Digitized by the Internet Archive in 2017 with funding from IMLS LG-70-15-0138-15 https://archive.org/details/thsesprsenteslafOOunse ■; V. f . • I "i I # t k » THESES l>Uf;SLNTliES A LA FACILTE DES SCIEVCES DE PARIS POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR ES SCIENCES NATURELLES* PAR M. JULES CHEUON • |re THESK. — RECHERCHES pour SERYIR a l’iiIS'IOIRE DU SVSTEME NERVEIX DES CEPUALOPODES DIBRANCHIAUX. TUiiSE. — PROPOSmONS DE ZOOLOGIE, DE BOTANIQUE ET DE (lEOLOGIE DONNfiES PAR L\ FACULTE. Soutenues Ic U mars 1866 dcvant la Commissioii tl'Examcn MM. MILNE EDWARDS, President: HEBERT, DUGHARTRE, I Examinaleurs. PARIS IMPRIMERIE DE E. WARTINKT • nuE jii;;no.n 2. 1866 ACADEMIE DE PARIS Do}en Professeurs Professewrs. \ Breeds . FACULTE DES SCIENCES DE PARIS. M ILNE EDWARDS, Profes^eur Zoologie, Analomie, Phy- siologie lionoralres . ( PONCE LET. ' LEFfiBURE DE FOURCV. ; DUMAS Cliimie. DELAFOSSE Mineralogie. BALARD Chimie. CllASLES G^omelrie superieure. I LE VERRIER Aslronomie. 1 DUHAMEL Alg6bre superieure. 1 LAME Calcul des probabililes, Ptiy I sique malhdmalique. DELAUNAY Mecanique physique. Cl,. BERNARD Physiologie g^n^rale. IP. DES.AINS Physique. I-IOUVILLE, Mecanique'ralionnelle. IltBERT Geologie. PUISEUX Astronomie. DUCH.ARTRE Bolanique. JAMIN Physique. SERRET Calcul dilTerentiel el inlSgral. ' P GERVAIS Analomie, Physiologie com ^ paree, Zoologie. BERTRAND. . ’ J. VIEILLE . . ^ PELIGOT . . . Sciences malh^matiques. Sciences physiques. Sccrtlaire, E. PREZ REYNIER RECHERCHES POUR SERVIR A L’HISTOIRE DU SYSTEME NERVEUX DES CEPHALOPODES DIBRANCHIAUX INTRODUCTION. Le syst6me iierveux des Vertdbrds supdrieurs a ete depuis quelques annees robjet d’un nombre considerable de travaux. Les Vertebres inferieurs, et en particulier les Poissons, out aussi donne lieu a de nombreuses recherches. Quant an systeme ner- veux des In vertebres, sauf un petit nombre d’exceptions, il n’a ete etudie qued’une mani^re assez superficielle, et les descriptions et les figures que contiennent plusieurs onvrages classiques sont souvent ddfectueuses etinexactes, an moinsen ce qui se rapporte aux animaux qui font I’objet de ce travail. Les recherches sur les Invertebres out dte pour la pin part diri- sfdes vers I’embranchement des Annelds, soit sur des animaux dont les elements du systdme nerveux pouvaient ^tre observes par transparence (Insectes, Annelides, etc.), soit sur des types plus dleves (Ecrevisse, Homard). L’embranchement des Mollusques n’a ete, a ma connaissance, . I’objet d’aucun travail special ayant pour but d’etudier les dld- ments anatomiques et la structure du systeme nerveux. Parmi ces animaux, la classe desCephalopodes, dont I’organisation est si eleveeetsi remarqnable, m’aparu devoir presenter un veritable intdr^t. J. GHERON. 1 2 JULES CHi;RON. Au dt^but de mes recherches, j’avais riiitention de me bonier a r^tude des elements histologiques et de la structure des cen- tres nerveux; mais n’ayant pastarde a m’apercevoir du desaccord profond des differents auteurs, des erreurs et des omissions com- mises par la pluparl, je me suis vu oblige de comniencer par une etude descriptive minutieuse. Mes observations portent sur quatreespeces, appartenant clui- cune a un genre different : r L’Eledone (Eledonemoscliatus, Lam.), especetres-commune dans la Mediterranee, et que Ton trouve en grand nombre surle marclie de Marseille. 2“ Le Poulpe (Octopus vulgar is, Ldm.), que Ton prend moins souvent que I’espece precedente, sans qu’il soit rare cependant, et que j’ai vu quelquefois vivant sur le marcbb. 3“ La S^che (Sepia officinalis, Linn.), espece commune dans toutes nos mers, k° Le Calmar (Loligo vulgaris,Ln.m.), un pen plus rare que les trois pr^c^dents. J’ai vu encore, surle marche de Marseille, le Calmar sagittb, qui parait 6tre rare, et une seule fois j’ai trouve, parmi les petits Calmars et les petites S^ches vendus sous le nom de Sepions, un seul individu de la Sepiole de Rondelet. J’ai done eu a ma disposition ([uatre especes de Cdplialopodes dibranchiaux : deux Octopodes et deux Decapodes , qui font I’objet de ce travail. Aristote parait avoir eu des idees assez exactes sur I’organi- sation des Cepbalopodes (I). Dans son mbmoire sur le Poulpe, Cuvier aftirme que ce grand naturaliste a comm leur bistoire et leur anatomie a un degre vraiment btonnant, et que les moder- nes n’ont presque rien ajoute ii ce ({u’il a dit de la premiere, et I’ontpeu trouve en d^faut sur la seconde. Aristote, dans son Historia Animalinm, s’etend longuement (1) Aristoto, De historia Anini., lib. IV, c. 1 ct 8 ; lib. V, c. 6 et 18 j lib. VI, c. 13; lib. VIII, r. 2 et 30; lib. IX, c. 36; De port, an., lib. IV, c 9. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 3 sur les organes cles sens, clout il vent demontrer I’existence, mais dont il ne recherche pas le siege, si ce n’est pour la vue et le toucher. Swammerdam (1), dans uue lettre a Redi, d^crit et figure le cerveau de la S6che ; il confond les nerfs labiaux et buccaux avec les nerfs des bras, et croit que le ganglion sus-pharyngien est forme par la reunion de ces derniers. Mais il a bien vu les nerfs optiques et leurs ganglions, ainsi que le ganglion dtoile et le nerf de la nageoire. Alexandre Monro (2) aentrevu les centres nerxeux du Calmar. Il est difficile de s’en faire une idee d’apr^s cette description. Quant aux autres parties du syst^me nerveux, il n’en est pas question. Scarpa a donne une description trds-succincte du systeme nerveux de la S6che (3) ; quoicpie tres-in complete, cette descrip- tion n’en est pas moins une des meilleuies. Il figure un plexus nerveux stomacal, mais il le fait provenir a tort des nerfs visce- raux; erreur singuliere, qui depuis lors a etc reproduite bien des fois. N. Tilesius a donne aussi une description du systdme nerveux de la S6che (4). Il fait provenir les nerfs des bras de la masse sus-oesophagienne , et commet bien d’autres erreurs. Son m^moire est accompagne de figures qui paraissent empruntdes au Biblia Naturce. Il n’est personne qui ne connaisse le magnifique m^moire de Cuvier sur les C^phalopodes (5). Ceux-la seuls qui suivront pas a pas, comme je I’ai fait, les descriptions du grand naturaliste fran- cais, pourront se faire une idee exacte de leur remarquable pre- cision. Si je suis assez heureux pour ajouter quelques details relatifs au systeme nerveux, je ne puis, d’autre part, que confir- mer hautement les resultats d’uii aussi beau travail. (1) Swammerdam, Biblia Naturce, 1738. (2) A. Monro, The Structure and Phys. of Fishes, Edinburgh, 1785. (3) Scarpa, Traiti des organes deVouieet deVodorat, 1789. (4) N. Tilesius, Syst. nerv. de la Seche, dans Mag. anat. d’Isenf. Camm. et Rosen- muller, 1800, p. 206, pi. 11. (5) Cuvier, Mimoire sur les Ciphalopodes et leur anatomie, 1817. /j JLI.E!« Ch£kON. Blainville signale pour la premiere fois I’existeiice du ganglion stomacal (1). Grant ii’a gii6re fait qiie suivre, sur V Octopus ventricosus (2), ce que Cuvier avait observe cliez VOctopus vulgaris. Dix ans plus tarcl, dans une monographie de la Sepiola vul- garis, il s’est occupe de tout, excepte du syst^me nerveux (3). Delle Chiaje, dans ses differents ouvrages (4) , a donne des descriptions et des figures du systeme nerveux de trois C^phalo- podes, Octopus macropus, Loligo vulgaris, Sepia officinalis. On est surpris des inexactitudes et des erreurs accumul^es par cet anatomiste ; il serai t long de les relever une a une, aussi ne men- tionnerai-je que le passage ou il s’ exprime ainsi en parlant du cerveau : « Il celebre Cuvier lo crede diviso in parte anteriore )) bianca qnadrata e nella posteriore bigia et quasi globosa, deno- » minando (juella cervello e questa cervelletto ; ma tali partico- » larita non sono confermate dal fatto, poich^ nello stato di fres- » cbezza vi manca qualumque separazione e i colorito b sempie » bianco giallastro. » Ce que Cuvier avait dit est pourtant d’une parfaite exactitude, et il est ^tonnant que faisant des observa- tions sur des animaux frais, et plus de vingt ans apr^s la publi- cation du menioire de Cuvier, le savant naturaliste de Naples se soit ainsi trompe. Ferussac et d’Orbigny, dans leur bel ouvrage sur les C^phalo- podes (5), n’ont rien ajoute aux connaissances anterieurement acquises, an moins en ce qui concerne la question qui nous occupe. Le travail de U. Garner, publie en 1834 (6), contient une foule de faits nouveaux, importants et bien observes. C’est la Seche qui est le sujet de ses observations, 11 a vu les connexions du (1) Dc Blainville, art. Seiche du f/e,s vc. uat. Paris, 1827. (2) Grant, in Edinb. new Phil. Journ., vol. II, 1827. (3) Grant, Trans. ofZool. Society. London, 1825, vol. 1, p. 77. (4) Delle Chiaje, Anim. senzi vert, dell’ "egno di Napoli.^ 1841, tav. 29, 30, 31. (5) Ferussac et d’Orbigny, Histoire naturelle genirule et partieidiere des Mol- lusques cephalopodes acitabulifh'es. Paris, 1834. (6) B. Garner, Trans. Linn. Society. London, t, XVll, 1834 : On the Nerv. System of Mollusc. Animals. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 5 ganglion sus-pharyngien avec le cerveau et le ganglion en patte- d’oie, le cledoublement de la commissure anterieure, et il a par- faitement constate les rapports si intdressants de ces difFerentes parties. La figure cpi’il a donnee du collier oesophagien, et qui a etd reproduite dans Teditiou illustree du Piegne animal de Cuvier, est bien certainement la meilleure de cellesque j’ai vues dans les differents auteurs. Toutefois ses descriptions des nerfs visceraux et palleaux laissent singulierement a desirer. Ainsi, R. Garner pretend que de nombreux filets emanes du visceral se rendent a I’oesophage et an ganglion stomacal ; je dois dire que jamais il ne m’a ete donne de voir semblables connexions, et je ne puis croire aleur existence, vu le soin tout particulier que j’ai mis a les rechercher. Quant aux filets qui du palleal se porteraient a I’oesophage, c’est encore en vain que je les ai cherches. Dans la partie theorique do son travail, cet auteur s’efForce d’assimiler les differentes parties des centres nerveux des C6phalopodes a celles des Poissons; de la il arrive a conclure que les Mollusques occupent dans I’^chelle animale un rang superieur a celui des Insectes. R. Owen, dans son beau memoire sur le Nautile (3), s’etend assez longuement sur le systeme nerveux de la S6che. Une ana- lyse de ce memoire a ete faite par le m^me dans le Cydopoedia^ a I’article CfiPHALOPOOES ; c’est a ce dernier ouvrage que j’ai em- prunte les details suivants. R. Owen parait ^dre le premier qui ait vu les petits ganglions qui se trouvent sur les nerfs optiques, entre les deux mamelons des ganglions de ces nerfs. 11 fait re- marquer qu’on ne les observe pas chez le Poulpe comme dans la Seche et le Calmar. Chez le Poulpe aussi bien que chez I’Eld- done, ces petits ganglions existent parfaitement. Comme dans le travail de Garner, nous voyons le ganglion stomacal en connexion avec les filets des visceraux, il n’est pas question des filets oesophagiens. R. Owen considere la masse sous- oesophagicnne comme formde de quatre ganglions; je ddmon- (1) Rich. Owen, Memoir on the pearly Nautilus, London, 1832. — Cyclopedia of Anat. and Phys., 1835-1836. Jl'LES CnEROK. 6 trerai dans le couraut de ce travail, qiie cette masse est formee par la reunion intinie de six ganglions aussi bien que la masse sus-oesopbagienne, de fecon que douze ganglions constituent le collier. Dans la partie tbeorique, I’auteur s’efforce de demontrer que I’idee de Cuvier sur la partie posterieure de la masse sus- cesopbagienne qu’il considerait comme un cervelet, est inadmis- sible, et il termine en cbercbant des points de comparaison entre les differentes parties des centres nerveux des Cephalopodes, et cedes (]ui constituent ces m^mes centres chez les Yertebres. Nous arrivons maintenant aux travaux de Brandt (1). Les des- criptions et les figures de cet anatomiste sont d’une grande exac- titude. II ne s’est point arr^te a la forme du collier oesopliagien, et quoiqu’il bisse nne description complete du systeme nerveux de la Seclie, c’estsur le stomato-gastrique qu’il a surtout porte son attention (2). Le premier, il signale I’existence de deux ganglions en avant du collier, ganglions qu’il rapportel’un et I’antre au systdme de la vie organique. Je demontrerai plus loin que le ganglion qui est situe en avant de la masse nerveuse sus-msopbagienne, chez la Seche et chez le Calmar, doit Otre rapporte au systdme de la vie animale, et que I’uniformite de la composition du cerveau et dusystdme stomato-gastrique persiste, par cela m6me, dans les Decapodes, aussi bien que dans les Octopodes que j’ai etudies. Brandt fait remarquer que le ganglion stomacal n’est point en communication directeavec le cerveau en forme de collier, mais bien avec le ganglion sous-pharyngien par I’intermddiaire de deux fdets nerveux qui rampent sur I’oesophage. Wbarton Jones, dans une JSote {^) sur I'ceil du Calmar com- mun [Loligo vulgaris) , celui-la m6me sur le([uel portent mes observations, affirme qu’aussitot apres leur naissance, les fibres qui traversent les enveloppes de I’oeil s’entrecroisent de facoii que les inferieures vont former la partie supdrieure, et les su- perieures la partie inferieure de la retine. fl] Brandi, Medicinische Zool. Berlin, 1829. (2) Brandt, Am. des sc. nat., 2® serie, 1836, t, V. '3) Wharton Jones, Lond. and Edinb. Phil. Mng., 1836, January. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 7 Je n’ai pas vu cet entrecroisement, et ce qui me fait supposer qu’il y a la une erreur produite par la revolution de I’oeil sur son axe dans la preparation, c’est que le dessin de Wharton Jones represente ce renversenient; et d’line autre part, les fibres sent figurees couvrant toute la calotte spherique interne du globe ocu- laire. Or, il resulte de mes observations, que chez les quatre especes que j’ai etudiees, les fibres nei’veuses fournies par le ganglion penetrent dans Toeil suivant deux circonferences tres- rapprochees et paralieies. II me semble utile de dire ici quelques mots an sujet du md- moire de Van Beneden sur TArgonaute (1). La forme du cerveau decrite et figuree par cet anatomiste ressemble beaucoup a ce que j’ai vu chez les C^phalopodes qui fontl’objet de ce travail. En parlant de la masse sus-oesophagienne, qui est composee de trois parties, il s’exprime ainsi : « La partie posterieure ou la » troisi^meest laplusvolumineuse de toutes. Elle occupe a elle » seule plus d’(^tendue que les deux autres. La composition est » aussi toute differente. On apercoit a sa surface des sillons lon- » gitudinaux qui la divisent en six colonnes, et qui sont, sans » doute, I’indication de la direction des fibres. » Van Beneden ne signale point la presence d’un ganglion sus-pharyngien, comme chez la Seche et le Calmar, et cependant le cerveau n’est com- post que de deux bandes, et de cette partie posterieure que Cuvier a comparee au cervelet. 11 ne m’a pas ete possible de me procurer un Argonaute, je le regrette, car il eut 6te fort int6- ressant d’6tudier a un point de vue comparatif des centres ner- veux qui ressemblent beaucoup a ceux des Cephalopodes que j’ai ^tudi^s, et de voir s’il n’est pas possible de raniener ceux de I’Argonaute, soit au type des Octopodes, soit a celui des Deca- podes. Enfin, tout recemment,M. Hensen a public dans le journal de Siebold et Kolliker un grand memoire sur I’oeil des Cephalo- podes (2). Ce travail serait tout a fait en dehors de mes etudes, si (1) Van Beneden, Mimoiresur V Argonaute, dans Exerc. Zoothom. Bruxelles, 1839 (2) Hensen, Ueber das Auge einiger Cephalopoden, in Siebold und Kolliker Zeit~ schrift fur wissensch, ZooL, t. 15, fig. 69, p. 115, avril 1865. 8 JULES ubIiron. I’auteur n’avaitdonneun maguifique dessin du ganglion optique, et s’il ne s’etait occupe de sa structure. II a vu le nerf pen^trer dans le ganglion et fournir des divisions dicliotoiniques de plus en plus tenues. II a bien vu aussi les tubes uerveux de la re tine tirer leur origine des fibrilles pales; mais il s’est trompe, je crois, lorsqu’il consid^re ces fibrilles comme les dernii^res divisions du nerf optique. II senible n’avoir vu, ni les cellules si comniunes dans le ganglion, niles noyaux fibres qui accompagnent les ra- mifications du nerf optique. Quant il la structure des centres nerveux des Cephalopodes, personne, a ma connaissance, ne s’en est occupe. Un des dessins de Delle Cliiaje ferait croire pourtant que ce naturaliste a soup- conne rexistence de deux mati^res de coloration differente dans I’interieur du cervcau. Je ne connais pas de travaux speciaux sur I’liistologie du sys- teme nerveux des Mollusques, et par consequent sur I’histologie du sysfi'me nerveux des Cepfialopodcs. Ilaunover, Helmholtz, Erhenberget plusieurs autres micrograpbes, out etudie les Ele- ments anatomiques du systeme nerveux des Mollusques, mais je n’ai trouve dans leurs ouvrages rien de particulier aux animaux qui nous occupent. DepuisNewport, denombreux travaux out etE faits sur le sys- tEme nerveux des InvertEbrEs, EtudiE au point de vue liistolo- gique. La plupart de ces travaux out portE sur les AnnelEs, et M. Faivre, dans son beau Memoire sur I’histologie comparee du systeme nerveux de quelques Annelides (1), a rEsumE de la facon la plus complEte TEtat actuel de nos connaissances sur ce sujet. Pour tout ce qui touclie a la question d’fiistorique relative ii I’fiistologie du systeme nerveux des InvertElirEs, je ne saurais done mieux faire que de renvoyer au memoire que je viens de citer. (1) Ann. des sc. nat., 4® serie, t V et VI. CHAPITRE PREMIER. ANATOMIE DESCRIPTIVE. ELEDONE. I Le cerveau de I’Eledone [Eledone moschalus) presente, tant par sa forme ext^rieiire que par sa structure, un degre de per- fection superieur a celui de quelques autres C^phalopodes, tels que la S6che [Sepia officinalis) et le Calmar [Loligo vulgaris)^ sur le systi me nerveux desquels j’ai continue les monies obser- vations, dont j’exposerai le ri^sultat dans la suite de ce travail. Chez I’Eleclone comme chez les autres Cephalopodes, nous trouvons une boite cranienne, incomplete il est vrai, terminde en avant et en arriere par une membrane fibreuse a travers laquelle passent I’oesophage, les branches de I’aorte, le conduit des glandes salivaires posterieures, et les nerfs fournis par les deux portions des centres nerveux, qui, reunies par des commis- sures, forment le collier oesophagien. Une membrane qui enveloppe immediatement ce systeme ner- veux central envoie des prolongements qui, accompagnant les nerfs, leurforment une veritable gaine, unnevrilbme. 11 existe, en outre, entre la boite cranienne et la membrane d’enveloppe du collier, une matibre gelatineuse et transparente, de facon que les masses nerveuses sont loin de remplir la cavitd qui les renferme. Je ddcrirai d’abord le collier oesophagien, reservant a la partie sup^rieure le nom de cerveau, comme I’a fait Cuvier dans son Memoire sur le Poulpe, et a la partie inferieure le nom de masse sous-oesophagienne ou inferieure du collier. J. GHERO?<. 2 10 JVLES ciii;Ro:v. A. CERVEAl’j or MASSE SUFERIEVRE DU COLLIER OESOPHAGIEN. Lorsqu’oii enleve la parh’e siiperieure cle la boile cartilagi- neuse qui renteriiie le cerveau, cet orgaiie, mis a nu (i), se pr^- sente enveloppe de sa membrane, clivise en deux portions dis- tinctes de forme, d’aspect et de conleur. Ces denx parties sont continues et limitees par iin sillon, siir lequel je reviendrai en faisant la description de cet organe. «. Portion posUTienre, ccrvclct de Cinier. (A‘tte ])ortion est hemispheriqiie, legerement aplatie dans le sens transversal, libreen arri^re, continue en avant avec la por- tion anterieure. Des bandeleltes blanches dirigees parall^lement d’avant en arriere deerivent des ([iiarts de circle sur cette demi-spliere, et alternent avec des bandelettes de largeur egale et d’lme conleur gris clair, d’autant plus tacile a distinguer, que I’observation est faite sur un animal plus frais. Si, au contraire, il a ete conserve dans I’alcool ou dans tout autre liquide pendant quarante-huit heures seulement, la distinction de ces differcntes parties est a peu pres impossible. Les bandelettes ou raies blanches sont au noinbre de sept ; les bandelettes grises sont au nornbre de six, sans compter le sillon, de couleur grise aussi, qui separe lecervelet de la portion antd- rieure, et (jui est en contact avec les deux dernidres bandelettes blanches de chaque c6te, Ces raies correspondent, ainsi que le prouve I’dtude des dle- ments anatomi(|ues faite ii I’aide du microscope, les premieres a la substance blanche, et les secondes a cette substance formde de noyaux libres, (|ue je ddsignerai desormais sous le nom de sub- stance erise. c.' Cuvier, dans son Meinoiresurle Poidpe, designantpar leuom (1) Fig. 1 et 47. 11 SYSTEME NERVEUX DES CEPHALOPODES. de cerveau toute la masse sous-oesophagienne, considere comme etant le cervelet la portion que je viens de decrire, et reserve le nom de cerveau proprement dit a celle dont la description va suivre. h. Portion antericure, cerveau proprement dit (Cnvier). Cette portion anterieure est de forme presque rectangulaire, aplatie et taillee en biseau anterieurement. D’arriere en avant, nous la voyons divisee en trois bandes transversales et paralleles, d’une largeur sensiblement la m^me, separees entre elles par deux sillons de couleur grise qui presentent tres-peu de pro- fondeur. Sous le rapport de I’aspect et de la forme, rien de particulier ne caracterise les bandes posterieures ; maisla troisieme presente cela de remarquable qu’elle est divisde dans le sens antero-poste- rieur par im sillon large et presque sans profondeur, perpen- diculaire a ceux dont j’ai deja parlc^, de sorte que les deux moities de cette bande s’arrondissent sur leurs limites laterales en calottes spheriques, dont le relief pen sensible demande assez souvent le secours de la loupe pour etre apercu. Du bord lateral du cervelet et du meme point de la bande posterieure, s’etend une lame de substance nerveuse, mince en avant eten arri^re, plus epaisse au milieu, qui unit posterieure- ment la masse sus-oesophagienne a la masse sous-oesopliagienne. C’est la commissure postdrieure (1) . Un peu au-dessus de ce bord du cervelet, naissent de chaque c6te les nerfs opliques (2) diriges en dehors. Au-dessus du nerf optique, Emergent trois petits nerfs (3) , Tun immediatement au-dessus, les antres un peu plus en avant et en bas. Du bord libre de la bande anterieure se detachent des nerfs, (1) Fig. 47. (2) Fig. 47, n» 5. (3) Fig. 47, n® 6. JULES CIIERON. 12 cinq de chaqiie cote. Qnatre, plus fins, sont destines aux l^vres, le cinqiii^me se distribue a la masse buccale. Le bold lateral de cette m6me bande emet un large cordon qui va s’linir au ganglion en patte d’oie, portion anterieiire de la masse sous-eesophagienne. C’est la commissure ant^rieure (1). I!. MASSE 1NFEH1EI BE (HI SOVS-OESOrHAGIEN.NE DU COLLIER. Elle est large et dpaisse. Deux fois plus longue que la masse supericure, on pent lui considerer six faces separees les unesdes autres par des ariMes enioussees pi). En arrit?re, elle se prolonge sous la masse supdrieure d’une (luantite egale au ipiart de sa longueur, et en avant d’une lon- gueur a pen pres eipiivalente. Aiissitbtapres avoir penetre dans le collier, les deux branches de I’aorte donnent naissance a deux arteres destinees a la masse buccale. Ces deux collaterales accompagnent I’oesophage et le canal commun aux glandes salivaires posterieures, tandis que les branches aortiques, changeantdc direction, traversenten son milieu, obliquenient de haut en has et d’arri^re en avant, la masse sous-oesophagienne, apr^s avoir contourne I’cesophage a droite et a gauche. Toute la portion nerveuse situee en avant de (^ette ouverture est legerement oblique de haut en has par rap- port ii la partie anterieiire, designde par Cuvier sous le nom de ganglion en patte d'oie. Lorsque, apres avoir ouvert le manteau sur la face ventrale et renverse les deux portions de I’entonnoir divise, on ddcouvre les nerfs visceraux, il suffit de lessuivre vers leur origine, en ouvrant la membrane qu’ils traversent au sortir de la boite cranienne, pour mettre a nu la face posterieure de la masse sous-oesopha~ gienne. Elle est blanche, aplatie transversalement, limitee sur lespar- P) I'ig. 47. (2) Fig. 2 et hi. SYSTEME NERVEUX DES CEPHALOEODES. 13 ties laterales et en has par les trois quarts d’lme circonference sous-tendus par uiie corde qui represente le bord de la face su- p^rieure en contact avec Toesophage. Tout a fait en bas naissent a c6te I’un de I’autre, sur la ligne mediane, les deux nerfs visceraux (1) ; immediatement en dehors de ceux-ci, nous voyons les posterieurs de I’enlonnoir (2). Sur cette portion de circonference on voit ensuite un espace libre apres lequel, au point d’ union du bord circulaire avec le bord de la face sup^rieure, sortent aussi deux nerfs en dehors et en haut (3). Le palleal et son accessoire. En avant de ces derniers, sur la face laterale de la masse sous- oesophagienne, se trouve un petit nerf. C’est Tophthalmique (4) posterieur et superieur. Le bord superieur des faces laterales est uni a la masse sus- oesophagiemle du collier par les commissures, tlont je parlerai plus loin. La face inferieure, legerernent concave en son milieu dans le sens transversal, et convexe suivant sa longueur, presente a con- siderer les points d’origine de plusieurs paires nerveuses. A line distance sensiblement egale des deux extremites, prend naissance le nerf anterieur de I’entonnoir (5) en dedans et en avant de la cavite auditive. Ce nerf est s6pare de son congenbre par les branches de I’aorte qui traversent la masse sous-oesopha- gienne un peu en arriere de leur origine (6). A line distance a peu pres egale du point d’emergence des nerfs visceraux et des anterieurs de I’entonnoir, naissent deux branches nerveuses destinees aux parois de la grande veine (7). Elies traversent un canal creuse dans le cartilage au-dessus et en dedans de la cavite de I’oreille. Un peu en arriere et en dehors de I’anterieur de I’enlonnoir, (1) Fig. 2, 9 et 16, et fig. 47, n® 9. (2) Fig. 2, no® 7 et 8. (3) Fig. 2, 11°® 5 et 6, et fig. 47, n® 8, (4) Fig. 47, n® 7. (5) Fig. 2, n® 4. et fig. 47, u® 10. (6) Fig. 2, a, (7) Fig. 2, n® 22, et fig. 47, n® 11. JtJLES Clli;KOIV. Mi apparait I’auditif (^i), qiii se porte eii has et "se divise en deux brauches. En avant eteii dehors decelui-ci, setrouvent plusieurs petits uerfs : ce sont les ophthalmiques inferieurs (2). La portion anterieure de la masse sous-oesophagienne du eol- lier, oil ganglion en patte d’oie, donne naissance en avant aux huit nerfs destines aux bras (3). A I’origine du nerfqui se rend au bras superieur, sursa face externe, se voit un fdet nerveux dirige en haut et en avant ; il est destine aux parties musculaires de la t(^te. Entre le nerf du bras inferieur et celui qui est au-dessus, nais- sent quatre autres petits fdets disposes sur deux lignes parall^les, Tune superieure, I’antre inferieure. Les iins et les autres sont aussi destines aux muscles de la tete ; ils se portent en avant et en has (4). Le plus souvent il existe des nerfs interbracbiaux (5) qui suivent lam^me direction ijue ceux des bras, et se perdent dans ies masses musculaires de la t6te. C. — COHMISSIRES. Lorsqu’on a ouvert lateralement la boite cartilagineuse dans laquelle est contenu I’organe nerveux central, en detruisant la paroi interne de Torbite, on pent apercevoir etetudier facilement les commissures, apres avoir renverse de bas en haut le ganglion optique detacbe du globe oculaire (6). Pour unir les deux masses qui constituent le collier nerveux, il n’existe que deux commissures : Tune, anterieure, etroite et mince ; I’autre, postdrieure, dpaisse et large. Elies sontsepardes (1) Fig. 2, n“ 3, et fig. 47, n“ 12. (2) Fig. 47, n“ 13. (3) Fig. 2, ii» 1, ct fig. 47, u“ 14. (4) Fig. 2 et fig. 47. (5) Fig. 47. (6) Fig. 47. SYSTEME NERVfJUX ®)ES CtPflALOPObES. 15 par un espace assez etenclu qui donne passage a uiie art6re (1). La commissure posterieure descend en arri^re du bord lateral inferieur du cervelet, du bord analogue de la bande posterieure dn cerveau et d’lme portion de la bande moyenne. Mince sur ses limites anterieure et posterieure, elle est beaucoup plus 6paisse en son milieu, ou elle est renforcee par les fibres descendantes du nerf optique qui se portent a la masse sous-oesopliagienne. Cette commissure s’unit a la masse inferieure du collier, un peu en arri^re de sa partie moyenne. La commissure anterieure, plus mince et plusetroite, est re- presentee par line lame blanche de substance nerveuse formee de fibres parallMes. Sa direction est legerement oblique d’arri^re en avant. Elle est fournie par la bande anterieure et par une portion de la bande moyenne du cerveau, qui semblent se pro- longer dans le sens transversal et s’attenuer suivant la largeur. Elle se perd dans la partie posterieure du ganglion en patte d’oie, en arriere de I’origine du nerf destine au bras superieur. 11 existedonc de chaque c6te deux commissures : I’une, posl6- rieure, qui unit le cervelet et les deux premieres bandes du cer- veau ala portion posterieure et ala portion moyenne de la masse sous-oesophagienne ; l autre, anterieure, etroite et mince, servant de moyen d’union entre les deux bandes anterieures du cerveau et le ganglion en patte d’oie. Je ferai remarquer que la bande moyenne se divise pour four- nir un faisceau a chacune des commissures; la m6me disposition s’observe chez les autres C^phalopodes studies dans ce travail. It Nerfs auxquels le collier nerveux donne naissance. Nous avons vu qu’ uncertain nombre de paires nerveuses tirent leur origine des deux masses qui constituent le collier oesopha- gien ; suivant I’ordre deja adopts, je d^crirai d’abord les nerfs fournis d’arri^re en avant par la masse sup^rieure, c’est-a-dire ; (1) Pig. 47, a. 16 JULES CBilBORI. Le nerf optique (1). Lenerf olfactif (2). Les trois nerfs ophthalmiques siip^rieurs (3). Les nerfs des l(!‘vres (4). Le nerf buccal (5). Ensuite ceux qui naissent de la masse sous-cesophagienne : Le nerf visceral (6). Le nerf posti^rieur de I’entonnoir (7). Le nerf palleal et son accessoire (8). L’ophthalini(|ue poslerieiir etsup^rieur (9). I^e nerf de la grande veine (10). Le nerfauditif (11). Le nerf anterieur de I’entonnoir (12). Les ophtbalini(iues inferieurs (13). Les nerfs anterieurs de la t6te, superieur et infe^rieurs (14). Les nei'fs des bras (15). l.es inter bracbiaux (16). NEkFS FOlUMS PAR LA MASSE SL'S-OESOPUAGIENNE. Nerf optique. Au niveau du sillon grisatre qui separe le cerveletde la pre- miere bande transversale, immediatement au-dessus de la com- (1) P’ig-. 1, II® 2, et fig. 47, u® 5. (2) Fig. 1 , II® 7. (3) Fig. i, 11° 4, ct (ig. 47, n® C. (4j Fig. 1 , II® 9. (5) Fig. 1, II® 8, (6) Fig. 2, n®'* 9 et 16, et fig. 47, n® 9, (7) Fig. 2, 11®* 7 et 8. (8) Fig. 2, 11®* 5 et 6, et fig. 47, n® 8, (9) Fig. 47, n" 7. (10) Fig. 2, n® 22, et fig. 47, ii® 11. (11) Fig. 2, II® 3, et fig. 47, n* 12. (12) Fig. 2, 11° 4, et fig. 47, n° 10. (13) Fig. 47, 11° 13. (14) Fig. 47. (15) Fig. 47, II® 14. (16) Fig. 47. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 17 missure post^rieure et en son milieu, sort le nerf optique volu- mineux et court (1). II se porte de dedans en dehors, enveloppe de la membrane qui recouvre le cerveau. La section de ce nerf faite en ce point est elliptique. II traverse un trou perce dansle cartilage, qui le fait p^netrer dansl’orbite, ou il se renfle aussitbt en un volumineux ganglion, le ganglion optique. Ganglion optique. — Deux fois plus large qu’epais, il estd’une forme a peu pres carree (:2) . Du cote du cerveau il est mame- lonne en avant et en arri^re. Nous trouvons sur le ganglion optique, un peu en arriere du point ou le nerf le penetre, un petit ganglion hemispherique (3). Plusieurs fois j’ai pu suivre le nerfolfactif jusque dans I’interieur de cet organe. Suivant son bord externe, Ic ganglion optique fournit un grand nombi’c de fdets nerveux qui p^netreiit dans I’oeil sur deux ran- g^es paralleles, representant deux moities de cercle du globe oculaire disposeeshorizontalement. Nerf olfactif. De la base du petit ganglion placd sur le trajet du nerf optique, un peu en arriere de son axe , entre les deux mamelons que presente le ganglion de ce nerf, nous voyons naitre le nerf olfactif {k). Il est extr^mement tenu ; aussi est-il souvent difficile de I’aper- cevoir, si I’on n’a prealablement modifie son aspect par I’emploi d’un reactif tel que I’acide chromique, par exemple. Son dia- m^tre est a peine d’un dixi^me de millimetre. Il longe la paroi interne de 1 orbite, centre laquelle il est maintenu par une mem- brane fine et transparente. Il traverse ensuite le cartilage en arriere et en dedans. Apr^s avoir ramp6 sur les masses rnuscu— (1) Fig. I, n® 2, ct fig. 47, u“ 5. (2) Fig. 1, n“ 3. (3) Fig. 1, a” 6. (4) Fig. 1, n® 7. J. CHEROS. 18 JULEIS CHilROIV. laires cle lattHe, separe de la peau par une membrane tres-mince, il se charge de substance ganglionnaire a son extrbmite (1). Les fibres qni en partent se divisenl en un grand nombre de filets extrt^nlenicnt fins (2), qui embrassent une poche membraneuse ouverte a I’exterieur, el qui a la forme d’une outre. Cette pocbe est formee par la peau Irbs-amincie et se trouve placee a fangle que fait le manteau en se continuant avec la t6te. ISerfs oplillialinitjuos supcricurs. II existe cbez ffdedone troispetits nerfs qui naissent au-dessus eten avantdu ncrf optupie, desbandes posterieure et moyenne du cerveau (o). Le plus aiittn’ieur (/i) se porte aux membranes de I’oeil, au- dessus de I’organe d’aspect glandulaire qui entoure le ganglion optique. On pent suivre ses rameaux juscpfii la paupiere supe- rieure. Les deux autrestraversent aussi le cartilage et se perdent dans les muscles du globe oculaire ; il est fort difficile de les suivre. Ncrf (les Itnres. De cbaque cbte de la ligne mediane naissent du bord libre delatroisieme bande lesquatre petitsnerfsdestinesauxlevres(5). En dehors et un peu au-dessous, un nerfd’un volume plus con- siderable se rend (ala masse buccale, nerf buccal (6). 1(6 plus externe de ces filets nerveux destines aux Ibvres se porte en dehors et en has en croisant le nerf buccal, au-dessus duquel il passe. Il rampe, ainsi que les autres, sur la membrane transpa- renie du sinus veineux, dans lequel se trouve contenuc la masse du bee ; puis il se porte a la levre externe, en se divisant en trois (1) Fig. 6, n« 2. (2) Fig. 6, 11“ 3. (3) Fig. hi , no 6. (h) Fig. 1, n“ h. (.5) Fig. 1,11“ 9 (6) Fig. 1, n“ 8. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 19 filets : un superieuK, un inferieiir et un moyen ; ce dernier pent 6tre consiclere comme la branche terminale de ce nerf. Les deux filets nerveux qui sent les plus rapproches de la ligne mediane sent tr6s-fins. Ils chemineiit sur la membrane du sinus veineux, et se divisent bientot en deux rameaux. Chacun de ceux-ci se subdivise, etainsi de suite, de facon a former avec les ramuscules des autres filets un veritable plexus destine a la l^vre posterieure. Le troisieme nerf, enpartant de la ligne mediane, est un pen ’ plus volumineux, et se comporte de la meme maniere que ceux dont je viens de parler. Nerf buccal. Le nerf buccal (1) nait de Tangle antero-exlerne de la bande anterieure ou troisieme bande du cerveau. Plus volumineux que les nerfs des levres, ilse divise en arri- val! t a la partie posterieure de la masse du bee, en trois rameaux ; un inferieur, un superieur ou recurrent, un moyen. 11 se porte a la face interne du sinus, et abandonne la membrane transpa- rente aussitdt apr^s avoir penetre dans son interieur. Des trois rameaux. Tun se distribue a la face externe du bee, e’est le rameau moyen. Le rameau inferieur (2) se porte en bas et en dedans, pour se perdre dans les masses musculaires de la bouche, ou il se divise en plusieurs filets. Le plus interne de ces derniers se dirige vers son congenere, au-dessous de Torifice par lequel le conduit excreteur commun des glandes salivaires postd- rieures penetre dans la bouche. La troisieme branche fournie par le nerf buccal, rameau superieur ou recurrent, se perd dans le ganglion sous-oesopha- gien (3), dans lequel il penetre obliquement de dehors en dedans, en contact avec Tart^re buccale (4). Cette artere nait de Taorte (1) Fig. 1, n® 8, et fig. 3, ii°l. (2) Fig. 3, n° 2. (3) Fig. 3, n” 3 (4) Fig.3,c. JLLKS CIIERO!V. 20 ail niveau de rorifice posterieur dii canal oesophagien, et donne trois rameaux qui se distribuent k la face externe et sup^rieure de la masse bnccale, apies avoir traverse le nevril^ine du gan- glion et passe au-dessous de cette branche reciirrente dii nerf buccal. De ces trois rameaux arteriels, deux seulement sont visibles sur le dessin. Les trois branches fournies par le nerf buccal ne se separent point an interne niveau. La branche recur- rentenait la premiere, la moyenue send3le continuer la direction premiere du nerf, et I’inferieure prend son origine un peu en avant de la hranche superieure. En soniine, elles naissent si rapprochees les lines des autres, que Ton pent les considerer comme le resultat iriine veritable trifurcation. NERFS FOVRNIS PAR LA MASSE SOl’S-OESOPHAGIENNE. (Irand norl’ visceral. Le grand nerf visceral (1) nait de la portion posterieurc oblique de la masse sous-oesophagienne, de cha([ue c6te de la ligne mediane, en son point le plusabaiss^. 11 traverse la mem- brane fibreuse qui posthrieurement ferme la boite cranienne, et p^netre entre le peritoine et I’enveloppe musculaire du corps, longeant le tronc commim des veines de la t6te, qu’il suit, ainsi iiue le rectum (2) et le conduit de la poche du noir (o), jusqu’au niveau des cavites urinaires. 11 decrit, iipartir de ce point, une courbeaconcaviteanti^rieure qui le ram^ne sur le cOte, en le faisant passer entre le conduit excreteur de la glande sexuelle(/i), qui est au-dessous, et celui des cavites urinaires, qui est place au-dessus (5). 11 arrive ainsi dans le ligament charnu qui soutient la branchie (0), et le parcourt dans toute sa longueur, en se reflechissant en avant et en dehors. q) Fig. 2, 11"* 9 ft 16. (2) Fig. 2, (3) Fig. 2, A. (4) Fig. 2, m. (5) Fig. 2, y. (6) Fig. 2, /. SYSTEMS NERVEUX DES C^PHALOPODES. 21 Dans son trajet, il donne cle noinbreuses branches et porte plu- sieurs ganglions. D’abord, an niveau de I’anus il fournit une grosse branche (1) qui, nee en dedans, se recourbe aussitdl en dehors, passe entre le tronc principal et le peritoine, et distribue scs nombreux filets dans tonte I’enveloppe inuscnlaire dii corps et dans la partie pos- terieure dn filet de I’entonnoir (2). A droite, cette branche fournit un rameau tres-greledestind a la portion courbe du rectum (o). A gauche, elle donne un ramuscule tri^s-fin destind a la partie anterieure du mdme organe. Dans la portion do son trajet ouil cotoie le rectum, le nerf visceral fournit a cet organe quelques filets {h) ; il en donne aussi quelques-uns aux muscles de la cloison et a la poche du noir (5). Immediatement en arriere de la cloison, le nerf de droite et celui de gauche communiquent par un filet anastomotique d’une finesse extreme, absolument transversal (6), qui passe entre le rectum et la poche du noir, situes au-dessous, et le foie, place au-dessus. Ce filet est tres-difficile a bien voir, Au point on le nerf se porte plus en dehors, il donne aussi deux filaments tres-longs et tres-tdnus. Le premier pent dtre suivi sur I’enveloppe des cavites urinaires ; le second, plus externe et beaucoup plus long, se bifurque sur les mdmes cavites, et sa branche externe pent dtre suivie j usque sur I’enveloppe de la glande sexuelle. Derridre le conduit excreteur des glandes sexuelles, on voit accole sur la partie posterieure du nerf un petit ganglion, gan- glion fusiforme (7), duquel partent quatre ou cinq rameaux. On pent poursuivre I’un d’eux sur le tube excrdteur de la glande sexuelle, oviducte ou conduit spermatique ; d’autres pdnetrent (1) Fig. 2, n” 10. (2) Fig. 2, n® 9. (3) Fig. 2, n® 18. [h] Fig. 2, n® 20. (5) Fig. 2, n® 19. (6) Fig. 2, n® 21 . (7) Fig. 2, n® 12, etflg. 5. 2'2 JULES cui;ROi\i. dans les ca^ites urinaires ou se distribuent sur le vaisseau branchio-cardiaque. Parmi ces derniers, quelques filets se diri- gent du c6te de la brancbie, tandis que d’autres suivent le vais- seau jusqu’aii coeiir aortique, dans les parois miisciilaires duquel j’en ai suivi plusieurs. A line petite distance, en dehors du ganglion fusiforiiie et en contact iiiiiiK^diat avec la pocbe dbsignee par Cuvier sous le nom de coeur branchial, on trouve un ganglion un peu plus volumi- neux que le precedent et beaucoup nioins adherent an corps du nerf ; je le dbsignerai sous le nom de ganglion du cceur bran- chial (1). Ce ganglion a unc forme assez reguli^rement lenticu- laire. 11 donne sur la inoitie posterieurc de son bord libre un grand nombrc de filets, laplupart destiiK% au cam r branchial; quelques-uns suivent le vaisseau qui eii part, en se dirigeant vers la brancbie. Cn rameau le contourne en dedans, et pen^tre pro- fondement dans la glandesexuelle (2\ Parvenu dans le ligament ebarnu de la brancbie, le nerf vis- ceral se rcnlle en un petit ganglion (3) au niveau de cliaque feuillet branchial ; il s’en trouve done de dix a douze, suivant les individus. Cbacun de ces ganglions est couclie un peu oblique- ment sur le nerf, dans le sens du rameau artbriel de ebaque feuillet. Ils out une forme ovalaire, et leur extremite libre ou externe fournit un pinceau de filaments gr^les destine a ebaque feuillet branchial. Nerf posterieur de I’entennoir. II iiait de la portion posterieurc de la masse sous-oesophagienne, immediatement en dehors du grand nerf visceral (/i). II se dirige en arriere et en has, entre la tunique musculeuse qui enveloppe le foie et la paroi superieure de rentonnoir. II traverse cette der- (1) Fig. 2, n" 13, ctfig. 7. (2) Fig. 2, 11“ 14. (3j Fig. 2, n“ 15, et lig. 11 (4) Fig. 2, 7 el 8. SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPOOES. •2;i ni6re apres un court trajet, et rampealors au-dessous de la mem- brane interne de cet organe. Ce nerf se divise en trois groupes de rameaux : I’anterieur, plus gr^le, et le moyen, a filets divergents qui se rendent a la base du Uil>e ; le posterienr, qui se distribue au pilier musculaire de rentonnoir. Ncrl' [jullL-al; ou noi-fclu ganglion stellaluin. II prend uaissance, commej’ai-eu occasion de le dire deja, de la masse sous-oesophagienne, au point ou la face posterieure s’unit a lasuperieure en dehors (1). II traverse avec son accessoire la membrane fibreuse qui ferme en arriere la cavitd cranienne. Dirige en arriere et en dehors, il s’adosseau peritoine, au con- tact duquel il chemine jusqu’au niveau dela glande salivaire (2) posterieure du m^mecdtd. Il passe alors sur le pilier musculaire de I’entonnoir, et traverse obliquement de dedans en dehors et d’avant en arriere le pilier de la t6te (3), pour se terminer dansle ganglion etoile, immediatement en dehors du pilier qu’il vient de traverser, au-dessous de la membrane transparente qui rev6t interieurement le manteau. Ganglion etoile. — La masse nerveuse, que Cuvier a designee sons le nom de ganglion etoile., a une forme obscuremeut trian- gulaire, un peu plus longue que large. Ce ganglion recoit en bant et en dedans le nerf palleal, qui, dans rCledone aussi bien que dans lePoulpe, lui est enti^rement destind. Il donne en dehors une douzaine de branches qui pen^trent dans les couches musculaires du manteau, ou elles se ramifient de manicu’e a former un veritable plexus. En arriere, deux branches plus longues et d’un volume plus considerable que les precedentes sont destiuees a la partie pos- tdrieurede la bourse. (d) Fig. 47, 11° 8, et fig. 2, n" 6. (2) Fig. 2, p. (3) Fig. 2, y. 24 JULES CBilRON. De la face adhereiite du ganglion partent aussi des rameaux nerveux qui se distribuent a I’organe sur lequel il est plac6. Le bord interne du ganglion etoile ne fournit jamais aucun nerf. Sa face libre est lisse, inmiediatement en rapport avec la membrane transparente qui recouvre la face interne du man- teau. Ncrl’ accessoire du palleul. II sort de la cavite cranienne par rouverture de la membrane tibreuse qui donne passage au nerf palleal. Son origine semble se confondre avec celle de ce nerf. II se porte (1 ) transversalement vers la region dorsale, dans les masses musculaires de laquelle il se termine. en fournissant des filets a la partie superienre du pilier de la tftte et a la calotte du cbte correspondant (2). Nerf ophthalinique postericur et superieur. On trouve un autre petit nerf sur la masse sous-oesophagienne, un pen en avant et au-dessus de I’accessoire du palleal (3). 11 se porte en dehors, traverse le cartilage, penhtre dans I’or- bite au-dessus de la masse d’aspect glandulaire qui enveloppe le ganglion optique. Arrive a la partie posterieure et superieure du globe oculaire (/j), il se renfle en un petit ganglion qui dmet quel- ques rameaux. J’ai pu siiivre les plus superficiels jusqu’a la pau- piere. Nerf de la grande veiiie. De la face inferieure de la masse sous-oesophagienne, en avant (Ij Fig. 2, u» 5. {ij Fig. 2, f. (3) Fig. 47, n® 7. (4) Fig. 1, u* 5. SYSTEME NERVEUX DES CiilPHALOPODES. 25 du grand nerf visceral, naissent les nerfs de la grande veine, quelquefois an nombre de deux de chaque c6td (1). Ils sent tr^s-gr61es et se portent d’abord d’arri6re en avant, parall^lement a la face inferieure de la masse sous-oesopha- gienne. Ils s’engagent ensuite dans I’^paisseur du cartilage entre les deux cavit^s auditives, en se reflecbissantdehaut en bas, en arriere des nerfs anterieurs de I’entonnoir auxquels ils semblent accolds. Ils se reflechissent de nouveau d’avant en arriere a la sortie du cartilage, se divisant en un grand nombre de filets qui se dis- tribuent aux parois de la grande veine. Nerf aiiditif. Sur leslimites laterales de la face iuferieure de la masse sous- oesopbagienue du collier, apparaissent les nerfs auditifs en de- hors et un peu en arribre des nerfs anterieurs del’entonnoir (2). Chacun d’eux se dirige aussitbt en bas et en arridre et penetre dans la cavitd auditive correspondante, divise en deux branches qui forment un cercle complet autour de la poche membra- neuse, partie principale de I’organe, sur laquelle s’etalent de nombreux rameaux. Nerf anterieur de I’entomioir. Ce nerf prend naissance a la face inferieure de la masse sous- oesophagienne, a distance sensiblement egale de ses deux extre- mites (3). II est separe de son congdnere par les deux branches de I’aorte cities plus haut.Ddsson origine, il s’engage dansun canal creuse verticalement dans le cartilage, en dedans et en avant des cavites auditives, et fournit une brauche gr^le qui se porte en avant et en bas. Elle traverse le cartilage dans un canal long et etroit, et (1) Fig. 2, n® 22, et fig. 47, ti® 11. (2) Fig. 2, II” a, et fig. 47, n® 12. (3) Fig. 47, n® 10, etfig. 2, n® 4. J. CHERON. 4 ‘26 JULES CHERON. se distribiie aux muscles qui imissent reiitoniioir a la tMe sur la ligne mecliaue. All point ou le uerf principal sort du conduit cartilagineux, il fournit une deuxieine branclie en avant. Cclle-ci se porte aus- sitot en arriei’c avec une troisieme branche qui s’est detach^e du nerf plus bas etposterieureuient. Elies se divisentl’uneetrautre en Lin grand nombrede filets ipii s’anastomosent entreeuxetse disti ibuent a la partie moyenne de I’entonnoir et a la face exlerne et superieure de la calotte, l.es dernibres ramifications arrivent jusqu’ii la face ventrale de rentonnoir, sur la ligne mediane, de facon que cet organe estentoure d’un veritable plexus nerveux. Le nerf jirincipal, apres avoir fourni ces trois branches, se rellechit en avant, et parvenu ii pen pres a I’uniondu tiers ante- rieur de I’entonnoir avec les denx tiers posterienrs, il se bifurque. La bifurcation interieure se renfle en un ganglion d’un volume assez considerable qui a la forme d’un grain d’orge. Ce ganglion porte a son extremite ant^rieure nn petit mamelon pediculd, duquel partent de nombreux filets tres-fms. La bifurcation superieure se divise en deux branches qui con- tinuent leur trajet vers fextremite libre de I’entonnoir, fournis- sant dans tons les sens un grand nonibre de rameaux et de rauiLiscules, ipii contribuent a former le plexus nerveux dontj’ai parle plus liaut. Nerfs ophtliiilmiques iiifei'icurs. Je desigue ainsi les paires nerveuses (1) qui prennentnais- sance sur la face laterale de la masse sous-cesophagienne du collier, au-dessus et un peu en avant des nerfs anterieurs de I’entonnoir. 11s penetrent obliquement dans I’orbite, en traver- saut le cartilage au-dessous du nerf optique. L’anterieur ne porte point de ganglion et envoie des rameaux jusqu’a la paupidre. Le moyen porte un ganglion, et sa distribu- tion est la m6me (jue celle du nerf superieur, qui est muni d’un (1) Fig. 47, n“ 13. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 27 renflement ganglionnaire analogue. Le nerf posterieiir se clistri- bue aux muscles qui meuvent le globe ocukire. Nerfs cles bras. A leur nai.ssaiice, les nerfs qui sont fournis par le ganglion en patted’oie, portion anterieure de la masse sous-oesophagienne du collier (l),se portent d’arriere en avant et unpeuen dehors vers la base des bras, appliques sur la face interne de la grande cavite musculaire qui contient le bee, maintenus sur cette paroi par une membrane fibreuse autre que cede sur laquelle rampent les nerfs labiaux. On les voit par transparence a travers cette membrane. A la base des bras, ils sont relies par un m6me cordon ner- veux qui d^crit par conskiuent une circonference. Ce cordon se dedouble au niveau de ebaque nerf : une portion s’unit a angle droit avec le nerf, Tautre passe en dedans de celui-ci et va rejoindre I’antre faisceau du cordon pour s’en s6parer de nou- veau. Cette disposition a ete vue et figuree par Cuvier dans son memoire sur le Poulpe. On n’observe, au niveau de ces dedoublements et de ces ana- stomoses, rien qui puisse porter le nom de ganglion, car le micros- cope ne m’a pas permis d’y voir aucun corpuscule ganglionnaire. Cbacun des nerfs penetre dans le canal creuse dans I’axe de ebaque bras, accompagne d’une artere. L’Cledone ne porte sur ses bras qu’une seule rangee de ven- touses. Au niveau de cbacune d’elles, sur le c6te interne du nerf, est applique un renflement ganglionnaire (’2) ayant la forme d’un segment d’ellipsoide adherent au nerf par sa base. De ces ganglions partent de nombreux fdets tres-finsqui peiktrent dans les muscles du bras et se distribuent aussi aux ventouses. Les nerfs des bras sont entoures, surtoutau niveau des renfle- ments ganglionnaires, d’uii tissu lache, reticule, dont il est diffi- cile de determiner la nature. Je m’en occuperai en etudiant les elements anatomiques du systkue nerveux. (1) Fig. 47, n“ 41. (2) Fig. 2, 11“ 2. 28 JULES CUilKON. Nerfs antericurs de la tele ct nerfs interbrachiaux. A la face externe dii iierf dii bras supbrieur, a son origine, nous trouvons iin raineau nervenx d’un volume assez conside- rable, qui se porte en bant, en avant et en dedans, dans les parties cbarnues de la tete (I). Entre le nerf du bras inferieur et celuiqui est iimnediatement au-dessus, se trouvent quatre filets nerveux sur deux lignes paralleles, Tune superieure, faiitre iiiferieure; ils se dirigent en avant et en bas, et se distribuent aussi aux masses musculaires formees par la reunion des bases des bras. II en est de meme de deux rauieaux qui accompagnent le plus souvent le nerf du deiixieme bras et celui du troisieme. Ce sont les nerfs qiie j’ai design^s sous le iiom d’interbrachiaux. Ill (Syslenie nci vcux de la vie organique (stomato-gastrique). On saitque, outre le systeme de la vie animale, il existe chez la plupart des Invert^bres, des ganglions et des nerfs destines aux organes nutritifs, a I’appareil digestif en particulier. C’est le stoniato-gastrii[ue, etudie par Brandt dans les C^pbalopodes, chez lesquels il est tres-apparent. Je demontrerai qu’il offre la plus grande analogie chez les ani- maux de (‘ette classe qui font I’objet de cette btude, et que les differences signalees par Brandt ne proviennent que d’une inter- pretation erronee des parties du cerveau. Chez I’Eledone, il est constitue par deux ganglions que rbii- nissent des nerfs tres-longs, qui fournissent eux-niemes de nom- breux filets. Cesont: le ganglion sous-pbaryngien, adherent a la masse du bec,etle ganglion stomacal, place entre le gesier,l’esto- mac spiral et le rectum, du c6te inferieiir de I’appareil digestif. Ces deux centres sont r^unispar des filets qui suivent la surface de I’oesophage dans toute sa longueur. (1) Fig. 47. SYSTEME NERVEUX DES CliPH.VLOPODES. 29 Le ganglion sous-pharyngien est adherent ala surface de la masse du bee, dans I’angle aigu que forme I’oesophage avec celle- ci, entreles deux glandes salivaires antdrieures qui le recouvrent sur lesc6tes, de sorte qu’on ne le voit bien qu’apres avoir dcartd ces glandes. II estparfaitement symetrique; il me suflira done de le decrire d’un c6le tel qu’il se prdsente dans le dessin (1). J’ai deja dit que le nerf buccal se divise en trois branches, dont line revient en arriere se perdre dans le ganglion ; e’est la le seul point par lequel il soit en communication avec le syst^me nerveux central. Yu par c6te, il a une forme assez irregulierement triangulaire. Son angle infero-anterieur recoit labranche du nerf buccal ; par sa face anterieure et son angle superieur il donne quatre nerfs, qui sont, en allant de has en haut : 1“ un filet gr^le qui pen^tre dans la masse musculaire du bee au-dessous de la crosse que fait I’artere; 2" une branche plus volumineuse, qui serend a la glande salivaire dans laquelle elle se perd ; 3“ un petit rameau qui penetre dans la masse du bee au-dessous de foesophage, et fi° un filet assez gros qui s’accole a foesophage, et penetre avec lui dans la masse buccale. Par son angle posterieur le ganglion fournit deux nerfs destines a foesophage, dans les parois duquel le premier ne tarde pas a se perdre. Le nerf posterieur (2) suit foesophage danstoute sa longueur. Arrive an niveau du jabot, le nerf de droite s’accole a celui de gauche, a la face ventrale du tube digestif sur lequel on suit jusqu’a feslomac un filet tres- visible. Ces deux nerfs donneiitdes rameaux tres-gr61es dans tout leur parcours, et surtout au jiiveau du jabot. Le ganglion stomacal (3) est adherent, comme je fai dit deja, a cette portion du tube digestif dans laquelle s’ouvrent f estomac spiral et les conduits biliaires, et ou commence le rec- tum. Sa forme etpresque son volume sont ceux d’un grain d’orge, 11 recoit en avant le filet nerveux qui vient du ganglion sous- (1) Fig. 3. (2) Fig. 3, n® a. (3) Fig. a. 30 JLLES CIlilRON. pharyngieii (J ), et donne par le m^me point des rameaux nom- breux (^) destines an gesier ; ceux-ci remontent dans I’espece de gouttiere que forme la portion mnsculaire de cet organe, le con- tournent et se perdent dans son epaisseur. La partie posterieiire du ganglion, nn pen plus large que I’anterieure , fournit deux groupes de filets : le premier, destine a I’estomac spiral (3), arrive sur la petite courbure de ce diverticulum, auquel il se dis- tribue ; le second fournit des fdaments qui suivent le rectum, mais que je n’ai pu dislinguer ([ue sur une petite dtendue, et d’autres (jui s’accolent aux conduits hepatiques (k) et pdnetrent dausle foie, ou je les ai perdiis. POULPE. I Chez le Poulpe (Octopus vulgaris)^ la masse sus-oesopha- gienne du collier et la masse sous-cesopbagienne ne sont pas dans le mt'me rapport (|ue chez I’Lledone. En effet, cbez ce der- nier, I’inferieure est a pen prt^s deux fois plus longue que la superieure. Dans le Poulpe, an contrairc, I’line et I’autre pre- sentent des dimensions sensiblement egales. O MASSE SrS-OESOPDAGIEXNE. Nous decouvrons en arriere, sur le cervelet(5), desbandelettes dirigees dans le sens antero-posterieur, comme cbez I’Eledone ; seulement ces bandelettes blanches, an lieu d’etre au nombre de sept, sont reduites a cinq, et les bandelettes grises a quatre par oonsequent. L’aspect de cette partie est remarcjuable par la courbe tortueuse qu’offrent les bandelettes blanches moyennes et extern es. La portion anterieure du cerveau se presenle formee de trois (1) Fig. li, n“ 2. (2) Fig. 4, n“ 5. (3y Fig. h, 11° 4. (4) Fig. 4, 11° 3. (5) Fig. 48, n° 4. SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPODES. 31 bandes blanches transversales, separees par des sillons dune couleur gris clair. La premidre de ces bandes, c’est-a-dire la posterieure, est tres-boinbee ; les deux aiitressont pins depriinees an contraire, ce qui donne a celte portion anterieure la forme d’un coin. Le nerf optique (1) occupe la m^nie position que chez I’Ele- done; au-dessnset en avant nous observonsseulement deux nerfs ophthalmiques supdrieurs (2). Le cervelet, la premidre et une portion de la deuxidnie bande, donnent naissance lateralement a la commissure posterieure. La troisiemc bande se prolonge, et se rellechit en avant et en bas pour constituer la commissure anterieure, a la constitution de laquelle la deuxieme prend part. Son bord libre emet cinq paires de nerfs destinees a la masse buccale et aux Idvres. MASSE INFERIEIRE OU SOUS-OESOPUAGIESNE DU COLLIER. Comme je I’ai dit plus haut, la masse sous-oesophagienne est a peine plus longue que le cerveau ; elle a une forme presque rectangulaire. La portion qni est en arridre s’incline un peu en bas et en avant, separee du ganglion en patte d’oie par le canal que traversent les branches aortiques pour gagner la face infe- rieure de ce ganglion. Sur les limites de sa face posterieure nous voyons les origines des viscdraux en bas (3) ; en haut et en dehors, les palleaux et leurs accessoires (4). En avant de ces derniers et un peu plus en haut, apparait une petite branche nerveuse : c’est I’ophthalmique posterieur et superieur (5). Sur les faces latdrales, en dehors eten avant des nerfs auditifs, (1) Fig. 48, n° 5. (2) Fig. 48, n“ 6. 3) Fig. 48, n» 9. (4) Fig. 48, n° 8. (5) Fig. 48, 11° 7. JVLES CnilRON. 32 se trouveiil deux ou trois petits iierfs destines a I’orbite et a Toeil ; ce sent les ophthalmiques iiiferieurs (I). Sur la face inferieure se presentent d’arriere en avant les nerfs de la grande veine (2), les auditifs (3) et les anterieurs de I’entonnoir (/;). Les branches aortiques qui out traverse la masses ous-oesophagienne separent cliacuu de ces nerfs de son congendre. Le ganglion en patte d’oie donne naissance aux huit nerfs des bras. Knlre chacunde ceux-ci prennentleiir origine de petits nerfs, les interbracliiaux, qui out la inline direction que les precedents, et se distribuent a la base des bras et aux parties cliarnues qui les unissent, c’est-ii-dire a la grande cavite musculaire qui con- tient la masse buccale. Entre le nerf du bras, .qui est leplus inferieur, et celui qui est au-dessous, a leur origine, nous observons trois ou quatre petits filets nerveux ({ui se portent en bas, en dehors et en avant ; celui qui est le plus posterieur est beaucoup plus volumineux que les autres. A la naissance du nerf du bras supdrieur, il y a un autre nerf a peu pres (igal en grosseur au dernier que je viens de signaler ; ilse dirige en haut,cn dehors eten avant. COMMISSURES. Les commissures, au nombre dedeux,comme chez I’El^done, ont la m6me forme, et occupentla m6me position ; e’est-a-dire que I’anterieure, mince et etroite, est reprdsentee par la troisi^me bande et une portion de la moyenne prolongee latdralement, et que la commissure posterieure part du bord infero-lateral du cervelet et de la premiere bande transversale. La seconde bande, (1) Fig. '1 3, 11“ 13. (2) Fig. i8, 11“ 11. (3) Fig. 48, n® 12. (4) Fig. 48, n“ 10. SISTEME NERVEUX DES CEPHALOPODES. 33 dans le cerveau du Poulpe com me dans celui de I’Eledone, par- ticipe a la commissure posterieure. II Nerfs auxquels le collier nerveux donne naissance. Les paires de nerfs emanees du collier sent a peu pres les Illumes que dans I’El^done. Les differences portent surtout sur la distribution ou sur la position, qui semblent varier un peu quelquefois. NERFS FOURNIS FAR LA MASSE SUS-OESOPHAGIENNF. Les nerfs fournisparcette masse sontd’arribre en avant : Le nerf optique (1). Le nerf olfactif. Les nerfs ophthalmiques sup^rieurs (‘2). Le nerf buccal (3). Les nerfs des levres (li). . Le nerf optique, dont la section faite a son origine est presque circulaire, entredirectementdans I’orbite, etse trouve porter en arribre de son axe, entre les deux mamelons du ganglion optique dans lequel il penetre, le petit ganglion duquel nait le nerf olfactif. Le nerf olfactif ne prbsente rien de particulier ; son petit gan- glion est toujours d’un beau jaune d’or cbez le Poulpe commun. Les nerfs opbtbalmiques superieurs sontau-dessus et en avant du nerf optique. Le plus ant^rieur se distribue aux membranes de roeil, et envoie des rameaux jusqu’a la paupiere. Les autres sont destines aux muscles moteurs du globe oculaire. Le nerf ophthalmique posterieur et superieur nait dans le (1) Fig. as, 11“ 5. (2) Fig. as, n“ 6. (3) Fig. as. (a) Fig. as. JULES UllilRON. 3/1 silloii qui separe le cervelet de la masse sous-oesophagieuiie (1). Chez rCledone, il emaiie directemeiit de cette derui6re. Ce nerf traverse le cartilage, peiietre dans I’orbite, et, apr^s avoir passe siir la masse blanche qui entoure le ganglion optique, il se rentle en nii petit ganglion, duqnel partent des fdets pro- fondset des filets superliciels qui arrivent jusqn’a la panpiiire. Les nerls buccaux, nes des angles anterieurs de la troisi^me bande du cerveau, se portent ii la masse luiccale, au-dessous des nerfs des levres, envoient une anastomose an ganglion soiis- pbaryngien, et se distribuent ensnite en se divisant. Les nerfs labianx se portent aux levres, el se snbdivisent en nombreux filets lonas et srcMes. NERFS FOl UNIS VM\ LA MASSE SOI S-OESOIMIAGIENNE. D’arri^re en avant, les nerfs fournis par cette masse sont : Le grand nerf visceral (2) et le poslerieur de I’enton- noir, (pii nes’en separe qn’apr^s un certain trajet. Le palleal etson accessoire (3). Le nerfde la grande veine (k). Le nerfauditif (5). Le nerf anterieur de I'entonnoir (6). Les nerfs opbtbabniques inferieurs (7). Les nerfs anterieurs de la tbte. Les nerfs des bras (8). Les nerfs interbracbiaux (9). Le grand nerf visceral emane de la portion posterieure de la masse sous-oesophagienne et de sou point le plusabaiss^. (1) Fig. 48, n» 7. (2) 1 ig. 48, n» 9. (3) Fig. 48, n<> 8. (4) Fig. 48, n® 11. (5) F’ig. 48, 11® 12. (6) Fig. 48, n“ 10. (7) Fig. 48, n® 13. (8) Fig. 48, ri® 14. (9) Fig. 48. SYSTEME NERVEEX DES CEPHALOPODES. 35 On n’observe pas immediateinent en dehors rorigine du iierf qui existe cliez F^d^done, et qui se distribue a la portion poste- rieure de Fentonnoir et ala calotte. Ce nerf se detacbe dn visceral, aveclequel il est d’abord con- fondu an moment on ce dernier contourne Fextremite ante- rieure dn foie pour gagner la face ventrale. L’un et Fautre de ces nerfs ont une distribution analogue a celle que nous avons obser- vee dans I’Eledone. Le nerf visceral longe les parois de la grande veine ; arrive an niveau du conduit iirinaire, on le voit se renfler en un petit ganglion, le ganglion fnsiforme, qui envoie des filets nerveux sur le tube excreteur de la glande sexuelle (oviducte on conduit spermatiqiie) , aux cavites urinaires, aux vaisseaux branchio-cardiaques dn c6te de la branchie et du c6td du coeur aortique. Le nerf poursuit son trajet vers la base de la branchie, se dirigeant en dehors ; arrive an coeur branchial, il porte un gros ganglion lenticulaire qui lui semble appendu, et qui fournit de nornbreux filets a cet organe et un filet tr^s-long a. la glande sexuelle. Le grand nerf viscdral penetre ensuite dans la branchie, et se renfle en ganglions au niveau de cbaque feuillet. Dans tout son parcours, il fournit des rameaux, quelques-uns assez volumi- neux, d’autres tres-gri^les et tres-longs. La disposition des uns et des aulres est la m6me que dans I’Eledone. On observe, comme cliez ce dernier, le filet anastomotique qui fait communiquer les deux nerfs en formant une anse en arri^re de la cloison. Les pallcaux et leurs accessoires ne presentent aucune parti- cularite qui necessite une description speciale. Le nerf de la grande veine est assez gr^le , il se porte en avant, presque au contact du nerf anterieur de Fentonnoir , puis il se reflechit d’avant en arri^re, en abandonnant le cartilage, dans Finterieur duquel il etait loge jusqii’alors. Le nerf anterieur de Fentonnoir se dirige en has, en sedivisant en trois et quelquefois en quatre branches ; celle qui se rdfl6chit vers Fextremite libredu tube ne porte point de ganglion, comme je Fai observe chez FEledone. 36 JULES CUi;ROIV. En dehors clu nerf antdrieur de I’entonnoir, le nerf auditif prend iiaissance ; il se porte en arri^re et en has, entoure la capsule auditive de ses deux branches, et lui fouruit uu grand noinbre de ramuscnles nervenx. .\u-dessns de ce dernier, sur les faces laterales de la masse sous-msophagienne, prennent naissance les nerfs ophthalmiques inferieurs. Le plus anterieur se distrihue aux membranes de I’ffiil, et cnvoie des lilets jusqn’a la panpi^re. Le plus posterienr, arrive dansTorbite, se rentle en un ganglion qui envoie des filets il la paupiere ; iin ramean pent etre snivi jusque dans le pourtoiir de I’orbite. La masse sons-msopbagienne domic naissance en avant par le ganglion en patte (foie aux nerfs des liiiit bras, \pres avoir rampe sous la membrane fibreuse qui les applique aux parois de la cavite musculaire qui contient la masse buccale, nous les voyons reunis ii la base des bras par un cordon qni se dedouble au devant de cbaque nerf et forme une anse ; cette disposition a ^te ddcrite et figuree par Cuvier. Cbaque nerfpenetre dans I’axe du bras correspondant, et la face interne porte des ganglions allonges qui s’inclinent a droite on a gauche, suivant qu’ils correspondent ii telle on telle cupiile. A la base du nerf du bras superieur, et an point d’origine du nerf du bras inferieur se trouvent plusieurs rameaux nerveux qui se perdent dans les muscles de la t^te. Les interbrachiaux naissent entre les nerfs des bras, et se portent en avant dans les masses musculaires. Ces derniers existent toujours che/. le Poulpe ; il n’en est pas de m^me chez I’Eledone. Ill Systeme nerveux de la vie organique (.sloinato-gastrique). Dans le Poulpe, ce systeme ressemble beaucoup ii ce cpie I’Elddone m’amontre. Les difftb’ences sont m^me si pen inipor- tantes, qu’une description detaillde me parait inutile. Le ganglion sous-pharyngien est un pen plus etroit que dans I’Eledone; ses deux moities sont plus distinctes, de sorte que SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPODES. 37 Cuvier a pu le croire double ; mais la distribution des nerfs qui en sortent, et ses rapports avec le nerf buccal, sont les monies que dans I’Cledone. Le ganglion stomacal ne presente aucun caract6re particu- lier. Comme cbezrEledone,il estloge daiisl’espece de sillon qui c6toie le gesier. En avant, il recoit le filet de communication du ganglion sous-pbaryngien ; il fournit par la partie supdrieure des tilets qui remontent siir le gesier, et par son extremite poste- rieure un premier groupe de nerfs qui contournentle gesier, et se distribuent a son enveloppe musculaire ; un second, plus volu- mineux, est destine a I’estomac spiral, et son developpement est en rapport avec celui de ce diverticulum. Par son bord gauche, il donne au foie des filets qui suivent les canaux bepatiques, et deux branches rectales qu’il n’est pas possible de suivre au dela du point oil le rectum sort de la grande cavite ventrale. SECHE. I Le systeme nerveux central de la Seche {Sepia officinalis) presente a considerer des differences assez remarquables, avec celui des deux Octopodes dont nous venons de nous occuper, surtout dans la disposition des parties qui le constituent. Nous trouvons ici une boite cranienne, comme chez I’Eledone et le Poulpe, fermee en avant et en arriere par une membrane fibreuse, a travers les ouverturesdelaquelle passent les branches de f aorte, foesophage, le conduit des glandes salivaires et les nerfs fournis tant par la partie sus-oesophagienne que par la partie sous-oesophagienne du collier nerveux. La masse nerveuse centrale ne remplit point la cavite cra- nienne. Elle est enveloppee d’une membrane fibreuse qui envoie des prolongements en forme de gaine (nevrileme) aux nerfs qui en emanent. Entre les centres nerveux et le cartilage, on trouve une sub- stance gelatino-transparente que Siebold d^signe sous le nom de cartilage graisseux. 38 JLLtS CliilRON. Je decrirai d’aboril le collier, comme je I’ai fait pour I’Eledone, designant par le nom de cerveau la masse superieiire, reservaiit a la partie iiiferieure le nom de masse soiis-oesophagieime dii collier ncrveux. La description des nerfs fournis par chacune de ces parties ti’ouvera place pins loin avec nn article special pour le systeme stomato-gastriqiie. A. CERVEAl', III MASSE Sri'EKIEEIlE Dl' COLI.IER OESOPIIAGIEV. Si, aj)res avoir detache la mendnane fdn'ensc (pii ferine en arriere la cavitd cranienne, on enleve la partie snpdrieure dii cartilage qiii forme la vodte de la lioitc, on met a nn le cer- vean (1), ipii se presente sons la forme d’lme mnsse arrondie legdrement attdnnee on pointe en avant, presentant en arridi’e une bande ipii depasse la portion bbmispheriqne et se continue sur les cAti's avec les nerfs optiqnes. <■/. I’orliim postoriciire (cervclct). Xons ne troiivons point snr cette partie qiie Cuvier, dans le Poulpe, a dbsigneo sons le nom de cervclet (2), les bandelettes longitiidinales, alternativement grises et blanches que j’ai obser- vdes chez le Ponlpe et cbez I’Eledone. La surface dn cervclet est lisse et d’une coideur uniforme. Cette masse nerveiise est comme assise sur une bande large et epaissc ipii la depasse en arriere, et se continue avec les nerfs optiqnes pai- lesipiels elle semble formee. En avant, elle est con- tinue a la portion anterieure que je vais dbcrire. Ellp s’unit a la masse inferieure par rintcrmediaire (rune commissure en partie formee par les fibres des nerfs optiqnes. b. Portion aiilerieurf, icrvcRU proprcmeiit ilit. Cette portion, beaucoup plus courte, beaucoup plus etroite, en somme moins volumineuse que la precbdente, olTre la forme (1; Fig. 15, II® 1. (2) Fig. /(9, n® 7. SYSTEME NERVEl’X DES CEPHALOPODES. 39 (run trapeze clout la grande base est continue en arriere a la j)or- tion posterieure. Elle est composee cle deux bandes blanches transversales (i ) separees par nn sillon grisatre, analogue a celui cjui separe le cervelet de la premiere Imnde. Cette premiere bande est plus jongue et plus large que I’anterieure, qui donne naissance, par chacuu de ses angles libres, a un cordon nerveux (2j qni, s’ados- sant a sou congenere, se r-end a Tangle posterieiir du ganglion sns-pharyngien (8), lequel doit ^tre considere comme repr^sen- tant la troisibme branche du cerveau que nous avons vue exister chez TEledone et Ic Poulpe, et ({ui senible mancjiier ici. Une commissure, qui abontit a la partie posterieure du gan- glion en patte d’oie, se dedouble (/i) et envoie un cordon poste- rieur a la deuxi^me bande, Tanterieur au ganglion sus-pharyn- gien. Ce ganglion, qui a ete considere par Brandt comme faisant partie du stomato-gastrique, n’est autre que la troisierae bande transversale du cerveau, ainsi que je crois pouvoir le demontrer. Ce ganglion, qui existe chez la Seche et chez le Calmar, est de forme presque triangulaire et reguliere. II est situd au-dessus de Toesophage, un peu en arridre du pharynx, dans le dedouble- meut de la membrane cpii s’insere sur la masse buccale a la base deslevres (5). Quatre cordons nerA^eux aboutissent a Tangle posterieur de ce ganglion. Les deux medians viennent de la deuxieine bande du cerveau, de chacuu de ses angles libres. Ih sont minces et aplatis. Les deux autres, situes Tun a droite e: Tautre a gauche de ceux clout je viens cle parler, reprdsentent ie cledoublement anterieur (6) cle la commissure citde plus haul. Ils sont minces et aplatis comme les deux prdceclents. De chaque angle antero-lateral dmane un autre cordon ner- veux (7), a peu pres dgal a ceux dont je viens de parler. II se (Ij Fig. 5 et 6. (2) Fig. 49, n“ 2, el flg. 15. (3) Fig. '49, n® 1, et fig. 15, n® 4. (4) Fig. 49, n® 4. (5) Fig. 17, n® 1. (6) Fig. 49, n® 3. (7; Fig. 17, n® 3. JULES CHi;RON. 40 porte ail ganglion sous-pharyngien, enfennant ainsi le pharynx dans nil cercle nervenx, et abontissanl a Tangle post^rieur de ce ganglion. Le cordon nervenx, a son arrivee an ganglion sous- pharyngien, passe sons son nevril^nie, et donne des fibres qui s’entrecroisent avec celles dii cOte oppose; inais lamajeure partie dll faiscean longe le Lord externe dn ganajlion et sort dn nevri- leine a Tangle anterieur, pour former le nerfbnccal (1) que four- nit, cbez le Poulpe et chez TKledoneJa troisi^ine branclie trans- versale on anterienre dn cervean. Entre les origines de ces nerfs an ganglion sus-pbaryngien, einanent dn ini^nie organe line dizaine de rameaux nervenx tres- fins destines aux Idvres (2). En arriere de Torigine de ces monies nerfs qni se portent an ganglion infdrieur, nous tronvons aussi qiielqnes filets nervenx qni out la ni6mc destination qne les pre- cedents. Les nns et les antres sont les analogues des nerfs labianx observes cbez le Poulpe et TLledone, le gros nerf qui part de Tangle antero-lateral du ganglion sns-pbaryngien ^tant Tanalogne dn nerf buccal. Apr6s cette description, il me parait necessaire de resimier les raisons qni me portent a separer le ganglion sus-pbaryngien du systeme stoniato-gastrique, et ii le considerer coninie represen- tant la troisieme bande du cervean, qui semble maiiqner chez la Seche et cbez le Cabnar. Le cervean du Poulpe et celui de TEledone presentent trois bandes transversales. Dn bold libre de la troisidme bande, ou bande anterienre, emanent les nerfs des Idvres et les nerfs buccaux. Une commissure unit la deuxieme et la troisieme bande a la masse sous-oesopbagienne. Le stoniato-gastrique ne presente dans sa composition que deux ganglions: le stomacal et le sous-pharyngien. Ce dernier recoit nne anastomose dn nerf buccal. Si nous admettions Thypothese de Brandt, qui rapporte le ganglion sus-pbaryngien aii stomato-gastrique , le cerveau de (1) Fig. 17, u<> 5. (2) Fig. 15, n" 5, et fig. 17, u® 2. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. /j l la Seche et celiii du Calmar n’aiiraient que deux bandes trans- versales. Les nerfs des l^vres et les nerfs buccaux ne tireraient pas leiir originedu cerveau, mais bien du stomato-gastrique. Et le stomato-gastrique lui-m6me serait coustruit sur uu plan different de celui des Octopodes, puisqu’il serait constitue par trois ganglions : le stomacal, le sous-pharyngien et le sus-pha- ryngien. Si, au contraire, on regarde le ganglion sus-pharyngien comme repr^sentant la troisi^me bande du cerveau, et si, par consequent, on le sbpare du stomato-gastrique, on remarque : Que les nerfs buccaux et les nerfs labiaux dmanent de ce ganglion, comme ils emanent de la troisi^me bande chez le Poulpe et I’El^done. Que la commissure ant^rieure reunit la deuxieme bande et le ganglion sus-pharyngien a la masse sus-oesophagienne, comme elle reunit a cette derni^re la deuxieme et la troisi^me bande chez les Octopodes. Enfin, que le systeme stomato-gastrique est ramene a une composition identique, et que I’anastomose qui existe chez I’El^- doneetle Poulpe entre le ganglion sous-pharyngien et le nerf buccal trouve son analogue, chez la S6che et le Calmar, dans le passage de ce dernier nerf sous le nevrileme du ganglion sous- pharyngien. Cette comparaison, aussi bien que I’etude des bl^ments ana- tomiques qui m’a permis de retrouver dans le ganglion sus-pha- ryngien les grandes cellules polaires observees dans le cerveau, cellules dont je n’ai jamais constate I’existence dans les ganglions sous-pharyngien et stomacal, me semblent des raisons suffisantes pour me permettre de ramener hardiment a un m6me type les centres nerveux du Poulpe, de I’El^done, de la Sbche et du Calmar. Le stomato-gastrique se trouve aussi ramene par ce fait a la m6me composition chez les Octopodes et chez les Dt^capodes. J. CHEROI!(. 6 JULES CHilRON. ^|2 B. — MASSE IXFERIEIIRE OU SOl'S-OESOPHAGIE! c. Portion anterieure, on ganglion cn pattc d’oie. Le ganglion en patte d’oie est forme d’lm ganglion bilobe, entoure par les nerfs des pieds, qui produisent a sa surface une sbrie de lignes longitudinales. Continu en arriere avec la portion moyenne, il en est separb par nn sillon transversal plus profond que celui qui existe entre les deux portions moyenne et posterieure. Sa face inferieure ne repose plus sur le cartilage, qui ne s’etend guere plus loin en avant que la limite antbrieure de la portion moyenne. Elle repose done sur la masse charnue que forme I’origine des bras. Chacune des moitibs de ce ganglion donne naissance a cinq gros troncs nerveux (A) destinbs, quatre aux bras bgaux du mbme c6tb, le cinquibme au long bras tentaculaire. A I’origine du nerf du bras supbrieur et du nerf du bras infb- rieur, bmanent sur les faces latbrales plusieurs petits nerfs (5) (1) Fig. ^9, 11° 15. (2) Fig. 49, n° 12. (3) Fig. 49, n° 14. (4) Fig. 49, n° 16, et fig. 16, ii° 1 (5) Fig. 49, n° 16. Uk JULES ciii;ROiv. qui se perdeut dans les muscles de la t^te et dans la masse char- nue formee par la reunion des bras. C. — COMMISSURES. L’^tude des commissures qui servenl de moyen d’union entre le cerveau ct la masse sous-cesopbagienne pr^sente chez la Secbe un certain intertH. La commissure postericui'e est epaisse ct large, en parfie for- niee par le nerf optique, (pii est d’lm volume considerable (1). Comme chez TEledone, elle sendile provenir du bord inf^rieur et lateral du eervelet,et surtout de la premiere bande ; mais ici le cervelet n’ayant pas la mc'me forme que chez ce dernier, et 1(5 nerf optique qui lui sert debase en constituant la majeure partie, c’est (ividemment ce nerf ([ui concourt a la formation de cette commissure pour une grande part. La commissure ant(5rieure partdu ganglion en patte d’oie, du point ou il s’unit en arriere a la portion moyenne. Elle se dedou- ble aussitiM. Le cordon nerveux posterieur (“2) est tr6s-court, mince et etroit ; il s’unit au bord lat(?ral de la deuxi^me bande. Le cordon nerveux anttirieur (3), mince et (itroit comme le pnicddent, est beaucoup plus long, et se porte en avant pour rejoindre Tangle posterieur du ganglion sus-pharyngien, queje considere comme appartenant au cerveau, dont il reprc^sente la troisieme bande transversale ou bande ant^rieure. 11 .\erls auxqucls le collier nerveux donne naissance. Les deux masses du collier oesophagien fournissent des nerfs nombreux. Ce sont d’arri^re en avant, pour le cerveau : Le nerf optique (4). Le nerf olfactif (5). (1) Fig 49, n“ 8. (2) Fig. 49, n“ 4. (3) Fig. 49, 11“ 3, el fig. 15. (4) Fig. 15, n“ 3, et fig. 49, n“ 8. (5) Fig. 15, n“ 8, SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPODES. Il5 Les nerfs des 16vres (1 ). Le nerf buccal (2) . Pour la masse sous-oesophagienne : Le grand nerf visceral (3). Le nerf posterieur de I’entonnoir (6). Le nerf palleal et son accessoire (5). Le nerf ophthalniique superieur (6). Le nerf de la grande veine (7). Le nerf auditif (8) . Le nerf anterieur de I’entonnoir (9). Le nerf ophthalniique inferieur (10). Les nerfs anterieurs de la t^ste superieur et infc^rieur (1 1). Les nerfs des hras (12). NERFS FOIRNIS PAR LA MASSE SUS-OESOPHAGIENNE. Nerf optique. Surla limite posterieure du cerveau, se dirige en dehors un gros cordon nerveux, sur lequel seniblent pos6s les deux tiers post^rieurs de la masse sus-oesophagienne du collier : c’est le nerf optique (13). Une partie de ce cordon tire son origine de la por- tion moyenne de la masse sous-oesophagienne, et aide ainsi a eonstituer la commissure posterieure. D’une couleur un peu plus foncee que la masse sus-oesopha- (1) Fig. 15, a® 5, et fig. 17, n° 2. (2) Fig. 17, n® 3. (3) Fig. 16, n® 10, et fig. 49, a® 11. (4) Fig. 16, a" 5, et fig. 49, ao 16. (5) Fig. 16, a®» 7 et 8, et fig. 49, a® 10. (6) Fig. 15, a" 9, et fig. 49, a® 9. (7) Fig. 16, a® 4, et fig. 49, a® 13. (8) Fig. 16, n® 2, et fig. 49, a® 14. ;9) Fig. 16, a® 3, et fig. 49, a” 12. (10) Fig. 49, a® 15. (11) Fig. 49. (12) Fig. 16, a® l,et fig. 49, a® 16. (13) Fig. 15, a" 3, el fig 49, a® 8. jili.es cheroiv. liQ gieiine du collier nerveiix, le nerfoptique penetre dans le gan- glion optique par le sillon qui s6pare les deux masses anterieure et posterieure qui constituent cet organe. 11 porle sur sa face superieure, dans rinterieur m6me de ce sillon, im petit mamelon de substance nerveuse, le ganglion olfactif (1), dont la couleur jaune d’or tranche vivement snr les parties avoisinantes, qui sont d’une couleur beaucoup plus p.ile. Ganglion oplique. — Ce ganglion (’2) presente, comme chez I’Eledone et lePoulpe, nn volume considerable. En dedans, entre deux mamelons separes parun sillon pen profond, et situesTun en avant et nn pen en dedans, I’autre en arri^re et nn pen en dehors, le nerf opti(pie penetre dans cet oi-gane. Ce ganglion est a pen pr^sdeux fois pins large qu’epais. llfour- nit en dehors un grand nombre de fdets nerveiix qui pi^netrent dans le globe de Toeil, disposes sur deux rangees suivant deux demi-circonferences parall^les qui embrassent ainsi la moiti6 interne dii globe oculaire. Les extremites des deux masses, dont la reunion constitue le ganglion optiipie, formenl deux longues comes qui s’avancent en dehors, et fournissent par consequent les fibres nerveuses les plus externes. La face inferieure du ganglion ne presente rien de remar- quable ; elle se trouve enveloppee, ainsi que la superieure, par cette masse blaucbe signalee chez I’Cl^done et le Poulpe. Nerf olfactif. Le nerf olfactif (3) tire son origine dii petit ganglion que Ton rencontre sur le nerf optique ctdont je viens de parler en decri- vant celui-ci. II se porte en arriere sur la face interne de I’orbite, puis sur sa face posterieure ; il est maintenu sur ces parois par une membrane fine et transparente. Sa tenuite est extrfime. 11 perforele cartilage, arrive en dehors et en arriere de I’oeil, (1) Fig. 15, n” 7. (2) Fig. 15, 2 (3) Fig. 15, a“ 8. t SYSTEME NERYEUX UES Cl^PHALOPODES. kl ou il se termine, comme chez FEl^done, en se divisant eii nom- breux rameaux tr^s-fins qui entourent uue poche membraneuse ouverte au dehors. Cette oiiverture a la forme d’une boutonniere dont les bords seraient uii pen dearths I’un de I’autre. Nerfs des levres. Du bord antdrieur du ganglion sus-pharyngien, et en arri^re de I’origine des nerfs buccaux, naissent de nonibreuses paires de nerfs tr6s-gr61es (1). 11s se portent d’arri^re en avant dans la membrane transparente qui reeouvre immediatement la masse buccale, et se distribuent aux levres en se ramifiant. Les posterieurs se dirigent en has d’abord, et en avant ensuite. Nerf buccal. De I’angle antero-externe du ganglion sus-pharyngien ou bande anterieure du cerveau, dmane le nerf buccal (2) auquel est intimement accold, pendant une partie de son trajet, un des nerfs labiaux. II se porte sur les c6tes de I’oesophage en bas et en avant, vers I’angle postdrieur du ganglion sous-pharyngien. II penetre sous le nevril6me de ce dernier, longe son bord externe, entrecroisant ses fibres avec cedes de son congen^re. La plus grande partie du faisceau continue son trajet et se porte a la masse buccale, a laquelle ce nerf fournit des rameaux en haut, en bas et en avant. SERFS FOURNIS PAR LA MASSE SOUS-OESOPHAGIESNE. Grand nerf visceral. Si, faisant une longue incision depuis la partie posterieure de la t6te jusqu’a I’extremite du corps, sur la ligne mddiane, on enleve la coquille qui est librement enchassde entre deux mem- (1) Fig. 15, n° 5, et fig. 17, n" 2. (2) Fig. 17, n" 3. CUilRON. as branes, il sera facile, par une deuxi^me incision, d’arriver an foie et aux autres organes places en arri^re de ce dernier. Saisissant alors avec des pinces le cartilage seini-elliptiqne qni protege la basede la tMe, on entraine en inline temps d’avanl en arri^re le peritoiiie qni recuiivre la face superieure du foie, ce qni met cet organe compldtement a ddcoiivert. Apres avoir ensnite coupd I’oesophage an niveau de I’estomac et raortean niveau dn coenr, ilsnffit de detacher les c|nelqnesl)rides membranenses qni relient le foie an p^ritoine snr les parties laterales, de conper les deux branches fonrniespar I’aortea angle droit, branches qiii contri- buent anssi amaintenir en place I’organe de lasecretion biliaire, pour ponvoir sonlever et detacher completement le foie avec le manche d’nn scalpel, sans risquer de le rompre. Cette operation met a nn les nerfs emanes de la portion postd- rienre de la masse sons-oesophagienne, tels qiie : les visceraux, les posttM“ieurs de I’entonnoir, les palleanx et leurs accessoires. (^e j)rocede permet de voir ces nerfs a lenr origine par la face dorsale ; mais ce n’est pas celni qni a (^te employd pour la pre- paration reprodnite par le dessin (1). A I’union de la portion de cartilage qni ferine en arriere et en has la face postdrieure do la cavite cranienne, avec la mem- brane qni complete cette cloison, sortent les deux nerfs visc^- raux(2), snr la ligne mediane, diriges d’avant en arriere, intime- ment accoli^s I’nii a I’autre. Un examen snpeificiel sur un animal frais pourrait faire croire a Texistence d’un seul tronc nerveux an point d’origine ; mais la maceration dans I’alcool, et m^me, sans cela, le secours de la loupe, sont snffisants pour se convaincre qu’il y a la deux nerfs parfaitement distincts, separds d’abord sur une longueur de deux millimetres a peu pres, accolds ensuite, sans se con- fondre, sous un nevril^me commun. Au sortir de la cavitd cranienne, les deux nerfs sont en contact sur une longueur a peu pres dgale au cinqui^me de la longueur (1) Fig. 16. (2) Fig. 16, n® 10, et fig. 49, ii“ 11. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. /j9 du foie, inf^rieurementavec le peritoine et la membrane muscu- laire qui le recouvre, superieurement avec le foie. Ils traversent ensuite la tuniqiie charnue que je viens de signaler , et , s’ecartant Tun de I’autre aussitot, ils viennent ramper sur la face ventrale (1), longeant les bords de la grande veine, reconverts cette fois par la peau lache et transparente qiii est en contact avec I’enveloppe muscidaire. An point on le nerf qui nous occupe traverse le voile musculo- membraneux en contournant I’extremite anterieure du foie, il fournit sur la face ventrale un rameau assez considerable (2) qui rampe sur la tunique charnue. Ce rameau se porte en dehors, et se divise pour fournir un nerf profond qui se perd dans I’enve- loppe musculeuse et dans le pilier de la t^te. La branche princi- pale est superficielle ; elle arrive au pilier de Teuton noir, le p^nbtre, et se divise aussitbt en deux rameaux, Tun ascendant et Tautre descendant ; chacun d’eux se subdivise en nombreux filets qui s’epuisent dans ce pilier musculaire. Apr^s avoir penetrb dans ce pilier, la branche nerveuse s’bpate legbrement a son point de bifurcation, ce qui, au premier abord, lui donne un aspect gan- glionnaire qui n’est pas justifie par Tobservation microscopique. A peu prbs a Tunion du tiers antdrieur avec les deux tiers posterieurs de cette portion du nerf visceral comprise entre le point ou ce dernier perfore la tunique du foie, et celui ou il se bifurque au devant du conduit urinaire, se detache, sur la face ventrale par consequent, une branche longue et assez volumi- neuse, qui se bifurque apr^s un certain trajet. Les resultats de cette bifurcation se portent en bas et en arriere, etsont destines Tun au rectum, Tautre a la poche du noir,sur lesquels ils s’dtalent en un veritable pinceau de filaments nerveux. Lhacun de ces or- ganes recoit done un rameau nerveux fourni par le nerf visceral gauche, un rameau nerveux fourni par le nerf visceral droit. Le nerf principal longe les bords de la grande veine, au-dessus du rectum et de la poche du noir. Si, apres avoir rompu les (1) Fig. 16, n® 11. (2) Fig. 16, n» 12. 1. CUERON. 7 50 JULES cni;RON: membranes qui maintienneiit cesorganes en place , on les rejette en arribre, il est facile de voir la bifurcation du nerf viscbral au devant du conduit urinaire. Un epatement assez considerable existe en ce point (1). L’ob- servation microscopique y fait decouvrir une certaine quantite de substance ganglionnaire, ce ([ui ])ermet, vu sa structure et sa situation, de considc^rer cet epatement nerveux comme I’ana- logue du ganglion fusiforme observe chez le Poulpe et cbez I’El^done. 11 fournit deux ou trois filets tr^s-gr^les destines au conduit excreteur des organes urinaires. La branche externe du nerf visceral longe les parois des orga- nes urinaires, et se dirige, en decrivant une courbe ii concavite autero-externe, vers la base de la branch ie. Elle passe sous le canal brancbio-cardiaque, s’elargit en un ganglion allonge et pen volumineux, ganglion du coeur branchial ('2), au-dessus et en avant du coeur branchial, auquel elle fournit quelques filets ainsi qu’au canal brancbio-cardiaque. Aprbs avoir dbpassb ce ganglion, cette branche nerveuse reprend son volume sur un espace extr^nienient court, et s’aplatit ensuite en penbtrant dans la branchie ou elle longe le bord sup^rieur du ligament charnu, plac^e au-dessus de I’artere qui suit la m^inie direction (3). La portion de cette branche qui est exclusivement destinee a la branchie ne porte point de ganglion au niveau de cbaque feuillet branchial, comme chez le Poulpe et I’Eledone, mais on trouve des cellules nerveuses avec les fibres, ce qui lui donne la texture ganglionnaire. De nombreux filets s’en separent et de droite et de gauche. La branche interne, qui rbsulte de la bifurcation au devant du conduit urinaire (/j), se porte en dedans, et s’unit a sa congenere pour former une anse ii concavite anterieure, placee a la face inferieure de la grande veine a sa bifurcation. De sa convexitb se detachent des rameaux au nombre de (1) Fig. 19. (2) Fig. 16, n° la. (3) Fig. 16, n“ 15. (4) Fig. 16, n® 13. SYSTEME NERVEUX DES C£PHALOPODES. 51 huit le plus ordinairement, quatre de chaque c6te de la ligne mediane. Le plus interne de ces raineaux se porte d’avant en arriere au-dessus du rectum, au-dessous des organes urinaires, et, con- tournant leur face posterieure, donne un filet nerveux au coeur aortique et I’autre au canal branchio-cardiaque. Les cieux raineaux qui sent en dehors de celui-ci se portent en se divisant a la face inferieure des organes urinaires, a la glande ovarienne et aux oviductes ou au penis, voire ni6me aux glandes nidamenlaires. Le rameau externe se porte plus en dehors, entre la face pos- terieure des organes urinaires et la face antero-externe de la glande ovarienne ou du testicule, auquel il se distribue. Nerf posterieur de I’entonnoir. Le nerf posterieur de I’entonnoir tire son origine de la portion posterieure de la masse sous-oesophagienne, en dehors et en avant du visceral, a la face inferieure. 11 s’engage en has dans un canal creuse dans le cartilage, en arriere et un peu en dehors de la cavite auditive. 11 se degage par une petite ouverture circulaire, orifice externe du canal dans lequel il chemine, a la face poste- rieure du cartilage, en has, tres-pres de I’enveloppe charnue du foie. 11 marche d’avant en arriere (I), parallelement a I’axe de I’animal sur une petite etendue; puis, contournant de dedans en dehors la partie superieure du pilier de la t6te, entre cet organe et le pilier de I’entonnoir, il marche sous la peau et se refldchit dansle sillon interne de la calotte (2). Deux branches se distri- buent aux parois musculaires de cet organe. Le nerf principal, continuant son trajet, arrive jusqu’a la base du disque creux qui complete I’occlusion de la bourse ; il s’y divise en ramuscules tr<^s-gr61es. Dans son parcours, ce nerf donne plusieurs rameaux, parmi lesquels je signalerai celui qui, continuant la direction premidre (1) Fig. 16, no 5, et fig. 49, n° 16. (2) Fig. 16, n° 6. 52 JULES CU^RON. till iierf, au point ou celui-ci sc dirige en dehors pour contourner la base du pilier de la t^te, se porte a la partie post^rieure de I’entonnoir en traversant I’enveloppe musculaire du foie. Uii autre rameau se separe du nerf principal au point oii ce dernier arrive au sillon que pre^sente la face interne de la calotte, passe entre les deux piliers, et se porte aussi versle disque creux sup- ports par la base de I’entonnoir . Nt'i-r palU'ul. Lc nci f pallcal tire son origine de la masse sous-oesophagienne du collier, a la partie la plus elevee et la plus externe de sa face postcr'ciire (1). II traverse la nieinbrane tibreuse qui ferine enarricre lacavite cranienne, immediatement place ii cbte de son accessoire qui est en avant. 11 sc iiortc en dehors et en arriSrc, et longe le bord antero- externe de la coquille, jusipi’a la rencontre du pilier de la tSte, qii’il ti’avcrse. Dans ce parcours, il fournit a la partie antSrieure de ce pilier un filet tres-grSle ijui le penetreen se divisant. Avant de traverser le pilier dont je viens de parler, le nerf pallSal fournit postSrieurement une branche d’un volume assez considSrable, quise dirige d’aborden dehors, presque parallele- ment au tronc principal. Elle penetre ensuite d’avant en arriere dans la masse musculaire formee par la reunion des piliers de la tSte et de rentonnoir, et s’y divise en un grand nombre de rameaux. Elle continue son trajet au dela du niveau de la base de la brancbie, jusque dans le corps de la bourse, dans lequel elle se perd. Le nerf palleal traverse le pilier superieur ou pilier de la t6te. obliquement de haut en bas et d’avant en arriere, un peu au- des- sus du point ou cet organe melange ses fibres avec cedes du pilier de I’entonnoir. Aussitbt apres avoir traversb le pilier de la t^te, il se divise en deux branches d’un volume a peu pr^s egal. La branche ante- (1) Fig. 16, n® 8, et fig. A9, n® 10. SYSTEME NERYEUX DES CEPHALOPODES. 55 rieure se porle au ganglion 6toile (1), qui est place sur la face interne du manteau, presde ce bord d’oii partent les deux mem- branes qui renferment la coquille. Ganglion etoile. — Le nerf palleal, qui, chez I’filedone et le Poulpe, aboutit directement au ganglion etoile sansse bifurquer, presente chez la Seche une tout autre disposition, due a I’exis- tencede lanageoire, qui recoit unnerf volumineux resultant de la bifurcation du nerf palleal. Je le decrirai plus loin. Le ganglion etoile est a peu pres triangulaire , et presente a considerer une face libre recouverte par la peau amincie et transparente ; une face adherente de laquelle partent quelques rameaux nerveux qui se distribuent au manteau; un angle antero-interne auquel aboutit la branche du palleal; un angle postero-iuterne duquel part la branche nerveuse qui s’anasto- mose avec la deuxieme branche du palleal pour former le nerf de la nageoire. Toute la portion peripherique du ganglion comprise entre ces deux angles en dehors donne naissance a un certain nombre de nerfs, ordinairement limite a quatorze. Chacun de ces nerfs, apres un parcours d’un a deux centimetres sous la peau,pe- netre dans I’epaisseur de la bourse et donne quelques filets tres-fins. II se porte, en dehors et en bas, vers la ligne mediane, a la face ventrale, ou il se divise en un veritable pinceau. Ces der- nieres ramifications s’anastomosent avec celles que fournissent les nerfs voisins, de facon que la bourse contient un veritable plexus nerveux dans I’epaisseur de ses parois. La deuxieme branche du nerf pallf^al (*2) qui nait a une faible distance du ganglion, apr^s avoir traverse le pilier de la t6te, comme nous I’avons ditplus haut, se dirigeen baset en arri^re, et s’unit en dedans du ganglion etoile, a la branche emise par ce dernier au niveau de son angle post^ro-interne. 11 resulte de cette anastomose une anse 6troite et triangulaire, comprise entre les deux angles du ganglion, et en arriere un nerf (1) Fig. 16, 11“ 9, et fig. 31, n“ 3. (2) Fig. 31, n"2. Jl'LES CDERON. 54 large et considerablement aplati, qiii pr^sente un reiiflement d’aspect ganglioiiiiaire (1). II traverse la bourse de dedans en dehors et d’avaiit eii arriere, a la limite externe de I’liniou des piliers de la t^te et de I’enton- iioir, et arrive aiiisi a la face iuferieure de la iiageoire, oii il se divise eii deux branches. L’une, externe (2) , sereflechit d’arri^re eu avant et de bas en haut, autour d’un faisceau inusculaire fourni par le pilier de I’entonnoir, et se distribue a la portion anlerieure de la nageoire sur la face inferieure, fournissant un veritable pinceau a elements trds-divergents. La branche interne, appliqin^e sur la face iuferieure de la nageoire (3), inarche directement vers Textreinite posterieure du corps, et se subdivise des I’origine en ranieaux tons diriges eu dehors. Les ranieaux anterieurs de cette dernidre branche s’anastoinosent avec les rameaux foui nis en arriere par la branche anterieure. Ncrf acccssoire du palleal on ncrf de la calotte. Dans la Seche, la bourse n’est point unie directement avec la tt^te a la partie dorsale, connne chez I’Llddone et le Poulpe. L’union de ces deux organes se faitsurtout an inoyen des piliers inusculaires de la tete etde rentonnoir. Ces deux faisceaux con- fondent leurs fdjres en s’inserant sur la face interne de la bourse, a la base de la branchie, et fournissent par leurs bords lateraux une expansion ninsculaire qui recouvre le foie. Pres de la ti^te, lateraleinent, entre ces deux piliers, unie a I’entonnoir, se trouve la calotte, connne chez I’Lledone, le Poulpe et le Cahnar ; seulement, dans le Calniar et la Seche, il existe conime inoyen d’union un disque creux, selon I’expression de Cuvier, situe sur le bord ventral de I’entonnoir, au point ou il s’ unit a la calotte. Une eminence musculo-cartilagineuse de la face interne de la bourse est recue dans cette petite cavitd. (1) Fig. 31, n® 5. (2) Fig. 31, n® 4. (3) Fig. 31, n® 6. SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPODES. 55 Au-dessus du palleal, tout a cOte, par consequent, de Tangle postero-siiperieur de la masse sous-oesophagienne, emane le nerf accessoire ou nerf de la calotte (1). II seporte en dehors, et pe- netre dans le pilier de latete. II se distribue aux parols interne et posterieure de la calotte, apres s’etre divisd en un certain nombre de rameaux. Entre ce dernier et le nerf palleal, provenant d’une origine commune, nait un nerf gr^le et allonge qui rampe sur Tenve- loppe musculeuse du corps parallelenient au palleal. Ce petit nerf donne posterieurement un rameau qui se perd dans le pilier musculaire de la t6te, a sa base ; il continue ensuite son trajet, se divise en deux branches, et s’epuise en se ramifiant encore dans ce m6me pilier. Nerf ophthalmiquc superieur. C’est un petit nerf tres-grele qui nait de la masse sous-oeso- phagienne, en arri^re du nerf optique (2). II se porte directernent en dehors et en haut, en traversant la paroi interne de Torbite, et donne des filets que j’ai pu suivre jusqiTa la paupiere (3). On n’observe pas de ganglion sur son trajet, comme je Tai vu et decrit chez TEledone. Nerf cle la grande veine. ■ C’est en avaiit des nerfs visceraux, sur la face inferieure de la portion postdrieure de la masse sous-oesophagienne, que pren- nent naissance les nerfs de la grande veine (k). Us se portent d’arriere en avant jusqiTau contact des nerfs anterieurs de Tentonnoir, puis ils se r^flechissent d’avant en arriere sur les parois de la grande veine. Je n’ai pu suivre ces nerfs sur toute la longueur de cet organe. Je le regrette d’autant plus, qiTayant vu plusieurs fois un filet (1) Fig. 16, n® 7. (2) Fig. 49, n® 9. (3) Fig. 15, n“ 9. (4) Fig. 16, n® 4. JULES CliilRON. 56 nerveux parti de I’oxtr^mit^ ant^rieure du ganglion stomacal se porter a la grande veine, j’esperais troiiver la line connexion bien manifeste entre le syst^nie sloniato-gastriqiie t't le syst^me ner- veux lie la vie animale, a la parlie posterieure du corps. Nerf auditif. C’cst en dehoi’s et ‘un pen en arriere des nerfs de I’entonnoir, que les nerfs auditifs emanentde la portion inoyenne de la masse sous oesophagienne, a sa face inferieure, sur les limites des faces laterales (1). All nonibre de deux, ces nerfs se portent en arriere, Iraversent le cartilage, el penetrent dans la cavity auditive a sa partie ant^- rieure et superieure, se divisant en deux filets qui embrassent la capsule auditive dans un cercle diiquel partent les nonibreuses fibres nerveuses qui la recouvrent. Nei'l antei'ieur dt' I'ciilonnoir. II nait de la face infcb’ieure de la masse sous-msopliagienne, un pen en arri6re de son milieu ('2). II est s^par^ de son congen^re par les branches de I’aorte. A son origine, ilse divise en quatre branches volumineuses qui se distribuent a rentonnoir en se porlant d’arri^re en avant. La plus anterieure de ces branches se porte vers I’extremite libre du tube, dirigeeen dehors, en has et en avant. Elle con- tuiirne cette extremite, et se termine vers la face ventrale, dans I’epaisseur des paroisniusculaires, en donnantde nombreuxfilets ([ui, sur la ligne mf>diane, s’anastomosent avec leurs colig^n^res, et en dehors avec ceux de la deuxieme branche du m^me cote. La deuxieme branche, posterieure a la premiere, marche entre celle-ci et la troisieme, auxquelles elle est unie par un tissu lache, jusqu’au point oii, s’ecartant de la premiere, elle se refle- chit en avant pour siiivre a pen pres la meme direction que cette derniere, seulement un peuplusen dehors. Elle se divise en un 1,1) Fig. 16,11“ 2, etfig. 49, n" 14. (2) Fig. 16, i.» d, et fig. 49, n® 12. SYSTEME NERYEUX DBS C^PHALOPODES. 57 grand nombre de filets de plus en plus gr^les, qui s’anastomosent avec ceuxque fournissent la deuxieme ant^rieure et la brauche posterieure. Latroisieme m’a toujours semble plus gr61e que les autres ; elle se divise en nombreux rameaux qui se distribuent un peu plus en arri^re et en dehors, et s’ anastomosent avec ceux qui pro- viennent de la seconde et de la quatri^nne branche. En arriere de la prec^dente et plus en dehors, se reflechissant d’arri^re en avant comme les trois autres, la quatri^me branche dll nerf anterieur de I’entonnoir se distribue aux parties lat^rales et a la face ventrale de cet organe. Elle fournit aussi des anastomoses a la troisieme branche , et, sur la ligne mediane, a la face inferieure de I’entonnoir, elle unit ses rameaux a ceux qu’emet sa congen^re. C’est principalement entre les muscles et la membrane mu- queuse qui tapisse I’interieur du tube que cheminent les nerfs, et que s’anastomosent les ramuscules qu’ils fournissent. L’etude de ces anastomoses nous a permis de constater qu’a partir de I’union de son quart posterieur avec ses trois quarts anterieurs, jusqu’a son extremite fibre, I’entonnoir est comme enferme dans un riche plexus nerveux qui rampe dans I’^pais- seur de ses parois, se distribuant aux muscles et a la membrane qui les recouvre. Nerf ophthalmique inferieur. Du milieu de la face lat^rale de la masse sous-oesophagienne emane un petit nerf (1) qui traverse la paroi interne de I’orbite et se porte au-dessous du nerf optique, du ganglion et du globe oculaire, se distribuant a ce dernier. Une branche pent 6tre suivie jusqu’a la pupille, une autre jusqu’au pourtour de I’orbite. Nerfs de la tete. Nous trouvons, a I’origine du nerf du bras superieur et a I’ori- gine du nerf du bras inferieur, de petits nerfs qui se portent aux (1) Fig. 49, n® 15. J. CHERON. 8 58 JLLES CIII^ROK. parties musculaires de la t6te, comme chez le Poulpe et Tflle- done (1). Ncrfs des bras. La portion anterieiire de la masse sous-oesophagieime du col- lier iierveux est formee par les nerfs des bras, qui se confoiident a leur origiiie, entermant au milieu d’eux im ganglion bilobe. Ils prennent naissance dans la partic posterienre de ce ganglion. Apres avoir forme Ic ganglion en patte d’oie, ils divergent anssitdt (*2) an nombre de dix, en se portant a la face interne de la grande cavile mnsculaire i[iii loge le bee (3), maintenus snr ses parois par une membrane fdjreuse resistante. Je parlerai plus loin des nerfs qui se portent aux longs bras on tentacules. Clia([ne bras devant 6tre consitlere comme im long cone dont la partic posterienre, au lieu d’i'tre un cercle, s’allonge eii une sorte de bee de flute pour s’unir aux bases des pieds voisins, il s’ensuit qu’aprbs avoir suivi la bice interne de la grande cavite mnsculaire tpii loge le bee, sur une longueur ii pen pres egale a la moitie de cclle-ci, chaque nei f pdnetre dans I’axe du bras cor- respondant, dans un canal (piirenferme aussi I’artdre, en dedans de laquelle le nerf se trouve place. Immediatement apres avoir pdnetre dans I’epaisseur du bras, a pen pres au niveau du cercle palpifere, representant une .sorte de levre exterieure, chaqne nerf.serenfle en un ganglion arrondi, lequel fournit do chacpie cote un cordon nerveux destine aux deux ganglions correspondants a droite et a gauche. De cette facon, un cercle nerveux complet dans lequel se trouvent coni- pris liLiit ganglions est etabli dans la masse charniie formee par la reunion des bras. De tout le pourtour de chaque ganglion emanenl un grand nomhre de fdets nerveux (jui se distribuent aux parties avoi- sinantes. l\) Fig. 49. ^2) Fig. 49, n« 16. (3) Fig. 16, n” 1. 59 SYSTEME NERVEUX DES CtPHALOPODES. Nous ne trouvons point ici, comme Cuvier I’avait si bien observe chez le Poulpe, un dedoublement du cercle nerveux formant une anse an devant de cbaque nerf des bras. Dans I’Ele- done, on trouve la m6me disposition que cbez le Poulpe. II n’existe pas non plusde renflements ganglionuaires distincts sur les nerfs des bras de la Seche. Au dela du cercle nerveux, cbaque nerf est compose de plu- sieurs faisceaux qu’onpeut facilement sdparerles unsdes autres, ce qui est dii a I’existence de nombreux corpuscules ganglion- naires interposes. II fouruitde nombreux filets destines aux ven- touseseta la masse rausculaire qui constitue I’organe dans lequel il est log6. L’etude des elements anatomiques de ces nerfs demontre (ju’ils sont formes de fibres etde cellules nerveuses, ce qui en fait de veritables nerfs ganglionuaires sur toute leur elendue. Nerfs des lon^ bras. Des dix nerlsfournis par le ganglion en patte d’oie, deux sont destines aux longs bras. 11s ne different en aucune facon de ceux qui sont destines aux huit bras egaux. Accoles I’un a I’autre sur la ligne mediane, dans la portion posterienre du ganglion en patte d’oie, ils se portent obliquementen dehors, de sorte que, en avant, ilssemblent pla- ces entre le nerf du troisieme et celui du quatri^me bras. Cbacun d’eux, apres un court trajet au-dessous de la mem- brane fibreuse, penetre dans I’axe du long bras, au point ou celui-ci, dont la base est unie a celle de son congdnbre, se re- dresse pour prendre la direction antero-posterieure. Ce nerf est assez difficile a voir par la partie interne de la cavite musculaire qui loge la masse buccale. C’est en decouvrant le collier en dessous et lateralement, qu’on parvient le mieux a I’etudier des son origine. II recoit une branche du nerf du quatrieme bras, ou bras inferieur, avant le point correspondant au cercle anastomotique Apr^s avoir penetre dans I’axe du long bras, le nerf s’aplatit, fournit desramuscules tr6s-fins, et arrive jusqu’a I’extr^mit^, qui. 60 JILES CHARON. seule, porte un certain iiombre de veiitouses de differeiite gran- deur et pediciilees. A ce niveau, il prend un volume plus considerable et se dedou- ble facilemeut en plusieurs faisceaux, mais il n’existe auctme apparence de ganglions distincts. L’etude des elements anatomiques permet de constater I’exis- tence d’un nombre tres-consid6rable de cellules nerveuses, ce (]ui autorise ii considerer Textremite de ce nerf comme un long ganglion destine a fournir de nombreux filets aux cupules et a la masse cbarnue de rextremite de ce bras, qui remplit probable- ment le r61e d’organe du toucher, HI Systeine nerveux de la vie organique (slomato-gastrique). .T’ai deja dit quelles sont les raisons qui me portent a con- siderer le ganglion sus-pbaryngien comme faisant partie du cerveau. Je n’en vois pas ime seule qui puisse infirmer cette conclusion. Cette maniere de voir a I’avantage, non-seulement de rendre le collier nerveux des Cepbalopodes ddcapodesparfaitement com- parable a C(dui des Octopodes, mais encore de ramener le sto- mato-gastrique des uns et des autres a un plan uniforme. Je considere done le stomato-gastrique de la Seche comme forme par deux ganglions et par des filets nombreux. Le ganglion sous-pbaryngien est, comme dans I’filedone etle I^oulpe, accole ii la masse cbarnue du bee (1), au-dessous du point oil I’lEsophage y pen^tre. L’absence de glandes salivaires anterieures permet de le voir, dbs que Ton a enleve I’espece de c6ne musculaire (2) qui enveloppe le bee. 11 est symetrique ; je ne le decrirai done qu’en profil, lameilleure position, du reste, pour bien le distinguer. Vu de cette facon, il a une forme a peu pr^s triangulaire ; en arriere et im peu en bant, il recoitle nerf buc- cal, qui lui est plutbt accold que confonSu, car un petit nombre (1) Fig. 17, a. (2) Fig. 17, SYSTEME NERVEUX DES CtiPHALOPODES. (U cle fibres seulement traverse la masse du ganglion pour s’entre- croiseravec d’autres fibres fournies par le nerf du c6te oppose. Au m6me point, il fournit une grosse branche qui remonte sur la masse musculaire du bee, se bifurque et pdnetre immediate- ment dans la profondeur. En avant, il donne un rameau tres- gr61e et un autre un pen plus volumineux, que j’ai pu suivre, j usque auprbs du point ou le conduit des glandes salivaires (1) penbtre dans la masse buccale. En arriere de son bord poste- rieur, le ganglion dmet quelques filets tr6s-gr6les qui se distri- buent au pharynx, et deux nerfs destines au tube alimentaire. Le plus antbrieur ne tarde pas a se r^soudre en rameaux trbs-fins, fautre, au contraire (2), peut etre suivi sur I’oesophage jusqu’au ganglion stomacal. Avant d’arriver a cet organe, il se r^unit a celui du c6te oppose. Le ganglion stomacal est volumineux et ressemble beaucoup a celui cle I’Eledone. Il recoit a la partie anterieure un nerf resul- tant de la fusion des deux filets posterieurs du ganglion sous- pharyngien. Plac6 a lalimite du gbsier, de I’estomac spiral et du rectum, il donne de nombreux nerfs a ces organes : r par sa partie anterieure et son bord droit, un filet gr^le et une branche volumineuse a la face inferieure du gesier, les ramifications de cette branche recouvrent tout le gesier; 2* par son extremite posterieure, une autre branche qui contournele gesier en passant entre cet organe et I’estomac spiral, et se resout en filaments sur sa face supdrieure ; 3“ par son extremite posterieure, a gau- che, une branche qui se distribue a festomac spiral ; 4“ enfin, par son bord gauche, une branche rectale a ramifications nom- breuses. J’ai vu une fois le ganglion stomacal double ; une des masses fournissait les branches du gbsier seulement ; I’autre donnait les rameaux de festomac spiral et du rectum. Le filet provenant du ganglion pharyngien se bifurquait pour , (1) Fig. 17, e. (2) Fig. 17, b. JLIES CUERO:V. 02 doiiner Line braiiclie a chaciui de ces ganglions. Get cHat anor- mal est represente dans nies dessins (I). CALMAR. 1 A. — MASSE Sl'PERIErnE DU COLl.IER OESOPIIAGIEN, OE CERAEAV. Les eentres nervenx dii Calmar presentent la plus grande analogie avec ceux de la Seche. Ix' cerveaii (2) n’offre que deux bandes transversales. Le cer- velet (3) est represente par une sorte de calotte placee sur uin? masse fornu^e des nerfs optiqucs entrecrois^s, et de la bande posterieure qui estici considerable. La denxiemc bande (/i) est tres-etroite et tres-courte ; de son bord antericur partent deux cordons nervenx de ebaque c6te. Gelui qui est le plus rapproche de la ligne inediane(5) se rend a Tangle posterieur du ganglion sus-pharyngien, ([ue nous trou- vons ici coniine chez la Secbe. Le cordon externe (0), qui n’est autre quo le dedoublenicnt posterieur de la commissure ante- rieure, se porte en basau ganglion en patte d’oie ; de ce point ])art le cordon anterieur (7) , qui se porte en avant a Tangle poste- rieur du ganglion sus-pharyngien, en dehors de celui que nous avons signal^ plus haut. 11 existe done un ganglion sus-pharyngien chez le Galinar, maisil n’y a que deux bandes transversales au cerveau. Conime chez la Seche, nous sommes en presence de la ni6nie si^paration des parties constituantes de ce dernier. Par une discussion ana- logue a celle qui a ete faite precckleniment, il serait tout aussi facile de ramener la constitution du cerveau a un type commun, (1) Fig. 18. (2) Fig. 50. (3) Fig. 50, 11° 7. (4) Fig. 50, n° 5. (5) Fig, 50, II® 2. (6) Fig. 50, n® It. (7) Fig. 50, n® 3. SYSTEME NERVEUX DES CtPHALOPODES. 63 et par cela m^me celle clu stomato-gastrique, en demoiitraii que le ganglion sus-pharyngien du Calmar n’est autre que ia troisieme bande du cerveau, reliee a cet organe par des cordons nerveux d’une certaine longueur. Sur le cervelet, nous avons observe des raies blanches tres- lines qui sont comme le rudiment des bandelettes blanches qui existent sur celui du Poulpe et sur celui de I’Eledone. B. — JUSSE SOUS-OESOrHAGIEXXE OU INFERIEURE DU COLLIER. La masse sous oesopbagienne est trds-allongee, parfaitement divisible en trois portions. La posterieure est relativement moins volumineuse que chez les autres Cephalopodes qui nous occu- pent ; elle donne naissance en arriere, par son point le plus abaisse, aux grands nerfs visceraux (1) sur la ligne mediaue. \ cote de ceux-ci, emaue le nerf posterieur de I’entonnoir (2). Plus baut et plus en dehors, apparait le palleal (3) et son accessoire, en avant desquels prend naissance le nerf ophthalmique supe- rieur (4\ En avant des grands nerfs visceraux, sur la face infe- rieure, naissent les deux nerfs de la grande veine (5). I.a portion moyenne est reliee au cerveau, ainsi que la prece- dente, par la commissure posterieure; elle est separee des deux autres par deux sillons. En avant du sillon posterieur, sur la face inferieure, emanent les nerfs anterieurs de I’entonnoir (6), un pen en dehors et en arriere de ceux-ci, les nerfs auditifs sur la limite infdrieure des faces laterales (7). Des nerfs ophthalmiques infe- rieurs et des nerfs destines aux muscles moteurs de I’oeil et aux muscles de la t^te, prennent leur origine dans le sillon ante- rieur (8). (1) Fig. 25, n® 11, etfig. 50, 11“ 11. (2) Fig. 25, n® 18. (3) Fig. 25, n® 6, et fig. 50, n® 10. (4) Fig. 50, n® 9. (5) Fig. 50, n® 13. (6) Fig. 25, n® 4, et fig. 60, n® 12. (7) Fig. 25, n® 3, et fig. 50, n® 14. (8) Fig. 25, n® 2, et fig. 50, n® 15. 6(1 jli.es Ciii;Ko:v. La portion anterieure de la masse sous-oesophagienne est allongee. Sur la face laterale, vers son bord snperieur, appa- raissent plusieurs petits nerfs destines aux masses muscnlaires. Sur la m^me face, an niveau du bord inferieur, d’autres nerfs se distribuent anssi aux muscles de lat^te. Par la partie anterieure, elle donne naissance a dix nerfs destines aux bras (1). Ces nerfs, par lenr reunion, emprisonnent nn ganglion bilobe bien dis- tinct, anqnel ilsenvoient et dnqnel ils recoivent des anastomoses. Les petits nerfs dont je viens de parler, et qni existent sur les faces laterales, a la base des nerfs des bras, emanentdirectement de ce oano'lion. c? t) Lorsqu’on rcgarde en profd la masse sons-oesopbagienne, on observe nn sillon entre le nerf inferieur et celui qni est immd- diatement au-dessns. Ce sillon existe aussi a la partie infc^rieure, de sorte {(ue ce nei f qni est destine an long bras est presque isole des autres jusqn’a son origine. C. — COMMISSIBES. La commissure posterieure est tres-large, formee par I’entre- croisement des nerfs optiqnes, le cervelet, la bandc posterieure f‘t line partie de la deuxicnne. Elle est epaisse, et prdsente en son milieu (2) le nerf cptique, dont la section en ce point est presque circulairc et pins btendiie (iiie cedes de I’Eledone et du Ibmlpe, beauconp moins que cede du nerf optique de la Seche. Elle s’ unit a la portion posterieure et a la portion moyennc de la masse sous-ocsopbagienne. La commissure anterieure se bifurquc des son origine au ganglion en patte d’oie. Le cordon posterieur se porte en arriere a Tangle externe de la deuxieme bande ; le cordon anterieur se porte en avant au ganglion sus-pharyngien, en dehors du cor- don qni reunit directement ce ganglion a la deuxieme bande du cerveau. (1) Fig. 25, 11° 1, ct fig. 50, n« 16. (2) Fig 50, 11° 8. SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPODES. G5 II Nerfs auxquels le collier nerveux doiine naissance. Les masses sus-oesophagiennes et sous-oesophagiennes four- nissent les m^mes paires nerveuses que ces memes organes chez la Seche ; aussi n’insisterai-je que sur les differences qu’elles presentent dans leur distribution. NERFS FOURNIS PAR LA MASSE SUS-OESOPHAGIENNE. Les nerfs fournis par la masse sus-oesophagienne sont d’arriere en avant : Le nerf optique (1). Le nerf olfactif. Les nerfs des levres (2). Le nerf buccal (3) . Le nerf optique emane du milieu de la commissure posterieure, et se porte en dehors et un peu en avant dans I’orbite, ou il se perd dans un ganglion optique semblable a celui que Ton observe chez la Sbche. Entre les deux mamelons qui constituent celui-ci, on remarque le petit ganglion olfactif, de la base duquel part le nerf destine a I’organe de I’odorat. Les deux extremites externes du ganglion optique se prolongent sous forme de longues comes, qui portent des fibres nerveuses au dela de la moitie interne du globe oculaire. Les nerfs labiaux et les nerfs buccaux sont fournis par le gan- glion sus-pharyngien, que Brandt rapporte au stomato-gastrique. Comme je I’ai exposd en parlant de cet organe chez la Seche, il est rationnel de considdrer ce ganglion comme reprdsentant la troisieme bande transversale qu’on observe au cerveau du Poulpe et a celui de I’Elddone ; et le fait de I’existence des nerfs labiaux et buccaux fournis par ce ganglion dans le Calmar et la Sdche, (1) Fig. 50, n® 8. (2) Fig. 50. (3) Fig. 50. J. CHERON. 9 JLLES Clli;ROx\. G6 et fouriii par la troisi^me bande du cerveau chez le Poulpe ct I’Eledone, est line des raisons les plus concluantes en faveur de la manidre de voir que je presente. Les nerfs labiaux sent au nombre de huit on dix paires, bmis par le ganglion, de son bord anterieur, entre ses deux angles lateraux. Ces nerfs se portent aux levres en se divisant. En arriere des deux angles lateraux, quelques petits filets se portent en dehors et en bas dans la ineinbrane limitante du sinus veineux. Le nerf buccal est eiiiis par le ganglion sus-pharyngien. 11 part de I’angle antero-lateral de ce dernier, et se porte au ganglion sous-pharyngien du stoinato-gastrique, sous forme de connectif einbrassant I’oesophage. 11 pen^tre sous le nevril^ine et envoie quelques fibres s’entre- croiser avec cedes du c6te oppose. La majeure parlie du fais- ceau continue son trajel pour se distribuer a la masse buccale, en se divisant en plusieurs brandies. Le passage du nerf buccal sous le ndvrileme du ganglion sous-pharyngien represente I’ana- stomose de ce ganglion avec le nerf buccal chez le Poulpe et chez I’Eledone. NERFS FOURNIS PAR LA MASSE SOllS-OESOPIlAGIENNE. D’arriere en avant, ce sont : Le grand nerf visceral (1). Le nerf postdrieur de I’entonnoir (2). Le nerf palleal et son aecessoire (3j. Le nerf opbtbalmique supdrieur (k). Le nerf de la grande vcine (5). Le nerf auditif (G). (1) Fig. 25, n® 11,. et fig. 50, n® 11 (2) Fig. 25, n° 18. f3) Fig. 25, n° 6, et fig. 50, n® 10. (4) Fig. 50, 11° 9. (5) Fig. 50, n° 13, et fig. 25, n® 5. I'fi) Fig. 50, n® in, et fig. 25, n® 3. 67 SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPODES. Le nerf anterieur de I’entonnoir (1). Les nerfs ophthalmiques inferieurs (2). Les nerfs ant^rieurs de la t6te (3). Les nerfs des bras (6). Les nerfs visceraux naissent de la portion postdrieure de la masse sous-oesophagienne, en son point le plus abaisse, comme chez le Poulpe, I’Eledone et la Sbclie. Leurs origines sont distinctes dans la boite cranienne, mais ils s’accolent aussitbt, et ne se separent I’un de I’autre qu’en traver- santla membrane charnue qui recouvre la face ventrale dn foie. En ce point, chaque nerf donne des rameaux qui se distribuent a I’enveloppe charnue et au pilier de rentonnoir (5). Ainsi qu’une longue branche qui presente une disposition particulidre. Cette branche (6) se porte en arri^re parallelement au nerf principal ; elle se bifurque. La branche externe de la bifurcation s’unit a celle du c6te oppose, et se porte au rectum en croisant la branche interne. La branche interne, qui devient externe, se porte, celle de droite a gauche, celle de gauche a droite, sur les c6tes du rec- tum, et se perd dans les parois de la poche du noir. Un rameau est fourni au conduit excrdteur de la glande sexuelle. Le nerf principal longe les parois de la grande veine, et arrive au niveau du conduit excr^teur des organes urinaires, il fournit un filet interne tellement gr^le, qu’il ne m’a jamais dte possible de fapercevoirsansl’emploi pr^alable de reactifs, tels que I’acide chromique en dissolution ou I’alcool colord par le rouge d’aniline. Ce filet anastomotique s’unit au nerf opposd, de facon qu’il en resulte une anse a convexitd posterieure (7) de laquelle dmanent des filets nerveux d’une finesse extreme, trds-difficiles a suivre au dela de leurs points d’origine. Leur distribution est probablement analogue a ce que nous avons observe dans la Sdche. (1) Fig. 50, 1)“ 12, etflg. 25, n° !i. (2) Fig. 50, n" 5. (3) Fig. 50. (4) Fig. 50, n’ 16, et fig. 25, ii" 1. (5) Fig. 25, n° 17. (6) Fig. 25, n® 13. (7) Fig. 25, n° 14. JULES CnERON. ()8 L’observation microscopique ni’a permis de constaler la pre- sence des elements ganglionnaires, au niveau de cette bifurcation dll viscdral, ce qui autorise a considdrer ce point du nerf, comnie I’analogue du ganglion fusiforme del’Elddone et du Poulpe. La branche exteriie, qui a conserve le volume du nerf, se porte en dehors vers la base de la branchie, se renfle en un petit gan- glion allonge (1) avant de penetrer dans cet organe, et enfm augmente de volume pour former un nerf ganglionnaire,duquel emanent de nombreux filets qui se distribuent a la branchie. Le petit ganglion qu’on observe au point on le nerf se refldchit d’arriereen avant envoie des filets au canal branchio-cardiaque, et au coeur branchial, sur lequel il n’est pas appliqud comme dans les Octopodes. Chez le Calmar, le nerf posterieur de fentonnoir (3), avant de sortir de la cavite cranieime, s’engage dans un canal creuse dans le cartilage, en arriere des cavites auditives; il se distri- bue [li] a la portion posterieure du tube, a la calotte et au disque creux qui sert de nioyen d’uiiion eiilre la bourse et la b^te chez les Cdphalo]iodes ddcapodes. Le nerf palleal (5), qui emane en dehors des visceraux, merite line description particulibre. Il se dirige en arribre et en dehors, et fournit antdrieurenient un rameau qui se porte au pilier de la ti^tc. 11 traverse ensuite celui-ci et se bifunpie en m6mc temps. La branche externe (G) aboutit au ganglion etoild (7). Celui-ci a une forme triangulaire. Le nerf aboutit a I’angle antero-extcriie. L’angle postdrieur four- nit une grosse branche (8) ijui s’anastomose avec le nerf (9) de la nageoire, et une deuxidme branche qui se porte directemenl (1) Fig. 25, iio 15. (2) Fig. 25, 11® 16, (3) Fig. 25, n» 18. (4) Fig. 25, n® 19. (5) Fig. 25, n» 7. (6) Fig. 30, n« 2. (7) Fig. 25, n® 8. (8) Fig. 30, n® 4, (9) Fig. 30, n® 6. SYSTEME NERVEUX DES C^HALOPODES. 69 eii arri^re (1) dans I’epaisseur clumanteau, d’ou elle envoie un rameau anastomotique au nerf de la nageoire. Le poLirtour du ganglion compris entreles deux angles que je viens de signaler, envoie huit on neuf branches nerveuses qui se distribuentdans I’epaisseur du mantean. On peutles suivre fort loin et observer leurs anastomoses ('2). Le nerf de la nageoire est represenle par la branche interne de bifurcation du nerf palleal. II longe le bord interne du gan- glion etoile, et recoit une anastomose de son angle posterieur. 11 traverse le manteau et arrive a la face inferieure et au bord interne de la nageoire. II fournit dans tout son parcours, jusqu’a I’extremite du corps, un grand nombre de filets externes seule- ment, tons destines a I’organe de la natation. On n’observe point de nerf recurrent comme dans laS^che, la nageoire se troiivant placee tout entibre en arriere du ganglion etoile. Les accessoires des palleaux ne presentent rien de reniai- quable, ils se distribuent a la partie superieure des piliers, ainsi qu’a la calotte. En avantdu palleal et un peu au-dessus, nait le nerf opbthal- mique superieur; sa distribution est la mbme que chez la Secbe (3). En avant des visceraux, sur la face inferieure, naissenl les deux nerfsdela grande veine (/i); ils se coniportent comme chez les autres Cephalopodes dont nous venous de nous occuper. Les nerfs anterieurs de rentonnoir (5) bmanent de la face inferieure de la portion moyenne de la masse sous-oesopha- gienne, prbs du sillon posterieur. Ils se portent en bas et se dis- tribuent aux deux tiers anterieurs de I’entonnoir, apres s’btre divises en quatre branches (6). Les auditifs (7) prennent naissance un peu en dehors de ces (1) Fig. 30, n° 5. (2) Fig. 25. (3) Fig. 50, uo 9. (4) Fig. 25, u“ 5, et fig. 50, n“ 13. (5) Fig. 25, n“ 4, et fig. 50, n® 12. (6) Fig. 25, n® 10. (7) Fig. 25, n® 3, et fig. 50, n® 13, Jti.ES CUI^ROIV. 70 derniers; leur parcours et leur mode de distribution sont ana- logues a ce que nous avons observe chez la Sbche. Les ophthalmiques inferieurs (1), qui naissentsur les limites des faces laterale et inferieure, se portent en dehors et se distri- buent aux membranes de I’oeil, ainsi qu’aux muscles moteurs. D’autres petits nerfs emanent an pourtour de I’origine des nerfs des bras, ils se rendent aux muscles de la t6te. Enfm, les nerfs des bras (2), an nombre de dix, terminent la portion anterieure de la masse sous-oesophagienne. Chacun d’eux se porte a la face interne de la cavite musculaire qui con- tient le bee, penetre dans I’axe du bras correspondant, el se renfle ('ll un ganglion lenticulaire, qui fournit a droite et a gauche une bi'ancheanastomotique au ganglion du nerf voisin. Par tout son jiourtour, cc petit ganglion eniet un grand nombre de petits filets destines aux muscles. Accompagne d’une artere, le nerf continue son trajet dansle 1)1 as. 11 cst ganglionnaire sur toute son ^tendue; il ne prbsenle pas de renllemcnts, et fournit de nombreux filets nerveux aux ('ll pules el aux muscles. he nerf qui se porte au grand bras est en dehors des deux nerfs medians inferieurs; il penbtre pronq)tementdans I’axede cot organe, apr^s avoir recu un filet anastomotique des nerfs voisins, ce qui complete le cercle nerveux qui entoure la masse buccale. Ill Systcine iicrvoux de la vie orgaiiiqiie (stomato-gastrique). Le Calmar, dont I’organisation est si voisine de celle de la Seche, offre dans la disposition de son systeme stomato-gastrique la repetition des fails que celle-ci nous a presen tes. Le ganglion sous-pharyngien est plus distinctement bilobe ([lie dans la Seche ; il est manifestement formb de deux masses sendees sur la ligne mediane. La manibre dont le nerf buccal se distribue, les branches qui sortent du ganglion, la disposition vl) Fig. 50, n“ 15. (2) Fig. 25, n» 1, et fig. 50, u" 16. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHYLOPODES. 71 des filets oesophagiens, presentent la plus exacte copie de ce que la Seche nous a fait voir. Le ganglion stomacal est extr^mement allonge, comme toute la partie stomacale du tube digestif. II recoit en avant un filet extr^mement gr^le, et distribue ses branches an g^sier par son bord droit, au rectum par son bord gauche, et par son extremite posterieure au long csecuni qui represente I’estomac spiral. CHAPITRE II STRUCTURE DES CENTRES NERVEUX. I Structure des centres nerveux de I’Elddone. COLLIER OESOPHAGIEX^ En decrivant les centres nerveux de I’El^done, j’ai fait obser- ver deja que le cerveau presente des bandelettes de differentes nuances. Les unes sont presque blanches, les autres sontd’une teinte grisatre. Une coupe du cerveau, dans quelque sens qu’elle soit faite, montre que cette difference de couleur n’est pas limitee a la sur- face seule. II existe dans les centres nerveux deux substances d’aspect different. Tune blanche, I’autre grisatre. L’ action des matieres tirictoriales, dont les histologistes tirent un si grand parti depuis quelque temps, permet de mieux dis- tinguer ces deux substances. De toutes cedes que j’ai essayees, et le nombre en est assez considerable, la dissolution ammoniacale de carmin m’a donn^ les meilleurs resultats. Le rouge d’aniline colore les deux substances d’une maniere trop uniforme, tandis que le bleu produit presque toujours des taches irregulieres. L’actiondesselsd’argent, dont les histologistes allemands com- mencent a se servir, m’a semble fort peu constante dans ses effets, et je n’en aitird aucun parti. De tons les liquides color^spar le carmin, la dissolution ammo- niacale est done celui que je preftre. Je m’en suis servi pour jiXGS cni;RO\. 7 ‘2 colorer cles pieces (ju’uiie maceration de quelques jours dans I’alcool a 75 degres avail suffisamment durcies. Apr^s un quart d'heure de contact, Taction de la teinture esttermin^e, et la piece n’exige plus qu’un lavage minutieux. Mais par ce proc(^de on ne pent obtenir que des coupes epaisses et opaques, dont le principal avantage est de conserver aux diverses parties leur volume et leurs rapports. En dessechant avec precaution la ttHe entiere, j’ai pu prbpa- rer des coupes tres-minces du collier cesophagien, au moyen d’un appareil qui me permet de faire des tranches d’uu vingtieme de millim^ilre d’epaisseur. Cos pieces ayant repris leur volume dans Teau, montrent quclquefois une foulc de dcHailstres-d^licats. La teinture par Ic carmin ammoniacal leur donne encore plus de nettet(3, ctleur observation par transparence, a Taide du micros- cope, est on ne pent plus facile. Mais la dessiccation a le grand inconve^nient de modifier les formes et d’occasionner quclquefois des ruptures; e’est done a Taide des deux precedes, se completant Tun Tautre, que j’ai pu arriver a la connaissance de la structure intime des centres nerveux. Les masses de substance blanche contiennent, ainsi que j’au- rai Toccasion de le dire, do grandes quantites de cellules uni- polaires et de fibres qui sont les origincs des nerfs. I.a substance gri.se, au contraire, ne renferme que des uoyaux et une matiere granuleuse qu’on trouveaussi danslaprecedente. Lne coupe longitudinale a pen pres mediane par un plan ver- tical, permet de se faire une premiere idee de la structure des centres nerveux. Les mas,ses de substance blanche du eerveau (1), tres-compli- quees au premier aspect, se laissent fort bien ramener a trois gi’oupes. Cellesde la partie iiiferieure du collier, disposees d’une ma- niere beaucoup plus simple, appartieiment aussi a trois groupes. La masse blanche anterieure du cerveau (2) offre, sur la a) Fig. 32. (2) Fig. 32, n° 1. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPOUES. 73 coupe lougitudinale, une forme a peu pres triangulaire. Son angle antm’ieur se prolonge dans les nerfs buccaux et labiaux. Le c6td superieur prdsente une profonde anfractuosite remplie de substance grise, correspondant au sillon qui separe la seconde bande transversale de la troisidme on ant^rieure. Cette masse blanche anterieure correspond done a la deuxieme et a la tro'i- si^me bande du cerveau. line masse blanche volumineuse (1), au-dessous de laquelle apparait un autre groupe compose de deux parties, dontl’ante- rieure est plus petite et dont la postdrieure est munie en dessus d’un appendice courbe, correspond a la premidre bande du cer- veau . La masse blanche superieure et le groupe inferieur sont reunis Tun a I’autre par de nombreux tractus blancs, qui appa- raitraient beaucoup mieux si la coupe etait un peu laterale. Les origines sus-oesophagiennes du nerf optique viennent toutes de cette region, Au cervelet correspond un groupe de substance blanche (*2), qui, sur la ligiie mediane, se presente comme forme par une sorte de ruban replie sur lui-m6me infdrieurement. Les trois masses de substance blanche de la partie sous-oeso- phagienne du collier sont loin de presenter la complication de cedes du cerveau. En avant, un premier noyau ovalaire (3) correspond au gan- glion en patte d’oie et contient les origines des nerfs des bras. Au milieu, un deuxieme noyau (A) dtroit et allongd presente sur la ligne mddiane, inferieurement I’origine des nerfs antd- rieurs de I’entonnoir (5). G’est aussi de ce noyau que partent les nerfs acoustiques. Tout a fait en arridre enfm, une masse a peu pres triangu- laire (6) presente en bas et postdrieurement les origines des (1) Fig. 32, 11“ 2. (2) Fig. 32, n° 3 (3) Fig. 32, n“ 4. (4) Fig. 32, n“ 5. (5) Fig. 32, n“ 6.' (6) Fig. 32, n“ 7. J. CHERON. 10 JULES CIIERON. ll\ viscemiix (1). C’est elle encore qui donne naissanoe aiix pal- leaux et a pliisieurs autres nerfs. Des coupes traiisversales, convenableinent conduites, donneiit line idee encore plus precise dela structure des centres nerveux. La ])remi^re .('i) nous montre le ganglion en patte d’oie et les origines des huit nerfs des bras. La partie sus-ocsophagienne du collier offre seulenient unc coupe de la troisi^me liande avec les origines des buccaux de cbaque cAte en dehors, et entrc celles-ci les origines des labiaux. O La coupe suivante (3) est faite au niveau de la connnissure anterieure. Elle montre au-dessousde I’crsopbage la partie pos- terieure du ganglion en patte d’oie, avec les origines des nerfs des bras, bien plus rapprocb^es de la ligne niAdiane que dans la coupe precedente. A la partie sus-oesophagienne, une masse blanche bilobAe qui appartient a la portion postArieure du groupe blanc anterieur du cerveau, c.’est-a-dire a la deuxieme bande transversale. I.a coupe suivante (/|), faite au niveau de la partie anterieure des nerfs optiques, ])resente un grand intArAt, ear elle nous montre la plupart des origines de ces nerfs et nous fait voir lem chiasma. A la partie sus-oesophagienne, nous voyons des mame- lons ipii viennent jusqu’au contact sur la ligne mediane, ils sont au nondjre de quatre paires, tandisque, a la partie superieure, les origines du nerf du cAtA droit se confondent avec celles du nerf du cAte gauche. Outre ces origines sus-irsophagieimes, il existe de cbaque c6t^ un gros manielon blanc qui provient de la portion sous-oesopbagienne du collier,, de sorte que, ii cette hauteur, les origines de I’optique entourent presque complete- ment rouverture cesophagienne, et tout le collier lui-mAme s’en trouve forme, ii I’exception d’une petite surface triangulaire qui appartient a la masse blanche moyenne inferieure. Les fibres nerveuses naissent dans toute la masse des tubercules blancs, et (1) Fig. 32, no 8. (2) Fig. 33. (3) Fig. 34. (4) Fig. 35. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 75 se diligent en convergeant vers les deux points par lesquels emergent les nerfs optiques. Toutefois un groupe considerable de fibres traverse le cerveau de droite a gauche, immedialement au-dessus de I’ouverture cesophagienne; il recoit de chaque c6te un faisceau oblique qui provient des origines sous-oesopha- giennes du uerf et qui se dirige en haut et en dedans. Le chiasma est done forme : 1° de fibres qui passent directement de I’un des nerfs a I’autre; 2” de fibres qui proviennent des origines sous-oesopbagiennes d’un c6te pour se porter dans le nerf du cbte oppose. Une coupe posterieure a la prec^dente, et conduite un peu obliquement, de sorte qu’elle comprenne la partie anterieure du cervelet en haul et I’origine des nerfs anterieurs de I’entonnoir en bas (1), permet de bien voir la disposition des bandelettes blanches du cervelet, au nombre de sept ; une mediane et trois de chaque cote. Elies sent noyees dans une masse de substance grise. Au-dessous, deuxtubercules Wanes renferment les origines post^rieures des nerfs optiques; enfin, deux autres, places de chaque c6te de I’cesophage, sont les derniers vestiges des ori- gines sous-oesophagiennes de ces m6mes nerfs. Entre les pre- mieres et les secondes, on voit encore les fibres posterieures du chiasma. Au-dessous de I’oesophage, une grande masse de sub- stance blanche appartenant au noyau moyen inferieur contient les origines des nerfs anterieurs de I’entonnoir sur la ligne me- diane, et celle des acoustiques sur les cotes. Ces origines semblent d’abord confondues; mais il est facile de voir, sur certaines pieces, que les fibres des nerfs de I’entonnoir marchent presque parallblement les unes aux autres de haut en bas. Elies croisent perpendiculairement un autre faisceau de fibres dirigd de droite a gauche, dans lequel prennent naissance les nerfs acoustiques. Il en resulte que, pour ceux-ci comme pour les optiques, il y a un veritable chiasma forme par I’entre- croisement des fibres du nerf de droite avec celles du nerf de gauche. ;1) Fig. 36. 76 CHilKON. La coupe de la partie tout a fait posterieure du collier iie coin- prend que la region sous-oesophagienne (1). Une masse blanche de forme triangulaire donne naissance : en haut, aux nerfs palleaux et aiix accessoires; en has, aux visceraux et aux nerfs posterieurs de I’entonnoir. Un leger tractus grisatre separe les origines des nerfs palleaux de cedes des nerfs visceraux. GANGLIONS. Ganglion oplique. — Las ganglions optiques (2) font en (luelque sorte partie du cerveau, auquel ils sont unis par un nerf extre- mement court; aussi I’aspect de leiir structure rappelle-t-il celiii de ce dernier. I.eurs elements anatomi(|ues, ainsi que je Ic dirai plus lorn, ressemblent a ceux du collier, mais leur disposition est un pen differente. Deux groupes de fdjres pdnetrent dans le ganglion optique; le superieur, moins considerable, so perd dans le ganglion olfac- tif, dans un noyau desukstauce blanche assez mal determine qui en forme le centre, tandis ([uc la surface est formec de substance grise en tout comparable a cede du cerveau; I’inferieur, beau- coup plus voluniineux, est destine an ganglion optique propre- ment dit, dans riuterieur duquel il se perd par une serie de divisions dichotomi([ues d’autant plus faciles a bien voir, que des tractus de substance grise les accompagnent jusque dans leurs dernieres ramifications. Ces fibres m’ont paru sc perdrc dans la substance blanche du ganglion, qui renferme des cellules unijiolaires semblables a cedes que j’ai trouvees dans le cerveau. La partie du ganglion ({ui est voisine de I’oeil, et de laquede sortent les faisceaux de fibres qui traversent la sclerotique pour former la ratine, se pre- seiite sur une coupe comme une zone claire; edeest uniquement formeede fibres pales naissant par un grand nombre de fibrides tr^s-minces, que foil voit bien an point ou se termine la snb- (1) Fig. 37. (2) Fig. S. SYSTEME NERVEUX DES CEPHALOPODES. 77 stance blanche de laquelle elles sortent. Chacune de ces fibrilles a son origine dans une cellule unipoluire. Le ganglion optique est done forme par les cellules unipolaires terminant les plus fines divisions des fibres nerveuses, par celles dont naissent les fibrilles d’origine des fibres de la retine, et par de la substance grise qui accompagne les divisions dichotoiniques du nerf optique et de ses fibres. Une grande quantite de matiere granuleuse amorphe entre aussi dans sa composition. Je n’y ai jamais vu de cellules multipolaires. Ganglions des bras. — A la face interne du nerf, qui est loge avec une artere dans le canal creuse dans I’axe du bras, sont appliques les ganglions, comme nous I’avons vu deja. Chacun d’eux correspond a une des cupules a laquelle sont destines plusieurs rameaux qu’il fournit. La coupe transversale (1) de I’un de ces ganglions donne une figure a peu pres quadrilatbre, dont la partie externe est occupee par le nerf aplati et presque divise en deux. La partie interne (‘2) est form^e d’un noyau et d’une enveloppe. Le noyau est mani- festement bilobe, il est forme par une substance blanche dont r aspect rappelle celledu cerveau, etqnirenferme de nombreuses cellules bipolaires a contenu granuleux (3). Les fibres du nerf se detachent a angle droit sur la ligne mediane, se dirigent du c6te interne en divergeant et se perdent dans le noyaii. Ce noyau fournit en dedans des nerfs destines a la cupule, et sur les c6tes d’autres nerfs destines aux masses musculaires du bras. Des quatre angles du noyau sortent des filets nerveux qui se distri- buent, les internes a la cupule, les externes aux masses muscu- laires du bras (4). L’enveloppe (5) est plus transparente que le noyau, surtout au point ou elle touche ce dernier et oii se trouvent de nombreuses cellules multipolaires (6). Dans le reste de son etendue, elle est (1) Fig. 9. (2) Fig. 9, no 2. (3) Fig. 13. (4) Fig. 9, no 5. (5) Fig. 9, n® 3. (6) Fig. ill. 78 JULKS CUERO^ sni’tout formee de fibres, et elle se terniine d’lme maiiiere pen arrelee par im lacis de fibrilles (I) a coiitenu pale, singiiliere- nient tortiieuses, couvertes de iioyaiix ovalaires et qiii remplis- sent presipie completenient le canal des bras on ils ferment iin tissu feiitre tres-peu serre. Ganglion etoile. — Le ganglion etoile est im organe dans iecpiel se termine le nerf palleal, et dnquel naissent une qiiin- zaine de nerfs destines a la bourse. Son enveloppe est tr^s-resis- tante et son contenu est relativement tres-solidc. Avant de penetrer dans son int^rieiir, le nerf palleal envoie de nombrenses fibres qiii passent a sa snrfiice, an-dessous de son enveloppe, et ipii vont se distribiier dans les branches qni en partent. Le plus grand nonibre des fibres dn palleal penetre obliipienient dans le centre dii ganglion, on elles m’ont paru se ])erdre dans des cellules unipolaires. Inimediatement au-dcssoiis de fenveloppe du ganglion, on trouve une couclie de grandes eelliilcs unipolaires ('1) allongees , dont les extreniites con- vergent toutes vers le centre du ganglion ; ce sont les origines des nerfs qu’eiiiet ce dernier. Ces nerfs sont done constitues par deux sortes de fibres, les lines fournies par le palleal, les autres eniaiiees directement du ganglion. Ganglions du grand nerf viscdral. — Ils sont extri^meiiieiit jietits et jo n’ai jamais pu voir dans leur interieur de zones dis- tinctes. Leur enveloppe est tres-solide, et ils ne renferment que de petites cellules et des tubes tres-fins qui se reunissent en un certain nombre pour former des fibres larges. Ganglions du slomato-gaslrique. — Les ganglions sous-pha- ryngien et stomacal sont reconverts d’une enveloppe rfeistante nt elastiqiie. Lorsqu’on fa dechiree, on la trouve remplie par line mati^re demi-liquide, opaque et blanch^tre, dans laquelle nagent de nombreuses granulations extri'mement petites. J’ai toujours ecboue ipiaiid j’ai voulu cherclier dans ces ganglions une cellule quelconque, 11 ne m’a pas m6me ete donne d’y ren- contrer des noyaux; mais j’ai vu a leur surface exterieure, des (ij Fig. 9, n“ U. 2) Fig. 51. SYSTEME NERVEUX DES C^PHALOPODES. 79 cellules renfemiant ties granulations et ties gouttelettes grais- seuses, ainsi qu’un noyau bieu distinct. Un examen superficiel, fait avec le compresseur, m’avait fait croive trabord a lenr exis- tence dans I’interienr ties ganglions, Je ne crois plus que ces cellules fussent de nature nerveuse. La structure des differents ganglions est done singuliereinent variable; mais celle tlu stomato-gastrique est essentiellement distincte tie tons les autres. STRICTURE DES CENTRES NERVEUX DU POULPE. Collier oesophaprien. Les centres nerveuxtiu Poulpe ressemblent a ceux de I’Ele- done par leur constitution, et n’en different que jmr le volume relativement plus consitl(^rable tlu cerveau et la moindre elon- gation tie la partie sous-oesophagienne. Une coupe longitudinale presente la plus grande analogie avec ce qui a dte vu dans I’Eletlone, il in’a semble inutile d’en faire le dessin. Les coupes transversales presentent de legeres differences dont la cause est trds-facile a comprendre. La premiere (1), con- duite un peu obliquement tie haut en bas et d’avant en arriere, par un plan qui passerait entre les deux commissures pour arriver a I’origine tlu nerf anterieur tie I’entonnoir, nous montre, dans la partte sus-oesophagienne tlu collier, la coupe de la masse blanche anterieure ; au-dessous de I’oesophage, la coupe tie la masse moyenne, qui renferme les origines ties nerfs anterieurs de I’entonnoir sur la ligne inddiane,et des acoustiques sur les c6tds; ces derniers proviennent d’un chiasma analogue a celui que I’El^done nous a offert, mais moins visible. La coupe suivante ("2), pratiqude au niveau de la partie ante- rieure tlu nerf optique, nous permet de voir ses origines sus- cesophagiennes et sous-oesophagiennes, ainsi que son chiasma. (1) Fig. 38. 2) Fig. 39. JILES CUi;ROK. 80 A la partie inferieure de la region soiis-oesophagienne, cette coupe offre uiie bande blanche qui appartient encore a la masse blanche moyenne. Cette coupe est parfaitement comparable a celle du cerveau de I’Cledone an m^me niveau (1), mais les ori- gines sus-oesophagiennes dn nerf optique offrent une simplicity beauconp plus grande. Le cliiasma ne se presente que sous la forme d’un faisceau de fd)res qui passent d’un c6te a I’autre. Enfm, la portion du noyau moyen inferieur est en arriere, tandis que, dans la coupe correspondante, chez I’Eiydone, elle est tout a blit en avant. Cue coupe, conduite en arriere de la precedente et d’une facon un pen oblique (’2), ne comprend plus ipie le cervelet. Elle montre en dessus les cinq bandelettes longitudinales dont la disposition differe de cedes de I’Eledone. La mediane est un vdri- tableruban. Les deux moyennes presentent une section courbe, les deux externes sont cylindriques, leur coupe est par conse- quent representee par un cercle. Au-dessus de ces cinq bandelettes, le dessin montre encore la portion plus profonde du cervelet qui resulte de leur rbunion en arriere. CANGLIONS. Par leur aspect, leur volume et leur position, les ganglions du Poulpe ressemblent a ceux de TEledone. L’etude de leur structure conduit a un resultat identique; il est done inutile d’entrer a ce sujet dans des details qui ne seraient qu’un double emploi. Je dirai pourtant quelques mots des ganglions des bras. 11s sont legerenient inclinys tantot a droite, tantbt a gauche, suivant la cupule a laquelle ils correspondent. Le noyau central est opaque. Les cellules unipolaires sont encore plus visibles que dansrEledone. L’enveloppe transparente est aussi beaucoup plus nettement determinee, a cause surtout du volume considerable des cellules multipolaires qu’elle renferme. Quant aux fibres 1) Fig. 35. (2) Fig. 40. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 81 tortueuses qui enveloppent le ganglion et aux noyaux qui leur adherent, elles ressemblent a ce que nous avons vu dans I’El^done. STRUCTURE DES CENTRES KERVEUX DE LA SEICHE. Collier cesophagieii. J’ai employ^, pour I’^tude de la structure des centres nerveux de la Seche, les precedes qui m’avaient reussi pourl’fil^done. Seulement, les difficultes sont ici beaucoup plus grandes. Le cerveau, en particulier, est tellement mou qu’il est tres-difficile d’obtenir une bonne coupe, et la dessiccation d’organes qui pr6- sentent aussi peu de resistance, amene toujours des ruptures qui rendent les pieces meconnaissables. La coupe longitudinale du cerveau (1) est loin de presenter la complication qu’offre celle du cerveau de TLledone. La coupe de la partie sous-oesophagienne (2) est, au contraire, presque semblable dans Fun et dans I’autre. La masse blanche ant^rieure du cerveau est petite et simple (3). J’ai deja expose les raisons qui me font considerer le ganglion sus-pharyngien comme appartenant au cerveau ; cette masse est done Fanalogue, par consequent, de la portion postdrieure de la premiere masse du cerveau de I’Lledone. Une couche de sub- stance grise la separe du reste du cerveau. Au premier aspect, on croirait que tout ce qui est en arribre de ce sillon constitue une seule masse de substance blanche, mais il n’est point difficile de reconnattre que la partie supb- rieure est formbe par une sorte de calotte (6) de substance blanche, nettement sbparbe de tout le reste du cerveau, qui doit btre assimilbe a Fensemble du cerveletdel’£lbdone,rbduit a une seule bandelette longitudinale ou dont les bandelettes longitudi- nales se seraient confondues. La ditfbrence principale, e’est que. (1) Fig. 41 a. (2) Fig. 41 b. (3) Fig. 41, n® 1 . (4) Fig. 41, n® 3. CHERON. 11 8'’2 JULEii CUEROrV. ail lieu d’etre posterieure conime le cervelet de TEledone, celte calotte estassez exactenient superieiire, ceipii fait que les deux seuli.'s bandes grises ipii persistent soiit trds-rapprocbees I’une de Tautre. Si nous examiiions niaintenant ce qui reste du cerveau, nous le voyons constitue par une masse triple forniee de deux tuber- cules medians, dont I’anterieur est plus petit; et d’un tubcrcule un pen lateral (I) qui seul arrive a la surface anti^rieure du cerveau, entre les deux sillons grisatres, pour constituer la pre- miere bande. (I’est aussi dans ces trois tubercules que sont les origines sus-a^sopbagiennes du nerf optique. Ea partie sous-oesopliagienne du collier presente, sur la ligne inediane, trois noyaux de substance blanche, enveloppes chacun de substance grise. Le premier, ipii estovalaire, correspond an ganglion en patte d’oie (‘2) et renferme les origines des nerfs des bras. Le second correspond a la portion moyenne (3) et contient principalenient les origines des nerfs anterieurs de I’enton- noir [h) et des auditifs. Le troisieme (5) est a pen prbs arrondi et jirdsente les origines des visceraux (0), des palleaux et de (pielipies autres nerfs. Les coupes ti'ansversales viennent completer ce que la coupe longitudinale nous a fait connaitre. line premidre coupe (7), dirigee un pen obliijuement de bant en has etd’arridre cn avant, monti’e a la partie snpdrieure la coupe de la masse blanche an- terieure ; au-dessous de I’cesopbage, la coupe transversale du ganglion en patte d’oie avec les origines des buit nerfs des bras egaux, sur les cdtes, et des deux nerfs des longs bras sur la ligne inediane. line autre coupe (8) est faite tres-prdsde la precddente et en (1) Fig. M, 11° 2. (2) Fig. 41, 11° 4. (3) Fig. 41, 11“ .5. [!i) Fig. 41, 11“ 6. (5) Fig. 41, 11“ 7. (6) Fig. 41 , 11“ 8. (7) Fig. 42. (8) Fig. 43. SYSTEME NERVEUX DES CEPHALOPODES. 83 arriere. Elle montre, au-clessus de Toesophage deux couches de substance blanche, appartenant a la masse ant^rieure et a la masse moyenne. Elle fait voir distinctement au-dessous de I’oeso- pbage les origines des dix nerfs des bras. Ceux des longs bras sont encore sur la ligne mediane, mais au-dessus du point ou nous les avons vus dans la coupe precedente. Si nous cherchons done a nous rendre compte du trajet de ces nerfs, nous les ver- rons uaitre a cote I’un de I’autre, dans le premier noyau sous- cesophagien, sur im rang plus interne que celui des autres nerfs des bras (1), passer ensuite entre les deux nerfs medians infe- rieurs, se separer Fun de Fautre en se portant en has et en dehors, de facon que, a leur point de sortie du ganglion, ils paraissent emerger sur un rang plus externe, entre le nerf median infdrieur et celui qui est immddiatemeut en dehors. Une nouvelle coupe,- qui passe immediatement en avant des nerfsoptiques ('2), nousoffre, en dessus, une bande blanche qui appartient a la calotte, tout a fait en dessous une autre bande blanche qui appartient au noyau median inferieur, et de ebaque cdte les premieres origines sus-oesophagiennes et sous-oesopha- giennes de Foptique. Une autre section (3), faite en arriere de celle-ci, passant par la partie anterieure des nerfs optiques et dirigee un peu oblique^ ment en has et en avant, nous montre encore la coupe de la calotte en dessus; celle du noyau median sous-oesophagien en dessous; entre Foesophage et la calotte, les origines supdrieures du nerf optique et son chiasma; sur les c6tes de Feesophage, les origines sous-oesophagiennes du m^me nerf. Si la calotte n’dtait pas comprise dans cette section, la coupe serait tout a fait com- parable a Fuue de celles du collier de FEledone (4), a laquelle elle ressemble du reste beaucoup. Les origines sus-oesopha- giennes du nerf optique sont encore plus simples dans la S6che U) Fig. 43. (2) Fig. 44. (3) Fig. 45. (4) Fig. 35. JULES CUilRON. que clans le Poulpe (^1). Le chiasma est beaucoup nioins net, quoique le iierf optkiiie soit beaucoup plus voliuniueux. Ses fibres sout eu quelque sorte iioyees dans la substance blanche. La coupe suivante (2) passe par le milieu des nerfs optiques et par les origines des nerfs anterieurs de I’entonnoir et acoustiques. La calotte s’est recourbee sur les cbtes, les origines sus-oesopha- giennes du nerf optique et son chiasma different trbs-peu de ce que nous avons vu jusqu’ici. Les origines sous-oesopbagiennes sont beaucoup plus courtes. Enfin, la plus grande partie de la region sous-oesopbagienne est occupee par la coupe du noyau moyen qui renferme, sur la ligne mediane, les nerfs antbrieurs de rentonuoir, et, sur les cdtes, celles des nerfs acoustiiiues provenant d’un chiasma. Cette coupe est, en tons points, com- parable a I’une de celles du collier de I’Eledone (3). Le collier nerveux de la Seche, bicn que differant extcirieure- nient de celui de I’Eledone et de celui du Poulpe, surtout par son elongation et I’absence plus apparente que reelle du cer- velet, est done compose des monies parties. 11 est forme d’apres le mOnie plan, et les differences sont bien nioins nombreuses que les analogies. GANGLIOXS. Ganglion oplique. — La structure du ganglion optique est loin de pihsenter le m6me interest c[uc celle du collier. Sa coupe montre les divisions dichotomiques du nerf accompagnees de nombreux noyaux, se perdant dans les cellules de la substance blanche, et les fibres minces d’origine des fibres retiniennes nais- sant dans les cellules de cettc iinhiie substance blanche, dans laquelle la matibre granuleuse amorphe existe en grande quantite. Ganglions des bras. — J’ai deja dit que les nerfs des bras ne portent pas de ganglions distincts comme dans le Poulpe et (1) Fig. 39. (2) Fig. 4ii. (3) Fig. 36 SYSTEME NERVEUX DES CliPHALOPODES. 85 rfil^clone, maisqu’ilspreunentraspectcle cylindres ouplutdt de c6iies tres-alloDg^s, aplatis, sans renflemeiits distincts. La coupe de ce cylindre est loin de presenter la nettete de celle des gan- glions des brasdu Poulpe ; elle montre que le pins grand nombre des fibres dii nerf forme un faisceau externe qui est cdtoye par I’artere, tandis que d’autres fibres suivent le cote oppose du cylindre, c’est-a-dire celui qui est le plus voisin des cupules. Tout le reste de la coupe est occupe par une substance opaque, homogene, dans laquelle on Irouve confondus, comme j’aurai lieu de le dire plus loin, les elements des deux couches des gan- glions de I’Lledone et du Poulpe. Je n’y ai jamais trouve toutefois les fibres tortueuses couvertes de noyaux. Ganglion etoile. — Le ganglion etoile recoit un rauieau im- portantdu nerf palleal, et emet des nerfs nombreux, dont un tres- gros, qui se confond avec le nerf de la nageoire. Le nerf qui lin xient du palleal ne p(^netre pas tout entier dans son centre; quelques fibres suivent sa paroi fibre au-dessous du nevrilhme et se continuent directement avec celles des nerfs emergents; quelques- lines deviennent gr61es, pMes et tortueuses et se cou- vrent de noyaux. Elies ressemblent en tons points a ces fibres singulieres qui recouvrent les ganglions des bras dans le Poulpe et I’Elhdoue. Le plus grand nombre des fibres nerveuses qiu viennent du palleal, penhtrent dans le centre du ganglion on elles se terminent dans un groupe de substance blanche, d’une ma- niere que je n’ai pas nettement constatee ; j’ai tout lieu de croire que cette terminaison se fait dans des cellules unipolaires. Au- dessous du nevrilhme se trouve une couche de grosses cellules unipolaires, presque spheriques, dont le p61e est dirige vers le centre du ganglion, ce sont les origines des nerfs qui sortent de cet organe. Une coupe, conduite par I’axe du rameau du palleal, perpendiculairement a la surface du ganglion, rend evidente la constitution que je viens d’exposer. Ganglions du nerf visceral. — Les ganglions du visceral de la Seche, c’est-a-dire celui qui se trouve au point d’hmergence de la branche anastomotique, le ganglion du cceiir branchial et I’ensemble de ceux des branchies, qui sont confondus avec les JLLES Cni;RON. 80 fibres dll nerf, offrent line structure compacte. 11 est done im- possible d’y rieu voir par transparence, et les coupes d’organes aussi pelits seraient bien difficiles a obtenir. J’y ai vu des cellules dbin tres-petit volinne, a noyau considerable, ct tout me porte a croire que ces organes sont constitues comme les ganglions dn visceral de I’filedone et dii Poulpe. Ganglions du stomato-gaslrique. — J’ai etudie avec un soin scrupuleux la structure des ganglions du stomato-gastrique, e’est m{^me le resnltat de cette etude qui m’a permis de n’avoir plus aucun doule snr I’opportunitb qu’il y avail a sdparer le gan- glion sns-pliaryngien de Brandt dn stomato-gastrique, pour le (“onsiderer comme la bande blancbe anterieure du cerveau. J’ai cberche par tons les moyens connus a voir une cellule dans le ganglion stomacal el dans le ganglion sus-pbaryngien de la Seebe, jamais je n’y ai reussi. Ces ganglions sont uniquement formes d’lnie enveloppe nevrilematiqiie epaisse et blastique que les fibres nerveiises traversent, et d’une matibre amorplic blanche, scmi-liqiiide et granuleuse, dans laqucllc elles se per- dent. Jc dirai plus loin combien il m’a etc facile, an contraire, de voir des cellules dans le ganglion sus-pbaryngien. STRVCTIRK DES CENTRES N’ERVECX DU CAI.MAR. Collier cDsophagien. Le cerveau du Calmar est encore plus mou que celui de la Seche, les coupes sont done plus difficiles a obtenir ; sa struc- ture est la reproduction presque exacte de celle que la Seiche nous a permis de voir. C’est an moyen de tbtes durcies par fac- tion de I’alcool a l\0 degres que je suis parvenu a voir la structure du centre nerveux du Calmar. La dessiccation ne m’a donne aucun bon resnltat, elle ambne des retraits et des dbebirures qui rendent toute recherche serieuse impossible. Le cerveau coupe longitudinalement presente une masse blanche anterieure peu developpee, une masse moyenne et une calotte ressemblant absolument a cedes de la Sbehe. Les stries 87 SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. longitiiclinalcs, que montre k surface de la calotte, nepen^trent pas clans rinterieur. La portion sous-cesophagienne du collier ne presente d’autre difference que la grande elongation du ganglion enpatte d’oie, qui porte le noyan anterieur de substance blanche fort en avant. Par sa structure, le collier nerveux du Calmar ressemble done encore plus a celui de la Seche, que celui de Tfilledone ne res- semble a celui du Poulpe; aussi ai-je cru inutile de surcharge!' mon travail de dessins qui n’auraient ete que la reproduction des coupes du collier de la Seche. GAXGLIONS. Je ne dirai rien du ganglion optique qui ressemble a celui des autres Cephalopodes deja etudies. Les nerfs des bras se comportent dans le Calmar comme dans la Seche, ils n’ont pas de veritables ganglions, mais ils renfer- ment les monies elements que les ganglions les mieux caracte- rises du Poulpe. J’ai etudie la structure du ganglion etoile, par transparence, sur de jennes individus (1). Le Calmar est le seed qui ait pn me permettre I’emploi de ce precede, car je n’ai jamais eu a ma disposition de jeunes Poulpes, ni de jennes Eledones, et les petites Sbehes ontle ganglion btoilb aussi opaque que les plus grandes. Le nerf pallbal donne a peu pres la moitie de ses fibres au gan- glion etoile ; le faisceau penetre en grande partie dans le ganglion et se termine vers le centre dans une masse un peu opaque ; je ne suis pas bien fixe sur le ijiode de terminaison de ces fibres qui m’ont semble se diviser pour aboutir a des cellules. Les fibres des nerfs qui sortent du ganglion proviennent de deux origines : les plus profondes sont fournies par les cellules unipolaires qui forment la couche externe du ganglion, et qui toutes out leur p61e dirige vers le centre. Les fibres plus superficielles provien- nent directement de celles du nerf qui n’ont pas penetrb au (1) Fig. 58. 88 JLXES CnilRON. centre du gano-lion, maisqui out parcouru sa face sous-cutanee an-dessoiisdn nevrileme, en divergeant pour se rendre a cbaque nerf. CHAPITHE III. Histologic du systeme ncrveux. ELEDONE. Tubas nerveux. — Les lubes uerveux de I’Eledoue sont tres- tius et d’uu diametre constant de 0'"'",006 dans tons les nerfs on je les ai etudies. Toiitefois ce caractere n’appartient point a ceiix des ganglions el du collier; dans les ganglions du nerf vis- ceral, par exeinple, il y en a qui out a peine le dixieme de ces dimensions; il en existe do plus ttbius encore dans lecerveau. Les tubes (jui viennent du ganglion oplique et percent la sclero- tique sont au contraire beaucoup plus volu mine ux ; leur diametre arrive a 0"‘'",0'2r). Ceux des nerfs des bras, au-dessous des gan- glions, sont aussi tres-volumineux. En regie generale, ces tubes sont droits et je n’ai trouve d’ex- ception (|ue pour les fdjres qui forment I’enveloppe des ganglions des bras,’et qui remplissent le canal central de cesderniers; mais sont-elles bien de nature nerveuse? Je ne saurais I’affirmer. (]e sont des fdaments transparents (1) de 0"’"',0l de diametre, singulierement tortueux et encbev^tr^s, dontla surface est par- tout recouverte de noyaux ovalaires de 0‘"'",001 de grand dia- mdtre. Je n’ai pu suivre leurs extremites jusqu’a une vraie fibre nerveuse. Comme ils ne contiennent uien qui ressemble a une moelle, je douterais de leur determination comme fibres ner- veuses, si je n’avais vu des noyaux absolument semblables sur certaines ramifications du nerf auditif, et si la surface fibre du ganglion etoile de la Seche ne presentait des fibres qui leur ressemblent absolument. Leur aspect les rapproche des fibres idastiques jaunes des Vertebres. Le carmin les colore a peine, (1) Fig. 12. SYSTEME NERVEUX DES CEPHALOPODES. 89 tandis qu’il communique rapidement une teinte foncee aux noyaux qui les recouvrent. M. de Siebold pense que ces derniers appartiennent au nevrileme. Dans les tubes ordinaires, il est tres-facile de distinguer une enveloppe et un contenu. Ce dernier a I’aspecl d’un liquide epais qui contient quelques granulations tres-fines en suspension. L’action de I’eau le grnrnelle rapidement et les tubes paraissent alors remplis d’une mati^re floconneuse. On ne pent les voir ainsi dans les animaux qui sont morts depuis quelque temps. Cette moelle a la plus grande analogie avec la substance granu- leuse que renferment les centres nerveux, et avec celle qui con- stitue la majeure partie du contenu des cellules. Les tubes nerveux m’ont paru se terminer de deux manieres differentes dans les ganglions ; le plus sou vent, ce sont des cel- lules qui forment leur extremity, mais ceux du syst^me stomato- gastrique sont tout autrement termines. II est tres-difficile de voir les origines des tubes dans des cel- lules, je n’ai pu dans I’fil^done y reussir pour ceux des centres qu’avec une difficulte extreme. Les cellules qui constituent, en majorite, la substance blanche, fournissentchacune un prolonge- ment pale extr^mementfln.Ces filaments confondus en faisceau, forment un tube nerveux large dont le parcours dans I’epaisseur de la substance blanche est parfois tres-long. Ce mode d’origine ressemble a ce que M. OwsjannikofF a constate dans les gan- glions du Homard. Je dois avouer toutefois que je n’ai jamais pu suivre dans I’Lledone une fibre mince depuis son origine dans une cellule unipolaire jusqu’a sa fusion dans un tube a moelle ordinaire; j’ai ete plus heureux, comme on le verra plus loin, chez la Seiche et le Calmar. Les tubes qui emergent des ganglions du iierf visceral (1) ont une origine en tons points semblable a celle que je viens de d^crire. La dilac^ration permet d’obtenir des corps mamelonn^s muriformes, composes d’une douzaine de cellules etqui semblent terminer un tube divis^ lui-m6me en une douzaine de fibrilles. (1) Fig. 52. J. CHEHOX. 12 Jl'LES CIIERON. 90 On est soiivent assez heureux pour n’eiitrainer qu’iin petit nombre de ces cellules, et pour les voir alors facilement chacune a I’extremite d’une fibrille ; c’est ce que montre mon dessin. Les fibres du nerf visceral qui p6n6trent dans le ganglion m’ont paru se terminer d’une maniere exactenient seniblable. Les tubes larges du ganglion optiqueprennent naissance dans la substance blanche de cet orgaue,par des pinceaux de fibrilles qui proviennent de cellules unipolaires. Ils ressemblent done en tout aux tubes ordinaires des nerfs, sauf par leur diam^tre et la transparence de leur contenu . Dans les ganglions des bras on les cellules unipolaires son! si nombreuses, il est probable que beaucoup de tubes en tirentleur origine, inais je n’ai pu in’en assurer directeinent. J’ai vu an contrairc les cellules unipolaires du noyau central, donner des fibrilles, comine les cellules iniipolaires du cerveau auxquelles ’ elles ressemblent taut. Dans le ganglion etoili^, dont les cellules sont si volumineuses, je suis fond6 a croire que chacune fournit directement un tube. Je n’ai vu les terminaisons peripln^riques des tubes nerveux, d’une manibre bien evidente, que dans I’oreille; mais la elles sont si remarquables que je les d^crirai, bien que leur etude sorte de mon sujet. * Le nerf auditif se divise en deux branches an moment on il p^n^tre dans la cavite ; ces deux branches decrivent chacune un demi-cercle qui se reunit a son cong6n6re pour former un cercle complet. Les rameaux qui s’en d^tachent, a droite et a gauche, et qui s’anastoniosent de mille manieres, forment une poche dans laquelle se trouve I’otolitlie, et un grand nombre de tr^s- petits cylindres courts nageant dans le liquide. La portion de cette poche qui correspond a I’otolithe, n’estformeeque de fibres fines sur lesquelles se trouvent de nombreux noyaux, tout a[fait semblables a ceux que j’ai decrits sur les fibres tortueuses des bras, mais, aux points qui correspondent aux premieres ramifi- cations du nerf, beaucoup de tubes se terminent par des cellules flottantes (Ij qui n’adh^rent a la poche que par leur base effil^e, ^1) Fig. 53. SYSTEME NERVEUX DES CEPHALOPODES. 91 terminaison d’uii tube. Elies ferment eii certains points uiie couche veloutee, a la face interne de la poche. Ces cellules varient un peu de volume; j’en ai mesure qui avaient 0'““,07 de longueur sur de largeur, d’autres etaient un peu plus etroites et n’avaient que 0'"“,0S de largeur; les plus petites avaient 0”“,03 de longueur sur 0““,015 de lar- geur. Leur contenu est un liquide transparent dans lequel nagent des corpuscules tres-petits, beaucoup plus nombreux vers la grosse extrbmite libre. Elies contiennent aussi un noyau de O'"”, 01 de diametre qui renferme un tres-petit nucleole. D’autres cellules' de I’oreille sont fort remarquables ; elles forment un groupe sur la position exacte duquel je ne suis pas bien fixb. Elles sont presque spheriques et chacune termine un tubenerveux; leur diametre est de O’”'", 03, leur noyau et leur contenu different a peine de ceux des cellules precedentes. Ce qui les fait remarquer au premier coup d’oeil, ce sont de nom- breux cils qui herissent leur grosse extremite (1); ils sont ordi- nairement au nombre de douze a quinze pour cbaque cellule et leur longueur est d’environ 0'"'",04. Entre ces cils, j’ai vu flotter un nombre bnorme de ces petits cylindres dans le liquide de I’oreille. II est probable que pendant la vie ces cils executent des mouvements vibratiles, mais je lesai toujoursvusimmobiles. Les tubes du systeme stomato-gastrique ne diflfbrent en rien de ceux des nerfs ordinaires, mais, ainsi que je I’ai dit, leur origine est differente. Si Ton cherche, par exemple, celle des filets d’union des deux ganglions dans le ganglion stomacal, on voit le nevrilbme du nerf et celui du ganglion se continuer direc- tement; quant aux tubes, ils semblent penetrer dans la substance blanche et s’y dissoudre ; leurs contours deviennent de moins en moins nets et on ne pent bientot plus les distinguer. Je ii’oserais pas affirmer qu’il n’y a pas de cellules dans les ganglions du sys- teme stomato-gastrique, mais je n’en ai jamais vu. J’ai eu des Eledoues tres-frais, j’en ai eu qui vivaient encore, mes recherches ont toujours abouti au mbme resultat. G’est inutilement aussi que j’ai employe tous les reactifs conn us. (l) Fig. 53. 92 Jl'LES CHEROK. Cellules. Rien n’est facile comme cle trouver des cellules iierveuses dans les differents centres de I’Eledone. Le collier oesophagien en est presque uniqiienient forme, le ganglion optique, les ganglions des bras, ceux du nerf visceral, celui du nerf ophthalmique, le ganglion etoil6 en contiennent de tres-grandes quantiles. La substance blanche du cerveau seinble presque uniquement formee de cellules unipolaires et apolaires. Celles-ci sont-elles le resultat de ruptures et n’existe-t-il que des cellules polaires? Je suis d’autant plus disposd a le croire que les cellules unipolaires (pie j’ai bien vues, sont un pen pluspetites que les apolaires, et que les noyaux, dont le volume est presque toujours en rapport avec celui de la cellule, sont aussi un peu plus petits dans les cellules unipolaires, mais je n’ai pu ra’assurer parfaitement de I’identhe de ces deux formes do cellules. Les cellules apolaires du collier nerveux del’Elddone, cedes du cerveau en particulier, out de 0'""’,019 a 0'“"',020 de diametre; leur enveloppe est singulierement mince (1). Elies renferment un noyau muni lui-meme d’un nucleole, et dont le diametre est d’environ 0"’'",009. Leur contenu est une substance demi-liquide, opaque, remplie de fines granulations. ' Les cellules unipolaires des m6mes centres nerveux, ont un diametre un peu moindre et qui varie peu, environ 0‘“'",015. Leur noyau, semblable a celui des prdcedentes, est un peu plus petit, environ 0“'‘’,006. Leur contenu granuleux est en tout sem- blable a celui des cellules apolaires. J’ai trouve une fois seulement une cellule tripolaire dans le cerveau ; elle renfermait un noyau nucldole tres-dvident, ainsi qu’une quantity notable de granulations. Elle provenait de la surface anterieure de la premiere bande blanche du cerveau. J’ai inutilement cherche a renouveler cette observation. I.es cellules unipolaires des ganglions optique, olfactif et ophthalmique sont semblables a cedes du cerveau. Les ganglions des bras renferment dans leur masse centrale (!)■ Fig. 10. SYSTEME NERVEUX UES C^PHALOPODES. 93 de nombreuses cellules unipolaires, et a la surface interne de leur enveloppe aux points ou elle est en contact avec cette masse, des cellules bipolaires et tripolaires tr6s-distinctes. Les cellules unipolaires (1) ont de 0““,03 a 0“‘",07 de longueur, leur petit diam^tre varie de 0”’“,015 a elles renfermentun noyau dont le diam6tre est de 0"’“,012 et qui lui-m6me contient un nucleole. La substance qu’elles contiennent est finement granu- leuse et opaque. Les cellules multipolaires (‘2), qui entourent immediatement le centre blanc opaque du ganglion, appartien- nenta son enveloppe, leur diamMre varie de 0”''",009 a 0"’“,01. Elies renferment un noyau de 0‘""’,003 de diam^tre qui contient lui-m6me un nucleole tr^s-visible. La substance qui remplit ces cellules est parfaitement transparente et liquide, elle ne contient aucun granule. Les filaments qui continuent ces cellules sont ordinairemeut au nombre de deux, il y a pourtant quelques cel- lules tripolaires. Les filaments ontenviron 0"’"',01 de diam^tre, et ressemblent beaucoup aux fibres tortueuses qui ferment la couche externe du ganglion et remplissent le tube des bras. Le ganglion etoile est remarquable par le volume considerable des cellules de sa surface, ce sont les origines des nerfs qui en sortent, mais quelques fibres de ces derniers viennent aussi direc- tement du nerf palleal. Les cellules (3) de forme allongee ont jusqu’a de long sur 0“"",05 de large. C’est un volume ^norme pour des cellules nerveuses. Les plus petites ont encore 0“"‘,08 sur 0,04. Elles renferment un noyau dont le diam^tre varie de O'"”, 015 a 0""",02. Ce dernier contient un nucleole de O-nm 001. La substance qui remplit ces cellules est blanche, tres- opaque et finement granulee. Elles sont toutes dispos^es de la m^me mani^re, leur extremity polaire dirig^e vers le centre du ganglion, leur extremity fibre vers la periph^rie. Chacune donne un tube pale qui se reunit a d’autres pour former un tube large. Les ganglions du nerf visceral, c’est-a-dire : le fusiforme, celui du coeur branchial et ceux des branchies, renferment les (1) Fig. 13. (2) Fig. III. (3) Fig. 5. JULES CUilKON. monies elements. Ce soot des cellules fort petites out a peine 0"’'%005 de diametre et qui sont presque enti^rement rem- plies pai- iin gros noyau. Chacune d’elles se continue en une fibrille tres-mince qui, reunie a une douzaine d’autres, forme un tube ordinaire. Toutes les cellules d’origine d’un m6me lube sont reunies en un corps arrondi, miiriforme. Noviuiv. La substance grise du cerveau de I’Elbdone ne renferme pas de cellules ; elle est uni([uemenf constituee par des noyaux libres, sans nuclcoles et remplis de fines granulations (’i). Lour mem- brane est difficile a bien ^oir, inais leur contenu refracte forte- ment la lumi^re commc les matiiVcs grasses. Leur diametre est de 0'“"’,0()5 et leur forme me parait 6tre lenticulaire. L’action du carmin amnioniacal les colore rapidement cii rouge intense, et perinet ainsi de les rcconnaitre avcc facilite. On les trouve un pen dans toutes les regions du cerveau, mais ils constituent a eux seuls sa substance grise. 11s accompagnent aussi les divisions du nerf optique dans le ganglion. La forme caracteristique de ces corps, leurs dimensions, tou- jours les internes, Tabsence de formation nucldaire dans leur interieur et leur aspect doivcnt, je crois, les faire considdrer plutbt comme des noyaux libres que comme des cellules. MaticTC graiiulcusc amorplie. All premier exauien on ne voit dans la substance blanche du collier de I’Eledone qu’une mati^re opaque granuleuse et qui semble amorpbe. Une etude plus attentive fait apercevoir un nombre considerable de cellules, mais il est evident qu’elles ne constituent pas a elles seules la substance blanche tout enliere. La matibre amorpbe ressenible par tons ses caractbres a cede qui remplit les cellules; elle est essentiellement formce d’une substance demi-liquide et de granulations extr^meinent petites. (1) Fig. 52. (2) Fig. 10. SYSTEMS NERVEUX DBS CJiPHALOPODES. 95 La substance grise du cerveau en renferme peu ; il en existe dans le ganglion optique et dans le centre des ganglions des bras. Cette mati^re est la seule chose que Ton voie dans les ganglions du stomato-gastrique. J’ai cherchd de bien des mani^res a trou- ver quelque cellule ou quelque noyau dans la substance de ces ganglions, les reactifs, la teinture, la compression ne m’ont rien montre que de la matiere fmement granuleuse, absolument amorphe, en-veloppee dans un ndvril^me resistant, et dans laquelle se perdent les tubes nerveux. Cette structure m’a semble constante chez les Cephalopodes que j’ai etudids, et quelque singuli^re qu’elle m’ait paru, je suis porte a croire que je ne me suis pas trompd. Si Ton ddlaye dans I’eau la matidre amorphe d’un ganglion du stomato-gastrique, elle forme des grumeaux qui pourraient induire en erreur, mais ceux-ci sont indgaux, irrdguliers et a bords mal ddfinis. En rdsumd, les dldments du systdme nerveux de I’Elddone sont : 1" Des tubes a moelle et des fibres pMes rdsultant de leur division ; 2" Des cellules apolaires dans le collier oesophagien ; 3" Des cellules unipolaires de volume et d’aspect differents dans le collier, les ganglions des bras, le ganglion dtoild, ceux du viscdral, le ganglion optique, I’olfactif et Tophthalmique ; li" Des cellules multipolaires dans le cerveau, ofi je n’en ai vu qu’une seule, et dans les ganglions des bras, ou j’en ai vu bon nombre ; 5" Des noyaux fibres dans le collier et le ganglion optique; C” De la matidre amorphe dans le collier, le ganglion optique et les ganglions du stomato-gastrique. Elle constitue a elle seule ces derniers. POULPE, L’organisation du Poulpe est si semblablea celle de I’Elddone, que j’ai dtd peu surpris de trouver la plus grande analogie entre les dldments du systdme nerveux de run et de I’autre, 96 JtJLES CDilRON. Tubes. Les tubes nerveux out 0““,01 de diametre, ils ressemblent dii reste a ceux de I’filedone. J’ai vu dansle ganglion du coeur bran- chial les origines d’un de ces tubes; elles ressemblent a cedes que j’ai vues dans les ganglions du visceral de TEledone (1). Des cellules unipolaires donnent chacune naissance a une fibre mince, plusieurs de ces derni^res se reunissent pour former un tube a moelle. Dans le cerveau, je n’ai pu constater la continuity des cellules uuipolaires avec les fibres minces. Les cellules multipolaires des ganglions des bras sent aussi probablement les origines de fibrilles, mais je n’ai pu suivYe au loin les prolongements de leurs p61es. Les tubes des nerfs qui sortent du ganglion etoild proviennent manifestement des grandes cellules de ce ganglion. J’ai vu chez le Poulpe les terminaisons nerveuses de I’oreille qui ressemblent a cedes de I’Lledone. J’ai mesurd des cellules longues de O'""", 03, larges de 0“"',025 avec un noyau de 0'""',0'I a O'""', 007 renfermantun contenu legerement granuleux. Je n’ai pas trouve de cellules portant des cils. Les tubes du systeme stomato-gastrique m’ont sembld se ter- miner comme dans I’filedone; je n’ai trouvd a leur extrdmitd rien qui ressemblat a une cellule. Cellules. Elies sont aussi faciles a voir dans le Poulpe que dans I’Elddone, et ressemblent beaucoup a cedes de ce dernier. Chaque centre pent dtre compare au centre correspondant de I’Eledoue. Dans le cerveau (-2), les cellules apolaires out 0""",017 a O'""', 019; leurs noyaux mesurent 0'"'",01 . Leur contenu est fine- ment granuleux. Les cellules unipolaires ont0""",012 a0'"'",01/i; elles sont un peu plus petites que les prdeddentes et contiennent lamdme substance granuleuse, ainsi qu’un noyau de 0'""’,007de r (1) Fig. 55. {2) Fig. blu SYSTEMS NERVED X DES CfiPHALOPODES. 97 diam^tre. Je n’ai trouve aucune cellule multipolaire dans le cerveau clu Poiilpe, Les cellules unipolaires du ganglion optique sont semblables a cedes du cerveau. Cedes du ganglion ophthalmique inferieur ont de 0”“,030 a 0””,033 de diametre et leur noyau varie de 0“”,01 a O'”", 015. Leur contenu est granuleux comme celui *des cellules du cerveau. Dans la masse centrale des ganglions des bras (1), j’ai trouve de nombreuses cellules unipolaires de 0'”'“,025 a 0’"",030avec un noyau de 0“"“,01 et un contenu granuleux comme dans les cellules analogues de I’Eledone. II y a aussi des cellules bipolaires et tripolaires dans I’enveloppe du ganglion, a la surface externe de la masse opaque dont je viens de parler. Ces cellules sont tres-faciles a voir et d’une grande taille; j’eu ai mesur6 qui avaient. Tune O'”"*, 06 sur 0'”“‘,055 et qui contenait un noyau de 0""“,0I, I’autre 0“'“’,075 sur 0”"",0/i5 et un noyau de 0'“'“,02. Leur contenu est clair et ne renferme point de granules. Les fibres qui en proviennent ont 0”"",01 a 0""",02, et ressemblent completement aux fibres tortueuses qui enveloppent les ganglions et remplissent le canal des bras. Dans le ganglion etoile, j’ai aussi trouve des cellules (2) qui ressemblent a cedes du m^me ganglion cbez I’Lledone; edes ont 0“"“,060 a 0'“‘",072 de long sur 0““",036 a 0“"",0/i0 de large. Leur noyau a 0“’'”,007 et leur contenu est opaque et finement granuleux. Enfin, les ganglions du visceral contiennent des cellules tres- petites de 0'”‘”,012 dont le noyau est volumineux (3) ; chacune d’edes est la terminaison d’une fibre mince. Ces fibrides se r^u- nissent ponr former un tube ordinaire a moede. C’est absolu- ment I’organisation des ganglions visceraux de I’El^done. Noyaus. La substance grise du cerveau est formee de noyaux (4) plus (1) Fig. 56. (2) Fig. 57. (3) Fig. 55. (4) Fig. 54. J. CBEROK. 13 98 JULtS CUEUOIV. gros qiie ceux tie I’Eledone, mais dii reste parfaitement sem- blables; ils out 0“’",01 de diametre; ils se comportent corarne chez ce dernier, on les retrouve aussi dans le ganglion optiqiie. Matiere granulcuse amorplie. Elle ressemble en tout a celle de TElt^doneet occupe les meines points. C’est elle qui remplit les intervalles des cellules dans la substance blanche dn cerveau, et qui forme enti^rement le conteiiu des ganglions du stomato-gastrique. SECHE . Tubes. Dans les nerfs on ne trouve que des tubes a inoelle, tons d’lm in6uie diametre, 0““, 01:25 ; mais dans les centres ganglion- naires, il y en a d’nne dimension bien moindre. J’en ai mesur6 dans le cerveau qui n’avaient que 0'""’,005. Ceux qu’on trouve dans les ganglions du nerf visceral sont encore moins larges. Ces tubes sont toujours droits, except^ autour des ganglions des bras et a la surface du ganglion etoil6. Ces derniers ressemblent tout a fait a ceux des bras de I’Cledone ; ce sont des filaments sans moelle, tres-tortueux, a la surface desquels se voient de nombreux noyaux ovalaires, Les origines des tubes dans le collier, sont plus faciles a voir dans la Secheque dans les autres Cepbalopodes etudies ici; cela tient probablement a ce que le tissu du cerveau est presque liquide et renferme beaucoup de substance interposee. Chaque cellule unipolaire fournit une fibre mince sans moelle qui se confond bientot avec d’autres fibrilles d’origines analogues. II en est probablement de m^me dans les ganglions du visceral, mais autant ce fait est facile a constater dans I’Eledone et le Poulpe, autant il est difficile a voir dans la S6che. Les tubes nerveuxdu syst^me stomato-gastrique ne different, en rien d’essentiel, de ceux du syst^me de la vie animale quant a leur aspect, mais leurs origines sont diffbrentes. Ils p^n^trent dans les ganglions, on ils disparaissent graduellement et sem- SYSTEME NERVEUX DE3 CEPHALOPODES. 99 blent eii quelque sorte se dissoudre. J’ai souvent renouvele cette observation, et j’ai toujoiirs vii la inline chose, chez la Sdche, que chez I’Eledone et le Poulpe. Cellules. Elies abondent dans les centres nerveux de la Sdche ; cedes du collier sont plus faciles a voir que dans les deux especes deja etudiees. La substance blanche du cerveau est presque fluide. J’y ai * trouve des cellules apolaires et unipolaires (1). Les cellules apo- lairesont 0”‘",0*25 a 0“'“,028 de diametre ; leur enveloppe est d’une tdnuite extreme; elles renferment uue substance opaque, blanche et finement granuleuse. On y voit en outre un noyau de 0”“,012. Elles ne paraissent pas plus nombreuses que les cellules unipolaires. Les cellules unipolaires ont un diametre de 0”“,020 a 0‘"“,025; mais il en existe aussi qui ont des dimensions moitie moindres. Leur contenu granuleux ressemble a celui des cellules apolaires. Elles renferment aussi un noyau un peu plus petit que celui des precedentes, car il n’a que 0“”,007. Dans un cerveau tres-frais, j’ai trouve une de ces cellules (2) dont la fibre avait une grande longueur. Elle ne tardait pas a donner du m^me c6te deux autres fibrilles, mais celles-ci dtaient rompues. C’est un bel exemple d’origine multiple pour un tube nerveux; il est evident que chacune de ces fibrilles, portees par le prolongement de la cellule, se terminait aussi par une cellule qui a ete arrachee par la preparation. Les fibrilles a leur sortie des cellules ont 0“‘'",005. Le ganglion sus-pharyngien renferme aussi des cellules apo- laires et unipolaires, qui ressemblent a cedes du cerveau de la maniere la plus complete (3). J’ai mesure une cellule apolaire qui avait 0””,025 et qui renfermait un noyau de 0‘““.012 dans un liquide granuleux epais. La membrane de ces cellules est (1) Fig. 22. (2) Fig. 22. (3) Fig. 23. 100 JLLES ClI^ROIV. tr^s-miiice. Les cellules unipolaires soiit aussi tres-iaciles k trouver ; j’eii ai vu plusieurs qiii avaient cle 0“””,020 a O'""", 025 de diametre et qui renfermaient un noyau de 0“",01 . J’en ai trouv6 line d’un diametre beaucoup plus considerable; elle avait 0“"",04, mais son noyau n’avait que le diametre babituel de 0”"',01. J’ai renouvele bien des fois cette observation, a savoir, que le ganglion sus-pbaryngien renferme les monies elements anato- miques que le cerveau. Elle me semble tr^s-importante, car c’est la dernibre preuve a la demonstration faite a propos du cerveau de la Sedie, tendant a affirmer que le ganglion sus- pbaryngien n’est autre que la troisieme bande transversale du cerveau, et qu’il ne fait, par consequent, pas partie du systeme stomalo-gastrique. Les cellules unipolaires des ganglions optique et olfactif res- semblent a cedes du cerveau. Les nerfs des bras ne presentent pas dans la Seche une serie de ganglions distincts. Ce sont des cylindres sans renfleinents, dans lesquels les fibres, les cellules et la substance amorphe sont disposi^es sans ordre apparent (I). Les cellules unipolaires ont de 0““,025 ii 0"‘“,028 ; leur contenu est granuleux coniine celui des cellules analogues du cerveau. Elies renferment un noyau de 0“”,012 qui contient lui-m6me un petit nucleole. Les cellules bipolaires sont beaucoup plus volumineuses; leur diametre est de 0”“’,025 a 0"‘'",030; elles renferment un noyau de 0"’‘",01 de diametre qui possede lui-m6me un nucleole ; mais leur contenu est un liquide incolore dans lequel il n’y a pas de granulations. Ce caractere est constant dans les quatre Cbphalopodes que j’ai etudies. Le ganglion etoile renferme de nombreuses cellules situees a la peripheric, et dont les pdles sont tournes vers le centre. Elles sont enormes (2) ; j’en ai mesure qui avaient O'"”,! 2 et les plus pelites 0“”,085; leur noyau a de 0””,020 a0”",025 et renferme un nuclbole bien apparent. Leur contenu est plut6t tlocoiineux (1) Fig. 20. (2) Fig. 21. SYSTEME NERVEUX DES CSPHALOPODES. 101 que graiiuleux et leur membrane d’enveloppe a line epaisseur notable. Leur forme est presque spherique. Chacune se pro- longe en un tube. Les ganglions qui appartiennent au nerf visceral sont forts petits et peu clistincts. Leurs Elements (J) sont des cellules fort petites, presque remplies par leurs noyaux. Les cellules ont 0““,0145 et le diametre des noyaux varie de 0“”,01 a 0”“,007. Chacune de ces cellules est munie d’uu prolongement tres-grele, mais je n’ai pu voir sa continuite avec un tube a moelle. Arrive au ligament charnu de la brauchie, le nerf prend I’aspect d’un cylindre ganglionnaire, dans lequel les divers Elements ne sem- blent plus occuper une position dbterminee. Noyaux. La substance grise du cerveau est en petite quanlite dans la Seche, mais il y a des noyaux dans la substance blanche comme chez rCledone et le Poulpe. Ce sont des disques bombbs au mi- lieu, de 0'"“,007 de diametre, remplis de granulations et bien faciles a recoiinaitre. Ils ne ditferent de ceux de I’Eledone que par un diametre un peu plus grand (2). Je les ai vus dans le cer- veau, dans le ganglion sus-pharyngien et dans le ganglion optique. Matiere graniileusc ainorphe. Elle est en quantite plus considerable dans le cerveau de la Sbche que dans celui de rClbdoiie et dans celui du Poulpe. G’est une matibre demi-liquide, trbs-fmement granuleuse, qui res- semble entierement a celle qui remplit les cellules unipolaires. J’en ai trouve dans le ganglion optique et dans le ganglion su^- pharyngien, ou elle renferme des cellules et des noyaux libres. La composition des ganglions du stomato-gastrique etaittrbs- importante a etudier dans la Sbche. En efifet, si ces ganglions, c’est-a-dire le sous-pharyngien et le stomacal, ne renferment (1) Fig. 2a. (2) Fig. 22. JULES CHARON. 102 que de la mati^re amorphe, le siis-pharyngien qui contient des cellules et des noyaiix eii est bien distinct; aussi ai-je renomele bien des fois mes observations, en usant de tons les moyens connus. Je suis toujours arrive an m^me rdsultat que pour I’El^- done et le Poulpe, a savoir : que les ganglions sous-pbaryn- gien et stoniacal ne renferinent que de la mati^re amorphe et des tubes ipii s’y perdent. C’est done un fait tres-iinportant, un dernier caractere qui perinet de separer definitivement le ganglion sus-pbaryngien du stomato-gastriqiie, pour le considerer coinine une partie du cerveau. Le systeine nerveux de la Seebe renferme done les elements histologiques suivants : r Des tubes a moelle et des fibres pales resultant de lenr divi- sion ; 2" Des cellules apolaires dans le collier oesopbagien et dans le ganglion sus-pharyngien qui est la partie ant^rieure du cer- veau ; 3“ Des cellules unipolaires de volume et d’aspect differents dans le collier, le ganglion sus-pharyngien, lesnerfs ganglion- naires des bras, le ganglion etoile, les ganglions du viscdral et I’optique ; /i” Des cellules multipolaires dans le nerf ganglionnaire des bras ; 5" Des noyaux libresdansle collier, le sus-pharyngien et le ganglion optique ; G“ De la matiere amorphe granuleuse dans le collier, le gan- glion sus-pharyngien, I’optique et les ganglions sous-pharyngieu et stomacal. Ces derniers, qui appartiennent seuls au systeme stomato-gastrique, ne contiennent pas autre chose que celte matiere dans leur interieur. CALMAB. Tubes, Les tubes nerveux du Calmar sont encore plus volumineux SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPObES. 103 que ceux de la Seche; leur diamdtre est de 0““,02. Leur enve- loppe et leur moelle sent tres-distinctes, mais resseniblent com- pletement a ce que I’Elddone, le Poulpe et la S^che nous out permis de voir. Les fibres pales des centres nerveux sent bcaucoup plus tenues, quelques-unes ont a peine O^^.OOS. Lesgros tubes a moelle des nerfs des bras atteignent 0““,025. J’ai vu les fibres pales prendre naissance dans les cellules unipolaires du cerveau, et se reunir avec des fibres analogues pour coustituer des tubes a moelle (1). En etudiant par transparence le ganglion etoild d’un petit individu, j’ai pu voir les fibres des nerfs qui en sortent naitre des cellules de la pdriphdrie, mais je n’oserais affirmer d’une maniere absolue que chaque tube ne correspond qu’a une cel- lule. Les tubes nerveux du systdme stomato-gastrique ne diffdrent en rien de ceux du systdme de la vie animale. La transparence des tissus me faisait espdrer que je pourrais, dans de trds-petits individus, voir leurs terminaisons d’une manidre plus nette que dans les trois autres especes, mais je n’ai vu que ce que I’Eld- done, le Poulpe et la Sdche m’avaient montre ; les fibres se per- dant dans la substance amorphe. Cette observation demande une sdrieuse attention ; il y a en elfet une couche Idgerement brune sur le ganglion stomacal, des cellules a noyaux la forment en entier. Ces cellules ne sont pas de nature nerveuse. L’action du compresseur qui met tout sur un mdme plan m’avait fait croire un moment qu’elles se trouvent dans le ganglion ; une dissection faite avec soin a vite dissipd cette erreur. Cellules. Elies ressemblent beaucoup a cedes de la Sdcbe et sont tout aussi faciles a voir. Dans la substance blanche du collier, qui est tres-peu so- lide (2), j’ai trouve des cellules apolaires et unipolaires. Les (b 26. (2) Fig. 26, et fig. 27. JULES Cni^ROIV. lOU premieres ont O'"”, 030 a 0'““,035 de cliametre; elles renferment une substance granuleuse, opaque, demi-fluide, et uii noyau de 0”“’",0l; leur membrane est extr^mement t^nue. Les cellules unipolaires varient de 0“"’,0U5 a O'""", 0205 et leur noyau de 0‘"'“,006 a O'”", 01 . Leur contenu et leur membrane ressemblent a ceux des pr(^cedentes. J’ai vu plusieurs de ces cellules munies d’un prolongement ramifie bien distinct (1). L’une, d’un dia- mt'dre de 0""",02 et d’une forme presque carree, se continuait en une fibre pale, longue de 0'’"“,08/i et de 0'"”,003 de dia- metre, qui, pres du point ou elle est rompue, se reunit a une autre fibre semblable. L’autre, beaucoup plus petite, de 0'“'",01 15 de diam^tre, muuie d’un noyau de 0“'",006, prt^sentait un pro- longement pale de 0”"",02 de longueur, large de 0'”'",00/i et deboucbait dans une fibre de 0“"",005. Je crois que, d’aprte cela, il ne pent rester le moindre doute sur I’origine et la reunion de ces fibres pales des centres nerveux, cbez les Cephalopodes qni nous occupent. Dansle ganglion sus-pharyngien, j’ai trouve des cellules apo- laires (2) et des cellules unipolaires tr^s-semblables a cedes du cerveau, et qui n’eu different que par une plus grande opacity du noyau. Les premieres sont de O'"'", 020, les secondes varient de 0'"'",015 a O'""', 020, Les noyaux ont environ 0“"",001. Cette composition est semblable a celle du m^me ganglion dans la S^cbe; ce sont les elements anatomiques du cerveau et non ceux d’un ganglion du stomato-gastrique que nous trou- vons ici. Dans les bras (3) , j ’ai trouve des cellules allon gees de 0“"" ,06 sur 0""",03 el 0""",035, a contenu opaque el grauuleux, renfermant un noyau de 0""",01 a0“"",015. II existe aussi, dans le’nerf qui parcourt le canal de ces organes, des cellules bipolaires de 0'"'n 020 de diametre, contenant un noyau de 0“"",01 et pleines d’un liquide transparent sans granules. Le groupement de ces Elements n’existe pas dans I’ordre ou nous I’avons vu chez I’Kl^- (^1) Fig. 26. (2) Fig. 28. (3) Fig. 29. SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. ’ 105 done et le Poulpe ; ce qiie nous observons ici est en tout sem- blable a ce que la Seche nous a presente. Le ganglion ^toile est forme aussi en grande partie de cellules unipolaires. Ce sont des corps presque sph^riques de 0'““,08 a de diani^tre, a contenu floconneux avec un gros noyau de 0““,027. Leur enveloppe est transparente, mais epaisse. Chaque cellule m’a semble fournir directement un tube a moelle. Noyaus. Dans le cerveau, il y a fort peu de substance grise distincte, mais les noyaux n’y sont pas rares; ils out 0““,007 de diamMre comme dans la Seche. J’en ai trouve aussi dans le ganglion sus- pharyngien et dans le ganglion optique. Matiere grauuleuse amorphe. Ce que j’ai dit de cette matiere pour la Seche, je ledirai pour le Calmar. C’est une substance demi-liquide, blanche et opaque, pleine de granulations trfe-petites. Elle joue un grand r61e dans la composition du cerveau, et c’est elle qui constitue uniquement le contenu des ganglions du stomato-gastrique. Si, apr^!s cette 6tude des elements anatomiques du systeme nerveuxdes quatre Cephalopodes qui font le sujet de mon tra- vail, nous jetons un coup d’oeil comparatif sur les resultats obte- nus, nous coustaterons une grande analogic dans I’organisation de ces animaux. De m6me que je suis parvenu aframener a un m6me type la structure du collier, et a rapporter les diverses parties du cerveau de la S6che et du Calmar a celles du cerveau de I’Cledone et du Poulpe, j’ai trouve dans les elements histologiques de ces or- ganes la plus grande analogic. Les cellules apolaires et unipo- laires des uns et des autres, ne different que par leur volume et la facility plus ou moins grande que Ton a a voir leurs prolonge- ments. L’existence de noyaux libres et leur reunion en substance grise, est encore un fait general. J. CHERON. iU 106 JVLGS cni;Roiv. Dans les ganglions des bras, j’ai trouve des cellules unipolaires ressemblant a celles dii cerveau et dont le contenu est graniileux. J’ai troiiv6 aussi des cellules bipolaires, rarement des cellules tripolaires, les unes et les aiitres a contenu clair el sans granu- lations. La structure de ces ganglions varie chez I’El^done et le Poulpe. Ces organes sont bien distincts et montrenl plusieurs zones; chez la S6che et le Calinar tout est confondu, maisles caracteres des elements histologicpies sont les m^mes. Le ganglion optique est identique cbezr les quatre Cephalo- podes. Le ganglion etoile, avec sa zone pc^ripherique de grandes cel- lules, est parfaitenient comparable dans les quatre especes. Les elements des ganglions du nerf viscdral se pr^sentent sous la nn'me forme, avec une Constance remarquable. Mais run des resultats principaux de cette etude, c’est la con- naissance de la structure si exceptionnelle et si singuliere du sy.steme stomato-gastrique, connaissance qui a fourni la der- niere preuve a ce que nous avonsavaucts a savoir : que le gan- glion sus-pharyngien, qui existe en avantj du cerveau chez la Secbe et chez le Calmar, appartient a cet organe et non au systeme stomato-gastrique, comme le pense Brandt. CONCLUSIONS. On salt dcpuis longtemps que le systeme nerveux des Cepha- lopodes est double, et que leur systeme stomato-gastrique est I’analogue du grand sympathique des Yertebrc^s. Le systeme nerveux de la vie animale est compost d’un centre principal, le collier oesophagien, dutiuel sortent de nombreuses paires nerveuses, et de quelques ganglions dependant de plu- sieurs de ces nerfs. 1” Dans les quatre especes que j’ai ^tudiees et probablement dans tons les Cephalopodes, le collier se divise naturellement en une masse superieure designee par Cuvier sous le noin de cer- veau, et une ma‘se inferieure. Deux commissures reunissent ces deux parties. SYSTEMS NERVEUX DES C^PHALOPODES. 107 2” Le cerveau est form^ de trois portions ganglionnaires blanches symetriques on plut6t doubles, que I’on reconnait deja a la surface, sous la forme de trois bandes blanches transversales dans I’Eledone et le Poulpe, de deux bandes et du ganglion sus- pharyngien dans la S6che et le Calmar. Je crois avoir d^montre que ce ganglion appartient aujcerveau et non au systbme stoniato- gastrique. 3“ Le cervelet et la calotte blanche qui le represente chez la Seche et le Calmar, ne font pas partie de ces portions ganglion- naires; ils forment une sorte de rev^tement. Sur ce cervelet nous observons, chez I’Eledone , des bandelettes longitudinales blan- ches au nombre de sept, et des bandelettes grises au nombre de six seulement. Chez le Poulpe, il existe cinq bandelettes blanches, la mediane est rectiligne, les autres sont sinueuses, Quatre ban- delettes grises alternent avec celles-ci. Sur la calotte blanche qui chez le Calmar represente le cervelet, nous ne voyons plus que des stries longitudinales. La surface de la calotte blanche de la Seche ne montre ni stries, ni bandelettes. 4“ La partie sous-oesopbagienne du collier est constituee par la reunion de trois portions ganglionnaires symetriques ou doubles. 5® La commissure anterieure correspond a la reunion des deux paires anterieures des ganglions du cerveau, avec les deux paires correspondantes de la masse sous- oesophagienne. Chez la Seche et le Calmar la chose est evidente ; quoique moins evi- dente chez le Poulpe et I’Eledone, elle n’en est pas moins toute-* fois, il me semble, hors de contestation. 6” La commissure posterieure est bieu plus volumineuse que la prec^dente, elle unities deux paires posterieures des ganglions du cerveau avec les deux paires correspondantes de la masse sous- • cesophagienne. T Les portions ganglionnaires du collier sontformees de sub- stance blanche remplie de cellules apolaires et unipolaires, entre lesquelles est interposee de la matiere amorphe en grande quantity. Ces ganglions sont reunis par de la substance grise que des noyaux isoles forment presque enti^rement, et qui rem- 108 jui.KS (ui;RO!v. plit les intervalles cles portions blanches, en masquant leur torme et leurs rapports, 8" Le collier oesophagien est forme par douze ganglions ou centres nerveux disposes en trois anneaiix de quatre ganglions, chacun de ces anneaux etant compose de deux ganglions sup6- rieurs ou cerebraux, et de deux ganglions inf^rieurs ou sous- msophagiens. Le collier comprend de -plus une partie post6ro- sup^rieure independante ; c’est le cervelet. 9“ La forme et la structure du ganglion optique sont les m^mes dans le Poulpe, I’Etedone, la Seche et le Calmar. 10“ Le petit ganglion olfactif est aussi semblable dans ces quatre Cepbalopodes. ir Les ganglions que portent les nerfs des bras, sont consti- tues de la inline mani^re chez le Poulpe et rfiledone. Dans la Seche et le Calmar, il n’existe pas de ganglions distincts, maisles elements anatomiques sont les internes dans les quatre especes. \T Le ganglion etoile est forme de cellules unipolaires, ori- gines des tubes nerveux qui en sortent, Sastructure est la m^me chez rCledone, le Poulpe, la Seche et le Calmar. Les cellules de ce ganglion sont enornies pour des cellules nerveuses. 13“ Les ganglions du nerf viscbral sont parfaitement semblable dans le Poulpe et I’Cledone, d’une part ; dans la Sbche et le Cal- mar, de Tautre. II est possible aussi derapporter ces deux types a un m^me plan ; en effet, le ganglion qui dans la S6che et le Cal- mar existe a la naissance de la grande branche anastomotique, rappelle le fusiforme du Poulpe et de TEledone ; le ganglion du coeur branchial est peu different dans les deux types, et le renfle- ment ganglionnaire du nerf, dans I’axe charnu de labranchie de la Seche et du Calmar, pent etre considere comme le rf^sultatde la soudure d’un grand nombre de ganglions branchiaux. l/i“ Le systeme stomato-gastrique, cpii avait semble constitud suivantdeux types differents, a pu ^tre ramend a un type unique de la maniere la plus heureuse, par la reunion du ganglion sus- pharyngien au cerveau, chez la Seche et chez le Calmar, Ce systeme est formd par deux ganglions, le sous-pharyngien, qui est symetrique et double et recoit des fibres nerveuses provenant SYSTEME NERVEUX DES CtPHALOPODES. 109 du cerveau, et le ganglion stomacal qui semble asymetrique, mais qui est cloisonne dans le sens ant^ro-posterieur. Ces deux centres sent r^nnis par les filets qui accompagnent Toesophage. 15“ Les nerfs des bras, an nombre de huit dans le Poulpe et I’Lledone, sent analogues aux nerfs des huit bras courts de la Seche et du Calmar. Un cordon nerveux anastomotique les r6u- nit, dans les deux types, au point ou ils p^netrent dans I’axe des bras. Les deux nerfs des longs bras n’appartiennent qu’au Cal- mar et a la S6che. 16“ Les nerfs auditifs et les nerfs anterieurs de I’entonnoir naissent a pen pr6s au nieme niveau , leurs fibres d’origine s’entre- croisent dans la portion moyenne de la masse sous-oesophagienne ; celles des auditifs s’entrecroisent transversalement au sein de la portion moyenne, pour former un veritable chiasma. Les fibres d’origine des nerfs de I’entonnoir croisent ce chiasma a angle droit. La distribution de ces nerfs est absolumentla m^me chez les quatre espbces. 1’}“ Le nerf de la grande veine a aussi une origine et une des- tination identiques chez les quatre esp6ces. 18“ Le palleal et son accessoire naissent de la m^me maniere et se distribuent aux m6mes organes. Dans la S^che et le Calmar, animaux essentiellement nageurs, le palleal fournit un nerf a la nageoire. Chez le Poulpe et rLledone,qui rampent et ne nagent pas, I’organe essentiel de la natation n’existant pas, le palleal ne se dedouble point et se porte tout entierau ganglion etoile. 19“ Dans I’ElMone, des leur origine, le lierf visceral et le pos- terieur de I’entonnoir sont distincts; dans le Poulpe ils sent reu- nis sur un court espace, de facon que Cuvier a consid^re ce der- nier nerf comme une branche du visceral. II est isolb et distinct chez la Seche et le Calmar. Les deux visceraux sont distincts dans toute leur longueur chez le Poulpe et TEledone. Quoiqu’ils soient accolbs I’un a I’autre a leur sortie de la boite cranienne chez la Sbche et le Calmar, leurs originesn’en sont pas moins distinctes. La branche muscu- laire du pilier de la tbte est constante, de mbme que la branche anastomotique, les rameaux du coeur branchial et de la bran- JL’LES CHi;ROK. 110 chie. II n’y a de legere difference que pour les rameaux du gan- glion fusiforme et pour le plexus situe derriere le rectum et la poche du noir, •20" Le nerf optique et I’olfactif sont identiques chez les quatre Cephalopodes. Le cliiasma des nerfs optiques, situe au-dessus de 1 msophage, et dont le developpement est beaucoup plus consi- derable que celui du chiasn)ades acoustit[ues, estconstitub dela Illume maniere chez les quatre esp^ces ^tudi^es. Les petits nerfs ophtbalinicpies semblent presenter quelques differences qui tiennent peut-^tre a la dilTicultc de leur observation. 21 " Quant aux filets du systbme stoniato-gastrique, la parfaite similitude de leur distribution est evidente. 22" La constitution histologique n’offre pas une analogie moins ffrande. La distinction entre la substance blanche du col- Her et la substance grise estaussi nette que possible. La premiere renferme des fibres pales, des cellules apolaires et unipolaires, ainsi qu’une grande (juantitede inatiere amorphe interposbe. La seconde est presque unitiuement formee de noyaux fibres. 23" Le ganglion optiijue renferme aussi de la substance blanche a cellules unipolaires, et de la substance grise qui accom- pagne les divisions du nerf optique. 2/i" J’ai deja insiste sur I’analogie des elements des ganglions des bras ; nous y avons vu des cellules unipolaires a contenu granuleux, et des cellules bipolaires ou tripolaires a contenu liquide sans granules. 25" Les grandes cellules du ganglion eloile ont aussi I’analo- gie la plus frappante. 20" Enfin, la constitution des ganglionsdu visceral nous offre, dansfEl^done et le Poulpe, une identity parfaite. Ce que j’ai pu en voir chez la Seche est encore semblable. 27“ La constitution histologique si remarquable des ganglions lu stomato-gastrique, me parait un fait de premier ordre. Ici point de cellules, point de noyaux ; rien qu’une substance amorphe tr6s-finement granuleuse, presque liquide et dans laquelle les fibres nerveuses semblent se dissoudre. SYSTEME NERYEUX DES C^PHALOPODES. Ill Les experiences physiologiques que j’ai pu faire ne sent pas assez completes pour trouver place dans ce travail , aussi me suis-je borne al’exposition rigoureuse des fails observes. De ces fails je n’ai point essaye dededuire, aTexemple de plusieurs naturalistes, des rapprochements ayantpourbut deprouver chez les Cdpha- lopodes, non-seulemenl I’existence des differentes parties qui constituent le systeme cerdbro -spinal des Yertebres, mais encore un groupementidentique de ces memes parties. Ces tentativesne me semblentpas heureuses, et I’unite de plan qui tend a faire deriver les Cephalopodes des Vertebre.s, n’y trouve pas de preuves couvaincautes. A cesujet, Cuvier en terminant son- memoire sur le Poulpe s’exprime ainsi : «I1 n’est sans doute personne qui, a » la lecture de cette courte description et a la vue des figures » qui I’accompagnent, ne soil frappe de cet appareil de parties » organiques tout aussi developpees et de meme nature que dans » les Yertebres, employes a la composition d’un 6tre absolumeiit » different quant au plan et a Tarrangement general tant inte- » rieur qu’extdrieur. Ces fibres, cette mati^re medullaire, ces » arteres, ces veines, ces valvules, ce pareiichyme, ces intestins, » cet ceil, tout est semblable au fond, et tout est autrement entre- » lace, autrement combind. Si Ton excepte les organes de I’odo- » rat, le systeme de la veine porte, les vaisseaux absorbants, le » squelette et les organes relatifs a I’urine, qui m^me sont peut- » 6tre remplaces par la bourse du noir, nous retrouvons a peu » pr^s ici toutes les functions qui s’exercent dans les Poissons, » etcependant il n’y a nulle ressemblance, nulle analogic de dis- » position.)) Depuislors, les organes de I’odorat etles organes urinaires ont ete decouverls. D’uue autre part, dans mon travail, des caracteres d’un ordre eleve ont ete etudies avec soin. La structure du cerveau des Cephalopodes, question negligee jus- qu’ici, nous a donnd, une fois de plus, paries resultats auxquels nous sommes arrive, la preuve incontestable du rang eleve qu’occupent ces animaux envisages au point de vue de leur orga- nisation' Mais, malgrd ces resultats, des Yertdbres aux Cephalo- podes nous voyons bien evidemmentla nature passer d’un plan a un autre. Si c’est une erreur d’envisager ainsi cette question, il JULES CUilRON. 112 n’en est pas moins vrai qu’il existe , entre les uns et les autres, line lacune tellement grande que Timagination seule est habile a la combler. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHES 1, 2, 3, 4 ET 5. Fig. 1. Centres nerveux dc I’Eledoiie vus par dcssus. La tete a ete ouyerte ct le carti- lage enleve, de sorte que la masse supericurc du collier et les ganglions optiques ont etc mis a nu, la eavite qui reuferme le bee a ete sculement entr’ouverte, les orbites ont ete videcs. — aa, les deux yeux ; bbbb, cartilages des orbites ; c, masse du bee avec les glandes salivaires superieures; dd, nesopliagc; ee, muscle des deux pieds superieurs divise et enleve en partie; gg, faisceaux lateraux des piliers de la tete; ii, leurs faisceaux internes. — 1, partie superieure du collier nerveux, cerveau ; 2, nerf optique; 3, son ganglion; 4, nerf opbthalmique anterieur; 5, nerf opbtbal- mique postericur ct son ganglion; 6, ganglion olfactif; 7, nerf olfactif; 8, nerf buc- cal ; 9, nerfs labiaux. Fig. 2. Systemc nerveux de I’Eledone, vu par la face ventrale. La tete a ete ouvertc sur la ligne mediane, le bee enleve avec les parlies molles qui lui sont adbe- rentes, le cartilage cephalique ouvert et la partie inferieure entierement enlevee, de sorte que les cavites auditivesont disparu; les eavites optiques sont intactes. Unbrasa ete fendu dans sa longueur. La calotte gauebe a etc coupee an milieu, I’entonnoir rejete ii droite et toute sa partie gauche posterieure enlevee. La cloison a etc deta- cliee a sa reunion au manteau, ses deux feuillets ont etc separes ct le droit rejete en dehors, pour mettre a lui le rectum, lapochc dunoiret la grande veine. A gauche, tout le revetement musculaire du corps a etc enleve jusqu’au foie et ii la grande eavite veineuse dont les parois jouent le rolede peritoine. Une partie des muscles de la tete ct (111 pilier du imime organe a aussi (“tij cnlevije. Le canal exerdteur dc I’ovaire a ettj conserve seulcment dans sa partie terminale, le conduit de Fappareil urinaire a ete enlev('. La membrane qui rccouvre le ligament charnu de la branchie a eti; enlevde pour mettre a nu les ganglions branchiaux, il en a ete fait de meme pour celle qui recouvre le ganglion etoilii. A droite, la disseciion n’a fait quo mettre li nu le nerf ct le rectum pour montrer la petite branche de I’anse rectale. — a, base des huit bras; b, eavite cephalique dans laqiielle etait le bee ; c, entonnoir dont la moitii? gauche, a la base, a eti; enleviie, et dont la membrane interne a (itd dissequiie pour montrer le nerf; d, calotte droite; c, cotij de la tete; f, moiliij conservijc dc la calotte gauche ; g, rectum; h, conduit de la poche du noir; ?, moitie droite de la cloison rejetee a droite; kk, cartilage cephalique; ll, ligament charnu de la branchie; mm, conduits excreteurs de I'ovaire; n, foie; o, jabot; p, glande salivaire infdrieure gauche; q, partie du pilier de I’cntonnoir; q', le meme faisceau musculaire inlact'a droite; r, conduit urinaire droit ; ss, vaisseaux branchio-cardiaques; ff,*coeurs lat(?- raux, le gauche a ete depouillij des conduits urinaire et genital ; uu, cavites uri- naires; v, appareil femelle (ovaire) ; x, grande veine; yy, pilier de la tele; y', le meme intact a droite ; zzz, cupulcs brachiales ouvertes ; w, anus et ouverture de la SYSTEME NERVEUX DES CfiPHALOPODES. 113 poche du noir; a, ouverture par laquelle passent les branches del’aorte ascendante. — Ill, les huit nerfs des bras; 2 2 2, ganglions d’un nerf brachial ; 33, nerfs anditifs coupes; 4 4, nerfs anterieurs de I’entonnoir ; 5, nerf accessoire du palleal; 6 6, nerfs palleaux, le gauche seul est disseque; 7, nerf posterieur gauche de I’enton- noir coupe; 8, nerf posterieur droit de I’entonnoir; 9, nerf visceral gauche; 10, sa branche destinee aux muscles du corps; 11, ses branches rectales; 12, ganglion fusi- forme; 13, ganglion du coeur branchial; 14, la branche qui va a la glande sexuelle; 15, ganglions branchiaux, il y en a autant que de feuillets, dix, onze, douze outreize ; 16, nerf visceral droit ; 17, sa branche musculaire ; 18, le filet rec- tal de cette branche; 19, rameaux de la cloison, coupes a gauche ; 20, rameaux du rectum et de la poche du noir ; 21, anse nerveuse qui passe du nerf visceral droit au nerf visceral gauche; 22 22, nerfs de la grande veine; 23, ganglion en patte d’oie. Fig. 3. Ganglion sous-pharyngien du systeme stomato-gastrique de I’Eledone. — a, masse du bee; 6, glande salivaire anterieure ramenee en avant; c, artere du bee quia ete un peu ecartee de sa position; d, oesophage. — 1, nerf buccal qui donne un rameau inferieur; 2, et des rameaux anterieurs, en outre de celui qui va a;i ganglion; 3, ganglion sous-pharyngien; 4, rameaux qui suivent I’cESophage. Fig. 4. Ganglion stomacal du stomato-gastrique de I’Eledone. — a, oesophage; b, rec f turn; c, undes conduits hepatiques; our faire voir les iierfs des dix bras ; trois de ces derniers ont ete disseques pour moiitrer le ganglion lenticulaire, le cordon qui relic les nerfs et la fa^on dont s’elargissent oes demiers. Le cerveau et les origines nerveuses out etc mis a un autant que possible, mais les cavites optiques sont restees intactes, tandis que les cavites auditives ont ete enlevecs avoc la partie inferieure du cartilage. Le mauteau a cHc largcinent ouvert sur la ligne medianc et rejete a droite et a gauche. Le rectuin et la poebe du noir ont ete disseques avec soin d’avaut eu arrierect rejetesu gauche et en has. Le pilier de I’cMitonnoir a etc coupe et la calotte gauche divisee au milieu. L'entonnoir a ete renverse a droite avec la portion adherente de la calotte. Le pilier de la tete a ete disseque et enleve en grande partie. La branchic gauche est intacte, mais la droite est retournec et les fcuillets ramenes en arricre pour arriver a sou ligament charnu qui a ete disseque. 11 en resulte que le vaisscau branchio-cardiaque est presque entiere- ment cache. — ■ a, base des bras; b, cavite ((ui renferme le bee ; c, entounoir; d, calotte gauche ; e, pilier gauche de rcutounoir coupe ; f, le memc renverse ii droite; g, piliers de la tele et de rentonnoir a droite ; h, pilier gauche de la tete coupe et disseque ; i, rectum ; k, canal du noir ; /, poche du noir ; tnm, glandcsriida- mentaires; nn, occurs branchiaux; o, branchic du cote gauche dans sa position nor- male; p, branchic du cote droit dissequee pour moutrer le nerf ; q, canal genital femelle unique chez cct iudividu; rr, ouvcrturcs urinaires. — 11111, nerfs des bras ; 2, nerf aconstique; 3, nerf anterieur dc l’entonnoir, a gauche il est coupe, mais le meme pent etre suivi sur l'entonnoir on il donne de nombreux filets, celui du cote droit n'apparait (|u’a son origine ; 4 4, nerfs de la grande veine ; 5 5, nerfs posterieurs de l'entonnoir coupes pen apres lour sortie dc la boite cranienne ; 6, le nerf postcrieur gauche dc l’entonnoir dans la calotte; 7, accessoirc du pa'lleal a gauche; 8, nerfpallcal gauche; 9, ganglion etoiledu meme cote; 10, tronc commun des visceraux ; 11, visceral gauche; 12, branchc qui sc porte aux piliers rcunis de la tete et de l'entonnoir ; 13, grande anse nerveuse anastomotique; 14, ganglion du coeur branchial ; 15, rcnflcmcnt ganglionnaire dunerf de la branchie. Fig. 17. Ganglion sous-pharyngicn dc la Seche. — a, masse du bee; bh, couche musculaire externc ouverte sur le cote et enlevee en partie; c, cesophage; ?•■• "'♦";.■■ ■ ju* A :V-''-‘^ ^ mL'' .9Hte-*)i|S' ' •^>'-" lb,' - * . . • •'• •' -'^ .m i," T • . ^ ■' '■ '» ■- v**"' » “ ■; , k» • . • '^ ' ■ ■' • '^■; ; .it x''^' - v>-- ■ iyi ■'•■' ■ ';- ‘: '• .’ ."• ,, . ■’ -% ^4;!^ ^P/jfo'V Jiiit/iW ^i‘i^j|P li(‘ji»"jHi^&slv) Jil g»^I . f ^ ■■ ' j wb r/xni®k .2’.*f'> >,-'-:r . ■ ■' . # ^ ■.f: v’.y.'V"' •■''5.''' •: ' ^ .n _s- • t ■■■’■ r^.v^'‘'^‘’'^i#^**8fct ' ,'.^^ Vffan ■•' //i\r Sr/eyic Zoo/ 7'(?mo o /Z . / . J Lw ^ .W//U>/' tze/r r /.?', J*nrfs 0 4 r /uzt. S'" Se/\z; Zool ■ Tome S. ./y, 2 ^ ^fr/num im/ti . r.f'rcr//f-^j.r/ni/,u^f ,j.‘i. /-Irr/s. \ •i nerveucv . A S,i/mn/, rm^,. /■ /■%■///,■ ■/i'.r/fy,/>a,/e.,S , 4 %Scz^4^C'. /zzz^ . Zool. Jorzi4y S. J^l. ^ , '/^/' ffr ^,r /7ff//r-/'.i//'fj^,/,//> ♦ . . • ( * ♦ *v- f yj/in A'rikvit' . /ia( . S^'Jhn