( Labrus.) Ont pour caractère essentiel la lèvre supérieure double et extensible. Ce sont, comme les trois genres précédens, des poissons de forme oblongue, comprimée, couverts, même sur la tête et les opercules, de grandes écailles; on observe souvent un filament derrière chaque rayon de la nageoire du dos. Il n’y a point d'estomac distinct. Le canal intestinal, court et sans cœcum , grossit tout-à-coup à quelque distance de l'anus. Le foie est divisé en deux lobes. Le mésen- tère a une quantité innombrable d’appendices grais- seuses dont on ignore l'usage. La vessie aérienne ARE | | | | | 358 D, ELS0 D 6 16 6:0N 6 est simple et épaisse. Les espèces en sont très-nom- breuses. 1. Le 1ourd, ( Labrus turdus.) Est un assez grand poisson, d’un beau verd , tacheté de jaune À commun dans la Méditerranée. 2. Le mélope. ( Labrus melops. ) Se trouve dans nos mers, est orangé tacheté de bleu, et a une tache noire derrière Pœil. 3. La girelle. ( Labrus julis.) Plus étroit que les autres à proportion de sa longueur, a le corps d’un beau bleu, avec une raie longitudinale festonnée jaune. Il est de la Méditerranée. XXII. Les SPARES. ( Sparus. ) Se reconnoissent à la force des dents; car les uns ont de très-fortes dents incisives , et d’autres ont au moins plusieurs rangs de dents molaires, ou des dents intermaxillaires en haut et en bas; ces mo- jaires sont ordinairement rondes et mousses. Du reste , les spares ont à peu près la même forme que les quatre genres précédens. 1. La dorade, ( Sparus aurata. ) À six dents incisives; une tache dorée entre les yeux , et une noire à la queue. Le dos est bleuätre ; les flancs argentés. On trouve ce poisson dans toutes nos mers. 2. La saupe. ( Sparus salpa. } A le corps verdtre , mêlé de bleuâtre vers Je dos, argenté vers le ventre, et rayé longitudinalement de fauve. De ta Mé- diterrance. DES Porssons. 359 mm mm mm 2 PRPARETTRE VI L HE . + Des poissons à arêtes qui ont les nageotres ven crales placées plus en arrière que les pecto- rales , ou des Poissons ABDOMINAUX. C'EST, parmi les abdominaux , que se trou- vent le plus grand nombre des poissons d’eau douce. L Les carPrs. (Cyprinus.) Ont pour caractère essentiel la bouche sans au- cune dent, et la membrane des ouïes à trois rayons. Ce sont des poissons à corps oblong, à tête com- Primée , couverts de grandes écailles, ayant toutes les sortes de nageoires , dont une seule dorsale à Peu près sur le milieu du dos. Leur chair est esti- mée; ils se nourrissent de limon, de vers aqua- tiques , etc. Leur estomac n'est qu'un renflement du canal alimentaire, qui n'a point de cœcum, et ne se réplie que deux fois. Le foie est petit; la vessie aérienne double et grande. Un petët nombre d'espèces ont des barbillons. 1. La carpe proprement dite. ( Cyprinus carpio.) N'a que deux barbillons trèscourts : le second rayon de la ZL 4 860 TE HS RP iD 1 5 S ON nageoïre dorsale est épineux et dentelé par derrière ; celle de anus a neuf rayons. La carpe est le plus connu des poissons, à cause de la facilité avec laquelle on lélève dans les étangs et les viviers; elle parvient à un âge fort avancé, et atteint jusqu'a quatre pieds de dgngueur. La carpe sauvage aime sur- tout les eaux les plus tranquilles ; elle est très-féconde. 11 y en a une variété qui a la peau nue, et des écailles excessivement larges, formant çà et là des espèces de miroirs. 2. Le barbeau. ( cyprinus barbus.) Se distingue à sa mâchoire supérieure plus avancée, et garnie de quatre barbillons. [1 aime les courans rapides sur un fond de cailloux , et devient assez grand. On l’estime moïns que la carpe. | 3. La tranche. ( Cyprinus tinca. . A deux très-petits barbillons , les écailles très-petites , les na- geoires épaisses, et le corps entier enduit d’une substance glai- reuse. Flle préfère les eaux dormantes, et diffère des autres espèces de ce genre , parce que ses mâchoires ont chacune quatre dents courtes et larges. C’est un manger peu estimé. Il y en a en Silésie une varicté d’une belle couleur d’or, tachetée de noir, à nageoires minces. 4. Le goujon. (Cyprinus gobio. ) Est un petit poisson de nos ruisseaux, qui a deux barbillons, et n'atteint pas plus de huit pouces. Les autres carpes manquent de barbillons. Elles sont en grand nombre. 5. Le poisson doré de la Chine. ( Cyprinus auratus.) Remarquable par sa belle couleur rouge , avec des reflets dorés ; on lelève avec beaucoup de soin à la Chine, et on l'a aussi introduit en Europe. La domesticité a produit beau- STE DU PSS O NS. 361 coup de variétés pour la grandeur et pour la couleur, qui est quelquefois rose ou argentée, et variée de taches bleues ou noires. 6. La brème. ( Cyprinus brama.) Est un assez grand poisson, à corps comprimé, gris argenté, à nagcoires noirâtres, fort abondant dans les fleuves et les lacs des pays du nord, et dont la pêche, principalement lorsqu'ils sont glacés, est d’un produit considérable. > d : 7. L’able. ( Cyprinus albula.) Se distingue à sa mâchoire supérieure un peu avancée et à son éclat argentin. La matière colorante de ses écailles sert à teindre les fausses perles. 8. La rosse. ( Cyprinus rutilus. ) À lis et toutes les nageoires rouges. I1 remonte les rivières pour frayer en bandes serrées, alternativement composées de males et de femelles. Il aime les eaux claires et les fonds sablon- neux. IL Les muces. (Mugil.) Ont une bouche sans dents, et une saillie à la lèvre inférieure qui répond dans un sillon de la supérieure. Leur tête est horizontalement applatie, leur corps couvert de grandes écailles, et leur mem- brane des ouïes pourvue de sept rayons. Le dos a tantôt deux , tantôt une seule nageoire. 1. Le muge ordinaire. ( Mugil cephalus.) Est un poisson de la taille du hareng, d’un gris rayé de noirätre , qui se trouve dans toutes nos mers, 362 DE S PO. 1#-$ 0"N\'. INT. Les ExocæTs. ( Exocætus.) Ont la tête comprimée , la bouche grande et sans dents, le corps écailleux , la membrane des ouïes à dix rayons. Leurs nageoires pectorales sont assez grandes pour fournir au vol. Une seule na- geoire dorsale. 1. Le poisson volant du tropique. (Ex. volirans. ) À environ un pied de long , et des nageoïres pectorales de plus d'un demi-pied. Il est fort commun dans les mers de la zone torride : poursuivi par les coryphènes, il ne s'élève dans l'air que pour devenir la proie des albatrosses et des frégattes. IV. Les PozYNEMES. ( Polynemus.) Sont des poissons des Indes et de l'Amérique, à corps comprimé, écailleux, à deux nageoires dorsales , à cinq ou sept rayons à la membrane des ouïes, qui ont pour caractère distinctif et tranché un certain nombre de rayons libres, non articulés, au-dessous des nageoires pectorales. 1. Le pol. à cinq doigts. ( Pol. quinquarius.) À cinq rayons de chaque côté beaucoup plus longs que tout le corps, 2. Le poisson de paradis. ( Pol. paradiseus, } À sept rayons, dont les plus longs égalent le corps, V. Les xARENGS. (Clupea.) Ont le corps comprimé , alongé, revêtu de grandes écailles qui tombent aisément; les mâchoires at- cs ss —— nant shirre Die PO LTis 4:03: NS: 363 mées de petites dents, ainsi que la langue; huit rayons à la membrane des ouïes; une seule na- geoire sur le milieu du dos. Leur caractère le plus saillant est que leur ventre est tranchant, et que lesécailles y forment des dentelures , comme celles d'une scie. A l'intérieur, les harengs se distinguent par le grand nombre d’arêtes fourchues, et aussi fines que des crins. Leur estomac est très-long et finissant en pointe; le pylore est près du cardia; et il a beaucoup de cœcums. Le canal intestinal tout droit ; le foie petit. 1. Le hareng proprement dit. ( Clupea harengus. À corps argenté, sans tache, à mâchoire inférieure plus longue. Ce poisson fameux se porte tous les ans, en été et en automne , du nord au midi, en légions innombrables, ou plutôt en bancs serrés, d’une étendue incalculable. Ii est poursuivi dans sa marche par les cétacés, les chiens de mer, et tous les genres de poissons voraces ; des floites entières s'occupent de sa pêche, qui entretient par conséquent à tous les états maritimes de nombreux matelots, et donne lieu à un commerce aussi étendu que lucratif. 2. La sardine. ( Clupea sprattus. ) Un peu plus petite que le hareng, en diffère encore en ce qu’elle n’a que treize rayons à la nageoire du dos, tandis qu'if en a dix-huit. On l’emploie aux mêmes usages. Elle se trouve dans l'Océan et dans ia Méditerranée. 3. L’alose. ( Clupea alosa. ) + Est un assez grand poisson comprimé, argenté, avec des N64" D'ESMP'O' LISE CNE taches noires sur les flancs : il remonte les fleuves aû printemps pour y déposer ses œufs ; alors sa chair est fort estimée : mais les aloses prises en mer sont sèches et de mauvais goût. Le bout de son museau est un peu échancré. 4. L’anchois. (Clupea encrasicolus. ) #4 Est long au plus d’un empan, de couleur cendrée ; habite FOcean et la Méditerranée, s’approche au printemps des rivages. On le sale après lui avoir Ôté la tête et les intestins, et on emploie en assaisonnemens. La mâchoire supérieure est la plus longue. VI. LES ATHÉRINES.( Atherina.) Ont en petit la forme des harengs; leurs mâchoires sont garnies de dents nombreuses et petites ; la supérieure est un peu applatie ; la membrane des Oues à six FaYORS » le corps est comprimé, et à chacun de ses côtés brille une bande longitudi- nale de couleur d'argent. Il y en à une espèce de la Méditerranée ( a. hepsethus } gui n'a que douze rayons à la nageoire de l'anus. Les autres sont de lnde ou de l'Amérique. VII. Les ARGENTINES. ( Argentina.) Ont la tête plus grosse que le corps, qui est écailieux, les mâchoires et la langue garnies de dents ; la membrane des ouïes a huit rayons ; l'anus voisin de la queue ;.et les nageoires ventrales mu- nies de rayons nombreux. L'espèce de la Méditerranée ( a. sphyræna) a neuf rayon ) < \ Des Po Ls#$ 0 ns 36$ À la nageoire de l’anus. Sa vessie aérienne a un vernis qui sert à colorer les fausses perles. VIII. Les MORMYRES. ( Mormyrus.) Sont des poissons du Nil, qui ont la forme des carpes ou des harengs, et qui se distinguent des autres abdominaux, et même de tous les poissons à arêtes, parce que leurs branchies n'ont point de couvercles écailleux , mais seulement une mem- brane soutenue d’un rayon. IX. Les AMIES. ( Amia.) Ont le corps alongé, écailleux; la tête osseuse ; rude, et comme écorchée ; des dents aiguës ét ser- rées aux mâchoires et au palais, douze rayons à la membrane des ouïes, deux barbillons sur le nez; une nageoire dorsale longue et unique. On n’en connoît qu’une espèce ( a. calva), qui est des eaux douces de la Caroline. X. Les saumonws. ( Salmo. ) Ont le corps alongé , couvert de petites écailles ; des dents fortes et crochues aux mâchoires , à la langue, au palais; la tête comprimée, la gueule grande. Leur caractère le plus marqué est d’avoir la seconde nageoire dorsale adipeuse et sans aucun rayon. Ce sont des poissons voraces, qui n’habitent que les eaux les plus pures, à fond pier- reux ou sablonneux , et ne peuvent souffrir les eaux troubles; ceux même qui habitent la mer viennent 366 DÉS P'or1ssonNs. frayer dans les fleuves : ce sont les meilleurs et les plus sains de tous les poissons. On divise ce genre en quatre sections. a.) Truires, à corps rachere. ‘1. Le saumon proprement dir. ( Salmo salar.) . A machoire supérieure proéminente. Est un grand pois- son, qui remonte en troupes les fleuves au printemps, sur- tout dans les pays du nord, où sa pêche et sa salaison for- ment une branche d'industrie considérable. Il saute par-dessus de petites cataractes. La mâchoire inférieure du mâle forme un crochet sous la supérieure ; le dos est noirâtre, les flancs bleuâtres , le ventre argenté ; il a en mer des taches noires, qu'il Perd après quelque temps de séjour dans l’eau douce. 2. La truite saumonnée. (Salmo trutta.) À la chair rouge comme le saumon, et les taches noires avec un point clair au milieu. 3. La truite commune. ( Salmo fario.) Est marque de taches noires et rouges, a la chair blan- châtre , et est moins estimée que la précédente. 4. L'ombre chevalier. ( Salmo umbla. ) À ligne latérale ponctuée, se recourbant vers le dos, à queue fourchue ; habite les lacs de la Suisse et de l’italie: Cette première section a l’estomac long, le pylore près du cardia, et de nombreux cœcums. Les œufs sont gros et rou- getres. b.) Eperlans : à corps non racheré. 5. L’éperlan proprement dit. (Salmo epertanus. ) Petit poisson transparent , brillant du plus beau verd, mêlé L DES Por ss oO N 367 d’or et d’argent. On le pêche dans les fleuves, où il remonte au printemps. Il forme un manger très- délicat. Son estomac est fort petit, et il ny a que trois ou quatre cœcums. © ©.) Ombres : à dents à peine sensibles. 6. L'ombre proprement dir. (Salmo thymallus. ) À mâchoire supérieure un peu plus longue , vingt-trois rayons à la nageoire dorsale ; les écailles rhomboïdales. Le dés est d’un verd noirâtre , les côtés mélangés de gris et de bleu. 11 y a des Taies longitudinales brunes. Ce poisson habite les courans les plus purs et les plus froids. 7+ Le lavarer, ( Salmo lavaretus. ) À mächoire supérieure plus longue, à écailles échancrées ; quatorze rayons à la nageoire dorsale. Il remonte les fleuves en cohortes triangulaires, à angle antérieur aigu. Le ferra des lacs de Suisse en est une variété. d.) Characins : à membrane des ouïes n'ayant que quatre rayons. Ce sont des espèces étrangères, assez différentes du reste du genre. XI. Les BROCHETS. ( Esox.) Ont le corps alongé et écailleux, la gueule très- fendue , et garnie de dents nombreuses et pointues ; les deux mâchoires applaties horizontalement et formant un bec plus où moins long, depuis sept Jusqu'à douze rayons à la membrane des ouïes : ce sont des poissons très-voraces. … ya des espèces dont la nageoire dorsale est opposée à celle de Panus, 368 D ES AO, 1,S:s GIN 24 1. Le brochet proprement dit. ( Esox lucius.) A les mâchoires égales , assez courtes ; larges, et arrondies : le corps est quarré ; le dos noïrâtre , le dessous blanchâtre. C’est un poisson d'eau douce, qui fait une grande destruction des autres poissons ; il attaque même les mammifères et les oiseaux aquatiques ; il croît vite, et devient trèsgrand. Sa chair est bonne et saine. 2. L’orphie. ( Esox belone.) Habite dans nos mers. Son corps est long et rond ; ses deux mächoires sont alongées en un bec très-menu ; ses os sont d’un verd foncé, lorsqu'ils sont cuits; ce qui dégoüte bien des per- sonnes de sa chair, qui est cependant agréable. 3. Le caïman. ( Esox osseus.) Est un grand poisson d'Amérique , qui a les mâchoires moine alongées et plus larges que l’orphie, et les écailles pointues et entièrement osseuses. 4. Le brochet espadon. ( Esox brasiliensis. ) À la mâchoire supérieure très-courte , et l’inférieure se pro- longeant en une pointe étroite plus longue que la tête. D’autres brochets ont leur nageoire. dorsale placée vis-à-vis des ventrales ; ils ont les mâchoires plus courtes. L'un (esox vulpes ) na que trois rayons à la membrane des ouïes; l’autre (esox synodus ) n’en a que cinq. Ils sont tous deux d’Amé- rique. On devroit peut-être en faire un genrè, comme on en a fait un sous le nom d’ELors, d’un poisson qui leur ressemble beaucoup, mais qui a trente rayons à la membrane. ( Elops saurus , Lin. } Ces trois poissons sont d'Amérique. N. B. Tous les genres d’abdominaux dont nous avons parlé jusqu'ici sont assez semblables les uns aux autres , pour être considérés comme de la même famille naturelle. Ceux qui vont suivre paroïissent s’en écar- ter chacun à sa manière. . nr in DES Poeirssons. 369 -.XIL ZLzs LOCHES. (Cobitis.) Ont le corps alongé, presque égal par - tout, muqueux , à écailles à peine visibles: la tête pe- tite, les yeux en haut, quatre à six rayons à la membrane des ouïes, des opercules d’une seule pièce fermés par en bas; une seule nageoire sur le dos. Ce sont de petits poissons d’eau doucé, 1. La barbotte. ( Cobitis Barbatula. ) À six barbillons, la tête comprimée ct sans épines ; le corps de trois à quatre pouces. On la trouve dans les ruisseaux d’eau claire. 2, La loche franche. ( Cobitis tænia. ) À six barbillons , une épine sous l'œil, à corps tacheté, de cinq pouces. Elle se tient sous les Pierres. 3. Le misgurn. ( Cobiris fossilis. ) A huit barbillons , une épine sous l'œil, le corps rayé, de dix à douze pouces. Elle habite les marais dans le limon même, et elle trouble l’eau lorsqu'il doit venir un orage. XIU. Les sizures. (Silurus. ) Ont le corps sans écailles apparentes , muqueux, comprimé , la tête grosse, la gueule fendue , les | 6e épaisses , les mâchoires garnies de beaucoup € petites dents , la langue lisse. Le nombre des rayons de là membrane des oùïes varie de quatre à seize. Le premier rayon dorsal et le premier des -pectoraux sont épineux et dentelés. Ce dernier est surtout remarquable par sa force. La plupart des Aa ao : . DES #PSores s ae silures habitent les eaux douces. Ils ont l’estomac ample, les intestins longs, vastes , sans cœcum ; le foie petit. a.) Certains silures n’ont qu’une nageoire dorsale, placée au-dessus des ventrales. 1. Le mal, ( Silurus glanis. ) Le plus grand de nos poissons d’eau douce, pèse quelque- fois jusqu’à trois cents livres. Sa tête est très-grosse , son museau arrondi , à six barbillons, dont deux supérieurs très-longs. La nageoire de l’anus est fort longue. IÏl est d’un noir verditre, de mœurs paresseuses, se tenant tranquille la gueule ouverte pour attendre sa proie. Il est peu fécond. Ses nageoires n’ont pas des aiguillons comme dans les autres espèces. b. ) D’autres ont une seconde nageoire dorsale sans rayons, placée au-dessus de celle de l’anus. 2. Le scherlan, ( Silurus clarias. ) A six barbillons, dont les deux supérieurs sont aussi longs que le corps, qui a de douze à quinze pouces, et est de cou- leur cendrée. Ce poisson vit dans les fleuves d'Afrique et d'Amérique. Son aiguillon dorsal cause des blessures si cruelles, qu'il passe pour venimeux. . ©.) D’autres n’ont sur le dos que La nageoire adipeuse, placée vis-d-vis de celle de l’anus. 3. Le trembleur. ( Silurus electricus. ) A six barbillons courts, à corps de vingt pouces, cendré, tacheté vers la queue. Ce poisson est des fleuves d’Afrique, et cause des commotions analogues à celles de la torpille, quoique plus foibles, / ADP OI Es 5 y & 371 d.) Enfinil y a des silures qui ont sur Le dos une nageoire unique, allant Presque tout du long, et rayonnée, 4. Le scharmur, ( Silurus anguillaris. ) À corps grêle et alongé, à huit barbillons. Du Nil. XIV. Les Loricarres. (Loricaria.) Ont le corps long, anguleux , parce qu'il est re- vêtu de plaques osseuses ; Ja tête applatie horizon- talement ; six rayons à [1 membrane des ouïes ; [a bouche ouverte sous le museau , avec deux lèvres Chargées d'une multitude de filamens. On en con- noît deux espèces qui habitent en Amérique. XV. LES FISTULAIRES. (Fistularia. ) Ont le Corps rond , très-long, grêle ; la tête se rolonge en un long museau . à eu près du même 5 5 MH oui diamètre que le Corps, au bout duquel est une petite bouche. XVI. Les THEUTHIES. ( Theuthis.) Ont Le corps comprimé , très-haut verticalement, couvert, même sur la tête et les opercules, de grandes écailles; la tête comme tronquée par-devant; la bouche petite, avec une rangée de dents ; une seule et longue nageoire dorsale , EN partie épineuse. Ce sont des poissons d'Amérique , qui, dans l’ordre naturel, tiennent de près à la famille des chétodons et des spares, mais que la position de leurs na- geoires ventrales à forcé d’en écarter. Az + AU LE ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE | DES ANIM À U X:. OR de LIVRE SIXIÈME. DÉS MOLLUSQUES. CHAPITRE PREMIER. Des animaux à sang blanc en général, et en particulier des MOLL USQUES. QU Lies animaux à sang blanc n’ont pas ant de caractères communs que CEUX à sang ils paroissent même n’en avoir que de comme l'absence d’une colonne ver- aut rouge ; négatifs ; Ce ? DS MOEEUS QUE S 17% 8 , ! + pue . ! tébrale, et d’un squélette intérieur articulé, etc. Nous devons donc nous borner à les considé-, rer successivement, et à indiquer les diverses dégradations que leur organisation subit, et les principales divisions qui en résultent. $: 2. Ceux des animaux à sang blanc qui sont le mieux pourvus d'organes, ont un cœur musculaire, dans lequel la liqueur nourricière arrive par les veines, et dont elle sort par les artères ; des organes assez semblables aux branchies des poissons, dans lesquels cette liqueur est exposée à l'influence de lélément ambiant; des glandes qui versent dans le canal alimentaire différentes liqueurs digestives. On leur observe un cerveau, des nerfs, et quelques organes des sens ; mais il y a, à cet égard, plus de variation que dans le reste. Leur corps ou du moins leurs membres n’ont point d'os à l’intérieur ; mais plusieurs d’entre eux sont enveloppés dans des étuis très-solides , ou même pierreux , qu'on nomme coguzlles »( cesta ), et portent en particulier le nom de “testacés : nous les comprendrons , avec ceux qui sont entièrement nuds, sous le nom com- mun de mollusques. Aa 3 374 D» 6 SM 0 LL U 3/0 VE: $. 3. Les animaux auxquels on a donné le nom d'insectes ,. à cause que leur corps est partagé par des espèces d’étranglemens, ont aussi le sang blanc, et manquent de parties dures à FPintérieur; mais ils n’ont point de cœur musculaire. On suppose, sans preuve, que ses fonctions sont en partie suppléées par un vaisseau qui règne tout le long de leur os, et dans lequel on apperçoit une liqueur en mouvement. Les insectes n’ont point de cerveau propre- ment dit, maïs seulement une moëlle épi- mière gonflée d'espace en espace en nœuds ou tubercules, desquels partent les nerfs. L'air né- cessaire à leur vie pénètre dans leur corps par des vaisseaux nommés srachées, ouverts à leurs côtés, et se ramifiant dans leur intérieur. Cha- cune de leurs articulations est renfermée dans un étui de substance cornée, qui forme un ginglyme avec ceux des articulations voisines. Ce que les insectes ont de plus. particulier, c'est que ceux d’entre eux qui doivent avoir des ailes ne les prennent pas d’abord ; ils sont obligés de passer auparavant par deux formes souvent très-différentes de leur état parfait, Des. M:Ojt;LjU:SQ U E si 4m dont la première ss nomme larve, et la seconde nymphe. Is n’engendrent que lorsqu'ils font par- venus à leur état parfait; les écrevisses erquelques genres voisins sont les seuls insectes parfaits qui aient un cœur musculaire, et respirent pat des branchies comme les mollusques. Il y a des animaux à corps articulé, à moëlle épinière noueuse, en un mot très-semblables à des larves d'insectes, et qui cependant ne changent point de figure, n’obtiennent jamais des membres articulés, et engendrent dès ce premier état. Nous leur réservons le nom de vers. : $. 4. Enfin nous donnerons le nom de 700- phytes aux animaux qui n’ont ni cœur ni cerveau, dans lesquels chaque point du corps paroït être pourvu de la faculté de sentir, et recevoir immédiatement sa nutrition par les organes de la digestion, ou par son con- tact avec les matières nutritives. Il y a en- core plusieurs degrés différens de perfection entre ces zoophytes ; les derniers d’entre eux ne paroïssent même être qu'une pulpe animée ou des atomes mobiles. Aa 4 376 D' FSI M'oVL'L'U S'ŒUIER $. 5. Ainsi les animaux à sang blanc se di- visent en : I Mollusques, qui ont un cœur musculaire, et point de moëlle épinière noueuse; IT. Zasectes et vers, qui ont un vaisseau dorsal longitudinal, et une moëlle épinière noueuse, ou au moins l’un des deux; IL. Zoophytes, qui n'ont m1 cœur, mi cer- veau , ni nerfs. LES MOL' LUSQUES. $. 6. Ontles muscles blancs, très-irritables, et la vie très-dure. Ils conservent du mouve- ment, mème après avoir été coupés en motr- ceaux, et ils reproduisent des parties très-con- sidérables de leur corps lorsqu'elles ont été enlevées. Leur peau est toujours humide ; il en suinte le plus souvent une humeur vis- queuse ; elle est très-sensible, er pourvue d'organes susceptibles de s’alonger plus ou moins pour mieux palper, nommés zezracules. On ne connoïît point à ces animaux d'organes de l’odorat ; mais beaucoup ont des yeux, et quelques-uns même des oreilles. ; De OMo ur LÜis Q 0 € S° 35 Leur corps est ordinairement enveloppé, ou aü/moins recouvert en partie, par un manteau membraneux ; plusieurs ont de plus une enveloppe pierreuse , nommée cogurlle , d'une ou plusieurs pièces ou valves , qui est produite par un suc calcaire qui transsude du manteau. Son accroissement se fait par de nouvelles couches qui se collent à la face in- terne des premières, et qui les débordent toujours. Le corps de lanimal y est attaché par des muscles qui servent à le retirer dedans ou à rapprocher les valves. Ces muscles chan- gent réellement de place, en s’oblitérant d’un côté et-en croissant de l’autre, de manière à garder toujours la même position relativement aux parties de la coquille, malgré son accrois- sement inégal. Le plus grand nombre des mollusques ha- bite dans les eaux de la mer. Il y en a aussi dans les eaux douces, et quelques-uns d’ab- solument terrestres. $. 7: On peut diviser les mollusques d’après leur forme, quelles que soient les enveloppes qui les revêtent. Les uns ont le manteau en forme 378 :D 6. $ M,0.1-1,Uu Sp Es de sac, d’où sort une tête couronnée de grands tentacules sur lesquels ils rampent ; nous les nommerons céphalopodes. D’autres rampent sur le ventre, qui est fait en forme de disque plat et gluant, et ont une tête libre et saillante; nous les nommerons gastéropodes. Enfin :1l y en a dont Ja rête ne consiste que dans une bouche cachée sous le manteau ; ce seront nos acéphales. Chacun de ces trois ordres contient des genres nuds, et d’autres revêtus de coquilles. C'H X'P'UTIENOUE Des. mollusques CÉPHALOPODES , ou a corps en forme de sac , à tête libre , couronnée par les pieds. L Les seicHES. ( Sepia. ) LEUR sac à une nageoire de chaque côté, et contient vers le dos un corps de substance friable ou cartilagineuse, placé entre les chairs sans adhé- MASON OL! AU S'Q D E & 3579 rence , et allant d’un bout à l’autre sans articulation. La tête est ronde, et pourvue de deux gros yeux mobiles, dont l'organisation est presque aussi par- faite que celle des yeux des animaux à sang rouge. La bouche est sur le sommet de la tête, et garnie de deux mâchoires semblables, pour la forme et la sub- stance , à un bec de perroquet ; huit tentacules co- niques, garnis de sucçoirs ou d'espèces de ventouses, au moyen desquels l'animal se fixe où il veut, entourent cette bouche , et forment sur la tête une espèce de couronne. Il y en a dé plus deux très-longs, qui n'ont de suçoirs qua leur extrémité, er qui servent à la seiche pour se tenir à l'ancre. Au devant du cou est un entonnoir qui ferme l'entrée du sac, et par lequel s’écoulent les excré- mens ; Car la seiche se tient toujours la tête en bas. ji y a dans l'intérieur un foie, un gésier musculeux, que suit d'ordinaire un cœcum, et un canal intes- tinal court. La circulation s'effectue par des organes très-sin- guliers. Un cœur placé vers le fond du sac pousse le sang dans tout le corps par les artères : les veines le ramènent dans la veine cave , qui se partage pour le porter dans deux autres cœurs placés sur les côtés, qui le poussent dans les branchies, d’où il revient ensuite dans le premier cœur. 356 DÉS Worr'L'u QE La femelle pond des œufs mous, réunis en une espèce de grappe , que le mâle arrose de sa laite. Les seiches répandent , lorsqu'elles s’'apperçoivent de quelque danger , une liqueur noire qui les cache en obscurcissant au loin l’eau de la mer, et que prépare dans leur corps une glande particulière. Re- cueillie et desséchée, cette liqueur fournit l'encre de la Chine. 1. La seiche commune. ( Sepia officinalis. L. } L'’os de son dos est ovale, fort épais, d’une substance friable, composée de lames très-minces , dans les intervalles desquelles sont une multitude de petites colonnes creuses perpendiculaires à ces lames. Le manteau est garni, tout du long de ses deux côtés, d’une nageoire étroite. 2. Le calmar. ( Sepia loligo. L.) Son os est mince, cartilagineux , transparent, et en forme ’ ’ . 2 de lame, d'épée. Le corps est oblong, pointu, et n'a que vers le bout deux larges nageoires triängulaires. . Ces deux espèces sont communes dans l'Océan et dans la Méditerranée ; elles vivent de crabes et d’autres animaux marins. [. Les PourPEs. | Octopus.) Ont les intestins, les cœurs, la bouche, les huit tentacules et la liqueur noire, comme les seiches ; mais ils n’ont aucune partie solide dans le dos, et ils manquent de ces deux longs bras qui n’ont de suçoirs DOM MIPOLr LU) SQ ü ES 386 qu'à leur extrémité. En revanche, leurs tentacules sont beaucoup plus alongés que ceux des seiches. 1. Le poulpe commun. ( Octopus vulgare.) Sepia octopus. Ti À peau lisse, à suçoirs serrés. Est commun dans nos mers, et détruit sur nos côtes beaucoup de coquillages, de crabes, et d’autres animaux utiles. I1 devient très-grand ; on prétend même qu'il peut être dangereux aux nageurs en appliquant ses suçoirs à leur corps , et en s’entortillant aïnsi autour d’eux. 2. Le poulpe ridé. ( Octopus rugosus.) Sepia rugosa. Bosc. À peau ridée, à suçoirs écartés. Des mers de la Chine. Répand une odeur de musc. Il paroït que c’est de lui en particulier que les Chinois tirent leur encre. IIL. Les ARGONAUTES. ( Argonauta. ) On a donné ce nom à des coquilles qu’on prétend habitées par un animal entièrement semblable aux poulpes ; elles sont faciles à distinguer des autres univalves ou coquilles d’une seule pièce, par leur forme de chaloupe ou de bateau à carène profonde, qui résulte de ce que les tours de spirale sont tous dans le même plan , et que le dernier, toujours beaucoup plus grand que les autres ensemble, les enveloppe tous. Leur substance est blanche, et si mince, qu'on l’a comparée à du papier , et que quel- ques-uns les appellent nautiles papyracés. On dit que l'animal vogue à volonté à La surface des eaux, ou s'enfonce dessous ; que, dans le premier état, » il élève deux de ses bras, entre lesquels est tendue 382 be SMoLLUSOLES une membrane mince qui lui sert de voile, et qu'il abaisse les six autres pour les employer au lieu de rames. IV. Les nNAUTILES. ( Nautilus.) Sont un autre genre de coquilles univalves, qui passent aussi pour appartenir à un animal semblable aux poulpes. Les tours de spirale sont tous dans le nême plan, et, dans J'espèce commune, le dernier tour enveloppe tous les autres. Toute leur cavité est partagée par des cloisons transverses en une mul- titude de chambres, dont l'animal ne remplit que la cernière : elles sont toutes traversées à leur milieu par un tube, dans lequel est logé le ligament qui retient l'animal ; mais ce tube ne communique point dans les chambres. L'espèce commune ( naurilus pompilius ) est une grande coquiile bombée, qui, dépouillée de son écorce, présente un bel éclat nacré; on en fait des vases à boire, qu’on grave, et qu’on garnit en or ou en argent. On trouve sous terre, dans certaines couches de pierres calcaires et autres, un grand nombre de coquilles fossiles ou pétrifiées , qui ont quelque rap- port avec les nautiles, et dont on ne connoît point les analogues vivantes; ce sont les 4AMMONITES, ou cornes d'Ammon, dont toutes les spires sont dans le même plan, sans s'envelopper, et se parr tagent en une multitude de chambres par des cloi- ES OM or EU Ss QUE S 384% sons transverses , à bords profondément découpés, et dont un des côtés est percé d’un tube. Il y en 2 4 \ SG ’ a beaucoup d'espèces de grandeurs très-différentes. Les ORTHOCÉRATITES ont là même structure interne que les ammonites ; mais une grande partie de leur coquille est en ligne droite. On ne les con- noît de même que dans l'état fossile. Les cAMÉRINES sont un troisième genre de fos- sile , qui présente à l'extérieur la forme d’une len- tille ou d’une pièce de monnoie , et qui Contient à l'intérieur un canal contourné en nombreuses spi- rales , et divisé en une infinité de petites chambres, sans tube qui les traverse. Cé n'est que par conjecture qu'on a placé dans cet ordre ces différens fossiles. RATE LEE Des mollusques GASTÉROPODES , ou rampant sur le ventre, et ayant une rête libre et mobile; et en particulier des gastéropodes nuds. LES gastéronodes ont sous le ventre un plan musculeux qui leur sert à ramper par ses con- tractions , comme chacun peut le voir dans 384 D E6; ML. 0,1, LU s\00uR la limace.. Ils n'ont qu'un cœur. Leurs bran- chies sont tantôt dans l'intérieur dus corps, tantôt autour du corps ; tantôt sur le dos ; nues dans les uns, et recouvertes de quelque opercule dans d’autres; elles prennent la forme de lames, de feuillès, de panaches ou de simples réseaux. Le tronc commun des veines se subdivise pour distribuer aux branchies le sang qui revient du corps, et qui des bran- chies retourne aù cœur, qui Penvoie par-tout. La plupart des gastéropodes sont hermaphro- dites, et ont besoin pour se féconder d’un accouplement réciproque. Îl y a presque tou- jours dans le voisinage de la matrice une poche contenant une liqueur dont on ignore l'usage dans Péconomie de ces animaux, mais qui, chez plusieurs, est la liqueur colorante de la pourpre. Les intestins consistent dans un estomac plus ou moins épais, un canal intestinal et un foie volumineux. Il y a un cerveau et des nerfs. Un grand nombre de gastéropodes est re- vêtu de coquilles. Il seroit avantageux de pouvoir rapprocher chacun d'eux des genres nuds , DES MOLLUSQUESs. 385$ nuds, qui leur ressemblent le plus : mais comme nous navons pas toutes les connois- Sances nécessaires pour cela, nous serons obligés d’en traiter à patt, et de les classer princi- palement d’après la forme de leurs coquilles, qui sont beaucoup plus connues , parce qu’on les a de tout temps recueillies dans les cabinets à cause de leur beauté et de la facilité de leur conservation. | ; Les principaux genres des gastéropodes nuds sont : TL. Les r1mAcES. ( Limax. ) Qui ont le corps oblong, exprimant à la moindre contraction beaucoup d’humeur glutineuse. Leur dos est garni d'une sorte de bouclier Coriace et ridé. La tête et les quatre tentacules dont elle est sur- montée rentrent dans le Corps, et en ressortent comme les doigts d’un gant : les deux tentacules supérieurs portent chacun un Petit point noir x leur extrémité; on croit que c'est un œil. La bouche a une forte mâchoire ; les branchies sont à l’inté- rieur, et recoivent l'air Par une ouverture placée au côté droit du tronc; l'anus est au bord posté rieur de cette ouverture ; l’orifice de la génération est sous le tentacule droit. Les limaces habitent dans notre pays, sont nombreuses en espèces et en Bb s86- D E,5 (M © LIL U SO BARS L3 . . » individus , se nourrissent d herbes, et font beaucoup de dégâts dans nos cultures, sur-tout lorsque Île temps est humide. On les distingue par la grandeur et es couleurs. 1. La limace rouge. ( Limax rufus. ) >. La limace noire. ( Limax ater.) 3, La grande limace brune. ( Limax cinereus. ) 4. La petite limace grise. ( Limax agrestis.) etc. II. Les TÉTHys. ( Tethys.) Ont à peu près le corps fait comme la limace ; mais le manteau a les bords libres et flottans, et i1 s'étend au devant de la tête en un voile large, arrondi et frangé. La bouche est sous ce voile, et s'alonge en forme de trompe; les orifices de la génération et de la respiration sont au côté droit , du cou. Ces animaux habitent la mer Méditerranée. I y en a une espèce plus grande, dans laquelle le bord du voile est festonné (1erhys fimbria), et une autre plus petite dans laquelle il est frangé (cerhys leporina ). li. Les APzYsIES. ( Aplysia.) | Ont à peu près la forme des limaces. Leurs yeux | sont sur la tête même, au pied des tentacules su- périeurs 5 les inférieurs ne sont qu'un repli de La Jèvre. Les côtés du corps sont bordés d’une mem- brane qui se recourbe sur le dos. Les branchies sont de nombreux feuillets vasculeux placés sur le milieu | > - tm b&s M o à 2 u $ ou & #. 387 du dos, et recouverts d’un opercule qui contient entre deux membranes une pièce à peu près ana- logue à l'os du calmar : lanûs est sur le derrière du dos; l’orifice des Parties mâles, sous l1 corne droite ; celui des femelles » au Côté droit du tronc. La vessie de la Pourpre contient, selon quelques auteurs, une liqueur fétide et si acre , qu'elle fait tomber les poils : d’autres nient cette particularité. Les aplysies sont communes dans la Méditerranée, L'espèce la plus répandue (aplysia depilans ) est de cou« leur noirâtre. IV. Zes porrs. ( Doris. ) Le Corps a la forme de celui de la limace; mais il est plat , et bordé » Tout autour, d’une large mem- brane, qui s'étend même au-dessus de la tête. Ia bouche et les tentacules inférieurs sont dessous , mais les supérieurs sont dessus : les branchies sont autour de l'anus, sur Le derrière du dos, libres et sans couvercle, et représentent des franges et des ramifications. 1. L'argus. ( Doris argo. ) Ses tentacules supérieurs Patoissent porter chacun un grand ombre d’yeux. Le dos est plat et lisse : cet animal se trouve dans la Méditerranée. On pourroit séparer du genre des doris : a ) LES TRITONIES, | Tritonia. ) Qui ont, comme les limaces, le Corps rampant et convete Bb 2 388 DES M O L L U SIC sur le dos. Le nombre des tentacules qui entourent Ja bouche varie de deux à huit : les organes de la respiration sont des espèces de panaches portés par des pédicules, ou des faisceaux de fibres régnant tout le long du dos. b.) LES ÉOrIDES. ( Æolidia.) Qui ont le corps comme les tritonies ; maïs leurs organes de la respiration sont des espèces de feuilles ou d’écailles membraneuses, rangées comme des tuiles des deux côtés du dos. V. Les PHYLtIDES. ( Phyllidia.) Ont un bouclier coriace comme les limaces, mais qui déborde le corps de toutes parts. Les branchies sont de petits feuillets membraneux, placés à la file les uns des autres comme ceux d’un livre, et for- mant un cordon, sous le rebord du manteau ou bouclier , tout autour du corps. VI. Les scyziées. ( Scyllæa.) Ontle corps comprimé, de substance presque gé- litineuse. Le pied est en forme de sillon , et non de disque, comme dans les genres précédens : aussi ces animaux s'en servent-ils pour embrasser les tiges de fucus. A une extrémité est la bouche, sur laquelle sont deux tentacules en forme de feuilles. H y en a un ou deux pareils sur l’autre bout. Les branchies sont d’autres feuillets, rangés par paires Sur le dos, et ayant, sur la face par laquelle ils se regardent, des houppes de vaisseaux. DE s M oiL LU S QUE Ss. 389 VIT. LES THaALIDEs. ( Thalis. ) ( Thalia. Brug.) ({ Holothuria. Lin.) . Ont un corps comprimé , ni Le pied est en forme de carène ; ; ou plutôt elles n'en ont aucun, et nagent-toujours. . L'organe :de la Dprpion est une crête membraneuse droite, placée sur Le dos. «Une espèce { chalis physalus ) ( holothuria physalus, Lin.) a de longs et nombreux tentacules; les autres (holorhuriæ thalia, etc. Lin.) en sont dépourvues. VII. Les rERNÉES. ( Lernæa.) Sont des mollusques parasites , qui s’attachent aux poissons pour les sucer ; elles ont un corps rond, flexueux | prolongé en avant en un cou grêle, au bout dadquel est la bouche , entourée de UE ouvde cornes en petit nombre, souvent branchus à leur extrémité. Cette bouche peut se prolonger en, manière de trompe : on voit au-dessus de petits tubercules qui pourroient être des yeux. À l'arrière du corps pendent deux intestins très-longs, striés en travers et très-entortillés , qu'on a pris pour des ovaires. 1. La lernee des morues. { L. branchialis.) Longue de deux pouces ; jaunâtre ; le cou rouge, brun, dur, terminé par trois cornes branchues. Elle s'attache aux bran- chies des mofues et des autres gades de la mer du nord. On trouve , surles branchies de plusieurs poissons, des ani- D 3 390 D°E sù MfotL LU ‘5%@ DE rt maux parasites, que les naturalistes ont pris pour des lernées, mais qui paroissent se rapprocher davantage des insectes, et en particulier de la famille des monocles, CH A 'PPEMENROPANNE Des mollusques gastéropodes TESTACÉS , qui font la plus grande partie des coquillages univalyes. LES animaux qui habitent les coquillages univalves présentent moins de différences dans leur organisation que les gastéropodes nuds. Leurs branchies sont, ou, comme dans les phyllides, sous le rebord du manteau, ou, comme dans les Zmaces , dans une cavité par- ticulière, qui elle-même a pour orifice ou un trou, ou un tube charnu plus ou moins long, Tous ceux qui ont leurs branchies à l’inté- rieur paroissent avoir besoin de respirer l'air en nature, et viennent souvent pour cela à la surface de l’eau. Les tentacules sont au nombre de quatre dans les espèces terrestres , et de deux dans presque toutes Îles aquatiques, Les yeux sont tantôt sur la pointe de ces D'ELst M°0 LIL US Q U E S. 3df tentacules, tantôt sur leur base , quelquefois sur la tête même. La bouche est fendue en long ou en travers, ou percée en rond, ou prolongée en forme de trompe; elle est armée, ou non, de dents dures. Quant aux coquilles, elles varient à Pinfini par les formes et par les couleurs ; leurs dif- férences les plus importantes tiennent à la forme de l'ouverture , à l'élévation -des tours de spire au-dessus du dernier, aux tubercules, aux varices, aux sillons qui se trouvent à leur surface, etc. _ Plusieurs genres sont pourvus d’un opercule testacé ou corné, attaché aux pieds de la- nimal , qui ferme la coquille en tout ou en partie lorsqu'il y est rentré. Les genres de ces gastéropodes testacés sont : À. Ceux à coquille de plusieurs pièces. I. Les oscagrions. ( Chiton.) L'animal ressemble aux phyllides; mais son man- teau à sur son milieu une suite longitudinale de pièces testacées : ses eux bords sont coriaces, tantôt ksses et tantôt ridés, chagrinés, velus, ou même épineux , selon les espèces. Bb 4 $92 D:E15% M°o-L L -U:s IQ YrEnse 1. L’oscabrion ponciué. ( Chiton punctatus. ) Est commun sur nos côtes, dans les endroits pleins de ro- chers. Il a huit valves, carénés longitudinalement. Le corps est marqué de points enfoncés. B. Ceux à coquille d’une seule pièce non spirale. IL. Les PATELLESs. ( Patella.) L'animal ressemble aux phyllides, c’est -à- dire qu'il respire par des branchies placées sous le rebord du manteau tout autour. Il a sur la tête deux ten- tacules , derrière lesquels sont les yeux, et Le bord de son manteau est garni en outre d’autres tenta- cules plus petits qu'il étend à volonté. Sa coquille est en cône très-évasé. Il y en a des espèces dont le cône est simple, comme : 1°. La patelle commune. ( Parella vulgata.) Grisätre , à quatorze sillons mal marques. Très-commune sur nos côtes. 2°, La patelle applatie. ( Patella saccharina. ). À sept grosses côtes obtuses, à cône presque plat. D’autres ont la pointe du cône recourbée en arrière, comme: 30, La patelle cabochon. ( Pat. hungarica. ) Ronde, blanche , striée finement, à pointe recoquillée en arrière. Quelques-unes ont, avec cette demmière conformation , une lime horizontale , tenant au bord postérieur du cône, et s’a- vançant un peu dans lintérieur. Telles sont : pértss Mo L:LU-S.Q U°E'Ss. 393 4°, La patelle porcelaine. ( Patella porcelana. ) Plate, blanche , tachetée de fauve. 5°. La patelle polie. ( Patella polita.) Vulg. la nacelle. Lisse, marquée d'un réseau violet sur un fond blanc. D’autres ont en dedans , vers la pointe , une lame verticale contournée en demi-tube, comme : 6°. La patelle bonnet de Neptune. ( Pat. equestris.) Blanche , à stries radiées, fines et bien marquées. On en observe enfin qui ont une lame oblique descendant spiralement, et formant un passage si marqué aux coquilles spirales, qu'il est difficile de les distinguer de certains turbo. Telle est : 7°. La patelle bonnet chinois. ( P. chinensis.) À coquille en cône obtus, rond, sillonné en rayons, où l’on voit à l'extérieur une ligne qui indique la lame du dessous. Bruguiëres a fait un genre à part de certaines patelles à coquille conique , à base oblongue, dont le sommet est percé d’un trou qui sert probablement de passage à l’anus; il les a nommées fssurelles. Telle est : 8°. La patelle grecque. ( Pat. græca.) , Qu'on distingue, indépendamment du trou, à de nombreuses côtes radiées que d’autres côtes circulaires croisent. : C. Coquille d’une seule pièce en spirale , à Eouche 3 s ; entière , sans échancrure ni canal. IL Les oORMIERS où OREILLES DE mer. ( Ha- lyotis. ) Coquille à très-grande ouverture, semblable à un 394 D Es5 MéoL:Lz vos IQ verts bassin ovale, et à spire extrêmement petite, dont on voit presque tous les tours par dedans, percée Ge plusieurs trous sur une ligne paralièle à la lèvre externe, C'est-à-dire, au bord de l'ouverture qui est opposé à la columelle ou à l'axe autour duquel la spire tourne ou est censée tourner. L'animal a quatre tentacules, deux supérieurs courts, portant ces yeux au bout, et deux inférieurs longs et pointus. Tout le bord de son manteau est garni de nombreux flamens. s. L’oreille de mer ordinaire. ( Hal. tuberculosa. ) , . . . fe Ovale, marquée en dehors de stries croisées; son intérieur est du plus beau nacre : il en est de mêmé de presque toutes les autres espèces. Celle-ci vit sur nos côtes. 2. L'oreille d'âne. ( Hal. asinia.) Oblongue, étroite, lisse, et tachetée en dehors de verd sur un fond gris. Elle est d'Amboise. IV. Les NÉRITES. ( Nerita.) La spire s'élève peu au-dessus du dernier trou ; la bouche est demi-circulaire, à columelle droite, et fermée exactement par un opercule de même forme, et qui, lorsque l'animal sort, se rabat comme un volet sur la partie plate de la columelle. L’ani- mel a sur la tète deux tentacules très-fins ; les yeux sont à leur base en dehors. | On a subdivisé les nérites en natices, dont la coquille est ombiliquée; c'est-à-dire que les tours de spire, netise fou- DÉEEUIMVOTL IENUCS\Q U'E'Ss. 30ù chant pas entièrement du côté interne , laissent un creux qui pénètre l’axe de la columelle. Telles sont : 1. La nérite jaune d'œuf. ( N. virellus.) Lisse, jaune, nuée de blanc; ombilic en forme de cœur. Des grandes Indes. 2. La nérite bouche noire, ( N. melanostoma. ) Oblongue , grise, à columelle brune. Et en mérites proprement dites, qui n’ont point d’ombilic; leur columelle est applatie, et le plus souvent dentelée, Telles sont : 3, La dent saignante. ( N. peloronta. ) Variée en couleur, à columelle dentelée, blanche, marquée d'une tache rouge. 4. La nérite polie. ( N. polita. ) * Lisse) joliment variée en couleur; à columelle dentelée, blanche, lisse ; intérieur jaunûtre. 5. La grive. ( N. exuvia.) Variée de blanc et de noir, et sillonnée par de grosses côtes qui suivent la direction des tours; lèvre intérieure tuberculée. 6. La nérite d’eau douce. ( N. fluviatilis.) De nos rivières, lisse, petites à columelle entière, blanche et grise, avec des écailles brunes. V. Les PLANORBES. ( Planorbis. Br.) Leur coquille est discoïde, c'est-à-dire que tous les tours de spirale sont dansle même plan: ils se touchent 396: DE S: M oO L L Us Q U?E1Sn sans s'envelopper, et on les voit tous des deux côtés. L'ouverture est ronde ou demi-rende, plus large que haute. L'animal à deux tentacules , et les yeux placés à leur base antérieure. Les planorbes habitent dans les eaux douces. Linnæus les laissôit dans le genre des hélices. 1. Le planorbe corné. ( Planorbis cornea.) D'un pouce de diamètre au plus, grisätre , presque lisse ; ouverture ronde. De nos rivières. 2. Le planorbe corne de belier. ( PL. cornu arietis.) Semblable au précédent, mais tournant en‘ sens contraire ; ce* qui se voit, parce que, dans tous les deux ,.il .ÿ a un côté où la spire est plus concave. 3. Le planorbe tourbillon. ( PL. vortex. ) À tours applatis d'un côté; ce qui produit une arète qui » suit leur longueur, et vient se terminer à un angle saïllant de la bouche. De nos rivières. VI Les xézices. ( Helix.) Vulg. colimacons, Les tours de spire s'élèvent de façon à former une coquille tantôt globuleuse, tantôt orbiculaire : l'ouverture est plus large que haute, et en demi- lune, parce que l’avant-dernier tour échancre ,le dernier. Ce sont des coquillages terrestres, dont J'animal ressemble à la limace, a comme elle ses branchies à l’intérieur, respire par un trou latéral, et porte quatre tentacules, dont les supérieurs sont terminés par des yeux. | DES MOLLUSQUES. 397 1. Le grand colimaçon des vignes, ( Helix pomatia, L.) Grand, jaune grisâtre, légèrement strié en travers des tours. L'animal est mangeable. Les anciens en élevoient autrefois pour cela ; il est très-vorace, et fait tort aux cultures. 2. La livrée.. ( Hel. nemoralis. ) Presque lisse ; à bord de la bouche noir ; à coquille jaune, fauve ou blanche, avec des lignes brunes plus où moins larges, plus ou moins nombreuses, qui suivent la longueur des tours. Cette hélice est très-commune dans les jardins, et nuit aux arbres. 5. La lampe antique. ( Hel. ringens.) Sa coquille est peu convexe : sa bouche est retournée en haut; c’est-à-dire, dirigée du même côté que la spire, On voit deux dents à chacun de ses bords. De Saint-Domingue. VIL Les guLrmEs. ( Bulimus.) Avoient aussi été mélés aux hélices par Linnæus. Ils en diffèrent en ce que l'ouverture est plus haute que large : l'avant-dernier tour échancre le dernier comme dans les hélices. La spire s'élève diversement. I y a des bulimes: a. ) À columelle lisse ; à bouche entiére. 1. Le bulime des étangs. (Bul. stagnalis.) Helix stagn. Lin. Mince, gris, à spire longue et pointue. De nos eaux dor- mantes. L'animal a deux tentacules courts > comprimés; l'œil est à leur base en dedans. 2. Le bulime épineux. ( Bul. amarula.) Helix amar. L. Brun noirâtre; le haut de chaque tour, couronné d’épines, Des rivières de l'Inde, 398 D Es OM'o'L LU s QE F b. ) À bouche entière ; à columelle plissée , c’est-à-dire, présentant quelques lignes saillantes qui se contournent au= tour d’elle. 3. Le bulimesoreille. ( Bul, auris Midæ, ) Bulla auris Mide. L. Coquille ovale, brune, striée en croix, et comme granulée ; deux forts plis à la columelle, c. ) À columelle tronquée par le bas ; à coquille ovale et pointue. 4. Le bulime zèbre. (Bul. zebra.) Très-grand , lisse, rayé, en travers des tours, de blanc et de fauve. Cette espèce est terrestre, et vit a Sénégal des feuilles et des jeunes pousses des arbres. L'animal a quatre tentacules , dont les deux supérieurs portent les yeux à leur citrémité. VIII. Les suzres. ( Bulla.) Ont une coquille à tours très-bombés, dont le dernier est plus vaste que ceux qui le précèdent, et les déborde en haut et en bas. 1. La bulle œuf. ( Bulla ovum. ) Grande, ovoide , lisse, blanche, jaune en dedans; la bouche est étroite , et le bord se ploie, à chacune de ses extrémités, en un petit canal. 2, La bulle muscade. ( Bulla physis.) L'sse, cvoide, nuée de bianc et de brun. L'ouverture est plus étroite du côté de la spire que du côté opposé. DE ONE O D HU SQ UE s 0 3. La bulle oublie. .( B. lignaria.) Oblongue , striée, et rayée de jaune et de blanc, selon la direction des tours; ouverture ample , et très-large par en bas, 4. La bulle à ceinture. ( B. gibbosa. ) Oblongue; une saillie obtuse se prolonge le long du milieu des tours ; la bouche est étroite et linéaire ; coquille petite, lisse, blanche. IX. Les sA4goTs. ( Turbo. ) Ont leur spire plus ou moins élevée : l'ouverture et la coupe des tours sont parfaitement rondes, soit que chaque tour soit un cylindre courbé en spirale , soit qu'il soit complété par le tour précé- dent , contre lequel il se colle comme dans les hé- lices. La coquille est fermée par un opercule. L'animal à le plus souvent, outre les deux ten- tacules ordinaires, quelques filimens extensibles aux deux côtés du manteau. Les espèces à tours complets sont ou, a. ) À spire élevée en pointe (turriculée), comme : 1. La scalata. ( Turbo’ scalaris.) Petite coquille célèbre par sa cherté. Ses tours ne se tou- chant point, elle représente en quelque sorte un tire-bourre, Des arètes tranchantes entourent, comme des anneaux, chaque tour d'espace en espace. Ce n’est peut être qu'une variété de La fausse scalata. Qui n’en diffère que parce que ses tours se touchent comme | | 400 DLËkS) NL :0:L.L UV SYOTE RS dans toutes les coquilles. L'une et lautre sont de la Médi- terranée. On nomme aussi fausse scalata une coquille d'Amérique plus alongée, et à varices plus obtuses que les précédentes. C’est le turbo clathrus. L. Ou b. ) À spire plus ou moins applatie, comme : 2. Le dauphin. ( Turbo delphinus. ) A coquille ombiliquée, à spire applatie, à tours armés de grosses épines obtuses et découpées, tournées vers la bouche. Les espèces à tours incomplets ont aussi différentes formes de coquille. I y en a: a. ) À spire turriculée, comme : 3. Le sabor à vis. ( Turbo duplicatus.) À coquille très-longue et trés-pointue, où deux lignes sail- lantes suivent la direction de tous les tours. b. ) À spire en forme de cône obtus, sans sillons entre les tours, comme : 4. La veuve. ( Turbo pica.) Lisse , ombiliquée, tachetée de noir et de blanc. c. ) À tours très-distincts par des sillons. 5. La bouche d'argent, ( T. argyrostomus. L'intérieur est d’un beau nacre. Les tours sont sillonnés selon leur loncueur, et armés d’une double série d’épines. d. ) À spire applatie. 6. L’éperon. ( Turbo calcar. ) = À coquille tout-à-fait plate, à tours comprimés en carène tranchante, DE SUN © EL EL LU 5/70 U E % ‘40% tranchante , armée d’épines; en sorte que le tout représente une molette d’éperon. X. Les rourres. ( Trochus.) Leur spire forme un cône peu aigu : l'ouverture de la coquille est presque quadrangulaire , et coupe de biais la direction du dernier tour. , On doit remarquer: a. ) Les espèces à base plate, dont l’ombilic est en forme d’entonnoir évasé, Tel est, 1. Le cadran. { Trochus perspectivus. ) Blanc, à tours bordés d'une ligne brune et blanche. La spire est très-obtuse, et l’'ombilic si ouvert, qu’on voit la face in- terne de tous les tours. b. ) Celles à base convexe, avec un ombilic. 2. Le bouton de camisole. ( Tr. pharaonius. ) Petit, à bouche et à ombilic dentelés. Des suites serrées de tubercules, les unes toutes rouges , les autres blanches et noires, suivent la direction des tours, et font ressembler cette coquille à un tissu de verroterie. c. ) Celles à base convexe , sans ombilic. 3. Le moule de bouton. ( Tr. vestiarius.) Très-lisse, également convexe des deux côtés, joliment varié en couleurs. d. ) Celles à base concave. 4 La fripière. ( Trochus agglurinans. ) Ramasse des brins de coquilles, ou de petites coquilles Ce Yo: D ES M 0 LL 6 So UE entières , ou de petits cailloux , et les incorpore grossièrement dans la sienne: D. Coquille d’une seule pièce en spirale, à bouche terminée par un canal. À commencer par les pois et Les nérites, la partie solide qui sert de retraite à l'animal se con- tourne de plus en plus en spirale; mais son ouver- ture étoit restée, dans tous les genres précédens, en- tière ou sans échancrure , quoiqu'elle s’alongeit un peu dans les bulimes, et encore plus dans ta bulles. Dans les genres suivans, nous allons la voir se pro- longer en un canal plus ou moins long, qui sert à loger un tube charnu que l’animal alonge à son gré, et qui établit une communication de ses bran- chies à l'air exterieur. XI. Les mMuRrEx. ( Murex.) Linné a réuni sous ce nom tous les coquillages qui ont leur ouverture terminée par un canal droit. Comme ils présentent beaucoup de formes diffé- rentes , on les a subdivisés. a) Brugnières : a donné le nom de CÉRITHES à Ébx qui ont la coquille rurriculée et le canal court. Il y a de ces cérithes : «. ) À canal droit, comme : 1. Le cérithe noduleux. ( Murex nodulosus. L.) Ridé, à tours armés d’un rang de gros tuberculés. bES MozrLusQoues. 403 “ 6. ) A canal recourbé en arrière, comme : 2. Le céritche demi-stric. ( Murex vertagus. ) Dont la columelle a un pli. Ses tours sont lisses à leur partie inférieure , et sillonnés en travers à la supérieure, y. ) À canal contourné en dehors, comme : - 5. Le cérithe télescope, ( Trochus telescopium. L. ) À spire parfaitement conique, à tours striés selon leur lon- gueur, à base plate, à canal tournant en dehors en spirale. b. ) Bruguières a donné le nom de FusEAUx à ceux qui on£ la coquille turriculée et le canal long. Tels sont : 4. Le fuseau ordinaire. ( Murex fusus. ) à À tours arrondis, lisses ; à canal très-long, ainsi que la spire > à lèvre externe dentelée, 5. L’entonnoir, { Murex colus.) Tours en carène, avec une série de tubercules suivant leur direction. La spire et le canal sont fort longs. "Le c. ) La troisième famille des murex est 4 spire ovoïde où applatie, er à canal plus ou moins long. Elle se subdivise selon que la coquille est, æ. ) Garnie de varices, c’est-à-dire, de bourrelers qui zrayersent la direction des tours (à). C'est à eux que Bruguières à réservé le nom de MUREx, Tels sont : æ | | (1) Cés bourrelets sont formés par l'animal autour de sa bouche, lorsqu'il a pris un certain aceroissement ; lorsqu'ensuite il angmente sa coquille, la Varice reste à l'endroit où étoit la bouche auparayant, Le nombre des varices augmente ainsi successivement. Cc2 404 DES MoOLLUSQUES. 6. La réte de bécasse épineuse. ( Murex cribulus.) Coquille ovale, canal extrêmement long; trois séries de varices , armées de beaucoup d’épines longues, grêles et pointues. 7. La cuiller. ( Murex haustellum. ) Coquille ovale ; canal très-long ; varices serrées, ridécs, sans épines. 8. La massue. ( Murex brandaris. ) Spire un peu plate, canal long; varices pourvues chacune de trois grosses épines. | 6 ) Ou à coquille sans varices. 9. La figue. ( Murex ficus.) Coquille arrondie, se retrécissant insensiblement en canal, et représentant une figue. 10. Le nègre, ( Murex morio. ) Coquille à spire peu pointue , à tours applatis vers le haut. L’angle longitudinal que cet applatissement forme est festonné. Couleur brune. Un cordon blanc sur la jonction des tours. XII. LES STROmMBES. ( Sitrombus. ) Ont une ouverture oblongue, terminée par un canal plus ou moins long, droit ou courbé, soit à droite, soit à gauche, indépendamment duquel leur lèvre a vers le bas une échancrure profonde. Cette lèvre, simple dans les jeunes, s’élargit avec l'âge, et se divise dans quelques espèces en des digitations très-variées. DES MOLLUSQUES. 405 Il ya des strombes : a. ) À coquille turriculée. 1. Le strombe fuseau. (Str. fusus.) A spire très-pointue, à canal long, et à lèvre dentelée au-dessus de son échancrure. b. ) À spire courte, à lèvre non digitée. 2. Le strombe pesant. ( Str. pugilis.) Spire courte; un rang d’épines à chaque tour; lèvre élargie, mais ne s'élevant pas au-dessus du dernier tour ; coquille fauve et lisse. 3, Le strombe large. ( Str. latissimus. } Coquille lisse, sans épines; à lèvre très-épaisse , s’élevant en une large appendice arrondie, plus haute que la spire. 4. Le strombe crére de coq. ( Str. gallus. ) Un rang d’épines courtes et grosses; lèvre large , s’élevant en une longue lanière canaliculée, bien plus haute que la spire. c. ) À spire courte, à lèvre digitée. 5. Le millepied. ( Strombus millepeda. ) La lèvre a de dix à douze digitations courtes; la coquille a trois rangs de tubercules sur le dernier tour , et un sur chacun des autres. 6. Le scorpion. ( Srrombus scorpius. } À sept longues digitations, en comptant le canal ordinaire; qui se recourbe du côté de la lèvre externe. La bouche est sillonnée en travers, GC 406 DES MOLLUSQUES. XIII Les casques. ( Cassidea.) Ont la spire très-peu saillante , le dernier tour très-haut ; l'ouverture alongée et dentelée, se :ter- minant par un canal court, recourbé véts le dos; ses bords se reploient en de larges lèvres. (Linnæus comprend les casques parmi les buccins. ) Il y a des espèces : a.) À spire un peu pointue. 1. Le casque dentelé ( Buccinum vibex. Lin.) A coquille lisse ; à lèvre interne à peine marquée ; l'externe a en dehors vers le bas quelques petites dents. b.) 4 spire arrondie. | . : >. Lè casque rayé. ( Bucc. testiculus. Lin.) A sillons larges, à peine enfoncés suivant la direction des tours ; des stries fines et serrées les traversent. La bouche est + sillonnée aux deux lèvres. | Na #2 ci) A spire plate. 3.) Le casque roux. ( Bucc. rufum, Lin.) Coquille +uberculée ; lèvres larges , enflées , lisses , sillonnées vers la bouche, et d’une belle couleur rousse très-vive. 4. Le casque tricoté. ( Bucc. cornueurm: Lin.) Coquiile gravée d’une multitude de points enfoncés qui y sont comme des mailles ; deux bandes longitudinales lisses ; une série de tubercules au haut de chaque tour; bouche blanche, Avec lâge, la lèvre interne devient un grand applatissement discoïde , et les tubercules se changent en de fortes épines. DES MOLLUSQUES 407 5. Le casque triangulaire. ( Bucc. tuberosum. Lin.) La lèvre interne forme , à certaines époques, un grand applatis sement triangulaire , dont la marque reîte lorsque la coquille s’augmente au-dela. Ces marques successives donnent à la spire une forme triangulaire. Il y a une grande tache brune à la lèvre. Les tours sont tuberculés vers le haut. | . L “. |. & E. Coquille d’une seule pièce en spirale , à ouver- ture échancrée par le bas. . L'échancrure des genres de cette section sert, comme le canal des genres de la section précédente, à transmettre au dehors le tube par lequel l'animal respire. XIV. Les guccins. ( Buccinum. L.) Ont une spire plus ou moins saillante, une co- quille ovale ou alongée, et une ouverture ample, terminée ‘en.bas par une large échancrure. Ily a des espèces : a.) À coquille ventrue ; à dernier tour très-convexe | strié selon sa longueur. ( On les nomme vulgairement TONNES. ) 2. La perdrix. ( Buccinum perdix. ) .. À sillons peu marqués , variés: par. ondes de gris et de blanc. 2. La licorne. ( Bucc. monodon. ) A côtes longitudinales écailleuses ; une longue épine sail- Jante , implantée au bord externe de la bouche près de Péchan- crure. + Cc 4 468 DES M'0"L'L'U s'@ ve b.) 4 coquille ventrue , garnie de côtes saillantes en sra- vers des tours. ( Vulg. 4 ARPES. ) 3. La harpe ordinaire. ( Bucc. harpa.} A côtes rouges,et blanches; à intervalles blancs, ondes de brun, striés transversalement. c.) À coquille ventrue ,; dont l’échancrure a au-dessus d'elle un petit canal creux dans La bouche. Linné les avoit placés parmi les murex. Ce sont les pourpres de Bruguières. 4. Le buccin persique. ( Bucc. persicum. } A coquille épaisse , brune , avec des stries et des cordonnets noirs et blancs suivant la direction des tours. 5. La märe, ( Bucc. morus. ) A coqu'ile ronde, épaisse, avec de grosses épines courtes ; la bouche dentelée , de couleur de lilas. d.) À coquille ventrue; à spire pointue. 6. La double spire. ( Bucc. spiratum.) Lisse , à ombilic spiral; un canal sur la ligne de-jonction des tours; couleur blanche, tachetée de fauve. ce.) À coquille turriculée. ( Ce sont les vis de Brugwières.} 7. La double vis lisse. ( Bucc. dimidiatum. ) Coquille lisse, à spire très-longue et très-pointue ; un seul sillon suivant la direction des tours. 8. La double vis rayée, ( Bucc. duplicatum. } Semblable au précédent. Un sillon longitudinal ; plusieurs en travers. DES MOLLUSQUES. 409 XV. Les ro1uTes. ( Voluta. ) Leur ouverture, plis ou moins alongée , se ter- mine en bas par une large échancrure. La colu- melle est comme plissée, c'est-à-dire que qnelques fortes cannelures la contournent en spirale. L'animal des. volutes est un gastéropode à deux Cornes où tentacules; sa bouche et son canal de respiration se prolongent l’un et l’autre en manière de trompe. Il y a des volutes : a. ) À spire courte et arrondie. 1. Lazasse de Neptune. ( Voluta cymbium.) Trés-grande , lisse , fauve. La jonction des tours forme canal profond , ou une sorte de fossé, qui contourne toute!t spire. La columelle a deux gros plis ; l'ouverture est fort ample. b.) À spire un peu élevée en pointe. 2. Le plain-chanr. ( Volura musica.) Le haut des tours a une série de tubercules. Leur face est marquée de lignes longitudinales jaunes et de taches quarrées noires , qui lui donnent quelque ressemblance avec du plain- chant, Il y a huit plis à la columelle. É c.) À spire tout-à-fait turriculée. 3. La mirre. ( Volura mitra.) Très-pointue , lisse, blanche, à grandes taches rouges, : XVI. Les orrres. ( Oliva.) Leur coquille est presque cylindrique, à spire — 4ia D. ESs Mo:LLUSQUuESs plate canaliculée; leur bouche longitudinale et étroite; leur columelle sillonnée d’une multitude de plis. Les olives sont remarquables par leurs jolies couleurs. ( Linné les rangeoit parmi les volutes.) 1. L’olive de Panama. ( OL. porphyria.) Devient fort grande ;. et d’un fauve. très-päle , avec un grand nombre de lignes distinctes , en forme de zigzag ,. de couleur brune. : XVII. Les PoRCELAINES. ( Cyprœ&a: ) La spire est presque nulle, parce que le dernier tour s'élevant au niveau Ha précédens, les enve- loppe presque en entier. La forme totale de la co- quille est ovoïde y et l'ouverture, étroite, longue et dentelée, paroît la partager en deux parties égales, parce que la lèvre externe est renflée de manière à égaler le reste en largeur. L'animal des boiéclainés est un gastéropode à deux cornes , dont le canal de la respiration s ouvre au-dessus a la tête. Son manteau est si ample, qu'il peut, en se retroussant autour de la CHA l'envelopper toute entière ; et, à certaines époques , il la revét par dehors d’une couche calcaire, au- trement colorée que celle qu'il avoit produite d'abord de la manière ordinaire; ce qui rend la coquille beaucoup plus épaisse. C’est: aussi alors que se forment les lèvres renflées et dentelées ; car les bEeSMoLGUuSQUES. 4m coquilles de porcelaines ont, dans leur état mince, des lèvres simples et un ouverture assez large. * Il y a des porcelaines : a.) À coquille oblongue , de diamètre égal. do: _… + L'argus. (Cypræa argus.) De couleur gris-brun , avec des taches en forme d’anneaux, d’un brun.noirître. Les lèvres ont chacune deux grandes taches noires. Cette coquille , dans son premier état, est fauve , avec deux rubans blanchätres qui l’entourent. .1b. ). 4 coquille ovale, plus large vers le haut, à lévres applaties.. 2. La carte de géographie. ( Cypræa ma; pa.) Le dos est tout couvert de petites traces brunes : il y a une large ligne blanchätre , irrégulière, donnant des branches des deux côtés, et ressemblant à un fleuve tel qu’on les repré- Sente sur les cartes. On voit de plus quelques taches rondes et blanchätres parsemées dans le brun. _3. Le tigre. OS gris. Nr Chile blanche, très-lisse , agréablement parsemée de taches rondes , violettes et brunes. c. ) À coquille ovale, à lèvres renflées et formant un reborä des deux côtés. k 4. Le cauris. (Cypræa moneta). ” Petite coquille blanche, dont les lèvres sont renflées inéga- lement, et forment de chaque côté une ou deux tubérosités. "Cette espèce sért de petite monnoie dans quelques contrées de l'Inde. At DES MOLLUSQTES XVIIT. Les corNETS. ( Conus. L.) La spire est applatie ; l'ouverture tout-à-fait em forme de ligne, étroite et sans dents. Les tours se rétrécissent par le bas; en sorte qu'a sotal la co- quille à la figure d'un cône, dont la spire feroit Ja base. L'animal a deux tentacules qui portent les yeux près de leur pointe; sa trachée est en forme de tube, et son manteau fort étroit : son pied porte sous son extrémité postérieure un très-petit opercule arrondi. Live Les espèces de cornets sont recherchées à cause de l'éclat et de la variété de leurs couleurs. Elles sont fort nombreuses. On les divise : a.) En cornets à coquille conoïde et couronnée , c’est-à-dire dont Les tours sont tuberculés vers La spires 1. Le damier. ( Conus marmoratus.) Grand, lisse, à fond brun, parsemé de grandes taches triane gulaires blanches, serrées. Des Moluques. 2. La piquure de mouches. ( Conus stercus-muscarum. ) : ; L: è 721 0 Médiocre, lisse, blanc, à petits points bruns, serrés. 3. Le cedo-nulli. ( Conus ammiralis-summus. ) De grandes taches fauves sur un fond blanc ; des cordonnete pointillés suivant la direction des tours. C'est à cette espèce qu'appartiennent ces variétés si précieuses connues sous le nom. d’amiraux, N — — DES MoLLusQuEs. 413 4. La couronne impériale. ( Conus imperiatis.) Spire tout-à-fait plate ; des rubans interrompus , jaunes, tache= tés de brun. b.) Corners & coquille conoïde et non couronnée. ” 5. Le minime. ( Conus figulinus. ) Fauve, rayé de brun, par lignes serrées, selon la direction des fours. 6. L’amiral ordinaire. ( Conus ammiralis. À été confondu par Linné avec le cedo-nulli, mais ‘n'a point de tubercules. Est marqué alternativement de rubans fauves ; semés de grandes taches triangulaires blanches , et d’autres rubans à fond blanc finement réticulés de jaune. 7e Le mille-points. ( Conus lireratus.) À spire parfaitement applatie ; à tours canaliculés , blancs ; avec une multitude de points quarrés bruns. c.) Cornets cylindracés : à coquiile Presque égale er ventrue, 8. La brunette. ( Conus aulicus. ) À fond brun ; à taches triangulaires blanches, inégalement dispersées ; à spire conique et convexe. 9. Le drap d’or. ( Conus textile.) De même forme que le précédent ; à taches semblables, mais à fond d’un beau jaune rayé de brun. ES qua DES MOLLUSQUES | | CH À PAT REUNE Des mollusques sans tête distincte , OU ACÉPHALES. / CEs animaux, dont la plupatt sont revêtus de coquilles à deux valves , ont le corps eñtier enveloppe dans un manteau membraneux , ouvert, par-devant, ou aux deux bouts , ou A un seul. C'est à ce manteau, etsur-tout à la partie par laquelle s’introduit l’eau, que tiennent de petits rentacules, seuls organes sensitifs que ces animaux montrent à l’exté- rieuf. Leurs branchies sont de grands feuillets vasculeux , placés des deux cotés, immédia- tement sous le manteau. Le cœur est vers le dos. Ils ont un foie dans l'intérieur duquel est Vestomac , et la plus grande partie, du canal alimentaire, qui reçoit la bile par des pores nombreux et non par un seul canal. La bouche, qui mêéne droit à l’estomac , est placée entre les branchies, au bout opposé + 4 SP VE 0! Li Le w So vu & si 41$ à celui par lequel l'eau leur arrive. Cette ean seule fournit de la nourriture à la bouche ; car 1l n’y a point de tête mobile. Autour de la bouche sont quatre feuillets triangulaires , qui sont sans doute des espèces de tentacules. Le cerveau est placé entre les branchies et le.canal. intestinal, du moins dans les solens et les pholades ; car il n’a point encore été vu dans les autres genres. Plusieurs genres ont un pied placé au devant du corps entre Îles branchies, et plüs où moins bien organisé. Ils paroissent être tous hermaphrodites , et produire sans accouplement. À. Acéphales nuds ou sans coquille. L.LEs Ascrpres. ( Ascidia. ) Ont un manteau en forme de sac, de substance a demi Cartilagineuse, à demi gélatineuse; se fixant à quelque Corps, souvent plusieurs individus en- semble. Il ÿ à deux ouvertures vers l'extrémité libre. L'une mène l’eau entre les branchies Jusqu'à la bouche, qui est dans le fond du sac; l'anus aboutit a l’autre : il n’ÿ a point de pied. Le sac est plus vaste qu'il ne fant pour contenir le corps de! l'a- nimal , et le reste de l'intervalle est rempli d'eau. Les espèces d'ascidies sont nombreuses, et varient ss: * À 7h | | | 416 DES M:o L'L U s'Q WU ES: pour la grandeur et les couleurs. On en trouve dans toutes les mers. 11. Les r#rpuores. (Salpa. Lin.) Leur manteau est ouvert aux deux bouts : l'une des ouvertures , qui est fort grande, sert à l'intro- auction de l’eau entre les branchies et à sa sortie ; Pautre est l'anus. Du reste, leur organisation res- semble à celle de tous les acéphales. Ils n’ont point de pieds. On trouve de ces animaux dans toutes les mers. Plusieurs de leurs espèces sont remarquables par l'ordre qu'elles observent dans leur manière de nager: il y en à dont les individus sont toujours à la file les uns des autres sur deux lignes, l'une sur Jautre , et se touchant, mais de manière que chaque individu de la ligne supérieure porte Sur deux de l'inférieure ; d'autres sont placés à cÔté les uns des autres, en lignes dont la supérieure avance plus que l'inférieure, etc. Chaque arrangement est observé avec constance par toutes les troupes de ia même espèce. B. Acéphales testacés , sans pied, et à coquille inéquivalre. Ts ont tous le manteau ouvert par-devant , et son bord garni de centacules; des branchies au nombre de quatre; quatre feuillets triangulaires autour DES MOLLUSQUES. 417 autour de la bouche, et un seul muscle Æ milieu, qui va droit d'une valve à l'autre, et ferme l1 co- quille en.se contractant. Elle ne s'ouvre que par l'élasticité d’un ligament placé derrière la charnière. On prétend que c'est la valve la moins bombée nommée couvercle) qui reste dessous, et qui s’attache même souvent au sol. Les genres de cette section sont : UT. Les Huirres. ( Ostrea.) Leur coquille est irrégulièrement ovale , épaisse, Composée de lames mal unies. Leur charnière ne présente aucune dent, mais seulement un Creux à chaque valve, pour l'attiche du ligament. 1. L'Autre commune. ( Osrrea edulis. ) Dont la forme est connue de tout le ionde, s'attache ordi- mairement aux rochers, aux Pierres, ou autres cCrps immobiles du fond de la mer. On va l’en arracher , €t on la conserve dans des parcs sous l’eau pour le besoin. On estime particulière- ment celles de certains marais où l’eau salée, ne se renouve- lant que dans les grandes marées, prend une couleur verte qui se communique aux huîtres, et les fait appeler Auftres vertes. Ce coquillage sert plutôt à aiouiser l'appétit gu'à le satisfaire. On prétend que le Jaït en facilite la digestion. Les huîtres , quoique manquant de pied, ne sont pas tota- lement dépourvues de mouvement progressif, On dit du moins que celles qui ne sont point attachées savent ouvzir et fermer subitement leur coquiile , de manière à se faire donner par leaw qu'elles en chassent, une impulsion du côté où est la chars nières D d a un applatissement qui semble /avoir été fait avec une ‘scie. ;: 418 DES. MoLLusQuUEs. On dit aussi que celles qui ont vécu dans les in souvent découverts lors du reflux, se conservent mieux dans le trans- port, parce que le manque d’eau qu’elles ont souvent souffert leur a appris à tenir leur coquille fermée pour conserver l'eau qu’elle contient. IV. Les sponDYLES. ( Spondylus. ) Ont une coquille épaisse , irrégulière et épineuse. La valve la plus convexe est très-massive. Le cou- vercle est Pere et a deux fortes dents courbes qui / entrent dans deux fossettes de la valve opposée; au milieu est, de chaque côté, une fossette pour. le ligament. 1. Svondylus gæderopus. Le pied d’äne. Sa coquille, hérissée de grosses épines, est tantôt blanche, tantôt de différens rouges. Le talon de sa valve la plus convexe On trouve cette espèce dans la Méditerranée et lesh contrées chaudes de l'Océan. , V. Les PzACUNES. ( Placuna.) Ont une coquille irrégulière composée de deux! valves très-minces et fort plates. Il ny a point de charnière; mais deux petites lames forment un chevron saillant au dedans.de chaque valve ; etl donnent attache au ligament. 1. La selle polonaise. ( PI. sella.) Anomia sella. L. ( | A valves arrondies , l’une convexe , l’autre concaye, n'inte ra 4 DES MoLrLUusuEs 419 cepfant qu'un espace extrêmement mince, en sorte qu'il faut que l'animal soit très-plat. Leur couleur est violette, 2, La vitre chinoise. ( PL placenta. ) À valves rondes ; l’une légèrement convexe , Pautre Plate. Couleur blanc d'argent demi-transparente. VI. Lss AavomIEs. ( Anomia.) Ont deux valves irrégulières, minces, l’une con- vexe, l’autre plate ou concave : celle-ci à une ou- verture ou plutôt une échancrure vers sa base , au travers de laquelle passe un muscle qui s'insère dans une troisième valve beaucoup plus petite , qui adhère aux rochers ou à d’autres corps. 1. La pelure d’oignon. ( Anomia ephippium. ) À valves feuilletées, luisantes , avec une teinte rougeätre comme celle des pelures d’oignon. | 2. L'anomie sillonnée. ( An. patella.) Les feuillets sont moins distincts ; la valve perforée a cinq larges sillons peu profonds, allant de la charnière au bord. VIL Les PÉLERINES. (Pecten.) Ont une charnière semblable à celle des huîtres, c'est-A-dire sans dents, avec une fossette à chaque valve pour le ligament. Les valves sont minces , et sans James détachées, assez régulière ment ovales, et augmentées, de chaque côté ‘de la charnière, d’une oreillette triangulaire. D d 2 410 D, E' SU) MeouLiLtut 5/0 Arte à . ° Les espèces des pélerines sont nombreuses. Il y en a qui ont une valve convexe, et l'autre plate ou mérne concave, comme, 1. La grande pélerine. ( Pecten maximus. ) Ostrea maxima. Lin. Grande , rougeâtre | à quatorze côtes larges et plates , striées en long ; à intervalles striés en travers. Cette coquille est de nos mers. On la sert sur nos tables. 2. Le bénitier. ( Pecten zigzag.) Ostreu zigzag. Lin. L'une des valves est très-bombée , et l’autre entièrement plate. Toutes deux sont fort minces, ét ont quarante-huit stries en gayons , rapprochées par paires. D'autres ont Les deux valves convexes , comme, 3. La sole. ( Pecten. pleurorectes.) Osirea pleuronectes. Lin. À valves extrèmement minces, fort plates , parfaitement lisses au dehors , marquées en dedans de vingt-quatre côtes 2 fines, élevées , rapprochées par paires. 4. Le corail ( Pecten nodosus.) Ostrea nodosa. Lin. D'une belle couleur rouge , à valves très-épaisses, à neuf grosses côtes fort saillantes , striées selon leur longueur , et garnies de gros nœuds arrondis. Ily a, parmi ces pélerines aux deux valves con- vexes, des espèces qui les ont presque égales, et qui doivent peut-être former un genre à part, quon rangera dans la section suivante, si on observe un jour qu'elles aient un pied. DES MoLLUSQUES. 423 C. Acéphales testacés, munis d’un pied, à salves égales, à manteau ouvert par-devant. Leur pied est une masse charanue, qui ne sert aux uns qua ramper, mais qui, dans d’autres, est fait en forme de langue, et peut, en se ployant en gouttière, tirer des fils avec une matière elu- tineuse que fournit une: glande particulière. L’ani- mal se sert ordinairement de ces fils pour se sus- pendre aux rochers. Du reste, le corps de ces acé- phales ne diffère point de ceux de la section pré- cédente ; seulement le bord postérieur du manteau s’alonge quelquefois en double tuyau. VIIL Les 1imes. ( Lima.) Sont confondues avec les pélerines par beaucoup d'auteurs , parce qu'elles ont de même une oreil- lette triangulaire aux deux côtés de la charnière : mais leurs valves sont toujours égales et obliquement ovales ; leur lisament est placé au dos des valves, et non dans les fossettes. Enfin l'animal a un pied, et fait partir un paquet de fils par une échancrure au côté postérieur. 1. La lime ordinaire. ( Lima alba.) Ostrea lima, Lin. à Blanche ; à vingt côtes élevées, garnies d’écailles demi-tubus leuses. IX, Les pgrnEs. ( Perna:) Avoient été autrefois confondues avec les huîtres, Dd ; 422 DE 8 M°0/L LU Ss QUES à cause que leur coquille est aussi formée de feuillets qui se séparent aisément. Leurs valves sont égales, de contour irrégulier ; leur charnière est composée de plusieurs côtes transverses, qui ne se croisent point avec celles de la valve opposée, mais quisont placées vis-à-vis; leurs intervalles servant a loger les ligamens. L'animal s'attache aux rochers par un paquet de fils ou byssus, qui sort comme dans les limes. 1, La selle. ( Perna ephippium.) À coquilles rondes, légèrement convexes, avec une échan- crure à un des côtés tout près de la charnière. 2, La cuisse. ( Perna isognomum. ) Ostrea isognomum. Lin. \ La coquille s’alonge irrégulièrement en forme de langue étroite. La charnière est plus large que le reste. , X. LES ARONDES. ( Avicula.) La charnière n’a aucune dent ; son côté est tou- jours droit: le reste de la coquille est tantôt arrondi, tantôt alongé; mais il y a toujours près de la charnière une échancrure pour le passage du byssus. Linnæus avoit mêlé les arondes en partie avec les moules, en partie avec les huîtres. 1. L'aronde aux perles. ( Avicula margaritifera. ) Mytilus margaritiferus. Lin. Sa coquille est arrondie , légèrement plissée en rayons, striée D HSM ONL LU S QUU ES 444 parallèlement au bord, et d’un verd obscur à l'extérieur ; l’inté- rieur fournit la nacre de perle , que son brillant, et les couleurs changeantes qui s'y mêlent à un éclat argenté , font employer dans les arts ; les perles elles-mêmes sont produites par une extravasion de la liqueur destinée aux augmentations périodiques de la coquille. Ilfs’en forme dans tous les testacés, et elles ont dans chaque espèce la couleur de sa nacre. On ne préfère celles de laronde aux perles qui sont si célèbres sous le nom de perles d’orient, qu'à cause que sa nacre est la plus belle de toutes. On sait que les plus belles perles se pêchent près du cap de Comorin. 2. L'hirondelle. ( Avicula hirundo. Myctilus. hirundo. Lin. La coquille est arrondie ; le côté de la charnière est plus large, et! déborde par deux oreillettes triangulaires. 3, Le marteau. ( Avicula malleus.) Ostrea malieus. Lin. LI La coquille est irrégulière, alongée , et très-étroite ; le côté de la charnière forme deux orcilleites longues, d’où résulte au total ia figure d’un marteau. Cette coquille est rare et chère. XI. Les moures. ( Mytulus.) Leur coquille est fermée par-tout, et longitu- dinale , c'est-à-dire plus longue , à prendre depuis la saillie que chaque valve fait près de la charnière (saillie qu'on nomme nates) jusqu'au bord, que dans le sens opposé. La charnière n'a qu'une ou Dd 4 aï4è DE $ MP O E LU SOU) ES deux petites dents, ou même eh manque tout-à- fait. Le ligament est à un des côtés en dehors. L'animal a un pied en forme de langue délice, susceptible de contractions et d'extensions très-va- riées. Il file. 1. Ja moule commune. ( Mytulus edulis.) : Ses coquilles sont d’un violet noirâtre , et presque lisses. On la mange , mais c’est une viande indigeste et mal saine. On dit que l’eau-de-vie soulage , lorsqu'on est incommodé par les fnoules. 2. La feuille-de-tulipe. ( Mytulus modiolus.) À ses coquilles rayées ou flambées de, violet ou de pourpre . sur un fond blanc ou jaunûtre. XIT. Les JAMBONNEAUX: ( Pinna. j Ont deux valves en forme d’éventail , ou de secteurs de cercle, soudées ensemble par l'angle, ét par conséquent ne pouvant se mouvoir ni sé- carter. Il reste entre elles un intervalle pour le passage du pied et du byssus. Celui-ci est très-fin dans les jambonneaux. On l'emploie à tricoter, et on le mêle même dans les draps et d’autres étoffes, aux- quels il donne un éclat particulier. | Les espèces en sont peu distinctes. XII. Les ANODONTITES. ( Anodontites. ) Ont été confondues autrefois dans le genre des moules; mais leur coquille est transverse, c'est-2= Me. D ES YMEO É LUS QUES 4ù dire. moins large des 1 ates au bord que de l’autre sens, etiln'y a aucune dent à la charnière. L'animal ne file point. Toutes les- anodont ites sont flaviatiles. 1. L’anodontite « les oies. ( An. anatinus. } Mytulu s anatinus, Lin. C’est la meule des au à 's ; elle y est très-commune, aïnei que dans tous les Iuisseau : à fond de vase. Ses valves sont fort minces , blanchâtres en de dans, verdâtres au dehors. XIV. Liss uwro. ( Unio.) Sont des coquilles fluviatiles qui ressemblent aux anodontites par l'éxtérieur, et qui renferment un animal tout Pare au Lé Mais la charnière con- siste , d'un côté, en une dent qui entre dans une nt pareïile ae la valve opposée, «et, de Le en une lame longue qui se place és dent i ln semblables 1. La moule des peintres. ( Unio pictorum. ) Mya pictorum. Lin. Se trouve dans tous les ruisseaux. Sa coquille est mince et oblongue, 2. L’unio épaisse. ( Unio lirroralis. ) Est également fort commune. Sa coquille est épaisse, et presque quarréc. 5. La moule du Rhin. ( Unio margaritiftra.) Mya margaritifera. Lin. Est semblable à la précédente , mais un peu plus ovale, et devenant beaucoup plus grande. Son nacre est assez beau, et 426. /D:E SM 0 1 LU s d'utrrs ses perles peuvent s’employer. On prétend qu’en la nourrissant, d'une certaine manière, on peut lui en faire produire plus abondamment. XV. Les TELLzINES. ( Tellina.) La coquille est .plate, tantôt oblongue, tantôt ronde. [1 y à vers l’une des extrémités un angle qui semble être né de ce qu'on auroit ployé l’une et l'autre valve à la fois, suivant une,ligne allant de la charnière au bord. La charnière a deux dents au milieu, et deux lames éloignées sur les côtés, n'entrant dans aucune fossette. L'animal a un pied, mais ne file point. Son manteau forme en arrière : deux tubes, un pour l'anus, l'autre pour Fintro- duction de l’eau. On peut remarquer parmi Les cellines oblongues , 1. Le soleil levant. ( Tellina virgata.) Couleur de rose , avec de larges rubans blancs, qui s’éten< dent en rayons de la charnière vers les bords. 2. La langue de chat. ( Tellina lingua felis, ) Blanche , à rayons couleur de rose ; toute semée de tubercules rudes , placés en quinconce. Et parmi celles qui sont presque rondes, 3. La lime rude. ( Tellina scobinara. ) Blanche , fort plate, hérissée de petites écailles demi-tubu= Icuses, placées en quinconce. XVI Les BuCARDES. ( Cardium. ) Les nates ou protubérances des valves sont si D'ELSLMaOUL.ILAUOS Q U:E S.! 427 fortes, qu’elles donnent à la coquille la forme d’un cœur. La charnière a deux dents dans son milieu, et, à quelque distance, de chaque côté, une ARE entrant dans une fossette de la valve opposée. L'animal file dans quelques espèces. Son manteau forme par derrière deux tubes courts, l'un pour l'anus, l'un pour l'entrée de l'eau. Leurs orifices sont garnis de tentacules. 1. Le cœur de Vénus. ( Card: cardissa. ) Les valves sont si comprimées par les côtés, que leur milieu forme une carène aiguë, quelquefois dentelée. La coquille est mince et blanche. 2. La coque. ( Cardium edule. ) La coquille est bombée , épaisse , et a sur chaque valve vingt- cinq côtes saillantes , disposées en rayons, à stries transversales, peu marquées. Cette espèce est très-commune sur nos côtes, ct on la mange. 3. Le cœur à côtes. ( Card. costatum. )] À ; : nr À coquille très-bombée ; à côtes élevées, comprimées et tranchantes. XVII. Les mAcTRESs. ( Mactra. ) Leur coquille est ovale, plus large que longue, VA LA plate. La charnière à des lames latérales comme dans les bucardes, et au milieu une fossette pour le ligament. pal ne file point. Son manteau à aùS tubes. 1. La mactre papyracée. ( M. stulrorum. ) À coquille presque mince comme du papier, 428 D E sUMioir! 1 utsiovurErs XVIIL. Les Vénus. ( Venus.) Les valves sont plus ou moins convexes, ordi- nairement plus larges que longues. Sur leur jonction il ya, en avant et en arrière, une impression qui varie pour la forme et l'étendue. On à donné le nom de vulve ou de corselet à celle qui est du côté du ligament, et celui d'anus ou de cœur à celle du côté opposé. La charnière à au milieu deux dents comme dans les bucardes ; mais il n'y a qu'une seule lame latérale du côté du ligament. L'animal est semblable à celui des mactres et des bucardes. [1 ne file point. 1. La conque de Vénus. ( Venus dione.) A la vulve très-grande , applatie , bordée de deux rangées d'épines saillantes ; lanus petit, en forme de cœur, et des D côtes tranchantes parallèles au bord. 2. La vieille ridée. ( Fenus paphia. ) Vulve oblongue , concave, lisse; anus en forme de cœur ; très-grosses côtes arrondies, parallèles au bord, devenant tran- chanies du côté de la vulve. 3, La lisse. ( Venus chionc.) Grande, épaisse , lisse, roussâtre en dehors ; 'vulve étroite ; anus large , en forme de cœur. On a distingué des Vénus, les DONACES, qui ont le côté, de l’anus tellement applati, qu’il semble tronqué ; les EUCINES, qui ont l’anus comprimé et comme tranchant ; et les CAPSES, qui n'ont, du côté de Panus , ni impression ni compression De SON os n 11 U SAQ UE. S 49 XIX. Les CAMES. ( Chama. ) Ont de grosses coquilles, souvent irrégulières, dont la charnière n’a qu'une seule dent épaisse et oblique, entrant dans une fossette semblable de l'autre valve, et du côté antérieur une lame qui entre dans un,sillon. Brugu'ères érvé le nom de CAMES aux espèces irrlgu- liéres er fixes, qui doivent être placées auprès des Auferes e& des spondyles ; telles que 1. Le gâteau feuillere, { Chama lazarus.) À coquilles peu convexes, fermées de lames mal unies , plissées , débordant les unes sur les autres , de couleur jaune ou rougeñtre. Il a donné le nom de TRIDACNES à celles qui ont une coquille régulière et des nates peu proéminentes , telles que 2, La tuille. ( Chama gigas.) À coquille comme ployée en sillons profonds et arrondis, èt en côtes relevées d’écailles semblables à des tuiles. Un des côtés de la coquiile a une ouverture dentelée. C’est le plu grand de tous les coquiilages connus. 1 appelle C4RDITES les espèces à coquille régulière, à nares saillantes et contournées comme ên spirale. Tel est 3. Le cœur de bœuf. ( Chama cor.) Grosse coquille roussâtre , extrêmement bombée, dont les nates se recouroent d’un côté. XX. Les ARCHES. ( Arca.) Ont des coquilles’tantôt rondes, tantôt oblongues, et plus ou moins convexes, ou même bossues. 439 DES MOLLUSQUES. Leur charnière consiste en de nombreuses dents , qui s'insèrent entre des dents pareilles de la valve opposée. va On peut remarquer parmi Les arches à coquille LATE 1. L'arche ondée. ( Arca undata. ) A valves peu convexes, épaisses , blanches, tachetées de fauve, à bord légèrement crénelé. Parmi celles 4 coquille transversalement Oblongue , >. L'arche de Noë. ( Arca Noe, ). Sa charnière est une longue ligne droite, divisée en petites dents comme une scie. Le dos de la coquille est applati, et ses nates saillantes et courbées vers la charnière. Les faces des valves sont sillonnées en rayons. D. Acéphales testacés, pourmus d'un pied; à valves égales; à coquille ouverte - par les deux bouts ; à manteau fermé par-devant, XXI. Les sorens. ( Solen.) Vulg: manches de UE: couteau. Leur coquille est cylindrique , ou du moins d'une argeur égale, ouverte par les deux bouts. La char- nière n'a qu'uñe ou deux dents. L'animal alonge par une extrémité un. pied cylindrique, qui sert à | le soulever ou à l’enfoncer dans le sable, où il demeure ordinairement enterré ; par l'autre extré-" mité sort un tube court qui contient les deux tuyaux de l'anus et de la respiration. ya des solens qui ont leur charnière au milieu Le la Ton- gueur des valves. Celles-ci sont plus larges: DIS REO.L: 11 vw sb Ùv E 431 | 1. Le solen rayée. ( Solen strigilarus. ) À valves plates, striées obliquement, couleur de chair, avec deux rayons blancs. D’autres ont eur charnière tous - à - fair à une EXtremLiLé, Leurs valves sont plu: étroites et plus longues. 2. Le fourreau. ( Solen pagina. ) À coquille cylindrique , toute droite. 3. L’épée. ( Solen ensis. ) À coquille cylindrique , arquée sur sa longueur. Tous deux se trouvent sur nos côtes. XXII Les myes. (Mya.) Ont une coquille ouverte par les deux bouts comme les solens : par une. extrémité passe le pied; par l’autre, le manteau s’alonge en un tube. dont l'intérieur contient les deux tuyaux ordi- naires. … La charnière consiste en une grande lame sail- linte de l’une des valves , qui n'entre dans aucun enfoncement de la valve opposée. XXIIL. Les PHorADzSs ou parrs. ( Pholas.) Ont'une coquille composée de deux grandes valves égales , ouvertes par les deux bouts , et de quelaues autres plus petites attachées sous le lgament en dehors. Le nombre de ces dernières varie selon les espèces ; mais il ÿ En a toujours au moins une d’im- paire. L'animal fait sortir par une extrémité un long tube formé par le manteau, et contenant les deux NN PONTS 43% DR. tuyaux ordinaires ; par s'y creusent dès leur enfanc verture ne les laisseroit plu. pris de l'accroissement. XXIV. LES TARE' Le manteau de l'animal alongé, et enveloppé dans calcaire , très-mince , logé d enfoncés sous l'eau. di y a l 1 ibles en ms à Re el Î d'elles pour percer le bois. Sc par un trou de la surface d' tuyaux courts, analogues à de accompagnés , de Cha pièce testacée en forme de pa 1. Le taret ordinaire. (1 Est originaire de la zone torride , rope dans le bois des navires. li des et tous les bois qu’on enfonce sous, vent alarmé la Hollande , en la mena. LA FISTULANE. Brug. (1 À son tube prolongé sur les dèux ment sur ciles. Il faut présumer que M o £L 1! U S QIUMEUS. tutre extrémité, toujours pluslärge, sort un pied dylirdiped ou cCom- primé, court, à ne plate : Les pholades vivent da 1 l'intérieur des rochers calcaires , qu’elles savent d issoudre et ronger. Elles e des trous, dont l'ou- s passer lorsqu'elles ont qui est ( Teredo.) | est en forme de tube un tube semblable, ans l'épaisseur des bois ar en bas deux valves es pholades, entre les- ique. Le taret se sert nn autre extrémité Sort 1 bois, ceux des genres précé-M et émet deux que côté, d'une petite lette.: Teredo nävalis. ) d’où il a été apporté en Fu- détruit, ainsique les pieux leau-de:la mer, et il a,sou« çant de détruire ses digues. 'eredo claya. Lin.) e. valves , et fermé entières animal en ouvre le fond; lorsque DRAM QOTLEU SQUES 213 lorsque son äccroissement le force à s'enfoncer davantage dans + ue le bois. E. Acéphales testacés, sans pied , munis de deux tentacules charnus , ciliés, roulés en spirale. Depuis lhuitre jusqu'au taret, on n'observe de différence bien marquée entre les acéphales qu'un pied, et quelques prolongemens ou quelques con- nexions dans les bords du manteau, de plus ou de moins. Les deux sections suivantes ont des carac- tères plus importans. La première a un manteau à deux lobes, à chacun desquels adhèrent les bran- chies, qui ne sont autre chose que des cordons de petits feuillets membraneux; entre ces lobes sont les viscères et les muscles, ét, du côté du bord, deux bras ou tentacules fort longs, bordés de cils mous , et que l'animal roule en spirale lorsqu'il les retire. XXV. Les FÉRÉSRATULES. ( Terebratula. ) Ces coquillés, que Linnæus avoit réunies dans un seul genre avec les anomies et les lacunes, ont deux valves régulières, dont l’une a sa tübérosité ou son nates,bien plus avancé que l’autre, et for- mant par-là une espèce de béc, pércé d’un trou à son extréimité. Par ce trou passe un ligament où un tube, qui s'attache À quelque corps fixe. La charnière est formée de deux dents qui entrent dans des fossettes: E e ’ 434 D.E:S4 M OL L US @ LES À la valve non percée tiennent deux branches osseuses , grêles, fourchues , qui servent “de soutien à l'animal. On connoît des térébratules vivantes dans la mer; mais il y en a un bien plus grand nombre d'espèces qui ne se trouvent que fossiles ou pétrifiées. Parti les espèces vivantes , ilyena a.) À coquille lisse. 1. La poulette. ( Terebratula virrea. ) ÆAnomia terebratula. Lin. Ovale, lisse, convexe ; à valves minces, blanches et demi- transparentes. De la Méditerranée. b.) Æ coquille striée en rayons. 2. La rérébratule bossue. ( Terebratula dorsata. ) A coquille aussi large que longue , sillonnée en rayon ; un enfoncement longitudinal sur la valve plate ; une saillie sur celle qui 2 son nates percé. Du détroit de Magellan. 3. La térébratule tronquée. ( Terebratula truncata.) Plus large que longue; un enfoncement à la valve plate ; une saillie à l’autre ; le rates de celle ci tronqué au niveau de le charrière. De la mer Méditerranée. On range aussi parmi les térébratules une petite coquille de substance cornée et transparente , dont les deux valves sont soudées par le dos, lequel a trois dentelures ,, dont la moyenne est perforée, Une de ces valves est oblongue ; l'autre , beaucoup plus courte et. plus convexe, est presque hémispkérique , en sorte qu'il reste par devant un espace toujours ouvert. C’est l'ano- mia tridentata, Lin, On la trouve dans la Méditerranée vers le: Levant, D Es: M.0:L.L:U $ Q vu & s: 435$ Les térébratules fossiles présentent des formes analogues à celles des térébratules vivantes; mais on a fait , sous le nom de CRANIE, un genre propre d'une espèce fossile à deux valves plates, soudées ensemble , dont l’inférieure > légèrement concave À est percée de trois trous, qui probablement étoient fermés par trois opercules adhérens aux rochers. Ce genre est sans doute plus voisin des anomies que de tout autre. XXVI. Les zINGULES. ( Ligula. ) Ont une coquille composée de deux valves Ion- gitudinalement oblongues, peu convexes, à nates pointus , égales entre elles, sans dents a la char- nière. Le ligament se prolonge en un tube charnu , qui se fixe aux rochers ou à quelque autre corps. L'a- nimal n’a point de squélette osseux comme celui des térébratules. Son manteau est bordé de poils fins. 1. Le bec de cane. ( Ligula unguis. ) La coquille est mince et verdâtre. Linné n'en a long-temps Connu qu'une valve , dont il faisoit une patelle. (Par. unguis.) Ensuite , ne connoissant point leur pédicule commun, Gmelin a fait passer ce coquillage dans le genre des anomies. (An. unguis.) C'est Bruguières qui à établi le genre Zngule, mais il n'a point connu l'animal qui l’habite. XXVII Les orsrcuzss. ( Orbicula. ) L'animal paroît ressembler beaucoup à celui des lingules ; mais il n’a qu'une seule coquille, semblable à celle des patelles. Son autre face adhère tellement aux pierres ou à d’autres corps, qu'on ne peut l'en séparer sans Le déchirer. Ee 2 436 DES MoLzLUusSsQUESs. On ne connoît de ce genre qu’une seule espèce, découverte par Müller en Danemarck, et rangée jusqu'ici parmi les patelles. ( Patella anomala.) F. Acéphales testacés, munis d’une multitude de tentacules articulés et ciliés, rangés par paires. ” Ces animaux-ci s’éloignent encore, bien plus que ceux de la section précédente, du modèle commun des acéphales ; et leurs tentacules ou pieds , de sub- stance cornée , et divisés en articulations, semblent én faire une nuance entre a classe des mollusques et celle des insectes et des vers. XXVII. Les awaATIFES.( Anatifa,) Vulg. pousse- pieds. Se reconnoissent à un tube charnu plus ou moins long, adhérent par une extrémité, et portant à l'autre un assemblage de pièces testacées, au nombre de cinq, sept, ou davantage , mais s'ouvrant comme une coquille bivalve, et doublées du manteau de l'animal. Son corps adhère au tube par sa base, où est là bouche, dirigée en avant ; l’autre extrémité se termine en une trompe longue et pointue. Entre elle etla bouche sont de chaque côté cinq tubercules, qui portent chacun cinq tentacules longs, cornés, comprimés , ciliés, divisés en une multitude d’articu- lations , et qui se retirent en se rotlant en spirale: Les ovaires sont entre la base du corps et le man- DES MoLLUSQUESs 433 teau. On voit dans l'intérieur un canal intestinal , et deux tubes serpentans qui tiennent lieu de tes- ticules. La trompe sert d'anus. On ne connoît point de branchies , à moins que les tentacules n’en tien- nent lieu. Ce sont les anatifes qui ont donné lieu à La fable de certains canards qu'on prétendoit naître sur des arbres ou du bois pourri des vaisseaux. De là leur aom de conchæ anatiferæ. 1. L’anatife lisse. ( Anatifa lævis. ) Lepas anatifera. Lin. À cinq valves comprimées, lisses, à tube ridé. Se rencontre dans toutes les mers ; s'attache aux vaisseaux x'etc. 2. L’anatife pousse-pied. ( An. pollicipes.) Se trouve ordinairement en grouppes de plusieurs individus. Outre les cinq valves ordinaires, il ÿ en a un grand nombre de plus petites à la base, et même sur ie tube, où elles repré sentent de petites écailles. XXIX. Les BArANITES. ( Balanus. } Leur animal est semblable à celui des anatifes: mais 11 n'a point de tube, et est revêtu d’une co- quille en forme de cône tronqué , dont ia base est fixée sur quelque corps, et dont l'autre extrémité a une ouverture garnie de quatre battans testacés qui l'ouvrent et la ferment au gré de Fanimak Ee 3 438 DES MoLLUSQUES. 2. Le gland de mer. ( Balanus. vulgaris.) Lepas balanus. (Lin.) Petit , blanchâtre , si commun, qu’il recouvre les rochers, les cailloux , et souvent les autres coquillages, et même les écre- visses et les crabes. 2, Le balanite tulipe. ( Bal. tinrinnabulum. ) (Lepas tintinnabulum. Lin. ) Est beaucoup plus grand et a une coquille plus élevée que celle du précédent , rayée de blanc et de pourpre. N. B. Linnæus avoit réuni les anatifes et les balanites sous le nom commun de /epas. BR LE À Ù ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE ER SLA N.Li-NmCr X D LIVRE SEPTIÈME. MEMINSEGTES.ET. DES: VERS, CARRE TRE, PR E MI ER: Des insectes en général et de leur métamorphose. SR à Ux papillon nat aprés s'être accou- plé , pond des œufs, desquels ilnaît, non pas des papillons, mais des animaux à corps très- alongé, partagé en anneaux, à tête pourvue de mèchoires et de plusieurs petits yeux, ayant Ee 4 _440 DES ÊNS:ECTE.Ss des pieds très-courts, dont six écailleux et pointus, placés en avant, et d’autres en nombre variable , membraneux, attachés aux derniers anneaux. Ces animaux, connus sous le nom de chenilles, vivent un certain temps dans cet état, et changent plusieurs fois de peau sans changer de forme. Enfin il arrive une époque où de cette peau de chenille sort un être tout différent, de forme oblonçue, sans membres distincts, et qui cesse bientôt dé se mouvoir pour rester long-temps avec lapparence de mort et de desséchement, sous le nom de chrysalide. En y regardant de très-près, on voit en relief, sur la surface extérieure de cette. chrysalide , des linéamens qui représentent toutes les parties du papillon, mais dans des proportions différentes de celles que ces parties auront un jour, Après un temps plus ou moins long, la chrysalide se fend, et le papillon en soit humide, mou, avec des ailes fisiques et courtes; mais en peu ‘d’instans 1lse-desséche,, ses ailes croissent, se raffermissent, et il est en état de voler. Il a six longs pieds, des antennes, une trompe spirale , des yeux com- posés; en un mot il ne ressemble en rien à EM. DE 8 VIE æR:s. AA la chenille dont il est sorti : car on a vérifié que ces changemens d'état ne sont autre chose que des développemens successifs de parties contenues les unes dans les autres, Voilà ce qu'on appelle les métamorphoses des insectes. Leur premier état se nomme /arve ; le second, zymphe ; le dernier, érar parfait. Ce n’est que dans celui-ci qu'ils sont en état de produire. $. 2. Tous les-insectes ne passent pas par ges trois états. Ceux qui n'ont point d'ailes sottent de l'œuf avec la forme qu'ils doivent toujours garder (1): on les appelle insectes sans métamorphose. Parmi ceux qui ont des ailes, un grand nombre nessubit d'autre changement que de les recevoir : on les nommeinsectes à demi - ie Leur /arve ressemble à l’insecte parfait à l'exception seulement des ailes qui lui ÉRebE cout-à-fait. La nymphe ne diffère de la larve que par des moïsnons où rudimens d'ailes, qui se déve- (a ) Il faut en excepter très - -peu, tels que la, puce, les mulets des fourmis, etc. 442 prets FT'N s E € T'rts loppent à la dernière mue pour mettre l'in- secte dans son état parfait. Telles sont les punaises, les sauterelles , etc. Enfin le reste des insectes pourvus d'ailes, nommés à métamor- phose complète , est d'abord une Zzrve de la forme d’une chenille ou d’un ver, devient en- suite une zymphe immobile, mais présentant toutes les parties de l’insecte parfait, contrac- tées, et comme emmaillottées. Ces parties sont distinctes ; quoique rappro- chées, dans les scarabées , les abeilles, etc. | Elles sont distinctes, mais enveloppées d’un étui formé par la peau desséchée dela larve, dans les mouches à deux ailes. Elles sont confuses, et formant une masse où on ne les distingue pas aisément, dans les papillons. Aucun insecte ailé ne sort ainsi de l'œuf(r). $. 3. Le corps du’plus grand nombre des z7- sectes parfaits est composé de trois parties sé- parées par des étranglemens ; savoir, la sée, qui porte les yeux, les antennes et la bouche ; (1) L'hippobosque n'est pas une exception réelle, Voyez som article, ET DESVE RS 443 le corselet, qui porte lés pieds et les ailes ; et l'abdomen , qui pend en arrière , et contient la plupart des viscères. Cependant il faut re- marquer que dans les arargnées , et quelques aûtres genres, la tête et le corselet ne font qu'une pièce; qu'il en est de mème dans les crabes, mais qu’au lieu d’abdomen ils ont une queue articulée , et portant même des pieds ; et que, dans les rrillepieds , cloportes, etc. le corps est composé d’une multitude d’articulations qui portent toutes des pieds, sans distinction de corselet, ni d'abdomen, ni de queue. :S. 4- Les larves et les rymphes des insectes a demi- métamorphose ont aussi ces trois par- ties, et sont pourvues de pieds, d'antennes et de bouches semblables à celles des insectes parfaits : mais dans les insectes à métamorphose complète 1l y a une grande différence ; la forme du corps de leurs larves n’a point de rapport constant avec celle qu’auront les msectes par- faits ; il est ordinairement alongé, et com- posé dun certain nombre d’anneaux ronds ou plats Leur tête est rantôt écailleuse et pourvue de mâchoires ; tantôt molle, à 444 D'ES ÎNSECT ES bouche en forme de trompe : elle n’a jamais d'yeux composés; on ne lui observe.que des rudimens d'antennes, qui manquent même souvent. Les unes n’ont point de pieds; d’autres en ont beaucoup, mais toujours plus courts, et avec moins d'articulations que ceux des insectes parfaits. $. 5. Les insectes ont toutes sortes de sé- jours, et par conséquent toutes sortes d'organes du mouvement. Les arles sont des pièces membraneuses, sèches, élastiques, attachées sur les côtés du dos du corselet. Entre leurs attaches, un peu en arrière, est un tubercule nommé écussom Ti y a quatre ailes dans les abeilles , les guêpes, Jes demoiselles, etc. ; elles restentdroites’, ou se replient, où même se croisent sur le dosselon les espèces, lorsque l'insecte est en repos. Celles des papillons, aussi au nombre de quatre, sont cou- vertes de petites écailles, qui ont à lPœil nud l'apparence d’une poussière, et qui: leur don- ent toutes leurs couleurs. Les insectes à deux ailes ont au-dessous deux petits: pédiçules mo- kT DES VERS. 445$ biles, terminés en massue, qui semblent tenir - la place des aïles qui manquent. On les nomme battans où halanciers ( halieres. ) Beaucoup d'insectes ont, au Leu des ailes antérieures, des espèces d’étuis plus ou moins durs, nommés élytres , qui s'ouvrent et se fer- ment, et sous lesquels leurs ailes se replient dans le repos: on nomme ces insectes colcoptères. Les ailes leur manquent quelquefois, mais jamais les étuis. 6 Aucun insecte ailé n’a plus ni moins de six jambes , quoique l’une ou l'autre de leurs paires soit quelquefois moins développée. Pire ceux qui manquent d'ailes, il y en a À six, à huit, à dix, à douze, à quatorze, et jusqu’à bi usieurs centaines de jambes. Il n’y en a que deuxou trois espèces , et encore très-petites , dans lesquelles on croit n'en avoir vu que quätre. Ces membres sont composés d’une cuisse, d'une jambe, et d’un doigt, divisé lui-même en plusieurs phalanges ou articulations, er rer- miné d'ordinaire par un double crochet. Les insectes nageurs ont leurs doigts aoplatis en manière de rames. Les muscles des insectes sont trés-forts er 446 D 5 6 4LN SEC TES très-irritables : ils sont fort multipliés dans ceux qui ont le corps composé d’anneaux mous et flexibles ; mais il n’y en a guère que deux pour les articulations enveloppées d’une croûte dure, comme celles des jambes, parce qu’étant atta- chées en deux points, elles ne peuvent se mouvoir que dans un seul plan. $. 6. Les yeux des insectes sont de deux sortes : les simples , très-petits, immobiles : les composés, qui paroissent formés d’une multt- tude d’yeux simples, réunis en grouppes ; ils sont ordinairement immobiles. Les écrevisses les ont sur des tubercules mobiles. | Comme le corps des insectes parfaits est re- vêtu de croûtes dures, il doit être peu sen-, sible ; mais ils y suppléent par les antennes , qui sont des filets articulés et mobiles en tout ens, très- variés pour les formes, placés en devant de la tête, et ne manquant qu'à trés- peu d'insectes, comme les araignées , les scor- pions et les limules. Quelques-uns ont supposé qu’elles servent aussi à l’odorat, dont l'organe. est inconnu chez les insectes, quoiqu’on sache bien qu'ils ont la sensation. Il est plus probable DT DS VYE Rs. 447. que cette sensation s'exerce à l'entrée des stig- mates, qui sont des ouvertures par lesquelles l'air entre dans le corps des insectes (1). Ils en- tendent aussi, et cependant on n’a encore décou- vert que dans les écrevisses une sorte d’oreille. Tous les insectes connus, et leurs larves . ont, du côté du ventre, un double cordon médullaire , allant d’une extrémité à l’autre ? et renflé d’espace en espace en petits tubercules, dont le premier, qui passe pour leur cerveau, est seul situé du côté du dos, au-dessus de l'æsophage, et se joint aux autres par deux cordons qui embrassent ce canal comme un collier. Les nerfs partent de ces diffürens tu- bercules pour se rendre à toutes les parties. | $. 7. Les organes de la mastication sont plus variés dans les insectes que dans aucune autre classe d'animaux. Il ÿ En a qui ne prennent que des nourritures liquides, et qui n’ont point de mâchoires, mais seulement yre trompe à double tuyau , se roulant en spirale ( lingua), où nr tube algu, Se recourbant sous Le Corps (rostrum), ou re ns D | A one {1} Cette opinion est du citoyen Duméril, À48 Dies FIN 8 E TER trompe charnue , à deux lèvres (proboscis) , etë Ceux quiontdes mâchoires, les ont se mouvant dans un plän transverse à là longueur du corps, ou decôté, et non de haut en bas, comme les autres animaux. [1 y en a le plus souvent deux paires, dont la supérieure, plus forte, se nomme mandibule, et l'autre retient le nom de #4choire. Quelquefois lune ou l'autre manque, ou bien il y en à plusieurs paires. Il y a de plus deux lèvres, une supérieure et une inférieure; celle: ci varie beaucoup par la forme, la connexion avec les r#4choires , et la.manière dont son ex- trémité , nommée langue , s'alonge ou se reple. Les palpes ou antennules sont de petits filamens , ordinairement articulés, attachés aux diverses parties de la manducarion ; le plus souvent il y en a sur le dos des mâchoires et sur la lévre inférieure. Îls servent à faire mieux connoître à l'insecre les matières qu'il mange. Le canal alimentaire varie pour les rénflemens et lesinflexions ; il est d'ordinaire plus long dans ceux quise nourrissent de végétaux, et l'estomac y est moins robuste. Des espèces très - voraces , comme les chenilles, ont cependant les intes- ins gros et courts; quelques autres, comme les EALRIDE 8 LV ER:S. 449 les sauterelles, ont plusieurs estomacs. Le foie ‘et les autres glandes sont remplacés par de longs vaisseaux , analogues sans doute aux vaisseaux propres des glandes des autres animaux , mais qui sont flottans , et ne forment point de corps solide par leur assemblage. $. 8. Il n’y a que les écrevisses et les genres voisins dans lesquels on trouve un cœur mus- culaire : on ne connoît rien de semblable dans jes autres ; mais ils ont le long du dos un vais- seau partagé par plusieurs étranglemens, et dont les articulations se contractent alternati- vement , en sorte que la liqueur qu'il contient paroït aller d’une extrémité à l’autre; quelques auteurs [ui ont donné le nom de cœur, quoi- qu'on n'ait vu aucune branche en sortir ni s’y rendre. Il seroit possible que ces animaux n’eus- sent réellement point de système vasculaire , et que les parties de leurs corps se nourrissent par imbibition, Les écrevisses ont aussi seules des branchies, placées diversement, selon les es- pêces. Les autres insectes ne respirent que par des srachees. On nomme ainsi des vaisseaux à parois élastiques, qui s’ouvrent au dehors par FT 450 Dis SIN SE c TES des trous nommés sriomates , placés aux côtés du corps. Ces trachées se ramifient à l'infini dans: l'intérieur. Les insectes consomment l'air pur, et périssent dans les autres de la même ma- nière que les autres animaux. Ils périssent aussi lorsqu'on bouche leurs stigmates avec des Corps gras. &. 9. Swammerdam divise les insectes d’a- près la métamorphose : Linnœus, d’après la pré- sence ou l'absence des ailes, leur nombre, et leurs tégumens ; Fabricius , uniquement d’après leurs organes de la mastication ou de la déglu- tition. Nous adopterons une méthode combinée d’après ces trois points de vue, de manière à faire connoître les classes établies par ces trois auteurs, et nous les subdiviserons jusqu'à ce que les réunions de genres nous paroissent en- tièrement naturelles. res AV ER: 451 EN Par FRE - EL. Des insectes pourvus de mächoires , et sans ailes. CET ordre comprend plusieurs familles natu- relles, savoir : À. Les crustacés, qui ont plusieurs paires de mächoires. ( AGONATA. Fabr.) Sous leurs mandibules sont plusieurs paires d’or- ganes qu'on peut considérer comme des mächoires;, puisqu'ils se meuvent de côté; ces organes por- tent des palpes à leur pointe et sur leur dos, et sont souvent fort nombreux. On reconnoît en outre ces insectes, en ce que le plus grand nombre des articulations de leur corps porte des pieds ou des nageoires ; qu'il n’est point distingué en trois parties comme a plupart des autres, mais qu'il est formé dans les uns d’une suite d’articulations égales, ou que, dans d’autres , la tête et le corselet ne sont point distingués. Le plus grand nombre est aquatique , respire par des branchies, et est pourvu d'un cœur musculaire. L Les monoczes. ( Monoculus.) Linnæus à réuni sous ce nom une multitude Fes 452 DES VIN $ /E.C TÉE4s d'insectes si différens , qu'ils n'ont pas même tous un œil unique comme leur nom l'indique. La seule propriété commune à laquelle on les réconnoisse, est que leur tête et une grande partie de leur corps, souvent celui-ci tout entier, sont recouverts par un grand bouclier crustacé, tantôt d’une, tantôt de deux pièces. Nous croyons devoir les diviser ainsi quil suit : a.) LES LIMULES, dont le corps tout entier adhère sous un large bouclier crustacé , partagé en deux pièces par une suture transverse , et terminé par un long stylet. Ils w’ont point d’an- tennes. s. Le limule géant. ( Monoculus polyphemus. Lin. ) Limulus gigas. F. Vulg. Le crabe des Moluques. 4 : C'est le plus grand de tous les insectes connus. La partie antérieure de son bouclier est en demi-lune , et a sur le dos deux yeux composés fort écartés. En dessous elle porte cinq paires d'organes qu'on peut regarder comme des mà- choires : courts, comprimés , hérissés de petites épines , portant chacun un très-crand palpe, en forme de pied à quatre articu- lations | terminé par une serre semblable à celles des écrevisses. Les serres de la première paire sont très-gonflées dans les mâles : celles de la dernière sont petites et accompagnées de quelques lames écailleuses. En avant de ces mâchoires est la lèvre supé- rieure , de forme prismatique , petite, portant deux palpes à deux articulations aussi terminés en serres. La lèvre inférieure est en arrière de la dernière paire de mächoires, et formée de deux lames dentelées. La partie postérieure du bouclier est plus étroite , a le bord dentelé et armé d’epires mobiles; en dessous elle porte six paires de feuillets larges et minces, dont la face Érrr Ds VV Esnes: 453 postérieure a des filamens qui servent de branchies. Le tout est féfminé par une: très-longue queue pointue , droite, et d’une seule pièce. La bouche est un trou placé sous la lèvre supérieure. Il n'y a ni antennes ni mandibules. IN. B. Fabricius nomme /évres ce que nous appelons ici mé- choires., et. mandibules ce que nous regardons comme les palpes de la lèvre supérieure. + Cet insecte singulier se trouve dans la mer des Indes et dans leur archipel. b.) LES CALYGES , dont le corps tout entier adhère sous un large bouclier d’une seule pièce, qui n’a en dessous que des membres qu’on a regardés comme des pieds, et qui sont peut- être des palpés analogues à ceux des limules ; la première paire à souvent été nommée antennes. Leurs yeux sont si rapprochés, qu’ils paroissent n’en former qu'un. liyena,:1°. sans appendice à la queue , nommés par Müller nauplius lorsqu'ils ont six pieds , et amymoñes lorsqu'ils n’en ont que quatre. Ce sont des animaux excessivement petits, qu’on ne distingue qu’au microscope, et dont nos eaux dormantes con- tiennent beaucoup d'espèces qui y nagent en troupes avec vitesse. TI] paroît, d’après les nouvelles observations de M. de Jurine, que plusieurs de leurs espèces ne sont que des larves de cyclopes. 2°, Avec des appendices (les calyges proprement dits de Müller ). La plupart de leurs espèces sont parasites, et s’attachent aux poissons, ou à d’autres animaux aquatiques. La plupart des lerneæ de Linnæzus leur doivent être rapportés. Les plus remar- quables sont , | 2. Le pou des poissons. ( Monoculus piscinus. L.) Calygus curtus. Muller. _À bouclier ovale, sous lequel sont cinq paires de pieds ou de FE 3 AS4 D'EAU EN SEC TES palpes, et deux yeux vers les côtés. Ila en arrière une écaille fourchue, et deux longs filets , qu'on regarde comme ses ovaires ; et il y a deux très-petites antennes au bord antérieur du bouclier. Cet insecte s'attache à divers poissons. 3. Le pou du maquereau. ( Monoculus scombri. ) N’a que quatre palpes ; ses yeux sont sur le dos, très-rappro- chés ; sa queue est simple , son bouclier étranglé vers le milieu : du reste il ressemble au précédent. On le trouve entre les ouïes du maquereau. 4. Le pou du tétard, ( Monoculus gyrini. ) Son bouclier est fortement échancré par devant et par der- rière, en sorte qu'il représente deux espèces d’ailes ; la queue est fourchue ; il y a huit pieds ou palpes; deux yeux distincts sur la tête, et deux espèces de ventouses ou de suçoirs par lesquels il s'attache aux tétards de grenouilles sur lesquels il vit , ainsi que sur les épinoches et sur d’autres petits poissons. c.) LES AFUS, qui ont le corps articulé , attaché par sa partie antérieure seulement à un grand bouclier sous lequel ou dans lequel ïl se meut librement. Leurs palpes, mâächoires, nageoires, ou branchies , car on ne sait lequel de ces noms leur donner , sont dans un mouvement perpétuel qui indique qu'ils servent à la respiration. On les distingue , 1°. en ceux qui onti le bouclier d’une seule pièce , tels que $. L’apus cancriforme. ( Monoculus apus. Lin.) Limulus apus. Müller. C’est la plus grande espèce connue de cette subdivision . elle a plus de deux pouces de long, Son bouclier est mince et flexible, de forme ovale, échancrée par derrière | con- vexe. Il y a sur le dos deux yeux très - rapprochés ; le bord antérieur se reploic en dessous, et porte deux très - petites antennes. La bouche à deux mardibules robustes et dentées ; er rmeS WViERrs 554 puis deux paires de petites mâchoires sans palpes ; puis vingt- six autres paires de larges feuillets, qui ressemblent à des mà- choires par leur base, et à des bränchies par le reste de leur étendue , et dont la première porte quatre soies articulées , dont trois fort longues , que quelques-uns ont prises pour des antennes. Ces feuillets occupent la plus grande partie du corps, qui na que cinq articulations libres , et se termine par deux longs filets. On trouve cet insecte dans nos eaux dormantes. 20, Ceux dont Le bouclier est de deux pièces latérales ou barrans , unies par le dos, et s’ouvrant ou se fermant jusqu’à un certain point, comme une coquille bivalye. Ce sont de très-petits animaux qui se meuvent avec vitesse dans toutes nos eaux dormantes. Müller a nommé cypris ceux qui n’ont qu'un œil, point de tête distincte, et quatre pieds sans compter les antennes ni les filets de la queue ; cytheres, ceux qui ont huit pieds, et qui d’ailleurs ressemblent aux cypris. Ceux à tête distincte , à antennes , ou plutôt à soies des pre= mières paires de palpes, branchues, à un seul œil, sont ses daphniæ ; enfin ses lyncei ne diffèrent des daphniæ que parce qu'ils ont deux yeux distincts, et que leurs antennes ressemblent à des pinceaux. Le plus remarquable est : 6. La puce d’eau. ( Moroculus pulex.) Daphnia pulex. Müll. À valves transparentes, terminées en arrière par une pointe droite. La tête est distincte, mais immobile. Sur son bord sont deux très-petites antennes. On voit au dedans un seul œil mobile : à ses côtés sortent les deux grandes soies branchues. La trans- parence de lécaille permet de voir les mouvemens du cœur et des intestins. Cet insecte fourmiile dans les eaux dormantes ; ainsi que quelques espèces voisines. Comme ses intestins et ses palpes sont rougeätres , son extrême abondance donne aux eaux Ff 4 456 DER AN SECTE" une couleur de sang. Ilnage par bonds : de là son nom-de puce d’eau. | : s * d.) LES CYCIOPES se rapprochent plus que les précédens de la forme ordinaire aux insectes. L’écaïlle commune de la tête et du corselet ne couvre qu'une petite partie du corps ; le réste est libre , articulé, et forme une espèce de quéue sou- vent terminée dans les femelles par deux grappes d'œufs. II y a un seul œil , formé de deux rapprochés sur le dos , et deux ou quatre longues antennes en forme de soies. Ce sont ‘encore de très-petits insectes aquatiques. Îls existent même dans les eaux les plus pures ; ils nagent avec beaucoup de vitesse. e. ) Enfin Müller a décrit, sous le nom de po/yphemus oculus, un insecte fort bizarre , sans bouclier, ayant en avant un très- gros œil composé , qui semble former toute sa tête. Son corps est ovale et obtus, à quatre palpes ordinaires , et deux fort longs et fourchus. Sa queue est une soie terminée par deux pointes. Il est très-petit, et nage en grandes troupes dans les eaux. C’est le monoculus oculus Lin. IL Les ÉCRErISSES. (Cancer.) Sont encore un genre extrêmement nombreux, et dont les espèces ont des formes très-variées. Leurs caractères communs sont d’avoir la tête et le corselet réunis en une seule pièce, qui porte cinq paires de pieds, dont la première est ordinairement terminée en manière de pince; la queue plus ou moins grande , formée de plusieurs articles , et por- tant un certain nombre de-nageoires; des yeux composés , portés sur un pédicule mobile ; plusieurs paires de mâchoires sans ièvre inférieure, portant D Li à ETTDES WIERS. 457 des palpes à leur dos et à leur extrémité ; de fortes mandibulés, portant chacune un palpe. Elles ont le plus souvent quatre antennes formées de soies quelquefois doubles ou triples, MARÉES sur des pé- dicules, et des branchies fort composées, placées sous les rebords de l'écaille du corselet; un cœur mus- culaire , d’où partent beaucoup de vaisseaux ; un es- tomac soutenu par une charpente osseuse, ét con- tenant trois pièces dures, et comme pierreuses, qui y broient encore. les alimens. Les organes de la génération sont doubles dans chaque sexe, et ont leur issue à la base de l’une des paires de pieds. La femelle porte quelque temps ses œufs, quoique pondus, attachés à des filamens qu'elle a sous la queue. Toutes les écrevisses sont aquatiques ; elles changent de test chaque année , et vomissent alors, même les pierres de leur estomac. M. Fabricius les à divisées: en un grand nombre de genres, distingués sur-tout par le nombre, la position et la structure des antennes. Nous croyons sufisant pour notre objet de. les distribuer ainsi qu'il suit : À.) À queue courte et mince, sans nageoires au bout, se reployant dans une fossette entre lès pieds. 2.) LES CRABES , où CANCRES proprement dis, ont le test plat , court , ét fort large , avec un bord saïllant tout au- tour , qui est tantôt mousse , tantôt aigu , simple ou dentelé: leur queue, recourbée en dessous, ne paroît point. Îls ont tous cinq A 114 4538 DÉS 11 N SE CiT'E:s paires de pieds , dont la première porte de grosses serres ; les dernières sont quelquefois élargies en manière de rames, quelque fois remontées vers le dos. Sous la queue sont deux où trois paires de pieds fort grêles , qui servent sur -tout à attacher les œufs. Les yeux sont dans deux fossettes du bord antérieur, et les antennes entre eux. Les latérales ont un court pédoncule et une soie un peu longue; les moyennes un pédoncule long, terminé par deux petites soies. Dans les uns, les pieds de derrière se terminent en pointe. (Cancer. Fabr.) 1. Le crabe. (Cancer mænas.) Cinq dentelures de chaque côté du thorax , cinq festons entre les yeux ; surface presque lisse. Très-commun sur nos côtes , et peu estimé. 2. Le poupart ou tourteau. (Cancer pagurus. Neuf festons de chaque côté du thorax, cinq entre les yeux; thorax lisse, très-large ; le bout des serres, noir. Il devient très-grand, et est fort bon à manger. Dans d’autres, les pieds de derrière se terminent en nagcoire app latie. ( PORTUNUS. Fabr: ) 3. L’étrille. ( Cancer puber.) La forme du crabe ; les mains plus alongées; tout le corps et les membres revêtus de poils courts. C’est le plus eftimé des crabes de nos côtes. Quelques-uns ont les pieds de derrière remontés sur le dos. (DroOmIA. Fabr.) 4. Le crabe tortue. (Cancer dromia. ) À corps très-convexe , velu, dentelé ; à pieds de derrière ter- minés chacun par deux ongles. IL a lhabitude singulière. de se ET DES VERS. 459 recouvrir le dos d’un alcyon, dont il se forme une espèce de bouclier. Ce crabe est d'Amérique. Enfin il y en a dans lesquels le bord saillant du thorax forme de chaque côté une espèce de voñte sous pie) les pieds se retirent. CALAPPA.Fabr.) 5. La migrane. ( Cancer granulatus. ) A thorax très-convexe , dentelé vers la partie postérieure, marqué de séries longitudinales d’éminences; à serres très-com- primées, dentelées®vers le haut comme des crêtes de coq. Il est commun dans la Méditerranée. b. (LES ARAIGNÉES DE MER. ( INACHUS. Fabr.) Ont le test ovale, arrondi par les côtés et pointu par devant: les yeux sont attachés aux côtés de cette espèce de bec. Les antennes latérales sont au devant des yeux , en forme de soie ; les autres sont dans des fossettes sous ce bec. . 6. L’araignée. (Cancer araneus. ) A thorax velu, hérissé d’épines , dont cinq plus grosses de chaque côté et deux entre les yeux. Cette espèce devient souvent fort grande. 7. Le faucheur. ( Cancer phalangium.) Quelques tubercules sur le thorax ; deux longues epines entre les yeux ; des pieds très-longs et grêles. B.) 4 queue épaisse et alongée , terminée par des feuilles écai!leuses, ou nageoires. a.) LES HERMITES. ( PAGURUS. Fabr.) Ont la Ève molle ,| et non recouverte , comme dans les autres, de pièces écaïlleuses : maïs ils ont l'instinct particulier de lintroduire dans des coquilles univalves , vuides, qu'ils traînent avec cux par-tout Come les animaux auxquels ces coquilles appar- tenoient ; lorsqu'ils grandissent, ils changent de coquille, et 469 DE 4 21 SE CG TrEE prennent celle qu'ils trouvent sans s'attacher à une espèce par préférence. Leur thorax est petit et oblong. Ils ont cinq paires de pieds ; la première porte de grosses serres, iné- gales ; les autres se terminent en pointes, mais les deux der- nières sont beaucoup plus courtes. Sous la queue sont trois paires de nageoires qui portent des œufs ; elle est terminée par cinq petits feuillets. Les antennes latérales sont en soie et fort longues. Les intermédiaires ont un long pédicule, ter- miné par deux soies fort courtés. Les pédicules des yeux sont alongés. 8. L’hermire bernard. ( Cancer bernhardus.) À corselet lisse; à serres larges, chagrinées ; la droite plus grande. Il se trouve sur toutes nos côtes, et habite toutes sortes de coquilles, b.) LES ÉCREVISSES proprement dites. ( AsTACUS. Fabr.) Ont la queue recouverte de pièces écailleuses et pourvue de muscles très-forts ; elles s’en servent pour la nage et pour le saut. Leur thorax est presque cylindrique , terminé en avant par un bec saïllant entre les yeux. Leurs antennes latérales ou inférieures sont en soies excessivement longues ; Îes intermé- diaires en portent deux dans les unes, trois dans les autres, fort longues aussi. 9. L’écrevisse de rivière. ( Cancer astacus. Lin.) Astacus fluviatilis. Fabr. - À serres égales , ovales; à seconde et troisième paires de pieds terminées en petites pinces. Il y en a des variétés rougeûtrés ; et d’autres qui demeurent brunes même en cuisant. C’est un animal très-vorace qui. vit jusqu’à vingt ans. On sait que sa chair est très-estimée. Lorsqu'il doit reproduire un nouveau test, on trouve aux côtés de son estomac deux concrétions HwpesAV ER s 463 calcaires , qu'on emploie en médecine comme absorbant , sous le nom impropre d'yeux d’écrevisse. 10. Le homar. (Cancer gammarus. Lin.) Astacus marinus. Fabr. A serres inégales ; lune oblongue , à petites dents nom- breuses ; l’autre ovale , à dents grosses et mousses ; à seconde et troisième paires de pieds terminées en pinces. Cette espèce se trouve sur nos côtes, et devient beaucoup plus grande que l'écrevisse de rivière , à laquelle elle ressemble d’ailleurs beau- coup. L’une ou l’autre de ses serres , indistinctement, est tou- jours plus grande. 11. La creverte ou salicogue. ( ©. squillz. Lin.) Petit animal d’un goût délicat ; la corne de son front est comprimée verticalement , et dentelée en haut et en bas en manière de scie. La première et la seconde paires de pieds portent de petites serres. Les antennes latérales ont à Îeur base un grand feuillet crustacé. Les intermédiaires portent une soie triple. 12. Le cardon. ( C. crangon. Lin. ) Plus petit et moins estimé que la crevette ; n’a au front qu'une pointe trés-courte ; ses serres sont à la première paire de pieds, de grandeur médiocre ; le doigt immobile est très- court; les antennes intermédiaires n’ont que deux soies, c.) LES LANGOUSTES. ( PALINURUS. Fabr. } Ont le corps et la queue comme les écrevisses. Leurs antennes latérales sont d'une seule soie fort longue, portée sur un pédicule épineux; les intermédiaires ont un très-long pédicule terminé par deux trés-petites soies. Le doigt immobile de leurs serres est très- couit , ou nul. gti 462 DAENS4 IN 64€ C:TÉENS 13. La langouste proprement dite. ( C. homarus. Lin. ) Est une grande espèce qui se trouve sur les côtes méridio+ nales de France et dans toute la Méditerranée. Son thorax est tout hérissé d’épines, et ses serres très-petites. C’est le Jocusta des anciens. LES GALATHÉES de Fabr. ne diffèrent des langoustes que par la briéveté de leurs antennes moyennes et la grandeur de leurs serres. d.) LES CIGALES DE MER. ( SCYLLARUS. Fabr. ) Ont les antennes intermédiaires comme les précédentes, mais les laté- rales n'ont qu’un feuillet écailleux sans aucune soie. Ce sont des espèces à thorax large , à queue très-robuste , sans serres. e.) LES MANTES DE MER. (SQUILLA. Fabr.) Ont le thorax très-petit, mollasse; la queue fort grande , s’élargissant et s’épaississant en arrière , terminée par une large écaille et deux petites nageoires. Leurs antennes latérales sont fort courtes, accompagnées d’un feuillet oblong j les intermédiaires ont un long pédicule terminé par trois soies. La seconde paire de pieds est très-grande, et terminée non par une serre , mais par un doigt dentelé comme une scie ou découpé en lanières pointues ; la première et les trois dernières ont de petites serres sans doigts mobiles. Ces écrevisses, de forme extraordinairement bizarre, ont leurs branchies , non pas, comme les autres, sous le thorax, mais entre les nageoires de dessous la queue , qui sont plus larges que dans les autres espèces, N. B. Nous ne parlerons point de quelques sous-genres que Von pourroit encore établir parmi les écrevisses, parce que les espèces en sont moins bien connues. III. Les Croporres. (Oniscus. Lin.) Ont une tête distincte, des yeux composés im- El DE s V EcRs, 463 mobiles; des articulations, ordinairement au nombre de sept, représentant le thorax, et portant chacune une paire de pieds; d’autres plus petites représen- tant la queue, et ayant chacune une paire de lames posées en recouvrement. On doit les diviser en trois familles. a.) LES ASELLES (PHYSODES. Fabr.) : à plusieurs paires de mâchoires ; à quatre antennes sétacées. Tls sont aquatiques; ont le corps long , trois paires de mâchoires, de fortes mandi- bules, avec un palpe dessus ; quatre antennes égales dans les unes , et celles du milieu plus courtes dans d’autres. 1. L’aselle d’eau douce. ( Oniscus aquaticus.) A corps oblong ; à queue arrondie, portant en dessous deux pointes fourchues. On le trouve dans toutes nos eaux dormantes parmi nos herbes aquatiques. b.) LES CLOPORTES proprement dits : à plusieurs paires de mâchoires ; à deux antennes sétacées. Ils vivent sous les pierres, dans la mousse, etc.; ont le corps ovale , la queue terminée par une petite appendice, qui en a deux à ses côtés. On les emploie en médecine comme ayant une vertu analogue à celle des cantharides. Ils son: vivipares. 2. Le cloporte armadille, ( Oniscus armadillo. ) À queue arrondie ; à bord du premier segment simple. Il est très commun ici, et se roule, sitôt qu’on le touche , comme un fatou: L 3. Le cloporte d’lralie. ( Oniscus italicus.) À queue arrondie ; à bord du premier. segment double. On le trouve chez les apothicaires, qui le font venir d'Italie. Il gst plus grand que l’armadille, auquel il ressemble. 464 DaEusu LIN $ E C TyExs 4. Le cloporte ordinaire. ( Oniscus asellus. ) l@ L’appendice intermédiaire de la queue a à ses côtés deux e : Ac] : . autres appendices plus longues qu elle ; le corps est chagriné, Cet insecte est très-commun par-tout. c.) LES CYMOTHOÉS, (CYMOTHO4. Fabr.) Manquenr de mandibules , et n’ont que deux fort petites mâchoires | er quatre antennes courtes. Ce sont des insectes marins qui vivent souvent aux dépens des poissons où même des cétacés, aux- quels ils s’attachent comme animaux parasites. B, Les MIILEPIEDS , qui ont le corps composé de beaucoup de segmens | portant des pieds, mais qui n'ont pas plusieurs mächoires, (MITOSATA. Fabr. ) Cette famille ne comprend que deux genres: IV. Les JuLES. (Julus. Lin.) . Ont sous chacune de leurs articulations deux paires de pieds; elles sont toutes égales, terminées en simple pointe, La lèvre inférieure et les mâchoires . sont soudées en une seule pièce: La. mandibule est forte , à trois dents : il n’y a nul palpe. Les. antennes sont courtes, obtuses, à peu d'articies. Les parties de la génération sont sous la partie antérieure. De petits yeux simples sont rangés sur une ligne de chaque côté de la tête. 2.) À corps ovale’, semblable à celui des cloportes, 1, Le jule ovale. ( Julus ovarus. ) + sf A dix segmens, sans compter ni la tête ni 1a queue : cette dernière MAPBES-VERS. 465 dernière est demi-ronde. Il ÿ à vingt paires de pieds. On le trouve sous des pierres dans les lieux humides. 11 ressemble au cloporte armadille , et se roule, comme lui > Cn boule, à {a moindre apparence de danger, b.) À corps cylindrique três-alongé. Leurs articles sont bien Plus nombreux que dans les ovales ; ils se Contournent volontiers en spirale comme des serpens. On en trouve par-tout sous des pierres : leurs espèces se distinguent par le nombre des anneaux et des pieds. 2. Le jule terrestre, ( Julus terrestris.. ) À cent paires de pieds. 3. Le jule du sable. ( Julus sabulosus. ) À cent vingt paires. Du double plus grand que le précédent. Tous deux sont de notre pays. c.) À corps applari trés-alongé, Leurs articles sont moins nombreux » plats en dessus. Ils ne se roulent point. 4. Le jule plat. (Julus complanatus. ) À trente paires de picds. V. Les scoropenpres. ( Scolopendra. ) Ont le corps très-long , composé d'articulations applaties, qui portent chacune une paire de pieds, et non deux , comme dans les jules. Les antennes sont en forme de soies, et ont beaucoup d'articles. I ya,àth bouche, de très-petites mandibules; des mâchoires plus grandes sans palpes ; une paire de palpes entre elles et Ja lèvre; celle-ci très-grande, Gg 466 D ES. T'N.$ EC T'ES épaisse, dentelée, portant deux grands palpes cro- chus, formant ensemble une forte pince; de petits yeux simples, au nombre de quatre ou cinq de chaque côté. | ) 1. La scolopendre brune. ( Scol. forficata. Lin. ) Quinze paires de pattes ; les dernières plus longues. Com- mune dans les lieux humides, les fruits gâtés, etc. Longue d’un pouce. 2. La scolopendre d'Amérique. ( Scol. morsitans, Lin. ) À vingt paires de pattes; longue de cinq à six pouces. Commune dans les Antilles, où on la nomme malfuisant. 3. La scolopendre électrique. ( Scol. electrica. ) A soixante-dix paires de pattes ; longue et grêle ; elle luit dans l'obscurité. Commune dans les lieux humides. C.) LES ARACNÉIDES : une seule pièce pour la tête et le corselet , portant huit pieds; l'abdomen sans pieds. (UNoGATA. Fabr.) Leurs mandibules ont un crochet mobile à leur extrémité ; les mâchoires sont très-petites ou nulles. On en connoît quatre genres, savoir : VI. Les scorpions. (Scorpio. ) Se distinguent aisément en ce que leur abdo- men se prolonge en une longue queue articulée , terminée par un crochet aigu et mobile, dont les piquures passent pour dangereuses. Sous leurs man- dibules sont d'énormes palpes , beaucoup plus longs sb EsV sr: 467 que les pieds, terminés par une serre semblable à celles des écrevisses. Point d'antennes ; huit yeux simples sur la tête, et deux parties figurées comme des peignes, placées sous le corps derrière les huit pieds. Les scorpions vivent d'insectes, et se tiennent dans les lieux obscurs. Il n'y en a point dans les pays froids. | T. Le scorpion d'Europe. ( Scorpio europæus.) Est très-commun en Espagne , en Italie, et même dans nos départemens méridionaux. Il est long d’un pouce ou deux; à serres ovales , anguleuses ; ses peignes ont seize dents. 2, Le scorpion d’ Afrique. ( S.afer, ) Très-grand ; à serres velues, en forme de cœur. 3. Le scorpion d’ Amérique. ( S. americanus. ) Grêle ; à serres minces, filiformes, etc. VII. Les ARAIGNÉES. ( Aranea. ) Différentes des scorpions par leur abdomen ovale ou oblong, sans queue , et leurs palpes, qui ressemblent à leurs pieds, mais sont souvent ter- minés en massue dans les mâles, qui y portent leurs organes sexuels. Ce sont des insectes très-cruels , qui d'épargnent pas même leur propre espèce. Une partie est vagabonde ; mais la plupart se tissent des toiles, de fils qu’elles tirent de petits tubercules placés sous leur anus. Les unes les font verticales et ciculaires, à mailles lâches; elles se placent au Gg 2 468 D EMSNEN S E GTS centre, et n'y prennent que les plus petits mou- cherons : d’autres les placent dans quelque coin obscur, leur donnent un tissu très-serré, se cachent dans un petit creux pratiqué exprès, et fondent de là même sur de très-grosses mouches. Lorsqu'elles trouvent de la résistance, elles garrottent leur vic- time de plusieurs tours de fil, qu'elles tirent à vo- lonté : elles ne font que sucer les humeurs des mouches , et rejettent ensuite le cadavre. Les araignées vivent solitaires : elles ne s’approchent même qu'avec crainte dans le temps de l'accou- plement ; et dans ces occasions celle qui s’avance trop est souvent dévorée. On divise les araignées d’après l'arrangement de leurs huit yeux; on a ob- servé entre eux les dispositions que voici : 3. L'araignée des jardins. ( Aranea diadema. ) Est une des plus grandes, parmi celles qui se font une toile PDP S VERS. 469 circulaire. Elle est rousse, avec une rangée longitudinale de points blancs et noirs, et trois transversales sur l'abdomen. 2. L’araignée des maisons. ( Aranea domestica.) Est la plus commune de celles qui font des rets horizontaux. Son-abdomenest ovale, brun, marqué de cinq taches noirâtres. Ses pieds sont annelés de noir et de brun. 3. L’araignée à sac. ( Aranea saccata. } _ Est vagabonde , court à terre dans les jardins , et se fait fémarquer par un sac blanchätre de soie attache sous son omen , dans lequel elle porte ses œufs. Elle le défend avec rage ; et si on le lui arrache , elle cherche à le recouvrer | à se le rattacher. 4. L’araignée sauteuse. ( Aranea scenica.) Est une de celles qui courent sur les murs, etc., et sautent sur leur proie. Son abdomen est marqué de chevrons alternative- ment noirs et blancs. 5. L’araignée des oiseaux. ( Aranea avicularia. ) Se trouve en Amérique, et est la plus grande espèce connue, Il y en 2 de grosses comme le poing. Elle poursuit même les petits oiseaux , tue les colibris, suce leurs œufs. Sa couleur est un brun noirâtre uniforme ; il y a sur son corselet un enfon- cement transversal. 6. La tarantule. ( Aranea rarantula. ) Se trouve dans le midi de l’Europe , niche dans des trous qu’elle se creuse dans un sol argilleux , a des taches triangu- haires noires sur le thorax ; l'abdomen rayé de noirâtre , ainsi que les pieds. On prétendoit jadis que sa morsure causoit la mort, Gg 3 470 DÉS IN SE GITES à moins qu'une musique appropriée au malade ne le ranimät, et ne le fit danser excessivement. Tout cela n’est qu’une Fable. VIIT. Zes FAUCHEURS. ( Phalangium.) Ont le corps et les pieds des araignées, et man- quent également d'antennes : mais ils n'ont que deux yeux rapprochés sur le milieu du thorax; et leurs mandibules, ayant un ongle immobile vis-à-vis du mobile, représentent des pinces : leurs organe de la génération sont simples et placés sous ventre. Il y a des faucheurs : a.) À palpes terminés par des serres comme ceux des scorpions, 1. Le scorpion des livres. ( Phalangium cancroïdes. ) | Est un petit animal cendré, à pinces grêles et rougeîtres, | qu'on trouve dans les vieux papiers , les livres, etc., où il vit de rermites et d’autres petits insectes. b.) À palpes filiformes. 2. Le faucheur ordinaire. ( Phalangium opilio. } Gris en dessus, blanchâtre en dessous ; à pieds très-longs , qui se remuent encore long-temps après avoir été rarrachés. Il est fort commun sur les vieux murs, etc. LEs AYDRACNÉS. (Hydrachna. L.) Trombidium.F. Sont des insectes aquatiques, qui ressemblent, pour la forme, aux araignées et aux faucheurs , Br pes VER Ss. 47 mais qui n'ont pas même l'abdomen distinct du thorax; en sorte que tout leur corps ne forme qu'une seule pièce ovale. Elles nagent en tournoyant, vivent de larves aquatiques et de monocles. Les espèces en sont fort nombreuses. Presque toutes ont deux yeux : il y en a quelques-unes à quatre et à six. Othon Frédéric Müller , Danois, est celui qui en à fait connoître le plus grand nombre, ainsi que des monocles. IL faut remarquer que les hydracnés pondent des œufs rouges, sphériques, qui deviennent de forme lunaire, et d'où sortent des petits qui n'ont que six pieds, et dont la bouche se prolonge en une trompe. D. ) Les PHTYRÉIDES : à tête distincte; corselet portant six pieds ; abdomen sans pieds. IX. Les PoDURES. ( Podura.) Sont de petits insectes qui se distinguent aisé- ment par une queue grêle , fourchue au bout, se repliant sous l'abdomen, et qui, par son ressort, leur fait faire de très-grands sauts. Elles sont très- nombreuses ; on en trouve par-tout : elles vivent des feuilles des plantes. Leur corps est cylindrique dans les Unes , presque globuleux dans les autres; leurs antennes sont filiformes , courtes, à peu d’ar- ticles , et les pieds courts et égaux. Gc 4 Le) 472 DES INSECTES X. Les FrORSICINES. ( Lepisma. ) Sont de petits insectes à corps alongé, couvert d’écailles aussi menues que dé la poussière, terminé par trois longues soies. Leurs antennes sont aussi en forme de soies, et aussi longues que le corps. Leurs pieds sont égaux, alongés; elles courent très-vite. | 1. La forbicine argentée. ( Lepisma saccharina. ) Vulgairement Zingére. Est très - commune parmi les livres, les vieux papiers, Îe linge , etc. Elle est originaire d'Amérique, où elle s’amasse en grand nombre dans les lieux où on conserve du sucre. 2. La forbicine marbrée. ( Lepisma polypoda.) Marbrée d’or et de brun. Dans les vieux murs. LEs ricCIns. ( Ricinus.) Ont été confondus parmi les poux, et sont en effet, comme eux, des insectes parasites, qui vivent sur le corps des animaux à sang chaud; maïs ils en diffèrent, en ce qu'ils ont des mandibuleswplacces sous la tête, qui est toujours de forme applatie, tandis que les poux ont une trompe au bout de la tête, qui est petite et arrondie. La plupart des prétendus poux des oiseaux sont des ricins. [Fest des espèces d'oiseaux. qui en ont plusieurs espèces sur elles, et des espèces de ricins qui vivent sut tit DE S «WE Rs. 473 plusieurs oiseaux différens. Leurs antennes sont fili- formes, courtes, et composées de peu d'articles. 1. La poule en a un oblong , jaunätre, dont la tête est en forme de demi-lune ; il se trouve aussi sur les perdrix et les faisans. 2. La poule en a un second à corps ovale, à tête presque quarrée , “arrondie par devant; tête et corselet jaunâtres ; abdo- men gris, à milieu noir. 3. La perdrix en a encore de deux sortes : un oblong, à tête ovale’, de couleur grise ; et un large et court, à tête en demi-lune , de couleur blanche. Il en est de même de presque tous les oïseaux. ALP LIRE, LIL Des insectes pourvus de mächoires, à quatre ailes -réticulées , ou des NÉ ROPTÈRES. COMME aucun insecte à deux ailes nues n’a de mâchoïres, nous passons de suite 4 ceux qui en ont quatre , lesquels forment quatre oïdres différens. Le premier est de ceux à quatre ailes nues, dont les nervures forment une espèce de treillis ou de réseau à mailles, et -qui n’ont point d’aiguillon. 474 DE us à LUN s à C Térus Il contient trois familles naturelles, savoir : À. ) LES 1IBr1IES : à quatre grandes ailes non ployées ; à mächoires pourvues d'un palpe non articulé; à lèvre enveloppant toute la bouche, sans palpes. (ODonNATA. Fabr.) Cette famille ne comprend qu'un genre. TL £es pEmorseztes. ( Libellula.) Sont de grands insectes très-remarquables par leurs belles ailes à réseau fin, et la rapidité avec laquelle elles poursuivent les mouches , dont elles font leur proie. Leur tête a deux très-grands yeux, et de très-courtes antennes, de la forme d’un poil ou d'une soie fine. Le mâle , ayant les organes de la génération à la base de l'abdomen, ne peut s'accoupler qu'en forcant la femelle à prendre une position singulière ; pour cet effet, il la saisit par le cou, au moyen de deux pinces qu'il a au bout de l'abdomen, jusqu’à ce qu'elle recourbe le sien , de manière à ce que son extrémité vienne toucher fa base de celui du mâle, et onles voit souvent voler ainsi réunis en anneaux. La femelle pond dans l'eau. La larve y habite : elle est assez semblable à l'insecte parfait, excepté les couleurs et les ailes ; seulement sa lèvre inférieure est portée avec genou sur un long pédicule qui la rend susceptible de se jetér subitement en avant; et comme elle est terminée Port DÉS VERS: 475 en manière de tenaille, l'insecte s'en sert pour saisir les petits animaux qu'il veut dévorer. La nymphe ne diffère de la larve que par des rudi- mens d'ailes quillui viennent sur le thorax ; elle se meut et mange de même. Elle ne sort de l’eau que pour prendre l'état parfait. Les mandibules des de- moiselles sont très-fortes ; leurs mâchoires sont di- visées en plusieurs dents très-aiguës, et portent un petit palpe non articulé. Leurs doigts ont trois articles. Fabricius les subdivise , d’après les formes de leur lèvre infé- rieure , en trois genres. a.) Dans les LIBELLULES proprement dites (LIBELLULA F.), elle est convexe et divisée en trois pièces mobiles, dont linter- médiaire est plus courte. Ces espèces ont le corps plus cout, et les ailes étendues horizontalement dans l’état de repos. Leur tête est très-grosse à cause de létendue des yeux. Leur larve est courte et grosse , et a les yeux petits, et une lèvre dont les branches sont légèrement dentelées , et ont un petit lobe entre elles. 1. La demoiselle applarie. (Libella depressa.) À abdomen applati horizontalement. Elle est très-commune, verdètre , quelquefois d’une couleur d’ardoise. La base de ses ailes est d'un jaune opaque ponctué de noir. b.) Dans les AESNES ( AESHNA Fabr.), la lèvre inférieure est divisée en trois lobes, dont le moyen porte deux petits aiguillons mobiles ; les latéraux se terminent en une pointe, en dehors de laquelle est aussi un petit aiguillon mobile. Elles portent leurs ailes comme les libellules , et ont de même la 476 D.Æ 6 ZI SE CTES tête arrondie et presque entièrement couverte par deux gres yeux ; mais leur abdomen est grêle et alongé. Leur larve est assez grosse; les branches de sa lèvre sont brisées et terminées chacune par un petit onglet. Là 2. La grande demoiselle. ( Libellula grandis. ) Est un insecte très-commun, mais très-beau : ses gros yeux bleuâtres sont fort brillans ; son corps est varié de verd et de noir dans les unes, de rouge et de noir dans leurs autres : l'abdomen est tres-long , noir, avec des taches vertes et bleues > les aïles grandes, transparentes, et présentant dans les reflets toutes les couleurs de Firis. On le voit voltiger avec une rapi- dité extrême dans les prairies et sur le bord des eaux, et y poursuivre les mouches comme pourroient le faire des hiron- delles. c.) Dans les 4AGRIONS (Fab. ), la lèvre inférieure est partagée en quatre, parties; les deux moyennes sont mousses , les laté- rales portent chacune à leur bout un petit onglet mobile : ce sont des espèces à corps très-grêle , à tête semblable à un cy- lindre transversal, aux deux bouts duquel seroient les yeux , et dont les aïles sont rapprochées dans un plan vertical lorsque l'insecte se repose. Leur larve est grêle et a la queue termi- née par trois longues soies ou feuilles, et les branches de sa èvre divisées en trois onglets chacune. 3. La demoiselle à ailes colorées. ( Lib. virgo.) Son corps est du plus beau verd doré , jouant au bleu-noir. Ses ailes sont, en tout ou en partie, colorées de noir, ou elles ont du moins une teinte jaunâtre. 4. La petite demoiselle. ( Lib. puella. ) La plus petite de ce pays-ci : ses ailes sont toujours trans: = n] A s e Le parentes ; mais on en trouve à corps de couleurs très-diffé- LA BETE D'ES VE RS. 477 rentes , bleu céleste, verd doré, rouge doré, oris, couleur de chair , mais toujours rayé de noir. On voit fréquemment ces variétés indistinctement accouplées. q B. rs PERLES : à ailes se rejetant sur le dos dans l’état de repos ; à mâchoires et lèvre pourvues de paipes articulés ; à bouche pourvue de mandi- bules. Leur mâchoire est libre et articulée, À genou, avec une petite pièce qui s'attache au bas de la lèvre. IL. Les rermrTss. ( Termes. Lin.) Ce sont ces insectes si connus dans toute la Zone torride, sous le nom de fourrnis Prices , et dont les dé égâts sont aussi cruels que nas mie de leurs sociétés est étonnante. Leurs larves sont petites, blanchîtres, à six pieds, à tête médiocre sans yeux, pourvue de mâchoires courtes , et d'antennes moniliformes , c’est-à-dire en forme de chapelet. Elles seules travaillent et élèvent les énormes édifices que nous verrons , et vont à la provision, toujours dans des canaux qu'elles se creusent , soit sous terre, soit dans les vieux bois, ou qu'elles se font en voüûtant en terre et d'avance le chemin qu'elles veulent prendre. Elles creusent en moins de rien Les plus grandes pièces de bois, en ne laissant que la pellicule extérieure : c’est ainsi 478 Détis # IMn 5 £ 6 rit qu'elles détruisent tous les meubles , et is mo- ment où on y touche, on voit que les pièces de bois qui les composent sont entièrement vuides en dedans, et tombent en poudre au moindre choc. Les nymphes, aveugles et mobiles comme les larves, mais pourvues d'une très-grosse tête et de très -longues mächoires pointues sans dentelures, restent dans l'intérieur du bâtiment , le défen- dent contre les attaques , se Jettent sur ceux qui y font une brèche , et les mordent jusqu'au sang. Elles forcent aussi les larves au travail. Lorsqu'ils ont passé .à l'état parfait, les termes s’envolent en quantités innombrables; ils sont pour- suivis de toutes parts par les oiseaux : leurs aïles se _ dessèchent et tombent; alors ils deviennent la proie des fourmis, des lézards, etc. Il n'échappe et ne vit pardelà le deuxième jour que le peu de couples qui aura été rencontré par des larves , et choisi par elles pour fonder une nouvelle colonie. Elles en- ferment sur-le- champ ces deux époux dans une grande cellule, qui devient la chambre ou la prison nuptiale, ayant une multitude de trous, mais trop petits pour laisser ! pes d'autres que des larves : elles nourrissent les époux; ont soin des œufs, Lo la mère, dont l’abdomen s’enfle bientôt de ma- nière à devenir plusieurs centaines de fois pra gros, pond en abondance. L'édifice, qui a souvent plusieurs pieds de hau- EXT DER S Visns. 479 teur, est divisé en une multitude de chambres pour les œufs, et d’autres pour les provisions. La chambre nuptiale est au centre. Il n'y a aucune issue à tout Je bâtiment , les larves n’en sortant que par dessous terre. Les termites parfaits ont le corps et la tête applatis horizontalement ; trois articles à tous les doigts. Leurs antennes , en forme de chapelet, les distin- guent assez des autres genres de cet ordre. Ils ont des mandibules; des mâchoires portant chacune un palpe ; une lèvre inférieure divisée en quatre la- nières étroites , et portant deux palpes à deux arti- culations. Leurs ailes sont deux fois plus longues que Le corps. 1. Le termire belliqueux. ( Termes fatale.) Est Pespèce la plus grande et la plus commune. C’est le plus grand fléau de PAfrique et des Indes, par la promptitude avec laquelle elle détruit tout, les meubles , les palissades, et même la charpente des maisons. Ses édifices sont en forme de pain de sucre, de dix ou donze pieds hors de terre , et de presque autant au dessous. Elle est brunâtre, à ailes päles, dont la côte est rousse. 2. Le termite atroce. ( Termes arda.) . Noir , à pieds pâles, et 3. Le termite mordant. ( Termes mordax.) Noir, à pieds de même couleur. Se trouvent aussi en Afrique , et construisent des nids en forme de tourelle cylindrique , avec une espèce de toit conique, 430 DES € IPN :s E C Tags 4. Le rermite des arbres. ( Termes destructorl) Se trouve en Amérique , et y fait autant de mal que les précédens en font dans lancien continent. Il construit un nid ovale, autour d’une branche d’arbre , et y arrive par une multis tude de chemins couverts qui descendent le long du tronc. IS. Les HÉMÉROBES. ( Hemerobius.) Sont des insectes à corps grêle, à ailes transpa- rentes, agréablement réticulées , presque semblables à de la gaze, et se plaçant en manière de toit sur le dos, quand f'animal se repose. Ils proviennent de larves à six pieds, à corps court , à longues mä- choires, qui vivent d'insectes, et se changent en une nymphe immobile, enfermée dans un cocon. Ils sont pourvus de mandibules, de mächoires ar- ticulées comme celles des termites, et d’une lèvre simplè et membraneuse. On les divise en a.) HÉMÉROBES proprement dits (Aemerobius) : à longues antennes en forme de soie; à quatre palpes filiformes. Leur larve vit, sur les feuilles d'arbres, de pucerons qu’elle suce, et dont elle détruit beaucoup. Leurs œufs sont suspendus aux feuilles par de longs filamens. 1. L’hémérobe verd. ( Hemer. perla. ) Le corps et les nervures des aïles sont d’un beau verd clair, 2. L’hémérobe verd et noir. ( Hem. chrysops.) Le corps et les nervures des ailes sont d’un verd bleuâtre, avec ETIDEÉS VERS. 481 avec de petits traits noirs; les yeux de ces deux espèces sont d'une bellé couleur d’or. 3. L’hémérobe roux. Hem. phalænoïldes. ) Les aïles supérieures sont opaques , et d’une couleur rousse $ leur bord postérieur est découpé. b.) Les sEmBtiprs (Semblis, Fabr.) : & antennes en forme de soie, à quatre palpes filiformes, dont les articles SOnE COUrIS ; à três-petites mandibules. Leur tête et leur corselet, sont applatis horizontalement ; leurs ailes se replient sur le dos dans l’état de repos. Leur abdomen est -Souvent terminé par deux soies. La larve est aquatique ; elle ne gagne la terre que pour se métamorphoser. 1.. La semblide de la boue. (FL. lutaria.) Très-commuñe dans tous les lieux humides. Elle place ses œufs par centaines, en paquets très-serrés, sur les brins d'herbe. Son corps est brun , et sês ailes Sont treillissées, de nervures noi- râtres, Les soies de son abdomen sont très-courtes. 2. La semblide à longue queue. (S. bicaudata. ) Les soies de son abdomen sont aussi longues que son corps. Elle est verdâtre , et porte ses œufs collés sous son ventre. c.) LES FoURMIs-110Ns (MFRMELEON) : à antennes courtes, en forme de fuseaux ; à six palpes, dont deux labiaux, longs, et terminés en massue » €t quatre maxillaires filiformes. .Ce sont des insectes célèbres par l’industrie de leur larve, ovale , épaisse, à très-longues mandibules dentelées : dlle vit H h à pa à A$S2 D E4$ ,11N SE GTESS dans le sable fin, sy enfonce entièrement, et se forme, en rejetant le sable au loin à coups de tête, un entonnoir sous le fond duquel elle se tient. Les fourmis ou autres insectes qui passent sut les bords, glissent au fond à cause de la pente, ou y sont jetés par le sable que la larve leur lance. Elle les saisit , les suce, ct rejette ensuite le cadavre. Elle file pour se métamorphoser en un cocon revêtu de sable par dehors. L’in- secte parfait est grand, et a de longues ailes étroites. 1. Le fourmi-lion ordinaire. ( M. formica leo.) À ailes transparentes, tachetées de brun; à corps brun, varié de jaune. d.) LES ASCALAPHES (ASCALAPHUS): à antennes très- longues , terminées par une grosse masse; à six palpes frili- formes. Ce sont des insectes à grosse tête très-velue, qui ont, au premier aspect , l’air de papillons. Leurs ailes sont larges, et ordinairement colorées. IV. Les PANORPES. ( Panorpa.) Se distinguent aisément à un long bec corné, qui n’est que la prolongation de leur front, et au bout duquel sont de petites mandibules. La lèvre est dessous , fort longue et étroite. Les mâchoires sont fourchues : il y a quatre palpes filiformes. Les antennes sont sétacces et très-longues. La femelle a la queue terminée comme une serre d’écrevisse : celle du mâle est pointue. L’un et l'autre sexe à de longues et larges ailes à réseau. Les doigts ont tous cinq articles, ET DES VERS. 483. 1. La panorpe commune. ( Pan. communis.) Vulg. mouche- scorpion. À ailes transparentes, tachetées de brun ; très-commune par- tout. V. LES RAPRHIDIES. (| Raphidia. ) Sont un petit g genre assez semblable aux panor- pes, mais à tête ovale, sans bec, ARytée sur une longue avance du dus Le detre de [a femelle a une pointe recourbée. La raphidie ordinaire. ( Raph. Ophiopsis. ) À ailes transparentes, à corps brun. C’est un petit insecte peu commun. C.) Les AGNATRES : à mâchoires et lèvres pour= vues de palpes articulés | sans aucune mandibule. VL'Les rRrIGANES. (Phryganea.) Leurs ailes se reploient sur le dos dans l'état de repos ; leurs anteñnes sont très- longues et en forme de soies. Il n’y a point de ba du tout, et les mâchoïres sont soudées avec la lèvre en une seule pièce portant ARC grands palpes. Elles proviennent de larves à six pieds » Qui vivent dans l'eau, dans des fourreaux Cyk PR qu'elles se construisent en liant avec de la soie des brins d'herbe , ou de petits morceaux de bois, ou de petits coquillages ou des grains de ous selon les espèces. Lorsqu'elles veulent se HRRTT “ Hh 2 454 DES ÎNSECTESs elles grillent les deux bouts du tuyau en fils de soie, et la nymphe y demeure immobile, Elle présente toutes les parties dé l'insecte parfait en contraction, et de plus deux mandibules qui ne servent qu'a percer le grillage, et qui restent à la dépouille de nymphe. L'insecte parfait ne vit que le peu de temps qu'il lui faut pour s’'accoupler et pondre ses œufs dans l'eau. 1. La frigane striée. ( Phr. striata. ) À antennes médiocres, à ailes brun roussâtre, striées lonci- tudinalement de noiïrâtre. La larve fait son tuyau de feuilles, et le revêt en dehors de brins d'herbe placés parallèlement, selon sa longueur. + 2, La grande frigane. ( Phryganea ;grandis. } À antennes médiocres ; à ailes grises, ondées et tachetées de brun et de noirâtre. Le tube de sa larve est de petits mor- ceaux de feuilles ou de petits brins d’herbe rangés sur une ligre spirale. 3. La frigane à longs fils. ( Phr. filosa. ) « Petite, brunâtre ; à antennes trois fois plus longues que le corps. On la voit quelquefois par milliers voler au-dessus des eaux tranquilles. VII. Lxs ÉPHÉMÈRES. ( Ephemera. ) ‘ Ont des ailes non plissées, dont les postérieures sont extrêmement petites. Leurs antennes, en forme de soie, sont fort courtes. Leur abdomen est tér- | es él Re EVIN D ÆE S AV Eeris, 485 miné par de longues soies articulées, très-orêles. Leurs doists ont cinq articles. Le nom d’énhémere a été donné à des mouches à cause de la briéveté de leur vie ailée; car, après avoir passé un ou deux ans sous l'eau comme larves et nymphes, elles ne parviennent à l'état parfait que pour s’ac- Couplér , pondre et mourir. Plusieurs espèces ne voient 3 le soleil. Les larves sont des vers à six pieds, à corps alongé, respirant par des bran- chies en forme de Mobes ou de feuilles rangées des deux côtés , et dont la bouche est armée de fortes nées Les nymphes n'enditecent que par les rudimens fales qui leur viennent au cor- selet. Quelques espèces HER à avoir des ailes sont encore REA de changer une fois de peau. 1. , L'éphémère racheté:. ( Eph. vulgata. Lin..) Est la plus grande espèce de ce pays-ci. Sa queue a trois L filets ; ses ailes sont brunes et blanches. Elle est si commune en certains pays, qu'eile sert à fumer les terres. N. B. Les deux dern'ères familles de ce chapitre sont réu- nies par M. Fabricius!, avec la*dernière du chapitre précédent, en un seul ordre, sous le nom de SYNISTAT A. 486 DES INSECTES CH À P L PR OMM Des snsecres pourvus de méchoires, à quatre ailes veinces et non reéticulees , ou des HY- MÉNOPTÈRES. ( PIEZATA. Fabr.) Ox distingue aisément ces insectes des xe- vroptères, en ce que les nervures de leurs ailes sont beaucoup moins nombreuses, et ne re- présentent point des rets ow des treillis, mais des veines irrégulières se joignant obliquement. Elles sont, au reste, toujouis au nombre de quatre, de substance membraneuse, et nues. La plupart des hyménoptères ont des aiguillons à Janus, mais les mâles en manquent toujours. Ils subissent une métamorphose complète. Leurs larves sont des vers qui diflèrent entre eux par la forme, le nombre et même la présence ou l'absence des pieds, selon les genres, maïs qui ont toujours une tète écaiileuse et deux man- dibules. Leur zymphe est immobile, et pré- sente tous les membres de linsecte parfait, contractés et rapprochés les uns des autres. EVE DES \V ÉR'S! 437 L’insecre parfait varie beaucoup pour ses formes. Il n’a jamais que deux antennes et six pieds, dont les tarses sont à cinq articles. Sa bouche a deux mandibules mobiles ; une lèvre znferieure cornée, et deux mächoires cornées attachées à cette lèvre, et avec elle dans une échancrure du dessous de la tète, par une membrane commune ; quatre palpes articules, dont deux attachés au bout de la lèvre, et les autres à celui des mâchoires. L’extrémité de [a lévre porte une langue ou trompe membraneuse dont le canal ou l’ou- verture est dirigée en bas. Les mâchoires ont à leurs extrémités une partie également mem- braneuse , mais plus consistante, qui recouvre la langue par-dessus étlui sert d’éus': ces deux parties varient beaucoup en longueur et eu figure, comme nous le verrons. Les Ayménoptères sont les insectes les plus remarquables par feurs mœurs et leur impor- tance dans l’économie générale de la nature: il y en a beaucoup qui vivent en société, avec une police aussi étonnante que bien ob- servée, et qui produisent des ouvrages admi- rables. Hh 4 488 DES dN;s:EclRéEtS L Les A5EILTES. ( Apis.Y Se reconnoiïssent à la longue trompe qui leur sert Al à sucer le miel des fui elles ont toutes lab- domen sans pédicule , les antennes filiformés,, ét un aiguillon rétractile , qui blesse didfosichenent a, } LES ABEILLES proprement ie ont, ! 1°. La lèvre infériere et lesmächoifes étroîtes'et alongées > 29, La langue en forme de :trompe Leplénriques mince et longue ; deux petites écailles à sa base : 3°. Les étuis longs et étroits ,. enveloppant la langue , et se reployant avec elle dans létat de repos : de Les palpes labiaux à premier article tès-long Le axillaires à peine visibles. I1 résulte de cet appareil un organe divisé en cinq brins ( Zngua quir Qi 14: É4YS : . L’abeille. ( Apis mellifera. ) Peu velue; d’un gris brun hmiforme. Tout le monde sait que les abeilles vivent en sociétés jEx- traordinairement nombreuses, soit dans des creux d'arbres, soit dans les demeures que homme leur a préparées, «t qui se nomment ruches. Chaque ruche-contierit., 1°. une femelle uni- que (la reine), à la présence de laquelle semblent a attachés le courage, la constance, l’uniformité de volonté de tous jes autres individus. d | 2°. Environ quinze cents mâles, «nommés faux-bourdons » qui ne servent qu'à féconder la reine. Is s'accouplent succes- sivement avec elle dans le haut des airs : lorsque le temps de laccouplement est passé, ils sont chassés de [a ruche, ét périssent misérablement. L à MONDES Ÿ Enrs 439 39, Environ vingt mille individus sans sexe, ou abeilles cu- vrières, dont. l'unique destination est le travail, c’est-à-dire la construttion du rayon, la récolte du miel et de la cire, et l'éducation de.la postérité de Ia reine. Le rayon-est formé de gâteaux suspendus verticalement à Ia voûte de! la ruche , contenant deux couches adossées de cellules yprismatiques- hexagones , dont la base est une pyramide, formée de trois rhomboïdes de 109° + et 70°? d’angles , figure la plus économique de toutes celles qui étoient possibles. La matière de ce rayon, est la cire , substance particulière , liquescible au eu, et qui provient du pollen des fleurs, qui a subi, dans le corps des abeilles une préparation préalable. Elle en sort sous forme de sueur entre les articulations de l'abdomen. L’abeille dk colle au rayon, et la façonne avec les mandibules et les pieds. é Les cellules ordinaires servent à déposer le miel et les pous- sières des étamines qui sont les matériaux de la cire, mais sur-tout\à loger les larves. qui doivent donner les abeilles ou- vrières. Files iservent sindistinctement et successivement à ces trois: usages. Ces larves sont de petits vers blancs, sans pieds, à tête écailleuse ique. Jes-abeïlles nourrissent d’une pâte miellée, Jusqu'à ce, qu'ils. filent un cocon de soie, qui tapisse leur cel- Jule, et dans lequel ils se transforment en nymphes. Leur me- tamorphose. se. complète en vingt jours. Les cellules qui con- tiennent ‘des, larves destinées à devenir des mäles sont plus grandes que. les autres. Quant aux nouvelles reines, ce ne sont que ,des . abeilles .ordinaires dans lesquelles les organes de ka génération; sont développés par une nourriture plus abondante... Les abeilles choisissent parmi les œufs ordinaires celui qu’elles _veulent faire devenir reine ; elles lui construisent une cellule Particulière, très-vrande, de forme ovale, placée en dehors du à 450 DES INSECTES gâteau , louverture en bas. Les nouvelles reines deviennent fez chefs d’essaims ou de colonies qui vont former de nouvelles ruches. S'ilen naît plusieurs à la fois , elles se battent à outrance , jusqu'à ce qu’il n’en reste qu'une. On peut, en s’emparant de la reine, se faire suivre où on veut par son essaim, qui ne la quitte jamais. Lorsque la reine meurt, l’essaim se disperse et périt. Mais si on l’enferme avec du rayon et du couvain ( c’est le nom qu'on donne aux cellules qui contiennent des larves), il choisit une des larves, lui construit une cellule royale , et lui donne la nourtiture nécessaire pour en faire une reine. La mére-abeille se distingue à sa grandeur plus considérable; à la forme alongée de son abdomen, à ses aïles courtes ; les mäûles , à leur grosseur, à leurs ailes longues ; les owvriéres , à leur taille plus petite et aux cuillerons de leurs pattes de derrière, dans lesquels elles amassent les pelotes de poudres d’étamines. 2. L’abeille des mousses. ( Apis hypnorum. ) Cette espèce, connue sous le nom de bourdon, ainsi que toutes celles qui sont velues, a le corselet roux, ‘et l'abdomen d’un gris jaunâtre. Elle vit en société de quarañte ou cinquante au plus. Les trois sortes d'individus diffèrent plus pour [à taille que dans l'espèce des abeilles, et travaillent tous égale- ment. Il y a plusieurs femelles, et des individus sans sexe de deux différentes grandeurs. Leur nid, caché dans les herbages , est enveloppé de mousse, et enduit par dedans dé cire brute. Il contient un ou plusieurs gâteaux composés de corps ovales, placés les uns contre les autres, selon leur longueur , et qui ne sont autre chose que les cocons desquels les abeilles sont sorties. Ils sont entre-mélés de masses. irrégulières de poussières d’étamines agglutinées avec une matière mielleuse, qui ,contien- nent les œufs et les larves, et leur servent à la fois de demeure e Mu DES LN rn:s 491 et de nourriture. Enfa il y a, à différentes places, des vases de cire remplis d'u excellent miel, qui sert de provision. Vers Vhiver, tout se disperse et périt, à l'exception de quelques mères qui se réfugient dans des trous, et qui perpétuent l’es- pèce. 3. L’abeille souterraine. ( Apis terrestris. ) Noire, à derrière blanc, à deux bandes transversales jaunes, et 4. L’abeille des pierres. ( Apis lapidaria. ) Noire , à derrière rouge. Ce sont. deux espèces de gros bourdons qui construisent en société des nids, dont l’arrangement est sernblable à celui de l'abeille des mousses ; mais labeille terrestre le place sous terre à une certaine profondeur, et l’autre le met sous des tas de pierre. 5. L’ubeille maçonne. ( Apis cæmentaria.) Est une espèce solitaire, noire, à aïles brunâtres. Le mûle est roussatre ; elle se construit , avec des graïns de sable qu’elle agolutine, un nid extrémement solide, qui ressemble à une motte de terre. Elle le place contre un mur au soleil. Il est composé de plusieurs cellules , dans chacune desquelles l'abeille dépose un œuf, avec la quantité de pâtée, composée de poîlen et de miel, qui sera nécessaire à la larve jusqu’à sa métamor- phose; elle enveloppe toutes les cellules d’une couche générale de mortier moins compact, puis les abandonne. Les abeilles une fois formées percent leur demeure pour en aller construire ailleurs une semblable. Les mâles ne travaillent pas. 6. L’abeille perce-bois. ( Apis violacea.) Grande , velue, noire , à ailes violettes et luisantes. C'est aussi une espèce solitaire. Elle creuse dans les vieux bois ou les troncs d’aïbres un canal vertical assez long, parallèle à la surface, et fort près d’elle ; elle place dans le fond un œuf avec 492 D2EST FN fs SE CT sa pâtée, le couvre d’une cloison horizontale, faite de râpute de bois agglutinée, remet un autre œuf déssus, et aïnsi de suite. Les jeunes abeilles percent le bois pour s'échapper. Les abeilles coupeuses de feuilles se distinguént des précé- dentes par une pièce écailleuse mobile, placée, sous la lèvre supérieure , et se recourbant sur la langue pour la garantir du frottement , lorsque ces abeïlles coupent les pièces de feuilles qu’elles emploient pour leur nid. Efles le creusent dans terre, de forme cylindrique et droite, et y font, avec des morceaux de feuilles coupés exactement en rond et en ovale, une cellule, de la figure d’un dé à coudre, où elles placent un œuf avec sa pâtée ; puis elles mettent une autre cellule semblable devant la première , et ainsi de suite , jusqu'à ce que ss trou soit plein. Il y en a plusieurs espèces, comme 7. L’abeille coupeuse du rosier. ( Apis centuncularis.) Brune ; à segmens de F'abdomen bordés de blanc sur les côtés ; à anus roux en dessous. 8. L’'abeille coupeuse des charmmilles. ( Apis bicornis. ) Gris brun; une petite corne pointue à la base de chaque mandibule, etc. On a séparé du genre. des abeilles, b.) Les EUCÈRES ( EUCERA, Fabr.), dans lesquelles les deux écailles de labasé de la langue s’alongent autant qu’elle ; en sorte que tout le reste étant Comme dans l’abeïlle , il en résulte un organe divisé en sept brins ( Zingua sepremfila). Telle est o. L’eucère à longues cornes. ( dpis longicornis. ) À corps épais, très-velu, grisâtre ou jaunâtre; à antennes noires , plus longues que lé corps. Commune sur les fleurs. c. Là LES NOMADES ( »0MADA, Fabr.}, dont la bouche ne diffère de celle des abeilles qu’en ce que les quatre palpes sont EXYD,ES WIERS. 493 longs, sétacés, et à quatre articulations. Ce sont de petites mouches à corps lisse, à abdomen court, tachetées ordinaire- ment de jaune où de gris sur un fond noir. On les trouve sur les fleurs. Elles ont plutôt l'air de guépes que d’abeilles ; mais elles se rapprochent de celles-ci par la trompe. On ne con- nôiît rien touchant leur économic. 10. La nomade variée. ( Apis variegata. Lin.) Petite, noirâtre, tachetée de blanc sur Pabdomen. 11. La nomade à antennes rousses. ( À. ruficornis. ) Abdomen noir, rayé de jaune ; corselct roux, varié de noir; antennes rousses, d.) LES ANDRÈNES (4NDRENA, Fabr. ), qui ont la lèvre et les mächoires très-longues , et pouvant se retirer beaucoup , parce qu'elles sont portées à genou sur un petit pédicule. Leur langue et ses étuis sont très-courts ; les palpes assez longs, filiformes , à articulations. Ce sont des mouches qui représen- tent en petit les abeilles, et qui se trouvent abondamment sur diverses espèces de fleurs. 12. L’andrène des fleurs. ( Apis florum. ) Petite, noirâtre ; l'abdomen grêle ; roussâtre vers sa base, avec une tache noire sur chaque segment. Elle est extrêmement commune sur les fleurs; elle creuse en terre des trous de neuf à dix pouces de profondeur, et place dans le fond un œuf avec sa pâtée. 1 (Réaum. VI, p. 97. t. 9,£ 4, 5.) fe.) LES HYIÉES. ( HYLÆUS. Fabr. ) “Ont le port et la bouche des andrènes, à ccla près que leur lèvre et leurs mâchoires sont plus courtes, et que leur langue c$t, large, concave, et échancrée par-deyant. 494 DES "I N s E cr Ets 13. L’hylée g'urineux. ( Apis glutinans. Noirâtre ; la tête, le corselet et les pieds, ont des poils grisa Les segmens de l’abdomen sont bordés de poils blancs. Elle fait un trou cylindrique, dans lequel elle place à la file des cellules semblables à des dés à coudre, formées d’une bave visqueuse, et dont chacune reçoit une larve et sa pâtée. (Réaum. VI, tab. 12, f. 1. 10. ) IT. Les GuËPEs. ( Vespa.) Se reconnoissent à leurs ailes supérieures qui sont ployées longitudinalement dans l’état de répos, et à leur aiguillon rétractile. Elles ont un corps lisse, varié ce noir et de Jaune ou de roux, une tête triangulaire, des yeux en forme de reins, des antennes filitormes, brisées après le premier article. Leur lèvre et leurs machoires sont courtes; la langue et les étuis encore plus : ceux-ci sont simples ; la langue est large, échancrée, avec une petite soie de chaque côté. Les palres sont fili- formes. Les labiaux ont quatre articulations ; les maxillaires six. | Ce sont des insectes voraces et cruels, qui vivent d’autres petits insectes. Elles aiment. aussi beaucoup la chair, les fruits, le miel, et nuisent aux espaliers et aux ruches d’abeiiles. Elles font avec du bois , réduit. en pâte, un rayon de substance analogue à celle du papier où du carton , dont les gâteaux sont horizontaux ,-et n'ont qu'une couche de cellules hexagones, à fond EMUDÉ S NÉE RS. 495 plat, à bouche dirigée en bas, qui ne servent qu'à loger les: petits. Chaque guêpier est commencé par une mère, qui pond d’abord quelques œufs, d'où naissent des neutres, ou des guêpes ouvrières, qui l’aident à agrandir son ouvrage, et à nourrir les petits qui éclosent ensuite. H ne nait de mâles et de femelles que vers le mois de septembre. Jusques là il ny:a dans le guépier que la seule femelle fondatrice, et les neutres qu'elle à procréés. Les femelles restent toutes dans le guêpier. Les mâles ne prennent aucune part au travail. Les guêpes nourrissent leurs larves d'insectes, de viandes, et de fragmens de fruits. Vers F5 es elles tuent toutes Le larves et na nymphes qui ne pourroient pas venir à bien avant le mois de no- vembre. Les mâles et les neutres périssent eux-mêmes pendant l'hiver , et il ne reste que quelques femelles pour propager l'espèce. 1. Le frélon. ( Vespa crabro.) Roux, varié de noir; le bout de l'abdomen jaune, avec trois points noiïrs sur chaque segment. Il est très- grand ; c’est le plus cruel ennemi des abeilles, dont il vole le miel, et qu’il dévore elles-mêmes. I1 place son nid dans les vieux troncs d’ar- bres, le construit d’un carton grossier, à peu d’étages. 2. La guépe commune. ( Vespa vulgaris. Lin.) Moins grande que le frélon, noire, tachetée de jaune ; une ligne jaune avec trois points noirs sur chaque segment de > 496 DE 5 1ÎN $S E CT & & | l'abdomen. Elle fait son nid dans des trous sous lelgazon ; il est, composé de beaucoup d’étages et de ceïlules d’un papier:très- fin, et revêtu d’une enveloppe genérale en carton. 3. La guépe des arbustes. '( Vespa gallica.) Plus petite que la commune; noire, tachetée dé jaune ; deux taches jaunes sur le second segment de l’abdomen: Elle construit un petit guépier, dont les étages sont verticaux, «et Vattache à une branche d’arbuste. 4. La guépe à carton fin. ( Vespa nidulans.) Petite, noire, à segmens de l'abdomen bordés!de jaune: Elle: est de Cayenne, et célèbre depuis long-temps par les nids d’üne grandeur considérable qu’elle suspend aux branches des arbres. L’extérieur en est revêtu d’un carton très-fin et solide, et n’a d’issue qu’un trou au bas, au milieu d’un fond qui est en en- tonnoir ; au dedans il y a plusieurs étages, qui ne communi- quent ensemble que par un trou au centre de chacun. A 1 4 5. La guépe à carton grossier. ( Vespa tatua.) Toute noire : le premier segment de labdomen étroit , en forme de poire ; le second gros et en cloche: Son nid ressemble par sa structure à celui de la précédente ; maïs il'est beaucoup, plus grand, d’un carton plus grossier, et a le fond plat, et percé à l’un des côtés. Cette guêpe est aussi d'Amérique. On pourroit faire un genre particulier des guêpes qui ont les mandibules longues , foibles , aiguës, sans dentelures sensibles, et toutes les parties de la bouche plus alongées que les guêpes ordinaires. La plupart de leurs espèces ont l’abdomen porté sur, 1 7° L4 un long pédicule arqué. ; 6. La guépe étranglée. ( Vespa coarctata. ) De notre pays: le premier segment de l'abdomen en poire . Je second en cloche , avec deux pointes jaunes. Tous sont bordés de RD ES VER Ss. 497 de jaune. Elle fait sur des branches d’arbustes de petits nids enterre , dans chacun desquels elle place un œuf avec une pâtée mielleuse , l’enferme et l’abandonne. IL Les SPHEX. ( Sphex.) Sont des hyménoptères , connus sous le nom de guépes solitaires , qui ont un aiguillon rétractile et piquant comme les guêpes, mais dont les ailes ne sont pas ployées dans l'état de repos, ni les yeux en forme de reins. La briéveté de leur langue les distingue des abeilles, et l'absence d’une écaille relevée sur le pédicule de l'abdomen empêchera de les confondre avec les fourmis. Enfin leurs an- tennes sont filiformes. Voilà tout ce qu’ils ont de commun; du reste ils présentent des diffrences assez marquées pour en faire plusieurs sous-genres, tels que : a.) LES FIGULES; à étuis fendus ; à langue courte, tron- quée , divisée en trois. Il y en à à abdomen sessile, à réte | triangulaire. 1. Le sphex des chemins. ( Sphex VLarica..) Noir , ailes brunes, trois raies rouges sur la base de l’abdomen, 2. Le sphex brun. (Sphex fusca.) . Noir, ailes transparentes , la base de l'abdomen rousse, 3. Le sphex orné. ( Sphex exaltara.) Noir, à ailes brunes, avec un point transparent ; la base de Fabdomen rousse. | Ces insectes approvisionnent leur ver de leur chasse, Ils Ji 498 D'EJS4IN SE ce rTEeSs creusent un trou , puis vont chercher quelque insecte sans ailes, araignée ou autre , le blessent pour l’afloiblir , le traînent quoique souvent plus grand qu'eux, et l’enfouissent avec leurs œufs pour servir de pâture à la larve qui doit en éclore. D’autres ont Z’abdomen porté par un pédicule en forme d’entonnoir , et La tête ronde. 4. Le sphex des champs. ( Sphex arvensis.) Noir, lisse, varié de jaune ; trois bandes jaunes sur labdo- men, la seconde interrompue. Il loge ses petits dans des trous de terre, et les nourrit journellement de mouches à deux ailes, dont la larve mêle les débris à son cocon. 5. Le sphex varié. ( Sphex variegata. } Noir, lisse, varié de blanc; quatre points blancs sur la base de l'abdomen. Enfin il y en a dont l’ubdomen est porté par un pédicule filiforme. 6. Le sphex potier. (Sphex figulus.) Noir, la lèvre argentée, les antennes légèrement dentelées d'un côté. Il place ses œufs dans les trous creusés par d’autres insectes , y ajoute une araignée , et bouche le tout en glaise. b.) LES SPHEX proprement dits : à étuis entiers; à langue longue, fendue en deux, ayant de chaque côté une soie grêle. Il y en a à abdomen sessile, qui sont la plupart étrangers. 7. Le beau sphex. ( Sphex speciosa.) La plus grande espèce connue ; long de trois pouces; noir velouté; à ailes d'un beau roux satiné. D’Amérique. D'autres ont l'abdomen porté sur un pédicule filiforme. 8. Le sphex tourneur. ( Sphex spirifex. ) Noir; les pieds et le filet de l’abdomen, jaunes. Il construit , PI DES VER s. 499 avec une glaise fine , des cellules cylindriques , dont les parois semblent formées d’un cordon tournant en spirale , jointes les unes aux autres sur une ou deux rangées, et attachées aux murs ou aux plafonds. Il met dans chacune un œuf avec sa provision d'insectes. De notre pays. 9. Le sphex verd doré. (Sphex lobata.) Long d'un pouce et demi, du plus beau verd brillant, et changeant en bleu ; les aïles jaunes. De lIsle-de-France. c.) LES FOUISSEURS : à étuis alongés et grêles ; à langue simple, longue et grêle, fourchue par le bout. Leur tête est plate en dessus, et leur abdomen a un pédicule filiforme. 10. Le sphex du sable. ( Sphex sabulosa. ) Noir : un long pédicule ; labase de l'abdomen, rousse. Il creuse dans le sable un canal à plusieurs branches » dans chacune des- quelles il dépose un œuf, avec une provision de plusieurs araignées. 11. Le sphex du gravier. ( Sphex arenaria. ) Noir, velu ; la base de labdomen > Tousse ; son pédicule court. Il fait son nid dans le sable comme le précédent. Tous deux sont de notre pays. Nous devons placer ici une partie des nouveaux genres établis par M. Fabricius, dont Linné avoit rangé les espèces qu'il connoissoit parmi les trois DCE. Les zEmBÈCESs. ( Bembex.) Ont tellement l'air et les couleurs des guëpes , qu'on est souvent tenté de SY méprendre ; leur rête est cependant faire autrement, à cause de la Tue M $00 DES DIN S E CHERS grandeur de leurs yeux ovales. Une lèvre supérieure mobile, se recourbant entre les mandibules , cache une lèvre et des mâchoires fort semblables à celles des sphex proprement dits. Elles construisent sous terre des nids semblables, pour la forme et la ma- tière, à ceux des abeilles coupeuses de feuilles. Les MASARES. (Masaris.) Ressemblent assez aux bembèces : mais leur tête est plus petite; et leurs antennes, de sept articles, se terminent en massue. Les TIPHIES. ( Tiplia. ) Qui ont la langue courte, voütée, divisée en trois lobes, et les étuis fendus. Ce sont des insectes velus, qui ressemblent assez à de petites abeilles. On les trouve sur les fleurs. Les scozies. (Scoha.) Qui ressemblent en grand aux tiphies , mais ont la bouche toute autre; lèvre et mâchoires longues; étuis très-courts; langue consistant en trois filets charnus , velus, implantés sur le milieu de la lèvre Les antennes des mâles sont longues et droites ; celles des femelles sont fort courtes. Ces insectes ne se trouvent guère que dans nos provinces mé- ridionales. Les cRABRONS. ( Crabro.) Insectes très-communs sur les fleurs, et ressem- DES, V ER. sort blans à de petites guêpes, étant bariolés, comme elles, de noir et de jaune. Leurs étuis sont courts et entiers; leur langue demi- De Te entière , évasée par le pdd leurs palpes à gros grains courts. a.) LES CRABRONS proprement dits. ( CRABRO. ) Ont les antennes brisées, et la lèvre supérieure argentée ou dorée. Ils creusent leurs trous dans les vieux bois, et les remplissent de mouches, de pucerons , ou d’autres insectes, pour servir de provision aux larves qu'ils y renferment en COÉRE ces trous de sciure. Les mâles de plusieurs de leurs espèces ont les jambes de devant élargies en palette. La plus commune est 1, Le crabron porte-crible, ( Cr. crisrarius, ) Ses palettes sont triangulaires, brunes » et ont beaucoup de points transparens qui les font ressembler à des cribles ; mais elles ne sont point percées, et ne servent qu'à mieux serrer sa femelle. N.B. Fabricius a récemment démembré quelques genres de celui-ci, mais leurs caractères ne me Paroissent pas encore assez dires Les Er ANIES. ( Evania.) Ont les antennes presque en forme de soie, les pieds de derrière très- alongés, et PE aoren excessivement petit, comprimé, et porté par un pédicule mince, attaché sur le dos du corselet. 1. L’évanie noire. ( Evania appendigasier.) C'est un insecte tout noir, que la forme et la position bizarre Er s02 D'ElSMI IN $ E C TES de son abdomen ont fait remarquer depuis long-temps des na- turalistes. . . “ A » On lui associe mal-à-propos des espèces à antennes plus grosses vers le bout , à abdomen conique , sessile , et terminé par une petite pointe, sous laquelle se cache laiguillon. >. L’évanie tachetée. ( Evania maculata. ) Noire, pieds rouges; quelques taches sur le corselet , une ligne et deux points sur l'abdomen , blancs. Commune sur les fleurs en automne. IV. Les curvsipes. (Chrysis.) Vulg. guépes dorées. Sont de petits insectes qui ont quelques rapports avec les sphex et les guêpes, mais qu'on reconnoît sur-le-champ à la forme de leur abdomen oblong, convexe en dessus, concave en dessous , et aux belles couleurs métalliques dont tout leur corps brille. Leur aiguillon est fait de pièces écailleuses qui l'envelop- pent, et ne sert qu'a déposer leurs œufs dans de petites cellules qu'elles pratiquent dans le mortier des murs exposés au midi. Leurs antennes sont filiformes, brisées; leur langue petite , ovale; leurs étuis tronqués ; leurs palpes filiformes, les maxil- laires plus longs. | 1. La chr. bleue et rouge. ( Chr. ignita. ) Tête et corselet d’un bleu changeant en verd doré ; abdomen rouge , changeant en couleur d’or, et terminé par quatre den- telures. 2. La chr. verte et bleue. ( Chr. cyanea. ) Toute entière d’un bleu changeant en verd doré. BAND ES VER Ss. 503 V. LES MOUCHES A SCIE. (T enthredo. ) Ont un aiguillon très-court placé sous l'anus, entre deux petites valves, comprimé et dentelé comme une scie. On les reconnoît d’ailleurs à leur vol lourd, à leurs ailes qui ont l'air d’être chiffonnées, et à leur abdomen attaché au corselet par toute sa base. L’aiguillon ne se trouve que dans les femelles, auxquelles il sert à faire des entailles à la peau des feuilles pour placer leurs œufs dessous. Ïl en sort des larves nommées fausses chenilles , à cause de leur grande ressemblance avec les larves es papillons. Mais Les chenilles vraies ont six yeux de chaque côté, et jamais plus de seize jambes, tandis que Les fausses n’ont qu'un seul œil de chaque côté, et jamais moins de dix-huit jambes. Elles se cachent sous terre pour se métamorphoser. L'in- secte parfait a des mâchoires et une lèvre inférieure courtes , des étuis fendus, une langue divisée en trois lanières , les palpes maxillaires longs et pointus, les labiaux filiformes. Il y en a une multitude d’es- pèces qu'on peut subdiviser ainsi qu'il suit : a.) 4 antennes en massue. Ce sont les plus grosses espècess _ Leur abdomen est ovale. | 1. La mouche à scie jaune. ( Tenthredo lutea.) Jaune ; à corselet tacheté de noir. Sa larve est verte, avec une raie dorsale noire. Elle vit sur le saule , l'aune et le bouleau, li 4 504 DES LIN SE cTES 2. La mouche-à-scie à grosses cuisses. ( T. femorata:} Grande ; les cuisses de derrière fort épaisses, le corps et les 4 pieds noirs, les antennes jaunes. Sa larve est verte ; avec une raie noire sur le dos, et une jaune de chaque côté du corps. Elle vit sur le saule et l’aune. b.) 4 antennes cylindriques sans articulations visibles. Les mâles les ont velues en dessous. 3. La mouche à scie du rosier. ( T. rosæ.) Jaune ; la tête, le dessus du corselet, et le bord externe des grandes ailes, noirs. Sa larve est verte , à tubercules noirs ; n'a que dix-huit pattes , et ronge les feuilles des rosiers. c.) À antennes filiformes , de neuf articles , qui sont: Tantôt plus grosses vers le bout , comme dans 4. La mouche à scie de la scrofulaire, ( T. scrofulariæ. } Noire ; Fabdomen, jaunes, excepté celui du deuxième et du troisieme. antennes et jambes fauves; les bords des anneaux de Sa larve a vingt-deux pee est blanche , pointiilée de noir, et vit sur les différentes espèces de scrofulaires. Tantôt égales en épaisseur, comme dans 5. La mouche à scie de l’osier. ( T. nassata. ) Tête et corselet jaunâtres , variés de noir; l'abdomen, les an- tennes , ct les pieds, roussâtres. Tantôt terminées en pointe , comme dans 6. La mouche a scie verte. (T. viridis.) D'un verd clair, agréablement varié de lignes noires. Sa larve vit sur le bouleau. Ines MERS. sos Il y a encore des mouches à scie : d.) À antennes en forme de soie , de beaucoup d'articles. e.) À antennes en forme de plumes. f.) À antennes fourchues. VI Les 1cHNEUMONS. ( Ichneumon. ) Ont pour caractère des antennes longues, de plus de vingt articles, et finissant en pointe. Leur port est léger; leur abdomen grêle, et porté sur un pédicule plus où moins long; leur tête petite, triangulaire; leurs ailes grandes, et leur vol assez prompt. Les femelles ont un aiguillon quelquefois plus long que le corps, placé entre deux étuis minces comme lui; ce qui leur donne l'air d’avoir une queue composée de trois poils. Elles s'en servent pour percer le corps des chenilles et des autres larves d'insectes, et pour y placer leurs œufs. Les larves qui en éclosent dévorent les parties intérieures de celle dans laquelle elles se trouvent, et la font périr , souvent avant qu'elle devienne nymphe , mais toujours avant qu'elle passe à l'état parfait ; alors elles en sortent pour filer leur coque et se métamorphoser elles-mêmes. Certaines espèces d'ich- neumons s'attachent à percer des espèces. déter- minées de larves; d’autres les attaquent toutes in- distinctement. Les ichneumons ont la langue large, échancrée, les étuis fendus; les palpes maxillaires sétacés , de cinq articles; les labiaux filiformes , de trois. 506 DE 6 MAN SE cTES Leurs espèces sont extrêmement nombreuses. I yena a.) 4 abdomen applati horizonta'emient, dont l’aiguillon ne dépasse pas le hour. 1. Îchn. noir et jaune. ( Ichn. lucratorius. ) Noir ; écusson, jambes , et les deuxième et troisième anneaux de l'abdomen, jaunes. b.) 4 abdomen comprime par les côtés ; à aiguillon court. 2. L’ichn. jaune. ( Ichn. lureus. ) Tout entier d’une couleur orangée uniforme. Il place ses œufs sur la peau des chenilles : ses larves les sucent par dehors, et restent le derrière engagé dans la Coque de l'œuf long-temps après être éclases. c.) À abdomen cylindrique ; à aïguillon plus ou moins long. 3. L’ichn. pointillé. ( Ichn. persuasorius. ) Noir ; les pieds rouges, le ventre alongé ; l’écusson, et deux points sur chique segment de labdomen, blancs; laiguillon . #1 aussi long que le corps. C’est une des plus grandes espèces. Ici doivent venir quelques genres nouveaux qui ressemblent aux ichneumons par «la manière de placer leurs larves. LES CcHAICIDES.4( Chalcis. Fabr.) Sont de petits insectes à antennes courtes, grosses par le bout, brisées; à abdomen sessile, terminé en pointe; à cuisses de derrière épaisses et propres à sauter. L’aiguillon des femelles est dans une fente sous l'abdomen. n 4 PMP BE $ ‘ViE RS. 507 l 4 1. Le chalcide à jarretières. ( C2. ennulata.) Noir; la pointe de l’abdomen longue ; les jambes blanches, avec un anneau noir dans le milieu. On le trouve dans les nids des guèpes cartonnières d'Amérique, où sa larve vivoit aux dé- pens de celles des guêpes. 2, Le ch. menu. ( Ch. minuta. ) Noir ; les cuisses dentelées , jaunes aux genoux ; les jambes jaunes. On le voit souvent sur les fleurs. ? Nous avons, dans ce pays, beaucoup de petits insectes à an- tennes brisées et en chapelet, qu'on a rangés parmi les ichneu- mons , parce qu'une partie de leurs espèces a aussi laiguillon prolongé ; mais ils paroissent plus voisins des chalcides : ils ont des couleurs bronzées ou dorées, et ils attaquent les larves d'hyménoptères , et sur-tout celles des cynips ; en sorte qu’on leur a quelquefois attribué la formation des galles dont on les voyoit sortir, après qu'ils y avoient vécu aux dépens des ve- titables habitans. Une espèce ( ichn. moderator) place ses œufs dans les larves d'ichneumons, et leur fait éprouver le même sort qu’elles font éprouver aux chenilles. Les EuULOPHES. ( Eulophus. Geoff.) Ne se distinguent des petits chalcides dont nous venons de parler, que parce que leurs mâles ont des antennes branchues. Les rEucospPIs. ( Leucospis. Fabr.) Diffèrent des chalcides par leur abdomen com- e f . . . + primé, et par leur aiguillon, qui se recourbe sur le TE D EE 503 DE SAN SE GTE.S dos , et atteint jusqu'a la base de l'abdomen , dans une rainure duquel il est logé. 1. Le leucospis dorsigére. ( L. dorsigera. ) Long de quatre lignes, varié de noir et de jaune; les cuisses postérieures fort grosses , jaunes , avec une tache noire. Il s’in- troduit dans les guépiers pour y pondre. Sa larve vit dans l’in- térieur de celles des guêpes. VII Les uROCÉRES. ( Sirex.) Ont, comme beaucoup d’ichneumons, un long aiguillon renfermé entre deux valves filiformes. Leurs antennes longues et gréles ont une vingtaine d'articles. Leur abdomen est cylindrique et attaché par toute sa base au thorax; son extrémité forme une pointe au-dessus de l’aiguillon. Ils enfoncent leurs œufs sous l'écorce des arbres, principalement des pins et des sapins. La larve s'y nourrit et s’y développe jusqu'au moment de sa métamorphose, Leur lèvre est très-petite; leur langue courte et oblongue. Les palpes labiaux se terminent en massue; les mâchoires sont si petites, qu'on les apperçoit à peine, et n'ont qu'un rudiment de palpe. 1. Le grand urocère. ( Sirex gigas. ) Long de deux pouces, noir, à corselet velu; les pieds jcs antennes, la base et les trois segmens de l'extrémité de Pabdomen , sont orangés. Cet insecte est commun dans les forêts d’arbres verds, et dans les lieux où on bâtit les maisons cn sapin. + Pme ss Vers $09 VIII. Les cynrps. ( Cynips.) | Ont l'abdomen comprimé par les côtés, et tran- chant par en bas, où il contient, entre deux lames écailleuses , un aiguillon qui se recourbe en dedans en spirale , et qui ne sort que lorsque l'insecte veut déposer son œuf sous l’épiderme d’une plante. Sa piquure y cause une protubérance qui va tou- jours croissant , et dans laquelle la larve vit jusqu'à sa métamorphose. Ces protubérances se nomment galles ou noix de galles. Il en vient sur un grand nombre de plantes, et elles y sont causées par autant d'espèces de cynips; il ya même des plantes, telles que le chêne , qui en ont de beaucoup d’es- pèces, qui les piquent toutes à des points déter- minés , comme les feuilles , leurs pétioles , les fleurs, etc. Chacune de ces galles à sa forme particulière. Tous les cynips ont'la tête petite ; les antennes minces , longues, de treize à quinze articles; les ailes grandes et presque sans nervures; le thorax comme bossu. : 1. Le cynips de La galle des teinturiers. ( C. quercis petioli. ) D'un brun roussôtre , les pieds plus clairs. Il produit , sur les pédicules des feuilles de chêne, la grosse galle ronde , héris- sée de tubercules , qu’on emploie pour teindre en noir, en en mêlant la décoction avec une solution de yirriol verd ou sul- fate de fer. 2. Le cynips des fleurs de chêne. ( C. quercûs pedunculi. ) Gris; une croix noirâtre sur les ailes, Il pique les chatons S10 DSE4S A MN SE C:THhESS des fleurs mâles du chêne, et y produit des galles rondes qui leur donnent l'air de petites grappes de fruits. 3. Le cynips du bédéguar. (C. rose.) Brun; abdomen roux, brillant. 11 produit sur le rosier sau- vage ces touffes de filamens jaunes et rouges , connues sous le nom de mousse de rosier ou de bédequar. IX. Les rourmis. ( Formica. ) Se reconnoissent presque toutes au pédicule de leur abdomen, qui porte en dessus une petite écaille verticale. Elles ont la tête grosse, les yeux petits, les antennes brisées , les mandibules fortes , de petites mächoires entières; une langue courte, con- cave , coupée quarrément ; des palpes longs et fili- formes. Elles vivent, comme les abeilles, les guépes et les termites , en grandes sociétés : chaque espèce est de trois sortes ; les mäles et les femelles, pourvus de longues ailes , etles neutres, qui n’en ont point du tout. Ces deux dernières sortes ont des aiguillons piquans et rétractiles. Les neutres seuls travaillent ; ils creusent la fourmillière , en emportent la terre au dehors , apportent les provisions, nourrissent les larves, les exposent à Pair pendant le jour, les remettent à l'abri pour la nuit, les défendent contre les attaques, etc. Ils ont les mêmes soins pour les nymphes, qu'on connoît vulgairement sous le nom impropre d'œufs de fourmis. Les femelles ne restent que pour la ponte, et sont chassées impitoyable- DD 95,8 : V Esr:s: SI ment lorsqu'elle est finie : c’est alors qu'on voit ces grandes processions de fourmis ailes. Quant aux mâles , ils n'entrent point, mais se conten- tent de voltiger autour de la fourmillière, où les femelles viennent les trouver. Les fourmis À sexe périssent dès les premiers froids : les neutres passent l'hiver engourdies dans leur fourmillière, et ne font, quoi qu'on en ait dit, aucune provision. 1. La fourmi rousse er noire. ( Formica rufa.) Noire ; le corselet et les pieds roux ; assez grande. Elle s’éta- blit dans les forêts sablonneuses. Sa fourmillière a souvent un pied de haut : elle est composée de feuilles de sapin sèches, et de brins d'herbes ou de bois. 2. La fourmi brune. ( Formica fusca. ) Noire ; la bouche , la pointe du corselet, et les pieds, cou- leur de rouille, Dans les bois. 3. La fourmi rouge. ( Formica rubra. ) Rousse ; les yeux et un point sous l’abdomen, noirs. Sous les pierres, dans les boïs ou leurs environs. X. Les murTrrres. (Mutilla. ) Sont des hyménoptères velus, à abdomen ovale, à corselet quarré, à aiguillon rétractile et piquant, 4 = . [A e L4 à antennes filiformes, dont les mâles sont ailés, et les femelles sans ailes. On ne connoît point leur économie ; on ignore même si elles vivent en société. Elles se trouvent assez rarement. Leurs mächoires ont des étuis très-petits; leur langue est aussi s12 D'Efs D IN $ E © TES fort courte, ovale, concave en dessous. Leurs quatre palpes sont filiformes. 1. La murlle tricolore. ( Mur. europæa. ) L'un noir bleuâtre ; le corselet rouge ; quelques ceintures de poils blancs sur labdomen. On la rencontre par-ci par- Ja sur les fleurs CHU AMEMP TOR EURTE Des ensectes pourvus de méächoires, à deux ailes recouvertes par deux étuis de substance cornée, sous lesquels elles se reploient, ou des COLÉOPTÈRES (ELEUTERATA. Fabr.). LES coléoptères sont les plus nombreux et les mieux connus de tous les insectes. On les a recueillis avec plus de soin dans les cabinets à cause de la singularité des formes de plusieurs , de leurs couleurs éclatantes ou deleur beau poli, et parce qu'ils se conservent plus facilement. . ls n'ont que deux yeux composés : les - trois petits yeux simples des insectes à ailes nues leur manquent. La partie du corselet qui -est au devant des ailes ne porte qu'une paire de pieds, et est séparée de l’autre , qui en porte AMOSES VER si3 porté deux autres paires, et à laquelle on donne le nom de poärine. Celle-& est sous les ailes, et se continue avec l'abdomen. Les é/yrres où érurs se trouvent dans tous les coléoptères, mais les ailes manquent quelquefois. Les an- rennes prennent des formes très-diverses. La bouche est composée d’une lévre inférieure sur laquelle est le gosier, qui porte deux palpes articulés , et qui est portée elle-même sur une pièce écailleuse nommée GANACHE (1); de deux mâchoires se mouvant librement sur cette ganache , et portant chacune un et quelque fois deux pâlpes articulés; de deux mandi. bules quelquefois trés-petites, er souvent d’une lèvre supérieure. Leur larve est un ver qui à le plus souvent une tête écailleuse , et six pieds, mais qui en manque quelquefois. La nymphe est immobile, et représente toutes les parties de l’insecte par- fait, Le séjour, la nourriture et les mœurs des coléoptères et de leurs larves, varient à l'infini, (2) Cette partie n'aété distinguée que parle citoyen Latreilles KKk S14 DE is MIN SE CUT À. COLÉOPTÉÈRES dont les antennes sont ter- minées par une masse feulletée, c’esk-à-dire , composée de feuillets attachés par un bout et dibres de l'autre. Tous ont cinq articles à tous les doigts. _Linnæus avoit d’abord réuni tous ces insectes sous le nom commun de scarabées ; ensuite il fit un genre à part des lacanes ; depuis on les a en- core plus divisés, comme nous l'aflons voir. L Les zucANES. ( Lucanus. ) Ont pour caractère ; des antennes dont la masse est faite en manière de peigne, c'est-à-dire, dont les feuillets sont péèrpendiculaires à l'axe. Ce genre comprend , | a.) LES CERFS-MOLANS. ( LUCANUS. Fabr. ) À mandibules longues et dentelces ; à lèvre inférieure termi- née par deux pinceaux de poils; à mächoires semblables aussi à des pinceaux de poils. Ce sont des insectes dont la larve vit long-temps dans l’intérieur des arbres, sous la forme d’un gros ver blanc, à six pieds. L’insecte parfait est remarquable par des mandibules qui dans plusieurs espèces sortent au dehors, et ressemblent à des cornes de cerf. Les femelles, connues sous le nom de biches, les ont aussi courtes que la plupart des insectes. 1. Le grand cerf-volant. ( Lucanus cervus.) À tête plus large que Île corselet ; ses mandibules ont trois grosses dents et plusieurs petites, ME DES VERS. SIS 2. Le petit cerf-volant. ( Lucanus capreolus.) A tête de la largeur du corselet ; les mandibules n’ont que deux grosses dents, et plusieurs petites. g b.) LES. PLATY CÈRES. ( PLATYCERUS, Latr.) A mandibules courtes dans les deux sexes; à lèvre inférieure dé- pourvue de pinceaux. Ce sont de petits insectes à corps oblong, peu convexe, qu’on trouve sur les feuilles. 3. Le platycère verd. ( Lucanus caraboïdes.) D'un bleu ou d’un verd bronzé ; à étuis pointiilés en striess c.) Les PASSALES. ( PASSALUS. Fabr.) . A . C7 . 4 A 1 se * A mandibules courtes , lèvre inférieure cornée, machoires x deux dents pointues. Ce sont des insectes étrangers , à corps presque parallélipipède. LES SYNODENDRES. ( Synodendrum. Fabr. ) Sont un genre de petits insectes autrefois con- fondus avec les scarabées. Ils ont le corps cylin- dique, les étuis rudes, le corselet comme tron- qué par devant, la tête petite, et la masse des antennes forméé en peigne. On les trouve sur les arbres : leur larve vit dans le bois. IL Les scarA4BÉES. ( Scarabæus. ) 4 J Ont la masse de leurs antennes composée de feuillets longs, attachés au bout de l'antenne, comme si son extrémité étoit fendue , et y jouant librement. Linnæus a rassemblé sous ce caractère K Kk 2 db "si s16 DES IN $ EC tie une multitude d'insectes, qui n’ont ni des formes ni des mœurs semblables, comme : a.) LES STERCORAIRES. ( GEOTRUPES. Latr.) À corps ovale et convexe; à lèvre supérieure mobile; à mandi- bules fortes ; à ièvre inférieure profondément fourchue ; à mä- choires membraneuses fendues. Ils vivent dans les fientes des ani- maux , et creusent dessous des trous profonds pour y pondre. Leur larve est un ver cylindrique à six pieds, qui vit sous terre. 1. Le stercoraire. (Scar. stercorarius. ) D'un noir brillant; en dessous, d’un beau violet changeans en verd avec un éclat métallique ; à étuis rayés longitudina- lement ; un tubercule sur la tête. 2, Le stercoraire du printemps. ( Scar. vernalis. ) D'ün noir brillant , changeant en bleu et en violet; étuis lisses. Ces deux insectes sont fort communs, sur-tout dans les pâturages, à cause des bouses, 3. Le srercoraire phalangiste. (Scar. ryphœus. ) D'un noir profond, lisse. Le corselet porte de chaque côté une longüe corne dirigée en avant, et au milieu une troisième plus petite. Il est plus rare que les précédens. b.) LEs BOUSrERS. (COPRIS. Geoff: ) A tête large et applatie , couvrant la bouches point de lèvre supérieure ; des mandibules membraneuses très-petites, des mächoires mermbraneuses fendues ; la lèvre inférieure presque entière. Ils vivent, cemme les précédens, dans les fentes d’ani- maux, et préviennent l'infection par la promptitude avec la“ quelle ils les dévorent. Plusieurs enferment leurs œufs dans des boules qu’ils forment de fiente desséchée : d’autres les déposent simplement sous terre. Il y en a PAPB ES LVIE.R:S. s17 «.) À corps court et large, sans écusson. \ 4. Le bousier lunaire. ( Scarabæus lunaris. ) D'un noir brillant; à étuis striéss à corselet tronqué par devant , ayant une corne de chaque côté ; à tête demi-circu- laire , portant sur son milieu une corne pointue dans le mâle, échancrée dans la femelle. C'est le plus grand bousier de nos environs. 5. Le bousier sacré. ( Scarabæus sacer.) Brun noirâtre , applati horizontalement ; à tête arrondie, den- telée dans son contour. Il est d'Égypte ; les anciens Égyptiens Padoroïent , à cause de-son utilité pour détruire les immondices. 1 entroit dans leurs hiéroglyphes, et on le voit souvent sur leurs pierres gravées. 6. Le bousier taureau. ( Scarabæus’taurus.) Petit, noir ; deux cornes sur la tête, formant un demi-cercle. 7. Le bousier nuchicorne. ( Sc. nuchicornis. ) Petit, brun; une corne unique sur le derrière de la tête du mâle. Ces deux espèces se trouvent fort communément dans les bouses de vache, qui en contiennent encore plusieurs autres. 6.) À corps oblong ; à écusson. (PLATY CEPH ALUS, Brongn.) 8. Le bousier du fumier. ( Sc. fimetarius. ) Noir, à étuis roux, striés; à trois petits tubercules sur fa tête. u 9. Le bousier gris et noir. ( Sc. consgurcatus. ) Noir ; les étuis etles bords du corselet, gris. On trouve ces espèces et d’autres voisines dans les bouses.. [eo 2 c.) LES SCARABÉES proprement dits. A corps. oblong et cenvexe ; à tête petite 3. à mandibules cor- KKk 3 518 D'Es' TN E C TES nées, non proéminentes , sans lèvre supérieure. Les mächoïres et la lèvre inférieure varient assez dans leurs formes pour fournir encore plusieurs subdivisions. Ces insectes sont nombreux , : et présentent des formes souvent très-extraordinaires. Leur larve habite dans les terres végétales, ou terreaux , sous: les racines des arbres, etc. : l’insecte parfait se trouve aux environs , mais jamais dans les bouses. Il n’y en a dans notre pays qu’une espèce, savoir : l 10. Le scarabée nasicorne. ( Sc. nasicornis.) Brun marron brillant , une corne sur la tête , trois tubercules sur Je thorax ; corps très-convexe ; étuis légèrement striés. On le trouve sur-tout dans le tan des couches. Mais les pays étrangers, sur-tout la zone torride , en four- nissent beaucoup ; nous ne remarquerons que 11. Le scarabée Hercule. (Sc. Hercules.) à | ont la tête porte une longüe corne recourbée en dessus , et Dont la t P ) le corselet en produit une encore plus longue , qui fait avec la première une espèce de pince. Il est noir, à étuis verdâtres, achetés de noirätre, et se trouve aux Antilles. Ila jusqu’à six tacheté . pouces de long. 12. Le scarabée branchu. (Sc. dichotomus. } La corne de la tête est très-longue et partagée en deux branches fourchues ; celle du thorax est courte «ct a deux pointes. Tout le corps est marron. 13. Le scarabée à longs bras. ( Sc. longimanus.') Grand , d’un fauve terne , sans cornes ni tubercules ; à picds de devant de moitié plus longs que tout le corps. Des Indes. N.B. Ces trois premières divisions des scarabæus de Linné ne font dans Fabricius qu'un seul genre qui porte ce même \ PRO UENESS UV E RS: sr9 nom. C’est au contraire M. Fabricius qui à établi comme genres: les divisions suivantes. d.) LES HANNETONS. ( MELOLONTHA. Fabr. ) A corps oblong, convexe, sans épines nitubercules ; à lèvre- supérieure mobile échanerée ;..à lèvre inférieure large , peu échancrée ; à mandibules cornées ; à mâchoires cornées , fortes, ârmées de plusieurs dents pointues ; à quatre palpes filiformes. Le second article de leurs antennes est alongé. On distinoue les mâles à la grandeur des feuillets qui terminent léurs antennes. . Ces insectes vivent de feuilles, et détruisent souvent toutes celles de nos arbres. Leurs larves passent plusieurs années sous- terre : elles y font du dégêt, en dévorant les racinès des plantes. 14. Le hanneron ordinaire. ( Scarabæus .melolontha.) Noir, à étuis roux, à segmens de l'abdomen marqués -de chaque côté d’une tache triangulaire blanche. Chacun connoît. cet insecte , et le tort qu'il nous fait lorsqu'il est très-abondants Il paroït au mois de mai. / 15. Le foulon. ( Scarabœus fullo.). Brun, tout couvert de taches blanches. Plus grand et moins commun que le précédent. 16, Le hanneton d'été. ( Scar. solsririalis.) Plus petit que le hanneton ordinaire, d’un jaunâtre uniforme. Paroît au mois de juillet. e €.) LES CÉTOINES. ( CETONI 4. Fabr.) À corps large , un peu applati en dessus ; à petite tête oblonque x à mandibules trés-petites, membraneuses, cachées ;. à mâchoires sans dentelures ,. terminées par un pinceau de poils ; à lèvre infé… rieure cornée , échancrée ; à quatre palpes filiformes. Le second article des antennes est rond, et plus gros que les suivans. Om KK 4 20 DES VEN sECTES trouve ces insectes sur les fleurs, dont ils mangent les pouss sières des étimines, et le miel. «. ) Les cétoines proprement dites ont, à la base de chaque étui en dehors, une petite pièce triangulaire, et leur poitrine Forme de chaqne côté de l'abdomen une épine saillante.t 17. La cétoine dorée. ( Sc. auratus. ) 0 D'un verd doré en dessus, d’un roux cuivré en dessous, gachetée de blanc. Commune sur les fleurs. 18, La cétoine magnifique. (Sc. fistuosus. ) Plus grande ; du plus beau verd doré uniforme. Sur les fleurs, 19. La petite cetoine. (Sc. sticticus. ) Noir bronzé, tacheté de blanc ; hérissée de poils blanchätres, Commune sur toutes les fleurs. 6.) Les Tricaïes. ( TricHIv's, Fabr.) N’ont point de pièce triangulaire à la base des étuis, ni de pointe saillante sur les CÔtES, Du reste elles ressemblent aux céroines. 20. La trichie noble, (Sc. nobilis.) : D'un verd bronzé obscur. Commune sur les fleurs , sur-tout les . # ombellifères. La trichie rayée. (Sc. fasciatus.) Velue, grise , à étuis jaunes, avec trois bandes noires, ins terrompues dans le milieu. Commune sur les fleurs. - 22, La trichie hermite. (Sc. eremita. ) Grande , d’un noir luisant , corselet convexe, à trois sillons, longitudinaux , les bords antérieurs de la tête relevés. £.) LEs TRox ( Trox Fabr.) Sont de petits scarabées, à corps eblong , très-convexe, débordé de toutes parts par Ie thorax et les étuis, qui sont ordinairement RE, PAR S VITE Rs, s21 munis de séries longitudinales de tubercules, Ils vivent dans le sable. B. CoréorTÈREs dont les antennes sont portées sur un bec, qui n’est qu'un prolongement de la tête, et au bout duquel est la bouche. Tous cat quaire articles à tous les doigts. UT. Les cHARA7%SONS (Curculio.) Linnæus apneloit attelabus ceux des coléoptères à bec qui ont la tête rétrécie par derrière, et donnoit a tous les autres le nom de curculio. Fabricius a divisé ces insectes un peu autrement. Voici ses genres : a.) LES CHAR ANSONS proprement dirs. ( CurcuLIO. Fabr.) Sont tous ceux qui ont des antennes terminées par une masse perfoliée , c’est-à-dire formée de lames rondes enfilées par leur milieu , et brisées | c’est-à-dire dont le premier article est cylindrique , long, et fait angle avec le reste ; leur corps est ovale ou oviong. Les uns ont le bec long et grêle, souvent même flexible; leurs larves vivent la plupart dans Pintérieur des végétaux, et sur-tout des fruits. 1. Le charanson des palmiers. ( Curculio palmarum. ) Long de plus d’un pouce, noir velouté, plat en dessus ; à ’ . LA x j étuis plus courts que l’abdomen, striés ; à masse des antennes tronquée ; à jambes de devant velues en dessous. 11 se trouve aux Indes. Sa larye vit dans la moëlle des palmiers : les Indiens, là mangent. 2, Le charanson des noix. ( Curculio nucur. ) É PR | LE = a 3 Petit, fauve , varié de brun ; bec plus long que le COTPS ; ar ase de. … : s2z D 6 TN 6 E Coee semblable à un fil, flexible. La larve se trouve dans l'intérieur des noiscites. 3. Le charanson du grain. (Curculio granarins. ) Oblong , d’un brun rouge foncé ; il attaque les grains , et cause des dégâts immenses dans les greniers, où il se trouve quel- quefois à miilions. D’autres ont le bec court et gros. Leurs larves se nourrissent sur-tout de feuilles. 4. Le charanson verd. (Cerculio viridis..) Verd, bordé de jaune ; jaune en dessous. Et parmi les espèces étrangères : 5. Le charanson impérial. ( Curculio imperialis. Noir, avec des séries longitudinales de points enfoncés , bril-« lans du plus bel or-couleur ; le dessous du-corps est tout entier de cet éclat. Ce bel insecte est du Brésil. b.) LES ATTÉLABES. (ATTELABUS. ) Ont le corps ovale ou oblong, le bec alongé , courbé em essous, portant des antennes non brisées, en forme de cha- pelet, plus épaisses vers le bout. Leurst larves vivent dans l'intérieur des semences, et y causent beaucoup de dégats. 6. L’attélabe du coudrier. ( Artelabus coryli.) Rouge , à tête noire , étroite par derrière. Il détruit beaucoup de noisettes. du 7. L’attélabe de la vigne. ( Artelabus Bacchus.) Velu, d'un beau rouge de cuivre très-brillant. Il enfonce som bec dans les bourgeons , et les détruit. 8. L’atrélabe du bouleau. ( Atr. betuleti.) D’an bleu brillant , ou d’un verd doré. Le mäle a deux petites épines à son corselet, EM DE S\ Vi ErRrs. s13 o. L’atrtlabe du froment. ( Arr. frumentariws.) Rouge clair, petit. Il nuit aux grains. c.) LES BRENTES. ( BRENTUS. Fabr.) Ont le bec long et droit, portant des antennes en chapelet, plus épaisses vers. le bout ; le corselet et l'abdomen également étroits et alongés. d.) LES ANTHRIBES." ( ANTHRIBUS. Fabr.) Ont le corps ovale ou oblong, le bec court, applati par de- vant , et portant sous son tranchant des antennes non brisées, terminées par une masse perfoliée. e.) Les BRACHYCÈRES. ( BRACHYCERUS. Fabr. ) Ont le corps épais et ramassé , le bec court et quarré , por- tant deux très-courtes antennes, perfoliées dans toute leur lon- gueur. _f) Les RHINOMACRES. ( RHINOMACER. Fabr.) Ont le corps ovale ou oblong, le bec court” portant des an- tennes filiformes. IV. Les grucHES. ( Bruchus.) Ont un bec très-court , portant des antennes fili- formes ; le corps plat en dessus; les élytres ordi- nairement plus courts que l'abdomen. Leurs larves vivent dans l'intérieur des semences, et leur font beaucoup de tort. 1. Le bruche des pois. ( Bruchus pisi.) Neiritre, le derrière blanc, et des taches sur les élytres, blanches. I détruit les grains des plantes légumineuses. S24y DES ANS r CTI C. CozÉOPTÈRES dont les antennes sont en forme de massu2, et qui n’ont que trois articles aux doigts. Cette section ne comprend que : V. Les cocciNerres. (Coccinella.) Petits insectes à corps hémisphérique, bordé de toutes parts, lisse, et orné de jolies couleurs, que Jon connoïît vulgairement sous le nom de bétes à Dieu. Leurs antennes sont brisées et terminées par ung masse solide. Leurs palpes maxillaires, en forme de hache, paroissent plus que leurs antennes. Les lirves des coccinelles sont des vers à six pieds, qui passent leur vie sur des feuilles chargées de pucerons. Elles en dévorent beaucoup, et nous dé< livrent par-là d'insectes fort nuisibles aux plantes que nous cultivons. | Les espèces de coccinelles diffèrent par les couleurs de leurs élytres, et le nombre des taches ou des points qui sont dessus. 1. La coccinelle à sept points. ( C. 7-punctata. ) À étuis rouges , marqués de sept points noirs.’ C’est la plus commune , et l'une. des plus grandes. 2. La coccinelle à deux points. ( Cecc. 2-punctata. } À étuis rouges; à deux points noirs. 3. La coccinelle à deux pustules. ( Cocc. bipustulara.) Noire ; l'abdomen et une tache sur chaque étui, rouges , etes ET DEs VE 8 à s2s D. CoréopTÈRrESs dont les antennes sont terminées en forme de massue , et qui ont cinq articles à tous les doigts. VI. Les sitPHEs. (Silpha. ) Ont pour caractère un corps plat, débordé par le thorax, et le plus souvent par les élytres. On les divise en a.) PORTE-MORTS. ( Nicrophorus. Fabr. ) À élytres tronqués, dont le bord est peu saillant, à masse des antennes globuleuse. Leur lèvre est fendue, et ses bords ciliés; leurs palpes labiaux sont filiformes ; les maxillaires en massue. Ces insectes ont été nommés enterreurs où porfe-morts y parce que quelques-unes de leurs espèces ont linstinct de se réunir pour traîner le cadavre d’un petit quadrupède, comme souris , taupe, etc. et pour l’enfouir aprés y avoir déposé leurs œufs, afin que les larves qui doivent en naître y trouvent leur nourriture. 1. Le fossoyeur, ou point de Hongrie. ( Silpha vespillo.) Noir, deux bandes transverses, orangées, dentelées sur les élytres. C’est l’espèce la plus commune ici. b.) BoucriERs. (Silpha. Fabr.) À masse des antennes mince et alongée, à élytres débor- ‘dant le corps de toutes parts. Leur lèvre est fendue ; leur mè- choire terminée par une dent aigu£, et leurs quatre palpes fili- formes. Ils se nourrissent, ainsi que leurs larves, des charognes les plus infectes, et sont par-là fort utiles en nous débarrassant des miasmes dangereux que répandroient les corps corrompus. Les larves ressemblent beäucoup aux insectes parfaits, les élytres exceptés, \ 526 D'EùS JON. SE CHTNESS 2. Le bouclier à quatre points. (S. 4-punctatra. ) D'un bran pâle, une tache sur Îe corselet; l'écusson, quatre points sur les élÿtres , et tout le dessous du COrps , noirs. On trouve ordinairement l'insecte parfait sur les chênes ; ce qui est une habitude particulière à-cette espèce. / 3. Le bouclier lisse. ( Silpha lævigata.) ; Tout noir et lisse. 4. Le bouclier ponctué. (S. atrata.) Noir pointillé ; trois lignes saillantes sur chaque élytre, etc. c.) INITIDULES. ( MNiidula.) A étuis débordant le corps de toutes parts ; à masse des antennes ovale et solide, c’est-à-dire, paroissant toute d’une pièce. On les trouve dans les bois pourris, les champignons, etc. Elles sont toutes de petite taille, et n'ont que des couleurs peu remarqu ables. d,) Eropnores. ( Elophorus. Fabr.) A corps oblong, peu débordé ; à masse des antennes ronde, composée de trois pièces ; à étuis ridés. Jis nagent à la surface de l’eau ouset et y vivent de larves de petits insectes, et d’autres iennent sur les plantes aquatiques , matières animales. Le parus de Fabricius, Où DRYOPS d'Olivier et Latreille, est ur petit insecte, vi#ant dans l'eau comine les élophores et les hydrophiles,, à corps i, dont le caractère est d'avoir le ovale , apolat 1? ans d'un second article des antennes armé en ded crochet plus long que toute leur masse. Îl est assez commun aux environs de Paris. EU DES. VE. Rs. $27 VII. Les HYDROPHILES. (Hydrophilus. ) Ont le corps ovale ou oblong, convexe, bordé; des antennes courtes, terminées par une masse clo- buleuse , perfoliée , et quatre très - longs palpes grêles , filiformes. Ils habitent dans l’eau. Les pieds de derrière ont les doigts plats, en forme de rames, et leur ser- vent à nager; ce qui les a fait placer long-temps dans le genre des dytisques | autres insectes aqua- tiques dont nous parlerons plus bas. Les larves d'hydrophiles sont des vers aquatiques, à six pattes, à mâchoires longues et crochues, qui sont très-carnassières, et nuisent même aux étangs, en, dévorant le frai, Elles ont aux côtés des houppes de poils, qui servent sans doute à leur respiration ; elles se cachent sous terre pour se métamorphoser. L'insecte parfait nage, plonge .et vole bien, mais il marche mal. C’est sur le soir qu'il s'envole pour aller gagner d’autres eaux. Les mâles se distinguent, parce que leurs doigts de devant sont apolatis en forme de palettes triangulaires. 1. Legrand hydrophile. ( Æydrophilus piceus. ) L'un des plus grands coléoptères de ce pays; tout entier d’un brun noir uniforme. Les élytres ont quelques stries peu mar- quéès, Le dessous du thorax est en forme de carène, et se termine en une pointe aiguë. La femelle enveloppe ses œufs dans un cocon de soie, qui flotte sur l’eau jusqu’à ce que Îes petites larves soient écloses et puissent s’y précipiter, Dr. 528 d pis Lx $ E Crisis VIII. Les sPHéRrrDIES. ( Sphæridium. ) Sont de petits insectes à corps rond ou ovale, convexe, bordé de toutes parts, à tête ronde, à mandibules non saillantes. Leurs antennes sont brisées, et terminées par une masse perfoliée ; leur ganache est quarrée ; leurs quatre palpes filiformes. On les trouve en abondance dans les bouses. Le sphéridie à quatre taches. (S. scarabæoïdes; ) Noir, lisse, une tache rouge à la base de chaque élytre; leur extrémité jaunatre. C'est l'espèce la plus commune. Les scAPxrp1es. ( Scaphidium. ) Sont de très-petits insectes ovales, pointus par les deux bouts, à élytres comme tronqués , à masse ‘des antennes plus grêle, et à pieds plus alongés que les sphéridies. On les trouve sous les écorces d'arbres et dans les champignons. 1 IX. Les ESCAR3OTS. (Hister. ) Sont de petits insectes à corps rond, applati h6= rizontalement, non bordé; à tête petite, libre dans une échancrure du corselet ; à mandibules proémi- nentes. Leurs antennes sont terminées par une masse solide. 1. L’escarbot noir. ( Hister unicolor:} On a confondu sous ce nom beaucoup d’éspèces de mêmé couleur, mais qui différent par le nombre et la longueur des stries AMDESLNVERS. 529 stries. de-leurs élytres, et par les dentelures de leurs jambes de - devant. LE LETHRUS est un insecté voisin dés escarbots 2 mais plus grand, plus convexe, et dont les inteñnes sont terminées par une masse solide et tronquée. Son corselet est très-grand, et ses élytres soudés. ï na point d'ailes. On le trouve au midi de l'Europe. X, Les BYRRHES. ( Byrrhus.) Sont de petits insectes à corps ovale, convexe en dessus , et même un peu en dessous, qui, lors- 4 qu'on les touche, retirent leur cêté et leurs mem- £ _bres contre le corps, et représentent alors de pe- ps, tites boules immobiles. Is ont re antennes an perfoliée,. composée de cinq ou six articles. On les trouve sous les pierres, dans le gazon, etc. 1. La pilale. ( Byrrhus pilulz.) Brune ; quelques lignes noiratres, interrompues sur les élytres, ; Ë > P On a séparé, avec raïson, du genre des byrrhes, LES ANTHRÈNES. ( Anthrenus. Fabr.) . Dont les antennes ont leur masse solide. Ils sont fort petits, et ont le corps ovale, légèrement convexe en dessus et en dessous. On les trouve principalement sur Îes fleurs. 2, L'anthrène de La scrofulaire. ( À. scrofularie. \ Noirêtre, tacheté de blanc ; une ligne rouge sur la suture es elytres. Commun sur les Fu ombeilifères. ; LI 530 D'EMSLINN SIC UENESS XI. LES DERMESTES. ( Dermestes. ) Ont le corps oblong, légèrement convexe, non débordé par le corselet ni par les élytres, et les antennes terminées par une masse perfoliée ; leur tête se renfonce dans le thorax. Ils vivent, dans les deux états , de matières animales desséchées, et sont | le fléau des marchands de pelleteries et des col- lections d'anatomie et d'histoire naturelle. 1. Le dermeste du lard. ( D. lardarius. ) Noirâtre, à base des étuis cendrée. ; 2. Le dermeste de pelleteries.( D. pellio. Brun foncé ; un point blanc sur le milieu de chaque élytre. E. Cor#oprÈres dont les antennes sont terminées en forme de massue , et qui ont quatre articles à tous les doigts. XIL Les BosTRICHES. ( Bostrichus. ) Ce sont de petits insectes, dont le corps est presque parfaitement cylindrique , et dont la tête se renfonce entièrement dans le corselet. Leurs larves vivent sous l'écorce; ils s’y multiplient quel- quefois avec une rapidité effrayante, et causent dans les forêts des dégâts énormes, qu'on ne peut souvent arrêter que par des abattis considérables. On les divise en a.) BosrTricHESs proprement dits. ( Bostrichus. F.) A masse des antennes solide. mRUBUE SV ER S 531 1e L’imprimeur. ( B. rypographus. ) Brun obscur, velu. Les élytres ont par derrière un creux bordé de dentelures. C’est le fléau des forêts de pins et de sapins; il creuse sous l'écorce de ces arbres des multitudes de conduits en forme de labyrinthes. 2. Le scolyre. ( Bostrichus scolytus.) Noirâtre, à étuis couleur de marron. L’abdomenet les étuis sont courts et coupés quarrément. Il dévaste les ormes en creu- sant des espèces de labyrinthes sous leur écorce. b. (LES APATES. ( Apate. Fabr.) À masse des antennes composée de trois lames distinctes. 3. Le capucin. ( Bostrichus capucinus. ) Noir, à élytres rouges ; dans les troncs d'arbres morts, les cloisons , etc. Ici doivent se placer plusieurs genres nouvelle- ment établis, dont Linnæus confondoit les espèces avec les dermestes , etc. Les cozyprEs. ( Colydium.) À corps étroit, long, à tête libre, à masse des antennes de trois pièces. Ils sont très-petits, et vivent dans le bois, les grains, etc. Les 1IYCTESs. (Lyctus.) A: corps étroit , long, à tête libre, à masse des antennes solide. Ils ont la forme et le genre de vie des précédens. ES 513 D'EXSUT'N S E C' TES LEs TROGOSSITES. ( Trogossita. ) À corps alongé, plat, à tête libre, à mandibules saillantes , à masse des antennes de plusieurs arti- clés; un peu plus grands que Les précédens, vivant de grains, etc. Les rPs. (Ips.) A corps'ovale ou oblong , légèrement convexe, à masse des antennes pertoliée. LES MYCÉTOPHAGUES. (Mycetophagus.) À corps ovale ou oblong , légèrement convexe; à antennes grossissant insensiblement vers le bout en une masse oblongue. LES crArrRoNS. (Clerus.) À cotps oblong ; à corselet plus étroit, arrondi; à tête pendante; à masse. des antennes obliquement tronquée ; à palpes en forme de hache. Ce sont des insectes à couleurs variées, dont les larves dé- vorent celles d’autres insectes. 1. Le clairon des ruches. (CT. apiarius.) Bleu foncé, trois bandes rouges sur les étuis. Il s’introduit dans les nids des différentes espèces d’abeilles pour y pondre. Sa larve dévore celle des abeilles. C’est un ennemi dangereux de nos ruches. 2. Le clairon de bois. ( CI. mutillarius.) Voir ; deux bandes blanches sur les étuis; leur base rouge. MERE cs VE Rs. 533 Il'pond dans les vieux bois vermoulus > Où sa larve dévore celle * des vrillettes. F. CorÉoPTÈRES à quatre palpes , dont les an- tennes sont en forme de fils, et qui ont cinq arücles à tous les doig's, et des élytres durs. XIII. Zes PTINES. ( Ptinus. ) Ont, comme les dermestes et les bostriches , la tête renfoncée dans le corselet ; mais ils se distin- guent de ces deux genres par leurs antennes, qui Sont par-tout d'une épaisseur égale, Ils compren- nent, 2.) LES PRILLETTES. ( axogivM. F abr. ) À corps cylindrique ; à antennes dont les ‘trois derniers articles sont un peu plus gros et beaucoup plus longs que les autres. Leurs larves vivent dans le vicux bois, qu’elles percent dans tous les sens, et rendent vermoulu. 1. La vrilletié opiniâtre. ( Pc. Pertinax. ). Noirâtre; à élytres striés loñgitudinalement, Quand on 1a touche, elle est immobile et fait 1a moric. Elie ronge les meu- bles, les lambris, etc. et sattache de préférence au bois de chêne. LES PANACHES (PTILINUS ) ne diffèrent guère des vrillettes ‘que parce que leurs antennes sont en forme de peignes. Iis vivent de même dans le bois. b.) Les BTINES proprement dits. ( PTINUS. Fabr.) À abdomen ovale, convexe ; à corselet plus étroit; à an— plu tennes dont les articles sont à peu près égaux. Leurs larves : 122 33 D'ENONTUN SE CURE vivent de matières animales ou végétales desséchées ; elles détruisent les herbiers et les collections d’histoire naturelle, si on ne les en chasse pas, soit par le sublime corrosif, soit par des recherches continuelles. 1. Le ptine voleur. ( Pr. fur.) Brun; quatre éminences sur le corselet ; deux bandes blan- châtres sur les élytres. 2. Le ptine larron. ( Pt: larro.) D'un gris roussatre uniforme. 3. Le ptine puce. ( P. scotias.) Noir ; élytres très-convexes, lisses, soudés ensemble, roux. XIV. Les TAUPINS. ( Elater.) Sont des insectes de forme alongée, étroite, applatie horizontalement ; à tête renfoncée dans le corselet; à antennes en forme de fil ou de scie, quelquefois de peigne; à pieds courts et minces. Lorsqu'ils se trouvent couchés sur le dos, ils font des sauts assez considérables, qu'ils répètent jusqu'à ce qu'ils retombent sur leurs jambes. Ce mouve- ment s'opère par une épine de la partie inférieure de leur corselet, qu'ils font entrer avec ressort dans un trou de la base de l'abdomen. Lorsqu'on les prend dans les doigts, ils font le même mouvement pour tâcher d'échapper. Les larves vivent sous terre. Les insectes parfaits se tiennent sur les fleurs, dans le gazon, etc. 1. Le taupin bronzé. (Elater æneus. } D'un verd bronzé. ME rm Es VIE Rs. s3$ >. Le taupin noir et fauve. ( El. castaneus. ) Noir; les étuis orangés, à pointe noire. 3. Le raupin à collier rouge. ( El. rufrcollis. ) Noir; la moitié postérieure du corselet, rouge , etc. Parmi les espècés étrangères on doit remarquer . 4. Le cucujo. ( El. notrilucus. ) De l'Amérique méridionale ; brun noïrâtre , avec une tache jaune et lisse à chacun des angles postérieurs du corselet. Ces taches répandent un éclat phosphorique tel, que plusieurs peu- plades de sauvages ne se servoient point d’autre lumière avané Parrivée des Espagnols, Aujourd’hui les femmes placent le cucujo dans leur coëflure comme ornement, dans leurs promenades du soir. Des insectes voisins des taupins ont donné lieu à l'établissement de quelques genres nouveaux, dont nOuS nE remarquerons que LES MÉLASIS. ( Melasis.) Qui ont le corps des taupins , à l'exception des pointes du corselet et de la faculté de sauter, et qui se distinguent principalement par des antennes en forme de peignes. On n’en connoïît qu’une espèce : c’est un petit insecte brun, . , . 7 . . à étuis striés, qui se trouve dans le bois mort. XV. Les rIcHARDS. ( Buprestis. ) Ont les antennes en forme de fil ou de scie; la forme générale du corps oblongue , plus étroite en arrière ; le corselet court , large, recevant une bonne EL'x 556 D'E AT AN SE CPTIESS partie de la tête, et ne se prolongeant pas en pointe par les angles, comme cela setrouve dans les tau- pins. Leurs palnes sont filiformes; les maxillaires plus longs. La lèvre est petite et simple, la mä- choire fendue. Ils leur larve vit dans le bois. S' HÉMSAUEENE point. On croit que Les richards des pays chauds sont au nombre des plus grands et des plus beaux coléoptères; l'éclat métallique le plus vif, toutes les nuances de l'or-cou- peur et de l'acier bruni, se font rema rquer dans leurs différentes espèces. On en trouve aussi de très-johies en Pages mais moins grandes et moins nom- breuses. On peut remarquer parmi les espèces étrangères, 1. Le richard géant. ( B. gigantea.) De Ia Guiane; long de deux pouces, d'un verd bronzé; élytres ridés, changeant du verd au pourpre, terminés par une double pointe ; deux taches sur le corseiet, de couleur d'acier bruni. 2. Le richard bande-dorée. ( B. vittata.) Verd doré, changeant en bleu; une bande longitudinale d’une couleur d’or très-éclatante sur chaque élytre. Des Indes orientales. 3. Le richard sternicorne. ( B. sternicornis. ) Le dessous de Ia poitrine forme une corne mousse dirigée en avant. Le co:ps entier est d'un verd doré brillant; le corsclet et la tte sont marqués d’une multitude de petits creux ; rois points au bout de chaque élyire. Se RES le) == Derniers VIE n°5. 537 4. Le richard chryside. ( B. chrysis.) Semblable au précédent en forme et en couleur , mais double en grandeur , et à étuis couleur de marron. L'un et l’autre sént des Indes orientales. Parmi les espèces de ce pays nous citerons, 5. Le richard verd. ( B. viridis.) Long , étroit, d’un verd bronzé obscur. 6. Le perit richard, ( B. minuta.) Ovale, court, d’un brun foncé brillant, avec des ondes blan- châtres. Commun sur Jaune. G. COLÉOPTÈRES & quatre palpes, à antennes en forme de fil ou de soie, à cing articles aux doigts, à elytres flexibles. Linné n'en faisoit d'abord qu’un seul genre, qu'il nommoit cantharide ; mais fort improprement, car la véritable cantharide n’est pas du nombre. li Fa ensuite divisé en deux ; savoir : XVI. Les zAmPvres. ( Lampyris.) Qui ont la tête cachée sous un corselet plat et demi-circulaire. Les femelles manquent d'ailes et d'élytres dans quelques espèces, et restent à terre au pied des buissons; les mâles ailés sont attirés vers elles par une lumière phosphorique qu'ellés ré- pandent par un ou deux des derniers segmens de leur abdomen, et qui leur a valu le rom de vers luisans | sous lequel on les désigne ordinairement : 88 : DE MAIN SENTIER les mâles ont aussi deux points lumineux sous l’ab- iomen , mais beaucoup plus foibles, et cette lu- mière disparoît dans lun et l’autre sexe après le temps de la fécondation. Leurs mandibules et leurs nächoires sont peu saillantes, et leurs palpes fili- formes. Fm 1. Le ver luisant ordinaire. ( Lampyris noctiluca. ) D'un gris cendré ; le corps roussâtre. Tout le monde connoît la femelle, qu'on rencontre par-tout au mois de juin. Le mâle est plus petit, et n'a qu’une lumière très-foible. 2, Le ver luisant d'Italie. ( Lamp. italica. ) Noirätre, à corselet roux; l'abdomen a le bout tout blanc. Le male et la femelle sont ailés, et contribuent, par leur éclat, leur abondance, et la diversité de leur vol, à embellir les soirées d’été de l’heureux climat qu'ils habitent. I1 yen a aussi dans quelques-uns de nos départemens méridionaux. Cn a séparé, avec raison, du genre des lampyres, LES 1YQUESs. ( Lrcus. Fabr.) Dont les antennes sont entièrement comprimées et applaties, et dont la tête, cachée sous le corselet comme dans les lampyres, se prolonge en une espèce de bec terminé par la bouche, qui ne diffère de celui des charansons que parce qu'il ne porte point les antennes, qui sont insérées entre les yeux Le corselet et les élytres débordent beaucoup le corps. Ces derniers sont souvent bien plus larges en arrière qu’à leur base. 1. Le lyque sanguin. ( Lycus sanguinta. ) Rouge ; le milieu du corselet noir. Commun dans le midi de la France. Mr PD' ES uNIE m s<. s39 XVII. Les CANTHARIDES. ( Cantharis. ) Ont la tête libre au devant d'un corselet quarré, à bord saillant, et les antennes en forme de soie grêle. On les a distinguées en a.) CANTHARIDES proprement dites. ( CANTHARIS. F'abr.) À corps plus plat et plus alongé; à palpes en forme de hache : elles vivent d’autres insectes, soit dans leur état par- fait, soit dans leur état de larve, et font quelquefois sortir des quatre angles de leur corselet de petites vésicules transparentes. a. La cantharide brune. ( C. fusca.) Noirâtre ; le contour du corselet roussâtre. 2. La cantharide livide. ( C. livida.) A lé . A L Roussâtre ; élytres jaunâtres. On les trouve en quantité sur les fleurs. b.) Maracuies. ( Marzacxius. Fabr.) À corps un peu plus court , à élytres plus convexes ; à palpes finissant en pointes. Ils se tiennent sur les fleurs, et vivent d'insectes. Lorsqu'on les touche, il sort, de chaque côté du corselet et de l'abdomen, des vésicules rouges, divisées en trois lobes, qui rentrent le moment d’après. On en ignore l'usage. ” 3. Le malachie bronzé. ( C. ænea. ) D'un verd bronzé ; le bord des élytres rouge. 4. Le malachie à deux taches. ( €. bipustulara. ) D'un verd bronzé; l'extrémité des élytres rouge. On a encoré séparé de ce genre , c.) LES LIME-BO1s. ( LYMEXYLON.) Qui ont le corps cylindrique , alongé , étroit, et des antennes 540 D4ÆE ds NIMN,S.E CATMEXS courtes et en forme de chapelet. Leurs larves vivent dans le bois. | 5. Le lime-bois du chêne. ( C. navalis.) / Noirâtre ; le bord des élytres jaunâtre. Sa larve attaque le bois de chêne, et contribue , avec les tarets et beaucoup d’au- tres animaux , à gâter les vaisseaux et les digues. On a établi nouvellement quelques genres voisins des précédens. Tels sont: LES TILLES. ( Tillus.) Qui ont le corps alongé, le corselet étroit , Cy- Endrique, les antennes en scie , les palpes maxillaires filiformes, et les labiaux très-orands, en forme de hache. On les trouve sur les fleurs. Les DrILes. ( Drilus.) Qui ont le corps oblong , bordé , les palpes en massue , et les antennes en peigne dans toute leur longueur. On en trouve une espèce sur le chêne, etc. H. CoréoPprTÈres à quatre palpes, dont les an- tennes sont en forme de fil ou de chapelet, quel- quefois renflées vers le bout ou dans le milieu, et qui ont cinq articles aux quatre doigts de devant, et quatre à ceux de ‘derrière , et des élytres flexibles. Linnæus n’en faisoit qu'un seul genre, les méloés. Fabricius l’a subdivisé , et il faut en rapprocher quelques autres que Linnæus avoit confondus avec ses cantharis ou ses chrysomèles. bte: DR POUENS AV EURISE :, XVIU. Les mELOÉs. ( Meloe.) Ont pour caractères, selon Linnæus , des antennes en chapelet, dont le dernier article est oblong, une tête tombant au devant d’un corselet rond, non bordé, et des élytres mous et flexibles; on peut ajouter qüe les ongles qui terminent leurs doigts sont ‘doubles. Ils vivent de racines dans leur état de-larve, et se nourrissent de feuilles dans leur état parfait. On ies divise en a.) MELOÉS proprement dits, ( MELOE. Fabr.) Le] 5 Le Cù na lytres plus courts que l’abdomen, sans aïles. Le A :élytres pl t 1 L ont leurs antennes renfces dans le milieu, et irrégulièrement courbées,» On voit ces insectes au printemps ramper dans l'herbe. Is répardent , lorsqu'on les touche, par toutes leurs articulations Ils re ; q » P ; üne huile jaune et fétide. On les regardoit autrefois comme un spéc#ique contre la rage. 1. Le proscarabée. ( Meloë proscarabæus.) D'un noir bleuître uniforme. 2. Le meloëé de mai. ( Meloe maialis.) D'un noir bieuâtre ; le bord des segmens de Pabdomen, cuivre. b.) EYTTES, ( LYTTA. Fabr.) ( Les cantharides propre- ment dites. ) | * À élytres couvrant entièrement les ailes et l'abdomen; à antennes filiformes , minces et égales. 3. La cantharide des boutiques. ( Meloe vesicatorius. ) D'un beau verd doré ; commune sur les frènes. C’est cet in- secte si célèbre pat son cffcacité comme vésicatoire. . s42 DIERSS DNS ECS c.) MYLABRES. ( MYLABRIS. Fabr.) A forme des subdivisions précédentes ; à antennes en cha- pelet, grossissant par degrés vers le bout. Leurs couleurs sont ordinairement variées de noir et de jaune. On n’en trouve guère que dans les pays chauds. 4. Le mylabre de la cicorée. ( M. cichoru, ) Noir; tête et corselets velus; trois bandes jaunes sur Îes élytres. Très-commun dans tout l'Orient. Il paroît que c’est de cette espèce que les anciens se servoient comme vésicatoire. On lemploie encore à cet usage dans la Chine. Les subdivisions précédentes ont les mâchoires fendues : les suivantes les ‘ont entières. » d.) CÉROCOMES. ( CEROCOMA. Fabr.) Semblables aux lyttes pour la forme ; les antennes sont ren fées par le bout, et très-irrégulièrement PAR daris les mâles. 5. Le cérocome de Schæffer. ( Meloe Schæfferi. ) Verd doré; antennes et pieds fauves. e.) LES NOTOXES. ( NoTOxUs. Fabr. ) A antennes filiformes, grossissant légèrement vers le bout; à palpes en forme de hache. Ce sont généralement de fort petits insectes. Nous n’en citerons que 6. La cuculle. ( Meloe monoceros. ) Qui se fait remarquer par une corne du'corselet , qui avance au-dessus de la tête. C’est un petit insecte rougeätre, avec deux marques noires sur chaque élytre. On peut encore remarquer parmi les insectes voisins du genre méloé : Ex : MAIN. IE 5 4 VW ER. S. 543 LES CARDINALES. ( Pyrochroa. ) Qui ont une tête inclinée, un corselet plat , ar- rondi , l'abdomen et les élytres grands et plats, et les antennes en scie ou en peigne. 1. La cardinale rouge. ( P. coccinea. ) D'un beau rouge et d’un luisant satiné. Linné la rangeoit parmi les lampyres. Les LAGRIES. ( Lagria. Fabr.) A corps velu, oblong ; à tête courte; à corselet court, cylindrique, plus étroit que les élytres ; à antennes en chapelet , plus grosses vers le bout. Les palpes maxillaires sont en hache; les labiaux en massue. Ces insectes sont communs sur les fleurs. Linnæus les avoit confondus avec ses chrysomeles. 1. La lagrie velue. ( Lagria hirta.) Noirâtre ; élytres jaunâtres, lisses. Elle est très - commune sur les fleurs. LEs cISTÉLES. ( Cistela. Fabr.) A corps oblong ; à tête ovale; à corselet presque aussi large en arrière que les élytres; à antennes grêles , longues, en forme de fil ou de soie. Les palpes sont en massue. Ces insectes vivent sur .les fleurs. Linnæus les avoit aussi confondus avec ses chrysomèles. 1. La cistèle capricorne. ( C. ceramboïdes. ) 3 Pas à Noire ; étuis jaune-bruns ; antennes en soie de la longueur \ du corps. Commune sur les fleurs. 544 DÉEÏSY [FN 5 € CREME Les ÉDÉMÈRES. ( Œdemera. Oliv. ) (Dryops et necydalis. Fabr.) A corps mince, à tête triangulaire, àyeuxsail- lans; à corselet étroit, cylindrique; à élytres finis- sant en pointe; à antennes grêles, longues , fili- formes. Les cuisses postérieures sont souvent très- renflées , et les ailes en partie découvertes. On les trouve sur les fleurs. 1. L’édimére bleue. ( Œd. cærulea.) D'un beau bleu changeant en verd doré; les cuisses posté- rieures du mâle très-renfées. I. CozéoPTÈRES à quatre palpes, à antennes en forme de fil ou de chapelet , qui ont cinq articles aux quatre doigts de devant et quatre seulement à ‘ceux de-derrière, et des élytres durs: Linnœæus n’avoit fait, de tous ceux de ces insectes qu'il connoissoit, que deux genres, les ténébrions et les mordelles, et il en avoit rejeté quelques-uns parmi les chrysomèles , etc. XIX. Les TÉNÉBRIONS. ( Tenebrio.) Ont pour caractère, selon Linnæus, des antennes en forme de chapelet, dont le dernier article est arrondi; une tête libre, et des étuis durs. Ces in- sectes ont, généralement des couleurs brunes ou noires. Ils vivent tous dans les lieux humides et obscurs Mn DES MV E’R's! 45 obscuts, les caves, les trous souterrains, etc. Piu- sieurs manquent d'ailes. Leurs larves se nourrissent de farine , de pain gâté et d’autres comestibles. I! y en a quelques-unés qui vivent dans le bois. On les divise en a.) TÉNÉBRIONS proprement dits. ( TENEBRIO. Fabr.} À corps alongé, de largeur uniforme, légèrement convexe ; à corselet quarré; à antennes grossissant vers le bout; à palpes terminés en massue. 1. Le ténébrion des moulins. ( T. moliror.) D'un brun noir, tirant sur le roux ; les antennes de la lon- gueur du corselet. Sa larve se nourrit de farine, etest connue sous le nom de ver des moulins. C’est l'aliment le plus agréable aux rossignols qu’on tient en cage. b.) HÉLOPESs. ( HELOPs. Fabr.) À corps oblong, convexe; à antennes grêles, égales, ou même plus minces vers le bout; à palpes maxillaires en forme de hache. 2. L’hélope à pieds velus. ( H. Lanipes.) Noir-brunâtre; élytres striés, aigus en arrières; doigts des pieds, laineux. c.) LES BLAPS. ( Brars, Fabr.) À corps ovale, convexe , sans ailes; à élytres soudés, ter- minés en pointe ; à corselet plat, quarré ; à antennes en chapelet vers l'extrémité; à palpes maxillaires en forme de hache. 3. Le porte-malheur. ( Blaps mortisaga.) Noir, lisse; les étuis à pointe aiguë et saillante, légère, M m 546 DsENS:: IPN $ E € Es ment chagrinés. Le peuple de quelques pays croit que sa pré» sence dans les maisons est de mauvais augure. d.) LES scAURES. ( SCAURUS. Fabr.) À corps oblong , convexe, sans ailes ; à élytres soudés, obtuss à corselet arrondi, convexe ; à antennes en chapelet vers l’ex- trémité; à palpes filiformes. Ils sont des départemens méridio- naux et des pays chauds. e.) LES SÉPIDIES. ( SEPIDIUM. Fabr.) À corps oblong, sans ailes; à élytres soudés, embrassant le thorax ; à corselet anguleux. Leurs antennes sont en chapelet; leurs quatre palpes filiformes. Ils sont tous des pays chauds. F ) LES ÉRODIES. ( ERODIUS.) À corps ovale, court, convexe ; à tête large; à élytres soudés, sans ailes. Leurs antennes en chapelet sont terminées par une très-petite masse ronde ; leurs palpes sont filiformes. Ils sont tous des pays chauds. g.) LES PIMÉLIES. ( PIMELLA. ) #4 À corps ovale; à élytres soudés , embrassant l’abdomen ; œ- corselet convexe , à antennes en chapelet vers l'extrémité , palpes filiformes. Il y en a quelques-uns en France. 4. La pimélie rude.-(T. muricatus. L.) Noire ;tquatre lignes relevées , lisses , sur chaque élytre ; leurs intervalles pointillés. Cette espèce se trouve aux environs de Paris. h.) LES EURYCHORES. ( EURYCHORA. Latr.) À corps court, sans ailes; à élytres soudés, embrassané Pabdomen ; à corselet tres-large ; à rebords saillans relevés qui ‘le rendent concave en dessus, On en trouve en Iéalie, en Afrique, ec. PT DE SV ECR'S: s47 i. ) LES OPATRES. ( OPATRUM. Fabr.) À corps ovale ; à corselet plat, dont les bords latéraux sont saillans ; à antennes en chapelet, grossissant vers le bouts à palpes maxillaires en massue. On en trouŸé assez souvent dans les terrains sablonneux. 5. L’opatre du sable. (Ten. sabulosus.) Noïrâtre , oblong ; trois lignes rudes sur chaque élytre. 6. L’opaire gris. ( Ten. griseus. ) D'un gris brun terne ; trois lignes relevées sur chaque élytrex On a fait des genres nouveatix de quelques in= sectes voisins des ténébrions , tels que, LEs SERROPAIPES. ( Serropalpus.) À corps alongé, un peu applati ; les palpes maxil- laires en forme de hache, dentelés à leur bord interne , et plus longs que la tête. Les prAaPÈRESs. ( Diaperis.) À corps ovale, court, convexe ; à antennes per- foliées dans toute leur longueur; les palpes sont filiformes. Ces insectes se trouvent dans les cham- pignons. 1. La diapére du boler. ( D. bolexi.) Noire, lisse ; trois bandes jaunes sur les élytres. Commune aux. environs de Paris. Les xHypoPALzÉSs. ( Hypophleus.) « A corps oblong, étroit, peu convexe; à antennes Mm 2 M 545 DES ; IPN S E © TYESS en fuseau ou perfoliées dans toute leur longueur. Ce sont de très-petits insectes, qui vivent sous les écorces. XX. LrS MORDELLES. ( Mordella. ) Sont de petits insectes qu'on distingue aisément a leur port tout particulier, qui vient de leur tête renfoncée sous le corselet, de leurs élytres rétrécis par derrière, et de leurs doigts très-alongés , sur-tout les postérieurs. Elles ont les antennes en chapelet, grossissant vers le bout, courtes. On les trouve sur les fleurs. Les femelles ont or- dinairement l'abdomen terminé par une pointe aigu, 1. La mordelle rayée. ( M. fasciata.) D'un aspect soyeux, grise, avec deux bandes transverses plus brunes. K. CozÉOPTÈRES à quatre palpes, dont les an- tennes sont en forme de fil eu de chapelet, se ren- flant quelquefois au bout , et qui ont quatre articles à tous les doigts. Tous ces insectes vivent sur les feuilles des plantes, et s’en nourrissent, à l’état de larves comme à celui d'insectes parfaits. Ces derniers ont ordinairement des couleurs vives, et brillent souvent d’un éclat métallique; ce qui les rend le plus bel ornement des collections. Linnœæus n’en faisoit que trois genres, Et és jVIE R':s. s49 les hispes , les chrysomèles et les ‘cassides ; mais Geoffroy et Fabricius ont subdivisé les chrysomèles d’après des indices donnés par Linnæus lui-même. XXI. Les cassipes. ( Cassida.) Ont les étuis beaucoup plus larges que le corps, et la tête entièrement cachée sous le corselet, en sorte qu'elles représentent une espèce de bouclier ambulant. 1. La casside verte. ( Cassida viridis. ) Ovale, d’un verd clair en dessus, noire en dessous ; sa larve est un ver à six pieds, à corps applati entouré d’épines, qui vit sur les feuilles de menthe, de chardons, et a toujours le dos recouvert de ses propres excrémens, 2. La casside nébuleuse. ( Cassida nebulosa.) Ovale, jaunâtre , pointillée de noirûtre. 3. La casside galonnée. ( Cassida nobilis. ) Jaunâtre ; une ligne dorée sur chaque élytre , qui s’eflace par le desséchement. XXII Les CHRYSOMÈELES. ( Chrysomela. ) N'ont de caractères communs que des antennes en fil ou en chapelet qui les distinguent des hispes, et un corps non débordé par les élytres ni par le thorax, ce qui les distingue des cassides. On les divise en a.) CHRYSOMÈLES proprement dites. ( CHRFSOMELA. F.) À corps ovale, convexe ; à antennes en chapelet insérées ay devant des yeux, augmentant de grosseur vers le bout, Mm 3 re 550 D'&Ns TN 5 E GTER 1. La chrysoméle noire. ( Chr. tenebrioies. ) Une des plus grandes espèces de ce pays-ci ; toute noire, sans ailes, les élytres soudés. Elle se tient sur différentes plantes. 2. La chrysomèle du peuplier. ( Chr. populi. ) Verd bronzé , les élytres rouges. 3. La chrys. sanglante. ( Chr. sanguinolenta. ) Noire , le bord externe des étuis rouge; sur le saule. 4 La chrys. riche. ( Chrysomela fastuosa. ) : Verd doré; trois lignes bleues et trois lignes rouges sur chaque Ctui; le tout brillant d’un éclat métallique. Sur les arbres, les ronces, etc. b.) LES GALÉRUQUES. ( GALERUCA. Fabr.) \ . ? Ont le corps plus plat que les chrysoméles , le corselet ridé, et les antennes insérées entre les yeux, égales dans toute leur longueur ; du reste, leur genre de vie est le même. (5, La gal. de l’orme. (Chr. calmariensis. ) Verditre ; une ligne noire vers le bord de chaque élytre ; des points noirs sur le corselet. / 6. La gal. de la tanaisie. ( Chr. ranaceti.) Noire, pointillée ; le corselet ridé ; trois lignes saillantes sur chaque élytre. C.) LES ALTISES. ( ALTICA. Fäbr. |] Ne diffèrent guère des galéruques que par la grosseur de leurs pieds de derrière, qui les met à même de faire des sauts consi- dérables, Les jardiniers les connoissent sous le nom de puces de terre, et les abhoïrrent beaucoup à cause du dégât qu’elles font des jeunes plantes, vol ETCDPES VERS. ss 7. L’alise des crucifères. ( Chr. oleracea.) D'un bleu brillant, changeant en verd bronzé; elle crible Is jeunes choux, les jeunes navets, etc. d d.) LES GRIBOURIS. ( CRYPTOCEPHALUS.) Se distinguent aisément par leur corps entièremert cylindri- que , et de même largeur d’un bout à l’autre. Ils ont 1+ tête renfoncée dans le corselet, les yeux échancrés , et les antennes filiformes. 8. Le gribouri soyeux. ( Chr. sericea. ) D'un beau verd doré , soyeux. On le trouve fréquemment sur les fleurs des composées. _ Ofvier et Larreille distinguent encore des gribouris les CLYTRES ( CLYTRA), qui ont le corselet un peu plus plat, les yeux oblongs, et les antennes en forme de scie. 9. La clytre quadrille. ( Chr. 4-punctata. ) Noire, étuis rouges à quatre. points noirs. Se trouve sur le prunellier. { c.) ZES CRIOCÈRES. ( CRIOCERIS. ) Ont le corps oblong, et le corselet sensiblement plus étroit que les élytres. 10. Le criocère de l’asperge. ( C. asparagi.) Bleu ; corselet et bord des élytres, rouges; trois taches blan- ches sur chaque élytre. La larve de ce joli coléopière dévaste les asperges. 11. Le criocère du lis. ( C. merdigera. ) « a Noir; le corselet et les élytres d’un rouge de cire d'Es- pagne. On le trouve sur le lis. Sa larve est toujours à l’abri sous une voûte qu'elle se forme de ses propres excrémens, M m 4 552 DES ÎNSEGTESs f ) Les LUPÈRES. ( LUPERUS.) Ont la même forme que les criocères ; mais leurs élytres sont mous , et les articles de leurs antennes plus ou moins alohgés. 12. Le lupère de l’orme. (C: ulmaria.) Le mäle est tout noir, et a les antennes deux fois plus lon- gues que le corps; la femelle a le corselet jaune et les antennes plus courtes que le corps. On le trouve sur toutes sortes d’ar- busies. XXIIT Les nH1sPEzs. ( Hispa.) Ne diffèrent guère des criocères que par des an- tennes plus courtes, cylindriques, et très-rapprochées à leur base. L'espècé commune est noire, petite, et a le corps tout hérissé d'épines. C’est sans doute cette dernière particularité qui a donné l’idée à Lin- næus d'établir ce genre. On la trouve sur les orties. L. CoréoprËÈREs dont les antennes sont en forme e soie, composées le plus souvent d'articles alon- gés, et qui ont quatre palpes à la bouche, et quatre articles à tous les doigts. Ils viennent de larves alongées, à pieds ou très- courts ou nuls, qui vivent dans l'intérieur du bois. Les insectes parfaits réunissent ordinairement l’élé- gance des formes et l’agrément des couleurs. Presque tous réndent un son plus ou moins fort, et sem- blable à celui d’une scie, en remuant leur corselet, et le frottant contre l'abdomen. Ed D ES VIE Rs. 553 Linné nomme NÉCYDALES ceux qui ont les élytres plus courts que les ailes, LEPTURES Ceux qui ont fabdomen et les étuis rétrécis en arrière et le cor- selet lisse, et réunit tous ceux qui ont les élytres à peu près d’égale largeur, sous le nom de XXIV. CaPricORNES. ( Cerambyx. ) Lesquels comprennent , a.) LES PRIONES. ( PRIONUS. Fabr. ) Qui ont le corps applati, les bords latéraux du corselet tran- chans , et divisés en dentelures ou en épines ; les yeux en forme de rein ; les antennes insérées en avant des yeux , à la base des mandibules : celles-ci sont plus ou moins saillantes. Il n’y à point de lèvre supérieure ; Finférieure est échancrée ; la mà- choire d’une seule pièce , tronquée ; les quatre palpes filiformes, obtus. 1. Le prione corroyeur. ( Cer. coriarius. ) D'un brun-noirâtre ; à trois épines de chaque côté du corse- let; à antennes plus courtes que le corps. Cette espèce est de notre pays. Sa larve vit dans les troncs pourris de bouleau, et se creuse un trou dans la terre pour se métamorphoser, 2. Le prione cerf-volant, ( Cer. cervicornis. ) Est un grand insecte d'Amérique , remarquable par ses man- dibules trois fois plus longues que sa tête, armées à leur bord interne d’une grosse dent et de plusieurs petites. Il est brun, varié de fauve sur ses étuis. Sa larve vit dans le bois du fro- mager , et passe pour un morceau délicat. b. ) LES C APRICORNES proprement dits, ( CERAMBYX.) Qui ont le corps alongé ; le corselet rond , armé d’épines ; la 554 DEF 41 $ x cres tête enfoncée , les antennes insérées dans une échancrure des yeux; une lèvre supérieure mobile , linférieure échancrée ; les mandibules courtes ; les mâchoires fendues, les quatre palpes filiformes. Ce genre comprend, selon nous, æ.) Les lamies. ( Lamia. Fabr.) Dont le corps est proportionnellement plus court et plus con- vexe , et les pieds moins grêles. Elles ne volent presque point. 1. Le cisserand. (Cerambyx textor.) D'un noir terne, chagriné ; les antennes plus.courtes que le corps. Commun sur les hètres, | #. Le ramonneur. ( Cerambyx fuliginator. ) Noir ; à antennes courtes ; à élytres gris, devenant noirs ayec l’âge. On le trouve souvent dans l’herbe. 3. Le charpentier. ( Cerambyx ædilis.) Cerdré , nuagé de brun, quatre points jaunes sur le corselet. Le mäle à les antennes six fois plus longues que leicorps; la ‘femelle les à seulement trois fois plus longues. On trouve cette espèce dansles bois de sapin. Elle est commune dans les endroits où les maisons sont bâties de ce bois. . 6. ) Les capricornes, ( Cerambyx. Fabr.) Qui ont le corps plus plat et plus svelte , et les jambes plus, alongées. | 4. Le capricorne musqué. ( Cerambyx moschatus.) D'un verd doré, changeant en bleu. On le trouve sur les saules. Il répand une forte odeur de rose. 5. Le capricorne des Alpes. ( Cerambyx alpinus.) Bleu cendré , avec des bandes noires. I1 habite les forêts des montagnes, mais il arrive quelquefois qu’il n'éclot que dans les ghantiers, MP TODESQVERS. 555 Parmi les espèces étrangères on doit sur-tout remarquer 6. Le capricorne à longs bras. ( Cerambyx longimanus.) Vuls. l’arlequin de Cayenne. Dont les pieds de devant sont trois fois plus longs que le corps. Les épines du corselet sont articulées et mobiles. Il est grand, et joliment varié de gris, de noir.et de rougeätre. On Pa mal à propos range jusqu'ici parmi les priones. c.) LES SAPERDES. ( SAPERDA. Fabr.) Ne diffèrent guère des capricornes que par leur corselet, qui n’a point d'épines, et est, ainsi que tout le corps, d’une forme cylindrique. 1. La saperde effilée. (Cer. linearis.) Longue , cylindrique , mince, noire , à pieds jaunes. Elle vit dans le bois de coudrier. d.) LES CALHIDES. ( CALLIDIU M.) Ort le corselet globuleux ou applati, et à contour circu- laïre. Du reste , ils ressemblent aux saperdes. a.) Les callides à corseler globuleux. La plupart des espèces sont agréablement marquées de traits jaunes ou blancs sur un fond noir. On les rencontre sur les Aeurs, 1. Le caïlile bariolf. ( C. arcuatus.) Noir; antennes et pieds rout ; quatre lignes transverses, et quatre points jaunes sur les élytres. | 6.) Les callides à corseier applari. Ont généralement les couleurs uniformes, et se trouvent dans les vieux bois. 2. Le callide sanguin. (C. sanguineus.) T "4 . Velouté, rouge de sang ; antennes, pieds, et dessous du eorps, noirs, sm. - s56 DE NDEN SECTE LE SPONDYLE. ( SPONDY LIS. Fabr.) Que Linné rangeoit parmi les attélabes , ressemble beaucoup aux callides. Seulement ses pieds sont plus courts, et ses antennes ont des articles si courts, qu’elles ont presque la forme de chapelet. Il est tout noir et vit dans le bois. e.) LES RHAGIES. ( RH AeIU M. Fabr.) N’ont pas, comme les précédens, la tête enfoncée dans le corselet; elle en est au contraire distinguée par un étrangle- ment : sa forme est presque quarrée ; les yeux sont ovales, et les antennes insérées entre eux , fort près l’une de l'autre. Les élytres sont à peu près d’égale largeur. Le corselet a, comime dans les capricornes, une épine de chaque côté. On trouve ces insectes dans les vieux bois. Leur port. est lourd. XXV. Les rEePTuRES. ( Leptura. ) Ont la têre oblongue, dégagée , les yeux ovales, les antennes inséréés entre les yeux , le corselet lisse ; ovale, et les étuis diminuant insensiblement en ar- rière. On rencontre les insectes parfaits sur les fleurs. Îis ont une taille svelte et une démarche légère. 1. La leprure à queue noire. (Leprura melanura. ) Noire , élytres rougeätres, à.pointe noire. On a séparé des leptures : LEs DONACIES. ( DONACIA. ) Qui ont Le corps plus large, le corselet cylindrique, inégal, une peiite tête , des antennes en fils grêles, et souvent les cuisses de derrière plus épaisses. Elles sont ordinairement d’une couleur bronzée , qui varie pour les teintes On en trouve beaucoup, dans les lieux aquatiques, De © BIT DE SV E°R°s s57 XXVI. Les nécyDAzEs. ( Necydalis.) Ont, avec la taille élancée des leptures et les yeux échancrés des capricornes, des élytres qui, parce qu'ils sont beaucoup plus courts que l'abdomen, ou parce qu'ils sont trop rétrécis en arrière, ne couvrent point entièrement les ailes. On les divise en a.) NÉCYDALES proprement dites. ( NecyrDaLis. Fabr.) A élytres rétrécis et pointus en arrière. 1. La necydale rousse. ( N. rufa.) Noire , variée de jaune; les étuis et les pieds, roux; les cuisses en forme de massue ; les genouilières noires. b.) MozorQuEs. ( MorokcHUS. Fab.) À élytres tronqués , beaucoup plus courts que Dome; CE grandes ailes étendues. 2. La grande nécydale. ( N. major.) Brune, élytres et pieds roux, antennes plus courtes que le corps. M. CorÉOPTERES dont les antennes sont en forme de fils ou de soies , et qui ont six palpes à la bouche, et cinq articles à tous les doigts. Ce sont des insectes voraces et cruels , tant dans leur état de larve que dans leur état parfait : ils font aux autres une chasse très-vive, et les poursuivent continuellement. Il ÿena d'aquatiques et de ter- restres. XX VIT. Les prrrsques.(Dytiscus. ) Sont des insectes aquatiques, assez semblables 558, :D.E4S AIN 5 E € GUESS aux hydrophiles par les pieds en forme de rames, et par la dilatation des doigts de devant dans le mâle ; mais leur corps est plus plat, et leurs antennes sont en forme de longs fils. status La larve est un ver aquatique à six pieds, à très- longues mâchoires pointues, qui fait une grande des- œuction dans les eaux. L’insecte parfait n'est pas moins cruel ni moins vorace. Les espèces en sont fort nombreuses. 1. Le dytisque bord£, ( Dytiscus marginalis. Noir ; le pourtour du corselet et le bord externe des élytres, jaunes. Le male a sur chaque élytre trois lignes enfoncées. La femelle ÿ a neuf sillons profonds et velus, mais qui n’en attei. LJ gnent pas l'extrémité. 2. Le dytisque de Rœsel. ( D. Ræselii. ) Le mâle et la femelle se ressemblent, et ont le dessus du corps verd ; les bords externes du corselet et des élytres sont d’un jaune pâle. Les palettes des pieds de devant sont triangulaires, 3. Le dytisque ovale. ( D. cvatus. ) Petit, ovale, comme boursouflé; d’un brun roussâtre , uni- forme ; les yeux noirs. XXVTI. Les cyrrixs. ( Gyrinus.) Autrement tourniquets. Sont de petits coléoptères à corps ovale, qu'on voit sans cesse nager en tournoyant à la surface de l'eau avec un rapidité prodigieuse. Ils ont les antennes plus courtes même que la tête, et quatre yeux, deux un EU) DES VERS. s$9 dessus, deux dessous. Leurs quatre pattes de derrière sont singulièrement larges et courtes. Leurs larves sont carnassières ; elles se métamorphosent dans un cocon qu’elles construisent sur üne branche de jonc. 1. Le gyrin nageur. ( G. natator. ) Noir bronzé très-luisant ; les pieds fauves. XXIX. Les cARABES. ( Carabus. ) Vivent sur terre, manquent souvent d'ailes, er s’en servent peu lorsqu'ils en ont, mais courent avec beaucoup de rapidité à la poursuite desautres insectes; ils ont de commun avec les genres suivans , des man- dibules et maächoires très-proéminentes, des yeux saillans , et une appendice ovale à la base de cha- cune de leurs cuisses. Leurs antennes vont en diimi- nuant vers l'extrémité ; leur ganache à trois lobes; la lèvre avance au-delà, et porte de chaque côté une pointe membraneuse ; les mâchoires se terminent par un onglet pointu ; les six palpes sont filiformes. Ils répandent une fort mauvaise odeur, et lan- cent , lorsqu'ils sentent quelque danger , une liqueur âcre et caustique. Leur larve vit ordinairement sous la terre, a de longues mächoires, et est carnassière. Il ÿ en à un très-grand nombre d'espèces. a.) Carabes à corseler plus large que long , et arrondi. 1. Le carabe sycophante. ( Carabus sycophanta.) L'une de nos plus grandes espèces ; d’un violet brillant ; les s60 DEA x IVN $ E Ci TE # élytres du plus beau verd doré, ayant chacun une vingtaine de stries longitudinales. Il vit sur les chênes et les. frênes, et fait une grande destruction des chenilles de ces deux arbres. b.) Carabes à corseler plus long que large ; à étuis tron- qués , plus courts que l'abdomen. 2. Le carabe pétard. (Carabus crepitans. ) Petit, roux, étuis striés d’un bleu noiràtre. Lorsqu'il est pour- suivi, sur-tout par le carabe sycophante , il laisse échapper une vapeur qui rend un bruit sensible , et écarte son ennemi pour quelques instans. c.) Carabes à corselet en forme de cœur, c’est-à-dire arrondi antérieurement, et rétréci par derrière. Il y en a de grands, qui ordinairement n’ont point d’ailes. 3. Le carabe dore. ( Carabus auratus.) Le plus commun de tous, court sans cesse dans les chemins, les allées des jardins, etc. Il est verd dore en dessus, noir en dessous, à pieds roux. Chaque élytre a trois lignes élevées. ” Les petits au contraire sont presque tous ailés. 4. Le carabe à six taches. ( Carabus lunatus. Fabr. ) Roux ; €tu1, noires. d.) Carabes à corselet presque quarré. . Ce sont les espèces les plus communes ; mais leur grandeur est presque toujours médiocre. 5. Le carabe cuivré. ( Carabus cupreus: ) D'un verd changeant en couleur de cuivre ; les antennes noires , à base rousse ; le dessous du corps et les pieds noirs. Fr ij;es-commun par-iout. On tête , et trois taches sur le bord externe de chaque AIDES VER s 61 On pourroit distinguer de ce genre certaines espèces étran- gères, de grande taille » Sans ailes, dont le corselet fait de chaque côté un angle saillant. Le lobe intermédiaire de leur gas nache est trois fois plus long que les latéraux. On pourroit en séparer égalementde petites espèces de notre Pays, qui ont les mandibules élargies à leur base , et les mà- choires garnies d’une rangée d’épines. LES SCARITES ( Scarires.) Ne diffèrent des Carabes que par leurs antennes en forme de Chapelet, et leurs jambes de devant larges et dentelées ; leurs élytres sont aussi plus étroits à proportion du corselet , et en sont séparés par un étranglement plus notable. Ils se Creusent des trous dans des terrains sablonneux. XXX. Les crernprrrs. ( Cicindela. ) Ont toutes les parties de la bouche encore pius alongées que les carabes , les palpes filiformes, ceux de la lèvre velus, et la lèvre cache derrière la ganache. Leurs pieds sont longs et gréles, et elles courent avec une rapidité extrême, Leur thorax est court, applati aux côtés ; [a tête plus large que Jui, sur-tout à cause de ses yeux proéminens. Ces insectes brillent ordinairement de très-belles couleurs. La larve est aussi vorace que l'insecte par- fait ; elle se tient dans un trou cylindrique creusé en terre , “d’où elle sort Pour aller à la chasse, et où elle rapporte sa Proie, au moyen de ses longues mächoires, Nn 562 D'EMÉINIIN SE GTS 1. La cicindèle des champs. ( C. campestris.) D'un beau verd de pré en dessus, avec cinq points blancs sur chaque élytre;; en dessous, de toutes sortes de couleurs , avec un brillant métallique. C’est l’espèce la plus commune. LES ÉLAPHRES. ( ELAPHRUS. Fabr.) Ne paroissent guère différer des cicindèles que par leur lèvre inférieure , qui est entière , tandis que les cicindeles l'ont trifide. On les trouve ordinairement au bord des eaux. Ils ont des couleurs bronzées. 2. L’élaphre des rivages. ( Cicindela riparia. ) D'un noir bronzé ; les élytres chargés de creux arrondis. Commun près des étangs, etc. On a fait des genres particuliers de quelques insectes étran- gers qu'on rangcoit autrefois parmi les cicindèles. Le plus re- imarquable est la M ANTICORE , qui est du Cap de Bonne-Espé- rance. Elle est beaucoup plus grande , sans ailes, à étuis em- brassant l'abdomen , hérisses de poils et de tubercules. Son corselet eét très-court, et €échancré par derrière. Cet insecte est tout noir. N. Coréoprères dont les élytres sont beaucoup plus courts que l'abdomen , et recouvrent néanmoins entièrement les ailes lorsqu'elles sont replées. Ils ont tous quatre palpes, les antennes en cha- pelet , et cinq articles à tous les doigts. Leur forme est alongée et étroite, et leur genre de vie consiste à se tenir sous les pierres, les herbes, dans les lieux humides ou ombragés, et à y vivre * ETS ME © VIE 2 <. $63 de petits insectes. On en trouve aussi dans les cha- rognes , les vieux champignons, etc. Lorsqu'ils apperçoivent quelque danger, ils font sortir, de l'anus deux vésicules qui se recourbent sur l'abdomen. On en ignore l'usage. Les larves ressemblent beaucoup aux insectes par- faits , les élytres exceptés, et ont le même genre de vie. Linné n’en faisoit qu'un seul genre. XXXI. Les sTAaPHIrzrws. ( Staphilinus. ) Qu'on divise aujourd’hui en 2.) STAPHILINS proprement dits (STAPHILINUS: Fabr. ) À antennes en] chapelet ; à corps plat, souvent velu ; à tête lerge, ronde ou quarrée. Leurs palpes sont filiformes ; leur lèvre inférieure divisée en trois lanières » dont la moyenne est large et échancrée, 1. Le staphilin tricolor. ( Staphilinus hirtus. ) Velu, noir; la tête, le corselet et l'anus, jaunes ; le bord postérieur des élytres cendré. 2. Le staphilin à mächoires. ( Staph. maxillosus. 4 Velu , noir; les élytres et l'abdomen variés de cendré par bandes transversales. 3. Le staphilin gris de souris. (Staph. murinus.) Gris, pointillé de brun ; les antennes rousses. 4. Lestaphilin à élycres rouges. ( Staph. erythropterus.) Noir; antennes, pieds et élytres roux. N n 2 564 DE RAIN s EGTES b.) LES PÉDÈRES. ( PÆDERUS. Fabr. ) À antennes en chapelet ; à tête et corselet ovales ;- à corps étroit , lisse ; leurs palpes maxillaires sont en massue. ; ! &" 5. Le pédère des rivages. (Staph. riparius.) Rouge; la tête, les élytres, Panus et les genoux, bleu foncé. c.) LES OXYPORES. ( OxxPORUS. Fabr.) | A antennes perfoliées dans toute leur longueur ; à palpes jabiaux très-grands et en forme de hache. Ils ont le corps plus ramassé , et les mâchoires plus saillantes. ES à 6. L’oxypore roux. (Staph. rufus. D'un orangé vif, la tête, le bord postérieur des élytres , et Pextrémité de l'abdomen, noirs. Il se trouve dans les champi- gnons gâtés. d.) LES STÈNES. (STENUS. Latreille. ) À antennes renflées par le bout; à corps étroit, chagriné ; à tête plus large que longue , à caufe des yeux, qui sont plobuleux et très-saillans. 7. Le siène à deux taches. (Stenvs biguttatus. ) Petit, noir ; un point roux sur chaque élytre. POUR CPOPMIRUE VI Des insectes pourvus :de mächoires, dont les ailes se replient sous des élytres mous ou demi-membraneux:; qui ne se jorgnent pornt par une SutUTe éXACIE; OÙ des ORTHOPTÈRES. COkv.( ULONATA: Fabr.) TouTes les parties de leur Corps sont re- vêtues de régumens,. dont la substance. est moins dure que dans a plupart des coléo- pères, dont ils différent aussi beaucoup pour la métamorphose; car leur larve ressemble entièrement à insecte parfait, à l'exception des ailes qui lui manquent, et leur nymphe ne se distingue que par des moignons ou des rudimens d'ailes qui lui viennent sur le cor- selet. Du reste , elle se meut et mange comme les larves er les inséctes parfaits. Il y a même des espèces, qui n'ont jamais d'ailes, et qui par conséquent s’accouplent er produisent dans un état tout semblable à celui des larves. Le caractère le plus sûr de cet ordre est pris de Nn 3 566 D:E:Ss: Î'N s E c T Es la bouche. Les insectes qui le composent ont tous une lèvre supérieure mobile, deux fortes mandibules, deux mâchoires articulées, avec genou aux côtés d’une lèvre inférieure plus ou moins divisée, sur la base de laquelle est le pharynx , et quatre palpes articulés, savoir, deux labiaux et deux maxillaires : maïs: 1l y a de plus au dos de la mâchoire re partie membraneuse mobile , tantôt conique, tantôt ” applatrie , qu: pourroit passer pour un palpe non articulé, et que M. Fabricius a nommé CASQUE ( GALEA). Elle se trouve dans toutes les es- pèces de cet ot M et manque dans tous les autres insecte | I. Les PERCE-OREILLES. ( Forficula. ) Ont le corps alongé, la tête libre, ‘six pieds à peu près égaux , dont les doigts sont à trois articles, l'abdomen terminé par une tenaille écailléuse , les élytres beaucoup plus courts que l'abdomen , les ailes se repliant entièrement sous eux, les antennes minces et longues , la lèvre inférieure fourchue ; la mâchoire a deux dents au bout; le galea est grêle et pointu : les palves filiformes. Ce sont des insectes qui aiment les fruits , et qui sont très-communs dans les lieux frais et humides. Leur nom français vient de ce PITONE SUV ER: 567 qu'on leur attribuoit mal à propos l'instinct de se fourrer dans les oreilles. 1. Le grand perce-oreille. ( Forficula auricularia.) Quatorze articles aux antennes ; les élytres blancs à leur ex- trémité. 2. Le petit perce-oreille. ( Forficula minor. ) Onze articles aux antennes. Il ect beaucoup plus rare. IT. Les BLATTES. ( Blaïta.) Ont le corps applati; les élytres très-grands, ho- rizontaux , débordant le corps ; le corselet en forme de large bouclier, sous lequel la tête est toujours cachée ; leurs pieds sont épineux et à peu près égaux, à doigts de cinq articles ; leurs antennes longues et mincés ; leur lèvre inférieure arrondie, divisée en deux lobes larges; leur mâchoire ciliée à la base et fourchue au bout ; leur galea très - gros vers le bout ; leurs palpes filiformes. Ce sont des insectes qui se tiennent dans l'obscurité, et dévorent les meubles , sur-tout les substances animales, comme le cuir, etc. 1. La blatte orientale. ( Blatta orientalis. ) D'un roux brun uniforme ; originaire d’Asie, d’ou elle s'est successivement propagée jusque chez nous ; très-commune en Russie , où elle est un vrai fléau. 2. La blarte de Lapponie. ( Blatra Lapponica. ) Jaune ; 2 élytres tachetés de noir. Chez nous, eile se tient dans les forêts et sur les fleurs : mais dans le nord elle s’est N n 4 568 DES’ INSECT Es introduite dans les maisons, et y dévore la farine et les autres provisions. III. Les MANTES. ( Mantis.) Ont le corps applati , les élytres horizontaux , le corselet cylindrique et singulièrement alongé , [a tête penchée en bas, les antennes en forme de soies , les quatre pieds de derrière courts et simples, ceux de devant comprimés, épineux, très-longs , et se ployant de manière que la jambe fait avec la cuisse une forte tenaille capable de saisir de petits animaux. Tous leurs doigts ont cinq articles ; leur lèvre inférieure est divisée en quatre lanières égales, leur mâchoire ciliée sur son tranchant, et leurs quatre palpes filiformes. Ce $ont des insectes qui vivent de proie, et qu'on ne trouve point dans le nord. 1. La mante religieuse. ( Mantis religiosa, ) À corselet et étuis verds et sans taches. 2. Le prie-dieu. ( Mantis oratoria. ) À corselet lisse ;,à étuis verds , une tache noire sur l’aile. Ces espèces se trouvent dans le midi de l'Europe. Le peuple suppose qu'elles ne tiennent leurs bras de devant relevés que pour prier Dieu ; et les Turcs ont même pour elles, à cause de cela, un respect religieux. 3. La feuille. ( Mantis gongylodes.) Insecte des Indes, remarquable par sa forme bizarre. L’abdo- men est bordé en arrière par une feuille membraneuse ; les cuisses et Le corselet, qui est très-long, ont des feuilles semblables à © ? EATT D E SYMVI EeRts. 569. leur extrémité; le sommet de la tête s'aiguise en une pointe aussi terminée par une petite feuille, Les ISPECTRES. ( SPECTRUM. Stoll.) Devront être sé- parés du genre des mantes, auquel on les a réunis jusqu'ici. Leur tête ovale, libre , a de très-petits yeux; leurs pieds de devant ressemblent aux autres et ne font point la tenaille ; lëur lèvre inférieure est divisée en deux très-longues lanières, et deux très-petites .collées contre le bord interne de celles-li ; leur mâchoire est dentelée au bout, et leurs quatre palpes sont composés d'articles comprimés comme des feuilles. Il y a des spectres. ra, ) À antennes en forme de soie; à corselet cylindrique ; & pieds gréles. Leurs élytres sont très-courts, et le bord externe des ailes coriace. Leur corps entier est cylindrique et comme tout d’une venue. 4. Le soldur. ( Mantis gioas.) Long de huit à dix pouces, verdâtre ; à ailes tachetées de brun. Des Indes. b.) 4 antennes filiformes ; à corselec écranglé dans son milieu; à abdomen applati ; à pieds comprimés. Ts ont la forme applatie horizontalement des mantes ; leurs cuisses et leurs jambes ressemblent à des feuilles dentelées ; les bords du 2 _corselet sont tranchans et épineux. 5. La feuille sèche. ( Mantis siccifolia. ) Abdomen très-plat; grands étuis, antennes plus courtes que la tête ; point d’ailes. Des Indes. IV. Les sAUTEREILzES. ( Gryllus.) Linnæus a réuni sous ce nom tous les orthontères + que leurs pieds de derrière très-alongés et les cuisses Te 7° DES * L'N 8 E C\'rirss épaisses rendent capables de faire de grands sants. Ils ont tous le corps cylindrique ; les ailes se rabat- tant sur ses côtés, la tête serrée par sa base contre le corselet; mais ils diffèrent assez d’ailleurs pour être divisés en plusieurs genres, tels que, a.) LEs LOCUSTEs. ( LocusTA4.Fabr.) Tetrigonia. Lin, Qui ont de trèslongues antennes grêles en forme de soies, et l'abdomen terminé dans les femelles par une double pointe écailleuse, en forme d'épée ou de sabre , qui sert à déposer les œufs sous terre. Leur lèvre supérieure est ronde ; l’inférieure est divisée en deux grands lobes arrondis, entre lesquels sont deux petites pointes. La mâchoire a trois dents à son extrémité, et un galea à peu près cylindrique. Les doigts sont tous de quatre articles. Ce sont des insectes voraces qui détruisent beaucoup de plantes , et qui s’entre-dévorent eux-mêmes. 1. La grande sauterelle. ( Gryllus viridissimus. } Grande , d’un beau verd uniforme. Elle se trouve dans les foins. Ses antennes sont bien plus longues que son corps. Son sabre est droit. 2. La sauterelle sachetée. ( Gryllus verrucivorus. ) Grande ; à grosse tête; à ailes vertes, tachetées de brun; à antennes de Îa longueur du corps ; à sabre recourbé en haut. Les paysans lui font ronger leurs verrues , croyant que cela. les empêche de repousser. Les ACHÈTES de M. Fabricius ne différent de ses Zocustes que parce qu’elles ont à la queue deux longs stylets velus, dont les locustes n’avoient que des vestiges, et que leurs doigts n'ont que trois articles, Tels sont: ENTS DE S WMV E:R:5. $71 3. Le saupe-grillon. ( Gryllus gryllo-ralpa. ) Autrement courtillière. Velu , brun noirâtre, vivant sous terre comme la taupe, et y faisant un grand dégât de nos plantes potagères. Ses pattes de devant sont raccourcies et élargies de manière à former une espèce de pelle propre à pousser la terre en arrière. Son nid est une motte arrondie et bien maçonnée , au centre de la- quelle sont les œufs, en très-grand nombre. Il paroît que les petits vivent quelque temps en société. 4. Éé grillon domestique. ( Gryllus domesticus. D'un brun jaunêtre; à ailes pointues, plus longues que les élytres. Il se plaît dans les maisons, aux lieux où règne une chaleur habituelle , comme les fours, les foyers; et il impor- tune par son abondance et son bruit aigre et désagréaolc. 5. Le grillon des champs. ( Gryllus campestris.) D'un noïrâtre uniforme ; à grosse tête arrondie; à thorax } * . * x . . x quarré; à veines des étuis tres-saillantes. Il habite à la cam- pagne dans dés trous souterrains. b.) LES CRIQUETS. ( Acriivum. Fab.) Bulla. Lin. Ont des antennes filiformes, et le thorax prolongé par der- “1 . . / À , 51 rière enune pointe qui égale ou même dépasse le bout de l'ab- \ Pie 7 r domen. Leur lèvre supérieure est ronde ; l’inférieure est par- Lé LR / . f tagée en quatre lanières étroites, dont les moyennes sort du double plus courtes. La mâchoire a deux petites dents ; le ga/ea est pointu , les quatre palpes filiformes; les doigts ont trois articles. 6. Le criquet à deux points, (Gryllus bipunctatus.) \ . . * , . Très-petit ; sans ailes ni élytres ; le corselet, aussi long que Fabdomen. 1% DIEMST IN 8 E CONTES 7. Le criquer pointu. ( Gryllus subulatus: ) Le corselet dépasse l'abdomen ; les ailes existent, et à leur base deux très-petits élytres. nue. ! Ces insectes sont communs dans les lieux secs et pierreux. c.) LES SAUTERELLES proprement dites. ( GRYLLUS.F.) Locusta. Lin. Ont des antennes filiformes ; la lèvre: supérieure échancrée, linférieure divisée en deux lobes arrondis ; amächoire à deux dents à sa pointe , le galea pi large au bout qu'à la base, les quatre palpes filiformes, les. doigts de trois, articles. Le nombre des espèces est fort gra ce 8. La saurereile à ailes rouges. ( Gryllus stridulus.) Brune , nuagée de gris; les ailes rouge d’écarlates avec une bande noire, Commune dans les lieux secs ,. des çellines pier- reuses, etc. 9. La sauterelle à ailes bleues. { Gryllus cærulescens. ‘a Brun et gris ; à ailes bleuätres, noires au. bot. .Se trouve également dans ce pays. A 10. La sauterelle ensanglantée. {Gryllus grossus. ) Veïdâtre , jaunâtre en dessous ; trois lignes “élevées sur le coxrselet ; le dedans des cuisses, rouge. Commune ‘dans nos : campagnes. k + 208 11. La sauterelle de passage. (Gryllus migratorius. ) Verdâtre; à aïles tachetées de brun; les mandibules très- grosses , ail noires au bout. C’est une des plus grosses espèces ; elle est originaire de Tartarie, et arrive quelque- foïs en colonnes innombrables dans les pays orientaux de lEu- rope , la Pologne, la Hongrie, même jusqu’en Allemagne. Elle : : mn à ravage tout sur son passage, et ne laisse ni bied ni foin: I r'en _ CL él EM TD EE $ WIE RS. $73 reste ensuite pendant nombre d'années qu'une petite quantité dans ces pays. LES 4crIDA de Lin. ( TRUX ALIS. Fab.) Ont la bouche et les pieds comme les sautereïles ; leur tête a la forme d’une pyramide oblique , très-aigu*, dont la base est la bouche, et dont la pointe porte les yeux et les antennes , qui sont comprimées en lame d'épée , comme on le voit aussi dans quelques grylles, ce qui leur donne une figure très-singulière. On en trouve dans le midi de l’Europe. Les PNEUMORA de Gmelin ont la bouche et la forme d- tète et d'antennes des sauterelles ordinaires ; mais lewr abdomen est extrèmément gonflé , et transparent comme une vessie , et leurs pieds de derrière sont à peine plus longs que les autres. On les trouve en Afrique. MR APE TRE Vi LT Des insectes sans mächoires , pourvus d’un bec recourbé sous la poitrine, dont les ailes se replient sous des élytres mocrié coriaces ; morrré membraneux , Ou des HÉMIPTÈRES. Ein. (RYNGOTA. Fabr.) Nous voici arrivés aux insectes qui n'ont point de mâchoires, et qui ne peuvent par conséquent diviser aucun aliment solide, mass . $74 DES SIVN SE CEE se bornent à pomper des fluides animaux où végétaux. Nous commencerons par ceux dont la bouche consiste en un tube composé de pièces articulées à la suite les unes des autres, et contenant trois soies fines , roides et aiguës. Ces soies entament les vaisseaux des animaux ou des plantes , desquels le tube doit extraire le fluide par la succion. Elles ne sont accom- pagnées d'aucun palpe. Les insectes qui ont cette sorte de bouche, que les entomologistes nomment bec (rostrum), sont tous à demi-métamorphose, et ne difré- rent dans leurs trois états que par le degré de développement de leurs ailes. Dans l'état parfait, leurs élytres se croisent PEER toujours l’un sur l’autre; et ils sont . ralement coriaces à leur base, et mem- braneux à {eur extrémité : quelques Due Mauss les ont entièrement d’une même consistance. I. Les PUunNAISES. ( Cimex.) Ont pour caractère des antennes en forme de fil ou de soie, composées de quatre ou cinq articles. Elles ont toutes un corps applati, un bec naissant de l'extrémité de la tête, et se reployant sous le Pres, VIE RS. s75 corps , et trois articles aux tarses. Elles vivent en suçant les autres animaux. La plupart répandent au moment du danger une odeur insupportable. On les divise en : a.) ACANTHIES, à corps excessivement plat, et comme membraneux. 1. La punaise des Lies. ( C. lectularius. ) Sans aïles ni élytres. Tout le monde connoît cet insecte in- commode et dégoûtant. On le chasse moyennant différentes plantes à odeur forte, comme l’hièble, la menthe, etc. On le tue par la vapeur de charbons ou d’huile de térébenthine ; Vhuile de tabac : on en détruit les œufs par les onguens mercu- riels. Quelques auteurs prétendent qu’on a vu des punaises de lit ailées : mais d’ordinaire elles propagent dans un état sem- blable à celui de larves. b.) PUNAISES proprement dires. ( CIMEX. Fabr. ) À antennes de cinq articles; à corps ovale ou arrondi. Il y en a dont l’écusson recouvre presque tout l'abdomen. 2. La punaise rayée. (C. lineatus. ) Rayée alternativement de noir et de rouge ; se trouve quel- quefois aux environs de Paris. D’autres où les angles du corselet sont épineux. 3. La punaise hémorrhoïdale. ( C. hemorrhoïdalis. ) Verte en dessus, jaune en dessous, derrière et pieds rouges. Dans le plus grand nombre le corps est arrondi, et l’écusson médiocre. 4. La punaise des choux. ( C. oleraceus. ) D'un bleu brillant; une ligne sur lécusson, et un point sur chaque élytre , blancs ou rouges. 576 D £ S IN S ETES 5. La punaise des crucifères.\( C. ornatuss) Rouge, avec des taches et des lignes noires rrès- variées. Ces deux espèces sont extrémement communes. sur les plantes crucifères. c.) CORÉES. ( COREUS.. Fabr. ) À antennes de quatre articles, dont le dernier est en masse; leur corps est oblong, et l'abdomen. déborde les élytres de cha- que côté. 6. La punaise bordée. (C. marginarus.) D'un brun rougeûtre ; abdomen ovale ; lessangles latéraux du thorax saillans et un peu relevés ; antennes rousses, à masse brune. Sur diverses plantes. d.) ZyGÉéEs. (LrYGÆus. Fabr.) 2 À antennes de quatre articles, filiformes ; leur corps est oblong, souvent même alongé. 7. La croix de chevalier. ( C. equestris. ) Rouge ; une croix noiïrâtre sur les élytres ; des points blancs sur leur partie membraneuse. | 8. La punaise demi-ailte. (C. aprerus.) Rouge, variée de noir; point d'ailes ni de parties mem- braneuses aux élytres. Très-commune dans les jardins. e.) GERRES. ( GERRIS. Fabr.) Ont le bec court, recourbé; le corps étroit ; les antennes, en soie, de quatre articles; les quatre jambes de derrière beaucoup plus longues. Ils marchent sur Peau, et y pourchassent les petits insectes. Nous en avons plusieurs petites espèces peu différentes. - f.) HYDROMÈTRES. (FYDROMETRA. Latr.) 4 , . 4 LA Ont la tête très-alongée, étroite dans le milieu , Îles antetnes attachées ET DES VERS. s77 attachées au bout, sétacées , de quatre pièces, le bec recourbé dans une fente sous la tête; leur corps est mince comme un fil. Ils marchent sur l’eau comme les précédens. 9. L'hydromètre des étangs, ( C. stagnorum. ) Noirâtre , sans ailes ni élytres. g.) Les RÉDUPES. ( REDUPIUS.) Diffèrent de tous les autres par leur bec court, simplement arqué , et non recourbé sous le corps, et par leurs antennés en soies insérées sur le front. Leur forme est oblongue comme celle des lygées. 10. Le réduve masquê, ( C. personatus.) Tout brun, velu. Il poursuit les autres punaises , et peut être employé à la destruction de celles des lits. II. Les nèPzs. (Nepa.) Vulg. scorpions aqua- tiques. Ont pour caractères communs des antennes très- courtes , cachées sous la tête, un bec court, arqué, ét des pieds de devant dont la jambe est termi- née par un onglet, et forme avec la çuisse une espèce de pince ou de tenaille. Elles habitent toutes dans l'intérieur des eaux , et y vivent en suçant les insectes et les vers, qu'elles saisissent avec la tenaille de leurs. pieds de devant. On les divise en: a.) RANATRES. ( RANATRA. Fabr.) Dont le corps est très-long et trèsétroit , et les quatre pieds de derrière minces et alongés ; leur abdomen se termine par deux Oo s7 DÆS£LÏN a EQGTESs soies, qui forment ensemble un tuyau dont l'animal se sert pour zespirer l'air sans sortir de l’eau. Leurs antennes sont fourchues. Elles pondent.des œufs ovales, pourvus de deux petites soies, semblables aux aigrettes de certaines semences. 1. La nèpe étroite. ( Nepa linearis. ) -Cendrée ; à queue aussi longue que le corps. On 1a trouve dans toutes les mares au printemps. b.) NÈPES proprement dites. ( NEPA. Fabr.) Ne difèrent.des ranatres que par leur corps oyale et applati , plus large en arrière, par leurs pieds moins alongés. Leurs œufs ont sept petites aigrettes. 2. La népe cendrée, (Nepa cinerea. ) | Ovake, cendrée ; le dos rouge sous les ailes , la queue pres- que aussi longue que le Corps. Elle habite dans les mêmes lieux que la précédente. c.) LES NAUCORES.\( NAUCORIS. Fabr.) Ne ressemblent aux autres nèpes que, par les serres de, leurs pieds de devant. La forme de leur corps est la même que dans les punaises, c’est-à-dire plate et courte. Leur tête est large , appliquée contre le corselet ; leurs antennes simples, filiformes; leur bec court, dirigé en arrière ; leurs pieds de” “derrière sont Le # Vu 4 applatis et ciliés, pour Servir de edf. à 3. La nèpe punaise. ( Népa cimicoïdes. )’ © D'un brun verdâtre ; l'abdomen dentelé en scie, débordant les élytres. : HI. Les nNOTONECTES. ( Notonecta.) V ulg. pu- naises d'eau. ; : Ont de gntennes très= courtes, cachées entre la se Tr Es UV E2R3S2 579 tète et le :corselet, un bec court dirigé en ar- rière , le corps oblong , et les doigts de derrière cts par des poils serrés qui les rendent très-propres à nager : aussi ces insectes se meuvent-ils en tout sens dans l’eau avec une grande vitesse, Ils vivent de proie. On les divise en a.) CORISES: (S1G4RA« Fabr, Year eee: 44 A bec large, très-court, "2 à co plat, sans écusson entre les élytres. 1. La corise striée. ( Noronecta striata. ) Le dessus de son corps est pointillé de noir et de blanc ; le dessous est blanchâtre. On en trouve des individus de 28e grandeurs différentes. b.) NOTONECTES proprement dites. ( NOTONECT A, Fabr.) À bec mince, dirigé en arrière; à corps oblong, convexe ; un “éeusson entre des élÿtres. 2. La notonecte rousse. ( N. glauca.” Roussätre ; l’écusson, et des taches au bord-des élytres, noirs. “Elle nage presque toujours sur le dos pour saisir plus fäcilement sa proie. Il y en a un grand nombre dans toutes les eaux dor- mantes. | ire ssl FN SALUE LES CIGALES. { Cicada.. Lin.) Ont, pour caractères communs , des antennes courtes , et un bec alongé, droit , qui semble naître du cou, reset) de portés par lequel la tête tient. au,corseler. Leurs élytres sont d'une consistance égale, coriace dans les unes , trans- © o 2 a —— 530 DES INSECTES parente dans les autres. On les divise en plusieurs genres, tous remarquables par leurs formes ou leurs habitudes. . a.) LES FULGORES. ( FULCORA.) Ont les antennes terminées par une masse globuleuse, situées sous les yeux ; deux yeux simples, placés entre les yeux et les antennes; et le front dilaté en une espèce de vessie, ovale cylindrique ou conique , selon les espèces. 1. Le porte-lanterne. ( Fulgora laternaria. ) C’est un très-grand insecte qui habite à la Guiane. Il est agréa- blement varié de jaune et de roux, et a sur chaque aile une grande tache en forme d’œil : maïs ce qui le singularise le plus, c’est la dilatation de son front, qui est presque aussi grande que son corps. Quelques voyageurs ont assuré que cette excrois- sance répand une forte lumière ; mais il paroïît au moins que cela n’a pas lieu en tout temps. b.) LES CIGALES proprement dites. (TETTIGON1A. Fabr.) Cicada. Ofv. Ont les antennes terminées par une soie fine , situées en avant des yeux; trois yeux lisses sur le milieu du front, et des élytres transparens et veinés. Ce sont ces insectes si connus par l'es. pèce de musique que les mâles font entendre. Les organes qui la produisent sont situés à chaque côté de la base de l'abdomen, et consistent en deux vessies élastiques, garnies d’arêtes saillantes, -ou plutôt de plis, qui s'élèvent et s’abaissent par le moyen d’un muscle propre à chaque vessie. Ce mouvement produit un son, même lorsqu'on l’imite après la mort de l’animal. Ces instrumens sont situés chacun dans une cavité fermée en dehors par une pièce écailleuse, et séparée du reste de labdomen par une membrane fine et élastique, FAIT DES 2 V EcR's; 551 Les cigales vivent sur les arbres, et en sucent la sève. La femelle dépose ses œufs dans les branches mortes, au moyen d'un triple aiguillon renfermé dans deux étuis demi- tubuleuxe La larve à les pieds de devant courts et larges pour creuser 12 terre, dans laquelle elle se tient , et où elle se nourrit en perçant les racines des arbres. Les anciens la connoïssoient sous le nom de tertigomerra, et la regardoïient comme un mets délicat. Nous n'avons de ces insectes que dans nos départemens méridionaux ; ils sont très-communs en Italie. Ce sont leurs piquures qui. font “découler de l'espèce de frêne appelée ornus , le suc mielleux et purgatif connu sous le nom de manne. 1. La cigale de l’orne. ( Cicada orni.) C'est une des plus grandes ; elle est noire, variée de roux, et a des élytres et des ailes transparentes, à veines rousses vers leur base, et brunes vers le bord. 2. La cigale commune. ( Cicada plebeia. ) Un peu moindre que la précédente; six points bruns vers le bord postérieur des élytres, et une bande brune sur le milieu. c.) LES CICADELLES. ( CicA4DAet cercoris. F abr.) Ra- ñatra. Lin, Tertigonia. Oliv. Sont des insectes semblables en petit aux cigales, mais dont les élytres sont ordinairement opa ues , et qui n’ont que deux paques, et q q petits yeux lisses sur le sommet de la tête. On en voit un grand nombre dans notre pays, sur presque toutes les plantes, Elles font de grands sauts. 3. La cicadelle écumeuse, ( C. spumaria, ) Grise , deux taches transparentes sur le bord externe de eha- que élytre. Sa larve se tient sur le saule, et rend par l’anus une liqueur écumeuse qui la recouvre toute entitre. Cela lui est commun avec plusieurs autres espèces. Oo ; 582 Dephsst L'N SE &MMENS 4. La cicadelle sanglante. ( C. sanguinolenta. ) Noire : trois taches rouges sur chaque élytre. d.) LES MEMBRACES. ( MEMBRACIS. Fabr.) Ont la tête applatie horizontalement, et les antennes insérées sous son rebord ; leur corselet a souvent des formes assez ex- traordinaires. 5. Le petit diable. ( C. coernuta.) Brün; le corselet à une corne pointue de. chaque côté, et se termine en arrière en une longue queue. V. Les THRips. ( Thrips. Lin.) Sont de très-petits insectes, à antennes filiformes, à corps alongé, étroit, à bec gros et très-court, à ailes et élytres horizontaux, qu’on voit sans cesse volriger et sautiller dans les fleurs. Leurs doigts sont terminés par une petite vessie qui en fait le second article ; mais on ne peut bien l’observer qu’au microscope. VI. Les PpucERONS. ( Aphuüs.) Sont de petits insectes À corps ovale, portant en arrière deux tubercules ou deux soies, à an- tennes filiformes , à bec de cinq pièces, quelquefois plus long que le corps, qui vivent du suc des plantes sur lesquelles ils se tiennent en grandes troupes , le bec fiché dans la pulpe des feuilles ou des tiges , ét presque toujours immobiles. Il y à dans chique espèce des individus sans ailes, et d'autres qui en ont quatre, transparentes, disposées Mur: D ES VV Esnss. 533 en toit; leurs pieds sont: égaux : ils ne sautent point. Il ne paroît de mäles que vers l'automne, temps où se fait l'accouplement, qui est suivi d’une ponte d'œufs qui ne doivent éclore qu'au prin- temps suivant. Tous les individus qui en naissent sont femelles, et produisent, sans aucun accou- plement, des petits vivans, tous également femelles et vierges, qui reproduisent comme leurs mères. Il en est ainsi pendant neuf générations , sur lesquelles l'action fécondante se perpétue. Les pucerons nuisent beaucoup aux plantes sur lesquelles ils habitent; ils y font naître quelquefois diverses excroissances , et ils y répandent par les deux cornes de leur abdomen un suc mieilé dont les fourmis sont très-avides. Ils ont, même parmi les insectes, une foule d’ennemmis ; les larves des coccinelles, des hémérobes, et de certaines mouches à deux ailes, en font une destruction considérable. 1. Le puceron du tilleul. ( 4. tiliæ, ) Le . .7 . Verdâtre ;; pieds et antennes variés de noir et de blanc ; une ligne blanche sur chaque côté du corselet ; quatre L. de points noirs sur l'abdomen. Il s'attache aux jeunes poussès de tilleul, ‘et lés fait se contourner en spirale. 4 _2. Le puceron de L'orme. ( 4. ulmi.) À corps oblong, roussâtre , couvert d’un feutre gris. Il fait boursoufler les feuilles ,de l'orme en vessies irrégulières: très+ spacieuses, dans lesquelles les pucerons se trouvent renfermés, Oo 4 554 B'EAS MN $ E C TES .3. Le puceron du hétre, ( À. fagi.) Revêtu d’une laine légère plusieurs fois plus longue que fuis 4. Le puceron du chêne. ( A. quercäs. ) Noirâtre ; le bec du double plus long que le corps. Il se tient dans les fentes de l'écorce du chêne. VII. Les PSsyizes. ( Chermes. ) Ont beaucoup de ressemblance avec les pucerons, et vivent, comme eux, du suc des plantes; mais elles sont susceptibles de sauter, et ont des antennes de beaucoup d'articles, et un bec conique très-court. Elles altèrent aussi par leurs piquures la forme des feuilles et des autres parties des plantes, et rendent par l'anus une matière sucrée assez consistante. 1. La psylle du buis. ( Ch. buxi. ) Verditre, à ailes d'un jaune brun. Elle habite dans les som- mites du buis, dont elle fait enfer les feuilles. VIII. Les cAzzinsecTES. ( Coccus.) La femelle à la forme d’un bouclier attaché fixement contre les tiges ou les feuilles des plantes, et vit du suc qu’elle en tire par un bec long qu'elle y insère, Elle à six pieds courts, et deux antennes courtes et cylindriques. Le mâle a dans son état de larve une figure à peu près semblable à celle de sa femelle; mais il se métamorphose en un très-petit insecte à deux ailes longues, à longues antennes filiformes , à six yeux lisses, sans aucun Mur BEsnV ER:Sa: 53 bec apparent. Il se promène sur la fmelle, qui est beaucoup plus grande que lui, er qui demeure im- mobile. Lorsqu'elle a été fécondée, elle s’enfle considérablement ; les œufs qu "elle pond restent sous son corps, qui se dessèche ensuite, et sert d'abri aux œufs, et pendant quelque temps aux petits qri en éclosent. Ceux-ci sortent par une échancrure de la partie postérieure du cadavre de leur mère , ct courent quelque temps sur l'arbre, avant de se fixer. 1. Le gallinsecte des serres. ( Coccus Hesp-ridum. ) ‘Très-commun sur les orangers et les autres arbustes de serre; auxquels il fait beaucoup de tort. Lorsque la femelle est des- séchée , elle devient noire, luisante et anguleuse. \ 2. Le kermès. ( Coccus ilicis.) Vulg. graine d’écarlate. Il vient sur une espèce de chêne verd de Provence et d'I- talie. La femelle prend la figure et la grosseur d’un pois ; elle est d’un violet noir. C’est un article de commerce onsidérable, Ma cause de son usage pour la teinture en cramoisi, On Fem- ployoit autrefois à l’écarlate. 3, La cochenille. ( Coccus cacti. ) Vient en Amérique sur une espèce de cactus , appelée nopal. La femelle est ovale, et conserve des traces des segmens de son corps ; elle est célèbre par la teinture d’écarlate que donne le mélange de sa décoction avec la solution d’étain par l'acide nitro-muriatique : seule elle teint en cramoisi. Cette production est lune des principales richesses du Mexique. 4. La cochenille de Pologne. ( Coccus polonicus.) Elle s'attache aux racines du se/erantus annuus , plante qui ru sn DEL , hr a 1 t »." 586 D:Ets" L°N SE € TES croît dans les terrains sablonneux, et elle faisoit , avant lin troduction de la cochenille , un article de commerce important pour la Pologne. Les Cosaques l’emploient encore à la teinture. 7 G'H À.P.LFRUR GENRE Des rnsectes sans mächores , pourvus, d’une trompe qui se roule en spirale, a quatre arles , revêtues d’écailles semblables à une poussière fine ;-ou des LÉPIDOPTÈRES. sg (GLOSSATA. Fabre) | | CES insectes, connus sous le nom-de pa- pitlons | font l’ornement des GAGNÉS pat la beauté de leurs couleurs et la variété de leurs mouvemens. Leurs larves, nommées chenzlles, ont un corps plus ou moins alongé, divisé en anneaux, pourvu de six pattes écailleuses , attachées aux anneaux antérieurs, et d’un nombre de pattes membraneuses, qui varient depuis deux jusqu’à dix. Ces dernières sont attachées aux derniers anneaux. La tète des chenilles est écailleuse ; elle porte six petits veux lisses de chaque côté, sŒaTr DE s "VI ERaSA 587 et. deux très-courtes antennes. Leur bouche est composée de fortes mandibules , de mâchoires qui portent des palpes, et d'une partie ana- logue à une lèvre inférieure. En un mor, elle ressemble à celle des insectes qui ont les or- ganes de la manducation les plus compliqués. Ce sont des animaux très-voraces, et bien connus par les dommages que plusieurs de leurs espèces nous causent en détruisant les plantes que nous cultivons. Leur canal alimentaire est fort gros et tout droit, allant d’une extré- mité du corps à l’autre sans inflexion. À chacun de ses côtés est un long vaisseau qui contient une liqueur filante, qui se dessèche à l'air, et.qui forme /a sote. Les chenilles lemploient “pour se suspendre ou pour s’envelopper dors- qu’elles veulent se métamorphoser. | Leur nymphe porte le nom de chrysalide : elle est immobile ; on n’y apperçoit que de Jégers indices des parties qui doivent compo- ser l’insecte parfait. _. Celui-ci a le genre de vie le plus opposé qu'il soit possible à celui de sa larve; il voltige toujours, et.ne se nourrit que du miel des fleurs. Les femelles sont très-fécondes. 588 DES INSECTES Les papillons ont six pattes, quatre ailes, tantôt droites, tantôt susceptibles de se ployer dans le repos, couvertes, ainsi que tout le corps, de petites écailles qui ressemblent à une poudre colorée, et qui s’enlèvent aisé. ment. Îls ont deux grands yeux composés et trois simples ; deux longues antennes, qui sont tantôt renflées au bout où au milieu, tantôt en peigne ou en soie, etc. Leur bouche consiste en une trompe doublement tubuleuse, qui, lorsqu'elle est longue, se roule en spi- rale dans létat de repos, et est renfermée entre deux palpes comprimés, articulés et velus. Linnæus n’a fait que trois genres de Æpido- pières, savoir , les papillons de jour, les sphinx ou papillons de soir, et les phalènes ou paprllonse de nuit. On les a depuis beaucoup subdivisés I. Les PpAPpIIrLzONS. ( Papilio.) Se caractérisent par leurs antennes terminées par un renflement obtus, et leurs ailes qui se relèvent dans le repos l’une contre l’autre en un plan vertical. Leurs chenilles ont toutes seize jambes ; elles se suspendent ou se lient contre des corps solides , lorsqu'elles veulent se métamorphoser, mais ne se filent point de coques. Ce genre contient plusieurs tribus. ETIDES VERS. 589 a.) LES NYMPHES ( NY MPHALES, Lin. ) : 4 ailes din telees ; à pieds de devant courts, cachés, ét sans doigts. Ïis viennent de chenilles rases, hérissées de longues épines, souvent branchues ; elles se suspendent par la queue lorsqu'elles veulentse. métamorphoser. Leurs chrysalides présentent une espèce de masque ou une image grossière d’un visage humain, 1. Le deuil. ( P. antiopa.) Les ailes d’un pourpre obscur ; un bord jaune pâle ; et un autre plus en dedans, noir, tacheté de bleu. Sa chenille est noire, avec une rangée de taches quarrées rouges sur le dos, Elle vit en grandes troupes sur les saules. ë 2. Le paon de jour. ( P. io.) Les ailes mordorées, -bordées de brun ; Sur chacune, une grande tache ronde en forme d'œil, jaune, noire et rouête dans les antérieures ; grise, noire et bleue dans les postérieures s 3 chenille noire, pointillée de blanc, vivant en société sur lortie. 3. La belle dume. ( P. cardui. ) Les ailes rouges, variées de noir ; le bout des antennes noir, tacheté de blanc ; le dessous des postérieures marbré de gris et de brun, avec cinq yeux bleuâtres sur le bord ; chenille grise et jaune, vivant solitaire sur les chardons. 4. Le vulcain. ( P. atalanta.) Les aïles noires ; une bande oblique sur les antérieures, et le bord des postérieures , rouges ; le dessous est très-joliment marbré de diverses couleurs ; chenille grosse et courte, variant en Couleur, vivant solitaire et cachée entre les feuilles de la petite ortie. | Quelques-uns de ces papillons ont des taches argentées sous les ailes, et sont connus sous le nom de zacrés, je 590 DE $ AÏW SE G@GTE# D’autres ont les taches disposées comme les mailles d’un filet et sont connus sous le nom d’échiquiers. b.) LES DANAIDES ( DANAI) : à ailes rondes sans den- zelures; & pieds de devant semblables aux autres. Hs viennent de chenilles cylindriques et sans épines, qui, ainsi que celles de toutes Îes tribus suivantes, s’attachent par une ceinture ou par deux liens de soie contre quelque corps solide , lorsqu'elles veulent se métamorphoser. 5. Le papillon du chou. ( P. brassicæ. ) Aïles blanchâtres ; le bout et’ deux points sur les antérieures, noirs ; chenille solitaire grise, avec trois lignes jaunes, vivant sur le chou. 6. Le papillon de La rave. ( P. rapæ.') ReRtÈbrEe au précédent, mais de moitié moindre ; il vient d’une chenille verte, avec trois lignes jaunes ou cuivrées, qu'on trouve sur le chou , la rave, la capucine, etc. c.) LES PARNASSIENS (PARNASSIT) : : à ailes rondes dépouillées d’écailles. 7. L'apollon. ( P. apollo. ) Ses ailes sont blanches, avec quelques taches noires ; les postérieures ont en dessus quatre yeux rouges, et en dessous six, avec d’autres taches rouges à leur base. Sa chenille est noire , tachetée de rouge sur les côtés; elle a deux tentacules charnus sur le cou, et se nourrit des plantes grasses de nos montagnes, d.) LES HÉLICONIENS ( HELICONIL) : & ailes longues et étroites, sur-tout Les antérieures, ' Ils sônt tous étrangers, ET: DES>;VERS. sot e. LES GUERRIERS ( EQUITES,) : à ailes de devant telie- ment proportionnées , que leur bord externe est plus long que le postérieur. Ce sont les plus grands et les plus beaux de tous les papillons. Nous n’en avons qu'un petit nombre d'espèces ici; mais les pays chauds en fournissent une quantité prodigieuse , dont les couleurs sont admirables par leur vivacité, leurs reflets et leur disposition. vod Les chenilles des guerriers sont lisses, et ont quelquefois sur le cou des tentacules charnus , qu'elles peuvent émettre ou retirer. Les papillons ont tantôt les ailes postérieures arrondies, tantôt prolongées en une ou plusieurs queues. 8. Le porte- du fenouil, ( P. machaon. ) Jaune, à nervures des ailes noires ; leur bord externe noir avec une rangée de taches bleues; une tache en forme d'éil rouge et bleu, à l'angle des postérieures. Sa chenille est verte, avec des anneaux noirs ; lorsqu'on la touche, elle fait sortir de son cou deux tentacules charnus. Elle vit sur les plantes om- bellifères. f.) LES PLÉBÉIENS. ( PLEBEII. ) On nomme ainsi les plus petits papillons de jour, qui pro- viennent de chenilles courtes et larges, comme des boucliers. Il y en a aussi à ailes en queue , et d’autres à ailes rondes 9+ L’argus. ( Papilio argus. Lin. ) * Petit papillon à ailes dentelées > d'un beau bleu en dessus , gris de perle avec des points noirs en dessous, qu’on voit vol- tiger par-tout en été. Sa chenille est verte, avec une raie brune sur le dos, et la tête et les pieds noirs. Elle se trouve sur le genêt et le noirprun. On a séparé nouvellement du genre des papillons : » 592 D. Es IN $ E C TIES Les ESPÉRIES. ( HESPERIA. Fabr.) Dans lesquels le renflement des anteñnes est pointu, la tête grosse, Ct qui tiennent ordinairement les ailes horizontales, ou du moins né les relèvent qu’à demi. Leurs chenilles ont seize jambes, et se filent une coque. 10. Le P. de La mauve. ( P. malvæ.) Petit; ailes d’un brun foncé , parsemées de taches blanches. II. Les sPHiwx. (Sphinx.) Se caractérisent par des antennes renflées vers Jeur milieu, et finissant ensuite en pointe plus ou . . 5 ea P « re: . moins aiguë. On les divise à PRéSEME en trois genres. a.) LES SPHINX proprement dits (sPainx, Fabr.) : à ennes prismatiques ; €n forme de massue. Ils ont le corps gros et long; leurs ailes se rapprochent dans le repos en un plan horizontal. Ils volent en planant et en bour- donnant sur les fleurs qu’ils sucent. Îls proviennent de chenilles rases à seize pattes, qui ont une cornée SUE le derrière. Elles relèvent souvent la partie antérieure de leur corps; ce qui leur donne quelque ressemblance avec les figures de sphinx des sculp- teurs : lorsqu'elles veulent se métamorphoser , elles se filent sous terre une coque légère. 1f 1. Le sph. du tithymale. (5. euphorbiæ. ) grises, avec deux bandes verd Ses ailes supérieures sont à base noire. La chenille est foncé ; les inférieures pourpres, noire , pointillée de jaune, avec une bande de taches jaunes de chaque côté, et une bande rouge sur le dos. 2. Le sph. tére de mort. (S. atropos. ) Ses aîles supérieures sont agréablement variées dè brun foncé, ds PROS V Eat: 593 de noir, de gris, de roux et de jaunâtre ; les inférieures sont Jaunes avec une ligne noire. Sur le corsclet est une tache qui représente assez bien une tête de mort ; aussi ce papillon a-t-i causé quelquefois de grandes frayeurs dans les contré se multiplioit plus qu’à l'ordinaire. Sa chenille vit sur le le chanvre, la pomme de terre, etc. es où 1] jasmin, b.) LES SÉSIES. ( SES1A. Fabr. ) . . nm LA 2 À antennes cylindriques ; à langue alongée, tronquee ; leur derrière est ordinairement garni de poils, qui imitent plus ou moins unefqueue d'oiseau. Il y en a plusieurs espèces dont les ailes Sont transparentes, et ne portent d’écailles que sur leur bord : leur port et leur vol sont les mêmes que ceux des precédens. 3. La sésie des rubiacées. ( Sph. stellatarum,) Vulg. papillon à queue de pigeon. Les ailes supérieures grises , les inférieures rousses ; de l'abdomen tachetés de noir et de blanc. les côtés c.) LES ZYGÈNES. ( Z YGÆNA. ) À antennes longues , renflées subitemant à quelque distance: du bout ; à langue ziongée ct pointue Le) : leurs aïles se rappro- chent ordinairement en toit , dans l’état de repos. 4. La zygêne de la filipendule. (Z. filipenduleæ. ) D'un bieu noir; six taches rouges sur les ailes supérieures ; les inférieures rouges bordées de bleu. Sa chenille est jaune , avec quatre lignes de points noirs ; elle attache le cocon dans lequel elle doit se métamorphoser contre quelque brin d’herbe. III. Les PHArENEzS. (Phalæna. ) On comprend sous ce nom les innombrables papillons de nuit, qui ont tous les antennes en Pp 594 bits EAN 5 5 6 TAESS forme de-soie, c'est-à-dire, duninuant de la base à la pointe, et qui volent tous de préférence pendant la nuit, mais qui diffèrent tellement les uns des autres sous tous les autres rapports, que. M. Fabricius en a fait beaucoup de genres, dont voici les principaux. a.) LES BOMBYX. ( BOMBYX. Fabr. ) Ont la langue courte, charnue , et les antennes en fil, tantôt simplement dentelé, et tantôt (sur-tout dansles mâles) en peigne ou en plame. Leurs chenilles sont toutes à seize jambes, I yen a dont les ailes restent étendues dans un plan ho- tizontal. ( Atraci. Lin.) 1. Le paon de nuit. ( Ph. pavonia.) Cest un de nos plus beaux papillons de nuit; ses ailes sonf nuancées des plus belles teintes de gris et de brun, etilya une un grand œil noir, à cercles blancs. Il y en a sur chac une plus grande et une moindre. Leurs chenilles deux variétés, sont rases , d’un beau verd, et ont sur chaque anneau un cercle de boutons, bleus dans la grande , jaunes dans la petite. Leur coque est en forme de bouteille à double goulot, dont l'in térieur est formé de fils élastiques et convergens, de manière qu’ils cèdent au papillon lorsqu'il veut sortir après sa "méta- morphose, mais qu'ils ne laissent rien entrer. D'autres ont dans le repos leurs ailes en toit, et te bord inférieur de celles du dehors dépassant celui des ailes de dessus, ( Bombyces als reversis. ) 2. Le ver à soie. ( Ph. mori.) Cet insecte, si fameux par l'emploi que le luxe fait du pré- cicux fil dans lequel sa chenille s’enveloppe, est Un assez petit E T'DuËoSy V tr 595 papillon blanchître, qui à trois raies brunes, et une tache en forme de croissant sur ses ailes supérieures. Tout le monde sait qu’il “est originaire de. la Chine, et qu'il fut apporté en Europe sous Justinien. Sa chenille est nue, blanchätre , étse nourrit de feuilles de müûrier blanc. 3. La Livrée, ( PA. neustria. ) Cest la chenille la plus commune et la Plus nuisible à nos arbres fruitiers, sur lesquels elle vit en troupes nombreuses. Elle est légèrement velue, bleuâtre, avec trois lignes rouges de chaque côté, et une blanche sur le dos. Le Papillon qui en provient est gris jaunâtre > €t a deux bandes fauves sur les ailes supérieures. I} dépose ses œufs en anneaux serrés autour des branches. 4. La processionnaire, { Ph. Processionea. ) Sa chenille brune, à dos noirètre , se tient en troupes de Plusieurs centaines dans des nids de soie qu’elles attachent aux troncs des grands chênes, et d’où elles sortent tous les soirs en longues Processions, une à une, deux à deux, trois à trois, et ainsi de suite, les derniers langs devenant tou“ jours plus nombreux. Elles se rendent ainsi sur les branches pour y paître. Leurs poils, ainsi que ceux de quelques autres espèces, causent des ampoules sur la peau. Le Papillon est gris brun, avec une raie plus foncée sur les ailes de la femelle È et trois sur celles du mâle, | 5. La queue fourchue. ( P4. vinula. ) Le papillon est blanchâtre, avec des lignes étroites noires ; formant des zigzags sur les ailes, Il vient d’une chenille rase , verte, à dos brun, dont le Corps se termine par deux longues Soies, qui remplacent la dernière paire de jambes. Elle vit solitaire sur le saule, et lance : lorsqu'on l'attaque , une liqueur très-âcre, Pp 2 596 DES [INSECTES Une troisième famille de hombyx a les aïles en toit, lés supérieures couvrant les inférieures. ( 4/æ deflexæ.) 6. La marte. ( Ph. caja.) Ses ailes supérieures sont blanches avec de grandes taches brunes ; les inférieures d’un beau rouge avec quelques taches noires. Sa chenille est hérissée de longs poils serrés, et vit de légumes, sur-tout de laitue. Il y a encore plusieurs espèces qui ressemblent à celle-ci par la distribution et l’éclat des cou- leurs : on les nomme phualenes nobles. 7. Le zigzag. ( Ph. dispar. ) Le male est brun, et a ses ailes rayées en travers de noir et de jaunûtre ; la femelle est deux fois plus grande, blanche, avec trois lignes brunes sur les aïles. Elle met ses œufs en un tas, qu'elle recouvre soigneusement de poils qu’elle détache de son abdomen. Sa chenille est brune et très-velue ; elle fait beaucoup de tort aux arbres fruitiers. Enfin une quatrième famille de hombyx a ses aïles rappro= chées et croisées en un plan horizontal. 8. L’étoilée. ( Ph. anriqua. ) Le mâle a les ailes supérieures brunes, avec une tache blanche en forme de croissant à leur bord postérieur; la femelle n’a point d’ailes du tout. La chenille est remarquable par des pin- ceaux de longs poils qu’elle porte sur le corps. On la trouve sur l’aubépine , le prunier, etc. b.) Les cossus. ( Cossus. Fabr.) Ne diffèrent des bombyx qu’en ce qu'ils n'ont pas même de vestige de trompe. 9. La rongeuse de bois. ( Ph. cossus. Lin. ) Cossus- ligniperda. Fabr. La chenille est grande, nue et rougeätre; elle répand une Pt RS WE Rs s97 odeur fétide, et vit dans Pintérieur du bois de saule ; d’orme de chêne , et d’autres arbres, qu'elle ronge après l’ avoir ramolli au moyen d’une liqueur âcre qu’elle rend par la bouche. Elle s'enveloppe pour sa métamorphose dans un cocon garni de poudre de bois. Il en naît un grand papillon gris foncé, dont les ailes sont chargées d’une multitude de petites ondes noi- râtres. c.) LES HÉPIALES. ( HEP1ALUS.) Ont un vestige de trompe, des antennes courtes, en cha- pelet, et des ailes en toit alongé. 10. La phulène du koublon. ( PA. Aumuli. ) Le mâle à les ailes d’un blanc pur ; la femelle les a jaunes, rayées de roux. La chenille ronge Îles racines du houblon, et cause beaucoup de tort dans les pays où cette plante est un objet de grande culture. On la chasse par le fumier de cochon. Ses œufs sont noirs, petits, et extrêmement nombreux. d.) LES NOCTUELLES. (NoOCTU 4. Fabr.) Ont les antennes longues, en forme de soies , sans barbes ni dentelures, et la trompe longue et de substance cornée. C'est un sous-genre très-nombreux , qu'on subdivise, comme celui des ombyx, d’après la position des ailes dans le repos, et des huppes de poils qui sont sur le corselet. Parmi les noctuelles à ailes croisées horizontalement ; on peut remarquer, 11, La lichenée rouge. ( PA. pacta. ) Grande ; ailes supérieures grises , joliment ouvragées de brun. les inférieures d’un beau rouge avec deux bandes noires ; lab. domen rouge en dessous. Sa chenille est grise, presque rase , et vit sur le saule, le chêne, etc. Il y a plusieurs espèces pa $98 D'ESOAIN SE CTES voisines de cellecci par la vivacité des couleurs des aîles infé. rieures et leur disposition en bandes. Parmi celles qui ont les ailes én toit, on peut remarquer ; 12. La noctuelle dorée. (Ph. chrysitis.) Ses aïles de dessus sont de couleur de laiton poli, avec des taches grises. 13. La noctuelle gamma. ( Ph. gamma ) Ses ailes de dessus sont grises, variées de brun, et il y a au milieu un y couleur d’or. 14. La noctuelle du bouillon blanc. ( Ph. verbasci. ) Aïles étroites, dentelées , jaunâtres, rayées de brun ;. brunes vers le dos; une huppe saillante sur le corselet. La chenille est nue, verdâtre, pointillée de noir. Elle se construit un cocon trés-solide en entre-mêlant des brins de feuilles dans ja soie e.) LES PHALÈNES proprement dites. ( PH 4ALÆN4F ab.) Ont les antennes en fil, et la trompe longue et membrancuse. Ce sont pour la plupart, Des arpenteuses. ( Geometræ. Lin.) Dont les papillons ont les ailes rapprochées dans le repos en un plan horizontal, mais sans se croiser. Leurs chenillés man- quent de pattes membraneuses , intermédiaires , en sorte que, pour marcher, elles recœurbent leur corps en haut, en rappro- chant l'extrémité postérieuré de antérieure , qu’elles portent en- suite en avant , eomme si elles vouloient mesurer: de là leur nom. Les papillons ont, outre les deux palpes ordinaires, deux autres très-petits. Les antennes des mâles sont souvent en forme de peigne. 15. L’arpenteuse du groseillier. ( Ph. grossulariata. ) Cest une des espèces les plus communes. Ses ailes sont azrondies ; blanches, avec beaucoup de taches rondes et noires: . ‘ Ettr biais >VIEm:s. 599 dont deux rangées traversent Païleset sont séparées par une ligne jaune. La chenille est blanche, et ale ventre jaune et le dos tacheté de noir. Elle n’a que deux paires de jambes membra- neuses aux deux derniers annèaux. 16. L'arpenteuse du lilas. ( Ph. syringaria. ) Les ailes sont dentelées et anguleuses , grises, variécs de jaune et de rougcâtre , avec une ligne transverse brune. La che- nille est remarquable par deux petites cornes courbées par le bout, qu’elle porte sur le huitième anneau. 17. L’arpenteuse du potamogeton. ( Ph. poramogara. } C’est un petit papillon à aïles grises , sur lesquelles des lignes brunes forment des anneaux et des treillis. Sa chenille se tient dans l’eau , dans une loge faite de deux morceaux de feuille collés ensemble ayec de la soie. Ce sous-genre phalæna comprend aussi des espèces qui ont les ailes pointues en arrière , en sorte que leur extrémité posté- rieure fait une espèce de fourche lorsau’elles sont rapprochées. Linnæus les nomme en particulier pyralis. Leurs chenilles ont quatorze ou seize jambes. 18. La phalène de l’ortie. (Ph. urticata.) Corps jaune ; ailes blanches; avec deux bandes de points noîrs vers le bord; des taches sans ordre vers la base. . C’est un des papillons les plus communs. Sa chenille a seize jambes, et se loge dans les feuilles d’ortie , qu’elle entortille. 19. La phalène du chou. (Ph. forficalis.) Les ailes pâles, rayées de roux , en toit , faisant bien la fourche en arrière. Chenille vivant sur le chou. f.) LES TORDEUSES. ( PyRALIS. Fabr.) Se reconnoissent d’abord à des ailes larges et courtes, qui PP 4 600 DESTIN s FE C'ImE te présr atent dans le repos une surface plane , arrondie pardevant ctcoupée quarrément par derrière. Leur trompe est membraneuse, leurs antennes presque en soie, et leurs palpes dilatés dans le ! milieu. Leurs chenilles ont seize jambes ; la plupart tordent les feuilles des plantes, et les lient avec de la soie -pour se faire des logemens, dont elles rongent la surface intérieure. 20. La tordeuse du chéne. (Ph. viridana: ) Les ailes supérieures entièrement vertes. Sa chenille est verte, rase , pointillée de noir, et roule avec adresse les feuilles de chêne , en les assujettissant par plusieurs liens de soie: 21. La tordeuse du saule. ( Ph. chlorana. ) Les ailes supérieures vertes, bordées de blanc. Sa chenille . + AT . 4% le ensemble en un seul paquet plusieurs des jeunes feuilles non 1 encore développées de saule, et se loge au milieu. 22. La chenille des pommes. ( Ph. pomana.) Les ailes un peu plus alongées , plus convexes, noirâtres, ondées de noir ; une tache à leur bord postérieur, rouge doré. Elle pond sur les germes, et sa chenille ronge l'intérieur des fruits. g.) LES TEICNES. ( TINEA. Lin.) Ce nom, qui appartenoit originairement aux chenilles qui demeurent toujours logées dans un étui qu’elles se fabriquent elles-mêmes, a été étendu par Linnœus à toutes les phalènes aux- quelles leurs ailes longues et étroites donnent dans l’état de repos une forme à peu près cylindrique. Ce sous-genre pour- roit être beaucoup subdivisé, d’après des caractères pris du nombre et de la forme des palpes. Nous. nous contenterons d'indiquer la première division de Fabricius. Etre m'est nViE n° s. 601 Ses teignes proprement dites. ( TINEA. Fabr.) + Ont quatre palpes, deux de chaque côté ; dont les antérieurs sont plus longs. ; Ses alucites. ( ALUCIT A. Fabr. ) N'en ont que deux, quelquefois fendus dans une partie de leur longueur. Mais les espèces connues n'étant pas encore entièrement bien réparties dans cés deux genres , et M. Fabricius se proposant de publier bientôt une nouvelle division, nous allons exposer in- distinctement les espèces les plus remarquables. On nomme reignes vraies celles dont les chenilles vivent dans des fourreaux mobiles qu'elles transportent avec elles. 23. La teigne des pellétéries. ( PA. pellionella. ) D'un gris argenté ; un point noir sur le milieu de chaque aile. Sa chenille vit dans un tuyau feutré sur les pelleteries , dont elle coupe les poils à la racine , et qu’elle détruit rapi- dement. 24. La teigne des draps. ( Ph. fascicella.) D'un gris argenté ; un point blanc de chaque côté du corselet. Sa chenille se tient sur les draps et autres étoffes de laine, dans un tuyau mobile, qu'elle se fabrique en tissant des brins de laine avec de sa soie. Flle l’alonge par les bouts à mesure qu’elle croît , et le fend longitudinalement pour l'élargir. Cette chenille se nourrit aussi de laine, et ses excrémens gardent la couleur de celle qu’elle a mangée. On nomme fausses teignes celles qui habitent un tube im- mobile. 25. La teigne des tapisseries. ( Ph. rapezella.) Le papillon à la moitié antérieure des’ ailes, noire; l'autre 602 DES 4 IVN 8 E C'TTESS moitié et la tête ; blanches, Ses ailes se relèvent en arrière, et y forment une sorte de crête. La chenille vit sur les étoffes de laine sous une voûte immobile, qu’elle alonge en avañçant, 26. Laeigne des grains. ( Ph. granella. ) Le papillon est gris argerité ; ses ailes se relèvent'en arrière, et sont irrépulièrement tachetées de brun. La chenille lie en: semble plusieurs grains de bled ‘avec de la soie dont elle se forme un tuyau, duquel elle sort de temps. én temps pour ron« ger ces grains. Elle fait beaucoup de tort à nos greniers. 27. La teigne de La cire. ( Ph. cerella.) Ailes grises, yeux bruns , tête fauve. Ce papillon est un des plus dangereux ennemis des abeïlles : il va pondre dans les ruches, et sa chenille en perce les rayôns pour dévorer la cire. Elle se tient dans une galerie de £oie , qu’elle recouvre en dehors de petits brins de cire, et se trouve par-là à l'abri de l’aiguillon. On nomme mineuses celles dont les chenilles se tiennent dans Vépaisseur des feuilles , où elles se creusent un logement entre leurs deux surfaces. Il en naît de très-petits papillons, dont les ailes brillent le plus souvent de couleurs métalliques. 28. La mineuse du prunier. ( Ph. merianella.) Très-petite; à ailes noires , traversées de trois bandes cou- {eur d'argent. ji Enfin il y a des teignes dont les chenilles vivent à la manière de celles des autres phalènes. Telle est 29. La phalène du cerisier. ( Ph. padella. ) Les ailes supérieures plombées, avec vingt points noirs ; les. inférieures brunes. Sa chenille est brune. Elle vit en grandes sociétés , sous une toile commune , sûr différentes espèces d’ar- bres fruitiers, ET DES VERS. 6s3 h.) LES PTÉROPHORES. (PTEROFHORUS.Fabr.) Alucita. Lin. Sont de-petites phälènes dont les ailes sont divisées en nn certain-nombre de digitations semblables à autant de plumes. - 80. La phalëne à cinq digitations. ( PA. 5-dactyla.) Ses ailes sont d'un blanc de neige ; les antérieures ont deux brins , les postérieures trois. CGHHSA: PIRE 1 X Des insectes sans mâchorres, à deux ailes nues, sous lesquelles sont deux balanciers , ou des 'DIPTÈRES, Lin. ( ANTLIATA. Fabr.) CES insectes ont tous sous la base de chaque aile un petit corps mobile en forme de ba- guette, nommé balancier, ce qui fait qu’on donne aussi à cet ordre le nom de ha/rerata. Il y a le plus souvent sur chaque balancier une petite écaille qui lerecouvre, et contre laquelle il bar, lorsque les insectés volent; ce qui pro- duit le bourdonnement. Leurs larves sont des vers, sans pieds arti- culés ,'et souvent même sans tête écailleuse , 604 DE S -ΰN S:E:C4:T Es qui varient beaucoup pour la forme et le genre de vie. Leur nymphe est immobile, et présente, comme dans tous les insectes à métamorphose complète, toutes les parties de l’insecte parfait ramassées contre le corps ; mais, dans:la plu- part des genres, cette nymphe reste envelop- pée dans la dernière peau du ver, qui se des- sèche sans se déchirer, er que l’insecte parfait est obligé de percer pour en sortir Leur bouche consiste en une’ou plusieurs soies nommées suçoirs, accompagnées de deux palpes et d’une gaîne, dans une rainure de laquelle elles se placent lorsque l’insecte ne s’en sert point. Cette gaine est dure et pointue dans quelques genres ; mais, dans le plus grand nombre, elle forme une trompe charnue, ter- minée par deux lèvres renflées. Les diptères sont au nombre desinsectes qui approchent le plus de l'homme. Plusieurs es- pêces attaquent les viandes que nous voulons conserver ; d’autres viennent sucer notre propre corps ou celui des animaux domestiques, et même y loger leurs larves. En revanche , il en est qui nous servent , en nous débarrassant de matières infectes, ou en dévorant des insectes nuisibles. BUS DE Ss''V ER: 60$ L Les Tipuzes. ( Tipula.) Ont pour caractères généraux , une trompe très- courte avec une seule soie, deux longs palpes ordinai- rement articulés, et de longues antennes en forme de fil, de plume, ou de chapelet. Ce genre com- prend des insectes fort différens, soit comme larves, soit dans leur état parfait; savoir : a.) Les tipules à ailes écartées , à trés-longs pieds : un petit bec avançant sur la trompe ; l'abdomen délié, plus gros vers le bout dans les mâles, finissant en pointe dans les femelles. On les voit voler en abondance dans les prés, etc. Leurs larves sont pour la plupart de longs vers, qui vivent sous terre en rongeant les racines des plantes. Leur nymphe quitte tout-à-fait la peau de larve. Elle a sur le haut du corselet deux petites cornes qui lui servent à respirer. 1. La tipule à antennes en peigne. ( Tip. pectinicornis. ) Noire , variée de jaune et de roux. Les antennes du mâle ent, des deux côtés, des filets rangés comme les dents d’un peigne, et alternativement plus courts et plus longs. b.) Les tipules à ailes croisées, à corps délië, à longs pieds. Elles ont l'air frêle des cousins » €t proviennent, comme eux, de larves aquatiques, qui sont très -abondantes dans les eaux dormantes. 2. La tipule à antennes en plumes. (Tip. plumosa. ) Verdâtre ; des anneaux bruns eur l'abdomen; un point noir sur laile; les antennes du mâle semblables à des plumes. Ex- trémement commune dans les lieux humides. Sa larve est un petit ver rouge, qui se tient sou; l’eau dans des tuyaux de terre. 66o D: ELS, ÉUN SE CR RES La nymphe a, de chaque côté du corselet, des pariches qui Jui tiennent lieu de branchies. c.) Les ripules à ailes croisées, à antennes perfoliées , dont les mâles ont la tête ronde , grosse , l’abdomen mince, et les pieds de derrière applatis ; les femelles, la tête étroite ct l'abdomen épais. On les nomme vulgairement mouches de Saint- Marc. { Bibions. Geoff. ) Leurs laves vivent sous la terre, et ont à chaque anneau un rang de petites soies. Les insectes parfaits font tort aux fleurs des arbres fruitiers. 3, La sipule des jardins. ( Tip. hortulara.) Le male est tout noir; la femelle à le dessus du corselet rouge, et l'abdomen orangé. Tres-commune au printemps , : sur-tout dans les jardins fruitiers. | d.) Les trés-petites tipules à larges ailes, velues ou écail- Zeuses. Elles ont l'air de petites phalènes. On les trouve dans les lieux humides, parmi les ordures , etc. On a encore séparé du genre tipule Le KERATOPLATUS, Bosc. dont les antennes sont compri- mées et elliptiques; sa larve vit dans l’agaric de chêne. Il est rare, x Le sCATOPSE. Geoff. Trés-petit insecte noir, à antennes en chapelet, qui n’a point de palpes articulés comme les autres tipules. Il est commun dans les lieux étoufiés, les lieux d’aisance , etc, IL. Les cousins. ( Culex.) Ont, comme les tipules, de longues antennes en fil ou en plume; leur suçoir consiste en cinq soies renfermées dans une gaîne charnue, fort -EeTy D ES: VE R:s. 607 longue, er surmontée de deux longs palpes articulés. Ce sont de petits insectes minces, à longues jambes, qui suçent le sang des grands animaux; ils provien- nent de larves alongées, qui remplissent les eaux dor- mantes, et y nagent avec beaucoup de vitesse. La tète de ces Mes est grosse , et PO d'antennes et de mâchoires; de ue côté du corps est une rangée de soïes, et vers l'extrémité un tube pour l respiration. La nymphe présente tous les membres de l'in- secte parfait ramassés contre le corselet ; néanmoins _elle nage aussi par les mouvemens de son abdomen. Elle respire, comme les nymphes de tipules, par deux petites cornes qu'elle à sur le corselet. Lorsque l'insecte parfait en sort, la dépouille de nymphe lui sert de bateau, jusqu'à ce que ses ailes soient séchées. 1. Le cousin commun. ( Culex pipiens. ) Gris ; huit anneaux bruns sur labdomen ; les antennes du mâle en plume. Il est excessivement commun dans les lieux marécageux. C’eft l’une des calamités des pays du nord. Les Lappons ne s'y soustraient qu’en vivant dans une fumée con- tinuelle. Les moustiques , et autres insectes si incommodes des isles de l'Amérique , paroissent être d’espèces voisines de celle-ci. IL Les moucuxes. ( Musca.) Linnæus + étendu ce nom à tous les insectes à deux ailes, qui ont une trompe charnue , pourvue de deux palpes simples, terminée par deux lèvres 608 D ES: TN: S.E CC m'ats dans un repli de laquelle les soies du suçoir se cachent dans le repos. La trompe toute entière peut se retirer dans une excavation du dessous de la tête. On les divise aujourd'hui en plusieurs genres, tels que A. LES MOUCHES proprement dites. ( MuscA. Fabr. ) Ont les antennes de trois articles , dont le dernier porte une soie latérale , et leur suçoir ne consiste qu’en deux soïes placées l'une devant l’autre, à la base de la trompe. Leur corps est nud , ou hérissé de poils rares. Ce genre contient plusieurs tribus, telles que : #.) Les mouches à antennes dont le dernier article est gréle, prismatique , et plus long que les deux autres ensemble. Leurs larves sont des vers mous, longs , sans pieds , dont la ‘bouche est armée d’un ou deux crochets, et dont lextrémité postérieure est comme tronquée. Elles vivent dansdiverses matières putrides. La soie est en plume dans 1. La mouche des maisons. ( Musca domestica.) Tout le monde connoît cet insecte, si importun et si abon- dant. Sa larve vit dans le fumier de cheval. 2. La mouche à viande. ( Musca vomitoria.) Noirâtre ; abdomen bleu brillant ; front fauve. Elle dépose ses œufs sur la viande qui commence à se gâter , et les vers qui en éclosent y augmentent bientôt l'infection. Les plantes qui répandent une odeur de charogne , la trompent au point qu'elle va y pondre , et que ses petits y périssent. | 3. La mouche verte. (Musca cæsar. ) Verd doré brillant. Elle pond dans les charognes. 4. La FENTE T En ÉD Des VE & éoa 4: La mouche vivipare. ( Musca carnaria.) Grise, rayée, dans les deux sens, de noir. Ses œufs éclosent dans son corps même. Elle dépose ses larves dans les cha: xognes , etc. I La soie est simple dans 5. La mouche des chenilles. ( M. larvarum. ) Gris brun; lé corselet rayé de noirâtre ; le bout de l’écusson roussâtre. Elle pond sur le corps des chenilles, que ses larves dévorent à la manière de celles d’ichneumon. 6. La mouche des excrémens, ( M. scybalaria. ) Velte; d’un jaune vif; un point brun sur l'aile. Elle dé- pose sur les excrémens humains des œufs que deux petites ailes empêchent de s’y enfoncer tout-à-fait. 6.) Mouches dont le sècond article des antennes est alongé, et le dernier large , court , et tronqué quarrément. Elles sont ordinairement hérissées de poils plus rudes, et ont lPabdomen plus arrondi. 7. La plus grosse mouche, ( M. grossa.) La plus grosse des espèces connues; toute noire ; la tête d’une couleur d’or pâle ; la base des ailes fauve. Sa larve vit dans les bouses de vache. 8: La mouche aux flancs fauves. (M. fera.) La tête d’une couleur d’or pâle ; le corselet et les pieds bruns; l’abdomen orangé, avec une raie noire le long du dos. Elle est du nombre des espèces vivipares. y.) Mouches dont Les articles des antennes sont presque égaux , et le dernier coupé obliquement en pointe. Elles ont le corps menu , et l'extrémité de labdomen des mâles souvent recourbée en dessous et renfée. 4 éxot Die SAME CITE 9. La mouche à pince, (M. nobilitata.), D'un verd doré ; les pieds alongés ; jaunâtres ; le renflemenf de l'abdomen du mâle , terminé par deux palettes triangulaires blanches. Commune dans les bois , les taillis, etc. à.) Mouches à antennes trés=courtess arrondies , à Corps nud effilé, à jambes gréles et alongées. Elles ont une forme toute particulière. 10. La mouche pérronille. ( M. petronella. ) Corps noir , mince comine une aiguille ; pieds très-longs , jau< nâtres; tête alongée. On la voit souvent sur les feuilles. Elle marche bien sur les eaux dormantes : delà son nom. e.) Mouches à antennes trés-Courtes , oblongues , à corps nud, à ailes barrées ou racheites de noir. L’abdomen des e= melles se terminé en une longue pointe ; leurs larves vivent dans l’intérieur des plantes ; €n minent les feuilles, en ron, gent les fruits, ou y causent des galles. 11, La mouche du chardon. ( M. cardui. ) Noire ; les ailes blanches, marquées de quatre bandes noires ; les yeux verds. Sa larve habite les galles des chardons , sur-tout de la sarrette des champs, où chardon hémorrhoïdal. B. LES SYRPHES. (SrrPaus.Fabr.) Ont, comme les mouches proprement dites, une soie latérale gur chaque antenne : mais leur suçoir est composé de quatre soies , dont les deux latérales sont attachées à la base des palpess Leur corps est nud , où cotonneux , OU velouté. Ils comprennent aussi plusieurs tribus, telles que, a) Les syrphes à antennes dont Le dernier article est le plus long, er porte une sole emplumée. Le bas du front s’alonge en une espèce de bec pointu; derrière lequel se #æetire la EM DES VE RE Gti trompe. Le corps est velu, et ressemble fort souvent, même par la distribution des couleurs, aux grosses espèces d’ibeilles nommées hourdons. On à mal à propos rapporté jusqu'ici ces insectes aux moùches proprement dites. 12. La mouche bourdonnante. ( M: bombylans. ) Très-velue , noire ; le derrière roux ; le front jaune. 13. La mouche affamée. (M. inanis. ) Rousse ; ailes jaunes ; l'abdomen transparent , jaune, avec deux bandes noires. C’est un des plus grands syrphes. 6. ) Les syrphes à antennes courtes, dont Le dernier article est arrondi. Il ÿ en a à corps cotonneux, qui proviennent de Vers aquatiques , remarquables par une queue mince et très longue , aû moyen de laquelle ils respirent en se suspendant à la surface de l’eau. Ils ont été nommés Par quelques auteurs vers à queue «le rat. Telle est : ; 14. La mouche abeilliforme. (M. renax.) Brune; l'abdomen noirâtre ; une tache jaune de chaque côté du premier segment. Elle ressemble > au premier coup d'œil ; à l'abeille commune par $à couleur et sa grandeur. Sa larve vit dans l’eau de fumier, dans les lieux d’aisance ; etc. Ellé est si vivace , que la compression la plus forte ne peut 1a dé= trüire. Il y en à parmi ceux-là quelques-uns qui se font remarquet par leurs cuisses de derrière; plus épaisses. 15. La mouche sifflanre. ( M. pipiens. ) Noïre ; à corps étroit Feux taches rousses de chäque côté de l'abdomen ; les caisses postérieures grosses et dentelées: Elle volé en planant, ce qui produit ün petit silement; D’autres à corps nud , à abdomen extrêmement plat ; pio- Viennent de vers sans pieds ; qui vivent sur les feuilles chaïgées Q q à Sn 612 Dé EN SATIEEN s ge rire de pucerons , qu’ils dévorent , sans presque changer de place L et sans éprouver de résistance. Ils en font une grande destruc- tion. Ces syrphes-là sont ordinairement barrés de noir et de jaune. 16. La mouche du groseillier. ( M. ribesii. ) Brune ; l’écusson jaunâtre ; quatre bandes jaunes sur l’abdo- men, dont la première est interrompue. Sa larve se tient parmi les pucerons du groseillier. y.) Les syrphes à antennes très-alongées. Le nombre des espèces n’est pas grand. On les trouve sur les fleurs, comme en général tous les insectes parfaits de ce genre. On ne con- noît point leurs larves. 17. La mouche ichneumon. ( M. ichneumonea.) Rousse ; la tête , le dessus du thorax , et le bout de l'abdomen, noirs. L’abdomen est mince et cylindrique. LES RHINGIES. ( RHINGIA. Fabr.) Dont Linnæus faisoit des conops , ne diffèrent des syrphes que parce que le bas du front forme une corne ou un bec pro- éminent sous lequel la trompe se retire. Leurs antennes sont courtes , à soie latérale , et leur forme est assez semblable à celle de la mouche domestique. : 18. La mouche à bec. ( Rhingia nostrara. Fabr.) Noire ; l’écusson, l'abdomen et les pieds , roux. Telles sont les mouches dont les antennes portent une soie sur le côté. Celles qui n'en ont point, ou chez lesquelles elle est à l'extrémité même de l’antenne , forment dans Fabricius plusieurs autres genres , dont voici les principaux. C. LES MOUCHES-ARMÉES. (STRATYOMYS. Fabr.) Elles ont les antennes brisées , le dernier article en fuseau, Ep ES (VERS 613 la trompe courte , les palpes à deux articles, et le suçoir de deux pièces. Leur abdomen est applati horizontalement , presque rond , et leur écysson armé de deux pointes aiguës. Elles pro- viennent de vers aquatiques alongés, plats, qui respirent par une longue queue, dont lextrémité est garnie d’un cercle de poils. 19. La grande mouche armée. ( M. chamaæleon. ) Noire ; des taches à la tête ; l’écusson , et sept taches sur Pabdomen , jaunes. I1 faut en séparer : #.) Les espèces dont les antennes sont courtes, en forme d’alène , et qui ont quatre soies au suçoir. Leur forme est la même, On ne connoïît point leurs larves. 20. La mouche à selle. ( M. ephippium. ) Noire ; le dessus du corselet , rouge ; une pointe à chacun de ses côtés , et deux à l’écusson. 21. La mouche odorante. ( M. olens.) Brune ; abdomen roux, rayé en travers de jaune, et tacheté de noir. Elle répand une forte odeur de mélilot , qui dure long- temps dans les collections où on la garde. 6.) Les espèces dont les antennes sont courtes , et terminées par une soie , et qui n’en ont que deux au sucoir. Leur forme est encore la même. On ne connoît point leurs larves. 22. La petite mouche armée. ( M. kypoleon. ) D'un noir brillant ; des taches à la tête , aux côtés du corselet; lécusson , et cinq taches sur l'abdomen, jaunes. Commune sur les haies. y-) Les espèces dont les antennes sont courtes, terminées par une soie , qui n’en ont qu’une au suçoir , et dont l’écussen est $ans pointes, et l'abdomen oblong ou alongé. Qq 3 614 DES INSECTES 23. La mouche cuivrée. ( M. cupraria. } D'un verd doré ; l'abdomen bleu dans le mâle, jaune bronzé dans la femelle ; pieds noirs ; genouillères jaunes. Commune sur les haies. à.) Les espèces dont les antennes sont minces et pointues , sans soie , et l'abdomen oblong et applati. ft y en a dont l’écusson à six pointes. 24. La mouche à grandes pattes. ( M. clavipes. ) Noire ; abdomen jaune ; pieds de derrière du mäle alongés et applatis. Sur les haies. D’autres n’en ont aucune. 25, La mouche des fenétres. (M. fenestralis.) Noire ; quelquefois des traits blancs sur l’abdomen. On k rencontre sur les vitres. D. Les CÉRIES. ( CERLA. Fabr.) Ont les antennes en fuseau, portées toutes deux sur une tige commune. Leur forme ressemble assez à celle des syrphes mangeurs de pucerons. On ne connoît point leurs larves. E. Les némotèles. ( NEMOTELA. Fabr.) Ont un bec semblable à celui des rhingies, maïs qui porte. deux petites antennes comprinées et en fuseau. Leur forme ressemble à celle des mouches armées. F. LES ANTHRAX. Fabr. Ont les antennes courtes, composées de trois articles globu- feux, dont le dernier se termine en pointe roide ; leur suçoir. 3 RS Ê A D est de quatre pièces ; leur tête grosse , ronde ; leur corps velu eur abdomen plat, et leurs ailes toujours étendues, EL BÉ SV E R:S: 615 26, La mouche nègre. ( M. morio. ) Toute noire; les ailes noires, depuis la base jusqu'aux deux tiers de leur longueur. G. LES BIBIONS. Fabr. Ont les antennes en forme de poinçon, courtes ; le suçoir de quatre pièces ; l'abdomen mince, conique, et les ailes croisées dans le repos. 27. La mouche plébéienne. ( M. plebeia. ) Grise ; les jambes rousses. H. Les RH AGIONS. Fabr. Ont les antennes courtes, composées de troïs grains, términées par une longue soie ; de gros palpes velus ; le suçoir de quatre pièces ; l'abdomen conique, grêle , et les pieds fort longs. 28. La mouche taon. ( M. scolopacea.) Jaunâtre ; l’abdomen presque transparent, avec des points noirs sur le haut; le corselet noirâtre ; les ailes sans taches. Commune sur les haies. Elle poursuit les autres insectes. IV. Les TAoNs. ( Tabanus.) Ressemblent assez pour la forme aux mouches ordinaires; mais leur trompe est armée d'un suçoir formé de cinq pièces semblables à autant de lan- cettes , et recouvertes en avant par deux gros palpes pointus, recourbés en bas. Ce sont des in- sectes. très-incommodes par leurs piquures doulou- reuses et suivies d’enflure. Le bétail, et sur - tout les chevaux , en sont tourmentés dans les temps chauds et orageux. Leurs larves vivent sous le gazon. Il y en a à antennes en forme de croissant. Qq 4 616 D°ESX LIN :s EC TE:S 1. Le taon des bœufs. ( Tabanus bovinus. ) Brun ; l'abdomen roussätre ; une tache triangulaire noire sur chaque segment ; les yeux verds, avec trois bandes brunes, C’est un des plus grands. - D’autres ont les antennes droites et pointues. 2, Le taon.aveugle, (T, cæcutiens. ) Brun; les ailes blanches, à deux bandes noïres ; les yeux d’un verd doré , tacheté de noir. V. Les Emprs. ( Empis.) Ont une trompe grêle, et un suçoir de même longueur que la trompe et de trois pièces, dont l'intérieure sert d'étui aux deux autres qui sont fines comme des soies, Le tout est dirigé en bas, sans pli ni genou; à la base sont deux très - petits palpes ; les antennes sont en poinçon ; le corps est mince, l'abdomen du mäle terminé par une pince écailleuse, et les pieds minces et alongés. Ces in- sectes sont très-communs sur les arbustes , le long des haies, etc. Ils vivent en suçant d’autres insectes. 1. L'empis à pieds emplumés. ( Emp. plumipes.) Noire ; les pattes de derrière garnies de poils rangés comme des barbes de plumes, Commune dans les bois. VI. Les gom8yres. ( Bombylius.) Ont un corps court, large et velu; des ailes toujours étendues ; des antennes en forme de fil, courtes et pointues ; une trompe extrémement MENT DIE S VV ER s. 617 longue, dirigée en avant; et trois soies de moitié plus courtes , dont la supérieure, qui est un peu plus grosse, forme avec 11 trompe une espèce de bec à deux valves. Ils volent en planant, et suçent le miel des fleurs. 2. Le grand bombyle. { B. major.) Velu, jaunûtre ; la moitié extérieure de chaque aïle, noire. VIL Les conops. ( Conops.) N'ont point de trompe, mais une gaîne cornée, qui renferme les soies du suçoir dans une rainure de sa face supérieure. Elles vivent en suçant le sang des animaux. Fabricius les divise en a.) Conops proprement dits ( COnOPS ) : à gafne coudée & sa base, er dirigée en avant ; & antennes longues, brisées, et en fuseau, Leur tête est grosse, et leur abdomen cylindrique, courbe en dessous à son extrémité. 1. Le conops à grosse téte. ( C. macrocephala.) Roux, varié de noir; la tête couleur d’or ; Pabdomen noir, à bord des segmens jaunes ; les ailes brunes. b.) STOMOXES (STOMOXIS ): à gaine coudée à sa base, dirigée en ayant; à antennes courtes | portant une soie lu- rérale. Leur forme est exactement celle des mouches communes. 2. Le stomoxe piquant. (C. calcierans.) Gris varié de noir; la soie des antennes emplumee. Cest 2 618 DNS FIUN MRC TERRE cette mouche qui pique si douloureusement les jambes, sur tout lorsqu'il doit pleuvoir. c.) MYyroPESs (MmyYOPA4) : à gafne coudée deux fois, l'extrémite dirigée en arrière; à antennes courtes, portant une soie latérale. Leur forme est semblable à celle des conops proptement dits, 3. Le myope roux. (C. férruginea. ) Couleur de rouille ; le front jaune ; les aïles, grisätres. VIII. Les AsrLEs. ( Asilus.) _N'ont point de trompe, mais une gaîne cornée très-courte , tranchante, dirigée en avant, et ren- fermant les soies du suçoir; leurs antennes sont couïtes, en poincon, terminées en pointe fine ; leur corps est alongé. Ils vivent en suçant d'autres insectes, sur-tout de petits hyménopreres. Leurs larves se tiennent sous terre. 3. L'asile frélon. ( A. crabroniformis. } Cotonneux, brun; les pieds roux, l’abdomen jaune, à base noire ; les aîles jaunâtres , tachetées de noirâtre vers le bord. C’est \ une des plus grandes espèces. IX. Les urPporosques. ( Hippobosca.) Vulg. mouches - araignees. Ce dernier nom leur a été donné, parce que leur abdomen rond et applati, leur corselet court et leur tête petite, leur donnent un peu l'air d'a- raignées. Leur bouche consiste en une soie longue ADD UNLER S. 619 qui peut se retirer dans un étui membraneux, à ia base duquel sont deux palpes longs et velus. Leurs antennes sont très-courtes, et leurs doigts sont terminés par plusieurs onglets. Ce sont des in- sectes parasites qui s’attachent à différens animaux. Leurs premières métamorphoses s’opèrent dans le corps même de la mère, qui met bas une vraie nymphe, de laquelle sort l'insecte tout parfait. Cette nymphe à la forme d’un œuf, et est presque aussi grande que la mère. 1. L’hippobosque du cheval. ( H. equina. } Brune, le corselet tacheté de blanc; les doigts à quatre onglets. Elle attaque les chevaux. 2. L’hippobosque des hirondelles. ( H. hirundinis. ) Les ailes pointues ; les doïgts à six onglets. Elle se trouve dans les nids d’hirondelles. 3. L’hippobosque des moutons. ( H. ovina.) Sans ailes. Elle se trouve dans la laine des moutons. X. Lzs @sTRes. ( Œstrus.) Sont des insectes qui ont Fair de taons ou de grosses mouches ; leur tête est ronde et gonfice; leurs antennes courtes et à soie latérale, et il n'y a pour toute bouche que trois petits tubercules. Eeurs farves sont des vers cylindriques, annelés , souvent garnis de cercles de petites soies. Elles vivent dans les intestins , ou même dans l’intérieur des chairs de divers grands animaux, auxquels elles 610 b,'Œis LIVN 5 ECURIES font le plus grand tort. Lorsqu'elles veulent se mé- tamorphoser , elles se laissent tomber à terre, où s’enfoncent sur-le-champ. 3. L’œstre des moutons. (?Œ. ovis.) L’abdomen tacheté de noir et de blanc ; la tête blanche poin- tillée ; les yeux marbrés. Il pond dans le nez des moutons , et ses larves pénètrent dans les cavités les plus reculées des na- rines, les sinus frontaux. 2. L’œstre du cheval, ( Œ.. hemorrhoïdalis. ) Jaune ; une bande noire sur le corselet, et une à l’extrémité de labdomen; les ailes rayées de brun. Il va pondre dans Fanus des chevaux lorsqu'ils rejettent leurs excrémens, et sa larve traverse les immenses intestins de ces animaux pour arriver à l'estomac , où sa quantité leur est quelquefois mortelle. 3. L’œstre de la peau. ( Œ. bovis. ) Velu, jaunâtre; une bande noire sur le corselet, et une autre sur le milieu de labdomen; les ailes sans taches. Il pond sur la peau des bœufs et d’autres animaux. Sa larve s'établit dans le cuir, et y cause des plaies et des tumeurs douloureuses. | 4. L’œstre de la gorge. ( Œ. nasalis.) Corselet roux ; abdomen noir; poils jaunâtres ; le premier segment de l'abdomen, blanchâtre ; ailes sans taches: Il traverse les narines de différens animaux, sur-tout du cerf, et sa larve se tient en nombre dans des bourses qu’elle se creuse dans Vintérieur de la gorge. FAUNE S'QVIE Rm'Ss. G21 GPHrA: PE TE RE XX. Des insectes sans mäâchorres et sans ailes, pour- vus de membres articulés. t ILSs ne forment qu'un petit nombre de genres, Savoir : L° Les PUCES. (Pulex, ) Ce sont des insectes parasites, à six pieds, dont ceux de derrière sont plus longs, et propres à faire de grands sauts; à antennes courtes , de quatre articles; à bec alongé, contenant deux soies ; et garni à sa base de deux petits palpes en forme d’écailles. Ce sont les seuls insectes sans ailes qui subissent une métamorphose complète. Leur larve est cylindrique , Sans pieds, armée de deux petites pointes sous la queue. Elle vit dans les vieux bois, et se change en une nymphe immobile, comme celle des hyménoptères. 1. La puce ordinaire. ( Pulex irritans.) C’est linsecte incommode que tout le monde connoît : ïl recherche plus les femmes que les hommes; et, parmi les animaux, ce sont les lièvres qui en sont le plus poursuivis. nos G22 DES INSECTES >. La puce pénérrante, ( Pulex penetrans. ) Se trouve en Amérique, y entre dans les chairs du pied ; et cause souvent des ulcères dangereux, et même la mort. On distingüe cette espèce par la longueur de son bec; qui égale celle de son corps. La femelle prend une taille énorme lors= qu’elle est pleine d'œufs. IE Les Poux. ( Pediculus.) . . \ . . y k : Sont des insèctés parasites, à six pieds égaux, à corps plat, dont le suçoir ne consiste qu'en un tube susceptible de s’alonger et de se raccourcir, et n'a ni soie ni palpes. Leurs antennes sont fili- formes et courtes: 1. Le pou humain. ( Pediculus humanus. ) Cet animal dégoñtant habite dans les cheveux, sur-tout des enfans. La variété qui se tient dans les vêtemens des gens mal-propres est plus blanche, plus grande et moins dure que celle qui reste dans les cheveux : toutes deux ont Pabdomen ovale, et crenelé sur les côtés. 2, Le morpion. ( Pediculus pubis. ) Il s'attache à différentes parties du corps des hommes ex: cessivement mal-propres, et se cramponne tellement à la peau; qu'on ne peut s’en défaire qu’en y appliquant des substances propres à le faire périr, telles que les onguensmercuriels: Cette espèce se distingue par ses pieds fourchus et par son abdomen échancré par derrière: II. Les mires. ( Acarüs.) Sont des insectes à corps ovale, à huit pieds; dont la bouche est un suçoir surmonté de deux HTPESs VERS. 613 palpes filiformes, qui semblent quelquefois faire une cinquième paire de pieds. Les mites sont très- nombreuses en espèces et en individus, et elles sont la cause de plusieurs maladies, tant dans les plantes que dans les animaux. 1. Le siron. ( Acarus siro.) C’est une des plus petites mites ; à peine peut-on la distinguer à la vue simple. Elle se trouve dans les fromages, la farine, et d’autres substances nutritives gardées trop long-temps. Elle est blanche, et à la tête et les cuisses fauves ; son abdomen est garni de longues soies, 2. La mite de la gale. ( Acarus scabiei.) Encore plus petite que la précédente; blanche, à pieds - roussâtres et velus. Elle se tient sur les personnes affectées de gales invétérées. Quelques auteurs la regardent même comme » la cause de la gale, 3, La tique, ( Acarus ricinus. ) C’est une des plus grandes espèces ; elle habite ‘sur les chiens, les bœufs , etc. est de forme globuleuse, et porte des antennes en forme de massue, 4. La mite des oiseaux, ( Acarus passerinus.) Brun, à pieds courts; ceux de la troisième paire sont plus gros et plus longs que les autres. Elle ne s’en sert point pour marcher, mais seulement pour se retourner lorsqu'elle est sur le dos. On la trouve sous les plumes de toutes sortes d'oiseaux, 5. La mite tisserand. ( Acarus telarius. ) ‘ Rougeître ; une tache brune de chaque côté de labdomen, Elle le une soie extrêmement fine , dontielle entoure les feuilles des arbres, au point de nuire réellement à ceux qu'on conservé dans les orangeries. 624 DES. LIN 5 E CT ESS CH À P L'T'RE XL Des vers. LES insectes parfaits se distinguent, parmi tous les animaux à sang blanc, par la per- fection de leurs organes du mouvement, qui consiste sur-tout en ce que leurs membres ont des articulations distinctes, et que les partiés en sont solides. Une partie de leurs larves jouit aussi de cet avantage : celles des orthoptères, des hémi- ptères , ont des jambes aussi parfaites que leurs inseçtes parfaits ; les larves des lépido- prères, des coléoptères , ont généralement ces membres très-courts , et peu susceptibles de produire un mouvement prompt. Ils disparoissent entièrement dans les larves des d'ptères et de beaucoup d’hyménoptères, dans lesquelles ils sont remplacés par des poils, des scies, ou seulement par les anneaux et les rides transversales du tronc. Les animaux dont nous allons parler sont dans mor es VE ris: 625 dans le cas de ces larves ; mais ils ne chan- gent jamais de forme, et se propagent dans cet état. Les plus grands ont le corps divisé en an- neaux bien distincts : on trouve à leur inté- rieur un cordon médullaire noueux. Ceux qui vivent dans leau respirent souvent par des branchies membraneuses ou en panache, comme beaucoup de larves aquatiques. D’autresont, aux côtés du corps, des stigmates entièrement sem- blables aux orifices des trachées des insectes. Plusieurs ont, pour organes du mouvement, des soies roides , ou même des épines. Les autres rampent en ridant ou en contractant successi- vement les diverses parties du corps. On ob- serve à quelques-uns jusqu'a des antennes. En un mot, il est impossible d’assigner un ca- ractère général pris de la forme exté ieure où de l’organisation intérieure , par lequel on puisse, dans tous les cas, distinguer les vers des larves d'insectes. La plus grande partie des vers habitent dans l'intérieur des autres animaux, comme font quelques larves d'insectes ; d’autres vivent dans ja terre ou dans les eaux. Il y en a parmi ceux- Rr 616 DES Tr IAN s E ot TE ci qui se construisent des maisons solides, soit en agolutinant des corps étrangers, soit en transsudant un suc calcaire, comme le font les mollusques testacés; mais on distinguera toujours les coquilles des vers de celles des mollusques , parce que celles des vers sont en forme de tubes plus ou moins droits, plus na moins tortueux, mais jamais en spirale en- tièrement régulière n1 en cône évasé, et sur- tout parce que l'animal n’est point attaché à sa coquille, tandis que les mollusques le sont toujours. A. VERS pourvus d’épines ou de soies pour s’aider dans leurs mouvemens. JL LES APHRODITES. ( Aphrodita. ) Leur corps est oblong , applati horizontalement, et divisé en anneaux , chacun desquels porte des paquets d’épines roides , que l'animal peut mouvoir en divers sens, ou même retirer. Ces paquets forment deux rangées de chaque côté; une supérieure , et une inférieure. La bouche est à une extrémité, sans dents ; l'anus est à l’autre. Du côté de la bouche sont de petites antennes charnues et articulées. Les organes de la respiration sont de petites crêtes dentelées, placées dans les intervalles de PIrDEÆES, VERS, 617 feuillets membraneux, disposés sur le dos comme deux rangées d'écailles. 1. L’aphrodite commune. ( A. aculeata. ) Ovale, longue de quatre à six pouces. Entre les épines naissent des paquets de poils fins, qui brillent des plus belles couleurs métalliques, et une espèce d’étoupe grise, mélée, qui recouvre tout le dos comme un manteau. Ce ver est répandu dans toutes nos mers, sur-tout vers le nord. Son estomac est musculeux et trés-robuste ; le canal intestinal produit de chaque côté une quantité de canaux qui paroissent se distribuer aux branchies ; le système nerveux est organisé comme dans les in= sectes. I1y a environ quarante anneaux et quatorze paires d’écailles dorsales. Celles-ci ont un vuide à l’intérieur comme des sacs, IL Les AmPRINOMES. ( Terebella. Lin.) Leur corps est plus alongé que celui des aphro- dites , et porte de même deux rangées de houppes de soies de chaque côté : mais leurs organes de la respiration sont des espèces de panaches ou de ramifications, et ne sont point recouverts par des feuillets membraneux ; ils règnent tout le fong du dos. On voit autour de la bouche plusieurs filets charnus. IL. Les AMPHITRITES. ( Amphitrite. ) Ont le corps alongé, garni de chaque côté d'une rangée de houppes de soies : mais les panachss, souvent très-grands et très-composés , qui leur . servent de branchies , sont situés à l'extrémité Br 628 D'EMST IN S € C Tps antérieure du corps seulement. La bouche est garnie de beaucoup de filets charnus, et il y a souvent sous elle des espèces de peignes, de substance dure et de couleur métallique, dont on ignore l'usage. Ces animaux se tiennent dans des tubes qu'ils com- posent de grains de sable, de fragmens de coquilles, ou d’autres substances. 1. L’amphitrite des huîtres. ( A. ostrearia. ) Est très-commune sur les coquilles d’huîtres, qu’elle recouvre de tubes tortueux , construits en sable fin, et assez solides. Elle a une longue queue tubuleuse , qui se recourbe vers l’en- trée du canal. , Linnæus à réuni, sous le nom de S 4BELLA, tous les tubes semblables à ceux des amphitrites, dont il ne connoissoit pas les animaux. Il en est plusieurs dans le nombre qui paroïssent avoir été construits par des larves de friganes ou d’autres ir- sectes. IV. Les SERPULES. ( Serpula.) Sont des animaux semblables aux amphitrites , qui habitent des tubes d’une substance calcaire, uniforme , qu’elles paroissent former comme les mollusques testacés forment leur coquille. Ces tubes de serpule sont attachés aux rochers ou à d’autres corps , et sont tantôt droits, tantôt tortueux, ou diversement contoufnés, selon les espèces. 1. La serpule en masse. ( S. conglomerata. ) À tubes tortueux, légèrement anguleux, coilés les uns aux autres en masses considérables sur des coquilles, des pierres, etc. MIT DES VERS. 631 On a séparé des serpules, L’ARROsOIR. ( PENICILLUS. Br.) | Serpula penicillata. Lin. Qui est un tube calcaire conique, dont le bout large est fermé par une plaque percée de trous ou de tubes très-courts, qu'un cercle de tubes un peu plus longs entoure. On ne con- noît point l'animal auquel il appartient. Il faut aussi séparer de ce genre de prétendues serpules à spirale régulière , dont les tours sont écartés les uns des autres, qu'habitent des gastéropodes, tels que le serpula lumbricalis Lin. et les SILIQUAIRES , Brug., dont la coquille est un tube tortueux, spiral, avec une fente qui en suit toute la longueur. L'animal est un ver sans soies ni tentacules. Le serpula anguina Lin. est de ce genre. V. Les DENTALES. ( Dentalium.) Sont des tubes en forme de cônes très-alongés, de substance calcaire, solide, ouverts par les deux bouts, et libres de toute adhérence, qui sont formés et habités par des animaux semblables aux serpules. 1. Le dentale Eléphantin. ( D. elephantinum. ) En cône très-long | D 2 males ; ordinairement de couleur verdätre. un peu arqué, à neuf côtes longitudi- VI. Les nÉRE:IDES. ( Nereis.) Sont des vers nuds, habitans de la mer, dont le corps est alongé, articulé, et pourvu de houppes de soies de chaque côté, comme les précédens, Rr 3 630 DE AIM s E CTES mais qui nont point d'organes extérieurs de la respiration. Leur bouche est garnie de filets charnus ou tentacules. 1. La néréide phosphorique. (NN. noctiluca.) C’est un petit ver presque invisible à l’œil nud, qui est l’une des causes les plus fréquentes de la lueur qu'on observe sou- vent à l’eau de la mer. VII. Les NArADES. ( Nais.) Sont des vers nuds, habitans des eaux douces 4 dont le corps est long, grêle, un peu applati, articulé , et dont les soies latérales sont simples, mais longues et sensibles. Leur bouche n’a aucun tentacule. LA 1. La naïade à trompe. ( Naïs prohoscidea.) Rougeître ; la bouche alongée en manière de fil. Elle se tient à moitié enfoncée dans la vase ; la partie libre flotte dans l’eau, et s’enfonce à la moindre apparence de danger. Ce ver se multiplie d’une manière très-particulière : sa dernière articulation prend par degrés la forme d’un animal entier, qui ne se sépare souvent de sa mère qu'après en avoir produit lui-même un autre de la même façon. Au reste, il se multiplie aussi par les œufs ; et sa force de reproduction est telle, qu’on peut le couper en plusieurs mor- ceaux, qui redeviennent tous des animaux parfaits. VIIL Les zomsrics. ( Lumbricus. ) Sont des vers nuds, à corps long , cylindrique, articulé, pourvu de plusieurs rangées de très-petites Ur DE 5 VERS 611 épines à peine sensibles, et dont la bouche n'a aucun tentacule. Ils vivent sous terre, ou dans le limon sous l’eau. : 1. Le lombric terrestre. (EL. terrestris. ) Vulg. ver de terre. Est le ver le plus commun ct le plus connu de tous. On sait qu'il s’en montre des millions à la surface de la terre après la pluie. Il paroît qu'ils ne se nourrissent que de terreau ; îls servent à le rendre plus poreux, et à faciliter laccroïssement des végétaux. Ils ont les deux sexes, et ont besoin pour pro- duire d’un accouplement réciproque. Leur force de reproduction est assez grande; et lorsqu'on les coupe en deux, chaque partie devient un animal entier. IX. LA FuRIE. ( Furia.) Est un petit ver de Lapponie, à corps cylindrique, pourvu, de chaque côté, d'une rangée de petites épines dirigées en arrière. On prétend que lorsque le vent la jette sur un homme ou sur un animal, elle pénètre en moins de rien dans les chairs, et cause une mort prompte , précédée de douleurs atroces : de |à son nom de furia infernalis. B. V'zrs dépourvus d’épines et de soies. Quelques genres vivent dans l'eau on dans la terre, mais le plus grand nombre n'existe que dans l'intérieur des animaux. _X. Les sancsuzs. ( Hirudo.) ’ Ont le corps alongé , plus ou moins applat Rr 4 632 DE HAT SE C'TEs horizontalement, divisé par beaucoup de rides an- nulaires , sans soies ni tentacules, mais pourvu, à chaque extrémité, d’un disque charnu qui exerce une force de succion considérable ; elles marchent en se tenant alternativement sur l'un de ces disques, et en alongeant et raccourcissant leur corps, selon le besoin. Leur bouche est sous l'extrémité anté- rieure : elle à trois petites dents, qui entament la peau des animaux, dont la sangsue tire le sang à longs traits. L’anus est à l'extrémité opposée. Chaque individu est pourvu des deux sexes, et a besoin, comme les gastéropodes, d'un accouplement réci- proque pour produire. Les sangsues ne se tiennent que dans l'eau douce. 1. La sangsue des chirurgiens. ( H. medicinalis. } Etroite, noirâtre ; six raies jaunes, variées de noir en dessus » tachetée de jaunâtre en dessous. On s'en sert avec avantage pour tirer du sang dans certaines maladies , sur-tout dans les hémorrhoïdes. XI. Les PLANAIRES. ( Planaria. ) Ont le corps applati horizontalement, presque gelatineux , la bouche à l'extrémité antérieure, et deux ouvertures sous le ventre, l’une pour la géne- ration , l'autre pour l'anus. Elles vivent dans l'eau douce comme les sangsues. Leurs espèces sont très- multipliées; et comme elles diffèrent par la forme, le nombre des yeux, l'absence ou la présence des Mn DES -V Er Rs! 633 tentacules ,:on pourroit peut-être les diviser en plusieurs genres. LES VERS INTESTINS, proprement dits. C'est-à-dire ceux qui se trouvent dans l'intérieur des animaux vivans , sont extraordinairement nombreux. Il n’est presque aucun animal qui n'en nourrisse plu- sieurs espèces, et rarement celles qu’on observe dans une espèce d'animal se retrouvent-elles dans une autre. Il y en a non-seulement dans le canal alimen- taire, mais jusque dans le tissu cellulaire et dans le parenchyme des viscères les mieux revétus. La _ difficulté de concevoir comment ils y parviennent, jointe à l'observation qu'on ne les trouve point hors des corps vivans, a fait penser à plusieurs naturalistes qu'ils s'y engendroient spontanément. XIT Les poures. ( Fasciola.) Ont le corps extrêmement applati, la bouche à l'extrémité antérieure, et un peu plus en arrière une ouverture qui sert d’anus, et par où sortent les organes de la génération ; les deux sexes sont réunis dans chaque individu, et il leur faut un accouplement réciproque. Elles sont ovipares; on voit dans leur intérieur des intestins tortueux et des ramifications colorées. On en trouve dans toutes sortes d'animaux. 1. La douve du foie. | Fascioëz heparica. ) En forme de feuille, longue de près d'un pouce. On la 634 DES IN SE € Tr'Es trouve dans les conduits biliaires et la vésicule du fiel de beaucoup d’animaux domestiques , et surtout des moutons ; auxquels sa trop grande abondance cause lhydropisie et le mort, Les rIGULES. ( Lizula.) Ne paroissent différer des douves que parce qué leur corps est excessivement alongé et étroit comme un ruban. On en trouve uné espèce dans les oiseaux, et une dans les poissons. La rINGUATULE. ( Linguatula. ) Est un petit ver plat comme les douves, qui à quatre petits trous à l'extrémité antérieure, et quon trouve dans les poumons du lièvre. XIII. Les TzNIA. ( Tœnia.) Sont un genre très-nombreux et très-funeste aux animaux dans lesquels ces espèces habitent. Leur corps est tout-à-fait plat, composé d'articulations très-distinctes, qui ont ordinairement un petit trou à chacun de leurs bords; la tête porte quatre ou- vertures propres à sucer, et souvent, entre ces Ou vertures , un cercle de petits crochets dirigés en dehors. On en trouve plusieurs espèces dans l'homme, et on les connoît vulgairement sous le nom im- propre de vers solitaires. 2.) TÆNIA dont la tête n’a aucun crochet. 1. Le tænia large. (Tænia Lara.) Elanc ; à articles trèscourts, noueux dans leur milieu y lles PA DES VERS: 635 ouvertures latérales isolées. I1 se trouve dans les intestins de Fhomme. Il y en a eu de plus de cent pieds de long, et de près de six lignes de large. Cette espèce est plus commune en Russie qu'ailleurs. On la chasse par l'huile de ricin. b.) TÆNIA dont La téce est armée de crochets. 2. Le cucurbitain. { Tænia solium.) Blanc, presque cartilagineux ; à articles quarrés ou oblongs, s’engaînant en partie les uns dans les autres; à bords minces , à ouvertures latérales isolées. Il se tronve dans les intestins de lhomme , souvent en grand nombre, et cause de grands maux et même la mort. C’est l'espèce la plus difficile à chasser. Il y cn a eu de soixante pieds de longueur. On la dit plus com- mune en Saxe et en Hollande qu'ailleurs. 3. Le tæria commun. { Tænia vulgaris. } Mince , transparent , et comme membraneux ; à ouvertures latérales doubles. C’est l'espèce la plus ordinaire en Suède; elle est aussi très-difficile à chasser : mais on n’en a trouve que de dix à seize pieds de longueur. c.) LES HYDATIDES , dont la téte est armée de crochets” et dont Le corps se termine en une vessie. Ils vivent dans le parenchyme même des viscères, ou dans épaisseur des membranes, et y présentent des espèces de vessies pleines d’une liqueur limpide, qui font partie de leur corps. Leur trop grande abondance cause souvent des maladies N'a Œu’une seule vessie, commune à plusieurs corps; elle se trouve sur le cerveau et le cervelet des moutons attaqués de la folie, maladie qui les fait sauter ou tourner, et qu’on regarde comme incurable, | 636 DAE4S 4 NN 5 E € TES XIV. LES ASCARIDES. ( Ascaris.) Sont , après les tænia , les vers les plus communs et les plus dangereux. Ils ont le corps long, rond, pointu par les deux bouts, et trois petits tubercules à la tête par lesquels ils s’attachent aux intestins. Ils y vivent en troupes, ont les sexes séparés, et sont le plus souvent ovipares. L'homme en a deux especes. 1. L’ascaride lombrical. ( A. lumbricalis.) Long d’un empan; assez semblable au ver de terre, mais facile à distinguer par labsence des petites épines et du ren- flement annulaire. Sa queue est obtuse , et son anus en forme de fente transverse. 2. L’ascaride vermiculaire. ( A. vermicularis.) Long d’un demi-pouce , à queue très-pointue : il attaque sur- tout les enfans, et se tient dans l'intestin rectum, . où il cause des chatouillemens insupportables. On le chasse par l'infusion. de mousse de Corse. Les observateurs modernes ont encore découvert dans les intestins de l’homme et des animaux une multitude d’autres vers dont ils ont fait plusieurs genres , tels que LES TRICHURES. ( Trichocephalus. ) À corps rond, gros et obrus en arrière, s& con- tournant en spirale , terminé en avant par une trompe longue, grêle, et sans aiguillons. Rs: None VERrs 637 On en trouve une espèce dans l’homme, qui est fort fréquente dans certaines maladies, se tient sur-tout dans le cœcum, et atteint jusqu'à deux pouces de longueur. LES ÉCHINORAYNQUES. ( Eclinorhynchus. ) À corps long, rond, armé en avant d’une courte trompe garnie de petits aisuillons recourbés en ar- rière, au moyen de laquelle ils s’attachent fixement aux intestins. Îls sont nombreux en espèces : mais on nen a point encore trouvé dans l'homme. LES cCRAMPONS. ( Hæœruca.) À corps long, rond; à bouche au bout antérieur, entourée d'un cercle de crochets recourbés en dehors. Les sTroNGzESs. ( Strongylus. ) €. 2 terminée dans le mâle par une épine et trois petits feuillets membraneux. On en trouve dans les chevaux, dans les moutons, etc. A corps long , rond; à bouche ciliée ; à queue Les uNCINAIRES. ( Urcinaria. ) A corps long , rond ; à bouche molle, anguleuse; a queue terminée dans le mâle par une vésicule, dans la femelle par un crochet. On en trouve dans les blaireaux , les renards, etc. LEs PrRoSoscCIDES. ( Proboscidea. ) À corps long, rond; à bouche en trompe, 638 D'E SUN SECTSS située sous un museau proéminent, et dépourvue d'aiguillon. On en trouve dans plusieurs sortes d'animaux. Les CcUCULLANS. ( Cucullanus. ) À corps long, rond, pointu en arrière, obtus en avant; à bouche située sous une espèce de ca- puchon strié. On les trouve sur-tout dans les poissons. LES MASSÈTES. ( Scolex. ) A corps excessivement petit, contractile; à tête grosse , susceptible de prendre diverses figures, et pourvue de quatre trous ou suçoirs. On n'en connoît que deux espèces trouvées dans des poissons. LES GÉROFLÉS. ( Caryophyllœus. ) , A corps rond , court, obtus en arrière, ouvert en avant en une bouche large, découpée et frangée. On les à trouvés dans les poissons d'eau douce. XV. Les DRACONNFAUXx. ( Gordius.) Ont le corps mince et fort long, absolument semblable à un fl, pointu par les deux bouts. 1. Le dragonneau des ruisseaux. ( G. aquaticus.) Brun; les extrémités noirâtres. Commun dans les éaux de source, les argilles humides, etc. 2, Le ver de Médine. ( G. medinensis. ) Blanchätre. Il est des pays chauds, pénètré souvent dans Îles EM) DES ,V.ÆER S. 639 chairs des hommes, et y cause des maux graves, qu’on ne peut prévenir qu'en l’en retirant avec beaucoup de précaution, crainte de le casser, On en a vu de plusieurs pieds de longueur. Les dragonneaux qu’on a observés dans le corps de divers ani- maux, portent le nom de fr/aria. Ils se tiennent plutôt dans le tissu cellulaire que dans la cavité intestinale. Une espèce vit dans les chenilles, et leur fait beaucoup de mal, TA BELLE RS ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE D E S‘. A:N°T NPA UE LIVRE HUITIÈME. DES ZOOPHYTES CH A BI TR E PR EEE Des zoophytes en général, et de leur division. EX L2 1. Voici les derniers des animaux, quant leur organisation et à leurs facultés. Les D- wa mollusques ont pour la digestion, la circula- tion , les sensations , la respiration , à peu prés le même appareil de viscères que les animaux A à ME S& 0 DEPHŸYTE N 64? à sang:rouge ; ils s’approchent même beaucoup des: poissons. Les insectes plus bas d’un degré n’ont plus de circulation distincte, et ne res- pirent que par des trachées; néanmoins on leur voit une moëlle épinière , des nerfs et des organes sensitifs bien prononcés. On ob- serve les mêmes choses dans beaucoup de vers, etikest probable que la plupart les possèdent. Mais, dans les zoophytes, nous netrouvons plus rien de-toux. cela: à peine des :viscères digestifs, et quelque ind'ce de respiration dans quelques-uns. Plus de centre de ‘circulation , plus de nerfs, ni de centre de sensations : chaque point du corps semble se nourrir par succion , et être pourvu par lui-même de la faculté de sentir. $. 2. Aussi la plupart de ces animaux re- poussent bien vite les parties qu’on leur en- lève. Il y en a même qui multiplient par une simple division , comme les plantes. Il faut pourtant observer que, dans cette simplicité commune à tous, il y a bien des degrés diffé- rens ; et nous passerons successivement d'êtres pourvus de pieds, de rentacules, de parties ss 61, DES L'ODeEBX TES dures et molles, ayant des viscères distincts, à d’autres dont le corps entier n’est qu'une pulpe gelatineuse diversement configurée, ou ne présente même au plus fort microscope qu'un point en apparence indivisible. $. 3. Les premiers ordres sont disposés selon les différens degrés de perfection de leur orga- nisation. Les derniers contiennent des zoophytes du dernier ordre de simplicité, mais réunis en grand nombre pour former un animal composé , qui a pour base des parties solides, de sub- Stances et de formes très-différentes. Ces derniers êtres approchent des plantes pour la forme extérieure comme pour la sim- plicité dans l’organisation, et c’est à juste titre qu’on les nomme zoophytes ( animaux-plantes ). On remarque, dans la disposition respective de leurs organes, une tendance manifeste à la forme étoilée ou rayonnante. PES Zoo elp H Ÿ TES! 64 CHA PI TR bel. L Des 70ophytes qui ont une enveloppe cortace ou calcaire , un organe respiratoire intérieur distinct , et souvent des pieds rétracuiles nom- breux ; ou des ÉCHINODERMES. CEs zoophytes sont les mieux organisés de tous. Leur peau est souvent d’une nature plus ou moins crustacée, ou même c’est une vraie coquille. Leurs pieds passent à travers des trous de cette enveloppe, et peuvent s'étendre ou s’affaisser : ils sont souvent rangés avec beau- coup de régularité. On voit dans leur intérieur une cavité alimentaire, précédée d’une bouche. pourvue le plus souvent de cinq dents disposées en cercle ; des ovaires, et un organe ramifié très-étendu , qui paroïît établir une circulation perpétuelle de l’eau au travers du ox à de ces animaux ; et par conséquent une espèce de res- piration : mais on n’apperçoit rien qui remplace le cœur ou le cerveau. Ss 2 644 D, %; 80800 0 FH DES I. Les HO1zoOTAURIES. ( Holothuria.) Ont un corps de forme cylindrique, une peau coriace et épaisse. À l’une des extrémités est la bou- che, entourée de tentacules plus ou moins nom- breux et branchus, et armée de cinq dents calcaires. Dans quelques espèces, le canal alimentaire - est aveugle, et les excrémens ressortent par la bouche; dans d’autres, il aboutit à l'extrémité opposée du corps, où il y a une grande ouverture par laquelle l'eau entre dans le corps et en sort. L'organe res- piratoire est formé d’un ou deux troncs ramifiés presque à l'infini, et ressemblant à des arbres : ils; débouchent dans cette ouverture postérieure. Les pieds sont tantôt épars par toute la surface, tantôt tous d'un côté, tantôt rangés en séries lon- gitudinales. I] y a des espèces qui n'en ont point du tout. « a. } Parmi les espèces qui ont tous les pieds d'un côté, on peut remarquer, 1. L’holothurie timide. ( H. tubulosa. Lin.) Cylindrique ; longue de près d’un pied lorsqu'elle s'étend : tout le dessus de son corps est couvert de papilles coniques ; le dessous est. garni d’un grand nombre de pieds cylindriques, rétractiles, et terminés par des suçoirs; autour de la bouche sont vingt tentacules, dont l’extrémité est en forme d'étoile, . On la trouve dans la mer Méditerranée. b.) Parmi les espèces qui ont les pieds disposés en plusieurs DE SZ e PH y TE S 64 séries, et qu’on a nommées avec assez de justesse des oursins coriaces ( echini coriacei ), on remarque, 2. Le concombre de mer. ( H. pentacta.) Ovale, cinq rangées de pieds ; les intervalles de ces rangées, lisses ; dix tentacules branchus autour de la bouche. On la trouve dans toutes les mers. IT. Les ASTÉRIES. ( Asterias.) Ont le corps divisé en cinq branches formant une étoile. La bouche est au centre, eta cinq dents calcaires, sans tentacules. L’estomac est court ; les excrémens ressortent par la bouche. Chaque branche a une tige osseuse articulée, et le reste de son enve- loppe est soutenu par un réseau de même nature. Les pieds sont tous du côté de la bouche, rangés en plusieurs files tout le long de ces tiges. Le côté opposé en est dépourvu, mais a une infinité de pe- tits tubes que l'animal n’étend que lorsqu'il est dans l'eau, et qui paroissent la pomper. L'intérieur con- tient, outre les ovaires, cinq paires d'organes bran- chus, dont les troncs aboutissent vers la bouche , et qui sans doute reportent au dehors l'eau intro- duite par les tubes. Les astéries ont leurs branches plus où moins grosses ou gréles, garnies d'épines plus ou moins longues et différemment disposées, quelquefois lisses, et divisées, dans quelques-unes, en une multitude de rameaux. Une branche perdue se répare bientôt. SS'E 648 DES LO0O0PHYTES# a.) Espèces & branches coniques. 1. L’évoile de mer commune. ( A. rubens. } Ses branches sont grosses, arrondies; leur pointe est peu aiguë ; leur surface est hérissée de très-petits tubercules, et garnie de petits tubes calcaires mobiles, dont sortent les petites bouches charnues qui aspirent l’eau , et qu'il ne faut pas con- fondre avec les pieds , qui sont beaucoup plus grands, et tous à la face inférieure du corps. Indépendamment du mouvement de chacun des pieds, les branches entières peuvent se fléchir, quoiqu'avec beaucoup de lenteur. Cette espèce est d’une belle couleur rougeâtre ; elle est si commune sur nos côtes, qu’en quelques endroits on la répand sur les terres au lieu de fumier. b.) Espèces à branches ramifrées. 2. La tête de Méduse. ( A. caput Medusæ. ) Ses cinq branches primordiales sont minces et anguleuses ; elles se divisent et se subdivisent un grand nombre de fois, toujours en se bifurquant. Les derniers petits rameaux sont fins comme des cheveux. On en trouve dans toutes les mers. c.) Espèces simplement anguleuses. 3. La patte d'oie. ( A. membranacea. Applatie, mince, et simplement pentagonale : le dessus est tout garni de tubercules hérissés de petites soies ; le dessous à cinq sillons rayonnans , dans lesquels sont placés les pieds. De la mer Méditerranée. d.) Espèces à plus de cinq rayons. 4. Le soleil, ( A. papposa. ) À onze, douze ou treize rayons applatis, hérissé en dessus de tubercules soyeux. De lOcéan. MS SZEIOD OP OH Y TE S& ‘643 II. Les oursins. (Echinus.) Ont un corps ovale ou arrondi, plus ou moins déprimé, dont l'enveloppe est entièrement pier- reuse. Sa surface est garnie de tubercules de diffé- rentes grandeurs , rangés avec une régularité surpre- nante, sur lesquels s'articulent des épines calcaires de grosseurs, de longueurs et de formes très-variées, mobiles au gré de l'animal. Les pieds sont tubu- leux et términés en suçoirs, comme ceux des as- téries ;. ils passent par des trous de la coquille dis- posés très-régulièrement , et qui y forment comme des allées de jardin, dont on leur à aussi donné lenom (ambulacra). L'intérieur contient un canal intesti- nal plus ou moins long, un ovaire divisé en cinq grappes , et un organe ramifié divisé en cinq troncs qui se déchargent dans la bouche, et qui paroissent servir à faire circuler l’eau dans l’intérieur du corps. a.) LES OURSINS proprement dits ont le corps plus ou moins convexe, la bouche au milieu de la face inférieure, et Panus directement vis-à-vis. Les ambulacres vont de lun à l'autre, et divisent la coquille en côtes comme un melon. I y en a à base circulaire, comme : 1. L’oursin mangeable. ( Echinus esculentus. ) Coquille plus qu’hémisphérique; dix ambulacres , rapprochés par paires ; leurs intervalles remplis de beaucoup de tubercules , SS 4 643 DES Loop TESs petits, et presque égaux, qui portent de courtes épines coni- ques et violettes. On le trouve dans toutes les mers. 2 Ee turban. ( Echinus cidaris. }) Nu 1310 Coquille en sphéroïde applati par les poles ; cinq ambulacres en zigzagy dans chaque intervalle, deux rangées de gros ma- melons, portant de longues et grosses épines striées , au nombre de cinquante en tout. Il y en a une multitude de très- petites autour de leurs bases. À base ovale, comme: ; 3. L’oursin violer, ( Echinüs atratus. ) Plat en dessous, à dix ambulacres. Les épines de toute 1: partie convexe ressemblent à des têtes de clou ow à dés pavés, et sont serrées les unes contre les autres : celles qui entourent la base sont un peu alongées, et plates comme des rames. De la mer des Indes. b.) LES BRISSES ont la bouche au milieu de la face infé- rieure , et l’anus à cette même face, «entre la bouche et le bord. Leurs ambulacres forment sur la face supérieure une espèce de fleur à cinq pétales. Il y en a de convexes en dessus et concaves en dessous , comme : 4. La rosace. ( Echinus rosaceus. ) Coquille en forme de bouclier, ovale , anguleuse ; ses bords sont arrondis; toute la superficie est marquée de très-petits cercles enfoncés; les ambulacres représentent cinq grandes feuilles ovales; lanus est près de l'extrémité la plus obtuse. On la trouve dans l'océan des Indes. é D’autres sont tout-à-fait plats des deux côtés, et ont le 1 bords tranchans. DES ZOOPHYTES. 649 5. Le gâteau. ( Echinus hexaporus.) Mince comme une galette ; les ambulacres forment une petite rosace sur le dos ; vis-à-vis l’extrémité de chaque feuille est une fente qui perce d’une face à l’autre. [1 y a une sixième fente vis- à-vis de Panus, qui est situé à la base inférieure, tout près de la bouche. De la mer Pacifique. c.) LES SPATAGUES ont la coquille ovale , fa bouche sous la coquille, un peu vers le devant, et l’anus précisément à son extrémité postérieure. Les ambulacres forment aussi une rosace sur le dessus ; toute la surface est chagrinée , et porte des épines courtes et minces comme des poils. Leur bouche est garnie de tentacules en forme de pinceaux. 6. Le spatague cœur. ( Echinus lacunosus. ) Cinq ambulacres autour de la bouche , et cinq enfoncés sur le dos, dont celui qui est opposé à larus, étant plus profond que les autres, donne à la coquille la figure d’un cœur. N. B. On trouve un tres-grand nombre d’oursins fossiles et pétrifiés, dont plusieurs se laissent rapporter aux divisions ci- dessus ; mais il en est aussi qui ont des formes différentes de celles que nous venons d’indiquer. 6jo DES Z:0-05PHYEE CH A. EIRE EE Des Yoophytes mous dans lesquels on ne voit point d’organe respiratoire , et qui n’ont point de pieds rérraciiles. À. Les grands, dans lesquels on apperçoit des fibres et des intestins, vulgairement ORTIES DE MER. I. Les mépuses, ( Medusa.) La forme de leur corps, dans l'état tranquille, est celle d'un segment de sphère, dont la convexité est lisse, et dont la partie plane est pourvue de divers tentacules. Sa substance est transparente et gelatineuse, et il se réduit presque à rien par l'é- Vaporation ou la cuisson. On voit dans son inté- rieur des lignes colorées, mais rien qui annonce une circulation. On croit cependant voir, vers les bords, des vaisseaux plus multipliés, qui paroissent être des appendices de la cavité alimentaire. Les méduses habitent dans la mer ; elles nagent fort bien en ren- dant leur corps alternativement plus ou moins con- vexe, et en frappant ainsi l’eau. Lorsque la mer se retire, elle en laisse beaucoup sur le rivage, qui y MAT AO ŒPHT TES 6 sont sans mouvement; car elles ne peuvent abso- lument que nager. 1. La méduse bleue. ( Medusa aurita.) Elle est grande , fort plate ; sa couleur est d’un gris bleuâtre de reflet : car, en la regardant directement, elle est transparente. Sous le corps sont quatre ouvertures, dans lesquelles on voit des paquets de feuillets membraneux. Au milieu est une espèce de tête ronde, mobile, portant quatre grands tentacules den- telés et pointus, et ayant à ses côtés plusieurs feuillets saillans. De la Manche. Il y a beaucoup d’autres méduses , variant par le plus où moins de longueur de la partie qui est sous leur corps, laqueile répond assez pour la forme au pédicule d’un champignon, et par le nombre et la nature des tentacules qui s’attachent à cette partie, ou même à la surface inférieure du corps, et à ses bords. Les anciens les nommoient orties de mer Libres. Müller et Bruguières séparent des méduses LES BEROÉ. ( BEROE.) Qui ont un corps gelatineux , de forme ovale, partagé par des sillons en côtes, comme un melon. A l’une des extrémités est une ouverture qui sert de bouche , de laquelle sortent dans quelques espèces deux tentacules plus où moins longs et divisés. Les côtes sont ciliées. Ils se servent de ces cils pour frapper Teau , et nagent ainsi en tournant. Ils sont phosphoriques, et répandent pendant la nuit une lueur brillante. 1. Le Beroë globuleux. ( Medusa pileus.) Grand comme une noisette; à huit côtes; à tentacules très- longs et ciliés. De l'Océan et de la Méditerranée. 62 : DES Z'o OPHTTES IT. Les ACTINIES. ( Actinia.) Se tiennent ordinairement attachées au sable où aux rochers par leur base. Leur corps est coriace, et à une grande force de contraction ; ce qui le fait varier depuis la forme de demi-sphère lorsque la bouche se ferme, jusqu'à celle de cylindre lors- qu'elle s'ouvre. Dans ce dernier état, on apperçoit plusieurs rangées de tentacules coniques, longs et mobiles, qui entourent la bouche, et qui, lorsqu'ils sont tous épanouis, représentent une belle fleur d'a- némone double : aussi a-t-on nommé les actinies anémones de mer. Ce sont les orties de mer fixes des anciens. La bouche est ronde, et mène droit a estomac , qui est cylindrique, à paroïs ridées. L’ac- tinie se nourrit de petits crabes , qu'elle saisit et en- veloppe avec ses tentacules ; elle arrache du moins quelques pattes aux gros. Les excrémens sortent par la bouche. Il n’y a entre les parois de l'estomac et la peau qu'une multitude innombrable d’intestins fort menus, entrelacés ensemble, dont on n’a pu con- moître l'usage ni les issues. Les actinies sont célèbres par: leur. force de re- production. Lorsqu'on Les coupe endeux, chaque moitié se recompiète. Elles reproduisent aisément des portions moindres. Les jeunes actinies naissent vivantes, soit par la bouche, soit en percant Le corps de leur mère, dont la cicatrice se referme bientôt. DES OO PEN Y T'ES 6 On dit même que sa base se déchire spontanément, et que les morceaux qui restent adhérens au rocher deviennent bientôt de petites actinies. La plus ou moins grande extension des actinies a, selon Diquemare, un rapport constant avec la beauté du temps qu'il doit faire. Elles marchent tantôt sur leur base, tantôt sur leurs tentacules. 1. Actinie pourpre. ( À. purpurea.) Lisse; à peau fine, pourpre, souvent mouchetée de verd clair : les barbillons sont rouges ; autour d’eux est un rang de petites vessies bleu céleste. Commune sur les rochers des bords de la Manche, 2, Actinie coriace. ( À. coriacea.) À peau dure et paroiïssant tuberculée lorsqw’elle se contracte; de couleur fauve orangée ; les tentacules blanchâtres, avec un anneau de couleur rose dans leur milieu. Elle est plus grande vque la première , et ne se fixe que sur le sable , dans des enfon- cemens tels, qu'en se contractant elle est de niveau avec le sol. On doit rapprocher des actinies LES ZOANRTHES, qui ont la bouche et les tentacules comme les actinies, mais dont le corps est plus grêle par en bas que par en haut ; ce qui leur donne absolument l'air d’une fleur portée sur un pédicule. 1. Le zoanthe à cinq pétales. ( Actinia dianthus.) ( Hydra dianthus. Gn.) Des côtes d'Angleterre. Son disque se partage en cinq lobes chargés de petits tentacüles, jf DES ZLOGÉRETEN 2. Le zoanthe à drageons, ( Actinia sociata. ) ( Hydra sociata, Gm. ) Un tube charnu rampe sur le sol, et pousse, d’espace eñ espace , des pédicules ou des animaux. Des mers d'Amérique, B. Ceux qui n’ont qu’un corps gelatineux, sans or- gurisaiton apparente, et croissent par bourgeons, vulgairement POLYPES. TL. Les aypres, ou polypes à bras. (Hvdra.) Sont ces êtres si fameux par la découverte de la génération des animaux, par bouture, dont ils ont fourni le premier exemple. Ils ont un corps conique, dont la pointe se prolonge quelquefois en une queue, et s'attache ordinairement à quelques corps. La partie évasée est ouverte, et garnie de six, huit ou dix tenta- cules filiformes, très-longs dans quelques espèces. Leur corps n'est qu'une espèce de bourse où cornet. Ses parois ne présentent à l'œil et au microscope qu'un mucilage dans lequel on voit des points plus opaques. Ils vivent de naïdes, de monocles, et autres petits insectes aquatiques, qu'ils saisissent avec leurs tenta- cules et mettent dans la poche qui fait leur corps. Is sy digèrent à vue d'œil, et les excrémens sont rejetés par la bouche Un polype dont gn retranche une partie quel- conque, la repousse ientôt. Si on le coupe en deux, dans quelque sens que ce soit, chaque moitié re MErsSt LL 0 O6 0 E Ÿ T:E:s 655 devient un polype entier. On peut greffer deux moi- tiés de différens polypes, ou deux polypes entiers. Enfin on peut retourner un polype comme un gant, sans qu'il cesse de remplir ses fonctions. Naturellement il se multiplie en poussant de dif- férens points de son corps des bourgeons qui se dé- veloppent en petits polypes. Ils restent quelquefois ainsi attachés, et en repoussent même d’autres ; de sorte qu'il se forme une espèce d'arbre dont chaque branche est animée, a sa volonté propre, et cherche à prendre sa nourriture à part, quoique ce qu'elle mange semble profiter à toutes. 1. L’hydre verte. ( Hydra viridis. ) C'est le polype à bras, sur lequel Trembley a fait ses pre- mières expériences. Il est d’un beau verd, cet a ses bras plus courts que le corps. Il est fort commun dans les eaux dormantes, sur-tout sous. les lentilles d’eau. 2. L’hydre à longs bras. ( Hydra fusca.) Est plus rare; de couleur grise. Son corps n’a pas un'pouce de long, et ses bras en ont plus de dix. Parmi les zoophytes voisins des hydres, dont Bruguières à fait des genres particuliers, nous remarquerons: 2.) LES BOTRYLLES. ( BOTRYLLUS.) Ont une tête sessile, entourée de tentacules tubuleux, percés selon leur longueur. L'ouverture de la pointe reçoit l'eau. Ceile de la base donne dans la bouche commune ou le ventre de l’animal. On en connoît deux espèces, I 656 DE si Z © © P H X Tértst . Le botrylle conglomére. ( B. conglomeratus. ) À plusieur s rangs de tentacules serrés, qui représentent une espèce de mûre, 2. Le botrylle évoilé. ( B.stellatus:) N'a qu'un seul rang de tentacules qui varient pour le nombre. Plusieurs botrylles étoilés sont attachés à un! corps commun, en forme de croûte gelatineuse qui recouvre diverses plantes marines, Si on ne touche qu’un tentacule, il se contracte seul. Si onirrite la bouche ou le réceptacle commun, ïls se contractent tous, b.) LES CORINES. ( CORINE.) Ont une tige molle, simple, portant à son extrémité une vésicule de même nature, terminée par une bouche , et dont la surface est hérissée de tentacules filiformes. Ælles produisent des œufs qui restent quelque temps attachés au bas de la vési- cule. Nous croyons aussi devoir faire un genre. c.) DES CRISTATELLES, ou polypes à plumets.«( CRIST A< TELLA.) Qui ont sur la bouche une espèce de plumet formé par des ten- tacules portées sur une tige commune , et rangés | parallèlement ou en pinceaux. Leurs mouvemens servent à amener vers la’ bouche les corpuscules dont l'animal se nourrit. "Les cristatelles habitent les eaux stagnantes , et leurs amas ne paroïssent à l'œil nud que comme des taches de moisissure. 1. La cristatelle moisissure. ( Crise. mucedo. ) Le corps commun a plusieurs bouches ou plumets, , ne forme pas un arbre divisé en branches , mais une seule masse ronde ou irrégulière. Les plumets ont la forme de deux peignes à double rang de dents, E #0 D 'MSL-A0.,0 PH Y TH 657 IV. Les rorricezzes. Vulg. polypes à bouquets. ( l’orticella.) Leur bouche n’a point de tentacules; mais on en voit sortir de petits organes en forme de cils, qui tournent sans cesse avec rapidité, et dont on ignore la nature et l'usage. Quelques vorticelles sont ses- siles , d’autres s’alongent en une queue, d’autres enfin sont supportées par des pédoncules filiformes; ces 1 / « dernières sont souvent réunies en arbres, comme les hydres, et représentent assez bien un bouquet de muguet. Elles habitent dans les eaux dormantes, et sont si petites , qu'un amas entier ne paroît à l'œil nud que comme une tache de moisissure. Elles mul- tiplient par divisions : une des fleurs ou corpuscules se fend , et chaque moitié devient une fleur com- plète. 1. La vorticelle poire. ( Forticella pyraria. ) -Pédonculée, formant des bouquets très-composés, à fleurs en forme de poire. S’attache aux insectes aquatiques , etc. 2. La vorticelle muguet. ( Vorticella convallaria. ) Isoiée ; à fleurs en forme de cloche ; portée sur un pédoncule contourné en tire-bourre , qui s’alonge et se raccourcit à volonté. 3. La vorticellz tromperte. ( Worticella srentorea. ) N'a point de pédoncule , mais s’amincit en une queue. Elle est simple, et ressemble à une trompette dont la bouche seroit échancree, dt és : DES Z,06,0"P "y TE 4. La vorticelle.fruir.desmärier.;( VWorcicella crarægaria. } Sessile ; à corpuscules ronds , réunis en grouppes, répré- sentant à peu près des mûres. Elle s'attache à la queue des monocles. C. Les très - petits isolés, appelés vulgairement ANIMAUX INFUSOIRES. Déja les vorticelles échappent à l'œil nud. Il y a une multitude d’autres animaux qui ne peuvent également être observés qu'a l’aide du microscope. Leur organisation devient de plus en plus simple, et.on peut les diviser, d’après ces degrés de sim- plicité , en plusieurs genres très-distincts. Comme les espèces sont très-nombreuses, on ena fait ausSi des genres fondés sur des considérations moins impor- tantes, comme des poils, etc. Nous ne nous y ar- réterons pas ici. Ce que ces animaux ont de plus singulier, c'est qu'un grand nombre d’entre eux ne se rencontrent que dans des infusions de matières végétales ou ani- males ; il y en a même qui n'y paroissent que lors- qu'elles commencent à se corrompre. Enfin quel- ques espèces habitent uniquement les liqueurs ani- males, comme la semence, étc. IV. LES ROTIFÉÈRES. (Rotifer.) Ont, comme les vorticelles, deux organes cikiés qui tournent continuellement ; mais ils sont isoléset Re: se home = DPF St Z'O © PHY TES. 659 libres; nâgeant sans cessé dans l’eau avec une célé- rité extrême, le plus souvent en tournant. Ils ont des espèces de queue qu'ils alongent ou raccour- cissent. Îls développent ou rentrent leurs organes rotatoires ;-ce qui leur donne presque à chaque ins- tant une figure nouvelle. On ne peut les observer qu'au microscope : à peine présentent-ils à l'œil nud l'apparence de points indivisibles. : Suis rotifére de Spallanzani. ( Rotifer redivivus. ) ( Vorticella rotatoria. Gmel. ) Est très-commun dans les eaux dormantes , où il paroït à l’œif comme un point verdätre. Sa queue rentre en elle-même comme les tubes d’une lunette. La partie antérieure est comme fourchue, et. fait sortir des organes qui ressemblent à des roues dentées.…. Mais toutes ces partics changent sans cesse de figure par les diverses contractions. On voit à l’intérieur une espèce d’esto- mac qui. a un mouvement lent et irrégulier. Ce petit animal est sur-tout célèbre par la propriété, qu'il a fait voir le premier, de pouvoir rester desséché et. sans mou- vement pendant des années entières, et de reprendre vie sitôt qu'il est. de nouveau humecté. V. Les BRACHIONS. | (Brachionus.) “Sont libres comme lés rotifères, et ont , comme eux, deux organes rotatoires au devant de la tête, et la faculté de nager très-vîte pour de si petits corps; mais leur dos.est visiblement recouvert d’une espèce d’écaille solide , qui diffère de forme selon les espèces. s à L'EAR CES: ‘Dit Sr ON OP HUM ENS 1. Le brachion à six dents. ( Brachionus urceolaris.) Écaille dentelée par devant , échancrée par derrière. On le voit souvent adhérer par sa queue aux monocles, et autres petits insectes aquatiques. Il à quelquefois au derrière deux petits paquets qui ont l'air de grappes d'œufs. VI. LES TRICHOCERQUES. Sont très - voisines des brachions et des roti- fères ; elles ont une queue à peu ‘près semblable, quelquefois fort{longue, ou double, ou fourchue: mais il n'y a point d’écaillé sur le dos, et la partie antérieure du corps est seulement garnie d'espèces de poils, et n’a point d'organe rotifère. Le reste des animaux infusoires ne présente à l'œil qu'un corps mou, contractile dans tous lés sens, en tout ou en partie, et dans l'intérieur duquel on n'apperçoit qu'une gelée à demi transparente, rem- plie de molécules plus obscures. Ils changent arbi- trairément de formé jusqu'à un certain point : ce- pendant leur corps reprend dans la plupart, lors- qu'ils se reposent, une forme déterminée pour chaque espèce. On a nommé rsrichodes ceux qui ont des poils à une extré- mité; Zeucophres, cèux qui ont le corps entouré de cils ; Kérones ; Ceux qui montrent des espèces de cofnes ÿ Pursaires , ceux qui l'ont creux en forme de sac. I est plat et anguleux dans les gones , plat et sinueux dans les ko/podes , plat et oblong dans les paramèces , plat et ovale dans les cyclides , rond et alongé dans tes vibrions, cylindriqué dans les enchelides, DE $ L'O O PHYTES. 661 Les protées sont les plus singuliers de tous. On ne peut assigner aucune forme déterminée à leur corps : car ilen change à chaque instant , et prend successivement toutes les formes possibles; tantôt arrondi et ramassé, tantôt divisé et subdivisé en lanières de la manière la plus bizarre. On en trouve une espèce dans l’eau des marais. C’est à la famille des 7 1BRIONS qu’appartiennent 1. Les anguilles du vinaigre. ( Wibrio aceti.) Qui ressemblent , par la forme alongée et la manière de nager, au poisson dont elles portent le nom. Elles sont souvent assez grandes pour être distinguées à l'œil nud. La gelée ne les fait point pétir , mais bien l'évaporation, à moins qu’elles ne soient protégées par quelques poussières du contact de l'air. On prétend qu’elles changent de peau ; qu’il y a parmi elles distinction de sexe ; qu'elles font des petits, vivans en été, et qu’elles pondent ensuite des œufs jusqu’à Ia fin de l'automne. 2. L'anguille de Fa colle. ( Vibrio glurinis.) Qui se trouve dans la colle de farine, et a, à peu près, la 4 . 4 1 . . même économie que la précédente. On la distingue par une tache brune, entourée de blanc, qu’elle a sur le dos. LES CERCAIRES. Sont des animaux microscopiques, à corps ovale , de forme fixe , terminé par une queue : on ñe leur voit point d'intestins. Il yen a dans diverses infusions : mais cé sont sur-tout celles qui habitent dans les semences des animaux , qui se sont attiré lattention des naturalistes, par le rôle qu'on croyoit qu'elles jouoïent dans la génération. Il paroît qu'elles Sont entièrement étrangères à cette fonction animale, et me sont là que comme des hôtes. TE zx 662, DES Z.0,0,r7 Has LA BACCILLAIRE ( BACCILLARI A.) Estun être très-paradoxal. Elle paroît consister en petits ani- maux cylindriques, semblables à des baguettes, mais forcés de vivre ensemble par une loi qu’on ignore. Dans l’état tranquille, ils sont accollés les uns aux autres, et forment un quarré long : mais ils peuvent avancer par paires ou autrement, de manière à faire une écharpe ou toute autre fisure, comme par des évo- lutions militaires. Cet animal se trouve sur les algues des côtes de Danemarck. VII. Les rorroces. Ont un corps rond, de forme fixe, transparent , et sans aucun organe, dsnrien ils nagent en. tour- noyant, avec plus ou moins de rapidité. 1. Le volvoce sphérique: ({ Folvox globator.) Se trouve abondamment en été dans les eaux des marais: il ést alors rougeâtre: On voit dans son intérieur dés globes sem- blables à lui, qui en sortent pour tournoyer de même, et qui dès-lors en contiennent d’autres plus petits, en sorte qu il est gros à la fois de plusieurs générations successives. 2. Le volvoce du fumier. ( Wolvox conflictor. ) Dans l’eau de fumier; se meut en tournoyant , à droite et à gauche alternativement. Tout son intérieur est plein de molés. cules rondes , qui se meuvent sans ordre et beaucoup plus vite que lui. . Les MONADES. (Monasi) : Sont les plus simples et les plus petits des ani- maux connus : même aux plus forts microscopes, DL EE, Sé.2,.00.0,.P-H'Y Ts ES … 664 ils ne paroissent que comme des points, soit ronds, soit ovales, se mouvant avec célérité en toute sorte dé sens. Il y en a des milliers dans les moindres gouttes de toutes les infusions et de toutes les eaux dormantes. Onseroit même tenté de croire que plusieurs de ces amimaux microscopiques ne se forment que de là décomposition des matières soumises à. linfusion. CHA PILE RE LM Des zoophytes dans lesquels la substance animale craverse l'axe de la substance cornee qui lui Sert d’enveloppe , et a chacun de ses rameaux | temmine en polype ; ou des ZOOPHYTES proprement dits. La partie dure, ou du moins la croûte quiles revêt,-paroit faire partie de leur corps et croitre avec eux par intus-susception; en sorte que les branches qui naissent çà et là du tronc, dans les espèces qui ne restent pas simples, sont de véri- tables vécétations, tout comme celles des polypes du chapitre précédent, et non des additions que les habitans construiroient contre celles | dite 664 DES AZfofo PH PE qui existoient déja, comme le sont >» par exem- ple, les cellules que les abeilles ajoutent de temps en temps à leur construction. C’est donc assez Justement que les animaux dont nous allons traiter ont été nommés x00phytes, où arimaux-plantes. La partie solide a pris, par une expression fisurée , le nom dé zige , etla tête des polypes, ou plutôt leur partie mobile et pourvue de tentacules, celui de fleur. Les gentes des zoophytes sont : I. LES FLOscULrAIRES. (Floscularia. ) La tige est un petit tube conique, simple, qui paroït, au microscope, composé de pièces hexagones, toutes marquées d’un point. L'animal est un roti- fère; mais il ne paroît pas intimement lié à son étui, et peut- être auroit-on dû le placer ailleurs qu'ici. La tête paroît comme une fleur à quatre lobes qui tourneroit perpétuellement dans le même sens. On le trouve dans l’eau douce, sur les feuilles, etc. Quelquefois de nouveaux tubes se fixent contre le premier. IL Les Tusurarres. (Tubularia.) Ont Pour tige un tube de substance semblable à de la corne , tantôt simple , tantôt branchu, à l’'ex- trémité duquel se montre un animal quelquefois DSL 10 "or HYIT ES “668$ semblable aux cristatelles où PERF es à panache, d'autres fois montrant deux rangées de tentacules, une extérieure circulaire , radiée, et une intérieure, en houppe, représentant presque Le pistil d’une fleur. Les œufs viennent entre les tentacules extérieurs. 1. La tubulaire à coller. ( Tubularia campanulata. ) Forme une petite tige branchue, rampant sur les feuilles et les tiges des plantes d’eau douce, qui est gelatineuse d’abord, ét se durcit peu à peu. Les orifices des tubes sont plus étroits, et forment des espèces de collets. 2. La tubulaire ouverte. ( Tubularia reptans.) Ressemble à la précédente, et est des mêmes lieux. Les bouts des tubes ne sont point rétrécis. Les crêtes de l’une ct de Pautre sont à double rang et en demi-cercle. 3. La tubulaire sulrane. ( Tubularia sulrtana. Blum. ) Est d’eau douce, et ressemble aux précédentes. Sa crête est seulement en un seul paquet conique, comme les panaches appelés sulranes. 4. La tubulaire chalumeau. ( Tubularia indivisa. ) Est une des nombreuses espèces marines; celle-ci est com- mune eur nos côtes. Ses tiges sont des tubes très-simples , Jeu- nâtres ,. longs de deux à trois pouces, semblables à des brins de chaume, qui ont vers leur base des espèces de gene uillèr mémbraneuses et tordues. Ii. Les carsuzarrss. (Capsularia.) Ont une tige papyracée, simple ou branchue, €, Toutes les extrémités sont terminées par de petites capsules ovalés, ouvertes pour la bouche de l'ani- 666 DES 21190 PHASE HE 87 mal, qui est une corine, et percées de: petits trous pour le passage de ses tentacules ;, lesquels ne peu- vent se retirer. dans la capsule. Elles croissent sur les fucus dans les mers d'Angleterre. ; : La 14 IV. Lrs SERTUIAIRES. ( Sertularia.) Ont une tige cornée, formée d’un ou deux rangs de vésicules placées altertätiement, et donta Ée varie. Cette tige est tantôt simple, tantôt branchue; ét ces MU de sont disposées de toutes, sortes de facons, comme les folioles dans les feuilles .compo- sées des plantes. La substance sensible traverse la tige ét les branches, commrie le feroit la moëlle d’ une plante, et il en sort par chaque cellule un animal, ou plutôt un membre de l'animal total, de la une d’une hydre ou polype à bras. La multiplication se fait par des œufs, qui paroissent en grappes dans des cellules plus g HT que les autres, autrement placées, et d'une forme différente. Les sertulaires ont l'air d’une petite plante de la plus g orande dé- licatesse. 1. La sertulaire goupillon. ( Sertularia rhuya. ) Sa tige est droite, ferme, ployée en zigzag. Le bout est très-branchu ; les branches plates, portant-à chaque bord un rang serté de petites vésicules coniques. Celles des œufs sont ovales, grosses , et placées dans la bifurcation des branches. 2. La sertulaire plume. ( Sertularia pluma:) Les branches sont simples, et disposces des deux côtés, de D°E S Z,0-O0-P-H\Y T E S& 667 la tige comme les barbes d’une plume. Les vésicules des hydres sont en cloche, dentelées, et sur un seul rang. Celles des œufs sont séMiblables à des cosses de pois; c’est-aidire larges, comprimées , pédiculées. Elle croît sur nos côtes, sur les moules et les plantes marines. RS! ee ? 3: La MT épireuse.-( Sales _Spinosa. ) Très-fine D! ramifications longues, en _zigzag : de chaque pli sortent de petites branches, de nouveau divisées, mais plus courtes. Les vésicules des hydres sont étroites et pointues. On ne les voit, que. dans la plante fraîche. Cette espèce, est commune sur nos Côtes. va MA PA TRE V. Des 700phytes dont cheque polype.est adherent dans une cellule cornée ou calcaire, à Fee minces ; Ou des ESCARES. A + ON ne voit point ici, entre coures les par rties de la substance ‘animalé, uné communication aussi directe que dans fée BETUÉS du. chapitre précédent. Chaque polype paroït-isolé dans sa cellule; et s'ils communiquent tous ensemble, c'est sans doute par les parties déliées qui tra- versent la substance des cellules mêmes: car 66% 0 E 907270 OR TE on ne peut guère douter qu'elles ne croissent par une intus-susception ordinaire, quoique les nouvelles branches se développent par une ger- mination analogue à celle des plantes. On voit quelquefois, sur les cellules, de petites bulles, qu'on croit être les ovaires. L LES CELLULAIRES. ( Cellularia.) Ont, comme les sertulaires, la forme de petites plantes extrêmement déliées et composées d’articu- lations ; mais, au lieu de vésicules saillantes que les polypes tenant à la moëllé traversent, il n’y a que des cellules creusées à la surface de chaque articu- lation, et un polype est logé dans chacune. De plus, la tige des sertulaires est cornée ; celle des cellulaires est calcaire et friable. | 3. Cellulaire rampante. ( Cellularia reptans.) Est l'espèce la plus commune sur nos côtes. Elle s'attache aux fucus, aux moules, etc. , et forme de jolisbetits buissons déliés de là plus grande blancheur. Les cellules sont disposées sur deux rangs et tournées du même côté: elles ressemblent à des cônes renversés. Chaque ouverture est munie de deux petites épines. fl part des ramifications de petites racines gar- nies de crochets, comme dans les plantes rampantes. 2. La cellulaire cotte de mailles. (Cellularia loriculata.) Chaque articulation ressemble à un corselet, et a deux ceï- lules dirigées obliquement, qui en représentent les trous. des bras. Elle forme un buissou droit et touffu. s MES Z0.0PHY LE & .. Céa II. Les FLUSTRES. ( Flustra.) Leurs cellules sont placées tout-à-fait les unes contre les autres sur une seule surface, à peu près comme un rayon d'abeilles, ou comme un réseau. Quelques espèces recèlent ainsi d’autres corps; d’au- tres ne s’adossent à rien, et forment des feuilles ou des tiges persistantes par elles-mêmes, et dont un seul côté est garni de cellules dans certaines espè- ces, et tous les deux dans d’autres. 1. La flustre en feuilles. ( Flustra foliacea.) Forme des feuilles garnies de cellules des deux côtés, sem- blables à la plus fine gaze , étroites à la base , s’évasant vers le haut, se divisant souvent, et ayant le bord dentelé. Elle est très-commune sur nos côtes. Ses cellules ont la forme de portes cintrées, sont placées en quinconces, et garnies d’une petite épine de chaque côte. 2. La flustre tronquée. (Flustra truncata.) À la même texture que la précédente ;' mais ses lanières ou feuilles sont étroites, d’égale largeur par-tout, et tronquées par Je bout. On croit aussi devoir rapporter 1 cet ordre: II. Zes corAILINES. (Corallira.) Quoiqu’on n’en ait pu encore appercevoir Les po- iypes. Elles ont la forme de plantes plus où moins branchues; la tige et les branches sont composées d’articulations enduites d’une substance calcaire, et 65e DE SL Z © ©'P à y TES. dont la figure varie selon les espèces. Lorsqu'on dis- sout la matière calcaire, il reste un axe de sub- stance cornée, duquel partent des fibres de même nature qui traversent la substance calcaire pour aller à la surface. On suppose qu'elles renferment des polypes qui sortent par des pores imperceptibles, ou qu'elles sont elles-mêmes animées et prennent leur nourriture par ces pores. « 1. La coralline des boutiques. ( Corallinà officinalis.) Couvre des espaces immenses sur les bords de la mer. Ses articulations sont ovales, la pointe en bas. Les branches sont disposées deux fois de suite en barbes de plumes, et très-ser- rées ; en sorte que la plante entière forme un petit buisson cal- caire très-toufilu, La couleur varie, tantôt blanche , tantôt ver- dâtre , le plus souvent rougeäâtre. CH AS PL TRES Des zoophytes qui ont un axe de substance solide, recouvert par-tout d’une chair sensible, des creux de laquelle sortent des polypes ; ou des CÉRATOPHYTES. LEUR axe est tantôt ligneux ou corné, cantôt pierreux. Il est recouvert d’une subs- tance charnue, sensible, et se pouvant con- DES Zi0 DPHY TES 67 tracter. Elle forme des tubercules creux, des- quels sortent à volonté des têtes, ou plutôe des bouches tenraculées en forme de £ pou pes ; ils appartiennent tous au même animal , comme les branches d’une hydre. La nourriture prise par lun profite à FAIRE TUE il paroit même que l'animal total a une volonté commune; car il s'étend , lorsqu'il est nécessaire, pour se former une base par laquelle l'arbre adhère un corps quelconque. Il s'étend aussi pour réparer les pertes causées à un des points de la substance corticale ; il recouvre même et enduit d’une nouvelle couche analogue à Îa matière de son axe les corps étrangers qui se seroiént attachés à cet axe. | L’axe paroïît produit par l’écorce ; on y ap- perçoit des couches concentriques. Ceux qui sont ligneux ont des tubes longitudinaux qui paroissent communiquer avec les polypes ; dans les pierreux, on ne voit que des stries. Il y en a dont le milieu est vuide et traversé de mem- branes ou de diaphragmes : on lui a donné le nom impropre de moëlle. Les branches sont produites aussi par l'écorce: charnue qui les colle contre le tronc, mais sans 7% DES ZOOPTH+EMS que leur moëile et leurs couches aient de com- munication avec les siennes. JL. LES ANTIPATHES, vulgairement corail noir. (Antipathes.) L’axe est d’une substance cornée, ordinairement noirètre, dure, et disposée par couches. La surface est ordinairement hérissée de petites épines. La croûte animale est purement gelatineuse; et elle dis- . & / 7 ù > A paroïît sur le corail desséché. Celui-ci est tantôt simple, tantôt différemment branchu. 1. L’antipathe spiral, ( Antipathes spiralis. ) Tige entièrement simple , de la grosseur d’un tuyau de plume, se roulant irrégulièrement en tire-bourre ; épines très-petites. De différentes mers. 2. L'antipathe éventail. ( Antipathes flabellum. ) Tige courte, mince. De ses deux côtés naissent des rameaux qui montent dans le même plan en se subdivisant de même, et représentant une espece d’éventail. Les dernières ramifica- tions sont quelquefois soudées les unes aux autres. De la mer des Indes. IT. Zrs CORGONES. ( Gorgonia.) L’axe des gorgones est le plus souvent corné, quel- quefois ligneux, ou ressemblant à du liège ou à du cuir durci ; en cela elles ressemblent aux antipathes : mais Ja chair qui revét cet axe contient des parti- cules crétacées, qui, lorsqu'elle vient à se dessé écher, Foreeut DES ZOOPHYTES 673 forment une croûte calcaire et friable qui à assez l'air d’un enduit qu'on auroit appliqué sur des brins de fucus. Quelques auteurs ont même cru que les gorgones n'étoient qu'une couche calcaire formée sur des plantes par des polypes; mais on a reconnu M depuis , que l’axe appartient à l'animal, comme l'é- corce extérieure. 1. La gorgone éventail. ( Gorg. flabellum. ) Ses petites branches se réunissent chacune à celles qui Jui sont les plus voisines, et toutes demeurent dans le même plan, de manière que l’ensemble représente un rets ou un treillis » Sou- vent de quelques pieds en longueur et en largeur ; lécorce est jaune. On trouve cette espèce dans toutes les mers. On peut séparer des gorgones : LE CORA4Iz. (CORALIIT A. ) Qui a, comme elles, une chair sensible » munie de cavités , des= quelles sortent des têtes et des bras de polypes, et remplie de molécules calcaires qui forment une croûte en se desséchant. Mais l’axe que cette chair recouvre est d’un tissu pierreux et compacte comme du marbre. Sa surface externe est striée. C'est la substance connue sous le nom de corail, et si estimée à cause de sa belle couleur rouge , et du poli qu’elle est susceptible de prendre. Sa chair ou son écorce est d’un rouge aurore. Les polypes ont chacun huit tentacules dentelés. L'axe est quelque- fois blanc ; on ÿ voit aussi quelquefois des couches concen- triques de différentes couleurs. Sa base est assez large et se colle aux rochers, ou à quelque autre point fixe : les branches sont peu nombreuses | et s’écartent presque à angle droit. Le corail croît ordinairement sous quelque avance de rocher, Vy 64 DÉS LOOPHYTES. On le pêche en faisant descendre une machine formée de branches de fer, placées en croix horizontale, qui l'arra- chent , et auxquelles il s'accroche. Le corail dont les po- lypes sont morts, €t qui a été attaqué par d’autres animaux , est moins précieux. I. Les 1sis. (Isis.) Ont un axe alternativement pierreux comme ce lui du corail, et corné comine celui des gorgones, c'est-à-dire que Les articulations pierreuses Sont join- ; tes ensemble par d’autres de substance cornée, et quelquefois de substance spongieuse. Les premières sont striées comme l'axe du corail. Lorsque l'arbre des isis grandit, les articulations cornées de la tige disparoissent, parce que l'animal les recouvre de couches pierreuses, en sorte qu'il n'en reste plus qu'aux branches. La chair qui recouvre l'axe est semblable à celle des gorgones et du corail. ,. L’isis noir et blanc. (Isis hippuris.) Les articulations calcaires sont d’un blanc pur ;* et leurs join- tures cornces d’un brun très-foncé ; ce qui produit un fort bel effet. On trouve cette espèce dans toutes les mers. IV. Les PENNATULES. (Pennatula.) Ont une tige cartilagineuse , libre , recouverte d'une écorce charnue, et dont la partie supérieure à des branches disposées en barbes de plume, ap- platies, qui ont elles-mêmes des espèces de barbes, mais seulement d'un côté, entre lesquelles parois- CO POCT ONE DESCAOGOREHYTES 6j sent les polypes. Les pennatules nagent dans la mer d'un mouvement commun à tous leurs animaux. Plu- sieurs espèces répandent une lueur dans l'obscurité. 1. La pennatule luisante. ( P. phosphorea. ) Rougeâtre ; à tige relevée de petites écailles ; à barbes se recouvrant comme des tuiles : c’est l'espèce qui répand le plus de lueur. On en trouve dans toutes les mers. On pourroit distinguer des pennatules : LES VÉRÉTILLES. ( VERETILLUM. ) Qui ont aussi une tige libre , mais sans aucune branche : recouverte uniformément d’une chair sensible, et parsemée de polypes semblables à des hydres , pourvus de huit bras ciliés. Êt LES OMBELLULES. ( OMBELLULA. ) Qui ont une tige osseuse, mince, et sans branches > énve- loppée d’une membrane charnue , et terminée par un bouquet de polypes , formant une ombelle attachée à son extrémité. Ces animaux composés sont libres et nagent d'un mouvement commun. Leurs polypes ressemblent à des hydres , et ont chacun huit bras ciliés. On n’en connoît qu'une espèce , qui se trouve dans la mer du Groenland, 656, ‘D ES No 0 PEN ENS QH.A P-LANRSENES Des xoophytes qui ont un axe OU une base de substance prerreuse ; dans laquelle sont Creuses les réceptacles des polypes ; ou des LITHO- PHYTES: CES animaux sont en si grand nombre dans certaines mers, qu'ils y forment des isles er- tières. Plusieurs de celles de la mer du Sud ne consistent qu'en amas de madrépores, qui, après s'être élevés jusqu’à la surface des eaux , ont été couverts de limon par les flots, et ont ainsi surmonté le niveau de la mer. I. Les mADrÉPORES. ( Madrepora.) Sont tous les litophytes dont les réceptacles sont garnis de lamelles parallèles ou divergentes , qui re- présentent le plus souvent la figure d'une étoile. Nous les subdiviserons ainsi qu'il suit. 2.) LES FONGITES. ( FUNGITES.) à Ne sont composés que d’une seule étoile pierreuse , souvent fort grande, dont les lames sont verticales, et partent , dans quelques espèces, du centre pour se rendre à la circonférence , DES ML UONOKP H Ÿ TES . 677 en se partageant selon certaines lois. Dans d’autres, les lames sont parallèles entre elles, et partent des deux côtés d’une ligne droite ou courbe ; ce qui produit un corail de forme plus ou moins alongée , quelquefois fourchue. Toute cette partie pier- reuse est recouverte d’une espèce de mucilage sensible , sur equel on remarque de petites vésicules mobiles, rangées le long des lames. Tout cela disparoît et se retire entre les lames lorsqu’on touche le fongite ou qu’on le retire de l’eau. 1. Le fongite champignon de mer. (Madrepora fungites. ) _ De la mer des Indes. Blanc, rond ; un côté des lames est convexe ; le côté opposé est concave, et on y voit des séries de petites épines. Assez souvent il y a d’autres fongites plus petits qui y adhèrent, mais qui ont leurs lames du côté con- cave. Il paroît que ce fonpgite est libre dans la mer. 2."Le fongire chenille de mer. (Madrepora pileus.) De forme trèsoblongue, plat. Ses lames sont rangées des deux côtés d’une ligne qui les coupe toutes; elles ont leur tranchant en arc de cercie : en dehors il y ‘en a d’autres qui commencent entre les extrémités des premières. b.) LES MÉANDRITES. (MÆANDRITES.) Ont leur surface creusée de vallons plus où moins longs, sinueux et branchus, séparés par des collines semblables. Les lames sont perpendiculaires à la direction des vallons : tantôt elles s'étendent par - dessus les collines jusqu’à celles du vallon voisin ; tantôt les collines sont lisses. D’autres fois les vallon sont si profonds et les collines si escarpées , qu’elles ressemblent à des feuilles striées. On ne connoît point encore leurs ani- maux. 3. Le méandrite laitue. ( Malrepora lactuca.) C’est un de ceux qui ont les vallons si profonds. Ses collines l'A RE 6:78 DES 20 01 ressemblent plutôt à des lames tranchantes, striées transversale. ment, en sorte que leur ensemble à quelque. rapport avec des feuilles de laitue. 4. Le méandrite à sillons. ( Madrepora phrygia.) Forme , comme les suivans , une masse ovale. Ses vallons sont très-longs , peu profonds , étroits, peu branchus, presque droits et parallèles. Les collines sont étroites et lisses. “ 5. Le méandrite lisse. ( Madrepora gyrosa. ) Vallons larges , peu creux , peu branchus, mais fort con- tournés ; collines lisses ; lames peu saïllantes, ou plutôt des fossettes transverses de différentes longueurs , et comme caver. neuses. c.) LES ASTROITES. ( ASTROITES.) Ont une masse ou sphérique , ou étendue en feuilles tantôt plates, tantôt plus ou moins plissées ou contournées. Leur sur- face est parsemée de cellules étoïlées, et éparses assez égale- ment. On ne connoît point exactement leurs animaux. 6. L’astroïite rayon d'abeille. ( Madrepora favosa. ) Sphérique : les étoiles sont grandes , anguleuses ; les lames sont dentelées, et se continuent par-dessus les intervalles qui sont étroits, pour se joindre à celles des étoiles voisines. De la mer des Indes. 7.. L'astroïte feuille. ( Madrepora foliosa. ) En feuilles larges et irrégulières, parsemées de très - petites étoiles sur un fond légèrement tuberculeux. d.) LES PORITES. ( PORITES.) Ont une tige tantôt simple, tantôt branchue , plus où moins longue , cylindrique ou prismatique, mais où il n'y a d'étoiles qu’à l'extrémité de chaque branche, Dos MIO uO:P-H:Y TUE S 679 8. Le porite gerbe-liée. ( Madrepora fascicularis.) Tiges cylindriques , striées, simples , rassemblées en grand nombre en une espèce de gerbe arrondie. 9. Le porite branchu. ( Madrepora ramea. ) Rond, divisé en branches peu nombreuses, striées vers leurs extrémités. 10. Le porite chardon. ( Madrepora carduus.) Grosse tige ronde, se divisant en deux ou trois branches ; lames dentelées, se continuant au dehors en des séries longi- tudinales de tubercules. e.) Les MADRÉPORES proprement dits. ( MADREPORA. ) Ont une tige branchue , parsemée d'étoiles sur toutes les paities de sa surface. On donne en particulier le nom de corail blanc aux espèces de ce genre qui ont cette couleur. a 11. Le madrépore pointu. ( Madrepora seriata. ) Les branches sont peu nombreuses , et se terminent en pointe. Les étoiles sont rangées en séries longitudinales. -. 12. Le madrépore abrotanoïde. ( Madrepora muricata.) Toute sa surface est comme hérissée d’épines, parce que les bords de ses étoiles sont saïllans, et représentent de. petits tubes, Ilvarie extrêmement par ses branches plus ou moîïns divi- sées, formant tantôt un petit arbre très-simple., d’autres fois un | buisson assez touflu , ou une espèce de gerbe serrée , comme un chou-fleur , etc. Il ya, en un mot, des variétés innombrables. Sa couleur est blanche. IL Les mirrépores. ( Millepora.) Sont les lithophytes dont les réceptacles ne sont V v 4 680: DES ZOO PHETES que de simples pores, ou de petits trous souvent à peine visibles. a.) Il y en a de branchus , comme : 1. Le millépore solide. ( Millepora polymorpha. ) Blanc , dur ; à branches courtes , nombreuses, prenant toutes sortes de formes. On ne peut appercevoir les pores à l’œil nud. I1 est si commun dans certaines mers, qu'on l’emploïe à faire de la chaux. d b.) D’autres sont membraneux, et représentent des feuilles irrégulièrement plissées. 2. Le millépore feuille. ( Millepora foliacea. ) Lamelleux , plissé, portant des pores des deux côtés; il en- duit des pierres, des coquilles, etc. On le trouve dans la mer du Nord. c.) Quelques-uns sont réciculés, c’est-à-dire minces , plats, et percés de part en part d’un grand nombre de trous. 3. La manchette de Neptune. ( M. cellulosa.) Il est porté sur un pédicule, et s’évase comme un calice ; ses parois sont plissées, et percées de trous si serrés et disposés si régulièrement , qu'elles ressemblent à de la dentelle ou à du filet. Les pores sont tous à leur face interne. C’est un des plus jolis lithophytes. On le trauve dans toutes les mers. DérasrL'O0o 02 HY T Es. 681 RAA OPA PR ESEVTI I LL Des zoophytes qui ont pour base une substance spongieuse , freable ou fbreuse, enduite d'une croûte sensible, contenant quelquefois des polypes. ON n’en a fait que deux genres. I. Les ArcroNS. ( Alcyonium.) Leur intérieur est léger, friable lorsqu'il est des- séché, composé de fibres fines, roides et divergen- tes. L’enveloppe est une croûte molle, sans parti- cules calcaires , qui devient coriace en se desséchant, et qui est percée de cellules, desquelles sortent les têtes des polypes. a.) Il y en a qui s'étendent comme une écorce sur la surface de différens corps ; comme 1. L'alcyon mamelonné. ( Alcyonium mammilosum. ) * Sa surface est charnue , et contient dans son intérieur une sorte de sable fin ; elle recouvre les rochers, et présente, à sa surface, des mamelons serrés les uns contre les autres , et percés chacun d’une cellule cylindrique. b.) D’autres forment des masses plus ou moins arrondies, comme : 682. .D:E: 5: #2 © 0 P'HIYIRE 2. L’orange de mer. ( Alcyonium lyncurium. ) De forme irrégulièrement globuleuse , vuide à l’intérieur, adhérent aux rochers par un point seulement ; surface blanche, + / , . . dé . inégale , percée de beaucoup de petits pores disposés en quin- conce. 3. La figue de mer. ( Alcyonium ficus.) En forme de figue ou de poire, adhérent par un pédicule ; une ou deux grandes cellules sur le haut. “ c.) Enfin il y en a de plus ou moins branchus. 4. La main de mer. ( Alcyonium digitatum. ) Il recouvre divers corps marins, en formant quelques pro- éminences obtuses , qu’on a comparées à des doigts. Toute sa surface est percée de pores ronds. 3 IL Les ÉPONGES. { Spongia.) Sont peut-être les êtres qui participent le moins aux facultés animales; elles consistent en un tissu fibreux plus ou moins dense, plus ou moins flexi- ble, qui.est enduit, dans son état frais, d'une sorte de gelée animale à demi-fluide et très-mince. Le seul signe de vie qu’on prétende y avoir oDservé, c'est un léger frémissement, une contraction peu marquée, lorsqu'on les touche. Après .la mort, la gelée animale disparoît, et il ne reste que sa base. 1. L'éponge des boutiques. ( Spongia officinalis. ) En grandes masses brunes, formées de fibres très-finés, flexi. bles, élastiques, et percées d'un grand nombre de pores etide petits conduits irréguliers, donnant les uns dans les autres. DES L'OOUPEHYTES 637 2. L’éponge œillée. (Spongia oculata. ) Tissu blanc , ferme ; tige cylindrique, tuberculeuse , irrégu- lièrement branchue, percée, d’espace en espace, de trous sem- blables aux cellules d’un madrépore, 3. L’éponge à canons. ( Spongia fistularis.) De gros tubes simples et droits, dont les parois consistent en fibres crépues, roides, fines, presque cassantes, de couleur noire. FIN à Ma L'UES à on Le rm DES NOMS FRANÇAIS, DES CLASSES , DES ORDRES", DES (GENRES, ET DE LEURS SUBDIVISIONS. À AE era UX, 359 Alques. 277 Abeilles. 488 Altises. 550 Acanthies, 575 Alucites. Go Acéphales. #14 Amazones. 236 Achètes. 570 Amies. 363 Acrides. 872 Ammodytes. 332 Acrocorde. 301 Amphibies. 170 Actinies. 652 Amphinome, 627 Aësnes. 475 Amphitrite. 627 Agami. 253 Anarrhique. 333 Agrnathes. 483 Anatifes. 456 Apgoutis. 133 Andrènes. 493 Aigles. 192 Angaha. 302 Albatrosse. 271 Anguilles. 327 Alcyons. 681 Anguilles. 328 Âlouattes. 100 ÂAnhinga. 268 Alouettes. 217 Animaux infusoires. 658 TABLE FRANÇAISE. 425 Anodontite. Anomie. Anthrax. Anthrènes. Anthribes4 Antilope. Antipathe. Apates. Aphrodite. Aplysie. Apodes. Apus. Ar2. ÂAracnéides. Araignée. Araignée de mer. Baccillaires Babouin. Balanite. Baleine. Baliste. Bandoulière. Barbu. Baudroie. Bécasse. Bec-croisé, Bec-en-ciseaux. Becs-fins. Bembèce. Bergeronette. 419 614 529 523 162 614 532 626 386 327 454 237 466 467 459 Arche. Argentine. Argonaute. Aronde. Arrosoir. Ascalaphes Ascaride. Aselle. Âsile. Âstérie. Astroite. Athérine Attélabe. Autour. Autruche. Avocette. Beroé Bibion. Biphore. Blaireau. Blaps. Blattes. Boa. Bodian. Bœuf. Bombyle. Bombyx. Bostriche. Bostriche, Botrylles. 685 429 364 381 422 629 482 636 463 618 645 678 686 Bouclier. Bousier. Bouvreuil. Brachion. Brachycère. Branchiostèges. Brebis. Brente. Brève. Brisse. Cabiaï. Cabiai. Cacique. Cacique. Cachalot. Caille. Calao. Callide. Callionyme. Calyge. . Came. Came. Camerine. Campagnol. Canard. Cancre. Cantharide. Cantharide. Capricorne. Capricorne. BL E Brochet. Bruant. Bruche. Bucarde. Buccin. Bulime. Bulle. Bursaire. Buse. Byrrhe. Capsulaire. Carabe. Cardinale. Cardite. Carnivores. Carouge. Casoar. Casque. Casside. Castor. Cécilie. Cécilie. Cellulaire. Centrisque. Céphalopodes. Cepole. Cératophytes. Cercaire. Cerf. Cerf-volant. 215 523 F RPAUNAIGHANT SE. Cérie. 614 Cérithes. 402 Cérocome. 542 Cétacés. 173 Cétoine. 519 Chabot. 341 Chalcide. 506 Chameau. 197 Chameau. 158 Characins. 367 Charanson. 521 Charanson. 521 Chardonneret. 214 Chat. 117 Chauvé-souris. 103 Chauve-souris. 104 Cheiroptères. 103 Chétodon. 353 Cheval. 168 Chèvre. 164 Chevrotain. 159 Chien. 120 Chien. 120 Chimèere. 317 Chondroptérigyens. Si Chouette. 197 Chouette. 1 90 Chryside. 502 Chrysoméle. 549 Chrysomèle, 549 Cicadelle. 581 Cicindèle, 561 Cigale. 579 Cigale. Cigales de mer. Cigognes. Cistèle. Civette. Clairon. Cloporte. Cloporte. Clytre. de Coati. Coccinelle. Cochon. Coffre. Colibri. Colibri. Coliou. Colydie. Conops. Coq. Corail. Coralline. * Corbeau. Corée. Corine. Corise. Cormoran. Cornet. Coryphène. Cossus. Cotinga. Coucou. Couleuvre, Couleuvre. or 1, ©: © On 3 D'pb On bd L D Gr 0 À A L 688 Couroucou. Cousin. Crabe. Crabron. Crabron. Crampon. Crapaud. Crics. Criocère. Criquet. Dail. Daman. Danaïde. Dasyure. Dauphin. Demoiselle. Dentale. Dermeste. Diapère. Didelphe. Dindon. Echinodermes,. Echinorhynque. Ecrevisse. Ecrevisse. Ecureuil. Ecureuil. MAA UE LE 233 Cristatelle, 656 606 Crocodile, 290 457 Crustacés. 451 500’) : Cheullan, 638 501 Cyclide. 660 537 _ Cyclope. 456 294 Cycloptère. 326 237 Cymothoé. 464 552 Cynips ; 509 $71 D 431 Diptères. 603 132 Donacie. 556 590 Donzelle. 332 125 Doris. | 387 175 Double marcheur, 301 474 Douve. 633 629 Dragon. 293 530: Dragonneau., 638 547 Drile. 540 123 Dronte. 251 246 Dytisque. 557 643 Fdémère 544 637 Edentés. 142 456 Elaphre. 562 460 Fléphants. 146 135 Eléphant. 146 135 Elcuterates, Biz Élophore, L Eïophore, Empis. Enchélide. Engoulevent, Eolide. Eperlan. Ephémère. Æpinoche. Eponge. Escarbot, Faisan, Faucheur, Faucon. Figule. Fistulaire, Flamant. Flosculaire. Flustre. Fongites. Forbicine. Fouisseur. Fourmilier, Gade. Gaiago. Galathée. Galéopithèque, Galéruque, FUI C A ÏSE. 526 616 660 229 388 366 484 350 682 528 Escares. Espadon. Esturgeon. Etourneau. Eucère. Eulophe. Eurycore. Evanie. Exocet. Fourmilier. Fourmilier écailleux Fourmilier épineux, Fourmilier ( oiseau }), Fourmi. Fourmi-lion, Fou. Frégatte. Frigane. Fulgore. * Furie. Fuseau, Galiinacés. Gallinsecte, Gastéropodes. Gerboise, Gérofé 689 667 333 3:18 210 492 507 546 504 362 : 146 143 143 203 510 481 267 267 453 580 632 403 238 584 383 140 638 690 Gerres. Girafe. Gobe- mouche. Gobe-mouche. Gobie. Gone. Gorgone. Grèbe. Grenouille. Grenouille. Gribouri. Grifon. Grimpereau. Grimpeurs à bec grêle, Hamster. Banneton. Hareng. Harle. Harpe. Félice. Héäconion. Hélope. Hémérobe. Hémérobe. Hémiptères. Hépiale. Hérisson. Hérisson. Hermite. Héron. T'AID'K € 576 161 201 201 348 660 672 27% 203 295 Grimpeurs à gros bec. Grive. Gros-bec. Gros-bec. Grue. Guan. Guenon. Guëpe. Guépier. Guerrier. Guillemot. Gymnote. Gyrin. Héron. Hespérie. Hibou. Hippobosque. Hippopotame. Hirondelle. Hirondelle de mer. Hocco. Holocentre. Holothurie. Homme. Huïître. Huiîtrier. Huppe. Hydatide. Hydracné. 233. 202 à 211 212 / 256 248 97 494, 227. 591. 278 329 558 | Hydre. Hydromètre, Hydrophile. Hyène. Ibis. Ichneumon,. . Indri. Infusoires. 5 Jabiru. Jacamar. Jacana. : Kakatoës. Kamichi. Kanguroo. Kératoplate. k. | L Labre. Lagomys. Lagrie. Lama. Lamantin. Lemproie, FRANÇAISE. 654 576 527 122 258 505 101 658 257 229 263 236 253 126 606 357 132 543 158 173 311 Hylée. Hyménoptères. Hypophlé. Insectes, Ips. Isis, Jambonneau, Jule, K Kérone, -Kinkajou. Kolpode, Kurte, Lampyre. Langouste. Lavandière. Lépidope. Lepidoptères. Leptocéphale. 691 470, 486 547 439 523 674 424 464 66e 113 660 340 537 460 220 344 586 329 692 Lepture. Lernée. Lethrus. Leucophre Leucospis, Lezard. Lézard. _ Libelles. Libellule. Lièvre. Ligule. Limace, Lime. Lime-bois. Limule. Linguatule, Lingule, Macaques. Macareux. Macroure. Mactre. Madrépore. Madrépore, Maki. Maki. Malachie. Mammifères, Mammifères carnassigrs Manakin. Manchot, TUA TR LE 556 389 529 660 507 289 290 474 475 131 634 385 421 539 452 634 435 Lithophytes. Loche. Locuste. Loir. Lombric. Loricaire. Loriot. Lori. Loutre. Lucane. Lupère, Lutian. Lycte. Lygée. Lyque. Lytte. M Mangouste. Mante. Mante de mer. Marmotte. Marte. Marte. Martinet. Martin-pêcheur. Masare. Massète. Méandrites Méduse. Mélasis, 113 565 462 136 114 115 222 227 500 638 677 650 435 FRANÇAISE Meloë. 541 Mormyre. Meloé. | 541 Morse. Membrace. 582 Mouche. Merle. 203 Mouche. Merle chauve. 205 : Mouche armée. Mésange. 215 Mouche-à-scie. Messager. 254 Moucherolle. Milan. 195 Mouffette. Mille-pieds, 464 Moule. Millépore, 679 Muge. Mite. 622 Murène. Moineau. 212 Murex. Mole. 323 Murex. Mollusques. 372 Musaraigne. Molorque. 557 Mutille. Momot. 226 Mycétophague. Monade. 662 Mye. Monocle. 451 Mylabre. Mordelle, - 548 Myope. N z Le ? x Naïade. 630 Névroptères, Narval. 178 Nitidule. Nautile. 382 Noctilion. Nécydale. 557 Noctuelle. Némotèle. 614 Nomade. Nèpe. 577 Notonecte. Néréide. 629 Notoxe. Nérite. 394 Nymphes. O Œstre G1g Oiseaux. ES 2 693 365 172 607 608 612 503 2014 1 16 423 36£ 329 402 403 108 51# 523 433 542 618 473 526 106 397 492 578 542 58œ 15a 694 Oiseaux de proie. Oiseaux de rivage. Oiseaux grimpeurs. Oiseaux mouches. Oiseaux nageurs. Olive. Ombellule. Ombre. Ondatra. Opatre. Orbicule. Oreille de mer. Pachydermes. Païlle-en-queue, Palmipèdes. Panache. Pangolin. Panorpe. Paon. Papegais. Papillon. Paramèce. Paresseux. Parnassien. Passale. Passereaux. Patelle. Pédère. Pédimanes. Pégase, T'AS LIEN Orimier. Orthocératite. Orthoptères. Orties de mer. Orvet. Oryctérope. Oscabrion. Ours. Oursin. Outarde. Oxypore. Peintade. Pélerine. Pélican. Pennatule. Perce-oreille. Perce-pierre. Perche. Perdrix. Perles, Perne. Perroquet. Pétrel. Phalanger. Phalène. Pholade. Phoque. Phtyréides. Phyllide. 246 419 266 674 566 338 352 241 477 421 136 270 125 593 431 172 47x 358 Phyllostome. Pic. Pie-grièche. Pigeon. Pimélie. Pingouin. Pinson. Placune. Planaire. Planorbe. Plantigrades. Platicères. Plébéiens. Pleuronecte. Plongeon. Plongeon. Pluvier. Podure. Quadrumanes. ES Raines. Ranatres. Rile. Raphidie. Rascasse. Ba : Rats. FRANÇAISE. 695 109 230 200 239 546 270 213 418 632 395 107 515 591 346 276 277 239 - 4m 94 312 295 377 54263 .… 483 342 136 230 Q R Poissons. Polatouche. Polynème. Polypes. Porcelaine. Porc-épic. Porite. Porte mort. Poule-d’eau. Poulpe. Pou. Pourpre. Prione. Proboscide. Promérops. Ptérophore Ptine. Puce. 303 135 362 654 410 130 678 525 263 380 622 408 553 637 226 603 5353 621 Quadrupèdes ovipares. 287 Rats-taupes. Raton. Réduve. Répgalec. Reptiles. Rhagies. Rhagion. Rhingie, : 1558 696 Rhinocéros. Rhinolophe, Richard, Ricin. Rollier. Sabot. Salamandre. Sang sue. Sapajou. Saperde. Sarigue. Saumon. Sautercile. Sauterelle. Savacou. _ Scaphidie. Scarabée. Scarabée. Scare. Scarite. Scatopse. Scaure, Sciène. Scolie. Scolopendre. Scombre. Scotpion. Scorpion aquatique, Scyllée. $Seiche, 153 103 535 472 208 T'A IS ÉLE Rongeurs. Rotifère Roussette Ruminans, Semblide. Serpens. Serpent à sonnette, Serpule. Sertulaire. Silphe. Silure. Singe. Sittelle. Solen. Solipèdes, Spare. Spatague. Spatule. Spectre. Sphéride. Sphex. Sphinx. Spondyle. Spondylis, Squale. Staphilin, Stère. Stercoraire, Stomoxe, 198 658 104 155 ‘481 296 300 628 666 525 369 94 223 430 168 358 649 256 569 528 497 592 418 556 5rs 563 564 516 . 617 Stromatée. Strombe. Strongle, Sucet. Tænia. Tangara. Taon. Tapir. Taret. Tarsier. Tatou. Taupe. Taupin. Teigne. Teline. Ténébrion. Tenrec. Térébratule. Termite. Testacés. Téthys. Tetras. Téfrodon. Thalide. Theuthie. Todier. Uncinaire, FRANÇAISE. 333 404 627 344 Surmulet. Syngnathe. Synodendre. Syrphe. Tonnes. Torcol. Tordeuses, Tortue. Toucan. Toupie. Tourniquet., Touyou. Trichie. Trichiure. Trichocerque, Trichode. Trichure. Tridacné. Trigle. Tritonie. Trogossite. Troupiale. T'rox. Truite. Tubulaire, 697 348 319 515 610 407 231 599 287 204 402 558 254 520 330 660 660 636 429 343 387 532 210 520 366 664 698 TaAsLr'ERRAnNGUrTSE V Vanneau. Vautour. Vénus. Verdier, Vérétille. Vers. Vers intestins. Veuve. Zée. Zoanthe. Zoophytes. Vibrion. Vipère. Vis. Vive. Volvoce. Volute. Vorticelle. Villette. fs Zoophytes. Zygènes. L. DES! NOM Séb-A TI NS Pi daus. Accipitres. Acheta. Âcipenser. Acrida. Acridium. ÂActinia. Æolidia. Aeshua. Agonata. Alauda. Alca. Alcedo. Allucita. Atica. Alcyonium. Amia. fmmodytes. Ampelis. Amphibia. Amphibia reptilia. Amphibia serpentes, Amphisbæna, . HR, FE 622 189 570 318 573 572 652 38 475 451 217 277 ° 227 6ox 550 681 365 Er 204 280 * 287 206 301 Amphitrite. Amymone. Anarrhichas. Anas. Anatifa. Andrena. Anguis. Anobium. Anodontites. Anomia. Anseres. Agthrax. Anthrenus. Anthribus. Antilope. Antipathes. Antliata. Apates. Aphis. Aphrodita. Apis. Aplysia. Aptenodytes. (en CON CSI O9 Or- D EN D EN 706 LATE x Apus. 454 Ascidia. 415 Aranca. 467 Asilus. 618 Arca. 429 Astacus. 460 Arctomys. 136 Asterïas. : 645 Ardea. 255 Astroites. 678 Argentina. 264 Atherina. 364 Argonauta. 381 Attelabus. 522 Ascalaphus, © 482 Âvicula. 422 Ascaris, 636 Baccilaria 662 Bostrichus. 530 Balæna. 177 Bostrichus. 530 Balanus. : 457 Botryllus. 655 Balistes. 321 Brachionus. 65% Bembex. 499 Brachycerus 523 Beroe. 651 Bradypus. r45 Bibio. 615 Brentus. 523 Blaps. 545 Brachus. 523 Blatta. 567 Buccinum. 407 Blennius. 338 Bacco. 234 Boa. 299 Buceros. 207 Bodianus. 356 Bulimus. 397 Bombylius, 616 Bulla. 398 Bombyx, 594 Buprestis. 535 Bos. 166 Byrrhus, 529 C + Cæpola. 544 Camelo-pardalis, 161 Calappa. 459 Camelus, 154 Callidium. 555 Cancer. 456 Callionymus, 334 Cancer, 457 Cancroma, Canis. Cantharis: Cantharis. Capra. Caprimulgus. Capsularia. Carabus. Cardium. Caryophyllæus, Cassida. Cassidea. Castor. Cavia. Cellularia. Centriscus. Cerambyx. Cerambyx. Cercopis. Ceria. Cerocoma. Certhia. Cervus. Cetonia. Chætodon. Chalcis. Chama. Charadrius. Chermes. Chimæra. Chiton. Chrysis. Chrysomela, 254 121 539 539 164 233 » 665$ 559 426 638 549 406 134 133 668 320 553 553 581 614 54% 224 502 LA TEE IN EE. Chrysomela, Cicada. Cicada. Cicindela. Cimex. Cimex. Cistela. Clerus. Clupea. Clytra. Cobitis. Coccinella. Coccus. Cæcilia. Coluber. Columba. Colydium. Colymbus. Conops. Conus. Copris. Coracias. Coraliina. Corallium. Coreus. Corine. Corvus. Coryphæna. Cossus. Cottus. Crabro. Crabro, Crax, vo2 Crioceris, Cristaitella. Crotalus. Cryptocephalus, Cucullanus. Cuculus. Culex. Curculio. Dana. Daphniz. Dasypus. Delphinus. Dentalium. Dermestes. Diaperis. Didelphis. D'idus. Diodon. Echeneis. Echidna. Echini coriacei. Echinorhynchus. Echinus. Elaphrus. Flater. Elephas. Eleuterata. TAILLE 55: 656 300 551 638 231 606 921 Curculio. Cyclopterus. Cymothoa. Cynips. Cypræa. Cyprinus. Cypris. Cytheres. Diomede2. Dipus. Donacia. Doris. Draco. Drilus. Dromia. Dryops. Dytiscus. E Elophorus. Ember1za. Empis. Ephemera. Equites, Equus. Erinaceus. Esox. Eucera, 521 326 : 464. 509 410 357. 455 455 271 140 556 387 203 540 458 526 557 526 214 616 483 592 168 107 367 ‘Aga Eulophus. Eurychora, Falco. Fasciola. Felis. Filaria. Fistularia. Floscularia. - Flustra. Gadus. Galbula. Galeopithecus. Galeruca. Gallinz. Gallus. Gasterosteus. Geotrupes, Gerris. Glossata. 1 Hæmatopus, Hæruca. Halyotis. Heliconii. Felix, SAR I, NE. -507 546 Evania. Exocætus, E Forfcula. Formica. Fringilla. Fulgora. Fulica. Fungites. Furia. : Gobius. Gordius. Gorgonia. Gracula. Grallz. Gryllus. Gryllus. Gymnotus. Gypactos. Gyrinus. Helops. Hemerobius. Hemerobius, Hepialus. Hesperia. K Un b a © D w bb on Un » On ©) D I © 704 Hippobosca. Hippopotamus, Hirudo. Hirundo. Hispa. Hister. Histrix. Holocentrus. Ichneumon, Inachus, Julus, Keratoplatus. Labrus. Lacerta. Lagria. Lampyris. Lanius. Larus. Lemur. Lepidopus. Lepisma, TABLE 618 154 631 221 352 528 130 356 606 Holothuria, Hyüra. Hydrachna. Hydrometra. Hydrophilus. Hylæus. Hypophleus, Hyrax. Jynx. Kurtus, Leptocephalus, Leptura. Lepus. Lernxa. Lethrus. Leucospis. Libellula. Libellula. Ligula, 340 ë Lima. Limax. Linguatula. Lingula. Locusta. Lophius. Loricaria. Loxia. on Lucanws. Lucanus. Macrourus. Mactra. Madrepora. Madrepora. Mzæandrites. Malachius, Manis. Mantis. Masaris. Medusa. Mepgatherium, “Melasis. Melc agriss feloe. Meloe. Melolortha. . Membracis, Mergus. Merops. Milepora, RAT NE. Lumbricus, Luperus. Lut'anus. Lyctus. Lycus, Lyzæus. Lymexylon. Lynæi. Lytta. M Mitosata. Mol. Molorchus. Monas. Monoculus. Monodon. ordella. Mormyrus. Moschus. Motacilla. Mugil. Mullus. luræna. Murenophis. Murex. Mus. Musca. Musca. Muscicapa, * Mustela, 705 630 554 357 532 538 576 539 554 541 706 Mutilla. Mya. Mycetophagus. Mycteria. Mylabris. Nais. Nauplius. Nautilus. Necydalis. Necydalis. Nemotela. Nepa. Nepa. Nereis. Nerita. Octopus. Odonita. Œdemers. Œstrus. Oliya. Ombellula. Oniscus: Opatrum. Paderus, T A BLEx 511 Myopa. 431 Myoxis. 552 Myrmecophaga. 257 Myrmeleon. 542 Mytulus. N 631 Nicrophorus. 453 Nitidula, 382 Noctua. 557 . Nomada. 557 Notonecta. 614 Notonecta. 577 Notoxus, 578 Numida. 651 Nymphales. 380 Orbicuiz 474 Oriolus. 544 Orycteropus, 619 Ostracion. 409 Ostrea, 675 Otis. 462 Ovis. 347 Oxyporus, 1% 464 Pagurun sèe. 618 141 14% 481 423 525 526 597 492 578 579 542 246 589 435 209 3144 3°a #17 248 165 564 459 Palamedes. Palinurus. Panorpa, Papilio. Paradisea. Parnassii. Parnus. Parra Parus. Passalus, Passeres. Patella. Pavo. Pecten. Pediculus. Pegasus. Pelecanus. Penelope. Penicillus. Pennatula. Perca. Perna. Petromyzon. Phaeton. ‘ Phalæna. Phalæna. Phalangium. Phasianus. Phoca. Phœnicopterus, Pholas. Phryganea, Phyllidiss EMANR'ION EF, 253 Physeter. Physodes. Picæ. Picus. Piezata. Pimelia. Pinna. Pipra. Placuna. Planaria. Planorbis. Platalea. Platycephalus, Platycerus. Plebeii. Pleuronectes. Plotus. Pneumora. Podura2. Polynemus. Polyphemus. Porites. Prionius. Proboscidea. Procellaria. Psittacus. Psophia. Ptilinus. Ptinus. Ptinus. Pulex. Pyralis. Pyrochroa. y Y 2 708 Raïia Rallus. Pamphastos: Rana. Ranatra. Raphidia. Recurvirostra. Reduvius. Regalecus, Rhagio, Sabella, Salmo. Salp. Saperda. Scansores. Scaphidium, Scarabæus, Scarites. Scarus. Scaurus. Sciæna. Sciurus. Scolex. Scolia. Scolopax. Scolopendra, Scomber, Rhagium. Rhea. Rhinchops. Rhinoia. Rhinoceros.- Rhinomacer. Ricinus. Rotifer. Ryngota. Scorpænas Scorpio. Scyllæa. Scyllarus. Semblis. Sepia. Sepidium. Serpentarius. Serpula. Serropalpus. Sertularia, Sesia. Sigara. Silpha. Silpha. Silurus. Simia, 556 250 ER 6:12 153 523 472 658 673 342 466 388 462 431 378 546 254 628 547 666 503 579 525 525 369 94 int ait Sirex. Sitta. Solen. Sorex. Sparus. Spectrum. Spheridium, Sphex. Sphinx. Sphinx. Spondylis. Spondylus. Spongia. Squalus. Squilla. Staphilinus. Tabanus, Tænia. Talpa. Tanagra. Tartalus. Tapirus. Tellina. Tenebrio. Tenthredo. Terebella. Terebratula. Teredo. Termes. Testudo. ESA TI NE. # 508 223 : 430 109 358 Staphilinus Stenus. Sterna. Stomoxis. Stratyomys. Strix. Stromateus. Strombus. Strongilus. Struthio. Sturnus. Sus. Syngnathus. Synistata. Synodendron. Syrphus. Tethys. Tétrao. Tetraodon. Tettigonia. Thalis. Theuthis. Tüulus. Tinea. Tiphia. Tipula. Todus. Trachinus. Trichecus. Trichiurus. + 210 TABLE LATINE. Trichius, Trichocephalus, Trigla. Tringa. Tritonia. Trochilus. Trochus. Ulonata. Uncinaria, Unio. Unogata, Venus. Veretillum. Vespa. Vespertilio. Vibrio. Xiphias Zeus, 820 Trogon. 636 Trogossita, 3423 Trox. 260 Truxalis. 387 Tubularia, 225 Turbo. 401 Turdus. U 565 Upupa. 637 Uranoscopus. 425 Ursus. 466 l V 428 Viverra. 675 Voluta. 494 : Volvox. 103 Vorticella. 661 Vultur. X Z 352 Zygæna. Fin de La Table. 233 532 520 573 664 399 203 225 336 111 123 409 662 657 189 593 fe re —— 2 4 ! > 9 | Le Cœur dans Les Cninaux a Jan rouge a Æ Cuvrer, Poissons Rep S. Del. Bu y, « feu. 7/2 | e Ne c CN 22 KR © e " VA ù Quadrupe e’ ESS (cure) & ra 4 Poisson. fe frere 1) + Comparason des Syuelelles des Ærninaux | ' «a Sang rouge’. Le EE? ; | Cucrer, Del, Buwry,Seur ri - SE ee + ? me 4 t s , fuite, D EEE ES : < F y" #2 ï CPAS nee | > l « 4 j | 1 PR ES AN à” " | ; ; ë x AVegre l Europeen, : CZ Orang - Outrng ! [74 Cewrer., del. rs, : RNA ep > 0 % # . ag : = . < re a : , Pt ve TT) D: Lys ASS NE es NS FAI 1 Pr nes nil Casier, Del. B, LWTY, « 7/2 + es wi Vel us Lu OS 1,2 di W . r —— = —_— Cwrer, Del, Bawry, à 272 Oo Nec Lee ver DE ed | 8 el) MEN VO ERA LORS D BAR EE : prenne MERE EEE RENDUE" TAN ms É F Ven “" "HER k : see EAN | 4: d'1 dr: à XZZ. Lepidopteres. | | Herspteres. Je Dipteres 3 Puce | 73 pale Jéomoxe Mouche. | Bouches des Insectes sans Ptachorres. | der) Len Soye. en Chapelt en fl. à Q | | #4 | ; CES > | er Jere SL 27 a. pepolee Œ.\ | @.aà Gochet. Granchuse\ \ | PT | | ex" ]lasse perfolee. à | æ } | | ART | en lasse pectnee , en Passe feulletes. | | | AL ne a | ant ES MT Dal Formes des Antennes des Znsectex " EL = À —— ee” Casier, De. s Buvry, Jeu. D ME Cuvzer, Del, Divers Zoo lleg— Bars, Jeu. VE « ps LEA